Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
Opex 360
Outre-Mer : Le Sénat recommande de doter la Marine d’hydroglisseurs et d’au moins cinq patrouilleurs de plus
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis les années 2000, et sous l’effet de la professionnalisation des armées, de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des contraintes budgétaires, le format des forces dites de souveraineté, car présentes dans les départements et territoires d’outre-Mer, a été réduit significativement, avec 25% de personnels en moins et des moyens « taillés au plus juste ». Notamment pour la Marine nationale, qui risque des ruptures de capacités temporaires, voire définitives.
Ce risque est d’ailleurs devenu une réalité avec le retrait du service des ses cinq Bâtiments de TRAnsport Léger [BATRAL], qui lui donnaient des capacités amphibies et hauturières, toujours utiles pour projeter des forces si nécessaire ou acheminer de l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.
Certes, ces navires ont depuis été remplacés par quatre Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], dotés de nouvelles fonctionnalités [remorquage, grue de levage, etc]. Seulement, ils ne permettent pas d’effectuer les missions qu’il était possible de faire avec les BATRAL, ceux-ci ayant, en plus, la capacité de transporter jusqu’à 12 véhicules et 130 hommes.
Et c’est ce qu’ont déploré Philippe Folliot, Annick Petrus et Marie-Laure Phinera-Horth, dans un rapport intitulé « Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime national », publié le mois dernier par le Sénat. Avant eux, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart avaient fait le même constat pour la région Indo-Pacifique.
Le retrait des « BATRAL constitue donc une rupture de capacité qui ne dit pas son nom, la disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques. Le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », ont ainsi estimé les sénateurs.
Seulement, lancer un programme pour doter la Marine nationale de BATRAL de nouvelle génération paraît compliqué. Ou du moins, il prendrait du temps. D’où cette recommandation du rapport sénatorial : « il pourrait être utile de développer des hydroglisseurs, sur le modèle de ceux dont s’est dotée la marine japonaise ».
La composante navale des forces d’autodéfense japonaise est en effet équipée d’hydroglisseurs de type LCAC, comme la marine américaine. Affichant un déplacement de 182 tonnes à pleine charge, cette embarcation peut parcourir jusqu’à 300 nautiques, à condition de naviguer à la vitesse de 30 noeuds. Cela étant, il n’est nullement besoin d’aller chercher des solutions ailleurs : en France, le groupe CNIM peut en proposer, ne serait-ce qu’avec le « navire de projection autonome » LCAT, conçu justement pour les opérations amphibies et humanitaires, ainsi que pour les missions relevant de l’action de l’État en mer.
Par ailleurs, le rapport du Sénat pointe également des insuffisances au niveau des patrouilleurs, indispensables pour la police des pêches, la lutte contre les trafics et, plus généralement, la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE].
Le renouvellement des patrouilleurs P400 est déjà en cours, avec la livraison de trois Patrouilleurs Antilles-Guyanne [PAG] à la Marine nationale entre 2016 et 2020. Puis avec le lancement du programme « POM » [patrouilleurs outre-Mer], qui doit compter six navires. La cérémonie marquant la prise d’armement pour essais du premier de la série, l' »Auguste Bénébig », a été organisée à Boulogne-sur-Mer, le 1er avril dernier.
Seulement, le retrait des P400 ayant commencé, il est « existe donc des ruptures temporaires de capacités en matière de patrouilleurs déployés outre-mer au moins jusqu’en 2025 », année où le dernier POM sera livré.
« Ce trou capacitaire est particulièrement inquiétant, les forces étant ainsi vulnérables jusqu’en 2025. Le nombre de patrouilleurs destinés à assurer la protection de la ZEE française est aujourd’hui à peu près équivalent à deux voitures de police surveillant l’ensemble du territoire métropolitain », souligne le rapport. Et « avec un matériel vieillissant et certainement trop peu nombreux, c’est un vrai défi pour nous de pouvoir intervenir et de maîtriser toutes ces zones qui, sans contrôle, sont pillées », ajoute-t-il.
D’autant plus que la nature des menaces a évolué… Au point que l’amiral Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a dit ne pas exclure un possible coup de force contre des territoires français ultra-marins…
« Il convient de s’assurer que les POM livrés en 2025 puissent s’adapter au gré des standards et des besoins à l’horizon 2035, voire 2050 puisque le renouvellement ne semble s’effectuer que tous les 40 ans », commencent par relever les rapporteurs. Et d’ajouter : « Au vu des menaces, le remplacement un pour un ne paraît par ailleurs pas aujourd’hui suffisant, rendant nécessaire la livraison de patrouilleurs supplémentaires par point d’appui ». Aussi proposent-ils de « prévoir la livraison d’un patrouilleur supplémentaire pour chacune des forces outre-mer [*] lors de la prochaine loi de programmation militaire » – soit au moins cinq unités supplémentaires – et de les associer à des drones de surface, relativement « peu coûteux » tout en offrant un surcroît capacitaire.
Quant aux six frégates de surveillance de type Floréal, en service depuis le début des années 1990, le rapport rappelle qu’elles ont « partiellement été désarmées » [elles ne sont plus dotés de missiles anti-navire Exocet, ndlr], ce qui « nuit » à leur crédibilité. Leur remplacement devrait se faire dans le cadre du programme européen « European Patrol Corvette » [EPC]. Mais au regard de l’évolution des menaces, les sénateurs plaident pour l’accélération de celui-ci, afin de pouvoir disposer d’une première capacité dès 2030.
Enfin, le document met aussi aussi l’accent sur les infrastructures navales, « indispensables pour assurer les missions de protection et disposer de capacités de projection ». Or, celles dont dispose la Marine nationale dans les DOM/TOM – quand elles existent – sont à la fois anciennes et insuffisantes. Ce qui bloque, par exemple, le déploiement de frégates de premier rang.
« Ces infrastructures exigeraient d’importants investissements, qui permettraient une valorisation économique des territoires, amenant des compétences techniques et industrielles. Le déploiement de nouveaux moyens militaires imposerait ainsi une mise à niveau des infrastructures », font ainsi valoir les rapporteurs.
[*] Forces armées aux Antilles [FAA], Forces armées en Guyane [FAG], Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC] et Forces armées en Polynésie française [FAPF]
Photo : Par Rama, CC BY-SA 3.0 fr
Outre-Mer : Le Sénat recommande de doter la Marine d’hydroglisseurs et d’au moins cinq patrouilleurs de plus
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis les années 2000, et sous l’effet de la professionnalisation des armées, de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des contraintes budgétaires, le format des forces dites de souveraineté, car présentes dans les départements et territoires d’outre-Mer, a été réduit significativement, avec 25% de personnels en moins et des moyens « taillés au plus juste ». Notamment pour la Marine nationale, qui risque des ruptures de capacités temporaires, voire définitives.
Ce risque est d’ailleurs devenu une réalité avec le retrait du service des ses cinq Bâtiments de TRAnsport Léger [BATRAL], qui lui donnaient des capacités amphibies et hauturières, toujours utiles pour projeter des forces si nécessaire ou acheminer de l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.
Certes, ces navires ont depuis été remplacés par quatre Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], dotés de nouvelles fonctionnalités [remorquage, grue de levage, etc]. Seulement, ils ne permettent pas d’effectuer les missions qu’il était possible de faire avec les BATRAL, ceux-ci ayant, en plus, la capacité de transporter jusqu’à 12 véhicules et 130 hommes.
Et c’est ce qu’ont déploré Philippe Folliot, Annick Petrus et Marie-Laure Phinera-Horth, dans un rapport intitulé « Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime national », publié le mois dernier par le Sénat. Avant eux, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart avaient fait le même constat pour la région Indo-Pacifique.
Le retrait des « BATRAL constitue donc une rupture de capacité qui ne dit pas son nom, la disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques. Le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », ont ainsi estimé les sénateurs.
Seulement, lancer un programme pour doter la Marine nationale de BATRAL de nouvelle génération paraît compliqué. Ou du moins, il prendrait du temps. D’où cette recommandation du rapport sénatorial : « il pourrait être utile de développer des hydroglisseurs, sur le modèle de ceux dont s’est dotée la marine japonaise ».
La composante navale des forces d’autodéfense japonaise est en effet équipée d’hydroglisseurs de type LCAC, comme la marine américaine. Affichant un déplacement de 182 tonnes à pleine charge, cette embarcation peut parcourir jusqu’à 300 nautiques, à condition de naviguer à la vitesse de 30 noeuds. Cela étant, il n’est nullement besoin d’aller chercher des solutions ailleurs : en France, le groupe CNIM peut en proposer, ne serait-ce qu’avec le « navire de projection autonome » LCAT, conçu justement pour les opérations amphibies et humanitaires, ainsi que pour les missions relevant de l’action de l’État en mer.
Par ailleurs, le rapport du Sénat pointe également des insuffisances au niveau des patrouilleurs, indispensables pour la police des pêches, la lutte contre les trafics et, plus généralement, la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE].
Le renouvellement des patrouilleurs P400 est déjà en cours, avec la livraison de trois Patrouilleurs Antilles-Guyanne [PAG] à la Marine nationale entre 2016 et 2020. Puis avec le lancement du programme « POM » [patrouilleurs outre-Mer], qui doit compter six navires. La cérémonie marquant la prise d’armement pour essais du premier de la série, l' »Auguste Bénébig », a été organisée à Boulogne-sur-Mer, le 1er avril dernier.
Seulement, le retrait des P400 ayant commencé, il est « existe donc des ruptures temporaires de capacités en matière de patrouilleurs déployés outre-mer au moins jusqu’en 2025 », année où le dernier POM sera livré.
« Ce trou capacitaire est particulièrement inquiétant, les forces étant ainsi vulnérables jusqu’en 2025. Le nombre de patrouilleurs destinés à assurer la protection de la ZEE française est aujourd’hui à peu près équivalent à deux voitures de police surveillant l’ensemble du territoire métropolitain », souligne le rapport. Et « avec un matériel vieillissant et certainement trop peu nombreux, c’est un vrai défi pour nous de pouvoir intervenir et de maîtriser toutes ces zones qui, sans contrôle, sont pillées », ajoute-t-il.
D’autant plus que la nature des menaces a évolué… Au point que l’amiral Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a dit ne pas exclure un possible coup de force contre des territoires français ultra-marins…
« Il convient de s’assurer que les POM livrés en 2025 puissent s’adapter au gré des standards et des besoins à l’horizon 2035, voire 2050 puisque le renouvellement ne semble s’effectuer que tous les 40 ans », commencent par relever les rapporteurs. Et d’ajouter : « Au vu des menaces, le remplacement un pour un ne paraît par ailleurs pas aujourd’hui suffisant, rendant nécessaire la livraison de patrouilleurs supplémentaires par point d’appui ». Aussi proposent-ils de « prévoir la livraison d’un patrouilleur supplémentaire pour chacune des forces outre-mer [*] lors de la prochaine loi de programmation militaire » – soit au moins cinq unités supplémentaires – et de les associer à des drones de surface, relativement « peu coûteux » tout en offrant un surcroît capacitaire.
Quant aux six frégates de surveillance de type Floréal, en service depuis le début des années 1990, le rapport rappelle qu’elles ont « partiellement été désarmées » [elles ne sont plus dotés de missiles anti-navire Exocet, ndlr], ce qui « nuit » à leur crédibilité. Leur remplacement devrait se faire dans le cadre du programme européen « European Patrol Corvette » [EPC]. Mais au regard de l’évolution des menaces, les sénateurs plaident pour l’accélération de celui-ci, afin de pouvoir disposer d’une première capacité dès 2030.
Enfin, le document met aussi aussi l’accent sur les infrastructures navales, « indispensables pour assurer les missions de protection et disposer de capacités de projection ». Or, celles dont dispose la Marine nationale dans les DOM/TOM – quand elles existent – sont à la fois anciennes et insuffisantes. Ce qui bloque, par exemple, le déploiement de frégates de premier rang.
« Ces infrastructures exigeraient d’importants investissements, qui permettraient une valorisation économique des territoires, amenant des compétences techniques et industrielles. Le déploiement de nouveaux moyens militaires imposerait ainsi une mise à niveau des infrastructures », font ainsi valoir les rapporteurs.
[*] Forces armées aux Antilles [FAA], Forces armées en Guyane [FAG], Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC] et Forces armées en Polynésie française [FAPF]
Photo : Par Rama, CC BY-SA 3.0 fr
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Ce risque est d’ailleurs devenu une réalité avec le retrait du service des ses cinq Bâtiments de TRAnsport Léger [BATRAL], qui lui donnaient des capacités amphibies et hauturières, toujours utiles pour projeter des forces si nécessaire ou acheminer de l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.
Certes, ces navires ont depuis été remplacés par quatre Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], dotés de nouvelles fonctionnalités [remorquage, grue de levage, etc]. Seulement, ils ne permettent pas d’effectuer les missions qu’il était possible de faire avec les BATRAL, ceux-ci ayant, en plus, la capacité de transporter jusqu’à 12 véhicules et 130 hommes.
Et c’est ce qu’ont déploré Philippe Folliot, Annick Petrus et Marie-Laure Phinera-Horth, dans un rapport intitulé « Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime national », publié le mois dernier par le Sénat. Avant eux, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart avaient fait le même constat pour la région Indo-Pacifique.
Le retrait des « BATRAL constitue donc une rupture de capacité qui ne dit pas son nom, la disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques. Le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », ont ainsi estimé les sénateurs.
Seulement, lancer un programme pour doter la Marine nationale de BATRAL de nouvelle génération paraît compliqué. Ou du moins, il prendrait du temps. D’où cette recommandation du rapport sénatorial : « il pourrait être utile de développer des hydroglisseurs, sur le modèle de ceux dont s’est dotée la marine japonaise ».
La composante navale des forces d’autodéfense japonaise est en effet équipée d’hydroglisseurs de type LCAC, comme la marine américaine. Affichant un déplacement de 182 tonnes à pleine charge, cette embarcation peut parcourir jusqu’à 300 nautiques, à condition de naviguer à la vitesse de 30 noeuds. Cela étant, il n’est nullement besoin d’aller chercher des solutions ailleurs : en France, le groupe CNIM peut en proposer, ne serait-ce qu’avec le « navire de projection autonome » LCAT, conçu justement pour les opérations amphibies et humanitaires, ainsi que pour les missions relevant de l’action de l’État en mer.
Par ailleurs, le rapport du Sénat pointe également des insuffisances au niveau des patrouilleurs, indispensables pour la police des pêches, la lutte contre les trafics et, plus généralement, la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE].
Le renouvellement des patrouilleurs P400 est déjà en cours, avec la livraison de trois Patrouilleurs Antilles-Guyanne [PAG] à la Marine nationale entre 2016 et 2020. Puis avec le lancement du programme « POM » [patrouilleurs outre-Mer], qui doit compter six navires. La cérémonie marquant la prise d’armement pour essais du premier de la série, l' »Auguste Bénébig », a été organisée à Boulogne-sur-Mer, le 1er avril dernier.
Seulement, le retrait des P400 ayant commencé, il est « existe donc des ruptures temporaires de capacités en matière de patrouilleurs déployés outre-mer au moins jusqu’en 2025 », année où le dernier POM sera livré.
« Ce trou capacitaire est particulièrement inquiétant, les forces étant ainsi vulnérables jusqu’en 2025. Le nombre de patrouilleurs destinés à assurer la protection de la ZEE française est aujourd’hui à peu près équivalent à deux voitures de police surveillant l’ensemble du territoire métropolitain », souligne le rapport. Et « avec un matériel vieillissant et certainement trop peu nombreux, c’est un vrai défi pour nous de pouvoir intervenir et de maîtriser toutes ces zones qui, sans contrôle, sont pillées », ajoute-t-il.
D’autant plus que la nature des menaces a évolué… Au point que l’amiral Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a dit ne pas exclure un possible coup de force contre des territoires français ultra-marins…
« Il convient de s’assurer que les POM livrés en 2025 puissent s’adapter au gré des standards et des besoins à l’horizon 2035, voire 2050 puisque le renouvellement ne semble s’effectuer que tous les 40 ans », commencent par relever les rapporteurs. Et d’ajouter : « Au vu des menaces, le remplacement un pour un ne paraît par ailleurs pas aujourd’hui suffisant, rendant nécessaire la livraison de patrouilleurs supplémentaires par point d’appui ». Aussi proposent-ils de « prévoir la livraison d’un patrouilleur supplémentaire pour chacune des forces outre-mer [*] lors de la prochaine loi de programmation militaire » – soit au moins cinq unités supplémentaires – et de les associer à des drones de surface, relativement « peu coûteux » tout en offrant un surcroît capacitaire.
Quant aux six frégates de surveillance de type Floréal, en service depuis le début des années 1990, le rapport rappelle qu’elles ont « partiellement été désarmées » [elles ne sont plus dotés de missiles anti-navire Exocet, ndlr], ce qui « nuit » à leur crédibilité. Leur remplacement devrait se faire dans le cadre du programme européen « European Patrol Corvette » [EPC]. Mais au regard de l’évolution des menaces, les sénateurs plaident pour l’accélération de celui-ci, afin de pouvoir disposer d’une première capacité dès 2030.
Enfin, le document met aussi aussi l’accent sur les infrastructures navales, « indispensables pour assurer les missions de protection et disposer de capacités de projection ». Or, celles dont dispose la Marine nationale dans les DOM/TOM – quand elles existent – sont à la fois anciennes et insuffisantes. Ce qui bloque, par exemple, le déploiement de frégates de premier rang.
« Ces infrastructures exigeraient d’importants investissements, qui permettraient une valorisation économique des territoires, amenant des compétences techniques et industrielles. Le déploiement de nouveaux moyens militaires imposerait ainsi une mise à niveau des infrastructures », font ainsi valoir les rapporteurs.
[*] Forces armées aux Antilles [FAA], Forces armées en Guyane [FAG], Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC] et Forces armées en Polynésie française [FAPF]
Photo : Par Rama, CC BY-SA 3.0 fr
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Ce risque est d’ailleurs devenu une réalité avec le retrait du service des ses cinq Bâtiments de TRAnsport Léger [BATRAL], qui lui donnaient des capacités amphibies et hauturières, toujours utiles pour projeter des forces si nécessaire ou acheminer de l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.
Certes, ces navires ont depuis été remplacés par quatre Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], dotés de nouvelles fonctionnalités [remorquage, grue de levage, etc]. Seulement, ils ne permettent pas d’effectuer les missions qu’il était possible de faire avec les BATRAL, ceux-ci ayant, en plus, la capacité de transporter jusqu’à 12 véhicules et 130 hommes.
Et c’est ce qu’ont déploré Philippe Folliot, Annick Petrus et Marie-Laure Phinera-Horth, dans un rapport intitulé « Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime national », publié le mois dernier par le Sénat. Avant eux, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart avaient fait le même constat pour la région Indo-Pacifique.
Le retrait des « BATRAL constitue donc une rupture de capacité qui ne dit pas son nom, la disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques. Le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », ont ainsi estimé les sénateurs.
Seulement, lancer un programme pour doter la Marine nationale de BATRAL de nouvelle génération paraît compliqué. Ou du moins, il prendrait du temps. D’où cette recommandation du rapport sénatorial : « il pourrait être utile de développer des hydroglisseurs, sur le modèle de ceux dont s’est dotée la marine japonaise ».
La composante navale des forces d’autodéfense japonaise est en effet équipée d’hydroglisseurs de type LCAC, comme la marine américaine. Affichant un déplacement de 182 tonnes à pleine charge, cette embarcation peut parcourir jusqu’à 300 nautiques, à condition de naviguer à la vitesse de 30 noeuds. Cela étant, il n’est nullement besoin d’aller chercher des solutions ailleurs : en France, le groupe CNIM peut en proposer, ne serait-ce qu’avec le « navire de projection autonome » LCAT, conçu justement pour les opérations amphibies et humanitaires, ainsi que pour les missions relevant de l’action de l’État en mer.
navire de projection autonomePar ailleurs, le rapport du Sénat pointe également des insuffisances au niveau des patrouilleurs, indispensables pour la police des pêches, la lutte contre les trafics et, plus généralement, la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE].
Le renouvellement des patrouilleurs P400 est déjà en cours, avec la livraison de trois Patrouilleurs Antilles-Guyanne [PAG] à la Marine nationale entre 2016 et 2020. Puis avec le lancement du programme « POM » [patrouilleurs outre-Mer], qui doit compter six navires. La cérémonie marquant la prise d’armement pour essais du premier de la série, l' »Auguste Bénébig », a été organisée à Boulogne-sur-Mer, le 1er avril dernier.
Seulement, le retrait des P400 ayant commencé, il est « existe donc des ruptures temporaires de capacités en matière de patrouilleurs déployés outre-mer au moins jusqu’en 2025 », année où le dernier POM sera livré.
« Ce trou capacitaire est particulièrement inquiétant, les forces étant ainsi vulnérables jusqu’en 2025. Le nombre de patrouilleurs destinés à assurer la protection de la ZEE française est aujourd’hui à peu près équivalent à deux voitures de police surveillant l’ensemble du territoire métropolitain », souligne le rapport. Et « avec un matériel vieillissant et certainement trop peu nombreux, c’est un vrai défi pour nous de pouvoir intervenir et de maîtriser toutes ces zones qui, sans contrôle, sont pillées », ajoute-t-il.
D’autant plus que la nature des menaces a évolué… Au point que l’amiral Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a dit ne pas exclure un possible coup de force contre des territoires français ultra-marins…
« Il convient de s’assurer que les POM livrés en 2025 puissent s’adapter au gré des standards et des besoins à l’horizon 2035, voire 2050 puisque le renouvellement ne semble s’effectuer que tous les 40 ans », commencent par relever les rapporteurs. Et d’ajouter : « Au vu des menaces, le remplacement un pour un ne paraît par ailleurs pas aujourd’hui suffisant, rendant nécessaire la livraison de patrouilleurs supplémentaires par point d’appui ». Aussi proposent-ils de « prévoir la livraison d’un patrouilleur supplémentaire pour chacune des forces outre-mer [*] lors de la prochaine loi de programmation militaire » – soit au moins cinq unités supplémentaires – et de les associer à des drones de surface, relativement « peu coûteux » tout en offrant un surcroît capacitaire.
Quant aux six frégates de surveillance de type Floréal, en service depuis le début des années 1990, le rapport rappelle qu’elles ont « partiellement été désarmées » [elles ne sont plus dotés de missiles anti-navire Exocet, ndlr], ce qui « nuit » à leur crédibilité. Leur remplacement devrait se faire dans le cadre du programme européen « European Patrol Corvette » [EPC]. Mais au regard de l’évolution des menaces, les sénateurs plaident pour l’accélération de celui-ci, afin de pouvoir disposer d’une première capacité dès 2030.
Enfin, le document met aussi aussi l’accent sur les infrastructures navales, « indispensables pour assurer les missions de protection et disposer de capacités de projection ». Or, celles dont dispose la Marine nationale dans les DOM/TOM – quand elles existent – sont à la fois anciennes et insuffisantes. Ce qui bloque, par exemple, le déploiement de frégates de premier rang.
« Ces infrastructures exigeraient d’importants investissements, qui permettraient une valorisation économique des territoires, amenant des compétences techniques et industrielles. Le déploiement de nouveaux moyens militaires imposerait ainsi une mise à niveau des infrastructures », font ainsi valoir les rapporteurs.
[*] Forces armées aux Antilles [FAA], Forces armées en Guyane [FAG], Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC] et Forces armées en Polynésie française [FAPF]
Photo : Par Rama, CC BY-SA 3.0 fr
CC BY-SA 3.0 fr Opex 360
La British Army commande 100 véhicules de combat d’infanterie « Boxer » supplémentaires
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.
Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
La British Army commande 100 véhicules de combat d’infanterie « Boxer » supplémentaires
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.
Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
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Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
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Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
France24 - Monde
Présidentielle 2022 à J-4 : derniers jours pour mobiliser face à un risque d'abstention record
Publié le : 07/04/2022 - 09:47
Claire BONNICHON
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Achren VERDIAN
Marina BERTSCH
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Alors que le premier tour de la présidentielle se rapproche, l'écart se resserre encore dans les sondages entre le président sortant Emmanuel Macron et Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National. De son côté, Nicolas Dupont-Aignan, crédité de 2 % dans les intentions de vote, fait son grand meeting de campagne. Également dans ce numéro, la place de l'écologie dans les programmes et le portrait de Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste.
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?
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ÉLYSÉE 2022Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour
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Le ministère des Armées veut un concept « innovant » pour son futur centre de conduite de ses opérations Cyber
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLes conséquences que peuvent avoir les opérations d’influence menées via les réseaux sociaux, comme on peut le constater au Sahel, montrent que le « cyber » est désormais incontournable pour s’assurer du succès d’une manoeuvre militaire. Et le ministère des Armées en a évidemment pris la mesure, avec la création du « Commandement Cyber » [COMCYBER], l’exercice annuel « DefNet » et la publication des concepts de Lutte informatique défensive [LID], de Lutte informatique offensive [LIO] et de Lutte informatique d’influence [L2I].
Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30
Le ministère des Armées veut un concept « innovant » pour son futur centre de conduite de ses opérations Cyber
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLes conséquences que peuvent avoir les opérations d’influence menées via les réseaux sociaux, comme on peut le constater au Sahel, montrent que le « cyber » est désormais incontournable pour s’assurer du succès d’une manoeuvre militaire. Et le ministère des Armées en a évidemment pris la mesure, avec la création du « Commandement Cyber » [COMCYBER], l’exercice annuel « DefNet » et la publication des concepts de Lutte informatique défensive [LID], de Lutte informatique offensive [LIO] et de Lutte informatique d’influence [L2I].
Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30
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Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30
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Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
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France24 - Monde
Au Sénégal, la mort d'une femme enceinte à l'hôpital provoque un tollé
Publié le : 13/04/2022 - 12:07
FRANCE 24
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Une jeune femme d'une trentaine d'années, enceinte de neuf mois, est morte le 7 avril après avoir demandé en vain une césarienne dans un hôpital public de la ville de Louga, dans le nord du Sénégal. L'affaire a provoqué une vive émotion dans le pays où la population dénonce le manque de moyens dans le secteur de la santé.
La mort d'une femme enceinte à l'hôpital, après ce que la presse locale a présenté comme "une longue agonie et un déni de soin", a suscité une émotion considérable au Sénégal poussant le chef de l'État à réagir et à promettre "toute la lumière" sur ce drame.
Les faits remontent à plusieurs jours et se sont produits dans un hôpital public de la ville de Louga, dans le nord du pays. Selon la presse sénégalaise, la jeune femme, âgée d'une trentaine d'années, mariée et enceinte de neuf mois, y est morte le 7 avril après avoir demandé en vain une césarienne. Le personnel de l'établissement aurait refusé sa requête, arguant que son opération n'était pas prévue, et menacé de la chasser si elle insistait.
"Inacceptable" a titré lundi en Une le journal sénégalais Libération. Selon les médias, la jeune femme a attendu pendant une vingtaine d'heures une intervention qui n'est jamais venue, avant d'expirer en prononçant des mots largement relayés lundi et mardi sur les réseaux sociaux : "Opérez-moi car je ne sais pas si je serai encore là demain." Son bébé n'a pas été sauvé.
Le directeur de l'hôpital, Amadou Guèye Diouf, a déclaré lundi soir avoir "enclenché une procédure administrative pour élucider les contours de cette affaire [...] et donner les suites appropriées". L'affaire nourrissait encore plusieurs Unes de la presse écrite et en ligne ce mardi.
Disant avoir appris cet événement "avec la plus grande tristesse, le président Macky Sall a publié lundi soir un message de "condoléances émues à sa famille" sur le réseau social Snapchat, très populaire parmi les femmes sénégalaises.
Faire "toute la lumière" sur ce drame
"J'ai instruit les autorités compétentes de faire toute la lumière sur les causes du décès afin de situer toutes les responsabilités. Aucun manquement ne sera toléré", a ajouté le chef de l'État, assurant avoir "à cœur" le secteur de la santé et insister "tous les jours sur l'amélioration de la prise en charge des populations".
Le ministère de la Santé affirme avoir envoyé des missions dans l'hôpital de Louga pour "connaître les circonstances du décès" de la femme enceinte et "situer les responsabilités et prendre les mesures appropriées", dans un communiqué mardi soir.
Pays à majorité musulmane, le Sénégal a réalisé ces dernières années des avancées notables dans le domaine des droits des femmes, comme en témoigne l'adoption début avril d'une "loi sur la protection de la femme en état de grossesse", censée notamment mettre fin à la pratique répandue consistant à licencier une employée dès lors qu'elle est enceinte.
Mais l'ONU et des défenseurs des droits appellent régulièrement les autorités à en faire plus pour mettre fin aux discriminations, notamment légales, dont souffrent les femmes, ainsi qu'aux violences dont elle font couramment l'objet.
Polémiques en série dans les hôpitaux
La tragédie de Louga est la dernière en date d'une série de drames survenus au Sénégal dans le secteur de la santé, où les syndicats déplorent régulièrement un déficit de moyens humains, techniques et financiers.
Certains ont déjà défrayé la chronique, comme la mort de quatre nouveaux-nés en avril 2021 à la suite d'un incendie à l'hôpital de la ville de Linguère, près de Louga.
Sur les réseaux sociaux, beaucoup de messages dénoncent le traitement réservé aux malades dans les structures publiques et notamment les lenteurs qui poussent de nombreux patients à se tourner vers les services du secteur privé, malgré un coût plus élevé. "Nous ne pouvons pas continuer de tenir Dieu pour responsable de nos actes", écrit une femme sur Twitter. Un autre déplore : "Ce qui fait le plus mal, c'est lorsque nous Sénégalais faisons mine de découvrir, effarés, ce qu'il se passe dans ce pays. Aujourd'hui, c'est l'hôpital. Demain, [ce sera] autre [chose]. On oubliera et on passera à la prochaine polémique. Le quotidien a ceci de dramatique qu'il banalise tout".
Une pétition réclamant "justice" a déjà obtenu plusieurs dizaines de milliers de signatures, et une marche est prévue vendredi 15 avril à Louga dans ce sens. Selon la presse, le mari de la victime a déposé une plainte ca lundi auprès du tribunal local.
Avec AFP
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STREET ARTAu Sénégal, la graffeuse Zeinixx affiche ses droits et ceux des femmes
Le Débat de France 24
Femmes leaders au Sénégal : les compétences avant tout ?
BBC
Bodybuilding champion Cedric McMillan dead at 44
American bodybuilder Cedric McMillan has died at the age of 44, after years of health complications caused by Covid-19, and a road accident.
McMillan, a long-time veteran of the US Army and National Guard, was a veteran bodybuilder and 2017 winner of the prestigious Arnold Classic.
His death was confirmed online by his sponsor, Black Skull USA, though the cause has not been made public.
It is the third death of a well-known bodybuilder in the US in the past year.
"We regret to inform you that our friend and brother @cedricmcmillan passed away today," Black Skull USA said on Instagram. "Cedric will be greatly missed as an athlete, comrade, friend and father."
McMillan became a professional bodybuilder in 2009, before going on to win a string of competitions culminating in the 2017 Arnold Classic, named after bodybuilder, actor and former California governor Arnold Schwarzenegger.
After 2020, however, he was largely unable to compete after being plagued by health problems including a serious bicycle crash, heart problems and Covid-19.
In a November 2021 interview with Generation Iron, McMillan said he was "almost dead" from his heart problems in July of the same year.
The Arnold Sports Festival, which organises the Arnold Classic, said it was "heartbroken" to learn of McMillan's death.
"Known for his larger than life personality, his infectious smile, a gentle heart, and a sense of humour that was loved by fellow competitors and fans alike, Cedric will be deeply missed," an Instagram post said.
Three other well-known bodybuilders have died in the past year.
George Peterson died at 37 in October after suffering from heart problems believed to be caused by steroids, while Shawn Rhoden died of a reported heart attack in November.
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France24 - Monde
Ligue des champions : le Real Madrid a tremblé face à Chelsea mais rallie le dernier carré
Publié le : 12/04/2022 - 23:33
Romain HOUEIX
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Battu 3 à 1 à domicile lors du match aller, Chelsea a longtemps cru renverser le Real Madrid mardi à Santiago-Bernabéu. Mais les Madrilènes se sont réveillés en fin de match pour éviter l'élimination puis se qualifier lors de la prolongation (2-3).
"On ne joue pas avec le roi", avait prevenu les supporters du Real Madrid dans un tifo d'avant-match. Chelsea s'est pourtant longtemps amusé avec les Madrilènes, les dominant largement avant que Rodrygo puis Benzema ne permettent au Real Madrid se qualifier mardi 12 avril pour le dernier carré de la Ligue des champions.
"Ne jouez pas avec le Roi". 👑Le tifo du soir des supporters du Real Madrid.#RMACHE | #UCL pic.twitter.com/1D9ogNLYPj
April 12, 2022Malgré l'avantage gagné au match aller, les Blancs se jettent d'entrée à l'assaut de la cage de Chelsea. Karim Benzema plante une première banderille sur un coup franc obtenu par Vinicius (10e) mais la réaction de Chelsea ne se fait pas attendre : Valverde perd un ballon dans sa moitié de terrain et il faut un tacle salvateur d'Alaba pour empêcher Werner de faire mouche (12e). La tête de Rüdiger passe au-dessus sur le corner (13e).
Le Real n'a pas d'idées
Mount trouve la faille sur l'action suivante. Lancé dans la profondeur par une déviation involontaire de Werner, le milieu offensif anglais envoie une frappe du pied droit dans la lucarne de Thibaut Courtois (15e, 0-1).
Le doute s'installe dans les esprits madrilènes alors que Chelsea enchaîne les longues séquences de possession obligeant le Real à courir après le ballon. Sur les rares attaques, les coéquipiers de Benzema se montrent impuissants, à l'image de cette frappe de Casemiro qui s'envole largement (30e). Les supporters, si confiants en début de match, perdent patience et sifflent déjà leurs joueurs.
Le passage dans les vestiaires n'arrange rien. Kai Havertz tente de déborder par la droite mais, bloqué par Casemiro, il transmet à ras de terre pour Timo Werner. La frappe de l'Allemand est trop écrasée (48e).
Et, sur corner, l'inévitable se produit. Antonio Rüdiger expédie sa reprise croisée dans le petit filet du but madrilène (51e, 0-2).
Un but qui a le mérite de réveiller le Real Madrid. Tony Kroos sonne la révolte sur coup franc et Édouard Mendy est contraint à la détente pour parer (54e). En contre, Chelsea répond avec Havertz qui tire à côté (57e).
Le naufrage et la réaction
Alonso et Chelsea croient tenir leur troisième but lorsque l'Espagnol des Blues envoie une frappe puissante dans la lucarne de Courtois. Mais la VAR vient doucher l'enthousiasme anglais en signalant une main au départ de l'action (64e). Dans la foulée, Benzema trouve la transversale sur un centre de Ferland Mendy (66e).
Le troisième but vient finalement d'un exploit individuel. Enfermé à gauche dans la surface du Real Madrid, Timo Werner crochète pour éviter le tacle de Casemiro, esquive Alaba et marque du droit en force, malgré le contre du bras de Courtois (75e, 0-3).
À peine entré en jeu à la place de Casemiro, Rodrygo relance le match en égalisant pour le Real Madrid au score cumulé (4-4 à ce stade). Le Brésilien réussit une volée parfaite pour faire trembler les filets, grâce à une ouverture lumineuse de Luka Modric (80e).
☝️ pic.twitter.com/ikd3orTE71
April 12, 2022
Malgré les tentatives de Pulisic (90e+2, 90e+5), les deux équipes doivent disputer une prolongation pour se départager. Au fil des minutes, le pressing de Camavinga porte ses fruits. Il trouve Vinicius Jr à gauche. Le Brésilien repique vers la surface, son centre de l'extérieur du droit est coupé par la tête de Karim Benzema au point de penalty (96e, 2-3).
Et dès lors, le Real Madrid fait parler son expérience des grands rendez-vous. Les joueurs cassent le rythme en gagnant du temps sur chaque arrêt de jeu. Une stratégie qui leur permet de tenir malgré les coups de butoir des Blues dans les dernières minutes.
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Opex 360
Quand la France songeait à développer un missile aéro-balistique à capacité nucléaire…
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mars, la Russie a fait savoir que ses forces aériennes venaient de viser un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique, en l’occurrence un missile aérobalistique Kh-47М2 Kinjal, tiré par un avion de combat MiG-31K. Dérivé du missile sol-sol SS-26 [ou Iskander-M], cet engin adopte une trajectoire balistique [ou quasi-balistique si son apogée est dans l’atmosphère] avant d’entamer une descente vers sa cible, tout en ayant une capacité de manoeuvre à l’approche du but.
Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
En savoir plus : « French Secret Projects » volume II – Jean-Christophe Carbonel
Photo : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
Quand la France songeait à développer un missile aéro-balistique à capacité nucléaire…
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mars, la Russie a fait savoir que ses forces aériennes venaient de viser un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique, en l’occurrence un missile aérobalistique Kh-47М2 Kinjal, tiré par un avion de combat MiG-31K. Dérivé du missile sol-sol SS-26 [ou Iskander-M], cet engin adopte une trajectoire balistique [ou quasi-balistique si son apogée est dans l’atmosphère] avant d’entamer une descente vers sa cible, tout en ayant une capacité de manoeuvre à l’approche du but.
Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
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Photo : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
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Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
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Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
MinerveFana de l’AviationTrois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
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BBC
Nasa scientists spy 'largest comet ever seen'
A comet with a nucleus 50 times bigger than normal is barrelling towards Earth at 22,000 miles per hour.
Nasa's Hubble telescope has determined the comet's icy nucleus has a mass of about 500 trillion tonnes and is 85 miles (137km) wide - larger than the US state of Rhode Island.
But not to worry. The closest it will get is one billion miles away from the Sun, and that won't be until 2031.
It was first spotted in 2010 but only now has Hubble confirmed its size.
And it's larger than any comet ever seen by astronomers before.
"We've always suspected this comet had to be big because it is so bright at such a large distance," said David Jewitt, a professor of planetary science and astronomy at the University of California, Los Angeles (UCLA). "Now we confirm it is."
Nasa describes the icy dirtball as a behemoth "barrelling this way".
According to a statement from the space agency, it was discovered by astronomers Pedro Bernardinelli and Gary Bernstein in archival images from the Dark Energy Survey at the Cerro Tololo Inter-American Observatory in Chile.
Comets are described by Nasa as icy "Lego blocks," left over from the early days of planet construction.
"They were unceremoniously tossed out of the Solar System in a gravitational pinball game among the massive outer planets," it said in a statement.
"The kicked-out comets took up residence in the Oort Cloud, a vast reservoir of far-flung comets encircling the Solar System."
Man-To Hui, of the Macau University of Science and Technology, described the comet as "an amazing object", adding: "We guessed the comet might be pretty big, but we needed the best data to confirm this."
Comet Bernardinelli-Bernstein has been following a three-million-year-long elliptical orbit, taking it as far from the Sun as roughly half a light-year.
The comet is now less than two billion miles from the Sun, falling nearly perpendicular to the plane of our Solar System.
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France24 - Monde
En Albanie, une ancienne base soviétique restaurée pour accueillir l'Otan
Publié le : 12/04/2022 - 19:18
Samia METHENI
Suivre
Dans l'ancienne ville de Staline, en Albanie, des dizaines de vieux Mig soviétiques et chinois rouillent à ciel ouvert sur ce qui fut une base militaire communiste. Mais le site va bientôt renaître de ses cendres sous la forme d'une base aérienne rutilante de l'Otan.
BBC
Patrick Lyoya: Video shows fatal US police shooting of black man
Police video has been released of a white officer fatally shooting a black man in the back of the head after a scuffle over a stun gun.
Footage of the 4 April incident in Grand Rapids, Michigan, shows Patrick Lyoya, 26, running from the officer following a traffic stop.
The officer, who has not been named, is then heard telling Mr Lyoya to "let go" of his Taser, before the man is shot as he lies face-down on the ground.
The shooting has led to protests.
Dozens of demonstrators gathered on Wednesday outside the Grand Rapids Police Department (GRPD) demanding the name of the police officer involved be made public.
State police are currently investigating the incident.
Mr Lyoya is originally from the Democratic Republic of Congo and had lived in Grand Rapids for about five years, according to the office of civil rights attorney Benjamin Crump, who is representing the Lyoya family.
What do the videos show?
On Wednesday, the GRPD released footage of the incident from a police body camera, a police unit's dashcam, a mobile phone and a home surveillance system.
One of the videos shows the officer pulling over Mr Lyoya's vehicle shortly after 08:00 local time (12:00 GMT) on 4 April.
The officer decided to stop the car for improper registration, authorities were quoted as saying by CNN.
Mr Lyoya gets out of the car, but the officer asks him to get back in.
Appearing confused, Mr Lyoya stays out of the vehicle and asks what he has done. The officer asks if he speaks English, and Mr Lyoya replies "yes".
Mr Lyoya is then asked repeatedly if he has a licence, and after a brief conversation he runs from the officer.
The two are then seen wrestling on the ground and the policeman gets out his Taser, which the two fight over. The officer tells Mr Lyoya to let go of the stun gun.
During this altercation the officer accidentally turns off his body camera, according to police.
However, footage filmed from the mobile phone of Mr Lyoya's passenger has also been released, which appears to show the officer shooting Mr Lyoya in the back of the head.
Speaking at a Wednesday briefing, GRPD chief Eric Winstrom said: "From my view of the video, Taser was deployed twice. Taser did not make contact."
"And Mr Lyoya was shot in the head. However, that's the only information that I have," he said, describing the incident as a "tragedy".
The police officer is currently on administrative leave pending the outcome of the investigation. He would not be identified publicly unless criminal charges were to be brought, Mr Winstrom said.
Mr Crump, representing the Lyoya family, has demanded that the officer be fired and charged.
He tweeted that the videos showed the police officer shooting unarmed Mr Lyoya "while he was on the ground and facing away from the officer!"
"Patrick never used violence against this officer even though the officer used violence against him in several instances," Mr Crump added.
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Baltique : La Russie a lancé des manoeuvres militaires dans le secteur de Kaliningrad
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis le début de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a renforcé sa présence dans la région de la Baltique, avec l’envoi de troupes supplémentaires en Pologne, en Lituanie, en Estonie et en Lettonie, dans le cadre de sa « présence avancée rehaussée » [eFP – enhanced Forward Presence], laquelle repose sur quatre groupements tactiques multinationaux. En outre, l’organisation y a également déployé des moyens navals et aériens supplémentaires.
Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.
Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.
Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…
Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.
« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.
Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.
Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».
Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.
Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.
Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.
Baltique : La Russie a lancé des manoeuvres militaires dans le secteur de Kaliningrad
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis le début de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a renforcé sa présence dans la région de la Baltique, avec l’envoi de troupes supplémentaires en Pologne, en Lituanie, en Estonie et en Lettonie, dans le cadre de sa « présence avancée rehaussée » [eFP – enhanced Forward Presence], laquelle repose sur quatre groupements tactiques multinationaux. En outre, l’organisation y a également déployé des moyens navals et aériens supplémentaires.
Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.
Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.
Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…
Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.
« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.
Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.
Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».
Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.
Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.
Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.
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Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.
Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.
Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…
Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.
« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.
Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.
Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».
Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.
Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.
Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.
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Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.
Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.
Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…
Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.
« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.
Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.
Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».
Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.
Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.
Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.
Opex 360
Guerre électronique : Où sont passés les brouilleurs R-ECM de la frégate multimissions Normandie?
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Normalement, les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale sont chacune dotées de deux puissants brouilleurs de type R-ECM [Radar Electronic Counter Measure] qui, fournis par les électroniciens Thales et Eletronica, sont situés de part et d’autre de leur grand mât central. Ces dispositifs permettent d’aveugler les radars de surveillance adverses et de neutraliser les autodirecteurs de missiles.
Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
À vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
— Marine nationale (@MarineNationale) January 31, 2022
A priori, la « Normandie » ne disposait déjà plus de ses deux brouilleurs lors des exercices Dynamic Mariner et Joint Warrior, organisés sous l’égide de l’Otan dans l’Atlantique Nord, à partir de septembre 2021. En tout cas, c’est ce que l’on constate sur un cliché publié à l’époque.
#DynamicMariner 21/#JointWarrior 21-2 is complete! ✅
A fantastic opportunity to see the incredible capabilities and professionalism of our #NATO allies up close in challenging conditions.
Until next year! #WeAreNATO #StrongerTogether #DYMR21 @RNinScotland @CdrJamieWells pic.twitter.com/ueuEbkvtqg
— HMS Explorer (@HMSExplorer) October 1, 2021
Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
Selon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
Ce « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
France24 - Monde
Centrafrique : des investisseurs parient sur son immense potentiel agricole
Publié le : 08/04/2022 - 17:43Modifié le : 08/04/2022 - 17:51
Laura MOUSSET
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Faute d'exploiter ses millions d'hectares de terres arables, la Centrafrique souffre de la faim. Mais une poignée d'investisseurs privés tentent de faire changer les choses. Ils ont fait le pari de développer l’agriculture dans la région de la Lobaye, aux portes de Bangui, relativement épargnée par les multiples crises sécuritaires qui secouent le pays et réputée pour sa fertilité.
El País (ESP)
SANS TITRE
Siempre se ha dicho que el hambre agudiza el ingenio: en el caso de la gastronomía, por lo menos, tenemos comprobado que es cierto. La enorme cantidad de recetas que surgieron en periodos de escasez nos ha dejado un legado digno de estudio. La cocina de aprovechamiento es una constante dentro de nuestra cultura de fogones: todo es útil; huesos, pan duro, verduras secas, tubérculos, carnes en conserva y, por supuesto, su grasa. Los malabares que muchas señoras tuvieron que hacer -y hacen- para alimentar a sus familias han asentado las bases de toda una tradición culinaria de cuchara de palo. Ejemplos como el de la sopa de ajo o sopa castellana no sólo buscaban llenar el estómago, sino también combatir el frío: la cocina siempre ha sido un remedio para paliar las dificultades que acarrea la escasez.
La sopa de ajo o sopa castellana se origina, aparentemente, en Castilla. Sin embargo cuenta con variedades regionales a través de todo el territorio español, dando a entender que su origen es algo más confuso. Tradicionalmente se ha basado en un caldo preparado con pan duro de hogaza, ajos y agua enriquecida con jamón o huesos, siendo esta la versión habitual, a la que, además, se le suele añadir pimentón y huevo. A lo largo de la península ibérica encontramos diferencias a la hora de confeccionar la receta: en Soria, por ejemplo, es habitual añadir setas a la sopa; en algunas zonas de Castilla es habitual terminar la sopa en el horno, cocinándola hasta que evapore toda el agua y forme costra. En La Rioja se añaden tomates y pimientos al caldo y, en el País Vasco, es habitual añadir pescado. En Andalucía se añade coliflor al agua de cocción y se omite el pimentón, además de cocinarse durante más tiempo para que espese. Incluso Portugal tiene su propia variedad, en la que tampoco se le añade pimentón y se acompaña de cilantro; cada región adaptó este plato a los productos que tenía a mano con fin de no desaprovechar ningún alimento.
A pesar de las variaciones regionales, dentro de cada una de las explicadas existen aún más variaciones. Apuntando hacia mi tierra, la versión que se prepara en Málaga tiende a ser ligera y con abundante caldo, mientras que en mi pueblo, Coín, se cocina hasta que una cuchara de madera pueda quedarse clavada sin caerse. Además, se acompaña de productos típicos de la tierra como son las naranjas, las aceitunas partías y los rabanitos. Dicho esto, aquél que quiera hacer la receta tradicional sólo tendrá que fijarse en las cantidades de ajo, caldo y pan, pero ya que hemos explorado tantas variedades de sopa de ajo, he elaborado una que combina lo que me gusta de cada región, centrándome, principalmente, en Coín y Málaga.
Dificultad
La de no crear una nueva variedad por accidente
Ingredientes
Para 2 personas
- 9 dientes de ajo
- 80 g de pan duro de hogaza
- 800 ml de caldo de carne, pollo, verduras o agua
- 2 cucharaditas de pimentón dulce
- Media cucharadita de comino molido
- 3 hojas de laurel
- 1 naranja
- Media cebolla fresca
- 8 rabanitos
- 50 g de aceitunas partías
- Cilantro al gusto
- 4 cucharadas de aceite de oliva
Preparación
-
Cortar el pan a pellizcos (nada de cuchillo) conservando la corteza.
-
Picar seis dientes de ajo previamente aplastados y reservar tres enteros.
-
Calentar el aceite en una sartén honda grande y sofreír los nueve ajos hasta que empiecen a dorarse (fuego medio). Añadir el pimentón, el comino y el laurel y remover unos segundos.
-
Añadir el pan y remover para que se impregnen bien del aceite y las especias. Tostar durante un minuto y añadir el caldo o agua. Cocinar 10 minutos a fuego medio-fuerte.
-
Mientras tanto, cortar la naranja, los rabanitos y la cebolla. Preparar las aceitunas y las hojas de cilantro.
-
Servir la sopa bien caliente con el resto de ingredientes por separado.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
BBC
UK to give asylum seekers one-way ticket to Rwanda
Some asylum seekers who arrive in the UK on small boats across the Channel will be given a one-way ticket to Rwanda, under new government plans.
Home Secretary Priti Patel is in the African nation to sign a deal for a £120m trial involving mostly single men arriving in Britain via crossings.
BBC home editor Mark Easton said ministers face significant legal hurdles and substantial costs.
Refugee organisations have criticised the plans as cruel and urged a rethink.
Labour said the plan was "unworkable, unethical and extortionate" - the Lib Dems said it would be expensive and ineffective.
Precise details of the plan are yet to be confirmed, but, reporting from Rwanda, Mark Easton said the trial would be restricted to mostly single men the British authorities believe are inadmissible.
Under the proposal, Rwanda would take responsibility for them, put them through an asylum process, and at the end of that process, if they are successful, they will have long-term accommodation in Rwanda.
The Rwandan government said migrants will be "entitled to full protection under Rwandan law, equal access to employment, and enrolment in healthcare and social care services".
The UK Home Office believes existing asylum law will be enough to implement the plan, but questions remain about the legality of the scheme.
Opponents have also said the annual cost of the full scheme would be far higher than the initial £120m payment.
This video can not be played
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Wales Secretary Simon Hart said the plan was about ensuring the government can "more fairly distinguish between asylum seekers, refugees and economic migrants".
Around three quarters of people who apply for asylum in the UK are granted the status.
Mr Hart said the full detail of the scheme will be released later on Thursday, but added the underlying motivation for the plan was breaking the business model of criminal gangs who put people in small boats to cross the Channel.
In a speech in Kent, Mr Johnson will argue that action is needed to stop "vile people smugglers" turning the ocean into a "watery graveyard".
Last year, 28,526 people are known to have crossed in small boats, up from 8,404 in 2020.
Around 600 people made the crossing on Wednesday, and Mr Johnson will say the figure could reach 1,000 a day within weeks.
"We cannot sustain a parallel illegal system," he will say. "Our compassion may be infinite, but our capacity to help people is not."
The prime minister will also announce plans to hand operational control of the Channel to the navy, break the business model of people-smuggling gangs, and deter people from risking the crossing.
The measures are part of the government's long-term plan to "take back control of illegal immigration" after Brexit, Mr Johnson will say.
While the number of people crossing the Channel in boats has increased, last year saw fewer people using other routes - such as by lorry - in part because of increased security at the Port of Calais.
A hugely controversial plan
The partnership with Rwanda is the centrepiece of a wider policy blitz to deal with what has been a humiliation for ministers who promised Brexit would mean control of Britain's borders.
Instead, record numbers of asylum seekers have been turning up in dinghies beneath the white cliffs of Dover. This year has already seen 4,578 arrivals and looks set to be a new record.
Sending asylum seekers to Rwanda, however, is likely to prove hugely controversial and legally fraught.
Critics point to Rwanda's poor human rights record. At the UN last year, the UK demanded investigations into alleged killings, disappearances and torture.
Ministers will have to explain why Rwanda is the right place to entrust with protecting the human rights of vulnerable asylum seekers who hoped the UK would protect them.
Powers awaiting approval
The government's Nationality and Borders Bill includes a provision to create offshore immigration processing centres for asylum seekers.
The bill is making its way through Parliament, but with the parliamentary session expected to end within weeks, time is running out to pass it into law.
MPs are currently on a break, but when they return, they are due to review a series of amendments, including one about powers to offshore asylum claims.
The government has suffered a series of defeats in the House of Lords over the bill, which has come in for criticism and sparked protests.
Labour and the SNP have opposed offshoring asylum claims, and the UN's high commissioner for refugees said the practice "would be a breach of the UK's international obligations".
The plan to process asylum seekers abroad was first reported by the Times newspaper last year.
The newspaper said the Home Office had discussed the proposals with their counterparts in Denmark, which has passed legislation allowing it to relocate asylum seekers to countries outside Europe.
Criticism
Human rights campaigners have highlighted the negative impact on refugee human rights, the cost of the scheme, and have questioned whether it will achieve its aims.
Enver Solomon, chief executive of the Refugee Council, said the proposal would not address the reasons why desperate people travel to the UK.
Amnesty International UK described the plan as "shockingly ill-conceived idea" which would inflict further suffering and waste "huge amounts" of public money.
Shadow culture secretary Lucy Powell said "we all want to see an end to the illegal crossings", but that Labour advocates "boring measures" like curbs on people smugglers.
Alistair Carmichael, home affairs spokesperson for the Liberal Democrats, said: "Thousands of families are opening their homes to refugees, but this Conservative government is slamming the door in their face."
The SNP Westminster leader, Ian Blackford, described the idea of sending "vulnerable people" to Rwanda as "absolutely chilling".
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France24 - Monde
Réseaux sociaux et politique : "Les partisans de l’extrême droite sont de loin les plus violents"
Publié le : 13/04/2022 - 08:18
David RICH
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En France, l’extrême droite est la force politique qui publie le plus de messages haineux et insultants sur les réseaux, selon une nouvelle étude de l’organisation américaine prodémocratie Reset Tech. Entretien.
Alors que la campagne présidentielle est entrée dans sa phase finale, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se préparent désormais pour le débat d’entre deux tours qui les opposera le 20 avril, quatre jours avant le vote. En parallèle, sur les réseaux sociaux, les deux camps se livrent une guerre sans merci pour fédérer leur électorat et attirer un maximum de soutiens.
Une campagne digitale scrutée de près par l’organisation américaine Reset Tech, spécialiste des comportements en ligne, qui pointe du doigt, dans une nouvelle étude à paraitre, les dérives des partisans d'extrême droite ainsi que des plateformes qui "favorisent leurs contenus". France 24 s’est entretenu avec l’un de ses auteurs, Théophile Lenoir, également chercheur au sein du think tank libéral Institut Montaigne.
France 24 : Votre étude mesure la "toxicité" des messages liés aux partis politiques, pouvez-vous nous expliquer sur quels critères elle a été menée et quels en sont les résultats ?
Théophile Lenoir : Nous avons mené cette étude en amont de la campagne, de janvier 2020 à octobre 2021, pour analyser d’où provenaient les messages insultants et haineux sur le spectre politique. Nous avons identifié 50 comptes représentatifs par parti et analysé toutes leurs publications et leurs commentaires. Il s’agit de comptes officiels des partis politiques, de comptes qui y sont associés ainsi que de personnes se revendiquant de ces partis.
Il en ressort de manière nette que les partisans d’extrême droite sont de loin les plus violents sur les réseaux. Sur Facebook, les pages associées au Rassemblement national représentent 45,1 % des post hautement toxiques, c'est à dire comportant de graves insultes, menaces et/ou discours haineux, alors qu’ils ne constituent que 12,3 % du total des messages analysés. Nous avons également constaté qu’une partie importante des post haineux provenaient de comptent se revendiquant des Gilets Jaunes (5,97 % des contenus les plus toxiques, mais seulement 2,52 % de l'ensemble des messages).
Enfin, pour ce qui est des commentaires, il apparaît que les personnes les plus radicalement engagées en faveur des extrêmes sont également les plus actives. 49,5 % des commentaires que nous avons analysé sur Facebook proviennent de comptes liés à l’extrême droite, 17,03 % sont liés à la France insoumise alors que 14,97 % proviennent de comptes proches de La République en Marche.
Vous pointez du doigt la responsabilité des plateformes telles que Facebook ou Twitter, en quoi sont-elles responsables ?
Il y a clairement une responsabilité des plateformes sur la mise en avant des commentaires haineux. Car le système des réseaux sociaux favorise les comptes et les post qui génèrent le plus de commentaires. Bien souvent plus les propos sont extrêmes, et attisent les émotions, plus ils suscitent de réactions. Par ailleurs, le fait que ces profils "extrêmes" commentent beaucoup favorisent leur exposition. Ce sont en quelque sorte de bons clients pour les plateformes.
Il ne s’agit pas d’un choix délibéré de la part des géants de la tech visant à favoriser les extrêmes, mais plutôt d’une dérive d’un système qu’il faut corriger. Aujourd'hui, le baromètre pour la mise en avant sur les réseaux sociaux est l’engagement, le nombre de likes, le nombre de commentaires et la rapidité de réaction. Les géants de la tech doivent mieux comprendre le risque d’utiliser ce type d’indicateurs sur la qualité du débat démocratique, mettre en place des mesures pour combattre ses effets pervers et enfin évaluer l’efficacité de ces mesures. Les plateformes doivent être plus transparentes et doivent être soumises à une régulation et à un encadrement plus marqué de la part des pouvoirs publics.
>> À lire aussi : Présidentielle, quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?
France 24 : Avez-vous noté des évolutions majeures de l'utilisation des réseaux lors de la campagne présidentielle de 2022 ? Y a-t-il des différences notables avec le scrutin de 2017 ?
Cette campagne s’est déroulée d’une manière surprenante car elle a été largement éclipsée par deux évènements majeurs que sont la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Ce retard à l’allumage important s’est traduit sur les réseaux sociaux, où il a fallu beaucoup de temps pour que les débats liés à la présidentielle impriment leur marque.
Par ailleurs, la crise des Gilets jaunes est passée par là et continue d’impacter le débat. Le narratif antisystème qu’ils ont incarné se prolonge au gré des évènements, comme lors du débat sur le passe vaccinal ou aujourd’hui à propos de la guerre en Ukraine, avec une opposition à la position politique et au traitement médiatique qui prend parfois la forme d'un discours prorusse.
Pour ce qui est de la campagne, on pourrait citer les nombreux post sur la contestation des sondages ou bien les appels à vérifier le décompte officiel des voix, relayés notamment par des partisans d’extrême droite. Il est trop tôt pour analyser l’impact des réseaux sociaux sur la campagne puisque l’élection n’est pas terminée, mais ce qui est sûr, c’est que le "fact checking" est désormais beaucoup mieux organisé et s’est généralisé au sein des médias traditionnels pour combattre la désinformation.
Enfin, l’exemple de la campagne de Zemmour, très axée sur les réseaux sociaux et qui a finalement déçue dans les urnes est, elle aussi, un évènement intéressant. D’une certaine manière, elle incarne les limites de ces bulles de filtres, mises en place pour favoriser toujours plus d’interaction et qui peuvent donner l’impression d’une montée en puissance illusoire.
>> À lire aussi : La toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
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Le cœur de la loi sur la lutte contre la haine en ligne censuré par le Conseil constitutionnel
France : l'exécutif veut renforcer la protection des fonctionnaires et la lutte contre la haine en ligne
L'Humanité
Scandales alimentaires : décryptage d'une chaîne de contrôle en faillite
DécryptagePizzas Fraich’Up Buitoni, Kinder, fromages Graindorge… la multiplication des cas d’intoxication bactérienne met en lumière les faiblesses du système de contrôle, pour le plus grand profit des industriels, avec l’assentiment de l’État.
Marion d'AllardStéphane GuérardCe mercredi, les gendarmes ont procédé à des perquisitions à l’usine Buitoni de Caudry (Nord) et au siège de Nestlé. Ils intervenaient dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris pour « homicides involontaires », « tromperie » et « mise en danger de la vie d’autrui », après plusieurs cas graves de contamination d’enfants par la bactérie Escherichia coli et des décès à la suite de la consommation de pizzas surgelées produites sur ce site agroalimentaire.
La veille, l’Autorité européenne de sécurité des aliments estimait à 150 le nombre de cas de salmonellose détectés principalement chez des enfants dans neuf pays européens, dont la France. L’organisme pointait la responsabilité d’une « usine de production belge » de chocolats, quelques jours après la fermeture du site Kinder (Ferrero) à Arlon, en Belgique. Il y a huit jours, les Fromageries de Normandie, du groupe Lactalis, ont élargi leur campagne de rappel de fromages Graindorge au lait cru après avoir identifié une « source probable de contamination » de la bactérie responsable de la listériose, au dire du groupe. Cette accumulation de scandales sanitaires met en exergue des insuffisances graves dans la chaîne de contrôle, qui n’ont rien d’accidentelles.
1. La course aux profits
Chez Buitoni, un sou reste un sou. Aussi, quand la décision préfectorale a été prise, le 1er avril, de fermer l’usine de Caudry, la direction du site n’a pas hésité. Pour amortir la perte de chiffre d’affaires, les salariés ont été appelés à compenser par une semaine de congé obligatoirement posée ces jours-ci. Une autre semaine chômée devra être rattrapée quand les chaînes seront relancées. Ce petit scandale social dans le grand drame sanitaire que vit Buitoni en dit long sur la recherche de rentabilité des donneurs d’ordres de l’agroalimentaire. « Ces scandales sanitaires répétés sont la traduction de leur recherche permanente de profits, s’offusque Maryse Treton, de la Fnaf CGT . Le lean management en vigueur partout rogne tous les acquis sociaux, les salaires, précarise les emplois, impose la polyvalence et la flexibilité du personnel. Tous les temps de travail non directement liés à la production sont diminués, comme ceux pour le nettoyage, la formation. » À Caudry, les salariés permanents ont pris l’habitude de voir les départs à la retraite non remplacés, si ce n’est par des intérimaires. Parfois employés par leur agence via un CDI intérimaire, ils doivent alors recevoir une formation maison express, notamment pour les temps de nettoyage que la direction du site avait essayé, en 2015, de réduire de six heures à trois heures.
Au vu des profits engrangés, la méthode fonctionne à merveille. Lactalis, dont les Fromageries de Normandie ont été épinglées, avait vu son chiffre d’affaires de 2020 augmenter de 5,9 % par rapport à 2019, malgré la crise du Covid. Unilever, visé dans l’affaire des bouillons Knorr (voir ci-dessus), a généré, en 2021, 52,44 milliards d’euros (+ 6 milliards), tout en annonçant 1 500 suppressions d’emplois dans le monde. Nestlé (affaires Kinder et Buitoni) a vu son bénéfice net progresser de 38,2 %, à 16,1 milliards d’euros, tout en ne concédant que 2,8 % d’augmentation générale à ses salariés français et en poursuivant sa politique de réduction d’effectifs du groupe, passés de 16 700 en 2011 à 9 000 actuellement.
Premières victimes de ce rouleau compresseur patronal, les salariés payent cher les scandales sanitaires par leur perte de travail. Impossible pour leurs représentants d’imposer des conditions de travail propices à une production de qualité. « En supprimant les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), le gouvernement porte une grande responsabilité dans ces affaires ! » assène Maryse Treton.
2 Les contrôles publics atrophiés
La responsabilité de l’État ne s’arrête pas là. Dans l’affaire des pizzas Fraich’up comme dans celle des Kinder, l’échelon qui a sonné l’alerte relève de la veille sanitaire. Pas de quoi rassurer Quentin Guillemain, porte-parole des parents en colère lors du scandale du lait infantile Lactalis en 2017, qui a l’impression de voir le même scénario se reproduire. « On nous dit que le système sanitaire fonctionne bien puisqu’il découvre le problème. Mais il ne le fait que quand les gens sont déjà hospitalisés ou décédés. On traite le problème une fois qu’il est là. »
Sur le gril, les agents de la répression des fraudes (DGCCRF) comme des services vétérinaires renvoient la patate chaude aux choix politiques pris ces quinze dernières années. « Je ne veux pas rassurer les gens : des affaires comme celles d’aujourd’hui vont se reproduire, affirme Jean-Philippe Simon, de la CGT SNACCRF. Depuis Sarkozy et sa révision générale des politiques publiques, le manque d’effectifs fait que nous ne sommes plus en capacité d’assurer des contrôles économiques au niveau de la production et de la distribution. » Forte de 4 000 agents en 2005, la DGCCRF en compte désormais moins de 2 700. Le pompon revient au Lot, où un seul agent est en poste pour tout le département. Quant aux services d’inspection vétérinaire, le nombre de contrôles sur la sécurité sanitaire des aliments a diminué de 33 % entre 2012 et 2019. « Le but de ces baisses d’effectif est, dans une optique ultralibérale, de laisser les entreprises s’autogérer, reprend Jean-Philippe Simon. Nous, nous pensons qu’il y a besoin d’un service public du contrôle. »
3 La faillite des autocontrôles
« Comment Nestlé et Ferrero ont-ils pu laisser sortir de leurs usines depuis des semaines des produits contaminés sans le remarquer ? » Si l’ONG Foodwatch « exige la transparence sur ce point », c’est que, depuis 1998, la loi a introduit le principe controversé de l’autocontrôle. Une méthode interne laissée au bon vouloir et à la discrétion des industriels. Et c’est bien là tout le problème. « L’autocontrôle est un point de bascule dans la privatisation du contrôle sanitaire », explique Camille Dorioz, responsable des campagnes chez Foodwatch.
Dans les textes, « si un exploitant a des raisons de penser qu’une denrée peut être préjudiciable à la santé humaine, il est contraint d’en informer immédiatement les autorités compétentes », relève l’association. Mais dans les faits, ces signalements sont souvent trop tardifs ou, pire encore, inexistants. « La législation table sur une confiance aveugle dans la capacité des entreprises à s’autoréguler », résume Camille Dorioz. Foodwatch exige donc la transparence des données recueillies lors des tests internes et le renforcement des sanctions, celles existantes, non dissuasives, permettant aux industriels de continuer à écouler leurs marchandises le temps que les autorités réagissent…
alimentationsécurité alimentairescandales sanitaires France24 - Monde
Plus de 300 morts dans des inondations en Afrique du Sud
Publié le : 13/04/2022 - 11:05Modifié le : 13/04/2022 - 19:20
FRANCE 24
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En Afrique du Sud, des inondations provoquées par des fortes pluies sur la côte est du pays ont fait plus de 300 morts, selon le dernier bilan des autorités locales communiqué mercredi. De nombreuses routes ont été coupées tandis que les associations s'inquiètent de perturbations dans l'approvisionnement en eau potable.
Des inondations, provoquées par plusieurs jours de fortes pluies sur la côte est de l'Afrique du Sud, ont entraîné la mort de 306 personnes, a déclaré à l'AFP un porte-parole du bureau de gestion des catastrophes, mercredi 13 avril.
Le président sud-africain? Cyril Ramaphosa, en déplacement dans la ville côtière de Durban (est), épicentre des pires inondations jamais enregistrées dans le pays, a déploré "une catastrophe aux proportions énormes". "Les ponts se sont effondrés. Les routes se sont effondrées. Des gens sont morts. Notre peuple est blessé" a déclaré le chef de l'État.
Mardi, toute la journée, les opérations de sauvetage se sont poursuivies notamment à Durban, un des principaux ports africains ouvert sur l'océan Indien. L'armée a été mobilisée pour apporter un soutien aérien pendant les évacuations. Plus de 2 000 maisons ont été endommagées ainsi que quelque 4 000 logements informels, selon le gouvernement provincial. "C'est un cauchemar, beaucoup de coulées de boue, de victimes, des bâtiments effondrés", a déclaré à l'AFP un membre des équipes de secours, Garrith Jamieson.
De nombreuses routes coupées
De nombreuses routes ont été coupées, tandis que des stocks de conteneurs sont tombés comme des dominos sur un des principaux axes routiers de la région.
Au-dessus d'une chaussée submergée d'une eau marronnasse, les pancartes de direction et les feux rouge semblent flotter au milieu de nulle part. Des voitures abandonnées ont de l'eau jusqu'aux fenêtres. L'ONG locale, Gift of the Givers, a décrit "des autoroutes transformées en rivières" et des personnes coincées sous des murs effondrés.
Les liaisons ferroviaires ont elle aussi été suspendues à cause des glissements de terrain et des décombres sur les voies.
Sur les plages populaires de Durban, des tas de débris, branches, bouteilles en plastique, se sont amoncelés. La cuve d'un camion-citerne a été entraînée sur le bord de mer, a constaté un photographe de l'AFP. Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé la suspension de ses activités dans le port.
Les fortes précipitations ont aussi entraîné des coupures d'électricité et perturbé l'approvisionnement en eau, a précisé le maire de la ville, Mxolisi Kaunda.
Les intempéries ont par ailleurs durement touché des quartiers déshérités de la banlieue de Durban composés de logements informels construits sur des zones inondables. "Les inondations sont dues à une mauvaise planification et les pauvres et les personnes vulnérables sont les plus touchés", a déploré l'experte en planification urbaine de l'Université du KZN, Hope Magidimisha-Chipungu.
La ville de Durban a déjà connu des destructions massives lors d'une vague d'émeutes et de pillages en juillet, les pires violences dans le pays depuis la fin de l'apartheid, à l'origine déclenchées par l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma.
Avec AFP
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Afrique du Sud : la justice annule la liberté conditionnelle de l'ex-président Jacob Zuma
Afrique du Sud : l'Assemblée nationale détruite dans l'incendie au Parlement, un suspect arrêté
BBC
SANS TITRE
197 children have died since the war in Ukraine started, according to Ukraine's prosecutor general's office.
In a press release, it added that 351 children had also been injured.
It said the highest child death rates were in the regions of Donetsk, Kyiv and Kharkiv.
It added that the numbers were not final.
Ireland's foreign and defence minister Simon Coveney will become the latest official to visit Kyiv today, as nations continue to show support for Ukraine.
Coveney will visit areas in the Ukrainian capital directly affected by the Russian invasion, and he'll meet his counterparts - Ukraine's foreign minister Dmytro Kuleba and defence minister Oleksii Reznikov.
The Department of Foreign Affairs said Coveney's discussions with the Ukrainian government would focus on how Ireland can continue to "provide political, security and humanitarian support to Ukraine; assist Ukraine in its application for EU candidate status; take forward further EU sanctions on Russia; and hold Russia to account for its brutal and unjustified invasion".
Ireland has provided Ukraine and Ukrainian refugees with 20 million euro in humanitarian aid, as well as 33 million euro in non-lethal assistance to the Ukrainian military.
Ukraine's defence ministry has claimed around 300 people were kept hostage for four weeks in the basement of a school near Chernihiv, in northern Ukraine.
Writing in a tweet, it said that Russian troops had taken villagers hostage in Yahidne, 140 km (80 miles) north of Chernihiv, and that 18 people had allegedly died during the Russian occupation.
The tweet included a picture of a wall, which it said was used by the hostages to keep track of the days they were there and to write down the names of those who allegedly died.
The BBC cannot verify these claims. But last week, our correspondent Yogita Limaye travelled to Yahidne where villagers spoke of their ordeal.
At the time, villagers estimated that around 130 people had been cramped into the room roughly 65 sq m (700 sq ft) in size.
The towns of Kramatorsk and Kostiantynivka are likely to be targets for similar levels of violence seen in other urban centres as Russia focuses its war on eastern Ukraine, says the UK's Ministry of Defence (MoD).
In a tweet this morning, it says President Putin’s speech on Tuesday highlighted his continued interest in the area known as Donbas "where Russia is striking Ukrainian forces in preparation for a renewed offensive".
The MoD says: "The combination of widespread missile and artillery strikes and efforts to concentrate forces for an offensive represents a reversion to traditional Russian military doctrine."
But the MoD adds: "However, this will require significant force levels.
"Ukraine’s continued defence of Mariupol is currently tying down significant numbers of Russian troops and equipment."
Andrey Kortunov, director general of the Russian International Affairs Council and a former adviser to the committee on international relations in Russia's parliament, has spoken to Radio 4's Today programme about how President Vladimir Putin may proceed with the war.
Putin needs something he can present at home as a victory, he says. "The question is how much is enough?"
If you follow his most recent statements, says Kortunov, just two days ago, he made the argument that the sole mission of the operation in Ukraine was to protect the people of Donbas. This implies it's not about regime change in Ukraine - but rather about securing the gains that Russia has achieved in the east of the country, he says.
Kortunov also believes any escalation might require some kind of mobilisation and the "political risk for the Russian leadership will increase".
"People in Russia do not really want to go fighting against Ukrainians.
"Public support for the leadership might go down if this whole thing escalates or if this whole thing lasts for too long."
He adds: "I see signs of fatigue... Maybe it's too early to say that the Russian public is changing its views on the conflict, but definitely it cannot last for too long."
To recap quickly on our top story: Russia says its Black Sea missile cruiser Moskva has been badly damaged by a fire that caused its ammunition to explode. Ukrainian officials say the ship has been hit by two of its missiles - but this has not yet been confirmed.
Mykola Bielieskov is a research fellow at Ukraine's National Institute for Strategic Studies in Kyiv - which advises the Ukrainian government on military matters. He says the incident is "a very powerful psychological tool to support morale".
However, he notes that Moskva "is an old ship" - and it has been newer Russian vessels that have been hitting Ukraine with "Kalibr cruise missiles".
"But still, it's a flagship for Russia's Black Sea fleet and definitely it's major damage - not only in material capability but also to morale.
"And on the other hand it's a very powerful boost for the Ukrainian morale."
Nine evacuation corridors have been agreed for Thursday in an effort to help people trapped in besieged cities across Ukraine to escape, according to the country's deputy prime minister.
Writing on Telegram, Iryna Vereshchuk said humanitarian corridors have been organised from cities including Berdyansk, Tokmak, Enerhodar and Mariupol, which has been under siege by Russian troops for weeks.
She added that evacuation routes would operate in the Luhansk region if occupying Russian forces stopped their shelling.
Paul Kirby
BBC News
As we've reported in recent days, Russia has pulled troops away from Kyiv and shifted most of the focus of its war to eastern Ukraine, after a series of defeats near the capital.
This push into the area known as Donbas could mean a protracted conflict. So what is behind this move?
When President Putin talks of Donbas, he is referring to Ukraine's old coal and steel-producing area. What he really means is the entirety of two big eastern regions, Luhansk and Donetsk, which run from outside Mariupol in the south all the way to the northern border.
Nato also expects Russian forces to try to create a land bridge, running along the south coast west of Donetsk to Crimea.
"The key is that it has been identified by the Kremlin as a Russian-speaking part of Ukraine that is more Russia than Ukraine," says Sam Cranny-Evans of the Royal United Services Institute.
Russian forces have already triggered a humanitarian catastrophe in the east, reducing Mariupol to ruins, but they have failed to inflict defeat on Ukraine's military.
Preparing for a reinvigorated Russian onslaught, President Volodymyr Zelensky vowed: "We will fight for every metre of our land."
Read more about Russia's push for the east here.
Prof Michael Petersen, director of the Russia Maritime Studies Institute at the US Naval War College, has been speaking to Radio 4's Today programme about the news that Russian vessel the Moskva has been seriously damaged.
He says it's still too early to know exactly what happened but "it really does increasingly look like the Ukrainians have managed to pull off a not-insignificant victory at sea".
"I think it's one that has symbolic and military value as well," he explains.
"This is the flagship of Russia's Black Sea fleet, and it's getting a bit long in the tooth but it is the symbol of Russian naval power in the Black Sea."
He says that the Ukrainians lost most of their navy to the Russians in the initial invasion and annexation of Crimea in 2014, so "this is important symbolically because after all of that, they are still able to strike at Russian military power in ways that will really hurt back in Moscow".
He adds it may have "important military value as well" as the "Russian navy may feel obligated to operate further off-shore now than they were previously".
"That may affect its ability to provide direct fire support to troops ashore and it might hinder their ability to provide air defence in coastal regions... I do think it will make the Russian navy think twice."
If you're just joining our live coverage or need a quick catch up, here are the latest developments:
Damaged Russian ship
Diplomacy
Mariupol
This is Vikas Pandey and Andrew Clarance in Delhi signing off. Our colleagues Chris Giles, Holly Wallis and Alys Davies in London will be bringing you all the latest developments.
Joel Gunter
in Bucha, Ukraine
After the discovery of the atrocities in Bucha came the
collection of the dead.
From an abandoned school in the suburb of Kyiv, Vitaliy
Lobas, a local police chief, is coordinating a massive operation to find,
document, and give proper burials to the hundreds of bodies the Russians left in
their wake.
They occupied Bucha for a month as they attempted to assault
Kyiv. According to the relatives of loved ones who spoke to the BBC,
the Russian soldiers blasted their way into apartment buildings, shot
people's dogs, and interrogated and beat residents.
Then they killed some of them in cold blood.
Vitaliy Brezhnev, a 30-year-old cook, was shot in his
bedroom and buried in a shallow grave behind his building, where he was
found by his father and brother.
Like other relatives, amid the sheer number of dead, they
were forced to dig up and transport their loved one themselves.
Read the full story here: Collecting the dead in Bucha
In an update marking the 50th day of Russia's invasion, the Ukrainian military said that Russian forces continue to launch systematic missile and bomb strikes on military and civilian infrastructure in Kharkiv, Donetsk and Zaporizhzhia regions.
The BBC has not been able to independently verify these claims.
Russia's defence ministry said that an explosion aboard Moskva, the flagship of the country's Black Sea Fleet, has "seriously damaged" the vessel.
The ministry's statement said: "The cruiser Moskva's ammunition has detonated as a result of a fire on the warship.
"The vessel is seriously damaged. The entire crew have been evacuated. The cause of the blaze is being investigated."
It did not specify the cause of the fire, saying it was under investigation.
Ukraine said the 186m-long vessel was struck by their Neptune missiles.
Ukrainian presidential aide Oleksiy Arestovych said Russian rescuers were unable to reach the vessel, which could have had as many as 510 crew members on board.
"It has been confirmed that the missile cruiser Moskva today went exactly where it was sent by our border guards on Snake Island!" Odesa regional governor Maksym Marchenko wrote in his Telegram post.
Earlier in the war, Ukrainians stationed on Snake Island in the Black Sea defied an order from the ship to surrender, telling the Moskva to "go to hell".
What is known about the flagship?
The Moskva missile cruiser was constructed in the early 1980s in what was then the USSR.
It was the lead ship of the Soviet navy's Project 1164 Atlant class. It was initially called Slava, but later renamed Moskva (Moscow).
The warship's main armaments are P-1000 Vulkan anti-ship missiles.
The cruiser - which became the flagship of the Black Sea Fleet in 2000 - played a key role during Russia's military campaign in Syria, which began in 2015.
Police in Fiji are questioning the captain of a luxury vessel owned by a Russian oligarch after it arrived to the island nation without customs clearance, Reuters news agency reports.
Local media in Fiji reported that police had seized the superyacht Amadea, owned by sanctioned Russian billionaire Suleiman Kerimov, and detained its crew.
Suleiman Kerimov has been sanctioned by the US, the UK and the European Union over Russia's invasion of Ukraine.
An official in Fiji said that the captain of the luxury vessel was being questioned about how it came to Fiji without customs clearance.
Read more on the hunt for superyachts of sanctioned Russian oligarchs.
Ukrainian President Volodymr Zelensky has said that Russia should leave the international community if it doesn't want to pursue a peace agreement.
"Either the Russian leadership will really seek peace or as a result of this war, Russia will leave the international arena forever," he said in a video address.
Speaking about Russia's increasing strikes in the east and the south, he said: "All this feverish activity of the occupiers testifies first of all to their insecurity.
"To the fact that even with significant stocks of Soviet military equipment and a significant number of soldiers... the Russian troops doubt their ability to break us, to break Ukraine.
"Well, we do everything to justify their doubts."
He also reiterated his call for a total embargo of Russian oil, saying: "The European Union must stop sponsoring Russia's military machine."
Zelensky expressed gratitude to President Biden after he pledged another massive weapons shipment to Ukraine.
New photos emerged on Wednesday of the destruction in Mariupol.
Russia claims to have control of the city, but Ukraine says its troops still control pockets of the strategic port city.
Russia says that more than 1,000 Ukraine marines have surrendered in the besieged port city of Mariupol, but Ukraine denies this.
The city's deputy mayor, Serhiy Orlov, told the BBC that Ukrainian troops there were still fighting.
Fighting appears to be continuing around the giant Azovstal steel works in the port, which is one of two areas not under Russian control.
Russian television has broadcast footage which it says shows marines giving themselves up at the steel works.
But an adviser to Ukraine's president insisted that the marines had in fact broken through to connect with Azov battalion forces in another pocket.
Mariupol is a key target for Russia as it seeks to establish a land route to the Crimea peninsula, which it annexed in 2014.
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Damaged Russian ship
US military aid
'Crime scene' call
Mariupol latest
This is Jude Sheerin in Washington DC and Max Matza in Seattle signing off. Our colleagues Vikas Pandey and Andrew Clarance in Delhi will be bringing you all the latest developments.
Mark Lowen
BBC News, Bucha and Borodyanka, near Kyiv
Ukraine's fightback against Russian aggression is not just on the battlefield, but in the legal field too.
Across this shattered country, testimony is being gathered and evidence collated for a goal that may only come long after the guns fall silent - international justice.
The pursuit of it is being led by Ukraine's Prosecutor General, Iryna Venediktova, appointed two years ago as the first woman to hold the office.
She watched the exhumation of another mass grave this week, beneath a gold-domed church in Bucha, where the darkest of sins were discovered - 10 victims this time, some completely charred. Their remains were placed into body bags and taken off for an attempt at identification.
As she stood at the edge of the deep pit, she told me more than 6,000 cases of war crimes had already been opened.
"A lot of people speak about the genocide of the Ukrainian people - and we actually have grounds to talk about genocide," she said. "Vladimir Putin is the president of the aggressor country killing civilians here in Ukraine. He's responsible."
The Kremlin continues to deny such allegations.
Read more:
Kyiv's battle for justice over alleged Russian war crimes
Alexandra Vladimirova
BBC Sport
Growing up in Belarus in the 1990s, much of Aleksander Lesun's formative years were spent looking back for inspiration, back to the days of Soviet sporting achievement.
"I was proud to compete under the Russian flag," the 33-year-old modern pentathlon competitor told BBC News.
After 2009, Lesun won 14 World Championship medals for Russia in modern pentathlon, four of which were gold. In 2016 in Rio, he became Olympic champion.
But in late February 2022, he decided never to compete for Russia again.
"I quit all my sports positions on 22 February and in two days, all the events [in Ukraine] began," he says.
"What did I feel? Can I use swear words in this interview? To say that I was shocked is to say nothing. I understood that the world would never be the same again."
He is one of very few Russian athletes to speak out against the war in Ukraine. Even fewer have taken the kind of action he has - removing himself from representing his country as a way of expressing opposition.
Read more:
The Russian Olympic champion who turned his back on Putin
El País (ESP)
SANS TITRE
Es Cuaresma en Sevilla, las calles huelen aún más a incienso litúrgico y en las mesas de muchos bares solo se ven tapas de espinacas con garbanzos, torrijas y bacalao preparado de mil formas diferentes. Las cartas de estos locales hacen algunos cambios para adaptarse a esta época, y cuando se acerca la Semana Santa los sevillanos suman una tradición gastronómica a sus costumbres cofrades. No importa que se ofrezcan otros tantos platos sin carne, los vecinos piden los mismos que tomaban con sus padres y abuelos. Y da igual que no sea viernes o Miércoles de Ceniza: la vigilia dura más de 40 días en las barras de madera y metal de esta ciudad.
“Al igual que con las cofradías, hay un tema que parte de lo religioso pero que se convierte en algo popular. Todo esta gastronomía sin carne, que proviene de la abstinencia de vigilia, es ya una tradición que en ocasiones pierde su sentido original”, comenta Javier Compás, gastrónomo y director del medio Sevilla Encendida. “El sevillano que se siente como tal pasa estos días con espinacas, bacalao y torrijas, independientemente de sus creencias. Pienso que al final es un hábito identitario”, dice Lola Castro, gerente de Casa Román, uno de los restaurantes más típicos para visitar en estas fechas.
Que no falte el bacalao
En las paredes de Casa Ricardo, situado en el barrio de San Lorenzo, no cabe ni un cuadro más de vírgenes y cristos. Detrás de la barra, un calendario de plástico anuncia los días que faltan para el Domingo de Ramos, y en la televisión se suceden vídeos de procesiones de años anteriores. Aquí se vive y respeta la doctrina católica, por eso cuando llega Cuaresma sus famosísimas croquetas de jamón cambian el ingrediente principal por otro básico en Sevilla en estos días: el bacalao.
Una publicación compartida de Casa Ricardo (@casaricardosev_)
“Nosotros hacemos un pequeño giro en nuestra carta y servimos croquetas o bacalao en tomate, y nuestros clientes asiduos saben que son pocos días los que tienen para poder degustar estos platos”, dice Ricardo Núñez, propietario del bar. Además de los mencionados, los viernes de vigilia también preparan con este pescado crepes rellenos con salsa holandesa, pavías y un empanado con alioli. Un repertorio bastante variado que hace que, en esas fechas concretas, antes de abrir ya haya gente en la puerta.
Durante todo el periodo cuaresmal y Semana Santa, no solo en vigilia, Casa Román también amplía su menú: “Hacemos el bacalao en todas las versiones posibles, tanto salado como sin salar. Por ejemplo, cocinamos un guiso con tomate hecho a fuego lento durante unas seis o siete horas, unas croquetas o en revuelto, con el pescado desmigajado a mano, huevo campero y patatas paja”, detalla Lola Castro, gerente de este local ubicado en el barrio de Santa Cruz.
Tras décadas manteniendo esta costumbre culinaria, los hosteleros sevillanos conocen bien este producto, y hay muchas y muy buenas preparaciones con este pescado blanco como protagonista. “En el entorno de la calle Feria está la Bodega Mateo Ruiz, que tiene un bacalao con almendras y frito muy conocido. En la Bodeguita Antonio Romero, en calle Arfe, ponen un bacalao ahumado en aceite bastante rico”, recomienda Isabel Aguilar, editora de GURMÉ Sevilla, que continúa: “Otro clasicazo es en la Bodega Dos de Mayo, en la plaza del mismo nombre, el nido de bacalao, que es una forma de presentarlo algo más original. Y otro local que lo maneja de mil maneras, entre ellas en tomate, es Baco, en la calle Cuna”.
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Espinacas con garbanzos para no caer en el pecado
Como Dios o la extinta KGB, las espinacas también tienen el don de la ubicuidad, aunque en el caso de esta verdura solo se circunscriba en tiempo y espacio a la Cuaresma hispalense. “Las espinacas con garbanzos son uno de los referentes de la gastronomía sevillana, pero en Semana Santa se incrementa su consumo”, afirma Paula Aláez, redactora de la revista Cosas de Comé. “Nosotros la tenemos en carta siempre, pero en esta época casi que triplicamos la venta con respecto al resto del año. Además desbanca a otras elaboraciones que tampoco llevan carne, como el pisto”, comenta la hostelera Lola Castro.
Esta tapa es otra de las más castizas de esa Sevilla que se vuelve vegana unos días por simple tradición. Tanto la preparación como los ingredientes son bastante sencillos: solo se necesitan espinacas, garbanzos, un sofrito de ajo, cebolla y pimentón, pan y especias como comino (eso al gusto de cada uno). Con estos mismos alimentos hay que diferenciar dos formas de cocinarlos y, por tanto, dos platos distintos: el potaje de vigilia, ideal para el cuchareo y cocinado en olla con su buen caldo, del que ya os dimos en este vídeo la receta del restaurante La Azotea; y otro que se hace en sartén y se come con tenedor, que es lo que se conoce popularmente como “espinacas con garbanzos” (en el blog Cucharón y paso atrás explican cómo elaborarlo). A las dos versiones se les puede añadir, cómo no, un poco de bacalao.
Cuando se le pregunta a Isabel Aguilar por sitios donde probar las espinacas con garbanzos, el primer nombre que dice es El Rinconcillo, “el bar más antiguo de Andalucía” y uno de los más conocidos en cuanto a platos típicos de Cuaresma se refiere. También menciona esta periodista gastronómica la Bodeguita Casablanca, que está al lado de la catedral, las que preparan en Casa Morales, en la calle García Vinuesa, “una de esas bodegas centenarias de Sevilla”, y el bar Las Teresas, en el barrio de Santa Cruz. Precisamente la clave de la fama de esta tapa en Las Teresas es “seguir la misma receta desde hace más de 50 años”, según cuenta Luis Sánchez, dueño del local.
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Tratándose de un plato tan arraigado en las cocinas sevillanas, las recomendaciones pueden ser muchas más. El comunicador gastronómico Javier Compás se acuerda también del restaurante Becerrita, en la calle Recaredo, de La Antigua Abacería de San Lorenzo, en el barrio homónimo, y de Los Claveles, situado justo enfrente del ya mencionado El Rinconcillo, cerca de la iglesia de Santa Catalina.
Y de postre, torrijas
El santo trío de la comida cofrade se completa, por supuesto, con la torrija. Como el olor a azahar, la llegada de este dulce frito a las pastelerías sevillanas es otra señal de que la Semana Santa está cada vez más cerca. Y en el momento que aparece, pedir un brownie o una tarta de queso en cualquier restaurante o confitería de la ciudad es una herejía sin perdón.
Quizá uno de los sitios más conocidos para ir a probarla sea La Campana, en la céntrica calle Sierpes, donde elaboran torrijas “de las de toda la vida de dios”, tal y como apunta la periodista Paula Aláez. Asimismo, se puede disfrutar la versión clásica de este dulce en la confitería Ochoa, también en Sierpes, o en Ambrosius, cerca de la plaza Nueva, según Isabel Aguilar. “Y por supuesto en lugares tan característicos como Los Angelitos, con varios locales en Sevilla, o en la confitería Lidia, de Pilar Gavira, en el barrio de Triana”, aconseja Javier Compás.
Una publicación compartida de Los Angelitos de Sta.Isabel (@pastelerialosangelitosdestaisa)
Pero en este ambiente tan castizo y puro hay espacio para la innovación culinaria. Un ejemplo de ello es el maestro pastelero de origen francés Manu Jara, que ha reinterpretado un dulce tan ligado a la tierra como las torrijas: “Vengo de una cultura muy afrancesada en la manera de trabajar, pero nos hemos dado cuenta que adaptarlo un poco a la ciudad donde estamos y fusionarlo con los productos de aquí es algo que funciona muy bien”, afirma este repostero, propietario de varias pastelerías con su mismo nombre.
Así, en las confiterías de Manu se ofrecen tanto torrijas tradicionales elaboradas con vino de Montilla Moriles, miel de la sierra de Aracena y pan brioche, como otras más heterodoxas que preparan con brandy Luis Felipe y una punta de mascarpone, una de Baileys y café de origen, otra con crema quemada con naranja y azahar o también con cacao, crema de cítricos y chantilly.
Una publicación compartida de Manu Jara (@manujarasevilla)
Aunque su versión más iconoclasta es el torrisant, una fusión de torrija con croissant. “En Francia hay dos masas reinas, la del brioche y la del croissant, en una la mantequilla va laminada y en otra no. Realmente el paso para unirlo con la torrija es corto”, explica Manu Jara. “El público recibió estas propuestas muy bien, la verdad. Obviamente no vendemos tantas torrijas de Baileys con café, por ejemplo, como de las clásicas. Los clientes se llevan diez de las de siempre y una de las nuevas para probarla”, dice este pastelero entre risas. Sevilla, ya veis, es una ciudad de tradiciones.
France24 - Monde
Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne
Publié le : 14/04/2022 - 01:58
FRANCE 24
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Un adolescent palestinien de 16 ans a été tué mercredi par des soldats israéliens près de Bethléem ; un autre jeune de 18 ans a lui aussi été tué par Tsahal lors d'un accrochage près de Ramallah. L'armée israélienne a dit avoir mené des "opérations de contre-terrorisme" dans différents secteurs de la Cisjordanie.
Mercredi 13 avril, Qousaï Hamamra, un adolescent palestinien âgé de 16 ans, a été tué par balle à Husan près de la ville de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie, a indiqué le ministère palestinien de la Santé et le conseil municipal. L'armée israélienne affirme avoir tiré sur lui à balle réelle après qu'il a lancé une bombe incendiaire sur des soldats.
Selon l'armée, des centaines de personnes sont descendues dans la rue après le décès de Qousaï Hamamra, qui porte à 18 le bilan des Palestiniens tués depuis le début de cette escalade des tensions palestino-israéliennes.
Peu de temps après, le ministère palestinien de la Santé a fait état de la mort d'Amer Elyan, "atteint d'une balle réelle dans la poitrine" tirée "par l'armée israélienne", lors d'un accrochage ayant suivi l'arrestation d'une personne dans le village de Silwad près de la ville de Ramallah (centre), qui a également fait six blessés. Amer Elyan était âgé de 18 ans selon des habitants.
Plus tôt mercredi, l'avocat "Mohammad Hassan Mohammad Assaf, 34 ans, est mort après avoir reçu une balle dans la poitrine tirée par l'armée d'occupation israélienne lors de l'agression sur la ville de Naplouse", dans le nord de la Cisjordanie, a déclaré le ministère palestinien de la Santé.
"Opérations de contre-terrorisme"
L'armée israélienne a dit avoir mené mercredi des "opérations de contre-terrorisme" dans différents secteurs de la Cisjordanie, ouvrant notamment le feu à Beita (nord) et à Naplouse. Interrogée par l'AFP, l'armée n'a pas dit si elle avait ou non ouvert le feu directement sur Mohammad Hassan Mohammad Assaf.
L'armée indique que ses militaires se trouvaient à Naplouse pour protéger les travaux de réparation sur la tombe présumée de Joseph, le fils du patriarche Jacob, qui avait été vandalisée plus tôt cette semaine lorsqu'elle avait été prise pour cible par des "émeutiers", avant d'ouvrir le feu.
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, avait d'ailleurs affirmé dimanche qu'il ne "laissera pas passer une telle attaque contre un site sacré à la veille de la Pâque juive".
Selon le Croissant-Rouge palestinien, 31 personnes au total ont été blessées mercredi dans le secteur de Naplouse et dans le village voisin. Parmi elles, dix ont été blessées par des tirs à balle réelle.
Avec AFP
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France24 - Monde
La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite
Publié le : 12/04/2022 - 18:08
Sébastian SEIBT
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La candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, a dévoilé mardi sa nouvelle affiche pour le deuxième tour de la présidentielle et son nouveau slogan, "Pour tous les Français". Une nouvelle étape de la communication de Marine Le Pen, soignée jusque dans les moindres détails pour continuer à dédiaboliser son parti, sans pour autant rien renier à son discours.
Sans le nom du père, ni celui du parti. Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national, a dévoilé, mardi 12 avril, son affiche de campagne pour le second tour de la présidentielle de 2022.
Elle s'y présente tout sourire, debout devant une table de bureau, dans un décor très dépouillé. La présidente du mouvement d'extrême droite en a profité pour concocter un nouveau slogan – "Pour tous les Français" – qui vient remplacer le "Femme d'État" du premier tour.
Une Marine Le Pen plus "modeste" qu'en 2017
À première vue, c'est une affiche "assez classique et spécifique des candidats du second tour qui 'départisanisent' leur message pour rassembler au-delà de leur famille politique", résume Marion Ballet, spécialiste du discours politique au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines de l'université Paris-Saclay, contactée par France 24.
Affiche du premier tour (à gauche) et affiche du second tour (à droite) de Marine Le Pen, qui avait appelé dès dimanche soir "tous ceux qui n'ont pas voté Emmanuel Macron" à voter pour elle le 24 avril. #Présidentielle2022 pic.twitter.com/vP9vWap6xk
April 12, 2022La disparition de la référence au parti n'est pas propre au Rassemblement national. Emmanuel Macron ne fait pas non plus allusion à LREM sur son affiche, et plus généralement, "c'est une réponse d'une partie des candidats face à la défiance grandissante des Français à l'égard de l'appareil des partis", précise cette politologue.
Quant à "l'oubli" du patronyme – et même du prénom –, c'est une stratégie assumée par Marine Le Pen depuis qu'elle a pris les rênes du parti et qu'elle a entamé son effort de normalisation. "Cela permet de se détacher de l'image sectaire, viriliste encore véhiculée par le nom Le Pen", assure Marion Ballet.
>> À lire sur France 24 : Présidentielle : des reports de voix éparpillés et incertains pour le second tour
Mais ce n'est pas une simple affiche du deuxième tour. Elle en dit aussi long sur la manière dont Marine Le Pen a mené sa campagne et sur sa quête de respectabilité politique. Et rappelle que malgré les efforts de lissage de l'image, "le fond du discours, aussi doux qu'il puisse paraître reste xénophobe", affirme Stéphane Wahnich, politologue à l'université de Tel-Aviv et auteur de "Marine Le Pen prise aux mots : décryptage du nouveau discours frontiste", contacté par France 24.
Impossible, tout d'abord, d'échapper à la comparaison avec l'affiche de son premier face-à-face avec Emmanuel Macron, lors du second tour en 2017. "Les deux sont très institutionnelles, avec le bureau et les moulures, mais cette fois-ci, elle n'a pas voulu rentrer directement à l'Élysée, comme en 2017 où on distinguait une bibliothèque en arrière-plan qui faisait penser à celle du palais présidentiel", analyse Stéphane Wahnich.
Autrement dit, à l'époque la candidate voulait faire comprendre qu'elle se voyait déjà confortablement installée sous les ors de la République alors que cette fois-ci "elle cherche à donner une image plus modeste d'elle-même", poursuit le chercheur.
Cette modestie transparaît aussi dans la posture adoptée. En 2017, l'affiche du second tour la montrait assise nonchalamment sur ce bureau censé représenter celui de l'Élysée, tandis que sa jupe remontait jusqu'au-dessus de son genou ce qui "était une posture plutôt provocante pour montrer une candidate qui assumait sa féminité", rappelle Jean-Philippe De Oliveira, spécialiste de la communication politique à l'université de Grenoble Alpes, contacté par France 24.
Des chats et un grand sourire
Rien de tel cette fois-ci : Marine Le Pen se tient debout, sans chichi, et en toute sobriété. Cette mise en scène "plus simple et sans provocation lui permet d'incarner avant tout la fonction en suggérant qu'elle a compris ce que ça impliquait de briguer la présidence de la République", détaille Jean-Philippe De Oliveira.
Et ce que cela implique donc de ne pas faire… Cette modestie et simplicité permettent ainsi à la candidate d'extrême droite de suggérer qu'elle ne volera pas dans les plumes d'Emmanuel Macron comme lors de sa très critiquée prestation durant le débat de l'entre-deux-tours en 2017.
Ce refus de toute agressivité affichée va se nicher jusque dans les moindres détails, comme la graphie. "Elle a choisi d'utiliser des lettres toute en rondeur, et relativement fines pour son slogan, ce qui donne cette impression de non-agressivité", souligne Stéphane Wahnich.
Et puis surtout, il y a le sourire. "Elle sourit franchement, pas comme sur l'affiche de 2017. C'est une manière de dire que le message, c'est elle avant tout. Car Marine Le Pen pense qu'elle a réussi à se forger une image positive auprès des Français et qu'il faut capitaliser là-dessus pour susciter un élan de sympathie au-delà de son parti", estime Christian Delporte, spécialiste de l'histoire de la communication politique au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines de l'université Paris-Saclay, contacté par France 24.
Cette représentation d'une femme souriante, "simple et modeste" sur l'affiche cadre bien avec sa communication depuis le début de la campagne. Entre la "starification" de ses chats, la présentation d'Ingrid, "sa coloc", "il y a eu une sorte de dépolitisation de son message en faveur d'un effort pour la dépeindre comme quelqu'un de normal", analyse Marion Ballet.
Marine Le Pen, la candidate "next door" ? Il y a de quoi hérisser le poil des vieux de la vieille de l'extrême droite française. "C'est une rupture évidente avec la communication traditionnelle de ce mouvement, qui repose sur l'image d'un chef fort derrière lequel le peuple pourra se rassembler", confirme Stéphane Wahnich.
Un slogan à deux niveaux de lecture
Mais ce n'est pas une nouveauté pour Marine Le Pen. Elle travaille à rendre l'image du FN (puis du Rassemblement national à partir de 2018) plus accessible depuis sa prise de pouvoir en 2011. "Cette affiche représente le résultat ultime de la stratégie de dédiabolisation du parti. On est à l'opposé de ce que faisait Jean-Marie Le Pen sur ses fameuses affiches 'Le Pen, Le Peuple' [utilisées pendant dix ans, de la fin des années 1980 à la fin des années 1990, NDLR]. Il n'y a plus aucune référence au peuple et donc au populisme", note Stéphane Wahnich.
Il serait, cependant, faux de penser que le message du parti à l'ère Marine Le Pen a changé en profondeur. Les relents d'exclusion ou de xénophobie transparaissent d'ailleurs dans l'affiche à travers le slogan, qui a deux niveaux de lecture. "Pour tous les Français" représente, en premier lieu, "le message le plus neutre possible. Tous les nouveaux présidents affirment qu'ils représenteront 'tous les Français'. Donc, en un sens, c'est une formule qui permet à tous, et en particulier les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de s'y retrouver", estime Jean-Philippe de Oliveira.
Mais c'est aussi un rappel au slogan d'Emmanuel Macron – "Nous tous" – en y ajoutant le qualificatif de "Français", lourd de sens. "Elle a réussi à utiliser un 'tous' non-inclusif, puisqu'elle en exclut ceux qu'elle estime ne pas être Français", conclut Stéphane Wahnich. C'est donc toujours ce même discours qui se cache derrière ce grand sourire d'affich(ag)e.
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ÉLYSÉE 2022Reportage : à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
LE FIL DU 11 AVRILEmmanuel Macron et Marine Le Pen entrent en campagne
ÉLYSÉE 2022
Nicolas Sarkozy annonce qu'il votera Macron au second tour de la présidentielle
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev
Publié le : 13/04/2022 - 19:09
Sébastian SEIBT
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Le gouvernement allemand est partagé sur la question de livrer des armes lourdes, comme des chars, à l’Ukraine pour se défendre contre l’invasion russe. Le chancelier, Olaf Scholz, est plus qu’hésitant à répondre aux sollicitations de plus en plus pressantes de Kiev, qui fait tout pour suggérer que l’issue de la guerre dépend avant tout de Berlin.
Le sort de Marioupol et de la région du Donbass dépendrait “de la livraison d’armes allemandes que nous pouvons obtenir” mais ne viennent pas, a déploré Oleksii Arestovitch, conseiller du président Volodymyr Zelensky, mercredi 13 avril.
Une sacrée pression sur Berlin, alors qu’une victoire dans l’est de l’Ukraine est décrite comme le nouvel objectif majeur du président russe, Vladimir Poutine, après son échec à Kiev.
Le président allemand humilié
Surtout qu’Oleksii Arestovitch n’est pas le seul à pointer l’Allemagne du doigt. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a fait de même dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Die Welt Am Sonntag, dimanche 10 avril. “L’Allemagne se montre froide à notre égard”, a-t-il ajouté. Et Andriy Melnyk, l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, ne manque pas une occasion pour demander plus d’armes à Berlin, quitte à entrer en conflit ouvert avec Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense .
L'Ukraine n'a, en outre, pas le monopole de la critique contre Berlin. Le vice-Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, a taclé les hésitations allemandes, tout comme l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui a estimé qu'en tant que "grande démocratie", l'Allemagne devait "montrer l'exemple".
Et puis, il y a eu l’humiliation de Frank-Walter Steinmeier, le président allemand. Ce dernier avait annoncé son intention de se rendre à Kiev avant d’apprendre, le 12 avril, que le gouvernement ukrainien n’avait aucune intention de le recevoir. Ce cacique du SPD est, en effet, tenu en partie pour responsable, par les Ukrainiens, de la politique plutôt accommodante de l’Allemagne envers la Russie, y compris après l'annexion de la Crimée en 2014 (il a été deux fois ministre des Affaires étrangères d’Angela Merkel).
Mais surtout, Volodymyr Zelenski ne veut pas se satisfaire d’un responsable dont le pouvoir est avant tout symbolique. Il espère rencontrer Olaf Scholz. Le chancelier allemand ne s’est pas rendu à Kiev depuis le début de la crise ukrainienne, contrairement à plusieurs autres dirigeants occidentaux comme le président français, Emmanuel Macron, qui a effectué le déplacement dans la capitale ukrainienne en février ou le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le week-end dernier .
Le président ukrainien a pu croire que ses demandes avaient été entendues, puisque Berlin avait d'abord fait savoir, mercredi, que le chef du gouvernement allemand se rendrait rapidement à Kiev. Finalement, il n'en sera rien... pour l'instant, a décidé la chancellerie allemande. Olaf Scholz et Volodymyr Zelenski n'auront donc pas l'occasion, dans l'immédiat, de discuter "des décisions pratiques" concernant la "livraison d'armes lourdes", comme l'espérait Oleksii Arestovitch.
Car c’est de ça qu’il s’agit. Kiev est bien décidé à mettre Berlin au pied de sa “Zeitenwende” - le “changement d’époque” pour l’Allemagne annoncé par Olaf Scholz après le début de la guerre en Ukraine, et qui impliquait une position moins pacifiste de Berlin et des fournitures d’armes. Sauf que depuis ce discours qualifié d’historique, le chancelier allemand a été accusé de traîner des pieds, que ce soit pour la livraison d’armes ou pour l’instauration des sanctions économiques les plus sévères comme l’embargo sur le gaz et le pétrole russes. Olaf Scholz a toujours répété que l’Allemagne “livrait ce qu’elle pouvait et ce qui était utile [à l’Ukraine]” en matière d’armes.
Le fiasco des casques et des armes obsolètes
Jusqu’à présent, Berlin a autorisé pour 186 millions d’euros de livraison de matériel militaire, d’après les chiffre du ministère de l’Économie. Mais ces envois d’équipements à l’Ukraine ont été davantage “tragi-comiques” que vraiment utiles, souligne le quotidien Die Zeit.
Il y a d’abord eu le fiasco de l’envoi des 5 000 casques militaires, qui avait été décidé avant le début de la guerre. L’Ukraine n’en voulait pas déjà à l’époque, mais, en plus, “ils sont arrivés après le début de l’invasion, lorsque la situation sur le terrain avait changé du tout au tout ce qui rendait ces équipements encore moins nécessaires”, poursuit le quotidien.
La ministre de la Défense, Christine Lamprecht, a ensuite décidé d’envoyer des armes anti-char et des dispositifs de défense anti-aériens. Mais elle a opté pour du matériel en partie trop vieux pour être utile. Le gouvernement a, notamment, livré des missiles anti-aériens “Strela”, fabriqués en 1968, et qui sont trop vieux pour être tirés en toute sécurité, d’après un rapport de l’armée allemande de novembre 2021. Ils auraient même dû être détruits en 2014.
Volodymyr Zelenski espère que Berlin fera mieux pour la bataille du Donbass. Il veut des armes lourdes, ce qui signifie, notamment, des chars. La physionomie des combats dans l’est ukrainien devrait, en effet, être très différente de la campagne ratée pour prendre Kiev, explique la Süddeutsche Zeitung.
Les forces russes devraient déployer moins d’avions et plus de chars et d’infanterie pour encercler les forces ukrainiennes sur place. “Ce seront des affrontements de forte intensité pour lesquels les Ukrainiens auront besoin avant tout de chars afin de pouvoir frapper fort et pouvoir manœuvrer vite”, précise le quotidien.
Les Verts et le FDP pour l’envoi de chars à l’Ukraine
Cet appel à l’envoi de chars a poussé le gouvernement allemand au bord de la crise interne. Les Verts et les libéraux du FDP - les deux partenaires du SPD au sein de la coalition au pouvoir - sont favorables à cette livraison d’armes lourdes. La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a même dit qu’il fallait faire vite.
Doucement lui ont répondu Olaf Scholz et Christine Lambrecht, tous deux membres du SPD. La ministre de la Défense a prétexté une absence de chars en réserve. Il faudrait en utiliser qui sont déjà mobilisés, ce qui “mettrait en danger la sécurité nationale” allemande, d’après Christine Lambrecht.
Le chancelier allemand, quant à lui, ne voudrait pas être le premier à envoyer des armes offensives à l’Ukraine. Jusqu’à présent, les pays qui soutenaient Kiev se contentaient de renforcer les défenses ukrainiennes avec des missiles anti-aériens ou anti-tanks. En faisant parvenir des chars d’assaut à l’Ukraine, l’Allemagne prendrait une part bien plus active dans le conflit : “cela risquerait d’être perçu comme un acte de guerre par la Russie qui pourrait entraîner le monde dans la IIIe guerre mondiale”, a estimé le général Erich Vad, qui a été le conseiller militaire d’Angela Merkel, interrogé par Die Welt.
Olaf Scholz est ainsi pris au piège de sa “Zeitenwende”. Les excuses logistiques de la ministre de la Défense et les mises en garde contre le risque d’escalade pèsent peu face aux images des horreurs de la guerre en Ukraine. Une majorité d’Allemands est favorable à la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, d’après un sondage de l’Institut statistique allemand Forsa publié mardi.
Les industriels allemands de l’armement mettent, en outre, une pression supplémentaire sur le gouvernement. Le groupe Rheinmetall a annoncé qu’il disposait d’une centaine de chars qui pouvaient être livrés rapidement - en moins de deux mois - aux Ukrainiens. Il s'agit des véhicules de combat motorisé Marder, fabriqué depuis les années 1970, et des Leopard 1, des tanks lourds dont la production remonte aux années 1950.
Ce fabricant d’armement a même précisé qu’il s’agissait de modèle facile à prendre en main. Une manière de couper l’herbe sous le pied à un autre argument du SPD, selon qui il n’était peut-être pas judicieux d’envoyer des chars que les soldats ukrainiens ne pourraient utiliser avant d’avoir été formés pendant des mois.
Le New York Times s'interroge aussi sur la réalité de l’engagement allemand à faire le maximum pour l’Ukraine. Avec son déplacement envisagé en Ukraine, Olaf Scholz espérait probablement prouver que l’un des plus importants changements de politique étrangère en Europe - l’abandon du pacifisme avant tout en Allemagne - n’était pas que des paroles creuses.
Malgré ces pressions venues de toutes parts, Olaf Scholz a donc décidé, finalement, de ne pas se rendre à Kiev. Mais alors que "Berlin semble penser avoir le temps, l'Ukraine n'en a pas", avait rappelé début avril Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, à ses homologues de pays de l'Otan.
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MENACE BALISTIQUEGuerre en Ukraine : l'illusion allemande d'un bouclier antimissile pour se protéger de la Russie
L'Humanité
Macron mise sur l’illusion d’un vote d’adhésion
ActuDirectement interpellé à Strasbourg, mardi, le candidat ne concède rien à la gauche, tout en tentant d’entretenir le mirage d’un soutien à son programme.
Lola RuscioStrasbourg (Bas-Rhin), envoyée spéciale.
En campagne, rien ne se passe jamais comme prévu. Emmanuel Macron l’a expérimenté à ses dépens, mardi 12 avril, à Strasbourg (Bas-Rhin). Le déplacement était pourtant calibré au mieux sur le papier : après une rencontre avec des soignants à Mulhouse, suivie d’une déambulation dans la commune de Châtenois, le président-candidat devait tenir un grand rassemblement place du Château, au pied de la cathédrale, pour vanter son projet européen.
Strasbourg, 250 000 habitants, capitale européenne, et 30 % des voix pour Emmanuel Macron, arrivé deuxième du premier tour de la présidentielle, juste derrière Jean-Luc Mélenchon (35 %)… Une ville idéale pour la campagne du président sortant, qui tente de convaincre un électorat de gauche hésitant à refaire « barrage » à Marine Le Pen. Mais, à peine quelques minutes après avoir entamé son discours, il est interpellé par des militants de la France insoumise avec le slogan : « Macron, rends l’ISF ! ». « L’ISF n’est pas dans ma poche ! » rétorque- t-il du tac au tac. Il saisit la balle au bond, arguant contre toutes les données disponibles que sa suppression de l’impôt sur la fortune aurait « permis de créer un million d’emplois net » .
bon nombre de citoyens pourraient se réfugier dans l’abstention
Une fin de non-recevoir qui fait écho à l’opération de légitimation de son programme lancée dès l’issue du premier tour par le président sortant. « À tous ceux qui se sont tournés vers l’abstention et le vote extrême, je veux les convaincre dans les jours à venir que notre projet répond plus solidement que celui de l’extrême droite à leurs peurs et aux défis du temps », a déclaré, au soir du premier tour, Emmanuel Macron. Son ancien premier ministre, Édouard Philippe, a pris le relais, mercredi, sur France Inter. Tout en expliquant redouter une victoire de l’extrême droite, le 24 avril, le maire du Havre s’est attaché à souligner la « capacité » du président sortant « à susciter une adhésion » des Français à son programme. En clair, la stratégie de la Macronie consiste à donner l’illusion que son champion parvient à « convaincre » les électeurs de gauche de « se rassembler » autour de lui, plutôt que contre l’extrême droite. Une façon de tenter de désamorcer par anticipation les contestations qui ne manqueraient pas de suivre sa réélection.
En refusant d’amender son programme et en martelant que toute voix en sa faveur validera son projet, Emmanuel Macron fait un pari risqué, puisque bon nombre de citoyens pourraient se réfugier dans l’abstention. Loin de s’en préoccuper, le président sortant joue même une carte dont Marine Le Pen espère elle-même profiter. Sur l’Europe, notamment. « Cette élection est aussi un référendum sur l’Europe. La candidate d’extrême droite propose un projet nationaliste, qui n’est pas le patriotisme », a-t-il insisté, reprenant à son compte la phrase de François Mitterrand prononcée au Parlement européen : « Le nationalisme, c’est la guerre. » Dans la foule, beaucoup de personnes ont quitté la place du Château avant la fin du discours. Comme si les incantations du président sortant ne produisaient plus leur effet.
Emmanuel Macronstrasbourgmeeting France24 - Monde
En direct : le vaisseau amiral de la flotte russe en mer Noire "gravement endommagé"
Publié le : 14/04/2022 - 05:12Modifié le : 14/04/2022 - 09:58
FRANCE 24
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La Russie a subi un de ses plus gros revers matériels depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le croiseur "Moskva", vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, ayant été "gravement endommagé" par une explosion de munitions selon Moscou, et par des frappes de missiles selon Kiev. Suivez notre direct.
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9 h 07 : le chef de la diplomatie irlandaise se rend à Kiev
Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney se rend à Kiev jeudi, ont indiqué ses services, première visite d'un ministre des Affaires étrangères d'un pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de la guerre en Ukraine.
Simon Coveney, qui est également ministre de la Défense, rencontrera ses deux homologues, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba et celui de la Défense, Oleksii Reznikov et visitera des zones directement touchées par l'invasion russe.
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8 h 41 : réouverture de couloirs humanitaires d'évacuation après une suspension
L'Ukraine a annoncé une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol dans le sud-est du pays, après une journée de suspension due selon Kiev à des violations russes du cessez-le-feu.
"Neufs couloirs humanitaires sont prévus aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
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7 h : à Borodianka, la désolation après le départ de l'armée russe
À Borodianka, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, les morts se comptent par centaines après le départ des troupes russes. Malgré des conditions de vie très difficiles, des habitants souhaitent y rester. Le point avec notre envoyé spécial, Sylvain Rousseau.
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2 h 54 : le croiseur russe "Moskva", vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, "gravement endommagé"
"En raison d'un incendie, des munitions ont explosé à bord du croiseur lance-missiles Moskva. Le navire a été gravement endommagé", a indiqué le ministère russe de la Défense, cité jeudi 14 avril par les agences Tass et Ria Novosti. L'équipage a été entièrement évacué et une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'incendie, a-t-il ajouté.
Les autorités ukrainiennes avaient auparavant affirmé que le "Moskva" était en feu après avoir été touché par des missiles. "Des missiles Neptune qui protègent la mer Noire ont causé d'importants dégâts à ce navire russe", a affirmé le gouverneur ukrainien de la région d'Odessa (sud), Maxime Martchenko.
Un conseiller du président ukrainien, Oleksiy Arestovitch, a pour sa part déclaré sur YouTube qu'"une surprise est arrivée au vaisseau amiral de la flotte russe de la mer Noire". "Il brûle avec intensité. Maintenant. Et avec cette mer agitée, il est impossible de savoir quand ils seront capables de recevoir de l'aide", a-t-il dit, assurant que "510 membres d'équipage" étaient à bord. "Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
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20 h 03 : Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères : Joe Biden a donné son feu vert mercredi à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Le président américain a annoncé par téléphone à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Avec AFP
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guerre en ukraineLes armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
Le Débat de France 24
Guerre en Ukraine : l'ultime combat de Marioupol ?
élysée 2022
Marine Le Pen prône un rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie après la guerre
L'Humanité
Michel Bouquet, profession acteur
ActuHommage Il s’est éteint à l’âge de 96 ans, après une carrière d’une longévité exceptionnelle. Au théâtre, il a joué avec Vilar et Anouilh, interprété Molière, Beckett et Ionesco. Au cinéma, sa présence énigmatique lui a valu la gratitude de tous les publics.
Jean-Pierre LéonardiniOn s’y attendait, certes, en voulant sourdement ne pas trop y penser. On savait le grand âge de Michel Bouquet. On redoutait d’apprendre le jour de sa disparition. Ce fut le 13 avril 2022. Il avait 96 ans. Il aurait bien voulu mourir en scène, dans Le roi se meurt, d’Eugène Ionesco, qu’il a joué tant de fois depuis 1994, en y mettant tellement du sien.
Grand comédien au théâtre, grand acteur au cinéma, professeur vénéré au Conservatoire, admiré par les anciennes générations comme par les plus jeunes, Michel Bouquet laisse la trace d’une conception infiniment digne et altière de son métier, qu’il a exercé haut la main dans une infinité de peaux, d’où il sortait toujours tel qu’en lui-même. Il ne croyait pas à l’inspiration échevelée. Il n’avait foi qu’en le travail assidu. Ne pas se prendre pour Rimbaud, disait-il. C’est ainsi qu’il glorifiait le statut de l’interprète.
Encore adolescent, après avoir été apprenti boulanger, petit employé de commerce, il vainc sa timidité pour aller, au 190, rue de Rivoli, frapper à la porte de Maurice Escande, pensionnaire de la Comédie-Française. Il lui débite la tirade du nez du Cyrano de Rostand. Il entre au Conservatoire, dont il sera, en sa pleine maturité, un maître aussi recherché que Louis Jouvet en son temps.
Tout est allé vite pour lui. En 1945, repéré au Conservatoire par Albert Camus, qui n’est pas encore écrasé par la célébrité, Michel Bouquet joue le poète Scipion, aux côtés de son condisciple Gérard Philipe, qui tient le rôle-titre dans Caligula. Avec Camus, il sera encore dans les Justes (1949), puis dans les Possédés (1959). En parallèle, ce sera l’aventure du Théâtre national populaire de Jean Vilar. Dans la Mort de Danton, de Büchner (1953), il incarne Saint-Just. D’un autre côté, c’est Jean Anouilh qui l’adopte, ce qui lui vaudra ses premiers succès grand public. Il sera donc dans Roméo et Jeannette et l’Invitation au château (1947), l’Alouette (1953, près de mille représentations !) et Pauvre Bitos (1958).
Sa voix si précisément sèche, à la diction millimétrée, fit merveille dans le théâtre de l’ambiguïté savante du Britannique Harold Pinter, successivement dans la Collection (1965), l’Anniversaire (1967), No man’s land (1980). Le metteur en scène tchèque Otomar Krejca lui offrit le rôle de Pozzo dans En attendant Godot, de Samuel Beckett, lors d’une création mémorable au Festival d’Avignon en 1980. En 1984, au Théâtre de l’Atelier, il est le Neveu de Rameau, éblouissant dialogue philosophique de Diderot, à qui l’on doit l’essai sur le Paradoxe du comédien, qui va comme un gant à Bouquet, comédien par excellence qui se voit, se critique et se juge. La même année, dans la Danse de mort, de Strindberg, il est l’interprète du Capitaine, qui mène le « combat des cerveaux » dans le champ clos conjugal. Et puis, ce seront, de Molière, le Bourgeois gentilhomme et l’Avare, dont il tracera un inoubliable portrait brossé à l’encre noire. De l’auteur autrichien Thomas Bernhard, imprécateur impavide, Michel Bouquet a été, en 1997, à Louvain-la-Neuve, dans Avant la retraite, l’idéal fantôme féroce du nazisme. Dans Minetti, du même Bernhard, il magnifia le tragique du vieil acteur sur le retour.
le constant compagnonnage avec Claude Chabrol
Quant au cinéma, c’est peu dire que Michel Bouquet y a régné de façon singulière, depuis les Amitiés particulières (Jean Delannoy, 1964), jusqu’au Promeneur du Champ-de-Mars (Robert Guédiguian, 2006), où il a charge de se prêter au personnage de François Mitterrand au crépuscule de sa vie, en passant par le constant compagnonnage avec Claude Chabrol, au cours duquel Michel Bouquet assuma bon nombre de notables inquiétants de type balzacien, toujours terriblement reconnaissables dans une province française subtilement inchangée, ce qui constituait la hantise de Chabrol. Il y eut en effet, à partir du Tigre se parfume à la dynamite (1965), la Route de Corinthe (même année), la Femme infidèle (1969), la Rupture (1970), Juste avant la nuit (1970) et Poulet au vinaigre (1985).
François Truffaut fit aussi appel à lui pour La mariée était en noir (1968) et la Sirène du Mississipi (1969). Il a de surcroît tourné avec Yves Boisset dans Un condé (1970) et l’Attentat (1972), avec Alain Corneau, dans France société anonyme (1974), Henri Verneuil dans le Serpent (1973), Édouard Luntz (le Dernier Saut, l’Humeur vagabonde), Francis Veber (le Jouet) et Claude d’Anna (l’Ordre et la Sécurité du monde)…
Son partenaire, c’était bel et bien l’auteur
Comédien à cent pour cent, formé à la rude école classique, Michel Bouquet s’est méfié de l’ère des metteurs en scène tout-puissants, qui pouvaient se substituer aux auteurs pour imposer leur univers. Pour lui, le texte était premier, à charge pour l’interprète d’en tirer, corps et âme, tous les sucs. Son véritable partenaire, son seul interlocuteur, au fond, c’était bel et bien l’auteur, dont, disait-il, « la ligne d’intention » se découvre peu à peu, au fil d’incessantes lectures intenses, profondément réfléchies. C’est le message qu’il a transmis à ses élèves du Conservatoire, auxquels il répétait que le vrai texte dramatique n’est pas explicatif, mais qu’il se fonde sur des cassures et que la composition d’un rôle doit, du coup, déboucher sur une structure élaborée de « coups de théâtre ».
La voix de Michel Bouquet, d’un métal si rare, on n’est pas près de l’oublier. Dans les années 1950, à la radio, elle était consacrée aux poètes, qui lui rendaient bien l’amour qu’il leur portait. Son exigence, je ne sais si on a le droit de la dire d’un autre temps. Peut-être. En tout cas, l’artiste fut unique. Le théâtre a même pu le sauver dans la vie courante. Un soir, tard dans une gare, dans un couloir peu éclairé, des jeunes gens plutôt malintentionnés le serrant de près, il se mit à crier, d’une voix de stentor : « Qu’est-ce que c’est que ce bordel ! » Ils prirent peur et s’enfuirent.
Théâtrecinémamichel bouquet L'Humanité
Les résultats dans votre commune et votre département au 1er tour de l'élection présidentielle 2022
Les résultats du 1er tour
Trois minutes pour comprendre les principaux enseignements de ce 1er tour
Les principaux enseignements du scrutin décryptés pour vous par Cédric Clérin, rédacteur en chef de l’Humanité Magazine.
Retrouvez ici toute l'actualité politique après ce premier tour de l'élection présidentielle.
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VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne
VidéoAu QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.
Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.
Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".
L'Humanité
VIDÉO. Les militants Insoumis entre déception et fierté
VidéoEn dépit d'une mobilisation importante des électeurs de gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise termine troisième du premier tour de l'élection présidentielle, avec 22% des votes, derrière Marine Le Pen qui totalise 23,4% des voix. Réunis au Cirque d'Hiver (Paris) pour l'annonce des résultats dimanche 10 avril, les militants affichent leur déception de ne pas voir leur candidat passer au second tour, mais évoquent aussi les espoirs suscités par la campagne et le score de Jean-Luc Mélenchon.
La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 22% des voix. Ses meetings ont fait le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, qu’une heureuse surprise pouvait se produire.
Mais, à 20 heures, lorsque les premiers résultats ont commencé à tomber, il manquait toujours environ trois points au candidat de l’Union populaire pour enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, le 5 mars, retransmis simultanément dans 11 autres villes via ses hologrammes. L'écart s'est ensuite encore resserré dans la soirée avec la candidate du Rassemblement national. Mais, comme en 2017, même s’il termine cette fois-ci troisième (il était quatrième lors de l’élection précédente), Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à atteindre le deuxième tour.
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A VOTÉ #8 - L’abstention serait une aubaine pour Macron
Vidéo30 %, c’est le taux d’abstention qu’on pourrait atteindre, dimanche 10 avril pour le 1er tour de la présidentielle, selon les différentes projections des sondages. Un record pour ce scrutin. Comment en est-on arrivé là ? Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte les causes et s'interroge sur les conséquences qui pourraient être favorable au président sortant.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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Les Ukrainiens font front dans le Donbass
ActuL’essentiel de l’armée de Kiev demeure concentré dans la région à l’est du pays, désignée objectif prioritaire par Moscou.
Marc de Miramon Prête pour la « grande bataille », celle du Donbass, et l’Ukraine « doit la gagner », martèle le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak, cité par l’agence de presse Interfax-Ukraine. Dans cette région située dans l’est du pays, aux portes de la Russie, des dizaines de milliers de soldats ukrainiens se préparent à la grande offensive que prévoit Moscou, à l’heure où les partenaires occidentaux de Kiev accélèrent les livraisons d’armes. Sur fond d’accusations de crimes de guerre et de « crimes contre l’humanité », notamment commis dans la gare de Kramatorsk, où deux missiles ont tué plus d’une cinquantaine de civils massés pour fuir la région. Les débris recueillis sur place ont permis d’identifier les armes utilisées, des Tochka-U dotés d’ogives à sous-munitions. La Russie a formellement démenti être à l’origine des tirs, jurant que ces missiles ne figurent pas dans son arsenal. Mais l’ampleur des pertes humaines, dénoncée avec fracas par le premier ministre britannique, Boris Johnson, en déplacement inattendu à Kiev ce samedi, a encore sérieusement compromis les fragiles négociations diplomatiques en cours, et c’est donc sur le terrain militaire que va se jouer l’avenir de l’Ukraine pendant encore de longues semaines.
Zelensky appelle à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni
Selon la BBC et Sky News, après l’échec de l’armée russe aux portes de Kiev et son redéploiement vers l’est, le Kremlin a nommé le général Alexandre Dvornikov, qui a œuvré en Syrie en soutien du régime de Bachar Al Assad, pour diriger ce que le Kremlin désigne comme une « opération spéciale », refusant obstinément d’employer le mot « guerre ». Aux premiers jours d’une offensive que Vladimir Poutine entendait garder la plus secrète possible, les différentes unités de combat russes étaient organisées et commandées séparément, tandis que l’Ukraine, grâce à des livraisons d’armes antichars dévastatrices, a transformé le pays en cimetière de blindés russes. Dans la foulée de la visite de Boris Johnson, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé samedi ses partenaires occidentaux à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni – qui s’est engagé à fournir à Kiev des véhicules blindés et des missiles antinavires – et d’accélérer l’isolement de la Russie en imposant « un embargo total sur les hydrocarbures ». Un point qui fait l’objet d’âpres négociations entre les différentes chancelleries européennes, toutes dépendantes du charbon, du pétrole et surtout du gaz russes, et qui n’est d’ailleurs pas respecté par Washington, les États-Unis ayant même augmenté leurs importations d’or noir en provenance de Russie.
Si des soldats ukrainiens ont été accusés, notamment par Human Rights Watch, d’avoir commis des atrocités contre des prisonniers russes, Kiev a annoncé avoir ouvert « 5 600 enquêtes pour crimes de guerre » présumés sur son territoire depuis le début de l’invasion. Selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 4,5 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays, dont 90 % sont des femmes et des enfants, un flot de réfugiés inédit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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Les États-Unis renouent avec la course aux armements
ActuDÉFENSE La guerre en Ukraine accélère un mouvement initié à la fin de la présidence de Barack Obama : sur fond de rivalité stratégique avec la Chine, les dépenses militaires sont de nouveau en hausse, au plus grand bonheur des industriels.
Christophe DeroubaixQuelque 740 milliards de dollars pendant la dernière année du mandat de Donald Trump, 782 lors de la première année du mandat de Joe Biden et 813 milliards proposés par ce dernier pour le prochain exercice fiscal : les dépenses militaires des États-Unis atteignent des sommets en temps de paix. Dans le budget annuel du pays, seule la social security (le système de retraites) mobilise plus de moyens. « Ce même budget offre seulement 730 milliards de dollars pour répondre aux besoins intérieurs urgents », a calculé Lindsay Koshgarian, chercheuse à l’Institute for Policy Studies. Le 15 décembre 2021, le budget militaire pour l’année 2022 a été largement adopté à la Chambre des représentants (363 voix contre 70), avec un groupe démocrate très favorable (169 oui, 51 non), puis au Sénat (89-10). Autant dire que si Bernie Sanders, président de la commission budgétaire du Sénat, a accueilli la feuille de route de Joe Biden pour le budget 2023 en affirmant que le pays n’avait « pas besoin d’une hausse massive du budget militaire », il a peu de chances d’être entendu. Pourquoi un tel consensus dans un pays au demeurant divisé comme jamais ?
1. La condition du leadership mondial
Si, comme le montrent les enquêtes d’opinion, les Américains apparaissent vent debout contre toute nouvelle guerre et de moins en moins enclins à adhérer à la théorie de l’« exceptionnalisme » états-unien, les élus du Congrès se retrouvent, eux, majoritairement, démocrates comme républicains, sur une ligne « dure » : celle du maintien du leadership mondial.
Challengée économiquement par la montée en puissance de la Chine, parfois chahutée diplomatiquement par la réalité d’un monde multipolaire comme par des alliés indociles (Turquie, Inde ou Israël, au gré des dossiers), la puissance américaine demeure incontestée dans un domaine : le militaire. Le montant du budget en la matière équivaut à celui cumulé des onze pays qui suivent dans la liste. Washington joue à fond la carte de son avantage concurrentiel. Les États-Unis dépensent quatre fois plus que la Chine et douze fois plus que la Russie. Ils sont la seule puissance militaire mondiale, avec 750 bases dans 80 pays dans lesquelles sont stationnés des centaines de milliers de militaires, et ils dominent les mers. « La mondialisation est une maritimisation, donc la maîtrise de la mer est indispensable à la maîtrise des flux », décrypte Thomas Gomart, directeur de l’Ifri (Institut français des relations internationales). Une suprématie que conteste désormais la Chine avec ses investissements massifs dans la modernisation de sa défense, notamment de sa flotte. Avec 360 unités, elle compte 60 bâtiments de plus que l’US Navy, mais, selon les experts, le « sea power » américain a encore une longueur d’avance : plus de tonnage, plus de soldats dédiés (330 000 contre 250 000), plus de technologies de pointe, sans parler de la supériorité de la flotte sous-marine et du nombre de porte-avions (11 contre 2). Washington dépense sans compter pour maintenir cette longueur d’avance sur les mers, mais aussi dans l’espace. « Depuis 2018, les États-Unis investissent massivement et font de leur politique spatiale la clé de voûte de leur suprématie militaire », selon Thomas Gomart, qui évoque une « arsenalisation de l’espace ».
Les dépenses se font tous azimuts. Le retrait d’Afghanistan a mis fin, selon l’état-major, à l’ère des guerres au sol mais, dans le budget 2022, 12 milliards de dollars ont été ajoutés pour les armements terrestres. Washington appelle officiellement au désarmement nucléaire mais le Congrès a « fléché » 28 milliards vers la « modernisation » de l’arsenal nucléaire. Et comme il faut préparer l’avenir, des sommes inédites ont été débloquées pour des recherches concernant l’intelligence artificielle, la cyberguerre et les « robots tueurs ».
La fin des « guerres de Bush » avait engendré un léger reflux des dépenses militaires. Mais le « pivot asiatique » de Barack Obama a presque aussitôt réenclenché une logique de tension, propice à une nouvelle escalade. Durant la décennie qui a suivi l’annonce de cette réorientation des efforts politiques, diplomatiques et militaires des États-Unis du golfe Persique vers la mer de Chine, le budget militaire de l’« empire du Milieu » a augmenté de 85 %. Il avait déjà quintuplé lors de la décennie précédente. Quant au budget militaire états-unien, après un léger reflux entre 2010 et 2015, il est reparti à la hausse dès 2016. Si, en dollars constants, il s’affiche en retrait des budgets de la présidence Bush, celui dit de base (c’est-à-dire hors « opérations spéciales », soit les guerres, en somme) a connu une hausse presque vertigineuse : de 493 milliards de dollars en 2013 à plus de 750 milliards en 2022. « Les colossales dépenses militaires n’ont pas empêché l’invasion russe et plus d’argent ne va pas l’arrêter », note Lindsay Koshgarian, citant notamment les 26 milliards de dollars versés à l’initiative européenne de dissuasion que les États-Unis ont eux-mêmes créée après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.
2. Le rôle du complexe militaro-industriel
Si l’impact de l’inflation des dépenses sur la sécurité collective demeure introuvable, celui sur l’état de santé de l’industrie américaine de l’armement est limpide. Les données soulignées par Lindsay Koshgarian, dans un article pour Newsweek, donnent presque le vertige : « Ces dix dernières années, plus de la moitié du budget militaire est allée aux entreprises privées. En 2020, les États-Unis ont donné plus à une seule entreprise, Lockheed Martin, que la Russie n’a dépensé pour toute son armée. »
La guerre en Ukraine relève de l’aubaine pour ces « contractors » qui s’engraissent déjà largement de la dépense publique. Peu avant le déclenchement de la guerre, le PDG de Raytheon, Greg Hayes, devisait avec des journalistes spécialisés sur les destins croisés du monde et de son business : « Les tensions en Europe de l’Est, les tensions en mer de Chine méridionale, toutes ces choses mettent de la pression sur certaines dépenses de défense. J’attends pleinement que nous allons voir des bénéfices à cela. » Vœu exaucé. Les cinq premières entreprises mondiales d’armement sont états-uniennes : dans l’ordre, Lockheed Martin, Raytheon, Boeing, Northrop Grumman et General Dynamics. C’est le leader mondial qui a immédiatement touché le jackpot.
Aussitôt après l’annonce de l’augmentation de 100 milliards d’euros des dépenses militaires de son pays, le chancelier allemand, Olaf Scholtz, a apporté un cadeau dans la corbeille de ce nouveau mariage atlantiste : l’achat du F-35, produit phare de Lockheed Martin. La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a justifié ce choix par le fait que le supposé « avion de combat le plus moderne du monde » est surtout le seul actuellement homologué pour transporter des bombes nucléaires américaines. Cela permet à l’Allemagne d’honorer son engagement de « participation nucléaire » : bien que ne possédant pas l’arme elle-même, elle s’est engagée à transporter les bombes nucléaires américaines en cas d’urgence. En résumé : la puissance politique américaine a édicté une règle et donné une homologation qui profitent à son « champion national ». Du même coup, Berlin met sans doute un coup d’arrêt au projet d’avion de combat 100 % européen, développé avec Paris et Madrid, le Scaf (système de combat aérien du futur), censé entrer en service d’ici à 2040. Pour Lockheed Martin, les bonnes nouvelles volent en escadrille puisque Ottawa a également opté pour le F-35 : l’armée en voudrait même 88, pour un total prévisible de 14 milliards d’euros, soit le plus important « investissement » pour l’aviation canadienne depuis plus de trente ans.
Précision utile : les 40 milliards de dollars engloutis dans le développement du F-35 (afin de remplacer le F-16 du concurrent General Dynamics) ont largement été financés par des fonds publics. On retrouve le gouvernement fédéral à l’autre bout de la chaîne, puisque l’armée américaine planifie l’achat, à terme, de 2 456 exemplaires pour un montant de 400 milliards de dollars. Le slogan de Lockheed Martin laisse dès lors songeur : « Nous n’oublions jamais pour qui nous travaillons. »
3. Une question de politique intérieure
Un pactole de 813 milliards de dollars, mais ils ne sont pas contents. En colère, même. Prêts à en découdre avec la Maison-Blanche. Ils sont républicains comme démocrates. Des faucons néoconservateurs ? Même pas. Juste des élus soucieux de leur réélection à quelques mois des élections de mi-mandat et de tirer un maximum de bénéfices électoraux du cycle ouvert par la guerre en Ukraine. Prenez Elaine Luria, une démocrate modérée. Elle a vu tout rouge et s’en est ouverte sur Twitter : « J’ai retardé la sortie d’une déclaration sur le budget de la défense car franchement il aurait été rempli de mots que l’on attend d’un marin, mais en résumé : ça craint. » Ce qu’elle n’a pas digéré : la volonté de déclasser deux douzaines de navires de guerre. La députée est une ancienne officier de la marine américaine et sa circonscription inclut la plus grande base navale du monde, Norfolk, dans le sud de la Virginie. Sa collègue Mikie Sherrill, ancienne pilote d’hélicoptère dans l’US Navy, partage l’inquiétude de sa collègue : sa circonscription du New Jersey compte plusieurs bases. Elles retrouveront à leurs côtés les républicains du Missouri Roy Blunt et Vicky Hartzler, sensibles au vote des « communautés militaires » et aux dons de l’industrie de défense qui financent leur campagne de réélection. Le complexe militaro-industriel pèse 6,5 millions d’emplois (3,5 millions dans l’industrie privée de défense et 3 millions, civils et militaires, pour le département de la Défense, soit autant que dans l’industrie sidérurgique) et donc autant d’électeurs. Un écosystème entre politique locale, économie et géopolitique.
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Les mots, ces autres maux de la guerre
ActuLes acteurs du conflit en Ukraine se livrent, chacun dans un registre différent, à une escalade verbale qui révèle leur stratégie, mais aussi leur incapacité à chercher la voie du dialogue. Florilège de propos immodérés en temps de guerre.
Gaël De SantisQuelles conneries fait dire la guerre ! À la mi-mars, trois semaines après l’attaque de l’Ukraine par la Russie, le milliardaire américain Elon Musk se sent le devoir d’intervenir sur Twitter. « Je défie ici (le président russe) Vladimir Poutine dans un combat singulier. En jeu : l’Ukraine. » Dans la foulée, sur la messagerie Telegram, Ramzan Kadyrov, l’homme des basses œuvres de Vladimir Poutine, répond. Le président tchétchène lui suggère d’abandonner l’idée, les deux hommes « ne jouant pas dans la même catégorie ». Il propose donc à celui qu’il surnomme « Elona » (au féminin) de devenir « Elon » Musk en s’entraînant dans « différents centres de la République de Tchétchénie », l’université des forces spéciales russes ou le Fight Club d’Akhmat. Des propos qui, comme ceux d’Elon Musk, transpirent le virilisme.
Poutine, les mots destructeurs
Internautes déchaînés et passionnés, oligarques des high-tech et énergumènes politiques régionaux ne sont pas les seuls à faire de la petite phrase un sport de combat. Les grands de ce monde s’y prêtent également. À commencer par le principal acteur du conflit, Vladimir Poutine. Ses discours annihilent ses adversaires, qu’ils soient des opposants russes ou l’État ukrainien. Le 21 février, l’allocution nocturne du président russe avait de forts accents nationalistes. C’est ce soir-là qu’il a annoncé la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des territoires séparatistes ukrainiens de Louhansk et Donetsk. « Je veux souligner à nouveau que l’Ukraine n’est pas seulement un pays voisin pour nous. C’est une partie inaliénable de notre histoire, notre culture et notre espace spirituel », a-t-il lâché au début de son allocution.
« Inaliénable. » Définition : ne peut être aliéné, cédé. Plusieurs constitutions en Europe stipulent que le territoire national ne peut être « aliéné ». Le mot employé est donc lourd de sens. L’Ukraine appartiendrait définitivement au monde russe. Pis, Poutine indique que « l’Ukraine moderne a été entièrement créée par la Russie », avant de se lancer dans une diatribe anticommuniste : « Ou, pour être plus précis, par la Russie bolchevique, communiste. » Il se propose même d’aider les Ukrainiens à « décommuniser l’Ukraine ».
Trois jours plus tard, le 24 février, jour de l’invasion russe de l’Ukraine, il n’est plus question de « décommunisation », mais de « dénazification ». Il dépeint l’Otan, cet « empire de mensonges » qui s’étend à ses frontières, comme une menace pour la Russie. Il dit qu’à avoir trop attendu, avec le pacte germano-soviétique d’août 1939, l’Union soviétique s’est retrouvée impréparée à une attaque nazie, le 22 juin 1941. La meilleure défense contre l’extension de l’Otan aux frontières russes est donc l’attaque, explique-t-il. « Le problème est que, dans les territoires adjacents à la Russie, qui, je dois le relever, sont notre terre historique, une “anti-Russie” hostile prend forme », insiste-t-il. L’Otan est le cœur de son discours ; la défense du Donbass, qui fait pourtant office de casus belli, ne vient que dans la deuxième partie de son allocution, où il présente l’opération spéciale comme humanitaire pour « protéger les gens qui, depuis huit ans maintenant, font face à l’humiliation et au génocide perpétré par le régime de Kiev ». En quinze ans, 15 000 personnes ont été tuées dans l’est de l’Ukraine. Comme les pays de l’Otan qui justifiaient leurs interventions militaires illégales au nom de la « responsabilité de protéger », Vladimir Poutine force le trait.
Il s’en prend verbalement aux groupes ukrainiens néofascistes. Intégrés à l’armée, ils n’ont qu’une influence électorale réduite, avec moins de 3 % des suffrages lors des élections législatives de 2019. En revanche, lui-même tient un discours contre les ennemis de l’intérieur qui ne ferait pas pâlir un Mussolini. « Tout peuple, et en particulier le peuple russe, sera toujours capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres, et de les recracher comme un moucheron qui a accidentellement atterri dans leur bouche », a-t-il ainsi déclaré mi-mars, à l’adresse de ceux qui s’opposent à la guerre en Ukraine.
Zelensky, les mots séducteurs
Face aux troupes russes, l’armée ukrainienne fait preuve d’une résistance acharnée. Elle le doit à son moral, au soutien de la nation… et à celui des pays occidentaux. Ces derniers ont, avant-guerre, formé la troupe ukrainienne et, depuis l’attaque russe, envoyé des armes en quantité : missiles antichars, systèmes antiaériens, munitions. Dans son rôle, Volodymyr Zelensky, président ukrainien et chef des armées, en demande toujours plus, en faisant la tournée virtuelle des parlements. On l’a vu s’exprimer, par vidéo, devant les représentants états-uniens, suédois, français, italiens, israéliens, norvégiens. À chaque fois, l’histoire est invoquée : aux États-Unis, la situation de ses compatriotes est comparée à celle de Pearl Harbor, l’attaque japonaise contre la flotte du Pacifique, en décembre 1941. De manière moins heureuse, le souvenir de la Shoah est invoqué en Israël. En France, il fait de l’offensive russe une « guerre contre la liberté, l’égalité et la fraternité ». Partout, il en appelle à l’émotion, détaillant les souffrances de son peuple. Devant les élus français, il cite cette femme qui « a dû amputer son pied » ; devant les Italiens, après avoir fait référence à son coup de téléphone au pape, il évoque le sort des enfants ; enfants que l’on voit dans une vidéo présentée aux représentants états-uniens. Le mécanisme est simple, si l’on est ému, on ne peut qu’accepter les demandes que Volodymyr Zelensky égrène dans ses interventions : une zone d’exclusion aérienne et des sanctions. Quelles qu’en soient les conséquences pour la paix mondiale. À chaque fois, la seule pression sur Moscou semble être sa réponse, bien loin des concessions auxquelles il sera amené dans les négociations avec la Russie. Ses interventions à l’international transforment Zelensky en incarnation de la résistance ukrainienne. Cette incarnation survivra-t-elle à un accord diplomatique ou sera-t-elle balayée par une vague nationaliste chez lui ?
Des mots peu diplomatiques qui ne sont pas sans rappeler ceux utilisés pour envahir l’Irak de Saddam Hussein.
Biden, les mots de l’excès
La voie du dialogue n’est pas fermée : des discussions se sont tenues fin mars en Turquie entre les deux parties : la Russie et l’Ukraine. La troisième, ce sont les États-Unis en la personne de son commandeur en chef. Joe Biden a inauguré la partie diplomatique de son mandat en convoquant un « sommet des démocraties » à la fin de l’an dernier, avec des visées antirusses, et surtout antichinoises. Cherchant à incarner « le monde libre », il mène contre Moscou une guerre par procuration. La Maison-Blanche, qui a promis de ne pas s’engager sur le terrain en Ukraine, de peur d’une escalade militaire désastreuse pour l’Europe, fait le choix d’une escalade verbale. Venu rassurer la Pologne, le 26 mars, le président des États-Unis a qualifié depuis Varsovie son homologue russe de « boucher ». Et de s’emporter : « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir. » Des mots peu diplomatiques qui ne sont pas sans rappeler ceux utilisés pour envahir l’Irak de Saddam Hussein, en 2004, ou la Libye de Kadhafi, en 2011, en travaillant à un changement de régime avec le succès que l’on sait.
Ce type de propos ne prépare pas l’avenir, alors que Kiev et Moscou ont engagé des pourparlers. Dans les instances internationales, tout ce beau monde se retrouvera. À commencer par le sommet du G20 en Indonésie en fin d’année, où la photo réunira Vladimir Poutine, Joe Biden et d’autres dirigeants européens. Le Département d’État des États-Unis est conscient du problème et a vite expliqué qu’il ne cherchait pas à destituer Vladimir Poutine. Emmanuel Macron, également, est plus mesuré, même s’il participe à la course aux armements en promouvant l’Europe de la défense. Il a régulièrement le locataire du Kremlin au téléphone et a déclaré qu’il « n’utiliserait pas » des mots tels que « boucher ». Certainement n’en pense-t-il pas moins, mais depuis le début de la crise, et pour conforter sa stature d’homme d’État à l’approche de la présidentielle, il met un point d’honneur à discuter avec toutes les parties en conflit. Le 27 mars, le locataire de l’Élysée a prévenu qu’il ne fallait pas « être dans l’escalade ni des mots ni des actions ». Les tensions, y compris verbales, sont un danger pour la paix, car tout conflit a besoin d’une porte de sortie. Dans six mois, un an ou cinq ans, tous seront amenés à reparler avec les dirigeants russes, et ces derniers avec leurs homologues ukrainiens. Pour avoir la paix, il faut préparer la paix. Les rodomontades, elles, ne sont qu’affaire de communication, trop souvent pour le pire.
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De la Moldavie à l'Ukraine, à bord du convoi de la solidarité
ReportageAvec l’intensification des combats en Ukraine qui entrent dans leur septième semaine, les besoins médicaux à destination des populations deviennent urgents. L’Humanité raconte le parcours humanitaire de Chisinau jusqu’à Odessa.
Émilien UrbachChisinau (Moldavie), Odessa (Ukraine), envoyé spécial
Dans l’aube orangée, au poste frontière de Tudora, au sud de la Moldavie, les lointains vrombissements d’une sirène militaire viennent rompre le silence nocturne. Il est à peine six heures et les premiers convois humanitaires se présentent devant les barrières douanières. Un 4x4 avec remorque et trois minibus pleins à craquer. À l’intérieur, des cartons remplis de produits d’hygiène, de médicaments, de matériel médical, de couvertures, de couches pour bébé et de nourriture non périssable.
« Offrir un habitat d’urgence aux sinistrés »
Chaque véhicule représente une organisation non gouvernementale (ONG). Sur les portes des minibus le logo de Team-humanity, une association états-unienne créée en 2015, à Lesbos en Grèce pour venir en aide aux réfugiés traversant la Méditerranée.
Sur le 4X4, on aperçoit celui de SOS-attitude, une association grenobloise, créée en 2008, spécialisée dans l’abri familial d’urgence. C’est la première ONG à être arrivée à Palanca, ville frontalière entre l’Ukraine et la Moldavie, le 26 février. Elle y a établi un campement pour les réfugiés fuyant la guerre déclenchée deux jours plus tôt par le président russe en envahissant l’Ukraine. « Nous sommes une petite association, ce qui nous permet d’agir vite et au plus près des besoins, raconte John Diska, son président fondateur. Nous intervenons habituellement sur les catastrophes naturelles ou industrielles pour offrir rapidement un habitat d’urgence aux sinistrés. »
En route vers Odessa
Depuis son siège en Isère à Fontaine, l’association a également fait partir, ces dernières semaines, plusieurs semi-remorques chargés de dons de particuliers et d’entreprises locales à destination des populations ukrainiennes réfugiées en Pologne, Hongrie et Moldavie. « Mais nous nous sommes rendu compte que si la plupart des personnes continuaient leur route vers d’autres pays, la population restée en Ukraine avait également de gros besoins. Et nous avons donc décidé d’amener des dons directement », nous explique John Diska. C’est l’objectif du convoi de ce matin qui rassemble des petites structures. Ces ONG ont décidé de s’unir pour mener à bien leur mission jusqu’à Odessa, la cité portuaire ukrainienne.
Le convoi est arrêté dès la douane Moldave. Les forces de sécurité contrôlent les passeports et interrogent les associations sur le contenu des cartons. Les médicaments posent problème. Impossible de les sortir du territoire sans autorisation du ministère de la Santé. Le ton monte. « D’accord ! On décharge tout, lance Salam, le responsable de Team-humanity. On va les laisser ici et dire aux gens qui meurent là-bas que la police moldave a bloqué le matériel médical à la frontière ! » Alexandra, une jeune médecin roumaine membre de la mission, tente de calmer les tensions avec John Diska. Au final, l’officier accepte finalement de laisser passer les humanitaires.
Des kits de traumatologie
Cette caravane de la solidarité internationale fait désormais route vers le port de la mer Noire qui sert notamment de base arrière pour stocker le matériel de première nécessité avant d’être réparti sur l’ensemble du territoire en fonction des besoins.
Entre temps, une ambulance jaune, de l’organisation espagnole SAMU-emergencias, a rejoint le convoi. Elle transporte du matériel de médecine militaire et des kits de traumatologie. Certains sont d’ailleurs répartis dans les autres véhicules en cas de pépin sur le trajet.
Odessa, l’ancienne ville impériale construite sous Catherine II, a été récemment touchée par des bombardements. Une dizaine de navires militaires russes sillonnent au large. Mais aucun combat ne s’y est pour l’instant déroulé.
De nombreux barrages militaires
Au bout de cinq kilomètres, le convoi est arrêté par un premier barrage militaire. La scène se répétera cinq fois encore au cours des cinquante kilomètres parcourus à grande vitesse jusqu’à Odessa. À chaque contrôle, Salam descend de son minibus pour expliquer l’objet de la mission. Une fois le passage autorisé, les soldats exécutent un « check » de remerciement aux conducteurs de chaque véhicule.
Sur la route, au niveau de Mayaky, le convoi est rejoint par Andreï, chargé de conduire les humanitaires jusqu’au point de livraison. Arrivée en ville, la circulation devient plus compliquée. À tous les carrefours des bunkers construits de sacs de sable et de blocs de béton sont érigés, parfois tenus par des militaires, parfois par de simples citoyens armés, brassards bleus aux bras. Sur les axes routiers des croisillons en IPN métalliques ont été installés pour ralentir l’avancée des véhicules de l’armée russes. « J’ai participé à une livraison de matériel le 27 mars et il n’y avait pas encore ce dispositif », indique Alexandra.
La répartition du matériel médical
Les véhicules parviennent à se frayer un chemin pour atteindre le bord de mer en fin de matinée et se garent dans le parking sous-terrain d’un hôtel. Sergueï et Alexander de l’ONG ukrainienne Pivdenna Capital, accueillent avec enchantement le convoi. Le stock est précieux. Quelques militaires montent la garde . Une partie du matériel est immédiatement déchargée dans le sous-sol et vient rejoindre des centaines d’autres cartons rangés par une équipe de bénévoles qui les étiquettent et les classent.
Une infirmière, membre d’une autre ONG locale, Blago-Svet, s’occupe de faire le point sur les médicaments livrés. Ici, on ne décharge que le paracétamol et les antidouleurs. Les antibiotiques et le matériel de traumatologie doivent être livrés à un hôpital. En moins d’une heure la partie du chargement qui devait être acheminée jusqu’ici a été vidée. Sur un second parking, un peu plus haut, d’autres camions remplissent leurs coffres. Ils partent le jour même vers d’autres endroits en Ukraine.
Une chaîne de solidarité
Le convoi parti de Moldavie ce matin doit maintenant se diviser. Les trois minibus de Team-humanity vont prendre la route vers le nord du pays et la ville de Tchernihiv, pour y livrer le reste des cartons. Les humanitaires projettent également de récupérer des réfugiés qui n’auraient pas encore eu la possibilité de quitter la zone.
Le 4x4 et l’ambulance se rendent à l’hôpital pour enfant d’Odessa. Une fois sur place, le personnel prend en charge la livraison. Une équipe de Médecin sans frontières s’occupera ensuite de répartir le matériel. « Pour l’instant, nous avons installé des antennes de MSF à Lviv et Kharkiv, explique Aleona, traductrice pour l’ONG française. Nous sommes en train d’en mettre une nouvelle en place à Mykolaïv mais un de nos véhicules a été attaqué. »
Le travail des humanitaires pour acheminer les dons n’est pas sans danger. Team-humanity a mis deux jours pour atteindre Tchernihiv. Les équipes de SOS-attitude et de SAMU-emergencias, elles, sont parvenues à regagner la frontière moldave le soir même. « C’est important de prendre conscience de tous ces maillons de la solidarité. Des petites mains en Isère, qui ont empaqueté les cartons jusqu’aux populations ukrainiennes », s’émeut John Diska. Une chaîne d’humanité.
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Guerre en Ukraine : «Il y a un risque réel d’une déshumanisation réciproque entre Russes et Ukrainiens»
EntretienLa guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Elle s’intensifie dans le Donbass avec la possible chute de Marioupol, une ville stratégique pour son accès à la mer d’Azov, assiégée et bombardée depuis les premiers jours du conflit. La chercheuse Anna Colin Lebedev analyse les erreurs de Moscou et la rupture profonde entre les sociétés russe et ukrainienne.
La guerre est dans sa septième semaine. Comment analysez-vous les dernières évolutions, entre les massacres et l’intensification du conflit dans le Donbass ?
Depuis l’invasion russe, nous avons appris un certain nombre de choses sur la manière dont la guerre a été pensée. On constate aujourd’hui qu’elle a été mal élaborée et mal anticipée par le pouvoir
Si on part du principe que les forces armées sont entrées en Ukraine avec pour objectif de protéger la population des néonazis au pouvoir et que tous ceux qui soutenaient l’Ukraine étaient des néonazis, cela a pu favoriser les exactions que nous avons vues sur le terrain à Boutcha, à Irpin… À partir du moment où des civils résistaient véritablement sur le terrain, ils sont devenus des ennemis.
Nous avons aussi appris que, quand l’armée russe arrive dans une localité, elle cherche à savoir qui a combattu du côté de l’Ukraine et qui est potentiellement un activiste, parmi les civils. En fait, cette résistance passive de la société ukrainienne a fait que la société entière est devenue la cible. Ceci a certainement rendu possibles ces violences contre les civils.
Ce que je crains aujourd’hui, c’est qu’on perde en compréhension sur ce qui se passe. L’horreur nous fait adopter une lecture très radicale notamment dans notre analyse de l’armée russe et de ses logiques. Il est normal que les Ukrainiens déshumanisent l’armée qui les attaque. Mais, pour arrêter la guerre, il faut déterminer qui sont ces gens, pourquoi ils sont venus.
Vous évoquez plusieurs hypothèses pour tenter de cerner les soldats russes...
Une première porte sur le conditionnement idéologique qui fabrique des monstres. Ce conditionnement existe. Mais, à mon avis, il y a surtout un choc vécu pour ces militaires sur le terrain. Il se construit autour du décalage entre le récit, les annonces et le vécu sur place ; quand, de manière non anticipée, ils perdent des hommes, du matériel ou qu’ils n’ont pas à manger.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie.
Pareil, quand les civils ne sont plus des civils, mais des ennemis. Il y a des engrenages qui se mettent en place qui n’existent pas forcément au moment où ces corps armés interviennent en Ukraine. Cela se construit par la manière dont la guerre se déroule. Dans de nombreuses analyses, on a vu émerger l’hypothèse ethnique.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie. C’est un fait statistique. Mais, à mon avis, les Ukrainiens ont tendance à en sortir des analyses racistes, évoquant des « sauvages » qui opèrent dans l’armée russe.
Il faut l’analyser de manière inverse. Ces soldats sont à caractériser par leur niveau social et non par leur appartenance ethnique. L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des républiques aux multiples origines ethniques. Mais où les citoyens se sentent profondément membres de la Fédération de Russie.
Les récents discours évoquent une fuite en avant dans la guerre de la part des autorités russes. Comment le comprendre ?
Au niveau du pouvoir central, il n’y a aucun signe annonciateur d’une désescalade, ni d’une volonté de négocier ou de parvenir à un statu quo. Le texte officiel de l’ancien président Dmitri Medvedev énonce un objectif général de dénazification de l’Ukraine entière. Et va même jusqu’à proposer une échelle géographique qui est un peu effrayante : une Eurasie libre de Lisbonne à Vladivostok. Dans son discours, Medvedev laisse planer une ambiguïté volontaire sur une vision militaire ou idéologique.
Ce qui amène les Ukrainiens à juger inacceptable une solution de compromis ou une solution médiane car, à leurs yeux, ce n’est pas une solution. Si nous entrons dans un moment d’attente avant une attaque, ils perçoivent le projet russe comme un projet de destruction de l’Ukraine.
Avec les atrocités de ces derniers jours, la fracture entre les sociétés ukrainienne et russe est-elle actée ?
Les sociétés avaient déjà suivi des chemins différents notamment depuis l’indépendance de l’Ukraine et la dissolution de l’URSS. Elles avaient construit des rapports différents à l’histoire, à la période soviétique, à leur manière d’agir face à leur État.
Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir.
Elles se sont appuyées sur des économies très différentes. Dans le cas ukrainien, il n’y avait pas de rente pétrolière qui permettrait à l’État d’injecter de l’argent dans les dépenses sociales. La manière d’envisager sa place dans le monde a été très différente également entre l’Ukraine et l’immense Russie.
Ces populations avaient conservé de fortes proximités malgré cet éloignement qui a connu une première rupture en 2014. Le soutien de la population russe à l’annexion de la Crimée et l’intervention de l’armée russe dans le Donbass ont marqué une fracture. Dans les familles mixtes, une situation très fréquente dans les deux pays, les personnes ont cessé de se parler en pensant l’autre comme égaré par son idéologie. Néanmoins, un nombre considérable d’Ukrainiens n’en voulaient pas à la population mais au pouvoir.
Depuis l’invasion, on est dans une rupture profonde. Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir. Désormais, je crains qu’on entre dans des logiques de déshumanisation réciproque pour lesquelles la guerre est un terrain très propice.
Comment les sanctions affectent l’économie russe ?
Si les symptômes sont assez peu visibles, sa casse apparaît déjà programmée. À part la disparition d’enseignes dans les grandes villes, la baisse des capacités de consommation des Russes ne va pas être immédiatement visible. La majorité de la population vit avec des moyens très modestes. En revanche, les capacités productives du pays, qui sont fortement dépendantes des matières premières occidentales, de technologies européennes, vont être impactées.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population.
Comme en 2014, la réponse du pouvoir russe consiste à augmenter son autonomie stratégique, de produire en Russie et de réorienter nos partenariats. Mais cela prend énormément de temps. Depuis huit ans, ce virage annoncé n’a pas été à la hauteur du fait du fonctionnement de l’économie, le schéma corruptif ne favorise pas l’émergence d’entreprises performantes.
Dans le secteur énergétique, le processus d’extraction risque de manquer de technologies, de produits essentiels et de schémas de coopération pour maintenir son niveau. Même le secteur de l’agroalimentaire dans son ensemble n’a pas obtenu la réussite espérée. Le secteur de l’aviation ainsi que le secteur pharmaceutique vont également être touchés. Pour ce dernier, la production russe de médicaments est réalisée à partir de principes actifs achetés à l’étranger pour les produits basiques comme pour les plus élaborés.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population. Plusieurs économistes dressent un parallèle avec l’effondrement connu à la chute de l’URSS dans les années 1990.
Il existe deux possibilités sur les effets politiques de cette crise. Si le pouvoir arrive à convaincre la population qu’elle est victime d’une guerre économique menée contre le peuple par l’Occident, les Russes accepteront le sacrifice. Et la loyauté des citoyens sera encore plus importante à l’égard des autorités. Ce réflexe sera présent dans les couches sociales les moins favorisées, qui n’habitent pas dans les grandes villes et qui s’informent via les médias gratuits et accessibles.
En revanche, ce message passera nettement moins au sein des couches qui ont profité de l’économie construite par le régime poutinien. Il ne s’agit pas des oligarques mais des Russes aisés, cadres, dirigeants d’entreprise, entrepreneurs. Ils vont être sensibles à ces sanctions. Car la fidélité au pouvoir reste motivée par le gain économique qu’ils en retirent. Ces Russes n’envoient pas leurs enfants faire leurs études en Chine et n’y achètent pas de résidence secondaire. Ils le faisaient en Europe et aux États-Unis.
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Le monde va-t-il bientôt connaître des émeutes de la faim ?
ActuLes bombardements de l’armée russe en Ukraine nous font redécouvrir les horreurs de la guerre au jour le jour. Mais en raison de la spéculation qu’elle provoque dans les salles de marché sur les prix du pétrole, du gaz des engrais, des céréales et des oléagineux, ses conséquences vont aussi se traduire par un manque de nourriture pour la population dans de nombreux pays pauvres importateurs nets de céréales.
Gérard Le PuillLa guerre qui se poursuit en Ukraine depuis l’invasion de l’armée russe a déjà fait beaucoup de morts, de blessés et causé de nombreuses destructions dans ce pays. Parce que la Russie et l’Ukraine sont deux pays exportateurs, elle favorise aussi la spéculation sur des matières premières comme le pétrole, le gaz, les engrais, les productions agricoles comme le blé, le maïs et le tournesol. Cette spéculation augmente aussi les coûts de production de ces denrées alimentaires qui ont besoin d’énergie et de fertilisants pour donner des rendements décents. Faute d’engrais et de carburants pour préparer les sols, on s’achemine vers une diminution de la production céréalière mondiale. À son tour, cette diminution favorisera une spéculation durable sur les prix des produits alimentaires comme de l’énergie dont les ménages du monde entier ont besoin quotidiennement.
Baisse des rendements céréaliers au Sahel
Les principaux fournisseurs d’engrais des pays membres de l’Union européenne sont la Russie, le Maroc et l’Égypte. La Chine et l’Inde sont les deux principaux producteurs d’engrais azotés. Mais ils sont aussi les deux principaux consommateurs, devant les États-Unis. La Chine et l’Inde doivent nourrir près de 3 milliards de personnes. Voilà aussi pourquoi ces deux pays gèrent avec prudence leurs réserves de céréales en prenant soin d’avoir toujours d’importants stocks de report au moment de la nouvelle récolte.
Pour certains pays pauvres importateurs nets de céréales, la situation est déjà compliquée. Dans les pays du Sahel, la production céréalière était en baisse de 12 % en 2021 par rapport à l’année précédente du fait de la sécheresse. Elle avait même chuté de 36 % au Niger et de 18 % en Mauritanie. Dans la plupart de ces pays, les prix des céréales produites sur place ont déjà augmenté de plus de 50 % en 2021 par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Quelque 38 millions de personnes sont désormais concernées par la faim et la malnutrition dans ces pays.
L’Ukraine continuera de réduire ses exportations de blé
Des pays importateurs nets de blé comme la Tunisie, le Liban, le Maroc, l’Algérie et l’Égypte s’adressent à de nouveaux fournisseurs, suite à l’arrêt des exportations de l’Ukraine. Parallèlement, la Russie réduit ses exportations pour contenir les prix sur son marché intérieur. On estime qu’en 2023, l’Ukraine réduira ses exportations de blé de 20 millions de tonnes, soit environ12 % du tonnage mondial exporté sur une année. Comme la moitié de l’approvisionnement en blé des pays d’Afrique et du Proche-Orient provenait d’Ukraine et de Russie ces dernières années, ils vont devoir se tourner vers d’autres pays exportateurs dès à présent, ce qui ne manquera pas d’entretenir la spéculation.
En raison de la guerre, l’Ukraine manque aussi de carburants et d’engrais pour les semis de printemps du maïs et du tournesol. Ces semis passeraient de 15 millions d’hectares récoltés en 2021 à 7 millions d’hectares cette année. En Ukraine, la production céréalière est conduite sur d’immenses exploitations qui couvrent souvent plus de 20.000 hectares. Les conséquences cumulées de la guerre avec ses bombardements destructeurs d’unités de production d’engrais et d’infrastructures de transports de ces engrais comme des carburants retardent considérablement les travaux de préparation des sols. Ces grandes structures agricoles sont souvent exploitées par des capitalistes dont certains sont de nationalité française. Du temps de l’URSS, il y avait surtout des kolkhozes. Ensuite, une partie des terres fut parfois partagée entre des anciens salariés des kolkhozes dont beaucoup ont vite vendu leurs parts à des investisseurs pour devenir salariés sur ces exploitations géantes.
La France produit chaque année quelque 80 millions de tonnes de céréales dont plus de 35 millions de tonnes de blé tendre en moyenne annuelle. Elle exporte la moitié de ce blé dont environ 9 millions de tonnes hors de l’Union européenne. Elle devrait donc retrouver des marchés qui lui échappaient ces dernières années au profit de l’Ukraine et de la Russie, dont les blés, issus des « terres noires », disposent d’un taux de protéines plus élevé que ceux produits en Beauce et ailleurs dans notre pays.
Des stocks mondiaux limités à un trimestre de consommation
Mais comme la demande mondiale fera durablement monter les prix, cela se traduira aussi par de nouvelles augmentations du prix du pain et des autres aliments à base de céréales, y compris chez nous. Ce sera aussi le cas des viandes, des produits laitiers et des œufs pour les consommateurs que nous sommes, car les céréales et les tourteaux entrent en grandes quantités dans l’alimentation du bétail. On sait déjà que les stocks de report seront très bas en France et en Europe d’ici la prochaine moisson. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire « Le Point » du 31 mars, Sébastien Abis, directeur du club Déméter, déclarait à ce propos : « l’Europe a cessé d’avoir une logique de stocks, ça ne vaut pas que pour le blé. Seules la Suisse, un peu l’Allemagne et la Finlande en ont eu une. Les stocks de blé mondiaux, ce sont 280 millions de tonnes, ce qui n’est pas beaucoup : un trimestre de consommation. Il faut savoir que la Chine en a la majeure partie, 130 millions de tonnes, soit une année de consommation pour ce pays ».
La spéculation encouragée par la guerre en Ukraine montre que la France et l’Union européenne devraient disposer en permanence des stocks céréaliers de report suffisants pour assurer la souveraineté alimentaire de leurs 450 millions d’habitants. Nous évoquerons ce sujet dans notre article de demain.
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« La Cour pénale internationale a déjà mis en place une équipe d’enquêteurs »
EntretienPour la spécialiste de la justice internationale, Raphaëlle Nollez-Goldbach, l’enquête ouverte par la CPI pour les crimes commis en Ukraine est inédite.
Gaël De SantisRaphaëlle Nollez-Goldbach Chargée de recherche au CNRS
Comment va enquêter Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui s’est saisi du dossier ukrainien en mars ?
On sait qu’il est allé sur place. Qu’il aille sur le terrain alors que la guerre en Ukraine se poursuit est quelque chose qui n’a jamais eu lieu. Il a rencontré la procureure générale d’Ukraine et le président ukrainien. On peut imaginer qu’il a déjà établi des contacts institutionnels pour avoir accès à des éléments de preuve collectés par les enquêteurs nationaux. On sait également qu’il a mis en place une équipe spéciale à la CPI, avec de nouveaux recrutements. Ce procureur a une expérience approfondie des nouvelles méthodes d’analyse de la preuve numérique. Avant d’être procureur de la CPI, il dirigeait l’équipe d’enquêteurs des Nations unies sur les crimes de Daech en Irak. Il avait utilisé et développé tout un système d’analyse de la preuve numérique : récupération de disques durs, de téléphones, d’images et de vidéos. Il existe maintenant des nouvelles techniques d’analyse avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, du traitement automatique du langage. Cela permet de repérer, de classer, de hiérarchiser des photos et des vidéos. Le procureur mène aussi un travail sur place, quand les villes sont libérées, pour récupérer des preuves. C’est-à-dire repérer des corps, faire des autopsies, être présent quand on déterre les cadavres des fosses communes. En Ukraine, il semble que les habitants indiquent directement les endroits de celles-ci aux enquêteurs, mais elles peuvent aussi être détectées par l’usage d’images satellites. Les enquêteurs procèdent enfin à l’audition de témoins des crimes.
La Russie n’est pas membre du Statut de Rome. Sur quelles bases ses ressortissants peuvent-ils être jugés ?
La CPI ne peut juger que les crimes commis sur le territoire d’un État qui a ratifié le Statut, ou commis par un citoyen d’un de ces États. Cela laisse des brèches. Un ressortissant russe qui a commis un crime sur le territoire d’un État qui est membre de la Cour peut donc être jugé. La question se posera – si des mandats d’arrêts sont émis – de la réalité du procès et d’une éventuelle sanction. La Cour, qui ne dispose pas d’une force de police, dépend de la coopération des États pour arrêter les suspects.
Jusqu’où les poursuites peuvent-elles remonter dans la chaîne de commandement ? Les responsables politiques peuvent-ils être inquiétés ?
La CPI a été mise en place pour juger les plus hauts responsables. Elle n’est pas censée juger les soldats de base, qui relèvent des juridictions nationales. La justice internationale se concentre sur les hauts responsables. L’article 28 du Statut prévoit la responsabilité du chef militaire, qui n’a peut-être pas commis de crimes de ses mains, mais en a donné l’ordre ou n’a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher ou réprimer l’exécution de tels crimes par les troupes qu’il dirigeait. L’article 27, lui, précise qu’il n’y a pas d’immunité de fonction pour les chefs d’État devant la CPI.
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Rencontre dans un camp de la mort
ChroniqueJean-Claude LebrunVoici l’un des romans les plus saisissants de ce printemps. Qui, à soixante-dix-sept ans de distance, rouvre la porte d’un enfer implanté en 1941 par les nazis au milieu du verdoiement de la forêt vosgienne : le camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Initialement destiné à l’exploitation d’un filon de granit rose, il était devenu un lieu d’expérimentation médicale sur les détenus et d’exécution des condamnés par les tribunaux régionaux du IIIe Reich, dans l’Alsace annexée.
Le récit de Raphaël Jerusalmy en donne à voir l’horreur sous un angle atrocement inédit. À travers le regard et la parole de Pierre Delmain, le nom n’est pas dû au hasard, déporté politique « triangle rouge », romancier et exécuteur des inimaginables basses œuvres de médecins SS, c’est en effet le rôle de certains détenus dans la bonne marche de la machinerie barbare qui se trouve interrogé. En quelque sorte stade suprême de la perversité des bourreaux. Pierre Delmain, qui avait lui-même miraculeusement échappé à une mort certaine, ne cesse plus de revoir les images du « Revier », l’infirmerie du camp dans laquelle il officia. Il dialogue avec celui qu’il fut, chargé d’éliminer le « matériel » humain charcuté, devenu inutile. Lui offrant un étranglement libérateur dans un dernier échange de regards. On se rappelle Peter Weiss, dans l’Instruction (1965), évoquant l’apogée d’un système d’exploitation de l’humain, qui obligeait celui-ci « jusqu’à fournir ses propres entrailles ». Il ne fait guère de doute que l’auteur a fait sien ce texte fondateur sur l’univers concentrationnaire.
Pour faire face, Delmain s’évadait, « s’absentait », dans des fictions. Un moine cistercien interné au camp lui avait raconté le départ de Bernard de Clairvaux à la deuxième croisade. Une autre géhenne, en laquelle depuis lors il transposait son vécu au Struthof. Telle une grille de lecture pour la permanence de l’horreur en même temps que sa mise à distance dans un récit. Ses mains avaient un jour de 1943 serré la gorge de Saül Bernstein, collectionneur d’art de la rue de Seine qui ne s’était jamais senti concerné par la question du nazisme. Car tout entier requis par la beauté des choses, son négoce et les plaisirs multiples de la vie. De ce moment, Delmain se souviendrait à jamais : la veille, il avait échangé sur l’art, la musique et la littérature avec l’homme auquel il avait donné la mort, incarnation de toutes les victimes du « Revier » et obsédante interpellation sur son propre rôle. Au cœur de ce roman rare. L’écriture, bouleversante dans sa retenue, comme ferment actif de la mémoire.
Chronique littéraire de Jean-Claude LebrunLittérature L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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« Rentre chez toi, Marine »
ChroniqueViolaine de Filippis AbateAvocate
L’extrême droite n’a jamais été et ne sera jamais un progrès pour les femmes. Pourtant, Marine Le Pen se dit « féministe » et promet ainsi de grandes avancées, notamment en matière de politique familiale. N’ayons plus peur : Marine Le Pen arrive et va enfin nous permettre d’accomplir notre destin rêvé et tant attendu ! Grâce à Marine, nous touchons nos rêves du bout des doigts : devenir Cendrillon et faire des enfants français en restant bien sagement à la maison. La bonne fée Marine vous promet en effet de se pencher affectueusement sur le berceau de votre 3e enfant, comme elle le fait déjà avec ses chats (enfants du même lit : Cendrillon n’était pas une salope), et ainsi, de vous faire un don de quelques dizaines de milliers d’euros, d’un coup de baguette magique « bibidi babidi boo » !
Oui, vous avez bien lu : Marine Le Pen la généreuse propose pour les jeunes couples un prêt public, dont le capital restant dû sera transformé en don dès le 3e enfant, avec un montant de crédit pouvant aller jusqu’à 100 000 euros. Plus le 3e enfant arrive vite, et plus le don est élevé : qui n’a pas rêvé d’être une poule pondeuse ? Une mesure tellement nécessaire pour la survie de la race-blanche-et-supérieure que son financement n’est finalement qu’un minuscule, infime, infinitésimal point de détail. Renvoyer les femmes à la maison, une question donc de survie civilisationnelle : voter Marine, un « choix de société et de civilisation », pour reprendre son expression.
Car, rappelons-le, pour Marine Le Pen, et comme elle l’avait décrété en 2012, le progrès pour les femmes serait de pouvoir « rester à la maison ». LE foyer patriotique, l’unique moyen de survivre face au « grand remplacement » ! La candidate balaie d’un revers de baguette tout le mouvement de libération sexuelle et professionnelle des femmes, en les renvoyant à ce qu’elle estime être leur fonction essentielle : la maternité. Derrière son soi-disant féminisme se cachent en réalité les thématiques classiques héritées du Front national : l’insécurité, l’immigration, l’identité française. Souvenons-nous d’ailleurs de la réaction de la candidate en février dernier, après avoir été coupée dans son discours à Reims par deux militantes féministes (Femen) : « Profitez-en, avec les islamistes, vous ne verrez plus jamais de femmes nues. »
Maman à la maison, Papa au travail et les enfants à l’école militaire : Marine nous propose ainsi de « restaurer l’autorité du maître », d’augmenter les heures de cours, et d’imposer le port de l’uniforme. Élire Marine Le Pen première femme présidente, c’est choisir un pur produit du patriarcat. Si la gauche détient les clefs de l’élection présidentielle, il est urgent de se mobiliser pour faire front, ensemble, à ce qui serait un vrai drame pour la République française.
la chronique féministe de Violaine de Filippis AbatePrésidentielle 2022Marine Le PenExtrême droite L'Humanité
Le ballon rond saisi par la finance
ChroniquePierre IvorraDébut avril, la Ligue de football professionnel (LFP) a accepté dans le capital de sa société commerciale, chargée particulièrement de la vente et de la gestion des droits d’exploitation audiovisuelle des matchs, un monstre de la finance états-unienne : CVC Capital Partners. Pour acquitter son droit d’entrée, le fonds d’investissement a versé à la Ligue la bagatelle de 1,5 milliard d’euros. En contrepartie de son apport, CVC détiendra une participation de 13 % au capital de la filiale commerciale. Ce fonds, domicilié au Luxembourg, paradis fiscal s’il en est, s’efforce de gérer au mieux pour leurs intérêts sonnants et trébuchants les 80 ou 90 milliards de dollars confiés par des sociétés d’investissement et des fonds de pension chargés de la valorisation des retraites de salariés, essentiellement du monde anglo-saxon. CVC, l’un des dix plus grands fonds de la planète, est également actionnaire de sociétés de téléphonie, de cosmétiques, de services financiers, de géants de la grande distribution, de l’alimentation, de l’industrie, de compagnies d’assurances, d’entreprises du secteur de la santé, notamment en France, du groupe privé Elsan…
Mais CVC est lui-même la filiale d’un autre géant de la finance étatsunienne : Citigroup, qui est tout sauf le premier venu puisqu’il est le premier groupe bancaire mondial. Sa PDG, Jane Fraser, affirmait en présentant le rapport financier de 2021 que l’activité du groupe avait « permis de générer un bénéfice net de 22 milliards de dollars sur des revenus de 71,9 milliards de dollars ». Mais Citigroup est aussi la filiale de fonds d’investissement et de retraite encore plus gros et grands tels que Vanguard Group, State Street Global Advisors, division de gestion des investissements de State Street Corporation, quatrième gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock, plus important gestionnaire d’actifs mondial, avec près de 8 000 milliards de dollars d’encours. Que promet donc ce jeu du « tu me tiens, je te tiens par la barbichette » ? Beaucoup de dollars et d’euros, assurément. Ainsi, Citigroup a obtenu en 2021 un rendement des capitaux propres (revenu net d’une entreprise divisé par les capitaux propres) de 13,4 % et tout donne à penser que la société entend faire encore mieux en 2022.
La société commerciale de la LFP n’a donc qu’à bien se tenir : il faudra qu’elle « vomisse » du dividende et pas qu’un peu. Cela promet une diffusion télévisuelle des matchs du sport le plus populaire au monde encore plus chère, encore plus sélective pour les fans de foot. À jouer ainsi, le football professionnel risque de marquer contre son camp.
la chronique de Pierre IvorrafootballFFFfonds d'investissement L'Humanité
Pour l’hôpital, la lutte continue
ChroniqueChristophe PrudhommeQue les applaudissements sont loin ! L’hôpital est à l’agonie, avec des services d’urgences qui ferment par manque de personnels et de lits. En ville, ce n’est pas mieux avec de moins en moins de médecins traitants et l’explosion des dépassements d’honoraires chez les spécialistes.
Que nous est-il proposé pour les années à venir ? D’un côté, la poursuite de la politique de casse du service public avec le représentant des riches qui ne pensent qu’à se faire « un pognon de dingue » dans les cliniques privées et les Ehpad ; de l’autre, l’exclusion, la recherche constante de boucs émissaires et le racisme en façade et, derrière, le même soutien au monde de l’argent, même s’il est moins assumé. Bref, nous n’avons rien à attendre de bon des cinq ans qui viennent.
Il va falloir continuer à se battre au quotidien pour assurer nos missions de service public dans le cadre de ses valeurs de solidarité, de bienveillance, d’humanisme, de respect de l’autre avec ses différences, sous la devise de la République : Liberté, Égalité, Fraternité.
Bref, il va falloir résister et poursuivre le combat pour que les vrais problèmes fassent l’objet d’un réel débat à hauteur des enjeux. Les questions de santé et de protection sociale ont été les grandes absentes de ce débat. Hormis la provocation d’Emmanuel Macron sur le report de la retraite à 65 ans, rien n’a été réellement proposé pour ouvrir des pistes crédibles permettant à chacun de pouvoir disposer d’un système de santé et de protection sociale répondant à ses besoins, quels que soient ses ressources et son lieu de résidence sur le territoire.
Pourtant, j’ai participé ces derniers mois à de multiples débats et initiatives où les personnes présentes faisaient part de leur inquiétude et étaient avides de discuter de solutions possibles. Mais, visiblement, cela n’a pas suffi pour pouvoir ouvrir une autre alternative que celle qui nous a déjà été proposée en 2017 et qui nous promet encore cinq ans d’une grande misère pour notre système de santé.
Toutefois, face à cette adversité, comme face à la maladie, il ne faut jamais renoncer, ni baisser les bras. Il faut toujours garder l’espoir qu’en se battant on peut toujours gagner en utilisant tous les « traitements » à disposition. Le bulletin de vote en est un et il pourra encore être utilisé pour les élections législatives, mais il n’est pas le seul.
Le billet du Dr Christophe Prudhomme L'Humanité
En banlieue parisienne, le vote de barrage au RN n’est plus une évidence
ReportageLassés des politiques macronistes, des habitants de Saint-Ouen et de Gennevilliers hésitent à glisser dans les urnes un bulletin pour contrer l’extrême droite.
Naïm SakhiLoin du tumulte de l’entre-deux-tours, le calme règne, mardi, dans les travées du marché Ottino de Saint-Ouen. Dans cette commune administrée par le PS, comme dans la quasi-totalité de la Seine-Saint-Denis, la carte électorale du premier tour était rouge. « Un vote d’abord utile avec quand même de la conviction. Jean-Luc Mélenchon parvient à une synthèse entre le social et l’écologie », souligne Mathilde.
Pour le second tour, cette jeune maman, en congé maternité, n’aura pas la main qui tremble : « Ce sera Macron sans hésiter. Face à l’extrême droite, il n’y a pas de risque à prendre. » « Le Pen, c’est le racisme, la mise au ban de toutes les minorités et une proximité avec Poutine, poursuit-elle. Mais je comprends ceux qui n’ont pas envie de voter Macron. »
Du « dégoût » pour le duel annoncé
Maxime est de ceux-là. Assis à la terrasse d’un café, le dernier livre d’Olivier Norek à la main et un casque sur la tête, il appréhende avec « dégoût » le duel proposé au second tour. « Depuis 2002, on ne vote que par dépit. J’en ai marre », souligne cet électeur de l’Union populaire. Pour ce musicien de 38 ans, pas question de choisir, donc : « Je vais voter blanc. » Et d’ajouter : « Si encore Macron s’était contenté d’un programme libéral en préservant nos écoles ou nos hôpitaux… je serais allé faire barrage, mais maintenant, c’est trop tard. »
Maxime n’imagine pas une victoire de Marine Le Pen, les classes moyennes n’étant pas suffisamment « dans la merde », selon lui, « pour tomber dans les bras de l’extrême droite ». Un calcul incertain, au risque de voir appliquer en France des politiques antisyndicales, violentes et discriminatoires, sans oublier la préférence nationale ou l’interdiction du port du voile dans la rue ? « Je comprends les craintes, mais j’ai déjà voté deux fois contre. »
Nargess, elle, n’ira tout simplement pas voter dimanche 24 avril. Contrôleuse de gestion, elle renvoie dos à dos deux candidats adeptes « du rejet, de la stigmatisation, de la haine des musulmans ».
« Choisir entre la peste et le choléra »
Abdel ne sait pas s’il se rendra aux urnes pour le second tour. « Macron ou Le Pen, c’est choisir entre la peste et le choléra », tance cet électeur insoumis, habitant de Gennevilliers. Dans cette municipalité communiste des Hauts-de-Seine, Jean-Luc Mélenchon est également arrivé en tête, avec 61 % des suffrages. Un brin désenchanté, Khaller, 63 ans, a voté Macron. « Je ne suis pas fan », insiste-t-il en faisant son marché, mercredi, mais « c’était pour faire barrage à Le Pen, à Zemmour, parce que leurs idées, ce n’est pas possible ».
Ironie de cette campagne d’entre deux tours, la candidate du RN était ce jour-là en déplacement au port fluvial, auprès de « la France qui travaille ». Dans une cimenterie fabriquant du béton recyclé, la candidate d’extrême droite a dénoncé le « déni » du président sortant sur « le mur de l’inflation qui arrive ». « Ah bon, Marine Le Pen est ici, à Gennevilliers ? » s’étonne Rokhiya. Loin d’être convaincue par l’imposture sociale du RN, elle compte lui barrer la route, la mort dans l’âme, avec le sentiment de choisir « entre la moins mortelle de deux maladies qui tuent ».
Face à ce remake de 2017, Mathilde en veut « à la gauche, aux autres candidats comme à Jean-Luc Mélenchon, incapable de se tendre la main ». « La gauche fait peur. Elle continue à s’autodétruire plutôt que de combattre l’extrême droite », souligne Bastien, 23 ans. « Emmanuel Macron a fait le job sur les crises qu’il a eu à gérer et face à Poutine. Je veux voir ce que les deux mandats apporteront à ce pays », assure cet électeur de Saint-Ouen. Pour lui, la question du barrage contre l’extrême droite ne se pose pas. Pour autant, il conjure le président-candidat à « renoncer à sa réforme des retraites pour envoyer un message aux électeurs de gauche ».
Une mobilisation spontanée dans la rue
Fatalistes ou refusant de se faire à l’idée des conséquences d’une victoire de l’extrême droite, Maxime, le mélenchoniste, et Baptiste, le macroniste, misent sur une mobilisation spontanée dans la rue. « Qui sait, dos au mur, peut-être qu’un mouvement social et associatif verra le jour », assure le premier. « Si elle passe, il y aura sans doute une révolte des démocrates de tous bords », poursuit le second. Une supputation, en guise de stratégie d’évitement, qui fait également son chemin sur les réseaux sociaux. Oubliant de fait que le meilleur moyen de combattre l’extrême droite au pouvoir étant… de l’empêcher d’y accéder. En 2017, dans ces deux villes, l’abstention avait augmenté de 5 points entre les deux tours de la présidentielle. Ceux qui s’étaient déplacés avaient voté à plus de 85 % contre Le Pen. Seront-ils aussi nombreux cette année ?
Présidentielle 2022saint-ouengennevilliersExtrême droite L'Humanité
Génération
ÉditorialChristophe DeroubaixPar Christophe Deroubaix « Chaque génération est un nouveau pays. » Si Alexis de Tocqueville évoquait dans sa fulgurante formule les États-Unis, on peut l’appliquer à la France d’aujourd’hui. Les nouvelles générations ont marqué de leur empreinte le premier tour de cette élection présidentielle, malgré une abstention plus importante que dans d’autres catégories d’âge, en constituant la force motrice de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Dans ce « pays » des moins de 34 ans, où cohabitent une hausse du niveau de diplôme et une extension de la précarité, l’ensemble des candidats de gauche ont recueilli entre 42 et 51 %, selon les instituts de sondage. Leur conscience du monde se condense dans un triptyque – changement climatique, féminisme et antiracisme – à propos duquel il faudrait être bien aveugle pour ne pas voir que la justice sociale en constitue le fil rouge. Cela écrit, on évitera toute projection mécanique d’un pays de demain ou d’après-demain, forcément ouvert et progressiste. On ne tombera pas, pour autant, dans l’écueil inverse de minorer, voire bouder cette heureuse nouvelle au prétexte que le second tour oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Et c’est justement dans cette perspective que l’on reparle de cette jeunesse, de ces jeunesses. Échos sondagiers comme reportages ou retours de discussions indiquent qu’une grande partie renâcle à « faire barrage ». Il faut d’abord en comprendre les ressorts. Cette « génération 21 avril » est née et/ou a grandi « politiquement » avec l’extrême droite au second tour et ce « front républicain » sur lequel se sont assis les deux bénéficiaires et vainqueurs : Jacques Chirac et Emmanuel Macron. Le climat de banalisation de l’extrême droite dans lequel les jeunes citoyens ont baigné, de fait et presque de force, nourrit sans aucun doute cette tendance au « relativisme ». Aucun argument d’autorité ou culpabilisant ne fera l’affaire. Peut-être plus un appel à l’espoir d’un monde meilleur qu’ils incarnent : celui-ci n’est pas soluble dans une victoire de Marine Le Pen, le 24 avril.
Présidentielle 2022 Le Figaro
Le chef de la diplomatie irlandaise se rend à Kiev aujourd’hui
EN COURS : Mis à jour le 14 avril 2022 à 09:17
Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney se rend à Kiev aujourd’hui, ont indiqué ses services, première visite d'un ministre des Affaires étrangères d'un pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de la guerre en Ukraine.
Simon Coveney, qui est également ministre de la Défense, rencontrera ses deux homologues, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba et celui de la Défense, Oleksii Reznikov et visitera des zones directement touchées par l'invasion russe.
«Ses discussions avec le gouvernement ukrainien porteront sur la manière dont l'Irlande peut continuer à fournir un soutien politique, sécuritaire et humanitaire à l'Ukraine», ont indiqué ses services.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Emmanuel Macron ne veut pas «céder à une mode» en se rendant à Kiev après sa possible réélection
Réouverture de couloirs humanitaires d'évacuation après une suspension
L'Ukraine a annoncé jeudi une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol dans le sud-est du pays, après une journée de suspension due selon Kiev à des violations russes du cessez-le-feu.
«Neufs couloirs humanitaires sont prévus aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
Marine Le Pen plaide à nouveau pour un “rapprochement stratégique” avec la Russie dès que la guerre "aura été réglée par un traité de paix”.
Interrogée sur sa vision de l’Otan présentée mercredi lors d’une conférence de presse, la candidate du Rassemblement National a affirmé ce matin sur France 2 vouloir «faire face à la réalité des choses».
«L’occident aurait beaucoup à perdre à ce que, sur le long terme, la Russie s’associe avec la Chine», a estimé Marine Le Pen avant de poursuivre : ce serait un «danger économique, monétaire et peut-être même militaire».
Sur la possibilité d’octroyer une aide financière à l’Ukraine, la candidate d’extrême droite s’interroge : «Pourquoi pas, pour faire quoi ? Je préfère du matériel pour se défendre».
L'Ukraine, «une scène de crime»
Le procureur de la Cour pénale internationale, le Britannique Karim Khan, a qualifié mercredi l'Ukraine de «scène de crime», lors d'une visite à Boutcha, près de Kiev.
«L'Ukraine est une scène de crime. Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis», a-t-il déclaré lors d'une visite de cette ville où des centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes, ont été retrouvés morts après l'occupation russe.
Le président polonais Andrzej Duda, en visite à Kiev, a estimé mercredi que la Russie ne menait pas une simple guerre en Ukraine mais était coupable de «terrorisme» et de «cruauté».
>> Lire notre article - La douloureuse histoire derrière la photo d'une main manucurée, à Boutcha
Biden annonce une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères: Joe Biden a donné son feu vert mercredi à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Lors d'un coup de fil mercredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain lui a annoncé avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison-Blanche.
Ces nouvelles livraisons américaines comprendront certains des équipements «très efficaces que nous avons déjà livrés» à l'Ukraine, mais aussi «de nouvelles capacités», dont notamment «des systèmes d'artillerie» et des «véhicules de transport de troupes blindés», a précisé l'exécutif américain.
Moscou menace de frapper les «centres de prise de décision»
L'armée russe a menacé mercredi de frapper des centres de commandement dans la capitale ukrainienne Kiev, que Moscou a renoncé pour l'heure à prendre, accusant l'Ukraine de tirs et de sabotages sur le territoire russe.
«Si de tels événements se poursuivent, des frappes seront menées par l'armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kiev, ce que l'armée russe s'est retenue de faire jusqu'à présent», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense.
>> Lire notre récit - La chute de Medvedtchouk, l'homme qui se rêvait en proconsul de Poutine à Kiev
«Génocide» : Washington réaffirme que la Russie veut «détruire l'Ukraine et sa population civile»
La diplomatie américaine a justifié mercredi l'accusation de «génocide» portée la veille par Joe Biden contre la Russie, estimant que les forces russes voulaient «détruire l'Ukraine et sa population civile».
Le président des États-Unis a créé la surprise mardi en affirmant que le président russe Vladimir Poutine commet un «génocide» en Ukraine, tout en reconnaissant qu'il reviendra aux juristes internationaux de trancher.
«Je pense qu'une fois que nous aurons pu réunir toutes les preuves, nous allons finir par arriver à la même conclusion que le président Biden, car ce qui se passe sur le terrain n'est pas un accident», a déclaré sur la chaîne CNN la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.
>> Lire notre article - Alexander Dvornikov, le «Boucher de Syrie» à la tête des opérations russes en Ukraine
Le vaisseau amiral de la flotte russe en mer Noire «gravement endommagé»
La Russie a subi un de ses plus gros revers matériels depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le croiseur Moskva, vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, ayant été «gravement endommagé» par une explosion de munitions selon Moscou, et par des frappes de missiles selon Kiev.
À Washington, le président américain Joe Biden a promis à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky une nouvelle aide militaire massive, de 800 millions de dollars, comprenant des équipements lourds que les États-Unis hésitaient jusqu'à présent à livrer à Kiev, de crainte d'aggraver encore leurs tensions avec Moscou et d'être considérés comme partie prenante à la guerre.
Et ce alors que la Russie a menacé de frapper des centres de commandement à Kiev, accusant l'Ukraine d'attaques contre son territoire.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.
Le chef de la diplomatie irlandaise se rend à Kiev aujourd’hui
Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney se rend à Kiev aujourd’hui, ont indiqué ses services, première visite d'un ministre des Affaires étrangères d'un pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de la guerre en Ukraine.
Simon Coveney, qui est également ministre de la Défense, rencontrera ses deux homologues, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba et celui de la Défense, Oleksii Reznikov et visitera des zones directement touchées par l'invasion russe.
«Ses discussions avec le gouvernement ukrainien porteront sur la manière dont l'Irlande peut continuer à fournir un soutien politique, sécuritaire et humanitaire à l'Ukraine», ont indiqué ses services.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Emmanuel Macron ne veut pas «céder à une mode» en se rendant à Kiev après sa possible réélection
Réouverture de couloirs humanitaires d'évacuation après une suspension
L'Ukraine a annoncé jeudi une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol dans le sud-est du pays, après une journée de suspension due selon Kiev à des violations russes du cessez-le-feu.
«Neufs couloirs humanitaires sont prévus aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
Marine Le Pen plaide à nouveau pour un “rapprochement stratégique” avec la Russie dès que la guerre "aura été réglée par un traité de paix”.
Interrogée sur sa vision de l’Otan présentée mercredi lors d’une conférence de presse, la candidate du Rassemblement National a affirmé ce matin sur France 2 vouloir «faire face à la réalité des choses».
«L’occident aurait beaucoup à perdre à ce que, sur le long terme, la Russie s’associe avec la Chine», a estimé Marine Le Pen avant de poursuivre : ce serait un «danger économique, monétaire et peut-être même militaire».
Sur la possibilité d’octroyer une aide financière à l’Ukraine, la candidate d’extrême droite s’interroge : «Pourquoi pas, pour faire quoi ? Je préfère du matériel pour se défendre».
L'Ukraine, «une scène de crime»
Le procureur de la Cour pénale internationale, le Britannique Karim Khan, a qualifié mercredi l'Ukraine de «scène de crime», lors d'une visite à Boutcha, près de Kiev.
«L'Ukraine est une scène de crime. Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis», a-t-il déclaré lors d'une visite de cette ville où des centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes, ont été retrouvés morts après l'occupation russe.
Le président polonais Andrzej Duda, en visite à Kiev, a estimé mercredi que la Russie ne menait pas une simple guerre en Ukraine mais était coupable de «terrorisme» et de «cruauté».
>> Lire notre article - La douloureuse histoire derrière la photo d'une main manucurée, à Boutcha
Biden annonce une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères: Joe Biden a donné son feu vert mercredi à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Lors d'un coup de fil mercredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain lui a annoncé avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison-Blanche.
Ces nouvelles livraisons américaines comprendront certains des équipements «très efficaces que nous avons déjà livrés» à l'Ukraine, mais aussi «de nouvelles capacités», dont notamment «des systèmes d'artillerie» et des «véhicules de transport de troupes blindés», a précisé l'exécutif américain.
Moscou menace de frapper les «centres de prise de décision»
L'armée russe a menacé mercredi de frapper des centres de commandement dans la capitale ukrainienne Kiev, que Moscou a renoncé pour l'heure à prendre, accusant l'Ukraine de tirs et de sabotages sur le territoire russe.
«Si de tels événements se poursuivent, des frappes seront menées par l'armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kiev, ce que l'armée russe s'est retenue de faire jusqu'à présent», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense.
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«Génocide» : Washington réaffirme que la Russie veut «détruire l'Ukraine et sa population civile»
La diplomatie américaine a justifié mercredi l'accusation de «génocide» portée la veille par Joe Biden contre la Russie, estimant que les forces russes voulaient «détruire l'Ukraine et sa population civile».
Le président des États-Unis a créé la surprise mardi en affirmant que le président russe Vladimir Poutine commet un «génocide» en Ukraine, tout en reconnaissant qu'il reviendra aux juristes internationaux de trancher.
«Je pense qu'une fois que nous aurons pu réunir toutes les preuves, nous allons finir par arriver à la même conclusion que le président Biden, car ce qui se passe sur le terrain n'est pas un accident», a déclaré sur la chaîne CNN la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.
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Le vaisseau amiral de la flotte russe en mer Noire «gravement endommagé»
La Russie a subi un de ses plus gros revers matériels depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le croiseur Moskva, vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, ayant été «gravement endommagé» par une explosion de munitions selon Moscou, et par des frappes de missiles selon Kiev.
À Washington, le président américain Joe Biden a promis à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky une nouvelle aide militaire massive, de 800 millions de dollars, comprenant des équipements lourds que les États-Unis hésitaient jusqu'à présent à livrer à Kiev, de crainte d'aggraver encore leurs tensions avec Moscou et d'être considérés comme partie prenante à la guerre.
Et ce alors que la Russie a menacé de frapper des centres de commandement à Kiev, accusant l'Ukraine d'attaques contre son territoire.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais
Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
L'Humanité
« Macron doit clairement renoncer à sa réforme des retraites »
EntretienLe candidat PCF, Fabien Roussel, revient sur les résultats du premier tour et appelle, dans la perspective du second, le président sortant à donner des gages sur le pouvoir d’achat.
Julia HamlaouiÀ gauche, le débat est intense dans la perspective du second tour. Pour le candidat communiste Fabien Roussel, s’il faut « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite, « la balle est dans le camp d’Emmanuel Macron », qui doit donner des gages pour convaincre les Français. Le député du Nord revient également sur les leçons du premier tour et appelle la gauche au dialogue.
Quelles leçons tirez-vous des résultats de ce premier tour où vous avez obtenu 2,3 % des voix ?
Je suis forcément déçu par ce résultat tout en étant convaincu que la belle campagne menée collectivement pour une France des Jours heureux est utile pour le présent et pour l’avenir. Mon inquiétude porte surtout sur la forte progression de l’extrême droite : Marine Le Pen réalise son meilleur score depuis 2012. Elle avait alors réuni 6,4 millions d’électeurs, contre 8,1 millions aujourd’hui, et peut désormais compter sur des réserves de voix importantes. C’est une grave menace pour la République. Et puis il y a ce vote prétendument utile qui a siphonné les voix de beaucoup de candidats, dont moi, au bénéfice des trois premiers et au détriment du pluralisme politique. Cette Ve République est à bout de souffle. Le mode de scrutin de la présidentielle est particulièrement injuste car, ne retenant que les deux premiers, il pousse une grande partie des électeurs à « voter utile ».
Une partie de ces électeurs dépités et de la gauche vous tient pour responsable de cette disqualification. Que répondez-vous ?
Dans les derniers jours de la campagne, beaucoup d’électeurs que nous avions convaincus ont finalement fait le choix de voter pour Jean-Luc Mélenchon. Grâce à ce « vote utile », il progresse de deux points et réalise son meilleur résultat. Mais le RN et LaREM ont également progressé à ce premier tour et l’ont devancé. Les 802 588 électeurs qui ont voté par conviction pour ma candidature, pour les Jours heureux, n’auraient pas voté pour un autre candidat de gauche. En outre, rejeter la faute sur eux quand il y a 12 millions d’abstentionnistes, c’est un peu facile. Il faut aussi s’interroger sur ce mode de scrutin, ce présidentialisme que nous dénonçons tous à gauche. L’ensemble des militants, des forces de gauche qui ont soutenu les Jours heureux doivent être fiers du chemin accompli. Nos idées, notre projet sont toujours d’actualité. D’ailleurs, les 2,3 % que nous enregistrons comptent aussi dans le résultat total de la gauche, qui augmente de plus de 4 points par rapport à 2017. Travaillons au contraire ensemble à progresser encore, tout en respectant notre diversité. Car même si la gauche progresse, elle reste extrêmement faible.
Face au second tour, vous avez appelé à « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route à l’extrême droite. Qu’est-ce qui fonde ce choix ?
Dans notre histoire, nous avons toujours fait le choix d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir parce que ses idées divisent le monde du travail, les citoyens et menacent la République et la démocratie. J’entends que ce choix est de plus en plus difficile, et Emmanuel Macron, avec son bilan et son programme, en porte une lourde responsabilité. Aussi, nous appelons à battre l’extrême droite sans aucune concession face à Macron. S’il veut que les Français votent pour lui contre Le Pen, il doit s’exprimer rapidement et s’engager à partager plus justement le fruit de toutes les richesses que nous créons.
Comment entendez-vous convaincre ceux qui voient en Emmanuel Macron cinq ans de sacrifices supplémentaires et sont prêts à s’abstenir, voire à voter Marine Le Pen ?
Le projet de Marine Le Pen menace les principes fondamentaux de la République, à commencer par l’égalité entre citoyens. Elle veut inscrire dans la Constitution la « préférence nationale », et ainsi faire de ceux qui n’ont pas la nationalité française des sous-citoyens qui n’auront même pas accès aux aides sociales, au logement… C’est un régime discriminatoire dangereux qui porte en lui les germes d’une société de tensions, de chaos. La candidature d’Éric Zemmour a contribué à banaliser encore davantage celle du RN, mais il la soutient aujourd’hui car ce sont bien les mêmes projets.
Vous avez appelé Emmanuel Macron à « entendre la colère des Français ». Il s’est dit prêt lundi à revoir un peu sa réforme des retraites. Qu’en pensez-vous ?
Il doit aujourd’hui s’exprimer clairement et dire que ce projet dont les Français ne veulent pas ne sera pas mis en œuvre. Au minimum, il doit y avoir un référendum. Mais il faut aller plus loin, car la question du pouvoir d’achat et des salaires, du Smic, qu’il est urgent d’augmenter, est centrale dans cette élection. S’il persiste dans sa politique, il prend un très grand risque pour le pays. Les Français veulent vivre dignement, mieux et tout de suite ! La balle est dans son camp.
Après ce scrutin et les vifs échanges qu’il a parfois entraînés, la gauche peut-elle parvenir à trouver un chemin commun ?
L’heure ne doit surtout pas être aux invectives. Au contraire, face à la gravité de la situation, nous avons tous une responsabilité : d’abord de battre l’extrême droite, mais aussi de transformer les 32 % de la gauche en un plus grand nombre de députés lors des élections législatives. Notant qu’il est arrivé en tête de la gauche avec 22 %, j’ai félicité Jean-Luc Mélenchon pour son résultat. Je suis prêt à discuter de la suite avec lui. Dans beaucoup de circonscriptions, nous pouvons gagner. Nous devons aussi empêcher l’extrême droite et Macron de l’emporter dans un maximum de circonscriptions.
Concrètement, qu’espérez-vous ?
En 2017, la gauche n’a obtenu qu’un faible nombre de députés. Nous avons défendu des projets, des visions différentes, mais nous devons créer les conditions de les additionner dans le respect de notre diversité et sans hégémonie de qui que ce soit, car il faut une gauche forte à l’Assemblée pour résister aux mauvais coups qui se préparent. Au-delà des députés sortants derrière lesquels je souhaite que l’on puisse tous se retrouver, il y a dans plus de 120 circonscriptions un total des voix de gauche qui est supérieur à celui de la droite et à celui de l’extrême droite. Elle y est donc en capacité de l’emporter.
Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfles jours heureux L'Humanité
Macron veut que sa victoire lui appartienne
ActuLe président, en lâchant des miettes sur sa réforme des retraites, entame un bras de fer avec les Français plutôt que d’amender réellement son projet.
Lola RuscioAurélien SoucheyreTout au long de son déplacement dans les Hauts-de-France, lundi, Emmanuel Macron n’a cessé d’être chahuté sur sa volonté de repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Rebelote mardi lors de son arrivée à Mulhouse (Haut-Rhin), où le président sortant a confirmé qu’il pourrait lâcher des miettes en fixant une « clause de revoyure » à 64 ans. « Je ne peux pas dire dimanche : “Je tends la main, je veux rassembler”, et ensuite ne pas bouger. Il faut voir quel est le point de rendez-vous, ce qui est important pour les uns, les autres », a argumenté Emmanuel Macron, qui sait que Marine Le Pen l’attaque sur le terrain du social et que les électeurs de gauche, dont beaucoup pourraient s’abstenir, détiennent la clé du second tour.
un numéro d’équilibriste
Le premier ministre, Jean Castex, qui sent bien que l’extrême droite pourrait s’imposer le 24 avril, a ainsi annoncé que le chef de l’État « n’excluait pas » un référendum sur les retraites. L’équipe de campagne de LaREM ajoute qu’il n’y a aucun « dogme » sur les 65 ans , et se comporte comme si une négociation avait été entamée avec les Français. Pourtant, la stratégie d’Emmanuel Macron n’est pas tant d’amender réellement son projet que d’essayer de le légitimer afin de pouvoir l’appliquer avec le moins de contestation possible. Au final, le président sortant ne souhaite pas que sa victoire soit imputée à l’attitude républicaine de ses adversaires du premier tour, mais à sa capacité à convaincre.
Un jeu risqué, au milieu d’un numéro d’équilibriste, puisque Emmanuel Macron essaie de montrer qu’il considère les électeurs de gauche tout en restant indubitablement de droite. « Il faut travailler plus longtemps, a-t-il insisté à Mulhouse. Ce n’est pas vrai qu’on peut financer notre modèle social si on n’allonge pas la durée de travail, sinon on laisse le déficit public à nos enfants et on reste dans un système où on est toujours à crédit ». Il reprend ainsi, une fois de plus, le récit dominant du patronat. Et semble ne rien vouloir abandonner, à ce stade, de son projet de démolition de notre système de protection sociale. Quand bien même le second tour s’annonce beaucoup plus serré qu’il y a cinq ans, le locataire de l’Élysée veut que sa victoire lui appartienne totalement. Il aura pourtant besoin du vote d’électeurs de gauche hostiles à sa politique, mais qui auraient encore beaucoup plus à perdre avec une élection de Marine Le Pen.
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Avec Marine Le Pen, l'état de droit en péril
Premier planPRÉSIDENTIELLE La candidate du RN prétend vouloir « revivifier nos institutions et notre fonctionnement démocratique ». Son projet piétine pourtant l’État de droit.
Florent LE DUBenjamin KönigL’extrême droite avance masquée. La méthode n’est pas nouvelle et s’est constatée partout où elle est récemment arrivée au pouvoir. Marine Le Pen la connaît sur le bout des doigts. De la même manière qu’elle se prétend « sociale » malgré un projet profondément inégalitaire et libéral, la candidate du Rassemblement national (RN) se revendique « probablement la plus respectueuse de la démocratie et la plus attentive aux libertés individuelles ». Elle l’a répété mardi lors d’une conférence de presse consacrée à la question. Face à un adversaire qui a pendant cinq ans miné la démocratie, Marine Le Pen étend ainsi sa stratégie du « tout sauf Macron ». Pourtant, la politique authentiquement d’extrême droite que mènerait la candidate RN est sans conteste antidémocratique. Un caractère déjà visible dans son programme. « Mais i l faut aussi regarder l’histoire de son courant, comment gouvernent ses alliés, quels sont ses références et ses modèles. C’est tout ce tableau qu’il faut observer pour comprendre, sans la fantasmer, la politique qui sera mise en place », rappelle le sociologue Ugo Palheta, coauteur avec Omar Slaouti de Défaire le racisme, affronter le fascisme (la Dispute), paru le 25 mars.
Certaines atteintes sont explicites. Nos textes et principes fondamentaux, sur lesquels reposent notre République et notre démocratie, seront bafoués dès les premiers jours de Marine Le Pen à l’Élysée. Des pans entiers de son projet piétinent les fondements de l’État de droit. À commencer par l’inscription de la « préférence nationale » dans la Constitution, qui organisera la discrimination entre nationaux et étrangers pour accéder à l’emploi privé, à la fonction publique, au logement social, ou même aux prestations sociales et à l’hôpital en réduisant « drastiquement » le nombre de médecins étrangers, pourtant absolument nécessaires.
la « préférence nationale », clé de voûte du programme
Contraire aux Déclarations des droits de l’homme de 1789 et 1948, au préambule de la Constitution de 1946, à la Constitution de 1958, et à l’héritage de la Révolution française, la « préférence nationale » constitue la clé de voûte du programme de Marine Le Pen. La candidate compte soumettre cette réforme par référendum, au sein d’un projet de loi qui comporte toute une série de mesures antimigratoires. Dont celle de la fin du droit du sol, « que seul Pétain a remis en cause depuis 1889 », rappelle la philosophe Juliette Grange. Pour arriver à ses fins, la candidate entend contourner l’État de droit en utilisant ici l’article 11. « Un coup d’État », assène Dominique Rousseau. Car le constitutionnaliste rappelle que l’article 11 ne peut pas concerner des réformes constitutionnelles. Une jurisprudence de 2000 prévoit de plus que « le Conseil constitutionnel se déclare compétent pour décider de la constitutionnalité d’un tel projet de loi avant d’être soumis au référendum. En l’occurrence, il ne le permettrait pas », assure-t-il. Une dimension qu’a réfutée en bloc Marine Le Pen, mardi. Elle veut passer en force, en faisant pression sur les institutions pour les pousser à entériner des textes quels que soient les conditions et les termes dans lesquels ils ont été soumis au verdict populaire.
Plutôt qu’un régime présidentiel ou parlementaire, Marine Le Pen veut d’ailleurs instaurer un véritable régime plébiscitaire. Si elle propose le référendum d’initiative citoyenne (RIC), revendiqué par les gilets jaunes, elle se maquille surtout en démocrate en prônant le pouvoir du plus grand nombre, au détriment du respect de tous et des constructions collectives. Ses appels en prétendu lien direct avec le peuple pourraient se multiplier, notamment au sujet du rétablissement de la peine de mort ou de l’atteinte au droit à l’avortement. « Elle veut installer une opposition entre un peuple spontané, qui s’exprime par référendum et a toujours raison, et le peuple politique, que sont la Constitution, le Parlement, la société, la population », détaille Juliette Grange.
Pour que ces référendums deviennent plébiscites, l’extrême droite devra en créer les conditions. À commencer par saper l’opposition, le pluralisme et les corps intermédiaires. Les syndicats, régulièrement la cible de sorties de Marine Le Pen, seront aux premières loges. « Des forces comme le RN ne vont pas dire explicitement qu’ils sont contre les syndicats, mais on sait pertinemment qu’elles mettront en œuvre des politiques antisyndicales à un point qui n’est pas atteint par les forces bourgeoises traditionnelles », assure Ugo Palheta. Et quel sera le sort des militants politiques, des associations antiracistes, féministes, LGBT ? Au sujet de manifestants anti-Le Pen en 2020, Gilles Pennelle, proche conseiller de la candidate, prévenait : « On s’en occupera quand on sera au pouvoir et on les mettra hors d’état de nuire. » « Si le pouvoir de Macron peut dissoudre des groupes comme Groupe antifasciste Lyon ou Nantes révoltée, imaginons ce que serait capable de faire l’extrême droite », ajoute Ugo Palheta. En projetant de réduire au silence les oppositions, le RN a beau jeu de proposer la proportionnelle aux législatives… Le sociologue s’inquiète aussi de la « puissance » médiatique, voire propagandiste, mise au service d’un pouvoir lepéniste qui pourrait décupler, au-delà du groupe Bolloré. Car Marine Le Pen n’est pas une grande admiratrice de la liberté de la presse. Celle qui veut privatiser l’audiovisuel public dénonce un « déséquilibre dans l’exposition des idées » dans les médias, et refuse personnellement depuis 2012 toute accréditation aux journalistes de Mediapart et Quotidien. Libération et l’AFP sont eux aussi parfois visés. « Il n’y a pas de journalistes chez Quotidien », a-t-elle répété ce mardi lors de sa conférence de presse consacrée à la démocratie…
Le caractère profondément antidémocratique de Marine Le Pen ne se résume donc pas aux institutions mais aussi au respect des contre-pouvoirs ou encore des droits de chaque citoyen et des minorités, fondamentaux pour toute démocratie. Les risques sont immenses. « N’imaginons pas qu’un parti dont le succès est aussi lié à la xénophobie, au racisme, ne fera rien de plus que maintenir un statu quo en la matière, alerte Ugo Palheta. Il ira nécessairement plus loin, ne serait-ce que pour donner des gages à la population qui a voté pour lui. »
Déjà, son programme va loin, avec le contenu de son projet de loi sur l’immigration, ou encore l’interdiction du port du foulard, taxé d’ « uniforme islamiste et non musulman » dans la rue et les lieux accueillant du public. Une mesure qui n’intègre pas les autres signes religieux et contredit en plusieurs points la loi de 1905 et le principe de laïcité. « Cette interdiction n’est pas fondée sur la laïcité mais sur la lutte contre les idéologies islamistes, une idéologie totalitaire qu’il faut contraindre partout où elle s’exprime », a justifié Marine Le Pen, mardi. Cette « lutte » visera donc l’ensemble des musulmans de France et laisse craindre une véritable chasse aux sorcières. Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, parle même d’un « glissement vers la dictature ».
La porte grande ouverte à l’arbitraire et à l’impunité
Au service de cette politique, Marine Le Pen espère compter sur un nouvel arsenal judiciaire et policier. Son projet pour la justice est en soi antidémocratique, alors qu’elle souhaite « une soumission au pouvoir politique, notamment pour les procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », s’alarme le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Avec elle, le droit de manifester serait aussi largement remis en cause. La candidate du RN veut rétablir la loi « anticasseurs » de 1970, qui rendait pénalement responsables des participants à une manifestation au cours de laquelle des violences avaient été commises, sans qu’ils en soient les auteurs. Les policiers et gendarmes bénéficieraient également d’une « présomption de légitime défense », ouvrant grand la porte à l’arbitraire et à l’impunité. La répression et les violences policières ne pourraient que s’intensifier. Emmanuel Macron a érodé la démocratie française, Marine Le Pen la ravagerait.
Marine Le Pen a, mardi, lors d’une conférence de presse, pris appui sur la crise démocratique pour mieux en exploiter les colères. Son propos a débuté, en vue de minimiser la gravité de son propre projet, par une litanie d’attaques contre le président sortant. « Emmanuel Macron a contribué par sa pratique à dévaluer le rôle du politique », a-t-elle asséné. Elle pointe ainsi un « mépris ostensible des élus et des corps intermédiaires », pour lesquels elle n’a pourtant jamais exprimé un grand respect. Dressant un « état des lieux de la démocratie représentative accablant », Marine Le Pen rappelle que le président sortant « a trahi sa promesse de proportionnelle », qu’elle veut instaurer. Son objectif : une « pacification du débat politique », qui pourrait ressembler à une mise au pas.
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Odieuse imposture
ÉditorialMaud VergnolPar Maud Vergnol
Il faut avoir le cœur bien accroché. « Candidate du pouvoir d’achat », du « bloc populaire », « des petites gens »… La châtelaine de Montretout, redoutable ces jours-ci dans les médias, chante de sa voix la plus douce des refrains marxisants et organisait, ce mardi, une conférence de presse pour nous dire combien elle est attachée à la démocratie. L’écœurement – et le miroir tendu à une gauche au pouvoir qui a tant désespéré les classes populaires – ne doit pas nous faire baisser les bras. Nous avons encore quelques jours pour démasquer l’héritière Le Pen, rappeler ses renversements d’alliance et ses tête-à-queue idéologiques. C’est un classique vieux comme le Front national. Macron a préempté une partie de l’électorat traditionnel de la droite, longtemps vu comme le réservoir naturel de voix pour le RN ? Qu’à cela ne tienne, Marine Le Pen se tourne désormais vers les électeurs de gauche pour briser le plafond de verre, aidée en cela par la stratégie hasardeuse du pompier pyromane de l’Élysée. Ainsi donc, le RN serait la solution aux souffrances des plus fragiles. Et la voilà qui tente de se démarquer sur les retraites, alors qu’elle n’a pas jugé utile de voter contre le projet Macron.
Il n’est qu’à jeter un œil aux votes de ses parlementaires pour démontrer l’ampleur de la supercherie. Sur les salaires, au cœur de la répartition des richesses, Marine Le Pen ne propose pas de hausse du Smic. L’augmentation de 10 % des salaires pour ceux qui gagnent jusqu’à trois fois le Smic n’est qu’une simple incitation qui repose sur la vieille lune libérale de l’exonération de cotisations sociales patronales. Pas de quoi faire trembler les dirigeants du CAC 40…
Non, elle ne « menace » pas le « système », elle lui donne la réplique… Regardez ce que ses amis Bolsonaro, Orban, Poutine and co infligent à leur peuple. Des systèmes autocratiques mafieux qui n’enrichissent qu’une poignée d’oligarques. Loin de faire trébucher le capitalisme, l’extrême droite en est la jambe de bois.
EditorialPrésidentielle 2022Marine Le PenExtrême droite L'Humanité
Le crépuscule de la droite traditionnelle
ActuSiphonné par Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Éric Zemmour, LR s’est effondré sous les 5 %. Il reste le premier parti de France en termes d’élus, mais pour combien de temps ?
Cyprien CaddeoAurélien SoucheyreIl aura mis cinq ans, mais Emmanuel Macron a fini par flinguer LR, conformément à ses plans. Au moins au niveau national, et avec le concours de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, qui ont tout deux pris leur part dans le peloton d’exécution. Les sondages la voyaient en dessous des 10 %, Valérie Pécresse n’a pas atteint les 5 %. Elle s’est écroulée à 4,78 % des voix, broyée entre deux dynamiques de vote utile, et deux blocs de droite qui semblent recomposer le paysage politique : centre néolibéral et extrême droite nationale-populiste.
La question de l’avenir à court et long terme des « Républicains » se pose. À court terme, sur le plan financier. Sous le seuil des 5 %, LR ne sera remboursé par l’État que de 800 000 euros pour ses frais de campagne, alors que le parti attendait un chèque de 7 millions. Valérie Pécresse s’est dite endettée « personnellement » à hauteur de 5 millions et en a appelé aux dons des sympathisants. Après le « Sarkothon » de 2013, voici le « Pécressethon ». Mais vu l’ampleur de la débâcle, pas sûr que LR parvienne à collecter 11 millions d’euros, comme la dernière fois.
À moyen terme, il s’agit de savoir si LR a encore sa place dans une potentielle configuration à trois blocs. Les consignes de vote pour le second tour montrent un parti au bord du schisme. Fait nouveau mais peu surprenant : Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il votera pour Emmanuel Macron, après s’être bien gardé de soutenir Valérie Pécresse au premier. Certains redoutaient même qu’il appelle à voter pour le président sortant avant le 10 avril – dans le sillage de Jean-Pierre Raffarin, Renaud Muselier ou Christian Estrosi. Pour le second tour, une motion a été adoptée en interne avec pour consigne « pas une voix pour Le Pen », mais des députés comme Éric Ciotti ou Julien Aubert ont déclaré refuser de voter Macron. Énième preuve que la digue a sauté entre eux et l’extrême droite.
Les législatives, où LR a 100 sièges à défendre à l’Assemblée, s’avéreront déterminantes. Le risque est grand de voir le groupe se réduire à peau de chagrin, comme le PS après 2017. Pour sauver leurs circonscriptions qui penchent désormais pour Macron, certains députés pourraient emboîter le pas à Éric Woerth et se rapprocher des marcheurs.
Affaibli, le parti pourra toujours se consoler en rappelant qu’il est, pour le moment, le premier de France en termes d’élus locaux. Avec un bémol : en 2020, environ un tiers des villes de plus de 10 000 habitants conservées par LR l’ont été en s’appuyant sur une alliance avec LaREM ou le Modem. Reste que la domination de LR en nombre absolu d’élus locaux va perdurer au moins jusqu’en 2026, date des prochaines municipales. Grâce à ce maillage de « grands électeurs », le parti de droite est en théorie assuré d’avoir le plus grand groupe au Sénat pendant encore quatre ans. Mais sa majorité est relative (140 sièges sur 348). La fidélité encore plus, confie un sénateur LR : « Il est fort possible que des collègues rejoignent le groupe de Claude Malhuret, pro-Macron, ou le groupe LaREM. Gérard Larcher s’y attend. » Et de s’interroger : « D’autres de nos bancs souhaitaient avant le premier tour rejoindre Éric Zemmour. Je ne sais pas si c’est toujours leur plan. »
Présidentielle 2022les républicainsValérie PécresseLégislatives 2022 Le Figaro
Valérie Pécresse, du rêve de la nouvelle France à l’effacement de la droite
Emmanuel GalieroWally BordasRÉCIT - Rivale potentielle d’Emmanuel Macron en décembre dernier, la candidate LR a finalement obtenu le score miniature de 4,78 %. Les facteurs de la déroute sont nombreux et de natures différentes.
Le champagne n’a pas été sabré à la Maison de la Chimie, au soir du 1er tour de la présidentielle. Dans cette grande salle du 7e arrondissement de Paris, où Valérie Pécresse a réuni ses soutiens pour la soirée électorale, les visages se sont assombris au fil des heures. Non pas que les élus et militants présents s’attendaient encore à une victoire après la difficile campagne de leur candidate, mais au moins pensaient-ils avec optimisme qu’elle parviendrait à sauver les meubles et l’honneur d’un parti de gouvernement «opérationnel».
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Il n’en fut rien. Tout s’est arrêté brutalement avec le coup de massue des 4,78 %, le score miniature finalement obtenu par la candidate de la droite et du centre. Une claque historique. La pire défaite de la droite républicaine enregistrée sous la Ve République, qui plonge aussitôt les Républicains dans la crise et met la présidente d’Île-de-France dans une situation financière critique, ne pouvant pas se faire rembourser ses frais de campagne, dont 5 millions d’euros empruntés en nom propre et 2,5 millions d’euros prêtés par LR.
Sur le papier, les qualités de la candidate étaient pourtant nombreuses: ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, ex-parlementaire, présidente de la plus grande région de France, incarnant la jeunesse, la modernité et l’expérience… Que la droite puisse désigner une femme pour la première fois dans le cadre d’une présidentielle était aussi perçu comme un atout. Valérie Pécresse partait en plus avec la même équipe resserrée, fière de pouvoir afficher trois victoires politiques aux compteurs - deux élections régionales et une qualification en congrès dans un format de primaire limitée aux adhérents LR.
Ce succès surprise lors de la primaire LR l’avait installée en rivale potentielle d’Emmanuel Macron. Certains sondages les avaient annoncés au coude à coude en cas de second tour, comme l’Ifop du 6 décembre la situant à 48 % contre 52 % pour le chef de l’État.
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En entrant dans la bataille présidentielle, l’ancienne ministre pouvait s’enorgueillir d’avoir réussi à s’imposer là où personne ne l’attendait. Elle s’était même qualifiée là où beaucoup de faux amis n’auraient jamais parié un sou sur elle, notamment dans ce périlleux territoire d’Île-de-France, longtemps réputé forteresse imprenable de la gauche.
Avec autant d’atouts en poche, même si cette campagne 2022 s’annonçait compliquée, tout semblait d’autant plus ouvert que l’élue avait su gérer habilement les premiers jours de sa campagne. Elle avait pris soin de gagner la confiance de ses rivaux de la primaire, les traitant un à un comme des partenaires privilégiés de son aventure présidentielle. Éric Ciotti, Michel Barnier, Xavier Bertrand, Philippe Juvin… Les concurrents de la compétition interne n’ont pas eu de mal à s’entendre et sont devenus de solides alliés. D’ailleurs les «mousquetaires de Pécresse», qui sont restés solidaires jusqu’au séisme final, auront assuré des campagnes parallèles pour démultiplier les forces sur le terrain.
Loupé stratégique
Mais leurs efforts n’ont rien changé. Que s’est-il donc passé dans cette campagne de 1er tour pour faire chuter Valérie Pécresse de 17 % d’intentions de vote en décembre au score éliminatoire de 4,78 %, trois mois et demi plus tard? En vérité, les facteurs de la déroute sont nombreux et de natures différentes. Il y a d’abord eu les difficultés personnelles de la candidate, car si la prétendante a pâti de la non-campagne, d’une lourde actualité internationale et de l’écartèlement de la droite républicaine entre Emmanuel Macron et Éric Zemmour, d’autres raisons expliquent l’ampleur de la défaite.
Malgré l’énergie déployée de manière constante, Pécresse a eu du mal à imprimer, à sentir «les coups», à faire émerger ses thématiques. Patrick Stefanini, son directeur de campagne, reconnaît un loupé stratégique en privilégiant l’exposition d’une galerie de mesures plutôt qu’un thème ciblé qui aurait pu être martelé pour être plus audible, selon la méthode Chirac.
Valérie est trop techno. Elle est excellente aux manettes, mais il y a comme une barrière physique, un verrou qu’elle n’arrive pas à ouvrir avec les gens. Malheureusement, c’est totalement incompatible avec ce type d’élection qui se joue beaucoup sur la personnalité
Beaucoup ont regretté aussi un «manque de cohérence et de ligne directrice». «On a changé trois fois de slogan et d’affiche de campagne, comment voulez-vous que les électeurs comprennent quel est notre marqueur?», interrogeait une élue «stupéfaite» face à ces tergiversations. Valérie Pécresse a également éprouvé les plus grandes difficultés à marquer les esprits sur les écrans. «Même lorsqu’on lui tend des perches, elle ne les saisit pas», se lamentait un élu LR après avoir reçu la candidate dans son fief.
Lorsqu’une jeune femme lui crie «Valérie, on t’aime» en plein meeting au Zénith, la candidate ne réagit pas, comme tétanisée par le stress. Même sentiment de décalage lorsqu’elle se retrouve face à une aide-soignante en larmes qui lui raconte ses difficultés à nourrir ses deux enfants. La candidate lui répond avec des mesures techniques sur le pouvoir d’achat quand un simple geste de compassion aurait suffi, comme ceux qu’elle avait réussi à afficher dans le Lot face aux professionnelles de la petite enfance. «Valérie est trop techno. Elle est excellente aux manettes, mais il y a comme une barrière physique, un verrou qu’elle n’arrive pas à ouvrir avec les gens. Malheureusement, c’est totalement incompatible avec ce type d’élection qui se joue beaucoup sur la personnalité», déplore une proche, souvent impatiente de la voir se «lâcher» davantage.
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Côté organisation, certains se sont étonnés du «bordel total» régnant parfois au sein des équipes. «Il y a 15 boucles WhatsApp, jamais aucune réunion en présentiel, on ne sait pas qui fait quoi, c’est une catastrophe», s’étranglait un membre important du staff plusieurs semaines avant le premier tour. «Ils ont désigné une armée mexicaine d’orateurs mais il faudrait plutôt miser sur quelques personnalités fortes, prêtes à taper nos adversaires sur les plateaux télé», s’agaçait une élue parisienne. «Tout le monde fait ce qu’il veut. Sur les plateaux télé, on voit des anciens ministres de Sarkozy qui s’invitent pour parler au nom de Valérie alors qu’ils n’ont quasiment aucune place dans l’organigramme. Ça ne fait pas trop nouvelle droite», regrettait encore un député LR. «La primaire s’est terminée tellement tard qu’on a été obligé de tout faire à l’arrache», déplorait un soutien, rejoignant un constat entendu lors du dernier bureau politique, reconnaissant que l’agenda défini par le parti n’avait pas facilité la tâche de la candidate sur ce point.
Manque de relais
Lors de ses nombreux déplacements, le calendrier surchargé de Valérie Pécresse suscite parfois des interrogations sur la cohérence des événements. C’est le cas en Normandie, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, où la candidate débute la séquence par une réserve de chasse et de faune sauvage, enchaîne avec une visite d’entreprise de tricot français, puis échange avec des salariés avant de déambuler dans un village et de rencontrer des habitants dans une salle des fêtes. «Ça n’a aucun sens, elle se fatigue dans le vide», soupirait l’un de ses soutiens.
Mais Valérie Pécresse est loin d’être la seule responsable de ces fragilités. L’impact du silence et des critiques de Nicolas Sarkozy a été perçu en interne comme «destructeur» à la veille du premier meeting. La candidate, très bousculée sur les réseaux sociaux, n’a pas pu compter sur une capacité de riposte suffisante - un pool de trois sociétés n’a pas fonctionné malgré le déblocage d’un budget conséquent de plus de 1 million d’euros. Certains ajustements programmatiques ont également pesé.
Si la candidate sait s’exprimer en russe et en japonais, elle n’a pas su parler aux Français et tout particulièrement à l’aile droite de l’électorat, fidèle aux valeurs des RPR, UMP et LR
Sur le terrain, malgré l’importance du réseau LR, la prétendante a souvent manqué de relais. Lorsque certains de ses concurrents étaient acclamés par des foules de militants surchauffés, la présidente de région semblait accueillie par moins de ferveur. «C’est vrai qu’on a eu du mal à mobiliser les militants dans les territoires. Le parti a complètement raté cet aspect-là de la campagne. Même pour tracter sur les marchés, il n’y avait personne», regrette un élu, remonté contre ces maires et ces députés qui «n’ont pas joué le jeu».
Au QG à Paris, dans la frénésie des premiers jours, les visiteurs fourmillaient un peu partout dans les agréables locaux, rue de Torricelli, mais au fil de la campagne et des difficultés de la prétendante, le lieu s’est vidé progressivement. Nombre d’élus avaient fait des pieds et des mains pour obtenir un petit bureau dans le cœur nucléaire mais après le meeting loupé du Zénith, beaucoup ont subitement disparu dans la nature comme ces parlementaires, soudain retenus par des urgences en circonscriptions… Pour expliquer ce calme trop plat en pleine présidentielle, un membre de la garde rapprochée aura cette remarque: «Vous tombez mal, depuis deux jours, on ne voit plus grand monde. Mais ça va revenir…».
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En vérité, la candidate a souffert de vents contraires et démobilisateurs jusqu’au bout. Les premiers résultats ultramarins, connus quelques heures avant ceux de métropole, avaient annoncé la catastrophe électorale avant l’heure. Et ceux qui n’avaient pas encore voté pour Valérie Pécresse n’avaient peut-être plus très envie de soutenir une candidature donnée perdante. Dans la Drôme, un électeur fidèle a résumé l’échec historique de la droite en un regret: «Si la candidate sait s’exprimer en russe et en japonais, elle n’a pas su parler aux Français et tout particulièrement à l’aile droite de l’électorat, fidèle aux valeurs des RPR, UMP et LR.»
Valérie Pécresse marginalisée en Île-de-France
Par Nicolas Mondon et Guillaume Tabard
Symbole cruel: à Versailles, «sa» ville et fief historique de la droite, Valérie Pécresse (14,04 %) a été devancée par Jean-Luc Mélenchon (14,07 %). C’est le cas également dans les «bourgeoises» Viroflay, Ville-d’Avray ou Saint-Germain-en-Laye. Toujours à Versailles, elle est aussi supplantée, et plus nettement encore, par Éric Zemmour (18,48 %). Il n’y a pas que là: le candidat de Reconquête! a devancé celle de LR dans les villes ou secteurs les plus emblématiques et les plus conservateurs de la droite: dans les 7e (13,92 % contre 13,53 %), 8e (15,32 % contre 11,97 %) et 16e (17,48 % contre 13,81 %) arrondissements de Paris, le 6e arrondissement de Lyon (11,87 % contre 9,96 %), Neuilly-sur-Seine (18,75 % contre 15,14 %) ou Tassin-la-Demi-Lune (11,44 % contre 9,08 %).
Si c’est malgré tout dans ces villes que Pécresse fait ses meilleurs scores, c’est là que la droite s’effondre le plus par rapport à François Fillon (près de 50 points perdus à Neuilly) et Nicolas Sarkozy. Elle fait des contreperformances dans les plus grandes villes de droite dont le maire a rallié Macron (5,1 % à Nice, 4,76 % à Toulouse, 4,39 % à Reims), elle ne fait pas mieux dans celles dont le maire la soutenait (3,8 % à Toulouse, 5 % à Caen, 4,01 % à Metz).
C’est dans le Massif central qu’elle a le mieux résisté (8,61 % en Corrèze, 7,93 % dans le Cantal, 6,85 % en Haute-Loire).
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Alexander Dvornikov, le «Boucher de Syrie» à la tête des opérations russes en Ukraine
Nicolas BarottePORTRAIT - Entre 2015 et 2016, ce général a sinistrement gagné en Syrie son surnom mais aussi des galons de «héros de la Russie».
La nomination du général Alexander Dvornikov à la tête des opérations militaires russes en Ukraine n’a pas été officialisée. À Moscou, la guerre n’existe presque pas… Jusqu’à présent, l’intervention lancée le 24 février par Vladimir Poutine n’avait pas de commandant de théâtre. Mais l’échec tactique des premiers jours a rendu furieux l’autocrate du Kremlin. Une reprise en main était nécessaire. «Notre analyse, c’est que les Russes ont désigné (Dvornikov) commandant général», a confirmé le Pentagone en début de semaine.
À la tête du district militaire sud, qui couvre la frontière russo- ukrainienne, la Crimée, la mer Noire et la Caspienne, l’officier est l’un des gradés les plus influents de l’armée russe. Il fait partie, dit-on, des candidats potentiels à la succession du chef d’état-major, le général Guerassimov, qui se trouve aujourd’hui sur la sellette. Mais il n’est pas connu que pour cela. Il est désigné comme le «Boucher de Syrie».
Un parcours «pas extraordinaire en soi»
Le général Dvornikov a sinistrement gagné là-bas, entre 2015 et 2016, son surnom mais aussi des galons de «héros de la Russie». Les Occidentaux craignent de le voir appliquer les mêmes méthodes. «Les Russes étaient connus en Syrie pour, je cite, “dépeupler” des zones. C’est ce qu’ils ont fait à Alep. C’est ce que l’on peut attendre» en Ukraine, a commenté auprès des médias américains le général Petraeus, ancien patron de la CIA. À la Maison-Blanche, on estime aussi qu’il poursuivra une guerre «brutale». Dans la guerre de communication, Russes et Américains attisent la peur suscitée par ce nom.
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«Son expérience en Syrie ne suffit pas à justifier sa nomination», tempère Dimitri Minic, spécialiste de la Russie à l’Ifri. Les bombardements meurtriers, comme à Alep, ne sont pas une spécificité de Dvornikov mais une pratique autorisée par la doctrine russe. Le chercheur avance d’autres raisons au choix de Poutine: «Il était le plus gradé des commandants de district impliqués dans la région, il avait déjà le commandement du sud-est de l’Ukraine, où se concentre l’offensive maintenant, et c’est enfin là que l’opération s’est le mieux déroulée.» Le général avait semblé très impliqué dans la préparation de l’intervention en Ukraine, selon le renseignement américain qui l’a vu en décembre 2021 à la tête d’un exercice complexe. Au-delà, «son parcours n’est pas extraordinaire en soi», assure Dimitri Minic.
Le général Dvornikov est né le 22 août 1961 bien loin de l’Ukraine, dans l’extrême orient russe, à Oussouriisk, à quelques kilomètres de Vladivostok. À 20 ans, il est diplômé et commence à gravir les échelons de l’armée. Ses liens avec Vladimir Poutine sont difficiles à déterminer. Quand l’ancien agent du KGB accède à la présidence, en 1999-2000, Dvornikov est commandant de régiment dans le district militaire de Moscou. Il est ensuite envoyé dans le district du Caucase Nord, au moment de la seconde guerre de Tchétchénie, pays sévèrement réprimé par Poutine. Rien n’indique de lien entre le pouvoir et lui, tout au plus une adhésion idéologique.
Le moral des troupes en baisse
Lorsque la Syrie s’embrase, le président russe décide d’apporter un soutien à Bachar el-Assad, incapable de venir à bout de la rébellion et de la menace djihadiste de Daech. «L’armée (syrienne) était démoralisée, les supérieurs faisaient preuve de très peu d’efficacité pour commander les troupes», rapporte Alexander Dvornikov dans une revue militaire russe parue en 2018, où il tire quelques enseignements sur la façon de commander et d’organiser les opérations. «Afin de maintenir une puissance de feu constante, l’ennemi a été attaqué jour et nuit, sans interruption. L’ennemi n’a pas été autorisé à quitter la zone pendant quelques jours», raconte Dvornikov sans un mot pour les civils. Il défend aussi dans le texte l’importance de «la guerre de l’information».
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Du point de vue de Vladimir Poutine, cette guerre est un succès: l’opposition a été rayée de la carte et la Russie a renforcé ses positions. L’armée s’est imposée en s’appropriant notamment l’espace aérien. «Les Russes ont réussi en Syrie des choses qu’ils n’ont pas su faire en Ukraine», constate un expert de la Russie.
Dans la bataille du Donbass, le général Dvornikov sera confronté à des défis similaires sur certains points mais très différents dans leur ensemble: le moral des troupes russes est affaibli par des semaines de revers, la coordination des unités est déficiente… Dvornikov va devoir réorganiser les forces. Mais l’aviation ne dispose pas d’une suprématie aérienne lui permettant des bombardements massifs. Le combat devra se dérouler au sol, en plein dégel qui limitera la manœuvre blindée, face à des adversaires bien équipés et bien commandés. Le volume des deux opérations n’est pas comparable non plus: moins de 10.000 soldats d’un côté, plus de 100.000 de l’autre.
«Compte tenu des défis de logistique et d’approvisionnement, des défis de manœuvre opérationnelle, des défis d’intégration des feux, du moral, du leadership, il faut voir quel effet (le général Dvornikov) pourra avoir» sur le terrain, dit-on côté américain. «Le choix d’un général ne veut pas dire qu’ils auront plus de succès. Attendons de voir», ajoute-t-on prudemment. On s’inquiétera cependant pour les civils qui subiront les frappes sans états d’âme du général russe.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais
Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Le Figaro
La France a livré plus de 100 millions d'euros d'équipements militaires à l'Ukraine, selon Florence Parly
D'après la ministre des Armées, il s'agit de «moyens de protection, d'équipements optroniques, d'armements et de munitions».
Plus de cent millions d'euros d'équipements militaires ont été livrés par la France à l'Ukraine, a annoncé mercredi 13 avril Florence Parly, ministre française des Armées, après s'être entretenue avec son homologue ukrainien, Oleksiy Reznikov.
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«J'ai annoncé à mon homologue que la France fournira des capacités militaires additionnelles, en complément des cent millions d'euros des dons de matériels déjà effectués», a déclaré la ministre dans un tweet.
Dans un communiqué du ministère des Armées, Florence Parly précise que les livraisons concernent des «moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d'armes répondant aux besoins exprimés par l'Ukraine». Jusqu'ici, Paris n'avait pas chiffré le montant des armements livrés à Kiev depuis le début de l'invasion russe fin février.
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Ce montant s'ajoute aux 500 millions d'euros supplémentaires que l'Union européenne a débloqués jeudi dernier pour du matériel militaire, portant l'effort à 1,5 milliard d'euros depuis le début du conflit. «À mesure que le conflit se poursuit, la France se prépare avec ses partenaires pour fournir à l'Ukraine un soutien militaire dans la durée, appuyé par la mobilisation de nos industries de défense», a indiqué le communiqué du ministère.
«Il s'agit de mobiliser collectivement des matériels adaptés aux besoins ukrainiens et de s'organiser pour coordonner, avec nos alliés et partenaires, notre assistance en matière de formation et de soutien spécifiques à ces matériels», a-t-il précisé. «La France est déterminée à aider l'Ukraine pour résister à cette agression et créer les conditions pour une paix juste et durable.»
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Une réforme est-elle inévitable pour équilibrer le système des retraites ?
LA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron affirme qu'il faut relever l'âge de départ à 65 ans pour combler le déficit des retraites, alors que Marine Le Pen affirme qu'il «n'y a pas de sujet» de financement du système. Alors, qui a raison ?
Au Luxembourg, le télétravail pourrait coûter cher aux frontaliers français
Le gel des quotas de jours de télétravail a été prolongé jusqu’au 30 juin.
Comment la Pologne veut se passer du pétrole et gaz russe
DÉCRYPTAGE - Le sevrage des importations du grand voisin risque de nourrir une inflation déjà supérieure à 10 %.
L'Humanité
Les répercussions en France de la guerre en Ukraine
ActuLes ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.
Stéphane GuérardLe 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.
Métaux stratégiques
L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.
Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas besoin de cette nouvelle difficulté, après les arrêts d’activité liés au Covid puis les pénuries de semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.
Inflation : menace sur la demande
Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».
Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?
Partir de Russie ou y rester ?
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »
Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie Le Figaro
Emmanuel Macron a-t-il tenu ses promesses ?
EN COURS : Mis à jour le 14 avril 2022 à 10:38
Le Figaro a vérifié l’application des nombreuses promesses du président-candidat depuis son élection en 2017.
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Jean Castex à La Réunion pour «convaincre» les mélenchonistes et les abstentionnistes
Jean Castex est arrivé jeudi à La Réunion, département d'Outre-mer le plus peuplé, afin de «convaincre» les électeurs qui ont plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour et les abstentionnistes de voter pour Emmanuel Macron qui a perdu des voix par rapport à 2017. Au cours de son séjour, le premier ministre entend s'adresser «à ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon», qui a obtenu plus de 40% des voix au premier tour, un bond spectaculaire de 16 points par rapport à il y a cinq ans.
«Et il y a eu aussi les abstentionnistes à La Réunion, auxquels je veux également m'adresser», a ajouté le chef du gouvernement devant la presse, près d'un électeur sur deux ayant boudé les urnes au premier tour à La Réunion (46,36%). Si la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a progressé d'un point par rapport à 2017 pour frôler les 25%, Emmanuel Macron a cédé du terrain sur l'île en reculant d'un point à 18%, contrairement à son score national qui a progressé depuis cinq ans.
Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen animé par Léa Salamé et Gilles Bouleau
Les journalistes Léa Salamé, pour France 2, et Gilles Bouleau, pour TF1, animeront le débat de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen le 20 avril à 21h00, ont annoncé les chaînes jeudi. Gilles Bouleau est le présentateur du JT de 20h00 de TF1 depuis 2012. Léa Salamé, elle, est la coprésentatrice d'Elysée 2022, l'émission de première partie de soirée qu'a consacrée France 2 à la présidentielle ces derniers mois.
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Outre France 2 et TF1, qui l'organisent, le débat sera diffusé simultanément par les chaînes d'information en continu LCI et franceinfo. Organisé quatre jours avant le deuxième tour, le 24 avril, il sera réalisé par Didier Froehly, un des grands noms de la réalisation télé, ont précisé les chaînes. En 2017, près de 16,5 millions de téléspectateurs avaient regardé le débat de l'entre-deux tours, déjà entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, sur l'ensemble des chaînes qui le diffusaient. C'était moins que lors des éditions de 2007 et 2012.
La France est-elle devenue ingouvernable ?
Pour le sondeur Mathieu Gallard, on assiste à une recomposition de la vie politique autour de trois pôles: un pôle de gauche radicale, un pôle libéral, et un pôle national-identitaire dominé par Marine Le Pen. L'assise électorale des prochains présidents risque donc d'être de plus en plus étroite, explique-t-il.
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Avec le RIC, il sera possible de faire voter les français sur la sortie du nucléaire ou la PMA, confirme Philippe Olivier
Le conseiller de Marine Le Pen était invité ce matin sur France Info à détailler les modalités du référendum d’initiative citoyenne, au programme de la candidate.
Sortie du nucléaire, mariage pour tous ou PMA… «Si les français le souhaitent, une loi pourra être proposée à l’abrogation par le peuple», a détaillé Philippe Olivier en précisant que l’Assemblée Nationale devrait détailler les sujets qui pourront être abordés.
Même raisonnement concernant la préférence nationale, mesure phare de Marine Le Pen. «Il ne faut pas prendre les français pour des idiots», a cependant tempéré Philippe Olivier qui estime que si «les français se donnent des représentants pour une vision nationale», il n’y a pas de raison qu’ils proposent des lois opposées.
La profession de foi de Le Pen finalement homologuée, mais avec des «réserves»
La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) a finalement décidé «d'homologuer» la profession de foi de Marine Le Pen, déjà imprimée, mais en maintenant ses «réserves» sur la mention «source ministère de l'Intérieur», associée à des chiffres sur l'insécurité et l'immigration. Le «gendarme» de la campagne, qui a rendu sa décision mercredi soir après avoir entendu des représentants de la candidate du Rassemblement national, «déplore» que cette dernière «ait décidé de procéder à l'impression» du document avant de l'avoir soumis «à la procédure d'homologation prévue».
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Mais «compte tenu de la nature et de la portée» des réserves et de «l'impossibilité matérielle de procéder à une nouvelle impression» en raison d'une pénurie de papier, il estime qu'un rejet de la profession de foi «aurait des conséquences disproportionnées». Celui-ci exposerait «les électeurs au risque de ne pas disposer d'un exemplaire écrit des déclarations pour les deux candidats (...), alors que l'envoi de ces déclarations constitue une garantie importante du scrutin», poursuit la Commission.
72% des Français comptent aller voter au second tour
Selon un sondage CSA pour Cnews publié ce matin, 72 % des Français veulent aller voter au second tour. Plus l’âge des personnes sondées est grand, plus ces dernières ont l’intention de prendre part au vote. 82 % des plus de 65 ans veulent voter contre 63 % des 18-24 ans et 59 % des 25-34 ans. Autre enseignement de ce sondage, 47 % des électeurs LFI s’abstiendront, comme 23 % des sympathisants LR et EELV.
Voile : Emmanuel Macron «a été cohérent», selon Gabriel Attal
Interrogé sur la rencontre d’Emmanuel Macron avec une femme voilée à Strasbourg, Gabriel Attal sur LCI affirme que sur le sujet du voile, Emmanuel Macron «a été cohérent». «Les choses sont très claires : contrairement à Madame Le Pen, nous ne voulons pas interdire le voile en France», a-t-il déclaré sur LCI.
Avant d'ajouter : «Dès lors qu'une femme décide de son libre arbitre de porter le voile, que ça ne lui est pas imposé, (...) elle doit pouvoir porter le voile.» «Il ne faut pas avoir beaucoup parlé avec des policiers pour considérer que leur priorité serait de traquer (...) les femmes qui portent le voile dans la rue pour le leur arracher», a poursuivi le porte-parole du gouvernement. Et d'attaquer Marine Le Pen : «Elle confond islam et islamisme. Elle s'en prend à l'islam sans s'en prendre à l'islamisme.»
«Éric Zemmour est allé plus à droite que Marine Le Pen», dénonce Robert Ménard
«Éric Zemmour est allé plus à droite que Marine Le Pen», assure Robert Ménard, maire de Béziers et proche de Marine Le Pen. «Je pense que ces excès de langages expliquent ses 7% et que Marine Le Pen a tout intérêt à se tenir éloignée de ça. Mais je ne confonds pas Eric Zemmour et les gens qui ont voté pour lui».
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Le «Gouvernement d’union nationale» pourrait intégrer Eric Ciotti ou François-Xavier Bellamy, estime Philippe Olivier
«L’union nationale, c’est fait pour associer des gens qui ne sont pas de notre parti politique, nous n’avons pas une vision partisane», a fait savoir le conseiller de Marine Le Pen.
Parmi ceux qui pourraient être intégrées, Philippe Olivier a estimé que des personnalités des Républicains comme le maire de Nice ou François-Xavier Bellamy seraient les bienvenues tout comme les personnes «de droite, de gauche ou d’ailleurs pour peu que leur démarche ne vise pas à dénaturer la cohérence profonde de notre projet».
Sur la possibilité d’intégrer Eric Zemmour à cette union, Philippe Olivier a considéré que l’ancien candidat n’en avait «pas manifesté la volonté».
Gabriel Attal revient sur la réforme des retraites d’Emmanuel Macron
Sur LCI, face à Elisabeth Martichoux, le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal a rappelé qu’Emmanuel Macron «n'exclut par principe aucun référendum sur aucune réforme par avance», notamment sur les retraites. Pour continuer de pouvoir payer les pensions, il y a trois options, selon lui. « Le premier choix, c’est de baisser les pensions » ; « la deuxième possibilité, c’est augmenter les impôts sur ceux qui travaillent », a-t-il dit, expliquant que le président-candidat se refuse à ces deux contraintes. Ce qui reste donc, c’est l’allongement de la durée du travail pour financer le système.
À VOIR AUSSI - 2022: Emmanuel Macron veut décaler «l’âge de départ légal à la retraite de quatre mois par an»
Philippe Poutou moque Valérie Pécresse
Sarcastique, le candidat du NPA a publié un tweet fortement relayé expliquant que «pour aider mon ex-collègue Pécresse qui doit faire face à de grosses difficultés financières, liées à une surestimation de ses capacités, si ça peut l’aider, je veux bien lui prêter ma 308 pendant quelques jours».
La priorité nationale n’est «pas contraire à l’état de droit», selon Franck Allisio
«La priorité nationale est appliquée dans la fonction publique, chez les avocats, le simple fait de réserver le droit de vote aux Français est déjà une priorité nationale. Elle n’est pas contraire à l’état de droit», assure le porte-parole de Marine Le Pen, Franck Allisio. «Avec la priorité nationale, le législateur autorisera la priorité nationale. C’est-à-dire que si une employeur préfère embaucher un Français plutôt qu’un étranger ce sera possible. Monaco, la Suisse ont la priorité nationale inscrit dans leurs constitutions, ça ne fait pas d'eux des dictatures».
«On est toujours pris dans ce piège», explique François Bayrou à propos du voile
«On est toujours pris dans ce piège», explique François Bayrou à propos du voile. «Il est en empathie avec la jeune femme dans les rues de Strasbourg. On peut avoir une émotion personnelle dans une rencontre. Ce signe touche au rapport entre les hommes et les femmes, mais il y a aussi des destins individuels».
» LIRE AUSSI - À Strasbourg, Macron trouve «beau» de rencontrer une femme voilée et «féministe»
Le Rassemblement national ne souhaite plus sortir de l’Union européenne, affirme Philippe Olivier
A la question posée sur France Info : «L’objectif est-il toujours de sortir de l’Union européenne ?», le conseiller spécial de Marine Le Pen a répondu fermement : «Non, pas du tout».
«Nous sommes pour réformer l’Europe», a développé Philippe Olivier estimant avoir de nouveaux «alliés puissants au pouvoir» au sein de l’Union et reconnaissant que «l’euro est devenu un outil de relance».
«Il ne faut pas exclure le référendum», assure François Bayrou
François Bayrou, répondant à Apolline de Malherbes sur les institutions de la Vème République, a prévenu : «Il ne faut pas exclure les référendum, face à un blocage ou quand ça heurte le sentiment profond de nombreux citoyens. Le référendum est une bonne idée».
L’annonce de la retraite à 65 «a été faite de manière brutale», selon François Bayrou
Sur RMC, François Bayrou, proche soutien du président-candidat juge que «l’annonce de la retraite à 65 ans qui a été faite de manière brutale ne correspond pas à la réalité. Il aurait fallu dire on va tenir compte des carrières longues et de la pénibilité des métiers».
La réforme des retraites de Marine Le Pen «prend en compte la pénibilité», martèle Julien Odoul
Le porte-parole du Rassemblement national était interrogé ce matin par Orianne Mancini sur le programme de la candidate qui fixe l’âge de départ à la retraite en fonction de l’âge d’arrivée dans la vie active et non de la pénibilité du travail. Julien Odoul a notamment défendu que les métiers qui impliquent de commencer à travailler tôt sont «des métiers manuels dans l’immense majorité du temps». «C’est un principe de justice sociale, a t-il poursuivi. Vous avez commencé à travailler tôt, vous partez tôt».
«Le premier déplacement de Marine Le Pen sera à Bruxelles», affirme Julien Odoul
Invité sur Public Sénat, le porte-parole du Rassemblement national Julien Odoul a précisé que si elle est élue, la candidate d’extrême droite se rendrait en priorité «à Bruxelles, pour négocier avec la Commission européenne». «La France va retrouver ses frontières et sa primauté sur le droit européen», a t-il poursuivi, prédisant que l’institution serait «obligée de négocier, du fait du vote populaire»..
«Le couple franco-allemand est une chimère depuis longtemps», dénonce Franck Allisio
Sur France Inter, le porte-parole du Rassemblement national et conseiller de Marine Le Pen, Franck Allisio estime que «le couple franco-allemand est une chimère depuis longtemps, l'Allemagne décide et la France suit». «L’Union européenne c’est 27 pays, pas uniquement la France et l'Allemagne», a-t-il ajouté expliquant que l’UE est «une coopération d’Etats libres».
«La peine de mort pourrait passer par référendum»
Face à Caroline Roux sur France 2, Marine Le Pen a décrypté ses propositions de modifications de la Constitution : «Je propose aux Français d’y apporter quelques modifications et complémentarités». «La peine de mort pourrait passer par un référendum. Mais les Français ne voterons pas la peine de mort, parce qu’ils veulent la perpétuité réelle. Tout pourrait être proposé par le référendum d’initiative citoyenne, sauf ce qui atteindrait à la Constitution et à ce qui est de vitale importance pour notre pays».
«L'Occident aurait beaucoup à perdre si, à l'avenir et après la guerre, la Russie s'associait avec la Chine», assure Marine Le Pen
La candidate nationaliste a dévoilé sa vision diplomatique hier. Elle plaide notamment pour un rapprochement Otan-Russie «après la guerre et quand un traité de paix sera signé». «L'Occident aurait beaucoup à perdre si, à l'avenir et après la guerre, la Russie s'associait avec la Chine. Ces deux puissances constitueraient un danger majeur pour l'Europe», a-t-elle assuré. «La raison veut que nous recherchions à éviter cette imbrication».
Les baisses de TVA de Marine Le Pen coûteraient 20 milliards et demi
Sur France 2, Marine Le Pen a budgété deux mesures : la baisse de la TVA sur les produits de premières nécessité «nous travaillerons avec la grande distribution. Cela coûterait 8 milliards et demi que je finance par une taxe de 33% sur les rachats d’actions, qui sont une méthode spéculative» ; et la baisse de 20% à 5.5% sur les énergies qui se chiffrerait à «12 milliards d’euros».
«On n'a jamais eu un président qui jamais fait autant preuve d’autoritarisme qu’Emmanuel Macron», juge Marine Le Pen
Interrogée sur France 2 sur les accusations d’autoritarisme, formulées par Emmanuel Macron, Marine Le Pen a assuré que «on n’a jamais eu un président qui a fait preuve d’autant d’autoritarisme qu’Emmanuel Macron. C’est l’homme de la répression brutale de toutes les manifestations – d’ailleurs pas seulement des « gilets jaunes », mais aussi de la manifestation des pompiers. Il est quand même l’homme qui a jeté des policiers contre des pompiers».
À VOIR AUSSI - «C'est un village Potemkine permanent»: Emmanuel Macron tacle Marine Le Pen qui «ne se déplace jamais voir ses opposants»
Santé : Emmanuel Macron envisagerait le remboursement de l’orthodontie, le tiers-payant intégral et le maintien du salaire en cas d’arrêt maladie
Emmanuel Macron pourrait présenter de nouvelles propositions sur la santé dans les prochains jours selon les informations des Echos dans une fin de campagne dominée par la protection économique et sociale. Le président-candidat envisagerait le remboursement total des frais d’orthodontie sans reste à charge comme mis en place sous son précédent quinquennat pour les lunettes, prothèses auditives et dentaires sur le quinquennat précédent.
L’actuel hôte de l’Elysée pourrait également proposer d’aller plus loin sur le tiers-payant avec une dispense de la part de l’Assurance maladie mais aussi de la complémentaire santé. Quant aux arrêts maladie, l’employeur pourrait être obligé de maintenir systématiquement le salaire de l'employé arrêté en avançant les indemnités de l’Assurance maladie.
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Le programme de la journée de Marine Le Pen
Longue journée en perspective aussi pour Marine Le Pen : invitée de l'émission «Les Quatre vérités» sur France 2 à 07h30, elle répondra en début d'après-midi aux lecteurs de La Provence avant de tenir un meeting en soirée au parc des expositions d'Avignon. Elle n'est arrivée qu'en troisième position (près de 19% des voix) dimanche dans la cité des papes, 18 points derrière le leader insoumis et juste derrière Emmanuel Macron. Mais dans l'ensemble du département du Vaucluse, la candidate RN a pris le large avec près de 30% des suffrages.
» LIRE AUSSI - Débat présidentiel : comment Marine Le Pen prépare le match retour
Lors d'un entretien avec BFMTV mercredi, elle a dit faire «le maximum» pour cette campagne de l'entre-deux-tours, affirmant qu'elle était «en campagne depuis 30 semaines, lui (Emmanuel Macron, NDLR) depuis 3 jours». Elle a de nouveau appelé à la nécessaire «mobilisation» de son électorat, essentiellement populaire.
Interrogé sur le débat du 20 avril avec le président sortant, temps fort traditionnel avant le second tour, elle a tenté de minimiser sa portée. «C'est un moment important mais une élection ne se joue pas uniquement sur un débat» même si en 2017 sa prestation n'avait pas été «particulièrement réussie», a-t-elle reconnu. Aujourd'hui, «je l'aborde très sereinement», a-t-elle affirmé.
Ce qu’il faut retenir de la journée de mercredi
La campagne se poursuit avec un objectif clair : mobiliser les troupes dans la dernière ligne droite mais aussi et surtout convaincre les indécis et les 12,8 millions de personnes qui se sont abstenues dimanche. Si les sondages donnent pour l'instant Emmanuel Macron vainqueur (53 à 55%), le match retour s'annonce beaucoup plus serré qu'en 2017.
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Un déplacement consacré à l'écologie pour Emmanuel Macron, le premier grand meeting de l'entre-deux-tours dans le sud pour Marine le Pen: les deux finalistes de la présidentielle remontent au front jeudi dans une campagne menée tambour battant avant le second tour du 24 avril. Pouvoir d'achat, réforme des retraites, diplomatie et construction européenne: le président-candidat et la candidate nationaliste multiplient les fronts depuis lundi, défendant des projets radicalement différents en répliquant aussitôt aux attaques du camp d'en face.
Selon le baromètre Ipsos publié mercredi, 59% des électeurs ayant voté Jadot au premier tour pourraient mettre le 24 avril un bulletin Macron dans l'urne, 47% pour ceux de la candidate de droite Valérie Pécresse et 37% pour les électeurs insoumis. Pas grand-chose à attendre par contre pour le président-candidat du côté d'Eric Zemmour : 81% d'entre eux choisiraient Marine Le Pen contre seulement 4% Emmanuel Macron.
Le programme de la journée d’Emmanuel Macron
Après une campagne de premier tour en pointillés en raison de la guerre en Ukraine, le président-candidat enchaîne les déplacements en région. Jeudi, il sera accueilli au Havre par son ancien Premier ministre Edouard Philippe, maire de la ville, mais pas tout à fait en terrain conquis puisque la cité portuaire, à l'instar de nombreuses grandes villes, a placé dimanche le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, près de trois points devant Emmanuel Macron.
Après un entretien à France Bleu, le candidat Macron visitera dans l'après-midi le port, plus grande plateforme française pour les conteneurs, avant de se rendre à l'usine de production d'éolienne en mer Siemens Gamesa. Objectif : défendre les énergies renouvelables et particulièrement les éoliennes, sous le feu des critiques de la candidate RN.
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Mais aussi s'adresser aux électeurs à la fibre écologique, notamment à gauche, souvent sensibles à la ligne plus radicale de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (21,95%) par rapport au «modéré» Yannick Jadot (4,63%). «Nul n'est propriétaire de ses voix» et «je parle au peuple français», a souligné le président-candidat mercredi soir sur TF1. Rappelant sa volonté d'«écouter et convaincre», il a répété qu'il dévoilerait les amendements à son programme «dans les prochains jours».
Bonjour et bienvenue sur ce live
Suivez la campagne du second tour entre les deux qualifiés, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Minute par minute, Le Figaro vous accompagne au plus proche des candidats jusqu’au vote décisif du 24 avril.
Emmanuel Macron a-t-il tenu ses promesses ?
Le Figaro a vérifié l’application des nombreuses promesses du président-candidat depuis son élection en 2017.
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Jean Castex à La Réunion pour «convaincre» les mélenchonistes et les abstentionnistes
Jean Castex est arrivé jeudi à La Réunion, département d'Outre-mer le plus peuplé, afin de «convaincre» les électeurs qui ont plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour et les abstentionnistes de voter pour Emmanuel Macron qui a perdu des voix par rapport à 2017. Au cours de son séjour, le premier ministre entend s'adresser «à ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon», qui a obtenu plus de 40% des voix au premier tour, un bond spectaculaire de 16 points par rapport à il y a cinq ans.
«Et il y a eu aussi les abstentionnistes à La Réunion, auxquels je veux également m'adresser», a ajouté le chef du gouvernement devant la presse, près d'un électeur sur deux ayant boudé les urnes au premier tour à La Réunion (46,36%). Si la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a progressé d'un point par rapport à 2017 pour frôler les 25%, Emmanuel Macron a cédé du terrain sur l'île en reculant d'un point à 18%, contrairement à son score national qui a progressé depuis cinq ans.
Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen animé par Léa Salamé et Gilles Bouleau
Les journalistes Léa Salamé, pour France 2, et Gilles Bouleau, pour TF1, animeront le débat de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen le 20 avril à 21h00, ont annoncé les chaînes jeudi. Gilles Bouleau est le présentateur du JT de 20h00 de TF1 depuis 2012. Léa Salamé, elle, est la coprésentatrice d'Elysée 2022, l'émission de première partie de soirée qu'a consacrée France 2 à la présidentielle ces derniers mois.
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Outre France 2 et TF1, qui l'organisent, le débat sera diffusé simultanément par les chaînes d'information en continu LCI et franceinfo. Organisé quatre jours avant le deuxième tour, le 24 avril, il sera réalisé par Didier Froehly, un des grands noms de la réalisation télé, ont précisé les chaînes. En 2017, près de 16,5 millions de téléspectateurs avaient regardé le débat de l'entre-deux tours, déjà entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, sur l'ensemble des chaînes qui le diffusaient. C'était moins que lors des éditions de 2007 et 2012.
La France est-elle devenue ingouvernable ?
Pour le sondeur Mathieu Gallard, on assiste à une recomposition de la vie politique autour de trois pôles: un pôle de gauche radicale, un pôle libéral, et un pôle national-identitaire dominé par Marine Le Pen. L'assise électorale des prochains présidents risque donc d'être de plus en plus étroite, explique-t-il.
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Avec le RIC, il sera possible de faire voter les français sur la sortie du nucléaire ou la PMA, confirme Philippe Olivier
Le conseiller de Marine Le Pen était invité ce matin sur France Info à détailler les modalités du référendum d’initiative citoyenne, au programme de la candidate.
Sortie du nucléaire, mariage pour tous ou PMA… «Si les français le souhaitent, une loi pourra être proposée à l’abrogation par le peuple», a détaillé Philippe Olivier en précisant que l’Assemblée Nationale devrait détailler les sujets qui pourront être abordés.
Même raisonnement concernant la préférence nationale, mesure phare de Marine Le Pen. «Il ne faut pas prendre les français pour des idiots», a cependant tempéré Philippe Olivier qui estime que si «les français se donnent des représentants pour une vision nationale», il n’y a pas de raison qu’ils proposent des lois opposées.
La profession de foi de Le Pen finalement homologuée, mais avec des «réserves»
La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) a finalement décidé «d'homologuer» la profession de foi de Marine Le Pen, déjà imprimée, mais en maintenant ses «réserves» sur la mention «source ministère de l'Intérieur», associée à des chiffres sur l'insécurité et l'immigration. Le «gendarme» de la campagne, qui a rendu sa décision mercredi soir après avoir entendu des représentants de la candidate du Rassemblement national, «déplore» que cette dernière «ait décidé de procéder à l'impression» du document avant de l'avoir soumis «à la procédure d'homologation prévue».
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Mais «compte tenu de la nature et de la portée» des réserves et de «l'impossibilité matérielle de procéder à une nouvelle impression» en raison d'une pénurie de papier, il estime qu'un rejet de la profession de foi «aurait des conséquences disproportionnées». Celui-ci exposerait «les électeurs au risque de ne pas disposer d'un exemplaire écrit des déclarations pour les deux candidats (...), alors que l'envoi de ces déclarations constitue une garantie importante du scrutin», poursuit la Commission.
72% des Français comptent aller voter au second tour
Selon un sondage CSA pour Cnews publié ce matin, 72 % des Français veulent aller voter au second tour. Plus l’âge des personnes sondées est grand, plus ces dernières ont l’intention de prendre part au vote. 82 % des plus de 65 ans veulent voter contre 63 % des 18-24 ans et 59 % des 25-34 ans. Autre enseignement de ce sondage, 47 % des électeurs LFI s’abstiendront, comme 23 % des sympathisants LR et EELV.
Voile : Emmanuel Macron «a été cohérent», selon Gabriel Attal
Interrogé sur la rencontre d’Emmanuel Macron avec une femme voilée à Strasbourg, Gabriel Attal sur LCI affirme que sur le sujet du voile, Emmanuel Macron «a été cohérent». «Les choses sont très claires : contrairement à Madame Le Pen, nous ne voulons pas interdire le voile en France», a-t-il déclaré sur LCI.
Avant d'ajouter : «Dès lors qu'une femme décide de son libre arbitre de porter le voile, que ça ne lui est pas imposé, (...) elle doit pouvoir porter le voile.» «Il ne faut pas avoir beaucoup parlé avec des policiers pour considérer que leur priorité serait de traquer (...) les femmes qui portent le voile dans la rue pour le leur arracher», a poursuivi le porte-parole du gouvernement. Et d'attaquer Marine Le Pen : «Elle confond islam et islamisme. Elle s'en prend à l'islam sans s'en prendre à l'islamisme.»
«Éric Zemmour est allé plus à droite que Marine Le Pen», dénonce Robert Ménard
«Éric Zemmour est allé plus à droite que Marine Le Pen», assure Robert Ménard, maire de Béziers et proche de Marine Le Pen. «Je pense que ces excès de langages expliquent ses 7% et que Marine Le Pen a tout intérêt à se tenir éloignée de ça. Mais je ne confonds pas Eric Zemmour et les gens qui ont voté pour lui».
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Le «Gouvernement d’union nationale» pourrait intégrer Eric Ciotti ou François-Xavier Bellamy, estime Philippe Olivier
«L’union nationale, c’est fait pour associer des gens qui ne sont pas de notre parti politique, nous n’avons pas une vision partisane», a fait savoir le conseiller de Marine Le Pen.
Parmi ceux qui pourraient être intégrées, Philippe Olivier a estimé que des personnalités des Républicains comme le maire de Nice ou François-Xavier Bellamy seraient les bienvenues tout comme les personnes «de droite, de gauche ou d’ailleurs pour peu que leur démarche ne vise pas à dénaturer la cohérence profonde de notre projet».
Sur la possibilité d’intégrer Eric Zemmour à cette union, Philippe Olivier a considéré que l’ancien candidat n’en avait «pas manifesté la volonté».
Gabriel Attal revient sur la réforme des retraites d’Emmanuel Macron
Sur LCI, face à Elisabeth Martichoux, le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal a rappelé qu’Emmanuel Macron «n'exclut par principe aucun référendum sur aucune réforme par avance», notamment sur les retraites. Pour continuer de pouvoir payer les pensions, il y a trois options, selon lui. « Le premier choix, c’est de baisser les pensions » ; « la deuxième possibilité, c’est augmenter les impôts sur ceux qui travaillent », a-t-il dit, expliquant que le président-candidat se refuse à ces deux contraintes. Ce qui reste donc, c’est l’allongement de la durée du travail pour financer le système.
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Philippe Poutou moque Valérie Pécresse
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La priorité nationale n’est «pas contraire à l’état de droit», selon Franck Allisio
«La priorité nationale est appliquée dans la fonction publique, chez les avocats, le simple fait de réserver le droit de vote aux Français est déjà une priorité nationale. Elle n’est pas contraire à l’état de droit», assure le porte-parole de Marine Le Pen, Franck Allisio. «Avec la priorité nationale, le législateur autorisera la priorité nationale. C’est-à-dire que si une employeur préfère embaucher un Français plutôt qu’un étranger ce sera possible. Monaco, la Suisse ont la priorité nationale inscrit dans leurs constitutions, ça ne fait pas d'eux des dictatures».
«On est toujours pris dans ce piège», explique François Bayrou à propos du voile
«On est toujours pris dans ce piège», explique François Bayrou à propos du voile. «Il est en empathie avec la jeune femme dans les rues de Strasbourg. On peut avoir une émotion personnelle dans une rencontre. Ce signe touche au rapport entre les hommes et les femmes, mais il y a aussi des destins individuels».
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Le Rassemblement national ne souhaite plus sortir de l’Union européenne, affirme Philippe Olivier
A la question posée sur France Info : «L’objectif est-il toujours de sortir de l’Union européenne ?», le conseiller spécial de Marine Le Pen a répondu fermement : «Non, pas du tout».
«Nous sommes pour réformer l’Europe», a développé Philippe Olivier estimant avoir de nouveaux «alliés puissants au pouvoir» au sein de l’Union et reconnaissant que «l’euro est devenu un outil de relance».
«Il ne faut pas exclure le référendum», assure François Bayrou
François Bayrou, répondant à Apolline de Malherbes sur les institutions de la Vème République, a prévenu : «Il ne faut pas exclure les référendum, face à un blocage ou quand ça heurte le sentiment profond de nombreux citoyens. Le référendum est une bonne idée».
L’annonce de la retraite à 65 «a été faite de manière brutale», selon François Bayrou
Sur RMC, François Bayrou, proche soutien du président-candidat juge que «l’annonce de la retraite à 65 ans qui a été faite de manière brutale ne correspond pas à la réalité. Il aurait fallu dire on va tenir compte des carrières longues et de la pénibilité des métiers».
La réforme des retraites de Marine Le Pen «prend en compte la pénibilité», martèle Julien Odoul
Le porte-parole du Rassemblement national était interrogé ce matin par Orianne Mancini sur le programme de la candidate qui fixe l’âge de départ à la retraite en fonction de l’âge d’arrivée dans la vie active et non de la pénibilité du travail. Julien Odoul a notamment défendu que les métiers qui impliquent de commencer à travailler tôt sont «des métiers manuels dans l’immense majorité du temps». «C’est un principe de justice sociale, a t-il poursuivi. Vous avez commencé à travailler tôt, vous partez tôt».
«Le premier déplacement de Marine Le Pen sera à Bruxelles», affirme Julien Odoul
Invité sur Public Sénat, le porte-parole du Rassemblement national Julien Odoul a précisé que si elle est élue, la candidate d’extrême droite se rendrait en priorité «à Bruxelles, pour négocier avec la Commission européenne». «La France va retrouver ses frontières et sa primauté sur le droit européen», a t-il poursuivi, prédisant que l’institution serait «obligée de négocier, du fait du vote populaire»..
«Le couple franco-allemand est une chimère depuis longtemps», dénonce Franck Allisio
Sur France Inter, le porte-parole du Rassemblement national et conseiller de Marine Le Pen, Franck Allisio estime que «le couple franco-allemand est une chimère depuis longtemps, l'Allemagne décide et la France suit». «L’Union européenne c’est 27 pays, pas uniquement la France et l'Allemagne», a-t-il ajouté expliquant que l’UE est «une coopération d’Etats libres».
«La peine de mort pourrait passer par référendum»
Face à Caroline Roux sur France 2, Marine Le Pen a décrypté ses propositions de modifications de la Constitution : «Je propose aux Français d’y apporter quelques modifications et complémentarités». «La peine de mort pourrait passer par un référendum. Mais les Français ne voterons pas la peine de mort, parce qu’ils veulent la perpétuité réelle. Tout pourrait être proposé par le référendum d’initiative citoyenne, sauf ce qui atteindrait à la Constitution et à ce qui est de vitale importance pour notre pays».
«L'Occident aurait beaucoup à perdre si, à l'avenir et après la guerre, la Russie s'associait avec la Chine», assure Marine Le Pen
La candidate nationaliste a dévoilé sa vision diplomatique hier. Elle plaide notamment pour un rapprochement Otan-Russie «après la guerre et quand un traité de paix sera signé». «L'Occident aurait beaucoup à perdre si, à l'avenir et après la guerre, la Russie s'associait avec la Chine. Ces deux puissances constitueraient un danger majeur pour l'Europe», a-t-elle assuré. «La raison veut que nous recherchions à éviter cette imbrication».
Les baisses de TVA de Marine Le Pen coûteraient 20 milliards et demi
Sur France 2, Marine Le Pen a budgété deux mesures : la baisse de la TVA sur les produits de premières nécessité «nous travaillerons avec la grande distribution. Cela coûterait 8 milliards et demi que je finance par une taxe de 33% sur les rachats d’actions, qui sont une méthode spéculative» ; et la baisse de 20% à 5.5% sur les énergies qui se chiffrerait à «12 milliards d’euros».
«On n'a jamais eu un président qui jamais fait autant preuve d’autoritarisme qu’Emmanuel Macron», juge Marine Le Pen
Interrogée sur France 2 sur les accusations d’autoritarisme, formulées par Emmanuel Macron, Marine Le Pen a assuré que «on n’a jamais eu un président qui a fait preuve d’autant d’autoritarisme qu’Emmanuel Macron. C’est l’homme de la répression brutale de toutes les manifestations – d’ailleurs pas seulement des « gilets jaunes », mais aussi de la manifestation des pompiers. Il est quand même l’homme qui a jeté des policiers contre des pompiers».
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Santé : Emmanuel Macron envisagerait le remboursement de l’orthodontie, le tiers-payant intégral et le maintien du salaire en cas d’arrêt maladie
Emmanuel Macron pourrait présenter de nouvelles propositions sur la santé dans les prochains jours selon les informations des Echos dans une fin de campagne dominée par la protection économique et sociale. Le président-candidat envisagerait le remboursement total des frais d’orthodontie sans reste à charge comme mis en place sous son précédent quinquennat pour les lunettes, prothèses auditives et dentaires sur le quinquennat précédent.
L’actuel hôte de l’Elysée pourrait également proposer d’aller plus loin sur le tiers-payant avec une dispense de la part de l’Assurance maladie mais aussi de la complémentaire santé. Quant aux arrêts maladie, l’employeur pourrait être obligé de maintenir systématiquement le salaire de l'employé arrêté en avançant les indemnités de l’Assurance maladie.
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Le programme de la journée de Marine Le Pen
Longue journée en perspective aussi pour Marine Le Pen : invitée de l'émission «Les Quatre vérités» sur France 2 à 07h30, elle répondra en début d'après-midi aux lecteurs de La Provence avant de tenir un meeting en soirée au parc des expositions d'Avignon. Elle n'est arrivée qu'en troisième position (près de 19% des voix) dimanche dans la cité des papes, 18 points derrière le leader insoumis et juste derrière Emmanuel Macron. Mais dans l'ensemble du département du Vaucluse, la candidate RN a pris le large avec près de 30% des suffrages.
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Lors d'un entretien avec BFMTV mercredi, elle a dit faire «le maximum» pour cette campagne de l'entre-deux-tours, affirmant qu'elle était «en campagne depuis 30 semaines, lui (Emmanuel Macron, NDLR) depuis 3 jours». Elle a de nouveau appelé à la nécessaire «mobilisation» de son électorat, essentiellement populaire.
Interrogé sur le débat du 20 avril avec le président sortant, temps fort traditionnel avant le second tour, elle a tenté de minimiser sa portée. «C'est un moment important mais une élection ne se joue pas uniquement sur un débat» même si en 2017 sa prestation n'avait pas été «particulièrement réussie», a-t-elle reconnu. Aujourd'hui, «je l'aborde très sereinement», a-t-elle affirmé.
Ce qu’il faut retenir de la journée de mercredi
La campagne se poursuit avec un objectif clair : mobiliser les troupes dans la dernière ligne droite mais aussi et surtout convaincre les indécis et les 12,8 millions de personnes qui se sont abstenues dimanche. Si les sondages donnent pour l'instant Emmanuel Macron vainqueur (53 à 55%), le match retour s'annonce beaucoup plus serré qu'en 2017.
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Un déplacement consacré à l'écologie pour Emmanuel Macron, le premier grand meeting de l'entre-deux-tours dans le sud pour Marine le Pen: les deux finalistes de la présidentielle remontent au front jeudi dans une campagne menée tambour battant avant le second tour du 24 avril. Pouvoir d'achat, réforme des retraites, diplomatie et construction européenne: le président-candidat et la candidate nationaliste multiplient les fronts depuis lundi, défendant des projets radicalement différents en répliquant aussitôt aux attaques du camp d'en face.
Selon le baromètre Ipsos publié mercredi, 59% des électeurs ayant voté Jadot au premier tour pourraient mettre le 24 avril un bulletin Macron dans l'urne, 47% pour ceux de la candidate de droite Valérie Pécresse et 37% pour les électeurs insoumis. Pas grand-chose à attendre par contre pour le président-candidat du côté d'Eric Zemmour : 81% d'entre eux choisiraient Marine Le Pen contre seulement 4% Emmanuel Macron.
Le programme de la journée d’Emmanuel Macron
Après une campagne de premier tour en pointillés en raison de la guerre en Ukraine, le président-candidat enchaîne les déplacements en région. Jeudi, il sera accueilli au Havre par son ancien Premier ministre Edouard Philippe, maire de la ville, mais pas tout à fait en terrain conquis puisque la cité portuaire, à l'instar de nombreuses grandes villes, a placé dimanche le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, près de trois points devant Emmanuel Macron.
Après un entretien à France Bleu, le candidat Macron visitera dans l'après-midi le port, plus grande plateforme française pour les conteneurs, avant de se rendre à l'usine de production d'éolienne en mer Siemens Gamesa. Objectif : défendre les énergies renouvelables et particulièrement les éoliennes, sous le feu des critiques de la candidate RN.
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Mais aussi s'adresser aux électeurs à la fibre écologique, notamment à gauche, souvent sensibles à la ligne plus radicale de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (21,95%) par rapport au «modéré» Yannick Jadot (4,63%). «Nul n'est propriétaire de ses voix» et «je parle au peuple français», a souligné le président-candidat mercredi soir sur TF1. Rappelant sa volonté d'«écouter et convaincre», il a répété qu'il dévoilerait les amendements à son programme «dans les prochains jours».
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Suivez la campagne du second tour entre les deux qualifiés, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Minute par minute, Le Figaro vous accompagne au plus proche des candidats jusqu’au vote décisif du 24 avril.
Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives
Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
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Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France
ActuLa mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.
Luis ReygadaJoseph KordaLa mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.
Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).
Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions
Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »
Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »
Filtrage des camions à l’entrée du site
Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…
Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin… »
Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.
Des pressions pour briser le mouvement
Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une « entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».
Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».
L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.
Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?
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Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public L'Humanité
Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 Le Figaro
Élisabeth Borne à Matignon, la petite musique qui agite déjà la majorité
Tristan Quinault-MaupoilRÉCIT - Le nom de l’actuelle ministre du Travail est dorénavant cité avec insistance pour devenir première ministre en cas de réélection d’Emmanuel Macron.
Dans un local associatif d’Argenteuil (Val-d’Oise), Élisabeth Borne termine son intervention devant la trentaine d’habitants présents par une mise en garde: «Nous, on croit fortement à l’égalité des chances, chaque citoyen a sa place dans la société. Il y a d’autres projets qui peuvent avoir l’air pas très différents, mais qui sont, en réalité, très différents.» Parmi tous les membres du gouvernement mobilisés pour la campagne, la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion fait figure de bonne élève de la macronie. De Troyes à Caen, de Villeneuve-Saint-Georges à Amiens, l’ex-patronne de la RATP rode son discours aux accents sociaux et écolos.
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À la faveur de la campagne, cette techno de gauche passée par Polytechnique et le cabinet de Lionel Jospin à Matignon tente de parachever sa mue en responsable politique de terrain. Au gouvernement depuis 2017, elle est passée des Transports au Travail en passant par l’Écologie. Faisant d’elle un maillon qui compte dans la majorité. «Les deux réformes considérées comme “impossibles” du quinquennat, sur la SNCF et l’assurance-chômage, c’est Élisabeth Borne qui les pilotait», constate Christophe Castaner, le chef des députés LREM. Même l’ex-LR Renaud Muselier s’est entiché de l’ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal. «Je ne la connaissais pas avant son entrée au gouvernement. J’ai découvert une personnalité très habile sur le plan politique, pragmatique et redoutablement efficace. Quand on travaille ensemble, ça dépote!»
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Au point que son nom est dorénavant cité avec insistance pour devenir première ministre en cas de réélection d’Emmanuel Macron. «Elle est clairement en campagne pour remplacer Jean Castex», constate un conseiller de l’exécutif. «Elle y croit de plus en plus!», renchérit un ministre proche du président. Un poids lourd de l’exécutif abonde: «Elle ferait une très bonne première ministre. Ça serait un geste significatif de nommer une femme», trente et un ans après Édith Cresson.
Alors que les électeurs de gauche sont les arbitres du second tour de la présidentielle, son rôle dans le dispositif de campagne s’en trouve renforcé. «Elle fait de plus en plus valoir ses arguments lors des réunions stratégiques», relève un témoin.
En macronie, le meilleur moyen de ne pas avoir le poste, c’est de laisser entendre qu’on le réclame
«En 2017, Macron avait une base électorale de gauche. Il devait donner des gages à la droite. Cinq ans plus tard, les choses sont renversées. Il a une base de droite et doit gagner l’élection avec Mélenchon. Il lui faudra à Matignon quelqu’un de gauche», analyse un ministre de poids issu de LR, qui trouve pertinente l’hypothèse Borne. «C’est une technicienne, ce n’est pas incompatible avec le président», dit le même. Un autre ministre prévient toutefois: «En macronie, le meilleur moyen de ne pas avoir le poste, c’est de laisser entendre qu’on le réclame.»
Élisabeth Borne s’inquiète justement de voir fleurir trop d’échos médiatiques à cette campagne bis qui ne dit pas son nom. Surtout dans un contexte de second tour incertain. Matignon, «ce n’est pas du tout le débat du moment.» Le président «sait qu’il peut compter sur moi. (…) S’il est réélu, c’est lui qui saura à quelle place je peux être utile», a-t-elle lancé, sans insulter l’avenir, lors du «Grand Jury RTL-LCI- Le Figaro».
Catéchisme macroniste
En attendant, elle ne rechigne pas à hausser le ton contre les adversaires du président. Ce fut le cas lors de la soirée électorale, dimanche dernier sur Cnews, contre le conseiller régional RN Andréa Kotarac.
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«Marine Le Pen propose de supprimer les aides aux énergies renouvelables et de démonter les éoliennes. Quand le Giec nous dit qu’on a trois ans pour agir, voilà ce qu’elle propose!», tonnait-elle mardi soir lors d’une réunion publique qui concluait sa journée de militante. Certes, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, également présent ce soir-là, sait mieux que quiconque comment saisir un auditoire. Mais la majorité préfère tresser des louanges à la sexagénaire, qui excelle dans la récitation sans emphase du catéchisme macroniste. «On a porté des mesures écologiques et de gauche tout au long du quinquennat et je pense que c’est le moment de les remettre en lumière», confie-t-elle en louant le «reste à charge zéro» pour les prothèses auditives et dentaires, la revalorisation du minimum vieillesse et de l’allocation aux adultes handicapés. Sans oublier, bien sûr, deux de ses réalisations: les plans vélo et 1 jeune, 1 solution, lancés en 2020.
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L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
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Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté
ActuMobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.
Rosa MoussaouiLa vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.
Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »
Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.
« variable d’ajustement »
15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.
Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.
C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.
société de nettoyageSalaires et pouvoir d'achatbas salairesairbus Le Figaro
Macron trouve «beau» de rencontrer une femme voilée et «féministe» : sur le sujet, «il a été cohérent», défend Attal
Claire ConruytLe porte-parole du gouvernement estime qu'une femme devrait pouvoir porter le voile s'il ne lui est pas imposé.
La rencontre a eu lieu mercredi 13 avril. Tandis qu'il se déplaçait dans le Grand Est, Emmanuel Macron a croisé une femme portant le voile «par choix», et se disant «féministe» . Le président-candidat a alors déclaré : «Ce qui est beau, (...) (c'est d')avoir une jeune fille qui porte le voile (...) et qui dit “est-ce que vous êtes féministe ?”... C'est la meilleure des réponses à toutes les bêtises que j'entends». Une attaque visant directement son adversaire, Marine Le Pen qui veut interdire le port de tout signe religieux ostentatoire dans l'espace public.
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«Marine Le Pen confond islam et islamisme»
Interrogé sur cette rencontre, Gabriel Attal affirme que sur le sujet du voile, Emmanuel Macron «a été cohérent». «Les choses sont très claires : contrairement à Madame Le Pen, nous ne voulons pas interdire le voile en France», a-t-il déclaré sur LCI. Avant d'ajouter : «Dès lors qu'une femme décide de son libre arbitre de porter le voile, que ça ne lui est pas imposé, (...) elle doit pouvoir porter le voile.»
«Il ne faut pas avoir beaucoup parlé avec des policiers pour considérer que leur priorité serait de traquer (...) les femmes qui portent le voile dans la rue pour le leur arracher», a poursuivi le porte-parole du gouvernement. Et d'attaquer Marine Le Pen : «Elle confond islam et islamisme. Elle s'en prend à l'islam sans s'en prendre à l'islamisme.» Invité de son côté sur BFMTV, François Bayrou estime que le président a été «ému» devant cette femme. «Il était en empathie avec elle», juge le président du MoDem.
Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
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La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives
Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
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Laurent Guimier: «Dès le départ, nous avons proposé le tandem Salamé-Bouleau»
Caroline SalléEnguérand RenaultLe directeur de l’information du groupe audiovisuel public revient sur l’organisation du débat d’entre-deux-tours.
Après deux jours de confusion, on y voit plus clair sur l’organisation du débat de l’entre-deux-tours du 20 avril codiffusé par TF1, France 2, LCI et France info. On connaît le nom des deux candidats: Marine Le Pen et Emmanuel Macron. On connaît le nom du réalisateur, Didier Froehly, et ceux du tandem qui animera le débat pour les deux chaînes: Léa Salamé pour France 2 et Gilles Bouleau pour TF1. Tous les protagonistes ont communiqué ce dispositif ce matin. Ces incessants allers et retours ont entretenu de nombreuses rumeurs.
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Et nourris la grogne de la SDJ de France 2 qui a tweeté mercredi «La @SdjFrance2 condamne toutes les pressions exercées par les candidats portant atteinte à la liberté de la presse. (…) Ce n’est pas aux politiques de choisir les journalistes qui les interrogent.»«TF1 et France 2 se sont concertés pour proposer les deux noms. Léa Salamé et Gilles Bouleau n’ont pas posé de problèmes, le contretemps vient non pas d’un hypothétique refus d’un nom mais de problèmes d’organisation. Il m’a paru naturel de proposer ce rôle à Léa Salamé, incarnation de l’interview politique par excellence dans le service public et qui a mené à mes côtés l’émission “Élysée 2022” pendant toute la campagne du premier tour», souligne Laurent Guimier, directeur de la rédaction de France Télévisions.
«Anne-Sophie Lapix a beaucoup de talent»
De fait, les noms de Léa Salamé et Gilles Bouleau ont été proposés dès avant la tenue du premier tour. France 2 et TF1 avaient sondé les principaux candidats sur le tandem possible pour animer le débat. Et au soir du premier tour, les téléphones n’ont pas arrêté de sonner. Les négociations réelles n’ont été entamées que lundi matin et France 2 n’a pas soumis le nom d’Anne-Sophie Lapix. D’ailleurs Jordan Bardella, le président du RN, a été clair sur le plateau de «L’Heure des pros», sur CNews «Marine Le Pen ne souhaite pas qu’Anne-Sophie Lapix anime le débat.»
Ces rumeurs ont jeté la suspicion sur l’indépendance de l’audiovisuel public. Ne tombons pas dans le piège. Je suis là pour garantir l’indépendance de la rédaction et des journalistes de France Télévisions. Plus nous sommes critiqués, plus la confiance du public grandit
Laurent Guimier reconnaît que cet épisode a suscité beaucoup d’émotion au sein de la rédaction de France Télévisions. «Ces rumeurs ont jeté la suspicion sur l’indépendance de l’audiovisuel public. Ne tombons pas dans le piège. Je suis là pour garantir l’indépendance de la rédaction et des journalistes de France Télévisions. Plus nous sommes critiqués, plus la confiance du public grandit», plaide-t-il. «J’avais proposé à Anne-Sophie Lapix de prendre une plus grande place dans la campagne avec l’interview politique de 20 h 22 et l’animation de la soirée électorale du premier tour. Elle a beaucoup de talent et j’aime la rigueur et la pugnacité avec laquelle elle mène les interviews politiques», ajoute-t-il. «Notre mission de service public nous a conduits à être les seuls à avoir conçu un dispositif ambitieux pour couvrir toute la campagne électorale. Au final, les 12 candidats ont été reçus 235 fois dans nos rendez-vous politiques pour présenter leur programme depuis septembre. Notre contribution à la vie démocratique du pays a été de traiter tous ces candidats équitablement.»
Redevance et privatisation
Ce débat d’entre-deux-tours prend une tournure particulière pour France Télévisions. Il opposera Emmanuel Macron, qui propose de supprimer la redevance, et Marine Le Pen, qui propose de privatiser France 2. «Les deux projets sont très différents, l’un modifie la structure de l’audiovisuel public et l’autre son mode de financement. En raison de la suppression de la taxe d’habitation, la redevance telle qu’elle existe devait disparaître. Je souhaite néanmoins que l’indépendance du financement des rédactions de France Télévisions, qui emploie 2 500 journalistes produisant soixante-quinze heures d’information par jour, soit préservée. Il est indispensable que parmi les deux grandes chaînes généralistes de France, il faut qu’il y en ait une publique car le traitement équitable des partis politiques est une mission du service public», justifie Laurent Guimier.
Audiences télé de la présidentielle: TF1 large vainqueur du 1er tour
En moyenne, 7,27 millions de téléspectateurs ont suivi la soirée électorale diffusée sur TF1 de 19h50 à 22h00, soit 29,1% de part d'audience.
Léa Salamé animerait le débat d'entre-deux-tours pour France 2
La journaliste du service public devrait faire un duo avec Gilles Bouleau désigné par TF1 pour le débat du 20 avril entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Meta entend prendre près de 50 % de commissions dans son métavers
Sur un objet vendu 1 dollar, le créateur en recevra 53 centimes.
L'Humanité
Les agents de GRDF au cœur des quartiers
Un jour avecDepuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.
Ludovic FinezRoubaix (Nord), correspondance.
« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.
« Nous sommes le service public »
Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.
Jusqu’à 25 interventions par jour
La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.
Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.
GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix L'Humanité
Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
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Présidentielle. Face à la vie chère, que propose la gauche ?
DécryptageDéjà en tête des préoccupations des Français, le pouvoir d’achat revient dans les débats avec la guerre en Ukraine, à quelques semaines de la présidentielle. Mesures d’urgence face à l’envolée des prix, hausse des salaires… les candidats de gauche avancent leurs idées.
Julia HamlaouiQuand le prix à la pompe dépasse les 2 euros à quelques semaines de la présidentielle, impossible de faire l’impasse sur le pouvoir d’achat. Surtout lorsque, pour 54 % des Français, c’est le sujet qui comptera le plus au moment du vote (+ 21 points par rapport à 2017), selon un sondage Odoxa publié juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le contexte de guerre rend l’urgence d’agir encore plus palpable, alors qu’une enquête Ifop révèle que seuls 22 % des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron positif en la matière. Un terrain que les candidats de gauche sont déterminés à lui disputer, de nombreuses propositions à l’appui.
1 - Des mesures d’urgence contre la flambée des prix
Face à l’inflation liée au conflit en Ukraine, les prétendants progressistes à l’Élysée ont concocté des mesures d’urgence. Pour le communiste Fabien Roussel, il s’agit d’éviter que la guerre ne s’invite « dans le porte-monnaie des Français ». Il propose ainsi, outre une baisse des taxes sur les carburants et un chèque énergie de 700 euros, la création d’un « dividende citoyen » financé par la taxation « à 100 % dès le mois de juin de la totalité des dividendes du CAC 40 », et appelle à sortir les céréales et l’énergie des cotations boursières. Jean-Luc Mélenchon plaide, lui, pour le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité (dont un panier de 5 fruits et légumes) : « On veut revenir à 1,40 euro, au niveau d’avant cette grande inflation », précise le député Alexis Corbière, concernant le tarif des carburants, jugeant que la baisse de 15 centimes annoncée par le gouvernement « va compenser des augmentations dont profitent des groupes privés ». Il s’agit également pour la candidate PS, Anne Hidalgo, de bloquer les prix à la pompe « au moins pendant cette période exceptionnelle » à hauteur de 1,76 euro en ramenant la TVA à 5,5 %. Quant à Yannick Jadot, qui souhaite un embargo total sur le gaz russe, il défend une mesure plus ciblée avec 400 euros supplémentaires pour les personnes qui bénéficient déjà du chèque énergie, et 100 euros pour 15 millions de familles supplémentaires.
2 - Le Smic et les salaires revus à la hausse
Au-delà des mesures pour parer à la crise, c’est bien la hausse des revenus que visent les candidats de gauche. À commencer par la revalorisation du salaire minimum. Anne Hidalgo veut un Smic augmenté de 15 %. Yannick Jadot souhaite, lui, le porter à 1 500 euros net d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon propose 1 400 euros net tout de suite et Fabien Roussel, qui tient à mettre l’accent sur le montant brut, met sur la table 1 923 euros (soit 1 500 net). Une façon pour le communiste d’insister sur l’importance des cotisations sociales, alors qu’à droite Valérie Pécresse s’applique à vendre une augmentation des salaires en rognant celles-ci (ce qui revient à prendre dans une poche pour en remplir une autre). Mais, d’EELV au PCF, tous plaident aussi pour une hausse dépassant le seuil fixé par l’État. Si, pour le candidat écologiste, elle doit en priorité concerner les « métiers qui ont tenu la société et qui sont aujourd’hui renvoyés à l’ingratitude sociale », pour les autres, des négociations de branche doivent être mises en route sans tarder dans le privé. Quant au public, si le gouvernement a opportunément décidé de dégeler le point d’indice d’ici à l’été, Jean-Luc Mélenchon veut le revaloriser de 15 %. La maire de Paris avait fait du doublement du traitement des professeurs une proposition phare, qu’elle a depuis ramenée à une augmentation, pour un début de carrière à 2 300 euros. « Les salaires de la fonction publique seront augmentés de 30 % », assure de son côté Fabien Roussel.
3 - Soutenir les jeunes et les personnes âgées
Du grand âge à la jeunesse, la crise sanitaire a particulièrement mis en lumière la pauvreté et la précarité des retraités comme des moins de 25 ans. Concernant les aînés, Anne Hidalgo justifie le statu quo qu’elle propose sur l’âge de départ à la retraite (62 ans) par la priorité qu’elle souhaite accorder à la revalorisation des « montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon proposent pourtant de revenir à la retraite à 60 ans, sans pour autant y sacrifier le montant des pensions. Avec, pour le premier, un minimum de 1 200 euros, la fin de la CSG, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs. Avec aucune pension sous le Smic revalorisé à 1 400 euros net pour une carrière complète, pour le second. Les candidats de gauche se rejoignent en revanche pour, face à l’urgence, ouvrir le droit au RSA aux moins de 25 ans. La candidate PS leur promet également un « capital de départ sous condition de ressources » de 5 000 euros. Le prétendant FI y préfère « une garantie d’autonomie » atteignant le seuil de pauvreté (1 063 euros), quand celui du PCF propose, outre de conditionner les aides publiques à l’embauche de jeunes en CDI, un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois. L’écologiste Yannick Jadot, lui, entend créer « un revenu citoyen » de 880 euros, « automatique » dès 18 ans.
4 - Une pierre angulaire : la justice fiscale
Avec les « primes », la baisse des impôts est devenue la réponse automatique d’Emmanuel Macron face au pouvoir d’achat en berne, comme récemment avec sa proposition de supprimer la redevance. Une illusion qui profite aux plus riches, de la disparition de l’ISF à l’instauration de la flat tax. À l’inverse, c’est vers davantage de justice fiscale que veut tendre la gauche : « Que les gros paient gros et les petits paient petit », résume Fabien Roussel. À côté du triplement de l’ISF ou de la « taxation à la source des bénéfices des multinationales », le candidat PCF veut rendre l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif avec 15 tranches, souhaite la disparition de la CSG et la réduction de la TVA. Pour les insoumis, le barème de l’IR devrait avoir 14 tranches, afin de le rendre, comme la CSG et la taxe foncière, plus progressif. Les réductions de TVA sur les produits de première nécessité seraient, elles, compensées par une « TVA grand luxe », tandis que l’ISF ferait son retour avec un volet climatique. Tout comme Yannick Jadot, qui veut baisser le taux d’IR pour les premières tranches et le déconjugaliser, Anne Hidalgo entend également remettre en selle un ISF « climat et biodiversité » destiné à accompagner les classes moyenne et populaire dans la transition écologique.
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Une histoire multiséculaire d’attraction et de répulsion
Prescription cultureEssai Du Moyen Âge à l’ère coloniale, le rapport des Français à l’islam est dominé par l’hostilité et les tensions, mais la tolérance et la curiosité y ont aussi leur place.
Latifa MadaniDans cet ouvrage collectif, 14 contributions d’historiens et de spécialistes mettent en lumière les diverses façons dont les Français, dans leur diversité, ont, au fil des siècles, regardé l’islam et les musulmans.
Le malaise commence déjà par la langue. Comment les nommer ? Sarrasins, Barbares, Barbaresques ou mahométans, il faut attendre 1776 pour que les termes islam et musulman figurent dans le dictionnaire de la Bibliothèque orientale et que le Bescherelle l’adopte en 1874. Dans leur propos, en ouverture, les essayistes Alain Ruscio et Roland Laffitte retracent la saga des hésitations, circonvolutions et approximations du lexique français, jusqu’à la confusion, en cours aujourd’hui, entre musulman et islamiste. Le vocabulaire n’est jamais neutre, expliquent-ils, rappelant combien « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».
Le malaise, plus que sémantique, concerne aussi l’image du prophète. « Son nom et son rôle ont été connus en Occident dans un contexte fort défavorable, celui de l’affrontement entre le christianisme et ce qui était considéré comme une fausse religion. » Mahomet était souvent décrit comme « violent, belliciste, fourbe, imposteur, à la sensualité débordante, source de débauche ». Au temps des Lumières, cependant, des orientalistes, dont George Sale, traducteur du Coran, reconnaissaient en lui « un homme exceptionnel, un grand réformateur ». Voltaire voyait dans l’islam « une religion philosophique raisonnable » et dans le message coranique « un immense progrès dans la pensée et dans la société ». Ce fut ensuite, au XIXe siècle, Napoléon qui confiait être exalté par la figure héroïque du prophète et disait préférer la religion musulmane, « moins ridicule que la nôtre ».
Un courant d’érudits se constitue
La conquête coloniale de l’Algérie finira, elle, de perpétuer une image négative de la religion musulmane, de son prophète et de ses adeptes. La guerre d’indépendance accentuera le phénomène.
Il faut remonter au « grand choc des croisades » pour comprendre les racines multiséculaires de cette hostilité, expliquent Alain Ruscio et Roland Laffitte. « Les croisades constituent un véritable affrontement entre deux monothéismes dans leur lutte pour l’hégémonie. (…) Elles représentent un moment clé de la structuration de l’islamophobie. »
Cependant, cette histoire est bien plus complexe qu’il n’y paraît. C’est « une histoire d’attraction et de répulsion », selon l’historien Faruk Bilici. Aux XVIIIe et XIXe siècles, il y a eu « une sincère curiosité intellectuelle pour l’islam de la part des grandes figures des arts et des lettres ». Ainsi, Lamartine notamment exprimera son enthousiasme, de retour de voyage en Orient. Un véritable courant d’érudits se constitue, soulignent Alain Ruscio et Roland Laffitte dans leur texte « Intérêt paradoxal pour l’islam, l’autre tradition française » . Ce courant donnera lieu à quelques célèbres conversions, parmi lesquelles celles d’Ismaÿl Urbain, Isabelle Eberhardt, Louis Massignon, Étienne Nasreddine Dinet, Aurélie Picard-Tidjani.
D’autres contributions sur l’école, la laïcité, le voile, les sciences complètent cet ouvrage riche d’enseignements, pour mieux comprendre les enjeux actuels du débat.
islamcolonialismealain ruscio Le Figaro
Jonathan Littell: «Ukraine, nous sommes déjà en guerre»
TRIBUNE - L’écrivain et cinéaste franco-américain, Prix Goncourt 2006 pour son roman Les Bienveillantes, qui a obtenu un succès international, plaide en faveur d’un embargo total des Européens à l’encontre du pétrole et du gaz russes et pour la livraison aux autorités ukrainiennes de toutes les armes qu’elles réclament afin de pouvoir vaincre l’envahisseur.
Nos dirigeants, la semaine dernière, ont réagi avec choc et émoi aux images des centaines de civils massacrés à Boutcha et dans d’autres banlieues de Kyiv. Emmanuel Macron: «Les images qui nous parviennent de Boutcha sont insoutenables». Olaf Scholz: «Des images terribles et horribles». Antony Blinken: «Un coup de poing à l’estomac». Ils ont absolument raison. Mais on a l’impression affligeante, à les entendre, que c’est la première fois qu’ils voient de telles images: des images de civils assassinés par des soldats russes. Or cela fait vingt-deux ans que nous voyons de telles images, précisément de telles images. Simplement, les cadavres que nous regardions d’un œil distrait, toutes ces années, étaient des cadavres tchétchènes, géorgiens, syriens, centrafricains, libyens. C’était perturbant, mais pas de quoi remettre en cause notre politique de rapprochement envers Vladimir Poutine, notre politique de «reset» constant face à ses provocations et ses crimes. C’était loin de nous, et on pouvait sans trop se forcer fermer les yeux et continuer à faire des affaires, à lui acheter son pétrole et son gaz et lui vendre nos Renault et nos Mercedes.
Pourtant, ces conflits et ces cadavres n’étaient pas si loin que ça, et beaucoup de journalistes européens et américains les ont documentés. J’en ai vu quelques-uns moi-même, de ces corps, en Tchétchénie après des zatchistki («opérations de nettoyage») russes - comme celle en novembre 2001 au cours de laquelle Rizvan Larsanov, figure-clé des négociations russo-tchétchènes de 1996, un homme avec qui j’ai beaucoup travaillé et que j’appréciais énormément, a été froidement abattu dans sa voiture, son cadavre laissé à pourrir jusqu’à la fin de l’opération, de même que ceux des civils ukrainiens tentant de fuir avec leurs familles sur l’autoroute E40 à l’ouest de Kyiv.
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En Géorgie aussi, en 2008, j’ai pu compter les corps noircis et recouverts d’asticots semés à droite et à gauche dans les villages entre Tskhinvali et Gori, civils assassinés par les supplétifs ossètes de Poutine. La Syrie, j’y suis allé avant l’arrivée des Russes, mais beaucoup de mes consoeurs et confrères, bravant les roquettes et les barils d’essence largués depuis les hélicoptères russes, ont photographié leurs victimes à Alep, à Idlib, dans la Ghouta. À chaque fois, ces cadavres représentaient les «affaires intérieures» de la Russie, ou au mieux une situation «où on ne peut rien faire». On ne les voyait tout simplement pas. Maintenant qu’ils gisent à nos portes, dans une ville qu’il y a sept semaines la plupart d’entre nous considéraient comme une capitale européenne normale, on ouvre enfin les yeux. Comme c’est curieux, et comme c’est triste.
Que Nicolas Sarkozy, en 2010, ait refusé de se départir de son cynisme habituel et se soit rué pour vendre des navires de guerre à la Russie un an après son invasion de la Géorgie est peu étonnant, tout comme l’obstination d’Emmanuel Macron, qui semble encore croire en la possibilité de raisonner Poutine en lui parlant. Que Barack Obama ait refusé de se préoccuper plus que ça de l’annexion de la Crimée, de l’invasion du Donbass, et du coup de force russe en Syrie peut nous sembler obscène, mais paraît logique pour des États-Unis depuis longtemps détournés de l’Europe et épuisés par le Moyen-Orient.
Je suis plus surpris par l’attitude, toutes ces années, d’Angela Merkel: comment se peut-il qu’une femme élevée comme elle sous la botte russe, avec une connaissance si intime du système soviétique, du KGB et de la Stasi, ait pu sérieusement penser qu’il suffirait de faire des affaires avec la Russie, beaucoup d’affaires, pour modérer sa politique? Elle est sans aucun doute la dirigeante occidentale qui a le mieux compris Vladimir Poutine, ces deux dernières décennies, et pourtant elle n’a cessé de s’accrocher à la fameuse «Wandel durch Handel», le «changement par le commerce», même après la Crimée, même après la destruction au-dessus du Donbass du MH17 ; elle a validé puis défendu la construction des pipelines Nordstream 1 et 2, affirmant contre toute évidence que c’étaient des projets purement économiques, sans aucune incidence géopolitique. Les Baltes, eux, les Polonais, et les Ukrainiens bien sûr avaient très bien compris ce qui se passait, et ne cessaient de nous mettre en garde, parfois même avec des accents stridents ; mais personne ne les écoutait, comme on n’écoute jamais les Cassandre ou les hystériques.
Aujourd’hui, on comprend un peu mieux. Même Macron, même les Allemands ont enfin compris que Poutine nous tient à la gorge avec son gaz et son pétrole, et qu’il faut desserrer son étreinte, le plus vite possible - mais pas trop vite, parce que les consommateurs français, ou allemands, ou italiens ne peuvent pas accepter un prix à la pompe de 2,50 euros, et nos industries ne peuvent tourner sans ce fameux gaz, même si en attendant on continue à directement financer sa guerre: depuis le 24 février, nous avons versé à la Russie plus de 40 milliards d’euros pour nos achats de combustibles. Après des premières sanctions qui nous affectent finalement peu, on cale sur les mesures vraiment difficiles. On hésite, on tergiverse. On détourne l’attention sur le charbon russe, dont personne n’a vraiment besoin, pour gagner encore un peu de temps. On n’est pas prêt.
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Et pourquoi? Au-delà des considérations géopolitiques, ça fait quarante ans que nous savons que nous devons mettre fin à notre dépendance aux énergies fossiles, et nous n’avons rien fait. Les savants aussi ont été ignorés comme des Cassandre ou des hystériques. À la place, nous nous sommes mis dans les mains de Poutine, en affirmant que jamais, mais jamais il ne se servirait de notre dépendance comme d’une arme contre nous. Et maintenant on est bien emmerdés.
Au milieu de tout ça, un mantra: «Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie». Oh non. La guerre, c’est l’affaire des Ukrainiens, à eux de se débrouiller, avec notre aide bien sûr, mais juste ce qu’il faut, pas trop. Des armes légères, pour mener une guérilla et saigner les Russes dans la durée, d’accord ; des véhicules blindés ou des roquettes anti-navires, pour les repousser, à la rigueur ; des avions, des chars, des missiles pour les battre, hors de question. Ça risquerait, affirme-t-on de tous côtés, de nous entraîner dans cette guerre. Et une guerre avec la Russie, pas possible: ils ont la bombe, et sont capables de l’utiliser. Mais comment nos dirigeants ne comprennent-ils pas que du point de vue de Poutine et de ses siloviki nous sommes déjà en guerre contre la Russie?
Vision paranoïaque du monde
Et ce depuis longtemps, depuis bien avant l’invasion de l’Ukraine? Pour Poutine, depuis 2008 au moins et certainement depuis 2012, nous menons une guerre constante contre la Russie, et contre lui personnellement, ce qui dans son esprit revient à la même chose. L’expansion défensive de l’Otan aux pays Baltes? Une agression contre la Russie. Les manifestations de 2012 contre le retour de Poutine à la présidence? Un complot américain pour le renverser. Le Maïdan ukrainien? Un coup d’état poussé par le département d’État US pour affaiblir la Russie. Les sanctions après l’invasion de la Crimée et du Donbass? La preuve que jamais l’Occident n’acceptera la Russie comme un partenaire égal.
Poutine a donc tiré les conséquences logiques de sa vision paranoïaque du monde et de ses rapports de force. Depuis dix ans, il œuvre pour nous affaiblir, pour saper l’Union européenne, pour miner la démocratie américaine. Il finance la plupart des partis d’extrême droite de l’Europe, dont le Rassemblement national, il achète nos hommes politiques à tour de bras (songeons à François Fillon et Gerhard Schröder), il soutient Viktor Orbán et Matteo Salvini, il a fait mettre en œuvre tous les moyens de ses fermes à trolls et de ses services de sécurité pour pousser l’indépendance catalane et le Brexit, il a largement contribué à faire élire Donald Trump. Si ce n’est pas nous mener la guerre, alors qu’entend-on par ce terme? Et surtout, si Poutine considère tout soulèvement populaire spontané comme un acte de guerre téléguidé par nous, comment alors doit-il voir les sanctions actuelles et nos livraisons d’armes aux Ukrainiens, aussi limitées soient-elles? De son point de vue, nous sommes directement en guerre. Seule se pose dans sa tête la question des moyens, et des limites.
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Or ces limites, nous ne faisons finalement pas grand-chose pour les imposer. «Ne songez même pas à bouger sur un seul pouce de territoire de l’Otan», a tonné Joe Biden en Pologne. Poutine a dû bien se marrer. Ou plutôt il a dû plisser des yeux et se demander quel serait le meilleur moyen de tester cette affirmation. Des missiles sur un convoi d’armes en sol polonais? Une attaque cybernétique massive contre l’Estonie ou la Lettonie? De nouvelles interférences dans les élections françaises? À un moment, il faut décider: soit on est en guerre, soit on ne l’est pas. Quand on est attaqués, aussi directement que nous l’avons été, par un ennemi aussi impitoyable, l’apaisement est non seulement dans les faits impossible, il est immoral. Poutine n’accepte pas que l’Ukraine existe comme État souverain, il veut la fin de l’Union européenne, la fin de la démocratie occidentale, un monde où seuls les plus forts et les plus vicieux régneront, sans aucune règle du jeu, ou alors seulement les siennes, les règles que ses forces ont appliquées à Boutcha: si tu te rends, je te mets une balle dans la tête.
Que l’on soit clair: je suis loin de suggérer que nous laissions ce conflit se transformer en Troisième Guerre mondiale. Aussi brutaux que soient ses conflits locaux, en général Poutine nous livre une sorte de «slow war», une nouvelle forme de guerre froide - une guerre de disruption, de désinformation et d’économie politique. Mais il faut à tout prix, si nous voulons éviterde nous retrouver dans l’autre sorte de guerre, que nous nous engagions pleinement dans cette guerre-ci.
Car ce sera uniquement le jour où nous mettrons réellement les moyens pour imposer nos lignes rouges que Poutine les respectera, comme ses soldats sont bien obligés de respecter les Ukrainiens. Jusqu’à maintenant, malgré toutes nos sanctions et toutes nos livraisons d’armes à l’Ukraine, Poutine continue à nous voir comme des lâches, trop engoncés dans notre confort, à la différence (dans son esprit du moins) de la Russie, pour consentir au moindre sacrifice. Aujourd’hui, après Marioupol, après Boutcha, après Borodyanka, il est temps de lui infliger un démenti. Sanctionnons enfin Gazprom, Rusal et les autres entités russes dont nous disons avoir encore «besoin», mais dont nous n’avons vraiment plus besoin, dont nous ne devrions plus avoir besoin. Mettons un embargo total sur le pétrole russe, et que Poutine aille le vendre aux Chinois à 30% de sa valeur sur le marché. Cessons dès maintenant toutes les livraisons de gaz russe en Europe: les trois pays Baltes, entièrement dépendants de ce gaz, le font, l’Allemagne, l’Autriche et la France peuvent le faire aussi. Nous trouverons des solutions, peut-être même ces solutions durables que les chercheurs nous proposent depuis des décennies, et que nos politiciens n’ont cessé de remettre aux calendes grecques. Et livrons enfin aux Ukrainiens les armes qu’ils réclament. Puisque nous sommes en guerre mais n’y enverrons pas nos soldats, alors donnons aux soldats ukrainiens les moyens non seulement de ne pas perdre, mais de gagner cette guerre dans laquelle nous sommes tous engagés.
* Outre son œuvre romanesque, l’écrivain a notamment publié deux récits, «Tchétchénie, An III» (Gallimard, «Folio documents», 2009), et «Carnets de Homs» (Gallimard, 2012).
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«Poutine prétend soviétiser l’Ukraine comme Staline avait soviétisé l’Europe centrale»
TRIBUNE - Il faut prendre au sérieux les deux textes aux allures de programme et d’une exceptionnelle violence, dont l’un a pour auteur l’ancien président russe Dmitri Medvedev, qui viennent d’être rendus public en Russie, s’inquiètent les deux historiennes*, spécialistes de l’URSS et des États post-soviétiques.
Renaud Girard: «Tragique engrenage au Donbass»
CHRONIQUE - Même si le peuple ukrainien accepte un jour de renoncer à adhérer à l’Otan - ce qui est tout sauf certain -, le pays continuera à s’équiper d’armes occidentales.
Le Figaro
Panier de produits à 0% de TVA: une étude chiffre le gain annuel de pouvoir d'achat à «13 euros par ménage»
Wladimir Garcin-BersonLe cabinet Asterès chiffre les effets annuels de cette proposition de Marine Le Pen, et souligne que la TVA n'est pas le bon outil pour «défendre le pouvoir d'achat».
En pleine campagne, la hausse de l'inflation inspire les deux finalistes à l'élection présidentielle, qui avancent de nombreuses mesures visant à protéger le pouvoir d'achat des ménages... avec plus ou moins d'efficacité. Dans une étude, publiée ce mercredi, le cabinet Asterès revient sur les conséquences de la proposition de Marine Le Pen de réduire à néant la TVA sur un panier de produits de première nécessité.
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Le constat est sans appel : «peu de gains de pouvoir d'achat» sont à attendre de cette mesure, qui «ne semble pas être la solution idéale». Au-delà de la faisabilité juridique de cette piste, le cabinet note que supprimer la TVA sur le pain, les produits à base de céréales, le lait, le fromage, les œufs, les huiles, les graisses, les fruits et les légumes n'entraînerait théoriquement qu'un gain de «133 euros» pour les ménages français, «soit une progression du pouvoir d'achat de 0,3%». Cependant, une partie de cette baisse serait captée par les acteurs des chaînes, précise l'étude : in fine, seule 10% de la baisse bénéficierait donc directement aux ménages, représentant donc un gain de pouvoir d'achat pour les ménages de 13 euros par an, «soit 0,03% par ménage».
Dans le détail, le gain s'établirait à 9 euros par an pour les 10% de ménages les plus pauvres, et grimperait jusqu'à 19 euros pour les 10% les plus riches, précise Asterès. Soit un gain «deux fois plus élevé pour les ménages aisés», en valeur, et trois fois plus élevé - 0,07% contre 0,02% - en pourcentage pour les ménages pauvres. Le rapport entre le coût de la mesure et ses conséquences semble être défavorable : une suppression de TVA représenterait une perte de ressources d'environ «3,8 milliards d'euros» pour l'État, une somme non négligeable qui pourrait être utilisée autrement, plaide le cabinet. «Si cette somme était directement versée aux 10 % des ménages les plus modestes, il en résulterait pour ces ménages un gain de pouvoir d'achat de plus de 10 %», calcule-t-il.
Le précédent décevant de la restauration
Pour Marine Le Pen, supprimer la TVA sur un panier de produits de première nécessité - aux contours encore imprécis - permettrait d'aider les ménages les plus modestes, confrontés à l'inflation. Ses équipes estiment le coût de cette proposition entre 3,5 et 4 milliards d'euros. Mais l'exécutif rejette cette piste, qualifiée d'injuste et d'inefficace, «en plus d'être très coûteuse». Peu ciblée, elle bénéficierait à tous, y compris à ceux qui n'en ont pas besoin, et n'aurait que peu d'effet sur les plus fragiles, a assuré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, ce jeudi, défendant à la place des aides précises.
Par le passé, les baisses de TVA n'ont eu qu'un effet limité sur le pouvoir d'achat des consommateurs. L'exemple le plus probant vient de la restauration : le passage de la taxe de 19,6% à 5,5%, en juillet 2009, n'a pas été ressenti sur les factures. «Trente mois après la baisse de la TVA, les prix ont seulement diminué de 1,9 % [...]. La réforme a surtout bénéficié aux propriétaires des restaurants, qui ont empoché environ 56% de la baisse de la taxe», notaient deux économistes de l'IPP dans une étude, en 2018.
Un rapport de 2015 du conseil des prélèvements obligatoires soulignait aussi que les gains étaient bien plus massifs pour les ménages aisés, logiquement plus prompts à aller au restaurant : «sur l'ensemble des biens et des services imposés à taux réduits, l'avantage total s'élève en moyenne à 720 € pour un ménage du premier décile contre 2015 € pour un ménage du dixième décile», lit-on dans le document. Des éléments qui mènent à penser que la TVA n'est pas un instrument de redistribution adapté, selon les auteurs.
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La France est-elle devenue ingouvernable ?
Ronan PlanchonENTRETIEN - Pour le sondeur Mathieu Gallard, on assiste à une recomposition de la vie politique autour de trois pôles: un pôle de gauche radicale, un pôle libéral, et un pôle national-identitaire dominé par Marine Le Pen. L'assise électorale des prochains présidents risque donc d'être de plus en plus étroite, explique-t-il.
Mathieu Gallard est directeur d'études à Ipsos France.
LE FIGARO. - Emmanuel Macron contre Marine Le Pen… Le scénario de 2017 s'est répété. Était-il inéluctable ?
Mathieu GALLARD. - Inéluctable, non. Une majorité des Français souhaitait un autre duel que celui de 2017, et la grande volatilité des intentions de vote durant toute la campagne, avec les dynamiques successives en faveur d'Éric Zemmour, de Valérie Pécresse puis de Jean-Luc Mélenchon ont montré une grande hésitation dans l'électorat. Et l'écart entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon n'est que de 420 000 voix…
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Ce qui est en revanche clair, c'est que la vie politique française est désormais sortie du bipolarisme entre gauche et droite qui s'était mis en place dans les années 1960, avec, à partir de 1983, un Front national puissant mais isolé à l'extrême droite. Après l'explosion de l'espace politique en 2017, on assiste peu à peu à une recomposition autour de trois pôles : un pôle de gauche radicale autour de Jean-Luc Mélenchon, un pôle libéral autour d'Emmanuel Macron, et un pôle national-identitaire dominé par Marine Le Pen. Les partis qui sont à l'interstice de deux de ces pôles, comme le PS et EELV à gauche ou LR et DLF à droite sont marginalisés. Cette évolution pose toutefois de manière criante la question des institutions: désormais, alors que chacun de ces pôles peut réunir au mieux un gros quart de l'électorat, celui qui accède au pouvoir détient par la magie des institutions de la Ve République l'intégralité des pouvoirs pour 5 ans. L'assise électorale des prochains présidents risque donc d'être de plus en plus étroite, ne facilitant pas la mise en place des réformes contenues dans leur programme.
Si Marine Le Pen a obtenu un meilleur score qu'en 2017, l'écart avec Emmanuel Macron se creuse…
C'est vrai en pourcentage (près de 5 points d'écart contre 2,7 points en 2017) comme en voix (1,65 million de voix d'avance pour Emmanuel Macron contre 980 000 en 2017). La physionomie du premier tour est donc clairement à l'avantage d'Emmanuel Macron qui reste systématiquement en tête dans les intentions de vote pour le second tour, même si c'est parfois de très peu. Pour l'emporter, Marine Le Pen devrait à la fois faire le plein de l'électorat d'Éric Zemmour, renforcer les reports en sa faveur aussi bien parmi les électorats de Valérie Pécresse que de Jean-Luc Mélenchon, réduire les reports vers Emmanuel Macron des candidats de centre-gauche, et enfin mobiliser une partie des abstentionnistes du premier tour en sa faveur. Ce n'est évidemment pas impossible, mais mener une campagne efficace en moins de 15 jours permettant d'attirer des électorats socialement et idéologiquement aussi différents sera incontestablement très difficile.
Sans la candidature d'Éric Zemmour, qui a braqué tous les projecteurs sur lui en raison de sa radicalité, Marine Le Pen aurait sans doute eu la partie moins facile.
Marine Le Pen a opté pour une sorte de «campagne-thérapie», elle a choisi d'accompagner les inquiétudes et les angoisses des Français. Cette stratégie de «normalisation» poussée à l'extrême explique-t-elle son score élevé ?
C'est effectivement en partie le résultat de cette stratégie de normalisation, qui est passée par le retrait du programme des éléments les plus clivants de 2017, par une campagne centrée sur le pouvoir d'achat plutôt que sur l'immigration, par une mise en avant de la capacité d'écoute et de proximité de la part de la candidate au cours des derniers mois et par une image publique plus centrée sur la personnalité voire l'intimité de Marine Le Pen, aussi bien dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux. Néanmoins, la stratégie ne fait pas tout. Sans la candidature d'Éric Zemmour, qui a braqué tous les projecteurs sur lui en raison de sa radicalité aussi bien sur la forme que sur le fond, Marine Le Pen aurait sans doute eu la partie moins facile et aurait davantage concentré l'attention des médias et les attaques de ses adversaires.
Jean-Luc Mélenchon arrive troisième de ce scrutin. Comment expliquer ce redressement, alors qu'il était en chute libre depuis 2017 ? A-t-il bénéficié d'un vote utile des électeurs de gauche ?
Certes, l'image de Jean-Luc Mélenchon s'est dégradée depuis 2017, notamment auprès de l'électorat de centre-gauche. Mais il a bénéficié à la fois d'un positionnement politique clair et d'une campagne bien rodée, à la différence de Yannick Jadot ou d'Anne Hidalgo. Dans ce contexte, le vote utile à gauche s'est mis en place à partir du mois de février, et, en conjonction avec une mobilisation de dernière minute de certains abstentionnistes, a permis cet excellent résultat de Jean-Luc Mélenchon.
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Ces résultats montrent au passage combien la thèse des deux gauches irréconciliables» tient mal la route. Les électeurs de gauche, dans leur grande majorité, se sentent bien davantage «de gauche» que Insoumis, socialistes, écologistes ou communistes, et n'hésitent donc pas à voter pour le candidat de leur camp qui leur semble le mieux placé. Cela peut même aboutir à des comportements qui peuvent sembler irrationnels mais ne le sont pas : en 2017, on constatait que le «second choix» des électeurs de Jean-Luc Mélenchon était davantage Emmanuel Macron que Benoît Hamon, pourtant plus proche idéologiquement. Mais pour ces électeurs, mieux valait voter pour un candidat ayant une chance d'être élu et originaire de la gauche. Inversement, le «second choix» des électeurs d'Emmanuel Macron était Jean-Luc Mélenchon: une partie de l'électorat du futur président, issu de la gauche, souhaitait avant tout voter pour le candidat le mieux placé de ce camp.
Jean-Luc Mélenchon fait des scores élevés dans les grandes métropoles (Marseille, Toulouse, Lille, Paris…). Comment l'expliquer ? En abandonnant sa ligne populiste de 2017, a-t-il récupéré le vote des urbains qui vivent dans les centres-villes ?
La sociologie de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon est marquée par un niveau de diplôme élevé (il obtient 28% des voix chez les personnes ayant un diplôme de niveau bac+3 et plus contre 16% chez celles ayant un diplôme inférieur au baccalauréat) et un niveau de revenu faible (il recueille 30% des suffrages des personnes vivant dans un foyer au revenu mensuel inférieur à 1 250€, contre 19% de celles qui vivent dans un foyer où le revenu est supérieur à 3 000€). Si on y ajoute un fort sur-vote chez les jeunes en sa faveur (35% des voix chez les moins de 35 ans), on constate que somme toute, on retombe sur la sociologie du vote de la plupart des partis de gauche radicale dynamiques dans les démocraties occidentales : un électorat jeune, urbain et diplômé, mais (encore ?) mal inséré professionnellement et inquiet sur son avenir. L'alliance, donc, du libéralisme culturel et de l'antilibéralisme économique. L'électorat de Podemos en Espagne ou de Bernie Sanders aux États-Unis, y correspond parfaitement. De ce point de vue, la stratégie de Jean-Luc Mélenchon a pu contribuer à ces résultats, mais sans doute pas de manière décisive, car c'est une tendance internationale qu'on retrouve là.
L'électorat de droite a très rapidement jugé qu'Emmanuel Macron était, sinon de droite, du moins proche de ses positions.
À l’inverse, la droite républicaine incarnée par Valérie Pécresse. Au-delà de la campagne de la candidate LR, ce score s'explique-t-il par le fait que les électeurs jadis acquis à LR se sont reportés sur Emmanuel Macron par crainte de voir Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon accéder au second tour voire l'emporter ?
L'électorat de François Fillon en 2017 s'est divisé en trois blocs d'importances inégales: 39% ont voté pour Emmanuel Macron, 30% pour Marine Le Pen (18%) ou Éric Zemmour (12%), et seuls 21% ont fait le choix de la candidate des Républicains, Valérie Pécresse. Ce chiffre désastreux pour ce parti de gouvernement, qui acte la recomposition de l'espace politique amorcée en 2017, est en partie lié à une dynamique de vote utile. Mais cette évolution est toutefois plus ancienne et ne peut donc pas être réduite aux dynamiques propres de cette campagne électorale: dès les élections européennes de 2019, 27% des électeurs de François Fillon faisaient le choix d'un vote pour la liste LREM, contre 34% pour la liste LR de François-Xavier Bellamy.
En fait, l'électorat de droite a très rapidement jugé qu'Emmanuel Macron était, sinon de droite, du moins proche de ses positions. Dans une enquête que nous avions réalisée en mai 2018, 67% des sympathisants positionnaient Emmanuel Macron à droite sur une échelle gauche-droite, contre 33% en avril 2017. Rétrospectivement, il semblerait que dès la première année du quinquennat, la messe était dite pour la droite républicaine.
Éric Zemmour n'a obtenu que 7% malgré des sondages qui le donnaient à 15% en début d'année. Paye-t-il la guerre en Ukraine ? Le retour en force du pouvoir d'achat comme préoccupation centrale des Français ?
La question du pouvoir d'achat, ou du moins son évitement volontaire durant la campagne par Éric Zemmour, a eu un impact majeur sur sa campagne, même s'il est difficile à mesurer. Mais il est parfaitement évident que concentrer sa campagne sur un enjeu identitaire qui apparaissait comme secondaire aux yeux des Français par rapport à la thématique sociale était une stratégie extrêmement risquée, qui ne laissait à Eric Zemmour aucune chance d'être élu à l'Élysée. En revanche, elle n'était peut-être pas en tant que telle handicapante pour concurrencer Marine Le Pen au sein de l'électorat de droite le plus radicalisé sur ces enjeux liés à l'immigration, à l'identité et à l'insécurité.
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La crise ukrainienne a donc joué le rôle de catalyseur dans cet électorat. Juste avant le déclenchement de l'invasion russe, Marine Le Pen et Éric Zemmour étaient au coude-à-coude dans les sondages. Incontestablement, le candidat de Reconquête ! a souffert de cette crise, pas tant d'ailleurs à cause de ses positions passées en faveur de Vladimir Poutine que de ses nombreuses déclarations ambiguës (Poutine qualifié de «démocrate autoritaire») ou très à rebours du sentiment général des Français (les réfugiés). Au contraire, Marine Le Pen a eu l'habileté tactique de s'éloigner des médias dans les jours qui ont immédiatement suivi l'invasion, lui évitant d'être trop prise à partie. Le résultat a été un léger décrochage d'Éric Zemmour, qui a ensuite déclenché une spirale de vote utile au sein de l'électorat d'extrême-droite: chaque jour, il devenait plus évident que le candidat de cette famille politique le mieux placé pour accéder au second tour était Marine Le Pen, et chaque jour, des électeurs d'Éric Zemmour faisaient ce constat et ralliaient la candidate du Rassemblement national. Résultat: parmi les électeurs qui se perçoivent comme «très à droite», 55% ont voté pour Marine Le Pen quand seulement 20% ont fait le choix d'Éric Zemmour.
Il faudra que les dirigeants de ce nouveau pôle national-identitaire comprennent que la question identitaire, si elle permet de réunir un électorat non-négligeable, ne peut en aucun cas suffire à elle seule de parvenir au pouvoir.
Avec ce score, pourrait-il recomposer la droite autour de lui comme il l'espère ?
Cela semble très improbable, mais tout dépend encore des résultats du second tour. Si Marine Le Pen est élue, la question ne se posera pas. Si elle est battue de peu, comme le disent les sondages actuels, le Rassemblement National conservera une place hégémonique et Éric Zemmour ne peut espérer lui servir, au mieux, que de force d'appoint. Si Marine Le Pen est largement battue, par exemple avec moins de 42% des voix, Éric Zemmour peut encore espérer jouer un rôle majeur, sinon central, dans la recomposition. Toutefois, de mon point de vue, Marion Maréchal sera nettement mieux positionnée que lui car malgré son ralliement à Reconquête!, elle a parfois eu des propos plus modérés que son leader durant la campagne. Si on y ajoute ses origines familiales, elle semble mieux armée pour faire le lien avec le RN, qui reste un partenaire bien plus incontournable que Les Républicains en pleine déshérence.
En tout état de cause, il faudra que les dirigeants de ce nouveau pôle national-identitaire comprennent que la question identitaire, si elle permet de réunir un électorat non-négligeable, ne peut en aucun cas suffire à elle seule de parvenir au pouvoir.
Réforme des retraites: «Rétropédalage»
L’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.
L’éditorial du Figaro: «Macron, les défis d’une victoire»
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«Le score famélique d'Anne Hidalgo à Paris s'explique en partie par sa gestion désastreuse de la capitale»
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Prescription culturePaul MazliakLes deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.
sciences L'Humanité
Essai La magie de l’errance pédestre sans but
Prescription cultureLaurent EtreRémy Oudghiri a contracté cette habitude à l’adolescence : marcher sans but, se perdre dans les rues ou les grands espaces. Son intuition l’a conduit à interroger des amis, puis à aborder des inconnus partageant ce goût du « pas de côté ». Dans le sillage des surréalistes, qui pratiquaient l’art de la marche au hasard, et celui du questionnaire sur les enjeux existentiels, ce sondeur de métier croise ses souvenirs de déambulations et ses récits de rencontres avec d’autres marcheurs solitaires. Ce faisant, il lève un coin de voile sur une véritable « communauté invisible ». Certains marchent pour se reconstruire après une épreuve, d’autres pour oublier le temps, s’évader, ou poser un regard neuf sur la vie. C’est finalement dans une authentique promenade philosophique que nous entraîne l’auteur. Un livre inspirant.
Le Figaro
Le tireur présumé du métro new-yorkais arrêté et inculpé d'«acte terroriste»
La police avait diffusé des photos du suspect de la fusillade, qui a fait mardi 23 blessés, dont 10 par balles. «On l'a eu», s'est félicité le maire de New York lors d'un point presse.
L'homme soupçonné d'avoir tiré dans le métro de New York mardi matin à l'heure de pointe, faisant 23 blessés, dont 10 par balles, a été arrêté mercredi 13 avril, ont annoncé les autorités de la ville. Le suspect, qui sera poursuivi pour «attaque terroriste», a été arrêté à Manhattan. «On l'a eu», s'est félicité le maire de New York, Eric Adams, lors d'une conférence de presse. «Nous avons utilisé toutes les ressources à notre disposition», a garanti la police de New York.
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Toute la journée, la police de New York a traqué le suspect de la fusillade, alors que des millions d'employés reprenaient les transports pour aller au travail. Le maire de New York, Eric Adams, avait appelé les New-Yorkais à être «vigilants», tout en excluant que le tireur ait un complice. «Il semble avoir agi seul», a déclaré sur la chaîne MSNBC le maire démocrate, entré en fonction le 1er janvier en promettant de remettre la mégapole sur de bons rails après la pandémie de Covid-19, notamment en matière de lutte contre la criminalité.
Les photos du suspect diffusées
L'étau s'était resserré autour d'un homme, simplement présenté mardi par la police (NYPD) comme une «personne d'intérêt» pour l'enquête, puis qualifié de «suspect» par le maire de New York. Mardi, le NYPD avait diffusé des photos de cet individu, Frank James, en indiquant qu'il avait loué la camionnette retrouvée dans Brooklyn et dont une clé a été découverte sur la scène du crime.
L'homme, connu de la police, avait déjà été arrêté à 12 reprises à New York et dans le New Jersey, notamment pour des «infractions sexuelles», un «vol» ou un «trouble à l'ordre public», ont précisé les autorités. Mais il n'avait jamais été condamné pour un crime dans l'Etat de New York. Il sera poursuivi en vertu d'une loi qui prohibe les «attaques terroristes et autres violences contre (...) des transports en commun», a annoncé un procureur fédéral. «Il comparaîtra devant un tribunal fédéral de Brooklyn et, en cas de condamnation, encourra une peine de prison à perpétuité», a déclaré le procureur Breon Peace lors d'une conférence de presse.
Des tirades virulentes publiées en ligne
Frank James avait une page YouTube, baptisée «prophetoftruth88» (prophète de vérité) supprimée mercredi matin pour «violation des règles communautaires» du site. Il y a publié de multiples vidéos où on le voit lancer de longues tirades, parfois décousues et véhémentes, dans lesquelles il évoque les questions raciales, l'insécurité à New York, notamment dans le métro, et s'en prend aux personnes homosexuelles, ou au nouveau maire Eric Adams.
Pendant que la traque du tireur, décrit comme «dangereux» la veille, se poursuivait, des millions de New Yorkais reprenaient les transports pour aller au travail, certains postant des selfies sur les réseaux sociaux pour montrer que la vie reprenait son cours normal. Pourtant, mercredi matin, les New-Yorkais recevaient sur leur téléphone des messages donnant la description de cet «homme noir de 62 ans», en demandant d'alerter la police pour donner tout élément utile à l'enquête.
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«Je n'ai pas vraiment le choix, je dois prendre le métro. J'espère que ce sera plus sûr aujourd'hui. Cela avait l'air un peu plus vide», a expliqué une passagère, Laura Swalm, 49 ans, qui habite l'État voisin du New Jersey. «Je fais toujours attention à ce qui m'entoure depuis le 11 septembre (2001). Mais il y a eu plus d'incidents sur les quais récemment, donc je fais plus attention», explique-t-elle à l'AFP. Le compte Twitter du métro de New York, l'un des plus grands réseaux au monde, annonçait tôt mercredi matin le retour d'un «service complet» sur toutes les lignes, notamment à la station «36th street» du sud de Brooklyn, où le tireur a sévi et où passent plusieurs lignes.
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33 balles tirées
Mardi matin, vers 8h30 (12h30 en France), à l'heure où les rames de métro sont bondées, l'individu, qui portait un masque à gaz, a allumé deux engins qui ont enfumé le wagon, puis a tiré sur les passagers alors que le train entrait dans la station. «Nous avons vraiment eu de la chance que cela n'ait pas été beaucoup plus grave», a souligné la cheffe de la police de New York (NYPD), Keechant Sewell, résumant le soulagement des autorités après cette attaque où le suspect a tiré 33 balles.
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«Tout ce que vous voyez, c'est de la fumée noire, et je me suis tourné vers la droite, et j'ai vu ce type avec un masque», a témoigné sur CNN l'une des victimes, Hourari Benkada, depuis son lit d'hôpital. «La fusillade a duré environ une minute, je dirais environ dix tirs (...). Je n'ai jamais entendu autant de coups de feu sortir d'une arme de poing... (...) Il avait probablement des chargeurs prolongés ou une autre arme à feu», a ajouté cet homme, touché par balle au niveau du genou. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé une arme de poing et trois chargeurs.
L'attaque de mardi a eu lieu alors que New York a été confrontée à une hausse de la criminalité depuis la pandémie de Covid-19, le nombre d'homicides passant de 319 en 2019 à 488 en 2021, même si le bilan annuel reste bien en deçà des plus de 2000 par an enregistrés au début des années 1990.
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Beaux livres Tout savoir sur la vigne, les vignerons et le vin
Prescription cultureGérard Le Puill« Le paradoxe de la viticulture est d’avoir une image de tradition autour d’un produit qui enchante, et, en même temps, d’être gourmande en innovations pour répondre à ces défis majeurs », écrit Philippe Mauguin dans une préface qui résume l’intérêt de cet ouvrage pour quiconque veut progresser dans la connaissance du vin. Du travail de la vigne à la vinification, du rôle des cépages à l’organisation de la filière de production, de la dégustation à la place du vin dans la gastronomie, les sept chapitres de cet ouvrage nous apprennent beaucoup de choses. On relèvera ainsi que près de 85 % des vignobles du Nouveau Monde sont irrigués, contre moins de 10 % en Europe, mais plus de 40 % en Espagne. Voilà aussi pourquoi les deux auteurs portent une réflexion prospective sur le rôle de la vigne et du vin en ce XXIe siècle marqué par le réchauffement climatique.
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«Je vous dis ma vérité»: pour la première fois, Salah Abdeslam raconte les attentats du 13-Novembre
Esther PaoliniCOMPTE RENDU D'AUDIENCE - Salah Abdeslam a raconté à la cour sa mystérieuse opération kamikaze dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris, à laquelle il dit avoir renoncé au dernier moment.
Pour Salah Abdeslam, ce mercredi était l'interrogatoire de la dernière chance. La dernière occasion pour lui de s'expliquer devant la justice sur son rôle le soir des attentats du 13-Novembre. La dernière fois que la cour d'assises spéciale lui offrirait la possibilité d'apporter des réponses aux questions qui hantent les rescapés et proches des 130 victimes. Après de précédents interrogatoires chaotiques - l'un achevé par une protestation des avocats de la défense, l'autre durant lequel il a fait valoir son droit au silence -, les esprits oscillaient entre espoirs et résignation. Après sept mois de procès, Salah Abdeslam a finalement livré son récit des attaques parisiennes, détaillant son rôle dans le projet mortifère. Celui qui était voué à mourir en martyr a aussi raconté comment, à la dernière minute, il aurait fait marche arrière.
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Il a fallu attendre le début de soirée, après l'interrogatoire de deux autres accusés, pour mettre fin au suspense. Droit dans le box vitré, l'intéressé se lève pour s'adresser à la cour: «Oui Monsieur le président, je vais m'exprimer aujourd'hui.» Retour au printemps 2015. Son frère, Brahim Abdeslam - l'un des terroristes des terrasses parisiennes -, se confie sur son expérience en Syrie, les combats au sein de l'État islamique, les bombardements de la coalition. Salah Abdeslam tient à suivre son exemple et aller là-bas, mais son frère en décide autrement. Il sera plus utile ici à «travailler avec lui», en traversant l'Europe pour récupérer des djihadistes de retour du califat. Selon son récit, il n'aurait été informé de la préparation des attentats en France qu'au tout dernier moment. Le 11 novembre, à Charleroi, son frère l'alerte qu'Abdelhamid Abaaoud, le chef opérationnel des attaques, veut le rencontrer. «Il me parle d'un projet d'attaque, ne me dit pas les cibles, soutient l'accusé, d'un ton calme. Il me dit que je vais devoir porter une ceinture explosive et me faire exploser. Je comptais partir en Syrie, dans ma tête, c'est un choc, je ne savais pas comment réagir.» Une discussion suffit à le convaincre: «ok, ça va, je vais y aller.»
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Le mystérieux bar du XVIIIe
Les choses s'enchaînent très vite. Dans une «ambiance tendue», il quitte la Belgique avec son frère et Mohamed Abrini à bord d'une Clio en direction de Bobigny, où se trouve l'un des appartements conspiratifs. Durant le trajet, seul Brahim Abdeslam est en contact par message avec le coordinateur de la cellule. «Je ne suis pas au courant des terrasses et du Bataclan, jure-t-il à la cour. Mon frère a une ceinture, une kalach', je sais qu'il va faire une attaque, mais je ne sais pas où.» La journée du vendredi 13 est consacrée aux repérages des cibles. Après avoir récupéré les gilets explosifs à la planque de Bobigny, Salah Abdeslam dépose trois terroristes aux abords du Stade de France. Il est bientôt 21 heures, dans quelques minutes la terreur gagnera Saint-Denis, puis Paris.
Lui file dans le XVIIIe arrondissement pour accomplir sa mission: une opération kamikaze dans un bar animé. «Je sors de la voiture et je vais faire l'objectif qu'on m'a donné», poursuit-il, glaçant la salle d'audience. «Je rentre dans ce café, je commande une boisson. Je regarde les gens autour puis je me dis non, je ne vais pas le faire. J'ai renoncé, je suis sorti.» De quel établissement s'agissait-il? Sept ans après, Salah Abdeslam joue la carte de la mémoire, se montre évasif: c'était «un bar à l'angle», «avec des jeunes qui dansaient», se contente-t-il de répondre. Si cette version vient confirmer le message de revendication des attentats de l'État islamique - évoquant le XVIIIe arrondissement -, de nombreuses questions persistent: pourquoi les commanditaires ont choisi de le laisser seul, à l'inverse des autres terroristes? Pourquoi n'avait-il pas d'armes, contrairement aux autres?
«Je suis dans l'imprévu»
Dans un récit confus, Salah Abdeslam raconte avoir ensuite roulé à l'aveugle dans les rues de Paris, avant de tomber en panne place Albert Khan. Il n'a d'autre choix que de laisser le véhicule pour rejoindre Montrouge en taxi afin d'abandonner enfin, son gilet explosif. Mais là aussi, la cour peine à comprendre les raisons pour lesquelles il choisit de traverser Paris du nord au sud, alors que les forces de l'ordre quadrillent la capitale. «J'essaye de trouver une solution, je suis dans l'imprévu», bafouille l'intéressé. Salah Abdeslam passe la nuit du 13 au 14 novembre caché dans le squat d'un immeuble avec des jeunes, à attendre ses complices, Mohamed Amri et Hamza Attou, qui l'exfiltreront ensuite jusqu'en Belgique.
Durant trois heures de prise de parole, Salah Abdeslam a tenté de se montrer convaincant, répondant à la grande majorité des questions, afin de présenter un récit qu'il voulait vraisemblable. Mais un doute persiste. A-t-il renoncé à se faire exploser pour épargner des vies ou l'a-t-il fait car son gilet était défectueux? C'est la justification qu'il a ainsi donnée à plusieurs reprises, notamment à des membres de la cellule terroriste. «C'était un mensonge dont je n'ai pas réussi à me défaire tout au long de ma cavale. Alors, je l'ai pris comme une réalité», soutient-il. La nuit tombée et face à l'insistance des juges, Salah Abdeslam a clamé avoir renoncé par «humanité» envers ceux qui se trouvaient dans le bar. Une déclaration qui n'a pas suffi à dissiper le doute sur sa réelle volonté.
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Paris : un homme agressé après avoir voulu empêcher un vol de téléphone dans le métro
La victime a été blessée avec une lame de rasoir. Quatre individus ont été interpellés par la brigade des réseaux franciliens (BRF).
Morbihan: la passagère d'un avion de tourisme prend les commandes après un arrêt cardiaque du pilote
La jeune femme, qui n'avait jamais piloté, a réussi à éviter un crash sur des habitations. Si le pilote est mort, elle s'en est sortie «pratiquement indemne», selon les pompiers.
Le Figaro
Manifestante expulsée d'une conférence de presse RN : «Je n'ai pas mis en cause les policiers», assure Marine Le Pen
Claire ConruytHier, après que sa conférence de presse a été perturbée par une militante écologiste, la candidate RN avait fait porter la responsabilité sur le ministère de l'Intérieur.
Mercredi 13 avril, tandis que Marine Le Pen tenait une conférence de presse, une militante écologiste s'est fait violemment exfiltrer. La candidate, qui indique n'avoir «strictement rien vu», a mis en cause la responsabilité du ministère de l'Intérieur : «Il faut s'adresser à M. Darmanin (...). Ce sont les services de protection des (hautes) personnalités («SPHP», NDLR)», avait-elle répliqué sur BFMTV.
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«Ayez plutôt l'honnêteté de dire que l'individu qui traîne la manifestante sur le sol est un membre de votre service d'ordre privé», avait alors rétorqué Gérald Darmanin sur Twitter.
Invitée sur France 2 ce matin, Marine Le Pen assure finalement : «Je n'ai absolument pas mis en cause les policiers, non.» Et d'ajouter : «Ce qui devrait scandaliser, c'est qu'on ne peut pas faire une campagne de second tour sans que des conférences de presse soient perturbées, sans que nous soyons agressés, sans que nous soyons menacés.»
La députée a ensuite déclaré qu'elle ne présenterait pas d'excuses. «Il y a un policier qui a interpellé cette dame qui, au passage, s'est blessé. C'est elle qui devrait lui [présenter] des excuses. Il s'est blessé en l'interpellant et n'a pas pu aller au bout de l'évacuation.» C'est pour cela, justifie Marine Le Pen, «qu'elle a été évacuée en se laissant traîner par terre par (son) service de sécurité».
«Tout le monde est un peu à cran», a précisé Marine Le Pen. «Elle [La militante] a dit des choses, ce n'est pas très grave, j'ai l'habitude... Mais elle aurait pu être armée, on ne sait pas ! Je trouve que c'est un peu facile a posteriori de juger les réactions des gens dans une période aussi sensible que le second tour et quand il y a des menaces de violences qui se multiplient à l'égard des candidats qui restent en lice.»
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Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
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La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
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Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
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Les compagnies aériennes russes ploient sous le choc de la guerre en Ukraine
Jean-Yves GuérinANALYSE - Vols internationaux annulés, marché intérieur atrophié… Aeroflot et ses challengers, qui avaient déjà souffert avec la crise du Covid, encaissent un nouveau coup terrible.
À l’aéroport international de Moscou, on se croirait revenu au plus fort de la crise sanitaire. Depuis le 15 mars, deux terminaux sur cinq (le D et le E) sont fermés. Tout comme une des trois pistes de décollage et d’atterrissage. Cette fois-ci, ce n’est pas le Covid qui cloue les avions au sol mais l’invasion de l’Ukraine. Plus précisément, l’enchaînement des sanctions de part et d’autre découlant de cette guerre. Les compagnies américaines et européennes n’ont plus le droit de survoler la Russie ou d’y atterrir. Les transporteurs russes ne peuvent plus, en retour, faire des vols vers l’Union européenne ou les États-Unis et emprunter leur espace aérien.
C’est pour les acteurs russes que le coup est le plus rude. La compagnie nationale Aeroflot, qui a une part de marché frisant les 50 %, S7, Azur Air… Les plus gros opérateurs ont renoncé depuis plus d’un mois à faire des vols internationaux. «Aeroflot informe d’une suspension temporaire de ses vols internationaux à partir du 8 mars à cause de nouvelles circonstances entravant le déroulé des vols», annonçait pudiquement la compagnie possédée à 57,3 % par l’État russe.
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En fait, tous ces acteurs ne font que suivre les recommandations de l’agence fédérale du transport aérien russe, Rosaviatsia, pointant du doigt «un grand risque que l’appareil soit saisi à l’étranger». L’explication? 80 % des avions utilisés par les compagnies locales sont loués à des sociétés occidentales spécialisées, appelées «lessors». Or, dans le cadre des sanctions économiques imposées à la Russie, les transporteurs aériens du pays avaient jusqu’au 28 mars pour rendre ces appareils à leurs propriétaires. Une demande à laquelle ils ne se sont pas pliés. Bien au contraire, ils gardent ces appareils pour exploiter des vols domestiques.
Certes, depuis le 25 mars, une filiale d’Aeroflot, Rossiya, a relancé des vols internationaux à partir de Sotchi vers six pays amis (Turquie, Égypte, Kazakhstan…). Ces routes sont opérées avec des appareils de l’avionneur russe Sukhoï, qui n’appartiennent pas à des «lessors». Mais, avec ces liaisons, la Russie n’a rouvert qu’une partie infime de son réseau international.
Ce retrait ou quasi-retrait du marché moyen et long-courrier va faire mal aux grandes compagnies russes. L’année dernière, 25 % des passagers d’Aeroflot l’ont choisi pour un vol international, générant 37 % des km/passagers. Chez S7, la deuxième compagnie russe, ils étaient 1,6 million de passagers sur les 17,8 millions au total en 2021. Sans compter que les long-courriers génèrent des marges plus confortables grâce aux professionnels qui voyagent en classe affaires.
Signes de faiblesse du marché domestique russe
Les compagnies russes n’avaient pas besoin de cela. Même si le marché domestique est celui qui s’est redressé le plus vite dans le monde, dépassant fin 2021 le niveau de 2019, elles ont pris un coup majeur pendant la pandémie de Covid-19. En deux ans, Aeroflot a perdu 1,5 milliard d’euros. Et, l’année dernière, son chiffre d’affaires (4,5 milliards) était encore en retrait de 27,5 % par rapport à 2019.
Certes, l’État lui a maintenu la tête hors de l’eau: en mai 2020, il a apporté une aide de 95 millions. Et, à l’automne 2020, il a contribué à hauteur de 582 millions à l’augmentation de capital de 897 millions. Il n’empêche, Aeroflot, comme les autres compagnies russes, est toujours convalescent. Or, avec cette guerre, tous ces acteurs risquent de souffrir y compris à l’intérieur de leurs frontières. Dès le 10 mars, l’Iata, qui fédère 190 transporteurs aériens dans le monde, prévenait à propos du marché domestique russe: «Les perspectives y sont sombres. Un rebond important de la pandémie depuis février, aggravé par les sanctions économiques et les annulations de vols liées à la guerre ukrainienne, impactera les capacités et l’envie des passagers de voyager.» «Le trafic aérien est toujours corrélé à l’évolution du PIB et à l’ambiance du moment, renchérit Pascal Fabre, spécialiste de l’aéronautique au sein du cabinet de conseil AlixPartners. Il semble logique qu’il soit très vite impacté en Russie.»
D’ailleurs, dès février, le marché domestique russe a montré des premiers signes de faiblesse, avec un recul de 1 % après plusieurs mois de progression. Et la situation risque de s’aggraver. Ainsi, les aéroports de onze villes russes (Krasnodar, Sotchi, Rostov-sur-le-Don…) proches de la frontière avec l’Ukraine sont fermés depuis le début de la guerre, le 24 février. Plus globalement, l’achat des billets d’avion est moins facile car le règlement avec des cartes de crédit (Visa, Mastercard…) et des solutions de paiement (Apple Pay, Google Pay…) occidentales ne sont plus possibles en Russie. En signe de protestation contre l’invasion de l’Ukraine, ces groupes y ont coupé leur service.
Problèmes d’approvisionnement
Les compagnies vont devoir affronter un autre problème: les fabricants d’avions (Boeing et Airbus) et les fournisseurs de moteurs (Safran, Rolls-Royce…) n’ont plus le droit de leur livrer des pièces de rechange ni d’assurer la maintenance des appareils ou le support technique. «Ces sanctions auront un énorme impact sur les transporteurs russes car ils opèrent essentiellement des avions fabriqués en Occident, des Airbus ou des Boeing», affirme Yi Gao, professeur spécialiste de l’aéronautique à l’université américaine de Purdue. Selon le cabinet de conseil Cirium, sur les 861 avions passagers et cargo en service en Russie, 332 sont des Boeing et 304 sont des Airbus. Multiplication des pannes, pièces manquantes… Les compagnies risquent de devoir annuler beaucoup de dessertes faute d’avions capables de les assurer.
Les sanctions auront un énorme impact sur les transporteurs russes car ils opèrent essentiellement des avions fabriqués en Occident, des Airbus ou des Boeing
«Pour résoudre le problème, ils peuvent être tentés de s’approvisionner auprès des Chinois, avec qui les ponts ne sont pas coupés, affirme un expert du secteur. Mais, attention, les Chinois ne savent pas tout fabriquer dans les avions.» Plus probablement, les Russes iront récupérer des pièces sur des appareils de leur flotte cloués au sol à cette fin. La compagnie low cost d’Aeroflot, Pobeda, a déjà sauté le pas: elle a immobilisé 16 avions sur 41. «Nous allons réduire la flotte à 25 appareils, prévenait fin mars son directeur général, Andrei Yurikov. Nous prélèverons des pièces de rechange sur les avions qui ne voleront pas jusqu’à la fin de l’année, le temps que les chaînes d’approvisionnement soient rétablies.»
Si les sanctions durent, c’est une partie importante de la flotte russe qui risque d’être clouée au sol. En Iran, pays soumis à un embargo pendant plusieurs années, près de la moitié des avions ont été immobilisés pour alimenter en pièces les autres appareils. Et une multitude de vols ont été annulés. Avec à la clé des conséquences pour les compagnies. Les marchés financiers l’ont bien compris. Mercredi à 16 heures, l’action Aeroflot valait 33,78 roubles, contre 60 roubles le 16 février, huit jours avant le début de la guerre.
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Ses activités peuvent néanmoins se poursuivre, a indiqué le régulateur bancaire allemand.
Le plus grand parking pour voitures électriques de France désormais opérationnel à Paris
Sous l'église de La Madeleine, dans le VIIIe arrondissement, le parking propose depuis début avril 505 bornes de recharge électrique.
Guerre en Ukraine: coûteuse retraite de Russie pour la Société générale
RÉCIT - Le groupe cède pour une poignée de roubles sa filiale Rosbank, qu’il avait acquise 4 milliards d’euros. L’acheteur est l’ex-propriétaire russe.
Le Figaro
Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Arthur BerdahLe président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle 2022
Une première depuis plus de 40 ans. Pour la deuxième fois dans l'histoire de la Ve République, les Français s'apprêtent à vivre le match retour d'une affiche à laquelle ils ont déjà assisté. Selon les résultats définitifs de 100% des communes fournis par le ministère de l'Intérieur, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont hissés en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2022. Le président sortant a recueilli 27,84% des suffrages, contre 23,15% à son adversaire RN. Les deux candidats, qui se sont affrontés en finale en 2017, seront départagés par les électeurs le dimanche 24 avril prochain, jour du second tour.
» EN DIRECT - Suivez les dernières informations sur le premier tour de l'élection présidentielle de 2022
Les dix autres prétendants qui briguaient l'Élysée échouent donc à se qualifier. Parmi eux figure notamment l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième avec 21,95%. Il devance très nettement ses concurrents, dont le nationaliste Éric Zemmour (7,07%) - qui tombe sous la barre symbolique des 10%. Derrière, la LR Valérie Pécresse (4,78%) et l'écologiste Yannick Jadot (4,63%) n'ont pas été en mesure de dépasser le seuil des 5%, et ne devraient pas voir leurs frais de campagne être remboursés par l'État. Tout comme le député Jean Lassalle (3,13%).
Dans le bas de tableau, le communiste Fabien Roussel (2,28%) et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (2,06%) créent la surprise en faisant mieux que le Parti socialiste, dont la représentante Anne Hidalgo (1,75%) réalise le pire score de l'histoire de son camp. Seuls l'anticapitaliste Philippe Poutou (0,77%), et la trotskiste Nathalie Arthaud (0,56%) font moins bien, et ferment la marche de cette élection présidentielle de 2022.
- Emmanuel Macron : 27,84%
- Marine Le Pen : 23,15%
- Jean-Luc Mélenchon : 21,95%
- Eric Zemmour : 7,07%
- Valérie Pécresse : 4,78%
- Yannick Jadot : 4,63%
- Jean Lassalle : 3,13%
- Fabien Roussel 2,28%
- Nicolas Dupont-Aignan : 2,06%
- Anne Hidalgo : 1,75%
- Philippe Poutou : 0,77%
- Nathalie Arthaud : 0,56%
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Quel taux d'abstention, quelle participation ?
Après des mois d'une campagne atypique qui a peu mobilisé, l'abstention a été plus élevée qu'il y a cinq ans et a atteint 26,31% des inscrits. Près de 13 millions d'électeurs sur 48,74 millions d'inscrits ont ainsi boudé les urnes dimanche. Le record d'abstention pour un premier tour d'élection présidentielle reste celui de 2002, avec 28,4% d'abstention.
Quels ralliements ?
Plusieurs candidats ont d'ores et déjà donné leurs consignes de vote pour le second tour de la présidentielle. C'est le cas d'Anne Hidalgo (PS), qui a été la première à se positionner en faveur d'Emmanuel Macron afin de «voter contre l'extrême droite». Elle a été suivie par Fabien Roussel (PCF) qui a appelé à «battre Le Pen» et son «projet raciste et xénophobe». Yannick Jadot (EELV) a fait de même.
Contrairement à il y a cinq ans, où il n'avait pas voulu donner une consigne de vote, Jean-Luc Mélenchon a déclaré : «Vous ne devez pas donner une voix à Marine Le Pen».
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Valérie Pécresse (LR) n'a pas donné de consigne mais a déclaré qu'elle voterait Emmanuel Macron «pour empêcher l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen ». Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a annoncé mardi son soutien à Emmanuel Macron.
Éric Zemmour a quant à lui appelé à voter Marine Le Pen.
Le candidat NPA Philippe Poutou, a appelé à «ne pas donner une voix» à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, mais sans donner de consigne de vote pour Emmanuel Macron. Jean Lassalle n'a pas donné de consigne de vote à son électorat. La candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud votera blanc.
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Y aura-t-il un débat entre Macron et Le Pen pour le second tour ?
Le débat d'entre-deux tours aura lieu le 20 avril prochain, à 21 heures, quatre jours avant l'ultime appel aux urnes. Ce débat sera retransmis sur TF1 et France 2, qui sont les chaînes qui l'organisent. Le nom des animateurs n'est pas encore connu.
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Que disent les sondages sur le second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?
Le président sortant Emmanuel Macron l'emporterait au second tour face à Marine Le Pen, avec un score compris entre 54% et 51% contre 46%-49% pour la candidate RN, selon les premiers sondages réalisés dimanche après le premier tour. Le score serait ainsi beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans quand Emmanuel Macron s'était imposé par 66,1% des voix contre 33,9% pour Marine Le Pen.
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Quel avait été le score de Macron en 2017 ?
Emmanuel Macron, en tête du premier tour de cette élection présidentielle 2022 avec 27,6 % des voix, l'était déjà cinq ans plus tôt. En 2017, il était arrivé premier également du premier tour, avec 24,01%, déjà devant Marine Le Pen qui était quant à elle à 21,3%. Les deux finalistes ont donc amélioré leur score par rapport à leur résultat d'il y a cinq ans.
Les résultats du premier tour dans les grandes villes de France
Résultats à Paris : c'est Emmanuel Macron qui arrive en tête, avec 35,33% des voix, suivi de Jean-Luc Mélenchon. La maire de Paris, Anne Hidalgo, arrive en 7e position, avec 2,17% des voix.
Résultats à Lyon : Emmanuel Macron est arrivé en tête (31,84%), dépassant de peu Jean-Luc Mélenchon (31,06%)
Résultats à Marseille : Jean-Luc Mélenchon arrive en tête avec plus de 31% des voix, devant Emmanuel Macron (22,62%)
Résultats à Toulouse : La Ville rose a voté pour Jean-Luc Mélenchon à 36,65%.
Résultats à Nice : C'est Emmanuel Macron qui est arrivé en tête, suivi de près par Marine Le Pen.
Résultats à Nantes : Jean-Luc Mélenchon arrive en tête. Yannick Jadot se hisse à la troisième place.
Résultats à Montpellier : la ville a choisi Jean-Luc Mélenchon, puis Emmanuel Macron.
Résultats à Strasbourg : comme d'autres grandes villes, Strasbourg a d'abord choisi Jean-Luc Mélenchon.
Résultats à Bordeaux : le président sortant Emmanuel Macron est en tête à Bordeaux.
Résultats à Lille : la ville a placé Jean-Luc Mélenchon en tête.
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La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
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Vie de couple : quand céder, quand ne rien lâcher ?
ENTRETIEN - Tous les couples ont leur lot de concessions. Mais faut-il tout accepter par amour, au risque de se perdre soi ? Le psychologue clinicien, Pascal Anger, aide à se poser les bonnes questions.
La concession : accepter la position de l'autre et mettre de côté ses opinions quand bien même nous sommes en désaccord. Serait-ce la clef d'un couple qui dure ? Cette concession, elle n'existe pas chez Frédéric et Iliana, 41 et 37 ans. «Nous sommes deux forts caractères, chacun défendant son bout de gras», décrit le premier. Sur tout et n'importe quoi, juste pour le principe parfois. Du programme télé à la destination des vacances en passant par l'école, privée ou non, pour leur fils d'un an : aucun n'est prêt à un renoncement. Le couple s'est déjà séparé trois fois. «Mais je ne pourrais pas vivre avec quelqu'un de conciliant», assure Iliana. «Il me faut une personne avec autant de répondant et de pugnacité que moi», enchérit Frédéric.
Pendant six ans, Olivia, 38 ans, a accepté le «chacun chez soi» exigé par son compagnon. Elle se persuadait d'y trouver son compte : enchaînant les heures supplémentaires sans se poser de question, n'ayant pas à partager son dressing, ne voyant pas le désir s'essouffler car la phase de rendez-vous était sans fin. Au fil des ans, elle assiste pourtant avec envie aux mariages et aux grossesses de ses amis. «J'ai adressé un ultimatum : on vit ensemble ou on se sépare. On s'est quittés», regrette-t-elle, avec l'impression que le sacrifice lui a coûté six ans de sa vie. Comment avancer ensemble en évitant les chausse-trapes ? Réponses avec Pascal Anger, psychologue clinicien diplômé et formé en thérapie systémique.
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Madame Figaro.- Traits de caractère différents, désirs divergents, principes opposés… N’est-ce pas le propre du couple que de faire des concessions ?Notre conjoint ne nous ressemble jamais en tout point. Rares sont ceux qui cherchent le double d'eux-mêmes, et heureusement : ils leur renverraient par trop leurs défauts. Certes, on a des points communs mais il est aussi plus que normal d'avoir chacun ses principes, ses envies, ses désirs, sa propre vision de l'avenir. C'est peut-être ce qui est le plus difficile quand on se met en couple d'ailleurs : abandonner une part de liberté. Un couple, finalement, c'est toujours beaucoup de concessions de part et d'autre. Particulièrement au démarrage, qui est parfois en côte. Souvent, l'un va se montrer plus conciliant. Mais attention à la dynamique qui peut alors s'installer. De même qu'il ne faut pas chercher à changer l'autre, il ne faut pas non plus devenir l'esclave de l'autre.
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À l'heure où l'épanouissement individuel est porté aux nues au sein du couple, où l'on veut s'accomplir soi, comment accepter justement d'abandonner une partie de sa liberté ?La société nous dicte notre façon d'être, mais nous, individuellement, avons bien souvent besoin d'être sécurisé par rapport à l'autre. La question à se poser est : avons-nous tous les mêmes besoins ? Et la réponse est non. Mais il est difficile pour tout un chacun d'abandonner une partie de sa liberté.
Pourquoi ?Se priver de liberté c'est se priver d'une partie de soi, et tout le monde n'en est pas capable. Attention, je ne dis pas que l'engagement dans le couple empêche toute liberté, loin s'en faut. La liberté se travaille et se crée. D'ailleurs, la privation de liberté naît souvent d'une autocensure. Par exemple, on ne sort pas avec ses amis par peur de la réaction de l'autre alors qu'en communiquant il nous aurait rassuré. Peut-être au début aurait-il eu besoin de nous demander de rentrer avant une certaine heure, ou de lui envoyer un ou deux messages au cours de la soirée. Par la parole et l'évocation de ses peurs et de ses désirs, on se sécurise l'un l'autre.
Par la parole et l'évocation de ses peurs et de ses désirs, on se sécurise l'un l'autre
Tous les trésors de communication n'empêchent pas que les positions soient parfois inconciliables… Sur quel terrain laisser l'autre l'emporter ?Sur une petite concession qui ne mine pas notre personnalité, notre moi profond. On est sans arrêt dans une espèce de marchandage dans le couple. Quand on se rend compte qu'on dit non presque par caprice, il faut céder. Où les avis vont-ils diverger ? Sur le choix de l'appartement, de la décoration, de la cuisine. On se marie ? Oui ? Non ? Peux-tu voir tes amis sans moi ? À quelle fréquence ? Si c'est secondaire pour nous, autant accepter le choix de l'autre. Mais là encore, il faut prendre garde à ce qu'un certain rapport de dominant-dominé ne s'instaure pas. La famille aussi, est une terre de concessions. Cette belle-famille qui dans les débuts nous est présentée, c'est le nirvana. On adore s'y rendre pour le poulet du dimanche, mais à la longue, les histoires se multiplient et ce rendez-vous dominical devient pesant. Il faut questionner, parler de ce qui nous plait et déplait et construire son couple comme on se construit soi-même. Plus on se connaît soi-même, plus on sait distinguer ce qui est primordial de ce qui est secondaire. C'est un travail en permanence, puisqu'on évolue. Ce qui est acceptable à 20 ans, peut ne plus l'être à 40 ou 60 ans.
On cède sur une petite concession qui ne mine pas notre personnalité
Sur quels points ne pas lâcher l'affaire ? Quelles questions doit-on se poser personnellement pour savoir quand ça vaut le coup de se battre ?On ne cède pas dès lors que cela va à l'encontre de notre moi profond. Il faut anticiper. Ainsi, quand le désir d'enfant apparaît, par exemple, il faut chercher à savoir si nous sommes en adéquation. Serons-nous raccord sur l'éducation ? Dans certains couples, il y a l'enfant de l'autre à prendre en considération aussi. Ces couples décomposés, recomposés : j'en reçois beaucoup dans mon cabinet. Il y a aussi toutes les questions autour de l'argent, toujours très complexes. Les passions aussi. Il faut faire attention à ne pas vouloir changer pour l'autre.
Ne jamais prendre une décision dictée par la peur de perdre l'autre, ni par le besoin de répondre à ses attentes
Dans la dynamique du couple, il peut y avoir des déséquilibres, mais il ne faut pas se perdre pour l'autre, même par amour. Sinon c'est le principe de la cocotte-minute : à tout accepter, un moment ça explose. Je reçois par exemple beaucoup de couples échangistes, dans lesquels l'un ou l'autre s'est engagé pour le désir du partenaire, sans y prendre lui-même ou elle-même un plaisir. Ces concessions-ci sont d'un renoncement terrible. Il ne faut jamais prendre une décision dictée par la peur de perdre l'autre, ni par le besoin de répondre à ses attentes. Aimer l'autre, ce n'est pas tout accepter. Être en couple, c'est être soi-même.
Le Figaro
«LR et le PS: la nouvelle fracture»
Yves ThréardPar Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
On n’a pas fini de gloser sur les échecs cinglants de Mmes Hidalgo et Pécresse au premier tour de la présidentielle. L’inélégance de certains commentaires le dispute parfois aux règlements de comptes. Mais, à dire vrai, chacun sentait bien que cela arriverait un jour. Au Parti socialiste, l’enfant de Mitterrand, comme chez LR, la formation héritière de la famille gaullo-chiraquienne. Depuis des années, les frères ennemis des deux rives donnaient de réels signes d’épuisement. À force de renoncements et de reniements, de petites guerres intestines et d’absence de chefs incontestables, de déconnexion avec la réalité et de tactiques inadaptées, leur agonie respective était prévisible.
Ce vieux monde est moribond. Ses acteurs doivent d’abord s’en prendre à eux-mêmes. Il convient toutefois de reconnaître que les partis traditionnels ne correspondent plus à la vie militante d’aujourd’hui. Les réseaux sociaux, l’individualisme, l’internationalisation de nombreuses causes et d’autres raisons encore ont engendré une génération de «consommateurs politiques» aux engagements changeants, irréguliers, pas toujours canalisés, voire contradictoires.
Après l’épisode des «gilets jaunes», le scrutin de dimanche dernier donne une photographie de cette nouvelle réalité, dominée par la radicalité. Les partis de gouvernement étant laminés, ringardisés, pulvérisés, le président sortant est cerné par le grondement des voix de la protestation: celles de Jean-Luc Mélenchon, d’un côté ; celles de Marine Le Pen, auxquelles s’agrègent les suffrages en faveur d’Éric Zemmour, de l’autre. Sans oublier les 26 % d’abstentionnistes, qui, pour beaucoup, n’attendent plus rien d’une élection présidentielle. Cela fait beaucoup, vraiment beaucoup de monde en colère.
Des colères aux racines certes différentes, mais qui peuvent se coaguler pour se faire entendre. Face à elles, Emmanuel Macron apparaît seul, sans alternative. Cette nouvelle fracture est dangereuse à plus d’un titre. Est-elle durable ou provisoire? Entamée en 2017, la déconstruction est-elle terminée?
Eugénie Bastié: «Un pays vieillissant est-il voué au centrisme politique?»
ANALYSE - La mobilisation toujours massive de l’électorat âgé pousse les décideurs politiques à se concentrer sur cette classe d’âge. Mais la génération Z doit aussi se remettre en question.
L’éditorial du Figaro: «Macron, les défis d’une victoire»
Par Alexis Brézet, directeur des rédactions.
Réforme des retraites: «Rétropédalage»
L’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.
Le Figaro
Gaz, électricité : quels fournisseurs d'énergie font le plus grimper la facture?
Paul CarcenacCLASSEMENT EXCLUSIF - Le Figaro a comparé les hausses de prix pratiquées sur un an par les acteurs français du gaz et de l'électricité. Les différences entre les fournisseurs sont immenses.
Avez-vous choisi le mauvais fournisseur d'énergie ? Mega Énergie, Wekiwi, Total, ENI, Happ-e, Vattenfall... Les nouveaux venus dans le marché de l'électricité et du gaz avaient tout pour séduire il y a encore quelques mois, avec des tarifs bien plus bas que le duo EDF-Engie. Depuis l'ouverture à la concurrence en 2007, environ 25% des Français s'étaient laissés convaincre par l'un de ces nouveaux acteurs, abandonnant de fait les tarifs réglementés. Le retour sur terre est brutal : les tensions inflationnistes ont fait flamber le coût de l'énergie. La guerre en Ukraine n'a rien arrangé. Et certains répercutent les hausses de manière assez brutale. Nous avons cherché à savoir quels sont les fournisseurs qui protègent le moins bien leurs clients dans ce contexte de tensions. Nous avons donc compilé des données inédites fournies par notre partenaire Watissime*, comparateur de tarifs en ligne et courtier en énergie.
Pour trois différents foyers-type, nous avons mesuré l'évolution de la facture mensuelle, entre le mois de mai 2021 et le mois d'avril 2022. Les hausses vont de 23% à plus de 94% selon les cas. Nous présentons à chaque fois une facture-type pour des offres gaz-électricité groupées, avec le duo EDF-Engie et six des principaux fournisseurs alternatifs.
Mega Energie a drastiquement augmenté ses tarifs
Le portrait n'est pas flatteur pour les fournisseurs alternatifs. «Ils se fournissent sur les marchés et donc sont tributaires de ces prix-là, indique Caroline Greard, chef de projet énergie chez Watissime. Certains subissent la flambée des prix plus que d'autres, selon le moment où ils ont acheté». En clair, quand ils ont anticipé leurs achats, ils maîtrisent un peu mieux leurs tarifs. La société Mega Énergie, avec son prix indexé sur le prix du marché de gros du mois précédent, apparait comme celle qui est qui est aussi la plus chère.
Pour cette société, «la comparaison se fait au pire moment, étant donné que nous sommes au milieu d'une crise énergétique majeure, justifie Michael Corhay, le directeur. Cela ne peut aller que mieux dans un horizon de 6 à 12 mois.» Il appelle à la patience. «Les marchés anticipent déjà une baisse des prix de 40 à 45% d'ici à 2023», rassure-t-il.
À l'autre bout de la chaîne, EDF pour l'électricité, et Engie pour le gaz sont évidemment les plus épargnés, grâce aux mesures du gouvernement. Il s'agissait d'abord, à l'automne 2021, de bloquer les prix réglementés du gaz et de limiter la hausse des prix de l'électricité à 4% maximum. Les hausses pour les particuliers se maintiennent donc autour de la barre des 30% en moyenne sur un an, d'après nos chiffres.
Quels conseils pour se protéger des futures hausses des tarifs?
Que faire, aujourd'hui, pour aborder les prochains mois avec plus de sérénité ? Sur l'électricité, il faut savoir que la hausse s'est déjà calmée. Les fournisseurs commencent à avoir des marges de manœuvre, car ils ont pu disposer de l'extension des quotas d'électricité nucléaire vendue à prix cassés, par EDF à ses concurrents (le tarif «Arenh»). «Cela a permis à ces derniers de sortir la tête de l'eau, constate Caroline Greard. Je conseillerais au consommateur d'aller sur des offres de Vattenfall ou Total, vraiment privilégier de grands groupes».
Quant au gaz, la situation est un peu plus complexe, liée à l'incertitude autour de l'approvisionnement. «Très honnêtement, si vous êtes au tarif réglementé du gaz (Engie, NDLR), restez-y», conseille Caroline Greard, de Watissime. En revanche, si vous avez déjà fait un autre choix, impossible de revenir en arrière. Il n'est plus commercialisé et sa suppression est prévue pour juillet 2023. Cette mesure de libéralisation du marché devait être à l'origine pourvoyeuse d'économies pour le consommateur en bout de chaine. Mais dans le contexte de tensions d'approvisionnement, elle pourrait ne pas être une si bonne nouvelle dans les mois à venir. «On manque de visibilité avec la guerre en Ukraine. Au moins, jusqu'ici, l'usager était protégé», estime Caroline Greard.
*Site du groupe Figaro
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LA VÉRIFICATION - «La réalité, c'est qu'aujourd'hui, en moyenne en France, on ne s'arrête pas de travailler à 62 ans», a assuré Emmanuel Macron la semaine dernière. À raison ?
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ANALYSE -Pourquoi la classe moyenne, bien plus que les pauvres, est pénalisée.
Au Luxembourg, le télétravail pourrait coûter cher aux frontaliers français
Le gel des quotas de jours de télétravail a été prolongé jusqu’au 30 juin.
L'Humanité
Essai Une philosophie de la déconstruction
Prescription cultureStéphane FloccariProfesseure aux universités de Kingston (Royaume-Uni) et d’Irvine (États-Unis), la philosophe Catherine Malabou, proche du maître français de la déconstruction, l’illustre Jacques Derrida, poursuit son travail d’exploration des sous-sols de la pensée contemporaine. Dans son nouvel ouvrage, elle interroge les relations sulfureuses entre philosophie et anarchisme, dans un style très libre, qui s’accorde avec son entreprise de dédiabolisation. Dégageant les racines d’une pensée de l’« ingouvernable », puisée aux sources revigorantes des Levinas, Foucault, Agamben, Derrida, Rancière et autre Schürmann, elle fait sortir l’anarchisme du purgatoire dans lequel il fut longtemps confiné, pour restituer son rôle dans la critique des logiques de domination et les légitimes questionnements sur la confusion entre gouvernance et dirigisme.
EssaisPhilosophiejacques derrida L'Humanité
Récit Saisir son histoire pour devenir libre
Prescription cultureLaurent EtreDans le sillage de Pierre Bourdieu, la sociologie se centre volontiers sur la reproduction sociale, le poids des déterminismes dans les trajectoires individuelles. Norbert Alter, lui, s’intéresse davantage aux écarts, aux différences et aux errances, sans pour autant nier la réalité des mécanismes de domination. « On échappe rarement à son destin social », reconnaît-il dans les dernières lignes de son nouvel ouvrage. Mais il arrive aussi que l’on prenne le large, que l’on compose sa propre histoire en marge des « faits majoritaires ». Le parcours de Pierre, fil conducteur de ce livre au croisement de l’essai et du récit de vie, en offre un exemple saisissant. Norbert Alter l’avoue d’entrée de jeu : Pierre n’est qu’un double de lui-même, un personnage lui permettant d’aborder son vécu avec la distance requise par l’analyse sociologique. On le devine, le procédé est également une protection devant des souvenirs parfois lourds : une enfance marquée par l’absence de repères familiaux, avec une mère sans pudeur, sujette à des accès de violence, et un père escroc à la petite semaine. Une existence sans foyer digne de ce nom, ni appartenance de classe. Issu de ce que Marx caractérisait comme le « lumpenprolétariat », Pierre cherchera longtemps un « nous », au sein de l’institution scolaire comme en politique, dans le bouillonnement de Mai 68. Avant de tracer sa propre route, à la façon d’un Jack Kerouac, l’auteur phare de la Beat generation. D’une tranche de vie caractérisée par plusieurs formes de précarité, Pierre a su faire une force pour se construire et s’affranchir. Une autobiographie fascinante. L. E.
Essaislutte des classesSociologiekarl marx Le Figaro
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Essai Entre rêves et luttes, une science-fiction pour la liberté
Prescription cultureAlain NicolasUtopie, dystopie : les fictions que nous lisons ou visionnons évoquent de plus en plus souvent un état du monde qu’il faut redouter, parfois espérer. Les films, séries, BD ou romans qui font notre quotidien soit proposent une extrapolation de notre présent, soit nous plongent dans un univers-île, sans dire comment on est arrivé là. Dans le premier cas, la prolongation des processus en cours – écologiques, politiques, militaires – mène à une catastrophe que l’œuvre décrit, introduisant éventuellement les luttes qui peuvent l’éviter, voire conduire à un avenir meilleur. Dans le second, l’état futur est posé comme menace ou objectif à atteindre, mais c’est précisément un « non-lieu ». Ce qui compte, nous dit Alice Carabédian dans Utopie radicale, c’est que l’utopie agit comme un « appel au changement ».
Son ouvrage vise à clarifier ce qu’est, et n’est pas, l’utopie, pour en faire naître tout le potentiel critique et créatif. L’utopie n’est pas le progrès tel qu’on le concevait, pensée d’un état qu’on atteindrait par le développement économique et scientifique. La science-fiction repose, à l’origine, sur cette fascination pour l’innovation futuriste, perceptible dans le « solutionnisme » technophile opposé, par exemple, aux alertes climatiques. L’utopie se veut à la fois « critique acerbe d’un réel injuste » et créative doublement, par « l’invention d’une société radicalement autre » et une méthode « brouillant les frontières entre réel et fiction ».
C’est là que la science-fiction fait son entrée, avec ses possibilités illimitées de figuration de l’impossible. Au-delà de certains modèles convenus dont elle fait la critique, l’autrice avance que la SF « peut beaucoup plus pour décloisonner nos imaginaires politiques ». Et elle le montre par une analyse précise de nombreuses œuvres cinématographiques et littéraires, en particulier celles d’Ursula Le Guin et Iain Banks. L’énergie qui porte l’écriture d’ Utopie radicale autant que l’ampleur de ses références font prendre conscience que ce livre manquait.
Littératurescience-fictionutopieFéminisme Le Figaro
La météo du jeudi 14 avril : retour du soleil et orages au Centre-Est
Après le passage de la perturbation venant de l'Ouest en début de semaine, place au soleil et aux températures douces ce jeudi, malgré quelques entrées maritimes et du brouillard.
Le temps est particulièrement printanier ce jeudi, dans une large majorité du pays qui sera sous le soleil. Dans la matinée, un peu de brouillard subsistera à l'Ouest, provoqué par une forte humidité et une faible pression, selon La Chaîne Météo *. Seuls la Manche et le Pays basque seront confrontés à des entrées maritimes importantes.
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Dans le Centre-Est, des orages pourront éclater et se propager dans le Nord-Est. La douceur des températures sera générale ; les maximales pourront atteindre 26°C, notamment à Alès.
La météo dans votre région
Dans l'Ouest, entre la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine et les Pays de la Loire, le brouillard domine le matin, pour laisser la place au soleil dans la journée, notamment dans les terres. Les brumes de mer restent toutefois notables du Pays Basque à la Manche. Les températures sont comprises entre 4 et 12°C le matin, et entre 12 à 22°C l'après-midi.
Entre la Normandie, les Hauts-de-France, l'Île-de-France et le Centre-Val de Loire, il peut y avoir un peu de brouillard le matin, mais il se dissipe rapidement dans la journée. Le ciel est dégagé, excepté sur le littoral où les entrées maritimes sévissent. Les températures oscillent entre 4 et 11°C le matin, et 11 à 21°C l'après-midi, du Centre à la Côte d'Opale.
Entre l'Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand Est, et la Bourgogne-Franche-Comté, quelques brouillards s'installent de manière localisée le matin, mais ne restent pas dans la journée avec l'arrivée du soleil. Dans l'après-midi, des cumulus se développent et présentent un risque d'averses orageuses ; l'atmosphère est particulièrement instable. Les températures varient entre 3 et 14°C le matin, et 18 à 24°C l'après-midi.
Entre l'Occitanie, la PACA et la Corse, la journée est très ensoleillée pour l'ensemble des régions, en dépit de plusieurs nuages en altitude au niveau de l'Île de beauté. La météo est plutôt estivale dans les terres de l'arrière-pays Méditerranéen. Les températures sont en hausse, avec 5 à 13°C le matin, et 18 à 26°C l'après-midi.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du mercredi 13 avril : précipitations irrégulières entre le Nord et le Sud-Ouest
La perturbation venue de l'Ouest provoque des précipitations dispersées, entre le Sud-Ouest et le Nord. Dans le reste du pays, la météo est plus clémente avec un ciel relativement dégagé.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 12 avril : alerte orange aux vents violents dans le Sud-Ouest
Le Tarn et la Haute-Garonne sont placés en alerte orange pour vents violents. Dans le reste du pays, le temps s'annonce mitigé, avec une perturbation gagnant le territoire par l'Ouest.
Regarder la vidéoUn nuage de sable venu du Sahara se dirige à nouveau sur la France
Un flux important de sable saharien est attendu en ce début de semaine, notamment en Aquitaine et sur les Pyrénées, où le sable orangé va recouvrir la neige présente.
Le Figaro
Dans le Donbass, l’armée ukrainienne modernisée craint de perdre son avantage
Adrien JaulmesREPORTAGE - Les forces de Kiev réclament des armes lourdes pour contenir l’offensive russe sur ce champ de bataille.
Envoyé spécial à Kiev
La résistance des forces ukrainiennes a surpris les armées d’invasion russes, tout comme de nombreux experts et observateurs étrangers. Malgré leur infériorité numérique, disposant de moins d’armement lourd, les combattants ukrainiens sont parvenus à stopper, et dans certains cas, à repousser les envahisseurs. Au nord de Kiev en particulier, les unités ukrainiennes, mobiles, équipées de missiles antichars, ont mené des combats décisifs contre des colonnes blindées russes peu manœuvrantes, mal commandées, accrochées aux axes routiers, en leur infligeant de lourdes pertes. Leur action a sauvé la capitale, et leur résistance a conduit les forces russes à évacuer les villes qu’elles occupaient dans les environs de Kiev, laissant dans leur sillage de destruction des centaines de cadavres de civils.
«Les unités ukrainiennes se sont comportées exactement comme elles devaient le faire, c’est plutôt la très mauvaise performance de l’armée russe qui a été la vraie surprise», explique Liam Collins, ancien officier des forces spéciales américaines, et qui fut, entre 2016 et 2018, membre de la mission d’assistance militaire américaine auprès de l’armée ukrainienne.
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«Ces succès ont été le résultat de plusieurs années de réformes radicales, dit-il. Ayant réalisé l’état de décrépitude de leur armée après les échecs essuyés en 2014 dans le Donbass face aux séparatistes prorusses et aux forces russes venues les épauler, les Ukrainiens ont lancé un plan de transformation de leur outil militaire. Ils ont notamment changé radicalement leur doctrine militaire, en incitant les commandants d’unités sur le terrain à prendre des décisions sur le champ de bataille, au lieu de devoir en permanence en référer à la chaîne hiérarchique, ce qui n’est plus possible dans une guerre moderne. Couplé à un entraînement accru, à des conseillers militaires occidentaux et à de l’équipement militaire moderne, le résultat a été de voir les Russes surclassés dans tous les domaines, stratégiques, tactiques, et technologiques.»
Huit ans de préparation
Une grande partie du matériel et de l’armement ukrainiens est restée ceux de l’ancienne Armée rouge. Mais l’armée ukrainienne a réussi à moderniser un grand nombre de ces équipements, et à remettre en état de combattre le reste. «Avant 2014, 90 % du budget de la Défense était consacré à payer les soldes, et quasiment rien n’était consacré à l’entretien du matériel, dit Mykola Bielieskov, analyste à l’Institut national d’études stratégiques, centre d’analyse de la présidence ukrainienne à Kiev. L’année dernière, nous avons consacré 1 milliard de dollars à l’entretien de nos équipements.»
Le déploiement massif d’armement moderne a aussi joué un rôle crucial. Les missiles antichars américains Javelin, ou britanniques NLAW, ont bénéficié de l’attention des médias, mais des missiles de fabrication ukrainienne ont aussi été importants, permettant aux combattants ukrainiens d’annuler l’avantage en blindés de leurs adversaires. Pratiquant un combat décentralisé, où ils bénéficiaient d’une large autonomie, les Ukrainiens ont été capables d’infliger des pertes significatives aux blindés russes.
Mais c’est surtout l’entraînement qui a été décisif. «Nous avons passé les huit dernières années à nous préparer activement pour ce conflit, dit Bielieskov. Les Russes et nous avons eu la même expérience des combats de 2014, mais nous en avons tiré des enseignements complètement différents. Les Russes ont conservé les méthodes qui leur avaient permis de remporter la victoire, alors que nous avons appris de nos erreurs, et réformé de fond en comble nos forces armées.»
La bataille qui se prépare dans le Donbass verra des combats d’une intensité qu’on n’a sans doute pas rencontrée depuis la guerre du Kippour entre Israël et les pays arabes en 1973
«L’entraînement a en particulier été complètement revu, explique-t-il. Avant 2014, aucun exercice tactique n’avait été organisé au niveau de la brigade. En 2018, il y en avait plus d’une trentaine. Les exercices d’état-major et stratégiques se sont aussi développés. Tous ces exercices visaient à préparer nos forces à faire face une invasion à grande échelle, telle que nous l’avons vue le 24 février. Et bien sûr, l’entraînement individuel, des troupes et de l’encadrement, a été constant, et les rotations sur le front du Donbass ont donné aux officiers et aux soldats une expérience du combat.»
Plusieurs générations d’officiers se sont ainsi formés à des doctrines nouvelles, y compris ceux qui avaient commencé leur carrière à l’époque soviétique, comme le général Valeriy Zaluzhnyy, le commandant de l’armée ukrainienne. «J’ai rencontré à tous les niveaux du commandement ukrainien des gens motivés, parfaitement conscients de la nécessité de leur compétence dans l’utilisation de leur armement et dans la mise en œuvre de leur doctrine», dit Liam Collins.
Plus encore que les forces terrestres, la résilience de l’aviation ukrainienne a créé aussi la surprise. Plus de six semaines après le début de l’offensive russe, elle continue malgré son infériorité numérique et technologique, et la destruction de plusieurs de ses bases, à disputer aux Russes le contrôle de l’espace aérien. «Le fait que les forces aériennes ukrainiennes soient parvenues à rester opérationnelles a été une surprise, y compris pour moi, dit Oleksiy Melnyk, spécialiste des questions de défense au Centre Razumkov de Kiev, et lui-même ancien pilote de chasse. À la différence des forces terrestres, l’arme aérienne n’a pas été prioritaire dans les réformes et l’équipement. Mais pourtant, elle continue à voler.»
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Malgré ces succès initiaux de l’Ukraine, l’issue du conflit n’est pas décidée.
La guerre continue, et se déplace vers le front du Donbass. Si les forces russes se sont retirées des environs de Kiev et achèvent la conquête de Marioupol, elles préparent une nouvelle offensive dans l’est de l’Ukraine, à partir du territoire ukrainien qu’elles contrôlent déjà depuis huit ans, les deux petites Républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk.
Cette nouvelle bataille qui se prépare présente un nouveau défi pour l’armée ukrainienne. Le terrain, plat, moins boisé que les environs de Kiev, et dépourvu de grandes agglomérations, est moins favorable à la défense. La supériorité matérielle des Russes, en termes de blindés, d’artillerie et d’aviation, risque de se faire sentir, face à des forces ukrainiennes moins bien dotées, notamment en blindés et en pièces d’artillerie.
«Le Donbass représente un sérieux défi pour l’armée ukrainienne, dit Liam Collins. Même si elles sont mieux entraînées et plus efficaces, les forces ukrainiennes sont inférieures en nombre, et les pertes risquent d’être difficiles à remplacer, face à une armée russe qui a l’avantage de la masse. C’est pour cela qu’il est crucial qu’elles continuent à recevoir des livraisons d’armes et de munitions.»
Besoin d’armes à longue-portée
La défense antiaérienne est l’un des points où l’Ukraine voit ses capacités s’éroder. Disposant au début de l’offensive russe d’une centaine de batteries de missiles antiaériens à longue portée S-300, l’Ukraine en a perdu une vingtaine. Ces missiles permettent d’intercepter avions et missiles à haute altitude, et obligent l’aviation russe à voler plus bas, ce qui la rend vulnérable à d’autres armes à plus courte portée, comme les Stinger américains. Mais la Russie a récemment pris pour cible les S-300, matériels difficiles à remplacer. La Slovaquie, qui dispose de cet équipement, a fourni une nouvelle batterie de S-300 à l’Ukraine, mais le rythme des destructions risque d’être plus rapide.
«L’armement fourni par les Occidentaux a joué un rôle crucial, dit Oleksiy Melnyk, mais tous les armements fournis jusqu’à présent, comme les missiles antichars et antiaériens, sont à courte portée. Même les radars d’artillerie de contre-batterie fournis par les États-Unis ne fonctionnent pas à leur portée maximale, et ont été volontairement fournis dans des versions dégradées. Les Ukrainiens ont démontré qu’ils savaient utiliser du matériel sophistiqué, et ont dorénavant besoin d’une aide accrue.»
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«Malgré nos succès initiaux, nous ne pourrons pas continuer sans une aide matérielle supplémentaire, dit Mykola Bielieskov. La bataille qui se prépare dans le Donbass verra des combats d’une intensité qu’on n’a sans doute pas rencontrée depuis la guerre du Kippour entre Israël et les pays arabes en 1973. Nous avons besoin d’armes à plus longue portée et d’une plus grande puissance de feu face à la nouvelle offensive russe. Parmi les matériels dont nous avons un besoin le plus urgent figurent des pièces d’artillerie de 155 mm, des lance-roquettes multiples, et des missiles tactiques à longue portée, qui nous permettent d’augmenter notre portée d’action. Nous avons aussi besoin d’armes supplémentaires de défense antiaérienne, pour protéger les mouvements de nos troupes et nos lignes de ravitaillement. Sur le terrain du Donbass, plus ouvert, nos forces ont aussi besoin de blindés, mais aussi d’équipements modernes de transmission et des équipements tactiques.»
Jusqu’à présent, l’Otan n’a pas fourni d’armement lourd à l’armée ukrainienne.
«Tenir nos lignes ne sera pas suffisant, et ce conflit ne se terminera pas avant que la Russie n’ait essuyé une défaite significative sur le terrain, prévient Melnyk. Notre message à nos alliés est le suivant: ils doivent se demander à quel ennemi leurs arsenaux sont destinés, et se rappeler que l’Ukraine saura s’en servir.»
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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
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Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.
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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a trois semaines par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.
Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs poches à l'intérieur de la ville, notamment dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement de ces dix derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estimait il y a déjà 15 jours Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Lire le dossier Le Figaro
Clichés de campagne (1/10) : 1965, dans le poste de télévision
EN IMAGES - Pour la première élection au suffrage universel direct, certains candidats crèvent l'écran, d'autres moins. Retour sur des images marquantes et inédites de cette campagne électorale.
Clichés de campagne (2/10) : 1969, le style Pompidou
EN IMAGES - Lors d'une campagne éclair, l'ancien premier ministre du général de Gaulle parvient à s'imposer comme son successeur naturel et autonome.
Clichés de campagne (3/10) : 1974, la personnalité de Valéry Giscard d'Estaing au premier plan
EN IMAGES - Cette élection marque un tournant en communication politique. Pour la première fois, un candidat en mesure d'être élu mène une campagne «à l'américaine».
Clichés de campagne (4/10) : 1981, Mitterrand joue la «Force tranquille»
EN IMAGES - En 1981, le candidat socialiste, qui se présente pour la troisième fois, est conseillé par le publicitaire Jacques Séguéla. La stratégie adoptée : rassurer en faisant de son ancienneté un atout.
Clichés de campagne (5/10) : 1988, la stratégie gagnante de Mitterrand
EN IMAGES - Après deux ans de cohabitation, le président sortant François Mitterrand parvient à imposer sa réélection comme une évidence.
Clichés de campagne (6/10) : 1995, Chirac se construit une image sympathique et populaire
EN IMAGES - Les caméras sont braquées sur le duel qui se joue à droite entre Jacques Chirac et Edouard Balladur. En développant une image plus simple et spontanée que son rival, le maire de Paris assoit sa popularité et retourne la situation en sa faveur.
Clichés de campagne (7/10) : 2002, Chirac-Jospin, la campagne des contrastes
EN IMAGES - Après cinq ans de cohabitation, Jacques Chirac repart en campagne. Il affronte son premier ministre Lionel Jospin qui se voit déjà au second tour. Mais rien ne se passe comme prévu.
Clichés de campagne (8/10) : 2007, le renouvellement
EN IMAGES - Une nouvelle génération de candidats se présente à l'élection présidentielle de 2007. Innovant en matière de communication politique, ils parviennent à intéresser les Français à cette campagne.
Clichés de campagne (9/10) : 2012, le candidat «normal» défie l'«hyperprésident»
EN IMAGES - François Hollande construit son image de candidat en promettant d'être un président «normal» et rassembleur, contre Nicolas Sarkozy qui ne parvient pas à ôter son étiquette de «président des riches».
Clichés de campagne (10/10) : 2017, Macron choisit l'hyper-maîtrise de son image
EN IMAGES - Lors de sa première campagne présidentielle candidat d'En Marche ! se vend comme un homme «neuf» et donne à voir.
L'Humanité
Sciences Dans les coulisses d’un psy, pour lever les appréhensions de la thérapie !
Prescription cultureAnna MussoQuand faut-il consulter ? Comment choisir son thérapeute et sa psychothérapie ? Que signifie le silence d’un psy ou son refus de poser un diagnostic ? Quand faut-il interrompre sa prise en charge ? À la fois pratique, sensible et incarné, le nouvel ouvrage du psychologue, psychanalyste et écrivain Samuel Dock répond aux questions que l’on peut se poser avant, pendant et après une thérapie.On démarre souvent un travail thérapeutique lorsque tous les autres espoirs ont été déçus. Mais si les discours « psy » sont omniprésents dans la société et la consultation psychothérapeutique peut-être plus démocratisée aujourd’hui, le soin psychique conserve toujours la même opacité. Un mystère qui peut dissuader de s’y engager ou même pousser un patient à supporter une thérapie inféconde.
En dévoilant les coulisses de ses consultations et en présentant des séances réelles avec ses patients, Samuel Dock propose aux lecteurs une boussole pour s’orienter dans cette aventure afin de soulager ses souffrances, dépasser ses résistances et accéder ainsi à une meilleure connaissance de soi.
Essais Le Figaro
Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.
Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.
Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.
Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.
Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».
Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.
Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.
Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République
Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.
Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.
Le Figaro
Nos 10 idées week-end à moins de trois heures de Paris
Yan Bernard-GuilbaudValérie SasportasPhilippe Viguié-DesplacesLA SÉLECTION DU FIGARO - De Compiègne à Fécamp et d'Angers à Reims : dix bonnes raisons de quitter la capitale pour s'offrir un bain de nature au printemps. Suivez nos guides…
Vitteau (Côte d'Or)
On y va pour : un escape game grandeur nature sur le canal de Bourgogne (Côte d'Or), le Gamotel. Les joueurs arrivent en soirée et repartent le lendemain… Une aventure pour 6 à 12 joueurs en version jour et nuit. « Vous ne dormirez pas en chambre d'hôte, ni dans un hôtel ou un camping. Non, vous allez passer la nuit chez de parfaits inconnus et avez une mission à accomplir. Vous êtes dans une fiction. Vous êtes le héros de votre jeu grandeur nature », est-on prévenu. Le rôle se choisit au moment de la réservation. Une fois sur place, pas d'accueil traditionnel, le jeu commence. Un acteur vous reçoit. C'est le game master, dont l'identité se révélera au fur et à mesure du scénario. Il reste présent mais discret. Ambiance Cluedo ou Agatha Christie, c'est selon.
On dort où ? Sur place. Du dehors, rien ne laisse imaginer la belle propriété qui s'étend dans un vaste jardin où il y a aussi à faire. L'expérience commence à 18 h et se termine le lendemain à 11 h. Le prix comprend le dîner, la nuit, le petit déjeuner, et bien sûr l'expérience et la présence du maître de jeu. À partir de 129 € par personne.
Rue Hubert-Languet, Vitteaux (21). Tél. : 06 32 23 95 10.
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Angers (Maine-et-Loire)
On y va pour : Terra Botanica. C'est le premier parc à thème en Europe consacré à l'univers du végétal et de la biodiversité. Un terrain de jeu fantastique autour de cinq univers et d'animaux en topiaires et en mosaïcultures géantes – un dragon de 12 mètres de long sur 7 mètres de haut, visible dès mi-mai, une licorne de 6 mètres en juin, une pieuvre tentaculaire en juillet. Ce sera le mois de nocturnes inédites pour des balades fantasmagoriques dont l'objectif est de donner le sentiment aux visiteurs de faire partie de la nature. D'ici là, le parc propose des journées thématiques autour de grandes conférences. La prochaine, le 22 avril, tournera autour de la Terre, animée par Cyril Dion, écrivain, président de l'ONG Colibris-Mouvement pour la terre et l'humanisme, fondée par Pierre Rabhi et coréalisateur avec Mélanie Laurent du documentaire, Demain. Un beau voyage au cœur des écosystèmes du monde, à 1 h 30 de Paris en TGV puis en tram.
Tarif web : 18 € adultes, 14,50 € de 3 à 17 ans. Plus cher sur place. Tél.: 02 41 25 00 00.
On dort où ? Dans une toue cabanée à Angers, nouveauté des Rivières de l'Ouest. L'ancien navire de pêche traditionnel en bois est ici devenu un bateau de plaisance meublé et décoré d'objets anciens ou chinés. Un havre de douceur pour qui souhaite passer une nuit sur l'eau, bercé par ses ondulations. Tarifs : à partir de 140 € la nuit, petit déjeuner : 14€ par personne.
Histoires de Maine, Cale de la Savatte, Angers (49). Tél. : 06 03 53 89 29.
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Bagnoles-de-l'Orne (Orne)
On y va pour : un rituel bagnolais, à la pomme et à la chlorophylle, au cœur du parc naturel régional Normandie-Maine, entre forêt et bocage. À 2 h 30 de Paris se trouve la station thermale la plus proche de la capitale, unique source du nord-ouest de la France, le B'O Spa thermal. Sa singularité : adapter tous les rituels - sauna, gommage, massage du corps, soin du visage au « made in Normandie ». Des massages sur-mesure, des soins en duo et un club pour enfants (3-12 ans) pour ceux qui arrivent en famille. Compter 67 € pour un massage de 20 mn, 49 € pour un bain de 15 min, 57 € pour un enveloppement du corps à l'argile chaude et à l'eau thermale (20 min).
On dort où ? Sur place, au B'O Cottage, résidence de tourisme 4-étoiles. À partir de 114 € la nuit en appartement composé d'un séjour/salon avec canapé convertible et chambre avec lit double ou lits jumeaux. Petit déjeuner : 13 € adulte, 7 € enfant. Dîner : 22 € adulte et 12 € enfant.
Bagnoles-de-l'Orne (61). Tél.: 0811 90 22 33.
Compiègne (Oise)
On y va pour : l'impératrice. Le château de Compiègne fut sous le second Empire la résidence de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. Ce fut le palais d'un célèbre rendez-vous de la cour impériale, les séries. Il s'agissait de réunir et de mélanger durant une semaine des invités provenant d'univers différents, militaires, industriels, artistes… Pour commémorer la présence des souverains, le palais national a décidé de consacrer à l'impératrice un musée, ouvert depuis quelques jours. Une des distractions du couple impérial et des invités était à l'époque de se promener en forêt jusqu'au chantier du château de Pierrefonds. Un parcours qui fait l'objet, pour la première fois, de visites théâtralisées, organisées au cœur de la forêt de Compiègne (dimanches 10 et 24 avril, avec deux représentations par jour à 11 h et 14 h 30). À noter aussi que le Festival des forêts, manifestation phare de l'Oise, fête ses 30 ans, du 21 juin au 15 juillet.
On dort où ? Au Moulin Royale, dans un environnement bucolique, au milieu de 4 hectares de jardins et de forêts, avec une superbe piscine. Autour de 90 €.
3, rue de la Pierrette à Saint-Étienne-Roilaye (60). Tél. : 03 60 45 55 26.
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Amboise (Indre-et-Loire)
On y va pour : la femme au tableau… Dans les salons réaménagés par le roi Louis-Philippe du château de la Loire, figure en bonne place, au milieu d'un beau mobilier d'époque, le très beau tableau du peintre Winterhalter, sur lequel est représentée dans une robe de cour, la princesse Hélène de Mecklenburg-Schwerin, épouse du duc d'Orléans, fils aîné du roi. Recrée par la couturière tourangelle, Madame Augustine, la robe, dont la confection aura demandé six mois de travail, est désormais présentée sous le tableau (à compter du début du mois de juin). C'est une des nombreuses nouveautés que propose cet attachant château de la Loire, où repose Léonard de Vinci. La chapelle, qui lui sert de sépulture, est actuellement en rénovation, un chantier ouvert au public, où l'on peut aller à la rencontre des artisans d'art.
On dort où ? Au Manoir Les Minimes (nouvellement rénové) au pied du château, élevé sur les fondations de l'ancien monastère médiéval des Minimes. Autour de 150 €.
34, quai Charles-Guinot (37). Tél.: 02 47 30 40 40.
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Sully (Saône-et-Loire)
On y va pour : Mac-Mahon. En cette année d'élection présidentielle, le château de Sully, en Bourgogne, trouve toute son actualité. Ce fleuron du patrimoine castral de la Saône-et-Loire ; proche d'Autun, fut le berceau du maréchal de Mac Mahon. Le troisième président de la République française, le premier à connaître le septennat, y est né et ses descendants en sont toujours propriétaires. Sully, adossé au vignoble familial de Chassagne-Montrachet, est ouvert au public. On y découvre salons et pièces intimes avec tapisseries et mobilier d'époque. À l'extérieur, le parc, création d'Achille Duchêne, le jardin potager en permaculture, l'orangerie et les écuries, font l'objet d'une jolie promenade, au cours de laquelle on découvre quelques éléments indispensables de la vie de château : orangers en caisse, vivier, miroir d'eau, glacière, lavoir polonais et un superbe pigeonnier. Des animations, à destination du jeune public, rendent accessible la découverte de Sully à tous les publics.
On dort où ? Au domaine de Rymska, un très bel hôtel installé dans une ancienne ferme superbement rénovée, dont le propriétaire est éleveur de chevaux et amoureux de la région, Rymska est le nom de sa jument qui a gagné le grand prix de New York. Très belle table, emmenée par Jérémie Muller qui puise ses ingrédients au potager et à la ferme. À partir de 240 €.
Saint-Jean-de-Trézy (71). Tél. : 03 85 90 01 01.
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Arras (Pas-de-Calais)
On y va pour : l'Art déco. C'est le Printemps de l'Art déco dans les Hauts-de-France. D'Amiens à Maubeuge, et de Lille à Chauny, toute la région se mobilise pour revivre les années 1920-1930 (jusqu'au 29 mai). La jolie ville d'Arras, dont la belle place est un des plus beaux décors français du grand siècle, qui recèle aussi des trésors de l'Art déco, bénéficie d'une programmation spéciale de visites et d'animations. Découverte de l'Hôtel de Ville, chef-d'œuvre de l'architecte Pierre Paquet, à travers des interventions musicales rythmées par les musiciens du conservatoire d'Arras (dimanche 15 mai à 14 h 30 et 16 h 30). Dans d'autres petits villages comme à Monchy-le-Preux, visite de l'église Saint-Martin à Monchy-le-Preux (samedi 14 mai à 10 h) ou encore à Blairville où l'église Saint-Martin, la mairie, les écoles et La Poste, forment un ensemble Art déco remarquable (samedi 7 mai à 11 h, samedi 2 avril à 15 h).
On dort où ? Au Najeti Hôtel de l'Univers, installé dans un ancien monastère du XVIIe siècle, à quelques minutes de la Grand-Place d'Arras. Autour de 120 €.
3-5, place de la Croix-Rouge (62). Tél. : 03 21 71 34 01.
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Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire)
On y va pour : les faluns et le petit rhinocéros noir. Effervescence au zoo de Doué-la-Fontaine. Le premier rhinocéros noir de 2022 y est né il y a quelques semaines. L'événement est rare : dans le monde entier, seuls quatre petits de cette espèce voient le jour en moyenne chaque année. Cela faisait 17 ans que le Bioparc, l'un des deux parcs animaliers abritant des rhinocéros noirs en France, attendait ce moment. C'est une femelle. L'événement à lui seul justifie la visite. Mais on viendra aussi pour l'hippopotame pygmée qui est né en novembre. Et pour la nouvelle exposition troglodytique sur le falun, qui vient de commencer et raconte l'histoire géologique de ce site singulier et engagé. Une histoire familiale depuis 61 ans… Entrée : 24,40 € adultes, 18,65 € jusqu'à 10 ans. Tél.: 02 41 59 18 58.
On dort où ? À l'hôtel de la Saulaie, situé tout près du zoo à Doué la Fontaine. Ce 3-étoiles simple et élégant, qui compte en outre une piscine extérieure, est recommandé par le Bioparc, ses visiteurs bénéficient d'un tarif préférentiel. Entièrement rénovée, la chambre confort avec vue sur le jardin et la piscine est à partir de 79 € la nuit.
104, rue des Fougerons (49). Tél. : 02 41 59 96 10.
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Fécamp (Seine-Maritime)
On y va pour : la véloroute du lin. C'est l'or bleu de la Normandie en Pays de Caux. Mi-juin, la floraison dure environ une semaine. C'est éphémère et somptueux. De Pourville-sur-Mer, limitrophe de Dieppe, à Fécamp, cité des ducs de Normandie, la véloroute déroule 80 km de voie verte empruntant pour partie une ancienne voie de chemin de fer. Patience aux passages à niveaux, prudence sur les voies partagées mais à faible trafic, l'ensemble offre un parcours bucolique et jalonné d'étapes gourmandes, au cœur de la filière linière, entre terre et mer, de la vallée de la Sâane à celle de la Valmont, jusqu'aux hautes falaises de craie de Fécamp qui plongent dans la Manche…
On dort où ? Dans une des cabanes flottantes d'Audrey Thierard, à Colleville, village de la vallée de la Valmont, à 5 mn de la mer. Des gîtes insolites et de charme, au milieu d'une vaste propriété avec étang de pêche (brochets, gardons) et rivière. Pour 2 à 4 personnes, opter pour celle intitulée « Les songes de Steph », 40 m² environ, grande terrasse et barque à votre disposition. À partir de 190 € la nuit, petit déjeuner : 8 € par personne.
691, rue Cauchoise (76). Tél. : 06 07 96 59 95.
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Reims (Marne)
On y va pour : devenir tonnelier d'un jour. Complice de l'œnologue et du vigneron, le rôle du tonnelier est capital dans l'élaboration et le vieillissement du vin. Entre le choix des pièces de chêne fendues avec lesquelles il va fabriquer son tonneau (les merrains) et le temps de sèche à l'air libre, il faut compter au moins deux ans pour la fabrication d'un tonneau. À vingt minutes au nord de la Cité des sacres, la Tonnellerie de Champagne propose un cours en accéléré de 3 h. Le temps de s'initier aux différentes étapes de la fabrication d'un fût, de se tester aux talents du montage (guidé par les conseils d'un des maîtres en la matière) et enfin, de déguster 3 champagnes.
Tarif : 69 €. Le samedi matin selon planning sur le site internet.
On dort où ? À l'institution locale, Les Crayères. Une autre expérience à s'offrir pour la cave rare de ce Relais & Châteaux, le service impeccable et la table gastronomique doublement étoilée du chef Philippe Mille, meilleur ouvrier de France. À partir de 451 € la nuit en chambre Premium dans le château. Menu dîner « Promenade en Champagne » en 4 temps, 155 €.
Domaine Les Crayères, 64 Bd Henry Vasnier, Reims (51). Tél. : 03 26 24 90 00.
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Les cinq plus beaux villages d'Ariège, de Foix à Saint-Lizier
De l'Ariège, on connaît surtout sa nature farouche et majestueuse. Pourtant, le département d'Occitanie, situé à l'extrémité méridionale de l'Hexagone, est aussi riche de cités de caractère qui se dressent fièrement face aux Pyrénées.
«Jean-Luc, besoin de vacances ?» : la drôle de campagne des Entreprises du Voyage
Le syndicat de voyagistes a détourné les affiches des candidats malheureux à l'élection présidentielle.
Vols vers le Maroc : les réservations au sommet, selon Transavia
INTERVIEW - La demande est en forte hausse depuis la réouverture des frontières aériennes du pays le 7 février, annonce Nicolas Henin, directeur général adjoint commercial de la filiale low cost d'Air France. Transavia programme une montée en puissance jusqu'à cet été.
L'Humanité
Roman graphique On se lève et on se barre
Prescription cultureKareen JanselmeQui est l’autre ? L’amour rend-il aveugle ? Peut-on prévenir une relation toxique ? Cléo, une autrice de bande dessinée française expatriée au Québec (toute ressemblance avec la dessinatrice serait fortuite…), file le parfait amour avec Charles. Mais une histoire ancienne concernant son petit copain l’inquiète. Le doute s’immisce et sa stratégie perverse lui apparaît. Or, Cléo ne s’isole pas. Elle écoute ses amies et fait confiance à ses sœurs. Assumer un départ, se retrouver, s’ouvrir à nouveau… Dans ce deuxième roman graphique, Mirion Malle retranscrit en BD une expression désormais célèbre : « On se lève et on se barre. » Après Adèle Haenel se levant à la cérémonie des césars 2020 pour refuser la comédie consacrant le pouvoir patriarcal, après Virginie Despentes retranscrivant la scène avec ses mots puissants, Mirion Malle dessine des femmes « fatiguées, tannées, épuisées », qui décident de partir. Elle réinterroge les relations femmes-hommes du quotidien, casse le cycle des violences et réintroduit de la douceur dans un bel imaginaire.
L’autrice avait décrit avec pudeur la dépression dans sa première création de fiction, C’est comme ça que je disparais. Cette deuxième œuvre imaginée (elle a par ailleurs illustré de nombreux livres didactiques à la Ville brûle) ne quitte pas l’univers de l’introspection, mais son crayonné est plus vif, en mouvement, et la couleur s’invite. Du gris au violet-orangé, l’espace se réchauffe au cours du temps, comme Cléo auprès de ses nouvelles frangines qui accueillent l’étrangère tranquillement. Après un mémoire sur le cinéma et une collaboration avec la critique Iris Brey sur le regard féminin à l’écran, Mirion Malle se serait attelée à un scénario de long métrage… Un film pour bientôt ?
roman graphiquebande dessinéeFéminisme Le Figaro
Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?
Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.
Pâques : où cacher les œufs dans son jardin ?
Chaque année, cachés au milieu des buissons ou des massifs de fleurs, les œufs de Pâques émerveillent petits et grands. À cette occasion, Le Figaro vous partage ses conseils pour cacher ces précieuses friandises dans votre jardin.
Pâques 2022: les meilleurs œufs et pâtisseries au chocolat à s’offrir
LA SÉLECTION DU FIGARO - Œufs en tous genres, animaux, mais aussi pâtisseries: l’avalanche de chocolat fait son retour pour le plus grand plaisir des petits et des grands gourmands. Voici nos coups de cœur de l’année.
Êtes-vous incollable sur Pâques?
QUIZ - Qu’est-ce que le triduum pascal? Qu’est-ce que la messe chrismale? Saurez-vous répondre à ces questions? Le Figaro vous propose de le découvrir en un court test.
Seul un gourmand ira au bout de ce test sur ces friandises de Pâques
QUIZ - «Vanille», «ganache»... Connaissez-vous l’origine de ces termes savoureux que l’on retrouve dans les œufs de Pâques ? Le Figaro vous propose de le découvrir.
Quatre expressions pour pimenter votre lundi de Pâques
Qu'ont en commun la tradition chrétienne, la bataille de Malpaquet sous Louis XIV et les prévisions météorologiques ? Ces thèmes sont un terreau fertile à la création d'expressions autour de Pâques. Le Figaro vous propose un décryptage de quelques locutions pascales aux origines croustillantes.
Pâques ou Pâque: à chaque religion son orthographe
Chaque année, une semaine après le dimanche des rameaux, les Chrétiens commémorent la résurrection du Christ lors des fêtes de Pâques. Un nom qui n'a cessé d'évoluer à travers les siècles pour éviter l'amalgame avec son homonyme au singulier: la Pâque, célébration juive.
«Joyeuses» Pâques?
La chronique de Luc Ferry.
L’oeuf de Pâques selon Le Figaro de 1893
LES ARCHIVES DU FIGARO - L’oeuf est toujours le roi des fêtes pascales. Plongée dans les coulisses de la fabrication de cette savoureuse confiserie, plus souvent réalisée en sucre qu’en chocolat en 1893.
Pâques, épiphanie, mardi gras : connaissez-vous ces fêtes chrétiennes ?
QUIZ - Ces noms de fête sont courants dans le calendrier liturgique. Mais savez-vous ce qu'ils signifient et pourquoi nous les célébrons ? Le Figaro vous propose de le découvrir en un court test.
Quand Proust racontait ses souvenirs de vacances de Pâques dans Le Figaro de 1913
LES ARCHIVES DU FIGARO - À l’occasion du week-end de Pâques, relisons Marcel Proust. Un beau matin de printemps suffit à le ramener à son enfance et aux préparatifs d’un voyage à Florence.
Le Figaro
La lettre du Figaro du 14 avril 2022
Louise DarbonLe PS et LR en péril, les questions qui se posent sur la sécurité alimentaire après les scandales et l'existence au XIXe siècle d'une Société de découragement.
Chers lecteurs,
Le réveil du lundi matin n’est facile pour personne. Mais il est des réveils plus durs que d’autres. Celui de lundi dernier a dû l’être tout particulièrement pour le Parti socialiste et Les Républicains. 1,8 % des voix pour le premier, 4,8% pour le deuxième. Pas même de quoi se faire rembourser la campagne. Si l’on savait bien que les deux partis traditionnels n’avaient que peu de chances de se qualifier au second tour, on n’anticipait pas forcément un naufrage de cette ampleur. Naufrage qui a de quoi inquiéter pour leur avenir.
Nous parlerons de cela et de bien d’autres choses passionnantes évidemment. Notamment la trouvaille du jour: il existait une «Société de découragement» en Allemagne au XIXe siècle. Lisez jusqu’au bout et vous en saurez plus.
Passez une très bonne journée, chers abonnés, le dicton du jour est printanier: «Lorsqu'arrive la saint-Valérien, l'arbre bourgeonne et les fruits ne sont plus loin»!
Louise Darbon
• À la une
Socialistes et Républicains, deux partis en péril
C'est le naufrage. Il y a dix ans, PS et UMP (ancêtre de LR) comptabilisaient 55,8 % des suffrages à eux tout seuls lors de l'élection présidentielle. En 2022, nos deux amis enregistrent moins de 7 % des voix à eux deux. C'est peu. Si peu qu'aucun des deux n'atteint le petit seuil des 5 % qui permet le remboursement de sa campagne. Et pourtant, l'un et l'autre conservent un ancrage local solide - les derniers scrutins l'ont montré - quand LREM, LFI et le RN arrivés en tête dimanche dernier, ne sont pas parvenus à élargir leur maillage territorial. À croire que l'expérience politique n'est plus un atout. C'est l'incarnation qui fait tout. Quitte à ne créer qu'une adhésion éphémère, juste le temps de la campagne. Tant pis pour l'avenir. C'est là le défi des nouvelles forces politiques.
Chez LR, on était lucide. Dimanche soir, personne n'espérait que Pécresse soit au second tour. On n'anticipait néanmoins pas le naufrage des 4,78 %. Un score miniature - la pire défaite jamais enregistrée par la droite depuis le début de la Ve République. Malgré ses atouts de départ (une femme, plutôt jeune, moderne, dotée d'une équipe unie, boostée par une primaire réussie), elle n'a pas su «imprimer» comme on dit, et déclencher la ferveur chez ses propres militants. Peut-être «trop techno», pas assez proche des gens. Jour après jour, la motivation des élus eux-mêmes a faibli, jusqu'à la catastrophe.
Côté PS, ça n'est guère mieux. C'est même pire: même pas 2%. Anne Hidalgo a comptabilisé moins de voix dimanche dernier que d'abonnés à son compte Twitter. Malgré tout «Anne était sereine, en paix et en harmonie avec elle-même». C'est déjà ça. Si elle a bien pris la défaite, la suite ne s'annonce pas de tout repos pour son parti. Au Conseil de Paris, la droite l'attend au tournant. Et la gauche aussi, à l'approche des législatives.
• L'éditorial
«LR et le PS: la nouvelle fracture»
On n'a pas fini de gloser sur les échecs cinglants de Mmes Hidalgo et Pécresse au premier tour de la présidentielle. L'inélégance de certains commentaires le dispute parfois aux règlements de comptes. Mais, à dire vrai, chacun sentait bien que cela arriverait un jour. Au Parti socialiste, l'enfant de Mitterrand, comme chez LR, la formation héritière de la famille gaullo-chiraquienne. Depuis des années, les frères ennemis des deux rives donnaient de réels signes d'épuisement. À force de renoncements et de reniements, de petites guerres intestines et d'absence de chefs incontestables, de déconnexion avec la réalité et de tactiques inadaptées, leur agonie respective était prévisible.
Ce vieux monde est moribond. Ses acteurs doivent d'abord s'en prendre à eux-mêmes. Il convient toutefois de reconnaître que les partis traditionnels ne correspondent plus à la vie militante d'aujourd'hui. Les réseaux sociaux, l'individualisme, l'internationalisation de nombreuses causes et d'autres raisons encore ont engendré une génération de « consommateurs politiques » aux engagements changeants, irréguliers, pas toujours canalisés, voire contradictoires.
Après l'épisode des « gilets jaunes », le scrutin de dimanche dernier donne une photographie de cette nouvelle réalité, dominée par la radicalité. Les partis de gouvernement étant laminés, ringardisés, pulvérisés, le président sortant est cerné par le grondement des voix de la protestation : celles de Jean-Luc Mélenchon, d'un côté ; celles de Marine Le Pen, auxquelles s'agrègent les suffrages en faveur d'Éric Zemmour, de l'autre. Sans oublier les 26 % d'abstentionnistes, qui, pour beaucoup, n'attendent plus rien d'une élection présidentielle. Cela fait beaucoup, vraiment beaucoup de monde en colère.
Des colères aux racines certes différentes, mais qui peuvent se coaguler pour se faire entendre. Face à elles, Emmanuel Macron apparaît seul, sans alternative. Cette nouvelle fracture est dangereuse à plus d'un titre. Est-elle durable ou provisoire ? Entamée en 2017, la déconstruction est-elle terminée ?
• L'autre dossier
Sécurité alimentaire : les contrôles sanitaires en question
Attention, cascade de chiffres. La France, c'est 16.000 entreprises industrielles, 38.000 artisans, 23.000 commerces de gros, 436.000 exploitations agricoles, 16.000 hyper/supermarchés, 230.0000 commerces de détail, 247.000 restaurants commerciaux, 107.000 de restauration collective. Beaucoup de gens qui manient 47 milliards de produits manufacturés par an. Selon les règles de sécurité alimentaire: du champ à l’assiette, des pare-feu sanitaires à chaque étape; l'État jette un œil avec ses 9 autorités, 58000 agents, 144.000 contrôles.
Ça n'empêche néanmoins pas les scandales alimentaires. Quand une soirée pizza ou un Kinder surprise vire à la catastrophe. On nous assure quand même que le système est efficace. Mais aussi que «le risque zéro n'existe pas». Les incidents sont rares mais graves et visibles (car causés par des produits distribués à grande échelle) et donc jugés inacceptables.
Très tôt dans l'histoire on a eu conscience des risques et il y a eu des scandales alimentaires, toujours liés à la notion de profit .
Pour Olivier Andrault, ingénieur en agroalimentaire, le dispositif d'autocontrôle existant, «ne peut marcher que si l'on maintient une pression de contrôles officiels forte». Avis aux pouvoirs publics: ils portent une grande part de responsabilité.
• Un point sur l'Ukraine
Guerre en Ukraine: la chute de Medvedtchouk, l'homme qui se rêvait en proconsul de Poutine à Kiev
Viktor Medvedtchouk n'a pas bonne presse en Ukraine. L'oligarque ukrainien est dans les petits papiers de Poutine depuis les années 80. Il a choisi le président russe comme parrain pour sa fille, les deux hommes partent en vacances ensemble. Pas de quoi se bâtir la meilleure des réputations. Surtout en ce moment. À la tête de l'opposition prorusse dans son pays, Medvedtchouk s'y est fait le relais de la propagande russe. Il n'est donc probablement pas étranger au déclenchement de l'invasion, ayant persuadé son ami au Kremlin du soutien qu'il recevrait de la population ukrainienne. Celui que Kiev considère aujourd'hui comme un traître sert désormais de monnaie d'échange avec Moscou: contre la libération de prisonniers ukrainiens, Zelensky est prêt à rendre Medvedtchouk à son ami. Qui pour l'instant n'a pas l'air d'en vouloir.
Jonathan Littell: «Ukraine, nous sommes déjà en guerre»
Jonathan Littell trouve que l’on n’en fait pas assez contre la Russie. Que cela fait des années que l’Occident lui laisse passer des tas de choses. Mais lui a vu «des cadavres tchétchènes, géorgiens, syriens, centrafricains, libyens». Des cadavres qui n’ont pas empêché les Occidentaux de continuer leur commerce avec le pays de Vladimir Poutine. Sans que jamais ils ne réalisent que pour le président russe, la guerre contre l’Occident est déjà là. L’auteur des Bienveillantes appelle à beaucoup plus de fermeté face au chef du Kremlin. Une fermeté qui doit passer par un «embargo total sur le pétrole russe» , la fin de «toutes les livraisons de gaz russe en Europe» et la livraison aux Ukrainiens des armes qu’ils réclament.
• Les informations essentielles de ce matin
Le tireur présumé du métro new-yorkais arrêté et inculpé d'«acte terroriste» [LIRE AUSSI]
Présidentielle 2022 : Macron souhaite «enrichir son projet» avec des propositions de Jadot ou de Mélenchon [LIRE AUSSI]
Le général Jacques Langlade de Montgros, nouveau patron du renseignement militaire français [LIRE AUSSI]
• Ce que vous lirez aussi dans Le Figaro
Michel Bouquet, mort d'un roi
Michel Bouquet est mort hier. L'un des derniers géants du théâtre et du cinéma français s'en est allé à 96 ans, après 75 ans à régner sur les planches françaises. Armelle Héliot dresse le portrait émouvant de celui qui comptait parmi ses amis les plus grands, de Gérard Philipe à Jean Vilar en passant par Jean Anouilh et Albert Camus. «Interprète idéal des grands classiques», il savait aussi accompagner le théâtre de son temps. On l'a connu également grand acteur de cinéma - une bonne manière d'ajouter des Césars à ses Molière.
C'est dans Molière que j'aurai trouvé toutes les réponses aux questions les plus profondes qui se présentent à nous au cours de notre vie.
Alexandre Devecchio: «Les leçons de la campagne d'Éric Zemmour»
Maintenant qu'elle est finie, vient le moment de tirer un peu les leçons de la campagne d'Eric Zemmour, celle qui est venue pimenter pendant un petit moment cette séquence présidentielle. Laure Mandeville a regardé comme tout le monde la percée dans les sondages de l'éditorialiste, jusqu'au rappel à la réalité de dimanche soir. Dans Les Révoltés d'Occident, elle tente «un aller-retour comparatif avec le phénomène Trump», et réussit l'exercice en évitant «le double écueil de la diabolisation ou de la fascination» à en croire Alexandre Devecchio, qui vous en conseille la lecture.
• L'idée du jeudi
Article paru dans Le Figaro du 16 avril 1865.
La Société de découragement
Un journal allemand nous apprend qu'il vient de se constituer, au-delà du Rhin, une association libre, organisée par des hommes éclairés et riches, qui a pour but de détourner les mauvais artistes de la carrière au bout de laquelle ils ne doivent recueillir que misère, déceptions et oubli.
La Société de découragement (c'est ainsi qu'elle s'intitule) s'appuie sur des considérations de l'ordre le plus élevé.
Selon la doctrine qu'elle professe, la prospérité des arts est en raison inverse de la protection qu'on leur accorde. (...) Le véritable talent, lui, n'a besoin ni de lisières, ni d'appui, ni de récompenses. (...)
Sa manière de procéder est simple.
Les cinq ou six millionnaires dont elle se compose apprennent-ils qu'un nouveau cas de prétendue vocation artistique vient de se déclarer, vite ils mandent le sujet. Le débutant comparait devant cet aréopage animé contre lui des plus fâcheuses préventions et du plus mauvais vouloir. Il exhibe timidement son œuvre.
Les juges examinent, se consultent, et le président apostrophe en ces termes le patient:
Vous voulez être artiste, jeune homme ? Mais avez-vous bien réfléchi à tout ce qu'il faut vous imposer de labeurs ardus, d'efforts persévérants, de privations douloureuses pour arriver au plus amer désenchantement? (...) Il va sans dire que le débutant répond affirmativement.
Mais le courage et la constance ne suffisent pas, continue le président. Il faut encore être doué (...). Or, mon jeune ami, il ressort de l'examen attentif, voire superficiel, de votre premier essai, que vous ne serez jamais qu'un membre obscur et néanmoins gênant du servile troupeau des imitateurs. (...) En conséquence, la Société du découragement, bourrue mais bienfaisante, doit vous défendre contre vos folles prétentions, et extirper de votre cerveau malade, fût-ce avec douleur, le germe d'une ambition qui vous perdrait et perdrait avec vous l'Art, qui nous intéresse encore bien plus que vous en cette occurrence. Donc, voici notre sentence que nous pourrions rendre en italien, si nous n'avions horreur des clichés:
Ni toi non plus, tu ne seras pas peintre.
Cependant, comme toute peine mérite salaire, et qu'il convient de vous accorder un dédommagement, la Société veut bien acheter votre tableau. (Mouvement de joie du débutant.)
Veut bien acheter votre tableau pour le détruire. Elle vous le paiera cinq cents francs. De plus, elle vous offre une pension annuelle de six cents francs (mouvement de joie plus démonstratif).
À une condition, c'est que vous vous engagerez solennellement, et par écrit, à renoncer pour toujours à la peinture, qui ne convient en aucune façon à votre tempérament. Vous ne tiendrez jamais ni palette ni brosses. S'il vous arrivait de violer ce traité amiable, tous les tableaux que vous produiriez dans l'avenir c'est une clause expresse nous appartiendraient et vous savez, mon bon ami, l'usage que nous en ferions.
Ainsi s'éclaircit, en Allemagne la foule des nullités qui encombraient les avenues de l'Art.
Cette institution n'est-elle pas excellente?
Ah! si nous savions nous approprier et acclimater chez nous les idées heureuses de nos voisins! (...)
Alphonse Duchesne
«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais
Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
Guerre en Ukraine : la journaliste russe qui avait brandi une pancarte antiguerre devient correspondante pour le journal allemand Die Welt
Marina Ovsiannikova avait fait irruption en plein direct sur le plateau de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal pour dénoncer la propagande russe.
Regarder la vidéoEn Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De nombreux rassemblements pro russes se sont tenus ce week-end dans le pays, à l’initiative de la communauté russophone.
Le Figaro
On a retrouvé la copie d’Emmanuel Macron au concours général des lycées
Par
Sophie de Tarlé •
Publié le 14/04/2022 à 06:00
• Mis à jour le 14/04/2022 à 10:18
Au prestigieux Concours général des lycées de 1994, Emmanuel Macron a planché sur un sujet de composition française plutôt ardu. Une copie où il ne mégote pas sur les citations d’auteurs célèbres.
L’Association des lauréats du Concours général aurait pu faire un effort. Dans la liste des «illustres lauréats» qui ont jalonné son histoire publiée sur son site Internet, on peut lire les noms de Victor Hugo, Alfred de Musset, ou Arthur Rimbaud. Mais pas de trace d’Emmanuel Macron, qui pourtant a gagné un accessit en composition française en 1994, soit la septième place, comme le raconte notre consœur Sylvie Bommel, dans son livre paru en 2019, Il venait d’avoir 17 ans (JC Lattès). Dans le cadre de son enquête, la journaliste a eu accès à sa copie.
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Sylvie Bommel retrace la vie de Brigitte Trogneux, professeur de français à Amiens, et de son élève, passionné de littérature et de théâtre.
«Pour traiter le sujet du Concours général «Lire certes, mais pourquoi relire?», l’élève alors en première à La Providence d’Amiens ne cite pas moins de 32 auteurs, que des hommes (au moins, certains des autres primés ont-ils pensé à Colette, George Sand et Virginia Woolf), dont plusieurs lui sont familiers depuis l’enfance grâce à Manette (sa grand-mère, NDLR): Duhamel, Mauriac, Orwell, Hugo… Il n’a pas oublié non plus ses leçons de latin puisqu’il entame sa conclusion ainsi: «Le mot lire signifie étymologiquement “cueillir avec les yeux” du latin legere (oculis). Peut-on cueillir deux fois une fleur déracinée?».
Un extrait de la copie d’Emmanuel Macron rendue lors du Concours général de 1994.
Voici un extrait de sa copie: «Les raisons qui poussent un lecteur à lire un livre apparaissent relativement variées. Certains veulent revivre le plaisir de la première lecture. Lorsqu’on aime un livre, on l’appréciera toujours. La majorité des gens qui relisent une œuvre cherchent à retrouver ce même moment d’exaltation qui a accompagné leur première lecture. Ils aiment à s’identifier à nouveau à des héros dont le destin s’est vu être parfois le leur. Si personne n’a jamais vécu aussi intensément qu’Emma dans Madame Bovary de Flaubert, les aspirations romantiques, beaucoup ont eu un jour peut être au fond d’eux même seulement un penchant pour le bovarysme. Comme le dit Camus, le roman crée du destin sur mesure. Certains lecteurs voient comme Emma Bovary, un moyen d’évasion à travers le livre».
«Il cite dans sa copie Emma Bovary qui, ce n’est pas un hasard, est aussi le livre préféré de Brigitte», souligne Sylvie Bommel au Figaro Etudiant. Rien d’étonnant, puisque ce chef d’œuvre de la littérature française, trace le destin tragique d’une jeune femme de province mariée à un médecin de campagne ennuyeux, qui trompe son mari. Ce qui ne pouvait faire qu’écho à sa propre vie, elle qui était mariée au très discret André-Louis Auzière, pendant son idylle avec Emmanuel Macron.
«Beaucoup cependant relisent un texte pour l’étudier. Ce sont les littérateurs qui ne lisent pas, mais dépouillent», écrit Emmanuel Macron dans sa copie.
Une seule faute d’orthographe
Et aussi plus loin: «Relire permet de mieux comprendre le sens des événements . La lecture plus attentive et moins romanesque du père Goriot permet de mieux juger du comportement du père de famille, dévoué à ses filles aînées d’un amour paternel qui le rend pathétique, pou les actions de ce personnage sympathique peuvent apparaître douteuses lorsque dans ses attentions pour une de ses filles, il se met à genoux et baise la robe de la jeune fille comme le ferait un amant passioné».
«On remarquera qu’Emmanuel Macron écrit passion avec un seul n . C’est la seule faute d’orthographe de la copie, il la commet à deux reprises», relève Sylvie Bommel.
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La rédaction vous conseille
Le Figaro
Éloquence : les secrets pour briller dès que vous prenez la parole
Quentin PérinelNOS CONSEILS - Que ce soit en réunion, à une conférence, à un mariage ou pour une discussion bénigne, voici les secrets indispensables pour réussir une prise de parole.
C'est le souci permanent de n'importe quel individu qui s'apprête à prendre la parole. Prenez une salle de classe d'école. Disons une classe de 3e, avec une vingtaine d'élèves et un professeur de français. L'élève qui s'apprête à intervenir pour répondre à son prof - devant ses camarades - a le même souci que l'enseignant lorsqu'il commence un cours : être sûr de soi, éloquent, capter l'attention... et, surtout, la garder. Sa plus grande peur est celle d'être ridicule. C'est pour cette raison qu'une prise de parole - quelle que soit sa nature et le contexte - doit être préparée. Évidemment, il serait idiot de dire que chaque situation se vaut. Une intervention devant des milliers de personnes en direct n'a pas le même impact qu'une prise de parole lors d'un dîner entre amis, entre le fromage et le dessert...
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Pourtant, dans l'ensemble des prises de paroles, il existe des techniques simples pour être à peu près certain de briller. Pour le confirmer, Bertrand Périer, avocat, spécialiste de l'art oratoire et auteur de Sauve qui parle ; quand la parole change la vie (éditions JC Lattès), précise au Figaro ses précieux secrets. Avant toute chose, il faut se poser cinq questions avant de prendre la parole. Le contexte dans lequel je parle : suis-je à un pupitre ? À un congrès ? Qui a parlé avant moi ? Qui va parler après moi ? Ensuite, il s'agit de connaître son public : sont-ils spécialistes ? Enthousiastes ? Hostiles ? Ont-ils envie d'écouter ? Il est également important de jauger le temps dont on dispose... Il s'agit ensuite d'isoler précisément le message que je dois véhiculer ; les idées que je souhaite que le public retienne de mon intervention. Enfin, selon tous les critères précédents, l'émotion et l'ambiance dans laquelle je veux me situer : faire rire ? Être provocateur ? Dramatique ? «Ces cinq points très simples doivent précéder toute prise de parole en public afin qu'elle soit efficace», confirme Bertrand Périer.
Ne jamais «trop» préparer
Dans le vif du sujet, partir à chaque fois de ce principe : le message doit être assez simple pour être résumé dans un tweet. Il faut des formules chocs, des punchlines. Cela peut paraître superficiel, a fortiori comme premier conseil. Mais c'est ainsi. «L'auditoire ne retiendra que cela, confirme Bertrand Périer. Le message que vous vous apprêtez à faire passer doit être dynamique, s'apparenter à un slogan politique.» D'ailleurs, le storytelling est absolument essentiel. Raconter des histoires, romancer, cela donne des dimensions concrètes au propos, celui lui donne du relief et du suspense... «Le storytelling et l'art de raconter des histoires, des anecdotes qui vont concerner tout le monde permet cet effet : tout le monde veut connaître la fin de l'histoire, précise Bertrand Périer. C'est évidemment nécessaire pour garder l'attention du public, mais aussi pour matérialiser un souvenir de votre intervention.» Un génie en la matière ? Barack Obama, par exemple.
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Ensuite, il s'agit de ne jamais rien écrire intégralement. Se contenter des grandes idées, lignes directrices. D'avoir un «squelette» de votre propos qui laisse infiniment de liberté. «J'ai coutume de citer l'exemple de l'épreuve du slalom, à ski, raconte Bertrand Périer. Il faut un départ, plusieurs portes, et une arrivée. Mais, entre tout cela, il peut se passer n'importe quoi. Cela laisse de la place à l'improvisation.» Trop écrire, trop préparer, paradoxalement, est une prise de risque. C'est un emprisonnement. Lire un texte trop préparé vous éloignera du public. Lire un texte va engendrer un débit beaucoup plus rapide. Lorsque nous improvisons, notre débit est plus lent, avec des silences... des imperfections souhaitables ! Mieux encore : l'improvisation et la spontanéité permettent réellement d'incarner le propos. Bertrand Périer cite ainsi l'orateur grec Démosthène dont on disait que sa parole «sentait la chandelle.» Traduction : ses interventions étaient infiniment trop préparées...
Edgar Faure a bâti toutes ses interventions sur une structure précise
La structure est très importante. En la matière, il existe d'ailleurs des cas d'écoles. Celui de l'ordonnance médicale, par exemple, en quatre parties bien distinctes : le diagnostic, le traitement, le bénéfice et l'action. «Jean-Pierre Raffarin a également rappelé un propos d'Edgar Faure, qui lui avait confié qu'il avait bâti absolument toutes ses interventions sur ce modèle précis : c'est un succès, c'est un progrès, c'est un espoir», raconte avec malice Bertrand Périer. Le corps aussi doit s'exprimer. La posture, la gestuelle, le regard... La voix aussi doit s'exprimer. Se faire différente en fonction des phrases et des propos. Le débit aussi doit être varié. Les silences sont également importants : ils permettent de reprendre le contrôle de l'auditoire. Le public n'est plus habitué au silence...
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Il faut également avoir une obsession : rendre le propos accessible à tous. L'éloquence n'est rien d'autre que l'art d'expliquer simplement des problèmes complexes... et sans passer par des mots complexes. La cuistrerie linguistique est un vilain défaut : le public retient le terme et pas l'idée. «Oublier de donner la parole à quelqu'un est une terrible erreur, précise Bertrand Périer. Surtout dans le monde de l'entreprise. Il faut veiller en permanence à ce que tout le monde ait la parole.» Soigner le début et la fin de son intervention est également indispensable... Lorsque c'est la fin, il ne faut pas que quiconque ait le moindre de doute. Sinon, c'est gênant... «En rhétorique cela s'appelle le clap-trap, précise Bertrand Périer. Le piège à applaudissements. Lorsque vous terminez, tout l'auditoire doit être tenté d'applaudir à tout rompre.» Enfin : il s'agit d'être le plus convaincant possible. Et, dans le cas où vous êtes censé répondre à un public qui critiquerait vos propos, être en mesure de réfuter leurs objections... C'est évidemment quelque chose qui, ça aussi, se prépare à l'avance !
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L'Humanité
Colombe Boncenne, comme un sentiment d’île
Prescription cultureRoman Immobilisée par la maladie de sa mère, une femme exhume des violences répétées. Un roman nourri de mythes, où souffle le vent du large.
Sophie JoubertLa maladie a commencé par des croûtes noires, minuscules îles dessinées sur les jambes de la mère de la narratrice. Dès le diagnostic posé, une leucémie, il a fallu partir, quitter le caillou breton battu par les vents et regagner le continent. Documentariste, « co », comme la surnomme Eugène, le rebouteux de l’île, accueille sa mère malade dans son appartement parisien, vivant au rythme des hospitalisations, des améliorations et des rechutes. Amoureuse de Farell, un scénariste canadien toujours entre deux avions, elle rencontre Selma, une ethnologue engagée dans un groupe de colleuses qui affichent dans la ville des slogans contre les violences faites aux femmes. Par son intermédiaire, elle fait la connaissance de Daphné, la femme sirène qui, fascinée par Andersen, plonge dans un aquarium les jambes enserrées dans une queue de poisson.
Arrimée à son appartement, suspendue au verdict des médecins et taraudée par l’envie de retourner sur l’île, elle entame un périple immobile qui mettra au jour des violences longtemps niées, subies par plusieurs générations de femmes de sa famille. Œuvrant en sous-main, Selma la magicienne, voyageuse au long cours à bord du Marion-Dufresne, guide la narratrice dans une histoire de l’art au féminin et nourrit à distance son tropisme îlien.
Enquête intime où la mort est en embuscade, le roman n’est pas pour autant sourd aux bruits du monde, aux colères qui grondent au-dehors : celle des femmes, celle des gilets jaunes qu’on voit passer en arrière-plan alors que la narratrice fait du bénévolat dans une association d’aide alimentaire. Suivant un fil d’Ariane ténu, Colombe Boncenne se fraie un chemin à travers le silence, trouve des échos, convoque des textes, des sonorités ou des images, comme la scène d’ouverture d’ Aquarius, de Kleber Mendonça Filho, où une femme déjà âgée se souvient, pendant sa fête d’anniversaire, d’un cri de jouissance libérateur.
Courageux récit traversé par le sentiment d’île, l’ambivalence des territoires clos qui rassurent et enferment à la fois, Des sirènes est aussi un livre sur le corps des femmes, sur leurs souffrances, leurs désirs, leurs métamorphoses. Avec des mots simples et un humour au bord des larmes, Colombe Boncenne mêle le trivial et le merveilleux, le quotidien et les mythes, le dedans et le dehors. Transfigurant le récit de deuil, elle chemine lentement vers la libération, l’allègement, la mue.
Littérature Le Figaro
Marine Le Pen prône un «rapprochement» entre l'Otan et la Russie après la fin de la guerre avec l'Ukraine
John TimsitMercredi après-midi, la prétendante du RN a tenté de dessiner la politique étrangère qu'elle mettrait en œuvre en cas d'élection dans une dizaine de jours.
Façonner sa présidentialité à 11 jours du premier tour. C'est ce à quoi Marine Le Pen a tenté de s'employer mercredi après-midi lors d'une conférence de presse organisée aux Salons Hoche à Paris sur la politique étrangère et la diplomatie qu'elle mettrait en œuvre en cas d'élection dimanche 24 avril. Alors qu'Emmanuel Macron mise sur des déplacements de terrain et des face-à-face parfois musclés avec les Français pour jouer la carte de la «proximité», la leader nationaliste, elle, espère renforcer sa stature et endosser une des prérogatives du président de la République. À savoir, la place et la voix de la France dans le monde.
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D'emblée, Marine Le Pen a affiché deux objectifs : «Restaurer le rayonnement de la diplomatie» française et remettre le pays «dans le concert des nations». Et ce, en s'inscrivant «dans une vision intellectuelle et historique car la France est une nation à part (...). entre la grandeur de la France multiséculaire et la liberté du monde.» Afrique, Asie, États-Unis... La prétendante du RN a déroulé de façon un peu rébarbative son ambition et les liens qu'elle entend tisser avec chaque pays et chaque sphère d'influence. Parmi ces dernières, trois retiennent son attention : le Liban qui « constituera l'une de (ses) priorités», l'Algérie, dont elle souhaite «la normalisation des relations» avec la France, et bien évidemment la Russie.
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«C'est l'intérêt de la France et de l'Europe»
Alors que la guerre fait toujours rage aux portes de l'Europe, l'impétrante nationaliste souhaite entreprendre un «rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie» lorsque la guerre entre le pays de Vladimir Poutine et l'Ukraine «sera achevée et aura été réglée par un traité de paix». Une proposition qui a de quoi surprendre tant l'organisation internationale a pu être source de tensions entre les deux pays de l'Est. Peu importe, Marine Le Pen s'en est expliqué : «C'est l'intérêt de la France et de l'Europe, mais aussi je crois des États-Unis qui n'ont (...). aucun intérêt à voir émerger une étroite union sino-russe.»
Au cours de cette conférence de presse, la candidate nationaliste n'a pas non plus échappé aux questions sur sa relation avec Vladimir Poutine. Longtemps critiquée pour sa mansuétude envers le régime russe, elle réplique n'avoir «défendu que l'intérêt de la France» et que «le procès qui (lui) est fait est particulièrement injuste.» Le tout, en s'appuyant comme d'habitude sur l’accueil qu'Emmanuel Macron a offert à son homologue russe à Versailles au début de son quinquennat et à Brégançon en 2019.
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Une réponse interrompue par un collectif écologiste qui visait à dénoncer la proximité entre Marine Le Pen et le maître du Kremlin. Une femme, qui avait brandi une pancarte en forme de cœur - où était affichée la photo de la rencontre des deux personnalités -, a rapidement été expulsée, puis traînée pendant quelques secondes au sol. Malgré un fort brouhaha dans la salle, celle qui brigue la fonction suprême a tenté de reprendre ses esprits face à une autre personne qui l'interpellait véhément : «Vous êtes un provocateur, j'ai autre chose à faire que vous répondre.» L'occasion de se détacher une nouvelle fois du prêt de neuf millions d'euros que le FN avait octroyé auprès d'une banque russe aen 2014. «Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet de toute nationalité», a-t-elle lancé.
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La prétendante présidentielle a enfin défendu sa vision des grandes structures internationales. Si Emmanuel Macron a qualifié l'élection présidentielle de «référendum sur l'Europe», mardi soir, lors d'un meeting à Strasbourg, la candidate RN l'a martelé : «Le Frexit n'est nullement notre projet». Et vise à se «libérer du carcan de Bruxelles» et réformer l'Union européenne de «l'intérieur». Quant à l'Allemagne, elle constate des «divergences stratégiques irréconciliables», notamment sur la question du nucléaire, souhaitant donc arrêter «l'ensemble des coopérations avec Berlin» sur le plan militaire.
Ne sortant pas des accords de Paris de 2015 pour limiter le réchauffement climatique, Marine Le Pen garde sa ligne directrice quant à l'Otan. À savoir, quitter le commandement intégré, tout en restant dans l'organisation, comme la France en était sortie entre 1966 et 2009. Avec un objectif : ne pas se «soumettre» à un protectorat américain sans toutefois renoncer à l'aide mutuelle entre pays membres. Une vision qui s'oppose à celle d'Emmanuel Macron, qui aurait un regard «borné des relations internationales». Et d'enfoncer le clou : «Je restaurerai la diplomatie secrète car c'est la seule qui soit efficace à la diplomatie bavarde et ouverte.»
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Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
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Seine-Saint-Denis : les réfugiés affluent... et le rectorat ferme une classe
ActuÀ Pantin, l’éducation nationale entend abandonner une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants. Une aberration à l’heure où de nombreux exilés ukrainiens sont accueillis en France. Les enseignants ont lancé une pétition.
Nadège DubessayDepuis plus de vingt ans, l’affaire tournait pourtant bien. Au lycée professionnel Simone-Weil de Pantin (Seine-Saint-Denis), deux classes accueillent au total une quarantaine de jeunes étrangers dans des unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A).
Un emplacement stratégique
Ils viennent d’Albanie, d’Afghanistan, du Mali, de Chine… « Les arrivées des réfugiés sont fluctuantes, c’est beaucoup lié à l’actualité et c’est logique », explique Flavia Quintiliano Verri, professeure de français qualifiée pour enseigner dans ces classes spécifiques. La guerre en Ukraine vient de nous rappeler à quel point ce monde est instable, avec des millions d’Ukrainiens qui ont fui leur pays. Seulement voilà, l’administration n’a pas la même logique.
Prétextant une baisse d’effectif cette année, l’académie de Seine-Saint-Denis a décidé de fermer une des deux classes et d’en ouvrir une au lycée hôtelier François-Rabelais de Dugny. « On reste à budget constant et on déplace une classe. S’il y a des besoins ailleurs, très bien. Mais pourquoi ne pas ouvrir une classe sans en supprimer une autre ? » déplore la professeure.
D’autant que le lycée de Pantin se trouve à deux pas du métro, tout proche de Paris. Un emplacement stratégique pour accueillir, notamment, des mineurs isolés qui habitent Paris ou changent de lieu d’hébergement en cours d’année.
11 heures de cours de perdues en deux ans
En janvier, le couperet tombe lorsque les professeurs prennent connaissance des fameuses dotations horaires globales. C’est l’incompréhension. D’autant que, ici, l’équipe, bien rodée, travaille en cohésion. Si le manque d’effectif cette année et le transfert de la classe à Dugny sont les principaux motifs invoqués, l’administration reproche aussi au lycée de ne pas avoir respecté les inclusions globales.
Entendez : mélanger des classes ordinaires avec des classes d’accueil pour certains cours, grâce à des dotations octroyées par l’Europe. « Il faut savoir que, depuis deux ans, nous avons perdu 11 heures de cours, explique Flavia Quintiliano Verri. Dans n’importe quelle autre classe, on crierait au scandale. Pour pallier cette diminution, on nous impose une inclusion globale. Ce qui implique de chambouler totalement l’emploi du temps afin qu’il corresponde aux deux classes d’inclusion. Or, à la rentrée, ça a dysfonctionné. »
Une nouvelle organisation, mais aussi les lourdeurs administratives (l’Europe exige chaque semaine un justificatif des heures d’inclusion) nécessitent du temps. L’académie n’aura pas cette générosité. Une seule classe signifierait notamment pour les professeurs du lycée de Pantin de ne plus pouvoir faire des groupes de niveau. « Certains élèves maîtrisent déjà le français, détaille l’enseignante. D’autres pas du tout. Si nous les mélangeons tous dans une seule classe, l’apprentissage risque d’être très compliqué. Nous savons pourtant au regard de notre longue expérience que les groupes de niveau fonctionnent. »
Un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés tout proche du lycée
Ils en sont la preuve vivante. Dans une lettre destinée au recteur de l’académie de Créteil, des anciens élèves d’UPE2A expriment leur solidarité avec les professeurs des deux classes d’accueil. Certains ont décroché un CAP, un BTS, d’autres un diplôme universitaire. Ils sont électriciens, jardiniers paysagistes, cuisiniers, salariés ou même nutritionniste. « Nous voulons remercier nos enseignants, écrivent-ils. Ils nous ont appris le français. Nous avons tous progressé. Ils nous ont aidés pour nos orientations et nos situations. » Les courriers adressés aux administrations sont restés lettre morte.
En revanche, les enseignants reçoivent un soutien massif d’élus de la ville, de la FCPE 93 mais aussi de Médecins sans frontières (MSF). Depuis 2017, l’association a ouvert un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés tout proche du lycée. « Nous avons besoin de classes, de professeurs, d’activités scolaires pour aider ces mineurs à s’insérer dans notre société et leur donner une chance de survie », explique Corinne Torre, cheffe de mission France de l’association, qui se dit « effarée » d’apprendre qu’une classe UPE2A risque de fermer par manque d’élèves « alors que nous ne parvenons pas à scolariser nos jeunes ».
En quatre ans, MSF a admis 3 250 mineurs. À peine 10 % ont pu être scolarisés « par manque de volonté et peur de l’engagement », assure l’ONG. Une pétition nationale rédigée par les enseignants des classes UPE2A devrait être envoyée aux syndicats avant les vacances de Pâques (le 22 avril).
Elle entend dénoncer la fermeture de la classe d’accueil, mais aussi ces inclusions forcées qui n’ont aucun sens pédagogique. L’enseignante soupire. « Tout cela se décide dans un climat nauséabond, alors que le spectre de l’immigration est toujours davantage brandi par bon nombre de nos politiques. »
Éducation nationaleseine-saint-denismineurs isolésexilés El País (ESP)
SANS TITRE
Un mismo nombre, dos recetas diferentes: ya la tenemos liada de nuevo. Porque depende de dónde hables de “ajoarriero” la gente puede entender que se trata de este guiso con verduras -sobre todo en el País Vasco o Navarra- o de un untable a base de bacalao, patata, ajo y aceite, también conocido como atascaburras o ajo mortero (primo hermano de la brandada) si te acercas a Cuenca o Murcia. Se trata de dos dignísimas y sabrosas recetas de vigilia y las queremos a ambas por igual, pero hoy vamos a preparar la primera.
Como pasa a menudo en las recetas antiguas, su origen no está del todo claro, pero se atribuye a los arrieros, encargados de transportar mercancías en mula u otros animales de carga. Tiene cierta lógica, porque el salazón es un método que les permitía tener un bacalao de larga conservación y añadirle las verduras que se fueran encontrando por el camino para conseguir un guiso reconfortante y sabroso, que con una hogaza de pan para untar debía saber a gloria mientras llevabas 12 mulas desde Castilla a Galicia
He usado la receta que le enseñaron a Mikel López Iturriaga en la Escuela de Cocina Hoffman, aunque hay otras que añaden también pimiento verde, lo convierten en un plato completo añadiendo patata cocida o lo aderezan con carne de pimiento choricero. Si te gusta el sabor y la presencia del ajo, puedes poner tres dientes en lugar de seis en el aceite en el que luego se hará el bacalao y añadirlos después al sofrito de verduras. Otra opción es, como se hace en las recetas más tradicionales, cocinar el bacalao, la guindilla y los ajos a la vez, el sofrito por otra parte y mezclarlo todo después.
Ingredientes
Para 4 personas (o más si es como aperitivo)
- 600 g de bacalao
- 6 dientes de ajo
- ½ guindilla (o al gusto)
- 500 g de tomate pelado en daditos (puede ser una buena conserva)
- 300 g de cebollas (2 medianas)
- 4 pimientos del piquillo
- Sal
- Una hoja de laurel
- Aceite de oliva virgen
Preparación
- Pelar los ajos y cortarlos a pluma. Dorarlos a fuego suave en un fondo de aceite de oliva junto a la guindilla, dejar enfriar el aceite y retirar.
- Mientras, llevar el bacalao a ebullición desde agua fría con una hoja de laurel. Cuando hierva, retirar del fuego y dejar enfriar.
- Pelar y cortar a pluma las cebollas, dorarlas en otro recipiente con un poco de aceite y sal. Dejar que se doren, añadir el tomate y dejar cocer unos minutos.
- Añadir los pimientos cortados en tiras y cocer hasta que casi se elimine el líquido.
- Poner el bacalao en el aceite de freír el ajo, con la piel hacia abajo. Cocinar a fuego muy suave, moviendo la cazuela suavemente en círculos para ayudar a que suelte la gelatina y ligue, durante unos ocho minutos o hasta que las lascas empiecen a separarse.
- Retirar el bacalao del pil pil, desmigarlo y devolver al pilpil junto a la salsa de tomate, terminar de cocinar todo junto unos cinco minutos para que se mezclen los sabores y servir.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
L'Humanité
Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »
TémoignageÉducations nationale. Après cinq années de réformes blanquériennes, les départs volontaires se multiplient. Une enquête du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, révèle que plus de la moitié des professeurs des écoles envisagent d’arrêter. Nous avons recueilli des témoignages qui montrent le lien direct entre la politique menée – que le candidat Macron veut poursuivre et aggraver – et cet inquiétant phénomène.
Olivier ChartrainCe n’est pas encore un tsunami, mais c’est clairement une lame de fond : celle des enseignants qui quittent le métier. Souvent à leur corps – parfois au sens littéral du terme – défendant, contraints et forcés, avec parfois le sentiment d’abandonner le navire et surtout les élèves.
Mauvaise nouvelle : tout indique que cette lame de fond ne va pas cesser de grossir, après cinq années de potion Blanquer et le risque, au regard des annonces du candidat Macron en matière d’éducation, d’en reprendre encore pour cinq ans.
« C’est le sujet des repas entre profs »
Dans les salles des profs, c’est devenu un sujet de conversation incontournable. « C’est le sujet des repas entre profs », précise même un ancien responsable syndical, qui ajoute, pince-sans-rire : « Ça parle reconversion, vers quelle formation se tourner, comment on peut concilier cours et formation, on évoque des initiatives du type retaper un gîte, louer une chambre, vendre de la drogue… »
En dix ans, le nombre de départs volontaires de l’éducation nationale a crû de… 630 %, de 364 l’année 2008-2009 à 2 286 l’année dernière (2020-2021). Le premier degré comme le second degré sont touchés en proportions comparables, mais c’est chez les enseignants stagiaires, dont la carrière débute à peine, que le taux de départ est le plus élevé : 3,2 %.
« Étonnamment, pas mal de jeunes collègues... »
Encore plus alarmants sont les résultats d’une enquête approfondie (plus de 26 000 participants), tout récemment publiée par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : 73 % des professeurs des écoles en exercice se disent insatisfaits de leur situation professionnelle et plus de la moitié d’entre eux envisagent d’arrêter, soit en partant pour de bon (33 %), soit en allant exercer d’autres fonctions dans l’éducation nationale (19 %).
Des chiffres jamais vus, que confirment les observations de terrain. Sophie Lambert, militante du Snes-FSU (second degré) dans l’Essonne, raconte que, lors des permanences téléphoniques qu’elle tient pour son syndicat, les appels ayant pour objet démission, reconversion, rupture conventionnelle ont dernièrement « doublé ou triplé. Avec, étonnamment, pas mal de jeunes collègues. Beaucoup évoquent le mépris ressenti pendant la crise sanitaire, la réforme du lycée, la difficulté du métier en général ». Elle évoque un « degré de ras-le-bol tel que l’absence de projet ne les arrête pas forcément. Quitte à ce que, parfois, pour les jeunes femmes, cela aboutisse à un retour à la maison avec de petites activités en complément de revenu »…
Un phénomène qui rappelle l’affaire France Télécom…
Les témoignages que nous avons recueillis (voir encadré ci-dessous) n’ont pas la prétention d’être représentatifs. Mais ils montrent que les profs passent à l’acte. C’est d’autant plus grave que, de l’autre côté – et pour les mêmes raisons –, le métier n’arrive plus à recruter.
Et, attention, outre les jeunes, découragés avant même d’avoir commencé, ce que nos témoignages montrent, c’est que ce sont aussi les plus aguerris, les plus exigeants envers eux-mêmes, les plus combatifs, enfin les plus attachés au service public d’éducation, que le système pousse à partir à force de maltraitance, de travail empêché et de perte de sens. Un phénomène qui rappelle douloureusement l’affaire France Télécom…
Car cette fuite des cerveaux ne doit rien au hasard. Vider l’éducation nationale de ses forces vives est une stratégie pour mettre en place le projet que l’on voit se dessiner, avec des profs jetables, mal formés, interchangeables, tout juste capables de venir réciter des cours prémâchés devant des élèves voués, s’ils ne suivent pas, à être écartés de la scolarité générale dès après la classe de 5e, pour mieux offrir aux entreprises un volant de main-d’œuvre à bas coût.
Au-delà de la séquence électorale en cours, on a le sentiment que seule une très forte mobilisation de l’ensemble du corps social – et pas seulement des personnels de l’éducation nationale – pourra sauver l’école de la République.
Ils témoignent
« Nos élèves sont en état de détresse »
« En 2016-2017, j’avais déjà pensé à partir. J’avais retravaillé mon CV, pris des contacts, constaté que c’était faisable. Aujourd’hui, je vise les métiers de la communication culturelle, dans une mairie ou dans l’associatif, peut-être hors de France.
Je voudrais pouvoir continuer, alors j’attends les législatives. Après tout, avec une autre majorité, les choses pourraient encore être sauvées. Je ne suis pas saturé de l’enseignement, ni des élèves. C’est un métier passionnant. Mais, si c’est encore Macron, ce ne sera plus possible.
Je ne connais pas un établissement où des collègues ne soient pas partis en burn out ou en dépression. En vingt ans, je n’avais jamais vu ça. »
Lire la suite du témoignage d'Achille*, professeur d’histoire-géographie dans l’académie d’Amiens.
« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
« Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. »
Lire la suite du témoignage de Karine*, professeure d’histoire-géographie à Paris.
« La réalité du terrain, c’est de la souffrance »
« Le 31 mars, j’ai démissionné après avoir eu une opportunité de travailler dans une collectivité locale. J’avais choisi le métier d’enseignant parce que j’ai fait beaucoup d’animation, que je voulais continuer à travailler avec des enfants et qu’en primaire, on a la possibilité de suivre les élèves sur la durée. Mais, pendant sept ans, je n’ai fait que des remplacements.
Au début, je trouvais cela enrichissant, formateur, mais rester aussi longtemps sans pouvoir monter de projet, sans pouvoir choisir le fonctionnement de sa classe, travailler en pédagogie coopérative comme je le souhaitais, ce n’est pas satisfaisant. »
Lire la suite du témoignage d'Amelle*, professeure des écoles dans la Vienne.
* Les prénoms ont été changés, à la demande des témoins.
Éducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquerréformes Le Figaro
Le général Jacques Langlade de Montgros, nouveau patron du renseignement militaire français
En poste à l'Inspection de l'Armée de Terre, il va remplacer l'ancien directeur évincé, pour diriger les restructurations du renseignement français.
Le général Jacques Langlade de Montgros a été nommé à la tête du renseignement militaire français (DRM), après l'éviction d'un précédent directeur à qui on a notamment reproché les insuffisances de ses services sur l'invasion russe en Ukraine, a appris mercredi 13 avril l'AFP de source proche du dossier.
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La nomination de ce Saint-Cyrien, ancien commandant du 1er régiment de hussards parachutistes (2010-2012), confirme des informations publiées plus tôt mercredi par l'hebdomadaire Le Point. Le monde fermé du renseignement n'est pas étranger au général Langlade de Montgros, qui a été affecté de 2007 à 2010 au bureau réservé du cabinet du ministre de la Défense, en charge des relations avec les services de renseignement du ministère, au moment de la création de la Coordination nationale du renseignement (2008).
L'officier a ensuite occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations (CPCO) de 2015 à 2017, avant d'être nommé à la cellule opérations - relations internationales du cabinet de la ministre des Armées Florence Parly. Il a commandé la 11e brigade parachutiste à Toulouse de 2019 à 2021 avant de prendre la tête de la mission de l'Union européenne en République centrafricaine jusqu'en février 2022. Il était depuis inspecteur à l'Inspection de l'Armée de Terre.
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Transformer pour s'adapter
Le nouveau directeur va devoir prendre en main le chantier de transformation de la DRM lancé il y a plus d'un an, visant à adapter le renseignement militaire à l'intensification des crises et ainsi qu'à la masse exponentielle des données à traiter. Il remplacera le général Éric Vidaud, nommé à ce poste l'été dernier, en provenance du Commandement des opérations spéciales (COS). Sa nomination avait été le fruit de jeux de chaises musicales qui avaient fait du bruit au sein de la communauté militaire.
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Début mars, peu après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes, le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, avait admis des divergences d'analyses entre Français et Américains sur la question d'une possible offensive russe contre Kiev.
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Julien Aubert : «Les 100 raisons de ne pas voter Macron»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Député LR du Vaucluse, Julien Aubert refuse un« front républicain» en faveur d'Emmanuel Macron dont il critique très vivement le quinquennat.
Député LR du Vaucluse, Julien Aubert est aussi le fondateur du mouvement politique Oser la France.
J'ai longtemps espéré qu'en 2022, un vrai débat s'installerait sur la présidence qui vient de se terminer. Hélas, il n'en a rien été et les Français auront été privés d'un échange critique sur le bilan du macronisme. Désormais, au second tour, le temps du débat est passé car on nous demande - on nous somme même - de « faire barrage » à la candidate du Rassemblement national et donc annoncer que l'on votera clairement Emmanuel Macron. De prouver notre « republicanité ». De montrer patte blanche.C'est la troisième fois que cette situation se produit au second tour d'une élection présidentielle. La première fois, ce fut un sincère émoi. La seconde fois, un sursaut responsable. Aujourd'hui, ce duel survient alors que depuis trois ans, tous les sondages le prédisaient. Aucune surprise : certains l'appelaient même de leurs vœux.
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Je regrette très profondément que la classe politique et les milieux économiques se soient habitués au fil du temps à ce « moi ou le chaos », cet appel au barrage permanent, ces élections-à-un-seul-choix-possible. C'est avec les mêmes arguments qu'en région Sud, les élections régionales ont tourné à la pantalonnade, avec le retrait de la liste autonome d'En Marche, le seppuku de la liste de Gauche et in fine la disparition politique de LR.
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Je le regrette car on ne peut exclure une certaine dose d'arrière-pensée et de cynisme dans cette instrumentalisation de la situation, sinon de la République. Ne sont-ce pas les mêmes qui, il y a quelques semaines encore, appelaient à parrainer démocratiquement ceux qu'on présente le lendemain comme les ennemis jurés de la République ?Je le regrette aussi parce que lentement, ce piège circulaire perd de sa force, au point de transformer la politique en tous contre un. C'est ainsi qu'Emmanuel Macron réfléchit encore et toujours à une force politique centrale qui n'est plus celle du « Deux Français sur trois » jadis chère à VGE, mais plutôt une arche de Noé destinée à sauver tous ceux qui veulent échapper au déluge protestataire, c’est-à-dire à la colère née du malheur du peuple.
Malheureusement, le mot République a pour moi sens, et je ne peux pas dire, ni écrire, que la République d'Emmanuel Macron obéit aux mêmes valeurs que les miennes.
Le mot République a pour moi un sens. Durant ces cinq dernières années, j'ai pu constater avec beaucoup de Français que la République d'Emmanuel Macron n'obéissait pas aux mêmes valeurs que les miennes, que les nôtres. Sous sa présidence d'affaires, l'opportunisme a pris le pas sur la loyauté, le favoritisme et le cynisme sur l'intérêt général, la tactique politicienne sur la vision de la Nation, la lâcheté adossée au mépris sur le courage. Sous sa présidence solaire et solitaire, la dictature des « experts » a conduit à marginaliser le Parlement, les corps intermédiaires, jusqu'au vote de mesures liberticides. La présidence de Janus s'achève avec une Nation plus abaissée et plus divisée que jamais, surendettée, vassalisée.À l'heure du jugement par le peuple souverain, certains pris de panique se demandent pourquoi Emmanuel Macron pourrait ne pas être réélu, lui qui depuis le début de cette campagne joue au lièvre paresseux de la fable de la Fontaine. Il suffit pourtant de voyager en France pour le comprendre.Emmanuel Macron pour tous les Français, c'est le déhanché de Castaner en boîte de nuit quand Paris s'embrase, Griveaux qui moque « des gars qui fument des clopes et roulent au diesel », l'autorisation des chimères homme-animal, les «zones à faibles émissions» pour évincer les automobilistes pauvres des agglomérations, le «zéro artificialisation nette» qui gèle les campagnes, le grand débat et ses cahiers de doléances stockés à la cave, les LBD utilisés de travers, la tentative diplomatique avortée de résoudre devant les caméras, en quelques semaines, quarante ans de crise au Liban, les éoliennes par milliers, l'évacuation du Mali par l'armée française, les attestations de sortie incompréhensibles, la vente d'aéroports aux Chinois, l'adoption discrète d'une écotaxe régionalisée après la crise des gilets jaunes, la cynique instrumentalisation du RN pour être réélu, l'IVG autorisée jusqu'à la 14ème semaine malgré les critiques de nombreux médecins.
Voilà qui fait désormais 15 raisons de ne pas voter Macron. Alors, je me demande : accepter la coresponsabilité de 5 ans de plus ?
Voilà qui fait désormais 15 raisons de ne pas voter Macron, mais s'il n'y avait que cela !Emmanuel Macron, ce sont aussi les soignants non vaccinés suspendus en pleine crise sanitaire, les sermons en mode prêchi-prêcha télévisuels de 30 minutes, Trump puis Poutine qui nous humilient, le pas de tango sur le glyphosate, l'explosion de la taxe foncière, «l'identité de genre» reconnue par la loi séparatisme, les condamnations de Delevoye et Griset, le mépris des « gens qui ne sont rien dans les gares », l'article 24 de la loi sécurité globale menaçant la liberté de la presse, les casseroles de Bayrou et Pénicaud, les mises en examen multiples de Thierry Solère, son conseiller, la liberticide loi Avia, l'injustice des primes Ségur ou encore l'identification grotesque à Jeanne d'Arc lors de son discours inaugural d'Orléans en 2017.Nous en sommes à 33 bonnes raisons de ne pas voter Macron.
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Emmanuel Macron, c'est encore les sommes faramineuses payées à McKinsey, un déficit commercial record de 85 milliards d'euros, le pilonnage people orchestré par Mimi Marchand, la France ridiculisée dans l'affaire des sous-marins australiens, la tentation de vendre les chantiers navals de Saint-Nazaire à MSC dont les dirigeants ont un lien familial avec son bras droit Alexis Kohler, Sibeth N'Diaye traitant Simone Veil de « meuf » ou se vantant de ne pas savoir mettre un masque, fermer Fessenheim et ouvrir des centrales à charbon, la dissolution de la mission d'information parlementaire suivant l'action gouvernementale en matière sanitaire en pleine crise Covid, la nomination au conseil constitutionnel du supérieur hiérarchique du procureur qui a classé l'affaire des Mutuelles de Bretagne, les homards de De Rugy, Microsoft gérant nos données de santé, la bamboche en bas résille à l'Élysée, reconnaître que Maurice Audin a été tué par des militaires pendant la «bataille d'Alger» en passant sous silence son rôle de porteur de valises du FLN qui menait une campagne de terrorisme contre les Européens (ce qui interdit de comprendre le contexte de ce drame et équivaut à le présenter comme un héros), la merveilleuse trouvaille des «commerces non-essentiels», poser mal rasé à l'Élysée pour singer Zelensky, les salmigondis sur la souveraineté européenne, le 80km/h, la tentative de faire porter à l'opposition la responsabilité du maintien des municipales, la député LREM qui se plaint de devoir manger des pâtes en raison de la modestie de ses émoluments et celle qui fait payer les visites de l'Assemblée nationale, les chômeurs qui pourraient trouver un travail en traversant la rue, la vente d'ADP, la suppression démagogique de l'ENA, l'élargissement du regroupement familial aux frères et sœurs des mineurs isolés, les propos honteux sur les «mâles blancs», le t-shirt sur les violences policières porté par Macron, McFly et Carlito qui suppléent Attali et Malraux, l'humiliation du Général de Villiers, une dette qui a gonflé de 560 milliards d'euros en deux ans, la nomination d'amis socialistes en masse à la Cour des comptes, au Conseil d'État, à la Cour de cassation, la photo à Saint-Martin avec un délinquant à demi-nu qui fait un doigt d'honneur, la légion d'honneur à Agnès Buzyn.
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J'en suis à 66 raisons de ne pas voter Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron, c'est aussi, c'est encore, c'est toujours, Notre-Dame-de-Paris qui s'enflamme et qu'on veut reconstruire comme si c'était le Centre Pompidou et à temps pour le second mandat Macron
Emmanuel Macron, c'est aussi Notre-Dame-de-Paris qui s'enflamme et qu'on veut reconstruire comme si c'était le Centre Pompidou et à temps pour le second mandat Macron, le carburant qui flambe, céder aux Zadistes en méprisant le vote des citoyens à Notre-Dame-des-Landes, refuser le moindre débat à la présidentielle, raser les murs pour ne pas célébrer le bicentenaire de la naissance de Napoléon, raser gratis avant les élections avec des chèques, l'affaire Benalla, couvrir de honte la France en imaginant mutualiser notre siège permanent au conseil de sécurité, baisser le budget de la Défense en pleine guerre contre l'Ukraine, pousser à la vente d'Alstom à GE en enrichissant au passage ses futurs financeurs de campagne, laisser partir les turbines Arabelle puis les racheter à prix d'or, livrer des armes à Poutine jusqu'à 2020 malgré l'embargo en 2015 décidé par l'Union européenne, confier au privé l'acheminement de la propagande électorale, créer le crime d'«écocide», «emmerder les Français non-vaccinés», proposer l'autonomie à la Corse, à la Guadeloupe et au moindre type qui brûle une bagnole, insulter les pieds-noirs en parlant d'un «crime contre l'Humanité» en Algérie, diviser les harkis, appauvrir les étudiants avec la baisse des APL, laminer les retraités avec la hausse de la CSG, présenter une déclaration de patrimoine inférieure à celle de Jean Lassalle, oser reprendre le slogan du NPA (« nos vies valent mieux que leur profit ») en plein scandale financier, signer le pacte de Marrakech, imaginer une réforme des retraites shadockienne et l'abandonner en prétextant le Covid, refuser de fermer les frontières en pleine crise sanitaire jusqu'à ce que nos voisins le fassent à notre place, euthanasier le programme de recherche sur les déchets nucléaires Astrid, ratifier le CETA d'une main en invitant Greta Thunberg de l'autre, remplacer la démocratie par un gadget citoyen tiré au sort (la « Convention citoyenne »), négocier le projet Hercule pour désosser EDF, pousser pour un emprunt européen fédéral, mentir sur l'utilité des masques, sur le passe sanitaire (en expliquant d'abord qu'on ne le mettrait jamais en œuvre), et voir l'Arc de Triomphe saccagé.
On me demande une bonne raison de ne pas voter Macron ? Voici 99 raisons de dire non. La 100ème est la plus importante : il est du devoir de la Droite de continuer à incarner une alternative, une espérance, un chemin qui soit national sans être extrême. Voter Macron c'est endosser son bilan et être comptable pour le futur de ses actions. Voilà pourquoi le 24 avril, en mon âme et conscience, je voterai blanc.
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ANALYSE - La mobilisation toujours massive de l’électorat âgé pousse les décideurs politiques à se concentrer sur cette classe d’âge. Mais la génération Z doit aussi se remettre en question.
Réforme des retraites: «Rétropédalage»
L’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.
Le Figaro
«Il faut être le plus ludique possible»: au collège Lübeck, les enfants ukrainiens oublient les horreurs de la guerre en apprenant le français
Maguelonne de GestasREPORTAGE - Les professeurs de l’établissement du XVIe arrondissement de Paris ont retroussé leurs manches pour permettre aux enfants ukrainiens de poursuivre leur cursus éducatif. Ce, malgré la barrière de la langue et les mauvais souvenirs.
Cela fait presque trois semaines qu’ils sont là. Une quinzaine d’élèves ukrainiens est arrivée au collège de l’Assomption-Lübeck, dans le XVIe arrondissement de Paris. Fuyant la guerre russo-ukrainienne, les enfants ont été accueillis par des familles, qui les ont redirigés vers cet établissement privé, afin qu’ils puissent poursuivre leur scolarité. «Nous avons une grande habitude de recevoir des élèves de nationalité différente, précise M. Legal, le directeur du collège. Avec la particularité d’avoir déjà reçu des enfants qui avaient fui le Liban, au moment de l’explosion en 2020, ou la Syrie.»
En ce mardi matin d’avril, six petits ukrainiens, tous collégiens de 12 à 13 ans, se réunissent après la récréation du matin pour prendre une heure de cours de français. Car c’est l’un des défis premiers de l’équipe enseignante: comment permettre à ces élèves de poursuivre leur cursus scolaire alors que la plupart ne parlent pas un mot de français?
La fatigue après les sourires des premiers jours
Sitôt que la décision de les accueillir a été prise par le conseil de direction, les enseignants ont retroussé leurs manches. Des professeurs de langue étrangère, dont certains sont russophones, se sont portés volontaires pour donner des cours de français à ces élèves. Mme Gabbai, professeur d’anglais depuis de nombreuses années dans l’établissement, et qui a enseigné dans le passé le Français Langue Étrangère à Londres, en fait partie. «J’ai appris le russe il y a longtemps, ce qui facilite mes échanges avec ces enfants. Même si je ne suis plus capable de le parler aujourd’hui, cela m’aide à comprendre quelques mots d’ukrainien.» Aujourd’hui, elle apprend à ses élèves à se présenter. Et fait face à une difficulté: aucun des élèves présents ce matin ne comprend l’anglais. «Ça va être un peu corsé mais on va s’en sortir», sourit-elle.
«Comment tu t’appelles?», demande-t-elle à chacun d’entre eux. Coup de chance, Hélène, une des élèves ukrainiennes, parle très bien le français. Elle seconde à merveille l’enseignante, en traduisant patiemment les questions auprès de ses camarades. Les élèves sont concentrés. La professeur mime avec force de gestes ce qu’elle leur apprend. Ils répètent tous en chœur: «Coucou! Comment ça va?» Petro, un élève en classe de 3e, ne participe pas beaucoup. Le visage fermé, les yeux baissés, il suit silencieusement la classe. C’est sans compter sur la gentillesse et la joie de vivre de Mme Gabbai, qui réussit peu à peu à le détendre en lui proposant de s’entraîner avec sa jeune voisine. «Je les ai trouvés très souriants quand ils sont arrivés la première semaine. Depuis quelques jours, ils sont plus fatigués, certains ont les traits tirés. Je pense qu’ils emmagasinent beaucoup de choses. Il faut leur laisser du temps.»
Un programme de cours très chargé
Car en plus de leurs leçons de français, qu’ils ont plusieurs fois par semaine, et leurs cours avec les élèves français, les élèves continuent d’assister en visio-conférence à ceux donnés par leurs professeurs ukrainiens. Ce qui leur fait des journées assez chargées. «On privilégie toujours les cours de leur école ukrainienne. Dès qu’ils en ont un, on les sort de classe et on leur trouve un endroit pour qu’ils poursuivent le cursus de leur pays», souligne M. Legal. La consigne est surtout de ne jamais leur demander ce qu’ils ont vu en Ukraine. Pas plus que de leur poser des questions sur leur situation familiale. La discrétion est de mise pour ces enfants qui ont pu être confrontés à des scènes innommables. Autre détail: chaque professeur a sa propre technique d’enseignement. À chaque fin de cours de français, ils font un point entre enseignants pour éviter d’être redondants. Leur arrivée a été tellement précipitée qu’ils n’ont pas eu le temps d’établir un programme précis.
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Ekaterina P*, professeur d’allemand de nationalité russe, s’est reconvertie en enseignante de français auprès des élèves ukrainiens. «Je suis le moins académique possible avec ces enfants. Pour le moment, j’ai fait leur connaissance en essayant de les mettre à l’aise.» Elle ne leur pose aucune question sur la situation de leur pays et ne cherche pas à savoir d’où ils viennent précisément, du fait aussi de sa nationalité. «Les enfants savent que je suis Russe, mais il n’y a eu aucun problème.» Pendant son heure de cours, plutôt que de leur enseigner les (terribles) rudiments de la grammaire, elle leur parle de Paris, de la France, et de sa culture. «Le but de mon cours, c’est surtout qu’ils puissent aller dans la boulangerie en étant capables d’acheter leur pain. Je suis le plus ludique possible, car ce sont des enfants. Il faut aussi les amuser.» L’enseignante leur apprend les noms des rues de Paris pour qu’ils puissent se repérer, mais aussi ceux des chaînes de télévision, etc.
Fait amusant, quelques parents ukrainiens ont adressé une requête à Ekaternia: que leurs enfants aient plus de travail et que leurs professeurs soient plus exigeants avec eux. Car en Ukraine, selon l’enseignante russophone, le système éducatif est davantage fondé sur l’excellence qu’en France. Ce qui explique peut-être leur très bon niveau en mathématiques... À Lübeck, une petite ukrainienne de sept ans a déjà battu à plate couture aux échecs un «grand» du collège!
(*) Le nom a été modifié à la demande de l’établissement
Le Figaro
Alexandre Devecchio: «Les leçons de la campagne d’Éric Zemmour»
Alexandre DevecchioCHRONIQUE - Dans un essai passionnant, Les Révoltés d’Occident , Laure Mandeville décrypte à chaud la campagne du candidat de Reconquête!.
La «reconquête» n’a pas eu lieu. Crédité un temps de 18 % des intentions de vote, alors en position d’espérer se qualifier pour le second tour, Éric Zemmour aura finalement achevé son épopée présidentielle sous la barre des 10 %. Pour nombre d’observateurs, le candidat Zemmour n’était qu’une bulle, une construction médiatique. Ils devraient lire le nouvel essai de Laure Mandeville, Les Révoltés d’Occident. De Trump à Zemmour, que se passe-t-il vraiment?, publié cette semaine aux Éditions de l’Observatoire.
Grand reporter au Figaro, dont elle a dirigé le bureau de Washington, Mandeville a été frappée par les ressemblances entre la campagne de l’écrivain journaliste français et la stratégie, en 2016, du milliardaire américain, dont elle avait «couvert» l’élection. Dans ce livre passionnant, elle relève avec brio l’exercice périlleux de l’analyse à chaud du phénomène Zemmour en tentant un aller-retour comparatif avec le phénomène Trump.
Provocation et polémique
Comme elle l’avait fait dans son livre précédent sur l’ancien président américain, elle évite le double écueil de la diabolisation ou de la fascination. Si Mandeville ne cache rien de ses désaccords avec Zemmour, notamment sur l’appréhension de Vladimir Poutine, elle privilégie l’analyse plutôt que l’indignation systématique et refuse de réduire le personnage à une figure de «méchant prêt à nous ramener tout droit dans les années Trente», réfutant les accusations de racisme dont il est l’objet. Le désir de mettre fin à l’immigration incontrôlée et de mieux assimiler les étrangers déjà présents en France ne peut, selon elle, être qualifié de racisme. Pas plus que le fait de dénoncer l’islamisme ou même de souligner «les particularités de l’islam, qui ne fait pas la distinction entre le politique et le religieux».
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Comme Trump, Zemmour a su faire de la télévision un tremplin. Dans un registre plus littéraire et intellectuel, il partage avec l’ancien locataire de la Maison-Blanche un même goût immodéré pour la provocation et la polémique. Mais, surtout, le principal point commun entre les deux hommes réside dans leur capacité à mettre des mots sur des colères ou des inquiétudes face au défi de l’immigration, de l’islam radical, du multiculturalisme, de la globalisation, à porter la rébellion contre un certain «progressisme» sociétal qui entend abolir tous les repères traditionnels et faire du «mâle blanc hétérosexuel»
un bouc émissaire. Trump comme Zemmour ne sont nullement responsables de la révolte populaire, ni des peurs qui traversent les sociétés, ils se contentent de les exprimer quand leurs adversaires préfèrent les nier, occupant ainsi un rôle cathartique. Tous deux disent tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ou vivent au quotidien. C’est, selon Mandeville, la clé du succès de Trump et de la percée initiale d’Éric Zemmour.
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L’autre grande force de son essai est de replacer le phénomène Zemmour dans un cadre plus global. Celui-ci s’inscrit, selon elle, dans une vague qui vient de loin et dépasse largement les frontières de la France. Celle-ci a porté Trump, mais aussi Johnson, Kurz ou encore les «populismes» d’Europe centrale. Forte de sa connaissance du terrain, Mandeville nous fait voyager au cœur de la révolte occidentale, sillonne avec nous les différents chemins de la colère.
Le phénomène Orban
En 1989, la journaliste a eu la chance de couvrir l’extraordinaire événement que fut l’effondrement du communisme à l’Est. Les révoltes populaires d’aujourd’hui sont, selon elle, nées des erreurs stratégiques commises à cette époque. Illusionnées par la croyance en la mondialisation heureuse, les élites n’ont pas su anticiper les désordres culturels et sociaux engendrés par l’ouverture des frontières et des marchés: l’immigration de masse, la délocalisation de toutes les industries vers la Chine.
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Bien avant le Brexit en 2016, Mandeville rappelle que c’est aux Pays-Bas, nation du libre-échange et du multiculturalisme, que débuta la révolte des peuples avec le surgissement sur l’échiquier politique, après le 11 septembre 2001, de Pim Fortuyn. Intellectuel et éditorialiste, tout comme un certain Éric Zemmour, il fut l’un des premiers à faire campagne contre ce qu’il appelait les dangers de l’islam et l’irresponsabilité des gouvernements en matière migratoire. En février 2002, lors des législatives, et alors qu’il était en pleine ascension électorale, il est poignardé par un activiste d’extrême gauche voulant le punir pour sa vision «arriérée» de l’islam. Cet assassinat, suivi quelques années plus tard par celui du réalisateur subversif Theo van Gogh, préfigure la tuerie de Charlie Hebdo, tandis que Fortuyn, dont Geert Wilders prendra la succession aux Pays-Bas, peut être considéré comme le père spirituel du populisme européen.
Excellente connaisseuse des pays d’Europe centrale, Mandeville décrit également avec précision le phénomène Orban, dressant un portrait nuancé du premier ministre hongrois, qui vient d’être élu pour la quatrième fois consécutive. Elle rappelle le rôle joué par ce dernier dans la libération de son pays du joug communiste.
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Et si elle critique la mainmise croissante du clan Orban sur les entreprises, les médias et les institutions, elle ne croit pas pour autant à une dérive dictatoriale, voyant plutôt dans sa politique centralisatrice une volonté de protéger ses citoyens des ravages du libre-échange, de défendre l’identité de son pays et de s’affranchir des desidarata idéologiques des minorités et de Bruxelles. Mandeville en est convaincue: la politique d’Orban constitue un contre-modèle, et la montée en puissance des «populismes» le signe d’un réveil durable des nations.
L’échec de Zemmour vient-il annihiler ce diagnostic? Comme l’explique Mandeville en conclusion de son ouvrage, la campagne du candidat de Reconquête! a été percutée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine, régime dont il avait imprudemment fait l’éloge. Pour Mandeville, qui fut correspondante en Russie et l’une des premières à pointer le danger poutinien, si Zemmour paie son aveuglement au sujet de la menace russe, son mérite n’en demeure pas moins d’avoir libéré la parole sur certaines questions fondamentales, au lieu de les maintenir enfouies. Sur fond de transformation démographique et culturelle, celles-ci devraient continuer longtemps d’animer le débat politique français.
K-pop, Squid Game... comment la culture est devenue un pilier du soft-power sud-coréen
ENTRETIEN - Dans leur livre K-pop – Soft power et culture globale, les chercheurs Vincent Cicchelli et Sylvie Octobre analysent le succès planétaire de la pop sud-coréenne. Une stratégie étatique couplée à une proximité culturelle entre les jeunes générations globalisées.
Le Figaro
Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Aude BariétyEnvoyé aux étudiants et enseignants nantais, un mail de Carine Bernault a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
«Je vous appelle solennellement à voter le 24 avril pour faire barrage à l'extrême droite et donc au Rassemblement National». Dans un mail daté de ce mercredi 13 avril, la présidente de l'université de Nantes, Carine Bernault, a appelé étudiants et enseignants à voter contre Marine Le Pen, qui affrontera Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle dans dix jours.
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Soulignant que son message est «inhabituel», mais qu'elle le juge «indispensable au regard des enjeux attachés à ce vote», celle qui préside l'université de Nantes depuis le mois de janvier dernier conclut : «Quel que soit le résultat le 24 avril, vous pouvez compter sur mon engagement pour défendre nos valeurs».
«Où est le respect des opinions des étudiants?»
Ce mail a rapidement circulé sur Twitter, où il a suscité l'indignation de certains internautes et hommes politiques de droite. «Ce message [...] est une faute grave qui doit avoir pour conséquence une exclusion», a ainsi écrit Sébastien Pilard, porte-parole de Reconquête. Axel Casenave, responsable des Jeunes Républicains de Loire-Atlantique, a tweeté : «Les dérives politiques des présidents d'université se poursuivent. [...] Où est le devoir de réserve ? Où est le respect des opinions des étudiants ?»
«La prise de position de la présidente de l'université de Nantes, en violation des règles de neutralité qu'impose sa fonction, est une faute lourde. Les étudiants ont raison de s'en scandaliser. Soyez libres : ne vous laissez pas dicter vos choix par les amis d'Emmanuel Macron !», a de son côté réagi Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national.
Une «atteinte à la neutralité du service public»?
Sophie van Goethem, maître de conférences à l'Université de Nantes et conseillère municipale de la ville, a elle aussi dénoncé une «faute», exprimant sa «déception» de recevoir un tel mail «sur sa messagerie professionnelle». «Envisager un appel au vote contre un candidat est une atteinte à la neutralité du service public», a-t-elle ajouté.
Interrogé à ce sujet par Le Figaro, Serge Slama, professeur de droit public à l'Université Grenoble Alpes, n'est pas aussi affirmatif. «En tant que professeur des universités, Carine Bernault a une liberté d'expression très forte. Un universitaire peut prendre parti dans le débat public. Prenez la tribune des universitaires qui ont appelé à voter Mélenchon [dans L'Obs, NDLR]. Le problème, c'est qu'elle n'est pas que professeur, elle est aussi présidente. Elle exerce une fonction officielle et représente l'université, ce qui implique une certaine neutralité. Son opinion n'est pas forcément celle de toute la communauté éducative», explique Serge Slama. «Je ne parlerais pas de faute, mais d'ambiguïté.»
David-André Camous, enseignant-chercheur spécialisé en droit public à Sciences Po Lyon et avocat, est sur la même ligne. «L'universitaire a une liberté de parole très importante. Mais si Carine Bernault envoie ce mail en tant que présidente d'université, il y a une ambiguïté.»
L'ex-CPU prend aussi position
Contactée par Le Figaro, l'université de Nantes s'est contentée de confirmer que «ce mail a bien été envoyé ce jour», sans réagir à la polémique provoquée par l'envoi de ce message.
Carine Bernault n'est pas la seule à avoir récemment pris position à l'encontre de Marine Le Pen. Dans un communiqué daté du 12 avril, France Universités, l'ex-Conférence des présidents d'université (CPU), a appelé «à combattre l'extrémisme que porte la candidature de Marine Le Pen et à voter pour Emmanuel Macron».
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Élection présidentielle 2022 : les résultats du premier tour
Emmanuel Macron et Marine Le Pen accèdent au second tour.
Immigration : peut-on réviser la Constitution par référendum, comme l'affirme Marine Le Pen ?
LA VÉRIFICATION - La candidate du RN veut soumettre par référendum une réforme de la Constitution pour «modifier» le statut des étrangers, l'accès à la nationalité et «faire prévaloir» le droit national sur le droit international.
La Loire-Atlantique lutte contre le «michetonnage» des adolescentes
Dans 90% des cas, il s’agit de jeunes femmes, âgées de 14-15 ans lors des premiers faits de prostitution et de 16-17 ans au moment de la prise en charge.
Le Figaro
Ces croyances qui nous empêchent d'être heureux en couple
PSYCHOLOGIE - Passionnel, fusionnel, harmonieux : nous ne sommes pas toujours conscients des clichés qui formatent notre vision de l'amour idéal.
Dans Le banquet, Platon raconte comment Zeus sépara les hommes en deux, les condamnant à rechercher leur moitié de par le monde pour se sentir enfin « complets ». Solidement ancrée dans notre inconscient collectif, cette mythologie de la « bonne personne » n'aurait pas que des effets bénéfiques dans notre vie amoureuse.
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Pour la psychologue Camille Rochet, qui vient de publier Les cinq croyances qui empêchent d'être heureux en couple (Larousse, 2022), elle représente l'une de ces croyances qui influencent à notre insu notre vision du couple et de l'amour. De par notre culture, notre éducation, notre modèle parental, nous développons ainsi des biais inconscients - ou « distorsions cognitives » qui orientent nos choix de vie et notre manière de voir la réalité. « Malgré vous, vous ne relevez que les exemples qui tendent vers la réalisation de ces prophéties, en occultant ceux qui les infirment », explique Camille Rochet, qui estime que nous sommes tous victimes, un jour ou l'autre, de ces injonctions ancrées en nous depuis l'enfance.
Attendre le « prince charmant » comme dans les contes de fées, c'est par exemple prendre le risque d'une certaine passivité. « Il est utopique de penser que la bonne personne se présentera miraculeusement à nous. En réalité, c'est une question de choix: nous allons estimer, à un certain moment de notre vie, qu'une personne est la bonne pour nous et nous allons déployer toute notre énergie pour qu'elle le reste », poursuit la psychologue.
«La passion ne dure pas»
Dans la littérature, la passion finit souvent de manière tragique (Roméo et Juliette, Tristan et Yseult…) et pourtant elle continue à nous fasciner comme si elle seule était le signe d'un véritable amour. Autre croyance parfois ancrée en nous, la « passion à tout prix » peut aussi nous jouer des tours. « Je reçois beaucoup de patients qui sont prêts à tout plaquer à 40 ou 50 ans parce qu'ils sont tombés éperdument amoureux d'une autre personne, raconte Camille Rochet. Le problème, c'est que la passion ne dure pas. Elle se nourrit du désir de ce que l'on ne connaît pas, d'une image idéalisée de l'autre, qui n'est pas compatible avec plusieurs années de vie commune… Parfois, il s'agit juste d'une crise de milieu de vie, d'un besoin de se prouver qu'on peut toujours vibrer comme lorsqu'on était jeune… »
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Renoncer à cette idée qu'un amour sans passion ne vaudrait pas la peine d'être vécu suppose parfois un véritable deuil. Pour d'autres, le plus difficile sera de dépasser une conviction particulièrement répandue, qui pourrait se résumer ainsi : « Avec moi, il va changer ». Nous aimons penser que l'amour que notre conjoint nous porte est si fort qu'il va changer pour cela. Bien sûr, son comportement peut évoluer, mais attendre ce changement comme une preuve d'amour, c'est souvent se mettre dans l'impasse, se focaliser sur l'autre davantage que sur soi, et oublier que, nous aussi, nous pourrions essayer de nous remettre en question et évoluer.
Dans (Ré)enchanter son couple grâce à la méthode Imago (Eyrolles, 2022), le thérapeute de couple Claude Parisot pointe une autre croyance limitante et nocive pour les couples : « Si l'on se dispute, c'est que l'on ne s'aime pas... » « La plupart des gens croient encore que les relations de couple doivent être fluides et, quand des conflits ou des tensions arrivent, ils concluent trop rapidement que la relation n'est pas viable. (…) Ce sont en fait de merveilleuses opportunités de croissance pour déconstruire les schémas du passé, avec l'aide de notre partenaire! », assure-t-il. Pas toujours agréables à vivre, les disputes sont nécessaires au couple. Elles aident aussi à mieux se connaître, à ajuster ses comportements, à construire… En revanche, il peut être utile d'apprendre à « bien » se disputer : essayer par exemple d'exprimer ses besoins plutôt que de charger l'autre de tous les maux, ou de chercher à tout prix à avoir raison.
Réinterroger ses croyances
Derrière les problèmes de communication, motif de consultation numéro un des couples en thérapie, se cachent souvent de fausses croyances particulièrement difficiles à déceler pour notre conjoint puisque nous-mêmes, nous n'en avons pas toujours conscience… « Les identifier permet de changer la façon dont on se regarde soi et dont on regarde son couple, assure Camille Rochet. Cela peut être aussi l'occasion d'ouvrir le dialogue sur ces sujets, d'en discuter ensemble. » Heureusement, toutes nos croyances sur le couple ne sont pas nocives, mais il peut être utile de les réinterroger pour faire le tri entre celles - pas forcément bénéfiques - dont nous avons hérité inconsciemment, et celles que nous souhaitons préserver parce qu'elles nous aident à avancer.
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Covid-19 : 146.426 nouveaux cas en 24 heures, 134 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Une «nouvelle ère» dans le traitement du cancer du poumon opérable
DÉCRYPTAGE - Associer immunothérapie et chimiothérapie avant la chirurgie diminue de 40 % le risque de décès.
Cancer du col de l'utérus : une dose de vaccin suffisante pour les jeunes selon l'OMS
Plus de 340.000 femmes sont mortes du cancer du col de l'utérus en 2020. Il s'agit du quatrième cancer le plus courant chez la femme dans le monde.
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« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
ActuOlivier ChartrainKarine professeure d’histoire-géographie à Paris
«Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. Je me suis vraiment éclatée, mais, aujourd’hui, je doute. Je ne veux pas devenir une prof aigrie qui ne se reconnaît plus dans ce qu’elle fait.
Il y a eu la réforme du bac, ses contenus qu’on nous a imposés sans concertation, la mise en concurrence des spécialités qui complique les rapports entre collègues, le contrôle continu qui met les élèves en souffrance, sous pression permanente… Nous ne sommes plus ceux qui les préparent au bac, qui les accompagnent : nous sommes des évaluateurs perpétuels.
L’apothéose a été la mascarade de l’an dernier, les convocations multiples, le grand oral, la désorganisation totale. Et depuis quatre ou cinq ans, nous sommes toujours ceux qui ne font pas bien, pas assez… ça joue, ce prof bashing, alors qu’on s’est débrouillés seuls depuis le premier confinement, avec notre propre matériel, avec des collègues contractuels ou vacataires à 1 300 euros par mois qui devaient acheter leurs boîtes de masques pour travailler !
Toujours en première ligne, sans jamais être prioritaires pour la vaccination. Et avec ce que Macron a annoncé, les cinq années à venir s’annoncent encore plus difficiles, on a le sentiment qu’on va privatiser l’éducation nationale. Nous, enseignants, nous sommes tous le produit de l’école laïque, publique, avec des valeurs fortes. On sent que ça risque de se terminer. Beaucoup des profs qui vont partir ne sont pas les moins bons : ce sont ceux qui auront développé des compétences, qui auront su se remettre en question. D’ailleurs, si une enseignante aguerrie comme moi se pose la question de quitter ce métier en or, c’est bien qu’il s’est passé quelque chose. Pour me retenir, il faudrait vraiment un gouvernement qui remette l’éducation au centre de ses préoccupations, qui soit à l’écoute, qui nous donne la considération dont on a besoin. »
Éducation nationaledémissionnairesEmmanuel Macronjean-michel blanquer L'Humanité
« C’est un vrai métier et il faut l’aimer pour le faire »
ReportageÉducation Les accompagnants d’élèves en situation de handicap du Val-de-Marne sont en grève depuis le 10 janvier. Ils étaient dans la rue, le mardi 5 avril, à l’occasion d’une journée nationale de mobilisation.
Olivier ChartrainLes super-héros sont là ! En habit de lumière devant le bâtiment ultramoderne du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées, Captain AESH et Wonder AESH, proches cousins de Captain America et Wonder Woman, ne sont pas venus pour arrêter les méchants. Encore que : AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) parmi les AESH, ils manifestent pour « un vrai statut, un vrai salaire ». L’appel à la grève du mardi 5 avril est un appel national, signé d’une large intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, Snalc et SNCL), qui s’inscrit dans la suite des mobilisations, ces derniers mois, de ces salariés précaires de l’éducation.
Mais, cette fois, avant d’arriver devant le ministère de l’Éducation nationale, terminus de la manifestation, tout part du Val-de-Marne. Dans ce département du sud de la couronne francilienne, les AESH sont en effet en grève depuis le… 10 janvier. Bientôt trois mois ! Un record qui battrait celui des salariés de la RATP en grève contre la réforme des retraites, affirme Jérôme Antoine, animateur de la CGT Éduc’action pour les AESH dans le département. Tout est parti d’un avenant à leur contrat de travail, pour imposer la généralisation des Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisé). Encore un acronyme qui recouvre le fameux principe de la mutualisation, source majeure de la dégradation des conditions d’accueil des élèves en situation de handicap et des conditions de travail de leurs accompagnants. Pour schématiser, la mutualisation, c’est, plutôt que chaque enfant se voie attribuer un accompagnement en fonction de ses besoins, estimés par les maisons du handicap des conseils départementaux, il doit partager son AESH avec un, deux… ou bien plus encore d’autres élèves. Un ajustement comptable, en fonction du budget et du nombre d’AESH disponibles dans le Pial, au mépris de ce à quoi chaque enfant devrait avoir droit. L’école inclusive version Macron.
Dans le Val-de-Marne, la pilule n’est pas passée. Assemblée générale le 6 janvier, et début de la grève illimitée le 10. Ouverture dans la foulée d’une caisse de grève sous forme de cagnotte Leetchi, parce que, quand on gagne en moyenne 700 euros par mois pour 21 heures par semaine (juste 160 euros de plus que le RSA), tenir une grève dans la durée serait sans cela impossible. Ce n’est pas tout : « On a fait la tournée des écoles pour aller à la rencontre des collègues mais aussi des enseignants, des parents d’élèves, raconte Lauranne, elle aussi à la CGT Éduc’action. On doit en être à 500 établissements, cela a permis d’élargir le mouvement. » Et la solidarité autour de celui-ci, avec une cagnotte qui compte désormais plus de 34 000 euros et le soutien d’élus comme la députée Mathilde Panot (FI) ou la conseillère départementale Flore Munck (PCF).
On retrouve Captain AESH, Bruno dans la vraie vie, qui exerce en lycée à Créteil, auprès de cinq à six élèves. « C’est beaucoup, confie-t-il, ça me laisse trois heures maxi par semaine pour chacun d’entre eux. » Trop peu, notamment pour ceux qui ont besoin de lui pour accéder aux salles de classe en fauteuil roulant ou prendre des notes en cours. Quand Bruno ne peut pas être avec eux, ils doivent se débrouiller ou demander l’aide d’un surveillant. « Avec trois heures par semaine, on ne peut pas répondre à leurs besoins. On sait qu’ils sont en souffrance et on se sent impuissant », confie Captain AESH dans son déguisement aux muscles rembourrés.
Ils refusent le rôle de « bouche-trous » des écoles
Comme tant d’autres AESH, pour tenter de joindre les deux bouts, Bruno cumule les emplois : aide aux devoirs, aide à domicile, voire jardinage. Beaucoup complètent en surveillant la cantine ou en animant les activités périscolaires. Précisément ce à quoi Emmanuel Macron voudrait les contraindre, dans la logique de ses annonces du 17 mars où il promettait aux AESH « 35 heures par semaine » mais avec, en contrepartie, un rôle de « bouche-trous » des écoles, dont les accompagnants ne veulent pas. « Ce n’est pas pour le salaire qu’on reste, s’exclame Françoise, AESH à Limeil-Brévannes depuis quinze ans. C’est un vrai métier, à mi-chemin du péda gogique et du soin, et il faut l’aimer pour le faire. Nous voulons un statut de catégorie B de la fonction publique, un vrai salaire à temps complet, des formations et, bien sûr, l’abandon des Pial. » Une revendication que les AESH du Val-de-Marne portent à bout de bras depuis trois mois en tentant d’élargir leur mouvement. « On ne reçoit rien de l’institution, conclut Françoise avec émotion, mais beaucoup des enfants, quand on arrive à les faire progresser vers l’autonomie. » 700 euros, pour un tel engagement : qui peut encore le supporter ?
AESHÉducation nationaleval de marne Le Figaro
Premier emploi: quels sont les 10 métiers qui peinent à recruter en 2022?
Par
Victor Merat •
Publié le 14/04/2022 à 06:00
• Mis à jour le 14/04/2022 à 10:06
Environ 60% des recrutements sont jugés «difficiles» par les entreprises, selon une enquête de Pôle emploi publiée au début du mois d’avril. Certains métiers sont très en tension.
Il y aura, en 2022, plus de trois millions de projets de recrutement en France. C’est environ 12% de plus qu’il y a un an, révèle l’étude sur les intentions d’embauche publiée par Pôle emploi ce mardi 5 avril. L’autre bonne nouvelle, c’est qu’environ 70% de ces projets seront des emplois dit «durables», c’est-à-dire des CDI ou des contrats de six mois ou plus. Plus d’une entreprise sur trois prévoit de recruter, contre un sur quatre en 2021. La dynamique est portée par les structures de petite taille - jusqu’à 49 salariés -, puisqu’ils représentent 70% des projets.
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Mais une ombre vient ternir ce tableau: 58% des recrutements sont jugés «difficiles» par les entreprises, alerte Pôle emploi. Des difficultés rencontrées quelle que soit la taille de firme. Se pose alors une question: quels métiers ont le plus de mal à recruter alors même qu’ils ont le plus besoin de main-d’œuvre?
Les métiers de couvreurs, aides à domicile et aides ménagères ainsi que les pharmaciens ont le plus de difficulté à recruter. En cinq ans, le taux de difficulté pour recruter s’est «particulièrement accentué» pour certaines professions, révèle l’enquête menée auprès de 2,4 millions d’établissements. C’est le cas dans les métiers d’infirmiers et de puéricultrices (+53% par rapport à 2017), d’éducateurs spécialisés (+41%) et pour les conducteurs de transport en commun sur route (+39%).
La pénurie de candidatures pointée par les recruteurs
À quoi sont dues ces difficultés? Plusieurs motifs sont invoqués par les entreprises. Des motifs endogènes comme la pénurie de candidatures, le profil inadéquat des candidats, selon sept recruteurs sur dix. Mais aussi le déficit d’image du métier ou du secteur. Mais aussi des raisons exogènes comme les conditions de travail qui rebuteraient un tiers des candidats ou encore la problématique de l’accès au lieu de travail.
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L'Humanité
« Augmenter le temps scolaire pour assurer la réussite de tous »
ActuLa proposition iconoclaste du candidat communiste Fabien Roussel d’augmenter le temps scolaire – 27 heures en primaire, 32 heures au collège et jusqu’à 36 heures au lycée – suscite le débat. Explications avec l’une de ceux qui l’ont élaborée.
Olivier ChartrainCoanimatrice de la campagne de Fabien Roussel pour l’éducation
Pourquoi cette proposition d’augmenter le temps scolaire, quand on entend souvent que les élèves sont fatigués ?
Parce que toutes les études montrent qu’à chaque fois que l’école délègue – aux familles, aux collectivités locales, au privé – son travail, les inégalités de réussite scolaire augmentent. Donc, il faut redonner à l’école le temps de prendre en charge la réussite de tous. On a enlevé ce temps à nos enfants en réduisant les horaires, en 2008 pour le primaire et en 2016 pour le collège. Mais, attention : il ne s’agit pas de passer 8 heures par jour à 40 par classe avec un enseignant précaire et surmené ! C’est plus d’école, mais mieux d’école, avec une baisse des effectifs par classe (20 en primaire, 25 dans le secondaire) et un travail sur les pratiques et les contenus.
Alors, parlons des contenus. Emmanuel Macron veut du travail manuel, Yannick Jadot des enseignements pratiques… vous aussi ?
Le PCF a toujours été pour une école « polytechnique », avec des enseignements techniques introduits très tôt dans la scolarité, dans une logique des « trois tiers » : un tiers pour les langues et sciences humaines, un tiers pour les sciences et techniques, un tiers pour les arts et le sport. Mais on ne peut pas alourdir des programmes qui le sont déjà trop et qui mettent les professeurs devant une injonction contradictoire : soit traiter tout le programme pour une minorité d’élèves, soit en sacrifier une partie pour que tous puissent suivre. C’est pourquoi nous voulons plus de temps scolaire, mais aussi accroître la liberté des enseignants en leur permettant de choisir, dans les programmes, ce qui leur paraît le plus approprié pour leurs élèves.
Quels moyens pour réaliser tout cela ?
Pour augmenter le temps scolaire sans alourdir le temps de travail des enseignants, nous proposons de recruter 90 000 professeurs tout de suite, avec un système de prérecrutement à bac + 2 ou bac + 3 de stagiaires de la fonction publique. Ceux-ci ne seraient pas en responsabilité devant les classes, mais assureraient des petits groupes ou viendraient en surnuméraires dans les classes. Nous proposons un recrutement tout aussi massif de 90 000 personnels des autres métiers de l’éducation – médecins, infirmières, assistants sociaux, CPE, surveillants, AESH, administratifs, conseillers d’orientation –, afin que les professeurs puissent se consacrer uniquement à l’enseignement.
Éducation nationaletemps de travailMarine Roussillon Le Figaro
Mort de Jérémie Cohen à Bobigny : deux hommes en garde à vue après s'être rendus
Nicolas DaguinLe jeune homme de 31 ans de confession juive avait trouvé la mort le 16 février dernier à Bobigny, percuté par un tramway alors qu'il venait d'être agressé par une bande de jeunes.
Deux mois après la mort de Jérémie Cohen à Bobigny (Seine-Saint-Denis), deux hommes ont été placés en garde à vue mardi 12 avril après s'être rendus d'eux-mêmes aux autorités, apprend-on ce mercredi auprès du parquet, confirmant une information de BFMTV. Leur audition était toujours en cours en début d'après-midi.
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Le 16 février dernier en début de soirée, le jeune homme de 31 ans de confession juive et souffrant d'un léger handicap avait été percuté par un tramway alors qu'il venait d'être agressé par plusieurs individus. Rapidement, des doutes avaient été émis quant au caractère antisémite de l'agression et une polémique avait éclaté. Plusieurs personnalités politiques de premier plan étaient alors montées au créneau : «Jérémie Cohen est-il mort parce que juif?», s'était interrogé le premier le candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!) sur Twitter. Sa rivale Marine Le Pen (RN) avait quant à elle évoqué un «acte criminel» qui «pourrait être un meurtre antisémite». «Toute la lumière doit être faite», sur le drame, avaient de leur côté demandé trois autres candidats à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV) et Valérie Pécresse (LR) qui avait dénoncé un «lynchage ignoble qui pourrait être de nature antisémite».
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Face à cette avalanche de réactions politiques, le procureur de Bobigny Eric Mathais avait pris la parole dans la foulée pour indiquer que l'enquête ne permettait pas à ce stade d'établir de «motifs discriminatoires» dans la mort du jeune homme.
«Concernant le caractère antisémite de cette agression, le positionnement de notre famille est clair: nous ne savons pas à l'heure actuelle si celui-ci est avéré», avait encore déclaré la mère du jeune homme, selon un extrait d'une conférence de presse diffusé notamment par BFMTV. «Nous souhaitons que justice soit rendue et demandons à tous, à tous les réseaux, internautes, et autres médias, de rester prudent», avait-elle poursuivi, indiquant faire «entièrement confiance» aux enquêteurs.
L'enquête pour «violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort» se poursuit, conduite par les hommes de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
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Paris : un homme agressé après avoir voulu empêcher un vol de téléphone dans le métro
La victime a été blessée avec une lame de rasoir. Quatre individus ont été interpellés par la brigade des réseaux franciliens (BRF).
«Je vous dis ma vérité»: pour la première fois, Salah Abdeslam raconte les attentats du 13-Novembre
COMPTE RENDU D'AUDIENCE - Salah Abdeslam a raconté à la cour sa mystérieuse opération kamikaze dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris, à laquelle il dit avoir renoncé au dernier moment.
Morbihan: la passagère d'un avion de tourisme prend les commandes après un arrêt cardiaque du pilote
La jeune femme, qui n'avait jamais piloté, a réussi à éviter un crash sur des habitations. Si le pilote est mort, elle s'en est sortie «pratiquement indemne», selon les pompiers.
L'Humanité
L’éducation réactive la lutte des classes
ActuEnjeu de campagne Si elle n’occupe pas le devant de la scène électorale, l’école joue une grande partie de son avenir dans cette présidentielle. Deux visions s’opposent : aller plus loin vers la privatisation et le marché scolaire, ou rebâtir le service public dont la France a besoin ?
Olivier ChartrainDans les milieux enseignants et chez les nombreux Français qui s’intéressent de près ou de loin à l’école, on s’interroge et on s’agace : où est l’éducation dans la campagne électorale ? On écoute, on scrute… mais on ne trouve pas grand-chose. Première explication : le refus d’un des principaux candidats, Emmanuel Macron, d’affronter les autres au cours de véritables débats produit sur ce thème, comme sur bien d’autres, un effet anesthésiant. Comme si une partie essentielle de l’avenir social, économique, culturel de la France ne se jouait pas entre les murs des écoles, des collèges, des lycées et des établissements d’enseignement supérieur. Comme si l’éducation ne venait pas de vivre de véritables bouleversements au cours des cinq années écoulées. Comme si certains candidats ne souhaitaient pas trop exposer leurs visées à la lumière brûlante du débat public…
Un thème cher au clivage droite/gauche
L’impression est trompeuse : pas besoin de passer des heures à décortiquer les programmes pour comprendre que l’éducation est l’un des thèmes où le clivage droite/gauche apparaît de manière éclatante. Avec à droite la volonté, avouée ou non, de continuer ce qui a été entrepris sous Jean-Michel Blanquer ; et à gauche l’intention inverse : revenir sur les multiples réformes engagées depuis 2017. Car, sous la férule d’un ministre nimbé, à son arrivée, d’une aura de compétences, l’éducation nationale a subi de profondes transformations de contenu et de structure. Nolens volens, comme on dit chez les défenseurs des langues anciennes : de gré ou de force. Blanquer avait un plan, dont l’essentiel était exposé dès 2016 dans son ouvrage l’École de demain. Il l’a mené à bien sans faiblir pendant cinq ans, n’hésitant pas à faire de la crise du Covid une opportunité pour avancer encore plus ses pions.
Sous couvert de donner la priorité au primaire, il y a recentré les enseignements sur les « fondamentaux », fait mine de combattre les inégalités de réussite scolaire en dédoublant les classes de grande section, de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire, installé des évaluations nationales obligatoires, déployé un cadrage fort des méthodes et des pratiques pédagogiques. À la clé, pas ou peu d’amélioration des apprentissages mesurée par les enquêtes comparatives internationales. Et si le primaire a échappé aux vagues de suppressions de postes (le secondaire, lui, a perdu 7 500 postes en cinq ans), la mobilisation de tous les moyens d’enseignement pour les dédoublements a conduit à la quasi-disparition de dispositifs qui avaient fait leurs preuves pour l’aide aux élèves en difficulté. Elle a aussi entraîné une hausse généralisée des effectifs d’élèves dans les classes non concernées. Bref, les dédoublements, mesure d’affichage, ont sans doute eu un effet plus négatif que positif en termes de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités.
Deux étages plus haut, le lycée a été le champ de tous les bouleversements : réformes du bac général et technologique comme du bac professionnel, loi ORE (orientation et réussite des étudiants) imposant le dispositif Parcoursup pour décider de l’avenir des néobacheliers… La disparition des anciennes filières du bac général, remplacées par un choix (à peu près) à la carte de « spécialités » et accompagnée de la montée en puissance du contrôle continu, a été rejetée par une partie importante des enseignants et des élèves. Une opposition méprisée et combattue, y compris par la répression, au prix d’un climat de tension qui s’est étendu à tous les personnels. Et aussi aux élèves, soumis dès le début de l’année à la pression des résultats, dans l’espoir d’avoir une chance que Parcoursup les oriente là où ils veulent aller. Car la finalité du système, outre une « économie » de postes, n’est pas une meilleure orientation, mais l’installation d’une sélection permettant de gérer les flux d’étudiants sans devoir investir à la hauteur des besoins.
Même mouvement pour la voie professionnelle où l’appauvrissement des matières générales et la promotion tous azimuts de l’apprentissage – en y consacrant des quantités faramineuses d’argent public – laissent entrevoir la finalité recherchée : restreindre les possibilités de poursuite d’études et d’évolution de carrière pour, avant tout, répondre aux besoins à court terme des entreprises locales.
Embauches massives de personnels
Toutes ces transformations ont affaibli le service public d’éducation, favorisant les offres privées, de la maternelle au numérique, en passant par les pédagogies alternatives. Elles laissent aussi entrevoir une fuite des cerveaux enseignants, las d’être maltraités financièrement, pédagogiquement et moralement, dans une institution à l’attractivité en chute libre et qui n’arrive plus à recruter. Des tendances que le programme d’Emmanuel Macron, enfin dévoilé, confirme et aggrave (lire l’Humanité du 22 mars). Et c’est aussi sur ce chemin que toute la droite s’engage, d’Éric Zemmour à Valérie Pécresse, en le colorant à son goût d’une volonté de retour à l’ancien, à l’uniforme, à la blouse, mais en préservant l’essentiel.
C’est donc ici que la différence se creuse avec les candidats de gauche. Si certains préfèrent, à l’abolition de Parcoursup et des réformes du bac promise par Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon, leur aménagement, tous prennent acte des dégâts du quinquennat Macron et promettent que leur objectif sera de renforcer le service public d’éducation, de lutter contre des inégalités de réussite scolaire aggravées. Tous, aussi, s’engagent pour des embauches massives de personnels (enseignants, mais aussi infirmières, AESH, CPE…), avec des chiffres qui peuvent varier beaucoup de l’un à l’autre – sans que leur justification apparaisse toujours avec clarté. La même chose vaut d’ailleurs pour les salaires de ces personnels, même si l’unanimité se fait sur la nécessité de revalorisations permettant au moins de rattraper le différentiel avec les autres pays européens.
Un clivage apparaît toutefois encore sur le sujet de l’apprentissage, dont Anne Hidalgo ou Yannick Jadot veulent continuer à pousser les feux, quand Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon se proposent, eux, de redonner au lycée professionnel toute sa place et les moyens qui vont avec. Comme quoi, si on ne parle pas assez école dans cette campagne, son issue sera déterminante pour l’avenir du service public d’éducation. Qu’on se le dise.
Éducation nationaleÉlections 2022service public Le Figaro
Six ans après la loi prostitution, la difficile prise de conscience des clients
Agnès LeclairDÉCRYPTAGE - Lors des stages de sensibilisation obligatoires émerge une génération d’adeptes d’une pratique «ubérisée».
Ils sont ceux dont on ne parle jamais mais que la loi prostitution a mis à l’amende. Voilà déjà six ans que la France pénalise les clients de prostitués pour l’achat d’actes sexuels. Un texte toujours polémique et très partiellement appliqué, mais une petite révolution qui a fait basculer la France dans le camp des «abolitionnistes».
Sur le terrain, le nombre de clients verbalisés reste faible, aux alentours de 1300 par an selon les dernières données du ministère de l’Intérieur. En parallèle des amendes de 1500 euros, certains d’entre eux suivent un stage de sensibilisation. Une peine complémentaire, ou parfois alternative, qui vise à empêcher la récidive. Encore loin d’être généralisés en France, ces stages offrent cependant une fenêtre inédite sur les profils des hommes qui achètent des actes sexuels.
«L’influence de la culture porno»
En six ans, Frédéric Boisard, chargé de mission à la Fondation Scelles a vu défiler plus de 800 clients dans les sessions de sensibilisation qu’il anime à Pontoise, dans le Val-d’Oise, et à Paris, aux côtés de Rosen Hicher, «survivante de la prostitution». Pour la revue du Mouvement du Nid, association de lutte contre le proxénétisme, il a tenté de dresser leur portrait: «La majorité sont des hommes mariés ou en couple. Nous voyons plus rarement des célibataires. Âgés de 18 à 78 ans, retraités ou actifs, artisans, chômeurs ou chefs d’entreprise: leurs profils sont variés mais la très grande majorité d’entre eux sont insérés socialement», explique-t-il au Figaro.
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Entre Paris et Pontoise, leurs profils diffèrent cependant car les clients ne sont pas interpellés dans le même cadre. Dans la capitale, les «stagiaires» sont plus souvent des quadragénaires, arrêtés à Belleville, alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer dans un immeuble ; ou dans les camionnettes des prostituées de Boulogne ou de Vincennes. À Pontoise, le formateur est confronté à des clients plus jeunes, verbalisés après une prise de rendez-vous sur des sites, des réseaux sociaux ou dans le cadre d’une enquête de police sur la prostitution «logée» en hôtel.
Ces hommes ont grandi avec une image hypersexualisée et dégradée des femmes
«Âgés de 20 à 30 ans, ils consomment une prostitution “Mac Do”. Ils passent commande sur des sites d’annonce où ils font leur “menu” en choisissant des femmes sur photo, avec de multiples critères de sélection comme l’âge, la couleur de la peau et l’origine, raconte Frédéric Boisard. On est en plein dans l’“uberprostitution”, avec des clients qui considèrent les femmes comme des produits.» Régulièrement, la prostituée qui arrive chez eux n’est cependant pas la même que sur la photo. Certaines sont mineures. «En stage, ils se plaignent d’avoir été trompés, comme si on leur avait servi le mauvais menu au restaurant», ajoute-t-il.
Chez les plus jeunes, adeptes du sexe tarifé, «l’influence de la culture porno» joue un rôle important, confirme François Roques, directeur de l’association pour le contrôle judiciaire en Essonne (ACJE 91). «Ces hommes ont grandi avec une image hypersexualisée et dégradée des femmes», souligne ce pionnier des stages de sensibilisation.
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Dépit, honte, colère et déni… Aux premières heures de ces stages de sensibilisation, tous expriment cependant les mêmes émotions. «Ils arrivent avec beaucoup de défenses et ont tous des justifications à leur comportement, souvent les mêmes», explique-t-il. Et de citer, en vrac, leurs phrases type: «c’était la première fois», «c’est un besoin vital», «nous aidons ces filles à vivre»… «C’est facile de les mettre face à leurs contradictions. Au fond, ils savent bien que c’est un acte qui n’est pas anodin et qui est difficile à assumer», juge François Roques.
La confrontation avec le récit d’anciennes prostituées est également un moment décisif de la formation. La «leçon» est-elle suffisante pour empêcher la récidive? «Je pense qu’une grande partie d’entre eux ont arrêté, répond le formateur. D’autant qu’ils n’ont en général pas commis d’autres infractions et n’ont pas envie de se retrouver à nouveau dans cette situation.» «Bien sûr, certains jouent un rôle, reconnaît Frédéric Boisard. Mais nous voyons bien que d’autres sont touchés et craquent parce qu’ils ont compris la violence de leurs actes.»
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Élection présidentielle 2022 : les résultats du premier tour
Emmanuel Macron et Marine Le Pen accèdent au second tour.
Immigration : peut-on réviser la Constitution par référendum, comme l'affirme Marine Le Pen ?
LA VÉRIFICATION - La candidate du RN veut soumettre par référendum une réforme de la Constitution pour «modifier» le statut des étrangers, l'accès à la nationalité et «faire prévaloir» le droit national sur le droit international.
La Loire-Atlantique lutte contre le «michetonnage» des adolescentes
Dans 90% des cas, il s’agit de jeunes femmes, âgées de 14-15 ans lors des premiers faits de prostitution et de 16-17 ans au moment de la prise en charge.
L'Humanité
Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves
ActuÉducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Concurrence à tous les étages
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.
Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».
C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.
2. Pour le personnel, c’est marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.
Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »
L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »
Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.
Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.
« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.
Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.
De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
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Mort de Maradona: le parquet demande un procès contre les soignants
Les procureurs qui enquêtent sur le décès en 2020 en Argentine de la légende du football Diego Maradona ont demandé que le personnel de santé qui s'est occupé de lui soit jugé pour homicide par négligence.
La demande a été formulée mercredi par les procureurs qui ont estimé que les «omissions» et les mauvaises manipulations de huit professionnels de la santé en charge de Maradona l'ont placé dans une «situation d'impuissance», l'abandonnant «à son sort» lors d'une hospitalisation à domicile «scandaleuse», selon le dossier du tribunal cité par l'agence de presse officielle Telam.
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Maradona est décédé à l'âge de 60 ans d'une crise cardio-respiratoire le 25 novembre 2020, sur son lit médicalisé dans une résidence du nord de la capitale argentine, alors qu'il était en convalescence après une neurochirurgie.
Le neurochirurgien et médecin de famille Leopoldo Luque et la psychiatre Agustina Cosachov font l'objet d'une enquête pour sa mort, en tant que principaux responsables de la santé de l'ex-footballeur.
Le psychologue Carlos Díaz, la coordinatrice médicale Nancy Forlini et le coordinateur infirmier Mariano Perroni, les infirmiers Ricardo Almirón et Dahiana Madrid, et le médecin clinicien Pedro Pablo Di Spagna sont également accusés.
Le parquet les accuse d'«homicide simple avec dol éventuel», une infraction qui est caractérisée lorsqu'une personne commet une négligence tout en sachant sciemment que celle-ci peut entraîner la mort de quelqu'un.
Ils risquent des peines allant de 8 à 25 ans d'emprisonnement.
Selon les procureurs, les accusés «ont été les protagonistes d'une hospitalisation à domicile sans précédent, totalement déficiente et imprudente», et auraient en outre commis une «série d'improvisations, de fautes de gestion et de manquements».
Après ce réquisitoire, la défense de l'accusé doit présenter ses arguments et pourra demander le non-lieu.
L'affaire pourrait ensuite être portée devant le tribunal de San Isidro, dans la banlieue nord de Buenos Aires.
Ligue 1 : Bosz retient «l'état d'esprit» affiché par ses joueurs
Peter Bosz, l'entraîneur de Lyon, a commenté le match nul arraché par son équipe ce dimanche sur le terrain…
Foot : Amandine Henry appelle elle aussi à faire barrage à l'extrême droite
LE SCAN SPORT - La milieu de terrain de l'Olympique Lyonnais et ancienne capitaine de l'équipe de France demande à «faire barrière à l'extrême-droite» lors du second tour de l'élection présidentielle.
L'Humanité
Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers
Un jour avecRelativement préservée jusqu’à présent, le dispositif pédagogique se retrouve dans le viseur de l’administration Blanquer finissante. Enseignants et parents se mobilisent pour défendre le collège Guy-Môquet.
Olivier ChartrainOlivier ChartrainDès 7 h 30, en ce lundi matin de rentrée des vacances d’hiver, ils sont une bonne cinquantaine devant le collège Guy-Môquet, dans le quartier du Luth à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sous une banderole qui proclame la grève, enseignants et parents d’élèves se réchauffent dans le froid glacial avec du thé. Professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre), Flavien Tréby résume les raisons de la colère : « Entre 2019 et 2022, le collège aura perdu 95 heures annuelles d’enseignement. » Rapide calcul : sur trente-six semaines enseignées par an, cela fait plus de 2 h 30 perdues chaque semaine…
Le dernier gisement d’économies
Pourtant, Guy-Môquet est un collège classé REP + (éducation prioritaire renforcée). Un établissement où l’accueil d’un public socialement et scolairement en difficulté implique des conditions d’enseignement optimisées. Or ici, comme dans de nombreux établissements REP à travers la France, les dotations horaires globales (DHG) annoncées impliquent des coupes claires, à la rentrée 2022. Comme si l’éducation prioritaire était particulièrement visée. Comme si, après avoir taillé dans tous les autres établissements – 7 500 postes supprimés en cinq ans dans le secondaire –, l’éducation prioritaire apparaissait comme le dernier gisement d’économies à faire.
Bahija, une maman, ne décolère pas : « On crée des dispositifs pour te dire que tu es pauvre, mais qu’on t’aide ; et puis, après, on les vide de leur substance… et tu es juste pauvre ! On nous parle de “lire, écrire, compter”, mais on nous enlève justement ce qui permet d’y arriver. » Marianne Valensi, responsable de la FCPE dans le collège, explique : « Nous sommes placés devant un choix : soit supprimer des dispositifs spécifiques, soit augmenter les effectifs des classes. » Venue témoigner de sa solidarité, Elsa Faucillon, députée (PCF) de la circonscription, dénonce « une attaque sournoise, alors que les moyens de l’éducation prioritaire, ce n’est pas grand-chose pour un ministère qui se permet de rendre chaque année des millions au budget de l’État ! »
La classe de « grands décrocheurs » supprimée
Jusqu’à présent, « les élèves avaient une heure de maths par semaine en coanimation (avec deux professeurs – NDLR). On ne pourra plus le faire qu’en 6e », précise Rémi, professeur de maths. Les classes à horaires aménagés musique ou arts plastiques pourraient se retrouver menacées. Or, « ces classes constituent un énorme gain culturel pour l’ensemble des élèves, reprend Rémi. Ce sont elles qui ont permis de maintenir une diversité sociale dans le collège ».
L’établissement a déjà perdu, voilà trois ans, sa classe de 3e pour les « grands décrocheurs ». Guillaume Auzou, professeur d’EPS (éducation physique et sportive), s’en occupait : « C’était un projet à nous, qui ne se faisait pas ailleurs. On n’avait plus les moyens de la maintenir. Elle concernait une petite dizaine d’élèves volontaires, avec un emploi du temps et une pédagogie adaptés : on les emmenait au Louvre et on faisait cours devant le Radeau de la Méduse… » Irremplaçable pour sortir ces mômes de leur quartier et leur montrer d’autres manières d’apprendre. « C’étaient des élèves toujours absents ou “éteints”, avec des problèmes de comportement… » Aujourd’hui, sans cette classe, les « grands décrocheurs »… décrochent, sous le regard impuissant de leurs professeurs.
Un rassemblement devant le ministère
Alors, vers 9 heures, ceux-ci procèdent aux obsèques symboliques des dispositifs REP. Un petit cercueil en carton est dressé, ouvert, sous le visage de Guy Môquet peint sur le mur du collège. Comme lors d’un vrai enterrement, chacun défile pour y jeter, non des fleurs, mais des feuilles sur lesquelles ont été écrits les noms des dispositifs sacrifiés. Puis tout le monde se dirige vers le gymnase pour y tenir une assemblée générale et décider des suites. Car l’enterrement n’est pas une fin, mais un début. Les parents veulent occuper les locaux administratifs du collège. On se propose d’aller devant le ministère dès l’après-midi. D’afficher une immense banderole « SOS Guy-Môquet » sur une tour de la cité du Luth. De solliciter la solidarité des entreprises qui participent au forum des métiers. De demander au maire d’écrire au ministre – il l’a déjà fait par le passé. Il faut se coordonner avec le lycée Galilée, tout proche, qui lui aussi se mobilise pour ne pas perdre 70 heures d’enseignement à la rentrée prochaine. « Il ne faut pas gaspiller nos munitions en voulant faire des initiatives tous les jours, intervient un enseignant, stratège. On a besoin de tenir dans la durée ! » Car si les autorités de l’éducation nationale ne semblent guère disposées à écouter la voix de Guy-Môquet, Guy-Môquet n’est pas disposé à se taire. Au nom de tous les élèves de l’éducation prioritaire.
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Après le bon score de Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis face au défi du jour d’après
Pierre LepelletierSophie de RavinelDÉCRYPTAGE - Ils ont écrasé la concurrence à gauche lors de la présidentielle, et comptent continuer lors des législatives. Demeure une inconnue: l’avenir du fondateur de la maison Insoumise.
Clémentine Autain rayonnait dimanche soir sur le plateau de France 2. Forte du succès de Jean-Luc Mélenchon (21,95 %), l’Insoumise pouvait se permettre de régler les comptes de son camp. Elle ne s’est pas gênée: «J’ai entendu pendant cette campagne des choses d’une violence inouïe à l’égard du seul candidat qui pouvait prétendre accéder au second tour. Malheureusement, et je le regrette, ça va laisser des traces…» Face au blême Olivier Faure, premier secrétaire du PS, comptable du score de sa candidate, Anne Hidalgo (1,75 %), la députée de LFI a enfoncé le clou: «On ne peut pas dire que nous sommes les amis des dictateurs, des poutino-Insoumis et nous mettre bras dessus, bras dessous le lendemain !»
Les Insoumis se régalent. S’ils sont sortis défaits dimanche, laissant de peu la clé du second à tour à Marine Le Pen, leur victoire sur le reste de la gauche est aussi historique qu’éclatante. Cette situation les place, de fait, en position hégémonique. Un cadre écologiste l’admet: «Ils sont devenus les rois du pétrole.»Le député LFI Alexis Corbière confirme: «Si on travaille bien, l’avenir est pour nous.» Car cet or doit être transformé. Les fantômes du passé les mettent en garde. En 2017, les Insoumis pensaient que le souffle de leur présidentielle - 19,58 % des voix - leur permettrait de se passer d’alliances. Le résultat fut sans appel: seuls 17 députés LFI furent élus. Une déception, et surtout beaucoup de regrets.
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Cinq ans plus tard, les mélenchonistes assurent avoir retenu la leçon et sont ouverts aux discussions. Mais ils peuvent se permettre de prendre leur temps face à des partenaires de gauche écrasés par la présidentielle, loin derrière. Ces derniers ont beau dire que le vote Mélenchon serait un vote utile à 50 % - la bataille des chiffres fait rage -, les Insoumis peuvent se vanter d’avoir réveillé la France des quartiers, mobilisée contre l’extrême droite, comme celle des centres urbains… «Les écologistes à qui nous avons écrit à deux reprises avant la présidentielle ont fait le choix en le revendiquant de ne pas nous répondre. Nous agirons en responsabilité mais nous sommes encore dans l’étude des résultats», glisse pour l’instant Paul Vannier, en charge des élections chez les Insoumis.
«Une rupture sociale et écologiste»
Les premières rencontres avec eux comme avec les communistes devraient cependant avoir lieu «dans les jours qui viennent». Sur Franceinfo, mercredi matin, Manuel Bompard a évoqué l’idée d’un «regroupement» autour de leur programme, évoquant une répartition des circonscriptions «proportionnelle» aux scores de la présidentielle. L’ex-directeur de campagne s’est montré «favorable» à l’accueil des écologistes et des communistes, mais prévient que la tâche sera «un peu plus compliquée» avec les socialistes. «Nous voulons bien ouvrir les portes et les fenêtres à ceux qui veulent, mais si c’est pour sauver quelques places à ceux qui nous insultent matin, midi et soir…» raille un proche de Jean-Luc Mélenchon. Certains socialistes grincent que les Insoumis se voient un peu trop beaux: «Les législatives sont aussi des incarnations locales, or il n’y aura pas un hologramme de Jean-Luc Mélenchon dans chaque circonscription», ironise une députée.
Il ne va pas disparaître de la circulation, mais sans doute que le rôle qu’il va jouer va être à redéfinir et cela lui appartient
Qu’importe, les Insoumis estiment qu’ils n’ont pas besoin d’eux pour décrocher un grand nombre de députés de gauche, avec une majorité d’Insoumis. Tous rêvent même d’arriver massivement à l’Assemblée en juin pour empêcher le futur président de disposer d’une majorité absolue. «Il n’y aura pas d’effet de vague comme en 2017, donc nous pouvons l’emporter. Ce sera un des arguments pour mobiliser les électeurs», prévoit le député LFI Éric Coquerel. Sur le papier, l’idée ne déplaît pas à certains écologistes, même si aucune position n’est officiellement arrêtée. «Il faut raconter l’histoire qu’on peut imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Pour ça, il faut des candidatures communes à gauche partout, avec forcément une grosse représentation de LFI et des places pour les écologistes pour nous permettre la création d’un groupe», juge un dirigeant écologiste. Le début d’un changement de cap? Avant la présidentielle, les Verts comptaient présenter des candidats dans les 577 circonscriptions. Après le 10 avril, certains écologistes pressentis pour se présenter face à des députés LFI sortants disent déjà avoir renoncé. Quant aux communistes, ils sont prêts à s’asseoir autour d’une table. Fabien Roussel a même envoyé un SMS dans ce sens à Jean-Luc Mélenchon, comme le révélait mardi Le Figaro.
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Au-delà des élections législatives, reste une inconnue: l’avenir de Jean-Luc Mélenchon dans la maison Insoumise. Sa performance, dimanche, marque le couronnement d’un itinéraire et la fin d’un cycle avec sa dernière présidentielle. Même si, avec lui, tout est possible. Jean-Luc Mélenchon pourrait ne pas partir très loin avec un tel or politique entre les mains. Peut-être même rester à l’Assemblée, même si rien n’est certain. C’est ce qu’a avancé, dès lundi sur France 5, un des héritiers susceptible de revendiquer l’incarnation pour la suite, le député de Lille Adrien Quatennens: «Il ne va pas disparaître de la circulation, mais sans doute que le rôle qu’il va jouer va être à redéfinir et cela lui appartient.» Au-delà des législatives, une conviction commune habite tous les Insoumis, avancée par Quatennens: «Pour celles et ceux qui veulent que cela change, qui veulent une rupture sociale et écologiste, l’avenir du pays ne passe plus, et je pense qu’on l’a compris maintenant, par la social-démocratie.»
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Le Figaro
Covid-19 : 146.426 nouveaux cas en 24 heures, 134 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
L'OMS qui appelle à ne pas «baisser la garde» face au Covid, la Grèce qui opte pour un été sans masque ni certificat de vaccination, la vaccination qui a permis d'éviter 150.000 morts en Italie ... Le Figaro fait le point ce mercredi 13 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.
Lire le dossierCovid-19 : la pandémie de coronavirus en chiffres et en infographies
Près de 25.000 patients hospitalisés en France
Depuis son pic début avril, l'épidémie de Covid-19 est sur un plateau et les contaminations stagnent depuis plusieurs jours, tandis que le nombre de malades hospitalisés ne cesse d'augmenter et se rapproche des 25.000, selon les chiffres quotidiens publiés mercredi. Au total, les hôpitaux comptent désormais 24.778 malades infectés par le Covid, contre 24.693 mardi. Parmi ces patients, 1650 sont pris en charge en soins critiques, soit 179 de plus en 24 heures, contre 1644 la veille. Le décompte macabre du Covid s'est encore alourdi de 134 morts à l'hôpital en 24 heures. 146.426 nouveaux cas ont également été détectés ce mercredi, contre 190.762 la veille. Les contaminations sont en baisse de 9,6% sur 7 jours, d'après les données de Santé publique France.
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Le comité d'urgence de l'OMS «unanime» pour dire qu'il ne faut pas «baisser la garde»
Le Comité d'urgence de l'OMS sur le Covid-19 a «été unanime» à estimer que ce n'était pas «le moment de baisser la garde», a déclaré mercredi son président, le docteur Didier Houssin. «La situation est loin d'être terminée concernant la pandémie de Covid-19», a déclaré le Français, lors d'un point de presse de l'Organisation mondiale de la santé à Genève. Le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a donc maintenu l'urgence de santé publique de portée internationale pour le Covid-19, le niveau d'alerte le plus élevé de l'OMS.
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«Le constat est que la situation est loin d'être terminée concernant la pandémie de Covid 19, la circulation du virus est toujours très active, la mortalité reste élevée et le virus évolue d'une façon imprévisible», a mis en garde le docteur Houssin, alors que de plus en plus de pays ont levé tout ou partie des restrictions sanitaires mises en place pour maîtriser le virus. «Le temps n'est pas venu de la relaxation vis-à-vis de ce virus, pas de faiblesse dans la surveillance, les tests et le reporting, pas de laxisme dans les mesures de santé publiques et sociales et pas de démission s'agissant de la vaccination», a exhorté le président du comité d'urgence.
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La Grèce opte pour un été sans masque ni certificat de vaccination
La Grèce a annoncé mercredi la levée pour l'été des dernières mesures contre le coronavirus, précisant que le port obligatoire du masque et la présentation du certificat de vaccination dans les commerces ne seraient plus requis à l'ouverture de la saison touristique. «Compte tenu des données épidémiologiques et des recommandations des experts, nous annonçons l'allègement des mesures contre la pandémie du Covid-19», a annoncé le ministre de la Santé, Thanos Plevris. «Du 1er mai au 31 août», le certificat de vaccination dont la présentation était jusqu'ici obligatoire dans les restaurants, bars et magasins, ne sera plus demandé, a-t-il précisé à la presse. Quant au port du masque, il ne sera plus obligatoire dans les espaces clos à partir du 1er juin.
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Le patron de Pfizer n'exclut pas un vaccin multi-variant à l'automne
Un vaccin contre le Covid-19 efficace contre de multiples variants d'ici l'automne «est une possibilité mais pas une certitude», a déclaré mercredi le patron du géant pharmaceutique américain Pfizer, Albert Bourla. «J'espère que d'ici l'automne - mais ce n'est pas une certitude - nous pourrions avoir un vaccin» qui est efficace «contre tout ce qui est connu pour le moment», a souligné Albert Bourla, lors d'un point de presse organisé par la Fédération internationale de l'industrie pharmaceutique (Ifpma). Pfizer mène actuellement des études pour savoir quelle pourrait être la meilleure formule. «Une fois que nous aurons les données qui nous permettent de décider lequel (vaccin) est le meilleur», a précisé Albert Bourla.
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La vaccination a permis d'éviter 150.000 morts en Italie
La campagne de vaccination en Italie contre le Covid-19 a permis d'éviter environ 150.000 morts, a indiqué l'Institut supérieur de la santé (ISS) dans une étude publiée mercredi. La vaccination a en outre permis d'éviter huit millions de cas supplémentaires de Covid-19, plus de 500.000 hospitalisations et plus de 55.000 cas en soins intensifs, selon la même source. «Cette estimation concerne la période entre le 27 décembre 2020, date de début de la campagne de vaccination, et le 31 janvier 2022», précise l'ISS dans son rapport.
L'ISS, qui est l'institut de référence en Italie pour les questions de santé publique, explique que «le calcul a été fait avec une méthodologie initialement développée pour les vaccins contre la grippe mais qui a déjà été appliquée dans d'autres pays pour des études concernant le SARS-CoV-2». L'Italie est l'un des pays européens ayant payé le plus lourd tribut à la pandémie, qui a fait plus de 161.000 morts à ce jour. Selon le ministère de la Santé, près de 90% de la population de plus de 12 ans a complété la vaccination tandis que ce chiffre tombe à un peu plus de 34% pour la tranche d'âge 5-11 ans.
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Chine: le Covid entraîne un repli des importations inédit depuis 2020
Au plus bas depuis 2020, les importations de la Chine ont connu en mars un repli inattendu. Premier pays touché par le Covid-19 mais aussi premier à s'en sortir, la Chine s'était depuis deux ans massivement fourni à l'étranger pour accompagner sa reprise, en y achetant principalement des matières premières et des produits agricoles. Mais le géant asiatique fait face ces dernières semaines à sa pire flambée épidémique de toute la pandémie: des millions d'habitants ont été confinés à la hâte, notamment à Shanghai, la capitale économique. Les restrictions aux déplacements mettent à rude épreuve les chaînes d'approvisionnement de la ville aux 25 millions d'habitants.
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La métropole portuaire est un point d'entrée et de sortie important des marchandises en Chine. Résultat, la Chine a dévoilé mercredi pour le mois de mars des chiffres du commerce en demi-teinte. Le mois dernier, les importations ont connu un repli de 0,1% sur un an, ont annoncé les Douanes. Cette baisse inattendue est une première depuis août 2020, quand le géant asiatique se remettait progressivement de la première vague de la pandémie. Quant aux exportations de la Chine, elles ont connu un essoufflement: les ventes chinoises à l'étranger ont certes progressé en mars de 14,7% sur un an. Mais ce rythme est inférieur à celui de janvier et février cumulés, seules données alors publiées (16,3%).
Cancer du col de l'utérus : une dose de vaccin suffisante pour les jeunes selon l'OMS
Plus de 340.000 femmes sont mortes du cancer du col de l'utérus en 2020. Il s'agit du quatrième cancer le plus courant chez la femme dans le monde.
Ces croyances qui nous empêchent d'être heureux en couple
PSYCHOLOGIE - Passionnel, fusionnel, harmonieux : nous ne sommes pas toujours conscients des clichés qui formatent notre vision de l'amour idéal.
Une «nouvelle ère» dans le traitement du cancer du poumon opérable
DÉCRYPTAGE - Associer immunothérapie et chimiothérapie avant la chirurgie diminue de 40 % le risque de décès.
L'Humanité
Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale
ActuLe volet éducatif du programme d’Emmanuel Macron n’est pas le moins important. Une proposition qui ne vise rien moins qu’à réaliser la « révolution » libérale de l’école, promise en 2017 et esquissée dernièrement à Marseille. Une régression générale qui concerne aussi bien les élèves que les personnels.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, c’est une forme de sidération qui s’exprimait dans les milieux enseignants. À l’image de Guislaine David, la combative porte-parole du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), qui avouait sans ambages le lendemain une « sensation de gueule de bois »… Pourtant le programme révélé par le candidat-président ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire : il semble avoir raclé les fonds de tiroir pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces 30 dernières années. Mais c’est finalement assez logique : le reste, son homme de main Jean-Michel Blanquer l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement ne serait, ni plus ni moins, que l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Bienvenue dans le marché scolaire
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer écoles et établissements entre eux… Même si certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, « là on passe un cap » estime Guislaine David. C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation » abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action. Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), qui craint une hausse des inégalités alors qu’il faudrait « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Or « il n’y a rien pour réduire les inégalités dans ce programme », constate Guislaine David. Pour elle, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté que dans une autre. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ». C’est en effet le modèle des « charter schools » (« écoles sous contrat ») qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves. Seules les familles aisées, qui connaissent les règles du jeu et ont les moyens d’aider leurs enfants, pourront tirer profit d’un tel système. Au détriment de toutes les autres.
2. Personnels : marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat, agrémentant son exposé du dénigrement de ceux qui « ne font pas plus d’efforts » ou qui auraient « disparu » pendant le confinement… Parmi ces « nouvelles missions » : le remplacement obligatoire des absents (qui, faute de préparation, ne pourrait se traduire que par de la garderie) ou le suivi individualisé des élèves. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça » ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Or ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ». L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée » relève Nageate Belahcen. Mais pour la FCPE, ce que propose Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimum de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David, on va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses ». Au milieu de tout cela, l’école inclusive n’est pas oubliée. Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement. » Non pas devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Voie professionnelle, le retour du livret ouvrier
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération pour les lycéens en alternance, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », a expliqué Emmanuel Macron. Ainsi l’année de terminale deviendrait une année d’alternance en entreprise. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de profs » note Axel Benoist, co-secrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les profs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent. Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Une approche utilitariste, où on n’apprend pas un métier mais un poste, tout en étant déjà productif. » Une approche, dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. Isabelle Vuillet rappelle de son côté les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
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L’école a plus souffert de son ministre que du Covid
ActuCes deux années de crise sanitaire dans l’éducation montrent que l’investissement des professionnels a pu permettre de limiter les dégâts, malgré une politique qui s’employait à creuser les inégalités.
Olivier ChartrainCela avait plutôt mal commencé pour Jean-Michel Blanquer, qui jurait encore, le 12 mars 2020 au matin, que les écoles ne fermeraient pas : le soir même, Emmanuel Macron annonçait le confinement pour tous dès le 17 mars. Par la suite, le ministre a fait de « l’école ouverte » un mantra politique, dont la répétition jusqu’à l’écœurement, pendant deux ans, devait montrer combien sa parfaite gestion de la crise sanitaire permettrait aux élèves français de s’en sortir pour le mieux.
La « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné
La réalité a fait litière de ces fariboles, celui qui se prenait pour le roi paraissant vite nu aux yeux des enseignants, mais aussi des familles et des élèves. Président de l’IR-FSU (Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire) et ancien inspecteur, Paul Devin explique : « Jean-Michel Blanquer a inventé une volonté de fermer les écoles qui n’existait pas, pour faire croire que les maintenir ouvertes – mais sans leur donner les moyens de fonctionner efficacement et en sécurité – relevait de la volonté d’un ministre exceptionnel ! »
Du confinement total aux cours hybrides, la « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné – sinon grâce à la bonne volonté et à l’investissement des personnels, entre matériel désuet, réseaux sous-calibrés, logiciels inefficaces, difficultés d’accès pour les familles populaires…
Un feu continu de dénigrement des enseignants
Dès le départ, de la droite à la Rue de Grenelle, un feu continu de dénigrement des enseignants a tenté de faire porter à ceux-ci la responsabilité des difficultés. Un discours qui n’a pas eu la portée escomptée : principale fédération de parents d’élèves, la FCPE reconnaît ainsi que la période a pu, au contraire, rapprocher familles et enseignants, les premières constatant les efforts des seconds pour maintenir le lien avec leurs enfants et réalisant que faire la classe, même à la maison, c’est un métier.
Un constat nuancé par Laurent Frajerman, historien des politiques éducatives : « Beaucoup de parents ont compris que l’acte d’enseigner passe par l’oral, l’interaction. Mais la “continuité pédagogique” a aussi renforcé des attentes un peu consuméristes vis-à-vis de l’école qui peuvent, à l’avenir, constituer une source de problèmes. »
L’accroissement du décrochage
Reste l’essentiel : les difficultés des élèves eux-mêmes. Or, après deux années de crise, le constat n’a rien d’évident. Les études du ministère, se fondant par exemple sur les évaluations de septembre 2022, affirment que l’essentiel des retards scolaires dus à la crise a déjà été rattrapé. D’autres, comme celle menée au printemps 2021 pour le SNPDEN-Unsa (syndicat des personnels de direction), se montrent nettement plus alarmistes sur les retards pris dans les apprentissages, sur l’accroissement du décrochage…
Pour Stéphane Bonnéry, chercheur en sciences de l’éducation, « c’est lors des changements de cycle – entrée au collège, au lycée, à la fac – que les difficultés et les retards apparaissent. » Paul Devin nuance… et attaque : « On manque encore de recul et de données concernant les retards dans les apprentissages. L’impact de la crise tient plus à la politique du ministre, qui a fait avancer ses réformes à l’abri de la crise. »
« Retour de la conflictualité »
Réforme des baccalauréats, apprentissage de la lecture, place du numérique, management… le président de l’IR-FSU juge que « la période a couvert des transformations profondes de l’école qui seront à la base d’une accélération des inégalités. On le voit avec le gonflement d’une offre éducative commerciale, accessible aux seules familles qui en ont les moyens ». Laurent Frajerman redoute, lui, une école « à la brésilienne, avec des précaires ou des professionnels enseignant à l’occasion, avec des cours tout prêts sur des plateformes de type Uber ».
Tout en relevant un dernier enseignement de la période : « Avec la grande mobilisation du 13 janvier, on a vu le ministre obligé de composer à nouveau avec les syndicats. Ce retour de la conflictualité montre que les personnels ne se laisseront pas faire. »
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Aider les plus petits à passer l’étape du déménagement
ActuUn changement d’habitat représente un vrai chamboulement dans la vie des enfants. Eux qui redoutent avant tout l’instabilité se retrouvent soudainement face à l’inconnu. Quelques pistes pour les accompagner pendant cette période difficile.
Noé BlouinChanger de vie alors que l’on commence juste à construire la sienne, voilà qui peut faire peur. Les causes peuvent être multiples (un divorce, l’arrivée d’un bébé, une envie d’ailleurs après le confinement, etc. ), mais le résultat est le même. Pour un jeune enfant, partir de sa maison signifie beaucoup de choses, à commencer par une perte de stabilité.
Au départ, il y a souvent le stress généré par les parents. Qu’importe le contexte, un déménagement est toujours une période délicate, même pour les adultes. À n’importe quel âge, l’enfant est affecté par son environnement et ressent chaque changement dans les habitudes du foyer.
Irritabilité et troubles du sommeil
Avant 2 ans, le petit peut déjà se rendre compte qu’un événement inhabituel survient dans sa famille et se montrer plus tendu, en multipliant les crises par exemple, ou en dormant moins bien. Pour les enfants un peu plus âgés, qui commencent à aller à l’école, les symptômes sont plus variés. Il est ainsi possible qu’ils régressent, se remettent à uriner au lit, deviennent irritables et, surtout, qu’ils rejettent en bloc ce nouvel habitat dont ils ont tant entendu parler. Et ce, malgré les avantages possibles : un jardin spacieux, une chambre pour eux, davantage de place pour ranger leurs jouets, etc. Mais, parfois, le petit s’en moque, car la dernière chose qu’il désire, c’est dire adieu à la maison qui l’a vu grandir. Et puis, s’imaginer dans un nouvel environnement alors que son cerveau a encore du mal à traiter les données conceptuelles demeure une tâche très compliquée. Pour un jeune enfant, chaque chose qu’il connaît est tacite pour tout le monde, et sa maison est donc sa maison, il lui est impossible de s’imaginer dans une autre.
Il faut ainsi éviter de trop impliquer les plus petits dans le processus. « C’est bien de lui dire que l’on fait les cartons, mais bien souvent les enfants sont extrêmement tristes, explique la psychologue Charlotte Argod. Un déménagement, cela représente beaucoup d’efforts pour un enfant, il ne faut pas non plus trop lui en demander. » Pas la peine non plus qu’il soit présent pour aider modestement à déplacer les étagères le jour J. Pour une question pratique, tout d’abord, mais aussi parce que l’un des instants les plus importants dans le petit deuil qu’il va traverser reste surtout le moment où il dira au revoir, avec toute la famille, à son ancien habitat.
Retrouver ses habitudes
Par la suite, il doit retrouver ses repères dans cette nouvelle maison. Inutile de tout changer d’un coup, c’est plus simple si le mobilier reste en grande partie le même, ne serait-ce que quelques mois, avant de faire place au neuf. Dormir pour la première fois seul, sans petit frère ou petite sœur, dans une chambre demande un certain temps d’adaptation (différent selon les enfants). Cela se passe donc mieux si l’enfant retrouve l’espace rassurant du lit douillet qu’il a toujours connu. Outre la décoration, c’est aussi la continuité dans les routines quotidiennes qui aide les plus jeunes à retrouver leur place. Le petit déjeuner avec les parents dans la cuisine, les jeux dans le salon après le goûter sont autant de petites briques qui viennent consolider les repères.
Si les pipis au lit et les crises persistent les mois suivant l’arrivée dans la nouvelle maison, il faut continuer, même si cela peut s’avérer usant, à expliquer à l’enfant que ce n’est pas grave et que ses troubles sont toujours dus au déménagement. Comme à chaque fois dans ce type de cas, patience et bienveillance sont de mise. Les choses rentreront dans l’ordre au fur et à mesure que l’enfant se construira des souvenirs et des bons moments dans ce nouvel environnement. Il est important que le lieu devienne celui où il reçoit ses nouveaux amis, où il fête ses anniversaires, etc. L’enfant finira par se dire qu’elle n’est pas si mal, après tout, cette nouvelle maison.
3 questions à…. « Il ne faut pas l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet »
Charlotte
Argod
, psychologue
Pourquoi est-il si difficile pour un enfant de changer de maison ?
Le déménagement est compliqué pour deux raisons : d’une part, parce que les parents sont stressés, donc moins disponibles pour l’enfant ; d’autre part, car l’enfant aime la stabilité. Lui dire que l’on change de maison l’inquiète car ce qu’il aime, c’est son habitat à lui. Lui expliquer que l’on déménage pour un espace plus grand ne l’intéresse pas, car son univers est restreint : il n’y voit pas les mêmes avantages que ses parents. En général, le petit ne veut pas changer d’environnement car il veut garder ses habitudes. Les symptômes que l’on perçoit de façon récurrente sont davantage de pleurs, de stress, un regain de pipi au lit, ou le mal de ventre.
Comment aider un jeune enfant à se préparer à un déménagement ?
Il faut mesurer ce que le déménagement engendre dans l’environnement de l’enfant. S’il y a un changement de crèche, d’école, de ville ou de quartier, etc. Il faut le prévenir au plut tôt. Il ne faut pas forcément l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet. On ne peut pas lui demander d’être heureux de déménager, à quelques exceptions près. Même si la maison est plus belle, plus grande, avec un meilleur environnement, bien souvent il n’en veut pas. Pour une transition plus douce, on peut l’emmener dans le nouveau quartier, lui faire visiter la maison, sa nouvelle école ou sa nouvelle crèche. On peut aussi faire des photos avec lui dans son ancien environnement et préparer un petit album. Après le déménagement, l’enfant va connaître une petite période de deuil et il aura besoin de se souvenir, d’en reparler. C’est à ce moment-là qu’il faudra être à l’écoute de ses émotions. Les parents ont souvent tendance à dire : « D’accord, tu es triste, mais tu verras, c’est beaucoup mieux car tu auras ta chambre, etc. » Ce n’est pas la bonne solution. Il faut, au contraire, partager ce que l’on ressent, échanger avec l’enfant en lui faisant part de sa propre tristesse de quitter l’ancienne maison et de sa joie d’arriver dans une nouvelle demeure. En un mot, il faut parler de ses propres émotions, plutôt que de minimiser celles des enfants au prétexte de vouloir les rassurer.
Et après ?
L’enfant a besoin de stabilité, mais il a aussi besoin de continuité. La continuité, c’est de faire en sorte qu’il retrouve un minimum de repères. Ce n’est donc pas le moment de tout changer dans cette nouvelle maison. Il vaut mieux commencer par garder son vieux canapé et le changer quelques mois après, qu’il retrouve son lit, etc. Ce sont de petites choses mais il est important, par exemple, de conserver la même lessive. Les enfants sont très sensibles aux odeurs. Il faut que l’enfant se retrouve dans le même univers.
Familleenfants Le Figaro
«Plus on l'accusait d'être pro-Poutine, plus j'étais d'accord avec lui» : en Russie, Zemmour plébiscité par les expatriés
Elisabeth PiersonTÉMOIGNAGES - Sur fond de guerre en Ukraine, l'ancien polémiste, qui considère l'Otan «responsable» du conflit, est arrivé en tête des votes à Moscou et Saint-Pétersbourg.
«Je l'avoue, c'est la première fois que je vote extrême. Ou, en tout cas, aussi à droite». Au consulat de France à Moscou, Jean, 68 ans, fait partie de ceux qui ont glissé dans l'urne dimanche 10 avril le bulletin d'Eric Zemmour. Ce qui l'a motivé ? Le vœu d'une France «souveraine». «J'avais été fier de Chirac et Villepin en 2003, quand ils se sont opposés à l'intervention américaine en Irak. J'aimerais qu'on retrouve cela», confie le sexagénaire, moscovite depuis plus de dix ans. La position d'Eric Zemmour, qui juge l'Otan «responsable» de l'agressivité du Kremlin, l'a donc convaincu : «Si on regarde bien, tous les autres candidats veulent rester dans l'Otan. Pour moi, c'est impossible. Je veux une France moins suiveuse des États-Unis».
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Jean n'est pas le seul à penser de la sorte. Si de «reconquête» il n'y a pas eu dans l'Hexagone, Eric Zemmour est arrivé en tête des suffrages au pays de Vladimir Poutine. 26% l'ont plébiscité à Moscou, 31% à Saint-Pétersbourg. Un résultat bien au-dessus de l'Hexagone, où le candidat de droite nationaliste n'a pas dépassé les 7%.
Les Français de l'étranger eux-mêmes, tous pays confondus, n'ont donné qu'un petit 8,7% au candidat, loin derrière Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Un succès en Russie, donc, que limite à peine la faible participation. Nombreux rapatriements obligent depuis l'invasion russe en Ukraine, le taux d'abstention a frisé les 70%. Décidément, ceux qui restent envers et contre tout, ces «irréductibles», comme ils aiment eux-mêmes à s'appeler, ne pensent pas comme tout le monde.
Un vote anti-sanctions
«Zemmour a seulement tenté d'expliquer ce qui a mené là, et il s'est montré plus souple et mesuré sur le sujet des sanctions», argue à son tour Hervé, 36 ans. Cet électeur du «Z» n'a pas été découragé lorsque son candidat a déclaré son admiration pour le chef d'État russe, qui «défend les intérêts de son pays». Ni lorsqu'il estime «légitimes» les revendications du Kremlin pour «finlandiser». «Pour moi, on a seulement caricaturé ses propos pour le stigmatiser. Plus on l'accusait d'être pro-Poutine, plus j'étais d'accord avec lui».
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Grégoire, coordinateur de Reconquête! en Russie, qui a prospecté, mailé et tweeté des mois durant, n'est pas étonné de ce résultat. «Eric Zemmour est très sensible au rayonnement de la France à l'international, chose essentielle pour les Français de Russie qui ressentent le grand déclassement de leur pays dans leur vie de tous les jours». Selon le militant, Éric Zemmour a été également «l'un des candidats parmi les plus modérés» sur le sujet du conflit. Et de fustiger «la mauvaise gestion du dossier ukrainien par Emmanuel Macron».
Vu de Moscou, l'image d'unité européenne sur le dossier russe est perçue différemment. Le sujet des sanctions est sur toutes les lèvres. «Ici, quand je me balade dans les centres commerciaux, je trouve les marques françaises porte close. Mais les Américains, KFC, Nike, eux, sont tous ouverts !», explose Jean, qui a le sentiment d'un deux poids, deux mesures. Même d'une cacophonie. «Macron veut simplement donner l'image du président de l'Europe, mais derrière, qu'y a-t-il ? Du vent, rien que du vent», pointe à son tour Hervé.
Que la France prenne ses distances avec l'Europe, comme le proposait le candidat de Reconquête!, lui plairait assez. «Les sanctions visent de plus en plus les Français et le peuple russe, voilà tout», abonde un cadre vivant à Moscou depuis plus de 20 ans. «Ces mesures contreproductives ont certainement rebuté les hésitants à voter Macron», analyse ce fin connaisseur de la communauté expatriée.
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Vivier de droite
Si la guerre en Ukraine était inévitablement dans les esprits en ce dimanche d'avril, il faut rappeler que la communauté française en Russie est, à l'origine, un terreau de droite. Beaucoup d'entrepreneurs la composent, des cadres, des artisans. En 2017, François Fillon avait atteint 44%. Une partie d'entre eux revendique une certaine affinité avec les valeurs conservatrices établies en Russie.
« Le choix Zemmour est un mélange de position pro-russe, plus libéral que Le Pen au niveau économique, plus ferme sur le plan sociétal ».
C'est le cas de Franck, 28 ans, qui a participé au dépouillement à Saint-Pétersbourg. «Mis à part l'aspect économique libéral, ici, les opinions de Marine Le Pen et Eric Zemmour sont la norme», explique l'étudiant de 28 ans, qui, après une année en Ukraine, a rejoint le pays de Vladimir Poutine pour y étudier la langue russe. Sur le plan sociétal notamment, il dit se retrouver pleinement dans les valeurs conservatrices des pays de l'Est. «II vaut mieux habiter dans un pays où les gens pensent comme nous», fait valoir ce pro-Zemmour. Hervé et Jean, collègues dans une boîte de projets gaziers à Moscou, racontent de leur côté que 90% des employés votent Zemmour ou Le Pen. «On en discute volontiers, sans tabou», expliquent-ils.
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Dans ce vivier de droite, le contexte de guerre aura ainsi simplement conforté le vote d'une partie des expatriés. «Le choix Zemmour est un mélange de position pro-russe, plus libéral que Le Pen au niveau économique, plus ferme sur le plan sociétal», résume un futur candidat suppléant LR aux législatives à Moscou. Le maigre succès de Valérie Pécresse côté LR, et le faible taux de participation ont fait le reste. Sur 2600 inscrits sur la liste moscovite, 885 seulement ont voté. À Saint-Pétersbourg, ils étaient 89 sur 300. Une chance pour Reconquête!. «Parmi ceux qui sont rentrés en France figuraient beaucoup de cadres et de plus de 50 ans, soit l'électorat à même de voter En Marche», fait remarquer un Moscovite de longue date.
«Plus en sécurité» au pays de Poutine
En outre, beaucoup de Moscovites jugent sévèrement le quinquennat qui s'achève. «Rien que l'insécurité nous paraît incompréhensible. Je me sens bien plus en sécurité dans les rues de Moscou qu'à Paris», souligne Jean. «La répression des Gilets jaunes, l'absence de libertés avec la pandémie... Tous ces événements ont été très durement perçus ici», abonde un autre cadre présent à Moscou. Ce dernier, qui n'a pourtant pas voté Zemmour, est davantage surpris par les 28% accordés dans l'Hexagone à l'actuel chef de l'État que par le suffrage de ses compatriotes en Russie : «Ici, on considère tous qu'il devrait être à moins de 5%, compte tenu de son bilan plus que négatif sur tous les sujets».
Les tentatives de pourparlers d'Emmanuel Macron avec la Russie, les déplacements au Kremlin, la priorité d'un dialogue avec Poutine ne sont-ils pas de bon augure ? «Une humiliation, balaie le cadre moscovite interrogé par Le Figaro. Notre président a contre-performé, vu de Moscou». Comment l'expliquer ? «Moscou n'a rien à voir avec la France ! C'est un microcosme».
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De nombreuses personnes ont reçu dans la soirée un SMS plaçant Éric Zemmour au second tour de l'élection présidentielle.
Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
New York Times - World
What Happened on Day 49 of the War in Ukraine
Outside Kyiv, the authorities exhumed bodies in communal graves, as Russian troops appeared to be massing for a new offensive in the country’s east.
Marc Santora, Erika Solomon and Carlotta Gall
Investigators from almost a dozen countries combed bombed-out towns and freshly dug graves in Ukraine on Wednesday for evidence of war crimes, and a wide-ranging investigation by an international security organization detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces.
Some of the atrocities may constitute war crimes, said investigators from the Organization for Security and Cooperation in Europe, who examined myriad reports of rapes, abductions and attacks on civilian targets, as well as the use of banned munitions.
On Wednesday, civilians were still bearing much of the brunt of the seven-week-old invasion as Russian forces, massing for an assault in the east, bombarded Ukraine’s second-largest city, Kharkiv, striking an apartment building.
In an hourlong phone call with Volodymyr Zelensky, Ukraine’s leader, President Biden said the United States, already a major provider of defensive armaments to Ukraine, would send an additional $800 million in military and other security aid. The package will include “new capabilities tailored to the wider assault we expect Russia to launch in eastern Ukraine,” Mr. Biden said in a statement.
American officials said Wednesday that the United States, in helping Ukraine prepare for such an assault, had increased the flow of intelligence to Ukraine’s government about Russian forces in eastern Ukraine and the Crimean Peninsula, which Russia seized from Ukraine eight years ago. The administration also is considering whether to send a high-level official to Kyiv, Ukraine’s capital, in the days ahead as a sign of support for the country, according to a person familiar with the internal discussions.
War crimes claims are famously difficult to investigate, and still harder to prosecute. It’s rare for national leaders to be charged, and even rarer for them to end up in the defendant’s chair.
But the war in Ukraine may prove different, some experts say, and momentum has been building to hold the Kremlin leadership responsible.
An International Criminal Court investigation into possible war crimes has been underway since last month, and a number of countries have been looking at ways for the United Nations to help create a special court that could prosecute Russia for what is known as the crime of aggression. Other possibilities include trying Russians in the courts of other nations under the principle of universal jurisdiction, the legal concept that some crimes are so egregious they can be prosecuted anywhere.
Part of the motivation for accountability is the revulsion in Europe and much of the world over the behavior of President Vladimir V. Putin’s forces, including reported executions of bound civilians and other atrocities.
War crimes experts also point to technological advances in forensic tools like facial identification software not available to those looking into earlier conflicts, and the sheer number of investigators on the ground in Ukraine — crucially, with the government’s blessing. A dozen French investigators joined the inquiries this week.
“There will be prosecutions, and probably all over the world,” said Leila Sadat, an international law professor at Washington University in St. Louis, and a longtime adviser to the chief prosecutor of the International Criminal Court on crimes against humanity. “Ukraine is actually crawling with war crimes investigators right now.”
Still, experts warned that the process would be slow, and that any early indictments would most likely be against lower-ranking Russian officials and armed-service members. Russia, which has described the accusations as fictional or unfounded, is not expected to cooperate in any prosecution.
The report released Wednesday by the Organization for Security and Cooperation in Europe, a 57-member organization based in Vienna that includes Russia, Ukraine and the United States, is one of the first in-depth studies of human rights abuses during Russia’s offensive against Ukraine.
Investigators looked at some of the most notorious attacks and other violent acts of the war, including Russia’s bombings of a theater and a maternity hospital in the besieged city of Mariupol, both depicted in the report as apparent war crimes.
They also pored through accounts of other horrific, if less visible, acts of violence. “There are allegations of rapes, including gang rapes, committed by Russian soldiers in many other regions in Ukraine,” they wrote.
But often, they were stymied.
Russia declined to cooperate with the three-person team of investigators, making it “impossible for the mission to take account of the Russian position on all pertinent incidents,” the report said.
Investigators found that Ukrainian forces, too, had been guilty of some abuses, particularly in the treatment of prisoners of war. “The violations committed by the Russian Federation, however, are by far larger in nature and scale,” their report said.
Michael Carpenter, the American ambassador to the O.S.C.E., said the report “documents the catalog of inhumanity perpetrated by Russia’s forces in Ukraine.” The European Union issued a similarly positive appraisal.
“This war is not only fought on the ground,” the bloc said in a statement. “It is clear that the Kremlin is also waging a shameful disinformation campaign in order to hide the facts of Russia’s brutal attacks on civilians in Ukraine. Reliable information and collection of facts have therefore never been as important as today.”
The Kremlin’s own mission to the O.S.C.E. dismissed the findings as “unfounded propaganda.”
On Tuesday, even as the Ukrainian authorities were unearthing bodies in full view of international journalists and other observers, Mr. Putin called the atrocities a “fake” that had been elaborately staged by the West.
On Wednesday, standing near the site of two mass graves, Ukraine’s prosecutor general, Iryna Venediktova, said there was an obligation both to uncover the facts and to do so in a transparent way to combat Russian disinformation.
“When you see dead bodies here, from the other side, from the Russian Federation, they say it is all fake, all this is our theater,” Ms. Venediktova said.
Ukrainian prosecutors and the newly arrived team of French experts exhumed bodies this week from mass graves in Bucha, a Kyiv suburb, where hundreds of civilians were killed during the brief Russian occupation of the area. The French government said that its team included ballistics and explosives experts and that it had the ability to do rapid DNA tests.
Evidence from the French investigation and others involving several different countries will be channeled to the International Criminal Court, which started looking into possible war crimes a week after the Feb. 24 invasion. Although Ukraine is not part of the agreement that created the court two decades ago, it has granted the court authority to investigate and prosecute in this conflict.
Investigators say they are intent on showing the world the reality of the war.
“They can see everything. They can see the situation here: real graves, real dead bodies, real bomb attacks,” Ms. Venediktova said. “That’s why for us this moment is very important.”
The O.S.C.E. report described a range of subterfuge by Russian forces, including the use of Red Cross emblems, white flags, Ukrainian flags and civilian clothes. And the organization’s investigators expressed concern that both sides might be holding more prisoners than disclosed.
On Wednesday, President Zelensky spoke directly about one of them: Viktor Medvedchuk, a Ukrainian politician and ally of Mr. Putin’s who was detained this week. Mr. Zelensky proposed exchanging him for Ukrainians held captive by Russian forces.
Even as agreement grew among many world leaders that war crimes charges were warranted, there was some disagreement over how to characterize Russia’s actions. Some leaders, among them Mr. Biden, have begun to use the term “genocide” — an escalation of his rhetoric. On Wednesday, France’s president, Emmanuel Macron, dissented.
“What is happening is madness, it’s a brutality that’s unheard-of,” Mr. Macron said. But, he said, “Genocide has a meaning. The Ukrainian people and the Russian people are brethren people.”
“I’m not sure that an escalation of words serves the cause,” he said.
The war crimes report came amid signs that Russia’s invasion may have backfired in at least one respect. Mr. Putin has long objected to NATO’s expansion eastward into the onetime domains of the Soviet Union, describing it as a fundamental threat to Russia. But on Wednesday, two militarily nonaligned nations, Finland and Sweden, said they were seriously considering joining the alliance.
Legal experts did not rule out the possibility, some day, of an indictment of Mr. Putin, who has already been castigated as a war criminal by some Western leaders. And were Mr. Putin to be criminally charged by a court outside Russia, it would likely mean he would have to restrict his international travel in order to minimize the risk of possible arrest were he to venture beyond Russia’s borders.
David Crane, a legal scholar at Syracuse University who was the chief prosecutor for the Special Court for Sierra Leone, an international war crimes tribunal that convicted the former president of Liberia, Charles G. Taylor, said he was confident that the International Criminal Court or some other judicial body would find legal grounds to charge the Russian president.
And even if Mr. Putin is never arrested and remains the leader of Russia, he said, the legal and diplomatic consequences of a war crimes indictment would severely undermine his credibility.
It would be as if “there’s like an ash mark on his forehead,” Mr. Crane said. “There’s no good options for him.”
Marc Santora reported from Warsaw, Erika Solomon from Berlin and Carlotta Gall from Bucha, Ukraine. Reporting was contributed by Jane Arraf from Lviv, Ukraine; Aurelien Breeden from Paris; Cora Engelbrecht from Krakow, Poland; Farnaz Fassihi from New York; Eric Nagourney from Los Angeles; and Rick Gladstone from Eastham, Mass.
Anushka Patil and Alan Yuhas
A Russian warship in the Black Sea was “seriously damaged” on Wednesday, according to a Ukrainian military official and Russian state news agencies, though each claimed a different cause for the destruction.
The head of Odesa’s military forces, Maxim Marchenko, said on Telegram that Ukrainian forces had struck the ship with anti-ship Neptune missiles. He claimed it was the same vessel that was famously and obscenely told off by Ukrainian troops in February, saying it went “exactly where it was sent by our border guards on Snake Island!”
Hours later, Russia’s Ministry of Defense said that ammunition had exploded on the ship, a missile cruiser called the Moskva, as a result of “a fire,” according to the state news agency Tass. The agency reported that the crew had evacuated from the ship and that the cause of the fire was under investigation.
Neither account could be independently confirmed. If Mr. Marchenko’s claims are correct, the damage to the warship would mark a notable military triumph for Ukraine — the formidable Moskva is the flagship vessel of Russia’s Black Sea Fleet.
The ship, which is more than 600 feet long, first entered service in the early 1980s with the Soviet Navy and carries 16 Vulkan missile launchers with a strike range of more than 400 miles, Russian news agencies have reported. It was deployed off the coast of Syria in 2015 to provide air defenses and patrolled the coast of Georgia during a conflict with Russia in 2008.
Ukraine has repeatedly claimed to have destroyed Russian warships since the start of the war, but its reports have not always been independently verified.
In March, Ukraine’s military said it had destroyed a Russian ship at the port of Berdiansk, under Russian occupation in southern Ukraine, and videos and photos reviewed by The New York Times confirmed that a Russian ship was on fire at the port.
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Michael D. Shear
The United States is considering whether to send a high-level official to Kyiv, Ukraine’s capital, in the days ahead as a sign of support for Ukraine in its war with Russia, according to a person familiar with the internal discussions.
President Biden and Vice President Kamala Harris have both made high-profile visits over the past month to countries neighboring Ukraine as the war raged. And other top American officials have made similar visits, some coming close to the border. But no American official has publicly visited Ukraine since Russia launched its invasion in late February.
It is highly unlikely that Mr. Biden or Ms. Harris would go to Kyiv, according to the person familiar with the deliberations. The security requirements for the president or vice president in a war zone are enormous and would require a huge number of American personnel and equipment to make the trip.
But it is possible that another official — perhaps a cabinet secretary or senior member of the military — could make the trip safely with a smaller security entourage.
Top officials — including some world leaders — from other nations have made official visits to the Ukrainian capital since the war began. Boris Johnson, the prime minister of Britain, made a surprise visit to Kyiv on Saturday. The presidents of Poland, Lithuania, Latvia and Estonia visited Kyiv on Wednesday.
A possible visit by a senior U.S. official, which was earlier reported by Politico, would be intended as another show of solidarity with President Volodymyr Zelensky of Ukraine. But it would also be a high-risk mission, putting Americans in harm’s way and potentially risking a direct confrontation with Russian forces that Mr. Biden has repeatedly vowed to avoid.
No decision has been made, and the administration is unlikely to announce a visit in advance, given concerns about security. Previous visits by senior American officials to other war zones, such as Iraq and Afghanistan, were typically not announced until after the official had arrived in the country — and sometimes not even until after the official had left.
The New York Times
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Anushka Patil
Oleg Synegubov, the head of the Kharkiv regional state administration, says Russian shelling has killed four civilians and injured 10 others in residential areas of Kharkiv.
Alan Yuhas
A Russian warship in the Black Sea was “seriously damaged,” according to both a Ukrainian military official and Russian state news agencies. The head of Odesa’s military forces, Maxim Marchenko, said on Telegram that Ukrainian forces struck the ship with missiles. Hours later, Russia’s Defense Ministry said a fire had caused ammunition to explode on the ship, the Moskva, according to the Russian state news agency Tass. It said the crew was evacuated and the cause of the fire was under investigation.
Amanda Taub
Reporting from Zabki, Poland
If there is one thing to understand about the Ukrainian refugee crisis in Poland, it is this: About 90 percent of the displaced are women and children.
Because of military conscription, Ukraine does not allow most men aged 18 to 60 to leave the country. So the more than two million people who have crossed the border to escape the Russian invasion are women, children and a few older men.
That has meant devastating separations for the families involved. But it also means that this regional crisis of forced migration is first and foremost a crisis for women — and, particularly, for mothers.
To understand how the crisis is playing out, I went to Zabki, a small suburb outside Warsaw, which exemplifies both the promise and challenges of the response to the refugees’ arrival.
Over and over, Ukrainian women in Poland told me that their priorities were simple: a safe place to live with their children, far from bombs and battle. But security and stability often cost more than the small allowance the Polish government offers to Ukrainian families.
Thousands of Polish citizens have lent rooms or apartments to refugees, but many are already asking when their guests will leave. Soon they will need to pay rent. And to afford it, as rents around the country skyrocket in response to the sudden demand, they will need to work.
That means Ukrainian mothers must solve a higher-stakes version of the problem working mothers face all over the world: how to find affordable and reliable child care, and employers willing to accommodate their needs as parents.
Andrew E. Kramer
Reporting from Kyiv, Ukraine
His name had surfaced as an influential figure in Ukraine with potential inside knowledge of Russian electoral meddling in the United States, though for years he had steadfastly denied it.
But in recent days, the ground has shifted dramatically under Viktor Medvedchuk, a Ukrainian politician who is a close confidant of President Vladimir V. Putin of Russia and who had also been a client of the Republican political consultant Paul J. Manafort.
Mr. Medvedchuk went into hiding early in the war, Ukrainian officials say, and was detained this week. President Volodymyr Zelensky posted on Tuesday a picture on Telegram of the politician, looking tired and disheveled, wearing handcuffs. He was arrested after violating terms of his house arrest while awaiting trial for treason, in a case opened last year.
That case is related to coal trading with pro-Russian separatists, but more broadly it has to do with the swirl of financial and political intrigue surrounding Moscow’s operations to influence politics in foreign countries.
For now, it’s unclear whether Mr. Medvedchuk will ever testify in court in Ukraine or be interviewed by investigators looking into Russian influence operations elsewhere. Mr. Zelensky said he would seek to trade Mr. Medvedchuk to Russia for Ukrainian prisoners of war.
“I offer the Russian Federation to trade your man for our boys and girls now in captivity,” Mr. Zelensky said. “It’s important our law enforcement and military study such a possibility.”
A trade would presumably put Mr. Medvedchuk in Russia, out of reach of researchers tracking Russian attempts to influence political outcomes abroad, in which Mr. Medvedchuk is said to have played a central role in Ukraine.
His relevance to Russian electoral meddling in the United States related to his ties to Mr. Manafort, and he was not described as playing a central role in a special prosecutor’s report or in two federal trials of Mr. Manafort.
Still, Mr. Medvedchuk has been close both politically and personally to Mr. Putin for more than two decades, and he was a prominent figure in the pro-Russian wing of Ukrainian politics, a circle where Mr. Manafort found several clients.
Mr. Putin is the godfather to Mr. Medvedchuk’s daughter. The two men met frequently over the years, and Russian air traffic control authorities granted special exemptions for Mr. Medvedchuk’s private jet on flights to Moscow, he said in an interview in 2017.
Some European politicians, including the former chancellor of Germany, Angela Merkel, had publicly endorsed a role for Mr. Medvedchuk as an intermediary in the standoff between Russia and Ukraine, given his personal ties to Mr. Putin.
But in Ukraine, outside of a narrow base of support mostly in the country’s east, he was widely viewed as a loathsome quisling who had reaped wealth from energy deals with the Kremlin while promoting Russian foreign policy goals, including weakening the central government under a federalization overhaul that he had championed for years.
At various times, he had served as deputy speaker of Parliament, a presidential adviser and a negotiator in prisoner exchanges with Russia. And as a figure at the nexus of various financial and political influence operations run by the Kremlin, Mr. Medvedchuk’s importance extended beyond Ukraine.
Mr. Manafort, before he became chairman of Donald J. Trump’s presidential campaign in 2016, worked for a decade as a consultant for Russian-leaning politicians in Ukraine, including the Opposition Bloc party, in which Mr. Medvedchuk was one of three leading figures.
Mr. Manafort advised the party on its electoral strategy based on polling, Mr. Medvedchuk said in the interview in Kyiv in 2017. He recalled a party conference that the American consultant had attended ahead of parliamentary elections a few years earlier. Mr. Manafort, he said, had endorsed the party’s pro-Russia policies as electorally sound in Ukraine’s southeastern region.
“The principles, including those Paul Manafort presented, said we should stick to positions we held on economic integration with Russia,” he said. He added that Mr. Manafort had “supported these ideas” to win votes in Russian-speaking areas where the Opposition Bloc was popular.
Mr. Manafort resigned from the Trump campaign in August 2016, after the Ukrainian authorities released entries from an accounting document showing he had received $12.7 million from pro-Russian politicians in Ukraine under a payment scheme under investigation for possibly being illegal.
As the investigation into Russian meddling ramped up in the United States in 2017, Mr. Medvedchuk’s name surfaced as one of several pro-Russian Ukrainian politicians close to both Mr. Manafort and Mr. Putin. That year, Reuters reported that F.B.I. investigators were examining 18 phone calls and text messages between people close to Mr. Trump and people with ties to Mr. Putin, including Mr. Medvedchuk.
At the time, Mr. Medvedchuk denied wrongdoing. It is unclear whether any potential criminal prosecution now in Ukraine — if he is not traded in a prisoner swap — would touch on these issues or focus only on his role in Ukrainian politics.
Mr. Medvedchuk never downplayed what he described as a “personal” relationship of friendship with Mr. Putin, despite the two countries being in a military conflict since 2014. In the interview, he said that in 2004 he had asked Mr. Putin to become the godfather of his daughter and that Mr. Putin “with pleasure agreed.”
After his capture, Mr. Zelensky posted a photograph on Telegram showing Mr. Medvedchuk in handcuffs and wearing a Ukrainian military uniform. Mr. Zelensky said he had tried to disguise himself as a soldier and for this reason would be subject to military law and could be offered in exchange for Ukrainian prisoners of war.
The Kremlin spokesman, Dmitri S. Peskov, offered no immediate response to the arrest of the father of Mr. Putin’s goddaughter, saying he could not confirm that Mr. Medvedchuk had been detained, according to Russian state media.
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Roger Cohen
PARIS — Rejecting a “herd-like conformity” with the Biden administration, Marine Le Pen, the French far-right candidate for the presidency, said Wednesday that France would quit NATO’s integrated military command if she were elected and would seek for the alliance “a strategic rapprochement” with Russia.
As Russia’s war in Ukraine rages on, Ms. Le Pen effectively signaled that her election would terminate or at least disrupt President Biden’s united alliance in confronting President Vladimir V. Putin of Russia, and perhaps create a breach in Western Europe for Mr. Putin to exploit.
Dismissing multilateralism, blasting Germany, criticizing the European Union, relegating climate issues to a low priority, attacking “globalists” and maintaining a near silence on Russia’s brutal assault in Ukraine, Ms. Le Pen gave a taste of a worldview that was at once reminiscent of the Trump presidency and appeared to directly threaten NATO’s attempts to arm Ukraine and defeat Russia.
A lurch to the far right by France, a nuclear power and permanent member of the United Nations Security Council, would realign the world, with unpredictable and disruptive consequences.
In a wide-ranging 75-minute news conference devoted to international relations, and apparently conceived to bolster her credentials on the global stage, Ms. Le Pen said France would remain in NATO and respect its core Article 5, which says an attack on one alliance member is an attack on all.
But, she added, “I would place our troops neither under an integrated NATO command nor under a European command.”
Her position, she said, was “no submission to an American protectorate exercised on European soil under the cover of NATO” — a stance she compared to that taken by Gen. Charles de Gaulle in 1966, when he took France out of NATO’s integrated military command, where it remained until 2009.
Her position, she said, did not signal “submission to Moscow.” But her promise to withdraw France from the command was consistent with the policy of “equidistance” from great powers she said she would pursue if she defeats the incumbent, President Emmanuel Macron, in a runoff vote for the French presidency on April 24.
Polls show Mr. Macron with 53 to 55 percent of the vote, ahead of Ms. Le Pen with 45 to 47 percent. But the political situation is volatile as the president, scurrying around the country, scrambles to make up for a lackluster initial campaign. The French nationalist extreme right is closer to attaining power than at any time since World War II.
The proposed rapprochement with Russia, “once the Russian-Ukrainian war is over and settled by a peace treaty,” would even be in the interest of the United States, Ms. Le Pen suggested, because Washington would not be served by a “close Russian-Chinese union.”
Ms. Le Pen, the leader of the National Rally, formerly the National Front, a fiercely anti-immigrant party, dismissed the Biden administration as “too aggressive toward Beijing,” saying the United States “needs enemies in order to unite its allies under its domination.”
It was one of very few references to the United States, none of them positive, as Ms. Le Pen embarked on a kind of world tour of her preoccupations that also omitted Russia but did include a long exegesis of why France has solemn obligations in Lebanon.
“France is not France without grandeur,” she declared.
Nor is it France without protests. The news conference was briefly disrupted by a protester carrying a heart-shaped image of Ms. Le Pen and Mr. Putin. The protester was wrestled to the ground and dragged out by security guards.
Ms. Le Pen said that the “nonaligned” France she imagined “would threaten enemies of the Western camp in a more effective way because the country would no longer follow an alignment with the United States and so would cause greater, dissuasive uneasiness in the calculations of all adversaries.”
Mr. Macron has attacked Ms. Le Pen as intent on the destruction of the European Union and compared the April 24 vote to a referendum on Europe. Nationalism, he said Tuesday in Strasbourg, leads to “an alliance of nations that want to make war.”
Ms. Le Pen said that a British-style exit from the European Union was not in her plans but that she favored a “European alliance of nations,” rejecting Mr. Macron’s frequent references to “European sovereignty” and “European strategic autonomy.” In practice she favors a series of measures — including favoring French over E.U. citizens for jobs and housing — designed to undermine the 27-member union.
The same objective appeared to lie behind her diatribe against Germany, France’s most important partner in the construction of a united Europe. Franco-German friendship has stood at the heart of postwar Europe, the symbol of the continent’s healing after the devastation of two world wars.
Ms. Le Pen declared that France and Germany confronted “irreconcilable strategic differences.”
She said she would stop all cooperation with Germany on the development of new military equipment in order to pursue national programs. She denounced the “discreet and clever hegemony over Europe” orchestrated by Angela Merkel, the former German chancellor. She suggested that Germany has embarked on a surreptitious plan to subvert France’s centralized model with a German federal model or even the creation of “big border-crossing regions.”
Germany would not be allowed to “destroy the French nuclear industry,” Ms. Le Pen vowed. She insisted that Germany’s interests diverged from France’s in that Germany “considers NATO as the natural pillar of its security, yesterday and today, which leads it to buy American.”
Driving home her point, Ms. Le Pen said, “Germany thus represents the polar opposite of France’s strategic identity.” Nevertheless, she said, “I want to underline that I have no hostility to the German nation.”
The overall message was clear enough. Dismissive of French-German cooperation, hostile or suspicious toward the United States and NATO, seeking rapprochement with Russia and a softer approach to China, Ms. Le Pen would take France in a direction that, for the Biden administration, would severely test one of America’s oldest alliances at a time of war in Europe.
Cassandra Vinograd
The Russian government has imposed “tit-for-tat” sanctions on 398 members of the U.S. Congress, according to the Russian state news agency Tass. It cited a statement from Russia’s Foreign Ministry, saying the move was in response to U.S. sanctions against 328 members of the State Duma. The report did not name the lawmakers.
Julian E. Barnes
The United States has increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea, as Kyiv’s military forces prepare to defend against a renewed offensive by Moscow in the country’s east, American officials said Wednesday.
The information could allow the Ukrainians to conduct more effective counterattacks against Russian forces in the Donbas or Crimea, or better predict the movement of Russian troops from those areas against Ukrainian forces.
After several weeks of failing to take Ukraine’s capital, Kyiv, Russian forces retreated from around the city and have been regrouping in Ukraine’s east, including the Donbas region. Western officials say they expect the Kremlin to mount a major offensive there.
As the conflict in Ukraine has evolved, intelligence agencies have adjusted their approach to ensure officials have flexibility “to share detailed timely intelligence with the Ukrainians,” a U.S. intelligence official said, speaking on condition of anonymity to discuss the handling of classified material.
The United States has adjusted its flow of intelligence since the war began, and administration officials have said they have been giving Ukraine the most relevant information at any given moment. Still, the Biden administration has been reluctant to help the Ukrainians target Russian forces in Russia, and Republican lawmakers said that concern has extended to Russian forces in Crimea and the Donbas.
The stepped-up intelligence sharing was earlier reported by The Wall Street Journal.
U.S. officials have defended the intelligence sharing with Ukraine. On Tuesday, Kathleen H. Hicks, the deputy secretary of defense, said that “the intelligence support that we have provided has been vital.” And she said the information given to Ukraine had been “high end.”
Other officials said that as the Russian military shifted its strategy away from their attack on Kyiv to reinforcing operations in the Donbas, U.S. intelligence agencies began to look at whether their guidance on what information could be shared needed to be expanded, and changed that guidance earlier in April.
Republicans have been critical of the Pentagon and the Office of the Director of National Intelligence, saying they have failed to provide enough information to Ukraine about Russian forces stationed in parts of eastern and southern Ukraine that those forces and Russian-backed separatist groups have occupied since 2014 and 2015.
In a letter released on Monday, Senate Republicans said they were concerned that not enough was being done to share critical intelligence with Ukrainians. The letter, from Senator Marco Rubio and others, specifically made reference to providing intelligence with the Ukrainians to help them “retake every inch of Ukraine’s sovereign territory, which includes Crimea and the Donbas.”
Russia seized the Black Sea territory of the Crimean Peninsula from Ukraine in 2014, and armed Russian-backed separatists began claiming parts of Ukraine’s eastern Donetsk and Luhansk regions, collectively known as the Donbas.
Last week, Senator Tom Cotton, Republican of Arkansas, questioned Lloyd J. Austin III, the secretary of defense, about whether the United States was providing enough intelligence to the Ukrainians to help them retake territory in the Donbas occupied in 2015, before the current invasion.
“Part of what you’ve heard from both parties in this committee is that as much as we have done, we’re still engaged in too many half measures,” Mr. Cotton said. “There’s still too much hesitancy and tentativeness in our posture toward this war.”
Mr. Austin said that the government was updating its intelligence-sharing guidance to make sure intelligence on the Russian-occupied Donbas areas could be provided. “The current guidance was not clear in that regard, so we’ll make sure it’s clear,” Mr. Austin said.
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Erika Solomon
BERLIN — Chancellor Olaf Scholz of Germany on Wednesday ruled out a visit to Kyiv, the Ukrainian capital, in the near future as a diplomatic spat between Germany and Ukraine worsened over sluggish weapons delivery and a slighted president.
The dispute started when Ukrainian officials rejected a planned visit from Germany’s president, Frank-Walter Steinmeier, because of his longtime ties to high-level Moscow officials and gas projects. Mr. Steinmeier had been scheduled to travel to Kyiv on Wednesday with the president of Poland and the leaders the Baltic States. But on Tuesday, the German president said he was “apparently not wanted” in Ukraine.
Mr. Scholz called the snub of his country’s president “somewhat irritating, to put it politely,” and told the German radio station RBB on Wednesday that he himself had no immediate plans to visit Kyiv.
Ukrainian officials tried to mend fences by reiterating their desire for a visit from the German chancellor, particularly if he came with a pledge to provide more weapons.
Outrage over Kyiv’s position has spread across the German political spectrum. Wolfgang Kubicki, the deputy leader of the pro-business Free Democratic Party, or F.D.P., said it was unlikely that Mr. Scholz, whom his party supports, would go to Kyiv in the present climate.
“I cannot imagine the chancellor of a government supported by the F.D.P. traveling to a country that declares our country’s head of state an undesirable person,” Mr. Kubicki said.
Ukraine has asked Berlin to supply it with more battle tanks, infantry fighting vehicles, artillery and air defense systems. So far, however, Germany has been reluctant to give Ukraine heavy weaponry and has instead sent 1,000 anti-tank missiles and 500 surface-to-air missiles.
The German defense minister, Christine Lambrecht, has declined to give details about further arms shipments, saying they are classified. But she has said that the government had “reached a limit” in what it could supply from its own military stocks.
Mr. Scholz has insisted Germany will still be able to supply weapons. On Wednesday, he defended the slow movement of German arms deliveries and pointed to the significant shift he had ushered in by supplying Ukraine with weapons at all. Since the end of World War II, Germany has shied away from providing arms to other states.
“We deliver, we have delivered and we will deliver,” the chancellor told RBB.
Yet German officials privately acknowledge that the government has been avoiding providing heavy weaponry. Pressure is mounting even within Mr. Scholz’s government to change that stance.
Michael D. Shear
WASHINGTON — The United States will send an additional $800 million worth of military and other security aid to Ukraine to help fight against Russia’s invasion, President Biden told President Volodymyr Zelensky on Wednesday.
In a statement, Mr. Biden said that the “new package of assistance will contain many of the highly effective weapons systems we have already provided, and new capabilities tailored to the wider assault we expect Russia to launch in eastern Ukraine.”
Mr. Biden delivered the news to Mr. Zelensky during a nearly hourlong telephone call between the two leaders, according to White House officials. In the president’s statement, Mr. Biden vowed to continue efforts to support Ukraine, which has been pummeled by Russian artillery over the past month.
“I assured President Zelensky, the American people will continue to stand with the brave Ukrainian people in their fight for freedom,” Mr. Biden said.
The issue of what military assistance to send to Ukraine, and how fast to send it, has taken on greater urgency as the war in Ukraine has become a series of grinding battles between the two armies. Mr. Zelensky has pleaded for more sophisticated weapons from the United States and its allies.
Mr. Biden’s administration has responded with antitank weapons, including Javelin missiles, and other weapons that Ukrainian soldiers have used to repel Russian forces, especially in the north of the country. The United States has so far resisted helping Ukraine acquire fighter jets.
The American president said on Wednesday that the money would provide more sophisticated weaponry, including artillery systems, artillery rounds and armored personnel carriers.
Mr. Biden also said the United States would “transfer” additional helicopters — though he did not indicate whether they would come directly from the United States or another country. He said his administration would “continue to facilitate” the transfer of other weapons systems from allied countries to Ukraine to help in the fight.
Last week, Slovakia agreed to send Ukraine a Soviet-era S-300 air defense system after the United States agreed to position a more modern Patriot system in Slovakia.
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Michael D. Shear
President Biden told President Volodymyr Zelensky that the United States will send an additional $800 million worth of military and other security aid to Ukraine. In a statement, Mr. Biden said that the “new package of assistance will contain many of the highly effective weapons systems we have already provided and new capabilities tailored to the wider assault we expect Russia to launch in eastern Ukraine.”
The New York Times
Residents of an apartment complex in Kharkiv, Ukraine, after the building was hit by Russian fire on Wednesday. The attack, which claimed the lives of at least two people, was part of Russia’s continued bombardment of Ukraine’s second-largest city.
Emma Bubola
When a Russian missile strike hit a maternity hospital in the Ukrainian port city of Mariupol early last month, Elena Karas, a nurse, was on the third floor taking care of 13 premature babies, two of whom had been abandoned.
With Mariupol’s electricity, water and gas largely cut off, the hospital was cold, having only a generator in the delivery room. Ms. Karas was using plastic bottles filled with hot water to keep the babies warm, and was watching a mother changing a diaper when the missile hit, throwing the nurse to the ground and wounding her forehead with a shard of glass.
“Everything turned white, as if flour covered all the surfaces,” Ms. Karas, 57, said in a telephone interview from northern Italy, to which she has fled. “Everything was destroyed in one second.”
The brutality of Russia’s invasion of Ukraine has now become apparent, with evidence of atrocities against civilians mounting. But the attack at City Hospital No. 3 in Mariupol was among the first shocking signs that Ukraine was facing a merciless war. A photograph of a pregnant woman who was killed in the strike became an iconic image of the war’s toll.
“I didn’t ever think they could bomb our hospital.” Ms. Karas said. “Not a hospital. You would think it’s a safe place.”
Even before the attack, the dire conditions in the hospital had led to the death of a premature baby who could not be properly given oxygen or kept sufficiently warm. After the strike, Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, told reporters that the hospital had been seized days before by “ultraradical” Ukrainian forces and emptied of the doctors and patients.
Ms. Karas said she was one of six medical workers in her ward who had continued to work despite the dangers of commuting in the besieged city, where officials say that thousands of people have been killed and that 90 percent of the city’s infrastructure is destroyed.
Each day, she walked along a street where dead bodies lay, she said, amid the sounds of artillery and bombing.
“I was scared, really scared,” she said, “But I had to go — that was my job. If I didn’t go, who would take care of the children?”
Working made her feel good, she said, and she felt safer in the hospital. She also felt more useful than she would have staying home. “What could I do there?” she said. “Sit, trembling in fear?”
After the strike, the patients and workers, some of whom were wounded, were taken to a military hospital, Ms. Karas said. She went home, where for 10 days, she said, she and her family melted snow to drink water and struggled to light a fire with damp wood as the destruction unfolded around them.
On March 18, she and her daughter-in-law found space in two cars of people leaving Mariupol.
“Either you stay in the city or you survive,” she said.
Ms. Karas and her grandchildren made it to Italy on April 1, and her husband fled Mariupol on March 31, but their son and daughter stayed to fight. Ms. Karas has taken a temporary job helping an older woman near the northern city of Verona.
“I need to do something,” she said. “I am going crazy without work at home.”
Ms. Karas left a home with broken windows and no door, and she said she didn’t know whether her building was still standing.
“In my head, it does not compute that there’s nowhere to go back to, to go back to a desert,” she said. “Every person needs a place to return to.”
Valeriya Safronova contributed reporting.
Cora Engelbrecht
In the days after the Russian withdrawal from the outskirts of Kyiv, a driver named Oleg Naumenko opened the trunk of an abandoned car and it exploded, killing him instantly.
The car had been booby-trapped, and his family and local authorities blamed Russian soldiers. “I died with him in that moment,” Mr. Naumenko’s wife, Valeria, said between sobs.
As ordinary Ukrainians emerge from basements and bunkers into the ruins of their hometowns, many are being confronted with a new horror: thousands of mines and unexploded bombs left behind by retreating Russian troops.
Residents and authorities say that departing Russian soldiers have laced large swaths of the country with buried land mines and jury-rigged bombs — some hidden as booby traps inside homes. The explosives now must be found and neutralized before residents can resume a semblance of normal life.
Some of the explosives have been attached to washing machines, doorways, car windows, and other places where they can kill or injure civilians returning to their homes, according to residents and Ukrainian officials. Some were even hidden under hospital stretchers and corpses.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine this week called his country “one of the most contaminated by mines in the world,” and said that authorities were working to clear thousands in the areas from which Russian armies had retreated in recent weeks. He accused Russian soldiers of leaving the explosives in their wake “to kill or maim as many of our people as possible.”
He said that the tactic was a war crime and that Russian soldiers must have been acting on instructions from top officials, adding: “Without the appropriate orders, they would not have done it.”
Human Rights Watch and The New York Times have reported that Russian forces in Ukraine appear to be using advanced land mines in the eastern city of Kharkiv. Several local officials have also said that bomb squads in their districts have found explosive devices left behind in homes.
Anti-personnel mines, which are designed to kill people, are banned by an international treaty signed by nearly every country in the world, including Ukraine; Russia and the United States have declined to join.
Ukraine’s emergency services agency has deployed a small army of about 550 mine specialists to clear the areas recently occupied by Russian forces. The teams have been working to remove about 6,000 explosives per day, and since the start of Russia’s invasion on Feb. 24, they have found more than 54,000 explosive devices, the agency reported on Tuesday.
“Wherever the occupiers stayed overnight, they would set up tripwires,” Ukraine’s interior minister, Denys Monastyrsky, said during a televised interview on Sunday. “Explosives have been found under helmets, attached to doors, in the washing machine, and in cars.”
The placement of explosives in Ukrainian homes could not be independently verified.
Mr. Naumenko, who was killed on April 4, worked as a driver in the village of Hoholiv, about 40 miles outside of Kyiv. But his talent lay in repairing cars. After Russian forces retreated from a nearby village, neighbors found an abandoned vehicle and turned it over to him.
His wife learned of his death the next day in Poland, where she had fled with their 7-year-old son and her mother at the start of the war. She returned to their village as soon as she got the news. “What was left was the car, with the door still open and a pool of blood,” Ms. Naumenko, 28, said, “and a big emptiness.”
Her account was confirmed through photos and by the Kyiv regional police, who posted a report about the incident on their Facebook page, cautioning returning residents to “not touch objects and things that are not previously tested by experts.”
Other local officials are urging residents to call emergency services before entering their homes.
Retreating armies often bury land mines in order to slow the advance of enemy armies. But experts say Russian forces have a well-earned reputation for booby-trapping areas they have vacated in order to kill and maim returning civilians.
Human Rights Watch has documented Russia’s use of antipersonnel mines in more than 30 countries where Moscow’s forces were involved, including conflicts in Syria and Libya. In Palmyra, during the Syrian war, booby traps surfaced after the Russians vacated the town.
“Leaving behind little presents for the civilians when they return — like hand grenades, trip wires, unexploded shells, pressure plates — it’s in the Russian military tradition to do that,” said Mark Hiznay, the senior arms researcher at Human Rights Watch.
“We’ve seen it before and we’ll see it again,” he said.
Mr. Hiznay said “putting a land mine in someone’s freezer” was a tactic that has no utility other than to terrorize civilians. Ukraine will be dealing with the consequences of land mines “one civilian leg at a time,” he added, explaining that it can often take years, and possibly decades, to clear all the ordnance.
“The presence of these devices denies civilians their terrain and forces them to make hard choices: take the sheep out to graze or risk stepping on a mine in the pasture,” he said.
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Farnaz Fassihi
The United Nations’ secretary general, António Guterres, said on Wednesday that a “global cease-fire in Ukraine at the moment doesn’t seem possible.”
He said the goal instead should be to manage the situation on the ground to secure safe access for evacuations and humanitarian access.
Mr. Guterres had appointed an envoy to travel to Russia and Ukraine in the hopes of negotiating a U.N.-led humanitarian cease-fire that would help civilians and aid workers and eventually lead to a peace deal.
The U.N. has not called the atrocities in Ukraine a “genocide” because it relies on final legal determination by appropriate judicial bodies to determine whether or not genocide was committed, Mr. Guterres said at a news conference on Wednesday.
He said that “genocide” was strictly defined in international law, and that investigators from the International Criminal Court were on the ground in Ukraine. “We leave the definition of whether there is or not a situation of genocide to the judicial bodies that are relevant in this regard,” said Mr. Guterres.
Erika Solomon
Russian forces in Ukraine have committed violations of international humanitarian law, some of which could constitute war crimes, an investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe has found.
The security organization said in a report released on Wednesday that it had found “clear patterns” of violations of international law by the Russian military in the war. It concluded that Ukrainian forces had been guilty of some abuses as well, particularly in the treatment of prisoners of war.
“The violations committed by the Russian Federation, however, are by far larger in nature and scale,” the report said. The document is one of the first in-depth studies of alleged rights abuses during Russia’s two-month offensive against Ukraine.
The O.S.C.E., an intergovernmental organization based in Vienna with 57 member countries, focuses on promoting security, arms control, human rights, free and fair elections, freedom of the press and other issues of importance to liberal democracies. It played a role in monitoring the often-broken cease-fire agreement in eastern Ukraine before Russia’s invasion.
On March 3, the security body set up an investigation into rights violations after 45 of its members agreed to send experts to Ukraine. Russia declined to cooperate with the organization’s three-person team of investigators, making it “impossible for the mission to take account of the Russian position on all pertinent incidents,” the report said.
The investigators examined myriad reports of attacks on civilian targets, rapes and abductions, as well as the use of banned munitions, including cluster bombs and incendiary weapons. The investigators found that both sides had used illegal munitions.
The report said that investigators had been unable to provide detailed assessments of most rights violations, but that Russian forces had clearly violated international law by targeting sites like hospitals. If Russia had respected its obligations under international agreements, it said, “the number of civilians killed or injured would have remained much lower.”
The investigators examined attacks on a theater and a maternity hospital in the besieged city of Mariupol, both of which the report said appeared to be war crimes. Photographs of pregnant women fleeing the charred wreckage of the maternity hospital garnered international attention. The report confirmed three deaths, including one pregnant woman.
That attack must have been deliberate, according to the investigators, who noted that no warning was given. “Those responsible for it have committed a war crime,” the report said.
Investigators also said the Mariupol theater attack, which the local authorities have said killed at least 300 people, was a war crime. Hundreds of people had sought shelter from bombing in the theater when it was destroyed. The word “children” was written in tall white letters on the pavement outside.
The Ukrainian authorities said the theater was hit by a Russian airstrike. Moscow blamed its destruction on Ukrainian forces. The O.S.C.E. investigators said they “did not receive any indication that this could be the case,” but they did not directly identify Russia as the perpetrator.
One area where the report highlighted humanitarian violations by Ukraine was in its treatment of prisoners of war, describing some incidents, particularly early in the conflict, as “incompatible” with the Geneva Conventions.
The report noted that Ukraine and Russia were both investigating a video that appeared to show Ukrainian soldiers beating and shooting Russian prisoners in the legs. If confirmed, the investigators said, the act could constitute a war crime or crime against humanity.
Investigators also said the official counts for prisoners of war on both sides were too low given military casualty numbers in the thousands. Ukraine says it is holding 562 soldiers, and Russia says it has 500 Ukrainians.
“Those numbers raise the concern that either soldiers falling into the power of the enemy are not given quarter, which would be a war crime, or that they are secretly detained,” investigators said.
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Aurelien Breeden
President Emmanuel Macron of France declined to describe acts by Russian troops in Ukraine as “genocide” on Wednesday, citing the risks of an “escalation of words” even as President Biden and Estonia’s prime minister used the term this week.
Mr. Macron, who is in a heated race for re-election, told the France 2 television broadcaster that Russia had unilaterally started an “extremely brutal war” and that there was clear proof that Russian troops had committed war crimes.
But he said he would choose his words carefully, arguing that “genocide” did not adequately describe the situation on the ground and warning that its use could be counterproductive.
“Genocide has a meaning,” Mr. Macron said. “The Ukrainian people and the Russian people are brethren people.”
“What is happening is madness, it’s a brutality that’s unheard of,” he added. “But at the same time I am looking at the facts, and I want to do as much as possible to continue trying to stop this war and rebuild peace. So I’m not sure that an escalation of words serves the cause.”
President Biden, speaking to reporters in Iowa on Tuesday, directly accused Russia’s president, Vladimir V. Putin, of perpetrating genocide on the Ukrainian people, although he emphasized that it was his personal view, not a legal determination.
Mr. Macron, who has persevered for a diplomatic solution to the conflict and still talks with Mr. Putin over the phone, had already distanced himself from Mr. Biden’s harsher comments about Russia. In March, after Mr. Biden used the term “butcher” in reference to Mr. Putin, Mr. Macron described it as an unnecessary escalation.
Anton Troianovski
President Vladimir V. Putin, in his first extended remarks about the war in nearly a month, revisited on Tuesday his oft-made — and false — point that Ukraine was dominated by “extreme nationalists and neo-Nazis.”
In the past, Mr. Putin has described Ukraine’s government as “openly neo-Nazi,” “pro-Nazi” and controlled by “little Nazis.”
The language of Russia’s invasion of Ukraine has been dominated by the word Nazi — a puzzling assertion about a country whose president, Volodymyr Zelensky, is Jewish and who last fall signed a law combating anti-Semitism. Mr. Putin began to apply the word regularly to the country’s present-day government only in recent months, though he has long referred to Ukraine’s pro-Western revolution of 2014 as a fascist coup.
The “Nazi” slur’s emergence shows how Mr. Putin is trying to use stereotypes, distorted reality and his country’s lingering World War II trauma to justify his invasion of Ukraine. The Kremlin is casting the war as a continuation of Russia’s fight against evil in what is known in the country as the Great Patriotic War, apparently counting on lingering Russian pride in the victory over Nazi Germany to carry over into support for Mr. Putin’s attack.
“This rhetoric is factually wrong, morally repugnant and deeply offensive,” scholars of genocide and Nazism from around the world said in an open letter after Mr. Putin invaded. While Ukraine has far-right groups, they said, “none of this justifies the Russian aggression and the gross mischaracterization of Ukraine.”
Le Figaro
Dépressifs, harcelés, mal dans leur peau, ces jeunes qui arrêtent l’école et se réfugient dans les jeux vidéo
Par
Sophie de Tarlé •
Paul-Henri Wallet •
Publié le 14/04/2022 à 05:00
Selon les spécialistes, l’addiction aux jeux en ligne serait le symptôme et non la cause de leur mal-être. Une situation difficile dans les familles qui se sentent abandonnées.
Noé, 13 ans, ne va plus au collège qu’épisodiquement. Il n’a rien contre, n’a même aucun problème scolaire (il a même été diagnostiqué haut potentiel). Mais il n’arrive tout simplement pas à se lever le matin. Sa journée commence souvent vers 14 heures. On imagine mal cet ado avec sa bouille d’enfant, tyranniser ses parents. Devant nous, il est prêt à faire des efforts, rendre son portable à ses parents avant d’aller se coucher et même l’ordinateur. Promis, il retournera à l’école bientôt. Mais il n’en fera rien. Noé ne peut pas s’arracher aux jeux vidéo. Déscolarisé depuis plusieurs mois, il bénéficie d’un PAI (projet d’accueil individualisé). Ce document détaille les aménagements prescrits par le médecin scolaire pour les enfants «à besoin éducatifs particulier». En l’occurrence, Noé s’est engagé à venir à l’école, au moins pour le sport. Sans succès non plus. Il voit un psy, mais comme il le reconnaît volontiers lui-même, «cela ne sert à rien». Ses parents ont déjà essayé de lui prendre son ordinateur et son téléphone, mais face au déchaînement de violence, ils ont finalement cédé. Depuis, ils laissent leur fils à la maison.Noé est suivi dans un centre spécialisé dans les addictions qui a fait une demande d’intégration dans une unité de soins pour adolescents, en vain. «Les listes d’attente sont longues, ils sont submergés de demandes. C’est un vrai parcours du combattant pour trouver une solution adaptée et pour l’instant, nous n’avons pas de solution», se désole sa mère, cadre dans une banque, impuissante.
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Noé est loin d’être seul dans son cas. Ce phénomène est comme une épidémie. Enfermés dans leurs chambres, ces jeunes jouent en ligne, parfois jusqu’à 70 heures par semaine. Coupés du monde extérieur, ils ont déserté l‘école, rompu tous liens avec le monde extérieur. Leurs derniers interlocuteurs sont les parents qui les nourrissent et les joueurs qui partagent leurs parties de Fortnite, Minecraft et autre League of legend. Ces «Nolife» comme on les appelle, ou Hikikomori au Japon, sont nombreux. En France, 5 à 9% des adolescents sont touchés par une addiction aux jeux vidéos. L’écrasante majorité sont des garçons. Le Covid évidemment n’a rien arrangé.
Thomas Gaon est spécialiste des addictions sans produit (jeux vidéo, jeux d’argent, sexe...). Dans son cabinet de l’hôpital Marmottan (Paris 17e), ce psychologue reçoit des dizaines de jeunes accrocs aux jeux vidéo chaque semaine. Pour lui, la première question à se poser n’est pas «pourquoi cet enfant joue aux jeux vidéo? Mais pourquoi cet enfant ne va plus à l’école?». Harcèlement, phobie scolaire, dépression, timidité extrême, sont autant d’explications au décrochage scolaire. Face à un sentiment d’impuissance et de vulnérabilité extrême, les jeux vidéo semblent un refuge idéal. «Tant qu’il joue, l’adolescent s’oublie et ne souffre plus, il ne se sent ni seul, ni nul», explique Thomas Gaon. Les jeux en ligne peuvent être joués en continu toute la journée et toute la nuit. Ils offrent aux adolescents déprimés un accès facile à un univers parallèle confortable.
Si on veut lui supprimer, il menace de se jeter sous les roues d’une voiture
Pour Léo, c’est une dépression qui a tout déclenché. Et en fin de 6e, il n’est plus allé à l’école. «Ce n’est pas qu’il ne voulait pas, mais il ne pouvait pas», précise sa mère, Stéphanie. Par la suite, ses parents apprendront qu’il a été harcelé à l’école. Aujourd’hui, Léo, 17 ans, et suit par intermittence des cours à distance au Cned en classe de première. Enfin, en ce moment il est en «pause». Sa mère a bien essayé quand il était plus jeune de supprimer ses jeux, mais il a menacé de se jeter sous les roues d’une voiture. Depuis, le jeune garçon joue aux jeux vidéo toute la journée, la nuit aussi, et se lève vers 14 heures, en oubliant parfois de manger. Une assistante sociale est bien venue lui faire la leçon, sans succès. «Si la situation était déjà difficile, la mort accidentelle de son père il y a deux ans, n’a évidemment rien arrangé», soupire Stéphanie, qui poursuit: «C’est d’autant plus dommage, qu’il est intelligent, avec aucune difficulté scolaire, doté d’un QI de 145». Elle l’entend rigoler parfois quand il joue, elle qui commence sa journée de travail à 5 heures, à l’hypermarché du coin, où elle a des responsabilités. Elle se console en se disant qu’il s’instruit aussi un peu sur Internet, apprend des langues étrangères, s’intéresse à la géopolitique. Mais elle s’inquiète surtout de son avenir. «Il a peu d’amis, et ne sort qu’une fois par mois au maximum».
Pourtant, le jeu vidéo, ce n’est pas du crack
Pourtant, la puissance de l’addiction aux jeux vidéos est assez faible, soyons francs, ce n’est pas du crack. Thomas Gaon le reconnaît volontiers: «Au niveau synaptique, le shoot de dopamine engendré par les jeux vidéo est très faible. Le plaisir immédiat que ressent l’addicte correspond à 1% de celui d’une addicte aux jeux d’argent par exemple», indique Thomas Gaon. Alors pour aider ces jeunes à s’en sortir, le psychologue essaie de diagnostiquer les problèmes de fond. Il cherche ensuite à impliquer la famille dans les solutions qu’il met en place. «L’addiction aux jeux vidéos est un mouvement de refuge, sa cause n’est pas en elle-même mais à l’extérieur», ajoute t-il.
Des colères violentes qui vont jusqu’au chantage au suicide
Certains ont tôt fait de jugers les parents: «Il suffit de supprimer l’ordinateur, de confisquer le téléphone et il n’y aura plus de problème». Pas si simple. Lorsque les jeunes sont contraints par leur famille d’interrompre une partie, le vide de leur existence éclate à nouveau et la détresse refait surface. «Pour continuer à jouer les enfants peuvent se livrer à des colères terribles ou menacer de suicider», confirme Thomas Gaon. Impuissants, les parents cèdent et la situation perdure. La reprise en main est d’autant plus compliquée que le jeune évolue dans une famille désunie ou en conflit. Souvent ces adolescents vivent avec une mère célibataire. Leurs enfants sont tout ce qu’il leur reste alors elles préfèrent éviter les conflits.«On trouve aussi des enfants qui ont souffert de maladie infantile et qui ont été surprotégés dans l’enfance», affirme le psychologue avant d’ajouter: «En grandissant ils développent une peur du risque qui peut les pousser à fuir dans les jeux vidéo».
Au fil du temps, la situation s’aggrave. Tant que l’adolescent passe ses journées à jouer, il cesse complètement de se développer. «Souvent les jeunes qui s’enferment complètement dans les jeux vidéo jusqu’à la déscolarisation ne savent faire que ça. Ce sont des enfants très pauvres en termes de ressources psychosociales», affirme Thomas Gaon. Le psychologue voit parfois des jeunes qui n’ont rien fait d’autre de leurs 12 ans à leurs 20 ans. «Ils n’ont pas fait de crises d’adolescence, ne sont pas sortis, ne connaissent aucune fille et n’ont pas vraiment grandi sur le plan intellectuel», déplore le psychologue. Et d’ajouter, «Si certains étaient plus intelligents que la moyenne avant d’arrêter l’école, ils reconnaissent tous qu’aujourd’hui ils se sentent incapables».
Aux parents de poser un cadre
Afin de prévenir l’addiction, Thomas Gaon préconise la mise en place d’une «hygiène numérique». Selon lui, c’est aux parents de poser un cadre. Il reconnaît pourtant volontiers qu’à une période de dérégulation et de démultiplication des écrans, fixer des règles est très difficile. «L’enfant doit pouvoir jouer mais les parents doivent s’assurer que cela n’empiète ni sur son travail ni sur son temps libre», affirme le psychologue. Pour la mère de Léo, beaucoup de parents sont dans le déni, et refusent de voir l’addiction s’installer. Elle veut prévenir les familles. «Quand un enfant passe ses journées et ses nuits à jouer, qu’il en oublie de manger, qu’il ne voit presque plus personne, qu’il a abandonné ses anciennes passions, le sport, c’est une addiction». Et d’ajouter: «Ce genre d’enfant, très intelligent, si on leur donne la main, ils nous prennent le bras, ils deviennent tyranniques». Et de regretter: «Nous aurions dû fixer des règles dès le départ, être plus strict».
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L'Humanité
Des bulbes chargés de jolies promesses
ActuLes bulbes à fleurs ont ceci d’extraordinaire qu’ils stockent des réserves pour refleurir chaque année. Voici venu le temps de planter ceux qui fleuriront l’été prochain.
Marcel GuedjDans la catégorie des plantes bulbeuses, on a coutume de rassembler non seulement les bulbes proprement dits (jacinthes, jonquilles, tulipes, freesias, crocus, etc.), mais aussi les tubercules (dahlias), les griffes (renoncules) et les rhizomes (agapanthes, iris, muguet). Et l’on distingue grosso modo celles qui fleurissent au printemps, parfois dès le mois de février, et celles qui fleurissent en été jusqu’en hiver. Les premières se plantent en automne, les secondes au printemps.
Où, quand et comment
On les plante au printemps, en jardinière ou en massif, seules ou en associant les genres, les tailles, les formes et la couleur des fleurs : la richesse et la variété des coloris permettent de créer tout l’été des compositions du plus bel effet.
Miser sur le mariage des dahlias (dont les dimensions varient de 20 cm à 2 m), qui offrent une vaste palette de tons, des arums, cannas, bégonias tubéreux, lys, anémones, renoncules, etc. Ils se plaisent au soleil, à l’exception des bégonias et des renoncules qui préfèrent la mi-ombre, et dans une terre de jardin ordinaire.
On leur évitera néanmoins les sols argileux, car trop compacts et qui par conséquent retiennent l’humidité, néfaste pour eux (risque de pourriture). À moins de corriger la structure du sol au moment de la plantation en apportant un peu de sable et de tourbe, ou un terreau adapté. En conteneur, prendre la précaution d’en percer le fond et de disposer une couche de petits cailloux pour assurer le drainage de l’eau d’arrosage.
Les bons gestes pour une bonne plantation
Ameublir le sol avec une binette.
Ouvrir un trou à une profondeur qui permettra de recouvrir le bulbe d’une hauteur de terre égale à deux fois son épaisseur environ.
Installer le bulbe dans le trou et étaler ses racines s’il y a lieu le mieux possible.
Disposer un tuteur si la plante doit prendre de la hauteur.
Recouvrir le bulbe de terre. Tasser légèrement avec la main et arroser.
Ajouter éventuellement un peu de terre là où l’arrosage aura créé des manques.
Conseils : sensibles au gel, les bulbes seront déterrés après la floraison et avant l’hiver pour être conservés sous abri sans arrosage (si possible dans du sable sec) jusqu’au printemps suivant où ils pourront être replantés. Séparer les petits bulbes accrochés à l’oignon principal ou diviser le tubercule avec un couteau. Replantés, ces fragments grandiront pour donner de nouvelles fleurs.
Jardinage Le Figaro
«Du bureau d’études au chantier, nous recherchons tous les profils»: les travaux publics alertent sur la pénurie de main-d’œuvre
Par
Victor Merat •
Publié le 14/04/2022 à 06:00
ENTRETIEN - Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics, et Laurent Amar, en charge de la formation, alertent sur les pénuries de main-d’œuvre. Ils cherchent à attirer les jeunes vers ce secteur.
Les châteaux d’eau, routes et autres ouvrages permettant de développer la fibre optique: tous ces éléments portent la signature d’entreprises des travaux publics (TP). En France, le secteur pèse 41 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, selon les chiffres de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). Ce sont 300.000 salariés, dont 10.000 apprentis. Et environ 8.000 entreprises, de Vinci et Eiffage jusqu’aux PME. Accessibles dès le lycée professionnel, les établissements de formation des TP forment les étudiants du CAP au Bac+5 à temps plein ou en alternance.
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Mais le secteur manque de bras et de têtes. Selon un rapport de l’observatoire des métiers du BTP publié en février 2021, près de 70% des entreprises du BTP anticipent des difficultés de recrutement. Le chiffre grimpe à 88% pour les entreprises des TP, selon une enquête de 2021. À dessein, la FNTP lance Wonderworld , une série documentaire qui met en avant la construction d’ouvrages réalisés par des entreprises françaises de travaux publics aux quatre coins du monde, de l’Arche de Tchernobyl en Ukraine au pas de tir d’Ariane 6 en Guyane. Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics, et Laurent Amar, en charge de la formation, alertent sur les pénuries de main-d’œuvre dans ce secteur dynamique.
Vous devez embaucher environ 40.000 personnes par an et alertez sur une pénurie de talents. Comment expliquez-vous ce manque d’attractvité?
Bruno Cavagné - C’est beaucoup lié à une méconnaissance du grand public. Dans l’imaginaire collectif, aussi bien des étudiants que des parents, ce sont des métiers difficiles, peu qualifiés et exclusivement à l’extérieur. C’est une image qui nous colle à la peau depuis des décennies. Bien sûr, il y a des métiers difficiles mais nos métiers ne se résument pas à ça.
Laurent Amar - L’enjeu est de donner à voir, faire connaître et sortir de l’image du cantonnier à laquelle on est souvent réduit. Il y a des cibles que l’on veut recruter comme les jeunes en formation initiale, les jeunes en décrochage, ceux qui se reconvertissent. Mais il faut aussi parler aux professeurs, aux familles et mener des actions très ciblées.
Quels sont les métiers en tension dans les travaux publics?
B.C - L’ensemble des métiers du secteur sont concernés par des difficultés au recrutement. Mais ceux dont l’indice de tension est le plus élevé sont charpentier, chef de chantier, conducteur d’engin, géomètre ou encore ingénieurs du bâtiment. Pour beaucoup, l’indice de tension ne fait qu’augmenter depuis 2015 pour atteindre un indice de 5/5.
Justement, à qui s’adressent ces métiers?
L.A - Du bureau d’études au chantier, nous recherchons tous les profils car il y a des métiers pour tout le monde. D’autant que ces derniers sont traversés par de profondes mutations liées notamment aux transitions numériques et écologiques.
B.C - Beaucoup de jeunes sont formés à des métiers qui vont disparaître et beaucoup d’autres sont formés à des métiers qui n’existent pas encore. D’où la formation continue, l’adaptation. L’autre message très important, c’est que ces métiers ne sont pas réservés aux hommes. Les femmes aussi peuvent s’épanouir, il en faut beaucoup plus.
La jeune génération fait des enjeux climatiques une priorité. Quelles promesses faites-vous aux étudiants à ce sujet?
L.A: L’acte de construction des infrastructures représente 3,5% des émissions de CO2 en France. Alors que nous étions en réaction sur cette problématique nous voulons maintenant accompagner ce mouvement et c’est pourquoi nous avons présenté deux scénarios, l’un sur la sobriété l’autre basé sur les technologies. Il faut décarboner nos matériaux, nos métaux, nos ouvrages, nous le savons et travaillons en ce sens.
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Le Figaro
Jean Rottner : «S'il est réélu, il va falloir travailler avec Emmanuel Macron»
Wally BordasINTERVIEW EXCLUSIVE - Le président LR de la région Grand Est regrette qu'une partie de la droite, «portée par des élans zemmouristes», n'ait pas appelé à voter pour le président-candidat.
Jean Rottner est président de la région Grand Est.
LE FIGARO. - Nicolas Sarkozy a appelé hier Les Républicains à « répondre à l'appel au rassemblement d'Emmanuel Macron en vue de l'élection présidentielle. Vous inscrivez-vous dans cette logique ?
Jean ROTTNER.- Je vois depuis hier les réactions et commentaires souvent négatifs sur ce qu'a dit Nicolas Sarkozy. C'est un ancien président de la République, une voix qui compte, qu'on soit d'accord ou pas avec lui. Il a une vraie vision du pays et de la situation. Je l'entends et partage son constat. Le sujet aujourd'hui n'est pas l'avenir des Républicains mais celui de la France. Nous ne devons pas rester dans la loge des invités et regarder le match d'un œil distrait, nous devons prendre position pour que demain, Marine Le Pen ne devienne pas présidente de la République. Mon engagement a toujours été de combattre l'extrême-droite.
Êtes-vous favorable à une forme d'alliance de gouvernement en cas de réélection d'Emmanuel Macron ?
Le sujet est d'abord de lui permettre de remporter cette élection présidentielle et de tout faire pour que Marine Le Pen ne gagne pas. Derrière, effectivement, il y aura la nécessité d'une forme de rénovation de la vie publique en France. Cela pourrait passer par un pacte de gouvernance, un pacte de coalition à l'allemande ou un accord entre groupes parlementaires. Mais il est trop tôt pour le savoir car nous sommes en pleine campagne et ça cogne dur. Quand Nicolas Sarkozy dit qu'Emmanuel Macron est la seule personne capable de faire face à cette crise, il a raison. Ce n'est pas en faisant du ni-ni ou en détournant les yeux que le pays arrivera à avoir une ambition.
S'il est réélu, il va falloir travailler avec le chef de l'État. En tant que président de la région Grand Est, je le fais déjà au quotidien, malgré les désaccords que j'ai avec lui, et ils sont nombreux. Mais il faut savoir avancer pour le bien de notre pays.
Pensez-vous qu'il faille passer un accord avec la majorité en vue des élections législatives ?
Ce n'est pas le sujet. Les législatives ne doivent pas commencer avant le deuxième tour et je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure solution. Nous avons besoin de mouvements divers qui créent une forme d'intelligence collective en collaborant.
Dans votre parti, certains ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne voteraient pas pour Emmanuel Macron. Le regrettez-vous ?
J'ai été loyal jusqu'au bout à ma candidate. Sa déclaration au soir du premier tour a été claire et nette, je la salue. Je regrette que certains chez LR ne l'aient pas suivie et aient décidé de mettre Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le même plan. J'en ai assez que ceux qui sont d'une droite libérale, européenne, centriste et ouverte vers d'autres réalités soient forcément montrés du doigt comme de mauvais élèves par les tenants d'une droite plus dure portée par des élans zemmouristes ou d'extrême droite. J'en ai marre d'être constamment cloué au pilori pour être ce que je suis.
Les deux droites que vous décrivez peuvent-elles encore cohabiter chez LR ?
C'est la base même de notre échec dans cette élection : deux lignes qui ont été depuis le début en incapacité de se parler. Sur le devant de la scène, on essaye de montrer une famille unie, mais derrière, nous avons de profondes divergences, comme un couple qui continue de vivre ensemble mais ne s'entend plus vraiment. La poutre bouge, on verra de quoi sera fait l'avenir. Pour l'instant, les problèmes de ma famille politique ne sont pas ma préoccupation principale.
Songez-vous à quitter votre parti ?
Non, ce n'est pas l'actualité et ce n'est pas dans l'émotion d'une défaite que ces questions se posent.
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Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
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Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives
Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
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Salmonellose dans les Kinder : accusé d'avoir tardé à réagir, Ferrero conteste
Selon les agences sanitaires de surveillance européennes, le premier cas détecté, en Angleterre, remonte au 21 décembre, sans que le lien avec les chocolats Kinder n'ait été alors établi.
Ferrero aurait-il pu réagir plus tôt à la présence de salmonelles dans ses produits Kinder, responsables de 150 contaminations en Europe ? Depuis fin mars, le nombre de malades atteints par la salmonellose, dont les symptômes ressemblent à ceux de la gastro-entérite, n'a cessé de gonfler avec des cas détectés dans neuf pays européens. L'ONG Foodwatch accuse l'industriel d'avoir tardé à réagir alors qu'il avait identifié mi-décembre la présence de salmonelles dans son usine Kinder en Belgique.
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La première alerte au sujet de contaminations remonte au 23 mars lorsque les autorités britanniques avisent le groupe italien que ses produits pourraient être à l'origine de contaminations aux salmonelles. Mais, selon les agences sanitaires de surveillance européennes, le premier cas détecté, en Angleterre, remonte au 21 décembre, sans que le lien avec les chocolats Kinder n'ait été alors établi. «Qu'a donc fait Ferrero entre décembre et mars?», s'interroge Camille Dorioz, responsable des campagnes de Foodwatch, qui s'étonne également que le rappel des produits en France n'ait été ordonné que le 4 avril.
La branche française du confiseur n'a «été alertée que le 30 mars par les autorités britanniques», rétorque la direction. Ferrero indique qu'il avait, le 15 décembre, identifié et bloqué dans son usine belge des lots contaminés par des salmonelles et dit avoir pris des mesures d'hygiène pour éliminer la présence de la bactérie. Quant aux autorités sanitaires belges, à ce moment-là, elles n'ont pas été prévenues, précise-t-on chez le confiseur. «L'enquête est en cours et vise à comprendre pourquoi des gens sont tombés malades alors qu'on avait bloqué les produits», explique-t-on chez Ferrero France à propos des investigations menées par la justice belge.
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Période clé pour Ferrero
La totalité des chocolats produits dans la fabrique d'Arlon - des Kinder Surprise et Schoko-Bons principalement - a finalement été rappelée le 8 avril. Faute de garanties, l'agence sanitaire belge a ordonné la fermeture de l'usine, écornant l'image de la marque à quelques jours de Pâques, période de pic des ventes de chocolat.
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Ferrero donne «l'impression de tenter d'échapper à ses responsabilités», estime Foodwatch, qui s'indigne d'un «manque de transparence». L'ONG critique tout d'abord les premiers rappels de produits en France sous «forme de saupoudrage», concernant uniquement certains lots, alors que cette infection, généralement bénigne, peut parfois s'avérer mortelle. «Les œufs de Pâques et autres lapins Kinder Maxi Mix ne sont pas les seuls concernés par le scandale», prévient l'ONG dans un communiqué, selon qui des produits Kinder auraient pu être contaminés dès Noël dernier.
Pour Foodwatch, l'entreprise a «joué au jeu du pas vu, pas pris». «La période des fêtes est faste pour Ferrero qui a visiblement préféré tenter le tout pour le tout et ne pas procéder à un retrait-rappel à ce moment-là», juge l'ONG. «Ce ne sont pas des produits à risque», lui oppose le confiseur, qui souligne que les produits de Noël, comme les calendriers de l'Avent, sont sortis de l'usine avant le 15 octobre, début de la période de rappel des chocolats. S'ils font également l'objet d'un rappel aujourd'hui, c'est «par souci d'uniformisation et de bonne compréhension des consommateurs», affirme Ferrero.
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Ces contaminations et celles à la bactérie E.coli provoquée par la consommation de pizzas Buitoni ont multiplié les critiques envers les autocontrôles, obligatoires dans l'industrie agroalimentaire française. «C'est toujours la même chose: il y a une épidémie, l'enquête remonte à un produit, et on découvre a posteriori qu'il y a eu des autocontrôles positifs et que rien n'a été fait», déplore Camille Dorioz.
Compte tenu de ses symptômes très proches de ceux de la gastro-entérite, il sera difficile de savoir si d'autres cas de salmonellose ont été provoqués par la consommation de ces produits Kinder. «Toutes les procédures ont été renforcées», assure la branche française du confiseur, qui défend l'efficacité de ses autocontrôles et indique qu'il s'agit «du premier rappel opéré en 70 ans».
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Pénurie d'huile de tournesol : informer les consommateurs des changements de recette tourne au casse-tête
Face aux perturbations du marché de l'huile de tournesol, les fédérations d'industriels plaident auprès de la DGCCRF pour assouplir certaines règles d'étiquetage.
Leboncoin : la nouvelle arnaque qui sévit
Ce sont les vendeurs qui sont pris pour cible, alerte UFC - Que Choisir.
Rappel de produits Kinder : ce qu'il faut savoir sur les salmonelles
Ferrero a été contraint de fermer l'usine où étaient produits des chocolats après un lien «potentiel» avec des cas de salmonellose, maladie le plus souvent sans gravité mais qui peut, dans de rares cas, entraîner la mort.
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Présidentielle 2022 : la Commission de contrôle de la campagne épingle la profession de foi de Marine Le Pen
Le FigaroSelon France Inter, le «gendarme» de l'élection a demandé à la candidate RN de préciser des chiffres qu'il serait difficile de «corroborer».
Deux chiffres bloquent dans la profession de foi de Marine Le Pen. Ainsi que le rapport France Inter, la Commission de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) interroge le bien-fondé de deux éléments mis en avant par la candidate du Rassemblement national dans le document de propagande étayant sa candidature à l'élection présidentielle de 2022.
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Le premier : «+31% d'agressions volontaires depuis 2017». Et le second : «1,5 million d'immigrés supplémentaires entrés légalement en France depuis 2017». La CNCCEP indique que «ce sont des éléments (qu'elle n'arrive) pas à corroborer» et a donc réclamé à Marine Le Pen de préciser ces chiffres, sous peine de voir sa profession de foi non homologuée.
La CNCEEP avait déjà retoqué l'utilisation du compte Twitter officiel de Macron
De son côté, le Rassemblement national indique que les chiffres viennent du ministère de l'Intérieur. En déplacement dans une PME dans les Hauts-de-Seine, Marine Le Pen a mis en garde «contre ce type de manœuvre». «Attention à respecter la démocratie», a prévenu la députée.
Avant le premier tour, la CNCCEP s'était déjà fait connaître du grand public en retoquant l'utilisation, par Emmanuel Macron, de son compte Twitter officiel pour relayer sa «Lettre aux Français» annonçant sa candidature. Le président sortant avait été contraint de supprimer les messages liés à la campagne, et de se replier sur un compte spécifiquement créé par ses équipes.
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Présidentielle 2022 : Jean Lassalle annonce faire un don au PS, LR et EELV en difficultés financières
«On a souvent besoin d'un plus petit que soi», a déclaré le candidat de Résistons !.
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Présidentielle 2022 : Pécresse, «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros», lance un appel aux dons
La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
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La Loire-Atlantique lutte contre le «michetonnage» des adolescentes
Dans 90% des cas, il s’agit de jeunes femmes, âgées de 14-15 ans lors des premiers faits de prostitution et de 16-17 ans au moment de la prise en charge.
À Nantes
«Hello les filles, je recherche des filles qui ont envi de s éclater lors d un enterrement de vie de garçon! j attends vos messages? (sic)» Sur un site d’annonces, le texte a été publié le 22 mars, avec photo d’un trentenaire souriant à l’appui. Voilà toute l’ambiguïté d’une prostitution des mineurs qui ne dit pas son nom. Sur les réseaux sociaux, par téléphone ou de visu, on parle de «bon plan», de «soirée festive», d’«escorting» ou de «michetonnage».
Pour y faire face, huit associations et institutions de Loire-Atlantique, dont le département, ont lancé en septembre un numéro unique d’alerte qui s’adresse aux parents, professionnels et adolescents.
À lire aussiUn plan contre la prostitution des mineurs
Aujourd’hui, le 06 03 68 39 50 sonne de 10 à 30 fois par semaine, pour cinq cas confirmés environ. Dans une première étude, en décembre dernier, l’observatoire des violences faites aux femmes de Loire-Atlantique recensait 162 situations de prostitution de mineurs. On en compterait entre 7000 et 10.000 en France, selon le ministère de la Santé et des solidarités.
Tous les milieux sociaux
«La plupart du temps, ces jeunes femmes n’ont pas conscience du danger et ne se considèrent même pas comme dans victimes ou en situation de prostitution», relève Léa Messina, coordinatrice nantaise du dispositif d’accompagnement des jeunes en situation de prostitution (AJSP). À chaque situation de prostitution repérée avec l’identité précise du mineur, un signalement est effectué à la cellule départementale de recueil des informations préoccupantes (Crip). Si la situation présente un danger imminent, la substitut du procureur dédiée au parquet de Nantes est alertée. Dans 90% des cas, il s’agit de jeunes femmes, âgées de 14-15 ans lors des premiers faits de prostitution et de 16-17 ans au moment de la prise en charge. Les adolescentes sont issues de tous les milieux sociaux, même si beaucoup sont passées par la protection de l’enfance.
Les adolescentes sont très abîmées par leur parcours dans un système qui n’a pas su les protéger. L’emprise, la prostitution et une forme de valorisation remplissent des carences affectives
Les réseaux d’embrigadement sont, eux, restreints, constitués le plus souvent de proches, petits amis en tête. «La prostitution des cités existe, mais celles des familles bien installées aussi», constate Lénaig Le Fouillé, du Mouvement du Nid Loire-Atlantique, une association abolitionniste. «Chez les victimes, il y a surtout une vulnérabilité. Des violences psychologiques et physiques qui ouvrent une faille dans l’estime de soi», poursuit cette juriste bénévole.
«Les adolescentes sont très abîmées par leur parcours dans un système qui n’a pas su les protéger, complète Léa Messina. L’emprise, la prostitution et une forme de valorisation remplissent des carences affectives.» Une activité qui donne accès à un certain confort financier et à une socialisation au sein d’un groupe, qui peuvent conduire à la déscolarisation autant qu’à la consommation de stupéfiants. «Je mène une vie d’adulte en étant un enfant dans cette société de l’avoir immédiat plutôt que de l’être», poursuit l’accompagnatrice.
À lire aussiDémantèlement d’un vaste réseau roumain de prostitution actif en France
Les clients identifiés en Loire-Atlantique sont uniquement des hommes, appartenant également à toutes les classes sociales. Pour Lénaig Le Fouillé, du Mouvement du Nid «on fait porter toute la responsabilité à des mineures qui sont victimes avant tout. Le système prostitutionnel, ce sont des clients qui commettent un délit et même un crime dans certains cas (si le mineur a moins de 15 ans, depuis 2021, NDLR)».
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Élection présidentielle 2022 : les résultats du premier tour
Emmanuel Macron et Marine Le Pen accèdent au second tour.
Présidentielle 2022 : incidents à Rennes après l'annonce des résultats
Environ 500 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville en scandant des slogans anticapitalistes et antifascistes.
Regarder la vidéo L'Humanité
Effet placebo, ou le pouvoir magique du cerveau
ActuComme un baiser calme les bobos après une chute de vélo ou une promesse de guérison améliore l’état général, le placebo peut agir efficacement sur la douleur physique et les maux psychologiques, et ce malgré l’absence de tout produit thérapeutique ! Un phénomène remarquable, et pourtant bien réel. Explications.
Théo Gobbi«Placebo : préparation ne contenant aucune substance active, mais dont la prise a un effet bénéfique sur le patient qui la croit agissante. » La définition du Dictionnaire de l’Académie française, dans lequel ce mot est entré au XXe siècle, pourrait se résumer à « quand l’esprit trompe le corps ». Médicalement parlant, c’est le théologien Robert Burton qui, en 1628, nomme ainsi la pratique consistant à soigner un patient uniquement en lui donnant l’impression de l’être par le biais d’un traitement. En résumé, il s’agit d’effectuer une action visant à faire croire au cerveau qu’elle va être bénéfique, en faisant, par exemple, passer un cachet, une injection, un liquide ou encore une chirurgie totalement neutres pour de véritables soins. Une grande quantité de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et l’endorphine, seront alors libérés par le cerveau, qui réagit ainsi de manière à tromper la douleur, convaincu d’avoir reçu les moyens de lutter.
Si le placebo fonctionne et connaît même des résultats extrêmement positifs, c’est en partie grâce au « conditionnement répondant » dont nous faisons l’objet, et ce dans tous les aspects du quotidien.
Une question de contexte
Il s’apparente au réflexe de Pavlov, expérimenté originellement sur un chien. Lorsqu’on apporte de la nourriture à l’animal, ce dernier salive systématiquement. Pour réaliser son expérience, Ivan Pavlov fait sonner une cloche avant chaque repas, jusqu’au jour où le simple tintement a suffi à faire saliver le chien, sans repas à la clé. Chez l’homme, on constatera des réflexes similaires. Pour des maux bénins, le simple fait de se rendre chez le médecin pour une consultation et recevoir une ordonnance ou une prescription de traitement permet, parfois, d’aller déjà mieux.
Plus concrètement, en cas de maux de tête, avaler une gélule de sucre en pensant qu’il s’agit de paracétamol aura, chez certains, un effet équivalent que la prise réelle du médicament. Cela induit d’avoir précédemment eu recours au traitement que vous croyez prendre de nouveau. Cependant, certains placebos peuvent aussi avoir un effet sans qu’il n’y ait jamais eu utilisation d’un principe actif auparavant. Dans ce cas, les résultats positifs seraient à mettre sur le compte des attentes positives du patient quant à sa guérison. Pour que la méthode fonctionne, il n’est d’ailleurs pas obligatoire de cacher au patient qu’il s’agit en réalité d’un placebo.
Si le placebo a tout pour convaincre, il possède un pendant négatif, l’effet nocebo. Du latin « je nuirai », le nocebo intervient lorsque le médicament ou placebo prescrit au et pris par le patient a des effets secondaires connus de ce dernier, tels que des maux de tête, des nausées ou une somnolence. Cela pourra avoir pour conséquence de créer des troubles, alors même que, comme pour le placebo, le traitement ne possède aucun principe actif capable de déclencher des effets thérapeutiques, et encore moins secondaires.
Santé L'Humanité
La Grand’Combe, une mine de souvenirs dans l’écrin cévenol
ActuDans le nord du Gard, l’herbe a repoussé sur les puits et terrils de La Grand’Combe. Mais le site a conservé les traces de son passé minier. Le terrain privilégié d’une escapade nature à la découverte du patrimoine légué par les « gueules noires ».
Lea DesportesQui se souvient que les Cévennes étaient un pays minier ? Les charbonnages de la région comptent pourtant parmi les plus anciens de France : les premiers textes évoquant une exploitation minière remontent au XIIIe siècle. Au XIXe, l’industrie prend son essor avec la conquête des basses vallées. La création d’une ligne de chemin de fer qui relie Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, à Nîmes et donc au Rhône permet de désenclaver les gisements du bassin houiller d’Alès, dont celui de La Grand’Combe, à une quinzaine de kilomètres plus au nord. Ici, pas de coron, mais une ville-champignon. Sa devise : Mans negros, pan blan, « Mains noires, pain blanc ». L’ouvrier est pris en charge de la naissance à la mort. En témoigne l’imposante église Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception. L’alliance du patronat et de l’autel, et plus généralement le modèle paternaliste, prennent fin avec la Première Guerre mondiale. Le bassin devient une terre socialiste, puis communiste. Si l’édifice néogothique domine toujours de sa hauteur la mairie construite à ses côtés, la place centrale de la cité, sur laquelle s’élèvent les deux bâtiments, porte le nom de Jean-Jaurès.
Les puits ferment dans les années 1960 et 1970
À la sortie du second conflit mondial, la nationalisation regroupe l’ensemble des compagnies privées. Lors de la grande grève des mineurs de 1948, les gueules noires occupent le puits Ricard, le plus profond des Cévennes jusqu’à la mise en service de Destival (822 mètres) en 1950. Les affrontements avec les CRS sont violents et les grévistes délogés par des blindés. Les travailleurs sont embauchés en nombre et participent à l’effort national pour relancer une économie exsangue. L’activité se modernise et un record de production est atteint à la fin des années 1950. L’euphorie fait long feu. En 1963, autre temps fort de la lutte, la grève permet d’obtenir des avancées, mais elle n’empêche pas les puits de fermer les uns après les autres dans les années 1960 et 1970. Après quarante-trois ans de fonctionnement, l’activité dans le puits Ricard s’éteint en 1978. Il est classé monument historique trente ans plus tard.
Un patrimoine industriel et ouvrier
Si La Grand’Combe a tourné la page du charbon depuis longtemps, elle a su conserver et mettre en valeur ce patrimoine industriel et ouvrier. La Maison du mineur raconte les conditions de travail difficiles et dangereuses dans le fond. La visite (guidée sur demande) commence dans l’ancien bâtiment des douches, qui date de 1935. Jusqu’à 350 mineurs s’y lavaient, en file indienne pour pouvoir frotter le dos du voisin. Dans la « salle des pendus » dansent au plafond les paniers, casiers volants attribués à chaque ouvrier pour y ranger ses vêtements. La vaste salle présente des photos et des outils d’époque, grisoumètres, lampes, casques ou encore pioches. Le tour se poursuit à l’extérieur. Le chevalement du puits Ricard, spectaculaire enchevêtrement de poutres en métal et en béton, descendait les mineurs à 801 mètres sous terre et le minerai à la vitesse de 13 mètres par seconde. La salle des machines abrite le tambour sur lequel s’enroulaient les câbles de l’engin d’extraction, unique en Europe.
Des ateliers proposés aux enfants
Il faut souligner les efforts du lieu pour accueillir les familles. Des ateliers sont proposés aux enfants sur réservation et un jeu de pistes gratuit leur permet de repartir avec un petit cadeau. Des masques de réalité virtuelle offrent une excursion à 360 degrés pour découvrir la vue du haut du chevalement ou encore les galeries. Les images de ces dernières proviennent de la mine témoin d’Alès, qu’il est d’ailleurs possible de visiter pour un aperçu du fond.
Un bol d’air à travers les nombreux chemins de randonnée
Après cette plongée dans les entrailles de la terre, quoi de mieux qu’un bol d’air ? Entourée par une nature préservée et le parc national des Cévennes, La Grand’Combe est parcourue de très nombreux chemins de randonnée. Pour les plus pressés ou les moins sportifs, à 200 mètres de la Maison du mineur, le sentier du Puech, une boucle de 7 kilomètres, ne présente aucune difficulté. Au milieu de la bruyère et des pins maritimes, la piste empierrée traverse l’ancien plan incliné de la mine qui servait à transporter les poussières de charbon, qui étaient ensuite agglomérées en boulets et briquettes dans les usines de la ville. On passe devant la maison où logeait l’accrocheur de wagonnets, un des nombreux métiers du charbon. Dans le Sud aussi, dans les esprits comme dans les paysages, le passé minier n’est pas près de s’effacer.
Balade aux portes du parc naturel des Cévennes
- Le circuit du sentier du Puech permet de découvrir quelques vestiges de l’histoire minière de la ville. Point de départ, le parking de santé de l’Arboux.
- À voir aussi, l’église néogothique Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception, construite par la Compagnie des mines et inaugurée en 1864.
- N’hésitez pas à faire une pointe jusqu’à la Maison du mineur où restent le chevalement du puits Ricard, fermé en 1978, et le tambour de la machine d’extraction, tous les deux classés monuments historiques. La visite guidée dure 1 h 30. Vallée Ricard, rue Victor-Fumat, 30110 La Grand’Combe.
tourismeminescharbon Le Figaro
Stellantis : la rémunération des dirigeants confirmée malgré le veto actionnarial
Valérie ColletCarlos Tavares, le directeur général du groupe, devrait notamment toucher à terme un total de 19 millions d'euros pour l'exercice 2021.
Malgré l'opposition d'une majorité des actionnaires de Stellantis, les dirigeants du groupe né en janvier 2021 de la fusion de Fiat Chrysler et PSA recevront la rémunération validée par le conseil d'administration. Mercredi, lors de l'assemblée générale, 52,12 % des actionnaires (dont Bpifrance, 6 %) ont voté contre le rapport sur les rémunérations. Celui-ci prévoit que Carlos Tavares perçoive 19 millions d'euros pour l'exercice 2021 ; John Elkann, le président de Stellantis, doit toucher 7,8 millions d'euros, et le directeur financier du groupe, l'Américain Richard Palmer, 14,8 millions.
À lire aussiCarlos Tavares confirme l’avenir de l’Italie chez Stellantis
Malgré le veto des actionnaires, les dirigeants percevront ces sommes. Et pour cause : leur avis est seulement consultatif, selon le droit des Pays-Bas, où est enregistré Stellantis. La direction du groupe a pris « note du retour du vote consultatif sur le rapport concernant la rémunération, conformément à la réglementation néerlandaise sur les assemblées générales des actionnaires ». Elle «expliquera dans le rapport sur la rémunération 2022 comment ce vote a été pris en compte ».
À lire aussiStellantis : le salaire du patron Carlos Tavares contesté
Il y a six ans, le salaire de Carlos Ghosn, alors PDG de Renault, avait aussi provoqué un tollé chez les actionnaires : 54,1 % s'étaient opposés à sa rémunération. Leur avis était alors consultatif et le conseil d'administration du constructeur avait immédiatement fait fi du vote et confirmé la rémunération de son PDG. L'affaire avait fait évoluer la loi, et le vote des actionnaires sur la rémunération des dirigeants est désormais contraignant en droit français. Interrogé mercredi matin sur la rémunération des dirigeants de Stellantis, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a répondu sur BFMTV qu'il s'agissait d'une « entreprise privée » et que la décision revenait aux « actionnaires qui décident et qui votent ». Tout en appelant à un meilleur partage de la valeur dans les entreprises qui versent des dividendes
À VOIR AUSSI – Le groupe Stellantis affiche un bénéfice net record de 13,4 milliards d'euros pour 2021, confirme Carlos Tavarès
Guerre en Ukraine : la banque russe VTB perd le contrôle de sa filiale européenne
Ses activités peuvent néanmoins se poursuivre, a indiqué le régulateur bancaire allemand.
Guerre en Ukraine: coûteuse retraite de Russie pour la Société générale
RÉCIT - Le groupe cède pour une poignée de roubles sa filiale Rosbank, qu’il avait acquise 4 milliards d’euros. L’acheteur est l’ex-propriétaire russe.
Société Générale prend près de 5% en Bourse après l'annonce de l'arrêt de ses activités en Russie
La banque française a annoncé «cesser ses activités» en Russie et céder ses participations dans le secteur bancaire russe, pour un coût de 3,1 milliards d'euros.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Pencil Cases and Air-Raid Sirens: School at War for Ukraine’s Children
The country’s teachers are doing their best to provide lessons for the millions of school-age children whose education has been interrupted.
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By Megan Specia and Maria Varenikova
KRAKOW, Poland — Across Ukraine, kindergartens have been bombed, elementary schools have been converted into shelters and in some cities like Mariupol, their grounds have even become makeshift graveyards.
As the war tears at the social institutions of the country, education has been one of the major casualties. Parents, teachers and school administrators are scrambling to provide classes for the 5.5 million school-age children who remain in the country, as well as for thousands of others who have fled to other countries.
In many places, students are connecting with their normal classrooms online, if their hometown schools are still operating and they have access to the internet. But with such vast displacement of teachers and students, the paths to learning are circuitous: In some cases, teachers who relocated within Ukraine are instructing students who have already fled the country, through a school system that they both left behind.
“The study is just like during the Covid times but with constant interruptions for the air sirens,” said Inna Pasichnyk, 29, who fled with her 11-year-old son, Volodymyr, to the Czech Republic from their home in the Donetsk region. He still dials into his classroom every day.
Alla Porkhovnyuk now teaches classes remotely to 11- to 13-year-olds after fleeing with her children from the port town of Yuzhne, near Odesa, to stay with relatives in central Ukraine. As well as teaching history, much of her job involves providing reassurance to the children amid fears about the war.
“They often ask when will the war end, when will they return to school?” she said. “I always smile and say that it will be soon — we have to be patient a little longer.”
Millions of children and teachers have been forced to flee their homes since the Russian invasion began in February. Some end up elsewhere in Europe as refugees and join classrooms in unfamiliar countries and in unfamiliar languages. Some have taken advantage of initiatives by Ukraine’s ministry of education that allow them to continue their studies online while sheltering abroad — even if it is not through their own school district.
More than 13,000 schools have instituted remote learning, and a few dozen have a blend of in-person and online learning. There are nearly 1,100 schools in areas where the educational process has been suspended entirely because the security situation is so tense, officials said.
Many classrooms across Ukraine are simply unusable, after being damaged or destroyed, or used in some areas for military purposes.
“Sadly, in Ukraine, schools continue to come under attack,” said Joe English, a communications specialist from UNICEF who has spent time in Ukraine during the war.
In times of war, classrooms can and should provide children with a sense of stability and act as a safe space to learn and to process the trauma, Mr. English said.
Ms. Pasichnyk and her son had been living in Kramatorsk, a city in the east that was the site of a devastating attack on a train station last week. When the war began, they fled their home in a rush, and Ms. Pasichnyk said she did not even remember how she packed her bag or what was in it.
“But Volodymyr even managed to take a pencil case and a notebook,” she said of her son. After they relocated and got settled, he restarted his education over video call.
When the air-raid siren starts, those still in the city have to take shelter, she said, and lessons can get derailed.
“Of course, this is not the same schooling as in the days before the fighting in our city,” Ms. Pasichnyk said, but she is happy that her son is at least getting back into a regular routine.
Ms. Porkhovnyuk, the history teacher, hopes to return home soon, but for now, she logs on daily to teach her classes. Around one-third of her students are still in Yuzhne, she said, while the rest have moved abroad or to safer parts of the country.
Classes were canceled there for several weeks, but resumed online in mid-March, she said. The classes have been cut to just 30 minutes, and students are not given any homework or tests. Her focus is less on imparting new knowledge and more on distracting the children from the war, Ms. Porkhovnyuk said.
“My students are constantly forced to hide in basements and bomb shelters,” she said. “It is impossible to get used to it.”
Olena Yurchenko, 24, who teaches 10- and 11-year-olds at a private school in Kyiv, the capital, said classes resumed online at the end of March. She said she was nervous for the first class, because she did not know if all of her students were safe.
“But the biggest fear was how to answer all the questions that children could ask,” Ms. Yurchenko said, like when the war would be over, would their families be safe, or what would happen in Kyiv. “They were more scared and confused than the adults.”
She has found it difficult mentally and emotionally to adjust to teaching again.
“It’s as if I’m setting up a barrier within myself and completely separating myself from the war and the news, in order to provide quality material for children and give the tenderness and empathy that I’m sure children really need right now,” she said.
While some schools have avoided the worst of the war, others have been caught up in the fighting, becoming the scenes of horror themselves.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. Investigators are racing to secure evidence of possible war crimes committed by Russians in northern Ukraine. This push comes as President Biden for the first time accused Russia of carrying out a “genocide” against the Ukrainian people.
A boost to NATO. Finland and Sweden are seriously considering applying for membership in the alliance and are widely expected to join. Their accession would be another counterproductive result of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine.
On the ground. New satellite images show that Russia is building up troops and military equipment for what analysts say could be a decisive battle in Ukraine’s east. The United States and other countries are examining claims that Russia deployed a chemical agent in Mariupol.
As of Monday, more than 900 educational institutions have been damaged or in some cases completely destroyed by bombing and shelling, according to Ukraine’s Ministry of Education and Science.
In some cities in the east that are fully occupied by Russian forces, the Ukrainian authorities have reported disputes over what schools can teach, as the Russian authorities push for schools to overhaul their Ukrainian curriculums and instead teach in line with Russian schools. Some of these areas have large ethnic Russian populations.
Russian forces, for instance, detained the head of the education department in the occupied city of Melitopol, the mayor there said in late March, after educators pushed back against orders to change the curriculum.
The mayor, Ivan Fedorov, said in a video that Russian forces were trying to impose a shift in what schools taught, demanding that schools return to in-person classes that are taught in Russian.
“The occupiers go to schools, kindergartens and force our teachers and educators to resume the educational process using an incomprehensible Russian program,” Mr. Fedorov said in the video.
Students in the city have continued classes online, but local officials have stressed that it was too dangerous for children to return to the classroom. Melitopol, in a key stretch of southeastern territory between Russia-annexed Crimea and areas controlled by separatists in the east, has been occupied by Russian forces since the early days of the invasion.
Late last month, school directors across the city penned letters of resignation in opposition to the Russian orders, Mr. Fedorov said. But on Monday, the new local government installed by Russian forces said it planned to reopen schools, according to Russian state television. It is unclear if that happened, and Mr. Fedorov said local teachers were not cooperating.
Eight years of war with Russia-backed separatists had already taken its toll on Ukraine’s east. More than 750 schools in the region had been destroyed, damaged or forced to close even before the Russian invasion began on Feb. 24.
Save the Children, an international charity focused on bettering children’s lives, has warned that attacks on schools and other education facilities are a grave violation against children and can constitute a war crime.
Ms. Yurchenko, the private school teacher in Kyiv, hopes that the war will not drag on and that she and her students can return to their normal routines soon.
“But I am sure that for both children and adults, it will not be the same,” she said. “We have all changed — the children have grown up in front of our eyes.”
Nataliia Novosolova contributed reporting from Vinnytsia, Ukraine.
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Le Figaro
«Je n'ai pas eu cette chance» : Julia Roberts s'exprime sur le départ de ses jumeaux pour l'université
La star de Coup de foudre à Notting Hill s'est confiée sur le départ imminent de ses deux aînés, âgés de 17 ans, lors d'une interview.
C'est une expérience qu'elle n'a pas connue, mais qu'elle pourra partager avec ses enfants. Mardi 13 avril, l'actrice Julia Roberts a révélé au magazine Extra qu'elle était «enthousiaste» à l'idée que ses jumeaux de 17 ans, Hazel et Phinnaeus Moder, entrent à l'université. «C'est un peu vertigineux. Je suis complètement enthousiaste pour eux», a-t-elle déclaré. Avant de surenchérir : «C'est vraiment passionnant, et je n'ai pas eu la chance d'avoir une expérience universitaire. Donc voir comment ça va se passer pour eux est fascinant».
À lire aussi"Tu fais tourner mon monde" : la déclaration de Julia Roberts à son discret époux
La comédienne, qui vivait jusqu'ici aux abords de Hollywood, s'est également confiée sur le récent déménagement de sa famille dans le nord de la Californie : «Nous avons toujours senti que nous vivions en quelque sorte en dehors de Los Angeles (…) Je pense que déménager avec trois adolescents pendant une pandémie n'est pas pour les âmes sensibles mais nous avons réussi et tout le monde semble bien et heureux».
Une famille (presque) parfaite
Julia Roberts et son mari Daniel Moder sont également les parents d'un troisième enfant, Henry Daniel, 14 ans. La tante d'Emma Roberts et son époux ont fêté leurs 20 ans de mariage en juillet 2021, date à laquelle ce dernier a posté une photo pour célébrer l'occasion. On les voit collés l'un à l'autre, en pleine nature avec comme légende : « Aujourd'hui nous commençons notre 20e année de mariage. Cette photo a été prise sur une route poussiéreuse avant cette grande idée …»
Alors que les fiers parents font de rares apparitions ensemble, ils partagent parfois des photos familiales sur les réseaux sociaux. En novembre dernier, l'actrice avait ainsi publié un cliché de ses jumeaux, alors qu'ils n'étaient que des bébés, pour leur 17e anniversaire.
En vidéo, la bande annonce de Gaslit avec Julia Roberts
Julia Roberts est à l'affiche du prochain film de Matt Roos, Gaslit, qui sortira en salle le 24 avril. Au côté de Sean Penn, elle incarne Martha Mitchell, une lanceuse d'alerte, qui fut la première à faire éclater le scandale Watergate, l'affaire d'espionnage politique qui aboutit à la démission du président américain Richard Nixon en 1974.
Veste blanche et main sur le cœur, Céline Dion réapparaît dans une vidéo en soutien aux Ukrainiens
Affaiblie par des problèmes de santé, la chanteuse québécoise a néanmoins tenu à témoigner toute sa solidarité au peuple ukrainien, par le biais d'une publication sur Instagram.
«Qu'est-il arrivé à mon estomac ?» Britney Spears annonce être enceinte de son troisième enfant
Lundi 11 avril, la chanteuse a annoncé sur son compte Instagram attendre un troisième enfant avec son compagnon, Sam Asghari.
Cette vidéo dans laquelle Will Smith supplie sa femme d'arrêter de parler de leur mariage
Une vidéo, tournée par Jada Pinkett Smith et diffusée en 2019 sur Instagram, vient de ressurgir sur Internet. On y voit l'acteur de 53 ans, dans l'intimité de sa maison, priant sa femme d'arrêter de le filmer.
L'Humanité
Remplacer la viande par des pois… chiche ?
Bon à rien dans la tête, le pois chiche a tout bon dans l’assiette. Prisée pour ses vertus environnementales et ses qualités nutritionnelles, cette légumineuse sans défaut voit sa culture s’étendre en France.
Lea DesportesLongtemps cantonné au couscoussier, le pois chiche est de plus en plus apprécié des Français. Certes, il ne pèse pas lourd dans notre alimentation : en 2018, seuls 3 % des ménages en achetaient au moins une fois dans l’année (étude France AgriMer).
Mais la tendance semble bien là. Près d’un consommateur sur deux déclare manger régulièrement des légumineuses (Crédoc, chiffres 2021), dont 18 % plus d’une fois par semaine, la fréquence préconisée par Santé publique France.
Pauvre en matières grasses et sans cholestérol
Car ces plantes cultivées pour leurs graines, parmi lesquelles les lentilles ou les haricots secs, sont sources de protéines végétales de qualité. Le pois chiche, qui en contient entre 17 % et 23 %, représente un excellent substitut aux protéines animales. Un atout de taille pour les végétariens et la population désireuse de réduire sa consommation de viande. Pauvre en matières grasses et sans cholestérol, il est aussi riche en fibres, en fer, en magnésium et en vitamine B9.
À ces vertus nutritionnelles, il faut ajouter des avantages agronomiques. Plante rustique, peu gourmande en eau et en engrais, elle s’adapte aux conséquences du changement climatique. Elle est même bénéfique pour l’environnement : en captant l’azote de l’air pour la restituer aux sols, elle agit comme un véritable engrais vert, au service de sa propre croissance et de celle des cultures suivantes.
Planter des pois chiches en rotation, par exemple avec des céréales, permet d’augmenter les rendements naturellement. Rien d’étonnant alors que les surfaces en France, environ 23 500 hectares en 2021, ont été quasiment multipliées par trois en dix ans (données de Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales).
Un plat du pauvre à la table des grands chefs
Originaire du Proche-Orient, le pois chiche est un familier des recettes orientales et méditerranéennes. Arrivé en Inde il y a deux siècles seulement, il occupe une place de choix dans la cuisine de ce pays qui est devenu le premier producteur au monde.
Dans l’Hexagone, où sa présence est très ancienne, le bassin de production se trouve dans le Sud-Ouest et le Sud-Est, où l’on se régale de préparations traditionnelles à base de farine de pois chiche, comme la socca niçoise ou la panisse marseillaise. Elles servaient de casse-croûte aux travailleurs ou de repas du pauvre en raison de leur prix modeste.
Aujourd’hui, la petite graine s’invite à la table des grands chefs. Au four, en salade accompagné de coriandre et de cumin, dans des spaghettis avec de l’ail et du citron ou mixé en purée pour remplacer la farine de blé dans un gâteau, le pois chiche se cuisine de l’apéro au dessert. Une chose est sûre : économique, bon pour la santé, il y a de quoi en faire tout un plat.
Un peu d’étymologie
Son nom savant, Cicer arietinum, vient du latin aries qui signifie bélier et fait référence à la forme de la graine qui rappelle la tête de l’animal flanquée de ses cornes.
Recette : le houmous
Ingrédients pour 4 personnes : 125 g de pois chiches secs ou 300 g de pois chiches bio en bocal, 3 cuillères à soupe de tahini (crème de sésame, disponible dans les épiceries orientales et bio), 1 gousse d’ail, 3 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 jus de citron, 2 pincées de sel, poivre.
Préparation : 5 minutesDifficulté : facile
Le vrai houmous se prépare avec des pois chiches secs, locaux de préférence, que l’on fait tremper toute une nuit dans de l’eau froide additionnée de bicarbonate de soude (1 cuillère à café). Pour que les graines ne durcissent pas, on sale uniquement en fin de cuisson (une heure). Mais il est possible d’utiliser des pois chiches en bocal, déjà cuits. On en trouve aujourd’hui de bonne qualité.
- Égoutter les pois chiches, mais ne pas jeter l’eau. Réserver également une cuillère à soupe de pois chiches.
- Mixer jusqu’à obtenir une texture onctueuse. Ajouter le tahini, le jus de citron et la gousse d’ail écrasée. Assaisonner avec sel et poivre.
- Si le résultat est trop dense, détendre avec l’eau du bocal (ou de cuisson).
- Au moment de servir, arroser d’un trait d’huile d’olive et parsemer de quelques pois chiches.
Vins et accompagnement
Cathare pétillant
Le Lauragais, en Haute-Garonne, concentre une part importante de la production française de pois chiche. Un peu plus au sud, dans le même pays cathare, le domaine du Grès Vaillant élabore des vins en agriculture biologique, aidé par trois chevaux de trait. Pour un accord qui tranche sur le houmous, on choisit leur blanquette de Limoux brute nature, dans laquelle aucun sucre n’a été ajouté au moment du dégorgement. La vivacité du cépage mauzac contrebalance le gras apporté par l’huile et le tahini, et ses fines bulles réveillent les papilles entre deux bouchées de l’onctueuse préparation.
- Blanquette de Limoux 2019, domaine du Grès Vaillant, 14,90 euros, gresvaillant.fr
Rouge, l’accord parfait
Aux portes de Carcassonne, le Pas de la Dame et sa cuvée Rosa offrent un mariage original. Les arômes de fruits rouges et d’épices (poivre noir, clou de girofle) et la persistance de ce vin rouge sont à la hauteur du caractère relevé de la spécialité proche-orientale. La structure tannique rend le houmous plus digeste et le gras du plat enrobe les tannins du vin. Du gagnant-gagnant. Le domaine, conduit en agriculture biologique, se trouve en appellation malepère, la plus occidentale du Languedoc viticole.
- Malepère cuvée Rosa 2020, le Pas de la Dame, 9 euros, lepasdeladame.fr
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Bon et saincuisine Le Figaro
Britney Spears : ces 13 ans pendant lesquels elle a été forcée de porter un stérilet
Leonie DutrievozLibérée de sa tutelle, Britney Spears peut enfin vivre sa vie comme elle l'entend. La chanteuse de 40 ans vient d'annoncer sur son compte Instagram qu'elle était enceinte de son troisième enfant.
D'une vie de folie en tant que star internationale, Britney Spears s'est rapidement retrouvée sous l'emprise de sa famille et la tutelle de son père - dont elle a été libérée en novembre 2021. En plus de ne pas pouvoir gérer ses finances comme elle le souhaitait, la pression qu'elle subissait de la part de ses proches l'empêchait d'avoir d'autres enfants ou encore de se marier.
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Pendant 13 ans, l'artiste a été contrainte de porter un stérilet. «Je veux avoir une vraie vie», a-t-elle déclaré devant la cour en juin 2021, lors de la demande de levée de sa tutelle imposée. «Je veux pouvoir me marier et avoir des enfants. On m'a dit qu'en raison de ma mise sous tutelle, je ne pouvais pas le faire». Finissant par ajouter : «J'ai un stérilet, donc je ne peux pas avoir d'enfants. Je voulais le faire retirer pour essayer d'avoir un autre bébé, mais cette soi-disant équipe ne me laisse pas aller chez le médecin pour le faire enlever, parce qu'elle ne veut pas que j'aie d'enfants». Scandalisée par cette révélation, la communauté de fans de Britney a alors redoublé d'efforts pour libérer la star, scandant «Free Britney» dans les rues de Los Angeles.
À écouter : le podcast de la rédaction
En vidéo, les fans de Britney Spears hurlent de joie à l'annonce de la fin de sa tutelle
Un nouveau départ
Depuis, l'enfer a pris fin. Quelques semaines après la délivrance, la chanteuse a annoncé sur son compte Instagram ses fiançailles avec Sam Asghari. Une première étape vers la liberté. Et la chanteuse de 40 ans en profite pour raconter, sur ses réseaux sociaux, les nombreux abus qu'elle subissait lorsqu'elle était encore sous l'emprise de son père.
Le 11 avril, c'est pour annoncer une bonne nouvelle qu'elle décide de publier sur Instagram. Par le biais d'une légende écrite sous un post, elle explique à sa communauté qu'elle attend un enfant. «Je me suis dit “Bon sang… Qu'est-ce qui est arrivé à mon estomac ???” Mon mari m'a dit “Non tu es enceinte, idiote !!!”». Après 13 ans de bataille acharnée pour retrouver sa liberté, Britney Spears peut enfin débuter sa nouvelle vie. Elle est déjà mère de deux garçons : Jayden (15 ans) et Sean (16 ans), issus de son mariage avec Kevin Federline. Deux fils qui n'hésitent pas à défendre leur mère quand il le faut. En mars 2020, Jayden avait diffusé un live Instagram dans lequel il révélait qu'il détestait son grand-père, Jamie Spears, mais adorait le nouveau petit ami de sa mère, Sam Asghari, qu'elle fréquente depuis 2016.
En images, le brunch post-mariage de Brooklyn Beckham et Nicola Peltz, sous le soleil de Floride
Les festivités entourant le mariage de l'aîné de la famille se sont poursuivies le lendemain, le dimanche 10 avril à Palm Beach.
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Il était une fois Jennifer Lopez et Ben Affleck : l'histoire (d'amour) sans fin
Au début des années 2000, ils formaient l'un des couples les plus en vue d'Hollywood, et ont failli se marier. Vingt ans, les deux stars franchissent enfin le pas. Retour sur une histoire qui fait aujourd'hui rêver.
Un baiser et 32 bougies : en photo, Dylan Meyer célèbre tendrement l'anniversaire de Kristen Stewart
La fiancée de l'actrice a publié un tendre cliché de sa fête d'anniversaire, vendredi 9 avril, sur son compte Instagram.
New York Times - World
The Philippines Toppled One Marcos. Now His Son May Become President.
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Ferdinand Marcos Jr. has spent his political career trying to rehabilitate the family name. As the front-runner in the upcoming election, he may finally succeed.
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By Sui-Lee Wee and Camille Elemia
MANILA — They bopped along to the beat of a martial law anthem updated into a pop tune. They cheered when an A-list celebrity proclaimed that the spirit of Ferdinand E. Marcos, the former dictator, was alive. And when Mr. Marcos’s son and namesake held up the peace sign made popular by his father a generation ago, the shrieking crowds mirrored it in return.
It is election season in the Philippines, and history is being rewritten, one campaign rally at a time.
Ferdinand Marcos Jr. has spent decades defending his family’s name against accusations of greed and corruption and downplaying the legacy of his father’s brutal rule. During his presidential campaign, he has portrayed himself as a unifier, while false narratives online reimagine his father’s regime as a “golden era” in the nation’s history.
Now, as patriarch of the Marcos dynasty, Mr. Marcos is expected to be the first person to win the presidential election in the Philippines by a majority in more than three decades.
The race is being cast as a competition between those who remember the past and those who are accused of trying to distort it, the last chapter in a brazen attempt to absolve the Marcoses of wrongdoing and quash any effort to hold the family accountable. Five years of President Rodrigo Duterte — a strong Marcos ally known for his bloody war on drugs and for jailing his critics — may have presaged a Marcos family comeback.
“It will determine not just our future but our past,” said Maria Ressa, a journalist and Nobel Prize winner who is an outspoken critic of both Mr. Duterte and Mr. Marcos.
The Marcoses are accused of looting as much as $10 billion from the government before fleeing to Hawaii in 1986, when the peaceful “People Power” protests toppled the Marcos regime. The family returned to the country shortly after the death of the elder Mr. Marcos in 1989.
Despite the exile, the Marcos name never truly left the political establishment.
Mr. Marcos, known by his boyhood nickname, “Bongbong,” served as vice governor, governor and congressman in Ilocos Norte, the family stronghold, for most of the period between the 1980s and 2010. That year, he entered the national political scene when he was elected senator. Imelda Marcos, his 92-year-old mother, ran for president twice and lost in the 1990s.
Rehabilitating the family name has been a recurring theme. Over the decades, the Marcoses have sought to target young voters with no memory of martial law or the torture and killing of political prisoners. Fifty-six percent of the voting population in the Philippines is aged between 18 and 41, and most did not witness the atrocities of the Marcos regime — ideal circumstances for the spread of disinformation, opponents say.
In January, Twitter said it had removed more than 300 accounts promoting Mr. Marcos’s presidential bid for violating rules on spam and manipulation. The influential Roman Catholic Church in the Philippines said in a statement that it was appalled by the “historical revisionism” in the election, and “the attempt to delete or destroy our collective memory through the seeding of lies and false narratives.”
Mr. Marcos’s spokesman, Vic Rodriguez, said there was “no certainty” that the Twitter accounts belonged to his supporters.
Last week, Meta, Facebook’s parent company, said it had suspended more than 400 election-related accounts, pages and groups for violating its standards. The company cited a video on Mr. Marcos’s official Facebook page that falsely accused his election rival, Leni Robredo, who is vice president, of cheating in the 2016 vice-presidential race. (The president and vice president are elected separately in the Philippines.)
Several groups have sought to disqualify Mr. Marcos’s candidacy, pointing to a 1995 tax evasion conviction and the $3.9 billion in estate taxes that his family still owes the government. Mr. Marcos, 64, has brushed off the attacks as “fake news,” and refused to participate in nearly all presidential debates.
Instead, Mr. Marcos has used social media to reach a captive audience online, reviewing viral TikTok dances and agreeing to makeovers.
At a rally in Las Piñas, Ella Mae Alipao, 15, said that she got most of her news about Mr. Marcos from TikTok and Facebook, and that she did not “believe much in books.” After Mr. Marcos’s father was ousted, Ms. Alipao said, “the Filipinos found out how good he was; that’s when they realized that they should have made him president for a longer time.”
Mr. Marcos has made similar comments: “I’m not going to vindicate my father’s name because his name doesn’t need vindication,” he said in 1995. “I am so confident that history will judge him well.”
In the 36 years since the father was ousted, many Filipinos have become disillusioned with the country’s democracy. Poverty is widespread, income inequality remains high and few people trust their elected leaders. When Mr. Duterte came to power, he promised radical change, ushering in a new era of strongman politics that has been embraced by many across the country.
Mr. Duterte formed an alliance with the Marcoses early in his six-year presidential term. In 2016, he arranged for the father’s body to be moved to the Philippines’ equivalent of Arlington National Cemetery, despite protests. And it was not until Sara Duterte, Mr. Duterte’s daughter, made the surprise announcement that she would run for vice president instead of president that Mr. Marcos gained his large lead in the polls.
In recent weeks, the opposition has been working furiously to counter the false narratives online about the Marcoses. Sergio Osmena III, a former political prisoner, senator and a grandson of the fourth president of the Philippines, said he had hired 10,000 volunteers to wage a counteroffensive against the Marcos campaign by releasing videos on the economic devastation and human rights violations of the Marcos years.
“It’s probably too late,” he said.
The Marcoses have been remarkably adept at avoiding jail time. Mr. Marcos was sentenced to up to three years in prison in 1995 for tax-related convictions, but his sentence was overturned on appeal two years later, even though his conviction remained on the books. In 2018, his mother was sentenced to up to 11 years in prison for creating private foundations to hide her unexplained wealth. She posted bail, and the Supreme Court is still reviewing her appeal.
The government has recovered just $3.3 billion of the estimated $10 billion that the Marcoses are accused of stealing, but $2.4 billion in assets are still under litigation, with various groups tussling over them. Should Mr. Marcos win the presidency, many fear those proceedings, along with the $3.9 billion in estate taxes, will be swept away, cementing the false idea that the Marcoses are innocent.
Among some young voters, that view has already taken hold. “If he is a thief, how come he hasn’t been jailed?” asked Rjay Garcia, a 19-year-old rug salesman, at a recent rally in the city of Santa Rosa. Mr. Garcia said that he believed the cases against Mr. Marcos’s family were meant “to destroy his reputation,” and that he had “never heard” of the People Power protests.
Even those with intimate memories of the country’s struggle for democracy may feel it is time to move on.
Benjamin Abalos Jr., Mr. Marcos’s campaign manager, led protests against the Marcos regime as a student council officer of the Ateneo Law School. He said he never talked about those days with his candidate. “Whatever justice was achieved in those 36 years, I think that’s already enough,” he said. “Perhaps now it’s about moving forward.”
Such attitudes could signal that a full rehabilitation of the Marcos name may soon be complete. The family now includes a governor, a senator, a mayor and a possible congressman. Mr. Marcos’s eldest son, Ferdinand Alexander, 28, is running for a congressional seat in Ilocos Norte, where his cousin, Matthew Marcos Manotoc, is governor.
Mr. Marcos has seized on his alliance with Ms. Duterte to present himself as a unifier who is ready to lead, but his political track record is mostly thin.
While in his six years in the Senate he helped pass laws on protecting older people and expanding emergency relief to children, nearly 70 percent of the 52 laws he pushed for were on designating holidays and festivals, renaming highways and reapportioning provinces and cities, a review by The New York Times found.
An investigation in 2015 found that his résumé on the Senate website had been embellished to include a bachelor of arts from the University of Oxford. The university later said he did not complete his degree, but obtained instead a special diploma in social studies. Mr. Marcos has denied misrepresenting his education.
Though Mr. Marcos is seen as the front-runner in the May 9 election, rallies for Ms. Robredo, the vice president, have drawn hundreds of thousands of young supporters in recent weeks. Hecklers have shouted “magnanakaw,” or “thief,” at Mr. Marcos’s motorcade, and the petitions to disqualify his candidacy are still under appeal, though experts say they are unlikely to succeed.
“The struggle of man against power is the struggle of memory against forgetting,” said Ms. Ressa, the journalist, recalling a quote from the author Milan Kundera. She described the election as a “microcosm of a global battle for facts.”
“If facts don’t win,” she said, “we’ll have a whole new history.”
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Le Figaro
Revers judiciaires pour le propriétaire d’un bunker sur l’île de Groix
Actualité
La justice a confirmé que le propriétaire d’un blockhaus situé en zone inconstructible ne peut installer sur son terrain un abri de jardin de 15 m².
Par Le Figaro Immobilier
Mis à jour le 14/04/22, 04:00
Publié le 14/04/22, 04:00
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Voir l'annonceOn a beau être propriétaire d’un blockhaus disgracieux réalisé avec 500 tonnes de béton armé, si celui-ci est situé dans une zone protégée et inconstructible, y installer un frêle abri de jardin de 15 m² est interdit. C’est ce que vient de confirmer la justice, comme le rapporte Le Télégramme. Un gérant de société parisien avait acquis en 2004 un ancien bunker de la Seconde guerre mondiale dans le secteur de Kerlivio sur l’île de Groix, dans l’idée de s’en servir comme résidence secondaire. Deux ans plus tard, ce secteur avait été classé en «zone naturelle», donc inconstructible.
» LIRE AUSSI - Lourde amende pour une commune indiquant à tort qu’un terrain est constructible
Un point que n’avait sans doute pas relevé le propriétaire du blockhaus. Les choses se sont gâtées lorsqu’il a fait construire, juste à côté, un petit abri de jardin en parpaings et en tôle sur une emprise de 15 m². Une construction sans autorisation que la justice lui a demandé de faire disparaître l’an passé avec une amende à la clé. La cour d’appel administrative de Nantes vient de confirmer cette décision balayant les arguments du propriétaire estimant que la protection du site intervenue après son achat venait à l’encontre de son droit de propriété.
Imbroglio
«La circonstance que les parcelles (…) accueillent un blockhaus (…) ne fait pas obstacle à la qualification du secteur en espace remarquable», soulignent les juges nantais dans leur décision comme le relève Le Télégramme. Les arguments de l’avocat du propriétaire n’ont pas convaincu lui qui soulignait que son client avait «embelli» ce blockhaus «assez disgracieux» en «végétalisant entièrement» l’espace et ne souhaitait stocker sur place que des vélos et des outils de jardinage. Preuve que l’imbroglio juridique n’est jamais bien loin le propriétaire du bunker est enjoint par l’agglomération de Lorient de mettre sa propriété en conformité avec le réseau d’assainissement tout en étant interdit de travaux puisque situé en zone naturelle...
Le Figaro
«La Diagonale du Figaro» N°1: les échecs, du jeu des rois au Jeu de la dame
Bertrand GuyardLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Cette première newsletter échiquéenne naît quelques semaines avant que le prodige français Alireza Firouzja participe au tournoi des Candidats qui désignera le challenger de Magnus Carlsen.
Chers passionnés du monde enchanté des 64 cases,
Notre jeu favori fascine les hommes depuis près de deux mille ans. En Inde, au IVe siècle, il se nommait le chaturanga. Puis de l'est vers l'ouest, les Persans l'ont appelé shatranj. Il a continué son périple à travers les civilisations, pour devenir les échecs modernes que nous connaissons en Europe. La dame «enragée», parce que surpuissante, rendit les affrontements des champions plus dynamiques.
En 1570, le prêtre Ruy Lopez de Segura aura été le premier à comprendre que la partie espagnole ouvrirait la voie à la stratégie. Deux siècles plus tard le grand Philidor, musicien à la cour de Louis XV écrivit, comme une prescience avant la Révolution que «les pions sont l'âme des échecs». La métaphore de la politique, - et de son acmé la guerre -, trouvait là son aboutissement. Sur l'échiquier, toutes les pièces doivent jouer leur rôle. Avant le «Shah mat», la mort du roi, l'échec et mat final, les fous, les cavaliers, les tours, la dame, mais surtout le bon agencement des pions déterminent et orientent le combat cérébral…
Depuis maintenant deux siècles de grands champions, formant une chaîne de pensée à l'instar des maîtres de la peinture, ont petit à petit raffiné la théorie échiquéenne. Les noms de Morphy, Capablanca, Alekhine, Tal, Spassky, Fischer, Karpov, Kasparov, Kramnik, Anand, parmi les plus grands calculateurs, mais aussi, Steinitz, Lasker, Nimzovitch, Réti, Bronstein, Sveshnikov, Zaïtsev parmi les plus grands penseurs ont inscrit leur nom au firmament du jeu.
Comme vous l'avez compris, l'histoire du jeu qui se poursuit au XXIe siècle avec autant de force que jadis a incité Le Figaro à me confier une lettre consacrée entièrement aux échecs, à l'actualité de son développement et des tournois des meilleurs maîtres de la planète. La passion qui m'anime depuis le match historique Karpov-Kortchnoï et qui m'a amené à étudier la stratégie et la théorie des ouvertures, notamment, me permettront de percer les mystères d'un jeu, qui comme le disait le grand Siegbert Tarrasch, «possède le don, comme la musique, les arts et l'amour, de rendre les hommes heureux».
La peur des ordinateurs
L'arrivée redoutée, au début des années 80, des programmes informatiques a fait craindre aux amoureux des échecs que leur distraction préférée allait disparaître; un monstre de silicone capable de traiter des millions puis bientôt des milliards de données à la seconde serait bien capable de résoudre le mystère des combinaisons. Heureusement, le désastre annoncé ne s'est pas réalisé. Les échecs ne se résument pas à une simple équation. Mieux que ça, les ordinateurs ont montré que les échecs étaient plus complexes et donc plus mystérieux qu'on imaginait. Magnus Carlsen, le Thor des échecs, le dieu actuel des 64 cases, s'est révélé le mieux armé pour déjouer les pièges des préparations cybernétiques. Il ne suit qu'un seul guide qui ne répond qu'à une seule question: inférieure ou avantageuse, ma position est-elle encore jouable ?
Le Jeu de la dame, un succès stratosphérique
Jouer donc, s'amuser, lutter, inventer de nouvelles lignes… les échecs art et science à ses prémices est devenu un sport cérébral pour les grands maîtres et un refuge ludique infini pour la grande majorité des amateurs, qui sont paraît-il, près de six cents millions dans le monde et quelque six millions en France. Le succès stratosphérique du Jeu de la dame, avec l'excellente Anya Taylor-Joy dans l'habit de la prodigieuse Beth Harmon, nous a rappelé que le génie féminin maîtrisait avec une fantaisie digne des rêves de l'Alice de Lewis Caroll les variantes combinatoires les plus folles. La fiction rejoignait ici la pénétrante inspiration qui fit écrire l'une de ses plus belles nouvelles à Stefan Zweig à la fin de sa vie.
Firouzja, le prodige français venu de Perse
La fabuleuse histoire des champions et aujourd'hui des championnes des échecs ne s'arrêtera donc pas dans ce monde 2.0. Dans quelques semaines Alireza Firouzja, un prodige français venu d'Iran, défiera les prétendants au titre mondial dans la plus exigeante des compétitions, le tournoi des candidats. Seul le premier de ces huit maestros aura l'insigne honneur de pouvoir défier le champion du monde en titre, Magnus Carlsen. Firouzja qui n'a que 18 ans fait montre souvent de ces fulgurances qui permettent d'atteindre le Graal. Comme l'illustre Paul Morphy, son jeu brillant, inattendu, nous fait croire qu'il possède les dons du ciel indispensables pour peut-être devenir le plus jeune roi des échecs.
Pour débuter comme il se doit cette première lettre, chers abonnés, Le Figaro vous présente deux prix de beauté incontestables: la fameuse partie de l'Opéra de Morphy contre le duc de Brunswick et le comte Isouard, et la victoire en cadence rapide d'Alireza Firouzja contre Magnus Carlsen jouée en ligne en 2021 lors du tournoi Aimchess parrainé par le site Chess24.
Paul Morphy - duc de Brunswick et comte Isouard en consultation, 1858
1.e4 e5 2.Cf3 d6 3.d4 Fg4 4.dxe5 Fxf3 5.Dxf3 dxe5 6.Fc4 Cf6 7.Db3 ! De7 8.Cc3 c6 9.Fg5 b5 10.Cxb5 ! cxb5 11.Fxb5+ Cbd7 12.O-O-O Td8 13.Txd7! Txd7 14.Td1 De6 15.Fxd7+ Cxd7 16.Db8+!! Cxb8 17.Td8 mat
Ce petit bijou de Morphy est aux échecs ce que L'Albatros de Baudelaire est à la poésie, une figure de style à revisiter sans cesse. Le génie américain montre ici de manière brillante ce qu'il faut essayer de faire dans une partie ouverte: un développement accéléré de toutes les pièces, un sacrifice de cavalier pour ouvrir des lignes, et une touche de génie ( 16.Db8+!!) pour mater le roi adverse.
Alireza Firouzja - Magnus Carlsen, Aimchess online en cadence rapide, 2021
1.e4 d5 2.exd5 Dxd5 3.Cc3 Da5 4.d4 Cf6 5.Cf3 Ff5 6.Ce5 c6 7.Fc4 e6 8.g4 Fg6 9.h4 Cbd7 10.Cxd7 Cxd7 11.h5 Fe4 12.O-O Fd5 13.Cxd5 cxd5 14.Fd3 Fd6 15.Df3 O-O-O 16.Fe3 g6 17.h6 Thf8 18.a3 f5 19.c4 e5 20.b4 Dc7 21.c5! Fe7 22.Fb5 e4 23.Dh3 f4 24.Fd2 Fg5 25.c6 Cf6 26.cxb7+Dxb7 27.Tac1+ Rb8 28.Fc6 De7 29.Tc5!! e3 30.fxe3 fxe3 31.Fe1 Ce4 32.Dh2+ Rc8 33.Fd7+! Rxd7 34.Tc7+ Re6 35.De5 mat
Une rixe disputée avec pas plus de 15 minutes de réflexion par joueur. Un véritable combat au couteau, bien sûr moins monolithique et pur que la partie de Morphy, mais où l'on perçoit les qualités de Firouzja. Dans une partie de roques opposés, par définition plus sauvage, le prodige franco-iranien va utiliser toutes ses armes tactiques pour réussir à prendre le dessus. Son coup 33.Fd7+ !! est unique et létal.
Merci d'avoir lu cette lettre. Je vous donne rendez-vous dans quinze jours pour la deuxième édition de «La Diagonale du Figaro».
Mimi Reinhardt, la secrétaire d'Oskar Schindler, morte à 107 ans
DISPARITION - Juive autrichienne, elle avait contribué, au cours de la Seconde Guerre mondiale, à sauver plus de 1000 juifs des camps d'extermination.
Deux tableaux de la collection Morozov vont rester en France
Après plusieurs semaines d'incertitude, le ministère de la Culture a annoncé samedi que deux tableaux ne rentreront pas en Russie comme prévu.
Libérée de sa tutelle, Britney Spears annonce être enceinte
La pop star américaine, âgée de 40 ans, a annoncé lundi qu'elle attendait son troisième enfant, cinq mois après que la justice a levé la tutelle de son père.
L'Humanité
Tout savoir du conseil en évolution professionnelle, un dispositif utile et méconnnu
ActuVous souhaiter changer de travail ou vous préparer aux évolutions de votre secteur ? Un accompagnement personnalisé en évolution professionnelle vous permet de faire le point sur vos compétences, d’affiner votre projet et d’évaluer les moyens nécessaires à sa mise en œuvre. Mode d'emploi.
Mélanie MermozVous en avez assez de votre travail et aimeriez changer de poste ? Vous vous inquiétez des évolutions de votre secteur et souhaitez mettre toutes les chances de votre côté pour les années à venir ? Vous avez un projet de reconversion ? Connaissez-vous le conseil en évolution professionnelle (CEP) ?
En 2021, environ 140 000 personnes ont bénéficié de ce dispositif. D’après le dernier bilan annuel de France Compétences, l’instance publique en charge de la formation, le nombre d’actifs ayant bénéficié d’un CEP a augmenté de 37 % par rapport à 2020.
Cette possibilité d’accompagnement reste néanmoins encore trop peu connue, même si l’information sur ce dispositif a été renforcée sur le portail Mon-compte-formation. Dans les entreprises, le compte n’y est pas. À peine 6 % des personnes ayant bénéficié d’un CEP avaient été informées de l’existence de ce dispositif par leur employeur.
Qui peut bénéficier du Conseil en évolution professionnelle (CEP) ?
Que vous soyez en poste ou à la recherche d’un emploi, indépendant ou fonctionnaire, vous pouvez bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour vous aider à élaborer votre projet professionnel (évolution professionnelle, reconversion, création d’entreprise…). Vous n’aurez rien à débourser, cet accompagnement est gratuit. Il vous permet de faire le point sur vos compétences, d’affiner votre projet, de déterminer les formations nécessaires et de vous aider à en faire la demande et à obtenir les financements. Il vous oriente vers les structures adaptées.
Comment bénéficier du CEP ?
Ce dispositif a été créé en 2014 par la loi relative à la formation professionnelle, en même temps que le compte personnel de formation (CPF). Il a toutefois évolué en 2018 avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Pôle emploi, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), les missions locales et le réseau Cap emploi (spécialisé dans l’insertion professionnelle des personnes handicapées) sont chargés de proposer un CEP aux demandeurs d’emploi. De nouveaux opérateurs ont, eux, fait leur apparition pour accompagner les salariés. Pour savoir à qui vous adresser, consultez le site www.mon-cep.org.
Les agents de la fonction publique territoriale doivent, eux, s’adresser au Centre national de formation des personnels de la fonction territoriale (CNFPT), ceux de la fonction publique hospitalière à l’Association nationale de la fonction publique hospitalière (ANFH). Dans la fonction publique d’État, c’est un conseiller mobilité-carrière qui vous propose le CEP.
Les raisons de solliciter un CEP sont nombreuses. Y recourir est notamment indispensable si vous souhaitez démissionner afin de vous reconvertir professionnellement. Attention, la demande de CEP doit obligatoirement intervenir avant la démission !
Vous pouvez aussi vous faire accompagner dans l’ébauche de la création d’une entreprise. Pas besoin de souhaiter tout plaquer pour aller voir un conseiller en évolution professionnelle. Vous souhaitez simplement évoluer dans votre entreprise, le CEP peut vous aider à faire le point sur vos compétences et les formations ou qualifications nécessaires pour postuler à un autre poste.
droit du travailformation professionnelle Le Figaro
Michel Bouquet, mort d'un roi
Armelle HéliotDISPARITION - L'immense comédien et acteur Michel Bouquet s'est éteint à l'âge de 96 ans, en fin de matinée dans un hôpital parisien. Il aura marqué le théâtre et le cinéma français d'une empreinte éternelle.
Avec le temps, son visage s'était émacié et l'os affleurait sous la peau transparente. Il y avait en lui le vieil homme et l'enfant. Une silhouette de danseur japonais prêt pour un dernier butô, crâne chauve et gestes lents, toujours élégant, vêtu de vêtements classiques, belles étoffes et tons discrets. Michel Bouquet était doucement devenu un vieux monsieur.
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On l'aurait bien nommé «trésor national» , ainsi qu'on le fait dans L'Empire des signes. Son sourire de chat disait tout. Sa bonté et sa peur, sa malice et sa gravité, sa bienveillance et sa lucidité. Ses yeux se plissaient comme ceux des enfants dans le soleil. Sa capacité d'émerveillement était intacte et l'on peut dire qu'au terme d'un chemin si long et ondoyant, il était frais comme au premier jour. En lui, depuis des années, il avait réconcilié les verts paradis et les angoisses du grand âge. C'est pourquoi le rôle-titre du Roi se meurt d'Eugène Ionesco qu'il joua à plusieurs reprises, lui convenait si bien. Sur le plateau – la dernière fois ce fut en 2011 à la Comédie des Champs-Élysées – la camarde éclairait une bouille de bébé au maillot ! C'était incroyable et cela venait du dedans, du plus profond de l'être.
Génie de l'interprétation
On ne saurait donner ici une idée de la profusion des personnages incarnés au théâtre, au cinéma, à la télévision. Première étape se situe, en 1944, au Studio des Champs-Élysées, premier film, le tuberculeux de Monsieur Vincent en 1947, année ou frêle et fin comme un arbrisseau, il joue avec Jean Vilar lors de la première Semaine d'art en Avignon dans La Terrasse de midi, de Maurice Clavel. Côté petit écran, la route s'ouvre en 1952 avec Le Profanateur, de René Lucot. Il n'avait jamais cessé, sur ces trois fronts, d'enchaîner les aventures. Autant dire qu'il ne les comptait plus depuis longtemps.
À l'heure de saluer cet homme bon et cet artiste immense qui a formé des comédiens, Fabrice Luchini comme Charles Berling, et en a fait des maîtres soucieux de transmission, retrouvons le petit garçon qui avait tant souffert, parfois. Né à Paris le 6 novembre 1925, Michel Bouquet ne s'était jamais vraiment remis d'un épisode pour lui cauchemardesque : à l'âge de sept ans, il avait été envoyé, comme ses frères, dans une pension religieuse sévère. Vient la guerre, son père est prisonnier. Il se met au travail très tôt, après le certificat d'études ; de petit boulot en petit boulot : apprenti boulanger, pâtissier, employé de banque, mécanicien dentaire.
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Mais un jour, alors que la famille est de retour à Paris, ce timide ose aller frapper à l'improviste à la porte de Maurice Escande, l'un des plus célèbres des sociétaires de la Comédie-Française. Le tout jeune homme de 17 ans a préparé la tirade des nez de Cyrano de Bergerac et connaît La Nuit de décembre, d'Alfred de Musset. Il va entrer au Conservatoire et devenir pas à pas ce qu'il est : un passeur de poètes et de rêves, un comédien capable d'incarner les belles âmes et les salauds patentés.
Sa vie s'illumina rapidement de rencontres capitales. Dans les années de formation, il croise la route de Gérard Philipe, de Jean Vilar, d'André Barsacq, de Jean Anouilh, d'Albert Camus. Des amitiés que seule la mort interrompra. Car Michel Bouquet est un cœur fidèle et un artiste qui aime accompagner metteurs en scène, auteurs, réalisateurs : Anouilh dont il créa plusieurs pièces le mettait en scène, avec Camus il eut de longues conversations et ne quitta plus le regard de Georges Werler au théâtre durant toute la dernière partie de son épopée théâtrale. Au cinéma, son long chemin avec Claude Chabrol traduit le même penchant. Professeur au Conservatoire national d'art dramatique, il a profondément influencé des générations d'élèves dans l'école et au-delà. Car, plus qu'un interprète, Michel Bouquet était un maître. Le public ne s'y est jamais trompé, qui l'a toujours suivi. Et lui, il n'était pas seulement l'interprète idéal des grands classiques. Il avait toujours accompagné le théâtre de son temps, Camus, Anouilh on l'a dit, mais aussi porté, auprès de Claude Régy les premières pièces jouées en France d'Harold Pinter ( La Collection, L'Amant, L'Anniversaire) mais aussi Osborne, Beckett, Yasunari Kawabata, Obaldia, Weingarten, Planchon et Thomas Bernhard. Il fut un Minetti de légende en 2002. Il s'engageait, défendait. Lorsqu'en 1997, il avait créé la pièce de Bertrand Blier, Les Côtelettes, il avait pris la défense du dramaturge âprement critiqué et, d'ailleurs, obtenu le Molière du comédien en 1998.
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Du théâtre au septième art
Au cinéma, ce fut un chemin semblable : de très nombreux films, mais jamais tournés à la légère. Des Pattes blanches, de Jean Grémillon, aux Amitiés particulières, de Jean Delannoy, il impose, dès les années 1950, la présence nuancée d'un homme qui peut incarner un être de bonté, comme un sombre pervers. Lui qui était si franc, direct, chaleureux avec les autres, adorait jouer ces ambivalences. Il fait son miel des personnages du cinéma de Chabrol : de 1965 avec Le tigre se parfume à la dynamite (mais oui !) à Poulet au vinaigre, en 1984, en passant par La Femme infidèle ou La Rupture, ces deux-là auront fait un bon bout de chemin ensemble. Et s'il y avait chez Bouquet moins de gourmandise de vivre que chez Chabrol, leur rencontre aura été fructueuse.
Sur près de 70 films, que retenir ? Dans les trente dernières années : Tous les matins du monde, d'Alain Corneau, en 1991, ou bien préférait-il être Samuel dans Élisa, de Jean Becker, en 1994. Il avait une tendresse profonde pour Anne Fontaine et Comment j'ai tué mon père (2001) qui lui valut un césar comme Le Promeneur du Champ-de-Mars de Robert Guédiguian, trois ans plus tard et qu'il avait pris beaucoup de subtil plaisir à tourner car il incarnait François Mitterrand et ses énigmes.
Plus impressionnant que jamais
Mais si on le revoit aujourd'hui dans un rôle n'est-ce pas dans celui du vieux monsieur qui ne veut pas aller en maison de retraite dans La Petite Chambre de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, film dans lequel son œil pétille et où son entente avec sa jeune partenaire, Florence Loiret-Caille, bouleverse ? Le film était sorti en février 2011 alors même qu'on venait de l'applaudir des semaines durant dans Le roi se meurt d'Eugène Ionesco à la Comédie des Champs-Élysées. Il remettait l'ouvrage sur le métier pour la troisième fois depuis 1994 avec le même metteur en scène, son cher et fidèle Georges Werler, à qui l'on doit un document précieux : l'enregistrement des cours du conservatoire.
« C'est dans Molière que j'aurai trouvé toutes les réponses aux questions les plus profondes qui se présentent à nous au cours de notre vie »
En 2005, Michel Bouquet avait reçu un autre Molière du comédien pour ce rôle de roi qui affronte l'ultime mystère. Auprès de lui, dans les trois productions, sa femme, Juliette Carré. Il avait besoin de sa présence attentive. Jouant Béranger pour la dernière fois, il ne craignait qu'une chose : «ne pas être à la hauteur de Ionesco, ne pas être à la hauteur du poète ». Ajoutant : « C'est dans Molière que j'aurai trouvé toutes les réponses aux questions les plus profondes qui se présentent à nous au cours de notre vie». Il avait joué Argan dans Le Malade imaginaire, Harpagon dans L'Avare.
À lire aussiMichel Bouquet : «Au théâtre, je suis à nu»
À la rentrée 2011-2012, il avait dû renoncer à jouer dans Collaboration de Ronald Harwood, où il aurait été Richard Strauss, face à Didier Sandre, Stefan Zweig. C'est avec Le roi se meurt , sa pièce fétiche, qu'il était revenu en septembre 2012 au théâtre des Nouveautés. Son interprétation était plus impressionnante que jamais. En 1944, il n'a pas vingt ans, il joue Damis dans Le Tartuffe. En 2017, il était Orgon dans la même pièce, mise en scène par Michel Fau. C'est avec ce maître qu'il s'était choisi, ce camarade qu'il connaissait intimement à force d'avoir joué ses pièces, d'avoir fait travailler de jeunes comédiens, qu'il quitta la scène.
Hervé Bentégeat: «La politique, c'est du théâtre»
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Michel Bouquet: ses plus grands rôles au théâtre de Molière à Strindberg
Il y a un an la plateforme Madelen exhumait de ses archives les prouesses du plus perfectionniste des comédiens. Retour sur la carrière du plus grand serviteur du théâtre.
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Le Pen Backs NATO-Russia Reconciliation and Reduced French Role in Alliance
Roger Cohen
PARIS — Rejecting a “herd-like conformity” with the Biden administration, Marine Le Pen, the French far-right candidate for the presidency, said Wednesday that France would quit NATO’s integrated military command if she were elected and would seek for the alliance “a strategic rapprochement” with Russia.
As Russia’s war in Ukraine rages on, Ms. Le Pen effectively signaled that her election would terminate or at least disrupt President Biden’s united alliance in confronting President Vladimir V. Putin of Russia, and perhaps create a breach in Western Europe for Mr. Putin to exploit.
Dismissing multilateralism, blasting Germany, criticizing the European Union, relegating climate issues to a low priority, attacking “globalists” and maintaining a near silence on Russia’s brutal assault in Ukraine, Ms. Le Pen gave a taste of a worldview that was at once reminiscent of the Trump presidency and appeared to directly threaten NATO’s attempts to arm Ukraine and defeat Russia.
A lurch to the far right by France, a nuclear power and permanent member of the United Nations Security Council, would realign the world, with unpredictable and disruptive consequences.
In a wide-ranging 75-minute news conference devoted to international relations, and apparently conceived to bolster her credentials on the global stage, Ms. Le Pen said France would remain in NATO and respect its core Article 5, which says an attack on one alliance member is an attack on all.
But, she added, “I would place our troops neither under an integrated NATO command nor under a European command.”
Her position, she said, was “no submission to an American protectorate exercised on European soil under the cover of NATO” — a stance she compared to that taken by Gen. Charles de Gaulle in 1966, when he took France out of NATO’s integrated military command, where it remained until 2009.
Her position, she said, did not signal “submission to Moscow.” But her promise to withdraw France from the command was consistent with the policy of “equidistance” from great powers she said she would pursue if she defeats the incumbent, President Emmanuel Macron, in a runoff vote for the French presidency on April 24.
Polls show Mr. Macron with 53 to 55 percent of the vote, ahead of Ms. Le Pen with 45 to 47 percent. But the political situation is volatile as the president, scurrying around the country, scrambles to make up for a lackluster initial campaign. The French nationalist extreme right is closer to attaining power than at any time since World War II.
The proposed rapprochement with Russia, “once the Russian-Ukrainian war is over and settled by a peace treaty,” would even be in the interest of the United States, Ms. Le Pen suggested, because Washington would not be served by a “close Russian-Chinese union.”
Ms. Le Pen, the leader of the National Rally, formerly the National Front, a fiercely anti-immigrant party, dismissed the Biden administration as “too aggressive toward Beijing,” saying the United States “needs enemies in order to unite its allies under its domination.”
It was one of very few references to the United States, none of them positive, as Ms. Le Pen embarked on a kind of world tour of her preoccupations that also omitted Russia but did include a long exegesis of why France has solemn obligations in Lebanon.
“France is not France without grandeur,” she declared.
Nor is it France without protests. The news conference was briefly disrupted by a protester carrying a heart-shaped image of Ms. Le Pen and Mr. Putin. The protester was wrestled to the ground and dragged out by security guards.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. Investigators are racing to secure evidence of possible war crimes committed by Russians in northern Ukraine. This push comes as President Biden for the first time accused Russia of carrying out a “genocide” against the Ukrainian people.
A boost to NATO. Finland and Sweden are seriously considering applying for membership in the alliance and are widely expected to join. Their accession would be another counterproductive result of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine.
On the ground. New satellite images show that Russia is building up troops and military equipment for what analysts say could be a decisive battle in Ukraine’s east. The United States and other countries are examining claims that Russia deployed a chemical agent in Mariupol.
Ms. Le Pen said that the “nonaligned” France she imagined “would threaten enemies of the Western camp in a more effective way because the country would no longer follow an alignment with the United States and so would cause greater, dissuasive uneasiness in the calculations of all adversaries.”
Mr. Macron has attacked Ms. Le Pen as intent on the destruction of the European Union and compared the April 24 vote to a referendum on Europe. Nationalism, he said Tuesday in Strasbourg, leads to “an alliance of nations that want to make war.”
Ms. Le Pen said that a British-style exit from the European Union was not in her plans but that she favored a “European alliance of nations,” rejecting Mr. Macron’s frequent references to “European sovereignty” and “European strategic autonomy.” In practice she favors a series of measures — including favoring French over E.U. citizens for jobs and housing — designed to undermine the 27-member union.
The same objective appeared to lie behind her diatribe against Germany, France’s most important partner in the construction of a united Europe. Franco-German friendship has stood at the heart of postwar Europe, the symbol of the continent’s healing after the devastation of two world wars.
Ms. Le Pen declared that France and Germany confronted “irreconcilable strategic differences.”
She said she would stop all cooperation with Germany on the development of new military equipment in order to pursue national programs. She denounced the “discreet and clever hegemony over Europe” orchestrated by Angela Merkel, the former German chancellor. She suggested that Germany has embarked on a surreptitious plan to subvert France’s centralized model with a German federal model or even the creation of “big border-crossing regions.”
Germany would not be allowed to “destroy the French nuclear industry,” Ms. Le Pen vowed. She insisted that Germany’s interests diverged from France’s in that Germany “considers NATO as the natural pillar of its security, yesterday and today, which leads it to buy American.”
Driving home her point, Ms. Le Pen said, “Germany thus represents the polar opposite of France’s strategic identity.” Nevertheless, she said, “I want to underline that I have no hostility to the German nation.”
The overall message was clear enough. Dismissive of French-German cooperation, hostile or suspicious toward the United States and NATO, seeking rapprochement with Russia and a softer approach to China, Ms. Le Pen would take France in a direction that, for the Biden administration, would severely test one of America’s oldest alliances at a time of war in Europe.
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El País (ESP)
Diez lagos imprescindibles para conocer la España lacustre
LONELY PLANETDe Asturias a Málaga, de los Pirineos a las llanuras castellanas, estas son algunas de las más sobresalientes lagunas del país, convertidas en destinos por sí mismas
Lagos, lagunas, ibones, embalses, zonas lacustres que asoman estacionalmente… Láminas de agua que refrescan el paisaje y nos dejan unas preciosas imágenes. En España los hay de origen glaciar, volcánicos, con cascadas, de color rosa, negro o turquesa… Y todos están rodeados por una naturaleza impresionante. Aquí van 10 lagos imprescindibles en el país que merecen ser explorados.
Más información en la guía 2000 ideas para viajar por España y en www.lonelyplanet.es
Belleza alpina en Picos
Los lagos glaciares de Enol y Ercina, más conocidos como los lagos de Covadonga, son visitados cada año por miles de turistas, aunque también es posible encontrar épocas tranquilas en las que se puede disfrutar mucho mejor de un escenario genial a más de mil metros de altura en el macizo occidental de los Picos de Europa. A los dos lagos principales, situados entre 1.000 y 1.100 metros de altitud, hay que sumar el Bricial, visible solo en primavera gracias a las aguas del deshielo.
Para los excursionistas de los Picos de Europa su visita es una asignatura casi obligatoria, porque aquí hay decenas de senderos. Si conseguimos subir a primera hora de la mañana y llegar suficientemente pronto, podremos disfrutarlos sin aglomeraciones.
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La manera más fácil de conocer estos lagos es siguiendo el recorrido circular de tres kilómetros, apto también para familias, que pasa por los lugares imprescindibles de la zona. La primera parada, indicada para hacerse una idea sobre la flora y la fauna locales, debería ser el centro de visitantes Pedro Pidal, con recreaciones de los diferentes ecosistemas de los Picos de Europa, desde las cuevas hasta los bosques de hayas y robles. Desde el centro se llega a las minas de Buferrera, creadas en 1879 para extraer manganeso, mercurio y hierro. Cerraron apenas un siglo después, pero aún se conservan los raíles y las carretillas en las que se transportaba el mineral extraído. Siguiendo por una empinada pasarela alcanzaremos los lagos, última etapa del recorrido: el Ercina, a los pies de una antigua cuenca glacial, y el Enol, plácido y amplio, con las montañas reflejadas en su superficie.
Si se dispone de tiempo, es buena idea emplearlo en alguna de las muchas rutas de senderismo de la zona. Una de las más transitadas (cinco Kilómetros) sube al lago Ercina, lo flanquea y se adentra en un impresionante paisaje kárstico salpicado de majadas (las típicas cabañas estivales de los pastores), atraviesa luego la llanura donde se forma el Bricial y, tras cruzar el bosque de Palomberu, termina en la vega del Enol, una amplia cuenca donde pastan las vacas.
Una alternativa más exigente es la ruta de 22 kilómetros (ida y vuelta; unas siete horas) que, desde la vega del Enol sube al mirador de Ordiales, una terraza natural colgada en el vacío a 1.750 metros de altitud. Desde ella, la vista alcanza los valles de Angón, Amieva y Ponga. Los que sufran vértigo pueden esperar en el refugio de Vegarredonda, unos tres kilómetros más abajo.
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Aves en tránsito
En la península Ibérica hay lagos y lagunas importantísimas que pasan desapercibidos. Están en lugares poco turísticos o al margen de las carreteras más importantes. Es el caso de la laguna de Gallocanta, considerada con sus 15 kilómetros cuadrados la laguna salobre más extensa de España. Está a unos 20 kilómetros al sur de Daroca, en la provincia de Zaragoza, rodeada por un círculo de suaves colinas que forman una colosal cuenca cerrada a mil metros de altitud.
Este es un importantísimo refugio de aves migratorias, cuartel de invierno para numerosas especies, aunque es la grulla la que se lleva el protagonismo, juntándose aquí decenas de miles de ejemplares en lo que supone uno de los espectáculos ornitológicos más sobresalientes de toda Europa, excusa perfecta para asomarse a sus aguas al amanecer, teleobjetivo en mano, e intentar retratar esta reserva natural esencial.
Si bien durante el verano llega casi a secarse, en los meses de otoño e invierno se llena de agua y de vida, y es entonces cuando llegan miles de grullas comunes que migran desde el norte de África hasta las regiones más septentrionales del continente europeo, donde nidifican. Generalmente, las primeras llegan a finales de octubre y se quedan hasta febrero, cuando vuelven a emprender el viaje. Y es este el mejor período para acercarse a la laguna, que atrae además de las grullas (se han llegado a contar hasta 135.000 ejemplares) a decenas de otras especies de aves acuáticas. El espejo de agua, rodeado por decenas de kilómetros de pistas de tierra con varios puntos de observación, dispone también de un interesante y didáctico centro de interpretación donde es posible visitar una exposición sobre las grullas, observar las aves con prismáticos y obtener información sobre rutas alrededor de la laguna.
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Los ojos azules del Pirineo
Estos ibones son un conjunto de joyas lacustres formadas por el deshielo de la nieve y situadas a los pies del espléndido pico Anayet (2.545 metros), un antiguo volcán. Se trata de una delicia natural encajonada entre gigantes pirenaicos, cuyo acceso requiere de una buena caminata, por lo que este recóndito lugar del valle del Tena no suele estar masificado y permiten imbuirse del espíritu de la montaña entre vistas impresionantes. Su nombre, Anayet, procede de la palabra aragonesa anayón, que significa arándano, un arbusto que abunda en las laderas cercanas. La ruta más sencilla parte de la estación de Formigal, y requiere unas dos horas y media entre la ida y la vuelta. Si se quiere continuar la aventura culminando el vértice del Anayet, la cosa deja de ser una “excursión con niños”, pero con un poco de experiencia se puede hacer sin problemas.
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Un lago en el castillo de piedra
Hasta aquí han peregrinado todos los montañeros de la zona centro del país, pues el circo de Gredos luce en su Laguna Grande una belleza sosegada, inspiradora de grandes relatos alpinos. A casi 2.000 metros de altitud, y a los pies de titanes como el pico Almanzor, pernoctar aquí es todo un rito.
La Laguna Grande es el corazón de Gredos, que se alza como una sierra luminosa de oeste a este en el centro de la Península, con más de 70 kilómetros en forma de mirador privilegiado sobre la fosa del Tajo y los páramos de la provincia de Ávila. La montaña y el parque que la protege poseen dos caras: un sur abrupto, boscoso y casi tropical, frente a un norte de altiplanos, adusto y frío; dos mundos complementarios con naturaleza y paisajes fabulosos.
La ruta más popular es la que sube hasta la Laguna Grande desde la conocida como plataforma de Gredos, a 1.760 metros de altitud, adonde se llega desde Hoyos del Espino o Navacepeda de Tormes. Desde allí parte un amplio camino empedrado que asciende entre rocas por la ladera izquierda de la garganta hasta alcanzar la gran llanura de praderas y cantos del Prado de las Pozas. Se cruza por un puente el arroyo de la Garganta de las Pozas, justo antes de acometer el ascenso de la loma de Los Barrerones. Al culminar el ascenso, aparece de pronto todo el circo de Gredos, con sus crestas afiladas, sus airosas cimas y, en el fondo, la laguna a la que se dirige el camino. La bajada, inclinada y con algún zigzag, pasa por un mirador y una fuente, y conduce a una zona rocosa que cruza un arroyo antes de descender hasta la orilla de la Laguna Grande o laguna del Circo, situada a 1.935 metros de altitud. Esta laguna, de origen glaciar y con una profundidad media de 2,5 a 3 metros, permanece con la superficie congelada entre cuatro y cinco meses al año. Aquí el centro del gran anfiteatro rocoso del circo de Gredos revela toda su grandeza y constituye uno de los muestrarios de morfología glaciar más interesantes de España.
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El mayor lago glaciar
El mayor lago de origen glaciar en España, cuya transparencia inspiró a Miguel de Unamuno su San Manuel Bueno, mártir, está situado en unas agradecidas estribaciones montañosas de Zamora. El lago Sanabria, que alimenta el río Tera, es un gran balneario en verano y sus aguas, que hace 100.000 años eran un enorme glaciar, acogen ahora miles de visitantes. En este lugar la arena y la piedra se mezclan con el bosque y se permiten tanto el baño como la pesca, lo que lo convierte en un destino turístico familiar en pleno territorio del lobo ibérico.
En sus alrededores hay diferentes localidades, todas tranquilas y fuera de las carreteras más trilladas. Por ejemplo, Ribadelago, en el margen occidental del lago, un lugar marcado por la desgracia. La madrugada del 9 de enero de 1959 la presa de Vega de Tera cedió, abriendo una brecha de más de 150 metros por la que ocho millones de metros cúbicos de agua se precipitaron a toda velocidad hasta llegar a Ribadelago, ocho kilómetros río abajo. Sin tiempo para reaccionar, la riada arrasó el pueblo e hizo desaparecer a gran parte de su población, de la que solo se recuperaron 28 cuerpos. Una serie de placas homenajean hoy a las víctimas.
La aldea arrasada (Ribadelago Viejo) fue sustituida por un nuevo pueblo (Ribadelago Nuevo), a un kilómetro de allí, donde se realojó a los supervivientes. La presa quedó abandonada y sus ruinas aún son testigo del desastre. Pero el agradecido entorno natural del lago aporta luz a un lugar lleno de sombras.
Otro pueblo de la zona es Vigo (el zamorano, no el gallego), con algunos rincones muy agradables, como la playa Custa Llago, desde donde zarpa un pequeño crucero ambiental que permite disfrutar de este lago glaciar de un modo diferente. Varias rutas y senderos comunican Vigo de Sanabria con Murias, Pedrazales y San Martín de Castañeda. El monasterio cisterciense de este último, del siglo X, es de enorme armonía, belleza y austeridad, y casa a la perfección con el entorno.
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Leyendas de Urbión
Este es un enigmático lago glaciar, encajonado entre las abruptas moles de los picos de Urbión, cuyas paredes oscuras se replican sobre este espejo natural ofreciendo un reflejo estremecedor. La Laguna Negra es una herencia de olvidados periodos glaciares, en un terreno de alta montaña que no rinde fácilmente sus secretos.
Se encuentra a menos de 50 kilómetros de la capital soriana, al norte de la provincia, rodeada de pareces graníticas e inmensos pinares cuyo reflejo le dan ese oscuro color. Era fácil que en torno a ella surgieran leyendas de monstruos que viven en sus profundidades.
Se llega desde Vinuesa por el encantador valle del Revinuesa, entre pinos silvestres. Desde la laguna, a 1.773 metros de altitud, se pueden hacer varias rutas de senderismo e incluso llegar hasta la cima del Pico de Urbión (2.228 metros). Y el mismo pueblo de Vinuesa merece también una visita: está considerado uno de los más bonitos de España, por su entorno y por sus calles empedradas y edificios que mantienen la arquitectura tradicional de la zona y hasta los restos de un puente romano.
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Hogar para flamencos
Precisamente porque está en la provincia de Málaga, compitiendo con magníficas playas, la reserva natural Laguna de Fuente de Piedra permanece poco visitada, salvaje y muy bien conservada, y acoge una de las colonias de flamencos más grandes de la Península. Suaves relieves donde brotan olivos y cereales rodean este bucólico humedal salino de la comarca de Antequera, a unos 25 kilómetros de la ciudad andaluza. Cuando no está seca, es el mayor lago natural de Andalucía y una de las dos principales áreas de reproducción del flamenco común en Europa (la otra son los humedales de La Camarga, en el sureste de Francia). Tras un invierno lluvioso anidan en el lago hasta 20.000 parejas de flamencos.
Las aves llegan en enero o febrero, y los pollos rompen el cascarón en abril y mayo. Los flamencos se quedan más o menos hasta agosto, cuando el lago, que casi nunca supera el metro de profundidad, ya no contiene agua suficiente. Aquí habitan también miles de aves de otras 170 especies. En el pueblo de Fuente de Piedra, en la punta suroriental del lago, hay un útil centro de visitantes donde pueden alquilarse prismáticos y del que parten un par de senderos cortos que conducen a varios miradores y puntos de observación: el más largo es el sendero de las Albinas, de unos dos kilómetros y medio.
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Paisaje de agua en La Mancha
Uno de los humedales más valiosos de Castilla-La Mancha es el parque natural Lagunas de Ruidera, que se extiende entre las provincias de Ciudad Real y Albacete, compuesto por un mosaico heterogéneo de lagunas, conectadas entre sí por cascadas y canales subterráneos. El lugar, todo un paraíso de color y quietud, es perfecto para organizar unas jornadas multiaventura: un puñado de rutas recorren este humedal donde también se practican actividades como el kayak, la pesca e incluso el buceo.
Las lagunas de Ruidera son en realidad 15 lagunas extendidas a lo largo de 30 kilómetros formando el valle del Alto Guadiana. En su parte más alta encontramos el espectacular parque natural de las Lagunas de Ruidera. Es en medio de esta singular meseta del Campo de Montiel donde nace el río Guadiana. Allí, aguas de color turquesa, cascadas y saltos integran un escenario espectacular que ofrece muchas opciones, por ejemplo, disfrutar de la riqueza biológica del parque, con gran diversidad de especies animales y plantas, además de montes de encinares y sabinares, alamedas y otros tipos de vegetación. Se trata de un auténtico paraíso que tiene en el agua su principal protagonista. Tal es el hechizo que causan en quienes las visitan que incluso Miguel de Cervantes situó varios pasajes del Quijote este lugar.
El centro de todo es el pueblo de Ruidera, puerta de entrada al parque natural, con muchos servicios pensados para los visitantes. Además, en el casco urbano hay algunos rincones bastante interesantes, como la iglesia de Santa María la Blanca, sobre un templo anterior del siglo XV, y la casa del Rey del siglo XVIII, construida para el infante Don Gabriel, hijo predilecto del rey Carlos III. Y en las inmediaciones, cerca del cementerio, se encuentra la cascada del Hundimiento, el gran salto de agua al que debe el nombre la localidad —Ruidera— por el estruendo que hace el agua al caer.
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A los pies de la Tramuntana
Gorg Blau significa “poza azul”, y es una buena descripción para esta masa de agua mallorquina. En realidad, este no es propiamente un lago, sino un embalse artificial custodiado por los picos del Puig Major y el Puig Massanella, hundido en un valle majestuoso de la sierra de Tramuntana. Junto con el embalse de Cúber, desde 1971 abastece de agua a la zona de Palma. Además, el torrente que parte del embalse (torrente del Gorg Blau o Sa Fosca), fue declarado monumento natural en 2003.
Una carretera recorre el lateral occidental del lago, en una ruta en la que se puede ir parando. Se llega muy bien desde Escorca, Sóller y Biniaraix. En invierno es también un espectáculo ver el brillante azul del agua en contraste con el verde y gris de la montaña y, en ocasiones, con la Tramuntana nevada como telón de fondo.
Antes de la construcción de la presa en el lugar el Torrent que luego se empleó para hacer el embalse era famoso por el color del agua y por su puente, que inspiró poemas, fue pintado, fotografiado, se convirtió en objeto de visitas turísticas y se reprodujo en tarjetas postales. Por ejemplo, el pintor Joaquim Mir, se sirvió del Gorg Blau como inspiración para su vitral de la Poza Azul, un diseño monumental de 1911 que se conserva en el MNAC de Barcelona.
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En el corazón de Arán
Uno de los senderos más bonitos del Pirineo catalán es el que conduce hasta el Lac de Mar, un lago de origen glaciar situado a 2.240 metros, en el leridano valle de Arán. Coronando el Lac de Mar se encuentra el pico del Besibèrri Nord (3.008 metros), situado en el macizo del mismo nombre, en el límite de las comarcas de Arán y la Alta Ribagorza. El Lac de Mar tiene una profundidad de 83 metros y su característica más notable es que acoge una pequeña isla llamada Unhòla en el centro mismo del lago. La ruta parte de Artiés, uno de los pueblos más encantadores de los Pirineos, con un importante legado románico y las típicas casitas de piedra con tejados puntiagudos y calles empedradas junto al río Garona. Está a solo siete kilómetros de la estación de Baqueira y a otros siete de Viella.
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New York Times - World
Death Toll in South Africa Floods Passes 306
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The devastation fueled criticism that the government should have been better prepared for the weather after intense rain in 2017 and 2019.
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By John Eligon
JOHANNESBURG — The death toll from several days of punishing rain that drenched the city of Durban and the surrounding areas near South Africa’s east coast rose to more than 306 on Wednesday, prompting criticism from residents that the government had failed to prepare for what are now increasingly frequent storms.
Although the rain in the region stopped on Tuesday, officials were still trying to fully assess the massive human and infrastructure toll as rescue crews rummaged through muddy hillsides in search of the missing. The dayslong rain was reminiscent of weather around this same time in 2017 and in 2019 but brought more destruction, washing away bridges, leaving gaping holes in roadways, and sweeping homes and shacks from their foundations.
Residents and community leaders recalled promises made by local officials to improve drainage systems, strengthen roadways, and move shack settlers into more stable housing and away from flood-prone areas. But those pledges were not fulfilled, they said.
“When infrastructure fails it leads to human catastrophe,” said Sbu Zikode, the president of Abahlali baseMjondolo, a shack dwellers movement concentrated in KwaZulu-Natal, the province where the rain and flooding occurred.
The recent flooding, he added, exposed the government’s “lack of political will not only to invest in the infrastructure development, but also to maintain the infrastructure that we have.”
The steady rain, which came down in droves at times, started late last week and continued almost nonstop through the weekend. Parts of a national highway were flooded and looked like a river.
President Cyril Ramaphosa traveled on Wednesday to KwaZulu-Natal, meeting with provincial leaders and touring affected regions. The devastation has caused 306 deaths, according to the government.
“You have experienced the biggest tragedy that we have ever seen,” Mr. Ramaphosa told residents of one community, according to television news video of his visit.
But the president’s visit only aggravated the emotions of some residents who felt that the government had failed them.
A local official on Tuesday pushed back against the suggestion that the government’s failure led to the devastation.
The storms this year were different from the devastating ones in 2017 and 2019 because those were concentrated in certain areas, according to Mxolisi Kaunda, the mayor of eThekwini, the municipality that includes Durban and the surrounding area. The rain this past week was more widespread and much of the damage and fatalities resulted from landslides, he said at a news conference.
“So therefore, it has got nothing to do with the drainage system,” he said.
That suggestion did little to satisfy residents like Cosmos Khanyeza, who lives just outside Mega City, a shack settlement south of Durban. The severe weather in 2019 wiped out about 70 homes in the settlement, he said. After that, he and other community members wrote to the municipality, requesting help in building permanent housing for those who were displaced. They received no response, he said.
As a result, many of the same families who were affected in 2019 were still living in shacks that were destroyed or severely damaged this time around. He said at least 15 homes in Mega City were swept away by the recent storms.
Mr. Khanyeza, who is 53 and works in construction, doubted that this would be a wake-up call for the government.
“Nothing,” he said. “Nothing will happen.”
Lynsey Chutel contributed reporting.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Ukraine War Pushes Germans to Change. They Are Wavering.
In just six weeks since Chancellor Olaf Scholz announced a strategic shift for his country, already doubts are emerging about how real and deep it is.
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By Katrin Bennhold and Steven Erlanger
BERLIN — Chancellor Olaf Scholz surprised the world, and his own country, when he responded to Russia’s invasion of Ukraine with a 100-billion-euro plan to arm Germany, send weapons to Ukraine and end his nation’s deep dependence on Russian energy.
It was Germany’s biggest foreign policy shift since the Cold War, what Mr. Scholz called a “Zeitenwende” — an epochal change — that won applause for his leadership at home and abroad.
But six weeks later, the applause has largely ceased. Even as images of atrocities emerge from Ukraine since the invasion by President Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Scholz has ruled out an immediate oil and gas embargo, saying it would be too costly. He is dragging his feet on sending 100 armored vehicles to Ukraine, saying that Germany must not “rush ahead.” There are new debates in the ruling coalition about just how to go forward with the massive task Mr. Scholz has laid out, let alone how fast.
Already doubts are building as to the German government’s commitment to its own radical plans. “Zeitenwende is real, but the country is the same,” said Thomas Bagger, a senior German diplomat who will be the next ambassador to Poland. “Not everyone likes it.”
The changes Mr. Scholz announced go far deeper than his commitment to spend 2 percent of gross domestic product on the military — some €70 billion ($76 billion) a year, compared with France’s €41 billion ($44 billion).
They go to the heart of Germany’s postwar identity as a peaceful exporting nation — and to the heart of a business model that has enriched Germany and made it Europe’s largest and most powerful economy.
Now Germans are being asked “to rethink everything — our approach to doing business, to energy policy, to defense and to Russia,” said Claudia Major, a defense expert at the German Institute for International and Security Affairs. “We need a mind-set change. We need to recognize that this is about us — that power politics are back and Germany must play a role.”
But she added, “Once again Germany is not leading, it is being dragged.”
Truly reorienting Germans for a new world where security has its real costs — not only in terms potentially of lost lives, but also in lost trade, higher energy prices, slimmer profits and lower economic growth — will be a wrenching endeavor that will take time, even a generation, and more than an afternoon’s policy pronouncement.
That realization is dawning, for Germans and their frustrated European partners.
“I don’t understand how anyone in Germany can sleep at night after seeing horrors like this without doing anything about it,” said Andriy Melnyk, Ukraine’s outspoken ambassador in Berlin, referring to the atrocities in Ukraine. “What does it take for Germany to act?”
Even Annalena Baerbock, the self-assured Green foreign minister, expressed concerns that Zeitenwende may be more temporary than fundamental. She said she worried that the consensus was fragile, that Germans who favor close ties to Russia were silent now, but had not changed their views.
“You can feel this,” she said in an interview. “They know they have to do it right now with regard to sanctions, energy independence and weapons deliveries, also with regard to how we treat Russia. But actually, they don’t like it.”
Since Mr. Scholz put forth his Zeitenwende before a special session of the Parliament on Feb. 27, multiple cracks in Germany’s commitment to change have already begun to appear.
German celebrities made headlines with an appeal to the government against rearmament and the “180-degree change in German foreign policy” that has so far been signed by 45,000 people. Green lawmakers have lobbied to spend only part of the €100 billion special fund on the military, citing other needs like “human security” and climate change. Labor unions and industry bosses are warning of catastrophic damage to the economy and an immediate recession if Russian gas stops flowing.
As the chief executive of the German chemicals giant BASF, Martin Brudermüller, put it last week: “Cheap Russian energy has been the basis of our industry’s competitiveness.”
It has in fact been the basis of the German economy. Now that German businesses are facing the possibility of being asked to do without it, resistance is quietly mounting. Government ministers say they are being asked discreetly by business leaders when things will “go back to normal” — that is, when they can return to business as usual.
Ever since the fall of the Berlin Wall and German reunification, business as usual has largely meant “change through trade” — the conviction that economic interdependency would alter authoritarian governments like Russia and China for the better and help keep the peace. Prosperity and democracy, the thinking went, go hand in hand.
The link to Russia is particularly complicated by a long and complex history of hot and cold war, including guilt over the millions of Russians killed by the Nazis. This reinforced the belief that the security architecture of Europe had to include Russia and take account of Russian interests.
It was a model that paid off nicely for Germany, too.
“We export to China and import cheap gas from Russia, that’s been the recipe for the German export success,” said Ralph Bollmann, a biographer of Angela Merkel, the former German chancellor who is now seen as having protected Germans from a rivalrous world, but not preparing them for it.
Few in Germany, including its intelligence services, predicted that Mr. Putin would invade a sovereign European country. But the war has set off a cycle of soul-searching, even among prominent politicians like Frank-Walter Steinmeier, the former foreign minister and now federal president.
A senior member of Mr. Scholz’s Social Democratic Party, he was a prominent supporter of the Nord Stream 2 natural-gas pipeline, now halted, that bypassed Ukraine and that Washington opposed.
“We were clinging to the idea of building bridges to Russia that our partners warned us about,” Mr. Steinmeier said, after Mr. Melnyk, the Ukrainian ambassador, accused him of enabling Mr. Putin. “We failed to build a common Europe,” Mr. Steinmeier said. “We failed to incorporate Russia in our security architecture.” He added: “I was wrong.”
In the immediate aftermath of Mr. Scholz’s Zeitenwende speech, the details of which he had shared with only a handful of people, the resolve to act decisively seemed palpable.
The three diverse parties in his coalition swung behind it and partisan divisions with the conservative opposition were briefly forgotten, too. Public opinion mirrored the shift, rewarding the new chancellor with better popularity ratings.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. Investigators are racing to secure evidence of possible war crimes committed by Russians in northern Ukraine. This push comes as President Biden for the first time accused Russia of carrying out a “genocide” against the Ukrainian people.
A boost to NATO. Finland and Sweden are seriously considering applying for membership in the alliance and are widely expected to join. Their accession would be another counterproductive result of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine.
On the ground. New satellite images show that Russia is building up troops and military equipment for what analysts say could be a decisive battle in Ukraine’s east. The United States and other countries are examining claims that Russia deployed a chemical agent in Mariupol.
But in a short time the breadth of the change Mr. Scholz announced seems to have intimidated even his own three-party coalition. “The government has made some courageous decisions, but it can seem afraid of its own courage,” said Jana Puglierin, director of the Berlin office of the European Council on Foreign Relations.
There is skepticism that the political establishment is ready to break fundamentally from Moscow, or that German voters will happily pay so much more for energy and food for the foreseeable future.
“German pacifism runs very deep,” said John Kornblum, a former American ambassador to Germany who has lived in the country on and off since the 1960s. “German illusions may have shattered, but not its traumas about Russia and the war.”
That “neurotic relationship with Russia may be on pause for the moment, but it will return in full force as soon as the shooting stops,” he said.
Nils Schmid, foreign policy spokesman in Parliament for the Social Democrats, said that Germany’s soft stance toward Russia “reflects German society, and what will remain is this idea that Russia is there and part of Europe, and we will have to deal with that.”
The war has produced “dashed hopes” of a peaceful united Europe, shared by his generation of 1989, he said. But he noted that with this war, “There can be no return to business as usual,” adding, “No one really wants to go back to the old times of engagement with Russia.”
Still, he said, “We shouldn’t overdo it. The balance will shift to more deterrence and less dialogue. But we must keep some dialogue.”
Ms. Puglierin has little patience for such arguments. “People need to let these old ideas go and adapt to reality as it is, and not as they want it to be,” she said. “Russia has shown that it does not want a stable relationship on this existing security order, which is now an empty shell.”
A prominent conservative lawmaker, Norbert Röttgen, argued that Germany must make a complete and immediate break with Russia. “War has come back to Europe, one that will affect the political and security order of the continent,” he said.
Germany must also draw on the lessons of its dependency on Russia for its future relationship with the more powerful authoritarian realm of China, on which key sectors of Germany’s export-driven model rely, Mr. Röttgen said.
“The real Zeitenwende,” said Ms. Puglierin, “will come when we remake our model for a future of competition with both Russia and China and realize that every dependency can be used against us.”
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Le Figaro
Pour acheter un logement, 1 Francilien sur 3 doit compter sur sa famille
Actualité
Les acheteurs immobiliers en Île-de-France sont 33% à avoir pu mener à bien leur projet grâce à un héritage ou à une donation contre 28% pour la moyenne nationale.
Par Jean-Bernard Litzler
Mis à jour le 14/04/22, 04:00
Publié le 14/04/22, 04:00
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Voir l'annonceBoucler son financement pour accéder à la propriété n’a jamais été aussi compliqué: entre des prix qui restent à des niveaux historiquement élevés et des taux qui remontent, tous les coups de pouce sont bons à prendre pour rester sous la barre des 35% de taux d’endettement maximal. Pour en avoir le cœur net, le courtier en crédit immobilier Pretto a fait réaliser par Happydemics un sondage auprès de 1053 personnes. Il en ressort que 33% des acheteurs franciliens ont pu réaliser leur acquisition grâce à leur famille (héritage ou donations). C’est sensiblement plus que la moyenne nationale qui s’établit à 28%.
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Ces acheteurs sont par ailleurs 55% à présenter un apport supérieur à 10%. Pour les acquéreurs franciliens les plus jeunes, les 25-34 ans, le poids de cet apport familial est encore plus important puisqu’il intervient dans 38% des cas. Il faut dire que, fort logiquement, leur apport personnel est plus faible puisque seuls 41% de cette classe d’âge disposent d’un apport supérieur à 10%. «En raison des prix particulièrement élevés en Île-de-France, jusque-là tirés par Paris, difficile de devenir propriétaire en ayant des revenus modestes, rappelle Pierre Chapon, président de Pretto. L’apport familial représente une planche de salut pour de nombreux emprunteurs. Ce qui creuse davantage encore les inégalités d’accès à la propriété.»
81.000 euros d’apport en Île-de-France
Selon les statistiques de Pretto, les acquéreurs parisiens moyens disposaient en 2021 de revenus mensuels nets de l’ordre de 5 000 euros avec un apport de 81.000 euros contre 44.600 euros à l’échelle nationale. Parmi les emprunteurs qui recourent à cette société, seuls 3% des dossiers qui débouchent se font sans apport ou avec moins de 10 000 euros. Dans son système de notation de la «finançabilité» des prêts, Pretto obtenait un score moyen de 62 points pour les dossiers avec faible apport contre 75 points en moyenne. Si l’achat sans apport reste une réalité pour un petit nombre d’élus, le décrocher est devenu de plus en plus complexe.
Le Figaro
Le sac tendance de l'été est arrivé... Et il est en verre soufflé
Déjà adopté par les stars, ce sac aux frontières du design est issu de la collaboration entre la maison de mode Coperni et le studio de verrerie Heaven.
Mars dernier, un objet de curiosité se glisse entre les mains de Gigi Hadid. Un sac en verre soufflé transparent avec des mini-cornes de diable apparaît aux bras de la mannequin aux 73,4 millions d'abonnés et lui vole, déjà, la vedette. Un coup de génie «made in France» que l'on doit à la marque minimaliste et futuriste Coperni, créée par le couple Arnaud Vaillant et Sebastien Mayer. Taillé pour Instagram et les tapis rouges, c’est également lui que Kylie Jenner a choisi le jeudi 7 avril comme écrin pour présenter les nouveaux gloss de sa marque. Un cliché aimé par près de 7 millions de personnes, ce qui en dit long sur le potentiel de ce sac à devenir LE it-bag de la saison.
Le couple de créateurs s’est associé au studio new-yorkais Heaven lors de son défilé automne-hiver 2022-2023 afin de revisiter leur modèle phare, le sac Swipe. Courbes arrondies, anses allongées ... Son design reprend les codes du fameux bouton «unlock» d’Apple. «Ils nous ont envoyé un message sur Instagram, qui s’est transformé en appel Zoom, et c’est ainsi que notre collaboration est née» expliquent Peter Dupont et Breanna Box, créateurs du studio de verrerie Heaven. Et elle s'est rapidement concrétisée. «Nous avons passé une journée à faire des croquis et du brainstorming. Après deux jours de travail en studio, les prototypes étaient parfaits tels qu’ils étaient» conclut Breanna Box. La marque a d’ailleurs dévoilé les dessous de la fabrication du sac sur Instagram, qui est réalisée à partir d’un seul morceau de verre chauffé à plus de 1500 degrés.
Prisé par les stars
“Qui a dit qu’il n'était pas fonctionnel ?” se questionne amusée la marque Coperni en légende d’un post Instagram. Le Swipe en verre soufflé semble redéfinir la notion même d'utilité d'un sac à main et a déjà conquis le cœur de nombreuses stars comme Doja Cat, qui l’avait arboré en version perle d’eau, ou encore la chanteuse Tinashe, qui l'a choisi en version colorée aux reflets rubis lors des derniers Grammy Awards.
Les photos de l'anniversaire «en famille» de Tina Kunakey, 25 ans, avec Vincent Cassel et sa fille Deva
Le mannequin a fêté son anniversaire entouré de son mari, son frère et sa belle-fille. Des photos de la soirée ont été publiées sur son compte Instagram, le 10 avril.
Tétons baudruche et imprimé ballons : l'apparition gonflée d'Emma Corrin à Londres
L'actrice anglaise a tiré son épingle du jeu avec une allure aussi loufoque que pointue lors de la cérémonie des Laurence Olivier Awards.
Dans une combinaison en dentelle rouge, Rihanna enceinte irradie en cover de Vogue US
Le temps d'une séance photo, la chanteuse a habillé son ventre de future maman de dentelle rouge. Une création sculpturale signée Alaïa.
Le Figaro
Revenir au septennat : quels sont les enjeux d'une proposition qui met (presque) d'accord Macron et Le Pen ?
Coline RenaultFOCUS - Les deux adversaires au second tour de l'élection présidentielle se sont prononcés en faveur du septennat. Mais qu'est-ce qu'un tel changement impliquerait concrètement ?
- Que disent chacun des candidats précisément ?
Dans un entretien au Point, Emmanuel Macron a regretté que le quinquennat soit «sans doute trop court pour un temps présidentiel en France». «Le fait de ne pas avoir de respiration démocratique pendant cinq ans n'est plus adapté à notre époque», a-t-il ajouté. «Un septennat avec des mid-terms séparerait par exemple mieux l'exécutif gouvernemental de la part d'exécutif présidentiel.»
Marine Le Pen, pour sa part, a défendu lors d’un déplacement à Vernon «un septennat non renouvelable», qui «rendra à la fonction présidentielle son prestige et au président sa capacité d’une action longue».
À lire aussiDébat présidentiel : comment Marine Le Pen prépare le match retour
- Que faudrait-il faire pour mettre en place un septennat ?
Pour remplacer le quinquennat par un septennat, il faudrait réviser la constitution. L'unique article prévoyant une révision constitutionnelle est l'article 89. Mais il implique une procédure lourde qui inclut l'aval des deux chambres. Un premier filtre prévoit dans tous les cas que le texte de la révision soit voté «par les deux assemblées en termes identiques». Contrairement à une loi ordinaire, le vote de l'Assemblée nationale ne l'emporte pas sur celui du Sénat. Dans un second temps, deux possibilités existent : la révision peut soit être approuvée par référendum, soit faire l'objet d'un vote du Congrès (la réunion des deux chambres du Parlement) qui ne pourra l'approuver que s'il réunit «la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés».
- Concrètement, quel serait le calendrier d'un tel changement ?
Le temps que la proposition des deux candidats soit adoptée et la constitution modifiée, la proposition ne pourra pas être mise en place pour les cinq ans à venir, comme l’a précisé Emmanuel Macron sur France 2 mercredi matin : «Je dis que le septennat me paraissait une bonne option mais il ne vaudra pas de toute façon pour le mandat qui vient d'évidence.» Avant d'ajouter : «On ne change pas de règles en cours de partie.» Autrement dit, le prochain septennat serait valable après l’élection présidentielle de 2027, dans cinq ans.
- Le septennat pourra-t-il être reconduit ?
Les deux candidats s’opposent sur le caractère renouvelable du septennat. Pour Emmanuel Macron, le président sortant pourra se représenter à l’issue de son mandat. Marine Le Pen, en revanche, s’est prononcé en faveur d’un septennat non renouvelable qui débarrassera le président d’une «obligation de campagne électorale permanente.»
- Quid de cette idée de «midterms» et à quoi cela pourrait ressembler ?
L’idée des «mid-terms» ou «élections de mi-mandat» à l'américaine a été évoquée par Emmanuel Macron pour donner «une respiration démocratique» à la moitié du mandat. Il s’agirait de toute évidence d’élections législatives organisées au bout de trois ans et demi de présidence, avec pour but de relancer le mandat pour appuyer l'action gouvernementale ou au contraire de la sanctionner.
- Que changerait cette réforme sur le plan politique ?
En lui-même, le septennat permet surtout aux dirigeants d’avoir plus de temps pour réformer. Mais l’instauration de «mid-terms» qui viendrait probablement avec limiterait son rôle en bouleversant le calendrier électoral tel qu’on le connaît depuis son inversion, en 2002. Le fait de tenir les élections présidentielles la même année et dans cet ordre a entraîné une concordance systématique entre le parti du président et le parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Instaurer un septennat avec des mid-terms pourrait mettre un terme à cette synchronisation entre le chef de l'État, le gouvernement et l’Assemblée nationale, en réinstaurant le principe de la cohabitation. Selon les résultats à ces élections, le premier ministre pourrait donc être un membre de l’opposition, ce qui donnerait plus de poids à l’Assemblée nationale, ainsi qu’au premier ministre par rapport au chef de l'État.
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Présidentielle 2022 : Hidalgo 7e à Paris, Zemmour plébiscité en Russie... Les chiffres marquants du premier tour
Anne Hidalgo rejetée dans sa propre ville, Éric Zemmour plébiscité par les Français de Russie ou Valérie Pécresse qui performe à Versailles, certains suffrages, inattendus ou symboliques, marquent ce premier tour.
Présidentielle 2022 : LR vote une motion écartant tout report de voix sur Marine Le Pen au second tour
Au lendemain de l'échec électoral de Valérie Pécresse, le mouvement a voté en faveur d'un «projet de droite indépendante», «ni fongible dans le macronisme, ni dans le lepénisme» en vue des législatives.
Regarder la vidéoFabien Roussel a envoyé un SMS de félicitations à Jean-Luc Mélenchon
Le message entre le candidat du PCF et le candidat LFI est resté sans réponse mais les Insoumis devraient rencontrer « dans les jours qui viennent » les communistes et les écologistes.
New York Times - World
More Than 120 Dead After Tropical Storm Hits the Philippines
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The first such storm of the year caused widespread flooding and landslides in the central part of the country.
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By Jason Gutierrez
MANILA — Rescue workers battled intermittent heavy rain to reach many people still missing Wednesday, three days after Tropical Storm Megi pummeled the country, causing widespread landslides and flooding in the central Philippines.
By noon Thursday, 123 deaths had been confirmed. Hardest hit was the city of Baybay in central Leyte Province, where landslides buried a remote community. Eighty-six people were known to have died there, local officials said.
Mark Timbal, a spokesman for the National Disaster Risk Reduction and Management Council, said local officials in Leyte had pre-emptively evacuated many residents in Baybay into areas that were safe — or so they thought.
“The landslide reached beyond the hazard-prone areas,” Mr. Timbal said in Manila on Wednesday. “Some of the residents had evacuated there and did not expect the landslide to reach that location.”
“We did not foresee the devastation brought about by this landslide,” he added.
While the storm had moved out of the Philippines, intermittent rains had continued, hampering search and rescue efforts.
Baybay’s mayor, Jose Carlos Cari, said on Wednesday that he feared the casualty figures could rise. “We are still searching for many people missing,” he said. “Our responders are wading through mud.”
The nearby town of Abuyog was also hit by a landslide. Floodwaters had receded, but officials said nearly 80 percent of one village there had been wiped out. Thirty-one deaths had been confirmed as of Thursday.
“After the landslide, the remaining 20 percent of houses along the coast were swamped by a storm surge,” said Lemuel Gin Traya, Abuyog’s mayor. “It was one huge wave.”
All in all, about nine regions and an estimated 139,000 people in the Philippines’ eastern seaboard were affected, the disaster relief agency in Manila said.
The Philippines sits on the so-called typhoon belt, and endures an estimated 20 storms a year, some devastating.
In December, about 400 people were killed when Typhoon Rai pummeled the central region. And in November 2013, Typhoon Haiyan slammed the central Philippines, killing thousands.
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Le Figaro
Quatre étirements pour soulager nos corps (même les moins souples)
Vous manquez de temps pour faire une séance de yoga ou vous n'aimez pas la discipline ? La coach sportive Élodie Sillaro livre quatre exercices simples et rapides à réaliser. Détente garantie.
Vous vous sentez tendue, rouillée, mais le yoga, très peu pour vous ? De simples étirements peuvent tout à fait servir d'alternative et vous permettre de profiter du bienfait du stretching pour lutter contre les tensions. «Le tonus postural, c'est-à-dire la tension naturelle qu'on a dans le corps pour se tenir debout, augmente avec le stress, la sédentarité, la station assise maintenue, explique Élodie Sillaro (1), coach sportive. Cela peut créer des tensions, engendrer des blessures ; et on peut perdre en mobilité articulaire et se sentir rouillé.» Inutile de pratiquer tous les jours, une session d'étirements deux à trois fois par semaine est extrêmement bénéfique.
À lire aussiLes techniques qui fonctionnent pour gagner en souplesse et dessiner son corps
En vidéo, 5 exercices d'étirements pour se détendre avant de commencer la journée
La fente basse
À genoux, on fait un grand pas vers l'avant avec sa jambe droite, en plaçant son pied bien à plat sur le sol et sa cheville dans l'alignement du genou. On recule ensuite légèrement le genou gauche pour que la cuisse soit en diagonale par rapport au sol. Il faut bien penser à garder le dos droit et les abdos serrés pour éviter les tensions lombaires. On tient la position 30 à 40 secondes, avant de changer de jambe.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, il est possible de faire une légère rétroversion du bassin, en le basculant vers l'avant, pour mieux étirer le psoas.
Bien respirer
relaxationExtension thoracique
Autrement appelé «cobra» en yoga ou «baby swan» en Pilates, «cet exercice permet d'étirer toute la chaîne antérieure, de la mâchoire sous le menton jusqu'aux pieds», indique Élodie Sillaro. On commence à plat ventre, on allonge ses jambes derrière pour avoir les hanches bien à plat sur le sol. On place ensuite les mains sous les épaules, à hauteur de la poitrine. On tend alors les bras devant soi et on relève la tête vers le plafond de façon à faire une extension cervicale.
Pour les débutants, la position peut se faire les coudes fléchis, en gardant les basses côtes toujours en contact avec le sol. L'important est de ne pas forcer, mais de faire en fonction de son ressenti.
L'exercice étant intense, on tient la position entre 20 à 30 secondes.
La pince
Assise, sur les fessiers ou sur les ischions, on allonge les jambes jointes. On se grandit, on bascule le buste vers l'avant, dos bien droit et on amène les bras au sol, le long des jambes. On attrape ses genoux, ses mollets, ses chevilles en fonction de sa souplesse.
Cet exercice permet d'étirer toute la chaîne postérieure, des talons jusqu'au sommet du crâne. On le sent notamment au niveau des ischio-jambiers et du dos. Pour les débutants, il est conseillé de faire cet étirement les genoux fléchis, pour aller chercher la tension sans se faire mal.
Tenir 30 à 45 secondes.
Étirement du fessier
Appelé «pigeon allongé» ou «chas de l'aiguille» en yoga, cet exercice est essentiel pour étirer le piriforme, un muscle profond du bassin situé sous les fessiers. «À cause d'une station assise maintenue longtemps, ce muscle est souvent très noué et cela peut engendrer des sciatiques et des douleurs lombaires», explique Élodie Sillaro.
Pour y pallier, rien de plus simple : allongé sur le dos, on place sa cheville droite sur son genou gauche. Ensuite on attrape l'arrière de la cuisse gauche en la ramenant vers sa poitrine. Les épaules et la tête doivent rester bien à plat sur le tapis. On peut s'aider d'une serviette, que l'on passe derrière sa cuisse et dont on tire les deux extrémités, pour avoir plus d'amplitude par rapport aux bras. La cheville droite reste bien libre, pas sur le genou ni la cuisse, elle peut bouger.
Tenir 30 secondes et changer de jambe.
(1) Élodie Sillaro est également l'auteure de Stretching Express, aux éditons Amphora, 112p., 9,95€ et J'ai pas le temps ! Séances d'étirements : 75 séances de 10 minutes sans matériel 3 niveaux de difficulté, aux éditions Amphora, 176p., 18,50€.
Louise Aubery : «On n'est pas forcé de l'aimer ou de le détester, le corps est juste là, c'est un fait»
Créatrice de contenu, elle tourne en dérision les clichés féminins et s'affiche sans fards sur son compte Instagram @MyBetterSelf (suivi par 522 000 abonnés).
Gainage : les mouvements qui assurent des résultats rapidement
En matière de travail des abdominaux, il convient de respecter quelques règles si l'on veut jouir d'un retour sur investissement. Mode d'emploi.
Le Monde
L’arrestation de Viktor Medvedtchouk, député prorusse et ami de Poutine, un symbole fort pour les Ukrainiens
L’oligarque ukrainien, inculpé pour « haute trahison » avant l’offensive et assigné à résidence, avait disparu après le début de la guerre. Volodymyr Zelensky a proposé de l’échanger contre les prisonniers ukrainiens.
Sur les photos diffusées par les autorités ukrainiennes, il apparaît en uniforme militaire, l’air abattu, les cheveux en bataille et les menottes aux poignets. Le député et homme d’affaires prorusse Viktor Medvedtchouk, 67 ans, a été arrêté en Ukraine dans le cadre d’une « opération spéciale », alors qu’il tentait de fuir le pays, a annoncé, mardi 12 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Cette arrestation revêt une dimension symbolique pour le pays. Douzième fortune d’Ukraine en 2021 avec 570 millions d’euros, selon le magazine Forbes, l’oligarque dirigeait la plate-forme d’opposition prorusse Pour la vie, interdite à la suite de l’invasion russe. C’est aussi un ami intime de Vladimir Poutine (le président russe est le parrain de sa fille), dont il est considéré comme le représentant non officiel en Ukraine.
« Poutine est certainement en colère contre Medvedtchouk, il découvre aujourd’hui qu’il l’a mal informé », Oleksiy Melnyk, codirecteur du Centre Razumkov à Kiev
Avant la guerre, M. Medvedtchouk avait été inculpé pour « haute trahison » et « tentative de pillage de ressources naturelles en Crimée », la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. Assigné à résidence depuis mai 2021, il avait disparu quelques jours après le début de l’offensive, le 24 février. « Son arrestation n’est pas liée à son orientation politique, mais au fait qu’il ait violé la loi », affirme Oleksiy Melnyk, codirecteur du groupe de réflexion Centre Razumkov, à Kiev. La nouvelle a été célébrée à travers tout le pays. Sur Internet, des dizaines de mèmes, créés à partir des photos où il est menotté, ont aussitôt vu le jour.
Viktor Medvedtchouk, l’homme de Poutine en Ukraine« Il n’y a pas de raison de le considérer comme un prisonnier de guerre, car il ne remplit pas les critères fixés par la Convention de Genève, estime le chercheur, et ce n’était pas un combattant », malgré son uniforme militaire. A ce sujet, le président ukrainien a d’ailleurs dénoncé le « cynisme » de l’homme d’affaires. Selon lui, en « utilisant la tenue camouflage », « il a essayé de se camoufler. Voilà un “guerrier”. Voilà un “patriote” », a-t-il ironisé.
Volodymyr Zelensky a proposé, mercredi, de l’échanger contre les Ukrainiens prisonniers en Russie. « Je propose à la Russie d’échanger votre homme contre nos garçons et nos filles qui sont actuellement en captivité en Russie. Il est donc important que nos forces de l’ordre et nos militaires envisagent également cette possibilité. »
« Beaucoup d’argent pour rien »
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas commenté directement cette proposition. « Medvedtchouk n’est pas un citoyen russe. Il n’a rien à voir avec l’opération militaire spéciale, c’est un homme politique étranger, a-t-il déclaré. Nous ne savons pas vraiment s’il souhaite que la Russie participe à la résolution de ce problème. »
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Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Monde
Entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, entente cordiale et grandes manœuvres à l’approche de l’élection présidentielle 2022
L’ancien président et l’actuel locataire de l’Elysée entretiennent depuis le début du quinquennat une relation singulière, sur fond de détestation partagée pour François Hollande.
Le ciel se couvre sur Toulouse quand François Hollande franchit les grilles de l’école juive Ohr-Torah (anciennement Ozar-Hatorah). Il est arrivé seul ce dimanche 20 mars, jour de commémoration des victimes de Mohammed Merah. Dix ans après le massacre perpétré par le terroriste islamiste, le socialiste s’entretient avec le directeur de l’école quand soudain, tandis qu’une éclaircie pointe, la berline présidentielle surgit. Emmanuel Macron en sort, tend la main à son prédécesseur, dont il a été le collaborateur, alors que, dans son sillage, Nicolas Sarkozy s’extirpe discrètement du véhicule. L’ancien président a voyagé avec l’actuel locataire de l’Elysée à bord de l’avion présidentiel, les deux hommes – en bras de chemise – ayant affiché leur complicité dans les travées de l’avion pendant le vol.
A Toulouse, un hommage aux victimes de Mohammed Merah sur fond de campagne présidentielleAu fil du quinquennat s’est nouée entre eux une relation particulière, faite d’admiration réciproque et de rivalité, sur fond de détestation partagée pour François Hollande. Appels téléphoniques réguliers, consultations sur les grands sujets, invitations à déjeuner à l’Elysée : Emmanuel Macron a toujours « traité » Sarkozy avec doigté, tout en le flattant. « Nicolas Sarkozy a toujours apprécié le respect qu’Emmanuel Macron lui a témoigné. Le respect, ça compte. Se dire “je compte” penser “j’ai une valeur ajoutée”, Nicolas Sarkozy l’a apprécié », observe le sarkozyste Christian Estrosi.
Elu en dépouillant la gauche, Emmanuel Macron pressent depuis longtemps que ses chances de réélection dépendent de sa capacité à séduire la droite ; il a donc fait de Sarkozy son meilleur allié pour siphonner Les Républicains (LR) et gêner sa reconstruction. « Il me dit qu’il ne peut être réélu sans nous, il m’a demandé de l’aider », répète l’ancien président à tous ses visiteurs depuis deux ans.
« Je veux choisir le premier ministre »
Il n’en fallait pas plus à l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), ainsi cajolé, pour imaginer les contours d’un possible « accord de coalition » entre LR et la Macronie, reposant sur des circonscriptions et des postes dévolus à la droite sarkozyste. « J’ai posé mes conditions à Macron, a-t-il glissé récemment à un élu LR, venu le voir rue de Miromesnil. Je veux choisir le premier ministre et un groupe de 50 députés. » Cet hiver, il a d’ailleurs déjà conseillé à Macron de nommer la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, à Matignon, comme le révélaient Les Echos en février.
A l’été 2020, son ami Christian Estrosi avait d’ailleurs clamé tout haut ce que Nicolas Sarkozy répétait en privé, en appelant la droite à « passer un accord » avec Emmanuel Macron. Le maire de Nice a rejoint depuis la majorité présidentielle, suivi par plusieurs autres barons de la droite. Plus récemment, le chef de l’Etat a reçu le soutien d’une kyrielle d’élus de droite, dont l’ancien ministre du budget Eric Woerth. D’autres sont restés à LR mais se rêvent, comme le député de l’Yonne Guillaume Larrivé, en chevilles ouvrières de cette coalition imaginaire, appelant LR à bâtir « une nouvelle majorité » avec le chef de l’Etat.
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Le Monde
De la boxe aux stupéfiants : Daniel Kinahan, un chef de clan irlandais dans les cordes
Simon Piel Thomas SaintourensPublié hier à 12h41, mis à jour hier à 20h52
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EnquêteEn cavale à Dubaï, ce promoteur de boxe est sur les radars des services de police internationaux pour trafic de stupéfiants et blanchiment d’argent via le noble art. Jusqu’à 5 millions de dollars sont promis à qui offrira des informations permettant sa capture ou le gel de ses avoirs financiers.
On croirait un album de vacances. Une succession de cartes postales ensoleillées, envoyées du front de mer de Dubaï, gratte-ciel sur horizon bleu azur. Même visage rond et jovial. Même attitude détendue. Depuis plusieurs mois, Daniel Kinahan, un ancien promoteur de boxe irlandais âgé de 44 ans, prend la pose sur les réseaux sociaux, tout sourire et pouce en l’air. Comme ce 8 février, aux côtés du champion du monde des poids lourds, le Britannique Tyson Fury, dit « le Gypsy King ». Une série de clichés qui rappelle à tous que, malgré son expatriation en 2016 aux Emirats arabes unis, Kinahan demeure une figure du milieu de la boxe. Comme un pied de nez, aussi, aux lourdes accusations qui le visent.
Ce même sourire et ce même visage barbu sont apparus, mardi 12 avril, sur un autre portrait, dévoilé par la Garda – la police irlandaise – lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville de Dublin. Un visage surplombé de la mention « reward » (« récompense »), comme au temps du Far West. Jusqu’à 5 millions de dollars sont promis à qui offrira des informations permettant la capture ou le gel d’avoirs financiers de Daniel Joseph Kinahan ; mais aussi de son père, Christopher, et de son frère, Christopher Junior, présentés comme les trois dirigeants du cartel.
Car avec ces photos, c’est bien sa cavale que documente Daniel, l’homme de Dubaï, et tête d’affiche du trio. Depuis 2018, la Haute Cour de justice irlandaise l’a désigné comme le numéro un de ce groupe international, spécialisé dans les trafics de drogues (cocaïne, cannabis, héroïne) et d’armes. Un clan responsable de plus d’une douzaine de meurtres ces dernières années, et d’encore plus de tentatives d’assassinat commises en Irlande, en Espagne ou encore en Turquie, selon la National Crime Agency (NCA) britannique, qui le poursuit également.
Mardi, l’annonce de la récompense n’a pas été la seule nouvelle donnée par des officiers irlandais visiblement émus. Des responsables des agences américaines du Trésor, des douanes et de la lutte antidrogue sont venus annoncer le blocage des biens et des investissements du clan aux Etats-Unis, ainsi que la mise en place d’une task force commune sous l’égide d’Europol pour, enfin, après plus d’une décennie de traque, mettre la main sur le trio.
La solitude du « boss »
« Dorénavant, l’organisation criminelle transnationale Kinahan rejoint le niveau de la Camorra italienne, des Mexicains de Los Zetas, des yakuzas japonais et des Voleurs dans la loi russes », a lancé Gregory Gatjanis, directeur associé du Trésor américain. Ils viennent aussi inscrire leur nom dans la mythologie déjà fournie du banditisme irlandais, dont l’itinéraire a épousé, au XXe siècle, celui de la diaspora, notamment aux Etats-Unis. Les chiffres dévoilés témoignent de la puissance du clan : d’après le patron de la police irlandaise, Drew Harris, il a déjà généré plus de 1 milliard de dollars de bénéfices. Depuis 2015, plus de 7,5 millions d’euros de cash, 20 millions d’euros de drogue et 48 armes à feu ont été saisis, et 79 membres du cartel condamnés. Mais il manque les trois têtes, dont Daniel Kinahan.
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Le Monde
Soutien massif à l’économie
Editorial du « Monde ». Les actionnaires font parfois preuve de davantage de bon sens que les conseils d’administration. Celui de Stellantis a décidé d’appliquer à son PDG, Carlos Tavares, un mécanisme de rémunération qui défie la pesanteur. Le dirigeant du constructeur automobile issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler pourrait toucher plusieurs dizaines de millions d’euros en fonction de l’atteinte d’objectifs qui lui ont été fixés d’ici à 2028.
Sur la seule année 2021, la rémunération de Carlos Tavares s’élève à 19 millions d’euros. Les actionnaires réunis en assemblée générale, mercredi 13 avril, ont, à la surprise générale, voté contre ce dispositif, au moment où il est demandé aux salariés de redoubler d’efforts pour accomplir la transition vers le véhicule électrique.
Les compétences du dirigeant ne sont pas en cause. Sous sa direction, le groupe a su mener à bien une fusion compliquée dans un contexte chahuté en raison de la crise sanitaire. En 2021, l’entreprise a ainsi dégagé 13 milliards d’euros de profits, faisant de Stellantis l’un des constructeurs les plus rentables au monde.
Carlos Tavares, directeur général de Stellantis : sa rémunération estimée à 66 millions d’euros choqueMais, quand l’évolution de la rémunération de M. Tavares atteint des niveaux stratosphériques, celle des salariés reste strictement encadrée. Alors que le rythme d’inflation atteint déjà 4,5 % en France, les ouvriers se sont vu attribuer une hausse de 2,8 % ainsi qu’une prime d’intéressement et de participation d’environ 4 000 euros.
Qu’un dirigeant soit généreusement payé peut paraître légitime, lorsque les résultats sont au rendez-vous. Ce qui l’est moins, ce sont les politiques de rémunération qui donnent le sentiment qu’il n’y a pas de limites à la valeur du mérite. Il s’agirait de récompenser des compétences exceptionnelles dans un marché très étroit du recrutement des dirigeants. Mais la loi de l’offre et de la demande n’autorise pas tous les excès. La preuve : au titre de 2021, le patron de Toyota touche six fois moins que M. Tavares et celui de Volkswagen deux fois moins. Stellantis a préféré s’aligner sur les niveaux en vigueur aux Etats-Unis, où presque tout est permis.
Automobile : les résultats record de Stellantis, fruits de la rude méthode TavaresUne entreprise ne peut pas être déconnectée du contexte social dans lequel elle évolue. Si certaines ont été capables d’afficher de solides performances en sortie de crise sanitaire, elles ne le doivent pas seulement à leur direction mais aussi au soutien massif à l’économie, grâce à l’argent public.
Cette polémique tombe mal. Les milieux économiques s’inquiètent à raison des conséquences d’une victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle le 24 avril. Cette perspective devrait inciter les administrateurs à ne pas nourrir davantage le populisme ambiant en faisant preuve de modération dans les politiques de rémunération des dirigeants.
Les mégaprofits du CAC 40 et le débat récurrent sur le partage des bénéficesLes actionnaires de Stellantis ont eu cet éclair de lucidité. Mais leur avis n’est que consultatif, selon le droit néerlandais, la société étant enregistrée aux Pays-Bas. Il y a six ans, ceux de Renault s’étaient déjà prononcés contre la rémunération de Carlos Ghosn proposée par le conseil d’administration, qui avait passé outre ce refus. Ce simulacre de démocratie actionnariale est d’autant plus choquant que l’Etat est présent au capital des deux constructeurs. Malgré son opposition à ces rémunérations, il est réduit à l’impuissance.
Dans un contexte de montée des inégalités et de hausse des prix qui rend la question du pouvoir d’achat inflammable, les sommes proposées par le conseil de Stellantis ne sont pas seulement indécentes, elles sapent notre contrat social. Le capitalisme voudrait scier la branche sur laquelle il est assis qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
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Le Figaro
Ces idéologues russes qui veulent faire disparaître l’Ukraine
Isabelle LasserreDÉCRYPTAGE - Si les intentions de Vladimir Poutine ne sont pas toujours très lisibles, son entourage fait preuve d’une certaine clarté dans ses propos et déclarations au sujet des buts de guerre.
Après avoir échoué à renverser le gouvernement de Kiev et à s’emparer de la capitale et des grandes villes du Nord, les forces russes se sont retirées pour se concentrer dans le sud et l’est du pays. Elles y préparent leur nouvelle guerre, avec l’objectif de s’emparer des parties du Donbass qui ne sont pas encore sous leur contrôle. Ce changement de positionnement militaire des forces russes, qui peut suggérer que le Kremlin a revu ses ambitions à la baisse et se concentre désormais sur un objectif militaire plus réaliste, a fait naître chez certains responsables politiques européens l’espoir d’une avancée des négociations et d’une sortie prochaine de la guerre.
Pourtant, tous les signaux qui viennent de Moscou suggèrent exactement le contraire. «Le but de Vladimir Poutine est le contrôle militaire de l’Ukraine. Les fondamentaux sont clairs: l’Ukraine ne peut pas être un pays souverain. Le but n’a pas changé depuis le début de la guerre, même si les premières tentatives ont échoué. Vladimir Poutine n’a pas limité ses ambitions au sud et à l’est du pays. Il ne s’arrêtera pas au Donbass», résume dans un tweet le politologue russe Greg Yudin, professeur à l’École des hautes études en sciences sociales et économiques de Moscou.
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Pour comprendre les intentions de Vladimir Poutine, rien ne vaut l’étude des textes des idéologues qui gravitent dans son entourage. L’écrivain Timofeï Sergueïtsev, l’une des âmes damnées de Vladimir Poutine, relativement discret jusqu’à aujourd’hui, a récemment publié un texte de propagande pour l’agence officielle RIA Novosti, proche du Kremlin. Intitulé «Que doit faire la Russie avec l’Ukraine», il en dit long sur l’état d’esprit qui règne au Kremlin. Dans cet article, l’État ukrainien et la nation ukrainienne sont voués à disparaître, tout comme le nom «Ukraine»: «L’Ukraine est une construction artificielle antirusse et sans contenu civilisationnel propre, un élément subordonné à une civilisation étrangère et hostile.»
Une présence militaire permanente
Il faut donc tout simplement la rayer de la carte. Coupables d’avoir résisté, les populations sont directement visées. «La dénazification sera inévitablement aussi une désukrainisation, poursuit l’idéologue. En plus du sommet, une partie importante des masses, qui sont des nazis passifs, complices du nazisme, sont également coupables. Il faut procéder à un nettoyage total.» Timofeï Sergueïtsev détaille également le programme de cette «désukrainisation», qui sera mise en œuvre par «l’agence russe de dénazification» tout juste créée. La liquidation de toutes les forces de sécurité, l’instauration d’un régime de terreur basé sur la délation, l’imposition de la propagande russe dans les médias et d’une éducation respectant la version russe de l’histoire… Le pays sera également divisé en «républiques populaires» avec, à l’ouest de l’Ukraine, une province hostile à la Russie qui nécessitera «sans doute» une présence militaire russe permanente.
L’ukrainisme profond, alimenté par le venin antirusse et les mensonges sur une pseudo-identité, est un immense fake. Ce phénomène n’a jamais existé dans l’histoire. Il n’existe pas non plus aujourd’hui
Deuxième personnalité à annoncer la disparition de la nation ukrainienne, l’ancien président Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité. Il a publié un texte de la même inspiration sur les réseaux sociaux. «L’ukrainisme profond, alimenté par le venin antirusse et les mensonges sur une pseudo-identité, est un immense fake. Ce phénomène n’a jamais existé dans l’histoire. Il n’existe pas non plus aujourd’hui.» À travers ces écrits révisionnistes, qui s’ajoutent à d’autres publiés dans les journaux contrôlés par le Kremlin, on comprend que les buts de guerre de la Russie en Ukraine n’ont pas changé malgré les échecs militaires initiaux et le recul forcé de Kiev. Ils se seraient plutôt élargis, nourris par le désir de vengeance contre les Ukrainiens qui font barrage aux assauts russes dans les grandes villes. Ils visent en effet désormais aussi à éradiquer «le totalitarisme occidental».
«La tragédie que nous sommes en train de vivre aujourd’hui aurait pu être évitée si nous avions prêté plus attention aux écrits des idéologues proches du Kremlin. Ne refaisons plus cette erreur», prévient la spécialiste Françoise Thom dans un article pour le très sérieux site Desk Russie. Elle en est persuadée: «La déseuropéanisation parallèle de l’Ukraine et de la Russie n’est qu’un prologue à celle de toute l’Europe.»
Une guerre contre l’Europe
Là encore, les choses sont annoncées par les idéologues. «Notre objectif en Ukraine n’est pas de déplacer le foyer antirusse de 1000 km vers l’ouest, mais de créer sur nos frontières occidentales un pont et un tremplin vers une nouvelle Europe, non pas vers l’Europe actuelle du chaos et de la décadence, mais vers l’Europe de la Tradition», a récemment écrit le politologue Vladimir Mojegov. La guerre contre l’Ukraine est aussi une guerre contre l’Europe, contre l’Occident et contre l’Otan. «L’Ukraine n’est que la première étape d’un grand effort pour changer l’ordre global», prévient aussi le politologue Greg Yudin. Et pour gagner ces guerres, «aucun coût n’est trop élevé».
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On comprend mieux pourquoi les négociations font du surplace depuis le début de la guerre, même quand elles sont mises en avant par Moscou et Kiev. «La question d’une porte de sortie n’existe pas car Vladimir Poutine n’en a pas besoin pour le moment. Les négociations ne sont faites que pour gagner du temps. Les négociateurs russes ne peuvent pas être pris au sérieux: ils n’ont aucun pouvoir en Russie», commente Greg Yudin. La guerre de Vladimir Poutine fait en outre l’objet d’un relatif consensus au sein des élites russes et de la population, qui aimerait voir la Russie la gagner, à n’importe quel prix. Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a mis en garde ses alliés occidentaux: «La bataille pour le Donbass vous rappellera la Seconde Guerre mondiale, avec ses larges opérations et manœuvres, l’engagement de milliers de tanks, de véhicules armés, d’avions et d’artillerie.» Mais elle ne sera pas la dernière bataille de la guerre d’Ukraine.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais
Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Le Monde
Présidentielle 2022 : derrière l’abstention, la conscience d’une puissance publique entravée
Si le « quoi qu’il en coûte » a alimenté l’image de l’Etat qui console ou corrige, il a aussi parallèlement renforcé l’idée que l’exécutif ne pilote plus et est souvent limité dans son action. Le constat de cette impuissance a aussi nourri l’abstention.
Le haut fonctionnaire a eu un choc. La dernière fois que Thierry Aulagnon avait dirigé le cabinet d’un ministre de l’économie, c’était au début des années 1990. Revenu à Bercy en 2016, après presque trente ans dans le secteur privé, il a été sidéré de voir combien l’Etat avait changé. Comme si, en matière de politique économique, ce dernier avait organisé sa propre impuissance. « J’ai eu le sentiment que l’action de l’Etat était devenue beaucoup plus difficile », résume-t-il.
Dans son rapport d’étonnement : des contraintes européennes qui n’existaient pas trente ans plus tôt, ni sur le budget ni sur la dette ni sur la politique industrielle (à travers le régime bruxellois des aides d’Etat). « Il y avait d’autres difficultés, comme l’hyperinflation ou la fébrilité des taux de change, mais pas de contraintes européennes », note-t-il. Le Conseil constitutionnel ensuite, devenu « beaucoup plus présent qu’il y a trente ans », avec une centaine de décisions par an, dont une grande partie dans le domaine économique et financier à travers les questions prioritaires de constitutionnalité. Des décisions « imprévisibles et qui interviennent parfois très longtemps après que la règle de droit a été posée, en fiscalité par exemple », poursuit-il. La multiplication des autorités indépendantes, enfin (la Commission nationale de l’informatique et des libertés, par exemple). « Il y en a des centaines, parfois dans des domaines que je ne soupçonnais pas. On voit bien la logique sous-jacente. Mais le résultat, c’est que l’action de l’exécutif est entravée. »
De fait, en trente ans, la panoplie des instruments de politique économique à la disposition de l’Etat s’est considérablement réduite. L’économie a été libéralisée en deux vagues successives, d’abord dans les années 1980 – le contrôle des prix et des changes est abandonné, les prêts bonifiés par l’Etat supprimés, les entreprises publiques privatisées. Puis, dans une période plus récente, sous l’impulsion de Bruxelles, qui a placé le consommateur au cœur du projet européen avec une politique de la concurrence offensive, la restriction des aides d’Etat et, indirectement, de la politique industrielle. La Commission européenne a aussi plaidé – avec un succès relatif – pour une plus grande orthodoxie budgétaire avec la monnaie unique et le traité de Maastricht, lequel a également transféré la politique monétaire à une Banque centrale européenne indépendante du pouvoir politique, alors que la Banque de France ne l’était pas jusqu’en 1993.
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Le Figaro
«Macroner»: ce nouveau mot (pas très flatteur) venu d’Ukraine
Le verbe «macroner», formé sur le nom du président Emmanuel Macron, est de plus en plus populaire chez les Ukrainiens.
Les photos d’Emmanuel Macron, en sweatshirt et l’air soucieux, à l’Élysée semblent ne pas avoir convaincu tous les Ukrainiens. Récemment, sur le réseau social Telegram est apparu le mot «macroner», un nouveau verbe peu élogieux pour décrire l’attitude du président français. Directement inspiré du nom de «Macron», ce néologisme venu d’Ukraine «macronete», traduit en français «macroner», signifie «se montrer inquiet d’une situation, mais ne rien faire».
La colère des Ukrainiens contre l’inertie de Macron
Alors que l’apparition du premier ministre britannique Boris Johnson aux côtés de Volodymyr Zelensky a été applaudie comme un symbole de soutien, les appels téléphoniques d’Emmanuel Macron à Vladimir Poutine indignent une partie des Ukrainiens qui n’hésitent pas à ironiser sur l’hésitation de Paris et de Berlin à prendre une position active dans ce conflit. Ces railleries se traduisent donc dans la langue tandis que les Ukrainiens attendent plus d’aide du président français accusé d’être «à la solde de Poutine», relève un envoyé spécial du Parisien .
Ce n’est pas la première fois que des mots sont créés à partir de noms de politiciens. Ainsi en 2015, les Allemands avaient pu inventer le verbe «Merkeln» pour décrire le fait de «ne rien faire, ne prendre aucune décision, n’émettre aucune déclaration».
Les politiques ont aussi donné naissance à toute une ribambelles de surnoms. François Hollande a longtemps été «Flamby», Giscard se faisait appeler «Sa suffisance», quant à Nicolas Sarkozy, il a eu droit à «Speedy Gonzales» ou «Naboléon».Macron, lui, s’est vu attribuer le nom de «Jupiter» durant son quinquennat. Si ce ne sont pas à proprement parler de nouveaux mots, ce sont de nouveaux sens, parfois étonnants mais souvent peu heureux.
En cette période d’entre-deux-tours, le président sortant et adversaire de Marine Le Pen n’a plus qu’à espérer que l’expression «macroner» ne soit pas reprise par les électeurs français…
À VOIR AUSSI - «Ô Russie, puissance sacrée!»: une école rouvre dans une ville ukrainienne conquise par Moscou
«À vos souhaits!», une formule de politesse (mais bannie par le savoir-vivre)
RÈGLES DE BIENSÉANCE - La langue française regorge d’expressions, proscrites par les parangons de la bonne éducation.
Et si les champignons pouvaient parler?
Une étude menée par un chercheur britannique révèle que les champignons ont leur propre manière de «s’exprimer».
Le Monde
Capacités de stockage
Comme un feu de forêt, l’inflation ne connaît ni frontières ni zone protégée. Une fois la bonne température dépassée, plus rien ne peut arrêter les flammes. La hausse des prix a atteint 8,5 % aux Etats-Unis en mars 2022, du jamais-vu depuis 1981. Parti des matières premières, l’incendie se propage désormais à toute l’économie. D’abord par l’intermédiaire de la hausse des prix du carburant. Les compagnies aériennes ont relevé le tarif des billets, Uber celui des courses et Fedex des livraisons.
Il ne manquait plus que le principal propagateur de la hausse des prix dans le pays, Amazon. L’empereur du commerce en ligne a annoncé une hausse de 5 % du tarif de ses livraisons appliqué à tous les vendeurs qui commercent sur sa plate-forme, c’est-à-dire une bonne partie du commerce de détail aux Etats-Unis. Déjà pénalisés par leurs propres problèmes logistiques et de matières premières, les marchands de tables de jardin, de jouets, de brosses à dents ou de plats cuisinés vont devoir faire valser les étiquettes ou perdre de l’argent.
Dans une lettre à ses clients professionnels, Amazon justifie cette mesure par la hausse des prix des carburants, bien sûr, mais aussi par les investissements considérables consentis durant la crise pour augmenter ses capacités de stockage et de livraison, qui se sont concrétisées par l’embauche de 750 000 employés. Un chiffre colossal à la mesure de la puissance désormais d’Amazon.
La victoire inattendue d’un mouvement syndical parti de la base chez Amazon, à New YorkElle justifie également la hausse par celle du salaire de ses ouvriers, dont le minimum est passé de 15 dollars (environ 13,7 euros) à 18 dollars à l’automne 2021, face, notamment, aux pénuries de main-d’œuvre. Le piège de l’inflation est donc en train de se refermer : l’inflation fait monter les salaires, qui font monter les prix, qui avivent les revendications salariales dans un pays déjà au plein-emploi, etc.
Plus de 50 % des marchandises vendues sur le site d’Amazon le sont par des commerçants tiers
Mais tout le monde n’a pas la chance d’Amazon, celle de l’acteur dominant sur son marché et qui donc peut répercuter ses coûts. La plate-forme représente près de 40 % des ventes de commerce en ligne aux Etats-Unis. En grande partie parce qu’elle a généreusement accueilli, dès ses origines, tous ses concurrents qui souhaitaient profiter de sa logistique. Un pari jugé insensé il y a vingt ans et qui prend tout son sens aujourd’hui. Plus de 50 % des marchandises vendues sur son site le sont par des commerçants tiers. Progressivement, la firme de Jeff Bezos leur a proposé de prendre en charge leur logistique, la livraison, puis leur informatique. A des prix défiant toute concurrence. Une armée d’obligés qui représente le quart de l’e-commerce en Amérique et qui doit aujourd’hui avaler les hausses successives sans avoir eux-mêmes le pouvoir de les répercuter à leurs clients.
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L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth Le Figaro
Atlético Madrid-Manchester City: la vidéo des échauffourées et de l'intervention de la police dans un après-match houleux
Après la qualification des Anglais en demi-finale de la Ligue des champions, la tension était palpable dans les travées de l'enceinte madrilène.
Pour le téléspectateur malheureusement assoupi devant Atlético-City (0-0) mercredi soir, les ultimes minutes de jeu houleuses en fin de rencontre de ce quart de finale retour de la Ligue des champions (qualification des Citizens, vainqueurs 1-0 à l'aller, qui affronteront le Real Madrid en demi-finale) ont eu le mérite de provoquer un léger sursaut devant la télévision. La suite fut du même acabit au moment de raccompagner les acteurs de la pelouse au tunnel, pour rejoindre les vestiaires. Une séquence qui s'est terminée en échauffourée avec des scènes parfois (in)dignes d'un match amateur du dimanche. Une tension palpable, des joueurs sous pression, ajoutez à cela le sentiment d'injustice, de déception ou encore de rancœur et l'après-match entre les Colchoneros et les Citizens a failli virer au pugilat dans les travées du Wanda Metropolitano. Pour un triste spectacle.
Intervention de la police pour calmer les deux camps
Déjà en fin de rencontre, une bagarre générale avait éclaté à la suite d'un mauvais geste de Felipe sur Phil Foden, valant un carton rouge au joueur des Colchoneros et impliquant plusieurs joueurs et membres de staff. Le Monténégrin Stefan Savic, notamment, avait écopé d'un carton jaune et a eu du mal à décolérer après la rencontre, continuant d'invectiver des membres de la délégation mancunienne dans le tunnel menant aux vestiaires, selon des images diffusées par RMC Sport. D'autres joueurs, notamment Sime Vrsaljko, Jack Grealish ou encore Kyle Walker, ont dû être contrôlés par leurs coéquipiers, proches d'en venir aux mains, selon ces images. Les forces de l'ordre ont même dû intervenir dans le tunnel. Ridicule.
À lire aussiTops/Flops Atletico-City : le milieu costaud des Colchoneros, des Citizens en manque d'idées (et d'envie)
«On sait qu'ils essaient de faire des choses comme ça parfois et on a bien géré cela», a commenté John Stones une fois la situation apaisée. «On a gardé notre calme, c'est facile d'être entraînés dans des choses comme cela (...) Je ne veux pas m'appesantir là-dessus car sur les deux manches nous avons joué incroyablement contre une équipe expérimentée dans ce qu'elle fait.»
À VOIR AUSSI - Ces joueurs qui ont joué à Manchester City et à l'Atlético Madrid
Un avis forcément non partagé par le clan madrilène, agacé par certaines attitudes des Mancuniens sur et en dehors du terrain. Interrogé sur les scènes tendues sur et en dehors du terrain, Diego Simeone a préféré retenir le positif et le visage dévoilé par ses troupes, pas loin d'un exploit face au leader de Premier League. «Je suis fier de cette équipe de l'Atlético, parce qu'elle se bat, admet « El Cholo ». On a notre manière de jouer, bonne ou mauvaise, mais on se bat. Le football a beaucoup de facettes, je ne vais pas juger la manière de jouer de l'adversaire. Nous, on a joué avec nos armes, contre ce qui est possiblement la meilleure équipe du monde.»
«Oh, je ne savais pas»: Guardiola apprend en conférence de presse le départ de Fernandinho de Manchester City
Le milieu de terrain des Citizens a surpris son coach avec une information dévoilée en conférence de presse ce mardi.
Ligue des champions : Benzema qualifie le Real Madrid en prolongation à l'issue d'un match fou
Grâce à l'attaquant français une nouvelle fois buteur, les Madrilènes ont arraché leur billet pour les demi-finales de la C1 malgré une défaite à Santiago Bernabeu 2-3 (3-1 à l'aller).
Tops/Flops Real-Chelsea : Modric magique et Benzema forte tête, Thiago Silva et Kanté fébriles
Benzema évidemment, Modric éternel, Thiago fautif... Les tops et flops après Real-Chelsea (2-3) en quarts de finale retour de Ligue des champions.
New York Times - World
Johnson’s Cabinet Backs Him After ‘Partygate’ Fine
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The support from the British prime minister’s party means he can likely ride out the immediate storm, but his troubles are not over, experts say.
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By Stephen Castle
LONDON — One said that Prime Minister Boris Johnson had “taken responsibility,” another that he had “apologized unreservedly,” while a third appealed to Britons to look at the bigger picture and cut some slack to a politician who was “delivering for Britain.”
By Wednesday nearly every member of Mr. Johnson’s cabinet had defended their boss against demands for his resignation after he was fined by the police for breaching lockdown laws in Downing Street. Only one lawmaker from his Conservative Party gave media interviews calling on him to quit.
While that suggests Mr. Johnson can ride out the immediate storm, the danger is far from over for a prime minister who could face further fines in a swirling scandal called “partygate” over lockdown-busting social events held in Downing Street and other government buildings.
Even if he isn’t fined again, a number of analysts believe the damage is done.
“My view is that this was one of those rare moments where prime ministers see their brand change irrevocably,” said James Johnson, a polling expert who worked in Downing Street for the previous prime minister, Theresa May.
While earlier government crises failed to register with voters, he said, Britons took notice in January at revelations that guests were invited to “bring your own booze” to one Downing Street gathering, and that staffers partied hard there on the eve of the funeral of Prince Philip.
By contrast most people in Britain adhered to strict coronavirus laws that even prevented some from spending time with dying relatives.
“The picture has been pretty entirely consistent over the last four months,” said Mr. Johnson, the polling expert, “still lots of palpable anger about the ‘partygate’ situation, and particularly about the lying and the cover-up after it all came out.”
For many, Tuesday’s decision by London’s Metropolitan Police to fine the prime minister has confirmed that narrative, exposing him not just as a lawbreaker but also as someone who misled Parliament by denying that parties took place.
Lying to lawmakers is considered a resigning issue in Britain though Mr. Johnson’s defense is that he was not deliberately deceptive, and it will be hard to prove he was intentionally not telling the truth in the House of Commons.
More important, the only people with the real power to topple the prime minister are his own Conservative Party lawmakers who could trigger a no-confidence motion. Yet it would require 54 of them to do so and, since the “partygate” scandal erupted in January, the momentum has switched from Mr. Johnson’s critics to his supporters.
Not only has the war in Ukraine distracted from domestic politics, but Mr. Johnson has successfully reinvented himself as Europe’s leading supporter of the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky. Several Conservative lawmakers who had wanted to oust the prime minister earlier have changed their minds, saying that with an international crisis underway, now is not the time for him to quit.
They include Roger Gale, who on Tuesday wrote on Twitter that “there will be a day of domestic reckoning for the Prime Minister but that time is not now.”
And while there was one resignation from the government in protest of “partygate” on Wednesday it was a junior justice minister in the House of Lords, David Wolfson.
By reputation a lucky politician, Mr. Johnson has also been fortunate in the way the scandal has embroiled the man who until recently was considered his most likely potential successor, the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak.
Mr. Sunak briefly attended the gathering for which Mr. Johnson was fined: a birthday celebration for the prime minister in Downing Street in 2020 — an event at which one of his allies later claimed to some ridicule that Mr. Johnson had been “in a sense, ambushed with a cake.”
For his attendance, Mr. Sunak was also issued a fine — called a fixed penalty notice. Both he and Mr. Johnson said on Tuesday that they had paid their fines.
That has added to the woes of Mr. Sunak, who was last week engulfed in a furor over his wife’s tax status and his decision to hang on to a U.S. green card — effectively meaning that he was declaring himself a permanent resident of the United States for tax purposes — while serving as chancellor.
Mr. Sunak, whom some analysts think could now be moved from his job in a possible reshuffle, was widely rumored to have considered resigning on Tuesday, but instead issued a statement saying that he had paid the fine and apologized for the breach.
The waning fortunes of Mr. Sunak have underscored for many Conservatives the lack of an obvious successor to the prime minister. Yet the risk is that the “partygate” scandal provides a toxic political backdrop to a looming test of Mr. Johnson’s popularity in local elections next month.
“The police investigation is rumbling along and they have given fixed penalty notices for three of the 12 gatherings they are looking at,” said Adam Wagner, a London-based human rights lawyer and an expert on Covid-related laws.
“I think Boris Johnson will be thinking he is going to be getting at least one more fixed penalty notice and possibly a few,” Mr. Wagner added. What has emerged so far from the police investigation suggests that notices could result from more gatherings, he said.
Even when the police inquiry is complete Mr. Johnson will face more scrutiny because he has promised to publish the full findings of a senior civil servant, Sue Gray, whose preliminary report into Downing Street parties prompted the police to investigate.
Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London, believes that the crisis “does not look terminal in the immediate short term” for the prime minister, though he added that “it’s ‘never glad confident morning again’ for Johnson and Sunak,” taking a phrase from the Robert Browning poem, “The Lost Leader.”
Mr. Johnson, the polling expert, thinks that the British public is less likely to overlook the scandal over lockdown parties than Conservative lawmakers seem to believe.
“What the ‘partygate’ situation has done to Boris Johnson, I think, is brand damage that we’ll see lasting and going on,” he said. “Clearly, where Tory members of Parliament are on this is quite distant from where the public are on this,” he added, “and I think that only ends in a reckoning at the next general election.”
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Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Sandra Favier
- L’Ukraine dément la chute de la ville de Marioupol. Plus d’un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans la ville de Marioupol, port stratégique de la mer d’Azov assiégé depuis des semaines, a affirmé le ministère de la défense russe. Mais Oleksiy Arestovych, conseiller du président ukrainien, a déclaré sur Facebook qu’une centaine de militaires, membres d’unités de marines, avaient effectué une percée et rejoint le régiment Azov. Il ajoute que la ville Marioupol n’était pas totalement sous contrôle des troupes russes. Cette information n’a pas pu être vérifiée.
- Les présidents de la Pologne, de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie à Kiev. Arrivés en Ukraine pour « soutenir » le gouvernement « à un moment décisif pour ce pays ». La venue à Kiev du chancelier allemand, Olaf Scholz, est, elle, toujours souhaitée instamment, a fait savoir mercredi un des conseillers de Volodymyr Zelensky.
- Les Etats-Unis annoncent une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars. Après que la Maison Blanche a dit s’être entretenu avec le président ukrainien, la livraison de « systèmes d’artillerie » et de « moyens de transport blindés » a été détaillée. La France a révélé, pour la première fois depuis le 13 avril, que plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires ont été livrés aux Ukrainiens.
- Selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, un « cessez-le-feu général » à des fins humanitaires « ne [semble] pas possible actuellement » en Ukraine. Par ailleurs, Kiev n’a ouvert aucun couloir humanitaire mercredi.
- La Finlande prendra « d’ici à quelques semaines » sa décision sur une possible candidature à l’OTAN, en conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a affirmé mercredi la première ministre du pays, Sanna Marin. Selon le quotidien Svenska Dagbladet, la Suède devrait soumettre sa candidature pour entrer dans l’OTAN lors du sommet de Madrid des 29 et 30 juin.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine
Décryptages. Les Occidentaux en alerte face aux soupçons d’utilisation d’armes chimiques par les Russes
Reportage. Kiev s’anime à nouveau après le retrait de troupes russes du nord du pays
Enquête. En Ukraine, la garde nationale de Poutine, force d’occupation dans le sillage de l’armée russe
Chronique. « Les effets des sanctions économiques contre la Russie peuvent s’avérer importants et très différents de ce que l’on imagine a priori »
Tribune. « Quand une nation est sourde, muette et aveugle, Marioupol et Boutcha deviennent possibles »
Podcast. Guerre en Ukraine : comment photographier l’horreur ?
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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Une centaine de sites du patrimoine ukrainien endommagés par les bombardements russes
«C'est toute une identité, qui est affectée par ces destructions». Dans un entretien accordé à l'AFP, Lazare Eloundou Assomo, le directeur du centre du patrimoine mondial de l'Unesco a signalé la destruction d'un grand nombre de monuments historiques, symboles de l'histoire de l'Ukraine.
La barre des 100 sites du patrimoine ukrainien endommagés ou totalement détruits depuis le début de l'offensive militaire russe en Ukraine le 24 février est sur le point d'être franchie, alerte le directeur du centre du patrimoine mondial de l'Unesco dans un entretien à l'AFP mercredi.
Signataires de la convention de la Haye de 1954, l'Ukraine et la Russie ont l'obligation de protéger le patrimoine culturel en cas de conflit armé, souligne le Camerounais Lazare Eloundou Assomo, rappelant que la «destruction délibérée de sites marqués par l'emblème bleu» de la convention peut être considérée comme un crime de guerre.
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Quel bilan peut-on dresser au 13 avril ?
La barre des 100 sites endommagés ou totalement détruits va être franchie jeudi ou vendredi, nous sommes ce matin à 98 sites et monuments recensés dans huit régions du pays.
Parmi ces sites, il y a des monuments historiques, certains qui datent du XIe, XIIe siècles et d'autres à l'architecture de l'époque soviétique du début du 20e siècle, on a également des églises, des cathédrales, avec des objets liturgiques uniques, des théâtres, comme celui de Marioupol, des bibliothèques et d'autres bâtiments d'archives, des monuments construits à la gloire de l'histoire de l'Ukraine.
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Le bilan pourrait encore s'alourdir : il y a des villes qui commencent à être accessibles et où l'on commence à voir que les dommages peuvent avoir été beaucoup plus graves que ce qu'on imaginait, et il y a d'autres endroits où les combats se sont intensifiés ou vont s'intensifier dans les prochains jours, donc nous sommes toujours très préoccupés. C'est dramatique, c'est toute une histoire, toute une identité, qui est affectée par ces destructions. Certains de ces sites et de ces monuments mettront du temps à être reconstruits et d'autres ne pourront probablement pas l'être.
La guerre se poursuit et certaines zones restent inaccessibles. Comment procédez-vous au recensement des sites ?
Des informations nous remontent des autorités ukrainiennes, nous les croisons avec des informations qui nous parviennent des professionnels du patrimoine et avec celles de la presse sur le terrain. Nous avons également un partenariat avec Unitar-Unosat, le centre satellitaire de l'ONU, ce qui nous permet d'avoir des photos satellites. Avec la transposition de toutes ces informations nous arrivons à confirmer l'état de dégradation des sites en question. La meilleure vérification des dommages reste bien évidemment de se rendre sur le terrain, ce que nous faisons est une vérification de première étape.
Concernant les sept sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco, ils n'ont pour l'instant pas été endommagés, selon les informations que nous avons.
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Quelles sont les mesures mises en place pour prévenir les destructions et bombardements ?
Nous sommes en contact étroit avec les professionnels ukrainiens qui prennent tous les jours des risques pour sauvegarder leur Histoire et le patrimoine. Nous leur délivrons des conseils techniques et des équipements, pour parer par exemple à des incendies et à des bombardements.
En situation de guerre, il y a des trafics qui peuvent se mettre en place, c'est pour cela que l'Unesco a appelé à ce que les pays, notamment frontaliers, soient vigilants sur le patrimoine, les objets culturels, qui pourraient venir d'Ukraine, nous travaillons avec Interpol et avec nos partenaires pour prévenir cela.
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Comme nous l'avons récemment rappelé, l'Ukraine et la Russie ont toutes les deux signé la convention de la Haye de 1954 et ont donc l'obligation de protéger le patrimoine culturel en cas de conflit armé. Cette convention prévoit notamment qu'en cas d'hostilités, les bâtiments soient marqués avec l'emblème de la convention de 1954 - un bouclier bleu - et que ces bâtiments ne puissent ni être ciblés intentionnellement ni être victimes collatérales des combats ou des bombardements. C'est une violation du droit international, et ça peut aussi être considéré comme un crime de guerre, c'est pour cela que nous avons encouragé et que nous assistons les autorités ukrainiennes à faire ce marquage-là, ce qu'ils ont commencé à faire à Kiev.
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Notre-Dame: pour le troisième anniversaire de l'incendie, les fidèles invités à se recueillir sur le parvis
Le 15 avril, vendredi saint pour les catholiques, les autorités ecclésiales organisent une prière, sans fidèles, à l'intérieur du lieu sacré. Avant une méditation publique devant la cathédrale.
La Russie a récupéré ses œuvres d'art saisies à la frontière finlandaise
PATRIMOINE - La Finlande a finalement restitué le chargement assuré à 42 millions d'euros intercepté la semaine dernière par ses douanes, a indiqué vendredi le ministère finlandais des Affaires Étrangères.
Le Monde
Au menu, mercredi 13 avril
Live animé par Brice Laemle, Marie Pouzadoux, Jérémie Lamothe et Simon Auffret
Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Dans le poste. Emmanuel Macron était l’invité de l’émission « Les 4 Vérités », mercredi matin sur France 2, à partir de 7 h 38. Le soir, il a répondu aux questions de Gilles Bouleau et d’Anne-Claire Coudray au « 20 heures » de TF1. Marine Le Pen était de son côté sur BFM-TV, à 18 h 30, dans l’émission de Bruce Toussaint.
Programme. Après la démocratie mardi, Marine Le Pen a tenu une conférence de presse sur les thèmes de la diplomatie et de la politique étrangère dans l’après-midi.
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Les essentiels de la campagne
Le Monde
L’acteur Michel Bouquet est mort
Les planches étaient son royaume, même s’il a tourné avec les plus grands cinéastes français. Son exigence et sa rigueur, sa présence intense ont fait de lui un monstre sacré dans l’exercice de son art. Michel Bouquet est mort, mercredi 13 avril, à l’âge de 96 ans.
Michel Bouquet s’en est allé comme il marchait dans les rues populaires du haut Montmartre, vêtu de sa gabardine beige qui le faisait ressembler à un personnage de Simenon ou d’Emmanuel Bove : discrètement, de manière presque anonyme. Sa vie se confondait avec le théâtre, et la mort n’est pas une scène. « Je ne me trouve pas intéressant. Mais terne, banal, plat. Ce sont les rôles qui me donnent de l’épaisseur », disait-il, lui qui incarne l’acteur absolu.
Le théâtre avait été son refuge, après une enfance qu’il préférait oublier, et il ne l’avait plus quitté. Jouer, jouer, jouer, pour laisser loin derrière ces années grises, où il se disait : « Si c’est ça la vie, ce n’est pas la peine d’être là. »
Michel Bouquet, mort mercredi 13 avril à l’âge de 96 ans, naît le 6 novembre 1925, dernier d’une famille de quatre fils. Depuis qu’il est rentré de la guerre de 1914-1918, son père, chef comptable à la Préfecture de police de Paris, ne parle plus, sauf avec ses copains de régiment. Il repartira pour celle de 1939-1945 : quatre ans prisonnier en Poméranie. Il en revient, plus muet encore, pour s’absenter peu à peu définitivement.
L’enfance de Michel Bouquet (qui n’a aucun lien de parenté avec l’actrice Carole Bouquet) au pays des ombres tient en deux mots : la pension et la guerre. A 7 ans, il est envoyé à l’école Fénelon, à Vaujours (aujourd’hui en Seine-Saint-Denis). Sept ans de tunnel, sept ans au piquet. Jamais il ne s’adaptera à cet univers qu’il décrira comme « brutal, grossier, une société humaine en réduction, extrêmement cruelle », à laquelle le garçonnet brun et maigre oppose une résistance passive mais absolue. Il passe sa vie au coin, s’inventant des histoires « pour ne pas crever », et devient cet « anarchiste doux » qu’il ne cessera plus d’être.
Michel Bouquet, en 2006 : « C’est tout ce qui échappe à l’acteur qui fait le grand acteur »Quand il en sort, en 1939, c’est la guerre et, au printemps 1940, l’exode. Michel Bouquet reviendra marqué à jamais par cette fuite harassante jusqu’à Lyon et par l’Occupation. « Au début de la guerre, Paris était recouvert d’affiches qui disaient : “Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts !”. Et du jour au lendemain, tout s’effondrait. Je n’ai pas supporté ce mensonge. Quant à l’Occupation, ce fut une période abominable, honteuse… Mais elle a forgé ma capacité à ne plus me faire aucune illusion sur ce monde. »
La voix du destin
Quelques mois plus tard, la famille revient à Paris. La mère de Michel Bouquet, cette mère si aimée, si admirée, qui vivra jusqu’à 101 ans, est modiste. Elle pique et coud jusqu’au bout de la nuit chapeaux et capuches chaudes, et s’en sort. Surtout, elle adore le théâtre, le cinéma, la musique. Elle emmène son fils à l’Opéra-Comique, à la Comédie-Française, à la Gaîté lyrique. Le jeune homme est ébloui, transporté. Notamment ce jour de 1942 où, à la Comédie-Française, il voit Maurice Escande en Louis XV dans Madame Quinze, de Jean Sarment.
Il faudra quelques mois encore pour que Michel Bouquet écoute la voix du destin. Un beau dimanche de mai 1943, il trouve l’adresse de Maurice Escande dans l’annuaire. La vie, parfois, est simple comme un coup de sonnette. A 10 h 10, le jeune homme est devant la porte de l’appartement de la rue de Rivoli. Le célèbre sociétaire de la Comédie-Française est là. Il écoute l’apprenti comédien dire La Nuit de décembre, de Musset. « Mais c’est pas mal ! Il faut venir à mon cours… »
Michel Bouquet : « Une vie de malheur. On risque sa vie à chaque rôle »Et c’est parti. Pour Michel Bouquet, tout va aller très vite. Le Conservatoire, où il brille au côté de Gérard Philipe, aussi solaire que lui est ténébreux. La rencontre avec Camus et Anouilh. Avec le premier, il joue le rôle de Scipion dans Caligula, en 1945, puis le rôle même de l’empereur en 1951, Les Justes, en 1949, et Les Possédés, en 1959. Avec le second, Roméo et Jeannette (1946), L’Invitation au château (1947) et Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes, qui fait scandale, en 1956, pour son personnage se livrant à de sinistres épurations au nom de la Résistance.
Sur Roméo et Jeannette, Michel Bouquet a rencontré Jean Vilar, acteur, qui songe déjà à sa première Semaine d’art, à Avignon, qui aura lieu en septembre 1947. Bouquet sera de l’aventure, dans un rôle d’Hamlet moderne au côté de Jeanne Moreau, dans La Terrasse de midi, de Maurice Clavel. Mais, avec Vilar, les relations seront toujours compliquées. Les deux hommes s’estiment. Le comédien accompagne les débuts de l’aventure du Théâtre national populaire (TNP) : il affronte la Cour d’honneur du Palais des papes, à Avignon, en 1950, dans Henri IV, de Shakespeare. Puis il y aura La Mort de Danton, de Büchner, La Tragédie du roi Richard II, de Shakespeare, et Dom Juan, de Molière, à nouveau dans la Cour.
Pourtant, il ne voudra jamais intégrer la compagnie, de même qu’il refusera par trois fois d’entrer à la Comédie-Française : « Je suis trop individualiste, trop solitaire pour la vie de troupe. » Vilar, consterné qu’il le délaisse pour ses « anouilheries », lui propose tout de même Hamlet. Mais le comédien n’est pas d’accord avec son « régisseur » sur la vision du personnage et en viendra à claquer la porte du TNP.
« Pour moi, un comédien n’est intéressant que s’il défend sa propre conception du personnage »
L’épisode est révélateur de la haute intransigeance, de l’orgueil d’un acteur qui se fait de son métier une idée très particulière, qui l’a tenu à l’écart des grands metteurs en scène, à de rares exceptions près – Claude Régy et Roger Planchon l’ont dirigé dans plusieurs pièces d’Harold Pinter. « Pour moi, un comédien n’est intéressant que s’il défend sa propre conception du personnage. J’ai besoin de me sentir maître du jeu, sinon je n’ai aucun courage, aucun désir », expliquait-il. Bouquet se mesure directement avec les auteurs. Et des auteurs, il y en a eu beaucoup, après Camus : Beckett, Ionesco, Pinter, Strindberg, Thomas Bernhard et, dans les années 2000, un retour à Molière, qui pour lui ne signifiait pas renouer avec un classicisme confortable : « Molière, c’est tout sauf un moraliste. C’est un provocateur, un bousilleur, comme Thomas Bernhard. »
Ainsi s’est construit Michel Bouquet, dans une exigence qui a fait de lui un monstre sacré. Mais un monstre solitaire, malgré le beau compagnonnage poursuivi avec sa femme, la comédienne Juliette Carré, épousée en secondes noces en 1970 (il avait précédemment été marié à la comédienne Ariane Borg, dont il avait divorcé en 1967). C’est de manière individuelle qu’il cherchait les voies de cette « école de vérité » que devait être pour lui le théâtre. « Quand on vit ainsi avec les grands esprits, il y a forcément un peu de poussière d’or qui retombe sur vous », déclarait-il à Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama, dans le beau livre qu’ils ont signé ensemble, Mémoire d’acteur (Plon, 2001).
Les planches étaient son royaume, lui qui, dans la vie, cultivait l’anonymat jusqu’à l’étrangeté. Quand on lui demandait, notamment lors d’un long entretien accordé au Monde, en décembre 2006, ce qu’il serait devenu s’il n’avait pas réussi à devenir comédien, Michel Bouquet répondait qu’il aurait fait n’importe quoi, « balayer le plateau ou distribuer les accessoires », pourvu que ce soit dans un théâtre.
« L’orgueil des humbles »
Pourtant, le cinéma, qui n’a cessé de désirer sa présence intense et inquiétante, sera à cet égard comblé des dizaines d’années durant. Il y débute en 1947 avec des seconds rôles dans Monsieur Vincent, de Maurice Cloche, et Brigade criminelle, de Gilbert Gil, puis, en 1948, dans Manon, d’Henri-Georges Clouzot.
C’est en cette même année 1948 qu’il campe son premier vrai personnage au cinéma : celui d’un bâtard révolté dans Pattes blanches, de Jean Grémillon. Ecrit par Jean Anouilh, qui devait réaliser le film mais tombe malade huit jours avant de commencer le tournage, le rôle n’était pas prévu pour lui. Pour Bouquet, la rencontre avec Grémillon fut « phénoménale ». Il découvre, dit-il, que, « pour être acteur, il faut être vraiment cultivé, à la hauteur du savoir, de la connaissance de la vie ».
Il retrouve Anouilh au cinéma en 1951, pour Deux sous de violettes, mais son vrai retour à l’écran s’effectue en 1967, pour La Mariée était en noir, de François Truffaut, où il interprète un mélomane timide et solitaire. Avec Truffaut, il tournera aussi La Sirène du Mississippi (1968). Mais c’est Claude Chabrol qui marque le tournant de sa carrière cinématographique, lui donne des premiers rôles dans La Femme infidèle (1968) et Juste avant la nuit (1971) : mari outragé tuant l’amant de sa femme, bourgeois pompidolien assassinant sa maîtresse. De faux hommes paisibles, inquiétants. « Un coup de foudre », dit alors Chabrol.
« Je ne me suis jamais considéré comme un acteur de cinéma intéressant », disait Michel Bouquet, lassé de ses emplois de flic inquiétant, de député pourri, de notable peu recommandable
« Je ne me suis jamais considéré comme un acteur de cinéma intéressant », disait pourtant Michel Bouquet, lassé de ses emplois de flic inquiétant, de député pourri, de notable peu recommandable. Il a besoin de textes malicieux pour respirer. Il a « l’orgueil des humbles », entend sans cesse prouver qu’il peut « faire tellement mieux ». Maître de son rythme, de son travail d’interprète sur les planches, il se sent sous la menace d’être « démoli » devant une caméra, empêché d’imposer sa lecture du personnage : « Si j’avais affaire à un cinéaste imbécile, j’aurais l’air d’un imbécile. »
Mais Bouquet ne demandait qu’à se plier à des cinéastes d’envergure, à jouer des « cas ». Il en fut ainsi avec Edouard Luntz (Le Dernier Saut, 1970), Yves Boisset (il est un flic terrifiant, maniaque obsessionnel dans Un condé en 1970), Pierre Zucca (Vincent mit l’âne dans un pré… et s’en vint dans l’autre…, en 1976, est l’une de ses grandes prestations, en père sculpteur aveugle, face à Fabrice Luchini).
Autres rencontres marquantes : celle de Jaco Van Dormael qui lui confie le rôle d’un vieillard échappé d’une maison de retraite et lancé à la recherche du temps perdu, dans Toto le héros (1991). Celle d’Anne Fontaine, qui lui vaut son premier César du meilleur acteur, en 2002, pour Comment j’ai tué mon père. Il y joue un père absent, lui qui souffrit de l’absence du sien. Son second César du meilleur acteur, en 2006, couronne son rôle le plus troublant, celui de François Mitterrand dans Le Promeneur du Champ-de-Mars, de Robert Guédiguian. Il confiait alors qu’il était entré dans la peau de l’ancien président de la République par complicité avec ce qu’ils avaient vécu tous deux : la guerre de 1940, pour lui l’exode, pour Mitterrand l’expérience de la captivité et de l’évasion.
« Mitterrand est un personnage de roman. L’œil noir, le visage pâle, masque de plâtre : un homme très différent de l’animal politique. » Il se glissait dans son manteau, endossait son chapeau, avec un charisme stupéfiant, composant un portrait espiègle, donnant une leçon de comédie, montrant comment un monstre sacré – lui-même – pouvait s’imbiber des « forces de l’esprit » d’un autre. Un tel grand rôle eût convenu à une sortie élégante, mais Michel Bouquet, 81 ans, était encore loin d’en avoir fini avec le cinéma comme d’ailleurs avec les planches. Au contraire, il était parfaitement disposé à tirer de son grand âge le meilleur parti artistique.
« La mort ne m’impressionne pas »
Ainsi, dans La Petite Chambre, film suisse de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, sorti en 2010, il interprète Edmond, un vieil homme que son fils veut placer en maison de retraite. Dans le Renoir de Gilles Bourdos, présenté à Cannes en 2012 et sorti en 2013, il incarne l’artiste en vieillard combatif, aux mains torturées par les rhumatismes, fasciné par son ultime jeune modèle.
En décembre 2011, Michel Bouquet annonce qu’il renonce à se produire sur une scène de théâtre. Faux départ. En 2013 et 2014, on le retrouve sous les feux de la rampe dans Le roi se meurt, d’Eugène Ionesco, auteur qu’il tenait pour « le plus lucide au monde » et pièce fétiche qui lui avait valu, en 2005, son deuxième Molière du meilleur comédien (après Les Côtelettes, de Bertrand Blier, en 1998). Toujours avec le metteur en scène Georges Werler, il y incarne Bérenger Ier, monarque hagard arc-bouté contre l’idée de sa fin inéluctable et proche.
La fiction devient fragile. Elle prend d’autant plus des allures de défi à la réalité que c’est sa propre épouse, Juliette Carré qui, en reine Marguerite, lui donne la réplique. Michel Bouquet mourait tous les soirs sur scène, pour mieux réapparaître le lendemain.
En septembre 2017, il retrouve Molière dans Le Tartuffe mis en scène par Michel Fau. Mais l’acteur n’est alors plus que l’ombre de lui-même, dans sa diction et son rapport aux mots. « La mort est bientôt là, mais elle ne m’impressionne pas du tout », répondait-il posément et invariablement à quiconque l’interrogeait sur le passage du temps.
6 novembre 1925 Naissance à Paris
1945 Crée « Caligula » avec Albert Camus
1947 Début au cinéma
1998 et 2005 Molière du meilleur comédien
2002 et 2006 César du meilleur acteur
2013 Grand officier de la Légion d’honneur
13 avril 2022 Mort à Paris
Jean-Luc Douin et Fabienne Darge
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Le Figaro
Partner success managers, HRBP, praticienne en neurofeedback dynamique... Quand l'intitulé de poste tourne au charabia
Thomas EngrandENQUÊTE - Les recruteurs sont devenus des «talent acquisition supervisors», les responsables clients des «customer success managers» ... Mais pourquoi ?
«J'avais tellement de mal à expliquer mon job précédent que je suis devenue experte pour “pitcher” et j'en ai fait mon nouveau boulot», ironise Camille*. Comme elle auparavant, de plus en plus de salariés occupent un poste avec un intitulé obscur. En se promenant sur LinkedIn, il n'est pas rare aujourd'hui de tomber sur un « Traffic & Conversion Manager SEA | SMA | SEO» ou une «Global Senior Demand Generation Manager». Anglicismes, noms à rallonge, acronymes... tous les moyens semblent bons pour nous perdre complètement.
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«Le nom est assez logique quand on le décortique. Je suis une praticienne d'une technique d'entraînement cérébrale qui envoie des retours au cerveau pour l'aider à se concentrer. Et la méthode que j'utilise s'appelle neuroptimal», explique Karen Barack. Résultat, son métier porte le nom de «praticienne en neurofeedback dynamique méthode neuroptimal». Un intitulé totalement opaque pour un non-initié. «Je dois systématiquement informer et rassurer mes clients sinon ils risquent de les décourager», se désole-t-elle. C'est pourquoi elle opte souvent pour les termes de «yoga du cerveau» ou «d'entraînement cérébral», moins justes mais plus accessibles.
Cette complexité, les principaux concernés n'en ont pas toujours conscience. «Pour moi, l'intitulé de mon poste était très clair. Mais un collègue m'a fait remarquer que mes parents ne le comprendraient jamais. Et c'est effectivement le cas», rigole une HRBP pour Human ressources business partnership. Certains n'essaient même pas de laisser leurs interlocuteurs deviner : «j'ai été “account executive” à chaque fois qu'une personne extérieure me demandait mon poste je n’assumais pas et je répondais : “account executive” mais ça ne veut rien dire, en gros je fais de la prospection commerciale...», rigole Julie*. Même ressenti pour Pierre* qui souligne avec humour l'absurdité de son ancien poste : «j'étais “coordinateur mobilité internationale”... en pleine crise Covid».
Rendre le poste plus attractif
Parfois sujette à moqueries, cette complexification des noms est en réalité une obligation presque vitale pour les entreprises. Face à une guerre des talents qui s'est accentuée depuis quelques années, les structures ont joué sur l'intitulé des postes pour les rendre plus attractifs et ainsi être capable de continuer à attirer et garder les meilleurs éléments. Pour ce faire, les noms ont eu de plus en plus tendance à décrire l'ambition du poste plutôt que sa tâche. Avec de préférence des mots anglais pour montrer le côté international.
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Ainsi, un individu qui avait pour rôle de trouver de nouveaux clients n'était plus un commercial mais un «Business developer». De même un salarié chargé de veiller à l'efficacité des autres employés n'était plus un Directeur des ressources humaines (DRH) mais un “Chief happiness manager” (en Français «un responsable en chef du bonheur»).
De même il a fallu se différencier de la concurrence en faisant de plus en plus de postes sur-mesure. Pour montrer cette singularité, on créait un nouveau nom. «Ça a très bien marché et comme toutes les choses qui marchent, ça a été repris et multiplié», s'amuse Emilie Narcy, directrice RH et des opérations chez Approach People Recruitment, et a contribué à créer une «image de marque».
Part de l'identité du salarié
«Ces intitulés sont ainsi devenus une partie de l'identité du salarié et un motif de fierté au quotidien», ajoute-t-elle. Cela explique que malgré une prise de conscience générale à la complexification des intitulés de postes, très peu ont l'impression d'être eux-mêmes concernés. «Ça n'a rien de très compliqué, tous les termes signifient clairement quelque chose», répond un peu vexé un cadre contacté par Le Figaro. Il concède toutefois «être obligé d'expliquer la signification aux gens qui ne sont pas du milieu». Une réaction qui n'étonne pas Emilie Narcy : «cela prouve que l'intitulé est bien choisi, le salarié a fait sienne cette appellation».
Au-delà, elle pointe que «changer le nom du poste influence sur la façon dont il est pratiqué» et cite en exemple sa propre entreprise où les consultants en recrutement sont devenus des «international recruitment consultants», pour les pousser à ne pas concentrer leurs embauches sur le sol français.
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Aujourd'hui poussé à son paroxysme, le phénomène est peut-être allé un peu loin, se demande Emilie Narcy. «Il y a parfois un nom pour le poste en interne, un autre pour le poste vis-à-vis de l'extérieur et un troisième simplifié sur les annonces d'emplois. On est en effet obligé de le simplifier sinon les potentiels intéressés ne comprennent pas de quoi ça parle».
*Les noms ont été changés
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Le Monde
Guerre en Ukraine : Kiev annonce l’arrestation de Viktor Medvedtchouk, proche de Vladimir Poutine, et propose de l’échanger contre les Ukrainiens en captivité
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est félicité de l’arrestation de l’homme d’affaires, y voyant « un exemple pour tous ».
Le député et homme d’affaires ukrainien Viktor Medvedtchouk, proche du président russe, Vladimir Poutine, et récemment arrêté, pourrait recouvrer la liberté en faisant l’objet d’un échange contre les Ukrainiens détenus en captivité en Russie. C’est ce qu’a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, mardi 12 avril, dans une allocution vidéo publiée sur Telegram :
« Je propose à la Fédération de Russie d’échanger cet homme contre nos garçons et nos filles qui sont actuellement en captivité en Russie. C’est pourquoi il est important que nos forces de l’ordre et nos militaires envisagent également cette possibilité. Et que Medvedtchouk soit un exemple pour vous. Même l’ancien oligarque ne s’est pas échappé. Sans parler des criminels de bien moindre envergure de l’arrière-pays russe. Nous aurons tout le monde. »
Les autorités ukrainiennes avaient plus tôt dans la journée annoncé l’arrestation de cet Ukrainien de 67 ans. Le 26 février, deux jours après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, la police ukrainienne avait constaté sa disparition, à l’occasion d’une visite de contrôle.
Accompagnant son message d’une photo de Viktor Medvedtchouk, menotté et vêtu d’un uniforme de l’armée ukrainienne, le président Zelensky avait déclaré sur Telegram :
« Une opération spéciale a été menée grâce au SBU. Bravo ! »
Les services secrets ukrainiens (SBU) ont ensuite confirmé cette arrestation, sans donner de détail. Le chef du SBU, Ivan Bakanov, a remercié ses subordonnés pour avoir conduit avec succès « cette exceptionnelle et dangereuse mission ».
Déjà visé par des sanctions américaines
Viktor Medvedtchouk était assigné à résidence depuis mai 2021, après avoir été inculpé de « haute trahison » et de « tentative de pillage de ressources naturelles en Crimée », la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.
L’homme d’affaires ukrainien était déjà visé par des sanctions américaines depuis 2014 pour atteinte à la sécurité, à l’intégrité territoriale et aux institutions démocratiques de l’Ukraine. En février 2021, Kiev avait ainsi gelé ses avoirs financiers et fait fermer trois chaînes de télévision prorusses, qui appartiennent formellement à Taras Kozak, mais sont contrôlées, en réalité, par l’oligarque. Les autorités avaient également ordonné la nationalisation de l’un de ses biens les plus précieux, un pipeline de 1 433 kilomètres, qui appartenait autrefois à l’Etat.
En Ukraine, un oligarque proche de Vladimir Poutine soupçonné de « haute trahison »Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a refusé de commenter son arrestation aux agences de presse russes, affirmant qu’« il y a beaucoup de “fake” venant d’Ukraine » et disant que « cela doit d’abord être vérifié ».
Viktor Medvedtchouk, douzième fortune d’Ukraine en 2021, est l’un des hommes les plus puissants du pays. L’oligarque, à la tête d’une fortune estimée à 620 millions de dollars (512 millions d’euros), selon le magazine Forbes, est connu pour ses liens avec le président Vladimir Poutine, qui est, selon l’intéressé, le parrain de l’une de ses filles.
Ancien juriste devenu dans les années 1990 un magnat de l’énergie et de l’agriculture, Vitkor Medvedtchouk a fait la connaissance de Vladimir Poutine lorsqu’il était le chef de l’administration présidentielle de Leonid Koutchma, entre 2002 et 2005. Dans les années 2010, il a tenté, avec peu de succès, de faire vivre une organisation civile militant pour l’intégration de l’Ukraine à l’union douanière promue par la Russie.
En 2015, après la signature des accords de paix de Minsk, il est nommé représentant de l’Ukraine pour les affaires humanitaires, au sein des groupes de travail instaurés à Minsk. C’est lui qui est responsable des échanges de prisonniers entre Kiev et les groupes séparatistes. Selon la plupart des observateurs, sa nomination est le résultat d’une requête de Vladimir Poutine.
Viktor Medvedtchouk est le chef de la plate-forme prorusse Pour la vie, devenue un parti, lequel comptait une trentaine de députés au Parlement ukrainien avant d’être interdit en mars, après l’attaque russe.
Viktor Medvedtchouk, l’homme de Poutine en Ukraine Le Monde et AFP
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France24 - Monde
Les armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
Publié le : 13/04/2022 - 17:03
La ville ukrainienne de Marioupol est sur le point de tomber aux mains des Russes, après un siège brutal qui dure depuis plus de 40 jours. De récentes accusations faisant état d'une attaque chimique suscitent des craintes dans la ville convoitée par le Kremlin.
Après plus de 40 jours passés à défendre la ville assiégée de Marioupol, la 36e brigade des marines de l'armée ukrainienne a publié, lundi 11 avril, un message alarmant sur Facebook. "Aujourd'hui sera probablement le dernier combat, car les munitions s'épuisent", a-t-elle écrit. "Certains [d'entre nous] vont mourir, d'autres seront capturés. Je vous supplie de vous souvenir des Marines."
Mercredi, le ministère russe de la Défense a annoncé que plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans cette cité portuaire du sud-est de l'Ukraine. Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense a dit, de son côté, n'avoir aucune information à ce sujet.
Lors des six dernières semaines, les forces russes se sont efforcées d’encercler et d’étouffer Marioupol. Les couloirs humanitaires ont été bloqués. Des civils ont été attaqués. Des écoles et des hôpitaux ont été bombardés. Les images satellites montrent une ville, autrefois florissante, réduite à l’état de ruine.
Selon son maire, Vadym Boychenko, 90 % des infrastructures de Marioupol ont été détruites et le nombre de morts pourrait dépasser les 20 000. Le 11 avril, il a déclaré que les cadavres "tapissaient les rues".
Le même jour, une nouvelle menace a fait surface. Le Régiment Azov, un bataillon nationaliste intégré à l’armée ukrainienne, a indiqué qu'un drone russe avait largué une "substance toxique" sur les troupes et les civils à Marioupol, provoquant chez eux une insuffisance respiratoire et des problèmes neurologiques. "La menace des armes chimiques est réelle, confie Katarzyna Zysk, experte russe en stratégie militaire, interrogée par France 24. La population civile et le gouvernement ont de bonnes raisons d'en avoir très peur".
Éviter une " humiliation insupportable"
L'utilisation d'armes chimiques a été interdite par la communauté internationale après la Première Guerre mondiale. Une interdiction renforcée par des accords signés en 1972 et en 1993 qui interdisent leur développement, leur stockage ou leur transfert.
Par conséquent, l'utilisation par la Russie d'armes chimiques en Ukraine serait un crime de guerre, qu'elle pourrait toutefois être prête à commettre. "La Russie est en train de perdre cette guerre, cette humiliation est insupportable et inacceptable pour les autorités russes", poursuit Katarzyna Zysk. "Les armes chimiques aideraient tactiquement à gagner des batailles, mais aussi à exercer une pression psychologique sur le gouvernement ukrainien pour qu'il cesse de résister et pour le forcer à accepter les conditions de la Russie pour mettre fin au conflit".
L’usage de l’arsenal chimique pourrait également permettre de mettre rapidement fin au conflit à Marioupol. "Il est militairement logique que la Russie cherche à prendre Marioupol aussi rapidement que possible, car cela lui permettrait de libérer beaucoup de forces pour l'offensive prévue dans la région de Donetsk", explique Marc-Michael Blum, expert en armes chimiques et ancien directeur de laboratoire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), joint par France 24.
Une attaque chimique au grand jour et à grande échelle risquerait de provoquer une nouvelle indignation de la communauté internationale, déjà hostile à la Russie. Mais une attaque ciblée et à petite échelle serait beaucoup plus difficile à prouver, surtout dans une zone inaccessible et coupée du monde comme Marioupol.
"Dans cette ville, nous avons une petite poche de résistance ukrainienne qui est isolée du monde", souligne Marc-Michael Blum. Selon lui, "il n'y a aucune chance" que les personnes touchées par une attaque chimique se rendent dans un hôpital où des échantillons puissent être prélevés. "Il est plus probable qu'elles soient capturées ou tuées par les Russes, ajoute l’expert. Il y a donc des raisons de penser que la Russie est en capacité de dissimuler l'utilisation d'armes chimiques, car nul ne peut prouver que cela s'est bel et bien produit". Cependant, Marc-Michael Blum est sceptique au sujet de l'attaque chimique signalée par le Régiment Azov.
Un manque de preuves
De son côté, le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré, mercredi, qu'il n'était pas possible de tirer des conclusions définitives sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques par les forces russes à Marioupol, notant qu'il n'était pas possible de mener une véritable enquête dans la ville portuaire assiégée.
En effet, prouver qu'une attaque chimique a eu lieu est un processus long et compliqué, similaire à celui d'autres crimes de guerre. Des échantillons doivent être prélevés et analysés sur place, en même temps que doivent être récoltés des témoignages, des vidéos, des photographies et autres documents. "Ce n’est qu’une fois que vous avez la preuve de l’utilisation d’une arme chimique que vous pouvez aller plus loin et vous demander quelle partie en a fait usage. Mais l’étape de l'attribution est encore plus difficile", révèle Marc-Michael Blum. "La quantité d'informations réellement crédibles [en provenance de Marioupol] est encore très limitée".
Le fait qu'officiellement, la Russie ne possède pas d'arme chimique complique encore les choses. Moscou a signé en 1993 la Convention sur les armes chimiques, entrée en vigueur en 1997, interdisant aux signataires de stocker, développer ou utiliser des armes chimiques. Le 27 septembre 2017, l'OIAC a vérifié l'élimination totale des stocks d'armes chimiques déclarés par la Russie.
Sauf que depuis, plusieurs attaques chimiques de faible ampleur ont été attribuées à la Russie en raison de la présence avérée de l'agent neurotoxique russe Novitchok. Il s'agit notamment des attaques contre le leader de l'opposition russe Alexei Navalny, en 2020, et contre l'ancien officier militaire russe et agent double des services de renseignement britanniques, Sergueï Skripal, et sa fille, Ioulia Skripal, en 2018.
La Russie est également soupçonnée d’être impliquée dans des attaques chimiques de plus grande envergure en Syrie et en Tchétchénie, mais ces suspicions n’ont pu être prouvées. "Nous manquons d'informations crédibles indiquant que la Russie dispose encore de stocks importants, c'est-à-dire de tonnes d'agents de guerre chimique, explique Marc-Michael Blum. Mais est-ce une possibilité ? C'est un grand pays et les autorités ont l'habitude d'essayer de tricher en contournant les conventions qu’elles ont signées".
Le "déni plausible" et le doute
Pour sa part, Moscou soutient que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie a été mise en scène par des services de renseignement occidentaux ou qu'elle est le fait des forces d'opposition. Si les forces russes devaient utiliser des armes chimiques en Ukraine, Katarzyna Zysk s'attend à des affirmations similaires. "Il y a quelques semaines, la rhétorique russe a fait surface au sujet dit des 'biolabs' en Ukraine, qui vise essentiellement à dire que si une attaque chimique se produit, cela pourrait être le fait des Ukrainiens, indique-t-elle. Cela crée le doute et les conditions d’un déni plausible". Le concept du "déni plausible" permet de nier toute intervention directe et d’entretenir le flou autour de la chaîne de commandement afin de se dégager de toute responsabilité.
Avant même le début de l’invasion de l’Ukraine, le ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, avait déclaré, en décembre, que des fournisseurs de l’armée américaine faisaient entrer en Ukraine des chars "remplis de composants chimiques non identifiés" pour "provoquer" la Russie. Le 9 mars, Washington avait averti que la Russie pourrait utiliser des armes chimiques en Ukraine et en attribuer l’usage aux États-Unis dans le but de justifier son invasion du pays. "Dans le cas de Marioupol, on peut aussi observer la situation dans laquelle se trouve l'autre camp, ajoute Marc-Michael Blum. L'Ukraine est dans une situation désespérée, y a-t-il donc un intérêt pour des parties ukrainiennes à rendre compte d’une attaque chimique qui n'a jamais eu lieu ?"
Le Régiment Azov, qui a signalé l'attaque à Marioupol, est farouchement anti-russe et était à l'origine une milice paramilitaire à tendance néo-nazie, formée pour lutter contre combattre les forces pro-russes dans le Donbass à partir 2014. Il n’en reste pas moins que son annonce faisant état d'une attaque chimique a provoqué une réponse rapide du gouvernement britannique. "Si des armes chimiques sont utilisées, alors le président Poutine devrait savoir que toutes les options possibles sont sur la table quant à la manière dont l’Occident pourrait réagir", a déclaré le ministre britannique des Forces armées, James Heappey.
Volodymyr Zelensky a lui aussi saisi l'occasion, mercredi, pour exhorter les dirigeants occidentaux à "agir maintenant" afin d'empêcher une future attaque chimique de la part de la Russie. Les États-Unis ont eu une réaction plus mesurée. Alors que Joe Biden a accusé le président russe de "génocide" en Ukraine, la Maison Blanche a déclaré que les allégations d'utilisation d'armes chimiques n'avaient pas été vérifiées - bien qu'elle se soit dit préoccupée par le fait que Vladimir Poutine puisse franchir le pas.
"Cela pourrait être le sort d'autres villes"
Depuis six semaines, les nouvelles en provenance de Marioupol sont dominées par des récits de destruction. L'Ukraine a accusé la Russie d'avoir provoqué une crise humanitaire dans la ville en bloquant les couloirs qui auraient permis l'entrée de fournitures essentielles et d’aides médicales ou encore la fuite de ses habitants. Ceux qui ont réussi à s'échapper ont décrit des scènes "pires que dans un film d'horreur".
Que des armes chimiques aient été utilisées ou pas, la menace d'une telle attaque qui plane depuis des mois exacerbe la peur au sein de la population ukrainienne. "Il y a un fort élément psychologique, estime Katarzyna Zysk. La menace des armes chimiques est très effrayante."
Créer la crainte d'une attaque chimique, même sans en faire l’usage, pourrait être un dernier moyen pour les forces russes de tenter de casser le moral des civils et des troupes à Marioupol et dans le reste de l'Ukraine. D'un autre côté, une attaque de ce type serait un moyen pour l’armée russe de semer encore plus la peur et de "nettoyer" rapidement la ville. Ce faisant, elle s'adjugerait une victoire importante aux yeux de Vladimir Poutine et s'offrirait une position stratégique lui permettant de bloquer l'accès des Ukrainiens à la mer d'Azov.
Les deux options semblent servir les intérêts du Kremlin. La seule certitude semble être que Marioupol tombera bientôt, et l’étendue des destructions envoie un message clair dans ce sens. "Marioupol est un avertissement pour les autorités ukrainiennes, conclut Katarzyna Zysk. Il dit : 'Regardez ce que nous faisons ici, cela pourrait aussi être le sort d'autres villes'".
Article adapté de l'anglais - Retrouvez ici la version originale.
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LE FIL DU 13 AVRIL
"Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée
Le fil du 12 avril
Ukraine : des négociations avec Moscou "extrêmement difficiles", Joe Biden évoque un "génocide"
CRIMES DE GUERRE
Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
France24 - Monde
Des images amateur montrent des convois militaires russes se diriger vers le Donbass
Publié le : 13/04/2022 - 19:20
Poline Tchoubar
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D’importants convois de matériel militaire ont été filmés en Russie et en Biélorussie ces derniers jours. Des vidéos amateur vérifiées et analysées par la rédaction des Observateurs montrent que certains de ces renforts militaires se dirigent vers la région du Donbass, dans l’est de Ukraine, où se situent les deux républiques séparatistes pro-russes. Moscou a annoncé le 30 mars qu’elle allait concentrer ses efforts militaires dans cette région.
Des colonnes de blindés et de camions militaires s’étendent sur plus d’un kilomètre. Les véhicules sont marqués d’une lettre “V” blanche. Dessus, des dizaines d’hommes en treillis militaire, certains portant un brassard blanc - un signe distinctif habituellement porté par les soldats russes en opération en Ukraine.
Cette vidéo publiée sur Twitter le 11 avril 2022 a été géolocalisée par le compte @karolgoal sur Twitter près de Matveev Kurgan, dans la région de Rostov, en Russie. Sur Google Street View, on reconnaît l’intersection où commence la vidéo, puis le panneau bleu de la station-service que l’on aperçoit à la fin de la vidéo. Ainsi, la personne qui filme circule du nord vers le sud, les véhicules en face vont donc vers le nord : c’est la direction de la frontière ukrainienne, le Donbass est à 25 km de là où les images ont été prises.
#RUSSIAHuge Russian Armed Forces column set to move into Donbass for the new upcoming Donbass offensive (this column redeployed from Kiev region): pic.twitter.com/P9dPxNg9cA
April 11, 2022Le 29 mars, la Russie s’était engagée à réduire l’activité militaire autour de Kiev afin de “concentrer l'attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass," avait déclaré le ministre russe de la Défense, Sergeï Choïgou. Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandr Motouzianik, a annoncé, le 12 avril, s’attendre à une importante offensive imminente dans la région : "Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'Est. L'attaque aura lieu très prochainement."
Depuis plusieurs jours, de nombreuses vidéos amateur montrent des renforts militaires dans les régions frontalières en Russie, comme ici, à Zheleznogorsk dans la région de Koursk. La vidéo a été publiée sur le réseau social russe Vkontakte, le 12 avril. La vidéo a été filmée dans le nord de la ville : sur Google Street View on peut reconnaître les immeubles gris à neuf étages, les arbres longilignes et le supermarché rouge visibles dans la vidéo à 0 : 16. L’Ukraine se trouve à 90 km.
Ces convois ont parfois été accueillis avec enthousiasme par la population russe. Des habitants se sont réunis sur leur passage avec des drapeaux, en signe de soutien pour l’opération militaire. Dans une vidéo publiée le 12 avril sur le réseau social russe Vkontakte, on peut voir des habitants essayer d’arrêter des véhicules d’un convoi militaire afin d’offrir des dons aux soldats.
La vidéo a été filmée près du village de Zmiyovka, dans la région d’Orel, en Russie. Dans la vidéo, on peut apercevoir à 0 : 03 une palissade verte devant un petit bâtiment en briques rouges. Sur Google Street View, la même palissade et le même bâtiment sont visibles, du côté droit de la route 119, juste avant le village de Zmiyovka. On peut en déduire que le convoi se dirigeait vers le sud, en direction du Donbass.
Les mouvements de troupes visibles sur des images satellites
Des images satellites publiées par l’entreprise américaine Maxar datant du 11 avril montrent l’accumulation de troupes russes près de la frontière ukrainienne. Elles ont été géolocalisées à Soloti, dans la région de Belgorod, par le compte @Noobieshunta_ sur Twitter. Sur Google Maps, si l’on renverse l’image, on peut reconnaître la forme de la rivière Oksil, ainsi que les petites routes de terre qui forment des boucles dans la plaine. Ce lieu est situé à 50 km de la frontière.
Un autre convoi a été photographié le même jour sur des images satellites de Maxar à l’intérieur de l’Ukraine, près de Bilokurakyne, dans la région ukrainienne de Louhansk, en route vers les républiques séparatistes au sud de la région. Il vient du nord, où se trouve la frontière russe. Ces images ont été géolocalisées par l’ONG britannique Centre for Information Resilience (CIR). Sur Google Maps, on peut effectivement reconnaître la petite route qui mène vers le bâtiment carré au toit vert (qui apparaît gris sur Google Maps), et les trois longs bâtiments rectangulaires disposés en quinconce.
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Des mouvements de troupes ont également été documentés en Biélorussie
En Biélorussie aussi, des mouvements de convois militaires ont été aperçus récemment. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a affirmé plusieurs fois que son armée ne participait pas à la guerre en Ukraine. Son pays sert cependant de base arrière à la Russie : c’est notamment par là qu’une partie des troupes russes sont entrées en Ukraine au début de l’offensive le 24 février.
Le 11 avril, une vidéo publiée sur TikTok par un habitant d’Orcha, dans l’est de la Biélorussie, montrait des véhicules militaires sur un train près de la gare de sa ville. Sur la vidéo, on peut reconnaître le bâtiment rouge et blanc à 200 m de la gare d’Orcha, tel qu’on peut le voir sur Google Street View. On peut en déduire que le convoi se dirigeait vers le sud-ouest.
@ivanbakanov8#Орша♬ оригінальний звук - @lavash.sh
Selon le site d’opposition biélorusse Molotkohelp, qui documente tous les jours les mouvements de troupes en Biélorussie, les convois sont essentiellement concentrés au sud-est de Homel, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. Depuis le début du mois d’avril, Centre for Information Resilience (CIR) a vérifié et analysé une douzaine de vidéos montrant des mouvements de matériel militaire à Homel et dans les alentours.
@lui_de_fedos#дальнобой#весенниедороги#профессияводитель#природа#такаяработа#дорогибеларуси#неровнаядорога#веснавбеларуси#гомкльскаяобласть#мымирныелюди#речицкийрайон♬ Никого не жалко (Из к/ф "Бумер") - Сергей ШнуровLa vidéo ci-dessus a été géolocalisée par le compte @RedIntelPanda sur Twitter près de Retchytsa, dans le sud-est de la Biélorussie. Dans la vidéo, on peut lire un panneau indiquant “Ivanovka” à 1 km à gauche et “Yampol” à 4 km à droite, indiquant la position du convoi, qui avance donc vers l’est, en direction de Homel.
Lors d’une conférence de presse le 12 avril, le président russe, Vladimir Poutine, a assuré que l'offensive russe en Ukraine se poursuivait "calmement" et en minimisant les pertes.
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Mort d'André Dubreuil, le créateur de l'iconique Spine chair
Béatrice de RochebouëtDISPARITION - L'artiste atypique, découvert par la galeriste parisienne Gladys Mougin, au début des années 1990, s'est éteint à l'âge de 70 ans.
Il fut l'un des créateurs les plus singuliers de son époque. Celui que l'on ne peut mettre dans aucune case, aucun courant, tant son œuvre est restée en marge des modes. Son iconique Spine chair qui a fait la couverture de la monographie de référence publiée en 2006 par Jean-Louis Gaillemin, est entrée dans les musées et dans les intérieurs, apportant une touche de légèreté, par sa grande volute en lame d'acier noir ou doré. Mais cette fantaisie n'est qu'une parenthèse dans l'immense et riche travail d'André Dubreuil qui a perpétué la grande tradition du mobilier français, en lui insufflant un style et un imaginaire très novateur.
La mort subite et prématurée à 70 ans de cette figure atypique du marché laisse sa galeriste et amie Gladys Mougin sous le choc. «Nous avons fait nos débuts ensemble. Il avait 49 ans quand j'ai découvert ses créations extraordinaires avec des morceaux de ferrailles récupérées qu'il maniait comme un prestidigitateur, raconte cette dernière. Avant qu'il ne parte à Londres, je lui ai servi d'agent. Personne ne nous achetait rien ! Mais j'y croyais. Je me devais de le montrer. À son retour en France, aux débuts des années 1990, j'ai cherché un espace, ouvert une galerie rue de Lille et commencé l'aventure avec lui».
André Dubreuil a animé la nouvelle scène anglaise au début des années quatre-vingt, aux côtés de Mark Brazier Jones, connu pour ses décors pour David Bowie, Duran Duran, Freddy Mercury, Elton John et de Tom Dixon, pour ceux des boîtes de nuit de Londres avec des objets en métal recyclé. Dubreuil les avait rejoints dans le «Creative Salvage Group» dont la première exposition de meubles-sculptures soudés fut un succès énorme. Elle ouvrit un nouveau chapitre dans l'histoire du design. À son retour en France en 1992, il prit très vite la direction du Périgord pour y installer son atelier dans une grande ferme en pierre, en pleine nature. Il y vécut seul, n'aimant que peu Paris, en toute simplicité mais entouré de nombreux amis, pas que du milieu artistique.
En bon vivant, sans prétention, un peu ours parfois, André Dubreuil ne quittera jamais ce havre de paix rempli d'objets venant de divers pays, formidable source d'inspiration pour ses créations mariant le fer forgé, le métal émaillé et le cuivre gravé. «Il a toujours fait ce qu'il aimait et ressentait, sans essayer de faire du beau, pour être commercial, raconte Gladys Mougin. Cela venait de sa culture. En référence à la revue Connaissance des arts, il aimait à répéter qu'il avait été élevé aux connaissances des arts ! Il a découvert progressivement toutes les époques, sans jamais essayé de copier quoi que ce soit, mais en digérant les tendances, les styles, avec son regard. Jamais il ne disait, comme beaucoup, j'ai fait un truc génial. Un jour seulement, il est entré à la galerie et m'a lancé : “Ah je ne suis pas mécontent !”. Il a toujours eu beaucoup de retenue envers son travail».
Authentique et intègre, André Dubreuil a gardé la ligne droite, sans déroger, avec la passion des premiers jours. «Mais une fois qu'il avait créé, il partait dans tout autre chose, souligne Gladys Mougin. Il n'aimait pas le mot designer, ce n'était pas lui d'ailleurs, mais plutôt créateur. Il dessinait très peu, faisait ses pièces à l'œil, un œil extraordinaire ! Marier autant de formes et de matériaux - émail, laiton, cuivre, acier ou pierre dure -, cela aurait pu faire quelque chose de très laid. Eh bien non. Jamais, il ne se trompait. C'était là sa magie dont seuls les collectionneurs avertis ont pu profiter. Car à la galerie, les pièces arrivaient de son atelier pour repartir aussitôt chez le client. J'en ai montré deux à trois par an dans la galerie. Quelques unes aux éditions du PAD aux Tuileries. C'est tout. D'où le fait que le grand public le connaît peu», renchérit sa marchande.
L'invention avant tout
«Le retour à la citation, au style, à l'ornement, au “métier” s'est effectué sans état d'âme : pour André Dubreuil, c'est l'invention qui compte avant tout. S'il a commencé en ferrailleur, l'histoire des styles ne l'a jamais rattrapé, car il ne sait jamais vers quoi, demain, son métier le mène. C'est de cela qu'il s'agit: un métier qui fait surgir des formes au hasard des découvertes et des expérimentations» explique Jean-Louis Gaillemin dans son livre. Celui-ci raconte la trajectoire d'André Dubreuil qui a laissé un demi-millier de meubles-objets énigmatiques, chaises, commodes, miroirs, cabinets, pendules ou lanternes, dans lesquels le rêve, l'invention, le mystère l'emportent, de loin sur la fonction. Ils sont d'étonnants mariages de matières, de confrontations de motifs insolites, de complexes secrets de fabrication. Et ils pourraient s'inscrire dans la tradition française des ébénistes Boulle, Riesener ou Roetgen dont il a réinterprété le travail ou venir d'un continent lointain comme le Japon avec ses précieux cabinets qu'il a reconvertis en métal sous ses doigts de génie.
Les collectionneurs français et internationaux qui l’ont approché lui sont restés d'une fidélité totale. Les jeunes comme les anciens, tel l'antiquaire de la Place Beauvau, feu Jean-Marie Rossi, disparu en décembre dernier qui a vendu à Orsay, au Getty et au Met, des pièces muséales dont l'esthétique n'étaient pas si éloignées de celles d'André Dubreuil. Rossi avait truffé son intérieur de ses pièces, notamment la paire de tabourets «Betszy», modèle en acier patiné et brûlé, créé en 1988.
André Dubreuil a traversé les générations sans se démoder et sans décevoir. Au contraire ! «Ce que j'ai aimé chez lui c'est son sens de la perfection, le côté incroyable de son travail de martelage, émaillage, gravure à l'acide proche des plus grands orfèvres des siècles passés, l'utilisation des formes anciennes traditionnelles transcendées par son œil contemporain», explique Lorenz Baumer, 56 ans, joaillier de la Place Vendôme. Ce dernier possède plusieurs pièces de lui, dans son appartement jouxtant le théâtre de l'Athénée, dans le 9e arrondissement de Paris. «Ses meubles m'ont toujours étonné car ils mélangent les disques en jade ou les plaques en agate à des constructions de meubles dignes des plus grands ébénistes du XVIIIe siècle, par leurs tiroirs secrets», renchérit ce dernier.
André Dubreuil restera une référence pour des designers de la génération suivante
«Vous passiez commande, Dubreuil vous faisait le meuble, ça vous plaisait vous le preniez, sinon il le gardait. Il s'en foutait de vendre ou pas. Faute de dessins ou de croquis à montrer, vous ne saviez jamais à quoi vous attendre, ajoute Lorenz Baumer. Il y a toujours eu quelque chose de radical chez lui, alors qu'il était pourtant très gentil et accessible. J'avais une tête de crocodile à monter. Il est reparti avec sans rien me dire. D'une simple stèle de présentation, il en a fait un meuble délirant. André Dubreuil restera une référence pour des designers de la génération suivante comme le parisien Hubert Le Gall que j'adore tout autant par son répertoire revisité des anciens, allant jusqu'à la Grèce antique, comme il l'a montré dernièrement à la Villa Kerylos, dans le midi de la France».
André Dubreuil a toujours eu une cote solide. Pour preuve les résultats des dernières ventes : 162.500 euros pour une paire de commodes en métal laqué de 2007 et 118.750 euros pour un cabinet Oriental, provenant de la collection d'un appartement parisien de Saint-Germain-des-Prés, en 2019 chez Sotheby's, à Paris. Une paire de commodes de 2001 s'était vendue pour 200.000 dollars, en 2021, chez Christie's à New York. Elle venait de la collection de Sydell Miller.
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France24 - Monde
Colère dans le Michigan après la mort d'un homme noir, tué par un policier blanc
Publié le : 14/04/2022 - 03:30
FRANCE 24
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Patrick Lyoya, un homme noir de 26 ans, a été tué le 4 avril par un policier blanc après un contrôle routier dans le Michigan. La publication de vidéos de la scène, mercredi, ont provoqué des manifestations dans la soirée à Grand Rapids.
Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés dans la soirée de mercredi 13 avril à Grand Rapids, dans le Michigan (nord des États-Unis), après la publication de vidéos montrant la mort d'un jeune homme noir, tué par un policier blanc.
L'une des quatre vidéos du drame survenu le 4 avril montre le policier allongé sur le dos de Patrick Lyoya, âgé de 26 ans, avant qu'il ne lui tire, selon toute vraisemblance, dans la tête.
Une altercation entre Patrick Lyoya et le policier avait éclaté après un contrôle routier, et peu avant le tir, les deux hommes semblaient se débattre au sol pour prendre le contrôle du pistolet électrique du policier. Le nom de ce dernier n'a pas été révélé.
"Une tragédie"
Selon des images de l'antenne locale de la chaîne ABC, plusieurs dizaines de personnes s'étaient rassemblées dans le centre-ville de Grand Rapids, une agglomération du Michigan de quelque 200 000 habitants. Les manifestants portaient des pancartes "Black Lives Matter" ("les vies noires comptent"), et scandaient "pas de justice, pas de paix".
"Je considère cela comme une tragédie", a déclaré mercredi le chef de la police de Grand Rapids, Eric Winstrom, à propos du drame du 4 avril, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle les vidéos ont été dévoilées. "La perte d'une vie, quelles que soient les circonstances, est triste, et je sais que cela aura un impact sur notre ville", a-t-il ajouté.
Le policier a été placé en congés payés en attente des résultats de l'enquête menée par la police de l'État du Michigan, a déclaré Eric Winstrom.
La société américaine a été secouée ces dernières années par les décès d'hommes noirs tués par des policiers, particulièrement après qu'un policier blanc à Minneapolis s'est agenouillé sur le cou de l'Afro-Américain George Floyd en 2020.
Avec AFP
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L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Le Monde
Carlos Tavares, directeur général de Stellantis : sa rémunération estimée à 66 millions d’euros choque
La société de gestion Phitrust estime que les émoluments record attribués pour l’année 2021 au dirigeant du constructeur automobile posent problème.
Les actionnaires du constructeur automobile Stellantis ont voté contre la politique de rémunération des dirigeants du groupe, dont le salaire record de son directeur général, Carlos Tavares qui pourrait atteindre jusqu’à 66 millions d’euros sur long terme. 52 % des votants se sont exprimés contre le rapport sur les rémunérations et 48% l’ont validé. Le résultat de ce scrutin qui s’est tenu la semaine dernière a été révélé par John Elkann, le président du groupe né de la fusion en janvier 2021 de PSA et Fiat-Chrysler, lors de l’assemblée générale qui se tenait mercredi 13 avril.
Cet avis n’est que consultatif selon les principes du droit des Pays-Bas, où est enregistré le constructeur. Dans un communiqué, le groupe franco-italo-américain a précisé qu’il expliquera l’an prochain, dans le rapport sur la rémunération 2022, « comment ce vote a été pris en compte. »
« Indécent », « révoltant »… les réactions syndicales en France ne s’étaient pas fait attendre lors de la mise sur la place publique, ces dernières 24 heures, de la rémunération attribuée au titre de l’année 2021 à M. Tavares. Le cabinet Phitrust, société de gestion de portefeuille à dimension éthique qui souhaite faire évoluer les pratiques environnementales, sociales et de gouvernance des groupes cotés, estime à 66 millions d’euros le total de ce qui doit être attribué à M. Tavares, y compris sa rémunération de long terme.
La rémunération des grands patrons repart à la hausseDans le détail, le dirigeant de 63 ans doit toucher 19 millions d’euros au titre de la seule année 2021 (1,9 million de fixe + 7,5 millions de variable + 5,5 millions au titre de la première année d’un plan de performance de trois ans + 1,7 million de prime de réalisation de la fusion + 2,3 millions de contribution à sa future retraite), à quoi s’ajoutent 47 millions d’attribution d’actions gratuites et de rémunération exceptionnelle fondée sur la capacité de M. Tavares à transformer Stellantis, une grande partie étant soumise à l’atteinte d’objectifs et n’étant pas touchée avant 2026-2028. Phitrust, qui qualifie cette rémunération d’« indécente » et la juge problématique socialement, rappelle qu’il s’agit de la plus grosse attribution salariale à un patron en France.
« Méritocratie »
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« Phitrust laisse entendre que ces 66 millions vont directement sur le compte de Carlos Tavares, c’est complètement faux », râle un proche du patron
Dans un communiqué publié le même 13 avril, la CFDT Stellantis a déclaré que « la rémunération de M. Tavares n’est pas légitime ». « Il est urgent que nos politiques prennent enfin de véritables mesures sur le plafonnement des salaires de nos dirigeants, poursuit sa déléguée centrale, Christine Virassamy. Ces situations conduisent, hélas, aux prises de position extrêmes des citoyens lors des élections. » « Ce chiffre de 66 millions est inacceptable, ajoute Jean-Pierre Mercier, pour la CGT Stellantis, quand on voit que Stellantis supprime 2 600 postes en France et que l’augmentation salariale accordée n’est que de 2,8 %. »
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L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois Le Monde
Vladimir Poutine : « Les Etats-Unis sont prêts à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien »
Interrogé sur les crimes imputés à l’armée russe à Boutcha, le chef du Kremlin estime qu’il s’agit d’un « fake », comparable aux accusations d’emploi d’armes chimiques par Bachar Al-Assad en Syrie.
Une Russie qui refuse « l’isolement » et se paie même le luxe de regarder vers l’avant. Voilà le message transmis par Vladimir Poutine à ses concitoyens lors de sa visite au cosmodrome Vostotchny, dans l’Extrême-Orient, mardi 12 avril. Le président russe était accompagné de son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko, qui n’a cessé de se qualifier de « petit frère » et a multiplié les signes d’allégeance.
Guerre en Ukraine, en direct : l’Ukraine revendique avoir touché un navire militaire russe en mer noireAlors que l’industrie russe s’inquiète d’être coupée de l’Occident et privée de ses technologies, le chef du Kremlin a annoncé avec emphase la reprise du programme spatial russe à destination de la Lune. « Nous n’avons aucune intention d’être isolés, a-t-il dit plus tard, lors d’une conférence de presse. C’est impossible d’isoler quiconque drastiquement dans le monde moderne, et surtout pas un pays grand comme la Russie. »
Il a ensuite affirmé que l’économie russe saurait se montrer souple s’agissant de ses approvisionnements comme de ses clients, et prévenu que l’Occident souffrirait lui aussi, prenant l’exemple des engrais minéraux, produits en masse en Russie et en Biélorussie. « L’heure est à l’hystérie antirusse, mais le temps fera son œuvre, a-t-il assuré. Quand les gens seront confrontés à la hausse des prix de l’essence, de la nourriture, à une augmentation de l’inflation, cela se reflétera dans les processus politiques nationaux. »
Guerre en Ukraine : en finir avec le gaz russe« Objectifs clairs et nobles »
Pour M. Poutine, les sanctions et la tentative d’isoler l’économie russe font partie de l’offensive générale menée par l’Occident contre son pays, et de la tentative des Etats-Unis de maintenir leur « domination mondiale ». S’il a reconnu que des « difficultés » étaient « inévitables », le dirigeant russe a aussi mentionné des « opportunités », rappelant le développement de certains secteurs depuis 2014, agriculture en tête.
« Le blitzkrieg sur lequel comptaient ceux qui nous veulent du mal n’a pas eu lieu, a-t-il insisté. Notre système financier, notre industrie fonctionnent. » Le rouble est, de fait, revenu à des niveaux proches d’avant le début des opérations en Ukraine (en grande partie parce que les importations russes ont drastiquement chuté), mais les difficultés les plus sérieuses, concernant l’industrie, sont attendues dans les mois à venir.
Guerre en Ukraine : les Occidentaux en alerte face aux soupçons d’utilisation d’armes chimiques par les RussesSur le front militaire, Vladimir Poutine s’est voulu là aussi rassurant. « L’opération militaire spéciale se déroule selon les plans », a-t-il une nouvelle fois répété, assurant que les mouvements d’avancée puis de recul de l’armée russe dans le nord de l’Ukraine visaient seulement à « fixer les forces ukrainiennes et à détruire l’infrastructure militaire ». Selon lui, l’armée russe s’interdit de progresser « plus vite », pour « limiter les pertes ».
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France24 - Monde
À New York, l'auteur présumé de l'attaque dans le métro arrêté
Publié le : 13/04/2022 - 21:31
FRANCE 24
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Fin de cavale du suspect des tirs dans le métro new-yorkais. Un afro-américain de 62 ans, accusé d'avoir utilisé son arme à de nombreuses reprises dans un train mardi, a été arrêté à Manhattan par la police au terme du chasse à l’homme. Il sera poursuivi pour "attaque terroriste" a annoncé un procureur fédéral.
Les autorités new-yorkaises ont arrêté, mercredi 13 avril, l'auteur présumé de l'attaque perpétrée la veille dans une rame de métro de Brooklyn, a annoncé le maire de la ville, Eric Adams. Plusieurs tirs avaient alors été tirés à l'heure de pointe faisant 23 blessés, dont 10 par balles.
Le suspect a été retrouvé à Manhattan, selon la chaîne de télévision NBC, et les autorités de la ville ont annoncé qu'il serait poursuivi pour "attaque terroriste". Il sera poursuivi en vertu d'une loi qui prohibe les "attaques terroristes et autres violences contre (...) des transports en commun", a annoncé un procureur fédéral.
"Il comparaîtra devant un tribunal fédéral de Brooklyn et, en cas de condamnation, encourra une peine de prison à perpétuité", a déclaré le procureur Breon Peace lors d'une conférence de presse.
"Nous allons continuer de resserrer le piège autour de lui et l'arrêter", avait promis dans la matinée le maire démocrate de New York, Eric Adams, attendu au tournant sur le thème de la lutte contre la criminalité, lui qui en avait fait un thème de campagne pour être élu l'an dernier.
La police recherchait depuis plus de 24 heures Frank James, un afro-américain de 62 ans, accusé d'avoir tiré à de nombreuses reprises dans un train de la ligne N, au niveau de la station "36th street", dans le sud de Brooklyn.
Frank Robert James had nowhere else to run or hide — and is now in NYPD custody. The work of our detectives is second to none and the dedication of our patrol officers is never ending. pic.twitter.com/uOXliUvoJ7
April 13, 2022Mercredi, les New-Yorkais avaient reçu sur leur téléphone un message "urgent" leur demandant de livrer tout élément utile aux enquêteurs. Une récompense de 50 000 dollars avait été mise sur la table.
Un suspect connu des services de police
L'homme avait une page YouTube, baptisée "prophetoftruth88" (prophète de vérité) supprimée mercredi matin pour "violation des règles communautaires" du site. Il y a posté de multiples vidéos où on le voit lancer de longues tirades, parfois décousues et véhémentes, dans lesquelles il évoque les questions raciales, l'insécurité à New York, notamment dans le métro, et s'en prend aux personnes homosexuelles, ou au nouveau maire Eric Adams.
Connu des services de police après plusieurs arrestations, il a été arrêté grâce à des signalements.
Pendant que la traque du tireur, décrit comme "dangereux" la veille, se poursuivait, des millions de New-Yorkais reprenaient le métro, l'un des réseaux les plus grands du monde, pour aller au travail, certains postant des selfies sur les réseaux sociaux pour montrer que la vie reprenait son cours normal.
"On ne se lève pas le matin en pensant qu'on ne va pas arriver à la maison ou qu'on va se blesser en y allant. C'est New York, la ville ne s'arrête jamais", a expliqué à l'AFP Sony Washington, une machiniste de 35 ans, tout en s'inquiétant que le suspect soit toujours dans la nature.
"Je fais toujours attention à ce qui m'entoure depuis le 11 septembre (2001). Mais il y a eu plus d'incidents sur les quais récemment, donc je fais plus attention", a ajouté Laura Swalm, 49 ans, qui habite l'État voisin du New Jersey.
Trente-trois balles en une minute
Mardi matin, vers 08h30 (12h30 GMT), à l'heure où les rames de métro sont bondées, l'individu, qui portait un masque à gaz, a allumé deux engins qui ont enfumé le wagon, puis a tiré sur les passagers alors que le train entrait dans la station.
"Nous avons vraiment eu de la chance que cela n'ait pas été beaucoup plus grave", a souligné la cheffe de la police de New York (NYPD), Keechant Sewell, résumant le soulagement des autorités. Le suspect a tiré 33 balles.
"Tout ce que vous voyez, c'est de la fumée noire, et je me suis tourné vers la droite, et j'ai vu ce type avec un masque", a témoigné sur CNN l'une des victimes, Hourari Benkada, depuis son lit d'hôpital.
"La fusillade a duré environ une minute (...). Je n'ai jamais entendu autant de coups de feu sortir d'une arme de poing... (...) Il avait probablement des chargeurs prolongés ou une autre arme à feu", a ajouté cet homme, touché au niveau du genou. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé une arme de poing et trois chargeurs.
L'attaque a eu lieu alors que New York a été confrontée à une hausse de la criminalité depuis la pandémie de Covid-19, le nombre d'homicides passant de 319 en 2019 à 488 en 2021, même si le bilan annuel reste bien en deçà des plus de 2 000 par an enregistrés au début des années 1990.
Les fusillades sont aussi restées en hausse depuis le début de l'année, passant de 260 à 296 au premier trimestre 2022, selon des chiffres de la police, dont certaines ont marqué les esprits, comme la mort, vendredi, d'une adolescente de 17 ans, tuée par balle à la sortie d'un lycée dans le Bronx.
Avec AFP
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New York : au moins 23 personnes blessées après des tirs dans le métro
Deux femmes blessées dans une attaque au couteau au Musée d'art moderne de New York
Plusieurs morts dans un incendie à New York, l'un des pires de l'histoire récente de la ville
New York Times - World
Israel’s Oldest Museum Takes a New Look at Israeli Art
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For decades, museums presented Israeli art as a companion to the country’s history. The Tel Aviv Museum of Art breaks away from that approach — with surprising results.
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By Patrick Kingsley
TEL AVIV — When the Tel Aviv Museum of Art’s permanent collection of Israeli art reopened in February, the first work visitors saw wasn’t even Israeli. It was a bust by a Scottish Jewish artist, Benno Schotz, who spent most of his life in Glasgow.
The largest work was a 30-yard-long painting by a Palestinian Ukrainian citizen of Israel, Maria Saleh Mahameed, who grew up in an Arab city in the country’s north.
The oldest, a small oil painting by Samuel Hirszenberg from 1908, depicts the Dome of the Rock, an Islamic shrine in Jerusalem that has since become an emblem of Palestinian nationalism.
For months, the collection, the world’s largest permanent public display of Israeli art, had been closed while the museum swapped out the artwork. The new exhibition constitutes nothing less than a reimagining of the Israeli artistic canon and how it should be displayed.
It showcases artists from outside the traditional pantheon, including both West Bank settlers and Palestinians, highlights some lesser-known works by well-known artists, and departs from a chronological narrative that puts art in the service of Israeli history.
The aim is to allow visitors to enjoy the artworks on their own terms, rather than as illustrations of a moment in Israeli history, or a particular aspect of Israeli identity, the collection’s curator, Dalit Matatyahu, said in a recent interview.
“We were taught, or learned, to look at art just as a symbol for something else,” Ms. Matatyahu said. “I’m trying to look at the art as if I do not know anything.”
Though the Tel Aviv museum was not the first in Israel to address such ideas, it is the most prominent.
A recent exhibition at the Ramat Gan Museum of Israeli Art explored the extent to which Israeli art can challenge Israeli institutions; awkwardly, it closed prematurely after the city’s mayor complained about a work that appeared to mock devout Jews. Last year, a major retrospective at the Haifa Museum of Art won plaudits for foregrounding several artists, including local Palestinians, who had previously received little attention.
But critics say the changes at the Tel Aviv collection are particularly significant: It is the oldest art museum in Israel, holding one of only three permanent public collections of Israeli art, and it is one of the main gateways to Israeli culture for foreign visitors.
“This is a very big shift,” said Gilad Melzer, an art critic for Haaretz, a leading Israeli newspaper. “It allows us to look at what has been done in Israeli art, in the last almost 120 years, through a different lens.”
Since early Zionists built the Bezalel art school in Jerusalem in 1906, the creation, display and discussion of Israeli art has been tightly entwined with the history of the Israeli state.
At first, some artists explicitly allied their work with the Zionist project of building a new state and a new Jewish culture. The early Zionist illustrator Ephraim Moses Lilien, for example, depicted Jews as strong and triumphant figures. After the state was established, artists often connected their work to debates about Israeli identity.
Later, after Israeli artists became less directly preoccupied with that discussion, curators often displayed Israeli art chronologically — telling the story of Israeli art, barely more than a century old, through the narratives of Zionism, Jewishness and Israeli identity.
The new version of the Tel Aviv collection, titled “Material Imagination,” has turned heads by forgoing this sense of narrative. Its 130 works are neither displayed in historical sequence nor by historical theme.
The art is instead loosely-grouped according to its aesthetic content — paintings and sculpture related to the land fill one room, for instance, while pieces more focused on water and sky fill another. The resulting selection, which is expected to remain in place for several years, juxtaposes contemporary artists with the long dead, painters with sculptors, and religious Jews with secular Arabs.
“Israeli art was preoccupied with its identity from the beginning,” Ms. Matatyahu said. Throughout the history of Israeli art, she added, artists and curators have wondered, “What is Israeli about art? What is Israeli art?”
“I’m trying to get out of this narrative,” she added.
By prioritizing artistic content above artistic reputation, Ms. Matatyahu has omitted some of the biggest names in the Israeli canon, like Menashe Kadishman and Micha Ullman, and sometimes selected lesser-known works of the canonical artists who still made the cut.
More than a quarter of the work on display had not been shown in the museum before. Forty-one of the artists are women, about a third more than in the previous incarnation of the permanent collection. And while the show does not make a point of prioritizing work by Israel’s Arab minority, some of whom do not wish to have their work displayed in Israeli institutions, the number of Arab artists is still higher than before.
In some senses, this approach is almost apolitical, creating space for many contrasting perspectives, but devoid of its own unifying ideological premise.
That lack of a punchy thesis is Mr. Melzer’s main criticism of the show: “I don’t feel I have to argue against it,” he said.
But even if the exhibition lacks an overall political arc, certain choices and juxtapositions are profoundly political — though not in a uniform or predictable way.
Some of the works have left-wing overtones. There are paintings and photographs that address Israel’s relationship with the Palestinians, including work by David Reeb, an artist associated with the Israeli left, that depicts a Palestinian protester in the occupied West Bank.
The bust by Benno Schotz is of Theodor Herzl, the early Zionist leader — depicted not as a triumphant hero, but as a morose, ponderous thinker.
Ms. Saleh Mahameed’s vast canvas — so big that she had never seen it displayed in full — flecks at police surveillance of Israel’s Arab minority.
“To come to the Israeli art collection, and also see me as an Arab and as a woman,” Ms. Saleh Mahameed said in an interview, “it’s so important.”
But there are also works that are not usually associated with left-leaning, secular cultural institutions like the Tel Aviv Museum.
Ms. Matatyahu devotes most of one wall to Jewish religious art, including a large canvas filled with Jewish symbolism by Samuel Bak, a well-known artist previously considered unfashionable in Israel, and whose work was not displayed in the earlier incarnation of the permanent collection or in the Israel Museum in Jerusalem.
Most strikingly, the exhibition includes a diptych of a West Bank settler who was jailed for planning a bomb attack against Palestinians. The work of a prominent settler artist, Porat Salomon, the diptych is a painted facsimile of two subtitled screen grabs from a real-life television interview with the militant, Yarden Morag. In the first part of Mr. Salomon’s piece, the subtitles suggest that Mr. Morag is apologizing for his actions; in the second, it becomes clear that he is apologizing to God, rather than to his would-be victims.
To Mr. Salomon, it was a surprise that such a work was included in the rehung collection, on display to a largely secular and liberal-leaning crowd. And it was precisely because the show itself lacked a single overall narrative that it could give voice to a kaleidoscope of more marginalized voices, including his own, Mr. Salomon said.
“It’s totally new,” he said. “It’s the beginning of a new perspective — of allowing new perspectives.”
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Le Figaro
Paris SG : GOAT nouveau sponsor maillot, les dessous d'un contrat qui va rapporter très gros
Gilles FestorINFO LE FIGARO – La plateforme américaine de vente en ligne de produits lifestyle s'affichera sur les manches du maillot du PSG à partir de la saison prochaine. Un juteux contrat portant sur plusieurs dizaines de millions d'euros.
S'il a déçu sur le terrain malgré un effectif exceptionnel en étant éliminé dès les 8es de finale de la Ligue des champions par le Real Madrid, le Paris SG continue de collectionner les succès sur le plan économique et le développement de sa marque. Le club parisien va annoncer l'arrivée d'un nouveau partenaire principal sur le maillot à compter de la saison prochaine. Le logo de GOAT, une plate-forme en ligne américaine de vente de sneakers et produits lifestyle qui revendique 30 millions de membres et 600.000 vendeurs, viendra s'inscrire à partir du 1er juillet sur la manche gauche du maillot de match, d'entraînement et d'échauffement. La marque prendra la place de QNB, la banque nationale qatarie dont l'engagement, sous sa forme actuelle en tout cas, prendra fin à l'issue de la saison.
«Nous avons entamé les discussions vers septembre-octobre. Ce type de contrats nécessite du temps pour être finalisé. Il s'agit d'un gros partenariat sur les trois prochaines saisons», confirme Marc Armstrong, le directeur du sponsoring du Paris SG qui n'a pas souhaité dévoiler le montant du contrat. Selon nos informations, celui-ci serait de l'ordre de 50 millions d'euros sur la durée de l'accord et serait aussi supérieur au précédent accord avec QNB. «Pour une manche, cela signifie entre 15 et 20 millions d'euros par an. Si on prend en compte que Fly Emirates, par exemple, verse environ 20 millions d'euros en étant sponsor principal de l'Olympique Lyonnais, on peut effectivement considérer qu'il s'agit d'un gros contrat pour cet espace-là», analyse Vincent Chaudel, cofondateur de l'Observatoire du Sport Business, avant de préciser «Mais l'OL c'est moins de dix millions de followers au total alors que le PSG est quasiment à 120 millions…»
Après Nike, équipementier du club (80 et 85 millions d'euros par an jusqu'en 2032) et un partenariat avec Air Jordan, le club français se tourne une nouvelle fois vers le marché américain. Une tendance lourde. Après l'ouverture d'une boutique à Los Angeles en 2021, un autre point de vente, le plus grand hors du territoire français, a ouvert en mars à New York sur la prestigieuse 5e avenue. «Le magasin n'a ouvert que très récemment mais c'est déjà un grand succès», confirme Marc Armstrong évoquant l'appétence du club pour le marché outre-Atlantique. «Il s'agit d'un marché important mais nous ne sommes pas uniquement concentrés sur cette zone. Nos partenaires sont américains, français ou allemands : au cours des quatre dernières saisons, nous avons annoncé 35 nouveaux partenaires dont deux était deux étaient Français», détaille le dirigeant débauché de la NBA en 2018.
Conséquence de ce développement, les recettes merchandising n'ont jamais été aussi élevées que cette saison, portées par le recrutement de Lionel Messi l'été dernier. Selon nos informations, celles-ci auraient atteint le niveau de la saison passée en six mois seulement depuis l'arrivée de l'Argentin. «Nous vendons plus de maillots que n'importe quel club dans le monde», confie simplement Marc Armstrong sur le sujet.
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Une tournée aux Etats-Unis à l'étude mais pas forcément en 2022
La connexion avec le marché américain devrait aboutir, à court terme, à une nouvelle tournée estivale de l'équipe aux États-Unis. Le club devrait communiquer sur une possible préparation à l'étranger au courant du mois de mai. Pas forcément aux États-Unis dès cette saison. «Nous sommes déjà allés plusieurs fois là-bas ces six ou sept dernières années. Nous avons dû renoncer aux tournées à l'étranger en raison du Covid récemment. Si les États-Unis ne sont pas choisis cette année, ce sera pour bientôt car nous avons beaucoup de fans là-bas», confirme le directeur du sponsoring parisien.
«Le PSG a l'ambition de devenir une marque globale et s'ancre sur des marchés au-delà à de l'Europe, d'autant plus qu'il a des concurrents frontaux sur notre continent. S'il voulait s'implanter sur le marché britannique, il devrait entrer en concurrence avec des clubs comme Manchester United, Arsenal, etc… Il vaut mieux explorer d'autres marchés où il y a moins de marques de football puissantes, comme en Chine, en Indonésie ou aux États-Unis, un marché important en quantité mais aussi en matière de pouvoir d'achat», note Vincent Chaudel qui relève aussi une évolution de la provenance géographique des sponsors.
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Une Qatar-dépendance moins forte
Avec GOAT, le Paris SG remplace un partenaire qatari par une marque américaine. Cet accord permet ainsi au club poursuivre la réduction de sa qatar-dépendance. Un assujettissement décrié il y a quatre ans lorsque l'UEFA, par le biais du fair-play financier, avait estimé que certains contrats liés directement à l'Emirat avaient été gonflés artificiellement. «Sur ce sujet, le PSG se démarque désormais d'un club comme Manchester City qui continue à s'appuyer sur des sponsors comme Etihad et dépendre directement de l'écosystème de son actionnaire à Dubaï», explique Vincent Chaudel. Pour l'expert en sport-business, le Paris SG, sur ce point, s'approche d'une certaine maturité. «Le Paris SG a été critiqué, notamment après la défaite face au Real Madrid en Ligue des champions, dans la mesure où il donnait l'impression de faire du développement marketing sa priorité avant le sportif. Selon moi, il n'y avait pas d'autre schéma de développement possible : il fallait développer la marque qui, aujourd'hui parvient à se monétiser elle-même, après une certaine période de lancement. Le club a franchi une étape avec une marque désormais consolidée. S'il y a des efforts sur lesquels il faut appuyer, c'est désormais dans le domaine du sportif», conclut Vincent Chaudel.
Monaco : le coup franc chirurgical de Caio Henrique contre Troyes (vidéo)
VIDÉO - D'un coup de patte gauche aux 25 mètres, le latéral de l'AS Monaco Caio Henrique a sonné l'ESTAC au stade Louis-II, en marge de la 31e journée de Ligue 1.
PSG : Lizarazu égratigne la «MNM» et la compare aux Harlem Globetrotters
Le champion du monde 1998 regrette que Neymar, Mbappé et Messi lancent leur saison aussi tard, et surtout après leur élimination en Ligue des champions.
OM - Montpellier streaming: regardez le match en direct grâce à ce bon plan
Regardez le match OM - Montpellier lors de la 31e journée de Ligue 1 Uber Eats, ce dimanche 10 avril au Vélodrome. Profitez de ce bon plan exceptionnel pour regarder le match en streaming gratuit et en qualité HD.
L'Humanité
L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer Le Monde
Epreuve de force avec le Conseil constitutionnel
Editorial du « Monde ». L’Etat de droit, autrement dit le respect de la loi par chacun, gouvernants et gouvernés, n’est ni un carcan archaïque ni un simple sujet d’acrobaties intellectuelles pour juristes. Ce n’est rien de moins que ce qui distingue une démocratie d’un régime autoritaire. C’est aussi le principe qui permet de préserver la paix civile en faisant trancher nos différends par application de règles admises par tous. Loi suprême organisant nos institutions, la Constitution est la clé de voûte de cet Etat de droit.
C’est dire combien inquiète le « projet de loi référendaire », pièce maîtresse du projet de Marine Le Pen, candidate à la magistrature suprême. Il ne s’agit nullement de moderniser la démocratie, de remédier à la crise de représentativité que connaît notre pays, mais de bouleverser les fondements républicains pour institutionnaliser la « priorité nationale », autrement dit le principe de la discrimination entre Français et étrangers. Il s’agit aussi d’abolir l’acquisition de la nationalité par la naissance en France (droit du sol) – ce que même Vichy n’a pas osé – et de rendre facultative l’application des règles européennes et donc d’engager un processus non assumé de rupture avec l’Union européenne.
Marine Le Pen veut gouverner par référendum en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnelCette nouvelle Constitution voulue par la candidate du Rassemblement national (RN) enfreindrait à la fois la Déclaration des droits de l’homme de 1789 (principe d’égalité devant la loi), le préambule de la Constitution de 1946 (interdiction de la discrimination en raison des origines) et la Loi suprême actuelle adoptée en 1958, qui reprend les deux précédents textes.
Faute de pouvoir faire adopter ce véritable changement de régime par la procédure normale de révision de la Constitution (article 89), qui suppose une approbation des députés et des sénateurs, Mme Le Pen souhaite passer en force en utilisant l’article 11 sur le référendum, qui permet de se passer du Parlement mais exclut les révisions constitutionnelles.
Pareille démarche suppose de violer la Constitution et de passer outre la haute juridiction qui en est la gardienne, le Conseil constitutionnel. Ce dernier, que le texte de 1958 érige en garant de la « régularité » des référendums, s’est en effet déclaré compétent en 2000 pour juger de la validité du décret convoquant les électeurs pour un référendum, et donc de la constitutionnalité du projet de loi soumis au vote qui est annexé à ce décret. Le projet de Mme Le Pen suppose donc une double épreuve de force avec le Conseil constitutionnel, à la fois sur le recours à l’article 11 et sur la constitutionnalité de sa « priorité nationale ».
Technique, complexe, ce débat juridique ne doit pas masquer l’enjeu central : le projet de référendum de Marine Le Pen revient à rompre avec des principes républicains fondamentaux en jouant le peuple « seul souverain » contre l’Etat de droit, à la manière des régimes illibéraux polonais et hongrois. Le plus grave serait que la candidate parvienne à faire oublier cette pièce essentielle de son projet présidentiel en la noyant dans le discours « social » qu’elle déploie désormais.
« Comme tous les leaders autoritaires, Marine Le Pen veut dynamiter la démocratie libérale en faisant appel au peuple »Loin de traduire ses propos pacifiques et rassurants, son plan de mise à sac de la Constitution et de discrimination institutionnalisée attiserait colère et violence. Il ne doit pas devenir l’« éléphant dans la pièce », une énormité que plus personne ne verrait et n’oserait dénoncer par crainte d’une stigmatisation prétendument contre-productive. Il s’agit en réalité d’une entreprise de démantèlement de l’Etat de droit à dénoncer et à repousser résolument.
Marine Le Pen fait pression sur France 2 pour choisir les journalistes qui l’interrogent Le Monde
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New York Times - World
An Angry Public Wants Sri Lanka’s President Gone
Gotabaya Rajapaksa is used to silencing and discrediting his political opponents. But that’s harder to do this time.
Angry about power cuts and the lack of essential products, people in Sri Lanka are taking to the streets in thousands, as they did here in Colombo in March.Credit...Atul Loke for The New York Times
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By Emily Schmall
Photographs by Atul Loke
COLOMBO, Sri Lanka — As Sri Lankans waited hours in line for fuel, sweated through the springtime heat during daily power cuts, and watched the value of their incomes erode, the president, Gotabaya Rajapaksa, blamed forces beyond his control.
“This crisis was not created by me,” he said in an address last month, urging the nation to “have faith” in his actions.
Tens of thousands of protesters are now swarming the streets of the capital, Colombo, and clashing with security forces outside the ruling family’s official residences. They are running low on essential goods and patience — and demanding that the president step down.
Sri Lanka was supposed to be a postwar success story, a fast-developing economy committed to healing after decades of conflict. Instead, it is the latest democratic nation backsliding into authoritarianism, under the misguided policies of a ruler who critics say is more focused on protecting his family’s political dynasty than the country’s fledgling institutions and economy.
To ensure his family’s political future, Mr. Rajapaksa, 72, has undermined the criminal justice system, jailed dissenters and quashed the opposition. He has drastically expanded his presidential powers, stocking the government with his relatives, fellow military men and right-wing monks aligned with his law-and-order mind-set.
It has left the country ill-equipped to deal with a growing economic and debt crisis. Its coffers are all but drained after the island nation was closed to tourists for much of the coronavirus pandemic and after a series of policy missteps. And on Tuesday, the government said it was suspending payments on its international debt, a signal that economic conditions could get worse.
Now, Sri Lanka is trying to conserve cash for emergency supplies of fuel and other basic goods. The fertile country that produces some of the world’s most sought-after tea is facing widespread food insecurity. And protesters are filling the streets of Colombo, many of them young professionals who had taken for granted that they would have steady electricity and internet service, access to imported coffee and cars, as well as a promising future.
Shathurshan Jayantharaj’s fleet of delivery trucks came to a halt when diesel supplies dwindled. Mr. Jayantharaj, 25, has been protesting in Colombo nearly every day against what he sees as the incompetence of the Rajapaksa-dominated government.
“We might have achieved a lot, but we are losing it all right now,” he said. “This family does not know what it is doing, and they’re taking us all down with them.”
Campaigning for office in 2019, Mr. Rajapaksa promised to restore safety and solvency to a country still reeling after more than 250 people were killed in a series of suicide bombings on Easter Sunday that year. His wartime record gave him credibility.
As defense secretary when his brother, Mahinda Rajapaksa, was president, he and his family were hailed for ending the country’s civil war in 2009 and for creating an economy that became a model for other nations seeking to rebuild. He benefited from the public outrage over evidence that the government at the time had ignored warnings about the terrorist attacks.
Mr. Rajapaksa won in a landslide election.
The atmosphere in Sri Lanka almost immediately shifted. The lead detective for the Criminal Investigations Department, or C.I.D., which had been spearheading investigations into the Rajapaksas, fled to Switzerland. Prominent journalists, diplomats and other security officials rushed to leave.
Their fears were not unwarranted. Mr. Rajapaksa has expanded the use of an antiterror law that the European Union and United Nations say has led to “consistent and well-founded allegations” of human rights abuses to jail hundreds of people.
Hejaaz Hizbullah, a prominent Muslim human rights lawyer who challenged Mahinda Rajapaksa’s power grab during a constitutional crisis in 2018, was among them, jailed on charges of hate speech.
After more than a year and a half, Mr. Hizbullah, who denies the charges, received bail in February. He wants to speak for those he says are unfairly incarcerated under the terror law, but fears retaliation.
“I’m an accused and it’s stifling,” he said.
Mr. Rajapaksa also established a Presidential Commission of Inquiry, a tool that critics say has been used to reverse court judgments, pardon political allies and shield the family from allegations of wartime atrocities.
Shani Abeysakara, the C.I.D. director who worked on the handful of human rights cases that made headway under the previous president, has found himself before the commission more than 40 times.
In Mr. Rajapaksa’s first month in office, Mr. Abeysakara was demoted to the personal assistant of a provincial police chief. He was later arrested and jailed on charges of fabricating evidence in the case of a former high-ranking police official close to Gotabaya Rajapaksa who was convicted of murdering a businessman.
The police official was acquitted of the charges last March.
Mr. Rajapaksa has also centralized power in the president’s office, giving himself the ability to appoint and dismiss ministers, preside over formerly independent commissions and set economic policy with few checks and balances.
He used his newfound powers to turn the Sri Lankan government into something resembling a family firm, appointing his three brothers to the most plum ministerial posts: Mahinda as prime minister, Chamal as minister of defense, and Basil as finance minister.
When Basil Rajapaksa took the post, Sri Lanka’s economy was already highly leveraged with dollar-denominated debt. It was also running low on dollars to buy essential imports, such as medicine and fuel.
Despite the challenges, the new government cut taxes and started printing money, hoping to generate local industry. Instead, people spent the extra cash importing cars and other foreign goods. Then, when the pandemic hit, Sri Lanka’s two prime sources of dollars — tourism and remittances from Sri Lankans living abroad — collapsed.
In order to save dollars, the government started banning imports.
In April 2021, the Rajapaksas declared that Sri Lanka would immediately shift to organic farming, imposing an import ban on fertilizer.
The shock — and the condemnation — were swift.
“There is a saying that a famine comes after an epidemic,” said Muditha Perera, a rice growers’ association president. “However, the famine which is going to occur was invited by the government and not a natural one. This government has deliberately destroyed the country’s agriculture.”
The government has received donations from China of rice, a Sri Lankan staple, and paid a premium to import additional supplies of it from Myanmar.
Basil Rajapaksa acknowledged that the country was “facing a dangerous foreign exchange crisis,” but he ignored economists’ pleas to seek help from the International Monetary Fund. He also refused to answer questions about the country’s balance sheet with members of Sri Lanka’s Parliament, including those from the ruling coalition.
As the Sri Lankan currency, the rupee, continued to plunge, the government tried to cap the rising expense of its debt by pegging its currency to the dollar. But that only created a parallel black market where the rupee was worth about two-thirds of the official exchange rate.
The Rajapaksa government finally bowed to pressure to let the Sri Lanka rupee float, and it quickly sank. Not even Gotabaya Rajapaksa’s announcement last month that his government was in talks with the I.M.F. for a bailout has helped it recover.
Sri Lanka’s finance ministry on Tuesday suspended payments on about $7 billion in debt, to bondholders, institutions and countries that have lent the country money. Warning of a potential default, the country is trying to negotiate with creditors, and will have trouble borrowing until an I.M.F. agreement is reached.
“We are getting paid the same as we did before, but everything costs a lot more now,” said 28-year-old Lozaine Pereira, a freelance filmmaker who was among a noisy crowd pushing against the barricades at a protest outside the prime minister’s residence this month. “Just living day to day has become a struggle.”
As the protests gain steam across the country, the Rajapaksas are increasingly vulnerable.
Many of the president’s relatives resigned en masse from their government posts last week, in a seeming effort to appease the protesters. But the demonstrators have continued to gather, setting up tents and portable latrines along an oceanside park in Colombo in preparation for the long haul.
The Rajapaksas’ usual hard-line tactics — denouncing opponents and jailing critics — are proving less effective against a spontaneous wave of discontent among a public that is harder to silence.
“The same people who voted him into power are on the streets asking him to get out,” said Brandon Ingram, a creative director at an ad agency in Colombo who has joined the protests. “So, is he going to leave?”
Aanya Wipulasena and Skandha Gunasekara contributed reporting.
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Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Pierre Bouvier et Solène L'Hénoret
- Le ministère de la défense russe a reconnu avoir évacué la totalité de l’équipage du croiseur Moskva, que les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir touché avec des missiles Neptune mercredi soir. « Le croiseur lance-missiles Moskva a été sérieusement endommagé du fait d’une détonation de munitions causée par un incendie », a annoncé le ministère de la défense, cité par l’agence de presse d’Etat TASS. Le ministère a, par ailleurs, déclaré qu’une enquête était en cours pour déterminer les causes de l’incendie, se gardant de faire le lien avec les activités militaires ukrainiennes.
- Une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, a été annoncée par la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, jeudi sur Telegram.
- Les Etats-Unis annoncent une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars comprenant 18 canons M777 Howitzer, des pièces d’artillerie de dernière génération, 300 drones Switchblade, 500 missiles Javelin et « des milliers d’autres systèmes antichars ». Les Etats-Unis avaient jusqu’ici rechigné à livrer les équipements lourds demandés par les Ukrainiens, craignant d’alimenter les tensions entre Washington et Moscou.
- Dans le même temps, Washington défendait l’emploi du terme « génocide » par le président, Joe Biden, pour qualifier les opérations russes en Ukraine. « Je pense qu’une fois que nous aurons pu réunir toutes les preuves, nous allons finir par arriver à la même conclusion que le président Biden, car ce qui se passe sur le terrain n’est pas un accident », a déclaré sur la chaîne CNN la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.
- L’Ukraine dément la chute de la ville de Marioupol. Plus d’un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans la ville de Marioupol, port stratégique de la mer d’Azov assiégé depuis des semaines, a affirmé le ministère de la défense russe. Mais Oleksiy Arestovych, conseiller du président ukrainien, a déclaré sur Facebook qu’une centaine de militaires, membres d’unités de marine, avaient effectué une percée et rejoint le régiment Azov. Il a ajouté que la ville de Marioupol n’était pas totalement sous contrôle des troupes russes. Cette information n’a pas pu être vérifiée.
- Le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, se rend à Kiev jeudi, ont annoncé ses services, pour discuter de « la manière dont l’Irlande peut continuer à fournir un soutien politique, sécuritaire et humanitaire à l’Ukraine ».
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Factuel. Guerre en Ukraine : les armes qui ont fait la différence
Reportage. Dans Kherson occupée par la Russie, le dilemme d’une population épuisée
Décryptages. La Finlande fait un premier pas vers une candidature à l’OTAN
Chronique. « La diplomatie que préconise Marine Le Pen correspond à ce que souhaite la Russie de Poutine »
Portrait. L’arrestation du Viktor Medvedtchouk, député prorusse et ami de Poutine, un symbole fort pour les Ukrainiens
Podcast. Guerre en Ukraine : les réponses du « Monde » à vos questions
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
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The Coronavirus Pandemic
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From the U.S. to China: A 3-Month Quarantine Horror Story
A lawyer flew home to China hoping to see his family for the first time since the pandemic began. Instead, he was trapped in three months of quarantine.
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By Vivian Wang
Before boarding his flight from Los Angeles to the Chinese city of Guangzhou, Xue Liangquan, a California-based lawyer, knew he was in for a bit of a headache.
To visit his parents in eastern Shandong Province in January, for the first time since the coronavirus pandemic began, Mr. Xue, 37, had already shelled out $7,600 for airfare. He had submitted negative test results to the Chinese authorities, as required for entry. Upon arrival, he would have to do three weeks of quarantine.
Even so, he never could have foreseen just how much of an ordeal he was about to suffer. Mr. Xue, through a Kafka-esque streak of bad luck and run-ins with China’s unbending virus rules, would spend the next three months in quarantine, bouncing between hospitals and hotel rooms.
Released from one round of isolation, he would immediately find himself ordered into another. By the time of his return flight, he would have had about two days of freedom in China. He would not have seen his parents at all.
“It was like a nightmare,” Mr. Xue said in an interview from California, where he returned earlier this month and wrote a blog post on the social media platform WeChat about his experience.
“I thought, if I didn’t write it down, it would feel even more like a nightmare: As if I had a bad dream in my bed in Los Angeles on Jan. 1, woke up on April 1 and was still in my bed in Los Angeles, and the time in between had just disappeared.”
China has for more than two years held to some of the world’s toughest quarantine restrictions, in its unswerving pursuit of “zero Covid.” Wuhan, the city where the pandemic began, was locked down for two months. Shanghai, currently battling its worst Covid outbreak, has been at a standstill for two weeks. International travel to and from China is nearly nonexistent.
The restrictions have been a source of much debate, both at home and overseas. Even Mr. Xue’s blog post, which was widely shared on Chinese social media, drew polarizing reactions: Some readers expressed horror, others called it prime material for a comedy movie, and still others attacked Mr. Xue for returning to China at all, decrying it as a selfish decision that risked bringing the virus into the country.
Mr. Xue, who was born in China and moved to the United States seven years ago, remains determinedly neutral.
“I don’t blame anyone: no person, government, organization,” he said. “I can only blame myself, for having such bad luck.”
His ill-fated journey began on Jan. 2, when, armed with a negative Covid test, he took off from Los Angeles. In Guangzhou, he was tested again, then sent to a quarantine hotel. His room was a pleasant surprise — it even had a large Jacuzzi. Perhaps the next few weeks would be like a mini-vacation, he thought.
It was not to be. Just as he was about to lie down to rest, he received a phone call informing him that his airport test was positive. He would be transferred to a hospital by ambulance.
Mr. Xue struggled into full-body protective gear that was left at his door. His breath fogged up his glasses and the face covering. “All I could see were the drops of water endlessly dripping down,” he wrote in his blog post.
He spent the next four weeks in a hospital, sharing a room with two other patients. He video-chatted with his parents every day, reassuring them that his symptoms were mild. He took photographs of his food to show them that he was eating all right. (In reality, Mr. Xue said, he took photos only of the best meals, so they would not worry.) He worked remotely for the law firm he founded.
On Jan. 31, the eve of Lunar New Year — China’s biggest holiday, which he had hoped to spend with his family — he watched the Spring Festival Gala, a televised extravaganza, on his tablet, alone in bed.
He had little contact with his fellow patients; no one was really in the mood to socialize, Mr. Xue said.
“At first, I felt pretty depressed,” he said. “All you can do is suffer. And, within your limited capacity, arrange your daily life as best you can. When you should shower, shower. When you should brush your teeth, brush.”
On Feb. 1, he was released from the hospital — and transferred to another one, for recovered patients, for two more weeks of “medical observation.”
But even after that, his ordeal was only halfway over.
After leaving the second hospital, Mr. Xue flew to Shanghai, where he had relatives. (He had given up on going to Shandong, as its quarantine rules were stricter than Shanghai’s at the time.) The test he took there, as required by local rules, was negative. For the first time in a month, he was free.
It lasted two days. On Feb. 19, Guangzhou health officials notified him that the lone other man with whom he had shared a bus from the last hospital had tested positive. That made Mr. Xue a close contact, meaning he now had to spend 14 days in hotel quarantine.
Then, on March 6 — the very day he was to be released from that quarantine — he received another call. He himself had now tested positive again, an official told him. Mr. Xue demanded proof, but the official refused, he said.
“The hardest part for me was the lack of certainty,” he said. “Each time I thought one stage had ended, and I was about to be free, the nightmare would return.”
And so began anew a procedure with which Mr. Xue was now all too familiar. Two more weeks at a medical facility. Two weeks after that at a hotel.
Finally, on March 31, Mr. Xue was set free, for real. But, exhausted by his ordeal, he had given up hope of seeing his parents and booked an April 1 flight back to the United States. The only relative he saw was his younger brother, in Shanghai.
Once, Mr. Xue would have been devastated: Living overseas, he said, he had long cherished, even fixated on, the idea of home. But weeks of isolation had given him a new perspective.
“We want to go home and reunite, to let our lives that have split apart intersect again. But if we’ve tried, and didn’t succeed, then I don’t have any regrets,” he said. “I still have to be accountable for myself. I can’t, for the sake of this reunion, sacrifice another three months.”
Mr. Xue is sympathetic to China’s controls. The country’s population is so large and so quickly aging, he said, that living with the virus could be disastrous.
But he himself will not be trying to return again until restrictions have eased.
“Otherwise, I think I would still feel sort of traumatized,” he said. “I really am rather scared.”
Liu Yi and Joy Dong contributed research.
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France24 - Monde
La Bourse de Paris en petite hausse de 0,41% avant la BCE
Publié le : 14/04/2022 - 10:42
Paris (AFP) – La Bourse de Paris évoluait en petite hausse de 0,41% jeudi, légèrement tirée par le luxe, avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), pressée d'agir contre l'inflation.
L'indice vedette CAC 40 progressait à 10H00 de 26,99 points à 6.569,12 points, au lendemain d'une séance stable (+0,07%). La place parisienne sera fermée, comme d'autres Bourses européennes, vendredi et lundi, pour le week-end prolongé de Pâques.
Les conclusions de la réunion de politique monétaire de la BCE de ce jeudi captent toute l'attention des investisseurs.
Alors que l'inflation atteint des records, s'élevant à 7,5% sur un an dans la zone euro et à 8,5% aux Etats-Unis, l'institution est sous pression et de plus en plus de voix s'élèvent pour pousser la BCE à augmenter ses taux directeurs, toujours historiquement bas.
"La BCE ne semble pas avoir le luxe de ne rien faire, et pourtant c'est ce à quoi nous pouvons probablement nous attendre", commente Michael Hewson, analyste de CMC Markets, soulignant une "toile de fond de mécontentement croissant de la part de pays comme l'Allemagne et les Pays-Bas face à l'inaction de la BCE".
Mais les observateurs ne tablent sur aucune "décision majeure". En mars, la BCE avait décidé de réduire plus vite que prévu son intervention sur les marchés.
Pour Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank, "la BCE ne va pas modifier sa politique monétaire de sitôt, bien qu’il apparaisse de plus en plus évident que les pressions inflationnistes vont perdurer".
"La Banque centrale estime toujours que l’indice des prix à la consommation va refluer -par magie- proche du seuil des 2% dès l’année prochaine", critique-t-il.
L'horizon économique s'est toutefois considérablement assombri avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et de nombreux pays de la zone euro pourraient connaître un recul de leur PIB au cours des prochains trimestres.
La BCE est jusqu'à présent la plus attentiste des grandes banques centrales, et sa politique contraste avec celle de la Réserve fédérale américaine, résolue à relever promptement ses taux directeurs plusieurs fois cette année.
Du côté des entreprises, la saison des résultats du premier trimestre est lancée à Paris.
Hermès dépasse les attentes
Les ventes du groupe de luxe français Hermès ont dépassé les attentes des analystes, atteignant 2,765 milliards d'euros au premier trimestre, soit une progression de 33% par rapport à la même période en 2021, malgré la guerre en Ukraine et les confinements en Chine.
Hermès prenait à 2,32% à 1.279 euros, entraînant LVMH (+0,74% à 638,80 euros) qui avait rapporté mardi un bond de 29% de ses ventes au premier trimestre, Kering (+1,24% à 532,80 euros), L'Oréal (+1,20% à 363,50 euros) et EssilorLuxottica (2,44% à 165,90 euros).
Valneva suspendu
La cotation de Valneva était suspendue à la demande de l'entreprise, et dans l'attente de la publication d'un communiqué, selon une notice d'Euronext. Le régulateur britannique a approuvé jeudi matin le vaccin contre le Covid-19 du laboratoire franco-autrichien.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Castex à La Réunion pour "convaincre" les mélenchonistes et les abstentionnistes
Publié le : 14/04/2022 - 10:34Modifié le : 14/04/2022 - 10:32
Saint-Denis de la Réunion (AFP) – Jean Castex est arrivé jeudi à La Réunion, département d'Outre-mer le plus peuplé, afin de "convaincre" les électeurs qui ont plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour et les abstentionnistes de voter pour Emmanuel Macron qui a perdu des voix par rapport à 2017.
A cours de son séjour, le premier ministre entend s'adresser "à ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon", qui a obtenu plus de 40% des voix au premier tour, un bond spectaculaire de 16 points par rapport à il y a cinq ans.
"Et il y a eu aussi les abstentionnistes à La Réunion, auxquels je veux également m'adresser", a ajouté le chef du gouvernement devant la presse, près d'un électeur sur deux ayant boudé les urnes au premier tour à La Réunion (46,36%).
Si la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a progressé d'un point par rapport à 2017 pour frôler les 25%, Emmanuel Macron a cédé du terrain sur l'île en reculant d'un point à 18%, contrairement à son score national qui a progressé depuis cinq ans.
Dès son arrivée, il a attaqué le programme de Marine Le Pen: elle "entend baisser les contributions de la France au budget de l’UE, dont on connaît par avance les résultats extrêmement concrets", a-t-il expliqué.
"C’est moins de crédits pour les territoires et en particulier pour les départements d’Outre-mer. Ce serait donc très grave", a-t-il souligné.
"La Réunion, c’est une terre de différences, de cohabitation, d’ouverture. On ne peut pas faire le choix du repli", a-t-il insisté.
Avec une déambulation dans le centre de Saint-Denis, puis un déplacement prévu à Saint-Pierre, ponctués de nombreuses rencontres avec les électeurs et les médias, M. Castex entend "convaincre les Réunionnais de l'importance du choix extrêmement important pour l'île et pour la France" du second tour du 24 avril.
Son entourage rappelle que le candidat LR François Fillon avait atteint 17,3% en 2017 à La Réunion, plus de quatre fois le score de Valérie Pécresse dimanche (3,8%), des électeurs qui suscitent les convoitises du parti présidentiel LREM.
© 2022 AFP
Le Monde
Le président allemand persona non grata à Kiev
Frank-Walter Steinmeier est classé dans la catégorie de « ceux qui comprennent Poutine ». Il a dû renoncer à se rendre à Kiev, en Ukraine, faute d’y être le bienvenu.
Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, voulait se rendre à Kiev. Faute d’y être le bienvenu, il a dû renoncer. « J’étais prêt à y aller mais apparemment ce n’était pas souhaité à Kiev et j’en prends acte », a-t-il déclaré depuis Varsovie, mardi 12 avril, précisant que l’idée de ce déplacement censé adresser « un fort signal de solidarité européenne à l’Ukraine » lui avait été proposée par son homologue polonais, Andrzej Duda, et que devaient également y participer les présidents des trois Etats baltes, l’Estonien Alar Karis, le Letton Egils Levits et le Lituanien Gitanas Nauseda. Mercredi, les quatre chefs d’Etat ont pris la route pour Kiev pour y rencontrer Volodymyr Zelensky.
L’annulation de ce déplacement pour le président allemand est venue confirmer des informations du quotidien Bild. Dans un article publié, mardi, sous le titre « Steinmeier interdit d’Ukraine par Zelensky », le tabloïd conservateur citait un diplomate ukrainien expliquant pourquoi Frank-Walter Steinmeier est persona non grata dans son pays : « Nous connaissons tous ses relations étroites avec la Russie. Il n’est pas le bienvenu à Kiev pour le moment. Nous verrons si cela change. »
Un camouflet brutal
Pour Frank-Walter Steinmeier, le camouflet est brutal. Ancien chef de la chancellerie fédérale sous Gerhard Schröder (1998-2005), deux fois ministre des affaires étrangères sous Angela Merkel (2005-2009 puis 2013-2017), le président allemand – qui a été réélu en février pour un deuxième mandat de cinq ans – est depuis longtemps classé dans la catégorie des « Putin-Versteher » (« ceux qui comprennent Poutine »). Une étiquette qui lui colle à la peau depuis son compagnonnage avec l’ancien chancelier social-démocrate, embauché par le géant russe Gazprom trois semaines après son départ du gouvernement, en 2005, mais aussi aux relations étroites qu’il a toujours cherché à maintenir entre Berlin et Moscou pendant les dix années où il a dirigé la diplomatie allemande.
Schröder élu président du conseil d’administration du géant pétrolier russe RosneftA la différence d’Angela Merkel, également pressée de rendre des comptes sur sa politique vis-à-vis de la Russie mais qui refuse pour le moment de s’exprimer, Frank-Walter Steinmeier a choisi de s’expliquer, reconnaissant pour la première fois, le 4 avril, s’être « trompé » au sujet de Vladimir Poutine. « Je ne pensais pas que Poutine conduirait son pays à la ruine économique, politique et morale au nom de sa folie impériale. Comme d’autres, je me suis mépris », a-t-il reconnu, ce jour-là, sur la chaîne publique ARD, regrettant notamment d’avoir été un ardent avocat du controversé Nord Stream 2, ce gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne via la Baltique, symbole de la dépendance de Berlin vis-à-vis de Moscou. « Mon soutien à Nord Stream 2 était clairement une erreur. Nous nous sommes accrochés à un “pont” auquel la Russie ne croyait pas et contre lequel d’autres partenaires nous avaient mis en garde », a affirmé M. Steinmeier.
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Valeurs Actuelles
Elus verts : droit d’inventaire
Le Figaro
En haut de l’affiche: les idées de sorties culturelles cette semaine
Valérie DuponchelleLaurie ChamardAmélie ComNathalie SimonAriane BavelierThierry HillériteauLA SÉLECTION DU FIGARO - Expos, concerts, spectacles… Les sorties culturelles foisonnent cette semaine. Pour bien choisir, suivez les conseils de la rédaction.
Expos
«Love Songs» à la MEP
Attention, l’amour est au rendez-vous à la MEP (Maison européenne de la photographie), dont les collections regorgent de trésors en série. Un amour sans limite de temps ni de genre, rêvé autant que vécu, à la fois impudique et secret, concocté comme un élixir de printemps pour un public qui veut sortir de la guerre. «Cette exposition a été conçue dans l’esprit des compilations personnelles de musique que les amoureux avaient (autrefois) l’habitude de s’offrir et de s’échanger au début de leurs histoires», prévient le Britannique Simon Baker, directeur de la MEP et co-commissaire de ce dictionnaire amoureux en images. Les quatorze photographes qui empruntent ce chemin de l’intime ont chacun leur bulle, leur espace, leurs couleurs pour dévoiler la fleur de leur secret, dirait Almodovar.
Elle est parfois douce et elliptique comme chez le Suisse René Groebli - aujourd’hui 94 ans! -, qui photographie sa femme, Rita, lors de leur lune de miel, à Paris, en 1951 (la révélation de Kyotographie, au Museum of Kyoto, en 2017). Un geste de la main, un cou blanc, des bas qui se croisent, érotisme soyeux dans le ballet féminin cher à Truffaut. Elle est parfois écorchée vive, géniale et perchée, comme Sentimental Journey, du Japonais Nobuyoshi Araki, qui photographie son voyage de noces avec Yoko, en 1971, puis sa mort et son absence dans Winter Journey, en 1989-1990. Elle est crue, destroy et humaine, comme The Ballad of Sexual Dependency, série culte de l’Américaine Nan Goldin entre 1973 et 1986. Elle est champêtre comme le Vieux Sud, avec Emmet Gowin, qui regarde les ans passer sur sa belle Rita aux cheveux de blé. Elle est gay et poétique comme les amours théâtrales de feu Hervé Guibert, mort des suites du sida à 36 ans, en 1991.
Jusqu’au 21 août à la MEP (4e). mep-fr.org
Maryan chez Claude Bernard et Kamel Mennour
C’est un beau doublé que proposent deux galeries parisiennes, au profil fort différent, autour d’un artiste absolument original dont les tableaux débordent de vie jusqu’à la gueule. Maryan S. Maryan, son nom américain, est né Pinchas Burstein en 1927 en Pologne et, à ce titre, a subi cruellement la Shoah. Il a survécu à plusieurs camps de concentration, dont Auschwitz, aux huit balles tirées dans son corps par les Allemands avant l’arrivée des Russes, à l’amputation d’une jambe. Il a perdu sa famille. Il mourra américain, à seulement 50 ans, en 1977, à New York. Il est enterré au cimetière du Montparnasse, à Paris. Placé dans un camp de réfugiés en Allemagne, il part en Israël en 1947 et intègre la New Bezalel School of Art, à Jerusalem. Il s’installe à Paris en 1950, y fait les Beaux-Arts, assiste aux cours de Fernand Léger, fait des lithographies pour illustrer Le Procès, de Kafka, expose dès 1952 à la Galerie Breteau.
Le tout jeune Claude Bernard le rencontre alors, «saisi par la puissance du peintre et le charme de l’homme qui parle polonais et hébreu». Claude Bernard fonde sa galerie en 1957 au 5-7, rue des Beaux-Arts (6). Il expose Maryan en 1966. De cette amitié au-delà des mots vient cette collection personnelle exposée sobrement, ce «peintre de la vérité» qui rit jaune et fort devant «le cirque de la vie». «Ça tire la langue et ça gargouille, cela gesticule et ça joue les filles de l’air et les ectoplasmes, cela éructe et cela provoque, fesses à l’air et sourires en coin», analyse le critique belge Roger Pierre Turine dans le catalogue Maryan de Claude Bernard. Chez Kamel Mennour, l’accent est mis sur l’apport américain à cette conscience polonaise et ses connexions avec Philip Guston, Peter Saul, Keith Haring et Robert Combas. Posées sur des cimaises jaune vif, rouge géranium ou rose chamallow, les œuvres de Maryan y sont défendues avec passion par le jeune commissaire Lucas Djaou, tombé en arrêt à Drouot à 18 ans devant un de ses dessins acérés. Il va plonger plus avant dans les archives Maryan, car Kamel Mennour représente désormais l’«estate» de l’artiste.
Jusqu’au 28 mai à la Galerie Claude Bernard et à la Galerie Kamel Mennour (6e).
Sebastião Salgado et Simon Velez à la Défense
La nature a ses deux champions sur le parvis de la Défense. Le photographe brésilien Sebastião Salgado et l’architecte colombien Simon Velez, chantre du bambou, dont il a fait son «acier végétal». En 2018, son pavillon monumental était l’événement des Rencontres d’Arles, sur la rive droite du Rhône sur le quai de Trinquetaille. Cette fois, dûment bâchée pour préserver les superbes photos de Salgado d’une overdose de lumière, la structure naturelle unique de 1 000 m2 est cet objet exotique qui paraît fragile et petit posé dans un univers de béton et de tours aveugles. Elle est produite par Vinci, Decaux et l’Unesco, et soutenue financièrement par ArtNova et Fimalac. L’épouse du photographe, Lélia Wanick Salgado, a conçu l’architecture de l’exposition comme un petit bassin où bande-son du compositeur François-Bernard Mâche et brume tropicale veulent inviter à la sérénité. Les zèbres des montagnes de Namibie s’alignent pour boire, formant une œuvre minimaliste noir et blanc. Les Dinka pêchent au javelot dans les eaux du Nil. Les icebergs de l’Antarctique sont sculptés par le vent entre l’île Paulet et les îles Shetland du Sud. Le Perito Moreno, champ de glace du sud de la Patagonie, était la troisième réserve mondiale d’eau douce en 2007. L’entrée est à 16 €, mais c’est le prix de l’évasion!
«Aquamater», parvis de la Défense (92), jusqu’au 22 septembre. parisladefense.com
Hiroshi Sugito chez Semiose
Comment faire un accrochage aussi délicat et minimal avec un artiste volontairement retranché dans son Japon natal et surtout peu disert, qui n’a envoyé que cinq lignes de consigne par mail? C’est le défi qu’a su relever Bruno Porcher pour cette première exposition en France de l’artiste (né en 1970) que le critique d’art Frédéric Bonnet a remarqué à Tokyo. Petits et moyens formats dialoguent subtilement, dans une palette délicate, aux harmonies sourdes, allant du vert intense au rose dilué. Certains sont encadrés, d’autres juste avec leurs châssis fixés au mur par des clous. Malgré des motifs aux formes géométriques, il s’en dégage une atmosphère parée de mystère, accentuée par des principes de symétrie biaisés et de fausses perspectives. Cet élève de Yoshitomo Nara, qui a vécu de 3 à 14 ans à New York, est affilié au mouvement Tokyo pop (comme Murakami, entre autres) et a beaucoup exposé au Japon et à l’étranger depuis les années 1990. Une belle découverte!
Jusqu’au 7 mai à la Galerie Semiose, (4e). semiose.com
Le céramiste Max Maslansky chez Lefebvre
C’est en 2015 que Louis Lefebvre, fils de marchands en céramique ancienne, a ouvert sa demeure de Versailles (l’ancien salon de musique de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, classé aux Monuments historiques) à des résidences d’artistes, pour une durée moyenne de deux mois. À The Residency, deux grands fours fonctionnent à plein régime pour y cuire des pièces souvent techniquement hors norme comme celles monumentales du Californien Max Maslansky (46 ans, vit et travaille à Los Angeles), qui a investi tout l’espace blanc de la rue du Bac. Ce colosse (aussi peintre dans la veine pop) nous plonge dans son monde délirant d’animaux et de personnages marins. L’ancien dieu de la mer mangeur de honte figure en bonne place avec son homologue, un «himbo» mâle mort vivant transporté par l’eau. Toujours avec une pointe d’humour, ses sculptures en céramique sont des tableaux en soi, comme cette boîte de sardines d’où sort un morceau de pied, dont on imagine qu’il appartient à une créature marine. Les prix vont de 3 500 à 15 000 euros, l’artiste ayant déjà une forte cote aux États-Unis, où il a déjà beaucoup exposé. Ses œuvres font partie de la collection permanente du Los Angeles County Museum of Art.
Jusqu’au 23 avril à la Galerie Lefebvre & Fils (7e). lefebvreetfils.fr
Théâtre
«A-t-on toujours raison? Which witch are you?»
On comprend que le metteur en scène Raymond Raymondson ne souhaite pas être cité. Il ne veut pas être responsable de ce spectacle complètement barré, farfelu, décalé, pas tout à fait fini, pas tout à fait commencé. Un «work in progress» en somme, en train de se faire sous les yeux du public. Un postiche de cheveux longs sur le crâne, grimé à outrance et chaussé de bruyants sabots de bois, derrière un micro, Fred Blin annonce des «longueurs» et des «promesses et des quickchanges». Tape des pieds et dans un ballon de rugby, lance des blagues Carambar et fait des numéros de cirque et des jeux de mots improbables. «Il est quelle heure?», demande le clown de la troupe des Chiche Capon. «Je suis en galère!», se plaint-il encore remarquant la disparition d’une chaise. Fred Blin érige la maladresse en art comique. Fernando Arrabal apprécierait. La salle rit beaucoup.
Jusqu’au 31 mai au Théâtre du Petit Saint-Martin (10e). petitstmartin.com
«Tempest Project»
Un spectacle attendu. Le fruit d’un gros travail de «recherche» sur La Tempête, de William Shakespeare, d’après la version française de Jean-Claude Carrière. Une nouvelle fois adapté et mis en scène par un duo de choix, deux spécialistes du dramaturge: Peter Brook et Marie-Hélène Estienne, avec six comédiens, et pour les chants, Harué Momoyama. On sera présent.
Du 21 au 30 avril au Théâtre des Bouffes du Nord (10e). bouffesdunord.com
Musiques
David Enhco
Si l’album que vient présenter le trompettiste David Enhco porte le nom de Family Tree, c’est qu’il rassemble sa famille de sang et de cœur, avec l’investissement particulier de son frère, Thomas, au piano. Entre musique écrite et improvisée, la symbiose se fait entendre. Le jazz et le classique sont réunis à travers deux quatuors. Au quartet jazz, trompette, piano, contrebasse et batterie, s’ajoute le quatuor à cordes Voce. Le résultat du projet porté par celui qui a gagné deux victoires du jazz en 2018 est plus que plaisant à nos oreilles. De l’inattendu, de la douceur et des émotions partagées entre joie (Waltz #1) et mélancolie profonde (Si dolce è’l tormento) s’entremêlent.
Le 15 avril au Bal Blomet (15e). balblomet.fr
La Chica
La chanteuse franco-vénézuelienne retranscrit dans sa musique les deux influences culturelles. Elle a quelque chose de sacré dans la voix. La Chica c’est une complainte lente et envoûtante, qui, dans l’album La Loba, rendait hommage à son frère, disparu trop tôt. Seule avec son piano l’artiste transporte son public dans une sorte de transe. En espagnol, elle atténue les poids et les peines qui pèsent lourd sur nos épaules.
Les 13 et 14 avril au Café de la Danse (11e). cafedeladanse.com
Les Liaisons dangereuses & Thelonious Monk
Midnight in Paris, c’est le nouveau rendez-vous hebdomadaire du club de jazz de la rue des Lombards. Ces soirées sont construites comme des hommages à un film, à une comédie musicale ou encore à un compositeur pour le cinéma. Cette semaine c’est le pianiste Thelonious Monk, disparu il y a quarante ans. À partir de minuit, Alain Jean-Marie, Laurent de Wilde et Laurent Courthaliac reprendront les compositions du prophète du bebop.
Le 16 avril au Sunset Sunside (1er). sunset-sunside.com
Comédie musicale
«Le vol du boli»
Créé en octobre 2020, cet opéra du XXIe siècle est né de la rencontre entre le compositeur Damon Albarn (Blur) et le metteur en scène Abderrahmane Sissako. Une ode au continent africain se fait par le prisme du boli. C’est un objet fétiche, source de pouvoir, liant les morts et les vivants dans la culture animiste bambara. L’écrivain Michel Leiris en dérobe un en 1931 et le voilà exposé au Musée du quai Branly. Dépouillé de sa magie, il ne garde qu’une beauté étrange et incomprise aux yeux des visiteurs. Le spectacle raconte le rapprochement entre Europe et Afrique. Le propos politique et historique se trouve placé dans un écrin de musique. Loin de mettre l’accent sur une tragédie, c’est avec humour et distance ironique que l’opéra livre sa vérité et sa poésie.
À partir du 15 avril au Théâtre du Châtelet (1er). chatelet.com
Classique
Olivier Latry
Une forme de transgression. C’est en ces termes qu’Olivier Latry, cotitulaire de l’orgue de Notre-Dame de Paris, décrit l’apport de Franz Liszt au monde de l’orgue. «Une révolution qui servira ceux qui suivront, jusqu’à Dupré ou Messiaen», expliquait-il au sujet de son dernier disque chez La Dolce Volta, consacré au compositeur romantique et enregistré sur l’orgue de la Philharmonie de Paris. C’est précisément cette révolution qu’il met ce week-end à l’épreuve du monumental instrument signé par la manufacture Rieger, et qu’il connaît par cœur pour avoir participé à sa préfiguration dans les années qui précédèrent son inauguration. Olivier Messiaen, Marcel Dupré, mais aussi Jehan Alain ou encore Pierre Cochereau (son prédécesseur à Notre-Dame) y répondront à Franz Liszt, qui, dans ses déchirantes Variations sur «Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen», nouait lui-même un dialogue avec Jean-Sébastien Bach. Un enivrant voyage dans le monde de l’orgue symphonique français sous influence allemande, par l’un des meilleurs organistes concertistes du moment.
Le 17 avril à la Philharmonie de Paris (19e). philharmoniedeparis.fr
Jakub Jozef Orlinski
On ne présente plus le contre-ténor polonais, dont la dernière parution discographique consacrée au Stabat Mater de Vivaldi (Erato), s’accompagnant d’un DVD prenant la forme d’un court-métrage «déconseillé aux moins de 12 ans» (si, si!), a déjà fait couler beaucoup d’encre. Au-delà de la singularité de cette dernière démarche, on ne peut qu’accorder à l’interprète de livrer une version qui, même au disque, ne ressemble à aucune autre: sombre, d’un dramatisme ardent, presque violent parfois, qui tranche étrangement avec la vision souvent plus hédoniste et sensuelle que l’on a de cette œuvre. C’est une même singularité, mais d’un tout autre registre, qui caractérise le programme de son présent récital au TCE, presque exclusivement constitué de pépites oubliées de Fux, Zelenka ou encore Almeida…
Le 13 avril au Théâtre des Champs-Élysées (8e). theatrechampelysees.fr
Cinéma
«Cinéma en campagne»
La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé présente une exposition consacrée à la marque Pathé-Rural, qui est aussi le nom d’un projecteur. De 1928 à la fin des années 1940, des milliers de petites salles de la campagne française diffusaient un film important, des œuvres comiques, des documentaires et des actualités. Les amateurs du septième art découvrent Les Trois Mousquetaires, Fanfan la tulipe, Poil de carotte et Charlie Chaplin. Affiches, programmes illustrés et extraits des productions témoignent de la vivacité de ce cinéma à l’époque.
Du 22 avril au 9 juillet à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé (13e). fondation-jeromeseydoux-pathe.com
Danse
Étienne Rochefort
Il joue avec les mots et les danses: sa compagnie s’appelle Cie 1 des Si. Et il invente une nouvelle danse: le bugging. Ou comment considérer le bug comme une danse. Pari tenu? Une chorégraphe à découvrir.
Du 13 au 15 avril au Théâtre national Chaillot (16e). theatre-chaillot.fr
De sueur et d’encre
Ils viennent de la Compagnie XY ou des 7 doigts de la main: le cirque Barcode est une compagnie de cirque québécoise. Elle est composée de quatre acrobates émérites qui racontent leurs histoires. Chacune questionne la mémoire et les émotions qui se ravivent. Les quatre passent du main à main au cerceau aérien pour raconter la manière dont ils se cognent au monde. Des jeunes qui méritent d’être découverts.
Jusqu’au 24 avril au Monfort (15e). lemonfort.fr
«La Bayadère»
Les distributions sont si passionnantes qu’il faudrait pouvoir aller les voir toutes. Comment choisir? Entre François Alu, qui devrait faire ses preuves en guerrier amoureux, et Dorothée Gilbert lyrique Bayadère, Germain Louvet, guerrier noble et Laura Hecquet vibrante ballerine qu’on n’a pas vue sur scène depuis quelques années, Paul Marque, étoile virtuose qui danse avec la très délicate Sae Eun Park, Myriam Ould Braham et le très prometteur Francesco Mura… Et on ne parle pas des rôles moindres tout aussi passionnants. Cette Bayadère est celle de tous les talents.
Jusqu’au 6 mai à l’Opéra Bastille (12e). operadeparis.fr
Humour
Les Goguettes
Les Goguettes reviennent en «trio, mais à quatre» pour fêter en chantant l’entre-deux-tours des élections présidentielles et taquiner les candidats. Le groupe est devenu célèbre pendant le confinement lorsqu’il a parodié Vesoul, de Jacques Brel, sur YouTube. Clémence Monnier et Stan, son compagnon ont créé Les Goguettes en janvier 2013. Aurélien Merle, qui avait déjà enregistré des albums, Valentin Vander et sa sœur cadette Julia les ont rejoints. Les chanteurs ont désormais un public de fans.
Le 18 avril à l’Olympia (9e). olympiahall.com
Paris: les meilleurs restaurants japonais du moment
LA SÉLECTION DU FIGARO - Sushi, ramen, izakaya: tour d’horizon des meilleures adresses, récentes, dédiées aux spécialités du pays du Soleil-Levant.
Notre critique des Précieuses ridicules au Théâtre du Vieux Colombier
CRITIQUE - Stéphane Varupenne et Sébastien Pouderoux signent une version pop rock.
France24 - Monde
Abstention ou Le Pen: à Versailles, les "Zemmouriens" rejettent Macron
Publié le : 14/04/2022 - 09:54
Versailles (AFP) – C'est une petite révolution à Versailles: ce haut-lieu de la bourgeoisie française, d'ordinaire très réfractaire à l'extrême droite et au Rassemblement national, trop sulfureux, a voté à près de 19% pour Eric Zemmour. Un vote qu'il sera très difficile pour Emmanuel Macron d'aller chercher au second tour.
"Je suis une Zemmourienne convaincue!", lance Annik (qui comme toutes les personnes interrogées a souhaité garder l'anonymat), 80 ans, dans le très chic quartier de Saint-Louis, près de la cathédrale éponyme.
C'est dans ce quartier de Versailles, à deux pas du château, que le candidat du parti Reconquête! a obtenu le plus de suffrages, finissant même en tête dans l'un des bureaux de vote.
"J'aimerais que mes petits-enfants connaissent la France dans laquelle j'ai grandi", poursuit la retraitée pour expliquer son soutien au polémiste d'extrême droite.
Interrogée sur son choix pour le second tour, elle lance: "Marine Le Pen". Avant de se raviser. "Ou peut-être blanc". Et d'estimer: "Le problème, c'est qu'il y a parfois un papier de cigarette entre Le Pen et Mélenchon".
Une chose est claire: en "aucun cas" elle ne votera pour le président sortant, "un homme qui n'aime pas la France et fait tout pour la détruire", selon elle.
A quelques rues de là, Adrienne, 33 ans, explique avoir "plein de connaissances qui ont voté pour Eric Zemmour". "Et aucune d'entre elles ne votera pour Macron", prévient-elle, en raison de "leurs convictions sur la bioéthique" et de leur rejet viscéral de la loi de 2021 élargissant la PMA aux couples de femmes.
Hélène, 43 ans, explique que son compagnon a également cédé aux sirènes d'Eric Zemmour mais ne votera "jamais" pour Emmanuel Macron, qui, "pour lui, ne parle pas assez des zones de non-droit, de l'immigration et de l'insécurité. Il votera blanc ou Le Pen".
La ville royale a toujours été un bastion de la droite. Mais, comme ailleurs, Valérie Pécresse, qui a pourtant été élue deux fois députée ici, a été loin de rallier tous les suffrages (14%). Le reste de ses partisans s'est partagé entre Emmanuel Macron et l'extrême droite.
Et pour les électeurs en 2017 de François Fillon, issus de la droite catholique et traditionnelle, c'est souvent Eric Zemmour, qui est apparu comme la meilleure option, notamment avec ses nombreuses références à la culture et au patrimoine de la France.
"Elle a viré plus populaire"
Versailles est ainsi, juste derrière Neuilly-sur-Seine, la ville de plus de 5.000 habitants où le polémiste a réalisé son meilleur score: il a obtenu 18,5% des voix, derrière Emmanuel Macron (33%).
"Eric Zemmour a beaucoup de réseaux ici, il est venu plusieurs fois, pour donner des conférences ou autres", indique Fabien Bouglé, conseiller municipal.
Pour cet ancien soutien de François Fillon et proche de La Manif Pour Tous, le vote Zemmour à Versailles "se reportera très essentiellement sur Marine Le Pen".
Même si la candidate RN a "parfois un bras à gauche et un bras à droite", estime-t-il, "l'arrogance du président supplante tout".
"On est dans la ville du Jeu de Paume ici, les Versaillais ne veulent pas que des cabinets de conseil américains contrôlent la France", ajoute-t-il.
Sans vouloir indiquer pour qui il a voté au premier tour, le 24 avril, pour lui "ça sera 'Macron dégage'".
Pourtant Marine Le Pen n'a jamais séduit outre mesure les Versaillais, finissant à moins de 24% au second tour en 2017.
"Elle a toujours fait un peu office de repoussoir dans les Yvelines. Elle a viré plus populaire", explique Christine, qui ne souhaite pas divulguer son vote mais indique être sensible "aux questions de protection de la famille".
"Marine Le Pen n'a jamais été vraiment catholique, ça joue ici", abonde Philippe, 82 ans.
Ce retraité prédit qu'une partie de l'électorat Zemmour s'abstiendra au second tour. Le reste mettra dans l'urne un bulletin RN, comme l'a appelé à le faire leur candidat, faisant ainsi sauter une digue à Versailles.
"Le score d'Emmanuel Macron sera plus faible qu'en 2017", quand il avait particulièrement séduit grâce à son projet de supprimer l'ISF, reconnait François de Mazières, le maire (DVD) de la ville.
"Mais même si le vote pour Mme Le Pen sera plus élevé qu'il y a cinq ans, il restera, je pense, en dessous de la moyenne nationale", prédit l'élu qui, après avoir donné sa voix à Valérie Pécresse, votera pour Emmanuel Macron.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Chez Le Pen, une soirée électorale placée sous le signe du grand rassemblement
L'Humanité
Pour les électeurs de gauche, un second tour aux airs de cruel dilemme
ActuPrésidentielle. Pour les électeurs de gauche, l’attitude à adopter le 24 avril ne va pas de soi et le niveau d’abstention pourrait s’en ressentir. Un jeu dangereux, encouragé par un président qui reste droit dans ses bottes.
Julia HamlaouiDéjà plus qu’un souvenir en 2017, lors de la première confrontation entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les grandes manifestations qui avaient accompagné la qualification de l’extrême droite au second tour de la présidentielle en 2002 semblent, vingt ans plus tard, être une page bel et bien tournée.
Fer de lance des mobilisations d’alors, la jeunesse se rallie plutôt, pour l’heure, au slogan « Ni Le Pen ni Macron », avec de premières AG étudiantes à Nanterre ou à la Sorbonne. Cinq ans de politique non seulement de casse sociale mais aussi sécuritaire et discriminatoire – de la loi « sécurité globale » à celle contre le « séparatisme » – ont mis à mal le réflexe du vote anti-Le Pen, puisque le bulletin restant porte le nom d’Emmanuel Macron, dont les gilets jaunes, notamment, gardent un cuisant souvenir.
L’illusion d’un vote d’adhésion
Le choix pour ce second tour prend dès lors des allures de dilemme pour nombre d’électeurs de gauche, dont les 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon qui sont la clé du 24 avril. L’issue n’en est que plus incertaine face à une menace plus prégnante que jamais. Marine Le Pen est créditée de 46 à 48 %, et une hausse de l’abstention pourrait faire basculer le match en sa faveur.
Face à un Emmanuel Macron qui tente, malgré le danger, d’entretenir l’illusion d’un vote d’adhésion, une partie des responsables et électeurs de gauche attend des gages. « Il doit dire clairement qu’il renoncera à ses réformes insensées », assure ainsi Fabien Roussel, au nom du PCF. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous appelons à utiliser le bulletin Macron, parce que ça a été un quinquennat d’inaction climatique, mais c’est absolument nécessaire pour préserver la démocratie », ajoute Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV sur BFMTV.
« L’un et l’autre ne sont pas équivalents »
Du côté insoumis, l’heure est à la consultation. Leurs 310 000 soutiens inscrits sur la plateforme de l’Union populaire auront à se prononcer entre trois possibilités : « Voter Emmanuel Macron, voter blanc ou nul, ou s’abstenir ». Le candidat FI signe, à cette occasion, une adresse à ses partisans. Il y pointe les points communs entre les deux prétendants restés en lice, citant le gel du Smic, le refus de la retraite à 60 ans ou encore la non-prise en compte des alertes du Giec.
« Cependant, poursuit-il, l’un et l’autre ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale, qu’elle partage avec Emmanuel Macron, un ferment dangereux d’exclusion ethnique et religieuse. Un peuple peut être détruit par ce type de division. Nous savons tous qu’elle n’égale aucun autre mal. » Les soutiens du candidat ont jusqu’à samedi soir pour se décider, les électeurs de gauche jusqu’au 24 avril pour barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite.
Le Figaro
Covid-19 : que sait-on des nouveaux combinants XD et XE ?
FOCUS - Classées sous surveillance par l'OMS et Santé publique France, ces nouvelles mutations du Sars-cov-2 pourraient être très contagieuses, selon les données préliminaires.
Pendant que les masques tombent, le Covid-19 continue de muter. Après la vague Omicron, dernier variant majeur en date, deux nouvelles combinaisons du Sars-cov-2 font l'objet d'une surveillance accrue : XD et XE. Comment se répandent-ils ? Par une contamination simultanée de deux variants différents. Lorsque deux virus souches attaquent la même cellule chez une personne, l'enzyme reproduit alors à la fois l'ADN du premier et du second virus. Ainsi, XD est issu à la fois de Delta et d'Omicron. Quant à XE, la mutation vient des deux variants «cousins» d'Omicron, BA.1 et BA.2.
À lire aussiUn variant «Deltacron» détecté en France
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Ces nouvelles formes de coronavirus sont-elles plus sévères et/ou plus contagieuses ? «L'avenir seul va nous le dire», commente Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave Roussy.
Le variant XD, détecté pour la première fois au début du mois de janvier 2022 à Chypre, est arrivé ensuite au Royaume-Uni et en France. Au 4 avril, 65 cas du «Deltacron» (mélange de Delta et Omicron) avaient été signalés en France, indiquait Santé publique France dans son dernier point épidémique.
Le combinant a été classé «en cours d'évaluation» par l'OMS. Une catégorie confirmée par Santé publique France le 23 mars, indiquant qu'il faisait l'objet d'une «surveillance renforcée» dans l'Hexagone en raison de la sévérité de ses souches Omicron et Delta, elles-mêmes considérées «préoccupantes». Mais, précise l'agence, «très peu de données sont actuellement disponibles quant à ses caractéristiques», et le recombinant XD représente «moins de 0,1% des séquences interprétables» dans les enquêtes flash. De son côté, XF a déjà été détecté chez 39 cas au Royaume-Uni, mais «il est peu probable» qu'il soit associé à une plus forte transmissibilité.
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XE potentiellement «aussi transmissible que la rougeole»
C'est au Royaume-Uni que le combinant XE, sévit le plus, avec 1200 cas recensés outre-Manche. L'Inde, la Thaïlande ou encore la Nouvelle-Zélande l'ont aussi détecté sur leur territoire, quand un seul cas a été confirmé à ce stade dans l'Hexagone.
XE, mélange de deux cellules souches du virus, fait partie des combinants que l'OMS «continue de surveiller», selon un communiqué de l'organisation début avril. Celui-ci pourrait être plus transmissible encore qu'Omicron, lui-même déjà caractérisé par sa contagiosité fulgurante. Selon les scientifiques de l'Agence de Sécurité Sanitaire au Royaume-Uni (UKHSA), le combinant pourrait être «10% plus contagieux que BA.2», souche cousine d'Omicron qualifiée d'«hyercontagieuse» par le professeur de l'AP-HP Rémi Salomon.
À lire aussiLe variant BA.2 plus contagieux que son «grand frère» Omicron qui domine le monde
Le professeur australien Adrian Esterman, ancien épidémiologiste de l'OMS, analyse dans le journal Canberra Times que le XE sera probablement celui qui «causera le plus de problèmes dans le monde», en prenant le relais du BA.2. En termes de contagiosité, «BA.2 était lui-même proche de la rougeole, notre maladie la plus contagieuse», explique-t-il, déduisant que «la version XE d'Omicron est probablement à présent aussi transmissible que la rougeole». À ce stade, toutefois, les autorités sanitaires estiment qu'il n'y a «pas d'alerte», confie au Figaro une source au ministère de la Santé.
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New York Times - World
Bucha’s Month of Terror
By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 11, 2022
The following images depict graphic violence.
‘They shot my son. I was next to him. It would be better if it had been me.’
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As the Russian advance on Kyiv stalled, a campaign of terror and revenge against civilians nearby in Bucha began, survivors and investigators say.
Russian soldiers set up in this school. A sniper in a high-rise fired at anybody who moved. Other soldiers tortured, raped and executed civilians in basements or backyards.
We visited Bucha, documented dozens of killings of civilians, interviewed scores of witnesses and followed local investigators to uncover the scale of Russian atrocities.
BUCHA, Ukraine — A mother killed by a sniper while walking with her family to fetch a thermos of tea. A woman held as a sex slave, naked except for a fur coat and locked in a potato cellar before being executed. Two sisters dead in their home, their bodies left slumped on the floor for weeks.
Bucha is a landscape of horrors.
From the first day of the war, Feb. 24, civilians bore the brunt of the Russian assault on Bucha, a few miles west of Kyiv, Ukraine’s capital. Russian special forces approaching on foot through the woods shot at cars on the road, and a column of armored vehicles fired on and killed a woman in her garden as they drove into the suburb.
But those early cruelties paled in comparison to what came after.
As the Russian advance on Kyiv stalled in the face of fierce resistance, civilians said, the enemy occupation of Bucha slid into a campaign of terror and revenge. When a defeated and demoralized Russian Army finally retreated, it left behind a grim tableau: bodies of dead civilians strewn on streets, in basements or in backyards, many with gunshot wounds to their heads, some with their hands tied behind their backs.
Reporters and photographers for The New York Times spent more than a week with city officials, coroners and scores of witnesses in Bucha, uncovering new details of execution-style atrocities against civilians. The Times documented the bodies of almost three dozen people where they were killed — in their homes, in the woods, set on fire in a vacant parking lot — and learned the story behind many of their deaths. The Times also witnessed more than 100 body bags at a communal grave and the city’s cemetery.
The evidence suggests the Russians killed recklessly and sometimes sadistically, in part out of revenge.
Bucha
About 1 mile to Hostomel
UKRAINE
Five men in a summer camp basement
Woman killed in garden
Kyjevo-Myrots St
Six dead in a home for seniors
16 miles to downtown Kyiv
Bucha
Mother shot next to daughter
Communal grave
Family of four among six victims
Cemetery
Rape victim found in cellar
Bucha
Station
Man on unpaved street
School No. 3
Vokzalna St.
Son shot next to father
Man who went out for bread
About 25 miles to Makariv
Three civilians in backyard
Four bodies in the street
Boy found in basement
Yablunska St.
Sisters killed in home
Man found decapitated
Two brothers in brush
Body in street
Man shot in head
Man covered in dirt
Man found on curb
Man and woman in concrete pit
Saborna St.
Bucha River
Irpin
½ mile
Bucha
UKRAINE
Hostomel
Mother shot next to daughter
Five men in a summer camp basement
Six dead in a home for seniors
Woman killed in garden
Family of four among six victims
Bucha
Cemetery
Rape victim
found in cellar
Communal grave
School
No. 3
Man on street
Four bodies in the street
Man who went out for bread
Body in street
Three civilians in backyard
Man found decapitated
Sisters killed in home
Boy
found in basement
Man and woman in concrete pit
Man shot in head
Two brothers in brush
Son shot next to father
Man covered in dirt
Man found on curb
Saborna St.
Irpin
½ mile
Bucha
Five men in a
summer camp
basement
UKRAINE
About 1 mile to Hostomel
Woman killed
in garden
Kyjevo-Myrots St
Six dead in a
home for seniors
16 miles to
downtown Kyiv
Bucha
Mother shot next
to daughter
Cemetery
Communal
grave
Bucha
Station
Man on unpaved street
Rape victim
found in cellar
Vokzalna St.
Three civilians in backyard
About 25 miles to Makariv
School No. 3
Man who went out for bread
Family of four among six victims
Son shot
next to father
Boy found in basement
Sisters killed
in home
Yablunska St.
Two brothers found in brush
Man found decapitated
Body in street
Four bodies in
the street
Man shot
in head
Man found
on curb
Sklozavodska
Station
Man covered in dirt
Bucha River
Man and woman in concrete pit
Saborna St.
Irpin
½ mile
Bucha
About 1 mile to Hostomel
UKRAINE
Five men in a summer camp basement
Woman killed in garden
Kyjevo-Myrots St
Six dead in a
home for seniors
16 miles to downtown Kyiv
Bucha
Mother shot next to daughter
Cemetery
Family of four among six victims
Communal grave
Bucha
Station
Man on unpaved street
Rape victim found in cellar
Vokzalna St.
About 25 miles to Makariv
School No. 3
Three civilians in backyard
Man who went out for bread
Son shot next to father
Boy found in basement
Sisters killed in home
Yablunska St.
Two brothers found in brush
Man found decapitated
Four bodies in the street
Body in street
Man shot in head
Man found on curb
Sklozavodska
Station
Man covered in dirt
Man and woman in concrete pit
Bucha River
Saborna St.
Irpin
½ mile
Unsuspecting civilians were killed carrying out the simplest of daily activities. A retired teacher known as Auntie Lyuda, short for Lyudmyla, was shot midmorning on March 5 as she opened her front door on a small side street. Her body lay twisted, half inside the door, more than a month later.
Her younger sister Nina, who was mentally disabled and lived with her, was dead on the kitchen floor. It was not clear how she died.
“They took the territory and were shooting so no one would approach,” a neighbor, Serhiy, said. “Why would you kill a grandma?”
Roman Havryliuk, 43, a welder, and his brother Serhiy Dukhli, 46, sent the rest of their family out of Bucha as the violence intensified, but both insisted on staying behind. They were found dead in their yard. “My uncle stayed for the dog, and my father stayed for the house,” Mr. Havryliuk’s son, Nazar, said. An unknown man also lay dead nearby, and the family’s two dogs were riddled with bullets.
“They were not able to defeat our army so they killed ordinary people,” said Nazar, 17.
Constant threat from snipers
Bucha had been one of the most desirable commuter suburbs of Kyiv. Nestled between fir tree forests and a river, it had modern shopping malls and new residential complexes as well as old-fashioned summer cabins set among gardens and trees. The Russian author Mikhail Bulgakov had a summer house there.
Days after Russian troops drove into town, the Ukrainian Army struck back, setting tanks and armored vehicles ablaze in an attack on a Russian column. As many as 20 vehicles burned in a huge fireball that ignited homes all along one side of the street. Some Russian soldiers fled, carrying their wounded through the woods.
Russian reinforcements arrived several days later in an aggressive mood. They set up base in an apartment complex behind School No. 3, the main high school on Vokzalna, or Station Street, and posted a sniper in a high-rise building still under construction. They made their headquarters farther south in a glass factory on the Bucha River.
Until then, the residents of Bucha had been sheltering from Russian missile and artillery strikes, many of them sleeping in basements and cellars, but some had ventured outside from time to time to get water or sneak a look at the damage. Shelling had been sporadic, and much of the Russian artillery fire was aimed over their heads at Irpin, the next town over.
After the assault on the column, the atmosphere hardened. On March 4, Volodymyr Feoktistov, 50, set out on foot around 5 p.m. to pick up a loaf of bread from neighbors who were baking at home. His mother and brother had told him not to go out, but he insisted, his mother recalled later.
Russian vehicles were driving along a road at the end of their street and the neighbors heard two gunshots. They found him the next day, dead on the street. Days passed before they could load him into a wheelbarrow and push him to the hospital morgue before hurrying home.
On March 5, a Russian sniper began firing on anything moving south of the high school.
Auntie Lyuda was shot in the morning. That afternoon, a father and his son stepped out of their gate to go for a walk along their street, Yablunska, or Apple Tree Street. “They shot my son,” his father, Ivan, said. “I was next to him. It would be better if it had been me.”
He asked that only his first name be published. Many residents in Bucha were frightened after weeks under Russian occupation and asked that their surnames not be published for fear of retribution at a later stage.
“He was suffering the whole night and died at 8:20 a.m.,” Ivan said of his son. The family buried him in the front garden under a huge mound of earth. “It’s very hard to bury your child,” Ivan said. “I would not wish that on my worst enemy.”
His son left behind an 8-year-old son and 1-year-old daughter. “I cannot look my grandson in the eyes,” Ivan said.
Yablunska Street, where they lived, soon became the deadliest stretch of road for passing civilians. A man on his bicycle was struck by fire from an armored vehicle in early March, as video recorded by the Ukrainian military showed. By March 11 there were at least 11 dead bodies lying on the street and sidewalks, satellite footage showed.
A ransacked house, a body in the cellar
It soon became apparent why the bodies had remained in place so long.
Troops started searching homes and ordered residents not to go outside. “They were going yard by yard,” said Valerii Yurchenko, 42, a mechanic living near the river. A Russian commander warned him not to go out on the street. “We have orders to shoot,” the commander said.
The soldiers confiscated cellphones and computers. Some were polite but still ordered families to leave their homes near the bases and go to a nearby kindergarten.
“They handed me my walking stick,” said Tetiana Masanovets, 65, who was among those told to leave. The soldiers turned her house into a pit, using one room as a toilet. “They stole everything,” she added.
As more troops arrived, they drove their armored vehicles straight into people’s gardens, crushing metal gates and fences and parking with their guns trained on the street.
Volodymyr Shepitko, 66, fled with his wife when a Russian armored vehicle barreled through their back fence. They took shelter in a basement of School No. 3. Russian soldiers were also using the school and the residential complex behind it for mortar positions.
On March 9, Mr. Shepitko, a retired water engineer, slipped back to fetch some food from the house and found Russian soldiers living there. He described them as “kontraktniki” — contract soldiers, men who are often experienced fighters but notorious for abuses and acting with impunity. They had parked their armored vehicles across the street and were sleeping and heating water in the house, Mr. Shepitko said.
The soldiers made a sarcastic comment about Ukrainian fascists, testing his loyalty. “I thought I would be shot,” he said, “and I kept silent.” They demanded his cellphone but his dog barked so furiously at them that they backed off and let him go.
It was only when he returned after the Russians pulled out of Kyiv that Mr. Shepitko discovered just how far the Russian soldiers had gone. His house had been ransacked, filled with rubbish and beer bottles. Then, in a cellar under the garden shed, his nephew discovered the body of a woman. Slumped sitting down, bare legs akimbo, she wore a fur coat and nothing else.
She had been shot in the head, and he found two bullet casings on the ground. When the police pulled her out and conducted a search, they found torn condom wrappers and one used condom upstairs in the house.
The abuse of the woman was one case of many, said Ukraine’s official ombudswoman for human rights, Lyudmyla Denisova. She said she had recorded horrific cases of sexual violence by Russian troops in Bucha and other places, including one in which a group of women and girls were kept in a basement of a house for 25 days. Nine of them are now pregnant, she said.
She speculated that the violence came out of revenge for the Ukrainian resistance, but also that the Russian soldiers used sexual violence as a weapon of war against Ukrainian women.
A walk to fetch water turns deadly
The city had been without electricity, running water, gas or internet since early March, and thousands of residents, still in their homes, were living in freezing temperatures, sleeping in their clothes, under layers of blankets.
Six people in a home for seniors perished from hunger, cemetery workers who collected the bodies in early April said. The lobby was icy cold, and four of the dead had congregated in a sunroom across the garden. At the house next door, the same workers had cut down a woman who had hung herself from a branch.
For 10 days in the middle of March, Tetiana Sichkar, 20, took to walking with her parents to see her grandmother, whose house had a wood fire and an outdoor stove where they could heat water and cook. Every day they took the same route, through the woods and over the railway tracks.
On March 24, it had seemed quiet again, until a shot rang out on the way home.
“It was so loud, I could not hear anything,” Ms. Sichkar said. They all fell to the ground at the same time. Her mother lay silent. “I called to her but she did not move,” she said. She lifted her head and saw the blood — on her mother’s face, her hair, and pooling on the road.
Her mother, who is also called Tetiana, a homemaker, 46, died where she fell. The Russian soldiers later detained her husband, cuffing him and putting a bag over his head when he asked to retrieve his wife’s body. They let him go later that night, dumping him still handcuffed and blindfolded in a different part of town.
In a bizarre episode, they allowed her stepfather to retrieve Ms. Sichkar’s body and gave him a brand new red car — which turned out to be stolen — to take her away in. The family buried her in the garden the next morning and parked the car inside the gate.
Lyudmyla, the mother of the dead woman, echoed what many civilians in Bucha noted: As the war progressed, the mood and behavior of the Russian troops grew uglier. “The first lot were peaceful,” she said of the Russian soldiers, asking for her surname not to be published. “The second lot were worse.”
Some of the violence seemed cynical, designed to terrorize, but Russian troops were particularly suspicious of men of fighting age, often accusing them of being members of the Ukrainian defense forces before taking them away for questioning.
Natalya Oleksandrova, a retired optician, said soldiers detained her nephew, saying they would take him for two days of questioning. They held him for three weeks. After the Russian troops left, neighbors found him dead in a basement. “They shot him through the ear,” she said.
Revenge killings add another threat
In the last week of March, Ukrainian forces mounted a counterattack to retake the northwestern suburbs of Kyiv. Fighting intensified sharply in Bucha, and Russian units began preparing to pull out.
One of their last acts was to shoot their detainees or anyone else who got in the way. In a clearing on one street, the police later found five members of a family, including two women and a child, their bodies dumped and burned.
At least 15 people were found dead with their hands bound, in various places around the city, indicating that more than one Russian unit detained and executed people. Five bodies were found in a cellar in a children’s summer camp, which Russian units had used as a base. Others were found on Yablunska Street, and more in the glass factory.
In the nearby village of Motyzhyn, revenge played a large part in the death of the mayor, her husband and her son, who were found buried on the edge of the village. There were signs of torture: broken fingers on their son and contusions on the mayor’s face, inflicted before they were shot by Russian forces angry that the Ukrainians had destroyed a truck and an armored vehicle.
“It was revenge,” said Anatoly Rodchenko, a retired high school physics teacher whose son is married to the daughter of the slain mayor, Olha Sukhenko. Mr. Rodchenko had watched the excavation of the grave, which also held three other bodies.
In accounts corroborated by a local military commander, residents described how a Ukrainian ambush that blew up the armored vehicle and supply truck led to a flurry of Russian violence targeting civilians.
The following day, a Russian armored personnel carrier drove down a street, firing randomly into homes with a heavy machine gun, said Serhiy Petrovsky, the head of a local unit of civilian volunteer soldiers. He doesn’t know how many people were wounded or killed, but said that after the Russians departed, he collected 20 bodies in and around the village, from this episode and others.
“They shot everything,” said Mr. Rodchenko. “They shot at houses. They shot a woman on the street. They shot at dogs.”
The same day, Russian soldiers detained Ms. Sukhenko, 50, her husband, Ihor Sukhenko, 57, and their son, Oleksandr, 25, Mr. Rodchenko said. The bodies of all three were found in the grave.
“I just don’t understand,” said Mr. Rodchenko. “OK, the mayor helped the Ukrainians. But why Oleksandr? What did he do?”
Of the Russian Army’s presence in the village, he said, “it was like a nightmare.”
A joyous phone call, then silence
In the days after Ukrainian troops retook control of Bucha, the police and cemetery workers began collecting the corpses scattered everywhere, heaving black body bags into a white van. In the mud on the back doors, workers had written, “200,” the word in Soviet military slang for the war dead.
By April 2, they had collected more than 100 bodies, and by Sunday the number had risen to more than 360 for the Bucha district. Ten of the dead were children, officials said.
On April 3, Marta Kirmichi was searching frantically on the internet for news from Bucha. Originally from Moldova, she had lived in Ukraine, near the city of Chernihiv, with her husband and son for 10 years.
She had last spoken to her husband, Dmitrii Shkirenkov, 38, in mid-March. A construction worker, he had left home a month earlier to go back to his job on one of the new property developments in Bucha.
Cellphone coverage was patchy, but he had managed to call his wife early on March 9. “He said, ‘People are being shot here but I am alive,’” she said. The second time he called, it was around 5.30 a.m. and he woke her up. “He said in such a voice, ‘Honey, I am alive.’ He sounded really happy.” The call, just 30 seconds long, made her happy, too, but she did not hear from him again.
Then she came across the first horrifying photographs of men lying with their hands bound on Yablunska Street, beside pallets and construction materials. She recognized her husband instantly. He was lying face down, his hands hidden underneath him.
Later, she found another photograph — he had been removed, but the two bodies nearby still lay there. She hopes that, just maybe, he had been wounded and taken to a hospital.
Of the 360 bodies found through this weekend in Bucha and its immediate surroundings, more than 250 were killed by bullets or shrapnel and were being included in an investigation of war crimes, Ruslan Kravchenko, chief regional prosecutor in Bucha, said in an interview. Many others died from hunger, the cold and the lack of medicine and doctors, among other reasons.
Sitting in his car, Mr. Kravchenko flipped through files and photos of corpses on his cellphone. He said he expected more cases as the police continued to find bodies and information kept pouring in. Over all, in the broader Bucha region, there were at least 1,000 deaths in the war, he said.
The dead are overwhelmingly civilians. Only two members of the Ukrainian military were among those killed in Bucha city, according to Serhiy Kaplychny, an official at the city cemetery.
The Russian brutality has outraged most of the world and stiffened the resolve of the West to oppose President Vladimir V. Putin’s bloody invasion.
“The level of brutality of the army of terrorists and executioners of the Russian Federation knows no bounds,” the ombudswoman, Ms. Denisova, wrote. She appealed to the United Nations Human Rights Commission to “take into account these facts of Russian war crimes in Ukraine.”
Some of the worst crimes — including torture, rape and executions of detainees — were committed by troops based at the glass factory in Bucha, local residents and investigators said. The regional prosecutor, Mr. Kravchenko, said investigators found a computer server left behind by the Russians that could help them identify the men behind the violence.
“We have already established lists and data of servicemen,” Mr. Kravchenko said. “This data runs to more than a hundred pages.”
Ukrainian investigators also have an immense resource from organizations, citizens and journalists who have posted more than 7,000 videos and photos on a government internet hub, warcrimes.gov.ua, the state prosecutor, Iryna Venediktova, said.
“What is very important here is that they are made in such a way that they are admissible evidence in court,” she said. “That is seven thousand with video evidence, with photo evidence.” Yet a long and laborious process of identification lies ahead.
Ms. Kirmichi still has no information about her husband, the construction worker, and when she called one government office, she was told to wait one month for news.
She sounded forlorn and tearful on the telephone. “There are only two of us, my son and me, and we are not giving up hope,” she said.
An earlier version of this article misstated the English translation of Yablunska Street. It means Apple Tree Street, not Flower Street.
Oleksandr Chubko contributed reporting from Bucha, Ukraine, and Andrew E. Kramer from Motyzhyn, Ukraine. Produced by Rumsey Taylor and Gray Beltran.
L'Humanité
« À gauche, EELV veut faire le lien entre tous »
EntretienÉcologie Loin derrière la FI au premier tour, les écologistes doivent se remettre d’une défaite qui compromet leur avenir. La numéro deux des Verts, Sandra Regol, revient sur ce scrutin et dessine l’avenir.
Emilio MesletDimanche, 1 628 249 personnes ont glissé un bulletin Yannick Jadot. Un record historique pour l’écologie politique, qui n’atteint pas pour autant son score maximum en pourcentage de 2002 (5,25 %). Mais avec un candidat ne réalisant que 4,8 % des voix, EELV fait une croix sur le remboursement de ses frais de campagne et se trouve confronté à un triple défi : faire battre Marine Le Pen, assurer sa survie et participer à la reconstruction de la gauche. Entretien avec Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe des Verts.
Avec la prise de conscience de l’urgence climatique, comment expliquez-vous le score de Yannick Jadot ?
Il y a eu un vote utile vers Jean-Luc Mélenchon. Plus largement, la campagne a peu abordé l’écologie. Mais nous prenons aussi notre part. Pendant six ans, nous avons construit un sentiment d’appartenance chez les écolos alors qu’avant on se tirait dans les pattes. Cela a fonctionné jusqu’à la primaire mais moins après : il y a ceux qui ne voulaient pas de Jadot, ceux qui préféraient Mélenchon ou la primaire populaire… D’un coup, nous avons perdu notre force de frappe, là où la FI est une machine de guerre sans une voix qui dévie. Tout le monde n’était pas prêt à prendre le pouvoir. Une partie du boulot est à refaire.
Il a beaucoup été dit que Yannick Jadot était Macron-compatible. Qu’en pensez-vous ?
Ce sont les arguments de nos concurrents de gauche. C’est stupide et on le paie collectivement aujourd’hui. C’est une façon de faire croire qu’il est comme Rugy ou Pompili, alors que Yannick Jadot aurait pu mille fois être ministre de l’Écologie de Macron s’il avait voulu se vendre. Mais il préfère faire 4,6 % à la présidentielle plutôt que de servir un homme dont il méprise la politique.
Que répondez-vous à ceux qui disent que Jadot a empêché la qualification de Mélenchon ?
Nous ne nous excuserons pas de faire vivre la démocratie. Le jeu démocratique ne se réduit pas aux sondages. Ce n’est pas de notre faute si la FI n’a pas passé les cinq dernières années à créer les conditions d’un rassemblement.
EELV a lancé un appel aux dons pour trouver 2 millions d’euros en cinq semaines. Votre parti est-il en péril ?
Oui, même s’il s’est déjà relevé de crises très graves. Les législatives sont provisionnées mais nous ne savons pas comment assurer la survie du parti avec 6 millions d’euros à rembourser, alors qu’EELV n’est en mesure d’en prendre que 3 millions à sa charge.
L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Que faire ?
Sans tergiverser, nous avons pris nos responsabilités en appelant à voter pour Macron, bien qu’il soit le président de l’inaction climatique et de la casse sociale. Il sera dur de mettre un bulletin à son nom mais c’est notre devoir. Pour autant, notre électorat ne suivra pas forcément la consigne de vote. Le seul qui peut les convaincre, c’est Macron. Il doit donner des gages : reprendre les demandes de la convention citoyenne pour le climat, instaurer la proportionnalité et revenir sur la retraite à 65 ans.
Quel est le rôle des écologistes dans cet entre-deux-tours ?
C’est de faire pression pour qu’il donne des garanties. De mettre en place des formations à nos militants pour rappeler ce qu’est vraiment le RN. Car, mis à part le Monde et l’Humanité, peu de médias font le travail pour dire ce qu’est Marine Le Pen. Le danger est plus réel qu’en 2017, puisqu’il y a la détestation que Macron inspire. Et plus je l’écoute en ce moment, plus j’ai l’impression qu’il veut perdre : il sait qu’il est le pur produit du front républicain mais il le nie en disant qu’il a été élu pour son programme.
Un accord législatif à gauche est-il possible ?
Si accord il y a, il faut tout le monde. Les écologistes vont essayer de faire le lien entre tous, car les rapports entre la FI et le PCF comme entre la FI et le PS sont complexes. Les insoumis seuls ne peuvent avoir une majorité à l’Assemblée. Nous avons donc besoin du PCF et du PS qui sont toujours des forces locales. Mais le problème est que l’on se retrouve encore confronté à une logique hégémonique.
Comment reconstruire la gauche au-delà des législatives ?
Le premier tour de la présidentielle donne la réponse : cela se fera du côté de l’écologie. Maintenant, Jean-Luc Mélenchon, qui a un projet écologiste, doit travailler sur les conditions pour que l’on fasse ensemble, et non nous demander de signer son programme. Il doit comprendre qu’EELV ne sera pas l’entreprise qu’on rachète pour la dissoudre. Sinon, on refera les erreurs de 2017.
Présidentielle 2022sandra regoleelvYannick Jadot France24 - Monde
Présidentielle : Emmanuel Macron parle écologie au Havre, Marine Le Pen en meeting à Avignon
Publié le : 14/04/2022 - 09:18
FRANCE 24
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Les deux finalistes de l'élection présidentielle vont à nouveau s'affronter à distance jeudi, pour la quatrième journée de campagne de l'entre-deux-tours : Emmanuel Macron sera au Havre avec Édouard Philippe pour parler écologie, tandis que Marine Le Pen tient un grand meeting dans la soirée à Avignon.
Un déplacement consacré à l'écologie pour Emmanuel Macron, le premier grand meeting de l'entre-deux-tours dans le Sud pour Marine Le Pen : les deux finalistes de la présidentielle remontent au front, jeudi 14 avril, dans une campagne menée tambour battant avant le second tour du 24 avril.
Mobiliser les troupes dans la dernière ligne droite mais aussi et surtout convaincre les indécis et les 12,8 millions de personnes qui se sont abstenues dimanche. Si les sondages donnent pour l'instant Emmanuel Macron vainqueur (53 à 55 %), le match retour s'annonce beaucoup plus serré qu'en 2017.
Pouvoir d'achat, réforme des retraites, diplomatie et construction européenne : le président sortant et la candidate d'extrême droite multiplient les fronts depuis lundi, défendant des projets radicalement différents en répliquant aussitôt aux attaques du camp d'en-face.
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Après une campagne de premier tour en pointillé, notamment en raison de la guerre en Ukraine, le président-candidat enchaîne les déplacements en région.
Jeudi, il sera accueilli au Havre par son ancien Premier ministre Édouard Philippe, maire de la ville, mais pas tout à fait en terrain conquis puisque la cité portuaire, à l'instar de nombreuses grandes villes, a placé dimanche le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, près de trois points devant Emmanuel Macron.
"Nul n'est propriétaire de ses voix"
Après un entretien à France Bleu, le candidat Macron visitera dans l'après-midi le port, plus grande plateforme française pour les conteneurs, avant de se rendre à l'usine de production d'éolienne en mer Siemens Gamesa.
Objectif : défendre les énergies renouvelables et particulièrement les éoliennes, sous le feu des critiques de la candidate RN. Mais aussi s'adresser aux électeurs à la fibre écologique, notamment à gauche, souvent sensibles à la ligne plus radicale de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (21,95 %) par rapport au "modéré" Yannick Jadot (4,63 %).
"Nul n'est propriétaire de ses voix" et "je parle au peuple français", a souligné le président-candidat mercredi soir sur TF1. Rappelant sa volonté d'"écouter et convaincre", il a répété qu'il dévoilerait les amendements à son programme "dans les prochains jours".
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Par exemple, la "planification écologique" chère au candidat insoumis, "je peux m'en nourrir" comme d'autres propositions du candidat Yannick Jadot, a-t-il poursuivi.
Selon le baromètre Ipsos publié mercredi, 59 % des électeurs ayant voté Jadot au premier tour pourraient mettre le 24 avril un bulletin Macron dans l'urne, 47 % pour ceux de la candidate de droite Valérie Pécresse et 37 % pour les électeurs insoumis.
Pas grand-chose à attendre en revanche pour le président-candidat du côté de l'ancien polémiste d'extrême droite Éric Zemmour : 81 % d'entre eux choisiraient Marine Le Pen contre seulement 4 % Emmanuel Macron.
Marine Le Pen "en campagne depuis 30 semaines"
Longue journée en perspective aussi pour Marine Le Pen : invitée de l'émission "Les quatre vérités" sur France 2 à 7 h 30, elle répondra en début d'après-midi aux lecteurs de La Provence avant de tenir un meeting en soirée au parc des expositions d'Avignon.
Elle n'est arrivée qu'en troisième position (près de 19 % des voix) dimanche dans la cité des papes, 18 points derrière le leader insoumis et juste derrière Emmanuel Macron. Mais dans l'ensemble du département du Vaucluse, la candidate RN a pris le large avec près de 30 % des suffrages.
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Lors d'un entretien avec BFMTV mercredi, elle a dit faire "le maximum" pour cette campagne de l'entre-deux-tours, affirmant qu'elle était "en campagne depuis 30 semaines, lui (Emmanuel Macron) depuis 3 jours". Elle a de nouveau appelé à la nécessaire "mobilisation" de son électorat, essentiellement populaire.
Interrogé sur le débat du 20 avril avec le président sortant, temps fort traditionnel avant le second tour, elle a tenté de minimiser sa portée. "C'est un moment important mais une élection ne se joue pas uniquement sur un débat", même si en 2017, sa prestation n'avait pas été "particulièrement réussie", a-t-elle reconnu. Aujourd'hui, "je l'aborde très sereinement", a-t-elle affirmé.
Avec AFP
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élysée 2022"Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour Macron”
Élysée 2022Nikola Karabatic, Clarisse Agbégnénou, Tony Parker... des sportifs disent "non" à Marine Le Pen
ÉLYSÉE 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen divergent sur les référendums, pas sur le septennat
Le Figaro
À Roubaix, un bain de culture
Albane PiotIl y a tout juste vingt ans le musée d'Art et d'Industrie offrait une seconde vie à la somptueuse piscine Art déco de la rue des Champs.
Cet article est extrait du Figaro Histoire «Le crépuscule sanglant de l'Algérie française», retrouvez dans ce numéro un dossier spécial sur ce sujet toujours brûlant, 60 ans après les accords d'Evian.
Elle avait été bâtie entre 1927 et 1932 à la demande du premier maire socialiste de Roubaix, Jean Lebas, qui l'avait voulue « la plus belle de France ». Menacée de destruction au début des années 1980, elle fut sauvée par le maire de l'époque, André Diligent, et convertie de piscine municipale en un musée d'Art et d'Industrie dont on a célébré à l'automne dernier les vingt ans de l'ouverture au public. Un musée riche de collections de grande qualité, mais qui n'a jamais gommé l'identité première de ce grand bâtiment Art déco cher au cœur des Roubaisiens : il a su conserver l'essentiel de ses volumes et de son esthétique, l'évocation de ses équipements hygiéniques si modernes pour l'époque et surtout de son long bassin flanqué aux deux extrémités de larges verrières en éventail évoquant le soleil couchant et le soleil levant.
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L'élection, en 1912, de Jean Lebas contre Eugène Motte avait été un événement. Elle mettait fin à la confusion des pouvoirs économique et politique que la ville avait connue tout au long du XIXe siècle, Roubaix ayant toujours eu jusqu'alors pour maire un grand patron du textile. La ville était passée de 8000 habitants en 1800 à 125.000 habitants en 1900, à la faveur d'une forte immigration ouvrière venue des Flandres, et l'habitat semi-collectif construit pour accueillir celle-ci était la plupart du temps dénué de toute hygiène. Quand s'installe véritablement cette nouvelle municipalité à l'issue de la Première Guerre mondiale, la tuberculose fait des ravages terribles dans les courées. Avec l'École de plein air, construite après la guerre sur les plans de Jacques Gréber à la limite de la campagne pour lutter précisément contre ce fléau, la création d'une piscine municipale rue des Champs, en plein centre-ville, doit être un emblème, le grand projet symbolique de « la ville sainte du socialisme », comme l'appelait son député Jules Guesde, destiné à démontrer avec le plus grand éclat les capacités et l'exemplarité d'une municipalité issue du monde ouvrier.
Dans ce but, Jean Lebas fait appel à un architecte lillois, Albert Baert, qui, fait relativement exceptionnel pour l'époque, a déjà construit deux piscines, l'une à Lille, l'autre à Dunkerque. Franc-maçon, il est assez proche d'une bourgeoisie plutôt progressiste avec laquelle le maire socialiste de Roubaix doit composer. Son choix est donc tout aussi stratégique que technique. L'entreprise est complexe : Albert Baert doit répondre à la fois aux exigences hygiénistes de la municipalité, au goût pour le sport qui se développe alors et au souci de magnificence que requiert ce projet éminemment politique. Avec les contraintes d'un terrain qui, quoique vaste, est enchâssé dans un tissu urbain très dense de bâtiments industriels, maisons patriciennes ou habitats modestes, et ne possède qu'une ouverture très étroite sur la rue des Champs, pas plus large qu'une maison individuelle simple.
Un immense succès populaire
L'architecte conçoit alors de conduire le visiteur d'une entrée aménagée comme un pronaos et naos vers une sorte d'abbaye cistercienne organisée autour d'un jardin de cloître. La façade de la rue des Champs (conservée, mais qui n'est plus l'entrée principale aujourd'hui) semble le narthex d'une basilique du haut Moyen Âge. Les vestibules qui abritaient autrefois le kiosque où l'on prenait son billet d'entrée, les garages à bicyclettes, des tables et bancs de bois, des panneaux d'information et le monument aux morts du Swimming Club, conduisent au foyer hypostyle. De là on accède au jardin central, bordé sur deux côtés de salles de bains semblables à des cellules monacales, sur deux niveaux : le rez-de-chaussée réservé aux hommes ; le premier étage, aux femmes.
Les baignoires des hommes, maçonnées dans le sol, ont des allures de baptistères antiques. Les salles de bains des femmes, elles, sont dotées de baignoires en céramique posées sur des pieds boules. Le foyer donne aussi accès à la buvette, aujourd'hui restaurant du musée, et conduit comme inexorablement vers la grande nef du bassin, auquel on n'accède qu'après avoir passé le filtre, obligatoire, des cabines de déshabillage et de douche qui l'enserrent. Le bassin, long de 50 m quand les piscines de l'époque n'en dépassaient généralement pas 25, large de 12, était couvert d'une double voûte de béton en coque, véritable prouesse technique. Pour aller au bout de l'identification de cette grandiose nef de béton avec une abbatiale cistercienne, les décors du soleil levant et du soleil couchant qui ornent ses tympans de verre offrent l'illusion que la course du soleil se fait dans l'axe du bâtiment.
Dès son ouverture, la piscine est un immense succès populaire ; elle est adoptée par les Roubaisiens de tout âge et de toute catégorie sociale. La tête de Neptune crachant l'eau du bassin, que les Roubaisiens appellent « le lion », devient légendaire. Mais les années passant, la structure s'affaiblit, la voûte de béton, affectée par l'humidité, menace de s'effondrer. Tant et si bien qu'en 1985, la ville est mise au pied du mur par l'entreprise chargée de sa maintenance : André Diligent doit fermer la piscine – décision la plus controversée de son mandat. Alors que l'industrie du textile a drastiquement chuté, la ville cherche à se donner un nouveau visage et détruit une grande part de son patrimoine. Ne pouvant demeurer une piscine, celle de Roubaix n'aurait pas dû échapper à cette tentation. Mais André Diligent comprend la projection affective des habitants sur ce bâtiment et empêche sa destruction. Lorsque son adjointe lui demande de relancer le projet d'un musée municipal naît alors l'idée d'affecter cette nouvelle destination à la piscine désertée.
Rayé de la liste des musées nationaux
Un concours est lancé en 1993 et remporté par Jean-Paul Philippon en 1994. Commencés en 1998, les travaux sont achevés en 2001 pour une ouverture du musée en octobre de cette année-là. En lieu et place du bassin, Philippon aménage un miroir d'eau relativement étroit et accompagné de toute une machinerie permettant de réguler l'humidité ambiante, le long duquel il dispose les collections de sculptures rescapées de l'ancien musée national de Roubaix. Il laisse en usage le lion tant aimé et transforme en vitrines les cabines de douche et de déshabillage : de la céramique au rez-de-chaussée, de la mode au premier étage. Ainsi le Roubaisien attaché à la piscine de son enfance pourra-t-il véritablement la reconnaître. Le pourtour du jardin accueille les collections des beaux-arts, mais conserve deux salles de bains pour la mémoire du lieu.
Au premier étage, au-dessus du miroir d'eau, sont aussi présentés des tissus, en petite quantité renouvelée tous les trois mois du fait de leur fragilité. Ils représentent la plus grande partie des collections du musée et le souvenir de ce qu'avait été au XIXe siècle le premier musée roubaisien : un musée industriel présentant uniquement du textile dans de grands livres d'échantillons, exemples de la production annuelle locale déposés par intérêt patrimonial autant qu'à titre de protection juridique des dessins. Ce premier musée industriel avait élargi son champ d'action aux beaux-arts au début des années 1860. Le comte Mimerel, sénateur de Roubaix, avait alors obtenu de l'État des dépôts d'œuvres d'art, tandis que de nombreuses œuvres des églises de la ville étaient venues grossir les collections. En 1882, la ville avait signé une convention avec l'État pour la création d'une école nationale d'ingénieurs, dont tout le bâtiment de façade, sur l'avenue Jean Lebas, en face de l'entrée actuelle de La Piscine, accueillerait les collections du musée. Celui-ci connut une très belle activité sous la direction de Victor Champier pendant une trentaine d'années. En 1924 encore, le peintre Jean-Joseph Weerts offrit à Roubaix un ensemble de ses tableaux et ouvrit un musée monographique à son nom à l'hôtel de ville pour remercier sa ville natale de la bourse d'étude qu'il en avait reçue pour entrer dans l'atelier du peintre Cabanel.
Un nouveau musée d'Art et d'Industrie
Passé de mode, devenu incompris avec le temps, le Musée national ferme ses portes dans l'indifférence générale au début de la Seconde Guerre mondiale. Au départ de son dernier gardien d'avant-guerre en 1959, il est rayé de la liste des musées nationaux. Ses collections sont pillées plus ou moins officiellement, sa collection de tissus envoyée à Tourcoing dans un centre de formation, où elle disparaît presque complètement. À l'École des beaux-arts, logée dans les locaux de l'école d'ingénieur, les étudiants sont invités par leurs professeurs à venir découper les tableaux dans les galeries pour en faire des collages. Dans les années 1970, constatant la catastrophe, le conservateur bénévole et non professionnel du musée Weerts prend l'initiative de récupérer, à l'aide de véhicules municipaux, une grande donation de mobilier et d'œuvres d'art que le musée national avait reçue en 1923 d'un négociant textile de Roubaix du nom d'Henri Selosse. En la répartissant dans les bureaux et les salons de l'hôtel de ville, il sauve du pillage et de la destruction une grande partie de la collection.
C'est à partir de cette collection Henri Selosse et des œuvres du musée Weerts, fermé au début des années 1980, que le nouveau musée d'Art et d'Industrie reconstitue sa collection beaux-arts dès les années 1990. À sa tête depuis les origines du projet en 1989, Bruno Gaudichon, passionné, s'applique à illustrer le goût des amateurs d'art roubaisiens au XIXe et au XXe siècle, des années 1820 à la Seconde Guerre mondiale. Mais aussi pendant les Trente Glorieuses, grâce aux œuvres d'art moderne du Groupe de Roubaix, collectionnées à cette époque par de riches familles roubaisiennes qui en ont fait don au musée. Dès l'ouverture en 2001, Bruno Gaudichon savait que le musée ne suffirait pas à abriter toutes ces collections. Lancé en 2011, un nouveau concours architectural remporté derechef par Jean-Paul Philippon, a permis d'importants travaux d'agrandissement en 2018.
Tout au long de son parcours, le visiteur peut admirer des œuvres d'artistes biens connus à l'échelle nationale tels Rodin, Camille Claudel et sa si touchante Petite Châtelaine, acquise au moyen d'une souscription qui rencontra une réponse essentiellement populaire, Jules Dalou, Mondrian, Kees Van Dongen, mais aussi celles d'artistes du Nord, lillois, roubaisiens, flamands comme Jean-Joseph Weerts ou Rémy Cogghe, qui dessinent le portrait d'une scène artistique régionale d'une grande richesse. Depuis vingt ans, la piscine fourmille de visiteurs, de classes d'enfants ou d'étudiants en art, de personnes de tout âge qui ont ici leurs habitudes, s'attardent volontiers au restaurant et s'empressent au-devant du conservateur et maître des lieux quand, tranquille et souriant, il vient à passer, saluant chacun de ses employés par son nom et tous ceux qui l'abordent avec la même générosité.
La Piscine, musée d'Art et d'Industrie André-Diligent, 23, rue de l'Espérance, 59100 Roubaix. Rens. :www.roubaix-lapiscine.com
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Ukraine Says It Thwarted a Sophisticated Russian Cyberattack on Its Power Grid
Kate Conger
WASHINGTON — Ukrainian officials said on Tuesday that they had thwarted a Russian cyberattack on Ukraine’s power grid that could have knocked out power to two million people, raising fears that Moscow will increase its use of digital weapons in a country already pummeled by war.
Ukraine’s power grid has been knocked offline twice before, in 2015 and 2016, causing widespread blackouts. Russia has long used online attacks alongside traditional warfare; just days before the Russian invasion began on Feb. 24, Ukraine said a cyberattack hit its Defense Ministry, its army and two of its banks.
But experts said the latest hacking — while unsuccessful — was among the most sophisticated cyberattacks they have seen in the war so far. It used a complex chain of malware, including some custom-built to control utility systems, suggesting that Russia had planned the attack over several weeks and intended to maximize the damage by sabotaging computer systems that would be needed to restore the electrical grid.
The attack was scheduled to begin on the evening of April 8 as civilians returned home from work, Ukrainian officials said, and could have made it impossible for them to go about their daily lives or gain access to information about the war. The breach targeted several electrical substations in the country, and had it been successful, it would have deprived roughly two million people of electricity and made it difficult to restore power.
In recent weeks, American officials have warned that Russia could try to expand its cyberwarfare — perhaps even by disrupting American pipelines and electric grids in retaliation for the sanctions that the United States has imposed on Moscow.
Hackers affiliated with the G.R.U., Russia’s military intelligence unit, were responsible for the attack, using malware similar to that deployed in the 2016 breach that plunged at least 100,000 people into darkness, Ukraine’s security and intelligence service said. That unusual malware can take over industrial control systems, essentially switching off the lights, and is rarely used. Cybersecurity researchers have not detected similar malware on computer systems outside the 2016 attack, which was attributed to the G.R.U.
“This is yet more evidence of Russia’s capability,” said John Hultquist, a vice president for threat analysis at the cybersecurity firm Mandiant. “The question is intent. Do they intend to do this outside of Ukraine?”
The hackers customized a version of the 2016 malware for the attack last week on the Ukrainian electrical company and also deployed so-called wiper malware, which is designed to erase data, on its computer systems in an apparent attempt to make it more difficult for the utility to restore service after a blackout began.
“Trying to cut the power is definitely something very significant,” said Jean-Ian Boutin, the director of threat research at the cybersecurity firm ESET, which helped Ukraine analyze the malware. “The fact that they have tools that allow them to do that is very concerning for the future, as well.”
The attackers may have broken into the electrical company’s systems as early as February, Ukrainian officials said, but they emphasized that some details of the attack, including how the intruders made their way into the company’s systems, were not yet known.
Officials declined to name the company that suffered the breach and the region its substations are in, citing fears of continuing cyberattacks.
“It is self-evident that the aggressor’s team, the malefactors, had enough time to get prepared very thoroughly and they planned the execution on a sophisticated, high-quality level,” said Victor Zhora, the deputy head of Ukraine’s cybersecurity agency, the State Service of Special Communications and Information Protection. “It looks that we have been very lucky that we were able to respond in a timely manner to this cyberattack.”
Ukrainian companies in finance, media and energy have been subject to regular cyberattacks since the war began, according to Mr. Zhora. His agency said that since Russia’s invasion began, it had recorded three times as many attacks as it had tracked in the previous year.
The use of wiper malware has become a persistent problem in Ukraine since the war began, with attacks hitting Ukrainian critical infrastructure, including government agencies responsible for food safety, finance and law enforcement, cybersecurity researchers said.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. Investigators are racing to secure evidence of possible war crimes committed by Russians in northern Ukraine. This push comes as President Biden for the first time accused Russia of carrying out a “genocide” against the Ukrainian people.
A boost to NATO. Finland and Sweden are seriously considering applying for membership in the alliance and are widely expected to join. Their accession would be another counterproductive result of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine.
On the ground. New satellite images show that Russia is building up troops and military equipment for what analysts say could be a decisive battle in Ukraine’s east. The United States and other countries are examining claims that Russia deployed a chemical agent in Mariupol.
Hackers have also broken into communications systems, including satellite communication services and telecom companies. Investigations into those breaches are continuing, although cybersecurity analysts and U.S. officials believe Russia is responsible. Other hacking groups, including one affiliated with Belarus, have broken into media companies’ systems and social media accounts of high-profile military officials, trying to spread disinformation that claimed Ukraine planned to surrender.
“They are targeting critical infrastructure; however, these attempts were not so sophisticated as compared to today’s recent attack,” Mr. Zhora said of the recent hacking campaigns against Ukrainian companies.
The Justice Department said last week that it had disrupted another cyberattack orchestrated by the G.R.U. Russian hackers had infected networks of private computers with malicious software to create a botnet that could have been used for surveillance or destructive attacks, the department said.
But the Justice Department and the Federal Bureau of Investigation disconnected the networks from the G.R.U.’s own controllers before the botnet could be used in an attack. Using court orders, the F.B.I. gained access to corporate networks in the United States and removed the malware, sometimes without the company’s knowledge, U.S. officials said.
Some analysts believed that Russia would back up its ground invasion with crippling cyberattacks and were puzzled when widespread hacking campaigns did not materialize during the early days of the war. But cybersecurity experts said the complex attack on the electrical company was a sign that Russia was beginning to shift its tactics.
“We see a shift in what’s going on, on the ground, and we see a shift in what’s going on in the cyberrealm as well,” Mr. Boutin said. As Russia reorganizes its troops in Ukraine, it may also begin a new cybercampaign, he added.
“If the Russian advance has dissipated,” Mr. Hultquist said, “this may be another way for them to put pressure on Ukraine.”
Vivek Shankar contributed reporting.
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Le Monde
Marseille, une ville tournée vers la mer
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À seulement 3 heures de train de Paris, le littoral marseillais vous tend les bras. Prendre le large à bord d’une barquette, plonger à la découverte d’une épave, randonner dans le Parc national des Calanques ou mettre le cap sur les îles du Frioul… Rendez-vous à Marseille pour une grande bouffée d’air marin !
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Un patrimoine naturel aux portes de la ville
Premier parc périurbain d’Europe, le Parc national des Calanques occupe 8 300 hectares de falaises vertigineuses, de garrigue et d’eaux cristallines, de Marseille à la Ciotat en passant par Cassis. Morgiou, Sugiton, En Vau, Port Pin, Sormiou… Les calanques de Marseille rivalisent de beauté et sont accessibles au gré de nombreux itinéraires de randonnée. Dans le but de préserver la fragilité de son écosystème, un système de réservation quotidienne a été mis en place en 2022 par le parc pour limiter l’afflux de visiteurs au sein de la calanque de Sugiton.
Mais, on peut aussi s’émerveiller des paysages des calanques depuis la mer, sur un kayak ! Au départ de la calanque de Callelongue, Raskas Kayak propose des embarcations à la location et organise des sorties ou des stages. Depuis le Vieux-Port, on prend le large pour l’archipel du Frioul qui est lui aussi situé dans le Parc national des Calanques. Les quatre îles de : Pomègues, Ratonneau, Tiboulen et If forment un ensemble minéral creusé de criques aux points de vue spectaculaires. À Pomègues, il suffit d’emprunter le sentier de randonnée, qui commence au bout de la digue du Berry et s’achève à la batterie de Cavaux, pour le constater. Rendu célèbre par le Comte de Monte-Cristo, le roman d’Alexandre Dumas, le Château d’If, construit au XVIe siècle, se visite. Des navettes maritimes effectuent des liaisons régulières au départ du centre-ville.
La mer et les plaisirs de la ville
Cité ouverte sur la mer, Marseille offre une myriade de plages qu’il est bon de dénicher hors des sentiers battus et de la foule estivale. Cap sur celle du Bain des Dames, la première des quatre plages qui s’échelonnent, à l’abri des regards, de la Pointe Rouge au Quartier de Montredon. Les cabanons familiaux cohabitent avec les abris à pointus tandis que locaux et touristes se mêlent dans les eaux azur. Citons également l’Anse des Phocéens, à deux pas, où le Cabanon de Paulette sert moules frites à panisses à gogo, les pieds dans l’eau. Après une marche un peu plus sportive, on parvient à la micro-plage de la Baie des Singes qui fait face à l’île Maïre, aux Goudes.
C’est sur un sentiment de « bout du monde » que l’on poursuivra le bain de soleil par un festin de poissons frais ; loups, daurades, rougets et pizzas cuites au feu de bois au restaurant La Grotte, à Callelongue ou par un déjeuner simplissime à base de pâtes bolo' et de côtelettes de porc, chez le Belge, dans la calanque de Marseilleveyre à 45 minutes de marche. Aux Goudes, l’Auberge du Corsaire Chez Paul est une institution pour les amateurs de poisson ! Menu iodé, aussi, aux Bords de Mer, en bordure de la plage des Catalans, orchestré par la cheffe marseillaise Camille Gandolfo. Pour se dégourdir les jambes, on ira taper des balles au golf de 9 trous de l’hippodrome de Borély, avec vue sur la Méditerranée, ou crapahuter dans les collines de la Campagne Pastré et de son parc. Un éden de 112 hectares qui s’étire jusqu’aux collines de Marseilleveyre ! Les amateurs de jogging se lanceront, quant à eux, dans un run le long de la Corniche Kennedy à l’heure du soleil couchant.
Marseille, authentique et trendy
À la Pointe Rouge, on peut aussi louer un paddle chez Pacific Palissades ou faire de la plongée sous-marine, de l’apnée et du snorkeling avec le centre de plongée DUNE. Gecko Yoga organise des cours de yoga en plein air, sur la plage des Catalans ou au cœur de l’Anse de Malmousque ! Pour cerner les contours d’un Marseille plus secret et VIP, sachez que l’hôtel 5 étoiles C2 organise des escapades privées à l’île Degaby et que le New Hôtel Le Quai, partenaire du Cercle des Nageurs, vous fait bénéficier de laissez-passer pour faire quelques brasses dans ce club très sélect. Envie de fendre la mer sans la foule ? C’est parti pour une soirée œnologique sur le pont de la Flâneuse, une « tartane » malonière, labellisée Bateau d’intérêt patrimonial, ou pour une virée avec Localanque et sa flotte de barquettes marseillaises dont certaines sont classées monument historique.
www.marseille-tourisme.com
Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
New York Times - World
This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?
Mexico Dispatch
The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.
Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times
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By Oscar Lopez and Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.
They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.
“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”
For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.
But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.
“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”
Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.
Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.
David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.
“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.
In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.
“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”
As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.
But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.
Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.
The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.
“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.
Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.
While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.
“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”
But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.
Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”
Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.
“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”
The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.
“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”
Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.
Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.
She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”
Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.
The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.
“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”
Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.
“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”
For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”
“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”
For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.
“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”
Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.
“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”
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L'Humanité
Contre-poil
BilletMaurice UlrichOn sent monter l’angoisse. Dans les Échos, le Figaro, les éditorialistes s’inquiètent. « Le président-candidat fait-il une faute de carre ? » « Le Macron de l’entre-deux-tours vire à gauche. » Celui du Parisien est formel : « Les chiffres sont là, les projections sont disponibles, l’issue est connue si on ne fait rien : l’explosion du système. » Celui des retraites, bien sûr. Un article, dans les pages suivantes, le proclame, les proches d’Emmanuel Macron, les « marcheurs », ont été « cueillis à froid » et l’un d’eux confie qu’il en a même le poil qui se hérisse… Oui, le président- candidat a évoqué l’hypothèse d’éventuellement, peut-être, si ça se trouve, baisser de 65 à 64 ans l’âge du départ à la retraite dans son projet. On pourrait imaginer que le Medef ou Nicolas Sarkozy qui lui ont apporté leur soutien se sentent pris, eux, à contre-poil, trahis peut-être… Il n’y a dans la presse de droite que l’économiste et essayiste libéral Mathieu Laine pour rassurer les salons : « En réalité, ce que dit le candidat ne change rien. »
le billet de Maurice Ulrich France24 - Monde
"Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour Macron”
Publié le : 13/04/2022 - 17:32Modifié le : 13/04/2022 - 18:13
Grégoire SAUVAGE
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En 2017, plus de la moitié de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon avait fait barrage à l’extrême droite. Cinq ans plus tard, les électeurs de gauche semblent plus éparpillés que jamais et beaucoup refusent ou hésitent à glisser un bulletin Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle.
Ils seront les arbitres du second tour de l’élection présidentielle : les électeurs de gauche sont déjà au cœur de toutes les attentions dans cette campagne d’entre-deux tours. Pour Emmanuel Macron, qui dispose d’une réserve de voix moins importante à droite que Marine Le Pen, convaincre à gauche est même une nécessité pour pouvoir l’emporter.
Or, selon un sondage réalisé le 10 avril par l'institut Ipsos Sopra Steria, les électeurs de la France Insoumise ne sont plus qu’un tiers à vouloir assurer la réélection du chef de l’État face à Marine Le Pen, contre un sur deux en 2017. Chez Benoît Hamon, ils avaient même été plus de 70 % à voter Macron.
“En 2017, j’avais glissé avec beaucoup de colère un bulletin Macron au deuxième tour. Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour lui”, explique à France 24 Félix, 31 ans, designer à Dijon, qui pense voter blanc dans deux semaines.
Thierry, 36 ans, avait également fait le choix “républicain” de "faire barrage à l’extrême droite" il y a cinq ans. "Mais cette année, je n’irai pas voter au deuxième tour car j’estime que c’est la fois de trop. On nous propose juste de choisir entre la peste et le choléra”, ajoute ce sympathisant de la France Insoumise.
“Pour ma part, je suis convaincue que Le Pen est bien pire que Macron, mais en même temps je suis en total désaccord avec sa politique. J'ai vraiment l'impression que l'on me tord le bras”, souffle Coraline, 38 ans, rédactrice à Bordeaux, qui se dit confrontée à un véritable "cas de conscience" et hésite à voter blanc le 24 avril prochain.
À fronts renversés
Comme beaucoup d’électeurs de gauche, ils dénoncent un quinquennat "de droite" marqué par “la violence”, "l’absence de dialogue social” avec comme point de non-retour le traitement réservé aux Gilets jaune. Cinq ans d'"autoritarisme” et de "mépris de classe" qui, selon eux, auraient favorisé le renforcement de l'extrême droite. "Cela fait cinq ans que Macron explique que Marine Le Pen est sa seule ennemie. C'est lui qui a voulu instaurer ce clivage progressiste-conservateur et il l'a très bien fait", estime Félix.
L'abstention, qui profiterait potentiellement à Marine Le Pen, "est un risque pesé", assure Thierry. "Si malheureusement elle passe, elle n'aura jamais de majorité à l'Assemblée nationale. Au final, LREM sera quand même au pouvoir".
Dans ce contexte de défiance vis-à-vis du chef de l’État sortant, le front républicain destiné à faire barrage à l’extrême droite ne semble jamais avoir été aussi fragile. Si la grande majorité des candidats malheureux ont appelé à voter Emmanuel Macron, ou tout du moins à n’accorder aucune voix à Marine Le Pen, “les directives des états-majors nationaux n’ont que peu de poids sur le comportement des électeurs”, rappelle Claude Weill, éditorialiste à Nice Matin, sur l’antenne de France 24.
Selon plusieurs sondages, entre un quart et un tiers des électeurs de Jean-Luc Mélenchon pourraient même voter Marine Le Pen. Consciente du rejet suscité par la personnalité du président-candidat au sein d'une partie de l'électorat de gauche, Marine Le Pen tente de constituer un front anti-Macron dans cette campagne d'entre-deux tours. Lors de son discours, au soir de sa qualification, la candidate du Rassemblement national a notamment invité “tous ceux qui n’ont pas voté” pour Emmanuel Macron à “la rejoindre”.
“Personnellement, je ne voterai pas pour Marine Le Pen à cause de l’histoire de son parti qui a prôné le racisme et la xénophobie, mais je comprends que des gens se disent : au moins chez Marine Le Pen, il y a un volet social dans son programme”, affirme Éric, 55 ans, qui s’abstiendra au deuxième tour. “En 2017, j’ai pu croire que Macron était peut-être mieux que Le Pen. Aujourd'hui, je me demande qui est le pire des deux”.
Emmanuel Macron pris au piège du "en même temps"
Pour tenter de mobiliser à gauche, le candidat-président multiplie les signaux envoyés à l'électorat populaire. Emmanuel Macron a même consenti à "bouger" sur son projet d’âge de départ à la retraite à 65 ans et entrouvert la porte à un âge de départ à 64 ans. Une concession qui pourrait en appeler d'autres dans cet entre-deux tours.
Mais le pari est risqué pour le président sortant. Contraint d'adoucir son programme pour éviter de braquer les électeurs de gauche, Emmanuel Macron doit aussi ménager l'électorat de droite, qui a massivement voté pour lui au premier tour. "Il y aura des choix à faire", résume Jérémie Peltier, directeur des études de la fondation Jean Jaurès. "Est-ce que l’électorat de droite du premier tour peut considérer un reniement comme valant abstention pour le second tour ou est-ce qu’il faut aller chercher les électeurs ayant voté Jean-Luc Mélenchon ?"
"Le vote utile (au premier tour) a amené sur la candidature de Mélenchon des gens qui ne sont pas Mélenchonistes : des socialistes en déshérence ou des écologistes déçus. Dans cette frange là, ce sera plus facile de voter contre Marine Le Pen que pour la fraction vraiment dure de la France Insoumise", analyse de son côté Claude Weill.
>> Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?
Cependant, les stratèges de la campagne du chef de l’État savent que des mots ne seront pas suffisants pour convaincre les plus réticents. "S'il renonce à certaines de ces mesures phares comme la retraite à 65 ans ou le conditionnement du RSA, cela pourrait me faire réfléchir", reconnaît Éric. "Il faudrait des engagements clairs notamment sur l'écologie, mais on en est très loin", abonde Félix.
Pour d'autres en revanche, la rupture est consommée et le choix définitif. "En ce qui me concerne, je ne changerai jamais d'avis", explique Thierry. "Je n'ai plus aucune confiance en Emmanuel Macron".
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Valeurs Actuelles
Au lendemain du 1er tour, les premières leçons de l’élection présidentielle
C’est à peine si elle a paru surprise. À peine si elle s’est réjouie. Dimanche soir, alors que ses proches découvrent à la télévision les résultats du premier tour et applaudissent sa qualification pour le second tour de la présidentielle, Marine Le Pen, immobile, esquisse un timide sourire satisfait. Enfoncée dans sa chaise, la candidate du Rassemblement ne souffle mot, ne livre aucun commentaire. Impassible. Quand enfin elle se tourne vers sa garde rapprochée, elle ouvre grand ses bras, avec l’air de dire, “je vous l’avais bien dit”.
Marine Le Pen fait mieux qu’en 2017 : 8 135 456 électeurs ont glissé son nom dans les urnes, contre 7 678 491 en 2017. Dans plus de 22 000 communes, elle décroche même la première place. Pourtant, cette campagne a été celle de toutes les incertitudes. Mais à la fébrilité de certains dans son entourage, la candidate du Rassemblement national a toujours opposé le calme des vieilles troupes. Samedi, alors que ses équipes s’inquiètent des premières remontées du vote dans les Dom-Tom, favorables à Jean-Luc Mélenchon, elle affiche une sérénité à toute épreuve. Mieux, elle s’autorise une parenthèse familiale et fête l’anniversaire de Louis et Mathilde, ses jumeaux. Il en aura été ainsi pendant toute la campagne.
À l’automne, alors qu’Éric Zemmour fait irruption dans le champ politique et qu’un vent de panique souffle sur les rangs du RN à mesure que le présumé candidat grappille des points dans les sondages, elle reste la seule à afficher la même sérénité en public et en privé. Avec un sens politique que personne ne peut lui renier, Marine Le Pen anticipe que l’une des questions clés de la campagne serait celle du pouvoir d’achat, quand Éric Zemmour se convainquait qu’il était parvenu à installer la question du grand remplacement au cœur du débat national.
Même dans l’intimité, auprès de ses plus proches soutiens, elle n’exprime jamais la moindre inquiétude. « On ne gagne pas des millions de voix en quelques jours, les médias ont perdu la boussole », explique Marine Le Pen dans Valeurs actuelles, certaine que l’intérêt suscité par Zemmour en ce début de campagne « ne pourra être maintenu sur le long terme ». La candidate du Rassemblement national s’aventure même à prédire, alors qu’elle nous reçoit dans son appartement de campagne, rue de Belgrade, qu’Éric Zemmour terminera en deçà de 8 %.
Dans le cadre officieux d’un restaurant du VIIe arrondissement de Paris, elle nous livre également le fruit de son expérience de cinq campagnes présidentielles, dont trois comme candidate : « Il y a un élément fondamental que les sondeurs ne savent pas mesurer et qui emporte tout sur son passage, le vote utile. » Marine Le Pen est bien placée pour le savoir. Le FN a toujours été la principale victime, à droite, de ce vote dans l’isoloir : « Quand les gens répondent aux sondages, ils donnent leur vote de cœur. Mais quand cela compte vraiment, ils choisissent parmi les candidats de leur camp idéologique, celui qui a le plus de chance de l’emporter. C’est dévastateur, et on ne peut rien faire pour lutter contre. » Aux régionales, le vote utile a douché les espoirs de son parti de l’emporter. Mais cette fois-ci, c’est elle la mieux placée : six mois après ces paroles confiantes, toutes ses prédictions se sont vérifiées.
Éric Zemmour est la première victime de ce vote utile. À en croire un sondage de l’institut OpinionWay pour Europe 1 et CNews, paru au lendemain du premier tour de la présidentielle, 34 % des électeurs de Marine Le Pen ont choisi de voter pour elle, non pas par conviction, mais parce qu’elle était plus à même de faire gagner le camp patriote. Depuis plusieurs jours, Éric Zemmour avait compris les ressorts implacables de cette dynamique mortelle. Jeudi 7 avril, quelques instants avant de fendre la foule des milliers de jeunes qui s’étaient rassemblés au Palais des Sports de la porte de Versailles, il savait que ce meeting était probablement le dernier de cette présidentielle. Les larmes de Sarah Knafo, le discours testamentaire de Philippe de Villiers appelant la jeunesse « à apprendre à résister », étaient autant de signes de cet espoir déçu, quand bien même Éric Zemmour ne ménageait pas ses efforts pour faire mentir les sondages et opposer une dernière fois au vote utile « un vote vital ».
Dimanche soir, Éric Zemmour était K.-O. debout. Ses sympathisants d’avantage encore, s’étant laissé persuader qu’un vote caché allait surprendre tous les commentateurs et donner tort aux sondages. Éric Zemmour n’imaginait pas que sa campagne s’achèverait avec ce goût d’amertume – en deçà des 10 % -, quand il avait pu légitimement se convaincre qu’il était en mesure de se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Tant d’énergie et de ferveur pour un résultat si peu conforme à l’espérance qui s’était manifestée à travers les meetings de sa campagne. La guerre en Ukraine lui a été fatale autant que la crainte chez les électeurs patriotes de voir Jean-Luc Mélenchon se hisser sur le fil vers la deuxième marche du podium.
Agrégeant les forces éparses d’une gauche radicale, le candidat de la France insoumise achevait au fil des semaines, de faire les poches de Fabien Roussel (PCF), d’Anne Hidalgo (PS) et de Yannick Jadot (EELV). À tel point que seuls 49 % de ses électeurs admettaient un vote de conviction dans le sondage d’OpinionWay contre 50 % parce que Jean-Luc Mélenchon était, pour eux, le vote utile. Face à cette menace bien réelle, alimentée jours après jours par des sondages qui donnaient du crédit à cette hypothèse, Éric Zemmour était sacrifié au profit du vote Marine Le Pen.
Pendant son discours à la Mutualité, le candidat de Reconquête ! devait reconnaître « des erreurs » , des incompréhensions : « Je dois beaucoup de mes succès à mon équipe, je ne leur dois aucun de mes échecs. » Mais comment oublier les 120 000 adhérents de son parti créé de toutes pièces en décembre. Et les 2,5 millions de Français qui ont fait le choix de voter pour lui. Au moment de tirer sa révérence, Éric Zemmour se mordait les lèvres, comme pour s’interdire de pleurer. À ses côtés, Sébastien Pilard, premier président de Sens Commun, partageait sa détresse. « Les électeurs sont déçus. Ils ont perdu avec Sarkozy, avec Fillon, avec Bellamy et maintenant avec Zemmour. »
Le poids des sondages
Certains avançaient qu’Éric Zemmour allait pendre du champ. Des proches redoutaient qu’il ne parte se reposer pour digérer sa défaite. Pendant vingt-quatre heures, le candidat de Reconquête ! s’est astreint au silence. Il a longuement marché dans les rues de Paris. Seul. Avant de s’attabler en terrasse avec Guillaume Peltier, le temps de savourer un verre de rosé, et de battre lundi soir sur Twitter le rappel de ses troupes : « Ce matin, je me suis réveillé avec une volonté de défendre la France intacte, une lucidité plus solide et un désir encore plus grand de vous servir. Êtes-vous prêts pour la suite de notre belle aventure ? » Déjà, sans rien chercher à monnayer, il a appelé ses électeurs à voter Marine Le Pen. Les divergences qu’il a pointées du doigt pendant la campagne, ne sont rien en comparaison de l’abysse qui le sépare d’Emmanuel Macron. Marine Le Pen doutait qu’il appelle au soir du 10 avril à voter en sa faveur. En février, elle nous confiait même avoir la certitude qu’Éric Zemmour s’abstiendrait d’appeler à voter pour elle. Il devait la démentir. Et déjà ses proches s’activent, quand bien même l’équipe de Marine Le Pen s’en défend, à préparer des alliances en vue des législatives.
Seule consolation pour les adhérents de Reconquête !, la mort programmée des Républicains (LR.) Avec moins de 5 % des suffrages, Valérie Pécresse a subi une défaite humiliante, l’obligeant à faire appel le lundi matin à la générosité des Français pour combler le trou financier de sa campagne. « On dirait que quelqu’un a “cramé la caisse” », moque, arrogante comme jamais, Nathalie Loiseau. L’ancienne ministre d’Emmanuel Macron feint d’ignorer – à moins qu’elle ne soit totalement stupide, ce qui n’est pas à exclure – que si le chef de l’État a obtenu 27,8 % des suffrages, il les doit moins à sa campagne – inexistante – et à son bilan calamiteux qu’au vote utile. Toujours selon OpinionWay, 34 % des électeurs du président ont eu cette motivation. Pour une grande part, des électeurs de droite.
Mon choix ne se portera pas sur le candidat Macron, quoi qu’en dise notre candidate
Les sondages, c’est un fait indéniable, ont joué un rôle considérable dans cette campagne, au point d’avoir un rôle performatif. Pas de vote utile sans sondage. Les programmes ? Les projets ? Les idées ? Écrasés au profit de l’arithmétique et des calculs d’apothicaires. La presse, souvent paresseuse, se plaît à faire le récit de cette campagne à travers les dynamiques qui se dégagent au quotidien des sondages plutôt qu’en s’intéressant aux programmes des candidats. Dans ce contexte, Valérie Pécresse, en dépit de ses qualités personnelles, ne pouvait rivaliser avec le président dont certains disaient qu’elle était le double féminin. Dimanche soir, “Mme 20 h 02”, comme l’avait surnommé Éric Zemmour, devait attendre 20 h 20 pour appeler à voter Emmanuel Macron. Le trouble n’en était pas moins grand.
Malaise chez les militants et les élus LR. Le cercle proche de la candidate lance quelques applaudissements timides, suivis péniblement par les militants. À la fin du discours, la salle se vide en deux minutes, chacun part la tête baissée. Les cadres présents autour de Valérie Pécresse s’éclipsent discrètement par la porte arrière pour éviter la presse. Sous le choc, personne ne veut s’exprimer malgré nos sollicitations. Le député Julien Aubert accepte néanmoins de répondre à nos questions. Malgré le choix de Valérie Pécresse, l’élu se positionne clairement. Il ne suivra pas la consigne de Valérie Pécresse. « Mon choix ne se portera pas sur le candidat Macron, quoi qu’en dise notre candidate », prévient-il. Éric Ciotti, quelques instants plus tôt, avait également affirmé qu’il ne voterait pas pour le président : « Les Français sont libres, mais personnellement je ne voterais pas Emmanuel Macron. »
Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen.
Réunis par Christian Jacob, lundi, le comité stratégique et le bureau politique de LR s’accordaient sur un mot d’ordre : « Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen. » Nombre d’entre eux sont déjà dans l’après et ont déjà acté la mort de LR. « Le champ politique va se recomposer autour d’un pôle d’union des droites Le Pen-Zemmour et quelques rares élus LR, un grand pôle centriste que vont rejoindre une grande majorité d’élus LR autour d’Édouard Philippe et une gauche éparpillée », nous confiait quelques jours avant le premier tour un proche de Valérie Pécresse. Il était déjà convaincu de sa défaite.
Mais la victoire d’Emmanuel Macron n’est pas acquise. Loin de là. Elle est même incertaine. Le chef de l’État a déjà fait le plein des voix de la droite. Ses réserves sont maigres de ce côté-là. Aussi comprend-on mieux qu’après avoir refusé de faire campagne pendant des semaines, le président accélère à quelques jours du second tour.
En 2017, il avait fêté sa qualification pour le second tour à La Rotonde, entouré de ses proches et de ses soutiens de la première heure, donnant l’impression que sa victoire était déjà acquise. Quand il avait attendu trois jours pour retrouver le terrain, Marine Le Pen, elle, jouait son va-tout, multipliant les initiatives qui prenaient au dépourvu le candidat. On se souvient que la représentante du Rassemblement national avait débarqué sur le parking de l’usine Whirlpool d’Amiens pour discuter avec les salariés en grève, quand Emmanuel Macron discutait dans un bureau un peu plus loin.
À rebours de 2017 et de sa non-campagne de premier tour, le chef de l’État sait que le temps joue contre lui. Aussi était-il dès lundi matin, dans le Nord, sur les terres de Marine Le Pen, pour lui disputer ses électeurs. Ou plus exactement ceux de Jean-Luc Mélenchon dont il a compris qu’ils seront la clé de ce second tour.
La retraite à 65 ans soumise à référendum ?
Interrogé par La Voix du Nord, sur de possibles inflexions de son programme, il répondait, plein d’assurance : « Que dirais-je aux 28 % de Françaises et de Français, les plus nombreux, qui étaient derrière mon projet dimanche ? On le met à la poubelle ? » Dans les faits, tout au long de la journée, il s’est plu à donner des gages à cette gauche radicale. La retraite à 65 ans qu’il défendait dans son programme ? Sur BFM TV, interrogé dans un bar par Bruce Toussaint, le président s’est dit « prêt à discuter du rythme et des bornes » de cette proposition, sans exclure un éventuel référendum ou un report à 64 ans, « s’il y a trop de tensions ». Une manière déjà de se dédire. Les retraités qui ont massivement voté pour lui apprécieront ces revirements électoralistes. Tout au long de son déplacement, Emmanuel Macron a affirmé qu’il était prêt « à enrichir » son projet. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et nombre de ceux qui sont venus discuter avec Emmanuel Macron étaient bien décidés à lui tenir tête.
Il faut aller voir les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et leur demander : “Qu’est-ce que vous préférez ? La retraite à 60 ou à 65 ans ?
Face à un président qui n’hésite pas à faire du faire du gros rouge qui tache, embrigade pour l’occasion Jaurès, et change de cap aussi vite que de chemise au risque de troubler ses soutiens traditionnels, Marine Le Pen poursuit sa stratégie sans varier d’un iota. En 2017, elle avait consenti à amender son programme en échange d’un accord politique avec Nicolas Dupont-Aignan. Elle en avait payé un lourd tribut pendant son débat de l’entre-deux-tours, donnant l’impression de ne pas maîtriser son nouveau programme monétaire. Tirant les leçons de ses erreurs, elle entend en 2022 ne faire aucune concession à sa feuille de route et marteler ses propositions sur le pouvoir d’achat. La clé pour accéder à l’Élysée est là.
C’est Philippe Olivier, le conseiller de Marine Le Pen, qui résume le mieux sa stratégie : « Il faut aller voir les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et leur demander : “Qu’est-ce que vous préférez ? La retraite à 60 ou à 65 ans ?” » Nicolas Meizonnet, député RN du Gard ne dit pas autre chose : « Il faut tendre la main à tous et sur tout, insister sur le fait qu’avec Macron, vous aurez le massacre social. » Le candidat de la France insoumise a appelé quant à lui, quatre fois à faire barrage à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Comme l’explique Arnaud Benedetti dans son éditorial (page 15), le tribun aux accents révolutionnaires a fait plus que de la rhétorique : « Il a sursouligné l’idée de la nécessité du “front républicain”. » Contentant la frange indigéniste de ses électeurs, mais prenant le risque de se couper d’une partie de sa base électorale, alors même que le théâtre de l’antifascisme est de plus en plus inopérant.
Car c’est l’un des enseignements de ce premier tour. Si Jean-Luc Mélenchon est le candidat de la créolisation de la France ou de son grand remplacement, comme en atteste la corrélation troublante entre les scores qu’il réalise dans nombre de communes de la région parisienne et la part des naturalisés d’origine extra-européenne dont il a activé le vote ethnique, il reste aussi le candidat des ouvriéristes et des bobos urbains.
Un arbitre nommé Mélenchon
Les indigénistes se moquent d’Emmanuel Macron. La base ouvrière de Jean-Luc Mélenchon est sensible en revanche au discours de Marine Le Pen, quand les bobos voteront sans enthousiasme mais avec le sentiment du devoir accompli pour le président.
Si dimanche, l’entourage de Marine Le Pen hésitait encore sur la conduite à tenir face à la stratégie bulldozer du chef de l’État – certains préconisaient à la candidate de suivre la cadence d’Emmanuel Macron et de jouer la carte de l’ultraproximité avec les Français, quand d’autres, plus réticents, appelaient la candidate à s’économiser et à ne pas surjouer la confrontation avec Emmanuel Macron avant le débat. Finalement, certaine de ses forces, Marine Le Pen s’est décidée à ne pas ménager ses efforts. Tandis qu’Emmanuel Macron était sur ses terres lundi, elle improvisait à la dernière minute de se rendre à Thorigny-sur-Oreuse, dans l’Yonne pour y rencontrer un agriculteur céréalier. Marine Le Pen mettait en garde contre le « nuage noir qui arrive », à savoir l’explosion des prix alimentaires… et prenait soin de développer l’ensemble de ses mesures pour anticiper l’inflation. Jamais, la candidate du Rassemblement national n’a paru si prête. Candidate du pouvoir d’achat, “candidate du pouvoir des chats”, moquaient certains. Et si Marine Le Pen donnait tort à tous ses détracteurs.
Le Monde
Vaucluse : l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Destination Nature, le Vaucluse invite à se ressourcer ! Partez à la rencontre des producteurs locaux, à l’assaut du Mont Ventoux, baladez-vous dans les ruelles caladées des adorables villages du Luberon. À 2 h 40 en TGV de la capitale, le Vaucluse est aussi un fabuleux terrain de jeux pour les amateurs d’authenticité.
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Le plein d’activités outdoor dans le Vaucluse
3 000 km de randonnées balisées quadrillent le territoire du Vaucluse, des vignobles aux champs de lavande en passant par les massifs et les villages perchés. À Bonnieux, à 700 mètres d’altitude, on s’émerveille devant les spécimens centenaires de la forêt des cèdres sur un parcours de 10 km. Depuis Gigondas, le massif des Dentelles de Montmirail se découvre à pied jusqu’au belvédère du midi puis jusqu’aux crêtes. Véritable curiosité de pierres sèches, le Village des Bories se visite dans les environs de Gordes. Classées Réserve de biosphère, les Gorges de la Nesque offrent des paysages spectaculaires sur le canyon depuis le belvédère du Castellaras.
L’ascension du Mont Ventoux (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html), surnommé le Géant de Provence, est un véritable challenge pour les cyclistes ! Pour atteindre le sommet à l’aspect lunaire, on peut partir de Bédoin, Sault ou Malaucène pour une montée mythique d’environ 20 km. Plus paisible, l’itinéraire cyclable de la ViaRhôna (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html) : qui permet de rejoindre les cités médiévales de Mondragon, Mornas et Piolenc en profitant des paysages vauclusiens.
Au cœur des vignobles vauclusiens
Mais le Vaucluse est également une terre viticole réputée pour ses vins rouges charpentés avec ses crus qui portent le nom de villages vignerons comme Gigondas, Cairanne, Rasteau, Vacqueyras ou encore Beaumes-de-Venise, ses vins classés en appellations Ventoux et Luberon et en IGP Vins du Vaucluse et son Châteauneuf-du-Pape. Pour parfaire la découverte œnologique, on fera une halte au Carré du palais à Avignon ; un bar à vins, restaurant et école des vins. Les amateurs d’œnotourisme partiront en vadrouille dans un authentique Combi de 1965 au Domaine de la Tourade à Gigondas. Une sortie vintage sur fond musical à prolonger par une nuitée au cœur des vignes !
Pour découvrir les cépages traditionnels et comprendre les terroirs de Gigondas qui donnent structure et personnalité aux vins du Vaucluse, la Maison Pierre Amadieu propose une visite éclairée de sa cave suivie d’une dégustation. Changement d’atmosphère au Château de Sannes, au pied du Luberon avec ses cours d’aquarelle, de yoga, de chant et ses sentiers découvertes qui sillonnent le vignoble autour de la belle demeure. Mais le Vaucluse est aussi une destination maraîchère grâce à sa plaine agricole que l’on nomme Le Comtat Venaissin ! Un territoire fertile à apprivoiser, pour les gourmets, sur les étals des marchés. Aux beaux jours, on en profitera aussi pour goûter la très parfumée fraise de Carpentras et un peu plus tard dans la saison, la cerise des Monts de Venasque.
Plaisir des sens dans les villages du Vaucluse
Classées parmi les Plus Beaux Villages de France, certaines communes du Vaucluse sont des pépites à visiter. C’est le cas de Venasque, ancienne cité médiévale posée sur un éperon rocheux ou d’Ansouis, qui regarde la plaine de la Durance avec son magnifique château. Gordes, village tout aussi perché, déroule ses ruelles en calades autour de son château Renaissance. À ne pas manquer à deux pas : l’Abbaye cistercienne de Sénanque. Lieu de villégiature d’Albert Camus, Lourmarin installe ses établissements de charme et ses galeries d’art au pied du Luberon. Ménerbes, qui regarde les monts du Vaucluse et le Luberon, fourmille d’hôtels particuliers et de vieilles demeures non loin de l’Abbaye Saint-Hilaire, classée Monument historique. Pour saisir toute l’âme des marchés provençaux, ne manquez pas les étals d’Apt qui sont dressés place de la Bouquerie et à travers la vieille ville chaque samedi depuis le XIIe siècle. Chaque jeudi et dimanche, on longe les canaux de la Sorgue à l’Isle-sur-la-Sorgue, un panier à la main. L’occasion de chiner chez les nombreux antiquaires de la commune ! Les produits du terroir sont aussi une source intarissable d’inspiration pour les chefs étoilés du Vaucluse ! Pour se régaler de recettes du terroir, réinterprétées avec finesse, on s’attablera à la Bastide de Capelongue à Bonnieux ou bien à la Table de Xavier Mathieu à Gordes. A Cucuron, le chef Eric Sapet met à l’honneur une cuisine gourmande du marché dans son établissement La Petite Maison de Cucuron. Sur des notes végétales et marines, Nadia Sammut imagine un véritable voyage gustatif dans son auberge La Fenière à Cadenet.
www.provenceguide.com/slow-tourisme-en-vaucluse
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L'Humanité
Les gilets jaunes de Montabon, « Le Pen me fait tout autant peur que Macron »
ReportageCes gilets jaunes sarthois ont voté en espérant éviter un duel opposant les mêmes candidats qu’en 2017. Pour le second tour, ils s’abstiendront, convaincus que la menace macroniste et celle du RN se valent.
Diego ChauvetMontval-sur-Loir (Sarthe), envoyé spécial.
Les lendemains de premier tour ne sont pas difficiles que chez les seuls partis politiques défaits. Beaucoup d’électeurs, comme certains gilets jaunes de Montabon, dans la Sarthe, avaient placé leurs espoirs dans leur bulletin de vote. À Montval-sur-Loir, dans le sud du département, aux frontières avec la Touraine, nous avions rencontré cinq des membres du rond-point de Montabon, trois semaines avant le premier tour. Parmi eux, Michel, Vanina, Christian et Francis avaient décidé de voter pour Jean-Luc Mélenchon. « Avec des réserves sur le personnage », mais convaincus par sa proposition de convoquer une Assemblée constituante « pour en finir avec la Ve République », et par la reprise dans son programme du référendum d’initiative citoyenne voulu par leur mouvement.
Nous les retrouvons le 12 avril, deux jours après le premier tour, dans le centre-ville de Montval. Seule Fabienne, qui avait indiqué ne pas vouloir voter, n’est pas venue. « Il nous a bien fallu deux jours pour nous en remettre », confie Vanina. « Le plus dur à admettre, c’est le score de Macron », dit-elle, alors qu’avec ses trois camarades de lutte, elle constate « partout le rejet du président sortant ». Dans leur circonscription, ce rejet s’est manifesté plus fortement par un vote Le Pen. « Ces gens se sont dit qu’il faut changer, et que ce changement, c’est Le Pen », explique Christian. Si Macron est devant elle d’une courte tête dans le département (28,64 %, contre 27,68 %), c’est surtout grâce aux villes. Sur Montval, le président sortant atteint les 29,70 %, devant Marine Le Pen à 28,23 % et Jean-Luc Mélenchon à 16,69 %. La participation sur la commune n’a été que de 69,39 %, contre 77,24 % en 2017. « Ici, il y a ceux qui ont voté Le Pen pour ne pas avoir Macron, et ceux qui ont voté Macron pour ne pas avoir Le Pen », résume Francis. Il y a eu aussi les retournements de dernière minute. Ce qui a fait espérer une qualification de Jean-Luc Mélenchon aux quatre gilets jaunes. « Un ami s’apprêtait à voter Jean Lassalle, raconte ainsi Vanina. Je l’ai convaincu de voter Mélenchon juste avant le scrutin. »
Il aura manqué « quelques voix », regrettent-ils, pour que le second tour ait une tout autre allure. Que vont donc faire Michel, Christian, Vanina et Francis au second tour ? Pour les trois premiers, « ce sera l’abstention ». Francis ira voter, mais « pour mettre un bulletin Jean-Luc Mélenchon », qu’il a conservé pour l’occasion. Le barrage républicain face à l’extrême droite est pour eux hors sujet. Et pour comprendre ce positionnement qui est aussi celui des deux syndicalistes, Michel et Christian, il faut se mettre dans la tête de ces gilets jaunes, installés durant de longs mois sur un rond-point.
« la haine des pauvres » contre « la haine des races »
Marine Le Pen représente-t-elle une menace sur les libertés ? N’usera-t-elle pas de violences contre ceux qui contesteront sa politique ? « Avec ce qu’on s’est pris avec Macron, ça ne fait pas de différence pour nous », explique Francis, qui n’en revient toujours pas que « tant de gens votent pour lui avec ce qu’il nous a mis dans la tête ». « Le Pen, j’en ai tout autant peur que de Macron. Lui, c’est la haine des pauvres ; elle, c’est la haine des races », confirme Vanina. « En 2017, Macron avait promis qu’il ferait tout pour qu’il n’y ait plus de deuxième tour avec le RN, ajoute Christian. Au contraire, il a tout fait pour le faire monter. » Président honni, qualifié de méprisant, violent, Emmanuel Macron doit pour eux assumer la responsabilité de ce qu’il a provoqué. Plus question pour eux d’arbitrer entre deux maux dans les urnes. « Ils vont envoyer tout le monde dans le mur. Ils ne pensent pas à l’intérêt général. Au second tour, je n’y vais pas », justifie encore Christian.
Mais, derrière ce dégoût des urnes pour le 24 avril que même la perspective d’une présidence d’extrême droite ne dissipe plus, le vote reste utile pour les quatre gilets jaunes. Ils regardent désormais en direction des élections législatives. Pour Michel, elles seront aussi « un combat ». « Les candidatures dans le sillage de celles de Mélenchon seront un point d’appui. » Christian est plus dubitatif : « Il n’y a pas de proportionnelle, je n’y crois plus. Adrien Quatennens dit qu’une cohabitation est possible. Mais s’il n’a que vingt députés, il ne la fera pas. Pour moi, c’est perdu, cette affaire. Mais on a prévu des cafés citoyens pour en discuter. » Les quatre amis voient aussi l’après. Avec des perspectives violentes, de la part du pouvoir, en cas de contestation. « Les syndicats vont être en première ligne maintenant », souligne Michel, qui pense que « les organisations traditionnelles existent encore. Il va falloir les pousser. Et Macron va être encore plus violent ».
Gilets jaunessarthemontabonPrésidentielle 2022 Le Figaro
Voyage végan : nouvelle corde à l'arc du tourisme durable
Marine SanclementeENQUÊTE - De l'Écosse à la Grèce, les hôtels et les séjours organisés bannissant les produits d'origine animale se multiplient. Réponse environnementale ou lubie marketing , le phénomène est loin d'être marginal.
« Les meilleures expériences de la vie ne se font pas au détriment des animaux ou de l'environnement. » Sur sa page d'accueil en ligne, l'hôtel Saorsa 1875 affiche d'emblée ses convictions. Cette maison victorienne en pierre, sise à 1 h 30 au nord d'Édimbourg (Écosse) et nommée d'après le mot gaélique signifiant « liberté », abrite le premier hôtel végan du Royaume-Uni.
De quoi parle-t-on ? Si le végétalisme consiste à exclure de son régime alimentaire tout aliment d'origine animale, tel que la viande, les œufs, les produits laitiers et le miel, le véganisme est un mode de vie plus global qui inclut le refus de consommer un service ou un produit (vêtements, cosmétiques, mobilier…) provenant de l'exploitation animale.
Des règles strictes
Pour satisfaire les adeptes de cet art de vivre, un établissement se doit alors de bannir tout mobilier en cuir, les oreillers ou couettes de plumes, le linge de lit en soie ou encore les produits d'hygiène testés sur des animaux. Des règles strictes qui n'ont pourtant pas l'air de réfréner les hôteliers. Après Saorsa, ouvert en 2018, d'autres ont suivi le mouvement. Sur l'île de Mykonos, en Grèce, le resort Koukoumi, avec ses matelas en fibre de noix de coco et ses couettes en plastique de bouteilles recyclées, a défrayé la chronique lors de son ouverture, l'été dernier.
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À Londres, le Hilton Bankside propose quant à lui une suite végétalienne avec un sol en bambou, des coussins en cuir de feuilles d'ananas, des rembourrages d'oreiller à base de sarrasin et de millet, ainsi que des collations de minibar dites « éthiques ». Proposée à partir de 630 euros la nuit, c'est l'une des chambres, avec la Penthouse Suite, affichant le plus fort taux d'occupation à l'année. L'engouement serait donc bien présent. Difficile à croire tant les chiffres disponibles sur le nombre de végétariens et de végétaliens sont rares, peu précis et peu récents. En France, ces régimes alimentaires concernent 3,3 millions de personnes, d'après un sondage mené en 2017 par l'institut d'études Harris Interactive et l'association L214. Cela équivaut à 5 % de la population, contre 9 % en Allemagne et 11 % en Angleterre.
Les « végageurs », contraction de « végan » et « voyageurs », le mot choisi pour désigner ces nouveaux touristes, seraient donc une goutte d'eau dans un océan de globe-trotteurs. « Ces offres touchent en réalité bien plus de monde. Le mode de vie végétalien attire aussi des voyageurs curieux, soucieux de réduire leur impact environnemental, une clientèle allergique ou des personnes ayant des intolérances diverses, constate Johanna Bonhill-Smith, spécialiste du tourisme chez GlobalData, société d'analyse de données et de conseil. À l'heure où les professionnels de l'hôtellerie-restauration aspirent à personnaliser au maximum l'expérience de chaque individu, répondre à des normes éthiques rigoureuses est devenu essentiel. »
« Airbnb green »
Sans passer au tout-végan, certains chefs d'établissement haut de gamme avaient déjà senti le vent tourner. Dès 2017, Christophe Moret, aux commandes des cuisines du Shangri-La, inaugurait une offre 100 % végane, du petit déjeuner au dîner, incluant un tea time d'exception. Jérôme Banctel, chef du palace parisien La Réserve, a doté sa carte d'un petit déjeuner « supernature ». Quant au croisiériste Hurtigruten, il propose depuis cinq ans une offre de repas végans dans ses navires, qui longent les côtes norvégiennes, au départ de Bergen.
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Une étude publiée fin 2020 par la société anglaise GlobalData, menée sur un échantillon de 5 700 personnes à l'échelle mondiale, confirme la tendance. Parmi les interrogés, 76 % déclarent être influencés par le caractère éthique, écologique ou socialement responsable d'un service. Un chiffre en nette augmentation de 30 points par rapport à l'an passé. Ce changement substantiel, probablement accéléré par la pandémie, laisse à penser que les circuits, excursions et applications adaptés aux végétaliens ne doivent plus être considérés comme une niche.
Yasmine Haun a été l'une des initiatrices de la mouvance en créant l'agence France écotours, il y a quatorze ans. « Nous appliquons un cahier des charges très strict avec plus de 70 normes de durabilité imposées par le modèle allemand », précise-t-elle, regrettant l'omniprésence du greenwashing dans ce secteur. En 2019, elle inaugure des séjours végans d'une durée de trois jours à une semaine. La promesse : assurer des repas sans viande, tout en initiant les voyageurs à des modes de vie en phase avec le véganisme. Découverte de la Ceinture dorée et de la production des algues en Finistère, vin et biodynamie à Colmar, cours de cuisine et usage des plantes sauvages en pays cathare ou week-end prolongé à Paris et Versailles, avec une visite du Potager du roi, véritable conservatoire des légumes anciens, sont les séjours les plus prisés. « Nos programmes sont toujours ponctués de rencontres avec ceux qui font le véganisme. Nous essayons de transmettre la démarche de ces acteurs locaux qui défendent leur territoire et valorisent les savoir-faire traditionnels », se félicite Yasmine Haun, la directrice.
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Très rigoureuse dans le choix de ses prestataires, elle a créé Myecostay.eu, une plateforme valorisant des hébergeurs engagés et inscrits dans une démarche durable. Une alternative aux réseaux Vegvisits, le « Airbnb green » déjà présent dans 80 pays, et Veggie Hotels, qui rassemble plus de 500 établissements pouvant garantir une offre de restauration, au minimum, végétarienne. Un sommet, dont la seconde édition s'est tenue virtuellement du 15 au 31 janvier 2022, a été créé pour réunir ces professionnels engagés. Au programme de Travelling in a New Vegan World : 50 conférenciers réunis autour de discussions et de débats sur l'avenir du tourisme végan.
Bien que les organisateurs se félicitent de « retours très positifs et encourageants », le nombre de participants ne souhaite pas être communiqué. Justin Francis, cofondateur de l'agence « activiste » Responsible Travel, présent à cette occasion, affirme avoir vu la demande pour ses voyages végétaliens quadrupler au cours de la dernière décennie. Le constat est unanime : les cinq prochaines années seront déterminantes pour cette nouvelle offre de voyage. À condition de se structurer pour répondre avec pertinence aux enjeux du véganisme et du tourisme durable qui ont, par essence, tout pour être liés.
« Les enjeux derrière ces offres sont cruciaux pour le secteur »
Fondatrice de l'agence de conseil No Time to Waste, Déborah Sitbon accompagne les professionnels de l'hôtellerie-restauration dans leur transformation durable. Elle s'intéresse de près aux nouvelles demandes des voyageurs pour mieux identifier les tendances de demain.
LE FIGARO. - L'évolution du secteur hôtelier vers des pratiques plus durables est-elle imposée par la génération Z ?
Déborah SITBON -Oui, à première vue. On attire une cible plus jeune que la clientèle habituelle, avec des propositions telles que des hôtels entièrement végans. Mais en réalité, comme ce sont majoritairement des établissements haut de gamme, la moyenne d'âge avoisine plutôt les 35-40 ans. Avec une sensibilité davantage portée par les femmes. Les hôteliers anticipent malgré tout les exigences de leur future clientèle, une génération déjà familière aux substituts de viande. Les enjeux derrière ces nouvelles offres sont cruciaux pour le secteur.
Le développement durable consiste à prendre soin de la planète, mais aussi du corps et de l'esprit.
LE FIGARO. - À l'échelle mondiale, quels sont les pays précurseurs ?
En Europe, les Anglais sont des pionniers. À Londres, l'offre est déjà très développée. Les restaurateurs et les hôteliers ont compris que c'était une erreur de mettre les végétariens ou les végétaliens à part. Dans le reste du monde, on peut citer le Costa Rica, ainsi que des villes comme Singapour, Chiang Mai ou Tel-Aviv. Paradoxalement, les Émirats arabes unis sont aussi à la pointe sur ces thématiques.
LE FIGARO. - Quelles autres grandes tendances voit-on se dessiner ?
Le secteur des matériaux alternatifs va être très porteur dans les prochaines années : des cuirs avec du marc de raisin, de la cellulose de pomme, des feuilles d'ananas… Par ailleurs, le développement durable consiste à prendre soin de la planète, mais aussi du corps et de l'esprit. On peut ainsi imaginer que la prochaine étape pour les hôteliers sera de répondre à ce besoin en mettant en place un équipement complet pour faire du sport en chambre, du yoga ou de la méditation
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France24 - Monde
Présidentielle : le duel Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'accélère
Publié le : 13/04/2022 - 13:54Modifié le : 13/04/2022 - 16:48
FRANCE 24
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À 11 jours du deuxième tour de la présidentielle française, les passes d'armes entre les candidats se multiplient. Emmanuel Macron se pose en défenseur de l'Europe, alors que Marine Le Pen tente d'asseoir sa stature présidentielle en présentant son programme de politique étrangère.
Ils n'échangent pas de noms d'oiseaux mais leurs échanges sont pour le moins acerbes. En visite dans une entreprise de construction à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), mercredi 13 avril, Marine Le Pen, candidate du RN, a jugé que le gouvernement et Emmanuel Macron étaient dans le "déni" face au "mur de l'inflation" auquel la France allait être confrontée.
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Interrogé plus tôt dans la matinale de France 2 sur les mesures à prendre face à l'inflation, Emmanuel Macron lui avait déjà répondu que "ce qu' [il avait été] décidé avec le gouvernement sur l'électricité, le gaz et l'essence est plus efficace qu'une baisse de TVA", comme proposé par Marine Le Pen.
La candidate a aussi dénoncé la "fébrilité" de son adversaire, qui critique chez elle une "dérive autoritaire" à l'égard de la presse et des institutions.
Quand Marine Le Pen "dit 'vous êtes journaliste, mais monsieur ne l'est pas parce qu'il dit des choses qui ne me plaisent pas', on a le début d'une dérive autoritaire", a en effet affirmé sur France 2 le président candidat, en notant que son opposante avait aussi proposé de "changer la Constitution à sa main".
Interrogée sur ces propos, la prétendante d'extrême droite s'est demandé ironiquement s'il s'agissait du "même président de la République qui a supprimé la salle de presse à l'Élysée" et "qui a créé un scandale au sein des rédactions parce qu'il voulait dans chaque rédaction choisir les journalistes qui le suivaient". Selon elle, "tout ça démontre une forme de fébrilité de la part du président".
La bataille de chiffres est lancée
Marine Le Pen est sur la défensive sur un autre front, cette fois avec la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) qui, selon France Inter, lui a demandé des clarifications sur sa profession de foi pour le second tour.
Dans le collimateur du "gendarme" de la campagne, des chiffres mis en avant pour illustrer le bilan d'Emmanuel Macron sur l'insécurité et l'immigration.
"Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait pousser le juge de l'élection à interdire ma profession de foi, ce qui reviendrait à adresser aux Français uniquement la profession de foi du président sortant", a répliqué Marine Le Pen. "Attention à ce type de manœuvre (...) attention à respecter la démocratie".
En vue du 24 avril, les deux finalistes lorgnent les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position dimanche soir avec 21,95 % des voix.
Abstention, vote blanc ou vote Emmanuel Macron ? Jean-Luc Mélenchon a lancé mercredi la consultation de ses quelque 310 000 soutiens, l'ex-candidat ayant déjà appelé à ne pas "donner une seule voix à Le Pen". La consultation, dont le résultat sera public, s'achève samedi à 20 h.
Les deux finalistes "ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu'elle partage avec Emmanuel Macron un ferment dangereux d'exclusion ethnique et religieuse", a précisé le candidat LFI dans un message aux votants.
>> À voir aussi : Reportage à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
Divisés sur l'Europe
Après son déplacement matinal à Gennevilliers, Marine Le Pen a enchaîné dans l'après-midi avec une conférence de presse à Paris sur le thème de la diplomatie et de la politique étrangère. Sur ce sujet, tout oppose le président sortant et sa rivale. Ni atlantiste ni multilatérale, Marine Le Pen axe toute sa diplomatie sur l'idée que la France ne serait plus "respectée" dans le monde. Elle voit dans l'Europe un frein et souhaite, par exemple, renégocier les accords de Schengen afin de réinstaurer les contrôles aux frontières ou baisser la contribution financière de la France à l'UE.
Emmanuel Macron a, au contraire, fait de l'Europe le pilier central de sa diplomatie depuis cinq ans, comme il l'a encore dit, mardi soir, à Strasbourg, en soulignant que cette élection est aussi "un référendum sur l'Europe". Le nationalisme mène à "une alliance de nations qui veulent se faire la guerre" en Europe, estime-t-il.
Marine Le Pen a déclaré, mercredi, vouloir mettre fin à tous les programmes d'armement communs avec l'Allemagne et s'est dite favorable à "un rapprochement stratégique entre Otan et Russie" après la guerre en Ukraine.
Si elle tente de faire oublier sa proximité avec la Russie et Vladimir Poutine, la candidate n'en a pas moins condamné l'invasion russe et s'est dite très tôt favorable à l'accueil en France de réfugiés de ce pays. Elle reste hostile en revanche aux sanctions économiques contre Moscou altérant le pouvoir d'achat des Français.
Avec AFP
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Le Monde
Bouches-du-Rhône, toute l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Territoire solaire, multiculturel, aux sites préservés, les Bouches-du-Rhône font alterner un littoral minéral sublime et un arrière-pays authentique. Partez à la rencontre de cette Provence de contrastes et de simplicité que l’on expérimente en osant sortir des sentiers battus !
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Bouches-du-Rhône : un territoire à croquer
Intégrées à la Vallée de la Gastronomie - cette destination gourmande qui relie Dijon à Marseille - les Bouches-du-Rhône vous emmènent en voyage gastronomique ! Embarquement immédiat à Marseille qui, après le succès de l’année de la gastronomie en 2019 (Plus de 2 millions de participants), remet le couvert pour la 4e édition avec l’événement MPG2022, devenu culte. Au programme : la 3e édition des dîners insolites programmés tout au long du mois de juillet dans des lieux décalés avec des chef (fe) s épatant(e) s. Mais avant cela : le grand banquet dressé sur la Corniche Kennedy à Marseille et qui réunit quelque 1 000 convives face au soleil couchant pour un dîner hors normes.
En juin, place au Street Food Festival ! Producteurs locaux, artisans, chefs et métiers de bouche mettent en commun leur savoir-faire sur fond de DJ sets et de performances street art. On profite de l’escapade dans ce département pour s’intéresser au spiritueux local, le pastis ! Comme celui élaboré par la distillerie Garagaï à partir de 20 plantes et fleurs fraîches récoltées aux abords de la Sainte-Victoire. Pour aller plus loin dans la découverte de la Provence, cap sur les Alpilles ! L’écurie Petit Roman organise des balades à cheval gourmandes en formule ½ journée ou bivouac avec des pros formés par des indiens Navajos. Au Domaine du Temps perdu à Mouriès, vous découvrirez une ferme écosystémique semée d’oliviers et d’amandiers, qui produit une bonne huile d’olive AOP des Baux-de-Provence. Et, puisqu’on est dans le coin, pourquoi ne pas faire un saut au Mas de la Pyramide à Saint-Rémy-de-Provence, un musée rural implanté dans d’anciennes carrières romaines. Très impressionnant le travail de taille sur ce rocher dressé à 20 mètres de hauteur !
S’immerger en pleine nature
On peut également chausser ses chaussures de marche pour partir à l’assaut du nouveau GR La Routo qui relie la France à l’Italie, sur le tronçon qui part d’Arles, traverse Maussanne-les-Alpilles et débouche sur Aix-en-Provence. À Peyrolles-en-Provence, la balade suit le fil de l’ancien canal du Verdon, sur 12 km. Une véritable page d’histoire de l’irrigation ! Plus contemplatif comme itinéraire : on grimpe à bord du petit train de la Côte Bleue qui relie Marseille à Miramas via Martigues. 60 km de voie ferrée avec vues plongeantes sur la pinède et les eaux cristallines !
Faites donc un break sportif à Carry-le-Rouet pour une randonnée de 12,4 km, celle de Notre Dame du Rouet et Bon Jean, qui en met plein la vue ! Envie de Camargue ? Pour varier du cheval ou du vélo, on fend les eaux en paddle ! Trott Camargue, la base de loisirs des Saintes-Maries-de-la-Mer loue des trott-paddle, une trottinette de mer qui file à 11 km/h. Repos bien mérité au Mas du Couvin, un établissement typiquement camarguais au cœur des étangs et des marais, ou aux Lodges de Camargue, des sortes de cabanes de pêcheurs sur pilotis à Port-Saint-Louis-du-Rhône.
De nouveaux regards, des écrins mythiques
La cité arlésienne, aux portes de la Camargue, n’a pas fini de faire parler d’elle ! Au succès des Rencontres de la photographie, à la nouvelle dynamique impulsée par le Parc des Ateliers de Luma, s’ajoute l’ouverture de la Fondation Lee Ufan, l’artiste contemporain de l’extrême dépouillement, entre les murs de l’Hôtel Vernon réhabilité par Tadao Ando. Avec ce nouveau lieu de culture, la ville s’affirme comme une référence de l’art contemporain !
Consacré au fabuleux destin de Paul Ricard, le nouveau musée du Domaine de Méjanes présente des spectacles de taureaux, des balades à cheval, des hébergements en roulotte et des restaurants. Et, pour cultiver vos connaissances sur la Camargue, ne manquez pas le nouveau musée d’archéologie maritime et d’ethnographie aux Saintes-Maries-de-la-Mer. C’est à la Villa Méditerranée de Marseille qu’il faudra aussi se rendre pour découvrir une réplique de la Grotte Cosquer, la seule grotte préhistorique sous-marine avec plus de 500 œuvres d’art pariétales enfoui à 37 mètres de profondeur !
www.myprovence.fr/
Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
L'Humanité
« À cause de mes débuts, on m’a beaucoup jugée »
EntretienTélévision Après deux années d’absence, France Télévisions reprend sa collection d’enquêtes autour d’affaires de disparition. Dans ce nouvel épisode, Brigitte Lahaie endosse l’un des rôles principaux.
Caroline ConstantQu’est-ce qui peut pousser Lisa, une jeune femme, à venir tambouriner chez sa DRH, Valérie, en pleine nuit ? Qu’est-ce qui peut pousser ces deux femmes à une discussion si houleuse qu’elle finit en bagarre ? Et pourquoi, le lendemain, l’employée ne se présente-t-elle pas à son travail ? Son encadrement signale sa disparition, mais conclut à une fugue : la jeune femme était connue pour être « borderline ». Une juge prend l’affaire au sérieux : c’est Léonore Etchegarray (Julie Depardieu). Cette affaire, c’est la première qu’elle traite comme magistrate. Elle a auparavant passé dix ans dans la police. Et a un peu de mal à séparer son ancien métier, son instinct de policière et ses nouvelles fonctions…
Elle comprend tout de suite que l’entreprise où travaillait Lisa est le nœud de l’histoire. Elle a en face d’elle la coupable idéale, Valérie, une femme dure, et même maltraitante envers son personnel, pire même que le patron, Dario (Daniel Russo), semble-t-il au premier abord. Valérie est interprétée par Brigitte Lahaie. Qui sourit au téléphone en évoquant ce personnage : « Valérie, je crois qu’on la déteste d’emblée. Mais c’était le but, pour qu’on puisse se poser la question, tout au long du film, de sa culpabilité », explique-t-elle.
Elle raconte n’avoir eu aucun mal à entrer dans la peau de vache de cette femme : « Je suis bien sûre très différente de Valérie, mais nous avons des points communs : j’ai dû beaucoup me protéger, à cause de mes débuts. On m’a beaucoup jugée. Il y a trente ans, j’étais quelqu’un de très froid. J’ai appris à laisser tomber la carapace. Mais elle ressurgit de temps à autre. C’est d’ailleurs pour cette raison que le réalisateur, Arnauld Mercadier, m’a choisie », estime-t-elle.
« Je suis quelqu’un d’hypersensible, j’ai dû me protéger »
Ancienne actrice de films pornographiques, Brigitte Lahaie a dû, plus jeune, affronter la violence de la société : « On juge beaucoup les actrices de films porno, hier comme aujourd’hui », constate-t-elle. Elle y ajoute aussi un soupçon d’enfance, de son père, prisonnier en Allemagne pendant la guerre, de sa mère à la forte personnalité, aussi. « Je suis quelqu’un d’hypersensible. J’avais de bons parents. Mais ils ne comprenaient pas ma sensibilité extrême. Mon père était quelqu’un de très distant, de très introverti. Tout cela a fait que, dès l’enfance, je me suis beaucoup protégée. »
Ce qui l’a aidée à « faire tomber les barrières », c’est la radio, du temps où elle était animatrice sur RMC puis sur Sud Radio dans des émissions de dialogue avec les auditeurs. « Quand quelque chose me touche, je l’entends et je me laisse toucher par la souffrance de l’autre. Et je crois que c’est la première qualité d’un acteur. Parce que si on n’est pas clair avec ses propres émotions, c’est compliqué de transmettre la peur, la tristesse, la colère, la joie… »
Le personnage incarné par Brigitte Lahaie est aussi une DRH maltraitante. Les scènes où elle est en face des salariés sont d’une grande violence. Pour expliquer son personnage, la comédienne explique qu’elle trouve le rôle « très actuel : dès que Valérie a en face des femmes fragiles, elle les agresse ». Pourtant, elle effectue un vrai chemin : « Quand elle est acculée et en prison, elle va se lâcher, parce que plus rien ne la protège. Et elle va comprendre que le combat des femmes pour leurs droits est aussi le sien. »
Une tribune pour dénoncer les « excès » de #balancetonporc
Le rôle de Valérie n’intervient pas complètement par hasard, pour Brigitte Lahaie : en janvier 2018, quelques mois après le début de l’affaire Weinstein, elle avait signé une tribune dans le quotidien le Monde pour dénoncer ce qu’elle estimait être des « excès » de #BalanceTonPorc, et même tenu des propos très violents. Ce qui lui avait valu une levée de boucliers de tout le mouvement féministe, et une séquence, en larmes, sur TV5 Monde. « Le réalisateur se souvenait de cette émission où j’avais pleuré en direct. Et ça fait partie des éléments qui lui ont donné envie de me donner le rôle », explique l’ancienne animatrice radio.
Elle estime qu’à travers ce personnage elle peut faire jouer deux convictions : la première, l’écoute des femmes violées, « que j’accompagne depuis trente ans sur le chemin de la reconstruction ». Mais aussi sa conviction qu’ « on ne fera avancer la cause des femmes qu’à partir du moment où on les aidera à ne pas se poser en victimes. Parce que si on reste victime, on ne peut plus être actrice de sa vie. Et quand on a vécu un traumatisme tel qu’un viol, il faut rebondir et en faire quelque chose », ce qui passe par la justice, aussi. Un rôle qui tombe à pic, en somme.
téléfilmfrance 2 France24 - Monde
Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?
Publié le : 12/04/2022 - 17:55
Marc DAOU
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Avec le pouvoir d'achat, la réforme des régimes des retraites semble s'imposer comme l'un des principaux thèmes de la campagne qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, tous deux qualifiés pour le second tour de la présidentielle. Retour sur un système au cœur du débat politique.
Alors qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen lorgnent les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui pourraient faire basculer le second tour de la présidentielle, le dossier des retraites, sujet complexe à l’origine de mouvements sociaux d’ampleur en France, est devenu une question centrale de la campagne de l’entre-deux-tours, au même titre que le pouvoir d'achat.
En effet, dès le lendemain du premier tour, lors de son déplacement dans le nord de la France, le président sortant a semblé assouplir sa position sur le sujet, en laissant entendre qu’il était prêt à faire des concessions sur l’un des piliers de son programme. Précisément, il s’est dit prêt à revoir son projet de reculer progressivement l’âge de la retraite à 65 ans en évoquant un âge de départ à 64 ans – contre 62 ans aujourd'hui.
Un premier compromis qui en dit long sur l’importance de la thématique, alors que sa rivale, après avoir longtemps plaidé pour la retraite à 60 ans, défend désormais un départ à cet âge pour les seuls salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans.
Pour comprendre pourquoi la réforme du système des retraites français est une question politique aussi sensible, France 24 se penche sur son modèle et son financement.
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Un système par répartition
Mis en œuvre en 1945, le système de retraites français est fondé sur une solidarité intergénérationnelle entre actifs et retraités. Le principe repose sur les cotisations versées par les actifs au cours d’une année, qui servent à payer les pensions des retraités de cette même année. Le système est basé principalement sur la contributivité, c'est-à-dire qu’un retraité perçoit une pension qui est calculée en fonction des revenus de son activité antérieure, des cotisations versées et du nombre d’années passées à travailler (exprimé en trimestres). Toutefois, le système est solidaire puisqu’il prévoit des avantages de retraite non contributifs, c’est-à-dire sans versement de cotisations, à ceux qui ont connu une vie active perturbée.
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Le mode de calcul de la retraite
Pour obtenir la meilleure pension possible dans l’ensemble des régimes de retraites, c'est-à-dire une retraite à taux plein, sans décote, il faut soit justifier d'un certain nombre de trimestres d'assurance retraite selon l'année de naissance et le statut (fonctionnaire), soit partir à la retraite à 67 ans. Par exemple, selon le système actuel, un salarié du privé né entre 1961 et 1963 doit avoir cotisé pendant une durée minimale de 168 trimestres (42 ans), tandis qu’à partir de la génération née en 1973, il faut avoir cotisé pendant 172 trimestres (43 ans).
La retraite de base, la retraite complémentaire et la retraite supplémentaire sont les trois composantes du système de retraite. Les deux premières sont obligatoires, c’est-à-dire que les cotisations sont imposées aux salariés et à leurs employeurs, tandis que la retraite supplémentaire est facultative. La plupart des actifs cotisent à la fois à un régime de base (jusqu’au plafond de la sécurité sociale, soit 3 311 euros par mois) et à un régime complémentaire ou additionnel, sur tout ou une partie de leurs revenus. Il existe 42 régimes de retraite, avec des règles de calcul des cotisations et des pensions souvent bien différentes (régime général, mutualité sociale agricole, régime social des indépendants, régimes spéciaux).
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La retraite et les retraités en chiffres
Selon les derniers chiffres sur les retraités et la retraite de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), le service statistique du ministère de la Santé et des Solidarités, mis à jour en mai 2021, au 31 décembre 2019, l’âge moyen conjoncturel de départ à la retraite continue de s’élever et atteint 62 ans et 2 mois. Le départ à la retraite des hommes arrive en moyenne 7 mois plus tôt que celui des femmes : 61 ans et 11 mois contre 62 ans et 6 mois.
Fin 2019, 16,7 millions de personnes, vivant en France ou à l’étranger, étaient enregistrées comme retraitées de droit direct d’au moins un régime français. En incluant les retraités dits "de droits dérivés", qui touchent des pensions de réversion (d'un conjoint décédé), le nombre total de retraités tous régimes confondus est de 17,8 millions de personnes. Toujours selon la Drees, la pension moyenne de droit direct tous régimes confondus des retraités résidant en France s’établit à 1 393 euros mensuels après prélèvements sociaux.
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Le financement des retraites
L'équilibre financier du système dépend du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retraités. Il évolue notamment en fonction des taux de croissance des revenus et de la population active occupée. Les prélèvements pour financer les retraites représentent actuellement près de 31 % des revenus des actifs. Et 75 % du financement du système de retraite proviennent de cotisations sociales. Le reste des ressources est constitué des recettes fiscales, notamment des impôts et taxes affectées et la CSG et de transferts d’organismes tiers, tels que l’assurance chômage, au titre du principe de la solidarité financière.
"Premier poste de dépenses sociales", publiques et privées, selon la Drees, les pensions de retraite représentent 327,9 milliards d’euros en 2019, soit 13,5 % du produit intérieur brut (PIB).
Malgré le débat politique sur la pérennité du système, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a indiqué, en juin dernier, que les dépenses demeurent "sur une trajectoire maîtrisée". Les dépenses devraient même se stabiliser à 13,7 % du PIB jusqu’en 2030 et diminuer au-delà. "On peut tout à fait considérer que c’est trop… ou pas assez, avait confié le président du COR, Pierre-Louis Bras. C’est un choix politique". Selon le rapport du COR, la crise sanitaire avait "très massivement" creusé le déficit du système en 2020, à environ 18 milliards d’euros, avant qu'il soit ramené à 13 milliards à la suite d’un "transfert exceptionnel" de ressources du fonds de réserve. Pris dans leur ensemble, les régimes devraient afficher un déficit entre 7 et 10 milliards d'euros en 2021, pour environ 340 milliards de dépenses cumulées. En résumé, selon le COR, le système de retraite ne sera pas à l'équilibre avant 15 ans au mieux, selon ses projections, mais dans une trajectoire maîtrisée jusqu'en 2070. Toujours est-il qu’à partir de 2030, et jusqu’au début des années 2060, la part des dépenses de retraite dans le PIB baisserait dans tous les scénarios imaginés par le COR. À l’horizon 2070, la part des dépenses de retraite serait même inférieure à celle constatée en 2019, avant la crise sanitaire. Et ce, là aussi, dans tous les scénarios.
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Un système à réformer d’urgence ?
Selon les syndicats, les derniers résultats contredisent l'urgence d'une réforme du système des retraites. La branche retraites de la Sécurité sociale a terminé l'année 2021avec un déficit de 2,6 milliards, alors que le budget voté en décembre tablait sur un trou de 5,8 milliards. Dans le privé, le régime des cadres et salariés (Agirc-Arrco) affiche même un excédent de 2,6 milliards qui lui a permis de regarnir ses réserves. Toutefois, quelques régimes restent dans une position délicate, notamment celui des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers (CNRACL), qui s'attend à un triplement de son déficit de 1 à 3 milliards d'euros d'ici 2025.
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Élysée 2022
Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites
La chronique de l’éco
Présidentielle 2022 : la réforme des retraites en débat
Élysée 2022Emmanuel Macron défend sa nouvelle réforme sur les retraites
Le Figaro
K-pop, Squid Game... comment la culture est devenue un pilier du soft-power sud-coréen
Ronan PlanchonENTRETIEN - Dans leur livre K-pop – Soft power et culture globale, les chercheurs Vincent Cicchelli et Sylvie Octobre analysent le succès planétaire de la pop sud-coréenne. Une stratégie étatique couplée à une proximité culturelle entre les jeunes générations globalisées.
Vincent Cicchelli est maître de conférences à l'Université de Paris, chercheur au Ceped et chargé de cours à Sciences-Po. Sylvie Octobre est chargée d'études au ministère de la culture (Deps-Doc), chercheuse au Centre Max Weber et chargée de cours à Sciences Po. Tous deux viennent de publier K-pop – Soft power et culture globale (éd. PUF), 324 pages, 22€.
LE FIGARO. - Décrit à tort comme une mode, l'engouement international pour la culture coréenne prend racine près de 30 ans en arrière. Ce phénomène appelé «Hallyu» «vague coréenne» en chinois), s'est formé, notamment grâce à une politique de promotion de l'industrie culturelle et artistique à l'étranger menée par l'État sud-coréen. Pourquoi le gouvernement sud-coréen a-t-il misé sur cette forme de soft power ?
Sylvie OCTOBRE et Vincent CICCHELI. - Il s'agit d'une stratégie en partie portée par l'État. Comme au Japon, la Corée du Sud a un capitalisme, qui sans être un capitalisme d'État, comporte de fortes interactions entre le public et le privé.
Aucun pays ayant des ambitions internationales, aucun pays qui souhaite devenir un acteur majeur dans ce monde global, ne peut se dispenser de miser sur le soft power. C'est une façon de transcrire son pays en récit. Les Coréens y sont arrivés, notamment après la grande crise de 1997 qui a frappé la Corée et l'Asie du Sud-Est. À ce moment-là, il ont dû opérer une reconversion. Ils sont passés d'une industrie lourde, dans laquelle ils étaient déjà des acteurs importants à une économie basée en partie sur l'innovation. Pour cela, il a fallu investir de façon importante dans la haute technologie et dans la production culturelle. La Corée du Sud n'était pas la seule sur ce créneau, mais elle a mieux réussi que les autres. En ce sens, le soft power fait partie de ce qu'on peut appeler une diplomatie culturelle.
L'idée est aussi de trouver une forme d'alternative au hard power qui fait défaut à ce pays que le monde semble encore mal connaître…
Cette méconnaissance de la Corée du Sud est, aussi, un outil. Certes, ce pays a du retard à rattraper, notamment en matière de culture (qui connaît la littérature sud-coréenne?) mais cela lui permet de vendre à l'étranger l'image d'un pays qui devient grand, en partant de rien. Et puis, les Coréens n'ont rien à se reprocher. Ils n'ont pas un passé impérialiste sulfureux comme cela a pu être le cas du Japon, des États-Unis, de la France ou même de la Chine. C'est une force quand on souhaite s'exporter.
Peut-on pour autant dire que la K-Pop a été créée de toutes pièces par le pouvoir sud-coréen ?
Il ne faut pas se méprendre. Ce n'est pas un programme gouvernemental qui a permis au soft power coréen de s'affirmer. Comme tout pays moderne, les Coréens ont produit des industries de contenus culturels, parce que les consommateurs éduqués veulent de la consommation culturelle.
Dans une économie extrêmement concurrentielle, si vous ne vendez pas la narration avec le produit, vous ne vendez pas du tout.
Le premier grand succès sud-coréen est la série «Winter Sonata» qui a d'abord eu du succès au Japon, avant d'arriver en Chine. Les Coréens n'avaient pas du tout anticipé ce succès et ont été très surpris. De toute façon, personne ne peut anticiper un succès culturel. La culture est une économie de l'unique, du risque, bien qu'elle soit beaucoup moins risquée que d'autres économies. Contrairement à l'industrie lourde, les investissements de départ sont très faibles.
Par ailleurs, quand on on passe à une économie fondée sur des technologies, il est primordial de fabriquer les contenus en plus des contenants. Ce sont les contenus qui font les contenants et non l'inverse. Dans une économie extrêmement concurrentielle, si vous ne vendez pas la narration avec le produit, vous ne vendez pas du tout.
À lire aussiLe triomphe de «Parasite» aux Oscars: un succès du modèle coréen?
Aussi, la population sud-coréenne est éduquée et ses goûts se rapprochent davantage des standards occidentaux, que les Chinois ou les Japonais. Cette ouverture sur l'Occident s'explique par la présence américaine et les échanges internationaux. Même si la Corée est un petit pays dont on parle peu, les échanges d'étudiants sont, par exemple, très importants. Et puis pour créer une série qui marche, il faut de bons scénaristes, de bons acteurs, de bons réalisateurs. Il y en a en Corée.
Vous distinguez soft power et propagande. Où se situe la frontière ?
Le soft power n'est pas de la propagande. Le public international aujourd'hui a des goûts sophistiqués, et il est capable d'accéder à des produits culturels de haut niveau. Lorsqu'un pays, par exemple la Chine, affiche de façon trop explicite sa volonté de véhiculer une image positive à travers sa culture, cela se voit et ne fonctionne pas.
Dans le même temps, le soft power sert forcément les intérêts de l'administration coréenne car il donne une bonne image de la Corée. Pour cette raison, on ne parle pas seulement de soft power mais de «sweet power» qui rejaillit sur l'ensemble de la Corée et lui permet de s'imposer comme un acteur entre les grands colosses d'Asie que sont le Japon et la Chine.
De plus, la Corée du Sud a mis en place une façon tout à fait novatrice de valoriser son star-système… En quoi est-elle si singulière ?
Dans ce livre, nous avons analysé le passage de la star à l'idole. Ce n'est pas totalement spécifique à la Corée, cela avait déjà commencé au Japon. Les «idols» coréennes ont une très forte présence sur les réseaux sociaux et sont très connectés avec leurs fans. Les «idols» échangent de façon quasi-permanente avec leurs fans, ce qui est extrêmement important dans la création d'un lien avec le public. Et la force de ce lien peut nous surprendre en Occident.
À la différence de la star occidentale, l'idol de K-pop n'est pas un bad-boy .
Certains fans de K-pop français, descendants de l'immigration maghrébine ou subsaharienne, n'ont rien en commun avec la Corée. Avant de s'intéresser à cette musique, ils ne savaient pas même pas placés ce pays sur une carte. Aujourd'hui, ces populations apprennent le coréen et ont développé des liens d'attachement très forts avec ce pays. Pour arriver à ce résultat, la Corée a compris qu'il fallait nourrir quotidiennement la communauté des fans de k-pop avec de multiples sources d'information. Cela passe notamment par les réseaux sociaux.
À la différence de la star, occidentale l'idol de K-pop n'est pas un bad-boy. Le bad-boy ne fait pas vendre chez les Coréens. Quand la transgression, le fait de choquer, est utilisée en Occident pour vendre, la Corée a pris le contre-pied. Avec succès.
Les premiers boys band et les stars occidentales restent, tout de même, assez lisses...
Tout à fait, mais ces stars ne restent pas lisses longtemps. Le créneau sur lequel se mettent les Coréens est intéressant, parce qu'ils doivent s'adresser à deux publics en même temps. Pour ne pas perdre un public (sud-coréen) et pour en conquérir un autre (occidental), ils restent relativement modérés. Dans la pop coréenne, il n'y a pas de «bad-boys». Si les chanteurs sont surpris en train de consommer de l'alcool ou de la drogue c'est la fin de leur carrière. À l’inverse, quand il s'agit d'un acteur hollywoodien, cela fait les choux gras de la presse et sa cote de popularité augmente.
Ce qui est intéressant, c'est que le modèle sud-coréen, cette forme de puritanisme, commence à influer sur les fans de k-pop français.
Lorsque vous regardez une série télévisée sud-coréenne, la romance est centrale. Les Coréens donnent une nouvelle dignité à un genre considéré comme bas de gamme et méprisé chez nous. De plus, la romance, en toile de fond, permet toujours de dire quelque chose de la société. La série va par exemple se servir d'une histoire d'amour pour mettre en avant la résilience coréenne face aux envahisseurs successifs.
Avec leur production culturelle, les Coréens tentent de réenchanter le monde. Il n'y a pas la noirceur que l'on peut trouver dans les productions occidentales.
Notre oreille musicale s'est habituée à certaines mesures, et la k-pop s'appuie sur cette gamme.
Le groupe de k-pop BTS a rempli plusieurs fois Bercy, et prouve que la culture sud-coréenne est très populaire en France. Pourtant la diaspora est quasi-inexistante et les liens historiques entre les deux pays ténus. Le succès repose-t-il sur une proximité culturelle entre les jeunes générations ?
Il est difficile d'expliquer sociologiquement un succès culturel. Mais cette vague sud-coréenne en Europe s'explique notamment parce que le Japon a servi de passerelle. Depuis les années 1970, l'Europe, notamment la France et l'Italie, sont dans lesquels les jeux vidéo japonais, les dessins animés japonais et les mangas connaissent un fort succès. Les Européens se sont habitués à cette production non occidentale.
Il y a d'autres éléments d'explications à ce succès : l'importance que les consommateurs français, et notamment parisiens, accordent à la dimension esthétique d'une œuvre culturelle, sur laquelle mise beaucoup la k-pop. Aussi, notre perception française repose sur l'idée selon laquelle la culture est supra politique et que la commune humanité peut se faire autour de l'échange des cultures. D'où une ouverture naturelle aux œuvres non occidentales.
Enfin, nous avons une accoutumance à la pop culture, qui est devenue globale. Notre oreille musicale s'est habituée à certaines mesures, et la k-pop s'appuie sur cette gamme. Lorsque vous étudiez un morceau de pop sud-coréenne, vous retrouvez les tierces les quintes, les couplets, les refrains...
Le succès de la série Squid Game est en ce sens intéressant car il ne répond pas au «key drama» qui a fait le succès des productions sud-coréennes: des histoires d'amour, centrées sur un personnage avec sa psychologie et son évolution. C'est une série d'une qualité culturelle supérieure, très référencée. L'arrivée massive de financements américains, via Netflix, a changé la donne et permis aux séries sud-coréennes de partir à la conquête d'un public plutôt occidental.
Peut-on parler de globalisation alternative ?
Oui. Lorsque nous écoutons de la musique traditionnelle coréenne, même si c'est magnifique, on décroche vite car notre oreille n'est pas habituée à ce type de sonorité. Les jeunes générations, qui recherchent une alternative aux sonorités venues des États-Unis ou de Grande-Bretagne, voient dans la pop sud-coréenne un compromis idéal. L'esthétique et la sonorité leur sont assez familières, toute en conservant une spécificité propre.
Dans un contexte international où la Chine affiche ces velléités expansionnistes, comment l'Empire du Milieu voit le succès de la K-pop ? Quid des autres pays asiatiques ?
Vers la fin des années 1990, les musiques coréennes sont arrivées en Chine. C'était la première fois que la Corée exportait ses produits. Puis sont venues les séries télévisées avec «Winter Sonata». Pendant des années, le premier grand marché était l'Asie de l'Est. Il l'est encore, mais on assiste à une stagnation en raison d'une saturation.
Les Chinois ne voient pas toujours d'un bon œil l'exportation de productions par les Coréens, car exporter signifie non seulement être visible, mais aussi avoir une influence sur certains modes de comportement. Régulièrement, le gouvernement chinois interdit l'importation de produits coréens, notamment les jeux vidéo. L'industrie du jeu vidéo est cruciale pour le gouvernement, cela représente des milliards. Les dramas et la K-pop sont aussi parfois victimes de censure. Le motif avancé est, généralement, une «atteinte à la pudeur», alors que les œuvres sud-coréennes sont, je le répète, très puritaines.
Les Japonais n'aiment pas non plus la K-pop, car les relations entre le Japon et la Corée sont tendues, notamment depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Japon est un pays plus démocratique que la Chine, donc il impose des mesures de rétorsion, et non de bannissement complet de ces œuvres. Récemment, une série télévisée relatant dans laquelle on trouvait une micro-critique du comportement des Japonais au moment de l'occupation au XIXe siècle a été arrêtée au Japon.
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L'Humanité
Plongée dans une Grande Bleue bien malade
Prescription cultureTélévision Ce film éblouit et effraie : Frédéric Fougea a suivi les destins de plusieurs animaux vivant dans ou autour de la Méditerranée.
Caroline ConstantLa planète appartient aussi aux autres espèces que l’homme. Mais devant les dégradations que celui-ci fait subir à l’environnement, comment s’en sort le règne animal ? Frédéric Fougea a réalisé une magnifique fresque en six épisodes, dans la Méditerranée, pendant le premier confinement. Il s’intéresse, cette semaine, à la reproduction dans un premier épisode ( Mettre au monde), puis à la façon dont les différentes espèces réussissent à devenir adultes dans un écosystème très abîmé ( Devenir adulte), avant de voir, entre autres, comment « prendre soin du vivant » et « vieillir et renaître » (le 19 avril).
La première traversée d’un jeune mâle cigogne
Et les images sont absolument spectaculaires. Dans le premier épisode, on suit une tortue caouanne de 25 ans, qui parcourt 4 000 kilomètres en six mois, dans des eaux dangereuses, pour aller se reproduire au paradis des tortues, où elle-même est née. On voit cette tortue, baignée d’eau et de soleil, échapper aux filets de pêche abandonnés, véritable piège mortel, à quelques requins, et surtout à la montagne de plastiques qui jonche la Méditerranée. On croise le destin d’un jeune mâle cigogne, qui effectue sa première traversée du désert et de la Méditerranée, à coups d’ailes majestueux, porté par le vent. Il doit trouver un nid pour avoir une chance de convoler. Et ils sont tous occupés. À un moment, l’oiseau tombe sur des congénères, qui sont devenus sédentaires : ils ont une Déchetterie comme garde-manger et ont donc renoncé aux grandes envolées entre l’Europe et le Sahara. Un banc de thons rouges part de l’océan Atlantique pour filer, énergiques et fougueux, vers la Méditerranée, via le détroit de Gibraltar. Ils se reproduisent. Et tombent sur des pêcheurs : ils sont partis à 3 000 et finissent à 300. Enfin, un joli hippocampe mâle s’accouple sur des images d’une intense poésie et donne naissance à des tas de petits hippocampes qui s’égaillent, directement, dans l’étang de Thau, à Sète. Dans les épisodes suivants, on croise une orque, un faucon, une cigale même…
D’une beauté époustouflante, ce magnifique documentaire, dont le commentaire est assuré par la chanteuse et actrice Camélia Jordana, est à la fois une plongée dans le règne animal et un sacré signal d’alarme aux humains pour qu’ils stoppent leurs pratiques mortifères, de la pêche intensive aux déchets en tout genre. Sans jamais faire de morale : le documentaire se contente de montrer. Une belle leçon sur la beauté de notre si jolie planète.
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L’affaire Emmanuel Mac… Kinsey
New York Times - World
Un mes de terror en Bucha
By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 12, 2022
Las siguientes imágenes muestran violencia explícita.
‘Le dispararon a mi hijo.Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí’.
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Cuando se estancó el avance ruso hacia Kiev, empezó una campaña de terror y venganza contra los civiles en la cercana ciudad de Bucha, según relatan los sobrevivientes e investigadores.
Los soldados rusos se instalaron en esta escuela. Un francotirador disparaba a cualquiera que se moviera desde un rascacielos. Otros soldados torturaron, violaron y ejecutaron a civiles en sótanos o patios.
Fuimos a Bucha, documentamos decenas de muertes de civiles, entrevistamos a numerosos testigos y acompañamos a los investigadores locales para dimensionar las atrocidades rusas.
BUCHA, Ucrania — Una madre asesinada por un francotirador mientras caminaba con su familia a buscar un termo de té. Una mujer retenida como esclava sexual, desnuda bajo un abrigo de piel y encerrada en un sótano donde se almacenaban papas antes de ser ejecutada. Dos hermanas muertas en su casa, sus cuerpos tirados en el suelo durante semanas.
Bucha es un paisaje de horrores.
Desde el primer día de la guerra, el 24 de febrero, los civiles soportaron la peor parte del ataque ruso a Bucha, a pocos kilómetros al oeste de Kiev, la capital de Ucrania. Las fuerzas especiales rusas que se acercaban a pie a través de los bosques dispararon a los autos que circulaban por la carretera y, al entrar al suburbio, una columna de vehículos blindados abrió fuego y mató a una mujer que estaba en su jardín.
Pero esas primeras crueldades palidecen en comparación con lo que vendría después.
Cuando el avance ruso sobre Kiev se estancó ante la feroz resistencia, contaron los civiles, la ocupación enemiga de Bucha se convirtió en una campaña de terror y venganza. Cuando el ejército ruso, derrotado y desmoralizado, se retiró finalmente, dejó tras de sí un panorama sombrío: cuerpos de civiles muertos esparcidos por las calles, en los sótanos o en los patios traseros, muchos con heridas de bala en la cabeza, algunos con las manos atadas a la espalda.
Los reporteros y fotógrafos de The New York Times pasaron más de una semana con funcionarios de la ciudad, expertos forenses y decenas de testigos en Bucha, descubriendo nuevos detalles de las atrocidades al estilo de ejecuciones cometidas contra civiles. El Times documentó los cadáveres de alrededor de tres decenas de personas en el lugar donde fueron asesinadas —en sus casas, en el bosque, calcinadas en un estacionamiento vacío— y conoció la historia de muchas de las muertes. El Times también atestiguó la existencia de más de cien bolsas para cadáveres en una fosa común y en el cementerio de la ciudad.
Las pruebas sugieren que los rusos mataron de forma temeraria y a veces sádica, en parte por venganza.
Bucha
Hostomel a menos de 1 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Centro de Kiev, a 25 km
Seis muertos en un asilo de ancianos
Madre asesinada junto a su hija
Bucha
Familia de cuatro entre seis víctimas
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Cementerio
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Escuela No. 3
Calle Vokzalna
Hijo asesinado junto a su padre
Hombre que fue por pan
Makariv, a unos 40 km
Tres civiles en un patio
Cuatro cadáveres en la calle
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Hombre decapitado
Dos hermanos hallados en matorrales
Cuerpo en la calle
Hombre cubierto de tierra
Hombre hallado en una cuneta
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
UCRANIA
Hostomel
Madre asesinada junto a
su hija
Cinco hombres en un sótano
Seis muertos en un asilo de ancianos
Mujer abatida en un jardín
Familia de cuatro entre seis víctimas
Bucha
Cementerio
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Escuela
No. 3
Hombre en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre que fue por pan
Cuerpo en la calle
Tres civiles en un patio
Hombre decapitado
Hermanas abatidas en una vivienda
Niño en un sótano
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre hallado en una cuneta
Hombre cubierto de tierra
Hijo asesinado junto a su padre
Irpín
800 metros
Bucha
Cinco hombres en un sótano
UCRANIA
Hostomel, a unos 1,5 km
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Familia de cuatro entre seis víctimas
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuerpo en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Río Bucha
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
Hostomel, a unos 1,5 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Familia de cuatro entre seis víctimas
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuatro cadáveres en la calle
Cuerpo en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Río Bucha
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Asesinaron a civiles desprevenidos que realizaban las actividades cotidianas más simples. El 5 de marzo, a media mañana, cuando abría la puerta de su casa en una pequeña calle lateral, le dispararon a una profesora jubilada conocida como tía Lyuda, diminutivo de Lyudmyla. Su cuerpo yacía retorcido, a mitad de la entrada, más de un mes después.
Su hermana menor, Nina, quien tenía una discapacidad mental y vivía con ella, estaba muerta en el suelo de la cocina. No está claro cómo murió.
“Se apoderaron del terreno y estuvieron disparando para que nadie se acercara”, dijo un vecino, Serhiy. “¿Por qué matarías a una abuela?”.
Roman Havryliuk, de 43 años, soldador, y su hermano Serhiy Dukhli, de 46, enviaron al resto de su familia fuera de Bucha cuando se intensificó la violencia, pero ambos insistieron en quedarse. Los encontraron muertos en su patio. “Mi tío se quedó por el perro y mi padre por la casa”, dijo Nazar, el hijo de Havryliuk. Un hombre que no se ha identificado también yacía muerto cerca de ahí, y los dos perros de la familia estaban acribillados.
“No pudieron derrotar a nuestro ejército, así que mataron a los ciudadanos”, dijo Nazar, de 17 años.
La amenaza constante de los francotiradores
Bucha había sido uno de los suburbios más codiciados de Kiev debido a su cercanía con la capital. Enclavado entre bosques de abetos y un río, contaba con centros comerciales modernos y complejos residenciales nuevos, así como con cabañas de verano tradicionales situadas entre jardines y árboles. El escritor ruso Mijaíl Bulgákov tenía allí una casa de verano.
Días después de que los soldados rusos entraron en la ciudad, el ejército ucraniano contraatacó incendiando tanques y vehículos blindados durante una arremetida a una columna rusa. Hasta 20 vehículos ardieron en una enorme bola de fuego que incendió las casas dispuestas a lo largo de un lado de la calle. Algunos soldados rusos huyeron, llevando a sus colegas heridos por el bosque.
Los refuerzos rusos llegaron varios días después con ánimo agresivo. Establecieron su base en un complejo de departamentos situado detrás de la Escuela No. 3, la secundaria principal, en la calle Vokzalna, o calle de la Estación, y colocaron un francotirador en un rascacielos que estaba en construcción. Más al sur, establecieron su cuartel general en una fábrica de vidrio a orillas del río Bucha.
Hasta entonces, los residentes de Bucha habían estado refugiándose de los ataques de misiles y artillería rusos, y muchos de ellos dormían en sótanos y bodegas, pero algunos se habían aventurado a salir de vez en cuando para buscar agua o echar un vistazo a los daños. Los bombardeos habían sido esporádicos, y gran parte del fuego de artillería ruso apuntaba por encima de sus cabezas a Irpín, la ciudad más cercana.
Tras el ataque a la columna, el ambiente se tensó. El 4 de marzo, Volodymyr Feoktistov, de 50 años, salió a pie cerca de las 5:00 p. m. para ir por una hogaza de pan que los vecinos habían horneado. Su madre y su hermano le dijeron que no saliera, pero él insistió, recordó la madre más tarde.
Los vehículos rusos avanzaban por un camino al final de su calle y los vecinos escucharon dos disparos. Al día siguiente lo hallaron muerto en la calle. Pasaron días antes de que lo pudieran subir a una carretilla y lo llevaran hasta la morgue del hospital antes de volver a casa a toda prisa.
El 5 de marzo, un francotirador ruso empezó a disparar contra todo lo que se movía al sur de la escuela.
A la tía Lyuda le dispararon por la mañana. Esa tarde, un padre y su hijo salieron de su propiedad para dar un paseo por su calle, Yablunska, que significa calle del manzano. “Le dispararon a mi hijo”, dijo su padre, Iván. “Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí”.
Pidió que solo se publicara su nombre de pila. Tras semanas de ocupación rusa, muchos residentes en Bucha estaban asustados y pidieron que no se publicaran sus apellidos por miedo a represalias posteriores.
“Toda la noche estuvo sufriendo y murió a las 8:20 a. m.”, dijo Ivan, refiriéndose a su hijo. La familia lo enterró en el jardín de enfrente bajo un montón de tierra. “Es muy difícil enterrar a tu hijo”, dijo Ivan. “No se lo deseo ni a mi peor enemigo”.
Su hijo dejó a un hijo de 8 años y a una hija de uno. “No puedo mirar a mi nieto a los ojos”, dijo Ivan.
La calle Yablunska, donde vivían, pronto se convirtió en el tramo más mortífero para los civiles que pasaban por allí. A principios de marzo, un hombre que iba en bicicleta resultó herido a causa de los disparos de un vehículo blindado, como lo mostró el video grabado por los militares ucranianos. El 11 de marzo había al menos once cadáveres tirados en la calle y en las aceras, según se observa en imágenes satelitales.
Una casa saqueada, un cuerpo en el sótano
Pronto quedó claro por qué los cuerpos habían permanecido en el lugar durante tanto tiempo.
Los soldados empezaron a registrar las casas y ordenaron a los vecinos que no salieran. “Iban patio por patio”, dijo Valerii Yurchenko, de 42 años, un mecánico que vive cerca del río. Un comandante ruso le advirtió que no saliera a la calle. “Tenemos órdenes de disparar”, advirtió el comandante.
Los soldados confiscaron computadoras y teléfonos celulares. Algunos fueron corteses pero igual exigieron que las familias salieran de sus casas cerca de las bases y se fueran a un jardín de niños cercano.
“Me dieron mi bastón”, dijo Tetiana Masanovets, de 65 años, quien fue de las que recibieron la orden de irse. Los soldados convirtieron su casa en una fosa, y usaron una habitación como retrete. “Se robaron todo”, añadió.
Con la llegada de más tropas, los soldados metieron sus vehículos blindados a los jardines de la gente, aplastaban las rejas de metal y las cercas y se estacionaban en la calle mostrando las armas.
Volodymyr Shepitko, de 66 años, huyó con su esposa cuando un vehículo acorazado ruso atravesó su cerca trasera. Se refugiaron en el sótano de la Escuela No. 3. Los soldados rusos también utilizaban la escuela y el complejo habitacional ubicado detrás para colocar morteros.
El 9 de marzo, Shepitko, un ingeniero hidráulico retirado, salió a buscar comida en la casa y vio que había soldados rusos viviendo ahí. Los describió como kontraktniki, soldados a sueldo, hombres que a menudo son combatientes experimentados con la fama de cometer abusos y actuar con impunidad. Habían estacionado sus vehículos blindados en la calle de enfrente y dormían y calentaban agua en la casa, contó Shepitko.
Los soldados hicieron un comentario sarcástico sobre los fascistas ucranianos, para poner a prueba su lealtad. “Pensé que me iban a disparar”, dijo, “y me quedé callado”. Le pidieron su teléfono celular pero su perro les ladró con tanta furia que retrocedieron y lo dejaron ir.
No fue sino hasta que volvió, después de la retirada rusa de Kiev, que Shepitko descubrió hasta dónde habían llegado los soldados rusos. Su casa había sido saqueada y estaba llena de basura y botellas de cerveza. Luego, en un sótano debajo del cobertizo del jardín, su sobrino encontró el cuerpo de una mujer. Desplomada en posición de sentarse, con las piernas desnudas y arqueadas, solo vestía un abrigo de piel y nada más.
A la mujer le habían disparado en la cabeza, y encontró dos casquillos de bala en el suelo. Cuando la policía llegó para llevársela y realizar una inspección, hallaron paquetes rotos de preservativos y un condón usado en la casa.
La defensora oficial de los derechos humanos de Ucrania, Lyudmyla Denisova, dijo que había registrado horribles casos de violencia sexual por parte de los soldados rusos en Bucha y otros lugares, incluyendo uno en el que un grupo de mujeres y niñas fueron retenidas en el sótano de una casa durante 25 días. Nueve de ellas ahora están embarazadas, afirmó.
Especuló que la violencia se produjo como venganza por la resistencia ucraniana, pero también que los soldados rusos utilizaron la violencia sexual como arma de guerra contra las mujeres ucranianas.
Una caminata en busca de agua resulta mortal
La ciudad llevaba desde principios de marzo sin electricidad, agua corriente, gas ni internet. Miles de habitantes, que seguían en sus casas, vivían a temperaturas heladas y dormían vestidos, tapados con capas de cobertores.
Seis personas en un asilo de ancianos murieron de hambre, dijeron los trabajadores del cementerio que recogieron sus cuerpos a principios de abril. El vestíbulo estaba helado y cuatro de los muertos se habían reunido en un solario al otro lado del jardín. En la casa contigua, los mismos trabajadores bajaron a una mujer que se había colgado de una rama.
Durante 10 días a mediados de marzo, Tetiana Sichkar, de 20 años, salió a caminar con sus padres para visitar a su abuela, cuya casa tenía un fogón de leña y una estufa al aire libre donde podían cocinar y calentar agua. Todos los días tomaron la misma ruta por los bosques, cruzando las vías del tren.
El 24 de marzo parecía que estaba calmado otra vez hasta que se escuchó un disparo camino a casa.
“Fue tan fuerte que no podía oír nada”, dijo Sichkar. Todos cayeron al suelo al mismo tiempo. Su madre yacía en silencio. “Le hablé pero no se movió”, dijo. Le levantó la cabeza y vio la sangre: en el rostro de su madre y en su cabello, formando un charco en la calle.
Su madre, una ama de casa de 46 años también llamada Tetiana, murió en donde se desplomó. Los soldados rusos detuvieron a su esposo más tarde, lo esposaron y le pusieron una bolsa en la cabeza cuando pidió recoger el cuerpo de su mujer. Esa noche, más tarde, lo dejaron libre: estaba todavía esposado y con los ojos tapados cuando lo abandonaron en otra zona de la ciudad.
A su padrastro, en un episodio excepcional, le permitieron que se llevara el cuerpo de Sichkar y le dieron un coche rojo nuevo —que resultó ser robado— para que se la llevara. A la mañana siguiente, la familia la enterró en el jardín y estacionó el auto dentro del portón.
Lyudmyla, la madre de la mujer muerta, expresó lo que muchos civiles en Bucha observaron: al avanzar la guerra, el ánimo y el comportamiento de los soldados rusos se puso más feo. “El primer grupo era pacífico”, dijo refiriéndose a los soldados rusos y pidiendo que no se publicara su apellido. “El segundo grupo fue peor”.
Algunas veces la violencia parecía cínica y pensada para atemorizar, pero los efectivos rusos se mostraban particularmente desconfiados ante los hombres en edad de combate y a menudo los acusaban de pertenecer a las fuerzas de defensa ucranianas antes de llevárselos para interrogarlos.
Natalya Oleksandrova, oculista retirada, contó que los soldados detuvieron a su sobrino y dijeron que lo iban a interrogar dos días. Lo retuvieron tres semanas. Luego de que se marcharon las fuerzas rusas, los vecinos lo hallaron muerto en un sótano. “Le dispararon por la oreja”, dijo.
Otra amenaza: los asesinatos en venganza
En la última semana de marzo, las fuerzas ucranianas montaron un contraataque para retomar los suburbios del noroeste de Kiev. Los combates se intensificaron drásticamente en Bucha, y las unidades rusas comenzaron a prepararse para su retirada.
Uno de sus últimos actos fue disparar a sus detenidos o a cualquiera que se pusiera en su camino. En un área despejada de una calle, la policía encontró después a cinco integrantes de una familia, entre ellos dos mujeres y un niño; sus cuerpos estaban quemados y tirados en el suelo.
Al menos 15 personas fueron encontradas muertas con las manos atadas en varios lugares de la ciudad, indicios de que hubo más de una unidad rusa que detuvo y ejecutó a personas. En el sótano de un campamento de verano infantil que las unidades rusas usaban como base se hallaron cinco cuerpos. Otros fueron encontrados en la calle Yablunska y algunos más en la fábrica de vidrio.
En el poblado cercano de Motyzhyn, la muerte de la alcaldesa, su esposo y su hijo, se explica en gran parte por la venganza. Los tres fueron hallados sepultados a las afueras de la localidad. Había señales de tortura: en el caso del hijo, dedos rotos y golpes en el rostro de la alcaldesa, inflingidos antes de que las fuerzas rusas les dispararan, molestas porque los ucranianos destruyeron un camión y un vehículo acorazado.
“Fue venganza”, dijo Anatoly Rodchenko, un maestro de física de secundaria retirado cuyo hijo está casado con la hija de Olha Sukhenko, la alcaldesa asesinada. Rodchenko atestiguó la excavación de la fosa, que también contenía otros tres cuerpos.
En relatos corroborados por un comandante militar local, los residentes describieron cómo una emboscada ucraniana que hizo explotar el vehículo blindado y el camión de suministros provocó una oleada de violencia rusa contra los civiles.
Al día siguiente, por la calle avanzó un vehículo acorazado ruso que iba disparando al azar a las viviendas con una ametralladora pesada, refirió Serhiy Petrovsky, líder de una unidad de soldados voluntarios civiles. No sabe cuántas personas fallecieron o resultaron heridas pero relató que luego de que se marcharon los rusos, recogió los cuerpos de 20 personas abatidas en este y otros episodios en el poblado y sus alrededores.
“Disparaban a todo”, dijo Rodchenko. “Dispararon a las casas. Dispararon a una mujer en la calle. Dispararon a los perros”.
Ese mismo día, soldados rusos detuvieron a Sukhenko, la alcaldesa de 50 años, a su esposo Ihor Sukhenko, de 57, y al hijo de ambos, Oleksandr, de 25, contó Rodchenko. Los cuerpos de los tres se hallaron en la fosa.
“Yo no entiendo”, dijo Rodchenko. “La alcaldesa, bueno, ayudó a los ucranianos, pero ¿por qué Oleksandr? ¿Él qué hizo?”
De la presencia del ejército ruso en la localidad dijo, “fue como una pesadilla”.
Una llamada alegre, luego el silencio
Días después de que los soldados ucranianos recobraron el control de Bucha, la policía y los trabajadores del cementerio comenzaron a recoger los cadáveres esparcidos por todas partes, y metieron bolsas negras para cadáveres en una camioneta blanca. En el barro de las puertas traseras, los trabajadores habían escrito “200”, un código militar soviético para referirse a los muertos de guerra.
El 2 de abril habían recogido ya más de 100 cadáveres, y el domingo la cifra había aumentado a más de 360 en el distrito de Bucha. Diez de los muertos eran niños, señalaron las autoridades.
El 3 de abril, Marta Kirmichi buscaba con desesperación noticias de Bucha en internet. Originaria de Moldova, la mujer había vivido 10 años en Ucrania, cerca de la ciudad de Chernígov, con su marido y su hijo.
Había hablado por última vez con su esposo Dmitrii Shkirenkov, de 38 años, a mediados de marzo. Él era obrero de la construcción y salió de casa un mes antes para volver a su empleo en un desarrollo de nuevas propiedades en Bucha.
La recepción de telefonía celular era mala, pero había logrado llamar a su esposa el 9 de marzo. “Dijo: ‘Le están disparando a la gente pero estoy vivo’”, contó ella. La segunda vez que la llamó eran cerca de las 5:30 a. m. y la despertó. “Dijo con esta voz: ‘Amor, estoy vivo’. Sonaba muy contento”. La llamada, de apenas 30 segundos, también la puso contenta, pero no volvió a saber de él.
Luego encontró las primeras fotos horripilantes de hombres tendidos con las manos atadas en la calle Yablunska, junto a materiales de construcción y tarimas. Reconoció de inmediato a su marido. Estaba boca abajo, con las manos escondidas debajo de su cuerpo.
Más tarde vio otra fotografía: se lo habían llevado pero cerca de ahí seguían dos cuerpos. Ella espera que, tal vez, lo hayan herido y llevado al hospital.
De los 360 cuerpos de personas encontrados durante este fin de semana en Bucha y sus alrededores, más de 250 fallecieron a causa de balas o metralla y están siendo incluidos en una investigación de crímenes de guerra, declaró Ruslan Kravchenko, fiscal regional de Bucha, en una entrevista. Muchas otras personas murieron de hambre, frío o por falta de medicamentos y atención médica, entre otras razones.
Sentado en su auto, Kravchenko repasaba archivos y fotografías de cadáveres en su celular. Dijo que esperaba más casos mientras la policía seguía encontrando cuerpos y la información llegaba en avalancha. En total, en la región más amplia de Bucha, había por lo menos 1000 muertos de la guerra, dijo.
Los fallecidos eran abrumadoramente civiles. Solo dos integrantes del ejército ucraniano se encontraban entre quienes fueron asesinados en la ciudad de Bucha, según Serhiy Kaplychny, funcionario del panteón municipal.
La brutalidad rusa ha indignado a la mayor parte del mundo y ha fortalecido la decisión de Occidente de oponerse a la sangrienta invasión del presidente de Rusia, Vladimir Putin.
“El nivel de brutalidad del ejército de terroristas y verdugos de la Federación Rusa no conoce límites”, escribió Denisova, la defensora del pueblo. Apeló a la Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas para que “tenga en cuenta estos crímenes de guerra rusos en Ucrania”.
Algunos de los peores crímenes —incluyendo torturas, violaciones y ejecuciones de detenidos— fueron cometidos por los soldados que tenían base en la fábrica de vidrio de Bucha, según afirmaron los residentes locales y los investigadores. El fiscal regional, Kravchenko, indicó que los investigadores encontraron un servidor informático abandonado por los rusos que podría ayudarlos a identificar a los hombres responsables de la violencia.
“Ya hemos establecido listas y datos de los militares”, aseguró Kravchenko. “Los datos ocupan más de 100 páginas”.
Los investigadores ucranianos también cuentan con un inmenso recurso gracias a las organizaciones, ciudadanos y periodistas que han subido más de 7000 videos y fotografías en un centro gubernamental en línea, warcrimes.gov.ua, señaló la fiscal del Estado, Iryna Venediktova.
“Algo muy importante en este caso es que son pruebas admisibles en los tribunales”, explicó. “Se trata de 7000 pruebas de video y pruebas fotográficas”. Sin embargo, aún hay un largo y laborioso proceso de identificación por delante.
Kirmichi aún no tiene información sobre su esposo, el obrero de la construcción. Cuando se comunicó con una dependencia gubernamental le dijeron que esperara un mes para recibir noticias.
Al teléfono sonaba desolada y lloraba. “Solo somos dos, mi hijo y yo, y no vamos a renunciar a la esperanza”, dijo.
Oleksandr Chubko colaboró con este reportaje desde Bucha, Ucrania, y Andrew E. Kramer, desde Motyzhyn, Ucrania. Producido por Rumsey Taylor y Gray Beltran.
France24 - Monde
Reportage : à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
Publié le : 12/04/2022 - 13:49
Bahar MAKOOI
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"J'hésite entre voter blanc ou Le Pen au second tour"
Aux côtés d'Esteban, Bruno* veut parler. L'étudiant parisien rebondit sur les propos de son ami et termine ses phrases. Il a 18 ans lui aussi et sa famille est très politisée. "Mon grand-père était un résistant communiste, mon père a baigné dans cette culture", se plait-il à souligner. Tous ont voté Jean-Luc Mélenchon cette fois-ci, comme lui. "Macron, je ne veux surtout pas le revoir au pouvoir, donc j'hésite entre voter blanc ou Le Pen au second tour. Marine Le Pen est mieux que Macron sur le social. Et Macron, après tout, il a mis au pouvoir des ministres qui ont mené des politiques d'extrême droite", lance-t-il, précisant qu'il accuse là Gerald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, d'appliquer une politique ultra-répressive.
Esteban acquiesce. Il dit qu'il en veut au président sortant de ne pas avoir respecté ses promesses en matière d'écologie. "Il y a encore un rapport [du Giec] qui a dit récemment qu'on avait trois ans pour agir contre le réchauffement climatique." Les deux amis affirment ne se reconnaître dans aucun candidat du second tour sur les questions environnementales.
"En revanche, le protectionnisme que propose Marine Le Pen, je trouve ça plus intéressant que l'ultralibéralisme de Macron", ajoute Bruno. Une présidente Rassemblement national à la tête du pays ne lui fait pas peur. "La politique d'immigration zéro, ça ne marche pas, c'est inapplicable. On le voit bien, même Macron n'arrive pas à appliquer les expulsions du territoire. Ça fera comme pour Donald Trump, vous saviez qu'il avait expulsé moins de migrants que Barack Obama ?"
Éplucher le programme de Marine Le Pen dans le détail
"Je n'aime pas Macron et ses services en douce aux copains, comme avec ses amis de McKinsey [cabinet de conseil auquel le gouvernement a fait appel, NDLR]", répète Esteban, ajoutant une ligne à sa longue liste de doléances.
Une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale visant McKinsey a été ouverte par le Parquet national financier le 31 mars. Mais aucun des deux étudiants ne doutent. "Il ne fait rien au hasard, c'est quelqu'un qui cherche à faire du profit sur tout", assène Esteban.
S'il est sûr de ne pas voter Macron, au fil de la conversation, il se met à douter de son vote pour le Rassemblement national. "Faut que je récupère le programme de Marine Le Pen quand même pour savoir ce que je vais glisser dans l'urne."
Son choix politique, le jeune homme dit en parler aisément avec sa mère, qui cumule les petits jobs dans le sud de la France. "Ma mère est comédienne. Elle a la cinquantaine passée mais elle est serveuse, aide à domicile. Elle sert les repas le midi dans les cantines scolaires pour gagner un salaire parce qu'elle a eu des problèmes avec Pôle emploi pour faire reconnaître son statut d'intermittente du spectacle", dit-il d'un air préoccupé. "Elle a voté Mélenchon et votera blanc au deuxième tour."
Se rendre aux urnes pour voter blanc
Tous ne partagent pas l'avis de leurs parents. Un peu plus loin, Lilou attend, elle aussi, son professeur de cinéma. Elle a 19 ans et elle a choisi le leader de La France insoumise au premier tour, d'abord pour ses propositions sur l'écologie. "Dans ma famille, le vote a toujours été tenu secret. Mais je pense que mes parents ont voté Macron", glisse-t-elle, avant d'en douter. "Qui est le candidat qui propose une hausse du minimum retraite ?", demande-t-elle. Un sujet central dans sa famille, chez qui tout repose sur la retraite de son père. "Ma mère a arrêté de travailler à 25 ans pour nous élever ma sœur, mon frère et moi", explique-t-elle.
Pour la jeune étudiante, l'argent est source de préoccupation. "Macron veut faire payer les universités, augmenter les frais d'inscription. Ça ne va pas être possible", lance-t-elle.
Pourtant cette proposition ne figure pas clairement dans le programme du candidat. Mais elle lui a été imputée depuis des propos tenus à la mi-janvier. Emmanuel Macron avait alors avancé devant les présidents d'universités réunis en congrès qu'"on ne pourra pas rester durablement dans un système où l'enseignement supérieur n'a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants", laissant entendre qu'il était ouvert à une augmentation des frais de scolarité. Après avoir déclenché de vives réactions auprès des syndicats étudiants, le président était revenu sur sa déclaration ambigüe. "Quand on veut se battre contre la précarité étudiante, on n'augmente pas les droits d'inscription", avait-il précisé.
Une chose est sûre, affirme Lilou, c'est qu'elle est certaine de ne pas voter pour lui. "J'irai quand même aux urnes, c'est important. Mais vu qu'aucun des deux candidats ne me plaît je préfère ne pas être actrice de ce vote. Je voterai blanc."
"Je m'accroche aux législatives"
Devant les portes closes de l'université, d'autres étudiants arrivent. Ils vont assister à un exposé de sciences politiques sur les préventions des inégalités. Le cours aura lieu en plein air, dans un square de Saint-Denis.
Avant de rejoindre la troupe, l'une des étudiantes fait part de sa déception. Elle affirme avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon et se refuse à glisser un bulletin pour Emmanuel Macron le 24 avril : "Ce serait le légitimer, alors qu'il n'a pas su faire barrage à la montée de l'extrême droite. Au contraire. Je lui en veux pour sa politique de plus en plus répressive, les violences policières qu'il n'a pas su empêcher, son discours méprisant envers les plus démunis".
La jeune femme de 21 ans préfère passer son tour. Inquiète, elle dit attendre impatiemment le dimanche 12 juin, date à laquelle les Français sont appelés à élire leurs députés. "Je m'accroche aux législatives pour obtenir une majorité à gauche. Je ne serai pas soulagée avant d'être certaine qu'on puisse contrer le pouvoir du futur ou de la future présidente", lâche-t-elle avant de rejoindre son groupe de camarades.
*Le prénom a été modifié.
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LE FIL DU 11 AVRILEmmanuel Macron et Marine Le Pen entrent en campagne
Élysée 2022
Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites
Élysée 2022Second tour de la présidentielle : les consignes de vote des candidats
Le Figaro
Revivez le quatorzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitDeux jours après le premier tour, un bilan des rapports de force électoraux a été tiré dans ce rendez-vous, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour le quatorzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frank Tapiro, publicitaire, expert en communication politique. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction du Figaro, de Sophie de Ravinel, grand reporter au service politique du Figaro, et de Charles Sapin, journaliste au service politique du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Qu'est-ce que le premier tour dit de l'état de la France ?», «Sur quoi va se jouer le second tour de cette présidentielle ?» et «Existe-t-il encore un front républicain ?».
Qu'est-ce que le premier tour dit de l'état de la France ?
Au terme du premier tour, la situation politique du pays s'est un peu éclaircie. Si l'abstention a atteint 26,31% dimanche, elle n'a pas battu le record que tout le monde craignait. De ce scrutin, en sont ressortis trois grandes tendances, trois ensembles politiques : celui d'Emmanuel Macron largement en tête, celui de Marine Le Pen en deuxième position, puis celui de Jean-Luc Mélenchon qui a réussi une forte poussée dans les derniers jours de campagne. Trois prétendants qui se partagent presque 70% des suffrages, et qui ont bénéficié du «vote utile» à plein régime.
Sur quoi va se jouer le second tour de cette présidentielle ?
Ils ne sont plus que deux pour la dernière étape de cette présidentielle : Emmanuel Macron contre Marine Le Pen. Qu'est-ce qui fera la différence In fine ? Si le président-candidat garde une courte avance sur son adversaire nationaliste, l'écart n'est plus aussi grand qu'il y a quelques semaines. Retraites, Europe, démocratie... Les deux finalistes se rendent coup pour coup pour tenter de convaincre les Français que leur projet est le meilleur pour la France.
Existe-t-il encore un front républicain ?
Dans l'optique de ce nouveau match Macron-Le Pen, parler de front républicain a-t-il encore une pertinence ? Alors que gauche et droite se fracturent sur le soutien au président sortant face à la «menace» nationaliste, Emmanuel Macron tente également d'agiter le risque d'une victoire de sa concurrente pour mieux rassembler autour de lui ses opposants politiques et jouer à fond le rempart contre le RN.
» Voir l'émission du mardi 12 avril :
Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr
Présidentielle : appel «à la plus grande prudence» après un «faux sondage»
De nombreuses personnes ont reçu dans la soirée un SMS plaçant Éric Zemmour au second tour de l'élection présidentielle.
Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
L'Humanité
Exploration d’un antisémitisme aux multiples facettes
Prescription cultureTélévision Une série documentaire en quatre volets met au jour le recyclage, au fil des époques, des différentes formes de la haine envers les juifs.
Laurent EtreC’est une histoire de plus de deux mille ans que celle de l’antisémitisme. Le premier déchaînement de violence contre les juifs remonterait à l’an 38, dans la cité d’Alexandrie, sur fond de jalousie de la population égyptienne à l’égard du souverain de Judée Agrippa Ier. Au Moyen Âge, la haine prend un tour plus directement religieux. Sur le chemin des croisades chrétiennes visant la reprise de Jérusalem aux Turcs, ce sont les juifs qui sont à nouveau cibles d’exactions. Dans d’autres contextes, un fait divers suffit parfois à embraser des populations avides de boucs émissaires. Ce sera le cas à Norwich (Angleterre), en 1144, après la découverte du corps criblé de coups de couteau d’un jeune garçon, Guillaume. Les juifs seront alors accusés par la rumeur d’être derrière cet assassinat, qu’ils auraient commis à des fins rituelles. Une « légende de sang » qui a traversé les siècles, puisqu’on la retrouve invoquée par les auteurs du pogrom de Kielce, dans la Pologne de 1946. Les faits antisémites sont innombrables, de l’Antiquité jusqu’au summum de l’horreur que constitue la Shoah.
La série documentaire aborde bien sûr l’Affaire Dreyfus, en France, mais aussi le basculement de l’URSS, à l’époque stalinienne, dans une politique de persécution, dont l’affaire du « complot des blouses blanches », en 1953, sera l’une des manifestations les plus criantes. Pour rendre compte de toutes les facettes de l’antisémitisme, le parti pris est ici d’investir le temps long. « Il a fallu des siècles pour défigurer les juifs dans l’imaginaire, des siècles pour que ce processus de déshumanisation se cristallise. Donc, nous devions nous pencher sur l’accumulation progressive des accusations, qui ont pris un tour racial à un certain moment et débouché sur la forme génocidaire. C’était déjà la démarche d’historiens comme Jules Isaac ou Léon Poliakov », nous explique le réalisateur, Jonathan Hayoun (lire notre entretien dans l’Humanité Magazine n° 801).
Un montage articulant analyse et récit
L’un des écueils possibles était alors celui de la dispersion. Il est évité, grâce à un montage articulant de façon équilibrée analyse et récit. « Nous avons eu cette volonté que chaque historien, chaque intervenant, ait la place nécessaire pour développer sa lecture. Cette série donne du temps au récit, avec un souci d’objectivité. Elle ne s’inscrit pas dans un registre victimaire, même si elle porte évidemment beaucoup d’émotion. Tout son intérêt, c’est de mettre au jour les mécaniques sur la longue durée, les éléments de récurrence de l’antisémitisme », souligne sa productrice, Simone Harari.
Très fouillé, appuyé sur l’expertise d’une trentaine d’intervenants, ce travail, dont nous n’offrons ici qu’un modeste aperçu, est aussi mené avec l’ambition de toucher le plus large public, notamment au travers des reconstitutions historiques réalisées avec les images 3D d’Ubisoft. Au final, nous disposons là d’un outil précieux pour combattre l’antisémitisme, dans un contexte de résurgence multiforme de cette idéologie de haine.
antisémitismegénocide des juifsshoahaffaire dreyfus L'Humanité
Sous les pavés numériques, l’exploitation
Prescription cultureTélévision France 5 diffuse une série documentaire en quatre épisodes qui montre comment les géants du Net profitent de millions de petites mains à bas coût.
Sohir BelabbasÀ Madagascar, une opératrice gagne 200 euros par mois pour 48 heures de travail par semaine. À Lyon, un livreur touche 400 euros brut par semaine en travaillant 60 heures. Les géants du numérique permettent l’exploitation sans frontière. Le documentaire d’Henri Poulain le rappelle habilement et factuellement. Uber Eat, Google ou Facebook disposent d’une main-d’œuvre sur toute la planète pour effectuer un travail payé à la tâche : une livraison, une modération, une réponse à un client… Les revenus dépendent du nombre de tâches réalisées et sont donc aléatoires d’un mois sur l’autre.
Sur son vélo, Bilel prend tous les risques pour faire un maximum de courses. L’autoentrepreneur doit payer ses outils de travail : téléphone et abonnement, vélo et réparations, sac à dos floqué au nom de la marque. Le sociologue Antonio Casilli rappelle que cette gestion du travail n’est qu’une forme renouvelée de pratiques archaïques, interdites depuis le XIXe siècle. L’autoentrepreneur est le nouveau travailleur à la pièce.
Le travail à la chaîne des temps modernes
D’apparence, ces entreprises prônent le progrès technologique et des formes de travail novatrices. À Madagascar, un sous-traitant de Disneyland Paris s’installe pour promouvoir le travail des femmes et leur émancipation. Les ouvrières du clic recrutées, payées 0,27 euro la tâche, gèrent les messages et réclamations des clients jusqu’à 14 heures par jour… Ce travail à la chaîne des temps modernes est également subi en France. Nathalie, microtravailleuse pour Google depuis trois ans, avoue devenir « un peu robotisée ». Elle n’a pas de planning, le travail peut apparaître à n’importe quel moment. Elle n’a pas de contrat de travail non plus et ne connaît aucun collègue. Elle peut arrêter et être remerciée sans préavis et sans ouverture de droits.
Il lui est interdit de décrire son travail, comme pour la plupart des intervenants du documentaire qui témoignent dans l’anonymat. Les modérateurs des réseaux sociaux ne peuvent parler des images violentes qu’ils doivent trier chaque jour. Une souffrance au travail qui attaque petit à petit leur santé mentale et physique. Édouard, analyste chez un sous-traitant d’Apple, lance l’alerte contre l’écoute généralisée des conversations : « Ça me fait peur, parce que ça me fait penser à 1984, c’est déjà un fait, on est dedans. »
Un turnover pour limiter le rapport de forces
Les géants du numérique sont peu inquiétés, les dizaines de millions de travailleurs du clic dans le monde œuvrent pour des sous-traitants. Ces prestataires favorisent à dessein le turnover pour limiter le rapport de forces à long terme. Le réalisateur démonte l’esprit de la start-up américaine avec sa salle de jeux et sa communauté interconnectée. Il a aussi le souci de montrer que des solutions se construisent : des syndicats se créent, des modèles alternatifs de gouvernance émergent. Le documentaire souligne enfin que les algorithmes et les processus automatisés, que nous trouvons parfois si magiques et pratiques, sont en réalité le travail de millions d’êtres humains, d’invisibles exploités et surveillés.
Télévisiondocumentaireplateformes numériquesexploitation France24 - Monde
Aux Philippines, la tempête Megi a fait au moins 117 morts
Publié le : 14/04/2022 - 08:39Modifié le : 14/04/2022 - 10:42
FRANCE 24
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Le bilan humain aux Philippines a bondi jeudi à 117 morts après le passage de la tempête tropicale Megi, selon les derniers décomptes des autorités. Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues.
Les glissements de terrain et les inondations provoqués par la tempête tropicale Megi ont fait au moins 117 morts aux Philippines, selon les derniers bilans officiels publiés jeudi 14 avril.
Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues tandis que la tempête, la plus forte à frapper l'archipel cette année, a forcé des dizaines de milliers de personnes à se réfugier dans des centres d'évacuation.
Dans la province centrale de Leyte, la plus touchée, des glissements de terrain dévastateurs ont détruit des communautés d'agriculteurs et de pêcheurs, balayant des maisons et transformant le paysage.
La région, sujette aux catastrophes, est régulièrement ravagée par des tempêtes – dont le super typhon Haiyan qui l'a frappée en 2013 – et les scientifiques préviennent qu'elles deviennent plus puissantes à mesure que la planète se réchauffe en raison du changement climatique provoqué par l'activité humaine.
Peu d'espoir de retrouver des survivants
Les secouristes de la municipalité d'Abuyog ont récupéré des dizaines de corps dans un village côtier détruit par un glissement de terrain mardi.
Au moins 28 personnes ont été tuées et environ 150 sont portées disparues, selon les autorités, qui avertissent qu'il y a peu d'espoir de retrouver d'autres personnes en vie.
Le week-end dernier, 86 autres personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans des villages producteurs de légumes, de riz et de noix de coco autour de la ville de Baybay, selon les autorités locales.
Plus de 100 personnes sont toujours portées disparues. Trois personnes se sont également noyées sur la principale île méridionale de Mindanao, a indiqué l'agence nationale des catastrophes dans sa dernière mise à jour.
Avec AFP
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Typhon Rai aux Philippines : plus de 400 000 déplacés, les ONG appellent à l’aide
La tempête Megi fait plusieurs dizaines de morts aux Philippines
Aux Philippines, le bilan du typhon Rai monte à 375 morts
Valeurs Actuelles
Dans le Grand Est, Macron chahuté par tous les bords
La ville n’est pas choisie au hasard. Mulhouse, terre alsacienne, et terre précaire. À l’arrivée du président candidat, les riverains ne tardent pas à faire entendre les lacunes médicales de la ville. Pas de gynécologue dans les maternités, des kinésithérapeutes désespérés, et l’ensemble du personnel soignant mal rémunéré. Autre triste caractéristique : un seuil de pauvreté record. C’est dans cette ville et ce centre de réadaptation de Handicap que le président de la République vient visiter en premier cette journée dédiée au Grand Est.
Mais personne n’est dupe, la ville s’apparente également comme une zone à conquérir. Au premier tour de l’élection présidentielle, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon arrive en tête : près de 35 %, des électeurs l’ont plébiscité. Emmanuel Macron vient y planter son drapeau. La maire de Mulhouse, Michèle Lutz nous le confesse volontiers : « Les deux candidats ont leur stratégie, et cherchent à capter la réserve de voix d’Emmanuel Macron, c’est le jeu de la politique. » Au même moment que cette conquête de l’électorat insoumis, l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, apporte son soutien à Emmanuel Macron. Mauvais timing ?
Chez Mélenchon
Une poignée de riverains se sont déplacés pour accueillir le chef de l’État. Quelques aides soignantes arborent fièrement leur blouse de travail et attendent un selfie. Mais tout le monde ne réserve pas un accueil aussi tranquille. Parmi eux, Jason Fleck, jeune élu insoumis de la ville, veut, à tout prix, une discussion avec Emmanuel Macron. Il l’aura : « On a le choix entre la peste et le choléra. Il me traite de menteur quand je dis qu’il a fermé des lits alors que c’est une statistique. Macron a du sang sur les mains », raconte son échange avec le président sortant peu de temps avant. C’est un constat social. Son coup de barre à gauche n’est que de la com. Il a fait une politique de pure droite depuis 5 ans avec des cadeaux fiscaux aux plus riches. C’est une véritable honte, on fait mourir des gens », poursuit-t-il à Valeurs actuelles.
Autre échange remarqué par l’espace médiatique, la rencontre avec Yvan Kamla. L’aide-soignant de 51 ans interpelle le chef de l’État sur son bilan. Emplois supprimés, précarisation du métier, soignants radiés… La liste des griefs imputables à Emmanuel Macron est longue à ses yeux. « J’ai besoin d’être assuré que votre programme va nous sauver », explique-t-il au candidat.
Pour qui vote un soignant en colère ? « J’ai voté pour un candidat qui n’est pas un politicien », assume-t-il sans détour. On reconnaît les traits du dynamiteur de la campagne. « Il défend la France. Pour savoir ce que nous sommes aujourd’hui, il faut savoir ce que nous étions avant. Chaque homme de progrès se souvient automatiquement du passé. » Sa voix ira-t-elle au camp national au deuxième tour ? L’indécision prime. Encore plus après l’homélie du candidat. « On manque de moyens, mais j’en ai remis, des moyens ! (…) Je viens ici parce qu’en mars 2020, j’ai dit que nous allions refonder l’hôpital et investir. (…) Tous les soignants ont été augmentés », répétera Emmanuel Macron devant le corps enseignant, inquiet de la situation de l’hôpital.
Chez Le Pen
Changement de décor avec la ville de Châtenois. Emmanuel Macron quitte Mulhouse pour s’adresser à la France rurale. Après s’être aventuré sur une terre d’extrême gauche, le candidat s’en va vers les terres conquises par Marine Le Pen. La représentante du Rassemblement national y obtient 29,03 % des suffrages. De quoi faire de la commune 4 120 habitants un point stratégique de cet entre-deux-tours. Raison pour laquelle Emmanuel Macron ne se gêne pas pour attaquer sa candidate. « Dire que les délinquants devraient être dans l’avion, c’est outrageux et c’est de la démagogie », tance-t-il devant les habitants en nombre. Par cette occasion, le candidat en Marche vante les mérites de l’Europe et du mondialisme, manière de rappeler ses divergences avec sa rivale du second tour.
Malgré cet épisode au milieu d’une foule conquise, une séquence va marquer les esprits. Alors en train de profiter de son bain de foule, Emmanuel Macron est interpellé par un riverain. « J’ai jamais vu un président de la République aussi nul que vous », entame l’individu. Comme à son habitude le chef d’État fait mine d’apprécier ce type d’atteinte – au nom de la libre d’expression – et répond tout sourire : « Je vous remercie, et je suis prêt à débattre. » Après un triste dialogue l’habitant de Châtenois conclut « allez vous faire soigner ». On reste dans le thème de la journée.
Le meeting de Strasbourg
Rares sont les meetings électoraux dans lesquels les clivages politiques sont aussi bien représentés. Au pied de la cathédrale de Strasbourg, le président sortant désirait une démonstration de force, lui qui n’avait pour l’heure organisé qu’un seul meeting, le 2 avril à Nanterre. Il n’en fut rien. À plusieurs reprises, ses épigones entonnent des « Vive l’Europe ! » sonores. « C’est un cri de ralliement, d’espoir et de fierté. Ne considérez pas que l’Europe est un acquis. Elle est menacée. Thomas Mann a dit que l’humanisme avait besoin de militants. Nous devons défendre ce projet européen comme des militants de l’humanisme et de l’espérance », se réjouit-il devant des militants, des étoiles (européennes, certainement) plein les yeux. Son discours laudateur de la coalition des 27, « plus solide atout pour aujourd’hui et demain », est rapidement interrompu par divers ennemis politiques. À plusieurs reprises, le candidat est interrompu par des huées ou des désapprobations. Au nom du débat démocratique, Emmanuel Macron salue ses contradicteurs. « Nous ne huons pas nos adversaires. Notre credo, c’est la bienveillance », rétorque-t-il. Une courtoisie insuffisante, tous sont évacués après avoir exprimé leur mécontentement.
Preuve d’une jambe gauche macronienne toujours atrophiée, des dizaines de militants d’extrême gauche chauffés à blanc scandent : « Macron, rends l’ISF ! » Les têtes se détournent à nouveau de la scène, pour s’orienter de l’autre côté de la place. Le meeting du candidat devient rapidement une rencontre. Chacun interpelle et coupe le candidat. L’antipode de la rencontre de Poissy le 7 mars dernier. Lors du premier déplacement de campagne d’Emmanuel Macron, le candidat n’avait pas eu besoin de défendre ses ambitions ou son programme devant un public complaisant. Le débat a fini par le rattraper.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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‘Ese miedo te obliga a delatar’: los rusos denuncian a compatriotas que están en contra de la guerra
La guerra alimenta la paranoia y la polarización en Rusia. Hay informes de estudiantes que, gracias a las nuevas leyes que criminalizan la disidencia, denuncian a sus maestros, personas que acusan a sus vecinos e incluso a los desconocidos en la mesa de al lado.
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Por Anton Troianovski
El mes pasado, Marina Dubrova, una maestra de inglés que vive en la isla rusa de Sajalín, en el océano Pacífico, le mostró a su grupo de octavo grado un video alentador en YouTube en el que los niños cantan, en ruso y ucraniano, sobre “un mundo sin guerra”.
Después de que terminó el video, un grupo de chicas permaneció en el aula durante el receso y le preguntó cuál era su opinión.
“Ucrania es un país distinto, aparte”, les dijo Dubrova, de 57 años.
“Ya no”, respondió una de las chicas.
Unos cuantos días después, la policía fue a su escuela, ubicada en la ciudad portuaria de Korsakov. En el tribunal, Dubrova escuchó la grabación de esa conversación, que al parecer una de las alumnas realizó. El juez la multó con 400 dólares por “desacreditar de manera pública” a las fuerzas armadas rusas. La escuela la despidió por “comportamiento amoral”, comentó.
“Es como si todos hubieran entrado a una especie de locura”, dijo Dubrova en una entrevista telefónica refiriéndose al ambiente que hay en favor de la guerra.
Con la exhortación directa del presidente Vladimir Putin, los rusos que apoyan la guerra en Ucrania están comenzando a volverse en contra del enemigo que tienen en el interior.
Estos episodios todavía no son un fenómeno masivo, pero son un ejemplo de la polarización y la paranoia en aumento de la sociedad rusa. Los ciudadanos se están delatando unos a otros en una inquietante evocación de la era del terror de Stalin, instigados por la despiadada retórica oficial del Estado y autorizados por nuevas leyes de gran alcance que criminalizan la disidencia.
Hay informes de estudiantes que entregan a sus maestros y de gente que delata a sus vecinos e incluso a los comensales de la mesa de junto. En un taller de reparación de computadoras de un centro comercial de la zona occidental de Moscú, se encontraba desplegado el texto de “No a la guerra” que un transeúnte reportó ocasionando que la policía arrestara al propietario del taller, Marat Grachev. En San Petersburgo, un medio de noticias local informó de una agitación debido a las supuestas tendencias a favor de Occidente en una biblioteca pública; el incidente estalló luego de que un funcionario de una biblioteca confundió la imagen de un intelectual soviético en un cartel con la de Mark Twain.
En la zona occidental de Kaliningrado, las autoridades enviaron un mensaje de texto a los residentes en el que los invitaban a proporcionarles el número de teléfono y el correo electrónico de los “provocadores” en el tema de la “operación especial” en Ucrania, según informaron diarios rusos; pueden hacerlo de un modo sencillo a través de una cuenta especializada en la aplicación de mensajería Telegram. Un partido político nacionalista abrió un sitio web en el que exhortan a los rusos a reportar a los “parásitos” en la élite.
“Estoy totalmente convencido de que va a comenzar una limpieza”, dijo en una entrevista Dmitri Kuznetsov, el miembro del Parlamento que está detrás del sitio web, y pronosticó que el proceso se aceleraría después del fin de la “fase activa” de la guerra. Luego aclaró: “No queremos que le disparen a nadie ni tampoco queremos que la gente sea encarcelada”.
No obstante, ahora la historia de las ejecuciones masivas y los encarcelamientos por motivos políticos de la era soviética, así como la denuncia de entre ciudadanos promovida por el Estado se cierne sobre el creciente clima de represión en Rusia. Putin marcó la pauta en un discurso del 16 de marzo cuando afirmó que la sociedad rusa necesitaba una “autopurificación”, en la cual el pueblo “distinguiera a los verdaderos patriotas de la escoria y los traidores y que simplemente los escupiera como si fueran una mosca que por accidente se le metió en la boca”.
Según el razonamiento soviético, quienes deciden no delatar a sus conciudadanos podrían ser considerados ellos mismos como sospechosos.
“En estas condiciones, el miedo está volviendo a instalarse en las personas”, dijo Nikita Petrov, un importante estudioso de la policía secreta soviética. “Y ese miedo te obliga a delatar”.
En marzo, Putin firmó una ley que sanciona hasta con 15 años de prisión las declaraciones públicas en contra de la postura del gobierno acerca de lo que el Kremlin llama su “operación militar especial” en Ucrania. Fue una medida severa pero necesaria, señaló el Kremlin, debido a la “guerra de información” contra Rusia por parte de Occidente.
Según el grupo de derechos humanos OVD-Info, los fiscales ya han aplicado esta ley a más de 400 personas, entre ellos a un hombre que mostraba un pedazo de papel con ocho asteriscos: en ruso, “No a la guerra” tiene ocho letras.
“Para nuestra desgracia, estamos inmersos en una especie de broma gigantesca”, dijo Aleksandra Bayeva, directora del departamento jurídico de OVD-Info, acerca de lo absurdo de algunos procesamientos relacionados con la guerra. Mencionó que había observado un gran aumento en la frecuencia con la que la gente delataba a sus conciudadanos.
“La represión no solo se da a manos de las autoridades gubernamentales”, aseguró. “También se da a manos de los ciudadanos comunes”.
En la mayoría de los casos, las sanciones relacionadas con las críticas a la guerra se han limitado a multas, las cuales han sido la sanción más común para las más de 15.000 personas que se han manifestado en contra de la guerra y han sido detenidas desde que comenzó la invasión el 24 de febrero, aunque algunas fueron sentenciadas a hasta 30 día de prisión, explicó Bayeva. Pero algunos individuos están siendo amenazados con periodos de cárcel más largos.
En la ciudad occidental de Penza, otra maestra de inglés, Irina Gen, llegó un día a su clase y encontró una “Z” gigante trazada en el pizarrón. El gobierno ruso ha estado usando esta letra como un símbolo de apoyo a la guerra luego de que fue pintada para identificar los vehículos del ejército ruso en Ucrania.
Gen les dijo a sus alumnos que parecía como si fuera la mitad de una esvástica.
Luego un alumno de octavo grado le preguntó por qué estaban impidiendo a Rusia participar en las competencias deportivas de Europa.
“Creo que es lo correcto”, respondió Gen. “Esto seguirá siendo así hasta que Rusia comience a comportarse de un modo civilizado”.
“Pero no conocemos todos los detalles”, dijo una chica refiriéndose a la guerra.
“Así es, tú no sabes nada en absoluto”, contestó Gen.
Una cuenta popular de Telegram que a menudo publica información privilegiada sobre casos penales publicó la grabación de esa conversación. El Servicio Federal de Seguridad, una agencia sucesora de la KGB, la llamó y le advirtió que el haber acusado a Rusia de bombardear un hospital de maternidad en Mariúpol, Ucrania, el mes pasado constituía “100 por ciento un caso penal”.
Ahora la están investigando porque, de acuerdo con la ley de censura del mes pasado, esto conlleva “graves consecuencias” y se merece un castigo que va de diez a quince años de prisión.
Gen, de 45 años, dijo que encontró poco apoyo entre sus estudiantes o en su escuela y este mes renunció a su trabajo. Cuando habló en clase sobre su oposición a la guerra, dijo que sintió el “odio” de algunos de sus alumnos.
“Mi punto de vista no resonó en los corazones y mentes de prácticamente nadie”, dijo en una entrevista.
Sin embargo, otras personas a quienes han delatado sus conciudadanos recibieron señales más esperanzadoras a partir de la experiencia. En la isla de Sajalín, luego de que los medios noticiosos locales informaron sobre el caso de Dubrova, una de sus exalumnas recaudó en su nombre 150 dólares en un solo día, antes de que Dubrova le dijera que dejara de hacerlo y que ella misma pagaría la multa. El viernes, Dubrova donó ese dinero a un refugio de perros de la localidad.
En Moscú, Grachev, el propietario del taller de computadoras, dijo que se le hacía extraordinario que ninguno de sus cientos de clientes lo amenazaran con entregarlo por el letrero de “No a la guerra” que, durante varias semanas posteriores a la invasión, desplegó de manera visible en una pantalla que hay detrás del mostrador. Después de todo, señaló, se vio obligado a duplicar el precio de algunos servicios debido a las sanciones de Occidente, lo cual seguramente hizo enojar a algunos de sus clientes, pero, en cambio, muchos le agradecieron.
El hombre que, al parecer, delató a Grachev era un transeúnte al cual se refiere como “el abuelo”, que, según él, a fines de marzo, les advirtió dos veces a sus empleados que estaban violando la ley. Grachev, de 35 años, comentó que creía que el hombre estaba convencido de estar cumpliendo con un deber ciudadano al denunciar al taller con la policía y lo más probable era que no tuviera acceso a la información que hay más allá de la propaganda del Estado.
A Grachev lo multaron con 100.000 rublos, más de 1200 dólares. Un político de Moscú escribió acerca del caso en las redes sociales y, por si alguien quería ayudarlo, incluyó los detalles de la cuenta bancaria de Grachev. En dos horas se juntó el dinero suficiente para pagar la multa, afirmó Grachev.
En total, recibió 250.000 rublos gracias a cerca de 250 donativos independientes y piensa donar lo que sobra a OVD-Info, el cual le proporcionó asistencia jurídica.
En la práctica vemos que no todo está tan mal”, dijo en una entrevista.
Grachev ahora está pensando en cómo reemplazar su afiche de “no a la guerra”. Una de sus opciones es: “Aquí había un letrero al que se le impuso una multa de 100.000 rublos”.
@Alina Lobzina colaboró con este reportaje desde Estambul.
Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian
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France24 - Monde
Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam raconte pour la première fois sa nuit d’errance
Publié le : 13/04/2022 - 22:40
FRANCE 24
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Le seul survivant des commandos du 13-Novembre, Salah Abdeslam a, pour la première fois, raconté, mercredi, à son procès, sa soirée dans le détail. L’accusé, qui avait affirmé à plusieurs reprises que sa ceinture n'avait pas fonctionné, soutient désormais avoir "renoncé" à se faire exploser par "humanité".
"Je vais m'expliquer parce que c'est la dernière fois que j'aurai l'occasion de le faire". Lors de son ultime interrogatoire au procès des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam a, pour la première fois, raconté en détail, mercredi 13 avril, sa version des évènements.
La dernière fois, le seul membre encore en vie des commandos avait refusé de répondre aux questions, invoquant son droit à se taire. "C'est parce que je ne me suis pas senti écouté", lance-t-il au président de la cour d'assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès.
Il ne "promet rien" mais va cette fois beaucoup en dire sur sa "mission", "l'objectif" qui lui était fixé le 13 novembre 2015, la nuit des attentats qui feront 130 morts à Paris et Saint-Denis.
"Je vais rentrer dans ce café (dans le 18e arrondissement de Paris), je vais commander une boisson, je vais regarder les gens autour de moi et je me suis dit ‘Non, je vais pas le faire’", relate Salah Abdeslam au bout de quelques minutes, polo rayé bleu et blanc et gilet sombre sur le dos.
Rentrer en Belgique ou se faire exploser
"Je voyais les gens rigoler, danser, je comprends que j'allais pas le faire", ajoute le Français de 32 ans. Après avoir "renoncé", il a "repris la voiture" avec laquelle il avait convoyé les trois kamikazes au Stade de France. "Je roule, je roule, je roule", mais la voiture "tombe en panne".
"Avec une ceinture explosive, je suis cramé", continue Salah Abdeslam, très prolixe dans le box. "Deux solutions s'offrent à moi : soit je rentre en Belgique, soit je vais jusqu'au bout et je me fais exploser".
Il dit avoir erré dans Paris, appelé "tout le monde" pour qu'on vienne le chercher, mais "c'est l'imprévu total", la "sidération". Il prend alors un taxi pour aller au sud de la capitale. Il se débarrasse de la ceinture à Montrouge et marche jusqu'à Châtillon, où il sera récupéré au petit matin du 14 novembre par deux "copains" belges, aujourd'hui ses co-accusés.
Salah Abdeslam soutient qu'il n'a intégré le projet d'attentats à Paris qu'"au dernier moment", le 11 novembre 2015, et qu'il n'en connaissait pas les détails, juste qu'il devrait se "faire exploser".
"C'est un choc pour moi", "je devais partir en Syrie", assure le principal accusé, au collier de barbe noire. "Je vais finir par accepter".
Le président Jean-Louis Périès tente d'en savoir plus. "Je suis au courant que de ce que je vais faire moi", maintient l'accusé. "Mon frère (Brahim, futur tueur des terrasses, NDLR), il avait une ceinture, une Kalachnikov, je sais qu'il va tirer, je sais qu'il va se faire exploser mais je connais pas les cibles".
"Vous saviez que c'était des terrasses, une salle de concert ?", relance le président. "Non, non", balaie Salah Abdeslam.
"J'ai renoncé par humanité, pas par peur"
La cour rappelle qu'il a dit à plusieurs proches qu'il avait failli à sa mission car sa ceinture n'avait pas fonctionné. "C'était un mensonge dont je n'ai pas réussi à me défaire tout au long de ma cavale. Alors, je l'ai pris comme une réalité", affirme-t-il.
Aux autres membres de la cellule jihadiste, il a "honte" de dire la vérité. Mais "j'ai renoncé par humanité, pas par peur", assurera Salah Abdeslam plus tard.
Il n'a "pas osé le faire, c'est tout", avait dit avant lui son ami d'enfance Mohamed Abrini, qui estime que la ceinture défectueuse est "la version hollywoodienne" de l'histoire.
Un peu avant 20h00, le président Périès se tourne vers la cour. "On va peut-être arrêter là pour la soirée ..." Grand sourire dans le box de Salah Abdeslam : "Avec moi, on sait pas à quoi s'attendre. Des fois je parle, des fois je parle pas ...".
Le président finira par suspendre l'audience une heure plus tard. L'interrogatoire de Salah Abdeslam reprendra jeudi, en deuxième partie d'après-midi.
Avec AFP
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Procès du 13-Novembre : "Je n'ai tué personne, je n'ai blessé personne", se défend Salah Abdeslam
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Cyclisme : « Le statut des coureuses bouge peu à peu en France »
EntretienSi les Françaises trouvent plus leur place sportivement, avec la création d’épreuves de renom, ce n’est pas encore le cas financièrement. Mais cela progresse. Entretien avec la vice-présidente de la fédération, avant le deuxième Paris-Roubaix féminin de l’histoire.
Éric SerresMarie-Françoise Potereau Vice-présidente de la Fédération française de cyclisme
À quelques jours du deuxième Paris-Roubaix féminin de l’histoire, la Fédération française de cyclisme a annoncé la création d’une nouvelle compétition parrainée par la FDJ, qui sera composée de huit épreuves d’une journée. Cette Coupe de France nouvelle mouture sera ouverte à l’ensemble des équipes internationales et aux équipes françaises de N1, afin que celles-ci se frottent aux meilleures et participent au classement général.
Comment est né ce projet de Coupe de France sur route nouvelle formule ?
Nous avions déjà une Coupe de France avec des équipes de National 1 et de National 2. Ce format a donné beaucoup de satisfaction. Ce circuit existe toujours et marche très bien sur les deux dernières manches – il y avait à chaque fois près de 190 féminines au départ –, mais nous devions passer à la vitesse supérieure afin que les équipes féminines progressent encore. C’est pourquoi, nous avons eu besoin de créer cette passerelle entre les épreuves nationales et celles de l’Union cycliste internationale (UCI).
Cette Coupe de France new-look est construite autour de courses déjà existantes ?
Oui ! Au regard du cahier des charges que nous avons établi, nous avons sollicité les organisateurs d’épreuves déjà bien implantées au niveau international pour leur demander de prendre nos meilleures Françaises. Cela a été accepté.
Comment seront dotées ces épreuves ?
Elles ont une grille de prix qui répond à la grille internationale de l’UCI. Mais celles-ci ne sont pas encore au même niveau que celles des hommes. Il y a malgré tout une nette progression. De fait, à la fédération, cela nous engage à trouver des partenaires pour se rapprocher au plus vite des grilles de prix que l’on retrouve chez les hommes. Nous pouvons compter sur la Française des jeux, qui est très impliquée dans le cyclisme féminin. Nous partons de très loin. Obtenir que les équipes françaises soient acceptées sur ce type d’épreuves est le premier étage de la fusée. Vient ensuite le combat à mener pour l’égalité financière.
Aujourd’hui, combien compte-t-on en France d’équipes féminines professionnelles ou semi-professionnelles ?
Les équipes françaises déclarées à l’UCI sont la Française des jeux, Arkéa-Samsic, Cofidis et l’équipe Stade Rochelais Charente-Maritime. Mais nous savons qu’il y a dans les cartons d’autres équipes pros qui, comme TotalEnergies et AG2R Citroën La Mondiale, ont la volonté de monter des équipes féminines dans un proche avenir. Aujourd’hui, les entreprises qui sont sponsors de ces formations ont l’obligation d’afficher en termes de responsabilité sociale d’entreprise un travail sur l’égalité. Ces entreprises ne peuvent donc pas rester sans rien faire dans leur secteur du sponsoring sportif.
On peut donc parler d’une évolution notable pour la reconnaissance du cyclisme féminin dans notre pays ?
Oui, le statut de la sportive en France bouge peu à peu et la prise en considération de ces femmes par les fédérations aussi. Par exemple, chez nous, j’ai imposé que dans toutes disciplines il n’y ait plus deux commissions pour chaque discipline (VTT, BMX, piste, route…), mais une seule. Dorénavant toutes les commissions traitent du secteur féminin au même titre que du secteur masculin. On ne stigmatise plus, mais on prend dans la globalité.
Et au niveau des instances de votre fédération, cette égalité existe-t-elle ?
Nous sommes tributaires du statut des fédérations qui, au prorata du nombre de licenciés, donne un nombre de femmes représentantes dans les conseils d’administration et les bureaux exécutifs. À la FFC, nous avons 25 % de filles licenciées donc, nous sommes tenus d’avoir 25 % de représentantes dans nos instances dirigeantes. Cela veut dire qu’il y a deux femmes au bureau exécutif pour huit personnes. Ce n’est qu’après les JO de Paris 2024 que l’obligation de parité sera imposée.
Le cyclisme français est-il en avance ou en retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays.
(Sourire.) J’aurais tendance à dire que nous sommes au milieu du gué. Nous rattrapons peu à peu notre retard par rapport à des pays comme le Canada, la Suède ou la Norvège… Les Jeux de Paris de 2024, que l’on annonce très paritaires, vont donc nous permettre d’aller encore plus loin.
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Zipolite es un oasis playero para la comunidad LGBTQ en México. ¿Podrá perdurar?
Mexico Dispatch
El pueblo, ubicado en el Pacífico mexicano, se ha convertido en un refugio para la comunidad queer. Pero, a medida que aumenta su popularidad, algunos temen que el espíritu de la población desaparezca.
Samora la Perdida en Playa del Amor, donde dice que pudo explorar su interior femenino divino con la ayuda de amigos que conoció en Zipolite.Credit...
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Por Oscar Lopez y Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, México — Cuando el sol comienza a deslizarse hacia el océano en este idílico pueblo ubicado en la costa del Pacífico, inicia una silenciosa migración. Grupos de personas, la mayoría de ellos hombres homosexuales, muchos de ellos desnudos, caminan por la playa hacia un peñasco elevado.
Suben por una escalera sinuosa, cruzan el acantilado y bajan a una cala oculta conocida como Playa del Amor. Cuando el sol se convierte en un orbe anaranjado, el cielo se torna lila, y los numerosos cuerpos desnudos, negros y bronceados, curvilíneos y cincelados, se cubren con una pátina dorada. Cuando finalmente se sumerge en el agua, la multitud estalla en aplausos.
“Playa del Amor al atardecer; la primera vez que lo vi, de verdad, me dieron hasta ganas de llorar”, dijo Roberto Jerr, un hombre de 32 años que visita Zipolite desde hace cinco años. “Es un espacio en el que puedes ser muy libre”.
Durante décadas, este antiguo pueblo de pescadores convertido en un lugar de encuentro hippie se ha transformado en un oasis para la comunidad queer, atraída por sus playas doradas, su ambiente contracultural y una práctica del nudismo que abarca cuerpos de todas las formas.
Pero a medida que su popularidad ha ido creciendo, atrayendo a un número cada vez mayor de visitantes homosexuales y heterosexuales, la ciudad está empezando a transformarse: los extranjeros están acaparando terrenos, los hoteles se multiplican, los influentes acuden en masa a la playa, y muchos residentes y visitantes temen ahora que lo que una vez hizo mágico a Zipolite pueda perderse para siempre.
“Todo el mundo dentro de la comunidad debería conocer un lugar donde se sienta cómodo, donde se sienta libre, como Zipolite”, dijo Jerr, quien es gay. “Pero por otro lado, está el turismo ultramasivo, que también empieza a dejar los lugares sin recursos”.
Zipolite, que antes era una comunidad de agricultores y pescadores, se convirtió en un destino popular para los hippies y mochileros europeos a partir de 1970, cuando muchos acudieron a las playas del estado de Oaxaca para disfrutar de una vista excepcionalmente clara de un eclipse solar. El turismo hippie dotó al pueblo de un espíritu bohemio (es una de las pocas playas nudistas de México) que también empezó a atraer a personas queer que fueron bien recibidas por la mayoría de los residentes. En febrero, Zipolite eligió a la primera persona abiertamente gay en dirigir el consejo.
Estas actitudes tolerantes son poco frecuentes fuera de las grandes ciudades de México, donde persisten los valores católicos conservadores. A pesar de que el matrimonio gay está legalizado en más de la mitad del país, la violencia homofóbica y transfóbica es común. Entre 2016 y 2020, unas 440 personas lesbianas, gays y transgénero fueron asesinadas en todo el país, según Letra Ese, un grupo de defensa en Ciudad de México.
David Montes Bernal, de 33 años, creció a pocas horas de Zipolite en una comunidad conservadora donde el machismo y la homofobia estaban arraigados. Cuando tenía unos 9 años, el cura del pueblo le practicó lo que él llama “prácticamente un exorcismo” para sacarle la homosexualidad.
“Ahí fue cuando me di cuenta de que era un lugar hostil”, dijo Bernal.
En Zipolite, ha encontrado un lugar donde puede sentirse cómodo en su sexualidad y seguro con su cuerpo.
“Sentí como esperanza”, dijo Bernal sobre su primera visita en 2014. “Por fin parece ser que ahora existe un lugar en donde podemos ser quien queremos”.
A medida que se ha ido corriendo la voz de esta apertura, la población LGBTQ de la ciudad ha aumentado: los bares y hoteles gay se han multiplicado, las banderas del arcoíris son habituales.
Sin embargo, a pesar de la aceptación de muchos lugareños, algunos creen que la identidad de Zipolite como ciudad relajada que acoge a cualquier persona, desde familias mexicanas hasta jubilados canadienses, se está erosionando, transformándose en una ciudad de fiesta gay.
Miguel Ángel Ziga Aragón, un residente local que es gay y se hace llamar “la Chavelona”, ha visto el auge de la economía local, no solo por el turismo gay sino por un aumento en el turismo en general. Mientras que antes albergaba principalmente cabañas rústicas y hamacas a lo largo de la playa, la escena turística de Zipolite se ha convertido en lo que él llama algo “más VIP”: las suites frente a la playa ahora llegan a costar 500 dólares la noche.
El crecimiento del turismo en Zipolite refleja una tendencia estatal en Oaxaca: de 2017 a 2019, los ingresos de la industria hotelera aumentaron en más de un tercio a casi 240 millones de dólares. En el mismo periodo, el número de turistas que visitaron hoteles en la región costera que incluye a Zipolite aumentó en casi un 40 por ciento a cerca de 330.000 personas, según cifras del gobierno.
“Es un cambio bueno para la economía, pero no tan bueno para la comunidad”, dijo Ziga Aragón.
Además de una crisis de identidad, muchos temen una crisis medioambiental. Se ha construido por encima de los manglares, la vida silvestre está desapareciendo. Los residentes se quejan de la falta de agua potable, que podría empeorar con un mayor desarrollo.
Aunque la mayoría de los residentes está de acuerdo en que se necesita más planificación, algunos dicen que la transformación es inevitable.
“Es el ciclo de vida de cualquier destino turístico”, dijo Elyel Aquino Méndez, quien dirige una agencia de viajes gay. “Tienes que aprovechar las oportunidades”.
Pero otros temen que Zipolite siga el camino de muchos pueblos de playa mexicanos que se han convertido en prósperos centros turísticos, como el popular destino gay de Puerto Vallarta o, más recientemente, Tulum: la playa caribeña, antaño un paraíso bohemio, se ha convertido en un lucrativo mercado inmobiliario repleto de hoteles de lujo, influentes famosos y, cada vez más, violencia.
Pouria Farsani, de 33 años, quien vive en Estocolmo, disfrutó de la combinación de hermosa naturaleza y fiestas divertidas cuando visitó por primera vez Tulum en 2018, pero cuando regresó en septiembre pasado encontró que se sentía “como una parte de México colonizada por la fiesta”.
Farsani oyó hablar de Zipolite a través de unos amigos mexicanos y lo visitó por primera vez en enero de 2021: quedó encantado.
“Cuando he visto otros ambientes gay, han sido muy estereotipados”, dijo. “Lo que ocurría aquí era que había gente con todas las formas de cuerpo, edades, estatus socioeconómico, todos podíamos reunirnos aquí”.
La positividad corporal en Zipolite es en parte lo que hace que la playa nudista sea especial para muchas personas, homosexuales o heterosexuales: para Farsani, quien padece alopecia, una condición que provoca la caída del cabello, fue especialmente profundo.
“Estoy muy contento con mi cuerpo, pero no soy el tipo de muñeco Ken”, dijo. “Eso asusta a la gente en Europa, mientras que aquí mi alopecia me hace destacar un poco más”.
Sin embargo, a medida que la popularidad de Zipolite ha crecido, su ambiente hippie está cambiando. Los bares son más ruidosos, los restaurantes se vuelven más ostentosos. El turismo LGBTQ también está cambiando: cada vez más dominado por los estadounidenses, se vuelve menos diverso.
Ivanna Camarena, una mujer trans, pasó seis meses en Zipolite el año pasado y solo conoció a un puñado de otras personas trans. “Los cuerpos eran muy atléticos y muy masculinos”, dijo de la gente que vio en la playa en sus primeros meses allí.
Recuerda que fue a una fiesta nudista en la que había casi exclusivamente hombres homosexuales. “Cuando yo llego es como de wow: ‘O sea, ¿qué hace una mujer trans aquí? Como que se sacan de onda”.
Entre los cambios más notorios se encuentra la Playa del Amor, que antes acogía fogatas y guitarreadas y ahora suele tener luces láser y DJ que tocan música house. La gente solía conversar entre diferentes grupos sociales; ahora la playa se ha segregado más en pequeños grupos.
La escena sexual también ha evolucionado. Mientras que por décadas los visitantes, entre ellos parejas heterosexuales, han tenido relaciones sexuales en la playa al anochecer, en los últimos años se ha vuelto más descarado, con bailes que a veces se transforman en sexo grupal en las sombras.
“Cada vez es más hedonista, y más hedonista, y más hedonista”, dijo Ignacio Rubio Carriquiriborde, un profesor de sociología de la Universidad Nacional Autónoma de México que ha estudiado Zipolite durante años. “Ahora ya es una dinámica más de reventón constante”.
Muchos residentes se están sintiendo incómodos. El ayuntamiento votó recientemente para hacer cumplir el toque de queda en la playa a partir de las 9:00 p. m., con la finalidad de detener esas actividades.
“Una cosa es libertad y otra cosa es libertinaje”, dijo Ziga Aragón. “Puedes tener sexo con quien quieras, pero en un espacio privado”.
Para otros, la preocupación es más ambiental. Miguel Ángel López Mendoza regenta un pequeño hotel cerca de la Playa del Amor, y dice que los fiesteros suelen dejar la playa hecha un desastre. Recuerda que una vez, mientras buceaba fuera de la cala, vio condones flotando “como medusas”.
“Cada quien es libre de hacer lo que quiera con su cuerpo”, dijo. “El problema es que no hay conciencia”.
Para algunos hombres gay, la sexualidad abierta de Playa del Amor es parte de su poder.
“Desde niño se la pasan prohibiéndote cosas: que no seas así, que no digas esto, que no hagas aquello”, dijo Bernal, quien ahora vive en Puerto Ángel, un pueblo cercano. “Entonces, de pronto, con el sexo, como al ser un acto como de catarsis, se liberan demasiadas cosas”.
Sin embargo, Bernal también se preocupa por el futuro del pueblo, donde el turismo está en auge, los recursos naturales son escasos y tantos extranjeros están comprando propiedades, que el precio de los terrenos se ha vuelto en gran medida inasequible para los habitantes locales.
“Todo mundo viene de vacaciones a consumir algo”, dijo. “Un pedazo de la playa, un pedazo de tu cuerpo, un pedazo de la fiesta, un pedazo de la naturaleza”.
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France24 - Monde
Alexandre Dvornikov, "le boucher de Syrie" aux commandes des forces russes en Ukraine
Publié le : 11/04/2022 - 18:05
Sébastian SEIBT
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Le général russe Alexandre Dvornikov est devenu, dimanche, le premier chef de toutes les forces armées engagées en Ukraine. Cette nomination d’un militaire connu pour avoir mené la stratégie russe de bombardements intensifs en Syrie fait craindre une intensification des exactions contre les civils.
Les faubourgs de Grozny en Tchétchénie au cœur d'Alep en Syrie, il traîne une réputation sulfureuse de militaire prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Certains, à l'instar du général américain et ancien chef de la CIA David Petraeus, l'ont même surnommé "le boucher de Syrie" pour son rôle de premier plan durant la campagne militaire russe en Syrie. Dorénavant, le général Alexander Dvornikov va s'occuper de la guerre en Ukraine.
Ce militaire très respecté par Vladimir Poutine et tout aussi redouté par ses ennemis a été nommé, dimanche 10 avril, pour coordonner les opérations en Ukraine. Cette prise de fonction n'a pas été annoncée officiellement par Moscou, mais elle a été confirmée à plusieurs médias anglo-saxons par des sources militaires américaines.
L'homme des situations difficiles
C'est la première fois, depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, que l'ensemble des forces armées se retrouvent dirigées par un seul commandant, note le Washington Post. Auparavant, il y avait un général pour chaque front (nord, sud et est), souligne l'Institute for the Study of War, un influent blog américain d'analyse militaire.
Cette réorganisation doit permettre de "résoudre les problèmes de communication entre les troupes, qui ont représenté l'une des faiblesses de l'opération militaire russe en Ukraine", estiment les spécialistes de l'Institute for the Study of War.
Le choix d'Alexandre Dvornikov pour reprendre en main les opérations sur le terrain peut se justifier d'un pur point de vue géographique. Ce général gère, en effet, le district sud de l'armée russe dont dépendent, entre autres, la Crimée et, surtout, le Donbass.
Justement, après avoir échoué à prendre la capitale Kiev, les forces russes se sont repliées afin de se concentrer sur la nouvelle priorité de l'état-major russe : "sécuriser" les Républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk dans le Donbass, dont l'indépendance avait été reconnue par Moscou trois jours avant l'invasion de l'Ukraine.
Alexandre Dvornikov est donc censé connaître le terrain mieux que quiconque. Mais ce général de 60 ans jouit aussi d'une réputation d'homme des situations difficiles et de "vrai poids lourd de l'armée", souligne Mark Galeotti, spécialiste des questions militaires russes, interrogé par le Washington Post.
Une réputation acquise à l'occasion de la guerre en Syrie. Auparavant, Alexandre Dvornikov avait poursuivi une carrière militaire sérieuse mais sans faits d'armes particuliers. Il a fréquenté "toutes les bonnes écoles de formation et a été affecté aussi bien à des divisions d'infanterie qu'à l'armée de l'air", rappelle le Guardian.
Tout change en 2015, quand Alexandre Dvornikov devient le premier chef des forces combinées russes en Syrie. À l'époque, le pouvoir de Bachar al-Assad, l'un des principaux alliés de Vladimir Poutine dans la région, semblait vaciller sous les coups conjoints de l'opposition et des jihadistes de l'organisation État islamique, et de l'opposition au pouvoir en place.
C'est Alexandre Dvornikov qui concocte puis applique la stratégie des bombardements intensifs sur plusieurs villes syriennes. Une approche qui, sous couvert de viser les combattants islamistes, permet également d'affaiblir les positions des rebelles anti-Assad.
Une intensification des bombardements indiscriminés ?
Cette stratégie, qui a impliqué la construction d'une base aérienne ex nihilo à Hmeimim, dans l'ouest du pays, prouve à Moscou qu'"Alexandre Dvornikov sait s'adapter à des situations nouvelles", souligne Mark Galeotti.
Il le fait sans trop d'égards pour les populations civiles. L'aviation russe n'hésite pas à bombarder à répétition des bâtiments tels que des hôpitaux ou des écoles, installant un climat de terreur dans les villes syriennes ciblées. Ces frappes indiscriminées lui valent, au minimum, une réputation de militaire qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins, souligne The Guardian.
>> Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
C'est de là aussi que lui vient le surnom de "boucher de Syrie". Cette instrumentalisation de la vie des populations civiles ne semble pas avoir dérangé Vladimir Poutine. Au contraire, le président russe a rappelé son général de Syrie en mars 2016 pour lui offrir le district sud de l'armée russe - l'un des plus importants du pays, en charge notamment de la Crimée, de l'Ukraine et de la Tchétchénie - et lui décerner la médaille de héros de la Fédération de Russie, l'une des plus prestigieuses.
"C'est la brute que Vladimir Poutine appelle quand il veut raser une ville comme Alep. Il fait partie des pires d'entre les pires dans l'armée russe", estime James Stavridis, un ancien amiral américain interrogé par la chaîne NBC.
Pour ce militaire à la retraite, la nomination d'Alexandre Dvornikov à la tête de toutes les forces engagées en Ukraine suggère qu'il faut s'attendre à d'autres atrocités contre les civils. Il aurait ainsi la même feuille de route qu'en Syrie : utiliser tous les moyens possibles pour retourner une situation militaire difficile.
"Le CV d'Alexandre Dvornikov - qui inclut des brutalités contre les civils - me fait penser qu'il faut s'attendre à plus d'exactions à venir en Ukraine", a pour sa part estimé Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, lors d'un entretien accordé à l'émission "Face the Nation" de CBS.
Surtout que le Kremlin veut des résultats rapidement. Vladimir Poutine souhaiterait pouvoir clamer victoire avant le 9 mai, date de la grande parade militaire à Moscou en mémoire à la fin de Seconde Guerre mondiale.
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PortraitPuy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev
DÉCRYPTAGEUkraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
ARMEMENTGuerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées
L'Humanité
Football. Jérémy Clément : « À Paris, j’étais déconnecté de la réalité »
EntretienDans Pour le plaisir, Jérémy Clément, ancien joueur formé à Lyon et aujourd’hui entraîneur d’un club amateur, celui de Bourgoin-Jallieu, revient sur sa carrière, notamment sur son passage au PSG, où il a failli se perdre. Entretien.
Léo AguesseAvec 329 matchs de Ligue 1 au compteur, celui qui a porté les couleurs de l’Olympique lyonnais, des Glasgow Rangers, du Paris Saint-Germain ou encore de l’AS Saint-Étienne a terminé sa carrière en 2020 dans sa région d’origine, au sein du club amateur de Bourgoin-Jallieu en Isère, où il officie désormais comme entraîneur.
Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?
J’ai fait ça pour sortir de ma zone de confort. L’idée, c’était d’être différent : je ne voulais pas faire comme tout le monde. Qui a dit qu’il n’y aurait qu’une préface dans un livre ? Moi, j’avais envie d’en faire deux. J’aime être dans la confrontation. En écrivant ce livre agrémenté de témoignages, je veux que le lecteur puisse s’inspirer des uns et des autres. Je ne voulais pas que ma biographie soit la même que celle d’un autre footballeur. Parler foot, ça va bien cinq minutes… Sans faire une thèse en psychologie, je veux permettre au lecteur de réfléchir à ce qu’il est, et à ce qu’il veut être.
Vous revenez sur vos années au centre de formation de l’Olympique lyonnais que vous décrivez comme « un enfer ». Finalement, la force mentale n’est-elle pas aussi importante que le talent pour un jeune joueur ?
Bien sûr, c’est une évidence. Le centre de formation était une épreuve très difficile pour moi. Mais je mesure la chance que j’ai eue : mon oncle et ma tante m’ont énormément aidé en m’hébergeant chez eux par la suite. Parfois, il faut reconnaître qu’on a eu de la réussite dans la vie. En revanche, c’est grâce au centre de formation que j’ai réussi à signer en pro et à faire ma carrière. Quand je suis arrivé à Lyon, j’étais loin d’être le meilleur. Au final, je pense être celui de ma génération qui a fait la plus belle carrière. Au-delà de la qualité intrinsèque, il y a la force de caractère.
Votre expérience vous incite-t-elle, en tant que coach, à prendre davantage en compte l’aspect psychologique et humain ?
À mon échelle, oui. Le talent est important mais on ne peut pas faire de grosses performances sans être bien mentalement. Derrière chaque sportif, il y a un homme. J’étais un joueur difficile à gérer, c’est intéressant de passer de l’autre côté et de se rendre compte de la difficulté d’être un bon coach. J’essaie de réfléchir à la personnalité de chacun de mes joueurs afin qu’ils soient épanouis.
Durant votre passage au PSG (2007-2011), vous reconnaissez avoir perdu votre joie de vivre. « Seuls l’orgueil et l’arrogance me guidaient », admettez-vous. Après la naissance de votre premier garçon, vous avez également été victime de dépression post-partum…
C’est un ensemble. À Paris, j’étais déconnecté de la réalité : on est invité partout, on est reconnu dans la rue, on gagne beaucoup d’argent. On perd un peu pied au milieu de toutes ces paillettes… au point de n’être plus vraiment soi-même ! Le pire, c’est qu’on n’en a pas conscience. À l’époque, je ne savais pas que l’arrivée d’un enfant allait bouleverser ma vie. Je ne savais pas non plus ce qu’était la dépression. J’ai voulu partager mon expérience dans le livre, ce type de dépression touche un homme sur cinq et les gens n’en sont pas toujours conscients. Dans mon cas, il y a eu un ensemble de difficultés qui ont abouti à un mal-être profond. Si tu ne vas pas bien dans ta tête, comment être bon sur le terrain ?
Le fait de signer à l’Asse vous a-t-il permis de retrouver du plaisir ?
(Rires) Le constat est facile à faire. Saint-Étienne est arrivé au bon moment. C’est un club qui me correspondait, avec une dimension plus humaine… Peut-être plus besogneux que talentueux. Le PSG a besoin de joueurs de lumière, qui rayonnent par leur talent. L’Asse me correspondait davantage dans ce que j’étais sur le terrain, un joueur travailleur.
En 2013, vous subissez un violent tacle du Niçois Valentin Eysseric. Le bilan est lourd : triple fracture ouverte du tibia, du péroné et de la malléole. Vous serez absent des terrains de longs mois. Pourtant, vous assurez ne jamais lui en avoir voulu. Êtes-vous sincère ?
Totalement ! J’aurais pu faire le même geste, pas maîtrisé et maladroit. Je sais qu’il n’a pas voulu me casser la jambe. Il s’est engagé dans l’action pour récupérer le ballon, mais il ne s’est pas dit : « Jérémy, je vais me le faire ! » L’expression « tacle assassin » a été reprise en boucle dans les médias. C’était beaucoup plus dur mentalement pour lui. Au final, l’histoire est belle car on a fini par jouer ensemble à Saint-Étienne.
« Le rêve de l’équipe nationale n’était pas le mien, je ne pouvais donc y prendre aucun plaisir », affirmez-vous dans votre livre. Jouer pour son pays n’est pas le rêve de tout footballeur ?
Pas pour moi (rires) ! Notre métier est exigeant : les mises au vert, les matchs de coupe d’Europe, les semaines hachées par les déplacements étaient déjà suffisants. Avec mes amis, je regardais les matchs de l’équipe de France à la télévision… et j’étais content de ne pas y être ! Quand tu es international, tu n’es jamais chez toi pour décompresser. Bien sûr, je n’avais certainement pas le niveau pour y prétendre non plus. Ce n’est pas un manque d’ambition, cela ne me faisait simplement pas envie. Même si jouer une coupe du monde pour son pays doit être magique… Toutes les compétitions ne valent pas les moments privilégiés passés en famille.
Un entraîneur a été primordial dans votre carrière, Paul Le Guen, que vous avez suivi à l’Olympique lyonnais, aux Glasgow Rangers et au Paris Saint-Germain. D’où vient cette connexion entre vous ?
Comme lui, je suis gaucher, milieu défensif et un peu introverti, ce qui a sans doute contribué à créer un lien. Au-delà de ses qualités de coach, on a créé une vraie relation. On se parlait peu mais on se comprenait. Paul avait confiance en moi car il savait que je ne le trahirais pas. Pour autant, il ne m’a jamais accordé de traitement préférentiel. Finalement, je fais la même chose depuis que je suis coach. J’essaie de mettre les meilleurs joueurs sur le terrain pour gagner les matchs, mais il y a une part d’affectif qui joue beaucoup. J’ai un lien préférentiel avec certains joueurs, c’est quelque chose d’irrationnel. On n’est pas des machines, il y a toujours ce facteur humain.
Pour le plaisirfootball France24 - Monde
Guerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées
Publié le : 07/04/2022 - 17:41
Sébastian SEIBT
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Des mines antipersonnel POM-3 ont été identifiées par l’ONG Human Rights Watch autour de la ville de Kharkiv fin mars. C’est le premier cas documenté de recours à des mines depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout, il s’agit d’un modèle sophistiqué très récent.
Les soldats russes commencent à laisser des mines derrière eux alors que leurs troupes reculent ou se repositionnent en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a tiré la sonnette d'alarme dès dimanche 3 avril en affirmant que l'armée russe laissait des mines antipersonnel autour "des maisons détruites, des équipements abandonnés et même dans les corps de ceux qui ont été tués".
Des affirmations quant à l'utilisation massive de ce type d'armes qui n'ont pas pu être vérifiées sur le terrain indépendamment, souligne l'agence de presse AP. En revanche, l'existence de mines antipersonnel laissées en Ukraine par des Russes a déjà pu être vérifiée par Human Rights Watch (HRW).
Des mines à capteurs sismiques
L'organisation non-gouvernementale a reçu des photos de ces engins meurtriers prises dans la région de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. "Elles nous ont été envoyées par des démineurs ukrainiens le 28 mars", souligne Fred Abraham, directeur associé des programmes pour Human Rights Watch, contacté par France 24. Les clichés ont ensuite été soumis pour vérification à des experts indépendants travaillant avec HRW.
#Ukraine Les forces russes ont utilisé des mines terrestres antipersonnel dans la région de Kharkiv. Ces armes sont pourtant interdites par un traité international, en raison de leur effet dévastateur sur les civils. https://t.co/5rx5fVPCRz pic.twitter.com/4YD1DpACxS
March 30, 2022C'est le premier cas documenté de recours à des mines antipersonnel depuis le début de la guerre d'invasion en Ukraine déclenchée par Moscou le 24 février. La Russie, qui n'est pas signataire de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1997 contrairement à l'Ukraine, a l'habitude d'avoir recours à ce type d'armes au cours des conflits auxquels elle participe. "On n'a pas été surpris, car partout où les soldats russes vont, que ce soit en Syrie, en Libye ou ailleurs, ils laissent des mines derrière eux", affirme Mark Hiznay, directeur associé de la division armes de Human Rights Watch, contacté par France 24. "Nous avons trouvé des traces de mines antipersonnel de facture soviétique ou russe dans 60 pays", précise Fred Abraham.
Mais celles qui ont été localisées autour de Kharkiv sont d'un genre nouveau. Il s'agit de mines POM-3 qui "ont été fabriquées en 2021 et qui étaient en développement depuis cinq ans", détaille Mark Hiznay. Ce nouveau modèle peut se déclencher avant même qu'une victime marche dessus. Il est doté de capteurs capables de détecter le mouvement à proximité et qui se déclenchent à une certaine distance.
Ce mécanisme, en tant que tel, n'a rien de neuf. "Ce sont des capteurs sismiques qui sont utilisés sur des mines depuis les années 1970, et notamment par les Américains durant la guerre du Vietnam. Ils ne servent pas uniquement à repérer les mouvements, mais peuvent aussi être configurés pour déclencher la mine uniquement lorsqu'un certain poids est détecté, ce qui permet, par exemple en théorie, de n'exploser que lorsqu'un camion militaire passe et pas une voiture civile", explique Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la "Revue militaire suisse" (RMS), contacté par France 24.
Mais les POM-3 poussent la sophistication meurtrière bien plus loin. Lorsqu'elles sont déclenchées, ces mines bondissent au-dessus du sol et explosent en se fragmentant sur un périmètre de 16 mètres autour d'elles, précise le site d'informations militaires CAT-UXO ("Collective awareness to UXO", un sigle qui désigne les Unexploded Ordnance, ou "engins explosifs immergés"), qui a documenté ce modèle de mines antipersonnel russes.
Le déminage rendu plus difficile et dangereux
En d'autres termes, ce sont des munitions qui ont été mises au point pour exploser au niveau de la tête des victimes et faire des dommages sur une aire bien plus large que les mines antipersonnel traditionnelles.
Ce n'est pas tout. Ces mines ne sont pas placées manuellement. Elles sont envoyées par grappe de dizaines depuis des lance-roquettes sur une distance de 15 kilomètres. Les POM-3 sont aussi équipés d'un système d'autodestruction qui peut être déclenché à distance et permet de programmer l'explosion de l'engin huit heures ou 24 heures plus tard, peut-on lire sur le site de CAT-UXO.
Enfin, les POM-3 seraient capables "de faire la différence entre un animal et un être humain", écrit le New York Times. C'est en tout cas "ce que le constructeur affirme sur sa documentation commerciale, arguant qu'il y a des algorithmes et de l'intelligence artificielle embarquée qui permettent de faire la distinction", note Mark Hiznay. Pour Alexandre Vautravers, "c'est purement un discours marketing, il n'existe pas de mines antipersonnel capables de faire ça".
Même si ces mines ne sont pas aussi "intelligentes" que le prétendent les Russes, "il peut sembler étonnant d'utiliser des engins aussi perfectionnés", souligne Mark Hiznay. Peut-être "qu'ils n'ont plus rien d'autres comme mines", note cet expert de Human Rights Watch.
Il reste à savoir si Kharkiv est le seul endroit où les POM-3 ont été disposées par l'armée russe. Leur découverte "doit en tout cas nous pousser à intensifier nos recherches, surtout autour d'autres villes en Ukraine dont l'armée russe s'est retirée ces derniers temps, comme Kiev ou Marioupol", note Fred Abraham de Human Rights Watch.
C'est d'autant plus important que ce type de mines antipersonnel est plus complexe à désamorcer à cause de ses capteurs. "À l'heure actuelle, nous n'avons pas de solution pour ce type de menace", affirme au New York Times James Cowan, directeur du HALO Trust, une ONG britannique qui travaille à nettoyer les anciennes zones de conflits des engins explosifs qui seraient restés, tels que les mines. "Il faudra probablement qu'un donateur nous fournisse des robots capables de désamorcer ces engins à distance", conclut-il.
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DÉCRYPTAGEUkraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
COULISSESDans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond
INTERVIEWCollecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
Valeurs Actuelles
Présidentielle : après la déception et la colère, pour qui voteront les électeurs de Mélenchon ?
« Dimanche soir, il a plus pensé à lui qu’aux Français, il a choisi l’intérêt de ses élus plutôt que l’intérêt de ses électeurs […]. Je pense que c’est une trahison de sa part », répondait, ce mardi, Marine Le Pen aux journalistes de France inter. La défaite de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième à l’issue du premier tour de la présidentielle, ce dimanche, a marqué les esprits. Des dizaines de milliers de personnes ont vu cette vidéo prise lors de l’annonce des résultats au Cirque d’Hiver où étaient rassemblés les électeurs de La France insoumise. On y voit un jeune homme, en pleurs, qui « n’arrive pas à le croire ». La déception est immense et se lit sur tous les visages. Puis, vient la déclaration tant attendue de leur candidat. « Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen. » C’est l’information capitale. Mais chez La France insoumise, on n’aime pas recevoir des ordres. Un sondage confirme cette tendance : au second tour, 23 % plébiscitent la candidate du Rassemblement national contre 33 % pour le président sortant, tandis que 44 % s’abstiennent, selon les dernières estimations du ministère de l’Intérieur.
Dimanche soir, à 23 h 20, François partage son analyse sur Facebook : « J’ai voté Mélenchon au premier tour de cette élection présidentielle. Je dois avouer que la déception fut ma première réaction. » L’internaute livre ensuite son impression sur la déclaration du candidat LFI qui exhorte à ne pas voter pour Marine Le Pen : « Cette stratégie est nécessaire afin de préserver son image médiatique et celle de son parti, et de conserver sa sociologie électorale. Je la comprends stratégiquement sans l’approuver sur le plan politique et moral. Je voterai Marine Le Pen face à Emmanuel Macron. » Dans la suite de son post, il explique sa décision, principalement guidée par un rejet profond du quinquennat d’Emmanuel Macron. « Cet homme est une menace avérée pour mon pays », écrit-il, « c’est un traître et un antidémocrate ».
Je pense que Le Pen œuvrera plus pour le pays et les Français que Macron.
Fidèle à l’esprit révolutionnaire des sympathisants insoumis, Juan n’apprécie pas non plus que lui soit dicté sa conduite : « Étant donné que je n’aime pas qu’on me dise pour qui voter, je n’appliquerai pas le pacte républicain. J’ai voté Mélenchon au premier tour, et je voterai Marine au second […]. Dégageons le pion, quoi qu’il en coûte. » Tony, qui a aussi voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour, explique pourquoi il votera pour la candidate du RN : « Macron a eu sa chance cinq ans, avec un bilan déplorable. Je donnerai donc sa chance à Marine Le Pen, écrit-il aussi sur le réseau social, une heure après les résultats du premier tour. Je pense que Le Pen œuvrera plus pour le pays et les Français que Macron. »
Marine, 27 ans, est fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères. Si elle a voté Macron en 2017 pour faire barrage au RN, elle ne recommencera pas : « Je ne veux pas qu’il se dise, comme à l’époque, que de nombreux Français votent pour lui parce qu’ils le veulent comme président, alors qu’en réalité c’est juste pour faire barrage », explique-t-elle à Valeurs actuelles. Diego, étudiant en sciences politiques de 23 ans, votera lui blanc, car il n’est « ni castor, ni facho ». « Le castor, précise-t-il, c’est celui qui a détesté le quinquennat de Macron, mais qui va voter pour lui au dernier moment pour faire barrage. Personnellement j’ai haï le quinquennat de Macron et je conspue les idées de Marine le Pen. »
À la question de savoir si la gauche serait moins dupe que la droite qui, elle, a pu être séduite par le quinquennat du président sortant, Diego répond : « La gauche n’est pas dupe. On sait pertinemment qu’il ne sera pas le président de la justice sociale ou de l’écologie. C’est le candidat de l’argent, et ce n’est pas que la gauche est moins crédule que la droite, c’est que lui-même a un projet de droite. » Lucas, étudiant en affaires publiques, lui, votera « très probablement » Emmanuel Macron bien qu’il hésite encore avec le bulletin blanc : « Je me reconnais plus dans ses valeurs, et le programme social de Marine est pour moi une grosse imposture : c’est une copie de celui de Mélenchon. Je préfère l’original. »
L'Humanité
Leclerc décroche l’Australie
Formule 1 Dominateur, Charles Leclerc (Ferrari), parti en pole position, a survolé le Grand Prix dimanche, marqué par l’abandon de son rival pour le titre, le champion du monde Max Verstappen (Red Bull). Sur le tracé de l’Albert Park à Melbourne, où 420 000 spectateurs sont venus ce week-end, le Monégasque a dominé le Mexicain Sergio Pérez (Red Bull), 2e, et le Britannique George Russell (Mercedes), 3e. Pour la quatrième victoire de sa carrière – la deuxième cette saison après la manche inaugurale à Bahreïn –, Leclerc s’est même adjugé le meilleur temps en course. Au championnat, Leclerc compte désormais 71 points et devance George Russell (37), et Carlos Sainz Jr (33). Verstappen recule à la 6e place avec 25 points. E. S.
L'Humanité
Paris-Roubaix : « Des prix de kermesse »
ChroniqueMejdaline MhiriLa boue constelle les jambes et les visages des athlètes illustrant l’effort dantesque réalisé… En octobre 2021, le Paris-Roubaix s’ouvrait enfin aux compétitrices, cent vingt-cinq ans après la première édition masculine. À l’issue d’une échappée en solitaire de plus de 80 kilomètres, Elizabeth Deignan triomphait en passant la ligne d’arrivée du vélodrome André-Pétrieux, suivie par plus de 2 millions de personnes derrière leur écran.
Néanmoins, il est acté que, ce samedi 16 avril, l’édition 2022 de la mythique course cycliste consacrera une nouvelle championne. La Britannique, enceinte, ne défendra pas son titre. Alors les paris vont bon train. Audrey Cordon-Ragot, première Française au classement (8 e), pourra-t-elle s’imposer sur l’épreuve d’un jour ? La Néerlandaise Marianne Vos, au palmarès impressionnant (huit fois championne du monde en cyclo-cross, deux fois sur piste, double championne olympique), s’annonce comme l’une des grandes favorites.
Quoi qu’il en soit, les 24 équipes engagées affronteront l’Enfer du Nord. Entre Denain et Roubaix, elles parcourront 124,7 kilomètres, dont 29,2 kilomètres de pavés, probablement sous les rafales d’un vent glacé. Un énorme défi physique relevé dans des conditions épouvantables : de quoi attirer les compétitrices ! C’est probablement la même passion qui les poussera à s’aligner au départ du Tour de France Femmes, le 24 juillet, la Grande Boucle fêtant son retour.
Ainsi, l’Union cycliste internationale a décidé, depuis 2020, d’un salaire minimum pour les neuf équipes féminines qualifiées en World Tour, le plus haut niveau international.
Ces deux événements marquent le virage pris par la discipline depuis plusieurs années pour rattraper le retard envers les femmes cyclistes, grâce notamment aux prises de parole des principales concernées et de leurs syndicats. Ainsi, l’Union cycliste internationale (UCI) a décidé, depuis 2020, d’un salaire minimum (dont le montant est destiné à augmenter) pour les neuf équipes féminines qualifiées en World Tour, le plus haut niveau international. Un cadre incitatif qui n’a pas tardé à faire des émules. Plusieurs équipes, comme les Américains de Trek-Segafredo ou les Australiens de BikeExchange ont annoncé qu’ils rémunéreraient tous leurs athlètes à la même hauteur, quel que soit leur genre.
Des évolutions positives qui ne doivent pas masquer les problèmes subsistants, comme le manque de compétitions pour les amatrices ou une pyramide de formations insuffisante pour les jeunes filles. Les primes reviennent également régulièrement dans le débat. En octobre, le vainqueur du Paris-Roubaix, Sonny Colbrelli, avait touché près de vingt fois plus que Lizzie Deignan : 30 000 euros, contre 1 535 euros. Audrey Cordon-Ragot avait touché 265 euros… contre 1 300 euros pour son homologue masculin, arrivé à la même place au classement. Interrogée par le Parisien, Marion Clignet, présidente de l’Association française des coureures cyclistes (AFCC), avait répondu sur le sujet : « On dirait des prix de kermesse. » Pas faux.
La chronique sportive de Mejdaline Mhiri Valeurs Actuelles
Présidentielle : après la déception et la colère, pour qui voteront les électeurs de Mélenchon ?
Frappée par une importante vague de défections au profit d’Eric Zemmour ces derniers mois, le parti de Marine Le Pen retrouve des couleurs à l’approche de la présidentielle. Conséquence : les transfuges se font de plus en plus rares.
France24 - Monde
Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
Publié le : 08/04/2022 - 20:54
Cyrielle CABOT
Au moins trois personnes ont été tuées jeudi, lors d'une fusillade à Tel-Aviv. Il s'agit de la quatrième attaque meurtrière en Israël en moins de trois semaines. De quoi faire craindre une flambée de violences alors que le pays célèbre à la fois le ramadan et la Pâque juive.
Les rues de Tel-Aviv, en Israël, ont été le théâtre de scènes de chaos jeudi 7 avril. Un homme, un Palestinien originaire de Cisjordanie, a ouvert le feu dans la rue Dizengoff, en plein cœur de la ville, tuant au moins trois personnes. Il a finalement été tué par les forces de sécurité après une chasse à l'homme de plusieurs heures.
Cette attaque est la quatrième à survenir dans le pays en moins de trois semaines. La série noire a commencé le 22 mars lorsqu'un Bédouin d'origine israélienne a tué quatre personnes à l'arme blanche et à la voiture bélier dans la ville de Beer Sheva, dans le sud du pays. Le 27 mars, deux cousins Arabes israéliens ont ouvert le feu dans la ville côtière d'Hadera. Rapidement, les deux enquêtes mettent en avant des liens entre les assaillants et le groupe État islamique (OEI).
Les deux dernières attaques, le 29 mars en banlieue de Tel Aviv et jeudi, ont quant à elles été perpétrées par deux Palestiniens originaires de Jénine, en Cisjordanie occupée. Un territoire considéré comme un bastion des factions armées palestiniennes.
Au total, ces quatre attentats ont causé la mort d'au moins 14 personnes. Ce bilan en fait la pire vague d’attaques depuis l’intifada des couteaux, une série d’attaques à l’arme blanche qui a tué environ 270 personnes, Israéliens et Palestiniens, en 2015 et 2016.
Face à ces violences, le gouvernement de Naftali Bennett a répondu avec fermeté annonçant, vendredi, donner "carte blanche" aux forces de sécurité pour "vaincre" cette "nouvelle vague de terreur".
Hugh Lovatt, spécialiste du Proche-Orient au Conseil européen des relations extérieures, situé à Londres, revient pour France 24 sur l'origine de ces attaques. Selon lui, elles s'inscrivent dans un "cycle de violences" en cours depuis des années dans la région.
France 24 : comment expliquez vous la multiplication des attaques depuis trois semaines en Israël ?
Hugh Lovatt : il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cette situation et il est assez difficile, à ce stade, de déterminer si l'un d'eux a été prédominant. Vraisemblablement, il s'agit d'une combinaison de raisons individuelles, locales et religieuses.
L'attaque du 22 mars a été perpétrée par un Bédouin israélien dans la région du Néguev. Or, cette zone est le théâtre d'un conflit avec le gouvernement depuis plusieurs mois. Les Bédouins y réclament la reconnaissance de certains villages que l'État voudrait déplacer. Impossible de savoir ce qui a été vraiment déclencheur, mais ce contexte joue certainement un rôle.
De même, il est difficile d'établir les motivations précises des assaillants Palestiniens mais les causes de leur colère peuvent être multiples : la colonisation de la Cisjordanie se poursuit et on dénombre une quinzaine de Palestiniens tués dans diverses circonstances, que ce soit à Jérusalem ou en Cisjordanie, depuis le début de l'année. De plus, les assaillants sont originaires de la région de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, un bastion de la résistance. Les attaques répétées des forces israéliennes y ont forcément un impact sur l'opinion publique. Si on y ajoute un facteur individuel - être humilié en passant la frontière ou se voir refuser l'accès quelque part par exemple - cela peut mettre le feu aux poudres.
À Beer Sheva et Hadera, les assaillants sont liés au groupe État islamique. Pourtant la dernière attaque revendiquée par le groupe dans la région remonte à 2017. Que représente-t-il aujourd'hui dans la région et est-ce que cela peut laisser présager une résurgence ?
En réalité, les assaillants en question sont des individus radicalisés qui sont inspirés par l'idéologie du groupe État islamique et qui s'identifient à ce mouvement. Mais d'après les différents éléments dont nous disposons, ils n'ont bénéficié d'aucune aide extérieure. Donc, non, je ne vois pas ces attaques comme une preuve d'une résurgence de l'OEI dans la région.
Il faut savoir que le groupe n'est pas totalement absent dans la région, mais il est un acteur très marginal. Il est d'ailleurs complètement exclu que ces attaques soient le résultat d'une alliance quelconque entre l'OEI et des mouvements palestiniens. Pour cause, les groupes palestiniens n'ont aucun intérêt à voir l'OEI émerger dans la région. Du côté du Hamas, c'est la même chose. L'OEI est considérée comme une force ennemie.
En bref, tous - Israël, autorités palestiniennes et Hamas - travaillent pour lutter contre une expansion de l'OEI dans la région. Le seul endroit où le groupe islamiste peut trouver des alliés, c'est à Gaza, et cela reste très limité.
Le gouvernement de Naftali Bennett a perdu sa majorité au parlement, la Knesset, mercredi. Ces différentes attaques pourraient-elles favoriser un retour de Benjamin Netanyahu au pouvoir ?
Bien sûr. Déjà parce que cette série d'attaques va clairement prendre de l'importance dans l'opinion publique. D'autant plus que celle de jeudi a eu lieu en plein centre-ville de Tel-Aviv, dans une artère très fréquentée, une veille de week-end.
Il faut se souvenir que, pendant les douze ans où il a été au pouvoir, Benjamin Netanyahu s'est toujours positionné comme un protecteur de l'État israélien et il s'est souvent vanté de ses atouts sécuritaires. Par effet ricochet, ces attaques donnent donc l'impression d'une défaillance sécuritaire pour la coalition Naftali Bennett. On sait que d'autres députés de la coalition de Bennett hésitent à changer de camp. Ces événements peuvent donc leur donner l'impulsion. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si ce dernier a réagi très fermement vendredi, en donnant carte blanche aux forces de sécurité.
En 2021, des heurts en cette période du ramadan avaient entraîné onze jours de guerre entre le Hamas et Israël. Craignez-vous que ces attaques entraînent une nouvelle escalade de tensions dans la région ?
Selon moi, ces attaques ne sont pas surprenantes. Elles s'inscrivent dans un cycle de violences qui est en cours depuis des années où les attentats arrivent par vagues et la tension retombe d'elle-même au bout de quelques semaines. C'est juste une preuve que le statu quo régional ne fonctionne pas sur le long terme.
Dans ce cas précis, tout est effectivement aussi exacerbé par l'arrivée de la période du ramadan, un moment toujours propice aux tensions. Mais selon moi, le danger principal est que ces attaques en entraînent d'autres, dans une sorte de mimétisme terroriste, jusqu'à ce que la situation s'apaise d'elle-même.
L'an dernier, le Hamas s'était lancé dans la guerre car il voulait justement sortir de ce statu quo. Cette fois-ci, il n'a aucune volonté d'escalade, il est affaibli et stratégiquement perdu. Certes, lui et le Jihad islamique ont salué l'attaque de jeudi, mais ils sont globalement restés en retrait. Et Mahmoud Abbas a, lui, condamné les attaques, ce qui est un fait rare.
Cependant, la réponse sécuritaire de Naftali Bennett m'inquiète. Il a décidé de limiter les déplacements entre la Cisjordanie et Israël. S'il va encore plus loin, et leur interdit l'accès à la mosquée Al-Aqsa en pleine période de ramadan, cela pourrait en revanche accentuer les tensions régionales et mettre le feu aux poudres.
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En Israël, Naftali Bennett et sa coalition perdent leur majorité au Parlement
Israël : au moins deux morts dans une nouvelle attaque armée à Tel-Aviv, le tireur abattu
Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie
New York Times - World
Con una escasa participación, los votantes de México le dicen a AMLO que se quede
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El apoyo al presidente Andrés Manuel López Obrador fue abrumador entre quienes acudieron a las urnas, pero el referendo revocatorio no logró el 40 por ciento de participación necesario para que el resultado sea vinculante.
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Por Oscar Lopez y Natalie Kitroeff
CIUDAD DE MÉXICO — La votación del domingo, presentada por el presidente como un ejercicio histórico para la democracia de México, le dio a los electores la oportunidad de retirar a su jefe de Estado por primera vez.
Pero dado que la popularidad del presidente Andrés Manuel López Obrador sigue siendo alta y la oposición en su mayoría boicoteó el evento, los resultados estaban casi asegurados.
Más bien, como tanto en la política polarizada de México estos días, el voto se convirtió en otra trinchera más para la batalla entre los bandos políticos.
El domingo, casi el 18 por ciento del electorado emitió su voto, mucho menos de lo necesario para obtener un resultado vinculante, lo que implica que el resultado ha sido en gran parte simbólico.
Pero más del 90 por ciento de quienes sí acudieron a votar lo hicieron a favor de que el presidente complete su sexenio, según los resultados preliminares de la autoridad electoral,
Tras el referendo, el presidente y sus partidarios sabrán ahora de dónde procede el amplio apoyo del que gozan López Obrador y su proyecto político, incluso en momentos de debilidad. Con dificultades para cumplir las promesas clave de su campaña, el índice de aprobación del presidente cayó del 66 por ciento en diciembre al 59 por ciento el mes pasado, según una encuesta del diario El Economista.
Si bien López Obrador se quedó lejos de alcanzar el 40 por ciento de participación requerida para que los resultados cuenten, el haber llevado a más de 15 millones de personas en todo el país a votar a su favor deja de manifiesto su capacidad para movilizar votantes en un momento en que se cuestionan los logros de su gobierno.
“Más de 15 millones de mexicanos están contentos y quieren que yo continúe hasta septiembre de 2024”, dijo López Obrador en un video publicado poco después de que se anunciaran los resultados preliminares. “Vamos a continuar con la transformación de nuestro país”.
A dos años de la próxima elección presidencial, el voto por la revocatoria también ha sido una oportunidad para que López Obrador ponga a prueba las debilidades y fortalezas de su partido por todo el país y determine quién será el mejor candidato para sucederlo. Se espera que el presidente, la figura más influyente de su partido, juegue un papel fundamental para elegir a un sucesor que continúe con su legado.
Por otro lado, la oposición vio el ejercicio como un intento de apuntalar el control del poder que tiene el presidente. Los críticos del presidente observaron que la baja participación indicaba cualquier cosa excepto la autoridad de López Obrador y sus esfuerzos para transformar el país.
“Ha sido un fracaso completo”, dijo Juan Romero Hicks, diputado del opositor Partido Acción Nacional en un video publicado poco después del cierre de las mesas de votación. “Nuestro presidente perdió porque no tiene la confianza ciudadana”.
Los analistas dijeron que la votación, que transcurrió sin sobresaltos, puede favorecer la imagen de un organismo que ha sido frecuentemente atacado por el presidente: el organismo electoral de México.
En los meses previos a la votación, López Obrador y sus seguidores vertieron una gran cantidad de críticas hacia el Instituto Nacional Electoral de México por no promover el referendo y no instalar suficientes mesas de votación.
“Están callados los del INE, en una actitud contraria a la Constitución y totalmente antidemocrática”, dijo López Obrador en una conferencia de prensa reciente. “Las están escondiendo”, dijo refiriéndose a las casillas.
La solicitud de recursos al gobierno federal por parte del organismo electoral fue rechazada. Así que el instituto tuvo que realizar la votación con un presupuesto que era aproximadamente la mitad de lo que había dicho que necesitaba e instaló muchas menos urnas de las que tendría en una elección presidencial.
“Es una estrategia para colocar al INE en una situación de incumplimiento”, dijo Lorenzo Córdova, líder de la agencia electoral. “Es una trampa”.
Pero aunque la participación fue baja, sí fue más nutrida de lo anticipado por los analistas, lo que podría fortalecer la reputación del instituto y protegerlo de futuros ataques del presidente y su partido.
“El ganador indiscutible, más allá de la guerra de cifras y narrativas, es el INE”, dijo Carlos Bravo Regidor, un analista político.
El hecho de que más de 16 millones de personas acudieran a emitir su voto, dijeron los analistas, probablemente funcione a favor del presidente.
“Superó las expectativas”, dijo Blanca Heredia, profesora en el CIDE, una institución de investigación en Ciudad de México. “Es una muy buena participación, tomando en cuenta condiciones muy poco propicias para que la gente fuera a votar: no había un opositor claro, no había una competencia como tal”.
Añadió: “Era casi como una batalla simbólica”.
Esta votación es típica del estilo de gobierno de López Obrador. El presidente ha pasado gran parte de su mandato como si estuviera en campaña, recorriendo el país para reunirse con sus votantes y mantener el entusiasmo entre sus seguidores. De cara a las elecciones de 2024, el voto revocatorio le brindó la oportunidad de animar a sus bases en territorios clave.
Hay un énfasis especial en Ciudad de México, que por mucho tiempo se ha considerado un bastión del presidente. Se cree que la jefa de gobierno de la capital, Claudia Sheinbaum, está entre los principales contendientes a asumir la presidencia luego de que concluya el sexenio de López Obrador. Pero el año pasado el partido perdió puestos clave en la legislatura de la ciudad bajo el mandato de Sheinbaum, lo que ha sido percibido como un posible golpe a su futuro político.
Si bien la Suprema Corte de Justicia de la Nación había dicho que los partidos políticos no pueden hacer proselitismo político a favor del voto, Sheinbaum pasó semanas en un frenesí de campaña a favor de la votación, lo cual ha sido considerado como una oportunidad para que la jefa de gobierno se recupere de las pérdidas del partido el año pasado.
Pero al conocerse los primeros resultados, quedó claro que los esfuerzos de la jefa de gobierno de Ciudad de México se quedaron cortos: a pesar de la publicidad omnipresente y la promoción constante de Sheinbaum, la Ciudad de México no estuvo entre los cinco estados con mayores tasas de participación.
El conteo final aún podría alterar el ánimo político en México e indicarle al presidente y a Morena qué zonas del país, y cuáles posibles contendientes, serán los más importantes para asegurar la presidencia en 2024.
Pero lejos de la transformación radical que una revocación de mandato presidencial podría haber causado, esta votación parece solo reafirmar la amargura de la política mexicana. Sin un resultado vinculante a causa de la baja participación, las fuerzas políticas de un país polarizado tendrán que combatir el relato que surja de los resultados para mejorar sus pretensiones de competir por el poder.
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L'Humanité
Le vrai bilan social du groupe Renault
ActuAutomobile Destructions d’emplois, disparité salariale, épuisement professionnel… la CGT a passé au crible des données qui jettent une lumière crue sur la politique du constructeur.
Cyprien BogandaQuelques graphiques valent parfois mieux qu’un long discours. Les données ci-contre, compilées par la CGT à partir des documents officiels de Renault SAS, permettent de dresser une sorte de contre-bilan de l’ère Carlos Ghosn, PDG tout-puissant durant quatorze ans. Et elles conduisent à nuancer la « révolution » (ou « renaulution » dans le langage maison) introduite par son successeur, Luca de Meo. Premier constat : une érosion très nette des effectifs, en baisse de près de 25 % entre 2010 et 2021. « Considérer l’emploi comme un bien immuable est profondément contraire à la façon dont l’économie évolue », philosophait sans complexe Carlos Ghosn lui-même dès 2003, comme pour justifier par avance cette casse sociale (1).
course au gigantisme et réduction des coûts
Son passage chez Renault est marqué par un mélange de course au gigantisme et de réduction des coûts. Entre 2005 et 2018, les ventes totales du groupe ont grimpé de près de 60 % (à 3,9 millions de véhicules), mais cet accroissement des volumes s’est réalisé hors de France, à coups d’acquisitions (Dacia en Roumanie, AvtoVAZ en Russie…) et de délocalisations dans les pays à bas salaires. Ces destructions de postes se sont d’ailleurs enchaînées malgré de généreuses aides publiques : en 2009, par exemple, l’État accorde 3 milliards d’euros de prêt à Renault au lendemain de la crise financière ; en 2020, c’est un chèque de 5 milliards d’euros qui est signé. Dans le même temps, fidèle à sa réputation de « cost-killer », Ghosn traque les coûts « inutiles », multipliant plans de compétitivité et économies d’échelle.
La marge opérationnelle du constructeur est quasiment multipliée par deux entre 2005 et 2017, mais les salariés n’en récoltent pas les fruits… ou du moins, pas tous. Les graphiques ci-dessous montrent l’envol des plus hauts salaires, au milieu d’une stagnation généralisée. Le montant global des 10 rémunérations annuelles les plus élevées a explosé d’environ 160 %, pour atteindre plus de 16 millions d’euros en 2021 (soit une moyennes de 1,6 million d’euros par personne). Les autres salariés du groupe ne sont pas logés à la même enseigne, une différence de traitement qui se double d’une inégalité hommes-femmes plus ou moins marquée selon les catégories. Et encore, le graphique n’intègre pas les rémunérations des plus hauts dirigeants : en 2018, par exemple, le PDG de Renault a gagné 5 521 258 euros, soit 115 fois le revenu médian des employés du groupe, selon les données du constructeur ! La situation est largement dénoncée par les syndicats. « Cette année, nous n’avons obtenu que 2,6 % d’augmentation lors des négociations annuelles obligatoires, malgré une inflation supérieure, déplore Jean-François Nanda, de la CFDT. Lorsqu’on dénonce cette politique salariale auprès de la direction, elle nous rétorque qu’on est positionnés dans la fourchette haute par rapport à nos concurrents ! Nous pensons le contraire… »
Arrivée aux commandes de l’entreprise en 2020, Luca de Meo a amorcé un virage stratégique aussitôt qualifié de « renaulution » (passage d’une logique de volume à une logique de valeur, timide début de relocalisation pour certains modèles, etc.), mais il ne compte pas arrondir les angles sur le terrain social. Au contraire. Le dirigeant s’est félicité d’avoir atteint en avance l’objectif de 2 milliards d’économies fixé en 2020, qui prévoit notamment la suppression de 4 600 postes rien qu’en France. Depuis, d’autres s’enchaînent dans tous les secteurs, y compris l’ingénierie (1 700 destructions programmées sur trois ans).
L’absentéisme, « marqueur du mal-être au travail »
Ces coupes drastiques dans les effectifs, tout comme la politique sociale du groupe dans son ensemble, pèsent sur les conditions de travail. Sur le site de Villiers-Saint-Frédéric (Yvelines), la CGT alerte sur une déconnexion croissante entre l’image renvoyée par la direction et la réalité du terrain : « Les dimensions à taille humaine, l’environnement bucolique et surtout l’ambiance entre les salariés de l’établissement sont devenus, dans la mythologie du groupe, l’assurance d’un nouvel éden, la quintessence du bonheur au travail. Mais, derrière ce paradis fantasmé, se cache une autre réalité. » Laurent Giblot (CGT) s’est intéressé aux chiffres de l’absentéisme, souvent présenté à tort comme un signe de désengagement des salariés, mais qui est, en réalité, « un marqueur important du mal-être au travail ». « Une analyse fine montre l’explosion des arrêts de travail de plus de 30 jours, en hausse continue depuis 2017, pour atteindre 14 % du nombre de jours théoriques travaillés, assure-t-il. C’est bien l’épuisement professionnel (burn out) qui est en cause. »
renault France24 - Monde
Le journaliste et Nobel de la paix Dmitri Mouratov, la résistance à tout prix face au Kremlin
Publié le : 08/04/2022 - 16:26
Stéphanie TROUILLARD
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Le journaliste russe Dmitri Mouratov a annoncé avoir été attaqué, jeudi, par un inconnu l'ayant aspergé d'un produit rouge dans un train. Prix Nobel de la paix 2021, le rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta avait récemment annoncé mettre aux enchères sa médaille en faveur des réfugiés ukrainiens. Malgré les menaces, il se bat depuis les années 90 pour la défense de la liberté de la presse dans son pays.
Le visage et le t-shirt maculés de peinture rouge. Le journaliste russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, s'est photographié dans les toilettes du train dans lequel il se trouvait, jeudi 7 avril.
"Un inconnu a attaqué le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov dans le wagon d'un train", a annoncé le journal sur sa chaîne Telegram cliché à l'appui.
"Ils ont versé de la peinture à l'huile avec de l'acétone dans le compartiment. Les yeux me brûlent terriblement. Dans le train de Moscou à Samara. Le départ a déjà été retardé de trente minutes. Je vais essayer de me laver", a également expliqué Dmitri Mouratov, prix Nobel de la paix 2021, cité dans cette publication. "Il [l'agresseur, NDLR ] a crié 'Mouratov, c'est pour nos gars'", a-t-il ajouté.
❗️Неизвестный напал на главреда «Новой газеты» и лауреата Нобелевской премии мира Дмитрия Муратова прямо в вагоне поезда pic.twitter.com/xrhR62zJts
April 7, 2022Une deuxième photo accompagnant ce message montre un compartiment de train couchette éclaboussé par une grande quantité de liquide de couleur rouge sang. "Mouratov a obtenu les premiers soins médicaux et a pris son train pour aller voir sa mère (...). Nous recherchons le criminel qui a fait ça", a également déclaré sur Twitter Kirill Martinov, l'ancien adjoint de Dmitri Mouratov. La police a indiqué avoir ouvert une enquête et rechercher deux hommes pour cette attaque, selon l'agence TASS.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé sur Twitter un acte "inacceptable" et "une nouvelle attaque envers la sécurité des journalistes et la liberté d'informer en Russie". "L'UE continuera de soutenir le journalisme indépendant russe", a-t-il affirmé. Comme en écho, les journalistes de la publication exilés à l'étranger ont annoncé, jeudi, le lancement d'une nouvelle publication Novaïa Gazeta Europe en plusieurs langues, dirigée par Kirill Martinov, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une filiale du journal d'origine mais bien d'une initiative indépendante.
Nobel Peace Price laureate & @novaya_gazeta chief editor Dmitry Muratov was attacked in Moscow. This is completely unacceptable and yet another assault on safety of journalists and media freedom in #Russia. The EU will continue supporting Russian independent journalism.
April 7, 2022"Les conditions d'une censure militaire"
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias russes sont en effet de plus en plus muselés par le Kremlin. Pilier du journalisme d'investigation, Novaïa Gazeta avait ainsi annoncé, fin mars, suspendre ses publications en ligne et au format papier en Russie, après avoir reçu un deuxième avertissement du gendarme des télécoms russe, Roskomnadzor, pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".
"Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns les autres", avait écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal. Selon lui, sa rédaction a poursuivi son travail pendant 34 jours "dans les conditions d'une censure militaire". Depuis le début de l'invasion, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués en Russie. En mars, les autorités ont également voté plusieurs lois réprimant ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit.
Novaïa Gazeta faisait figure de dernier bastion de la presse libre encore en activité. Dmitri Mouratov n'avait pas hésité à annoncer, le 22 mars dernier, qu'il souhaitait mettre aux enchères sa médaille de prix Nobel au profit des réfugiés ukrainiens. Le rédacteur en chef avait indiqué dans un communiqué qu'il voulait ainsi aider "les civils réfugiés, les enfants blessés et ceux malades qui ont besoin d'un traitement urgent".
Informer malgré les risques
À 60 ans, Dmitri Mouratov est une immense figure du journalisme russe. Né en 1961 à Samara, dans le sud-est de la Russie, il obtient son premier poste dans un journal dans les années 80 après avoir servi dans l'armée. Il découvre sa vocation de journaliste en travaillant à la pige pour quelques publications locales pendant ses études de philologie à l'Université d'État de Moscou.
Après avoir fait ses armes au sein du quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, il participe, en 1993, à la fondation de Novaïa Gazeta, avec notamment le soutien financier du dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, lui-même prix Nobel de la paix. Sous la houlette de Dmitri Mouratov, Novaïa Gazeta, qu'il dirige de façon quasi continue depuis 1995, s'impose en machine à scoops.
Corruption, affaires impliquant le pouvoir : ce journal se penche sur tous les thèmes délicats, y compris ceux qui, avec l'arrivée à la présidence de Vladimir Poutine en 2000, deviennent inabordables pour les autres médias, notamment la guerre en Tchétchénie. Plus récemment, Novaïa Gazeta a enquêté sur les mystérieux mercenaires du groupe Wagner, des soldats de l'ombre de la Russie, ou la répression des homosexuels en Tchétchénie, s'attirant les foudres du dirigeant de cette république du Caucase russe, Ramzan Kadyrov, connu pour sa brutalité.
Cet engagement a coûté la vie à six de ses collaborateurs, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, connue pour ses critiques de la guerre sanglante du Kremlin en Tchétchénie et assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble. Les commanditaires de ce crime n'ont toujours pas été identifiés. Ébranlé par ce meurtre, Dmitri Mouratov avait envisagé de fermer le journal, qui lui semblait "dangereux pour la vie des gens". Mais face à la détermination de sa rédaction, il avait finalement décidé de continuer.
Un prix Nobel de la paix
Ce travail d'investigation a aussi valu à la rédaction de Novaïa Gazeta plus de soixante récompenses, dont le prix Pulitzer. Dmitri Mouratov a surtout reçu, en octobre dernier, le prix Nobel de la paix aux côtés de la journaliste philippine Maria Ressa pour "leur combat courageux pour la liberté d'expression".
[A LA UNE A 18H] Le prix Nobel de la paix a récompensé deux journalistes d'investigation, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, consécration d'une liberté de la presse menacée de toutes parts dans ces pays et au-delà #AFP pic.twitter.com/RiKIlLQfA4
October 8, 2021Ironie du sort, le Kremlin avait salué à cette occasion le "courage" et le "talent" de Dmitri Mouratov. "Nous pouvons féliciter Dmitri Mouratov. Il travaille en continu en suivant ses idéaux, en les conservant. Il est talentueux et courageux", avait déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Lors de son discours de réception du Nobel, prononcé le 10 décembre, le rédacteur en chef avait pour sa part dédié son prix à Novaïa Gazeta et à ses collaborateurs assassinés pour leur travail et leurs enquêtes. "Ce prix est également destiné aux collègues vivants, à la communauté qui remplit son devoir professionnel", avait-il insisté.
"Nous grognons et mordons. Nous avons des crocs et une poigne. Mais nous sommes la condition du mouvement en avant. Nous sommes l'antidote contre la tyrannie", avait-il clamé avant de conclure : "Je veux que les journalistes meurent vieux".
Avec AFP
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Le prix Nobel de la paix attribué aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov
GUERRE EN UKRAINE
Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication
France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.
Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.
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Elecciones presidenciales de Francia: ¿quiénes son los candidatos, cómo funcionan las votaciones y qué está en juego?
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Los franceses eligen a su presidente en abril, una votación crucial para Francia y clave para Europa. El presidente Emmanuel Macron es el favorito para ganar, pero la carrera se ha puesto reñida.
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Por Aurelien Breeden
PARÍS — Los franceses acuden a las urnas este mes para elegir a su presidente, el cargo más poderoso de Francia y que tiene un control considerable de la política interior y exterior, en uno de los Estados miembro más poblados e influyentes de la Unión Europea.
La guerra en Ucrania ha dominado la cobertura informativa en Francia y ha eclipsado en gran medida la campaña. El presidente Emmanuel Macron ha sido acusado de utilizar su condición de líder en tiempos de guerra y de diplomático en jefe de Europa para evitar enfrentarse a sus oponentes y llegar a un segundo mandato, y algunos críticos se preocupan de que la campaña desigual haya carecido de un debate sustantivo.
Sin embargo, la carrera se ha abierto recientemente con el auge de su principal contrincante, Marine Le Pen, la líder de extrema derecha con una plataforma anti-UE, anti-OTAN y pro-Rusia que repercutiría globalmente si llega a ganar.
Esto es lo que hay que saber sobre la votación, que se celebrará en dos rondas el 10 y el 24 de abril.
¿Qué está en juego?
Francia, una nación de más de 67 millones de habitantes, es la séptima economía del mundo, el país más visitado, uno de los cinco miembros permanentes del Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas y una potencia nuclear. Es miembro fundador de la Unión Europea y un motor clave de su política.
El próximo presidente de Francia tendrá que ayudar al país a sortear dos fuerzas que actualmente azotan a Europa: la brutal invasión rusa a Ucrania, que ha desplazado a millones de personas a las puertas del continente, y una recuperación económica relacionada con una pandemia que está tensando las cadenas de suministro.
Aunque las fuerzas de la derecha han ganado en gran medida las guerras culturales de Francia en los últimos años, las encuestas muestran que los votantes franceses están ahora preocupados principalmente por el creciente costo de la vida. El próximo presidente tendrá que compaginar estas preocupaciones con otras cuestiones a largo plazo en la mente de los votantes, como la transición de Francia a energías limpias, la sostenibilidad de su generoso modelo de bienestar, el temor a la inmigración y el nerviosismo por el lugar que ocupa el Islam en el país.
La desilusión generalizada con la política también se ha convertido en una fuente importante de preocupación, y se teme que estas elecciones puedan ser las de menor participación en una elección presidencial en décadas.
¿Cuáles son los poderes de la presidencia francesa?
Los presidentes franceses disponen de poderes extraordinarios, más que la mayoría de los líderes occidentales, con menos controles y equilibrios que limitan el poder ejecutivo en otros países.
A diferencia de los primeros ministros británicos o los cancilleres alemanes, que son elegidos por los partidos que controlan el mayor número de escaños en sus parlamentos, los presidentes franceses son elegidos directamente por los ciudadanos para mandatos de cinco años. Poco después de esas elecciones, Francia vuelve a las urnas para elegir a los representantes de la Asamblea Nacional, la cámara más poderosa del Parlamento, cuyos mandatos también duran cinco años.
El hecho de que ambas elecciones se celebren en el mismo ciclo de cinco años aumenta considerablemente la probabilidad de que Francia vote por legisladores que apoyen al presidente recién elegido, lo que significa que los presidentes franceses no tienen que preocuparse tanto como otros líderes por la agitación interna de los partidos o las elecciones de mitad de mandato. El primer ministro de Francia, como jefe de gobierno, desempeña un papel importante en el sistema constitucional, al igual que el Parlamento. Pero el presidente, que nombra al primer ministro, establece gran parte de la agenda de Francia
¿Quiénes son los candidatos?
Hay 12 candidatos oficiales, pero las encuestas sugieren que solo unos pocos tienen posibilidades de ganar.
El actual favorito es Macron, de 44 años, un exbanquero de inversión que fue elegido en 2017 con poca experiencia política y que se presenta a un segundo mandato. Fue elegido sobre las ruinas de los partidos políticos tradicionales de Francia con una fuerte plataforma proempresarial. Reformó el código laboral, eliminó un impuesto sobre el patrimonio y reformó la compañía nacional de ferrocarriles. Pero su afán reformista ha sido atenuado por las huelgas masivas a raíz de sus planes de reforma de las pensiones, las protestas de los “chalecos amarillos” y la pandemia de coronavirus. La guerra de Ucrania lo puso por delante en las encuestas, pero su ventaja se ha reducido recientemente, hasta aproximadamente el 25 por ciento en los sondeos.
La principal contrincante de Macron es Le Pen, de 53 años, la eterna líder de extrema derecha que se presenta por tercera vez y que perdió ante él en 2017. Lidera la Agrupación Nacional, un movimiento conocido desde hace mucho por su antisemitismo, su nostalgia nazi y su postura antiinmigrante, que ella ha tratado de sanear y convertir en un partido creíble y capaz de gobernar. Le Pen se ha enfrentado a las críticas por su anterior simpatía por el presidente ruso, Vladimir Putin, pero la inflación y el aumento de los precios de la energía encajan bien en su plataforma proteccionista. Actualmente ocupa el segundo lugar en las encuestas, con un 20 por ciento de apoyo.
Varios candidatos, que tienen entre el diez y el 15 por ciento de los votos, se disputan el tercer puesto con la esperanza de lograr un aumento de última hora que los haga pasar a la segunda vuelta.
Jean-Luc Mélenchon, de 70 años, es el líder del partido de extrema izquierda Francia Insumisa y el candidato de izquierda mejor posicionado para llegar a la segunda vuelta. Político veterano y hábil orador, conocido por su retórica apasionada y su personalidad divisiva, ha prometido invertir en energía verde, reducir la edad legal de jubilación, aumentar el salario mínimo mensual y redistribuir la riqueza poniendo impuestos a los ricos. También quiere reformar radicalmente la Constitución francesa para reducir los poderes presidenciales.
Valérie Pécresse, de 54 años, es una política que preside la región francesa de Île-de-France, una potencia económica y demográfica que incluye a París. Es la candidata de Les Républicains, el principal partido conservador francés. Varias de sus propuestas económicas, como el aumento de la edad legal de jubilación a los 65 años, son similares a las de Macron. Pero en unas elecciones en las que las voces más radicales han marcado el tono del debate en la derecha, ella ha dado un giro duro en temas como la inmigración y la delincuencia, lo que la deja con problemas para sobresalir entre los otros candidatos de la derecha.
Éric Zemmour, de 63 años, es un escritor, comentarista y estrella de la televisión de extrema derecha que lleva años en los medios de comunicación franceses, pero cuya campaña, con ecos de Donald Trump, ha revuelto la política francesa. Es un nacionalista que evoca imágenes de una Francia en franca decadencia a causa de la inmigración y el islam, y ha sido condenado en múltiples ocasiones por infringir las leyes que castigan la difamación o los actos que provocan el odio o la violencia por motivos de raza y religión. Últimamente, sus perspectivas se han ido desvaneciendo.
El resto de los candidatos tienen un porcentaje de votos de un solo dígito y tienen pocas posibilidades de llegar a la segunda vuelta. Entre ellos se encuentran Anne Hidalgo, de 62 años, alcaldesa de París y candidata del moribundo Partido Socialista, y Yannick Jadot, de 54 años, candidato del Partido Verde, que ha tenido dificultades para avanzar a pesar del creciente apoyo a las causas medioambientales en Francia.
¿Cómo funciona?
El candidato que obtiene la mayoría absoluta de los votos en la primera vuelta es elegido directamente, un resultado improbable que no se produce desde 1965, la primera vez que un presidente francés fue elegido por votación popular directa. En su lugar, suele celebrarse una segunda vuelta entre los dos primeros candidatos.
Las normas electorales francesas son estrictas, con rigurosos límites a la financiación de las campañas y al tiempo de emisión, y con un apoyo financiero y logístico del Estado que pretende igualar las condiciones. (Aun así, muchos medios de comunicación son propiedad de personas adineradas, lo que les da una vía para influir en las elecciones).
Los gastos de campaña tienen un tope de unos 16,9 millones de euros para los candidatos en la primera vuelta, o sea, unos 18,5 millones de dólares, y de unos 22,5 millones de euros para los que llegan a la segunda. Los que se saltan las normas —como Nicolas Sarkozy, expresidente de derecha— enfrentan multas y sanciones penales.
Las empresas privadas no pueden hacer donaciones de campaña, y los particulares únicamente pueden donar hasta 4600 euros para toda la elección. Los candidatos reciben el reembolso de una parte de sus costos de campaña, y el Estado paga algunos gastos.
El tiempo de emisión está estrechamente regulado por el organismo de control de los medios de comunicación de Francia. En un primer momento, las televisiones y radios deben garantizar que los candidatos tengan una exposición que se corresponda aproximadamente con su importancia política, basándose en factores como los sondeos, la representación en el Parlamento y los resultados de las elecciones anteriores. Cuando la campaña comienza oficialmente, dos semanas antes de la votación, todos los candidatos tienen el mismo tiempo de emisión. Está prohibido hacer campaña los fines de semana de votación.
¿Qué sucede después?
A las 8 p. m. del día de las elecciones, el 10 de abril, los medios de comunicación franceses colaborarán con las encuestadoras para publicar los resultados previstos, basados en el recuento preliminar de votos. Eso dará una buena indicación de quién se espera que pase a la segunda vuelta, pero si la elección está reñida, las proyecciones podrían no estar claras hasta más tarde. Los resultados oficiales estarán disponibles en el sitio web del Ministerio del Interior.
Los dos candidatos a la segunda vuelta se enfrentarán en un debate por televisión antes de la nueva votación, el 24 de abril. Si Macron no es reelegido, el nuevo presidente tendrá hasta el 13 de mayo para tomar posesión. La atención se centrará entonces en las elecciones para la Asamblea Nacional. Todos los escaños estarán en juego, en un sistema similar de dos rondas de votación, el 12 y el 19 de junio.
Aurélien Breeden cubre Francia desde la oficina de París desde 2014. Ha informado sobre algunos de los peores atentados terroristas que ha sufrido el país, el desmantelamiento del campamento de migrantes en Calais y las tumultuosas elecciones presidenciales de Francia en 2017. @aurelienbrd
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L'Humanité
Stellantis : 180 000 € par jour pour Tavares, 40 € de plus par mois pour les salariés...
ActuL’annonce du salaire du directeur exécutif de Stellantis, Carlos Tavares, « récompensé » notamment pour ses bons résultats financiers, révolte les syndicats.
Luis ReygadaPourquoi se gêner ? 66 millions d’euros : c’est le montant stratosphérique qu’atteindrait la rémunération de Carlos Tavares, directeur exécutif de Stellantis, au titre de l’année 2021, selon les calculs du cabinet Phitrust. « Même si le groupe a produit des résultats élevés l’année dernière, cette rémunération (…) est-elle justifiée socialement, alors que le groupe va devoir probablement faire face à des restructurations massives avec des suppressions d’emplois ? » s’est interrogé l’actionnaire minoritaire du géant de l’automobile.
L’annonce fait polémique
Dans son communiqué, cette société de gestion de portefeuilles « à dimension éthique » dénonce le caractère « indécent » d’un tel montant, tout en questionnant les autres actionnaires de la multinationale – née en janvier 2021 de la fusion des groupes Peugeot-Citroën-Opel (PSA) et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) – ainsi que « les pouvoirs publics ». La Banque publique d’investissement détient en effet 6,15 % du capital de Stellantis.
Un tel niveau de rémunération serait le plus élevé des grandes entreprises de l’Hexagone. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a d’emblée déclaré sur BFMTV et RMC que, s’agissant d’une entreprise privée, « c’est à la fin les actionnaires qui décident et qui votent »… laissant clairement comprendre que son gouvernement ne s’impliquera pas davantage dans le débat malgré la polémique suscitée par l’annonce.
« La rémunération de M. Tavares n’est pas légitime », a pour sa part estimé la CFDT dans un communiqué rappelant le récent « échec » des négociations salariales, durant lesquelles la direction a refusé « une augmentation générale au niveau de l’inflation pour toutes les catégories socio-professionnelles ». Pour sa première année d’existence, le groupe Stellantis a pourtant dégagé un bénéfice net de 13,4 milliards d’euros, en hausse de près de 179 % par rapport à 2020.
+ 17,6 % de salaire Fixe pour Tavares
« Lors des NAO (négociations annuelles obligatoires – NDLR), la direction nous a concédé 40 euros d’augmentation par mois : qu’est-ce qu’un travailleur peut faire avec ça ? Sûrement pas faire face à l’augmentation des prix énergétiques et alimentaires », souligne Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT du groupe PSA Stellantis, non sans révéler un autre chiffre : selon le syndicaliste, M. Tavares toucherait 180 000 euros par jour. « C’est révoltant ; l’argent existe chez PSA Stellantis, mais ce sont toujours les mêmes qui prennent la plus grosse part. Les dividendes sont énormes, il faut taper dedans pour augmenter les salaires ! » proteste le militant dont le syndicat réclame qu’il n’y ait pas « un seul salaire en dessous de 2 000 euros ».
Crédité du redressement de PSA puis de la réussite de la fusion avec FCA, Carlos Tavares verrait son salaire fixe bondir de 17,6 % par rapport à l’année précédente. Une hausse justifiée, selon une porte-parole de Stellantis, notamment par les très bons résultats financiers du groupe. Hier en fin d’après-midi, une majorité d’actionnaires s’est finalement opposée, à 52,12 %, à l’enveloppe de rémunération des cadres dirigeants lors de l’assemblée générale du groupe. Un vote consultatif dont Stellantis promet de tenir compte.
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In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding
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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.
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By Raja Abdulrahim
WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”
The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.
Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.
The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.
“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”
The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.
They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.
In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.
Walaja was part of the captured West Bank.
Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.
In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.
Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.
Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.
The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.
In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.
“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.
“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”
Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.
“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.
“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.
Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”
The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.
In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.
And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.
At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.
Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.
The case only protects those 38 homes, though.
“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.
The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.
Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.
From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.
“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”
Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.
Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.
Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.
As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”
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France24 - Monde
"Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée
Publié le : 13/04/2022 - 06:34Modifié le : 13/04/2022 - 19:45
FRANCE 24
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Volodymyr Zelensky a proposé que des prisonniers de guerre ukrainiens retenus par les forces russes soient échangés contre l'homme politique prorusse et proche de Vladimir Poutine Viktor Medvedtchouk. Sur le terrain, aucun couloir humanitaire n'a pu être ouvert mercredi, a regretté Kiev, tandis que le maire de Marioupol a dénoncé un "génocide" dans sa ville mais affirmé qu'elle était "toujours ukrainienne". Voici le fil du 13 avril.
Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la journée du 14 avril, cliquez ici.
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23 h 31 : Washington réaffirme que la Russie veut "détruire l'Ukraine et sa population civile"
La diplomatie américaine a justifié mercredi l'accusation de "génocide" portée la veille par Joe Biden contre la Russie. "Je pense qu'une fois que nous aurons pu réunir toutes les preuves, nous allons finir par arriver à la même conclusion que le président Biden, car ce qui se passe sur le terrain n'est pas un accident", a déclaré sur la chaîne CNN la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland. "C'est une décision intentionnelle prise par la Russie et par ses forces de détruire l'Ukraine et sa population civile", a-t-elle ajouté.
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21 h 30 : Joe Biden débloque une nouvelle aide militaire à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères : Joe Biden a donné son feu vert, mercredi, à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Lors d'un coup de fil mercredi avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, le président américain lui a annoncé avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Ces nouvelles livraisons américaines comprendront certains des équipements "très efficaces que nous avons déjà livrés" à l'Ukraine, mais aussi "de nouvelles capacités", dont notamment "des systèmes d'artillerie" et des "véhicules de transport de troupes blindés", a précisé l'exécutif américain.
Joe Biden a aussi donné son feu vert au transfert d'hélicoptères supplémentaires, selon la Maison Blanche. L'objectif de cette nouvelle aide est, selon Washington, d'aider l'Ukraine à faire face à une vaste offensive russe sur l'est du pays.
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21 h 15 : le refus de Macron de dénoncer un "génocide" en Ukraine jugé "très blessant" par Volodymyr Zelensky
Le refus du président français de dénoncer un "génocide" en Ukraine par l'armée russe est "très blessant", a déploré son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
"S'ils sont vrais, de tels propos sont très blessants pour nous", a déclaré le chef d'État lors d'une conférence de presse commune avec les dirigeants polonais, lituanien, estonien et letton, en visite à Kiev.
"Je ferai de mon mieux pour discuter de cette question avec Emmanuel Macron aujourd'hui. Si ce n'est pas le cas, alors demain, quand il trouvera le temps", a ajouté Volodymyr Zelensky.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait choisi de ne pas reprendre le terme "génocide" utilisé par son homologue américain, Joe Biden, pour en accuser le président russe Vladimir Poutine.
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20 h 30 : Moscou sanctionne 398 parlementaires américains par mesure de représailles
La Russie a annoncé mercredi que 398 membres du Congrès des États-Unis seront interdits d'entrer sur son territoire, en représailles à une mesure similaire prise par Washington pour punir l'offensive russe en Ukraine.
"En réaction à une nouvelle vague de sanctions anti-russes prises le 24 mars par l'administration Biden contre 328 députés de la Douma (...) des mesures punitives 'réciproques' sont prises contre 398 membres de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
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19 h 30 : la Russie menace de frapper Kiev
Le ministère russe de la Défense a prévenu que si les attaques ukrainiennes en territoire russe se poursuivent, les troupes russes frapperont les lieux en Ukraine où ces décisions sont prises, dont la capitale Kiev.
Il a par ailleurs annoncé que le port commercial de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, était désormais sous le plein contrôle de la Russie. Tous les "otages" des navires présents dans le port ont été libérés, a-t-il indiqué.
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19 h : la situation à Borodyanka est "encore pire qu'à Boutcha ou Irpine"
Au nord de Kiev, la ville de Borodyanka a été occupée par l'armée russe pendant près de 40 jours. Après la libération, la ville est complètement détruite, et la situation humanitaire y est catastrophique, comme l'explique Sylvain Rousseau, envoyé spécial de France 24 sur place.
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18 h 40 : la France annonce des "capacités militaires additionnelles" pour l'Ukraine
La ministre des Armées Florence Parly a annoncé sur Twitter que la France fournirait "des capacités militaires additionnelles" à l'Ukraine, "en complément des 100 millions d'euros de dons de matériels déjà effectués", répondant ainsi à une demande du gouvernement.
A la suite des nouvelles demandes ukrainiennes, j'ai annoncé à mon homologue que la France fournira des capacités militaires additionnelles, en complément des 100 millions d'euros de dons de matériels déjà effectués.
April 13, 2022 -
17 h 50 : le Royaume-Uni, Jersey et la Suisse accentuent leurs sanctions contre la Russie
Le Royaume-Uni a annoncé élargir, en coordination avec l'UE, la liste de personnes sanctionnées pour y intégrer 178 séparatistes pro-russes, mais aussi de nouveaux oligarques et leurs proches, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Le gouvernement britannique sanctionne, en coordination avec l'UE, 178 personnes qui soutiennent les régions sécessionnistes illégales d'Ukraine", après "de nombreuses informations la semaine dernière selon lesquelles la Russie ciblait, de façon barbare, les civils dans ces régions", a annoncé l'exécutif.
Les autorités de Jersey, dépendance de la couronne britannique, ont, de leur côté, annoncé le même jour le gel "d'actifs estimés à plus de 7 milliards de dollars soupçonnés d'être liés" à l'oligarque russe Roman Abramovitch, en vertu d'une décision de justice.
La Suisse a également annoncé des mesures, inclues dans le cinquième paquet de sanctions de l'Union européenne contre la Russie, qui concernent notamment le charbon, et a élargi la liste des personnes visées, incluant également les filles de Vladimir Poutine.
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17 h : impossible de contrôler la radioactivité à Tchernobyl, selon les autorités ukrainiennes
Les autorités ukrainiennes ne parviennent pas à rétablir les moyens de surveillance de la radioactivité à Tchernobyl, dans le nord de l'Ukraine. "Le système pour contrôler le niveau de radioactivité dans la zone interdite ne fonctionne toujours pas", a déclaré Evguen Kramarenko, à la tête de l'agence d'État chargée de la zone interdite de Tchernobyl.
"Les serveurs qui gèrent ces informations ont disparu", a-t-il ajouté, au cours d'une visioconférence suivie par l'AFP. "Nous ne pouvons pas dire si (la zone) est entièrement sans danger."
Selon lui, "tant que l'électricité n'est pas rétablie et que les employés n'ont pas l'autorisation des forces armées de se rendre dans les points de contrôle de la radioactivité, nous ne pouvons pas évaluer les dommages subis."
L'armée russe s'était emparée de la centrale nucléaire au premier jour de l'offensive de Moscou contre l'Ukraine, le 24 février. Elle s'en est retirée fin mars, selon les autorités ukrainiennes.
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15 h 35 : les véhicules des États-Unis et de l'Otan transportant des armes considérés comme des cibles légitimes par la Russie
La Russie considérera les véhicules des États-Unis et de l'Otan transportant des armes en Ukraine comme des cibles légitimes, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, dans une interview à l'agence de presse TASS.
Toute tentative de l'Occident d'infliger des dégâts importants à l'armée russe ou à ses alliés séparatistes en Ukraine sera "sévèrement réprimée", a-t-il ajouté.
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14 h : l'Ukraine "est une scène de crime", affirme le procureur de la CPI
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, a qualifié l'Ukraine de "scène de crime", lors d'une visite à Boutcha, près de Kiev.
"L'Ukraine est une scène de crime. Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis. Nous devons transpercer le brouillard de la guerre pour parvenir à la vérité", a-t-il déclaré à la presse lors d'une visite de cette ville, où des centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes, ont été retrouvés morts après l'occupation russe.
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13 h 50 : le maire de Marioupol dénonce un "génocide" dans la ville
"Nous avons des preuves de crimes de guerre à Marioupol dès le 9 mars, lorsque les Russes ont bombardé une maternité", a dénoncé mercredi le maire de la ville assiégée, Vadym Boïchenko, appelant la communauté internationale à intervenir. "Depuis, sur le terrain, des témoins ont compilé des dizaines de preuves de crimes de guerre perpétrés par l'armée russe", poursuit-il, dénonçant "un génocide" à Marioupol.
Le maire a par ailleurs de nouveau accusé la Russie d'utilisation d'armes chimiques dans la ville. "Les habitants ont senti un goût sucré dans la bouche. C'est un indice", a-t-il assuré. "Ils se sont sentis en danger et ont fui."
"La situation est très difficile pour les Ukrainiens de Marioupol. Mais pour le moment, Marioupol est toujours ukrainienne", a-t-il assuré.
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13h 10 : le Royaume-Uni élargit ses sanctions contre la Russie
Le Royaume-Uni a annoncé mercredi élargir, en coordination avec l'UE, la liste de personnes sanctionnées pour y intégrer 178 séparatistes prorusses, mais aussi de nouveaux oligarques et leurs proches, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
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13 h 05 : les corps de plus de 1 500 soldats russes dans les morgues de Dnipro
Les corps de plus de 1 500 soldats russes reposent dans les morgues de Dnipro, grande ville industrielle de l'est de l'Ukraine, a déclaré mercredi le maire-adjoint de la ville, Mikhaïl Lyssenko.
"On a aujourd'hui dans les morgues de Dnipro plus de 1.500 soldats russes morts, que personne ne veut récupérer", a-t-il déclaré dans une interview au média en langue russe Nastoïachtchee Vremia, affirmant espérer que des "mères russes puissent venir chercher leurs fils".
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12 h 25 : la Finlande prendre sa décision "d'ici quelques semaines" sur sa candidature à l'Otan
La Finlande prendra "d'ici quelques semaines" sa décision sur une possible candidature à l'Otan, a affirmé mercredi la Première ministre du pays nordique.
"Je pense que ça interviendra assez vite. D'ici quelques semaines, pas quelques mois", a-t-elle affirmé lors d'une visite à son homologue suédoise Magdalena Andersson, alors que la Suède n'exclut pas elle non plus de rejoindre l'alliance militaire occidentale.
>> Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
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12h 05 : sept personnes tuées dans des frappes russes dans la région de Kharkiv en 24 heures
Sept personnes ont été tuées dans des frappes russes dans la région ukrainienne de Kharkiv au cours des dernières 24 heures, a indiqué mercredi le gouverneur régional. Vingt-deux personnes ont par ailleurs été blessées.
En parallèle, sept autres personnes ont été fusillées dans une maison d'un village de la région de Kherson dans le sud de l'Ukraine par des militaires russes, a annoncé le parquet général ukrainien.
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11 h 10 : Zelensky se dit prêt à recevoir Olaf Scholz, dont il veut des armes lourdes
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky souhaite toujours instamment la venue à Kiev du chancelier Olaf Scholz, dont il attend rapidement des livraisons d'armes lourdes, a affirmé un de ses conseillers.
"Notre président attend le chancelier pour qu'il puisse prendre immédiatement des décisions pratiques, y compris la livraison d'armes", a déclaré Oleksiï Arestovitch, conseiller du président Zelensky, sur la chaine publique allemande ZDF. En particulier, le sort de Marioupol et de la population à l'est du pays "dépend des armes allemandes que nous pouvons obtenir", mais qui ne viennent pas, a-t-il poursuivi.
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10 h 30 : l'Ukraine affirme avoir déjoué une cyberattaque russe contre ses installations électriques
L'Ukraine a déjoué une cyberattaque russe visant l'une de ses plus grandes installations énergétiques, ont annoncé des responsables du pays, qui s'attend à une offensive militaire majeure de Moscou dans l'Est.
Selon les "cyber-pompiers" du CERT (Computer Emergency Response Team) ukrainien, l'attaque a été menée par Sandworm, un groupe de pirates informatiques ayant des liens avec les services de renseignement russes. L'attaque était conçue pour priver des "millions" d'Ukrainiens d'électricité et devait frapper en deux vagues, a précisé mardi cette agence gouvernementale. Une première attaque a eu lieu en février et la seconde, déjouée, était prévue le 8 avril.
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9 h 27 : les présidents polonais et baltes se rendent à Kiev
Les chefs d'Etat polonais et baltes se rendent mercredi en train à Kiev pour "soutenir" le président ukrainien Volodymyr Zelensky face à l'offensive de la Russie, ont indiqué les présidences de ces pays.
"Notre objectif est de soutenir le président Zelensky et les défenseurs de l'Ukraine à un moment décisif pour ce pays", a indiqué Jakub Kumoch, un conseiller du président polonais à l'agence PAP.
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9 h 10 : un millier de soldats ukrainiens se sont rendus à Marioupol, selon la Russie
Plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans la ville de Marioupol, assiégée depuis des semaines, a déclaré le ministère de la Défense russe. "Dans la ville de Marioupol, dans la zone de l'usine métallurgique Ilitch (...) 1 026 militaires ukrainiens de la 36ème brigade marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus", a indiqué le ministère dans un communiqué.
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8 h 35 : Kiev assure qu'il n'y aura pas de couloirs humanitaires mercredi
L'Ukraine n'ouvrira aucun couloir humanitaire, a déclaré une responsable du gouvernement en accusant les Russes de "violer les normes du droit international" ce qui rend la situation "dangereuse".
"Malheureusement, nous n'ouvrirons pas de couloirs humanitaires aujourd'hui. Dans la région de Zaporojie, les occupants ont bloqué les bus et dans la région de Lougansk, ils violent le cessez-le feu", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
Kiev accuse systématiquement les Russes de ne pas respecter le cessez-le-feu sur les couloirs humanitaires, mais il est rare que les autorités renoncent complètement aux couloirs humanitaires. La dernière suspension de toute évacuation remonte au 28 mars.
Face à une offensive russe imminente dans l'est de l'Ukraine, les responsables locaux appellent les habitants à partir.
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8 h 30 : Macron ne reprend pas le mot "génocide" utilisé par Biden
Interrogé sur France 2 sur les déclarations de Joe Biden, qui a accusé mardi le président russe de "génocide en Ukraine", Emmanuel Macron a répondu vouloir être "prudent avec les termes".
"Je dirais que la Russie a déclenché d'une manière unilatérale une guerre brutale, qu'il est maintenant établi que des crimes de guerre ont été faits par l'armée russe et qu'il faut maintenant en trouver les responsables", a-t-il expliqué. "C'est une folie ce qui est en train de se passer, c'est d'une brutalité inouïe (...) mais je regarde en même temps les faits et je veux essayer au maximum de continuer à pouvoir arrêter cette guerre et à rebâtir la paix, donc je ne suis pas sûr que l'escalade des mots serve la cause", a-t-il ajouté.
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7 h 05 : Washington s'inquiète de l'usage d'armes chimiques à Marioupol
"Avant même l'invasion russe en Ukraine, les services de renseignement américain travaillaient déjà sur l'utilisation d'armes chimiques par les troupes russes, à la frontière entre les deux pays", rappelle Matthieu Mabin, correspondant de France 24 à Washington. "Désormais, face à des témoignages recueillis à Marioupol, Washington s'inquiète de l'usage d'armes chimiques à Marioupol."
De son côté, le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré qu'il n'était pas possible de tirer des conclusions définitives sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques par les forces russes à Marioupol, notant qu'il n'était pas possible de mener une véritable enquête dans le port assiégé.
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6 h 30 : Volodymyr Zelensky propose un nouvel échange de prisonniers
Alors que les pourparlers entre Kiev et la Russie sont au point mort, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé à Moscou d'"échanger" Viktor Medvedtchouk contre les Ukrainiens en captivité en Russie.
Le député et hommes d'affaires Viktor Medvedtchouk a été arrêté mardi par les autorités ukrainiennes, qui ont même diffusé une photo de lui menotté. Ce riche Ukrainien de 67 ans est connu pour ses liens avec Vladimir Poutine qui est, selon l'intéressé, le parrain de l'une de ses filles. Il avait pris la fuite fin février alors qu'il était assigné à résidence depuis mai 2021 après avoir été inculpé de "haute trahison" et de "tentative de pillage de ressources naturelles en Crimée", la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.
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1 h : Joe Biden accuse Vladimir Poutine de commettre un "génocide"
Joe Biden a accusé mardi Vladimir Poutine de "génocide" en Ukraine, quelques heures après avoir utilisé ce mot pour la première fois afin de qualifier la situation dans le pays envahi par Moscou.
Jusque-là, l'administration américaine n'avait pas prononcé ce mot, employé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d'effacer l'idée même de pouvoir être un Ukrainien", a fait valoir Joe Biden à des journalistes lors d'un déplacement dans l'Iowa.
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Les syndicats aux prises avec l’imposture lepéniste
ActuLa CGT déploie depuis 2015 un patient travail de formation pour tenter d’endiguer les idées du RN dans le monde du travail.
Rosa MoussaouiUne « claque ». En découvrant l’enquête (1) qui met en lumière une nette progression du vote pour Marine Le Pen parmi les sympathisants de syndicats, Pascal Debay a pris la mesure du « désastre dans les têtes ». Responsable à la CGT du collectif chargé de lutter contre les idées d’extrême droite, ce dirigeant syndical participe depuis 2015 au patient travail de formation et de sensibilisation engagé par la centrale pour tenter d’endiguer l’avancée du RN dans le monde du travail. Sur le premier trimestre 2022 seulement, un bon millier de militants syndicaux ont participé dans toute la France aux journées d’étude qu’il organise pour ouvrir des espaces de réflexion et de débat sur le langage de l’extrême droite, l’imposture sociale du RN, sa stratégie de dédiabolisation.
« Nous faisons beaucoup, et nous avons senti, ces derniers mois, une affluence beaucoup plus forte dans ces formations. Mais cela reste insuffisant, analyse-t-il. Il y a une telle colère sociale, un tel rejet de Macron… ce n’est pas en dix jours que de telles fractures vont se réparer. Dans les entreprises, les débats d’entre-deux-tours sont très compliqués : beaucoup s’abstiendront, et la tentation du vote Le Pen pèse lourd. Je n’ai jamais vu ça. Je suis très inquiet. »
À la tête de l’association Vigilance et Initiatives syndicales antifascistes, Cédric Bottero, lui non plus, ne dissimule pas son inquiétude. « La stratégie de dédiabolisation choisie depuis une décennie par Le Pen porte d’autant mieux ses fruits que le quinquennat Macron a laissé libre cours aux politiques antisociales et aux réflexes autoritaires et répressifs propres à nourrir une colère légitime, remarque-t-il. Les luttes sociales récentes n’ont pas donné lieu à de grandes victoires. Tout cela nous a conduits à baisser la garde sur le danger que représente l’extrême droite. » Ce syndicaliste plaide pour un travail unitaire au long cours et une réappropriation, dans l’action militante, des principes politiques fondamentaux dont se prévalent les organisations syndicales : lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie.
Dans l’immédiat, c’est l’écœurement et le sentiment d’être pris au piège qui dominent, sur fond de crise politique aiguë. « On en a marre de cautionner un système dans lequel on n’a plus notre place, confie un syndicaliste, abstentionniste au premier tour, tenté de bouder encore les urnes au second. C’est le coup de massue : d’un côté, Le Pen qui veut démanteler les syndicats et virer les immigrés ; de l’autre, celui qui nous promet les retraites à 64 ou 65 ans. »
Marine Le Pen, elle, creuse son sillon, joue la carte du clivage social, multiplie les appels du pied au monde du travail. « Je suis fondamentalement attachée au dialogue social », répète-t-elle côté jardin, en accusant son adversaire d’avoir « tué les syndicats, qu’on n’a plus entendus ». Côté cour, son parti plaide depuis longtemps pour la « suppression du monopole de représentativité » syndicale et pour un strict contrôle du financement des syndicats. Ce qui reviendrait à les affaiblir, à les mettre au pas, sous tutelle de l’État. Pour mieux désarmer les salariés.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronExtrême droitesyndicats France24 - Monde
Côte d'Ivoire : le Premier ministre démissionne, nouveau gouvernement la semaine prochaine
Publié le : 13/04/2022 - 15:14Modifié le : 13/04/2022 - 15:46
FRANCE 24
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Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a présenté sa démission et celle de son gouvernement, mercredi, a déclaré le président Alassane Ouattara, lors d'un conseil des ministres au cours duquel il a accepté son départ.
Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a présenté, mercredi 13 avril, sa démission et celle de son gouvernement, et une nouvelle équipe "resserrée" sera nommée la semaine prochaine, a annoncé le président, Alassane Ouattara.
Lors d’un discours prononcé à l'ouverture du dernier conseil des ministres de Patrick Achi, le président a déclaré qu'il avait accepté la démission du gouvernement et procèderait "dès la semaine prochaine à la nomination d'un nouveau Premier ministre qui viendra me proposer un gouvernement resserré".
"En vue de renforcer l'efficacité de l'action du gouvernement et pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale actuelle, j'ai décidé de la réduction du nombre de ministres du gouvernement", a ajouté le chef de l'État.
Il estime "qu'il est impératif de réduire les dépenses de l'État, tout en les réorientant vers la résilience sociale et sécuritaire". Alassane Ouattara a précisé que le nouveau chef de gouvernement formerait un gouvernement d'une trentaine de ministres.
Le président a rendu hommage à son Premier ministre démissionnaire. "Tout au long de l'année écoulée, en dépit des conditions particulières liées à la pandémie (de Covid-19) et d'un contexte sécuritaire régional complexe, vous avez fait preuve d'engagement et de détermination", a-t-il dit, sans préciser les raisons de cette démission.
Patrick Achi avait été nommé en avril dernier après le décès, le mois précédent, des suites d'un cancer, de son prédécesseur, Hamed Bakayoko. Ce dernier avait lui même succédé à Amadou Gon Coulibaly, décédé en juillet 2020.
Avec AFP
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Déforestation en Côte d'Ivoire : Alassane Ouattara fulmine contre les "donneurs de leçons" de l'UE
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Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo en visite à Duékoué, onze ans après le massacre
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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Sydney Dispatch
An Australia Homecoming, Mixed With Yearning and Trepidation
When “Fortress Australia” sealed its borders, thousands of citizens were stuck abroad. When allowed to return home, a reporter wondered how she would find the country — and how it would find her.
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By Isabella Kwai
Photographs by Isabella Moore
SYDNEY, Australia — The tangy smell of eucalyptus leaves lining the streets. A casual friendliness even from strangers. Ten types of Asian cuisine in a 100-yard radius of the city center.
These were among an infinite list of things I yearned for in my hometown as I waited, stuck abroad for over a year, for a chance to return.
At Sydney’s airport, my father greeted me with an awkward hug. “You’re home,” he said, smaller and whiter-haired than I remembered him 18 months ago. But still dizzy with jet lag, it wasn’t until I staggered into the glare of morning light and heard the sound of native birds that I believed it: I really was, at last, back in Australia.
My family reunion this year — and many thousands of similar reunions across Australia — had been difficult to realize until November. That was when Australia announced an about-face in strategy: With high-enough vaccination rates to withstand an Omicron surge, “Fortress Australia” was lowering the drawbridge and reopening its borders to citizens and permanent residents, allowing an unlimited number of homecomings for the first time since the coronavirus pandemic began.
I had accepted this enforced separation as the price of working thousands of miles from home — and knew my wait in London, long as it seemed, was infinitely easier than the crushing hardships faced by countless migrants and asylum seekers escaping violence and economic collapse in their countries.
Still, I was restless for home. But I was also nervous. After the abyss of a pandemic, how would I find Australia? And how would it find me?
In the decades before the pandemic, the accessibility of air travel and a diversifying population meant that Australia had become remarkably less insular than it once was. One-third of residents were born abroad — a number that reflects my own history, with my first glimpse of Australia as a baby from my mother’s arms as she carried me off the plane from Hong Kong.
In Britain during the pandemic, I had watched Australia maintain its strict border closures and enact long lockdowns that worked, at least initially, to keep it comparatively unscathed.
“We’re an island nation — we had opportunities that others didn’t have,” said Catherine Bennett, an epidemiologist at Deakin University in Melbourne. “We have made different sacrifices in order to avoid the kinds of waves that other countries had to live with.”
But had embracing its geographic insularity and isolation influenced the cultural identity of Australia? Would the country turn to a more provincial past with fewer connections to the world?
Observers of society whom I polled about the changes during my absence thought, at least to some extent, that yes, the pandemic has changed how Australia engages with the world.
Australia had united to get through the pandemic, said Marc Stears, the former director at the Sydney Policy Lab, a research group at the University of Sydney. “The flip side, though, is it’s happy to pull together — and pull away from the rest of the world.”
And where would I, an Australian born abroad who often felt caught between so many homes, fit into this pandemic-altered country?
For one, I could expect little sympathy from Australians for having been stranded abroad, said Tim Soutphommasane, a political theorist and sociologist at the University of Sydney.
For many Australians, the sealing of the borders, even to its own citizens, was a welcome reinforcement of the self-image of Australia as “a sanctuary, sheltered from the troubles of the world,” Mr. Soutphommasane said.
“People were forgetting the human cost involved in families being separated,” he said, pointing to another significant shift those returning might expect: “a greater willingness of Australians to accept expansion of executive and government power.”
Despite a vaccination campaign that critics said initially lagged, I could see what the experts meant when they told me that most Australians, trusting the government, had willingly acceded to its demands. Over 95 percent of adults are fully vaccinated and two-thirds of the nation boosted.
But in conversations, I sensed a stark division between those who were shocked by Australia’s decision to unseal its borders just as Omicron cases pushed higher and those who thought it was long overdue for the country to reopen.
Added into the mix, I noticed, was a feeling of whiplash from the abruptness of it all.
“We went from zero to complete explosion,” said a friend — recently recovered from Covid — about the number of cases as we walked the too-quiet route to Sydney’s iconic Opera House. “We’ve been so bombarded with these regulations. And now it’s supposed to be over.”
Many people, acclimated to lockdown routines, were still hesitant to socialize. It was as if Sydney had become an introverted relative of its former self. The throbbing streets and alleyways, whose secrets I had once known like the back of my hand, now felt too hushed and oddly unfamiliar without the crowds.
I became afraid to visit old haunts without calling, in case we arrived to find the windows dusty and the chairs stacked. And if they had survived the economic strain of the pandemic, I sat in them feeling guilty about sharing stories of traveling around Europe with friends who had not left the country in two years.
The skyline, too, had changed. Housing prices in Sydney, already one of the world’s most expensive cities, had only surged further in the past year, and developers wanted to take advantage. Across the city’s vast expanse, shiny new skyscrapers and apartment blocks had sprung up.
Even the weather cast an unusual pall: Unpredictable bouts of near-daily rain, thanks to the presence of La Niña, made it seem like I hadn’t escaped London’s gloominess after all.
Still, many of the things I had loved about Sydney remained. Sitting in a dark theater before a performance, I heard once more the Welcome to Country, a ceremony led by an Indigenous elder that pays respect to the traditional custodians of the land, which has become more mainstream as the country is reckoning with its violent history of colonization.
No matter where I went in the world, it was in Sydney that I felt closest to the wild abandon of nature, like meeting an old (and daring) friend. In the oceanside pools and beaches so core to Sydney’s identity, I plunged over and over again into the waves until it drove every thought from my mind.
When I craved some peace, I could drive in almost any direction and find myself in one of the city’s national parks, with only the sounds of cicadas and my own breath as company.
And there were my parents, who had kept their habit of drinking pu’er tea in the mornings. I met their new pet rabbit, who caused high drama when he escaped his cage and ate my father’s prized bok choy before surrendering himself in the driveway. My mother laughed at me one fateful beach day as she pulled a Pacific man o’ war jellyfish — known in Australia as a bluebottle — from my body as I screamed.
In February as I prepared my goodbyes, Australia got ready to open its borders to vaccinated international travelers, and since I’ve left, the country has continued its emergence from hibernation.
In terms of just how much, and how permanently, nearly two years of being a “fortress” had changed Australia, it would take time, experts told me, to calculate the full social and cultural impact.
For me, there is a sense of sorrow over the loss of the Sydney of my memory, but also of gratitude for the strict rules that helped protect my parents.
On my last days home, the weather played a bittersweet trick, making leaving that much harder: The La Niña-driven rain cleared for a few days and the sun I had so longed for in London appeared. I basked in it with loved ones for hours, as if I could bottle it up to last for the next year.
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L'Humanité
Ils n’ont pas honte. Dialogue de sourds chez Orpea
ActuCécile RousseauUne conception très particulière des rapports sociaux. Orpea et Uni Global Union ont annoncé par voie de presse avoir signé un accord visant « à améliorer le dialogue social, ainsi que les droits syndicaux et, par là même, les conditions de travail des salariés et la qualité des soins prodigués aux résidants », a précisé la fédération syndicale internationale. Problème de taille, ce texte, censé couvrir 70 000 employés du géant des Ehpad dans 23 pays, n’a jamais été soumis aux instances représentatives françaises, italiennes ou encore belges du personnel. « La veille, nous avions un comité d’entreprise européen (CEE), personne ne nous en a parlé ! Mon sang n’a fait qu’un tour. Ce sont les méthodes d’Orpea de faire les choses en cachette, mais je ne comprends pas qu’une organisation sœur comme Uni Global se prête à son jeu », dénonce Françoise Geng, vice-présidente de la Fédération syndicale européenne des services publics (Fsesp) et responsable des questions européennes et internationales à la CGT santé.
Pour le syndicat, seule organisation confédérée représentative chez Orpea, cet accord minoritaire est d’autant plus hallucinant que deux plaintes, conjointement déposées avec FO et la CFDT, sont toujours en cours pour faire annuler les dernières élections professionnelles. « Ce scrutin aurait été truqué au bénéfice du syndicat maison, Arc-en-ciel, qui a recueilli 70 % des suffrages », souligne la cégétiste. Pour la CFDT, également très remontée contre ce texte, « cette manœuvre n’a pour but que de se refaire une virginité sur les marchés financiers ». Après l’onde du choc du livre les Fossoyeurs, qui a mis en lumière la maltraitance des résidants, la souffrance du personnel et une gestion « contestable » de l’argent public, le groupe, dans la tourmente, semble prêt à toutes les outrances pour redorer son blason.
Orpea France24 - World
Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
Issued on: 14/04/2022 - 07:26
Sébastian SEIBT
Far-right candidate Marine Le Pen heads into her second-round duel with President Emmanuel Macron with a new poster at the heart of her campaign, plastered with the new slogan “For all French people”. This marks the latest step in her communication strategy aimed at “de-demonising” her party.
Le Pen unveiled on Tuesday her new campaign poster for the April 24 second round. Gone is the previous poster zoomed in on her smiling face, above the line “Stateswoman”. Now we have a similarly smiley photo of her in a bare office setting, with the words “For all French people”.
On the face of it, the new poster is “quite typical” for second-round candidates keen for a “less partisan image enabling them to reach voters beyond their core support”, said Marion Ballet, an expert on political communication at Paris-Saclay University.
Like Macron’s second-round poster, Le Pen’s makes no reference to her party. In both cases, this is a “response” to French people’s “growing mistrust of the political party structure”, Ballet said.
The omission of Le Pen’s name, meanwhile, can be seen as a continuation of her strategy to normalise the National Rally party (Rassemblement National or RN) and rid it of associations with her father Jean-Marie, the party’s founder and leader from 1972 to 2011. She wants to get rid of the “sectarian” image the name Le Pen still conjures amongst large parts of the French electorate, Ballet pointed out.
‘A more modest image’
So the image says a lot about Le Pen’s bid for political respectability, even if the “substance of her discourse remains xenophobic, however softened it might seem”, said Stéphane Wahnich, a political scientist at Tel Aviv University and author of the book Marine Le Pen prise aux mots : décryptage du nouveau discours frontiste (“Marine Le Pen’s Use of Language: Uncovering the National Front’s New Discourse”).
Le Pen’s new poster also prompts a telling comparison with her poster for her first face-off against Macron in 2017, which showed her sitting on a wooden table with a bookcase in the background – “reminiscent”, as Wahnich puts it, of the august décor of the Élysée Palace.
Such a change shows that she does not want to jump ahead and conjure an image of herself in the president’s grand residence before the vote, Wahnich continued: This time, “she wants to portray a more modest image”.
The way Le Pen sat in that 2017 picture – sitting nonchalantly at that stately desk, with her skirt going up above the knee – was a “rather provocative posture showing her as an unabashedly feminine candidate”, said Jean-Philippe De Oliveira, a specialist in political communication at Grenoble Alpes University.
The new poster is “simpler, without the provocative aspect”, De Oliviera continued. It allows her to “look the part” by “suggesting that she understands what it means to run for the presidency”, he went on.
‘Presenting herself as a normal person’
This more humble image also suggests she will give a more competent performance than her greatly criticised showing in the 2017 debate against Macron – when he calmly reeled off economic figures while she took recourse to her notes mid-sentence.
The softer self-projection even extends to the font Le Pen is using on her poster. “She opted for round, relatively thin letters for her slogan, connoting a non-aggressive image,” Wahnich said.
And above all, there is Le Pen’s smile. “It’s a frank smile, unlike the one in the 2017 poster,” said Christian Delporte, a specialist in the history of political communication also at Paris-Sarclay University. “It’s a way of placing her own personality centre stage – because Le Pen thinks she’s succeeded in creating a positive public image in France and that she’s got to capitalise on this in order to reach out beyond her party’s usual voters,” Delporte continued.
This depiction of a breezily smiling woman – with a “simple, modest” air – fits in well with Le Pen’s communication strategy since the start of her campaign, Ballet noted. The RN leader “made her cats into social media stars”, Ballet continued; Le Pen has also made much of Ingrid, her best friend since childhood, living with her as a “housemate”.
Thus Le Pen is “taking the politics out of her message in favour of a bid to present herself as a normal person”, Ballet added.
Le Pen the girl next door is by no means a popular campaign image amongst far-right grandees: “It’s an obvious break with the movement’s traditional approach to communication, which is focused on the image of a strong leader whom people can rally around,” Wahnich put it.
Two messages in one slogan
But it is perfectly natural for Le Pen to prioritise this kind of image: It marks the latest stage in the strategy she’s worked on since taking the reins from her father in 2011 – a strategy based on “de-demonising” her party; the approach encapsulated in its name change replacing Front with Rally in 2018.
“This poster represents the logical conclusion of this de-demonisation strategy,” Wahnlich said. “It’s very different from the message Jean-Marie Le Pen conveyed with his famous ‘Le Pen, le peuple’ posters [used from the late 1980s to the late 1990s] – there’s no longer any reference to the people, so it’s not the same populist phrasing.”
Nevertheless, De Oliveira said, Le Pen’s “For all French people” slogan operates on two levels: “On one level, it’s the most neutral of messages, because all incoming presidents say they will work for all French people. In this light, her choice of words is acceptable to all voters, in particular those who cast their ballots for Jean-Luc Mélenchon [the far-left populist who came a close third in the first round, garnering some 22 percent of the vote].”
At the same time, Wahnich added, there is a subtle but crucial difference with Macron’s slogan, “All of us”: By adding the word “French”, Le Pen is “excluding those she doesn’t see as French”.
This article was translated from the original in French.
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New York Times - World
‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass
Afghanistan Dispatch
After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.
Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.
The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.
But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.
Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.
Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.
For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.
50 miles
SALANG PASS
HINDU KUSH Mountains
AH76
Kabul
AFGHANISTAN
TURKMEN.
AFGHAN.
PAKISTAN
PAK.
By The New York Times
After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.
So does the upkeep.
“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.
Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.
The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.
Reporting From Afghanistan
Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.
In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.
To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.
But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.
“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.
“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.
In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.
“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.
Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.
But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.
“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”
“It’s not like the years before,” he added.
And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.
Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.
The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.
Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.
The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.
“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”
Najim Rahim contributed reporting from Houston.
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L'Humanité
Le printemps enchanté du jeune Rainer Maria Rilke
ChroniqueDans Ma vie, Lou Andreas-Salomé écrit : « Le tout jeune Rainer étonnait par ce qu’il avait déjà écrit et publié ». Celle qui va devenir sa maîtresse – elle est de 14 ans son aînée –, et, comme l’a dit Freud, « à la fois la muse et la mère attentive du grand poète », évoque notamment les nouvelles composées entre 1894 et 1898 et, pour la plupart, inédites en France. D’une certaine façon, ces textes annoncent le jeune poète. En cela, ils sont d’une « importance capitale », ainsi que le souligne Pierre Deshusses dans une préface éclairante.
Vincent RoyPrintemps enchantéEt autres textesHuit nouvelles sont donc rassemblées sous le titre de l’une d’entre-elles : Printemps enchanté. Elles furent écrites dans la période durant laquelle Rilke passe son baccalauréat et s’apprête à quitter Prague pour voyager à travers l’Europe. Il se rend d’abord à Munich pour y commencer des études de philosophie et fréquente les salons littéraires de la ville. Il fait la connaissance de nombreux artistes, écrivains, journalistes (Karl Kraus, Arthur Schnitzler…). C’est en 1897 qu’il va rencontrer Lou. Effervescence intellectuelle, effervescence affective !
L’impressionnisme a marqué le jeune Rilke. Nous parlons de l’école picturale ; mais elle a son pendant dans la littérature européenne. Elle est issue du symbolisme qui voulait peindre, selon Mallarmé, « non la chose mais l’effet qu’elle produit ». L’impressionnisme « littéraire » associe contemplation de la nature et sentiment intérieur : « La tendance à la subjectivité y est première, ne laissant apparaître que ce que perçoit le narrateur ou le personnage, sans que soit donnée la moindre assurance sur la réalité de ce qui est présenté. L’existence est toujours réfractée à travers le miroir formant et déformant d’une conscience, et ce que nous découvrons au fil de la lecture, ce ne sont que des impressions, souvent floues et éphémères, susceptibles de se modifier en fonction des états d’âme du narrateur ou des personnages », note Deshusses.
Dans ces huit nouvelles, on comprend que la poésie féconde la prose. On peut penser qu’elle la déclenche.
poésieLa chronique littéraire de Vincent Roy France24 - World
Live: Major Russian warship ‘seriously damaged’ in explosion as Ukraine claims strike
Issued on: 14/04/2022 - 06:42Modified: 14/04/2022 - 06:52
FRANCE 24
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Selina SYKES
Russia said on Thursday the flagship of its Black Sea fleet was seriously damaged and its crew evacuated following an explosion that a Ukrainian official said was the result of a missile strike. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest updates on the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+2).
9:42 am: Russia warns NATO over Sweden and Finland membership
Russia on Thursday warned NATO that if Sweden and Finland joined the military alliance then Russia would have to bolster its defences and that there could be no more talk of a "nuclear free" Baltic.
"There can be no more talk of any nuclear-free status for the Baltic – the balance must be restored," said Dmitry Medvedev, deputy chairman of Russia's Security Council.
"Until today, Russia has not taken such measures and was not going to," Medvedev said.
9:39 am: Irish foreign minister to visit Kyiv
Irish foreign and defence minister Simon Coveney is to travel to Kyiv on Thursday, his office said, where he will meet his two Ukrainian counterparts.
Coveney's visit is the first by a foreign minister from a non-permanent member of the UN Security Council to Kyiv since Russia's invasion began.
His talks with Foreign Minister Dmytro Kuleba and Defence Minister Oleksii Reznikov will focus on "how Ireland can continue to provide political, security and humanitarian support to Ukraine," a statement said.
The ministers will also discuss how Ireland can "assist Ukraine in its application for EU candidate status, take forward further EU sanctions on Russia and hold Russia to account for its brutal and unjustified invasion."
9:23 am: Ukrainian towns Kramatorsk, Kostiantynivka likely to be Russian targets, UK says
The Ukrainian towns of Kramatorsk and Kostiantynivka are likely to be targeted by Russia for levels of violence seen in other urban centres since Moscow invaded Ukraine in late February, British military intelligence said on Thursday.
In an update on the war, Britain's Ministry of Defence (MoD) said that "widespread missile and artillery strikes and efforts to concentrate forces for an offensive" showed a reversion to traditional Russian military doctrine.
The MoD added that Ukraine's continued defence of Mariupol was currently tying down significant numbers of Russian troops and equipment.
9:07 am: Ukraine says restarting civilian evacuations
Ukraine said Thursday it was reopening humanitarian corridors allowing for the evacuation of civilians from war-scarred regions after a day-long pause that Kyiv attributed to Russian violations.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media that nine routes in the east and south of the country would be operating a day after they were shut because routes, she had said, were "too dangerous".
"Humanitarian corridors in the Lugansk region will be run under the condition of cessation of shelling by the occupying forces," Vereshchuk said Thursday.
8:22 am: Ukraine wants as many security guarantors as possible
Ukraine wants as many countries as possible to act as security guarantors, but Russia does not want their number to increase, a Ukrainian negotiator in peace talks with Russia, presidential adviser Mykhailo Podolyak, said on Thursday in televised comments.
5:10 am: Expert team works to clear Kyiv region of landmines
Our colleagues at France 2 meet the team working to defuse thousands of undetonated explosives across a broad swath of territory around the Ukrainian capital:
2:40 am: US weighing high-level official visit to Ukraine, says source
Senior US officials are weighing whether to send a top cabinet level official to Kyiv as a high profile representative in a show of solidarity with Ukraine, a source familiar with the situation said on Wednesday.
US Secretary of State Antony Blinken or Defense Secretary Austin Lloyd are potential candidates to pay a surprise visit to Kyiv, the source said.
President Joe Biden is unlikely to make the trip, the source said.
No final decision has been made on sending an official, the source said. The discussions were first reported by Politico.
Other Western leaders, including British Prime Minister Boris Johnson and European Commission President Ursula von der Leyen, have made trips to Ukraine in show of support following Russia's invasion in February.
Meanwhile, Western governments are sending more military aid to bolster Ukraine's defence against a major offensive expected by Russia in eastern and southern Ukraine.
>> War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage
1:42 am: Zelensky calls for European embargo on Russian oil
"First of all, we need an oil embargo, and Europe's clear readiness to give up all Russian energy. The European Union must stop sponsoring Russia's military machine," the Ukrainian president said, calling for Western countries to step up sanctions against Russia.
1:05 am: Russia says flagship of Black Sea fleet badly damaged by blast
Russia on Thursday said the flagship of its Black Sea fleet was seriously damaged and its crew evacuated following a fire that caused an explosion, as a Ukrainian official said the vessel had been hit by missiles.
The incident on the Moskva missile cruiser occurred after ammunition on board blew up, Interfax news agency quoted the Russian defence ministry as saying.
"As the result of a fire on the Moskva missile cruiser, ammunition detonated," it said in a statement.
Maksym Marchenko, governor of the region around the Black Sea port of Odesa, said in an online post that the 12,500 tonne ship was hit by two missiles, without providing evidence.
"Neptune missiles guarding the Black Sea caused very serious damage," he said in an online post.
Rob Parsons, FRANCE 24's Chief International Affairs Editor, provides more details below.
12:45 am: US gives Ukraine $800 million more in military aid, adds heavy weapons
US President Joe Biden announced an additional $800 million in military assistance to Ukraine on Wednesday, expanding the scope of the systems provided to include heavy artillery ahead of a wider Russian assault expected in eastern Ukraine.
The package, which brings the total military aid since Russian forces invaded in February to more than $2.5 billion, includes artillery systems, artillery rounds, armoured personnel carriers and unmanned coastal defence boats, Biden said in a statement after a phone call with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.
Biden said he had also approved the transfer of additional helicopters, saying equipment provided to Ukraine "has been critical" as it confronts the invasion.
"We cannot rest now. As I assured President Zelensky, the American people will continue to stand with the brave Ukrainian people in their fight for freedom," Biden said in a written statement.
The new package includes 11 Mi-17 helicopters that had been earmarked for Afghanistan before the US-backed government collapsed last year. It also includes 18 155mm howitzers, along with 40,000 artillery rounds, counter-artillery radars, 200 armoured personnel carriers and 300 additional "Switchblade" drones.
© Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Ukraine war analysisChemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
As it happened
Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
‘Not wanted in Kyiv’: Pressure mounts on Germany after Ukraine snub
L'Humanité
Scène Son dernier Molière…
ActuMarie-José SirachC’était en 2017, au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Michel Bouquet retrouve Molière, son auteur fétiche, dans un Tartuffe mis en scène par Michel Fau, son ancien élève au Conservatoire. L’ambiance est étrange. Dans le hall du théâtre, on entend bruisser des « Oh ! » et des « Ah !». Michel Bouquet a alors 92 ans et chacun sait que ce sera probablement la dernière fois qu’il monte sur les planches. Lorsque Bouquet paraît, yeux maquillés à outrance, le silence se fait. Silhouette fragile, voix sombre, rocailleuse – il faut parfois tendre l’oreille –, il se déplace prudemment, doucement. Autour, ses partenaires n’ont d’yeux que pour lui. Et c’est beau à voir. Bouquet est fragile, mais il est là, et sa présence dégage quelque chose de fort et de beau. À la fin de la pièce, les applaudissements éclatent, enthousiastes, généreux. Une immense déclaration d’amour pour un immense acteur qui a porté l’art dramatique au sommet.
Théâtremichel bouquetMolière France24 - World
War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage
Issued on: 13/04/2022 - 21:03
Joanna YORK
Since Brexit, the UK has turned its back on Europe and struggled to find natural allies as a solo global player. Now war in Ukraine could be helping the UK forge new bonds with old partners.
On April 9, UK Prime Minister Boris Johnson travelled to the Ukrainian capital Kyiv, where he met with Ukrainian President Volodymyr Zelensky. Organised in secret, the trip was widely viewed as an exceptional diplomatic success.
Days earlier the city had been under attack from Russian forces, and a video of Johnson and Zelensky walking through the city posted by the Ukrainian Defence Force on Twitter quickly clocked up millions of views.
Just 24 hours earlier, the prime minister held another high-profile diplomatic meeting, this time with German Chancellor Olaf Scholz in Downing Street, London. As the two leaders posed for photos together, they spoke of the bond uniting their two countries.
“We are going to intensify our co-operation on all levels. We want to make progress and intensify relations,” Scholz said.
“Olaf and I agree that our two countries and our allies must go further and provide more help to Ukraine,” Johnson added. “Britain and Germany share exactly the same sense of horror and revulsion at the brutality being unleashed [there].”
It has been some time since such words of unity have been spoken between UK and European leaders. Since Brexit, relations on both sides have been typified by antagonism, stalled negotiations and counter briefings to the press.
But the war in Ukraine has united countries in the West against a common enemy in Russian President Vladimir Putin. For the past seven weeks, the UK has stood shoulder-to-shoulder with allies in the EU, NATO and around the world to condemn Russia’s actions and support Ukraine’s fight.
Doing so seems to have given the UK a burgeoning new profile on the international stage.
“It's a huge opportunity for the UK to find its voice in a very positive way,” Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in UCL’s Department of Political Science, told FRANCE 24.
‘Britain should be a great power’
“The UK has taken the opportunity to raise its voice as a defender of democracy and freedoms, and to make sure it is part of the international conversation,” Garson says.
This position has echoes in the last large-scale war in Europe.
“It is reaffirming the role of ‘great power’ the UK has been looking to play since the end of World War II,” Tim J. Oliver, Lecturer in British politics and public policy at the University of Manchester, told FRANCE 24. “That means a country that sees itself as a manager of international order, and one of the big players in charge of the system.”
A 2021 UK government foreign policy report states an ambition to be “a problem-solving and burden-sharing nation with a global perspective". Throughout the war in Ukraine, this has meant collaboration with other countries.
As early as November 2021, UK intelligence forces joined the US in sounding alarms over unusual Russian troop movements near the Ukraine border.
By February 21 – three days before Russia Invaded Ukraine – the US and EU started imposing sanctions on Russia, and were joined by the UK 24 hours later. It has kept in step with sanctions since then, although it was somewhat slower to blacklist wealthy Russians – some of whom own significant assets in the UK.
>> UK slaps sanctions on Chelsea FC owner Abramovich, six other oligarchs
The UK has also aligned with other NATO countries providing weapons to the Ukraine. Most recently, a new £100 million defensive aid package was announced on April 8, in addition to the £350 million military aid and £450 million humanitarian aid already provided.
‘A future security alliance’?
Increased cooperation with other countries during the war in Ukraine has also increased the potential for renewed bonds between the UK and EU.
Post-Brexit, the UK attempted to orient itself away from Europe and towards the Indo-Pacific. In September, 2021, it announced the Aukus alliance – a military pact with the US and Australia, that famously snubbed France. “The UK was realigning itself,” Garson says. “It was having to find a voice particularly on security and defence, but it was struggling to do that.”
The Aukus alliance followed failed Brexit negotiations that meant when the UK left the EU there was no official foreign policy security agreement in place. Throughout talks, a sticking point had been the UK’s higher-level military capabilities and investment compared with other EU member states, excepting France.
“Conventional wisdom was that the UK might try to make some bilateral agreements with France, but not with Germany,” Joel Reland, researcher at the academic think tank UK in a Changing Europe, told FRANCE 24. “That is because Germany had a very set approach to foreign policy. It did everything through the EU for historic reasons going back to World War II.”
Since the war in Ukraine began, Germany’s military position has shifted dramatically, with Scholz committing €100 billion of the 2022 budget to defence spending. This could be the catalyst for a change in how the EU conducts security politics.
“It potentially allows the UK and the EU to build a more constructive approach and a future security alliance,” Reland says.
A leading force?
However, Reland is sceptical that the UK’s role in Ukraine has burnished its image as a global player, post Brexit. “It's part of an overall Western response, and there's not much that stands out as specifically British,” he says.
There is also no guarantee that the goodwill that currently exists between Western allies will last. “Right now, everyone is on the same page about getting weapons to Ukraine,” he says. “It's going to become more complicated over the next few years, especially as the economic impact of the war starts to bite.”
Maintaining agreements to diversify energy sources away from Russian gas, for example, may prove challenging. “That's when the acid test will come for UK-EU relations,” says Reland. “Can they maintain their approach in a coordinated manner that secures their respective economies?”
The UK response to Ukrainian refugees may become a point of contention. The UK no longer has the same obligation to accept Ukrainian refugees as it would if it were in the EU. But of an estimated 4.6 million refugees who have left Ukraine, it had accepted just 12,000 as of April 8. It has also refused to waive visa regulations to allow refugees to enter more easily, as countries such as Ireland have.
The current exceptional circumstances have created the opportunity for cooperation and warmer relationships between the UK and EU that may otherwise have taken years to rebuild. “But how long that sticks around? That's really too hard to guess,” Oliver says.
‘A huge transition’
The war in Ukraine is not just testing the UK's position on the global stage. Around the world, countries are realigning with a new political reality. In Europe, Finland and Sweden are edging closer to joining NATO, and the potential Russian response to such a move is an unknown. “There’s a huge transition happening, and it’s a real tipping point for security and defence policy across Europe and the Atlantic,” Garson says.
>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
In a shifting political landscape, the role the UK may play in the future and who its allies will be is not guaranteed. However, there is one certainty: relations between the UK and Ukraine are genuinely stronger.
Throughout the war, leaders in the UK have been quick to back Ukraine with hardline statements against Russia, and public support is also high. The UK’s Homes for Ukraine scheme allowing individuals to apply to house refugees had 138,000 applications as of March 16, Downing Street said.
Among Ukrainians, a March 2022 survey found that the UK was considered one of the country’s greatest allies, along with Poland, Lithuania and the US.
When Johnson visited Kyiv on April 9, he was the most high-profile national leader to do so since the invasion of Ukraine.
There, he received a warm welcome from Zelensky. “Boris was among those who did not hesitate for a moment whether to help Ukraine,” he said. “Ukraine will always be grateful to Boris and Britain for this.”
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Talking Europe
Sweden 'needs the security of NATO membership': Leading Swedish MEP
War in Ukraine
As it happened: Ukraine’s Zelensky calls for more Western military aid as Boris Johnson visits Kyiv
As it happened
Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
L'Humanité
Dans la mer des histoires, enfants perdus et enfance retrouvée
Prescription cultureDans un jardin, des adolescents migrants luttent pour prouver leur minorité, redire leur vie, « entre conte et documentaire ».
Alain NicolasSur le petit banc, ils se sont installés à califourchon, et se sont mis à ramer, à revivre, ou à découvrir les gestes de la traversée. Le banc est devenu pirogue, les corps aussi. Cela se passe dans un jardin au bord de l’Adour, que Marie Cosnay a pu transformer quelque temps en refuge. Des migrants y viennent, parmi eux des adolescents. On y apprend le français, on constitue des dossiers, mais aussi on y peint, on y fait de la musique, on y chante, on y écrit. Le livre de Marie Cosnay procède de ces jours passés au jardin, des démarches, des recherches, des luttes et des réflexions qui les ont nourris.
le froid des nuits dans le désert, la peur en mer, les coups
Sâa Koundouno est l’un de ces jeunes gens. Il est mineur et a droit à une protection. Mais il faut le prouver. Son histoire va inscrire dans le temps la matière proliférante du livre. L’histoire de Sâa commence en Guinée. Il n’en connaît pas tous les épisodes. Comme pour tous les enfants, elle lui a été racontée, par bribes, sans dates, il en a oublié la plus grande partie, n’arrive pas à la dire. Quel âge avait-il quand sa mère est morte ? Comment être sûr ? Que signifient toutes ces questions dans un pays où la polygamie est courante ? « Tu as oublié et n’as pas oublié. Ce que tu n’as pas oublié croyant que tu l’as oublié. » L’histoire vient peu à peu : le froid des nuits dans le désert, la peur en mer, les coups. Rien qui puisse intéresser l’administration, pour qui l’histoire est une affaire de papiers, jamais les bons, toujours à confirmer par d’autres papiers, jusqu’à l’absurdité de papiers jugés « authentiques mais non conformes »…
Marie Cosnay montre comment se construisent des histoires à partir de ce qui est vécu, exigé, et comment elles se confrontent à d’autres, venues de loin. De la Bible, avec celle de Moussa-Moïse sauvé des eaux. De la mythologie, avec celle de Latone, enceinte d’Apollon et Diane, à qui les paysans de Lycie refusent le droit de boire leur eau, comme aujourd’hui les CRS de Calais confisquant les bouteilles apportées aux migrants. Des histoires aussi où ils inventent un futur que, parce qu’ils sont enfants, ils se savent de taille à affronter. A. N.
Littératureaccueil des migrantsmythemineurs étrangers migrants L'Humanité
« L’urgence du réel rejoint l’intime »
EntretienLittérature Poétesse, romancière et traductrice, Marie Cosnay délaisse la fiction pour donner des récits inspirés par l’histoire. Avec Des îles et Nos corps pirogues, c’est le sort des migrants qui fait irruption dans une œuvre multiple, largement reconnue.
Alain NicolasC ordelia la guerre, en 2015, était une vaste fiction réinscrivant le Roi Lear, de Shakespeare, dans un monde contemporain dominé par les rivalités des clans maffieux de la haute finance, et la misère des migrants. Avec Aquero, If, puis Comète et Perdrix, le réel social contemporain a pris les commandes du travail d’écriture de Marie Cosnay, jusque-là dominé par la poésie et le roman. Plus récemment, c’est l’urgence qui requiert l’autrice. Des îles et Nos corps pirogues sont des livres d’intervention nés de sa pratique d’accueil et d’enquête au service des personnes arrivant en Europe ou tentant de le faire. Parallèlement, Marie Cosnay poursuit un travail de traductrice des poètes latins. Après Virgile et Ovide, dont la traduction des Métamorphoses a été très remarquée, elle s’attaque au monumental De la nature des choses , de Lucrèce. Entretien avec une autrice dont l’œuvre importante commence à s’imposer.
Après la poésie et le roman, comment le réel historique ou social est-il passé au premier plan ?
Mes premiers livres posent des questions à la fois intimes et rejoignant notre manière d’être au monde. Quand la question du réel se posait, elle se faisait à côté. J’en tenais le registre. J’écrivais ce que j’appelais des chroniques. Je suivais deux chemins parallèles : d’un côté, comment « je » suis au monde ; de l’autre, comment le monde nous rattrape. Quand je tenais ce blog de textes d’intervention, chaque texte naissait de l’urgence. Quelque chose était insupportable et il fallait y réagir tout de suite. Ce qui a changé, c’est que je mets un peu de côté la « fiction fiction », vers quoi j’aimerais retourner. Les deux questions, celle de l’intime et celle de la responsabilité face au réel, se sont rejointes.
On est frappé par la place prise par l’écriture du monde, la carte, la frontière.
Une frontière, qui est visible sur un pont, par exemple, est imposée 100 ou 200 kilomètres avant ou après. Une frontière, c’est aussi du temps, des arrêts, des dilatations. En ce moment, un nouveau territoire m’intéresse, la mer d’Alboran, à l’ouest des Baléares, qu’on ne peut penser historiquement si on ne la pense pas géographiquement. Je n’ai pas la précision du géographe, mais j’ai l’intuition que c’est comme si, de temps en temps, on pouvait se permettre le luxe de voir ça de haut, de voir ce que ça donne en termes de déplacements de forces, d’empêchements, d’arrêts brusques, de reprises. Peut-être que je ne suis pas assez puissante, ou trop petite, ou pas assez experte pour en rendre compte, mais je le fais à ma manière. C’est ce que je tente de dire, la mer d’Alboran sépare et unit. Il y a énormément de morts. Beaucoup d’Algériens tentent la traversée, ce dont on parle peu. Mais c’est aussi une mer intérieure, dont les riverains ont une histoire commune, et dont on veut faire une zone interdite.
Vous montrez qu’il y a une guerre de l’écrit, de papiers.
Les papiers, qui sont censés garantir quelque chose, une identité, une date de naissance, ont eux-mêmes besoin d’être garantis. Il y a une surenchère. Un acte de naissance doit être accompagné d’un « acte supplétif », fait par un juge. Et on demandera une « légalisation de l’acte supplétif », qui elle-même sera mise en doute. Et plus il y a de papiers, plus c’est suspect. On n’en finit jamais d’accumuler des tampons, cachets, sceaux qui cachent le réel.
Ce réel, c’est le corps de l’enfant ?
On mesure tout, les dents, les os. Le corps, qui a déjà été éprouvé par la migration, les épreuves dans le pays d’origine, est rendu à lui-même, sommé de dire une vérité impossible à mesurer. Et on oublie qu’un enfant n’a qu’une envie, c’est de dire qu’il est fort, qu’il est un « grand », qu’il peut triompher de tout. Et on lui demande de délivrer le discours de la vulnérabilité. De prouver qu’il est mineur. On le questionne tellement sur son identité qu’il finit par ne plus savoir qui il est.
Quelle est l’origine de Nos corps pirogues ?
Tout a commencé dans un jardin, dans les Landes, qui s’appelait la Petite Escalère, et qui n’existe plus. Il avait été créé par un collectionneur d’art contemporain, Paul Haim. Sa fille m’avait proposé d’en faire pendant un an un lieu dont je pouvais disposer. On a aidé des gens à faire des papiers, on y a fait des cours de français, du théâtre, de la peinture, de la musique. J’écrivais des textes qui racontaient ça. Et au moment où je découvrais la situation administrative de plus en plus complexe des réfugiés, à 30 kilomètres de là, à la frontière espagnole, la route « marocaine » s’ouvrait, à la suite de la fermeture de la Libye. J’ai rencontré Sâa Koundouno, 16 ans, pour qui devenir mineur était une épopée. C’est maintenant un jeune majeur qui se débrouille très bien dans la vie. C’est autour de cela que s’est constitué, avec Philippe Aigrain et Jane Sautière (1), le collectif « J’accueille l’étranger ».
Peu avant ce livre, a paru Des îles, de caractère plus documentaire.
Au moment où se passe ce que je raconte dans Nos corps pirogues, je m’intéresse beaucoup aux routes suivies pour arriver en Espagne, aux rapports de forces qui président aux choix, aux évolutions. Pourquoi on ne passe plus par Tanger mais par les Canaries ou les Baléares, par exemple. Début 2020, j’essaie de me rendre sur ces points de la route espagnole, mais aussi au Maroc et en Algérie. Puis la route grecque avec Lesbos. C’était un projet très ambitieux. En mars, arrive la pandémie. J’ai quand même pu aller aux Canaries et à Lesbos. Tout le reste vient des discussions avec les gens pour faire reconnaître leur situation. Fin 2020, je remarque que ce qu’on me demande n’est plus de débrouiller des histoires de papiers, mais de retrouver des gens. La disparition de parents, de frères, de sœurs, d’enfants devient centrale. S’il y a du travail, ce n’est pas seulement d’aider les vivants, c’est de retrouver et d’enterrer les morts.
Au début du livre, on peut lire une allusion au mythe de Latone, qui changea en grenouilles des paysans qui lui refusaient l’asile. Pourquoi cette citation des Métamorphoses ?
Les figures mythologiques ne sont jamais loin. Ce qui est à l’œuvre dans les mythes grecs est à l’œuvre de nos jours. Les lois qui empêchent la libre circulation créent des tragédies qui ressemblent aux récits antiques. Je pense à un Ivoirien noyé dans la Bidassoa, la rivière entre l’Espagne et la France. On sait qui il est, on connaît ses frères, son nom. Il est mort à Irun, en novembre 2021. Mais il a fallu cinq mois pour qu’on puisse l’enterrer, au cimetière musulman de Valence. Il manquait la garantie scientifique que c’était bien lui. Même avec des papiers. Il fallait soit des empreintes, soit une reconnaissance faciale, ce qui était impossible vu la durée de son séjour dans l’eau, soit l’ADN, ce que la juge a refusé. Antigone était là.
La fiction est-elle désormais hors de vue ?
J’ai à finir Des îles. Je termine le deuxième volume, et le troisième concernera la mer d’Alboran. Les migrations contemporaines sont mises en relation avec les exils d’Espagnols en 1936 et 1939, avec les relations entre islam et christianisme depuis des siècles. La fiction reviendra. Ziad et Zelda, mes personnages de Cordelia, je les attends.
Littératureaccueil des migrantslesboscanaries France24 - Monde
Guerre en Ukraine : l'ultime combat de Marioupol ?
Publié le : 13/04/2022 - 20:07
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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La Russie intensifie son offensive sur la ville de Marioupol, située dans le sud-est de l'Ukraine. Selon Kiev, au moins 20 000 personnes ont été tuées ces dernières semaines. Moscou a annoncé la reddition de plus d'un millier de soldats ukrainiens dans la ville portuaire assiégée et bombardée depuis plus de 40 jours. Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a exhorté le reste des troupes retranchées dans le vaste complexe métallurgique Azovstal de mettre fin à une "résistance sans issue".
Émission préparée par Melissa Kalaydjian, Kévin Velasco Lopez et Didier Mesgard
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Alexandra GOUJON, Politologue spécialiste de l’Ukraine, maître de conférences à l'Université de Bourgogne-Franche Comté
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Général Jean-Claude ALLARD, Chercheur associé à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques)
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Elena VOLOCHINE
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Pascal BONIFACE, Directeur de l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques)
guerre en ukraineLes armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
LE FIL DU 13 AVRIL
"Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée
LE FIL DU 11 AVRIL
À Marioupol, les séparatistes prorusses disent avoir conquis la zone du port
L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi France24 - Monde
Joe Biden et le "génocide" en Ukraine : "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde"
Publié le : 14/04/2022 - 07:44
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce jeudi 14 avril, la volte-face de la Suède et de la Finlande, provoquée par la guerre en Ukraine, qui pourrait amener les deux pays nordiques à rejoindre l'Otan - dont la candidate à la présidentielle Marine Le Pen souhaite que la France quitte le commandement intégré. Les divergences entre Joe Biden et Emmanuel Macron sur l’emploi du terme "génocide" en Ukraine. Le dernier numéro du journal algérien Liberté. Et des implants péniens commandés par l’armée brésilienne.
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À la une de la presse, la volte-face de la Suède et de la Finlande, provoquée par la guerre en Ukraine, qui pourrait amener les deux pays nordiques à renoncer à leur politique historique de non-alignement.
D’après Svenska Dagbladet, la Première ministre finlandaise Sanna Marin et son homologue suédoise Magdalena Andersson se seraient mises d’accord lors de leur rencontre, mercredi 13 avril à Stockholm, pour que leurs pays rejoignent l'Otan. Selon le journal, les sociaux-démocrates auraient même décidé de déposer rapidement la candidature suédoise, qui pourrait être soumise lors du sommet de l'Otan, prévu à la fin du mois de juin, à Madrid. Si la Finlande et la Suède se décident à postuler officiellement, leur candidature pourrait être acceptée "en un temps record", d’après le Corriere della Sera, cité par Courrier International. Selon le quotidien italien, l’adhésion d’Helsinki et Stockholm serait même "une simple formalité", dans la mesure où les deux pays scandinaves "participent déjà en tant qu’observateurs aux exercices militaires de l’Otan" et où celle-ci "a déjà signalé qu’elle (les) accueillerait à bras ouvert".
"La Finlande et la Suède ont leur place dans l'Otan", confirme The Washington Post. Le quotidien américain estime que "l'agression (de l'Ukraine par) Vladimir Poutine s'est (finalement) retournée contre lui, en augmentant la probabilité que l'Otan s'étende effectivement jusqu’aux frontières de la Russie". "Une perspective que les États-Unis et le reste de l'Alliance devraient saluer", selon le journal. Il rappelle néanmoins que la candidature des deux pays nordiques "n'est pas une mince affaire (pour Washington) en raison de l'obligation future de (les) défendre contre les attaques extérieures", conformément à l’article 5 du Traité de l'Atlantique Nord.
L'Otan, que Marine Le Pen souhaite voir se "rapprocher" de la Russie, après la fin de la guerre en Ukraine. Longtemps accusée de mansuétude envers le régime russe, la candidate à la présidentielle française a exprimé ce souhait dans le cadre de la présentation de la politique étrangère qu’elle mettra en œuvre, si elle est élue. Une déclaration reprise par le journal espagnol El Pais, qui rapporte que la patronne du RN dit aussi vouloir mettre fin à la coopération militaire avec l’Allemagne, en raison de "divergences stratégiques irréconciliables", notamment sur le nucléaire, et transformer l'Union européenne en une "Alliance européenne des nations".
🗞 Le Pen promueve una alianza de seguridad con Rusia tras la guerra; Semana Santa en carretera: más tráfico que antes de la covid; Detectados en España tres casos de una rara hepatitis infantil, en la #Portada de EL PAÍS este jueves 14 de abril🔗 https://t.co/Q4UsWMDqwn pic.twitter.com/15IiIMhoTI
April 13, 2022Aux États-Unis, The Wall Street Journal souligne que Marine Le Pen souhaite également retirer la France du commandement intégré de l'Otan, au motif que sa participation "porte atteinte à la souveraineté (de la France)", et risque de l’entraîner dans des conflits contre son gré. Le quotidien américain voit dans l'ascension de Mme Le Pen la preuve, envoyée à grande partie de l'Europe, que "le scepticisme sur la confrontation avec Moscou n'est pas pénalisé dans les urnes", et qu'il existe des "fissures dans le soutien populaire à la coalition occidentale contre la Russie".
Des "fissures" dans le camp occidental, également, entre Joe Biden, qui accuse Vladimir Poutine de "génocide" et Emmanuel Macron, qui dit refuser "l'escalade des mots". Le terme employé par le président américain est également accueilli avec beaucoup de prudence par le quotidien belge Le Soir, qui n'exclut pas qu'une "extermination silencieuse" puisse être "en cours", parallèlement aux combats qui ont lieu en Ukraine. Le journal demande toutefois à Joe Biden de "fournir la preuve de ce qu'il avance", faute de quoi il "contribuerait à maintenir l’opacité sur l'assassinat sans précédent qu’il dénonce". Le Soir, qui fait "l'hypothèse" que le président américain puisse "donner dans la surenchère et la propagande", comme les États-Unis l'ont fait lors de la guerre en Irak en 2003, cite l’écrivain français Albert Camus : "Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde".
#LeSoirDuJour "Pourquoi Marine Le Pen est vraiment d'extrême droite" En librairie ou sur: https://t.co/vsvqkZkC2p pic.twitter.com/ZeU48OvZMy
April 14, 2022Le quotidien français La Croix, lui, cite Euclide, le mathématicien grec : "Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve". Le journal reconnaît "que le renseignement américain a fait la preuve de son efficacité ces dernières semaines" mais prévient que "rien ne serait pire que de décrédibiliser le travail, patient et minutieux, des enquêteurs, des juges" et des journalistes.
Le travail patient et minutieux des journalistes, également malmené en Algérie, où le quotidien Liberté, titre phare de la presse francophone indépendante, publie aujourd’hui son dernier numéro. "Merci et au revoir", titre simplement ce quotidien, qui "a porté pendant 30 ans les idéaux de démocratie et de liberté et de liberté". "C'est une page exaltante du métier qui se tourne", écrit le journal, en dénonçant "les coups de boutoir d’une politique médiatique pour le moins hostile, inefficiente et surtout, dommageable pour les intérêts" de l’Algérie.
pic.twitter.com/yOufXbbphe
April 13, 2022On ne se quitte pas là-dessus. Après avoir révélé que le ministère de la Défense de son pays avait fait l’achat de quelque 35 000 pilules de viagra, un député brésilien, cité par The Guardian, affirme à présent que l’armée brésilienne a acheté 60 implants péniens gonflables. D'une valeur unitaire de 10 à 12 000 euros, ces prothèses auraient coûté près de 700 000 euros, au total, au gouvernement brésilien. Le ministère de la Défense, qui a expliqué au sujet du viagra que ces acquisitions étaient "destinées au traitement de patients atteints d'hypertension artérielle pulmonaire", n’a pas encore répondu sur les prothèses péniennes. L'obligation, sans doute, de se tenir au garde à vous.
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Le fil du 12 avril
Ukraine : des négociations avec Moscou "extrêmement difficiles", Joe Biden évoque un "génocide"
AnalyseFace au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
Revue de presse
Fermeture du quotidien algérien Liberté : "L'échec d'une époque"
New York Times - World
(Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)
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The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.
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By Hannah Beech
BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.
The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.
The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.
That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”
“If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”
The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.
None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”
The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.
In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.
The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”
“By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.
The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.
The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”
Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.
“Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”
Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.
The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.
It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.
But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.
At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.
“I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”
While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.
Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.
“People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”
Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.
Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.
On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.
“Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”
The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.
2 MILES
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Bangkok
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Thailand
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Map data from OpenStreetMap
By The New York Times
In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.
The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.
Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.
In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.
Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.
“They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”
Muktita Suhartono contributed reporting.
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New York Times - World
A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway
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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.
ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.
Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.
It is the only store for miles.
“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.
That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.
While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.
The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.
There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.
But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?
Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.
Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.
Reporting From Afghanistan
“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.
He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.
From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.
TURKMENISTAN
AFGHANISTAN
Kabul
Herat
WARDAK
KABUL-KANDAHAR HWY.
(HWy.1)
1
ZABUL
Kandahar
KANDAHAR
PAKISTAN
100 miles
By The New York Times
He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.
Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.
A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.
Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.
“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.
A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.
“We are hungry,” Wahdat said.
With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.
Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.
The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.
Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.
The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.
“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”
A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.
Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.
Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.
But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.
Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.
“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”
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France24 - Monde
Flambée du prix du blé au Cameroun : la farine de manioc, une alternative locale aux céréales
Publié le : 13/04/2022 - 14:32
C'est l'une des conséquences importantes de la guerre en Ukraine : les cours du blé s'envolent. Dans de nombreux pays africains notamment, qui dépendent des exportations de céréales ukrainiennes et russes, le risque d'une crise alimentaire se fait de plus en plus menaçant. Au Cameroun, les entrepreneurs ont peut-être flairé le bon filon en mettant en œuvre des alternatives : le manioc et la patate douce. Des tubercules abondantes dans le pays mais encore très peu transformées en farine panifiable, faute d'accompagnement efficace.
Une émission préparée par Agnès Le Cossec et Jennie Shin.
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Guerre en Ukraine : la force du courage face à l'offensive russe
Publié le : 08/04/2022 - 13:28
Gwendoline DEBONO
D'Odessa à Kiev, en passant par Mykolaïv et Irpin, Gwendoline Debono, envoyée spéciale de France 24, a parcouru un chemin marqué par la guerre et la mort. Elle a rencontré les combattants volontaires, les civils qui se terrent dans les sous-sols et les femmes qui accouchent sous les bombes. Elle a constaté l’horreur du conflit à la morgue de Mikolaïv, où s’entassent les cadavres que les familles viennent identifier. Elle a suivi le travail des ambulanciers qui essaient inlassablement de venir au secours de celles et ceux qui sont bloqués par les combats.
Retrouvez tous les reportages et interventions de Gwendoline Debono en cliquant ici.
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EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes
GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine : à Tchouhouiv, avec les civils qui se terrent dans des caves
EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation France24 - Monde
Attention, ces photos ne montrent pas des saisies d'armes lors de l'opération militaire à Moura au Mali
Publié le : 13/04/2022 - 17:38
Alexandre Capron
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Deux photos transmises à la rédaction des Observateurs de France 24 affirment montrer des saisies d'armes dans la région de Moura après une opération de l'armée malienne le 23 mars dernier, qui fait depuis vivement polémique. Mais ces photos ont été prises dans d'autres pays et n'ont rien à voir avec la situation à Moura.
L'armée malienne a affirmé avoir mené ces actions pour lutter contre des groupes jihadistes et déclare avoir neutralisé "200 terroristes". Mais des associations de défense des droits de l'Homme, notamment Human Rights Watch, affirment qu'au moins 300 civils auraient été tués lors de cette opération menée conjointement avec de présumés mercenaires russes du groupe Wagner. Devant la pression internationale, la justice militaire malienne a annoncé l'ouverture d'une enquête le 6 avril.
Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs affirment que l'armée malienne aurait dépossédé des "civils" armés, preuves en seraient deux photos circulant à la fois sur des pages Facebook maliennes et des groupes WhatsApp. Ces photos sont parfois agrémentées de notes vocales en bambara, langue officielle du Mali, justifiant l'action de l'armée malienne contre des civils jugés dangereux.
Ici l'arsenal saisi sur les civils de Mourah par les FAMAa.!!!!! pic.twitter.com/jh53Dz7ltM
April 10, 2022Pourquoi c'est faux
Aucune de ces deux photos n'a pourtant de lien avec la situation à Moura au Mali.
Une recherche d'image inversée avec le moteur de recherche russe Yandex (voir ici comment procéder) permet de retrouver la première photo sur des sites nigérians comme ici ou là documentant une saisie d'armes par l'armée tchadienne en avril 2020.
On retrouve également ces photos publiées dès le 4 avril 2020 par plusieurs médias et utilisateurs tchadiens sur Facebook, précisant que cette saisie a eu lieu dans le cadre de l'opération "Colère de Bohama", menée contre Boko Haram conjointement par les armées tchadienne et nigériane.
Concernant la deuxième photo, une recherche d'image inversée avec Google Lens permet de mettre en évidence un tweet effectué par le compte @SahelSecurity analysant la situation sécuritaire dans le Liptako-Gourma, une région historique de l'Afrique de l'Ouest à cheval entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso. On y lit : "Ce 10.06.2021 une équipe du détachement de #Gendarmerie de #Arbinda a été accrochée par des hommes armés. Bilan provisoire : 2 gendarmes blessés et évacués, au moins 4 assaillants neutralisés, de l'armement et du matériel divers saisis."
#Burkina #Sahel #Soum: ce 10.06.2021 une équipe du detachement de #Gendarmerie de #Arbinda a été accroché par des hommes armés.Bilan provisoire: 2 gendarmes blessés et evacués, au moins 4 assaillants neutralisés, de l'armement et du materiel divers saisis. pic.twitter.com/KWryMaxQbN
June 10, 2021Une recherche avec les mots clés "Arbinda attaque" sur Facebook, en limitant la recherche à l'année 2021, permet d'identifier plusieurs publications corroborant cette version, ainsi que d'autres photos montrant exactement le même lieu. Une embuscade avait été tendue par les forces de sécurité burkinabè contre des groupes terroristes dans le village de Gorguel, près d'Arbinda.
Notre rédaction vérifie d'autres contenus présentés comme étant pris à Moura. Si vous en avez repéré que vous souhaitez soumettre à vérification, contactez nous via le compte Twitter @InfoIntoxF24
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Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. Investigators are racing to secure evidence of possible war crimes committed by Russians in northern Ukraine. This push comes as President Biden for the first time accused Russia of carrying out a “genocide” against the Ukrainian people.
A boost to NATO. Finland and Sweden are seriously considering applying for membership in the alliance and are widely expected to join. Their accession would be another counterproductive result of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine.
On the ground. New satellite images show that Russia is building up troops and military equipment for what analysts say could be a decisive battle in Ukraine’s east. The United States and other countries are examining claims that Russia deployed a chemical agent in Mariupol.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian France24 - Monde
Chypre : à Varosha, le temps s'est arrêté en 1974
Publié le : 08/04/2022 - 16:15
Ludovic DE FOUCAUD
Shona BHATTACHARYYA
Occupée par les soldats turcs depuis près d'un demi-siècle, Varosha – ou Maraş pour les Turcs – est en ruines. Cette ancienne station balnéaire se trouve en République turque de Chypre du Nord, une entité non reconnue internationalement, sauf par Ankara. Elle abrite l’une des deux bases militaires turques présentes sur cette île coupée en deux. Selon une résolution de l’ONU de 1984, Varosha doit être rendue à ses habitants d’origine. Mais ni les autorités chypriotes grecques, ni l'administration chypriote turque n'ont appliqué cette résolution.
Pour preuve de sa bonne volonté, la République turque de Chypre du Nord (RTCN) a récemment rouvert deux rues de Varosha aux visiteurs. L'activité touristique s'y développe, avec des points de location de vélos, des cafés, des aires de jeux et des terrains de beach volley à l’ombre d’immeubles vides qui menacent de s’écrouler. Selon Ankara, depuis la réouverture partielle de Varosha il y a 18 mois, plus de 400 000 visiteurs ont arpenté ses rues.
Parmi eux se trouvent nombre d'anciens habitants de la ville, des Chypriotes grecs espérant retrouver leur maison ou propriété. Comme la résolution de l’ONU de 1984 n’est pas appliquée, les anciens résidents font appel à l'Immovable Property Commission, un tribunal de la RTCN. Mais ils font face à la Fondation Evkaf, qui déclare être la seule propriétaire de tout Varosha. Celle-ci s’appuie sur des documents qui datent de 1571, quand l'Empire ottoman a pris possession de l'île. Si Varosha reste un cas à part, elle souligne un des plus grands défis à la réunification de Chypre : la question des expropriations.
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Chypre : la France dénonce une "démarche unilatérale" d'Erdogan et "une provocation"
La Turquie et l'ONU s'écharpent sur le statut de Varosha, ville symbole du conflit à Chypre
Election à Chypre-Nord : victoire surprise du candidat d'Ankara
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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The Saturday profile
At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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France24 - Monde
Le comédien Michel Bouquet est mort à l'âge de 96 ans
Publié le : 13/04/2022 - 13:14Modifié le : 13/04/2022 - 14:11
FRANCE 24
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Michel Bouquet, monument du théâtre français, est mort à l'âge de 96 ans, a annoncé mercredi son service de presse.
"Michel Bouquet est mort en fin de matinée dans un hôpital parisien" à l'âge de 96 ans, a annoncé son service de presse, mercredi 13 avril. Monument du théâtre français, il est connu pour avoir joué pas moins de 800 fois "Le roi se meurt" d'Eugène Ionesco et pour avoir été césarisé deux fois pour ses rôles à l'écran.
Après 75 ans de carrière, le monstre sacré du théâtre, tout aussi inoubliable au cinéma chez Chabrol et Truffaut, avait confié à l'AFP en 2019 qu'il ne remonterait plus sur scène, après avoir fait son "bonhomme de chemin". Un géant de la scène, légendaire dans "L'Avare" et "Le roi se meurt", qui quelques années plus tôt espérait "ne jamais s'arrêter de jouer".
Sur le grand écran, il a été un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans "Le Promeneur du Champs-de-Mars" de Robert Guédiguian (2004), avec un mimétisme qui troublera jusqu'aux proches de l'ancien président, et un magistral Javert dans "Les Misérables" de Robert Hossein (1982).
Nombreuses récompenses
Il ne se lassait pas de ses rôles, brodant et rebrodant son interprétation, la voix mesurée enflant soudain à la surprise du public, épaté de l'énergie qu'il gardait en dépit de l'âge.
Prolifique, souvent énigmatique et troublant, le comédien avait reçu de très nombreuses récompenses, notamment deux fois le César du meilleur acteur : en 2002 pour le film d'Anne Fontaine "Comment j'ai tué mon père", puis en 2006 pour "Le Promeneur du Champs-de-Mars".
Au théâtre, il avait décroché deux fois le Molière du meilleur comédien dont en 2005 pour "Le roi se meurt", qu'il jouait avec son épouse Juliette Carré, formidable reine Marguerite.
Il a marqué le théâtre de l'après-guerre en faisant connaître en France l'œuvre de Harold Pinter et en se mettant au service de grands textes classiques (Molière, Diderot ou Strindberg) et contemporains (Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Albert Camus ou Thomas Bernhard).
Affichant clairement sa préférence pour la scène, Michel Bouquet n'en a pas moins été un brillant acteur de cinéma, endossant avec beaucoup de subtilité des personnages souvent secrets et équivoques.
Sa silhouette plutôt ronde, son style discret et sa voix grave, contredite par une certaine espièglerie du regard, lui offrait une large palette de rôles. Il a martelé que l'acteur n'était qu'"au service" de l'auteur.
"Le texte, il n'y a que le texte. Tout vient de l'auteur. L'acteur n'est là que pour prendre la main du spectateur et lui faire serrer le cœur de l'auteur", disait-il. Ou encore : "Je suis amoureux de la pensée des autres, il n'est pas utile que l'acteur soit encombré de sa propre pensée".
Jouer, une nécessité intime plus qu'un plaisir
Né le 6 novembre 1925 à Paris, fils d'un officier qu'il a peu connu car devenu prisonnier de guerre, Michel Bouquet a été envoyé avec ses frères en pension, une expérience qui l'a "terrorisé". Il doit son goût du spectacle à sa mère qui l'emmenait régulièrement à l'Opéra Comique.
"A chaque fois que le rideau se levait, il n'y avait plus l'horreur de la guerre, il n'y avait plus les Allemands autour (...), le monde irréel dépassait de très loin le monde réel. Ça a été le meilleur enseignement de ma vie", confiait-il à l'AFP en 2019.
Tour à tour apprenti pâtissier, mécanicien dentiste, manutentionnaire durant sa jeunesse, il se rend un jour chez Maurice Escande, sociétaire de la Comédie-Française, qui lui proposa immédiatement de suivre ses cours.
Intégrant le Conservatoire en même temps que Gérard Philipe, il montera sur les planches en 1944, deviendra vite compagnon de Jean Anouilh puis de Jean Vilar au TNP (Théâtre national populaire) et au Festival d'Avignon.
À partir de 1947, on le retrouve aussi au générique de nombreux films mais il devra attendre les années 1960 pour atteindre la notoriété.
Sa voix neutre et posée, son goût pour l'ambiguïté feront merveille dans les films de Claude Chabrol qui l'emploie dans des rôles de notables de province, secrets et dévoyés. Il noue avec ce metteur en scène une complicité durable et jouera dans plusieurs de ses films ("La femme infidèle", "Poulet au vinaigre").
Il joue aussi avec François Truffaut quelques-uns de ses meilleurs films ("La mariée était en noir", en 1967, et "La Sirène du Mississippi" en 1968).
Il triomphe sur scène avec "Le roi se meurt", qu'il joue dès 1994 puis quasiment en continu de 2004 à 2014.
Jouer était une nécessité intime plus qu'un plaisir. "C'est une angoisse affreuse", disait-il. "Mais c'est intéressant. Pour vivre quelque chose que l'on ne vivrait pas autrement. On ne risque rien, rien, sauf de se casser la figure".
Avec AFP
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L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie France24 - World
'Screwed' either way: Macron-Le Pen presidential duel leaves young Mélenchon voters cold
Issued on: 13/04/2022 - 17:43
French far-leftist Jean-Luc Mélenchon on Sunday fell just short of advancing to the presidential run-off, leaving far-right flagbearer Marine Le Pen to challenge Emmanuel Macron again for France's top job. But among 18-to-25 year-olds, it was Mélenchon, 70, who won the night with 29 percent of their vote. What his supporters do next will be critical on April 24. FRANCE 24 met with students north of Paris who voted for Mélenchon. None were keen to help re-elect Macron, even against the far right.
"Macron or Le Pen, we're screwed in any case. For my first election, I'd hoped for better," mused Esteban, one hand in his pocket, the other resting against a Vélib bike-share stand outside Paris 8-Saint-Denis University, north of the French capital. Voting in Sunday's first round, the 18-year-old cast his vote for Mélenchon. "It was the vote closest to my convictions. I'm not going to lie to you: It makes me lose hope in a better world, or at least one with more social progress," he lamented after his candidate's narrow defeat.
The film student is waiting for a professor who asked his class to come in despite the strike action under way, unrelated to the dramatic contest for the Élysée Palace. The university's entrance is blocked off by a chain of bins linked together. It's 2pm and the picketing students have left their morning posts. The school had decided anyway to close for the day. The posters and flyers in the bins shed light on the strikers' demands: "The presidency of the university refuses to register students fleeing the war in Ukraine. There are still 23 students without residency papers that the school is refusing to admit!"
'Blank ballot or Le Pen vote'
Esteban's friend Bruno (not his real name) wants to talk, too. He jumps in to finish his mate's sentences. An 18-year-old student from Paris, Bruno hails from a very politically aware family, he explained. "My grandfather was a Communist member of the French Resistance and my father was steeped in that culture," he boasted. "I especially do not want to see Macron in power again, so for the second round I'm hesitating between casting a blank ballot and voting Le Pen. Marine Le Pen is better than Macron on social issues. And Macron, after all, put cabinet ministers in office who conducted far-right policies," Bruno said, accusing Interior Minister Gérald Darmanin of hardline repression.
Esteban concurred. He resents the incumbent for going back on his environmental promises. "There was yet another report [by the Intergovernmental Panel on Climate Change] recently saying we have three years to take action on climate change," he explained. Neither friend said he could identify with the run-off candidates' stances on environmental issues.
"However, I find the protectionism that Marine Le Pen is proposing more interesting than Macron's ultra-liberalism," Bruno said. Having a far-right National Rally leader as president of France doesn't scare him, he explained. "The zero immigration policy doesn't work, it can't be applied. It's obvious. Even Macron hasn't managed to see through deportations. It'll be like it was for Donald Trump – did you know he deported fewer migrants than Barack Obama had?"
'I'll have to pick up Le Pen's platform'
"I don't like Macron and the favours he does for his mates on the sly, like for his friends at McKinsey," Esteban said, citing the consulting firm the French government has hired for its services, not without controversy, adding yet another line to the student's laundry list of grievances.
The French financial prosecutor's office on March 31 opened a preliminary probe against the US consulting firm McKinsey over possible tax fraud. But neither student is reserving their judgement in the meantime. "He doesn't leave anything to chance," Esteban said of Macron. "He's someone who seeks to profit from everything."
While he is certain not to vote for Macron, Esteban begins expressing doubts about voting for Le Pen over the course of the conversation. "I'll have to pick up Marine Le Pen's platform anyway to see what ballot I put in the box," he said.
Esteban is comfortable talking politics with his mother, who strings together odd jobs in the south of France. "My mother is an actress. She's over 50, but she is a waitress, a home-care worker. She serves lunches in school canteens to earn a wage because she had problems with getting [the unemployment insurance agency] to recognise her status as a temporary entertainment worker," he explained, with a worried look. "She voted for Mélenchon and she'll cast a blank ballot in the second round."
'I'll still go to the ballot box'
Not everyone shares their parents' politics, though. Nineteen-year-old Lilou, for one. Waiting outside the university for her film professor, too, she explained choosing Mélenchon in the first round, initially for his environmental proposals. "In my family, votes were always kept secret. But I think my parents voted for Macron," she said, before hesitating. "Which candidate proposed raising the minimum pension?" she asked. The topic is front and centre in Lilou's family; everything rests on her father's pension. "My mother stopped working at the age of 25 to raise my sister, my brother and me," she explained.
For Lilou, one worry is money. "Macron wants students to pay for university, to raise registration fees. That won't be possible," she said. While that proposal does not actually feature clearly in Macron's campaign platform, it was attributed to him in January after remarks he made to a conference of university presidents, saying "we will not be able to remain lastingly in a system where higher education has no price for the near-entirety of students". The comment set off fierce reactions from student unions, after which the incumbent went back on his equivocal remarks. "When one wants to fight students' economic insecurity, one doesn't raise registration fees," he said later that month. But to hear Lilou tell it, fears remain.
One thing is certain: Lilou won't be voting for Macron. "I'll still go to the ballot box. It's important. But since I don't like either of the candidates, I prefer not to take part in this vote. I will cast a blank ballot," she explained.
Clinging to leftist hopes for parliament
More students are arriving outside the shuttered university. A group is due to attend a political science talk on preventing inequality, set to take place outdoors in a nearby square.
Before joining the rest of the group, one student shared her disappointment with a reporter. She voted for Mélenchon and said she refuses to cast a Macron ballot in the April 24 run-off. "It would be lending him legitimacy, when he didn't manage to stand in the way of the rise of the far right. Quite the opposite," she contended. "I'm angry with him for his increasingly repressive politics, for the police violence he couldn't put a stop to, for his disdainful line against the poorest people," she said.
The 21-year-old prefers to sit out the second-round vote, she said. But she is anxious for the next election after that: French voters go back to the polls on June 12 and 19 to elect their lower-house National Assembly lawmakers. "I'm clinging to the legislative elections to get a left-wing majority. I will have no relief before I'm sure we can counter the future president's power," she said, before turning to join her friends.
This article has been translated from the original in French.
French presidential election © France 24
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French presidential election
Macron softens on controversial pension reform as he heads into tight run-off
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Mélenchon's defeat leaves the left in a lurch before second round of French presidential elections
L'Humanité
La famille Stoica, de la rue à l’école
Un jour avecDepuis huit ans, ce couple de Roumains et son fils vivent en France sans abri. L’occupation, pendant vingt-trois jours, de l’école Ernest-Renan, à Villeurbanne, leur a permis de trouver un hébergement d’urgence.
Loan NguyenPour la dernière fois, ce mardi, ils ont sorti les tapis de gym pour en faire des couchages. Mircea Stoica, 46 ans, et Oana Rus, 36 ans, racontent, calés sur des chaises pour enfants, comment ils ont dormi pendant plus de trois semaines avec leur fils, Alberto, 6 ans, dans l’école Ernest-Renan de Villeurbanne avant d’obtenir de la métropole de Lyon une solution de mise à l’abri dans un hébergement géré par Habitat et Humanisme. Des jours et des nuits d’attente qui se lisent sur leurs visages fatigués, contrastant avec les peintures multicolores affichées sur les murs de cette classe de maternelle et les rires des enfants qui parviennent de la cour de récréation voisine.
la précarité reste leur quotidien
Depuis le 21 mars, ils ont répété chaque jour le même rituel : à 6 heures du matin, réveil et petit déjeuner avant de tout remballer à 7 h 20 pour que la journée d’école se déroule normalement pour les enfants. Et à 18 heures, une fois les derniers élèves partis, retour à la maternelle avec l’un des enseignants mobilisés, repas préparé par un membre du collectif et redépliage des tapis de gym pour la nuit. Entre-temps, les parents, sans travail, retournaient à leur caravane pour tuer le temps. Le week-end, impossible de rester à l’école : des goûters et repas solidaires finançaient alors quelques nuits d’hôtel par-ci par-là.
Seule solution de mise à l’abri pour cette famille roumaine, cette occupation, initiée par le collectif Renan sans toit, restait inconfortable, même si elle a marqué une amélioration par rapport à sa situation antérieure. « On vivait dans une caravane sans eau ni électricité depuis deux-trois ans et, avant ça, dans une tente », explique Mircea, le papa. Moyennant quelques petits travaux au noir dans le bâtiment, celui-ci parvient à nourrir sa famille. Mais sans droits ouverts, ni Sécurité sociale, ni chômage, la précarité reste leur quotidien. Huit années de galère à la rue depuis leur arrivée en France après un transit par l’Espagne sans jamais perdre l’espoir de trouver une solution. « On a toujours voulu avancer, pour notre fils », insiste le père d’Alberto. Ils avaient bien essayé de contacter le 115, sans succès. « Ils nous disaient que ce n’était pas pour les familles », lâche Mircea. « La saturation des places d’hébergement est telle qu’on nous dit qu’il y a vingt-quatre mois d’attente pour les familles ! » s’étrangle Anne-Sophie Huchard, enseignante en élémentaire.
Il avait fallu l’installation de deux bidonvilles sur le secteur et l’arrivée d’une vingtaine d’élèves sans abri à l’école Ernest-Renan, en novembre 2021, pour que les enseignants mobilisés dans le collectif prennent connaissance de la situation de cette famille, restée jusque-là très discrète sur ses conditions de vie. « On s’était retrouvés à devoir héberger 50 personnes ! Alors on a décidé d’occuper un gymnase municipal. Vu l’ampleur de la situation, les pouvoirs publics ne pouvaient pas rester sans rien faire, donc, en quatre jours, ils ont trouvé une solution », raconte Anne-Sophie Huchard. Mais à peine ces familles ont-elles été orientées vers des hébergements d’urgence qu’un nouveau cas remontait aux oreilles du collectif Renan sans toit : le cas Stoica. « J’ai dû les chercher pour les trouver. Je leur ai demandé s’ils avaient besoin d’aide et on a décidé d’occuper l’école », résume l’enseignante.
« 98 élèves dorment encore dehors dans la métropole de Lyon »
Jusqu’à cette occupation, Alberto n’avait connu que la rue. « Il ne jouait pas, il n’y avait pas la place dans la caravane, il regardait juste le téléphone », se souvient Mircea. Depuis quelques semaines, le garçon, scolarisé en grande section de maternelle, semble déjà plus épanoui. « Plus ça va, plus il joue. Il se met aux constructions, aux jeux de société », observe avec satisfaction Anne-Sophie Huchard. « Avant, il était plus renfermé, maintenant il dit bonjour à tout le monde, il a la pêche ! » renchérit Lise Puillet, enseignante en maternelle.
Si la famille Stoica a obtenu gain de cause au terme de cette longue occupation, le problème des familles avec enfants à la rue reste loin d’être réglé. « À travers le collectif Jamais sans toit, qui fédère une soixantaine d’établissements, on continue à répertorier 98 élèves qui dorment à la rue dans la métropole de Lyon. Au niveau national, la Fondation Abbé-Pierre en recense un millier », souligne Anne-Sophie Huchard. Dans cette période d’entre-deux-tours, l’enseignante garde en tête les promesses non tenues du président sortant, qui s’engageait à ce que plus personne ne dorme à la rue. « L’hébergement d’urgence est un droit inconditionnel, quelle que soit la situation administrative des personnes à la rue. Il faut que les moyens soient mis pour que ça ne reste pas que des paroles ! »
mal-logésvilleurbanne France24 - World
Paris attacks suspect says he changed his mind at last minute
Issued on: 13/04/2022 - 22:44
NEWS WIRES
The last surviving suspected assailant in the deadly 2015 Paris attacks told a court Wednesday that he changed his mind about going through with the killings at the last moment.
"The objective I was given was to go to a cafe in the 18th" district in northern Paris, Salah Abdeslam told the special Paris court hearing the case.
"I'm going into the cafe, I'm ordering a drink, I'm looking at the people around me -- and I said to myself: 'No, I'm not going to do it'," he added.
For the plaintiffs in the case, including the loved ones of victims of the November 2015 attacks that killed 130 people, this was testimony they had been waiting months to hear.
Abdeslam, 32, said he was told about plans for the attack in Paris on November 11, two days before they were carried out.
That happened at a meeting in Charleroi, in Belgium, with Abdelhamid Abaaoud, who is accused of having masterminded the attacks.
Until then, said Abdeslam, he thought he was going to be sent to Syria. Instead, he was told he had been chosen to carry out an attack using an explosive belt.
'A shock for me'
"It was a shock for me, but he ended up by convincing me," he added.
"I ended up accepting and saying, 'Okay, I'll go ahead with it'."
But at that meeting, he was given no details about the targets for the attack.
When he ultimately did not go through with the attack, he told the court how he took his car and drove around Paris at random until it broke down.
Then he got out and walked, he said, saying his memories of that period were "confused".
Pressed by the president of the court Jean-Louis Peries, he said only that he knew what he had been supposed to do.
"My brother, he had a belt, a Kalashnikov, I know he's going to open fire, I know he's going to blow himself up, but I didn't know the targets."
The attackers killed 130 people in suicide bombings and shootings at the Stade de France stadium, the Bataclan concert hall and on street terraces of bars and restaurants on November 13, 2015, in France's worst peacetime atrocity.
Abdeslam's older brother Brahim opened fire on a cafe terrace before blowing himself up.
Earlier in court another defendant, Mohamed Abrini, said Abdeslam simply had not had the nerve to go through with the attack.
Abrini, who is accused of having provided weapons and logistical support to the attackers, said he had seen Abdeslam when he turned up at a safe house a day after the attacks.
"He was exhausted, tired, he looked pale," said Abrini.
One of the organisers of the attacks had yelled at him for not having blown himself up.
"I think he told them that his belt hadn't worked," said Abrini.
Abdeslam told the court last month that in fact he had been lying about the malfunction.
After surviving the attack, Abdeslam fled to the Molenbeek district of Brussels where he grew up. He was captured in March 2016.
Alongside Abdeslam, co-defendants are answering charges ranging from providing logistical support to planning the attacks, as well as supplying weapons.
(AFP)
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Paris AttacksLast surviving Paris attacks suspect tells court he chose not to detonate his bomb
Paris Attacks Trial
Sole surviving assailant in November 2015 Paris attacks testifies in court
PARIS ATTACKS TRIAL
'I didn't kill anyone,' says key suspect at Paris attacks trial
L'Humanité
Jean-Baptiste Eyraud
Homme du jourNadège DubessayC’est un sacré gaillard. Un combattant pour la défense des droits des mal-logés. Tous les ministres du Logement qui se sont succédé ont eu affaire à lui. Jean-Baptiste Eyraud, dit Babar, a fondé en 1990 l’association Droit au logement, dont il en est toujours le porte-parole actif. Alors, lorsque l’homme de 67 ans est plaqué au sol et placé en garde à vue pour « rébellion » par les forces de police, c’est l’incompréhension et l’indignation. Mardi 12 avril, dans l’après-midi, il manifestait avec les familles « oubliées du Dalo » devant le ministère du Logement. Le militant sera relâché le lendemain. Mais son interpellation musclée a provoqué de nombreuses réactions, de Ian Brossat (PCF), adjoint au logement à la mairie de Paris, à Emmanuelle Cosse et Cécile Duflot, anciennes ministres du Logement, en passant par le député Aurélien Taché (ex-LaREM).
jean-baptiste eyraud France24 - World
Michigan police shot Black driver dead after traffic stop, videos show
Issued on: 14/04/2022 - 04:22
FRANCE 24
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A Black man face-down on the ground was fatally shot in the back of the head by a police officer in Michigan, the violent climax of a traffic stop, brief foot chase and struggle over a stun gun, according to videos of the April 4 incident released Wednesday.
Patrick Lyoya, 26, was killed outside a house in Grand Rapids, Michigan. The white officer repeatedly ordered Lyoya to “let go” of his Taser, at one point demanding: “Drop the Taser!”
Citing a need for transparency, the city’s new police chief, Eric Winstrom, released four videos, including critical footage of the shooting recorded by a passenger in Lyoya’s car on that rainy morning.
“I view it as a tragedy... It was a progression of sadness for me,” said Winstrom, a former high-ranking Chicago police commander who became Grand Rapids chief in March. The city of about 200,000 people is about 150 miles (240 kilometres) northwest of Detroit.
Video shows Lyoya running from the officer who stopped him for driving with a license plate that didn’t belong to the vehicle. They struggled in front of several homes while Lyoya’s passenger got out and watched.
Winstrom said the fight over the Taser lasted about 90 seconds. In the final moments, the officer was on top of Lyoya, kneeling on his back at times to subdue him.
“From my view of the video, Taser was deployed twice. Taser did not make contact,” Winstrom told reporters. “And Mr. Lyoya was shot in the head. However, that’s the only information that I have.”
State police are investigating the shooting. Kent County’s chief medical examiner, Dr. Stephen Cohle, said he completed the autopsy but toxicology tests haven’t been finished.
‘Whole life ahead of him’
The traffic stop was tense from the start. Video shows Lyoya, a native of the Democratic Republic of Congo, getting out of the car before the officer approached. He ordered Lyoya to get back in the vehicle but the man declined.
The officer asked him if he spoke English and demanded his driver’s license. The foot chase began soon after, video shows.
Winstrom didn’t identify the officer, a seven-year veteran who is on paid leave during the investigation.
“Me being from Chicago for the last 20 years, I’ve handled many police shootings myself, so I do have a lot of experience in this,” the chief said. “I was hoping to never have to utilise that experience here.”
Video was collected from Lyoya’s passenger, the officer’s body-worn camera, the officer’s patrol car and a doorbell camera. Prosecutor Chris Becker, who will decide whether any charges are warranted, objected to the release but said Winstrom could act on his own.
Becker said the public shouldn’t expect a quick decision.
“While the videos released today are an important piece of evidence, they are not all of the evidence,” he said.
City Manager Mark Washington warned that the videos would lead to “expressions of shock, of anger and of pain.” Some downtown businesses boarded up their storefronts, and concrete barricades surrounded police headquarters.
Lyoya had two young daughters and five siblings, said Gov. Gretchen Whitmer, who spoke to his family.
“He arrived in the United States as a refugee with his family fleeing violence. He had his whole life ahead of him,” Whitmer, a Democrat, said.
Prominent civil rights attorney Ben Crump, speaking on behalf of Lyoya’s family, on Wednesday called for the officer in the shooting to be fired and prosecuted.
“The video clearly shows that this was an unnecessary, excessive, and fatal use of force against an unarmed Black man who was confused by the encounter and terrified for his life,” Crump said in a release.
Crump and Lyoya’s family are expected to hold a news conference Thursday afternoon.
Protests
More than 100 people marched to Grand Rapids City Hall before a City Commission meeting Tuesday night, chanting “Black lives matter” and “No justice, no peace.”
On Wednesday, several hundred protesters gathered outside the Grand Rapids Police Department following the release of the videos, with some cursing and shouting from behind barricades. The group demanded that officials make public the name of the officer in the shooting.
Some businesses cut their hours short Wednesday, closing early. Some boarded up windows. But the demonstration remained non-violent with protesters demanding justice for Lyoya and other Black lives lost in shootings involving police.
Winstrom last week said he met Lyoya’s father, Peter Lyoya, and that they both cried.
“I get it as a father. ... It’s just heart-wrenching,” the chief told WOOD-TV.
As in many American cities, Grand Rapids police have been occasionally criticised over the use of force, particularly against Black people, who make up 18% of the population.
In November, the Michigan Supreme Court heard arguments in a lawsuit over the practice of photographing and fingerprinting people who were never charged with a crime. Grand Rapids said the policy changed in 2015.
A downtown street has been designated Breonna Taylor Way, named for the Black woman and Grand Rapids native who was killed by police in Louisville, Kentucky, during a botched drug raid in 2020.
(FRANCE 24 with AP)
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US court convicts three ex-police officers on civil rights charges over Floyd murder
Three Georgia men sentenced to life in prison for 'chilling' Ahmaud Arbery murder
Ex-US police officer Kim Potter found guilty over killing of Daunte Wright
L'Humanité
Après le décès de son fils des suites d'une contamination : «Chaque scandale me fait revivre un cauchemar»
TémoignageDans Nolan se repose enfin, Priscilla Moittié raconte le calvaire vécu par son fils, handicapé puis décédé après avoir mangé en 2011 un steak contaminé par la bactérie E. coli. La multiplication des cas d’intoxication bactérienne ces dernières semaines lui rappelle douloureusement que rien n'a changé... Témoignage.
Eugénie BarbezatNolan aurait aujourd’hui 12 ans. La bactérie Escherichia coli a brisé sa courte vie. Infecté par un steak haché contaminé à l’âge de 23 mois, il est mort il y a un peu plus de deux ans, après des années de souffrance. Priscilla Moittié, sa maman, se souvient de cette veille de Pentecôte 2011 où son petit garçon s’est senti mal. « C’était un samedi soir, il a commencé à avoir des diarrhées terribles, sanguinolentes, et à se tordre de douleur. »
Aussitôt ses parents l’emmènent aux urgences, où le médecin, suspectant une simple gastro-entérite, le renvoie à la maison. Mais l’état de l’enfant se dégrade très rapidement. « Personne ne nous écoutait vraiment, déplore Priscilla. Peut-être parce que nous sommes des gens simples qui n’ont pas fait d’études et parlons avec l’accent picard. »
Pour se défendre, l’industriel accuse les consommateurs
Il faut près de deux semaines d’allers-retours dans différents services pour que les docteurs s’alarment et que l’enfant soit enfin hospitalisé à Beauvais. Il a alors perdu plus de 10 kg, n’a plus la force de parler, ouvre à peine les yeux… Le jour même, il est transporté d’urgence en hélicoptère à Amiens alors qu’il vient de plonger dans le coma. Il doit même être réanimé à la suite d’un arrêt cardiaque au cours du transfert.
Ce n’est qu’après cet épisode dramatique que les médecins font le lien entre son état et un syndrome hémolytique et urémique (SHU) dû à l’E. coli. D’autres cas, heureusement moins graves, sont signalés dans la région, à la suite de la consommation de steaks hachés de la marque SEB, vendus dans les supermarchés Lidl.
Nolan mettra plusieurs semaines à rouvrir les yeux. Mais il ne réagit pas ou très peu, ne parlera plus et ses membres seront paralysés. Son cerveau est atteint, il restera lourdement handicapé. Comme il ne peut même pas déglutir, il est nourri par une sonde implantée dans l’estomac, ses membres se déforment, il lui faut des attelles. « On a mis longtemps à réaliser qu’il ne serait jamais plus comme avant », témoigne la maman qui, à l’époque, entre désespoir et culpabilité, n’a pas quitté le chevet de son fils.
la morgue et le déni du boucher industriel nous ont fait beaucoup de mal, au point que je rêvais de le voir enfermé dans une cellule, forcé à manger ses propres steaks hachés.»
Priscillia Moittié
Elle se sent alors coupable d’avoir acheté les produits qui ont mis Nolan dans cet état. Un sentiment renforcé par la ligne de défense du PDG de l’entreprise qui les fabrique. Dans les médias, Guy Lamorlette affirme que la bactérie a pu se développer parce que les consommateurs n’ont pas fait cuire suffisamment la viande.
Même si la justice prouvera par la suite que c’est faux et qu’il est coupable d’un défaut de contrôle et d’avoir ignoré une alerte quant à la conformité de certains lots, le discours de l’industriel porte. « Sur les réseaux sociaux, j’étais invectivée par des gens que je ne connaissais pas et qui m’accusaient d’avoir mis mon fils en danger car je ne savais pas cuire un steak », se souvient Priscilla Moittié.
« J’espérais que cela n’arriverait plus jamais… »
Aujourd’hui, si la mère de famille a décidé de raconter son histoire dans un livre (1), c’est pour rendre hommage à son petit garçon, qui s’est éteint en septembre 2019, mais aussi pour que son expérience serve à d’autres : « Je voudrais que les parents sachent reconnaître les symptômes d’un SHU pour leur éviter l’errance médicale que nous avons vécue », explique la jeune femme.
Ses deux autres enfants, Sullyvan, 7 ans, et Louanne, la petite dernière, née en avril 2021, ne mangent pas de produits transformés. « J’ai bien trop peur, et l’actualité me prouve que j’ai raison. À chaque scandale sanitaire médiatisé, j’ai l’impression de revivre le cauchemar de ce qui s’est passé avec Nolan. J’espérais que cela n’arriverait plus jamais… »
Le fait que les coupables puissent échapper à toute sanction n’aide pas à faire changer les pratiques. Dans le cas des victimes des steaks hachés de l’entreprise SEB, la procédure a duré près de dix ans et l’affaire n’est pas totalement close, l’ex-PDG multipliant les actions dilatoires. « Reconnu coupable de “blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité” et condamné, en 2017, à trois ans de prison dont deux ferme et 50 000 euros d’amende, ainsi que 800 000 euros d’indemnisation pour les parties civiles, il n’a toujours pas passé une nuit en prison, ni versé un centime ! » peste Florence Rault, l’avocate des parents de Nolan.
« Je sais désormais que le bonheur est fragile »
L’industriel a d’abord fait appel de sa première condamnation, qui a été confirmée en seconde instance, deux ans plus tard. Il a ensuite déposé un pourvoi en Cassation, rejeté fin 2021… L’homme a alors demandé un aménagement de peine, qui lui a été refusé. Il a fait appel de ce refus et dort donc tous les soirs dans son lit, en attendant. « Il a aussi organisé consciencieusement son insolvabilité en transférant tout son patrimoine à ses enfants et en asséchant ses comptes personnels. On ne peut donc rien saisir », regrette Me Rault.
Si Priscillia Moittié espère qu’un jour justice sera enfin rendue, elle n’en attend plus grand-chose : « L’argent n’est pas la question, cela ne me rendra pas mon fils, souffle-t-elle. Durant les procès, la morgue et le déni du boucher industriel nous ont fait beaucoup de mal, au point que je rêvais de le voir enfermé dans une cellule, forcé à manger ses propres steaks hachés. Mais, aujourd’hui, je préfère me concentrer sur les petites joies du quotidien, je sais désormais que le bonheur est fragile, et que tout peut basculer en un instant. »
Nolan se repose enfinDe la vache folle aux chocolats à la salmonelle : 26 ans de scandales sanitaires
1996La crise de la « vache folle », latente depuis dix ans, éclate au grand jour, donnant à voir l’utilisation de farines animales dans les élevages industriels. On dénombre à ce jour 223 victimes dans le monde.
2001Une épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni conduit à un abattage massif des cheptels.
2011La « crise du concombre » frappe plusieurs pays d’Europe, où une épidémie de E. coli fait 53 morts en Europe. Elle trouve son origine dans des graines germées de haricots mungo venues d’Allemagne.
2012En Allemagne, 11 000 écoliers sont atteints de gastro-entérite virale après avoir mangé des fraises chinoises congelées.
2013
- Fraude à la viande de cheval : des lasagnes Findus estampillées pur bœuf contiennent en fait du cheval. Le scandale met en cause la société Spanghero.
- Ikea retire de la vente des tartes au chocolat contaminées par de la matière fécale.
2017En Europe, des millions d’œufs traités à l’insecticide fipronil, interdit sur les animaux destinés à l’alimentation, doivent être retirés de la vente.
2017-2018Scandale du lait infantile. En décembre, 38 bébés ont été contaminés à la salmonelle par de la poudre de lait fabriquée dans l’usine Lactalis de Craon, en Mayenne. Le groupe est poursuivi pour blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui et tromperie aggravée.
2019Alerte à la listeria portant sur de la charcuterie allemande importée en France.
2020Du sésame contaminé à l’oxyde d’éthylène est repéré sur le marché. Biscuits apéritifs ou sucrés, glaces et sorbets, thés, cafés, tahin ou encore fromage : la liste des produits retirés du marché est longue comme un jour sans pain.
2022
- Février : alerte aux bouillons cube. Foodwatch dénonce la présence de Moah, des dérivés d’hydrocarbures, dans les cubes Knorr et Unilever.
- Mars-avril : plus de 40 cas de syndrome hémolytique et urémique, dont 2 fatals, en France après une contamination à E. coli de pizzas surgelées Fraîch’Up de Buitoni. Fermeture de l’usine Kinder d’Arlon (Wallonie) à l’origine de cas de salmonellose. Six fromages au lait cru vendus en grande surface sont rappelés en raison d’un risque de contamination à la listeria.
scandales sanitairesjustice France24 - Monde
Un avocat palestinien tué par des tirs israéliens lors d'opérations militaires en Cisjordanie
Publié le : 13/04/2022 - 10:49
FRANCE 24
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Un avocat palestinien a été tué par des soldats israélien, mercredi, en Cisjordanie, lors d'une opération militaire lancée dans ce territoire occupé après une série d'attaques perpétrées en Israël.
Les tensions se poursuivent en Cisjordanie occupée. Un avocat palestinien a été tué par des tirs de soldats israéliens à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, au cinquième jour d'opérations militaires dans ce territoires occupé, a rapporté, mercredi 13 avril, le ministère palestinien de la Santé.
"Mohammad Hassan Mohammad Assaf, 34 ans, est mort après avoir reçu une balle dans la poitrine tirée par l'armée d'occupation israélienne lors de l'agression sur la ville de Naplouse", a déclaré le ministère palestinien.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat, mais avait affirmé plus tôt mener des "opérations antiterroristes" à Naplouse et ailleurs en Cisjordanie.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, 31 personnes ont été blessées dans le secteur de Naplouse et dans le village voisin de Beita. Parmi elles, 10 ont été blessées par des tirs à balles réelles.
>> À lire aussi - Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
La crainte de tensions à la veille de la Pâque juive
Ces opérations militaires interviennent après quatre attaques perpétrées en Israël depuis le 22 mars, les deux premières par des Arabes israéliens liés à l'organisation État islamique (EI) et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Ces attaques ont fait 14 morts au total.
Durant la même période, 16 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des violences, selon un décompte de l'AFP.
La radio publique israélienne a indiqué que des militaires étaient entrés à Naplouse pour escorter des ouvriers israéliens chargés de réparer des dégâts causés par des Palestiniens il y a quelques jours sur la tombe présumée de Joseph, le fils du patriarche Jacob.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett avait affirmé dimanche qu'il ne "laissera pas passer une telle attaque contre un site sacré à la veille de la Pâque juive".
Avec AFP
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Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie
De nouveaux incidents violents éclatent en Israël et en Cisjordanie occupée
L'Humanité
Samedi, ils marchent, dimanche, ils votent
ActuClimat Ce week-end, les soldats de la planète battent le pavé pour prévenir le prochain président : la bataille commence aujourd’hui dans la rue.
Emilio MesletMalgré leurs efforts, ils n’ont pas su peser sur un débat présidentiel monopolisé par le Covid, puis le conflit ukrainien. Au point qu’ils ont dû se débrouiller eux-mêmes, via la plateforme vidéo Twitch, pour que les candidats soient interrogés sur la crise environnementale. Maintenant, ils espèrent au moins peser pour que l’écologie compte dans le choix des électeurs au moment de voter, dimanche, alors que seulement un sur cinq assure qu’il s’agit d’un sujet déterminant.
C’est le sens de la « marche climat pour le futur » qui se tient samedi, à la veille du premier tour. Elle est organisée par les associations, syndicats et collectifs qui composent un mouvement climat bien décidé à reprendre le pavé dans 77 villes françaises pour montrer qu’il est « plus chaud que le climat » et appeler au vote . Fin février, une précédente mobilisation – la marche Look Up – avait réuni 80 000 personnes. Une performance qu’ils espèrent rééditer, puisqu’il n’est « jamais trop tard », assure la militante Stacy Algrain, pour « faire ce rappel » aux votants.
Car, quelques jours après la publication du troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec qui donne au monde trois ans pour éviter le pire, les raisons de manifester sont légion. Les 306 organisations signataires de l’appel donnent même la liste : « Guerre en Ukraine, crise climatique et sanitaire, explosion des inégalités, montée des discours de haine, violences sexistes et de genre ». « À quelques jours de l’élection présidentielle, on veut nous faire croire que l’histoire est déjà écrite, ajoutent-elles. Mais il ne tient qu’à nous de l’écrire. » Un futur « désirable » qu’ils veulent laisser entrevoir en mêlant les revendications pour le climat, mais aussi d’autres luttes (féminisme, mal-logement, discrimination…), avec la présence, dans les cortèges, des collectifs #NousToutes et Justice pour Adama Traoré, ainsi que de la Fondation Abbé-Pierre. « C’est un moyen de dire qu’on n’a pas abandonné le collectif, c’est lui qui peut nous sauver. On a besoin de dire que les luttes sont liées », se réjouit Stacy Algrain.
« On doit se redonner l’espoir et de la force. Cette marche est l’occasion d’exprimer notre colère mais de façon joyeuse. Il s’agit de montrer la force de l’action collective pour inciter à ne pas rester seul devant l’urgence », insiste Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Pour autant, les militants ne sont pas dupes quant à l’avenir que la présidentielle a de grandes chances de leur réserver, avec un second tour probable entre les ennemis de la planète que sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Cette « marche climat pour le futur » est donc la fin d’un premier cycle lancé en 2018 et le début d’un nouveau qui se fixe pour objectif principal d’engager le rapport de forces, quel que soit le prochain locataire de l’Élysée : « Quoi qu’il arrive, nous resterons mobilisés, prévient Élodie Nace. Car, même si on croit dans le vote, on sait qu’il n’est pas le seul moyen de s’exprimer. On ne pourra pas se contenter, dans cette V e République, d’espérer des politiques ambitieuses. »
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Paul Ariès: « Le bien-manger est un enjeu de gauche »
EntretienDès ses prémices, le mouvement populaire a eu quelque chose à dire sur ce sujet, bien au-delà de la seule question de se nourrir à sa faim, rappelle le politologue. Le lien a ressurgi durant la campagne présidentielle.
Marie-Noëlle BertrandStigmatisée par les débats sur la viande, l’alimentation s’est malgré tout incrustée dans la campagne présidentielle. Que veut dire bien manger pour soi et pour la planète ? La gauche, les gauches n’ont pas la même réponse. Fabien Roussel, le candidat communiste, a marqué les esprits avec sa « bonne viande » et son « bon fromage » accessibles à tous. Jean-Luc Mélenchon, celui de la France insoumise, fait quant à lui cause commune avec les mouvements vegans. Mais dans les deux cas, la gauche (re)commence à s’exprimer sur la question après l’avoir longtemps négligée. Elle qui, dès ses prémices, s’était pourtant intéressée de près au bien-manger, en en faisant un objet politique sur le fond et sur la forme, nous rappelle Paul Ariès, politologue qui, en 2016, publiait Une histoire politique de l’alimentation du Paléolitique à nos jours (1).
La lutte des classes se joue aussi à table, dites-vous. Y a-t-il une assiette de gauche et une assiette de droite ?
Manger a toujours été un fait social total qui engage toute notre personne individuelle et toute la société. Car manger n’est jamais simple. D’un point de vue anthropologique, c’est introduire dans notre corps quelque chose qui lui est étranger, faire du moi avec de l’autre. La crainte d’une contamination, bactériologique ou culturelle, est omniprésente : si je mange quelque chose qui ne m’est pas destiné, je risque de devenir un autre. Cela s’illustre par d’anciennes peurs, comme celle de faire manger du lapin aux femmes enceintes au risque de rendre leur enfant peureux. Finalement, cela concerne notre corps biologique, notre corps religieux, notre corps social et même notre corps culturel. Enfin, cela concerne notre corps politique. Dès ses prémices, la gauche a eu quelque chose à dire sur l’alimentation, bien au-delà de la seule question de manger à sa faim. Un personnage a ainsi couru toute la littérature populaire du XV e au XVIII e siècle : Bon Temps, capable de faire baisser le prix du blé et de la viande, il annonçait le retour de l’abondance. Son adversaire s’appelait Faute d’argent. Cette allégorie a inspiré plusieurs mouvements sociaux.
Cela reste encore dans le registre du « manger à sa faim »…
Cela a peu à peu changé. Dans la Cité du Soleil, le moine Tommaso Campanella, en 1604, définit une sorte de république idéale. Pour la première fois dans l’histoire, il pense un droit à l’alimentation. Pas uniquement celui de recevoir les nutriments nécessaires : pour lui, ce droit inclut celui à la bonne chère. On considère souvent qu’il est l’un des ancêtres de l’idée communiste : non seulement, Campanella soutient l’idée que cette alimentation idéale est strictement collective – il évoque les banquets spartiates –, mais il plaide pour une alimentation biologique.
Que veut dire biologique à une époque où les produits de synthèse n’existent pas ?
Campanella réfute l’idée d’utiliser des excréments humains et leur préfère des fumures animales. Il prohibe aussi l’usage de certaines boues. Il dépasse de façon manifeste la seule approche quantitative pour intégrer la dimension qualitative par la forme et la nature du repas. Plus on avance dans l’histoire, plus cet intérêt de ce que l’on appellera la gauche pour l’alimentation devient présent. On voit des conflits sociaux importants éclater. Par exemple, celui contre la pomme de terre royaliste…
La patate a été royaliste ?
Elle a été l’aliment voulu par les riches pour les pauvres. On l’a opposée à ce que l’on appelait alors le « pain de bois », à savoir la châtaigne, alimentation populaire par excellence. Les penseurs de la bonne société l’accusent d’entretenir la fainéantise – pas besoin de travailler beaucoup pour se nourrir – et de remettre en cause l’inégalité « naturelle » entre les genres – pas besoin d’avoir de gros muscles pour la ramasser. Enfin, on l’accuse d’être révolutionnaire : rapide à récolter, elle laisse du temps aux gens, entre autres pour se retrouver dans les cafés et parler de politique. Sous la monarchie et jusqu’au XIX e siècle, on a ainsi arraché des millions de châtaigniers. Et dans les trois quarts de la France, des mobilisations populaires ont cherché à protéger les arbres face aux dragonnades, puis à l’armée, passé la Révolution.
Sous la Révolution, Gracchus Babeuf est responsable de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix.
Quand et comment la gauche s’empare-t-elle définitivement des questions alimentaires ?
Grâce à deux personnages essentiels. Charles Fourier, l’inventeur du mot socialisme, avance la notion de gastrosophie – sophie, comme sagesse. Il s’agit « d’offrir à tous les raffinements de la bonne chère que la civilisation réserve aux oisifs ». Il va même plus loin, arguant que la gastrosophie vise « à organiser la voracité », non pas au sens moderne, mais au sens de gourmandise. L’autre nous rapproche encore plus du mouvement communiste. Il s’agit de Gracchus Babeuf. Sous la Révolution, il est responsable de la commission chargée de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix. Autrement dit, et si l’on traduit en jargon moderne, il dit que l’alimentation n’est pas une marchandise – grand slogan de l’altermondialisme en France. D’autres personnages joueront eux aussi un rôle important. Paul Lafargue, gendre de Marx, écrit un petit opuscule sur ce que l’on appelle les falsifications alimentaires. Car, si le XIX e siècle est celui de la bonne table pour la bourgeoisie, il est le siècle noir pour l’alimentation des classes populaires. Les puissants ont en tête de faire manger n’importe quoi au petit peuple. On veut développer de la fausse viande, du faux pain, du faux vin. Lafargue soutient la lutte contre ces falsifications, et par là même le droit au bien-manger. Raspail sera, lui, le José Bové de l’époque : il organise concrètement la lutte contre ce que l’on ne nomme pas encore la « malbouffe ».
Les banquets, racontez-vous, prennent une place importante dans ce mouvement…
Ils sont à la fois enjeu et forme politiques. Ils anticipent la création des partis politiques. Tout au long du XIX e siècle, on banquète comme plus tard on militera, tout simplement parce que les réunions publiques sont interdites. La révolution de 1848 naît, d’ailleurs, d’une interdiction de banquet. Certains sont des banquets républicains, organisés par la bourgeoisie éclairée, qui excluent le peuple en raison de leur prix. Ce sont les banquets de ceux qui souhaitent la réforme plutôt que la révolution. Le peuple est convié à écouter les discours, mais pas à manger. Quand il s’impose, il provoque des désordres… Les premiers banquets populaires sont créés en 1848, par le journal le Père Duchesne, qui les propose à 25 centimes et pose ainsi le principe du droit aux banquets pour tous. Jusqu’à la fin du siècle, alterneront ainsi banquets républicains bourgeois, banquets révolutionnaires et pique-niques anarchistes. Partout, on y recherche, politiquement, le bien-manger et le bien-boire. Et si l’on y mange de la viande, c’est en fricassée, afin que les morceaux nobles soient mélangés aux autres, et que chacun mange « l’équivalence ».
C’est cette tradition qui perdure à la Fête de l’Humanité ?
Pas uniquement. Au XX e siècle, cette relation aux banquets se retrouve durant les grèves. Pas de mouvements sociaux sans repas collectifs. Ni sans musique, chanson ou danse. Ce mariage de la gastronomie, de l’art et de la politique explique le succès de la Fête de l’Humanité – ou de celle de l’Unita, en Italie. On s’y réapproprie une gastronomie créée au XIX e siècle par des revanchards. Tous les premiers grands chefs se disaient ouvertement contre- révolutionnaires. Pour eux, il s’agissait de lier la table bourgeoise à la table aristocratique. Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’a élevée au rang d’idéologie de classe et de mépris aristocratique.
Que reste-t-il, dans les débats d’aujourd’hui, de ce lien entretenu par les gauches avec l’enjeu alimentaire ?
La gauche au XX e siècle a conservé cette centralité de la table, mais a cessé de la théoriser. Un des symptômes en est l’échec du mouvement Slow Food en France – dont le président-fondateur vient pourtant du Parti communiste italien. Pourquoi cela n’a-t-il pas pris de notre côté ? Parce que la gauche a oublié de penser politiquement ces questions. Elle a laissé, de ce fait, la place aux identitaires et à la droite. Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister. On le voit lorsque Fabien Roussel fait une intervention sur le droit à la bonne alimentation pour tous : il provoque des réactions très négatives, mais aussi un écho très favorable, et gagne dans la foulée un point dans les sondages. Malheureusement, il est le seul à pouvoir, aujourd’hui, tenir ce discours sur le bien-manger au sens politique. L’ouverture de Jean-Luc Mélenchon vers Aymeric Caron l’empêche de se porter à la défense de la bonne viande ou du bon fromage, au risque de mécontenter cet électorat recherché. De fait, les deux grands enjeux de ces prochaines décennies ne sont pas abordés frontalement : veut-on d’une agriculture sans élevage ? Et veut-on d’une alimentation sans agriculture ? L’agriculture cellulaire commence par la fausse viande, le faux fromage, le faux miel. Elle va se poursuivre avec des faux légumes, le développement de fermes-usines, et l’illusion que les villes pourraient se passer des campagnes.
Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister.
L’agriculture urbaine est-elle une porte d’entrée pour l’agriculture cellulaire ?
Je ne parle pas des jardins ouvriers ou partagés. Ce qui est en jeu ici, c’est le modèle de Singapour. Car la vraie alternative ne se joue pas entre les protéines animales et les protéines végétales, comme on voudrait nous le faire croire, mais entre la production industrielle de ces protéines et la défense d’une agriculture paysanne et familiale. Des experts nous assurent qu’avec 150 vaches on pourrait produire toute la viande dont on a besoin grâce à l’agriculture cellulaire. La question est celle-ci : pense-t-on pouvoir nourrir 8 milliards d’humains avec 400 000 agromanagers, ou faut-il miser sur un milliard et demi de petits paysans ? Veut-on des fermes high tech en ville ou une agriculture paysanne défendue par la Via Campesina, la Confédération paysanne, le Modef ? On a le même souci avec ce que l’on appelle agriculture intelligente – façon de dire que les paysans d’avant étaient des stupides. Cette technologisation de l’agriculture sans limites, cette numérisation, cette informatisation impliquent des investissements considérables. Les rentabiliser va nécessiter de concentrer les exploitations. C’est la faillite programmée de ce qu’il reste de l’agriculture paysanne.
Pourquoi le débat se focalise-t-il sur la viande ?
Manger de la viande a toujours été compliqué. C’est consommer ce qui nous est le plus proche. En outre, les puissants n’ont jamais cessé, depuis l’Antiquité, de vouloir interdire la viande au peuple. Au XIX e siècle, on a cherché à le rendre végétarien, afin qu’il ne soit plus révolutionnaire. Mais si la viande prend aujourd’hui tant d’importance, c’est parce que ce discours rencontre celui des grandes firmes. Jusqu’à présent, le prototype même d’une ferme écolo était une ferme qui produisait des céréales, des fruits, des légumes, des œufs, du poulet, du cochon, du lait… et de la bonne terre, grâce aux fumures animales. Supprimez l’élevage et l’on n’a plus de fumier. Et, pour le coup, on a besoin d’engrais chimiques.
Le mouvement vegan en a-t-il conscience ?
Il est lui-même divisé entre ceux qui se battent pour un légitime mieux-être des animaux d’élevage et ceux qui, tel Aymeric Caron, plaident l’abolitionnisme. Mais, globalement, on se retrouve coincé entre viandards identitaires et vegans. C’est un débat qui ne pose résolument pas la question des modes de production. En France, la gauche elle-même accepte beaucoup trop facilement d’essentialiser la viande. Or, « la » viande n’existe pas. Il n’y a rien de commun entre une viande industrielle et une viande issue d’un élevage paysan. Zemmour se dit défenseur de l’agriculture française, tout en prônant le libéralisme, c’est incompatible ! Le libéralisme est justement ce qui détruit le bien-manger. Le système voudrait faire des cultures gastronomiques populaires un sous-produit. Il faut riposter. L’agriculture paysanne et biologique n’est pas une niche réservée à quelques-uns, mais le modèle à développer pour tous. En France, nous disposons d’un vrai levier : la restauration collective. Un repas sur deux y est consommé. C’est une formidable façon de faire que la table redevienne un espace commun.
alimentationgauchepaul arièsPrésidentielle 2022 France24 - Monde
Ligue des champions : Atlético contre City, le duel des styles entre Guardiola et Simeone continue
Publié le : 13/04/2022 - 07:27
FRANCE 24
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Le pragmatisme ou le beau jeu ? Battu 1-0 à l'aller, l'Atlético Madrid ultradéfensif de Diego Simeone compte sur la ferveur de son public pour renverser le Manchester City de Pep Guardiola et rejoindre les demi-finales.
Le débat est vieux comme le football : l'important est-il de proposer un jeu léché, porté vers l'avant, et un schéma tactique novateur ou au contraire de miser sur la ferveur et la hargne, la "grinta" chère aux Latinoaméricains ? Le duel entre l'Argentin Diego Simeone, réputé pour son Atlético de Madrid hermétique et efficace, et l'Espagnol Pep Guardiola et de son Manchester City capable de mobiliser le ballon pour harceler l'adversaire, représente la quintessence de cette opposition inhérente au ballon rond.
Proche de déjouer les schémas du cérébral Guardiola avant de céder en quart de finale aller (1-0), Simeone mise désormais sur la ferveur du stade Metropolitano, où l'Atlético n'a jamais perdu un match à élimination directe de Ligue des champions, pour tenter d'écarter le finaliste 2021. Objectif : ramener l'Atlético en demi-finales de C1 pour la première fois depuis cinq ans.
"Ce n'est pas beau à voir, mais c'est efficace"
Et tant pis si l'Atlético a été critiqué pour sa frilosité tactique à l'issue de la première manche : c'est ainsi que le club madrilène a atteint deux finales de Ligue des champions (2014, 2016) et gagné deux Ligues Europa (2012, 2018) sous les ordres de Simeone.
"Peut-être que ce n'est pas beau à voir, mais c'est efficace", a résumé, lundi, le Français Thomas Lemar, milieu de l'Atlético, dans un entretien à l'AFP.
Une partie (au moins 5 000 places) du stade madrilène sera fermée mercredi, sur injonction de l'UEFA, qui a sanctionné le club en raison du "comportement discriminatoire" de certains supporters espagnols. Une vidéo diffusée par le journal sportif espagnol Marca montre en effet des supporters espagnols faisant un salut nazi lors du match aller à l'Etihad Stadium.
L'enceinte (68 000 places en temps normal) devrait toutefois être bouillante mercredi soir à Madrid, où City et l'"Atleti" se préparent à un match âpre et ardent.
Entre les deux manches, les "Citizens", finalistes de la dernière édition, ont été accrochés 2-2 par Liverpool dans un duel au sommet du championnat anglais, dimanche, tandis que les "Colchoneros" ont été surpris 1-0 chez l'un des promus de Liga, à Majorque, samedi.
Tous avaient peut-être en tête leurs retrouvailles, lors desquelles l'Atlético devrait rester fidèle à son hermétisme défensif du match aller et guetter les contres dans le sillage d'Antoine Griezmann.
Recital táctico de Simeone o de cómo anular a un equipo 🙌🏻 pic.twitter.com/DCAa1q9gLk
April 8, 2022
"Ils ont joué avec deux lignes de cinq !", avait commenté Guardiola après le succès étriqué de l'aller. "Dans la préhistoire, aujourd'hui ou dans 100 000 ans, attaquer contre deux lignes de cinq sera toujours très difficile."
"C'est une équipe bagarreuse"
Réputé pour sa motivation sans limite et pour sa capacité à fédérer son groupe autour de lui, Diego Simeone devra, encore une fois, toucher ses joueurs dans leur fierté pour leur transmettre sa soif de victoire.
"Il n'a pas besoin de nous donner de conseils (sur l'aspect mental, NDLR). Son discours, sa manière de parler, sa franchise, ça nous permet de nous surpasser", a résumé Thomas Lemar.
Et le milieu français de rappeler la hargne de l'ex-milieu international argentin. "Vous avez connu le joueur ? Eh bien, ça donne l'image de l'Atlético maintenant. C'est une équipe bagarreuse, qui est là sur chaque ballon, qui ne veut pas perdre, en match ou à l'entraînement... C'est ce qu'il veut nous transmettre, de ne pas nous reposer sur nos lauriers", a appuyé Lemar.
Spécialiste des remontées incroyables, l'Atlético a souvent su trouver les ressources dans des matches mal engagés cette saison en Liga : contre Valence en janvier (3-2), contre Getafe en février (4-3)...
Et s'il leur fallait une référence, les "Rojiblancos" peuvent regarder dans le rétroviseur : en 2016, lors des quarts de finale de la Ligue des champions face au Barça de la "MSN" de Lionel Messi, Neymar et Luis Suarez, héritier de Guardiola et champion d'Europe en titre, les "Colchoneros" s'étaient inclinés 2-1 à l'aller... avant de s'imposer 2-0 au retour pour se hisser en demi-finales (ils finiront par s'incliner en finale 1-1, 5-3 t.a.b. face au Real Madrid).
Même phase de la même compétition, même revers à l'extérieur à l'aller, même sentiment d'impossible... et même résultat, mercredi ?
Avec AFP
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COMPTE-RENDULigue des champions : De Bruyne délivre Manchester City contre l'Atlético de Madrid
Ligue des champions : Liverpool entrevoit les demi-finales après sa victoire à Benfica
AVANT-MATCHLigue des champions : Hazard et Courtois, deux destins opposés à Madrid avant de retrouver Chelsea
L'Humanité
Agriculture en Europe : face à la guerre en Ukraine, qu'est-ce qui doit changer ?
VidéoQuelles sont les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’agriculture en Europe et comment les règles doivent changer pour faire face aux nouveaux défis mondiaux ? Au moment où l'Union européenne semble vouloir renforcer l'agriculture industrielle et son commerce, deux députés européens spécialisés dans les questions agricoles en débattent.
Avec Eric Andrieu (S et D) et Benoît Biteau (Verts-ALE). Animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.
Jean-Jacques Régibier New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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France24 - Monde
Un sympathisant de groupe État islamique condamné à perpétuité pour le meurtre d’un élu britannique
Publié le : 13/04/2022 - 15:10
FRANCE 24
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Un jeune sympathisant du groupe jihadiste État islamique a été condamné par une cour criminelle de Londres mercredi à la prison à perpétuité pour l’assassinat du député britannique David Amess. L'élu conservateur avait été poignardé une vingtaine de fois alors qu’il recevait ses administrés dans une église, le 15 octobre 2021.
Un jeune anglais d’origine somalienne, sympathisant du groupe jihadiste État islamique, a été condamné, mercredi 13 avril, à la prison à perpétuité sans possibilité de libération pour le meurtre du député britannique David Amess, qui avait choqué et ému au Royaume-Uni l'automne dernier.
En condamnant Ali Harbi Ali, 26 ans, le juge Nigel Sweeney de la Cour criminelle de l'Old Bailey à Londres a souligné que celui-ci n'avait "aucun remords ou aucune honte, au contraire" pour le meurtre à coups de couteau de l'élu lors d'une permanence parlementaire le 15 octobre dernier. "Il s'agit d'un meurtre qui a frappé le cœur de notre démocratie", a déclaré le juge.
La perpétuité réelle est une peine très rare, qui a été infligée en septembre dernier au policier Wayne Couzens, reconnu coupable du meurtre en mars 2021 de la Londonienne Sarah Everard, ainsi qu'au meurtrier de la députée Jo Cox, le partisan d'extrême droite Thomas Mair.
"Acte de vengeance" prémédité
Le procureur Tom Little avait souligné que le meurtre de David Amess était un "acte de vengeance", prémédité "de longue date" et touchant un élu en train d'exercer sa mission.
Ali Harbi Ali, qui est né et a grandi à Londres dans une famille d'origine somalienne, a donc été reconnu lundi coupable de meurtre et de préparation d'actes terroristes.
Le jeune homme avait plaidé non coupable, mais déclaré la semaine dernière à l'audience avoir visé l'élu de 69 ans parce que ce dernier avait voté en faveur de frappes aériennes en Syrie.
Frustré de ne pas aller combattre lui-même en Syrie avec le groupe État islamique, l'accusé s'était dit qu'il devait "essayer de faire quelque chose ici pour aider les musulmans là-bas".
L'attaque était survenue alors que David Amess, père de cinq enfants, recevait ses administrés dans une église méthodiste à Leigh-on-Sea, à 60 kilomètres à l'est de Londres. L'élu conservateur avait été poignardé une vingtaine de fois.
Débat sur la sécurité des élus
Son assistante, Julie Cushion, a déclaré dans un communiqué qu'elle ne pourrait "jamais oublier le cri" de sa collègue Barbara au moment de l'attaque. Elle a aussi décrit le regard "béat et content de lui-même" de l'agresseur après le drame.
"Cela nous brise le cœur de savoir que notre mari et père a dû accueillir le meurtrier avec un sourire amical", a déclaré la famille du député dans un communiqué.
La mort de David Amess, élu depuis 1983, avait ravivé le traumatisme de l'assassinat de l'élue travailliste Jo Cox en juin 2016. Cette députée de 41 ans avait été tuée de plusieurs balles et coups de couteau une semaine avant le référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne.
Ces deux drames ont suscité des appels à renforcer la sécurité des élus et à apaiser un débat politique électrique ces dernières années, notamment depuis les échanges autour du Brexit.
Préparation d'actes de terrorisme
Ali Harbi Ali avait, selon les médias britanniques, suivi brièvement un programme de lutte contre la radicalisation, sans être considéré comme à risque par les services de sécurité.
En plus de sa condamnation à la perpétuité réelle pour le meurtre de David Amess, il a été condamné à une peine de prison à perpétuité pour préparation d'actes de terrorisme.
Il avait envisagé de tuer d'autres députés et avait rodé autour du Parlement armé d'un couteau l'été dernier. Il avait mené des recherches sur plusieurs élus et s'était rendu plusieurs fois près du domicile du ministre Michael Gove.
Ali Harbi Ali avait été arrêté quelques minutes après le drame, par deux policiers armés seulement de matraques et de bombes lacrymogènes.
Le Royaume-Uni a connu plusieurs attaques jihadistes au couteau ces dernières années, certaines revendiquées par le groupe État islamique. Mais aucune revendication n'a été rendue publique depuis la mort de David Amess.
Un mois après le meurtre de David Amess et au lendemain de l'explosion d'un taxi devant un hôpital de Liverpool (nord de l'Angleterre), considérée par la police comme étant un attentat, le gouvernement avait relevé à "grave" le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique. Il a depuis été rétrogradé à "important".
Avec AFP
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Valeurs Actuelles
Présidentielle : Robert Ménard déplore la stigmatisation de Marine Le Pen
Invitée de la Matinale de CNews ce 14 avril, Robert Ménard a pris la parole sur l’élection présidentielle, à quelques jours du second tour. Au micro de Laurence Ferrari, le maire de Béziers a fait part de ses regrets quant à la stigmatisation de Marine Le Pen faite par les personnalités politiques mais pas seulement. En effet, il a reproché aux sportifs d’appeler à faire barrage à l’extrême droite. Robert Ménard a aussi taclé la présidente de l’université de Nantes, qui a également pris position contre la candidate du Rassemblement national dans un mail envoyé à ses étudiants. « Si un président d’université appelait à voter Marine Le Pen (…) Ce serait la révolution », a-t-il critiqué.
« Incarnation du diable »
Robert Ménard a qualifié d’« insupportable » la diabolisation de Marine Le Pen, une stratégie qui tenterait de faire de la candidate du RN « une nouvelle incarnation du diable ». Pointant des désaccords avec l’adversaire d’Emmanuel Macron au second tour, le maire de Béziers a expliqué que les divergences ne devaient pas pour autant transformer les gens en ennemis et le débat politique en guerre civile. « J’ai l’impression de me retrouver en 2002 (…) Sauf que Marine Le Pen, ce n’est pas son père », a-t-il conclu.
L'Humanité
Génome humain : les 8% qui changent tout
EntretienIl y a 20 ans, 92% du génome humain était décodé. Un consortium de plus de cent scientifiques vient de réussir à compléter les 8% restants, établissant ainsi la carte la plus complète à ce jour du génome humain. Une avancée génétique importante. Leurs travaux font l’objet de huit publications et commentaires dans une série d'articles publiés le 31 mars dans diverses revues dont Science. Explications avec le pionnier français de l’exploration du génome humain, Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, directeur de recherche au CNRS et ancien directeur du Genoscope - Centre national de séquençage à Évry, rattaché au Commissariat à l'énergie atomique
Anna Musso
En tant que pionnier, biologiste et généticien, quel regard portez-vous sur ces nouveaux travaux qui permettent d’accéder au premier séquençage complet d’un génome humain ?
Un monde sépare ce qu'on peut faire aujourd'hui de ce qui se faisait il y a 20 ans et même plus récemment. Il y a 20 ans nous considérions ceci comme du détail, c'était avant tout de l'ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n'est pas tout à fait le cas. Mais la portée de ceci reste difficile à estimer et beaucoup des choses vues étaient attendues. D'une manière générale ces 200 millions de bases supplémentaires, vont faire l'objet de commentaires nombreux et alimenter toutes sortes d'hypothèses et de spéculations. Ce travail qui est un véritable tour de force expérimental et informatique permet de répondre à certaines questions qui sont à l'origine du projet mais il va générer encore plus de questions et d'interrogations. Ce qui est toujours excitant en science.
Quelles sont ces technologies qui ont pu faciliter sa mise à nu ?
Nous entrons dans les technologies de séquençage de 3ème génération qui permettent de lire des séquences sur des longueurs considérables 10000 à 20000 bases, voire plus, même si ces séquences comportent beaucoup d'erreurs. Une même séquence peut être lue de très nombreuses fois et donc les erreurs qui sont surtout aléatoires d'une lecture à l'autre peuvent être corrigées. Les corrections reposent sur des méthodes purement informatiques qui analysent et comparent les séquences lues. Une fois lues, il faut assembler les fragments les uns aux autres. Ce qui dans le cas de répétitions est pratiquement impossible, à moins de pouvoir couvrir (lire) de très grands fragments, ce que permettent ces nouvelles méthodes de séquençage. Ces nouveaux procédés de séquençage sont aussi accompagnés de développement logiciels très importants pour assembler des séquences très semblables.
En outre les cellules normales contiennent deux copies de génomes (Un de la mère l'autre du père) ce qui complique beaucoup l'assemblage surtout des séquences de nature répétée. Les auteurs ont recouru à un môle hydatiforme, une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l'embryon. Les cellules ne contiennent alors qu'une copie de génome provenant d'un seul parent. Il n'y aura donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l'autre parent.
En quoi est-ce important de décoder un génome humain entier ?
Ces régions répétées qui représentent globalement 8% d'un génome n'étaient pas connues en détail. On sait cependant depuis longtemps qu'il y a en gros 3 sortes de régions constituées de répétions à la queue leu leu sur de très longues portions. Il s'agit 1) des extrémités des chromosomes, les télomères, 2) des centromères qui jouent un rôle crucial dans la séparation des chromosomes lors de la division des cellules, 3) de grandes portions qui portent de très nombreuses copies des gènes des ARN ribosomiques (rARN) qui constituent l'ossature des ribosomes. Les ribosomes sont les machineries qui fabriquent les protéines dans les cellules. On avait aussi remarqué que ces régions répétées pouvaient renfermer des gènes codant des protéines, mais personne ne savait combien. Quand vous ne connaissez une île que par son contour et un arbre qui dépasse l'horizon, vous ne pouvez pas vous empêcher d'aller voir ce que renferme cette île. Ici c'est pareil, les gens voulaient savoir avec précision ce que représentent ces 8% mal connus, c'est la curiosité avant tout. Ainsi, sur 200 millions de bases séquencées et replacées sur un génome on dénombre plusieurs milliers de gènes divers représentant une vingtaine de catégories. Ces diverses catégories étaient connues, mais maintenant on sait où se trouvent tous ces éléments. On a aussi trouvé environ 150 gènes codant des protéines. Ce sont en général aussi des copies de gènes présents ailleurs dans le génome. Mais on ne sait pratiquement rien sur l'expression de ces nouvelles copies. Comme elles sont redondantes et donc possiblement superflues, elles pourraient évoluer rapidement et à terme coder pour de nouvelles fonctions – pure hypothèse à ce stade. Une autre raison importante de séquencer la totalité, était de pouvoir disposer d'une nouvelle référence. La référence utilisée jusqu'à présent est proche de la version publiée par le consortium international public en 2004 qui comprenait encore plusieurs centaines de "trous" de taille mal estimée, version qui était occasionnellement mise à jour. Maintenant on va disposer d'une nouvelle référence beaucoup plus détaillée. On va changer d'étalon. Mais cet étalon est une séquence particulière. Toutes les autres séquences humaines, de toutes origines, comportent des variations nombreuses, c'est la biodiversité de l'humanité. A ce stade on ne peut pas dire s'il sera important de séquencer systématiquement en entier les génomes des individus. De toute manière les techniques de 2ème génération, qu'on utilise pour séquencer les génomes produisent les données, mais les résultats étaient difficiles à exploiter. L'utilisation du nouvel étalon va faciliter cette exploitation. On a cependant l'impression que l'information contenue dans ces 200 millions de bases additionnelles n'est pas primordiale sur le plan médical à ce stade de nos connaissances. Cependant des zones très limitées des 8% pourraient être ciblées pour répondre à des questions très spécifique.
Quelles sont les prochaines étapes en matière de génomique humaine ?
De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l'éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8%. Il y a aussi une importante variabilité dans ces 8% et même sur le plan quantitatif : 8% est une moyenne avec de fortes variations individuelles. On va bien sûr essayer de savoir s'il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et en particulier des pathologies associées. Les hypothèses ne manquent pas. On voudra, bien sûr, aussi comparer les différentes populations humaines, et voir ce qui se passe chez les autres mammifères, le reste du monde vivant. Une fois de plus la biodiversité est au rendez-vous.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. Investigators are racing to secure evidence of possible war crimes committed by Russians in northern Ukraine. This push comes as President Biden for the first time accused Russia of carrying out a “genocide” against the Ukrainian people.
A boost to NATO. Finland and Sweden are seriously considering applying for membership in the alliance and are widely expected to join. Their accession would be another counterproductive result of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine.
On the ground. New satellite images show that Russia is building up troops and military equipment for what analysts say could be a decisive battle in Ukraine’s east. The United States and other countries are examining claims that Russia deployed a chemical agent in Mariupol.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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France24 - Monde
Au Nicaragua, des cours de natation pour migrants voulant franchir le Rio Grande
Publié le : 13/04/2022 - 17:13
Samia METHENI
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Deux rangées d'apprentis nageurs brassent vigoureusement l'eau de la piscine pour créer un courant que doit franchir Darling, une Nicaraguayenne qui s'entraîne pour traverser à la nage le Rio Grande, prendre pied sur la rive nord et entrer illégalement aux États-Unis.
L'Humanité
Le sous-texte de l’expertise
ChroniqueSylvestre HuetLe rapport du groupe de travail 3 du Giec publié la semaine dernière trace-t-il les voies d’une lutte efficace contre la menace climatique ? Oui, si l’on en considère la partie scientifique et technique. Calcul des émissions. Description du futur bas carbone pour l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les transports. Estimation des flux financiers nécessaires… Tout y est. En 2 913 pages. Énorme et nécessaire travail d’expertise.
Les premiers lecteurs ont noté l’importance accordée à la sobriété, chargée de 40 à 70 % des réductions d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. C’est là que le bât blesse. Citons le rapport : « Les individus disposant d’un haut statut socio-économique contribuent de manière disproportionnée aux émissions… » Mais que faire ? La réponse aux questions fréquentes le dit ainsi : « En tant que consommateurs, surtout si l’on appartient aux 10 % les plus riches de la population mondiale en termes de revenus, on peut limiter la consommation, notamment en mobilité, et explorer le bien-vivre compatible avec une consommation durable. »
Les rédacteurs sont instruits du monde réel. Ils savent que les milliardaires ne se priveront pas volontairement des jets privés et de modes de vie émettant des milliers de fois plus de CO2 que la plupart des Français. Bezos (Amazon), Zuckerberg (Facebook), oligarques russes et chinois, Bernard Arnault et François Pinault l’auraient déjà fait s’ils le voulaient.
Faire appel à leur charité pour l’humanité, ce que signifie cette phrase, pourrait donc sembler puéril. Les rédacteurs savent aussi que les classes moyennes des pays riches – l’essentiel de ces 10 % les plus émetteurs de CO2 – ne s’engageront pas volontiers dans la sobriété s’ils ont sous les yeux le spectacle des consommations sans limites des grandes fortunes. Des économistes et des sociologues démontrent ainsi, aisément, qu’une société trop inégalitaire ne peut être sobre en raison de l’exemple donné par les trop riches. Le désir d’imitation des pauvres et la volonté des riches de garder leur distinction l’interdisent.
Le B.A.-BA d’une politique climatique efficace devrait donc être la suppression des grandes fortunes et revenus excessifs, tout comme celle de la publicité commerciale, arme de destruction massive de l’autonomie matérielle et de l’imagination des classes populaires. On touche là les limites de l’expertise du Giec, excellente par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’économie politique.
www.ipcc.chla chronique scientifique de sylvestre huet France24 - World
Prosecutors call for Maradona medical staff to face trial
Issued on: 14/04/2022 - 10:38
Buenos Aires (AFP) – Prosecutors investigating the 2020 death of Argentine soccer legend Diego Maradona have asked that the medical staff who treated him be tried for negligent homicide.
In their request Wednesday, the prosecutors said "omissions" and mismanagement by eight medical professionals in charge of Maradona placed him in a "situation of helplessness" and abandoned him "to his fate" during his home hospitalization, according to the court filing cited by the official Telam news agency.
Maradona died at age 50 in 2020 while recovering from brain surgery for a blood clot, and after decades of battles with cocaine and alcohol addictions.
Neurosurgeon and family doctor Leopoldo Luque and psychiatrist Agustina Cosachov are under investigation over his death as the main people responsible for the health of the former football star.
Six others, including psychologist Carlos Diaz and medical coordinator Nancy Forlini, are also accused.
The prosecution accuses them of "simple homicide with dolus eventualis," an offense in which a person is negligent while knowing their negligence can cause someone's death.
They could face sentences ranging from eight to 25 years in prison.
According to the prosecutors, the defendants "were the protagonists of an unprecedented, totally deficient and reckless hospitalization at home", and allegedly committed a "series of improvisations, mismanagement and shortcomings".
The defense must now present its arguments and may ask for the case to be dismissed.
Maradona is widely considered one of the greatest footballers in history and led Argentina to victory in the 1986 World Cup.
© 2022 AFP
L'Humanité
Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !
Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.
Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).
Deux vitesses du son
Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !
C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.
Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !
Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :
sciencesastronomieplanète marsNasa France24 - Monde
Steven, 73 ans, vétéran du Vietnam parti combattre en Ukraine
Publié le : 08/04/2022 - 14:58
Juste avant de quitter New York pour la guerre en Ukraine, Steven Straub, vétéran américain du Vietnam, s'est fait tatouer le drapeau bleu et jaune du pays sur le bras, ainsi que les mots "Ukraine libre". L'homme de 73 ans est arrivé en Ukraine au milieu du mois dernier, alors que les forces russes encerclaient les grandes villes et se rapprochaient de la capitale Kiev.
L'Humanité
Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN
ActuIl y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.
Anna MussoL’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.
Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).
Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.
« Le grand manuscrit de la vie »
Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.
« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.
Toute l’information génétique en 4 lettres
Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.
Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. « Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »
« Un tour de force expérimental et informatique »
Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.
En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »
La diversité de l’espèce humaine
Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.
C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.
Mieux comprendre l’évolution de l’homme
Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.
Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.
sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique France24 - Monde
Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse
Publié le : 08/04/2022 - 12:30
Caroline DE CAMARET
Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
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Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
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Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
France24 - Monde
Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs
Publié le : 07/04/2022 - 16:12
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.
L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.
"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"
Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :
"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."
Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.
"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."
Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme. L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :
"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."
Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer
Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.
"C'est un bon point de la Conférence : les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."
Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.
"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."
Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.
"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.
Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria
Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.
"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain."
Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.
"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."
Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."
Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."
"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"
Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :
"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."
Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.
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L'Humanité
La fuite en avant guerrière du pouvoir russe
ActuUkraine. Dans cette nouvelle phase de la guerre qui se concentre sur le Donbass, Vladimir Poutine a entériné, mardi, une impasse des pourparlers. L’intervention militaire se poursuit.
En l’espace de 24 heures, le président russe a multiplié les prises de parole. À l’occasion de sa visite à Vostotchny, où se situe le nouveau cosmodrome, dans la partie orientale du pays, Vladimir Poutine s’est montré résolu sur l’intervention guerrière de Moscou en Ukraine. « Les objectifs sont clairs : d’un côté, nous aidons et sauvons les gens du Donbass ; de l’autre, nous prenons des mesures pour garantir la sécurité du pays », a-t-il défendu aux côtés de son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko.
Le dirigeant russe justifie encore une fois l’invasion de l’Ukraine depuis le 24 février. Sur place, la ville de Marioupol, dans l’est, pourrait tomber face à l’avancée russe. L’ONU estimait, mercredi, que plus de 12 millions d’Ukrainiens, sur 44 millions, ont fui les combats, dont 7,1 millions de déplacés à l’intérieur du pays. Pour Vladimir Poutine « l’opération militaire spéciale » (terme employé pour la guerre en Ukraine) pourrait être accélérée et conduire à une intensification des combats, entraînant de plus grandes pertes humaines. « Notre tâche est d’atteindre tous les objectifs fixés, en minimisant ces pertes. Et nous agirons à notre rythme, calmement, selon le plan initialement proposé par l’état-major », a-t-il affirmé.
La stratégie qui se détache des nombreuses déclarations reste une logique de guerre. De nombreux observateurs estiment qu’avec cette deuxième phase du conflit, qui semble se recentrer sur le Donbass, les succès militaires deviennent une pièce maîtresse pour le pouvoir. « Ils sont nécessaires avant d’entrer dans une phase concrète de négociations. Ils permettraient de faire accepter à une partie de l’opinion russe les sanctions, les morts, les problèmes économiques… » analyse un diplomate, joint par l’Humanité. Le président russe a d’ailleurs accusé l’Ukraine d’avoir fait volte-face dans les pourparlers de paix entamés à Istanbul, en Turquie, depuis plusieurs semaines. Vladimir Poutine a estimé que Kiev déviait de sa position diplomatique selon laquelle « les garanties de sécurité pour l’Ukraine (…) ne s’étendraient pas au territoire de la Crimée, de Sébastopol et du Donbass ». Les négociations sont désormais dans une « impasse », affirme le dirigeant, accusant les États-Unis d’être « prêts à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ».
Pour Medvedev, l’Ukraine s’est « mentalement transformée en IIIe Reich »
Cette fuite en avant dans la guerre apparaît dans de nombreux discours ces derniers jours de la part des autorités russes. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, explique : « Notre opération militaire spéciale est conçue pour mettre fin à l’expansion et à la course irréfléchies vers la domination complète des États-Unis et d’autres pays occidentaux sur la scène internationale. » De son côté, l’ancien président Dmitri Medvedev, qui occupe le poste de vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a également posté sur le réseau social Telegram un texte révélateur. « Une partie des Ukrainiens prie le IIIe Reich depuis trente ans. Littéralement. Il est dégoûtant de trouver des photos montrant des symboles nazis – bannières, littérature, affiches – dans presque toutes les unités militaires d’Ukraine prises par notre armée. Même des tasses à croix gammée ! Il ne s’agit pas d’un jeu d’esthétique fasciste, comme les Occidentaux tentent de nous le prouver. Il s’agit d’une idéologie. Il ne faut pas s’éto nner que l’Ukraine, qui s’est mentalement transformée en IIIe Reich et dont les livres d’histoire sont remplis de Juda et de sbires nazis, subisse le même sort. Bon vent à l’Ukraine ! » écrit-il. Il y évoque aussi « l’objectif de démilitarisation » et « de dénazification de l’Ukraine ». Car « l’objectif est la paix des générations futures d’Ukrainiens eux-mêmes et la possibilité de construire enfin une Eurasie ouverte – de Lisbonne à Vladivostok » conclut-il.
Autre figure importante dans la société russe et soutien de premier plan au pouvoir : le patriarche Kirill. À quelques jours de Pâques, celui qui dirige l’Église orthodoxe « de Moscou et de toutes les Russies » a affirmé lors d’une messe : « Dans cette période difficile pour notre patrie, que le Seigneur aide chacun de nous à faire corps, y compris autour du pouvoir, et qu’Il aide le pouvoir à assurer sa responsabilité devant le peuple et à le servir avec humilité et bonne volonté jusqu’à lui donner sa propre vie. » Il poursuit : « C’est ainsi qu’une véritable solidarité apparaîtra dans notre peuple, ainsi qu’une capacité à repousser les ennemis extérieurs et intérieurs. » Ce proche de Vladimir Poutine a repris à son compte le même vocabulaire utilisé par celui-ci.
L’escalade verbale des autorités russes répond aussi à celle de dirigeants occidentaux, dont Joe Biden, le président états-unien (lire ci-dessous).
RussieGuerre en UkraineUkraineVladimir Poutine France24 - World
Wheel of fortune turns for Sri Lanka's political soothsayers
Issued on: 14/04/2022 - 09:10Modified: 14/04/2022 - 09:09
Colombo (AFP) – Generations of Sri Lankan leaders have sought guidance from seers and astrologers, and now one has dared tell the ruling Rajapaksa family that their time in office is up.
As politicians find their homes besieged by large and resentful crowds, incensed over months of fuel shortages and lengthy blackouts, spiritual advisers have also found themselves under pressure.
Images of soothsayers standing alongside top administration figures have been shared on social media by activists calling on them to urge President Gotabaya Rajapaksa to stand down. One of the most prominent among them has already broken ranks with the government.
The long-time personal astrologer of Prime Minister Mahinda Rajapaksa -- the president's older brother -- this week said the economic crisis signalled the downfall of a clan that has dominated Sri Lanka's affairs for much of the past two decades.
"This is the end of the entire Rajapaksa family," Sumanadasa Abeygunawardena told AFP.
The fortune-teller's reputation took a hit in 2015 after he suggested Mahinda call an early election that the leader lost -- but his latest prediction is more emphatic.
"Even a grade two child knows today that the Rajapaksas are doomed," he said.
President Gotabaya Rajapaksa -- Mahinda's younger brother -- and Sri Lanka's army chief are also known to have had a long association with a fortune-teller in the historic Buddhist centre of Anuradhapura.
Local media have reported the president makes regular pilgrimages to meet with Gnana Akka, and claimed she had a considerable role in shaping the government's response to the coronavirus pandemic.
A group of activists clashed with police this month as they attempted to storm a shrine belonging to the seer, who fled after officers tipped her off to the crowd's impending arrival.
Gnana Akka's influence also extended to several other top politicians, said newspaper columnist Kusal Perera, who quipped that the prophet's powers had apparently not granted her advance warning of the protest.
"How can Gnana Akka protect the president when she is unable to protect herself?" he said.
Magic ritual
Astrology is widely practised in Sri Lanka, and people commonly consult seers before building new homes, entering into contracts or scheduling weddings.
Political addresses to the nation and the inauguration of new parliament sessions are also usually held at auspicious times.
Former military commanders have even reported that timings of military actions in Sri Lanka's long civil war were decided by astrologers, who were also consulted to coin codenames for operations.
The Rajapaksa brothers are only the latest in a long tradition of Sri Lankan leaders balancing otherworldly advice with that of technocrats and civil servants.
Former president Ranasinghe Premadasa used a magic ritual to ward off his impending impeachment in 1991, according to a tell-all book by Vijaya Palliyaguruge, who at the time was the parliament's serjeant-at-arms, the officer maintaining order.
A sorcerer was tasked with juicing limes and spreading the liquids on the seats of lawmakers to ensure their support of the leader.
Premadasa survived the attempt to topple him but his reliance on the occult did not protect him from his assassination two years later in a suicide bomb attack by a member of the Tamil Tigers separatist movement.
'Way of redemption'
The political elite's consultation of shamans and seers is not a phenomenon unique to Sri Lanka.
The diminutive mystic "ET" -- a moniker apparently inspired by her resemblance to the eponymous Steven Spielberg character -- advised members of Myanmar's military, who were rumoured to have relocated the country's capital in 2005 based on astrological guidance.
Former US First Lady Nancy Reagan was also known to consult an astrologer to plan her husband's schedule while he served in the White House.
But even with Sri Lanka seething over mismanagement of the economic crisis and allegations of graft, human rights activist and former newspaper editor Victor Ivan said the government was unlikely to abandon its faith in supernatural guidance.
"The leaders know that they have done a lot of wrong," he told AFP.
"Shamans and sorcerers provide them a way of redemption -- that is why these people are held in such veneration by our politicians."
© 2022 AFP
France24 - World
Ukrainian graffiti artists thumb their nose at war in Odessa
Issued on: 14/04/2022 - 09:10Modified: 14/04/2022 - 09:09
Odessa (Ukraine) (AFP) – Painted on a wall in the southern Ukrainian city of Odessa, a blue cat grins triumphantly as it tramples on a pile of smouldering Russian planes.
In a care-free show of defiance, a Ukrainian graffiti art collective has sprayed dozens more such felines on the walls of the Black Sea port since the start of the war.
"Odessa is a port city, so there are a lot of cats. With the war, they had to become patriots," said Matroskin, one of the street artists in the group that calls itself LBWS.
"This is the only option we have. Some are volunteers, some fight on the frontlines. Some raise their spirits with cats," the 32-year-old said.
In Odessa's Privoz Market, the graffiti depicts bazooka- and pistol-wielding tomcats crushing Russian warships and sporting military tops while making victory signs with their paws.
This is not the sophisticated sort of street art made famous by Britain's Banksy whose works have dotted walls across the world and now fetch eye-watering prices at auction.
It's more naive and jokey, but conveys the message of resistance just as effectively.
Around a Godzilla-like cat annihilating Russian aircraft are painted the words that have become an unofficial slogan of the resistance to the Russian invasion: "Good evening. We are Ukrainians."
Relatively free
In its bid to gain control over the Black Sea region, capturing Odessa is a strategic priority for Russia. But the city of one million people continues to flaunt its freedom with the ironic street art.
The city of Mykolaiv, 130 kilometres (81 miles) to the east, fiercely resisted a Russian offensive in March. Ukrainian forces pushed back subsequent Russian attempts to progress beyond the city.
The Kremlin has suffered heavy losses in its bid to conquer all of Ukraine, but the current threat to Odessa seems "very weak", said George Barros, an analyst at the Institute for the Study of War.
"Russians, at this time of the war, don't have the combat power or logistical support necessary to conduct an attack" on Odessa, he said.
Barros said Russia must "judiciously" use its remaining forces and "focus on its objectives" in the Donbas region and the city of Mariupol in eastern Ukraine.
In 50 days of war, fewer than 10 strikes have hit Odessa, causing mostly material damage.
The relatively free lives of Odessa's residents seem to reflect the military situation in this part of Ukraine.
Barely any checkpoints hinder movement in the city, with the exception of a few barricades and sandbags near the port, a stark contrast to the death and destruction in besieged Mariupol or the capital Kyiv.
Only with the night-time curfew does Odessa turn into a ghost town, with the lively cafe terraces falling silent and the packed roads emptying at 9:00 pm (1800 GMT) on the dot.
"Odessa people are not in a panic. They are in 'drive' mode. They are ready for everything, but hopefully it won't come," said Mikhail Beyzerman, 59, a well-known cultural figure in the city.
Psychologist Alex Krugliachenko diagnosed a sort of war "denial" in Odessa, as people enjoy small blessings, such as drinking a cappuccino or living another day.
"We all know what is going on, how people suffer in other cities, but we want to share some kind of hope that everything is going to be OK," he said.
'Hatred'
But not everyone is able to ignore the impact of the collapse of the Ukrainian economy.
Gennadiy Suldim, a 55-year-old construction industry entrepreneur who previously had 172 employees on his payroll, has struggled since the outbreak of the conflict.
"I have become poor," Suldim said, stoically. His new vocation is collecting donations and equipment for the Ukrainian army.
"The only thing I do is support the army, from the moment I wake up until I go to bed.
"The only feeling I have is hatred... I would like every last one of the Russian troops to be exterminated," he said.
Street artist Matroskin has offered his skills to the army by painting vehicles in camouflage colours.
"I am a pacifist, but not when my country is being invaded... I feel anger," he said.
"I would like these Russian troops to lay on the ground (dead), so that they are not able to walk with their guns in our country anymore."
© 2022 AFP
New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Gérald Darmanin affirme qu’« avec Marine Le Pen, les pauvres vont peut-être mourir »
À Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), Gérald Darmanin a tenté de convaincre un électorat qui a placé Marine Le Pen largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle avec 30,17 % des suffrages exprimés soit six points de plus que la moyenne nationale. Devant une centaine de personnes, le ministre de l’Intérieur a précisé qu’il prenait « Marine Le Pen très au sérieux » et qu’il ne la « sous-estim(ait) pas ». « Comme je prends très au sérieux ses arguments qui peuvent conduire le pays à la ruine. Il faut expliquer que si c’est elle qui gagne, ce sont d’abord les classes populaires qui vont le plus souffrir », a-t-il déclaré dans des propos relayés par Le Parisien.
« Vous n’aurez plus que vos yeux pour pleurer »
Après avoir rappelé le débat de l’entre-deux tours en 2017 « où elle a révélé son incompétence », le ministre a estimé qu’il « ne faudrait pas que ce bis repetita se transforme en drame ». S’il défend le programme économique d’Emmanuel Macron, Gérald Darmanin a jugé que Marine Le Pen « n’est pas la candidate du pouvoir d’achat. »
Chahuté par un groupe de personnes qui n’a pas voté pour le président sortant le 10 avril dernier, Gérald Darmanin a rappelé que « pendant le quinquennat, (Marine Le Pen) a voté les textes contre la baisse de l’impôt sur le revenu et la suppression de la taxe d’habitation ». Il remet également en cause la position de la candidate RN sur l’Europe « alors que c’est grâce à l’emprunt européen qu’on a pu payer les salaires quand le pays a été confiné », a-t-il souligné. « Avec elle, les riches vont peut-être maigrir, mais les pauvres vont peut-être mourir aussi », a-t-il asséné.
Alors que les sondages annoncent un deuxième tour serré entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le ministre de l’Intérieur a jugé que l’élection « (pouvait) se jouer à pas grand-chose ». Avant d’appeler à voter à sa façon : « Il ne faudra pas aller à la pêche. Sinon, vous n’aurez plus que vos yeux pour pleurer », a-t-il conclu.
L'Humanité
La guerre en Ukraine, catalyseur de la famine
ActuLes organisations de l’ONU, à l’image de la FAO, qui tient actuellement sa 32e conférence régionale pour l’Afrique, multiplient les alertes. Des millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans l’enfer de la faim.
Nadjib TouaibiaL’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) tient sa 32e conférence régionale centrée sur l’Afrique, plus que jamais menacée d’une crise alimentaire de grande ampleur. Réunis depuis lundi jusqu’au 13 avril à Malabo, en Guinée équatoriale, plus de cinquante ministres africains, des représentants de pays observateurs, de l’Union africaine, des organisations donatrices, de la société civile et du secteur privé prennent ensemble la mesure de la tragédie annoncée. Un « ouragan de famine et un effondrement du système alimentaire mondial », prédisait à la mi-mars le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
La situation est désormais évaluée et appréhendée en termes d’alerte et d’urgence. Le sous-directeur général de la FAO et représentant régional pour l’Afrique parle de « pandémie silencieuse de pauvreté, de faim et de sous-alimentation, et d’extrême vulnérabilité aux chocs » sur le continent.
Le prix des céréales a augmenté de 17 % en un mois
Le constat est terrible en effet pour les pays pauvres, déjà confrontés à une crise alimentaire (dérèglements climatiques, conflits), ou considérablement fragilisés par les hausses de prix et la spéculation boursière autour de produits essentiels.
La FAO rappelle que l’Afrique comptait plus de 280 millions de personnes sous-alimentées avant la pandémie de Covid. En Afrique de l’Ouest et au Sahel, l’insécurité alimentaire a fait un bond sans précédent, touchant 10,8 millions de personnes en 2019 et 40,7 millions en 2022. Avec la guerre en Ukraine, c’est désormais une course contre la montre pour éviter que des millions d’autres personnes ne basculent dans cet enfer. En cause, la flambée des prix. La FAO estime qu’ils ont augmenté de 12,6 % par rapport à février et de 33,6 % par rapport à mars 2021. Les céréales, aliment essentiel, ont connu une hausse de 17 % en un mois (19,7 % pour le blé et 19,1 % pour le maïs). Huiles végétales, viande, produits laitiers, sucre… rien de ce qui constitue le panier moyen du consommateur n’est épargné, partout les indices de hausse s’évaluent à deux chiffres.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui s’adresse à quelque 125 millions de personnes dans le monde, s’approvisionnait en céréales, pour l’essentiel en Ukraine. Il dresse à présent de sombres perspectives. « La dernière chose que nous voulions faire au PAM est de prendre la nourriture d’enfants affamés pour la donner à des enfants qui meurent de faim », a mis en garde, fin mars, son directeur, David Beasley, devant le Conseil de sécurité des Nations unies. La spirale de l’horreur dans un monde qui regorge pourtant de richesses.
La faim s’installe et progresse à la faveur des conflits. Plus de 60 % de ceux qui en souffrent vivent dans des régions déchirées par des affrontements communautaires ou autres (Éthiopie, Yémen, Syrie, Somalie, Afghanistan…). La guerre en Ukraine, qui compte, avec la Russie, parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de blé et de maïs, agit comme un catalyseur de la famine. En première ligne face à ce fléau, les pays pauvres sont déjà durement frappés.
faofaminescéréales L'Humanité
Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande
ActuUkraine. Le sulfureux bataillon Azov, cerné dans le port stratégique par l’armée russe, dénonce l’usage d’« armes chimiques » alors que le Donbass se prépare à une bataille aussi décisive pour le Kremlin que meurtrière pour les civils de la région.
Marc de Miramon Ils ne seraient plus qu’une poignée de milliers de combattants ukrainiens, essentiellement issus du bataillon d’inspiration néonazie Azov, retranchés dans l’immense complexe industriel métallurgique d’Azovstal, qui jouxte la zone portuaire de Marioupol. Ville martyre presque entièrement détruite par les combats et les bombardements, hautement stratégique puisqu’elle donnerait aux forces pro-russes le contrôle quasi total de la mer d’Azov et permettrait la jonction de la péninsule de Crimée avec les territoires du Donbass, Marioupol est aussi le théâtre d’une intense guerre de l’information entre Kiev et Moscou. Après avoir évoqué il y a quelques jours le chiffre de 5 000 civils tués par l’armée russe, ses supplétifs tchétchènes et les forces séparatistes du Donbass, le maire de la ville, Vadym Boïtchenko, brandit dorénavant un bilan supérieur à 10 000 morts, tandis que le gouvernement de Volodymyr Zelensky évalue les pertes civiles en « dizaines de milliers ». Et le dernier quarteron des miliciens d’Azov, officiellement incorporés au sein de l’armée ukrainienne, accuse l’armée russe d’avoir utilisé des armes chimiques pour les déloger de l’usine d’Azovstal. Volodymyr Zelensky indique prendre « très au sérieux » ces informations issues du bataillon, lequel témoigne sur sa chaîne Telegram avoir été victime de substances toxiques larguées au-dessus du complexe par des drones russes.
Le Royaume-Uni, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a pour sa part déclaré qu’il travaillait « de toute urgence avec (ses) partenaires pour vérifier ces renseignements ». De son côté, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, explique ne pas pouvoir confirmer ces informations, qui, « si elles sont vraies, sont très préoccupantes et reflètent les inquiétudes que nous avons eues quant à la possibilité pour la Russie d’utiliser divers agents antiémeute, notamment des gaz lacrymogènes mélangés à des agents chimiques en Ukraine ». Pour mémoire, l’utilisation des soldats d’Azov comme source légitime par Kiev avait provoqué la semaine dernière un tollé en Grèce, après la diffusion du témoignage d’un de ces miliciens au Parlement, en même temps qu’un discours de Volodymyr Zelensky. « C’est une honte historique. La solidarité avec le peuple ukrainien est une évidence. Mais les nazis ne peuvent avoir leur mot à dire au Parlement », s’était par exemple indigné Alexis Tsipras, leader de Syriza.
Une propagande de guerre qui implique évidemment Moscou : depuis plusieurs jours, des comptes pro-russes annoncent l’arrestation imaginaire, près de Marioupol, du général major américain Roger L. Cloutier, détaché auprès des forces de l’Otan, comme celles de membres des forces spéciales européennes, britanniques ou françaises, censées encadrer les néonazis d’Azov. Et qui intervient alors que s’annonce la grande « bataille pour le Donbass », au cours de laquelle « nos villes pourraient être complètement détruites » sur la base du « scénario de Marioupol », prédit Sergueï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
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Guerre en UkrainemarioupolRussieUkraine France24 - World
2 Palestinians killed in Israeli raid on W.Bank: ministry
Issued on: 14/04/2022 - 08:46Modified: 14/04/2022 - 08:45
Ramallah (Palestinian Territories) (AFP) – Two Palestinians were killed early Thursday as Israeli forces raided the West Bank district of Jenin on the sixth day of operations in the occupied territory, the Palestinian health ministry said.
"Two youths died of injuries sustained in an Israeli attack in the Jenin district," the ministry said in a statement.
The Israeli army said it had been "continuing recent counterterrorism activities", a week after a Jenin man killed three people in Tel Aviv, without commenting on the latest Palestinian deaths.
Israel has poured in additional forces and is reinforcing its wall and fence barrier with the territory after four deadly attacks have claimed 14 lives in Israel, most of them civilians, in the past three weeks.
A total of 20 Palestinians have been killed since March 22, including assailants in the anti-Israel attacks, according to an AFP tally.
Prime Minister Naftali Bennett has given Israeli forces a free hand to "defeat terror" in the West Bank, which Israel has occupied since the 1967 Six Day War, warning that there would "not be limits" for this war.
Palestinian prime minister Mohammad Shtayyeh charged Wednesday that Israeli soldiers "murder for the sake of murder ... without the slightest regard for international law".
The latest major attack Israel suffered was the shooting rampage last Thursday in a busy nightlife area of the coastal city of Tel Aviv, that claimed three lives and wounded over a dozen more.
The gunman, a 28-year-old man from Jenin, died in a shootout with Israeli forces following an all-night manhunt.
The escalation of violence comes during the Muslim holy month of Ramadan and ahead of the start of the Jewish festival of Passover on Friday, an overlap that can heighten tensions around sacred sites in Jerusalem's Old City.
Last year Hamas, the Islamist group that runs the Gaza Strip, fired rockets toward Jerusalem following disturbances at the Al-Aqsa Mosque, the third holiest site in Islam, setting off a devastating 11-day war.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
La ministre du Travail, Elisabeth Borne, envisagée au poste de Première ministre
A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, des bruits de couloir s’installent dans la classe politique. Comme l’a fait savoir Le Figaro le 13 avril, Elisabeth Borne pourrait devenir la future Première ministre de la macronie si le président sortant était réélu. En effet, le nom de l’actuelle ministre du Travail serait largement cité pour Matignon. « Elle est clairement en campagne pour remplacer Jean Castex », a confié un conseiller de l’exécutif. « Elle y croit de plus en plus », a ajouté un autre ministre. « Il faudra à Matignon quelqu’un de gauche », a analysé un autre membre du gouvernement, précisant que l’enjeu était de « gagner l’élection avec Mélenchon », ce dernier étant arrivé aux portes du second tour, avec seulement 420.000 voix le séparant de Marine Le Pen.
Ex-rôle au Parti socialiste
Après son intégration au gouvernement en 2017, Elisabeth Borne est passé du ministère des Transports à celui de l’Ecologie avant d’atterrir au Travail. Elle a piloté les réformes sur la SNCF et l’assurance chômage et a laissé une trace de son passage dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. Avant de pourvoir son poste chez LREM, la haut fonctionnaire avait aussi été directrice de cabinet de Ségolène Royal. « J’ai découvert une femme très habile sur le plan politique, pragmatique et redoutablement efficace », a reconnu Renaud Muselier, ex-membre des Républicains ayant rejoint les troupes de la macronie. De son côté, Elisabeth Borne s’est prononcée à demi-mot sur cette hypothèse : « (Le Président) sait qu’il peut compter sur moi (…) S’il est réélu, c’est lui qui saura à quelle place je peux être utile », a expliqué la ministre.
France24 - World
Philippine military continues search and rescue efforts as death toll climbs post cyclone
Issued on: 14/04/2022 - 08:21
NEWS WIRES
The Philippine military pledged on Thursday to keep up search and rescue efforts after tropical storm Megi ripped through central areas this week, burying many under landslides and killing at least 123 people.
Megi was the first cyclone this year to hit the Philippines, an archipelago of more than 7,600 islands that sees an average of 20 tropical storms a year.
Eighty six of the casualties were in Baybay, a mountainous area prone to landslides in Leyte province, where 236 people were also injured, the city government said in a report.
Three others drowned in different provinces, while six people were still missing, the national disaster agency said.
"The search, rescue and retrieval operations will continue," a Philippine Army infantry unit in Baybay said on Facebook.
Aerial photographs and video from the local government showed collapsed slopes, burying coconut plantations and houses in dirt and mud. In one area, rescuers had to use rubber boats to reach a landslide.
Megi, which made landfall on Sunday with sustained winds of up to 65 kilometres (40 miles) per hour and gusts of up to 80 kph (49 mph), has since dissipated.
The district of Kantagnos had been "greatly devastated", an army engineering and construction battalion on Leyte said on Facebook. "Homes and livelihoods have been damaged, families and individuals are missing and communication have been unstable," said the post.
More than 162,000 displaced residents are sheltering in evacuation centres, while a further 41,000 are living with relatives, government data showed.
Megi's destructive path has revived memories of other deadly storms in the Philippines.
In December, category 5 typhoon Rai ravaged the central Philippines, with the death toll reaching 405 and nearly 1,400 injured. Typhoon Haiyan, one of the most powerful tropical cyclones ever recorded, killed 6,300 in 2013.
(REUTERS)
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Dozens killed in flooding, landslides after tropical storm Megi hits Philippines
Death toll from Typhoon Rai surges to 375 in Philippines
Philippines' Duterte withdraws his candidacy from 2022 Senate race
BBC
Freddy Rincon: Former Colombia captain dies following car crash
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Football
Former Colombia captain Freddy Rincon has died after suffering severe head injuries in a car crash.
The 55-year-old was driving a car that collided with a bus early on Monday in Cali, Colombia.
Former Real Madrid midfielder Rincon scored 17 goals for Colombia and played at the 1990, 1994 and 1998 World Cups.
He shares with Carlos Valderrama the record for the most appearances at the tournament for his country, having played in 10 World Cup games.
Rincon was part of the side that ended the nation's 28-year wait to play at the World Cup when they qualified for the 1990 finals, and scored a memorable goal in a 1-1 draw against eventual winners West Germany.
He also played club football for Napoli, Palmeiras and Santos, as well as leading Corinthians to victory in 2000 at the first Fifa Club World Championship - now the Club World Cup.
"Despite all the efforts of our teams, Freddy Eusebio Rincon Valencia has passed away," said Laureano Quintero, the medical director of the Imbanaco Clinic in Cali where Rincon was being treated.
The Colombian Football Federation (FCF) said it mourned the death of Rincon.
"We will miss him and remember him with great affection, appreciation, respect and admiration," said the FCF.external-link
"We send strength, support and our condolences to his family, hoping they can bear this sad and painful loss."
Brazilian club Corinthians recalled "our captain" leading them to their Fifa Club World Championship success in 2000.
"It is with great sadness that we say goodbye to a great idol," they said on social media.external-link "Eternally in our hearts."
Fifa, football's world governing body, sent its "sincere condolences" to Rincon's "loved ones, former team-mates and fans from the clubs he played for, and of the Colombia national team".
"Rest in Peace" it added.external-link
Italian club Napoli saidexternal-link they would also like to send their condolences to the family of Rincon, who played for them during the 1994-95 season.
Valeurs Actuelles
Comment Marine Le Pen s’entraîne pour son débat face à Emmanuel Macron
« Il faut conjurer 2017 ». Cette phrase émane d’un conseiller de Marine Le Pen à l’approche du débat de l’entre-deux tours entre la candidate du Rassemblement national et Emmanuel Macron, le 20 avril prochain. « Est-ce que oui ou non, elle est capable de réparer le pays ? Est-ce que si elle est à la place d’Emmanuel Macron, la France va s’effondrer ? Sur toutes ces questions, les gens vont se cristalliser lors du débat », a-t-il ajouté au Figaro.
Une préparation face à un partenaire d’entraînement ressemblant à Macron
Rien n’est laissé au hasard dans le camp de Marine Le Pen. La candidate du RN va se retirer à la campagne pendant deux jours. Sur place, elle enchaînera les préparations par séquence puis par thème avec différents experts. Avant de se tester sur plusieurs débats « blancs ». Le réalisme est poussé jusqu’au choix d’un sparring-partner avec la même « sociologie et le même âge » qu’Emmanuel Macron.
Une préparation sur mesure pour que la finaliste malheureuse de 2017 montre qu’elle « est solide », qu’elle « maîtrise ses dossiers et qu’on peut lui confier la maison France en confiance », a estimé un proche. Un de ses conseillers a souligné que « Marine Le Pen n’abordera pas le débat dans le même état d’esprit et Emmanuel Macron non plus ». Pour ne pas répéter les erreurs commises lors du débat en 2017, « elle doit parler comme une présidente et présenter son projet. »
Alors que plusieurs scénarios sont envisagés, l’un d’eux verrait la candidate « ne pas se contenter de remettre la balle au centre et gagner ce débat », a jugé un stratège du Rassemblement national.
France24 - World
North Korea's tests stir nuclear debate in South
Issued on: 14/04/2022 - 07:56
Seoul (AFP) – After firing its largest-ever missile, North Korea is preparing to conduct a nuclear test, officials and analysts say, reviving a longstanding debate south of the border: should Seoul have nukes too?
Pyongyang has conducted a blitz of sanctions-busting weapons tests this year, including launching an intercontinental ballistic missile (ICBM) at full range for the first time since 2017.
It was a dramatic return to long-range testing after a years-long pause while leader Kim Jong Un embarked on a round of failed diplomacy with then-US president Donald Trump in 2018.
Renewed North Korean sabre-rattling, coupled with the Russian invasion of Ukraine, has shifted the public mood in South Korea -- with growing demand for their own deterrent.
"Discussions on South Korea possibly pursuing its own nuclear capability have been circulating," said Soo Kim of the RAND Corporation.
"The nuclear option is likely to remain on the discussion table for Seoul's decision-makers. But this, of course, will have implications and reach beyond the Korean Peninsula."
The discussion on whether South Korea should pursue nuclear armaments extends beyond official circles, with a majority of citizens also appearing to support such a move.
Seventy-one percent of South Koreans now favour the country getting nuclear weapons, according to a research paper published in February by the US-based Carnegie Endowment and the Chicago Council on Global Affairs.
Nuclear test expected
North Korea has tested nuclear weapons six times since 2006 and touted the success of its last and most powerful one in 2017 -- a hydrogen bomb with an estimated yield of 250 kilotons.
As North Korea's ICBMs are still in development there is a "high risk of failure" each time, said Cha Du-hyeogn, a researcher at Seoul's Asan Institute for Policy Studies.
Last month, a North Korean missile exploded in the skies above Pyongyang.
"That cramps Pyongyang's style," said Cha, adding a nuclear test is less risky.
Another test is likely soon, South Korean officials and the top US envoy on North Korea say, as part of the celebrations for the 110th anniversary of the birth of founding leader Kim Il Sung on Friday.
Satellite imagery shows signs of new activity at a tunnel at the Punggye-ri testing site, which North Korea said was demolished in 2018 ahead of a Trump-Kim summit.
The Vienna-based Open Nuclear Network says it has spotted signs of excavation and increased activity, indicating North Korea may be preparing it for a nuclear weapon test.
South Korean nukes
Seoul ran a covert nuclear programme in the 1970s, ending it up in return for security guarantees from the United States.
America stations 28,500 troops in South Korea to protect against its nuclear-armed neighbour, and has recently ramped up military displays, sending an aircraft carrier close by this week for the first time since 2017.
Many commentators see "too clear" parallels with Ukraine's fate: Kyiv gave up its large stock of USSR-era nukes, over which it never had operational control, in return for security guarantees.
"An actual war that we couldn't even imagine broke out and has heightened the importance of self-defence," said Park Won-gon, a professor of North Korean Studies at Seoul's Ewha University.
For its seventh nuclear test, North Korea will likely seek to miniaturise nuclear warheads to mount on its ICBMs aiming "to reach a point where no one can deny it is a de facto nuclear power," he said.
Nuclear proliferation
On the campaign trail, South Korea's hawkish new President-elect Yoon Suk-yeol opposed the idea, saying that "strengthening US extended deterrence would be the answer".
This could involve asking the United States to deploy tactical nuclear weapons to South Korea -- something analysts say US President Joe Biden has not shown much interest in.
This would be "far less politically complicating, economically costly, and regionally destabilising than nuclear proliferation", said Leif-Eric Easley, a professor at Ewha University.
But for many South Koreans, a US security guarantee is no longer enough.
While 56 percent of South Koreans support allowing the United States' nuclear weapons in the country, the polled group "overwhelmingly" preferred an independent arsenal over the US deployment option, according to the February research paper.
"At this point, certainly judging by public opinion in South Korea, it doesn't feel like it's enough to know that your friend has a button that they can press," said Scott Snyder, senior fellow at the US-based Council on Foreign Relations.
© 2022 AFP
BBC
The group of super-commuters has expanded as companies have allowed middle-class knowledge workers to come into the office two days a week, or one week a month – Robert Pozen
In September 2021, product marketing manager Blaine Bassett moved from San Francisco to scenic Lake Tahoe, 300km (186mi) away on the California-Nevada border. He wanted “to take advantage of what was predicted to be a once-in-a-lifetime winter”, he says. "Tahoe was expecting record snowfall this year; in fact, the mountain got 17 feet of snow in December. I wanted to be here to take advantage of a ton of days to snowboard and snowshoe, a new hobby I picked up this winter."
At the time, his San Francisco-based employer, a travel credit card and expenses company, was still operating remotely; he figured it was only a matter of time before things reverted to pre-pandemic norms, so he considered the move temporary.
Seven months later, however, Bassett is still living in Lake Tahoe, even as his company has started calling staff back to the office, a four-hour drive away. That means for Bassett, a once-daily commute is being replaced with a less frequent – but much longer – one. It’s called a ‘super commute’: defined as a commute that takes 90 minutes or longer one-way.
“As you can imagine, [it] takes a bit of planning,” says Bassett, who travels two or three times a month by car from his home to his company’s headquarters. He can’t go into the office at a moment’s notice anymore, and has to “check traffic times well in advance, leave at the crack of dawn and try to cram as many in-person meetings into the day as possible. I frequently spend the night with friends or at a hotel so I can get two days in the office out of the commute”.
But the long-distance trek and increased costs are worth it, since he’s able to keep living in Lake Tahoe, working remotely the rest of the month. “When I need a break or I have a one-on-one,” he says, “I take calls while walking in the redwood forests, or down at the lake.”
After moving 300km from San Francisco to Lake Tahoe last winter, Blaine Bassett makes the super-commute back to his office a few times a month (Credit: Courtesy of Blaine Bassett)
Super-commuters aren’t a new phenomenon. In sprawling countries like the US, for example, some workers, mainly senior executives, have been commuting long distances for years. But the pandemic has increased this phenomenon, as more people shift to an employment model that combines remote work and occasional visits to the office. Could this new form of commuting be the future, as workers embrace hybrid, and build lives further away from urban hubs?
The new super-commuters
Historically, the workers doing these kinds of long-haul commutes have had certain things in common; they were often very senior or wealthy knowledge workers in spheres like tech, who were allowed to live far away and come in sparsely, sometimes even by commuter flight services.
But now, super-commuting is evolving into something a bit different. Remote work has become far more normalised, even in sectors where it was rare pre-pandemic. It’s common across more levels of the workforce; employees well below the C-suite now expect to work more flexibly. Many companies are responding by allowing a far wider range of employees to request working conditions that suit their personal circumstances.
For some people, that means living far from the office, potentially somewhere cheaper, and working a hybrid schedule, combining home working days with visits to the office – whether weekly, monthly or quarterly – via a significantly longer commute. Data suggests many workers think this is a reasonable trade-off; 4.9 million Americans have moved since 2020 because remote work allowed them to do so, while more Australians moved out of major cities in 2021 than at any point in the last two decades.
Some workers may have fallen into super-commuting somewhat by accident. That was the case for Daryl Fairweather, chief economist for Redfin, a real estate company with headquarters in Seattle, Washington. In autumn 2020, she and her husband moved to Lake Geneva, Wisconsin – a tiny resort town of 8,000 people – to be closer to her husband’s family. They’ve been there ever since. “We just decided to stay, we liked it so much,” she says. “I’ve always lived in cities my entire life, and this is my first time living in a rural area. I’m surprised with how much I like it.”
Daryl Fairweather is going to super-commute quarterly from her new home in Wisconsin, US to Seattle, Washington, over 3,000km away (Credit: Courtsey of Daryl Fairweather)
During the pandemic, her office in Seattle (which is 3,200km [1,988mi] away from Lake Geneva) didn’t call staff back in for months. Now that the firm is shifting to a hybrid model, however, she will be expected back there on a quarterly basis. That means she’ll travel to the headquarters for three or four-day stays every three months, with the company footing the bill. “I would have considered [super-commuting] before the pandemic,” says Fairweather. “I just didn't think of it as a real option.”
Other workers, meanwhile, got a taste of super-commuting during the pandemic, and are looking for opportunities that would allow them to continue that lifestyle – despite the logistical challenges.
“I am actually interviewing in places that have a hybrid policy for permanent roles, meaning two to three times [per week] in the office in London,” says freelance creative strategist Alex Totaro, who moved from London to Weymouth, Dorset, 200km (124mi) away in the southern part of the UK, last year. “I am currently weighing all options.”
When Totaro moved to Weymouth, he was employed by a London-based company that had gone remote, but hadn’t announced whether it was going to be permanent or not. “They kept extending it as many companies did, and I decided the gamble [of moving] was worth it, considering it was somewhere on the train line that, despite the three-plus-hour journey, would still be doable,” he says.
Once the company called workers back to the office, he super-commuted in for about six weeks, enjoying the access to the big city while still living someplace cheaper. Since he went freelance late last year, he’s been looking for job opportunities that would allow him the same combination of city-based work and rural living. “I am still considering super-commuting both from a financial point of view, as well as quality of life,” he says. “London rent has gotten extremely expensive.”
Bassett echoes that sentiment: “I got really tired of living in a major city, San Francisco, during the pandemic,” he says. And for him, living further away but still having to come into the office, isn’t so bad. The extra-long commute means he can “enjoy the time as I get to catch up with old friends, listen to podcasts and focus on work problems that need extra time or thought”.
Super-commuting didn't deter Alex Totaro from moving three hours from his old office in London to Weymouth, Dorset in the southern UK last year (Credit: Courtesy of Alex Totaro)
Is this the future?
Robert Pozen, senior lecturer at the Massachusetts Institute of Technology’s Sloan School of Management, says the evolution of the hybrid workplace means that new-style super-commuting is here to stay. “The super-commuters are mainly knowledge professionals who don't have to be physically present every day – that’s about half the workers in the US,” he points out.
Bill Fulton, director of the Kinder Institute for Urban Research at Rice University in Texas, says it’s likely that super-commuters who commute between states “work at higher-level jobs — not at the very top, but higher up”. But Pozen believes that more people will be able to super-commute as hybrid gets more entrenched. “The group of super-commuters has expanded as companies have allowed middle-class knowledge workers to come into the office two days a week, or one week a month,” he says.
Fulton points out it’s not all plain sailing. “Companies want their workers, especially the supervisors, in the office on a regular basis – maybe not five days a week, but more than once a month. So, there’s a lot of tension right now between those who want to commute long distances very occasionally – whether it’s 90 miles by car or 500 miles by plane – and employers who want them close.”
Bassett acknowledges his new work model comes with challenges, too. “There are definitely cons to living far away from the office. I’m hardly ever at the office for company happy hours, there is no longer ‘water cooler talk’,” he says. “Meetings are now much more intentional, building team culture is a bit harder than it used to be and it’s tiring being in the car so much.”
Yet none of this is enough to deter him. “Super-commuting is something that I’d like to keep doing,” says Bassett, who enjoys the more local and eco-friendly flavour of Lake Tahoe. “I imagine myself going fully remote in the future, and living even farther away from the office.”
Valeurs Actuelles
Chez Les Républicains, le soutien de Sarkozy à Macron ne passe pas
Dans un message publié sur Twitter, mardi 12 avril, Nicolas Sarkozy, a apporté son soutien à Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. « Je voterai pour Emmanuel Macron parce que je crois qu’il a l’expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais (…) La fidélité aux valeurs de la droite républicaine et à notre culture de gouvernement doit nous conduire à répondre à l’appel au rassemblement d’Emmanuel Macron », a-t-il écrit. Avant de conclure : « Il est, en l’état actuel des choses, le seul en situation d’agir ».
« C’est une vengeance qui se déguste froid pour lui »
Le faible résultat de Valérie Pécresse au premier tour de l’élection présidentielle (4,8 % des voix exprimées) conjugué au soutien de Nicolas Sarkozy envers Emmanuel Macron crée des remous au sein du parti Les Républicains. « C’est de la trahison, les élus sont furax, d’autant que ce choix est en partie judiciaire », a affirmé une source interne du parti au journal Le Parisien. Si la décision n’a pas surpris, un cadre des Républicains a estimé qu’ « il aurait été plus crédible s’il avait soutenu Pécresse au premier tour… ». Un membre du LR y voit « une forme de rancœur » après les résultats de la primaire de 2016 où l’ancien chef de l’État n’avait pas accédé au second tour. « C’est une vengeance qui se déguste froid pour lui », surenchérit un autre.
Pour certains membres du parti, la décision de l’ancien chef de l’État de « de mettre dans la main de Macron, c’est pour sauver quelques meubles à court terme, mais ça sacrifie l’espace de la droite républicaine ».
Une autre ligne semble émergée à l’intérieur des Républicains. Franck Louvrier, maire (LR) de La Baule et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, est favorable à un rapprochement avec LREM. Il se dit « choqué » par la position de certains cadres des LR comme Éric Ciotti de ne pas appeler à voter pour le président sortant. « On peut réaliser des choses avec En Marche, on ne va pas rester sur le banc de touche pendant cinq ans ! », a-t-il déclaré. Selon le journal, une vingtaine de députés sur cent seraient prêts à un rapprochement avec le parti de la majorité présidentielle.
BBC
It's easy to romanticise the time-travelling soldier who refuses to surrender, the samurai spirit, the survivor – Mia Stewart
December 1944: in the final months of World War Two, a Japanese lieutenant named Hiroo Onoda was stationed on Lubang, a tiny island in the Philippines. Within weeks of his arrival, a US attack forced Japanese combatants into the jungle – but unlike most of his comrades, Onoda remained hidden on the island for nearly 30 years. The Japanese government declared him dead in 1959, but in reality, he was alive – committed to a secret mission that had instructed him to hold the island until the imperial army's return. He was convinced the whole time that the war had never ended.
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When he returned to Japan in 1974, Onoda received a hero's welcome – he was the last native Japanese soldier to return home from the war, and his memoir, published soon after, became a bestseller. His experience is told in Arthur Harari's epic, three-hour film Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, which has won critical acclaim and created controversy since its premiere at the Cannes Film Festival in 2021, and opens in the UK this week. With the German film director Werner Herzog due to publish a novel based on his story in June, and Filipina-Australian filmmaker Mia Stewart to complete her own documentary later in 2022, it is evident that Onoda is an alluring subject. But with its themes of war, nationalism, and "fake news" more relevant than ever, his story remains as fascinating and contested a subject as it did upon his re-emergence nearly 50 years ago.
In the final months of World War Two, Japanese lieutenant Hiroo Onoda, pictured c1944, was stationed on the island of Lubang (Credit: Getty Images)
Onoda was conscripted into the Japanese army in 1942, where he was selected for guerilla combat training. At the Futamata branch of the Nakano Military School, his training defied the widely distributed Senjinkun battlefield code instructions, which forbade Japanese combatants from being taken prisoner and instructed them to die fighting or via self-sacrifice instead. "You are absolutely forbidden to die by your own hand," he was told upon being sent to Lubang in late 1944 – as recalled in his 1974 memoir, No Surrender: My Thirty-Year War. "Under no circumstances are you to give up your life voluntarily."
Onoda's mission was to destroy the Lubang airfield and a pier by the harbour, plus any enemy planes or crews who attempted to land. He failed, and as enemy forces took control of the island, he and his fellow troops retreated into the jungle. The war was soon over – but the leaflets that were dropped on Lubang to inform stragglers of Japan's surrender on 15 August 1945, were dismissed as fakes, by Onoda and the three remaining servicemen who stood by him. They remained hidden in the wilderness among stinging ants and snakes, living on a diet of banana skins, coconuts and stolen rice, convinced that the enemy was trying to starve them out.
Arthur Harari's film, Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, has won acclaim and created controversy since it premiered at the 2021 Cannes Film Festival (Credit: bathysphere)
Search parties tried to find them, but Onoda assumed them to be Japanese prisoners, forced against their will. Photos from family members were believed to be doctored – Onoda was not aware that his hometown had been bombed and rebuilt. Jets heard flying overhead during the Korean War (1950-53) were thought to be a Japanese counter-offensive, while newspapers dropped on the island informing them otherwise were dubbed "Yankee propaganda". Onoda wrote in his memoir that, as early as 1959, he and comrade Kinshichi Kozuka "had developed so many fixed ideas that we were unable to understand anything that did not conform to them."
Kozuka was ultimately killed by shots fired by local police in October 1972, but Onoda remained on the island, alone, for another 18 months, before an encounter with an eccentric Japanese explorer named Norio Suzuki resulted in an agreement. If Suzuki could bring Onoda's commanding officer to Lubang with direct orders to lay down arms, he would comply. Suzuki's mission was a success – and Onoda's war came to an end on 9 March 1974.
Endurance and delusion
Arthur Harari, the French director of Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, initially wanted to make an "adventure" film, having been inspired by writers like Joseph Conrad and Robert Louis Stevenson. But after learning of Onoda's story, and reading Bernard Cendron and Gérard Chenu's 2020 book, Onoda: Seul en guerre dans la jungle, 1944-1974 – a "documentary" text informed by interviews with Onoda, his family, his commanding officer Major Taniguchi, Norio Suzuki, and the authors' visits to Lubang – he realised he'd found the perfect source material. "The whole story was fascinating," Harari tells BBC Culture. "You can't not be struck by it."
Events recalled in Cendron and Chenu's book (which are also detailed in Onoda's memoir) are brought to life in Harari's film, with intimate experiences – like the camp's tense rice politics and New Year's rituals – expertly interwoven with scenes of violent conflict, and flashbacks to the lieutenant's indoctrination at military school. The island of Lubang is as much the star of the film as Onoda (played by Yuya Endo and Kanji Tsuda). Breathtaking wide shots take in flowing creeks, verdant jungles and blooming purple flowers, while images of tall palms over sandy shores are as evocative as the sounds of wind, rain and wild insects. It's a captivating tale of endurance and delusion – and the film was awarded a César for best original screenplay in February 2022, as well as the best film award from the French Association of Film Critics.
After his comrade Kinshichi Kozuka was killed, Onoda remained in hiding, alone, for a further 18 months (Credit: bathysphere)
But while acclaim for the film has been widespread, it has not been entirely universal – with Sight & Sound magazine notably critical of Harari's portrayal of Onoda, and the omission of any meaningful Filipino perspective. "With nationalist sentiment on the rise again in Japan," James Lattimer wrote, in a review published shortly after the film's premiere in Cannes, "making a film that essentially celebrates someone who appeared to fully assimilate its imperialistic ambitions is naive at best and insulting at worst; it's telling here that the Filipinos who appear are little more than cannon fodder."
Indeed, it has been alleged that atrocious violence was committed by Onoda's small group in the years after World War Two; these acts are conspicuously absent in his memoir, and are relatively diminished in Harari's film, too. There are accounts of up to 30 killings of Lubang islanders, "not just by gunshot wounds," filmmaker Mia Stewart tells BBC Culture, but from horrific injuries inflicted "with a sword or bolo knife." In Jonathan Hacker's 2001 documentary The Last Surrender, for BBC Two's Timewatch, meanwhile, a farmer named Fernando Poblete describes his gruesome discovery of a fellow islander's corpse: "the body was found in one place, and the head in another."
Harari admits that he had expected his film to be contentious – and while he doesn't defend Onoda's actions, he does justify his creative decision-making. The principle of his film, he says, is to "stand by [Onoda] like a member of his group," so as to understand the experience of a soldier who was "completely imprisoned" within his own point of view. (He draws parallels to the present-day conspiracy, denial and fanaticism seen around the world, and the dangerous actions that often go with them). Taking this perspective doesn't mean agreeing with Onoda, he says, pointing to the inclusion of semi-fictional scenes in which islanders are killed in cold blood as a result of Onoda's actions. "I tried to show that the violence in which the [Filipinos] live is an outraging violence, and that nothing can justify that... [but] it's a very difficult and tricky position for the mise-en-scène in a way, because I tried to manage both feelings."
Naoko Seriu, associate professor at the Tokyo University of Foreign Studies and author of the essay Le retour du soldat Onoda et ses résonances, praises the inclusion of these scenes, which contribute to what she feels is a less-than-heroic interpretation of the character. "The film shows that Onoda was feared and hated by the inhabitants," she tells BBC Culture, "[and while] these scenes do not measure up to the cruelty of the facts, they can raise doubts and can disturb the public, and invite them hopefully to reflect."
Allegations of atrocious acts of violence committed by his group are absent from Onoda's memoir, and diminished in Harari's film (Credit: bathysphere)
As is emphasised in Harari's film, Onoda was still a very young man – only 23 years old – at the time of his homeland's surrender, and likely heavily indoctrinated by the ideologies perpetuated by Japan during the war. "Soldiers were supposed to die for the cause," Onoda writes in his memoir (a truth underpinned by the country producing up to 5,000 kamikaze fighters in World War Two), and the repercussions for a soldier abandoning certain duties, or failing to adhere to traditional standards, were severe: "Even if the death penalty was not carried out, [a disgraced soldier] was so thoroughly ostracised by others that he might as well have been dead." To complicate matters further, Onoda's secret orders to survive using any means necessary and hold the territory until the imperial army's return effectively isolated him from his comrades. And it would have weighed heavily on him that he had already failed in his mission to destroy Lubang's pier and airfield.
"The ideology of no-surrender during the war was powerful," Beatrice Trefalt, senior lecturer in Japanese Studies at Australia's Monash University, tells BBC Culture, but this hardly explains the extent of Onoda's commitment. "There are, of course, lots of people who killed themselves, or ran into hopeless battles as a last-ditch effort, knowing they would die. But if wartime ideology was so powerful, and everyone was fanatical, how did they stop being fanatical in 1945? The answer is that it wasn't, and they weren't, and so the surrender was very welcome for most people." She concludes that Onoda was likely "a very uncompromising person" who refused to abandon his principles. "This refusal cost the lives of not only two of his comrades/friends, but of many civilians on Lubang. Therefore, when faced with the end, Onoda might have found it easier to convince himself that he didn't know [the war was over], rather than to face up to the destruction engendered by his own, stupid pride."
Onoda wasn't the only soldier who found it difficult to believe that the war had ended. In fact, many Japanese groups continued fighting long after the country's surrender. Twenty-one soldiers were rounded up on the island of Anatahan in 1951. Teruo Nakamura, a Taiwanese-Japanese soldier, endured 29 years in the jungle after the end of World War Two, on Morotai, in present-day Indonesia. And Shoichi Yokoi remained hidden in the Guam jungle until 1972. The latter revealed that he knew the war had been over for 20 years – but had been too frightened to give himself up. The key difference, says Seriu, is that many other Japanese holdouts "found ways to live in the formerly occupied country," and even started families in some cases. Onoda, on the other hand, "refused to live in collaboration with the inhabitants [of Lubang]."
A hero's welcome?
When Onoda landed back in Japan in 1974, he was cheered by a crowd of up to 8,000 people – a moment that was played out live on NHK, the country's national broadcaster. At that time, Japan was facing its worst economic performance in two decades, while more progressive views of the war, which included atonement for crimes, were becoming more widely held. Onoda offered a timely reminder of the traditional and positive Japanese virtues of bravery, loyalty, pride and commitment that had been widespread during wartime. His re-emergence offered a useful propaganda tool for the country's powerful conservatives – or at the very least, a good distraction. "He aligned himself with the powerful faction, and played the role that would allow him the most benefit," Trefalt says. "The money he made from the media frenzy was always going to be better than the measly veterans' pension."
Onoda was greeted as a hero, but he was at the same time seen as a victim, and then criticised as the embodiment of militarism – Naoko Seriu
In her book, Japanese Army Stragglers and Memories of the War in Japan, 1950-75, Trefalt describes the controversy that met Onoda's bestselling memoir. In one incident, war veterans confronted Onoda at a public launch event, "loudly questioning his account… and accusing him of concocting a pack of lies," she writes. Two years later, the memoir's ghostwriter Ikeda Shin published his own account, titled Fantasy Hero,believing that it was his responsibility to inform the public that he believed Onoda was not a hero, nor a soldier, nor even a brave man. "Onoda was greeted as a hero," Naoko Seriu says, of the breadth of interpretations of his character, "but he was at the same time seen as a victim, and then criticised as the embodiment of militarism." Onoda's reception, she concludes, "was never univocal."
Hiroo Onoda, pictured in 1974 leaving the Lubang jungle, where he had hidden for nearly 30 years (Credit: Getty Images)
If Harari's re-telling of Onoda's story (a "fiction" film that is, nonetheless, largely faithful to subjective factual accounts) is in any way naively romantic, he's not alone. It's a point that Penguin Random House emphasises in their description of Werner Herzog's forthcoming novel, The Twilight World – which is partly based on conversations Herzog held with Onoda prior to his death in 2014. "Part documentary, part poem, and part dream… a sort of modern-day Robinson Crusoe tale", reads the publisher's description. Evidently the fantastical elements of Onoda's legend are as alluring as its disputed truths.
Mia Stewart, who is completing a documentary that offers a Filipino perspective of events, agrees. On Search For Onoda's fundraising page, Stewart describes how her own mother grew up on Lubang being told stories about a "mythical soldier" who hid on the outskirts of their village and would cause harm to those who approached. "It's easy to romanticise the time-travelling soldier who refuses to surrender, the samurai spirit, the survivor," Stewart tells BBC Culture. "I was [also] in awe of Onoda when I first learned about him."
But the trailer for Stewart's film highlights the significant truth that is perhaps understated in other accounts of this story. The war didn't end in 1945 for Onoda; but it didn't end there for the Filipinos on Lubang, either. And the voice of the Filipino people needs to be heard, "so as to counter the image of Onoda as a hero, and to bring attention and justice for the victims and their families," she says.
Stewart encourages every person who comes across Harari's film or Herzog's book to seek out her documentary. And perhaps, with a story as complex, compelling and controversial as Onoda's, this simple conclusion is also the most logical. There are several sides to every story – the truth, however bizarre, or fantastic, or terrible we decide it to be, requires a consideration of all of them.
Onoda: 10,000 Nights in the Jungle is released in the UK and Ireland on 15 April.
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Valeurs Actuelles
Mélenchon, le candidat du vote musulman
« Nous, imams et prédicateurs, appelons les citoyens français de confession musulmane à voter dès le premier tour pour le moins pire des candidats à cette élection présidentielle : Jean-Luc Mélenchon. » Ces mots sont issus d’un communiqué, abondamment relayé sur les réseaux sociaux quelques jours avant le premier tour. Les auteurs précisent que face à un contexte « très difficile » et à l’« oppression islamophobe injuste » que subit la communauté musulmane, « il est le seul à avoir abordé la question de la liberté des musulmans et la défense de leur droit ».
Pour preuve : 69 % des électeurs musulmans ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, selon une étude de l’Ifop. Une hausse de 32 points par rapport à 2017. Ce message fut également partagé sur Twitter par Hani Ramadan, le frère du sulfureux Tariq Ramadan — frère musulman notoire. Sur Facebook, l’ancien président de l’ex-Union des organisations islamiques de France (UOIF), Fouad Alaoui, complimente Mélenchon et lui donne rendez-vous aux législatives. Ce frère musulman, fut de plus le facilitateur, sous Nicolas Sarkozy, du rapprochement entre l’UOIF et l’État français. Pour sa part, le collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), organisation islamiste et proche des Frères musulmans, a publié le résultat d’un sondage parmi leurs adhérents : 81,1 % pensent voter pour Jean-Luc Mélenchon.
Je sais que les islamistes soutiennent @JLMelenchon. Un site algérien titre: « La majorité de la communauté algérienne et maghrébine soutient Mélenchon ». Comme Macron, il est le candidat du communautarisme, de l’islamisme. Mélenchon, c’est le vote HALAL !https://t.co/GY363wZVKR pic.twitter.com/MzXpk2l8V7
— LOUIZI Mohamed (Unique compte officiel) (@MohamedLOUIZI) April 8, 2022
Mélenchon largement en tête en Seine-Saint-Denis
Déjà en 2017, plusieurs imams avaient d’ores et déjà appelé à voter Jean-Luc Mélenchon. En revanche, ce qui change, c’est l’intensité du vote musulman et les appels de plus en plus nombreux d’imams et d’islamistes à aller voter pour le candidat d’extrême-gauche.
Corrélation frappante entre le vote Mélenchon (arrivé en tête dans les communes en rouge) et la part des immigrés d’origine extra-européenne dans la région parisienne. pic.twitter.com/kJZndN7w0X
— Sylvain Catherine (@sc_cath) April 11, 2022
Les résultats au premier tour de Jean-Luc Mélenchon sont tout bonnement spectaculaires dans les villes et quartiers comprenant une part importante d’immigration. En Seine-Saint-Denis, il remporte 37 villes sur 40, avec des scores encore jamais vus : plus de 60 % à Saint-Denis, Bobigny, Clichy-sous-Bois, Aubervilliers… Il arrive en tête dans le département de la Seine-Saint-Denis avec 49,09 %, soit une augmentation de 15 points par rapport à 2017. À Grigny (Essonne), il obtient 56,76 %. Roubaix, ville qui fit parler d’elle après le reportage de Zone Interdite sur l’islam radical, Jean-Luc Mélenchon recueille 52,5 % des voix, soit une hausse de 16 points par rapport à 2017. « Ce qui signifie qu’il y a bien un vote musulman en France en 2022 », analyse Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse et anthropologue au CNRS et spécialiste de l’islamisme. Et de poursuivre, « quand la plupart des analystes nient l’existence d’un tel vote en France, les politiques ont depuis longtemps reconnu son existence ».
À Bron (69), dont Marc Dubief est le deuxième maire adjoint, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au premier tour avec 32%.
À l’origine de ces résultats, le tournant idéologique de Mélenchon en 2019 qui l’avait vu embrasser pleinement la cause décoloniale, tournant dont il récolte aujourd’hui les fruits. C’est à cette époque qu’il commence à utiliser le terme d’islamophobie, avant de participer à la marche organisée par les islamistes du CCIF le 10 novembre de la même année. Depuis, la cause musulmane est présente à chacun de ses meetings, lors desquels il ne manque pas une occasion de dénoncer la prétendue islamophobie dont ils seraient les victimes. En 2019, lors d’une émission sur la plate-forme Twitch, la sulfureuse Houria Bouteldja, militante indigéniste et islamiste, déclarait : « Mélenchon est un butin de guerre. On revient de loin avec lui. C’était un laïcard de dingue. Aujourd’hui, il dit des choses qu’il ne disait pas il y a 15 ans. » Et pour cause : longtemps, il a multiplié les déclarations hostiles au voile islamique et à la burqa. « Ils se stigmatisent eux-mêmes — car qu’est-ce que porter le voile, si ce n’est s’infliger un stigmate — et se plaignent ensuite de la stigmatisation dont ils se sentent victimes », avait-il déclaré en 2010. Malgré tout sur Twitter, Idriss Sihamedi, le fondateur de BarakaCity, n’est pas du même avis. Pour lui, voter, cela reste « haram » (illicite). Il juge que Mélenchon reste un mécréant qui déclarait en 2015 : « Je conteste le terme d’islamophobie. On a le droit de ne pas aimer l’islam comme on a le droit de ne pas aimer le catholicisme. »
Un vote musulman de plus en plus important
Mais le candidat insoumis « a été pris d’une forme d’hubris depuis son score de 2017 [19,58% au premier tour]. Il s’est vu remporter la présidentielle. Dès lors, il a été prêt à tous les compromis, notamment avec les islamistes, lui le fervent laïcard », résume Florence Bergeaud-Blackler. « Jusqu’aux années 1990-2000, le vote musulman n’était que difficilement perceptible. Or, celui-ci a été organisé par une composante islamiste et frèriste [militants influencés par l’idéologie des Frères musulmans], issue de l’immigration, qui est un mélange de décolonialisme, de luttes intersectionnelles, de mouvements post-marxistes, etc. Les Frères musulmans en particulier ont une volonté d’organiser et de diriger ce vote musulman », analyse la chercheuse du CNRS, auteur d’un livre sur le frérisme en Europe (édition Odile Jacob), qui doit paraître en octobre 2022.
En effet, la nouvelle génération des Frères musulmans, ce que Florence Bergeaud-Blackler appelle « les Frères européens de 3e génération » est beaucoup plus décomplexée que ne le sont “les frères canal historique”. Traditionnellement, l’organisation islamiste des Frères musulmans travaille dans le secret et ses membres ne s’affichent que très rarement en public. Or, les nouvelles générations utilisent les mouvements intersectionnels et d’extrême gauche pour arriver à leurs fins : la société islamique. Comme le fait remarquer la chercheuse du CNRS, « ce qui intéresse les islamistes et les fréristes, ce n’est pas le pouvoir, c’est l’influence. Jean-Luc Mélenchon est un parfait candidat. C’est une prise de guerre pour eux, comme le dit leur alliée du PIR Houria Boutledja. »
Et pour cause, l’irruption massive et soudaine de l’islam dans une société post-chrétienne laisse celle-ci désemparée. Florence Bergeaud-Blackler souligne que « le pouvoir d’influence est plus puissant que le projet démographique, ça fait longtemps que les islamistes ont compris que le pouvoir ne s’obtiendrait pas par la majorité ou le “grand remplacement”, mais par le conseil, l’influence, la pression et le noyautage. Pas suffisamment nombreux pour se présenter en tant que tels aux élections, ils adoptent la stratégie du coucou, choisissent des élus dociles dans tous les partis, et en particulier chez les Verts et chez LFI qui feront ce qu’on leur dit de faire pour obtenir des voix. Les partis abritent et nourrissent des petits entrepreneurs fréristes qui captent les votes des quartiers où les musulmans sont nombreux. »
Et de poursuivre sur ce que les Frères demandent aux musulmans : « On le voit à Bruxelles où les Frères ont réussi à noyauter tous les partis politiques. Cette force d’influence leur permet de peser sur des règlements, les lois, d’orienter les subventions vers les associations culturelles, sportives, les entreprises, et vers des activités “halal” qui coupent les musulmans du reste de la société pour à terme les placer dans un espace-temps islamique. La lutte contre l’islamophobie n’a pas d’autre objectif que de remettre en question le lien fragile de citoyenneté des individus à la France. Je dis fragile car les musulmans sont pour la majorité sommés d’être loyaux vis-à-vis du pays d’origine ou de l’Oumma. Le projet des Frères — et ils ne s’en sont jamais caché dans leur littérature privée, et parfois même publique — est de rendre inassimilables les musulmans à une nation quelle qu’elle soit. Pour eux, la seule nation, c’est l’Oumma. »
Le projet des Frères est de rendre inassimilables les musulmans à une nation quelle qu’elle soit.
C’est ainsi qu’Ihsane Haouach, ancienne commissaire du gouvernement belge auprès de l’Institut de l’égalité entre les femmes et les hommes, expliquait, dans une interview en 2021 au journal Le Soir, que la laïcité devait évoluer en fonction du changement démographique. « La discussion n’est pas : est-ce qu’on remet en cause la séparation de l’Église et de l’État ?, c’est : comment la décline-t-on avec un changement démographique ? » Comprenez que la population musulmane gagne une telle importance électorale que les exigences communautaires ne peuvent être entravées par la loi. En 2021, lors du débat en Belgique sur la neutralité de la fonction publique, Ihsane Haouach estimait qu’interdire le port de signes confessionnels était « discriminatoire ». Pour elle, les principes fondateurs de l’État Belge ne sont pas mis en danger par les signes religieux, mais par l’extrême droite. Le discours est parfaitement rodé.
En France, la logique est sensiblement la même. Le vote musulman, en raison de la démographie, ne va cesser de gagner en importance dans les prochaines décennies. Le démographe et universitaire Jean-Paul Gourévitch estimait en 2019 que la communauté musulmane comptait entre 7 et 9 millions de personnes. Pew Research Center, institut américain spécialiste de démographie religieuse, projetait de son côté en 2017 que la France compterait en 2050 entre 12,7 % — 8,6 millions — de musulmans en cas d’arrêt total de l’immigration et 18% — 13,2 millions — si l’immigration se poursuivait. Les spécialistes s’accordent donc sur un point, la population musulmane est en constante augmentation. « Cette élection ne doit pas se faire sans les musulmans qui sont plus que jamais concernés par l’avenir de la France », affirmait le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kebtane, dans un communiqué de presse, le 6 avril 2022. Pour les politiques, le réservoir électoral de ces musulmans deviendra, inévitablement, incontournable.
France24 - World
Le Pen wants France out of NATO integrated command, backs NATO-Russia links
Issued on: 13/04/2022 - 17:35Modified: 13/04/2022 - 17:37
FRANCE 24
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French far-right leader Marine Le Pen on Wednesday backed closer ties between NATO and Russia, adding that if she won the presidency Paris would once again leave the military command of the US-led alliance.
French presidential election © France 24
Le Pen, who on April 24 faces President Emmanuel Macron in a run-off, said there should be a "strategic rapprochement" between NATO and Russia once the war launched by Moscow against Ukraine had ended.
"As soon as the Russian-Ukrainian war is over and has been settled by a peace treaty, I will call for the implementation of a strategic rapprochement between NATO and Russia," Le Pen told a news conference packed with international reporters.
Wednesday's press conference just 11 days ahead of the 2022 French presidential runoff was billed as a major foreign policy address for the far-right candidate who has no prior experience in government or international affairs.
A Le Pen victory in the April 24 runoff would reverberate through Europe and across the Atlantic, installing a deep eurosceptic in the Élysée presidential palace and someone who had long professed admiration for Russian President Vladimir Putin.
Changed tack on Putin's Russia
Five years ago, before she faced Macron in the 2017 presidential election runoff which she lost heavily, Putin hosted Le Pen at the Kremlin with open arms.
At the time, she declared admiringly that she shared the same values as Putin and that a "new world order" was emerging with him, then US president Donald Trump and her at the helm.
Le Pen has changed tack on Russia since the war in Ukraine and said she was "independent" of any foreign nation.
The news conference, designed to present Le Pen as a credible figure on the global stage, was briefly interrupted by a protester brandishing a heart-shaped picture of Le Pen and Putin, who was quickly dragged out by security guards.
Le Pen emphasised that better ties with Russia would also prevent Moscow from becoming too close to China, noting that she was echoing an argument made by Macron in the past.
"This is in the interest of France and Europe but also I think the United States ... which has no interest in seeing a close Sino-Russian relationship emerging," Le Pen said.
She also reaffirmed her intention to repeat France's 1966 move of leaving NATO's integrated military command, while still adhering to its key Article 5 on mutual protection.
"I would place our troops neither under an integrated NATO command nor under a future European command," she said, adding that she refused "subjection" to Washington.
"I would place our troops neither under an integrated NATO command nor under a future European command," she said, adding that she refused any "subjection to an American protectorate".
End of Franco-German joint military programmes
Le Pen also said she wanted to keep a close relationship with Germany, but warned that there were strategic differences between the two, which would mean putting an end to a series of Franco-German joint military programmes.
She was particularly critical of the close bilateral ties engendered by her political rival and Germany's former chancellor, Angela Merkel.
"I would continue ... reconciliation without following the Macron-Merkel model of French blindness towards Berlin," she said, referring to the former German.
British 'got rid' of 'Brussels bureaucracy'
On Europe, Le Pen made clear that any "Frexit" along the lines of Britain's exit from the EU was not on her agenda.
But she argued that French predictions that Brexit would prove "a cataclysm for the English" had not come true.
"The British got rid of the Brussels bureaucracy, which they could never bear, to move to an ambitious project of global Britain," she said.
But she added: "This is not our project. We want to reform the EU from the inside."
The 2022 campaign trail has seen Le Pen dropping her past unpopular proposals to ditch the euro or leave the EU.
"Nobody is against Europe," she said. "I would not stop paying France's contribution to the EU, I want to diminish it."
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONHow Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
The Debate
Not so easy this time: Can Le Pen upset Macron in French run-off vote?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
BBC
Russian warship Moskva: What do we know?
Russia's flagship Black Sea missile cruiser has been "seriously damaged" and its crew forced to evacuate, Russian state media said.
Ammunition onboard the Moskva exploded after a fire, according to Moscow's defence ministry. It said the original cause of the damage was not known.
Ukraine claims it struck the vessel with two of its Neptune missiles.
The 510-crew warship has led Russia's naval assault on Ukraine, making it an important symbolic and military target.
Earlier in the conflict the Moskva gained notoriety after calling on Ukrainian border troops defending Snake Island in the Black Sea to surrender - to which they memorably radioed a message of refusal which loosely translates as "go to hell".
Russia's defence ministry said "the vessel is seriously damaged. The entire crew have been evacuated."
Ukraine claims the 186m (610 foot) vessel was struck by two of its Neptune missiles.
"It has been confirmed that the missile cruiser Moskva today went exactly where it was sent by our border guards on Snake Island!" the regional governor of Odesa Maksym Marchenko said.
Ukrainian presidential advisor Oleksiy Arestovych said "a surprise happened" with the flagship vessel.
"It burns strongly. Right now. And with this stormy sea, it is unknown whether they will be able to receive help," Mr Arestovych said in a YouTube broadcast.
The warship is a "symbol of Russian naval power in the Black Sea," Michael Petersen of the Russia Maritime Studies Institute told the BBC.
"The Moskva has been a thorn in the side of the Ukrainians since the beginning of this conflict. To see it damaged so badly...I think is going to be a real morale boost to the Ukrainians."
It may have military implications too, potentially forcing the Russian navy to "operate farther offshore now than they were previously, and that may affect its ability to provide direct fire support to troops onshore."
The Russian military has been dominant in the Black Sea since the annexation of Crimea in 2014, and has used its presence there to launch and supply the invasion.
Originally built in Ukraine in the Soviet-era, the vessel entered service in the early 1980s according to Russian media.
The Mosvka was previously deployed by Moscow in the Syria conflict where it supplied Russian forces in the country with naval protection.
It carries over a dozen Vulkan anti-ship missiles and an array of anti-submarine and mine-torpedo weapons, the reports said.
In the early days of the Russian invasion of Ukraine, the flagship made global headlines after it ordered a group of Ukrainian soldiers on an outpost in the Black Sea to surrender.
When the troops defiantly refused in a radio message, it was initially believed that the border troops had been killed but in fact they had been taken captive.
The soldiers were later released as part of a prisoner swap with Russia in late March, the Ukrainian parliament says.
War in Ukraine: More coverage
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Valeurs Actuelles
À Nantes, la présidente de l’université envoie un mail à tous les étudiants pour les appeler à « faire barrage à l’extrême droite »
C’est un message à caractère politique qu’ont reçu les étudiants de l’université de Nantes (Loire-Atlantique), mercredi 13 avril 2022. Après les résultats du premier tour de l’élection présidentielle qui ont placé Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, la présidente de l’université, Carine Bernault, a envoyé « un message inhabituel » à l’ensemble de l’établissement.
Commençant son texte en évoquant « un choix important pour notre pays » le 24 avril prochain, elle rappelle son « profond attachement aux valeurs démocratiques et républicains, à l’État de droit, au respect des droits fondamentaux et individuels, à un universalisme fondé sur le respect des différences, à la liberté d’expression et la construction européenne ».
« Je vous appelle solennellement à voter pour faire barrage à l’extrême droite »
La présidente de l’université poursuit son message en appelant « solennellement à voter le 24 avril pour faire barrage à l’extrême droite et donc au Rassemblement national. »
La présidente de l’Université de Nantes a adressé aujourd’hui un mail à tous les étudiants en appelant à faire “barrage” à Marine Le Pen.
L’article 7 du règlement intérieur dispose pourtant que le personnel est tenu au “respect des principes de neutralité politique”. pic.twitter.com/akzBlb8DBu
— Jules Torres (@JulesTorres17) April 13, 2022
Alors qu’elle dénonce « la discrimination, l’exclusion et le repli sur soi », la présidente estime pourtant que « la différence est une richesse » et que « la contradiction est l’essence même de l’université ». Une position en contradiction avec son message politique, mais aussi avec les règles de l’établissement public. En effet, l’article 7 du règlement intérieur précise que le personnel est tenu au « respect des principes de neutralité politique ».
BBC
Ukraine War: Finland to decide on Nato membership in weeks says PM Marin
Finnish Prime Minister Sanna Marin says her country will decide whether to apply to join Nato "within weeks".
She said she saw no reason to delay the decision, at a joint news conference alongside Sweden's prime minister.
Her comments coincided with a report to the Finnish parliament that said membership of the bloc could result in "increased tensions on the border between Finland and Russia".
Moscow has warned Finland and Sweden against joining Nato in recent weeks.
Finland and Sweden are militarily non-aligned but Russia's invasion of Ukraine has prompted increasing public support to become members of the Western defensive alliance. Swedish leader Magdalena Andersson told reporters that the same "very serious analysis" was taking place as in Finland and she saw no point in delaying it.
Swedish newspaper Svenska Dagbladet reported on Wednesday that Ms Andersson was aiming to apply for membership in time for a Nato summit in late June.
Finland shares a 1,340km (830 miles) border with Russia, and Kremlin spokesman Dmitry Peskov has stressed that Moscow would have to "rebalance the situation" with its own measures if the Nato bid went ahead.
"I won't give any kind of timetable when we will make our decisions, but I think it will happen quite fast," said Ms Marin. She pointed out that Nato membership offered Finland the security guarantee of Article Five, whereby an attack on one member is viewed as an attack on all.
While the two leaders met in Stockholm, Finland's security review was being launched in Helsinki. Foreign Minister Pekka Haavisto said Russia's war had changed the security environment in Europe and forced the review of Finnish defence policy.
Russia's invasion of Ukraine is transforming European security. The Nato military alliance has been given new purpose and now - potentially - could get new members too.
Voters in Finland and Sweden have long cherished their non-aligned status. But now the mood is changing. Sanna Marin's predecessor as prime minister, Alexander Stubb, says the decision is a "foregone conclusion".
Sweden is also looking afresh at Nato - the country's ruling Social Democrat party is reviewing its historic opposition to joining the alliance.
But Russian spokesmen have repeatedly said any expansion of Nato would be considered a "provocation" and warned there would be "consequences".
What the report says
The report warns that "military force might be used solely against Finland," and that the security situation in Europe and Finland is more serious and more difficult to predict than at any time since the Cold War.
It also noted that were Finland to join the bloc, it would be forced to spend up to 1.5% more of its budget on defence, but added that membership of the alliance would offer the country a greater capacity to defend itself. Finland has already announced a 40% increase in its defence budget by 2026.
Any potential application would also welcome a bid by neighbouring Sweden to seek membership of the bloc, it added.
The Finnish government emphasised that the report "does not include any conclusions or present new security policy guidelines" and said that no decisions would be made before parliament had debated its findings.
Ms Marin told reporters that "all the parliamentary groups, government and also the president will have the possibility to make the decisions within upcoming weeks".
Defence Minister Antti Kaikkonen said the military situation remained calm but cautioned that the army must be ready for possible changes. The prime minister warned earlier that Finland had to be prepared for a Russian attack during any potential Nato evaluation process.
There have been reports that Moscow has started to move military equipment towards the Russian-Finnish border, although US officials said they had seen nothing to confirm that.
Finland has maintained a policy of military neutrality designed to avoid confrontation with Russia since Nato was formed in 1949. In 1939, Finland fought off an invasion from the Soviet Union in what became known as the Winter War, but ended up ceding most of its eastern province of Karelia.
Ms Marin's ruling Social Democratic party has traditionally supported the policy of non-alignment and she reiterated it as recently as March. But recent opinion polls show that public support for joining Nato has climbed from 28% in February to 62% last month.
Finland retains a large standing military of around 21,500 troops and has the capacity to call up over 200,000 reservists in the event of war.
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Russia warns Sweden and Finland against Nato bid
What is Nato and how is it helping Ukraine?
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France24 - World
Macron denies striking deal with ex-president Sarkozy for campaign endorsement
Issued on: 13/04/2022 - 12:52
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron on Wednesday denied striking any wider political agreement with conservative former president Nicolas Sarkozy in exchange for his endorsement ahead of a close second round of voting in presidential elections on April 24.
French presidential election © France 24
French media have speculated that Macron, who will need to secure a new majority in legislative elections in June following the presidential vote, obtained Sarkozy's endorsement after offering political favours in return.
"There was no agreement," Macron told France 2 television on Wednesday, a day after Sarkozy endorsed him.
Macron is facing a tight race against far-right candidate Marine Le Pen.
Sarkozy's endorsement will help Macron attract voters who backed conservative candidate Valérie Pécresse from Sarkozy's own Les Républicains party in the first round. But it also risks deterring left-wing voters who will see it as confirmation that Macron – who touts himself as a centrist – is as far to the right as Sarkozy.
Sarkozy, 67, was France's last conservative president and is still seen as an influential figure in the traditionally conservative Les Républicains party.
However, the very existence of the party now appears under threat after many of its voters backed defected to either Macron or Le Pen in Sunday's first round.
Macron also said on Wednesday he was ready to forge new political alliances in his bid to continue reforming France.
"The fractures we have in the country will require me not only to obtain a majority but also to rally all those political forces behind me that don't fully share my views on all topics but would be open to work with me on some reforms," Macron said.
"I'm not talking about coalitions," he added, saying that such cross-party arrangements were not suitable to France's political system.
(FRANCE 24 with AFP)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFrance's former president Sarkozy endorses Macron, touting 'experience'
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
France 2022: The Choice
France's Macron to face far-right Le Pen in presidential run-off
France24 - Monde
Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
Publié le : 12/04/2022 - 17:24
FRANCE 24
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Alors que la Cour pénale internationale (CPI) a déjà lancé une enquête sur d'éventuelles violences sexuelles commise par l'armée russe en Ukraine, des responsables onusiens réclament eux aussi des enquêtes indépendantes. Plusieurs témoignages recueillis par les médias et des ONG attestent de l'utilisation du viol comme "arme de guerre".
Des responsables de l'ONU ont réclamé, lundi 11 avril, des enquêtes indépendantes sur les violences faites aux femmes en Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe. "Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles", a alerté Sima Bahous, la directrice de l'agence ONU Femmes, lors d'une réunion du Conseil de sécurité.
"La violence et le viol sont désormais utilisés comme une arme de guerre par les envahisseurs russes en Ukraine", a affirmé Kateryna Cherepakha, présidente du groupe de défense des droits des femmes La Strada-Ukraine, entendue devant le Conseil en vidéo.
La section ukrainienne de La Strada a mis en place un numéro vert pour les femmes ukrainiennes victimes de violences. L'ONG avait fait état d'"appels concernant sept cas de viol de femmes et d'enfants ukrainiennes par des occupants russes" à l'AFP le 7 avril. Mais elle s'attendait à des chiffres bien plus importants à mesure que le choc et l'effet de sidération des victimes se dissipent.
"Il peut y avoir des centaines, voire des milliers, de femmes et de jeunes filles violées", avait alors estimé Aliona Kryvouliak, une responsable de l'organisation. Le premier appel, le 4 mars, de Kherson, portait sur "le viol collectif d'une mère et de sa fille de 17 ans par trois hommes", les autres cas ont été signalés dans la région de Kiev "après le 12 mars", avait-elle souligné.
Collecte de preuves
Sur le terrain, la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, a insisté la semaine dernière sur la nécessité de collecter de preuves, tout en reconnaissant la difficulté de les recueillir dans un pays en guerre, dans des zones où le réseau téléphonique mobile ou électrique est perturbé.
"Des militaires russes ont commis des violences sexuelles contre des femmes et des hommes ukrainiens, contre des enfants et des personnes âgées", a-t-elle affirmé.
Outre la Cour pénale internationale (CPI), plusieurs pays européens ont déjà lancé des enquêtes et des procureurs commencent à rassembler des preuves en vue de futures procédures judiciaires.
Démenti de la Russie
De son côté, Moscou rejette ces allégations, accusant même les autorités ukrainiennes d'organiser des "mises en scène".
Les accusations de viols en Ukraine, soulevées lundi devant le Conseil de sécurité de l'ONU, ont été démenties par l'ambassadeur adjoint de la Russie auprès des Nations unies, tandis que le site du ministère russe de la Défense a indiqué que le gouvernement ukrainien semait de fausses preuves de la violence russe contre les civils.
Avec AFP et Reuters
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Forts de leur expérience de guerre, les casques blancs syriens viennent en aide aux Ukrainiens
Le fil du 10 avrilPlus de 1 200 corps découverts dans la région de Kiev, après le départ de l'armée russe
LE FIL DU 7 AVRIL
Guerre en Ukraine : la situation à Borodianka, "plus horrible" qu'à Boutcha, selon Zelensky
France24 - Monde
La tempête Megi fait plusieurs dizaines de morts aux Philippines
Publié le : 13/04/2022 - 05:16Modifié le : 13/04/2022 - 10:50
FRANCE 24
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La tempête Megi a provoqué de puissants glissements de terrain aux Philippines, où au moins 59 individus ont péri. Mercredi, les recherches de survivants ont repris alors que 27 personnes sont toujours portées disparues.
Alors que des milliers de Philippins s'apprêtaient à voyager pour la Semaine sainte, les glissements de terrain et les inondations provoqués par la tempête tropicale Megi ont fait au moins 59 morts dans la province centrale de Leyte, selon les derniers bilans officiels publiés mercredi 13 avril.
La plupart des décès - au moins 47, selon les autorités locales - se sont produits autour de la ville de Baybay, où plusieurs villages ont été ensevelis sous des coulées de boue. Un total de 27 personnes restent portées disparues dans ce même secteur.
Suspendues pendant la nuit, les recherches ont repris mercredi à l'aube à l'aide de pelleteuses, les sauveteurs creusant parfois à mains nues dans la boue.
Première tempête de l'année
Selon la police, au moins cinq personnes ont péri à Pilar, un village du littoral d'environ 400 personnes où la plupart des maisons ont été précipitées dans la mer par un gigantesque glissement de terrain. Arrivés par bateau, les routes d'accès étant coupées, les secouristes y ont évacué une cinquantaine de survivants vers la ville voisine d'Abuyog.
La tempête a par ailleurs fait trois morts dans la province du Negros Oriental (centre) et trois autres dans l'île méridionale de Mindanao, selon l'Agence nationale de gestion des désastres. L'armée philippine s'est jointe aux garde-côtes, aux pompiers et à la police pour participer aux opérations de sauvetage.
Megi, connue aux Philippines sous son nom local d'Agaton, est la première tempête tropicale majeure à frapper le pays cette année, fréquemment touché par des catastrophes naturelles. Classé parmi les pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, l'archipel est frappé en moyenne par une vingtaine de tempêtes par an.
En décembre 2021, le typhon Rai avait dévasté une grande partie du pays et fait plus de 400 morts et des centaines de milliers de sans-abri. Et en 2013 le typhon Haiyan, le plus puissant ayant jamais touché terre, avait fait plus de 7 300 morts ou disparus.
Avec AFP
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Réchauffement climatique
Selon le Giec, l'humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2
DEMAIN A LA UNE
Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?
Typhon Rai aux Philippines : plus de 400 000 déplacés, les ONG appellent à l’aide
L'Humanité
Pourquoi classes populaires et jeunes s’abstiennent-ils plus ?
Le débatLe 10 avril, ce sont les moins de 34 ans (43 %) et les ouvriers (33 %) qui ont le plus boudé les urnes. Quelle est l’explication de ce phénomène et comment le combattre ? Sur fond de reconfiguration de la vie politique avec des formes d’actions nouvelles, l’abstention devient un mode d’expression politique du mécontentement. Selon des études, les catégories sociales défavorisées paraissent se désintéresser de la politique. Mais les pouvoirs s’intéressent-ils à elles ?
Anne Muxel Directrice de recherches au Cevipof (CNRS-Sciences Po)
Les résultats de ce premier tour s’inscrivent dans la continuité de la disruption politique et électorale de 2017 avec l’élection d’Emmanuel Macron. Elle boucle un cycle de profonde remise en cause du système politique avec la disparition des traditionnels partis de gouvernement au profit de forces radicales. Elle résulte d’évolutions à l’œuvre depuis longtemps. Une forte crise de la représentation politique met à mal le lien des citoyens à la démocratie dans sa dimension représentative. Une défiance généralisée à l’égard de la classe politique et des institutions s’accroît d’année en année et fragilise le lien à la politique.
Parallèlement, on a vu s’affirmer une montée des protestations dans les urnes et dans la rue. Les citoyens se saisissent d’autres formes d’expression directe et de participation, comme on l’a vu avec les gilets jaunes. Dans ce contexte s’affirme un nouveau comportement électoral. L’abstention, plus importante, a acquis une forme de légitimité. Une part active de l’abstention émane de citoyens politisés envoyant un message de mécontentement et qui entendent peser sur les décisions engageant le pays.
La jeunesse s’abstient généralement de dix points au-dessus du niveau moyen d’abstention. Lors de ce premier tour, le différentiel est encore plus marqué. Environ quatre jeunes sur dix de moins de 35 ans se seraient abstenus. C’est beaucoup plus qu’en 2017. On voit apparaître certains signes d’une fracture civique dans les jeunes générations. Ils traduisent à la fois un malaise par rapport à la désignation de la représentation politique et une plus grande difficulté à se situer par rapport à des enjeux, qu’ils considèrent comme cruciaux mais dont ils ne trouvent pas la traduction électorale. Ainsi par exemple, la sensibilité écologique présente dans la jeunesse ne s’articule pas directement au choix d’un candidat à travers un vote, alors qu’elle se traduit dans d’autres formes d’action. Aujourd’hui, alors que le vote est perçu de plus en plus comme un droit et de moins en moins comme un devoir, le droit de ne pas voter caractérise aussi le rapport des jeunes au vote. On constate que les jeunes ont peu voté Macron, candidat pourtant le plus jeune sous la Ve République. Comme en 2017, leur premier vote était et est encore pour Jean-Luc Mélenchon et ensuite pour Marine Le Pen. En 2022, Mélenchon a encore progressé parmi les 18-24 ans, passant de 28 % à 34 %. Le Pen a tendance à régresser chez les tout jeunes et à progresser chez les 25-34 ans. Une tranche d’âge où interviennent les conditions d’insertion professionnelle et économique et les difficultés à entrer dans la vie sociale adulte.
Les électeurs des quartiers populaires sont plus abstentionnistes pour des raisons liées aux conditions d’insertion sociale et culturelle mais aussi à la mal-inscription. Les actions d’éducation civique de certaines associations ont permis de mobiliser, notamment des jeunes diplômés précarisés. Ces mobilisations ont porté leurs fruits et ont permis une expression dans les urnes.
Saliha Boussedra Philosophe, membre de la rédaction de Cause commune, revue du PCF
Pourquoi les classes populaires s’abstiennent-elles ? Les études statistiques nous montrent à longueur d’enquête que, moins une personne est diplômée, plus elle risque de s’abstenir. Ces études précisent que ce n’est pas là la seule raison : il y a aussi l’âge, la catégorie socioprofessionnelle, la vie matrimoniale. Pourtant, le diplôme reste le facteur surdéterminant. À force de lire ces enquêtes, le lecteur peut en venir à l’idée que la politique n’est pas faite pour tout le monde. Dans certains médias, nous pouvons lire que les catégories qui s’abstiennent sont des personnes « indifférentes » à la politique. Cette grille de lecture de l’abstention est sans doute ce qui a pu conduire un PS à se désintéresser des fractions basses de la classe salariale puisqu’elles ne voteraient pas.
Mais, de manière surprenante, nous n’entendons pas parler d’une désaffection de l’État à l’égard des catégories populaires, d’une indifférence grandissante des gouvernements à l’égard de la progression des phénomènes du paupérisme. On n’évoque pas non plus le manque d’intérêt d’une partie de la sphère médiatique pour les questions de la vie quotidienne des catégories populaires : les salaires, le prix des factures de gaz, d’électricité, de l’essence, du loyer, de la mutuelle, de la cantine pour les enfants, du cartable qu’il faut acheter , du coiffeur pour les enfants, des amendes pour s’être mal garé faute de place, etc.
Dans ce cas, comment expliquer le phénomène de l’abstention ? Est-elle vraiment la marque d’un désintérêt de certaines catégories populaires pour la politique ou au contraire la marque d’un abandon par la sphère politique de gouvernement des catégories populaires ? Par ailleurs, comment expliquer que, lorsque le PCF était bien implanté dans certaines régions, des adhérents peu diplômés étaient pourtant très investis dans la vie politique locale ou nationale ? Dans ce cas, l’abstention serait-elle seulement un problème de diplôme ou autres variables (sexe, âge, statut matrimonial, etc.), ou bien est-elle aussi un produit de l’affaiblissement d’un des partis politiques, le PCF, qui a historiquement permis la participation des catégories populaires, y compris des catégories non diplômées, à la vie politique française ?
Dans ce cas, comment comprendre l’action du Parti communiste à l’égard des catégories populaires et des élections ? Il est celui qui prend au mot cette phrase de Marx : « L’émancipation humaine n’est réalisée que lorsque l’homme a reconnu et organisé ses forces propres comme forces sociales, et ne sépare donc plus de lui la force sociale sous la forme de la force politique. » Le propre de l’action politique est de nier la séparation de l’homme et du citoyen, la séparation de la société civile bourgeoise et de l’État en permettant aux catégories populaires, aux salarié-e-s, de s’approprier les moyens de la politique, les moyens du gouvernement. Il n’y a donc aucune fatalité à l’abstention. Le PCF en a déjà fait la preuve, et il est encore déterminé à nous surprendre !
Présidentielle 2022abstentionclasses populairesJeunesse France24 - Monde
De nouveaux incidents violents éclatent en Israël et en Cisjordanie occupée
Publié le : 12/04/2022 - 22:07
FRANCE 24
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De nouveaux incidents violents ont éclaté, mardi, dans le nord de la Cisjordanie occupée, où des heurts ont opposé les forces israéliennes à des habitants palestiniens. En Israël, un Palestinien ayant poignardé un policier a été abattu.
Les tensions se poursuivent en Cisjordanie occupée. La journée du mardi 12 avril a été émaillée de violents incidents, dans le nord du territoire, entre les forces israéliennes et des habitants palestiniens. En Israël, un Palestinien ayant poignardé un policier a, quant à lui, été abattu.
Pour la quatrième journée consécutive, l'armée israélienne s'est déployée dans le secteur de la ville palestinienne de Jénine d'où étaient originaires deux Palestiniens ayant récemment mené des attaques en Israël. D'après l'agence officielle palestinienne Wafa, les soldats israéliens y ont tiré à balles réelles et fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène lors d'affrontements matinaux avec des habitants.
L'armée israélienne a indiqué, dans un communiqué, que des engins explosifs avaient été lancés sur ses troupes qui ont riposté en ouvrant le feu.
Un calme précaire est revenu dans la journée, ont constaté des journalistes de l'AFP. Pour freiner de possibles incursions israéliennes, des pneus ont été installés à l'entrée du camp de réfugiés de Jénine, où des affiches célèbrent l'assaillant palestinien Raëd Hazem qui a tué trois Israéliens à Tel-Aviv la semaine dernière.
"Ici les factions (armées palestiniennes) sont unies contre un ennemi commun (Israël)", a déclaré à l'AFP Ismaël, un habitant du camp, qualifiant l'attaque de Tel-Aviv d'"héroïque". "Le plus d'opérations Israël mènera, le plus de résistance il affrontera".
En tout, 20 personnes ont été arrêtées mardi à travers la Cisjordanie, a indiqué l'armée, précisant avoir renforcé ses troupes le long de la barrière séparant ce territoire palestinien d'Israël.
>> Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
Ces opérations militaires – concentrées dans le nord de la Cisjordanie – interviennent après quatre attaques perpétrées en Israël depuis le 22 mars, les deux premières par des Arabes israéliens liés à l'organisation État islamique (EI) et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine.
Ces attaques ont fait 14 morts au total. Durant la même période, 15 Palestiniens – dont des assaillants – ont été tués dans des violences, selon un décompte de l'AFP. Le dernier en date a été abattu mardi matin après qu'il a poignardé et légèrement blessé un policier israélien dans la ville côtière d'Ashkelon (sud), ont indiqué les forces de l'ordre.
L'ONU "suit avec une préoccupation profonde l'escalade de la violence"
"Lors d'une opération à Ashkelon, un policier a identifié un homme suspect et a commencé à mener un contrôle d'identité. Mais l'homme a sorti un couteau et attaqué le policier qui a répliqué rapidement en ouvrant le feu sur lui", a indiqué la police israélienne, précisant que l'assaillant avait été tué.
Selon la police, celui-ci était originaire de la ville d'Hébron dans le sud de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'armée israélienne.
Dimanche, les forces de l'ordre israéliennes avaient tué une Palestinienne ayant poignardé un policier dans le centre de cette ville-poudrière, où vivent environ 1 000 colons juifs – de façon illégale au regard du droit international – parmi 200 000 Palestiniens.
Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a imputé à Israël la responsabilité de "l'escalade" de violence, citant les opérations militaires quotidiennes, les arrestations et les "meurtres de sang-froid". "Nous ne laisserons pas notre ennemi mettre un coup d'arrêt à nos vies", avait déclaré le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, lundi, à Tel-Aviv, sur les lieux de l'attaque meurtrière survenue quatre jours auparavant.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "suit avec une préoccupation profonde l'escalade de la violence", a indiqué, lundi, son porte-parole, Stéphane Dujarric. "Il est consterné par le nombre élevé et croissant de victimes" et appelle l'armée israélienne à "exercer le maximum de retenue et à user la force létale qu'en derniers recours".
Avec AFP
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L'Humanité
Présidentielle : les enjeux climatiques n’ont guère pesé au moment de voter
ActuLe premier tour de l’élection présidentielle se déroulait quelques jours après la publication du dernier rapport rédigé par le GIEC sur les risques induits par le réchauffement climatique. Au vu des résultats contrastés obtenus par les quatre candidats de la gauche et de l’écologie, les enjeux climatiques n’ont guère compté aux yeux des électeurs de gauche dont beaucoup ont surtout voulu ne pas avoir à choisir entre Macron et Le Pen au second tour.
Gérard Le PuillDans l’Humanité de ce mercredi 13 avril, l’analyse de Christophe Deroubaix sur les résultats du premier tour de l’élection présidentielle invalide « la fausse géographie des deux France » selon laquelle les électeurs des grandes villes voteraient majoritairement Macron, tandis que ceux de la périphérie se reporteraient sur Marine Le Pen. On peut également constater que lors du scrutin de ce 10 avril, les électeurs de gauche n’ont guère voté en fonction des inquiétudes qu’ils expriment de manière générale concernant les dangers liés au réchauffement climatique.
Le 31 mars dernier, suite aux fortes augmentations des prix des carburants et du gaz consécutives à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, « Opinionway » publiait un sondage réalisé auprès d’un échantillon de 1022 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Cette enquête portait sur le thème « les Français et le nucléaire » pour produire de l’électricité. Selon ce sondage, 73 % des personnes âgées de plus de 50 ans estimaient que « le nucléaire est la solution la plus efficace pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles ». Chez les moins de 35 ans, les sondés étaient 45 % à formuler la même réponse. 72 % des plus de 50 ans considéraient que « le nucléaire est le seul moyen de maîtriser le budget énergétique des Français » et 49 % des moins de 35 ans formulaient la même opinion.
Sachant cela, il convient de rappeler ici que sur les quatre candidats à la présidentielle se réclamant des partis de la gauche et de l’écologie représentés par un groupe au Parlement, seul Fabien Roussel, candidat du Parti Communiste Français, proposait tout au long de cette campagne « un mix énergétique nucléaire et renouvelable pour assurer notre souveraineté ». Durant cette même campagne, Anne Hidalgo pour le Parti socialiste, Yannick Jadot pour Europe Écologie Les Verts (EELV), Jean-Luc Mélenchon pour « l’Union populaire », ont proposé la fermeture de toutes les centrales nucléaires d’ici 2050 et annoncé qu’ils renonçaient à en construire de nouvelles à partir des technologies comme l’EPR (European Pressurized Reactor). Ils ont formulé ces objectifs à plusieurs reprises, affirmant qu’il est possible de parvenir à 100 % d’énergies renouvelables d’ici cette date, sans toutefois le démontrer.
Les enjeux climatiques ont été oubliés au moment du vote
Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont obtenu respectivement 4,63 % et 1,75 % des suffrages au soir du 10 avril. Défendant la même politique que ces deux candidats sur ce dossier, Jean-Luc Mélenchon a recueilli 21,95 % des suffrages alors les sondages de début de campagne le mettaient à moins de 10 %. Fabien Roussel qui proposait un mix énergétique composé du nucléaire et des énergies renouvelables a obtenu 2,21 % des suffrages après avoir été pointé à 4,5 % dans plusieurs sondages avant les dernières semaines de la campagne.
Ces chiffres nous montrent que les propositions de chacun de ces quatre candidats sur la manière de réduire les émissions de CO2 via notre production électrique dans les prochaines années n’ont guère compté dans le vote du premier tour. Le vote des électeurs de gauche a surtout été motivé en fin de campagne par les sondages permettant d’espérer la présence de Jean-Luc Mélenchon face à Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle.
Les arguments de l’association « Sauvons le climat »
Le 30 mars, la veille de la parution du sondage dont nous faisons état au début de cet article, l’association « Sauvons le climat », créée en 2004 et qui défend la place du nucléaire dans notre mix énergétique, publiait un communiqué. On pouvait notamment y lire ceci : « L’affirmation péremptoire selon laquelle le nucléaire serait une « énergie du passé » est une interprétation au mieux mal informée, au pire, malveillante, de l’histoire de l’électronucléaire mondial et notamment français (…) L’arrêt pour des raisons politiques du prototype industriel français Superphénix en 1997, suivi de l’abandon du prototype de recherche Astrid en 2019, ont sérieusement retardé l’avancée vers la maturité durable du nucléaire français. Ces regrettables épisodes nationaux affectent toutefois peu la recherche mondiale sur les réacteurs à neutrons rapides (RNR), qui dispose de pilotes de production (Russie), de prototypes (Chine, Russie), d’expérience acquise (Japon, France) ou de projets (Inde, Russie USA) … ».
Il convient après la lecture de cet extrait de savoir qu’en 1997 l’abandon de Superphénix fut décidé par le gouvernement dirigé par Lionel Jospin afin d’avoir Dominique Voynet, la responsable des Verts à l’époque, comme ministre de l’Écologie. Candidat socialiste à l’élection présidentielle de 2012, François Hollande annonçait dans son projet qu’il ferait passer l’électricité d’origine nucléaire de 75 % de notre mix en 2012 à 50 % en 2025. Mais cette annonce était le résultat d’une négociation secrète entre le PS et EELV. Il fallait que les Verts investissent la candidate Eva Joly plutôt que Nicolas Hulot pour cette élection présidentielle de 2012. Bon connaisseur de la carte électorale, Hollande craignait de terminer 3 e au soir du premier tour derrière Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen si le candidat Hulot était investi par les Verts et réalisait un bon score au soir du premier tour. Hollande se souvenait que Jospin termina troisième en 2002, derrière Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen.
Une filière d’avenir très affaiblie par des calculs politiciens
Ainsi, l’affaiblissement du nucléaire civil en France depuis plus de deux décennies est le résultat de calculs politiciens indignes. D’où l’importance des deux propositions formulées le 30 mars par « Sauvons le climat » dont voici un extrait : « D’une part, la construction planifiée de plusieurs dizaines d’EPR permettant de réaliser la jouvence du parc existant, à la hauteur en besoins en électricité qui vont a minima doubler d’ici la fin du siècle. D’autre part, un programme de recherche et développement d’envergure, piloté par des scientifiques aux compétences reconnues, qu’on aura missionnés pour mettre au point dans les plus brefs délais, un RNR répondant aux exigences de la 4 e génération. Ce réacteur à neutrons rapides devra être associé à un pilote de retraitement-fabrication du combustible pour permettre à notre pays de réaliser dès que possible l’indispensable transition de son parc vers un électronucléaire durable ».
Voilà qui a le mérite de cohérence et de la clarté pour répondre à nos besoins en électricité tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.
Climatnucléaire Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : un collectif d’étudiants « antifascistes » occupe la Sorbonne
« Ni Macron, Ni Le Pen ». Ce slogan a été scandé par plusieurs centaines d’étudiants qui ont bloqué La Sorbonne durant toute la journée du mercredi 13 avril. « Il y a environ 150 à 200 personnes de facultés différentes qui sont toujours dans l’amphithéâtre à la Sorbonne et qui ont voté l’occupation. Des négociations sont en cours avec la présidence », a expliqué un étudiant auprès du Parisien. Les cours ont été annulés.
Après l’organisation d’une assemblée générale concernant les résultats de l’élection présidentielle, l’association « antifasciste » a souhaité alerter sur les questions écologiques ou sociales. L’un des leaders du mouvement, le président de l’Unef Nanterre, Victor Mendez, a exprimé « un ras-le-bol par rapport à l’aggravation de la précarité, par rapport à l’avenir qui nous est laissé en ce qui concerne l’état de la planète ».
Des slogans antifascistes scandés
Pour forcer l’entrée dans l’université, un mouvement de foule s’est créé. Plusieurs étudiants et vigiles ont été bousculés, sans faire de blessés. Des tags ont également été constatés sur les murs d’un amphithéâtre. Plusieurs slogans antifascistes ont été scandés dans un des amphithéâtres de l’université parisienne.
Face à la peste et au choléra : en ce moment à La Sorbonne ! pic.twitter.com/E6vfalfW45
— Gaël Quirante (@GaelQuirante) April 13, 2022
Interrogé par le journal, un étudiant en droit a confié avoir « trop peur qu’ils (les candidats) ne prennent pas en compte les sujets qui nous semblent capitaux tels que les violences racistes, islamophobes, sexistes, le climat et l’urgence à agir face au rapport du Giec notamment ».
À Nancy, un blocus également constaté
Le mouvement s’est propagé à Sciences Po Paris à Nancy. Ce mercredi, des étudiants ont bloqué les entrées du campus empêchant les professeurs de faire cours. « Les candidats qualifiés au second tour de la présidentielle ignorent complètement nos priorités. Ce sont des priorités écologiques, de justice sociale, féministes, antiracistes », a expliqué un étudiant.
Valeurs Actuelles
Église : des réparations allant de 5 000 à 60 000 euros pour les victimes de pédocriminalité
La commission reconnaissance et réparation (CRR) a établi un barème de réparation pour les victimes de pédocriminalité dans l’Église, indique BFMTV. L’organisme – qui opère une médiation entre les victimes et les instituts catholiques – propose 7 échelons de réparations allant de 5 000 euros jusqu’à 60 000 euros, selon un document de la CRR que s’est procurée l’AFP. Dans ce texte, la commission souhaite « une réparation personnalisée, mais néanmoins rationalisée ». Un calcul basé sur « la description objective de violences » réalisé par un membre de la CRR et « une évaluation des conséquences » effectuée par la victime.
Réparation des atteintes à l’intégrité sexuelle
La grille se veut réparatrice des atteintes à l’intégrité sexuelle et la dignité de la victime, à la différence des tribunaux qui recherchent « l’indemnisation des préjudices » poste par poste. Les sommes, elles, sont directement « inspirées des sommes allouées par les juridictions françaises ». Le plafond du barème (60 000 euros) est le « plus élevé des régimes de réparation mis en œuvre en Europe continentale », indique la CRR.
La commission reconnaissance et réparation est née de la décision, en novembre, de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) d’instaurer une instance indépendante à destination des victimes. Le document aura vocation à être la référence du travail lors des échanges entre les victimes, les congrégations et la CRR – qui agit seulement en qualité de médiatrice.
France24 - Monde
New York : au moins 23 personnes blessées après des tirs dans le métro
Publié le : 12/04/2022 - 15:51Modifié le : 13/04/2022 - 08:54
FRANCE 24
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Au moins 23 personnes ont été blessées, mardi matin, quand un homme a lancé mardi des engins fumigènes puis ouvert le feu dans une station du métro new-yorkais, à Brooklyn, avant de prendre la fuite. "Cela ne fait pas l'objet d'une enquête pour acte de terrorisme, à ce stade", a déclaré la cheffe de la police de la ville, Keechant Sewell.
La police de New York s'est lancée mardi 12 avril à la poursuite d'un homme portant un masque à gaz qui a semé le chaos dans le métro, à l'heure de pointe du matin, en déclenchant deux engins fumigènes avant d'ouvrir le feu, faisant 23 blessés dont dix par balle.
"Nous avons vraiment eu de la chance que cela n'ait pas été beaucoup plus grave", a souligné la cheffe de la police de New York, Keechant Sewell, résumant le soulagement des autorités après cette attaque où le suspect - toujours en fuite 12 heures après la fusillade - a tiré 33 balles dans le métro.
À 08 h 24 (12 h 24 GMT), à l'heure où les rames de métro de la mégapole sont bondées, l'individu, qui portait un masque à gaz, "a ouvert deux bonbonnes qui ont laissé s'échapper de la fumée dans la rame. Il a ensuite tiré sur nombre de passagers quand le train entrait dans la station de la 36e rue" au sud de Brooklyn, a raconté Keechant Sewell.
Bousculade
Parmi les victimes, dont aucune n'était en danger de mort selon Keechant Sewell, dix ont été touchées par balle et treize autres dans la bousculade pour sortir du métro ou à cause des inhalations de fumée.
Le suspect a été décrit par la police comme "un homme noir" mesurant environ 1,65 m, "de forte corpulence", et portant un "gilet vert et orange de chantier" et un sweat-shirt à capuche gris.
Sur place, les enquêteurs ont retrouvé une arme de poing et trois chargeurs, ainsi qu'une clé de véhicule qui leur a permis de remonter jusqu'à une camionnette du loueur américain U-Haul, récemment louée et abandonnée dans Brooklyn.
La police a donné la description et diffusé des photos de l'individu qui a loué le van, sans dire s'il s'agissait du suspect. D'après plusieurs médias, cet homme, Frank James, 62 ans, a publié diverses vidéos sur YouTube où il livre de longues tirades politiques, parfois virulentes, et critique le maire de New York Eric Adams.
"Il y a eu des publications qui pourraient être liées à la personne qui nous intéresse, où il mentionne les sans-abri, où il mentionne New York, où il mentionne le maire Adams", a confirmé la cheffe du NYPD.
"Épidémie"
Selon l'un des passagers, Yav Montano, qui s'exprimait sur CNN, "une grenade à fumée... une bombe a explosé, je dirais deux minutes avant que nous n'arrivions à la station". "On aurait dit que c'était planifié (...). On était coincés dans la rame (...) Il y avait beaucoup de sang sur le sol", a ajouté cet homme.
Toute la journée, un important dispositif de sécurité - pompiers, ambulances, police - a été déployé. Plusieurs écoles ont annulé toute sortie de leurs élèves à l'extérieur.
En visite dans l'Iowa, le président Joe Biden a promis : "Nous ne lâcherons rien tant que nous n'aurons pas trouvé l'auteur du crime." Lundi, Joe Biden avait annoncé des mesures contre certaines des armes à feu qui prolifèrent aux États-Unis, et qui ont tué 45 000 personnes aux États-Unis en 2021, suicides inclus, selon l'organisation Gun Violence Archive. Une "épidémie" selon la Maison Blanche.
L'attaque de mardi a eu lieu alors que New York a été confrontée à une hausse de la criminalité depuis la pandémie de Covid-19, le nombre d'homicides passant de 319 en 2019 à 488 en 2021, même si le bilan annuel reste bien en deçà des plus de 2 000 par an enregistrés au début des années 1990.
Avec AFP
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Dix morts dans une fusillade dans un supermarché du Colorado, un suspect arrêté
États-Unis : une nouvelle fusillade fait huit morts à San José
Fusillade mortelle dans un lycée américain : le tireur, un élève de 15 ans, a été arrêté
France24 - Monde
Emmanuel Macron et Marine Le Pen divergent sur les référendums, pas sur le septennat
Publié le : 12/04/2022 - 19:14Modifié le : 12/04/2022 - 19:15
FRANCE 24
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Emmanuel Macron et Marine Le Pen, tous deux en déplacement, se sont écharpés, mardi, sur la possibilité de modifier la Constitution sans passer par le Parlement. Le candidat de centre-droit et la candidate d'extrême droite s'accordent, toutefois, sur un possible retour au septennat – qui a été arrêté en France à partir de 2002.
J-13 avant le second tour de l'élection présidentielle. À cette occasion, les deux candidats Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont adonnés à une joute verbale, mardi 12 avril, sur la possibilité de modifier la Constitution sans passer par le Parlement.
Marine Le Pen a indiqué vouloir "revivifier" les institutions et le fonctionnement démocratique du pays, lors d'une conférence de presse à Vernon (Eure), en proposant une "révolution référendaire". Elle a ajouté vouloir une révision de la Constitution pour notamment y faire entrer le principe de "priorité nationale" et la primauté du droit national sur le droit international.
Or, pour mener à bien un tel projet, elle devrait passer par l'article 89, qui stipule que le texte doit d'abord être adopté dans des termes identiques par les députés et sénateurs – auprès de qui elle ne dispose pas de majorité politique – avant d'être soumis à l'ensemble des électeurs.
Mais "c'est beaucoup plus sain que ce soit le peuple qui vote (une réforme constitutionnelle) que les deux chambres", a estimé la représentante de l'extrême droite, en affirmant que "le Conseil constitutionnel ne dispose d'aucune compétence pour contrôler un projet de loi qui révise la Constitution", une assertion contestée par les juristes.
Il n'est "pas vrai qu'on peut réviser la Constitution de manière directe", lui a également répondu Emmanuel Macron lors d'un déplacement à Mulhouse : "Il faut d'abord passer par les deux chambres (parlementaires), c'est notre Constitution qui le prévoit et la Constitution, on doit la respecter". "Cela suppose de rassembler largement toutes les forces politiques", a-t-il encore martelé, en référence à sa réforme constitutionnelle promise en 2017, mais avortée deux ans plus tard après l'opposition du Sénat à majorité de droite.
>> À lire : La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite
Convergence sur le septennat et le scrutin à la proportionnelle
Marine Le Pen entend également réviser le texte suprême pour instaurer le référendum d'initiative citoyenne et "pour rendre plus facile l'organisation de référendums sur tous les sujets".
Actuellement, en ce qui concerne les projets de loi – c'est-à-dire des textes qui ne modifient pas la Constitution – seuls ceux relatifs "à l'organisation des pouvoirs publics et la politique économique, sociale et environnementale" peuvent être soumis au référendum, selon l'article 11.
"Un référendum n'est pas dangereux, donner la parole au peuple n'est pas dangereux, ce qui est dangereux, c'est de ne pas lui donner", a souligné la candidate d'extrême droite visant le chef de l'État.
Ce dernier lui a répondu que les référendums "dans le cadre de l'article 11" sont un instrument qui peut être utilisé", y compris pour une réforme des retraites, mais qu'il voulait "privilégier d'abord une large concertation politique et avec les partenaires sociaux sur ce sujet".
Les deux adversaires ont, par ailleurs, chacun défendu le retour du septennat, Marine Le Pen le souhaitant "non-renouvelable". Si, pour Emmanuel Macron, un mandat de sept ans est "un bon rythme pour la présidentielle" et "une bonne respiration par rapport au rythme des législatives", il a au contraire défendu "le caractère renouvelable".
>> "Ses réserves de voix sont faibles" : quelle stratégie pour Emmanuel Macron avant le second tour ?
Le mandat du président de la République était passé de sept à cinq ans à partir de l'élection présidentielle de 2002, à la suite d'un référendum largement gagné par le "oui" (73,21 %) deux ans plus tôt.
À propos de l'instauration d'un scrutin à la proportionnelle pour les élections législatives, le président sortant a rappelé qu'il y était "plutôt favorable" et que c'était "une bonne chose". Marine Le Pen a, pour sa part, également indiqué que la mesure faisait partie de son projet, "avec une prime majoritaire".
Avec AFP
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ÉLYSEE 2022La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite
Élysée 2022Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?
ÉLYSÉE 2022
Nicolas Sarkozy annonce qu'il votera Macron au second tour de la présidentielle
Valeurs Actuelles
Présidentielle : les policiers soulagés par l’élimination de Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour
Il voulait désarmer la police, la rénover de la cave au grenier, la purger, la faire obéir au doigt et à l’œil. Il avait refusé de les soutenir lors de leur manifestation, les avait traités de barbares, avait tenté de les intimider lors d’une perquisition puis violemment invectivé l’un d’eux sur le plateau de l’émission « Face à Baba ». Et il n’était pas seul : « Beaucoup de monde déteste la police », avait-il déclaré en janvier dernier, lors d’une manifestation où des slogans anti-police avaient été criés. Lui-même, d’ailleurs, avait refusé la protection policière auquel il avait droit durant cette campagne, pour, affirmait-il, ne pas « donner son emploi du temps à des gens noyautés par l’extrême droite ». Mais Jean-Luc Mélenchon ne sera pas au second tour de la présidentielle. Jusqu’au bout, pourtant, son score historiquement haut a fait planer le doute, y compris dans les rangs de la police, où ses prises de positions sont très peu appréciées.
"C'est ce que vous ferez si je suis élu car vous obéirez."
Le ton montre entre @JLMelenchon et Yannick Landurain, policier de la BAC 93. #FaceABaba pic.twitter.com/HOKtXmlFob
— TPMP (@TPMP) January 27, 2022
C’est donc avec un certain soulagement que de nombreux policiers ont vu le candidat insoumis finalement écarté du second tour, au profit de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron. Plusieurs d’entre eux ont livré à Valeurs actuelles leurs impressions sur ce premier tour. C’est le cas de ce policier syndicaliste qui ne fait pas mystère de son aversion pour Jean-Luc Mélenchon, « qui représente la gauche la plus extrême », et qui aurait mobilisé, contre lui, dans les urnes une bonne partie des effectifs de police, s’il s’était retrouvé au second tour. « J’ai échangé hier soir et ce lundi matin avec de nombreux collègues soulagés de savoir Mélenchon éliminé », précise-t-il. De son propre aveu, une majorité d’entre eux a voté à droite, « non pas parce qu’ils sont racistes, comme on l’entend ici ou là, mais parce que la gauche a abandonné depuis longtemps les sujets qui font le quotidien des policiers, à savoir la sécurité, l’immigration ou encore la justice ».
Mélenchon a un côté véritablement fasciste.
Un autre policier, gradé pour sa part, concède que « beaucoup de collègues ont voté pour Éric Zemmour ou Marine Le Pen » parce qu’« ils sont attirés par les candidats ayant un discours clair sur l’autorité ». Pas Jean-Luc Mélenchon donc, qui « fait l’unanimité contre lui », mais dont la possible présence au second tour a suscité « une vraie appréhension », « parce qu’il a un côté véritablement fasciste ». Sans vouloir se prononcer explicitement sur le choix des policiers lors du futur duel Le Pen-Macron, ce fonctionnaire de police déplore les ambigüités du chef de l’État, « son réveil tardif avec Darmanin », mais aussi ses déclarations sur les “violences policières” ou encore sur les contrôles au faciès.
Un jeune gardien de la paix parisien confie lui aussi « sa peur, car Mélenchon a fait un score auquel on ne s’attendait pas du tout ». Quant au second tour, pour la majorité de ses collègues ce sera Le Pen, affirme-t-il, parce que « Macron va nous “tuer” avec ses retraites ». Plus au nord, un autre gardien de la paix livre le constat similaire d’un « premier tour hyper stressant », dominé par « la folle percée de Mélenchon ». Selon lui, certains n’auraient pas pris la mesure des propositions du candidat insoumis « sur le point de “tuer” les services de police ». Étonné de voir Macron au second tour, alors « que tout laisse à penser que les Français n’en veulent plus », ce policier redoute la reprise des mouvements de contestation, tels que les Gilets jaunes ou les “anti-passe”. « On a passé presque quatre ans à enchaîner les mouvements d’humeur, cinq ans de plus ça sera très long », craint-il.
L’épouvantail de l’extrême droite a encore marché.
Un membre de la police judiciaire, dont le vote est allé à Valérie Pécresse, se dit « dégoûté » du duel qui s’annonce entre Macron et Le Pen, dont l’issue lui semble « courue d’avance », puisque « l’épouvantail de l’extrême droite a encore marché ». Quant à l’éviction de Jean-Luc Mélenchon, il s’en amuse : « Quelle belle poilade, les Français n’ont rien compris, le danger c’est lui ! Ce qui est rassurant, c’est qu’il n’y retournera pas en 2027 et que vu le niveau des ravis de la crèche qui constituent sa cour, je pense que LFI disparaîtra. » Déçu pour le score de sa candidate, « qui a fait du bon boulot à la région Île de France », il affirme vouloir voter blanc au second tour, « comme en 2017 ».
Un autre policier se veut précautionneux : « Mon avis n’est sans doute pas majoritaire, mais c’est le second tour que je trouvais le moins pire. Je ne voulais pas de Mélenchon au second tour, une punition pour ses propos toujours insultants envers nous. » Si le candidat avait été présent au second tour, « la question ne serait même pas posé », son bulletin serait allé à Macron « à 200 % », « mais je rappelle que ce sont mes convictions, non celles de la police ! ». D’après un sondage réalisé début 2021, 60 % des membres des forces de l’ordre (policiers et gendarmes) disaient préférer voter Le Pen en cas de second tour face à Macron.
Membre d’un groupe de soutien aux forces de l’ordre, une proche de policiers nous confirme la crainte suscitée par le favori de la gauche. « On était quand même à deux doigts d’avoir un fou furieux au second tour. Un fou furieux qui veut démanteler les bacs et désarmer la police alors que la délinquance violente augmente ! », s’étonne-t-elle au sujet de Mélenchon, qu’elle qualifie de « leader du clientélisme communautaire ». Elle a beau chercher, elle ne comprend toujours pas le score réalisé par le président sortant. « Il y a, dit-elle, beaucoup de déception dans mon entourage et de la colère. Cela fait suite à une incompréhension profonde : les policiers ont pris des coups, on les a insultés parce qu’ils « servaient » un gouvernement en place. Les gens manifestaient contre le président Macron et sa politique, donc le voir en tête du premier tour et annoncé d’office comme réélu questionne les fonctionnaires de police sur l’indécision des Français ».
France24 - World
How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
Issued on: 12/04/2022 - 18:03
Benjamin DODMAN
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After dominating the airwaves in the early stages of the campaign, France’s extreme-right candidate Éric Zemmour saw his presidential run falter in the home stretch. His lowly 7.1 percent tally in Sunday's first round shut him out of the April 24 run-off. But his outsized influence on the campaign could still weigh on the final result.
All that fuss for just 7.1 percent. Veteran French journalist Laure Adler no doubt spoke for many colleagues when she voiced a “mea culpa” on Monday over the media’s treatment of Éric Zemmour’s campaign.
“As a journalist, I would like to do a mea culpa – and I think a lot of us should be concerned,” Adler said on France 5 television. “I think we played a part in the media bubble and the construction of Éric Zemmour’s candidacy.”
The media bubble ultimately failed to propel the extreme-right rabble-rouser into the second round of France’s presidential election, in which incumbent President Emmanuel Macron will once again face Rassemblement national (National Rally) candidate Marine Le Pen. But its legacy threatens to weigh on a contest that pollsters have billed as a tight race, Adler warned.
She added: “I think Éric Zemmour’s candidacy, and this name that dominated the airwaves for two months, lent credit to the normalisation of Marine Le Pen.”
French presidential election © France 24
A prolific writer and advocate of the “Great Replacement” conspiracy theory, according to which liberal elites are plotting to replace French nationals of White stock with immigrants, Zemmour bossed the early stages of the presidential campaign in the raucous, aggressive and iconoclastic manner of a Donald Trump – albeit with the veneer of cultured sophistication generally expected of a French presidential candidate.
Like the former US president, Zemmour cast himself as a truth-teller unconstrained by political correctness. His background as a talk-show pundit also mirrored Trump’s former TV stardom. Le Figaro, France’s traditional newspaper of the right, first lent him credibility with a weekly column. News channels like CNews then gave him a prime-time national audience – and a platform from which to voice vitriolic comments about Muslims and immigrants.
Zemmour’s sulphureous statements have resulted in three convictions for inciting hate speech (he is appealing the third) and repeatedly landed CNews in hot water. France’s broadcast regulator, Arcom (formerly the CSA), twice put the channel on formal notice over comments by the far-right pundit. Last year, in a first for a French news channel, it fined CNews €200,000 for speech inciting racial hatred. It also admonished the network for failing to ensure political balance in its broadcasting.
Creating the ‘Zemmour event’
As talk of a possible presidential run by Zemmour gained traction over the summer, dominating the airwaves, the regulator ruled in September that the pundit should be considered a political actor and have his broadcast time limited as a result. In response, CNews said he would stop appearing on his daily programme. But Zemmour’s exposure on the channel and other networks only increased.
Between September and December 2022, talk of Zemmour soaked up 44 percent of the airtime devoted to politics on Cyril Hanouna’s “Touche pas à mon poste”, an influential talk show hosted by sister channel C8, according to a study by media researcher Claire Sécail. The overall figure for the far right rose to 53 percent when counting other candidates, chief among them Le Pen.
>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
But CNews and other media outlets owned by tycoon Vincent Bolloré were not alone in obsessing over the former pundit and his favourite topics.
In an interview with FRANCE 24 earlier this year, Emmanuelle Walter, chief editor of media watchdog Arrêt sur image, said the focus on CNews concealed a broader rightward shift affecting swathes of the media establishment – and of which Zemmour’s overexposure is but a symptom.
“There has been a normalisation of the far right’s discourse on such topics as immigration, which is not backed up by any scientific evidence,” she explained. “Even well-meaning journalists often don’t realise that their own questions can be oriented, for instance when they touch on the ‘problem’ of immigration.”
In the January edition of its quarterly magazine, Médiacritiques, the independent media observatory Acrimed noted that CNews’ main rival, BFMTV, gave Zemmour just as much attention – if not more – in the run-up to his presidential candidacy.
Despite only entering the race on November 30, Zemmour was regularly tested by pollsters as a potential candidate from the start of July. Talk of his impending bid became an obsessive theme throughout the pre-election campaign. As Acrimed wrote, in the three months leading up to his declaration, French media “created the ‘Zemmour event’, turning this non-candidate into the political debate’s centre of gravity”.
France’s ‘campagne de merde’
One consequence of the outsized media presence enjoyed by Zemmour and his preferred topics, chief among them immigration, was to sideline other issues that French voters deemed more important. They included purchasing power, the climate emergency and the plight of France’s health system – all issues that ranked higher among voters’ main concerns, according to pollsters.
By the time France’s strict campaign rules guaranteeing candidates equal airtime kicked in, Russia’s invasion of Ukraine had upended the campaign, further marginalising most campaign issues – with the exception of the war’s impact on struggling French households’ cost of living.
An Ifop poll ahead of the first round found 80 percent of French people felt the campaign was “poor quality”. Another survey, by Ipsos-Sopra Steria, said 55 percent of respondents were “unhappy” and 37 percent downright “angry”. In the words of ruralist candidate Jean Lassalle, it was a “campagne de merde” (crap campaign).
The campaign’s late focus on purchasing power marked a turning point in the tussle between Zemmour and Le Pen for control of the far-right vote.
Until then, Zemmour’s unrivalled media exposure had allowed him to erode the National Rally’s support base while also luring swathes of voters from the mainstream conservatives. His ability to poach high-profile figures from Le Pen’s entourage – including her own niece, Marion Maréchal-Le Pen – suggested a possible changing of the guard on the far right.
Zemmour’s polling numbers peaked at 17-to-18 percent in October, at the height of the “media bubble”. He was still polling at around 14 percent in late February, splitting the far-right vote and threatening Le Pen’s chances of qualifying for the run-off. But the challenge petered out in the campaign’s final stretch as many Zemmour supporters drifted back to the National Rally.
“Once they saw Zemmour slipping in the polls, many far-right voters decided Le Pen’s candidacy looked stronger and went back to her,” Olivier Rouquan, a political analyst at the Cersa research centre in Paris, told FRANCE 24. “They voted tactically because they want the far right to win this election.”
At 23.2 percent in the first round, Le Pen ended up with more than three times as many votes as Zemmour. Adding the 2.1 percent won by nationalist right-winger Nicolas Dupont-Aignan, their combined total brings the far right’s tally to an unprecedented 32.5 percent – underscoring a profound shift in the French electorate and pointing to a substantial reservoir of votes for Le Pen ahead of the April 24 run-off.
Trivialising Le Pen
Far from weakening the National Rally, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims helped trivialise his vision of the far right while allowing Le Pen – who has toned down her rhetoric – to come across as more respectable and “presidential”. This has helped Le Pen advance her great endeavour since she took over from her father, Jean-Marie, in 2011: to detoxify a party long seen as a racist, anti-republican hideout for nostalgics of the colonial era.
“Just like in 2012, when she benefited from a positive comparison with her father’s excesses, Marine Le Pen is able to capitalise on Zemmour’s extreme radicalism, which in contrast makes her come across as calm, composed, open-minded and less divisive,” said Cécile Alduy, a professor at Stanford University and research associate at Sciences Po in Paris, who has recently published a book on Zemmour’s rhetoric.
>> Read more: Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?
The National Rally leader noticeably softened her speech on the campaign trail, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, clumsily referenced.
When war broke out in Ukraine, the veteran far-right candidate showed a measure of empathy by speaking in favour of welcoming Ukrainian refugees – whereas Zemmour shocked the public by declaring that they should settle in Poland instead.
Just like Zemmour, Le Pen has spoken admiringly of Russia’s President Vladimir Putin in the past, laughing off suggestions that he might pose a threat to Europe. Fears that this might hurt her campaign prompted some party officials to hurriedly get rid of brochures that featured a picture of the National Rally leader posing with Putin at the Kremlin.
But on the subject of Russia too, Zemmour soaked up the opprobrium, leaving Le Pen largely untouched. Instead, the war highlighted Le Pen’s ability to turn an apparent setback into an opportunity, shutting out Zemmour’s identity politics and placing the debate firmly on her preferred terrain: surging prices and the plight of France’s hard-up.
With her far-right rival now out of the race, it remains to be seen whether Le Pen can continue to deflect the criticism and scrutiny in the coming days. As Zemmour himself argued in an interview last week, anticipating a possible defeat, “the minute Le Pen steps into the second round, she will be demonised anew”.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
French presidential election: How France's once-dominant political parties fell from grace
Valeurs Actuelles
La prison de Perpignan bloquée par les surveillants après l’agression d’un des leurs
C’est l’agression de trop. Mardi 12 avril, les surveillants de la prison de Perpignan (Pyrénées-Orientales) ont procédé au blocage de l’établissement pénitentiaire, rapporte le site ActuPenit.com. Le personnel pénitentiaire de la prison entendait ainsi protester contre l’agression d’un des leurs, survenue samedi 9 avril, par un détenu. Ce dernier, furieux contre un surveillant venu lui retirer un objet tranchant dans sa cellule du quartier disciplinaire, lui a alors refermé violemment une grille sur la main, la lui cassant et lui occasionnant au moins quinze jours d’interruption totale de travail.
Surveillants à bout
De manière plus générale, les surveillants pénitentiaires souhaitaient aussi protester contre la forte dégradation de leurs conditions de travail. Cette dégradation est notamment due au nombre trop élevé de détenus. Par conséquent, le syndicat Ufap-Unsa Justice demande le désencombrement de la maison d’arrêt d’au moins 20 détenus. De plus, les incidents se sont multipliés ces derniers jours : rien que le week-end des 9 et 10 avril, outre l’incident évoqué plus haut, un prisonnier s’est fait taillader le visage par un codétenu. Précédemment, un autre prisonnier a tenté d’escalader le mur de la première enceinte pour récupérer un colis jeté depuis l’extérieur de la prison et tombé dans le couloir d’accès entre les deux cours.
Perpignan : les dernières actualités
BBC
SANS TITRE
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Themuddycyclist: Am I the only one who really enjoyed the Atletico vs City game?
Funny you should ask that...
Now the dust is starting to settle on the quarter-finals, here are those all important dates for the semi-finals (all kick-offs 20:00 BST):
First legs
Tuesday 26 April: Man City v Real Madrid
Wednesday 27 April: Liverpool v Villarreal
Second legs
Tuesday 3 May: Villarreal v Liverpool
Wednesday 4 May: Real Madrid v Man City
Freddy Rincon was part of the Colombia side that ended the nation's 28-year wait to play at the World Cup when they qualified for the 1990 finals, and scored a memorable goal in a 1-1 draw against eventual winners West Germany.
The Colombian Football Federation (FCF) said it mourned the death of Rincon.
"We will miss him and remember him with great affection, appreciation, respect and admiration," said the FCF.
"We send strength, support and our condolences to his family, hoping they can bear this sad and painful loss."
Some sad news to bring you this morning. Former Colombia captain Freddy Rincon has died after suffering severe head injuries in a car crash.
The 55-year-old was driving a car that collided with a bus early on Monday in Cali, Colombia.
Former Real Madrid midfielder Rincon scored 17 goals for Colombia and played at the 1990, 1994 and 1998 World Cups.
He shares with Carlos Valderrama the record for the most appearances at the tournament for his country, having played in 10 World Cup games.
Full story.
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The problem is the intimidation of the referee. That is something Simeone's team do more than any other team. Refs should not tolerate crowding around him.
And any player who simulates a yellow card at the ref should at the very least be given a warning. But Atletico have history of bad behaviour. Remember they quite literally kicked Celtic out of the semi-finals all those years ago.
Atletico have a long history of thuggery. I remember watching them as a kid in 1974 where they were completely brutal against a talented Celtic team containing Dalglish. It's astonishing to think that the same culture is at the club nearly 50 years later.
BBC Radio 5 Live
Former Liverpool defender Jose Enrique speaking to BBC Radio 5 Live: "I think they can do it. They are in every competition.
"Let’s
speak after Saturday, if they beat City at the weekend.
"If they do that they are also in
the semi-finals of the Champions League and one point behind a City side who I believe
are going to drop points over the next seven league games.
"I really believe
they can do it. When you have the chance to win all of them, you have to go for it."
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Mark: Just as City & Liverpool players adopt attributes of their managers so do Atletico, Simeone wasn’t a great sport & it’s no surprise his team behave as they do. A team that is very easy not to like & it’s always a good day when they are knocked out.
The back pages
The Daily Telegraph
The back pages
Daily Mirror
'Shameful' Atletico is what the Mirror has to say.
The back pages
The Daily Star
'Total chaos' is how the Star describes the Atletico-City game.
The back pages
The Guardian
The back pages
The Daily Mail
Strong stuff on the back of the Mail, saying City survived a "brutal" tie as "Atletico animals lose plot"
The back pages
The Daily Express
Let's have a quick look at what the papers have to say about all of that....
I think that argument about the officiating is backed up by the following stat....
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I agree with the poster at 8:08. The referee had the opportunity to nip Atletico's actions in the bud early on when Felipe came through the back of Foden, leaving Foden flat out on the floor and needing his head bandaged. That could have been a red, but the ref didn't even show a yellow. That City picked up more yellow cards than Atleti given the latter's disgraceful behaviour throughout (and after) the match tells it's own sad story.
Atletico Madrid 0-0 Man City (agg 0-1)
Simon Stone
BBC Sport
Uefa are almost certain to launch disciplinary proceedings into the events at the Wanda Metropolitano Stadium last night.
The game ended in chaos after Atletico Madrid defender Felipe was sent off for a foul on Manchester City forward Phil Foden.
Former City defender Stefan Savic then tried to drag Foden off the pitch to allow the game to continue, sparking a melee, during which Savic appeared to pull Jack Grealish's hair.
There was more pushing and shoving after the final whistle, with confrontations around the players' tunnel.
Before the game, the Uefa anthem was booed, which they also take a dim view of.
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United, Liverpool, whoever - I will root for anyone to beat Atlético after that. There's "dark arts" and then there's just outright thuggery.
So Savic forcibly pulls Foden off the pitch, headbutts Sterling then pulls Grealish's hair...all in the space of a minute and gets a yellow card. Remind me again about the benefits of having VAR?
Valeurs Actuelles
Deux membres du commando Erignac transférés en Corse
Retour au pays pour Alain Ferrandi et Pierre Alessandri. Les deux détenus ont été extraits de leur cellule de la centrale de Poissy ce lundi 11 avril dans la matinée pour être transférés vers la prison de Borgo, en Corse, rapporte France Bleu. Les deux hommes purgent une peine de prison à perpétuité pour avoir participé au commando d’indépendantistes corses ayant assassiné le préfet Claude Erignac en 1998. Ils ont été emmenés à l’aéroport de Villacoublay vers 8 heures du matin, avant de s’envoler pour Bastia.
Demande de l’assemblée de Corse
Une demande en ce sens avait été formulée par l’assemblée territoriale de Corse, présidée par l’autonomiste Gilles Simeoni en octobre dernier. Suite à l’assassinat d’Yvan Colonna début mars, celui-ci étant le complice de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi dans l’attentat contre Claude Erignac, cette demande de rapatriement des deux prisonniers corses sur l’Île de beauté avait été acceptée par le chef du gouvernement, Jean Castex. C’était aussi une demande des associations de prisonniers, au titre du rapprochement familial.
Corse : les dernières actualités
France24 - World
Pension reform becomes hot topic as French presidential hopefuls head for run-off
Issued on: 13/04/2022 - 11:53Modified: 13/04/2022 - 12:01
After Sunday's vote placed him in a tighter-than-expected run-off contest with his closest rival Marine Le Pen, French incumbent Emmanuel Macron is trying to persuade voters to keep him in the Élysée Palace. Macron has signalled that he is ready to walk back his pension reform plan, suggesting he may not raise the legal retirement age to 65 after all. Marine Le Pen wants to keep it at the current age of 62. We take a closer look at how much their plans could cost the state coffers.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
'We're exhausted': Macron faces angry voters as he campaigns against Le Pen
French presidential election
Macron softens on controversial pension reform as he heads into tight run-off
France 2022: The Choice
Emmanuel Macron bets on strong pro-European views to win re-election bid
BBC
The Olympic champion who turned his back on the Russian regime - and why few in sport will follow
Last updated on 13 April 202213 April 2022.From the section Sport
Aleksander Lesun doesn't remember much about the Soviet Union, but that's where he was born in 1988, three years before its collapse. It's still the country listed in his passport.
Growing up in Belarus in the 1990s, much of his formative years was spent looking back for inspiration, back to the days of Soviet sporting achievement.
Sometimes he even felt jealous listening to the stories of how things used to be for athletes as he dreamed of one day becoming an Olympic champion too.
Sport was a huge priority for the USSR, but newly formed post-Soviet countries such as Belarus could not afford the same investment. For Lesun, trying to make it as a young sportsperson meant struggling for survival. When the chance to switch to representing Russia came up in 2009, he jumped at it, not only because it meant better funding.
"I was proud to compete under the Russian flag," the 33-year-old says. "My grandmother is Russian, I have a lot of relatives in Russia.
"Russia was always something dear to my heart, something strong, great. And I am not talking about politics or the army, I am talking about people, about natural beauty. I always felt connected to it."
After 2009, Lesun won 14 World Championship medals for Russia in modern pentathlon, four of which were gold. In 2016 in Rio, he became Olympic champion.
In late February 2022, he decided never to compete for Russia again.
"I quit all my sports positions on 22 February and in two days all the events [in Ukraine] began," he says.
"What did I feel? Can I use swear words in this interview? To say that I was shocked is to say nothing. I understood that the world would never be the same again."
Lesun had no 'plan B'. He describes his decision as impulsive. He had no other offers, nobody offering to fly him out of Russia. He has instead started another job not directly connected to sport.
He is one of very few Russian sportspeople to speak out against the war in Ukraine. Even fewer have taken the kind of action he has - removing himself from representing his country as a way of expressing opposition.
Speaking out is very risky and can have serious consequences. Thousands have been detained at anti-war protests. A new criminal law bans describing what the Russian government calls its "special military operation" in Ukraine as an invasion or war. Throughout our interview Lesun carefully avoids using those words.
He adds: "The situation inside Russia is becoming extremely severe.
"Before you might have been detained for 15 days for taking part in a 'no war' public protest. Now it can be up to three years. Or even 15 years for some other kinds of protest."
This has a bearing on the number of public figures speaking out, and what they choose to say. Some, including tennis player Maria Sharapova, have limited themselves to an expression of hope for a peaceful resolution to what is termed "the crisis in Ukraine".
Fellow Russian tennis player Andrey Rublev, the world number six, wrote 'No war please' on a TV camera lens after a match in Dubai in February. World number two Daniil Medvedev spoke of "promoting peace". This was before the new law that can lead to up to 15 years in jail for spreading anything the authorities consider to be 'fake news' about the military. Most Russian sportspeople have stayed silent since.
Medvedev and Rublev have been able to continue playing as individuals under a neutral flag, while many international sports bodies have banned Russians from competing outright. There has been some recent discussion over whether Russians should be allowed to compete as neutrals in the UK, with sports minister Nigel Huddlestone saying players such as Medvedev should provide a "written declaration" that they are "genuinely neutral".
Even if there is a larger number of Russian sportspeople who privately oppose the war in Ukraine, they fear the consequences of making that public. Doing so could make them a criminal in their native country. Some might fear reprisals against family members.
Then there are those who subscribe to the Kremlin's version of events.
Some Russian sportspeople come through special 'closed' sports training centres, where athletes are taught to follow orders without question. The majority of the most successful coaches are famous for their authoritarian methods.
From childhood many develop a deep dependency on others making even the most minor decisions for them. They are not exposed to independent news outlets - which are currently blocked in Russia. Many do not understand English.
Such athletes often echo the Kremlin's response to the sporting sanctions imposed around the world: that sports and politics should be kept separate.
Alexander Bolshunov, who won three gold medals at the 2022 Winter Olympics, reacted to the International Ski Federation's ban on Russian athletes in March by proclaiming: "Sport should be about peace."
A week later, he and several more Olympic champions took part in a rally to celebrate the 2014 annexation of Crimea at the Luzhniki Stadium in Moscow, where the 2018 World Cup final took place.
The official name of this rally was: 'For the world without Nazism! For Russia! For the President!' It included many depictions of the letter 'Z', a pro-war symbol of the invasion of Ukraine.
The rally showed both the power of Russian propaganda and the power Russia holds over some athletes' lives and fortunes. Success at the Olympics might mean bonuses such as luxury cars, money, apartments and awards. Some may have understood that this year attendance at the rally was part of the bargain. Most of those who were present receive their main income from the state, which fully sponsors their training and travelling expenses.
The American-born snowboarder Vic Wild, who has competed for Russia since 2012 and won Winter Olympic gold at Sochi 2014, was not at the rally. But a few weeks earlier the 35-year-old had been due to meet Putin.
In 2014, the Russian president awarded Wild the Order 'For Merit to the Fatherland' after his Sochi success. At the Winter Olympics in Beijing in February, Wild won bronze.
"I was supposed to be in quarantine as we were gonna have a big meeting [with Putin at the Kremlin] and we needed to self-isolate for two weeks before," Wild says.
"Then on 23 February we were told that the quarantine was over and we could go home, everything was cancelled. That is how I got a feeling that something bad was going to happen the next day. And sure it was - the next morning it was on."
Soon after, Wild was asked to meet sports minister Oleg Matytsin and ice hockey legend Viacheslav Fetisov, now serving in the Russian State Duma as a member of Putin's United Russia party.
Fetisov once helped to break the barriers preventing Soviet hockey players joining the NHL, playing for the New Jersey Devils and the Detroit Red Wings. In March 2022, he was among those sanctioned by the United States over Russia's invasion of Ukraine.
Wild says: "Fetisov told me that 'things are different now'. He told me: 'Now you are not just the Sochi guy. Now you are a role model. You can't be a kid any more, you are an adult.'"
In Wild's case, it is difficult to know whether that meeting - and the reminder to Wild that he is "a role model" - had the desired effect, or whether it was even necessary.
Wild describes himself as "a wolf looking around, trying to understand more" rather than "one of the sheep getting led" when it comes to misinformation. He describes Russian state media as "ridiculous" and the Russian government as "fearful" towards any opposition, but still says of the war in Ukraine: "I'm just so tired that everyone acts like there is a good and a bad here."
Lesun turns 34 in July. His decision to cut ties means he has effectively retired. He feels powerless and isolated, and believes there is little hope of others following his lead.
He says: "Sportspeople in Russia are like a tool. A tool of propaganda.
"But nobody thinks about the effect their actions can have on the lives of others. Nobody thinks that their actions will lead to the death of boys and girls, men and women, elderly people.
"Of course, every person should decide for themselves what to do. OK - but now they will need to live with it.
"I am sorry to admit that Russian sportspeople can't influence the situation. And a lot of them do not even understand what is happening."
BBC
Pep Guardiola: Man City 'in big trouble' despite 'deserved' Champions League win over Atletico
Last updated on 13 April 202213 April 2022.From the section Man Citycomments624
Manchester City's superb Champions League victory over Atletico Madrid could have come at a cost, with Pep Guardiola admitting his side are "in big trouble" as a result of injuries picked up in the Spanish capital.
Both Kevin de Bruyne and Kyle Walker were forced off as City staged a defiant defensive display to claim a 0-0 draw at the Wanda Metropolitano, securing a 1-0 aggregate win.
Guardiola did not reveal the extent of the injuries but was clearly concerned, with Saturday's FA Cup semi-final against Liverpool to follow.
The Reds made seven changes from Sunday's high-intensity 2-2 Premier League draw at City, as Jurgen Klopp rested a number of key players in their Champions League last-eight tie with Benfica on Wednesday.
But Guardiola made just two for the tough test against the Spanish champions.
"Today we celebrate because it is the third time in Manchester City's history we are in the Champions League semi-finals," the City boss told BT Sport.
"But we can't forget we played three days ago, travelled, came here, have a lot of injuries now and I don't know what will happen in the next weeks.
"We cannot play all the time and score four or five goals, we are human beings - we come from a difficult game against Liverpool.
"We are in big trouble."
Wednesday's second leg in Madrid was a bruising encounter all round for City, who had to contend with an Atletico side showing far greater ambition than in a first leg where they failed to have a single effort at goal.
Diego Simeone's side were also extremely physical, allowing this to spill over into ill-discipline late on, with Felipe seeing red for a dangerous follow-through on Phil Foden, having earned his first yellow card for an elbow to the same player that drew blood.
The second yellow sparked an on-field confrontation between both sets of players and those on the two benches. Former City defender Stefan Savic appeared to headbutt Raheem Sterling and pull Jack Grealish's hair in the melee.
There was also a suggestion Guardiola had liquid thrown at him as he headed for the tunnel, while there were reports of more clashes and police having to intervene.
"Everyone saw the action, but I have nothing to say," added the City boss.
"It is the champion of Spain and they played with energy and, in the second half, were better than us and we were lucky we didn't concede. In the first half we had chances, overall we are in the semi-finals - it is well deserved.
"The opponent is so tough, all the teams in the Champions League come here and suffer so it is important we go through."
Saturday's FA Cup semi-final with Liverpool is the latest in a crucial run of fixtures for City as they look to claim a Treble of domestic and European trophies.
Guardiola's Premier League leaders and Jurgen Klopp's second-placed Reds are separated by just one point with seven games remaining.
And both are now in the last four of the Champions league, with City looking to win the tournament for the first time - and on course for a final meeting with Liverpool, who face Villarreal in the other tie.
City defender John Stones was superb in Madrid, producing an intelligent and resolute display, epitomised by a block to prevent Matheus Cunha's close-range drive finding the net in the second half.
He too wanted to focus less on the unsavoury aspects of the game and more on his side's achievement - one that showcased a maturity and clear growth to compete on Europe's biggest stage.
"We knew it was not an easy place to come - it is a hostile environment. It was a difficult night all round and how we defended and controlled ourselves over the two legs was incredible," Stones told BT Sport.
"We know that they sometimes try to make things happen like that and we dealt with it really well.
"It is not nice to talk about and I don't want to dwell on it because over the two legs we played incredible against such an experienced side in what they do; we kept our tempers."
Stones also praised Foden, who was the spark off the bench that helped fashion City's winner in the first leg and looked to be the main target of Atletico's aggression on Wednesday.
"Phil was such a threat in both games, instant impact in the first and how he drove us up the pitch tonight, gained yards and free-kicks - I think he is feeling it now," added the England centre-back.
BBC Radio 5 Live senior football correspondent Ian Dennis: "I don't know where to start. It was an extremely chaotic finish. That was such an ill-tempered finish in the game.
"There were periods of play in stoppage time where a game of football wasn't breaking out. The support from the Atletico fans was astonishing."
Former Premier League striker Chris Sutton on BBC Radio 5 Live: "I don't think I have seen anything like this in all my years playing and watching football. To see a team lose at home, to get knocked out and the atmosphere is incredible.
"It turned ugly at the end, we talked about the dark arts, but City saw it through. They were pushed, they were tested all the way.
"What I would say is, second half, City didn't have the control. You felt it was building for Atletico and then Felipe cost them and it was buffoonery at the highest level. City were spooked by what happened.
"The main thing for City is they got over the line."
Former Manchester United defender Rio Ferdinand on BT Sport: "Distasteful behaviour from the Atletico players, they should be embarrassed with some of the antics they have gone on with.
"You have to say, talking about football, well done to Atletico Madrid as they made Manchester City play in a way we haven't seen for a long time, took them out of their rhythm and their stride.
"But some of the stuff towards the end was not what you want to see on a football pitch."
Former England midfielder Owen Hargreaves on BT Sport: "That, at the end, from Atletico Madrid was a disgrace.
"They played so well in the game, they don't need all that rubbish, all those antics - late challenges, yellow cards, red cards, pulling hair."
Ex-Manchester City defender Joleon Lescott on BT Sport: "Overall, Atletico did well in the second leg, but the last 10 minutes, you can't condone that."
France24 - World
'We're exhausted': Macron faces angry voters as he campaigns against Le Pen
Issued on: 12/04/2022 - 20:26
NEWS WIRES
Claire PACCALIN
Facing a tougher-than expected fight for reelection, French President Emmanuel Macron has hit the campaign trail at last — and it isn't always proving welcoming.
But he's not shying away from angry voters, instead engaging in lively, sometimes confrontational debates. Since he and far-right nationalist rival Marine Le Pen qualified Sunday for France's April 24 presidential runoff, Macron has seemed eager to go in the field to explain his policies and try to convince people to hand him a second term.
On Tuesday, he was asked hard questions during a visit to the eastern city of Mulhouse.
“Why didn’t you help the poorest?"
“Why do hospitals suffer from shortages of beds and shortages of health workers?”
"How can you propose to push back retirement age from 62 to 65 when so many people are jobless?”
The 44-year-old leader appeared determined to explain his policies at length — but sometimes grew impatient when people kept contradicting him.
Before Sunday's first round presidential vote which had 12 candidates, Macron skipped most campaign activities, focusing his time at the Elysee Presidential Palace on diplomatic efforts to end Russia's war in Ukraine. Domestic critics decried the perceived lack of debate in France's presidential campaign.
Now the role of candidate has taken over. Macron is considered the favorite by the polls, but Le Pen appears to have significantly narrowed the gap from 2017, when he trounced her in the same presidential runoff.
'Improve our working conditions!'
On Monday, Macron went to an economically depressed region in northern France that is considered Le Pen’s stronghold. The next day, he visited the eastern cities of Mulhouse and Strasbourg, where far-left candidate Jean-Luc Mélenchon, who came in third Sunday, got a majority of the first-round vote.
Upon his arrival in Mulhouse, Macron literally ran toward the small crowd waiting for him. He met some supporters, but also angry, discouraged workers from a nearby public hospital who came to challenge him.
“We are exhausted,” some nurses told him. “Improve our working conditions!”
A 61-year-old health care worker said he worked for 30 years but is earning only 1,885 euros ($2,051) a month.
“I am not thinking about myself. I am thinking of my children, my grandchildren," he said, explaining his vote.
Macron mentioned changes his government had made amid the COVID-19 pandemic, including a small salary increase for hospital workers.
“Have your earnings been increased?” he asked.
“We don’t feel the impact of it,” the man answered.
Another health care worker asked him about hospitals “losing beds” as the pandemic is still going on.
“I know, that is the challenge we are facing,” Macron acknowledged, explaining that the issue is about a lack of trained hospital staff, a situation amplified in a region where many French seek work in neighboring Germany and Switzerland where wages are higher.
“Two years ago, I made commitments… and the salaries were increased. And 183 euros ($199) per month, you can’t say that’s nothing,” Macron insisted.
Another big obstacle repeatedly came Macron’s way: his planned pension changes. Macron wants to raise the minimum retirement age from 62 to 65, which he argues is needed so France can keep financing the pensions. Le Pen says she would maintain the retirement age at 62. The issue prompted major street protests in late 2019, and Macron then had to postpone his plans amid the COVID-19 crisis.
“We must work longer,” Macron said. “It’s not true we can keep financing our social model if we don’t push back (the retirement age).”
He kept repeating that the retirement changes would be implemented very gradually through 2031 and opened the door to softening the reform, as he seeks to attract voters who chose other candidates in the first round.
Le Pen's supporters credit her months of campaigning in France's provinces for her strong first-round showing. But as Macron joined the fray at last, he sought to make a distinction between their campaigns, criticizing those candidates “who never go to meet opponents."
“I'm not going to meet only people who like me,” he said.
(AP)
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France24 - Monde
Football : les Bleues se qualifient pour le Mondial-2023
Publié le : 12/04/2022 - 23:45
FRANCE 24
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L'équipe de France féminine de football a peiné mais gagné mardi contre la Slovénie (1-0). Un huitième succès en autant de rencontres qui lui permet de décrocher son ticket pour le Mondial-2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande.
À trois mois de l'Euro, l'équipe de France féminine de football a déjà une bonne nouvelle. Elle est déjà qualifiée pour le Mondial-2023 grâce à sa courte victoire mardi 12 avril face à la Slovénie.
Devant quelque 10 000 spectateurs au Mans, les joueuses de Corinne Diacre ont décroché un huitième succès en autant de rencontres dans ce parcours qualificatif, se dégageant la route pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande avant même les deux derniers rendez-vous de septembre.
La France, en tête du groupe I avec 8 points d'avance sur le pays de Galles, s'envolera pour l'Océanie en juillet 2023 pour disputer la cinquième phase finale de son histoire en Coupe du monde, la quatrième consécutive, où elle tâchera de faire mieux qu'en 2011 (quatrième), 2015 et 2019 (quarts de finale).
La France a dû batailler
Mardi, les Françaises ont pourtant longtemps peiné avant de faire plier la 47e nation au classement Fifa, offrant deux visages diamétralement opposés d'une période à l'autre : imprécis et parfois tendre avant la pause, volontaire et dangereux après.
Les doutes nés avant la mi-temps se sont d'ailleurs envolés dès le retour des vestiaires, avec un but inscrit après deux minutes seulement par Delphine Cascarino (48e).
Relâchées, les Bleues ont alors appuyé sur le champignon et mis le feu à la défense slovène, sauvée par un poteau sur une tête de Renard (53e) puis fébrile à chaque incursion tricolore, comme sur cette tentative à l'arraché de Marie-Antoinette Katoto (58e) bien servie par Sandy Baltimore.
Cette dernière faisait partie des heureuses élues propulsées au coup d'envoi par Diacre qui, contrairement aux attentes, avait opté pour une équipe composée pour moitié de remplaçantes habituelles.
Matéo a marqué des points
L'ailière parisienne a allumé plusieurs mèches, avec des accélérations soudaines et des plusieurs frappes au but, sans trouver la faille ni être toujours très juste. Mais c'est elle qui fait le décalage pour Clara Matéo, passeuse décisive sur l'ouverture du score.
L'attaquante du Paris FC, elle aussi, fait partie des gagnantes de la soirée. Elle a profité d'une nouvelle occasion offerte pour se montrer, affichant de la disponibilité, du volume de jeu et de l'engagement. Matéo jouait gros sur ce stage alors que la liste pour l'Euro est attendue fin mai, mais elle n'était pas la seule.
Un cran en dessous d'elle, la milieu défensive Ella Palis avait la pression de celle qui doit gagner sa place pour le Championnat d'Europe. C'est "le moment" de "revoir" la Bordelaise de 23 ans, avait expliqué Diacre en la convoquant aux dépens de Kheira Hamraoui.
La doublure de Charlotte Bilbault a saisi l'opportunité et rendu une copie propre, pour sa 2e titularisation un an après la première, ce qui lui donne le droit d'espérer voir l'Angleterre cet été.
À trois mois de leur entrée en lice, le 10 juillet contre l'Italie, les Bleues savent cependant qu'il leur faudra élever encore le niveau pour espérer décrocher un premier titre international.
La première période pourra leur servir de rappel utile. Pauline Peyraud-Magnin s'est employée sur un lob (8e), a plongé dans les pieds d'une adversaire menaçante (43e, 90e+1) et été sauvée par un hors jeu après avoir mal repoussé un ballon aérien (9e).
Il reste du travail pour les Bleues dont la série de 12 victoires d'affilée, inédite depuis le record de 17 succès consécutifs réalisé entre août 2011 et juillet 2012, peut agir en trompe-l'œil.
Avec AFP
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Workers in the Democratic Republic of Congo's deep cobalt pits would drop their shovels, colossal bucketwheels in Germany's brown coal mines would cease to strip mine
"If you can't grow it, you have to mine it" goes the miner's credo. The extraction of minerals, metals and fuels from the ground is one of humankind's oldest industries. And our appetite for it is growing.
Society is more dependent on both greater variety and larger volumes of mined substances than ever before. If you live in a middle-income country, every year you use roughly 17 tonnes of raw materials – equivalent to the weight of three elephants and twice as much as 20 years ago. For a person in a high-income country, it is 26 tonnes – or four and a half elephants' worth.
Extracting new materials continues to be cheaper than re-use for many substances, leading some experts to sound the warning about the increasing pressure of mines on the natural world. A growing chorus is concerned that environmental toll of mine-caused pollution and biodiversity loss, as well as the social impacts caused to local communities, could sometimes outweigh the benefits of mining.
But what if we stopped extraction of fossil fuels and minerals entirely? What if, in order to better protect the environment, humanity decided the contents of the Earth's crust were off limits?
It's an unlikely scenario, to be sure, and one that would cause hardship for many people – particularly if it happened suddenly. But imagining a world without access to the underground allows us to examine how dependent we have become on this ongoing extraction. It also invites us to consider the frivolousness with which we often then throw these materials away, and to examine the overlooked potential in this waste as a source of new materials.
So could considering the end of mining help to change how we use materials today?
Artisanal miners collect gravel from the Lukushi river searching for cassiterite – the major ore of tin – in Manono, Democratic Republic of Congo (Credit: J.Kannah/Getty Images)
Victor Maus, a researcher in geoinformatics and sustainability at the University of Economics and Business in Vienna, Austria, has spent the last three years pouring over satellite images of the Earth's surface to estimate the total area humans currently give over to mining. The results surprised him. "It's a country-sized area, and that's just with the mines that are reported," he says.
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The land size of mining had never been surveyed by satellite before, making it tricky to train a computer how to identify mines from thousands of photos. Maus and his team therefore had no choice but to make his estimates by eye, and spent hours tracing polygons around the shapes of open pits, shafts and waste tailings ponds. "I was seeing polygons in my sleep," he says.
Above ground, he found, mining sites covered around 100,000 sq km (38,600 sq miles), larger than Austria or five times the size of Wales. "And that's just the mines that are active," says Maus.
Mining is also one of the most basic forms of enterprise, and many locations are unreported. "In reality, the world's total mining area is even larger."
In a world of no mining, ghost towns would be created almost overnight
On the first day of a world that stopped mining, the activity across this collective expanse would grind to a halt. Workers in the Democratic Republic of Congo's deep cobalt pits would drop their shovels, colossal bucketwheels in Germany's brown coal mines would cease to strip mine, and the small boats in the Mekong delta would stop sucking up sands.
The first shockwave would be to jobs. Across the world, ending mining would terminate an estimated four million formal jobs in the industry. And the toll wouldn't stop there.
"There's a number of [further] people that rely indirectly on mining sites that would make it greater," says Eléonore Lèbre, who researches the social impacts of mining from the University of Queensland. More than 100 million livelihoods in work connected to artisanal mining – groups and individuals that mine on smaller scale, often informally – would be lost.
Lèbre's research has involved studying the effect of mine closure on towns in remote Australia. "In rural areas, where there might have been mining operations for decades, you have communities that have grown to depend on them." In a world of no mining, ghost towns would be created almost overnight.
The town of Pedro de Valdivia, Chile, was deserted when a nearby mine closed. In a world of no mining, ghost towns would be created almost overnight (Credit: M.Bernetti/Getty)
These impacts wouldn't stay confined to those communities for long. By day seven, massive ripples would be felt in society. "Energy would be the chief worry," says John Thompson, a mining consultant and professor of sustainability based in Vancouver. "And coal would be the first to go."
Coal is heavy and bulky, so it moves around the world in short supply chains – often going straight from mine to power plant. "Because it takes up so much space, power stations don't have much to rely on in terms of stockpiles," he says. The constant conveyor belt would empty very quickly if mining came to an end.
With 35% of the world still relying on coal for electricity, few countries would escape a sudden energy crisis. However, coal use for electricity generation is not equal the world over – it is 15% in Europe, 63% in China and 84% in South Africa – so energy inequality between countries would soon be felt.
To cope with this cut off from electricity, governments might begin looking to the past. The UK's mining strikes of the 1970s, where rolling blackouts and electricity rations were enforced, could be used as a form of damage control. "The three-day-week policy could make a comeback," says Thompson, referring to how the UK government reduced working and manufacturing to three days instead of five to handle the electricity shortage from the strikes and the oil crisis of 1973.
An indirect, but crippling effect of such electricity drops in the modern day would be the cut to communications. The internet, many of whose servers still rely on coal-powered electricity, would be slashed or reduced. Mobile phone networks might hang on for longer, but with less electricity in the grid, charging devices could become a luxury. Corded land lines, which are connected to centralised telephone exchanges, would last longest – at least as long as back-up generators and batteries could keep them going.
We mine vastly more sand than anything – Aurora Torres
Soon after, bulky materials would become scarce. Stocks of sand and gravel, which are essential ingredients for making concrete, are relatively shallow. Reserves of the two would be depleted within two to three weeks, says Thompson.
"Sand and gravel are the most mined solid materials by mass," says Aurora Torres, who researches the environmental pressures of sand use at the Catholic University of Louvain, Belgium. "We mine vastly more sand than anything." The UN estimates we get through 40-50 billion tonnes of sand per year. (Read more about the world's extraordinary demand for sand.)
There is some capacity to recycle used concrete, but the rate at which we use fresh concrete far outstrips current recycling rates. There would also be quality concerns. "Most recycled concrete is 'downcycled' to lower-grade uses such as road building," says Torres. So while there would be a rush to implement better recycling processes, in the short-term, the building of new homes would plummet.
Meanwhile, the temperature in existing homes would become increasingly uncomfortable as gas stores began depleting after a handful of weeks, reducing power for heating and cooling. In economies that rely on gas-fired power stations for electricity such as the United Arab Emirates (95%), Russia (45%), the US (41%) and the UK (36%), blackouts would become more frequent. Any plastics production able to remain working would be restricted to recyclables as its gas feedstock disappeared.
In a world of no mining, old wastes and tailings ponds could present an opportunity to access metals (Credit: M.Bernetti/Getty)
But there is more to modern society than energy and buildings. "It's after about two months that things would get really interesting, as the mining halt would hit metals," says Thompson. Many mined metals are traded through exchanges in London and New York, where numbers and figures swapped over the trading floor denote the real-life movement of physical stockpiles between warehouses all over the world. For copper, an excellent conductor which is essential for almost all electronics, stockpiles would dwindle to nothing in around six to 10 weeks, Thompson estimates.
This would lead the price of metals to skyrocket. "It's not hard to imagine that theft would increase at this point," says Thompson. When the copper price rose to all-time highs in the 2010s, crime rose with it. Buildings, streetlamps, train lines – anything with copper in – were stripped of their cables for resale. Theft might increase for all the industrial metals – copper, iron, aluminium, zinc, lead and nickel – which by mass account for 98% of all mined metals. The shortage would reveal how much this handful of metals have become the lifeblood of society.
The production of petrol, diesel, plastics and road asphalt would come to end. And with them, the fossil fuel age
Most countries mine something. China, Australia and the US are the global leaders for production value of raw materials, but extraction makes up a far larger share of the economy for some other nations. In at least 18 countries, metallic minerals and coal account for more than half of all exports; for some of these, it's more than 80%. In a no-mining-of-metals scenario, the entire economies of countries such as Suriname with its industrial gold mining, the Democratic Republic of Congo, where cobalt is king, and Mongolia, a leading exporter of copper, would be at risk.
Simon Jowitt, an economic geologist at the University of Nevada, Las Vegas, does not mince words on what he thinks the end of metals mining would look like. "It would be the end of society as we recognise it today," he says, noting that we mine more now than we ever have before.
A good example of our increasing reliance on a wide array of metals is the average mobile phone, says Jowitt. In the 1980s, a mobile needed 20 or so different elements. A new smartphone today needs more than twice that. "Modern life is simply minerals- and metals-intensive. We wouldn't be having this conversation without them," he quips via video call from his home in Nevada.
Around three months after the end of mining, stockpiles of rare earth metals and other metals useful to technology would be finished, leading to worrying trends for the pharmaceutical, car, electronics and construction industries. This would lead to massive unemployment that on "a never-before-seen scale", says Thompson.
Pressure would soon increase to redirect all metals recycling into renewables
Just in time for the collapse of supply chains, oil reserves would finally run out. The US's strategic petroleum reserve, the largest fallback oil stockpile in the world, contains 730 million barrels of oil stored in salt caverns across the country – enough for three months at most. The production of petrol, diesel, plastics and road asphalt would come to end. And with them, the fossil fuel age.
After a handful of months, global food supplies would be in crisis. An estimated 50% of food production depends on synthetic fertilisers, which are made up of varying formulas of phosphorus, potassium and natural gas. Lower crop yields could lead to food shortages. "Particularly in countries where climate doesn't support food production," says Thompson.
The constant conveyor belt of coal would empty very quickly if mining came to an end (Credit: Saeed Khan/ Getty Images)
Nuclear fuel is stocked months in advance, so it could be up to a year before society ran out of nuclear power. Renewables, however, would be the ultimate kingmakers. Nations with the highest renewable power generation per person would be at a huge advantage. Iceland and Norway, which both source nearly all their power from hydroelectric and geothermal sources, would be among the best equipped nations to ride out the socio-economic storm.
In a cruel twist of fate, though, despite huge demand for new renewable power, deployment rates of wind and solar power would slump. The paradox of renewables is that, in their current form, they need unprecedented volumes of non-renewable mined materials.
"Increasing renewables, while it means fewer fossil fuels out of the ground, means large upticks in battery metals such as cobalt and nickel," says Thompson. Solar panels demand large amounts of silicon for the semiconductors in their cells. Wind turbines need rare earth metals such as neodymium for powerful magnets that generate electricity with the turn of the blades.
Pressure would soon increase to redirect all metals recycling into renewables. "We do recycle a fair amount already," says Jowitt. "Most of the base metals and a handful of other elements are already recycled at their end-of-life by a rate of more than 50%."
Other metals that are critical to renewables, however, such as rare earths, are "lost by design", he says. "The way we currently use them is inherently non-recyclable." This is because technologies use tiny amounts of more and more elements, all in different ways, making it difficult to separate them to get the individual metals out.
There may also be the development of new biomaterial that could mimic or replace the role of metals – John Thompson
But even if technology developed to extract these tiny quantities of rare earth metals, it's unlikely that it would meet the amount needed to vastly expand renewable energy. "The metals demand is already set to exceed current production many times over," says Jowitt. According to the World Bank, in a world on track to keep global warming below 2C, the annual production of graphite, cobalt and lithium will be five times higher by 2050 than today's production.
There is also a huge inequality in the current distribution of already-extracted metals across the world. Most mined and processed metals are in use in the Global North, where they have been imported, meaning populations in the Global South would have less access to recyclable material. The richest 20% of the global population have access to 60-75% of the world's in-use metal stock per capita, according to one study, a spread even more unequal than carbon emissions inequality. A new world with no mining would have to think carefully about equal access to materials.
An unprecedented rush for research could lead to breakthroughs in recycling technology and circular design, however. "Products would be designed so that they last longer or so that they can be taken apart more easily, and the components returned into the system," says Thompson. This would be an about-face for the tech industry, which today creates produces batteries that are notoriously difficult to recycle. Research might be funnelled into methods of gleaning metals without mining, such as the electrolysis of seawater and brines. "There may also be the development of new biomaterial that could mimic or replace the role of metals," says Thompson. "Luckily these would probably be more recyclable.
Aerial view of the Alto Bandeira iron ore mine in Brazil. Copper, iron, aluminium, zinc, lead and nickel together account for 98% of all mined metals (Credit: M.Pimentel/Getty)
Meanwhile, energy production might need to adapt to smaller, more decentralised systems, probably using already-invented tech. Last year, the environmental campaign group Seas At Risk imagined a society in 2050 that had banned mining in 2020. Bereft of a constant supply of metals, the blueprint completely overhauls the electricity grid, with a transition from large, metals-heavy solar and wind farms to decentralised and low-tech distribution. "Direct hydro- and wind-power were other age-old technologies that made their comeback, not only for industrial applications but even for water-powered household devices," it says. Instead of large lithium-ion batteries, compressed-air systems, thermal energy storage and gravity batteries become the champions of energy storage.
A mine that is abandoned can have chronic pollution for hundreds if not thousands of years – Eléonore Lèbre
Seas At Risk argues for the importance of rethinking energy consumption in a no-mining scenario, as well as for careful environmental policy. Without a clear vision, controversial biofuel production might make up the energy shortfall, with vast areas of land given over to forestry practices to provide wood as a source of building materials, energy and biofuels.
But the work wouldn't stop there. For Lèbre, who researches mine closure, the closed mines themselves would be a huge source of concern. If all mining stopped there would still be an area at least the size of Austria with degrading and in some cases dangerous levels of heavy metals. "Mining is a process of entropy. We are bringing material from locked-up concentrations underground and letting them out into the world."
Ensuring the clean-up and and rehabilitation of these areas would be vital. Mines usually operate at depths below the water table, which need to be constantly dewatered using pumps. When a mine is abandoned, the ground water gradually refloods underground passages and mineral seams over many months, creating acidic reservoirs of water. Above ground, meanwhile, tailings ponds and piles of low-grade ore with traces of heavy metals lie in wait. "All of this material is exposed to water and oxygen," says Lèbre. Exposing such elements to, well, the elements, wreaks havoc on ecosystems, soils and water supplies through acid leaching. "A mine that is abandoned can have chronic pollution for hundreds if not thousands of years," says Lèbre.
Cleaning up a mine consists of reducing water acidity, detoxifying the soil and treating waste before reintroducing flora and fauna to the site. It's a lengthy, expensive process and can cost billions for a single, large mine. Avoiding an environmental catastrophe, and cleaning all the world's mines at once, would cost hundreds of billions or even trillions.
Mining is not going anywhere anytime soon: in fact, experts predict a new surge in metals and aggregate mining over the coming decades
Global inequalities would be seen in this mining clean up too. Maus, in his tracing of polygons across the map, has discovered that the majority of reported mines are located in the tropics, one chapter of a larger shift of mining from the Global North to the Global South over the last century. In a world that ended mining, these regions would have the bigger burden of the clean-up projects.
With healthy soils and water re-established, though, eventually nature would return to mining sites. Wastes and tailings ponds, meanwhile, could present an opportunity to access metals. "Most of a mine's desired elements are [the very same] pollutants present in the waste," says Lèbre.
Mining is not going anywhere anytime soon: in fact, experts predict a new surge in metals and aggregate mining over the coming decades. With the exception of a handful of elements, such as lead and tin, the extraction of all metals is even increasing on a per capita basis, notes Jowitt.
Warranting more concern, perhaps, is the fact that more mining will likely create more land impacts. Mining and biodiversity researcher Laura Sonterand her colleagues recently warned that mining the materials needed for renewable energy will increase the threats to biodiversity. Without careful planning, these new threats could surpass those avoided by climate change mitigation.
Perhaps in time, the concept of material footprints, as an addition to carbon footprints, will catch on with governments, as they increasingly realise how much care we need to take of all our non-renewable resources.
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France24 - Monde
Côte d'Ivoire : démission du Premier ministre Patrick Achi, une équipe "resserrée" bientôt nommée
Publié le : 13/04/2022 - 23:29
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a présenté mercredi sa démission et celle de son gouvernement. Une équipe "resserrée" d'une trentaine de membres sera nommée la semaine prochaine pour tenir compte "de la conjoncture économique mondiale", selon le président Alassane Ouattara. "Il est impératif de réduire les dépenses de l'État tout en les réorientant vers la résilience sociale et sécuritaire", a-t-il ajouté. Les explications de Hannane Ferdjani, correspondante de France 24 à Abidjan.
Le conflit qui déchire le Mali est marqué par une hausse des crimes commis contre des civils dans le centre du pays, pour lesquels "l'impunité règne toujours", déplore Amnesty International. "Depuis 2018, le conflit est caractérisé par une hausse des exactions commises contre les populations civiles, en particulier dans le centre du pays (dans les régions de Mopti et de Ségou)", écrit Amnesty. Samira Daoud, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, est l'invitée de ce journal.
En Afrique du Sud, les pires inondations jamais enregistrées dans la province du Kwazulu-Natal ont fait plus de 300 morts, selon un nouveau bilan mercredi 13 avril. Les fortes pluies sur la côte est ont dévasté des milliers de maisons, routes et ponts à Durban, grand port africain et épicentre de la catastrophe
Une nouvelle attaque a eu lieu au Niger dans la région de Tillabéri, à la frontière avec le Burkina Faso. Au moins 7 soldats des forces de sécurité nigériennes ont été tués dans cette attaque. Harold Girard, correspondant de France 24, revient sur cette attaque.
Les travaux des "Assises nationales" ont débuté en Guinée. Depuis quelques jours, les membres du comité de l'organisation sillonnent tout le pays pour recueillir les propositions des Guinéens sur les types de réparations aux crimes que le pays a connus depuis son indépendance.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Côte d'Ivoire : le Premier ministre démissionne, nouveau gouvernement la semaine prochaine
Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo en visite à Duékoué, onze ans après le massacre
L'Entretien de France 24
Le président ivoirien Alassane Ouattara estime que "le départ de Barkhane laisse un vide"
BBC
You go to the Old City [of Jerusalem] and you find both the Christians and Muslims fasting – it's special
This spring, along the ancient streets of the holy cities of Jerusalem and Bethlehem, a sweet smell wafts through the air. Inside, people's homes are hives of activity as extended family members and neighbours come together to make a biscuit-like treat that's very special to both Muslims and Christians.
"You can't have Easter without maamoul because it brings the happiness," said Rawan Ghattas, a Christian from Bethlehem, who works with famed local chef Fadi Kattan.
Like Ghattas, Rawan Bazbazat, a Muslim art teacher and jewellery maker from Jerusalem, has been baking the sweet since she was a child with her mother. "On Eid al Fitr, we always have to make maamoul. We can't celebrate this holiday without it," Bazbazat said.
Maamoul is made from a dough of semolina and ghee (though butter can be used as a substitute) and flavoured with mahlab (crushed cherry seeds, which are found inside the pits) and mastic (also known as Arabic Gum), which is the resin from the acacia tree.
While the delicate shortcrust-style sweet melts in your mouth, its design adds even more decadence. Before baking, the dough is either stuffed with pistachios drizzled with rosewater, walnuts mixed with sugar and cinnamon, or dates that have been ground to a paste with a little oil or butter. As Anissa Helou, author of Feast Food of the Islamic World described it to me, "The date maamoul is like having a cream-filled biscuit, but less fluffy."
Each of the three flavours is then placed into its own specific wooden mould called a qalab, or formed by hand using a spiked tong called a malqat. The date maamoul traditionally has a circular shape with a flat top; the pistachio version is more like a pointy ellipse; while the walnut-flavoured biscuit is a smaller circle with a domed top.
Some maamoul are formed into a domed shape (Credit: Veliavik/Getty Images)
Each year, Christian and Muslim families across the Palestinian Territories and the greater Middle East make maamoul, as well as its simpler cousin ka'ak – a flat, round biscuit made from the same dough – in the days leading up to Easter and Eid al Fitr.
The Christian holiday of Easter, observed this year on 17 April, follows Lent – an observance recognising the 40 days Jesus spent in the desert fasting – when believers traditionally abstain from animal products and alcohol for the same number of days. Eid al Fitr, meaning "the feast of breaking the fast", which starts on 2 May this year, is an Islamic celebration signifying the end of Ramadan, a month of fasting from dawn to sunset.
"This year, both Ramadan and Lent are together which is nice; you go to the Old City [of Jerusalem] and you find both the Christians and Muslims fasting – it's special," said Bazbazat.
With extended family all together in one house, the jobs for making the maamoul are divided between groups. Some make the dough (which is left for one day in the refrigerator before being formed), some make the designs, and some are experts at knowing the right time to pull the sweet out of the oven.
For many who celebrate Easter or Eid al Fitr, maamoul creates beautiful memories.
"We are three families plus all the neighbours; each day, we make the maamoul in one of the houses," Ghattas said, expressing what she views as a time of happiness and communal celebration.
In Bazbazat's family home, she and her five sisters, aunt, cousin, mother and grandmother make maamoul in the lead up to Eid al Fitr. "Sometimes you feel very hungry when you're making it – you want to taste everything – but no one can touch it until the first day of Eid, then you can eat anything you want," she said.
Muslin families welcome guests into their homes, offering coffee along with maamoul (Credit: Dieddin Alsoub/Alamy)
Ghattas remembers trying to shape the dough into flowers when she was young, inspired by her mum who makes perfect decorations. At midnight, marking the end of 40 days of fasting, she and her family raise coloured hard-boiled eggs and knock them together (with the goal of being the last person left with an unbroken egg), and then rejoice in eating them as well as the long-awaited maamoul.
Muslim families generally spend the first day of Eid together, and as is custom, send plates of ka'ak and maamoul dusted with powdered sugar to their neighbours – including Christians, who also send the biscuits to their neighbours at Easter. The next day, they welcome guests into their homes and offer coffee along with the delicious sweet.
"The Christians and Muslims in Jerusalem have a lot to share. They live in the same houses, they're in the same city. We are like one," Bazbazat said.
In the Palestinian Territories, some of the main ingredients of maamoul, namely dates and walnuts, are grown locally. The dates, the best type being Mejdool, come from Jericho and the farms in the Jordan Valley, in the east of the West Bank. While most people have walnut trees In their gardens, they also grow abundantly on the region's hilltops – from Al-Khalil (also known as Hebron) in the south to Jenin in the north.
Fadi Kattan, an internationally known chef and founder of Fawda Restaurant & Café in Bethlehem – which showcases traditional recipes and local ingredients with a modern twist – links the smell of maamoul to the memory of his grandmother making it when he was young.
Extended family members and neighbors gather together to make maamoul (Credit: AFP Contributor/Getty Images)
"Every attempt I made to try and decorate ka'ak and maamoul would ruin whatever she and her neighbours were doing, so I was nicely told to sit away and enjoy the smell," Kattan remembered, adding he was allowed to crush the walnuts.
He says the smell, which occurs as the ghee cooks with the mastic and mahlab, is "like something being caramelised, but there's nothing being caramelised". There's really no replacement for mastic's flavour in baking, and as Kattan said, it's "an uncompromising one". "You can use orange blossom or rose petal water, but it's not the same thing. Mastic has a sweet, earthy flavour – I cannot describe it," he said. "If you played with pine trees when you were younger, that little sap that would seep out when it's cut, that's what it tastes like."
Nevertheless, Helou, who grew up in Lebanon, flavours her dough with orange blossom and rose waters (instead of mastic), and only puts mahlab in ka'ak, showing how the recipes can vary by baker and regions. "[Mahlab] has a very strong taste. If you use it in the dough for maamoul, it interferes with the flavour of the cinnamon, fragrant waters and the walnut stuffing," she said.
According to Charles Perry, food writer and expert on medieval Arabic cuisine, "maamoul is descended from a Persian stuffed cookie called kulachag, which appears in medieval Arabic cookbooks as kulayja." They were made from a dough with added butter or another fat like lard then rolled out to be moulded into elaborate designs of fish, birds, gazelles and geometrical patterns.
Maamoul is typically made from a dough of semolina and is flavoured with mahlab and mastic (Credit: Dieddin Alsoub/Alamy)
As culinary influences spread due to trade at the time, it's possible that maamoul has other relatives or ancestors. For example, when Egypt was ruled by the Mamluks, an army of slave soldiers, from 1250-1517, a book titled Zahr al-hadiqa fi ' l-at'ima al-aniqa' (flowers in the garden of elegant foods) – written by Ibn Mubarak Shah, which was later translated into English by Professor Daniel Newman and published as The Sultan's Feast in 2020 – details a recipe of a medieval Egyptian date-filled biscuit flavoured with aromatics like rose water, saffron and spices.
According to historian Charles al Hayek, who runs a YouTube channel and Instagram account dedicated to Middle Eastern culture, the tradition of handing out sweets for Eid al Fitr began during the Fatimid Caliphate in the 10th to 12th Centuries, when the Caliph, or state, would gift them to everyone including servants following Eid morning prayers. As Sawsan (no surname) from the Chef in Disguise website wrote, the sweets were decorated with phrases like kol o oshkor (eat and be thankful) and bel shukr tadoom al neam (with gratitude blessings are preserved). However, when the Ottoman Empire ended in 1922 and there was no longer an Islamic caliph, the tradition shifted from being a royal custom to one among private households
Many, including Kattan, say that the patterns on the different maamoul moulds – such as the date mould's burning sun, or star, depending on your interpretation – were originally affiliated with ancient religions that worshipped nature. However, in Christian tradition, the date-stuffed maamoul (which has a circular shape) came to represent the crown of thorns placed on Jesus' head, while the pistachio maamoul is said to resemble the temple where Jesus was laid to rest.
There isn't any particular symbolism in Islam relating to the design but the shape of the maamoul is still very special to those like Bazbazat. "When I finish one of the pieces of maamoul and I look at it, I think 'wow, I'm an artist'," she said.
Maamoul shapes are often made by a wooden mould called a qalab (Credit: Aydan Ustkanat/Getty Images)
While many families make maamoul at home, the biscuit is also available in most Arabic sweet shops during Easter or Eid al Fitr, often sold by the kilo.
In the Palestinian city of Ramallah, Eiffel Sweets is one of the oldest sweet shops making maamoul and is highly recommend by many residents. Aker Sweets, another well-known shop in town, has multiple locations. In Jerusalem, the oldest shop, Zalatimo, was established in 1860 and now has shops in Jordan (and also delivers to the United States via Amazon). Those living outside the region, however, can head to their local Middle Eastern bakery or try making the holiday biscuits themselves.
In fact, many professional bakers such as Ahmad Shaqier from Eiffel Sweets believes that homemade maamoul has an intangible quality unmatched by those made at the shops. "It's a tradition found within the Palestinian families," he said.
As a kid, Shaqier used to carry the trays of maamoul made by his mum on top of his head to the nearby Furn al Arabi, a traditional bakery that uses wood ovens, for them to be baked. "I always ate a couple of fresh ones before I took it all home. The memories related to maamoul are imprinted in a person's mind."
In the Middle East, both Muslims and Christians celebrate with maamoul (Credit: Tessa Fox)
Maamoul recipe (yields 20 walnut and 20 date biscuits)By Fadi Kattan of Fawda Restaurant & Café
Time required: overnight plus three hours of making
Ingredients
For the dough:1.5 cups coarse semolina1.5 cups fine semolina2 tbsp sugar¼ tbsp ground Arabic gum (mastic)½ ground mahlab (cherry seeds)1 cup melted ghee 1½ tsp yeast½ tsp sugar½ cup warm water
For the walnut stuffing:3oz chopped walnuts1 tsp sugar¼ tsp ground cinnamon
For the date stuffing:4oz date paste1 tbsp olive oil
Instructions
For the dough:
For the date filling:
For the walnut filling:
Baking and serving:
(Recipe adapted for BBC Travel)
BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.
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L'Humanité
Fin du partenariat de Sciences-Po avec TotalEnergies
Cela fait des années que des étudiants demandaient à la direction de Sciences-Po Paris d'y mettre un terme : l’école a décidé la semaine dernière de ne pas maintenir son partenariat avec le pétrolier français.
Latifa MadaniUne « victoire historique », a annoncé l’Unef de Sciences-Po. L’école ne maintient pas son partenariat avec le champion des énergies fossiles, apprenait-on le 7 avril. Une victoire due à des années de lutte de générations d’étudiants, particulièrement de leur syndicat Unef.
Pour l’indépendance de l’enseignement supérieur
Leur mobilisation contre un « partenariat climaticide » a fédéré, ces dernières années, les militants pour le climat dans le collectif Sciences-Po Zéro Fossile, pour qui « le lobby du pétrole climaticide et complice de crimes de guerre ne doit plus avoir sa place dans l’enseignement supérieur et la recherche ».
TotalEnergies, sa fondation et Sciences-Po avaient, il y a plus de dix ans, signé une convention de mécénat de trois ans, de 2011 à 2013. Celle-ci a été renouvelée à plusieurs reprises. En janvier 2021, Total annonçait la prolonger pour une année de plus. Le combat pour l’indépendance de l’enseignement supérieur se poursuit, affirme l’Unef, qui revendique un réinvestissement massif de l’État dans l’université et la fin des financements privés.
totalEnergiessciences -poUNEFEnseignement supérieur France24 - Monde
Au Mali, Amnesty déplore la lenteur de la justice sur les crimes visant des civils
Publié le : 13/04/2022 - 18:52
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La dégradation sécuritaire au centre du Mali s'est traduit, depuis 2018, par une hausse des exactions commises contre les populations civiles, déplore Amnesty International dans un nouveau rapport publié mercredi. L'ONG appelle le gouvernement à accentuer la réponse judiciaire pour combattre l'impunité qui "règne toujours".
Le conflit qui déchire le Mali est marqué par une hausse des crimes commis contre des civils dans le centre du pays, pour lesquels "l'impunité règne toujours", déplore, mercredi 13 avril, Amnesty International, dans un nouveau rapport analysant la réponse judiciaire à ces actes.
"Depuis 2018, le conflit est caractérisé par une hausse des exactions commises contre les populations civiles, en particulier dans le centre du pays (régions de Mopti et de Ségou)", y souligne Amnesty.
Le document a été produit avant les événements survenus fin mars à Moura, a indiqué à l'AFP le bureau d'Amnesty au Mali. L'armée malienne dit avoir "neutralisé" à Moura 203 jihadistes quand l'ONG Human Rights Watch (HRW) l'accuse de l'exécution sommaire de 300 civils avec l'aide de combattants étrangers.
Mais Amnesty rappelle plusieurs massacres commis entre 2018 et 2021 dont sont accusés des groupes jihadistes, divers groupes armés, des soldats maliens, ainsi que le bombardement controversé par Barkhane en janvier 2021 à Bounti, où l'ONU dit que la force française a tué 19 civils réunis pour un mariage. Paris réfute avec vigueur, affirmant que la frappe visait des jihadistes.
Pour Amnesty, "certaines" de ces "exactions" peuvent "être qualifiées de crimes de guerre, voire de crimes contre l'humanité". Malgré les engagements réitérés des autorités maliennes, "le cours de la justice reste lent, frustrant les victimes et leurs familles, et renforçant l'impunité", dit Amnesty.
Des obstacles "à la justice et à la vérité"
L'ONG relève que "plusieurs procès se sont tenus contre des membres présumés de groupes armés mais pour des faits qualifiés de terrorisme et sans lien avec des crimes commis contre des civils", et qu'"aucun militaire n'a encore été jugé pour des crimes commis par l'armée contre des civils dans le centre du pays depuis 2018".
>> Au Mali, la junte protège ses soldats à tout prix
Amnesty liste l'insécurité qui entrave l'accès des enquêteurs maliens aux lieux des crimes, l'absence de protection des victimes et des témoins et les "détentions illégales" de suspects par le renseignement intérieur comme autant d'"obstacles à la justice et à la vérité".
Amnesty demande "une plus grande volonté politique, des moyens techniques et financiers adéquats et l'appui de l'armée et de la Minusma", la mission de l'ONU au Mali, pour surmonter ces entraves.
Un responsable du ministère de la Justice avait affirmé, fin mars, dans un message diffusé au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, que les autorités étaient "résolues (à) mettre un terme" à l'impunité.
Il avait admis "des lenteurs" dans les enquêtes, mais "cette situation n'est pas le fait d'un manque de volonté politique mais plutôt le résultat de contraintes d'ordre sécuritaire et matériel".
Le Mali est pris, depuis 2012, dans la tourmente de violences jihadistes qui se sont étendues à partir du nord vers le centre et le sud en dépit du déploiement de forces étrangères.
Le conflit s'est compliqué avec l'apparition de milices communautaires et de bandes criminelles. Il a fait des milliers de morts civils et combattants. Le centre du Mali est un des principaux foyers de la crise sahélienne.
Avec AFP
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À Tours, une mosquée qui n’avance pas
Les travaux ont commencé en 2008. Et ne sont toujours pas terminés. A Tours, la grande mosquée de la ville est toujours en chantier, rapporte Le Monde ce lundi 11 avril. « Nous avons initié ce projet de construction sous la mandature du maire Jean Germain, en 1995. Les travaux n’ont pu débuter qu’en 2008, et, aujourd’hui, il reste 2 millions d’euros à rassembler pour terminer le chantier. », explique son responsable, Salah Merabti. Cependant, le projet n’avance pas, ou peu. La faute aux dons, qui n’affluent pas beaucoup. Le trésorier de la Communauté islamique d’Indre-et-Loire (CIIL), Moktar Boudjellouli, explique : « Nos plus gros donateurs versent des chèques de 3 000, 4 000 euros. Ils sont médecins, avocats à Tours… Mais, souvent, ce sont des dons en liquide de quelques dizaines d’euros à la sortie de la prière du vendredi », indique-t-il.
Coût exorbitant des matières premières
Si les travaux n’avancent pas, c’est aussi pour une autre raison : avec la crise, le coût des matières premières est devenu extrêmement élevé. « La pénurie des matériaux qui a débuté après la crise sanitaire a retardé de quelques mois la livraison du chantier, mais c’est surtout les prix qui ont augmenté : plus 75 % pour l’épicéa de la structure et plus 50 % pour le zinc qui va la couvrir », explique l’artisan en charge des travaux au quotidien du soir. En attendant, les musulmans de Tours se partagent deux autres mosquées, et des salles de prières au nombre incertain et à la gestion floue. Cette année encore, ils célébreront la fin du Ramadan sur le chantier de la grande mosquée.
Tours : les dernières actualités
BBC
Weather stations installed on Mount Everest were damaged by rocks the size of cricket balls that were picked up by the wind
Aurora Elmore was approaching Mount Everest's South Base Camp in Nepal. But rather than taking the traditional 12-day hiking route, she was soaring between the frozen peaks, the rotor blades of her helicopter slicing through the thin air with a whap, whap, whap.
It was April 2019, and she was delivering supplies to a team of scientists working on the slopes of the world's tallest mountain. Her reward was a spectacular view: the day was crystal clear, exposing the entire Himalayan range.
Over the next two months, researchers on the National Geographic and Rolex expedition she helped to organise would study the effects of climate change on this part of the Himalayas. Elmore, a geologist and at the time senior programme manager of the National Geographic Society in the US, supported the team installing the world's highest weather station on the flanks of Mount Everest. During the course of their expedition, her colleagues discovered the world's highest evidence of microplastic pollution in snow and stream water close to the summit.
Gliding closer to Everest's iconic peak, Elmore got a bird's-eye view of them. A miniature city of green and yellow tents, each sheltering mountaineers headed for the top, had formed at Everest Base Camp more than 5km (3 miles) above sea level. Thousands flock to Everest every spring to make an attempt to reach the roof of the world.
And while few of the climbers would have noticed, Everest grew a tiny bit bigger during their time on the mountain.
Mount Everest, along with the rest of the Himilayas, inches further skyward every year. It raises an interesting question – with enough time, just how tall can Mount Everest grow? There are mountains on other planets in our Solar System that dwarf those on our own, so are there limits to how big a mountain can get on Earth?
At more than 8,848m (29,032ft) tall, Mount Everest towers over the other giants in the Himalayas (Credit: Getty Images)
Mount Everest towers 8,848.86m (29,032ft) above sea level, according to the most recent official joint survey by China and Nepal, whose borders run across its summit. But it isn't the only giant in these lands – 10 of the world's 14 peaks higher than 8,000m (26,247ft) above sea level can be found in the Himalayan range. Everest, Elmore says, is among friends. "If you've ever flown over Greenland or the Canadian Rockies you can see big mountains, but [the Himalayas] are just on another level," she says.
Surrounded by so many other enormous peaks, is it possible to discern just what a monster Everest is? Elmore hesitates before answering. "It's kind of like trying to tell the tallest person on a basketball team," she says finally. "They're all tall, but which one is the teeny [bit taller]?"
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The history of measuring the tallest mountain in the world stretches back to 1852. In Europe, Charles Dickens was publishing serialised instalments of his novel Bleak House. North America had started testing its first steam-powered fire engine. In Asia, the height of Mount Everest was a mystery. It is known only as "Peak XV". Radhanath Sikdar, an Indian mathematician, had been employed by the British to work on their Great Trigonometrical Survey. They wanted to gather a more accurate geographical picture of the territory they were occupying so they could control it more effectively, be it for trade or military purposes.
Sikdar used trigonometry. He measured the horizontal and vertical angles of Everest's summit from other mountaintops whose positions and heights were already known. In doing so he made a momentous discovery: the tallest mountain ever recorded. According to his calculations, the mountain stood at 8,839.8m (29,002ft) tall.
Though the technology behind measuring mountains has advanced since the 1850s, his figure was astonishingly accurate, just nine metres off the latest official height. Despite Sikdar's findings, the mountain eventually was named after his previous boss, British surveyor Sir George Everest, who had retired several years before Sikdar's discovery.
The main routes up Mount Everest have now become so popular with climbers that long queues can form (Credit: Lakpa Sherpa/AFP/Getty Images)
Since then, teams have continued to work to understand Mount Everest's height. In 1954 an Indian survey determined Mount Everest to be 8,848m (29,029ft) tall, a figure which was accepted by the Nepalese government. But then, in 2005, the Chinese measured it at 8,844.43m (29,017ft) – nearly four metres (13ft) lower. In 2020, teams from China and Nepal jointly agreed upon a new officially accepted height that was 0.86m (2.8ft) higher than the Survey of India's original calculation.
While these changes in the measured height are partly due to improvements in the measuring technology available to surveyors, there has also been some politics involved. China and Nepal historically have argued over whether the snow cap on the summit should be included in the measurement or not.
But we mustn't ignore that Everest also grows a tiny little bit taller every year too.
Once, the craggy limestone peaks that skim the sky of Everest were on the ocean floor. Scientists believe it all began to change about 200 million years ago – at around the time the Jurassic dinosaurs were beginning to emerge – when the supercontinent of Pangea cracked into pieces. The Indian continent eventually broke free, journeying north across the vast swathe of Tethys Ocean for 150 million years until it smacked into a fellow continent – the one we now know as Asia – around 45 million years ago.
The crushing force of one continent hitting another caused the plate beneath the Tethys Ocean, made of oceanic crust, to slide under the Eurasian plate. This created what is known as a subduction zone. Then the oceanic plate slipped deeper and deeper into the Earth’s mantle, scraping off folds limestone as it did so, until the Indian and Eurasian plates started compressing together. India began sliding under Asia, but because it's made of tougher stuff than the oceanic plate it didn't just descend. The surface started to buckle, pushing the crust and crumples of limestone upwards.
And so the Himalayan mountain range began to rise skyward. By around 15-17 million years ago, the summit of Everest had reached about 5,000m (16,404ft) and it continued to grow. The collision between the two continental plates is still happening today. India continues to creep north by 5cm (2in) a year, causing Everest to grow by about 4mm (0.16in) per year (although other parts of the Himalayas are rising at around 10mm per year [0.4in]).
But understanding how and why Everest's height changes is more complex than just this. While plate tectonics push the summit higher into the sky, erosion claws away at it.
To understand this process better, scientists studied another mountain some 8,700km (5,405 miles) away from Mount Everest, in Alaska.
Rachel Headley, an associate professor of geosciences at the University of Wisconsin-Parkside, was part of a scientific expedition to Mount Saint Elias on the border of Alaska and Canada between 2005-2008. The mission intended to understand the complex roles of tectonics and erosion in how mountains grow and shrink. The second largest mountain in both Canada and the US, Saint Elias faces the same effects as Everest, from tectonic activity to erosion, but across a far smaller, more manageable area. "In that region, Alaska, there were very particular weather patterns that had helped these large glaciers grow," Headley says. "And then both glaciers and rivers, landslides, and avalanches were all kind of the processes that connected to tear them down."
Headley's role on the team was to understand the thickness of the Steward Glacier, which runs through the Saint Elias mountains, and how fast it was moving. Both can impact the rate of erosion, which can affect how quickly a mountain's height is worn away. "If we have a thinner glacier, and it's moving super fast… we know there has to be some sliding, which we think is really important for erosion," she says. "Sliding" can cause glacial abrasion, which is when the glacier drags rock fragments across the surface as it moves, creating a sandpapering effect.
Weather can also cause significant erosion to a mountain. Elmore describes one of the weather stations she helped install during the 2019 Mount Everest expedition as being "damaged by rocks the size of cricket balls that were picked up by the wind and thrown at it". Buffetting by debris and ice picked up by the wind takes its toll after a while.
Whatever its official height is, Mount Everest inspires awe in most who stand in its shadow (Credit: Prakash Mathema/AFP/Getty Images)
Many of the highest peaks in the world, including Everest, have permanent snow caps that help protect them from this wind-blown barrage. Rock covered in a soft blanket of snow suffers less weathering and erosion than bare rock, says Headley. It also protects the rock from chemical reactions with the air that can gradually degade the minerals in the limestone that comprises much of the uppermost parts of Mount Everest. But there are still places where the rock is exposed to the elements.
"For a tall mountain range, you can basically get to such a steep angle in the rock that it can't actually support ice, and snow, and then you start to get avalanches, and you get bare rock," says Elmore. Rock falls and land slides – a constant hazard on Everest and the surrounding area – both play a role in shaving away at Everest's height, and rivers too. They have been estimated to be cutting gorges into the rock at a rate of between 4-8mm (0.2-0.3in) a year.
But the exact impact erosion has on a mountain's height is still to be understood. Some scientists believe that reducing the weight of a mountain (by taking away the snow, ice and rock it's made of) might actually allow the tectonic plates to push the, now lighter, mountain even further into the sky.
Headley's colleague Terry Pavlis, who was the lead investigator on the St Elias Erosion Tectonics Project (Steep), explains that, on a large scale, "erosion attacking a landscape allows it to rise up".
In some parts of the world, entire landmasses are still rearing up after the last ice age – something known as isostatic rebound. Parts of North America and northern Europe, including Scotland, are rebounding after the rocky crust there was squashed by enormous continental ice sheets that waxed and waned during the Pleistocene. According to one study by researchers at Germany's University of Postdam, up to 90% of the uplift in the European Alps can be explained by this surprisingly elastic response to the end of the ice age. Experts believe similar glacial isostatic rebound may have taken place on the Tibetan Plateau and in the Himalaya as the ice age glaciers receeded – contributing between 1-4mm (0.04-0.16in) a year to the uplift.
"But there's some kind of equilibrium between how fast that landscape can erode and how high those peaks can get," adds Pavlis.
The exact details of this equilibrium are still being explored. In a region like the Appalachians in north-eastern North America, or the Scottish Highlands, erosive forces like rivers and landslides are cutting mountains down lower and lower, Headley says. "But in regions with tectonic activity, the tectonic force can be driving the mountains up slower, faster, or at around the same rate as the erosion is cutting it down. We don't fully understand all the drivers in those types of systems."
The most recent official height for Mount Everest was agreed following Chinese and Nepalese surveying expeditions to the summit (Credit: VCG/Getty Images)
So how are mountains actually measured nowadays? One of the most common instruments used is the Global Navigation Satellite System (GNSS), which records the precise position of the mountain peak using a network of satellites. GNSS can "measure heights to the millimetre," according to Pavlis. The challenge, for a mountain like Everest, has always been the weight of the equipment. "It's hard enough to get to the peak – try adding a 30lb (13kg) instrument," he says.
A helicopter taxi to the top with the heavy luggage is out of the question – the thin air around Everest's summit means the engine can't produce enough power and there's too much drag from the rotor blades to operate safely. The strong winds and jagged creeks also make touching down anywhere near the summit dangerous. One helicopter pilot did set a world record by touching down briefly on top of Mount Everest in 2005, but only after the manufacturer stripped it bare of every unessential item to make it feather light.
Luckily, GNSS systems have gotten smaller over the years. Now they weigh more like 1.2kg (2.6lbs) and are "about the size of a lunchbox, maybe a little smaller", says Pavlis. But the devices still need batteries, which can struggle in cold temperatures. The average temperature at the summit of Everest during the summer monsoon months is a balmy -19C. And there are other complications too. "There's an antenna that's about, you know, half a metre in diameter. And those have to be set up somehow so that they are absolutely stationary," Pavlis explains.
To gather millimetre-accurate results the instrument then has to record for several hours. In the thin air of Everest's "death zone", operating these instruments can be hazardous for surveyors. Members of a Nepalese expedition to take GNSS measurements on Everest in 2019 spent two hours on the summit – far longer than most who make their way there – after arriving at 03:00 in the pitch black and biting cold.
Another option, often used in addition to GNSS for the most accurate readings, is Ground Penetrating Radar (GPR). "GPR uses radar pulses to image below the surface, so it can tell us the thickness and internal structure of snow and ice overlying the rocks on Everest's summit," says Elmore. "There's something like 4m (13ft) of snow and ice on the top of Mount Everest, but that can change depending on the climate."
The mountain that measures the greatest distance from the centre of Earth to its peak is Chimbarozo in Equador, at 10,920m (35,826ft)
While Elmore and her team were conducting their own scientific experiments on Everest they leant the Nepalese expedition a GPR device so they could take measurements from the summit. "It had to be a specific design of GPR, one that was super lightweight so [it could be carried] to the top of Everest, but that also had the right transmitter and receiver to measure the ice," says Elmore. The device had recently been used at the summit of Denali, the tallest mountain in the US, so they knew it was up to the job.
Despite the many hurdles they faced, the Nepalese team's expedition to measure the height of Everest was successful. They had hoped to answer questions about whether a deadly 7.8 magnitude earthquake that hit Nepal in April 2015 had affected Mount Everest's height. Initial reports indicated the mountain had shifted 3cm (1.9in) to the south-west by the large earthquake, which killed 9,000 people and damaged hundreds of thousands of homes, but had not changed its height.
The project, however, soon became muddied with international politics. A few months later a team of Chinese surveyors conducted their own measurements during an expedition from the other side of the mountain. They had their own figure, which didn't include the snow cap. The Nepalese figure, on the other hand, did. In October 2019, the two countries decided to combine their data and in December 2020 they released the figure for the new official height – 8,848.86m (29,032ft), including the snow on top.
As China and Nepal found, deciding exactly what you measure, and how you measure, is fundamental to establishing a mountain's height. For example, to agree upon how tall a mountain is, we must first agree on where the bottom is. But that's not as easy as it might sound.
For centuries mountains have been measured using sea level as the base from where their height is calculated. But the Earth is not perfectly round: it bulges along the equator. And sea level isn't static, it is pulled and changed by our planet's gravity. Plus, Everest isn't sticking out of the ocean, it's nestled among a landscape of other mountains. Many complex calculations have to be done to establish where sea level would actually be, and Everest's relative height to it. When that starting point is changed, everything changes.
The Himalayas began rising around 45 million years ago as the Indian and Eurasian continental plates collided (Credit: Rik Olde Engberink/Alamy)
But let's say scientists started their measurements from the core of the planet instead. Everest would no longer be considered the tallest mountain on Earth. The mountain that measures the greatest distance from the centre of Earth to its peak is Chimbarozo, in Equador at 10,920m (35,826ft). What about starting from the seabed? The accolade of tallest mountain would then go to Mauna Kea, a volcano in Hawaii that arches 10,000m (32,808ft) from the ocean floor.
Looking beyond our own planet, we can see examples of just how enormous mountains can become. Olympus Mons, a volcano on Mars, towers 21km (19.2 miles) into the sky and stretches 624km (388 miles) wide. It is roughly the size of the state of Arizona. Because gravity on Mars is weaker than on Earth, and because Mars doesn't have tectonic plates shifting and colliding beneath the surface, the ooze of lava that flowed out of the Martian volcano in the planet's past was able to grow to monstrous proportions.
Could Everest become a similar giant? In the 1980s, a researcher at the Cavendish Laboratory in Cambridge, UK, attempted to estimate what such a limit might be on Earth, taking into account the strength of gravity and the strength of the rock underlying the mountain. The calculations, which made "no presensions to serious geophysics" estimated the theoretical maximum height of a mountain range with a granite base – as Mount Everest largely has – to be 45km (28 miles) on Earth.
But there are a number of barriers – apart from our planet's relentless weather – that might stand in the way of this, according to Headley. For starters, "you would eventually run out of your tectonic forces, and then it would stop growing", she says. Scientists believe that eventually the Earth's mantle will cool to such a degree that the planet-wide dance of plate tectonics will end. Until then, earthquakes and landslides will also erode away the mountain too.
"At some point, [the mountain] becomes so steep that it's unstable and chunks start falling off," Elmore says.
With the wind, snow and ice buffeting, cracking and splitting the rock, Everest is unlikely to ever reach the sizes seen on Mars. "We have our weather systems, and weather is really good at creating erosional forces," Headley says. "Basically, the fact that we have water, whether in the form of ice or snow, or just rain, is what really can limit mountain growth."
For now, Everest keeps edging, bit by bit, into the sky as other forces try to tear it down. Elmore's 2019 team discovered global warming was yet another of these, driving considerable thinning of the snow and ice on the upper reaches of the mountain in recent decades and revealing more bare rock to the erosive impacts of weather.
Olympus Mons, a volcano on Mars, towers 21km (19.2 miles) into the sky and stretches 624km (388 miles) wide
Everest is also far from being the fastest-growing mountain on our planet. Others, such as those in the Swiss Alps, are growing more rapidly thanks to an imbalance in the amount of erosion taking place. Scientists found that uplift is more than 50 times faster than any negative effects from erosion here. But the Swiss Alps are far shorter than Mount Everest and most studies suggest the mountains there are currently growing at 2-2.5mm (0.08-0.1 inches) per year. The closest contender for the top spot is perhaps Nanga Parbat, a neighbour to Everest located in the Pakistani Himalayan range, which is 8,126m (26,660ft) tall and growing at 7mm (0.27in) per year. In 241,000 years it could overtake Everest to be the tallest mountain on Earth, provided rates of erosion don't change.
Meanwhile, Everest retains its allure as a mountain at the extreme of what can be found and endured here on Earth. Its reputation as the highest peak on our planet continues to attract climbers from all over the world, even as its height continues to shift.
Over a video call I ask Billi Bierling, a mountaineering journalist who hiked Everest herself in 2009, whether an extra millimetre, metre or mile higher matters to people like her. She is relaxing on the sofa at her mother's house in Germany, preparing to head back to Nepal for the summer season in March.
"The exact measurement doesn't matter," she says, laughing warmly at my question. "What matters is that it's the highest, and that you go to the highest point. If you're having a bad day, or someone is not very nice to you, or they put you down, you can think to yourself, you know what? I've climbed Everest."
For most who reach the summit, it is simply being there that counts.
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France24 - Monde
En plein mois de ramadan, le Sénégal subit la hausse des prix des denrées alimentaires
Publié le : 13/04/2022 - 18:11Modifié le : 13/04/2022 - 19:12
Laura MOUSSET
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Ces derniers mois, la reprise économique post-Covid, les sanctions imposées par la Cédéao au Mali, la guerre en Ukraine...ont fait flamber les prix des denrées alimentaires au Sénégal. Conséquence : les habitudes alimentaires des ménages musulmans durant de le mois de ramadan sont perturbées. Certaines familles font l’impasse sur la viande, d’autres peinent à trouver de l’huile pour la cuisson...
BBC
There is no other example of a representation of colour systems that is as inventive and radical as Gartside's colour blots – Alexandra Loske
In 1805, a little-known English artist and amateur painting instructor did what no woman before her ever had: publish a book on the subject of colour theory. Though frustratingly few details of the life and career of Mary Gartside have survived, her unprecedented volume An Essay on Light and Shade, on Colours, and on Composition in General reveals evidence of extraordinary creative genius. Modestly introduced by its obscure author as little more than a guidebook to "the ladies I have been called upon to instruct in painting", Gartside's study is accompanied by a series of strikingly abstract images unlike any produced previously by a writer or artist of any gender.
More like this: - The woman written out of history - A painting with a mysterious message - Exposing the evil in the ordinary
At first glance, you could easily mistake Gartside's eight watercolour "blots" for magnified floralscapes that anticipate the outsized stamens and pistils that the US artist Georgia O'Keeffe would begin exploding out of all proportion more than 100 years later. But look again at these lucent surges of almost petals, whose vibrancy of colour is unshackled to tangible shape, and any certainty you may have had about what it is that these images portray or what they mean begins to break down. Neither fragrant blossoms plucked from the real world nor imaginary blooms unfolding in the mind, Gartside's abstract blots burst beyond the borders of themselves a full century before non-figurative painting established itself on the better-known canvases of Wassily Kandinsky, Kazimir Malevich and Piet Mondrian.
Mary Gartside's images prefigure the paintings of Georgia O'Keeffe (Credit: Clive Boursnell)
More metaphors for the resplendence of roses than roses themselves, Gartside's abstract blots served a paradoxically precise theoretical function that belies their amorphous beauty. Titled, in turn, "white", "yellow", "orange", "green", "scarlet", "blue", "violet" and "crimson", these evanescent experiments show each "tint at various degrees of saturation", the art historian Alexandra Loske explains in her recent study Colour: A Visual History, "and blending abstractly with others".
Gartside's aim was to illustrate the harmonies and contrasting hues of the primary and secondary colours in a manner that was more organic, and perhaps less scientifically aloof, than the schematised colour wheels of her famous male forebears in the field. While her blots might have, as TS Eliot writes in his 1936 poem Burnt Norton, "the look of flowers that are looked at", in truth they sought, generations before their time, to strip away the self-conscious pretence of settled shape, and instead to isolate the luminous energy that invigorates our perception of all things: colour.
"Colours," the Romantic essayist Leigh Hunt jauntily jotted in 1840, "are the smiles of nature. When they are extremely smiling, and break forth into other beauty besides, they are her laughs; as in the flowers". What is clear from Gartside's pioneering studies is that no theorist had ever listened more intently to the laughter of colour than she did. "There is no other example of a representation of colour systems," Loske writes, "that is as inventive and radical as Gartside's colour blots".
Lokse wants to ensure that Gartside is given credit as a pioneer (Credit: Charlotte Gann)
Loske has devoted herself to restoring to the story of art the achievements of forgotten female writers and artists who, despite historic discouragement of women to take up either the palette or the pen, succeeded in creating some of the most intriguing aesthetic inventions in cultural history. "If somebody can find me an earlier one," she tells BBC Culture, when asked about how certain she is of Gartside's position as the first female author of a theory of colour, "I'd be very happy to hear. She is the earliest, certainly in the Western world."
First among equals
Loske stumbled across Gartside by chance as a graduate student after landing a research fellowship based at the Royal Pavilion in Brighton, where she now serves as curator. "They wanted somebody to look into colour theory," she recalls, "and I spent many happy years doing this doctorate, and all I could find was men's names. And then I came across this one woman and that was Mary Gartside. Just one, and that is what really got me going."
What little we know of Gartside's life and career can be compressed into a sentence or two. Born in 1755, perhaps in Manchester, she eventually taught women how to paint watercolour in London, and managed to show her own work on at least three occasions between 1781 and 1809, at least once at the Royal Academy. In Amy Clampitt's poem, Balms (1980), which recalls a chance encounter with a copy of Gartside's watercolours and the "pungent, velvet-eared succulence" of the "pure hues" they embody, the US poet laments the dearth of biographical detail known about the paintings' creator, writing: "Mary Gartside / died, I couldn't even / learn the year." During lockdown last year Loske kept digging, and finally managed, with the help of colleagues, to pin down the date to 1819. "It was particularly nice to find out about this," Loske says, "because I always thought she died not having been able to enjoy her relative success."
Wolfgang von Goethe's Theory of Colours was published five years after Gartside's own theories (Credit: Wikimedia)
Gartside's modestly entitled Essay (which was followed three years later, in 1808, by a revised edition that she boldly rechristened An Essay on a New Theory of Colours, and on Composition in General) predates by half a decade Johann Wolfgang von Goethe's celebrated treatise Theory of Colours, 1810, in which the renowned German poet and critic sought to correct what he believed were basic errors in Isaac Newton's understanding of our experience of colour in the world. Like Goethe, who had been developing his ideas for decades, Gartside seemed quietly determined to recalibrate Newton's conception of the spectrum of colours that comprise white light, which the English mathematician famously hit upon as a student during a much earlier lockdown in 1666, when the Great Plague triggered quarantines, and to inflect it with a painterly urgency and purpose it arguably lacked.
"Calling it a 'theory'," Loske tells me, "is really clever. She puts it into a more serious context, something beyond being a painting manual. She is most interesting in terms of picking up Newtonian ideas and adapting them to painting. Newton was all about immaterial colours – about splitting the rainbow and about coloured lights. Someone had to adapt all of that fantastic knowledge to material colour, and she does that beautifully."
The spectrum of colours that Newton famously unweaved with his carefully angled prisms seemed to many more staged than natural – hues of an obsessive intellect under artificially controlled conditions rather than the dishevelled shades of messy reality. Newton's insistence on bending the rainbow to accommodate a redundant seventh colour, indigo, to sit alongside blue, merely to ensure that there were as many colours as there are the planets in the heavens and notes on the musical scale, is often raised as proof that he shaped what his eyes actually saw to fit an airy ideal. The century between his eventual publication of Opticks: A Treatise of the Reflexions, Refractions, Inflections and Colours of Light – in which Newton formally presents his ideas – and Gartside's and Goethe's volumes on colour theory in the first decade of the 18th Century, would witness a flurry of publications by writers and artists keen to reconcile Newton's clinical notions of colour with the practicalities of actually mixing pigments on a palette.
Refashioning the colour wheel
Central to each of these efforts – undertaken by everyone from the French painter Claude Boutet in 1708 to the British entomologist Moses Harris in 1766 to the Austrian entomologist Ignaz Schiffermüller in 1772 – was a reimagining of Newton's seminal, if curiously colourless, colour circle which he presented in his Opticks. For Goethe, it was Newton's failure to acknowledge the fundamental role that darkness plays in shaping the colours we see in everyday experience that motivated his own refashioning of the colour wheel. In 1798, Goethe and the playwright Friedrich Schiller collaborated on a complex diagram they called the "rose of temperaments", in which the concentric orbits of a dozen colours and corresponding character traits revolve around a dark abyss yawning at the diagram's centre. Eventually this elaborate wheel would give way to Goethe's more famous, simplified colour circle which he devised in 1809 and included the following year in his own Theory of Colours.
Gartside's blots broke down the colour wheels of previous theorists (Credit: Clive Boursnell)
Gartside's abstract roses, which look more like luminous shrapnel suspended mid-explosion than fusty scientific schematics, are far less editorialised or carefully captioned than Goethe's wheels. By erasing the labels that her male precursors inserted into their diagrams, Gartside allows the clashes and harmonies of colour to sing for themselves. By doing so, she reclaims the chromatic diagram as a purely aesthetic document – a work of art.
It is tempting, given the close proximity of the publication dates of Goethe's and Gartside's studies, to wonder whether any cross-pollination of ideas might have occurred – or whether, indeed, Gartside's volume had any influence whatsoever on the ideas or practice of later artists and theorists. Who can say? But it is a question pondered too by Loske, who believes "the abstract dimension of Gartside's illustrations" echo that of JMW Turner, who has himself been seen by historians as a forerunner of non-figurative art. The two contemporaries certainly share a fascination with the heft of weightless colour severed from incidental substance. Turner, Loske suggests, "is likely to have known about her work through his association with a number of watercolour societies," before conceding that, "regrettably, there is no evidence for this".
"No evidence for this" is the dispiriting, if familiar, dead end reached by any critic attempting to assess the contribution of female artists and writers whose achievements have either been overlooked entirely, demeaningly dismissed, or dishonestly unacknowledged. Such are the three sad axes against which the genius of women has all too often been plotted by cultural history. It's a designation where one finds too the tantalising legacy of the US artist and painter Emily Noyes Vanderpoel, whose remarkable ideas and work Loske has also spent time resuscitating.
Vanderpoel's grids resemble Modernist works – although they were created decades earlier (Credit: Alamy)
Like Gartside a century before her, New York-based Vanderpoel surrounded herself with amateur water colourists, and published a deceptively unassuming study of colour whose interior illustrations, properly analysed and appreciated, confound the chronology of modern art milestones. What distinguishes Vanderpoel's Color Problems: A Practical Manual for the Lay Student of Color, published in 1902, are sequences of "colour analyses" in which, Loske has written, "Vanderpoel breaks down an image, an object, or a design pattern into its chromatic components, and presents the resulting colour key on a 10 x 10 square grid, with the proportional distribution of each colour noted below to the total of 100 squares." The result is a series of striking schematics – QR-code-like matrices of pure pixelated colour that predate the geometric abstractions of Piet Mondrian and his minimalist descendants.
To measure fully the significance of either Vanderpoel or Gartside to the unfolding story of art will require the kind of scholarly attention that is lavished on those with a much higher profile – a Catch-22 that Loske is determined to rectify. "I want to create a canon," she says of her wider ambition, "of women who have written on colour. With women there is a whole range of problems: the logistics, how do you get an education, how do you get access to resources, who lets you write, who lets you publish." The picture that Loske is patiently assembling, with each forgotten female figure a stroke on her canvas, promises to challenge the image we have in our minds of whose palettes truly shaped the shapes of art. I can't wait to see it.
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Valeurs Actuelles
« Deux mois de retard de loyer », « 500 000€ de crédit » : A Lyon le cri du cœur des commerçants de la Guillotière
Michel Dulac est un homme engagé. Acteur de la vie politique lyonnaise depuis de nombreuses années en qualité d’élu régional Rassemblement National, il œuvre aujourd’hui en tant que président du collectif Touche pas à ma belle ville. Accompagné du général Thomas Toussaint avec qui il partage son combat pour un quartier plus sûr, les deux hommes viennent régulièrement prendre le pouls des commerçants du quartier et tentent de s’affirmer comme des interlocuteurs incontournables auprès des autorités publiques. Créée en octobre 2020 à une époque où le quartier de la Guillotière connaissait ses premières turbulences, l’association rassemble aujourd’hui une grande partie des commerçants. Malgré de nombreuses mobilisations, la situation n’évolue pas et le quartier poursuit sa lente descente aux abîmes. Conséquence directe, la chute brutale du chiffre d’affaires pourrait bien contraindre nombre de commerçants passés par pertes et profits à prochainement mettre la clé sous la porte après plusieurs mois de disette.
Fermeture des grilles de la pharmacie en pleine journée
Michel Dulac est sans doute un des seuls commerçants du quartier à pouvoir se targuer de présenter des résultats encore prolifiques. Ce fleuriste, installé dans le quartier depuis 1968, a certes vu son activité quelque peu affectée par la dégradation sécuritaire, toutefois son établissement continue de jouir d’une solide réputation auprès d’une clientèle de fidèles. « Les gens commandent désormais sur Internet » glisse-t-il non sans amertume. Sa boutique demeure une institution dans le quartier et dans toute la capitale des Gaules. « Une affaire qui tourne » selon ses propres mots. En face, l’enseigne Five Pizza connaît une situation tout autre. Installée depuis deux mois dans le quartier, son gérant, franchisé, s’inquiète d’un début d’activité très poussif. « Ça ne décolle pas. Entre 17h et 21h c’est un cauchemar ici. J’ai déjà deux mois de retard de loyer avec un crédit de 500 000€ sur le dos. Si j’avais su ça avant, je ne me serais pas installé ici » explique ce dernier à Valeurs actuelles. Des mauvais chiffres tenant en grande partie à la fréquentation de la place Gabriel Péri, désormais privatisée par les trafiquants de drogue et mineurs isolés dans une indifférence presque généralisée des pouvoirs publics depuis maintenant deux ans. Conséquence directe, les clients, et surtout les femmes, passent leur chemin pour éviter un secteur jugé trop dangereux. Face à une situation hors de contrôle, les commerçants font contre mauvaise fortune bon cœur en s’adaptant à un environnement chaque jour plus hostile. La situation est telle que les grilles de la pharmacie du quartier se referment parfois en pleine journée lorsque se déclarent des rixes au sabre entre clandestins sur la chaussée. A deux pas de là, le Casino situé sur la place Gabriel Péri, avait lui aussi annoncé baisser le rideau à 15h il y a quelques mois. Depuis lors, la mesure a été levée sur fond de légère amélioration de la situation dans le quartier sans pour autant ramener une clientèle qui a massivement déserté les lieux. Les employés, quant à eux, restent sur le qui vive en permanence et réclament désormais une prime de risques pour continuer à exercer leurs fonctions. « Depuis un an, on ne peut plus travailler, on est en danger de mort » se désole Michel Dulac.
Un chiffre d’affaire qui baisse de 80%
Dans le quartier, les commerçants sont unanimes : leur chiffre d’affaires s’effondre. Entre moins 15% pour les moins touchés à moins 80% pour les plus impactés, tous s’alarment d’une situation qui va de mal en pis. Si le conflit en Ukraine et la crise sanitaire sont des facteurs d’explication conjoncturels, ils ne constituent pas le nœud du problème comme l’explique le gérant de l’enseigne Best Bagel située au niveau du cours Gambetta. « Nous avons constaté une chute de 50% de notre chiffre d’affaires contre moins 30% sur les autres établissements implantés ailleurs. On travaille beaucoup moins le soir par exemple » explique ce dernier. Et pour cause, le cœur de cible de l’enseigne vise essentiellement les étudiants. Une clientèle aujourd’hui en voie de disparition dans le quartier malgré la présence de plusieurs écoles à quelques encablures. A quelques mètres de là, le maraîcher du quartier se désespère de la baisse de fréquentation de son enseigne autrefois prisée de tous selon ses dires. Les fruits et légumes, il y a encore peu exposés sur le trottoir, se retrouvent aujourd’hui à même l’échoppe en raison des nombreux vols constatés ces derniers temps. Même constat chez le buraliste du quartier dont l’activité est désormais en concurrence directe avec les revendeurs de cigarettes qui alpaguent les passants place Gabriel Péri à des prix cassés. « Faire partir les clients c’est facile, les faire revenir c’est autre chose » déplore ce commerçant.
Une zone de non droit
Face à la situation, peu nombreux sont les commerçants à attendre une action des autorités publiques. Les forces de police présentes dans le quartier doivent faire face à un manque d’effectif et aux procédures judiciaires très permissives à l’égard des mineurs isolés dont l’incarcération n’excède jamais deux jours. Pour beaucoup, le quartier est devenu une zone de non droit. « Quand la police n’est pas là, ce sont les délinquants qui commandent » s’insurge cet habitant. « Ils ont des ordres. Beaucoup nous disent que la situation pourrait être réglée en quelques jours avec une volonté politique » précise Michel Dulac. En attendant, les commerçants restent en proie à une insécurité permanente qui, après avoir fait fuir leur clientèle, menace désormais leur propre intégrité physique. Faute de ressources pour s’attacher les services d’agent de sécurité, les plus exposés s’arment de gaz lacrymogène pour faire face aux agressions. « La police nous demande même de les contenir » s’indigne ce commerçant du quartier. Les autres subissent et tancent les « bobos » de la mairie, aveugles face aux problématiques du quartier et qui ne veulent pas entendre les revendications autour d’un renforcement de la police. « On est sur une ligne de crête. Si la police n’est pas présente, ça repart » explique ce membre très engagé du collectif. Les projets de végétalisation et de piétonnisation dont s’enorgueillissent les élus écologistes exaspèrent les commerçants. « Ce n’est pas audible, ils n’ont pas les codes » s’agace ce gérant de fast-food. Faute de pouvoir escompter une amélioration de la situation à court terme, beaucoup de commerçants regarderont avec intérêt l’issue des élections présidentielle et législatives en espérant des jours meilleurs à venir.
BBC
Managers are saying, ‘I need my employees to keep generating work so that I know they’re earning their salary’ – Susan Vroman
When employees are on the clock, most managers expect them to keep busy through the workday. This may mean either completing tasks within their remits, or finding ways to make sure their hands are in some work-related project. Even when workflows deliver some downtime, the message from management is generally clear: find a way to keep working.
If workers appear to twiddle their thumbs, some managers step in with ‘busywork’ to keep their employees occupied. “Busywork is something that doesn't have a purpose,” says leadership and development trainer Randy Clarke, based in Indiana, US. “It doesn't lead towards reaching any goals, it doesn't improve the person, the operation or the culture.”
Examples of busywork might include compiling a pointless report, colour-coding a spreadsheet or proofreading a presentation that has already been checked. One 2016 study of 600 knowledge workers showed they spent just 39% of their workdays doing their actual jobs, with the rest dedicated to meetings, emails and busywork such as writing status reports for managers.
In the office, managers might assign busywork based on a quick visual check of what employees are doing. But the switch to remote work during the pandemic has changed that, as many managers can no longer easily monitor their employees. While studies suggest many remote employees are significantly more productive, they are also working significantly longer hours. Does this mean that managers are assigning more busywork? And would it really be so bad if employees took a break when there was nothing to do?
Keeping control
Part of the busywork problem is some managers equate business with productivity.
The perception is not just that a busy worker is engaged and making an effort, but even that their industriousness gives them a higher moral value than their less busy colleagues. This sets up a dynamic in which two office workers completing identical tasks can be judged on their busyness, rather than their results. Who appears to be more engaged: the busy worker who skips lunch to get things finished, or the efficient worker who finishes early and uses the time saved to buy groceries online?
From the bosses’ perspective, the busy worker is often a more reassuring sight. “People feel like they're paying you for a reason if they see you’re busy doing work,’ says Susan Vroman, lecturer in management at Bentley University, Massachusetts.
This is heightened in organisations where work culture dictates that managers operate in a more traditional, authoritative style, discouraging autonomy among employees. In these organisations, managers may also feel under pressure from their own superiors to prove that their team is busy and productive. “Managers are saying, ‘I need my employees to keep generating work so that I know they’re earning their salary, because somebody is watching me to make sure that I'm managing them well’,” says Vroman.
Remote work has, in some cases, exacerbated this pressure. When employees first switched to remote work, many managers found the inability to visually monitor their employees unsettling. “In the immediacy of Covid, bosses felt that if they couldn’t see employees working, then they weren’t working,” adds Vroman. “They didn’t think employees were being productive, even if they were still delivering results.”
At the same time, managers reported a widespread loss of trust in their employees. July 2020 research in the Harvard Business Review showed 41% of managers questioned their employees’ motivation, and almost a third doubted that their employees had the right knowledge or essential skills to make remote work successful.
When higher-ups doubt employees’ work ethic, one solution is to micromanage their time with an endless list of tasks to keep them chained to their desks – even if some of those tasks are pointless. “Managers may not even know if an employee has finished their core work, but they are giving additional busywork to ensure that they don't finish [for the day],” says Barbara Larson, an executive professor of management at D’Amore-McKim School of Business at Northeastern University, Massachusetts. “It’s work that is literally just being given to ensure that employees are working, so the manager has a sense that they are still in control.”
Downtime can be hugely beneficial for employees - even making them more productive - so why are managers often resistant? (Credit: Getty)
‘We definitely make ourselves look busy’
It is not just managers who equate industriousness with good performance, however. One study showed knowledge workers spend an average of 41% of their time at work on self-assigned busywork that could be delegated to others, in order to appear busier and more important at work. “We definitely make ourselves look busy, because we know people are watching,” says Vroman.
Online, the pressure to look busy remains, even if that means adding extra tasks to the workday, like sending messages to prove we are logged on. And even though many workers are able to complete their work in less time in remote-work environments, many still feel the pressure to assign themselves busywork. “We feel bad about [not working] because we know we're being paid to work all day,” says Vroman. Indeed, a 2021 study showed that guilt around taking breaks is so high that 60% of US remote workers don’t take any time to themselves during the workday.
Temptation to self-assign busywork can be even higher among employees who fear being assigned busywork from their bosses instead. Vroman says people will start doing things to make themselves look busy, “so that the bosses will lay off”.
Some managers report lulls in work during remote set-ups have made employees uneasy. “When some of our staff were working from home, I noticed that they felt a bit guilty when there was downtime,” says Niall John Lynchehaun, the managing director of building-supplies company Midland Stone, based in Ireland. He started assigning busywork so his employees still felt useful in these quiet periods. “It's simply the easiest way to deal with the situation.”
But assigning too much busywork to mitigate guilt might mean swapping one set of negative feelings for another. A 2018 study showed 42% of workers were spending half of their time on busywork, and 71% said that doing too much busywork “made them feel as though their lives were being wasted”.
The ripple effect of pointless tasks
In the long-term, frequently assigning tasks designed primarily to keep workers occupied can damage the relationship between managers and their workers.
“It can be very demotivating to the remote employee,” says Larson. “It's a sign of lack of trust and lack of care. The real tragedy of busywork is in the opportunity that is lost. There’s so much that could be done within that time that would be beneficial to both the employee and the firm.”
42% of workers were spending half of their time on busywork, and 71% said that doing too much busywork “made them feel as though their lives were being wasted”
Such opportunities could include assigning the worker meaningful tasks or opportunities for growth that often get put on the backburner, such as training. It could also mean letting employees take a breather. Numerous studies have proven the benefits of taking regular breaks during the workday. Among them are reduced stress and improved focus, creativity and productivity – all positives for employees and their organisations.
But especially when remote workers are putting in increasingly long hours, piling on endless busywork will have the opposite effect. “The primary risk is that employees burn out and their mental wellness is impacted,” says Vroman. “This Great Resignation is the result, in part, of exhausted people who are not managed effectively in their remote work because it wasn't flexible enough.”
Breaking the cycle
Of course, not all managers are proponents of busywork. Larson believes in “outcome-based” tasks instead of time-based ones. If her employees finish early or have time to take a break, she says, “then, frankly, that flexibility is part of the reward for their performance”.
This approach relies on giving teams autonomy, something Larson describes as “extremely motivating”. “Typically, what happens is that creates a virtuous cycle, where people want to do a good job.”
Randy Clarke suggests that managers need to think harder about the kind of tasks they are handing out. When he trains managers and leaders, he advises they keep employees busy during work hours, but avoid busywork. Instead, they should plan for slow periods, and “look for tasks they can give that will add value".
Ultimately, managers who feel caught in a cycle of assigning busywork should take a step back and think more broadly about what their managers want from them – rather than scrambling to keep people busy. “They're probably looking for you to generate good results and, hopefully, retain people who are happy working for you,” suggests Vroman.
Remote work may not have finished off the idea that workers on the clock have to be kept busy, but changing attitudes towards management offer some hope. If the flexible schedules now in demand swap work hours for outcomes, they could take busywork with them, and leave healthier, happier workers in their wake.
Valeurs Actuelles
Malgré la défaite, Génération Zemmour veut continuer de mobiliser
20 heures, dimanche 10 avril. Les résultats du premier tour tombent sur les chaînes de télévision. Emmanuel Macron 27 %, Marine Le Pen 23 %, Jean-Luc Mélenchon 22 %… Donné un temps comme trouble-fête d’un second tour annoncé depuis plusieurs mois, Éric Zemmour n’obtient que 7 % des suffrages. Au QG du candidat Reconquête!, les visages sont pâles, les yeux embués. Sur les canaux de discussions internes des militants, le silence est assourdissant durant plusieurs heures. La pilule est difficile à avaler.
Passé cette soirée, l’heure est à l’analyse des réussites et des échecs de cette campagne avant d’enchaîner sur les prochaines législatives. « C’est ce que nous étudions cette semaine », confie un proche du bureau national. Si quelques militants ont fait défection au lendemain de la défaite, « cela n’est qu’à la marge », explique Vincent Poupon, responsable régional d’Occitanie de Génération Zemmour, le reste étant dans l’attente de pouvoir continuer le militantisme, d’une façon ou d’une autre.
Une action de happening pour remobiliser
« Certains continuent de coller des affiches de Zemmour », s’amuse un militant, tandis que d’autres réfléchissent à une restructuration du mouvement dans chacune des fédérations. Quel avenir donner à Génération Z, fort de ses 20 000 adhérents revendiqués ? À Toulouse, deux jours seulement après le premier tour, le mouvement a rassemblé ses troupes, mardi 12 avril devant la cathédrale Saint-Étienne, où quelques jours plus tôt une tentative d’attentat venait d’être déjouée.
Une action de happening, courant dans le jeune milieu militant de droite. Pour contribuer à “l’union des droites” chère à Éric Zemmour, le parti a d’ailleurs convié d’autres mouvements autour de leur banderole : les syndicats étudiants de la Cocarde et de l’UNI, des militants du groupe local Furie Française, lancé après la dissolution de Génération identitaire, et l’Action française, le plus ancien mouvement royaliste de France. Seul le Rassemblement national a décliné l’invitation, prétextant « être en campagne » pour le second tour.
L’action se veut unitaire et éclaire. Les porte-paroles se partagent le discours, dénonçant « le climat anti-chrétien qui règne sur la France ». « Dégradation, profanation, incendies quand ça n’est pas un égorgement, c’est le quotidien des chrétiens », poursuit le communiqué qui pointe « des individus qui haïssent tout ce qui peut rappeler le ciment de notre culture française et européenne ». Les jeunes militants dénoncent une inaction de l’État, face à « plus de deux actes christianophobes par jour ».
"Nous sommes tous des enfants de la France", "Une seule solution, dégager Macron", "Cathédrale attaquée, Francais en danger", scandent-ils. pic.twitter.com/pBFxxc3ML2
— Nicolas Boutin (@NicolasBoutin11) April 12, 2022
Une tentative d’attentat en pleine messe
Vendredi 8 avril, quelques heures avant la fin de la campagne officielle, un individu s’est glissé dans la cathédrale Saint-Étienne pendant la messe matinale et a jeté son sac au pied de l’autel devant des fidèles interloqués. Le sacristain, l’ayant pris pour un livreur, a alors tenté d’interpeller l’individu, dissimulé derrière un masque et une casquette. Il a finalement pris la fuite avant d’être arrêté par la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) quelques heures plus tard, dans la banlieue de Toulouse.
Dans le sac, les démineurs retrouvent un engin explosif artisanal sans dispositif de mise à feu, selon les autorités. Le suspect, âgé de 47 ans, présenté comme un « déséquilibré », a été mis en examen et placé en détention préventive. Le quadragénaire était connu des services judiciaires, ayant déjà été condamné pour violence avec arme et soupçonné d’avoir glissé d’autres colis suspects dans le métro toulousain, le 23 mars dernier.
« Être innovant, trouver des moyens d’action »
Alors que la ville vient de commémorer le dixième anniversaire des attentats de Mohammed Merah contre des militaires et des membres de la communauté juive, les Toulousains ont craint de revivre le même scénario, à la veille du premier tour, ayant en mémoire l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, où un prêtre avait été égorgé en pleine messe.
À Toulouse, Génération Z se voit en futur pôle de la jeunesse de droite, réunissant des militants et des sympathisants « d’où qu’ils viennent », par des actions, des conférences et la participation aux campagnes électorales. « On va continuer d’unifier le camp national, d’être une maison commune pour toutes ces personnes », explique Stanislas Rigault, le président du mouvement qui ne veut pas « rester inactif ». « On va essayer d’être innovant, de trouver des moyens d’action sur l’insécurité, le grand déclassement et la désindustrialisation », annonce-t-il, avant une réunion prévue jeudi 14 avril, avec l’ensemble des responsables régionaux de « GZ », afin de définir les plans.
France24 - Monde
Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi
Publié le : 08/04/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Guillaume GRALLET
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Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?
Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.
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Carole Delga appelle à manifester contre Marine Le Pen le 21 avril à Toulouse
Un « rassemblement pour la République ». Mardi 12 avril, la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga a annoncé vouloir organiser une manifestation en soutien à Emmanuel Macron et contre Marine Le Pen le 21 avril prochain, rapporte 20 Minutes. « On va se mobiliser pour le 24 avril. Je vous annonce que le jeudi 21 avril, je vais organiser un rassemblement pour la République, pour rappeler que nous devons utiliser le bulletin de vote Emmanuel Macron », a déclaré Carole Delga. L’élue socialiste entend ainsi s’opposer à la candidate nationaliste en appelant au « front républicain ».
Une date symbolique
La date du 21 avril n’a évidemment pas été choisie au hasard : ce rassemblement aura lieu au lendemain du débat d’entre-deux tours opposant le candidat progressiste à la candidate souverainiste. Mais surtout, cette manifestation interviendra vingt ans jour pour jour après le « coup de tonnerre du 21 avril » qui vit Jean-Marie Le Pen se qualifier à la surprise générale au second tour de l’élection présidentielle de 2002 face à Jacques Chirac, déclenchant, à l’époque, de vastes mouvements de protestations dans tout le pays. Pour autant, cet appel à voter pour Emmanuel Macron de la part de Carole Delga n’est pas un chèque en blanc pour le président sortant. L’élue socialiste espère bien que le Parti socialiste obtiendra la majorité des sièges à l’Assemblée nationale lors des législatives de juin prochain. Un pari extrêmement risqué : la candidate à l’élection présidentielle soutenue par le PS, Anne Hidalgo, ayant obtenu… 1,8 % des suffrages exprimés.
Toulouse : les dernières actualités
BBC
Streaming is driving a 'golden age' for Indian drama
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Award-winning actor, Rasika Dugal, has never had more work, or been recognised more often.
The Indian actor's star is rising - she will soon be seen in the second season of drama, Delhi Crime on Netflix and in the film, Lord Curzon Ki Haveli. She is also currently working on a unnamed TV series.
But it hasn't always been this way. Like many actors, her early years in the industry were tough and frustrating. Ms Dugal worked on films that were never released and those that did reach the box office, did not attract much of an audience.
"While working on those films was a very fulfilling experience as a performer, the films didn't reach the audience I felt they deserved," she says.
When it came to distribution, the small films she worked on just did not have the marketing budgets to compete with the big blockbuster movies, so struggled to find an audience.
"All the popular and convenient screens and show timings [at cinemas] would already be taken by the bigger film," Ms Dugal explains.
But everything changed for her in 2018, when she starred in Mirzapur, a crime thriller series from Amazon Prime Video. Her role as the manipulative character Beena Tripathi, won her awards and work flooded in.
"The coming of steaming platforms has transformed my career. Not only in terms of the quantity of work but also in terms of quality and variety of work," she explains.
It's been a similar story for actors around the world. Money from Netflix, Amazon, Apple and others has been pouring into original drama.
Last year the streaming industry globally spent a whopping $220bn (£168bn) on content, according to figures from Ampere Analysis, up 14% on the previous year.
In India, Netflix alone spent $405m (£310m) to develop original and licensed Indian content during 2019 and 2020.
This sudden influx of money means India currently has around 30 streaming services, also know as Over-the-Top (OTT) platforms.
And in a nation where hundreds of languages and dialects are spoken, all that investment means many more viewers can be catered for in their first language.
"Last year, Netflix's 28 Indian original titles were across seven languages, eight formats and 11 genres across films, series, comedy, reality and documentaries," says Monika Shergill, vice-president content, Netflix India.
More technology of business:
"As we've had the opportunity to bring a more diverse set of films from different regions of our country, we've seen more and more [people] discover and engage with these films."
"India has a rich storytelling culture and tremendous love for entertainment; we're just at the beginning of our journey here," she adds.
Ashish Pherwani, Media and Entertainment analyst at Ernst & Young, estimates that around 40 million of India's 300 million households currently access streaming services like Netflix.
That means there is plenty of room for growth. Mr Pherwani thinks that figure is likely to grow to 60 million households over the next few years - with a total audience of around 200 million viewers.
"We will see both mega platforms and niche genre offerings come into being, and various bundling, packaging and pricing models as well," he says.
Siddharth Roy Kapur is the founder of one of the biggest film production companies in India, Roy Kapur films.
He agrees that streaming has created a "golden age" for entertainment in India, but he also has some reservations.
As a producer, he explains that the financial returns for making films released in the traditional way can still be greater - as the production house usually retains the rights to the film.
But that is often not the case for material made for the streaming platforms, who will pay a one-off fee to hold the rights themselves.
"If it's a theatrical release, the returns on investment to the producer are much higher if the movie does well and you own the content," he says.
Mr Kapur also thinks the streaming business may have expanded too fast and some platforms could end up merging.
"I think there might be some kind of consolidation... the OTT [streaming services] with deep pockets will survive, and in a few years the rest will consolidate."
Indian actors are really enjoying the ride while it lasts though.
Saqib Saleem is one of them and has recently starred in numerous TV shows and films. He says the variety and quality of the work he is being offered has never been so good.
"This is the most exciting phase of my career because of the variety of roles that I am being offered. This wasn't the case five-six years ago. That was when all you had to do was find a conventional film with a hero.
"I think it's making the entertainment industry more accessible to viewers irrespective of their culture and geography. It is very exciting to have content creators put their minds to stories that are nothing like formulaic series or films."
France24 - World
Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
Issued on: 11/04/2022 - 21:19
Cyrielle CABOT
Benjamin DODMAN
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FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron improved on his 2017 score in Sunday’s first round of the presidential election. But he goes into the April 24 run-off with a starkly diminished reservoir of votes in what large swaths of the country have come to see as a choice of “the lesser of two evils”.
Macron trounced the same far-right candidate in a lopsided contest five years ago, but polls are pointing to a much closer race this time amid widespread dismay at a rematch voters have long said they didn’t want.
Following the first round, Macron is on course to beat Le Pen by 54% to 46%, according to a projection by pollsters Ipsos-Sopra Steria for FRANCE 24. Other polls have suggested the gap could be as narrow as two percentage points. In any case, Macron is polling well below the 66% he won in 2017 against the very same opponent.
In Sunday’s first round, the incumbent president trailed Le Pen in every age category except the over-65s, who voted massively in his favour. Without their support, he wouldn’t even be in the run-off. But the inability to generate enthusiasm among younger voters is just one of Macron’s problems after five troubled years in office and a lacklustre campaign overshadowed by the war in Ukraine.
French presidential election © France 24
“Macron’s reservoir of votes is extremely weak,” said Martial Foucault, head of the Cevipof institute in Paris, noting that rivals from the mainstream whose supporters are most likely to rally behind him have been all but wiped off the political map.
“The scores of the Socialist Party (1.7%) and Les Républicains (4.8%) suggest many of their supporters already voted tactically in the first round. And the more ‘Macron-compatible’ among them gave their votes to the incumbent,” Foucault told FRANCE 24. While Macron can also count on the support of voters who backed the Greens’ Yannick Jadot (4.6%) and the Communists’ Fabien Roussel (2.3%), “we’re talking about a very limited pool of voters”, Foucault added.
At the other end of the spectrum, Le Pen can reasonably expect to pick up most of the 7.1% of voters who backed her far-right rival Éric Zemmour and the 2.1% who went for nationalist right-winger Nicolas Dupont-Aignan – with both candidates throwing their support behind her on Sunday night. Their combined total brings the far right’s tally to an unprecedented 32.5% – underscoring a profound shift in the French electorate and pointing to a substantial reservoir of votes for Le Pen ahead of the April 24 run-off.
Mélenchon voters on the fence
Even more than in 2017, Le Pen’s camp is likely to frame the contest as a battle between globalised urban elites and France’s marginalised peripheries. In that respect, it is perhaps noteworthy that the two most powerful figures in the Paris region – the capital’s mayor, Anne Hidalgo, and the head of the region, Valérie Pécresse – suffered a shellacking at the polls, recording by far the worst results in the history of their respective parties.
Pécresse’s dismal score was a startling 15 points shy of the 20% reached by scandal-plagued François Fillon five years ago. It wrapped up a gruelling campaign for Les Républicains’ first female candidate – which saw few positives other than her Covid test. Still, Pécresse fared significantly better than the Socialists’ Hidalgo, representing the other mainstream party that once dominated French politics.
Like in 2017, all eyes will be on the 22% of voters who rallied behind Jean-Luc Mélenchon, the radical leftist who, once again, fell just short of the second round. On Sunday night, Macron “extended his hand” to the 7.7 million people who backed the veteran leftist, including a third of all voters aged 18 to 24. The incumbent will need to sway some of those young voters in particular if he is to fend off the far right.
As the exit polls came in, a downcast Mélenchon insisted that “not a single vote should go to Le Pen” – an injunction he repeated three times. But he did not call on his base to swing behind Macron, and several post-vote polls indicated that his voters are sharply divided for the second round. According to projections by Ipsos-Sopra Steria, 30% of Mélenchon’s votes could go Le Pen’s way, while a large chunk remain undecided.
“Even though he urged supporters not to vote far right, projections point to a third going to Macron, another third to Le Pen and the last third abstaining,” said Foucault, stressing that “Mélenchon’s role over the next two weeks will be decisive”.
Beyond the far left, Macron is also appealing to the roughly 25% of registered voters who did not vote at all, higher than the 22.3% who stayed home in the first round five years ago. It's far from certain, however, that the abstentionist bloc of mainly young and working-class French voters will want to support a president who is promising to raise the retirement age to 65 from 62.
Back-handed ‘endorsements’
While attention has focused on Mélenchon’s next moves, the back-handed phrasing of other candidates’ “endorsements” did not go unnoticed.
Pécresse said she would herself cast her ballot for Macron and urged her supporters to do likewise. But she accused the incumbent of having “played with fire” by “dodging democratic debate” and setting up a showdown with the far right. Polls have suggested that up to half her base could be tempted by Le Pen, who has sought to moderate her image in recent years to appeal to the traditional right.
In calling for a Macron vote on April 24, the Greens’ Jadot excoriated the president for “having fractured the country through climate inaction”, anti-social policies and “contempt for democracy”. He added: “It is now up to Emmanuel Macron to unite the French in defeating the far right.”
In his speech moments later, Macron began by thanking candidates who backed him. He promised to “reach out to all those who want to work for France”, calling for the establishment of a “large political movement of unity and action”. Some concrete action is precisely what he needs to offer in the coming days if he is to give substance to his calls for unity against the far right.
Having governed to the right of centre, the incumbent will need to offer left-wing voters in particular some positive reasons to back him. Sandrine Rousseau, the outspoken runner-up in the Green primaries, captured the mood of many disgruntled left-wingers on Sunday, arguing that “it is up to Emmanuel Macron to reach out to the voters he knowingly humiliated throughout his term in office".
Re-demonising Le Pen
Five years after celebrating his first-round lead at a swanky Paris eatery, Macron has been careful to project a different image this time, rolling up his sleeves to campaign in Le Pen’s northern heartland in the early hours of Monday. He quoted left-wing icon Jean Jaurès as he toured the town of Denain, where Le Pen took a whopping 41% of the first-round vote. He will head east to Strasbourg on Tuesday, one of many large cities where Mélenchon came first.
Distracted by the war in Ukraine, Macron was blasted ahead of the first round for refusing to debate with his opponents and, indeed, hardly campaigning at all. He has now promised to campaign flat out, “from dawn to dusk, in direct contact with voters”.
On that front, too, Macron has some catching up to do. Le Pen has spent months campaigning in close contact with voters, shunning TV sets and large rallies in favour of low-key events in towns and villages up and down the country – both a tactical choice and a consequence of the dire financial straits of her party.
Despite her plans to sharply curtail immigration and dial back some rights for Muslims in France, Le Pen appears to have made huge strides in her decade-long effort to detoxify her party and her family name. She's done that, in part, by toning down her rhetoric and ditching some divisive policies, such as her 2017 pledge to quit the euro currency. Zemmour’s extreme-right challenge also had the knock-on benefit of making Le Pen look almost mainstream by comparison.
While Macron focused on the international stage, the National Rally leader spent much of her time mingling with crowds in depressed areas, showcasing her ability to connect with ordinary people. She cast herself as the “candidate of concrete solutions”, detailing plans to curb the price of gas, petrol, wheat and other staples.
“Le Pen succeeded in bolstering her credibility in the eyes of many voters,” said Benjamin Morel, a political analyst at Paris Panthéon-Assas university. “Surveys show that on some issues, most notably purchasing power, she is now considered the second most credible candidate, just behind Macron,” he told FRANCE 24.
“Macron’s challenge now is to throw her credibility into question and push her back into the toxic, far-right camp,” Morel added.
The incumbent has already started driving precisely those themes, arguing in his speech on Sunday that his platform “is a much more solid answer to the fears and challenges of our times”. He added, in a dig at the far right: “A country that bars Muslims and Jews from eating in accordance with their faiths – that is not our France.”
Republican front vs anti-Macron coalition
As he heads into a rematch of 2017, the incumbent president risks being caught up by one of the great paradoxes of ‘Macronism’: being at once an obstacle and, indirectly, a springboard for the far right.
“Macron risks being trapped in a situation he himself created,” said Foucault. “For the past five years, he has worked to install Le Pen as his main rival, challenging her on the right of the political spectrum. [Mélenchon’s supporters] have constantly denounced this, and it will be difficult to sway them over the next two weeks.”
Having played a large part in the demise – or replacement – of the centre-left and the centre-right, Macron has helped propel fringe parties like the National Rally, or indeed Mélenchon’s France Unbowed, into the role of only alternatives. This has further blurred an already fading “sanitary cordon” separating Le Pen’s party from the rest of the political establishment.
“To ensure he would again face a candidate he’d easily beaten once before, Macron contributed more than any other president to normalise the far right’s populist rhetoric,” left-leaning Libération wrote in an editorial on Monday, pointing to Macron’s ministers calling Le Pen “soft” on radical Islam and hounding “Islamo-leftists” in academia.
That assessment may be harsh, but it reflects the mood of many voters whose support Macron will need on April 24.
“Anger and resentment [of Macron] have been building up over the years,” said Foucault. “In this context, it is quite possible that an [anti-Le Pen] ‘Republican front’ fails to emerge, whereas a coalition built around resentment of Macron could take shape.”
Le Pen’s camp is of course well aware of this. They’re already at work trying to replace the ‘Republican front’ with an ‘anti-Macron’ front. “The second round will be all about anti-Macronism,” said the National Rally’s number two, Jordan Bardella, warning that Le Pen’s “reservoir of votes is not limited to Éric Zemmour or Les Républicains”.
Whereas Macron needs to shift gears in the coming days, Le Pen can stick to her first-round strategy of trying to come across as “presidential”. On Sunday, she noticeably didn’t spare a word for Zemmour, studiously avoiding any association with the rabble-rousing former pundit. Instead, she portrayed herself as the president “of all French citizens”, calling on “all those who didn’t vote for [Macron]” to join her and bring about “the change of government France needs”.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
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France24 - World
Man City, Liverpool advance to Champions League semi-finals on aggregate wins
Issued on: 13/04/2022 - 23:02
FRANCE 24
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Manchester City produced a disciplined performance to secure a fractious 0-0 draw at Atletico Madrid on Wednesday and reach the Champions League semi-finals 1-0 on aggregate.
Tensions boiled over in the closing stages and Atletico defender Felipe was sent off after receiving a second yellow card before the teams played out 12 minutes of added time.
The English champions dominated the first half and Ilkay Gundogan struck the post with their best chance after a flowing move down the right.
Atletico enjoyed more possession after the interval and threatened to score the goal that would have taken the game into extra time but were unable to break down the visitors' defence.
City, bidding to win European club football's most prestigious trophy for the first time, will play record 13-time champions Real Madrid in the semi-finals.
Liverpool knock out Benfica
Liverpool booked a semi-final showdown against Villarreal as the quadruple chasers survived a late collapse in Wednesday's 3-3 draw against Benfica.
Jurgen Klopp's side already had one foot in the last four after winning 3-1 in the quarter-final first leg in Lisbon.
Despite two late goals from Benfica at Anfield in the second leg, Liverpool advanced 6-4 on aggregate thanks to Roberto Firmino's double and Ibrahima Konate's opener.
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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FOOTBALLBenzema hat-trick puts Real Madrid in command against Chelsea
FOOTBALLChampions League: Real Madrid knock out title-holders Chelsea to reach semi-finals
FOOTBALLTitle holders Chelsea to face Real Madrid in Champions League quarter-finals
BBC
The microchip implants that let you pay with your hand
By Katherine LathamBusiness reporter
Patrick Paumen causes a stir whenever he pays for something in a shop or restaurant.
This is because the 37-year-old doesn't need to use a bank card or his mobile phone to pay. Instead, he simply places his left hand near the contactless card reader, and the payment goes through.
"The reactions I get from cashiers are priceless!" says Mr Paumen, a security guard from the Netherlands.
He is able to pay using his hand because back in 2019 he had a contactless payment microchip injected under his skin.
"The procedure hurts as much as when someone pinches your skin," says Mr Paumen.
A microchip was first implanted into a human back in 1998, but it is only during the past decade that the technology has been available commercially.
And when it comes to implantable payment chips, British-Polish firm, Walletmor, says that last year it became the first company to offer them for sale.
"The implant can be used to pay for a drink on the beach in Rio, a coffee in New York, a haircut in Paris - or at your local grocery store," says founder and chief executive Wojtek Paprota. "It can be used wherever contactless payments are accepted."
Walletmor's chip, which weighs less than a gram and is little bigger than a grain of rice, is comprised of a tiny microchip and an antenna encased in a biopolymer - a naturally sourced material, similar to plastic.
Mr Paprota adds that it is entirely safe, has regulatory approval, works immediately after being implanted, and will stay firmly in place. It also does not require a battery, or other power source. The firm says it has now sold more than 500 of the chips.
The technology Walletmor uses is near-field communication or NFC, the contactless payment system in smartphones. Other payment implants are based on radio-frequency identification (RFID), which is the similar technology typically found in physical contactless debit and credit cards.
For many of us, the idea of having such a chip implanted in our body is an appalling one, but a 2021 survey of more than 4,000 people across the UK and the European Union found that 51% would consider it.
However, without giving a percentage figure, the report added that "invasiveness and security issues remained a major concern" for respondents.
Mr Paumen says he doesn't have any of these worries.
"Chip implants contain the same kind of technology that people use on a daily basis," he says, "From key fobs to unlock doors, public transit cards like the London Oyster card, or bank cards with contactless payment function.
"The reading distance is limited by the small antenna coil inside the implant. The implant needs to be within the electromagnetic field of a compatible RFID [or NFC] reader. Only when there is a magnetic coupling between the reader and the transponder can the implant can be read."
He adds that he is not concerned that his whereabouts could be tracked.
"RFID chips are used in pets to identify them when they're lost," he says. "But it's not possible to locate them using an RFID chip implant - the missing pet needs to be found physically. Then the entire body gets scanned until the RFID chip implant is found and read."
Yet the issue with such chips, (and what causes concern), is whether in the future they become ever more advanced, and packed full of a person's private data. And, in turn, whether this information is secure, and if a person could indeed be tracked.
Financial technology or fintech, expert Theodora Lau, is co-author of the book Beyond Good: How Technology Is Leading A Business Driven Revolution.
She says that implanted payment chips are just "an extension of the internet of things". By that she means another new way of connecting and exchanging data.
Yet, while she says that many people are open to the idea - as it would make paying for things quicker and easier - the benefit must be weighed up with the risks. Especially as and when embedded chips carry more of our personal information.
"How much are we willing to pay, for the sake of convenience?" she says. "Where do we draw the line when it comes to privacy and security? Who will be protecting the critical infrastructure, and the humans that are part of it?"
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Nada Kakabadse, professor of policy, governance and ethics at Reading University's Henley Business School, is also cautious about the future of more advanced embedded chips.
"There is a dark side to the technology that has a potential for abuse," she says. "To those with no love of individual freedom, it opens up seductive new vistas for control, manipulation and oppression.
"And who owns the data? Who has access to the data? And, is it ethical to chip people like we do pets?"
The result, she cautions, could be "the disempowerment of many for the benefits of a few".
Steven Northam, senior lecturer in innovation and entrepreneurship at the University of Winchester, says that the concerns are unwarranted. In addition to his academic work he is the founder of UK firm BioTeq, which has been making implanted, contactless chips since 2017.
Its implants are aimed at people with disabilities who can use the chips to automatically open doors.
"We have daily enquiries," he says, "And have carried out over 500 implants in the UK - but Covid caused some reduction in this."
"This technology has been used in animals for years," he argues. "They are very small, inert objects. There are no risks."
Back in the Netherlands, Mr Paumen describes himself as a "biohacker" - someone who puts pieces of technology into his body to try to improve his performance. He has 32 implants in total, including chips to open doors and imbedded magnets.
"Technology keeps evolving, so I keep collecting more," he says. "My implants augment my body. I wouldn't want to live without them," he says.
"There will always be people who don't want to modify their body. We should respect that - and they should respect us as biohackers."
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France24 - World
Israeli forces shoot two teens dead in West Bank as raids continue
Issued on: 14/04/2022 - 03:59
NEWS WIRES
A Palestinian lawyer and two teenagers were killed Wednesday, the fifth day of Israeli raids in the West Bank following a spate of deadly attacks in the Jewish state.
Israel has poured in additional forces and is reinforcing its wall and fence barrier with the occupied territory after four deadly attacks have claimed 14 lives in Israel, most of them civilians, in the past three weeks.
Wednesday’s deaths bring to 18 the number of Palestinian fatalities in the ongoing escalation.
The Palestinian health ministry said human rights lawyer Muhammad Hassan Muhammad Assaf, 34, “died after being shot in the chest by the Israeli occupation army during the aggression on the city of Nablus”, in the northern West Bank.
The Israeli army did not confirm its forces had shot the lawyer.
In the evening, the ministry said Israeli forces shot dead a teenager “during their aggression on Husan”, in the southern West Bank.
The army said in a statement that soldiers shot a Palestinian suspect who had “hurled a Molotov cocktail” at them, adding that troops “used live ammunition in order to stop the immediate threat”.
A community leader in Husan told AFP the deceased was 16-year-old Qusai Hamamrah.
Hundreds of Palestinians were rioting in the area following the incident, the army said.
Shortly after, the health ministry announced the death of Amer Elyan, who it said was killed by “a live bullet in the chest” fired by the Israeli army following an operation in Silwad, with six other Palestinians wounded.
Local residents told AFP Elyan was 18 years old.
Israeli forces did not immediately report clashes in the area.
The death came after police said their special forces arrested a Palestinian in Kubar and three others in Silwad – both villages north of Ramallah – who were planning an attack on Israelis.
The Shin Bet internal security agency said the Kubar suspect, identified as Moath Hamed, had escaped Palestinian custody where he was being held for his role in murdering an Israeli in 2015.
‘On the offensive’
Violent clashes had erupted earlier in the day in Nablus, where Israeli forces were escorting a work crew that came to repair Joseph’s Tomb – a site sacred to Jews that was smashed in an act of vandalism last weekend.
Israeli troops racing through the city’s streets in an armoured convoy opened fire as a crowd pelted them with rocks and incendiary devices.
“Hundreds of Palestinians instigated a violent riot, burned tyres and hurled rocks and Molotov cocktails at the soldiers” who responded with “riot dispersal means and live ammunition,” the army said.
Witnesses told AFP Assaf was standing by the roadside, having just taken his nephews to school, when he was hit by a bullet as Israeli forces fired while pulling out of Nablus.
Assaf was mourned as a “fierce defender of his people” by his employer, the Colonisation and Wall Resistance Commission of the Ramallah-based Palestinian Authority.
After news of his death, Palestinian prime minister Mohammad Shtayyeh charged that Israeli soldiers “murder for the sake of murder, with a license granted by the prime minister of the occupying state, Naftali Bennett, without the slightest regard for international law”.
Bennett has warned that Israel is now “on the offensive” and determined to arrest militant suspects.
The latest major attack Israel suffered was a shooting rampage last Thursday in Tel Aviv that claimed three lives and wounded over a dozen more. The gunman, from Jenin, died in a shootout with Israeli forces following an all-night manhunt.
Ramadan tensions
Earlier Wednesday, the Israeli army said it carried out “counterterrorist operations” in the Palestinian militant bastion of Jenin and other West Bank cities.
In the city of Tulkarem, Israeli border police said they shot and wounded “a suspect in terrorist activity” who fled special forces trying to arrest him.
Bennett had vowed on Sunday that “we will not abide such an assault on a place that is holy to us – on the eve of Passover”, the Jewish festival.
The Palestinian Red Crescent reported 31 people wounded around the Nablus site and a nearby village, including 10 hit by live rounds.
The holy site, where Jews say the Biblical patriarch Joseph is buried, is a frequent flashpoint between Israelis and Palestinians. It was partially destroyed in 2000 during a Palestinian uprising and also torched in 2015.
Palestinian authorities consider the wider site an Islamic archaeological monument where a revered cleric was buried two centuries ago.
The clashes have come during the Muslim holy month of Ramadan and ahead of the start of Passover Friday, an overlap that can heighten tensions around sacred sites in Jerusalem’s Old City.
Last year Hamas, the Islamist group that runs the Gaza Strip, fired rockets toward Jerusalem following disturbances at the Al-Aqsa Mosque, the third holiest site in Islam, setting off a devastating 11-day war.
(AFP)
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Israeli forces kill Palestinian human rights lawyer in West Bank
Israel PM gives security forces free rein after surge in violence
Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel
France24 - World
Suspect in New York City subway shooting arrested, charged with terrorism
Issued on: 13/04/2022 - 21:27
FRANCE 24
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Jessica LE MASURIER
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US authorities on Wednesday arrested the man suspected of setting off smoke bombs and shooting 10 passengers in a New York City subway car, Mayor Eric Adams said, capping a manhunt that has renewed fears of violence in the city's transit system.
“My fellow New Yorkers, we got him. We got him,” Adams told a press conference. “We’re going to protect the people of this city and apprehend those who believe they can bring terror to everyday New Yorkers.”
The suspect, Frank James, was due to appear in court Thursday on a charge that pertains to terrorist or other violent attacks against mass transit systems and carries a sentence of up to life in prison, Brooklyn US Attorney Breon Peace said.
New York Police Commissioner Keechant L. Sewell said James was arrested with the help of a tip following a 30-hour search.
The tipster was James, calling to say he knew he was wanted and police could find him at a McDonald’s in Manhattan’s East Village neighborhood, two law enforcement officials said. They weren’t authorized to discuss the ongoing investigation and spoke on condition of anonymity.
James was gone when officers arrived, but they soon spotted him on a busy corner nearby, Chief of Department Kenneth Corey said.
A peak New York moment on @NY1: Zack Tahhan, who spotted the alleged subway shooter, grabs our mic and begins interviewing other witnesses. pic.twitter.com/ax3nXpSbvb
April 13, 2022
Passer-by Aleksei Korobow said he saw four police cars zoom past, and when he caught up to them, a compliant James was in handcuffs as a crowd of people looked on.
“There was nowhere left for him to run,” Sewell said.
Police had initially said Tuesday that James was being sought for questioning because he had rented a van possibly connected to the attack, but they weren’t sure whether he was responsible for the shooting.
In recent months, James had railed in online videos about racism and violence in the US and about his experiences with mental health care in New York City. In some videos, he criticised Adams’ policies on mental health and subway safety.
The gunman set off smoke grenades in a crowded subway car and then fired at least 33 shots with a 9-mm handgun, police said. At least a dozen others who escaped gunshot wounds were treated for smoke inhalation and other injuries.
Numerous clues
The shooter escaped in the chaos, but left behind numerous clues, including the gun, ammunition magazines, a hatchet, smoke grenades, gasoline and the key to a U-Haul van.
That key led investigators to James, a New York-area native who had more recent addresses in Philadelphia and Wisconsin.
Federal investigators determined the gun used in the shooting was purchased by James at a pawn shop –a licensed firearms dealer – in the Columbus, Ohio, area in 2011.
The van was found, unoccupied, near a station where investigators determined the gunman had entered the subway system. No explosives or firearms were found in the van, a law enforcement official who wasn’t authorised to comment on the investigation and did so on the condition of anonymity told The Associated Press. Police did find other items, including pillows, suggesting he may have been sleeping or planned to sleep in the van, the official said.
Investigators believe James drove up from Philadelphia on Monday and have reviewed surveillance video showing a man matching his physical description coming out of the van early Tuesday morning, the official said. Other video shows James entering a subway station in Brooklyn with a large bag, the official said.
‘Concerning’ videos posted on YouTube
In addition to analysing financial and telephone records connected to James, investigators were reviewing hours of rambling, profanity-filled videos James posted on YouTube and other social media platforms as they tried to discern a motive.
In one video, posted a day before the attack, James, who is Black, criticises crime against Black people and says drastic action is needed.
“You got kids going in here now taking machine guns and mowing down innocent people,” James says. “It’s not going to get better until we make it better,” he said, adding that he thought things would only change if certain people were “stomped, kicked and tortured” out of their “comfort zone”.
In another video he says, “this nation was born in violence, it’s kept alive by violence or the threat thereof and it’s going to die a violent death. There’s nothing going to stop that”.
His posts are replete with violent language and bigoted comments, some against Black people.
Police Commissioner Sewell called the posts “concerning” and officials tightened security for Adams, who was already isolating following a positive Covid-19 test Sunday.
Several of James’ videos mention New York’s subways. A February 20 video says the mayor and governor’s plan to address homelessness and safety in the subway system “is doomed for failure” and refers to himself as a “victim” of the city’s mental health programs. A January 25 video criticises Adams’ plan to end gun violence.
The Brooklyn subway station where passengers fled the smoke-filled train in the attack was open as usual Wednesday morning, less than 24 hours after the violence.
Commuter Jude Jacques, who takes the D train to his job as a fire safety director some two blocks from the shooting scene, said he prays every morning but had a special request on Wednesday.
“I said, ‘God, everything is in your hands,’” Jacques said. “I was antsy, and you can imagine why. Everybody is scared because it just happened.”
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Manhunt underway after suspect opens fire on Brooklyn subway
Gunman shot dead by New York police after opening fire at Christmas concert
France24 - World
‘Mariupol is still Ukrainian’, says mayor of besieged port city
Issued on: 13/04/2022 - 06:32
FRANCE 24
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Ukraine said it was not opening humanitarian corridors on Wednesday that would allow civilians to evacuate, accusing Russian forces of violating agreements on granting safe passage. Mariupol’s mayor, Vadym Boichenko, told a press conference that Russian forces had destroyed all the buses slated for use in evacuations. Follow the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
5:10 am: Expert team works to clear Kyiv region of landmines
Our colleagues at France 2 meet the team working to defuse thousands of undetonated explosives across a broad swath of territory around the Ukrainian capital:
2:40 am: US weighing high-level official visit to Ukraine, says source
Senior US officials are weighing whether to send a top Cabinet level official to Kyiv as a high profile representative in a show of solidarity with Ukraine, a source familiar with the situation said on Wednesday.
US Secretary of State Antony Blinken or Defense Secretary Austin Lloyd are potential candidates to pay a surprise visit to Kyiv, the source said.
President Joe Biden is unlikely to make the trip, the source said.
No final decision has been made on sending an official, the source said. The discussions were first reported by Politico.
Other Western leaders, including British Prime Minister Boris Johnson and European Commission President Ursula von der Leyen, have made trips to Ukraine in show of support following Russia's invasion in February.
Meanwhile, Western governments are sending more military aid to bolster Ukraine's defence against a major offensive expected by Russia in eastern and southern Ukraine.
1:42 am: Zelensky calls for European embargo on Russian oil
"First of all, we need an oil embargo, and Europe's clear readiness to give up all Russian energy. The European Union must stop sponsoring Russia's military machine," the Ukrainian president said, calling for Western countries to step up sanctions against Russia.
1:05 am: Russia says flagship of Black Sea fleet badly damaged by blast
Russia on Thursday said the flagship of its Black Sea fleet was seriously damaged and its crew evacuated following a fire that caused an explosion, as a Ukrainian official said the vessel had been hit by missiles.
The incident on the Moskva missile cruiser occurred after ammunition on board blew up, Interfax news agency quoted the Russian defence ministry as saying.
"As the result of a fire on the Moskva missile cruiser, ammunition detonated," it said in a statement.
Maksym Marchenko, governor of the region around the Black Sea port of Odesa, said in an online post that the 12,500 tonne ship was hit by two missiles, without providing evidence.
"Neptune missiles guarding the Black Sea caused very serious damage," he said in an online post.
April 14, 12:45 am: US gives Ukraine $800 million more in military aid, adds heavy weapons
US President Joe Biden announced an additional $800 million in military assistance to Ukraine on Wednesday, expanding the scope of the systems provided to include heavy artillery ahead of a wider Russian assault expected in eastern Ukraine.
The package, which brings the total military aid since Russian forces invaded in February to more than $2.5 billion, includes artillery systems, artillery rounds, armoured personnel carriers and unmanned coastal defence boats, Biden said in a statement after a phone call with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.
Biden said he had also approved the transfer of additional helicopters, saying equipment provided to Ukraine "has been critical" as it confronts the invasion.
"We cannot rest now. As I assured President Zelensky, the American people will continue to stand with the brave Ukrainian people in their fight for freedom," Biden said in a written statement.
The new package includes 11 Mi-17 helicopters that had been earmarked for Afghanistan before the U.S.-backed government collapsed last year. It also includes 18 155mm howitzers, along with 40,000 artillery rounds, counter-artillery radars, 200 armoured personnel carriers and 300 additional "Switchblade" drones.
10:12 pm: Four civilians killed in Kharkiv: governor
Russian strikes on Ukraine's second city of Kharkiv killed four civilians on Wednesday, the governor of the northeastern region said.
"Unfortunately, four civilians were killed and 10 wounded in the shelling during the day," governor Oleg Synegubov said on social media.
Russian bombing of the northeastern city increased significantly since Tuesday, said Kharkiv Mayor Ihor Terekhov.
"The enemy is bombing residential homes, residential areas. Unfortunately, there are civilian casualties – the worst thing is that children are dying," Terekhov told Ukrainian national television.
Satellite photos from Maxar technology showed long columns of armoured vehicles in the region.
8:50 pm: Macron steers clear of Biden's 'genocide' claim, Zelensky calls it 'painful'
French President Emmanuel Macron declined Wednesday to repeat US President Biden's accusation that Russia was carrying out "genocide" against Ukrainians, warning that verbal escalations would not help end the war.
Speaking to France 2 TV as he ramps up his re-election bid against far-right leader Marine Le Pen, Macron said leaders should be careful with language.
"I would say that Russia unilaterally unleashed the most brutal war, that it is now established that war crimes were committed by the Russian army and that it is now necessary to find those responsible and make them face justice," said Macron.
"But at the same time I look at the facts and I want to try as much as possible to continue to be able to stop this war and to rebuild peace. I'm not sure that verbal escalations serve this cause," he said.
Macron said it was best to be "careful" with the terminology on genocide in these situations, especially as "the Ukrainians and Russians are brotherly peoples".
German Chancellor Olaf Scholz also spoke of war crimes in Ukraine on Wednesday but steered clear of mentioning genocide.
"This is a terrible war in Eastern Europe. And I think that's what shouldn't be minimised," Scholz told German radio RBB.
"War crimes are being committed," he added.
Responding to Macron’s comments, Ukrainian President Volodymyr Zelensky denounced the French president’s refusal to call the killings in his country a “genocide” and his reference to Russians as a “brotherly people”.
"Such things are very painful for us, so I will definitely do my best to discuss this issue with him," Zelensky said at a press conference with the visiting leaders of Poland and the Baltic states.
7:30 pm: Biden, Zelensky discuss US support for Ukraine
US President Joe Biden spoke to his Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky Wednesday to update him on "ongoing US support" for Kyiv, the White House said.
The hour-long conversation came as Washington was reportedly poised to announce the delivery of hundreds of millions of dollars worth of new military equipment to Kyiv.
Zelensky for his part tweeted that he and Biden had discussed an "additional package of defensive and possible macro-financial aid."
Continued constant dialogue with @POTUS. Assessed Russian war crimes. Discussed additional package of defensive and possible macro-financial aid 🇺🇦. Agreed to enhance sanctions.
April 13, 20227:25 pm: Russian forces ready for fresh assault in Donetsk, Kherson: Ukraine military
The Russian defence ministry has warned that if attacks on Russian territory continue then its forces will strike at the places in Ukraine, including Kyiv, where such decisions are made.
Authorities in Russia’s western Kursk region earlier said gunfire was heard in the adjacent territory near the village of Gordeevka.
Local authorities in western Russian regions bordering Ukraine announced they were stepping up security measures on Monday over what they said were "possible provocations" from the Ukrainian side.
Meanwhile Ukrainian armed forces command on Wednesday said Russian forces are fully ready for a fresh assault in Ukraine's eastern Donetsk region and southern Kherson region.
6:33 pm: France to send additional military aid to Ukraine
French Defence Minister Florence Parly spoke with her Ukrainian counterpart Oleksii Reznikov today. Following Kyiv’s new demands, France will provide additional military capabilities – in addition to the €100 million worth of military equipment already supplied.
The message, posted on Twitter, did not provide details of the additional military aid.
Echange avec mon collègue ukrainien @oleksiireznikov. Je l’ai félicité pour le courage et la détermination des Ukrainiens à défendre leur pays. Les succès enregistrés dans le nord du pays montrent que cet effort porte ses fruits.
April 13, 20226:08 pm: Jersey seizes Abramovich-linked assets
The British Crown dependency of Jersey said Wednesday it has frozen more than $7.0 billion (6.4 billion euros) in assets believed to be linked to sanctions-hit Russian oligarch Roman Abramovich.
The Law Offices Department of Jersey, a tax haven long known for drawing large amounts of foreign direct investment, said Wednesday that the assets being targeted were either located in Jersey, or owned by Jersey-incorporated entities.
"Search warrants were executed by the States of Jersey Police on Tuesday 12 April 2022 at premises in Jersey suspected to be connected to the business activities of Roman Abramovich," Jersey authorities said in a brief statement.
"The Royal Court also imposed a formal freezing order on 12 April... over assets understood to be valued in excess of $7.0 billion which are suspected to be connected to Mr Abramovich and which are either located in Jersey or owned by Jersey incorporated entities."
The statement added that no further comment would be made at this stage.
5:34 pm: UK's Truss denounces sexual violence in Ukraine during 'Murad Code' launch
The 2018 Nobel Peace Prize winner Nadia Murad joined forces with Britain to present a global code of conduct to the United Nations on Wednesday to address sexual violence in conflict.
The document is called the "Murad Code," after the Iraqi Yazidi advocate who was held as a sex slave by the Islamic State (IS) group.
It aims to boost efforts to seek justice for surviving victims via recovery of evidence, allowing victims to safely testify and minimise psychological and physical consequences on them.
In a joint statement, British Foreign Secretary Liz Truss denounced the "growing number of reports of sexual violence by Russian forces" in the war in Ukraine.
"The launch of the Murad Code is a vital step towards helping and supporting survivors and bringing perpetrators to justice for their crimes," she said.
The Murad Code is a vital step to ensure justice for survivors of sexual violence - setting global standards for safe and effective evidence gathering.Rape and sexual violence continue to be used in conflict, including in Ukraine. Perpetrators will be held to account. https://t.co/RNo6UwGUvg
April 13, 20225:02 pm: Borodyanka, near Kyiv, destroyed after Russian withdrawal
Reporting from Borodyanka, a small town around 70 kilometres from Kyiv, FRANCE 24’s Rob Parsons says the town is completely destroyed after Russian troops withdrew.
There are signs of the fierce battle to control Borodyanka everywhere, including damage from artillery and tank battles, as well as airstrikes, says Parsons.
Ukrainian authorities are now engaged in demining and ordnance-defusing operations.
3:29 pm: Kremlin denies pro-Russia tycoon in Ukrainian captivity had back channel to Moscow
The Kremlin has said pro-Russian Ukrainian tycoon and politician Viktor Medvedchuk, who was captured by Ukraine on Tuesday, did not have any communication back channel to the Russian leadership.
Commenting on a Ukrainian proposal to swap Medvedchuk for Ukrainians being held by Russia, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said Medvedchuk was a Ukrainian citizen and a foreign politician.
Medvedchuk, who is both the former leader of a pro-Russian opposition party and a close associate of Vladimir Putin. The Russian president is also the godfather of one of Medvedchuk’s daughters. The pro-Kremlin tycoon was under house arrest before the Russian invasion began and disappeared shortly after hostilities broke out.
Here’s a profile of the Ukrainian politician charged with treason in Kyiv:
1:44 pm: Mayor of Mariupol says Russia has destroyed critical infrastructure
The mayor of the besieged Ukrainian port city of Mariupol, Vadym Boichenko, said in televised remarks on Wednesday that "Russian invaders" and their collaborators had destroyed critical infrastructure in the town. "There is no running water, electricity [or] cell coverage," he said.
Mariupol started evacuation attempts at the start of March but Russian forces "intentionally and purposefully" fired on areas where evacuees were gathering, in the process destroying the buses that were to be used for evacuations.
1:16 pm: Finland to make decision on NATO membership in coming weeks
Finland will make a decision about whether to apply to join the 30-member NATO alliance in the next few weeks, Prime Minister Sanna Marin told reporters in Stockholm on Wednesday.
"There are different perspectives to apply (for) NATO membership or not to apply and we have to analyse these very carefully," Marin told reporters at a joint news conference with her Swedish counterpart.
"But I think our process will be quite fast, it will happen in weeks."
11:52 am: Russian shelling kills seven in Kharkiv, local governor says
Seven civilians have been killed by Russian shelling in the Kharkiv region in northeast Ukraine over the past 24 hours, the regional governor said on Wednesday.
"Twenty-two civilians, including three children, have been injured during shelling of the region. Seven people have died. A 2-year-old boy injured by shelling a few days ago has died in hospital," Oleg Synegubov announced on social media.
11:18 am: Ukraine's Zelensky says Russia using phosphorous bombs
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Wednesday in an address to Estonia's parliament that Russia was using phosphorous bombs in Ukraine, accusing Moscow of using terror tactics against civilians.
He did not provide evidence and FRANCE 24 has not been able to independently verify his claim.
10:28 am: Ending Russian energy imports risks 'sharp recession' for Germany
An immediate end to Russian energy imports would send Germany into "sharp recession" next year, the country's leading economic institutes said in a forecast published Wednesday.
Germany, which is highly dependent on Russian gas for its energy needs, has so far resisted calls for a European boycott in response to the war in Ukraine.
Closing the taps in "mid-April" this year would limit growth to 1.9 percent in 2022 and push Germany into a recession in 2023, causing the economy to shrink by 2.2 percent, according to the forecast.
The impact of a boycott would "not be overcome" over the next two years, the economic institutes (DIW, Ifo, IfW Kiel, IWH and RWI) said in a joint statement.
9:21 am: Russia claims more than 1,000 Ukrainian soldiers surrender in Mariupol
Russia's defence ministry said Wednesday that more than a thousand Ukrainian soldiers have surrendered in Mariupol, a strategic port city in eastern Ukraine that has been besieged by Moscow's troops for over a month.
"In the city of Mariupol ... 1,026 Ukrainian servicemen of the 36th Marine Brigade voluntarily laid down their arms and surrendered," the ministry said in a statement. The claims could not be independently confirmed.
Ukrainian defence ministry spokesperson Oleksandr Motuzyanyk on Wednesday said he had no information about the surrender of a Ukrainian marine brigade in Mariupol.
"I don't have information," Motuzyanyk said in a message in reply to a request for comment by Reuters.
9:16 am: 'Too dangerous' for humanitarian corridors Wednesday
Ukraine said Wednesday it was halting all humanitarian corridors allowing for the evacuation of civilians from war-scarred regions of the country, accusing Russian forces of violating agreements to allow people to flee.
"Unfortunately, we are not opening them today. The situation along the routes is too dangerous and we are forced to refrain from opening humanitarian corridors today," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media.
Vereshchuk said that around Zaporizhzhia in the south Russian forces were blocking buses used in the evacuations and that in the eastern Lugansk region Moscow's army was violating an agreement to halt shooting while people escape.
"The occupiers not only disregard the norms of international humanitarian law, but also cannot properly control their people on the ground," Vereshchuk said on Telegram.
7:58 am: Mayor of Ukraine's Mariupol says more than 100,000 people awaiting evacuation
The mayor of the besieged Ukrainian port city of Mariupol, Vadym Boichenko, said on Wednesday in televised remarks that more than 100,000 people remained in the city awaiting evacuation.
7:41 am: Presidents of Poland, Baltic states to visit Kyiv on Wednesday
Polish President Andrzej Duda and the presidents of Lithuania, Latvia and Estonia are on their way to Kyiv to meet Ukraine's President Volodimir Zelensky, an adviser to the Polish leader said on Wednesday.
"Our countries are showing support to Ukraine and President Zelensky in this way," adviser Jakub Kumoch posted on Twitter.
"Heading to Kyiv with a strong message of political support and military assistance," Lithuanian President Gitanas Nauseda tweeted on Wednesday, along with a picture of the presidents next to a train.
The "symbolic" visit will include talks about the details of support, Pawel Szrot, head of the Polish president Andrzej Duda's office told private broadcaster Polsat News.
German President Frank-Walter Steinmeier visited Poland on Tuesday and said he had planned to go on to Ukraine but was turned down.
"I was prepared to do this, but apparently, and I must take note of this, this was not wanted in Kyiv," he told reporters on Tuesday.
6:10 am: Zelensky offers to swap pro-Putin tycoon for captured Ukrainians
Ukrainian President Volodymyr Zelensky offered Wednesday to swap pro-Kremlin tycoon Viktor Medvedchuk, one of the richest people in Ukraine who was arrested after escaping house arrest, for Ukrainians captured by Russia.
A hugely controversial figure in Ukraine, Medvedchuk, 67, was under house arrest over accusations of attempting to steal natural resources from Russia-annexed Crimea and of handing Ukrainian military secrets to Moscow.
He counts Russian President Vladimir Putin among his personal friends and says the Kremlin leader is godfather to his youngest daughter Darya.
“I propose to the Russian Federation to exchange this guy of yours for our boys and our girls who are now in Russian captivity,” Zelensky said in a video address posted on social media.
“And may Medvedchuk be an example for you. Even the former oligarch did not escape. What can we say about much simpler criminals from the Russian hinterland? We will get everyone.”
Ukrainian authorities announced Tuesday they had captured a prominent pro-Kremlin tycoon who escaped from house arrest after Russia’s invasion.
Zelensky posted a picture online of a dishevelled-looking Medvedchuk with his hands in cuffs and dressed in a Ukrainian army uniform.
“A special operation was carried out by the Security Service of Ukraine. Well done!” Zelensky wrote on Telegram.
12:36 am: Biden says ‘evidence is mounting’ that Russia is committing ‘genocide’
US President Joe Biden on Tuesday stood by his characterisation of Russia’s actions in Ukraine as “genocide”, saying Russian President Vladimir Putin “is trying to wipe out the idea of being able to be Ukrainian”.
“I called it genocide because it has become clearer and clearer that Putin is just trying to wipe out the idea of being able to be Ukrainian and the evidence is mounting,” Biden told reporters as he prepared to board Air Force One to return to Washington after an event in Iowa.
“We’ll let the lawyers decide internationally whether or not it qualifies, but it sure seems that way to me,” he said.
David Smith, Washington bureau chief of The Guardian, comments on Biden's statement in the video below.
© Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Ukraine war analysisChemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
As it happened
Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
‘Not wanted in Kyiv’: Pressure mounts on Germany after Ukraine snub
France24 - Monde
L’espace, nouvelle frontière de la guerre informatique ?
Publié le : 08/04/2022 - 17:14
Sébastian SEIBT
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Alors qu’il y a de plus en plus de satellites en orbite autour de la Terre, les spécialistes de la cybersécurité rencontrés par France 24 craignent que ces constellations deviennent un nouveau terrain de jeux pour la cyberguerre ou la criminalité informatique. Le conflit en Ukraine en a été l’une des premières démonstrations.
L’invasion russe en Ukraine a eu un impact, de Kiev aux couloirs de l’ONU et jusqu’à… l’espace. Le 24 février, alors que le président russe Vladimir Poutine déclarait la guerre à son voisin ukrainien, le satellite KA-SAT était mis hors service par une cyberattaque. Conséquence : plus d’internet par satellite pour toute l’Europe - des milliers de Français y avaient recours - et 6 000 éoliennes en Allemagne ont dû être mises à l’arrêt car elles étaient contrôlées à distance par une connexion par satellite.
"C’est peut-être un tournant pour la sécurité informatique dans l’espace", répète inlassablement depuis lors Mathieu Bailly, vice-président espace pour Cysec, une société suisse de sécurisation des données sensibles. Comme lui, ils étaient nombreux à voir dans cette attaque "un moment Pearl Harbor pour le secteur spatial", ou "le 11-septembre de l’espace" lors du Cysat, la conférence sur les enjeux de sécurité dans l’espace qui s’est déroulée à Paris les mercredi 6 et jeudi 7 avril.
L'espace grouille de satellites
"C’est vrai que c’est la première fois qu’une attaque informatique contre un satellite commercial dans l’espace est portée à l’attention de tous", reconnaissent Xavier Mehrenberger et Aris Adamantiadis, deux consultants en sécurité informatique qui font aussi partie d’une équipe de hackers "éthiques" chargés de tester la fiabilité d’un satellite de l’Agence européenne de l’espace (ESA).
Le scénario de l’espace qui se transforme en nouvelle frontière de la cyberguerre ou de la cybercriminalité est ce que redoutent les professionnels du secteur. "Entre les satellites militaires, les missions civiles ou encore les constellations de satellites commerciaux, il y a énormément d’actifs spatiaux à protéger", souligne Nicolas Chaillan, un serial entrepreneur français installé aux États-Unis qui a été le premier responsable de la sécurité logicielle pour l’armée de l’air américaine et la Space Force entre 2019 et 2021.
L’orbite basse terrestre (jusqu’à 2 000 km au-dessus de la Terre) grouille en effet de satellites. Il y en a près de 8 000, dont plus de la moitié sont Américains (environ 4 400 ). Et Elon Musk, le patron de SpaceX, lance parfois plus de 200 satellites par mois.
Autant de cibles potentielles. Mais pour qui ? Difficile, en effet, de savoir si le piratage du satellite KA-SAT, attribué par les États-Unis aux Russes, est une exception ou simplement la partie émergée de l’iceberg spatial. Pendant un conflit, un des belligérants peut trouver judicieux de s’en prendre à un satellite surtout si "comme cela semble avoir été le cas avec KA-SAT, il était utilisé par l’armée ukrainienne pour communiquer", souligne Thomas Girard, responsable cybersécurité pour CS Group, une société française de gestion des infrastructures critiques dans le domaine de la défense et de l’espace.
La menace vient surtout des acteurs étatiques
Mais en temps de paix ? Les rares précédents indiquent que des cyber-espions peuvent s’intéresser aux communications qui transitent par ces engins spatiaux. Ainsi, en 2018, la France avait soupçonné la Russie de tenter d’espionner le satellite franco-italien Athena-Fidus. "Alors qu’il continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la Terre, un autre satellite [russe] s’est approché de lui, de près (…). De tellement près qu’on aurait vraiment pu croire qu’il tentait de capter nos communications", avait déclaré Florence Parly, ministre de la Défense à l’époque.
Pour Nicolas Chaillan, "les cyberespions chinois s’intéressent depuis longtemps à l’industrie spatiale pour récupérer le savoir-faire américain". "On ne s’en rend pas compte parce que la plupart du temps ces tentatives d’attaques sont classifiées", assure cet ancien collaborateur du département américain de la Défense qui milite pour une plus grande transparence au sujet des attaques informatiques dans l’espace "afin de faire prendre conscience de l’urgence qu’il y a urgence à mieux se protéger".
La guerre informatique dans l’espace semble donc avant tout être une affaire d’États. Plus précisément, "dans les années 1980 et 1990, il y avait des hackers amateurs qui étaient intéressés par le défi de pirater quelque chose de nouveau comme un satellite, mais à partir de la fin des années 2000, les acteurs étatiques ont vraiment commencé à y investir des ressources car les données transitant par ces engins spatiaux devenaient de plus en plus stratégiques", explique Adrian Nish, directeur de la division cyber de BAE System, le géant britannique de la défense et de l’aérospatial.
Il n’y a pas que les communications par satellite qui peuvent intéresser un pirate informatique à la solde d’un État. "Si quelqu’un réussissait à désactiver les satellites GPS ce serait catastrophique", souligne Nicolas Chaillan. "La plupart de nos opex [opérations extérieures] reposent sur des informations de géolocalisation par satellite", précise Julien Airaud, responsable de la cybersécurité au Centre national d’études spatiales (CNES).
L’imagerie satellite est aussi un enjeu stratégique. "Que se passerait-il si quelqu’un trafiquait les photos satellites qui permettent de localiser une cible ou de se rendre compte de la situation sur le terrain ?", s’interroge Thomas Girard, du CS Group. Les images satellites de la mobilisation russe à la frontière ukrainienne ont largement été utilisées pour prendre la mesure de l’imminence de l’offensive russe. Un piratage de ces ressources aurait pu changer la face du conflit.
Et demain des cybercriminels ?
C’est pourquoi la plupart des pays - comme la France et les États-Unis - considèrent l’espace comme un secteur d’importance vitale à protéger comme les infrastructures critiques.
Pirater un satellite n’est pas non plus à la portée du premier hacker venu. "Il faut comprendre le protocole utilisé pour configurer le satellite, c’est-à-dire savoir ‘communiquer’ avec l’interface", explique Aris Adamantiadis, le consultant en informatique qui a testé la fiabilité d’un satellite de l’ESA. C’est pourquoi les gangs cybercriminels gardent, pour l’instant, les pieds sur Terre. "Il est beaucoup plus facile de déployer des rançongiciels ou voler des bitcoins que de pirater des satellites et ça rapporte encore beaucoup d’argent", résume Adrian Nish.
Mais la sécurité informatique contre ces menaces sur Terre va s’améliorer. Les cybercriminels pourront alors être tenté de tourner leur attention vers les étoiles, car il y a de plus en plus de start-up qui veulent entrer sur ce marché potentiellement lucratif du satellite et "pour gagner cette course, certains sont tentés de faire des économies sur la cybersécurité", regrettent la totalité de experts interrogés par France 24.
"Le risque principal vient de la chaîne d’approvisionnement, de la multiplication des fournisseurs et sous-traitants qui interviennent et qui n’ont pas tous la même maturité quant à la cybersécurité", souligne Julien Airaud, du CNES. Aujourd’hui les petits satellites commerciaux contiennent des composants produits à la chaîne par différentes entreprises, tandis que le lancement dans l’espace peut être effectué par une première société et l’interface de contrôle du satellite prise en charge par une autre.
Il suffit alors à un pirate informatique de trouver une faille chez l’un de ces prestataires afin de se frayer un chemin jusqu’au satellite. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit avec le satellite KA-SAT. Les assaillants se sont contentés d’attaquer le système de contrôle au sol qui permettait de récupérer les données transmises par le satellite.
En fait, il se passe avec l’espace ce qui s’est passé avec tous les autres secteurs de l’innovation. "Au départ, les entrepreneurs pensent que la cybersécurité est optionnelle et qu’il sera toujours temps de s’en occuper quand les problèmes surviendront. Mais avec l’espace ce n’est pas aussi facile", avertit Nicolas Chaillan. En effet, s’il est relativement simple de corriger une faille de sécurité dans un programme sur un ordinateur au sol, c’est une autre paire de manches pour aller le faire sur un satellite.
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ÉLÉMENT TERRE
Pollution spatiale : "Un problème de sécurité", avertit Thomas Pesquet
La chronique de l’éco
Internet en orbite basse : la bataille de l'espace
TECH 24
Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine
Valeurs Actuelles
L’eurodéputé insoumis Manuel Bompard pourrait prendre la succession de Jean-Luc Mélenchon dans sa circonscription de Marseille à l’occasion des législatives
Et si Manuel Bompard succédait à Jean-Luc Mélenchon ? C’est la question que pose La Dépêche ce mercredi 13 avril. Plus précisément, l’eurodéputé insoumis pourrait potentiellement reprendre la circonscription détenue par Jean-Luc Mélenchon à l’occasion des élections législatives de juin prochain. En effet, Jean-Luc Mélenchon est, depuis juin 2017, député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, à Marseille. Et il n’est pas certain qu’il soit candidat à sa propre succession, le dirigeant insoumis ayant indiqué que la campagne présidentielle de 2017 serait sa dernière. Manquant de peu la qualification pour le second tour de l’élection présidentielle, les Insoumis ont choisi de se concentrer dès lors sur les élections législatives, bien décidés à imposer une cohabitation à Emmanuel Macron ou Marine Le Pen.
De Toulouse à Marseille ?
Manuel Bompard pourrait donc quitter Toulouse, la commune où l’eurodéputé vote, et où il a été candidat malheureux aux législatives en juin 2017, battu au second tour par la candidate de La République en Marche. Avant son parachutage à Marseille, il avait d’ailleurs été question que Jean-Luc Mélenchon soit candidat dans une circonscription toulousaine gagnable, avant de se rabattre finalement sur la cité phocéenne. Pour l’heure, Manuel Bompard balaye toutes ces « rumeurs » du revers de la main, et affirme « n’avoir pris aucune décision à ce stade ».
Marseille : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Le président d’Amiens Métropole appelle à la démission du bureau politique des Républicains
« Le résultat est catastrophique pour notre famille politique qui, pour la deuxième fois consécutive, ne figurera pas au 2e tour de l’élection majeure de la vie politique française. » Alain Gest ne mâche pas ses mots. Mardi 12 avril, le président d’Amiens Métropole a publié un communiqué de presse, rapporte France 3 Hauts-de-France, dans lequel il appelle sans ambages l’intégralité du bureau politique de son parti, Les Républicains, à démissionner purement et simplement de son mandat, après les législatives de juin prochain. Pour lui, le bureau politique de LR a « perdu toute légitimité ».
Xavier Bertrand en recours
Alain Gest s’interroge sur une étude non publiée par Les Républicains, qui plaçait son champion, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, comme favori. « Un des candidats et un seul se détachait dans la quasi-totalité des cas. Qu’est devenue cette étude ? À quoi bon la financer pour ne pas s’en servir ? Pourquoi ne pas l’avoir largement diffusée pour éclairer le choix des adhérents en leur ajoutant la synthèse des innombrables sondages d’intentions de vote qui corroboraient les résultats de l’étude ? », fustige l’élu. Par ailleurs, sans le citer, Alain Gest verrait bien Xavier Bertrand reprendre les rênes du parti de centre-droit. Le président des Hauts-de-France, démissionnaire de LR lors de l’accession du très droitier Laurent Wauquiez à la tête du parti fin 2018, a cette fois annoncé qu’il resterait aux Républicains.
Amiens : les dernières actualités
France24 - Monde
Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine
Publié le : 01/04/2022 - 16:31
Guillaume GRALLET
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En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.
A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.
Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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Ligue des champions : Manchester City résiste à l'Atlético et rejoint le Real Madrid en demi-finale
Publié le : 13/04/2022 - 23:02
Romain HOUEIX
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Fort de son avantage acquis au match aller (1-0), Manchester City a obtenu mercredi sa qualification en demi-finale de la Ligue des champions grâce au match nul obtenu sur la pelouse de l'Atlético de Madrid.
Dans le chaudron de l'Atlético de Madrid, Manchester City a à peine tremblé. Les hommes de Pep Guardiola ont résisté aux assauts des Colchoneros pour préserver le match nul (0-0) leur permettant de se qualifier au bénéfice de la victoire acquise au match aller (1-0).
Malgré le retard à rattraper, l'Atlético de Madrid ne s'est pas précipité d'entrée. L'équipe de Diego Simeone patiente, restant soudée devant son adversaire, et attend les ouvertures. Lodi remonte énergiquement le ballon et sert Lemar. L'international français centre mais Stones veille (8e). C'est également le défenseur anglais qui est à la réception d'un corner mancunien ratant de peu le but d'Oblak (10e).
Les Citizens installent leur jeu de possession mais sans parvenir à inquiéter le gardien de Madrid. L'Atlético défend dur sur l'homme. Le défenseur Felipe finit par écoper un carton jaune après des agressions sur Foden, puis De Bruyne. Ce dernier tente une volée sur une frappe contrée du jeune Anglais. Le ballon est dévié en corner (27e).
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April 13, 2022
Un miracle sauve ensuite les Madrilènes. Mahrez fait un superbe appel sur la droite et centre vers Foden. Le ballon arrive jusqu'à Gundogan, qui frappe. Oblak est sauvé par son poteau puis Felipe repousse sa reprise de la tête (30e). Les hommes de Diego Simeone répondent immédiatement. Une longue possession est conclue par une frappe de Geoffrey Kondogbia, la première madrilène de la double confrontation. Elle n'inquiète pas Ederson (35e).
Manque de précision dans le dernier geste
Au retour des vestiaires, l'Atlético monte d'un cran et met la pression grâce à ses Français. Griezmann est trouvé dans le dos dans la surface mais est empêché de frapper in extremis (45e), puis Lemar voit sa frappe contrée (47e).
Après une transmission de Llorente, Joao Félix, dos au but, remise en retrait vers Griezmann dont la reprise du gauche file à gauche (57e).
L'Atlético augmente la pression. L'entrant Correa s'écroule au sein de la surface de réparation, ce qui ne fait pas sourciller l'arbitre, puis De Paul réalise une volée du pied droit qui atterrit à droite du but anglais (77e). Correa dévie ensuite en retrait vers Carrasco dont la reprise est contrée et déviée par Stones (86e). Manchester City résiste et tient sa demi-finale, profitant de l'imprécision de leurs adversaires dans le dernier geste.
Les esprits s'échauffent dans les derniers instants. Felipe est exclu après une énième faute vulgaire sur Phil Foden. Alors qu'ils avaient le match en main, les joueurs de l'Atlético de Madrid se laissent gagner par la nervosité et ne parviennent pas enflammer la partie malgré les treize longues minutes de prolongation accordées par l'arbitre. C'est même Gundogan qui manque de marquer le premier but du match dans les derniers instants mais Oblak le sort d'une parade impeccable. Insuffisante cependant puisque les deux dernières occasions, signées Carrasco et Correa, sont repoussées par Ederson. L'Atlético de Madrid est éliminée de la Ligue des champions.
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COMPTE-RENDULigue des champions : De Bruyne délivre Manchester City contre l'Atlético de Madrid
AVANT-MATCHLigue des champions : Atlético contre City, le duel des styles entre Guardiola et Simeone continue
Avant-matchLigue des champions : Manchester City et Liverpool, deux ambitieux à l'assaut du dernier carré
Valeurs Actuelles
Lorient : deux hommes jugés après une importante saisie de drogues chez leurs parents âgés
Tout se passait dans une maison de famille des plus normales. Dans le quartier de Keryado, à Lorient (Morbihan), une importante saisie de drogues a été menée par les forces de l’ordre. Deux suspects ont été arrêtés puis jugés, mardi 12 avril, au tribunal de Lorient, rapporte Ouest-France.
Une perquisition d’ampleur
Sur la base d’une « information anonyme », la police a commencé à surveiller les faits et gestes de deux hommes, un oncle et son neveu. Des véhicules allaient et venaient près du pavillon familial appartenant aux parents âgés de l’oncle. Le 6 avril, les enquêteurs ont procédé à une perquisition au domicile familial. D’après Ouest-France, ils ont mis la main sur 2,2 kg de résine de cannabis, 55 grammes d’herbe, 43 grammes de cocaïne, mais également 12 185 d’euros en liquide. Les deux hommes ont été arrêtés. Le neveu, né à Lorient et âgé de 20 ans, a indiqué à la barre, mardi 12 avril, que ce trafic de drogues ne le faisait vivre qu’« au jour le jour », déplorant une dette de 6 000 euros à un dealer dont il écoulerait la marchandise. Il a toutefois refusé de révéler l’identité de ce vendeur de drogues : « C’est pour me protéger, c’est la loi de la rue », a-t-il indiqué au tribunal.
Des peines de prison avec sursis
Quant à son oncle, 45 ans, son neveu a assuré qu’il n’était qu’un livreur occasionnel. Ce plombier, percevant le RSA (revenu de solidarité active), cumule toutefois 29 faits sur son casier judiciaire, dont trois « anciennes » mentions pour trafic de stupéfiants. Le jeune neveu a écopé de deux ans de prison dont six mois avec sursis. La justice a révoqué trois mois supplémentaires et a réclamé son maintien en détention, relate Ouest-France. L’oncle a été condamné à un an de prison dont trois mois avec sursis.
France24 - Monde
Ligue des champions : Liverpool accroché par Benfica mais dans le dernier carré
Publié le : 13/04/2022 - 23:29
FRANCE 24
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Liverpool s'est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions mercredi au terme d'un match nul peuplé de buts contre Benfica (3-3). Le club anglais affrontera Villarreal.
Liverpool n'a pas tremblé malgré le déluge de buts pour se qualifier en demi-finale de la Ligue des champions, mercredi 13 avril. Largement victorieux au match aller (3-1 à Lisbonne), les Reds n'ont eu qu'à résister à Benfica avec une équipe remaniée (3-3) pour rejoindre Villarreal au tour suivant.
Entre deux confrontations avec Manchester City, l'une en championnat (2-2), dimanche, et l'autre en demi-finale de la Coupe d'Angleterre, samedi prochain, les hommes de Jürgen Klopp jonglent avec leurs objectifs et ce match semblait l'occasion de faire tourner.
Une défense de Liverpool inquiétante ?
Avec une charnière Joel Matip-Ibrahima Konaté, flanquée de Kostas Tsimikas et Joe Gomez, et Thiago Alcantara, Fabinho, Mohamed Salah et Sadio Mané sur le banc au coup d'envoi, la priorité de la semaine donnée à la Premier League était visible.
Les trois buts encaissés incitent toutefois à penser que ce choix n'a pas été très avisé. Si le but de Gonçalo Ramos (1-1, 32e) est dû à une passe en retrait involontaire de James Milner, les deux autres, de l'Ukrainien Roman Yaremchuk (3-2, 73e) et Darwin Nunez (3-3, 82e), sont dus à des erreurs d'alignement.
On ne peut cependant pas dire que Liverpool ait beaucoup tremblé pendant ce match, ni sur l'ensemble de la confrontation.
Avec une ligne d'attaque composée de Roberto Firmino, entouré par Luis Diaz et Diogo Jota, la puissance offensive des locaux restait très conséquente et a suffi à assurer la qualification.
Comme à l'aller, Konaté avait ouvert le score de la tête et sur corner (1-0, 21e). En seconde période, Firmino a converti, au deuxième poteau, deux offrandes de Diogo Jota (2-1, 55e) et Tsimikas (3-1, 65e) pour mettre les Reds dans une position très confortable.
Les Reds visent un quadruplé
Il y a bien eu un but de Nunez dans le temps additionnel invalidé par la VAR et qui aurait offert un succès de prestige aux Portugais, mais c'est le club des bords de la Mersey qui entre dans le dernier carré sur l'ensemble des deux matches.
Il y affrontera le club espagnol de Villarreal qui a créé la surprise en sortant le Bayern Munich (1-0, 1-1), alors que l'autre demie mettra aux prises le Real Madrid et Manchester City.
Liverpool a cependant aussi les yeux braqués sur d'autres trophées, avec la Premier League où il n'ont qu'un point de retard sur les Citizens avec sept matches à disputer, et la Coupe d'Angleterre.
Déjà vainqueurs de la Coupe de la Ligue fin février, les Reds courent après un quadruplé inédit mais qui ne leur laisse aucune marge de manœuvre.
Avec AFP
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COMPTE-RENDULigue des champions : le Real Madrid a tremblé face à Chelsea mais rallie le dernier carré
COMPTE-RENDULigue des champions : Manchester City résiste à l'Atlético et rejoint le Real Madrid en demi-finale
COMPTE-RENDULigue des champions : Villarreal résiste au Bayern Munich et se qualifie pour les demi-finales
France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.
The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
Valeurs Actuelles
Morbihan : un réseau de trafic de cannabis et cocaïne démantelé
C’est une prise importante dans la lutte locale contre les stupéfiants. Après une année d’investigations, les enquêteurs de la brigade de Belle-Île-en-Mer (Morbihan) ont démantelé un réseau de trafic de drogue, rapporte 20 minutes, dimanche 27 février. Au total, ce sont pas moins de dix-sept individus qui ont été arrêtés, dont huit revendeurs et neufs consommateurs de cannabis et de cocaïne. Parmi eux, un Lorientais d’une vingtaine d’années est suspecté d’avoir fait l’aller-retour plusieurs fois entre le continent et l’île, servant alors d’intermédiaire pour les trafiquants sur place.
Des armes de catégorie D retrouvées
Lors des perquisitions, les gendarmes ne sont pas repartis les mains vides. Ils ont pu découvrir plusieurs armes de catégorie D, 260 grammes de résine de cannabis, 110 grammes d’herbe de cannabis, 13 grammes de cocaïne ou encore cinq pieds de cannabis. Ils ont également mis la main sur une somme de 8.470 euros.
Les protagonistes du trafic seront tous prochainement jugés au tribunal judiciaire de Lorient. Les consommateurs seront également convoqués, afin de répondre des faits d’usage de stupéfiants. Ils encourent des peines d’amende.
Morbihan : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Mort de Jérémy Cohen : deux personnes placées en garde à vue
L’enquête sur la mort de Jérémy Cohen se poursuit. Deux jeunes hommes sont en garde à vue depuis mardi 12 avril, relate Le Figaro. Les gardes à vue ont été prolongées mercredi 13 avril dans les locaux de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, a indiqué le parquet de Bobigny. Les deux individus se sont rendus d’eux-mêmes aux autorités.
« Pas de motifs discriminatoires » selon le procureur de Bobigny
L’agression de Jérémy Cohen a été relayée sur les réseaux sociaux via une vidéo dans laquelle on voit la silhouette d’un homme debout devant le hall d’un immeuble, au milieu d’un groupe d’une dizaine de personnes. Puis, l’homme de confession juive est pris à partie par un individu, qui lui porte plusieurs coups au visage. La silhouette tombe vraisemblablement au sol, et disparaît derrière une voiture. Et réapparaît quelques secondes plus tard, traverse la chaussée en courant avant d’être percutée par un tramway.
Le parquet de Bobigny avait annoncé ouvrir une information judiciaire le 29 mars pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », soit la qualification pénale « la plus haute envisageable à ce stade des investigations ». Lors d’une conférence de presse, le 5 avril dernier, le procureur de Bobigny, Éric Mathais, avait indiqué qu’aucun « motif discriminatoire » n’avait été retenu à ce stade de l’enquête.
Opex 360
La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.
Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.
L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.
« L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.
La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…
En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».
« Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.
« Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.
France24 - World
God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates
Issued on: 08/04/2022 - 18:05
Leela JACINTO
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In the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the start of the Ukraine invasion, US prosecutors have charged Konstantin Malofeyev, an arch-conservative with close ties to Russian President Vladimir Putin, for sanctions violations. The Kremlin crony’s business interests, from Greece to Africa to annexed Crimea, reveal the scope of his ideological intent – aided by willing, conservative Western business partners.
Nearly a year after the 2014 annexation of Crimea, an American TV news director and former Fox News employee updated Konstantin Malofeyev, his Russian oligarch boss, about a board briefing for a new Russian TV station.
The board news policy, wrote former Fox News director Jack Hanick, was meant “to implement your vision and to provide you with information for you to make decisions …You are the founder and chief architect of the project. We, as board members, have the responsibility to direct the staff to implement your instructions.”
The allegations, made in a 21-page indictment in a New York court, charges Moscow-based businessman Malofeyev of violating US sanctions in the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the February 24 start of the Ukraine invasion.
Malofeyev, an investor and ardent supporter of Russian President Vladimir Putin, is accused of attempting to tap $10 million of frozen US assets with the help of his American employee, Hanick, an experienced TV news executive and supporter of Donald Trump.
The indictment provides a detailed account of how Malofeyev, a Russian nationalist and founder of Orthodox news channel Tsargrad TV, attempted to evade US sanctions.
Malofeyev was sanctioned by the US Treasury Department in 2014 for financing Russians promoting separatism in Crimea. Although the sanctions barred him from doing business with US citizens, prosecutors say Malofeyev evaded those restrictions by hiring Hanick to work for him in networks in Russia and Greece, and enlisted the US national’s help in trying to acquire a TV station in Bulgaria.
It was all part of an effort to spread pro-Russia propaganda throughout Europe, according to the US Justice Department.
Announcing the latest crackdown on Wednesday, US Deputy Attorney General Lisa Monaco warned that, “we have our eyes on every yacht and jet. We have our eyes on every piece of art and real estate purchased with dirty money and on every bitcoin wallet filled with proceeds of theft and other crimes.”
Hanick, a high-level director who helped launch Fox News, was arrested in London last month and is awaiting extradition proceedings.
Russia embraces Orthodox Christianity
If Hanick, as the US indictment alleges, was willing to “implement” his Russian employer’s “vision” at the TV station where he was hired, it was because the former Fox News director was ideologically in sync with Malofeyev’s conservative philosophy.
On the night of Trump’s victory in the 2016 election, Hanick was in Moscow, attending a pro-Republican soirée, where the organisers unveiled a massive portrait of the victorious US presidential candidate, according to US magazine Rolling Stone.
In an interview at the event, which was posted on YouTube, Hanick explained that “America has been founded on Christian principles and now America is moving away from Christianity.” Sitting next to the newly unveiled portrait of Trump – the subject of several sexual misconduct lawsuits – Hanick noted that, “America was losing its moral core and fibre … Now Russia, on the other hand, has been embracing Orthodox Christianity.”
An investment banker who says he “found God” during his university years, Malofeyev is a devout Orthodox Christian in a country that, under Putin, has leapt from communism to the church, with the Kremlin and the Moscow Patriarchate operating in revivalist synergy.
As the founder of a private equity firm, Marshall Capital Partners, Malofeyev [sometimes spelled Malofeev] used his religious contacts to enlarge his wealth, investing in Russian telecoms giant Rostelecom while his fellow Orthodox friend, Igor Shchegolev, was telecoms minister, according to the Financial Times.
In 2015, when he launched Tsargrad TV – with Hanick’s Fox News expertise – the new Russian Orthodox TV station also began broadcasting daily on Spas, a religious channel run by the Orthodox church.
From Moscow to Athens with a share certificate
It was after the successful launch of the Russian TV network that Malofeyev handed Hanick the task of starting a TV station in Greece and acquiring a Bulgarian news channel. The US indictment alleges that the pair conspired to illegally transfer Malofeyev’s frozen $10 million in a Texas investment bank to a business associate in Greece in violation of US sanctions that were passed shortly after the 2014 Crimea annexation.
Malofeyev denied the charges in a phone interview with the Financial Times from Russia earlier this week, insisting that he has not had assets in the US since 2014 and dismissing the legal action against him as “comical”.
US prosecutors however say a share certificate for Malofeyev’s funds – which was accessed through a shell company in the Seychelles – was fraudulently backdated to make it appear as if it had gone through in June 2014, prior to the imposition of sanctions.
The indictment has details of a 2015 trip by Hanick from Moscow to Athens when the US national physically carried the share certificate and transferred the funds to a Greek associate for the price of just $1.
The case against Hanick is still pending.
‘God’s will’ in Crimea
In addition to his staunch Orthodox Christian faith, Malofeyev is a self-confessed royalist who views Crimea as an intrinsic part of the Russian empire, which Putin, in his role of Tsar 2.0, is seeking to reinvent.
Malofeyev’s engagement with Crimea, a peninsula historically controlled by various empires, appears to be mystical.
By his own telling, the connection was fixed by a miracle. The narrative starts in January 2014, months before Russian soldiers appeared in Crimea, when Malofeyev was travelling with the Russian patriarch, taking ancient Christian relics on a tour through Russia.
Crimea, according to the Russian oligarch, was not on the travel agenda. But when they did stop in the Crimean capital, Sevastopol, around 100,000 people – a third of the local population – gathered to pray with the relics. “It was one prayer from all the people: for Sevastopol to once more be part of Russia. God’s will,” Malofeyev told the Financial Times in a July 2014 interview.
When Crimea did become part of Russia in an annexation not recognised by the international community, the God-fearing Malofeyev was immediately put on US and EU sanctions listings.
Historical theme park in Crimea
But the EU sanctions did not deter a fellow conservative Frenchman from seeking to do business with Malofeyev.
Enter Philippe de Villiers, a Eurosceptic French politician and businessman who is also the founder of Puy du Fou, a popular historical theme park in the Vendée region of western France. In de Villiers, an aristocratic, Catholic, royalist with business acumen, Malofeyev – the ultra-Orthodox, monarchist Russian oligarch – found a perfect ideological match.
In August 2014, just weeks after the EU imposed sanctions on Malafeyev, de Villiers announced a deal with the Russian oligarch to build a historical theme park in newly annexed Crimea.
The announcement came during de Villiers’ trip to Russia, where the French politician-businessman met Putin at Livadia palace, the summer residence of Russian Tsars in the Crimean resort city of Yalta. A day after his “unforgettable” meeting, de Villiers sounded as excited as a fanboy. “What a statesman,” gushed the French politician in a Twitter post featuring a photograph of the meeting.
J'ai été reçu hier par Vladimir Poutine à Yalta. Une rencontre inoubliable. Quel Homme d'Etat.. @KremlinRussia_E pic.twitter.com/WZpQbrH8x6
August 15, 2014De Villiers – a two-time, but longshot French presidential hopeful – hails from an aristocratic family, Le Jolis de Villiers de Saintignon. The family has a military heritage – his brother, General Pierre de Villiers is a former French chief of defence staff.
They have not done too badly in business as well.
The Puy du Fou theme park in Vendée features a sweep of historical shows ranging from ancient Frankish resistance against the Roman Empire, Viking landings and medieval knights. Some historians have dubbed the park, “Puy du Faux” [Puy of Fakes], criticising historical errors and a “reactionary, ultra-Catholic” vision of the make-believe world. The park nevertheless is a popular destination and is the second-most visited theme park in France after Disneyland.
De Villiers also owns a local radio station, Alouette Radio.
Theme park plan ends, but monarchist dreams linger
For a Russian oligarch seeking the glory of bygone empires and heading a TV station named Tsargrad, a business deal with a French aristocratic politician and head of a historical theme park was a marriage made in revivalist paradise.
Announcing the deal in the Russian capital in August 2014, the Moscow-backed Crimean administration said de Villiers, Malofeyev and Sergei Aksyonov, the head of the Crimean government, had signed a memorandum of understanding under which de Villiers’ company Puy du Fou International and Malofeyev would invest at least 4 billion Roubles ($110m) in the Crimean park. The new project was called Puy du Fou Tsargrad.
The prospect of breaking EU sanctions in annexed terrain did not daunt de Villiers, who declared, “Sanctions are an act of war. Cooperation is an act of peace. We have come to deliver an act of peace,” in a 2014 press release. “Our project will promote the history of Crimea as a long part of the history of Russia,” he added.
Once a mainstream conservative, de Villiers founded a now defunct Eurosceptic political party and made two unsuccessful bids for the French presidency in 1995 and 2007. He has since moved further right, has spoken out against Islam in France and currently supports far-right candidate Éric Zemmour in the 2022 French presidential race.
Despite de Villiers’ dismissal of EU sanctions, the Crimea theme park dream in the end failed to materialise.
Experts dismissed the deal from its inception, with a foreign lawyer in Moscow telling the Financial Times that there was “no way” the planned theme park could go ahead under EU sanctions. Since the agreement was just a memorandum of understanding, with no evidence of financial transactions, the lawyer explained that de Villiers might not face legal consequences yet. “This is just a gigantic PR stunt,” he dismissed.
A Russia expert interviewed in 2014 by French daily, Ouest France, explained that sanctions at that time targeted Russian doing business in Europe but not European doing business or exporting to Russia. "It's legal but very badly viewed, in the current context, to trade with Russia," explained Jean Geronimo.
In a 2019 interview with French website Capital, de Villiers’ son and Puy du Fou artistic director Nicolas de Villiers confirmed his father’s Crimea plans had failed. “President Putin imagined a Puy du Fou in Crimea. But the economic sanctions against Russia prevent us from considering such a project,” said the younger de Villiers, adding that the group’s international projects in Spain and China were already keeping the group “quite busy. "No question of biting off more than we can chew,” he said.
The war in Ukraine, which has seen a tightening of sanctions, appears to have stalled Malofeyev’s vision of promoting his far-right, ultra-conservative Christian values on both sides of Atlantic. It has also sparked scrutiny of the links between French far-right figures, including presidential candidate Marine Le Pen, and Putin.
Malofeyev’s international ventures may have stalled, but the oligarch still has big plans for his native Russia. In a 2019 interview with the New York Times, Malofeyev hailed Putin’s move to grant himself two additional six-year terms after his current tenure expires in 2024.
Welcoming the prospect of Putin staying in power until 2036, Malofeyev said Russia now has “a quasi-monarchy” which, he said, was “a very good thing”.
But the 47-year-old oligarch is looking further into the future. “This isn’t the end,” said Malofeyev. “The introduction of a constitutional monarchy in the foreseeable future — for instance, after Putin’s rule in 2036 — has become realistic.”
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WAR IN UKRAINEEU adopts fresh sanctions against Russia including coal import ban
WAR IN UKRAINEUS sanctions target Putin's daughters amid belief they help hide his wealth
Talking Europe
Europe 'should crush Putin economically', Slovakia's PM tells FRANCE 24
Opex 360
Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.
D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.
Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.
Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.
Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.
Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».
Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».
Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
Opex 360
Une troisième catapulte électromagnétique pour le porte-avions de nouvelle génération?
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
En décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.
Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
France24 - World
‘At first people yelled’: #CallRussia activists fight the Kremlin's propaganda machine
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
France24 - World
Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
Issued on: 12/04/2022 - 20:10
Joanna YORK
The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?
After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”
In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.
According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.
On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.
“The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”
>> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol
Avoiding ‘unbearable humiliation’
Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.
Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”
Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.
A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.
“In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”
A lack of proof
However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.
Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.
Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.
“Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”
Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.
On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.
Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.
Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.
“But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”
‘Plausible deniability and doubt’
Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.
“A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”
Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.
By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.
In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”
The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.
Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.
Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.
The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.
‘This could be the fate of other cities’
For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.
Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.
Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”
Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.
Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”
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WAR IN UKRAINE
War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'
Truth or Fake
Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged
As it happenedMariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege
Opex 360
Un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près de Casques bleus britanniques
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
En novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
France24 - Monde
Nikola Karabatic, Clarisse Agbégnénou, Tony Parker... des sportifs disent "non" à Marine Le Pen
Publié le : 13/04/2022 - 16:20
FRANCE 24
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Une cinquantaine de personnalités du monde sportif, dont la judoka Clarisse Agbégnénou, le handballeur Nikola Karabatic, l'ex-basketteur Tony Parker et l'ex-nageuse Laure Manaudou, ont signé une tribune, publiée mardi dans Le Parisien, appelant à voter pour Emmanuel Macron et refusant "une présidente d'extrême droite".
Yannick Noah, Marie-José Pérec, Jo-Wilfried Tsonga ou encore Jean-Pierre Papin... Une cinquantaine de sportifs ayant porté haut les couleurs de la France dans leurs disciplines ont publié, mardi 12 avril, une tribune appelant à voter Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle.
"Si nous sommes pleinement conscients des difficultés que traversent de nombreux Français, nous avons la conviction que le vote pour un parti qui mettrait en danger les valeurs républicaines serait le pire des remèdes", écrivent les signataires de ce texte publié par Le Parisien et France Info.
La candidate du RN, Marine Le Pen, avec 23,15 %, est arrivée en deuxième position derrière Emmanuel Macron (27,85 %) à l'issue du premier tour.
"Le sport auquel nous croyons, celui des valeurs de l'olympisme, est fait d'amitié et de respect ; il est le lieu de la mixité. Il refuse toutes les discriminations", poursuivent-ils.
"Dans ces temps incertains, il est un vecteur de rassemblement. (...) C’est parce que nous croyons en ce sport-là, fraternel et inclusif, que nous nous engageons pour éviter que notre nation place à sa tête une présidente qui incarne tout le contraire, la stigmatisation de l’autre, le repli sur soi, le nationalisme. Et que nous appelons donc à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril prochain."
La liste complète des signataires
Clarisse Agbégnénou (judo), Samir Aït Saïd (gymnastique), Valériane Ayayi Vukosavljević (basket), Brahim Asloum (boxe), Romain Bardet (cyclisme), Cécilia Berder (escrime), Alain Bernard (natation), Marie Bochet (paraski alpin), Laure Boulleau (football), Justine Braisaz-Bouchet (biathlon), Romain Cannone (escrime), Souleymane Cissokho (boxe), Élodie Clouvel (pentathlon), Cléopâtre Darleux (handball), Isabelle Demongeot (tennis), Stéphane Diagana (athlétisme), Boris Diaw (basket), Céline Dumerc (basket), Antoine Dupont (rugby), Gévrise Émane (judo), Maud Fontenoy (voile), Pierre Gasly (F 1), Edgar Grospiron (ski de bosses), Amandine Henry (football), Stéphane Houdet (paratennis), Muriel Hurtis (athlétisme), Mickaël Jeremiasz (paratennis), Nikola Karabatic (handball), Raphaël Ibañez (rugby), Jean Le Cam (voile), Eugénie Le Sommer (football), Christophe Lemaitre (athlétisme), Laure Manaudou (natation), Blaise Matuidi (football), Frédéric Michalak (rugby), Estelle Mossely (boxe), Earvin Ngapeth (volley-ball), Valérie Nicolas (handball), Yannick Noah (tennis), Sarah Ourahmoune (boxe), Jean-Pierre Papin (football), Tony Parker (basket), Dimitri Payet (football), Marie-José Pérec (athlétisme), Allison Pineau (handball), Thibaut Pinot (cyclisme), Jackson Richardson (handball), Charles Rozoy (paranatation), Jo-Wilfried Tsonga (tennis), Jessy Trémoulière (rugby), Cameron Woki (rugby), Tony Yoka (boxe).
Avec AFP
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ÉLYSEE 2022La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite
ÉLYSÉE 2022Reportage : à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
ÉLYSÉE 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen divergent sur les référendums, pas sur le septennat
Valeurs Actuelles
Un homme abattu par la police dans les Bouches-du-Rhône lors d’une opération antidrogue
Une opération antidrogue qui tourne au drame. Mardi 12 avril, un homme de 22 ans est mort après un tir de police ce mardi à Berre-L’Etang, dans les Bouches-du-Rhône, rapporte BFM Marseille. Le jeune homme est décédé durant une opération antistupéfiants menée par l’OFAST (office de lutte antistupéfiants). Alors que les fonctionnaires de police procédaient à des contrôles de véhicules, le jeune homme, accompagné d’un autre individu, a refusé ledit contrôle et a reculé brutalement sur les policiers, qui ont fait usage de leurs armes.
Enquête de l’IGPN
Le véhicule a pris la fuite, mais a été retrouvé un peu plus loin, avec un passager à l’intérieur, mort. Le second individu, probablement le conducteur de la voiture, a, lui, pu prendre la fuite et n’a pas été retrouvé. A l’intérieur de la voiture, outre le corps du jeune homme, les policiers ont trouvé pas moins de cinquante kilos de stupéfiants. Le jeune homme décédé serait un trafiquant de drogue notoire de la cité de La Busserine, dans les quartiers nord de Marseille, bien connu des services de police. Deux enquêtes parallèles ont été ouvertes : la première par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) pour les tirs des policiers, et la seconde par la gendarmerie pour la tentative d’homicide sur ces policiers. L’un d’eux a été placé en garde à vue.
Marseille : les dernières actualités
Opex 360
Les forces finlandaises veulent acquérir jusqu’à 2000 mini-drones aériens
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
En 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].
Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
France24 - Monde
L'actu en dessin : le Giec alerte sur le climat ? Il faut donc "supprimer le Giec"
Publié le : 08/04/2022 - 14:55
FRANCE 24
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Les promesses "creuses" entraînent la planète vers un réchauffement désastreux de 3 °C, mais le monde a encore une chance d'éviter le pire, a averti le Giec dans un rapport publié lundi. Pour inverser la tendance, les experts scientifiques recommandent de transformer radicalement l'économie et faire plafonner les émissions d'ici moins de trois ans, en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles. Le dessinateur de presse Rodho réagit à cette actualité.
"C'est maintenant ou jamais" : tels sont les mots employés par Jim Skea coprésident du groupe du Giec ayant produit un rapport de près de 3 000 pages sur le climat, publié lundi 4 avril.
Sans une réduction "rapide, radicale et le plus souvent immédiate" des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs d'ici moins de trois ans, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, ni même à +2 °C, avertissent les experts scientifiques.
"Certains gouvernements et responsables d'entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent", a d'ailleurs dénoncé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en qualifiant "d'accablant" ce nouveau rapport du Giec.
Le dessinateur de presse Rodho a décidé d'illustrer cette actualité en mettant en scène trois personnes en costume noir censées représenter des dirigeants mondiaux. "Plus que trois ans pour garder un monde vivable ! C'est le Giec qui le dit !", s'exclame le premier. "Qu'est-ce qu'on doit faire !?", interroge le deuxième. Le troisième, cigare à la bouche, répond : "Supprimer le Giec !", comme pour symboliser la réaction aux experts scientifiques qui dénoncent l'inaction face au réchauffement climatique.
Avec AFP
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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Réchauffement climatique
Selon le Giec, l'humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2
RECORDS DE TEMPÉRATURESComment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?
DEMAIN A LA UNE
Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?
Valeurs Actuelles
Trois personnes placées en détention dans l’affaire de l’explosion de Saint-Laurent-de-la-Salanque
« Je confirme les deux mandats de dépôt ordonnés hier par le juge des libertés et de la détention », a expliqué mercredi 13 avril le procureur de la République de Perpignan Jean-David Cavaillé. Ouest-France rapporte que deux personnes ont donc été mises en examen et placées en détention provisoire mardi 12 avril dans l’affaire de l’explosion de Saint-Laurent-de-la-Salanque survenue dans la nuit du 13 au 14 février dernier, explosion qui avait déclenché un incendie et coûté la vie à huit personnes, dont un bébé et un enfant de deux ans de la même famille.
« Destructions volontaires par incendie ayant entraîné la mort, des blessures et des destructions »
Les deux individus, âgés d’une quarantaine d’années, sont de nationalité tunisienne, et ont été mis en examen pour « complicité de crime et délits ». L’un d’eux est le propriétaire d’une épicerie située en bas de l’immeuble où a eu lieu l’explosion. Précédemment, c’est un ressortissant algérien, blessé dans le sinistre, qui avait été mis en examen et incarcéré samedi 9 avril, car suspecté de « destructions volontaires par incendie ayant entraîné la mort, des blessures et des destructions ». Le procureur de la République doit tenir une conférence de presse dans les prochains jours pour préciser les avancées de l’enquête sur le drame de Saint-Laurent-de-la-Salanque
Pyrénées-Orientales : les dernières actualités
France24 - World
Fake report claims that Chanel boutiques in Paris were vandalised with Hitler stickers
Issued on: 11/04/2022 - 18:17Modified: 13/04/2022 - 15:09
Did someone really put a decal of Hitler on the windows of Chanel boutiques in Paris? Nope, although that’s the story told by a video that has been circulating online. The video report looked real – it even had the logo of French newspaper Le Figaro. Lots of Russians shared the video, insisting that the luxury brand was guilty of “discrimination” after some staff refused to sell products to Russians due to European sanctions after the Ukraine invasion. Turns out, however, that Le Figaro never published this video and, according to Chanel, it was doctored.
If you only have a minute
- A video report with the logo of the French daily newspaper Le Figaro shows a decal combining the Chanel logo with Hitler’s face plastered on Chanel shops in Paris. The people who have been circulating this video online say it is a response to several incidents where Chanel staff refused to sell their products to Russian clients because of European Union sanctions banning the sale of luxury goods for use in Russia.
- Though the photos look real, Le Figaro says they never published this video and Chanel says none of its shops were defaced.
Fact check, in detail
In an Instagram post on April 7, Russian influencer Victoria Bonya shared a video with the logo "Figaro Live". It looks just like videos made by the French daily newspaper.
The video report shows high-end Chanel boutiques that have been plastered with decals blending the Chanel logo with Adolf Hitler’s face. Text overlayed on the video explains in French what we are seeing.
“Decals in Hitler’s image appeared Sunday on all buildings housing Chanel’s offices and boutiques in Paris [...],” reads the caption. “This is probably in reference to the recent scandal involving Russian customers at Chanel. Chanel recently refused to sell clothes to Russian women in its shops in Dubai and Paris because of sanctions. [...] And in 2015, archives were discovered implying that Chanel played a role in supplying information to the Nazis.”
The video had garnered nearly 8,000 likes by April 8, when it was deleted. The video was also posted on Twitter with caption in English and French on April 7.
A fake report by Le Figaro
Lots of social media users contacted Le Figaro via Twitter to ask about the video. On April 7, the newspaper responded, denying that it had any link to the video.
“You are right, @Le_Figaro never published this video. It’s a fake publication, created using photoshopped images, which makes outrageous use of our logo. Le Figaro vigorously denounces this act,” the account tweeted in French.
The FRANCE 24 Observers team contacted Chanel for comment. “These images are photoshopped,” a brand spokesperson said, assuring that its shops hadn’t been defaced, adding, "It’s clearly fake news."
The images in the fake Figaro video report were also circulated on Twitter with captions in English, Russian and French.
The photos were taken in front of four Chanel boutiques in Paris, located at 19 and 31 rue Cambon, 25 rue Royale and 42 avenue Montaigne.
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Our team analysed the images but were unable to determine if they had been photoshopped or not. We also ran the video through a reverse image search but were unable to track down the source of the video.
The earliest instance of this video that we could find was this post from April 7, when it was shared on the Telegram channel of Baza, an independent Russian media outlet.
On the same day, the video was also posted on a Telegram channel run by Readovka, a Russian media outlet that gets its content from Russian government agencies. There, this post garnered more than 260,000 views.
The video was also posted the very same day on Instagram by Russian influencer Victoria Bonya.
Russian customers denounce Chanel sanctions
On April 6, a Russian socialite complained that she wasn’t allowed to buy a bag from a Chanel shop in Dubai because of her nationality. Since then, some Russian influencers have accused Chanel of discrimination and have complained publicly, including by posting their Chanel bags with the logo cut off.
Photos showing similar decals pasted on Chanel shops in Russia were posted online on April 8.
French news agency AFP interviewed Chanel about the incident. A spokesperson for the brand explained that the company was merely following EU sanctions on Russia, which include a ban on the direct or indirect sale, supply, transfer or export of luxury goods worth more than 300 euros to people in Russia or for use in Russia.
“That’s why we ask customers whose primary residence we don’t know to confirm that their purchases won’t be used in Russia,” the spokesperson added.
Coco Chanel and her Nazi past
Several biographies were published after the death of designer Coco Chanel including information about her relationship with Hans Günther Von Dincklage, a Nazi officer in occupied France during World War II and her collaboration with Nazi spies.
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La Slovaquie envisage de céder ses avions MiG-29 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
La semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
France24 - World
Israeli forces kill Palestinian human rights lawyer in West Bank
Issued on: 13/04/2022 - 10:12
NEWS WIRES
Israeli forces shot and killed a Palestinian man on Wednesday, the Palestinian Health Ministry said, as Israeli troops continued a days-long operation in the occupied West Bank in response to a spate of deadly attacks.
The death is the latest in a wave of Israeli-Palestinian violence that has erupted as Muslims mark the holy month of Ramadan.
The Health Ministry said Muhammad Assaf, 34, was shot in the chest in the West Bank city of Nablus. The details surrounding his death were not immediately available and the Israeli military had no immediate comment. The Palestinian Health Ministry said 11 others were injured as a result of the Israeli military's activities in the area.
In a statement, the military said only that forces were “conducting counterterrorist operations” in the northern West Bank.
Israel has sent troops to comb through Palestinians cities and villages in recent days, looking for suspects or accomplices tied to recent Palestinian attacks on Israelis. Last week, a Palestinian gunman opened fire on a packed Tel Aviv bar, killing three and fleeing the scene, sparking an hours-long manhunt that culminated in his killing by police.
That assault, as well as three other attacks elsewhere in Israel in recent weeks, have killed 14 people, the deadliest outburst of bloodshed against Israelis in years.
The tensions have escalated as Muslims mark Ramadan, which this year converges with major Jewish and Christian holidays. In the coming week as Passover and Easter commence, tens of thousands from the three faiths are expected to stream into Jerusalem's Old City, the emotional heart of the Israeli-Palestinian conflict and a frequent flashpoint for violence.
Israel's government has sought to lower the flames by moving ahead on its plan to ease restrictions on Palestinians in the West Bank and the Gaza Strip during the holy month. But, with two of the attackers in the recent violence from Jenin and the surrounding area, Israel has tightened restrictions on movement in and out of the city.
Jenin is considered a stronghold of Palestinian militants. Israeli forces often come under fire when operating in the area. Even the Palestinian Authority, which administers parts of the occupied West Bank and coordinates with Israel on security matters, appears to have little control.
Israel had made numerous arrests in its operations in recent days, and in some cases, Palestinians have protested against the raids. Late Saturday, Palestinian protesters set fire to a West Bank shrine revered by Jews, and smashing part of the the tomb inside. On Wednesday, Israel carried out repairs to the site, known to Jews as Joseph's Tomb, and a day earlier the military said it arrested a suspect linked to the arson.
Several Palestinians have been killed in the raids, or in response to attacks or attempted attacks.
(AP)
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Israel PM gives security forces free rein after surge in violence
Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel
Fresh clashes rock West Bank as Palestinian attacker killed in Israel
Opex 360
L’Union européenne met un terme à la formation et à l’entraînement des forces armées maliennes
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Le 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
Valeurs Actuelles
À Nice, cinq policiers municipaux accusés de violences aggravées et suspendus à titre conservatoire
Violences aggravées. Voilà ce dont sont accusés cinq policiers municipaux de Nice. Ils ont été placés en garde à vue mardi 12 avril, rapporte Franceinfo. Ils sont soupçonnés d’avoir violemment frappé et séquestré un jeune homme de 21 ans dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 avril. Celui-ci aurait, peu de temps auparavant, tagué la voiture de service des fonctionnaires municipaux en sortant d’un bar de nuit du Vieux-Nice. Furieux, ceux-ci l’auraient alors interpellé, frappé au visage, emmené dans un véhicule, avant de le menacer de mort et de viol, et de l’abandonner dans un parc de la ville. Des caméras de vidéosurveillance auraient filmé en partie les violences. La victime présumée aurait prévenu immédiatement une amie policière, ce qui a permis l’interpellation des mis en cause.
Des faits « d’une extrême gravité »
Pour le maire de Nice, Christian Estrosi, ces faits, s’ils sont avérés, sont « d’une extrême gravité », quoique « encore confus ». « J’ai immédiatement demandé au directeur général des services de les suspendre à titre conservatoire », a expliqué Christian Estrosi à propos des mis en cause, affirmant que « si ces faits étaient confirmés, toutes les procédures seraient engagées pour obtenir la révocation de ceux qui auraient commis ces faits et la ville se porterait partie civile. » La garde à vue des cinq policiers, âgés entre 29 et 46 ans, a été prolongée ce mardi soir 12 avril.
Nice : les dernières actualités
France24 - World
UK sentences IS group member to life in prison for murder of MP Amess
Issued on: 13/04/2022 - 15:07
NEWS WIRES
A British judge on Wednesday sentenced Islamic State group follower Ali Harbi Ali to a whole-life prison term for murdering lawmaker David Amess in a knife attack last year.
"This is a murder that struck at the heart of democracy," judge Nigel Sweeney said as he handed down his sentence at London's Old Bailey courthouse, noting the 26-year-old defendant had shown "no remorse or shame".
Sweeney added he had no doubt it was an "exceptional case" that merited the sentence, which comes two days after a London jury unanimously found Ali guilty of the ferocious knife attack last October.
It was the second murder of a British MP in five years and prompted calls for better security for elected representatives.
Wearing a black collarless robe and flanked by security guards, Ali pursed his lips briefly as the judge handed down his sentence.
He had told the trial that he had no regrets about killing father-of-five Amess in revenge for votes in parliament for air strikes in Syria in 2014 and 2015.
Ali stabbed Amess more than 20 times with a foot-long carving knife as he met constituents in a church in Leigh-on-Sea, southeast England.
The whole-life sentence means Ali will never be eligible for parole.
The far-right extremist who murdered Labour MP Jo Cox in 2016 is also serving a whole-life sentence.
In a statement following the sentencing, Amess' family said it provided "no elation" and that nothing could ever compensate for the "appalling and violent manner" in which he was murdered.
"We will struggle through each day for the rest of our lives," it noted.
Minister scoped
"It breaks our heart to know that our husband and father would have greeted the murderer with a smile of friendship and would have been anxious to help. How sickening to think what happened next. It is beyond evil."
Ali, from north London, arranged an appointment with Amess, 69, by telling the politician's office that he was a healthcare worker and wished to talk about local issues.
Knife-wielding Ali was apprehended at the scene of the murder in a church by two police officers armed only with batons and spray.
He had sent a manifesto to family and friends to try to justify his actions around the time of the attack.
The court heard that Ali said "sorry" to Amess before killing him, after which his assistant Julie Cushion said he appeared "self-satisfied".
Jurors were told Ali had no mental health issues and he accepted much of the evidence against him.
He became self-radicalised in 2014, going on to drop out of university, abandoning ambitions for a career in medicine.
Ali, who comes from a Somali family and said he had a childhood "full of love and care", considered travelling to Syria to fight but opted instead for an attack in Britain.
He bought a knife six years ago which he carried in his bag throughout the summer of 2021 as he "scoped out" possible targets, jurors heard.
He scouted parliament but found police there "armed to the teeth", the court heard.
Ali carried out online research on other MPs, including senior Conservative Michael Gove.
He staked out Gove's London home but rejected plans to murder him after Gove split up with his wife and moved out of the family home.
Amess was a long-serving member of parliament for Prime Minister Boris Johnson's ruling Conservative party.
Parliament speaker Lindsay Hoyle said after the sentencing that the trial "should strengthen our belief... that MPs and their staff must be able to perform their parliamentary duties safely."
(AFP)
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UK
Experts seek clues in London 'lone wolf’ attack
UKUK teen runaway who joined IS group 'wants to come home'
TALKING EUROPE
Dealing with jihadism: Does Europe have a plan?
Opex 360
Le groupe allemand Rheinmetall propose de donner 50 vieux chars Leopard 1 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Étant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
El País (ESP)
24 horas en Cardiff, de puerto carbonero a ciudad para el ocio
24 HORASDe su pasado como gran exportador de carbón quedan huellas como su castillo. Hoy la capital de Gales es un lugar para caminar entre el parque Bute, sus calles peatonales, galerías cubiertas de aires victorianos y, por supuesto, tomarse algo en un ‘pub’
El olor a hierba mojada recién cortada que emana Cardiff, la capital de Gales, hace difícil imaginar su pasado como puerto desde el que se exportaba carbón. Carbón con el que la familia Bute se hizo poderosa y se financió caprichos como el castillo de Cardiff. De las minas de los valles de este pequeño país de Gran Bretaña se extraía tanto carbón que los muelles demandaban mucha mano de obra. En la bahía del Tigre, donde se concentraba la zona portuaria, llegaron migrantes procedentes del Caribe, Irlanda, España y Noruega, entre estos últimos la familia del escritor que mejor ha sabido cómo tratar a los niños y adolescentes, Roald Dahl. Una multiculturalidad que hizo comunidad al borde del mar y que hoy se ha convertido en una ociosa zona que se conoce como Mermaid Quay, en la que ya no hay estibadores y sí locales y turistas que pasean, comen y toman fotos.
En el casco antiguo el entrenamiento es caminarlo por sus calles peatonales, adentrarse en sus galerías comerciales cubiertas, encontrarse con sus iglesias y tomar algo en sus pubs. Bares en los que además de una cerveza se puede ver por televisión algún partido de los deportes galeses por excelencia: el rugbi y el fútbol, en ese orden. Deportes que se juegan, casi de manera religiosa y a nivel nacional, en el estadio Millennium. Dualidad deportiva e idiomática, ya que en esta ciudad no hay señal que no esté escrita en inglés y galés: Cardiff / Caerdydd. Aquí se paga en libras esterlinas, la distancia se mide en millas y la corriente eléctrica es de 220 voltios.
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09.00 Río arriba
El río Taff desemboca en la bahía de Cardiff, al sur, previo paso por el multiuso y visitable Millennium Stadium (1), un gran esqueleto mecánico con capacidad para 74.500 espectadores con un impresionante techo retráctil. Estadio en el que el Real Madrid ganó a la Juventus de Turín 4-1 la final de la Champions de 2017. En dirección contraria atraviesa el parque Bute (2), una zona verde que equivale a cinco campos de fútbol. En el mismo y en ambas orillas del río se puede pasear, montar en bicicleta y practicar otros deportes siempre rodeados por árboles. En el extremo sur del parque se encuentra el castillo de Cardiff: una extravagancia gótica, construida sobre un fuerte romano, que pasó por la vía del matrimonio a manos de la familia Bute en 1766 y que esta financió con el carbón que exportó. Desde lo alto del mismo se puede disfrutar de una gran panorámica de la ciudad y a sus pies se contempla el curioso Muro de Animales.
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Río arriba se encuentra la catedral de Llandaff (3), una histórica ciudad que se ha convertido en un tranquilo barrio de Cardiff, y en la que nació Roald Dahl el 13 de septiembre de 1916. Es uno de los templos cristianos más antiguos de Gran Bretaña, cuyo su origen se remonta al siglo VI.
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Más al norte, en la localidad de Tongwynlais (4), a la que se puede llegar sin problemas en bicicleta, se encuentra el Castell Coch o Castillo Rojo, una construcción del siglo XIX para la que se aprovecharon las ruinas de una antigua fortificación del siglo XIII. Este castillo, una transición del estilo alto gótico al victoriano, también fue un antojo de uno de los marqueses de la familia Bute. Aquí se han grabado escenas de la serie el Doctor Who y la película Robin Hood.
12.00 Un paseo por calles peatonales y a cubierto
Procedente del castillo de Cardiff, cruzando Castle Street, uno se adentra en un centro histórico de calles peatonales (St Mary, The Hayes, High y Queen, entre otras), de victorianas galerías comerciales techadas (Wyndham, Royal, Morgan, High, Queens y Dominions), en el que se suceden tiendas, restaurantes y pubs. También las iglesias de San David (5) y San Juan (6).
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En el mismo corazón del casco antiguo se encuentra el Mercado Central (7). Una victoriana estructura metálica cubierta por un techo de vidrio. Una opción para comer después es regresar a High Street y entrar en The Potted Pig (8), donde preparan platos británicos modernos inspirados en las parrillas de Francia y Nueva York.
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15.30 Una cita con maestros franceses
Fuera del casco antiguo están las facultades universitarias, el Ayuntamiento, las Cortes, la sede del Gobierno de Gales y el Museo Nacional (9), en el que se exhiben pinturas realizadas por Cézanne, Renoir, Rodin, Monet, Picasso y Van Gogh. Acoge la mayor colección de pinturas impresionistas y posimpresionistas que hay fuera de Francia. Además de este artístico patrimonio, en otras salas hay exposiciones sobre la evolución de Gales con recreaciones de dinosaurios, simulaciones de terremotos y erupciones volcánicas y una galería arqueológica. No es un museo, pero The Bone Yard (10) es un sitio en el que los artesanos muestran sus artesanías en contendores marítimos.
17.00 De puerto carbonero a centro de ocio
Cuando se dejó de extraer carbón de las minas de los valles galeses el puerto de la bahía de Cardiff pasó, a lo largo de varias décadas, de ser un centro exportador carbonero a convertirse en un centro de ocio. Hoy se suceden, entre otros, el Centro del Milenio de Gales (11), un polivalente espacio que alberga espectáculos de danza, teatro y conciertos; la Asamblea de Gales (12), un edificio de cristal abierto al público que quiere escuchar a los políticos del país; el rojizo y gótico edificio Pierhead (13), del siglo XIX; la antigua oficina de la Bute Docks Company; y el Centro de Artes de la Iglesia Noruega (15), un antiguo templo a la que acudían los trabajadores noruegos y en la que fue bautizado Roal Dahl —aunque aún permanece cerrada por la pandemia—. También está el centro de la ciencia y el descubrimiento Techniquest (16). Si se va por la mañana, uno puede embarcarse y navegar por la bahía y ver el islote Flat Holm.
19.00 Una cena cerca del mar
En Mermaid Quay se suceden muchos restaurantes. Pero si hay uno que merece una recomendación es Bill´s, que además de ubicarse en el interior de un histórico edificio conocido como Pilotage (16) abre bien temprano para desayunar, no cierra al mediodía, luego se puede comer y cenar, mientras se piensa o no en la transformación que ha experimentado la bahía de Cardiff.
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Valeurs Actuelles
[Info VA] Un policier blessé tire en l’air pour faire fuir ses agresseurs à Paris
Un policier membre de l’unité de garde de la préfecture (UGP) a été agressé par quatre individus ivres, sur les quais de Seine, à Paris, ce mardi matin, alors qu’il se rendait à son travail en trottinette dans le XVIe arrondissement, selon nos informations. L’agent a dû faire usage de son arme de service et tirer une fois en l’air pour éloigner ses agresseurs, qui voulaient lui dérober sa trottinette et ont redoublé de violence lorsque le policier a annoncé sa qualité, précise une source policière à Valeurs actuelles. Les quatre suspects en fuite, âgés d’une vingtaine d’années, ont finalement été interpellés dans le VIIe arrondissement, vers 6 heures du matin. Le policier, légèrement blessé, a reçu plusieurs coups à la tête.
🔴 [Info @Valeurs] Quatre individus ivres ont été interpellés, après avoir agressé un policier de l’Unité de Garde de la Préfecture qui se rendait à son travail en trottinette, à 6h ce mardi matin, dans le 7e à Paris. L’agent a dû tirer en l’air pour les éloigner. #police #fdo
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 12, 2022
Opex 360
Le président serbe confirme la volonté de Belgrade d’acquérir 12 avions Rafale
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
La semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Valeurs Actuelles
À Lyon, le procès pour le « meurtre barbare » d’un Algérien, torturé au couteau, s’est ouvert
Un « meurtre barbare ». Voilà comment avait été qualifié le meurtre particulièrement violent d’un ressortissant algérien en mars 2019, meurtre pour lequel sont jugés trois individus, également de nationalité algérienne, depuis lundi 11 avril devant la cour d’assises des mineurs de Lyon, rapporte 20 Minutes. Un quatrième individu sera lui jugé en mai devant le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle. Le crime s’était produit dans un appartement du quartier lyonnais de la Croix-Rousse dans la nuit du 2 au 3 mars 2019. La victime, Ahmed Kourak, avait été torturée et poignardée de 74 coups de couteau, notamment au visage. Ces actes barbares avaient ensuite été diffusés sur les réseaux sociaux, et même envoyés à la famille et aux proches de la victime. Les prévenus sont poursuivis pour « meurtre précédé d’actes de torture ou de barbarie et violences volontaires ».
« Des barbares qui ont voulu se faire un nom sur les réseaux sociaux »
Les trois individus avaient fui en Espagne avant d’être arrêtés et remis aux autorités françaises. Le quatrième avait lui trouvé refuge aux Pays-Bas, avant de revenir à Lyon et d’être identifié par une autre victime du groupe présumé, toujours en vie. La raison avancée par les prévenus pour s’en être pris sauvagement à leur compatriote : une histoire nébuleuse de téléphone portable volé ou emprunté. Pour l’avocat des parties civiles, il n’y a aucun doute à avoir : parce qu’ils ont tout filmé, et qu’ils s’en sont vantés « en direct », les prévenus sont « des barbares qui voulaient se faire un nom sur les réseaux sociaux ». Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Verdict attendu vendredi 15 avril.
Lyon : les dernières actualités
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
Selon l’OMS, le monde n’accorde pas la même attention “aux vies des Noirs qu’à celles des Blancs”
Alors que l’actualité internationale tourne majoritairement autour de la guerre en Ukraine, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a réagi. Comme l’a indiqué Le Parisien le 13 avril, Tedros Adhanom Ghebreyesus a pointé du doigt des inégalités dans le traitement de l’information lors d’une conférence de presse à Genève. « Le monde ne traite pas la race humaine de la même façon », a-t-il estimé. Le dirigeant de l’OMS a en parallèle évoqué le sort du Yémen, de l’Afghanistan ou encore de la Syrie pour étayer ses propos. Reprenant une phrase de l’écrivain George Orwell, il a considéré que le monde « ne prête pas le même degré d’attention aux vies des Noirs [qu’à] celles des Blancs ».
Exemple éthiopien
Pour étoffer son argumentaire, Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est appuyé sur sa région natale du Tigré en Ethiopie, actuellement en proie à un conflit entre les autorités et le gouvernement. Alors que 2 000 camions d’aide humanitaire auraient dû arriver dans la région, « il n’y en a eu que 20 au total », s’est désolé le directeur général de l’OMS, cité par le quotidien français. « Les gens sont brûlés vifs à cause de leur ethnie, et je ne suis pas sûr que cela ait été pris au sérieux par les médias », a-t-il ajouté en concluant que « chaque vie est précieuse ».
France24 - World
Case of US death row prisoner Melissa Lucio 'an egregious miscarriage of justice'
Issued on: 13/04/2022 - 13:23Modified: 13/04/2022 - 14:47
Stuart Norval
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A Franco-American journalist and filmmaker has told FRANCE 24 of the campaign launched to try to save the life of a Hispanic mother on death row in Texas. Melissa Lucio, 53, is due to be executed later this month after being found guilty of killing her 2-year-old daughter in 2007. When Sabrina Van Tassel interviewed Lucio in jail and spoke with her family at home, she discovered numerous anomalies in the case. This led her to make a film, "The State of Texas vs. Melissa", which has now led to an international campaign to save Lucio's life. The director joined us for Perspective.
Valeurs Actuelles
Coronavirus : les Etats-Unis se séparent de l’OMS, accusée de clémence envers la Chine
Donald Trump a accusé l’Organisation mondiale de la Santé de se montrer trop indulgente avec Pékin depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Les Etats-Unis passent à la vitesse supérieure. Après avoir annoncé, le 15 avril dernier, la suspension temporaire du financement de son pays à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Donald Trump a cette fois annoncé, vendredi 29 mai, qu’il mettait purement et simplement fin à la relation entre les Etats-Unis et l’agence, rapporte notamment franceinfo. « Parce qu’ils ont échoué à faire les réformes nécessaires et requises, nous allons mettre fin aujourd’hui à notre relation avec l’OMS et rediriger ces fonds vers d’autres besoins de santé publique urgents et mondiaux qui le méritent », a ainsi déclaré le président américain.
En toile de fond, le locataire de la Maison Blanche accuse surtout l’OMS de se montrer trop indulgente avec Pékin depuis le début de la pandémie de Covid-19 et de l’avoir aidé à dissimuler la propagation du virus. Ces derniers mois, il n’a pas manqué de multiplier les critiques et les attaques contre l’agence onusienne. Pas plus tard que le 19 mai dernier, le chef de l’Etat avait accusé l’agence de santé d’être une « marionnette de la Chine ».
Fin des exemptions accordées à Hong Kong et restriction d’entrée pour les étudiants chinois
Dans le même temps, Donald Trump a pris plusieurs sanctions contre Pékin. Le président américain a, par exemple, annoncé qu’il souhaitait mettre fin aux exemptions accordées à Hong Kong dans le cadre de sa relation spéciale avec les Etats-Unis, désormais remise en cause. « Hong Kong n’est plus suffisamment autonome pour justifier le traitement spécial que nous réservions au territoire depuis la rétrocession », a-t-il fait valoir lors d’une conférence de presse. Cette décision aura notamment un impact sur le traité d’extradition et certains privilèges commerciaux. Toujours en guise de sanctions contre la Chine, Donald Trump a également annoncé des restrictions d’entrée sur le territoire américain pour certains étudiants chinois « identifiés comme potentiels risques à la sécurité ». Pékin « n’a pas tenu sa parole donnée au monde d’assurer l’autonomie de Hong Kong », a plaidé le président. Depuis quelques jours, les Etats-Unis dénoncent en effet la loi controversée sur la sécurité nationale que la Chine veut imposer à Hong Kong.
Opex 360
Six avions de transport chinois Y-20 ont livré un système de défense aérienne FK-3 à la Serbie
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Jamais on n’avait vu autant d’avions de transport stratégique chinois Y-20A dans les cieux européens. En effet, le 9 avril, six appareils de ce type ont été repérés via les sites de suivi du trafic aérien, alors qu’ils survolaient la Turquie, en direction de la Serbie, où ils ont atterri à la base militaire « Colonel Milenko Pavlović », située dans les environs de Belgrade.
Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
Y-20A number six.
Recap:The following six PLAAF 🇨🇳 Y-20As have been seen heading for Serbia:
20041 #7A428120042 #7A428220045 #7A428520047 #7A427F20049 #7A428720142 #7A428A pic.twitter.com/RCqBjlSz8U
— Evergreen Intel (@vcdgf555) April 9, 2022
Interesting find by @Prova_61 👍 … In fact I have never seen before this, what appears to be the hatch removed for the chaff & flare dispenser boxes.
(Images via @铁马军戈战沙场 from Weibo) pic.twitter.com/3xBOrkMlmI
— @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) April 9, 2022
Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
France24 - World
Film show: Japan's Ryusuke Hamaguchi returns with 'Wheel of Fortune and Fantasy'
Issued on: 13/04/2022 - 16:57
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Hot on the heels of the success of "Drive My Car" at the Academy Awards, Ryusuke Hamaguchi returns with a three-part feature that puts his talent for dialogue and visual storytelling in the spotlight. Lisa Nesselson extolls the charms of "Wheel of Fortune and Fantasy" and tells us why the prolific Japanese filmmaker should be receiving armfuls of awards in the years to come.
We also take a look at Gaspar Noé's latest film "Vortex" and discover how the gentle decline of an intellectual couple prompts poignant questions about our own existence.
Plus, Lebanese filmmaker Jimmy Keyrouz draws inspiration from true events in Syria for his début feature "Broken Keys", while providing a hopeful perspective on the battle between religious extremism and the arts.
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L’Ukraine affirme avoir touché un navire militaire russe en mer noire
Un navire russe touché
Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, les troupes de Volodymyr Zelensky tiennent toujours. Mercredi 13 avril dans la soirée, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir touché le croiseur russe « Moskva » avec des missiles Neptune. Comme le rapporte Le Monde, le navire, qui peut accueillir jusqu’à 510 membres d’équipage, a été entièrement évacué. « En raison d’un incendie, des munitions ont explosé (…) Le navire a été gravement endommagé », ont rapporté ce 14 avril les agences d’Etat russes. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances précises des faits. Pour l’heure, le ministère de la Défense russe s’est gardé de faire le lien avec une attaque ukrainienne.
France24 - World
The battle for Mariupol: Allies call for probe after allegation of chemical weapons use
Issued on: 12/04/2022 - 20:06
Mark OWEN
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There are calls from the US and Britain for an investigation after Ukrainian soldiers of the Azov regiment were reportedly injured by a "poisonous substance" during a Russian attack on the port city of Mariupol. No evidence has yet been gathered. The UK foreign secretary says it would be "a callous escalation" of the war. The Pentagon says it's "deeply concerning". Ukraine's President Volodymyr Zelensky has already expressed his fears that Russia could deploy chemical weapons in his country.
Produced by Luis Miguel Cabrera, Sophie Pizzimenti and Imen Mellaz.
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Inna SOVSUN, Ukrainian MP and Deputy Leader of Golos Party
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Melinda HARING, Deputy director, Atlantic Council's Eurasia Center
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Reed BRODY, Member, International Commission of Jurists
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William ALBERQUE, Director of Strategy, International Institute for Strategic Studies
Ukraine war analysisChemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
As it happened
Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
Syrian survivors of Russian war tactics mobilise to support Ukrainians
El País (ESP)
Cómo elegir las mejores botas para hacer senderismo
SENDERISMOUn calzado adecuado es fundamental para que cualquier caminata sea un éxito. Con estas claves para elegirlo, y ocho ejemplos, acertará seguro
Practicar senderismo aporta una gran cantidad de beneficios psíquicos, físicos e inmunológicos. Los japoneses lo conocen como shinrinyoku (literalmente, “baño en la naturaleza”), y es la medicina preventiva que prescriben los facultativos nipones: un paseo por la naturaleza. La idea surgió cuando los investigadores japoneses observaron que en extensas zonas boscosas del país las tasas de mortalidad por cáncer eran significativamente menores con respecto a las de las zonas urbanas.
Pero para acceder a esos beneficios uno debe prepararse y equiparse adecuadamente. De todo el material que requiere una jornada de caminata, el más importante sin duda es el calzado, dado que será la equipación que mantenga al senderista en contacto con el terreno. Las botas para el senderismo deben cumplir varias funciones: proporcionar un buen agarre, dar estabilidad y amortiguar la pisada, funcionar como escudo a golpes fortuitos contra rocas o raíces, proteger de los elementos climatológicos, deben ser confortables, transpirable y, en la medida de lo posible, ligeras.
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Consejos para escoger un buen calzado
Si va a hacerse con su primer par de botas senderistas es mejor que se dirija a una tienda especializada, donde se las podrá probar, andar con ellas por superficies especiales y además recibirá el consejo de profesionales. Si compra su calzado online, procure que sea de la misma marca y el mismo modelo, o la nueva versión, del último modelo que le ha dado buen resultado.
Es importante tener en cuenta por dónde planea realizar sus rutas. Si es por senderos bien cuidados y limpios, una zapatilla ligera de caña baja será suficiente, sobre todo si además las jornadas son breves. Pero si planifica rutas por montañas con maleza y terrenos rotos, con rocas, piedras y raíces, necesitará una bota de caña alta que estabilice la pisada en un firme irregular y proteja el pie de posibles golpes hasta por encima del tobillo.
Cómprese el calzado al final del día, cuando el pie esté más hinchado. La talla ideal debe sujetar el talón, sin que este se mueva en cada pisada, y los dedos deben tener espacio suficiente para cuando el pie se hinche y en los descensos no choquen con la puntera.
Para climas fríos y húmedos necesitará una membrana impermeable y un forro térmico que mantenga el pie seco, mientras que para climas más cálidos lo importante es que el tejido sea transpirable para que el pie se mantenga fresco.
Si va a realizar un viaje de senderismo por la montaña de varios días, cargado con una mochila de varios kilos, quizá le convenga una bota más rígida, con mediasuela de poliuretano que protegerá más al pie en las largas jornadas
La suela es muy importante para la seguridad. Debe estar construida en caucho, no excesivamente rígida para evitar resbalones, con tacos que se agarren al terreno pero lo suficientemente separados como para que evacuen el barro pegado. Y el talón debe incorporar un diseño de freno para que el calzado no resbale en descensos pronunciados.
Los cordones tienen la función de ajustar el pie a la bota correctamente y que no exista un espacio entre el empeine y el upper. Dominar las distintas formas de atarlos permite liberar de prensión en el empeine o proporcionar más espacio a los dedos. Y una pista más: utilizar unos buenos calcetines especiales para senderismo (sintéticos, no de algodón) mejorará el funcionamiento del calzado.
Ocho ejemplos que garantizan el éxito
Las Escape Thrive Endure de Columbia (160 euros) incorporan una mediasuela Techlite Plus Sole y una estructura de zapatilla Trailrunning que las convierten en la opción ideal para los que van a practicar un hike rápido con el máximo confort y amortiguación.
Chiruca se ha especializado en largos recorridos. Las Mulhacén 19 Gore-Tex (122,99 euros) están armadas con suela muy ligera y flexible que amortigua la pisada, evitando lesiones en tobillos, rodillas y cadera.
Las zapatillas Predict Hike Mid GTX de Salomon (180 euros) están diseñadas con tecnología running pero dotadas de la suela Anatomic Decoupling, lo que permite que la zapatilla sea muy flexible para adaptarse y agarrarse al terreno más complicado.
Decathlon dispone de las botas de caña media MH500 (69,99 euros) para rutas de 10 a 20 kilómetros y hasta unos 1.200 metros de desnivel. Perfectamente impermeabilizadas, son la opción perfecta para los senderistas que salen a la montaña un par de veces al mes.
Las botas Vectiv Exploris Futurelight the The North Face (170 euros) están diseñadas para largas rutas por la montaña con una media suela rocker y agarre SurfaceCTRL que proporciona ultraligereza, comodidad y retorno de energía en cada pisada.
Si busca un calzado muy versátil en la montaña para climas fríos, la bota Monashee ULLR de la marca noruega Helly Hansen (150 euros) proporciona impermeabilidad y cortavientos al 100 %, además de un diseño, comodidad y agarre fantásticos.
La tercera generación de botas MQM de Merrell presenta las ligeras botas Moab 3 GTX Mid (165 euros), concebidas para ir veloz por la montaña. Su suela Vibram hace que la agilidad y el agarre sea perfecto.
Cada vez más senderistas utilizan zapatillas trailrunning para sus rutas por pistas de montaña. Las Trabuco Max de Asics (160euros) proporcionan un agarre perfecto en todos los terrenos, desde suelos sueltos a piedras mojadas o incluso nieve.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : 720 civils tués et 200 disparus à Boutcha et dans les environs de Kiev
Alors que l’invasion russe se poursuit, le bilan humain s’alourdit en Ukraine. Plus de 720 civils ont été tuées à Boutcha, et dans les environs de Kiev, lors de l’occupation par les troupes russes, a annoncé mercredi 13 avril le ministre de l’intérieur ukrainien. Plus de 200 personnes sont encore portées disparues, indique le quotidien Le Monde. Les services de la procureure générale ukrainienne ont également ouvert une enquête sur des crimes qui se seraient produits près de Brovary, au nord-est de Kiev.
Quatre civils tués et 10 blessés dans des frappes russes
Plusieurs frappes russes ont fait quatre civils morts et 10 blessés à Kharkiv, dans le sud-est de l’Ukraine, ont indiqué les autorités locales, relaie Le Figaro.
Emmanuel Macron refuse parler de « génocide » en Ukraine
Le refus mercredi du président français Emmanuel Macron de dénoncer un « génocide » en Ukraine par l’armée russe est « très blessant », a déploré Volodymyr Zelensky, selon BFMTV. « S’ils sont vrais, de tels propos sont très blessants pour nous », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Le président américain promet une nouvelle aide de 800 millions de dollars à l’Ukraine
Joe Biden a annoncé au président ukrainien Volodymyr Zelensky une nouvelle aide militaire des Etats-Unis de 800 millions de dollars, relate Le Figaro. Ce montant comprend des équipements «très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi «de nouvelles capacités», ce qui comprend notamment «des systèmes d’artillerie» et des «moyens de transport blindés», a-t-il indiqué.
La Russie menace de frapper des centres stratégiques à Kiev
Après avoir accusé l’Ukraine de tirs et de sabotages sur le territoire russe, l’armée russe a menacé de frapper des centres de commandement dans la capitale ukrainienne Kiev, relaie BFMTV. « Nous voyons des tentatives de sabotage et de frappes des forces ukrainienne sur des cibles sur le territoire de la Fédération de Russie. Si de tels événements se poursuivent, des frappes seront menées par l’armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kiev », a déclaré Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.
Impossible de contrôler la radioactivité à Tchernobyl selon les autorités ukrainiennes
Les moyens de surveillance de la radioactivité à Tchernobyl ne peuvent pas être rétablis. Selon les forces armées ukrainiennes, les soldats russes ont créé un réseau souterrain lorsqu’ils ont occupé le site. « Les serveurs qui gèrent ces informations ont disparu », a indiqué le porte-parole de la centrale, relate Le Figaro. « Nous ne pouvons pas dire si (la zone) est entièrement sans danger », a-t-il ajouté.
Le gouvernement russe juge « inacceptable » que Joe Biden accuse Vladmir Poutine de génocide
La réponse de Moscou ne s’est pas fait attendre. Après que Joe Biden a accusé Vladimir Poutine de mener un « génocide » en Ukraine, le Kremlin a réagi ce mercredi aux propos du président américain, rapporte BFMTV. « Notre désaccord est catégorique et nous considérons que de telles tentatives de déformer la réalité sont inacceptables, d’autant plus qu’elles viennent du président des Etats-Unis, pays dont les agissements dans l’histoire récente sont bien connus », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
Le Royaume-Uni sanctionne 178 séparatistes et des oligarques russes
En coordination avec l’Union européenne, le Royaume-Uni a annoncé mercredi qu’il élargissait la liste des personnes sanctionnées, pour y intégrer 178 séparatistes prorusses, mais également de nouveaux oligarques, d’après un communiqué du ministère des affaires étrangères. Une décision prise après « de nombreuses informations la semaine dernière selon lesquelles la Russie ciblait, de façon barbare, les civils dans ces régions », indique Le Monde.
En 24 heures, sept personnes sont mortes après des frappes russes dans la région de Kharkiv
Sept personnes ont été tuées après des frappes russes dans la région de Kharkiv, en Ukraine, a indiqué mercredi 13 avril le gouverneur régional, selon 20 minutes. 22 autres personnes ont été blessées, a précisé le gouverneur Oleg Synegoubov sur la messagerie Telegram.
Une purge massive serait en cours au sein des services de renseignement russes
Le journal The Times affirme que Moscou est à la recherche de responsables pour les ratés de l’offensive russe en Ukraine, indique Franceinfo. Une purge massive serait en cours, et 150 agents des services de renseignement ont été arrêté ou suspendus de leurs fonctions, selon le quotidien britannique.
Moscou affirme que plus de 1 000 soldats ukrainiens se sont rendus à Marioupol
A Marioupol, « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », a affirmé le ministère de la Défense russe, mercredi 13 avril, indique Franceinfo. Cette ville portuaire du Sud-Est de l’Ukraine est assiégée depuis maintenant plus de quarante jours.
Macron refuse de qualifier de « génocide » l’invasion russe en Ukraine.
Mercredi 13 avril, Emmanuel Macron n’a pas repris à son compte le terme « génocide » employé par le président américain Joe Biden pour accuser les actes perpétrés par Vladimir Poutine, en Ukraine, indique Le Monde. Interrogé sur France 2, le président français a dit douter qu’une « escalade des mots » soit la solution pour mettre fin à la guerre.
Joe Biden assume le terme « génocide » à propos de l’invasion russe
Le président américain a confirmé mardi 12 avril accuser Vladimir Poutine de perpétrer « un génocide » en Ukraine, relate Le Monde. Jusque-là l’administration américaine n’avait pas repris le terme, utilisé par Volodymyr Zelensky, le président ukrainien. « Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d’effacer l’idée même de pouvoir être un Ukrainien », a ajouté Joe Biden, estimant que les « preuves s’accumulaient ».
France24 - World
War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive
Issued on: 08/04/2022 - 12:48Modified: 08/04/2022 - 12:49
Gwendoline DEBONO
The war in Ukraine is being waged on many fronts. From Odesa on the Black Sea to Irpin in the north, via Mykolaiv and the capital Kyiv, FRANCE 24's Gwendoline Debono has followed the trail of violence and devastation. Our reporter met fighters joining the war, civilians hiding in underground bunkers and women giving birth amid Russian shelling. She witnessed the horror of the morgue of Mykolaiv, where bodies are brought in all day long for families to identify. She also followed volunteer ambulance workers who take huge risks to try to save those trapped by the fighting.
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ON THE GROUND
Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs
ON THE GROUND
From Ukraine with love: Newlyweds defy Russian bombs in Kharkiv
WAR IN UKRAINE
On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire
France24 - World
Cyprus's Varosha, where time came to a halt in 1974
Issued on: 08/04/2022 - 16:24Modified: 08/04/2022 - 16:30
Shona BHATTACHARYYA
Occupied by Turkish soldiers for close to half a century, the former Cypriot resort town of Varosha lies in ruins. Known as Marash in Turkish, the town is situated in the Turkish Republic of Northern Cyprus, an entity only recognised by Ankara. It's also home to one of the two Turkish military bases on the island. According to a 1984 UN resolution, Varosha must be returned to its original owners. But neither the Greek Cypriot authorities, nor the Turkish Cypriot administration have taken steps to apply the decision. Our regional correspondents Shona Bhattacharyya and Ludovic de Foucaud report.
In a show of good faith, the Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC) recently opened two of Varosha's streets to visitors. It has become a tourist attraction, with bike rentals, cafes, playgrounds and a beach volley court at the foot of empty buildings on the verge of collapse. According to Ankara, since the partial reopening of Varosha one and a half years ago, more than 400,000 visitors have walked its streets.
Among them are often former inhabitants of the town – Greek Cypriots who hope to return to their homes and properties one day. Since the 1984 UN resolution is not being applied, former residents are taking their cases to the Immovable Property Commission, a TRNC court. But their ownership of land in Varosha is being challenged by a Muslim religious foundation, Evak, that claims to be the sole owner of the town. It has documents dating from 1571, when the Ottoman Empire conquered the island, to back up its claim.
Varosha has a special place in negotiations between the two sides of the island, but is representative of one of the biggest challenges to Cyprus's reunification: expropriation and land ownership.
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Focus
Cyprus: New illegal immigration routes converge on divided island
UN Security Council slams Turkish plan to reopen disputed Cyprus resort
France slams Erdogan 'provocation' after Cyprus two-state comments
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : un proche de Vladimir Poutine arrêté par les services de sécurité ukrainiens
Le député et homme d’affaires ukrainien Viktor Medvedtchouk, proche du dirigeant russe Vladimir Poutine, a été arrêté à la suite d’une « opération spéciale ». Celui-ci était en fuite depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine. L’annonce, relayée par BFM TV, a été faite ce mardi par les autorités ukrainiennes. « Une opération spéciale a été menée grâce au SBU [les services de sécurité ukrainiens, Ndlr]. Bravo ! », s’est réjoui le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur sa chaîne Telegram. Ensuite, le SBU a confirmé son arrestation.
Joe Biden évoque un « génocide » en Ukraine
Joe Biden, le président des Etats-Unis, a semblé accuser ce mardi l’armée russe de commettre un « génocide » en Ukraine, utilisant pour la première fois ce terme au moment de de qualifier la situation dans le pays envahi par Moscou, relatent plusieurs médias parmi lesquels TF1. « Le budget de votre famille, votre capacité à faire votre plein d’essence, rien de tout cela ne devrait dépendre du fait qu’un dictateur déclare la guerre et commet un génocide à l’autre bout du monde », a déclaré le chef de l’Etat, à l’occasion d’un déplacement dans l’Iowa dédié à la lutte contre l’inflation.
Le FMI approuve une aide supplémentaire pour la Moldavie
Le Fonds monétaire international a annoncé ce mardi un accord afin d’augmenter le montant d’une aide en faveur de la Moldavie, pays limitrophe de l’Ukraine. Et cela, dans le but de lui permettre de faire face aux conséquences de la guerre chez son voisin, relaye Le Parisien. « Les autorités ont demandé une augmentation d’environ 267 millions de dollars », a indiqué le FMI dans un communiqué, « pour aider la Moldavie à faire face à l’impact de la guerre en Ukraine et à la flambée des prix internationaux de l’énergie et des denrées alimentaires ». Le montant total de cette aide, approuvée initialement en décembre, est donc porté à hauteur de 815 millions de dollars environ.
Le « ressentiment » de Poutine « s’est métabolisé en paranoïa »
Au cours d’un entretien avec Le Point au sujet des raisons qui ont poussé son homologue russe à envahir l’Ukraine, Emmanuel Macron a estimé que son « ressentiment [s’était] métabolisé en paranoïa ». Et le président de la République d’ajouter, peu après, pour étayer son point de vue dans les colonnes de nos confrères : « L’isolement de Poutine n’a fait que renforcer les choses depuis les sanctions de 2014. Il ne faut pas sous-estimer non plus le rôle du Covid […] pour beaucoup de dirigeants qui étaient déjà à la limite de la solitude. […] Il s’est retrouvé à Sotchi pendant des mois, il s’est enfermé, il s’est moins frotté à d’autres raisonnements. »
Russie : 15 jours de prison pour un critique de la guerre
L’un des principaux opposants au Kremlin en Russie, Vladimir Kara-Mourza, a été condamné ce mardi à 15 jours de détention pour « insoumission aux forces de l’ordre », a confié dans la presse son avocat, Vadim Prokhorov. « Le tribunal Khamovnitcheski de Moscou a condamné Vladimir Kara-Mourza à 15 jours de prison, peine maximale, prévue pour l’insoumission aux policiers », a précisé celui-ci, dont les propos sont cités par Le Figaro.
Avant l’invasion russe, la France a formé des soldats ukrainiens
La France a déjà dépensé environ 120 millions d’euros pour aider l’armée ukrainienne à lutter contre l’invasion russe, d’après les informations dont dispose L’Opinion. Concernant le matériel, la France a livré au moins trois types de missiles légers : des vieux systèmes antichars Milan, des Javelin, et des missiles anti-aérien à très courte portée Mistral, détaillent nos confrères. La fourniture de ces systèmes d’armes s’est accompagnée de la formation des personnels militaires ukrainiens appelés à les mettre en œuvre. Celle-ci a eu lieu avant le début de l’invasion russe, le 24 février. « On n’est pas restés les bras croisés, même si on n’avait pas la certitude que la Russie allait attaquer », confirme une source proche du dossier au site d’informations. A l’heure actuelle, on ignore si ces formations se poursuivent et les conditions dans lesquelles elles ont été délivrées.
Boeing réduit son carnet de commandes
Le constructeur aéronautique américain Boeing a retiré 141 avions de son carnet de commandes, rapporte BFM TV ce mardi. Et une grande partie d’entre eux a été retirée en raison de l’offensive russe en Ukraine et des sanctions qui en ont découlé, a précisé l’entreprise.
Macron : « Poutine a décidé qu’il ne s’arrêterait pas »
Emmanuel Macron a jugé que Vladimir Poutine avait « décidé qu’il n’arrêterait pas » l’offensive menée en Ukraine, car « il a besoin pour lui-même d’une victoire militaire » même s’il « a pris conscience que l’Ukraine n’allait pas se soumettre ». De cette façon, la ville de Marioupol, sur laquelle se focalise l’armée russe, « est peut-être un point de fixation parce que c’est un symbole de l’Ukraine qui se refuse à lui », considère le président de la République française dans un entretien publié par l’hebdomadaire Le Point. Aussi, en concentrant l’offensive sur le Donbass, le dirigeant russe s’évertue à « obtenir une victoire et vise un défilé militaire glorieux le 9 mai, date très importante pour lui et pour la Russie ». Et le chef de l’Etat de conclure : « Je crois assez peu à notre capacité collective à le mettre autour d’une table de négociation à court terme. »
Blinken accuse Moscou de songer à utiliser des « agents chimiques »
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a accusé ce mardi la Russie de songer à se servir d’« agents chimiques » à Marioupol, rapporte Le Parisien. Celui-ci réagissait aux accusations d’une parlementaire ukrainienne, d’après qui la Russie aurait utilisé une « substance inconnue » dans la ville assiégée. Sans toutefois confirmer la réalité de cette information, les Etats-Unis ont fait mention d’« informations crédibles » sur l’éventualité de ce type d’attaque, qu’ils partagent avec l’Ukraine.
Pour le président allemand, sa présence n’est « pas souhaitée à Kiev »
Le dirigeant allemand, Frank-Walter Steinmeier, critiqué pour les relations entretenues au cours de ces dernières années avec la Russie, a expliqué ce mardi avoir proposé de se rendre en Ukraine avec d’autres chefs d’Etat, relaye France 24. Toutefois, il aurait essuyé une fin de non-recevoir de la part de Kiev. Ce voyage devait se dérouler aux côtés des chefs d’Etat de Pologne et des Pays baltes « J’étais prêt à le faire, mais apparemment, et je dois en prendre acte, ce n’était pas souhaité à Kiev », a confié Frank-Walter Steinmeier, à l’occasion d’un déplacement à Varsovie.
Ukraine : 400 civils enterrés à Severodonetsk
Tandis que la tension est à son comble à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a fait savoir ce mardi qu’environ 400 civils avaient été enterrés depuis le début de la guerre à Severodonetsk, ville de l’est du pays où l’armée russe est désormais à l’offensive, relève BFM TV. « Pendant les 48 jours de guerre, il y a eu environ 400 enterrements » à Severodonetsk, a-t-il écrit sur Telegram, sans préciser toutefois la cause des décès. Les morgues dans les villes de sa région « débordent de corps de civils morts », a-t-il ensuite assuré, avant d’ajouter que des fosses communes étaient creusées à Lyssytchansk, ville voisine de Severodonetsk.
Aucun retour à une normale avec la Russie de Poutine, d’après le président allemand
« Il ne peut pas y avoir de retour à une normale avec la Russie de Poutine », a jugé ce mardi Walter Steinmeier, à l’occasion d’une visite officielle à Varsovie, indique Le Parisien. Il a mentionné la nécessité d’accepter le prix que risque de coûter cette guerre aux pays démocratiques. « Cette guerre exigera notre soutien, notre capacité à nous défendre, notre disposition à supporter des charges pendant longtemps encore », a-t-il argué ensuite, avant de fustiger « les crimes de guerre russes » perpétrés en Ukraine.
Le Vatican souhaite rassembler des femmes ukrainiennes et russes
Comme nous l’apprend 20Minutes ce mardi, un certain nombre de familles ukrainiennes et russes ont été invitées par le Vatican à porter ensemble le crucifix, sur l’une des 14 stations du « Chemin de Croix » qui doit se dérouler vendredi soir au Colisée. Une initiative du Vatican en signe de paix face à l’offensive russe menée en Ukraine.
Pour éviter les famines, l’ONU fait corps avec l’UE
Les trois agences des Nations Unies en charge de l’alimentation (PAM, FAO, FIDA), ont apporté ce mardi leur soutien à l’initiative européenne « Farm » dont l’objectif est d’atténuer la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine. L’annonce a été faite par le ministre français de l’Agriculture, à l’occasion d’une conférence de presse, comme le relate Le Figaro. Julien Denormandie, le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian, ainsi que le commissaire européen Janez Lenarcic, ont rencontré à Rome les représentants de ces trois institutions. Chacune de ces dernières a « certifié de [son] accord à soutenir cette initiative française », s’est réjoui le ministre français de l’Agriculture.
Ce programme, lancé à la fin du mois de mars par les Vingt-Sept, a pour objectif de maintenir une offre alimentaire mondiale disponible à un prix abordable. Et cela, en rendant les marchés agricoles davantage efficaces tout en soutenant la production en Ukraine en dépit de la guerre. L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’est engagée à « lutter contre la spéculation avec la transparence dans les stocks » de céréales, au moment où le Fonds international de développement agricole (FIDA) s’attellera à « investir dans les pays qui potentiellement pourraient avoir des difficultés », a ensuite précisé Julien Denormandie.
Marioupol : la crainte de l’utilisation d’armes chimiques
Face aux soupçons, le Royaume-Uni a lancé une enquête afin de déterminer si les Russes ont fait usage d’armes chimiques dans la ville portuaire de Marioupol, située au sud-est de l’Ukraine, ce qui constituerait un crime de guerre, relaye BFM TV ce mardi. D’après le conseil présidentiel ukrainien, « des dizaines de milliers » des personnes y sont mortes, parmi les 500 000 habitants au départ, tandis que « 90% des maisons » ont été détruites.
Des négociations « extrêmement difficiles » avec Moscou
Les négociations avec la Russie, en vue d’un accord de paix russo-ukrainien sont « extrêmement difficiles », a fait savoir ce mardi un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, relaye Le Parisien. Et cela, après que le dirigeant russe a fustigé « le manque de cohérence » des Ukrainiens qui d’après lui « crée des difficultés ». Il a aussi dit regretter que « la partie russe s’en tienne à ses tactiques traditionnelles de pression publique sur le processus de négociations, notamment par le biais de certaines déclarations ».
870 000 Ukrainiens sont rentrés chez eux
Depuis le début de la guerre, plus de 870 000 Ukrainiens sont rentrés chez eux, parmi lesquelles des femmes et des enfants, a fait savoir le service des gardes-frontières ukrainiens, indique France 24. « Actuellement, 25 000 à 30 000 Ukrainiens par jour regagnent leur pays. Contrairement aux premiers jours quand il s’agissait essentiellement d’hommes, maintenant il y a aussi des femmes, des enfants et des personnes âgées », a indiqué ensuite le porte-parole des gardes-frontières ukrainiens, Andriï Demtchenko. Le 3 avril, le ministère de l’Intérieur avait fait état de 537 000 Ukrainiens retournés chez eux, en s’appuyant sur les données du Service national des gardes-frontières. « Ils disent qu’ils voient que la situation est plus sûre, surtout dans les régions occidentales et ils ne peuvent plus rester à l’étranger, ils sont prêts à retourner dans le pays et rester ici », a conclu le porte-parole.
L’Eglise orthodoxe de Chypre qualifie l’invasion de « non-chrétienne »
« Rien ne justifie la destruction d’un autre pays », a estimé ce mardi le chef de l’Eglise orthodoxe de Chypre, l’archevêque Chrysostomos II, à la chaîne de télévision d’Etat CyBC. « Raser un pays sans justification est absurde », a ensuite précisé celui dont les propos sont cités par Le Parisien. « Je suis triste parce que des gens sont tués », a ensuite ajouté l’influent dirigeant de l’Eglise orthodoxe de Chypre, avant d’assurer que les actions de Poutine démontrent « qu’il se comporte comme un non-chrétien ».
Selon Poutine, « le manque de cohérence » des Ukrainiens empêche un accord
Le dirigeant russe Vladimir Poutine a estimé ce mardi que le « manque de cohérence » des négociateurs ukrainiens empêchait de parvenir à un accord entre Kiev et Moscou afin de mettre un terme à l’offensive russe en Ukraine, rapporte 20Minutes. « On m’a informé hier soir que la partie ukrainienne avait encore changé quelque chose. […] Un tel manque de cohérence sur les points fondamentaux crée des difficultés », a-t-il jugé à l’occasion d’une conférence de presse dans un cosmodrome de l’Extrême-Orient russe. Vladimir Poutine a également assuré que l’offensive russe se poursuivait « calmement » et en minimisant les pertes.
Marioupol : deux employées de Caritas tuées
Deux employées de Caritas ainsi que cinq de leurs proches, ont été tués dans un bombardement à Marioupol, a fait savoir l’organisation caritative catholique, faisant état d’une attaque qui a « probablement eu lieu le 15 mars », « lorsqu’un char a tiré sur le bâtiment du centre Caritas », relaye Le Parisien. L’organisation a précisé qu’elle « ne [disposait] pas encore d’éléments suffisants pour déterminer ce qui [s’était] passé », mais que « le personnel de Caritas et leurs familles se sont vraisemblablement réfugiés dans le centre pendant le bombardement ». Le portail d’information du Saint-Siège, Vatican News, a mentionné un char russe, avant de citer des « sources locales de Caritas » anonymes.
Pour Vladimir Poutine, envahir l’Ukraine était « la bonne décision »
A l’occasion d’une visite dans l’oblast d’Amour, situé dans l’Extrême-Orient russe, le dirigeant russe Vladimir Poutine a justifié ce mardi son invasion de l’Ukraine. « Les objectifs sont parfaitement clairs et nobles. D’un côté, nous sauvons et aidons les gens, et de l’autre, nous prenons simplement les mesures nécessaires à la sécurité de la Russie. Il est clair que nous n’avions pas d’autres choix. C’était la bonne décision », a fait savoir Vladimir Poutine, dont les propos sont cités par l’agence Reuters.
Zelensky veut sanctionner les banques et le pétrole
Face au parlement lituanien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré ce mardi son appel aux dirigeants de l’Union européenne, les enjoignant à sanctionner l’ensemble des banques russes ainsi que le pétrole de la Fédération, relaye BFM TV. « Nous avons besoin de décisions courageuses, et l’UE doit les prendre maintenant. Ils doivent sanctionner le pétrole et les banques russes. Chaque pays de l’UE doit indiquer quand ils vont refuser ou limiter les sources d’énergie comme le gaz, a détaillé Volodymyr Zelensky. C’est uniquement à ce moment-là que le gouvernement russe comprendra qu’il doit chercher la paix, et que la guerre devient une catastrophe pour lui. » Toujours face au parlement lituanien, le dirigeant ukrainien a reproché à la Russie de déporter des centaines d’Ukrainiens qui vivent dans les régions occupées, en direction des « camps de filtration ».
Des trains d’évacuation dans l’Est
Un certain nombre de civils continuent de fuir les régions ukrainiennes de Lougansk et de Donetsk, d’où six trains d’évacuation doivent partir ce mardi, d’après l’administration régionale de Lougansk, citée par Le Parisien.
Zelensky dénonce « des centaines de viols »
Le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé des « centaines de viols » perpétrés dans son pays, rapporte BFM TV. Ces agressions auraient été constatées dans les zones précédemment occupées par l’armée russe. Et parmi les victimes, il évoque notamment « des jeunes filles mineures et de tout petits enfants ». « Dans les zones libérées des occupants, l’enregistrement et l’enquête sur des crimes de guerre commis par la Russie se poursuivent. Presque quotidiennement, on retrouve de nouvelles fosses communes », a-t-il détaillé ensuite, au moment de s’adresser au parlement lituanien grâce à une liaison vidéo.
Poutine assure que le massacre de Boutcha est « un fake »
Vladimir Poutine, le dirigeant russe, a estimé ce mardi que le massacre de Boutcha, en référence aux nombreux corps retrouvés après le départ des troupes russes dans cette ville de la banlieue de Kiev, était « un fake », indique BFM TV.
Plus de 4,6 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays
Au total, ce sont 4 615 830 réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis l’invasion menée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) mardi, indique Le Monde.
Kiev : Six personnes tuées par balles retrouvées dans un sous-sol en banlieue
Les corps de six personnes civiles tuées par balles ont été retrouvés dans un sous-sol en banlieue de Kiev, a annoncé le Parquet général ukrainien, rapporte le Parisien. « Selon les premiers éléments de l’enquête, les militaires de la Fédération de Russie ont assassiné des civils dans le village de Chevtchenkovo, dans le district de Brovary, près de Kiev », a précisé le parquet.
Vladimir Poutine déclare que le but de son « opération militaire spéciale » est « d’aider les habitants du Donbass »
L’homme fort du Kremlin s’est exprimé sur « l’opération militaire spéciale » lancée en Ukraine. « L’objectif principal est d’aider les habitants du Donbass », a déclaré le président de la fédération de Russie, selon Franceinfo. « Kiev a refusé d’appliquer les accords de Minsk, il était impossible de continuer à tolérer un génocide », a-t-il ajouté.
Nokia suspend ses activités en Russie
Nokia va quitter la Russie, a annoncé l’équipementier finlandais, au lendemain de la décision de son concurrent Ericsson de suspendre indéfiniment ses activités dans le pays, indique FranceInfo. La Russie représente « moins de 2 % » du chiffre d’affaires de l’entreprise de télécommunications. Le groupe indique maintenir ses prévisions financières pour l’année 2022.
Le Royaume-Uni vérifie les affirmations sur l’utilisation d’armes chimiques à Marioupol
Le Royaume-Uni tente de vérifier les informations sur une éventuelle attaque chimique des forces russes à Marioupol, en Ukraine, a annoncé lundi la ministre britannique des Affaires étrangères, selon BFMTV.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : 18 gendarmes français de l’institut de recherche criminelle sont arrivés à Kiev
L’opération est inédite. Un détachement de 18 gendarmes français – des experts issus de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) – est arrivé à Kiev afin d’identifier des victimes et de prendre part à la mise en évidence de crimes de guerre, rapporte Le Figaro, mardi 12 avril. Il s’agit de la première force d’expertise criminelle à intervenir en assistance, en Ukraine, dans le cadre du conflit, précisent nos confrères.
« Notre mission est d’identifier les corps avec certitude »
Ces 18 techniciens de l’IRCGN, après avoir reçu l’accord jeudi 7 avril, ont quitté le siège à Pontoise (Val-d’Oise), samedi 9 avril, au cours de la matinée. Ensuite, ils ont roulé trois jours, à bord de trois camions, avant d’arriver lundi 11 avril dans la région de Kiev où, d’après un bilan fourni par les autorités locales, 1222 cadavres avaient été retrouvés après le départ des troupes russes. Avec eux, les gendarmes français ont notamment emporté un laboratoire ADN mobile, poursuit le quotidien national. Il s’agit d’un prototype unique au monde, qui a la capacité d’identifier jusqu’à 21 profils génétiques, toutes les 30 minutes.
« Notre mission est d’identifier les corps avec certitude, d’en rassembler au besoin les morceaux, afin de le rendre aux bonnes familles, précise le colonel Franck Marescal, directeur de l’IRCGN, dans les colonnes du Figaro. Appelés à orienter leurs investigations sur les indications du procureur de Kiev, les gendarmes répondront à des interrogations techniques et apporteront des réponses scientifiques, via des rapports d’expertises susceptibles d’être transmis par les autorités ukrainiennes à la Cour pénale internationale. »
Et d’ajouter, peu après, pour étayer son point de vue auprès du même journal : « A la différence de leurs homologues utilisés par les différentes parties dans le droit anglo-saxon, les experts français travailleront à charge et à décharge, en toute indépendance. » Dès vendredi 8 avril, Emmanuel Macron avait fait savoir que la France était en train de « rassembler les preuves » contre « des crimes de guerre » perpétrés par les Russes.
Passer les résidus chimiques au crible
Afin d’établir les causes de la mort, le détachement scientifique des gendarmes français comprend deux binômes ; chacun est composé d’un balisticien, spécialiste des balles et des éclats, ainsi que d’un médecin légiste, poursuivent nos confrères. Par ailleurs, des experts explosifs – équipés d’un matériel également transportable – se trouvent à leurs côtés, afin de prélever et de passer au crible les résidus chimiques, à l’endroit où ont explosé les bombes. Aussi, les gendarmes n’écartent pas la possibilité de procéder à des prélèvements sur des cadavres, avant de les faire expertiser en laboratoire. Enfin, divers spécialistes en empreintes digitales et en examens post-mortem sont mobilisés, à l’instar d’analystes en scène de crime.
France24 - World
Dozens killed in flooding, landslides after tropical storm Megi hits Philippines
Issued on: 13/04/2022 - 05:10
NEWS WIRES
The death toll from landslides and floods in the Philippines rose to 58 on Wednesday, official tallies showed, as rescuers dug up more bodies with their bare hands in villages crushed by rain-induced avalanches.
Most of the deaths from tropical storm Megi – the strongest to hit the disaster-prone archipelago this year – were in the central province of Leyte where a series of landslides devastated communities.
At least 47 people died and 27 were missing after waves of sodden soil smashed into farming settlements around Baybay City over the weekend, local authorities said. Just over 100 people were injured.
Three people were also killed in the central province of Negros Oriental and three on the main southern island of Mindanao, according to the national disaster agency.
Search operations for survivors in Pilar village – part of Abuyog municipality in Leyte – resumed at first light Wednesday, with boats carrying rescuers to the coastal community of around 400 people a day after a landslide pushed most houses into the sea.
“We have five casualties, one unidentified,” Captain James Mark Ruiz of Abuyog police told AFP.
Around 50 survivors have been rescued from the village, the Bureau of Fire Protection said on Facebook Tuesday.
Raymark Lasco, a radio operator at the Abuyog disaster agency, told AFP that “many people” had died.
“I can’t give you exact details... because our operation is ongoing,” he said.
Port operations suspended
Search operations have also resumed around Baybay City after the rain stopped, enabling emergency personnel to access hard-hit areas, Mayor Jose Carlos Cari told CNN Philippines.
“In some barangays (villages), we’re just doing retrieval,” Cari said.
Rescuers have been using their bare hands and shovels to reach victims buried by the landslides.
A Philippine Coast Guard video shared on Facebook Tuesday showed rescuers carrying a mud-caked woman on a stretcher from one of the devastated villages, while other victims were piggybacked to safety.
LOOK: Ongoing rescue operations of the Philippine Coast Guard District Western Visayas at Puente Bunglas, Ajuy, Iloilo #AgatonPH
Video courtesy: @coastguardph pic.twitter.com/mPCIx9YANN
April 12, 2022
The military has joined coast guard, police and fire protection personnel in the search and rescue efforts, which have been hampered by bad weather.
Whipping up seas, Megi forced dozens of ports to suspend operations and stranded thousands of people at the start of Holy Week, one of the busiest travel periods of the year in the Philippines.
Megi came four months after super typhoon Rai devastated swathes of the country, killing more than 400 and leaving hundreds of thousands homeless.
Scientists have long warned that typhoons are strengthening more rapidly as the planet becomes warmer due to climate change.
The Philippines – ranked among the most vulnerable nations to its impacts – is hit by an average of 20 storms every year.
(AFP)
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Death toll from Typhoon Rai surges to 375 in Philippines
Troops struggle to deliver aid to help Philippine typhoon survivors
CLIMATE CHANGE
Emissions must peak before 2025 for 'liveable future', UN report says
BBC
Durban floods: 'I got no house, I got nothing'
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The death toll in the South African province of KwaZulu-Natal has reached more than 250, after devastating floods wreaked havoc in the area.
Volunteers in Durban are helping clear the debris and also search for people that may be trapped.
Officials have called it "one of the worst weather storms in the history of our country".
The BBC spoke to a local pastor who's seen a tow truck pull a body out of the wreckage.
BBC
27-year-old refugee Ludmyla Chyrkova is heading home
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Ukrainians are returning to the capital Kyiv as Russian troops withdraw and the threat of fighting increases elsewhere.
An arduous physical journey, the emotional journey can be just as difficult.
27-year-old Ludmyla Chyrkova struggled with her decision since leaving on the second day of the war.
In this video diary for the BBC she explains why she has to return to her home city.
Edited by Daisy Walsh.
Valeurs Actuelles
Aux Etats-Unis, des parcs éoliens condamnés pour la mort d’une centaine d’oiseaux
L’entreprise américaine ESI Energy, qui possède des parcs éoliens, se trouve dans la tourmente. Après avoir plaidé coupable pour le décès d’au moins 150 aigles royaux – parmi lesquels des pygargues à tête blanche, l’emblème des Etats-Unis – mortellement percutés par les pales de ses éoliennes, ESI Energy a été condamnée à payer la somme de huit millions de dollars, rapporte Le New York Times, dans un article repéré lundi 11 avril par Courrier international. C’est dans cinquante des 154 parcs éoliens de cette firme que les oiseaux sont morts.
La société condamnée à cinq ans de probation
Dans le détail, l’entreprise américaine a plaidé coupable pour trois chefs d’accusation de violation de la loi concernant les oiseaux migrateurs. Chacun d’entre eux était « basé sur la mort documentée d’aigles royaux en raison d’un traumatisme contondant après avoir été percutés par des pales d’éoliennes dans des installations particulières du Wyoming et du Nouveau-Mexique, où ESI n’avait pas demandé les permis nécessaires », détaille le ministère de la Justice des Etats-Unis, dans un communiqué cité par nos confrères.
D’après les informations dont dispose Le New York Times, la société ESI Energy, filiale à 100 % de NextEra Energy Resources, a par ailleurs été condamnée à cinq ans de probation. Au cours de ce laps de temps, elle sera forcée de mettre en place un plan de gestion des aigles. Le ministère de la Justice a jugé que « la société [n’avait] pas pris de mesures pour protéger les aigles ou [pour] obtenir les permis nécessaires lorsque des décès d’aigles sont documentés ou prévisibles ». Or, d’après les procureurs, en ne prenant pas ces mesures, « ESI a acquis un avantage concurrentiel ».
Des chercheurs ont déjà alerté sur ce phénomène
« Nous sommes réputés, depuis longtemps et à juste titre, pour notre attachement à la protection de l’environnement et à la mise en œuvre, autour de nos installations, d’une coexistence positive, et même bénéfique, avec la faune et la flore, a de son côté argué Rebecca Kujawa, présidente de NextEra, dont les propos sont cités dans les colonnes du quotidien américain. Jamais nous n’avons implanté une seule éolienne à un endroit où nous savions qu’un aigle risquait de passer, jamais nous n’avons fait quoi que ce soit qui ait enfreint les lois fédérales. »
La mort d’oiseaux due à une collision avec des éoliennes n’est pas un phénomène isolé, nous apprend le journal new-yorkais. Au contraire, celui-ci est connu et documenté par les chercheurs depuis une dizaine d’années. Un certain nombre de spécialistes travaillent sur des systèmes qui pourraient rendre ces équipements moins dangereux pour ces animaux.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Paris expulse six espions russes “sous couverture diplomatique”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 47e jour de l’offensive russe. La France a décidé d’expulser six espions russes qui opéraient sous couvert de leur ambassade à Paris et « dont les activités se sont révélées contraires à [ses] intérêts nationaux », a fait savoir ce lundi le ministère des Affaires étrangères, rapporte Le Figaro. « A la suite d’une très longue enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis au jour le dimanche 10 avril une opération clandestine conduite par les services de renseignement russes sur notre territoire, a détaillé le quai d’Orsay dans un communiqué. Six agents russes opérant sous couverture diplomatique […] ont été déclarés persona non grata. »
Europol : vers une opération qui vise les avoirs des criminels russes
L’office européen de police Europol a confié ce lundi avoir lancé une opération qui vise les avoirs des personnes et des entreprises russes sanctionnées à cause de l’offensive russe en Ukraine, rapporte Le Figaro. L’agence, dont le siège est à La Haye, a conjointement lancé cette opération baptisée « Oscar » avec les Etats membres de l’UE, mais également les agences Eurojust et Frontex.
Cette opération aura pour objectif de « soutenir les enquêtes financières des Etats membres de l’UE ciblant les avoirs criminels détenus par des personnes physiques et morales sanctionnées en relation avec l’invasion russe de l’Ukraine », a détaillé Europol dans un communiqué cité par le quotidien national. Elle vise par ailleurs à « soutenir les enquêtes pénales menées par les Etats membres concernant le contournement des sanctions commerciales et économiques imposées par l’UE ». A savoir que cette opération se poursuivra pendant au moins un an. Elle comprend un certain nombre d’enquêtes distinctes.
Un opposant russe, critique de la guerre, arrêté
L’un des principaux opposants au Kremlin encore installé en Russie, Vladimir Kara-Murza, a été arrêté ce lundi à proximité de son domicile, a fait savoir son avocat. « J’ai appris son interpellation il y a moins de dix minutes, je vais le rejoindre », a confié à l’agence de presse Interfax le juriste, Vadim Prokhorov, dont les propos sont cités par 20Minutes. Dans l’immédiat, les raisons de cette arrestation n’étaient pas connues. Par ailleurs, les autorités n’ont fait aucune déclaration. Toutefois, Kara-Murza a critiqué à maintes reprises, au cours des derniers jours, l’intervention militaire que Moscou conduit en Ukraine. Âgé de 40 ans, celui-ci est un ancien journaliste proche de l’opposant Boris Nemtsov, assassiné non loin du Kremlin en 2015, ainsi que de Mikhaïl Khodorkovski, ex-oligarque devenu détracteur du dirigeant russe, Vladimir Poutine.
France : le flux des migrants ukrainiens en baisse
Au 47e jour de l’offensive russe en Ukraine, où est en la migration des Ukrainiens en France ? Un document de la Commission européenne, daté du vendredi 8 avril, met en lumière un mouvement de population à hauteur de 39 283 personnes en direction de l’Hexagone, entre le 14 février et le 3 avril, commente Le Figaro ce lundi. Autrement dit, cela correspond à une moyenne de près d’un millier de migrants par jour. Le total officiel des entrants comptabilisé par la Police aux frontières (PAF) est, depuis, monté à 43 000 personnes, observe le journal. Toutefois, il s’agit de chiffres planchers, dans un pays où les frontières ont été abolies.
Le maire de Marioupol, Vadym Boïtchenko, a estimé lundi 11 avril, auprès de l’Associated Press (AP), que plus de 10 000 civils étaient morts dans cette ville depuis le début de l’invasion russe, en février, relaye Le Monde. Le précédent bilan communiqué par l’édile, il y a quelques jours, était de 5 000 morts. L’élu local a fait savoir que ce chiffre datait du 21 mars, mais que des « milliers de corps gisaient dans les rues », raison pour laquelle il était « impossible [pour les autorités] de tous [les] recenser ».
Joint par téléphone ce lundi, Vadym Boïtchenko a répété que les cadavres « jonch[aient] les rues » et que le nombre de morts pourrait être supérieur à 20 000 personnes, poursuit le quotidien national. Le maire a, par ailleurs, accusé les forces russes d’avoir utilisé des fours crématoires mobiles à Marioupol, afin de se débarrasser des corps. A l’heure actuelle, aucune autre instance n’est en mesure de corroborer ce bilan, qui demeure incertain, en raison de la situation sur place.
Vadym Boïtchenko a également assuré qu’environ 120 000 personnes se trouvaient encore dans la ville Marioupol, où elles manquent d’eau et de nourriture. Dans le même temps, environ 150 000 autres personnes ont pu quitter la ville par leurs propres moyens. D’après l’édile, 33 000 individus ont également été emmenés en Russie ou en territoire séparatiste. Le gouvernement ukrainien reproche à la Russie, depuis un certain nombre de semaines, de « déporter » des civils, tandis que Moscou dément toute contrainte et prétend procéder à « l’évacuation » de plusieurs centaines de milliers de personnes, relève Le Monde.
Le chef de la Douma veut déchoir les « traîtres » de leur nationalité
Le président de la chambre basse du Parlement russe a proposé ce lundi de déchoir de leur nationalité les « traîtres » opposés à l’offensive en Ukraine, relaye France 24. Il a ainsi pris en exemple une journaliste qui avait brandi une pancarte contre l’intervention. Cette dernière a depuis été recrutée par le quotidien allemand Die Welt en tant que correspondante « freelance », relate BFM TV. Elle écrira notamment sur l’Ukraine et la Russie.
« La vaste majorité de nos concitoyens soutiennent l’opération militaire spéciale en Ukraine, ils comprennent sa nécessité pour la sécurité de notre pays et de notre nation. Mais il y a aussi ceux qui se comportent avec lâcheté, avec traîtrise », a estimé le chef de la Douma, Viatcheslav Volodine. « Hélas, pour de tels citoyens de la Fédération de Russie, il n’existe pas de procédure de déchéance de la citoyenneté et d’interdiction d’entrer dans notre pays. Mais peut-être que ce serait bien », a-t-il ensuite argué sur sa chaîne Telegram.
Des gendarmes français en Ukraine
Des gendarmes français sont arrivés à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, afin d’assister leurs homologues ukrainiens « dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev », a fait savoir ce lundi l’ambassadeur de France en Ukraine, Etienne de Poncins, dont les propos sont cités par Le Monde. Il s’agit de la « première » unité étrangère « à apporter une telle aide », a-t-il ensuite assuré.
Marioupol : les séparatistes pro-russes disent avoir conquis la zone du port
Lundi 11 avril, alors que les forces ukrainiennes se préparaient à la chute de Marioupol, port stratégique du sud-est de l’Ukraine assiégé depuis désormais plus de quarante jours, les séparatistes ont assuré avoir conquis la zone, rapporte BFM TV.
« Concernant le port de Marioupol, il est déjà sous notre contrôle », a fait savoir Denis Pouchiline, le chef des séparatistes prorusses de Donetsk, dont les propos sont cités par des agences de presse russes. Le représentant de l’armée séparatiste, Edouard Bassourine, a quant à lui affirmé que les derniers défenseurs ukrainiens se concentraient désormais dans les immenses usines Azovstal et Azovmach.
La guerre pourrait diviser par deux la croissance du commerce mondial
La guerre en Ukraine pourrait faire plier de moitié la croissance du commerce mondial, d’après une analyse du Secrétariat de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) publiée ce lundi et citée par BFM TV. D’après ce document, la crise devrait ramener la croissance du PIB mondial à un niveau compris entre 3,1 et 3,7% cette année, alors que la croissance du commerce mondial devrait s’établir à un taux compris entre 2,4% et 3%. Pour rappel, en octobre dernier, l’OMC misait sur une hausse de 4,7%.
Une discussion « franche, ouverte et difficile » avec Poutine
Le chancelier autrichien Karl Nehammer a été reçu par Vladimir Poutine, ce lundi. Une première pour un dirigeant européen depuis le début de la guerre en Ukraine, indique France 24. « La discussion avec le président Poutine a été franche, ouverte et difficile », a détaillé Karl Nehammer dans un communiqué diffusé par son cabinet à la suite de la rencontre. « J’ai évoqué les graves crimes de guerre à Boutcha et dans d’autres lieux, en affirmant que tous les responsables devront être traduits en justice », a ensuite fait savoir le chancelier autrichien.
Et de poursuivre, pour étayer son point de vue : « J’ai clairement fait comprendre au président russe l’urgence de mettre en place des couloirs humanitaires pour acheminer de l’eau comme de la nourriture, [mais aussi] d’évacuer les femmes, les enfants et les blessés des villes assiégées. » Concernant l’entretien, qui s’est déroulé au sein de la résidence Novo-Ogaryovo, à proximité de Moscou, le chancelier autrichien a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait « pas d’une visite amicale », précisent nos confrères.
Moscou « ira en justice » si le pays est déclaré en défaut
Si elle est déclarée en défaut de paiement par l’Occident, la Russie entamera une procédure judiciaire, a fait savoir ce lundi le ministre des Finances, Anton Silouanov, alors que le spectre de défauts en cascade de groupes privés russes se profile à l’horizon. « Nous irons en justice, car nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour nous assurer que les investisseurs reçoivent leurs paiements, a confié le ministre au journal Izvestia, comme le relaye 20Minutes. Nous présenterons au tribunal nos factures confirmant nos efforts pour payer à la fois en devises étrangères et en roubles. » A savoir que l’agence de notation financière S & P Global Ratings a abaissé, samedi 9 avril, la note de la Russie pour ses paiements en devises étrangères au niveau de « défaut de paiement sélectif ». Et cela, après que Moscou eut réglé en roubles, la semaine dernière, une dette en dollars.
Borrell accuse Moscou de « provoquer la faim dans le monde »
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a accusé ce lundi la Russie de « provoquer la faim dans le monde » avec l’offensive menée en Ukraine, relaye BFM TV. Et cela, en détruisant les stocks de blé et en empêchant de les exporter. « Ils provoquent la pénurie. Ils bombardent des villes ukrainiennes et provoquent la faim dans le monde », a fustigé le responsable espagnol, à la fin d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères organisée à Luxembourg.
L’UE va « intensifier ses livraisons d’armes »
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, réunis ce lundi à Bruxelles, ont convenu d’augmenter les livraisons d’armes à l’Ukraine. L’annonce a été faite par la chef de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, comme l’indique France 24. « La sécurité des Ukrainiens ne pourra être défendue qu’avec des armes, a jugé la ministre. C’est pourquoi, nous, membres de l’Union européenne, en tant qu’amis du peuple ukrainien, allons intensifier nos livraisons d’armes. »
Les chemins de fer russes JSC jugés en défaut de paiement
D’après le journal Bloomberg, les chemins de fer russes JSC n’ont pas été en mesure d’effectuer de paiements sur les euro-obligations en francs suisses à leurs investisseurs en raison des sanctions internationales.
L’ONU réclame des enquêtes sur les violences faites aux femmes
Un certain nombre de responsables de l’ONU ont réclamé ce lundi l’ouverture d’enquêtes sur les violences faites aux femmes, dans le cadre de la guerre menée par la Russie en Ukraine, mais également sur la protection des enfants dans le conflit, observe BFM TV. Des demandes qui ont été faites à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité initiée par les Etats-Unis et l’Albanie. Ces responsables ont également demandé avec insistance l’arrêt de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « Cette guerre doit s’arrêter. Maintenant », a martelé Sima Bahous, directrice de l’agence onusienne ONU Femmes. Même son de cloche du côté de Manuel Fontaine, directeur des programmes d’urgence de l’Unicef : « Il est temps de mettre un terme à cette guerre, les enfants d’Ukraine ne peuvent pas se permettre d’attendre. » Après quoi, Sima Bahous a renchéri en ces termes : « Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles. […] Ces allégations doivent faire l’objet d’une enquête indépendante pour garantir justice et mise en responsabilité. »
La rencontre entre Poutine et le chancelier autrichien a commencé
La rencontre entre le chancelier autrichien, Karl Nehammer, et Vladimir Poutine, le dirigeant russe, a commencé ce lundi après-midi, peu avant 15h30 (heure de Paris), indique BFM TV. Au cours de cet échange, le chancelier va s’efforcer d’obtenir des corridors humanitaires en Ukraine, de la part de Vladimir Poutine. Toutefois, il n’attend « pas de miracle ».
Aucune pause des opérations en Ukraine
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait savoir ce lundi que la Russie ne suspendrait pas son « opération militaire spéciale » en Ukraine avant la prochaine session de pourparlers entre Moscou et Kiev, relaye France 24. Par ailleurs, il a dit ne voir aucune raison d’arrêter les discussions avec l’Ukraine.
Croatie : expulsion de 24 diplomates et personnels de l’ambassade russe
La Croatie a décidé d’expulser vingt-quatre diplomates et personnels de l’ambassade russe, nous apprend 20Minutes ce lundi. Le ministère croate des Affaires étrangères n’a pas fourni d’autres précisions, se limitant à dire que l’ambassade russe à Zagreb aurait désormais la même taille que celle de Croatie à Moscou.
L’armée ukrainienne s’attend à une offensive dans l’Est
« Selon nos informations, l’ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l’Est. L’attaque aura lieu très prochainement », a mis en garde ce lundi, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik, comme le relate 20Minutes.
UE : vers une aide de 2,5 millions d’euros pour enquêter sur des crimes de guerre
Trois pays de l’Union européenne, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède, se sont engagés ce lundi à verser au total près de 2,5 millions d’euros afin d’aider la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter sur des crimes de guerre présumés en Ukraine. Dans le détail, les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Luxembourg, se sont entretenus au cours de la matinée avec le procureur de la CPI, Karim Khan, indique BFM TV. Ce dernier a ouvert des enquêtes le 3 mars, peu après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Il est crucial de préserver toutes les preuves dès maintenant, pour pouvoir juger ces crimes », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Verts), au moment d’annoncer que Berlin avait fourni une aide supplémentaire à hauteur d’un million d’euros à la CPI, « il y a quelques jours ». A savoir que son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra, a lui aussi annoncé une aide d’un million d’euros pour la Cour basée à La Haye. La ministre suédoise, Ann Linde, a fait savoir que Stockholm fournirait cinq millions de couronnes, c’est-à-dire 485 000 euros, supplémentaires.
5600 enquêtes ouvertes par l’Ukraine
Comme le rappelle BFM TV, Paris avait annoncé, le 5 avril, « une contribution financière exceptionnelle de 490 000 euros » aux travaux de la CPI, mais aussi « anticipé le versement de sa contribution annuelle qui s’élève à 13 millions euros » ; et cela avant de proposer également de mettre à disposition de la Cour deux magistrats et dix gendarmes. La semaine dernière, l’Union européenne a annoncé l’octroi de 7,5 millions d’euros (autrement dit 8,2 millions de dollars) à la formation des procureurs ukrainiens, pour les enquêtes sur de possibles crimes de guerre. Enfin, dimanche 10 avril, la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a expliqué que son pays avait ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre présumés depuis le début de la guerre.
Plus de 44 000 réfugiés de plus, depuis le 10 avril
Dimanche 10 avril, quelque 44 000 réfugiés ukrainiens supplémentaires sont venus s’ajouter aux plus de 4,5 millions qui ont d’ores et déjà fui leur pays depuis le début de la guerre en Ukraine, avec l’offensive ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, d’après les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), cités par France 24.
L’Ukraine se prépare à « une ultime bataille » à Marioupol
L’armée ukrainienne a indiqué se préparer à « une ultime bataille » dans port de Marioupol, relaie BFM TV. La ville du sud-est de l’Ukraine est assiégée par l’armée russe depuis des semaines.
« Marioupol a été détruite », selon Zelensky
Le président Ukrainien s’est exprimé devant le Parlement coréen ce lundi 11 avril. Volodymyr Zelensky a fait part de la situation chaotique à Marioupol, ville assiégée par l’armée russe. « Marioupol a été détruite, il y a des dizaines de milliers de morts, mais malgré cela, les Russes ne cessent pas leur offensive », a-t-il déploré, comme le relaie TF1 Info. Avant d’indiquer qu’au moins « 300 hôpitaux » ont été détruits depuis le début de la guerre.
Une gare visée par des bombardements
Le président de la compagnie ferroviaire publique ukrainienne, Oleksandr Kamyshin, a déclaré qu’une gare avait été visée par des bombardements de l’armée russe dans l’est de l’Ukraine, relate TF1 Info. « Il n’y a aucune victime, ni parmi les civils, ni parmi les cheminots », a-t-il toutefois indiqué, précisant que cinq locomotives ont été endommagées.
Société Générale arrête ses activités en Russie
Dans un communiqué publié ce lundi 11 avril que relaie TF1 Info, Société Générale a annoncé « cesser ses activités » de banque et d’assurance en Russie. La firme française compte se séparer de ses filiales d’assurance présentes dans le pays dirigé par Vladimir Poutine, et retirer sa participation dans la banque russe Rosbank. Après cette initiative, Société Générale devrait connaître une perte de 3,1 milliards d’euros.
Moscou prévoit des « opérations de plus grande envergure », selon Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a alerté que Moscou préparait des « opérations de plus grande envergure » dans l’est de l’Ukraine. Dans un discours télévisé, dans la soirée du dimanche 10 avril, le chef de l’Etat a également déclaré, comme le relaie TF1 Info : « La semaine prochaine ne sera pas moins importante que celle-ci ou que les précédentes. Elle sera tout aussi tendue. »
Le chancelier autrichien à Moscou
Le chancelier autrichien, Karl Nehammer se rend, ce lundi 11 avril, à Moscou, relaie BFM TV. Il est le premier dirigeant européen à faire cette démarche depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février.
Au 47e jour de guerre en Ukraine, les combats continuent. D’après le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, des « opérations de plus grande envergure » se préparent dans l’est du pays ce lundi 11 avril. La veille, l’Ukraine s’était montrée prête à une « grande bataille » dans cette région. Kiev a par ailleurs ouvert 5 600 enquêtes pour crimes de guerre présumés sur son territoire depuis le début de l’invasion russe. Une initiative qui intervient notamment après les exactions commises à Boutcha et l’attaque contre la gare de Kramatorsk.
Valeurs Actuelles
L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?
« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…
Les promesses du large
L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.
Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.
L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?
Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?
Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.
Valeurs Actuelles
Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
BBC
How facial recognition is identifying the dead in Ukraine
By James ClaytonNorth America technology reporter
Last month a controversial facial recognition company, Clearview AI, announced it had given its technology to the Ukrainian government.
The BBC has been given evidence of how it is being used - in more than a thousand cases - to identify both the living and the dead.
This story contains graphic descriptions that may be upsetting to some readers.
A man lies motionless on the floor, his head tilted down. His body is naked, apart from a pair of Calvin Klein boxers. His eyes are ringed with what look like bruises.
The body was found in Kharkiv, eastern Ukraine - in the wreckage of war. The BBC has seen pictures taken at the scene, but does not know the circumstances around his death. There is clear evidence of head trauma. He also had a tattoo on his left shoulder.
Ukrainian authorities didn't know who the man was, so decided to turn to a cutting edge method: facial recognition using artificial intelligence.
Clearview is perhaps the most famous, and controversial, facial recognition system in the world.
The company has scraped billions of photos from social media companies, like Facebook and Twitter, to create an enormous database of what its CEO and founder Hoan Ton-That calls "a search engine for faces".
"It kind of works like Google. But instead of putting in a string of words or text, the user puts in a photo of a face," explains Mr Ton-That.
The company has faced a string of legal challenges. Facebook, YouTube, Google and Twitter have sent cease-and-desist letters to Clearview - to ask them to stop using pictures from the sites. The UK's Information Commissioner's Office even fined the company for failing to inform people it was collecting photos of them.
Now, its use by the Ukrainian government has raised questions over the implications of infusing this powerful technology into an active war.
Clearview is used extensively - though divisively - by law enforcement in America. Ton-That says 3,200 government agencies have either bought or trialled the technology.
After Vladimir Putin's invasion of Ukraine, Clearview's founder saw another application for the technology.
"We saw images of people who were prisoners of war and fleeing situations, and you know, it got us thinking that this could potentially be a technology that could be useful for identification, and also verification," he says.
He quickly offered the Ukrainian government the technology - an offer that was accepted.
Back in Kharkiv, authorities took a picture of the dead man's face - his head held up, his sunken eyes directed towards the camera.
They snapped a picture, and ran it through Clearview's database. The search returned several pictures of someone who looked very similar to the dead man.
One picture had been taken on what looks like a hot day. The man was shirtless. He had a tattoo on his left shoulder.
The design matched. They had a name.
Using facial recognition to identify the dead is not new, and Clearview isn't the only platform being used to do it in Ukraine.
"We've been using this stuff for years now" says Aric Toler, research director at Bellingcat, an organisation that specialises in investigative journalism.
In 2019, Bellingcat used facial recognition technology to help identify a Russian man who had filmed the torture and killing of a prisoner in Syria. This is not facial recognition's first war.
But its use in Ukraine is more wide-ranging than in any previous conflict. Mr Toler says that he uses the facial recognition platform FindClone in Russia, and that it's been particularly helpful for identifying dead Russian soldiers.
As with Clearview, FindClone searches through publicly available internet images, including Russian social media pages.
Even people who do not have social accounts can be found.
"They might not have a social media profile but their wives or girlfriends might… sometimes they do have profiles and they live in a small town with a big military base. Or they may have a lot of friends who are currently in their unit", Mr Toler explains, describing FindClone's use as an investigative tool.
This last point is fundamental in understanding the power of facial recognition technology.
It means that even if a person has never had a social media profile, and thinks they've wiped the internet clean of their image - they can still be found. By appearing in a photo uploaded by a friend or simply by being in the background of a random picture on the internet, they are in the database.
It means even military or security personnel, who barely have any presence on the internet, can still be traced.
A question of accuracy
Critics however point out that facial recognition technology is by no means always correct - and that in a time of war, errors could have potentially disastrous consequences.
Clearview isn't just being used to identify dead bodies in Ukraine. The company also confirmed it was being used by the Ukrainian government at checkpoints to help identify enemy suspects.
Clearview showed the BBC an email, from a Ukrainian agency, confirming that the system was being used to identify the living.
"The system gave us the opportunity to quickly confirm the accuracy of the data of detained suspects" reads the email, from a Ukrainian official who did not want to be named.
"During the use of Clearview AI, more than 1,000 search queries were performed to conduct the appropriate verification and identification," the email reads.
This worries some analysts.
Conor Healy is a facial recognition expert at IPVM, an organisation that reviews security technology.
"It's important for the Ukrainian forces to recognise that this is not a 100% accurate way of determining whether somebody is your friend or your foe," Mr Healy says.
"It shouldn't be a life or death technology where you either pass or fail, where you could get imprisoned or, god forbid, even killed. That's not how this should be used at all."
Others have issued more dire warnings. Albert Fox Cahn, of the watchdog group Surveillance Technology Oversight Project, has called it "a human rights catastrophe in the making".
"When facial recognition makes mistakes in peacetime, people are wrongly arrested. When facial recognition makes mistakes in a war zone, innocent people get shot," he told Forbes.
The BBC contacted the Ukrainian government for comment on its use of Clearview, but did not receive a response.
Mr Ton-That has defended the accuracy of Clearview's technology, saying tests had found it to be more than 99% accurate.
Much depends though on the quality of the image, the position of the head, or whether the face is covered, for example by a mask.
Then there is the issue of privacy, which has been problematic for Clearview in the US and Europe. The company pulls publicly available pictures from firms like Facebook and Instagram to build its database.
But it didn't ask social media companies, or anyone in fact, whether it could scrape these pictures. If you are reading this, you are almost certainly in the database, though you likely didn't give Clearview permission to use your image.
Last year, Clearview was fined by the UK's Information Commissioner's Office for failing to inform people that it was collecting photos of them from social media platforms.
Mr Ton-That accepts there is still debate around the legality of facial recognition technology, but believes Clearview operates within the law - saying the technology has been "misunderstood".
Facial recognition technology, though, clearly has dystopian applications. In November last year the BBC reported that plans were being drawn up in China to use facial recognition tech to target journalists.
Mr Ton-That says Clearview wouldn't allow these kinds of searches, even if they could be used this way. He says Clearview does not work with authoritarian governments and that the company would not work with Russia.
There are, however, applications for Clearview's tech in a military context. Last year the company signed a contract with the Pentagon to explore putting its tech into augmented reality glasses for example. It is one of several companies developing facial recognition AI with military contracts.
Privacy advocates have another worry too. Facial recognition technology might be useful to the Ukrainian authorities in a time of war. But will they simply hand the technology back to Clearview in a time of peace?
"There are any number of examples of technologies that are introduced in wartime and that persist into peacetime," says Mr Healy.
"I hope that that's not the approach they take."
James Clayton is the BBC's North America technology reporter based in San Francisco. Follow him on Twitter @jamesclayton5.
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Champions League: Real Madrid knock out title-holders Chelsea to reach semi-finals
Issued on: 12/04/2022 - 23:39
NEWS WIRES
Real Madrid coach Carlo Ancelotti survived another breathtaking European night at the Bernabeu as his team saw off a stirring Chelsea fightback to book a place in the Champions League semi-finals despite a 3-2 defeat after extra time in the second leg.
Their 5-4 aggregate win on Tuesday came five weeks after Real recovered from two goals behind in their tie against Paris St Germain to earn an epic 3-1 victory on the night as they knocked the visitors out 3-2 on aggregate in the last 16.
"The more I suffer, the happier I am," Ancelotti told a news conference with a smile on Tuesday.
"It was a lot of suffering, though. We were losing 2-0 (against Chelsea) but I believe we didn't deserve it, the team did well. We were not in a hurry to score, we didn't need it, but for me when they scored the second they didn't deserve it."
Ancelotti praised his players for never giving up, even after going 3-0 behind with 15 minutes remaining before Rodrygo brought the tie level at 4-4 on aggregate to force extra time in which Karim Benzema headed the decisive goal.
"We won (the tie) because we had the energy to keep the match alive. The players were brave and faced it like warriors", he said.
"The match was difficult, we knew that, but it was more complicated. After their second goal, the team had a psychological downturn, but the magic of this stadium helps the players and the team a lot to never give up."
Ancelotti said that he needed to cool down and evaluate the team on Wednesday to understand what really happened.
He praised Chelsea's resilience under pressure and said his team suffered more than usual because they were missing their best set-piece defender Eder Militao, who was suspended as well as suffering from a knee injury at Stamford Bridge last week.
"We have to be proud of what we did, we played a very tough round of 16 against PSG, now against the defending champions Chelsea in the quarter-finals to go through the semi-finals, so I can't be happier."
(Reuters)
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Valeurs Actuelles
Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
BBC
Climate change: COP26 promises will hold warming under 2C
By Matt McGrathEnvironment correspondent
The carbon-cutting promises made at COP26 would see the world warm by just under 2C this century, according to a new analysis.
The study finds that if all the pledges made by countries are implemented "in full and on time", temperatures would rise by 1.9-2C.
However, there is far grimmer news on the idea of keeping warming under 1.5C.
The paper finds there is just a 6-10% chance of staying under this key threshold.
When political leaders met in Glasgow last November, many of them brought new and improved plans to reduce their carbon emissions.
Others, such as India, announced new, long-term targets to bring their CO2 output to net zero.
The focus of the meeting was to try to improve the pledges so that global temperatures this century don't rise by more than 1.5C above the levels recorded in the middle of the 19th Century.
Scientists have concluded that going beyond this level is very dangerous for the world, particularly for people living in small island nations and developing states.
During the gathering in Glasgow, researchers carried out rapid analyses of the new pledges and promises.
They all indicated these new plans would reduce the rise in global temperatures that the world is experiencing.
The key question, though, is by how much.
This new, peer reviewed study builds on those early findings.
The authors first look at the plans that countries have made for the short term up to 2030.
On their own, these would see temperatures rise by 2.6C this century, with devastating consequences for tens of millions of people.
But if countries fulfil their longer-term goals of reducing warming gases to as close to zero as possible, then the impact on temperatures is far greater.
"This is the first paper that says there's actually a better than 50% chance of keeping temperatures below 2C if these targets are implemented," said lead author Prof Malte Meinshausen, from the University of Melbourne.
"But it is not a good news story because our study clearly shows that increased action this decade is necessary for us to have a chance of not shooting past 1.5 degrees by a wide margin."
The authors say that support, financial and technical, is needed for developing countries to make significant cuts in their carbon output.
Even if these happen, the 1.5C threshold of the COP21 Paris agreement is in serious trouble, according to this analysis.
At best, there's a 10% chance of limiting warming to that level this century.
What's making that unlikely is that in the short term, carbon emissions are going up not down.
The new study finds that CO2 will increase by 13% up to 2030, rather than going down by around 45%.
That's the amount of cuts that scientists say is necessary to stave off more dangerous warming.
"The really key thing is the importance of reducing emissions over the period to 2030," said co-author Christophe McGlade from the International Energy Agency.
"There are options available for policymakers to respond to the current crisis that can also be in line with our long-term emission goals, things like reducing oil use by lowering speed limits. It has an immediate impact in terms of lowering oil demand, it reduces some of the stress in the oil markets, and it would also help to reduce emissions."
Other researchers in this area believe that this new report shows that stabilising temperatures at a safer level will need the deployment of carbon-removal approaches, including machines to suck CO2 from the sky.
"The only way to 1.5C is to come back down to 1.5C from above it," said Glen Peters from the Centre for International Climate Research in Oslo, who was not involved with the new study.
"It is hard to know how to put it in words that convey the message that 1.5C is as good as gone, unless you can remove enough carbon to come back down to it from above."
The study has been published in the journal Nature.
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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France24 - World
‘Not wanted in Kyiv’: Pressure mounts on Germany after Ukraine snub
Issued on: 12/04/2022 - 21:38
NEWS WIRES
Pressure was mounting on Germany to up its game over the war in Ukraine on Tuesday as Kyiv snubbed the country's president and Chancellor Olaf Scholz was accused of a weak response to the crisis.
On a visit to Poland, President Frank-Walter Steinmeier admitted he had offered to visit Ukraine with other EU leaders, but Kyiv had told him he was not welcome right now.
"I was prepared to do this, but apparently, and I must take note of this, this was not wanted in Kyiv," Steinmeier told reporters.
Steinmeier, a former foreign minister, has faced growing criticism since Russia invaded Ukraine in February for his years-long detente policy towards Moscow.
Scholz, meanwhile, was being panned for his own failure to visit Kyiv, as well as his hesitancy over providing heavy weapons to help Ukraine resist Russia's invasion.
In the first trip by a high-level German government delegation since the start of the conflict, three top politicians were due to travel to Ukraine on Tuesday, a source told AFP.
Marie-Agnes Strack-Zimmermann of the liberal FDP, Michael Roth of Scholz's Social Democrats and Anton Hofreiter of the Greens were meeting members of the Ukrainian parliament in the west of the country, the source said, confirming a report in Der Spiegel magazine.
But following visits by several other leaders in recent days, including British Prime Minister Boris Johnson and EU chief Ursula von der Leyen, critics have asked why Scholz himself is not making the trip.
'Strong signal'
While Johnson was "walking side by side with Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv" on Saturday, "Scholz was waving at an election campaign rally in Luebeck" ahead of an upcoming regional vote, the Bild daily noted.
The opposition CDU has urged Scholz to "get an idea of the situation on the ground".
Even Strack-Zimmermann, a member of Scholz's ruling coalition, suggested in an interview with the business daily Handelsblatt on Monday that he should "start using his powers of direction and leadership".
The chancellor, in office since December, has also come under fire for so far refusing to send heavy weapons to Ukraine, despite his dramatic U-turn on Germany's defence policy prompted by Russia's invasion.
Germany had been reluctant for historical reasons to send weapons to Ukraine, but it has now sent anti-tank weapons, missile launchers and surface-to-air missiles in response to the conflict.
However, critics want Scholz to go further.
Scholz's own economy minister Robert Habeck has called for urgent additional weapons deliveries.
"Anything that can help the Ukrainian army now must be sent quickly," he told German broadcasters Sat.1 and ProSieben.
Ukraine's ambassador to Germany, Andriy Melnyk, in the same programme, said "it would be important" for Scholz to visit Kyiv and make the decision to send heavy weapons.
'Insecure government'
Foreign Minister Annalena Baerbock, from the Green party, also voiced support for such a move on the sidelines of an EU foreign ministers' meeting in Luxembourg on Monday.
This prompted a claim from the NTV broadcaster that Baerbock was "showing the chancellor how it's done" and has surpassed Scholz to become "the one who sets the pace in an insecure government".
Germany has almost exhausted its ability to supply Ukraine with weapons from its army reserves, but is working on direct deliveries from the arms industry, Defence Minister Christine Lambrecht said at the weekend.
Ukraine has received offers of tanks from Rheinmetall as well as other companies including the Krauss-Maffei Wegmann (KMW) arms group, according to media reports.
However, some of the tanks could reportedly take many months to refurbish, while critics have also pointed out that Ukrainian soldiers would have to be trained to use them.
(AFP)
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Ukraine war analysisChemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
Perspective
Sarajevo siege survivor: War in Ukraine has 'revived trauma from the past'
Focus
War hits Ukraine’s farms: Russian invasion threatens world’s breadbasket
BBC
Douglas Stuart: Prize-winning author 'feels like an impostor'
By Rebecca JonesArts correspondent, BBC News
Bullying, bigotry and benefits. That is how author Douglas Stuart describes his challenging childhood.
But he then went on to have a successful career as a fashion designer before winning one of the most famous book prizes in the world - with his first novel too.
Now, his eagerly-awaited second novel is being published and life is good. So why is Douglas Stuart "a nervy wreck?"
"I've always felt," he tells BBC News, "a little bit of an impostor my whole life. I think we can't ever underestimate what childhood trauma does to people and how it can undermine our confidence. I still carry a lot of that with me. I have a lot of chips on my shoulder."
It's a startling admission from a writer who won the 2020 Booker Prize with his debut novel, Shuggie Bain, a tough but tender story about a young gay boy and his alcoholic mother in 1980s Glasgow.
His second novel, Young Mungo, is a gay love story, about two working-class teenagers who dream of a different life, set in the masculine and often violent world of Glasgow's housing estates and cramped council flats in the 1990s. It is a world Stuart knows well. While his books are not autobiographical, they do draw heavily on his own childhood, growing up in a poor family and relying on benefits.
Stuart was born in Glasgow in 1976. His father walked out when he was four and died when he was eight. He and his older sister and brother were brought up by his mother, an alcoholic, "who had very, very serious mental health issues".
"I think my writing is always about embracing my past," he says. "I think so much of our working-class history doesn't get recorded in literature enough. And so I wanted to really talk about what it felt like for me and for probably a lot of people growing up both of the working class and in the north."
But if that was not enough, Stuart also had a "huge" secret. He was gay. He was desperate to fit in and wanted, he says, to feel like one of the lads.
"I was trying to be tougher," he remembers. "I was trying to be better at sports. I was trying to be hyper-sexualised with girls." But, he reflects: "I was terrible at it. It wasn't a natural state for me."
Instead he was effeminate and that marked him out as different. "I liked dolls, I liked skipping rope. And the boys liked fighting and football. And I remember being about six or seven and it was a wet Wednesday. And the boys looked at me in this classroom and they said, 'What is wrong with you?'
"The moment there was a chink in the armour like that, the moment that they saw that they had pierced some kind of shame inside me, it just started to build and to grow throughout the rest of my time at school." He was bullied "for being queer," almost every day.
Stuart was, however, resilient and lucky. Two teachers spotted he was "a creative kid" and he managed to get to university to study fashion at the Royal College of Art where he was spotted by a talent scout for Calvin Klein.
He travelled to New York, where he still lives, and later worked for Ralph Lauren and Gap. "That was the right place for me," he says of the latter, "because I was making clothes that real people could afford".
Nonetheless, he says he increasingly felt "creatively unfulfilled" and, in 2008, he started writing.
It took him 10 years to finish Shuggie Bain. It was rejected by more than 40 publishers, in part, Stuart believes, because the mostly middle-class people who work in publishing reacted with "prejudice" to a working-class story. It was finally published on both sides of the Atlantic in 2020, and won the Booker Prize the same year.
The judges said: "It's not a story where everybody lives happily ever after. It is challenging, intimate and gripping. It is not an easy read." But they believed it was "destined to be a classic".
It has gone on to sell more than 1.5 million copies around the world. The success has transformed his life. Other writers from similar backgrounds are not so lucky.
Vivid portrait
Stuart has overcome more barriers than most. And now comes Young Mungo - which proves Shuggie Bain was not a one-off. Indeed, Shuggie himself makes a blink-and-you'd-miss-him appearance in the new book, almost as if he is keeping an eye on Mungo.
The setting and many of the themes are the same - in fact some critics have complained the novels are too similar, with Johanna Thomas-Corr writing in The Sunday Times: "Young Mungo's many virtues don't disguise the fact that Stuart is rearranging the core elements of Shuggie Bain (alcoholism, rape, neglect, homophobia, domestic abuse) with the same family dynamics too."
Others including Alex Preston in The Observer think Young Mungo is a better book than its predecessor, "offering many of the same pleasures, but with a more sure-footed approach to narrative and a finer grasp of prose."
I found Young Mungo a more harrowing read, and while the blossoming love story between the two boys is beautifully drawn, at times the book is unbearably violent.
It is, however, a vivid portrait of a community collapsing as manual industries closed during Margaret Thatcher's government in the 1980s, leading to job losses, high unemployment and low prospects.
Stuart writes with insight and empathy about ordinary people going through tumultuous times and their sense of being forgotten. There was "no hope," he remembers. "No-one was going to come to your rescue."
And he thinks the situation is actually "worse" now. "We had such a sense of community in the 1980s and we had such a sense of people looking out for one another. We were in it together in many ways. And I think sometimes that feels like it's come apart," he says.
So what now for Stuart? He is working on two new novels, including one set in New York, and is currently adapting Shuggie Bain for a BBC TV series, which will be directed by Stephen Daldry.
"As a young man I grew up and we didn't have books, but television was our king. And so when I was approached to write the adaption, it was really important for me to do that because I think there are many people who might never read Shuggie Bain but who would appreciate the story and the characters and feel a connection with them. So I wanted to take charge of that."
He is also delighted with the cover of Young Mungo, which features a striking photograph by Wolfgang Tillmans of two boys kissing.
Those doubts rise up again as he admits to being "worried about what people will think."
But he insists: "I wasn't trying to be provocative or to start any conversations. But I think so often queer culture can be incredibly coded. We can sort of talk about it out of the corner of our mouths or look at it out the side of our eyes. I didn't want to do that."
He says he could not write a story about two young men "and not be brave enough not to put a kiss on the cover. Because for me this is just two lads kissing, fully clothed, what could be more normal than that?"
And, he adds, smiling. "If you don't like the picture, you're not going to like the book."
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Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
Issued on: 12/04/2022 - 06:36
FRANCE 24
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Robert PARSONS
US President Joe Biden on Tuesday said “evidence is mounting” that Russia is committing genocide in Ukraine, although it would be up to lawyers to make a final determination. Earlier Tuesday, Kyiv said ongoing talks with Russia to end the war were “extremely difficult” after Moscow accused Ukrainian negotiators of slowing discussions by changing their position on a key issue. Follow the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
04:44am: US envoy Kerry calls for renewables push, says Putin cannot control wind, sun
The conflict in Ukraine shows now is the time to shift to clean and independent energy, US climate envoy John Kerry said at a conference on the pacific island of Palau as he urged nations to boost the use of offshore renewable power sources.
Russia typically provides Europe with around 40% of its gas, complicating western efforts to impose economic sanctions on Vladimir Putin’s government for Russian military actions in Ukraine.
“Now is the time to accelerate the transition to an independent and a clean energy future. President Putin cannot control the power of the wind or the sun,” Kerry said in the opening speech to the Our Oceans conference.
The conference opened on Wednesday in Palau, which has a population of just 18,000, to highlight the plight of nations on the frontline of climate change as they grapple with rising sea levels.
02:10am: Russia says it is ready to sell oil to ‘friendly countries in any price range’
Russian Energy Minister Nikolai Shulginov told Izvestia newspaper that Moscow is ready to sell oil and oil products to “friendly countries in any price range”, Interfax news agency said on Tuesday.
Shulginov said crude prices in the range of $80 to $150 a barrel were in principle possible but said Moscow was more focused on ensuring the oil industry continues to function, Interfax said.
1:57am: Zelensky praises Biden for reference to Russia committing ‘genocide’
“True words of a true leader @POTUS,” Ukrainian President Volodymyr Zelensky wrote on Twitter. “Calling things by their names is essential to stand up to evil.”
True words of a true leader @POTUS. Calling things by their names is essential to stand up to evil. We are grateful for US assistance provided so far and we urgently need more heavy weapons to prevent further Russian atrocities.
April 12, 202212:36am: Biden says ‘evidence is mounting’ that Russia is committing ‘genocide’ in Ukraine
US President Joe Biden on Tuesday stood by his characterization of Russia’s actions in Ukraine as “genocide”, saying Russian President Vladimir Putin “is trying to wipe out the idea of being able to be Ukrainian”.
“I called it genocide because it has become clearer and clearer that Putin is just trying to wipe out the idea of being able to be Ukrainian and the evidence is mounting,” Biden told reporters as he prepared to board Air Force One to return to Washington after an event on the economy in Iowa.
“We’ll let the lawyers decide internationally whether or not it qualifies, but it sure seems that way to me,” he said.
11:57pm: Ukraine’s Zelensky proposes swapping pro-Russian politician for prisoners
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday proposed swapping senior pro-Russian politician Viktor Medvedchuk for male and female prisoners of war being held by Moscow’s forces.
In an early morning address, he said it was “important for our security forces and military forces to consider such a possibility.” Ukraine’s security services on Tuesday said they had arrested Medvedchuk, who is President Vladimir Putin’s closest and most influential ally in Ukraine.
11:18pm: Biden says Americans should not pay price for dictator who ‘commits genocide’
US President Biden said on Tuesday that Americans’ ability to pay for gasoline should not hinge on whether a dictator declares war and “commits genocide” half a world away.
The White House did not immediately respond to a request for comment on the remark. Biden has repeatedly called Russian President Vladimir Putin a war criminal but he has not declared that Russia has committed genocide in Ukraine.
9:17pm: Pentagon asks top eight US weapons makers to meet on Ukraine
The Pentagon will host leaders from the top eight US weapons manufacturers on Wednesday to discuss the industry's capacity to meet Ukraine's weapons needs if the war with Russia lasts years, two people familiar with the meeting said on Tuesday.
Resupplying as well as planning for a longer war are expected to be discussed at the meeting, the sources told Reuters on condition of anonymity.
Raytheon Technologies and Lockheed Martin jointly produce Javelin anti-tank missiles, while Raytheon makes Stinger surface-to-air missiles. Other top weapons makers are Boeing, Northrop Grumman, General Dynamics and L3Harris Technologies.
9:17pm: Kyiv says it has captured Ukrainian Putin ally
Ukrainian authorities on Tuesday announced they had captured a prominent pro-Kremlin tycoon who escaped from house arrest after Russia's invasion.
President Volodymyr Zelensky posted a picture online of a dishevelled-looking Viktor Medvedchuk with his hands in cuffs and dressed in a Ukrainian army uniform. "A special operation was carried out by the Security Service of Ukraine. Well done!" Zelensky wrote on Telegram.
8:46pm: Chemical weapons watchdog 'concerned' by Mariupol reports
The world's chemical weapons watchdog said on Tuesday that it was "concerned" over reports of the use of chemical weapons in the besieged Ukrainian city of Mariupol.
Reports first emerged Monday from Ukraine's Azov battalion that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol.
"The Technical Secretariat of the OPCW is monitoring closely the situation in Ukraine. The Secretariat is concerned by the recent unconfirmed report of chemical weapons use in Mariupol, which has been carried in the media over the past 24 hours," the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) said in a statement.
7:40pm: Pope condemns 'abominable actions' in Ukraine
Pope Francis said on Tuesday that the war in Ukraine was marked by "the forces of evil" because it was leaving in its wake abominations such as the massacre of civilians.
Francis made his comments to participants at an inter-religious pilgrimage of solidarity with the Ukrainian people in Chernivtsi in western Ukraine organised by the Israel-based Elijah Interfaith Institute.
"The present moment leaves us deeply troubled, because it is marked by the forces of evil," he said in the message read on his behalf.
6:45pm: French forensic experts in Bucha to help Ukraine investigate possible war crimes
French forensic experts have arrived in Bucha near Kyiv to help Ukrainian authorities establish what happened in the town where hundreds of bodies have been discovered since Russian forces withdrew.
Ukraine says the people were killed by Russian forces during their occupation of the area. Reuters has not been able to verify the number of people found dead in Bucha or the circumstances of their deaths.
The discovery of so many slain civilians in Bucha has provoked a global outcry. Moscow has denied responsibility and dismissed allegations its troops committed war crimes as fake news.
6:19pm: Some 400 bodies buried in Ukraine's Severodonetsk since start of war
Around 400 civilians have been buried in the town of Severodonetsk near the front line in eastern Ukraine since the start of the Russian invasion, the regional governor said on Tuesday.
"In Severodonetsk, pits are dug with a tractor and graves are systematised in the register ... During the 48 days of the war about 400 burials," Sergiy Gaiday said, referring to civilians.
6:15pm: Ukraine evacuates 2,671 civilians from frontline areas on Tuesday
Ukraine's deputy prime minister said that 2,671 civilians had been evacuated from frontline areas on Tuesday, including 208 residents of Mariupol, 328 people from the Luhansk region and 2,135 from various cities and towns in the Zaporizhzhia region.
6:14pm: German president says Kyiv rejected his offer to visit Ukraine
German President Frank-Walter Steinmeier said Tuesday that he had offered to visit Ukraine with other EU leaders, but Kyiv had told him his trip was "not wanted".
The snub comes as Steinmeier, a former foreign minister, is facing criticism at home and abroad for his years-long detente policy towards Moscow, which he has since admitted was a mistake.
Speaking during a visit to Warsaw, Steinmeier said he had planned to travel to Kyiv with the presidents of Poland, Estonia, Latvia and Lithuania this week "to send a strong signal of joint European solidarity with Ukraine. I was prepared to do this, but apparently, and I must take note of this, this was not wanted in Kyiv," he told reporters.
5:30pm: Ukraine says negotiations with Russia are 'extremely difficult'
Kyiv said Tuesday that ongoing talks with Russia to end the war were "extremely difficult" after Moscow accused Ukrainian negotiators of slowing down discussions by changing position on a key issue.
"Negotiations are extremely difficult. The Russian side adheres to its traditional tactics of public pressure on the negotiation process, including through certain public statements," Ukrainian presidential adviser Mykhailo Podolyak said in written comments to reporters.
5:25pm: Russian court sentences journalists to corrective labour for protest violations
Four journalists who worked for a Moscow student magazine were sentenced to two years of corrective labour by a Russian court on Tuesday for encouraging minors to take part in anti-Kremlin protests, Interfax news agency reported.
The independent DOXA outlet was set up by students and university graduates at Moscow's Higher School of Economics in 2017, covering student life, higher education, politics and science.
5:10pm: Bloody, uncertain struggle may await for supremacy in east Ukraine
While Russia appears to have abandoned for now its aim of pushing deep into the heart of Ukraine, its new declared goal of taking control of much the east of the country still risks a protracted and bloody conflict.
Analysts say Moscow will at least want to control the Donetsk and Luhansk regions that form the Donbas region of eastern Ukraine to be able to claim some kind of military success when Russia marks World War II victory day on May 9.
But even the outcome of the struggle for Donbas remains uncertain, with Russian forces hurt by morale and logistical problems after what analysts see as a botched attempt to take the capital Kyiv.
5:09pm: EU plans to counter Russia with food diplomacy in North Africa, Balkans
The EU aims to address rising wheat and fertiliser prices and expected shortages in the Balkans, North Africa and the Middle East with "food diplomacy" to counter Russia's narrative on the impact of its invasion of Ukraine, EU diplomats and officials say.
Food insecurity was causing "resentment" in vulnerable countries in these regions, while Moscow was portraying the crisis as a consequence of Western sanctions on Russia, one EU diplomat said.
This posed a potential threat to EU influence, the diplomat said, which it plans to tackle with "food diplomacy and a battle of narratives".
4:51pm: Ukraine says over 870,000 who fled war have returned
Ukraine's border force said Tuesday that more than 870,000 people who fled abroad since the start of the war have returned to the country, including a growing number of women and children.
Spokesman Andriy Demchenko said that currently 25,000 to 30,000 Ukrainians are returning each day. He said more women, children and elderly were among those coming back than in the early days of the conflict, when those arriving had been almost exclusively men returning to fight the Russian invasion.
"They say they see that the situation is safer, especially in the western regions and they can no longer stay abroad," Demchenko told journalists.
4:50pm: Ukrainian official says peace talks with Russia very hard but continuing
Ukrainian presidential adviser Mykhailo Podolyak, asked about comments by Russian President Vladimir Putin earlier on Tuesday that peace talks between the two countries were at a dead end, said negotiations were very hard but they were continuing.
Podolyak also told Reuters that Russia was trying to put pressure on the talks with its public statements and that negotiations were continuing at the level of working sub-groups.
4:47pm: Ukraine expands war crimes probe around Kyiv
Ukrainian prosecutors are expanding their war crimes investigations in northeastern suburbs of Kyiv after Russian forces withdrew.
Reports of killings of civilians have primarily focused so far on the northwestern suburbs such as Bucha, but the prosecutor-general’s office said Tuesday it was also looking into events in the Brovary district, which lies to the northeast. Russian troops advanced into that area last month before retreating to focus on fighting in eastern Ukraine.
The prosecutor-general’s office said the bodies of six civilians had been found with gunshot wounds in a basement in the village of Shevchenkove and that Russian forces were believed to be responsible. Prosecutors are also investigating an incident in which they allege Russian forces fired on a convoy of civilians trying to leave by car from the village of Peremoha in the Brovary district, killing four people including a 13-year-old boy. In another incident near Bucha, five people were killed, including two children, when a car was fired upon, prosecutors said. Prosecutors did not say when they believed the incidents occurred.
4:36pm: Australian chancellor fears 'intensification of the brutality' of Ukraine war
"The Austrian chancellor just [became] the first European leader to meet face-to-face with Vladimir Putin since the invasion; he was there yesterday," noted FRANCE 24 international affairs commentator Douglas Herbert.
"He came out of that meeting, emerging from that face-to-face talk with the Kremlin leader himself, saying he's pessimistic about peace prospects [...] and he sees or he fears an intensification of the brutality of this war."
4:35pm: Ukraine war brings 'multi-year problem' for world food supply, UN says
The world is facing "a multi-year problem" in its food supply as the war in Ukraine drives global prices higher and disrupts production of staple crops, the UN's World Food Programme Executive Director David Beasley said on Tuesday.
Beasley was speaking at a news conference after French and European Union officials met in Rome to discuss a food security initative in response to the conflict in Ukraine.
4:34pm: Catholic charity says staff, family killed in Mariupol
Two Ukrainian Caritas staff and five of their relatives have been killed in Mariupol, the Catholic charity said Tuesday, adding they likely died a month ago.
"The tragic attack probably took place on March 15, when a tank fired shots at the building of the Caritas centre in Mariupol, killing the two staff members and five of their relatives," it said in a statement.
A report on the Vatican's news portal, Vatican News, said the tank was Russian, citing unnamed "local Caritas sources".
4:01pm: Putin vows Russian forces will triumph in Ukraine
President Vladimir Putin on Tuesday vowed Russia would triumph in all of its "noble" war aims in Ukraine, using his first public comments on the conflict in a week to goad the West for failing to bring Moscow to heel with a raft of economic sanctions.
Addressing the war in public for the first time since Russian forces retreated from northern Ukraine after they were halted near Kyiv, Putin said the situation in Ukraine was a tragedy.
However Russia had no choice but fight, he said, because it had to defend Russian speakers in eastern Ukraine and prevent its former Soviet neighbour from becoming an anti-Russian springboard for Moscow's enemies.
Sixty-one years to the day since the Soviet Union's Yuri Gagarin became the first man in space, Putin was shown by state television on a visit to the Vostochny Cosmodrome 3,450 miles (5550 kilometres) east of Moscow.
Asked by Russian space agency workers if the operation in Ukraine would achieve its goals, Putin said: "Absolutely. I don't have any doubt at all."
"Its goals are absolutely clear and noble," Putin said. "There is no doubt that the goals will be achieved."
3:03pm: Ukraine probes claim poisonous substance was dropped on Mariupol
Ukraine investigated a claim that a poisonous substance was dropped on the besieged city of Mariupol, and Western officials warned Tuesday that any use of chemical weapons by Russia would be a serious escalation of the already devastating war.
Thwarted in his apparent ambition to overrun Kyiv, Russian President Vladimir Putin is now building up forces for a new offensive in the eastern Donbas region, and insisted Tuesday that his campaign would achieve its goals. He said Russia “had no other choice” but to launch what he calls a “special military operation", saying it was to protect civilians in the predominantly Russian-speaking Donbas.
As Ukrainian forces brace for a new attack, Deputy Defence Minister Hanna Maliar said it was possible phosphorus munitions had been used in Mariupol, which lies in the Donbas and has been razed in six weeks of pummelling by Russian troops. The mayor said the siege has left more than 10,000 civilians dead, their corpses “carpeted through the streets”.
2:23pm: More than 4.6 million have fled war in Ukraine, UN says
More than 4.6 million Ukrainians have now fled the war, the United Nations said Tuesday, and while the numbers of new refugees are declining, they are in ‘a more vulnerable state’ than refugees who have previously crossed borders.
"Even though the numbers of people crossing the borders has declined significantly, those who have been crossing we've noticed have been in a more vulnerable state, have had lesser means and have also had less of a plan as to where they might go," UNHCR spokesman Matt Saltmarsh said in Geneva.
The UN refugee agency UNHCR said 4,615,830 Ukrainians had fled since Russia invaded on February 24 – a figure up 68,095 on Monday's update.
Women and children account for 90 percent of those who have left the country, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up and unable to leave.
2:21pm: World Bank says it is preparing $1.5 billion aid package for Ukraine
The World Bank is preparing a new, $1.5 billion support package for war-torn Ukraine, including a $1 billion payment from the development lender's fund for the poorest countries, World Bank President David Malpass said on Tuesday.
Speaking in Warsaw ahead of next week's World Bank and International Monetary Fund Spring Meetings, Malpass said the bank's support was helping Ukraine to provide critical services, including paying wages for hospital workers, pensions and social programs. This aid package will come on top of about $923 million in fast-disbursing financing approved by the World Bank last month.
2:20pm: Russian hackers tried to sabotage Ukrainian power grid, officials say
Russian hackers attempted to launch a destructive cyberattack on Ukraine's electricity grid last week, Ukrainian officials and cybersecurity researchers said on Tuesday.
The group, dubbed "Sandworm" by security researchers and previously tied to destructive cyberattacks attributed to Russia, deployed destructive and data-wiping malware on computers controlling high-voltage substations in Ukraine, the Computer Emergency Response Team of Ukraine (CERT-UA) said in a statement on its website.
1:03pm: UN calls for inquiry into rape reports
Reporting from New York, FRANCE 24’s Jessica Le Masurier says UN Women head Seema Bahous has called for an independent inquiry into allegations of rape and sexual violence by Russian forces in Ukraine. "The brutality displayed against Ukrainian civilians has raised all red flags,” Bahous told the UN Security Council on Monday.
Russia's deputy UN ambassador denied the allegations and accused Ukraine and its allies of "a clear intention to present Russian soldiers as sadists and rapists".
11:36am: Putin says Russia will achieve 'noble' aims in Ukraine
President Vladimir Putin said Russia's military operation in Ukraine would undoubtedly achieve what he said were its "noble" objectives.
Speaking at an awards ceremony at the Vostochny Cosmodrome in the Russian Far East, Putin said the goals of what he calls the "military operation" in Ukraine are "absolutely clear and noble".
The main objective, said Putin, was to "save people" in the Donbas region.
11:14am: Russian forces 'suffocating' Mariupol
10:03am: 'All options on the table' if chemical weapons used in Ukraine, UK says
British Armed Forces Minister James Heappey has warned that any use of chemical weapons by Russia in Ukraine "will get a response and all options are on the table".
The stark warning came hours after London said it was trying to verify reports that Moscow used chemical weapons on Monday in Mariupol.
"If they are used at all, then [Russian] President [Vladimir] Putin should know that all possible options are on the table in terms of how the West might respond," Heappey told Sky News on Tuesday.
"There are some things that are beyond the pale, and the use of chemical weapons will get a response."
Earlier on Tuesday, UK Foreign Secretary Liz Truss said that Britain was working with partners to verify the reports.
"Any use of such weapons would be a callous escalation in this conflict and we will hold Putin and his regime to account," she said on Twitter.
Reports that Russian forces may have used chemical agents in an attack on the people of Mariupol. We are working urgently with partners to verify details. Any use of such weapons would be a callous escalation in this conflict and we will hold Putin and his regime to account.
April 11, 2022Reports first emerged Monday from Ukraine’s Azov battalion that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol. The force claimed people were experiencing respiratory failure and neurological problems.
The reports could not be independently verified.
8:45am: Russians are 'squeezing' Ukrainian forces' encirclement of Mariupol
Reporting from the Ukrainian capital, Kyiv, FRANCE 24’s Rob Parsons says Russian troops are squeezing Ukrainian forces into a tighter circle around Mariupol. There were reports that Ukraine’s 36th marine brigade troops were on their “last legs” with several soldiers wounded, but those reports were contradicted by Mariupol’s deputy mayor and the commander-in-chief of the Ukrainian military, says Parsons.
8:28am: More than 10,000 civilians killed in Mariupol, mayor says
Corpses are now “carpeted through the streets” of Mariupol after Russian troops killed more than 10,000 civilians in the past six weeks in their unsuccessful attempt to capture the strategic southern port, according to the city’s mayor.
Mayor Vadym Boychenko accused Russian forces of having blocked weeks of attempted humanitarian convoys into the city, in part to conceal the carnage. Boychenko said the death toll in Mariupol alone could surpass 20,000.
Speaking by phone on Monday, Boychenko also gave new details of allegations by Ukrainian officials that Russian forces have brought mobile cremation equipment to Mariupol to dispose of the corpses of victims.
Russian forces have taken many bodies to a huge shopping centre where there are storage facilities and refrigerators, Boychenko said.
“Mobile crematoriums have arrived in the form of trucks: You open it, and there is a pipe inside and these bodies are burned,” he said.
Boychenko spoke from a location in Ukrainian-controlled territory but outside Mariupol. The mayor said he had several sources for his description of the alleged methodical burning of bodies by Russian forces in the city, but did not detail the sources for his information.
7:36am: UK says fighting in Donetsk, Luhansk to intensify
Fighting in eastern Ukraine will intensify over the next two to three weeks as Russia continues to refocus its efforts in the area, according to a UK intelligence update.
Russian attacks will remain focused on Ukrainian positions near the eastern regions of Donetsk and Luhansk with additional fighting around Kherson and Mykolaiv and a renewed push towards Kramatorsk, British military intelligence said in a Twitter post.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 12 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/kt8tMUxq3P🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/vGy3y0iSjJ
April 12, 2022The report also said that Russian forces continue to withdraw from Belarus to redeploy in support of operations in eastern Ukraine.
6:10am: Ukraine braces for new offensive, Moscow dismisses rape allegations
Ukraine pleaded for more weapons from the West to help it end the siege of Mariupol and fend off an expected Russian offensive in the east as more reports emerged of mass rape and brutality against Ukrainian civilians by Russian forces.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said in a televised address late on Monday that Russia could resort to chemical weapons as it amassed troops in the eastern Donbas region for a new assault on the port of Mariupol, where thousands are believed to have died under an almost seven-week-long siege.
“When it comes [to] the necessary weapons, we still depend on supplies, on our partners. Unfortunately we are not getting as much as we need to end this war sooner ... In particular, to lift the blockade on Mariupol,” he said.
Zelensky called specifically for "jets and enough heavy armoured vehicles, and the necessary artillery".
Austrian Chancellor Karl Nehammer, the first European Union leader to meet Russian President Vladimir Putin in person since the invasion of Ukraine, said that an offensive in the east was “being prepared on a massive scale” following talks in Moscow on Monday.
After suffering heavy losses and withdrawing forces from the suburbs of Kyiv, Russia has turned its sights toward Donbas, where it demands Ukraine cede control to separatist fighters. Also capturing Mariupol would allow Moscow to attempt to encircle the main Ukrainian forces in the east.
The departure of Russian forces from the outskirts of Kyiv has brought to light harrowing evidence of war crimes, including the summary executions of civilians and the mass rape of civilians. Moscow dismisses the allegations as Ukrainian and Western provocations and has also accused Ukrainian forces of perpetrating sexual violence.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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As it happenedMariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege
War in Ukraine
Ukraine preparing for ‘big battles’ against Russian forces in the east as civilians flee
As it happenedDeath toll from missile strike on train station in Ukraine's Kramatorsk rises
Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
BBC
Boom time for dog walkers, sitters and trainers
By Dhruti Shah and Will SmaleBusiness reporters
Dog trainer Olivia Leathley has struggled to keep up with the demand for her services over the past six months.
"I was working seven days a week at one point, which wasn't conducive to my mental health," says Ms Leathley, who is based in Greater Manchester.
"I'm now starting to spread my bookings out more, and make sure that I take two days off a week."
Ms Leathley says there are two main reasons why she has been so busy. Firstly, the large number of people who got a puppy or other new dog during the lockdowns.
And secondly, the inability of these four-legged friends - and of some long-established family pooches - to cope when their owners had to start going back to the office for the first time since March 2020.
"So many dogs have got used to having their owners at home all the time that they cannot handle it when they go back to work," she says. "It is separation anxiety.
"A good 50% of the dogs I work with are new puppies that people bought during the pandemic, but the other half are long-established members of people's families."
Ms Leathley, who trades under the name Biker Girl Dog Trainer, was previously a dog walker, but she switched to training in mid-2020 after getting a qualification and seeing a surge in demand.
"I had so many clients come to me with dogs with behavioural issues that it wasn't feasible to continue with my walking clients," she adds. "But the demand for dog walkers has also shot up as people have to return to work, so I subcontract that work out to three other women."
The number of dogs being adopted surged dramatically during the lockdowns. In the UK one report estimates that 3.5 million dogs were purchased during the pandemic, taking the number in the country up from nine million in 2019/20 to 12.5 million in 2020/21. This growth follows after the figure had remained steady at nine million for three years prior to the pandemic.
It is also a similar picture in the US, where nine million dogs were adopted by families during Covid-19, taking the total up to 108 million.
With people working from home during the pandemic, professional dog walkers, sitters and trainers initially didn't see any of these new dogs, nor most of their regular customers.
"When Covid hit in March 2020 the business just died," says Richard Hollings, owner of dog walking and day-care business We Will Walk U.
"A number of other dog walkers that I know lost their jobs, as people didn't need their help, but we managed to hang onto a couple of key customers."
Mr Hollings, who is based in the Berkshire town of Maidenhead, says things were then transformed from the start of last year.
"We suddenly saw a huge influx of new customers, and especially a huge number of first-time dog owners. People were having to go back into work for the first time after getting a dog or trying to book holidays for the first time since 2019.
"And business hasn't slowed since then. We have had a monster amount of work over the past 15 months, and we are now fully booked all the way through to September. So phenomenally busy."
In Oakland, California, dog walker Merika Reagan says that her customers started to return during the lockdowns.
"Some people did come back because they realised that even though they were working from home, they couldn't give the dog their full attention," says the owner of City Hikes Dog Walking and Pet Sitting.
"Their dogs were wondering 'why aren't they playing or going out with me?'. If the owner is on Zoom, the dog might be scratching or barking at the door, and so they came back for that reason."
She adds that more dog owners are now getting in touch as they start having to work in the office again, and because others are booking holidays again.
Yet it will take a while for City Hikes to return to pre-Covid levels. "Before the pandemic it was me and eight employees, and now it is me and three."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Aaron Easterly is the chief executive of Rover, a website and app that connects dog owners to walkers and sitters. It operates in 10 countries, and claims to have around two-million customers.
He says that customer numbers returned to pre-Covid levels by May 2021. However, he adds that uncertainty about whether flexible working is here to stay makes it difficult to make future growth projections.
"Of course, we don't know how hybrid office policies are going to play out and what else the pandemic has in store for us, and so it's unclear exactly what the acceleration in demand will look like," says Mr Easterly.
Dr Sam Gaines, dog welfare expert at UK charity Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says that, generally speaking, canines need daily exercise in order to remain happy and healthy.
"And like many other organisations we don't recommend leaving dogs alone for more than four hours at a time, and for some dogs, even this will be too long," she says. "Using a reputable dog walker or sitter is a great way of provisioning dogs with the company they need, and opportunities to exercise, play and go to the toilet."
Back in Greater Manchester, Olivia Leathley also sheds light on another little-spoken about issue that is impacting lockdown pets.
She says she is now seeing dogs that cannot be left alone for any amount of time after growing accustomed to being around their owners 24/7.
"Even though people had previously been able to leave their dog for a few hours, now it cannot go 30 seconds on its own!"
France24 - World
Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande
Issued on: 13/04/2022 - 18:06
Sam BALL
Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.
Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
France24 - World
'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws
Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42
Sam BALL
Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.
BBC
Boris Johnson apologises after lockdown fine, but will 'deliver mandate'
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Boris Johnson has apologised after being fined for breaking Covid lockdown rules, saying he accepted "in full sincerity that people had the right to expect better".
When asked if he would resign, the prime minister said he would "go on and deliver" his mandate.
Read more about the fines issued to Prime Minister Boris Johnson and Chancellor Rishi Sunak for breaking lockdown laws here.
Valeurs Actuelles
Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages
L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »
France24 - World
'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine
Issued on: 07/04/2022 - 18:10
Sam BALL
Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
BBC
Valneva Covid vaccine approved for use in UK
A new Covid vaccine has been approved for use in the UK by regulators.
It is manufactured by Valneva, using more traditional technology - similar to how polio and flu shots are made.
It contains a whole copy of the virus which has been inactivated, so that it can't cause the disease but does teach the body how to fight it.
The UK was due to receive 100 million doses of the jab, but the government cancelled the deal in September due to a "breach of obligations".
The French company strenuously denied the government's accusation.
Dr June Raine, chief executive of the UK's Medicines and Healthcare products Regulatory Agency, said the approval followed "a rigorous review of the safety, quality and effectiveness of this vaccine".
As with the AstraZeneca and Pfizer vaccines, it is designed to be given as two doses.
Professor Sir Munir Pirmohamed, from the Commission on Human Medicines - which led the review - said: "We have advised that the benefit risk balance is positive. The vaccine is approved for use in people aged 18 to 50 years, with the first and second doses to be taken at least 28 days apart."
The jab developed by Valneva, which has a factory in Livingston near Edinburgh, is the sixth Covid-19 vaccine to be granted an MHRA authorisation.
In trials, blood results from volunteers who received the jab had high levels of neutralising antibodies against the pandemic virus.
It outperformed the AstraZeneca vaccine on this measure in head-to-head tests.
Experts say it is possible that by using the whole virus - rather than just the spike protein - the vaccine may be more useful against future emerging variants of Covid.
More on this story
UK scraps Covid vaccine deal with Valneva
Positive trial results for Valneva Covid vaccine
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France24 - World
International Space Station: First all-private astronaut crew readies for launch
Issued on: 05/04/2022 - 19:28
Sam BALL
For the first time in its more than 20 years of operation the International Space Station (ISS) is getting ready to welcome its first-ever all-private astronaut team. A four-man crew assembled by Houston-based start-up Axiom are set to blast off for the ISS on Friday in what the company and NASA have hailed as a major milestone in the growing commercialisation of spaceflight.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
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The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Zone à faible émission : « une écologie punitive » mise en place à Toulouse
« Attention vous entrez dans une zone de restriction », l’avertissement émis par les GPS a de quoi déconcerter et pourtant, les Toulousains vont devoir s’y habituer. Depuis le 1er mars, la Zone à faible émission (ZFE) est effective sur la métropole toulousaine. D’abord limitée aux professionnels équipés de poids lourds et camionnettes, elle sera rapidement étendue aux autres véhicules. Le but, exclure progressivement les vignettes Crit’air 3, 4, ou 5 de la zone. Selon une estimation, en 2024, 42 000 véhicules devront être mis au rebut. Des restrictions ordonnées par la loi « climat et résilience » qui affecte toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants.
Un projet controversé mais défendu bec et ongle par le maire LR, Jean-Luc Moudenc qui balaye les critiques d’un revers de manche, assurant que cette zone d’exclusion “prend la défense des plus faibles”. « Celles et ceux qui sont aujourd’hui physiquement exposés par la dégradation de la qualité de l’air, ne sont pas là pour se défendre », se justifie-t-il auprès d’Actu.fr. L’opposition EELV quant à elle, estime cette mesure, initiée par l’Etat, “insuffisante” et dénonce l’absence de date de sortie du diesel dans la ville rose.
Des usagers dénoncent une écologie punitive
Si ce projet de restriction a été porté et soutenu par le maire LR de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, il est loin de faire l’unanimité. Des usagers de la route dénoncent « une écologie punitive qui va principalement peser sur les plus modestes ». Yves Bordes possède deux véhicules anciens. Au volant de son Berlingo, il traverse les rues de Toulouse qui lui seront bientôt interdites. Le retraité a un budget voiture « serré ». Ce jour-là, il se rend dans une boutique de pièces détachées automobile pour entretenir ses véhicules. « Mes voitures sont vieilles mais en bon état », lâche-t-il avec un sourire.
Un sourire qui cache une vraie angoisse. Le 1er janvier 2023, ses véhicules classés Crit’air 4 seront interdits. Aujourd’hui, il ne sait pas comment les remplacer. Yves cache mal sa colère contre une écologie qui n’hésite pas à qualifier de punitive « comment vont faire les simples travailleurs pour aller au boulot ? Faut-il que l’écologie nous ruine ? N’y a-t-il pas des moyens plus souples ? », s’interroge-t-il.
Les professionnels craignent une perte de chiffre d’affaires de 40%
Dans le nord de Toulouse, Jérôme Pachetta court dans les rayons de sa boutique. Le quadragénaire est à la tête d’une boutique de pièces détachées automobiles. Aujourd’hui les clients sont au rendez-vous et la file devant le comptoir commence à grandir dangereusement. Il faut s’activer, donner un coup de main aux équipes. Entre deux clients, le chef d’entreprise évoque son inquiétude. La mise en place de la ZFE serait une catastrophe annoncée pour les professionnels de l’automobile « 40% de nos clients possèdent des véhicules entrés sur le marché entre 2006 et 2010 ».
Le 1er janvier 2024, ces véhicules vont être amenés à disparaître, « avec eux, notre clientèle, notre chiffre d’affaires », alerte-t-il. Une conséquence qui paraît d’autant plus inacceptable que ce problème semble avoir été ignoré par les pouvoirs publics : « On va faire crever la profession et personne ne nous consulte pour savoir s’il y avait un impact sur notre commerce », regrette le commerçant.
La contestation tente de dialoguer
Composé de professionnels, de citoyens dont de nombreux motards, l’Interclub 31 tente de sensibiliser les élus de métropole aux préoccupations de ses administrés. Pour la porte-parole, Agnès Grillou, cette ZFE est mise en place trop rapidement. « Les français sont mal informés, et la zone d’exclusion manque d’homogénéité », déplore la porte-parole du collectif. Selon elle, le maire de Toulouse, Jean Luc Moudenc ferait même du “zèle”, « les mesures restrictives vont toucher les 2 et 3 roues alors que la loi « climat et résilience » n’impose cette interdiction qu’à partir de 2025 ». Une restriction jugée abusive alors que les deux et trois roues ne représentent que 1% du trafic. L’Interclub n’exclut pas d’organiser une mobilisation pour dénoncer le dispositif tel qu’il est aujourd’hui imposé par la métropole.
BBC
Australia's koalas: Freeze sperm to save species, say researchers
Researchers in Australia say freezing koala sperm could help protect the endangered marsupials from extinction.
Scientists at the University of Newcastle in New South Wales have suggested setting up a biolab of collected sperm.
This could then be used as part of a breeding programme to future-proof the species and improve its genetic diversity, they say.
Bushfires in recent years have killed tens of thousands of koalas.
Conservation scientist Dr Ryan Witt said the proposals were a cost-effective way to prevent inbreeding, and therefore help preserve the genetic diversity of koalas beyond small colonies of captive animals:
"Currently... we have no insurance policy against natural disasters like the 2019-2020 bushfires that threaten to wipe out large numbers of animals at the one time," he said.
"If the koala population dies in these kind of fire events, there is no way to bring them back or preserve their genetics."
Live koala young have been born following assisted reproduction using fresh or chilled sperm, the researchers say.
"By using frozen sperm, we can reintroduce genetic variation into wild koala populations without having to relocate koalas," said Dr Lachlan Howell, also of the University of Newcastle.
"We've identified 16 wildlife hospitals and zoos across Australia that could act as nodes to collect koala sperm," he added.
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Koalas face extinction in New South Wales by 2050
Koalas are now endangered, Australia says
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The future of Europe: EU citizens take centre stage
Issued on: 11/04/2022 - 12:56
Catherine NICHOLSON
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The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.
Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
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Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
Valeurs Actuelles
Brice Lalonde : « Yannick Jadot est passéiste, il est de l’écologie des années 1970 »
Valeurs actuelles. Nouveaux EPR, prolongement des anciens réacteurs jusqu’à 50 ans… Fallait-il relancer le programme nucléaire français ?
Brice Lalonde. Oui ! Et ma réponse est sans ambiguïté. La raison est double. Il faut à la fois lutter contre le changement climatique et sortir des énergies combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon qui satisfont encore aujourd’hui 60 % de notre consommation d’énergie. La part de l’électricité doit augmenter dans le mix énergétique. Elle peut être produite sans carbone grâce aux barrages, aux énergies renouvelables et à l’énergie nucléaire. Mais parce que sans soleil et sans vent, il ne peut y avoir d’énergie renouvelable, il faut donc disposer d’une source d’électricité pilotable, que l’on puisse démarrer et arrêter facilement. Seule l’énergie nucléaire le permet. N’oublions pas que la France a une grande compétence nucléaire. Pourquoi donc s’en priver ?
Comprenez-vous la réaction outragée des écologistes ? Est-ce passéiste et coûteux comme le soutien Yannick Jadot dans le Monde ?
C’est monsieur Jadot qui est passéiste. Il est de l’écologie des années 1970 quand le climat n’était pas le problème. À l’époque, quand on était anti-nucléaire et je l’étais, je peux donc en parler, on pensait qu’il y aurait suffisamment de pétrole, de gaz et de charbon, au moins jusqu’à la fin des temps. Mais quand en 1988, on a compris que le climat devenait une préoccupation mondiale, il a fallu se résigner et se dire que le nucléaire était un moindre mal.
On peut donc être pro-nucléaire et écologiste…
Il faut surtout de ne pas être anti-nucléaire, comme je l’expose dans mon dernier livre, Excusez-moi de vous déranger. Je ne demande à personne de tomber amoureux de l’atome et des centrales nucléaires. Il faut surtout être fermement anti-pétrole et anti-énergies fossiles au sens large. Le monde perd du temps à s’interroger. En revanche, il est urgent de travailler sur la question du traitement des déchets nucléaires qui doit être prioritaire sur la production d’électricité. Je suis favorable à leur transmutation. C’est un procédé technique qui permet de réduire d’un facteur 1 000 la durée de dangerosité. Je regrette que le président Macron n’en ait pas parlé.
En quoi la vision écologique, que vous avez portée, diffère-t-elle de celle d’aujourd’hui ?
Il y a d’abord l’expérience gouvernementale. Je rappelle aussi que j’ai été ambassadeur du climat. Deux expériences où j’ai appris à avoir un regard mondial, à comprendre que la France ne peut pas tout ; elle peut montrer la voie, mais tout le monde doit s’y mettre. Je pense que l’écologie d’aujourd’hui doit être proche de la science, doit tenir compte de la réalité scientifique dans une période où il y a énormément de fake news. Les scientifiques doivent informer les politiques qui, à leur tour, prennent les décisions. Aujourd’hui, les Verts sont un parti de gauche. Les écologistes qui ne font pas de politique comme Jean-Marc Jancovici et Jean-Louis Étienne, considèrent que le nucléaire est indispensable.
Brice Lalonde, Excusez-moi de vous déranger (Éditions L’Aube, 216 pages, 20 euros).
BBC
Doctor Who: 'I wanted The Doctor to whisk me away from everything awful'
By Michael BaggsNewsbeat reporter
A new Doctor Who podcast spin-off series is making the show more female and LGBTQ+ than ever before.
Doctor Who: Redacted, written by a transgender woman and with a transgender star, premieres on BBC Sounds this week.
It's the story of three young women who make a conspiracy theory podcast about a mysterious blue box that crops up throughout history.
They also end up having an encounter of their own with a certain time-travelling alien.
"It's a real first for the Doctor Who universe to have a cast that's completely led by women and completely led by queer women," writer Juno Dawson tells Radio 1 Newsbeat.
The Jodie Whittaker era has already explored LGBTQ+ themes, including time travel assistant Yaz having a crush on The Doctor - which will be revisited in a new TV special.
"It's important that every person who comes to Doctor Who brings their own little identity," adds Juno.
"And of course, as a transgender woman myself it was important to me to see the lead character being trans as well."
'A real life story for trans people'
That lead character is Cleo, and is played by transgender activist Charlie Craggs, in her first ever acting role.
"It's a trans girl from a council estate in London - which is literally just me," she says.
"Cleo, unlike me, actually has had quite a hard time with her family.
"It's the story that is real life for a lot of trans people. I'm one of the lucky ones. My family were all very accepting, but most of my friends who are trans haven't had that experience."
Juno and Charlie were speaking to Newsbeat the day after hundreds of people protested outside Downing Street in London against government plans to ban conversion therapy for lesbian, gay and bisexual people - but not for transgender people.
The government says it will carry out separate work on transgender conversion therapy and is keen for any policy not to have unintended consequences, describing it as a legally complex area.
"We're living in quite a scary time for trans people. I'm a trans person, and I'm quite scared," says Juno.
"One of the ways things will get better is to let trans people tell stories about trans people."
'Whisk me away from everything awful'
Among many other writing credits, Juno has previously written a Doctor Who novel and two Torchwood (another Doctor Who spin-off) audio stories.
"I was a queer kid growing up in West Yorkshire, and the thought that one day a Timelord would turn up on my doorstep and whisk me away from everything that was awful in my life was a really seductive idea," she says.
"If you are a young person, who in any way feels like a bit of an outsider, it's incredibly exciting.
"You can just hop in a blue box and escape your problems."
Her first memory of Doctor Who was in 1980s, when the role was played by actor Sylvester McCoy, who travelled with an assistant played by theatre icon, Bonnie Langford.
"I was about five years old, and - big surprise - I just wanted to be Bonnie Langford," says Juno.
"That was one of the first times that I knew I really, really wanted to be a girl.
"And so for me, Doctor Who is one of the most significant stories of my life."
Charlie, on the other hand, has never seen an episode of Doctor Who.
But having already been approached by fans of the show since her casting was announced, she's fully aware of how important the show is and describes its fans as "the nicest, queerest and queer-friendliest audience."
"For your first acting gig, come on, getting a lead role in Dr Who is pretty sick, isn't it," she says.
Charlie has previously presented a documentary on BBC iPlayer about her experience as a trans person in the UK - but says trans representation in drama and entertainment is something very different, because it can reach people who might otherwise have no interest in transgender rights.
"When we're integrated into mainstream culture pieces, like big storylines in EastEnders or Coronation Street, it's so powerful because people aren't watching it for that," Charlie says.
"But they can take that from it. It's hard not to feel the humanity of Cleo's character when you're listening to this show.
"You'd have to be some sort of sociopath not to feel something when you hear what she's going through with her mum."
She says it brings people into the conversation "in a natural way" and doesn't make listeners "feel like they're being shouted at."
Charlie knows from very recent experience about the real-life impact of growing anti-trans sentiment in the UK. She was assaulted on public transport in London during the recording of Doctor Who: Redacted.
"It's even more important to me for that reason. We really are at a tipping point where we really need people on side," she says.
"I'm so tired of our community being victims."
'We're really normal, boring people'
Juno hopes positive transgender representation, in places like Doctor Who: Redacted, can go some way to improving public feeling towards - and ultimately the day-to-day lives of - trans people in the UK, in similar ways to LGBTQ+ shows in the past.
"When I look at shows like Queer As Folk or It's A Sin, they have changed the conversation around gay people, about HIV," she says
"I don't think there's been a trans equivalent of Queer As Folk or It's A Sin, and so I'm really hopeful that trans creators, like myself, will be given opportunities to tell our own stories."
One of her biggest hopes for sharing those stories? That people will learn how average trans people can be.
"It's so that people can get to know us, because actually, we're just really normal, boring people," Juno says.
"And sometimes normal, boring people go on adventures with The Doctor - and that's what Doctor Who has always been about."
The first episode of Doctor Who: Redacted will be available on BBC Sounds from Sunday 17 April 2022
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Listen to Newsbeat live at 12:45 and 17:45 weekdays - or listen back here.
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Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Does it matter if we know where our food comes from?
By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa
"My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).
Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.
Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.
Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.
While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.
Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.
Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.
In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.
For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.
"It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.
Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.
Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.
"Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.
Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.
But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.
Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.
The organisation would like to see more traceability in international trade.
Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."
She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.
"Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."
Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.
However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.
"If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"
More technology of business:
Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.
Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.
"I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."
So, what do customers think?
German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.
When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.
"It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."
Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."
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Floods kill more than 300 people in South Africa as search for missing continues
Issued on: 13/04/2022 - 23:15
Georja Calvin-Smith
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Camille NEDELEC
At least 306 people have been killed in flooding around Durban in South Africa. On a visit to the stricken city, President Cyril Ramaphosa described the devastation as a "catastrophe of enormous proportions". Also, Amnesty International accuses Mali of stalling war crimes and abuse investigations. And after the French city of Bordeaux, the international tour of an exhibition highlighting the African experience heads to Abidjan in Ivory Coast.
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
France24 - World
Cameroon sees cassava flour boom as grain prices surge
Issued on: 13/04/2022 - 16:00
As the Russian invasion of Ukraine continues to impact crucial food exports, wheat prices are soaring. Many African countries rely on Ukrainian and Russian grain exports and could face a severe food crisis. But in Cameroon, entrepreneurs are coming up with alternatives to wheat, which is used to make flour. Production of bread and cakes made from local cassava and sweet potato flour is now booming. These tubers are abundant in the country but are normally used unprocessed in traditional dishes. Our correspondents report.
Programme prepared by Agnès Le Cossec and Jennie Shin.
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Focus
War hits Ukraine’s farms: Russian invasion threatens world’s breadbasket
Business Daily
Food prices hit record high as war in Ukraine causes market turmoil
Business Daily
'Europe's breadbasket' at risk: Ukraine braces for 30% drop in wheat production
Valeurs Actuelles
Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
BBC
Ian Woosnam: 'You work all your life for a putt to win the Masters'
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Ian Woosnam went into Masters week in 1991 ranked number one in the world, and backed up his status by winning the tournament by one shot from Jose Maria Olazabal.
Woosnam's par at the 18th on the final Sunday meant the realisation of a long-held dream, to win the famous Green Jacket, as his childhood heroes Jack Nicklaus and Gary Player had done.
Here the Welshman describes how he played the final hole and sank the crucial final putt to earn his victory.
France24 - World
Floods wreak 'untold havoc' in South Africa, killing more than 300
Issued on: 13/04/2022 - 11:56
NEWS WIRES
The death toll from devastating floods in and around the South African port city of Durban has risen to 306, the government said Wednesday, after roads and hillsides were washed away as homes collapsed.
The heaviest rains in 60 years pummelled Durban's municipality, known as eThekwini. According to an AFP tally. The storm is the deadliest on record in South Africa.
"By the evening of 13th of April, we have been informed that the death toll from the floods disaster in KZN (KwaZulu-Natal) province has risen to 306 people" Nonala Ndlovu, spokeswoman for the provincial disaster management department said.
Her office said the death toll is "one of the darkest moments in the history" of KZN.
Earlier Wednesday Ndlovu had put the toll at 259.
President Cyril Ramaphosa has described the floods as a "catastrophe" and a "calamity".
"Bridges have collapsed. Roads have collapsed. People have died," he said, adding that one family lost 10 members.
At least 248 schools have been damaged
"This is a catastrophe of enormous proportions," he said, addressing a local community after inspecting the damage from the floods.
The United Methodist Church in the township of Clermont was reduced to a pile of rubble. Four children from a local family died when a wall collapsed on them.
Other homes hung precariously to the hillside, miraculously still intact after much of the ground underneath them washed away in mudslides.
'It's scary'
Nokuthula Ntantiso's house survived, but many others in her Umlazi township did not.
"It's scary, because even last night I didn't sleep... because I was wondering if even this (home) that I'm sleeping in can collapse at any time," the 31-year-old call centre operator said.
She tried to go back to work on Wednesday, but turned back at a collapsed bridge.
Meanwhile a dozen crocodiles that went missing from breeding ponds after the heavy rains swamped a crocodile farm near Durban have reportedly been recaptured.
The storm forced sub-Saharan Africa's most important port to halt operations, as a main access road suffered heavy damage.
Shipping containers were tossed about, washed into mountains of metal that rose taller than the elevated highways.
Sections of other roads were washed away, leaving behind gashes in the earth bigger than large trucks.
The main highways were littered with trees and mud so deep that bulldozers were called to help clear it.
Highway barriers lay twisted like pipe cleaners along the side of the roads.
"We see such tragedies hitting other countries like Mozambique, Zimbabwe, but now we are the affected ones," Ramaphosa said as he met with grieving families near the ruins of the church.
South Africa's neighbours suffer such natural disasters from tropical storms almost every year, but Africa's most industrialised country has been largely shielded from the storms that form over the Indian Ocean.
These rains were not tropical, but rather caused by a weather system called a cut-off low that brought rain and cold weather to much of the country.
When storms reached the warmer and more humid climate in Durban's KZN province, even more rain poured down.
450mm in 48 hours
"Some parts of KZN have received more than 450 millimetres (18 inches) in the last 48 hours," said Tawana Dipuo, a forecaster at the national weather service. That amounts to nearly half of Durban's annual rainfall of 1,009 mm.
Rain continued in parts of the city on Wednesday afternoon, and a flood warning was issued for the neighbouring province of Eastern Cape.
The storm struck as Durban had barely recovered from deadly riots last July which claimed more than 350 lives, in South Africa's worst unrest since the end of apartheid.
The national police force deployed 300 extra officers to the region, as the air force sent planes to help with the rescue operations.
More than 6,000 homes were damaged.
Floods killed 140 people in 1995.
(AFP)
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Valeurs Actuelles
[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
Opex 360
Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
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« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
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« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
a révéléLa livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
BBC
In pictures: 2022 Sony World Photography Awards
The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.
Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.
"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.
The series triumphed in the Portraiture category.
Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.
Architecture & Design
Dorf by Domagoj Burilović
"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.
"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.
"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."
Creative
Mellow Apocalypse by Alnis Stakle
"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.
"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."
Documentary projects
The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup
"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.
"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."
Environment
Living in the Transition by Shunta Kimura
"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.
"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."
Landscape
Life On Earth by Lorenzo Poli
"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.
"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."
Portfolio
Hugh Fox
"A selection of images taken over the last couple of years.
"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."
Wildlife & Nature
The Fox's Tale by Milan Radisics
"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.
"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.
"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."
Still Life
Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail
"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."
Sport
Kuarup by Ricardo Teles
"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.
"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.
The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."
The Open competition celebrates the power of single images.
Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.
The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.
Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.
Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.
Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.
The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.
All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.
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Valeurs Actuelles
Michel Bouquet, janséniste rigolard
Il se meurt tous les soirs sur scène, mais dans la vraie vie il est en pleine forme, arrivant d’un pas allègre au rendez-vous qu’il nous a donné, dans le bar d’un hôtel de Montmartre où il a ses habitudes, à deux pas de chez lui. À bientôt 89 ans, Michel Bouquet ne semble pas affecté par l’âge, même si, comme il est naturel, les projets se font plus parcimonieux. « Pour le moment, je vis ma vieillesse dans un état de grande sérénité. Bizarrement, compte tenu de ma tournure d’esprit, la mort ne me fait pas peur. » Paradoxalement, le moteur de cette sérénité semble alimenté du charbon d’un solide pessimisme : persuadé que le monde marche de plus en plus sur la tête, le comédien ne semble pas extrêmement curieux d’assister aux catastrophes à venir…
“anarchiste de droite”
Des catastrophes, Michel Bouquet en a connu très tôt. Né en 1925, il connaît d’abord, de 7 à 14 ans, sept années d’un pensionnat qu’il n’hésite pas à comparer à un « camp de concentration » — expérience qui a en tout cas guéri à tout jamais ce timide de toute illusion sur la loi du nombre et les effets de groupe. Puis il a assisté aux premières loges, sur les routes de l’exode, à l’effondrement de 1940, qui l’a laissé, dit-il, « pétrifié » : « On n’a plus tout à fait sa place dans le monde, quand on a vécu ça. On ne peut pas avoir la même mentalité que quelqu’un qui arrive dans les Trente Glorieuses et qui pense qu’il faut aller encore plus loin dans l’exaltation du moi pour le moi. » Cette expérience qui l’a vacciné à tout jamais contre les tentations de la politique — vous ne verrez jamais Michel Bouquet pétitionner ou “s’indigner”, ce qui donne raison à son ami Charles Berling qui le voit en “anarchiste de droite” — semble avoir nourri chez lui un robuste scepticisme sur lequel il ne s’épanche qu’à mots comptés, en bon pudique qu’il est, toujours soucieux de s’effacer derrière les auteurs qu’il entend servir.
Est-ce ce pessimisme qui l’a attiré vers des écrivains à la vision grinçante, qui recomposent sur le mode grotesque une réalité qui semble ne pouvoir être affrontée que déformée ? Toujours est-il que la prolifique carrière théâtrale qu’il poursuit depuis 1944 est dominée par deux noms, synonymes dans deux registres différents d’un pessimisme gai : Anouilh et Ionesco. D’Anouilh, dont il créa six pièces, parmi lesquelles l’Alouette (1953) ou ce Pauvre Bitos (1956), qui fit scandale, parce que le dramaturge, par le truchement de Bouquet, y assassinait et Robespierre et l’Épuration, Bouquet dit : « Ce qui est formidable chez Anouilh, c’est la diminution : l’être humain y est réduit à une banalité tout à fait minable, c’est un monde extraordinaire d’inutilité… Mais de cette petitesse il fait une chose merveilleuse ! »
Jouer n’est pas un amusement, c’est un devoir.
Et Ionesco, dont il reprend inlassablement Le roi se meurt depuis vingt ans ? « C’est un chef-d’oeuvre inépuisable, qui est reçu différemment à chaque reprise, en fonction du contexte. Aujourd’hui, le public est peut-être moins sensible à la tragédie personnelle du roi et plus à l’atmosphère d’apocalypse. Ce qui est fascinant chez Ionesco, c’est que tout son théâtre est nimbé de métaphysique. C’est une curiosité d’amusement. Les choses les plus profondes y sont rigolotes, mais aussi l’occasion d’une recherche métaphysique. Il est notoire qu’il buvait énormément, et c’est pour cela qu’il voyait toujours les choses dans une espèce d’état second où la rigolade était très proche de la chose profonde… »
L’alcool en moins, on pourrait dire la même chose de Michel Bouquet, tant il y a chez lui une bouffonnerie toujours tapie derrière sa gravité, et une inlassable quête malicieuse d’authenticité, presque janséniste dans son obsession d’atteindre à la justesse. Celui dont Truffaut (qui le fit tourner dans La mariée était en noir et la Sirène du Mississippi) disait drôlement qu’il était le seul comédien, avec André Dussollier, à continuer de répéter après avoir joué, celui dont Michael Lonsdale se demande si ce n’est pas à force d’avoir trop travaillé Hamlet qu’il ne l’a jamais joué, aime à dire que « jouer n’est pas un amusement, c’est un devoir ». Un devoir vis-à-vis de qui ? « De l’auteur, exclusivement. Si on ne comprend pas que Molière a écrit l’Avare parce qu’il voyait en lui-même des réflexes d’avare, en défense contre lui-même, on n’y comprend rien… » Autant dire que, pour Michel Bouquet, il n’y a pas de travail d’acteur sérieux sans un travail critique préalable.
Pour lui, ce service de l’auteur, au théâtre, passe par l’effacement du comédien, qui doit pour ainsi dire se vider de lui-même : « J’essaie de ne pas être moi, c’est-à-dire de ne pas parler de moi. Je fais tous mes efforts pour ne pas paraître. Mais, évidemment, on ne peut pas y arriver tout à fait. » Plus encore au cinéma, où le regard du cinéaste, la proximité de la caméra rendent le comédien plus présent.
Le reflet d’on ne sait quelle noirceur troublante
Pourquoi, dès ses débuts, et notamment dans l’admirable Pattes blanches, de Jean Grémillon (1949), lui a-t-on surtout confié des rôles sombres, de criminel, de pervers, des personnages ambigus et inquiétants ? Il ne se l’explique pas : « Je n’ai rien en moi qui crédite ce genre de choses. C’est comme ça, c’est une façon de me voir. » Même son grand ami Claude Chabrol, qui le fit tourner six fois, et dont il écrivit drôlement (c’était avant que l’expression ne devînt sulfureuse) qu’ils partageaient une complicité de « Français de souche », l’a dépeint en assassin, dans la Femme infidèle (1968), voire en maniaque dans l’admirable et méconnu Juste avant la nuit (1971).
C’est sans doute que tous ont vu dans le regard tourné vers l’intérieur de Michel Bouquet, dans sa voix grinçante, dans la raideur presque mécanique d’un homme qui s’est toujours dit mal à l’aise avec son corps (il ne sait ni nager ni conduire), le reflet d’on ne sait quelle noirceur troublante. Il est vrai que nous vivons une époque où il suffit de manifester quelque préoccupation morale pour passer pour un dangereux pervers… « Je trouve à tous ces personnages monstrueux que j’ai pu jouer toutes les excuses du monde. Je travaille avec l’excuse, sur l’émotion qu’ils ressentent sur les choses, qui les hisse au-delà d’eux-mêmes, j’essaie toujours de protéger ça. C’est un peu comme être leur avocat. »
Mais le plus noir de ces rôles n’a jamais réussi à mettre sous le boisseau la malice du personnage, son humour pince-sans-rire qui tient surtout d’une certaine réserve, d’un quant-à-soi qui semble pointer silencieusement du doigt le dérisoire de toute chose : « J’ai fait beaucoup d’honneur à cette vie en la considérant comme sérieuse, confesse-t-il. Parce que tous les exemples de ça sont catastrophiques : le sérieux ne tient pas deux minutes. Tout cela n’est excusé que par la drôlerie qu’on peut y trouver. » Quand on lui fait la dernière demande du questionnaire de Proust, « état présent de votre esprit ? », il se tait très longuement, avant de lâcher : « Je souhaite la paix », comme un dernier aveu de l’inlassable exigence qui taraude cet éternel insatisfait de soi-même.
Opex 360
L’US Army cherche un successeur au missile anti-aérien portable FIM-92 Stinger
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAu début des années 2000, l’US Army décidé de dissoudre ses unités anti-aériennes [dites SHORAD, pour Short Range Air Defense], considérant que ses troupes allaient être beaucoup moins [voire pas du tout] exposées aux menaces aériennes étant donné que la perspective d’un engagement de haute intensité s’était éloignée avec la fin de la Guerre Froide. Ce qui s’est vérifié par la suite, l’accent ayant été mis sur la contre-insurrection et le contre-terrorisme, comme en Afghanistan et en Irak.
L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].
Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.
Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.
Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.
Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.
Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.
Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.
Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.
L’US Army cherche un successeur au missile anti-aérien portable FIM-92 Stinger
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAu début des années 2000, l’US Army décidé de dissoudre ses unités anti-aériennes [dites SHORAD, pour Short Range Air Defense], considérant que ses troupes allaient être beaucoup moins [voire pas du tout] exposées aux menaces aériennes étant donné que la perspective d’un engagement de haute intensité s’était éloignée avec la fin de la Guerre Froide. Ce qui s’est vérifié par la suite, l’accent ayant été mis sur la contre-insurrection et le contre-terrorisme, comme en Afghanistan et en Irak.
L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].
Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.
Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.
Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.
Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.
Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.
Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.
Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.
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L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].
Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.
Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.
Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.
Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.
Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.
Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.
Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.
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L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].
Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.
Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.
Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.
Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.
Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.
Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.
Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.
BBC
El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week
Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.
The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.
The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.
The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.
They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.
At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.
The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.
Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.
After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?
All photos subject to copyright.
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French Greens face crisis after failed presidential bid
Issued on: 11/04/2022 - 17:28Modified: 11/04/2022 - 17:57
Valérie DEKIMPE
France's Greens party were facing a crisis on Monday after a deeply disappointing presidential election saw their candidate finish sixth and struggle to put climate change on the national agenda. The Covid-19 pandemic overshadowed the start of campaigning before Russia's invasion of Ukraine changed the dynamic completely, making foreign policy and the rocketing cost of living key issues for voters, as FRANCE 24's Environment Editor Valérie Dekimpe explains.
Opex 360
L’État-major des armées dénonce une dégradation continue de la situation sécuritaire en Centrafrique
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerMieux vaut tard que jamais. Ainsi, la semaine passée, six régiments de la 2e Brigade Blindée [BB] ont reçu la Croix de la valeur militaire [CVM] pour leurs « faits d’armes exemplaires » en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris, laquelle a pris fin en… 2016. Pour rappel, cette intervention française avait été décidée trois ans plus tôt afin de mettre un terme aux affrontements entre les milices anti-balakas et les groupes armés relevant de la Séleka, faciliter le déploiement d’une mission des Nations unies [la MINUSCA, ndlr] et favoriser la transition politique dans ce pays.
Puis, une mission de formation des forces armées centrafricaines [FACa] fut mise en place par l’Union européenne [EUTM RCA] tandis qu’un plan appelé DDR [désarmement, démobilisation et réintégration] devait permettre de réduire les violences en incitant les groupes armées à rendre les armes.
Dans le même temps, la Centrafrique se dota de nouvelles institutions et organisa des élections présidentielles et législatives. Et, depuis 2016, elle est dirigée par le président Faustin-Archange Touadéra. Mais celui-ci n’aura guère tardé à se tourner vers la Russie.
Fin 2019, et alors qu’un accord de paix entre Bangui et quatorze groupes armés avait été signé à Khartoum, Moscou obtint l’autorisation de livrer des armes aux FACa. Et pour assurer la formation des soldats centrafricains, des « instructeurs militaires civils » russe [pour reprendre la formule de la diplomatie russe, ndlr] se déployèrent en Centrafrique, en particulier dans les régions minières, également convoitées par les organisations rebelles. Et le tout, sur fond de propagande anti-française.
Et c’est ainsi que le groupe paramilitaire russe Wagner s’est imposé dans le pays, au point d’avoir désormais la mainmise sur les FACa. « Lorsqu’ils [les mercenaires de Wagner] pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays », avait ainsi dénoncé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, en octobre 2020.
Pour autant, la présence du groupe Wagner en Centrafrique n’a pas permis de mettre un terme aux violences, notamment celles commises contre les populations civiles. Et plusieurs groupes rebelles [Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, Unité pour la paix en Centrafrique, 3R, etc] restent actifs.
« Je reste consterné par l’augmentation constante des atteintes aux droits humains et des violations du droit international humanitaire perpétrées par toutes les parties au conflit, y compris le recours excessif à la force. […] J’exhorte les autorités nationales à prendre des mesures vérifiables et immédiates pour prévenir les graves violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité nationales et autre personnel de sécurité, notamment les atteintes visant les minorités ethniques et religieuses », avait ainsi dénoncé Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans son dernier rapport sur la situation en Centrafrique.
Et d’ajouter : « Je condamne fermement les violences commises par les groupes armés, qui doivent cesser immédiatement. Ce cycle de violence, s’il n’est pas maîtrisé, risque de replonger le pays dans un conflit de grande ampleur, notamment fondé sur des critères ethniques et religieux. Nous avons la responsabilité collective d’éviter ce scénario ».
Bien que l’opération Sangaris soit terminée depuis près de six ans, les forces françaises sont toujours présentes en Centrafrique, via leur participation à l’EUTM RCA [qui a cependant réduit ses activités] et à la MINUSCA. En outre, elles assurent une mission logistique à Bangui [MISLOG].
Signe, sans doute, d’une certaine inquiétude, l’État-major des armées a, d’une manière inhabituelle, évoqué l’évolution de la situation en Centrafrique dans son dernier compte-rendu des opérations. Évolution observée par les militaires français présents à Bangui.
Les forces françaises présentes en Centrafrique « observent une dégradation lente mais continue de la situation économique et surtout sécuritaire » et les « opérations coups de poing menées par les Forces armées centrafricaines et leurs partenaires de Wagner, émaillées de violences, sont suivies le plus souvent par un départ des FACa, incapables d’occuper et de contrôler les zones d’évolution des groupes armés », explique l’EMA.
La conséquence est que les rebelles reviennent rapidement dans les zones que les FACa sont incapables de tenir, comme cela a récemment été le cas dans l’est de la Centrafrique, relève l’État-major des armées. Et cela d’autant plus que le groupe Wagner se concentre surtout sur la « prédation des ressources minières ».
« Cette dynamique se traduit par un affaiblissement du processus de Désarmement démobilisation et réintégration, tout en créant encore davantage d’insécurité pour les populations devant faire face à ces bandes violentes désormais dotées de la légitimité procurée par leurs nouveaux statuts, hypothéquant toujours plus les possibilités d’un retour de l’État en dehors de Bangui », prévient l’État-major des armées.
Par ailleurs, sur une carte illustrant son constat, celui-ci dénonce les « actions d’entraves » contre la MINUSCA en général et la France en particulier, avec des saisies et des « contrôles forcés » de matériels, de violations des accords de coopération, des opérations d’influence et des arrestations de Casques bleus, comme cela est arrivé à quatre légionnaires de l’équipe de protection rapprochée du général français Marchenoir, le chef d’état-major de la Force de la MINUSCA, en février dernier.
Le même document accuse le groupe Wagner de recruter des « supplétifs » issus de groupes rebelles pour « protéger les sites miniers au détriment de la protection de la population, exacerbant ainsi les tensions inter-ethniques ». Et de dénoncer également des exactions « quotidiennes » ciblant principalement les populations peules et musulmanes, lesquelles sont « accusées de connivence » avec certains groupes armés.
L’État-major des armées dénonce une dégradation continue de la situation sécuritaire en Centrafrique
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Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerMieux vaut tard que jamais. Ainsi, la semaine passée, six régiments de la 2e Brigade Blindée [BB] ont reçu la Croix de la valeur militaire [CVM] pour leurs « faits d’armes exemplaires » en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris, laquelle a pris fin en… 2016. Pour rappel, cette intervention française avait été décidée trois ans plus tôt afin de mettre un terme aux affrontements entre les milices anti-balakas et les groupes armés relevant de la Séleka, faciliter le déploiement d’une mission des Nations unies [la MINUSCA, ndlr] et favoriser la transition politique dans ce pays.
Puis, une mission de formation des forces armées centrafricaines [FACa] fut mise en place par l’Union européenne [EUTM RCA] tandis qu’un plan appelé DDR [désarmement, démobilisation et réintégration] devait permettre de réduire les violences en incitant les groupes armées à rendre les armes.
Dans le même temps, la Centrafrique se dota de nouvelles institutions et organisa des élections présidentielles et législatives. Et, depuis 2016, elle est dirigée par le président Faustin-Archange Touadéra. Mais celui-ci n’aura guère tardé à se tourner vers la Russie.
Fin 2019, et alors qu’un accord de paix entre Bangui et quatorze groupes armés avait été signé à Khartoum, Moscou obtint l’autorisation de livrer des armes aux FACa. Et pour assurer la formation des soldats centrafricains, des « instructeurs militaires civils » russe [pour reprendre la formule de la diplomatie russe, ndlr] se déployèrent en Centrafrique, en particulier dans les régions minières, également convoitées par les organisations rebelles. Et le tout, sur fond de propagande anti-française.
Et c’est ainsi que le groupe paramilitaire russe Wagner s’est imposé dans le pays, au point d’avoir désormais la mainmise sur les FACa. « Lorsqu’ils [les mercenaires de Wagner] pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays », avait ainsi dénoncé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, en octobre 2020.
Pour autant, la présence du groupe Wagner en Centrafrique n’a pas permis de mettre un terme aux violences, notamment celles commises contre les populations civiles. Et plusieurs groupes rebelles [Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, Unité pour la paix en Centrafrique, 3R, etc] restent actifs.
« Je reste consterné par l’augmentation constante des atteintes aux droits humains et des violations du droit international humanitaire perpétrées par toutes les parties au conflit, y compris le recours excessif à la force. […] J’exhorte les autorités nationales à prendre des mesures vérifiables et immédiates pour prévenir les graves violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité nationales et autre personnel de sécurité, notamment les atteintes visant les minorités ethniques et religieuses », avait ainsi dénoncé Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans son dernier rapport sur la situation en Centrafrique.
Et d’ajouter : « Je condamne fermement les violences commises par les groupes armés, qui doivent cesser immédiatement. Ce cycle de violence, s’il n’est pas maîtrisé, risque de replonger le pays dans un conflit de grande ampleur, notamment fondé sur des critères ethniques et religieux. Nous avons la responsabilité collective d’éviter ce scénario ».
Bien que l’opération Sangaris soit terminée depuis près de six ans, les forces françaises sont toujours présentes en Centrafrique, via leur participation à l’EUTM RCA [qui a cependant réduit ses activités] et à la MINUSCA. En outre, elles assurent une mission logistique à Bangui [MISLOG].
Signe, sans doute, d’une certaine inquiétude, l’État-major des armées a, d’une manière inhabituelle, évoqué l’évolution de la situation en Centrafrique dans son dernier compte-rendu des opérations. Évolution observée par les militaires français présents à Bangui.
Les forces françaises présentes en Centrafrique « observent une dégradation lente mais continue de la situation économique et surtout sécuritaire » et les « opérations coups de poing menées par les Forces armées centrafricaines et leurs partenaires de Wagner, émaillées de violences, sont suivies le plus souvent par un départ des FACa, incapables d’occuper et de contrôler les zones d’évolution des groupes armés », explique l’EMA.
La conséquence est que les rebelles reviennent rapidement dans les zones que les FACa sont incapables de tenir, comme cela a récemment été le cas dans l’est de la Centrafrique, relève l’État-major des armées. Et cela d’autant plus que le groupe Wagner se concentre surtout sur la « prédation des ressources minières ».
« Cette dynamique se traduit par un affaiblissement du processus de Désarmement démobilisation et réintégration, tout en créant encore davantage d’insécurité pour les populations devant faire face à ces bandes violentes désormais dotées de la légitimité procurée par leurs nouveaux statuts, hypothéquant toujours plus les possibilités d’un retour de l’État en dehors de Bangui », prévient l’État-major des armées.
Par ailleurs, sur une carte illustrant son constat, celui-ci dénonce les « actions d’entraves » contre la MINUSCA en général et la France en particulier, avec des saisies et des « contrôles forcés » de matériels, de violations des accords de coopération, des opérations d’influence et des arrestations de Casques bleus, comme cela est arrivé à quatre légionnaires de l’équipe de protection rapprochée du général français Marchenoir, le chef d’état-major de la Force de la MINUSCA, en février dernier.
Le même document accuse le groupe Wagner de recruter des « supplétifs » issus de groupes rebelles pour « protéger les sites miniers au détriment de la protection de la population, exacerbant ainsi les tensions inter-ethniques ». Et de dénoncer également des exactions « quotidiennes » ciblant principalement les populations peules et musulmanes, lesquelles sont « accusées de connivence » avec certains groupes armés.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerMieux vaut tard que jamais. Ainsi, la semaine passée, six régiments de la 2e Brigade Blindée [BB] ont reçu la Croix de la valeur militaire [CVM] pour leurs « faits d’armes exemplaires » en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris, laquelle a pris fin en… 2016. Pour rappel, cette intervention française avait été décidée trois ans plus tôt afin de mettre un terme aux affrontements entre les milices anti-balakas et les groupes armés relevant de la Séleka, faciliter le déploiement d’une mission des Nations unies [la MINUSCA, ndlr] et favoriser la transition politique dans ce pays.
Puis, une mission de formation des forces armées centrafricaines [FACa] fut mise en place par l’Union européenne [EUTM RCA] tandis qu’un plan appelé DDR [désarmement, démobilisation et réintégration] devait permettre de réduire les violences en incitant les groupes armées à rendre les armes.
Dans le même temps, la Centrafrique se dota de nouvelles institutions et organisa des élections présidentielles et législatives. Et, depuis 2016, elle est dirigée par le président Faustin-Archange Touadéra. Mais celui-ci n’aura guère tardé à se tourner vers la Russie.
Fin 2019, et alors qu’un accord de paix entre Bangui et quatorze groupes armés avait été signé à Khartoum, Moscou obtint l’autorisation de livrer des armes aux FACa. Et pour assurer la formation des soldats centrafricains, des « instructeurs militaires civils » russe [pour reprendre la formule de la diplomatie russe, ndlr] se déployèrent en Centrafrique, en particulier dans les régions minières, également convoitées par les organisations rebelles. Et le tout, sur fond de propagande anti-française.
Et c’est ainsi que le groupe paramilitaire russe Wagner s’est imposé dans le pays, au point d’avoir désormais la mainmise sur les FACa. « Lorsqu’ils [les mercenaires de Wagner] pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays », avait ainsi dénoncé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, en octobre 2020.
Pour autant, la présence du groupe Wagner en Centrafrique n’a pas permis de mettre un terme aux violences, notamment celles commises contre les populations civiles. Et plusieurs groupes rebelles [Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, Unité pour la paix en Centrafrique, 3R, etc] restent actifs.
« Je reste consterné par l’augmentation constante des atteintes aux droits humains et des violations du droit international humanitaire perpétrées par toutes les parties au conflit, y compris le recours excessif à la force. […] J’exhorte les autorités nationales à prendre des mesures vérifiables et immédiates pour prévenir les graves violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité nationales et autre personnel de sécurité, notamment les atteintes visant les minorités ethniques et religieuses », avait ainsi dénoncé Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans son dernier rapport sur la situation en Centrafrique.
Et d’ajouter : « Je condamne fermement les violences commises par les groupes armés, qui doivent cesser immédiatement. Ce cycle de violence, s’il n’est pas maîtrisé, risque de replonger le pays dans un conflit de grande ampleur, notamment fondé sur des critères ethniques et religieux. Nous avons la responsabilité collective d’éviter ce scénario ».
Bien que l’opération Sangaris soit terminée depuis près de six ans, les forces françaises sont toujours présentes en Centrafrique, via leur participation à l’EUTM RCA [qui a cependant réduit ses activités] et à la MINUSCA. En outre, elles assurent une mission logistique à Bangui [MISLOG].
Signe, sans doute, d’une certaine inquiétude, l’État-major des armées a, d’une manière inhabituelle, évoqué l’évolution de la situation en Centrafrique dans son dernier compte-rendu des opérations. Évolution observée par les militaires français présents à Bangui.
Les forces françaises présentes en Centrafrique « observent une dégradation lente mais continue de la situation économique et surtout sécuritaire » et les « opérations coups de poing menées par les Forces armées centrafricaines et leurs partenaires de Wagner, émaillées de violences, sont suivies le plus souvent par un départ des FACa, incapables d’occuper et de contrôler les zones d’évolution des groupes armés », explique l’EMA.
La conséquence est que les rebelles reviennent rapidement dans les zones que les FACa sont incapables de tenir, comme cela a récemment été le cas dans l’est de la Centrafrique, relève l’État-major des armées. Et cela d’autant plus que le groupe Wagner se concentre surtout sur la « prédation des ressources minières ».
« Cette dynamique se traduit par un affaiblissement du processus de Désarmement démobilisation et réintégration, tout en créant encore davantage d’insécurité pour les populations devant faire face à ces bandes violentes désormais dotées de la légitimité procurée par leurs nouveaux statuts, hypothéquant toujours plus les possibilités d’un retour de l’État en dehors de Bangui », prévient l’État-major des armées.
Par ailleurs, sur une carte illustrant son constat, celui-ci dénonce les « actions d’entraves » contre la MINUSCA en général et la France en particulier, avec des saisies et des « contrôles forcés » de matériels, de violations des accords de coopération, des opérations d’influence et des arrestations de Casques bleus, comme cela est arrivé à quatre légionnaires de l’équipe de protection rapprochée du général français Marchenoir, le chef d’état-major de la Force de la MINUSCA, en février dernier.
Le même document accuse le groupe Wagner de recruter des « supplétifs » issus de groupes rebelles pour « protéger les sites miniers au détriment de la protection de la population, exacerbant ainsi les tensions inter-ethniques ». Et de dénoncer également des exactions « quotidiennes » ciblant principalement les populations peules et musulmanes, lesquelles sont « accusées de connivence » avec certains groupes armés.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerMieux vaut tard que jamais. Ainsi, la semaine passée, six régiments de la 2e Brigade Blindée [BB] ont reçu la Croix de la valeur militaire [CVM] pour leurs « faits d’armes exemplaires » en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris, laquelle a pris fin en… 2016. Pour rappel, cette intervention française avait été décidée trois ans plus tôt afin de mettre un terme aux affrontements entre les milices anti-balakas et les groupes armés relevant de la Séleka, faciliter le déploiement d’une mission des Nations unies [la MINUSCA, ndlr] et favoriser la transition politique dans ce pays.
Puis, une mission de formation des forces armées centrafricaines [FACa] fut mise en place par l’Union européenne [EUTM RCA] tandis qu’un plan appelé DDR [désarmement, démobilisation et réintégration] devait permettre de réduire les violences en incitant les groupes armées à rendre les armes.
Dans le même temps, la Centrafrique se dota de nouvelles institutions et organisa des élections présidentielles et législatives. Et, depuis 2016, elle est dirigée par le président Faustin-Archange Touadéra. Mais celui-ci n’aura guère tardé à se tourner vers la Russie.
Fin 2019, et alors qu’un accord de paix entre Bangui et quatorze groupes armés avait été signé à Khartoum, Moscou obtint l’autorisation de livrer des armes aux FACa. Et pour assurer la formation des soldats centrafricains, des « instructeurs militaires civils » russe [pour reprendre la formule de la diplomatie russe, ndlr] se déployèrent en Centrafrique, en particulier dans les régions minières, également convoitées par les organisations rebelles. Et le tout, sur fond de propagande anti-française.
Et c’est ainsi que le groupe paramilitaire russe Wagner s’est imposé dans le pays, au point d’avoir désormais la mainmise sur les FACa. « Lorsqu’ils [les mercenaires de Wagner] pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays », avait ainsi dénoncé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, en octobre 2020.
Pour autant, la présence du groupe Wagner en Centrafrique n’a pas permis de mettre un terme aux violences, notamment celles commises contre les populations civiles. Et plusieurs groupes rebelles [Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, Unité pour la paix en Centrafrique, 3R, etc] restent actifs.
« Je reste consterné par l’augmentation constante des atteintes aux droits humains et des violations du droit international humanitaire perpétrées par toutes les parties au conflit, y compris le recours excessif à la force. […] J’exhorte les autorités nationales à prendre des mesures vérifiables et immédiates pour prévenir les graves violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité nationales et autre personnel de sécurité, notamment les atteintes visant les minorités ethniques et religieuses », avait ainsi dénoncé Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans son dernier rapport sur la situation en Centrafrique.
Et d’ajouter : « Je condamne fermement les violences commises par les groupes armés, qui doivent cesser immédiatement. Ce cycle de violence, s’il n’est pas maîtrisé, risque de replonger le pays dans un conflit de grande ampleur, notamment fondé sur des critères ethniques et religieux. Nous avons la responsabilité collective d’éviter ce scénario ».
Bien que l’opération Sangaris soit terminée depuis près de six ans, les forces françaises sont toujours présentes en Centrafrique, via leur participation à l’EUTM RCA [qui a cependant réduit ses activités] et à la MINUSCA. En outre, elles assurent une mission logistique à Bangui [MISLOG].
Signe, sans doute, d’une certaine inquiétude, l’État-major des armées a, d’une manière inhabituelle, évoqué l’évolution de la situation en Centrafrique dans son dernier compte-rendu des opérations. Évolution observée par les militaires français présents à Bangui.
Les forces françaises présentes en Centrafrique « observent une dégradation lente mais continue de la situation économique et surtout sécuritaire » et les « opérations coups de poing menées par les Forces armées centrafricaines et leurs partenaires de Wagner, émaillées de violences, sont suivies le plus souvent par un départ des FACa, incapables d’occuper et de contrôler les zones d’évolution des groupes armés », explique l’EMA.
La conséquence est que les rebelles reviennent rapidement dans les zones que les FACa sont incapables de tenir, comme cela a récemment été le cas dans l’est de la Centrafrique, relève l’État-major des armées. Et cela d’autant plus que le groupe Wagner se concentre surtout sur la « prédation des ressources minières ».
« Cette dynamique se traduit par un affaiblissement du processus de Désarmement démobilisation et réintégration, tout en créant encore davantage d’insécurité pour les populations devant faire face à ces bandes violentes désormais dotées de la légitimité procurée par leurs nouveaux statuts, hypothéquant toujours plus les possibilités d’un retour de l’État en dehors de Bangui », prévient l’État-major des armées.
Par ailleurs, sur une carte illustrant son constat, celui-ci dénonce les « actions d’entraves » contre la MINUSCA en général et la France en particulier, avec des saisies et des « contrôles forcés » de matériels, de violations des accords de coopération, des opérations d’influence et des arrestations de Casques bleus, comme cela est arrivé à quatre légionnaires de l’équipe de protection rapprochée du général français Marchenoir, le chef d’état-major de la Force de la MINUSCA, en février dernier.
Le même document accuse le groupe Wagner de recruter des « supplétifs » issus de groupes rebelles pour « protéger les sites miniers au détriment de la protection de la population, exacerbant ainsi les tensions inter-ethniques ». Et de dénoncer également des exactions « quotidiennes » ciblant principalement les populations peules et musulmanes, lesquelles sont « accusées de connivence » avec certains groupes armés.
Valeurs Actuelles
Au Pays basque, plusieurs milliers de personnes courent pour promouvoir la langue basque
« Korrika ». C’est le nom de la course-relai qui s’est achevée dimanche 10 avril devant la mairie de la ville basque espagnole de San-Sebastian. L’objectif de cette course, débutée dix jours auparavant dans un village du Pays basque français : promouvoir la langue basque, rapporte France Bleu. Les coureurs, soit plusieurs milliers de personnes, se sont donc relayés durant dix jours et onze nuits en courant non-stop pour atteindre leur objectif. Ils auront parcouru pas moins de 2 575 kilomètres, sillonnant les sept provinces (trois françaises et quatre espagnoles) du Pays basque historique.
Vingt-deuxième édition
Cette édition est déjà la vingt-deuxième d’une édition commencée en 1980, et qui a lieu tous les deux ans. La prochaine s’achèvera à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Outre la promotion de l’euskara, c’est-à-dire de la langue basque, l’objectif est surtout de financer des cours du soir pour adultes afin d’apprendre les subtilités de ce dialecte très particulier, probablement l’un des plus anciens d’Europe, afin que la culture basque se transmette et survive, de génération en génération. Le témoin de cette course-relai contenait à l’intérieur un message, rédigé en euskara bien sûr : « La langue basque n’est pas un objet que nous possédons mais il s’agit d’une partie de nous-mêmes. »
Pays basque : les dernières actualités
BBC
World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed
Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.
Taken for The New York Times, the image shows red dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.
The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.
"It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.
"I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."
Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.
The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.
This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.
Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.
The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.
The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.
The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.
The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.
"This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.
The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.
Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.
Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.
The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.
Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan
Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse
Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images
Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press
Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News
Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos
North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'
South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia
South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center
Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times
All pictures are subject to copyright.
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France24 - World
Indian spiritual leader Sadhguru on his journey from Europe to India to save our soil
Issued on: 08/04/2022 - 14:15Modified: 08/04/2022 - 14:19
Delano D'SOUZA
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Indian mystic and visionary Sadhguru is making a 100-day motorbike journey from Europe to India to raise awareness of soil erosion. He told FRANCE 24's Delano D'Souza why he feels his mission is important for humankind. With more than half of agricultural soils are already degraded, Sadhguru warned that "there is no alternative to soil". He also described his own personal journey, saying that he does not see himself as a guru.
>> Watch more: Dying soil, an invisible crisis at our feet
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Démonstration réussie pour la version « appui-feu » du robot « Mission Master » de Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 6 avril, le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] a fini par accepter que les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de la Luftwaffe puissent être armés. Ce qui a mis ainsi un point final à de longues années d’hésitations pour des questions éthiques. Cela étant, ces débats n’ont pas empêché le groupe allemand Rheinmetall Defence, via sa filiale canadienne, de développer la gamme de robots terrestres Mission Master, dont plusieurs versions sont… armées.
Ainsi en est-il du Mission Master SP – Appui-feu. Monté sur un châssis à roues 8×8, ce « véhicule terrestre autonome » est équipé d’un poste de tir téléopéré Fieldranger Multi, doté de deux lance-roquettes à sept tubes de 70 mm fourni par Thales. Et il vient de faire l’objet d’une démonstration devant six délégations venues de Suède, de Belgique, des Pays-Bas, de Pologne, du Danemark et de Norvège.
Dans le détail, relate Rheinemetall Canada, le Mission Master SP – Appui-feu a effectué des tirs de roquette guidée laser FZ275 [de Thales] au camp de base de Försvarets materielverk [FMV] Trängslet, en Suède. Il a ainsi détruit un véhicule tout terrain, situé à 4 km de distance. Et cela, via une « tablette sécurisée et personnalisée » et un logiciel de « commandement et de contrôle » mis au point par Rheinmetall. En clair, l’homme est « toujours dans la boucle », la décision de tir revenant à l’opérateur.
En outre, précise l’industriel, le choix de la roquette FZ275 s’explique par ses peformances. Ayant une portée plus longue que les munitions de sa catégorie, elle « offre une précision et une exactitude métriques, ainsi qu’un soutien au sol indéfectible aux forces armées », a-t-il justifié.
Cette démonstration a permis de finaliser le processus de qualification de la version « terrestre » du Fieldranger Multi configuré avec le lance-roquettes de Thales, Jusqu’alors, ce poste de tir n’était disponible que pour les aéronefs.
« Cette nouvelle configuration est maintenant prête à être intégrée sur d’autres types de plates-formes et de véhicules blindés », a fait valoir Rheinmetall, qui rappelle que le Mission Master, grâce à son architecture modulaire, peut être doté d’une mitrailleuse de 12,7 mm, d’un canon Dillon Aero M134D ou d’un lance-grenades de 40 mm.
Démonstration réussie pour la version « appui-feu » du robot « Mission Master » de Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 6 avril, le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] a fini par accepter que les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de la Luftwaffe puissent être armés. Ce qui a mis ainsi un point final à de longues années d’hésitations pour des questions éthiques. Cela étant, ces débats n’ont pas empêché le groupe allemand Rheinmetall Defence, via sa filiale canadienne, de développer la gamme de robots terrestres Mission Master, dont plusieurs versions sont… armées.
Ainsi en est-il du Mission Master SP – Appui-feu. Monté sur un châssis à roues 8×8, ce « véhicule terrestre autonome » est équipé d’un poste de tir téléopéré Fieldranger Multi, doté de deux lance-roquettes à sept tubes de 70 mm fourni par Thales. Et il vient de faire l’objet d’une démonstration devant six délégations venues de Suède, de Belgique, des Pays-Bas, de Pologne, du Danemark et de Norvège.
Dans le détail, relate Rheinemetall Canada, le Mission Master SP – Appui-feu a effectué des tirs de roquette guidée laser FZ275 [de Thales] au camp de base de Försvarets materielverk [FMV] Trängslet, en Suède. Il a ainsi détruit un véhicule tout terrain, situé à 4 km de distance. Et cela, via une « tablette sécurisée et personnalisée » et un logiciel de « commandement et de contrôle » mis au point par Rheinmetall. En clair, l’homme est « toujours dans la boucle », la décision de tir revenant à l’opérateur.
En outre, précise l’industriel, le choix de la roquette FZ275 s’explique par ses peformances. Ayant une portée plus longue que les munitions de sa catégorie, elle « offre une précision et une exactitude métriques, ainsi qu’un soutien au sol indéfectible aux forces armées », a-t-il justifié.
Cette démonstration a permis de finaliser le processus de qualification de la version « terrestre » du Fieldranger Multi configuré avec le lance-roquettes de Thales, Jusqu’alors, ce poste de tir n’était disponible que pour les aéronefs.
« Cette nouvelle configuration est maintenant prête à être intégrée sur d’autres types de plates-formes et de véhicules blindés », a fait valoir Rheinmetall, qui rappelle que le Mission Master, grâce à son architecture modulaire, peut être doté d’une mitrailleuse de 12,7 mm, d’un canon Dillon Aero M134D ou d’un lance-grenades de 40 mm.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 6 avril, le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] a fini par accepter que les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de la Luftwaffe puissent être armés. Ce qui a mis ainsi un point final à de longues années d’hésitations pour des questions éthiques. Cela étant, ces débats n’ont pas empêché le groupe allemand Rheinmetall Defence, via sa filiale canadienne, de développer la gamme de robots terrestres Mission Master, dont plusieurs versions sont… armées.
Ainsi en est-il du Mission Master SP – Appui-feu. Monté sur un châssis à roues 8×8, ce « véhicule terrestre autonome » est équipé d’un poste de tir téléopéré Fieldranger Multi, doté de deux lance-roquettes à sept tubes de 70 mm fourni par Thales. Et il vient de faire l’objet d’une démonstration devant six délégations venues de Suède, de Belgique, des Pays-Bas, de Pologne, du Danemark et de Norvège.
Dans le détail, relate Rheinemetall Canada, le Mission Master SP – Appui-feu a effectué des tirs de roquette guidée laser FZ275 [de Thales] au camp de base de Försvarets materielverk [FMV] Trängslet, en Suède. Il a ainsi détruit un véhicule tout terrain, situé à 4 km de distance. Et cela, via une « tablette sécurisée et personnalisée » et un logiciel de « commandement et de contrôle » mis au point par Rheinmetall. En clair, l’homme est « toujours dans la boucle », la décision de tir revenant à l’opérateur.
En outre, précise l’industriel, le choix de la roquette FZ275 s’explique par ses peformances. Ayant une portée plus longue que les munitions de sa catégorie, elle « offre une précision et une exactitude métriques, ainsi qu’un soutien au sol indéfectible aux forces armées », a-t-il justifié.
Cette démonstration a permis de finaliser le processus de qualification de la version « terrestre » du Fieldranger Multi configuré avec le lance-roquettes de Thales, Jusqu’alors, ce poste de tir n’était disponible que pour les aéronefs.
« Cette nouvelle configuration est maintenant prête à être intégrée sur d’autres types de plates-formes et de véhicules blindés », a fait valoir Rheinmetall, qui rappelle que le Mission Master, grâce à son architecture modulaire, peut être doté d’une mitrailleuse de 12,7 mm, d’un canon Dillon Aero M134D ou d’un lance-grenades de 40 mm.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 6 avril, le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] a fini par accepter que les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de la Luftwaffe puissent être armés. Ce qui a mis ainsi un point final à de longues années d’hésitations pour des questions éthiques. Cela étant, ces débats n’ont pas empêché le groupe allemand Rheinmetall Defence, via sa filiale canadienne, de développer la gamme de robots terrestres Mission Master, dont plusieurs versions sont… armées.
Ainsi en est-il du Mission Master SP – Appui-feu. Monté sur un châssis à roues 8×8, ce « véhicule terrestre autonome » est équipé d’un poste de tir téléopéré Fieldranger Multi, doté de deux lance-roquettes à sept tubes de 70 mm fourni par Thales. Et il vient de faire l’objet d’une démonstration devant six délégations venues de Suède, de Belgique, des Pays-Bas, de Pologne, du Danemark et de Norvège.
Dans le détail, relate Rheinemetall Canada, le Mission Master SP – Appui-feu a effectué des tirs de roquette guidée laser FZ275 [de Thales] au camp de base de Försvarets materielverk [FMV] Trängslet, en Suède. Il a ainsi détruit un véhicule tout terrain, situé à 4 km de distance. Et cela, via une « tablette sécurisée et personnalisée » et un logiciel de « commandement et de contrôle » mis au point par Rheinmetall. En clair, l’homme est « toujours dans la boucle », la décision de tir revenant à l’opérateur.
En outre, précise l’industriel, le choix de la roquette FZ275 s’explique par ses peformances. Ayant une portée plus longue que les munitions de sa catégorie, elle « offre une précision et une exactitude métriques, ainsi qu’un soutien au sol indéfectible aux forces armées », a-t-il justifié.
Cette démonstration a permis de finaliser le processus de qualification de la version « terrestre » du Fieldranger Multi configuré avec le lance-roquettes de Thales, Jusqu’alors, ce poste de tir n’était disponible que pour les aéronefs.
« Cette nouvelle configuration est maintenant prête à être intégrée sur d’autres types de plates-formes et de véhicules blindés », a fait valoir Rheinmetall, qui rappelle que le Mission Master, grâce à son architecture modulaire, peut être doté d’une mitrailleuse de 12,7 mm, d’un canon Dillon Aero M134D ou d’un lance-grenades de 40 mm.
Valeurs Actuelles
Patrimoine : le jardin parisien du Luxembourg sacré plus beau jardin d’Europe
Le plus beau jardin d’Europe se trouve dans la capitale française : c’est celui du Luxembourg. Le site HouseFresh a établi un classement des plus beaux parcs publics du monde, après avoir agrégé les avis émis par plusieurs milliers de touristes du monde entier, détaille BFM TV, samedi 9 avril. Et le jardin du Luxembourg n’est pas seulement au sommet en Europe, puisqu’il arrive également en troisième position au niveau mondial, derrière le Gardens by the Bay, situé à Singapour, et le Jardin Majorelle, à Marrakech (Maroc). Une distinction que le jardin a aussitôt tâché de mettre en avant. « Le jardin du Luxembourg a été désigné plus beau jardin d’Europe, et il est sur le podium des plus beaux jardins du monde », peut-on ainsi lire sur le compte Twitter dédié à ce parc public.
😍 Le plus beau jardin d’Europe !
Le jardin du Luxembourg a été désigné plus beau jardin d’Europe, et il est sur le podium des plus beaux jardins du monde.
🎥 On vous laisse admirer pourquoi…
La source (en anglais) :
🔎 https://t.co/ol0nb5XVv8 pic.twitter.com/9tzPvSmtZO
— Jardin du Luxembourg (@JardinLuco) April 9, 2022
Les avis laissés sur Tripadvisor analysés
Comment HouseFresh est-il parvenu à ce résultat ? Le site internet a analysé les avis laissés sur la plateforme Tripadvisor par des visiteurs. Dans le détail, il s’est notamment appuyé sur les mentions « beautiful », c’est-à-dire, qui font référence à la beauté du lieu. Ainsi, après avoir récolté 12 385 mentions « beautiful », le Gardens by the bay situé à Singapour culmine en tête des plus beaux parcs du monde. De son côté, le jardin parisien du Luxembourg a amassé 6 818 mentions. Quant au Bellagio Conservatory & Botanical Garden, qui se trouve à Las Vegas, il a été sacré plus beau jardin des Etats-Unis, grâce aux 5 706 mentions recueillies. Enfin, HouseFresh a constaté que « sept des vingt plus beaux parcs publics de [leur] étude se trouvent en Europe. »
Opex 360
La Slovaquie donne son système de défense aérienne S300 à Kiev, en échange d’une batterie Patriot PAC-3
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAfin de contrer l’invasion de son territoire par la Russie, l’Ukraine a demandé aux membres de l’Otan de lui fournir des avions de combat, des blindés, des missiles et des systèmes de défense aérienne. Étant l’urgence de la situation, il faut que les forces ukrainiennes soient en mesure d’utiliser rapidement les équipements qui leur seront éventuellement donnés. Et le mieux est donc de leur livrer ceux auxquels elles sont habituées. D’où les requêtes adressées aux pays possédant des chars T-72, des avions de combat MiG-29 ou bien encore des batteries de défense aérienne S-300.
S’agissant de ces dernières, la Grèce [qui a récupéré les S-300 qui avaient été acquis par la République de Chypre auprès de la Russie], la Bulgarie et la Slovaquie sont les seuls pays à pouvoir satisfaire le besoin exprimé par Kiev. On pourrait cependant ajouter les États-Unis, qui avaient la main sur un tel système après la Guerre Froide, à des fins de renseignement].
Pour la Grèce puisse se séparer des batteries S-300 qu’elle a en sa possession, il faudrait l’accord de Nicosie… Quant à la Bulgarie, elle a fait savoir qu’il n’était pas question de céder les siennes, notamment pour assurer la protection de la centrale nucléaire de Kozlodui. En outre, le président bulgare, Rumen Radev, a fait valoir que « toute livraison d’armes à l’Ukraine équivalait à entraîner le pays dans la guerre ».
Un point de vue qui n’est donc pas partagé par la Slovaquie, qui vient d’annoncer le don à l’Ukraine de son système S-300.
« Je peux confirmer que la Slovaquie a fait don du système de défense antiaérienne S-300 à l’Ukraine à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense en raison de l’agression armée par la Fédération de Russie », a en effet indiqué Eduard Heger, le Premier ministre slovaque, ce 8 avril. À noter qu’il a fait cette annonce durant un déplacement à Kiev, aux côtés d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
I would like to confirm that #Slovakia has provided #Ukraine with an air-defence system S-300. #Ukrainian nation is #bravely defending its sovereign country and us too. It is our duty to help, not to stay put and be ignorant to the loss of human lives under #Russia’s agression.
— Eduard Heger (@eduardheger) April 8, 2022
Le 17 mars, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, avait fait part de la disposition de Bratislava à céder cette batterie S-300, mais à la condition de pouvoir disposer d’un « système approprié de remplacement ». Ce qui sera effectivement le cas… puisque les États-Unis enverront une batterie Patriot PAC-3 en Slovaquie d’ici quelques jours.
Cette batterie s’ajoutera aux trois autres du même type déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le pays, dans le cadre de l’Otan. Ces quatre systèmes vont couvrir « le territoire slovaque et resteront aussi longtemps que nécessaire », a précisé M. Nad, après l’annonce du chef du gouvernement slovaque.
« Quatre batteries Patriot PAC-3, la version la plus moderne, offriront un potentiel défensif incomparablement plus élevé qu’un système S-300 non modernisé datant de 1987. Il s’agit d’un net renforcement de la défense de la Slovaquie », a insisté M. Nad.
Photo : Aaron Good/U.S. Army
La Slovaquie donne son système de défense aérienne S300 à Kiev, en échange d’une batterie Patriot PAC-3
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAfin de contrer l’invasion de son territoire par la Russie, l’Ukraine a demandé aux membres de l’Otan de lui fournir des avions de combat, des blindés, des missiles et des systèmes de défense aérienne. Étant l’urgence de la situation, il faut que les forces ukrainiennes soient en mesure d’utiliser rapidement les équipements qui leur seront éventuellement donnés. Et le mieux est donc de leur livrer ceux auxquels elles sont habituées. D’où les requêtes adressées aux pays possédant des chars T-72, des avions de combat MiG-29 ou bien encore des batteries de défense aérienne S-300.
S’agissant de ces dernières, la Grèce [qui a récupéré les S-300 qui avaient été acquis par la République de Chypre auprès de la Russie], la Bulgarie et la Slovaquie sont les seuls pays à pouvoir satisfaire le besoin exprimé par Kiev. On pourrait cependant ajouter les États-Unis, qui avaient la main sur un tel système après la Guerre Froide, à des fins de renseignement].
Pour la Grèce puisse se séparer des batteries S-300 qu’elle a en sa possession, il faudrait l’accord de Nicosie… Quant à la Bulgarie, elle a fait savoir qu’il n’était pas question de céder les siennes, notamment pour assurer la protection de la centrale nucléaire de Kozlodui. En outre, le président bulgare, Rumen Radev, a fait valoir que « toute livraison d’armes à l’Ukraine équivalait à entraîner le pays dans la guerre ».
Un point de vue qui n’est donc pas partagé par la Slovaquie, qui vient d’annoncer le don à l’Ukraine de son système S-300.
« Je peux confirmer que la Slovaquie a fait don du système de défense antiaérienne S-300 à l’Ukraine à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense en raison de l’agression armée par la Fédération de Russie », a en effet indiqué Eduard Heger, le Premier ministre slovaque, ce 8 avril. À noter qu’il a fait cette annonce durant un déplacement à Kiev, aux côtés d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
I would like to confirm that #Slovakia has provided #Ukraine with an air-defence system S-300. #Ukrainian nation is #bravely defending its sovereign country and us too. It is our duty to help, not to stay put and be ignorant to the loss of human lives under #Russia’s agression.
— Eduard Heger (@eduardheger) April 8, 2022
Le 17 mars, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, avait fait part de la disposition de Bratislava à céder cette batterie S-300, mais à la condition de pouvoir disposer d’un « système approprié de remplacement ». Ce qui sera effectivement le cas… puisque les États-Unis enverront une batterie Patriot PAC-3 en Slovaquie d’ici quelques jours.
Cette batterie s’ajoutera aux trois autres du même type déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le pays, dans le cadre de l’Otan. Ces quatre systèmes vont couvrir « le territoire slovaque et resteront aussi longtemps que nécessaire », a précisé M. Nad, après l’annonce du chef du gouvernement slovaque.
« Quatre batteries Patriot PAC-3, la version la plus moderne, offriront un potentiel défensif incomparablement plus élevé qu’un système S-300 non modernisé datant de 1987. Il s’agit d’un net renforcement de la défense de la Slovaquie », a insisté M. Nad.
Photo : Aaron Good/U.S. Army
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S’agissant de ces dernières, la Grèce [qui a récupéré les S-300 qui avaient été acquis par la République de Chypre auprès de la Russie], la Bulgarie et la Slovaquie sont les seuls pays à pouvoir satisfaire le besoin exprimé par Kiev. On pourrait cependant ajouter les États-Unis, qui avaient la main sur un tel système après la Guerre Froide, à des fins de renseignement].
Pour la Grèce puisse se séparer des batteries S-300 qu’elle a en sa possession, il faudrait l’accord de Nicosie… Quant à la Bulgarie, elle a fait savoir qu’il n’était pas question de céder les siennes, notamment pour assurer la protection de la centrale nucléaire de Kozlodui. En outre, le président bulgare, Rumen Radev, a fait valoir que « toute livraison d’armes à l’Ukraine équivalait à entraîner le pays dans la guerre ».
Un point de vue qui n’est donc pas partagé par la Slovaquie, qui vient d’annoncer le don à l’Ukraine de son système S-300.
« Je peux confirmer que la Slovaquie a fait don du système de défense antiaérienne S-300 à l’Ukraine à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense en raison de l’agression armée par la Fédération de Russie », a en effet indiqué Eduard Heger, le Premier ministre slovaque, ce 8 avril. À noter qu’il a fait cette annonce durant un déplacement à Kiev, aux côtés d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
I would like to confirm that #Slovakia has provided #Ukraine with an air-defence system S-300. #Ukrainian nation is #bravely defending its sovereign country and us too. It is our duty to help, not to stay put and be ignorant to the loss of human lives under #Russia’s agression.
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Le 17 mars, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, avait fait part de la disposition de Bratislava à céder cette batterie S-300, mais à la condition de pouvoir disposer d’un « système approprié de remplacement ». Ce qui sera effectivement le cas… puisque les États-Unis enverront une batterie Patriot PAC-3 en Slovaquie d’ici quelques jours.
Cette batterie s’ajoutera aux trois autres du même type déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le pays, dans le cadre de l’Otan. Ces quatre systèmes vont couvrir « le territoire slovaque et resteront aussi longtemps que nécessaire », a précisé M. Nad, après l’annonce du chef du gouvernement slovaque.
« Quatre batteries Patriot PAC-3, la version la plus moderne, offriront un potentiel défensif incomparablement plus élevé qu’un système S-300 non modernisé datant de 1987. Il s’agit d’un net renforcement de la défense de la Slovaquie », a insisté M. Nad.
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S’agissant de ces dernières, la Grèce [qui a récupéré les S-300 qui avaient été acquis par la République de Chypre auprès de la Russie], la Bulgarie et la Slovaquie sont les seuls pays à pouvoir satisfaire le besoin exprimé par Kiev. On pourrait cependant ajouter les États-Unis, qui avaient la main sur un tel système après la Guerre Froide, à des fins de renseignement].
Pour la Grèce puisse se séparer des batteries S-300 qu’elle a en sa possession, il faudrait l’accord de Nicosie… Quant à la Bulgarie, elle a fait savoir qu’il n’était pas question de céder les siennes, notamment pour assurer la protection de la centrale nucléaire de Kozlodui. En outre, le président bulgare, Rumen Radev, a fait valoir que « toute livraison d’armes à l’Ukraine équivalait à entraîner le pays dans la guerre ».
Un point de vue qui n’est donc pas partagé par la Slovaquie, qui vient d’annoncer le don à l’Ukraine de son système S-300.
« Je peux confirmer que la Slovaquie a fait don du système de défense antiaérienne S-300 à l’Ukraine à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense en raison de l’agression armée par la Fédération de Russie », a en effet indiqué Eduard Heger, le Premier ministre slovaque, ce 8 avril. À noter qu’il a fait cette annonce durant un déplacement à Kiev, aux côtés d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
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April 8, 2022
Le 17 mars, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, avait fait part de la disposition de Bratislava à céder cette batterie S-300, mais à la condition de pouvoir disposer d’un « système approprié de remplacement ». Ce qui sera effectivement le cas… puisque les États-Unis enverront une batterie Patriot PAC-3 en Slovaquie d’ici quelques jours.
Cette batterie s’ajoutera aux trois autres du même type déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le pays, dans le cadre de l’Otan. Ces quatre systèmes vont couvrir « le territoire slovaque et resteront aussi longtemps que nécessaire », a précisé M. Nad, après l’annonce du chef du gouvernement slovaque.
« Quatre batteries Patriot PAC-3, la version la plus moderne, offriront un potentiel défensif incomparablement plus élevé qu’un système S-300 non modernisé datant de 1987. Il s’agit d’un net renforcement de la défense de la Slovaquie », a insisté M. Nad.
Photo : Aaron Good/U.S. Army
Valeurs Actuelles
Les plus belles tables du poisson d’avril
À Paris, les incontournables et légendaires Le Duc et Marius et Janette n’ont rien à envier aux petits nouveaux qui s’installent sans scrupule et proposent des arrivages iodés journaliers.
La Suite Girafe, qui joue aussi sur un emplacement de rêve avec son immense terrasse face à la tour Eiffel propose une cuisine océane avec à la carte de beaux poissons à partager, des plateaux de fruits de mer mais aussi de frais ceviches ou encore des sashimis très variés. Comptez environ 80 euros sans les boissons.
Chez Helen, lui aussi dans le quartier des affaires, le nombre de couverts est plus limité et l’adresse plus confidentielle, avec un décor qui fait penser à un yacht luxueux et une assiette iodée et classique pour une clientèle qui ne regarde pas à la dépense. À la carte est proposée la pêche du jour de poissons sauvages, encornets et rougets selon la saison. Si les prix sont à marée haute, l’excellence est au rendez-vous. Environ 120 euros, formule du jour à 60 euros.
Si la crise due au Covid a malheureusement emporté Thibault Sombardier et son Antoine, qui vont manquer aux amateurs de cuisine iodée, il reste encore Marius et Janette et son Bistrot de Marius, qui proposent le meilleur de la mer à deux adresses mitoyennes. Le Bistrot et ses huîtres, ses plateaux de fruits de mer, ses poissons grillés, formule à 38 euros ; Marius et Janette fait honneur aux poissons nobles avec une carte plus raffinée. Prix : environ 160 euros.
Pour finir à Paris, nous irons chez l’incontournable Le Duc, qui régale depuis plus de cinquante ans les gourmets du monde entier avec une gastronomie marine qui tient le haut de la vague. Poissons entiers cuits à l’arête, fraîcheur irréprochable et cuissons de précision. Ici, pas de chichis, le poisson (sole, turbotin) est star, comme de nombreux clients. Le menu du jour celui de la mer est à 55 euros.
Dans la capitale des Gaules, pourtant Mecque du pâté croûte et des escargots, deux restaurants très connus sont des spécialistes de la cuisine de poissons, La Barque bleue et Le Théodore. Ce dernier est prisé par des personnalités comme Zinedine Zidane pour l’ambiance brasserie cosy. On y mange poissons et fruits de mer : cabillaud en aïoli, saumon sous toutes ses formes, homard grillé et filet de loup sauce vierge et bien entendu la spécialité lyonnaise des quenelles de brochet sauce aux écrevisses que le chef Gérard Lasne (ex-Bocuse) maîtrise à merveille. De 19 à 40 euros.
La chambre de maturation des poissons, l’atout central du restaurant
À La Barque bleue, les huîtres sont les reines, elles s’allongent aux côtés des noix de Saint-Jacques, du bar, des darnes de saumon, ou encore la daurade royale, un steak de thon mi-cuit ou au citron vert, quelques-unes des spécialités du chef André Bouchard. Ne surtout pas rater en accompagnement l’écrasé de pommes de terre à l’huile d’olive. Le menu Océan comporte un plateau de fruits de mer. Très bon rapport qualité-prix à partir de 12 euros.
Dans le Sud, la Méditerranée est toujours à l’honneur, c’est évident, mais c’est la première fois que l’on peut découvrir au sein d’un restaurant une chambre de maturation des poissons. C’est à Ceto que cela se passe, le nouveau restaurant de Mauro Colagreco perché sur les hauteurs de Monaco. Ceto, qui, selon l’origine du terme, est un juste parallèle entre le ciel et la mer, reflète les ambitions du chef d’offrir ici le meilleur de la mer, tout en ayant une approche marine différente. La chambre de maturation des poissons est l’atout central du restaurant. Dans l’assiette, des poissons cuits au gril, des cuissons lentes à la braise et des saveurs fumées. On craque pour tout, mais notamment pour la langoustine entière juste grillée accompagnée d’une sauce tartare au caviar, des couteaux sauce meunière ou encore une poitrine de thon rouge, maturée avec algues kombu. Deux menus à 70 et 168 euros, à la carte, compter environ 150 euros.
Le plus ancien de la côte est Le Petit Nice, de Gérald Passedat, à Marseille. Impossible de dissocier l’adresse de la personnalité du chef. Il dit plonger dans la Méditerranée pour créer son identité culinaire. Ce sont plus de 65 types de poissons qui défilent aux fourneaux, de la daurade au denti en passant par le pagre, et même, parfois, de la murène ! Comme un goût de calanques… à partir de 180 euros.
La tendance, que ce soit à Paris, Lyon, Marseille ou Roquebrune-Cap-Martin, est aux poissons de petite pêche. Si les stars sont encore les poissons “nobles”, tous les “petits poissons” peu connus il y a quelques années commencent à émerger sur les cartes de restaurants, un bon présage pour la sauvegarde des espèces.
France24 - World
The marshes of Bourges in France's Loire Valley
Issued on: 04/04/2022 - 17:37
FRANCE 24
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The city of Bourges in central France is famous for its UNESCO-listed cathedral and medieval city centre. But the capital of the Berry region has another historic asset: its marshes, a labyrinth of vegetable gardens. Located a few minutes from the city centre, the people of Bourges have enthusiastically maintained them for more than a century. This small corner of paradise is now attracting more and more city dwellers looking for peace and quiet. FRANCE 24 takes you to discover this unique but fragile ecosystem.
BBC
Bird family sets up home in photographer's bicycle
By Greig WatsonBBC News
A family of robins has set up an unlikely new home in a bicycle in a photographer's garden.
Sarita White, from Ilkeston in Derbyshire, said the vintage bike was normally used as a prop in her wedding shoots.
But last week she and her husband found five eggs, which have since hatched, inside the nest in the basket.
She said: "It's really sweet but we feel like we have to look out for them, there are some cats around."
The bicycle is stored next to Mrs White's garden studio but was being moved during some spring tidying.
She said: "As it was moved, a bird flew out - it was such a surprise.
"When we looked we found the eggs and were then worried we might have scared the parents off but they came back within 10 minutes."
The eggs hatched at the weekend but the chicks attracted the attention of local cats.
"We saw a cat on the fence and said, 'oh my god, we have to do something'.
"So we put chicken wire on the fence and around the nest. It took the parents a little while to work it out but now they hop in and out without a problem," she said.
Robins start to fly - fledging - about 14 days after hatching and are looked after by their parents for another three weeks.
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Mode masculine : le succès du vintage
Chez l’homme, les vêtements et accessoires vintage n’ont jamais été aussi tendance depuis que le secteur et plus encore ses clients pensent “durable”. Autre raison, la période actuelle est assez peu créative dans le prêt-à-porter, les marques investissant plus sur le logo et le sports-wear que sur des designs forts ou reprenant les influences du passé. Si bien que les pièces des années cinquante, soixante, soixante-dix, quatre-vingts ou quatre-vingt-dix sont souvent plus pertinentes que les collections actuelles. Les chiffres de la mode de seconde main parlent d’eux-mêmes : un marché pesant 1,2 milliard d’euros en France, qui devrait connaître une croissance de 15 % à 20 % par an durant les cinq prochaines années, et un chiffre d’affaires en conséquence. Place à Le Vif : Gauthier Borsarello, passionné de vêtements patinés et actuel directeur artistique de la griffe masculine De Fursac, inaugurait, en 2018, sa boutique (101, rue Boileau, Paris XVIe). Ce temple se consacre au prêt-à-porter classique américain, mâtiné de sweats à logos, de denim délavé – le mythique Levi’s 501 en tête de file -, de bombers en cuir, de pièces militaires ou encore de t-shirts en tout genre. Nichée au cœur du Marais (23, rue des Blancs-Manteaux, Paris IVe), Plus que parfait se définit comme dépôt-vente. La boutique recèle une pléthore de pièces de grandes maisons et de créateurs, allant de Prada à Louis Vuitton, en passant par Saint Laurent et Balenciaga. Seules les pièces en excellent état sont acceptées et mises à la vente. Et les prix défient toute concurrence. Depuis sa disparition, le tailleur Arnys a laissé beaucoup d’“orphelins”. Ces malheureux esthètes s’échangent sous le manteau l’adresse de la boutique Chato Lufsen (41, rue de Verneuil, Paris VIIe ) fondée par Christophe Bréard, très bien fournie en prêt-à-porter, cravates et souliers vintage signés Arnys. Pour insuffler une touche militaire au vestiaire, il existe deux adresses incontournables : La Tranchée militaire (Puces de Paris Saint-Ouen, 53, rue Jules-Vallès, Saint-Ouen) propose vêtements, accessoires et chaussures provenant de surplus de l’armée française ; Le Poilu (18, rue Émile Duclaux, Paris XVe) s’est spécialisé dans le militaire de qualité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, pas après.
Dans cette démarche de durabilité qui fleure bon le vécu, J.M. Weston offre le service Weston Vintage, qui permet de restaurer les anciens souliers – soit neuf modèles emblématiques sélectionnés dont les mocassins 180 et Golf, la Richelieu, les derbys bateau, triple semelle, chasse et demi-chasse, les bottines Cambre et Jodhpur – de ses clients et de les reproposer à la vente. Concrètement, les propriétaires déposent leurs paires usées pour procéder à une expertise. Les souliers pouvant être restaurés partent à la manufacture de Limoges. Un bon d’achat d’une valeur minimale de 150 euros est alors offert. Ils sont ensuite disponibles à la vente au sein de la collection Weston Vintage. Les autres reçoivent un soin gratuit en magasin.
Valeurs Actuelles
Brasserie Bellanger
Ce lieu a une belle histoire, celle de Charly et Victor, deux passionnés de beaux plats, qui ont découvert le carnet de cuisine de l’arrière-arrière-grand-tante de Charly, c’est donc Marie-Louise Bellanger qui donne son nom à la brasserie. La brasserie Bellanger propose une cuisine de bistrot, aux produits bien sourcés, le tout à des prix plutôt doux. C’est ce que vous trouverez au fin fond du Xe arrondissement de Paris, un quartier bobo qui se veut canaille au niveau de l’assiette. Pas déplaisante, une immense terrasse aura ses accros aux beaux jours.
Dans l’assiette, les entrées de 2 à 7 euros se font poireaux vinaigrette, œuf mayo, tartare tranché au couteau, toast d’avocat, un choix de saucissons et une énorme carte de jambons. En plat, de 10 à 17 euros, bœuf bourguignon, saucisse purée, sole meunière, risotto veggie, suprême de volaille, hampe de bœuf grillée, salade niçoise. Mais le choix hétéroclite propose aussi un croque-monsieur déjà best-seller du lieu. En dessert, de 7 à 12 euros, on voit bien que ce sont ceux d’antan, mille-feuille, poire sauce chocolat et paris-brest. Pour le dîner s’ajoutent un velouté de cresson, une terrine de campagne et des huîtres gratinées aux entrées du déjeuner. Pour les plats et les desserts, la carte est la même, avec une possibilité de découvrir un plateau de fromages très variés. Tous les plats sont faits maison ; tout est mijoté sur place avec exclusivement des produits français et de saison, en provenance directe du producteur par circuit court.
Brasserie Bellanger, 140, rue du Faubourg-Poissonnière, Paris Xe. Tél. : 09. 54.00.99.65.
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Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle
Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.
Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »
Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »
Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.
Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !
Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.
Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.
Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.
L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.
Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »
Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.
Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.
Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.
Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.
Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »
Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.
Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon
Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.
Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.
Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.
Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.
Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».
Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».
Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.
Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.
“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.
“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.
“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.
Valeurs Actuelles
Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù
« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie.
Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.
16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.
Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r
— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022
L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »
Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes
Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».
À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.
« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »
Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.
Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».
Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.
10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.
« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »
L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.
Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.
Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.
Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste
Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.
Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.
« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »
« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »
Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA
En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.
Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.
Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure
Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”
Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.
« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »
La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.
Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.
Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »
La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.