L'Humanité
La bonne nouvelle. Première victoire pour l’expression des militants BDS
ActuLatifa MadaniSaisie par 11 militants condamnés en 2013 par la cour d’appel de Colmar pour avoir appelé au boycott de produits israéliens, la cour de révision et de réexamen des condamnations pénales a annulé, le 7 avril, le jugement et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel de Paris. Cette décision est la suite logique de l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) du 11 juin 2020 jugeant que les campagnes de Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) ne sont pas illégales ni discriminatoires et relèvent de la liberté d’expression. La CEDH avait ainsi donné raison aux 11 requérants qui l’avaient saisie et condamné la justice française à leur verser une réparation. L’Association France Palestine solidarité espère que la France saura en tirer toutes les conséquences. Cette révision est une étape majeure dans le combat pour les droits du peuple palestinien, estime l’association, rappelant que le gouvernement s’arroge encore le droit de dissoudre des organisations au motif de leurs appels au boycott.
bdsAFPS L'Humanité
Conscience(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinCivilisation Maintenant, tout est affaire de conscience. Le temps reste un peu suspendu, bien sûr, et les jours se succèdent, vifs, précieux, uniques et si désolants, comme si l’à-venir se dressait devant nous, gris et ombrageux, semblable à une barrière qu’il nous faudra bien franchir sans vergogne. L’histoire ne s’arrête pas là. Prenons donc les choses dans l’ordre, en nous rappelant l’immense sentiment de gâchis – sinon d’impuissance –, de déception et de dépit à l’aune d’une catastrophe qui, de longue date, aurait pu être évitée. Le jour viendra, celui des bilans et autres désenchantements d’une gauche incapable de se dépasser. Responsabilités multiples, partagées, particulières, individuelles aussi. C’est toujours à la radicalité qu’on aime garder les mains propres au point de se les couper. On ne s’y résout pas, en vérité. « Plus noble que l’échec moralement sécurisant, qui élude tout mécompte, me semble le parti pris de l’incertain, ou de l’échec, si l’on veut, mais après avoir essayé », écrivait Régis Debray en 2012, dans Rêverie de gauche (Flammarion). Depuis dimanche soir, le bloc-noteur a beaucoup pensé à cette phrase. D’autant que l’écrivain-philosophe ajoutait : « À une seule condition : que la garde montante n’oublie pas de bien distinguer dans son héritage entre ce qui doit changer et ce qui doit se maintenir. C’est même en quoi consiste tout l’art politique. » La pire faute ne consiste-t-elle pas à laisser en état ce qui doit changer alors même qu’on s’attache à détruire ce dont la permanence est la raison d’être et la marque d’une civilisation ?
Désastres Formule rabâchée : ne sous-estimons jamais la difficulté de braver l’opinion dans une démocratie d’opinion. L’histoire est tragique, mais pas tout le temps. Le nôtre tient plutôt de la tragi-comédie tendance déception extrême. L’époque se veut idolâtre, aguicheuse, hédoniste, sans scrupules et parfois tribale ? Elle est aussi inventive, décomplexée, voyageuse, fourmillante d’énergie et d’audace, imprévisible. N’étant pas de ceux qui prennent la fin d’un monde (une élection) pour la fin du monde, assurons-nous quand même que le pays ne bascule pas dans l’absurde furie nihiliste et destructrice. Nous sommes déjà nombreux, très nombreux, à dialectiser nos discours, à affûter nos arguments, pour tenter de convaincre des proches, des amis, des inconnus de ne pas laisser filer les urnes par simple répulsion-révulsion, colère et ras-le-bol des politiques néolibérales – nous partageons pourtant l’idée. Mais soyons sérieux : utiliser le bulletin Mac Macron, le seul disponible pour éviter le pire, constitue-t-il, à ce point, une entrave à ce que nous sommes, à ce que nous croyons profondément du sens de la République et de nos valeurs, à notre Histoire et pour tout dire : au devenir de la France des Lumières ? Se pincer le nez, évidemment. Le regretter après coup, certainement pas. En pleine recomposition politique, dont le processus se poursuit en mode accéléré, alors que deux blocs sociologiques et culturels se font désormais face, rien ne serait plus dramatique que d’installer à l’Élysée Fifille-la-voilà, ouvrant dès lors une séquence de profonds désastres en cascade, un cataclysme antidémocratique qui éloignerait de toutes perspectives de transformations sociales.
Danger Disons-le tout net : la République se trouve en danger. Et de manière plus sournoise qu’il n’y paraît. Méfions-nous des apparences d’« acceptabilité », voire de « fréquentabilité ». Le RN reste authentiquement d’extrême droite, en prise directe avec le FN du père. Un parti contraire au sens de l’histoire, toujours maurrassien et pétainiste, toujours poujadiste et nationaliste. Entre le libéralisme, qui réclame le combat social, et l’obscurantisme d’extrême droite, comment demeurer muet, passif et « ailleurs » ? De la préférence nationale aux atteintes à la Constitution et aux droits fondamentaux en tout genre, la menace, réelle, n’a rien d’un fantasme – sauf peut-être pour les « installés » de la vie, ceux qui pensent n’avoir rien à perdre et qu’une bonne séance de chaos purgerait un vieux pays déboussolé. Attention : avec Fifille-la-voilà, tout sera détruit par la discrimination assumée et l’apologie de l’inégalité. Oui, une affaire de conscience.
Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
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L’US Army cherche un successeur au missile anti-aérien portable FIM-92 Stinger
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAu début des années 2000, l’US Army décidé de dissoudre ses unités anti-aériennes [dites SHORAD, pour Short Range Air Defense], considérant que ses troupes allaient être beaucoup moins [voire pas du tout] exposées aux menaces aériennes étant donné que la perspective d’un engagement de haute intensité s’était éloignée avec la fin de la Guerre Froide. Ce qui s’est vérifié par la suite, l’accent ayant été mis sur la contre-insurrection et le contre-terrorisme, comme en Afghanistan et en Irak.
L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].
Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.
Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.
Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.
Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.
Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.
Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.
Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.
L’US Army cherche un successeur au missile anti-aérien portable FIM-92 Stinger
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAu début des années 2000, l’US Army décidé de dissoudre ses unités anti-aériennes [dites SHORAD, pour Short Range Air Defense], considérant que ses troupes allaient être beaucoup moins [voire pas du tout] exposées aux menaces aériennes étant donné que la perspective d’un engagement de haute intensité s’était éloignée avec la fin de la Guerre Froide. Ce qui s’est vérifié par la suite, l’accent ayant été mis sur la contre-insurrection et le contre-terrorisme, comme en Afghanistan et en Irak.
L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].
Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.
Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.
Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.
Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.
Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.
Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.
Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.
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L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].
Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.
Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.
Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.
Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.
Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.
Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.
Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.
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L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].
Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.
Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.
Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.
Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.
Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.
Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.
Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.
Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
L'Humanité
Les classes populaires et Marine Le Pen
TribuneChristèle Lagier Politologue
L’offensive de Marine Le Pen sur la thématique du pouvoir d’achat des plus modestes est partie intégrante de sa stratégie de dédiabolisation. Prétendument ni de droite ni de gauche, la candidate d’extrême droite a réactivé cette thématique dans le cadre de la campagne présidentielle 2022, pour mieux s’extirper du bourbier de l’offensive russe en Ukraine. Ce positionnement électoraliste conduit à valider trop rapidement sa qualification pour le second tour comme une conséquence logique du soutien des classes populaires. Ce soutien n’a pourtant rien d’évident ni de systématique. Il est loin de concerner l’intégralité des classes populaires et il est surtout loin d’être définitivement acquis pour au moins deux raisons.
La première est la progression désormais structurelle d’une abstention indexée aux propriétés sociales des électeurs et électrices. Les plus démuni·e·s socialement s’abstiennent d’abord massivement. Celles et ceux qui votent pour Marine Le Pen ne comptent pas parmi les plus démuni·e·s. Les analyses menées plus particulièrement sur les femmes qui déclaraient un vote RN en 2017 au second tour de la présidentielle soulignaient en quoi celles-ci occupaient les positions les plus fortement dépendantes de leurs environnements familiaux (mariage précoce, moins fréquemment en activité, moins d’indépendance financière, etc.) dans un électorat dominé socialement (faiblesse du capital scolaire et professionnel). Néanmoins, si Marine Le Pen mobilisait un peu mieux que le candidat Macron les catégories les plus fragiles, au chômage ou à faibles revenus, celles-ci demeuraient dans leur grande majorité à distance de la pratique de vote, comme le soulignait alors l’enquête de participation de l’Insee. Si Marine Le Pen faisait un peu mieux que les autres partis dans ces catégories, elle ne parvenait pas à les inciter à voter. La principale difficulté de cette candidate est que sa marge de progression, au sein des catégories populaires précarisées, est fortement concurrencée par l’abstention, qu’elle ne contribue que très marginalement à réduire. C’est encore le cas en 2022.
La deuxième raison est que, si le choix du RN peut devenir une option, c’est principalement à la faveur de va-et-vient réguliers entre droite et extrême droite au sein des catégories populaires les plus stables (disposant de revenus imposables et d’un patrimoine modeste). Si ce vote RN n’est jamais mécanique, il bénéficie dans certains territoires de conditions d’expression facilitées. C’est le cas du Sud-Est, où chaque élection est une occasion de le renégocier. Là où certains verrous subsistent chez des électeurs et des électrices pourtant peu hostiles aux discours diffusés par le RN dans les rangs de la droite, d’autres lâchent. Le repositionnement de ces électeurs et électrices en faveur du RN en 2017 a souligné en quoi ce dernier relève de jugements sociaux hostiles au candidat Macron, représentant des élites parisiennes détestées. La jeunesse du candidat (« petit merdeux »), couplée à la menace qu’il faisait peser sur le pouvoir d’achat d’électeurs et électrices qui se sentaient déjà menacé·e·s (notamment les retraité·e·s) faisant le reste. Loin de constituer une rupture, l’option RN est d’abord un choix possible dans des itinéraires électoraux ponctués de glissements. Il existe à l’évidence, au sein de l’électorat de droite, un vivier de votants populaires pouvant se mobiliser à la faveur des contextes électoraux, mais également de la distribution territoriale des zones de force du parti. Cette option se réactive à la faveur d’un « bon sens » partagé, plus qu’au travers de marques de soutien franches et surtout définitives au RN. On se rassure alors entre conjoints, parents, enfants et amis sur le fait de faire le bon choix.
Au-delà du supposé soutien acquis des classes populaires à Marine Le Pen, c’est leur rapport au monde politique (défiance, défaut de représentation des élites, sentiment d’être méprisées), mais également social et professionnel (pouvoir d’achat et précarité) qu’il faut interroger pour comprendre le repli sur l’abstention ou le vote RN. C’est bien la question de l’incapacité des formations politiques à formuler des projets de société alternatifs qui est en jeu dans le maintien des scores élevés de l’extrême droite. Il faut mettre fin à l’extrême-droitisation du débat politique autour des thématiques de l’immigration musulmane et de l’insécurité pour replacer les conditions de vie, au premier rang desquelles les conditions de travail, au centre des offres programmatiques. C’est le chantier qu’une union populaire, forte des suffrages obtenus lors du premier tour de la présidentielle, doit ouvrir pour les cinq prochaines années.
Rassemblement nationalclasses populaires Opex 360
Six avions de transport chinois Y-20 ont livré un système de défense aérienne FK-3 à la Serbie
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerJamais on n’avait vu autant d’avions de transport stratégique chinois Y-20A dans les cieux européens. En effet, le 9 avril, six appareils de ce type ont été repérés via les sites de suivi du trafic aérien, alors qu’ils survolaient la Turquie, en direction de la Serbie, où ils ont atterri à la base militaire « Colonel Milenko Pavlović », située dans les environs de Belgrade.
Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
Y-20A number six.
Recap:The following six PLAAF 🇨🇳 Y-20As have been seen heading for Serbia:
20041 #7A428120042 #7A428220045 #7A428520047 #7A427F20049 #7A428720142 #7A428A pic.twitter.com/RCqBjlSz8U
— Evergreen Intel (@vcdgf555) April 9, 2022
Interesting find by @Prova_61 👍 … In fact I have never seen before this, what appears to be the hatch removed for the chaff & flare dispenser boxes.
(Images via @铁马军戈战沙场 from Weibo) pic.twitter.com/3xBOrkMlmI
— @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) April 9, 2022
Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
Six avions de transport chinois Y-20 ont livré un système de défense aérienne FK-3 à la Serbie
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerJamais on n’avait vu autant d’avions de transport stratégique chinois Y-20A dans les cieux européens. En effet, le 9 avril, six appareils de ce type ont été repérés via les sites de suivi du trafic aérien, alors qu’ils survolaient la Turquie, en direction de la Serbie, où ils ont atterri à la base militaire « Colonel Milenko Pavlović », située dans les environs de Belgrade.
Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
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Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
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France24 - World
UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda
Issued on: 14/04/2022 - 12:02
FRANCE 24
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Britain will send migrants and asylum-seekers who cross the Channel thousands of miles away to Rwanda under a controversial deal announced Thursday as the government tries to clamp down on record numbers of people making the perilous journey.
"From today... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Prime Minister Boris Johnson said in a speech near Dover in southeastern England.
"Rwanda will have the capacity to resettle tens of thousands of people in the years ahead," Johnson said.
He called the East African nation with a sketchy human rights record "one of the safest countries in the world, globally recognised for its record of welcoming and integrating migrants."
Johnson was elected partly on promises to curb illegal immigration but has instead seen record numbers making the risky Channel crossing.
He also announced that Britain's border agency would hand responsibility for patrolling the Channel for migrant boats to the navy.
"The Royal Navy will take over operational command from Border Force in the Channel with the aim that no boat makes it to the UK undetected," Johnson said, announcing extra funds for boats, aircraft and surveillance equipment to help detain people-smugglers at sea.
"This will send a clear message to those piloting the boats. If you risk other people's lives in the Channel, you risk spending your own life in prison," he said.
More than 28,000 people arrived in Britain having crossed the Channel from France in small boats in 2021.
Around 90 percent of those were male and three-quarters were men aged between 18 and 39.
The Rwanda plan swiftly drew the ire of opposition politicians who accused Johnson of trying to distract from his being fined for breaking coronavirus lockdown rules, while rights groups slammed the project as "inhumane".
Ghana and Rwanda had previously been mentioned as possible locations for the UK to outsource the processing of migrants, but Ghana in January denied involvement.
Instead, Kigali on Thursday announcing that it had signed a multi-million-dollar deal to do the job, during a visit by British Home Secretary Priti Patel.
"Rwanda welcomes this partnership with the United Kingdom to host asylum seekers and migrants, and offer them legal pathways to residence" in the East African nation, Foreign Minister Vincent Biruta said in a statement.
"This is about ensuring that people are protected, respected, and empowered to further their own ambitions and settle permanently in Rwanda if they choose," said Biruta.
The deal with Rwanda will be funded by the UK to the tune of up to 120 million pounds ($157 million, 144 million euros), with migrants "integrated into communities across the country," it said.
Backlash
The UN refugee agency voiced its strong opposition to Britain's deal with Rwanda.
"People fleeing war, conflict and persecution deserve compassion and empathy. They should not be traded like commodities and transferred abroad for processing," Gillian Triggs, the UNHCR assistant high commissioner for protection, said in a statement.
Refugee Action's Tim Naor Hilton accused the government of "offshoring its responsibilities onto Europe's former colonies instead of doing our fair share to help some of the most vulnerable people on the planet".
"This grubby cash-for-people plan would be a cowardly, barbaric and inhumane way to treat people fleeing persecution and war," he said.
Detention Action said that those sent there would "likely face indefinite detention under a government notorious for violent persecution of dissent."
"At the same time, the UK currently gives asylum to Rwandan refugees fleeing political persecution," the advocacy group said in a statement.
Scotland's Health Minister Humza Yousaf said the plan showed that the Conservative government was "institutionally racist".
The government "rightly provides asylum and refuge to Ukrainians fleeing war, but wants to send others seeking asylum thousands of miles away to Rwanda for 'processing'," Yousaf tweeted.
Australia has a policy of sending asylum seekers arriving by boat to detention camps on the Pacific island nation of Nauru, with Canberra vowing no asylum seeker arriving by boat would ever be allowed to permanently settle in Australia.
Since 2015 the UK has "offered a place to over 185,000 men, women and children seeking refuge (...) more than any other similar resettlement schemes in Europe," Johnson said.
According to the UN refugee agency, Germany received the highest number of asylum applicants (127,730) in Europe in 2021, followed by France (96,510), while the UK received the fourth largest number of applicants (44,190).
(FRANCE 24 with AP, AFP)
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Record number of migrants crossed Channel from France to UK last year, says report
France, UK authorities face manslaughter lawsuit over deaths of migrants in Channel boat tragedy
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UK’s Johnson to be fined over Downing Street lockdown parties
L'Humanité
L’Amazonie, poumon de la planète en danger
TribuneLaurence Cohen Sénatrice PCF du Val-de-Marne, membre du groupe d’amitié France-Brésil
À quelques mois de la présidentielle brésilienne, à la tête d’une délégation du groupe d’amitié France-Brésil du Sénat, j’ai voulu mesurer les ravages de la déforestation en Amazonie. Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, elle n’a jamais été aussi intense, avec une augmentation de 62 % de février 2021 à février 2022 ! Les associations environnementales brésiliennes ont qualifié de « paquet de la destruction » cinq propositions et projets de loi du gouvernement qui auraient pour conséquences de réduire encore la superficie des terres protégées et de flexibiliser l’homologation de pesticides.
Pour Bolsonaro, soutenu par les forces les plus conservatrices du pays, les enjeux environnementaux sont un obstacle à l’économie. Les peuples autochtones, gardiens invisibles des forêts, sont des gêneurs qu’il faut abattre. Le gouvernement criminalise les classes populaires et les militants environnementaux, tandis qu’il encourage les orpailleurs et renforce les milices.
Le cynisme est poussé à l’extrême avec un jour déclaré « jour du feu », qui embrase la forêt. Le cycle est alors toujours le même : déboisement, pratique de l’élevage durant deux ans, puis culture intensive. Dans certaines parties de l’Amazonie, la situation est sans retour. Tous les organismes chargés de la protection de l’environnement ont vu leurs budgets diminuer. Cette pression sur les droits des communautés indigènes se fonde sur un racisme structurel et institutionnel, 60 % de la population vivant en Amazonie légale étant noire. Au Brésil, toutes les 23 minutes, une personne noire est assassinée.
Les activités minières explosent, de grands projets industriels et d’infrastructures se développent avec un impact négatif sur les populations locales. Imerys, une entreprise française, s’est installée à la source du rio Curuperé, polluant l’eau. De nombreux habitants ont constaté un taux d’aluminium anormalement élevé dans leur sang sans qu’aucun traitement leur soit proposé à ce jour ! J’ai écrit à cette entreprise française qui ne respecte ni l’environnement ni les droits humains. Elle doit rendre des comptes ! À Belo Monte, près d’un barrage gigantesque construit par Norte Energia, les populations ont été chassées sans concertation. Les barrages se multiplient au moment où les ruptures sont de plus en plus fréquentes : 100 000 personnes ont subi des inondations dans l’État du Para entre janvier et mars. Les femmes sont les premières victimes des violations des droits, des violences.
Depuis 2014, la crise est profonde au Brésil avec une concentration du capital faisant exploser les inégalités : 116 millions de personnes sont en insécurité alimentaire alors que Lula et Dilma Rousseff avaient sorti le pays de la carte de la faim. Durant la pandémie, le gouvernement a mené une véritable guerre contre toutes les mesures de protection. La Coordination nationale d’articulation des communautés rurales noires quilombas a dû faire appel à la Cour suprême pour obtenir une mesure judiciaire permettant l’envoi de vaccins en Amazonie, région la plus touchée par la pandémie. Le Mouvement des sans-terre a distribué 6 000 tonnes d’aliments et 1 million de repas, malgré la remise en cause, par Bolsonaro, des politiques en faveur de l’agriculture paysanne. Le Mouvement des personnes atteintes par les barrages comme l’ensemble des ONG de défense de l’environnement ont eux aussi déployé des actions de solidarité et de protection.
Crise sociale, politique, écologique, le Brésil fait face à un moment décisif de son histoire. La société civile comme les forces politiques progressistes résistent et se mobilisent. Elles s’engagent en faveur d’un changement de gouvernement incarné par Lula, seul à porter une politique sociale, environnementale, respectueuse des droits humains. Mais si Bolsonaro ne part pas favori de la prochaine élection présidentielle, tout risque n’est pas écarté. Il a beaucoup de soutiens au travers d’un réseau international fasciste. Aussi est-il de notre devoir de peser pour qu’il y ait un suivi international de l’élection présidentielle d’octobre au Brésil.
brésilElections Brésilamazonieindiens d'amazonie Valeurs Actuelles
Selon l’OMS, le monde n’accorde pas la même attention “aux vies des Noirs qu’à celles des Blancs”
Alors que l’actualité internationale tourne majoritairement autour de la guerre en Ukraine, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a réagi. Comme l’a indiqué Le Parisien le 13 avril, Tedros Adhanom Ghebreyesus a pointé du doigt des inégalités dans le traitement de l’information lors d’une conférence de presse à Genève. « Le monde ne traite pas la race humaine de la même façon », a-t-il estimé. Le dirigeant de l’OMS a en parallèle évoqué le sort du Yémen, de l’Afghanistan ou encore de la Syrie pour étayer ses propos. Reprenant une phrase de l’écrivain George Orwell, il a considéré que le monde « ne prête pas le même degré d’attention aux vies des Noirs [qu’à] celles des Blancs ».
Exemple éthiopien
Pour étoffer son argumentaire, Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est appuyé sur sa région natale du Tigré en Ethiopie, actuellement en proie à un conflit entre les autorités et le gouvernement. Alors que 2 000 camions d’aide humanitaire auraient dû arriver dans la région, « il n’y en a eu que 20 au total », s’est désolé le directeur général de l’OMS, cité par le quotidien français. « Les gens sont brûlés vifs à cause de leur ethnie, et je ne suis pas sûr que cela ait été pris au sérieux par les médias », a-t-il ajouté en concluant que « chaque vie est précieuse ».
France24 - Monde
L'actu en dessin : le Giec alerte sur le climat ? Il faut donc "supprimer le Giec"
Publié le : 08/04/2022 - 14:55
FRANCE 24
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Les promesses "creuses" entraînent la planète vers un réchauffement désastreux de 3 °C, mais le monde a encore une chance d'éviter le pire, a averti le Giec dans un rapport publié lundi. Pour inverser la tendance, les experts scientifiques recommandent de transformer radicalement l'économie et faire plafonner les émissions d'ici moins de trois ans, en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles. Le dessinateur de presse Rodho réagit à cette actualité.
"C'est maintenant ou jamais" : tels sont les mots employés par Jim Skea coprésident du groupe du Giec ayant produit un rapport de près de 3 000 pages sur le climat, publié lundi 4 avril.
Sans une réduction "rapide, radicale et le plus souvent immédiate" des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs d'ici moins de trois ans, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, ni même à +2 °C, avertissent les experts scientifiques.
"Certains gouvernements et responsables d'entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent", a d'ailleurs dénoncé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en qualifiant "d'accablant" ce nouveau rapport du Giec.
Le dessinateur de presse Rodho a décidé d'illustrer cette actualité en mettant en scène trois personnes en costume noir censées représenter des dirigeants mondiaux. "Plus que trois ans pour garder un monde vivable ! C'est le Giec qui le dit !", s'exclame le premier. "Qu'est-ce qu'on doit faire !?", interroge le deuxième. Le troisième, cigare à la bouche, répond : "Supprimer le Giec !", comme pour symboliser la réaction aux experts scientifiques qui dénoncent l'inaction face au réchauffement climatique.
Avec AFP
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Réchauffement climatique
Selon le Giec, l'humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2
RECORDS DE TEMPÉRATURESComment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?
DEMAIN A LA UNE
Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?
Opex 360
Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
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« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
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« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
a révéléLa livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
Valeurs Actuelles
L’Ukraine affirme avoir touché un navire militaire russe en mer noire
La Russie accuse l’Ukraine d’avoir bombardé un village russe
Selon le Comité d’enquête russe, l’Ukraine aurait bombardé un village russe frontalier avec deux hélicoptères, faisant sept blessés. « Des membres des forces armées ukrainiennes sont illégalement entrés dans l’espace aérien de la Russie avec deux hélicoptères de combat équipés d’armes lourdes. Volant à basse altitude, ils ont mené au moins six frappes sur des immeubles d’habitation dans le village de Klimovo», a-t-elle accusé, rapporte Le Figaro.
Un navire russe « gravement endommagé »
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, a été « gravement endommagé » par une explosion de munitions causée par un incendie, selon le ministère de la Défense russe, relaie BFMTV. L’équipage a survécu et a été totalement évacué.
Emmanuel Macron estime que l’utilisation du mot génocide n’est « pas aider l’Ukraine »
S’il n’a pas utlisé le terme de génocide à l’image de Joe Bien pour qualifier la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, Emmanuel Macron a indiqué que « l’escalade verbale » n’allait pas « aider l’Ukraine », rapporte Le Figaro. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait jugé « très blessant » son refus de dénoncer « un génocide » dans son pays.
Réouverture de couloirs humanitaires
Comme le fait savoir Le Monde ce 14 avril, de nouvelles évacuations de civils ont été entamées. Des habitants de la ville assiégée de Marioupol sont notamment en train d’être transportés dans des endroits plus sûrs via neufs couloirs humanitaires. Iryna Verechtchouk, la vice-Première ministre ukrainienne, a indiqué la réouverture de ces couloirs après une journée de suspension dû selon Kiev à des violations russes de cessez-le-feu.
« Génocide » : Joe Biden réaffirme ses propos
Alors que Joe Biden a qualifié l’invasion russe en Ukraine de « génocide » le 12 avril, Emmanuel Macron a quant à lui refusé d’employer ce terme. Mais le Président des Etats-Unis a réaffirmé ses propos dès le lendemain, pointant du doigt « la décision intentionnelle prise par la Russie et par ses forces de détruire l’Ukraine et sa population civile ». Entre temps, Vladimir Poutine a jugé « inacceptable » que le locataire de la Maison Blanche l’accuse de la sorte et qu’il se mette à « déformer la réalité ».
Un navire russe touché
Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, les troupes de Volodymyr Zelensky tiennent toujours. Mercredi 13 avril dans la soirée, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir touché le croiseur russe « Moskva » avec des missiles Neptune. Comme le rapporte Le Monde, le navire, qui peut accueillir jusqu’à 510 membres d’équipage, a été entièrement évacué. « En raison d’un incendie, des munitions ont explosé (…) Le navire a été gravement endommagé », ont rapporté ce 14 avril les agences d’Etat russes. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances précises des faits. Pour l’heure, le ministère de la Défense russe s’est gardé de faire le lien avec une attaque ukrainienne.
Opex 360
La British Army commande 100 véhicules de combat d’infanterie « Boxer » supplémentaires
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.
Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
La British Army commande 100 véhicules de combat d’infanterie « Boxer » supplémentaires
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.
Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
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Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
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Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
France24 - World
Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande
Issued on: 13/04/2022 - 18:06
Sam BALL
Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.
Le Monde
Les secrets révélés par la fouille archéologique de Notre-Dame
Nathaniel HerzbergPublié aujourd’hui à 13h03, mis à jour à 15h13
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FactuelDeux sarcophages plombés, un mystérieux mur, mais surtout un somptueux jubé polychrome : le bilan des recherches conduites dans le sous-sol de la cathédrale, rendu public jeudi 14 avril, est jugé « exceptionnel ».
Ce devait être une campagne éclair. Trois semaines de fouilles réglementaires conduites sous la croisée du transept de Notre-Dame de Paris, avant la coulée d’une épaisse dalle de béton et l’érection d’un échafaudage de 600 tonnes en vue de la reconstruction de la fameuse flèche, disparue dans l’incendie de la cathédrale il y a tout juste trois ans. Jeudi 14 avril, c’est pourtant le bilan de neuf semaines et demie d’intense labeur que l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a rendu public. Malgré l’urgence du chantier, l’établissement public de Notre-Dame a accordé trois prolongations. Vendredi 8 avril, l’équipe de cinq chercheurs a officiellement mis fin à ses recherches, entamées le 2 février. Avec toutefois un dernier et délicat coup de collier, mardi 12 avril, pour sortir sans dommages des remblais le sarcophage plombé, objet de toutes les attentions.
L’annonce de sa découverte, lundi 14 mars, par la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, avait fait sensation. Dernière demeure probable d’un haut dignitaire religieux, cette tombe anthropomorphe, qui épouse donc la forme du corps du défunt, n’a pas encore livré tous ses mystères. On ne connaît pour l’heure ni le nom ni le rang de l’ecclésiastique inhumé. La protection de plomb avait un temps fait fantasmer. Et si le corps momifié était resté intact ? « Il y avait des petites ouvertures, le temps a donc fait son œuvre de décomposition », explique Christophe Besnier, le responsable de l’opération.
A Notre-Dame de Paris, un sarcophage vient semer le troubleLa petite caméra endoscopique glissée à l’intérieur a surtout vu des os, des végétaux, des morceaux de tissus. « Il semble qu’il y ait des lambeaux de peau sèche sur son crâne, mais on en saura plus quand on ouvrira le cercueil », poursuit l’archéologue. L’opération devrait se dérouler d’ici quelques mois à l’institut médico-légal de Toulouse, passé maître dans l’étude des restes humains anciens. « Nous ferons toutes les recherches nécessaires, mais ce ne sont pas des vestiges archéologiques, ce sont des restes humains, insiste Stéphane Deschamps, chef du service régional archéologique d’Ile-de-France, qui contrôle la mission. Viendra le temps de la réinhumation. Un espace dans la cathédrale est l’option vers laquelle on se dirige. »
Centaines de fragments
Les derniers jours de fouille ont livré une surprise de taille. En dégageant complètement le sarcophage, les chercheurs ont constaté que celui-ci avait déjà été déplacé. La structure métallique se trouvait placée de biais dans une niche trop petite pour l’accueillir dans les règles de l’art. « Il était au milieu de remblais, en pente, la tête vers le bas, précise M. Besnier. Si c’était sa position d’origine, il serait au moins à plat. » Pour l’heure impossible de savoir quand a eu lieu le déplacement. Ni quand est mort le dignitaire. Des morceaux de céramique trouvés dans les remblais entourant le sarcophage et caractéristiques du XIVe siècle ont laissé penser que le sarcophage y était antérieur. « Ce n’est qu’une hypothèse, pondère le chercheur. Le matériel céramique a pu être aussi déplacé. Et le sarcophage n’est pas dans sa position primaire. Les sarcophages plombés sont très rares à l’époque médiévale. Mais on aura la réponse avec la datation carbone 14 des ossements et l’analyse des tissus. Et si nous trouvons des objets à l’intérieur, ça sera encore mieux. »
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Poland Dispatch
On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.
For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.
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By Jeffrey Gettleman
An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.
LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.
He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.
But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”
“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”
My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.
But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.
He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.
I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.
For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.
Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.
Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.
How should we reconcile them?
I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.
“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”
What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.
“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”
I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.
When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.
I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.
The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.
“This town used to be a third Jewish,” he said.
How many are left?
“Six families,” he said.
I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.
For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.
As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.
I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?
“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.
And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”
Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”
In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.
Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.
It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”
Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.
“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”
My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.
I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.
We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.
But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.
And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.
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Le Figaro
Victoria Beckham portait un diamant pas comme les autres au mariage de son fils
La pierre taille poire de 21.5 carats, remontée sur une chaîne en or, a immédiatement été reconnue par les fans de la créatrice et ex-Spice Girl.
Disséquées pendant des heures, les rares photos du mariage de Brooklyn Beckham et de Nicola Peltz à avoir franchi le «photo ban» imposé lors de la cérémonie ont fini par livrer quelques secrets...
À la tête de ces fins limiers des réseaux sociaux se trouve un duo de passionnés de joaillerie. Premier à avoir dégainé, Rafael Gluz qui a reconnu le légendaire diamant «Star of the East» au cou de la mère de la mariée. Montée par la célèbre maison Harry Winston, cette merveille avait depuis disparu de la circulation. L'œil avisé et passionné qui tient le compte Instagram Wwwjewels a quant à lui prêté attention au collier saisissant porté par Victoria Beckham.
Si, à première vue, la créatrice semble avoir opté pour un classique pendentif en or jaune, ponctué d'une impressionnante taille poire, pour sublimer son décolleté et sa slip dress métallique, ce dernier y a reconnu un des bijoux phares qui compose la cassette de l'ex Spice Girl. En effet, il s'agirait du diamant offert par David Beckham pour le baptême de Brooklyn - le marié donc - que Victoria aurait choisi de porter haut en ce jour symbolique. Le tout remonté sur une chaîne vintage de la fin du XIXe siècle. Un message personnel et touchant qui a attiré tous les regards.
En off du salon de Watches & Wonders, les montres à ne surtout pas rater
Alors que l'actualité de Watches & Wonders a attiré tous les regards dernièrement, tour d'horizon des nouveautés remarquables mises en orbite avant, pendant ou juste après ce salon en vue.
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L’Union européenne met un terme à la formation et à l’entraînement des forces armées maliennes
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
L’Union européenne met un terme à la formation et à l’entraînement des forces armées maliennes
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
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Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
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Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Europe Reluctantly Readies Russian Oil Embargo
Officials are drafting a phased import ban on Russian oil products, but the measure won’t be floated until after the second round of the French elections at the earliest.
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By Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — European officials are drafting plans for an embargo on Russian oil products, the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine and a move long resisted because of its big costs for Germany and its potential to disrupt politics around the region and increase energy prices.
Having earlier this month banned Russian coal for the first time — with a four-month transition period to wind down ongoing orders — the European Union is now likely to adopt a similarly phased ban of Russian oil, E.U. officials and diplomats said. The approach is designed to give Germany, in particular, time to arrange alternative suppliers
The discussions come just as President Vladimir V. Putin of Russia acknowledged on Thursday that the Western sanctions already in place had hurt his country’s vital energy sector.
The earliest the proposed E.U. embargo will be put up for negotiation will be after the final round of the French elections, on April 24, to ensure that the impact on prices at the pump doesn’t fuel the populist candidate Marine Le Pen and hurt president Emmanuel Macron’s chances of re-election, officials said.
The timeline is as important as the details of the ban, and is indicative of the brinkmanship required to convince all 27 E.U. countries to agree to take a previously unthinkable step, as Russia prepares a renewed offensive in eastern Ukraine.
But officials and diplomats, who spoke on condition of anonymity because they were not authorized to discuss the matter with the press, said that there was a growing sense that the measure would be taken even in the absence of a so-called trigger — another major news event like the atrocities in Bucha. But an event of that type could move the decision forward.
“The commission and E.U. members have smartly shied away from defining red lines that would trigger a sanctions response since Russia attacked Ukraine,” said Emre Peker, a director at the Eurasia Group consultancy.
“I expect the E.U. will shy away from defining triggers,” he added, “as continued escalation by Russia in eastern Ukraine and revelations from Bucha and elsewhere continue to drive momentum behind a hardening European stance. Any other major catastrophes that unfold will just add more impetus to the E.U. response.”
The European Union, which has taken five rounds of increasingly severe financial sanctions against Russia since the invasion began Feb. 24, is under tremendous pressure by allies to stop lining the Kremlin’s coffers through oil purchases. So far they have kept gas imports from Russia off the table, because they remain too critical to important European economies, Germany’s in particular.
But a handful of its members are also ill-prepared to deal with the economic consequences from closing the tap on Russian oil imports. Russia is the European Union’s largest oil supplier, providing the bloc with a quarter of its oil and petroleum product imports in 2020.
Germany, the bloc’s de facto leader, highly dependent on Russian oil and gas, has been a key country resisting a quick, universal and simultaneous E.U.-wide oil embargo, and much of the work around the details of the measure is focused on ensuring that Berlin comes on board.
Germany gets 34 percent of its oil from Russia. A key challenge will be not only to find alternative suppliers to make up for that, but also to line up sufficient land transport for oil heading to its two refineries that are fed by pipelines from Russia, in particular a refinery in the eastern city of Schwedt, by the Polish border.
This week, the German ambassador to the United States elaborated on her country’s thinking on energy sanctions in a long thread on Twitter.
“Going cold turkey on fossil fuels from Russia would cause a massive, instant disruption. You cannot turn modern industrial plants on and off like a light switch. The knock-on effects would be felt beyond Germany, the EU’s economic engine and 4th largest economy in the world,” the ambassador, Emily Haber, said.
Hungary, another E.U. country that’s highly dependent on Russian oil, has demanded any future sanctions be decided by E.U. leaders rather than senior diplomats or ministers, raising the prospect of an emergency summit meeting to debate the topic.
Mr. Putin spoke at length about Europe’s dependence on Russian oil and gas at a meeting of top Russian officials on Thursday. He warned of a major disruption to the global economy should Western nations move to ban them.
“The consequences of this may be extremely painful, primarily for the initiators of the policy,” Mr. Putin said, according to an English-language transcript released by the Kremlin.
But he also acknowledged that the European measures already in place are hurting Russia’s energy exports because they affect logistics and finance.
“The most urgent problem here is the disruption of export logistics,” Mr. Putin said at the meeting, which included his top advisers. “Furthermore, there are setbacks in payments for Russian energy exports. Banks from these unfriendly countries are delaying the transfer of funds.”
For now, the drafting of the new European measures is being done by a small number of experts at the European Commission, the bloc’s executive arm, led by President Ursula von der Leyen’s chief of staff, Björn Seibert.
But in addition to the French election, the timetable is also slowed by the Catholic Easter on April 16 and the Orthodox Easter on April 24, observed as a holiday in Europe, meaning that the measures would be put up for debate in late April or early May at the earliest.
A European Union leaders’ summit on Ukraine is already scheduled for the end of May, but officials said it was possible events on the ground in Ukraine, in particular after the launch of the Russian offensive in the east, would make an earlier meeting to address an oil embargo necessary.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
But with all these caveats applying, what once seemed an impossible step for Europe was now likely, officials said.
Following the working method of drafting E.U. sanctions, the Commission is not putting details of its proposals for an oil ban on paper — for fear it will leak, or force public expressions of disagreement among E.U. nations and so break its attempt to project a united front.
Instead, small groups of diplomats will meet with Commission officials to debate the measures in coming days, throughout the Easter break, officials said.
Officials and diplomats say there is growing consensus that, in order to maintain unity among the 27 states, a phased approach is necessary.
The most likely approach is a schedule that differentiates between types of oil products and methods of delivery, with consensus building around the feasibility of a faster embargo on oil transported by tankers, as opposed to oil coming to Europe via pipelines. That concession is intended to bring Germany on board.
A minimum one-month transition period will be part of the oil ban currently discussed, diplomats and officials said.
“While the direction of travel — toward oil sanctions and overall energy decoupling from Russia — is clear and broadly uncontested, many E.U. capitals led by Berlin want to roll out forthcoming measures with as little disruption as possible,” Mr. Peker said.
“That will require phase-outs and exemptions, to allow countries with a heavy reliance on Russian supplies to adjust. It will also be key to achieving consensus among 27 member states,” he added.
Germany’s economy minister, Robert Habeck, has publicly stated that the country is weaning itself off Russian oil with a year-end horizon, timeline that would likely be expedited.
“Companies are letting their contracts with Russian suppliers run out, not renewing them and switching to other suppliers at an insane pace,” Mr. Habeck said in Berlin in late March.
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Le Figaro
Vie de couple : quand céder, quand ne rien lâcher ?
ENTRETIEN - Tous les couples ont leur lot de concessions. Mais faut-il tout accepter par amour, au risque de se perdre soi ? Le psychologue clinicien, Pascal Anger, aide à se poser les bonnes questions.
La concession : accepter la position de l'autre et mettre de côté ses opinions quand bien même nous sommes en désaccord. Serait-ce la clef d'un couple qui dure ? Cette concession, elle n'existe pas chez Frédéric et Iliana, 41 et 37 ans. «Nous sommes deux forts caractères, chacun défendant son bout de gras», décrit le premier. Sur tout et n'importe quoi, juste pour le principe parfois. Du programme télé à la destination des vacances en passant par l'école, privée ou non, pour leur fils d'un an : aucun n'est prêt à un renoncement. Le couple s'est déjà séparé trois fois. «Mais je ne pourrais pas vivre avec quelqu'un de conciliant», assure Iliana. «Il me faut une personne avec autant de répondant et de pugnacité que moi», enchérit Frédéric.
Pendant six ans, Olivia, 38 ans, a accepté le «chacun chez soi» exigé par son compagnon. Elle se persuadait d'y trouver son compte : enchaînant les heures supplémentaires sans se poser de question, n'ayant pas à partager son dressing, ne voyant pas le désir s'essouffler car la phase de rendez-vous était sans fin. Au fil des ans, elle assiste pourtant avec envie aux mariages et aux grossesses de ses amis. «J'ai adressé un ultimatum : on vit ensemble ou on se sépare. On s'est quittés», regrette-t-elle, avec l'impression que le sacrifice lui a coûté six ans de sa vie. Comment avancer ensemble en évitant les chausse-trapes ? Réponses avec Pascal Anger, psychologue clinicien diplômé et formé en thérapie systémique.
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Madame Figaro.- Traits de caractère différents, désirs divergents, principes opposés… N’est-ce pas le propre du couple que de faire des concessions ?Notre conjoint ne nous ressemble jamais en tout point. Rares sont ceux qui cherchent le double d'eux-mêmes, et heureusement : ils leur renverraient par trop leurs défauts. Certes, on a des points communs mais il est aussi plus que normal d'avoir chacun ses principes, ses envies, ses désirs, sa propre vision de l'avenir. C'est peut-être ce qui est le plus difficile quand on se met en couple d'ailleurs : abandonner une part de liberté. Un couple, finalement, c'est toujours beaucoup de concessions de part et d'autre. Particulièrement au démarrage, qui est parfois en côte. Souvent, l'un va se montrer plus conciliant. Mais attention à la dynamique qui peut alors s'installer. De même qu'il ne faut pas chercher à changer l'autre, il ne faut pas non plus devenir l'esclave de l'autre.
En vidéo, les 10 secrets des couples qui durent
À l'heure où l'épanouissement individuel est porté aux nues au sein du couple, où l'on veut s'accomplir soi, comment accepter justement d'abandonner une partie de sa liberté ?La société nous dicte notre façon d'être, mais nous, individuellement, avons bien souvent besoin d'être sécurisé par rapport à l'autre. La question à se poser est : avons-nous tous les mêmes besoins ? Et la réponse est non. Mais il est difficile pour tout un chacun d'abandonner une partie de sa liberté.
Pourquoi ?Se priver de liberté c'est se priver d'une partie de soi, et tout le monde n'en est pas capable. Attention, je ne dis pas que l'engagement dans le couple empêche toute liberté, loin s'en faut. La liberté se travaille et se crée. D'ailleurs, la privation de liberté naît souvent d'une autocensure. Par exemple, on ne sort pas avec ses amis par peur de la réaction de l'autre alors qu'en communiquant il nous aurait rassuré. Peut-être au début aurait-il eu besoin de nous demander de rentrer avant une certaine heure, ou de lui envoyer un ou deux messages au cours de la soirée. Par la parole et l'évocation de ses peurs et de ses désirs, on se sécurise l'un l'autre.
Par la parole et l'évocation de ses peurs et de ses désirs, on se sécurise l'un l'autre
Tous les trésors de communication n'empêchent pas que les positions soient parfois inconciliables… Sur quel terrain laisser l'autre l'emporter ?Sur une petite concession qui ne mine pas notre personnalité, notre moi profond. On est sans arrêt dans une espèce de marchandage dans le couple. Quand on se rend compte qu'on dit non presque par caprice, il faut céder. Où les avis vont-ils diverger ? Sur le choix de l'appartement, de la décoration, de la cuisine. On se marie ? Oui ? Non ? Peux-tu voir tes amis sans moi ? À quelle fréquence ? Si c'est secondaire pour nous, autant accepter le choix de l'autre. Mais là encore, il faut prendre garde à ce qu'un certain rapport de dominant-dominé ne s'instaure pas. La famille aussi, est une terre de concessions. Cette belle-famille qui dans les débuts nous est présentée, c'est le nirvana. On adore s'y rendre pour le poulet du dimanche, mais à la longue, les histoires se multiplient et ce rendez-vous dominical devient pesant. Il faut questionner, parler de ce qui nous plait et déplait et construire son couple comme on se construit soi-même. Plus on se connaît soi-même, plus on sait distinguer ce qui est primordial de ce qui est secondaire. C'est un travail en permanence, puisqu'on évolue. Ce qui est acceptable à 20 ans, peut ne plus l'être à 40 ou 60 ans.
On cède sur une petite concession qui ne mine pas notre personnalité
Sur quels points ne pas lâcher l'affaire ? Quelles questions doit-on se poser personnellement pour savoir quand ça vaut le coup de se battre ?On ne cède pas dès lors que cela va à l'encontre de notre moi profond. Il faut anticiper. Ainsi, quand le désir d'enfant apparaît, par exemple, il faut chercher à savoir si nous sommes en adéquation. Serons-nous raccord sur l'éducation ? Dans certains couples, il y a l'enfant de l'autre à prendre en considération aussi. Ces couples décomposés, recomposés : j'en reçois beaucoup dans mon cabinet. Il y a aussi toutes les questions autour de l'argent, toujours très complexes. Les passions aussi. Il faut faire attention à ne pas vouloir changer pour l'autre.
Ne jamais prendre une décision dictée par la peur de perdre l'autre, ni par le besoin de répondre à ses attentes
Dans la dynamique du couple, il peut y avoir des déséquilibres, mais il ne faut pas se perdre pour l'autre, même par amour. Sinon c'est le principe de la cocotte-minute : à tout accepter, un moment ça explose. Je reçois par exemple beaucoup de couples échangistes, dans lesquels l'un ou l'autre s'est engagé pour le désir du partenaire, sans y prendre lui-même ou elle-même un plaisir. Ces concessions-ci sont d'un renoncement terrible. Il ne faut jamais prendre une décision dictée par la peur de perdre l'autre, ni par le besoin de répondre à ses attentes. Aimer l'autre, ce n'est pas tout accepter. Être en couple, c'est être soi-même.
France24 - World
'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws
Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42
Sam BALL
Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.
Opex 360
Guerre électronique : Où sont passés les brouilleurs R-ECM de la frégate multimissions Normandie?
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Normalement, les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale sont chacune dotées de deux puissants brouilleurs de type R-ECM [Radar Electronic Counter Measure] qui, fournis par les électroniciens Thales et Eletronica, sont situés de part et d’autre de leur grand mât central. Ces dispositifs permettent d’aveugler les radars de surveillance adverses et de neutraliser les autodirecteurs de missiles.
Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
À vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
— Marine nationale (@MarineNationale) January 31, 2022
A priori, la « Normandie » ne disposait déjà plus de ses deux brouilleurs lors des exercices Dynamic Mariner et Joint Warrior, organisés sous l’égide de l’Otan dans l’Atlantique Nord, à partir de septembre 2021. En tout cas, c’est ce que l’on constate sur un cliché publié à l’époque.
#DynamicMariner 21/#JointWarrior 21-2 is complete! ✅
A fantastic opportunity to see the incredible capabilities and professionalism of our #NATO allies up close in challenging conditions.
Until next year! #WeAreNATO #StrongerTogether #DYMR21 @RNinScotland @CdrJamieWells pic.twitter.com/ueuEbkvtqg
— HMS Explorer (@HMSExplorer) October 1, 2021
Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
Selon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
Ce « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
New York Times - World
‘Down With France’: Former Colonies in Africa Demand a Reset
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Decades after independence, many African countries are increasingly troubled by the ongoing influence of their former colonial power.
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By Ruth Maclean
BAMAKO, Mali — Many French guests came through the guesthouse where El Bachir Thiam worked as a security guard, a small oasis of greenery in busy Bamako, the capital of the West African country of Mali. They were friendly, usually, and he liked them.
But after he had welcomed them in, shown them to their rooms and reassured them that Bamako was safe, not the hotbed of terrorist activity it might seem from outside, he went back to his phone, where his activist WhatsApp groups were focused on one thing. Getting the French — their businesses, diplomats and thousands of troops — out of Mali.
Over the past few years there has been a sharp rise in criticism of France across its former colonies in Africa, rooted in a feeling that colonialist practices and paternalistic attitudes never really ended, and propelled by a tide of social media posts, radio shows, demonstrations and conversations on the street.
In Senegal, young people attending protests last year accused the president of being a puppet of the French president, Emmanuel Macron, who is currently vying for a second term. They smashed the windows of French gas stations and set fire to French supermarkets.
In Burkina Faso, as a coup d’état unfolded in January, tailors tore up French flags and pieced the tricolors back together horizontally to make Russian ones.
In Niger last November, after protesters shouting “Down with France!” tried to block a French military convoy, the soldiers opened fire. They killed two people, the Nigerien government said.
Nearly half of the countries in Africa were at one time French colonies or protectorates. Six decades after most of them gained independence, young people like Mr. Thiam — born long after the colonial French departed — are driving this uprising, tapping into a wealth of online information that older generations, often less educated and literate, never had access to, and trying to use it to promote change. And their elders are paying attention.
“There’s a new awakening in sub-Saharan Africa that the world should know about,” said El Hadj Djitteye, a Malian analyst who recently founded a think tank, the Timbuktu Center for Strategic Studies on the Sahel. “If a foreign minister makes a speech today, there’s a group of young analysts that can look at it and say this paragraph is paternalist, that one is aggressive, this isn’t diplomacy.”
Though the tide of information they consume and share sometimes veers into misinformation, including unfounded rumors about France working with jihadists or stealing gold, much of the criticism in countries with ties to France is aimed at the perceived arrogance of the former colonial master. There have always been critiques of France, particularly in more educated, urban circles in West Africa, but now that almost everyone either owns a cellphone or knows somebody who does, these ideas have spread.
In Mali, where for almost a decade French soldiers who initially came at the invitation of the Malian government have tried and failed to stop the spread of armed Islamist groups, France stands accused of disrespecting Malians not just by activists like Mr. Thiam, but by the country’s highest officials, including the prime minister.
“They want to humiliate us,” said Prime Minister Choguel Maiga in a recent speech which drifted into unfounded conspiracy theory. This kind of rhetoric has helped the military junta that seized power in 2020 retain huge popular support. “We’re not a people that submits.”
This is a stark turnaround from a decade ago. When jihadists took over its northern cities in 2012, Mali appealed to France for military help. And when French soldiers arrived, Malians greeted them as liberating heroes.
Now they are effectively being chased from the country. They are blamed for sanctions imposed by the Economic Community of West African States, or ECOWAS, aimed at trying to get the junta to commit to handing over power — France is assumed to be the group’s puppet master.
The French are blamed for their failure to stop an insurgency that metastasized and spilled over Mali’s borders, destabilizing a vast stretch of arid territory known as the Sahel — even though troops from Mali have also been fighting the insurgents and now stand accused of massacring hundreds of people together with their new partners, Russian mercenaries. The French are blamed, too, for their support of former rebel groups from the north considered by many in Mali’s powerful south to be no different than the jihadists.
The deteriorating security situation was one of the main things Mr. Thiam posted about on social media during his night shifts at the guesthouse. He built up a following of more than 35,000 friends and followers on Facebook at one point.
But he wasn’t just an online warrior: He co-founded an activist group, On A Tout Compris — French for “We’ve Got it All Figured Out” — which organized demonstrations outside the French embassy and targeted French-owned businesses like the petroleum company Total. Soon, he found he was having to duck out of his activist meetings early to get to work on time. Then he left the guesthouse job for full time activism.
His favorite trick was to post videos of himself burning the French flag on Facebook — something that eventually got him banned from the social network, he said. (Facebook said that the burning of flags does not violate their policies, but he could have been banned for another reason). He said he posted pictures of dead French soldiers, labeling them “other terrorists,” just for shock value.
“We knew that was mean, but it was part of our battle plan,” he said.
French soldiers are now packing up in their bases, preparing to leave, while their leaders focus on their relationships with other, friendlier countries like Niger and Ivory Coast, where this month they will hold a training session with local troops, as they have done for years.
For years after African nations got independence, France maintained a web of political and business ties with its former colonies, often in effect propping up corrupt governments or dictators for its own benefit, a system widely known as Françafrique.
When Mr. Macron became president, it initially seemed that things would change. He promised to declassify secret files related to the assassination of Thomas Sankara, Burkina Faso’s revolutionary leader, killed in a putsch in which many suspect France played a role. He asked Rwanda for forgiveness over France’s role in the genocide.
“I am from a generation that doesn’t come to tell Africans what to do,” he told students in Ouagadougou, Burkina Faso’s capital, in 2017.
But this rang hollow in January 2020 when he summoned five African leaders to a summit, partly to disavow rising anti-French sentiment in their countries. To many of their citizens back home, Mr. Macron came across as insufferably arrogant.
And in Mali — often, of late, the harbinger for the region, whether in terms of coups or destabilizing Islamist groups — people felt that the arrogance just kept coming — notably, in French ministers’ condemnations of the military junta that overthrew the president, France’s erstwhile ally, Ibrahim Boubacar Keita.
The relationship between the two countries broke down fast.
After France’s foreign minister, Jean-Yves Le Drian, called the junta “illegitimate” and “out of control” in January, its ambassador in Bamako was instructed to leave.
On a recent afternoon at the embassy, the ambassador’s spacious office was hushed, the only sign of him a photograph atop his office chair, where he jokingly propped it on his way out.
Many Malians still bristle at that “illegitimate” label: of course, they say, the junta was not elected. But many feel they have been failed by democracy as France conceives it, and that the junta speaks for them.
“Stop thinking we are inferior,” said Pierre Togo, a former soldier, addressing France as he nursed a mango juice at a Bamako bar on a recent evening. “France is plotting, playing games, and Africans understand that now.”
Across town, at a busy roundabout where vendors sold Malian flags, Lassina Keita, a mechanic, wiped oil-stained hands on his shirt, to which was clipped the source of all his information, a small yellow radio. “It’s better to say thank you, and let them go,” he said of the French.
But while these sentiments are common in the capital, some Malians from the north and center, where the insurgency is raging, see things differently.
In a quiet suburb of Bamako, Ami Walet Idrissa and Bintou Walet Abdou, both 22, chatted in Ami’s house, its rough cinder block walls heating in the sun. They reminisced about their lives back home in Timbuktu, which was taken by Islamist militants, after arms and men flooded into the country in the wake of Libya’s descent into chaos.
“France helped Mali a lot,” said Bintou.
“They’re the ones who chased the jihadists out,” Ami said.
When jihadists took over Timbuktu in 2012, Ami was 13. Her parents had fled, but she stayed behind with her siblings. One day, walking home after bathing in the river, armed men stopped Ami and her brother. Males and females were forbidden from walking together, they said — siblings or not. They whipped them both, she said.
Both women worried about what would happen if the French left, but they never said so in public, even when people equated the French with jihadists, as they often did. Their opinions could invite trouble in Bamako.
Were France’s harshest critics living in areas threatened by extremists or abusive military forces, rather than safely in Bamako, things could be different.
At the leafy guesthouse, one of Mr. Thiam’s former co-workers was amused to hear what his old colleague was up to.
“Send him to Dogon country, let him hear a bit of gunfire,” he said with a smile, referring to an area often attacked by the armed groups that France fought. “He’ll run back yelling ‘Vive la France!’”
Mamadou Tapily, Mohamed Ag Hamaleck and Mady Camara contributed reporting.
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Le Figaro
24 heures photo du 11 avril 2022
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Cinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine
EN IMAGES - Profondément divisé avant l'offensive russe, lancée le 24 février, le peuple ukrainien s'est unifié dans la lutte pour la survie de son pays. Chacun, à sa façon, résiste aux assauts et bombardements meurtriers de l'ennemi.
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a 50 min
France24 - World
'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine
Issued on: 07/04/2022 - 18:10
Sam BALL
Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.
Le Figaro
Revivez le quatorzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitDeux jours après le premier tour, un bilan des rapports de force électoraux a été tiré dans ce rendez-vous, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour le quatorzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frank Tapiro, publicitaire, expert en communication politique. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction du Figaro, de Sophie de Ravinel, grand reporter au service politique du Figaro, et de Charles Sapin, journaliste au service politique du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Qu'est-ce que le premier tour dit de l'état de la France ?», «Sur quoi va se jouer le second tour de cette présidentielle ?» et «Existe-t-il encore un front républicain ?».
Qu'est-ce que le premier tour dit de l'état de la France ?
Au terme du premier tour, la situation politique du pays s'est un peu éclaircie. Si l'abstention a atteint 26,31% dimanche, elle n'a pas battu le record que tout le monde craignait. De ce scrutin, en sont ressortis trois grandes tendances, trois ensembles politiques : celui d'Emmanuel Macron largement en tête, celui de Marine Le Pen en deuxième position, puis celui de Jean-Luc Mélenchon qui a réussi une forte poussée dans les derniers jours de campagne. Trois prétendants qui se partagent presque 70% des suffrages, et qui ont bénéficié du «vote utile» à plein régime.
Sur quoi va se jouer le second tour de cette présidentielle ?
Ils ne sont plus que deux pour la dernière étape de cette présidentielle : Emmanuel Macron contre Marine Le Pen. Qu'est-ce qui fera la différence In fine ? Si le président-candidat garde une courte avance sur son adversaire nationaliste, l'écart n'est plus aussi grand qu'il y a quelques semaines. Retraites, Europe, démocratie... Les deux finalistes se rendent coup pour coup pour tenter de convaincre les Français que leur projet est le meilleur pour la France.
Existe-t-il encore un front républicain ?
Dans l'optique de ce nouveau match Macron-Le Pen, parler de front républicain a-t-il encore une pertinence ? Alors que gauche et droite se fracturent sur le soutien au président sortant face à la «menace» nationaliste, Emmanuel Macron tente également d'agiter le risque d'une victoire de sa concurrente pour mieux rassembler autour de lui ses opposants politiques et jouer à fond le rempart contre le RN.
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Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
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La Slovaquie envisage de céder ses avions MiG-29 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
La semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
France24 - World
War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive
Issued on: 08/04/2022 - 12:48Modified: 08/04/2022 - 12:49
Gwendoline DEBONO
The war in Ukraine is being waged on many fronts. From Odesa on the Black Sea to Irpin in the north, via Mykolaiv and the capital Kyiv, FRANCE 24's Gwendoline Debono has followed the trail of violence and devastation. Our reporter met fighters joining the war, civilians hiding in underground bunkers and women giving birth amid Russian shelling. She witnessed the horror of the morgue of Mykolaiv, where bodies are brought in all day long for families to identify. She also followed volunteer ambulance workers who take huge risks to try to save those trapped by the fighting.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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ON THE GROUND
Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs
ON THE GROUND
From Ukraine with love: Newlyweds defy Russian bombs in Kharkiv
WAR IN UKRAINE
On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire
L'Humanité
Un jour avec Denis Mukwege, Nobel de la paix contraint de vivre sous protection
Un jour avecIl est célèbre dans le monde entier pour son combat en faveur des femmes violées, ces corps « transformés en champs de bataille » que le gynécologue formé à Angers tente de réparer. Et obtenir, pour toutes les victimes des carnages perpétrés au Congo, justice et vérité.
Marc de Miramon Il a, le temps d’un passage à Paris, troqué sa blouse de chirurgien pour un élégant costume et reçoit chaleureusement quelques journalistes et représentants d’ONG dans un discret hôtel parisien. Denis Mukwege, 67 ans, vit en permanence sous protection depuis qu’il dénonce, avec le renfort et l’autorité de son prix Nobel de la paix décerné en 2018, les carnages incompréhensibles perpétrés en République démocratique du Congo.
Personne ne connaît avec certitude le bilan humain de la guerre qui ravage cet immense pays grand comme l’Europe occidentale. Un conflit qui a débuté en 1996, dans le sillage du génocide perpétré au Rwanda et de la chute du maréchal Mobutu, et qui n’a jamais véritablement cessé depuis.
Un massacre inoubliable
Choqué par les images qui parviennent d’Ukraine, où le gouvernement accuse la Russie d’avoir pris pour cible une maternité à Marioupol, il se souvient de ce premier massacre auquel il a réchappé de justesse, à l’hôpital de Lemera, où il était médecin directeur. Aux prémices de la guerre, des hommes en armes surgissent et massacrent le personnel soignant avant d’achever les malades dans leur lit.
« Comment peut-on faire une chose pareille ? La plupart de ces personnes avaient été opérées la veille et ne pouvaient même pas se lever. Les gens qui venaient dans mon hôpital pour se faire soigner me faisaient confiance. En quoi, en posant cette question de savoir qui est responsable de cette tuerie, serais-je manipulé ? » s’interroge-t-il.
Car Denis Mukwege veut mettre fin à l’impunité qui caractérise le pillage et les massacres du pays considéré comme le plus riche du monde, convoité pour ses minerais rares, son cuivre, son or, ses diamants, ses terres incroyablement fertiles.
Publiquement, James Kabarebe, qui fut ministre de la Défense du Rwanda de 2010 à 2018, a dénoncé le gynécologue comme un pantin « manipulé par des forces obscures » et l’a désigné comme un ennemi de son pays. Car Kigali combat avec férocité ceux qui comme Denis Mukwege tentent d’exhumer le rapport Mapping, publié en 2010 et qui dort depuis dans les tiroirs des Nations unies. Ses quelque 600 pages regorgent de tueries de masse, villageois sans défense massacrés à coups de marteau, de baïonnette, de fusil, de grenade ou de machette, femmes et enfants exterminés indistinctement.
« Abattoir à ciel ouvert »
Tous les pays impliqués dans cette « guerre mondiale africaine » y ont commis des crimes, mais les troupes rwandaises sont particulièrement ciblées. Ce sont elles qui ont encadré les troupes de Laurent-Désiré Kabila, un ex-guérillero « marxiste » reconverti dans les trafics, jusqu’à Kinshasa, transformant l’ex-Zaïre, selon l’expression d’Emma Bonino, alors commissaire européenne pour l’aide humanitaire d’urgence, en véritable « abattoir à ciel ouvert ».
Ces tentatives de meurtre existent, j’ai perdu des proches (...). Ces personnes veulent me faire taire simplement parce que je demande la justice. Mais elles n’arriveront pas à me faire plier. »
Mais Denis Mukwege ne sait pas avec certitude qui en veut à sa vie. « Si c’était le cas, ça serait plus facile de me protéger. Ces tentatives de meurtre existent, j’ai perdu des proches, j’ai été attaqué chez moi, à mon bureau, sur la route », raconte le miraculé : « Ce sont des personnes qui veulent me faire taire simplement parce que je demande la justice. Mais elles n’arriveront pas à me faire plier, la justice ne se négocie pas. J’ai parlé du rapport Mapping aux Nations unies en septembre 2012, et j’ai été pris pour cible dès mon retour chez moi. Les assaillants avaient déjà pris mes enfants en otage. Puis ils se sont précipités dans ma voiture et m’ont obligé à sortir sous la menace d’une arme. Joseph, mon collaborateur qui m’accompagnait, a pris ma place et a été touché par plusieurs balles, une dans le flanc, une dans la tête, nous étions tous les deux couverts de sang. Ils m’ont laissé pour mort. »
Un film coup de poing
Le docteur prend ensuite la route du cinéma les 7 Parnassiens, où deux séances du film documentaire l’Empire du silence, du réalisateur belge Thierry Michel, doivent être projetées. Toujours en salle, ce film coup de poing raconte et illustre, avec des images et des paroles inédites, quelques-unes des pages imbibées de sang du rapport Mapping. Pour la première fois, les noms de certains des responsables de crimes que le rapport Mapping, pour des raisons diplomatiques, a gardés secrets sont dévoilés, à l’instar de celui de James Kabarebe…
À l’heure où les États-Unis de Joe Biden dénoncent un « génocide » perpétré par la Russie en Ukraine, Denis Mukwege fustige ce deux poids deux mesures, tout en refusant de comparer les souffrances. « Partout où elles existent, il faut se dire qu’elles ne doivent plus jamais se passer ailleurs. Et partout, nous devons les dénoncer avec toujours la même humanité. »
denis mukwegecongorwandaUn jour avec France24 - World
Floods wreak 'untold havoc' in South Africa, killing more than 300
Issued on: 13/04/2022 - 11:56
NEWS WIRES
The death toll from devastating floods in and around the South African port city of Durban has risen to 306, the government said Wednesday, after roads and hillsides were washed away as homes collapsed.
The heaviest rains in 60 years pummelled Durban's municipality, known as eThekwini. According to an AFP tally. The storm is the deadliest on record in South Africa.
"By the evening of 13th of April, we have been informed that the death toll from the floods disaster in KZN (KwaZulu-Natal) province has risen to 306 people" Nonala Ndlovu, spokeswoman for the provincial disaster management department said.
Her office said the death toll is "one of the darkest moments in the history" of KZN.
Earlier Wednesday Ndlovu had put the toll at 259.
President Cyril Ramaphosa has described the floods as a "catastrophe" and a "calamity".
"Bridges have collapsed. Roads have collapsed. People have died," he said, adding that one family lost 10 members.
At least 248 schools have been damaged
"This is a catastrophe of enormous proportions," he said, addressing a local community after inspecting the damage from the floods.
The United Methodist Church in the township of Clermont was reduced to a pile of rubble. Four children from a local family died when a wall collapsed on them.
Other homes hung precariously to the hillside, miraculously still intact after much of the ground underneath them washed away in mudslides.
'It's scary'
Nokuthula Ntantiso's house survived, but many others in her Umlazi township did not.
"It's scary, because even last night I didn't sleep... because I was wondering if even this (home) that I'm sleeping in can collapse at any time," the 31-year-old call centre operator said.
She tried to go back to work on Wednesday, but turned back at a collapsed bridge.
Meanwhile a dozen crocodiles that went missing from breeding ponds after the heavy rains swamped a crocodile farm near Durban have reportedly been recaptured.
The storm forced sub-Saharan Africa's most important port to halt operations, as a main access road suffered heavy damage.
Shipping containers were tossed about, washed into mountains of metal that rose taller than the elevated highways.
Sections of other roads were washed away, leaving behind gashes in the earth bigger than large trucks.
The main highways were littered with trees and mud so deep that bulldozers were called to help clear it.
Highway barriers lay twisted like pipe cleaners along the side of the roads.
"We see such tragedies hitting other countries like Mozambique, Zimbabwe, but now we are the affected ones," Ramaphosa said as he met with grieving families near the ruins of the church.
South Africa's neighbours suffer such natural disasters from tropical storms almost every year, but Africa's most industrialised country has been largely shielded from the storms that form over the Indian Ocean.
These rains were not tropical, but rather caused by a weather system called a cut-off low that brought rain and cold weather to much of the country.
When storms reached the warmer and more humid climate in Durban's KZN province, even more rain poured down.
450mm in 48 hours
"Some parts of KZN have received more than 450 millimetres (18 inches) in the last 48 hours," said Tawana Dipuo, a forecaster at the national weather service. That amounts to nearly half of Durban's annual rainfall of 1,009 mm.
Rain continued in parts of the city on Wednesday afternoon, and a flood warning was issued for the neighbouring province of Eastern Cape.
The storm struck as Durban had barely recovered from deadly riots last July which claimed more than 350 lives, in South Africa's worst unrest since the end of apartheid.
The national police force deployed 300 extra officers to the region, as the air force sent planes to help with the rescue operations.
More than 6,000 homes were damaged.
Floods killed 140 people in 1995.
(AFP)
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Dozens killed in South Africa floods and mudslides following rainstorms
EYE ON AFRICA
South Africa's fourth wave of Covid-19 slowing down
EYE ON AFRICA
War in Ukraine: South Africa warns of fallout from inflation
France24 - Monde
En Albanie, une ancienne base soviétique restaurée pour accueillir l'Otan
Publié le : 12/04/2022 - 19:18
Samia METHENI
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Dans l'ancienne ville de Staline, en Albanie, des dizaines de vieux Mig soviétiques et chinois rouillent à ciel ouvert sur ce qui fut une base militaire communiste. Mais le site va bientôt renaître de ses cendres sous la forme d'une base aérienne rutilante de l'Otan.
L'Humanité
Il y a 25 ans : le film «Titanic», un paquebot dans notre imaginaire collectif
RécitCinéma. Le 15 avril 1912 sombrait le bateau transatlantique. Cette tragédie a trouvé sa traduction en images, il y a vingt-cinq ans. Aux commandes, un visionnaire nommé James Cameron, qui a abordé cette catastrophe sous l’angle d’une histoire d’amour shakespearienne.
Michaël MélinardAvant même son arrivée sur les écrans, le Titanic de James Cameron était déjà entré dans la légende. Il est alors le film le plus cher de l’histoire du cinéma. Le budget prévisionnel de 125 millions de dollars est largement dépassé. Et quand, Bill Mechanic, patron de la Fox, débarque sur le tournage pour demander au cinéaste de renoncer à certaines scènes pour limiter les frais, le cinéaste canadien fulmine. « Pour couper dans mon film, il faudra me virer. Et pour me virer, il faudra me tuer ! »
Cameron renonce à son salaire de cinéaste
James Cameron en a vu d’autres. Mais pour continuer à faire le film tel qu’il l’entend, c’est-à-dire dans une version de plus de trois heures, il renonce à son salaire de cinéaste. Bien lui en a pris puisque Titanic est longtemps resté le plus grand succès du box-office mondial avec 1,84 milliard de dollars de recettes. Avant d’être détrôné douze ans plus tard par Avatar, un autre film de James Cameron. Il y a eu d’autres Titanic.
Pourtant, celui qui met en scène l’histoire d’amour de Rose et Jack, la jeune femme de bonne famille prête à marier (Kate Winslet) et l’artiste sans le sou qui a gagné son billet de troisième classe aux cartes (Leonardo DiCaprio), demeure, près de vingt-cinq ans après sa sortie, l’œuvre qui configure notre imaginaire sur cette catastrophe maritime. Le réalisateur canadien, jusqu’alors reconnu pour ses films spectaculaires – Terminator, Terminator 2, Abyss, Aliens, le retour ou True Lies –, développe une fascination pour le Titanic après la découverte d’un documentaire.
À 3800 mètres de profondeur
« J’ai loué le matériel et les sous-marins du professeur Sagalevich. Le 8 septembre 1995, au large de la Nouvelle-Écosse, je me suis retrouvé à 3 800 mètres de profondeur, à bord d’un submersible russe pour filmer l’endroit où gît le Titanic. C’était hallucinant ! » explique le cinéaste. Le naufrage, le vrai, s’est déroulé dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. Sur les 2 227 passagers, 1 522 sont morts ou disparus. Seuls 705 survivants ont réchappé des eaux glacées. Et si les archives montrent que la surmortalité des passagers de troisième classe est due à leur éloignement des canots de sauvetage, James Cameron a décidé d’en donner une autre vision.
« Sur le Titanic, les passagers de première classe se prenaient pour les maîtres du monde, mais ils n’en ont pas assumé les responsabilités. Le Titanic n’a pas coulé parce que la technologie de l’époque était défaillante. C’est le contrôle de cette technologie qui n’était pas à la hauteur », clame le cinéaste à nos confrères du Monde. Pour cette histoire d’amour à 199 millions de dollars selon Cameron, entre 200 et 300 millions de dollars selon d’autres estimations, Jim, pour les intimes, a vu les choses en grand. Une copie du paquebot a été construite à l’identique à Rosarito, au Mexique.
Grandeur nature
Ne trouvant pas de studio assez grand pour accueillir le mastodonte, le cinéaste en fait construire un. Au final, la maquette grandeur nature se contente du 9/10 de l’original, soit la hauteur d’un building de 75 étages pour aller avec les 268 mètres de long. Mais Cameron décore aussi l’intérieur à l’identique, faisant même appel à des sociétés qui ont travaillé sur le vrai Titanic.
« Ce film est formidable car pendant la première heure et demie, on est tellement passionné par l’histoire qu’on oublie que le bateau va couler. » Gérard Oury
Pourtant, le naufrage n’est qu’une toile de fond très spectaculaire. « Je me suis offert une certaine liberté artistique, mais qui ne transgresse à aucun moment ce qui est connu des derniers instants du bateau », tempère Cameron.
Et ça marche. Gérard Oury, l’ancien détenteur du record d’entrées en France avec la Grande Vadrouille, s’enthousiasme : « Ce film est formidable car pendant la première heure et demie, on est tellement passionné par l’histoire qu’on oublie que le bateau va couler. » Le public se rue en masse. En France, le long métrage a été vu par 21 700 000 spectateurs. « Nous nous demandons pourquoi il faut presque trois heures et demie pour raconter une histoire aussi simple. Et, en plus, par quel miracle ce film est le moins ennuyeux de l’année », s’extasie la critique de The New Yorker.
Émotions intenses
Dans Titanic, le spectacle et l’émotion se tirent la bourre et finissent par s’enlacer. « Une de mes scènes préférées est celle où le couple s’embrasse à l’avant du bateau. C’est un moment très émouvant, mais truffé d’effets spéciaux. Ceux-ci ont été créés pour exprimer les sentiments intérieurs des personnages à l’image. La mer est virtuelle, les acteurs devant un écran vert… C’est une scène très technique, mais qui a un effet émotionnel intense. Il n’y a donc aucune contradiction entre les deux », analyse le cinéaste. Le pont se retrouvant à un angle de 90 degrés reste un moment inoubliable. « J’ai tout fait pour rendre ce naufrage terrifiant. Mais le plus difficile, le plus perturbant aussi, était de restituer l’émotion, l’état d’esprit des passagers promis à une mort atroce », confirme-t-il.
À la conquête des oscars
Après avoir fait trembler la Fox et la Paramount, qui se sont associées pour produire le film, Titanic conquiert aussi les oscars. 14 nominations, 11 statuettes, dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Les comédiens principaux restent sur le carreau. L’un et l’autre se rattraperont plus tard.
Titanic fait quasiment l’unanimité. Même à gauche. Dans l’Humanité Hebdo, Didier Rochet le défend bec et ongles : « Titanic nous vient de Hollywood, mais, de façon paradoxale, la fascination qu’il suscite rejoint d’autres engouements récents, films plus modestes, certes, mais qui, à l’instar des œuvres de Guédiguian ou Poirier, racontent à leur façon les mêmes révoltes, la même envie de casser les moules, de jouer la carte de la singularité individuelle, des histoires personnelles et de leur résistance à la norme et à l’ordre établi. »
Michaël Melinard
Histoirecinémajames cameronleonardo dicaprio L'Humanité
Macron doit descendre de l’Olympe
ÉditorialCathy Dos SantosN’est pas Jupiter qui veut. C’est pourquoi il est urgent qu’Emmanuel Macron dévale les pentes du mont Olympe qu’il s’est inventé pour revenir en France afin de prendre, enfin, la mesure du péril qui nous guette. Au lieu de cela, le maître des horloges croit pouvoir remonter le temps, en endossant aujourd’hui les habits du candidat de premier tour qu’il a pourtant refusé d’être durant toute la campagne. Grossière erreur. L’extrême droite est au seuil du pouvoir, forte comme jamais elle ne l’a été depuis Vichy. Le terrible bilan de ce quinquennat alimente le refus d’arbitrer le duel du 24 avril. Les digues entre la droite et le Rassemblement national ont cédé au point d’offrir une réserve de voix supplémentaire à l’héritière Le Pen, qui se repaît déjà du renfort empressé d’Éric Zemmour et d’une abstention abyssale.
Devant ce désastre, Emmanuel Macron doit cesser de fanfaronner. Son pari : il n’y a pas de front républicain, les Français l’éliront sur son programme. Si quelqu’un lui murmure encore à l’oreille, il serait temps de lui suggérer un changement radical et immédiat de stratégie. Toutes les enquêtes d’opinion prédisent un écart des plus serrés entre les deux candidats. Personne ne doit jouer avec le feu. À contrecœur, des millions d’électrices et d’électeurs s’apprêtent à utiliser le seul bulletin à leur disposition pour barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite. Cela n’a rien d’un vote de conviction, ni d’une adhésion au programme d’En marche. Non, c’est le geste de démocrates sincères, viscéralement attachés à nos principes communs : liberté, égalité, fraternité. Il ne faut pas leur demander d’assumer seuls la responsabilité à laquelle se soustrait pour l’heure le président sortant.
Parlons clair : notre pays est en danger. Le mépris et la suffisance ne sont plus tolérables. Lorsqu’on aspire à être reconduit aux plus hautes fonctions de l’État dans de telles circonstances, il faut faire preuve d’humilité et de courage. À l’image des femmes et des hommes qui, révulsés par le macronisme mais armés de leur conscience, vont préserver la France du pire.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronExtrême droiteMarine Le Pen L'Humanité
Robert
BilletMaurice Ulrich« Décomposition », en titrant ainsi sa chronique hebdomadaire dans le quotidien de la droite, Luc Ferry ne cache pas son inquiétude. En lieu et place de la recomposition politique annoncée au début du quinquennat, la vérité apparaît tout autre et donc c’est à « une décomposition délétère » que nous assistons, qui nous installe « dans un paysage aussi inquiétant que peu enthousiasmant ». La France est déchirée comme jamais, les extrêmes représentent plus de 50 % de l’électorat, tandis que les partis du gouvernement sont « laminés », ce qui n’annonce rien de bon. Et donc du côté d’une droite « écartelée entre un centre mou et inefficace et un populisme dur », Marine Le Pen aura « un boulevard pour récupérer enfin les LR soucieux d’en finir avec l’échec ». Inquiétant en effet. Sinon, on croit bien que c’est le même Luc Ferry qui, en duo dimanche soir avec Daniel Cohn-Bendit sur une chaîne télé, accueillait un troisième intervenant. « Tiens, voilà Robert. » Ben oui, Robert Ménard, soutien indéfectible de Marine Le Pen. Robert, quoi !
le billet de Maurice Ulrich L'Humanité
Les résultats dans votre commune et votre département au 1er tour de l'élection présidentielle 2022
Les résultats du 1er tour
Trois minutes pour comprendre les principaux enseignements de ce 1er tour
Les principaux enseignements du scrutin décryptés pour vous par Cédric Clérin, rédacteur en chef de l’Humanité Magazine.
Retrouvez ici toute l'actualité politique après ce premier tour de l'élection présidentielle.
Présidentielle 2022Élections 2022Résultats présidentielle 2022 L'Humanité
Pour les électeurs de gauche, un second tour aux airs de cruel dilemme
ActuPrésidentielle. Pour les électeurs de gauche, l’attitude à adopter le 24 avril ne va pas de soi et le niveau d’abstention pourrait s’en ressentir. Un jeu dangereux, encouragé par un président qui reste droit dans ses bottes.
Julia HamlaouiDéjà plus qu’un souvenir en 2017, lors de la première confrontation entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les grandes manifestations qui avaient accompagné la qualification de l’extrême droite au second tour de la présidentielle en 2002 semblent, vingt ans plus tard, être une page bel et bien tournée.
Fer de lance des mobilisations d’alors, la jeunesse se rallie plutôt, pour l’heure, au slogan « Ni Le Pen ni Macron », avec de premières AG étudiantes à Nanterre ou à la Sorbonne. Cinq ans de politique non seulement de casse sociale mais aussi sécuritaire et discriminatoire – de la loi « sécurité globale » à celle contre le « séparatisme » – ont mis à mal le réflexe du vote anti-Le Pen, puisque le bulletin restant porte le nom d’Emmanuel Macron, dont les gilets jaunes, notamment, gardent un cuisant souvenir.
L’illusion d’un vote d’adhésion
Le choix pour ce second tour prend dès lors des allures de dilemme pour nombre d’électeurs de gauche, dont les 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon qui sont la clé du 24 avril. L’issue n’en est que plus incertaine face à une menace plus prégnante que jamais. Marine Le Pen est créditée de 46 à 48 %, et une hausse de l’abstention pourrait faire basculer le match en sa faveur.
Face à un Emmanuel Macron qui tente, malgré le danger, d’entretenir l’illusion d’un vote d’adhésion, une partie des responsables et électeurs de gauche attend des gages. « Il doit dire clairement qu’il renoncera à ses réformes insensées », assure ainsi Fabien Roussel, au nom du PCF. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous appelons à utiliser le bulletin Macron, parce que ça a été un quinquennat d’inaction climatique, mais c’est absolument nécessaire pour préserver la démocratie », ajoute Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV sur BFMTV.
« L’un et l’autre ne sont pas équivalents »
Du côté insoumis, l’heure est à la consultation. Leurs 310 000 soutiens inscrits sur la plateforme de l’Union populaire auront à se prononcer entre trois possibilités : « Voter Emmanuel Macron, voter blanc ou nul, ou s’abstenir ». Le candidat FI signe, à cette occasion, une adresse à ses partisans. Il y pointe les points communs entre les deux prétendants restés en lice, citant le gel du Smic, le refus de la retraite à 60 ans ou encore la non-prise en compte des alertes du Giec.
« Cependant, poursuit-il, l’un et l’autre ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale, qu’elle partage avec Emmanuel Macron, un ferment dangereux d’exclusion ethnique et religieuse. Un peuple peut être détruit par ce type de division. Nous savons tous qu’elle n’égale aucun autre mal. » Les soutiens du candidat ont jusqu’à samedi soir pour se décider, les électeurs de gauche jusqu’au 24 avril pour barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite.
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
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VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne
VidéoAu QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.
Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.
Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".
L'Humanité
VIDÉO. Les militants Insoumis entre déception et fierté
VidéoEn dépit d'une mobilisation importante des électeurs de gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise termine troisième du premier tour de l'élection présidentielle, avec 22% des votes, derrière Marine Le Pen qui totalise 23,4% des voix. Réunis au Cirque d'Hiver (Paris) pour l'annonce des résultats dimanche 10 avril, les militants affichent leur déception de ne pas voir leur candidat passer au second tour, mais évoquent aussi les espoirs suscités par la campagne et le score de Jean-Luc Mélenchon.
La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 22% des voix. Ses meetings ont fait le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, qu’une heureuse surprise pouvait se produire.
Mais, à 20 heures, lorsque les premiers résultats ont commencé à tomber, il manquait toujours environ trois points au candidat de l’Union populaire pour enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, le 5 mars, retransmis simultanément dans 11 autres villes via ses hologrammes. L'écart s'est ensuite encore resserré dans la soirée avec la candidate du Rassemblement national. Mais, comme en 2017, même s’il termine cette fois-ci troisième (il était quatrième lors de l’élection précédente), Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à atteindre le deuxième tour.
El País (ESP)
SANS TITRE
Un mismo nombre, dos recetas diferentes: ya la tenemos liada de nuevo. Porque depende de dónde hables de “ajoarriero” la gente puede entender que se trata de este guiso con verduras -sobre todo en el País Vasco o Navarra- o de un untable a base de bacalao, patata, ajo y aceite, también conocido como atascaburras o ajo mortero (primo hermano de la brandada) si te acercas a Cuenca o Murcia. Se trata de dos dignísimas y sabrosas recetas de vigilia y las queremos a ambas por igual, pero hoy vamos a preparar la primera.
Como pasa a menudo en las recetas antiguas, su origen no está del todo claro, pero se atribuye a los arrieros, encargados de transportar mercancías en mula u otros animales de carga. Tiene cierta lógica, porque el salazón es un método que les permitía tener un bacalao de larga conservación y añadirle las verduras que se fueran encontrando por el camino para conseguir un guiso reconfortante y sabroso, que con una hogaza de pan para untar debía saber a gloria mientras llevabas 12 mulas desde Castilla a Galicia
He usado la receta que le enseñaron a Mikel López Iturriaga en la Escuela de Cocina Hoffman, aunque hay otras que añaden también pimiento verde, lo convierten en un plato completo añadiendo patata cocida o lo aderezan con carne de pimiento choricero. Si te gusta el sabor y la presencia del ajo, puedes poner tres dientes en lugar de seis en el aceite en el que luego se hará el bacalao y añadirlos después al sofrito de verduras. Otra opción es, como se hace en las recetas más tradicionales, cocinar el bacalao, la guindilla y los ajos a la vez, el sofrito por otra parte y mezclarlo todo después.
Ingredientes
Para 4 personas (o más si es como aperitivo)
- 600 g de bacalao
- 6 dientes de ajo
- ½ guindilla (o al gusto)
- 500 g de tomate pelado en daditos (puede ser una buena conserva)
- 300 g de cebollas (2 medianas)
- 4 pimientos del piquillo
- Sal
- Una hoja de laurel
- Aceite de oliva virgen
Preparación
- Pelar los ajos y cortarlos a pluma. Dorarlos a fuego suave en un fondo de aceite de oliva junto a la guindilla, dejar enfriar el aceite y retirar.
- Mientras, llevar el bacalao a ebullición desde agua fría con una hoja de laurel. Cuando hierva, retirar del fuego y dejar enfriar.
- Pelar y cortar a pluma las cebollas, dorarlas en otro recipiente con un poco de aceite y sal. Dejar que se doren, añadir el tomate y dejar cocer unos minutos.
- Añadir los pimientos cortados en tiras y cocer hasta que casi se elimine el líquido.
- Poner el bacalao en el aceite de freír el ajo, con la piel hacia abajo. Cocinar a fuego muy suave, moviendo la cazuela suavemente en círculos para ayudar a que suelte la gelatina y ligue, durante unos ocho minutos o hasta que las lascas empiecen a separarse.
- Retirar el bacalao del pil pil, desmigarlo y devolver al pilpil junto a la salsa de tomate, terminar de cocinar todo junto unos cinco minutos para que se mezclen los sabores y servir.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
L'Humanité
La chute de Marioupol, un tournant
ActuUkraine La conquête par les forces pro-russes de ce port stratégique, défendu par le bataillon Azov, s’est faite au prix de la destruction de la ville. Sa prise totale constituerait une victoire symbolique de taille pour le Kremlin.
Marc de Miramon Pour mesurer l’importance tant symbolique que stratégique représentée par Marioupol, il suffit d’observer les images de ce qui subsiste de cette ville portuaire située sur les rives de la mer d’Azov, à la jonction du Donbass et des territoires côtiers jouxtant la péninsule de Crimée. Détruite à près de 90 %, ses paysages désolés rappellent les ruines de la ville d’Alep, ou encore ceux de Raqqa ou de Mossoul ravagés après des semaines de combats urbains. Scellé depuis une quinzaine de jours, son sort n’en était pas pour autant jeté, voulaient croire les autorités de Kiev. Les principales forces militaires défendant encore la ville, issues du sulfureux bataillon Azov, s’étaient retranchées dans l’immense complexe d’Azovstal, l’un des plus grands d’Europe. « Comment se représenter (cette) zone industrielle ? C’est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », expliquait le 7 avril Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk. Pour mater la cité et cette place forte où subsisteraient encore quelques centaines de combattants, l’armée russe n’a pas lésiné sur les moyens, appuyée par les forces séparatistes du Donbass et les bataillons tchétchènes dépêchés par le despotique président Ramzan Kadyrov.
1 026 militaires ukrainiens auraient déposé les armes
Quarante jours de bombardements intensifs et un encerclement total ont fini par avoir raison de la plupart des combattants ukrainiens réfugiés dans la zone d’Azovstal, qui jouxte le port de Marioupol. Quelque « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie de marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », selon le ministère russe de la Défense, dans la soirée du 13 avril.
Avant le début du conflit, Marioupol comptait plus de 430 000 habitants, et constituait la principale zone portuaire en mer d’Azov, débouché essentiel pour les exportations, dont les différents fleuves et canaux connectent la mer Blanche, la mer Baltique, la mer Caspienne et surtout la mer Noire. L’importance du site explique l’envoi assumé par Kiev du bataillon Azov pour le défendre, peu importe la réputation de ses combattants arborant pour certains des emblèmes néonazis. « Il est l’un des nombreux bataillons nationaux. Eh bien, ils sont ce qu’ils sont », expliquait début avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur la chaîne états-unienne Fox News : « Ils ont défendu notre pays. Mais ensuite, ils sont tous devenus membres de l’armée ukrainienne. Azov n’est plus un groupe indépendant », ajoutait-il.
L’imminence de la bataille pour le contrôle du Donbass
Vladimir Poutine ne manquera pas de brandir cette victoire annoncée comme le symbole de la « dénazification » de l’Ukraine, alors que se profile la cruciale bataille pour le contrôle du Donbass, lui-même en guerre civile depuis 2014. Plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont massés aux portes de ce territoire majoritairement contrôlé par des combattants locaux pro-russes, et qui entendent faire sécession pour adhérer à terme à la Fédération de Russie.
Alors que la guerre, à rebours de la campagne éclair envisagée par les stratèges russes, promet de s’étirer encore de longues semaines, l’inquiétude ne cesse de grandir sur ses conséquences prévisibles, bien au-delà de la zone de conflit. « La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des effets considérables » et provoquer des troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique, s’alarme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi, alors que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’engrais nécessaires à l’agriculture, lesquels transitaient entre autres, avant que le conflit n’éclate, par la zone portuaire de Marioupol.
Les tensions sur les marchés des matières premières sont également palpables partout en Europe, à l’image des réactions provoquées par la perspective de voir la Finlande ou la Suède adhérer à l’Otan. « Les frontières de l’Alliance (atlantique – NDLR) avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre », a prévenu Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie. « Dans ce cas, ajoute-t-il, il ne pourra plus être question d’une Baltique non nucléaire », évoquant aussi des déploiements d’infanterie et des systèmes antiaériens dans le nord-ouest de la Russie, ainsi que des forces navales dans le golfe de Finlande.
Guerre en UkrainemarioupolRussie L'Humanité
Quelle politique contre les conséquences de la guerre ?
AgorasL’invasion russe de l’Ukraine a, au-delà de son impact géopolitique, déclenché de nombreux effets négatifs sur le terrain économique. Effets qui se font ressentir au niveau même de la vie quotidienne en France.
Jérôme SkalskiDans quel contexte économique la guerre russo-ukrainienne s’est-elle déclenchée ? Quel est son impact ?
Au sortir d’une récession extrêmement forte due à la crise sanitaire, le rebond économique qui a pu être observé, très fragile, était marqué par des blocages dus à une perturbation des chaînes d’approvisionnement avec une inflation déjà non négligeable. La crise ukrainienne est venue rajouter à ces éléments deux problèmes majeurs. D’une part, une crise énergétique avec des prix de l’énergie qui ont très fortement augmenté et, potentiellement, une crise alimentaire, pour les pays du Sud surtout, mais aussi pour la France et les pays européens. Ces deux problèmes sont liés à une cause fondamentale qui est, notamment en ce qui concerne l’énergie, le modèle économique européen, un modèle basé, d’un côté, sur une énergie totalement carbonée dans laquelle la transition écologique n’a pas eu lieu et, d’un autre côté, sur un marché totalement dérégulé. Contrairement, par exemple, à la Chine, où l’énergie fait l’objet de contrats de long terme avec des prix fixes qui permettent une certaine visibilité, l’Union européenne – c’est-à-dire l’ensemble des gouvernements européens – a fait le choix de s’en remettre à un marché de l’énergie qui fonctionne au jour le jour, voire de minute en minute. Cette situation de crise énergétique favorise évidemment tous les mouvements spéculatifs.
« La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. » Louise Gaxie
Quelles mesures d’urgence envisager pour répondre à la situation ?
Les prix de l’énergie, qui ont déjà beaucoup augmenté ces dernières années, sont fortement impactés par la guerre en Ukraine. Il en va de même des prix de l’alimentation et plus généralement des matières premières. Ces hausses des prix touchent en priorité les classes populaires et les plus modestes. On évalue aujourd’hui à 34 millions le nombre d’Européens en situation de précarité énergétique. 72 millions de personnes en Europe vivaient déjà sous le seuil de pauvreté en 2019 avant la pandémie et la guerre en Ukraine, qui ont accentué la crise systémique que nous vivons.
Pour éviter d’aggraver encore la crise économique et sociale, des mesures d’urgence comme le blocage des prix et la réduction des taxes peuvent être adoptées immédiatement. Face à ces hausses des prix, il faudrait aussi distinguer ce qui relève de la spéculation. Dans une étude de 2019, Michel Robe et John Roberts montrent que, pour le blé, entre 61 % et 73 % des échanges sont réalisés par des spéculateurs ; pour le maïs, ce sont 59 % des échanges. La spéculation sur les produits de première nécessité – d’autant plus en période de crise – est inacceptable. Il est donc nécessaire de proposer de bloquer les cotations sur les marchés des céréales et de l’énergie. Il faut également imposer aux grands groupes une baisse de leurs marges. Par ailleurs, des mesures d’aide sociale peuvent être rapidement mises en œuvre en augmentant fortement le montant du chèque énergie et en interdisant les coupures d’énergie. Concernant l’alimentation, la France doit agir pour négocier l’ouverture de corridors alimentaires pour débloquer les stocks de céréales existant en Ukraine et en Russie. La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. Plus généralement, face aux conséquences de la guerre, il faut mettre en place une taxation exceptionnelle des profits des grands groupes et obtenir des banques un engagement sur le maintien et la distribution de crédits à taux réduits pour toute la durée de la crise. Des prêts superbonifiés à taux nul ou négatif peuvent être développés pour les PME qui s’engagent à préserver les emplois et à augmenter les salaires. Enfin, un fonds européen de solidarité financé par la création monétaire de la BCE peut être mis en place.
« Au lieu de pouvoir avoir un prix fixe de l’énergie et engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande. » Pierre Khalfa
Qui sont les acteurs de la situation ? Quelles mesures structurelles peuvent être adoptées ?
Pierre Khalfa Les décisions ont été prises au niveau européen, c’est-à-dire par les gouvernements. Aucune décision au niveau européen ne se prend sans l’accord des gouvernements. Ce sont des décisions politiques dans lesquelles sont impliqués différents acteurs financiers et, par exemple, les compagnies pétrolières. Il faut savoir que le taux de marge des raffineurs dans la situation actuelle a explosé. Il a été multiplié par 2 300 % et des poussières en un an. Ce qui est totalement hallucinant ! Certes, la marge des raffineurs compte peu dans le prix total à la pompe mais quand même ! On voit bien quelle est la situation actuelle. Le problème majeur de l’existence de ce marché, c’est qu’il empêche d’avoir une visibilité à long terme. C’est cela le fond de l’affaire. Au lieu de pouvoir avoir, sur des années, un prix fixe de l’énergie et, dans un tel cadre, engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande.
Louise Gaxie Parmi les différents acteurs, il y a les grosses entreprises et tout le marché de la finance. L’action des grosses sociétés de négoce est souvent méconnue alors qu’elles deviennent de plus en plus puissantes. Ces acteurs mobilisent les logiques de spéculation pour faire toujours plus de profits. Mais les responsables, comme l’a souligné Pierre Khalfa, ce sont les gouvernements qui ont décidé d’ouvrir à la concurrence et à la finance les services et biens essentiels à la satisfaction des besoins considérés comme fondamentaux. Or, les crises financières, les crises sanitaires et les guerres montrent, à chaque fois, à quel point la logique du marché est une impasse. C’est pourquoi les mécanismes tarifaires ne doivent plus relever du marché. Comme cela a déjà existé, le tarif de l’électricité doit être lié aux coûts réels de production, aux investissements nécessaires à la transition écologique et à la recherche pour la mettre en œuvre. C’est pourquoi il faut privilégier les rapports de coopération bien plus efficaces que les logiques de guerre économique. C’est ainsi que l’on peut garantir des services de qualité à des prix accessibles à toutes et tous et reprendre la maîtrise publique d’un secteur fondamental pour répondre à l’urgence d’une transition écologique.
Concernant l’alimentation, il est urgent de créer les conditions d’un processus de transition agroécologique de la production agricole garantissant une alimentation de qualité. Il faut développer une souveraineté alimentaire écologiquement responsable et solidaire avec les pays en difficulté sur le plan de l’approvisionnement alimentaire. Cela implique notamment de remettre en cause les accords de libre-échange et de construire, ici aussi, des modèles de coopération.
« Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin. » Louise Gaxie
Qu’en est-il de l’augmentation des salaires ?
Pierre Khalfa Aujourd’hui, la part des salaires dans le PIB a reculé de cinq points par rapport à la moyenne des Trente Glorieuses. C’est considérable. Si l’on prend le point le plus haut, en 1982, c’est environ dix points. Il faut partir de ce constat. Ensuite, pour ce qui est du taux de marge des entreprises aujourd’hui, il n’a jamais été aussi élevé. Il est de 35 %. C’est un niveau exceptionnellement haut. De même, les dividendes versés aux actionnaires en 2021 ont atteint un record absolu. De fait, les entreprises sont sorties de la crise sanitaire en très bon état financier et ceci grâce notamment aux aides de l’État. Cela montre qu’il y a des marges de manœuvre considérables. Par l’augmentation du Smic tout d’abord. Et par une augmentation générale des salaires ensuite. Sur les mesures d’urgence par rapport à ce qu’a dit Louise Gaxie tout à l’heure, le blocage au moins temporaire des prix me paraît tout à fait fondamental parce que sinon on n’aura aucune marge de manœuvre à court terme sur l’évolution des prix. Le second élément, mais comme mesure structurelle à faire valoir, c’est qu’il faut une réforme fiscale d’ampleur. À partir du moment où l’on commence à toucher à la TVA sur un certain nombre de produits, notamment sur les produits de première nécessité – où il faudrait théoriquement une TVA à taux zéro –, cela implique que les recettes de l’État vont diminuer encore et cela nécessite une réforme fiscale d’ampleur qui soit à la fois une réforme qui remette de la justice fiscale, qui n’existe pas aujourd’hui, et qui redonne des marges de manœuvre à la puissance publique. Il faut savoir que l’une des causes, pas la seule mais une des principales causes du déficit public, ce sont les contre-réformes fiscales qui ont eu lieu depuis maintenant plusieurs décennies. En 2010, un rapport de l’Assemblée nationale fait par Gilles Carrez, un député de droite, qui était à cette époque le rapporteur du budget, a pu montrer que si la fiscalité était restée ce qu’elle était en l’an 2000, la France aurait connu un excédent budgétaire en 2006, en 2007, en 2008 et qu’en 2009, année de la plus forte récession après la Seconde Guerre mondiale, le déficit budgétaire n’aurait été que de 3,3 % au lieu de 7,5 %. On voit bien que la question fiscale et une question clé. Tant du point de vue de la justice fiscale et sociale que du point de vue des marges des manœuvre laissées à la puissance publique pour intervenir et investir.
Louise Gaxie L’augmentation des salaires sans baisses ou exonérations de cotisations sociales est une impérieuse nécessité pour lutter contre la précarité tout en garantissant le financement d’une Sécurité sociale de qualité accessible à toutes et tous. Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin pour affronter les crises. La fiscalité des entreprises doit notamment être transformée pour devenir économiquement, socialement et écologiquement efficace.
Quelles perspectives peuvent se dessiner en Europe à la suite du conflit russo-ukrainien actuel ?
Pierre Khalfa Le modèle européen est un modèle néolibéral. La crise ukrainienne peut entraîner deux types de choix. Le premier, c’est d’accélérer la transition énergétique pour être de moins en moins dépendant des énergies carbonées et donc des importations de gaz et de pétrole. Le second choix, et je crains que ce soit cette dernière réaction qui est en train d’être dominante, c’est de trouver avant tout des fournisseurs alternatifs à la Russie et de continuer sur le même modèle en allant chercher du gaz de schiste aux États-Unis ou en essayant de remplacer la Russie par l’Algérie ou le Qatar. On risque, compte tenu de l’urgence énergétique, de repousser encore plus longtemps la transition énergétique. Il y a un choix politique : est-ce que la crise que nous connaissons va servir d’accélérateur à la transition énergétique ou, au contraire, va-t-elle être utilisée comme prétexte pour la repousser encore ?
« L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. » Pierre Khalfa
Les candidats au second tour de la présidentielle sont-ils sur les rangs pour répondre à la situation actuelle ?
Pierre Khalfa Le programme d’Emmanuel Macron est clairement néolibéral. C’est un programme de destruction sociale. Le programme de Marine Le Pen est un programme qui, sur le fond économique, diffère assez peu du programme d’Emmanuel Macron, sauf sur quelques petites mesures qu’elle met en avant. Il ne diffère en tout cas pas sur la question de l’augmentation du Smic et des salaires ou sur une nouvelle répartition de la richesse produite. C’est un programme qui installe une xénophobie d’État et qui va remettre en cause de façon très profonde notre État de droit et nos libertés fondamentales. L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. Cela pour moi, c’est la priorité des priorités aujourd’hui. Il n’y a rien à attendre sur le fond économique et social d’Emmanuel Macron, mais l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir changerait la nature de notre société. C’est un choix de civilisation, dit Le Pen. En effet, et je pense que nous ne voulons pas de la civilisation que Marine Le Pen veut nous imposer.
Louise Gaxie Les programmes des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle ne permettent pas d’empêcher l’escalade militaire et l’internationalisation du conflit. Ils ne permettent pas non plus d’améliorer les conditions d’existence du plus grand nombre. Tout doit être entrepris pour empêcher l’extrême droite de parvenir au pouvoir, tout comme nous devons combattre le projet néolibéral défendu par Emmanuel Macron. Les forces sociales et politiques engagées qui portent des alternatives crédibles pour sortir des impasses actuelles doivent rester mobilisées et se rassembler pour les faire advenir.
Lire aussi : Appels contre l’extrême droite
Entretien réalisé par Jérôme Skalski
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La fuite en avant guerrière du pouvoir russe
ActuUkraine. Dans cette nouvelle phase de la guerre qui se concentre sur le Donbass, Vladimir Poutine a entériné, mardi, une impasse des pourparlers. L’intervention militaire se poursuit.
En l’espace de 24 heures, le président russe a multiplié les prises de parole. À l’occasion de sa visite à Vostotchny, où se situe le nouveau cosmodrome, dans la partie orientale du pays, Vladimir Poutine s’est montré résolu sur l’intervention guerrière de Moscou en Ukraine. « Les objectifs sont clairs : d’un côté, nous aidons et sauvons les gens du Donbass ; de l’autre, nous prenons des mesures pour garantir la sécurité du pays », a-t-il défendu aux côtés de son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko.
Le dirigeant russe justifie encore une fois l’invasion de l’Ukraine depuis le 24 février. Sur place, la ville de Marioupol, dans l’est, pourrait tomber face à l’avancée russe. L’ONU estimait, mercredi, que plus de 12 millions d’Ukrainiens, sur 44 millions, ont fui les combats, dont 7,1 millions de déplacés à l’intérieur du pays. Pour Vladimir Poutine « l’opération militaire spéciale » (terme employé pour la guerre en Ukraine) pourrait être accélérée et conduire à une intensification des combats, entraînant de plus grandes pertes humaines. « Notre tâche est d’atteindre tous les objectifs fixés, en minimisant ces pertes. Et nous agirons à notre rythme, calmement, selon le plan initialement proposé par l’état-major », a-t-il affirmé.
La stratégie qui se détache des nombreuses déclarations reste une logique de guerre. De nombreux observateurs estiment qu’avec cette deuxième phase du conflit, qui semble se recentrer sur le Donbass, les succès militaires deviennent une pièce maîtresse pour le pouvoir. « Ils sont nécessaires avant d’entrer dans une phase concrète de négociations. Ils permettraient de faire accepter à une partie de l’opinion russe les sanctions, les morts, les problèmes économiques… » analyse un diplomate, joint par l’Humanité. Le président russe a d’ailleurs accusé l’Ukraine d’avoir fait volte-face dans les pourparlers de paix entamés à Istanbul, en Turquie, depuis plusieurs semaines. Vladimir Poutine a estimé que Kiev déviait de sa position diplomatique selon laquelle « les garanties de sécurité pour l’Ukraine (…) ne s’étendraient pas au territoire de la Crimée, de Sébastopol et du Donbass ». Les négociations sont désormais dans une « impasse », affirme le dirigeant, accusant les États-Unis d’être « prêts à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ».
Pour Medvedev, l’Ukraine s’est « mentalement transformée en IIIe Reich »
Cette fuite en avant dans la guerre apparaît dans de nombreux discours ces derniers jours de la part des autorités russes. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, explique : « Notre opération militaire spéciale est conçue pour mettre fin à l’expansion et à la course irréfléchies vers la domination complète des États-Unis et d’autres pays occidentaux sur la scène internationale. » De son côté, l’ancien président Dmitri Medvedev, qui occupe le poste de vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a également posté sur le réseau social Telegram un texte révélateur. « Une partie des Ukrainiens prie le IIIe Reich depuis trente ans. Littéralement. Il est dégoûtant de trouver des photos montrant des symboles nazis – bannières, littérature, affiches – dans presque toutes les unités militaires d’Ukraine prises par notre armée. Même des tasses à croix gammée ! Il ne s’agit pas d’un jeu d’esthétique fasciste, comme les Occidentaux tentent de nous le prouver. Il s’agit d’une idéologie. Il ne faut pas s’éto nner que l’Ukraine, qui s’est mentalement transformée en IIIe Reich et dont les livres d’histoire sont remplis de Juda et de sbires nazis, subisse le même sort. Bon vent à l’Ukraine ! » écrit-il. Il y évoque aussi « l’objectif de démilitarisation » et « de dénazification de l’Ukraine ». Car « l’objectif est la paix des générations futures d’Ukrainiens eux-mêmes et la possibilité de construire enfin une Eurasie ouverte – de Lisbonne à Vladivostok » conclut-il.
Autre figure importante dans la société russe et soutien de premier plan au pouvoir : le patriarche Kirill. À quelques jours de Pâques, celui qui dirige l’Église orthodoxe « de Moscou et de toutes les Russies » a affirmé lors d’une messe : « Dans cette période difficile pour notre patrie, que le Seigneur aide chacun de nous à faire corps, y compris autour du pouvoir, et qu’Il aide le pouvoir à assurer sa responsabilité devant le peuple et à le servir avec humilité et bonne volonté jusqu’à lui donner sa propre vie. » Il poursuit : « C’est ainsi qu’une véritable solidarité apparaîtra dans notre peuple, ainsi qu’une capacité à repousser les ennemis extérieurs et intérieurs. » Ce proche de Vladimir Poutine a repris à son compte le même vocabulaire utilisé par celui-ci.
L’escalade verbale des autorités russes répond aussi à celle de dirigeants occidentaux, dont Joe Biden, le président états-unien (lire ci-dessous).
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Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande
ActuUkraine. Le sulfureux bataillon Azov, cerné dans le port stratégique par l’armée russe, dénonce l’usage d’« armes chimiques » alors que le Donbass se prépare à une bataille aussi décisive pour le Kremlin que meurtrière pour les civils de la région.
Marc de Miramon Ils ne seraient plus qu’une poignée de milliers de combattants ukrainiens, essentiellement issus du bataillon d’inspiration néonazie Azov, retranchés dans l’immense complexe industriel métallurgique d’Azovstal, qui jouxte la zone portuaire de Marioupol. Ville martyre presque entièrement détruite par les combats et les bombardements, hautement stratégique puisqu’elle donnerait aux forces pro-russes le contrôle quasi total de la mer d’Azov et permettrait la jonction de la péninsule de Crimée avec les territoires du Donbass, Marioupol est aussi le théâtre d’une intense guerre de l’information entre Kiev et Moscou. Après avoir évoqué il y a quelques jours le chiffre de 5 000 civils tués par l’armée russe, ses supplétifs tchétchènes et les forces séparatistes du Donbass, le maire de la ville, Vadym Boïtchenko, brandit dorénavant un bilan supérieur à 10 000 morts, tandis que le gouvernement de Volodymyr Zelensky évalue les pertes civiles en « dizaines de milliers ». Et le dernier quarteron des miliciens d’Azov, officiellement incorporés au sein de l’armée ukrainienne, accuse l’armée russe d’avoir utilisé des armes chimiques pour les déloger de l’usine d’Azovstal. Volodymyr Zelensky indique prendre « très au sérieux » ces informations issues du bataillon, lequel témoigne sur sa chaîne Telegram avoir été victime de substances toxiques larguées au-dessus du complexe par des drones russes.
Le Royaume-Uni, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a pour sa part déclaré qu’il travaillait « de toute urgence avec (ses) partenaires pour vérifier ces renseignements ». De son côté, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, explique ne pas pouvoir confirmer ces informations, qui, « si elles sont vraies, sont très préoccupantes et reflètent les inquiétudes que nous avons eues quant à la possibilité pour la Russie d’utiliser divers agents antiémeute, notamment des gaz lacrymogènes mélangés à des agents chimiques en Ukraine ». Pour mémoire, l’utilisation des soldats d’Azov comme source légitime par Kiev avait provoqué la semaine dernière un tollé en Grèce, après la diffusion du témoignage d’un de ces miliciens au Parlement, en même temps qu’un discours de Volodymyr Zelensky. « C’est une honte historique. La solidarité avec le peuple ukrainien est une évidence. Mais les nazis ne peuvent avoir leur mot à dire au Parlement », s’était par exemple indigné Alexis Tsipras, leader de Syriza.
Une propagande de guerre qui implique évidemment Moscou : depuis plusieurs jours, des comptes pro-russes annoncent l’arrestation imaginaire, près de Marioupol, du général major américain Roger L. Cloutier, détaché auprès des forces de l’Otan, comme celles de membres des forces spéciales européennes, britanniques ou françaises, censées encadrer les néonazis d’Azov. Et qui intervient alors que s’annonce la grande « bataille pour le Donbass », au cours de laquelle « nos villes pourraient être complètement détruites » sur la base du « scénario de Marioupol », prédit Sergueï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
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Guerre en UkrainemarioupolRussieUkraine L'Humanité
Les États-Unis renouent avec la course aux armements
ActuDÉFENSE La guerre en Ukraine accélère un mouvement initié à la fin de la présidence de Barack Obama : sur fond de rivalité stratégique avec la Chine, les dépenses militaires sont de nouveau en hausse, au plus grand bonheur des industriels.
Christophe DeroubaixQuelque 740 milliards de dollars pendant la dernière année du mandat de Donald Trump, 782 lors de la première année du mandat de Joe Biden et 813 milliards proposés par ce dernier pour le prochain exercice fiscal : les dépenses militaires des États-Unis atteignent des sommets en temps de paix. Dans le budget annuel du pays, seule la social security (le système de retraites) mobilise plus de moyens. « Ce même budget offre seulement 730 milliards de dollars pour répondre aux besoins intérieurs urgents », a calculé Lindsay Koshgarian, chercheuse à l’Institute for Policy Studies. Le 15 décembre 2021, le budget militaire pour l’année 2022 a été largement adopté à la Chambre des représentants (363 voix contre 70), avec un groupe démocrate très favorable (169 oui, 51 non), puis au Sénat (89-10). Autant dire que si Bernie Sanders, président de la commission budgétaire du Sénat, a accueilli la feuille de route de Joe Biden pour le budget 2023 en affirmant que le pays n’avait « pas besoin d’une hausse massive du budget militaire », il a peu de chances d’être entendu. Pourquoi un tel consensus dans un pays au demeurant divisé comme jamais ?
1. La condition du leadership mondial
Si, comme le montrent les enquêtes d’opinion, les Américains apparaissent vent debout contre toute nouvelle guerre et de moins en moins enclins à adhérer à la théorie de l’« exceptionnalisme » états-unien, les élus du Congrès se retrouvent, eux, majoritairement, démocrates comme républicains, sur une ligne « dure » : celle du maintien du leadership mondial.
Challengée économiquement par la montée en puissance de la Chine, parfois chahutée diplomatiquement par la réalité d’un monde multipolaire comme par des alliés indociles (Turquie, Inde ou Israël, au gré des dossiers), la puissance américaine demeure incontestée dans un domaine : le militaire. Le montant du budget en la matière équivaut à celui cumulé des onze pays qui suivent dans la liste. Washington joue à fond la carte de son avantage concurrentiel. Les États-Unis dépensent quatre fois plus que la Chine et douze fois plus que la Russie. Ils sont la seule puissance militaire mondiale, avec 750 bases dans 80 pays dans lesquelles sont stationnés des centaines de milliers de militaires, et ils dominent les mers. « La mondialisation est une maritimisation, donc la maîtrise de la mer est indispensable à la maîtrise des flux », décrypte Thomas Gomart, directeur de l’Ifri (Institut français des relations internationales). Une suprématie que conteste désormais la Chine avec ses investissements massifs dans la modernisation de sa défense, notamment de sa flotte. Avec 360 unités, elle compte 60 bâtiments de plus que l’US Navy, mais, selon les experts, le « sea power » américain a encore une longueur d’avance : plus de tonnage, plus de soldats dédiés (330 000 contre 250 000), plus de technologies de pointe, sans parler de la supériorité de la flotte sous-marine et du nombre de porte-avions (11 contre 2). Washington dépense sans compter pour maintenir cette longueur d’avance sur les mers, mais aussi dans l’espace. « Depuis 2018, les États-Unis investissent massivement et font de leur politique spatiale la clé de voûte de leur suprématie militaire », selon Thomas Gomart, qui évoque une « arsenalisation de l’espace ».
Les dépenses se font tous azimuts. Le retrait d’Afghanistan a mis fin, selon l’état-major, à l’ère des guerres au sol mais, dans le budget 2022, 12 milliards de dollars ont été ajoutés pour les armements terrestres. Washington appelle officiellement au désarmement nucléaire mais le Congrès a « fléché » 28 milliards vers la « modernisation » de l’arsenal nucléaire. Et comme il faut préparer l’avenir, des sommes inédites ont été débloquées pour des recherches concernant l’intelligence artificielle, la cyberguerre et les « robots tueurs ».
La fin des « guerres de Bush » avait engendré un léger reflux des dépenses militaires. Mais le « pivot asiatique » de Barack Obama a presque aussitôt réenclenché une logique de tension, propice à une nouvelle escalade. Durant la décennie qui a suivi l’annonce de cette réorientation des efforts politiques, diplomatiques et militaires des États-Unis du golfe Persique vers la mer de Chine, le budget militaire de l’« empire du Milieu » a augmenté de 85 %. Il avait déjà quintuplé lors de la décennie précédente. Quant au budget militaire états-unien, après un léger reflux entre 2010 et 2015, il est reparti à la hausse dès 2016. Si, en dollars constants, il s’affiche en retrait des budgets de la présidence Bush, celui dit de base (c’est-à-dire hors « opérations spéciales », soit les guerres, en somme) a connu une hausse presque vertigineuse : de 493 milliards de dollars en 2013 à plus de 750 milliards en 2022. « Les colossales dépenses militaires n’ont pas empêché l’invasion russe et plus d’argent ne va pas l’arrêter », note Lindsay Koshgarian, citant notamment les 26 milliards de dollars versés à l’initiative européenne de dissuasion que les États-Unis ont eux-mêmes créée après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.
2. Le rôle du complexe militaro-industriel
Si l’impact de l’inflation des dépenses sur la sécurité collective demeure introuvable, celui sur l’état de santé de l’industrie américaine de l’armement est limpide. Les données soulignées par Lindsay Koshgarian, dans un article pour Newsweek, donnent presque le vertige : « Ces dix dernières années, plus de la moitié du budget militaire est allée aux entreprises privées. En 2020, les États-Unis ont donné plus à une seule entreprise, Lockheed Martin, que la Russie n’a dépensé pour toute son armée. »
La guerre en Ukraine relève de l’aubaine pour ces « contractors » qui s’engraissent déjà largement de la dépense publique. Peu avant le déclenchement de la guerre, le PDG de Raytheon, Greg Hayes, devisait avec des journalistes spécialisés sur les destins croisés du monde et de son business : « Les tensions en Europe de l’Est, les tensions en mer de Chine méridionale, toutes ces choses mettent de la pression sur certaines dépenses de défense. J’attends pleinement que nous allons voir des bénéfices à cela. » Vœu exaucé. Les cinq premières entreprises mondiales d’armement sont états-uniennes : dans l’ordre, Lockheed Martin, Raytheon, Boeing, Northrop Grumman et General Dynamics. C’est le leader mondial qui a immédiatement touché le jackpot.
Aussitôt après l’annonce de l’augmentation de 100 milliards d’euros des dépenses militaires de son pays, le chancelier allemand, Olaf Scholtz, a apporté un cadeau dans la corbeille de ce nouveau mariage atlantiste : l’achat du F-35, produit phare de Lockheed Martin. La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a justifié ce choix par le fait que le supposé « avion de combat le plus moderne du monde » est surtout le seul actuellement homologué pour transporter des bombes nucléaires américaines. Cela permet à l’Allemagne d’honorer son engagement de « participation nucléaire » : bien que ne possédant pas l’arme elle-même, elle s’est engagée à transporter les bombes nucléaires américaines en cas d’urgence. En résumé : la puissance politique américaine a édicté une règle et donné une homologation qui profitent à son « champion national ». Du même coup, Berlin met sans doute un coup d’arrêt au projet d’avion de combat 100 % européen, développé avec Paris et Madrid, le Scaf (système de combat aérien du futur), censé entrer en service d’ici à 2040. Pour Lockheed Martin, les bonnes nouvelles volent en escadrille puisque Ottawa a également opté pour le F-35 : l’armée en voudrait même 88, pour un total prévisible de 14 milliards d’euros, soit le plus important « investissement » pour l’aviation canadienne depuis plus de trente ans.
Précision utile : les 40 milliards de dollars engloutis dans le développement du F-35 (afin de remplacer le F-16 du concurrent General Dynamics) ont largement été financés par des fonds publics. On retrouve le gouvernement fédéral à l’autre bout de la chaîne, puisque l’armée américaine planifie l’achat, à terme, de 2 456 exemplaires pour un montant de 400 milliards de dollars. Le slogan de Lockheed Martin laisse dès lors songeur : « Nous n’oublions jamais pour qui nous travaillons. »
3. Une question de politique intérieure
Un pactole de 813 milliards de dollars, mais ils ne sont pas contents. En colère, même. Prêts à en découdre avec la Maison-Blanche. Ils sont républicains comme démocrates. Des faucons néoconservateurs ? Même pas. Juste des élus soucieux de leur réélection à quelques mois des élections de mi-mandat et de tirer un maximum de bénéfices électoraux du cycle ouvert par la guerre en Ukraine. Prenez Elaine Luria, une démocrate modérée. Elle a vu tout rouge et s’en est ouverte sur Twitter : « J’ai retardé la sortie d’une déclaration sur le budget de la défense car franchement il aurait été rempli de mots que l’on attend d’un marin, mais en résumé : ça craint. » Ce qu’elle n’a pas digéré : la volonté de déclasser deux douzaines de navires de guerre. La députée est une ancienne officier de la marine américaine et sa circonscription inclut la plus grande base navale du monde, Norfolk, dans le sud de la Virginie. Sa collègue Mikie Sherrill, ancienne pilote d’hélicoptère dans l’US Navy, partage l’inquiétude de sa collègue : sa circonscription du New Jersey compte plusieurs bases. Elles retrouveront à leurs côtés les républicains du Missouri Roy Blunt et Vicky Hartzler, sensibles au vote des « communautés militaires » et aux dons de l’industrie de défense qui financent leur campagne de réélection. Le complexe militaro-industriel pèse 6,5 millions d’emplois (3,5 millions dans l’industrie privée de défense et 3 millions, civils et militaires, pour le département de la Défense, soit autant que dans l’industrie sidérurgique) et donc autant d’électeurs. Un écosystème entre politique locale, économie et géopolitique.
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Guerre en Ukraine : «Il y a un risque réel d’une déshumanisation réciproque entre Russes et Ukrainiens»
EntretienLa guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Elle s’intensifie dans le Donbass avec la possible chute de Marioupol, une ville stratégique pour son accès à la mer d’Azov, assiégée et bombardée depuis les premiers jours du conflit. La chercheuse Anna Colin Lebedev analyse les erreurs de Moscou et la rupture profonde entre les sociétés russe et ukrainienne.
La guerre est dans sa septième semaine. Comment analysez-vous les dernières évolutions, entre les massacres et l’intensification du conflit dans le Donbass ?
Depuis l’invasion russe, nous avons appris un certain nombre de choses sur la manière dont la guerre a été pensée. On constate aujourd’hui qu’elle a été mal élaborée et mal anticipée par le pouvoir
Si on part du principe que les forces armées sont entrées en Ukraine avec pour objectif de protéger la population des néonazis au pouvoir et que tous ceux qui soutenaient l’Ukraine étaient des néonazis, cela a pu favoriser les exactions que nous avons vues sur le terrain à Boutcha, à Irpin… À partir du moment où des civils résistaient véritablement sur le terrain, ils sont devenus des ennemis.
Nous avons aussi appris que, quand l’armée russe arrive dans une localité, elle cherche à savoir qui a combattu du côté de l’Ukraine et qui est potentiellement un activiste, parmi les civils. En fait, cette résistance passive de la société ukrainienne a fait que la société entière est devenue la cible. Ceci a certainement rendu possibles ces violences contre les civils.
Ce que je crains aujourd’hui, c’est qu’on perde en compréhension sur ce qui se passe. L’horreur nous fait adopter une lecture très radicale notamment dans notre analyse de l’armée russe et de ses logiques. Il est normal que les Ukrainiens déshumanisent l’armée qui les attaque. Mais, pour arrêter la guerre, il faut déterminer qui sont ces gens, pourquoi ils sont venus.
Vous évoquez plusieurs hypothèses pour tenter de cerner les soldats russes...
Une première porte sur le conditionnement idéologique qui fabrique des monstres. Ce conditionnement existe. Mais, à mon avis, il y a surtout un choc vécu pour ces militaires sur le terrain. Il se construit autour du décalage entre le récit, les annonces et le vécu sur place ; quand, de manière non anticipée, ils perdent des hommes, du matériel ou qu’ils n’ont pas à manger.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie.
Pareil, quand les civils ne sont plus des civils, mais des ennemis. Il y a des engrenages qui se mettent en place qui n’existent pas forcément au moment où ces corps armés interviennent en Ukraine. Cela se construit par la manière dont la guerre se déroule. Dans de nombreuses analyses, on a vu émerger l’hypothèse ethnique.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie. C’est un fait statistique. Mais, à mon avis, les Ukrainiens ont tendance à en sortir des analyses racistes, évoquant des « sauvages » qui opèrent dans l’armée russe.
Il faut l’analyser de manière inverse. Ces soldats sont à caractériser par leur niveau social et non par leur appartenance ethnique. L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des républiques aux multiples origines ethniques. Mais où les citoyens se sentent profondément membres de la Fédération de Russie.
Les récents discours évoquent une fuite en avant dans la guerre de la part des autorités russes. Comment le comprendre ?
Au niveau du pouvoir central, il n’y a aucun signe annonciateur d’une désescalade, ni d’une volonté de négocier ou de parvenir à un statu quo. Le texte officiel de l’ancien président Dmitri Medvedev énonce un objectif général de dénazification de l’Ukraine entière. Et va même jusqu’à proposer une échelle géographique qui est un peu effrayante : une Eurasie libre de Lisbonne à Vladivostok. Dans son discours, Medvedev laisse planer une ambiguïté volontaire sur une vision militaire ou idéologique.
Ce qui amène les Ukrainiens à juger inacceptable une solution de compromis ou une solution médiane car, à leurs yeux, ce n’est pas une solution. Si nous entrons dans un moment d’attente avant une attaque, ils perçoivent le projet russe comme un projet de destruction de l’Ukraine.
Avec les atrocités de ces derniers jours, la fracture entre les sociétés ukrainienne et russe est-elle actée ?
Les sociétés avaient déjà suivi des chemins différents notamment depuis l’indépendance de l’Ukraine et la dissolution de l’URSS. Elles avaient construit des rapports différents à l’histoire, à la période soviétique, à leur manière d’agir face à leur État.
Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir.
Elles se sont appuyées sur des économies très différentes. Dans le cas ukrainien, il n’y avait pas de rente pétrolière qui permettrait à l’État d’injecter de l’argent dans les dépenses sociales. La manière d’envisager sa place dans le monde a été très différente également entre l’Ukraine et l’immense Russie.
Ces populations avaient conservé de fortes proximités malgré cet éloignement qui a connu une première rupture en 2014. Le soutien de la population russe à l’annexion de la Crimée et l’intervention de l’armée russe dans le Donbass ont marqué une fracture. Dans les familles mixtes, une situation très fréquente dans les deux pays, les personnes ont cessé de se parler en pensant l’autre comme égaré par son idéologie. Néanmoins, un nombre considérable d’Ukrainiens n’en voulaient pas à la population mais au pouvoir.
Depuis l’invasion, on est dans une rupture profonde. Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir. Désormais, je crains qu’on entre dans des logiques de déshumanisation réciproque pour lesquelles la guerre est un terrain très propice.
Comment les sanctions affectent l’économie russe ?
Si les symptômes sont assez peu visibles, sa casse apparaît déjà programmée. À part la disparition d’enseignes dans les grandes villes, la baisse des capacités de consommation des Russes ne va pas être immédiatement visible. La majorité de la population vit avec des moyens très modestes. En revanche, les capacités productives du pays, qui sont fortement dépendantes des matières premières occidentales, de technologies européennes, vont être impactées.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population.
Comme en 2014, la réponse du pouvoir russe consiste à augmenter son autonomie stratégique, de produire en Russie et de réorienter nos partenariats. Mais cela prend énormément de temps. Depuis huit ans, ce virage annoncé n’a pas été à la hauteur du fait du fonctionnement de l’économie, le schéma corruptif ne favorise pas l’émergence d’entreprises performantes.
Dans le secteur énergétique, le processus d’extraction risque de manquer de technologies, de produits essentiels et de schémas de coopération pour maintenir son niveau. Même le secteur de l’agroalimentaire dans son ensemble n’a pas obtenu la réussite espérée. Le secteur de l’aviation ainsi que le secteur pharmaceutique vont également être touchés. Pour ce dernier, la production russe de médicaments est réalisée à partir de principes actifs achetés à l’étranger pour les produits basiques comme pour les plus élaborés.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population. Plusieurs économistes dressent un parallèle avec l’effondrement connu à la chute de l’URSS dans les années 1990.
Il existe deux possibilités sur les effets politiques de cette crise. Si le pouvoir arrive à convaincre la population qu’elle est victime d’une guerre économique menée contre le peuple par l’Occident, les Russes accepteront le sacrifice. Et la loyauté des citoyens sera encore plus importante à l’égard des autorités. Ce réflexe sera présent dans les couches sociales les moins favorisées, qui n’habitent pas dans les grandes villes et qui s’informent via les médias gratuits et accessibles.
En revanche, ce message passera nettement moins au sein des couches qui ont profité de l’économie construite par le régime poutinien. Il ne s’agit pas des oligarques mais des Russes aisés, cadres, dirigeants d’entreprise, entrepreneurs. Ils vont être sensibles à ces sanctions. Car la fidélité au pouvoir reste motivée par le gain économique qu’ils en retirent. Ces Russes n’envoient pas leurs enfants faire leurs études en Chine et n’y achètent pas de résidence secondaire. Ils le faisaient en Europe et aux États-Unis.
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Le monde va-t-il bientôt connaître des émeutes de la faim ?
ActuLes bombardements de l’armée russe en Ukraine nous font redécouvrir les horreurs de la guerre au jour le jour. Mais en raison de la spéculation qu’elle provoque dans les salles de marché sur les prix du pétrole, du gaz des engrais, des céréales et des oléagineux, ses conséquences vont aussi se traduire par un manque de nourriture pour la population dans de nombreux pays pauvres importateurs nets de céréales.
Gérard Le PuillLa guerre qui se poursuit en Ukraine depuis l’invasion de l’armée russe a déjà fait beaucoup de morts, de blessés et causé de nombreuses destructions dans ce pays. Parce que la Russie et l’Ukraine sont deux pays exportateurs, elle favorise aussi la spéculation sur des matières premières comme le pétrole, le gaz, les engrais, les productions agricoles comme le blé, le maïs et le tournesol. Cette spéculation augmente aussi les coûts de production de ces denrées alimentaires qui ont besoin d’énergie et de fertilisants pour donner des rendements décents. Faute d’engrais et de carburants pour préparer les sols, on s’achemine vers une diminution de la production céréalière mondiale. À son tour, cette diminution favorisera une spéculation durable sur les prix des produits alimentaires comme de l’énergie dont les ménages du monde entier ont besoin quotidiennement.
Baisse des rendements céréaliers au Sahel
Les principaux fournisseurs d’engrais des pays membres de l’Union européenne sont la Russie, le Maroc et l’Égypte. La Chine et l’Inde sont les deux principaux producteurs d’engrais azotés. Mais ils sont aussi les deux principaux consommateurs, devant les États-Unis. La Chine et l’Inde doivent nourrir près de 3 milliards de personnes. Voilà aussi pourquoi ces deux pays gèrent avec prudence leurs réserves de céréales en prenant soin d’avoir toujours d’importants stocks de report au moment de la nouvelle récolte.
Pour certains pays pauvres importateurs nets de céréales, la situation est déjà compliquée. Dans les pays du Sahel, la production céréalière était en baisse de 12 % en 2021 par rapport à l’année précédente du fait de la sécheresse. Elle avait même chuté de 36 % au Niger et de 18 % en Mauritanie. Dans la plupart de ces pays, les prix des céréales produites sur place ont déjà augmenté de plus de 50 % en 2021 par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Quelque 38 millions de personnes sont désormais concernées par la faim et la malnutrition dans ces pays.
L’Ukraine continuera de réduire ses exportations de blé
Des pays importateurs nets de blé comme la Tunisie, le Liban, le Maroc, l’Algérie et l’Égypte s’adressent à de nouveaux fournisseurs, suite à l’arrêt des exportations de l’Ukraine. Parallèlement, la Russie réduit ses exportations pour contenir les prix sur son marché intérieur. On estime qu’en 2023, l’Ukraine réduira ses exportations de blé de 20 millions de tonnes, soit environ12 % du tonnage mondial exporté sur une année. Comme la moitié de l’approvisionnement en blé des pays d’Afrique et du Proche-Orient provenait d’Ukraine et de Russie ces dernières années, ils vont devoir se tourner vers d’autres pays exportateurs dès à présent, ce qui ne manquera pas d’entretenir la spéculation.
En raison de la guerre, l’Ukraine manque aussi de carburants et d’engrais pour les semis de printemps du maïs et du tournesol. Ces semis passeraient de 15 millions d’hectares récoltés en 2021 à 7 millions d’hectares cette année. En Ukraine, la production céréalière est conduite sur d’immenses exploitations qui couvrent souvent plus de 20.000 hectares. Les conséquences cumulées de la guerre avec ses bombardements destructeurs d’unités de production d’engrais et d’infrastructures de transports de ces engrais comme des carburants retardent considérablement les travaux de préparation des sols. Ces grandes structures agricoles sont souvent exploitées par des capitalistes dont certains sont de nationalité française. Du temps de l’URSS, il y avait surtout des kolkhozes. Ensuite, une partie des terres fut parfois partagée entre des anciens salariés des kolkhozes dont beaucoup ont vite vendu leurs parts à des investisseurs pour devenir salariés sur ces exploitations géantes.
La France produit chaque année quelque 80 millions de tonnes de céréales dont plus de 35 millions de tonnes de blé tendre en moyenne annuelle. Elle exporte la moitié de ce blé dont environ 9 millions de tonnes hors de l’Union européenne. Elle devrait donc retrouver des marchés qui lui échappaient ces dernières années au profit de l’Ukraine et de la Russie, dont les blés, issus des « terres noires », disposent d’un taux de protéines plus élevé que ceux produits en Beauce et ailleurs dans notre pays.
Des stocks mondiaux limités à un trimestre de consommation
Mais comme la demande mondiale fera durablement monter les prix, cela se traduira aussi par de nouvelles augmentations du prix du pain et des autres aliments à base de céréales, y compris chez nous. Ce sera aussi le cas des viandes, des produits laitiers et des œufs pour les consommateurs que nous sommes, car les céréales et les tourteaux entrent en grandes quantités dans l’alimentation du bétail. On sait déjà que les stocks de report seront très bas en France et en Europe d’ici la prochaine moisson. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire « Le Point » du 31 mars, Sébastien Abis, directeur du club Déméter, déclarait à ce propos : « l’Europe a cessé d’avoir une logique de stocks, ça ne vaut pas que pour le blé. Seules la Suisse, un peu l’Allemagne et la Finlande en ont eu une. Les stocks de blé mondiaux, ce sont 280 millions de tonnes, ce qui n’est pas beaucoup : un trimestre de consommation. Il faut savoir que la Chine en a la majeure partie, 130 millions de tonnes, soit une année de consommation pour ce pays ».
La spéculation encouragée par la guerre en Ukraine montre que la France et l’Union européenne devraient disposer en permanence des stocks céréaliers de report suffisants pour assurer la souveraineté alimentaire de leurs 450 millions d’habitants. Nous évoquerons ce sujet dans notre article de demain.
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Les Ukrainiens font front dans le Donbass
ActuL’essentiel de l’armée de Kiev demeure concentré dans la région à l’est du pays, désignée objectif prioritaire par Moscou.
Marc de Miramon Prête pour la « grande bataille », celle du Donbass, et l’Ukraine « doit la gagner », martèle le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak, cité par l’agence de presse Interfax-Ukraine. Dans cette région située dans l’est du pays, aux portes de la Russie, des dizaines de milliers de soldats ukrainiens se préparent à la grande offensive que prévoit Moscou, à l’heure où les partenaires occidentaux de Kiev accélèrent les livraisons d’armes. Sur fond d’accusations de crimes de guerre et de « crimes contre l’humanité », notamment commis dans la gare de Kramatorsk, où deux missiles ont tué plus d’une cinquantaine de civils massés pour fuir la région. Les débris recueillis sur place ont permis d’identifier les armes utilisées, des Tochka-U dotés d’ogives à sous-munitions. La Russie a formellement démenti être à l’origine des tirs, jurant que ces missiles ne figurent pas dans son arsenal. Mais l’ampleur des pertes humaines, dénoncée avec fracas par le premier ministre britannique, Boris Johnson, en déplacement inattendu à Kiev ce samedi, a encore sérieusement compromis les fragiles négociations diplomatiques en cours, et c’est donc sur le terrain militaire que va se jouer l’avenir de l’Ukraine pendant encore de longues semaines.
Zelensky appelle à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni
Selon la BBC et Sky News, après l’échec de l’armée russe aux portes de Kiev et son redéploiement vers l’est, le Kremlin a nommé le général Alexandre Dvornikov, qui a œuvré en Syrie en soutien du régime de Bachar Al Assad, pour diriger ce que le Kremlin désigne comme une « opération spéciale », refusant obstinément d’employer le mot « guerre ». Aux premiers jours d’une offensive que Vladimir Poutine entendait garder la plus secrète possible, les différentes unités de combat russes étaient organisées et commandées séparément, tandis que l’Ukraine, grâce à des livraisons d’armes antichars dévastatrices, a transformé le pays en cimetière de blindés russes. Dans la foulée de la visite de Boris Johnson, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé samedi ses partenaires occidentaux à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni – qui s’est engagé à fournir à Kiev des véhicules blindés et des missiles antinavires – et d’accélérer l’isolement de la Russie en imposant « un embargo total sur les hydrocarbures ». Un point qui fait l’objet d’âpres négociations entre les différentes chancelleries européennes, toutes dépendantes du charbon, du pétrole et surtout du gaz russes, et qui n’est d’ailleurs pas respecté par Washington, les États-Unis ayant même augmenté leurs importations d’or noir en provenance de Russie.
Si des soldats ukrainiens ont été accusés, notamment par Human Rights Watch, d’avoir commis des atrocités contre des prisonniers russes, Kiev a annoncé avoir ouvert « 5 600 enquêtes pour crimes de guerre » présumés sur son territoire depuis le début de l’invasion. Selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 4,5 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays, dont 90 % sont des femmes et des enfants, un flot de réfugiés inédit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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Les mots, ces autres maux de la guerre
ActuLes acteurs du conflit en Ukraine se livrent, chacun dans un registre différent, à une escalade verbale qui révèle leur stratégie, mais aussi leur incapacité à chercher la voie du dialogue. Florilège de propos immodérés en temps de guerre.
Gaël De SantisQuelles conneries fait dire la guerre ! À la mi-mars, trois semaines après l’attaque de l’Ukraine par la Russie, le milliardaire américain Elon Musk se sent le devoir d’intervenir sur Twitter. « Je défie ici (le président russe) Vladimir Poutine dans un combat singulier. En jeu : l’Ukraine. » Dans la foulée, sur la messagerie Telegram, Ramzan Kadyrov, l’homme des basses œuvres de Vladimir Poutine, répond. Le président tchétchène lui suggère d’abandonner l’idée, les deux hommes « ne jouant pas dans la même catégorie ». Il propose donc à celui qu’il surnomme « Elona » (au féminin) de devenir « Elon » Musk en s’entraînant dans « différents centres de la République de Tchétchénie », l’université des forces spéciales russes ou le Fight Club d’Akhmat. Des propos qui, comme ceux d’Elon Musk, transpirent le virilisme.
Poutine, les mots destructeurs
Internautes déchaînés et passionnés, oligarques des high-tech et énergumènes politiques régionaux ne sont pas les seuls à faire de la petite phrase un sport de combat. Les grands de ce monde s’y prêtent également. À commencer par le principal acteur du conflit, Vladimir Poutine. Ses discours annihilent ses adversaires, qu’ils soient des opposants russes ou l’État ukrainien. Le 21 février, l’allocution nocturne du président russe avait de forts accents nationalistes. C’est ce soir-là qu’il a annoncé la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des territoires séparatistes ukrainiens de Louhansk et Donetsk. « Je veux souligner à nouveau que l’Ukraine n’est pas seulement un pays voisin pour nous. C’est une partie inaliénable de notre histoire, notre culture et notre espace spirituel », a-t-il lâché au début de son allocution.
« Inaliénable. » Définition : ne peut être aliéné, cédé. Plusieurs constitutions en Europe stipulent que le territoire national ne peut être « aliéné ». Le mot employé est donc lourd de sens. L’Ukraine appartiendrait définitivement au monde russe. Pis, Poutine indique que « l’Ukraine moderne a été entièrement créée par la Russie », avant de se lancer dans une diatribe anticommuniste : « Ou, pour être plus précis, par la Russie bolchevique, communiste. » Il se propose même d’aider les Ukrainiens à « décommuniser l’Ukraine ».
Trois jours plus tard, le 24 février, jour de l’invasion russe de l’Ukraine, il n’est plus question de « décommunisation », mais de « dénazification ». Il dépeint l’Otan, cet « empire de mensonges » qui s’étend à ses frontières, comme une menace pour la Russie. Il dit qu’à avoir trop attendu, avec le pacte germano-soviétique d’août 1939, l’Union soviétique s’est retrouvée impréparée à une attaque nazie, le 22 juin 1941. La meilleure défense contre l’extension de l’Otan aux frontières russes est donc l’attaque, explique-t-il. « Le problème est que, dans les territoires adjacents à la Russie, qui, je dois le relever, sont notre terre historique, une “anti-Russie” hostile prend forme », insiste-t-il. L’Otan est le cœur de son discours ; la défense du Donbass, qui fait pourtant office de casus belli, ne vient que dans la deuxième partie de son allocution, où il présente l’opération spéciale comme humanitaire pour « protéger les gens qui, depuis huit ans maintenant, font face à l’humiliation et au génocide perpétré par le régime de Kiev ». En quinze ans, 15 000 personnes ont été tuées dans l’est de l’Ukraine. Comme les pays de l’Otan qui justifiaient leurs interventions militaires illégales au nom de la « responsabilité de protéger », Vladimir Poutine force le trait.
Il s’en prend verbalement aux groupes ukrainiens néofascistes. Intégrés à l’armée, ils n’ont qu’une influence électorale réduite, avec moins de 3 % des suffrages lors des élections législatives de 2019. En revanche, lui-même tient un discours contre les ennemis de l’intérieur qui ne ferait pas pâlir un Mussolini. « Tout peuple, et en particulier le peuple russe, sera toujours capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres, et de les recracher comme un moucheron qui a accidentellement atterri dans leur bouche », a-t-il ainsi déclaré mi-mars, à l’adresse de ceux qui s’opposent à la guerre en Ukraine.
Zelensky, les mots séducteurs
Face aux troupes russes, l’armée ukrainienne fait preuve d’une résistance acharnée. Elle le doit à son moral, au soutien de la nation… et à celui des pays occidentaux. Ces derniers ont, avant-guerre, formé la troupe ukrainienne et, depuis l’attaque russe, envoyé des armes en quantité : missiles antichars, systèmes antiaériens, munitions. Dans son rôle, Volodymyr Zelensky, président ukrainien et chef des armées, en demande toujours plus, en faisant la tournée virtuelle des parlements. On l’a vu s’exprimer, par vidéo, devant les représentants états-uniens, suédois, français, italiens, israéliens, norvégiens. À chaque fois, l’histoire est invoquée : aux États-Unis, la situation de ses compatriotes est comparée à celle de Pearl Harbor, l’attaque japonaise contre la flotte du Pacifique, en décembre 1941. De manière moins heureuse, le souvenir de la Shoah est invoqué en Israël. En France, il fait de l’offensive russe une « guerre contre la liberté, l’égalité et la fraternité ». Partout, il en appelle à l’émotion, détaillant les souffrances de son peuple. Devant les élus français, il cite cette femme qui « a dû amputer son pied » ; devant les Italiens, après avoir fait référence à son coup de téléphone au pape, il évoque le sort des enfants ; enfants que l’on voit dans une vidéo présentée aux représentants états-uniens. Le mécanisme est simple, si l’on est ému, on ne peut qu’accepter les demandes que Volodymyr Zelensky égrène dans ses interventions : une zone d’exclusion aérienne et des sanctions. Quelles qu’en soient les conséquences pour la paix mondiale. À chaque fois, la seule pression sur Moscou semble être sa réponse, bien loin des concessions auxquelles il sera amené dans les négociations avec la Russie. Ses interventions à l’international transforment Zelensky en incarnation de la résistance ukrainienne. Cette incarnation survivra-t-elle à un accord diplomatique ou sera-t-elle balayée par une vague nationaliste chez lui ?
Des mots peu diplomatiques qui ne sont pas sans rappeler ceux utilisés pour envahir l’Irak de Saddam Hussein.
Biden, les mots de l’excès
La voie du dialogue n’est pas fermée : des discussions se sont tenues fin mars en Turquie entre les deux parties : la Russie et l’Ukraine. La troisième, ce sont les États-Unis en la personne de son commandeur en chef. Joe Biden a inauguré la partie diplomatique de son mandat en convoquant un « sommet des démocraties » à la fin de l’an dernier, avec des visées antirusses, et surtout antichinoises. Cherchant à incarner « le monde libre », il mène contre Moscou une guerre par procuration. La Maison-Blanche, qui a promis de ne pas s’engager sur le terrain en Ukraine, de peur d’une escalade militaire désastreuse pour l’Europe, fait le choix d’une escalade verbale. Venu rassurer la Pologne, le 26 mars, le président des États-Unis a qualifié depuis Varsovie son homologue russe de « boucher ». Et de s’emporter : « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir. » Des mots peu diplomatiques qui ne sont pas sans rappeler ceux utilisés pour envahir l’Irak de Saddam Hussein, en 2004, ou la Libye de Kadhafi, en 2011, en travaillant à un changement de régime avec le succès que l’on sait.
Ce type de propos ne prépare pas l’avenir, alors que Kiev et Moscou ont engagé des pourparlers. Dans les instances internationales, tout ce beau monde se retrouvera. À commencer par le sommet du G20 en Indonésie en fin d’année, où la photo réunira Vladimir Poutine, Joe Biden et d’autres dirigeants européens. Le Département d’État des États-Unis est conscient du problème et a vite expliqué qu’il ne cherchait pas à destituer Vladimir Poutine. Emmanuel Macron, également, est plus mesuré, même s’il participe à la course aux armements en promouvant l’Europe de la défense. Il a régulièrement le locataire du Kremlin au téléphone et a déclaré qu’il « n’utiliserait pas » des mots tels que « boucher ». Certainement n’en pense-t-il pas moins, mais depuis le début de la crise, et pour conforter sa stature d’homme d’État à l’approche de la présidentielle, il met un point d’honneur à discuter avec toutes les parties en conflit. Le 27 mars, le locataire de l’Élysée a prévenu qu’il ne fallait pas « être dans l’escalade ni des mots ni des actions ». Les tensions, y compris verbales, sont un danger pour la paix, car tout conflit a besoin d’une porte de sortie. Dans six mois, un an ou cinq ans, tous seront amenés à reparler avec les dirigeants russes, et ces derniers avec leurs homologues ukrainiens. Pour avoir la paix, il faut préparer la paix. Les rodomontades, elles, ne sont qu’affaire de communication, trop souvent pour le pire.
Guerre en UkraineEmmanuel MacronVladimir Poutinejoe biden L'Humanité
La gauche ne doit pas disparaître
ChroniquePierre SernaHistorien
La gravité de la situation appelle au sang-froid et à la réflexion. Certes la déception est grande de voir encore une fois la gauche absente du second tour et le candidat des Jours heureux faire moins que ce qu’une belle campagne laissait entrevoir. Pour autant, il ne faudrait pas réitérer les erreurs de 2017. La gauche ne doit pas disparaître durant ces quinze jours au nom de la non-qualification de Jean-Luc Mélenchon. Cumulés, les résultats de la gauche regroupent le tiers des votants. Le duel à venir, voulu et dénoncé souvent dans cette tribune, entre extrême centre et extrême droite, s’avère plus délicat pour celui qui l’a désiré. E. Macron n’a plus de grande marge électorale, autrement que dans un vote, non pour lui, mais pour contrer l’arrivée de la droite nationaliste et contre-républicaine au pouvoir.
Tout le monde a compris qu’il n’y aurait pas de blanc-seing et que le président sortant aurait bien intérêt à changer de nombreux aspects dévastateurs de son programme ultralibéral s’il désire voir son plan réussir. À force de prendre l’électeur de gauche comme « un idiot utile », il risque le pire. Il lui faut donc, et sans négociation aucune, et sans repartie quelconque, changer de fond en comble ses positions sur le RSA, sur les retraites, sur l’éducation, sur la formation des jeunes, sur la fiscalité des plus riches, sur les services publics, l’hôpital en particulier. Ce n’est que la première étape d’un rapport de forces à maintenir.
La visibilité de la gauche, sa capacité à faire barrage au pire demeure plus que jamais à l’ordre du jour. La menace brune est là depuis 2002, et une génération jeune exacerbée, éreintée par les contraintes du Covid, n’ayant pas la culture de ce qu’a pu être le fascisme dans l’histoire de France, subissant de plein fouet la brutalité néolibérale, risque de confondre « disette et famine », pour reprendre la métaphore pertinente du maire communiste Philippe Rio. Interdire au RN de conquérir le pouvoir est la condition pour acter ensuite, dans un troisième tour, un sursaut de la gauche républicaine aux élections législatives.
Tout doit être fait du côté des députés, des maires, des responsables des partis, pour retrouver ces 30 % d’électeurs à gauche et plus encore, si une dynamique réelle se poursuit, et partout où cela s’impose, de façon unitaire. Il faut prendre en considération la force du mouvement créé par la France insoumise et construire des alliances avec toutes les forces de progrès. Le projet social, économique, écologique porté par les forces de gauche est l’horizon politique qui doit recréer les seules conditions historiques qui ont vu par le passé la gauche l’emporter : l’union de ses forces. Les députés d’opposition de gauche l’ont montré avec courage durant les cinq ans passés. La vitesse en politique est une des armes les plus redoutables. Plus vite la gauche devient l’actrice du barrage contre l’extrême droite, plus vite elle se donne des forces pour compter dans les cinq ans qui viennent et confondre enfin l’extrême centre.
« Il ne faudrait pas réitérer les erreurs de 2017. »
L'Humanité
Politique de l’offre et bilan carbone au quotidien
ChroniqueNous sommes abreuvés de conseils pour nous inciter à réduire le bilan carbone de nos activités quotidiennes. Mais nous sommes aussi envahis de sollicitations multiples et quotidiennes pour toutes sortes d’achats qui vont de la livraison des repas à domicile à l’installation d’une piscine dans son jardin quand on habite un pavillon. C’est pourtant en cultivant son jardin qu’on améliore ses fins de mois tout en repoussant la fin du monde.
Gérard Le PuillSelon le dernier rapport du GIEC publié au début du mois d’avril, nous évoluons sur une courbe qui se traduira par un réchauffement global de +3,2°C en 2100 si l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre se poursuit au rythme actuel dans le monde. La dépendance aux énergies fossiles compte pour beaucoup dans la progression des émissions de CO2. La spéculation en cours sur les prix du pétrole, du gaz, des engrais et des céréales nous montre à quel point les pays capitalistes développés demeurent dépendantes des énergies fossiles dans leurs activités économiques, qu’il s’agisse de l’industrie, des transports ou de la production de notre nourriture quotidienne. Ajoutons que la conversion de la planète entière à la voiture électrique, gourmande en métaux rares, fera croître les émissions de CO2 pendant plusieurs décennies.
La politique de l’offre alimente le réchauffement global
La principale réduction des émissions de CO2 doit provenir de changements profonds dans la conduite de l’économie. Mais nous sommes également incités à réduites les nôtres au quotidien et les conseils, dans ce domaine, de sont pas exempts de contradictions. On nous propose de supprimer les mails inutiles. Mais la multiplication des échanges et autres polémiques sur les «réseaux sociaux» font croître sans arrêt le bilan carbone de cette forme de communication.
On nous suggère de réduire les emballages au moment d’acheter des biens alimentaires et autres produits indispensables au quotidien. Cela est nécessaire. Mais la politique de l’offre conduit actuellement à livrer toujours plus de colis individuels sur-emballés au domicile de chaque ménage acheteur. Cette nouvelle politique commerciale contribue grandement à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Car aux emballages s’ajoute la croissance du trafic sur route et en ville, tandis que la construction d’immenses dépôts pour préparer les colis émet aussi beaucoup de CO2 et accroît parallèlement le bétonnage des terres agricoles qui ne sont plus disponibles pour produire de la nourriture et capter du carbone.
La piscine pour tous face aux restrictions d’eau
On nous suggère d’opter pour la douche plutôt que pour le bain, afin de réduire nos volumes d’eau du robinet consommés quotidiennement. Mais les Français sont en même temps de plus en plus sollicités pour construire une piscine dans leur jardin quand ils habitent un pavillon ce qui est le cas d’une bonne moitié des ménages. Outre le bilan carbone de la construction, il faut ensuite alimenter cette piscine en eau. Mais cela devient de plus en plus problématique dès le printemps dans un pays où les arrêts préfectoraux restreignent chaque été l’usage de l’eau dans les deux tiers des départements, voire plus.
On nous recommande aussi de manger plus de produits de saison et moins de viande, afin de réduire les émissions de CO2 imputables aux longs transports de marchandises importées, tandis que la nourriture du bétail augmente considérablement la consommation de grains. Mais la publicité des enseignes de la distribution continue de bourrer nos boîtes aux lettres de dépliants publicitaires qui multiplient les promotions sur la viande et les poissons dont les stocks diminuent dangereusement pour certaines espèces.
Retrouver la main verte en cultivant son potager
Dans toute la France métropolitaine, il existe une possibilité de réduire le bilan carbone de son alimentation chez tous les ménages disposant d’une maison individuelle avec un terrain de plusieurs centaines de mètres carrés. Mais on y voit dix fois plus de pelouses bien tondues que de potagers et d’arbres fruitiers. Pourtant , il est possible de cultiver un potager sur chacun de ces terrains pour des pommes de terres, des petits pois, des haricots, des laitues et d’autre salades , des concombres et des tomates, des betteraves rouges, des navets, des poireaux et des choux. Qui plus est, en installant une citerne pour recueillir l’eau de la toiture, il est possible d’irriguer ces cultures gratuitement en cas de besoin. De même, les déchets de végétaux mis dans le composteur deviennent des fertilisants gratuits et écologiques en même temps.
Pour produire des fruits, il est possible d’avoir des pommiers et des poiriers dans son jardin, de même que des fraisiers et des framboisiers. Avec le réchauffement climatique en cours, on récolte désormais des fruits d’été comme les abricots et les pêches la plupart de nos régions, en plus des prunes et des cerises. Qu’il s’agisse des cultures au sol ou des fruits de nos arbres, retrouver «la main verte» pour produire une partie de notre nourriture nous permettra de cumuler trois avantages importants pour les prochaines décennies.
Primo, on dépensera moins d’argent en nourriture et il sera possible d’utiliser ces économies pour faire des travaux d’isolation dans la maison qui, à leur tour, diminueront la facture du chauffage et les émissions de CO2. Secundo, la croissance des plantes potagères comme la présence des arbres fruitiers permettra de stocker plus de carbone, ce qui contribuera encore à la réduction du CO2 si beaucoup de ménages adoptent cette orientation. Tertio, tout ce qui est produit sur place pour y être consommé ne nécessite aucun transport, ni tri préalable alors les importations de tomates d’Espagne ou de pommes de Pologne se traduisent par un bilan carbone très élevés entre le site de production et l’assiette du consommateur.
Ajoutons que pratiquer quelques heures de jardinage par semaine contribue à nous maintenir en forme.
L'Humanité
Rencontre dans un camp de la mort
ChroniqueJean-Claude LebrunVoici l’un des romans les plus saisissants de ce printemps. Qui, à soixante-dix-sept ans de distance, rouvre la porte d’un enfer implanté en 1941 par les nazis au milieu du verdoiement de la forêt vosgienne : le camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Initialement destiné à l’exploitation d’un filon de granit rose, il était devenu un lieu d’expérimentation médicale sur les détenus et d’exécution des condamnés par les tribunaux régionaux du IIIe Reich, dans l’Alsace annexée.
Le récit de Raphaël Jerusalmy en donne à voir l’horreur sous un angle atrocement inédit. À travers le regard et la parole de Pierre Delmain, le nom n’est pas dû au hasard, déporté politique « triangle rouge », romancier et exécuteur des inimaginables basses œuvres de médecins SS, c’est en effet le rôle de certains détenus dans la bonne marche de la machinerie barbare qui se trouve interrogé. En quelque sorte stade suprême de la perversité des bourreaux. Pierre Delmain, qui avait lui-même miraculeusement échappé à une mort certaine, ne cesse plus de revoir les images du « Revier », l’infirmerie du camp dans laquelle il officia. Il dialogue avec celui qu’il fut, chargé d’éliminer le « matériel » humain charcuté, devenu inutile. Lui offrant un étranglement libérateur dans un dernier échange de regards. On se rappelle Peter Weiss, dans l’Instruction (1965), évoquant l’apogée d’un système d’exploitation de l’humain, qui obligeait celui-ci « jusqu’à fournir ses propres entrailles ». Il ne fait guère de doute que l’auteur a fait sien ce texte fondateur sur l’univers concentrationnaire.
Pour faire face, Delmain s’évadait, « s’absentait », dans des fictions. Un moine cistercien interné au camp lui avait raconté le départ de Bernard de Clairvaux à la deuxième croisade. Une autre géhenne, en laquelle depuis lors il transposait son vécu au Struthof. Telle une grille de lecture pour la permanence de l’horreur en même temps que sa mise à distance dans un récit. Ses mains avaient un jour de 1943 serré la gorge de Saül Bernstein, collectionneur d’art de la rue de Seine qui ne s’était jamais senti concerné par la question du nazisme. Car tout entier requis par la beauté des choses, son négoce et les plaisirs multiples de la vie. De ce moment, Delmain se souviendrait à jamais : la veille, il avait échangé sur l’art, la musique et la littérature avec l’homme auquel il avait donné la mort, incarnation de toutes les victimes du « Revier » et obsédante interpellation sur son propre rôle. Au cœur de ce roman rare. L’écriture, bouleversante dans sa retenue, comme ferment actif de la mémoire.
Chronique littéraire de Jean-Claude LebrunLittérature Le Figaro
Le Pen et Macron se livrent un duel à distance sur les institutions
Loris BoichotDÉCRYPTAGE - Avec ses projets de référendum, la candidate est accusée de vouloir contourner le Parlement.
Lui s’en prend à la «dérive autoritaire» de sa concurrente. Elle a décidé de tenir son adversaire responsable de la «fracture démocratique». Depuis qu’ils sont arrivés en tête du premier tour dimanche, marqué par un haut niveau d’abstention (26,3 %), Emmanuel Macron et Marine Le Pen confrontent à distance leurs visions des institutions. Ravivant ainsi le vieux débat entre tenants de la démocratie directe et partisans de la démocratie représentative. Dans les deux camps, le constat est partagé: élections après élections, sondages après sondage, les Français expriment leur besoin d’une «refondation démocratique». Une majorité d’entre eux (57 %) estiment que la démocratie ne fonctionne pas bien, selon un récent baromètre de la confiance politique réalisé par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).
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Fidèle à sa posture d’opposante, la candidate du Rassemblement national (RN) a choisi d’attaquer la première. Mardi, elle a défendu sa «révolution référendaire» pour «rendre la parole au peuple» , lors d’une conférence de presse à Vernon (Eure). Une manière de marquer sa différence avec les «atteintes à la démocratie» qu’elle attribue au président sortant, tout en envoyant des clins d’œil aux électeurs Insoumis et aux «gilets jaunes». Il faut dire que l’une des mesures clés de son programme est une revendication des manifestants: donner la possibilité aux Français de déclencher un référendum d’initiative citoyenne (RIC) à partir de 500 000 signatures (lire ci-dessous). Sans qu’aucun débat soit «interdit» - ni la sortie de l’Union européenne ni le rétablissement de la peine de mort -, tant que les «intérêts vitaux du pays» sont préservés. Une proposition accusée de court-circuiter le Parlement, insistent plusieurs juristes et les soutiens d’Emmanuel Macron.
Quelques pistes de «réflexion»
Soucieux de se présenter en garant des institutions, le président sortant a beau jeu de dénoncer un péril autoritaire. «Malgré tous les efforts», «le vrai visage de l’extrême droite revient: c’est un visage qui ne respecte pas les libertés, le cadre constitutionnel, l’indépendance de la presse et les libertés fondamentales», estime-t-il. La contre-attaque du candidat ne concerne pas seulement le RIC, auquel il s’était opposé pendant la crise des «gilets jaunes». Elle vise le moyen que Marine Le Pen rêve d’employer pour l’instaurer: soumettre cette proposition directement aux Français, via l’article 11 de la Constitution, sans passer par le Parlement.
Le vrai visage de l’extrême droite revient : c’est un visage qui ne respecte pas les libertés, le cadre constitutionnel, l’indépendance de la presse et les libertés fondamentales
La candidate assure que cette méthode sera utilisée pour entériner tous ses projets de loi touchant à la loi fondamentale, y compris le principe de «priorité nationale». Sans recourir à l’article 89 de la Constitution, pourtant le seul prévu pour soumettre à référendum une modification du texte de 1958, avec un accord préalable de l’Assemblée nationale et du Sénat. «Une recette qui consiste à changer la Constitution à sa main sous prétexte de consulter le peuple», a dit Emmanuel Macron mercredi sur France 2. Son opposante s’en défend, convaincue que «donner la parole au peuple n’est pas dangereux». «Ce qui est dangereux, c’est de ne pas la lui donner», selon elle.
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Mais le président-candidat ne veut pas se laisser enfermer dans l’image de dirigeant hors-sol et vertical. Il a donc décidé d’occuper le terrain à sa façon, annonçant vouloir «redonner de la force à la souveraineté populaire» - un nouveau signal envoyé aux mélenchonnistes. Ces derniers jours, il a esquissé quelques pistes de «réflexion», jusqu’à rejoindre plusieurs propositions de son adversaire. Ainsi de l’élection des députés à la proportionnelle intégrale, au nom du pluralisme politique, et du retour au septennat, au nom du temps long. Un mandat qu’il souhaite toutefois renouvelable, contrairement à Marine Le Pen, et peut-être assorti d’élections de mi-mandat à l’américaine. Le chef de l’État ne s’avance toutefois pas outre mesure. Après un quinquennat sans bilan au chapitre des institutions, il s’en remet à une «commission transpartisane» pour trancher ces sujets. Volontiers rassembleur dans cet entre-deux-tours, il ne jure désormais que par un principe peu risqué: la «concertation».
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Avec l'établissement d'un septennat, Emmanuel Macron pourrait-il être président jusqu'en 2034 ?
Jeanne SénéchalLA VÉRIFICATION - Le président-candidat s'est dit favorable au septennat, soit un mandat présidentiel de sept ans contre cinq ans actuellement. Marine Le Pen, elle, défend un septennat unique.
LA QUESTION. Dans un entretien accordé au Point , Emmanuel Macron s'est dit favorable au septennat, c'est-à-dire un mandat présidentiel de sept ans contre cinq ans actuellement, estimant le quinquennat «sans doute trop court pour un temps présidentiel en France». «Le fait de ne pas avoir de respiration démocratique pendant cinq ans n'est plus adapté à notre époque», a-t-il ajouté. «Un septennat avec des mid-terms séparerait par exemple mieux l'exécutif gouvernemental de la part d'exécutif présidentiel», selon lui. Marine Le Pen, elle, défend un septennat non renouvelable.
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Suite à cette proposition, l'avocat Juan Branco a estimé que l'actuel occupant de l'Élysée souhaitait modifier la durée des mandats pour «réinitialiser les compteurs». L'objectif d'Emmanuel Macron serait, selon l'avocat, de se représenter en 2027 pour un septennat qui irait jusqu'en 2034. Si le président évoque cette «proposition entre les deux tours», c'est pour que «son éventuelle réélection tranche le débat et pouvoir ainsi l'imposer lors de son prochain mandat», ajoute encore Juan Branco.
«Il va nous faire une Poutine.» D'autres internautes vont jusqu'à comparer cette hypothèse de 2034 avec la longévité du président russe, au pouvoir depuis 1999 et qui a révisé la Constitution pour y parvenir... Emmanuel Macron pourrait-il effectivement se représenter à la suite de deux quinquennats pour un septennat et ainsi officier jusqu'en 2034 ?
VÉRIFIONS. Concrètement, pour pouvoir remplacer les deux quinquennats consécutifs par un septennat, il est nécessaire de réviser la l'article 6 de la Constitution du 4 octobre 1958. Il y est écrit:
«Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct.
Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
Les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique.»
Pour modifier cet article et ses alinéas, il faut alors passer par l'article 89 de la Constitution, qui dispose que l'initiative de cette révision «appartient concurremment au Président de la République sur proposition du premier ministre et aux membres du Parlement». «Un texte sera alors proposé par les deux assemblées en termes identiques», explique Thomas Ehrhard, professeur de Droit constitutionnel à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas. Commencent alors les débats entre les deux chambres sur sa conformité : «Les révisions constitutionnelles sont toujours le fruit de dialogue, d'échange et de compromis», continue le juriste. Si un accord est trouvé, deux choix s'offrent alors au président pour faire voter le texte : un référendum ou un vote au Parlement convoqué en Congrès à Versailles, c'est-à-dire la réunion des deux chambres du Parlement, qui ne pourra l'approuver que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés.
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Dans la pratique ?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de différencier le rétablissement d'un septennat avec deux mandats consécutifs ou l'instauration d'un septennat unique. Pour le premier cas de figure, «si d'aventure la Constitution était modifiée durant le second quinquennat d'Emmanuel Macron, l'alinéa 2 de l'article 6, introduit en 2008, limitant le nombre de mandats à deux consécutifs ne serait pas nécessairement modifié», fait savoir Serge Slama, professeur de droit public à l'Université Grenoble-Alpes. Dans ce cas-là, Macron ne pourrait pas être réélu.
En revanche, pour le deuxième cas de figure -le septennat unique-, le deuxième alinéa devra être modifié. Or, «une réforme constitutionnelle peut contenir des dispositions transitoires avec une clause prévoyant que le nombre de mandats reste limité à deux consécutivement». Dans ce cas-là, encore une fois, Emmanuel Macron ne pourrait pas se représenter. A contrario, si aucune disposition transitoire n'est prise, Emmanuel Macron pourrait éventuellement tenter sa chance, la Constitution «ne disposant que pour l'avenir, elle n'a pas d'effet rétroactif», précise Thomas Ehrhard. «Mais il y aurait un débat politico constitutionnel lors de l'examen du texte entre les deux chambres, pour la raison évidente qu'il pourrait s'agir, de facto, de son troisième mandat consécutif».
Serge Slama émet toutefois de grandes réserves concernant ce dernier cas de figure. Pour qu'Emmanuel Macron puisse se porter candidat, il faudrait d'abord que le septennat unique soit voté. «Ce qui ne risque pas d'arriver, du fait du poids de l'Histoire et du coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte», le 2 décembre 1851, pour conserver le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat alors que la Constitution lui interdisait de se représenter. Contrairement à la Russie, qui a permis à Vladimir Poutine de rester au Kremlin depuis vingt-deux ans, la France dispose de deux fortes garanties : le Sénat et le peuple.
Par ailleurs, il faudrait que la réforme constitutionnelle arrive à passer l'étape de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui est «la plus compliquée de la réforme», selon Serge Slama. «En réalité, c'est le Sénat qui fait cette réforme», note le professeur de droit public. La dernière réforme qui a réussi à aboutir fut celle de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, portée par Nicolas Sarkozy. «Et Sarkozy a dû lâcher beaucoup de lest pour la faire passer», rappelle le professeur de droit public. De son côté, Emmanuel Macron a tenté de faire passer deux réformes au cours de son quinquennat: celle sur la magistrature et celle sur la protection de l'environnement. «Le Sénat n'a pas été d'accord de tout son quinquennat, je doute qu'il réussisse dans l'avenir à faire passer un projet de loi constitutionnelle», conclut Serge Slama.
En résumé, si cela concerne un septennat consécutif, le deuxième alinéa n'a pas besoin d'être révisé et donc Emmanuel Macron ne pourrait pas se représenter. En revanche, si cela concerne un septennat unique, le deuxième alinéa serait logiquement modifié et, en théorie, Emmanuel Macron pourrait être candidat à la présidentielle pour une troisième fois. Mais dans la pratique, selon Serge Slama, cela ne risque pas d'arriver car la réforme serait bloquée lors de l'examen du Sénat.
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Au lendemain de l'échec électoral de Valérie Pécresse, le mouvement a voté en faveur d'un «projet de droite indépendante», «ni fongible dans le macronisme, ni dans le lepénisme» en vue des législatives.
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Le Figaro
Saisie en Allemagne d'un super-yacht de l'oligarque russe Ousmanov
EN COURS : Mis à jour le 14 avril 2022 à 20:21
L'Allemagne a officiellement confisqué le plus grand yacht du monde appartenant à l'oligarque russe Alicher Ousmanov, dans le cadre des sanctions contre la Russie à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, a appris l’AFP jeudi de source policière.
Le «Dilbar», un navire de 156 mètres de long et d'une valeur estimée à environ 600 millions de dollars par le magazine Forbes, est depuis octobre 2021 à quai en réparation dans un chantier naval de Hambourg, Blohm + Voss. Il était dans le collimateur des douanes allemandes depuis déjà plusieurs semaines mais n'avait pu officiellement être saisi jusqu'ici en raison d'un imbroglio juridique.
En fin de compte, la police judiciaire fédérale allemande a dit avoir réussi, «au terme de longues investigations et en dépit de dissimulations via des sociétés offshore, à identifier la propriétaire du M/S Dilbar et il s'agit de Goulbakhor Ismaïlova, la soeur d'Alicher Ousmanov». «Le luxueux yacht est désormais sous le régime des sanctions et a pu être confisqué à Hambourg», a ajouté la police sur Twitter.
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Anne Hidalgo est actuellement à Kiev
La maire de Paris et candidate malheureuse à l’élection présidentielle Anne Hidalgo est actuellement à Kiev, aux côtés du maire de la ville Vitali Klitschko. «Je remercie mon amie Anne d'être venue ici et la France pour ce soutien», a-t-il dit sur BFMTV ce jeudi soir.
«Voir ces villes détruites (…) des appartements, des immeubles détruits (…) j’ai eu le sentiment qu’on a vraiment visé des civils», a indiqué Anne Hidalgo, qui a remis la citoyenneté d’honneur à la cité ukrainienne.
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Le mauvais temps dans le Donbass pourrait favoriser les Ukrainiens, selon le Pentagone
La météo pluvieuse dans le Donbass pourrait favoriser l'armée ukrainienne face aux forces russes, qui continuent de préparer leur offensive dans cette région de l'est de l'Ukraine et veulent atteindre des objectifs tangibles dans les prochaines semaines, a indiqué jeudi un haut responsable du Pentagone.
Avec les pluies régulières qui frappent le Donbass depuis plusieurs jours et qui devraient se poursuivre dans les prochains jours, associées au réchauffement des températures, «il est plus difficile pour eux de manœuvrer hors des routes goudronnées», a indiqué ce haut responsable ayant requis l'anonymat.
La météo avait déjà joué un rôle au début de l'invasion dans le nord du pays, lorsque le fait que les sols n'étaient pas suffisamment gelés avait forcé les tanks russes à circuler en longs convois sur des routes pavées, ce qui les avait rendus vulnérables aux systèmes antichars des forces ukrainiennes.
Le Donbass est plus favorable aux mouvements de blindés parce que c'est une grande plaine, mais l'armée russe «a pour habitude de s'approvisionner en utilisant les routes et les voies ferrées existantes», a-t-il ajouté. «Et parce que le sol est plus mou, il leur sera plus difficile de faire quoi que ce soit en dehors des routes goudronnées».«La météo sera donc certainement un facteur, comme c'est toujours le cas», a-t-il noté.
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L'ambassade de France, qui avait été transférée à Lviv, va retourner à Kiev
L'ambassade de France en Ukraine, qui avait été transférée à Lviv (ouest) début mars après le début de l'offensive russe, va retourner à Kiev, a annoncé jeudi soir la diplomatie française.
«Ce redéploiement interviendra très prochainement et permettra d'approfondir encore l'appui apporté par la France à l'Ukraine dans tous les domaines pour faire face à la guerre engagée par la Russie le 24 février», a annoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a fait cette annonce lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba. La France continue en revanche à déconseiller à ses ressortissants de retourner en Ukraine, y compris à Kiev.
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Le croisiériste norvégien Havila contraint d'annuler une croisière
Le compagnie maritime Havila Voyages, a annoncé jeudi avoir été contrainte d'annuler la croisière d'un des ses paquebots immobilisé depuis deux jours dans le port de Bergen (sud-ouest de la Norvège), en raison des sanctions occidentales imposées à la Russie après l'invasion de l'Ukraine, le 24 février.
Quelque 230 passagers, bloqués à bord du Havila Capilla à Bergen avaient embarqué pour une croisière de 12 nuits qui devait débuter mardi 12 avril. «Ils ont passé deux nuits à quai mais ont bénéficié à bord des mêmes prestations que durant une croisière», a expliqué à l'AFP Lasse Vangstein, responsable de la communication du croisiériste.
La croisière est retardée «pour une question d'assurance liée aux sanctions occidentales contre la Russie, susceptible d'impacter le contrat de leasing qui finançait le navire», avait expliqué la compagnie mardi. «Le Havila Capella est financé via un partenariat avec GTLK Asia, qui figure depuis vendredi dernier sur la liste des sociétés visées par des sanctions de l'Union européenne», selon le responsable de la communication.
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Londres sanctionne deux proches de Roman Abramovitch
Le Royaume-Uni a sanctionné jeudi deux oligarques présentés comme des proches du propriétaire du club de football de Chelsea Roman Abramovitch, Eugene Tenenbaum et David Davidovitch, dans le cadre des mesures britanniques prises en représailles à l'invasion russe en Ukraine, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
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Tenenbaum et Davidovitch, respectivement de nationalités canadienne et russe, font tous deux l'objet d'un gel d'actifs, évalués à 10 milliards de livres sterling (12 milliards d'euros), présenté comme le plus important jamais imposé par le Royaume-Uni.
Ces sanctions empêcheront que ces fonds ne soient rapatriés en Russie et ne financent la guerre en Ukraine, fait valoir la diplomatie britannique dans un communiqué. Elles ont été coordonnées avec le gel d'actifs soupçonnés d'être liés à Roman Abramovitch et évalués à plus de cinq milliards de livres annoncé mercredi par l'île anglo-normande de Jersey.
Poutine veut réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie
Vladimir Poutine a appelé jeudi à réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie, du fait de la crise provoquée par son offensive en Ukraine, accusant les Européens de «déstabiliser le marché» en voulant se passer d'hydrocarbures russes.
«On va partir du principe qu'à l'avenir les livraisons vers l'Ouest vont baisser», a dit le président russe lors d'une réunion gouvernementale consacrée au secteur de l'énergie dans le contexte des sanctions internationales. Il faut donc «réorienter nos exportations vers les marchés au Sud et à l'Est qui croissent rapidement», a-t-il ajouté. «Les pays européens parlent constamment de se passer des approvisionnements russes et en faisant cela ils déstabilisent le marché et font monter les prix», a accusé le président russe.
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«Les tentatives des pays occidentaux d'évincer les fournisseurs russes, de remplacer nos ressources énergétiques par des approvisionnements alternatifs, affecteront inévitablement l'ensemble de l'économie mondiale», a mis en garde Vladimir Poutine, assurant que «les conséquences d'une telle démarche peuvent devenir très douloureuses et d'abord pour les initiateurs d'une telle politique». Il a déclaré qu'une nouvelle stratégie énergétique à horizon 2050 devait être approuvée d'ici au 15 septembre et qu'un plan de développement d'infrastructures d'exportation d'hydrocarbures devait être prêt d'ici au 1er juin.
«Il est nécessaire d'accélérer la mise en oeuvre des projets d'infrastructures, ferroviaires, de pipelines, portuaires, qui permettront dans les années à venir de rediriger les approvisionnements en pétrole et en gaz de l'Ouest» vers ces nouvelles destinations, a ajouté M. Poutine, citant, en plus du «Sud et de l'Est», les pays d'Afrique, d'Amérique latine et de la région Asie-Pacifique.
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Pour les Ukrainiens, la culture russe est une complice de la guerre
Pour le ministre ukrainien de la Culture, Oleksandre Tkatchenko, le monde culturel russe est clairement un complice de l'armée qui sème la dévastation et la mort en Ukraine.
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«La culture de Poutine avance le narratif du Kremlin : ils (ses représentants) collent sur leurs théâtres la lettre Z (symbole de soutien à l'armée russe, ndlr), parlent des Ukrainiens comme de "petits Russes" et considèrent la langue ukrainienne comme un dialecte» découlant du russe, a accusé le ministre dans un entretien téléphonique accordé à l'AFP.
Depuis des décennies, le cinéma russe «présentait principalement les Ukrainiens comme étant niais et avares», poursuit cet ex-PDG de plusieurs chaînes de télévision ukrainiennes et ancien copropriétaire du studio de cinéma d'Odessa.
Départ d’un convoi de véhicules et de matériels de secours
Un convoi de 40 véhicules chargés de 50 tonnes de matériel de secours partira vendredi matin de France pour la frontière entre la Roumanie et l'Ukraine où ces équipements seront remis aux sauveteurs ukrainiens, a annoncé jeudi la Sécurité civile française.
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Cent sapeurs-pompiers achemineront 12 véhicules incendie et 12 véhicules de secours à la personne, a détaillé le porte-parole de la Sécurité civile, le commandant Alexandre Jouassard, lors d'un point-presse sur la plateforme logistique de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle d'où partira le convoi.
Près de 50 tonnes de matériel, notamment des outils pour localiser les victimes dans les décombres, des coussins de levage ou du matériel de lutte contre les feux d'hydrocarbures, seront remis à la sécurité civile ukrainienne.
Le matériel pour localiser les blessés, développé par l'entreprise française Scorpe, «est adapté à ce qui se produit en Ukraine», a expliqué Alexandre Jouassard. «Lorsque vous avez un bombardement avec un effondrement, tout de suite les équipes ont pu accéder à ces zones, sauf qu'elles avaient la frustration de ne pas trouver les victimes», a-t-il ajouté.
Le Parlement ukrainien qualifie de «génocide» les agissements de l'armée russe en Ukraine
Le Parlement ukrainien a adopté jeudi une résolution qualifiant de «génocide» les agissements de l'armée russe en Ukraine en appelant Parlements, gouvernements et organisations internationales à faire de même, selon sa chaîne Telegram. «Les agissements de la Russie visent à anéantir de façon systématique et cohérente le peuple ukrainien, à le priver du droit à l'autodétermination et à un développement indépendant», souligne le texte voté par une majorité de 363 voix sur 450. «Cela nécessite la reconnaissance immédiate des actions commises par les forces armées russes au cours de l'agression qui a commencé le 24 février 2022 comme génocide du peuple ukrainien», ajoute-t-il.
La résolution prévoit également de demander à l'ONU, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le Parlement européen, l'Assemblée parlementaire de l'OSCE et celle de l'OTAN, ainsi que les gouvernements et les Parlements du monde entier de reconnaître eux aussi les actions de l'armée russe en Ukraine comme «génocide» du peuple ukrainien.
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L'Ukraine dément avoir bombardé des villages frontaliers russes
L'Ukraine a rejeté jeudi les affirmations de Moscou selon lesquelles elle aurait bombardé des villages russes frontaliers, accusant au contraire la Russie de planifier des «attaques terroristes» dans la région frontalière pour alimenter «l'hystérie anti-ukrainienne» en Russie.
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Selon le Conseil national de la sécurité et de la défense ukrainien, «les services spéciaux ennemis ont commencé à appliquer un plan pour mener des attaques terroristes afin d'injecter de l'hystérie anti-ukrainienne en Russie».
45.000 réfugiés fuyant l'Ukraine sont passés par la France, qui en héberge 25.000
Plus de 45.000 personnes fuyant la guerre en Ukraine sont passées par la France, qui a délivré près de 40.000 autorisations provisoires de séjour, a indiqué jeudi à l'AFP le ministère de l'Intérieur.
«45.370 personnes venant d'Ukraine ont été recensées par la police aux frontières (PAF), dont 637 ressortissants de pays tiers» à la date de mercredi soir, ont souligné les services de la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa.
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Des chiffres qui ne représentent donc pas le nombre de personnes réellement accueillies en France, puisque nombre d'Ukrainiens se dirigent rapidement vers d'autres pays, en premier lieu l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni. De nombreuses autres personnes peuvent arriver en France sans être contrôlées.
Mercredi soir, la France avait délivré 39.952 autorisations provisoires de séjour à ces personnes fuyant l'Ukraine, qui se voient délivrer une «protection temporaire» valable six mois renouvelables, a-t-on appris de même source.
A ce jour, 25.881 personnes sont hébergées en France. Par ailleurs, plus de 39.000 de ces exilés ont déjà accès aux soins et 10.817 enfants sont scolarisés, «dont 59% en école maternelle et élémentaire».
La Russie menace la Finlande et la Suède de «conséquences indésirables» si elles rejoignent l'Otan
La Russie sera obligée de prendre des mesures de sécurité si la Suède et la Finlande rejoignent l'Otan, a déclaré jeudi le vice-ministre moscovite des Affaires étrangères Alexander Grushko, a rapporté l'agence de presse TASS.
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L'adhésion à l'alliance militaire entraînera «des conséquences les plus indésirables», a déclaré Alexander Grushko.
La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss , a répondu que «la Suède et la Finlande sont libres de choisir leur avenir sans ingérence - le Royaume-Uni soutiendra tout ce qu'ils décideront».
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La Russie accuse l'Ukraine d'un nouveau bombardement, évacue deux villages frontaliers
Le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a accusé les forces ukrainiennes d'avoir bombardé jeudi un deuxième village frontalier et annoncé l'évacuation de deux localités.
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Après le village de Klimovo dans la région de Briansk, «le village de Spodariouchino a été bombardé par l'Ukraine», a affirmé Viatcheslav Gladkov sur Telegram, assurant qu'il n'y a eu ni victimes, ni blessés, ni destructions, et ajoutant que ce village ainsi que celui de Beziméno avaient été évacués.
Moscou affirme que des hélicoptères ukrainiens ont bombardé un village russe
Le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations, a accusé jeudi l'Ukraine d'avoir bombardé un village russe frontalier avec deux hélicoptères, faisant sept blessés.
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«Des membres des forces armées ukrainiennes sont illégalement entrés dans l'espace aérien de la Russie avec deux hélicoptères de combat équipés d'armes lourdes. Volant à basse altitude, ils ont mené au moins six frappes sur des immeubles d'habitation dans le village de Klimovo», dans la région de Briansk, a déclaré le Comité d'enquête, des accusations invérifiables dans l'immédiat.
La guerre en Ukraine «affecte sévèrement» l'économie de la zone euro, estime Lagarde
La guerre en Ukraine a des répercussions «sévères» sur l'économie de la zone euro, a déclaré jeudi Christine Lagarde, alors que la flambée de l'énergie, les chaînes d'approvisionnement perturbées et le recul de la confiance assombrissent les perspectives.
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«La guerre en Ukraine affecte sévèrement l'économie de la zone euro et a considérablement accru l'incertitude», a déclaré la présidente de la Banque centrale européenne, lors d'une conférence de presse virtuelle. «L'impact de la guerre sur l'économie dépendra de l'évolution du conflit, de l'effet des sanctions actuelles et d'éventuelles mesures supplémentaires».
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Les sanctions «majeures» ont désormais été prises, l'important est de les exécuter, affirme la Maison-Blanche
Les États-Unis estiment avoir désormais pris «les sanctions majeures» contre la Russie et se concentrent sur leur exécution, notamment sur la lutte contre toute tentative d'«évasion», a assuré jeudi un haut conseiller du président Joe Biden.
«Nous pensons avoir pris les sanctions majeures, mais notre attention ces prochains jours se concentrera sur l'évasion», c'est-à-dire le risque que la Russie contourne les mesures imposées par les États-Unis, a dit le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan lors d'un colloque.
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«Nous aurons des annonces dans les deux prochaines semaines identifiant des cibles qui essaient de permettre cette évasion à la fois en Russie et au-delà», a-t-il déclaré. «Bien sûr, il y a aussi la question de l'énergie en Europe et ceci est une conversation en cours» entre Occidentaux, a ajouté Jake Sullivan en référence aux achats d'hydrocarbures russes que les Européens n'ont jusqu'ici pas interrompus, et qui alimentent les caisses de Moscou.
Trente Ukrainiens libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, annonce Kiev
Trente prisonniers ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé jeudi Kiev, cinq jours après la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens.
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«Sur ordre du président Volodymyr Zelensky, un quatrième échange de prisonniers a eu lieu aujourd'hui. Cinq officiers et 17 militaires ont été échangés, ainsi que huit civils dont une femme», a écrit sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
Un gouverneur russe accuse l'Ukraine d'avoir bombardé un village frontalier
Le gouverneur d'une région russe limitrophe de l'Ukraine a accusé les forces de Kiev d'avoir bombardé jeudi une localité frontalière russe, faisant état de blessés.
«Les forces armées ukrainiennes ont tiré sur le village de Klimovo. Deux immeubles d'habitation ont été endommagés par le bombardement et il y a des blessés parmi les habitants», a affirmé le gouverneur de la région de Briansk, Alexandre Bogomaz.
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Ces personnes «sont en train de recevoir toute l'assistance médicale» nécessaire, a-t-il poursuivi dans un communiqué diffusé sur Telegram, ajoutant que des équipes de secouristes avaient été dépêchées sur les lieux.
Il n'était pas possible de vérifier le bien-fondé de ces accusations de manière indépendante. Selon l'agence de presse Interfax, qui cite un responsable du ministère de la Santé, sept personnes blessées à Klimovo ont été hospitalisées, dont deux dans un état jugé «grave».
Ukraine: plus de 4,7 millions de réfugiés
Plus de 4,7 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays 50 jours après l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
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Le HCR recensait exactement 4.736.471 réfugiés jeudi. Ce sont 79.962 de plus que lors du précédent pointage mercredi. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale. Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes.
La guerre accroît les risques au Moyen-Orient, prévient la Banque mondiale
Les pressions inflationnistes, exacerbées par la guerre en Ukraine, accroissent les risques de troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), affirme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi.
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«La hausse des prix des denrées alimentaires pourrait avoir des effets considérables, au-delà de l'augmentation de l'insécurité alimentaire», écrit l'institution dans ses dernières prévisions économiques, soulignant que «historiquement, dans la région MENA, les augmentations des prix du pain ont contribué à davantage de troubles sociaux et de conflits».
L'Ukraine annonce la libération de deux pilotes détenus par la Russie depuis début mars
Deux pilotes ukrainiens, capturés par l'armée russe le 8 mars à l'est de Kiev et détenus depuis en Russie, ont été libérés, a annoncé jeudi le ministère de la Défense ukrainien, sans préciser les conditions de leur libération.
Ivan Pepeliachko et Aleksiï Chij, deux pilotes de l'armée de l'air ukrainienne, «sont en sécurité et reçoivent tous les soins médicaux nécessaires», a annoncé le ministère de la Défense ukrainien dans un communiqué publié sur Telegram.
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Les deux pilotes «avaient été capturés le 8 mars près du village de Novaïa Basan», à 80 kilomètres à l'est de Kiev, a précisé le ministère dans ce communiqué.
Pour Macron, utiliser le mot génocide n'est «pas aider l'Ukraine»
Emmanuel Macron a justifié jeudi sa décision de ne pas utiliser le mot génocide contre Vladimir Poutine en estimant que «l'escalade verbale» n'allait pas «aider l'Ukraine» et pourrait entraîner les Occidentaux à intervenir.
Le président français a précisé sur France Bleu s'être entretenu dans la matinée avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait jugé mercredi «très blessant» son refus de dénoncer «un génocide» dans son pays. Les deux chefs d'État devaient se reparler en fin de journée, a-t-il indiqué.
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«Le mot de génocide a un sens» et «doit être qualifié par des juristes, pas par des politiques», a déclaré Emmanuel Macron, en déplacement de campagne au Havre (Seine-Maritime).
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Moscou évoque des armes nucléaires près de la Scandinavie en cas d'élargissement de l'Otan
L'ex-président russe Dmitri Medvedev a affirmé jeudi que si la Finlande ou la Suède rejoignaient l'Otan, la Russie renforcerait ses moyens militaires, notamment nucléaires, en mer Baltique et près de la Scandinavie. En cas d'adhésion, «les frontières de l'Alliance avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre», a relevé l'actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie dans un message sur Telegram.
«Dans ce cas, il ne pourra être question d'une Baltique non-nucléaire», a-t-il ajouté, évoquant aussi des déploiements d'infanterie et de systèmes anti-aériens dans le nord-ouest de la Russie et des forces navales dans le golfe de Finlande. Évoquant les populations finlandaises et suédoises, il a estimé que «personne de sain d'esprit (...) ne peut souhaiter une hausse des tensions à sa frontière et avoir à côté de sa maison des (missiles) Iskander, (des missiles) hypersoniques et des navires avec des armes nucléaires».
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Le croiseur russe Moskva n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, selon Moscou
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe de la mer Noire endommagé durant l'offensive contre Ukraine, n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, a affirmé jeudi le ministère russe de la Défense. «Le foyer de l'incendie a été circonscrit, il n'y a pas de flammes. Les explosions de munitions ont cessé. Le croiseur Moskva garde sa flottabilité», a indiqué le ministère, qui dit enquêter sur les causes du sinistre, l'Ukraine ayant affirmé de son côté avoir attaqué le bâtiment.
Le chef de la diplomatie irlandaise se rend à Kiev aujourd’hui
Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney se rend à Kiev aujourd’hui, ont indiqué ses services, première visite d'un ministre des Affaires étrangères d'un pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de la guerre en Ukraine.
Simon Coveney, qui est également ministre de la Défense, rencontrera ses deux homologues, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba et celui de la Défense, Oleksii Reznikov et visitera des zones directement touchées par l'invasion russe.
«Ses discussions avec le gouvernement ukrainien porteront sur la manière dont l'Irlande peut continuer à fournir un soutien politique, sécuritaire et humanitaire à l'Ukraine», ont indiqué ses services.
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Réouverture de couloirs humanitaires d'évacuation après une suspension
L'Ukraine a annoncé jeudi une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol dans le sud-est du pays, après une journée de suspension due selon Kiev à des violations russes du cessez-le-feu.
«Neufs couloirs humanitaires sont prévus aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
Marine Le Pen plaide à nouveau pour un “rapprochement stratégique” avec la Russie dès que la guerre "aura été réglée par un traité de paix”.
Interrogée sur sa vision de l’Otan présentée mercredi lors d’une conférence de presse, la candidate du Rassemblement National a affirmé ce matin sur France 2 vouloir «faire face à la réalité des choses».
«L’occident aurait beaucoup à perdre à ce que, sur le long terme, la Russie s’associe avec la Chine», a estimé Marine Le Pen avant de poursuivre : ce serait un «danger économique, monétaire et peut-être même militaire».
Sur la possibilité d’octroyer une aide financière à l’Ukraine, la candidate d’extrême droite s’interroge : «Pourquoi pas, pour faire quoi ? Je préfère du matériel pour se défendre».
L'Ukraine, «une scène de crime»
Le procureur de la Cour pénale internationale, le Britannique Karim Khan, a qualifié mercredi l'Ukraine de «scène de crime», lors d'une visite à Boutcha, près de Kiev.
«L'Ukraine est une scène de crime. Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis», a-t-il déclaré lors d'une visite de cette ville où des centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes, ont été retrouvés morts après l'occupation russe.
Le président polonais Andrzej Duda, en visite à Kiev, a estimé mercredi que la Russie ne menait pas une simple guerre en Ukraine mais était coupable de «terrorisme» et de «cruauté».
>> Lire notre article - La douloureuse histoire derrière la photo d'une main manucurée, à Boutcha
Biden annonce une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères: Joe Biden a donné son feu vert mercredi à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Lors d'un coup de fil mercredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain lui a annoncé avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison-Blanche.
Ces nouvelles livraisons américaines comprendront certains des équipements «très efficaces que nous avons déjà livrés» à l'Ukraine, mais aussi «de nouvelles capacités», dont notamment «des systèmes d'artillerie» et des «véhicules de transport de troupes blindés», a précisé l'exécutif américain.
Moscou menace de frapper les «centres de prise de décision»
L'armée russe a menacé mercredi de frapper des centres de commandement dans la capitale ukrainienne Kiev, que Moscou a renoncé pour l'heure à prendre, accusant l'Ukraine de tirs et de sabotages sur le territoire russe.
«Si de tels événements se poursuivent, des frappes seront menées par l'armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kiev, ce que l'armée russe s'est retenue de faire jusqu'à présent», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense.
>> Lire notre récit - La chute de Medvedtchouk, l'homme qui se rêvait en proconsul de Poutine à Kiev
«Génocide» : Washington réaffirme que la Russie veut «détruire l'Ukraine et sa population civile»
La diplomatie américaine a justifié mercredi l'accusation de «génocide» portée la veille par Joe Biden contre la Russie, estimant que les forces russes voulaient «détruire l'Ukraine et sa population civile».
Le président des États-Unis a créé la surprise mardi en affirmant que le président russe Vladimir Poutine commet un «génocide» en Ukraine, tout en reconnaissant qu'il reviendra aux juristes internationaux de trancher.
«Je pense qu'une fois que nous aurons pu réunir toutes les preuves, nous allons finir par arriver à la même conclusion que le président Biden, car ce qui se passe sur le terrain n'est pas un accident», a déclaré sur la chaîne CNN la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.
>> Lire notre article - Alexander Dvornikov, le «Boucher de Syrie» à la tête des opérations russes en Ukraine
Le vaisseau amiral de la flotte russe en mer Noire «gravement endommagé»
La Russie a subi un de ses plus gros revers matériels depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le croiseur Moskva, vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, ayant été «gravement endommagé» par une explosion de munitions selon Moscou, et par des frappes de missiles selon Kiev.
À Washington, le président américain Joe Biden a promis à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky une nouvelle aide militaire massive, de 800 millions de dollars, comprenant des équipements lourds que les États-Unis hésitaient jusqu'à présent à livrer à Kiev, de crainte d'aggraver encore leurs tensions avec Moscou et d'être considérés comme partie prenante à la guerre.
Et ce alors que la Russie a menacé de frapper des centres de commandement à Kiev, accusant l'Ukraine d'attaques contre son territoire.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.
Saisie en Allemagne d'un super-yacht de l'oligarque russe Ousmanov
L'Allemagne a officiellement confisqué le plus grand yacht du monde appartenant à l'oligarque russe Alicher Ousmanov, dans le cadre des sanctions contre la Russie à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, a appris l’AFP jeudi de source policière.
Le «Dilbar», un navire de 156 mètres de long et d'une valeur estimée à environ 600 millions de dollars par le magazine Forbes, est depuis octobre 2021 à quai en réparation dans un chantier naval de Hambourg, Blohm + Voss. Il était dans le collimateur des douanes allemandes depuis déjà plusieurs semaines mais n'avait pu officiellement être saisi jusqu'ici en raison d'un imbroglio juridique.
En fin de compte, la police judiciaire fédérale allemande a dit avoir réussi, «au terme de longues investigations et en dépit de dissimulations via des sociétés offshore, à identifier la propriétaire du M/S Dilbar et il s'agit de Goulbakhor Ismaïlova, la soeur d'Alicher Ousmanov». «Le luxueux yacht est désormais sous le régime des sanctions et a pu être confisqué à Hambourg», a ajouté la police sur Twitter.
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Anne Hidalgo est actuellement à Kiev
La maire de Paris et candidate malheureuse à l’élection présidentielle Anne Hidalgo est actuellement à Kiev, aux côtés du maire de la ville Vitali Klitschko. «Je remercie mon amie Anne d'être venue ici et la France pour ce soutien», a-t-il dit sur BFMTV ce jeudi soir.
«Voir ces villes détruites (…) des appartements, des immeubles détruits (…) j’ai eu le sentiment qu’on a vraiment visé des civils», a indiqué Anne Hidalgo, qui a remis la citoyenneté d’honneur à la cité ukrainienne.
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Le mauvais temps dans le Donbass pourrait favoriser les Ukrainiens, selon le Pentagone
La météo pluvieuse dans le Donbass pourrait favoriser l'armée ukrainienne face aux forces russes, qui continuent de préparer leur offensive dans cette région de l'est de l'Ukraine et veulent atteindre des objectifs tangibles dans les prochaines semaines, a indiqué jeudi un haut responsable du Pentagone.
Avec les pluies régulières qui frappent le Donbass depuis plusieurs jours et qui devraient se poursuivre dans les prochains jours, associées au réchauffement des températures, «il est plus difficile pour eux de manœuvrer hors des routes goudronnées», a indiqué ce haut responsable ayant requis l'anonymat.
La météo avait déjà joué un rôle au début de l'invasion dans le nord du pays, lorsque le fait que les sols n'étaient pas suffisamment gelés avait forcé les tanks russes à circuler en longs convois sur des routes pavées, ce qui les avait rendus vulnérables aux systèmes antichars des forces ukrainiennes.
Le Donbass est plus favorable aux mouvements de blindés parce que c'est une grande plaine, mais l'armée russe «a pour habitude de s'approvisionner en utilisant les routes et les voies ferrées existantes», a-t-il ajouté. «Et parce que le sol est plus mou, il leur sera plus difficile de faire quoi que ce soit en dehors des routes goudronnées».«La météo sera donc certainement un facteur, comme c'est toujours le cas», a-t-il noté.
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L'ambassade de France, qui avait été transférée à Lviv, va retourner à Kiev
L'ambassade de France en Ukraine, qui avait été transférée à Lviv (ouest) début mars après le début de l'offensive russe, va retourner à Kiev, a annoncé jeudi soir la diplomatie française.
«Ce redéploiement interviendra très prochainement et permettra d'approfondir encore l'appui apporté par la France à l'Ukraine dans tous les domaines pour faire face à la guerre engagée par la Russie le 24 février», a annoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a fait cette annonce lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba. La France continue en revanche à déconseiller à ses ressortissants de retourner en Ukraine, y compris à Kiev.
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Le croisiériste norvégien Havila contraint d'annuler une croisière
Le compagnie maritime Havila Voyages, a annoncé jeudi avoir été contrainte d'annuler la croisière d'un des ses paquebots immobilisé depuis deux jours dans le port de Bergen (sud-ouest de la Norvège), en raison des sanctions occidentales imposées à la Russie après l'invasion de l'Ukraine, le 24 février.
Quelque 230 passagers, bloqués à bord du Havila Capilla à Bergen avaient embarqué pour une croisière de 12 nuits qui devait débuter mardi 12 avril. «Ils ont passé deux nuits à quai mais ont bénéficié à bord des mêmes prestations que durant une croisière», a expliqué à l'AFP Lasse Vangstein, responsable de la communication du croisiériste.
La croisière est retardée «pour une question d'assurance liée aux sanctions occidentales contre la Russie, susceptible d'impacter le contrat de leasing qui finançait le navire», avait expliqué la compagnie mardi. «Le Havila Capella est financé via un partenariat avec GTLK Asia, qui figure depuis vendredi dernier sur la liste des sociétés visées par des sanctions de l'Union européenne», selon le responsable de la communication.
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Londres sanctionne deux proches de Roman Abramovitch
Le Royaume-Uni a sanctionné jeudi deux oligarques présentés comme des proches du propriétaire du club de football de Chelsea Roman Abramovitch, Eugene Tenenbaum et David Davidovitch, dans le cadre des mesures britanniques prises en représailles à l'invasion russe en Ukraine, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
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Tenenbaum et Davidovitch, respectivement de nationalités canadienne et russe, font tous deux l'objet d'un gel d'actifs, évalués à 10 milliards de livres sterling (12 milliards d'euros), présenté comme le plus important jamais imposé par le Royaume-Uni.
Ces sanctions empêcheront que ces fonds ne soient rapatriés en Russie et ne financent la guerre en Ukraine, fait valoir la diplomatie britannique dans un communiqué. Elles ont été coordonnées avec le gel d'actifs soupçonnés d'être liés à Roman Abramovitch et évalués à plus de cinq milliards de livres annoncé mercredi par l'île anglo-normande de Jersey.
Poutine veut réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie
Vladimir Poutine a appelé jeudi à réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie, du fait de la crise provoquée par son offensive en Ukraine, accusant les Européens de «déstabiliser le marché» en voulant se passer d'hydrocarbures russes.
«On va partir du principe qu'à l'avenir les livraisons vers l'Ouest vont baisser», a dit le président russe lors d'une réunion gouvernementale consacrée au secteur de l'énergie dans le contexte des sanctions internationales. Il faut donc «réorienter nos exportations vers les marchés au Sud et à l'Est qui croissent rapidement», a-t-il ajouté. «Les pays européens parlent constamment de se passer des approvisionnements russes et en faisant cela ils déstabilisent le marché et font monter les prix», a accusé le président russe.
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«Les tentatives des pays occidentaux d'évincer les fournisseurs russes, de remplacer nos ressources énergétiques par des approvisionnements alternatifs, affecteront inévitablement l'ensemble de l'économie mondiale», a mis en garde Vladimir Poutine, assurant que «les conséquences d'une telle démarche peuvent devenir très douloureuses et d'abord pour les initiateurs d'une telle politique». Il a déclaré qu'une nouvelle stratégie énergétique à horizon 2050 devait être approuvée d'ici au 15 septembre et qu'un plan de développement d'infrastructures d'exportation d'hydrocarbures devait être prêt d'ici au 1er juin.
«Il est nécessaire d'accélérer la mise en oeuvre des projets d'infrastructures, ferroviaires, de pipelines, portuaires, qui permettront dans les années à venir de rediriger les approvisionnements en pétrole et en gaz de l'Ouest» vers ces nouvelles destinations, a ajouté M. Poutine, citant, en plus du «Sud et de l'Est», les pays d'Afrique, d'Amérique latine et de la région Asie-Pacifique.
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Pour les Ukrainiens, la culture russe est une complice de la guerre
Pour le ministre ukrainien de la Culture, Oleksandre Tkatchenko, le monde culturel russe est clairement un complice de l'armée qui sème la dévastation et la mort en Ukraine.
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«La culture de Poutine avance le narratif du Kremlin : ils (ses représentants) collent sur leurs théâtres la lettre Z (symbole de soutien à l'armée russe, ndlr), parlent des Ukrainiens comme de "petits Russes" et considèrent la langue ukrainienne comme un dialecte» découlant du russe, a accusé le ministre dans un entretien téléphonique accordé à l'AFP.
Depuis des décennies, le cinéma russe «présentait principalement les Ukrainiens comme étant niais et avares», poursuit cet ex-PDG de plusieurs chaînes de télévision ukrainiennes et ancien copropriétaire du studio de cinéma d'Odessa.
Départ d’un convoi de véhicules et de matériels de secours
Un convoi de 40 véhicules chargés de 50 tonnes de matériel de secours partira vendredi matin de France pour la frontière entre la Roumanie et l'Ukraine où ces équipements seront remis aux sauveteurs ukrainiens, a annoncé jeudi la Sécurité civile française.
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Cent sapeurs-pompiers achemineront 12 véhicules incendie et 12 véhicules de secours à la personne, a détaillé le porte-parole de la Sécurité civile, le commandant Alexandre Jouassard, lors d'un point-presse sur la plateforme logistique de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle d'où partira le convoi.
Près de 50 tonnes de matériel, notamment des outils pour localiser les victimes dans les décombres, des coussins de levage ou du matériel de lutte contre les feux d'hydrocarbures, seront remis à la sécurité civile ukrainienne.
Le matériel pour localiser les blessés, développé par l'entreprise française Scorpe, «est adapté à ce qui se produit en Ukraine», a expliqué Alexandre Jouassard. «Lorsque vous avez un bombardement avec un effondrement, tout de suite les équipes ont pu accéder à ces zones, sauf qu'elles avaient la frustration de ne pas trouver les victimes», a-t-il ajouté.
Le Parlement ukrainien qualifie de «génocide» les agissements de l'armée russe en Ukraine
Le Parlement ukrainien a adopté jeudi une résolution qualifiant de «génocide» les agissements de l'armée russe en Ukraine en appelant Parlements, gouvernements et organisations internationales à faire de même, selon sa chaîne Telegram. «Les agissements de la Russie visent à anéantir de façon systématique et cohérente le peuple ukrainien, à le priver du droit à l'autodétermination et à un développement indépendant», souligne le texte voté par une majorité de 363 voix sur 450. «Cela nécessite la reconnaissance immédiate des actions commises par les forces armées russes au cours de l'agression qui a commencé le 24 février 2022 comme génocide du peuple ukrainien», ajoute-t-il.
La résolution prévoit également de demander à l'ONU, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le Parlement européen, l'Assemblée parlementaire de l'OSCE et celle de l'OTAN, ainsi que les gouvernements et les Parlements du monde entier de reconnaître eux aussi les actions de l'armée russe en Ukraine comme «génocide» du peuple ukrainien.
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L'Ukraine dément avoir bombardé des villages frontaliers russes
L'Ukraine a rejeté jeudi les affirmations de Moscou selon lesquelles elle aurait bombardé des villages russes frontaliers, accusant au contraire la Russie de planifier des «attaques terroristes» dans la région frontalière pour alimenter «l'hystérie anti-ukrainienne» en Russie.
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Selon le Conseil national de la sécurité et de la défense ukrainien, «les services spéciaux ennemis ont commencé à appliquer un plan pour mener des attaques terroristes afin d'injecter de l'hystérie anti-ukrainienne en Russie».
45.000 réfugiés fuyant l'Ukraine sont passés par la France, qui en héberge 25.000
Plus de 45.000 personnes fuyant la guerre en Ukraine sont passées par la France, qui a délivré près de 40.000 autorisations provisoires de séjour, a indiqué jeudi à l'AFP le ministère de l'Intérieur.
«45.370 personnes venant d'Ukraine ont été recensées par la police aux frontières (PAF), dont 637 ressortissants de pays tiers» à la date de mercredi soir, ont souligné les services de la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa.
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Des chiffres qui ne représentent donc pas le nombre de personnes réellement accueillies en France, puisque nombre d'Ukrainiens se dirigent rapidement vers d'autres pays, en premier lieu l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni. De nombreuses autres personnes peuvent arriver en France sans être contrôlées.
Mercredi soir, la France avait délivré 39.952 autorisations provisoires de séjour à ces personnes fuyant l'Ukraine, qui se voient délivrer une «protection temporaire» valable six mois renouvelables, a-t-on appris de même source.
A ce jour, 25.881 personnes sont hébergées en France. Par ailleurs, plus de 39.000 de ces exilés ont déjà accès aux soins et 10.817 enfants sont scolarisés, «dont 59% en école maternelle et élémentaire».
La Russie menace la Finlande et la Suède de «conséquences indésirables» si elles rejoignent l'Otan
La Russie sera obligée de prendre des mesures de sécurité si la Suède et la Finlande rejoignent l'Otan, a déclaré jeudi le vice-ministre moscovite des Affaires étrangères Alexander Grushko, a rapporté l'agence de presse TASS.
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L'adhésion à l'alliance militaire entraînera «des conséquences les plus indésirables», a déclaré Alexander Grushko.
La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss , a répondu que «la Suède et la Finlande sont libres de choisir leur avenir sans ingérence - le Royaume-Uni soutiendra tout ce qu'ils décideront».
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La Russie accuse l'Ukraine d'un nouveau bombardement, évacue deux villages frontaliers
Le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a accusé les forces ukrainiennes d'avoir bombardé jeudi un deuxième village frontalier et annoncé l'évacuation de deux localités.
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Après le village de Klimovo dans la région de Briansk, «le village de Spodariouchino a été bombardé par l'Ukraine», a affirmé Viatcheslav Gladkov sur Telegram, assurant qu'il n'y a eu ni victimes, ni blessés, ni destructions, et ajoutant que ce village ainsi que celui de Beziméno avaient été évacués.
Moscou affirme que des hélicoptères ukrainiens ont bombardé un village russe
Le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations, a accusé jeudi l'Ukraine d'avoir bombardé un village russe frontalier avec deux hélicoptères, faisant sept blessés.
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«Des membres des forces armées ukrainiennes sont illégalement entrés dans l'espace aérien de la Russie avec deux hélicoptères de combat équipés d'armes lourdes. Volant à basse altitude, ils ont mené au moins six frappes sur des immeubles d'habitation dans le village de Klimovo», dans la région de Briansk, a déclaré le Comité d'enquête, des accusations invérifiables dans l'immédiat.
La guerre en Ukraine «affecte sévèrement» l'économie de la zone euro, estime Lagarde
La guerre en Ukraine a des répercussions «sévères» sur l'économie de la zone euro, a déclaré jeudi Christine Lagarde, alors que la flambée de l'énergie, les chaînes d'approvisionnement perturbées et le recul de la confiance assombrissent les perspectives.
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«La guerre en Ukraine affecte sévèrement l'économie de la zone euro et a considérablement accru l'incertitude», a déclaré la présidente de la Banque centrale européenne, lors d'une conférence de presse virtuelle. «L'impact de la guerre sur l'économie dépendra de l'évolution du conflit, de l'effet des sanctions actuelles et d'éventuelles mesures supplémentaires».
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Les sanctions «majeures» ont désormais été prises, l'important est de les exécuter, affirme la Maison-Blanche
Les États-Unis estiment avoir désormais pris «les sanctions majeures» contre la Russie et se concentrent sur leur exécution, notamment sur la lutte contre toute tentative d'«évasion», a assuré jeudi un haut conseiller du président Joe Biden.
«Nous pensons avoir pris les sanctions majeures, mais notre attention ces prochains jours se concentrera sur l'évasion», c'est-à-dire le risque que la Russie contourne les mesures imposées par les États-Unis, a dit le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan lors d'un colloque.
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«Nous aurons des annonces dans les deux prochaines semaines identifiant des cibles qui essaient de permettre cette évasion à la fois en Russie et au-delà», a-t-il déclaré. «Bien sûr, il y a aussi la question de l'énergie en Europe et ceci est une conversation en cours» entre Occidentaux, a ajouté Jake Sullivan en référence aux achats d'hydrocarbures russes que les Européens n'ont jusqu'ici pas interrompus, et qui alimentent les caisses de Moscou.
Trente Ukrainiens libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, annonce Kiev
Trente prisonniers ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé jeudi Kiev, cinq jours après la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens.
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«Sur ordre du président Volodymyr Zelensky, un quatrième échange de prisonniers a eu lieu aujourd'hui. Cinq officiers et 17 militaires ont été échangés, ainsi que huit civils dont une femme», a écrit sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
Un gouverneur russe accuse l'Ukraine d'avoir bombardé un village frontalier
Le gouverneur d'une région russe limitrophe de l'Ukraine a accusé les forces de Kiev d'avoir bombardé jeudi une localité frontalière russe, faisant état de blessés.
«Les forces armées ukrainiennes ont tiré sur le village de Klimovo. Deux immeubles d'habitation ont été endommagés par le bombardement et il y a des blessés parmi les habitants», a affirmé le gouverneur de la région de Briansk, Alexandre Bogomaz.
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Ces personnes «sont en train de recevoir toute l'assistance médicale» nécessaire, a-t-il poursuivi dans un communiqué diffusé sur Telegram, ajoutant que des équipes de secouristes avaient été dépêchées sur les lieux.
Il n'était pas possible de vérifier le bien-fondé de ces accusations de manière indépendante. Selon l'agence de presse Interfax, qui cite un responsable du ministère de la Santé, sept personnes blessées à Klimovo ont été hospitalisées, dont deux dans un état jugé «grave».
Ukraine: plus de 4,7 millions de réfugiés
Plus de 4,7 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays 50 jours après l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
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Le HCR recensait exactement 4.736.471 réfugiés jeudi. Ce sont 79.962 de plus que lors du précédent pointage mercredi. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale. Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes.
La guerre accroît les risques au Moyen-Orient, prévient la Banque mondiale
Les pressions inflationnistes, exacerbées par la guerre en Ukraine, accroissent les risques de troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), affirme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi.
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«La hausse des prix des denrées alimentaires pourrait avoir des effets considérables, au-delà de l'augmentation de l'insécurité alimentaire», écrit l'institution dans ses dernières prévisions économiques, soulignant que «historiquement, dans la région MENA, les augmentations des prix du pain ont contribué à davantage de troubles sociaux et de conflits».
L'Ukraine annonce la libération de deux pilotes détenus par la Russie depuis début mars
Deux pilotes ukrainiens, capturés par l'armée russe le 8 mars à l'est de Kiev et détenus depuis en Russie, ont été libérés, a annoncé jeudi le ministère de la Défense ukrainien, sans préciser les conditions de leur libération.
Ivan Pepeliachko et Aleksiï Chij, deux pilotes de l'armée de l'air ukrainienne, «sont en sécurité et reçoivent tous les soins médicaux nécessaires», a annoncé le ministère de la Défense ukrainien dans un communiqué publié sur Telegram.
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Les deux pilotes «avaient été capturés le 8 mars près du village de Novaïa Basan», à 80 kilomètres à l'est de Kiev, a précisé le ministère dans ce communiqué.
Pour Macron, utiliser le mot génocide n'est «pas aider l'Ukraine»
Emmanuel Macron a justifié jeudi sa décision de ne pas utiliser le mot génocide contre Vladimir Poutine en estimant que «l'escalade verbale» n'allait pas «aider l'Ukraine» et pourrait entraîner les Occidentaux à intervenir.
Le président français a précisé sur France Bleu s'être entretenu dans la matinée avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait jugé mercredi «très blessant» son refus de dénoncer «un génocide» dans son pays. Les deux chefs d'État devaient se reparler en fin de journée, a-t-il indiqué.
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«Le mot de génocide a un sens» et «doit être qualifié par des juristes, pas par des politiques», a déclaré Emmanuel Macron, en déplacement de campagne au Havre (Seine-Maritime).
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Moscou évoque des armes nucléaires près de la Scandinavie en cas d'élargissement de l'Otan
L'ex-président russe Dmitri Medvedev a affirmé jeudi que si la Finlande ou la Suède rejoignaient l'Otan, la Russie renforcerait ses moyens militaires, notamment nucléaires, en mer Baltique et près de la Scandinavie. En cas d'adhésion, «les frontières de l'Alliance avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre», a relevé l'actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie dans un message sur Telegram.
«Dans ce cas, il ne pourra être question d'une Baltique non-nucléaire», a-t-il ajouté, évoquant aussi des déploiements d'infanterie et de systèmes anti-aériens dans le nord-ouest de la Russie et des forces navales dans le golfe de Finlande. Évoquant les populations finlandaises et suédoises, il a estimé que «personne de sain d'esprit (...) ne peut souhaiter une hausse des tensions à sa frontière et avoir à côté de sa maison des (missiles) Iskander, (des missiles) hypersoniques et des navires avec des armes nucléaires».
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Le croiseur russe Moskva n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, selon Moscou
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe de la mer Noire endommagé durant l'offensive contre Ukraine, n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, a affirmé jeudi le ministère russe de la Défense. «Le foyer de l'incendie a été circonscrit, il n'y a pas de flammes. Les explosions de munitions ont cessé. Le croiseur Moskva garde sa flottabilité», a indiqué le ministère, qui dit enquêter sur les causes du sinistre, l'Ukraine ayant affirmé de son côté avoir attaqué le bâtiment.
Le chef de la diplomatie irlandaise se rend à Kiev aujourd’hui
Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney se rend à Kiev aujourd’hui, ont indiqué ses services, première visite d'un ministre des Affaires étrangères d'un pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de la guerre en Ukraine.
Simon Coveney, qui est également ministre de la Défense, rencontrera ses deux homologues, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba et celui de la Défense, Oleksii Reznikov et visitera des zones directement touchées par l'invasion russe.
«Ses discussions avec le gouvernement ukrainien porteront sur la manière dont l'Irlande peut continuer à fournir un soutien politique, sécuritaire et humanitaire à l'Ukraine», ont indiqué ses services.
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Réouverture de couloirs humanitaires d'évacuation après une suspension
L'Ukraine a annoncé jeudi une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol dans le sud-est du pays, après une journée de suspension due selon Kiev à des violations russes du cessez-le-feu.
«Neufs couloirs humanitaires sont prévus aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
Marine Le Pen plaide à nouveau pour un “rapprochement stratégique” avec la Russie dès que la guerre "aura été réglée par un traité de paix”.
Interrogée sur sa vision de l’Otan présentée mercredi lors d’une conférence de presse, la candidate du Rassemblement National a affirmé ce matin sur France 2 vouloir «faire face à la réalité des choses».
«L’occident aurait beaucoup à perdre à ce que, sur le long terme, la Russie s’associe avec la Chine», a estimé Marine Le Pen avant de poursuivre : ce serait un «danger économique, monétaire et peut-être même militaire».
Sur la possibilité d’octroyer une aide financière à l’Ukraine, la candidate d’extrême droite s’interroge : «Pourquoi pas, pour faire quoi ? Je préfère du matériel pour se défendre».
L'Ukraine, «une scène de crime»
Le procureur de la Cour pénale internationale, le Britannique Karim Khan, a qualifié mercredi l'Ukraine de «scène de crime», lors d'une visite à Boutcha, près de Kiev.
«L'Ukraine est une scène de crime. Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis», a-t-il déclaré lors d'une visite de cette ville où des centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes, ont été retrouvés morts après l'occupation russe.
Le président polonais Andrzej Duda, en visite à Kiev, a estimé mercredi que la Russie ne menait pas une simple guerre en Ukraine mais était coupable de «terrorisme» et de «cruauté».
>> Lire notre article - La douloureuse histoire derrière la photo d'une main manucurée, à Boutcha
Biden annonce une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères: Joe Biden a donné son feu vert mercredi à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Lors d'un coup de fil mercredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain lui a annoncé avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison-Blanche.
Ces nouvelles livraisons américaines comprendront certains des équipements «très efficaces que nous avons déjà livrés» à l'Ukraine, mais aussi «de nouvelles capacités», dont notamment «des systèmes d'artillerie» et des «véhicules de transport de troupes blindés», a précisé l'exécutif américain.
Moscou menace de frapper les «centres de prise de décision»
L'armée russe a menacé mercredi de frapper des centres de commandement dans la capitale ukrainienne Kiev, que Moscou a renoncé pour l'heure à prendre, accusant l'Ukraine de tirs et de sabotages sur le territoire russe.
«Si de tels événements se poursuivent, des frappes seront menées par l'armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kiev, ce que l'armée russe s'est retenue de faire jusqu'à présent», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense.
>> Lire notre récit - La chute de Medvedtchouk, l'homme qui se rêvait en proconsul de Poutine à Kiev
«Génocide» : Washington réaffirme que la Russie veut «détruire l'Ukraine et sa population civile»
La diplomatie américaine a justifié mercredi l'accusation de «génocide» portée la veille par Joe Biden contre la Russie, estimant que les forces russes voulaient «détruire l'Ukraine et sa population civile».
Le président des États-Unis a créé la surprise mardi en affirmant que le président russe Vladimir Poutine commet un «génocide» en Ukraine, tout en reconnaissant qu'il reviendra aux juristes internationaux de trancher.
«Je pense qu'une fois que nous aurons pu réunir toutes les preuves, nous allons finir par arriver à la même conclusion que le président Biden, car ce qui se passe sur le terrain n'est pas un accident», a déclaré sur la chaîne CNN la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.
>> Lire notre article - Alexander Dvornikov, le «Boucher de Syrie» à la tête des opérations russes en Ukraine
Le vaisseau amiral de la flotte russe en mer Noire «gravement endommagé»
La Russie a subi un de ses plus gros revers matériels depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le croiseur Moskva, vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, ayant été «gravement endommagé» par une explosion de munitions selon Moscou, et par des frappes de missiles selon Kiev.
À Washington, le président américain Joe Biden a promis à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky une nouvelle aide militaire massive, de 800 millions de dollars, comprenant des équipements lourds que les États-Unis hésitaient jusqu'à présent à livrer à Kiev, de crainte d'aggraver encore leurs tensions avec Moscou et d'être considérés comme partie prenante à la guerre.
Et ce alors que la Russie a menacé de frapper des centres de commandement à Kiev, accusant l'Ukraine d'attaques contre son territoire.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
En Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De nombreux rassemblements pro russes se sont tenus ce week-end dans le pays, à l’initiative de la communauté russophone.
El País (ESP)
Floriade 2022: millones de flores, plantas en las fachadas de los edificios y puentes, así es la ciudad sostenible del futuro
PAÍSES BAJOSLa mayor feria internacional de la horticultura se celebra cada 10 años en los Países Bajos, y la ciudad de Almere muestra esta edición cómo cultivar un entorno urbano verde y sano
Almere, la ciudad más joven de los Países Bajos, fue levantada a partir de 1975 en un pólder, la tierra ganada al mar. Desde entonces, se ha convertido en un centro de innovación urbana donde conviven casas de colores, diseños y materiales diversos, con abundantes parques, carriles bici y transporte público. Situada a unos 30 kilómetros al este de Ámsterdam, allí ha abierto este jueves Floriade, la mayor exposición internacional de horticultura. Organizada cada 10 años, en esta ocasión ofrece al visitante la posibilidad de explorar —hasta el próximo 9 de octubre— la ciudad sostenible del futuro. Lo hace sin metáforas, porque en el terreno que acoge los pabellones de una treintena de países se construirá luego un barrio. Un distrito con jardines, edificios en cuyas paredes se cultivan plantas, puentes que actúan como reservorios de agua de lluvia para facilitar el crecimiento de vegetación y flores en abundancia.
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Flevoland, la provincia a la que pertenece Almere, se asienta en lo que fue el mar interior de los Países Bajos: el Zuiderzee. Este último era un entrante del Mar del Norte en el centro del territorio, y se convirtió en un lago —el Ijsselmeer— con la construcción de un dique. Se trataba de evitar inundaciones, y funciona en parte como reserva de agua dulce. Con el tiempo, se fue ganando tierra al lago, y la ciudad suma ya unos 200.000 habitantes. Muchos de sus edificios miran al agua, y frente a ellos se ha levantado Floriade. “El legado que deseamos es una zona unida a la naturaleza y donde residir constituya una experiencia vital”, en palabras de Annemarie Jorritsma, senadora liberal, exalcaldesa de la villa y una de las representantes permanentes de la cita.
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Al terreno de la feria puede llegarse en barco o en autobús, y lo primero que llama la atención son los puentes que lo cruzan, construidos con restos de otros procedentes de la propia Almere. Con la ciudad en el horizonte, y el cambio de clima en la mente, Cultivando ciudades verdes es el lema elegido para un despliegue que ocupa 60 hectáreas que verán el paso de tres estaciones del año. La superficie se ha dividido en 192 rectángulos, diseñados por el arquitecto Winy Maas, uno de los fundadores del estudio MVRDV. Es el autor, entre otros, del Depot de Róterdam, el almacén de arte para 150.000 obras del museo Boijmans van Beuningen de la ciudad portuaria. En Floriade, ha cambiado el exterior de espejos del Depot, que tiene forma de ensaladera gigante, por un espacio al aire libre repleto de árboles y plantas. Aquí, los expositores presentarán soluciones para una ciudad sana y verde, en un encuentro que no es solo para profesionales. Están invitados unos 65.000 escolares dispuestos a descubrir cómo puede abrirse una ciudad a la naturaleza. Teniendo en cuenta que, para 2050, un 68% de la población mundial vivirá en urbes, según Naciones Unidas, la exposición puede servirles de laboratorio al aire libre.
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Como en otras ferias internacionales, los treinta países participantes —entre los que no figura España— tendrán un día propio, y los pabellones que han construido muestran ya sus intenciones. El de China es de bambú. El Alemán ha utilizado contenedores y madera reciclada, que serán reutilizados de nuevo. Qatar ha optado por la impresión en 3D. Hay materiales sostenibles por todas partes, un pabellón con el suelo forrado de conchas marinas y árboles de especies que pueden resistir cambios bruscos de temperaturas. Y hay flores: un millón de bulbos que brindan verdes, rojos, azules, violetas, rosa pálido... para sacarle el mayor partido a uno de los sectores señeros de los Países Bajos. Pero también para mostrar la belleza que puede añadirse al entorno urbano con algo tan sencillo como un arreglo floral de larga duración. Una de las mayores atracciones de la feria —que espera atraer a dos millones visitantes a lo largo de seis meses— es el Arboreto (arboretum, según la denominación oficial), que está formado por árboles dispuestos en orden alfabético. Como si fuera un catálogo vivo por el que se puede pasear. El nuevo barrio que se construirá lleva el nombre de Hortus (del latín, jardín) y el Arboreto será su centro neurálgico de verdor. Tiene 90.000 arbustos, 2.500 árboles de varias alturas y 180.000 plantas.
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El terreno cuenta ya con varios edificios, entre ellos, un hogar de ancianos, una universidad politécnica especializada en horticultura, otro de apartamentos con flores pintadas en la fachada y un centro de la provincia de Flevoland. En conjunto, habrá 3.000 viviendas. Un teleférico cubre 850 metros y une el norte y el sur de la exposición, mientras que en un invernadero de 170 metros de largo se presentarán nuevos productos. Una escultura metálica de dos figuras humanas envueltas en miles de abejas sirve de punto de referencia visual y de llamada de atención. De 12 metros de altura, los insectos, una especie amenazada en el país, son de acero y tienen una sola reina. La firma el artista Florentijn Hofman, conocido por sus versiones grandes de objetos cotidianos, como patitos de goma. Su trabajo forma parte del programa de arte y cultura de Floriade, centrado, claro, en la relación entre el hombre y la naturaleza.
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Le Figaro
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
Adrien JaulmesREPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
Envoyé spécial à Boutcha
Dans le terrain vague qui entoure l’église Saint-André-l’Apôtre, au centre de Boutcha, au milieu d’un périmètre délimité par des tresses en plastique, on exhume de nouveau les cadavres. Un par un, les sacs mortuaires de plastique noir sont extraits de la terre jaune. Chaque corps est extrait, examiné, répertorié et remis dans un autre sac.
Le dernier décompte des victimes tuées pendant l’occupation russe de la ville est de 403 morts, et 16 disparus. «Nous espérons que ces disparus sont vivants mais malheureusement ils sont sans doute morts eux aussi», dit le maire de Boutcha, Anatoliy Fedoruk. «Ma ville a été martyrisée, assassinée.»
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À une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev, cette ville d’environ 30.000 habitants a été pendant un peu plus d’un mois le théâtre d’une vague d’exactions et d’atrocités, commises par l’armée russe. Entre le 27 février, date à laquelle les premières unités russes rentrent dans Boutcha, et le 31 mars, quand elles évacuent cette partie du territoire ukrainien, les soldats se sont déchaînés sur la population civile. À leur départ, ils laissent derrière eux des rues jonchées de cadavres. D’autres ont été abandonnés dans les maisons, enterrés sommairement dans les cours d’immeubles ou dans la fosse commune creusée à la hâte devant l’église. La découverte du massacre a comme frappé de stupeur un monde occidental, qui s’était persuadé que les horreurs de la guerre appartiennent à un passé révolu.
Des meurtres aveugles
Même les pires atrocités ont des explications. À Boutcha, les témoignages des habitants survivants sont à la fois similaires et différents. Ils décrivent parfois ce qui relève de l’assassinat systématique, quand des hommes d’âge militaire sont arrêtés, torturés et abattus sommairement dans des caves et des appentis. D’autres racontent la rage meurtrière de soldats dont les unités ont subi de lourdes pertes, qui ont vu leurs camarades brûlés vifs dans les carcasses de leurs engins blindés, et qui se vengent sur les civils qu’ils soupçonnent de renseigner leurs ennemis. D’autres enfin ont assisté à des meurtres gratuits, perpétrés par une soldatesque livrée à elle-même, qui tire par jeu sur les passants.
Loin d’être un cas isolé, le martyre de Boutcha apparaît déjà comme emblématique de l’invasion russe de l’Ukraine. Ces meurtres aveugles, commis par des soldats eux-mêmes brutalisés par leur propre armée, sont la conséquence logique d’une propagande russe qui désigne l’ennemi comme des fascistes et des nazis, indignes de la moindre pitié. Ils font aussi partie intégrante d’une stratégie consistant à briser la résistance ukrainienne en semant l’effroi et la désolation.
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Personne ne s’attendait à ce que Boutcha devienne le théâtre d’une telle tragédie. Cette ville résidentielle, entourée d’étangs et de forêts de pins, a été longtemps un lieu de villégiature pour la bourgeoisie de Kiev (la famille de l’écrivain Mikhaïl Boulgakov y possédait une datcha). Avec des centres commerciaux, des lotissements avec des jeux pour enfants et des quartiers résidentiels de petites villas derrière leurs palissades, Boutcha évoque une ville de banlieue comme une autre, l’un de ces endroits où il ne se passe jamais rien.
Mon mari, qui était à Kiev, est venu se réfugier ici avec ma fille et son petit-ami. Personne ne pouvait imaginer ce qui allait se passer
Lorsque la Russie lance son offensive contre l’Ukraine le 24 février à l’aube, la ville apparaît même comme un refuge. «Mon mari, qui était à Kiev, est venu se réfugier ici avec ma fille et son petit-ami», dit Kateryna Ukraintseva, élue au conseil municipal de Boutcha, «personne ne pouvait imaginer ce qui allait se passer.»
Trois jours après l’assaut manqué des forces spéciales russes sur l’aéroport voisin d’Hostomel, les colonnes blindées russes venues de Biélorussie entrent dans Boutcha, en route pour Kiev. Elles ne vont pas plus loin. L’armée ukrainienne fait sauter le pont qui mène à la ville voisine d’Irpin. À Boutcha, les blindés russes sont pris sous des tirs massifs et précis de l’artillerie et des drones ukrainiens. Dans la rue du chemin de fer, une colonne entière est pulvérisée. Pendant plusieurs jours, la bataille fait rage dans Boutcha, où une partie de la population se retrouve prise au piège. Le 11 mars, la ville est aux mains des forces russes, la 64e brigade autonome de fusiliers motorisés, commandée par le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov. Des corps de civils jonchent déjà les rues. Mais le martyre de Boutcha ne fait que commencer.
«Les Russes sont rentrés dans les appartements»
Les forces russes s’installent dans les cours d’immeubles, entre les maisons. Rue Jablonka, Irina, chef cuisinière, qui vit avec sa mère mourante d’un cancer, voit sa petite maison entourée de blindés russes. «Il y avait un BTR (un transport de troupes) dans le jardin. Ils sont venus taper à la porte. Ils ont vérifié nos papiers et les téléphones portables», raconte-t-elle. «Ils sont restés pendant un mois. Ils venaient demander de l’eau. Je les entendais, surtout le soir, ils jouaient de la guitare, et buvaient énormément. Dans la rue, ils tiraient sur tout ce qui bougeait.» La mère d’Irina meurt du cancer pendant l’occupation. «Ce n’est qu’après leur départ que j’ai réalisé ce qui s’était passé». Irina, en sortant de chez elle pour la première fois, découvre la rue jonchée de cadavres.
Au 203 de la même rue Jablonka, dans la cour d’un lotissement datant de l’époque soviétique, au pied d’un triste immeuble de brique aux vitres cassées, quelques habitants se chauffent à un petit brasero. Une cuisine collective a été installée en plein air, avec une table de fortune couverte de bocaux et de provisions. Les mains noires de suie, emmitouflée dans plusieurs épaisseurs de laine polaire, des chats qui se frottent à ses jambes, Olga est soulagée d’avoir survécu. Cette grand-mère de 47 ans a passé un mois dans son appartement glacial, sans gaz, sans électricité, avec ses deux petits-enfants. «Quand les Russes sont arrivés, ils sont rentrés dans les appartements», raconte-t-elle en montrant dans les étages les portes brisées à coups de masse et des pièces dévastées. «Ils volaient tout ce qu’ils pouvaient. Quand les habitants étaient là, ils vérifiaient les papiers d’identité, et regardaient le contenu des téléphones et les tatouages des hommes», dit-elle. «Ils recherchaient ceux qui avaient pu servir dans l’armée ukrainienne.»
Ils venaient demander de l’eau. Je les entendais, surtout le soir, ils jouaient de la guitare, et buvaient énormément. Dans la rue, ils tiraient sur tout ce qui bougeait
Ceux qui avaient renseigné les forces ukrainiennes, ou simplement filmé le passage des troupes russes et n’avaient pas effacé les images, étaient emmenés. La plupart ont été retrouvés, sommairement abattus.
Mais d’autres victimes ont été tuées sans raison. Dans la cour du lotissement, une Lada rouge est abandonnée sur la pelouse mitée, les vitres étoilées d’impacts de balles. Il reste un peu de sang sur le siège du conducteur. «C’était Ilya Navalny, un retraité», dit Olga. «Il a été tué par une rafale, en plein jour, au volant de sa voiture, au cours de la première semaine de l’arrivée des Russes».
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Au pied de l’immeuble d’en face, Maria Konovalov, une femme âgée vêtue de noir, la peau rougie par le froid, casse des lattes de bois avec une hache. Ses yeux se remplissent de larmes quand elle raconte comment des soldats russes ont tué son fils, Dima, le 4 mars, en fin d’après-midi. «Tous les habitants de l’immeuble s’abritaient dans la cave à cause des bombardements; Dima était celui qui sortait pour aller chercher de l’eau et de la nourriture», dit-elle en montrant l’escalier grillagé qui descend vers le sous-sol. «Ce jour-là, lui et un jeune homme étaient restés dehors pour fumer une cigarette, lorsque des soldats russes sont passés. Ils ont tiré. Dima a été touché à la mâchoire, au flanc et à la jambe. Son corps est resté quatre jours dans l’escalier», dit sa mère en gémissant, touchant de ses doigts les impacts de balles dans le mur. Dima Konovalov a été enterré au pied de l’immeuble, sa tombe marquée par une fleur en plastique dans une bouteille de vodka, à côté d’un paquet de cigarettes. Son corps a depuis été déterré pour autopsie.
Frénésie meurtrière
Des nombreux témoignages racontent des soldats ivres, se déchaînant sans raison dans une frénésie meurtrière. Vadim, un autre habitant de l’immeuble 203, raconte comment trois soldats russes sont arrivés un soir après le couvre-feu. «Ils tapaient aux portes des caves, où s’étaient réfugiés les habitants. Quand les gens ont ouvert, ils ont lancé une grenade à l’intérieur. Un monsieur a été tué.»
Nous avons été naïfs. On n’aurait jamais imaginé que les Russes se comporteraient ainsi. On pensait aussi que la guerre était quelque chose de lointain, dans le Donbass, avec des batailles de chars
«Vous pouviez être tué en descendant les poubelles ou en allant apporter de la nourriture à votre mère», dit Kateryna Ukraintseva, la conseillère municipale. «Nous avons été naïfs. On n’aurait jamais imaginé que les Russes se comporteraient ainsi. On pensait aussi que la guerre était quelque chose de lointain, dans le Donbass, avec des batailles de chars. On n’était absolument pas prêt à ce qu’ils se mettent à tuer des civils.»
Recherchée par les Russes pour avoir publié sur les réseaux sociaux des images de leur présence, Kateryna Ukraintseva a réussi à sortir de Boutcha, échappant au sort réservé par les Russes aux représentants officiels ukrainiens, dont plusieurs ont été tués. Son témoignage sur les atrocités commises à Boutcha a été publié par le site d’information indépendant russe Meduza, réfugié en Lettonie. «Le représentant russe aux Nations unies a cité mon témoignage pour nier qu’il ait eu un massacre à Boutcha, en me faisant dire des phrases que je n’avais pas prononcées», dit-elle. «Il a en revanche oublié celle où je racontais comment les soldats russes lançaient de la nourriture aux gens, avant de leur jeter une grenade.»
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L'Humanité
Ces amis de Le Pen, ennemis de leur peuple
Premier planAutoritarisme La démocratie, les droits des femmes, des migrants et des travailleurs sont les cibles de l’extrême droite au pouvoir. La preuve par la Hongrie, la Pologne et l’Italie.
Gaël De SantisVadim KamenkaCes dernières années, l’héritière Le Pen s’est employée à soigner ses relations avec le gratin de l’extrême droite européenne. Récemment encore, elle se félicitait de la victoire de Viktor Orban en Hongrie. Le premier ministre magyar entame depuis le 3 avril son cinquième mandat, le quatrième consécutif depuis 2010. Au Parlement européen, la cheffe du Rassemblement national (RN) a tenté une alliance avec les Polonais ultraconservateurs de Droit et justice (PiS). Après avoir dirigé le pays entre 2005 et 2007, ils ont reconquis une majorité à la Diète en 2015, renouvelée en 2019. Parmi les plus proches alliés du RN, on compte aussi la Ligue et Frères d’Italie, dont le poids est déterminant dans les majorités gouvernementales de ces trois dernières décennies. Qu’on se le tienne pour dit, une fois au pouvoir, l’extrême droite est difficile à déloger, malgré la dangerosité de ses politiques. État des lieux.
1. Les contre-pouvoirs mis au pas
L’extrême droite a sa conception bien à elle de la souveraineté. En Pologne et en Hongrie, le pouvoir n’appartient pas au peuple, mais au gouvernement, qui ne veut souffrir aucun contre-pouvoir. À Varsovie, l’exécutif des ultraconservateurs du PiS a remanié la Cour suprême à sa main et abaissé l’âge de départ à la retraite des juges afin de procéder à leur renouvellement anticipé. Objectif : s’assurer que les futurs magistrats lui soient favorables. Idem en Hongrie, où Viktor Orban, le premier ministre, a nommé pour neuf ans un président de la Cour suprême qui n’a pourtant aucune expérience de juge ! Cela avait suscité l’ire du Conseil national de la magistrature, qui y voyait une atteinte au principe d’indépendance de la justice.
Dans ces deux pays, un autre contre-pouvoir est attaqué : les médias. En Pologne, l’énergéticien PKN Orlen, dirigé par un membre du parti au pouvoir, contrôle déjà la distribution de la presse. En rachetant en 2020 le groupe Polska Press, il a fait main basse sur une grande partie des quotidiens locaux, des dizaines d’hebdomadaires et des centaines de sites Web. En Hongrie, les oligarques proches du parti au pouvoir ont acquis une majorité de titres, l’audiovisuel public a été transformé en un véritable outil de propagande, tandis que les radios indépendantes ont perdu leur licence.
2. Une politique antisociale
Face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen prétend incarner la candidature du social. Cette ficelle, bien que grosse, a permis, après le passage austéritaire des socialistes au pouvoir en Hongrie, à Viktor Orban de revenir au poste de premier ministre en 2010. Depuis, il mène une politique au service du patronat. « Le dialogue social a pâti de l’arrivée au pouvoir du parti Fidesz », témoigne Gyorgy Karoly, responsable des relations internationales de la confédération MASZSZ. Les structures de confrontation entre patronat, syndicats et État mises en place lors de la restauration du capitalisme au début des années 1990 ont été mises de côté. Elles ne couvrent plus toute l’économie. « Il n’y a plus de lieu pour discuter des politiques sociales, des retraites, de la politique macroéconomique, déplore-t-il. Ainsi, dans le secteur privé, on ne discute que du salaire minimum et c’est le gouvernement qui décide. » Le pays, qui compte beaucoup de petites entreprises, se transforme en désert syndical. « Il est censé y avoir un registre de conventions collectives au niveau du ministère du Travail, mais il ne fonctionne pas vraiment », précise Gyorgy Karoly. Représentant de la bourgeoisie nationale, Viktor Orban bichonne ses oligarques. « La part des salariés couverts par une convention collective a chuté de 5 à 8 points en quinze ans. Elle est désormais de 25 à 28 %. » Par ailleurs, alerte le syndicaliste, « les contraintes pesant sur le droit de grève ont été renforcées ». Son exercice doit être autorisé par la justice pour un certain nombre de secteurs, au nom du service minimum.
La rémunération n’est pas seule en cause : le temps de travail est dans le viseur du gouvernement. Une loi a été votée en 2018 qui permet de « triannualiser » le temps de travail. Théoriquement, un salarié peut ainsi travailler 60 heures pendant un an, puis 30 pendant deux ans. L’employeur peut exiger, en poussant un salarié à conclure un accord individuel (et non collectif avec un syndicat), non plus 250 mais 400 heures de travail supplémentaire par an. La période de référence étant de trois ans, elles peuvent n’être payées qu’un an ou deux après. Ce texte, surnommé « loi esclavage », a été combattu par les syndicats, qui en ont limité la portée. Mais l’intention reste toujours là.
Concernant l’assurance-chômage, après quatre-vingt-dix jours sans emploi, un travailleur ne touche plus d’indemnité, sauf s’il se soumet à des travaux publics pour un salaire de 230 euros brut (150 euros net), soit moins que le salaire minimum de 530 euros brut pour les employés non qualifiés et de 690 euros pour les qualifiés. Une façon antisociale de brimer les populations roms, discriminées par le régime et dont une grande partie a sombré dans le chômage de masse lors de la chute du socialisme. Les retraités ne sont guère mieux lotis. Depuis treize ans, la pension minimale est bloquée à 75 euros.
3. Tête haute et poches pleines
Il fut un temps où le parti de Jean-Marie Le Pen prétendait marcher « tête haute et mains propres », portant haut le flambeau de la lutte contre la corruption. Il n’hésitait pas à alimenter le sentiment du « tous pourris » pour capter le mécontentement populaire. Concernant ses amis européens, le RN est bien moins regardant.
En témoigne son soutien affiché à Viktor Orban pour sa dernière réélection, le 3 avril, alors que l’Union européenne a entamé des poursuites contre Budapest pour non-respect de l’État de droit. La Commission estime que la justice n’est pas assez indépendante du pouvoir. Elle soupçonne des affaires de corruption dans le cadre de l’utilisation des subventions communautaires, dont une partie bénéficierait aux proches du premier ministre. Par ailleurs, le gouvernement a transféré une partie des biens publics – tels que les universités – à des fondations privées, toutes contrôlées par des membres ou proches du parti au pouvoir. Ils pourront ainsi continuer d’en disposer, y compris en cas de défaite électorale du Fidesz.
4. Les étrangers malmenés
Cette année 2022 est surprenante. L’extrême droite européenne s’est découvert une sensibilité pour l’accueil des réfugiés après le début de la guerre en Ukraine. La Pologne et la Hongrie, qui ont longtemps combattu la répartition des exilés venus de Syrie ou d’Afghanistan, ont changé de braquet pour leurs voisins ukrainiens. En réalité, au sein des institutions européennes, ces deux pays demandaient de longue date l’ouverture des frontières aux Ukrainiens, une main-d’œuvre bon marché et culturellement proche.
Hors cette parenthèse, les étrangers sont une cible constante de l’extrême droite. En Italie, ses passages au ministère de l’Intérieur se sont traduits par une dégradation des droits. Adoptée en 1998, la loi Umberto Bossi-Gianfranco Fini, des noms des chefs d’alors de la Ligue et d’Alliance nationale, a donné le coup d’envoi à une politique d’expulsion des sans-papiers, mais aussi de l’utilisation des moyens militaires en mer pour repousser l’arrivée d’embarcations d’exilés. Ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019, le chef de la Ligue, Matteo Salvini, a laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Cela lui vaut aujourd’hui d’être jugé pour « kidnapping ». L’extrême droite se dresse contre l’adoption du droit du sol, laissant des centaines de milliers de jeunes sans accès à la nationalité italienne. En faisant l’amalgame dans les médias et sur les réseaux sociaux entre immigration et délinquance, les ministres d’extrême droite ont alimenté un climat propice aux violences contre les exilés, certaines tournant parfois à la fusillade.
5. Un antiféminisme forcené
Il y a cinq ans, Marine Le Pen dénonçait les « avortements de confort ». Aujourd’hui, la candidate tempère ses propos pour nuancer son image d’antiféministe. En Europe, il n’existe qu’un seul pays où l’avortement était autorisé avant qu’il ne soit interdit… par l’extrême droite. C’est la Pologne. En 2020, le tribunal constitutionnel remanié par le gouvernement ultraconservateur de Droit et justice a rendu illégale l’interruption volontaire de grossesse. Conséquence, le 24 janvier, Agnieszka T. est morte d’une septicémie après s’être vu refuser un avortement depuis plusieurs jours. Elle est considérée comme la première victime de cette régression législative. Justyna Wydrzyńska pourrait bien être la suivante. Son procès s’est ouvert la semaine dernière et elle encourt trois ans de réclusion au prétexte qu’elle aurait fourni des comprimés abortifs à une femme victime de violences. En Europe, l’extrême droite fait valoir qu’elle n’embastille plus ses opposants. Elle réserve ce sort aux femmes.
Présidentielle 2022Marine Le PenExtrême droiteextrême droite européenne Le Figaro
L'élection de Marine Le Pen conduirait-elle à une sortie de la France de l'Union européenne ?
EN COURS : Mis à jour le 14 avril 2022 à 20:05
Marine Le Pen raconte-t-elle des «carabistouilles» comme l'a affirmé Emmanuel Macron ? Si le Rassemblement national a acté, à partir d'avril 2019, l'abandon du Frexit et la sortie de la zone euro de son programme, le camp du président candidat ne cesse d'alerter, depuis le début de la campagne d'entre-deux-tours, sur le projet qu'aurait Marine Le Pen de sortir de l'Union européenne. «Le projet de l'extrême droite est un projet où se cache la sortie de l'Europe», a affirmé le président candidat en déplacement à Strasbourg ce mardi 12 avril. «Elle veut sortir de tous les traités fondateurs de l'Union européenne», a ajouté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur Cnews déclarant que son projet était de «sortir» de l'UE. Quel est le projet européen de Marine Le Pen ? Les mesures qu'elle propose ont-elles pour objectif in fine de quitter l'Union européenne ? Ou pourraient-elles produire malgré tout un Frexit ? Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous:
» LIRE NOTRE VÉRIFICATION - L'élection de Marine Le Pen conduirait-elle à une sortie de la France de l'Union européenne ?
Marine Le Pen appelle «à faire barrage» à Emmanuel Macron
Lors de son meeting depuis Avignon, Marine Le Pen a affirmé qu’elle réintègrerai «les 15.000 soignants expulsés comme des malpropres» car non-vaccinés. Autre proposition de la candidate RN: deux nouveaux sièges au Conseil de sécurité de l’ONU pour le Sénégal et l’Inde.
«Ne vous laissez pas dicter votre vote, a-t-elle appelé à la fin de sa prise de parole. Je vous propose de faire de ce 24 avril un printemps français, un printemps pour chacun d’entre vous. Un printemps français pour une France plus fraternelle, une France plus ressourcée dans ces valeurs. Il reste 10 jours pour convaincre, 10 jours pour vaincre. Toutes les voix vont compter. La ligne d’arrivée est en vue et les derniers mètres vont être les plus difficiles.» La députée RN a pressé les Français de «faire barrage à Emmanuel Macron»: «Ne doutons pas dans la victoire, elle n’a jamais été aussi proche».
À VOIR AUSSI - Marine Le Pen: sa possible victoire, «semble faire perdre le sang-froid» du gouvernement, tacle la candidate RN
Depuis Avignon, Marine Le Pen oppose «le bloc populaire contre le bloc élitaire», «le peuple contre l’oligarchie»
Depuis Avignon, Marine Le Pen s’est adressée «aux patriotes de droite, aux patriotes de gauche et autres», sans «détours, sans fards», pour les appeler à la rejoindre: «Notre seul parti, ce sont les Français». La candidate du Rassemblement national donne son premier meeting d’entre-deux-tours dans le Vaucluse, devant 4000 militants.
Marine Le Pen a décrié un «quinquennat qui aura divisé, méprisé, blessé», une «errance malheureuse et coûteuse», dont «il nous faut aujourd’hui réparer les conséquences et parfois, les tragiques, conséquences». La députée a opposé la «vision mondialiste de Macron» à la «vision nationale» de son camp avant d’attaquer vivement ce «candidat-président qui refusa d’être candidat au premier tour pour être président» et, qui, «au deuxième tour veut être seulement candidat en oubliant qu’il est président».
Marine Le Pen a également appelé à «faire barrage à un nouveau quinquennat de désolation sociale», distinguant le «bloc populaire contre le bloc élitaire», le bloc de «ceux qui considèrent le peuple comme souverain et le bloc de ceux qui confient le pouvoir aux techniciens» et de conclure: «Bref, le peuple contre l’oligarchie».
L'ancien candidat communiste à la présidentielle, Robert Hue, appelle à voter Macron
L'ancien candidat communiste à la présidentielle en 1995 et 2002 Robert Hue sort de son silence politique pour appeler à voter Emmanuel Macron au second tour, comme il confie l'avoir fait dès le premier tour, ainsi qu'en 2017, dans une déclaration transmise à l'AFP. «L'abstention entraîne sans équivoque le risque majeur de favoriser l'extrême droite», écrit-t-il. «Des millions de Français qui se situent à gauche ne sont-ils pas aujourd'hui dans un cas de figure où l'intérêt supérieur de la France et de la démocratie appellent - sans se renier - à prendre en conscience leur responsabilité en votant Emmanuel Macron?»
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Fabien Roussel ne met «aucune condition» à une rencontre avec Jean-Luc Mélenchon
Interrogé sur RTL, Fabien Roussel a réitéré son appel à Jean-Luc Mélenchon, en vue des élections législatives. «Jean-Luc Mélenchon a une responsabilité, c’est lui qui détient la clé, c’est lui qui aujourd’hui est l’homme fort et qui peut décider de nous réunir demain, ou pas», a indiqué le candidat malheureux à la présidentielle. «Je souhaite que l’on puisse se rencontrer, je n’y mets aucune condition, aucun préalable, a encore ajouté le communiste. Pour l’instant je n’ai pas eu de proposition. Moi je suis prêt à discuter de tout.»
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Assesseurs absents, vote au domicile du maire... 22 bureaux de vote épinglés pour des irrégularités
Mais que s'est-il passé dimanche à l'École maternelle de la rue de Reuilly, dans le XIIe arrondissement de Paris ? Lors de son passage sur place, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel indique avoir constaté «qu'aucun membre du bureau de vote n'était présent». «Une telle irrégularité étant de nature à entraîner des erreurs et à favoriser la fraude, il y a lieu d'annuler l'ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau», conclut l'institution de la rue Montpensier. Et tant pis pour les 1252 électeurs qui ont glissé leur bulletin dans l'urne du bureau de vote n°15 de cet arrondissement parisien : leur voix ne sera pas décomptée dans les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle, rendus hier par le Conseil constitutionnel. En tout, les Sages ont écarté les résultats obtenus dans 22 bureaux de vote, pour un total de 10.216 suffrages exprimés - soit à peine 0,02 % des plus de 35 millions de suffrages exprimés au total, rien qui ne puisse infléchir le résultat final de ce premier tour.
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Le Pen se plaint «d'interviews annulées suite au refus d'Emmanuel Macron»
La candidate du RN, Marine Le Pen, a regretté jeudi sur Twitter «une série d'émissions et d'interviews dans la presse annulées suite au refus d'Emmanuel Macron d'y participer», notamment dans Paris Match, L'Opinion ou sur C8. «Je regrette l'attitude de mon concurrent qui prive les Français d'un débat démocratique libre et ouvert», a dénoncé la candidate d'extrême droite. La directrice de la rédaction de Paris Match, Caroline Mangez, a expliqué que «nous avions dès le départ fait le choix éditorial de proposer des interviews aux deux candidats finalistes au second tour de la présidentielle». «Le président Emmanuel Macron ayant finalement décliné notre proposition, par souci d'équité, nous avons prévenu Madame Le Pen que nous retirions notre proposition. Nous aurions procédé de la même manière si Marine Le Pen nous avait fait faux bond», a-t-elle indiqué à l'AFP.
Dans le quotidien L'Opinion, «dans l'entre-deux tours, on s'est fixé comme règle de ne pas donner la parole de façon déséquilibrée à l'un ou l'autre. On a reçu lundi 11 avril la tribune de Marine le Pen sur la démocratie sociale pour une publication mercredi. On a sollicité l'Élysée. Comme on n'a pas eu de réponse de leur part, on a appliqué notre règle et on a décidé de ne pas publier la tribune de Marine Le Pen», a dit à l'AFP Rémi Godeau, rédacteur en chef du journal. Sur C8, le RN s'est plaint de l'annulation de la participation de Marine Le Pen à l'émission Face à Baba de Cyril Hanouna mercredi soir, par «respect des temps de parole» car Emmanuel Macron «a décliné l'invitation». Cyril Hanouna a expliqué la situation à ses téléspectateurs mardi soir. Le Face à Baba avec Marine Le Pen est «ou annulé, ou reporté». «Emmanuel Macron pour l'instant n'a pas donné son accord pour faire l'émission». «Il y a un problème d'équité, on est regardé par l'Arcom, on ne peut pas faire deux heures avec Marine Le Pen si on ne fait pas deux heures avec Emmanuel Macron», a-t-il poursuivi.
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Nucléaire, éolien... Que proposent Emmanuel Macron et Marine Le Pen en matière d'énergie ?
En pleine flambée des prix de l'électricité et du gaz, causée par la reprise économique post-pandémie et aggravée par la guerre en Ukraine, l'énergie s'annonce comme l'un des thèmes phares de l'entre-deux-tours. Emmanuel Macron est ainsi en déplacement ce jeudi au Havre (Seine-Maritime), pour y parler écologie et notamment énergies renouvelables. Le président-candidat doit y visiter une usine de production d'éoliennes en mer.
Un type d'énergie que le locataire actuel de l'Élysée compte développer s'il est réélu, au contraire de Marine Le Pen, qui s'oppose frontalement à l'éolien. «L'un des points de divergence essentiels est la part qu'ils souhaitent accorder au renouvelable», note Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières (CGEMP) de l'Université Paris-Dauphine. Les deux finalistes à la présidentielle ont en revanche en commun leur volonté de relancer le nucléaire. Le Figaro fait le point sur leurs propositions.
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«Il est impossible de ne faire que du renouvelable, tout comme il est impossible de ne faire que du nucléaire», affirme Emmanuel Macron au Havre
«Le renouvelable est une énergie intermittente, en raison du vent par exemple. Ce n’est pas vrai de dire que le renouvelable peut complètement remplacer une source d’électricité qui elle n’est pas intermittente, c’est-à-dire soit le gaz, soit le charbon, soit le nucléaire. Et la seule décarbonée parmi celles ci, c’est le nucléaire», a déclaré Emmanuel Macron, jeudi, depuis l’usine d’éoliennes Siemens-Gamesa, au Havre.
«On a besoin du nucléaire en France pour avoir une électricité décarbonée, a poursuivi le président-candidat. On va continuer à investir pour conserver le parc et on va investir pour créer six tranches nouvelles et on met à l’étude huit paires de nucléaires supplémentaires. Ce nucléaire on en a besoin pour conserver notre souveraineté.» Emmanuel Macron a également promis, de nouveau, d’investir «massivement» sur le renouvelable: «La France a du retard parce qu’historiquement on est partis plus tard que d’autres, les Allemands sont partis avant nous. Et puis, nos procédures sont très longues. On veut réinvestir massivement, raccourcir les délais en prenant des lois de simplification. Je propose de créer 50 parcs d’éoliens en mer d’ici 2050, c’est 40 gigawatts. On le fera en les produisant ici, avec vous». Le président-candidat a également répété qu’il était, selon lui, impossible «de ne faire que du renouvelable» tout comme il était impossible de «ne faire que du nucléaire».
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Présidentielle 2022 : Marine Le Pen peut-elle interdire le port du voile islamique dans l'espace public ?
Invitée de France inter mardi, la candidate du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a réaffirmé sa volonté d'interdire totalement le port du voile dans l'espace public. Aucune distinction entre simple hijab (voile islamique couvrant les cheveux), niqab ou burqa (différentes formes de voile intégral) n'est faite par la candidate qualifiée pour le second tour de la présidentielle 2022. Concrètement, il ne serait donc plus légal de porter un voile islamique dans la rue, les commerces, les restaurants, les transports publics (mais pas dans un domicile privé ou à la mosquée par exemple). En février dernier, la députée RN avait d'ores et déjà déposé une proposition de loi «visant à combattre les idéologies islamistes». Son article 10 visait «l'interdiction dans l'espace public des tenues islamistes». Si le mot «voile» n'était pas spécifié, Marine Le Pen a déjà confirmé sur France Inter, le 8 avril, que «le voile est inclus dans cette loi». La candidate RN a également précisé qu'elle ferait appliquer cette mesure par le biais d'une «amende».
Le même jour, le président-candidat Emmanuel Macron avait dénoncé ce projet, sur le média Brut, comme contraire au principe de «laïcité» en France : «Si la candidate d'extrême droite Marine Le Pen interdit le voile, de par notre Constitution, elle va devoir interdire la kippa, elle va devoir interdire la croix, elle va devoir interdire les autres signes religieux». «Cette interdiction du voile n'est pas fondée sur le concept de laïcité. Elle est fondée sur la lutte contre les idéologies islamistes», lui a rétorqué Marine Le Pen ce mardi sur France Inter. Pour autant, même si elle était fondée sur un autre principe que celui de la laïcité, une telle mesure serait-elle applicable en France ? En particulier, en fondant son projet de loi non pas sur la laïcité, mais sur «la lutte contre les idéologies islamistes», au même titre que d'autres idéologies comme le nazisme, Marine Le Pen aurait-elle moins de chance d'être censurée par le Conseil constitutionnel ? Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous:
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Tous les électeurs de Mélenchon ne sont pas «islamogauchistes», selon Marine Le Pen
Dans la bataille de l'entre-deux tour, la candidate tente de rallier des électeurs du leader de LFI, arrivé troisième au premier tour dimanche avec près de 22% des voix. Interrogée jeudi sur France 2 sur le fait qu'elle ait par le passé qualifié des Insoumis d'«islamotrotskistes», Marine Le Pen a considéré qu'«il y en a effectivement, qui sont islamogauchistes d'ailleurs, pas troskistes». «Jean-Luc Mélenchon, dans les dernières années, lui qui était très attaché à la laïcité, a dérivé vers une complaisance à l'égard de l'islamisme, mais tous ses électeurs ne sont pas sur cette ligne-là», a-t-elle ajouté.
Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche soir ses électeurs à ne «pas donner une seule voix» à Marine Le Pen au second tour qui l'opposera à Emmanuel Macron. Mercredi, il a lancé la consultation de ses quelque 310.000 soutiens en vue du second tour, avec trois options de vote: abstention, vote blanc, ou vote Emmanuel Macron. La consultation, dont le résultat sera public, s'achève samedi à 20h00. Il a assorti son lancement de quelques commentaires: les deux finalistes «ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu'elle partage avec Emmanuel Macron un ferment dangereux d'exclusion ethnique et religieuse». Marine Le Pen sera en meeting jeudi soir à Avignon, où elle n'est arrivée qu'en troisième position dimanche, avec près de 19% des voix, soit 18 points derrière Jean-Luc Mélenchon.
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Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
«Je vous appelle solennellement à voter le 24 avril pour faire barrage à l'extrême droite et donc au Rassemblement National». Dans un mail daté de ce mercredi 13 avril, la présidente de l'université de Nantes, Carine Bernault, a appelé étudiants et enseignants à voter contre Marine Le Pen, qui affrontera Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle dans dix jours. Soulignant que son message est «inhabituel», mais qu'elle le juge «indispensable au regard des enjeux attachés à ce vote», celle qui préside l'université de Nantes depuis le mois de janvier dernier conclut : «Quel que soit le résultat le 24 avril, vous pouvez compter sur mon engagement pour défendre nos valeurs». Ce mail a rapidement circulé sur Twitter, où il a suscité l'indignation de certains internautes et hommes politiques de droite.
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Des manifestations contre l'extrême droite dans toute la France samedi
Des dizaines de manifestations sont prévues en France samedi pour dire «non» à l'extrême droite, à huit jours du second tour de la présidentielle, à l'appel de nombreuses organisations et de syndicats dont la Ligue des droits de l'Homme, la CGT ou le Syndicat de la magistrature. Ces organisations se retrouveront autour du mot d'ordre «Contre l'extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l'Elysée». A Paris, le cortège partira de la place de la Nation à 14h00, en direction de la place de la République.
«En rejetant Marine Le Pen, il s'agit d'empêcher l'avènement d'un projet de société destructeur de l'Etat de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour. Il s'agit de dénoncer son programme trompeur qui frapperait durement les plus faibles, les plus démunis, les femmes, les personnes LGBTI ou étrangères», expliquent-elles dans un communiqué publié sur le site de la LDH (Ligue des droits de l'Homme). Parmi les nombreux signataires, le Syndicat des avocats de France, la Confédération paysanne, les organisations étudiantes Fage, FSE, MNL et Unef, le syndicat Solidaires, les ONG Oxfam, Greenpeace et Amis de la Terre, les associations Attac, Droit au logement et FCPE, ou encore les mouvements antiracistes MRAP et SOS Racisme.
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François Bayrou pourrait «pourquoi pas» aider Valérie Pécresse à rembourser sa campagne
Interrogé sur la possibilité de venir en aide financièrement à Valérie Pécresse, arrivée sous la barre des 5% et donc non-éligible au remboursement des frais de campagne, François Bayrou a estimé qu'il pourrait, «pourquoi pas», lui venir en aide. «J'ai fait cela assez souvent d'autres fois pour des forces politiques mais personne ne l'a su», a déclaré le président du MoDem sur BFMTV. «Il est totalement anormal que ce soient des instances privées qui décident ou pas d'accorder les moyens nécessaires, par emprunt, à un candidat ou à un mouvement politique», a-t-il estimé.
«Je suis persuadé que LR fera ce qu'il faut à l'égard de Valérie Pécresse, a-t-il indiqué. Mais, en effet, c'est un très grand risque. Nous devrions avoir une instance démocratique sous le contrôle du Parlement relié à la caisse des dépôts et consignations, parce que c'est le bien de tous les Français, qui ait pour mission de garantir les financements de la vie politique avec les précautions nécessaires.»
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Christine Lagarde à Matignon? «J'en perds la voix», dit l'intéressée
La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a refusé jeudi de commenter la rumeur la plaçant parmi les personnalités pour occuper un futur poste de Premier ministre en cas de réélection d'Emmanuel Macron à l'Élysée.
«J'en perds la voix», a répondu la Française à la question sur cette rumeur posée lors de la traditionnelle conférence de presse suivant la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE.
Le président Emmanuel Macron laisse planer le suspense sur la personne qui succédera à Jean Castex à Matignon s'il est réélu le 24 avril.
L'hypothèse d'une nomination de Christine Lagarde circule de fait dans les médias depuis plusieurs mois, bien avant que Emmanuel Macron ne se déclare officiellement candidat pour un second mandat. L'ancien président Nicolas Sarkozy aurait soufflé l'idée à Emmanuel Macron, affirmait le quotidien Les Echos en début d'année et la rumeur n'a pas désenflé depuis.
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Débat présidentiel : comment Marine Le Pen prépare le match retour
Pour réussir cette déterminante étape, l'équipe rapprochée de la candidate a d’ores et déjà choisi de prendre le contre-pied sur à peu près tout ce qui avait été décidé il y a cinq ans pour la même échéance. Lisez la suite de notre décryptage :
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Emmanuel Macron visite le port du Havre
Le candidat-président visite le port du Havre, où il doit échanger avec des ouvriers portuaires. Les journalistes ne sont pas admis pour assister à cet échange, rapporte un reporter local du site Actu.fr.
Avant cet échange, Emmanuel Macron a multiplié les bains de foule après avoir été accueilli par son ancien ministre Edouard Philippe.
La cité portuaire, à l'instar de nombreuses grandes villes en France, a placé dimanche le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, près de trois points devant Emmanuel Macron.
Fabien Roussel lance un appel à Jean-Luc Mélenchon pour les législatives
Fabien Roussel (candidat PCF à la présidentielle), a tenu sa première conférence de presse après son élimination au premier tour de la présidentielle ce jeudi, au cours de laquelle il a lancé un appel à Jean-Luc Mélenchon : « Voyons nous rapidement, avant même le deuxième tour pour faire gagner la gauche aux législatives. Je lui propose d’additionner nos voix. La gauche peut l’emporter ».
Philippe Poutou appelle à voter contre Marine Le Pen
«Non Marine Le Pen n'est pas l'alliée des classes populaires. Pas une voix pour Le Pen !» ; «Pas une voix pour le programme raciste et ultra-réactionnaire de Le Pen ! Tou·te·s dans la rue contre l'extrême droite !». Dans une série de messages publiés sur son compte Twitter, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste a appelé, sans ambage, à voter contre la candidate du RN Marine Le Pen.
Les suffrages d’un bureau de vote parisien annulé
Le Conseil constitutionnel a annulé «l'ensemble des suffrages exprimés dans le bureau de vote n° 15 du douzième arrondissement de Paris, dans lequel 1252 suffrages ont été exprimés». «Le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté, lors de son passage, qu'aucun membre du bureau de vote n'était présent. Une telle irrégularité étant de nature à entraîner des erreurs et à favoriser la fraude», précise la décision.
Macron: démonter les éoliennes, comme veut Le Pen, serait «une aberration»
Démonter les parc éoliens existants, comme le projette Marine Le Pen, serait «une aberration», a estimé Emmanuel Macron sur France Bleu, lors d'une visite au Havre pour faire campagne sur l'écologie.
«Sortir du renouvelable est une aberration complète, nous serions le seul pays au monde à le faire», s'est-il insurgé. «Dans le projet de Madame Le Pen, avec stupeur, j'ai en effet découvert (...) qu'on dépenserait des centaines de millions d'euros à démonter des éoliennes existantes, ce qui, je dois le dire, est un usage de l'argent du contribuable qui m'interroge», a-t-il ajouté, à dix jours du second tour de la présidentielle.
Tensions à la Sorbonne
Le prestigieux établissement est bloqué depuis hier par des étudiants regrettant la qualification d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. La police installe en ce moment une barrière autour de l’édifice, malgré la pression de la rue. Elle a due recourir à des projectiles et des gaz lacrymogènes. Selon des étudiants, la chapelle aurait même été profanée et le bâtiment dégradé.
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Jean Lassalle a «fait trois chèques de 10 euros» au PS, à LR et à EELV pour les aider à rembourser leur campagne
Au micro d’André Bercoff sur SudRadio, Jean Lassalle a dévoilé avoir fait trois chèques de 10 euros à LR, au PS et à EELV pour leur permettre de rembourser leur frais de campagne. «Au début, il y avait un petit brin d’ironie, de sourire. Puis, par bonheur, j’avais le trésorier à mes côtés. (…). J’ai jamais dit à personne le montant, mais je vous le dis. Au fond, je me suis dit qu’il y avait ce sourire, mais au fond ces candidats ont été malheureux. (…) Pourquoi ne pas faire un geste pour montrer qu’il y a un peu d’humanité. J’ai fait trois chèques de 10 euros à chacun».
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La prime de pouvoir d'achat «portée jusqu'à 6000 euros dès cet été»
«Le pouvoir d'achat, ce sont des prix et c'est un salaire. Et je pense que la principale mesure pour continuer à répondre aux problèmes de pouvoir d'achat, c'est de continuer à créer des emplois et d'arriver au plein emploi dans notre pays», a expliqué le président-candidat. Développant sa mesure du «dividende salarié», il a assuré que son ambition «dès cet été, c'est la porter jusqu'à 6000 euros sans charges pour l'employeur, et sans impôt pour le travailleur, le salarié. Ce qui va vous permettre de faire en sorte que lorsque les actionnaires s'enrichissent parce que l'activité est bonne, le patron soit obligé de verser soit un intéressement participation, soit la prime pouvoir d'achat jusqu'à 6.000 euros».
«Le dividende salarié» est «une refonte du pacte social», selon Emmanuel Macron
Interviewé par un auditeur de France Bleu, Emmanuel Macron a rappelé sa mesure de «dividende salarié». «Je veux mettre en place le dividende salarié, qui est une refonte du pacte social dans l’entreprise. Quand une entreprise marche bien, elle verse du dividende à ses actionnaires ; mais l’entreprise, elle tourne aussi avec ses travailleurs. Il doit y avoir en contrepartie soit de l’intéressement, soit le versement d’une prime de pouvoir d’achat.»
Emmanuel Macron veut «créer une filière capable de recycler les matériaux»
Interrogé par un auditeur, Emmanuel Macron veut «créer une filière capable de recycler les matériaux». «Si l'on veut réussir notre transition climatique, on doit savoir beaucoup mieux recycler. C'est bon pour le pouvoir d'achat, c'est bon pour le climat, et enfin c'est un élément de souveraineté. (…) Nous avons pris des lois pour le recyclage ces dernières années. Le défi que nous avons dans les prochaines années va être d'avoir de plus en plus de matériel recyclable dans certaines structures mais surtout de créer une filière capable de recycler ces matériaux». Il a notamment cité l’investissement de 850 millions d’euros par l’américain Eastman en Seine-Maritime.
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Emmanuel Macron veut créer «50 grands parcs éoliens» en mer
«On va continuer d’avancer technologiquement.On est en train d’améliorer nos techniques pour que ce soit de plus en plus rentable et perfectibles. Le délai de référence est 20 ans. ça crée un remue-ménage dans un écosystème qui se reconstruit dans les 18 à 36 mois après, environ. L’objectif est d’améliorer les techniques pour qu’on ait des interventions de moins en moins fréquentes. L’objectif est d’avoir 50 grands parcs d’éoliennes», a expliqué Emmanuel Macron. «Le projet de Madame Le Pen est de stopper les énergies renouvelables et de remplacer les centrales nucléaire. Cela n’a pas de sens parce que si nous décidons aujourd'hui d’en construire, elle arrivera au plus tôt en 2035», a assuré le président-candidat.
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«Ce n’est pas aider l’Ukraine que de rentrer dans l’escalade verbale», assure Emmanuel Macron
Sur France Bleu, Emmanuel Macron a répondu à Volodymyr Zelensky qui lui reproche de ne pas utiliser le terme de génocide comme Joe Biden. «La France est le pays qui a le plus, entre 2010 et 2014, aidé l’Ukraine à s’équiper pour se défendre. Les mots ont un sens et il faut tous être très prudents et il faut éviter à tout prix l’escalade, et protéger les Françaises et les Français contre une extension de la guerre». «II faut que tout le monde sache garder raison. Ce n’est pas aider l’Ukraine que de rentrer dans l’escalade verbale sans en tirer toutes les conséquences». «Le mot de génocide a un sens, il doit être qualifié par des juristes, pas par des politiques», a-t-il ajouté.
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Emmanuel Macron est l’invité de France Bleu jusqu’à 14h
Le président-candidat est l’invité de France Bleu pendant une heure et répond aux questions de Wendy Bouchard au Havre.
Élisabeth Borne à Matignon, la petite musique qui agite déjà la majorité
Le nom de l’actuelle ministre du Travail est dorénavant cité avec insistance pour devenir première ministre en cas de réélection d’Emmanuel Macron.
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Présidentielle 2022: Emmanuel Macron accueilli au Havre par Édouard Philippe
Le président-candidat vient d'arriver au Havre où il doit parler écologie. Après avoir été accueilli par son ex-Premier ministre, Edouard Philippe, Emmanuel Macron s'est mêlé à la foule.
Le service d’ordre d’Emmanuel Macron traine à son tour un opposant politique par terre
Marine Le Pen dévoilait sa stratégie diplomatique en cas de victoire. Au cours de la conférence de presse, une militante a blessé un policier, puis a été exfiltrée manu militari, en étant d'abord plaquée au sol par un homme, puis traînée sur plusieurs mètres par un autre, jusqu'à une sortie. Pendant le meeting d’Emmanuel Macron à Strasbourg, un militant a été également été entrainé au sol par le service d’ordre du président-candidat.
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Des étudiants bloquent l’entrée de Sciences Po à Paris
Après le blocage de la Sorbonne hier, des étudiants de Sciences Po bloquent l’entrée de la rue Saint-Guillaume à Paris à l’aide de barrières et de poubelles. Des «slogans anti-fascistes» seraient affichés pour dénoncer la qualification de Marine Le Pen au second tour face à Emmanuel Macron. «Sporadiquement, des étudiants sortent - pour certains cagoulés - et permettent à d’autres d’entrer rejoindre les occupants. À un confrère du service public, l’un lance : «baisse ta caméra, fils de pute - pose la, enculé (sic)»», relate notre journaliste. «Des policiers quadrillent le périmètre et stationnent devant les portes d’entrées de l’université rue Cujas», ajoute-t-il.
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Valérie Pécresse, du rêve de la nouvelle France à l’effacement de la droite
Rivale potentielle d’Emmanuel Macron en décembre dernier, la candidate LR a finalement obtenu le score miniature de 4,78 %. Les facteurs de la déroute sont nombreux et de natures différentes.
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Une rose, une lettre, une visite... Quels ont été les premiers gestes des présidents de la République ?
Dans la Ve République, les présidents sont investis lors d'une cérémonie très protocolaire. Néanmoins, après celle-ci les nouveaux chefs de l'État en profitent pour effectuer un geste ou une visite plus symbolique.
Emmanuel Macron se rendra vendredi à la cathédrale Notre-Dame de Paris
Selon nos confrères d’Europe 1, Emmanuel Macron se rendra demain à la cathédrale Notre-Dame de Paris, trois ans jour pour jour après l’incendie qui a ravagé l’édifice les 15 et 16 avril 2019. Un symbole important en plein week-end de Pâques, l’une des plus grandes fêtes du christianisme. Une fois sur place, le président de la République «échangera avec les compagnons et les entreprises qui mettent leur savoir-faire au service de la reconstruction de la cathédrale».
Il sera accompagné du général Georgelin, président de l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame, l'architecte en chef des monuments historiques Philippe Villeneuve et enfin, Monseigneur Chauvet, recteur de la cathédrale.
Emmanuel Macron a-t-il tenu ses promesses ?
Le Figaro a vérifié l’application des nombreuses promesses du président-candidat depuis son élection en 2017.
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Jean Castex à La Réunion pour «convaincre» les mélenchonistes et les abstentionnistes
Jean Castex est arrivé jeudi à La Réunion, département d'Outre-mer le plus peuplé, afin de «convaincre» les électeurs qui ont plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour et les abstentionnistes de voter pour Emmanuel Macron qui a perdu des voix par rapport à 2017. Au cours de son séjour, le premier ministre entend s'adresser «à ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon», qui a obtenu plus de 40% des voix au premier tour, un bond spectaculaire de 16 points par rapport à il y a cinq ans.
«Et il y a eu aussi les abstentionnistes à La Réunion, auxquels je veux également m'adresser», a ajouté le chef du gouvernement devant la presse, près d'un électeur sur deux ayant boudé les urnes au premier tour à La Réunion (46,36%). Si la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a progressé d'un point par rapport à 2017 pour frôler les 25%, Emmanuel Macron a cédé du terrain sur l'île en reculant d'un point à 18%, contrairement à son score national qui a progressé depuis cinq ans.
Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen animé par Léa Salamé et Gilles Bouleau
Les journalistes Léa Salamé, pour France 2, et Gilles Bouleau, pour TF1, animeront le débat de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen le 20 avril à 21h00, ont annoncé les chaînes jeudi. Gilles Bouleau est le présentateur du JT de 20h00 de TF1 depuis 2012. Léa Salamé, elle, est la coprésentatrice d'Elysée 2022, l'émission de première partie de soirée qu'a consacrée France 2 à la présidentielle ces derniers mois.
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Outre France 2 et TF1, qui l'organisent, le débat sera diffusé simultanément par les chaînes d'information en continu LCI et franceinfo. Organisé quatre jours avant le deuxième tour, le 24 avril, il sera réalisé par Didier Froehly, un des grands noms de la réalisation télé, ont précisé les chaînes. En 2017, près de 16,5 millions de téléspectateurs avaient regardé le débat de l'entre-deux tours, déjà entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, sur l'ensemble des chaînes qui le diffusaient. C'était moins que lors des éditions de 2007 et 2012.
La France est-elle devenue ingouvernable ?
Pour le sondeur Mathieu Gallard, on assiste à une recomposition de la vie politique autour de trois pôles: un pôle de gauche radicale, un pôle libéral, et un pôle national-identitaire dominé par Marine Le Pen. L'assise électorale des prochains présidents risque donc d'être de plus en plus étroite, explique-t-il.
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Avec le RIC, il sera possible de faire voter les français sur la sortie du nucléaire ou la PMA, confirme Philippe Olivier
Le conseiller de Marine Le Pen était invité ce matin sur France Info à détailler les modalités du référendum d’initiative citoyenne, au programme de la candidate.
Sortie du nucléaire, mariage pour tous ou PMA… «Si les français le souhaitent, une loi pourra être proposée à l’abrogation par le peuple», a détaillé Philippe Olivier en précisant que l’Assemblée Nationale devrait détailler les sujets qui pourront être abordés. Même raisonnement concernant la préférence nationale, mesure phare de Marine Le Pen. «Il ne faut pas prendre les français pour des idiots», a cependant tempéré Philippe Olivier qui estime que si «les français se donnent des représentants pour une vision nationale», il n’y a pas de raison qu’ils proposent des lois opposées.
La profession de foi de Le Pen finalement homologuée, mais avec des «réserves»
La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) a finalement décidé «d'homologuer» la profession de foi de Marine Le Pen, déjà imprimée, mais en maintenant ses «réserves» sur la mention «source ministère de l'Intérieur», associée à des chiffres sur l'insécurité et l'immigration. Le «gendarme» de la campagne, qui a rendu sa décision mercredi soir après avoir entendu des représentants de la candidate du Rassemblement national, «déplore» que cette dernière «ait décidé de procéder à l'impression» du document avant de l'avoir soumis «à la procédure d'homologation prévue».
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Mais «compte tenu de la nature et de la portée» des réserves et de «l'impossibilité matérielle de procéder à une nouvelle impression» en raison d'une pénurie de papier, il estime qu'un rejet de la profession de foi «aurait des conséquences disproportionnées». Celui-ci exposerait «les électeurs au risque de ne pas disposer d'un exemplaire écrit des déclarations pour les deux candidats (...), alors que l'envoi de ces déclarations constitue une garantie importante du scrutin», poursuit la Commission.
72% des Français comptent aller voter au second tour
Selon un sondage CSA pour Cnews publié ce matin, 72 % des Français veulent aller voter au second tour. Plus l’âge des personnes sondées est grand, plus ces dernières ont l’intention de prendre part au vote. 82 % des plus de 65 ans veulent voter contre 63 % des 18-24 ans et 59 % des 25-34 ans. Autre enseignement de ce sondage, 47 % des électeurs LFI s’abstiendront, comme 23 % des sympathisants LR et EELV.
Voile : Emmanuel Macron «a été cohérent», selon Gabriel Attal
Interrogé sur la rencontre d’Emmanuel Macron avec une femme voilée à Strasbourg, Gabriel Attal sur LCI affirme que sur le sujet du voile, Emmanuel Macron «a été cohérent». «Les choses sont très claires : contrairement à Madame Le Pen, nous ne voulons pas interdire le voile en France», a-t-il déclaré sur LCI.
Avant d'ajouter : «Dès lors qu'une femme décide de son libre arbitre de porter le voile, que ça ne lui est pas imposé, (...) elle doit pouvoir porter le voile.» «Il ne faut pas avoir beaucoup parlé avec des policiers pour considérer que leur priorité serait de traquer (...) les femmes qui portent le voile dans la rue pour le leur arracher», a poursuivi le porte-parole du gouvernement. Et d'attaquer Marine Le Pen : «Elle confond islam et islamisme. Elle s'en prend à l'islam sans s'en prendre à l'islamisme.»
«Éric Zemmour est allé plus à droite que Marine Le Pen», dénonce Robert Ménard
«Éric Zemmour est allé plus à droite que Marine Le Pen», assure Robert Ménard, maire de Béziers et proche de Marine Le Pen. «Je pense que ces excès de langages expliquent ses 7% et que Marine Le Pen a tout intérêt à se tenir éloignée de ça. Mais je ne confonds pas Eric Zemmour et les gens qui ont voté pour lui».
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Le «Gouvernement d’union nationale» pourrait intégrer Éric Ciotti ou François-Xavier Bellamy, estime Philippe Olivier
«L’union nationale, c’est fait pour associer des gens qui ne sont pas de notre parti politique, nous n’avons pas une vision partisane», a fait savoir le conseiller de Marine Le Pen.
Parmi ceux qui pourraient être intégrées, Philippe Olivier a estimé que des personnalités des Républicains comme le maire de Nice ou François-Xavier Bellamy seraient les bienvenues tout comme les personnes «de droite, de gauche ou d’ailleurs pour peu que leur démarche ne vise pas à dénaturer la cohérence profonde de notre projet».
Sur la possibilité d’intégrer Éric Zemmour à cette union, Philippe Olivier a considéré que l’ancien candidat n’en avait «pas manifesté la volonté».
Gabriel Attal revient sur la réforme des retraites d’Emmanuel Macron
Sur LCI, face à Elisabeth Martichoux, le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal a rappelé qu’Emmanuel Macron «n'exclut par principe aucun référendum sur aucune réforme par avance», notamment sur les retraites. Pour continuer de pouvoir payer les pensions, il y a trois options, selon lui. « Le premier choix, c’est de baisser les pensions » ; « la deuxième possibilité, c’est augmenter les impôts sur ceux qui travaillent », a-t-il dit, expliquant que le président-candidat se refuse à ces deux contraintes. Ce qui reste donc, c’est l’allongement de la durée du travail pour financer le système.
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Philippe Poutou moque Valérie Pécresse
Sarcastique, le candidat du NPA a publié un tweet fortement relayé expliquant que «pour aider mon ex-collègue Pécresse qui doit faire face à de grosses difficultés financières, liées à une surestimation de ses capacités, si ça peut l’aider, je veux bien lui prêter ma 308 pendant quelques jours».
La priorité nationale n’est «pas contraire à l’état de droit», selon Franck Allisio
«La priorité nationale est appliquée dans la fonction publique, chez les avocats, le simple fait de réserver le droit de vote aux Français est déjà une priorité nationale. Elle n’est pas contraire à l’état de droit», assure le porte-parole de Marine Le Pen, Franck Allisio. «Avec la priorité nationale, le législateur autorisera la priorité nationale. C’est-à-dire que si une employeur préfère embaucher un Français plutôt qu’un étranger ce sera possible. Monaco, la Suisse ont la priorité nationale inscrit dans leurs constitutions, ça ne fait pas d'eux des dictatures».
«On est toujours pris dans ce piège», explique François Bayrou à propos du voile
«On est toujours pris dans ce piège», explique François Bayrou à propos du voile. «Il est en empathie avec la jeune femme dans les rues de Strasbourg. On peut avoir une émotion personnelle dans une rencontre. Ce signe touche au rapport entre les hommes et les femmes, mais il y a aussi des destins individuels».
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Le Rassemblement national ne souhaite plus sortir de l’Union européenne, affirme Philippe Olivier
A la question posée sur France Info : «L’objectif est-il toujours de sortir de l’Union européenne ?», le conseiller spécial de Marine Le Pen a répondu fermement : «Non, pas du tout».
«Nous sommes pour réformer l’Europe», a développé Philippe Olivier estimant avoir de nouveaux «alliés puissants au pouvoir» au sein de l’Union et reconnaissant que «l’euro est devenu un outil de relance».
«Il ne faut pas exclure le référendum», assure François Bayrou
François Bayrou, répondant à Apolline de Malherbes sur les institutions de la Vème République, a prévenu : «Il ne faut pas exclure les référendum, face à un blocage ou quand ça heurte le sentiment profond de nombreux citoyens. Le référendum est une bonne idée».
L’annonce de la retraite à 65 «a été faite de manière brutale», selon François Bayrou
Sur RMC, François Bayrou, proche soutien du président-candidat juge que «l’annonce de la retraite à 65 ans qui a été faite de manière brutale ne correspond pas à la réalité. Il aurait fallu dire on va tenir compte des carrières longues et de la pénibilité des métiers».
La réforme des retraites de Marine Le Pen «prend en compte la pénibilité», martèle Julien Odoul
Le porte-parole du Rassemblement national était interrogé ce matin par Orianne Mancini sur le programme de la candidate qui fixe l’âge de départ à la retraite en fonction de l’âge d’arrivée dans la vie active et non de la pénibilité du travail. Julien Odoul a notamment défendu que les métiers qui impliquent de commencer à travailler tôt sont «des métiers manuels dans l’immense majorité du temps». «C’est un principe de justice sociale, a t-il poursuivi. Vous avez commencé à travailler tôt, vous partez tôt».
«Le premier déplacement de Marine Le Pen sera à Bruxelles», affirme Julien Odoul
Invité sur Public Sénat, le porte-parole du Rassemblement national Julien Odoul a précisé que si elle est élue, la candidate d’extrême droite se rendrait en priorité «à Bruxelles, pour négocier avec la Commission européenne». «La France va retrouver ses frontières et sa primauté sur le droit européen», a t-il poursuivi, prédisant que l’institution serait «obligée de négocier, du fait du vote populaire»..
«Le couple franco-allemand est une chimère depuis longtemps», dénonce Franck Allisio
Sur France Inter, le porte-parole du Rassemblement national et conseiller de Marine Le Pen, Franck Allisio estime que «le couple franco-allemand est une chimère depuis longtemps, l'Allemagne décide et la France suit». «L’Union européenne c’est 27 pays, pas uniquement la France et l'Allemagne», a-t-il ajouté expliquant que l’UE est «une coopération d’Etats libres».
«La peine de mort pourrait passer par référendum»
Face à Caroline Roux sur France 2, Marine Le Pen a décrypté ses propositions de modifications de la Constitution : «Je propose aux Français d’y apporter quelques modifications et complémentarités». «La peine de mort pourrait passer par un référendum. Mais les Français ne voterons pas la peine de mort, parce qu’ils veulent la perpétuité réelle. Tout pourrait être proposé par le référendum d’initiative citoyenne, sauf ce qui atteindrait à la Constitution et à ce qui est de vitale importance pour notre pays».
«L'Occident aurait beaucoup à perdre si, à l'avenir et après la guerre, la Russie s'associait avec la Chine», assure Marine Le Pen
La candidate nationaliste a dévoilé sa vision diplomatique hier. Elle plaide notamment pour un rapprochement Otan-Russie «après la guerre et quand un traité de paix sera signé». «L'Occident aurait beaucoup à perdre si, à l'avenir et après la guerre, la Russie s'associait avec la Chine. Ces deux puissances constitueraient un danger majeur pour l'Europe», a-t-elle assuré. «La raison veut que nous recherchions à éviter cette imbrication».
Les baisses de TVA de Marine Le Pen coûteraient 20 milliards et demi
Sur France 2, Marine Le Pen a budgété deux mesures : la baisse de la TVA sur les produits de premières nécessité «nous travaillerons avec la grande distribution. Cela coûterait 8 milliards et demi que je finance par une taxe de 33% sur les rachats d’actions, qui sont une méthode spéculative» ; et la baisse de 20% à 5.5% sur les énergies qui se chiffrerait à «12 milliards d’euros».
«On n'a jamais eu un président qui jamais fait autant preuve d’autoritarisme qu’Emmanuel Macron», juge Marine Le Pen
Interrogée sur France 2 sur les accusations d’autoritarisme, formulées par Emmanuel Macron, Marine Le Pen a assuré que «on n’a jamais eu un président qui a fait preuve d’autant d’autoritarisme qu’Emmanuel Macron. C’est l’homme de la répression brutale de toutes les manifestations – d’ailleurs pas seulement des « gilets jaunes », mais aussi de la manifestation des pompiers. Il est quand même l’homme qui a jeté des policiers contre des pompiers».
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Santé : Emmanuel Macron envisagerait le remboursement de l’orthodontie, le tiers-payant intégral et le maintien du salaire en cas d’arrêt maladie
Emmanuel Macron pourrait présenter de nouvelles propositions sur la santé dans les prochains jours selon les informations des Echos dans une fin de campagne dominée par la protection économique et sociale. Le président-candidat envisagerait le remboursement total des frais d’orthodontie sans reste à charge comme mis en place sous son précédent quinquennat pour les lunettes, prothèses auditives et dentaires sur le quinquennat précédent.
L’actuel hôte de l’Elysée pourrait également proposer d’aller plus loin sur le tiers-payant avec une dispense de la part de l’Assurance maladie mais aussi de la complémentaire santé. Quant aux arrêts maladie, l’employeur pourrait être obligé de maintenir systématiquement le salaire de l'employé arrêté en avançant les indemnités de l’Assurance maladie.
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Le programme de la journée de Marine Le Pen
Longue journée en perspective aussi pour Marine Le Pen : invitée de l'émission «Les Quatre vérités» sur France 2 à 07h30, elle répondra en début d'après-midi aux lecteurs de La Provence avant de tenir un meeting en soirée au parc des expositions d'Avignon. Elle n'est arrivée qu'en troisième position (près de 19% des voix) dimanche dans la cité des papes, 18 points derrière le leader insoumis et juste derrière Emmanuel Macron. Mais dans l'ensemble du département du Vaucluse, la candidate RN a pris le large avec près de 30% des suffrages.
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Lors d'un entretien avec BFMTV mercredi, elle a dit faire «le maximum» pour cette campagne de l'entre-deux-tours, affirmant qu'elle était «en campagne depuis 30 semaines, lui (Emmanuel Macron, NDLR) depuis 3 jours». Elle a de nouveau appelé à la nécessaire «mobilisation» de son électorat, essentiellement populaire.
Interrogé sur le débat du 20 avril avec le président sortant, temps fort traditionnel avant le second tour, elle a tenté de minimiser sa portée. «C'est un moment important mais une élection ne se joue pas uniquement sur un débat» même si en 2017 sa prestation n'avait pas été «particulièrement réussie», a-t-elle reconnu. Aujourd'hui, «je l'aborde très sereinement», a-t-elle affirmé.
Ce qu’il faut retenir de la journée de mercredi
La campagne se poursuit avec un objectif clair : mobiliser les troupes dans la dernière ligne droite mais aussi et surtout convaincre les indécis et les 12,8 millions de personnes qui se sont abstenues dimanche. Si les sondages donnent pour l'instant Emmanuel Macron vainqueur (53 à 55%), le match retour s'annonce beaucoup plus serré qu'en 2017.
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Un déplacement consacré à l'écologie pour Emmanuel Macron, le premier grand meeting de l'entre-deux-tours dans le sud pour Marine le Pen: les deux finalistes de la présidentielle remontent au front jeudi dans une campagne menée tambour battant avant le second tour du 24 avril. Pouvoir d'achat, réforme des retraites, diplomatie et construction européenne: le président-candidat et la candidate nationaliste multiplient les fronts depuis lundi, défendant des projets radicalement différents en répliquant aussitôt aux attaques du camp d'en face.
Selon le baromètre Ipsos publié mercredi, 59% des électeurs ayant voté Jadot au premier tour pourraient mettre le 24 avril un bulletin Macron dans l'urne, 47% pour ceux de la candidate de droite Valérie Pécresse et 37% pour les électeurs insoumis. Pas grand-chose à attendre par contre pour le président-candidat du côté d'Eric Zemmour : 81% d'entre eux choisiraient Marine Le Pen contre seulement 4% Emmanuel Macron.
Le programme de la journée d’Emmanuel Macron
Après une campagne de premier tour en pointillés en raison de la guerre en Ukraine, le président-candidat enchaîne les déplacements en région. Jeudi, il sera accueilli au Havre par son ancien Premier ministre Edouard Philippe, maire de la ville, mais pas tout à fait en terrain conquis puisque la cité portuaire, à l'instar de nombreuses grandes villes, a placé dimanche le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, près de trois points devant Emmanuel Macron.
Après un entretien à France Bleu, le candidat Macron visitera dans l'après-midi le port, plus grande plateforme française pour les conteneurs, avant de se rendre à l'usine de production d'éolienne en mer Siemens Gamesa. Objectif : défendre les énergies renouvelables et particulièrement les éoliennes, sous le feu des critiques de la candidate RN.
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Mais aussi s'adresser aux électeurs à la fibre écologique, notamment à gauche, souvent sensibles à la ligne plus radicale de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (21,95%) par rapport au «modéré» Yannick Jadot (4,63%). «Nul n'est propriétaire de ses voix» et «je parle au peuple français», a souligné le président-candidat mercredi soir sur TF1. Rappelant sa volonté d'«écouter et convaincre», il a répété qu'il dévoilerait les amendements à son programme «dans les prochains jours».
Bonjour et bienvenue sur ce live
Suivez la campagne du second tour entre les deux qualifiés, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Minute par minute, Le Figaro vous accompagne au plus proche des candidats jusqu’au vote décisif du 24 avril.
L'élection de Marine Le Pen conduirait-elle à une sortie de la France de l'Union européenne ?
Marine Le Pen raconte-t-elle des «carabistouilles» comme l'a affirmé Emmanuel Macron ? Si le Rassemblement national a acté, à partir d'avril 2019, l'abandon du Frexit et la sortie de la zone euro de son programme, le camp du président candidat ne cesse d'alerter, depuis le début de la campagne d'entre-deux-tours, sur le projet qu'aurait Marine Le Pen de sortir de l'Union européenne. «Le projet de l'extrême droite est un projet où se cache la sortie de l'Europe», a affirmé le président candidat en déplacement à Strasbourg ce mardi 12 avril. «Elle veut sortir de tous les traités fondateurs de l'Union européenne», a ajouté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur Cnews déclarant que son projet était de «sortir» de l'UE. Quel est le projet européen de Marine Le Pen ? Les mesures qu'elle propose ont-elles pour objectif in fine de quitter l'Union européenne ? Ou pourraient-elles produire malgré tout un Frexit ? Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous:
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Marine Le Pen appelle «à faire barrage» à Emmanuel Macron
Lors de son meeting depuis Avignon, Marine Le Pen a affirmé qu’elle réintègrerai «les 15.000 soignants expulsés comme des malpropres» car non-vaccinés. Autre proposition de la candidate RN: deux nouveaux sièges au Conseil de sécurité de l’ONU pour le Sénégal et l’Inde.
«Ne vous laissez pas dicter votre vote, a-t-elle appelé à la fin de sa prise de parole. Je vous propose de faire de ce 24 avril un printemps français, un printemps pour chacun d’entre vous. Un printemps français pour une France plus fraternelle, une France plus ressourcée dans ces valeurs. Il reste 10 jours pour convaincre, 10 jours pour vaincre. Toutes les voix vont compter. La ligne d’arrivée est en vue et les derniers mètres vont être les plus difficiles.» La députée RN a pressé les Français de «faire barrage à Emmanuel Macron»: «Ne doutons pas dans la victoire, elle n’a jamais été aussi proche».
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Depuis Avignon, Marine Le Pen oppose «le bloc populaire contre le bloc élitaire», «le peuple contre l’oligarchie»
Depuis Avignon, Marine Le Pen s’est adressée «aux patriotes de droite, aux patriotes de gauche et autres», sans «détours, sans fards», pour les appeler à la rejoindre: «Notre seul parti, ce sont les Français». La candidate du Rassemblement national donne son premier meeting d’entre-deux-tours dans le Vaucluse, devant 4000 militants.
Marine Le Pen a décrié un «quinquennat qui aura divisé, méprisé, blessé», une «errance malheureuse et coûteuse», dont «il nous faut aujourd’hui réparer les conséquences et parfois, les tragiques, conséquences». La députée a opposé la «vision mondialiste de Macron» à la «vision nationale» de son camp avant d’attaquer vivement ce «candidat-président qui refusa d’être candidat au premier tour pour être président» et, qui, «au deuxième tour veut être seulement candidat en oubliant qu’il est président».
Marine Le Pen a également appelé à «faire barrage à un nouveau quinquennat de désolation sociale», distinguant le «bloc populaire contre le bloc élitaire», le bloc de «ceux qui considèrent le peuple comme souverain et le bloc de ceux qui confient le pouvoir aux techniciens» et de conclure: «Bref, le peuple contre l’oligarchie».
L'ancien candidat communiste à la présidentielle, Robert Hue, appelle à voter Macron
L'ancien candidat communiste à la présidentielle en 1995 et 2002 Robert Hue sort de son silence politique pour appeler à voter Emmanuel Macron au second tour, comme il confie l'avoir fait dès le premier tour, ainsi qu'en 2017, dans une déclaration transmise à l'AFP. «L'abstention entraîne sans équivoque le risque majeur de favoriser l'extrême droite», écrit-t-il. «Des millions de Français qui se situent à gauche ne sont-ils pas aujourd'hui dans un cas de figure où l'intérêt supérieur de la France et de la démocratie appellent - sans se renier - à prendre en conscience leur responsabilité en votant Emmanuel Macron?»
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Fabien Roussel ne met «aucune condition» à une rencontre avec Jean-Luc Mélenchon
Interrogé sur RTL, Fabien Roussel a réitéré son appel à Jean-Luc Mélenchon, en vue des élections législatives. «Jean-Luc Mélenchon a une responsabilité, c’est lui qui détient la clé, c’est lui qui aujourd’hui est l’homme fort et qui peut décider de nous réunir demain, ou pas», a indiqué le candidat malheureux à la présidentielle. «Je souhaite que l’on puisse se rencontrer, je n’y mets aucune condition, aucun préalable, a encore ajouté le communiste. Pour l’instant je n’ai pas eu de proposition. Moi je suis prêt à discuter de tout.»
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Assesseurs absents, vote au domicile du maire... 22 bureaux de vote épinglés pour des irrégularités
Mais que s'est-il passé dimanche à l'École maternelle de la rue de Reuilly, dans le XIIe arrondissement de Paris ? Lors de son passage sur place, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel indique avoir constaté «qu'aucun membre du bureau de vote n'était présent». «Une telle irrégularité étant de nature à entraîner des erreurs et à favoriser la fraude, il y a lieu d'annuler l'ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau», conclut l'institution de la rue Montpensier. Et tant pis pour les 1252 électeurs qui ont glissé leur bulletin dans l'urne du bureau de vote n°15 de cet arrondissement parisien : leur voix ne sera pas décomptée dans les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle, rendus hier par le Conseil constitutionnel. En tout, les Sages ont écarté les résultats obtenus dans 22 bureaux de vote, pour un total de 10.216 suffrages exprimés - soit à peine 0,02 % des plus de 35 millions de suffrages exprimés au total, rien qui ne puisse infléchir le résultat final de ce premier tour.
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Le Pen se plaint «d'interviews annulées suite au refus d'Emmanuel Macron»
La candidate du RN, Marine Le Pen, a regretté jeudi sur Twitter «une série d'émissions et d'interviews dans la presse annulées suite au refus d'Emmanuel Macron d'y participer», notamment dans Paris Match, L'Opinion ou sur C8. «Je regrette l'attitude de mon concurrent qui prive les Français d'un débat démocratique libre et ouvert», a dénoncé la candidate d'extrême droite. La directrice de la rédaction de Paris Match, Caroline Mangez, a expliqué que «nous avions dès le départ fait le choix éditorial de proposer des interviews aux deux candidats finalistes au second tour de la présidentielle». «Le président Emmanuel Macron ayant finalement décliné notre proposition, par souci d'équité, nous avons prévenu Madame Le Pen que nous retirions notre proposition. Nous aurions procédé de la même manière si Marine Le Pen nous avait fait faux bond», a-t-elle indiqué à l'AFP.
Dans le quotidien L'Opinion, «dans l'entre-deux tours, on s'est fixé comme règle de ne pas donner la parole de façon déséquilibrée à l'un ou l'autre. On a reçu lundi 11 avril la tribune de Marine le Pen sur la démocratie sociale pour une publication mercredi. On a sollicité l'Élysée. Comme on n'a pas eu de réponse de leur part, on a appliqué notre règle et on a décidé de ne pas publier la tribune de Marine Le Pen», a dit à l'AFP Rémi Godeau, rédacteur en chef du journal. Sur C8, le RN s'est plaint de l'annulation de la participation de Marine Le Pen à l'émission Face à Baba de Cyril Hanouna mercredi soir, par «respect des temps de parole» car Emmanuel Macron «a décliné l'invitation». Cyril Hanouna a expliqué la situation à ses téléspectateurs mardi soir. Le Face à Baba avec Marine Le Pen est «ou annulé, ou reporté». «Emmanuel Macron pour l'instant n'a pas donné son accord pour faire l'émission». «Il y a un problème d'équité, on est regardé par l'Arcom, on ne peut pas faire deux heures avec Marine Le Pen si on ne fait pas deux heures avec Emmanuel Macron», a-t-il poursuivi.
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Nucléaire, éolien... Que proposent Emmanuel Macron et Marine Le Pen en matière d'énergie ?
En pleine flambée des prix de l'électricité et du gaz, causée par la reprise économique post-pandémie et aggravée par la guerre en Ukraine, l'énergie s'annonce comme l'un des thèmes phares de l'entre-deux-tours. Emmanuel Macron est ainsi en déplacement ce jeudi au Havre (Seine-Maritime), pour y parler écologie et notamment énergies renouvelables. Le président-candidat doit y visiter une usine de production d'éoliennes en mer.
Un type d'énergie que le locataire actuel de l'Élysée compte développer s'il est réélu, au contraire de Marine Le Pen, qui s'oppose frontalement à l'éolien. «L'un des points de divergence essentiels est la part qu'ils souhaitent accorder au renouvelable», note Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières (CGEMP) de l'Université Paris-Dauphine. Les deux finalistes à la présidentielle ont en revanche en commun leur volonté de relancer le nucléaire. Le Figaro fait le point sur leurs propositions.
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«Il est impossible de ne faire que du renouvelable, tout comme il est impossible de ne faire que du nucléaire», affirme Emmanuel Macron au Havre
«Le renouvelable est une énergie intermittente, en raison du vent par exemple. Ce n’est pas vrai de dire que le renouvelable peut complètement remplacer une source d’électricité qui elle n’est pas intermittente, c’est-à-dire soit le gaz, soit le charbon, soit le nucléaire. Et la seule décarbonée parmi celles ci, c’est le nucléaire», a déclaré Emmanuel Macron, jeudi, depuis l’usine d’éoliennes Siemens-Gamesa, au Havre.
«On a besoin du nucléaire en France pour avoir une électricité décarbonée, a poursuivi le président-candidat. On va continuer à investir pour conserver le parc et on va investir pour créer six tranches nouvelles et on met à l’étude huit paires de nucléaires supplémentaires. Ce nucléaire on en a besoin pour conserver notre souveraineté.» Emmanuel Macron a également promis, de nouveau, d’investir «massivement» sur le renouvelable: «La France a du retard parce qu’historiquement on est partis plus tard que d’autres, les Allemands sont partis avant nous. Et puis, nos procédures sont très longues. On veut réinvestir massivement, raccourcir les délais en prenant des lois de simplification. Je propose de créer 50 parcs d’éoliens en mer d’ici 2050, c’est 40 gigawatts. On le fera en les produisant ici, avec vous». Le président-candidat a également répété qu’il était, selon lui, impossible «de ne faire que du renouvelable» tout comme il était impossible de «ne faire que du nucléaire».
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Présidentielle 2022 : Marine Le Pen peut-elle interdire le port du voile islamique dans l'espace public ?
Invitée de France inter mardi, la candidate du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a réaffirmé sa volonté d'interdire totalement le port du voile dans l'espace public. Aucune distinction entre simple hijab (voile islamique couvrant les cheveux), niqab ou burqa (différentes formes de voile intégral) n'est faite par la candidate qualifiée pour le second tour de la présidentielle 2022. Concrètement, il ne serait donc plus légal de porter un voile islamique dans la rue, les commerces, les restaurants, les transports publics (mais pas dans un domicile privé ou à la mosquée par exemple). En février dernier, la députée RN avait d'ores et déjà déposé une proposition de loi «visant à combattre les idéologies islamistes». Son article 10 visait «l'interdiction dans l'espace public des tenues islamistes». Si le mot «voile» n'était pas spécifié, Marine Le Pen a déjà confirmé sur France Inter, le 8 avril, que «le voile est inclus dans cette loi». La candidate RN a également précisé qu'elle ferait appliquer cette mesure par le biais d'une «amende».
Le même jour, le président-candidat Emmanuel Macron avait dénoncé ce projet, sur le média Brut, comme contraire au principe de «laïcité» en France : «Si la candidate d'extrême droite Marine Le Pen interdit le voile, de par notre Constitution, elle va devoir interdire la kippa, elle va devoir interdire la croix, elle va devoir interdire les autres signes religieux». «Cette interdiction du voile n'est pas fondée sur le concept de laïcité. Elle est fondée sur la lutte contre les idéologies islamistes», lui a rétorqué Marine Le Pen ce mardi sur France Inter. Pour autant, même si elle était fondée sur un autre principe que celui de la laïcité, une telle mesure serait-elle applicable en France ? En particulier, en fondant son projet de loi non pas sur la laïcité, mais sur «la lutte contre les idéologies islamistes», au même titre que d'autres idéologies comme le nazisme, Marine Le Pen aurait-elle moins de chance d'être censurée par le Conseil constitutionnel ? Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous:
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Tous les électeurs de Mélenchon ne sont pas «islamogauchistes», selon Marine Le Pen
Dans la bataille de l'entre-deux tour, la candidate tente de rallier des électeurs du leader de LFI, arrivé troisième au premier tour dimanche avec près de 22% des voix. Interrogée jeudi sur France 2 sur le fait qu'elle ait par le passé qualifié des Insoumis d'«islamotrotskistes», Marine Le Pen a considéré qu'«il y en a effectivement, qui sont islamogauchistes d'ailleurs, pas troskistes». «Jean-Luc Mélenchon, dans les dernières années, lui qui était très attaché à la laïcité, a dérivé vers une complaisance à l'égard de l'islamisme, mais tous ses électeurs ne sont pas sur cette ligne-là», a-t-elle ajouté.
Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche soir ses électeurs à ne «pas donner une seule voix» à Marine Le Pen au second tour qui l'opposera à Emmanuel Macron. Mercredi, il a lancé la consultation de ses quelque 310.000 soutiens en vue du second tour, avec trois options de vote: abstention, vote blanc, ou vote Emmanuel Macron. La consultation, dont le résultat sera public, s'achève samedi à 20h00. Il a assorti son lancement de quelques commentaires: les deux finalistes «ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu'elle partage avec Emmanuel Macron un ferment dangereux d'exclusion ethnique et religieuse». Marine Le Pen sera en meeting jeudi soir à Avignon, où elle n'est arrivée qu'en troisième position dimanche, avec près de 19% des voix, soit 18 points derrière Jean-Luc Mélenchon.
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Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
«Je vous appelle solennellement à voter le 24 avril pour faire barrage à l'extrême droite et donc au Rassemblement National». Dans un mail daté de ce mercredi 13 avril, la présidente de l'université de Nantes, Carine Bernault, a appelé étudiants et enseignants à voter contre Marine Le Pen, qui affrontera Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle dans dix jours. Soulignant que son message est «inhabituel», mais qu'elle le juge «indispensable au regard des enjeux attachés à ce vote», celle qui préside l'université de Nantes depuis le mois de janvier dernier conclut : «Quel que soit le résultat le 24 avril, vous pouvez compter sur mon engagement pour défendre nos valeurs». Ce mail a rapidement circulé sur Twitter, où il a suscité l'indignation de certains internautes et hommes politiques de droite.
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Des manifestations contre l'extrême droite dans toute la France samedi
Des dizaines de manifestations sont prévues en France samedi pour dire «non» à l'extrême droite, à huit jours du second tour de la présidentielle, à l'appel de nombreuses organisations et de syndicats dont la Ligue des droits de l'Homme, la CGT ou le Syndicat de la magistrature. Ces organisations se retrouveront autour du mot d'ordre «Contre l'extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l'Elysée». A Paris, le cortège partira de la place de la Nation à 14h00, en direction de la place de la République.
«En rejetant Marine Le Pen, il s'agit d'empêcher l'avènement d'un projet de société destructeur de l'Etat de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour. Il s'agit de dénoncer son programme trompeur qui frapperait durement les plus faibles, les plus démunis, les femmes, les personnes LGBTI ou étrangères», expliquent-elles dans un communiqué publié sur le site de la LDH (Ligue des droits de l'Homme). Parmi les nombreux signataires, le Syndicat des avocats de France, la Confédération paysanne, les organisations étudiantes Fage, FSE, MNL et Unef, le syndicat Solidaires, les ONG Oxfam, Greenpeace et Amis de la Terre, les associations Attac, Droit au logement et FCPE, ou encore les mouvements antiracistes MRAP et SOS Racisme.
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François Bayrou pourrait «pourquoi pas» aider Valérie Pécresse à rembourser sa campagne
Interrogé sur la possibilité de venir en aide financièrement à Valérie Pécresse, arrivée sous la barre des 5% et donc non-éligible au remboursement des frais de campagne, François Bayrou a estimé qu'il pourrait, «pourquoi pas», lui venir en aide. «J'ai fait cela assez souvent d'autres fois pour des forces politiques mais personne ne l'a su», a déclaré le président du MoDem sur BFMTV. «Il est totalement anormal que ce soient des instances privées qui décident ou pas d'accorder les moyens nécessaires, par emprunt, à un candidat ou à un mouvement politique», a-t-il estimé.
«Je suis persuadé que LR fera ce qu'il faut à l'égard de Valérie Pécresse, a-t-il indiqué. Mais, en effet, c'est un très grand risque. Nous devrions avoir une instance démocratique sous le contrôle du Parlement relié à la caisse des dépôts et consignations, parce que c'est le bien de tous les Français, qui ait pour mission de garantir les financements de la vie politique avec les précautions nécessaires.»
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Christine Lagarde à Matignon? «J'en perds la voix», dit l'intéressée
La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a refusé jeudi de commenter la rumeur la plaçant parmi les personnalités pour occuper un futur poste de Premier ministre en cas de réélection d'Emmanuel Macron à l'Élysée.
«J'en perds la voix», a répondu la Française à la question sur cette rumeur posée lors de la traditionnelle conférence de presse suivant la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE.
Le président Emmanuel Macron laisse planer le suspense sur la personne qui succédera à Jean Castex à Matignon s'il est réélu le 24 avril.
L'hypothèse d'une nomination de Christine Lagarde circule de fait dans les médias depuis plusieurs mois, bien avant que Emmanuel Macron ne se déclare officiellement candidat pour un second mandat. L'ancien président Nicolas Sarkozy aurait soufflé l'idée à Emmanuel Macron, affirmait le quotidien Les Echos en début d'année et la rumeur n'a pas désenflé depuis.
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Débat présidentiel : comment Marine Le Pen prépare le match retour
Pour réussir cette déterminante étape, l'équipe rapprochée de la candidate a d’ores et déjà choisi de prendre le contre-pied sur à peu près tout ce qui avait été décidé il y a cinq ans pour la même échéance. Lisez la suite de notre décryptage :
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Emmanuel Macron visite le port du Havre
Le candidat-président visite le port du Havre, où il doit échanger avec des ouvriers portuaires. Les journalistes ne sont pas admis pour assister à cet échange, rapporte un reporter local du site Actu.fr.
Avant cet échange, Emmanuel Macron a multiplié les bains de foule après avoir été accueilli par son ancien ministre Edouard Philippe.
La cité portuaire, à l'instar de nombreuses grandes villes en France, a placé dimanche le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, près de trois points devant Emmanuel Macron.
Fabien Roussel lance un appel à Jean-Luc Mélenchon pour les législatives
Fabien Roussel (candidat PCF à la présidentielle), a tenu sa première conférence de presse après son élimination au premier tour de la présidentielle ce jeudi, au cours de laquelle il a lancé un appel à Jean-Luc Mélenchon : « Voyons nous rapidement, avant même le deuxième tour pour faire gagner la gauche aux législatives. Je lui propose d’additionner nos voix. La gauche peut l’emporter ».
Philippe Poutou appelle à voter contre Marine Le Pen
«Non Marine Le Pen n'est pas l'alliée des classes populaires. Pas une voix pour Le Pen !» ; «Pas une voix pour le programme raciste et ultra-réactionnaire de Le Pen ! Tou·te·s dans la rue contre l'extrême droite !». Dans une série de messages publiés sur son compte Twitter, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste a appelé, sans ambage, à voter contre la candidate du RN Marine Le Pen.
Les suffrages d’un bureau de vote parisien annulé
Le Conseil constitutionnel a annulé «l'ensemble des suffrages exprimés dans le bureau de vote n° 15 du douzième arrondissement de Paris, dans lequel 1252 suffrages ont été exprimés». «Le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a constaté, lors de son passage, qu'aucun membre du bureau de vote n'était présent. Une telle irrégularité étant de nature à entraîner des erreurs et à favoriser la fraude», précise la décision.
Macron: démonter les éoliennes, comme veut Le Pen, serait «une aberration»
Démonter les parc éoliens existants, comme le projette Marine Le Pen, serait «une aberration», a estimé Emmanuel Macron sur France Bleu, lors d'une visite au Havre pour faire campagne sur l'écologie.
«Sortir du renouvelable est une aberration complète, nous serions le seul pays au monde à le faire», s'est-il insurgé. «Dans le projet de Madame Le Pen, avec stupeur, j'ai en effet découvert (...) qu'on dépenserait des centaines de millions d'euros à démonter des éoliennes existantes, ce qui, je dois le dire, est un usage de l'argent du contribuable qui m'interroge», a-t-il ajouté, à dix jours du second tour de la présidentielle.
Tensions à la Sorbonne
Le prestigieux établissement est bloqué depuis hier par des étudiants regrettant la qualification d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. La police installe en ce moment une barrière autour de l’édifice, malgré la pression de la rue. Elle a due recourir à des projectiles et des gaz lacrymogènes. Selon des étudiants, la chapelle aurait même été profanée et le bâtiment dégradé.
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Jean Lassalle a «fait trois chèques de 10 euros» au PS, à LR et à EELV pour les aider à rembourser leur campagne
Au micro d’André Bercoff sur SudRadio, Jean Lassalle a dévoilé avoir fait trois chèques de 10 euros à LR, au PS et à EELV pour leur permettre de rembourser leur frais de campagne. «Au début, il y avait un petit brin d’ironie, de sourire. Puis, par bonheur, j’avais le trésorier à mes côtés. (…). J’ai jamais dit à personne le montant, mais je vous le dis. Au fond, je me suis dit qu’il y avait ce sourire, mais au fond ces candidats ont été malheureux. (…) Pourquoi ne pas faire un geste pour montrer qu’il y a un peu d’humanité. J’ai fait trois chèques de 10 euros à chacun».
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La prime de pouvoir d'achat «portée jusqu'à 6000 euros dès cet été»
«Le pouvoir d'achat, ce sont des prix et c'est un salaire. Et je pense que la principale mesure pour continuer à répondre aux problèmes de pouvoir d'achat, c'est de continuer à créer des emplois et d'arriver au plein emploi dans notre pays», a expliqué le président-candidat. Développant sa mesure du «dividende salarié», il a assuré que son ambition «dès cet été, c'est la porter jusqu'à 6000 euros sans charges pour l'employeur, et sans impôt pour le travailleur, le salarié. Ce qui va vous permettre de faire en sorte que lorsque les actionnaires s'enrichissent parce que l'activité est bonne, le patron soit obligé de verser soit un intéressement participation, soit la prime pouvoir d'achat jusqu'à 6.000 euros».
«Le dividende salarié» est «une refonte du pacte social», selon Emmanuel Macron
Interviewé par un auditeur de France Bleu, Emmanuel Macron a rappelé sa mesure de «dividende salarié». «Je veux mettre en place le dividende salarié, qui est une refonte du pacte social dans l’entreprise. Quand une entreprise marche bien, elle verse du dividende à ses actionnaires ; mais l’entreprise, elle tourne aussi avec ses travailleurs. Il doit y avoir en contrepartie soit de l’intéressement, soit le versement d’une prime de pouvoir d’achat.»
Emmanuel Macron veut «créer une filière capable de recycler les matériaux»
Interrogé par un auditeur, Emmanuel Macron veut «créer une filière capable de recycler les matériaux». «Si l'on veut réussir notre transition climatique, on doit savoir beaucoup mieux recycler. C'est bon pour le pouvoir d'achat, c'est bon pour le climat, et enfin c'est un élément de souveraineté. (…) Nous avons pris des lois pour le recyclage ces dernières années. Le défi que nous avons dans les prochaines années va être d'avoir de plus en plus de matériel recyclable dans certaines structures mais surtout de créer une filière capable de recycler ces matériaux». Il a notamment cité l’investissement de 850 millions d’euros par l’américain Eastman en Seine-Maritime.
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Emmanuel Macron veut créer «50 grands parcs éoliens» en mer
«On va continuer d’avancer technologiquement.On est en train d’améliorer nos techniques pour que ce soit de plus en plus rentable et perfectibles. Le délai de référence est 20 ans. ça crée un remue-ménage dans un écosystème qui se reconstruit dans les 18 à 36 mois après, environ. L’objectif est d’améliorer les techniques pour qu’on ait des interventions de moins en moins fréquentes. L’objectif est d’avoir 50 grands parcs d’éoliennes», a expliqué Emmanuel Macron. «Le projet de Madame Le Pen est de stopper les énergies renouvelables et de remplacer les centrales nucléaire. Cela n’a pas de sens parce que si nous décidons aujourd'hui d’en construire, elle arrivera au plus tôt en 2035», a assuré le président-candidat.
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«Ce n’est pas aider l’Ukraine que de rentrer dans l’escalade verbale», assure Emmanuel Macron
Sur France Bleu, Emmanuel Macron a répondu à Volodymyr Zelensky qui lui reproche de ne pas utiliser le terme de génocide comme Joe Biden. «La France est le pays qui a le plus, entre 2010 et 2014, aidé l’Ukraine à s’équiper pour se défendre. Les mots ont un sens et il faut tous être très prudents et il faut éviter à tout prix l’escalade, et protéger les Françaises et les Français contre une extension de la guerre». «II faut que tout le monde sache garder raison. Ce n’est pas aider l’Ukraine que de rentrer dans l’escalade verbale sans en tirer toutes les conséquences». «Le mot de génocide a un sens, il doit être qualifié par des juristes, pas par des politiques», a-t-il ajouté.
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Emmanuel Macron est l’invité de France Bleu jusqu’à 14h
Le président-candidat est l’invité de France Bleu pendant une heure et répond aux questions de Wendy Bouchard au Havre.
Élisabeth Borne à Matignon, la petite musique qui agite déjà la majorité
Le nom de l’actuelle ministre du Travail est dorénavant cité avec insistance pour devenir première ministre en cas de réélection d’Emmanuel Macron.
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Présidentielle 2022: Emmanuel Macron accueilli au Havre par Édouard Philippe
Le président-candidat vient d'arriver au Havre où il doit parler écologie. Après avoir été accueilli par son ex-Premier ministre, Edouard Philippe, Emmanuel Macron s'est mêlé à la foule.
Le service d’ordre d’Emmanuel Macron traine à son tour un opposant politique par terre
Marine Le Pen dévoilait sa stratégie diplomatique en cas de victoire. Au cours de la conférence de presse, une militante a blessé un policier, puis a été exfiltrée manu militari, en étant d'abord plaquée au sol par un homme, puis traînée sur plusieurs mètres par un autre, jusqu'à une sortie. Pendant le meeting d’Emmanuel Macron à Strasbourg, un militant a été également été entrainé au sol par le service d’ordre du président-candidat.
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Des étudiants bloquent l’entrée de Sciences Po à Paris
Après le blocage de la Sorbonne hier, des étudiants de Sciences Po bloquent l’entrée de la rue Saint-Guillaume à Paris à l’aide de barrières et de poubelles. Des «slogans anti-fascistes» seraient affichés pour dénoncer la qualification de Marine Le Pen au second tour face à Emmanuel Macron. «Sporadiquement, des étudiants sortent - pour certains cagoulés - et permettent à d’autres d’entrer rejoindre les occupants. À un confrère du service public, l’un lance : «baisse ta caméra, fils de pute - pose la, enculé (sic)»», relate notre journaliste. «Des policiers quadrillent le périmètre et stationnent devant les portes d’entrées de l’université rue Cujas», ajoute-t-il.
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Valérie Pécresse, du rêve de la nouvelle France à l’effacement de la droite
Rivale potentielle d’Emmanuel Macron en décembre dernier, la candidate LR a finalement obtenu le score miniature de 4,78 %. Les facteurs de la déroute sont nombreux et de natures différentes.
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Une rose, une lettre, une visite... Quels ont été les premiers gestes des présidents de la République ?
Dans la Ve République, les présidents sont investis lors d'une cérémonie très protocolaire. Néanmoins, après celle-ci les nouveaux chefs de l'État en profitent pour effectuer un geste ou une visite plus symbolique.
Emmanuel Macron se rendra vendredi à la cathédrale Notre-Dame de Paris
Selon nos confrères d’Europe 1, Emmanuel Macron se rendra demain à la cathédrale Notre-Dame de Paris, trois ans jour pour jour après l’incendie qui a ravagé l’édifice les 15 et 16 avril 2019. Un symbole important en plein week-end de Pâques, l’une des plus grandes fêtes du christianisme. Une fois sur place, le président de la République «échangera avec les compagnons et les entreprises qui mettent leur savoir-faire au service de la reconstruction de la cathédrale».
Il sera accompagné du général Georgelin, président de l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame, l'architecte en chef des monuments historiques Philippe Villeneuve et enfin, Monseigneur Chauvet, recteur de la cathédrale.
Emmanuel Macron a-t-il tenu ses promesses ?
Le Figaro a vérifié l’application des nombreuses promesses du président-candidat depuis son élection en 2017.
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Jean Castex à La Réunion pour «convaincre» les mélenchonistes et les abstentionnistes
Jean Castex est arrivé jeudi à La Réunion, département d'Outre-mer le plus peuplé, afin de «convaincre» les électeurs qui ont plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour et les abstentionnistes de voter pour Emmanuel Macron qui a perdu des voix par rapport à 2017. Au cours de son séjour, le premier ministre entend s'adresser «à ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon», qui a obtenu plus de 40% des voix au premier tour, un bond spectaculaire de 16 points par rapport à il y a cinq ans.
«Et il y a eu aussi les abstentionnistes à La Réunion, auxquels je veux également m'adresser», a ajouté le chef du gouvernement devant la presse, près d'un électeur sur deux ayant boudé les urnes au premier tour à La Réunion (46,36%). Si la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a progressé d'un point par rapport à 2017 pour frôler les 25%, Emmanuel Macron a cédé du terrain sur l'île en reculant d'un point à 18%, contrairement à son score national qui a progressé depuis cinq ans.
Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen animé par Léa Salamé et Gilles Bouleau
Les journalistes Léa Salamé, pour France 2, et Gilles Bouleau, pour TF1, animeront le débat de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen le 20 avril à 21h00, ont annoncé les chaînes jeudi. Gilles Bouleau est le présentateur du JT de 20h00 de TF1 depuis 2012. Léa Salamé, elle, est la coprésentatrice d'Elysée 2022, l'émission de première partie de soirée qu'a consacrée France 2 à la présidentielle ces derniers mois.
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Outre France 2 et TF1, qui l'organisent, le débat sera diffusé simultanément par les chaînes d'information en continu LCI et franceinfo. Organisé quatre jours avant le deuxième tour, le 24 avril, il sera réalisé par Didier Froehly, un des grands noms de la réalisation télé, ont précisé les chaînes. En 2017, près de 16,5 millions de téléspectateurs avaient regardé le débat de l'entre-deux tours, déjà entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, sur l'ensemble des chaînes qui le diffusaient. C'était moins que lors des éditions de 2007 et 2012.
La France est-elle devenue ingouvernable ?
Pour le sondeur Mathieu Gallard, on assiste à une recomposition de la vie politique autour de trois pôles: un pôle de gauche radicale, un pôle libéral, et un pôle national-identitaire dominé par Marine Le Pen. L'assise électorale des prochains présidents risque donc d'être de plus en plus étroite, explique-t-il.
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Avec le RIC, il sera possible de faire voter les français sur la sortie du nucléaire ou la PMA, confirme Philippe Olivier
Le conseiller de Marine Le Pen était invité ce matin sur France Info à détailler les modalités du référendum d’initiative citoyenne, au programme de la candidate.
Sortie du nucléaire, mariage pour tous ou PMA… «Si les français le souhaitent, une loi pourra être proposée à l’abrogation par le peuple», a détaillé Philippe Olivier en précisant que l’Assemblée Nationale devrait détailler les sujets qui pourront être abordés. Même raisonnement concernant la préférence nationale, mesure phare de Marine Le Pen. «Il ne faut pas prendre les français pour des idiots», a cependant tempéré Philippe Olivier qui estime que si «les français se donnent des représentants pour une vision nationale», il n’y a pas de raison qu’ils proposent des lois opposées.
La profession de foi de Le Pen finalement homologuée, mais avec des «réserves»
La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) a finalement décidé «d'homologuer» la profession de foi de Marine Le Pen, déjà imprimée, mais en maintenant ses «réserves» sur la mention «source ministère de l'Intérieur», associée à des chiffres sur l'insécurité et l'immigration. Le «gendarme» de la campagne, qui a rendu sa décision mercredi soir après avoir entendu des représentants de la candidate du Rassemblement national, «déplore» que cette dernière «ait décidé de procéder à l'impression» du document avant de l'avoir soumis «à la procédure d'homologation prévue».
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Mais «compte tenu de la nature et de la portée» des réserves et de «l'impossibilité matérielle de procéder à une nouvelle impression» en raison d'une pénurie de papier, il estime qu'un rejet de la profession de foi «aurait des conséquences disproportionnées». Celui-ci exposerait «les électeurs au risque de ne pas disposer d'un exemplaire écrit des déclarations pour les deux candidats (...), alors que l'envoi de ces déclarations constitue une garantie importante du scrutin», poursuit la Commission.
72% des Français comptent aller voter au second tour
Selon un sondage CSA pour Cnews publié ce matin, 72 % des Français veulent aller voter au second tour. Plus l’âge des personnes sondées est grand, plus ces dernières ont l’intention de prendre part au vote. 82 % des plus de 65 ans veulent voter contre 63 % des 18-24 ans et 59 % des 25-34 ans. Autre enseignement de ce sondage, 47 % des électeurs LFI s’abstiendront, comme 23 % des sympathisants LR et EELV.
Voile : Emmanuel Macron «a été cohérent», selon Gabriel Attal
Interrogé sur la rencontre d’Emmanuel Macron avec une femme voilée à Strasbourg, Gabriel Attal sur LCI affirme que sur le sujet du voile, Emmanuel Macron «a été cohérent». «Les choses sont très claires : contrairement à Madame Le Pen, nous ne voulons pas interdire le voile en France», a-t-il déclaré sur LCI.
Avant d'ajouter : «Dès lors qu'une femme décide de son libre arbitre de porter le voile, que ça ne lui est pas imposé, (...) elle doit pouvoir porter le voile.» «Il ne faut pas avoir beaucoup parlé avec des policiers pour considérer que leur priorité serait de traquer (...) les femmes qui portent le voile dans la rue pour le leur arracher», a poursuivi le porte-parole du gouvernement. Et d'attaquer Marine Le Pen : «Elle confond islam et islamisme. Elle s'en prend à l'islam sans s'en prendre à l'islamisme.»
«Éric Zemmour est allé plus à droite que Marine Le Pen», dénonce Robert Ménard
«Éric Zemmour est allé plus à droite que Marine Le Pen», assure Robert Ménard, maire de Béziers et proche de Marine Le Pen. «Je pense que ces excès de langages expliquent ses 7% et que Marine Le Pen a tout intérêt à se tenir éloignée de ça. Mais je ne confonds pas Eric Zemmour et les gens qui ont voté pour lui».
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Le «Gouvernement d’union nationale» pourrait intégrer Éric Ciotti ou François-Xavier Bellamy, estime Philippe Olivier
«L’union nationale, c’est fait pour associer des gens qui ne sont pas de notre parti politique, nous n’avons pas une vision partisane», a fait savoir le conseiller de Marine Le Pen.
Parmi ceux qui pourraient être intégrées, Philippe Olivier a estimé que des personnalités des Républicains comme le maire de Nice ou François-Xavier Bellamy seraient les bienvenues tout comme les personnes «de droite, de gauche ou d’ailleurs pour peu que leur démarche ne vise pas à dénaturer la cohérence profonde de notre projet».
Sur la possibilité d’intégrer Éric Zemmour à cette union, Philippe Olivier a considéré que l’ancien candidat n’en avait «pas manifesté la volonté».
Gabriel Attal revient sur la réforme des retraites d’Emmanuel Macron
Sur LCI, face à Elisabeth Martichoux, le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal a rappelé qu’Emmanuel Macron «n'exclut par principe aucun référendum sur aucune réforme par avance», notamment sur les retraites. Pour continuer de pouvoir payer les pensions, il y a trois options, selon lui. « Le premier choix, c’est de baisser les pensions » ; « la deuxième possibilité, c’est augmenter les impôts sur ceux qui travaillent », a-t-il dit, expliquant que le président-candidat se refuse à ces deux contraintes. Ce qui reste donc, c’est l’allongement de la durée du travail pour financer le système.
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Philippe Poutou moque Valérie Pécresse
Sarcastique, le candidat du NPA a publié un tweet fortement relayé expliquant que «pour aider mon ex-collègue Pécresse qui doit faire face à de grosses difficultés financières, liées à une surestimation de ses capacités, si ça peut l’aider, je veux bien lui prêter ma 308 pendant quelques jours».
La priorité nationale n’est «pas contraire à l’état de droit», selon Franck Allisio
«La priorité nationale est appliquée dans la fonction publique, chez les avocats, le simple fait de réserver le droit de vote aux Français est déjà une priorité nationale. Elle n’est pas contraire à l’état de droit», assure le porte-parole de Marine Le Pen, Franck Allisio. «Avec la priorité nationale, le législateur autorisera la priorité nationale. C’est-à-dire que si une employeur préfère embaucher un Français plutôt qu’un étranger ce sera possible. Monaco, la Suisse ont la priorité nationale inscrit dans leurs constitutions, ça ne fait pas d'eux des dictatures».
«On est toujours pris dans ce piège», explique François Bayrou à propos du voile
«On est toujours pris dans ce piège», explique François Bayrou à propos du voile. «Il est en empathie avec la jeune femme dans les rues de Strasbourg. On peut avoir une émotion personnelle dans une rencontre. Ce signe touche au rapport entre les hommes et les femmes, mais il y a aussi des destins individuels».
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Le Rassemblement national ne souhaite plus sortir de l’Union européenne, affirme Philippe Olivier
A la question posée sur France Info : «L’objectif est-il toujours de sortir de l’Union européenne ?», le conseiller spécial de Marine Le Pen a répondu fermement : «Non, pas du tout».
«Nous sommes pour réformer l’Europe», a développé Philippe Olivier estimant avoir de nouveaux «alliés puissants au pouvoir» au sein de l’Union et reconnaissant que «l’euro est devenu un outil de relance».
«Il ne faut pas exclure le référendum», assure François Bayrou
François Bayrou, répondant à Apolline de Malherbes sur les institutions de la Vème République, a prévenu : «Il ne faut pas exclure les référendum, face à un blocage ou quand ça heurte le sentiment profond de nombreux citoyens. Le référendum est une bonne idée».
L’annonce de la retraite à 65 «a été faite de manière brutale», selon François Bayrou
Sur RMC, François Bayrou, proche soutien du président-candidat juge que «l’annonce de la retraite à 65 ans qui a été faite de manière brutale ne correspond pas à la réalité. Il aurait fallu dire on va tenir compte des carrières longues et de la pénibilité des métiers».
La réforme des retraites de Marine Le Pen «prend en compte la pénibilité», martèle Julien Odoul
Le porte-parole du Rassemblement national était interrogé ce matin par Orianne Mancini sur le programme de la candidate qui fixe l’âge de départ à la retraite en fonction de l’âge d’arrivée dans la vie active et non de la pénibilité du travail. Julien Odoul a notamment défendu que les métiers qui impliquent de commencer à travailler tôt sont «des métiers manuels dans l’immense majorité du temps». «C’est un principe de justice sociale, a t-il poursuivi. Vous avez commencé à travailler tôt, vous partez tôt».
«Le premier déplacement de Marine Le Pen sera à Bruxelles», affirme Julien Odoul
Invité sur Public Sénat, le porte-parole du Rassemblement national Julien Odoul a précisé que si elle est élue, la candidate d’extrême droite se rendrait en priorité «à Bruxelles, pour négocier avec la Commission européenne». «La France va retrouver ses frontières et sa primauté sur le droit européen», a t-il poursuivi, prédisant que l’institution serait «obligée de négocier, du fait du vote populaire»..
«Le couple franco-allemand est une chimère depuis longtemps», dénonce Franck Allisio
Sur France Inter, le porte-parole du Rassemblement national et conseiller de Marine Le Pen, Franck Allisio estime que «le couple franco-allemand est une chimère depuis longtemps, l'Allemagne décide et la France suit». «L’Union européenne c’est 27 pays, pas uniquement la France et l'Allemagne», a-t-il ajouté expliquant que l’UE est «une coopération d’Etats libres».
«La peine de mort pourrait passer par référendum»
Face à Caroline Roux sur France 2, Marine Le Pen a décrypté ses propositions de modifications de la Constitution : «Je propose aux Français d’y apporter quelques modifications et complémentarités». «La peine de mort pourrait passer par un référendum. Mais les Français ne voterons pas la peine de mort, parce qu’ils veulent la perpétuité réelle. Tout pourrait être proposé par le référendum d’initiative citoyenne, sauf ce qui atteindrait à la Constitution et à ce qui est de vitale importance pour notre pays».
«L'Occident aurait beaucoup à perdre si, à l'avenir et après la guerre, la Russie s'associait avec la Chine», assure Marine Le Pen
La candidate nationaliste a dévoilé sa vision diplomatique hier. Elle plaide notamment pour un rapprochement Otan-Russie «après la guerre et quand un traité de paix sera signé». «L'Occident aurait beaucoup à perdre si, à l'avenir et après la guerre, la Russie s'associait avec la Chine. Ces deux puissances constitueraient un danger majeur pour l'Europe», a-t-elle assuré. «La raison veut que nous recherchions à éviter cette imbrication».
Les baisses de TVA de Marine Le Pen coûteraient 20 milliards et demi
Sur France 2, Marine Le Pen a budgété deux mesures : la baisse de la TVA sur les produits de premières nécessité «nous travaillerons avec la grande distribution. Cela coûterait 8 milliards et demi que je finance par une taxe de 33% sur les rachats d’actions, qui sont une méthode spéculative» ; et la baisse de 20% à 5.5% sur les énergies qui se chiffrerait à «12 milliards d’euros».
«On n'a jamais eu un président qui jamais fait autant preuve d’autoritarisme qu’Emmanuel Macron», juge Marine Le Pen
Interrogée sur France 2 sur les accusations d’autoritarisme, formulées par Emmanuel Macron, Marine Le Pen a assuré que «on n’a jamais eu un président qui a fait preuve d’autant d’autoritarisme qu’Emmanuel Macron. C’est l’homme de la répression brutale de toutes les manifestations – d’ailleurs pas seulement des « gilets jaunes », mais aussi de la manifestation des pompiers. Il est quand même l’homme qui a jeté des policiers contre des pompiers».
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Santé : Emmanuel Macron envisagerait le remboursement de l’orthodontie, le tiers-payant intégral et le maintien du salaire en cas d’arrêt maladie
Emmanuel Macron pourrait présenter de nouvelles propositions sur la santé dans les prochains jours selon les informations des Echos dans une fin de campagne dominée par la protection économique et sociale. Le président-candidat envisagerait le remboursement total des frais d’orthodontie sans reste à charge comme mis en place sous son précédent quinquennat pour les lunettes, prothèses auditives et dentaires sur le quinquennat précédent.
L’actuel hôte de l’Elysée pourrait également proposer d’aller plus loin sur le tiers-payant avec une dispense de la part de l’Assurance maladie mais aussi de la complémentaire santé. Quant aux arrêts maladie, l’employeur pourrait être obligé de maintenir systématiquement le salaire de l'employé arrêté en avançant les indemnités de l’Assurance maladie.
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Le programme de la journée de Marine Le Pen
Longue journée en perspective aussi pour Marine Le Pen : invitée de l'émission «Les Quatre vérités» sur France 2 à 07h30, elle répondra en début d'après-midi aux lecteurs de La Provence avant de tenir un meeting en soirée au parc des expositions d'Avignon. Elle n'est arrivée qu'en troisième position (près de 19% des voix) dimanche dans la cité des papes, 18 points derrière le leader insoumis et juste derrière Emmanuel Macron. Mais dans l'ensemble du département du Vaucluse, la candidate RN a pris le large avec près de 30% des suffrages.
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Lors d'un entretien avec BFMTV mercredi, elle a dit faire «le maximum» pour cette campagne de l'entre-deux-tours, affirmant qu'elle était «en campagne depuis 30 semaines, lui (Emmanuel Macron, NDLR) depuis 3 jours». Elle a de nouveau appelé à la nécessaire «mobilisation» de son électorat, essentiellement populaire.
Interrogé sur le débat du 20 avril avec le président sortant, temps fort traditionnel avant le second tour, elle a tenté de minimiser sa portée. «C'est un moment important mais une élection ne se joue pas uniquement sur un débat» même si en 2017 sa prestation n'avait pas été «particulièrement réussie», a-t-elle reconnu. Aujourd'hui, «je l'aborde très sereinement», a-t-elle affirmé.
Ce qu’il faut retenir de la journée de mercredi
La campagne se poursuit avec un objectif clair : mobiliser les troupes dans la dernière ligne droite mais aussi et surtout convaincre les indécis et les 12,8 millions de personnes qui se sont abstenues dimanche. Si les sondages donnent pour l'instant Emmanuel Macron vainqueur (53 à 55%), le match retour s'annonce beaucoup plus serré qu'en 2017.
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Un déplacement consacré à l'écologie pour Emmanuel Macron, le premier grand meeting de l'entre-deux-tours dans le sud pour Marine le Pen: les deux finalistes de la présidentielle remontent au front jeudi dans une campagne menée tambour battant avant le second tour du 24 avril. Pouvoir d'achat, réforme des retraites, diplomatie et construction européenne: le président-candidat et la candidate nationaliste multiplient les fronts depuis lundi, défendant des projets radicalement différents en répliquant aussitôt aux attaques du camp d'en face.
Selon le baromètre Ipsos publié mercredi, 59% des électeurs ayant voté Jadot au premier tour pourraient mettre le 24 avril un bulletin Macron dans l'urne, 47% pour ceux de la candidate de droite Valérie Pécresse et 37% pour les électeurs insoumis. Pas grand-chose à attendre par contre pour le président-candidat du côté d'Eric Zemmour : 81% d'entre eux choisiraient Marine Le Pen contre seulement 4% Emmanuel Macron.
Le programme de la journée d’Emmanuel Macron
Après une campagne de premier tour en pointillés en raison de la guerre en Ukraine, le président-candidat enchaîne les déplacements en région. Jeudi, il sera accueilli au Havre par son ancien Premier ministre Edouard Philippe, maire de la ville, mais pas tout à fait en terrain conquis puisque la cité portuaire, à l'instar de nombreuses grandes villes, a placé dimanche le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, près de trois points devant Emmanuel Macron.
Après un entretien à France Bleu, le candidat Macron visitera dans l'après-midi le port, plus grande plateforme française pour les conteneurs, avant de se rendre à l'usine de production d'éolienne en mer Siemens Gamesa. Objectif : défendre les énergies renouvelables et particulièrement les éoliennes, sous le feu des critiques de la candidate RN.
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Mais aussi s'adresser aux électeurs à la fibre écologique, notamment à gauche, souvent sensibles à la ligne plus radicale de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (21,95%) par rapport au «modéré» Yannick Jadot (4,63%). «Nul n'est propriétaire de ses voix» et «je parle au peuple français», a souligné le président-candidat mercredi soir sur TF1. Rappelant sa volonté d'«écouter et convaincre», il a répété qu'il dévoilerait les amendements à son programme «dans les prochains jours».
Bonjour et bienvenue sur ce live
Suivez la campagne du second tour entre les deux qualifiés, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Minute par minute, Le Figaro vous accompagne au plus proche des candidats jusqu’au vote décisif du 24 avril.
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Le PCF veut déjouer le piège présidentiel aux législatives
ActuGauche Fabien Roussel et le Conseil national du parti ont appelé, jeudi, à battre Marine Le Pen et à l’union en juin pour battre Emmanuel Macron. Le député communiste propose à la FI, EELV et au PS une rencontre.
Julia HamlaouiÀ une dizaine de jours du second tour de la présidentielle, « urgence » a été l’un des maîtres mots, ce jeudi, sous la coupole de la place du Colonel-Fabien, où le PCF réunissait son conseil national. Celle, en premier lieu, de barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite, le 24 avril. « Il faut tout faire pour mettre en échec la candidature de Marine Le Pen ! » a martelé, lors d’une conférence de presse, Fabien Roussel, appelant à des initiatives en ce sens. « Dire qu’aucune voix ne doit se porter sur l’extrême droite ne suffit pas », a précisé Christian Picquet, chargé d’introduire les débats de la matinée, quand bien même l’usage du « bulletin Macron » est loin d’être gagné. « C’est de plus en plus difficile car le président cristallise la colère, il doit l’entendre et faire des gestes significatifs », insiste Fabien Roussel, dont la formation met en garde contre un « basculement promettant à notre peuple un régime d’apartheid institutionnalisé » en cas d’élection du RN.
Si l’urgence est bien là, le bilan des derniers mois doit aussi être tiré, ont souligné plusieurs membres de la direction. La visibilité conquise par la campagne « dynamique et positive » de Fabien Roussel est saluée de tous. « En dépit d’un résultat décevant, les communistes n’ont pas à regretter leur choix », souligne ainsi Christian Picquet. « Nous aurions pu porter avec plus de force notre critique du capitalisme », objecte cependant la responsable de Seine-Saint-Denis, Nathalie Simonnet, quand celle du Bas-Rhin, Hülliya Turan, pointe des prises de position à débattre sur l’écologie, les discriminations ou la laïcité. Les « données fondamentales du scrutin étaient connues de tous depuis plus d’un an », y compris la volonté d’unité pour éviter un nouveau duel Macron-Le Pen, estime également Antoine Guerreiro, membre du conseil national.
« additionner nos voix, nos programmes, nos idées ! »
La question de la responsabilité du PCF dans le remake du second tour de 2017 a ainsi occupé une partie des débats. « Beaucoup d’électeurs sont en colère aujourd’hui. S’il n’est pas question de se rendre, seuls, coupable, il n’est pas non plus question de s’exonérer », juge Cécile Dumas, à la tête du PCF dans le Val-d’Oise. « Nous accuser, c’est ne pas voir la forte progression de l’extrême droite. Éric Zemmour a fait 7 %, ce qui n’a pas empêché Marine Le Pen de se qualifier », fait valoir pour sa part Fabien Roussel, invitant à regarder du côté des près de 13 millions d’abstentionnistes.
Reste que, après le vote du 24 avril, la question du rassemblement dans la perspective du scrutin de juin est ouverte. « L’élection présidentielle est un piège, mais on peut en sortir tout de suite avec les législatives. Je fais la proposition à tous, à gauche, d’additionner nos voix, nos programmes, nos idées ! » a lancé Fabien Roussel, estimant que les sortants doivent être soutenus et que « dans au moins 150 circonscriptions, la gauche est capable de l’emporter ». Alors que l’insoumis Manuel Bompard a avancé l’idée d’une répartition au prorata des scores présidentiels et d’un soutien au programme de FI, le député du Nord refuse de commenter « des échanges qui n’ont pas encore eu lieu », tout en assurant que « Jean-Luc Mélenchon, avec les 22 % qu’il réalise, détient la clé », et que, pour sa part, il est « prêt à discuter de tout, sans préalable ».
pcfPrésidentielle 2022Législatives 2022 Le Figaro
En mer Noire, la Russie subit un camouflet
Nicolas BarotteRÉCIT - Le «Moskva», le navire amiral de la flotte russe, a été neutralisé au large d’Odessa et ses marins évacués.
Une humiliation: le navire amiral de la flotte russe en mer Noire a subi, jeudi, un cuisant revers. Les 500 hommes d’équipage du Moskva, l’un des trois croiseurs de la marine russe de la classe Slava, ont dû être évacués du bâtiment en feu. Le ministère de la Défense à Moscou a aussi indiqué que la plateforme était maintenant remorquée vers son port d’attache. Le Moskva s’éloigne d’Odessa. Mais le Kremlin n’a pas indiqué la cause de l’avarie: l’armée ukrainienne assure avoir touché le croiseur d’un tir de missile Neptune P360 et avoir ainsi fait exploser un stock de munitions à son bord.
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Si l’essentiel de la guerre se déroule à terre et se concentre désormais dans l’est de l’Ukraine, la dimension maritime du conflit n’est pas à négliger. La marine russe a déployé 30 bâtiments en mer Noire, dont huit capables de tirer des missiles Kalibr vers le territoire. Elle dispose de 20 bâtiments en Méditerranée, dont ses deux autres croiseurs. Cinq bâtiments sont équipés de Kalibr. En Méditerranée, les navires russes protègent les lignes d’approvisionnement et surveillent les Occidentaux, dont le porte-avions américain Truman, ou jusqu’à récemment le Charles-de-Gaulle . La mer Noire et, plus au nord, la mer d’Azov, sont sous contrôle russe. Le premier objectif est l’asphyxie économique de l’Ukraine.
Une revanche
Les bâtiments russes en mer d’Azov et en mer Noire contribuent à pilonner l’Ukraine, y compris jusqu’au Donbass. Une opération de débarquement a aussi été menée à Berdiansk, au sud de Marioupol, avec quatre bâtiments amphibies. Le lieu avait été choisi pour ne rencontrer aucune résistance. Au large d’Odessa, les navires ont servi à «fixer» une partie de l’armée adverse, dans la crainte d’un débarquement. Celui-ci n’a pas eu lieu. Une opération aurait été trop risquée alors que les côtes ont été minées et que les troupes russes à terre ne progressaient pas. Avec ses canons de 130 mm, le Moskva était en mesure d’atteindre la côte. Avec ses missiles Vulkan antinavires, ses capacités de frappes sur le territoire sont limitées. Il est surtout équipé de missiles de défense antiaérienne qui permettent d’établir une bulle de protection à terre. Le Moskva était un bâtiment ancien, entré en service au début des années 1980.
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Des interrogations subsistent sur les causes de sa mise hors d’usage. Les missiles antinavires Neptune sont de fabrication ukrainienne récente. Ils sont un dérivé des Kh-35 russes. Les Américains ont-ils fourni une aide, notamment pour améliorer le guidage? D’une portée de moins de 300 km, les Neptune peuvent atteindre des cibles visibles à l’œil nu ou se trouvant au-delà de l’horizon. Dans ce cas une aide de désignation peut être nécessaire. Il est possible que les Ukrainiens aient utilisé un drone dans leur opération, au minimum pour servir de leurre. En neutralisant le Moskva, les Ukrainiens tiennent une revanche. En mer, ils n’avaient aucun moyen de défier la marine russe. Leur flotte avait été réduite quasiment au néant après l’annexion de la Crimée en 2014. C’est au Moskva que les soldats ukrainiens sur l’île aux Serpents avaient dit «d’aller se faire foutre» au début de la guerre.
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DÉCRYPTAGE - Le repli des Occidentaux offre un boulevard aux marques chinoises mais Huawei joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé, alors que de nombreux composants des téléphones restent sous licence américaine.
En Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De nombreux rassemblements pro russes se sont tenus ce week-end dans le pays, à l’initiative de la communauté russophone.
L'Humanité
À nos ami.e.s tenté.e.s par l’abstention
TribunePar Bertrand Badie, politiste, et Dominique Vidal, journaliste.
Vous avez voté Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Arthaud ou Poutou. Vous regrettez que la gauche ne soit pas au second tour. Vous ne déposerez évidemment pas un bulletin Le Pen dans l’urne. Mais vous êtes tentés par l’abstention.
Nous pourrions l’être aussi ! Le bilan de Macron est sans aucun doute des plus négatifs : une manière des plus arrogantes, une politique favorable aux plus riches, la destruction de nombreux acquis sociaux, une répression souvent sauvage des mouvements de contestation, une France mise en échec dans le monde…
Rien de tout cela ne donne envie de voter Macron. Mais peut-on pour autant laisser passer Le Pen ? Car s’abstenir, c’est mathématiquement voter pour la candidate du RN qui est aux portes de la victoire ! Car seuls comptent les bulletins exprimés…
Nous avons en particulier une responsabilité vis-à-vis de nos frères étrangers et descendants d’immigrés.
Or l’histoire le montre : entre la droite et l’extrême droite, ce n’est jamais « blanc bonnet et bonnet blanc ». Les Italiens comme les Allemands, dans les années 1920 et 1930, en ont fait l’expérience tragique, et toute l’Europe avec eux. En ce début de XXIe siècle, Américains, Hongrois, Polonais et Brésiliens l’ont aussi appris à leurs dépens…
Il faut lire attentivement le programme de Marine Le Pen : putsch contre la démocratie et l’État de droit, régression sociale, menace sur les libertés, xénophobie d’État, déni du réchauffement climatique, remise en cause de certains droits des femmes, alignement sur Poutine. Bref, la victoire des néofascistes entraînerait un grand bond en arrière dans tous les domaines.
Nous avons en particulier une responsabilité vis-à-vis de nos frères étrangers et descendants d’immigrés. Le référendum que projette Le Pen les vise directement: préférence nationale, restriction du droit du sol, enterrement des lois antiracistes, menaces sur la presse, dénaturalisation de certains Français, voire début de « remigration » - sans oublier le symbole de cette islamophobie qu’est l’interdiction du voile dans l’espace public…
Quelle femme, quel homme de gauche pourrait assumer en conscience ce racisme (in)digne de Vichy ?
Demain, après les élections présidentielle et législatives, il faudra reconstruire une vraie gauche moderne, unie et pluraliste. En attendant, dans ce second tour, pour barrer la route au néofascisme à la française, nous n’avons – hélas ! – qu’un instrument : le bulletin de vote Macron. Utilisons-le toutes et tous
Présidentielle 2022 Le Figaro
Cinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine
Margaux BennCinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine
EN IMAGES - Profondément divisé avant l'offensive russe, lancée le 24 février, le peuple ukrainien s'est unifié dans la lutte pour la survie de son pays. Chacun, à sa façon, résiste aux assauts et bombardements meurtriers de l'ennemi.
Divisée avant l'offensive russe, lancée le 24 février, une nation s'est forgée dans la lutte pour sa survie. Les Ukrainiens résistent, chacun à leur façon, aux assauts et bombardements meurtriers de l'ennemi.
24 heures photo du 11 avril 2022
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Génération
ÉditorialChristophe Deroubaix« Chaque génération est un nouveau pays. » Si Alexis de Tocqueville évoquait dans sa fulgurante formule les États-Unis, on peut l’appliquer à la France d’aujourd’hui. Les nouvelles générations ont marqué de leur empreinte le premier tour de cette élection présidentielle, malgré une abstention plus importante que dans d’autres catégories d’âge, en constituant la force motrice de la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Dans ce « pays » des moins de 34 ans, où cohabitent une hausse du niveau de diplôme et une extension de la précarité, l’ensemble des candidats de gauche ont recueilli entre 42 et 51 %, selon les instituts de sondage. Leur conscience du monde se condense dans un triptyque – changement climatique, féminisme et antiracisme – à propos duquel il faudrait être bien aveugle pour ne pas voir que la justice sociale en constitue le fil rouge. Cela écrit, on évitera toute projection mécanique d’un pays de demain ou d’après-demain, forcément ouvert et progressiste. On ne tombera pas, pour autant, dans l’écueil inverse de minorer, voire bouder cette heureuse nouvelle au prétexte que le second tour oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Et c’est justement dans cette perspective que l’on reparle de cette jeunesse, de ces jeunesses. Échos sondagiers comme reportages ou retours de discussions indiquent qu’une grande partie renâcle à « faire barrage ». Il faut d’abord en comprendre les ressorts. Cette « génération 21 avril » est née et/ou a grandi « politiquement » avec l’extrême droite au second tour et ce « front républicain » sur lequel se sont assis les deux bénéficiaires et vainqueurs : Jacques Chirac et Emmanuel Macron. Le climat de banalisation de l’extrême droite dans lequel les jeunes citoyens ont baigné, de fait et presque de force, nourrit sans aucun doute cette tendance au « relativisme ». Aucun argument d’autorité ou culpabilisant ne fera l’affaire. Peut-être plus un appel à l’espoir d’un monde meilleur qu’ils incarnent : celui-ci n’est pas soluble dans une victoire de Marine Le Pen, le 24 avril.
Présidentielle 2022Jeunesse Le Figaro
Benoît Duteurtre: «Anne Hidalgo doit tirer à Paris les conséquences de son échec à la présidentielle»
Guillaume PerraultENTRETIEN - Au premier tour de l’élection présidentielle, Anne Hidalgo a obtenu 2,1 % des suffrages à Paris, ville dont elle est maire. Après ce désaveu aussi spectaculaire qu’humiliant infligé par ses propres administrés, peut-elle continuer à diriger la capitale de la même façon comme si de rien n’était?, demande l’écrivain, amoureux de la Ville Lumière et auteur d’un essai brillant, Les Dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris (Fayard, 2020).
Dernier ouvrage paru: «Dénoncez-vous les uns les autres» (Fayard, février 2022, 198 p., 18 €).
LE FIGARO: Anne Hidalgo a obtenu 1,7 % des voix à la présidentielle. Cette gifle vous a-t-elle surpris?
Benoît DUTEURTRE: Elle m’a semblé au contraire très prévisible, comme un retour au réel. L’entrée d’Anne Hidalgo dans une vraie bataille à l’échelle nationale a révélé en quelques semaines combien cette personnalité - portée depuis ses débuts par une extraordinaire complaisance politique et médiatique - était en réalité peu charismatique. Au début de la campagne, quand sont sortis les premiers mauvais sondages, certains commentateurs ou édiles du PS ont voulu se persuader qu’elle bénéficiait d’une image trop parisienne, que les électeurs ne la connaissaient pas, que tout allait changer…
En réalité, Anne Hidalgo, régulièrement propulsée à la une pour ses coups de communication, bénéficiait déjà d’une image, mais une image négative, car les Français n’aiment pas ce qui se passe à Paris, leur capitale: ces décisions à l’emporte-pièce, cette façon d’utiliser la ville comme un faire-valoir personnel, ces bouleversements imposés au nom d’une écologie punitive, cette indifférence par rapport à la vie quotidienne, ce dédain pour le simple entretien de la ville, ce ton cassant de la maire envers toute contradiction.
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En quoi la majorité des médias l’a-t-elle particulièrement soutenue?
Depuis qu’elle est sortie de l’ombre de Bertrand Delanoë, la plupart des grands médias ont affublé Anne Hidalgo d’une image de femme courageuse. L’expression est revenue continuellement parce que, supposément, il fallait du courage à une femme pour faire de la politique ; mais aussi parce que le choix de mesures insupportables pour une grande partie de la population d’Île-de-France (comme l’aggravation volontaire des embouteillages) s’est vu présenté comme un acte de courage écologiste. Au-delà même des clivages partisans, on a vu la quasi-totalité des commentateurs reprendre les termes d’un débat fixés par Hidalgo elle-même: comme si les partisans de l’air pur s’opposaient aux pollueurs inconscients.
Pourtant, c’est la politique anticirculation de la mairie, hâtive et mal ficelée, qui a entraîné une aggravation de la pollution et des situations aussi absurdes que des grands axes entièrement réservés aux deux-roues et d’autres totalement congestionnés. Après huit ans de volontarisme environnemental, voici Paris en tête des villes les plus bruyantes et les plus polluées!
À force de communiquer sur son image verte, Hidalgo a pu faire un temps illusion à l’étranger dans quelques associations de maires et de stars «progressistes». Mais une majorité de Parisiens sait qu’il n’en est rien et s’inquiète plutôt de l’enlaidissement de la capitale. D’où son étonnement naïf d’être si mal comprise et sa façon de seriner pour se justifier: «Mon action est très admirée à l’international.»
Certaines personnalités jugeraient digne de s’éloigner de la vie politique après un pareil désaveu
Qu’en est-il de cette politique de «coups» que vous analysiez déjà, voilà deux ans, dans un livre à la fois malicieux et féroce, Les Dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris?
L’acte fondateur du style Hidalgo, peu après sa première élection, a été la décision brutale (et maintenue contre certaines décisions de justice), de fermer le principal tronçon des voies sur berges rive droite: un coup lancé sans le moindre souci de ses conséquences… Tout comme cette promesse de la candidate à la présidentielle visant à doubler le salaire des professeurs, qui a consterné les professeurs eux-mêmes! Mais c’est aussi, plus largement, une politique d’affichage permanent du «bien», comme en témoignent les tweets de la maire et la façade de l’hôtel de ville sur laquelle se succèdent les slogans sociétaux, la dénonciation des féminicides et les mots d’ordre pour sauver le monde ; sans oublier la communication municipale en écriture inclusive ou la peinture arc-en-ciel des rues du Marais qui impose une image communautariste à ce quartier si mélangé. Ajoutons l’accueil généreux des sans-papiers - sans moyens ni solution autre que de les laisser se clochardiser dans une ville qui s’appauvrit.
Cette élue qui enchaîne les annonces dédaigne, en revanche, la gestion fine et l’entretien des quartiers qui devraient être la principale activité d’une mairie. Près de chez moi, le ravissant marché aux fleurs tombe en ruines en attendant un projet de «rénovation», quand il suffirait de l’entretenir: un saccage parmi tant d’autres relevés par les Parisiens en colère. On imagine, à l’échelle du pays, une pareille élue arborant ses grandes causes, ses slogans humanistes, sans se préoccuper de la vie concrète de ses concitoyens…
Anne Hidalgo a néanmoins été réélue à Paris voilà deux ans…
Olivier Faure a même parlé de «réélection triomphale», ce qui fait sourire quand on sait que seuls 17 % des électeurs inscrits ont voté pour la coalition menée par Hidalgo (avec ses alliés verts et communistes), alors que 64 % des Parisiens n’ont pas voté du tout et que ses adversaires ont cumulé autant de voix qu’elle. Anne Hidalgo, en 2020, a bénéficié d’un concours de circonstances extraordinaire: des électeurs démobilisés par la pandémie de Covid, une Dati répulsive pour l’électorat centriste, des macronistes refusant de trancher après la déroute de Griveaux et de Buzyn…
Quoi qu’il en soit, répétons-le: quatre Parisiens sur cinq n’ont pas voté Hidalgo et n’ont donc pas exprimé le désir que sa politique continue. Elle doit son élection à une minorité active. Ce qui l’a conduite à lâcher la bride de ses conseillers les plus radicaux pour reprendre les opérations qui enlaidissent Paris, ruinent la ville et la rendent invivable, sauf pour une fraction de population désireuse de vivre à bicyclette et de festoyer sur les berges libérées. Voilà ce que les Français ont vu et ce dont ils n’ont pas voulu en refusant de prendre au sérieux une candidate qui, chez elle, conjugue l’arrogance et l’incompétence.
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N’a-t-elle pas subi elle-même l’effondrement du PS?
Il était certes très affaibli, mais elle l’a fait dégringoler davantage, sans jamais se départir de son assurance d’incarner le bien. Persuadée d’avoir rendu la ville de Paris «plus belle», selon ses termes, elle n’a pas même conscience de la violence qu’elle exerce en pourrissant la vie des commerçants du centre devenu inaccessible, celle des piétons bousculés par les deux-roues sur les trottoirs, celle des amoureux du patrimoine qui voient leur cité dépérir.
Pis encore, le corollaire de cette politique de «coups» est le dénigrement de l’adversaire assimilé à un ennemi du progrès, un ennemi des femmes ou un représentant de l’extrême droite. Hidalgo n’a pas hésité à dénoncer en ces termes les malheureux automobilistes coincés dans la circulation pour aller travailler, ou plus tard le mouvement «Saccage Paris». Son style brutal a néanmoins bénéficié du soutien de François Hollande, qui lui a rétrocédé certaines prérogatives de la préfecture de police.
Mais le pire «coup» d’Anne Hidalgo demeure cette candidature à la présidentielle: à peine réélue en 2020 par un petit nombre de votants auxquels elle jurait n’avoir d’autre ambition que Paris, elle s’est jetée dans la campagne, grisée par l’aura supposée que la presse et les édiles du PS lui prêtaient. Quel mépris pour les citadins qui, non contents de voir les rues défigurées par les «coronapistes», les murets de béton tagués et les plots en plastique jaune, ont compris que leur ville n’était qu’une rampe de lancement.
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Puis elle a continué avec le coup de la primaire qui s’est retourné contre elle ; ou ces lamentables déclarations contre ces candidats qui n’auraient pas «mérité» leurs 500 signatures, quand elle-même se voyait artificiellement maintenue hors de l’eau par son parti.
Sa candidature lui a beaucoup coûté dans l’opinion, y compris chez les Parisiens qui ne lui ont accordé in fine que 2,17 % de leurs votes - tandis que dans les départements riverains, sévèrement touchés par la politique d’Hidalgo, son score frôle plutôt les 1 % (1,08 % en Seine-Saint-Denis!).
Anne Hidalgo devrait-elle démissionner de sa fonction de maire de Paris?
Certaines personnalités jugeraient digne de s’éloigner de la vie politique après un pareil désaveu. Anne Hidalgo doit tirer les conséquences de son échec. La légitimité de la maire de Paris n’est certes pas remise en cause, mais son élection minuscule en 2020, suivie par cette déroute en 2022, devraient au moins la faire réfléchir sur ses méthodes.
Valérie Pécresse a montré une certaine élégance en assumant personnellement sa défaite. Ce n’est pas le genre de la candidate socialiste qui, d’ores et déjà, semble tenir le Parti socialiste et les électeurs pour responsables de son naufrage. Pour une majorité de Parisiens et de banlieusards, le seul espoir serait que son échec patent la conduise à remettre en question sa gestion catastrophique pour les années qui restent, en attendant son départ souhaitable de l’hôtel de ville.
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On aimerait surtout - et les Parisiens devront le lui rappeler - qu’elle abandonne un programme soutenu par moins d’un électeur sur cinq et qu’elle en revienne, avec son équipe, à la seule politique raisonnable d’un maire. Son rôle n’est pas de sauver la planète, ni de lutter contre le «fascisme», ni de parader dans des raouts sociétaux, mais d’entretenir ce précieux bien qui lui a été provisoirement confié, en s’attachant d’abord à l’intérêt de ses habitants: vivre, commercer, circuler, goûter aux bienfaits d’une ville merveilleuse dont la mairie est le syndic et non le propriétaire ou l’autorité morale.
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Assesseurs absents, vote au domicile du maire... 22 bureaux de vote épinglés pour des irrégularités
Paul SugyLe Conseil constitutionnel a annulé les résultats du premier tour dans plusieurs bureaux de vote à cause d'irrégularités. En tout, une dizaine de milliers de suffrages n'ont donc pas été comptabilisés.
Mais que s'est-il passé dimanche à l'École maternelle de la rue de Reuilly, dans le XIIe arrondissement de Paris ? Lors de son passage sur place, le magistrat délégué du Conseil constitutionnel indique avoir constaté «qu'aucun membre du bureau de vote n'était présent». «Une telle irrégularité étant de nature à entraîner des erreurs et à favoriser la fraude, il y a lieu d'annuler l'ensemble des suffrages exprimés dans ce bureau», conclut l'institution de la rue Montpensier. Et tant pis pour les 1252 électeurs qui ont glissé leur bulletin dans l'urne du bureau de vote n°15 de cet arrondissement parisien : leur voix ne sera pas décomptée dans les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle, rendus hier par le Conseil constitutionnel.
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En tout, les Sages ont écarté les résultats obtenus dans 22 bureaux de vote, pour un total de 10.216 suffrages exprimés - soit à peine 0,02 % des plus de 35 millions de suffrages exprimés au total, rien qui ne puisse infléchir le résultat final de ce premier tour.
Dans sa décision, le Conseil constitutionnel précise chaque fois le motif : le plus souvent, une banale irrégularité dans l'organisation logistique du vote empêche de tenir compte du résultat. Ainsi à Cargèse (Corse), les électeurs émargeaient avant de glisser leur bulletin dans l'urne, ce qui est contraire au code électoral. À Secondigné-sur-Belle (Deux-Sèvres), l'urne n'était pas verrouillée. À Lieudieu (Isère), le bureau de vote a fermé plus tôt que prévu.
Un maire a fait voter les électeurs chez lui
Parfois, des documents n'ont pas été transmis à la préfecture à l'issue du vote : plusieurs communes de l'Oise ont ainsi vu les résultats de leur bureau de vote annulés car les listes d'émargement se sont perdues. Dans d'autres villes, le procès-verbal des opérations n'était pas accessible aux électeurs qui en faisaient la demande.
Dans deux bureaux de vote, l'un à Nice et l'autre à Toulouse, ce sont des «discordances importantes et inexpliquées entre le nombre de suffrages exprimés, le nombre de bulletins blancs ou nuls et le nombre des émargements» qui ont entraîné l'annulation des résultats.
Enfin, et plus grave, le Conseil constitutionnel rapporte qu'à Dénipaire (Vosges), « le magistrat délégué du Conseil constitutionnel a été, de manière agressive, empêché d'exercer sa mission de contrôle par le président du bureau de vote». Dans certains bureaux de vote, il n'y avait pas d'assesseurs, ou alors pas d'isoloir (le caractère secret du vote est pourtant garanti par la Constitution).
À Léchelle (Pas-de-Calais), en outre, le maire a fait voter les électeurs... chez lui, sans qu'aucune signalisation ne soit prévue, ni qu'un isoloir ne soit installé à cet effet non plus. «Cette situation a perduré en dépit des observations du magistrat délégué», précise le Conseil constitutionnel.
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Le Figaro
«Je vous dis ma vérité»: pour la première fois, Salah Abdeslam raconte les attentats du 13-Novembre
Esther PaoliniCOMPTE RENDU D'AUDIENCE - Salah Abdeslam a raconté à la cour sa mystérieuse opération kamikaze dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris, à laquelle il dit avoir renoncé au dernier moment.
Pour Salah Abdeslam, ce mercredi était l'interrogatoire de la dernière chance. La dernière occasion pour lui de s'expliquer devant la justice sur son rôle le soir des attentats du 13-Novembre. La dernière fois que la cour d'assises spéciale lui offrirait la possibilité d'apporter des réponses aux questions qui hantent les rescapés et proches des 130 victimes. Après de précédents interrogatoires chaotiques - l'un achevé par une protestation des avocats de la défense, l'autre durant lequel il a fait valoir son droit au silence -, les esprits oscillaient entre espoirs et résignation. Après sept mois de procès, Salah Abdeslam a finalement livré son récit des attaques parisiennes, détaillant son rôle dans le projet mortifère. Celui qui était voué à mourir en martyr a aussi raconté comment, à la dernière minute, il aurait fait marche arrière.
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Il a fallu attendre le début de soirée, après l'interrogatoire de deux autres accusés, pour mettre fin au suspense. Droit dans le box vitré, l'intéressé se lève pour s'adresser à la cour: «Oui Monsieur le président, je vais m'exprimer aujourd'hui.» Retour au printemps 2015. Son frère, Brahim Abdeslam - l'un des terroristes des terrasses parisiennes -, se confie sur son expérience en Syrie, les combats au sein de l'État islamique, les bombardements de la coalition. Salah Abdeslam tient à suivre son exemple et aller là-bas, mais son frère en décide autrement. Il sera plus utile ici à «travailler avec lui», en traversant l'Europe pour récupérer des djihadistes de retour du califat. Selon son récit, il n'aurait été informé de la préparation des attentats en France qu'au tout dernier moment. Le 11 novembre, à Charleroi, son frère l'alerte qu'Abdelhamid Abaaoud, le chef opérationnel des attaques, veut le rencontrer. «Il me parle d'un projet d'attaque, ne me dit pas les cibles, soutient l'accusé, d'un ton calme. Il me dit que je vais devoir porter une ceinture explosive et me faire exploser. Je comptais partir en Syrie, dans ma tête, c'est un choc, je ne savais pas comment réagir.» Une discussion suffit à le convaincre: «ok, ça va, je vais y aller.»
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Le mystérieux bar du XVIIIe
Les choses s'enchaînent très vite. Dans une «ambiance tendue», il quitte la Belgique avec son frère et Mohamed Abrini à bord d'une Clio en direction de Bobigny, où se trouve l'un des appartements conspiratifs. Durant le trajet, seul Brahim Abdeslam est en contact par message avec le coordinateur de la cellule. «Je ne suis pas au courant des terrasses et du Bataclan, jure-t-il à la cour. Mon frère a une ceinture, une kalach', je sais qu'il va faire une attaque, mais je ne sais pas où.» La journée du vendredi 13 est consacrée aux repérages des cibles. Après avoir récupéré les gilets explosifs à la planque de Bobigny, Salah Abdeslam dépose trois terroristes aux abords du Stade de France. Il est bientôt 21 heures, dans quelques minutes la terreur gagnera Saint-Denis, puis Paris.
Lui file dans le XVIIIe arrondissement pour accomplir sa mission: une opération kamikaze dans un bar animé. «Je sors de la voiture et je vais faire l'objectif qu'on m'a donné», poursuit-il, glaçant la salle d'audience. «Je rentre dans ce café, je commande une boisson. Je regarde les gens autour puis je me dis non, je ne vais pas le faire. J'ai renoncé, je suis sorti.» De quel établissement s'agissait-il? Sept ans après, Salah Abdeslam joue la carte de la mémoire, se montre évasif: c'était «un bar à l'angle», «avec des jeunes qui dansaient», se contente-t-il de répondre. Si cette version vient confirmer le message de revendication des attentats de l'État islamique - évoquant le XVIIIe arrondissement -, de nombreuses questions persistent: pourquoi les commanditaires ont choisi de le laisser seul, à l'inverse des autres terroristes? Pourquoi n'avait-il pas d'armes, contrairement aux autres?
«Je suis dans l'imprévu»
Dans un récit confus, Salah Abdeslam raconte avoir ensuite roulé à l'aveugle dans les rues de Paris, avant de tomber en panne place Albert Khan. Il n'a d'autre choix que de laisser le véhicule pour rejoindre Montrouge en taxi afin d'abandonner enfin, son gilet explosif. Mais là aussi, la cour peine à comprendre les raisons pour lesquelles il choisit de traverser Paris du nord au sud, alors que les forces de l'ordre quadrillent la capitale. «J'essaye de trouver une solution, je suis dans l'imprévu», bafouille l'intéressé. Salah Abdeslam passe la nuit du 13 au 14 novembre caché dans le squat d'un immeuble avec des jeunes, à attendre ses complices, Mohamed Amri et Hamza Attou, qui l'exfiltreront ensuite jusqu'en Belgique.
Durant trois heures de prise de parole, Salah Abdeslam a tenté de se montrer convaincant, répondant à la grande majorité des questions, afin de présenter un récit qu'il voulait vraisemblable. Mais un doute persiste. A-t-il renoncé à se faire exploser pour épargner des vies ou l'a-t-il fait car son gilet était défectueux? C'est la justification qu'il a ainsi donnée à plusieurs reprises, notamment à des membres de la cellule terroriste. «C'était un mensonge dont je n'ai pas réussi à me défaire tout au long de ma cavale. Alors, je l'ai pris comme une réalité», soutient-il. La nuit tombée et face à l'insistance des juges, Salah Abdeslam a clamé avoir renoncé par «humanité» envers ceux qui se trouvaient dans le bar. Une déclaration qui n'a pas suffi à dissiper le doute sur sa réelle volonté.
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Morbihan: la passagère d'un avion de tourisme prend les commandes après un arrêt cardiaque du pilote
La jeune femme, qui n'avait jamais piloté, a réussi à éviter un crash sur des habitations. Si le pilote est mort, elle s'en est sortie «pratiquement indemne», selon les pompiers.
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C'est le conjoint de la victime, qui se trouvait au moment des faits au bureau de vote de sa commune, qui a fait la macabre découverte à son retour au domicile dimanche soir.
Le Figaro
Présidentielle 2022 : Marine Le Pen peut-elle interdire le port du voile islamique dans l'espace public ?
Bénédicte LutaudLA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron juge que la mesure de la candidate RN ne serait pas applicable, en vertu de la Constitution. À raison ?
LA QUESTION. Invitée de France inter mardi, la candidate du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a réaffirmé sa volonté d'interdire totalement le port du voile dans l'espace public. Aucune distinction entre simple hijab (voile islamique couvrant les cheveux), niqab ou burqa (différentes formes de voile intégral) n'est faite par la candidate qualifiée pour le second tour de la présidentielle 2022. Concrètement, il ne serait donc plus légal de porter un voile islamique dans la rue, les commerces, les restaurants, les transports publics (mais pas dans un domicile privé ou à la mosquée par exemple).
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«Celles qui ne le portent pas (...) subissent des pressions (...) Le voile est un uniforme islamiste (...) C'est l'uniforme d'une idéologie, et pas d'une religion», s'est justifiée Marine Le Pen. En février dernier, la députée RN avait d'ores et déjà déposé une proposition de loi «visant à combattre les idéologies islamistes». Son article 10 visait «l'interdiction dans l'espace public des tenues islamistes». Si le mot «voile» n'était pas spécifié, Marine Le Pen a déjà confirmé sur France Inter, le 8 avril, que «le voile est inclus dans cette loi». La candidate RN a également précisé qu'elle ferait appliquer cette mesure par le biais d'une «amende».
Le même jour, le président-candidat Emmanuel Macron avait dénoncé ce projet, sur le média Brut, comme contraire au principe de «laïcité» en France : «Si la candidate d'extrême droite Marine Le Pen interdit le voile, de par notre Constitution, elle va devoir interdire la kippa, elle va devoir interdire la croix, elle va devoir interdire les autres signes religieux». «Cette interdiction du voile n'est pas fondée sur le concept de laïcité. Elle est fondée sur la lutte contre les idéologies islamistes», lui a rétorqué Marine Le Pen ce mardi sur France Inter. Il s'agit de «prohiber au for externe toute forme de manifestation publique d'opinions qui, par elles-mêmes, constituent un trouble grave à l'ordre public (...) C'est déjà le cas, par exemple, du nazisme», avait par ailleurs argumenté, le 7 avril, l'eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, présenté comme futur ministre de la Justice si Marine Le Pen était élue.
Pour autant, même si elle était fondée sur un autre principe que celui de la laïcité, une telle mesure serait-elle applicable en France ? En particulier, en fondant son projet de loi non pas sur la laïcité, mais sur «la lutte contre les idéologies islamistes», au même titre que d'autres idéologies comme le nazisme, Marine Le Pen aurait-elle moins de chance d'être censurée par le Conseil constitutionnel ?
VÉRIFIONS. En France, porter une croix gammée ou un uniforme nazi ou fasciste est en effet passible d'amende : l'article R645-1 du Code pénal sanctionne de 1500 euros le fait de «porter ou exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant les uniformes, les insignes ou les emblèmes qui ont été portés ou exhibés (...) par les membres d'une organisation déclarée criminelle» lors du tribunal militaire international de Nuremberg, «soit par une personne reconnue coupable par une juridiction française ou internationale d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité».
Toutefois, une telle mesure aurait de grandes chances d'être censurée par le Conseil constitutionnel, estiment les spécialistes de droit public. Le but recherché, à savoir la sauvegarde de l'ordre public face à «l'idéologie islamiste», serait probablement considéré comme non «proportionnel» aux risques d'atteintes aux droits constitutionnellement protégés tels que la liberté de circulation, la liberté de religion et l'égalité des citoyens en dignité et en droit.
«Il faudrait démontrer devant le Conseil constitutionnel ou (en cas de recours) la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) que le port du voile islamique constitue une idéologie portant atteinte à l'ordre public, donc terroriste. Cela me paraît très exagéré», considère Guillaume Drago, professeur de Droit public à l'université Paris II Panthéon-Assas. «On ne peut raisonnablement démontrer que le voile est à lui seul un insigne d'idéologie islamiste», abonde Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de Droit public à l'Université Rennes-I et vice-présidente de l'Association française de droit constitutionnel. «Le foulard (islamique) est un signe religieux qui peut être instrumentalisé, certes. Mais il n'est pas en soi un signe ostensible de cette idéologie. Je vois mal comment cela pourrait être jugé proportionnel par le juge», renchérit Benjamin Morel, maître de conférences en Droit public à l'Université Paris II Panthéon-Assas.
Et la loi de 2010 contre la burqa ?
Pour aborder la question de l'interdiction du voile islamique dans l'espace public, le législateur français avait déjà dû contourner le principe de laïcité. Ainsi, la loi de 2010 interdisant le port du voile intégral (niqab, burqa) est fondée sur le principe de trouble à l'ordre public. D'ailleurs, elle ne proscrit pas officiellement la burqa, mais «la dissimulation du visage dans l'espace public», soit aussi bien par un voile intégral... qu'une cagoule ou un casque de moto. Le Conseil constitutionnel l'avait validée dans une décision du 7 octobre 2010, estimant que le législateur complétait et généralisait des règles à des fins de «protection de l'ordre public».
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Par ailleurs, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait également «fini par accepter» l'interdiction du voile intégral dans l'espace public sur le fondement de la «conception française du vivre ensemble», relève Anne-Marie Le Pourhiet. «L'interdiction contestée peut (...) passer pour proportionnée au but poursuivi, à savoir la préservation du 'vivre ensemble'», pouvait-on lire dans l'arrêt définitif de la CEDH en juillet 2014. L'arrêt précisait ainsi que le voile dissimulant le visage mettait «fondamentalement en cause la possibilité de relations interpersonnelles ouvertes qui est un élément indispensable à la vie en société ».
L'égalité entre l'homme et la femme et la liberté en question
Dans sa décision du 7 octobre 2010 sur l'interdiction du voile intégral, le Conseil constitutionnel rappelle le préambule de la Constitution de 1946 et souligne que «la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme». Il souligne également que le législateur a considéré que «les femmes dissimulant leur visage, volontairement ou non, se trouvent placées dans une situation d'exclusion et d'infériorité manifestement incompatible avec les principes constitutionnels de liberté et d'égalité». Pour Guillaume Drago, c'est davantage sur cette notion d'égalité des sexes et de liberté (à porter le voile ou non) qu'il s'agirait de creuser pour justifier une éventuelle interdiction du port du voile islamique sur la voie publique. «Le Conseil constitutionnel pourrait toujours dire, comme en 2010, que le voile peut relever d'une situation incompatible avec l'égalité entre l'homme et la femme», suppose ainsi le publiciste.
Dans un précédent arrêt du 10 novembre 2005 sur l'interdiction du voile islamique dans les universités turques, la CEDH avait par ailleurs fait jurisprudence en indiquant qu'il «pouvait exister dans les États une marge nationale d'appréciation pouvant les conduire à limiter de porter des insignes revendiquant sa religion», rappelle également Guillaume Drago. Une marge d'appréciation qui, selon le publiciste, relève de plusieurs points : «la liberté de la femme, la liberté tout court - les femmes y sont-elles contraintes ? - et l'ordre public».
Les arrêtés burkini invalidés par le Conseil d'État : la dissimulation du visage en jeu ?
En revanche, en août 2016, le Conseil d'État avait mis un coup d'arrêt à plusieurs arrêtés municipaux interdisant le port du burkini (tenue de bain couvrant le corps des chevilles aux cheveux, mais pas le visage), en raison d'absence de risques de trouble à l'ordre public. Son arrêt estimait que ces décisions portaient «une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle».
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L'interdiction de tout type de voile islamique dans la rue au motif de la lutte contre «l'idéologie islamiste», par le biais d'une loi parlementaire ou d'un décret, aurait donc de fortes chances d'être retoquée par le Conseil constitutionnel ou le Conseil d'État. De telles décisions «seraient considérées comme attentatoires aux libertés fondamentales sans avoir proportionnellement en face de réel risque d'atteinte à l'ordre public. Autant la burqa soulevait un problème d'ordre public, autant le voile seul ne le pose pas», explicite Anne-Marie Le Pourhiet.
Passer par une loi référendaire ?
Mais pour échapper au contrôle du Conseil constitutionnel, la candidate du RN pourrait envisager une autre option : passer par un référendum législatif, prévu par l'article 11 de la Constitution. Adoptées au suffrage universel, les lois référendaires ne sont pas, en principe, soumises à ce contrôle. C'est du moins ce qu'avait dit le Conseil constitutionnel en 1962.
«Mais nous ne sommes plus en 1962. On a eu depuis la jurisprudence du Conseil d'État avec l'arrêt Sarran de 1998, précisant que l'article 11 concernait les référendums relatifs à des textes législatifs et non constitutionnels, et que la valeur des lois était d'être soumises au Conseil constitutionnel», souligne Guillaume Drago. En d’autres termes, cet arrêt laisse entendre que même les lois référendaires pourraient être soumises au Conseil constitutionnel.
Par ailleurs, dans une décision du 24 mars 2005 (arrêt Hauchemaille), le Conseil constitutionnel s'est déclaré compétent pour contrôler les décrets d'organisation d'un référendum. Dès lors, «si le Conseil constitutionnel est saisi d'un recours contre le décret organisant ce référendum, et qu'il juge le projet de loi contraire à la Constitution, il pourrait y avoir problème», avance Anne-Marie Le Pourhiet.
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Le président du Conseil Constitutionnel Laurent Fabius a justement laissé entendre qu'il s'opposerait à l'utilisation de l'article 11 en cas de victoire de Marine Le Pen, rappellent Benjamin Morel comme Guillaume Drago. C'était bien le cas lors d'une conférence de presse rapportée en janvier dernier par Le Parisien , mais cela concernait alors l'utilisation de l'article 11 afin de réviser la Constitution, une solution juridiquement contestée mais employée par le général de Gaulle en 1962. Des propos réitérés à la presse début février dernier. Or, ici, il ne s'agirait pas pour Marine Le Pen d'introduire l'interdiction du voile dans la Constitution, mais d'en rester au niveau législatif.
Un rapport de force politique
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La juriste Anne-Marie Le Pourhiet n'est pas aussi catégorique que ses confrères. «Le contrôle du Conseil constitutionnel reste une question de rapport de force politique. Le programme de nationalisation de Mitterrand en 1981 fut par exemple censuré par le Conseil constitutionnel, au nom de l'inviolabilité du droit de propriété. Mais cette fois-ci, aura-t-il l'audace d'aller affronter un président de la République élu au suffrage universel sur ce programme ? Je reste prudente.» Même si, nuance-t-elle, les Sages restent sensibles aux orientations politiques des institutions européennes. «Le Conseil européen, récemment, a présenté une affiche avec une femme voilée avec pour slogan 'l'avenir est entre vos mains'. Le Conseil constitutionnel entend aussi ce message».
En résumé, légiférer pour prohiber tout type de voile «islamique» sur la voie publique semble délicat au regard de la jurisprudence existante, y compris si Marine Le Pen passait par une loi référendaire, mais pas nécessairement impossible non plus, tout dépendant aussi du rapport de force politique entre le législateur d'un côté et le Conseil constitutionnel de l'autre.
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Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
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La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
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La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
L'Humanité
Les gilets jaunes de Montabon : «Le Pen me fait tout autant peur que Macron»
ReportageCes gilets jaunes sarthois ont voté en espérant éviter un duel opposant les mêmes candidats qu’en 2017. Pour le second tour, ils s’abstiendront, convaincus que la menace macroniste et celle du RN se valent.
Diego ChauvetMontval-sur-Loir (Sarthe), envoyé spécial.
Les lendemains de premier tour ne sont pas difficiles que chez les seuls partis politiques défaits. Beaucoup d’électeurs, comme certains gilets jaunes de Montabon, dans la Sarthe, avaient placé leurs espoirs dans leur bulletin de vote. À Montval-sur-Loir, dans le sud du département, aux frontières avec la Touraine, nous avions rencontré cinq des membres du rond-point de Montabon, trois semaines avant le premier tour. Parmi eux, Michel, Vanina, Christian et Francis avaient décidé de voter pour Jean-Luc Mélenchon. « Avec des réserves sur le personnage », mais convaincus par sa proposition de convoquer une Assemblée constituante « pour en finir avec la Ve République », et par la reprise dans son programme du référendum d’initiative citoyenne voulu par leur mouvement.
Nous les retrouvons le 12 avril, deux jours après le premier tour, dans le centre-ville de Montval. Seule Fabienne, qui avait indiqué ne pas vouloir voter, n’est pas venue. « Il nous a bien fallu deux jours pour nous en remettre », confie Vanina. « Le plus dur à admettre, c’est le score de Macron », dit-elle, alors qu’avec ses trois camarades de lutte, elle constate « partout le rejet du président sortant ». Dans leur circonscription, ce rejet s’est manifesté plus fortement par un vote Le Pen. « Ces gens se sont dit qu’il faut changer, et que ce changement, c’est Le Pen », explique Christian. Si Macron est devant elle d’une courte tête dans le département (28,64 %, contre 27,68 %), c’est surtout grâce aux villes. Sur Montval, le président sortant atteint les 29,70 %, devant Marine Le Pen à 28,23 % et Jean-Luc Mélenchon à 16,69 %. La participation sur la commune n’a été que de 69,39 %, contre 77,24 % en 2017. « Ici, il y a ceux qui ont voté Le Pen pour ne pas avoir Macron, et ceux qui ont voté Macron pour ne pas avoir Le Pen », résume Francis. Il y a eu aussi les retournements de dernière minute. Ce qui a fait espérer une qualification de Jean-Luc Mélenchon aux quatre gilets jaunes. « Un ami s’apprêtait à voter Jean Lassalle, raconte ainsi Vanina. Je l’ai convaincu de voter Mélenchon juste avant le scrutin. »
Il aura manqué « quelques voix », regrettent-ils, pour que le second tour ait une tout autre allure. Que vont donc faire Michel, Christian, Vanina et Francis au second tour ? Pour les trois premiers, « ce sera l’abstention ». Francis ira voter, mais « pour mettre un bulletin Jean-Luc Mélenchon », qu’il a conservé pour l’occasion. Le barrage républicain face à l’extrême droite est pour eux hors sujet. Et pour comprendre ce positionnement qui est aussi celui des deux syndicalistes, Michel et Christian, il faut se mettre dans la tête de ces gilets jaunes, installés durant de longs mois sur un rond-point.
« la haine des pauvres » contre « la haine des races »
Marine Le Pen représente-t-elle une menace sur les libertés ? N’usera-t-elle pas de violences contre ceux qui contesteront sa politique ? « Avec ce qu’on s’est pris avec Macron, ça ne fait pas de différence pour nous », explique Francis, qui n’en revient toujours pas que « tant de gens votent pour lui avec ce qu’il nous a mis dans la tête ». « Le Pen, j’en ai tout autant peur que de Macron. Lui, c’est la haine des pauvres ; elle, c’est la haine des races », confirme Vanina. « En 2017, Macron avait promis qu’il ferait tout pour qu’il n’y ait plus de deuxième tour avec le RN, ajoute Christian. Au contraire, il a tout fait pour le faire monter. » Président honni, qualifié de méprisant, violent, Emmanuel Macron doit pour eux assumer la responsabilité de ce qu’il a provoqué. Plus question pour eux d’arbitrer entre deux maux dans les urnes. « Ils vont envoyer tout le monde dans le mur. Ils ne pensent pas à l’intérêt général. Au second tour, je n’y vais pas », justifie encore Christian.
Mais, derrière ce dégoût des urnes pour le 24 avril que même la perspective d’une présidence d’extrême droite ne dissipe plus, le vote reste utile pour les quatre gilets jaunes. Ils regardent désormais en direction des élections législatives. Pour Michel, elles seront aussi « un combat ». « Les candidatures dans le sillage de celles de Mélenchon seront un point d’appui. » Christian est plus dubitatif : « Il n’y a pas de proportionnelle, je n’y crois plus. Adrien Quatennens dit qu’une cohabitation est possible. Mais s’il n’a que vingt députés, il ne la fera pas. Pour moi, c’est perdu, cette affaire. Mais on a prévu des cafés citoyens pour en discuter. » Les quatre amis voient aussi l’après. Avec des perspectives violentes, de la part du pouvoir, en cas de contestation. « Les syndicats vont être en première ligne maintenant », souligne Michel, qui pense que « les organisations traditionnelles existent encore. Il va falloir les pousser. Et Macron va être encore plus violent ».
Gilets jaunessarthemontabonPrésidentielle 2022 L'Humanité
En banlieue parisienne, le vote de barrage au RN n’est plus une évidence
ReportageLassés des politiques macronistes, des habitants de Saint-Ouen et de Gennevilliers hésitent à glisser dans les urnes un bulletin pour contrer l’extrême droite.
Naïm SakhiLoin du tumulte de l’entre-deux-tours, le calme règne, mardi, dans les travées du marché Ottino de Saint-Ouen. Dans cette commune administrée par le PS, comme dans la quasi-totalité de la Seine-Saint-Denis, la carte électorale du premier tour était rouge. « Un vote d’abord utile avec quand même de la conviction. Jean-Luc Mélenchon parvient à une synthèse entre le social et l’écologie », souligne Mathilde.
Pour le second tour, cette jeune maman, en congé maternité, n’aura pas la main qui tremble : « Ce sera Macron sans hésiter. Face à l’extrême droite, il n’y a pas de risque à prendre. » « Le Pen, c’est le racisme, la mise au ban de toutes les minorités et une proximité avec Poutine, poursuit-elle. Mais je comprends ceux qui n’ont pas envie de voter Macron. »
Du « dégoût » pour le duel annoncé
Maxime est de ceux-là. Assis à la terrasse d’un café, le dernier livre d’Olivier Norek à la main et un casque sur la tête, il appréhende avec « dégoût » le duel proposé au second tour. « Depuis 2002, on ne vote que par dépit. J’en ai marre », souligne cet électeur de l’Union populaire. Pour ce musicien de 38 ans, pas question de choisir, donc : « Je vais voter blanc. » Et d’ajouter : « Si encore Macron s’était contenté d’un programme libéral en préservant nos écoles ou nos hôpitaux… je serais allé faire barrage, mais maintenant, c’est trop tard. »
Maxime n’imagine pas une victoire de Marine Le Pen, les classes moyennes n’étant pas suffisamment « dans la merde », selon lui, « pour tomber dans les bras de l’extrême droite ». Un calcul incertain, au risque de voir appliquer en France des politiques antisyndicales, violentes et discriminatoires, sans oublier la préférence nationale ou l’interdiction du port du voile dans la rue ? « Je comprends les craintes, mais j’ai déjà voté deux fois contre. »
Nargess, elle, n’ira tout simplement pas voter dimanche 24 avril. Contrôleuse de gestion, elle renvoie dos à dos deux candidats adeptes « du rejet, de la stigmatisation, de la haine des musulmans ».
« Choisir entre la peste et le choléra »
Abdel ne sait pas s’il se rendra aux urnes pour le second tour. « Macron ou Le Pen, c’est choisir entre la peste et le choléra », tance cet électeur insoumis, habitant de Gennevilliers. Dans cette municipalité communiste des Hauts-de-Seine, Jean-Luc Mélenchon est également arrivé en tête, avec 61 % des suffrages. Un brin désenchanté, Khaller, 63 ans, a voté Macron. « Je ne suis pas fan », insiste-t-il en faisant son marché, mercredi, mais « c’était pour faire barrage à Le Pen, à Zemmour, parce que leurs idées, ce n’est pas possible ».
Ironie de cette campagne d’entre deux tours, la candidate du RN était ce jour-là en déplacement au port fluvial, auprès de « la France qui travaille ». Dans une cimenterie fabriquant du béton recyclé, la candidate d’extrême droite a dénoncé le « déni » du président sortant sur « le mur de l’inflation qui arrive ». « Ah bon, Marine Le Pen est ici, à Gennevilliers ? » s’étonne Rokhiya. Loin d’être convaincue par l’imposture sociale du RN, elle compte lui barrer la route, la mort dans l’âme, avec le sentiment de choisir « entre la moins mortelle de deux maladies qui tuent ».
Face à ce remake de 2017, Mathilde en veut « à la gauche, aux autres candidats comme à Jean-Luc Mélenchon, incapable de se tendre la main ». « La gauche fait peur. Elle continue à s’autodétruire plutôt que de combattre l’extrême droite », souligne Bastien, 23 ans. « Emmanuel Macron a fait le job sur les crises qu’il a eu à gérer et face à Poutine. Je veux voir ce que les deux mandats apporteront à ce pays », assure cet électeur de Saint-Ouen. Pour lui, la question du barrage contre l’extrême droite ne se pose pas. Pour autant, il conjure le président-candidat à « renoncer à sa réforme des retraites pour envoyer un message aux électeurs de gauche ».
Une mobilisation spontanée dans la rue
Fatalistes ou refusant de se faire à l’idée des conséquences d’une victoire de l’extrême droite, Maxime, le mélenchoniste, et Baptiste, le macroniste, misent sur une mobilisation spontanée dans la rue. « Qui sait, dos au mur, peut-être qu’un mouvement social et associatif verra le jour », assure le premier. « Si elle passe, il y aura sans doute une révolte des démocrates de tous bords », poursuit le second. Une supputation, en guise de stratégie d’évitement, qui fait également son chemin sur les réseaux sociaux. Oubliant de fait que le meilleur moyen de combattre l’extrême droite au pouvoir étant… de l’empêcher d’y accéder. En 2017, dans ces deux villes, l’abstention avait augmenté de 5 points entre les deux tours de la présidentielle. Ceux qui s’étaient déplacés avaient voté à plus de 85 % contre Le Pen. Seront-ils aussi nombreux cette année ?
Présidentielle 2022saint-ouengennevilliersExtrême droite Le Figaro
La fille de Richard Berry condamnée pour diffamation envers Jeane Manson
Coline Berry-Rojtman, qui accuse son père de violences sexuelles, a été condamnée jeudi par le tribunal d'Aurillac pour diffamation envers la chanteuse, son ex-belle-mère, dont elle dénonçait la complicité.
La fille aînée de Richard Berry vient d'être condamnée pour diffamation envers Jeane Manson. L'avocate de Coline Berry-Rojtman, Karine Shebabo, a immédiatement annoncé à l'AFP qu'elle interjetait appel de cette décision. «Ma cliente est consternée, les parents, agresseurs et connus, ont de beaux jours devant eux», a-t-elle commenté.
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Le 14 février 2021, dans un article publié par Le Monde, Coline Berry-Rojtman évoquait des violences sexuelles qu'elle aurait subies alors qu'elle était mineure, en 1984 et 1985, au domicile de son père qui vivait alors avec Jeane Manson, accusée d'avoir participé à ces agressions.
Le tribunal d'Aurillac l'a condamnée à 2000 euros d'amende pour diffamation à la suite de cet article et pour l'émission télévisée «Le Live BFM», dans laquelle elle affirmait que la chanteuse faisait partie de la secte des enfants de Dieu.
Coline Berry-Rojtman a également été condamnée à verser 20.000 euros de dommages-intérêts à l'ancienne chanteuse, ainsi que 5.000 euros au titre des frais de justice.
Également mis en cause, les journalistes du Monde n'ont en revanche pas été condamnés. Lors de l'audience le 1er avril, le procureur n'avait pas demandé de condamnation contre Le Monde, estimant que le journal avait agi de bonne foi et s'en était remis au tribunal pour le reste.
«C'est une décision consternante, d'une grande violence et un mauvais signal envoyé aux enfants», a déclaré jeudi Maître Shebabo, déplorant que ce jugement intervienne alors que l'enquête sur les faits est toujours en cours.
Née en 1976 de l'union entre Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, Coline Berry-Rojtman a porté plainte pour «viols et agressions sexuelles sur mineur», déclenchant l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris.
Richard Berry, 71 ans, nie en bloc, tout comme l'ancienne chanteuse Jeane Manson, qui vit une partie de l'année à Aurillac, où elle avait décidé de poursuivre son ex-belle fille en diffamation.
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Guerre en Ukraine: une artiste russe arrêtée pour avoir remplacé des étiquettes de produits dans un supermarché
La justice russe a annoncé mercredi l'incarcération d'Alexandra Skotchilenko, accusée de propager de fausses informations sur l'offensive militaire de Moscou en Ukraine.
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La pop star américaine, âgée de 40 ans, a annoncé lundi qu'elle attendait son troisième enfant, cinq mois après que la justice a levé la tutelle de son père.
Le Figaro
Notre-Dame de Paris: des découvertes archéologiques extraordinaires en marge du chantier
Vincent BordenaveClaire BommelaerRÉCIT - La campagne de fouilles menée dans le choeur de la cathédrale, a permis de mettre au jour des vestiges médiévaux exceptonnels.
Reconstruire Notre-Dame en cinq ans tout en respectant les contraintes de la science et de l’archéologie préventive. Ces deux impératifs qui paraissent de prime abord contradictoires sont, à en croire les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), tout à fait conciliables. «La reconstruction et l’expertise scientifique sont deux volets indissociables du travail de restauration, explique Dorothée Chaoui-Derieux, conservatrice au service régional d’archéologie d’Île-de-France. Nous travaillons certes dans un contexte particulier, avec une pression très forte, mais les fouilles sont indispensables si on veut préserver et comprendre ce patrimoine.» «Il y a pu y avoir certaines discussions assez tendues qui ont duré jusque tard dans la nuit, concède Dominique Garcia, président de l’lnrap. Mais dans l’ensemble, nous avons su trouver un équilibre qui a porté ses fruits.»
Les archéologues, qui ont investi la cathédrale dès le 16 avril 2019, ont dévoilé ce jeudi 14 avril les résultats d’une campagne exceptionnelle de fouille dans le chœur de la cathédrale. Dans un premier temps, les interventions non invasives ont été privilégiées. «Nous nous trouvions face à une situation assez inédite, résume Dorothée Chaoui-Derieux. Chaque amas de morceaux effondrés était en fait un amas de vestiges archéologiques, que nous devions analyser pour sa valeur patrimoniale avec toute la rigueur scientifique. Des parties inaccessibles de l’édifice se sont ouvertes à nous. On savait que le chœur de la cathédrale pouvait être riche d’enseignements. Nous avons donc mis en place une campagne de prospection géophysique qui a permis de révéler assez rapidement des anomalies structurelles au niveau du transept.»
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Ces anomalies sont finalement peu nombreuses et, dans un premier temps, déçoivent les scientifiques. «Il s’agissait surtout des carneaux de chauffage (collecteurs d’évacuation, NDLR) construits par Eugène Viollet-Le-Duc lors de la restauration du XIXe siècle», explique Dorothée Chaoui-Derieux. L’intérêt scientifique n’est donc pas des plus exaltants, mais il y avait nécessité tout de même de mise en place d’une fouille. La zone doit être couverte d’une dalle de béton pour édifier un échafaudage de 600 tonnes en vue de la reconstruction de la flèche. Une fenêtre de trois semaines est ainsi accordée à partir du 2 février 2022. «Il y avait d’office la possibilité de prolonger cette période, raconte Christophe Besnier, archéologue à l’Inrap et responsable scientifique de la fouille du transept. Les recherches ont finalement duré près de deux mois. On ne s’attendait pas à trouver autant de vestiges si peu profondément enfouis.»
Cercueil intact et jubé
La découverte d’un sarcophage médiéval en plomb fait rapidement sensation. Le corps, vraisemblablement celui d’un haut dignitaire religieux d’avant le XIVe siècle, reposait à quelque 80 centimètres de profondeur, juste en dessous du sol de la nef. Depuis sa mise au jour, le sarcophage anthropomorphe attendait d’être transporté en dehors de la cathédrale. Mardi 12 mars, à 14 heures, devant quelques caméras, Le Figaro et une poignée de compagnons du chantier, la levée du sarcophage a enfin eu lieu. Elle s’est déroulée rapidement, dans une ambiance concentrée. «Nous avons entouré le cercueil d’une coque de protection afin d’éviter les chocs», ont expliqué les archéologues présents ce jour-là. Lentement mais sûrement, le corps a été levé de la zone de fouilles à l’aide d’un système de poulies, puis posé sur le sol ferme. On vit ensuite arriver Mgr Chauvet, recteur de la cathédrale pour un instant de prières. Si les scientifiques se réjouissent d’avoir trouvé un cercueil intact, dans lequel ils ont déjà repéré des restes de tissus et de végétaux, le recteur a tenu à rendre hommage à cet homme inconnu, appartenant à la même lignée d’ecclésiastiques que lui. Quelques minutes plus tard, le sarcophage a été transporté dans un caisson (flight case) estampillé Inrap, semblable à ceux que l’on voit dans les festivals de rock.
Plusieurs centaines de pièces encore pigmentées, allant de quelques grammes à 400 kilos, ont ainsi été déterrées. C’est extraordinaire, car on connaît très peu ce jubé
Quelque 400 personnes reposent à Notre-Dame, et on sait qu’un autre sarcophage a été découvert la semaine dernière. Pour le moment, seul un corps a été prélevé du chantier des fouilles, l’autre devrait bientôt être recouvert afin de laisser place à la reconstruction de la flèche. «Rien n’est encore officiellement arrêté», précise cependant Stéphane Deschamps, conservateur général du patrimoine, à la tête du service d’archéologie d’Île-de-France.
Ces sarcophages ne sont pas les seules découvertes exceptionnelles, puisque les scientifiques ont également mis au jour l’ancien jubé de Notre-Dame de Paris. Cette clôture qui séparait le chœur et la nef fut construite vers 1230 et détruite au XVIIIe pour répondre aux nouveaux usages liturgiques. «Plusieurs centaines de pièces encore pigmentées, allant de quelques grammes à 400 kilos, ont ainsi été déterrées, s’enthousiasme Christophe Besnier. C’est extraordinaire, car on connaît très peu ce jubé. On ne dispose que de quelques pièces sans polychromie exposées au Louvre .» Le Musée de Cluny s’est d’ores et déjà porté volontaire pour accueillir une version restaurée de ce trésor. Une option jugée tout à fait crédible par le ministère de la Culture.
Michel Bouquet: ses plus grands rôles au théâtre de Molière à Strindberg
Il y a un an la plateforme Madelen exhumait de ses archives les prouesses du plus perfectionniste des comédiens. Retour sur la carrière du plus grand serviteur du théâtre.
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L'Humanité
Les répercussions en France de la guerre en Ukraine
ActuLes ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.
Stéphane GuérardLe 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.
Métaux stratégiques
L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.
Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas besoin de cette nouvelle difficulté, après les arrêts d’activité liés au Covid puis les pénuries de semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.
Inflation : menace sur la demande
Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».
Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?
Partir de Russie ou y rester ?
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »
Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie L'Humanité
Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France
ActuLa mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.
Luis ReygadaJoseph KordaLa mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.
Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).
Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions
Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »
Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »
Filtrage des camions à l’entrée du site
Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…
Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin… »
Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.
Des pressions pour briser le mouvement
Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une « entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».
Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».
L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.
Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?
AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique Le Figaro
Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Arthur BerdahLe président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle 2022
Une première depuis plus de 40 ans. Pour la deuxième fois dans l'histoire de la Ve République, les Français s'apprêtent à vivre le match retour d'une affiche à laquelle ils ont déjà assisté. Selon les résultats définitifs de 100% des communes fournis par le ministère de l'Intérieur, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont hissés en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2022. Le président sortant a recueilli 27,84% des suffrages, contre 23,15% à son adversaire RN. Les deux candidats, qui se sont affrontés en finale en 2017, seront départagés par les électeurs le dimanche 24 avril prochain, jour du second tour.
» EN DIRECT - Suivez les dernières informations sur le premier tour de l'élection présidentielle de 2022
Les dix autres prétendants qui briguaient l'Élysée échouent donc à se qualifier. Parmi eux figure notamment l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième avec 21,95%. Il devance très nettement ses concurrents, dont le nationaliste Éric Zemmour (7,07%) - qui tombe sous la barre symbolique des 10%. Derrière, la LR Valérie Pécresse (4,78%) et l'écologiste Yannick Jadot (4,63%) n'ont pas été en mesure de dépasser le seuil des 5%, et ne devraient pas voir leurs frais de campagne être remboursés par l'État. Tout comme le député Jean Lassalle (3,13%).
Dans le bas de tableau, le communiste Fabien Roussel (2,28%) et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (2,06%) créent la surprise en faisant mieux que le Parti socialiste, dont la représentante Anne Hidalgo (1,75%) réalise le pire score de l'histoire de son camp. Seuls l'anticapitaliste Philippe Poutou (0,77%), et la trotskiste Nathalie Arthaud (0,56%) font moins bien, et ferment la marche de cette élection présidentielle de 2022.
- Emmanuel Macron : 27,84%
- Marine Le Pen : 23,15%
- Jean-Luc Mélenchon : 21,95%
- Eric Zemmour : 7,07%
- Valérie Pécresse : 4,78%
- Yannick Jadot : 4,63%
- Jean Lassalle : 3,13%
- Fabien Roussel 2,28%
- Nicolas Dupont-Aignan : 2,06%
- Anne Hidalgo : 1,75%
- Philippe Poutou : 0,77%
- Nathalie Arthaud : 0,56%
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Quel taux d'abstention, quelle participation ?
Après des mois d'une campagne atypique qui a peu mobilisé, l'abstention a été plus élevée qu'il y a cinq ans et a atteint 26,31% des inscrits. Près de 13 millions d'électeurs sur 48,74 millions d'inscrits ont ainsi boudé les urnes dimanche. Le record d'abstention pour un premier tour d'élection présidentielle reste celui de 2002, avec 28,4% d'abstention.
Quels ralliements ?
Plusieurs candidats ont d'ores et déjà donné leurs consignes de vote pour le second tour de la présidentielle. C'est le cas d'Anne Hidalgo (PS), qui a été la première à se positionner en faveur d'Emmanuel Macron afin de «voter contre l'extrême droite». Elle a été suivie par Fabien Roussel (PCF) qui a appelé à «battre Le Pen» et son «projet raciste et xénophobe». Yannick Jadot (EELV) a fait de même.
Contrairement à il y a cinq ans, où il n'avait pas voulu donner une consigne de vote, Jean-Luc Mélenchon a déclaré : «Vous ne devez pas donner une voix à Marine Le Pen».
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Valérie Pécresse (LR) n'a pas donné de consigne mais a déclaré qu'elle voterait Emmanuel Macron «pour empêcher l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen ». Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a annoncé mardi son soutien à Emmanuel Macron.
Éric Zemmour a quant à lui appelé à voter Marine Le Pen.
Le candidat NPA Philippe Poutou, a appelé à «ne pas donner une voix» à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, mais sans donner de consigne de vote pour Emmanuel Macron. Jean Lassalle n'a pas donné de consigne de vote à son électorat. La candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud votera blanc.
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Y aura-t-il un débat entre Macron et Le Pen pour le second tour ?
Le débat d'entre-deux tours aura lieu le 20 avril prochain, à 21 heures, quatre jours avant l'ultime appel aux urnes. Ce débat sera retransmis sur TF1 et France 2, qui sont les chaînes qui l'organisent. Le nom des animateurs n'est pas encore connu.
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Que disent les sondages sur le second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?
Le président sortant Emmanuel Macron l'emporterait au second tour face à Marine Le Pen, avec un score compris entre 54% et 51% contre 46%-49% pour la candidate RN, selon les premiers sondages réalisés dimanche après le premier tour. Le score serait ainsi beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans quand Emmanuel Macron s'était imposé par 66,1% des voix contre 33,9% pour Marine Le Pen.
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Quel avait été le score de Macron en 2017 ?
Emmanuel Macron, en tête du premier tour de cette élection présidentielle 2022 avec 27,6 % des voix, l'était déjà cinq ans plus tôt. En 2017, il était arrivé premier également du premier tour, avec 24,01%, déjà devant Marine Le Pen qui était quant à elle à 21,3%. Les deux finalistes ont donc amélioré leur score par rapport à leur résultat d'il y a cinq ans.
Les résultats du premier tour dans les grandes villes de France
Résultats à Paris : c'est Emmanuel Macron qui arrive en tête, avec 35,33% des voix, suivi de Jean-Luc Mélenchon. La maire de Paris, Anne Hidalgo, arrive en 7e position, avec 2,17% des voix.
Résultats à Lyon : Emmanuel Macron est arrivé en tête (31,84%), dépassant de peu Jean-Luc Mélenchon (31,06%)
Résultats à Marseille : Jean-Luc Mélenchon arrive en tête avec plus de 31% des voix, devant Emmanuel Macron (22,62%)
Résultats à Toulouse : La Ville rose a voté pour Jean-Luc Mélenchon à 36,65%.
Résultats à Nice : C'est Emmanuel Macron qui est arrivé en tête, suivi de près par Marine Le Pen.
Résultats à Nantes : Jean-Luc Mélenchon arrive en tête. Yannick Jadot se hisse à la troisième place.
Résultats à Montpellier : la ville a choisi Jean-Luc Mélenchon, puis Emmanuel Macron.
Résultats à Strasbourg : comme d'autres grandes villes, Strasbourg a d'abord choisi Jean-Luc Mélenchon.
Résultats à Bordeaux : le président sortant Emmanuel Macron est en tête à Bordeaux.
Résultats à Lille : la ville a placé Jean-Luc Mélenchon en tête.
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Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives
Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
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«On a souvent besoin d'un plus petit que soi», a déclaré le candidat de Résistons !.
Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public L'Humanité
Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
«LR et le PS: la nouvelle fracture»
Yves ThréardPar Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
On n’a pas fini de gloser sur les échecs cinglants de Mmes Hidalgo et Pécresse au premier tour de la présidentielle. L’inélégance de certains commentaires le dispute parfois aux règlements de comptes. Mais, à dire vrai, chacun sentait bien que cela arriverait un jour. Au Parti socialiste, l’enfant de Mitterrand, comme chez LR, la formation héritière de la famille gaullo-chiraquienne. Depuis des années, les frères ennemis des deux rives donnaient de réels signes d’épuisement. À force de renoncements et de reniements, de petites guerres intestines et d’absence de chefs incontestables, de déconnexion avec la réalité et de tactiques inadaptées, leur agonie respective était prévisible.
Ce vieux monde est moribond. Ses acteurs doivent d’abord s’en prendre à eux-mêmes. Il convient toutefois de reconnaître que les partis traditionnels ne correspondent plus à la vie militante d’aujourd’hui. Les réseaux sociaux, l’individualisme, l’internationalisation de nombreuses causes et d’autres raisons encore ont engendré une génération de «consommateurs politiques» aux engagements changeants, irréguliers, pas toujours canalisés, voire contradictoires.
Après l’épisode des «gilets jaunes», le scrutin de dimanche dernier donne une photographie de cette nouvelle réalité, dominée par la radicalité. Les partis de gouvernement étant laminés, ringardisés, pulvérisés, le président sortant est cerné par le grondement des voix de la protestation: celles de Jean-Luc Mélenchon, d’un côté ; celles de Marine Le Pen, auxquelles s’agrègent les suffrages en faveur d’Éric Zemmour, de l’autre. Sans oublier les 26 % d’abstentionnistes, qui, pour beaucoup, n’attendent plus rien d’une élection présidentielle. Cela fait beaucoup, vraiment beaucoup de monde en colère.
Des colères aux racines certes différentes, mais qui peuvent se coaguler pour se faire entendre. Face à elles, Emmanuel Macron apparaît seul, sans alternative. Cette nouvelle fracture est dangereuse à plus d’un titre. Est-elle durable ou provisoire? Entamée en 2017, la déconstruction est-elle terminée?
Jérôme Fourquet: «Dans cette présidentielle, deux blocs sociologiques et culturels se font face»
GRAND ENTRETIEN - Pour le directeur du département Opinion de l'Ifop, le résultat de l'élection présidentielle confirme la recomposition politique de notre pays. En lieu et place du vieux clivage droite-gauche, un clivage entre France d'en haut et France d'en bas continue de monter en puissance, explique-t-il.
Réforme des retraites: «Rétropédalage»
L’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.
Julien Aubert : «Les 100 raisons de ne pas voter Macron»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Député LR du Vaucluse, Julien Aubert refuse un« front républicain» en faveur d'Emmanuel Macron dont il critique très vivement le quinquennat.
Le Figaro
Gaz, électricité : quels fournisseurs d'énergie font le plus grimper la facture?
Paul CarcenacCLASSEMENT EXCLUSIF - Le Figaro a comparé les hausses de prix pratiquées sur un an par les acteurs français du gaz et de l'électricité. Les différences entre les fournisseurs sont immenses.
Avez-vous choisi le mauvais fournisseur d'énergie ? Mega Énergie, Wekiwi, Total, ENI, Happ-e, Vattenfall... Les nouveaux venus dans le marché de l'électricité et du gaz avaient tout pour séduire il y a encore quelques mois, avec des tarifs bien plus bas que le duo EDF-Engie. Depuis l'ouverture à la concurrence en 2007, environ 25% des Français s'étaient laissés convaincre par l'un de ces nouveaux acteurs, abandonnant de fait les tarifs réglementés. Le retour sur terre est brutal : les tensions inflationnistes ont fait flamber le coût de l'énergie. La guerre en Ukraine n'a rien arrangé. Et certains répercutent les hausses de manière assez brutale. Nous avons cherché à savoir quels sont les fournisseurs qui protègent le moins bien leurs clients dans ce contexte de tensions. Nous avons donc compilé des données inédites fournies par notre partenaire Watissime*, comparateur de tarifs en ligne et courtier en énergie.
Pour trois différents foyers-type, nous avons mesuré l'évolution de la facture mensuelle, entre le mois de mai 2021 et le mois d'avril 2022. Les hausses vont de 23% à plus de 94% selon les cas. Nous présentons à chaque fois une facture-type pour des offres gaz-électricité groupées, avec le duo EDF-Engie et six des principaux fournisseurs alternatifs.
Mega Energie a drastiquement augmenté ses tarifs
Le portrait n'est pas flatteur pour les fournisseurs alternatifs. «Ils se fournissent sur les marchés et donc sont tributaires de ces prix-là, indique Caroline Greard, chef de projet énergie chez Watissime. Certains subissent la flambée des prix plus que d'autres, selon le moment où ils ont acheté». En clair, quand ils ont anticipé leurs achats, ils maîtrisent un peu mieux leurs tarifs. La société Mega Énergie, avec son prix indexé sur le prix du marché de gros du mois précédent, apparait comme celle qui est qui est aussi la plus chère.
Pour cette société, «la comparaison se fait au pire moment, étant donné que nous sommes au milieu d'une crise énergétique majeure, justifie Michael Corhay, le directeur. Cela ne peut aller que mieux dans un horizon de 6 à 12 mois.» Il appelle à la patience. «Les marchés anticipent déjà une baisse des prix de 40 à 45% d'ici à 2023», rassure-t-il.
À l'autre bout de la chaîne, EDF pour l'électricité, et Engie pour le gaz sont évidemment les plus épargnés, grâce aux mesures du gouvernement. Il s'agissait d'abord, à l'automne 2021, de bloquer les prix réglementés du gaz et de limiter la hausse des prix de l'électricité à 4% maximum. Les hausses pour les particuliers se maintiennent donc autour de la barre des 30% en moyenne sur un an, d'après nos chiffres.
Quels conseils pour se protéger des futures hausses des tarifs?
Que faire, aujourd'hui, pour aborder les prochains mois avec plus de sérénité ? Sur l'électricité, il faut savoir que la hausse s'est déjà calmée. Les fournisseurs commencent à avoir des marges de manœuvre, car ils ont pu disposer de l'extension des quotas d'électricité nucléaire vendue à prix cassés, par EDF à ses concurrents (le tarif «Arenh»). «Cela a permis à ces derniers de sortir la tête de l'eau, constate Caroline Greard. Je conseillerais au consommateur d'aller sur des offres de Vattenfall ou Total, vraiment privilégier de grands groupes».
Quant au gaz, la situation est un peu plus complexe, liée à l'incertitude autour de l'approvisionnement. «Très honnêtement, si vous êtes au tarif réglementé du gaz (Engie, NDLR), restez-y», conseille Caroline Greard, de Watissime. En revanche, si vous avez déjà fait un autre choix, impossible de revenir en arrière. Il n'est plus commercialisé et sa suppression est prévue pour juillet 2023. Cette mesure de libéralisation du marché devait être à l'origine pourvoyeuse d'économies pour le consommateur en bout de chaine. Mais dans le contexte de tensions d'approvisionnement, elle pourrait ne pas être une si bonne nouvelle dans les mois à venir. «On manque de visibilité avec la guerre en Ukraine. Au moins, jusqu'ici, l'usager était protégé», estime Caroline Greard.
*Site du groupe Figaro
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48 enfants et 2 adultes ont développé des symptômes en lien avec la consommation de pizzas Fraîch'Up, d'après les dernières investigations révélées par Santé Publique France.
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ANALYSE -Pourquoi la classe moyenne, bien plus que les pauvres, est pénalisée.
Le Figaro
«Ni Macron, ni Le Pen»: des étudiants ont dégradé les bâtiments classés de la Sorbonne
Par
Victor Merat •
Emma Ferrand •
Paul de Montferrand •
Publié le 14/04/2022 à 11:37
• Mis à jour le 14/04/2022 à 20:36
Panthéon-Sorbonne, Sciences Po, l’École normale supérieure... Les campus sont bloqués par les étudiants, mécontents des résultats du premier tour de l’élection présidentielle. Ce jeudi, les manifestants ont dégradé les bâtiments de la Sorbonne.
«Ni Le Pen ni Macron», «La révolution est un devoir», «Sorbonne occupée». C’est un entre-deux tours mouvementé jusque sur les bancs de la fac et des grandes écoles. Depuis ce mardi 12 avril, des étudiants dits «antifascistes» font entendre leur colère et leurs revendications après les résultats du premier tour, notamment à Paris. Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria, 42% des 18-24 ans ne sont pas allés voter au premier tour de l’élection présidentielle. Chez les jeunes, les votes se sont à 31% portés vers le candidat Insoumis, Jean-Luc Mélenchon. À la Sorbonne, les étudiants ont intensifié leur mobilisation depuis ce jeudi matin. Des dégradations importantes ont eu lieu dans les salles de classe mais aussi sur le bâtiment classé monument historique de la Sorbonne, comme on peut le voir dans cette vidéo.
Images des dégradations commises par les étudiants/militants d'extrême-gauche lors du "blocus" de l'université parisienne La Sorbonnepic.twitter.com/T7KI4GpXzJ
April 14, 2022» LIRE AUSSI - Les syndicats étudiants ont donné leurs consignes de vote pour le second tour
Un rassemblement s’est tenu à partir de midi place de La Sorbonne, en face de l’établissement. Selon la préfecture de police, 400 étudiants étaient réunis. Leur objectif: entrer dans l’université pour participer à l’assemblée générale qui a eu lieu à 13 heures. À 11h15 déjà, une dizaine de camionnettes de policiers stationnait devant le prestigieux lycée Louis-Le-Grand. À 12h20, le slogan «Sorbonne, Sorbonne, antifa» est scandé par des étudiants, à l’entrée de la rue Victor Cousin, bloquée par les policiers. La traversée est impossible.
Les occupants haranguent les étudiants et syndiqués réunis place de La Sorbonne " Sorbonne antifas ", scandent ils pic.twitter.com/VHi74cMQ97
April 14, 2022En début d’après-midi, la température est montée. Dans une vidéo postée sur Twitter, le journaliste militant Taha Bouhafs filme des étudiants au premier étage de la Sorbonne en train de jeter des chaises sur les fourgons de police. Les forces de l’ordre sont contraintes de déplacer leurs véhicules plus loin dans la rue pour éviter les projectiles. Les images montrent ensuite des policiers repoussant les étudiants sur place à l’aide de gaz lacrymogènes. Des barrières de sécurité ont été installées pour tenir les jeunes éloignés de l’entrée de la fac.
La situation se tend devant La #Sorbonne. Jets de projectiles et étudiants gazés par la police. La faculté est occupée contre Macron, Le Pen et " le désastre électoral "pic.twitter.com/r3gEM4Trih
April 14, 2022«Toutes les portes sont fermées»
Certains étudiants ont passé la nuit dans le campus. Et les amphis ne désemplissent pas. Ils seraient 300 à 400 occupants à l’intérieur de l’établissement, selon les étudiants. À travers les grilles, une étudiante envoyée par un professeur donne à une de ses camarades bloquée dehors, sa copie corrigée. «Toutes les portes sont fermées», témoigne une étudiante qui voulait travailler ses examens ce matin.
Les journalistes ne sont pas les bienvenus. Un confrère de France Télévisions se fait insulter par un occupant cagoulé, munié de lunettes de soleil. «Pose ta caméra, enc...». Le Figaro Étudiant n’est pas non plus le bienvenu. Les étudiants nous indiquent qu’ils votent l’entrée des journalistes. «Vous ne pourrez pas rentrer», nous dit-on. À travers les fenêtres, sur les murs de l’université, différents tags apparaissent. «Squat world», peut-on lire par exemple. Dehors, Mathilde, 20 ans, raconte qu’elle était présente à l’intérieur hier. «C’était surréaliste. Il y avait une super ambiance, avec quelqu’un qui jouait du piano.»
Devant La Sorbonne, pour @Figaro_Etudiant, où des " centaines étudiants " occupent les locaux pour protester contre le second tour de la présidentielle : " Ni Macron Ni Le Pen " pic.twitter.com/dqrPTZeFOr
April 14, 2022Sporadiquement, des étudiants sortent - pour certains cagoulés - et permettent à d'autres d'entrer rejoindre les occupants. À un confrère du service public, l'un lance : " baisse ta caméra, fils de pute - pose la, enculé " @Figaro_Etudiant pic.twitter.com/pwyDOzh7wj
April 14, 2022Des cours en distanciel jusqu’à la fin de la semaine
Les partiels approchant, beaucoup ont peur de voir leurs cours interrompus. C’est le cas de Tiphaine*, 19 ans et ses camarades qui suivent leurs cours à distance. Ils ont été informés hier par deux mails de l’université Panthéon-Sorbonne. À 16h30, un premier courrier leur indique: «Nous vous informons que, sur décision du rectorat, les activités se tenant en Sorbonne pour le reste de la journée du 13 avril sont suspendues en présentiel.» A 20h50, un autre mail les informe que l’université a décidé «de basculer en distanciel l’ensemble des enseignements prévus jusqu’au samedi 16 avril 2022 inclus afin de garantir notamment la continuité pédagogique pour l’ensemble de nos étudiantes et étudiants».
Une décision qui agace Tiphaine. «J’espère que les occupants font cela pour discuter de leurs convictions et non pas pour ne pas aller à leurs partiels. Ce qui me dérange, surtout, c’est d’entendre des insultes envers les candidats. Je ne cautionne pas la violence quand on entend des gens dire “Macron xénophobe”», partage l’étudiante en licence 1 de sciences politiques.
Etudiant en licence à Paris I Panthéon, Antoine* a aussi vu, à l’approche des partiels, tous ses cours passer en distanciel. Sauf son cours d’économie, que le professeur a choisir de maintenir en présentiel dans un «tiers lieux». Ces espaces d’un genre nouveau, permettant aux étudiants de s’engager autrement et de favoriser le lien social, l’intégration et l’esprit de communauté, se sont fortement développé pendant la pandémie. C’est dans les locaux d’une antenne de la Caisse d’allocation famililale (CAF) qu’Antoine a pu suivre son cours d’économie. «C’était incroyable! raconte-t-il. Mille fois mieux que la fac, super moderne, avec plein d’arbres, des grandes tables, des chaises confortables et un babyfoot. Toute la classe est venue alors que c’était facultatif!»
«Macron, démission, laisse ta place à Mélenchon»
À Sciences Po aussi, les étudiants se sont rassemblés, ce jeudi matin. «Macron, démission, laisse ta place à Mélenchon», «Non à l’extrême droite», «Pas de fachos dans nos universités». Dès 9 heures, la rue Saint-Guillaume est très mouvementée. Devant Sciences Po, des camions de police sont garés pour surveiller les dizaines de jeunes venus bloquer l’établissement. Certains brandissent des banderoles. «Saint-Germain en feu, Macron et Le Pen au milieu», «Féministes antifascistes», «Stop à l’inaction climatique». Une assemblée générale est aussi prévue à 13 heures devant le campus. Ce jeudi matin, l’Unef lance au mégaphone: «On ne peut pas mettre Le Pen et Macron sur le même plan. Le Pen est une raciste et une xénophobe.» Un autre étudiant prend la parole: «Ce n’est pas avec Macron qu’on dégagera l’extrême droite, c’est en se mobilisant dans la rue.» «Rejoignez-nous à la Sorbonne, parce qu’on risque de se faire déloger plus vite. Il faut bloquer d’autres campus», ajoute une autre.
Vers 15h30, devant le campus rue Saint-Guillaume, 30 à 40 militants d’extrême-droite, membres de la Cocarde Etudiante, de l’Action française, de l’Uni et de Génération Z ont décidé d’évacuer le «blocus (...) par [leurs] soins», indique le tweet de la Cocarde Etudiante. La vidéo les montre, fumigènes à la main, en train de renverser les poubelles pour mettre un terme à la mobilisation. Baptiste, 22 ans, étudiant en 3e année syndiqué à Solidaires Sciences Po, affirme auprès de l’AFP qu’ils étaient munis de «manches de pioche, de parapluies et de gazeuses à main». Il a ajouté que les étudiants présents sont partis en courant, sans qu’il n’y ait de blessés.
Face à l'inaction des directions et de l'Etat nous avons pris les choses en main : le blocus de SciencesPo vient d'être évacué par nos soins. Tout ce petit monde a pris la fuite. Qu'ils acceptent le verdict des urnes : leur défaite !Participation de militants GZ et UNI pic.twitter.com/KV37vK8Kpy
April 14, 2022Les étudiants du campus du XIVe arrondissement de l’École normale supérieure sont également révoltés. Aux fenêtres, une banderole rouge et noire affiche: «Jeunesse révoltée, fac occupée». «Le but est de mener des actions pour réinventer les universités, pour en faire une vraie scène d’émergence de cette voix des jeunes et qu’elle soit plus représentée dans les débats chez les deux candidats», a souligné auprès de l’AFP Martin Labat, étudiant en licence de sciences pour un monde durable. «On a trop peur qu’ils ne prennent pas en compte les sujets qui nous semblent capitaux tels que les violences racistes, islamophobes, sexistes, le climat et l’urgence à agir face au rapport du Giec notamment», a-t-il ajouté, précisant que quelque 80 étudiants étaient présents lundi, puis 40 mardi.
Les étudiants présents à l’assemblée générale ont appelé à la mobilisation dans la région parisienne et à un nouveau rassemblement, ce vendredi 15 avril, à 13h, devant la Sorbonne, a indiqué à l’AFP un militant de l’Unef.
*Les prénoms ont été modifiés.
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Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
Agressions sexuelles à Polytechnique: une enquête a été ouverte par le parquet
Par
Maud Kenigswald •
Publié le 11/04/2022 à 20:40
• Mis à jour le 14/04/2022 à 20:34
Après CentraleSupélec, la meilleure école d’ingénieurs de France dévoile à son tour l’existence de violences sexuelles. Le parquet ouvre une enquête.
En octobre, Centrale Supélec avait révélé des faits de violences sexistes et sexuelles dans ses rangs. Une première bombe, qui avait questionné les conditions favorisant ces pratiques dans ces établissements: le faible nombre de femmes, l’isolement sur le plateau de Saclay, le manque de surveillance les soirs et le week-end... Sept mois plus tard, Le Monde dévoile les résultats d’une enquête similaire réalisée par l’École polytechnique et menée suivant les recommandations du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Un questionnaire rempli par environ 2100 jeunes sur les 3400 ayant intégré «l’X» entre 2018 et 2021. Selon ce sondage, près d’une étudiante interrogée sur quatre affirme avoir été victime d’agressions sexuelles, depuis son arrivée dans l’établissement. Le parquet d’Evry a annoncé à l’AFP ce jeudi 14 avril au soir, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles, suite au signalement de Polytechnique reçu fin mars.
» LIRE AUSSI - Classement des écoles d’ingénieurs d’excellence
«Nous nous doutions qu’il allait y avoir des cas, mais le bilan s’avère intolérable, en pointant des agissements inacceptables», commente au Figaro Étudiant François Bouchet, directeur général de l’École polytechnique, qui nous avait confié «vouloir prendre le temps de bien préparer cette enquête afin de répondre aux attentes». Les résultats sont sidérants. Selon ce sondage, 23% se disent victimes d’une agression sexuelle subie au cours de leur scolarité. D’après leurs témoignages, sans leur consentement, on s’est frotté à elles, on a touché leurs seins, leurs fesses, on les a embrassées. Et 11% des jeunes femmes interrogées expliquent avoir reçu des propositions sexuelles insistantes «malgré leur refus». Trois jeunes rapportent avoir été drogués à leur insu lors d’une fête, onze se déclarent victimes d’une tentative de viol ou d’un viol pendant leurs années à Polytechnique.
Une culture sexiste dans l’école
Cette affaire fait écho à une publication de l’IK, le magazine hebdomadaire des élèves, en février 2017. Le journal avait sorti un hors-série sur les femmes, avec de nombreux récits d’étudiantes faisant état d’une culture sexiste régnant lors de leur scolarité, conséquence notamment de la proximité de l’école avec l’armée. Selon cette parution, durant une soutenance de stage, un responsable militaire avait par exemple soufflé à une élève portant un tailleur: «Il faut faire attention à la tenue que vous portez, surtout devant un parterre d’hommes, ça peut brouiller le message. Moi, j’ai eu du mal à me concentrer pendant votre présentation.» Le Monde évoque un nouveau hors-série «IK au féminin» paru en février 2022, qui montrerait comment ces comportements imprègnent toujours l’école. Récemment, la présence de fresques de filles nues peintes par des élèves avait provoqué des remous. Autre évènement mentionné par le magazine «IK au féminin»: un encadrant aurait dit à une étudiante en tenue de sport qu’il était «ravi de la voir en brassière».
Finalement, l’X a élaboré un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, qui devrait être amélioré au moyen de groupes de travail. «Aujourd’hui, le dispositif dans l’établissement repose sur de la prévention et du traitement, avec par exemple des amphithéâtres pour former les étudiants, des cellules d’écoutes, un service de psychologie et même, une permanence dédiée au commissariat de Palaiseau.», détaille François Bouchet au Figaro Étudiant. Et d’ajouter : «Néanmoins, il faut que les étudiants soient acteurs de la lutte contre les violences sexuelles, il s’agit d’une responsabilité collective de l’école. Ils doivent aussi en parler et nous permettre de pouvoir réagir. Sans les noms des présumées victimes ou agresseurs, nous ne pouvons travailler ni mettre en place des sanctions».
À VOIR AUSSI - «Quelqu’un t’a déjà fait du mal?»: la commission inceste veut une posture «plus volontariste» pour protéger les enfants des violences sexuelles
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L'Humanité
L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture L'Humanité
Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 Le Figaro
La météo du vendredi 15 avril : du soleil sur toute la France
Le FigaroSi quelques brouillards matinaux se forment la matinée sur les littoraux, le soleil brille sur une majeure partie du territoire, accompagné de températures estivales.
C'est un temps ensoleillé qui s'annonce pour ce vendredi 15 avril. À l’exception du Nord-Ouest, où quelques brouillards matinaux peuvent se former, le soleil brille dès le matin sur une majeure partie de la France, selon La Chaîne Météo *. Le beau temps se maintient l'après-midi, en dépit de quelques nuages gris attendus sur la moitié nord. Les températures, quant à elles, sont estivales, et peuvent atteindre jusqu'à 27°C dans le Sud.
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La météo dans votre région
Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est couvert le matin, avec quelques brouillards qui se forment sur les bords de mer. Le soleil fait son retour l'après-midi, toujours accompagné d'un léger voile nuageux. Les températures, quant à elles, sont douces. Il fera notamment 21°C l'après-midi à Rennes.
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le temps est mitigé le matin. Si le soleil brille sur l'Île-de-France, accompagné de quelques nuages, le ciel est davantage couvert dans le Nord, avec quelques brouillards matinaux à prévoir. Des nuages gris continuent de se former l'après-midi, empêchant les Franciliens de profiter pleinement du soleil. Les températures restent néanmoins printanières.
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le soleil brille dès le matin, accompagné d'un léger voile nuageux. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, tandis que les températures sont estivales. L'après-midi, il fera notamment 20°C à Strasbourg et 22°C à Lyon.
Dans le Sud-Ouest, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce dès la matinée. Si quelques brouillards matinaux se forment sur le littoral atlantique, le soleil brille dans les terres, accompagné de quelques nuages. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, tandis que les températures sont particulièrement hautes.
Dans le Sud-Est, le ciel est légèrement couvert le matin, avec quelques nuages gris pouvant se former sur la Corse. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 45 km/h. Le temps est davantage ensoleillé l'après-midi, avec un grand soleil dans les Alpes-Maritimes. Les températures, quant à elles, sont estivales. La barre des 25°C sera notamment franchie à Perpignan.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du jeudi 14 avril : retour du soleil et orages au Centre-Est
Après le passage de la perturbation venant de l'Ouest en début de semaine, place au soleil et aux températures douces ce jeudi, malgré quelques entrées maritimes et du brouillard.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 13 avril : précipitations irrégulières entre le Nord et le Sud-Ouest
La perturbation venue de l'Ouest provoque des précipitations dispersées, entre le Sud-Ouest et le Nord. Dans le reste du pays, la météo est plus clémente avec un ciel relativement dégagé.
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Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté
ActuMobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.
Rosa MoussaouiLa vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.
Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »
Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.
« variable d’ajustement »
15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.
Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.
C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.
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Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.
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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a trois semaines par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.
Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs poches à l'intérieur de la ville, notamment dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement de ces dix derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estimait il y a déjà 15 jours Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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«C’est tout sauf Le Bureau des légendes»: Enora Chame, officier de renseignement, raconte
Nicolas BarottePORTRAIT - Enora Chame a choisi de raconter une mission de quelques mois, en Syrie, il y a dix ans. Et entend démythifier le rôle des agents spéciaux.
Son nom Enora Chame? Un pseudonyme. Son âge? Elle reste vague «parce que nous ne sommes pas très nombreuses». Son grade? Une fonction de commandement au sein de l’armée de l’air. Il ne faut pas pouvoir l’identifier. Ne restent que ses yeux qui s’agitent à chaque question pour en anticiper les détails, sa voix posée et marquée par l’expérience, un teint hâlé qui évoque inconsciemment l’Orient, un soupçon de fatigue peut-être dû au livre qu’elle publie. Un calme déconcertant. Un témoignage: sur un pays qui se disloque mais qu’elle aime, la Syrie, et la guerre «qui rend tout hideux», dit-elle comme un fait accompli. L’émotion ne l’emporte pas sur la lucidité: Enora Chame est officier de renseignement. Sans glaive ni bouclier, mais au plus près du front, elle fait partie de ceux qui recherchent le sens des guerres.
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Dans Quand s’avance l’ombre (Mareuil Éditions), elle raconte trois mois passés en 2012 au sein de la mission de l’ONU, juste avant l’embrasement et la guerre civile entre le gouvernement de Bachar el-Assad, les rebelles et les djihadistes. Elle était alors la seule Française parmi les 300 observateurs déployés par les Nations unies. Elle offrait ses yeux et ses oreilles pour tenter de comprendre l’engrenage destructeur du conflit, pour accumuler des preuves, transmettre autant d’informations que nécessaires aux diplomates. Mais les Occidentaux n’ont pas su enrayer le pire, laissant à l’officier un sentiment d’échec. Dans une danse macabre, chaque camp avait au contraire joué avec les observateurs. «Notre présence a fait exploser la violence. Nous étions devenus un enjeu de guerre», raconte-t-elle. Celle-ci déclenchée, il ne restait plus aux observateurs qu’à s’éloigner du champ de bataille. Une décennie plus tard, elle a repris le journal qu’elle tenait à l’époque pour livrer un ultime document, un hommage aux souffrances syriennes. «J’ai enfin achevé ma mission», dit-elle.
Savoir parler à tous les camps
«Elle était gratinée cette mission», reprend-elle très posément. Les cadavres jalonnent son récit. Elle raconte dans son livre comment elle doit entraîner son équipe à identifier les corps et supporter les scènes traumatisantes: l’un soulève la couverture en se concentrant sur sa main, l’autre prend la photo en ne regardant que le cadre, un troisième récupère les clichés… Ailleurs elle relate sa prise en otage par des hommes d’Al Qaïda. Ils menacent de l’égorger avec ses compagnons. Ils négocient. Les islamistes finissent par les épargner pour ne pas faire capoter leurs propres discussions avec l’Armée syrienne libre.
Cet homme était en train de se sacrifier. Nous parlions à un mort. Il ne peut pas être vivant aujourd’hui
On évoque une autre scène où elle se fait braquer à bout portant par les soldats du régime… «Laquelle?», interrompt-elle. Dans un hôpital d’Alep, un jeune médecin brave l’interdit et conduit la jeune femme et son équipe, sous les yeux des gardes furieux, auprès de prisonniers politiques blessés et cachés. «Cet homme était en train de se sacrifier. Nous parlions à un mort. Il ne peut pas être vivant aujourd’hui», assène Enora Chame. Sur le moment, elle se concentre pour collecter toutes les informations possibles sur les crimes du régime, pour que le sacrifice ne soit pas vain. Elle espère aussi que toutes les listes de disparus qu’elle a récoltées serviront pour juger les responsables.
Enora Chame n’est pas une espionne envoyée sous couverture pour mener des actions secrètes. Elle agissait au grand jour. «Il faut démythifier qui sont les officiers de renseignement», assure-t-elle. «Leur rôle est de recueillir des éléments et ensuite de les exploiter» dans l’intérêt du pays ou de la mission. «Il y a des cartographes, des geeks, des experts de zones géographiques, des gens pointus techniquement… C’est tout sauf Le Bureau des légendes», dit-elle en faisant allusion à la série mettant en scène des agents de la DGSE. Les méthodes sont quand même parfois similaires, qu’on opère en secret ou au nom de l’ONU. «Il faut être humble et rigoureux», ajoute-t-elle pour citer les qualités nécessaires à ce travail éprouvant. «Il faut écouter les gens, les entendre, ressentir ce qu’ils ressentent. J’essayais aussi de percevoir les signaux faibles.» Sans manichéisme, il faut savoir parler à tous les camps.
«Une figure héroïque»
En Syrie, elle est une militaire solitaire, sans armes face à la violence, spectatrice de bombardements qui ne la visent pas mais qui empêchent de dormir et «usent les nerfs». Pour tenir là-bas, elle avait gardé «un fil de vie». «C’était un collègue, un ami. Nous avions mis au point une procédure pour pouvoir nous contacter même en cas d’urgence. Ça fait du bien», raconte-t-elle. Ce n’est pas systématique pour chaque mission, mais pour celle-là, c’était nécessaire. Avec cette voix familière, elle discute, plaisante. Revient à la vie. «À un moment, j’ai aussi senti que je pouvais dérailler. Alors j’ai appelé un chef»: un de ses supérieurs, le colonel Marill décroche, conscient que l’officier de renseignement n’est pas un électron libre mais un soldat. Elle ne lui demande pas d’être réconfortée, mais qu’on lui rappelle le sens de la mission. «Ça m’a sauvée». En préface du livre, celui qui est devenu général témoigne: Enora Chame est «une figure héroïque». Un autre de ses supérieurs d’alors, le général Gomart, ancien patron des forces spéciales, dit aussi qu’elle est une «combattante».
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Les soldats se battent, risquent leur vie et affrontent l’horreur. Officier de renseignement, Enora Chame en garde trace. «On peut être confronté au pire des dizaines de fois et ne plus le supporter du jour au lendemain», raconte-t-elle. «Le plus difficile, ce ne sont pas les morts, mais les vivants qu’on abandonne. Il faut savoir se pardonner d’avoir été impuissant. Pour un militaire, c’est difficile», confie-t-elle en assurant ne pas souffrir de blessure psychologique. Elle a gardé la tête froide.
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Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
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Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain
Publié le : 14/04/2022 - 18:37
Sébastian SEIBT
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Le président-candidat Emmanuel Macron a adopté une stratégie de campagne pour l'entre-deux-tours à l'opposé de celle de 2017 et de celle du premier tour. Il multiplie les déplacements selon un itinéraire très réfléchi.
Le terrain, le terrain, le terrain. C'est le nouveau mantra du président-candidat Emmanuel Macron pour les deux semaines à venir avant le verdict de l'élection présidentielle, dimanche 24 avril. Dès le lendemain des résultats du premier tour, il s'est rendu dans le Nord, à la rencontre des électeurs du bassin minier des Hauts-de-France qui ont voté majoritairement pour sa concurrente, Marine Le Pen.
Son chemin de Compostelle électoral traverse aussi, jeudi 14 avril, Le Havre, sur les terres de son ancien Premier ministre Édouard Philippe, après un passage par la région du Grand Est. Emmanuel Macron se rend ensuite dans le Sud, où il tiendra son principal grand meeting de l'entre-deux-tours à Marseille, samedi 16 avril.
Bougeotte électorale
Principal, car il semble désormais acquis qu'il ne se contentera pas d'une seule grand-messe en public avant le deuxième tour comme cela avait été prévu au début de la campagne. Emmanuel Macron devrait en faire "deux voire trois", croit savoir Le Parisien. Une envie de meeting qui peut se comprendre vu qu'en face, Marine Le Pen a annoncé deux grands rendez-vous : le premier à Avignon le 14 avril et le second à Arras sept jours plus tard.
Emmanuel Macron n'a, en outre, pas encore révélé son programme pour la deuxième semaine, ce qui pourrait lui permettre d'afficher encore plus de kilomètres à son compteur de campagne.
Cette bougeotte électorale est l'opposé de l'entre-deux-tours de 2017. À l'époque, son staff de campagne avait théorisé le "principe de la campagne en surplomb (peu de déplacements) afin de 'présidentialiser' Emmanuel Macron", rappelle Paris Match.
Une stratégie qui avait failli lui coûter cher. Marine Le Pen avait commencé par réduire son écart dans les sondages en allant serrer le plus de mains possibles sur le terrain, tandis qu'Emmanuel Macron apparaissait comme celui qui fêtait à La Rotonde sa première place à l'issue du premier tour.
Pas question de refaire la même erreur, surtout que le président-candidat est déjà resté en retrait durant le premier tour de cette élection présidentielle. Il est plus que temps "d'occuper le terrain, y compris médiatique, afin de se construire cette image de proximité avec les gens", note Pierre-Emmanuel Guigo, historien à l'université Paris-Est Créteil et spécialiste de la communication politique, contacté par France 24.
C'est d'autant plus important qu'Emmanuel Macron n'apparaît plus comme le petit nouveau de l'élection, et que ces cinq ans d'exercice du pouvoir ont laissé chez une partie de l'électorat un arrière-goût de président arrogant et qui peut prendre les Français de haut, rappelle l'historien.
Des déplacements plus évidents qu'en 2017
La situation électorale est "aussi beaucoup moins confortable pour Emmanuel Macron qu'il y a cinq ans", souligne Pierre-Emmanuel Guigo. La digue du front républicain semble moins hermétique, tandis que Marine Le Pen dispose d'une réserve de voix naturelle – celles d'Éric Zemmour – qui n'existait pas en 2017.
>> À lire aussi : "Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour Macron"
Battre le terrain s'impose aussi pour le président sortant parce qu'il sera beaucoup moins aisé de dominer son adversaire durant le débat de l'entre-deux-tours. "En 2017, il s'était moins déplacé aussi pour se préparer au débat, ce qui s'était avéré payant. Cette fois-ci, Marie Le Pen aura appris de ses erreurs", estime Pierre-Emmanuel Guigo. La candidate d'extrême droite a d'ailleurs un calendrier de déplacements moins chargé qu'il y a cinq ans afin d'être prête pour le face-à-face. Son grand meeting de l'entre-deux-tours est d'ailleurs programmé le lendemain de l'exercice. En un sens, les stratégies semblent s'être inversées.
Enfin, la carte électorale du premier tour semble plus lisible qu'en 2017, "ce qui fait qu'il est plus facile de déterminer les lieux à privilégier pour tenter de convaincre", note l'historien. Il n'y a que trois candidats qui ont dépassé les 10 % au premier tour, ce qui fait qu'Emmanuel Macron peut se concentrer sur les régions où le troisième homme – c'est-à-dire Jean-Luc Mélenchon – a fait un bon score.
Et il ne s'en prive pas, puisqu'il va là où le candidat malheureux de La France insoumise est arrivé en tête – à Strasbourg et Mulhouse, dans la région Grand Est – et tiendra son meeting dans le fief électoral de Jean-Luc Mélenchon, qui est député des Bouches-du-Rhône. Même son déplacement en Normandie a des accents de pêche aux voix à gauche, puisque Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au Havre.
Reste qu'il ne s'agit pas seulement d'une grande opération séduction de l'électorat de La France insoumise. Ce sont avant tout des rendez-vous en terre politiquement inconnue. "Il a surtout choisi des lieux où il n'est pas arrivé en premier, voire des circonscriptions qui lui sont les plus hostiles", résume Pierre-Emmanuel Guigo.
Ce n'est pas un hasard si Emmanuel Macron a commencé par le Nord où Marine Le Pen est la plus forte, avant de faire la tournée des fiefs mélenchonistes. Le message est, une fois encore, "de montrer qu'il est ouvert au dialogue, capable d'écouter des avis très différents du sien. C'est toujours dans l'optique de brouiller cette image du président qui n'écoute pas le peuple", assure Pierre-Emmanuel Guigo.
Attention aux petites phrases
Une attitude qui tranche avec la stratégie adoptée par Marine Le Pen, qui privilégie les déplacements dans des villes où elle a déjà réalisé un bon score, comme à Avignon.
Les péripéties de la campagne renforcent, en outre, ce décalage. Emmanuel Macron a beau avoir été pris à partie plusieurs fois durant ses déplacements, il n'est jamais apparu comme étant dans le refus de la discussion. Rien à voir avec les images de la militante écologiste traînée hors de la salle parisienne où la candidate d'extrême droite avait organisé une conférence de presse mercredi.
Mais cette stratégie d'aller chercher l'électeur mélenchoniste ou abstentionniste avec les dents, comme le dirait l'ex-président Nicolas Sarkozy qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron, n'est pas sans risque.
D'abord, "si Emmanuel Macron est plutôt bon dans le dialogue improvisé, il peut lui arriver de lâcher des petites phrases qui peuvent le desservir", rappelle Pierre-Emmanuel Guigo. Le "mais vous êtes fou ou quoi" lancé par Emmanuel Macron à un Français qui l'accusait d'avoir "tué l'hôpital" lors de son déplacement en Alsace a commencé à faire le tour des médias.
Ensuite, il ne faut pas qu'il oublie ses électeurs du premier tour. À trop parler à des mélenchonistes ou des électeurs d'extrême droite, il risque de donner l'impression de prendre ces votes du premier tour pour acquis "alors qu'il y a toujours le risque de l'abstention", souligne Pierre-Emmanuel Guigo. C'est l'une des raisons de son détour par Le Havre, pour se rappeler au bon souvenir de son ex-Premier ministre qui reste très populaire parmi l'électorat de LREM. Et il est aussi question d'un retour aux sources à Amiens, la ville d'où vient Emmanuel Macron.
Mais cette priorité au terrain a, pour l'instant, fait une victime : le numérique. "ll n'y a aucune initiative notable sur les réseaux sociaux, alors que c'est tout de même le média de prédilection des jeunes qui, pour partie, se sont abstenus et pourraient être convaincus", s'étonne l'historien. C'est un entre-deux-tours qui fleure bon les campagnes d'antan. Mais peut-être qu'Emmanuel Macron, lorsqu'il aura trop usé ses souliers, s'invitera encore chez l'un ou l'autre youtubeur, comme il l'avait déjà fait en mai 2021 avec McFly et Carlito, deux stars francophones de la plateforme de vidéos en ligne.
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L'Humanité
Les agents de GRDF au cœur des quartiers
Un jour avecDepuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.
Ludovic FinezRoubaix (Nord), correspondance.
« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.
« Nous sommes le service public »
Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.
Jusqu’à 25 interventions par jour
La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.
Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.
GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix Le Figaro
La lettre du Figaro du 14 avril 2022
Louise DarbonLe PS et LR en péril, les questions qui se posent sur la sécurité alimentaire après les scandales et l'existence au XIXe siècle d'une Société de découragement.
Chers lecteurs,
Le réveil du lundi matin n’est facile pour personne. Mais il est des réveils plus durs que d’autres. Celui de lundi dernier a dû l’être tout particulièrement pour le Parti socialiste et Les Républicains. 1,8 % des voix pour le premier, 4,8% pour le deuxième. Pas même de quoi se faire rembourser la campagne. Si l’on savait bien que les deux partis traditionnels n’avaient que peu de chances de se qualifier au second tour, on n’anticipait pas forcément un naufrage de cette ampleur. Naufrage qui a de quoi inquiéter pour leur avenir.
Nous parlerons de cela et de bien d’autres choses passionnantes évidemment. Notamment la trouvaille du jour: il existait une «Société de découragement» en Allemagne au XIXe siècle. Lisez jusqu’au bout et vous en saurez plus.
Passez une très bonne journée, chers abonnés, le dicton du jour est printanier: «Lorsqu'arrive la saint-Valérien, l'arbre bourgeonne et les fruits ne sont plus loin»!
Louise Darbon
• À la une
Socialistes et Républicains, deux partis en péril
C'est le naufrage. Il y a dix ans, PS et UMP (ancêtre de LR) comptabilisaient 55,8 % des suffrages à eux tout seuls lors de l'élection présidentielle. En 2022, nos deux amis enregistrent moins de 7 % des voix à eux deux. C'est peu. Si peu qu'aucun des deux n'atteint le petit seuil des 5 % qui permet le remboursement de sa campagne. Et pourtant, l'un et l'autre conservent un ancrage local solide - les derniers scrutins l'ont montré - quand LREM, LFI et le RN arrivés en tête dimanche dernier, ne sont pas parvenus à élargir leur maillage territorial. À croire que l'expérience politique n'est plus un atout. C'est l'incarnation qui fait tout. Quitte à ne créer qu'une adhésion éphémère, juste le temps de la campagne. Tant pis pour l'avenir. C'est là le défi des nouvelles forces politiques.
Chez LR, on était lucide. Dimanche soir, personne n'espérait que Pécresse soit au second tour. On n'anticipait néanmoins pas le naufrage des 4,78 %. Un score miniature - la pire défaite jamais enregistrée par la droite depuis le début de la Ve République. Malgré ses atouts de départ (une femme, plutôt jeune, moderne, dotée d'une équipe unie, boostée par une primaire réussie), elle n'a pas su «imprimer» comme on dit, et déclencher la ferveur chez ses propres militants. Peut-être «trop techno», pas assez proche des gens. Jour après jour, la motivation des élus eux-mêmes a faibli, jusqu'à la catastrophe.
Côté PS, ça n'est guère mieux. C'est même pire: même pas 2%. Anne Hidalgo a comptabilisé moins de voix dimanche dernier que d'abonnés à son compte Twitter. Malgré tout «Anne était sereine, en paix et en harmonie avec elle-même». C'est déjà ça. Si elle a bien pris la défaite, la suite ne s'annonce pas de tout repos pour son parti. Au Conseil de Paris, la droite l'attend au tournant. Et la gauche aussi, à l'approche des législatives.
• L'éditorial
«LR et le PS: la nouvelle fracture»
On n'a pas fini de gloser sur les échecs cinglants de Mmes Hidalgo et Pécresse au premier tour de la présidentielle. L'inélégance de certains commentaires le dispute parfois aux règlements de comptes. Mais, à dire vrai, chacun sentait bien que cela arriverait un jour. Au Parti socialiste, l'enfant de Mitterrand, comme chez LR, la formation héritière de la famille gaullo-chiraquienne. Depuis des années, les frères ennemis des deux rives donnaient de réels signes d'épuisement. À force de renoncements et de reniements, de petites guerres intestines et d'absence de chefs incontestables, de déconnexion avec la réalité et de tactiques inadaptées, leur agonie respective était prévisible.
Ce vieux monde est moribond. Ses acteurs doivent d'abord s'en prendre à eux-mêmes. Il convient toutefois de reconnaître que les partis traditionnels ne correspondent plus à la vie militante d'aujourd'hui. Les réseaux sociaux, l'individualisme, l'internationalisation de nombreuses causes et d'autres raisons encore ont engendré une génération de « consommateurs politiques » aux engagements changeants, irréguliers, pas toujours canalisés, voire contradictoires.
Après l'épisode des « gilets jaunes », le scrutin de dimanche dernier donne une photographie de cette nouvelle réalité, dominée par la radicalité. Les partis de gouvernement étant laminés, ringardisés, pulvérisés, le président sortant est cerné par le grondement des voix de la protestation : celles de Jean-Luc Mélenchon, d'un côté ; celles de Marine Le Pen, auxquelles s'agrègent les suffrages en faveur d'Éric Zemmour, de l'autre. Sans oublier les 26 % d'abstentionnistes, qui, pour beaucoup, n'attendent plus rien d'une élection présidentielle. Cela fait beaucoup, vraiment beaucoup de monde en colère.
Des colères aux racines certes différentes, mais qui peuvent se coaguler pour se faire entendre. Face à elles, Emmanuel Macron apparaît seul, sans alternative. Cette nouvelle fracture est dangereuse à plus d'un titre. Est-elle durable ou provisoire ? Entamée en 2017, la déconstruction est-elle terminée ?
• L'autre dossier
Sécurité alimentaire : les contrôles sanitaires en question
Attention, cascade de chiffres. La France, c'est 16.000 entreprises industrielles, 38.000 artisans, 23.000 commerces de gros, 436.000 exploitations agricoles, 16.000 hyper/supermarchés, 230.0000 commerces de détail, 247.000 restaurants commerciaux, 107.000 de restauration collective. Beaucoup de gens qui manient 47 milliards de produits manufacturés par an. Selon les règles de sécurité alimentaire: du champ à l’assiette, des pare-feu sanitaires à chaque étape; l'État jette un œil avec ses 9 autorités, 58000 agents, 144.000 contrôles.
Ça n'empêche néanmoins pas les scandales alimentaires. Quand une soirée pizza ou un Kinder surprise vire à la catastrophe. On nous assure quand même que le système est efficace. Mais aussi que «le risque zéro n'existe pas». Les incidents sont rares mais graves et visibles (car causés par des produits distribués à grande échelle) et donc jugés inacceptables.
Très tôt dans l'histoire on a eu conscience des risques et il y a eu des scandales alimentaires, toujours liés à la notion de profit .
Pour Olivier Andrault, ingénieur en agroalimentaire, le dispositif d'autocontrôle existant, «ne peut marcher que si l'on maintient une pression de contrôles officiels forte». Avis aux pouvoirs publics: ils portent une grande part de responsabilité.
• Un point sur l'Ukraine
Guerre en Ukraine: la chute de Medvedtchouk, l'homme qui se rêvait en proconsul de Poutine à Kiev
Viktor Medvedtchouk n'a pas bonne presse en Ukraine. L'oligarque ukrainien est dans les petits papiers de Poutine depuis les années 80. Il a choisi le président russe comme parrain pour sa fille, les deux hommes partent en vacances ensemble. Pas de quoi se bâtir la meilleure des réputations. Surtout en ce moment. À la tête de l'opposition prorusse dans son pays, Medvedtchouk s'y est fait le relais de la propagande russe. Il n'est donc probablement pas étranger au déclenchement de l'invasion, ayant persuadé son ami au Kremlin du soutien qu'il recevrait de la population ukrainienne. Celui que Kiev considère aujourd'hui comme un traître sert désormais de monnaie d'échange avec Moscou: contre la libération de prisonniers ukrainiens, Zelensky est prêt à rendre Medvedtchouk à son ami. Qui pour l'instant n'a pas l'air d'en vouloir.
Jonathan Littell: «Ukraine, nous sommes déjà en guerre»
Jonathan Littell trouve que l’on n’en fait pas assez contre la Russie. Que cela fait des années que l’Occident lui laisse passer des tas de choses. Mais lui a vu «des cadavres tchétchènes, géorgiens, syriens, centrafricains, libyens». Des cadavres qui n’ont pas empêché les Occidentaux de continuer leur commerce avec le pays de Vladimir Poutine. Sans que jamais ils ne réalisent que pour le président russe, la guerre contre l’Occident est déjà là. L’auteur des Bienveillantes appelle à beaucoup plus de fermeté face au chef du Kremlin. Une fermeté qui doit passer par un «embargo total sur le pétrole russe» , la fin de «toutes les livraisons de gaz russe en Europe» et la livraison aux Ukrainiens des armes qu’ils réclament.
• Les informations essentielles de ce matin
Le tireur présumé du métro new-yorkais arrêté et inculpé d'«acte terroriste» [LIRE AUSSI]
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Le général Jacques Langlade de Montgros, nouveau patron du renseignement militaire français [LIRE AUSSI]
• Ce que vous lirez aussi dans Le Figaro
Michel Bouquet, mort d'un roi
Michel Bouquet est mort hier. L'un des derniers géants du théâtre et du cinéma français s'en est allé à 96 ans, après 75 ans à régner sur les planches françaises. Armelle Héliot dresse le portrait émouvant de celui qui comptait parmi ses amis les plus grands, de Gérard Philipe à Jean Vilar en passant par Jean Anouilh et Albert Camus. «Interprète idéal des grands classiques», il savait aussi accompagner le théâtre de son temps. On l'a connu également grand acteur de cinéma - une bonne manière d'ajouter des Césars à ses Molière.
C'est dans Molière que j'aurai trouvé toutes les réponses aux questions les plus profondes qui se présentent à nous au cours de notre vie.
Alexandre Devecchio: «Les leçons de la campagne d'Éric Zemmour»
Maintenant qu'elle est finie, vient le moment de tirer un peu les leçons de la campagne d'Eric Zemmour, celle qui est venue pimenter pendant un petit moment cette séquence présidentielle. Laure Mandeville a regardé comme tout le monde la percée dans les sondages de l'éditorialiste, jusqu'au rappel à la réalité de dimanche soir. Dans Les Révoltés d'Occident, elle tente «un aller-retour comparatif avec le phénomène Trump», et réussit l'exercice en évitant «le double écueil de la diabolisation ou de la fascination» à en croire Alexandre Devecchio, qui vous en conseille la lecture.
• L'idée du jeudi
Article paru dans Le Figaro du 16 avril 1865.
La Société de découragement
Un journal allemand nous apprend qu'il vient de se constituer, au-delà du Rhin, une association libre, organisée par des hommes éclairés et riches, qui a pour but de détourner les mauvais artistes de la carrière au bout de laquelle ils ne doivent recueillir que misère, déceptions et oubli.
La Société de découragement (c'est ainsi qu'elle s'intitule) s'appuie sur des considérations de l'ordre le plus élevé.
Selon la doctrine qu'elle professe, la prospérité des arts est en raison inverse de la protection qu'on leur accorde. (...) Le véritable talent, lui, n'a besoin ni de lisières, ni d'appui, ni de récompenses. (...)
Sa manière de procéder est simple.
Les cinq ou six millionnaires dont elle se compose apprennent-ils qu'un nouveau cas de prétendue vocation artistique vient de se déclarer, vite ils mandent le sujet. Le débutant comparait devant cet aréopage animé contre lui des plus fâcheuses préventions et du plus mauvais vouloir. Il exhibe timidement son œuvre.
Les juges examinent, se consultent, et le président apostrophe en ces termes le patient:
Vous voulez être artiste, jeune homme ? Mais avez-vous bien réfléchi à tout ce qu'il faut vous imposer de labeurs ardus, d'efforts persévérants, de privations douloureuses pour arriver au plus amer désenchantement? (...) Il va sans dire que le débutant répond affirmativement.
Mais le courage et la constance ne suffisent pas, continue le président. Il faut encore être doué (...). Or, mon jeune ami, il ressort de l'examen attentif, voire superficiel, de votre premier essai, que vous ne serez jamais qu'un membre obscur et néanmoins gênant du servile troupeau des imitateurs. (...) En conséquence, la Société du découragement, bourrue mais bienfaisante, doit vous défendre contre vos folles prétentions, et extirper de votre cerveau malade, fût-ce avec douleur, le germe d'une ambition qui vous perdrait et perdrait avec vous l'Art, qui nous intéresse encore bien plus que vous en cette occurrence. Donc, voici notre sentence que nous pourrions rendre en italien, si nous n'avions horreur des clichés:
Ni toi non plus, tu ne seras pas peintre.
Cependant, comme toute peine mérite salaire, et qu'il convient de vous accorder un dédommagement, la Société veut bien acheter votre tableau. (Mouvement de joie du débutant.)
Veut bien acheter votre tableau pour le détruire. Elle vous le paiera cinq cents francs. De plus, elle vous offre une pension annuelle de six cents francs (mouvement de joie plus démonstratif).
À une condition, c'est que vous vous engagerez solennellement, et par écrit, à renoncer pour toujours à la peinture, qui ne convient en aucune façon à votre tempérament. Vous ne tiendrez jamais ni palette ni brosses. S'il vous arrivait de violer ce traité amiable, tous les tableaux que vous produiriez dans l'avenir c'est une clause expresse nous appartiendraient et vous savez, mon bon ami, l'usage que nous en ferions.
Ainsi s'éclaircit, en Allemagne la foule des nullités qui encombraient les avenues de l'Art.
Cette institution n'est-elle pas excellente?
Ah! si nous savions nous approprier et acclimater chez nous les idées heureuses de nos voisins! (...)
Alphonse Duchesne
En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?
Guerre en Ukraine : la journaliste russe qui avait brandi une pancarte antiguerre devient correspondante pour le journal allemand Die Welt
Marina Ovsiannikova avait fait irruption en plein direct sur le plateau de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal pour dénoncer la propagande russe.
Regarder la vidéoQuelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
France24 - Monde
En direct : "fortement endommagé", le croiseur Moskva va être remorqué
Publié le : 14/04/2022 - 05:12Modifié le : 14/04/2022 - 17:51
FRANCE 24
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Eliott SAMUEL
La Russie a subi l'un de ses plus gros revers matériels depuis le début du conflit : le croiseur russe Moskva, vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, a été "gravement endommagé" par un incendie selon les autorités russes. De son côté, l'armée ukrainienne assure avoir frappé avec des missiles de croisière ce bâtiment emblématique. Suivez notre direct.
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19 h 37 : l'ambassade de France de retour à Kiev "très prochainement"
L'ambassade de France en Ukraine va retourner "très prochainement" à Kiev après avoir été déplacée à Lviv début mars à la suite de l'offensive militaire de la Russie, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.
"Le ministre a informé son homologue ukrainien de la décision prise par les autorités françaises de redéployer l’ambassade de France en Ukraine à Kyiv depuis Lviv où elle était installée depuis le début du mois de mars", déclare le Quai d'Orsay dans un communiqué publié à la suite d'un entretien téléphonique entre Jean-Yves Le Drian et Dmitro Kouleba.
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17 h 32 : le Parlement ukrainien qualifie de "génocide" les agissements de l'armée russe en Ukraine
Le Parlement ukrainien a voté une résolution qualifiant de "génocide" les agissements de l'armée russe en Ukraine, selon sa chaîne Telegram.
"Les agissements de la Russie visent à anéantir de façon systématique et cohérente le peuple ukrainien, à le priver du droit à l'autodétermination et à un développement indépendant", souligne le texte voté par une majorité de 363 voix.
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16 h 23 : Kramatorsk dans le viseur de l'armée russe
Ville stratégique dans laquelle est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne, Kramatorsk pourrait être la prochaine cible de l'armée russe. Les précisions de notre envoyé spécial dans l'est de l'Ukraine, Karim Yahiaoui.
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15 h 36 : Moscou accuse l'Ukraine d'avoir bombardé deux villages russes, Kiev dément
La Russie a accusé jeudi l'Ukraine d'avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont un avec des hélicoptères, des affirmations invérifiables qui font craindre une nouvelle escalade du conflit.
Le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations, a déclaré que deux hélicoptères ukrainiens "équipés d'armes lourdes" étaient entrés en Russie et avaient procédé à "au moins six frappes sur des immeubles d'habitation dans le village de Klimovo", dans la région de Briansk.
De son côté, Kiev a démenti ces accusations. Selon le Conseil national de la sécurité et de la défense ukrainien, "les services spéciaux ennemis ont commencé à appliquer un plan pour mener des attaques terroristes afin d'injecter de l'hystérie anti-ukrainienne en Russie".
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15 h 19 : explosions sur le croiseur Moskva, l'Ukraine dit l'avoir frappé
La Russie a subi un de ses plus gros revers dans son offensive contre l'Ukraine avec l'incendie et l'évacuation du croiseur Moskva, son vaisseau amiral en mer Noire, que l'armée ukrainienne affirme avoir frappé avec des missiles de croisière au moment où les défenseurs de Marioupol mènent une lutte acharnée.
Ce navire lance-missiles de 186 mètres de long a été "gravement endommagé" par un incendie qui a provoqué l'explosion de munitions et son équipage de plus de 500 hommes a dû être évacué, a annoncé dans la nuit le ministère russe de la Défense.
Ce dernier a ensuite affirmé jeudi matin que le feu avait été circonscrit et que les explosions avaient cessé. "Le croiseur Moskva garde sa flottabilité" et va être remorqué, a-t-il dit.
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14 h 17 : Poutine veut réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie
Vladimir Poutine a appelé à réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie, du fait de la crise provoquée par son offensive en Ukraine, accusant les Européens de "déstabiliser le marché" en voulant se passer d'hydrocarbures russes.
"On va partir du principe qu'à l'avenir les livraisons vers l'Ouest vont baisser", a dit le président russe lors d'une réunion gouvernementale consacrée au secteur de l'énergie dans le contexte des sanctions internationales. Il faut donc "réorienter nos exports vers les marchés au Sud et à l'Est qui croissent rapidement", a-t-il ajouté.
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14 h 11 : trente Ukrainiens ont été libérés par la Russie
Trente prisonniers ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev, cinq jours après la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens.
Par ailleurs, deux pilotes capturés par l'armée russe le 8 mars à l'est de Kiev et détenus depuis en Russie, ont également été libérés.
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14 h 06 : plus de 4,7 millions de réfugiés ont fui l'Ukraine depuis le début du conflit
Plus de 4,7 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays 50 jours après l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Le HCR recensait exactement 4 736 471 réfugiés jeudi. Ce sont 79 962 de plus que lors du précédent pointage mercredi. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.
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13 h 48 : un gouverneur russe accuse l'Ukraine d'avoir bombardé un village frontalier
Le gouverneur d'une région russe frontalière de l'Ukraine a accusé les forces de Kiev d'avoir bombardé jeudi un village russe, faisant état de blessés.
"Les forces armées ukrainiennes ont tiré sur le village de Klimovo. Deux immeubles d'habitation ont été endommagés par le bombardement et il y a des blessés parmi les habitants", a affirmé sur Telegram le gouverneur de la région de Briansk, Alexandre Bogomaz, ajoutant que des secouristes avaient été dépêchés sur les lieux.
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13 h 08 : Emmanuel Macron refuse toute "escalade verbale" au sujet des crimes de guerre russes
Emmanuel Macron a déclaré qu'il ne souhaitait pas entrer dans une "escalade verbale" au sujet des crimes de guerre commis par l'armée russe en Ukraine, refusant de parler de "génocide".
Plusieurs dirigeants, dont le président américain Joe Biden, accusent Vladimir Poutine de mener un "génocide" en Ukraine, une position saluée par Kiev.
Le chef de l'État français a aussi déclaré qu'il s'entretiendrait à nouveau jeudi soir par téléphone avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, après lui avoir déjà parlé dans la matinée.
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11 h 58 : le croiseur russe Moskva n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, selon Moscou
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe de la mer Noire endommagé durant l'offensive contre l'Ukraine, n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, a affirmé le ministère russe de la Défense.
"Le foyer de l'incendie a été circonscrit, il n'y a pas de flammes. Les explosions de munitions ont cessé. Le croiseur Moskva garde sa flottabilité", a indiqué le ministère, qui dit enquêter sur les causes du sinistre, l'Ukraine ayant affirmé de son côté avoir attaqué le bâtiment.
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9 h 07 : le chef de la diplomatie irlandaise se rend à Kiev
Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney se rend à Kiev jeudi, ont indiqué ses services, première visite d'un ministre des Affaires étrangères d'un pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de la guerre en Ukraine.
Simon Coveney, qui est également ministre de la Défense, rencontrera ses deux homologues, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, et celui de la Défense, Oleksii Reznikov, et visitera des zones directement touchées par l'invasion russe.
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8 h 41 : réouverture de couloirs humanitaires d'évacuation après une suspension
L'Ukraine a annoncé une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol dans le sud-est du pays, après une journée de suspension due selon Kiev à des violations russes du cessez-le-feu.
"Neufs couloirs humanitaires sont prévus aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
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7 h : à Borodianka, la désolation après le départ de l'armée russe
À Borodianka, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, les morts se comptent par centaines après le départ des troupes russes. Malgré des conditions de vie très difficiles, des habitants souhaitent y rester. Le point avec notre envoyé spécial, Sylvain Rousseau.
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2 h 54 : le croiseur russe Moskva, vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, "gravement endommagé"
"En raison d'un incendie, des munitions ont explosé à bord du croiseur lance-missiles Moskva. Le navire a été gravement endommagé", a indiqué le ministère russe de la Défense, cité jeudi 14 avril par les agences Tass et Ria Novosti. L'équipage a été entièrement évacué et une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'incendie, a-t-il ajouté.
Les autorités ukrainiennes avaient auparavant affirmé que le Moskva était en feu après avoir été touché par des missiles. "Des missiles Neptune qui protègent la mer Noire ont causé d'importants dégâts à ce navire russe", a affirmé le gouverneur ukrainien de la région d'Odessa (sud), Maxime Martchenko.
Un conseiller du président ukrainien, Oleksiy Arestovitch, a pour sa part déclaré sur YouTube qu'"une surprise est arrivée au vaisseau amiral de la flotte russe de la mer Noire". "Il brûle avec intensité. Maintenant. Et avec cette mer agitée, il est impossible de savoir quand ils seront capables de recevoir de l'aide", a-t-il dit, assurant que "510 membres d'équipage" étaient à bord. "Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
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20 h 03 : Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères : Joe Biden a donné son feu vert mercredi à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Le président américain a annoncé par téléphone à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Avec AFP
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France24 - Monde
Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda
Publié le : 14/04/2022 - 12:02Modifié le : 14/04/2022 - 20:24
FRANCE 24
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Charlotte BOITIAUX
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Le Rwanda a signé un accord controversé avec Londres pour accueillir sur son sol des migrants et demandeurs d'asile de diverses nationalités acheminés du Royaume-Uni, a annoncé jeudi Kigali à l'occasion d'une visite de la ministre anglaise de l'Intérieur, Priti Patel. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a fait part de "sa forte opposition" au projet britannique.
Le Royaume-Uni a annoncé, jeudi 14 avril, un projet controversé d'envoyer au Rwanda les demandeurs d'asiles arrivés illégalement sur son territoire et confié la surveillance de la Manche à la Royal Navy, espérant dissuader les traversées de clandestins qui ne cessent d'augmenter.
Alors que le Premier ministre Boris Johnson avait promis de contrôler l'immigration, un des sujets clés de la campagne du Brexit, le nombre de traversées illégales, très dangereuses, a triplé en 2021 et continue d'augmenter. Londres reproche régulièrement à Paris de ne pas en faire assez pour les empêcher.
>> À lire aussi : "Calais sous le choc après le naufrage de migrants le plus meurtrier jamais connu dans la Manche"
"À partir d'aujourd'hui (...), toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda", a annoncé le dirigeant conservateur lors d'un discours dans un aéroport du Kent (sud-est de l'Angleterre).
Le Rwanda pourra accueillir "des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir", a-t-il ajouté, affirmant que ce pays d'Afrique de l'Est est "l'un des pays les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d'accueil et d'intégration des migrants".
Ce projet, susceptible donc de s'appliquer à tous les clandestins d'où qu'ils viennent (Iran, Syrie, Érythrée...), a suscité des réactions scandalisées des organisations de défense des droits humains, qui dénoncent son "inhumanité". L'opposition a jugé que le Premier ministre tentait de détourner l'attention après avoir reçu une amende pour une fête d'anniversaire en plein confinement.
Un accord à 144 millions d'euros
Désireux de regagner en popularité avant des élections locales en mai, Boris Johnson et son gouvernement cherchent depuis des mois à conclure des accords avec des pays tiers où envoyer les migrants en attendant de traiter leur dossier.
Une telle mesure est déjà appliquée par l'Australie avec des îles éloignées du Pacifique, une politique très critiquée. Par ailleurs, le Danemark avait également envisagé d'envoyer ses demandeurs d'asile vers des pays africains.
En vertu de l'accord annoncé jeudi, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres sterling (144 millions d'euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu'il proposerait aux personnes accueillies la possibilité "de s'installer de manière permanente au Rwanda" si elles "le souhaitent".
"Notre compassion est peut-être infinie mais notre capacité à aider des gens ne l'est pas", a déclaré Boris Johnson. Le chef du gouvernement britannique a ajouté que "ceux qui essayent de couper la file d'attente ou abuser de notre système n'auront pas de voie automatique pour s'installer dans notre pays mais seront renvoyés de manière rapide, humaine, dans un pays tiers sûr ou leur pays d'origine".
Les migrants arrivant au Royaume-Uni ne seront plus hébergés dans des hôtels mais dans des centres d'accueil à l'image de ceux existant en Grèce, avec un premier centre "ouvrant bientôt", a annoncé Boris Johnson.
Migrants échangés "comme des marchandises"
Dans le cadre de ce plan, qui vient compléter une vaste loi sur l'immigration actuellement au Parlement et déjà critiqué par l'ONU, le gouvernement confie dès jeudi le contrôle des traversées illégales de la Manche à la Marine, équipée de matériel supplémentaire. Il a renoncé en revanche à son projet de repousser les embarcations entrant dans les eaux britanniques, mesure décriée côté français.
En envoyant des demandeurs d'asile à plus de 6 000 kilomètres du Royaume-Uni, le gouvernement veut décourager les candidats au départ vers le Royaume-Uni, toujours plus nombreux : 28 500 personnes ont effectué ces périlleuses traversées en 2021, contre 8 466 en 2020... et seulement 299 en 2018, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur.
Amnesty International a critiqué une "idée scandaleusement mal conçue" qui "fera souffrir tout en gaspillant d'énormes sommes d'argent public", soulignant aussi le "bilan lamentable en matière de droits humains" de la nation africaine.
Pour le directeur général de Refugee Action, Tim Naor Hilton, c'est une "manière lâche, barbare et inhumaine de traiter les personnes fuyant la persécution et la guerre".
Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a fait également part de "sa forte opposition" au projet britannique. "Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l'étranger pour être traitées", a déclaré le HCR dans un communiqué.
Même dans les rangs conservateurs, les critiques ont fusé, le député Tobias Ellwood estimant sur la BBC qu'il s'agit d'une "énorme tentative de détourner l'attention" des déboires de Boris Johnson dans le "Partygate", ces fêtes organisées dans les cercles du pouvoir pendant les confinements.
Avec AFP
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France24 - Monde
Cronenberg, James Gray et Serebrennikov à l'affiche du prochain festival de Cannes
Publié le : 14/04/2022 - 15:24
FRANCE 24
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La sélection officielle de la 75e édition du Festival de Cannes qui débute le 17 mai a été dévoilée jeudi par les organisateurs. Dix-huit films sont en compétition pour la Palme d'or. En revanche, la composition du jury n'est pas encore connue.
Le Festival de Cannes fêtera en mai sa 75e édition avec le retour du cinéma-choc de David Cronenberg, une nouvelle place en compétition pour le Russe Kirill Serebrennikov, en rupture avec la ligne du régime de Poutine, et seulement trois réalisatrices en lice pour la Palme.
Parmi les cinéastes cultes attendus : David Cronenberg ("Crash"), qui promet une nouvelle fois de secouer le public. "Les crimes du futur" réunit Viggo Mortensen, Kristen Stewart et Léa Seydoux.
Autre grande figure sur le tapis rouge : James Gray ("Ad Astra") présentera "Armageddon Time", avec Anne Hathaway et Oscar Isaac, dans le New York des années 1980, en pleine ascension de la famille Trump.
Dix-huit films briguent à ce jour la Palme d'or, parmi les 2 200 soumis aux sélectionneurs, venus de 155 pays.
Cinq cinéastes déjà couronnés seront en lice pour une nouvelle Palme : les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne ("Rosetta") avec "Tori et Lokita", le plus grinçant des cinéastes suédois, Ruben Östlund ("The Square"), avec "Triangle of Sadness", le Japonais Hirokazu Kore-eda ("Une affaire de famille"), qui a cette fois tourné "Broker" avec la star sud-coréenne de "Parasite", Song Kang-ho, et enfin le Roumain Cristian Mungiu ("4 mois, 3 semaines, 2 jours"), avec son dernier film "RMN".
Seules trois réalisatrices sont sur les rangs pour succéder à la Française Julia Ducournau, Palme d'or 2021 pour "Titane". La Française Claire Denis présentera "The Stars at Noon", un "film d'attente, d'ambiance, à la lisière du polar diplomatique" dixit Thierry Frémaux, tourné en Amérique centrale, et sa compatriote Valeria Bruni Tedeschi présentera, elle, "Les Amandiers", sur le théâtre et la figure de Patrice Chéreau. Prisée de la critique, l'Américaine Kelly Reichardt sera en lice avec "Showing Up".
Serebrennikov, en dissidence
La présence dans cette liste de l'enfant terrible du cinéma russe, Kirill Serebrennikov, avec un film sur la femme de Tchaïkovski, est tout un symbole en pleine guerre en Ukraine.
>> À voir : Kirill Serebrennikov : “Parfois les autorités veulent que nous arrêtions de penser”
Le Festival, qui a très vite annoncé qu'il n'inviterait pas de "délégation officielle" russe, a fait le choix de ce réalisateur empêché de défendre en personne ses deux précédents opus en compétition, "Leto" et "La Fièvre de Petrov", car il n'était pas autorisé à quitter son pays.
Il a enfin pu partir légalement pour rejoindre l'Europe après l'invasion russe, et sa voix portera également au Festival d'Avignon, en juillet, dont il assurera l'ouverture.
Deux cinéastes ukrainiens sont aussi sélectionnés, hors compétition : un grand nom, Sergei Loznitsa, pour "The Natural History of Destruction", en séance spéciale, et un nouveau venu, Maksim Nakonechnyi, qui réalise son premier film, "Bachennya Metelyka", retenu à Un Certain Regard.
Qui pour succéder à Spike Lee ?
"Par des temps de tristesse et de guerre en Europe et un peu partout dans le monde [...] célébrer un anniversaire, ce ne sera pas forcément célébrer le passé", a souligné le délégué général en présentant cette 75e édition, la dernière du président, Pierre Lescure.
Le Festival n'oublie pas pour autant la fête et les paillettes : Tom Cruise doit présenter en personne le nouveau "Top Gun", 36 ans après le premier. Hors compétition aussi, résonnera la musique d'Elvis (biopic signé Baz Luhrmann), de Jerry Lee Lewis (chez Ethan Coen), de David Bowie dans un documentaire. L'Australien George Miller promet un "anti Mad Max" avec un film réunissant Idriss Elba et Tilda Swinton.
Après la testostérone de "Bac Nord", le Français Cédric Jimenez reviendra sur les attentats du 13 novembre, avec Jean Dujardin.
Le Festival n'a plus beaucoup de jours pour trouver celui ou celle qui succèdera à Spike Lee à la présidence du jury. Un casse-tête cette année : avec le redémarrage du cinéma post-pandémie et l'essor des séries, "tous les artistes travaillent", a souligné Thierry Frémaux.
Le film d'ouverture en revanche est déjà connu, ce sera la comédie gore "Z (comme Z)" de Michel Hazanavicius, l'auteur de "The Artist".
Avec AFP
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Festival de Cannes : une Palme en titane pour Julia Ducournau
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Clap de fin pour la 74e édition du Festival de Cannes
France24 - Monde
Elon Musk veut racheter "100 % de Twitter" et retirer l'entreprise de Wall Street
Publié le : 14/04/2022 - 14:00
FRANCE 24
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Le multimilliardaire Elon Musk propose de racheter Twitter "à 100 %", selon une notification adressée aux autorités boursières américaines. Il se dit prêt à débourser 54,20 dollars par action Twitter, soit une prime de 38 % par rapport à la veille de l'annonce publique de son investissement dans la plateforme.
Le patron de Tesla Elon Musk, qui a récemment acquis 9,2 % du capital de Twitter, a proposé, mercredi 13 avril, de racheter l'intégralité de l'entreprise au prix unitaire de 54,20 dollars par action et de sortir l'entreprise de Wall Street.
Dans un document transmis mercredi au gendarme de la Bourse américaine, Elon Musk précise qu'il s'agit de "sa meilleure offre et de son offre finale" et menace, en cas de refus, de "réexaminer sa position d'actionnaire" au sein du réseau social.
>> À voir : "Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi"
Après cette annonce, Twitter a fait savoir qu'elle allait "examiner avec attention" cette offre. Jeudi matin, son action bondissait de 11,34 %, à 51,05 dollars, dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.
I made an offer https://t.co/VvreuPMeLu
April 14, 2022S'adressant dans une lettre au président du conseil d'administration de Twitter, Bret Taylor, Elon Musk affirme avoir investi dans la plateforme en raison du rôle majeur qu'elle joue en faveur de la "liberté d'expression à travers la planète" qui est, selon lui, "un impératif sociétal d'une démocratie fonctionnelle".
"Toutefois, depuis que j'ai réalisé mon investissement, je me suis rendu compte que l'entreprise ne prospérerait pas et ne servirait pas son impératif sociétal sous sa forme actuelle", estime-t-il, proposant de retirer Twitter de la cote new-yorkaise.
Une valorisation à 43,4 milliards de dollars
"Je propose d'acheter 100 % de Twitter au prix de 54,20 dollars par action en numéraire, soit une prime de 54 % par rapport à la veille du début de mon investissement dans Twitter et de 38 % par rapport à la veille de l'annonce publique de mon investissement", détaille le patron-milliardaire.
Les chiffres avancés par Elon Musk valoriseraient Twitter à 43,4 milliards de dollars, contre environ 37 milliards à l'heure actuelle.
Selon Forbes, la fortune personnelle du patron de Tesla s'élève à près de 274 milliards de dollars, ce qui fait de lui l'homme le plus riche du monde.
Elon Musk est particulièrement actif sur Twitter, où il compte quelque 81,6 millions d'abonnés.
Ces dernières semaines, il s'est montré critique du réseau social, suggérant l'ajout de plusieurs fonctionnalités, comme un bouton "éditer", et interrogeant ses abonnés au sujet du respect de la liberté d'expression.
Le fantasque patron de Tesla et de SpaceX devait initialement intégrer le conseil d'administration de Twitter, mais le directeur général du réseau social, Parag Agrawal, a annoncé lundi qu’Elon Musk avait fini par renoncer à y siéger.
Avec AFP
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Elon Musk ne rejoindra pas le conseil d'administration de Twitter
États-Unis : le milliardaire Elon Musk inaugure une nouvelle méga-usine Tesla au Texas
Elon Musk fait décoller Twitter en Bourse après une grosse prise de participation
Le Figaro
Covid-19 : 123 morts en 24 heures, 137.342 nouveaux cas
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Les tests repassent sous la barre des quatre millions en France, Pfizer demandera très prochainement l'autorisation du rappel de vaccin chez les 5-11 ans, un groupe d'«antivax» radicalisés projetait des attentats en Allemagne... Le Figaro fait le point ce jeudi 14 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.
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123 morts en 24 heures, 24.827 patients hospitalisés
123 personnes sont mortes du Covid ce jeudi, selon le bilan quotidien de Santé publique France. 24.827 malades sont actuellement hospitalisés (contre 24.778 mercredi), dont 1836 arrivés ces dernières 24 heures. 1648 patients sont traités en services de soins critiques. 137.342 nouveaux cas ont été détectés.
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Les contaminations marquent le pas en France, mais les hospitalisations continuent leur reprise
La moyenne des infections sur les sept derniers jours s'établissait mercredi à 131.369 contre 134.991 il y a une semaine. Les contaminations semblent ainsi marquer le pas depuis quelques jours.
Mais les hospitalisations liées au Covid-19 continuent toutefois leur reprise amorcée début avril, frôlant les 25.000 patients, selon les chiffres officiels publiés jeudi. On compte actuellement 24.827 malades infectés par le Covid dans les hôpitaux français, contre 24.778 la veille et 23.014 le mercredi précédent, confirmant une nette tendance à la hausse.
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Les tests repassent sous la barre des 4 millions en France
Après quatre semaines consécutives de hausse du nombre de tests de dépistage du Covid-19, la tendance s'inverse et le nombre hebdomadaire de dépistages est repassé sous la barre des 4 millions, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé. Entre le 4 et le 10 avril, moins de 3,8 millions de tests RT-PCR et antigéniques ont été validés, contre plus de 4 millions la semaine précédente, marquant une baisse de 6%, précise la Direction des statistiques (Drees) dans un communiqué. Cette légère diminution «concerne l'ensemble des tranches d'âge mais est plus nette pour les moins de 26 ans», est concomitante à celle des contaminations
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Pfizer demandera très prochainement l'autorisation du rappel de vaccin chez les 5-11 ans
L'alliance Pfizer-BioNTech a annoncé jeudi des résultats positifs pour ses essais cliniques portant sur un rappel de son vaccin anti-Covid chez les enfants de 5 à 11 ans, et dit prévoir de déposer une demande d'autorisation «dans les prochains jours» aux États-Unis, puis ailleurs dans le monde.
Les essais ont notamment analysé le sang d'enfants ayant reçu cette dose de rappel environ six mois après la deuxième. Après l'injection, les niveaux d'anticorps neutralisants contre le variant Omicron ont été multipliés par 36 par rapport aux niveaux observés après la deuxième dose. Omicron est désormais le variant dominant dans le monde. Les deux doses initiales pour les enfants de 5 à 11 ans sont autorisées par l'Agence américaine des médicaments (FDA) depuis fin octobre.
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Le Royaume-Uni autorise le vaccin du laboratoire franco-autrichien Valneva
Le vaccin contre le Covid-19 de Valneva a été approuvé jeudi par le régulateur britannique des médicaments et produits de santé, la MHRA, une nouvelle rassurante pour le laboratoire franco-autrichien après la résiliation de son contrat avec le gouvernement britannique.
À lire aussiCovid-19 : le vaccin du laboratoire français Valneva disponible «probablement en mai»
Valneva avait déjà reçu une autorisation pour l'utilisation en urgence de son vaccin VLA2001 au Royaume de Bahreïn, qui lui a acheté un million de doses. Son sérum est en cours d'examen par le régulateur européen. C'est le sixième vaccin contre le coronavirus à être autorisé au Royaume-Uni, s'ajoutant à ceux d'AstraZeneca, Pfizer, Moderna, l'unidose Janssen (Johnson & Johnson), et Novavax.
Basé sur un virus inactivé, le vaccin de Valneva utilise une technologie classique, qui pourrait tenter des patients réticents aux nouveaux procédés tels que le recours à l'ARN messager. «Cette autorisation pourrait ouvrir la voie à la disponibilité d'une solution vaccinale alternative pour la population britannique», a réagi Thomas Lingelbach, le président du directoire de Valneva, cité dans un communiqué. Elle «pourrait également conduire à de nouvelles autorisations de mise sur le marché dans d'autres régions du monde», a-t-il ajouté.
» VOIR AUSSI - Covid-19: Emmanuel Macron se dit favorable à la réintégration des soignants suspendus «dès qu'on sera dans une phase endémique »
Allemagne : un groupe d'«antivax » radicalisés projetait des attentats
La justice allemande a annoncé jeudi avoir déjoué des projets d'attentats d'extrême droite, fomentés par une frange radicalisée de la mouvance antivax, qui soutenait le président russe Poutine et voulait s'en prendre à «l'ordre démocratique».
Quatre personnes ont été arrêtées à l'issue d'un coup de filet dans un réseau de messagerie baptisé «Patriotes unis», qui visait la destruction «du système démocratique allemand», ont annoncé le parquet de Coblence et la police de la Rhénanie-Palatinat dans un communiqué. Le réseau organisé sur la plateforme Telegram envisageait aussi des enlèvements de personnalités de la vie publique, dont le ministre de la Santé Karl Lauterbach, partisan des restrictions face au Covid-19. Il s'est dit «bouleversé» en apprenant la nouvelle.
Covid-19 : 156 morts en 24 heures, 190.762 nouveaux cas
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Covid-19 : 146.426 nouveaux cas en 24 heures, 134 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Une «nouvelle ère» dans le traitement du cancer du poumon opérable
DÉCRYPTAGE - Associer immunothérapie et chimiothérapie avant la chirurgie diminue de 40 % le risque de décès.
Le Figaro
Olaf Scholz, sous pression, hésite à livrer des armes lourdes à l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - Le président de la République fédérale persona non grata à Kiev? L’information publiée par le tabloïd Bild a été démentie par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, mais elle illustre la froideur des relations entre Kiev et Berlin.
Berlin
Frank-Walter Steinmeier, ancien bras droit du poutinophile Gerhard Schröder et ex-ministre des Affaires étrangères, incarne la politique prorusse de l’Allemagne aux yeux des Ukrainiens. Aux réactions outrées de la part d’une bonne partie de la classe politique allemande face à ce crime de lèse-majesté, a répondu cette question posée par Der Spiegel: «L’Allemagne récolte-t-elle les fruits amers d’une politique qui a fait venir à Berlin l’opposant russe empoisonné Alexeï Navalny pour le soigner tout en faisant des affaires étroites avec Moscou?» Fin février, le chancelier avait justifié le budget spécial de 100 milliards d’euros alloué à la Bundeswehr par un «changement d’époque» (Zeitenwende). Sanglé par sa volonté de ne pas provoquer l’ours russe, Olaf Scholz tient sa position de prudence, soutenue par son parti (SPD), et les deux extrêmes: l’Alternative pour l’Allemagne et Die Linke.
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Les deux autres formations de la coalition, les libéraux (FDP) et les écologistes, ont changé de camp. La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a rejoint son confrère de l’Économie, au motif qu’il n’est plus «l’heure de trouver des prétextes». L’écologiste Robert Habeck avait été le premier à briser ce tabou lors d’une visite en Ukraine l’an dernier. Il avait reçu une volée de bois vert de son parti, sorti du terreau du pacifisme d’après-guerre. Leur popularité, aux deux premières places des sondages de satisfaction, rend le nein du chef de gouvernement chaque jour plus difficile à tenir. Jeudi, la ministre de la Défense (SPD) s’est à son tour ralliée à l’idée.
«Soutenir la comparaison avec la France ou la Grande-Bretagne»
À l’exception des Kurdes irakiens en 2014, l’Allemagne n’avait jamais livré d’armes à des belligérants. La liste des matériels déjà fournis à l’Ukraine a opportunément été publiée par Der Spiegel ce week-end: 500 missiles antiaériens Stinger, 2 700 missiles sol-air Strela provenant d’anciens stocks de la RDA, 3 000 lance-roquettes, 100 mitrailleuses MG 3, 16 millions de munitions pour différents types d’armes légères, des centaines de mines antichars. En outre: 80 véhicules tout-terrain blindés, 50 camions sanitaires Unimog, quatre systèmes de défense contre les drones… Cette liste non exhaustive est moins longue que celle de l’Estonie. La Chancellerie assure «soutenir la comparaison avec la France ou la Grande-Bretagne».
Les faits vont s’imposer et la raison va l’emporter au moment de la prochaine offensive russe. Il nous faudra agir à court et moyen terme
Pour l’Allemagne, la pression provient autant des frontières voisines (la Pologne et la République tchèque ont livré des chars T-72 datant de la guerre froide) que de l’intérieur: 55 % des Allemands se déclarent favorables, selon un sondage ARD, à ces livraisons. Dans une interview au Handelsblatt, le chef de Rheinmetall, Armin Papperger, a précisé: «20 premiers blindés Marder pourraient être livrés dans un délai de six à huit semaines, et 50 autres dans un délai de cinq à six mois». «Les faits vont s’imposer et la raison va l’emporter, pronostique Fritz Felgentreu, au moment de la prochaine offensive russe. Il nous faudra agir à court et moyen terme. D’abord, obtenir des pays de l’Otan de l’est de l’Europe de livrer leurs chars de fabrication soviétique sur lesquels les tankistes ukrainiens sont formés, donc immédiatement utilisables au combat. Nous pourrions les échanger contre nos propres stocks, des Marder et des Leopard 1A5, sur lesquels nous pourrions parallèlement former des soldats ukrainiens ces prochains mois.»
«Irrité»
Cet expert en armement avait, en 2020, démissionné de guerre lasse de son poste de porte-parole du SPD pour la défense après s’être battu en vain, pour l’armement des drones. La semaine dernière, demi-tour droite: le gouvernement allemand a commandé 150 missiles destinés à équiper les 5 Heron TP de la Luftwaffe. Fritz Felgentreu explique les résistances pacifistes dans son parti par «l’héritage de la détente envers le bloc de l’Est des années 1970». Avant de conclure: «Certains ont oublié que la politique de Willy Brandt s’accompagnait aussi d’un militarisme, pour rester en position de force». «Négocier la main sur le colt face à Moscou», selon l’expression de la présidente de la commission défense au Bundestag.
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En attendant, Olaf Scholz, dont la devise est «jamais vexé, jamais hystérique» s’est montré «irrité» par le prétendu sort infligé au président Steinmeier et «n’entend pas aller bientôt à Kiev». Dans un entretien à la Süddeutsche Zeitung, l’ambassadeur ukrainien à Berlin a également cloué au pilori Angela Merkel: «Personne ne savait mieux qu’elle à quel point les relations entre la Russie et l’Ukraine sont restées tendues, et que Poutine ne voulait pas un accord mais la destruction de ma patrie.»
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Le Figaro
Kinder : la colère des parents qui avaient acheté les produits désormais rappelés
Océane HerreroÀ quelques jours de Pâques, des familles cherchent à obtenir remboursement des chocolats qui pourraient être contaminés à la salmonellose. Et disent leur perte de confiance en la marque.
L'année dernière, Anaïs, 34 ans, avait dû écumer cinq supermarchés pour mettre la main sur un Maxi Kinder Surprise, cet œuf en chocolat de la taille d'un ballon de rugby dont raffole sa fille de six ans. Mais cette année, ils ne manquent plus dans les rayons. De nombreux parents, dont Anaïs, se montrent réticents à acheter des produits de la marque désormais salie par une série d'infections à la salmonelle de ses chocolats produits dans l'usine belge d'Arlon.
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«Je n'achèterai plus de ces produits», peste désormais Anaïs, qui avaient pourtant acquis des «Kinder Schokos bons» en prévision de Pâques. Elle est désormais choquée par les loupés sanitaires de cette entreprise dont les produits «se destinent avant tout aux enfants». Or ce sont ces mêmes enfants qui sont les plus susceptibles de connaître des complications de santé en cas d'infection à la salmonellose. La situation est d'autant plus critique à quelques jours de Pâques, période de fortes ventes qui représente 10% du chiffre d'affaires de la marque sur l'année, et son deuxième temps fort après Noël.
Difficulté à s'informer
L'entreprise a donc été sommée de réagir rapidement. Le 4 mars, elle organise un premier «rappel volontaire» sur une partie des produits qui proviennent de l'usine belge et met parallèlement en place un numéro d'assistance. «Ça sonnait dans le vide, avant de me faire tomber sur une boîte vocale déjà pleine», se souvient Anaïs, qui a voulu se faire rembourser ses produits. Et pour cause, le numéro en question est submergé d'appels. Il est rapidement remplacé par un autre, géré par des sous-traitants, et qui encaisse depuis la semaine dernière 20.000 appels par heure selon Ferrero.
Face à la difficulté à obtenir des réponses, près de 250 personnes ont rejoint un groupe Facebook dédié à cet échec sanitaire. Il a été créé par Mylène, mère d'un petit garçon qui est tombé malade après avoir mangé les chocolats. Les analyses semblent démontrer que ces deux événements ne sont pas liés, mais Mylène a malgré tout décidé de batailler pour obtenir un remboursement. «Je suis allé à l'hypermarché où j'avais acheté les chocolats, mais ils n'ont rien voulu savoir», explique-t-elle.
Après de nombreuses tentatives pour joindre Kinder, Mylène a finalement pu avoir un interlocuteur qui lui a promis qu'elle recevrait un remboursement sous forme de bon d'achat à utiliser pour des produits alimentaires. Mais certainement pas «pour racheter chez eux», prévient Mylène.
Doute sur la période de contamination
Pour les parents interrogés, les ratés dans la communication de Ferrero, groupe auquel appartient Kinder, ont mis à mal la confiance. Car le confiseur a été obligé d'élargir les mesures de rappel à plusieurs reprises. Alors que seuls certains lots étaient tout d'abord concernés, Ferrero a ensuite rappelé l'ensemble des produits provenant de l'usine d'Arlon. Y compris, depuis ce mercredi 13 avril, les calendriers de l'Avent de l'année 2021, qui ont certainement été déjà consommés en décembre par leurs acheteurs.
Surtout, Ferrero a dans un premier temps affirmé qu'aucune trace de salmonelle n'avait été détectée dans ses produits et que le rappel était organisé par simple «principe de précaution». Un argument qui choque Cindy, maman d'une petite fille de deux ans. Fin janvier, l'enfant a dû être hospitalisée pendant près d'une semaine, contaminée à la salmonelle, qui lui a fait vivre un calvaire et l'a durement déshydratée. Cindy, vendeuse de 28 ans, qui a également été contaminée peu après sa fille, a été appelée par Santé Publique France dès le 31 mars. L'organisme lui a demandé ses tickets de caisse et les références de ses cartes de fidélité pour remonter la piste de ce qui semblait être une infection partagée par plusieurs personnes en France, mais aussi en Allemagne et au Royaume-Uni.
C'est ainsi que les recherches ont permis de remonter la piste de son infection jusqu'aux Schoko-bons commercialisés par Ferrero. «Quand les rappels de produits ont commencé à être organisés, je leur ai envoyé une copie de mon test positif à la salmonelle et je leur ai demandé comment ils entendaient nous indemniser pour l'hospitalisation de ma fille. Ils ont simplement demandé les références des produits que l'on avait achetés. Et ils se sont excusés pour le 'désagrément'», s'étrangle la mère de famille.
Ferrero a finalement dû admettre que les salmonelles avaient été détectées dans l'usine dès le mois de décembre. L'entreprise les avait retrouvées dans un filtre à la sortie de deux réservoirs de matières premières. Interrogé à ce sujet par nos soins, Ferrero se défend en indiquant que «même s'il n'y avait plus de produits de Noël en magasin au moment du rappel le 4 avril 2022, la DGCCRF a considéré que les consommateurs français qui en avaient encore chez eux et ne les avaient pas consommés, devaient être informés de manière plus explicite». L'entreprise précise aussi que la DGCCRF a donc ordonné le rappel de tous les chocolats produits entre le 15 octobre et le 10 janvier, dont font partie les calendriers de l'Avent.
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Désormais, Kinder a parallèlement pour mission de s'assurer que l'ensemble des magasins ont retiré les produits de l'usine belge de leurs rayons. 500 commerciaux ont changé de mission pour faire le tour des grandes surfaces, qui se plient assez facilement, selon Ferrero, aux mesures de retrait. «Plusieurs centaines de tonnes» de chocolats, ont ainsi déjà été retirées du marché. L'enjeu pour Ferrero est désormais de s'assurer que les plus petits distributeurs, comme des cinémas ou des boulangeries, respectent elles aussi la règle.
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Dans un communiqué, le groupe a souligné avoir cotisé 422 millions d'euros, soit près de 20% de son chiffre d'affaires, entre 2011 et 2020.
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L'Humanité
Présidentielle. Face à la vie chère, que propose la gauche ?
DécryptageDéjà en tête des préoccupations des Français, le pouvoir d’achat revient dans les débats avec la guerre en Ukraine, à quelques semaines de la présidentielle. Mesures d’urgence face à l’envolée des prix, hausse des salaires… les candidats de gauche avancent leurs idées.
Julia HamlaouiQuand le prix à la pompe dépasse les 2 euros à quelques semaines de la présidentielle, impossible de faire l’impasse sur le pouvoir d’achat. Surtout lorsque, pour 54 % des Français, c’est le sujet qui comptera le plus au moment du vote (+ 21 points par rapport à 2017), selon un sondage Odoxa publié juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le contexte de guerre rend l’urgence d’agir encore plus palpable, alors qu’une enquête Ifop révèle que seuls 22 % des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron positif en la matière. Un terrain que les candidats de gauche sont déterminés à lui disputer, de nombreuses propositions à l’appui.
1 - Des mesures d’urgence contre la flambée des prix
Face à l’inflation liée au conflit en Ukraine, les prétendants progressistes à l’Élysée ont concocté des mesures d’urgence. Pour le communiste Fabien Roussel, il s’agit d’éviter que la guerre ne s’invite « dans le porte-monnaie des Français ». Il propose ainsi, outre une baisse des taxes sur les carburants et un chèque énergie de 700 euros, la création d’un « dividende citoyen » financé par la taxation « à 100 % dès le mois de juin de la totalité des dividendes du CAC 40 », et appelle à sortir les céréales et l’énergie des cotations boursières. Jean-Luc Mélenchon plaide, lui, pour le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité (dont un panier de 5 fruits et légumes) : « On veut revenir à 1,40 euro, au niveau d’avant cette grande inflation », précise le député Alexis Corbière, concernant le tarif des carburants, jugeant que la baisse de 15 centimes annoncée par le gouvernement « va compenser des augmentations dont profitent des groupes privés ». Il s’agit également pour la candidate PS, Anne Hidalgo, de bloquer les prix à la pompe « au moins pendant cette période exceptionnelle » à hauteur de 1,76 euro en ramenant la TVA à 5,5 %. Quant à Yannick Jadot, qui souhaite un embargo total sur le gaz russe, il défend une mesure plus ciblée avec 400 euros supplémentaires pour les personnes qui bénéficient déjà du chèque énergie, et 100 euros pour 15 millions de familles supplémentaires.
2 - Le Smic et les salaires revus à la hausse
Au-delà des mesures pour parer à la crise, c’est bien la hausse des revenus que visent les candidats de gauche. À commencer par la revalorisation du salaire minimum. Anne Hidalgo veut un Smic augmenté de 15 %. Yannick Jadot souhaite, lui, le porter à 1 500 euros net d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon propose 1 400 euros net tout de suite et Fabien Roussel, qui tient à mettre l’accent sur le montant brut, met sur la table 1 923 euros (soit 1 500 net). Une façon pour le communiste d’insister sur l’importance des cotisations sociales, alors qu’à droite Valérie Pécresse s’applique à vendre une augmentation des salaires en rognant celles-ci (ce qui revient à prendre dans une poche pour en remplir une autre). Mais, d’EELV au PCF, tous plaident aussi pour une hausse dépassant le seuil fixé par l’État. Si, pour le candidat écologiste, elle doit en priorité concerner les « métiers qui ont tenu la société et qui sont aujourd’hui renvoyés à l’ingratitude sociale », pour les autres, des négociations de branche doivent être mises en route sans tarder dans le privé. Quant au public, si le gouvernement a opportunément décidé de dégeler le point d’indice d’ici à l’été, Jean-Luc Mélenchon veut le revaloriser de 15 %. La maire de Paris avait fait du doublement du traitement des professeurs une proposition phare, qu’elle a depuis ramenée à une augmentation, pour un début de carrière à 2 300 euros. « Les salaires de la fonction publique seront augmentés de 30 % », assure de son côté Fabien Roussel.
3 - Soutenir les jeunes et les personnes âgées
Du grand âge à la jeunesse, la crise sanitaire a particulièrement mis en lumière la pauvreté et la précarité des retraités comme des moins de 25 ans. Concernant les aînés, Anne Hidalgo justifie le statu quo qu’elle propose sur l’âge de départ à la retraite (62 ans) par la priorité qu’elle souhaite accorder à la revalorisation des « montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon proposent pourtant de revenir à la retraite à 60 ans, sans pour autant y sacrifier le montant des pensions. Avec, pour le premier, un minimum de 1 200 euros, la fin de la CSG, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs. Avec aucune pension sous le Smic revalorisé à 1 400 euros net pour une carrière complète, pour le second. Les candidats de gauche se rejoignent en revanche pour, face à l’urgence, ouvrir le droit au RSA aux moins de 25 ans. La candidate PS leur promet également un « capital de départ sous condition de ressources » de 5 000 euros. Le prétendant FI y préfère « une garantie d’autonomie » atteignant le seuil de pauvreté (1 063 euros), quand celui du PCF propose, outre de conditionner les aides publiques à l’embauche de jeunes en CDI, un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois. L’écologiste Yannick Jadot, lui, entend créer « un revenu citoyen » de 880 euros, « automatique » dès 18 ans.
4 - Une pierre angulaire : la justice fiscale
Avec les « primes », la baisse des impôts est devenue la réponse automatique d’Emmanuel Macron face au pouvoir d’achat en berne, comme récemment avec sa proposition de supprimer la redevance. Une illusion qui profite aux plus riches, de la disparition de l’ISF à l’instauration de la flat tax. À l’inverse, c’est vers davantage de justice fiscale que veut tendre la gauche : « Que les gros paient gros et les petits paient petit », résume Fabien Roussel. À côté du triplement de l’ISF ou de la « taxation à la source des bénéfices des multinationales », le candidat PCF veut rendre l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif avec 15 tranches, souhaite la disparition de la CSG et la réduction de la TVA. Pour les insoumis, le barème de l’IR devrait avoir 14 tranches, afin de le rendre, comme la CSG et la taxe foncière, plus progressif. Les réductions de TVA sur les produits de première nécessité seraient, elles, compensées par une « TVA grand luxe », tandis que l’ISF ferait son retour avec un volet climatique. Tout comme Yannick Jadot, qui veut baisser le taux d’IR pour les premières tranches et le déconjugaliser, Anne Hidalgo entend également remettre en selle un ISF « climat et biodiversité » destiné à accompagner les classes moyenne et populaire dans la transition écologique.
Présidentielle 2022gaucheSalaires et pouvoir d'achatYannick Jadot France24 - Monde
Présidentielle: la Sorbonne toujours partiellement occupée
Publié le : 14/04/2022 - 20:20Modifié le : 14/04/2022 - 20:18
Paris (AFP) – Plusieurs centaines d'étudiants se sont rassemblés jeudi devant la Sorbonne à Paris, toujours partiellement occupée, pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, et environ 150 autres ont bloqué l'accès à Sciences Po Paris, avant d'être chassés par des militants d'extrême-droite.
A la Sorbonne, où plusieurs centaines d'étudiants ont participé mercredi à une assemblée générale, le bâtiment "était toujours partiellement occupé" jeudi, selon la direction de la communication de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Les cours sont "maintenus en distanciel" jusqu'au "samedi 16 avril inclus" et l'ensemble des sites (une dizaine, dont celui de Tolbiac) sont "fermés aux étudiants mais ouverts aux personnels", a-t-elle ajouté.
Plusieurs centaines d'étudiants (400 selon la préfecture de police) se sont rassemblés à la mi-journée place de la Sorbonne, dans l'objectif de participer à une assemblée générale avec les étudiants à l'intérieur, mais sont restés bloqués par un cordon de CRS.
Les CRS ont repoussé les étudiants sur la place, entraînant un mouvement de foule et des jets de gaz lacrymogènes, sans faire de blessés.
A l'intérieur, une assemblée générale s'est tenue dans l'après-midi, au cours de laquelle les étudiants "se sont organisés pour les perspectives à donner" au mouvement, a indiqué à l'AFP Baptiste, étudiant de Paris 1 et militant Unef, présent dans les locaux avec "une petite centaine" d'étudiants, selon lui.
Ils ont appelé notamment à la mobilisation dans la région parisienne et à un nouveau rassemblement vendredi à 13H devant la Sorbonne, a-t-il indiqué.
"Faux choix"
En début de soirée, l'ambiance était très calme sur la place de la Sorbonne, a constaté une journaliste de l'AFP.
Quelques étudiants discutaient assis en écoutant de la musique, parmi lesquels Mailia, 21 ans, étudiante à la Sorbonne.
Elle a expliqué que ses camarades à l'intérieur avaient "encore de quoi manger parce qu'il y a eu une grosse solidarité. Mais c'est plus les médicaments qui manquent".
Depuis mercredi, des centaines d'étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l'élection présidentielle et alerter sur les questions écologiques et sociales.
A Sciences Po Paris, quelque 150 étudiants ont bloqué l'entrée de l'école au 27 rue Saint-Guillaume (VIIe). Des banderoles indiquaient: "Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers" ou "Non à l'extrême droite".
"Les cours prévus aujourd'hui sur ce site ont été basculés en distanciel. Les autres sites de Sciences Po restent ouverts et fonctionnent normalement", a indiqué Sciences Po à l'AFP.
"Nous on est là principalement pour combattre l'extrême droite, parce qu'aujourd'hui on est effrayé par le pourcentage de votes qu'a fait Marine Le Pen à l'élection", a expliqué à l'AFP Sarah Bonvalet-Younès, présidente de l'Unef Sciences Po.
"La jeunesse est face à un faux choix, deux options qui dans les deux cas lui sont néfastes", a renchéri Baptiste, 22 ans, étudiant en 3e année syndiqué à Solidaires Sciences Po.
Vers 15H30, 30 à 40 militants d'extrême droite munis "de manches de pioche, de parapluies et de gazeuses à main", ont attaqué les étudiants encore présents, qui sont partis en courant sans qu'il y ait de blessés, a-t-il indiqué.
"Le blocus de Sciences Po vient d'être évacué par nos soins", a tweeté plus tard la Cocarde Etudiante, montrant dans une vidéo des jeunes en train d'enlever banderoles et barricades.
© 2022 AFP
Le Figaro
Participation citoyenne, septennat: les pistes d’Emmanuel Macron
marius bocquetDÉCRYPTAGE - En cas de second mandat, le président-candidat veut notamment associer les citoyens à la décision sur les «grands défis» des années à venir.
Septennat et élections de mi-mandat
Dans un entretien au Point , le président-candidat ouvre la voie au retour du septennat renouvelable s’il est réélu à la tête du pays. «Le quinquennat est sans doute trop court pour un temps présidentiel en France», justifie-t-il, précisant sa volonté de «mettre en place une commission transpartisane sur ce sujet». Il évoque également l’idée d’élections «de mi-mandat, comme aux États-Unis» afin de laisser une «respiration démocratique» entre les élections présidentielles et législatives. Sur France 2, il a toutefois précisé qu’il ne s’agissait que d’une «réflexion» qui ne figure pas dans son programme présidentiel.
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Proportionnelle
Emmanuel Macron pourrait instaurer «beaucoup plus de proportionnelle» pour «mieux représenter les forces politiques à l’Assemblée». «Je pense qu’on peut aller jusqu’à la proportionnelle intégrale», ose-t-il sur France 2. Encore une fois, il ne s’agit que d’une piste avancée par le candidat. En 2017, il promettait déjà une «dose» de proportionnelle de l’ordre de 15 à 20 % aux élections législatives. Après l’avoir reportée à plusieurs reprises, le chef de l’État a finalement renoncé à mettre en place cette réforme sous son quinquennat, faute d’accord avec le Sénat. Comme ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Participation citoyenne
En cas de second mandat, Emmanuel Macron veut associer les citoyens à la décision sur les «grands défis» des années à venir. Il l’a annoncé depuis son QG de campagne entouré de ses équipes, le 7 mars dernier. Parmi les thèmes sur lesquels le président sortant réclame plus de participation citoyenne ont été cités la santé, l’éducation et les institutions. Sur le modèle du «grand débat national» qu’il avait organisé après la crise des «gilets jaunes» et qu’il avait réitéré à Poissy puis à Pau pendant la campagne, Emmanuel Macron promet de renouer avec «un nouveau grand débat permanent» sur ces chantiers.
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Recours au référendum
Le président-candidat n’exclut pas de recourir au référendum «sur quelque réforme que ce soit». Sur la question de la fin de vie, il soumettra par exemple «à la représentation nationale ou au peuple le choix d’aller au bout du chemin qui sera préconisé» à l’issue de la convention citoyenne inscrite dans son programme. Cela laisse entendre un recours au référendum. Dans ce domaine, Emmanuel Macron est toutefois plus timide que son adversaire qui souhaite gouverner par référendum pour contourner le Parlement et le Conseil constitutionnel. S’il a plusieurs fois évoqué un recours au référendum lors de son quinquennat, notamment sur l’inscription des enjeux environnementaux dans la Constitution, le chef de l’État n’y a jamais eu recours.
Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Présidentielle : appel «à la plus grande prudence» après un «faux sondage»
De nombreuses personnes ont reçu dans la soirée un SMS plaçant Éric Zemmour au second tour de l'élection présidentielle.
Présidentielle 2022 : Pécresse, «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros», lance un appel aux dons
La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
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États-Unis : un "Beatles" de l'EI reconnu coupable de la mort d'otages américains en Syrie
Publié le : 14/04/2022 - 20:20
FRANCE 24
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La justice américaine a reconnu coupable jeudi El Shafee el-Sheikh, un jihadiste de l'organisation État islamique, membre de la cellule des "Beatles", d'avoir participé à l'enlèvement et à l'assassinat des journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que des travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig en Syrie.
Il était l'un de ces tortionnaires sans visage du groupe État islamique (EI) : El Shafee el-Sheikh, a été reconnu coupable jeudi 14 avril par un tribunal américain d'avoir joué un rôle dans l'enlèvement et la mort de quatre otages américains en Syrie au sein de la sinistre cellule des "Beatles".
Accusé d'être membre de ce trio, surnommé ainsi par les otages en raison de leur accent britannique, il était jugé à Alexandria, près de Washington, pour son rôle dans la capture et la mort des journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que des travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig.
Sa sentence sera prononcée ultérieurement. Il encourt la réclusion à perpétuité.
Âgé de 33 ans, El Shafee el-Sheikh a choisi de garder le silence tout au long de ce premier procès d'importance contre le groupe islamiste aux Etats-Unis, qui a duré deux semaines. Par la voix de son avocate, il a admis avoir rejoint les rangs de l'EI tout en niant être l'un des "Beatles".
"Sans compassion" avec les otages
Pour l'accusation, El Shafee el-Sheikh était "Ringo" alors que certains otages semblaient penser qu'il était "George". Il n'a jamais été réellement identifié comme membre du groupe par les ex-otages appelés à la barre, qui avaient toujours vu les membres de ce trio masqués.
Mais en 2018, il avait admis lors d'interviews avec des journalistes qu'il avait "interagi" "sans compassion" avec des otages placés sous sa supervision et celles de deux "amis" rencontrés à Londres, Mohammed Emwazi et Alexanda Kotey.
C'est avec ce dernier qu'El Shafee el-Sheikh avait été arrêté en 2018 par les forces kurdes en Syrie. Ils avaient été transférés aux États-Unis pour être jugés mais Alexanda Kotey a choisi de plaider coupable et sera fixé sur sa peine le 29 avril.
L'autre membre du groupe, Mohammed Emwazi, a été tué dans une attaque de drones en 2015. Surnommé "Jihadi John", il avait été identifié après être apparu avec un couteau de boucher sur des vidéos de propagande de l'EI mettant en scène la décapitation d'otages occidentaux.
Avec AFP
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France24 - Monde
Le Pen appelle à "faire barrage" à la "caste qui nous gouverne"
Publié le : 14/04/2022 - 20:04Modifié le : 14/04/2022 - 20:02
Avignon (AFP) – La candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen a appelé jeudi à "faire barrage" à Emmanuel Macron et "cette caste qui nous gouverne avec arrogance", se présentant comme la candidate du "peuple face à l'oligarchie" lors de son premier meeting d'entre-deux-tours à Avignon.
"Le 24 avril, si les Français ont à faire barrage c'est au retour d'Emmanuel Macron", a lancé la candidate d'extrême droite, en veste rouge, devant une salle de quelque 4.000 militants selon les organisateurs.
Dans une anaphore, Marine Le Pen a appelé à "faire barrage à un nouveau quinquennat de désolation sociale et de déconstruction nationale", à "faire barrage à cette caste qui nous gouverne avec arrogance, ce pouvoir de quelques-uns au bénéfice de quelques-uns, ce pouvoir de l'entre-soi où règnent cooptation, népotisme qu'illustrent parfaitement les affaires, MSC, Mc Kinsey et bien sûr Alstom".
Elle a fustigé un "quinquennat de mépris et d'inutiles tensions", critiquant certaines expressions du président sortant comme "ceux qui ne sont rien".
"Ces mots sont d'une violence symbolique terrible. Ce sont les mots d'un pouvoir sans empathie qui suppose une relation avec le peuple envisagée comme un rapport de force, comme la mise en concurrence et même en opposition de tous contre tous, comme l'écrasement des faibles", a-t-elle jugé.
"Ce rendez-vous du 24 avril met face à face le bloc populaire contre le bloc élitaire", a-t-elle encore dit, reprenant une terminologie du politologue Jérôme Sainte-Marie, très écouté par l'extrême droite.
La présidentielle oppose "le bloc de ceux attachés à la Sécurité sociale, contre le bloc de ceux attachés au pouvoir de l'argent" et le "peuple contre l'oligarchie", a-t-elle lancé.
"La protection c'est la santé ! Et je réintégrerai les 15.000 soignants expulsés comme des malpropres et je leur verserai les salaires dont ils ont été injustement privés", a-t-elle promis.
Elle a aussi défendu le référendum d'initiative populaire pour "donner corps aux légitimes revendications des mouvements de rue injustement réprimés comme les Gilets jaunes".
La candidate du RN s'est à nouveau adressée aux "patriotes de droite, de gauche ou d'ailleurs", alors que l'électorat de l'insoumis Jean-Luc Mélenchon est très convoité.
Marine Le Pen tient ce meeting à Avignon, une ville qui avait placé M. Mélenchon en tête au premier tour, mais dans un département du Vaucluse très favorable au RN.
Une heure avant que la candidate prenne la parole, quelque 200 à 300 personnes avaient défilé à travers Avignon pour exprimer leur rejet de l’extrême droite. "A bas le Front National, F comme fascistes, N comme nazis", criaient les manifestants qui tenaient des drapeaux des syndicats Sud ou Solidaire, de l’Action antifasciste et même de l'Ukraine.
© 2022 AFP
Le Figaro
Elon Musk, le «Tony Stark du monde réel»
Elsa BembaronPORTRAIT - L’imprévisible entrepreneur ayant développé PayPal, Tesla, ou encore SpaceX est devenu l’actionnaire principal de Twitter. Cet ingénieur de génie doublé d’un homme d’affaires redoutable est totalement incontrôlable.
Entrepreneur du siècle pour les uns, ingénieur génial pour les autres, «TonyStarkdumonderéel» pour les amateurs de Marvel, Elon Musk échappe à tous les standards. Il pourrait devenir le premier homme dont la fortune personnelle est supérieure à 1000 milliards de dollars, dès 2024, selon Tipalti Approve. Soit une multiplication par quatre en deux ans.
Le chiffre peut sembler fou, mais il est à la mesure de la croissance de la valorisation des sociétés qu’il dirige. Et ce, sans même parler de Twitter, qu’il se propose de racheter pour un peu plus de 40 milliards de dollars. Un nouvel épisode dans une saga personnelle pleine de rebondissements. À 50 ans, il a déjà eu mille vies. Né en 1971 en Afrique du Sud, il grandit au Canada et vit désormais aux États-Unis. La liste des entreprises qu’il a fondées ou cofondées a de quoi faire pâlir d’envie n’importe quel serial entrepreneur de renom: Zip2, PayPal, Tesla, SpaceX, Neuralink, The Boring Company.
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Insaisissable, agaçant, incontrôlable, sans limite, le patron n’a pas son pareil pour transformer en yoyo fou le cours de Bourse de n’importe quelle action, à grands coups de tweets. L’action Tesla, le cours du bitcoin ont tous les deux connu les affres des mini-messages d’Elon Musk, suivi par 81 millions de personnes sur Twitter. En 2019, il faisait plonger le cours de Bourse de Tesla en expliquant vouloir retirer le constructeur automobile de la Bourse. Le bitcoin ne résiste pas mieux, encaissant des variations de plus ou moins 10 % selon que le milliardaire explique en avoir acheté pour 1,5 milliard de dollars, ou qu’il acceptera les cryptomonnaies en paiement de ses Tesla. Au point qu’Elon Musk est devenu la bête noire du gendarme boursier américain (SEC). Pour certains experts américains, la SEC joue même sa crédibilité face au fondateur de Tesla! Charge à elle de parvenir à l’empêcher de raconter tout ce qui lui passe par la tête.
Conquête spatiale
La SEC n’est pas le seul régulateur à subir ses sorties de route. En France, il subit les foudres du Conseil d’État qui l’a privé de ses fréquences hertziennes, interdisant de facto l’utilisation du service sur le territoire. Les autorités de plusieurs États américains et l’Allemagne s’interrogent sur la légalité des fonctions autopilote des Tesla. Il a été condamné après avoir tenté de faire capoter des élections syndicales au sein de l’usine californienne de Tesla.
Pas si simple de maîtriser un génie, doublé d’un redoutable homme d’affaires. La légende rapporte qu’à 12 ans , il a développé et vendu un jeu vidéo, Blastar, pour 500 dollars à un magazine. Il n’a pas 24 ans quand, en 1995, il fonde sa première entreprise, Zip2, qu’il revend quatre ans plus tard au fabricant d’ordinateurs Compaq pour 307 millions de dollars. L’opération lui rapporte 22 millions - il détenait encore 7 % de Zip2. Il pressent l’importance que va revêtir ce réseau naissant qu’est internet. Avec Zip2, il ciblait la presse en ligne, avec sa deuxième entreprise X.com qui deviendra PayPal, il s’adresse à tout l’e-commerce. Trois ans suffisent pour que le service dédié au paiement en ligne soit avalé par eBay pour 1,5 milliard de dollars.
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Nous sommes en 2002, Elon Musk a 31 ans. Convaincu que pour survivre, l’humanité doit partir à la conquête de nouveaux mondes habitables, il fonde Space Exploration Technologies, SpaceX, sous l’œil amusé des spécialistes du secteur. Les trois premières tentatives de décollage des fusées Falcon se soldent par des échecs. Mais en 2008, il devient la première entreprise privée à rejoindre l’orbite terrestre. La révolution de l’industrie aérospatiale se met en marche, avec à sa tête, un homme qui veut «démocratiser» le voyage dans l’espace grâce à des fusées réutilisables. Alors que le système semble enfin fiable, une fusée Falcon 9 explose sur son pas de tir en 2016, détruisant avec elle un satellite Eutelsat et un autre financé par Mark Zuckerberg pour connecter à internet les régions les plus reculées. Les relations entre les deux hommes volent elles aussi en éclats. Comme à son habitude, Elon Musk tweete «Yeah, c’est de ma faute, je suis idiot. Nous leur avons offert un lancement pour compenser et je pensais qu’ils étaient assurés».
La rupture avec Facebook est consommée. Deux ans plus tard, non content de régulièrement le dénigrer, il lance le hashtag #DeleteFacebook (efface Facebook) sur Twitter. Quand un journaliste lui fait remarquer que Tesla et SpaceX disposent de pages sur le réseau social de Mark Zuckerberg, il dit «ne pas avoir été au courant», et les fait supprimer. «Ce n’est pas une déclaration politique. C’est juste que je n’aime pas Facebook», tweete-t-il.
Les champs d’opposition entre Elon Musk et Mark Zuckerberg ne manquent pas. D’autant qu’Elon Musk s’est mis en tête de déployer sa propre constellation de satellites, Starlink, destinée elle aussi à assurer les connexions internet partout dans le monde. À grand renfort de lancements, SpaceX place sur orbitre des centaines de satellites. Pour profiter du service, qui devrait être accessible dans quelques mois, il faudra s’acquitter d’un abonnement mensuel de 110 dollars et acquérir un équipement facturé environ 600 dollars.
D’outsider à référence
Non content de chambouler les étoiles, de faire la pluie et le beau temps sur les réseaux sociaux, Elon Musk révolutionne l’industrie automobile avec Tesla. On ne présente plus la marque de voitures électriques qu’il a acquise en 2003, se fixant pour mission «d’accélérer la transition écologique du monde vers des énergies durables». Là encore, ses débuts n’intéressent personne, ou presque. L’industrie automobile traditionnelle ne lui accorde pas un regard. La production des premiers Roadster débute en 2008, dans l’indifférence générale.
Il faut attendre le lancement de la première berline Model S en 2012 pour que les lubbies automobiles du trublion commencent à être prises en compte par les majors du secteur. Sous son impulsion, le vocabulaire du secteur automobile évolue. Il est désormais question de Gigafactory (usine gigantesque), de Superchargeurs pour les véhicules électriques, de voitures autonomes. En dépit de ses déboires, de rappels en cascades, la marque séduit toujours plus de consommateurs, convaincus que l’avenir est à l’électricité et à la voiture sans chauffeur.
Tous ses projets ne se soldent pas par des succès. The Boring Company, qui devait promouvoir l’Hyperloop (un projet de train circulant à 1000 km/h dans des capsules sous vide) s’est transformé en un tunnel de deux kilomètres de long, reliant deux centres de conférences à Las Vegas en Tesla. Las, les voitures se croisent à peine et lors du dernier grand salon de l’électronique (CES) en janvier, les curieux ont parfois dû patienter deux heures avant d’embarquer, pour cause d’embouteillage!
Les entreprises françaises plongent dans la blockchain et les cryptoactifs
Selon PwC, 61% d’entre elles tirent déjà profit de leurs investissements dans ces technologies complexes.
Elon Musk renonce à devenir administrateur de Twitter
La nouvelle a été annoncée lundi, sans que la raison de ce revirement ne soit rendue publique.
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Un ensemble de 40.000 fichiers a été dérobé puis mis en ligne par le groupe Lockbit, qui a piraté les systèmes informatiques du département.
France24 - Monde
Elon Musk, multi-entrepreneur baroque et visionnaire
Publié le : 14/04/2022 - 19:52Modifié le : 14/04/2022 - 19:50
San Francisco (AFP) – Il a la tête dans les étoiles, son portefeuille dans les voitures électriques, le voici désormais à l'assaut de Twitter: Elon Musk, patron à succès et homme le plus riche du monde, ne cesse de s'aventurer dans tous les domaines.
Né en Afrique du Sud, citoyen américain et canadien, dirigeant de SpaceX et Tesla, l'homme pour le moins fantasque est devenu une figure centrale du capitalisme américain avec des ambitions extra-planétaires et de plus en plus politiques.
Son dernier objectif: s'emparer de Twitter, à qui il reproche notamment de brider la liberté d'expression. En deux semaines, la planète tech a appris qu'il avait acheté 9% des actions, qu'il allait entrer au conseil d'administration, puis qu'il n'y irait pas, et enfin, jeudi, qu'il souhaitait racheter 100% du réseau social.
Entre temps, l'homme de 50 ans a inauguré la nouvelle méga-usine de Tesla au Texas, où il a déplacé de Californie le siège de l'entreprise à la réussite foudroyante, à l'origine d'une grande partie de sa fortune mirobolante, estimée par Forbes à près de 274 milliards de dollars - soit l'équivalent du PIB de la Finlande.
Et, dans le même temps, son joyau SpaceX est parvenu à envoyer sur la Station spatiale internationale la première mission entièrement privée.
Elon Musk doit aussi faire face à d'autres actualités moins reluisantes. Tesla est visée en Californie par des plaintes pour harcèlement, harcèlement sexuel et discriminations contre des travailleurs noirs.
Mégalomane, bourreau de travail, Elon Musk déteste suivre les règles, surtout avec son compte Twitter aux 81 millions d'abonnés sur lequel il poste des mèmes, des vidéos de SpaceX et quelques blagues, lance des polémiques. Jeudi, c'est aussi là qu'il a publié le document annonçant sa volonté de racheter le réseau.
Divorcé trois fois, M. Musk est père de huit enfants, dont un décédé à 10 semaines. Connu pour ses excentricités dans sa vie professionnelle comme privée, il a nommé son dernier enfant, qu'il a eu avec la chanteuse Grimes, Exa Dark Sideræl Musk, petite soeur de "X Æ A-12".
Chronique mondaine encore, l'entrepreneur est attendu comme témoin au procès qui oppose pour diffamation les comédiens Johhny Depp et Amber Heard, ex-compagne d'Elon Musk.
Créer une "civilisation spatiale"
Né à Pretoria, en Afrique du Sud, le 28 juin 1971 d'un père ingénieur et d'une Canadienne mannequin, il quitte son pays natal pour faire ses études dans l'Ontario (Canada) puis aux Etats-Unis.
A moins de 25 ans, il crée Zip2, une entreprise de logiciels en ligne, et devient millionnaire avant ses 30 ans en la revendant au fabricant d'ordinateurs Compaq en 1999 pour plus de 300 millions de dollars. Le jeune entrepreneur fonde ensuite X.com, qui sera fusionnée avec PayPal, puis rachetée par eBay en 2002 pour 1,5 milliard.
Avec SpaceX, fondée dans la foulée, il a enchaîné les succès, d'un contrat exclusif signé avec la Nasa pour construire le prochain module d'alunissage de l'agence américaine à la première mission orbitale de l'Histoire ne comptant aucun astronaute professionnel à bord.
"Le but global est de permettre à la vie de se développer sur plusieurs planètes et de faire de l'humanité une civilisation spatiale", avait affirmé M. Musk dans un entretien accordé au Time Magazine, qui l'a nommé fin 2021 personnalité de l'année.
Ne reculant jamais devant une provocation, il a récemment défié Vladimir Poutine en duel via Twitter, ou encore défendu les opposants aux restrictions sanitaires au Canada en comparant le Premier ministre Justin Trudeau à Adolf Hitler.
Souhaitant toujours aller plus vite, il fustige régulièrement les lourdeurs administratives. Il avait engagé au printemps 2020 une âpre lutte avec les autorités californiennes quand elles avaient décidé de fermer temporairement le site de production face à la propagation du Covid-19.
En 2018, au cours d'un entretien déjanté de deux heures retransmis en direct sur internet, on le voit boire du whisky, brandir un sabre de samouraï ou fumer du cannabis -- légal en Californie -- tout en évoquant la conquête spatiale, la fin du monde ou... la libido des singes bonobos.
L'homme clive, entre une armée de fans qui l'adulent et assurent sa publicité et ceux qui le détestent. Mais il est difficile de nier le succès de Tesla.
Longtemps déficitaire, l'entreprise est désormais un immense succès industriel et financier, avec un profit record de 5,5 milliards de dollars en 2021 et une valorisation boursière immense.
Ce multi-récidiviste de l'entrepreneuriat est aussi le patron de Neuralink, une start-up qui ambitionne de relier directement et intimement le cerveau humain à l'ordinateur, et de Boring Company, qui travaille sur des tunnels censés révolutionner les transports urbains.
© 2022 AFP
Le Figaro
Présidentielle 2022 : des couacs dans les listes électorales de plusieurs villes
Elisabeth PiersonLes mairies sont sur le qui-vive à l'approche du second tour, alors que des milliers de Français se sont découverts radiés des listes en se déplaçant aux urnes dimanche dernier. L'INSEE se défend de toute faille informatique.
«Et on remercie la mairie d'Avilly-Saint-Léonard qui m'a tout simplement radié de sa liste électorale alors que j'y avais déjà voté 2 fois. J'ai perdu mon droit de vote pour une élection si importante, j'ai la rage». Le message de Pablo, dimanche soir sur Twitter, est loin d'être isolé. Comme cet habitant de l'Oise, de nombreux Français ont eu la désagréable surprise, en se rendant aux urnes au premier tour de la présidentielle, de ne pas trouver leur nom sur la liste où ils avaient pourtant pris soin de s'inscrire.
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Dans l'Oise, mais également à Strasbourg, Marseille, ou en Île-de-France, plusieurs milliers d'électeurs seraient ainsi concernés. Au tribunal de proximité, certains ont pu rattraper le coup. D'autres, comme Ségolène, à Buthiers en Seine-et-Marne, n'ont pas eu le courage de faire la démarche. Ils ont tout simplement renoncé.
Radiés des listes
À Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, ils étaient des dizaines dans ce cas. Sur l'attestation fournie à l'attention du tribunal de proximité, où 47 d'entre eux sont allés faire appel, la plupart des attestations indiquaient le même motif évasif, indique Le Parisien: «Erreur de la mairie». Saint-Ouen n'était pas seule. Creil dans l'Oise, Villeneuve-Saint-Georges en Seine-et-Marne ont signalé un nombre significatif de cas similaires. À Strasbourg, 200 habitants ont été empêchés de voter, une dizaine sans explication. Même chose dans les quartiers nord de Marseille, où plus de 200 personnes, d'après les assesseurs interrogés par ActuMarseille, se sont trouvées radiées des listes. «Apparemment il s'agit d'un problème au niveau de ma boîte aux lettres alors que je n'ai pas déménagé», a confié Nabila au média local.
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Des couacs déplorés par les équipes de Jean-Luc Mélenchon dimanche. La Seine-Saint-Denis, vivier de votes en faveur de la France insoumise, a semble-t-il été particulièrement touchée. «Un jeune homme avec sa mère, qui était pourtant venue vérifier avant la date limite que le fils était bien inscrit d’office après avoir effectué sa Journée du citoyen, s'est vu refuser le vote sous mes yeux«, rapporte Raquel Guarrido, ancienne porte-parole de LFI en 2017, présente à la mairie de Drancy dimanche après-midi. «On lui a dit: si vous avez été recensé à 18 ans plutôt que 16, l’inscription n’est pas automatique. C’est n’importe quoi!».
Un internaute de Bobigny indique au Figaro avoir eu le même déboire avec sa procuration. Une simple coquille, un manque d'information ou d'organisation ont pu changer la donne pour les habitants de Seine-Saint-Denis. «Le bureau du service national adresse aux communes des listes de noms de jeunes ayant effectué leur recensement. À condition que l'état civil corresponde parfaitement. S'il y a le moindre décalage, l'inscription ne se fait pas», explique une responsable du bureau centralisateur de Bobigny.
Versions contradictoires
À qui la faute? Depuis 2019, les listes électorales sont réunies en «répertoire électoral unique» géré par l'INSEE. Les inscriptions s'y font de deux manières. De la propre initiative de l'électeur, via service-public.fr, ou de manière automatique. Après la Journée du citoyen, par exemple, tout jeune est inscrit dans la foulée, via le ministère des Armées. Idem suite à une naturalisation, où Beauvau est chargé de transmettre la liste des nouveaux Français. En cas de litige modifiant le statut de l'électeur, c'est le tribunal qui en est le transmetteur.
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Pour les radiations, différentes causes peuvent les justifier. Elles sont automatiques en cas de décès ou d'inscription contradictoire dans un autre lieu. Mais les communes peuvent en prendre elles-mêmes l'initiative «en cas d'absence d'attache communale», explique un expert de l'INSEE. «Les communes ont la charge de vérifier que cette attache existe bien, par le paiement des impôts, ou la présence des parents, valable jusqu'à l'âge de 25 ans. Le cas échéant, elles suppriment le nom». Dans ce cas, la procédure exige d'en informer l'électeur par courrier dans les deux jours qui suivent, permettant d'en contester la décision. Le taux est plutôt faible : sur 48 millions d’inscrits, 226.000 ont été radiés au niveau national depuis les régionales en juin 2021, indique l'INSEE au Figaro .
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Si les couacs du premier tour ont été aussi ciblés, c'est que le problème ne vient pas de l'INSEE, mais des communes elles-mêmes, argue l'institut national. «Il y a deux versions contradictoires», se défend de son côté la mairie au Figaro. «L'INSEE dit avoir reçu des instructions de la mairie, mais nous n'avons procédé à aucune radiation de notre propre chef», soutient-elle. Tout en reconnaissant dans un communiqué la «colère légitime» des nombreux déçus, la commune affirme qu'«aucun électeur n'a été radié à l'initiative des services municipaux».
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Le second tour encore jouable
Pour les plus courageux, les tribunaux de proximité, en permanence les jours d'élection, ont pu pallier la faille administrative. L'INSEE a reçu 729 demandes d'informations des juges sur tout le territoire. À Saint-Ouen, 47 personnes ont été réinscrites par décision judiciaire, et ont pu voter in extremis. Le second tour est donc sauvé pour ceux qui ont fait appel. D'autres se rabattent sur les législatives des 12 et 19 juin, où les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 6 mai.
«Mais il n'est pas nécessaire d'attendre le jour du deuxième tour pour aller voir le juge!», rappelle l'expert de l'INSEE. L’institut encourage également à effectuer la démarche «informez-vous», de service public, largement consultée le jour du premier tour, pour s'informer de sa situation électorale. À la mairie de Saint-Ouen, une assistance téléphonique a été mise en place. En attendant, la commune a saisi l'INSEE pour identifier ce qu'elle qualifie de «bug informatique». «Nous communiquerons dès que nous en saurons davantage».
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Éloquence : les secrets pour briller dès que vous prenez la parole
Quentin PérinelNOS CONSEILS - Que ce soit en réunion, à une conférence, à un mariage ou pour une discussion bénigne, voici les secrets indispensables pour réussir une prise de parole.
C'est le souci permanent de n'importe quel individu qui s'apprête à prendre la parole. Prenez une salle de classe d'école. Disons une classe de 3e, avec une vingtaine d'élèves et un professeur de français. L'élève qui s'apprête à intervenir pour répondre à son prof - devant ses camarades - a le même souci que l'enseignant lorsqu'il commence un cours : être sûr de soi, éloquent, capter l'attention... et, surtout, la garder. Sa plus grande peur est celle d'être ridicule. C'est pour cette raison qu'une prise de parole - quelle que soit sa nature et le contexte - doit être préparée. Évidemment, il serait idiot de dire que chaque situation se vaut. Une intervention devant des milliers de personnes en direct n'a pas le même impact qu'une prise de parole lors d'un dîner entre amis, entre le fromage et le dessert...
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Pourtant, dans l'ensemble des prises de paroles, il existe des techniques simples pour être à peu près certain de briller. Pour le confirmer, Bertrand Périer, avocat, spécialiste de l'art oratoire et auteur de Sauve qui parle ; quand la parole change la vie (éditions JC Lattès), précise au Figaro ses précieux secrets. Avant toute chose, il faut se poser cinq questions avant de prendre la parole. Le contexte dans lequel je parle : suis-je à un pupitre ? À un congrès ? Qui a parlé avant moi ? Qui va parler après moi ? Ensuite, il s'agit de connaître son public : sont-ils spécialistes ? Enthousiastes ? Hostiles ? Ont-ils envie d'écouter ? Il est également important de jauger le temps dont on dispose... Il s'agit ensuite d'isoler précisément le message que je dois véhiculer ; les idées que je souhaite que le public retienne de mon intervention. Enfin, selon tous les critères précédents, l'émotion et l'ambiance dans laquelle je veux me situer : faire rire ? Être provocateur ? Dramatique ? «Ces cinq points très simples doivent précéder toute prise de parole en public afin qu'elle soit efficace», confirme Bertrand Périer.
Ne jamais «trop» préparer
Dans le vif du sujet, partir à chaque fois de ce principe : le message doit être assez simple pour être résumé dans un tweet. Il faut des formules chocs, des punchlines. Cela peut paraître superficiel, a fortiori comme premier conseil. Mais c'est ainsi. «L'auditoire ne retiendra que cela, confirme Bertrand Périer. Le message que vous vous apprêtez à faire passer doit être dynamique, s'apparenter à un slogan politique.» D'ailleurs, le storytelling est absolument essentiel. Raconter des histoires, romancer, cela donne des dimensions concrètes au propos, celui lui donne du relief et du suspense... «Le storytelling et l'art de raconter des histoires, des anecdotes qui vont concerner tout le monde permet cet effet : tout le monde veut connaître la fin de l'histoire, précise Bertrand Périer. C'est évidemment nécessaire pour garder l'attention du public, mais aussi pour matérialiser un souvenir de votre intervention.» Un génie en la matière ? Barack Obama, par exemple.
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Ensuite, il s'agit de ne jamais rien écrire intégralement. Se contenter des grandes idées, lignes directrices. D'avoir un «squelette» de votre propos qui laisse infiniment de liberté. «J'ai coutume de citer l'exemple de l'épreuve du slalom, à ski, raconte Bertrand Périer. Il faut un départ, plusieurs portes, et une arrivée. Mais, entre tout cela, il peut se passer n'importe quoi. Cela laisse de la place à l'improvisation.» Trop écrire, trop préparer, paradoxalement, est une prise de risque. C'est un emprisonnement. Lire un texte trop préparé vous éloignera du public. Lire un texte va engendrer un débit beaucoup plus rapide. Lorsque nous improvisons, notre débit est plus lent, avec des silences... des imperfections souhaitables ! Mieux encore : l'improvisation et la spontanéité permettent réellement d'incarner le propos. Bertrand Périer cite ainsi l'orateur grec Démosthène dont on disait que sa parole «sentait la chandelle.» Traduction : ses interventions étaient infiniment trop préparées...
Edgar Faure a bâti toutes ses interventions sur une structure précise
La structure est très importante. En la matière, il existe d'ailleurs des cas d'écoles. Celui de l'ordonnance médicale, par exemple, en quatre parties bien distinctes : le diagnostic, le traitement, le bénéfice et l'action. «Jean-Pierre Raffarin a également rappelé un propos d'Edgar Faure, qui lui avait confié qu'il avait bâti absolument toutes ses interventions sur ce modèle précis : c'est un succès, c'est un progrès, c'est un espoir», raconte avec malice Bertrand Périer. Le corps aussi doit s'exprimer. La posture, la gestuelle, le regard... La voix aussi doit s'exprimer. Se faire différente en fonction des phrases et des propos. Le débit aussi doit être varié. Les silences sont également importants : ils permettent de reprendre le contrôle de l'auditoire. Le public n'est plus habitué au silence...
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Il faut également avoir une obsession : rendre le propos accessible à tous. L'éloquence n'est rien d'autre que l'art d'expliquer simplement des problèmes complexes... et sans passer par des mots complexes. La cuistrerie linguistique est un vilain défaut : le public retient le terme et pas l'idée. «Oublier de donner la parole à quelqu'un est une terrible erreur, précise Bertrand Périer. Surtout dans le monde de l'entreprise. Il faut veiller en permanence à ce que tout le monde ait la parole.» Soigner le début et la fin de son intervention est également indispensable... Lorsque c'est la fin, il ne faut pas que quiconque ait le moindre de doute. Sinon, c'est gênant... «En rhétorique cela s'appelle le clap-trap, précise Bertrand Périer. Le piège à applaudissements. Lorsque vous terminez, tout l'auditoire doit être tenté d'applaudir à tout rompre.» Enfin : il s'agit d'être le plus convaincant possible. Et, dans le cas où vous êtes censé répondre à un public qui critiquerait vos propos, être en mesure de réfuter leurs objections... C'est évidemment quelque chose qui, ça aussi, se prépare à l'avance !
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France24 - Monde
Présidentielle : qu’attendent les associations féministes des candidats au second tour ?
Publié le : 14/04/2022 - 19:20Modifié le : 14/04/2022 - 19:34
Bahar MAKOOI
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Emmanuel Macron souhaite à nouveau faire de la lutte contre les inégalités femmes-hommes la "grande cause" de son mandat. Marine Le Pen promet de se mettre "en travers du chemin de quiconque" menacera les femmes. Comment les associations féministes jugent-elles les programmes des deux candidats au second tour de la présidentielle ? Plusieurs acteurs de la défense des droits des femmes répondent à France 24.
Pour cette élection présidentielle, l’association Osez le féminisme a travaillé sur un "féministomètre". Un outil qui permet de mesurer les propositions en faveur du droit des femmes dans les programmes des candidats. "On est ‘apartisan’", explique Fabienne El-Khoury, l’une des porte-parole d’Osez le féminisme, "mais notre association est politique, car le féminisme est éminemment politique", admet-elle. Les militantes ont passé le programme des candidats, leurs déclarations, leur vote au Parlement à la loupe, pour tenter d’obtenir un résultat le plus transparent possible.
Pour France 24, des militantes d'Osez le féminisme, de la Fédération nationale Solidarité Femmes et de la Fondation des Femmes, ainsi que la fondatrice de la Maison des Femmes, ont accepté de se pencher sur le détail des engagements des deux candidats restant en lice au second tour.
Côté Rassemblement national (RN), il en résulte, indique Fabienne El-Khoury que "le programme de Marine Le Pen est misogyne". "Sur les violences faites aux femmes, elle ne propose rien d’efficace, sur l’inégalité salariale non plus. Elle n’évoque les droits des femmes que sous un prisme raciste, lorsqu’il s’agit de les utiliser pour taper sur les étrangers."
Les droits des femmes comme moyen et non comme but
Marine Le Pen, dont le projet électoral envoyé dans les boîtes aux lettres des Français accorde une place importante aux femmes, ne fait aucune mention des femmes dans le manifeste détaillant son programme en ligne. Sur son site de campagne, la candidate propose des livrets thématiques. Mais aucun n’est consacré aux femmes. Celles-ci figurent dans le livret "Famille", où elles sont évoquées à deux reprises en tant que mères dans le volet natalité et GPA. En revanche, la présidente du RN convoque les femmes dans son livret "Sécurité", aux chapitres consacrés à la lutte contre les agressions, et plus longuement dans un volet sur l’éradication de l’islamisme.
La candidate d’extrême droite consacre ainsi une large part de son adresse aux Français à la lutte contre les "harceleurs", dont elle propose d’inscrire les noms au fichier des délinquants sexuels, mais ne mentionne pas les agressions sexuelles ou les viols explicitement. Pour Osez le féminisme, l’emploi des mots n’est pas un hasard. "Elle parle rarement de l’ensemble des violences faites aux femmes, préférant suggérer que ce sont les étrangers qui sont la cause de ces violences en jouant sur les stéréotypes", souligne l’association. "Évidemment, ce genre de violences existent, mais les chiffres nous apprennent malheureusement que les viols ont majoritairement lieu au sein des foyers, et touchent toutes les catégories socio-économiques et toutes les sociétés."
Des femmes étrangères laissées de côté
Autre proposition passée au crible du "féministomètre", Marine Le Pen veut doubler le soutien aux mères isolées, tout en renforçant les contrôles pour éviter les fraudes. "Une mesure a priori féministe, mais en réalité stigmatisante", dénonce Osez le féminisme. "On les aide, mais on les soupçonne. Cela sous-entend aussi que les démarches administratives seront laborieuses pour avoir accès à l’aide, ce qui va réduire l’accès à ce droit."
Pour Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne, fondatrice de la Maison des Femmes, qui accueille depuis 2016 des victimes de violences à Saint-Denis, au nord de Paris, "le vote pour Marine Le Pen n’est pas une option pour les femmes". "Nous soignons beaucoup de patientes migrantes, dont certaines en situation irrégulières", explique à France 24 celle qui est aussi médecin chef de la structure dont une grande partie des financements sont publics. La candidate d’extrême droite, qui souhaite faire de l'immigration la grande cause de son mandat, propose de supprimer l’Aide médicale d’État (AME) pour les adultes tout en gardant un dispositif de soins urgents. Actuellement, cette aide permet aux étrangers vivant en France en situation irrégulière et précaire de bénéficier de l'accès aux soins gratuitement avec dispense d'avance de frais. "De nombreuses patientes ne pourront plus se soigner avant que leur situation ne s’empire. Ce sera catastrophique. Et on va se retrouver avec des maladies à des stades avancés, encore plus compliquées à prendre en charge. On ne peut quand même pas laisser les gens mourir comme ça, d’hypertension ou de diabète ! Quand on lit son programme, ça fait frémir", réagit Ghada Hatem-Gantzer.
Une proximité avec des dirigeants anti-IVG
"Marine Le Pen lance de grandes déclarations, mais aucune trace de mesure concrète pour les femmes", reprend Fabienne El-Khoury. "Si elle veut vraiment lutter contre les violences faites aux femmes, comme elle le dit, nous attendons d’elle qu’elle investisse de l’argent dans les foyers pour femmes, qu’elle encourage à l’éducation à la vie affective et sexuelle dès le plus jeune âge pour armer les jeunes, qu’elle finance des lieux d’accueil avec un suivi psychologique, juridique et social, pas qu’elle se cantonne au harcèlement de rue", insiste la porte-parole d’Osez le féminisme.
La Fondation des Femmes et quatre des principaux réseaux associatifs français de défense des droits des femmes ont interpelé, dans une tribune au JDD, les candidats à la présidentielle, listant 10 mesures à adopter dans un plan d’urgence pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes. À l’origine de cet appel, la présidente de la Fondation des Femmes, Anne-Cécile Mailfert, assume de pas avoir proposé à Marine Le Pen de signer le texte. Interrogée par France 24, elle s’explique : "Marine Le Pen n’est pas, et ne sera jamais, du côté des femmes, car c’est une figure de l’extrême droite. Et partout où l’extrême droite a pris le pouvoir, les droits des femmes ont reculé. Elle est certes une femme, mais regardons avec qui elle s’allie [Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, Jair Boslonaro, le président brésilien], qui sont ses soutiens [Gilbert Collard, Éric Zemmour, NDLR]. Elle se découvre féministe cinq ans après #MeToo. Elle a bien compris que la lutte pour les droits des femmes était devenue incontournable en France et comme c’est une populiste, elle dit ce que les gens veulent entendre."
De nombreuses associations craignent que l’élue d’extrême droite ne s’attaque à l’IVG si elle est à la tête de la France, bien qu’elle n’ait pas parlé ouvertement de s’engager contre le droit à l’avortement. Sur l’IVG, Marine Le Pen s’est positionnée contre un allongement du délai de 12 à 14 semaines, adopté par le Parlement français en février 2022. "Nous nous appuyons sur l’expérience des associations féministes qui vivent cela actuellement dans d’autres pays, comme la Hongrie, où l’extrême droite est au pouvoir", explique Françoise Brié, la directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes, spécialisée dans l'accueil, l'accompagnement et l'hébergement des femmes victimes de violences en France.
Les mots qu’elle emploie ont du sens, analyse Fabienne El-Khoury, qui rappelle que l’élue a souvent évoqué l’"IVG de confort" et continue de véhiculer un discours dramatisant l’avortement, propre aux anti-IVG.
Emmanuel Macron ne va "jamais assez loin"
Concernant Emmanuel Macron, Anne-Cécile Mailfert dit lui avoir transmis l’appel à un plan d’urgence en faveur de la lutte contre les inégalités femmes-hommes. "Il nous a répondu être d’accord sur la plupart de nos propositions. Mais nous attendons. Il ne l’a pas encore signé."
Le candidat LREM a déclaré faire de l’égalité femmes-hommes une nouvelle fois la "grande cause" de son prochain quinquennat, parce qu'il y a encore "beaucoup à faire". Mais pour les associations interrogées, il doit encore faire ses preuves.
Françoise Brié salue un certain nombre d’avancées, notamment sur le plan législatif, citant par exemple l’interdiction du recours à la médiation familiale en cas de violences intrafamiliales adoptée en 2020. De son côté, Osez le féminisme salue des démarches qui vont dans le bon sens, mais "jamais assez loin", comme l’allongement du délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur les mineurs de 20 ans à 30 ans, alors que les militantes demandent aussi l’imprescriptibilité.
Concernant le congé paternité, les militantes se félicitent de l’allongement à 28 jours pour l’arrivée d’un enfant, tout en regrettant qu’Emmanuel Macron se soit opposé à une directive européenne plus ambitieuse.
Un milliard d’euros pour l’égalité femmes-hommes
"Il faut reconnaître que sous sa présidence, nous avons beaucoup parlé de la lutte contre les inégalités femmes-hommes qu’il a déclarée grande cause de son quinquennat, mais dans l’ensemble il y a un manque de moyens pour faire appliquer les mesures à tous les niveaux : police, justice, associations", estime Françoise Brié. "Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) préconise 1 milliard d’euros, or le budget alloué durant le quinquennat n’a pas dépassé les 340 millions : on est bien en deçà", s’indigne Osez le féminisme.
Ce milliard pour les violences conjugales, il ne sort pas de nul part. C'est un chiffrage documenté dans un travail de longue haleine mené en 2018, là encore collectivement par le @HCEfh @lecese @Medwomensfund @WomensW4 et la @Fondationfemmes 👉https://t.co/xLaOj0qUFK
February 17, 2022"Ce que nous attendons de lui, c’est précisément de consacrer ce milliard d’euros au respect des droits des femmes et d’adopter une loi-cadre qui suive les recommandations du Haut Conseil à l’Égalité", ajoute Fabienne El-Khoury.
Le "feminism washing" d’Emmanuel Macron
La porte-parole de l’association, qui juge le candidat sur son mandat, se dit frustrée, estimant que le président sortant a fait "énormément de fausses promesses et d’effets de communication non suivis de moyens". "Les victoires féministes de ces cinq dernières années lui ont été arrachées par la force du lobbying des associations."
Dans le domaine de l’égalité salariale, Osez le féminisme accuse même Emmanuel Macron d’avoir fait du "feminism washing", ce qui veut dire "afficher une étiquette féministe, comme pour cocher une case, alors que le travail et l’investissement ne sont pas là". Dans le viseur, "la promotion sous le mandat d’Emmanuel Macron d’un index d’égalité salariale dans lequel des entreprises ont toutes des bonnes notes, même si elles ne respectent pas la loi".
Enfin la promotion au ministère de l’Intérieur de Gérald Darmanin en juillet 2020, alors que celui-ci était accusé de viol ne passe décidemment pas auprès des associations de défense des droits des femmes. Dans cette affaire, pour laquelle le ministre n’a jamais été mis en examen, mais seulement entendu sous statut de témoin assisté, le parquet de Paris a requis un non-lieu le 13 janvier 2022, ce qui laisse la voie pour autant à une réouverture des investigations.
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ÉLYSÉE 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen divergent sur les référendums, pas sur le septennat
Le Figaro
Blanche Gardin, Jacques Weber, Bruno Solo... Ils feront barrage à Marine Le Pen de mauvaise grâce
Bertrand GuyardLes humoristes, comédiens, réalisateurs, écrivains qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, émettent de nombreux doutes pour le second. Pour beaucoup, le 24 avril, ils ont le choix entre la peste et le choléra.
Ils ne voteront jamais pour Marine Le Pen. Mais pour certains artistes choisir entre la cheffe du Rassemblement national et Emmanuel Macron, c'est un peu comme devoir choisir entre la peste et le choléra. Depuis les résultats du premier tour, un grand nombre d'écrivains, d'acteurs, d'humoristes et de cinéastes aussi célèbres et populaires que Blanche Gardin, Jacques Weber, Bruno Solo, Romane Bohringer, Pierre Lemaître, Xavier Beauvois, Princess Erika... ont exprimé leur désarroi face au deuxième duel Macron-Le Pen de l'histoire politique de la Ve République.
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Le comédien Jacques Weber, qui n'a pas caché qu'il a accordé son suffrage à Jean-Luc Mélenchon au premier, a résumé le dilemme qui se dressera face à lui le dimanche 24 avril à nos confrères du Parisien : « Je suis profondément écœuré. Je m'amuse à aller dans les bistrots le matin, j'entends plein de choses et je pense que le vote sera extrêmement serré au second tour.» Pour lui la situation est comparable à ce qui s'est passé en 2016 lors des élections américaines : «J'ai très peur du syndrome Clinton-Trump : on se disait que Trump ne passerait pas, que c'était impossible et on a vu… Macron ne me satisfait pas du tout, mais l'autre (Marine Le Pen), c'est de la folie d'oublier à ce point son programme bourré de choses invraisemblables.»
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L'écrivain Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013 pour Au revoir là-haut et César 2018 pour l'adaptation de son livre, s'est montré quant à lui encore plus virulent que Jacques Weber. Il a utilisé un tweet métaphorique pour exprimer le vain combat des artistes face à la possible accession de Marine Le Pen au pouvoir suprême. Dans son message il publie la photo d'une femme en pleurs clouée au sol par un CRS avec ce commentaire : « Infirmière appelée à faire barrage à l'extrême droite au second tour.» Tweet qui a provoqué l'indignation et qu'il a fait disparaître. Avant de publier cet autre message.
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De son côté, Romane Bohringer qui, comme Blanche Gardin, Caroline De Haas, Eva Darlan, Anny Duperey ou Corinne Masiero, avait appelé à soutenir Jean-Luc Mélenchon, ne cache sa déception d'avoir vu son candidat échouer de peu à la troisième place, avec près de 22%, au premier tour le 10 avril. Et elle a choisi de publier sur son compte Instagram le cliché d'un homme perdu dans ses pensées sur un quai de gare et qui voit passer un train à grande vitesse avec ce commentaire triste : «Rater son train… À quelques minutes près…» Elle n'a pas dit immédiatement vers qui se porterait son suffrage au le 24 avril. Avant de poster ce message sur Instagram qui résume le dilemme vécu par de nombreux artistes.
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Vitteau (Côte d'Or)
On y va pour : un escape game grandeur nature sur le canal de Bourgogne (Côte d'Or), le Gamotel. Les joueurs arrivent en soirée et repartent le lendemain… Une aventure pour 6 à 12 joueurs en version jour et nuit. « Vous ne dormirez pas en chambre d'hôte, ni dans un hôtel ou un camping. Non, vous allez passer la nuit chez de parfaits inconnus et avez une mission à accomplir. Vous êtes dans une fiction. Vous êtes le héros de votre jeu grandeur nature », est-on prévenu. Le rôle se choisit au moment de la réservation. Une fois sur place, pas d'accueil traditionnel, le jeu commence. Un acteur vous reçoit. C'est le game master, dont l'identité se révélera au fur et à mesure du scénario. Il reste présent mais discret. Ambiance Cluedo ou Agatha Christie, c'est selon.
On dort où ? Sur place. Du dehors, rien ne laisse imaginer la belle propriété qui s'étend dans un vaste jardin où il y a aussi à faire. L'expérience commence à 18 h et se termine le lendemain à 11 h. Le prix comprend le dîner, la nuit, le petit déjeuner, et bien sûr l'expérience et la présence du maître de jeu. À partir de 129 € par personne.
Rue Hubert-Languet, Vitteaux (21). Tél. : 06 32 23 95 10.
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Angers (Maine-et-Loire)
On y va pour : Terra Botanica. C'est le premier parc à thème en Europe consacré à l'univers du végétal et de la biodiversité. Un terrain de jeu fantastique autour de cinq univers et d'animaux en topiaires et en mosaïcultures géantes – un dragon de 12 mètres de long sur 7 mètres de haut, visible dès mi-mai, une licorne de 6 mètres en juin, une pieuvre tentaculaire en juillet. Ce sera le mois de nocturnes inédites pour des balades fantasmagoriques dont l'objectif est de donner le sentiment aux visiteurs de faire partie de la nature. D'ici là, le parc propose des journées thématiques autour de grandes conférences. La prochaine, le 22 avril, tournera autour de la Terre, animée par Cyril Dion, écrivain, président de l'ONG Colibris-Mouvement pour la terre et l'humanisme, fondée par Pierre Rabhi et coréalisateur avec Mélanie Laurent du documentaire, Demain. Un beau voyage au cœur des écosystèmes du monde, à 1 h 30 de Paris en TGV puis en tram.
Tarif web : 18 € adultes, 14,50 € de 3 à 17 ans. Plus cher sur place. Tél.: 02 41 25 00 00.
On dort où ? Dans une toue cabanée à Angers, nouveauté des Rivières de l'Ouest. L'ancien navire de pêche traditionnel en bois est ici devenu un bateau de plaisance meublé et décoré d'objets anciens ou chinés. Un havre de douceur pour qui souhaite passer une nuit sur l'eau, bercé par ses ondulations. Tarifs : à partir de 140 € la nuit, petit déjeuner : 14€ par personne.
Histoires de Maine, Cale de la Savatte, Angers (49). Tél. : 06 03 53 89 29.
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Bagnoles-de-l'Orne (Orne)
On y va pour : un rituel bagnolais, à la pomme et à la chlorophylle, au cœur du parc naturel régional Normandie-Maine, entre forêt et bocage. À 2 h 30 de Paris se trouve la station thermale la plus proche de la capitale, unique source du nord-ouest de la France, le B'O Spa thermal. Sa singularité : adapter tous les rituels - sauna, gommage, massage du corps, soin du visage au « made in Normandie ». Des massages sur-mesure, des soins en duo et un club pour enfants (3-12 ans) pour ceux qui arrivent en famille. Compter 67 € pour un massage de 20 mn, 49 € pour un bain de 15 min, 57 € pour un enveloppement du corps à l'argile chaude et à l'eau thermale (20 min).
On dort où ? Sur place, au B'O Cottage, résidence de tourisme 4-étoiles. À partir de 114 € la nuit en appartement composé d'un séjour/salon avec canapé convertible et chambre avec lit double ou lits jumeaux. Petit déjeuner : 13 € adulte, 7 € enfant. Dîner : 22 € adulte et 12 € enfant.
Bagnoles-de-l'Orne (61). Tél.: 0811 90 22 33.
Compiègne (Oise)
On y va pour : l'impératrice. Le château de Compiègne fut sous le second Empire la résidence de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. Ce fut le palais d'un célèbre rendez-vous de la cour impériale, les séries. Il s'agissait de réunir et de mélanger durant une semaine des invités provenant d'univers différents, militaires, industriels, artistes… Pour commémorer la présence des souverains, le palais national a décidé de consacrer à l'impératrice un musée, ouvert depuis quelques jours. Une des distractions du couple impérial et des invités était à l'époque de se promener en forêt jusqu'au chantier du château de Pierrefonds. Un parcours qui fait l'objet, pour la première fois, de visites théâtralisées, organisées au cœur de la forêt de Compiègne (dimanches 10 et 24 avril, avec deux représentations par jour à 11 h et 14 h 30). À noter aussi que le Festival des forêts, manifestation phare de l'Oise, fête ses 30 ans, du 21 juin au 15 juillet.
On dort où ? Au Moulin Royale, dans un environnement bucolique, au milieu de 4 hectares de jardins et de forêts, avec une superbe piscine. Autour de 90 €.
3, rue de la Pierrette à Saint-Étienne-Roilaye (60). Tél. : 03 60 45 55 26.
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Amboise (Indre-et-Loire)
On y va pour : la femme au tableau… Dans les salons réaménagés par le roi Louis-Philippe du château de la Loire, figure en bonne place, au milieu d'un beau mobilier d'époque, le très beau tableau du peintre Winterhalter, sur lequel est représentée dans une robe de cour, la princesse Hélène de Mecklenburg-Schwerin, épouse du duc d'Orléans, fils aîné du roi. Recrée par la couturière tourangelle, Madame Augustine, la robe, dont la confection aura demandé six mois de travail, est désormais présentée sous le tableau (à compter du début du mois de juin). C'est une des nombreuses nouveautés que propose cet attachant château de la Loire, où repose Léonard de Vinci. La chapelle, qui lui sert de sépulture, est actuellement en rénovation, un chantier ouvert au public, où l'on peut aller à la rencontre des artisans d'art.
On dort où ? Au Manoir Les Minimes (nouvellement rénové) au pied du château, élevé sur les fondations de l'ancien monastère médiéval des Minimes. Autour de 150 €.
34, quai Charles-Guinot (37). Tél.: 02 47 30 40 40.
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Sully (Saône-et-Loire)
On y va pour : Mac-Mahon. En cette année d'élection présidentielle, le château de Sully, en Bourgogne, trouve toute son actualité. Ce fleuron du patrimoine castral de la Saône-et-Loire ; proche d'Autun, fut le berceau du maréchal de Mac Mahon. Le troisième président de la République française, le premier à connaître le septennat, y est né et ses descendants en sont toujours propriétaires. Sully, adossé au vignoble familial de Chassagne-Montrachet, est ouvert au public. On y découvre salons et pièces intimes avec tapisseries et mobilier d'époque. À l'extérieur, le parc, création d'Achille Duchêne, le jardin potager en permaculture, l'orangerie et les écuries, font l'objet d'une jolie promenade, au cours de laquelle on découvre quelques éléments indispensables de la vie de château : orangers en caisse, vivier, miroir d'eau, glacière, lavoir polonais et un superbe pigeonnier. Des animations, à destination du jeune public, rendent accessible la découverte de Sully à tous les publics.
On dort où ? Au domaine de Rymska, un très bel hôtel installé dans une ancienne ferme superbement rénovée, dont le propriétaire est éleveur de chevaux et amoureux de la région, Rymska est le nom de sa jument qui a gagné le grand prix de New York. Très belle table, emmenée par Jérémie Muller qui puise ses ingrédients au potager et à la ferme. À partir de 240 €.
Saint-Jean-de-Trézy (71). Tél. : 03 85 90 01 01.
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Arras (Pas-de-Calais)
On y va pour : l'Art déco. C'est le Printemps de l'Art déco dans les Hauts-de-France. D'Amiens à Maubeuge, et de Lille à Chauny, toute la région se mobilise pour revivre les années 1920-1930 (jusqu'au 29 mai). La jolie ville d'Arras, dont la belle place est un des plus beaux décors français du grand siècle, qui recèle aussi des trésors de l'Art déco, bénéficie d'une programmation spéciale de visites et d'animations. Découverte de l'Hôtel de Ville, chef-d'œuvre de l'architecte Pierre Paquet, à travers des interventions musicales rythmées par les musiciens du conservatoire d'Arras (dimanche 15 mai à 14 h 30 et 16 h 30). Dans d'autres petits villages comme à Monchy-le-Preux, visite de l'église Saint-Martin à Monchy-le-Preux (samedi 14 mai à 10 h) ou encore à Blairville où l'église Saint-Martin, la mairie, les écoles et La Poste, forment un ensemble Art déco remarquable (samedi 7 mai à 11 h, samedi 2 avril à 15 h).
On dort où ? Au Najeti Hôtel de l'Univers, installé dans un ancien monastère du XVIIe siècle, à quelques minutes de la Grand-Place d'Arras. Autour de 120 €.
3-5, place de la Croix-Rouge (62). Tél. : 03 21 71 34 01.
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Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire)
On y va pour : les faluns et le petit rhinocéros noir. Effervescence au zoo de Doué-la-Fontaine. Le premier rhinocéros noir de 2022 y est né il y a quelques semaines. L'événement est rare : dans le monde entier, seuls quatre petits de cette espèce voient le jour en moyenne chaque année. Cela faisait 17 ans que le Bioparc, l'un des deux parcs animaliers abritant des rhinocéros noirs en France, attendait ce moment. C'est une femelle. L'événement à lui seul justifie la visite. Mais on viendra aussi pour l'hippopotame pygmée qui est né en novembre. Et pour la nouvelle exposition troglodytique sur le falun, qui vient de commencer et raconte l'histoire géologique de ce site singulier et engagé. Une histoire familiale depuis 61 ans… Entrée : 24,40 € adultes, 18,65 € jusqu'à 10 ans. Tél.: 02 41 59 18 58.
On dort où ? À l'hôtel de la Saulaie, situé tout près du zoo à Doué la Fontaine. Ce 3-étoiles simple et élégant, qui compte en outre une piscine extérieure, est recommandé par le Bioparc, ses visiteurs bénéficient d'un tarif préférentiel. Entièrement rénovée, la chambre confort avec vue sur le jardin et la piscine est à partir de 79 € la nuit.
104, rue des Fougerons (49). Tél. : 02 41 59 96 10.
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Fécamp (Seine-Maritime)
On y va pour : la véloroute du lin. C'est l'or bleu de la Normandie en Pays de Caux. Mi-juin, la floraison dure environ une semaine. C'est éphémère et somptueux. De Pourville-sur-Mer, limitrophe de Dieppe, à Fécamp, cité des ducs de Normandie, la véloroute déroule 80 km de voie verte empruntant pour partie une ancienne voie de chemin de fer. Patience aux passages à niveaux, prudence sur les voies partagées mais à faible trafic, l'ensemble offre un parcours bucolique et jalonné d'étapes gourmandes, au cœur de la filière linière, entre terre et mer, de la vallée de la Sâane à celle de la Valmont, jusqu'aux hautes falaises de craie de Fécamp qui plongent dans la Manche…
On dort où ? Dans une des cabanes flottantes d'Audrey Thierard, à Colleville, village de la vallée de la Valmont, à 5 mn de la mer. Des gîtes insolites et de charme, au milieu d'une vaste propriété avec étang de pêche (brochets, gardons) et rivière. Pour 2 à 4 personnes, opter pour celle intitulée « Les songes de Steph », 40 m² environ, grande terrasse et barque à votre disposition. À partir de 190 € la nuit, petit déjeuner : 8 € par personne.
691, rue Cauchoise (76). Tél. : 06 07 96 59 95.
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Reims (Marne)
On y va pour : devenir tonnelier d'un jour. Complice de l'œnologue et du vigneron, le rôle du tonnelier est capital dans l'élaboration et le vieillissement du vin. Entre le choix des pièces de chêne fendues avec lesquelles il va fabriquer son tonneau (les merrains) et le temps de sèche à l'air libre, il faut compter au moins deux ans pour la fabrication d'un tonneau. À vingt minutes au nord de la Cité des sacres, la Tonnellerie de Champagne propose un cours en accéléré de 3 h. Le temps de s'initier aux différentes étapes de la fabrication d'un fût, de se tester aux talents du montage (guidé par les conseils d'un des maîtres en la matière) et enfin, de déguster 3 champagnes.
Tarif : 69 €. Le samedi matin selon planning sur le site internet.
On dort où ? À l'institution locale, Les Crayères. Une autre expérience à s'offrir pour la cave rare de ce Relais & Châteaux, le service impeccable et la table gastronomique doublement étoilée du chef Philippe Mille, meilleur ouvrier de France. À partir de 451 € la nuit en chambre Premium dans le château. Menu dîner « Promenade en Champagne » en 4 temps, 155 €.
Domaine Les Crayères, 64 Bd Henry Vasnier, Reims (51). Tél. : 03 26 24 90 00.
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L'Humanité
Une histoire multiséculaire d’attraction et de répulsion
Prescription cultureEssai Du Moyen Âge à l’ère coloniale, le rapport des Français à l’islam est dominé par l’hostilité et les tensions, mais la tolérance et la curiosité y ont aussi leur place.
Latifa MadaniDans cet ouvrage collectif, 14 contributions d’historiens et de spécialistes mettent en lumière les diverses façons dont les Français, dans leur diversité, ont, au fil des siècles, regardé l’islam et les musulmans.
Le malaise commence déjà par la langue. Comment les nommer ? Sarrasins, Barbares, Barbaresques ou mahométans, il faut attendre 1776 pour que les termes islam et musulman figurent dans le dictionnaire de la Bibliothèque orientale et que le Bescherelle l’adopte en 1874. Dans leur propos, en ouverture, les essayistes Alain Ruscio et Roland Laffitte retracent la saga des hésitations, circonvolutions et approximations du lexique français, jusqu’à la confusion, en cours aujourd’hui, entre musulman et islamiste. Le vocabulaire n’est jamais neutre, expliquent-ils, rappelant combien « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».
Le malaise, plus que sémantique, concerne aussi l’image du prophète. « Son nom et son rôle ont été connus en Occident dans un contexte fort défavorable, celui de l’affrontement entre le christianisme et ce qui était considéré comme une fausse religion. » Mahomet était souvent décrit comme « violent, belliciste, fourbe, imposteur, à la sensualité débordante, source de débauche ». Au temps des Lumières, cependant, des orientalistes, dont George Sale, traducteur du Coran, reconnaissaient en lui « un homme exceptionnel, un grand réformateur ». Voltaire voyait dans l’islam « une religion philosophique raisonnable » et dans le message coranique « un immense progrès dans la pensée et dans la société ». Ce fut ensuite, au XIXe siècle, Napoléon qui confiait être exalté par la figure héroïque du prophète et disait préférer la religion musulmane, « moins ridicule que la nôtre ».
Un courant d’érudits se constitue
La conquête coloniale de l’Algérie finira, elle, de perpétuer une image négative de la religion musulmane, de son prophète et de ses adeptes. La guerre d’indépendance accentuera le phénomène.
Il faut remonter au « grand choc des croisades » pour comprendre les racines multiséculaires de cette hostilité, expliquent Alain Ruscio et Roland Laffitte. « Les croisades constituent un véritable affrontement entre deux monothéismes dans leur lutte pour l’hégémonie. (…) Elles représentent un moment clé de la structuration de l’islamophobie. »
Cependant, cette histoire est bien plus complexe qu’il n’y paraît. C’est « une histoire d’attraction et de répulsion », selon l’historien Faruk Bilici. Aux XVIIIe et XIXe siècles, il y a eu « une sincère curiosité intellectuelle pour l’islam de la part des grandes figures des arts et des lettres ». Ainsi, Lamartine notamment exprimera son enthousiasme, de retour de voyage en Orient. Un véritable courant d’érudits se constitue, soulignent Alain Ruscio et Roland Laffitte dans leur texte « Intérêt paradoxal pour l’islam, l’autre tradition française » . Ce courant donnera lieu à quelques célèbres conversions, parmi lesquelles celles d’Ismaÿl Urbain, Isabelle Eberhardt, Louis Massignon, Étienne Nasreddine Dinet, Aurélie Picard-Tidjani.
D’autres contributions sur l’école, la laïcité, le voile, les sciences complètent cet ouvrage riche d’enseignements, pour mieux comprendre les enjeux actuels du débat.
islamcolonialismealain ruscio L'Humanité
Sciences Alice sous la loupe de chercheuses
Prescription culturePaul MazliakLes deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.
sciences L'Humanité
Essai La magie de l’errance pédestre sans but
Prescription cultureLaurent EtreRémy Oudghiri a contracté cette habitude à l’adolescence : marcher sans but, se perdre dans les rues ou les grands espaces. Son intuition l’a conduit à interroger des amis, puis à aborder des inconnus partageant ce goût du « pas de côté ». Dans le sillage des surréalistes, qui pratiquaient l’art de la marche au hasard, et celui du questionnaire sur les enjeux existentiels, ce sondeur de métier croise ses souvenirs de déambulations et ses récits de rencontres avec d’autres marcheurs solitaires. Ce faisant, il lève un coin de voile sur une véritable « communauté invisible ». Certains marchent pour se reconstruire après une épreuve, d’autres pour oublier le temps, s’évader, ou poser un regard neuf sur la vie. C’est finalement dans une authentique promenade philosophique que nous entraîne l’auteur. Un livre inspirant.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
France24 - Monde
Présidentielle : Emmanuel Macron parle écologie au Havre, Marine Le Pen en meeting à Avignon
Publié le : 14/04/2022 - 09:18
FRANCE 24
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Les deux finalistes de l'élection présidentielle vont à nouveau s'affronter à distance jeudi, pour la quatrième journée de campagne de l'entre-deux-tours : Emmanuel Macron sera au Havre avec Édouard Philippe pour parler écologie, tandis que Marine Le Pen tient un grand meeting dans la soirée à Avignon.
Un déplacement consacré à l'écologie pour Emmanuel Macron, le premier grand meeting de l'entre-deux-tours dans le Sud pour Marine Le Pen : les deux finalistes de la présidentielle remontent au front, jeudi 14 avril, dans une campagne menée tambour battant avant le second tour du 24 avril.
Mobiliser les troupes dans la dernière ligne droite mais aussi et surtout convaincre les indécis et les 12,8 millions de personnes qui se sont abstenues dimanche. Si les sondages donnent pour l'instant Emmanuel Macron vainqueur (53 à 55 %), le match retour s'annonce beaucoup plus serré qu'en 2017.
Pouvoir d'achat, réforme des retraites, diplomatie et construction européenne : le président sortant et la candidate d'extrême droite multiplient les fronts depuis lundi, défendant des projets radicalement différents en répliquant aussitôt aux attaques du camp d'en-face.
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Après une campagne de premier tour en pointillé, notamment en raison de la guerre en Ukraine, le président-candidat enchaîne les déplacements en région.
Jeudi, il sera accueilli au Havre par son ancien Premier ministre Édouard Philippe, maire de la ville, mais pas tout à fait en terrain conquis puisque la cité portuaire, à l'instar de nombreuses grandes villes, a placé dimanche le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, près de trois points devant Emmanuel Macron.
"Nul n'est propriétaire de ses voix"
Après un entretien à France Bleu, le candidat Macron visitera dans l'après-midi le port, plus grande plateforme française pour les conteneurs, avant de se rendre à l'usine de production d'éolienne en mer Siemens Gamesa.
Objectif : défendre les énergies renouvelables et particulièrement les éoliennes, sous le feu des critiques de la candidate RN. Mais aussi s'adresser aux électeurs à la fibre écologique, notamment à gauche, souvent sensibles à la ligne plus radicale de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (21,95 %) par rapport au "modéré" Yannick Jadot (4,63 %).
"Nul n'est propriétaire de ses voix" et "je parle au peuple français", a souligné le président-candidat mercredi soir sur TF1. Rappelant sa volonté d'"écouter et convaincre", il a répété qu'il dévoilerait les amendements à son programme "dans les prochains jours".
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Par exemple, la "planification écologique" chère au candidat insoumis, "je peux m'en nourrir" comme d'autres propositions du candidat Yannick Jadot, a-t-il poursuivi.
Selon le baromètre Ipsos publié mercredi, 59 % des électeurs ayant voté Jadot au premier tour pourraient mettre le 24 avril un bulletin Macron dans l'urne, 47 % pour ceux de la candidate de droite Valérie Pécresse et 37 % pour les électeurs insoumis.
Pas grand-chose à attendre en revanche pour le président-candidat du côté de l'ancien polémiste d'extrême droite Éric Zemmour : 81 % d'entre eux choisiraient Marine Le Pen contre seulement 4 % Emmanuel Macron.
Marine Le Pen "en campagne depuis 30 semaines"
Longue journée en perspective aussi pour Marine Le Pen : invitée de l'émission "Les quatre vérités" sur France 2 à 7 h 30, elle répondra en début d'après-midi aux lecteurs de La Provence avant de tenir un meeting en soirée au parc des expositions d'Avignon.
Elle n'est arrivée qu'en troisième position (près de 19 % des voix) dimanche dans la cité des papes, 18 points derrière le leader insoumis et juste derrière Emmanuel Macron. Mais dans l'ensemble du département du Vaucluse, la candidate RN a pris le large avec près de 30 % des suffrages.
>> À lire aussi : "La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite"
Lors d'un entretien avec BFMTV mercredi, elle a dit faire "le maximum" pour cette campagne de l'entre-deux-tours, affirmant qu'elle était "en campagne depuis 30 semaines, lui (Emmanuel Macron) depuis 3 jours". Elle a de nouveau appelé à la nécessaire "mobilisation" de son électorat, essentiellement populaire.
Interrogé sur le débat du 20 avril avec le président sortant, temps fort traditionnel avant le second tour, elle a tenté de minimiser sa portée. "C'est un moment important mais une élection ne se joue pas uniquement sur un débat", même si en 2017, sa prestation n'avait pas été "particulièrement réussie", a-t-elle reconnu. Aujourd'hui, "je l'aborde très sereinement", a-t-elle affirmé.
Avec AFP
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élysée 2022"Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour Macron”
Élysée 2022Nikola Karabatic, Clarisse Agbégnénou, Tony Parker... des sportifs disent "non" à Marine Le Pen
ÉLYSÉE 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen divergent sur les référendums, pas sur le septennat
Le Figaro
L'ONU «opposée» à l'envoi de demandeurs d'asile par Londres au Rwanda
La Grande-Bretagne avait pour projet d'envoyer au Rwanda des demandeurs d'asile arrivés illégalement sur son territoire.
Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a fait part jeudi 14 avril de «sa forte opposition» au projet britannique d'envoyer au Rwanda des demandeurs d'asile arrivés illégalement sur son territoire.
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«Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l'étranger pour être traitées», a déclaré dans un communiqué Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante du HCR en charge de la protection internationale. Elle a expliqué que le HCR «reste fermement opposé aux arrangements qui cherchent à transférer des réfugiés et des demandeurs d'asile vers des pays tiers en l'absence de garanties et de normes suffisantes».
Décourager les candidats au départ vers le Royaume-Uni
«De tels arrangements ne font que déplacer les responsabilités en matière d'asile, éludent les obligations internationales et sont contraires à la lettre et à l'esprit de la Convention sur les réfugiés», a relevé Gillian Triggs. En envoyant des demandeurs d'asile à plus de 6000 kilomètres du Royaume-Uni, le gouvernement veut décourager les candidats au départ vers le Royaume-Uni, toujours plus nombreux: le nombre de traversées illégales de la Manche a triplé en 2021.
Désireux de regagner en popularité avant des élections locales le mois prochain, le premier ministre britannique Boris Johnson et son gouvernement cherchent depuis des mois à conclure des accords avec des pays tiers où envoyer les migrants en attendant de traiter leur dossier. En vertu de l'accord annoncé jeudi, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres (144 millions d'euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu'il proposerait la possibilité «de s'installer de manière permanente au Rwanda s'ils le souhaitent». Le HCR appelle les deux pays «à repenser» leur projet.
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Le Royaume-Uni, indique le HCR, a l'obligation de garantir l'accès à l'asile aux personnes qui cherchent une protection. «Au lieu de ça, le Royaume-Uni adopte des dispositions qui abdiquent la responsabilité à d'autres et menacent ainsi le régime international de protection des réfugiés, qui a résisté à l'épreuve du temps et sauvé des millions de vies au fil des décennies», déplore le HCR. Le HCR souligne aussi que la majorité des réfugiés qui se trouvent au Rwanda «vivent dans des camps où l'accès aux opportunités économiques est limité», et estime les pays les plus riches devraient faire preuve de «solidarité en soutenant le Rwanda et les réfugiés qu'il accueille déjà, et non l'inverse».
En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?
Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
DÉCRYPTAGE - Le repli des Occidentaux offre un boulevard aux marques chinoises mais Huawei joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé, alors que de nombreux composants des téléphones restent sous licence américaine.
En Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De nombreux rassemblements pro russes se sont tenus ce week-end dans le pays, à l’initiative de la communauté russophone.
France24 - Monde
"Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour Macron”
Publié le : 13/04/2022 - 17:32Modifié le : 13/04/2022 - 18:13
Grégoire SAUVAGE
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En 2017, plus de la moitié de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon avait fait barrage à l’extrême droite. Cinq ans plus tard, les électeurs de gauche semblent plus éparpillés que jamais et beaucoup refusent ou hésitent à glisser un bulletin Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle.
Ils seront les arbitres du second tour de l’élection présidentielle : les électeurs de gauche sont déjà au cœur de toutes les attentions dans cette campagne d’entre-deux tours. Pour Emmanuel Macron, qui dispose d’une réserve de voix moins importante à droite que Marine Le Pen, convaincre à gauche est même une nécessité pour pouvoir l’emporter.
Or, selon un sondage réalisé le 10 avril par l'institut Ipsos Sopra Steria, les électeurs de la France Insoumise ne sont plus qu’un tiers à vouloir assurer la réélection du chef de l’État face à Marine Le Pen, contre un sur deux en 2017. Chez Benoît Hamon, ils avaient même été plus de 70 % à voter Macron.
“En 2017, j’avais glissé avec beaucoup de colère un bulletin Macron au deuxième tour. Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour lui”, explique à France 24 Félix, 31 ans, designer à Dijon, qui pense voter blanc dans deux semaines.
Thierry, 36 ans, avait également fait le choix “républicain” de "faire barrage à l’extrême droite" il y a cinq ans. "Mais cette année, je n’irai pas voter au deuxième tour car j’estime que c’est la fois de trop. On nous propose juste de choisir entre la peste et le choléra”, ajoute ce sympathisant de la France Insoumise.
“Pour ma part, je suis convaincue que Le Pen est bien pire que Macron, mais en même temps je suis en total désaccord avec sa politique. J'ai vraiment l'impression que l'on me tord le bras”, souffle Coraline, 38 ans, rédactrice à Bordeaux, qui se dit confrontée à un véritable "cas de conscience" et hésite à voter blanc le 24 avril prochain.
À fronts renversés
Comme beaucoup d’électeurs de gauche, ils dénoncent un quinquennat "de droite" marqué par “la violence”, "l’absence de dialogue social” avec comme point de non-retour le traitement réservé aux Gilets jaune. Cinq ans d'"autoritarisme” et de "mépris de classe" qui, selon eux, auraient favorisé le renforcement de l'extrême droite. "Cela fait cinq ans que Macron explique que Marine Le Pen est sa seule ennemie. C'est lui qui a voulu instaurer ce clivage progressiste-conservateur et il l'a très bien fait", estime Félix.
L'abstention, qui profiterait potentiellement à Marine Le Pen, "est un risque pesé", assure Thierry. "Si malheureusement elle passe, elle n'aura jamais de majorité à l'Assemblée nationale. Au final, LREM sera quand même au pouvoir".
Dans ce contexte de défiance vis-à-vis du chef de l’État sortant, le front républicain destiné à faire barrage à l’extrême droite ne semble jamais avoir été aussi fragile. Si la grande majorité des candidats malheureux ont appelé à voter Emmanuel Macron, ou tout du moins à n’accorder aucune voix à Marine Le Pen, “les directives des états-majors nationaux n’ont que peu de poids sur le comportement des électeurs”, rappelle Claude Weill, éditorialiste à Nice Matin, sur l’antenne de France 24.
Selon plusieurs sondages, entre un quart et un tiers des électeurs de Jean-Luc Mélenchon pourraient même voter Marine Le Pen. Consciente du rejet suscité par la personnalité du président-candidat au sein d'une partie de l'électorat de gauche, Marine Le Pen tente de constituer un front anti-Macron dans cette campagne d'entre-deux tours. Lors de son discours, au soir de sa qualification, la candidate du Rassemblement national a notamment invité “tous ceux qui n’ont pas voté” pour Emmanuel Macron à “la rejoindre”.
“Personnellement, je ne voterai pas pour Marine Le Pen à cause de l’histoire de son parti qui a prôné le racisme et la xénophobie, mais je comprends que des gens se disent : au moins chez Marine Le Pen, il y a un volet social dans son programme”, affirme Éric, 55 ans, qui s’abstiendra au deuxième tour. “En 2017, j’ai pu croire que Macron était peut-être mieux que Le Pen. Aujourd'hui, je me demande qui est le pire des deux”.
Emmanuel Macron pris au piège du "en même temps"
Pour tenter de mobiliser à gauche, le candidat-président multiplie les signaux envoyés à l'électorat populaire. Emmanuel Macron a même consenti à "bouger" sur son projet d’âge de départ à la retraite à 65 ans et entrouvert la porte à un âge de départ à 64 ans. Une concession qui pourrait en appeler d'autres dans cet entre-deux tours.
Mais le pari est risqué pour le président sortant. Contraint d'adoucir son programme pour éviter de braquer les électeurs de gauche, Emmanuel Macron doit aussi ménager l'électorat de droite, qui a massivement voté pour lui au premier tour. "Il y aura des choix à faire", résume Jérémie Peltier, directeur des études de la fondation Jean Jaurès. "Est-ce que l’électorat de droite du premier tour peut considérer un reniement comme valant abstention pour le second tour ou est-ce qu’il faut aller chercher les électeurs ayant voté Jean-Luc Mélenchon ?"
"Le vote utile (au premier tour) a amené sur la candidature de Mélenchon des gens qui ne sont pas Mélenchonistes : des socialistes en déshérence ou des écologistes déçus. Dans cette frange là, ce sera plus facile de voter contre Marine Le Pen que pour la fraction vraiment dure de la France Insoumise", analyse de son côté Claude Weill.
>> Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?
Cependant, les stratèges de la campagne du chef de l’État savent que des mots ne seront pas suffisants pour convaincre les plus réticents. "S'il renonce à certaines de ces mesures phares comme la retraite à 65 ans ou le conditionnement du RSA, cela pourrait me faire réfléchir", reconnaît Éric. "Il faudrait des engagements clairs notamment sur l'écologie, mais on en est très loin", abonde Félix.
Pour d'autres en revanche, la rupture est consommée et le choix définitif. "En ce qui me concerne, je ne changerai jamais d'avis", explique Thierry. "Je n'ai plus aucune confiance en Emmanuel Macron".
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Élysée 2022Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?
Élysée 2022
Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites
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Présidentielle 2022 : Macron à Strasbourg, Le Pen à Vernon, duel à distance pour les deux candidats
Le Figaro
L'élection de Marine Le Pen conduirait-elle à une sortie de la France de l'Union européenne ?
Mayeul AldebertLA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme dans cette campagne d'entre-deux-tours Emmanuel Macron. Pour le camp du président candidat, la renégociation de plusieurs traités fondamentaux de l'UE inclurait de facto un «Frexit».
LA QUESTION. Marine Le Pen raconte-t-elle des «carabistouilles» comme l'a affirmé Emmanuel Macron ? Si le Rassemblement national a acté, à partir d'avril 2019, l'abandon du Frexit et la sortie de la zone euro de son programme, le camp du président candidat ne cesse d'alerter, depuis le début de la campagne d'entre-deux-tours, sur le projet qu'aurait Marine Le Pen de sortir de l'Union européenne. «Le projet de l'extrême droite est un projet où se cache la sortie de l'Europe», a affirmé le président candidat en déplacement à Strasbourg ce mardi 12 avril. «Elle veut sortir de tous les traités fondateurs de l'Union européenne», a ajouté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur Cnews déclarant que son projet était de «sortir» de l'UE. Quel est le projet européen de Marine Le Pen ? Les mesures qu'elle propose ont-elles pour objectif in fine de quitter l'Union européenne ? Ou pourraient-elles produire malgré tout un Frexit ?
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VÉRIFIONS. Marine Le Pen l'assure, et l'a répété lundi en conférence de presse, elle n'entend pas quitter l'Union européenne. Concrètement, elle veut renégocier les accords de Schengen, diviser par deux la contribution française au budget européen, sortir du marché européen de l'énergie ou encore et surtout, inscrire dans la Constitution la primauté du droit français sur le droit européen pour permettre au gouvernement de mettre en œuvre une politique migratoire plus stricte. C'est sans doute cette dernière mesure qui attire les critiques les plus virulentes de la macronie car elle induirait une opposition frontale avec l'ordre juridique européen.
Actuellement, «le droit européen est supérieur aux constitutions nationales pour la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE), mais c'est l'inverse pour le droit interne des nations», explique Benjamin Morel au Figaro, maître de conférences en Droit public à l'Université Paris II Panthéon-Assas. Si cette situation implique un conflit théorique évident dans la hiérarchie des normes, en pratique, il n'y a en général pas d'incompatibilité entre le droit européen et les droits nationaux. Mais Marine Le Pen compte introduire la priorité nationale d'accès à l'emploi ou encore des modifications du droit des étrangers et d'accès à la nationalité qui entreraient clairement en contradiction avec le droit européen. La priorité nationale d'accès à l'emploi et au logement sociaux serait par exemple incompatible avec l'article 18 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) qui consacre l'interdiction de toute discrimination en raison de la nationalité.
Opposition frontale courante
Cette opposition frontale est en réalité courante et Marine Le Pen est loin d'être la seule à la proposer. Pendant la primaire de la droite, Éric Ciotti, Philippe Juvin ou encore Michel Barnier ont critiqué par exemple la jurisprudence d'une autre cour européenne - certes non directement liée à l'UE - la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui empêche le juge français de restreindre le regroupement familial. «Le droit européen [de l'UE ou de la CEDH] est de plus en plus interventionniste dans l'ordre juridique des États membres et sa jurisprudence de plus en plus réactive», analyse Benjamin Morel. Valérie Pécresse elle-même proposait dans son programme un bouclier constitutionnel face aux dérives de la jurisprudence européenne. Ailleurs aussi les politiques se raidissent, comme en Pologne ou en Hongrie. En Allemagne, ce sont les juges qui contestent le monopole qu'entend exercer la CJUE sur l'interprétation des traités internationaux revendiquant la compétence en la matière de la Cour constitutionnelle allemande.
Cette volonté de faire primer le droit national sur le droit européen inclut-elle forcément une sortie de l'Union européenne ? «Elle implique au moins un conflit profond et une remise en cause de l'interprétation des traités», répond Benjamin Morel. Car pour remettre en question les termes d'un traité, il faut obtenir l'aval de tous les États membres, plus difficile à avoir qu'à l'époque où le général de Gaulle, qui pratiquait la politique de la chaise vide, devait convaincre les 5 autres membres de la CEE.
Options de retrait
Mais ces négociations restent tout à fait envisageables, comme il est possible de sortir de l'espace Schengen ou de renégocier à la baisse la contribution au budget européen (dans le cadre du prochain budget pluriannuel après celui, déjà adopté, qui porte sur la période 2021-2027). Il est aussi possible de renégocier certains traités via les options de retrait qui sont des exceptions au droit communautaire accordées à un pays membre. «C'était le grand combat de Margaret Tacher, le Royaume-Uni avait obtenu la mise en réserve de certaines politiques commune comme l'espace Schengen ou la zone Euro», rappelle Benjamin Morel.
En agitant le chiffon rouge d'une sortie de l'Union européenne, l'ex-premier ministre d'outre-manche David Cameron avait aussi négocié des concessions de Bruxelles sur la restriction de l'accès aux droits sociaux pour les étrangers. Finalement, le conservateur britannique n'a pu empêcher le «Brexit» contre lequel il avait fait campagne lors du référendum de 2016. Cette technique ultime de négociation était aussi dans le programme de Jean-Luc Mélenchon en 2017, qui prévoyait, en alternative au plan A de refonte des traités sur certaines questions sociales et environnementales, un plan B frontal de sortie de l'Union européenne.
Marine Le Pen pourrait-elle procéder de cette manière ? En conférence de presse ce lundi, interrogée sur la possibilité d'un référendum d'initiative populaire pour sortir de l'Union européenne, elle a déclaré qu'une telle sollicitation «ne portait pas atteinte aux intérêts vitaux du pays», qu'elle ne s'y opposerait pas forcément et qu'il fallait «un débat».
Bras de fer entre Paris et Bruxelles
En tout cas, toute renégociation ou sortie de traités impliquerait évidemment un bras de fer entre Paris et Bruxelles, voire d'éventuelles sanctions. Mais «il n'y a pas de procédure unilatérale d'expulsion d'un pays de l'UE», rappelle Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de Droit public à l'Université Rennes-I et vice-présidente de l'Association française de droit constitutionnel. Et surtout, la Commission européenne et la CJUE n'auront d'autre choix que de négocier, estime Anne-Marie Le Pourhiet. «Face à un pilier et fondateur de l'Europe, la Commission ne pourra pas continuer, comme avec la Hongrie, à envoyer des procédures de sanctions [de privations de fonds européens NDLR] aux lendemains même d'élections nationales».
En creux transparaît un débat plus fondamental sur la forme politique de l'Union européenne, qualifié de «super-État fédéraliste chargé d'idéologie» par Marine Le Pen dans son programme. La candidate du RN souhaite à l'opposé transformer l'UE en «Alliance Européenne des Nations». Rien ne dit bien sûr qu'une fois élue à l'Élysée, Marine Le Pen parviendrait à orienter l'Europe dans cette direction, l'inclinaison générale ne dépendant pas que de Paris. Ceci dit, cela peut se dire de tout projet européen figurant dans le programme d'un candidat à l'élection présidentielle française. Ainsi, Emmanuel Macron prône l'avènement d'une «souveraineté européenne», idée qu'il défend depuis 2017 mais qui n'est guère partagée à l'échelle de l'UE, institution juridiquement non souveraine et qui, formellement, n'existe que par la volonté des États qui la composent. C'est donc bien également un bouleversement de l'ordre juridique européen, mais à l'opposé de celui défendu par Marine Le Pen.
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En résumé, la remise en cause frontale de la supériorité du droit européen sur le droit national que prévoit Marine Le Pen n'inclut pas forcément une sortie de l'Union européenne. Certes la renégociation de certains traités et l'opposition frontale au droit européen en matière d'immigration risque de susciter les foudres de Bruxelles, mais les confrontations entre les gouvernements nationaux et la Commission européenne ou la CJUE sont courantes et la France, par son poids et son histoire, n'est pas n'importe quel État membre. Les mesures que propose Marine Le Pen renvoient à un débat plus profond entre partisans d'une Europe évoluant vers davantage d'intégration et défenseurs d'une Europe des nations opposés à toute tentation fédéraliste.
Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : Pécresse, «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros», lance un appel aux dons
La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Le Figaro
Climat: limiter le réchauffement à +2°C est possible avec les engagements pris lors de la COP26
Anne-Laure FrémontSi les promesses faites en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre sont suivies d'effets, l'objectif de l'accord de Paris est atteignable, selon une étude publiée dans la revue Nature.
En matière de lutte contre le réchauffement climatique, les nouvelles encourageantes sont rares. La revue scientifique Nature s'en fait donc l'écho en publiant mercredi une étude selon laquelle les engagements pris avant et pendant la COP26 à Glasgow l'an dernier peuvent permettre aux États de rester dans les clous de l'accord de Paris… À condition qu'ils soient tous scrupuleusement mis en œuvre.
À lire aussiRéchauffement climatique: il est encore temps d'agir, assure le Giec
Lors de la COP21 à Paris en 2015, un cap a été fixé: limiter le réchauffement climatique «bien en dessous» de 2°C et «si possible» 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Mais le monde a déjà gagné +1,1 °C... «Et les politiques actuellement mises en place nous amènent à +2,6°C à la fin du siècle», a rappelé Christophe McGlade, expert de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et coauteur de l'étude, lors d'un point presse.
La conférence sur le climat qui s'est tenue à l'automne dernier à Glasgow a surtout été perçue comme un rendez-vous manqué de plus dans l'histoire des COP. L'étude parue dans Nature indique cependant «pour la première fois (que) nous pourrions contenir le réchauffement sous la barre symbolique de 2°C avec les promesses sur la table, à supposer bien sûr que les pays tiennent leurs engagements (...) dans les délais et dans leur intégralité», explique son auteur principal, Malte Meinshausen, de l'université australienne de Melbourne.
Ses collègues et lui ont analysé l'impact des engagements des 153 parties (pays ou ensemble de pays) qui ont remis à l'ONU avant, pendant, ou à l'issue de la COP26 une mise à jour de leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, que l'on nomme Contributions déterminées au niveau national. Ces points d'étape - non contraignants légalement - sont importants pour définir concrètement comment chaque État compte faire à court ou moyen termes pour réduire ses émissions. 76 parties, représentant les trois quarts des émissions mondiales, ont en outre soumis des engagements à long terme, la plupart visant la neutralité carbone au milieu du siècle (en 2060 pour la Chine).
Avant la COP26, ces engagements internationaux étaient considérés comme étant bien en deçà de l'ambition de Paris : ils avaient moins de 50% de chance de maintenir le réchauffement en dessous de 2°C. Mais en analysant les mises à jour de tous ces plans à court et long termes, ainsi que les nouvelles promesses formulées à Glasgow en novembre 2021 (comme celles visant à réduire les émissions de méthane ou la déforestation), les auteurs de l'étude montrent que «le pic de réchauffement pourrait être limité à 1,9-2 degrés Celsius dans le cas d'une mise en œuvre complète» de ces promesses.
Scepticisme
Les chercheurs se gardent toutefois de tout optimisme démesuré : comme le rappelle le climatologue Zeke Hausfather, coauteur d'un article également publié dans Nature, faute de mesures contraignantes au niveau international, il n'y a aucune garantie que les pays respecteront leurs engagements. «Les objectifs à long terme doivent être considérés avec scepticisme s'ils ne sont pas soutenus par des engagements à court terme visant à mettre les pays sur la voie pour atteindre ces objectifs au cours de la prochaine décennie», ajoute-t-il.
Et si l'espoir de rester en dessous des +2°C survit encore, «malheureusement, il est aussi de plus en plus clair que l'objectif de l'accord de Paris de 1,5 °C est en train de devenir hors de portée», note Zeke Hausfather. Selon l'étude, les engagements révisés n'ont que 6% à 10% de chances d'atteindre cet objectif. Il faudrait réduire «fortement les émissions au cours de cette décennie» pour inverser la tendance, rappellent ses auteurs.
À lire aussiCOP26: limiter le réchauffement à 1,5 °C, un objectif ambitieux mais indispensable
Le dernier volet du rapport du Giec, publié la semaine dernière, indique en effet que pour maintenir la limite de +1,5°C, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent atteindre un pic avant 2025 «au plus tard» et être réduites de 43% par rapport à 2019 d'ici la fin de la décennie en cours. Or ce n'est pas du tout la trajectoire actuelle: selon l'étude de Nature, les émissions moyennes par habitant devraient encore continuer d'augmenter d'ici à 2030 dans certains pays clés comme la Chine, premier émetteur mondial (+6 % par rapport aux niveaux de 2019), la Turquie (+33 %) ou la Russie (+21 %).
Dans un rapport paru en 2018, les experts climat du Giec évaluaient très concrètement les conséquences d'un réchauffement à +2°C ou à +1,5°C, montrant ainsi des impacts bien plus graves avec un demi-degré de plus: canicules plus intenses et plus fréquentes, multiplication des sécheresses et des épisodes extrêmes de précipitations, hausse du niveau des océans... Le texte approuvé à Glasgow appelle donc les États membres à rehausser leurs ambitions dès cette année, lors de la COP27 en Égypte, pour espérer ne pas enterrer définitivement l'objectif de +1,5 °C.
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France24 - Monde
La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite
Publié le : 12/04/2022 - 18:08
Sébastian SEIBT
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La candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, a dévoilé mardi sa nouvelle affiche pour le deuxième tour de la présidentielle et son nouveau slogan, "Pour tous les Français". Une nouvelle étape de la communication de Marine Le Pen, soignée jusque dans les moindres détails pour continuer à dédiaboliser son parti, sans pour autant rien renier à son discours.
Sans le nom du père, ni celui du parti. Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national, a dévoilé, mardi 12 avril, son affiche de campagne pour le second tour de la présidentielle de 2022.
Elle s'y présente tout sourire, debout devant une table de bureau, dans un décor très dépouillé. La présidente du mouvement d'extrême droite en a profité pour concocter un nouveau slogan – "Pour tous les Français" – qui vient remplacer le "Femme d'État" du premier tour.
Une Marine Le Pen plus "modeste" qu'en 2017
À première vue, c'est une affiche "assez classique et spécifique des candidats du second tour qui 'départisanisent' leur message pour rassembler au-delà de leur famille politique", résume Marion Ballet, spécialiste du discours politique au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines de l'université Paris-Saclay, contactée par France 24.
Affiche du premier tour (à gauche) et affiche du second tour (à droite) de Marine Le Pen, qui avait appelé dès dimanche soir "tous ceux qui n'ont pas voté Emmanuel Macron" à voter pour elle le 24 avril. #Présidentielle2022 pic.twitter.com/vP9vWap6xk
April 12, 2022La disparition de la référence au parti n'est pas propre au Rassemblement national. Emmanuel Macron ne fait pas non plus allusion à LREM sur son affiche, et plus généralement, "c'est une réponse d'une partie des candidats face à la défiance grandissante des Français à l'égard de l'appareil des partis", précise cette politologue.
Quant à "l'oubli" du patronyme – et même du prénom –, c'est une stratégie assumée par Marine Le Pen depuis qu'elle a pris les rênes du parti et qu'elle a entamé son effort de normalisation. "Cela permet de se détacher de l'image sectaire, viriliste encore véhiculée par le nom Le Pen", assure Marion Ballet.
>> À lire sur France 24 : Présidentielle : des reports de voix éparpillés et incertains pour le second tour
Mais ce n'est pas une simple affiche du deuxième tour. Elle en dit aussi long sur la manière dont Marine Le Pen a mené sa campagne et sur sa quête de respectabilité politique. Et rappelle que malgré les efforts de lissage de l'image, "le fond du discours, aussi doux qu'il puisse paraître reste xénophobe", affirme Stéphane Wahnich, politologue à l'université de Tel-Aviv et auteur de "Marine Le Pen prise aux mots : décryptage du nouveau discours frontiste", contacté par France 24.
Impossible, tout d'abord, d'échapper à la comparaison avec l'affiche de son premier face-à-face avec Emmanuel Macron, lors du second tour en 2017. "Les deux sont très institutionnelles, avec le bureau et les moulures, mais cette fois-ci, elle n'a pas voulu rentrer directement à l'Élysée, comme en 2017 où on distinguait une bibliothèque en arrière-plan qui faisait penser à celle du palais présidentiel", analyse Stéphane Wahnich.
Autrement dit, à l'époque la candidate voulait faire comprendre qu'elle se voyait déjà confortablement installée sous les ors de la République alors que cette fois-ci "elle cherche à donner une image plus modeste d'elle-même", poursuit le chercheur.
Cette modestie transparaît aussi dans la posture adoptée. En 2017, l'affiche du second tour la montrait assise nonchalamment sur ce bureau censé représenter celui de l'Élysée, tandis que sa jupe remontait jusqu'au-dessus de son genou ce qui "était une posture plutôt provocante pour montrer une candidate qui assumait sa féminité", rappelle Jean-Philippe De Oliveira, spécialiste de la communication politique à l'université de Grenoble Alpes, contacté par France 24.
Des chats et un grand sourire
Rien de tel cette fois-ci : Marine Le Pen se tient debout, sans chichi, et en toute sobriété. Cette mise en scène "plus simple et sans provocation lui permet d'incarner avant tout la fonction en suggérant qu'elle a compris ce que ça impliquait de briguer la présidence de la République", détaille Jean-Philippe De Oliveira.
Et ce que cela implique donc de ne pas faire… Cette modestie et simplicité permettent ainsi à la candidate d'extrême droite de suggérer qu'elle ne volera pas dans les plumes d'Emmanuel Macron comme lors de sa très critiquée prestation durant le débat de l'entre-deux-tours en 2017.
Ce refus de toute agressivité affichée va se nicher jusque dans les moindres détails, comme la graphie. "Elle a choisi d'utiliser des lettres toute en rondeur, et relativement fines pour son slogan, ce qui donne cette impression de non-agressivité", souligne Stéphane Wahnich.
Et puis surtout, il y a le sourire. "Elle sourit franchement, pas comme sur l'affiche de 2017. C'est une manière de dire que le message, c'est elle avant tout. Car Marine Le Pen pense qu'elle a réussi à se forger une image positive auprès des Français et qu'il faut capitaliser là-dessus pour susciter un élan de sympathie au-delà de son parti", estime Christian Delporte, spécialiste de l'histoire de la communication politique au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines de l'université Paris-Saclay, contacté par France 24.
Cette représentation d'une femme souriante, "simple et modeste" sur l'affiche cadre bien avec sa communication depuis le début de la campagne. Entre la "starification" de ses chats, la présentation d'Ingrid, "sa coloc", "il y a eu une sorte de dépolitisation de son message en faveur d'un effort pour la dépeindre comme quelqu'un de normal", analyse Marion Ballet.
Marine Le Pen, la candidate "next door" ? Il y a de quoi hérisser le poil des vieux de la vieille de l'extrême droite française. "C'est une rupture évidente avec la communication traditionnelle de ce mouvement, qui repose sur l'image d'un chef fort derrière lequel le peuple pourra se rassembler", confirme Stéphane Wahnich.
Un slogan à deux niveaux de lecture
Mais ce n'est pas une nouveauté pour Marine Le Pen. Elle travaille à rendre l'image du FN (puis du Rassemblement national à partir de 2018) plus accessible depuis sa prise de pouvoir en 2011. "Cette affiche représente le résultat ultime de la stratégie de dédiabolisation du parti. On est à l'opposé de ce que faisait Jean-Marie Le Pen sur ses fameuses affiches 'Le Pen, Le Peuple' [utilisées pendant dix ans, de la fin des années 1980 à la fin des années 1990, NDLR]. Il n'y a plus aucune référence au peuple et donc au populisme", note Stéphane Wahnich.
Il serait, cependant, faux de penser que le message du parti à l'ère Marine Le Pen a changé en profondeur. Les relents d'exclusion ou de xénophobie transparaissent d'ailleurs dans l'affiche à travers le slogan, qui a deux niveaux de lecture. "Pour tous les Français" représente, en premier lieu, "le message le plus neutre possible. Tous les nouveaux présidents affirment qu'ils représenteront 'tous les Français'. Donc, en un sens, c'est une formule qui permet à tous, et en particulier les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de s'y retrouver", estime Jean-Philippe de Oliveira.
Mais c'est aussi un rappel au slogan d'Emmanuel Macron – "Nous tous" – en y ajoutant le qualificatif de "Français", lourd de sens. "Elle a réussi à utiliser un 'tous' non-inclusif, puisqu'elle en exclut ceux qu'elle estime ne pas être Français", conclut Stéphane Wahnich. C'est donc toujours ce même discours qui se cache derrière ce grand sourire d'affich(ag)e.
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ÉLYSÉE 2022Reportage : à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
LE FIL DU 11 AVRILEmmanuel Macron et Marine Le Pen entrent en campagne
ÉLYSÉE 2022
Nicolas Sarkozy annonce qu'il votera Macron au second tour de la présidentielle
France24 - Monde
Présidentielle : le duel Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'accélère
Publié le : 13/04/2022 - 13:54Modifié le : 13/04/2022 - 16:48
FRANCE 24
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À 11 jours du deuxième tour de la présidentielle française, les passes d'armes entre les candidats se multiplient. Emmanuel Macron se pose en défenseur de l'Europe, alors que Marine Le Pen tente d'asseoir sa stature présidentielle en présentant son programme de politique étrangère.
Ils n'échangent pas de noms d'oiseaux mais leurs échanges sont pour le moins acerbes. En visite dans une entreprise de construction à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), mercredi 13 avril, Marine Le Pen, candidate du RN, a jugé que le gouvernement et Emmanuel Macron étaient dans le "déni" face au "mur de l'inflation" auquel la France allait être confrontée.
>> À lire aussi : Présidentielle : des reports de voix éparpillés et incertains pour le second tour
Interrogé plus tôt dans la matinale de France 2 sur les mesures à prendre face à l'inflation, Emmanuel Macron lui avait déjà répondu que "ce qu' [il avait été] décidé avec le gouvernement sur l'électricité, le gaz et l'essence est plus efficace qu'une baisse de TVA", comme proposé par Marine Le Pen.
La candidate a aussi dénoncé la "fébrilité" de son adversaire, qui critique chez elle une "dérive autoritaire" à l'égard de la presse et des institutions.
Quand Marine Le Pen "dit 'vous êtes journaliste, mais monsieur ne l'est pas parce qu'il dit des choses qui ne me plaisent pas', on a le début d'une dérive autoritaire", a en effet affirmé sur France 2 le président candidat, en notant que son opposante avait aussi proposé de "changer la Constitution à sa main".
Interrogée sur ces propos, la prétendante d'extrême droite s'est demandé ironiquement s'il s'agissait du "même président de la République qui a supprimé la salle de presse à l'Élysée" et "qui a créé un scandale au sein des rédactions parce qu'il voulait dans chaque rédaction choisir les journalistes qui le suivaient". Selon elle, "tout ça démontre une forme de fébrilité de la part du président".
La bataille de chiffres est lancée
Marine Le Pen est sur la défensive sur un autre front, cette fois avec la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) qui, selon France Inter, lui a demandé des clarifications sur sa profession de foi pour le second tour.
Dans le collimateur du "gendarme" de la campagne, des chiffres mis en avant pour illustrer le bilan d'Emmanuel Macron sur l'insécurité et l'immigration.
"Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait pousser le juge de l'élection à interdire ma profession de foi, ce qui reviendrait à adresser aux Français uniquement la profession de foi du président sortant", a répliqué Marine Le Pen. "Attention à ce type de manœuvre (...) attention à respecter la démocratie".
En vue du 24 avril, les deux finalistes lorgnent les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position dimanche soir avec 21,95 % des voix.
Abstention, vote blanc ou vote Emmanuel Macron ? Jean-Luc Mélenchon a lancé mercredi la consultation de ses quelque 310 000 soutiens, l'ex-candidat ayant déjà appelé à ne pas "donner une seule voix à Le Pen". La consultation, dont le résultat sera public, s'achève samedi à 20 h.
Les deux finalistes "ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu'elle partage avec Emmanuel Macron un ferment dangereux d'exclusion ethnique et religieuse", a précisé le candidat LFI dans un message aux votants.
>> À voir aussi : Reportage à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
Divisés sur l'Europe
Après son déplacement matinal à Gennevilliers, Marine Le Pen a enchaîné dans l'après-midi avec une conférence de presse à Paris sur le thème de la diplomatie et de la politique étrangère. Sur ce sujet, tout oppose le président sortant et sa rivale. Ni atlantiste ni multilatérale, Marine Le Pen axe toute sa diplomatie sur l'idée que la France ne serait plus "respectée" dans le monde. Elle voit dans l'Europe un frein et souhaite, par exemple, renégocier les accords de Schengen afin de réinstaurer les contrôles aux frontières ou baisser la contribution financière de la France à l'UE.
Emmanuel Macron a, au contraire, fait de l'Europe le pilier central de sa diplomatie depuis cinq ans, comme il l'a encore dit, mardi soir, à Strasbourg, en soulignant que cette élection est aussi "un référendum sur l'Europe". Le nationalisme mène à "une alliance de nations qui veulent se faire la guerre" en Europe, estime-t-il.
Marine Le Pen a déclaré, mercredi, vouloir mettre fin à tous les programmes d'armement communs avec l'Allemagne et s'est dite favorable à "un rapprochement stratégique entre Otan et Russie" après la guerre en Ukraine.
Si elle tente de faire oublier sa proximité avec la Russie et Vladimir Poutine, la candidate n'en a pas moins condamné l'invasion russe et s'est dite très tôt favorable à l'accueil en France de réfugiés de ce pays. Elle reste hostile en revanche aux sanctions économiques contre Moscou altérant le pouvoir d'achat des Français.
Avec AFP
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Édition spéciale : Marine Le Pen veut découvrir la planète Élysée, Emmanuel Macron entend y rester
LE FIL DU 11 AVRILEmmanuel Macron et Marine Le Pen entrent en campagne
ANALYSE
Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
France24 - Monde
Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?
Publié le : 12/04/2022 - 17:55
Marc DAOU
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Avec le pouvoir d'achat, la réforme des régimes des retraites semble s'imposer comme l'un des principaux thèmes de la campagne qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, tous deux qualifiés pour le second tour de la présidentielle. Retour sur un système au cœur du débat politique.
Alors qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen lorgnent les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui pourraient faire basculer le second tour de la présidentielle, le dossier des retraites, sujet complexe à l’origine de mouvements sociaux d’ampleur en France, est devenu une question centrale de la campagne de l’entre-deux-tours, au même titre que le pouvoir d'achat.
En effet, dès le lendemain du premier tour, lors de son déplacement dans le nord de la France, le président sortant a semblé assouplir sa position sur le sujet, en laissant entendre qu’il était prêt à faire des concessions sur l’un des piliers de son programme. Précisément, il s’est dit prêt à revoir son projet de reculer progressivement l’âge de la retraite à 65 ans en évoquant un âge de départ à 64 ans – contre 62 ans aujourd'hui.
Un premier compromis qui en dit long sur l’importance de la thématique, alors que sa rivale, après avoir longtemps plaidé pour la retraite à 60 ans, défend désormais un départ à cet âge pour les seuls salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans.
Pour comprendre pourquoi la réforme du système des retraites français est une question politique aussi sensible, France 24 se penche sur son modèle et son financement.
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Un système par répartition
Mis en œuvre en 1945, le système de retraites français est fondé sur une solidarité intergénérationnelle entre actifs et retraités. Le principe repose sur les cotisations versées par les actifs au cours d’une année, qui servent à payer les pensions des retraités de cette même année. Le système est basé principalement sur la contributivité, c'est-à-dire qu’un retraité perçoit une pension qui est calculée en fonction des revenus de son activité antérieure, des cotisations versées et du nombre d’années passées à travailler (exprimé en trimestres). Toutefois, le système est solidaire puisqu’il prévoit des avantages de retraite non contributifs, c’est-à-dire sans versement de cotisations, à ceux qui ont connu une vie active perturbée.
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Le mode de calcul de la retraite
Pour obtenir la meilleure pension possible dans l’ensemble des régimes de retraites, c'est-à-dire une retraite à taux plein, sans décote, il faut soit justifier d'un certain nombre de trimestres d'assurance retraite selon l'année de naissance et le statut (fonctionnaire), soit partir à la retraite à 67 ans. Par exemple, selon le système actuel, un salarié du privé né entre 1961 et 1963 doit avoir cotisé pendant une durée minimale de 168 trimestres (42 ans), tandis qu’à partir de la génération née en 1973, il faut avoir cotisé pendant 172 trimestres (43 ans).
La retraite de base, la retraite complémentaire et la retraite supplémentaire sont les trois composantes du système de retraite. Les deux premières sont obligatoires, c’est-à-dire que les cotisations sont imposées aux salariés et à leurs employeurs, tandis que la retraite supplémentaire est facultative. La plupart des actifs cotisent à la fois à un régime de base (jusqu’au plafond de la sécurité sociale, soit 3 311 euros par mois) et à un régime complémentaire ou additionnel, sur tout ou une partie de leurs revenus. Il existe 42 régimes de retraite, avec des règles de calcul des cotisations et des pensions souvent bien différentes (régime général, mutualité sociale agricole, régime social des indépendants, régimes spéciaux).
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La retraite et les retraités en chiffres
Selon les derniers chiffres sur les retraités et la retraite de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), le service statistique du ministère de la Santé et des Solidarités, mis à jour en mai 2021, au 31 décembre 2019, l’âge moyen conjoncturel de départ à la retraite continue de s’élever et atteint 62 ans et 2 mois. Le départ à la retraite des hommes arrive en moyenne 7 mois plus tôt que celui des femmes : 61 ans et 11 mois contre 62 ans et 6 mois.
Fin 2019, 16,7 millions de personnes, vivant en France ou à l’étranger, étaient enregistrées comme retraitées de droit direct d’au moins un régime français. En incluant les retraités dits "de droits dérivés", qui touchent des pensions de réversion (d'un conjoint décédé), le nombre total de retraités tous régimes confondus est de 17,8 millions de personnes. Toujours selon la Drees, la pension moyenne de droit direct tous régimes confondus des retraités résidant en France s’établit à 1 393 euros mensuels après prélèvements sociaux.
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Le financement des retraites
L'équilibre financier du système dépend du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retraités. Il évolue notamment en fonction des taux de croissance des revenus et de la population active occupée. Les prélèvements pour financer les retraites représentent actuellement près de 31 % des revenus des actifs. Et 75 % du financement du système de retraite proviennent de cotisations sociales. Le reste des ressources est constitué des recettes fiscales, notamment des impôts et taxes affectées et la CSG et de transferts d’organismes tiers, tels que l’assurance chômage, au titre du principe de la solidarité financière.
"Premier poste de dépenses sociales", publiques et privées, selon la Drees, les pensions de retraite représentent 327,9 milliards d’euros en 2019, soit 13,5 % du produit intérieur brut (PIB).
Malgré le débat politique sur la pérennité du système, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a indiqué, en juin dernier, que les dépenses demeurent "sur une trajectoire maîtrisée". Les dépenses devraient même se stabiliser à 13,7 % du PIB jusqu’en 2030 et diminuer au-delà. "On peut tout à fait considérer que c’est trop… ou pas assez, avait confié le président du COR, Pierre-Louis Bras. C’est un choix politique". Selon le rapport du COR, la crise sanitaire avait "très massivement" creusé le déficit du système en 2020, à environ 18 milliards d’euros, avant qu'il soit ramené à 13 milliards à la suite d’un "transfert exceptionnel" de ressources du fonds de réserve. Pris dans leur ensemble, les régimes devraient afficher un déficit entre 7 et 10 milliards d'euros en 2021, pour environ 340 milliards de dépenses cumulées. En résumé, selon le COR, le système de retraite ne sera pas à l'équilibre avant 15 ans au mieux, selon ses projections, mais dans une trajectoire maîtrisée jusqu'en 2070. Toujours est-il qu’à partir de 2030, et jusqu’au début des années 2060, la part des dépenses de retraite dans le PIB baisserait dans tous les scénarios imaginés par le COR. À l’horizon 2070, la part des dépenses de retraite serait même inférieure à celle constatée en 2019, avant la crise sanitaire. Et ce, là aussi, dans tous les scénarios.
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Un système à réformer d’urgence ?
Selon les syndicats, les derniers résultats contredisent l'urgence d'une réforme du système des retraites. La branche retraites de la Sécurité sociale a terminé l'année 2021avec un déficit de 2,6 milliards, alors que le budget voté en décembre tablait sur un trou de 5,8 milliards. Dans le privé, le régime des cadres et salariés (Agirc-Arrco) affiche même un excédent de 2,6 milliards qui lui a permis de regarnir ses réserves. Toutefois, quelques régimes restent dans une position délicate, notamment celui des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers (CNRACL), qui s'attend à un triplement de son déficit de 1 à 3 milliards d'euros d'ici 2025.
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Élysée 2022
Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites
La chronique de l’éco
Présidentielle 2022 : la réforme des retraites en débat
Élysée 2022Emmanuel Macron défend sa nouvelle réforme sur les retraites
L'Humanité
Beaux livres Tout savoir sur la vigne, les vignerons et le vin
Prescription cultureGérard Le Puill« Le paradoxe de la viticulture est d’avoir une image de tradition autour d’un produit qui enchante, et, en même temps, d’être gourmande en innovations pour répondre à ces défis majeurs », écrit Philippe Mauguin dans une préface qui résume l’intérêt de cet ouvrage pour quiconque veut progresser dans la connaissance du vin. Du travail de la vigne à la vinification, du rôle des cépages à l’organisation de la filière de production, de la dégustation à la place du vin dans la gastronomie, les sept chapitres de cet ouvrage nous apprennent beaucoup de choses. On relèvera ainsi que près de 85 % des vignobles du Nouveau Monde sont irrigués, contre moins de 10 % en Europe, mais plus de 40 % en Espagne. Voilà aussi pourquoi les deux auteurs portent une réflexion prospective sur le rôle de la vigne et du vin en ce XXIe siècle marqué par le réchauffement climatique.
vigneronsviticulture L'Humanité
Essai Une philosophie de la déconstruction
Prescription cultureStéphane FloccariProfesseure aux universités de Kingston (Royaume-Uni) et d’Irvine (États-Unis), la philosophe Catherine Malabou, proche du maître français de la déconstruction, l’illustre Jacques Derrida, poursuit son travail d’exploration des sous-sols de la pensée contemporaine. Dans son nouvel ouvrage, elle interroge les relations sulfureuses entre philosophie et anarchisme, dans un style très libre, qui s’accorde avec son entreprise de dédiabolisation. Dégageant les racines d’une pensée de l’« ingouvernable », puisée aux sources revigorantes des Levinas, Foucault, Agamben, Derrida, Rancière et autre Schürmann, elle fait sortir l’anarchisme du purgatoire dans lequel il fut longtemps confiné, pour restituer son rôle dans la critique des logiques de domination et les légitimes questionnements sur la confusion entre gouvernance et dirigisme.
EssaisPhilosophiejacques derrida L'Humanité
Récit Saisir son histoire pour devenir libre
Prescription cultureLaurent EtreDans le sillage de Pierre Bourdieu, la sociologie se centre volontiers sur la reproduction sociale, le poids des déterminismes dans les trajectoires individuelles. Norbert Alter, lui, s’intéresse davantage aux écarts, aux différences et aux errances, sans pour autant nier la réalité des mécanismes de domination. « On échappe rarement à son destin social », reconnaît-il dans les dernières lignes de son nouvel ouvrage. Mais il arrive aussi que l’on prenne le large, que l’on compose sa propre histoire en marge des « faits majoritaires ». Le parcours de Pierre, fil conducteur de ce livre au croisement de l’essai et du récit de vie, en offre un exemple saisissant. Norbert Alter l’avoue d’entrée de jeu : Pierre n’est qu’un double de lui-même, un personnage lui permettant d’aborder son vécu avec la distance requise par l’analyse sociologique. On le devine, le procédé est également une protection devant des souvenirs parfois lourds : une enfance marquée par l’absence de repères familiaux, avec une mère sans pudeur, sujette à des accès de violence, et un père escroc à la petite semaine. Une existence sans foyer digne de ce nom, ni appartenance de classe. Issu de ce que Marx caractérisait comme le « lumpenprolétariat », Pierre cherchera longtemps un « nous », au sein de l’institution scolaire comme en politique, dans le bouillonnement de Mai 68. Avant de tracer sa propre route, à la façon d’un Jack Kerouac, l’auteur phare de la Beat generation. D’une tranche de vie caractérisée par plusieurs formes de précarité, Pierre a su faire une force pour se construire et s’affranchir. Une autobiographie fascinante. L. E.
Essaislutte des classesSociologiekarl marx Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
«Je refuse catégoriquement d'être mère» : quand on a été maltraité enfant, comment ne pas devenir maltraitant
Madeleine MeteyerTÉMOIGNAGES - Les anciens enfants maltraités ont une «prédisposition à la violence». Pour la vaincre, il faut surtout éviter de minimiser ce qu'ils ont subi.
En 2020, apprenant qu'elle est enceinte, Victoire Bodart pense tout de suite : «je vais être comme elle». Sa mère qui hurlait, la nourrissait mal, l’appelait «”espèce de pute”»... La violence se transmet, pense la jeune femme de 23 ans : «Toutes les victimes ne deviennent pas bourreaux. Mais tous les bourreaux ont été victimes», écrivait la psychanalyste Alice Miller en 1984 dans son livre C'est pour ton bien*.
Des faits divers corroborent régulièrement cette corrélation. Ainsi le 29 mars dernier, un des enfants victimes d'Outreau, Chérif Delay, 32 ans, comparaissait au tribunal correctionnel de Versailles pour violences conjugales. Au milieu de la séance, il s’est accusé de faits plus graves «j'ai voulu les tuer» a-t-il dit au sujet de ses compagnes, avant d'avouer une colère générale, indépassable au sujet «des femmes». Vingt ans après avoir été violé et battu par sa propre mère, Chérif Delay est devenu un danger pour les autres.
Pour le psychologue Jacques Lecomte, auteur de Guérir de son enfance**, la publicisation de ces vies pourries de la queue au trognon, comme celle d'Hitler, nourrit «le biais cognitif douteux selon lequel il y aurait une corrélation quasi inéluctable entre un passé d'enfant maltraité et un futur d'adulte maltraitant.» Or explique-t-il, «si les anciens enfants maltraités ont une prédisposition évidente à la violence, parce qu'ils n'ont pas appris l'attention aux autres, l'empathie, il n'existe pas de fatalité. Comme le dit le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, en matière de traumatisme ”la résilience est la règle”.» Une vieille étude américaine, elle date de 1979, établit le taux de «transmission» de la maltraitance à «seulement» 18%.
Les lucides et les aveugles
Déjà, au départ, explique Jacques Lecomte, il y a deux catégories d'enfants violentés. Ceux qui «considèrent que ce qu'ils reçoivent est normal». Et ceux qui, très jeunes, constatent l'injustice et décident qu'ils feront plus tard du «contre-modelage» avec leurs enfants. Ces derniers ont a priori plus de chances d'être des parents corrects. Parce qu'ils se surveillent.
À l'hôpital André Mignot (Versailles) où elle a accouché, Victoire Bodard a bénéficié d'un «gros suivi psychologique». «Quand la psychologue m'a dit “vous êtes clean”, ça m'a fait un bien fou.» Son fils Maylon a aujourd'hui 1 an et demi et elle arrive presque à être «totalement naturelle» avec lui, même si «par moments, je me retiens de le chatouiller ou de lui dire des choses comme “tu dois être gentil avec maman” parce que je ne veux pas abuser de mon pouvoir...»
À lire aussi«Ce n’est pas juste une fessée» : comment les violences éducatives ordinaires affectent la santé des enfants
Caroline, 38 ans, ingénieur son, fait aussi partie de ceux se sont dit : «je ne ferai pas pareil» et elle a choisi une méthode plus radicale qu'une thérapie : «je refuse catégoriquement d'être mère». Elle ne se sent pas capable d'assumer : «J'ai un mal-être tellement lourd, la hantise de faire mal aux autres. Et je n'ai pas l'impression d'être une adulte... c'est dangereux» Si aujourd'hui elle va à peu près bien - elle travaille, partage la vie d'un homme -, Caroline le doit entre autres à la judiciarisation de son histoire. «À 15 ans, j'ai porté plainte pour violences psychologiques et attouchements contre mon père, ça m'a fait du bien, ça m'a permis de le combattre.» Et d'être placée dans un foyer où d'autres adultes sont devenus ses «tuteurs de résilience» selon les mots du neuropsychiatre Boris Cyrulnik.
«Il y a un triangle de la résilience, a constaté Jacques Lecomte. Composé de trois points : le lien, la loi et le sens.» À un jeune blessé par ses parents, il faut 1) offrir la chance de nouer d'autres relations avec d'autres adultes 2) un cadre clair et sécurisant 3) une occasion de prendre ses responsabilités, de décider du sens qu'il souhaite donner à sa vie.
Restée vivre avec ses parents, la sœur cadette de Caroline n'a jamais eu l'occasion de connaître d'autre monde que le leur. Résultat : «elle est fascinée par mon père, s'attriste Caroline. Elle répète sa phrase préférée ″y'a que les méchants qui réussissent”, elle est violente.» Elle semble appartenir à la première catégorie d'enfants maltraités : ceux qui croient avoir une enfance normale alors qu'ils en sont, même inconsciemment, traumatisés et peuvent se transformer en agresseurs ou se condamner à rester des victimes.
Reconnaître une faute pour pardonner
Cathy, 45 ans, fait partie de cette seconde catégorie, ceux qui restent victimes toute leur vie. Cette rousse décolorée à l'allure de souris et aux sourcils très fins répète, à propos de son enfance, que ses parents «ont fait ce qu'ils ont pu» . C'est-à-dire que son père a fait n'importe quoi : insultes, menaces de mort, brimades et que sa mère, une femme battue, autiste, n'a rien pu faire. Pour ne pas reproduire ce qu'elle avait vécu, Cathy a lu au début de l'âge adulte «tous les bouquins de psychologie sur le sujet.» Dont celui d'Alice Miller.
Ça n'a rien changé : «Je suis devenue comme ma mère, je suis prête à tout accepter pour rester avec un homme.» Les humiliations, les coups. Sa fille Dior avait 2 mois quand on la lui a retirée. «On ne m'a pas fait confiance, soupire-t-elle. Comme je suis anorexique, les services sociaux ont pensé que je n'allais pas la nourrir... Elle se tait un instant. Parfois, je me dis que ce n'est pas plus mal... Je ne l’aurais sans doute pas aimée autant que les hommes... J'avais trop besoin d'hommes dans ma vie.» Mais, redit-elle, «mes parents ont fait ce qu'ils ont pu.»
À lire aussiCéline, 37 ans : «Ma mère savait qu'on avait un risque d'être bipolaires, et ça n'a pas loupé»
Dans C'est pour ton bien*, Alice Miller mettait en garde contre cette volonté d'épargner des reproches à ses parents : «beaucoup de gens passent leur vie à nourrir sur leurs parents des jugements complètement faux, à cause d'une peur refoulée, la peur du tout petit enfant (...) Cette trahison de leur vrai soi, ils la paient par des dépressions, des suicides ou des maladies graves, qui sont facteurs de mort précoce.»
«Pour aider un enfant qui a souffert, il ne faut surtout pas minimiser ce qu'il a subi», confirme Jacques Lecomte. Mais au contraire l'analyser. Au centre des Buttes Chaumont, dans le 19e arrondissement de Paris, Martine Nisse, thérapeute familiale propose dans ce but «d'explorer l'histoire de la famille, des ancêtres, pour mettre fin au silence et briser le cycle de répétition en prenant au sérieux ce que les enfants ou anciens enfants racontent. J'en ai vu qui revenaient à la vie simplement parce qu'on les avait crus». «La violence, insiste-t-elle, n'est jamais un accident» mais la conséquence d'une histoire à détricoter pour y apposer le point final.
*Réédité en 2015 aux éditions Flammarion.
**Odile Jacob, 2004
Élection présidentielle 2022 : les résultats du premier tour
Emmanuel Macron et Marine Le Pen accèdent au second tour.
Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Envoyé aux étudiants et enseignants nantais, un mail de Carine Bernault a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
La Loire-Atlantique lutte contre le «michetonnage» des adolescentes
Dans 90% des cas, il s’agit de jeunes femmes, âgées de 14-15 ans lors des premiers faits de prostitution et de 16-17 ans au moment de la prise en charge.
France24 - Monde
Des images amateur montrent des convois militaires russes se diriger vers le Donbass
Publié le : 13/04/2022 - 19:20
Poline Tchoubar
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D’importants convois de matériel militaire ont été filmés en Russie et en Biélorussie ces derniers jours. Des vidéos amateur vérifiées et analysées par la rédaction des Observateurs montrent que certains de ces renforts militaires se dirigent vers la région du Donbass, dans l’est de Ukraine, où se situent les deux républiques séparatistes pro-russes. Moscou a annoncé le 30 mars qu’elle allait concentrer ses efforts militaires dans cette région.
Des colonnes de blindés et de camions militaires s’étendent sur plus d’un kilomètre. Les véhicules sont marqués d’une lettre “V” blanche. Dessus, des dizaines d’hommes en treillis militaire, certains portant un brassard blanc - un signe distinctif habituellement porté par les soldats russes en opération en Ukraine.
Cette vidéo publiée sur Twitter le 11 avril 2022 a été géolocalisée par le compte @karolgoal sur Twitter près de Matveev Kurgan, dans la région de Rostov, en Russie. Sur Google Street View, on reconnaît l’intersection où commence la vidéo, puis le panneau bleu de la station-service que l’on aperçoit à la fin de la vidéo. Ainsi, la personne qui filme circule du nord vers le sud, les véhicules en face vont donc vers le nord : c’est la direction de la frontière ukrainienne, le Donbass est à 25 km de là où les images ont été prises.
#RUSSIAHuge Russian Armed Forces column set to move into Donbass for the new upcoming Donbass offensive (this column redeployed from Kiev region): pic.twitter.com/P9dPxNg9cA
April 11, 2022Le 29 mars, la Russie s’était engagée à réduire l’activité militaire autour de Kiev afin de “concentrer l'attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass," avait déclaré le ministre russe de la Défense, Sergeï Choïgou. Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandr Motouzianik, a annoncé, le 12 avril, s’attendre à une importante offensive imminente dans la région : "Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'Est. L'attaque aura lieu très prochainement."
Depuis plusieurs jours, de nombreuses vidéos amateur montrent des renforts militaires dans les régions frontalières en Russie, comme ici, à Zheleznogorsk dans la région de Koursk. La vidéo a été publiée sur le réseau social russe Vkontakte, le 12 avril. La vidéo a été filmée dans le nord de la ville : sur Google Street View on peut reconnaître les immeubles gris à neuf étages, les arbres longilignes et le supermarché rouge visibles dans la vidéo à 0 : 16. L’Ukraine se trouve à 90 km.
Ces convois ont parfois été accueillis avec enthousiasme par la population russe. Des habitants se sont réunis sur leur passage avec des drapeaux, en signe de soutien pour l’opération militaire. Dans une vidéo publiée le 12 avril sur le réseau social russe Vkontakte, on peut voir des habitants essayer d’arrêter des véhicules d’un convoi militaire afin d’offrir des dons aux soldats.
La vidéo a été filmée près du village de Zmiyovka, dans la région d’Orel, en Russie. Dans la vidéo, on peut apercevoir à 0 : 03 une palissade verte devant un petit bâtiment en briques rouges. Sur Google Street View, la même palissade et le même bâtiment sont visibles, du côté droit de la route 119, juste avant le village de Zmiyovka. On peut en déduire que le convoi se dirigeait vers le sud, en direction du Donbass.
Les mouvements de troupes visibles sur des images satellites
Des images satellites publiées par l’entreprise américaine Maxar datant du 11 avril montrent l’accumulation de troupes russes près de la frontière ukrainienne. Elles ont été géolocalisées à Soloti, dans la région de Belgorod, par le compte @Noobieshunta_ sur Twitter. Sur Google Maps, si l’on renverse l’image, on peut reconnaître la forme de la rivière Oksil, ainsi que les petites routes de terre qui forment des boucles dans la plaine. Ce lieu est situé à 50 km de la frontière.
Un autre convoi a été photographié le même jour sur des images satellites de Maxar à l’intérieur de l’Ukraine, près de Bilokurakyne, dans la région ukrainienne de Louhansk, en route vers les républiques séparatistes au sud de la région. Il vient du nord, où se trouve la frontière russe. Ces images ont été géolocalisées par l’ONG britannique Centre for Information Resilience (CIR). Sur Google Maps, on peut effectivement reconnaître la petite route qui mène vers le bâtiment carré au toit vert (qui apparaît gris sur Google Maps), et les trois longs bâtiments rectangulaires disposés en quinconce.
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Des mouvements de troupes ont également été documentés en Biélorussie
En Biélorussie aussi, des mouvements de convois militaires ont été aperçus récemment. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a affirmé plusieurs fois que son armée ne participait pas à la guerre en Ukraine. Son pays sert cependant de base arrière à la Russie : c’est notamment par là qu’une partie des troupes russes sont entrées en Ukraine au début de l’offensive le 24 février.
Le 11 avril, une vidéo publiée sur TikTok par un habitant d’Orcha, dans l’est de la Biélorussie, montrait des véhicules militaires sur un train près de la gare de sa ville. Sur la vidéo, on peut reconnaître le bâtiment rouge et blanc à 200 m de la gare d’Orcha, tel qu’on peut le voir sur Google Street View. On peut en déduire que le convoi se dirigeait vers le sud-ouest.
@ivanbakanov8#Орша♬ оригінальний звук - @lavash.sh
Selon le site d’opposition biélorusse Molotkohelp, qui documente tous les jours les mouvements de troupes en Biélorussie, les convois sont essentiellement concentrés au sud-est de Homel, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. Depuis le début du mois d’avril, Centre for Information Resilience (CIR) a vérifié et analysé une douzaine de vidéos montrant des mouvements de matériel militaire à Homel et dans les alentours.
@lui_de_fedos#дальнобой#весенниедороги#профессияводитель#природа#такаяработа#дорогибеларуси#неровнаядорога#веснавбеларуси#гомкльскаяобласть#мымирныелюди#речицкийрайон♬ Никого не жалко (Из к/ф "Бумер") - Сергей ШнуровLa vidéo ci-dessus a été géolocalisée par le compte @RedIntelPanda sur Twitter près de Retchytsa, dans le sud-est de la Biélorussie. Dans la vidéo, on peut lire un panneau indiquant “Ivanovka” à 1 km à gauche et “Yampol” à 4 km à droite, indiquant la position du convoi, qui avance donc vers l’est, en direction de Homel.
Lors d’une conférence de presse le 12 avril, le président russe, Vladimir Poutine, a assuré que l'offensive russe en Ukraine se poursuivait "calmement" et en minimisant les pertes.
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Guerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev
Publié le : 13/04/2022 - 19:09
Sébastian SEIBT
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Le gouvernement allemand est partagé sur la question de livrer des armes lourdes, comme des chars, à l’Ukraine pour se défendre contre l’invasion russe. Le chancelier, Olaf Scholz, est plus qu’hésitant à répondre aux sollicitations de plus en plus pressantes de Kiev, qui fait tout pour suggérer que l’issue de la guerre dépend avant tout de Berlin.
Le sort de Marioupol et de la région du Donbass dépendrait “de la livraison d’armes allemandes que nous pouvons obtenir” mais ne viennent pas, a déploré Oleksii Arestovitch, conseiller du président Volodymyr Zelensky, mercredi 13 avril.
Une sacrée pression sur Berlin, alors qu’une victoire dans l’est de l’Ukraine est décrite comme le nouvel objectif majeur du président russe, Vladimir Poutine, après son échec à Kiev.
Le président allemand humilié
Surtout qu’Oleksii Arestovitch n’est pas le seul à pointer l’Allemagne du doigt. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a fait de même dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Die Welt Am Sonntag, dimanche 10 avril. “L’Allemagne se montre froide à notre égard”, a-t-il ajouté. Et Andriy Melnyk, l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, ne manque pas une occasion pour demander plus d’armes à Berlin, quitte à entrer en conflit ouvert avec Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense .
L'Ukraine n'a, en outre, pas le monopole de la critique contre Berlin. Le vice-Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, a taclé les hésitations allemandes, tout comme l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui a estimé qu'en tant que "grande démocratie", l'Allemagne devait "montrer l'exemple".
Et puis, il y a eu l’humiliation de Frank-Walter Steinmeier, le président allemand. Ce dernier avait annoncé son intention de se rendre à Kiev avant d’apprendre, le 12 avril, que le gouvernement ukrainien n’avait aucune intention de le recevoir. Ce cacique du SPD est, en effet, tenu en partie pour responsable, par les Ukrainiens, de la politique plutôt accommodante de l’Allemagne envers la Russie, y compris après l'annexion de la Crimée en 2014 (il a été deux fois ministre des Affaires étrangères d’Angela Merkel).
Mais surtout, Volodymyr Zelenski ne veut pas se satisfaire d’un responsable dont le pouvoir est avant tout symbolique. Il espère rencontrer Olaf Scholz. Le chancelier allemand ne s’est pas rendu à Kiev depuis le début de la crise ukrainienne, contrairement à plusieurs autres dirigeants occidentaux comme le président français, Emmanuel Macron, qui a effectué le déplacement dans la capitale ukrainienne en février ou le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le week-end dernier .
Le président ukrainien a pu croire que ses demandes avaient été entendues, puisque Berlin avait d'abord fait savoir, mercredi, que le chef du gouvernement allemand se rendrait rapidement à Kiev. Finalement, il n'en sera rien... pour l'instant, a décidé la chancellerie allemande. Olaf Scholz et Volodymyr Zelenski n'auront donc pas l'occasion, dans l'immédiat, de discuter "des décisions pratiques" concernant la "livraison d'armes lourdes", comme l'espérait Oleksii Arestovitch.
Car c’est de ça qu’il s’agit. Kiev est bien décidé à mettre Berlin au pied de sa “Zeitenwende” - le “changement d’époque” pour l’Allemagne annoncé par Olaf Scholz après le début de la guerre en Ukraine, et qui impliquait une position moins pacifiste de Berlin et des fournitures d’armes. Sauf que depuis ce discours qualifié d’historique, le chancelier allemand a été accusé de traîner des pieds, que ce soit pour la livraison d’armes ou pour l’instauration des sanctions économiques les plus sévères comme l’embargo sur le gaz et le pétrole russes. Olaf Scholz a toujours répété que l’Allemagne “livrait ce qu’elle pouvait et ce qui était utile [à l’Ukraine]” en matière d’armes.
Le fiasco des casques et des armes obsolètes
Jusqu’à présent, Berlin a autorisé pour 186 millions d’euros de livraison de matériel militaire, d’après les chiffre du ministère de l’Économie. Mais ces envois d’équipements à l’Ukraine ont été davantage “tragi-comiques” que vraiment utiles, souligne le quotidien Die Zeit.
Il y a d’abord eu le fiasco de l’envoi des 5 000 casques militaires, qui avait été décidé avant le début de la guerre. L’Ukraine n’en voulait pas déjà à l’époque, mais, en plus, “ils sont arrivés après le début de l’invasion, lorsque la situation sur le terrain avait changé du tout au tout ce qui rendait ces équipements encore moins nécessaires”, poursuit le quotidien.
La ministre de la Défense, Christine Lamprecht, a ensuite décidé d’envoyer des armes anti-char et des dispositifs de défense anti-aériens. Mais elle a opté pour du matériel en partie trop vieux pour être utile. Le gouvernement a, notamment, livré des missiles anti-aériens “Strela”, fabriqués en 1968, et qui sont trop vieux pour être tirés en toute sécurité, d’après un rapport de l’armée allemande de novembre 2021. Ils auraient même dû être détruits en 2014.
Volodymyr Zelenski espère que Berlin fera mieux pour la bataille du Donbass. Il veut des armes lourdes, ce qui signifie, notamment, des chars. La physionomie des combats dans l’est ukrainien devrait, en effet, être très différente de la campagne ratée pour prendre Kiev, explique la Süddeutsche Zeitung.
Les forces russes devraient déployer moins d’avions et plus de chars et d’infanterie pour encercler les forces ukrainiennes sur place. “Ce seront des affrontements de forte intensité pour lesquels les Ukrainiens auront besoin avant tout de chars afin de pouvoir frapper fort et pouvoir manœuvrer vite”, précise le quotidien.
Les Verts et le FDP pour l’envoi de chars à l’Ukraine
Cet appel à l’envoi de chars a poussé le gouvernement allemand au bord de la crise interne. Les Verts et les libéraux du FDP - les deux partenaires du SPD au sein de la coalition au pouvoir - sont favorables à cette livraison d’armes lourdes. La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a même dit qu’il fallait faire vite.
Doucement lui ont répondu Olaf Scholz et Christine Lambrecht, tous deux membres du SPD. La ministre de la Défense a prétexté une absence de chars en réserve. Il faudrait en utiliser qui sont déjà mobilisés, ce qui “mettrait en danger la sécurité nationale” allemande, d’après Christine Lambrecht.
Le chancelier allemand, quant à lui, ne voudrait pas être le premier à envoyer des armes offensives à l’Ukraine. Jusqu’à présent, les pays qui soutenaient Kiev se contentaient de renforcer les défenses ukrainiennes avec des missiles anti-aériens ou anti-tanks. En faisant parvenir des chars d’assaut à l’Ukraine, l’Allemagne prendrait une part bien plus active dans le conflit : “cela risquerait d’être perçu comme un acte de guerre par la Russie qui pourrait entraîner le monde dans la IIIe guerre mondiale”, a estimé le général Erich Vad, qui a été le conseiller militaire d’Angela Merkel, interrogé par Die Welt.
Olaf Scholz est ainsi pris au piège de sa “Zeitenwende”. Les excuses logistiques de la ministre de la Défense et les mises en garde contre le risque d’escalade pèsent peu face aux images des horreurs de la guerre en Ukraine. Une majorité d’Allemands est favorable à la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, d’après un sondage de l’Institut statistique allemand Forsa publié mardi.
Les industriels allemands de l’armement mettent, en outre, une pression supplémentaire sur le gouvernement. Le groupe Rheinmetall a annoncé qu’il disposait d’une centaine de chars qui pouvaient être livrés rapidement - en moins de deux mois - aux Ukrainiens. Il s'agit des véhicules de combat motorisé Marder, fabriqué depuis les années 1970, et des Leopard 1, des tanks lourds dont la production remonte aux années 1950.
Ce fabricant d’armement a même précisé qu’il s’agissait de modèle facile à prendre en main. Une manière de couper l’herbe sous le pied à un autre argument du SPD, selon qui il n’était peut-être pas judicieux d’envoyer des chars que les soldats ukrainiens ne pourraient utiliser avant d’avoir été formés pendant des mois.
Le New York Times s'interroge aussi sur la réalité de l’engagement allemand à faire le maximum pour l’Ukraine. Avec son déplacement envisagé en Ukraine, Olaf Scholz espérait probablement prouver que l’un des plus importants changements de politique étrangère en Europe - l’abandon du pacifisme avant tout en Allemagne - n’était pas que des paroles creuses.
Malgré ces pressions venues de toutes parts, Olaf Scholz a donc décidé, finalement, de ne pas se rendre à Kiev. Mais alors que "Berlin semble penser avoir le temps, l'Ukraine n'en a pas", avait rappelé début avril Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, à ses homologues de pays de l'Otan.
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France24 - Monde
Covid-19 : le Royaume-Uni approuve le vaccin du laboratoire franco-autrichien Valneva
Publié le : 14/04/2022 - 10:55
FRANCE 24
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Londres autorise finalement le vaccin anti-Covid du laboratoire franco-autrichien Valneva, sept mois après la résiliation d'un contrat portant sur 100 millions de doses. Il s'agit du sixième vaccin contre le Covid-19 à être autorisé dans le pays.
Le vaccin contre le Covid-19 de Valneva a été approuvé par le régulateur britannique, l'Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA), une nouvelle rassurante pour le laboratoire franco-autrichien après la résiliation de son contrat avec le gouvernement britannique.
"Le vaccin contre le Covid-19 développé par Valneva a reçu aujourd'hui l'approbation réglementaire de la MHRA", a annoncé, jeudi 14 avril, l'agence dans un communiqué affirmant que le régulateur britannique était le premier au monde à l'approuver.
>> À lire aussi sur France24.com : "Levée des brevets sur les vaccins anti-Covid : la question qui fâche au sommet UE-UA"
Valneva avait déjà reçu une autorisation pour l'utilisation d'urgence du VLA2001 au Royaume de Bahreïn, qui lui a acheté un million de doses.
C'est le sixième vaccin contre le coronavirus à être autorisé au Royaume-Uni, s'ajoutant à ceux d'AstraZeneca, Pfizer, Moderna, l'unidose Janssen (Johnson & Johnson), et Novavax.
Résiliation d'un contrat
Son usage reste cependant incertain. Cette autorisation survient sept mois après une énorme déception pour le groupe : la résiliation par le gouvernement britannique d'un contrat portant sur 100 millions de doses.
Le gouvernement avait invoqué alors un manquement de Valneva à ses obligations, ce que le laboratoire contestait.
La campagne de vaccination anti-Covid a par ailleurs désormais nettement marqué le pas au Royaume-Uni, durement affecté par la pandémie de coronavirus avec plus de 171 000 morts.
Plus de 92 % de la population âgée de 12 ans et plus a déjà reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19, 86,2 % une deuxième dose et 67,8 % une dose de rappel.
"La Commission indépendante des médicaments à usage humain et son groupe de travail d'experts sur le Covid-19 ont soigneusement examiné les preuves disponibles et […] le rapport bénéfice/risque est positif", a déclaré le professeur Munir Pirmohamed, président de cette commission, cité dans ce communiqué.
Il a souligné que pour ce vaccin "deux doses [étaient] nécessaires avant qu'une réponse anticorps robuste ne soit déclenchée. Cela signifie que les gens devront être informés que la protection ne commencera qu'après deux doses".
Usine en Écosse
Société de quelque 800 employés basée historiquement à Saint-Herblain, près de Nantes (ouest de la France), où elle a ses laboratoires, Valneva compte trois sites hors de France. Parmi ceux-ci, une usine à Livingston, près d'Édimbourg en Écosse, dédiée à la production des substances actives des vaccins, dont celle du sérum contre le Covid-19.
Son vaccin contre le Covid-19 utilise la technologie bien connue du virus inactivé, processus qui permet de créer une réponse immunitaire chez les patients en leur injectant un virus entier, privé de ses capacités de nuire. C'est la même technologie qui est utilisée dans son vaccin contre l'encéphalite japonaise.
Il peut être stocké à la température de réfrigérateurs classiques, ce qui facilite son utilisation.
Au Royaume-Uni, il pourra être utilisé chez les personnes âgées de 18 à 50 ans, les première et deuxième doses devant être prises à au moins 28 jours d'intervalle.
Cette autorisation intervient alors que le nombre de décès liés au coronavirus enregistrés chaque semaine en Angleterre et au Pays de Galles continue d'augmenter, restant cependant bien en deçà des niveaux atteints lors des précédentes vagues de virus.
Le laboratoire a par ailleurs signé un accord avec la Commission européenne pour la fourniture d'un maximum de 60 millions de doses sur deux ans en 2022 et 2023.
Avec AFP
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Le Figaro
«La Diagonale du Figaro» N°1: les échecs, du jeu des rois au Jeu de la dame
Bertrand GuyardLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Cette première newsletter échiquéenne naît quelques semaines avant que le prodige français Alireza Firouzja participe au tournoi des Candidats qui désignera le challenger de Magnus Carlsen.
Chers passionnés du monde enchanté des 64 cases,
Notre jeu favori fascine les hommes depuis près de deux mille ans. En Inde, au IVe siècle, il se nommait le chaturanga. Puis de l'est vers l'ouest, les Persans l'ont appelé shatranj. Il a continué son périple à travers les civilisations, pour devenir les échecs modernes que nous connaissons en Europe. La dame «enragée», parce que surpuissante, rendit les affrontements des champions plus dynamiques.
En 1570, le prêtre Ruy Lopez de Segura aura été le premier à comprendre que la partie espagnole ouvrirait la voie à la stratégie. Deux siècles plus tard le grand Philidor, musicien à la cour de Louis XV écrivit, comme une prescience avant la Révolution que «les pions sont l'âme des échecs». La métaphore de la politique, - et de son acmé la guerre -, trouvait là son aboutissement. Sur l'échiquier, toutes les pièces doivent jouer leur rôle. Avant le «Shah mat», la mort du roi, l'échec et mat final, les fous, les cavaliers, les tours, la dame, mais surtout le bon agencement des pions déterminent et orientent le combat cérébral…
Depuis maintenant deux siècles de grands champions, formant une chaîne de pensée à l'instar des maîtres de la peinture, ont petit à petit raffiné la théorie échiquéenne. Les noms de Morphy, Capablanca, Alekhine, Tal, Spassky, Fischer, Karpov, Kasparov, Kramnik, Anand, parmi les plus grands calculateurs, mais aussi, Steinitz, Lasker, Nimzovitch, Réti, Bronstein, Sveshnikov, Zaïtsev parmi les plus grands penseurs ont inscrit leur nom au firmament du jeu.
Comme vous l'avez compris, l'histoire du jeu qui se poursuit au XXIe siècle avec autant de force que jadis a incité Le Figaro à me confier une lettre consacrée entièrement aux échecs, à l'actualité de son développement et des tournois des meilleurs maîtres de la planète. La passion qui m'anime depuis le match historique Karpov-Kortchnoï et qui m'a amené à étudier la stratégie et la théorie des ouvertures, notamment, me permettront de percer les mystères d'un jeu, qui comme le disait le grand Siegbert Tarrasch, «possède le don, comme la musique, les arts et l'amour, de rendre les hommes heureux».
La peur des ordinateurs
L'arrivée redoutée, au début des années 80, des programmes informatiques a fait craindre aux amoureux des échecs que leur distraction préférée allait disparaître; un monstre de silicone capable de traiter des millions puis bientôt des milliards de données à la seconde serait bien capable de résoudre le mystère des combinaisons. Heureusement, le désastre annoncé ne s'est pas réalisé. Les échecs ne se résument pas à une simple équation. Mieux que ça, les ordinateurs ont montré que les échecs étaient plus complexes et donc plus mystérieux qu'on imaginait. Magnus Carlsen, le Thor des échecs, le dieu actuel des 64 cases, s'est révélé le mieux armé pour déjouer les pièges des préparations cybernétiques. Il ne suit qu'un seul guide qui ne répond qu'à une seule question: inférieure ou avantageuse, ma position est-elle encore jouable ?
Le Jeu de la dame, un succès stratosphérique
Jouer donc, s'amuser, lutter, inventer de nouvelles lignes… les échecs art et science à ses prémices est devenu un sport cérébral pour les grands maîtres et un refuge ludique infini pour la grande majorité des amateurs, qui sont paraît-il, près de six cents millions dans le monde et quelque six millions en France. Le succès stratosphérique du Jeu de la dame, avec l'excellente Anya Taylor-Joy dans l'habit de la prodigieuse Beth Harmon, nous a rappelé que le génie féminin maîtrisait avec une fantaisie digne des rêves de l'Alice de Lewis Caroll les variantes combinatoires les plus folles. La fiction rejoignait ici la pénétrante inspiration qui fit écrire l'une de ses plus belles nouvelles à Stefan Zweig à la fin de sa vie.
Firouzja, le prodige français venu de Perse
La fabuleuse histoire des champions et aujourd'hui des championnes des échecs ne s'arrêtera donc pas dans ce monde 2.0. Dans quelques semaines Alireza Firouzja, un prodige français venu d'Iran, défiera les prétendants au titre mondial dans la plus exigeante des compétitions, le tournoi des candidats. Seul le premier de ces huit maestros aura l'insigne honneur de pouvoir défier le champion du monde en titre, Magnus Carlsen. Firouzja qui n'a que 18 ans fait montre souvent de ces fulgurances qui permettent d'atteindre le Graal. Comme l'illustre Paul Morphy, son jeu brillant, inattendu, nous fait croire qu'il possède les dons du ciel indispensables pour peut-être devenir le plus jeune roi des échecs.
Pour débuter comme il se doit cette première lettre, chers abonnés, Le Figaro vous présente deux prix de beauté incontestables: la fameuse partie de l'Opéra de Morphy contre le duc de Brunswick et le comte Isouard, et la victoire en cadence rapide d'Alireza Firouzja contre Magnus Carlsen jouée en ligne en 2021 lors du tournoi Aimchess parrainé par le site Chess24.
Paul Morphy - duc de Brunswick et comte Isouard en consultation, 1858
1.e4 e5 2.Cf3 d6 3.d4 Fg4 4.dxe5 Fxf3 5.Dxf3 dxe5 6.Fc4 Cf6 7.Db3 ! De7 8.Cc3 c6 9.Fg5 b5 10.Cxb5 ! cxb5 11.Fxb5+ Cbd7 12.O-O-O Td8 13.Txd7! Txd7 14.Td1 De6 15.Fxd7+ Cxd7 16.Db8+!! Cxb8 17.Td8 mat
Ce petit bijou de Morphy est aux échecs ce que L'Albatros de Baudelaire est à la poésie, une figure de style à revisiter sans cesse. Le génie américain montre ici de manière brillante ce qu'il faut essayer de faire dans une partie ouverte: un développement accéléré de toutes les pièces, un sacrifice de cavalier pour ouvrir des lignes, et une touche de génie ( 16.Db8+!!) pour mater le roi adverse.
Alireza Firouzja - Magnus Carlsen, Aimchess online en cadence rapide, 2021
1.e4 d5 2.exd5 Dxd5 3.Cc3 Da5 4.d4 Cf6 5.Cf3 Ff5 6.Ce5 c6 7.Fc4 e6 8.g4 Fg6 9.h4 Cbd7 10.Cxd7 Cxd7 11.h5 Fe4 12.O-O Fd5 13.Cxd5 cxd5 14.Fd3 Fd6 15.Df3 O-O-O 16.Fe3 g6 17.h6 Thf8 18.a3 f5 19.c4 e5 20.b4 Dc7 21.c5! Fe7 22.Fb5 e4 23.Dh3 f4 24.Fd2 Fg5 25.c6 Cf6 26.cxb7+Dxb7 27.Tac1+ Rb8 28.Fc6 De7 29.Tc5!! e3 30.fxe3 fxe3 31.Fe1 Ce4 32.Dh2+ Rc8 33.Fd7+! Rxd7 34.Tc7+ Re6 35.De5 mat
Une rixe disputée avec pas plus de 15 minutes de réflexion par joueur. Un véritable combat au couteau, bien sûr moins monolithique et pur que la partie de Morphy, mais où l'on perçoit les qualités de Firouzja. Dans une partie de roques opposés, par définition plus sauvage, le prodige franco-iranien va utiliser toutes ses armes tactiques pour réussir à prendre le dessus. Son coup 33.Fd7+ !! est unique et létal.
Merci d'avoir lu cette lettre. Je vous donne rendez-vous dans quinze jours pour la deuxième édition de «La Diagonale du Figaro».
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Alexandre Dvornikov, "le boucher de Syrie" aux commandes des forces russes en Ukraine
Publié le : 11/04/2022 - 18:05
Sébastian SEIBT
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Le général russe Alexandre Dvornikov est devenu, dimanche, le premier chef de toutes les forces armées engagées en Ukraine. Cette nomination d’un militaire connu pour avoir mené la stratégie russe de bombardements intensifs en Syrie fait craindre une intensification des exactions contre les civils.
Les faubourgs de Grozny en Tchétchénie au cœur d'Alep en Syrie, il traîne une réputation sulfureuse de militaire prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Certains, à l'instar du général américain et ancien chef de la CIA David Petraeus, l'ont même surnommé "le boucher de Syrie" pour son rôle de premier plan durant la campagne militaire russe en Syrie. Dorénavant, le général Alexander Dvornikov va s'occuper de la guerre en Ukraine.
Ce militaire très respecté par Vladimir Poutine et tout aussi redouté par ses ennemis a été nommé, dimanche 10 avril, pour coordonner les opérations en Ukraine. Cette prise de fonction n'a pas été annoncée officiellement par Moscou, mais elle a été confirmée à plusieurs médias anglo-saxons par des sources militaires américaines.
L'homme des situations difficiles
C'est la première fois, depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, que l'ensemble des forces armées se retrouvent dirigées par un seul commandant, note le Washington Post. Auparavant, il y avait un général pour chaque front (nord, sud et est), souligne l'Institute for the Study of War, un influent blog américain d'analyse militaire.
Cette réorganisation doit permettre de "résoudre les problèmes de communication entre les troupes, qui ont représenté l'une des faiblesses de l'opération militaire russe en Ukraine", estiment les spécialistes de l'Institute for the Study of War.
Le choix d'Alexandre Dvornikov pour reprendre en main les opérations sur le terrain peut se justifier d'un pur point de vue géographique. Ce général gère, en effet, le district sud de l'armée russe dont dépendent, entre autres, la Crimée et, surtout, le Donbass.
Justement, après avoir échoué à prendre la capitale Kiev, les forces russes se sont repliées afin de se concentrer sur la nouvelle priorité de l'état-major russe : "sécuriser" les Républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk dans le Donbass, dont l'indépendance avait été reconnue par Moscou trois jours avant l'invasion de l'Ukraine.
Alexandre Dvornikov est donc censé connaître le terrain mieux que quiconque. Mais ce général de 60 ans jouit aussi d'une réputation d'homme des situations difficiles et de "vrai poids lourd de l'armée", souligne Mark Galeotti, spécialiste des questions militaires russes, interrogé par le Washington Post.
Une réputation acquise à l'occasion de la guerre en Syrie. Auparavant, Alexandre Dvornikov avait poursuivi une carrière militaire sérieuse mais sans faits d'armes particuliers. Il a fréquenté "toutes les bonnes écoles de formation et a été affecté aussi bien à des divisions d'infanterie qu'à l'armée de l'air", rappelle le Guardian.
Tout change en 2015, quand Alexandre Dvornikov devient le premier chef des forces combinées russes en Syrie. À l'époque, le pouvoir de Bachar al-Assad, l'un des principaux alliés de Vladimir Poutine dans la région, semblait vaciller sous les coups conjoints de l'opposition et des jihadistes de l'organisation État islamique, et de l'opposition au pouvoir en place.
C'est Alexandre Dvornikov qui concocte puis applique la stratégie des bombardements intensifs sur plusieurs villes syriennes. Une approche qui, sous couvert de viser les combattants islamistes, permet également d'affaiblir les positions des rebelles anti-Assad.
Une intensification des bombardements indiscriminés ?
Cette stratégie, qui a impliqué la construction d'une base aérienne ex nihilo à Hmeimim, dans l'ouest du pays, prouve à Moscou qu'"Alexandre Dvornikov sait s'adapter à des situations nouvelles", souligne Mark Galeotti.
Il le fait sans trop d'égards pour les populations civiles. L'aviation russe n'hésite pas à bombarder à répétition des bâtiments tels que des hôpitaux ou des écoles, installant un climat de terreur dans les villes syriennes ciblées. Ces frappes indiscriminées lui valent, au minimum, une réputation de militaire qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins, souligne The Guardian.
>> Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
C'est de là aussi que lui vient le surnom de "boucher de Syrie". Cette instrumentalisation de la vie des populations civiles ne semble pas avoir dérangé Vladimir Poutine. Au contraire, le président russe a rappelé son général de Syrie en mars 2016 pour lui offrir le district sud de l'armée russe - l'un des plus importants du pays, en charge notamment de la Crimée, de l'Ukraine et de la Tchétchénie - et lui décerner la médaille de héros de la Fédération de Russie, l'une des plus prestigieuses.
"C'est la brute que Vladimir Poutine appelle quand il veut raser une ville comme Alep. Il fait partie des pires d'entre les pires dans l'armée russe", estime James Stavridis, un ancien amiral américain interrogé par la chaîne NBC.
Pour ce militaire à la retraite, la nomination d'Alexandre Dvornikov à la tête de toutes les forces engagées en Ukraine suggère qu'il faut s'attendre à d'autres atrocités contre les civils. Il aurait ainsi la même feuille de route qu'en Syrie : utiliser tous les moyens possibles pour retourner une situation militaire difficile.
"Le CV d'Alexandre Dvornikov - qui inclut des brutalités contre les civils - me fait penser qu'il faut s'attendre à plus d'exactions à venir en Ukraine", a pour sa part estimé Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, lors d'un entretien accordé à l'émission "Face the Nation" de CBS.
Surtout que le Kremlin veut des résultats rapidement. Vladimir Poutine souhaiterait pouvoir clamer victoire avant le 9 mai, date de la grande parade militaire à Moscou en mémoire à la fin de Seconde Guerre mondiale.
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Le Figaro
Mort de Jérémie Cohen : deux jeunes hommes présentés à un juge pour «violences»
Jérémie Cohen, jeune de confession juive, avait été mortellement percuté par un tramway après avoir été frappé, en février dernier.
Deux hommes vont être présentés à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen pour «violences» après la mort de Jérémie Cohen, ce jeune de confession juive mortellement percuté en février par un tramway après avoir été frappé, a annoncé jeudi 14 avril le parquet de Bobigny.
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Les deux hommes, âgés de 27 et 23 ans, s'étaient présentés spontanément à la police mardi et avaient été placés en garde à vue, a ajouté le parquet. Les déclarations des deux suspects pendant leur garde à vue, notamment sur la «chronologie des événements», suggèrent que «les violences seraient à mettre en lien avec le comportement de la victime», a précisé le parquet, sans donner plus de détails. À ce stade de l'enquête, «il n'existe toujours aucun élément objectif permettant de caractériser un motif discriminatoire, en particulier antisémite, à l'origine des violences», a précisé le procureur de Bobigny Eric Mathais.
Frappé par plusieurs jeunes
Le mercredi 16 février vers 20h00, Jérémie Cohen, 31 ans et porteur d'un handicap léger, traversait les voies ferrées quand il a été percuté par le tramway à Bobigny (Seine-Saint-Denis), juste après avoir été frappé par plusieurs jeunes. En arrêt cardiorespiratoire et victime d'un traumatisme crânien, il est décédé à l'hôpital peu après minuit.
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Quelques jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, l'affaire a pris une dimension politique lorsque le candidat d'extrême droite Eric Zemmour s'est demandé si le jeune homme était «mort parce que juif». Marine Le Pen a pour sa part évoqué un «acte criminel» qui «pourrait être un meurtre antisémite».
Face à l'avalanche de réactions politiques, le procureur de Bobigny avait pris la parole la semaine dernière pour indiquer que l'enquête, ouverte pour «violences volontaires en réunion», ne «permettait pas à ce stade d'établir de »motifs discriminatoires« dans la mort du jeune homme. Lors d'une conférence de presse, la famille du jeune homme avait elle aussi appelé à «rester prudent» face à l'hypothèse d'un mobile antisémite.
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C'est le conjoint de la victime, qui se trouvait au moment des faits au bureau de vote de sa commune, qui a fait la macabre découverte à son retour au domicile dimanche soir.
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Guerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées
Publié le : 07/04/2022 - 17:41
Sébastian SEIBT
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Des mines antipersonnel POM-3 ont été identifiées par l’ONG Human Rights Watch autour de la ville de Kharkiv fin mars. C’est le premier cas documenté de recours à des mines depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout, il s’agit d’un modèle sophistiqué très récent.
Les soldats russes commencent à laisser des mines derrière eux alors que leurs troupes reculent ou se repositionnent en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a tiré la sonnette d'alarme dès dimanche 3 avril en affirmant que l'armée russe laissait des mines antipersonnel autour "des maisons détruites, des équipements abandonnés et même dans les corps de ceux qui ont été tués".
Des affirmations quant à l'utilisation massive de ce type d'armes qui n'ont pas pu être vérifiées sur le terrain indépendamment, souligne l'agence de presse AP. En revanche, l'existence de mines antipersonnel laissées en Ukraine par des Russes a déjà pu être vérifiée par Human Rights Watch (HRW).
Des mines à capteurs sismiques
L'organisation non-gouvernementale a reçu des photos de ces engins meurtriers prises dans la région de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. "Elles nous ont été envoyées par des démineurs ukrainiens le 28 mars", souligne Fred Abraham, directeur associé des programmes pour Human Rights Watch, contacté par France 24. Les clichés ont ensuite été soumis pour vérification à des experts indépendants travaillant avec HRW.
#Ukraine Les forces russes ont utilisé des mines terrestres antipersonnel dans la région de Kharkiv. Ces armes sont pourtant interdites par un traité international, en raison de leur effet dévastateur sur les civils. https://t.co/5rx5fVPCRz pic.twitter.com/4YD1DpACxS
March 30, 2022C'est le premier cas documenté de recours à des mines antipersonnel depuis le début de la guerre d'invasion en Ukraine déclenchée par Moscou le 24 février. La Russie, qui n'est pas signataire de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1997 contrairement à l'Ukraine, a l'habitude d'avoir recours à ce type d'armes au cours des conflits auxquels elle participe. "On n'a pas été surpris, car partout où les soldats russes vont, que ce soit en Syrie, en Libye ou ailleurs, ils laissent des mines derrière eux", affirme Mark Hiznay, directeur associé de la division armes de Human Rights Watch, contacté par France 24. "Nous avons trouvé des traces de mines antipersonnel de facture soviétique ou russe dans 60 pays", précise Fred Abraham.
Mais celles qui ont été localisées autour de Kharkiv sont d'un genre nouveau. Il s'agit de mines POM-3 qui "ont été fabriquées en 2021 et qui étaient en développement depuis cinq ans", détaille Mark Hiznay. Ce nouveau modèle peut se déclencher avant même qu'une victime marche dessus. Il est doté de capteurs capables de détecter le mouvement à proximité et qui se déclenchent à une certaine distance.
Ce mécanisme, en tant que tel, n'a rien de neuf. "Ce sont des capteurs sismiques qui sont utilisés sur des mines depuis les années 1970, et notamment par les Américains durant la guerre du Vietnam. Ils ne servent pas uniquement à repérer les mouvements, mais peuvent aussi être configurés pour déclencher la mine uniquement lorsqu'un certain poids est détecté, ce qui permet, par exemple en théorie, de n'exploser que lorsqu'un camion militaire passe et pas une voiture civile", explique Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la "Revue militaire suisse" (RMS), contacté par France 24.
Mais les POM-3 poussent la sophistication meurtrière bien plus loin. Lorsqu'elles sont déclenchées, ces mines bondissent au-dessus du sol et explosent en se fragmentant sur un périmètre de 16 mètres autour d'elles, précise le site d'informations militaires CAT-UXO ("Collective awareness to UXO", un sigle qui désigne les Unexploded Ordnance, ou "engins explosifs immergés"), qui a documenté ce modèle de mines antipersonnel russes.
Le déminage rendu plus difficile et dangereux
En d'autres termes, ce sont des munitions qui ont été mises au point pour exploser au niveau de la tête des victimes et faire des dommages sur une aire bien plus large que les mines antipersonnel traditionnelles.
Ce n'est pas tout. Ces mines ne sont pas placées manuellement. Elles sont envoyées par grappe de dizaines depuis des lance-roquettes sur une distance de 15 kilomètres. Les POM-3 sont aussi équipés d'un système d'autodestruction qui peut être déclenché à distance et permet de programmer l'explosion de l'engin huit heures ou 24 heures plus tard, peut-on lire sur le site de CAT-UXO.
Enfin, les POM-3 seraient capables "de faire la différence entre un animal et un être humain", écrit le New York Times. C'est en tout cas "ce que le constructeur affirme sur sa documentation commerciale, arguant qu'il y a des algorithmes et de l'intelligence artificielle embarquée qui permettent de faire la distinction", note Mark Hiznay. Pour Alexandre Vautravers, "c'est purement un discours marketing, il n'existe pas de mines antipersonnel capables de faire ça".
Même si ces mines ne sont pas aussi "intelligentes" que le prétendent les Russes, "il peut sembler étonnant d'utiliser des engins aussi perfectionnés", souligne Mark Hiznay. Peut-être "qu'ils n'ont plus rien d'autres comme mines", note cet expert de Human Rights Watch.
Il reste à savoir si Kharkiv est le seul endroit où les POM-3 ont été disposées par l'armée russe. Leur découverte "doit en tout cas nous pousser à intensifier nos recherches, surtout autour d'autres villes en Ukraine dont l'armée russe s'est retirée ces derniers temps, comme Kiev ou Marioupol", note Fred Abraham de Human Rights Watch.
C'est d'autant plus important que ce type de mines antipersonnel est plus complexe à désamorcer à cause de ses capteurs. "À l'heure actuelle, nous n'avons pas de solution pour ce type de menace", affirme au New York Times James Cowan, directeur du HALO Trust, une ONG britannique qui travaille à nettoyer les anciennes zones de conflits des engins explosifs qui seraient restés, tels que les mines. "Il faudra probablement qu'un donateur nous fournisse des robots capables de désamorcer ces engins à distance", conclut-il.
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Le Figaro
USA : un djihadiste de l'État Islamique reconnu coupable de l'enlèvement et la mort d'otages
El Shafee el-Sheikh était jugé pour son rôle dans la capture et la mort de journalistes et de travailleurs humanitaires américains. Il encourt la réclusion à perpétuité.
El Shafee el-Sheikh, membre de la sinistre cellule des «Beatles» au sein du groupe État islamique (EI) a été reconnu coupable jeudi 14 avril par un tribunal américain d'avoir joué un rôle dans l'enlèvement et la mort de quatre otages américains en Syrie entre 2012 et 2015.
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Accusé d'être membre de ce trio, surnommé ainsi par les otages en raison de leur accent britannique, il était jugé à Alexandria, près de Washington, pour la capture et la mort des journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que des travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig, et pour son soutien à une organisation terroriste. Le jury de ce procès devant un tribunal fédéral n'a mis que 12 heures pour le déclarer coupable des huit charges qui pesaient contre lui. Il n'a pas réagi à l'annonce du verdict, alors que des membres des familles des victimes, présentes à l'audience, avaient les larmes aux yeux.
Un «complot terrifiant et inhumain»
Sa sentence sera prononcée ultérieurement. Il encourt la réclusion à perpétuité. Âgé de 33 ans, El Shafee el-Sheikh a choisi de garder le silence tout au long de ce premier procès d'importance contre le groupe islamiste aux États-Unis, qui a duré deux semaines. Par la voix de son avocate, il a admis avoir rejoint les rangs de l'EI tout en niant être l'un des «Beatles». Ils auraient supervisé la détention, entre 2012 et 2015, d'au moins 27 otages originaires d'une quinzaine de pays (Royaume-Uni, Japon, Espagne, France, Danemark, Nouvelle-Zélande, Pérou...), et mis en scène l'exécution d'une dizaine d'entre eux dans d'insoutenables vidéos de propagande.
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Pendant le procès, une dizaine d'anciens otages ont livré des témoignages effrayants sur les violences subies pendant leur captivité: simulation de noyade, tabassage systématique, tortures psychologiques... Ils ont décrit des hommes qui formaient une véritable «équipe» et se distinguaient par «leur sadisme», toujours «masqués» et «gantés», qui interdisaient de les regarder et distribuaient les coups sans compter. Mercredi, avant la délibération du jury, le procureur Raj Parekh a assuré que l'accusation avait rassemblé «une mosaïque de preuves» démontrant qu'il faisait partie d'un «complot terrifiant et inhumain», qui a «résulté dans la mort» de captifs américains, britanniques et japonais.
«Un crime terroriste ouvre une blessure béante dans une société, seule la justice peut mettre un terme à un tel chapitre monstrueux», a commenté le journaliste français Nicolas Hénin, otage entre 2013 et 2014 et qui avait témoigné de la cruauté de ses geôliers. «Elle ne ramène pas les morts, ne guérit pas toutes les blessures, mais elle apaise. Elle désigne qui est coupable, qui est victime et elle ramène un peu d'ordre», a-t-il dit dans un message à l'AFP. Pour l'accusation, El Shafee el-Sheikh était «Ringo» alors que certains otages semblaient penser qu'il était «George». Il n'a jamais été réellement identifié comme membre du groupe par les ex-otages appelés à la barre, qui avaient toujours vu les membres de ce trio masqués.
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Mais en 2018, il avait admis lors d'interviews avec des journalistes qu'il avait «interagi» «sans compassion» avec des otages placés sous sa supervision et celles de deux «amis» rencontrés à Londres, Mohammed Emwazi et Alexanda Kotey. C'est avec ce dernier qu'El Shafee el-Sheikh avait été arrêté en 2018 par les forces kurdes en Syrie. Ils avaient été transférés aux États-Unis pour être jugés mais Alexanda Kotey a choisi de plaider coupable et sera fixé sur sa peine le 29 avril. L'autre membre du groupe, Mohammed Emwazi, a été tué dans une attaque de drones en 2015. Surnommé «Jihadi John», il avait été identifié après être apparu avec un couteau de boucher sur des vidéos de propagande de l'EI mettant en scène la décapitation d'otages occidentaux.
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INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Le Figaro
Julien Aubert : «Les 100 raisons de ne pas voter Macron»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Député LR du Vaucluse, Julien Aubert refuse un« front républicain» en faveur d'Emmanuel Macron dont il critique très vivement le quinquennat.
Député LR du Vaucluse, Julien Aubert est aussi le fondateur du mouvement politique Oser la France.
J'ai longtemps espéré qu'en 2022, un vrai débat s'installerait sur la présidence qui vient de se terminer. Hélas, il n'en a rien été et les Français auront été privés d'un échange critique sur le bilan du macronisme. Désormais, au second tour, le temps du débat est passé car on nous demande - on nous somme même - de « faire barrage » à la candidate du Rassemblement national et donc annoncer que l'on votera clairement Emmanuel Macron. De prouver notre « republicanité ». De montrer patte blanche.C'est la troisième fois que cette situation se produit au second tour d'une élection présidentielle. La première fois, ce fut un sincère émoi. La seconde fois, un sursaut responsable. Aujourd'hui, ce duel survient alors que depuis trois ans, tous les sondages le prédisaient. Aucune surprise : certains l'appelaient même de leurs vœux.
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Je regrette très profondément que la classe politique et les milieux économiques se soient habitués au fil du temps à ce « moi ou le chaos », cet appel au barrage permanent, ces élections-à-un-seul-choix-possible. C'est avec les mêmes arguments qu'en région Sud, les élections régionales ont tourné à la pantalonnade, avec le retrait de la liste autonome d'En Marche, le seppuku de la liste de Gauche et in fine la disparition politique de LR.
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Je le regrette car on ne peut exclure une certaine dose d'arrière-pensée et de cynisme dans cette instrumentalisation de la situation, sinon de la République. Ne sont-ce pas les mêmes qui, il y a quelques semaines encore, appelaient à parrainer démocratiquement ceux qu'on présente le lendemain comme les ennemis jurés de la République ?Je le regrette aussi parce que lentement, ce piège circulaire perd de sa force, au point de transformer la politique en tous contre un. C'est ainsi qu'Emmanuel Macron réfléchit encore et toujours à une force politique centrale qui n'est plus celle du « Deux Français sur trois » jadis chère à VGE, mais plutôt une arche de Noé destinée à sauver tous ceux qui veulent échapper au déluge protestataire, c’est-à-dire à la colère née du malheur du peuple.
Malheureusement, le mot République a pour moi sens, et je ne peux pas dire, ni écrire, que la République d'Emmanuel Macron obéit aux mêmes valeurs que les miennes.
Le mot République a pour moi un sens. Durant ces cinq dernières années, j'ai pu constater avec beaucoup de Français que la République d'Emmanuel Macron n'obéissait pas aux mêmes valeurs que les miennes, que les nôtres. Sous sa présidence d'affaires, l'opportunisme a pris le pas sur la loyauté, le favoritisme et le cynisme sur l'intérêt général, la tactique politicienne sur la vision de la Nation, la lâcheté adossée au mépris sur le courage. Sous sa présidence solaire et solitaire, la dictature des « experts » a conduit à marginaliser le Parlement, les corps intermédiaires, jusqu'au vote de mesures liberticides. La présidence de Janus s'achève avec une Nation plus abaissée et plus divisée que jamais, surendettée, vassalisée.À l'heure du jugement par le peuple souverain, certains pris de panique se demandent pourquoi Emmanuel Macron pourrait ne pas être réélu, lui qui depuis le début de cette campagne joue au lièvre paresseux de la fable de la Fontaine. Il suffit pourtant de voyager en France pour le comprendre.Emmanuel Macron pour tous les Français, c'est le déhanché de Castaner en boîte de nuit quand Paris s'embrase, Griveaux qui moque « des gars qui fument des clopes et roulent au diesel », l'autorisation des chimères homme-animal, les «zones à faibles émissions» pour évincer les automobilistes pauvres des agglomérations, le «zéro artificialisation nette» qui gèle les campagnes, le grand débat et ses cahiers de doléances stockés à la cave, les LBD utilisés de travers, la tentative diplomatique avortée de résoudre devant les caméras, en quelques semaines, quarante ans de crise au Liban, les éoliennes par milliers, l'évacuation du Mali par l'armée française, les attestations de sortie incompréhensibles, la vente d'aéroports aux Chinois, l'adoption discrète d'une écotaxe régionalisée après la crise des gilets jaunes, la cynique instrumentalisation du RN pour être réélu, l'IVG autorisée jusqu'à la 14ème semaine malgré les critiques de nombreux médecins.
Voilà qui fait désormais 15 raisons de ne pas voter Macron. Alors, je me demande : accepter la coresponsabilité de 5 ans de plus ?
Voilà qui fait désormais 15 raisons de ne pas voter Macron, mais s'il n'y avait que cela !Emmanuel Macron, ce sont aussi les soignants non vaccinés suspendus en pleine crise sanitaire, les sermons en mode prêchi-prêcha télévisuels de 30 minutes, Trump puis Poutine qui nous humilient, le pas de tango sur le glyphosate, l'explosion de la taxe foncière, «l'identité de genre» reconnue par la loi séparatisme, les condamnations de Delevoye et Griset, le mépris des « gens qui ne sont rien dans les gares », l'article 24 de la loi sécurité globale menaçant la liberté de la presse, les casseroles de Bayrou et Pénicaud, les mises en examen multiples de Thierry Solère, son conseiller, la liberticide loi Avia, l'injustice des primes Ségur ou encore l'identification grotesque à Jeanne d'Arc lors de son discours inaugural d'Orléans en 2017.Nous en sommes à 33 bonnes raisons de ne pas voter Macron.
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Emmanuel Macron, c'est encore les sommes faramineuses payées à McKinsey, un déficit commercial record de 85 milliards d'euros, le pilonnage people orchestré par Mimi Marchand, la France ridiculisée dans l'affaire des sous-marins australiens, la tentation de vendre les chantiers navals de Saint-Nazaire à MSC dont les dirigeants ont un lien familial avec son bras droit Alexis Kohler, Sibeth N'Diaye traitant Simone Veil de « meuf » ou se vantant de ne pas savoir mettre un masque, fermer Fessenheim et ouvrir des centrales à charbon, la dissolution de la mission d'information parlementaire suivant l'action gouvernementale en matière sanitaire en pleine crise Covid, la nomination au conseil constitutionnel du supérieur hiérarchique du procureur qui a classé l'affaire des Mutuelles de Bretagne, les homards de De Rugy, Microsoft gérant nos données de santé, la bamboche en bas résille à l'Élysée, reconnaître que Maurice Audin a été tué par des militaires pendant la «bataille d'Alger» en passant sous silence son rôle de porteur de valises du FLN qui menait une campagne de terrorisme contre les Européens (ce qui interdit de comprendre le contexte de ce drame et équivaut à le présenter comme un héros), la merveilleuse trouvaille des «commerces non-essentiels», poser mal rasé à l'Élysée pour singer Zelensky, les salmigondis sur la souveraineté européenne, le 80km/h, la tentative de faire porter à l'opposition la responsabilité du maintien des municipales, la député LREM qui se plaint de devoir manger des pâtes en raison de la modestie de ses émoluments et celle qui fait payer les visites de l'Assemblée nationale, les chômeurs qui pourraient trouver un travail en traversant la rue, la vente d'ADP, la suppression démagogique de l'ENA, l'élargissement du regroupement familial aux frères et sœurs des mineurs isolés, les propos honteux sur les «mâles blancs», le t-shirt sur les violences policières porté par Macron, McFly et Carlito qui suppléent Attali et Malraux, l'humiliation du Général de Villiers, une dette qui a gonflé de 560 milliards d'euros en deux ans, la nomination d'amis socialistes en masse à la Cour des comptes, au Conseil d'État, à la Cour de cassation, la photo à Saint-Martin avec un délinquant à demi-nu qui fait un doigt d'honneur, la légion d'honneur à Agnès Buzyn.
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J'en suis à 66 raisons de ne pas voter Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron, c'est aussi, c'est encore, c'est toujours, Notre-Dame-de-Paris qui s'enflamme et qu'on veut reconstruire comme si c'était le Centre Pompidou et à temps pour le second mandat Macron
Emmanuel Macron, c'est aussi Notre-Dame-de-Paris qui s'enflamme et qu'on veut reconstruire comme si c'était le Centre Pompidou et à temps pour le second mandat Macron, le carburant qui flambe, céder aux Zadistes en méprisant le vote des citoyens à Notre-Dame-des-Landes, refuser le moindre débat à la présidentielle, raser les murs pour ne pas célébrer le bicentenaire de la naissance de Napoléon, raser gratis avant les élections avec des chèques, l'affaire Benalla, couvrir de honte la France en imaginant mutualiser notre siège permanent au conseil de sécurité, baisser le budget de la Défense en pleine guerre contre l'Ukraine, pousser à la vente d'Alstom à GE en enrichissant au passage ses futurs financeurs de campagne, laisser partir les turbines Arabelle puis les racheter à prix d'or, livrer des armes à Poutine jusqu'à 2020 malgré l'embargo en 2015 décidé par l'Union européenne, confier au privé l'acheminement de la propagande électorale, créer le crime d'«écocide», «emmerder les Français non-vaccinés», proposer l'autonomie à la Corse, à la Guadeloupe et au moindre type qui brûle une bagnole, insulter les pieds-noirs en parlant d'un «crime contre l'Humanité» en Algérie, diviser les harkis, appauvrir les étudiants avec la baisse des APL, laminer les retraités avec la hausse de la CSG, présenter une déclaration de patrimoine inférieure à celle de Jean Lassalle, oser reprendre le slogan du NPA (« nos vies valent mieux que leur profit ») en plein scandale financier, signer le pacte de Marrakech, imaginer une réforme des retraites shadockienne et l'abandonner en prétextant le Covid, refuser de fermer les frontières en pleine crise sanitaire jusqu'à ce que nos voisins le fassent à notre place, euthanasier le programme de recherche sur les déchets nucléaires Astrid, ratifier le CETA d'une main en invitant Greta Thunberg de l'autre, remplacer la démocratie par un gadget citoyen tiré au sort (la « Convention citoyenne »), négocier le projet Hercule pour désosser EDF, pousser pour un emprunt européen fédéral, mentir sur l'utilité des masques, sur le passe sanitaire (en expliquant d'abord qu'on ne le mettrait jamais en œuvre), et voir l'Arc de Triomphe saccagé.
On me demande une bonne raison de ne pas voter Macron ? Voici 99 raisons de dire non. La 100ème est la plus importante : il est du devoir de la Droite de continuer à incarner une alternative, une espérance, un chemin qui soit national sans être extrême. Voter Macron c'est endosser son bilan et être comptable pour le futur de ses actions. Voilà pourquoi le 24 avril, en mon âme et conscience, je voterai blanc.
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Par Alexis Brézet, directeur des rédactions.
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Mathieu Laine: «Emmanuel Macron fera plus, votons pour lui»
TRIBUNE - L’essayiste, proche du président-candidat, plaide pour sa réélection.
Malgré l’avance d’Emmanuel Macron au premier tour, l’élection présidentielle demeure une élection à très haut risque.
Faut-il pour autant se contenter de diaboliser l’adversaire? Je préfère pointer les dangers véritables du nationalisme aveugle allié au socialisme et à la démagogie économiques, les entourages objectivement inquiétants et le risque majeur d’une adhésion de la France à l’internationale populiste unissant déjà Poutine, Orban, Bolsonaro, peut-être de nouveau Trump demain, et tous ces autres dirigeants capables des pires alliances pour assouvir leurs ambitions et contrer le «monde libre». Tous sans exception n’hésitent plus à piétiner l’État de droit. Qui nous garantit que Marine Le Pen n’en fera pas autant?
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Faut-il également amollir le projet d’Emmanuel Macron? Certains ont ainsi lu ses propos sur les retraites au lendemain du premier tour. En réalité, ce que le candidat a dit ne change rien: il maintient l’accroissement de l’âge légal et le rythme de quatre mois de plus par an, soit 64 ans en 2028 ou 65 ans en 2032, évoquant désormais une clause de revoyure pour adapter la stratégie aux données démographiques d’alors.
Mais l’on sent bien que certains voudraient qu’il se gauchise. Je plaide tout l’inverse afin qu’il monte ses ambitions réformatrices. Je connais bien cet homme et je veux témoigner ici de sa volonté profonde et désintéressée (ce n’est pas si fréquent!) de servir, de travailler sans relâche et de déployer tout ce qu’il pourra pour défendre nos valeurs essentielles, améliorer notre quotidien, renforcer notre indépendance et remettre le pays au meilleur rang des nations sans qu’il ne se déchire de manière irrémédiable.
Ce qu’il n’a pas fait pendant cinq ans, il va falloir le faire. Et plus encore! C’est plus simple, reconnaissons-le, quand on ne peut plus se représenter et qu’il est désormais possible de se concentrer sur ce qu’on laissera en héritage. S’il est réélu, ce que personne n’a réussi sous la Ve République en ayant l’Assemblée de son côté, rendant son mandat ô combien légitime, il ne pourra manquer une telle occasion.
Je l’en pense capable. Parce qu’il a été celui qui, sans jamais y revenir malgré les crises (contrairement à la droite) a supprimé la taxe d’habitation et transformé l’ISF en IFI tout en baissant non seulement les impôts de production et la taxation des dividendes mais aussi l’impôt sur le revenu des premières tranches au sortir de la crise des «gilets jaunes» quand son entourage proche l’incitait à rétablir l’ISF, il doit aller - et ira sans doute - plus loin que son programme en baissant les charges et l’impôt sur le revenu de tous afin de revaloriser partout le travail et d’accélérer encore l’attractivité des talents et les créations d’entreprises.
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Il ira sans doute aussi plus loin dans la révision des normes pour inciter à embaucher. Les résultats en matière de chômage sont là. Le plein-emploi devient atteignable. C’est là la meilleure des protections sociales.
Il saura également, je le crois, mettre en œuvre la réforme profonde de l’État, celle qui passera par la simplification véritable, jamais réussie jusqu’alors, l’obsession du meilleur service au citoyen, l’autonomisation, la responsabilisation, et la transformation de nombre de fonctions «supports» en postes sur le terrain pour redéployer, à budget constant, des policiers, des personnels soignants, des professeurs. Il faudra mieux les répartir et mesurer les performances, ouvrant la voie à un retour massif de la police de proximité ou, autre exemple, à des classes limitées à 20 en maternelle, élargissant ainsi des succès objectifs du quinquennat (apprentissage, division des classes de CP et CE1 en zones prioritaires, etc.).
Emmanuel Macron saura tout autant réconcilier ses ambitions en matière de décarbonation avec les réalités du monde économique en ouvrant, comme Pompidou en son temps, un quinquennat des infrastructures (décarbonnées cette fois), réconciliant autour de ce défi et de la réduction de la facture énergétique, et le rail, et la route.
Il saura défendre toujours plus les valeurs républicaines, la laïcité, la lutte contre l’islamisme, la sécurité du quotidien et le contrôle aux frontières d’une Europe à réinventer au temps des replis nationalistes et des nouvelles menaces.
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Pour tout cela et sur bien d’autres dimensions encore comme la justice, la défense ou l’enseignement supérieur, il faut non seulement «faire barrage» mais, surtout, pour donner envie et obtenir des résultats, «faire courage».
Ouvrons vite les yeux car, habilement, la socialiste et nationaliste Marine Le Pen ratisse large («moins d’étrangers, plus d’argent»). Elle joue en mode Tartuffe la carte hollandaise du «président normal» et celle de «Big Mother», avec ses bisous et ses chats, séduisant un peuple qui, comme toujours, sera sa première victime.
Face à l’histoire, Emmanuel Macron n’a d’autre choix que de «faire plus». Il en a l’étoffe. S’il est réélu et gagne les législatives, il en aura les moyens.
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Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
Publié le : 08/04/2022 - 20:54
Cyrielle CABOT
Au moins trois personnes ont été tuées jeudi, lors d'une fusillade à Tel-Aviv. Il s'agit de la quatrième attaque meurtrière en Israël en moins de trois semaines. De quoi faire craindre une flambée de violences alors que le pays célèbre à la fois le ramadan et la Pâque juive.
Les rues de Tel-Aviv, en Israël, ont été le théâtre de scènes de chaos jeudi 7 avril. Un homme, un Palestinien originaire de Cisjordanie, a ouvert le feu dans la rue Dizengoff, en plein cœur de la ville, tuant au moins trois personnes. Il a finalement été tué par les forces de sécurité après une chasse à l'homme de plusieurs heures.
Cette attaque est la quatrième à survenir dans le pays en moins de trois semaines. La série noire a commencé le 22 mars lorsqu'un Bédouin d'origine israélienne a tué quatre personnes à l'arme blanche et à la voiture bélier dans la ville de Beer Sheva, dans le sud du pays. Le 27 mars, deux cousins Arabes israéliens ont ouvert le feu dans la ville côtière d'Hadera. Rapidement, les deux enquêtes mettent en avant des liens entre les assaillants et le groupe État islamique (OEI).
Les deux dernières attaques, le 29 mars en banlieue de Tel Aviv et jeudi, ont quant à elles été perpétrées par deux Palestiniens originaires de Jénine, en Cisjordanie occupée. Un territoire considéré comme un bastion des factions armées palestiniennes.
Au total, ces quatre attentats ont causé la mort d'au moins 14 personnes. Ce bilan en fait la pire vague d’attaques depuis l’intifada des couteaux, une série d’attaques à l’arme blanche qui a tué environ 270 personnes, Israéliens et Palestiniens, en 2015 et 2016.
Face à ces violences, le gouvernement de Naftali Bennett a répondu avec fermeté annonçant, vendredi, donner "carte blanche" aux forces de sécurité pour "vaincre" cette "nouvelle vague de terreur".
Hugh Lovatt, spécialiste du Proche-Orient au Conseil européen des relations extérieures, situé à Londres, revient pour France 24 sur l'origine de ces attaques. Selon lui, elles s'inscrivent dans un "cycle de violences" en cours depuis des années dans la région.
France 24 : comment expliquez vous la multiplication des attaques depuis trois semaines en Israël ?
Hugh Lovatt : il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cette situation et il est assez difficile, à ce stade, de déterminer si l'un d'eux a été prédominant. Vraisemblablement, il s'agit d'une combinaison de raisons individuelles, locales et religieuses.
L'attaque du 22 mars a été perpétrée par un Bédouin israélien dans la région du Néguev. Or, cette zone est le théâtre d'un conflit avec le gouvernement depuis plusieurs mois. Les Bédouins y réclament la reconnaissance de certains villages que l'État voudrait déplacer. Impossible de savoir ce qui a été vraiment déclencheur, mais ce contexte joue certainement un rôle.
De même, il est difficile d'établir les motivations précises des assaillants Palestiniens mais les causes de leur colère peuvent être multiples : la colonisation de la Cisjordanie se poursuit et on dénombre une quinzaine de Palestiniens tués dans diverses circonstances, que ce soit à Jérusalem ou en Cisjordanie, depuis le début de l'année. De plus, les assaillants sont originaires de la région de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, un bastion de la résistance. Les attaques répétées des forces israéliennes y ont forcément un impact sur l'opinion publique. Si on y ajoute un facteur individuel - être humilié en passant la frontière ou se voir refuser l'accès quelque part par exemple - cela peut mettre le feu aux poudres.
À Beer Sheva et Hadera, les assaillants sont liés au groupe État islamique. Pourtant la dernière attaque revendiquée par le groupe dans la région remonte à 2017. Que représente-t-il aujourd'hui dans la région et est-ce que cela peut laisser présager une résurgence ?
En réalité, les assaillants en question sont des individus radicalisés qui sont inspirés par l'idéologie du groupe État islamique et qui s'identifient à ce mouvement. Mais d'après les différents éléments dont nous disposons, ils n'ont bénéficié d'aucune aide extérieure. Donc, non, je ne vois pas ces attaques comme une preuve d'une résurgence de l'OEI dans la région.
Il faut savoir que le groupe n'est pas totalement absent dans la région, mais il est un acteur très marginal. Il est d'ailleurs complètement exclu que ces attaques soient le résultat d'une alliance quelconque entre l'OEI et des mouvements palestiniens. Pour cause, les groupes palestiniens n'ont aucun intérêt à voir l'OEI émerger dans la région. Du côté du Hamas, c'est la même chose. L'OEI est considérée comme une force ennemie.
En bref, tous - Israël, autorités palestiniennes et Hamas - travaillent pour lutter contre une expansion de l'OEI dans la région. Le seul endroit où le groupe islamiste peut trouver des alliés, c'est à Gaza, et cela reste très limité.
Le gouvernement de Naftali Bennett a perdu sa majorité au parlement, la Knesset, mercredi. Ces différentes attaques pourraient-elles favoriser un retour de Benjamin Netanyahu au pouvoir ?
Bien sûr. Déjà parce que cette série d'attaques va clairement prendre de l'importance dans l'opinion publique. D'autant plus que celle de jeudi a eu lieu en plein centre-ville de Tel-Aviv, dans une artère très fréquentée, une veille de week-end.
Il faut se souvenir que, pendant les douze ans où il a été au pouvoir, Benjamin Netanyahu s'est toujours positionné comme un protecteur de l'État israélien et il s'est souvent vanté de ses atouts sécuritaires. Par effet ricochet, ces attaques donnent donc l'impression d'une défaillance sécuritaire pour la coalition Naftali Bennett. On sait que d'autres députés de la coalition de Bennett hésitent à changer de camp. Ces événements peuvent donc leur donner l'impulsion. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si ce dernier a réagi très fermement vendredi, en donnant carte blanche aux forces de sécurité.
En 2021, des heurts en cette période du ramadan avaient entraîné onze jours de guerre entre le Hamas et Israël. Craignez-vous que ces attaques entraînent une nouvelle escalade de tensions dans la région ?
Selon moi, ces attaques ne sont pas surprenantes. Elles s'inscrivent dans un cycle de violences qui est en cours depuis des années où les attentats arrivent par vagues et la tension retombe d'elle-même au bout de quelques semaines. C'est juste une preuve que le statu quo régional ne fonctionne pas sur le long terme.
Dans ce cas précis, tout est effectivement aussi exacerbé par l'arrivée de la période du ramadan, un moment toujours propice aux tensions. Mais selon moi, le danger principal est que ces attaques en entraînent d'autres, dans une sorte de mimétisme terroriste, jusqu'à ce que la situation s'apaise d'elle-même.
L'an dernier, le Hamas s'était lancé dans la guerre car il voulait justement sortir de ce statu quo. Cette fois-ci, il n'a aucune volonté d'escalade, il est affaibli et stratégiquement perdu. Certes, lui et le Jihad islamique ont salué l'attaque de jeudi, mais ils sont globalement restés en retrait. Et Mahmoud Abbas a, lui, condamné les attaques, ce qui est un fait rare.
Cependant, la réponse sécuritaire de Naftali Bennett m'inquiète. Il a décidé de limiter les déplacements entre la Cisjordanie et Israël. S'il va encore plus loin, et leur interdit l'accès à la mosquée Al-Aqsa en pleine période de ramadan, cela pourrait en revanche accentuer les tensions régionales et mettre le feu aux poudres.
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En Israël, Naftali Bennett et sa coalition perdent leur majorité au Parlement
Israël : au moins deux morts dans une nouvelle attaque armée à Tel-Aviv, le tireur abattu
Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie
Le Monde
Soutien massif à l’économie
Editorial du « Monde ». Les actionnaires font parfois preuve de davantage de bon sens que les conseils d’administration. Celui de Stellantis a décidé d’appliquer à son PDG, Carlos Tavares, un mécanisme de rémunération qui défie la pesanteur. Le dirigeant du constructeur automobile issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler pourrait toucher plusieurs dizaines de millions d’euros en fonction de l’atteinte d’objectifs qui lui ont été fixés d’ici à 2028.
Sur la seule année 2021, la rémunération de Carlos Tavares s’élève à 19 millions d’euros. Les actionnaires réunis en assemblée générale, mercredi 13 avril, ont, à la surprise générale, voté contre ce dispositif, au moment où il est demandé aux salariés de redoubler d’efforts pour accomplir la transition vers le véhicule électrique.
Les compétences du dirigeant ne sont pas en cause. Sous sa direction, le groupe a su mener à bien une fusion compliquée dans un contexte chahuté en raison de la crise sanitaire. En 2021, l’entreprise a ainsi dégagé 13 milliards d’euros de profits, faisant de Stellantis l’un des constructeurs les plus rentables au monde.
Carlos Tavares, directeur général de Stellantis : sa rémunération estimée à 66 millions d’euros choqueMais, quand l’évolution de la rémunération de M. Tavares atteint des niveaux stratosphériques, celle des salariés reste strictement encadrée. Alors que le rythme d’inflation atteint déjà 4,5 % en France, les ouvriers se sont vu attribuer une hausse de 2,8 % ainsi qu’une prime d’intéressement et de participation d’environ 4 000 euros.
Qu’un dirigeant soit généreusement payé peut paraître légitime, lorsque les résultats sont au rendez-vous. Ce qui l’est moins, ce sont les politiques de rémunération qui donnent le sentiment qu’il n’y a pas de limites à la valeur du mérite. Il s’agirait de récompenser des compétences exceptionnelles dans un marché très étroit du recrutement des dirigeants. Mais la loi de l’offre et de la demande n’autorise pas tous les excès. La preuve : au titre de 2021, le patron de Toyota touche six fois moins que M. Tavares et celui de Volkswagen deux fois moins. Stellantis a préféré s’aligner sur les niveaux en vigueur aux Etats-Unis, où presque tout est permis.
Automobile : les résultats record de Stellantis, fruits de la rude méthode TavaresUne entreprise ne peut pas être déconnectée du contexte social dans lequel elle évolue. Si certaines ont été capables d’afficher de solides performances en sortie de crise sanitaire, elles ne le doivent pas seulement à leur direction mais aussi au soutien massif à l’économie, grâce à l’argent public.
Cette polémique tombe mal. Les milieux économiques s’inquiètent à raison des conséquences d’une victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle le 24 avril. Cette perspective devrait inciter les administrateurs à ne pas nourrir davantage le populisme ambiant en faisant preuve de modération dans les politiques de rémunération des dirigeants.
Les mégaprofits du CAC 40 et le débat récurrent sur le partage des bénéficesLes actionnaires de Stellantis ont eu cet éclair de lucidité. Mais leur avis n’est que consultatif, selon le droit néerlandais, la société étant enregistrée aux Pays-Bas. Il y a six ans, ceux de Renault s’étaient déjà prononcés contre la rémunération de Carlos Ghosn proposée par le conseil d’administration, qui avait passé outre ce refus. Ce simulacre de démocratie actionnariale est d’autant plus choquant que l’Etat est présent au capital des deux constructeurs. Malgré son opposition à ces rémunérations, il est réduit à l’impuissance.
Dans un contexte de montée des inégalités et de hausse des prix qui rend la question du pouvoir d’achat inflammable, les sommes proposées par le conseil de Stellantis ne sont pas seulement indécentes, elles sapent notre contrat social. Le capitalisme voudrait scier la branche sur laquelle il est assis qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
Le Monde
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Le journaliste et Nobel de la paix Dmitri Mouratov, la résistance à tout prix face au Kremlin
Publié le : 08/04/2022 - 16:26
Stéphanie TROUILLARD
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Le journaliste russe Dmitri Mouratov a annoncé avoir été attaqué, jeudi, par un inconnu l'ayant aspergé d'un produit rouge dans un train. Prix Nobel de la paix 2021, le rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta avait récemment annoncé mettre aux enchères sa médaille en faveur des réfugiés ukrainiens. Malgré les menaces, il se bat depuis les années 90 pour la défense de la liberté de la presse dans son pays.
Le visage et le t-shirt maculés de peinture rouge. Le journaliste russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, s'est photographié dans les toilettes du train dans lequel il se trouvait, jeudi 7 avril.
"Un inconnu a attaqué le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov dans le wagon d'un train", a annoncé le journal sur sa chaîne Telegram cliché à l'appui.
"Ils ont versé de la peinture à l'huile avec de l'acétone dans le compartiment. Les yeux me brûlent terriblement. Dans le train de Moscou à Samara. Le départ a déjà été retardé de trente minutes. Je vais essayer de me laver", a également expliqué Dmitri Mouratov, prix Nobel de la paix 2021, cité dans cette publication. "Il [l'agresseur, NDLR ] a crié 'Mouratov, c'est pour nos gars'", a-t-il ajouté.
❗️Неизвестный напал на главреда «Новой газеты» и лауреата Нобелевской премии мира Дмитрия Муратова прямо в вагоне поезда pic.twitter.com/xrhR62zJts
April 7, 2022Une deuxième photo accompagnant ce message montre un compartiment de train couchette éclaboussé par une grande quantité de liquide de couleur rouge sang. "Mouratov a obtenu les premiers soins médicaux et a pris son train pour aller voir sa mère (...). Nous recherchons le criminel qui a fait ça", a également déclaré sur Twitter Kirill Martinov, l'ancien adjoint de Dmitri Mouratov. La police a indiqué avoir ouvert une enquête et rechercher deux hommes pour cette attaque, selon l'agence TASS.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé sur Twitter un acte "inacceptable" et "une nouvelle attaque envers la sécurité des journalistes et la liberté d'informer en Russie". "L'UE continuera de soutenir le journalisme indépendant russe", a-t-il affirmé. Comme en écho, les journalistes de la publication exilés à l'étranger ont annoncé, jeudi, le lancement d'une nouvelle publication Novaïa Gazeta Europe en plusieurs langues, dirigée par Kirill Martinov, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une filiale du journal d'origine mais bien d'une initiative indépendante.
Nobel Peace Price laureate & @novaya_gazeta chief editor Dmitry Muratov was attacked in Moscow. This is completely unacceptable and yet another assault on safety of journalists and media freedom in #Russia. The EU will continue supporting Russian independent journalism.
April 7, 2022"Les conditions d'une censure militaire"
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias russes sont en effet de plus en plus muselés par le Kremlin. Pilier du journalisme d'investigation, Novaïa Gazeta avait ainsi annoncé, fin mars, suspendre ses publications en ligne et au format papier en Russie, après avoir reçu un deuxième avertissement du gendarme des télécoms russe, Roskomnadzor, pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".
"Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns les autres", avait écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal. Selon lui, sa rédaction a poursuivi son travail pendant 34 jours "dans les conditions d'une censure militaire". Depuis le début de l'invasion, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués en Russie. En mars, les autorités ont également voté plusieurs lois réprimant ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit.
Novaïa Gazeta faisait figure de dernier bastion de la presse libre encore en activité. Dmitri Mouratov n'avait pas hésité à annoncer, le 22 mars dernier, qu'il souhaitait mettre aux enchères sa médaille de prix Nobel au profit des réfugiés ukrainiens. Le rédacteur en chef avait indiqué dans un communiqué qu'il voulait ainsi aider "les civils réfugiés, les enfants blessés et ceux malades qui ont besoin d'un traitement urgent".
Informer malgré les risques
À 60 ans, Dmitri Mouratov est une immense figure du journalisme russe. Né en 1961 à Samara, dans le sud-est de la Russie, il obtient son premier poste dans un journal dans les années 80 après avoir servi dans l'armée. Il découvre sa vocation de journaliste en travaillant à la pige pour quelques publications locales pendant ses études de philologie à l'Université d'État de Moscou.
Après avoir fait ses armes au sein du quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, il participe, en 1993, à la fondation de Novaïa Gazeta, avec notamment le soutien financier du dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, lui-même prix Nobel de la paix. Sous la houlette de Dmitri Mouratov, Novaïa Gazeta, qu'il dirige de façon quasi continue depuis 1995, s'impose en machine à scoops.
Corruption, affaires impliquant le pouvoir : ce journal se penche sur tous les thèmes délicats, y compris ceux qui, avec l'arrivée à la présidence de Vladimir Poutine en 2000, deviennent inabordables pour les autres médias, notamment la guerre en Tchétchénie. Plus récemment, Novaïa Gazeta a enquêté sur les mystérieux mercenaires du groupe Wagner, des soldats de l'ombre de la Russie, ou la répression des homosexuels en Tchétchénie, s'attirant les foudres du dirigeant de cette république du Caucase russe, Ramzan Kadyrov, connu pour sa brutalité.
Cet engagement a coûté la vie à six de ses collaborateurs, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, connue pour ses critiques de la guerre sanglante du Kremlin en Tchétchénie et assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble. Les commanditaires de ce crime n'ont toujours pas été identifiés. Ébranlé par ce meurtre, Dmitri Mouratov avait envisagé de fermer le journal, qui lui semblait "dangereux pour la vie des gens". Mais face à la détermination de sa rédaction, il avait finalement décidé de continuer.
Un prix Nobel de la paix
Ce travail d'investigation a aussi valu à la rédaction de Novaïa Gazeta plus de soixante récompenses, dont le prix Pulitzer. Dmitri Mouratov a surtout reçu, en octobre dernier, le prix Nobel de la paix aux côtés de la journaliste philippine Maria Ressa pour "leur combat courageux pour la liberté d'expression".
[A LA UNE A 18H] Le prix Nobel de la paix a récompensé deux journalistes d'investigation, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, consécration d'une liberté de la presse menacée de toutes parts dans ces pays et au-delà #AFP pic.twitter.com/RiKIlLQfA4
October 8, 2021Ironie du sort, le Kremlin avait salué à cette occasion le "courage" et le "talent" de Dmitri Mouratov. "Nous pouvons féliciter Dmitri Mouratov. Il travaille en continu en suivant ses idéaux, en les conservant. Il est talentueux et courageux", avait déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Lors de son discours de réception du Nobel, prononcé le 10 décembre, le rédacteur en chef avait pour sa part dédié son prix à Novaïa Gazeta et à ses collaborateurs assassinés pour leur travail et leurs enquêtes. "Ce prix est également destiné aux collègues vivants, à la communauté qui remplit son devoir professionnel", avait-il insisté.
"Nous grognons et mordons. Nous avons des crocs et une poigne. Mais nous sommes la condition du mouvement en avant. Nous sommes l'antidote contre la tyrannie", avait-il clamé avant de conclure : "Je veux que les journalistes meurent vieux".
Avec AFP
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Le prix Nobel de la paix attribué aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov
GUERRE EN UKRAINE
Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication
Le Monde
Nouvelle phase militaire
Chronique. Au moins, les choses sont claires. A son tour, le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a fait le voyage à Moscou, lundi 11 avril, dans l’espoir que, représentant un pays non membre de l’OTAN, il pourrait arracher quelque chose, un cessez-le-feu, une concession peut-être, à Vladimir Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine. Lui aussi s’est cassé les dents. Cela « n’a pas été une visite amicale », a-t-il reconnu sur le chemin du retour. Cet entretien, « dur », avec un président russe « massivement pénétré d’une logique de guerre » l’a rendu « plutôt pessimiste ».
Le chancelier autrichien à Moscou « pour confronter Vladimir Poutine aux réalités de la guerre »Il y a de quoi. Les crimes de guerre commis par l’armée russe dans les environs de Kiev ont marqué un tournant. Même le président français Emmanuel Macron, adepte du maintien du fil du dialogue avec M. Poutine envers et contre tout, ne lui a plus parlé depuis le 29 mars. Mais surtout, sept semaines après son déclenchement, la guerre russe en Ukraine est entrée dans une nouvelle phase, militaire, idéologique et géopolitique. Et l’acte II de ce drame européen s’annonce plus dur encore.
Guerre en Ukraine : à Boutcha, la plongée en enfer de la rue Ivana-FrankaAprès l’échec du scénario initial de l’opération éclair qui visait à renverser le pouvoir à Kiev et à prendre le contrôle du pays, Moscou a modifié sa stratégie. Les forces russes qui devaient prendre Kiev, mises en échec par la résistance ukrainienne, se sont repliées. Le Kremlin veut éviter l’enlisement dans une guérilla sur un territoire trop vaste et rebelle.
L’action est à présent concentrée sur l’Est et le Sud-Est, plus proches des bases de la Russie. Pilonnée depuis des semaines, Marioupol est sur le point de tomber. L’armée russe prépare une offensive sur l’ensemble du Donbass ; elle va y affronter les troupes ukrainiennes les plus aguerries et les mieux équipées. Vladimir Poutine, expliquent ses thuriféraires à Moscou, a besoin d’une victoire pour sa parade du 9 mai, célébration traditionnellement grandiose de la victoire de la « grande guerre patriotique » : un trophée ukrainien de l’« opération militaire spéciale » arriverait à point nommé. Mardi, le président russe a estimé que les négociations avec l’Ukraine étaient « dans l’impasse » ; « l’opération sera donc menée à son terme ».
Le massacre de Kramatorsk soulève l’indignation internationaleNouvelle phase idéologique
De Moscou émanent ces dernières semaines des textes et interviews de plus en plus enflammés sur les raisons de l’opération russe. On exhume un livre prémonitoire de 2006, « Le Troisième Empire. La Russie comme elle devrait être » (non traduit), écrit par Mikhaïl Iouriev, ancien vice-président de la Douma disparu en 2019, qui décrit avec une étonnante précision la guerre de Géorgie en 2008, l’annexion de la Crimée et l’occupation de Donetsk et de Louhansk en 2014, puis l’invasion actuelle de l’Ukraine. L’ouvrage, notent ceux qui l’ont lu et commenté, est un modèle de « médiévalisme postsoviétique, une idéologie anti-occidentale et antidémocratique qui assigne à la “civilisation orthodoxe russe” un rôle dominant sur l’Europe et les Etats-Unis ».
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Le Monde
Capacités de stockage
Comme un feu de forêt, l’inflation ne connaît ni frontières ni zone protégée. Une fois la bonne température dépassée, plus rien ne peut arrêter les flammes. La hausse des prix a atteint 8,5 % aux Etats-Unis en mars 2022, du jamais-vu depuis 1981. Parti des matières premières, l’incendie se propage désormais à toute l’économie. D’abord par l’intermédiaire de la hausse des prix du carburant. Les compagnies aériennes ont relevé le tarif des billets, Uber celui des courses et Fedex des livraisons.
Il ne manquait plus que le principal propagateur de la hausse des prix dans le pays, Amazon. L’empereur du commerce en ligne a annoncé une hausse de 5 % du tarif de ses livraisons appliqué à tous les vendeurs qui commercent sur sa plate-forme, c’est-à-dire une bonne partie du commerce de détail aux Etats-Unis. Déjà pénalisés par leurs propres problèmes logistiques et de matières premières, les marchands de tables de jardin, de jouets, de brosses à dents ou de plats cuisinés vont devoir faire valser les étiquettes ou perdre de l’argent.
Dans une lettre à ses clients professionnels, Amazon justifie cette mesure par la hausse des prix des carburants, bien sûr, mais aussi par les investissements considérables consentis durant la crise pour augmenter ses capacités de stockage et de livraison, qui se sont concrétisées par l’embauche de 750 000 employés. Un chiffre colossal à la mesure de la puissance désormais d’Amazon.
La victoire inattendue d’un mouvement syndical parti de la base chez Amazon, à New YorkElle justifie également la hausse par celle du salaire de ses ouvriers, dont le minimum est passé de 15 dollars (environ 13,7 euros) à 18 dollars à l’automne 2021, face, notamment, aux pénuries de main-d’œuvre. Le piège de l’inflation est donc en train de se refermer : l’inflation fait monter les salaires, qui font monter les prix, qui avivent les revendications salariales dans un pays déjà au plein-emploi, etc.
Plus de 50 % des marchandises vendues sur le site d’Amazon le sont par des commerçants tiers
Mais tout le monde n’a pas la chance d’Amazon, celle de l’acteur dominant sur son marché et qui donc peut répercuter ses coûts. La plate-forme représente près de 40 % des ventes de commerce en ligne aux Etats-Unis. En grande partie parce qu’elle a généreusement accueilli, dès ses origines, tous ses concurrents qui souhaitaient profiter de sa logistique. Un pari jugé insensé il y a vingt ans et qui prend tout son sens aujourd’hui. Plus de 50 % des marchandises vendues sur son site le sont par des commerçants tiers. Progressivement, la firme de Jeff Bezos leur a proposé de prendre en charge leur logistique, la livraison, puis leur informatique. A des prix défiant toute concurrence. Une armée d’obligés qui représente le quart de l’e-commerce en Amérique et qui doit aujourd’hui avaler les hausses successives sans avoir eux-mêmes le pouvoir de les répercuter à leurs clients.
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Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Pierre Bouvier, Solène L'Hénoret, Clémence Apetogbor et Anna Villechenon
- Le ministère de la défense russe a reconnu avoir évacué la totalité de l’équipage du croiseur Moskva, que les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir touché avec des missiles Neptune mercredi soir. « Le croiseur lance-missiles Moskva a été sérieusement endommagé du fait d’une détonation de munitions causée par un incendie », a annoncé le ministère de la défense, cité par l’agence de presse d’Etat TASS. Le ministère a, par ailleurs, déclaré qu’une enquête était en cours pour déterminer les causes de l’incendie, se gardant de faire le lien avec les activités militaires ukrainiennes.
- Une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, a été annoncée par la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, jeudi sur Telegram.
- Les Etats-Unis annoncent une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars comprenant 18 obusiers M777, des pièces d’artillerie de dernière génération, 300 drones Switchblade, 500 missiles Javelin et « des milliers d’autres systèmes antichars ». Les Etats-Unis avaient jusqu’ici rechigné à livrer les équipements lourds demandés par les Ukrainiens, craignant d’alimenter les tensions entre Washington et Moscou.
- Dans le même temps, Washington défendait l’emploi du terme « génocide » par le président, Joe Biden, pour nommer les opérations russes en Ukraine. « Je pense qu’une fois que nous aurons pu réunir toutes les preuves, nous allons finir par arriver à la même conclusion que le président Biden, car ce qui se passe sur le terrain n’est pas un accident », a déclaré sur la chaîne CNN la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.
- L’Ukraine réfute la chute de la ville de Marioupol. Plus d’un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans la ville de Marioupol, port stratégique de la mer d’Azov, assiégée depuis des semaines, a affirmé le ministère de la défense russe. Mais Oleksiy Arestovych, conseiller du président ukrainien, a déclaré sur Facebook qu’une centaine de militaires, membres d’unités de marine, avaient effectué une percée et rejoint le régiment Azov. Il a ajouté que la ville de Marioupol n’était pas totalement sous contrôle des troupes russes. Cette information n’a pas pu être vérifiée.
- Le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, se rend à Kiev jeudi, ont annoncé ses services, pour discuter de « la manière dont l’Irlande peut continuer à fournir un soutien politique, sécuritaire et humanitaire à l’Ukraine ».
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Factuel. Guerre en Ukraine : les armes qui ont fait la différence
Reportage. Dans Kherson occupée par la Russie, le dilemme d’une population épuisée
Décryptages. La Finlande fait un premier pas vers une candidature à l’OTAN
Chronique. « La diplomatie que préconise Marine Le Pen correspond à ce que souhaite la Russie de Poutine »
Portrait. L’arrestation de Viktor Medvedtchouk, député prorusse et ami de Poutine, un symbole fort pour les Ukrainiens
Podcast. Guerre en Ukraine : les réponses du « Monde » à vos questions
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
L'Humanité
Essai Entre rêves et luttes, une science-fiction pour la liberté
Prescription cultureAlain NicolasUtopie, dystopie : les fictions que nous lisons ou visionnons évoquent de plus en plus souvent un état du monde qu’il faut redouter, parfois espérer. Les films, séries, BD ou romans qui font notre quotidien soit proposent une extrapolation de notre présent, soit nous plongent dans un univers-île, sans dire comment on est arrivé là. Dans le premier cas, la prolongation des processus en cours – écologiques, politiques, militaires – mène à une catastrophe que l’œuvre décrit, introduisant éventuellement les luttes qui peuvent l’éviter, voire conduire à un avenir meilleur. Dans le second, l’état futur est posé comme menace ou objectif à atteindre, mais c’est précisément un « non-lieu ». Ce qui compte, nous dit Alice Carabédian dans Utopie radicale, c’est que l’utopie agit comme un « appel au changement ».
Son ouvrage vise à clarifier ce qu’est, et n’est pas, l’utopie, pour en faire naître tout le potentiel critique et créatif. L’utopie n’est pas le progrès tel qu’on le concevait, pensée d’un état qu’on atteindrait par le développement économique et scientifique. La science-fiction repose, à l’origine, sur cette fascination pour l’innovation futuriste, perceptible dans le « solutionnisme » technophile opposé, par exemple, aux alertes climatiques. L’utopie se veut à la fois « critique acerbe d’un réel injuste » et créative doublement, par « l’invention d’une société radicalement autre » et une méthode « brouillant les frontières entre réel et fiction ».
C’est là que la science-fiction fait son entrée, avec ses possibilités illimitées de figuration de l’impossible. Au-delà de certains modèles convenus dont elle fait la critique, l’autrice avance que la SF « peut beaucoup plus pour décloisonner nos imaginaires politiques ». Et elle le montre par une analyse précise de nombreuses œuvres cinématographiques et littéraires, en particulier celles d’Ursula Le Guin et Iain Banks. L’énergie qui porte l’écriture d’ Utopie radicale autant que l’ampleur de ses références font prendre conscience que ce livre manquait.
Littératurescience-fictionutopieFéminisme Le Figaro
Cannes 2022 : pour Thierry Frémaux, «le cinéma n'est pas mort, à condition qu'il se réinvente»
Olivier DelcroixENTRETIEN - Le délégué général du Festival de Cannes commente la sélection officielle de cette 75e édition, qui se tiendra du 17 au 28 mai.
La traditionnelle conférence de presse du 75e Festival de Cannes à l'UGC Normandie, à Paris, aura permis à Pierre Lescure (dont c'est la dernière année en tant que président) et Thierry Frémaux de dévoiler la sélection officielle des 47 films en compétition, du 17 au 28 mai. L'occasion d'une entrevue avec un délégué général prolixe et combatif.
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LE FIGARO. – Quand connaîtra-t-on le nom du président du jury ?
Thierry FRÉMAUX. – Bientôt. Depuis la fin de la pandémie, tout le monde s'est replongé dans le travail, que ce soit pour faire du cinéma mais aussi des séries ou des films prévus pour les plateformes… Nous nous y sommes pris dès novembre dernier. Penelope Cruz a été envisagée – elle nous a promis de le faire un jour. Mais elle prépare le tournage du film de Michael Mann sur le biopic d'Enzo Ferrari avec Adam Driver.
Le nom du cinéaste Asghar Farhadi (Une séparation ) circule…
En effet. Il devait faire partie du jury il y a deux ans. L'an dernier, il tournait son film et n'a pas pu venir. Être président du Jury à Cannes nécessite une cuisine particulière. Bien sûr la pandémie a beaucoup perturbé le calendrier de tout le monde. La situation ne cesse d'évoluer.
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Vincent Lindon aussi a été évoqué…
C'est une autre rumeur. Il en a la légitimité, la notoriété internationale. Mais avant tout, nous souhaitions dévoiler la sélection officielle 2022.
On note la présence de deux films ukrainiens en sélection officielle. Cannes s'engage ?
Ces films sont là avant tout pour leurs qualités propres. Nous connaissons le travail de Sergei Loznitsa depuis longtemps, (Une femme douce, Donbass). Avec Histoire naturelle de la destruction, documentaire sur le bombardement par les Alliés des villes allemandes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il pose la question du droit d'utiliser la population civile comme ressource de guerre. Butterfly Vision, le premier film du jeune Maksim Nakonechnyi, traite lui du retour dans le Donbass d'une femme agent de renseignement, capturée, torturée, puis relâchée. On pourrait presque croire que le film a été tourné il y a une quinzaine de jours.
Aucun film de la compétition en 2021 n'a passé la barre des 500.000 spectateurs en salles en France. Alors que Parasite , la Palme d'or de Bong Joon-ho, frisait les 2 millions d'entrées en 2019. Cette désaffection du public est-elle due à la pandémie ou à la sélection ?
La pandémie a eu un effet évident sur la défection du public en salle. Il n'est pas sûr que Parasite franchirait aujourd'hui la barre des deux millions d'entrées. Actuellement, quelque chose se passe à la croisée de l'état du cinéma d'auteur, de l'état du public vis-à-vis de ce cinéma face aux franchises et aux gros films de studio… Sans oublier les plateformes. Quand les gens voient des séries de quinze heures durant un week-end, on peut penser que leur désir de fiction soit assouvi pour quelques jours.
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Trois réalisatrices seulement en compétition (Valeria Bruni-Tedeschi, Claire Denis, et Kelly Reichardt)…
Je ne suis pas sûr qu'il faille continuer à avoir une vision comptable de la présence des réalisatrices dans la sélection. L'an dernier, la Palme d'or a été remportée par Julia Ducourneau avec Titane. Tang Yi a gagné la Palme d'or du court-métrage avec Tous les corbeaux du monde. Kira Kovalenko a reçu le Prix Un certain Regard avec Les poings desserrés. Antoneta Alamat Kusijanovic la Caméra d'or pour Murina. Tous les prix ont été remportés par des réalisatrices. Les choses évoluent.
Vous n'avez toujours pas trouvé d'accord avec Netflix.
En 2017, Cannes a été précurseur en sélectionnant Okja de Bong Joon-ho et The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach, deux films Netflix. Mais notre règle est que les films de la compétition sortent en salle en France. Or, ça n'est pas la pratique de Netflix. Nous continuons de dialoguer. Le film le plus célèbre de cette année, Don't Look up ! a créé une certaine effervescence sur Netflix. Cela a duré une semaine mais cela aurait duré plus si le film était sorti en salles. Regardez, on parle encore de Parasite. Le cinéma n'est pas mort ! Mais à condition qu'il se réinvente aussi en se penchant sur son propre écosystème et en allant chercher de nouveaux publics.
Le film d'ouverture, Z (comme Z), de Michel Hazanavicius, met en scène le tournage d'un film. Une mise en abyme que l'on retrouve dans plusieurs œuvres de la sélection...
J'ai le sentiment que ce film assez fou va arriver à Cannes avec sa petite légende. En tout cas, c'est un film programmatique, en ce sens qu'il met en scène une équipe de cinéma en train de tourner un film de zombies, bientôt menacé par de vrais zombies. C'est surtout un film qui exalte la passion du cinéma. Un cinéma fait avec des bouts de ficelles, mais fait ensemble, par une équipe. Cette mise en abyme est en effet assez présente à Cannes cette année. C'est également le cas d'Irma Vep d'Olivier Assayas.
David Cronenberg, James Gray, Claire Denis... Découvrez la sélection du 75e Festival de Cannes
Plus de réalisatrices, des tapis rouges garnis de stars, des films ukrainiens, une sélection de renouveau, voici toutes les promesses qui attendent les festivaliers du 17 au 28 mai prochains.
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Decision to leave de Park Chan-Wook, Les crimes du futur de David Cronenberg ou encore Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne... Retrouvez tous les longs-métrages qui devront séduire le jury de cette 75e édition, du 17 au 28 mai.
Kirill Serebrennikov, bête noire du Kremlin, de retour au Festival de Cannes
Parti s'installer à Berlin, après un passage à Paris, le cinéaste russe, longtemps interdit de sortie de Russie, briguera la palme d'or avec Tchaïkovski's wife, film historique sur le mariage désastreux du compositeur de l'époque romantique.
L'Humanité
Sciences Dans les coulisses d’un psy, pour lever les appréhensions de la thérapie !
Prescription cultureAnna MussoQuand faut-il consulter ? Comment choisir son thérapeute et sa psychothérapie ? Que signifie le silence d’un psy ou son refus de poser un diagnostic ? Quand faut-il interrompre sa prise en charge ? À la fois pratique, sensible et incarné, le nouvel ouvrage du psychologue, psychanalyste et écrivain Samuel Dock répond aux questions que l’on peut se poser avant, pendant et après une thérapie.On démarre souvent un travail thérapeutique lorsque tous les autres espoirs ont été déçus. Mais si les discours « psy » sont omniprésents dans la société et la consultation psychothérapeutique peut-être plus démocratisée aujourd’hui, le soin psychique conserve toujours la même opacité. Un mystère qui peut dissuader de s’y engager ou même pousser un patient à supporter une thérapie inféconde.
En dévoilant les coulisses de ses consultations et en présentant des séances réelles avec ses patients, Samuel Dock propose aux lecteurs une boussole pour s’orienter dans cette aventure afin de soulager ses souffrances, dépasser ses résistances et accéder ainsi à une meilleure connaissance de soi.
Essais Le Figaro
Week-end de Pâques : un vendredi classé rouge sur la route dans le sens des départs par Bison Futé
Samedi est également classé rouge dans le Grand Ouest et le Nord dans le sens des départs. Lundi sera orange dans celui des retours.
Attention, week-end «difficile» sur les routes à prévoir. Pour ce week-end de Pâques, Bison Futé a classé ce vendredi 15 avril rouge dans le sens des départs. Samedi, le trafic est classé orange au niveau national mais rouge dans le Grand Ouest et le Nord. Des bouchons sont enfin attendus lundi dans le sens des retours, puisqu'il est classé orange sur tout l'Hexagone.
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Dans le détail, c'est ce vendredi que les difficultés s'annoncent les plus importantes. «De nombreux bouchons sont attendus pour quitter les grandes métropoles», met en garde Bison Futé, qui prévoit une circulation «très difficile sur les autoroutes A7 et A9 en direction du sud et sur l'A13 vers la Normandie». En Ile-de-France, il faut s'attendre à un trafic très dense «dès la fin de matinée sur les autoroutes A6b et les rocades (BP et A86) qui rejoignent les autoroutes A6 et A10», et ce «jusqu'en milieu de soirée».
Samedi, «les départs se feront principalement dans la matinée et jusqu'à la fin de l'après-midi», indique Bison Futé. Les bouchons seront concentrés sur les grands axes vers la Normandie et la Bretagne (A13, A11, N12, N157) et vers la Méditerranée (A7, A8, A9, A61). Du côté de l'Ile-de-France, les automobilistes devront prendre leur mal en patience dès le début de la matinée, «en direction des barrières de péage des autoroutes A10 et A6». L'autoroute A13, qui relie Paris à Caen passant par Rouen, s'annonce chargée dès le milieu de la matinée.
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Dimanche est classé vert dans le sens des départs comme des retours. Et en ce lundi férié, des ralentissements apparaîtront dans le sens des retours à la fin de la matinée, «près des zones côtières», et «se rapprocheront petit à petit des grandes métropoles», précise Bison Futé. Fin des difficultés à prévoir vers 20h aux abords des métropoles en région. En Ile-de-France, celles-ci dureront «tout au long de l'après-midi jusque tard dans la soirée sur les autoroutes A10, A6 et A13».
Une réforme est-elle inévitable pour équilibrer le système des retraites ?
LA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron affirme qu'il faut relever l'âge de départ à 65 ans pour combler le déficit des retraites, alors que Marine Le Pen affirme qu'il «n'y a pas de sujet» de financement du système. Alors, qui a raison ?
Indépendance énergétique : peut-on compter sur la production de pétrole et de gaz français ?
FOCUS - La France dispose de ressources en hydrocarbures qu'elle exploite depuis l'après-guerre, mais elle reste très loin de pouvoir répondre elle-même à ses besoins énergétiques. Le cadre législatif empêche une plus grande exploration des sols.
Réforme des retraites : Emmanuel Macron «prêt à discuter» et ouvert à un référendum
Le président-candidat se dit également disposé à «ouvrir la porte» à un report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans plutôt que 65 ans.
Regarder la vidéo Le Figaro
La barbarie, socle de la guerre russe
Isabelle LasserreANALYSE - La politique de terreur est non seulement permise, mais aussi théorisée par certains idéologues proches du Kremlin.
Toutes les guerres sont dures et violentes, mais celle d’Ukraine l’est particulièrement. Des viols par centaines, des exécutions sommaires de civils - jusqu’à 400 cadavres découverts à Boutcha, au nord de Kiev -, des corps suppliciés, abattus d’une balle dans la nuque ou dans le dos, des fosses communes, des déportations de femmes et d’enfants en Russie, des camps dans lesquels sont triés les Ukrainiens jugés «russifiables» et ceux qui ne le sont pas, des élites politiques locales enlevées ou assassinées…
À Boutcha, à Irpin, à Vorzel, bientôt sans doute à Marioupol, dans toutes les localités qui ont été occupées par les forces russes apparaissent les mêmes scènes d’horreur. Tout, les images aériennes, les conversations interceptées par les services de renseignements allemands, les témoignages, les vidéos prises par les habitants, montrent que les violences ont été commises intentionnellement.
Tournant dans la guerre
«Ce ne sont pas des bavures dues aux militaires mais une politique délibérée de rééducation par la terreur du peuple ukrainien», prévient la spécialiste Françoise Thom dans un article publié par Desk Russie. La terreur de masse imposée par les forces russes en Ukraine répond à la nécessité d’aller vite, pour offrir aux Russes une victoire militaire à l’occasion des célébrations de la «Grande guerre patriotique», la victoire contre les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, organisées chaque année le 9 mai sur la place Rouge. Le fait de viser des civils délibérément pour terroriser la population peut permettre d’accélérer le tempo de la guerre et de vider les villes plus rapidement de leurs forces vives.
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À cet égard, la nomination du général Alexander Dvornikov, surnommé le «boucher de Syrie pour la brutalité avec laquelle il a mené la guerre russe à Alep en 2015 et 2016, à la tête des opérations militaires en Ukraine, n’est pas de bon augure. Elle s’ajoute à la participation des miliciens de Wagner et des Tchétchènes du dictateur Kadyrov, connus pour exécuter les basses œuvres du Kremlin.
Le régime est sans doute également motivé par le désir de vengeance des Russes, qui ont été arrêtés aux portes de Kiev par la résistance ukrainienne. La politique de terreur est permise enfin par la culture de l’armée russe, où les actes de violence et de cruauté sont la règle. Mais elle est aussi théorisée dans les écrits de certains idéologues proches du Kremlin et par l’ancien président Dmitri Medvedev, qui appellent à la «désukrainisation» du pays et militent pour l’effacement de son histoire et de son nom, car l’Ukraine est pour Vladimir Poutine une création «artificielle».
Briser la société
Dans les années 1930 déjà, Staline avait, avec l’Holodomor, tenté d’exterminer les Ukrainiens par la faim. La grande famine avait fait environ 5 millions de morts. «L’objectif politique de Vladimir Poutine n’est pas seulement l’occupation des terres ukrainiennes, mais l’extermination et l’expulsion massive du peuple ukrainien , affirme le journaliste Vitaly Portnikov dans Desk Russie.
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Le parallèle avec la guerre menée par les Serbes en Bosnie dans les années 1990 est de plus en plus frappant. Soutenus par le président de Serbie, Slobodan Milosevic, allié de Moscou, les Serbes de Bosnie s’étaient livrés à une épuration ethnique des Croates et surtout des Bosniaques. Le viol y avait été perpétré de manière systématique, utilisé comme une arme de guerre destinée à briser la société, à faire régner la terreur et à encourager le départ des victimes (entre 20.000 et 50.000) et de leurs familles. Le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie avait considéré que le massacre de Srebrenica, à l’est de la Bosnie, où 8000 hommes et adolescents bosniaques avaient été tués par les hommes du général serbe Ratko Mladic, était un génocide.
La justice internationale déterminera, après enquête, comment qualifier les crimes d’Ukraine. Mais en attendant, ils ont d’ores et déjà marqué un tournant dans la guerre. Emmanuel Macron, qui garde au nom de l’Europe un contact téléphonique régulier avec Vladimir Poutine, n’a plus parlé au président russe depuis la découverte des cadavres de Boutcha. L’enjeu de la guerre dépasse largement la confrontation entre Moscou et Kiev. L’Ukraine, qui se considère comme le rempart de l’Europe, rappelle qu’elle lutte au nom des valeurs de l’UE et de la démocratie.
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Certains pays, depuis la découverte des crimes commis dans la banlieue de Kiev, ont commencé à livrer des chars et des systèmes de défense aérienne aux Ukrainiens. Quant à la capitale, Kiev, elle est devenue «the place to go» pour les responsables européens, qui y défilent les uns après les autres. Combien de temps réussiront-ils à rester en dehors de la guerre si les crimes de masse se multiplient?
En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?
En Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De nombreux rassemblements pro russes se sont tenus ce week-end dans le pays, à l’initiative de la communauté russophone.
Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
DÉCRYPTAGE - Le repli des Occidentaux offre un boulevard aux marques chinoises mais Huawei joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé, alors que de nombreux composants des téléphones restent sous licence américaine.
L'Humanité
Roman graphique On se lève et on se barre
Prescription cultureKareen JanselmeQui est l’autre ? L’amour rend-il aveugle ? Peut-on prévenir une relation toxique ? Cléo, une autrice de bande dessinée française expatriée au Québec (toute ressemblance avec la dessinatrice serait fortuite…), file le parfait amour avec Charles. Mais une histoire ancienne concernant son petit copain l’inquiète. Le doute s’immisce et sa stratégie perverse lui apparaît. Or, Cléo ne s’isole pas. Elle écoute ses amies et fait confiance à ses sœurs. Assumer un départ, se retrouver, s’ouvrir à nouveau… Dans ce deuxième roman graphique, Mirion Malle retranscrit en BD une expression désormais célèbre : « On se lève et on se barre. » Après Adèle Haenel se levant à la cérémonie des césars 2020 pour refuser la comédie consacrant le pouvoir patriarcal, après Virginie Despentes retranscrivant la scène avec ses mots puissants, Mirion Malle dessine des femmes « fatiguées, tannées, épuisées », qui décident de partir. Elle réinterroge les relations femmes-hommes du quotidien, casse le cycle des violences et réintroduit de la douceur dans un bel imaginaire.
L’autrice avait décrit avec pudeur la dépression dans sa première création de fiction, C’est comme ça que je disparais. Cette deuxième œuvre imaginée (elle a par ailleurs illustré de nombreux livres didactiques à la Ville brûle) ne quitte pas l’univers de l’introspection, mais son crayonné est plus vif, en mouvement, et la couleur s’invite. Du gris au violet-orangé, l’espace se réchauffe au cours du temps, comme Cléo auprès de ses nouvelles frangines qui accueillent l’étrangère tranquillement. Après un mémoire sur le cinéma et une collaboration avec la critique Iris Brey sur le regard féminin à l’écran, Mirion Malle se serait attelée à un scénario de long métrage… Un film pour bientôt ?
roman graphiquebande dessinéeFéminisme France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.
Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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RD Congo : en Ituri, la "psychose totale" après de nouvelles attaques des ADF
Publié le : 14/04/2022 - 18:28Modifié le : 14/04/2022 - 18:30
Maëva Poulet
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Plus d’une trentaine de personnes ont été tuées dans des attaques dimanche 10 et lundi 11 avril en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Des images montrent des corps étendus sur le bord d’une route près de la ville de Komanda, des maisons incendiées et des centaines de villageois fuyant l’insécurité. Ces attaques ont été menées par des rebelles islamistes d’origine ougandaise - connus sous le nom de Forces démocratiques alliées (ADF) - qui ont prêté allégeance à l’organisation État islamique (EI). Nos Observateurs craignent que les violences asphyxient économiquement la région.
Les corps sans vie d’une dizaine de personnes ont été découverts lundi 11 avril sur le bord d’une route dans le village de Mangusu, à cinq kilomètres de Komanda, dans la province de l’Ituri. Des vidéos ainsi que des photos, parvenues à notre rédaction et publiées sur les réseaux sociaux, révèlent l’horreur de la scène : certains de ces villageois ont été attaqués à l’arme blanche et ont des cordes autour de la taille. Un homme a encore une machette plantée dans le dos.
Selon le baromètre sécuritaire du Kivu, un groupe de chercheurs présents dans les zones de conflits dans l’est de la RD Congo, ce sont au moins 18 civils qui ont été assassinés lundi 11 avril à Mangusu. Neuf personnes ont également été tuées dans la localité de Shauri Moya la vieille, dimanche 10 avril, et quatre personnes ont été retrouvées mortes près d’un pont, selon un représentant de la Croix-Rouge locale.
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Cette série d’attaques a été revendiquée lundi 11 avril par la cellule de communication de l’organisation État islamique (EI), comme le signale sur Twitter Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements jihadistes. L’EI affirme avoir tué dix civils à Mangusu ainsi qu'un militaire, et avoir incendié des "échoppes tenues par des chrétiens". Dans son communiqué, l’organisation détaille un total de neuf attaques menées contre des chrétiens entre vendredi 8 et lundi 11 avril à Komanda et dans plusieurs villages de l’Ituri ainsi que près de Beni, dans la province voisine du Nord-Kivu.
#RDC #Congo l’#EI revendique depuis vendredi dernier 9 attaques entre #Beni & l’#Ituri visant les forces armées et les chrétiens. Dont une dans une localité frontalière avec l’#Ouganda. Les maisons des chrétiens qui brûlent dans une des localités de l’Ituri. pic.twitter.com/uhXzLqIjwv
April 11, 2022"On a vu les rebelles débarquer sur le pont Ituri"
Patrick (pseudonyme), qui travaille dans le secteur forestier près de Komanda, a été témoin de l’incursion des rebelles au niveau du pont Ituri le 11 avril et a vu les corps gisant le long de la route à Mangusu.
Lundi, vers 8 heures du matin, j’ai pris la route depuis le village où je travaille, vers Komanda. Pour rejoindre Komanda, je dois traverser le pont Ituri. C’est là que j’ai pu voir de nombreux déplacés venant dans notre direction. On entendait des coups de feu. On a appris que des rebelles avaient attaqué Mangusu [village situé derrière le pont, NDLR]. On a attendu et vers 10 heures, on a vu les rebelles débarquer sur le pont Ituri. Chacun a pris la fuite. On a entendu des coups de feu. Des maisonnettes ont été brûlées, pour effrayer les gens, au niveau du pont Ituri. Les FARDC [Forces armées de la République démocratique du Congo, NDLR] n’étaient pas là. Nous avons fait demi-tour.
Les rebelles ont semé le désordre pendant près d’une heure au niveau du pont Ituri. Puis ils ont pris une autre route, accessible seulement à pied, et ils ont disparu dans les forêts. Aux alentours de 14 heures, on a repris la route pour Komanda. C’est là qu’on a vu les corps à Mangusu. C’était simplement de paisibles citoyens.
Des images diffusées par l'EI au niveau du pont Ituri
Des images de propagande diffusées par l’EI montrent des rebelles sur le pont traversant la rivière Ituri, sur la route reliant Mambasa à Komanda. C’est sur cette route et près de ce pont que se trouvait notre Observateur Patrick, qui a confirmé à notre rédaction que les images de l’organisation (voir ci-dessous) ont bien été prises sur le pont Ituri et dans les villages à proximité.
L’unique @obretix aka the wizard a trouvé le pont pic.twitter.com/QH1Q8PtgoV
April 11, 2022Dans l’est de la RDC, l’EI a constitué une partie de sa branche en Afrique centrale (ISCAP) grâce à l’allégeance prêtée à son organisation en 2019 par les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé islamiste d’origine ougandaise.
Les ADF commettent depuis 2014 des exactions d’une extrême violence sur des civils congolais, principalement dans le Nord-Kivu. Cette province et celle de l’Ituri sont placées depuis mai 2021 sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui donne plein pouvoir aux militaires et vise à mettre fin à l'activité des groupes armés. La lutte contre les ADF s'est encore intensifiée avec le lancement d'une opération militaire conjointe ougando-congolaise fin novembre 2021. Mais l'insécurité continue de régner.
"C’est la politique de l’envahissement : faire peur aux autochtones et les pousser à laisser leur milieu par force"
Marc (pseudonyme), qui travaille également sur l’axe Mambasa - Komanda, a envoyé à la rédaction des Observateurs de France 24 des images des villages dévastés lundi 11 avril. Il s’inquiète pour l’approvisionnement de la ville de Bunia, chef-lieu de l’Ituri, situé à un peu plus de 70 km au nord de Komanda :
Les attaques augmentent dans l’Ituri et la population vit dans une psychose totale. Il y a eu un peu d’accalmie en janvier et février, mais ça revient. Dans la zone élargie autour de Komanda, les attaques des ADF durent depuis 2020 et elles avaient lieu surtout en périphérie. À Komanda même, les attaques ont commencé vraiment entre septembre et décembre 2021.
La montée en puissance de ces attaques semble être liée aux opérations militaires pour les repousser de Beni (Nord-Kivu). Les ADF semblent donc se déverser chez nous, en Ituri. On ne voit pas encore l’effectivité de la mutualisation entre les deux armées, congolaise et ougandaise. Dans la zone de Komanda, il y a seulement les FARDC qui opèrent.
"La population des champs se déplace et les villageois ne peuvent plus travailler"
En novembre et décembre, les attaques ont touché l’axe Beni-Komanda et la population a vidé cette zone. Or, c’était un axe important pour ravitailler la ville de Bunia en produits champêtres et forestiers comme le bois de chauffe et le charbon. La route Mambasa-Komanda est alors devenue l’axe principal de ravitaillement de Bunia. Mais après les dernières attaques, la population des champs se déplace et les villageois ne peuvent plus se donner à leurs activités champêtres.
Peut-être les ADF veulent-ils couper la ville de Bunia de ses axes d’approvisionnement ? Ce que je comprends de ces attaques, c’est la politique de l’envahissement : faire peur aux autochtones et les pousser à laisser leur milieu par force.
Les ADF, apparues en Ouganda en 1995, sont aujourd’hui considérées comme le groupe armé le plus meurtrier de l’est de la République démocratique du Congo. Depuis 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l’EI, et les ADF renouvellent régulièrement, vidéo à l'appui, leur allégeance à l’organisation.
#RDC #Congo allégeances au nouveau calife de l’#EI, le commandant qui s’exprime présente comme Abou Abdel Rahman al-Mouhajir est probablement #Baluku pic.twitter.com/GDx67SDfng
April 1, 2022Au mois de mars, 52 personnes avaient déjà été tuées dans des attaques attribuées aux ADF contre plusieurs villages de l'Ituri. Le 25 décembre 2021, à Beni, dans le Nord-Kivu, un kamikaze a fait exploser sa bombe dans un restaurant où plus d’une trentaine de personnes célébraient Noël, six sont mortes.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : RD Congo : nouvel attentat à Beni, où les habitants vivent "la peur au ventre"
Le bilan de l’ensemble des attaques de ce groupe, qui opère généralement dans des zones peu accessibles et des forêts denses, est toutefois difficile à obtenir. Selon le bureau des droits de l’homme des Nations Unies, entre janvier 2019 et juin 2020, 1 066 civils ont été tués dans le Nord-Kivu et l’Ituri. L'épiscopat congolais estime qu'au moins 6 000 personnes ont été tuées depuis 2013.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Après la revendication d’une attaque près de Béni, que sait-on du groupe État islamique en RD Congo ?
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Les armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
Publié le : 13/04/2022 - 17:03
La ville ukrainienne de Marioupol est sur le point de tomber aux mains des Russes, après un siège brutal qui dure depuis plus de 40 jours. De récentes accusations faisant état d'une attaque chimique suscitent des craintes dans la ville convoitée par le Kremlin.
Après plus de 40 jours passés à défendre la ville assiégée de Marioupol, la 36e brigade des marines de l'armée ukrainienne a publié, lundi 11 avril, un message alarmant sur Facebook. "Aujourd'hui sera probablement le dernier combat, car les munitions s'épuisent", a-t-elle écrit. "Certains [d'entre nous] vont mourir, d'autres seront capturés. Je vous supplie de vous souvenir des Marines."
Mercredi, le ministère russe de la Défense a annoncé que plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans cette cité portuaire du sud-est de l'Ukraine. Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense a dit, de son côté, n'avoir aucune information à ce sujet.
Lors des six dernières semaines, les forces russes se sont efforcées d’encercler et d’étouffer Marioupol. Les couloirs humanitaires ont été bloqués. Des civils ont été attaqués. Des écoles et des hôpitaux ont été bombardés. Les images satellites montrent une ville, autrefois florissante, réduite à l’état de ruine.
Selon son maire, Vadym Boychenko, 90 % des infrastructures de Marioupol ont été détruites et le nombre de morts pourrait dépasser les 20 000. Le 11 avril, il a déclaré que les cadavres "tapissaient les rues".
Le même jour, une nouvelle menace a fait surface. Le Régiment Azov, un bataillon nationaliste intégré à l’armée ukrainienne, a indiqué qu'un drone russe avait largué une "substance toxique" sur les troupes et les civils à Marioupol, provoquant chez eux une insuffisance respiratoire et des problèmes neurologiques. "La menace des armes chimiques est réelle, confie Katarzyna Zysk, experte russe en stratégie militaire, interrogée par France 24. La population civile et le gouvernement ont de bonnes raisons d'en avoir très peur".
Éviter une " humiliation insupportable"
L'utilisation d'armes chimiques a été interdite par la communauté internationale après la Première Guerre mondiale. Une interdiction renforcée par des accords signés en 1972 et en 1993 qui interdisent leur développement, leur stockage ou leur transfert.
Par conséquent, l'utilisation par la Russie d'armes chimiques en Ukraine serait un crime de guerre, qu'elle pourrait toutefois être prête à commettre. "La Russie est en train de perdre cette guerre, cette humiliation est insupportable et inacceptable pour les autorités russes", poursuit Katarzyna Zysk. "Les armes chimiques aideraient tactiquement à gagner des batailles, mais aussi à exercer une pression psychologique sur le gouvernement ukrainien pour qu'il cesse de résister et pour le forcer à accepter les conditions de la Russie pour mettre fin au conflit".
L’usage de l’arsenal chimique pourrait également permettre de mettre rapidement fin au conflit à Marioupol. "Il est militairement logique que la Russie cherche à prendre Marioupol aussi rapidement que possible, car cela lui permettrait de libérer beaucoup de forces pour l'offensive prévue dans la région de Donetsk", explique Marc-Michael Blum, expert en armes chimiques et ancien directeur de laboratoire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), joint par France 24.
Une attaque chimique au grand jour et à grande échelle risquerait de provoquer une nouvelle indignation de la communauté internationale, déjà hostile à la Russie. Mais une attaque ciblée et à petite échelle serait beaucoup plus difficile à prouver, surtout dans une zone inaccessible et coupée du monde comme Marioupol.
"Dans cette ville, nous avons une petite poche de résistance ukrainienne qui est isolée du monde", souligne Marc-Michael Blum. Selon lui, "il n'y a aucune chance" que les personnes touchées par une attaque chimique se rendent dans un hôpital où des échantillons puissent être prélevés. "Il est plus probable qu'elles soient capturées ou tuées par les Russes, ajoute l’expert. Il y a donc des raisons de penser que la Russie est en capacité de dissimuler l'utilisation d'armes chimiques, car nul ne peut prouver que cela s'est bel et bien produit". Cependant, Marc-Michael Blum est sceptique au sujet de l'attaque chimique signalée par le Régiment Azov.
Un manque de preuves
De son côté, le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré, mercredi, qu'il n'était pas possible de tirer des conclusions définitives sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques par les forces russes à Marioupol, notant qu'il n'était pas possible de mener une véritable enquête dans la ville portuaire assiégée.
En effet, prouver qu'une attaque chimique a eu lieu est un processus long et compliqué, similaire à celui d'autres crimes de guerre. Des échantillons doivent être prélevés et analysés sur place, en même temps que doivent être récoltés des témoignages, des vidéos, des photographies et autres documents. "Ce n’est qu’une fois que vous avez la preuve de l’utilisation d’une arme chimique que vous pouvez aller plus loin et vous demander quelle partie en a fait usage. Mais l’étape de l'attribution est encore plus difficile", révèle Marc-Michael Blum. "La quantité d'informations réellement crédibles [en provenance de Marioupol] est encore très limitée".
Le fait qu'officiellement, la Russie ne possède pas d'arme chimique complique encore les choses. Moscou a signé en 1993 la Convention sur les armes chimiques, entrée en vigueur en 1997, interdisant aux signataires de stocker, développer ou utiliser des armes chimiques. Le 27 septembre 2017, l'OIAC a vérifié l'élimination totale des stocks d'armes chimiques déclarés par la Russie.
Sauf que depuis, plusieurs attaques chimiques de faible ampleur ont été attribuées à la Russie en raison de la présence avérée de l'agent neurotoxique russe Novitchok. Il s'agit notamment des attaques contre le leader de l'opposition russe Alexei Navalny, en 2020, et contre l'ancien officier militaire russe et agent double des services de renseignement britanniques, Sergueï Skripal, et sa fille, Ioulia Skripal, en 2018.
La Russie est également soupçonnée d’être impliquée dans des attaques chimiques de plus grande envergure en Syrie et en Tchétchénie, mais ces suspicions n’ont pu être prouvées. "Nous manquons d'informations crédibles indiquant que la Russie dispose encore de stocks importants, c'est-à-dire de tonnes d'agents de guerre chimique, explique Marc-Michael Blum. Mais est-ce une possibilité ? C'est un grand pays et les autorités ont l'habitude d'essayer de tricher en contournant les conventions qu’elles ont signées".
Le "déni plausible" et le doute
Pour sa part, Moscou soutient que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie a été mise en scène par des services de renseignement occidentaux ou qu'elle est le fait des forces d'opposition. Si les forces russes devaient utiliser des armes chimiques en Ukraine, Katarzyna Zysk s'attend à des affirmations similaires. "Il y a quelques semaines, la rhétorique russe a fait surface au sujet dit des 'biolabs' en Ukraine, qui vise essentiellement à dire que si une attaque chimique se produit, cela pourrait être le fait des Ukrainiens, indique-t-elle. Cela crée le doute et les conditions d’un déni plausible". Le concept du "déni plausible" permet de nier toute intervention directe et d’entretenir le flou autour de la chaîne de commandement afin de se dégager de toute responsabilité.
Avant même le début de l’invasion de l’Ukraine, le ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, avait déclaré, en décembre, que des fournisseurs de l’armée américaine faisaient entrer en Ukraine des chars "remplis de composants chimiques non identifiés" pour "provoquer" la Russie. Le 9 mars, Washington avait averti que la Russie pourrait utiliser des armes chimiques en Ukraine et en attribuer l’usage aux États-Unis dans le but de justifier son invasion du pays. "Dans le cas de Marioupol, on peut aussi observer la situation dans laquelle se trouve l'autre camp, ajoute Marc-Michael Blum. L'Ukraine est dans une situation désespérée, y a-t-il donc un intérêt pour des parties ukrainiennes à rendre compte d’une attaque chimique qui n'a jamais eu lieu ?"
Le Régiment Azov, qui a signalé l'attaque à Marioupol, est farouchement anti-russe et était à l'origine une milice paramilitaire à tendance néo-nazie, formée pour lutter contre combattre les forces pro-russes dans le Donbass à partir 2014. Il n’en reste pas moins que son annonce faisant état d'une attaque chimique a provoqué une réponse rapide du gouvernement britannique. "Si des armes chimiques sont utilisées, alors le président Poutine devrait savoir que toutes les options possibles sont sur la table quant à la manière dont l’Occident pourrait réagir", a déclaré le ministre britannique des Forces armées, James Heappey.
Volodymyr Zelensky a lui aussi saisi l'occasion, mercredi, pour exhorter les dirigeants occidentaux à "agir maintenant" afin d'empêcher une future attaque chimique de la part de la Russie. Les États-Unis ont eu une réaction plus mesurée. Alors que Joe Biden a accusé le président russe de "génocide" en Ukraine, la Maison Blanche a déclaré que les allégations d'utilisation d'armes chimiques n'avaient pas été vérifiées - bien qu'elle se soit dit préoccupée par le fait que Vladimir Poutine puisse franchir le pas.
"Cela pourrait être le sort d'autres villes"
Depuis six semaines, les nouvelles en provenance de Marioupol sont dominées par des récits de destruction. L'Ukraine a accusé la Russie d'avoir provoqué une crise humanitaire dans la ville en bloquant les couloirs qui auraient permis l'entrée de fournitures essentielles et d’aides médicales ou encore la fuite de ses habitants. Ceux qui ont réussi à s'échapper ont décrit des scènes "pires que dans un film d'horreur".
Que des armes chimiques aient été utilisées ou pas, la menace d'une telle attaque qui plane depuis des mois exacerbe la peur au sein de la population ukrainienne. "Il y a un fort élément psychologique, estime Katarzyna Zysk. La menace des armes chimiques est très effrayante."
Créer la crainte d'une attaque chimique, même sans en faire l’usage, pourrait être un dernier moyen pour les forces russes de tenter de casser le moral des civils et des troupes à Marioupol et dans le reste de l'Ukraine. D'un autre côté, une attaque de ce type serait un moyen pour l’armée russe de semer encore plus la peur et de "nettoyer" rapidement la ville. Ce faisant, elle s'adjugerait une victoire importante aux yeux de Vladimir Poutine et s'offrirait une position stratégique lui permettant de bloquer l'accès des Ukrainiens à la mer d'Azov.
Les deux options semblent servir les intérêts du Kremlin. La seule certitude semble être que Marioupol tombera bientôt, et l’étendue des destructions envoie un message clair dans ce sens. "Marioupol est un avertissement pour les autorités ukrainiennes, conclut Katarzyna Zysk. Il dit : 'Regardez ce que nous faisons ici, cela pourrait aussi être le sort d'autres villes'".
Article adapté de l'anglais - Retrouvez ici la version originale.
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LE FIL DU 13 AVRIL
"Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée
Le fil du 12 avril
Ukraine : des négociations avec Moscou "extrêmement difficiles", Joe Biden évoque un "génocide"
CRIMES DE GUERRE
Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
Le Figaro
Sur la trace des bijoux ecclésiastiques
Elodie BaërdENQUÊTE - Où se fournissent le pape et ses prélats en bagues et croix pectorales? Quels sont les usages, les tendances, les grandes heures et les plus beaux modèles arborés par les dignitaires religieux? À l’occasion de Pâques, levons le voile sur ce sujet riche et très peu exploré.
Parmi les trésors du Musée de Cluny à Paris, qui rouvrira bientôt ses portes, figurent, à la fin du nouveau parcours, deux anneaux pontificaux spectaculaires. En cuivre doré richement ouvragé, rehaussé d’un quartz rectangulaire, ces deux bagues du XVe siècle ayant appartenu respectivement à Paul II et Sixte IV ne peuvent échapper au regard du visiteur tellement leur taille est imposante. Le cartel précise qu’elles sont faites pour être portées sur des gants. Ces bagues d’apparat, de toute beauté, tranchent avec les modèles contemporains, que l’on remarque au cou et aux mains des dignitaires religieux aujourd’hui, beaucoup plus discrets qu’au Moyen Âge, surtout depuis l’élection du pape François, apôtre de la sobriété.
À lire aussiLe pape François réforme la curie romaine
N’y voyez rien de trivial, mais les bijoux ecclésiastiques répondent eux aussi à des modes, des tendances. À travers les siècles, ils furent longtemps révélateurs du pouvoir (politique) de l’Église en Europe, de l’origine souvent aristocratique de ses dirigeants. Leur style aujourd’hui est désormais très lié à l’esprit du chef du Vatican. Alors que le pape actuel prône le minimalisme, les modèles plus riches étaient mieux acceptés du temps de son prédécesseur, Benoit XVI. Les usages ont surtout changé après le concile Vatican II et la simplification du rite. À sa clôture en 1965, l’initiateur de cette assemblée d’évêques, le pape Paul VI, offre d’ailleurs un anneau conciliaire à tous les participants. Une bague en or, gravée de trois niches figurant le Christ au centre, saint Pierre et saint Paul de chaque côté, surmontés d’une croix, qui marque la fin des modèles empierrés. La majorité des évêques et des cardinaux aujourd’hui portent un anneau simple. Même si certains se laissent encore tenter par une améthyste (violette, la couleur des évêques) ou arborent un rubis (rouge, couleur des cardinaux).
«Certains prêtres, surtout à Rome, regrettent un peu la disgrâce de ces signes extérieurs, note un habitué du Vatican. Le pape François, lui, a gardé sa croix simple d’évêque, en argent, mais d’autres cardinaux continuent d’arborer des pendentifs plus cossus. Au même titre que la soutane, elle fait partie des attributs portés au quotidien, elle n’est pas facultative. Elle encombre d’ailleurs certains dans la vie de tous les jours. Il n’est pas rare, dans Rome, de croiser des prêtres qui la rangent dans leur poche de chemise. Le cardinal Lustiger, à Paris, lui, avait résolu ce problème en la portant en broche. Il a fait des émules.»
Tous ces dignitaires religieux, du pape aux évêques en passant par les cardinaux et les abbés de monastère, doivent donc porter au quotidien deux insignes marquant leur charge: un anneau et une croix pectorale. La bague pastorale, glissée à l’annulaire de la main droite, signifie la fidélité du prélat à l’église, son union avec Dieu. Dans le cas des cardinaux, un anneau (dit cardinalice) est offert par le souverain pontife au cours du consistoire pendant lequel il «crée» les nouveaux impétrants. Le pape, lui, revêt ce qu’on appelle l’anneau du pêcheur, qui est détruit officiellement à sa mort, et figure souvent saint Pierre sur une barque jetant à l’eau un filet. Il possède également une bague pontificale portant ses armes.
De l’orfèvrerie à la joaillerie
De ces bijoux quotidiens, comme de ceux réservés à certaines grandes célébrations, comme le fermail (sorte d’agrafe) ou les épingles de pallium, les prêtres ne parlent quasiment jamais, dédaignant ce sujet jugé frivole. Il est difficile donc d’identifier leur provenance, d’autant qu’il n’y a pas vraiment de fournisseurs officiels, comparable à un Gammarelli, le tailleur du pape bien connu des esthètes du monde entier pour ses chaussettes rouges. «Quand un évêque est nommé, il se rend plusieurs fois à Rome avant son ordination, c’est souvent là qu’il se procure son “équipement” et choisit une croix et un anneau, raconte Alberto Fabio Ambrosio, frère dominicain, professeur de théologie, qui donne des conférences au Collège des Bernardins sur les liens entre mode et religion. Il y a une multitude de boutiques pour cela autour du Vatican, Borgo Pio notamment, une rue parallèle à la Via Della Conciliazione, en face de la basilique Saint-Pierre.» Plusieurs boutiques y ont développé une offre accessible (beaucoup de modèles sont en vermeil, c’est-à-dire une base d’argent recouverte d’or) et de bonne facture, relayées sur des sites de vente en ligne. L’église n’échappe pas au développement de l’e-commerce. Certains noms reviennent toutefois régulièrement dans les hautes sphères, comme celui des frères Savi, maîtres orfèvres spécialisés depuis vingt ans dans la joaillerie ecclésiastique.
En France, l’offre s’avère beaucoup plus confidentielle. C’est souvent le métier d’orfèvre et la fabrication d’objets liturgiques qui ouvrent la voie, comme ce fut le cas pour la maison Mellerio, devenue l’une des rares à travailler pour l’Église. «Notre métier d’origine, l’orfèvrerie, mais aussi la foi revendiquée de la famille Mellerio, qui est convaincue de faire ainsi rayonner la religion catholique, font que tout au long du XIXe siècle les commandes de prélats sont extrêmement nombreuses», explique aujourd’hui Laure-Isabelle Mellerio, à la tête de l’entreprise restée familiale depuis quinze générations. Elle a retrouvé dans les archives de somptueuses bagues volumineuses et ouvragées, serties d’aigue-marine, de citrine, de rubis, d’émeraude. Une tradition qui persiste jusque dans les années 1950, et se raréfie ensuite. «Les registres indiquent qu’il s’agit souvent de cadeaux offerts par les familles ou par des soutiens qui lancent une souscription, précise-t-elle. Sont aussi répertoriés des dons de pierres de fidèles, comme pour les couronnes de sanctuaire que nous avons montées par dizaine à partir de gemmes offertes par des paroissiens.»
Des objets admirés
Les modèles de Mellerio sont devenus des objets de collection et ressortent régulièrement aux enchères. «L’antiquaire parisien Yves Gastou, collectionneur de bagues pour hommes (disparu en 2020, NDLR), en possédait plusieurs de ce joaillier, confirme Gislain Aucremanne, historien de l’art, qui a organisé pour l’École des arts joailliers des expositions de ce précieux ensemble comptant plus de 1000 pièces en tout genre. Il racontait d’ailleurs que sa passion pour les bagues était née enfant, quand il allait à la messe et admirait celle de l’évêque de Carcassonne.»
Si les joailliers hexagonaux ne reçoivent plus de commande de cette clientèle, il y a toutefois une figure en France devenue une référence en matière de bijoux sacrés: l’artiste Goudji. Ce Parisien d’adoption, originaire de Géorgie, a dessiné et fabriqué une multitude de croix pectorales et d’anneaux épiscopaux. C’est grâce à des objets liturgiques et à du mobilier pour la cathédrale de Chartres que ce génial artisan s’est fait remarquer, au point de recevoir en 1999 une commande de Jean-Paul II pour un fermail (broche servant à fermer la chape de cérémonie). «Le Vatican m’avait laissé une liberté totale, se souvient-il. En lisant l’Apocalypse de saint Jean, j’ai choisi le thème de la Jérusalem céleste et ses douze pierres précieuses, traversée par un agneau en ivoire.» Le succès fut tel que, entre autres ouvrages, il réitéra pour Benoît XVI en 2007, qui lui commanda une pièce unique en marqueterie de pierres dures figurant une arche de Noé. Divine.
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Le Figaro
On a retrouvé la copie d’Emmanuel Macron au concours général des lycées: «Il cite Emma Bovary, ce n’est pas un hasard»
Par
Sophie de Tarlé •
Publié le 14/04/2022 à 06:00
• Mis à jour le 14/04/2022 à 11:58
Au prestigieux Concours général des lycées de 1994, Emmanuel Macron a planché sur un sujet de composition française plutôt ardu. Une copie où il ne mégote pas sur les citations d’auteurs célèbres.
L’Association des lauréats du Concours général aurait pu faire un effort. Dans la liste des «illustres lauréats» qui ont jalonné son histoire publiée sur son site Internet, on peut lire les noms de Victor Hugo, Alfred de Musset, ou Arthur Rimbaud. Mais pas de trace d’Emmanuel Macron, qui pourtant a gagné un accessit en composition française en 1994, soit la septième place, comme le raconte notre consœur Sylvie Bommel, dans son livre paru en 2019, Il venait d’avoir 17 ans (JC Lattès). Dans le cadre de son enquête, la journaliste a eu accès à sa copie.
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Sylvie Bommel retrace la vie de Brigitte Trogneux, professeur de français à Amiens, et de son élève, passionné de littérature et de théâtre.
«Pour traiter le sujet du Concours général «Lire certes, mais pourquoi relire?», l’élève alors en première à La Providence d’Amiens ne cite pas moins de 32 auteurs, que des hommes (au moins, certains des autres primés ont-ils pensé à Colette, George Sand et Virginia Woolf), dont plusieurs lui sont familiers depuis l’enfance grâce à Manette (sa grand-mère, NDLR): Duhamel, Mauriac, Orwell, Hugo… Il n’a pas oublié non plus ses leçons de latin puisqu’il entame sa conclusion ainsi: «Le mot lire signifie étymologiquement “cueillir avec les yeux” du latin legere (oculis). Peut-on cueillir deux fois une fleur déracinée?».
Un extrait de la copie d’Emmanuel Macron rendue lors du Concours général de 1994.
Voici un extrait de sa copie: «Les raisons qui poussent un lecteur à lire un livre apparaissent relativement variées. Certains veulent revivre le plaisir de la première lecture. Lorsqu’on aime un livre, on l’appréciera toujours. La majorité des gens qui relisent une œuvre cherchent à retrouver ce même moment d’exaltation qui a accompagné leur première lecture. Ils aiment à s’identifier à nouveau à des héros dont le destin s’est vu être parfois le leur. Si personne n’a jamais vécu aussi intensément qu’Emma dans Madame Bovary de Flaubert, les aspirations romantiques, beaucoup ont eu un jour peut être au fond d’eux même seulement un penchant pour le bovarysme. Comme le dit Camus, le roman crée du destin sur mesure. Certains lecteurs voient comme Emma Bovary, un moyen d’évasion à travers le livre».
«Il cite dans sa copie Emma Bovary qui, ce n’est pas un hasard, est aussi le livre préféré de Brigitte», souligne Sylvie Bommel au Figaro Etudiant. Rien d’étonnant, puisque ce chef d’œuvre de la littérature française, trace le destin tragique d’une jeune femme de province mariée à un médecin de campagne ennuyeux, qui trompe son mari. Ce qui ne pouvait faire qu’écho à sa propre vie, elle qui était mariée au très discret André-Louis Auzière, pendant son idylle avec Emmanuel Macron.
«Beaucoup cependant relisent un texte pour l’étudier. Ce sont les littérateurs qui ne lisent pas, mais dépouillent», écrit Emmanuel Macron dans sa copie.
Une seule faute d’orthographe
Et aussi plus loin: «Relire permet de mieux comprendre le sens des événements . La lecture plus attentive et moins romanesque du père Goriot permet de mieux juger du comportement du père de famille, dévoué à ses filles aînées d’un amour paternel qui le rend pathétique, pou les actions de ce personnage sympathique peuvent apparaître douteuses lorsque dans ses attentions pour une de ses filles, il se met à genoux et baise la robe de la jeune fille comme le ferait un amant passioné».
«On remarquera qu’Emmanuel Macron écrit passion avec un seul n . C’est la seule faute d’orthographe de la copie, il la commet à deux reprises», relève Sylvie Bommel.
À VOIR AUSSI - Macron: «Je pense qu’il a quand même beaucoup appris dans sa chair, dans les échanges qu’il a eus avec les Français» selon Fabrice Nodé-Langlois
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France24 - Monde
Colère dans le Michigan après la mort d'un homme noir, tué par un policier blanc
Publié le : 14/04/2022 - 03:30
FRANCE 24
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Patrick Lyoya, un homme noir de 26 ans, a été tué le 4 avril par un policier blanc après un contrôle routier dans le Michigan. La publication de vidéos de la scène, mercredi, ont provoqué des manifestations dans la soirée à Grand Rapids.
Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés dans la soirée de mercredi 13 avril à Grand Rapids, dans le Michigan (nord des États-Unis), après la publication de vidéos montrant la mort d'un jeune homme noir, tué par un policier blanc.
L'une des quatre vidéos du drame survenu le 4 avril montre le policier allongé sur le dos de Patrick Lyoya, âgé de 26 ans, avant qu'il ne lui tire, selon toute vraisemblance, dans la tête.
Une altercation entre Patrick Lyoya et le policier avait éclaté après un contrôle routier, et peu avant le tir, les deux hommes semblaient se débattre au sol pour prendre le contrôle du pistolet électrique du policier. Le nom de ce dernier n'a pas été révélé.
"Une tragédie"
Selon des images de l'antenne locale de la chaîne ABC, plusieurs dizaines de personnes s'étaient rassemblées dans le centre-ville de Grand Rapids, une agglomération du Michigan de quelque 200 000 habitants. Les manifestants portaient des pancartes "Black Lives Matter" ("les vies noires comptent"), et scandaient "pas de justice, pas de paix".
"Je considère cela comme une tragédie", a déclaré mercredi le chef de la police de Grand Rapids, Eric Winstrom, à propos du drame du 4 avril, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle les vidéos ont été dévoilées. "La perte d'une vie, quelles que soient les circonstances, est triste, et je sais que cela aura un impact sur notre ville", a-t-il ajouté.
Le policier a été placé en congés payés en attente des résultats de l'enquête menée par la police de l'État du Michigan, a déclaré Eric Winstrom.
La société américaine a été secouée ces dernières années par les décès d'hommes noirs tués par des policiers, particulièrement après qu'un policier blanc à Minneapolis s'est agenouillé sur le cou de l'Afro-Américain George Floyd en 2020.
Avec AFP
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Le Figaro
En Ukraine, les russophones résistent à Poutine en apprenant l’ukrainien
Le FigaroDe plus en plus d’Ukrainiens donnent des cours de langue à leurs compatriotes russophones. Les mots sont devenus une arme de résistance.
Il n’a aucune expérience de combat, mais, depuis le début de la guerre, Nazar Dantchichine, un jeune universitaire ukrainien, a mis sa connaissance de la langue et de la poésie au service de son pays: deux fois par semaine, il donne des cours d’ukrainien en ligne à ses compatriotes russophones. «Si nous parlons tous ukrainien à l’avenir, nous disposerons d’une arme puissante contre une agression», confie ce chercheur et poète de 30 ans. Une minorité importante d’Ukrainiens ont le russe pour langue maternelle et beaucoup d’autres, notamment dans l’est et le sud de l’Ukraine, le parlent couramment, un héritage de l’ère soviétique.
La langue ukrainienne gagne du terrain
Mais après l’annexion de la Crimée en 2014 et du fait du conflit armé dans l’est avec les séparatistes prorusses soutenus par Moscou, la langue ukrainienne a gagné un terrain considérable et est devenue un élément central de l’unité nationale. Le gouvernement l’a imposée en 2021 en tant que seule langue de communication dans les magasins, restaurants et autres services, sauf demande expresse du client. Le basculement vers l’ukrainien s’est accéléré depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, que Vladimir Poutine a notamment expliquée par la volonté de défendre les droits de la population russophone d’Ukraine. Dans la ville occidentale de Lviv, où l’ukrainien domine, un groupe d’universitaires - dont Nazar Dantchichine - propose désormais des leçons gratuites d’ukrainien.
En trois jours à peine, les organisateurs ont enregistré 1000 inscriptions et n’ont pu satisfaire que 800 demandes, faute de professeurs en nombre suffisant. «Les gens se souviennent que leurs grands-parents et arrière-grands-parents parlaient ukrainien, avant de passer au russe» sous l’Union soviétique, dit-il. «Beaucoup veulent revenir à leur langue d’origine».
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La guerre en Ukraine a déjà fait plusieurs milliers de morts, même si aucun bilan précis n’existe, et forcé des millions de personnes à quitter leur foyer, pour déménager ailleurs en Ukraine ou partir à l’étranger. Tandis que se multiplient les preuves de possibles crimes de guerre perpétrés par l’armée russe, Joe Biden a mercredi accusé Moscou de «génocide» , même si d’autres contestent l’emploi de ce terme. «Il est de plus en plus clair que Poutine essaie de balayer l’idée même qu’on puisse être ukrainien», a affirmé le président américain. Dans les cours donnés par Nazar Dantchinine, sur la base de manuels de l’université nationale polytechnique de Lviv, le poète ukrainien Taras Chevtchenko (1814-1861) ou la chef d’orchestre contemporaine Oksana Lyniv, originaire de Lviv, jouent les premiers rôles.
Volodymyr Krasnopolsky, un universitaire russophone originaire de Lougansk, l’une des principales villes du Donbass, est l’un de ses étudiants. Lorsque les séparatistes prorusses ont pris le contrôle de cette cité en 2014, Volodymyr Krasnopolsky a déménagé dans la petite ville de Roubijné, à une centaine de kilomètres au nord-ouest, restée sous contrôle ukrainien. Mais lorsque Roubijné a été frappée par un missile le 24 février, lui et sa fille étudiante en médecine ont passé deux semaines terrés dans une cave avant de réussir à s’enfuir vers l’ouest. «Il y avait des gens de différentes origines avec nous, mais tous se sentaient ukrainiens», a-t-il expliqué à l’AFP par SMS. «Apprendre l’ukrainien est important pour moi car cela montre à l’agresseur (la Russie, ndlr) que je suis un Ukrainien russophone, issu d’une famille russophone, mais que je n’ai pas besoin de sa protection. J’ai mon propre pays». «Je crois que la nation ukrainienne est en train de se constituer, quelle que soit l’origine des gens», dit-il.
Les mots sont devenus des armes
Ioulia, une directrice d’école et professeur de maths, souligne s’être elle aussi inscrite aux cours après avoir été forcée de fuir les bombardements sur sa ville de Kharkiv, la deuxième plus grande d’Ukraine, en majorité russophone et proche de la frontière russe. «Je compte rentrer dès que possible», dit cette femme de 51 ans, qui enseigne en ukrainien mais parle russe dans sa vie courante. «Je lis et écris couramment l’ukrainien, mais j’ai du mal à l’oral», explique-t-elle. «L’heure est au développement personnel». Sous l’imposant plafond de l’université de Lviv, Irina Farion, une ex-députée et ardente défenseuse de la langue ukrainienne, estime que ces cours gratuits s’inscrivent dans «la bataille permanente des Ukrainiens pour le droit à être ukrainiens».
Les larmes lui montent aux yeux lorsqu’elle raconte avoir entendu que les Russes ont tenté, à Melitopol, une ville du sud de l’Ukraine dont ils ont pris le contrôle au début de la guerre et arrêté brièvement le maire, d’imposer le russe dans les écoles. «Si nous ne défendons pas notre langue, Poutine viendra jusqu’ici, jusque dans ce bâtiment», prédit-elle. En plus des cours en ligne, elle prévoit de donner des cours d’ukrainien aux parents déplacés arrivés de régions russophones, pour qu’ils puissent suivre les devoirs de leurs enfants inscrits dans les écoles ukrainophones de Lviv. «C’est mon front à moi. Les mots sont mon arme», lâche-t-elle.
Et si les champignons pouvaient parler?
Une étude menée par un chercheur britannique révèle que les champignons ont leur propre manière de «s’exprimer».
«Macroner»: ce nouveau mot (pas très flatteur) venu d’Ukraine
Le verbe «macroner», formé sur le nom du président Emmanuel Macron, est de plus en plus populaire chez les Ukrainiens.
Connaissez-vous l'étymologie de ces mots issus du grec et du latin ?
QUIZ – «Télévision», «copain»... Ces mots que les Français utilisent quotidiennement proviennent de langues anciennes qui ont perduré à travers notre français actuel. Connaissez-vous leur origine ? Le Figaro vous propose de tester vos connaissances.
France24 - Monde
À New York, l'auteur présumé de l'attaque dans le métro arrêté
Publié le : 13/04/2022 - 21:31
FRANCE 24
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Fin de cavale du suspect des tirs dans le métro new-yorkais. Un afro-américain de 62 ans, accusé d'avoir utilisé son arme à de nombreuses reprises dans un train mardi, a été arrêté à Manhattan par la police au terme du chasse à l’homme. Il sera poursuivi pour "attaque terroriste" a annoncé un procureur fédéral.
Les autorités new-yorkaises ont arrêté, mercredi 13 avril, l'auteur présumé de l'attaque perpétrée la veille dans une rame de métro de Brooklyn, a annoncé le maire de la ville, Eric Adams. Plusieurs tirs avaient alors été tirés à l'heure de pointe faisant 23 blessés, dont 10 par balles.
Le suspect a été retrouvé à Manhattan, selon la chaîne de télévision NBC, et les autorités de la ville ont annoncé qu'il serait poursuivi pour "attaque terroriste". Il sera poursuivi en vertu d'une loi qui prohibe les "attaques terroristes et autres violences contre (...) des transports en commun", a annoncé un procureur fédéral.
"Il comparaîtra devant un tribunal fédéral de Brooklyn et, en cas de condamnation, encourra une peine de prison à perpétuité", a déclaré le procureur Breon Peace lors d'une conférence de presse.
"Nous allons continuer de resserrer le piège autour de lui et l'arrêter", avait promis dans la matinée le maire démocrate de New York, Eric Adams, attendu au tournant sur le thème de la lutte contre la criminalité, lui qui en avait fait un thème de campagne pour être élu l'an dernier.
La police recherchait depuis plus de 24 heures Frank James, un afro-américain de 62 ans, accusé d'avoir tiré à de nombreuses reprises dans un train de la ligne N, au niveau de la station "36th street", dans le sud de Brooklyn.
Frank Robert James had nowhere else to run or hide — and is now in NYPD custody. The work of our detectives is second to none and the dedication of our patrol officers is never ending. pic.twitter.com/uOXliUvoJ7
April 13, 2022Mercredi, les New-Yorkais avaient reçu sur leur téléphone un message "urgent" leur demandant de livrer tout élément utile aux enquêteurs. Une récompense de 50 000 dollars avait été mise sur la table.
Un suspect connu des services de police
L'homme avait une page YouTube, baptisée "prophetoftruth88" (prophète de vérité) supprimée mercredi matin pour "violation des règles communautaires" du site. Il y a posté de multiples vidéos où on le voit lancer de longues tirades, parfois décousues et véhémentes, dans lesquelles il évoque les questions raciales, l'insécurité à New York, notamment dans le métro, et s'en prend aux personnes homosexuelles, ou au nouveau maire Eric Adams.
Connu des services de police après plusieurs arrestations, il a été arrêté grâce à des signalements.
Pendant que la traque du tireur, décrit comme "dangereux" la veille, se poursuivait, des millions de New-Yorkais reprenaient le métro, l'un des réseaux les plus grands du monde, pour aller au travail, certains postant des selfies sur les réseaux sociaux pour montrer que la vie reprenait son cours normal.
"On ne se lève pas le matin en pensant qu'on ne va pas arriver à la maison ou qu'on va se blesser en y allant. C'est New York, la ville ne s'arrête jamais", a expliqué à l'AFP Sony Washington, une machiniste de 35 ans, tout en s'inquiétant que le suspect soit toujours dans la nature.
"Je fais toujours attention à ce qui m'entoure depuis le 11 septembre (2001). Mais il y a eu plus d'incidents sur les quais récemment, donc je fais plus attention", a ajouté Laura Swalm, 49 ans, qui habite l'État voisin du New Jersey.
Trente-trois balles en une minute
Mardi matin, vers 08h30 (12h30 GMT), à l'heure où les rames de métro sont bondées, l'individu, qui portait un masque à gaz, a allumé deux engins qui ont enfumé le wagon, puis a tiré sur les passagers alors que le train entrait dans la station.
"Nous avons vraiment eu de la chance que cela n'ait pas été beaucoup plus grave", a souligné la cheffe de la police de New York (NYPD), Keechant Sewell, résumant le soulagement des autorités. Le suspect a tiré 33 balles.
"Tout ce que vous voyez, c'est de la fumée noire, et je me suis tourné vers la droite, et j'ai vu ce type avec un masque", a témoigné sur CNN l'une des victimes, Hourari Benkada, depuis son lit d'hôpital.
"La fusillade a duré environ une minute (...). Je n'ai jamais entendu autant de coups de feu sortir d'une arme de poing... (...) Il avait probablement des chargeurs prolongés ou une autre arme à feu", a ajouté cet homme, touché au niveau du genou. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé une arme de poing et trois chargeurs.
L'attaque a eu lieu alors que New York a été confrontée à une hausse de la criminalité depuis la pandémie de Covid-19, le nombre d'homicides passant de 319 en 2019 à 488 en 2021, même si le bilan annuel reste bien en deçà des plus de 2 000 par an enregistrés au début des années 1990.
Les fusillades sont aussi restées en hausse depuis le début de l'année, passant de 260 à 296 au premier trimestre 2022, selon des chiffres de la police, dont certaines ont marqué les esprits, comme la mort, vendredi, d'une adolescente de 17 ans, tuée par balle à la sortie d'un lycée dans le Bronx.
Avec AFP
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New York : au moins 23 personnes blessées après des tirs dans le métro
Deux femmes blessées dans une attaque au couteau au Musée d'art moderne de New York
Plusieurs morts dans un incendie à New York, l'un des pires de l'histoire récente de la ville
Le Figaro
Six ans après la loi prostitution, la difficile prise de conscience des clients
Agnès LeclairDÉCRYPTAGE - Lors des stages de sensibilisation obligatoires émerge une génération d’adeptes d’une pratique «ubérisée».
Ils sont ceux dont on ne parle jamais mais que la loi prostitution a mis à l’amende. Voilà déjà six ans que la France pénalise les clients de prostitués pour l’achat d’actes sexuels. Un texte toujours polémique et très partiellement appliqué, mais une petite révolution qui a fait basculer la France dans le camp des «abolitionnistes».
Sur le terrain, le nombre de clients verbalisés reste faible, aux alentours de 1300 par an selon les dernières données du ministère de l’Intérieur. En parallèle des amendes de 1500 euros, certains d’entre eux suivent un stage de sensibilisation. Une peine complémentaire, ou parfois alternative, qui vise à empêcher la récidive. Encore loin d’être généralisés en France, ces stages offrent cependant une fenêtre inédite sur les profils des hommes qui achètent des actes sexuels.
«L’influence de la culture porno»
En six ans, Frédéric Boisard, chargé de mission à la Fondation Scelles a vu défiler plus de 800 clients dans les sessions de sensibilisation qu’il anime à Pontoise, dans le Val-d’Oise, et à Paris, aux côtés de Rosen Hicher, «survivante de la prostitution». Pour la revue du Mouvement du Nid, association de lutte contre le proxénétisme, il a tenté de dresser leur portrait: «La majorité sont des hommes mariés ou en couple. Nous voyons plus rarement des célibataires. Âgés de 18 à 78 ans, retraités ou actifs, artisans, chômeurs ou chefs d’entreprise: leurs profils sont variés mais la très grande majorité d’entre eux sont insérés socialement», explique-t-il au Figaro.
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Entre Paris et Pontoise, leurs profils diffèrent cependant car les clients ne sont pas interpellés dans le même cadre. Dans la capitale, les «stagiaires» sont plus souvent des quadragénaires, arrêtés à Belleville, alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer dans un immeuble ; ou dans les camionnettes des prostituées de Boulogne ou de Vincennes. À Pontoise, le formateur est confronté à des clients plus jeunes, verbalisés après une prise de rendez-vous sur des sites, des réseaux sociaux ou dans le cadre d’une enquête de police sur la prostitution «logée» en hôtel.
Ces hommes ont grandi avec une image hypersexualisée et dégradée des femmes
«Âgés de 20 à 30 ans, ils consomment une prostitution “Mac Do”. Ils passent commande sur des sites d’annonce où ils font leur “menu” en choisissant des femmes sur photo, avec de multiples critères de sélection comme l’âge, la couleur de la peau et l’origine, raconte Frédéric Boisard. On est en plein dans l’“uberprostitution”, avec des clients qui considèrent les femmes comme des produits.» Régulièrement, la prostituée qui arrive chez eux n’est cependant pas la même que sur la photo. Certaines sont mineures. «En stage, ils se plaignent d’avoir été trompés, comme si on leur avait servi le mauvais menu au restaurant», ajoute-t-il.
Chez les plus jeunes, adeptes du sexe tarifé, «l’influence de la culture porno» joue un rôle important, confirme François Roques, directeur de l’association pour le contrôle judiciaire en Essonne (ACJE 91). «Ces hommes ont grandi avec une image hypersexualisée et dégradée des femmes», souligne ce pionnier des stages de sensibilisation.
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Dépit, honte, colère et déni… Aux premières heures de ces stages de sensibilisation, tous expriment cependant les mêmes émotions. «Ils arrivent avec beaucoup de défenses et ont tous des justifications à leur comportement, souvent les mêmes», explique-t-il. Et de citer, en vrac, leurs phrases type: «c’était la première fois», «c’est un besoin vital», «nous aidons ces filles à vivre»… «C’est facile de les mettre face à leurs contradictions. Au fond, ils savent bien que c’est un acte qui n’est pas anodin et qui est difficile à assumer», juge François Roques.
La confrontation avec le récit d’anciennes prostituées est également un moment décisif de la formation. La «leçon» est-elle suffisante pour empêcher la récidive? «Je pense qu’une grande partie d’entre eux ont arrêté, répond le formateur. D’autant qu’ils n’ont en général pas commis d’autres infractions et n’ont pas envie de se retrouver à nouveau dans cette situation.» «Bien sûr, certains jouent un rôle, reconnaît Frédéric Boisard. Mais nous voyons bien que d’autres sont touchés et craquent parce qu’ils ont compris la violence de leurs actes.»
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La Loire-Atlantique lutte contre le «michetonnage» des adolescentes
Dans 90% des cas, il s’agit de jeunes femmes, âgées de 14-15 ans lors des premiers faits de prostitution et de 16-17 ans au moment de la prise en charge.
Mila: nouveau procès et torrent de haine en ligne
Six personnes comparaissent les 11 et 12 avril pour harcèlement moral et menaces de mort sur la jeune femme.
Des députés proposent une loi pour reposer en paix avec son animal de compagnie
Une trentaine de députés souhaitent autoriser les propriétaires d'animaux de compagnie qui le souhaitent à se faire enterrer avec l'urne funéraire de leur ancien compagnon de vie.
Le Figaro
Quand des milliers de vendeurs en colère ferment boutique sur Etsy
Sabrina PonsDepuis lundi, ils se livrent à un bras de fer inédit contre le géant de la tech, spécialisé dans la vente d'objets faits main. En cause, une augmentation des frais de commission.
Vent de «no clic» sur la plateforme Etsy. Lundi 11 avril, des milliers de vendeurs de la plateforme numérique américaine spécialisée dans le vintage et les créations faits main ont entamé une semaine de «grève» en fermant temporairement leur boutique virtuelle. Une colère massive organisée pour protester contre la hausse des frais de transaction (la deuxième en quatre ans) tout juste mise en place par le géant de la tech. Les frais de commission facturés au vendeur étant passés de 5% à 6,5%, soit une augmentation de 30%. S'ils ne sont pas directement impactés, les clients sont également priés de jouer le jeu, invités à boycotter la plateforme en signe de solidarité.
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L'épisode est inédit pour Etsy l'Américaine, installée dans le quartier de Brooklyn à New York, la Mecque des hipsters. Cette gigantesque foire numérique à l'artisanat (ainsi qu'aux produits vintage et aux fournitures créatives), fait face aux protestations de ses utilisateurs qui regrettent de voir «s'éloigner la vision fondatrice» du site marchand. Lancée en 2005 par trois jeunes New-Yorkais souhaitant surfer sur la tendance du do-it-yourself, Etsy est arrivée en Bourse dix ans plus tard. Et a poursuivi sa campagne auprès des investisseurs, faisant valoir un capitalisme socialement responsable. Dès lors, la plateforme a avancé une vision commerciale ambitieuse, tout comme une volonté de soutenir l'artisanat sur fond de bienveillance, d'idéalisme et de sincérité, ses valeurs pionnières. L'affaire prospère, explose même pendant le Covid, période où elle enregistre des bénéfices records avec la montée en flèche des ventes de masques. Mais tout cela ne se fait pas sans grogne. En 2013, bon nombre d'utilisateurs de la première heure montrent des signes avant-coureurs de déroute quand Etsy autorise ses vendeurs créateurs à fabriquer leurs produits dans une usine, à condition qu'ils soient à l'origine du design. Quatre ans plus tard, l'irritation monte d'un cran lorsque la plateforme abandonne sa certification B-corp, label américain très exigeant qui certifie les entreprises à but lucratif répondant aux plus hauts standards d'impact social et environnemental, de gouvernance éthique et de transparence envers le public. Certains regrettent alors les valeurs éthiques des débuts.
Revenus grignotés
Vendeuse de robes sur Etsy depuis 2007, Kristi Cassidy est l'une d'eux. Dans une pétition qui récolte à ce jour plus 76.000 signatures, elle explique : «Au lieu de récompenser les vendeurs dont le travail acharné a permis à Etsy de devenir l'une des entreprises technologiques les plus rentables au monde, Etsy nous exploite, nous ignore et nous traite avec condescendance». Sur le réseau américain Reddit, la jeune femme a appelé à former un syndicat, notamment pour organiser cette pétition adressée au PDG du géant de la tech, Josh Silverman, et la grève prévue jusqu'à la fin de la semaine. Derrière ce bras de fer inédit, d'autres désaccords avec Etsy sont également soulevés, notamment le fait que la plateforme punisse les propriétaires d'entreprises individuelles s'ils ne peuvent pas répondre immédiatement aux clients potentiels. Et aussi le fait qu'elle exige des vendeurs qu'ils paient pour faire de la publicité de leurs produits sur des sites comme Google, Pinterest et Facebook, qui grignotent davantage leurs revenus, cela même s'ils ne veulent pas de ces encarts publicitaires. Si les vendeurs sont ravis de trouver un grand nombre de clients en un seul endroit, ils refusent pour autant qu'Etsy leur dictent la façon dont ils mènent leurs affaires. Consciente que ces nouvelles approches peuvent être mal perçues, la plateforme indique toutefois qu'à terme, elles profiteront aux vendeurs.
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Avant d'acheter et de risquer le pas de trop vers la surconsommation, une étape simple : la réflexion. Aidée de cinq questions, elle devient très efficace.
Le Monde
Au programme du jeudi 14 avril
Live animé par Julien Lemaignen, Charles-Edouard Ama Koffi et Jérémie Lamothe
Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Meeting. Marine Le Pen va tenir un meeting à Avignon à 18 h 30. Le département du Vaucluse a majoritairement voté pour elle dimanche 10 avril.
En déplacement. Emmanuel Macron se rend au Havre. Il y est attendu à partir de 12 h 15, avant de donner une interview à France Bleu à 13 heures. Une prise de parole est ensuite prévue à 17 h 30 devant les salariés et apprentis de l’usine de production d’éoliennes offshore Siemens Gamesa.
Dans le poste. François Hollande est l’invité du « 20 heures » de TF1 pour évoquer le second tour de l’élection présidentielle.
Nos articles pour approfondir
Les essentiels de la campagne
Le Monde
Le désastreux projet de Marine Le Pen pour faire baisser les prix de l’électricité
La candidate du Rassemblement national affirme vouloir « sortir » du marché européen de l’électricité. Une stratégie coûteuse pour le consommateur et dramatique pour le climat et la place de la France dans l’Union européenne.
Analyse. Un sujet complexe et longtemps réservé aux spécialistes s’est invité dans la campagne présidentielle : le fonctionnement du marché européen de l’électricité a été critiqué par la quasi-totalité des candidats et reste, dans l’entre-deux-tours, la cible d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. Tous accusent le système de marché européen d’être le seul responsable de la hausse des prix de l’électricité en France. Mais les deux candidats du second tour ont une approche différente : le président sortant propose de réformer, en négociant avec les autres pays européens, le fonctionnement de ce marché. La candidate d’extrême droite propose, elle, d’en sortir. Isolant ainsi la France du reste des pays européens.
Cette dernière option comporte plusieurs risques importants : elle fait planer un doute sur la capacité à fournir de l’électricité à tous les Français pendant l’hiver. Elle pourrait également faire augmenter fortement le coût du système électrique pour les contribuables. Elle mettrait en péril la capacité de la France à atteindre ses objectifs climatiques. Enfin, cette stratégie conduirait à un conflit majeur avec les autres pays européens, notamment les pays limitrophes interconnectés à la France.
« Sans les marchés, le prix de l’électricité n’aurait pas évolué significativement »La France se trouve dans une situation paradoxale : elle ne produit que 8 % de son électricité à partir de centrales à gaz – le nucléaire compte pour 70 %, les énergies renouvelables pour 22 % –, mais le prix de l’électricité y est fortement influencé par les prix du gaz au niveau européen. Cet hiver, l’invasion russe de l’Ukraine a amené ces derniers à des niveaux jamais vus.
Des conséquences dramatiques
Pourquoi ce lien entre prix du gaz et de l’électricité ? D’abord, parce que de très nombreux pays européens utilisent massivement du gaz pour produire de l’électricité. Mais surtout parce que le marché européen fonctionne selon le principe de la « vente au coût marginal ». A tout moment, le réseau électrique européen doit être équilibré entre l’offre et la demande. Quand celle-ci est plus forte, il faut produire plus, et donc mettre en marche des centrales supplémentaires. Il s’agit, très souvent, de centrales à gaz ; les prix de production de la dernière centrale mise en marche donneront alors le « la » au prix du marché.
Ce système est jugé défavorable en France par tous les camps politiques et les syndicats du secteur. Pour une raison simple : l’électricité nucléaire produite par le parc nucléaire français est moins chère que celle produite avec du gaz lorsque les cours des hydrocarbures sont élevés.
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Le Monde
OTAN, Europe, Russie... Marine Le Pen projette une diplomatie à l’opposé de celle d’Emmanuel Macron
La candidate du RN à la présidentielle a présenté, mercredi à Paris, un programme de politique internationale en nette rupture avec les positions du président sortant.
Marine Le Pen avait choisi le décor pompeux des Salons Hoche, à Paris, mercredi 13 avril, pour tenir une conférence de presse sur la politique internationale aux airs de conférence des ambassadeurs. La mise en scène saisit d’emblée : la candidate à l’élection présidentielle est seule, assise sur une estrade, à peine visible, le visage à demi caché par une forêt de micros. Elle semble étrangement loin, à distance d’une quinzaine de mètres des premiers rangs de quelque 160 journalistes accrédités, la plupart de médias étrangers. Cette atmosphère glaciale visait à planter sa solennité et sa stature présidentielle pour livrer, dans un discours d’une heure, sa vision de la diplomatie.
Mais ce tableau s’est entrechoqué avec l’autre image marquante de la journée, survenue vers 16 heures : l’exfiltration musclée d’une militante écologiste, plaquée au sol puis traînée par le bras jusqu’à la sortie par un homme à oreillette. « Continuons notre conférence », a repris Marine Le Pen.
Plus tard, elle a répondu sur BFM-TV, embarrassée : « Ce sont les policiers de monsieur Darmanin [le ministre de l’intérieur]. Il faut s’adresser à monsieur Darmanin, moi j’y suis pour rien. » En réalité, l’homme était bien un membre historique de son service d’ordre. « Comment voulez-vous être une présidente de la République qui dit protéger les Français si, dès qu’il y a un problème, elle dit : “C’est les policiers”, alors qu’en fait ce n’est pas eux ? », a longuement chargé Gérald Darmanin face à Jordan Bardella, mutique, le soir sur BFM-TV.
L’Ukraine pas citée une seule fois
Ceux qui se trouvaient dans la salle ont vu la femme évacuée, Pauline Rapilly-Ferniot, élue écologiste de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), membre du collectif Ibiza, brandir une pancarte en forme de cœur montrant une photo de Marine Le Pen avec Vladimir Poutine. Objectif : dénoncer la « complaisance » de la candidate envers le dirigeant russe.
« La diplomatie que préconise Marine Le Pen correspond à ce que souhaite la Russie de Poutine »« Elle a utilisé la figure de Poutine pour se donner une stature internationale, alors que c’est un criminel de guerre depuis Grozny, depuis Alep, a expliqué Hugo, un autre militant du collectif. Aujourd’hui, elle ment pour se faire élire, mais le lendemain de son élection, elle conclura une alliance avec Poutine, et le peu de solidarité européenne qui a été gagnée se sera évanoui du jour au lendemain. »
C’était le point noir pour Marine Le Pen. Déjà en posture difficile sur ses liens avec Moscou, elle n’a évoqué la Russie que pour vanter le « dialogue bilatéral » et n’a pas cité une fois l’Ukraine. « Dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée », a-t-elle redit, elle plaidera pour « un rapprochement stratégique entre l’OTAN et la Russie » – mais n’a pas émis de réserve quant à d’éventuels crimes de guerre à Marioupol ou à Boutcha. Interpellée sur son prêt russe de 9 millions d’euros, la candidate à l’Elysée a expliqué qu’elle le remboursait. Puis, relancée, plus tard sur BFM-TV, au sujet d’un possible conflit d’intérêts : « En quoi c’est un lien particulier ? Quelle est l’obligation que j’ai, à part le rembourser ? »
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Le Monde
Au Club Med des Seychelles, le mystère de la chambre 2027
L’affaire hante cet archipel de l’océan Indien : un Français est accusé d’avoir tué sa compagne, le 27 avril 2021, lors d’un séjour. L’homme, connu comme graffeur à Nice, est actuellement jugé à Victoria et clame son innocence, affirmant qu’il s’agit d’un suicide. La police locale et les proches de la défunte concluent, quant à eux, au féminicide.
Seychelles, avril 2021. Sur l’île privée de Sainte-Anne, au large de Mahé, le Club Med inaugure son nouveau village de luxe : un complexe « cinq tridents » – catégorie la plus élevée, selon la classification propre au groupe – d’une capacité de 600 personnes. Un lieu de rêve au cœur de l’océan Indien : plusieurs piscines, deux restaurants, trois bars, un spa, le tout logé entre la forêt tropicale et les plages de sable blanc. Le paradis du all inclusive façon Club Med. Six jours après l’inauguration officielle, l’ambiance reste à la fête.
La chambre 2027 est une petite suite de plain-pied, dont la jolie varangue s’ouvre sur la végétation. La plage est à deux pas, derrière les buissons en fleurs et les cocotiers. Près du lit king size en bois brut, la salle de bains s’ouvre par de grandes portes coulissantes. C’est là, le 27 avril 2021 au soir, qu’une Française de 32 ans, Emmanuelle Badibanga, est morte. Son compagnon, Thomas Debatisse, un Niçois de 35 ans, affirme l’avoir trouvée à demi-nue, pendue par le cou à l’accroche-serviette. Un suicide, selon lui.
Alerté par ses cris, le coach sportif du club a accouru. Emmanuelle gisait au sol, un foulard noir à ses côtés. Il était 19 h 45. Dehors, on entendait le bruit des vagues et le brouhaha d’une soirée qui commençait au loin.
Le couple séjournait sur cette minuscule île depuis une semaine. Thomas Debatisse, un graffeur connu sous le pseudo Otom, y avait été invité par le Club Med pour peindre une fresque en « live » durant la soirée d’inauguration. En guise de paiement, comme le groupe a l’habitude de le faire avec ses danseuses, DJ et autres animateurs, il était hébergé gratuitement, ainsi que sa compagne.
Après le drame, une semaine s’écoule, pendant laquelle le graffeur végète dans l’attente de pouvoir rentrer à Nice avec le corps d’Emmanuelle Badibanga. L’accord des autorités locales tarde, il s’impatiente. Alors que le Club Med tente de sauver les apparences pour les autres clients – animations, buffets, cours de gym, etc. –, Otom tourne en rond dans sa chambre, ignorant qu’à quelques kilomètres de là, dans les bureaux de la police judiciaire de la ville de Victoria, un dossier criminel prend forme. Depuis qu’ils ont mis les pieds dans la chambre 2027, ce fameux 27 avril au soir, les enquêteurs n’ont jamais vraiment cru au suicide. Pour eux, il s’agit d’un féminicide déguisé en pendaison. Comment un simple porte-serviette en Inox de 8 centimètres environ pourrait-il retenir un corps d’une soixantaine de kilos ?
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Le Monde
L’arrestation de Viktor Medvedtchouk, député prorusse et ami de Poutine, un symbole fort pour les Ukrainiens
L’oligarque ukrainien, inculpé pour « haute trahison » avant l’offensive et assigné à résidence, avait disparu après le début de la guerre. Volodymyr Zelensky a proposé de l’échanger contre les prisonniers ukrainiens.
Sur les photos diffusées par les autorités ukrainiennes, il apparaît en uniforme militaire, l’air abattu, les cheveux en bataille et les menottes aux poignets. Le député et homme d’affaires prorusse Viktor Medvedtchouk, 67 ans, a été arrêté en Ukraine dans le cadre d’une « opération spéciale », alors qu’il tentait de fuir le pays, a annoncé, mardi 12 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Cette arrestation revêt une dimension symbolique pour le pays. Douzième fortune d’Ukraine en 2021 avec 570 millions d’euros, selon le magazine Forbes, l’oligarque dirigeait la plate-forme d’opposition prorusse Pour la vie, interdite à la suite de l’invasion russe. C’est aussi un ami intime de Vladimir Poutine (le président russe est le parrain de sa fille), dont il est considéré comme le représentant non officiel en Ukraine.
« Poutine est certainement en colère contre Medvedtchouk, il découvre aujourd’hui qu’il l’a mal informé », Oleksiy Melnyk, codirecteur du Centre Razumkov à Kiev
Avant la guerre, M. Medvedtchouk avait été inculpé pour « haute trahison » et « tentative de pillage de ressources naturelles en Crimée », la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. Assigné à résidence depuis mai 2021, il avait disparu quelques jours après le début de l’offensive, le 24 février. « Son arrestation n’est pas liée à son orientation politique, mais au fait qu’il ait violé la loi », affirme Oleksiy Melnyk, codirecteur du groupe de réflexion Centre Razumkov, à Kiev. La nouvelle a été célébrée à travers tout le pays. Sur Internet, des dizaines de mèmes, créés à partir des photos où il est menotté, ont aussitôt vu le jour.
Viktor Medvedtchouk, l’homme de Poutine en Ukraine« Il n’y a pas de raison de le considérer comme un prisonnier de guerre, car il ne remplit pas les critères fixés par la Convention de Genève, estime le chercheur, et ce n’était pas un combattant », malgré son uniforme militaire. A ce sujet, le président ukrainien a d’ailleurs dénoncé le « cynisme » de l’homme d’affaires. Selon lui, en « utilisant la tenue camouflage », « il a essayé de se camoufler. Voilà un “guerrier”. Voilà un “patriote” », a-t-il ironisé.
Volodymyr Zelensky a proposé, mercredi, de l’échanger contre les Ukrainiens prisonniers en Russie. « Je propose à la Russie d’échanger votre homme contre nos garçons et nos filles qui sont actuellement en captivité en Russie. Il est donc important que nos forces de l’ordre et nos militaires envisagent également cette possibilité. »
« Beaucoup d’argent pour rien »
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas commenté directement cette proposition. « Medvedtchouk n’est pas un citoyen russe. Il n’a rien à voir avec l’opération militaire spéciale, c’est un homme politique étranger, a-t-il déclaré. Nous ne savons pas vraiment s’il souhaite que la Russie participe à la résolution de ce problème. »
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L'Humanité
Seine-Saint-Denis : les réfugiés affluent... et le rectorat ferme une classe
ActuÀ Pantin, l’éducation nationale entend abandonner une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants. Une aberration à l’heure où de nombreux exilés ukrainiens sont accueillis en France. Les enseignants ont lancé une pétition.
Nadège DubessayDepuis plus de vingt ans, l’affaire tournait pourtant bien. Au lycée professionnel Simone-Weil de Pantin (Seine-Saint-Denis), deux classes accueillent au total une quarantaine de jeunes étrangers dans des unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A).
Un emplacement stratégique
Ils viennent d’Albanie, d’Afghanistan, du Mali, de Chine… « Les arrivées des réfugiés sont fluctuantes, c’est beaucoup lié à l’actualité et c’est logique », explique Flavia Quintiliano Verri, professeure de français qualifiée pour enseigner dans ces classes spécifiques. La guerre en Ukraine vient de nous rappeler à quel point ce monde est instable, avec des millions d’Ukrainiens qui ont fui leur pays. Seulement voilà, l’administration n’a pas la même logique.
Prétextant une baisse d’effectif cette année, l’académie de Seine-Saint-Denis a décidé de fermer une des deux classes et d’en ouvrir une au lycée hôtelier François-Rabelais de Dugny. « On reste à budget constant et on déplace une classe. S’il y a des besoins ailleurs, très bien. Mais pourquoi ne pas ouvrir une classe sans en supprimer une autre ? » déplore la professeure.
D’autant que le lycée de Pantin se trouve à deux pas du métro, tout proche de Paris. Un emplacement stratégique pour accueillir, notamment, des mineurs isolés qui habitent Paris ou changent de lieu d’hébergement en cours d’année.
11 heures de cours de perdues en deux ans
En janvier, le couperet tombe lorsque les professeurs prennent connaissance des fameuses dotations horaires globales. C’est l’incompréhension. D’autant que, ici, l’équipe, bien rodée, travaille en cohésion. Si le manque d’effectif cette année et le transfert de la classe à Dugny sont les principaux motifs invoqués, l’administration reproche aussi au lycée de ne pas avoir respecté les inclusions globales.
Entendez : mélanger des classes ordinaires avec des classes d’accueil pour certains cours, grâce à des dotations octroyées par l’Europe. « Il faut savoir que, depuis deux ans, nous avons perdu 11 heures de cours, explique Flavia Quintiliano Verri. Dans n’importe quelle autre classe, on crierait au scandale. Pour pallier cette diminution, on nous impose une inclusion globale. Ce qui implique de chambouler totalement l’emploi du temps afin qu’il corresponde aux deux classes d’inclusion. Or, à la rentrée, ça a dysfonctionné. »
Une nouvelle organisation, mais aussi les lourdeurs administratives (l’Europe exige chaque semaine un justificatif des heures d’inclusion) nécessitent du temps. L’académie n’aura pas cette générosité. Une seule classe signifierait notamment pour les professeurs du lycée de Pantin de ne plus pouvoir faire des groupes de niveau. « Certains élèves maîtrisent déjà le français, détaille l’enseignante. D’autres pas du tout. Si nous les mélangeons tous dans une seule classe, l’apprentissage risque d’être très compliqué. Nous savons pourtant au regard de notre longue expérience que les groupes de niveau fonctionnent. »
Un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés tout proche du lycée
Ils en sont la preuve vivante. Dans une lettre destinée au recteur de l’académie de Créteil, des anciens élèves d’UPE2A expriment leur solidarité avec les professeurs des deux classes d’accueil. Certains ont décroché un CAP, un BTS, d’autres un diplôme universitaire. Ils sont électriciens, jardiniers paysagistes, cuisiniers, salariés ou même nutritionniste. « Nous voulons remercier nos enseignants, écrivent-ils. Ils nous ont appris le français. Nous avons tous progressé. Ils nous ont aidés pour nos orientations et nos situations. » Les courriers adressés aux administrations sont restés lettre morte.
En revanche, les enseignants reçoivent un soutien massif d’élus de la ville, de la FCPE 93 mais aussi de Médecins sans frontières (MSF). Depuis 2017, l’association a ouvert un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés tout proche du lycée. « Nous avons besoin de classes, de professeurs, d’activités scolaires pour aider ces mineurs à s’insérer dans notre société et leur donner une chance de survie », explique Corinne Torre, cheffe de mission France de l’association, qui se dit « effarée » d’apprendre qu’une classe UPE2A risque de fermer par manque d’élèves « alors que nous ne parvenons pas à scolariser nos jeunes ».
En quatre ans, MSF a admis 3 250 mineurs. À peine 10 % ont pu être scolarisés « par manque de volonté et peur de l’engagement », assure l’ONG. Une pétition nationale rédigée par les enseignants des classes UPE2A devrait être envoyée aux syndicats avant les vacances de Pâques (le 22 avril).
Elle entend dénoncer la fermeture de la classe d’accueil, mais aussi ces inclusions forcées qui n’ont aucun sens pédagogique. L’enseignante soupire. « Tout cela se décide dans un climat nauséabond, alors que le spectre de l’immigration est toujours davantage brandi par bon nombre de nos politiques. »
Éducation nationaleseine-saint-denismineurs isolésexilés L'Humanité
Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »
TémoignageÉducations nationale. Après cinq années de réformes blanquériennes, les départs volontaires se multiplient. Une enquête du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, révèle que plus de la moitié des professeurs des écoles envisagent d’arrêter. Nous avons recueilli des témoignages qui montrent le lien direct entre la politique menée – que le candidat Macron veut poursuivre et aggraver – et cet inquiétant phénomène.
Olivier ChartrainCe n’est pas encore un tsunami, mais c’est clairement une lame de fond : celle des enseignants qui quittent le métier. Souvent à leur corps – parfois au sens littéral du terme – défendant, contraints et forcés, avec parfois le sentiment d’abandonner le navire et surtout les élèves.
Mauvaise nouvelle : tout indique que cette lame de fond ne va pas cesser de grossir, après cinq années de potion Blanquer et le risque, au regard des annonces du candidat Macron en matière d’éducation, d’en reprendre encore pour cinq ans.
« C’est le sujet des repas entre profs »
Dans les salles des profs, c’est devenu un sujet de conversation incontournable. « C’est le sujet des repas entre profs », précise même un ancien responsable syndical, qui ajoute, pince-sans-rire : « Ça parle reconversion, vers quelle formation se tourner, comment on peut concilier cours et formation, on évoque des initiatives du type retaper un gîte, louer une chambre, vendre de la drogue… »
En dix ans, le nombre de départs volontaires de l’éducation nationale a crû de… 630 %, de 364 l’année 2008-2009 à 2 286 l’année dernière (2020-2021). Le premier degré comme le second degré sont touchés en proportions comparables, mais c’est chez les enseignants stagiaires, dont la carrière débute à peine, que le taux de départ est le plus élevé : 3,2 %.
« Étonnamment, pas mal de jeunes collègues... »
Encore plus alarmants sont les résultats d’une enquête approfondie (plus de 26 000 participants), tout récemment publiée par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : 73 % des professeurs des écoles en exercice se disent insatisfaits de leur situation professionnelle et plus de la moitié d’entre eux envisagent d’arrêter, soit en partant pour de bon (33 %), soit en allant exercer d’autres fonctions dans l’éducation nationale (19 %).
Des chiffres jamais vus, que confirment les observations de terrain. Sophie Lambert, militante du Snes-FSU (second degré) dans l’Essonne, raconte que, lors des permanences téléphoniques qu’elle tient pour son syndicat, les appels ayant pour objet démission, reconversion, rupture conventionnelle ont dernièrement « doublé ou triplé. Avec, étonnamment, pas mal de jeunes collègues. Beaucoup évoquent le mépris ressenti pendant la crise sanitaire, la réforme du lycée, la difficulté du métier en général ». Elle évoque un « degré de ras-le-bol tel que l’absence de projet ne les arrête pas forcément. Quitte à ce que, parfois, pour les jeunes femmes, cela aboutisse à un retour à la maison avec de petites activités en complément de revenu »…
Un phénomène qui rappelle l’affaire France Télécom…
Les témoignages que nous avons recueillis (voir encadré ci-dessous) n’ont pas la prétention d’être représentatifs. Mais ils montrent que les profs passent à l’acte. C’est d’autant plus grave que, de l’autre côté – et pour les mêmes raisons –, le métier n’arrive plus à recruter.
Et, attention, outre les jeunes, découragés avant même d’avoir commencé, ce que nos témoignages montrent, c’est que ce sont aussi les plus aguerris, les plus exigeants envers eux-mêmes, les plus combatifs, enfin les plus attachés au service public d’éducation, que le système pousse à partir à force de maltraitance, de travail empêché et de perte de sens. Un phénomène qui rappelle douloureusement l’affaire France Télécom…
Car cette fuite des cerveaux ne doit rien au hasard. Vider l’éducation nationale de ses forces vives est une stratégie pour mettre en place le projet que l’on voit se dessiner, avec des profs jetables, mal formés, interchangeables, tout juste capables de venir réciter des cours prémâchés devant des élèves voués, s’ils ne suivent pas, à être écartés de la scolarité générale dès après la classe de 5e, pour mieux offrir aux entreprises un volant de main-d’œuvre à bas coût.
Au-delà de la séquence électorale en cours, on a le sentiment que seule une très forte mobilisation de l’ensemble du corps social – et pas seulement des personnels de l’éducation nationale – pourra sauver l’école de la République.
Ils témoignent
« Nos élèves sont en état de détresse »
« En 2016-2017, j’avais déjà pensé à partir. J’avais retravaillé mon CV, pris des contacts, constaté que c’était faisable. Aujourd’hui, je vise les métiers de la communication culturelle, dans une mairie ou dans l’associatif, peut-être hors de France.
Je voudrais pouvoir continuer, alors j’attends les législatives. Après tout, avec une autre majorité, les choses pourraient encore être sauvées. Je ne suis pas saturé de l’enseignement, ni des élèves. C’est un métier passionnant. Mais, si c’est encore Macron, ce ne sera plus possible.
Je ne connais pas un établissement où des collègues ne soient pas partis en burn out ou en dépression. En vingt ans, je n’avais jamais vu ça. »
Lire la suite du témoignage d'Achille*, professeur d’histoire-géographie dans l’académie d’Amiens.
« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
« Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. »
Lire la suite du témoignage de Karine*, professeure d’histoire-géographie à Paris.
« La réalité du terrain, c’est de la souffrance »
« Le 31 mars, j’ai démissionné après avoir eu une opportunité de travailler dans une collectivité locale. J’avais choisi le métier d’enseignant parce que j’ai fait beaucoup d’animation, que je voulais continuer à travailler avec des enfants et qu’en primaire, on a la possibilité de suivre les élèves sur la durée. Mais, pendant sept ans, je n’ai fait que des remplacements.
Au début, je trouvais cela enrichissant, formateur, mais rester aussi longtemps sans pouvoir monter de projet, sans pouvoir choisir le fonctionnement de sa classe, travailler en pédagogie coopérative comme je le souhaitais, ce n’est pas satisfaisant. »
Lire la suite du témoignage d'Amelle*, professeure des écoles dans la Vienne.
* Les prénoms ont été changés, à la demande des témoins.
Éducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquerréformes Le Monde
Chez Aeroflot, des perquisitions en forme d’avertissement aux élites russes
Les répressions se multiplient en Russie, avec une attention particulière portée à la loyauté des élites.
Il y a les répressions « classiques », litanie routinière que « l’opération militaire spéciale » menée contre l’Ukraine n’a fait qu’accélérer. Lundi 11 avril, l’opposant Vladimir Kara-Murza, survivant de deux empoisonnements, est arrêté en bas de chez lui. La raison de l’interpellation est inconnue, mais à la vue des policiers, l’homme « a dévié sa trajectoire et accéléré le pas », note le procès-verbal. Sentence pour cette « désobéissance » : deux semaines de prison.
Le lendemain, mardi, quatre rédacteurs du journal étudiant Doxa, assignés à résidence depuis un an, sont condamnés à deux ans de « travail de correction ». Ils avaient réalisé une vidéo expliquant aux étudiants qu’il est illégal de les renvoyer de leurs universités simplement pour avoir été arrêtés dans une manifestation.
En Russie, un mouvement antiguerre inéditMercredi, une musicienne de Saint-Pétersbourg, Alexandra Skotchilenko, est envoyée en détention provisoire pour huit semaines : la jeune femme reconnaît avoir remplacé les étiquettes d’un supermarché par de minuscules messages, mentionnant Marioupol ou proclamant « l’amour est plus fort que la guerre ». Elle encourt jusqu’à dix ans de prison. Le même jour : perquisitions chez deux journalistes locaux accusés des mêmes faits ; arrestation d’un fonctionnaire dans le Sud ; dénonciation puis interpellation, à Yalta, en Crimée, d’une femme portant une manucure jaune et bleue, couleurs du drapeau ukrainien ; intervention de la police, à Moscou, lors d’un récital de piano où est jouée une compositrice ukrainienne.
Dénoncer « l’opération spéciale »
Derrière ces attaques claires contre les ennemis du pouvoir anciens et nouveaux, la « cinquième colonne » désignée par Vladimir Poutine, il y a aussi une lutte plus discrète et non moins stratégique menée par les services de sécurité. On apprenait, mercredi 13 avril, que des perquisitions s’étaient déroulées la veille au siège moscovite de la compagnie nationale aérienne Aeroflot. L’information a d’abord été dévoilée par le site d’information Baza, puis confirmée par le journal Izvestia.
Si l’objet de ces perquisitions n’a pas été dévoilé – mercredi, le service de presse d’Aeroflot restait muet –, on sait qu’elles se sont concentrées dans les départements chargés de la stratégie, du marketing et du contrôle qualité. Ces derniers étaient dirigés par Andreï Panov, vice-directeur de la compagnie aérienne depuis 2018.
M. Panov est l’un des très rares hauts dirigeants d’entreprise à avoir quitté son poste et son pays pour dénoncer « l’opération spéciale » en Ukraine. Le matin précédant la perquisition, il publiait dans le Financial Times une tribune en forme d’appel à ses collègues patrons de groupes privés ou publics.
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Valeurs Actuelles
[Exclusif] « Privilège blanc », « racisme systémique », « intersectionnalité » : extraits audio de la conférence anti-discriminations de l’Arcom (ex-CSA)
France24 - Monde
Aux Philippines, la tempête Megi a fait au moins 133 morts
Publié le : 14/04/2022 - 08:39Modifié le : 14/04/2022 - 14:42
FRANCE 24
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Le bilan humain aux Philippines a bondi jeudi à 133 morts après le passage de la tempête tropicale Megi, selon les derniers décomptes des autorités. Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues.
Les glissements de terrain et les inondations provoqués par la tempête tropicale Megi ont fait au moins 133 morts aux Philippines, selon les derniers bilans officiels publiés jeudi 14 avril.
Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues tandis que la tempête, la plus forte à frapper l'archipel cette année, a forcé des dizaines de milliers de personnes à se réfugier dans des centres d'évacuation.
Dans la province centrale de Leyte, la plus touchée, des glissements de terrain dévastateurs ont détruit des communautés d'agriculteurs et de pêcheurs, balayant des maisons et transformant le paysage.
La région, sujette aux catastrophes, est régulièrement ravagée par des tempêtes – dont le super typhon Haiyan qui l'a frappée en 2013 – et les scientifiques préviennent qu'elles deviennent plus puissantes à mesure que la planète se réchauffe en raison du changement climatique provoqué par l'activité humaine.
Peu d'espoir de retrouver des survivants
Les secouristes de la municipalité d'Abuyog ont récupéré des dizaines de corps dans un village côtier détruit par un glissement de terrain mardi.
Au moins 42 personnes ont été tuées et environ 150 sont portées disparues, selon les autorités, qui avertissent qu'il y a peu d'espoir de retrouver d'autres personnes en vie.
Le week-end dernier, 86 autres personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans des villages producteurs de légumes, de riz et de noix de coco autour de la ville de Baybay, selon les autorités locales.
Plus de 100 personnes sont toujours portées disparues. Trois personnes se sont également noyées sur la principale île méridionale de Mindanao, a indiqué l'agence nationale des catastrophes dans sa dernière mise à jour.
Avec AFP
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Typhon Rai aux Philippines : plus de 400 000 déplacés, les ONG appellent à l’aide
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Valeurs Actuelles
Jérémy Cohen, la tragédie qui chamboule la campagne
L'Humanité
« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
ActuOlivier ChartrainKarine professeure d’histoire-géographie à Paris
«Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. Je me suis vraiment éclatée, mais, aujourd’hui, je doute. Je ne veux pas devenir une prof aigrie qui ne se reconnaît plus dans ce qu’elle fait.
Il y a eu la réforme du bac, ses contenus qu’on nous a imposés sans concertation, la mise en concurrence des spécialités qui complique les rapports entre collègues, le contrôle continu qui met les élèves en souffrance, sous pression permanente… Nous ne sommes plus ceux qui les préparent au bac, qui les accompagnent : nous sommes des évaluateurs perpétuels.
L’apothéose a été la mascarade de l’an dernier, les convocations multiples, le grand oral, la désorganisation totale. Et depuis quatre ou cinq ans, nous sommes toujours ceux qui ne font pas bien, pas assez… ça joue, ce prof bashing, alors qu’on s’est débrouillés seuls depuis le premier confinement, avec notre propre matériel, avec des collègues contractuels ou vacataires à 1 300 euros par mois qui devaient acheter leurs boîtes de masques pour travailler !
Toujours en première ligne, sans jamais être prioritaires pour la vaccination. Et avec ce que Macron a annoncé, les cinq années à venir s’annoncent encore plus difficiles, on a le sentiment qu’on va privatiser l’éducation nationale. Nous, enseignants, nous sommes tous le produit de l’école laïque, publique, avec des valeurs fortes. On sent que ça risque de se terminer. Beaucoup des profs qui vont partir ne sont pas les moins bons : ce sont ceux qui auront développé des compétences, qui auront su se remettre en question. D’ailleurs, si une enseignante aguerrie comme moi se pose la question de quitter ce métier en or, c’est bien qu’il s’est passé quelque chose. Pour me retenir, il faudrait vraiment un gouvernement qui remette l’éducation au centre de ses préoccupations, qui soit à l’écoute, qui nous donne la considération dont on a besoin. »
Éducation nationaledémissionnairesEmmanuel Macronjean-michel blanquer France24 - Monde
Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne
Publié le : 14/04/2022 - 01:58
FRANCE 24
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Un adolescent palestinien de 16 ans a été tué mercredi par des soldats israéliens près de Bethléem ; un autre jeune de 18 ans a lui aussi été tué par Tsahal lors d'un accrochage près de Ramallah. L'armée israélienne a dit avoir mené des "opérations de contre-terrorisme" dans différents secteurs de la Cisjordanie.
Mercredi 13 avril, Qousaï Hamamra, un adolescent palestinien âgé de 16 ans, a été tué par balle à Husan près de la ville de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie, a indiqué le ministère palestinien de la Santé et le conseil municipal. L'armée israélienne affirme avoir tiré sur lui à balle réelle après qu'il a lancé une bombe incendiaire sur des soldats.
Selon l'armée, des centaines de personnes sont descendues dans la rue après le décès de Qousaï Hamamra, qui porte à 18 le bilan des Palestiniens tués depuis le début de cette escalade des tensions palestino-israéliennes.
Peu de temps après, le ministère palestinien de la Santé a fait état de la mort d'Amer Elyan, "atteint d'une balle réelle dans la poitrine" tirée "par l'armée israélienne", lors d'un accrochage ayant suivi l'arrestation d'une personne dans le village de Silwad près de la ville de Ramallah (centre), qui a également fait six blessés. Amer Elyan était âgé de 18 ans selon des habitants.
Plus tôt mercredi, l'avocat "Mohammad Hassan Mohammad Assaf, 34 ans, est mort après avoir reçu une balle dans la poitrine tirée par l'armée d'occupation israélienne lors de l'agression sur la ville de Naplouse", dans le nord de la Cisjordanie, a déclaré le ministère palestinien de la Santé.
"Opérations de contre-terrorisme"
L'armée israélienne a dit avoir mené mercredi des "opérations de contre-terrorisme" dans différents secteurs de la Cisjordanie, ouvrant notamment le feu à Beita (nord) et à Naplouse. Interrogée par l'AFP, l'armée n'a pas dit si elle avait ou non ouvert le feu directement sur Mohammad Hassan Mohammad Assaf.
L'armée indique que ses militaires se trouvaient à Naplouse pour protéger les travaux de réparation sur la tombe présumée de Joseph, le fils du patriarche Jacob, qui avait été vandalisée plus tôt cette semaine lorsqu'elle avait été prise pour cible par des "émeutiers", avant d'ouvrir le feu.
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, avait d'ailleurs affirmé dimanche qu'il ne "laissera pas passer une telle attaque contre un site sacré à la veille de la Pâque juive".
Selon le Croissant-Rouge palestinien, 31 personnes au total ont été blessées mercredi dans le secteur de Naplouse et dans le village voisin. Parmi elles, dix ont été blessées par des tirs à balle réelle.
Avec AFP
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Un avocat palestinien tué par des tirs israéliens lors d'opérations militaires en Cisjordanie
Cisjordanie occupée : attaque au couteau contre un policier israélien, l'assaillante tuée
De nouveaux incidents violents éclatent en Israël et en Cisjordanie occupée
Le Figaro
«Ma fille est revenue plus confiante en ses capacités»: l'attrait intact des boarding schools britanniques
NOS CONSEILS - Des familles françaises choisissent d'envoyer leur enfant dans une école britannique le temps d'un trimestre ou d'une année. Le Figaro vous guide pour faire les bons choix dans cette aventure scolaire.
En cravate et blazer bleu marine, fouler un gazon entretenu à la perfection et se diriger vers un petit manoir en pleine campagne pour une leçon de mathématiques. Dans l'après-midi, monter à cheval, s'essayer au cricket, pousser la porte du club d'éloquence ou poser son instrument au beau milieu d'un orchestre aux couleurs de l'école.
À lire aussiLes secrets de la réussite de la British School of Paris, l’école qui permet de suivre sa scolarité comme à Londres
En fin de journée, faire le point avec son tuteur, avant de rejoindre sa maisonnée pour la nuit. Mieux qu'un cliché, voici une journée type en boarding school britannique. Le pensionnat en Angleterre séduit certaines familles françaises, en quête pour ses enfants d'une aventure «un peu extraordinaire».
Les motivations des familles
Charlotte Lestienne, repère trois profils types parmi les familles qui frappent à la porte de son agence, The Way to the UK. Tout d'abord, l'élève en difficulté, dont les résultats décevants mènent au redoublement et sur qui un changement de décor aura un effet salutaire. «On envoie l'enfant faire le dernier trimestre en Angleterre pour que l'année ne soit pas complètement perdue. Voire une année complète pour faire une coupure et tester un système anglais qui pourrait mieux correspondre à l'enfant.» Ensuite, le profil élève précoce, gravissant trop vite les échelons scolaires. «14 ans en fin de Seconde, sans être assez mature pour la Première, et son choix d'options. Ces enfants excellents viennent passer une année pour découvrir autre chose et revenir plus mûrs.» Enfin, avec la quasi disparition du correspondant anglais, on trouve «des enfants qui veulent améliorer leur anglais au cours d'un trimestre, souvent en fin de 5e, 4e ou Seconde, et capables de réintégrer facilement le système scolaire français par la suite».
Un séjour parfois étendu au-delà de la durée initiale tant les enfants sont séduits, et qui teinte la suite du parcours scolaire. Après un trimestre prolongé en année complète de boarding school en Year 8 (classe de 5e), la fille de Béata est revenue «encore plus autonome, confiante en ses capacités. Elle a également découvert un système scolaire très différent de celui de la France, avec des groupes de niveau où chacun avance à son rythme. Ainsi que l'importance du sport dans la vie quotidienne. Des élèves d'autres nationalités lui ont parlé de leur système, leurs coutumes. Notre fille s'est ouverte au monde». Rentrée en France «bilingue et diplômée du Cambridge First Certificate», elle s'inscrira quelques années plus tard, en Seconde, «au programme Dual Diploma qui permet de passer son baccalauréat américain en même temps que le français. Elle envisage très sérieusement des études en Angleterre ou aux USA».
L'expérience sur place
Dans ces institutions dédiées à l'éducation des enfants, les petits Français découvrent une scolarité à la sauce britannique. «L'éducation en France peut être perçue comme très austère, les relations avec les enseignants et le personnel sont formelles et distantes, ce qui est complètement le contraire au Royaume-Uni. Il existe une vraie relation de soutien et bienveillance avec les tuteurs, les enseignants et le personnel de l'internat», explique-t-on à la Royal Hospital School, un internat du Suffolk. «La façon dont les cours sont dispensés en Angleterre est très pratique et fondée sur la mise en situation. Dans les cours d'anglais par exemple, il y a beaucoup plus d'interactions. Et il ne s'agit pas seulement de cours académiques, puisque nous proposons aussi une gamme complète d'activités parascolaires: art, design, musique, sport (voile, cricket, escalade, golf …) et théâtre.» Une vision de l'éducation au sens large, qui valorise tant les talents académiques que sportifs ou artistiques, «un encadrement bienveillant, des professeurs partenaires de leurs élèves, la force du collectif et la vie en communauté». Cette formule permet de renouer avec «la confiance en soi et le plaisir d'apprendre», relève avec enthousiasme Sophie Faujour, dont les deux fils ont étudié à Malvern College et Ampleforth College de la Y9 à Y13 (4e à Terminale).
Les pensionnats britanniques, pluri-centenaires pour certains, sont rodés à l'accueil des enfants, et notamment des élèves internationaux. Aux premiers jours de la scolarité, lors des induction days, un buddy (sorte de parrain de la même classe), est assigné à l'enfant et l'aide à se familiariser avec l'établissement. À la place des cours de littérature anglaise suivis par le reste de la classe, les élèves étrangers se voient proposer des cours d'anglais spécifiques, en petit effectif, plusieurs fois par semaine. Les enfants sont logés dans des houses (maisons), supervisées par un housemaster ou une matron qui habite sur place, et s'occupe des divers besoins et de la santé. Un tuteur leur sont également assignés, pour les soutenir dans leur travail.
Cette expérience m'a beaucoup appris, jusqu'à développer un sens de l'entraide suffisant pour me lever 4h du matin pour réconforter les plus jeunes à qui leurs parents manquaient
La fatigue des premiers temps d'immersion, les effets du mal du pays et de l'éloignement des familles, surtout pour les plus jeunes, sont contrebalancés par l'encadrement, la multiplicité des activités et la vie en communauté. «Le fait d'être souvent avec des personnes nous occupe l'esprit et nous évite de penser à notre famille. C'est comme un voyage scolaire, ou une colonie de vacances tous les jours, l'ambiance est super et on se fait beaucoup de souvenirs! Cette expérience m'a beaucoup appris, jusqu'à développer un sens de l'entraide suffisant pour me lever 4h du matin pour réconforter les plus jeunes à qui leurs parents manquaient», se souvient Alix*, partie en 4e. Côté famille, «quand on laisse son enfant, c'est raide ! Et il faut accepter de lâcher prise sur la scolarité, car on est trop loin pour piloter et il y a des tuteurs pour faire le job», explique Caroline Guntzberger, dont son fils est actuellement en pensionnat près de Bristol. «Il faut juste vérifier que l'environnement est sécurisant, que l'enfant va bien, et aller le voir souvent.», mais aussi le munir d'un téléphone portable «pour un contact régulier» et lui fournir de l'argent de poche «pour les petits besoins, un dentifrice perdu, l'achat d'une glace».
Le meilleur moment pour partir
Pour les familles comme les agents plaçant les enfants, il est important de discuter du projet dès sa genèse avec le directeur de l'établissement français. Un projet pas toujours bien accueilli par le corps professoral. «Ils sont tombés de l'armoire et nous ont demandé comment nous pouvions faire cela à notre enfant!» se rappelle un parent. Il faut bien s'assurer des conditions de retour, avertit Olivia Bédier, fondatrice de l'agence School Britannia: «l'enfant pourra-t-il bien réintégrer l'établissement? Va-t-il devoir redoubler à son retour?». Le redoublement est souvent imposé pour un départ en 3e ou Seconde, mais moins systématique pour les plus petites classes (5e et 4e).
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Se pose aussi la question de la meilleure classe pour partir. «Au trimestre, j'ai beaucoup de demandes pour le dernier trimestre de 5e. Également en 4e. Évidemment pas en 3e avec le Brevet. Et la Seconde, pour le dernier demi trimestre. À l'année, un peu de tout mais beaucoup de Secondes», détaille Olivia Bédier. C'est la classe de 4e qu'a choisi Caroline Guntzberger. «Nous avons choisi cette année de 4e car il n'y avait pas d'enjeu. Il a toujours su, depuis tout petit, qu'il partirait un an en Angleterre, tout comme ses deux frères cadets. C'est un projet de famille.» Avec son mari, elle commence les démarches d'inscription seule. Devant les sites internet «très vendeurs» des établissements, ils constatent rapidement leur «manque de recul, n'étant pas sur place et ni anglais nous-mêmes. Nous ne comprenions pas s'il s'agissait de bonnes ou de moyennes écoles, si on les mettait dans un établissement particulier.»
Nous avons choisi cette année de 4 e car il n'y avait pas d'enjeu. Il a toujours su qu'il partirait un an en Angleterre, tout comme ses deux frères cadets. C'est un projet de famille
La famille s'adjoint les services d'un agent. Celui-ci aidera la famille à déterminer le profil d'école à contacter. Activités sportives ou artistiques, part d'élèves pensionnaires, «certaines sont en ville, d'autres complètement à la campagne, d'autres près de l'Eurostar ou d'un aéroport. Écoles de filles, de garçons, mixtes, avec ou sans uniforme. Plus ou moins traditionnelles. Il y a énormément de choix», énumère Charlotte Lestienne. Dans ces écoles très rodées et dirigées comme des entreprises, il est possible de visiter l'école lors des Open Days (journées portes ouvertes). L'occasion de prendre la température et percevoir l'esprit de l'école. Les dossiers de candidatures reçus, l'école fera passer un entretien en anglais à l'enfant (parfois à la famille). Entretien au cours duquel le headmaster (directeur) ou le responsable des admissions l'interrogeront sur ses attentes et ses centres d'intérêt. Suivront généralement un test d'anglais et parfois de maths, pour les placer dans des groupes de niveau.
Sur le volet administratif, quelques démarches seront nécessaires. Pour un séjour d'une durée de moins de 6 mois, l'élève n'a pas besoin de visa. En revanche ce sera bien le cas si l'enfant reste plus de 6 mois. La famille devra alors également s'acquitter de la NHS surcharge, c'est-à-dire le droit d'accéder aux services de santé publique britannique. Il aura également besoin d'un tuteur légal vivant sur place. Last but not least, les familles s'aligneront sur des coûts de scolarité auxquelles elles sont peu habituées en France : entre £30,000 et £40,000 l'année (de 35.400 à 47.200 euros).
*le prénom a été changé
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L'Incorrect. Pierre Albertini, professeur émérite à l’université de Rouen se demande s'il est possible d'organiser un débat lucide et responsable sur l'immigration, sujet qui occupe une part croissante parmi les préoccupations des Français.
Valeurs d'avenir. Pierre Albertini est professeur émérite à l’université de Rouen. Pour lui, « la cause de l'échec réside dans l'incapacité de ses dirieants à insérer l'écologie dans un projet plus vaste ».
France24 - Monde
Valérie Igounet : "Les théories du complot se nourrissent du scepticisme et des désillusions"
Publié le : 14/04/2022 - 12:13
Damien COQUET
Pour certains, la terre est plate, les vaccins contre le Covid-19 viseraient à contrôler la population mondiale, la pandémie serait l'oeuvre d'un complot juif mondial, les attentats du 11-Septembre auraient été montés de toutes pièces... L'historienne Valérie Igounet, spécialiste de l’extrême droite et du négationnisme, a coécrit la BD "Ils sont partout, Voyage en terres conspirationnistes" qui s'intéresse aux complotistes et à leurs dérives. Des manipulations qui brisent parfois des familles.
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Le Figaro
Vogue a retouché la ligne de grossesse de Rihanna après son shooting photo... et ça ne passe pas
Sur les photos du dernier numéro de Vogue US, le ventre arrondi de la chanteuse n'est pas exactement le même qu'au naturel. Côté réseaux sociaux, on s'insurge de cet excès de Photoshop.
Combinaison en dentelle rouge et posture fière. Ce mardi 12 avril, Rihanna et son ventre bien rond ont marqué les esprits le temps d'une séance photo pour le prochain numéro du Vogue US , à paraître en mai. Une absente manque pourtant à l'appel de ce shooting haute couture : la ligne de grossesse de la chanteuse. Aussi appelée linea nigra, cette pigmentation, bénigne et fréquente chez la femme enceinte dès le premier trimestre, a été effacée par le magazine et remplacée par un grain de peau lisse et uniforme, comme l'ont dénoncé cette semaine certains internautes sur les réseaux sociaux.
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Déception générale
«Est-ce que je suis la seule à avoir remarqué que sa ligne de grossesse a été «photoshoppée» ?, s'interroge une internaute anglophone sur Twitter. C'est un phénomène naturel pendant la grossesse et je trouve ça troublant qu'ils aient ressenti le besoin de l'effacer.» Côté Hexagone, cette retouche ne passe pas non plus. La youtubeuse mode Charlotte Pouget s'est fendue dans la soirée du mercredi 13 avril d'une story sur Instagram dans laquelle elle partage des messages déçus et choqués de ses abonnés par rapport à ce geste. «Les photos sont tellement belles.....tellement dommage d'avoir retouché sa “ligne de grossesse”», regrette ainsi un commentateur.
En vidéo, Rihanna recadre une fan qui lui reproche son retard au défilé Dior
Ce n'est pas la première fois que le magazine américain se laisse aller à quelques modifications numériques sur le corps de femmes célèbres. Les actrices Lena Dunham, Kate Winslet ou encore la chanteuse Lady Gaga avaient déjà subi le même sort.
À l'heure du mouvement body positive, cette controverse dérange et on se demande ce que la chanteuse pense de cette retouche. Depuis le début de sa grossesse, cette dernière nargue en effet toutes les injonctions et expose joyeusement son babybump, à grand renfort de crop top, de bustiers à lacets ou de soutien-gorge en diamant.
Ironie de l'histoire, Rihanna revendique cette même liberté dans les colonnes du fameux numéro de Vogue US. «J'espère que l'on va réussir à redéfinir ce que l'on considère comme “décent” pour les femmes enceintes. Mon corps fait des choses incroyables en ce moment et je refuse d'en avoir honte», assure-t-elle. Et d'ajouter : «Cette période doit être une célébration. Pourquoi cacher sa grossesse ?»
«Vous auriez préféré que je vous mente ?» : Ireland Baldwin répond aux critiques après son lifting du menton
La fille de Kim Basinger et Alec Baldwin a subi une intervention du visage et revendique sa «transparence» en matière de chirurgie esthétique.
Publié il y
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« J'aime cette barbe » : en vidéo, Jenifer Aniston fait un soin à Adam Sandler sur les quais de Paris
De passage dans la capitale parisienne pour le tournage du film Murder Mystery 2, l'actrice a donné une leçon de beauté à son partenaire, au bord de la Seine.
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La France a livré plus de 100 millions d'euros d'équipements militaires à l'Ukraine, selon Florence Parly
D'après la ministre des Armées, il s'agit de «moyens de protection, d'équipements optroniques, d'armements et de munitions».
Plus de cent millions d'euros d'équipements militaires ont été livrés par la France à l'Ukraine, a annoncé mercredi 13 avril Florence Parly, ministre française des Armées, après s'être entretenue avec son homologue ukrainien, Oleksiy Reznikov.
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«J'ai annoncé à mon homologue que la France fournira des capacités militaires additionnelles, en complément des cent millions d'euros des dons de matériels déjà effectués», a déclaré la ministre dans un tweet.
Dans un communiqué du ministère des Armées, Florence Parly précise que les livraisons concernent des «moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d'armes répondant aux besoins exprimés par l'Ukraine». Jusqu'ici, Paris n'avait pas chiffré le montant des armements livrés à Kiev depuis le début de l'invasion russe fin février.
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Ce montant s'ajoute aux 500 millions d'euros supplémentaires que l'Union européenne a débloqués jeudi dernier pour du matériel militaire, portant l'effort à 1,5 milliard d'euros depuis le début du conflit. «À mesure que le conflit se poursuit, la France se prépare avec ses partenaires pour fournir à l'Ukraine un soutien militaire dans la durée, appuyé par la mobilisation de nos industries de défense», a indiqué le communiqué du ministère.
«Il s'agit de mobiliser collectivement des matériels adaptés aux besoins ukrainiens et de s'organiser pour coordonner, avec nos alliés et partenaires, notre assistance en matière de formation et de soutien spécifiques à ces matériels», a-t-il précisé. «La France est déterminée à aider l'Ukraine pour résister à cette agression et créer les conditions pour une paix juste et durable.»
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Une réforme est-elle inévitable pour équilibrer le système des retraites ?
LA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron affirme qu'il faut relever l'âge de départ à 65 ans pour combler le déficit des retraites, alors que Marine Le Pen affirme qu'il «n'y a pas de sujet» de financement du système. Alors, qui a raison ?
Réforme des retraites : Emmanuel Macron «prêt à discuter» et ouvert à un référendum
Le président-candidat se dit également disposé à «ouvrir la porte» à un report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans plutôt que 65 ans.
Regarder la vidéoLa France est-elle le pays de l'OCDE où le «départ effectif à la retraite est le plus bas» ?
LA VÉRIFICATION - «La réalité, c'est qu'aujourd'hui, en moyenne en France, on ne s'arrête pas de travailler à 62 ans», a assuré Emmanuel Macron la semaine dernière. À raison ?
Le Monde
Présidentielle 2022 : Léa Salamé et Gilles Bouleau animeront le débat d’entre-deux-tours
L’animatrice d’« Elysée 2022 » sur France 2 et le présentateur du JT de TF1 ont été proposés par les deux chaînes à Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour l’émission du mercredi 20 avril. Les deux candidats auraient mis leur veto à Anne-Sophie Lapix.
Mercredi 20 avril, dans des studios de la Plaine-Saint-Denis, Gilles Bouleau, le présentateur du « 20 heures » de TF1, et Léa Salamé, qui anime l’émission politique « Elysée 2022 », sur France 2, arbitreront le débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle. Les deux têtes d’affiche doivent être officialisées jeudi 14 avril.
« Ce duo a été proposé par TF1 et France 2 dimanche soir aux deux candidats, explique Laurent Guimier, le directeur de l’information de France Télévisions. Nous n’avons pas proposé Anne-Sophie Lapix. Mon choix s’est porté sur Léa Salamé car elle anime nos émissions politiques. » Une façon de démentir les rumeurs selon lesquelles Marine Le Pen et Emmanuel Macron auraient mis leur veto à la présentatrice vedette du « 20 heures » de France 2.
Marine Le Pen fait pression sur France 2 pour choisir les journalistes qui l’interrogentSauf qu’Anne-Sophie Lapix faisait bien partie des réflexions en amont. Mais ni Marine Le Pen ni Emmanuel Macron ne souhaitaient sa présence, indique un cadre du Rassemblement national. Officiellement, l’équipe d’Emmanuel Macron nie bouder la journaliste, mais dans l’entourage du chef de l’Etat, son journal est jugé trop « critique » et « décliniste ».
« Egalité et neutralité »
A France 2, les spéculations autour de la vedette du JT, survenues après le refus d’Emmanuel Macron de participer à « Elysée 2022 », ont électrisé la rédaction. « Qui sont ces candidats à la fonction suprême pour bafouer (…) l’indépendance du service public ? », s’est offusqué le Syndicat national des journalistes, mercredi. La Société des journalistes a rappelé dans la foulée que ce n’est pas aux « politiques de choisir les journalistes qui les interrogent ».
Les candidats ont également eu leur mot à dire sur le réalisateur. Marine Le Pen a exprimé l’envie de « renouveler le genre », précise le directeur de l’information de TF1, Thierry Thuillier. En 2017, l’émission signée Tristan Carné l’avait montrée fouillant dans ses dossiers ou réagir aux propos d’Emmanuel Macron par le fameux mime « Ils sont là ».
Cette fois, Didier Froehly sera à la manœuvre. D’ici à mercredi, les deux chaînes doivent aussi établir le cahier des charges de l’émission, afin de respecter une parfaite « égalité et neutralité », précise Thierry Thuillier. Au cœur des discussions, notamment, les fameux plans de coupe des candidats, où on voit chacun réagir aux propos de son adversaire.
Macron-Le Pen : un débat brutal, désordonné, qui laissera des traces Sandrine Cassini
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Le Figaro
«Bonsoir et bienvenue chez les amuseurs»: déguisé en clown, Yann Barthès répond à Marine Le Pen
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 14/04/2022 à 15:59
- Publié
le 14/04/2022 à 10:59
VIDÉO - Mercredi soir, le talk-show produit par Bangumi était consacré au décryptage du Lepénisme avec, notamment, une partie sur les rapports entre le Rassemblement national et l’émission de TMC.
Nez rouge, perruque frisée multicolore, veste rose fuchsia, pantalon à carreaux colorés et grosses chaussures rouge et jaune, Yann Barthès est apparu déguisé en clown mercredi soir en introduction du nouveau numéro de «Quotidien» sur TMC. «Bonsoir et bienvenue chez les amuseurs, y a qu’à nous voir, nous sommes de sacrés rigolos. Nous sommes mercredi 13 avril 2022 et voici l’équipe de déglingos du jour», a-t-il lancé avant de présenter son équipe de chroniqueurs également costumée et de finir par montrer une fleur qui pète à Alison Wheeler. «C’est amusant mais c’est normal, nous sommes des amuseurs et pour nous amuser aujourd’hui, nous allons faire une spéciale Marine Le Pen.»
» LIRE AUSSI - «Si on changeait le nom de l’émission pour pouvoir suivre Marine Le Pen»: Yann Barthès propose de rebaptiser «Quotidien» en «Face à Yaya»
Le motif de cet accoutrement? Les récentes déclarations de la candidate à la présidentielle au sujet de «Quotidien» qu’elle boycotte au prétexte que «c’est un amuseur, une émission de divertissement». «Il n’y a pas de journalistes chez “Quotidien”», a-t-elle affirmé mardi en conférence de presse à Vernon. «Pendant toute la campagne, nous n’avons rien dit, nous avons fait profil bas, nous étions à jour sur nos temps de parole, pas de buzz, pas de clash, nous évitions ça depuis huit mois. Et dix jours avant la fin, sans rien demander, paf!», a commenté Yann Barthès avant de rediffuser les extraits des propos de la présidente du Rassemblement national. C’est Paul Gasnier qui a synthétisé l’histoire des relations entre Marine Le Pen et «Quotidien» dans son «20:15 Express».
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Dix années compliquées, débutées avec «Le Petit journal» sur Canal+ - Marine Le Pen avait accepté l’invitation de Yann Barthès en mars 2012 pendant la campagne présidentielle - et poursuivies en septembre 2016 sur TMC. Selon Paul Gasnier, c’est un reportage réalisé le 24 octobre 2013 sur un échange organisé par la responsable du Front National avec des citoyens de l’Oise qui a mis le feu aux poudres. À l’époque, «Le Petit journal» avait démontré que cette réunion était une vaste mise en scène préparée à l’avance. «À partir de cette date, plus aucune autorisation de tournage nous sera accordée, aucune invitation aux conférences de presse, rien, nous sommes devenus persona non grata», a assuré le journaliste. Dès lors, Marine Le Pen n’a plus jamais répondu aux questions des reporters de l’émission qui ont, malgré tout, continué à suivre le parti d’extrême droite malgré les risques et les tensions.
Aujourd'hui, nous sommes boycottés par le Rassemblement national. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pour le comprendre, il faut revenir 10 ans en arrière #Quotidien pic.twitter.com/DBWRKtRDlO
April 13, 2022À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: Marine Le Pen assure qu’elle ne sortira «pas de l’accord de Paris» sur le climat
France24 - Monde
Festival de Cannes 2022 : la sélection officielle dévoilée
Publié le : 14/04/2022 - 17:03
Louise DUPONT
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La sélection officielle du 75e Festival de Cannes, qui se tiendra du 17 au 28 mai 2022, a été annoncée jeudi. Dix-huit films sont, pour l’instant, en lice pour la Palme d'or, dont trois réalisés par des femmes. Quatre des cinéastes sélectionnés ont déjà décroché cette récompense : les frères Dardenne, Hirokazu Kore-Eda, Cristian Mungiu et Ruben Ostlund. Le cinéaste ukrainien Sergeï Losnitza, habitué de la Croisette, est sélectionné en Séances spéciales et le Russe Kirill Serebrennikov, bête noire du Kremli en exil à Berlin, dans la liste des films hors-compétition.
Sont notamment attendus sur le tapis rouge cette année : Tilda Swinton et Idris Elba pour le nouveau film de Georges Miller, Anthony Hopkins et Léa Seydoux pour "Les crimes du futur" de David Cronenberg ou encore Pierre Niney et Isabelle Adjani dans "Mascarade" de Nicolas Bedos.
✨Les films de la #SelectionOfficielle #Cannes2022 ont été dévoilés ce matin ! Retrouvez le dossier de presse, le Replay, l'album photos et toutes les informations régulièrement mises à jour sur le site officiel.► https://t.co/R6vsL2Q3xf pic.twitter.com/Z0Q2EGFiYE
April 14, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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À L’AFFICHE !
Clap de fin pour la 74e édition du Festival de Cannes
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Festival de Cannes : une Palme en titane pour Julia Ducournau
FESTIVAL DE CANNES 2019
Cannes 2019 : "Parasite", détonante Palme d'or d'un palmarès politique
Le Figaro
Al Pacino et sa nouvelle compagne Noor Alfallah, 53 ans d'écart
Léa MabilonL'acteur de 81 ans a été aperçu en compagnie de sa nouvelle compagne, qui a également été l'ancienne partenaire du chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger.
Cinquante-trois ans les séparent... et pourtant. Comme l'a révélé le magazine PageSix , mercredi 13 avril, Al Pacino 81 ans, serait en couple avec une jeune femme de 28 ans, du nom de Noor Alfallah. Le couple a été aperçu la semaine dernière au Felix Trattoria, un restaurant de Venice en Californie, à l'occasion d'une l'exposition mettant à l'honneur le peintre Julian Schnabel. Ils étaient notamment accompagnés de l'acteur Jason Momoa qui, dans la foulée, a publié une série de photos de l'évènement sur Instagram.
Comme l'a rapporté une source à Page Six, Al Pacino et Noor Alfallah auraient commencé à se voir durant la pandémie et tout irait «très bien» depuis. «L'âge ne semble pas poser de problème, même s'il est plus vieux que son père, a continué l'informateur pour le magazine. Elle fréquente la jet-set, vient d'une famille riche. (...) La plupart du temps, elle côtoie des hommes riches et plus vieux qu'elle.»
Une histoire d'amour avec Mike Jagger
En effet, la jeune femme, qui est également vice-présidente de la société de production Lynda Obst, fut un temps la compagne de Mick Jagger (78 ans), chanteur emblématique des Rolling Stones. Leur idylle s'est déroulée en 2018, alors qu'elle avait 22 ans. En octobre 2019, l'héritière s'était confiée au magazine Hello! sur sa relation avec l'icône rock et sur les critiques qu'ils avaient dû essuyer, comme l'avait rapporté le Daily Mail . «Nos âges ne comptent pas pour moi», avait-elle expliqué. Et d'ajouter : «Le cœur ne fait pas en fonction de ce qu'il voit, mais seulement ce qu'il ressent. C'était ma première relation sérieuse, mais c'était une période très heureuse pour moi.»
En vidéo, les couples de célébrités qui durent
De son côté, ce n'est pas la première fois non plus que l'acteur de Scarface se paye la compagnie de femmes plus jeunes que lui. En 2020, Al Pacino, qui avait alors 79 ans, se séparait de l'actrice israélienne Meital Dohan, de 36 ans sa cadette. Cette dernière n'avait pas mâché ses mots après leur histoire d'amour, expliquant au magazine israélien Laisha qu'il avait été trop dur pour elle «d'être avec un homme aussi vieux, même du nom d'Al Pacino.»
Un baiser et 32 bougies : en photo, Dylan Meyer célèbre tendrement l'anniversaire de Kristen Stewart
La fiancée de l'actrice a publié un tendre cliché de sa fête d'anniversaire, vendredi 9 avril, sur son compte Instagram.
En images, le brunch post-mariage de Brooklyn Beckham et Nicola Peltz, sous le soleil de Floride
Les festivités entourant le mariage de l'aîné de la famille se sont poursuivies le lendemain, le dimanche 10 avril à Palm Beach.
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Veste blanche et main sur le cœur, Céline Dion réapparaît dans une vidéo en soutien aux Ukrainiens
Affaiblie par des problèmes de santé, la chanteuse québécoise a néanmoins tenu à témoigner toute sa solidarité au peuple ukrainien, par le biais d'une publication sur Instagram.
Le Figaro
Conservateurs contre wokes: la bataille des bibliothèques scolaires américaines
Adrien JaulmesENQUÊTE - Des parents s’insurgent contre la présence, dans les bibliothèques scolaires, d’ouvrages qu’ils jugent sulfureux, tandis que le camp libéral crie à la censure morale. Mais celui-ci pratique en miroir une autre forme d’intolérance, sexiste ou racialiste. La politique s’est désormais emparée de ce débat, devenu un nouveau champ de bataille de la guerre culturelle qui divise les États-Unis.
Envoyé spécial à Falls Church (Virginie)
Le règlement donne deux minutes à Stacy Langton pour son intervention. Debout, face au conseil scolaire du comté de Fairfax réuni en séance publique à l’école Luther-Jackson, à Falls Church, cette mère de famille s’adresse directement à l’un des membres, Karl Frisch. «Vous mettez en ligne votre photo avec votre compagnon devant l’escalier Mattachine de Los Angeles, lui lance-t-elle. Or, cet escalier est dédié à Harry Hay, un membre du Parti communiste et un partisan affiché de la pédophilie! Votre présence dans ce conseil est comme si le renard gardait le poulailler! J’ai demandé que l’on enlève de la bibliothèque de l’école des livres pervers qui font l’apologie de la pédophilie. Ce conseil a refusé en disant que le but est de faire que les enfants se sentent “acceptés et aimés”. Or ce sont exactement les termes qu’utilisent les prédateurs sexuels!» La sonnerie réglementaire interrompt la diatribe de Stacy Langton. Karl Frisch est resté impassible, mais des murmures s’élèvent dans les travées de l’auditorium.
À lire aussiCancel culture, idéologie woke: «Finissons-en avec la censure dans les IEP»
Une représentante du syndicat prend la parole après Stacy Langton: «Il est évident que tous les livres ne sont pas pour tous les lecteurs, mais leur accès ne doit pas être décidé par les idées de certains parents! Je vais continuer à lire les livres interdits!» En signe de soutien, des membres du syndicat des bibliothécaires brandissent des pancartes pour dénoncer la censure contre les livres. Diana Smith, militante du groupe Democracy Now, porte dans le dos de son maillot une liste d’ouvrages interdits dans les écoles de plusieurs États. Parmi ces titres, plusieurs classiques de la littérature américaine, comme L’Attrape-cœurs, de J. D. Salinger,Les Raisins de la colère et Des souris et des hommes, de Steinbeck, ou des œuvres plus récentes, comme Beloved, de Toni Morrison. «Je suis ici pour lutter contre la censure, dit-elle. Des parents d’élèves comme Stacy Langton n’ont pas leur mot à dire sur le contenu des bibliothèques scolaires.»
330 cas de censure dans les écoles
À la fin de l’audition, des groupes se forment à la sortie de l’école. L’un entoure Stacy Langton. L’autre, formé par des bibliothécaires, leur jette des regards sombres. L’école Luther-Jackson est une nouvelle fois l’épicentre d’un débat houleux sur les livres mis à la disposition des élèves. Un homme tient sous le bras un autre ouvrage contesté, Maus. Cette bande dessinée d’Art Spiegelman raconte la Shoah en mettant aux prises des chats et des souris. «Ce livre a été interdit dans plusieurs écoles, sous prétexte qu’il est déstabilisant pour les enfants, dit cet homme, qui se présente comme un «citoyen concerné». Mais les parents ont déjà le droit de décider quels livres leurs enfants sont autorisés à emprunter. Les retirer relève de la censure pure et simple.» «Les livres que je dénonce ont été remis dans la bibliothèque par le conseil scolaire, insiste Stacy Langton, et aucune nouvelle plainte ne peut être déposée pendant trois ans.»
L’auteur, Maia Kobabe, explique elle-même comment la lecture d’un livre sur l’homosexualité l’avait plongé dans la confusion quant à sa propre identité quand elle avait 11 ans. J’ai estimé qu’il était de mon devoir de prévenir les autres parents, et que ces livres n’avaient pas leur place dans une bibliothèque scolaire
Stacy Langton est devenue une célébrité en Virginie. En septembre 2021, elle avait, avec d’autres parents d’élèves, contribué à faire basculer l’élection du gouverneur de cet État démocrate en faveur du candidat républicain, en soulevant la question de la présence de livres faisant l’apologie de l’homosexualité dans les rayonnages de certaines écoles. «J’avais entendu à la télévision une mère d’élève qui s’élevait contre le choix des livres dans une école du Texas, explique-t-elle. Je me suis demandé si les mêmes titres existaient dans l’école de mon fils de 11 ans. Je les ai trouvés dans la base de données de la bibliothèque: Lawn Boy, d’un certain Mike Muñoz, qui décrit une scène homosexuelle, et Gender Queer, un roman graphique qui comporte de nombreuses scènes, très crues, de relations homosexuelles. L’auteur, Maia Kobabe, explique elle-même comment la lecture d’un livre sur l’homosexualité l’avait plongé dans la confusion quant à sa propre identité quand elle avait 11 ans. J’ai estimé qu’il était de mon devoir de prévenir les autres parents, et que ces livres n’avaient pas leur place dans une bibliothèque scolaire.»
En pleine campagne électorale, la protestation de Stacy Langton est alors reprise par le candidat républicain, Glenn Youngkin. Il annonce qu’il interdira ce type de livres dans les écoles s’il est élu. «Je ne pense pas que les parents doivent dire aux écoles ce qu’elles doivent enseigner», rétorque son adversaire démocrate, Terry McAuliffe. Cette phrase mal inspirée est répétée à l’envi dans les vidéos de campagne du candidat républicain, et lui coûte des voix décisives dans cet État qui a pourtant voté Biden l’année précédente.
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La controverse sur les livres à destination de la jeunesse fait rage à travers les écoles de tous les États-Unis. Ce n’est même plus un débat, mais l’affrontement de deux camps opposés. La politique s’est emparée de cette question, devenue un nouveau thème de la guerre culturelle qui déchire l’Amérique. La victoire de Youngkin en Virginie, après avoir mis cette question au centre de sa campagne, inspire à présent les stratèges républicains, qui espèrent remporter les élections de mi-mandat en novembre prochain.
La polémique est particulièrement intense au Texas, où le gouverneur républicain, Greg Abbott, réclame des poursuites contre tout membre du personnel scolaire qui donnerait aux élèves l’accès à des romans pour jeunes adultes qualifiés de «pornographiques». Un représentant républicain du même État a dressé une liste de 850 titres traitant du racisme ou de la sexualité qui pourraient «mettre les élèves mal à l’aise», et demandé leur retrait des bibliothèques scolaires texanes. Dans le Tennessee, une proposition de loi prévoit de restreindre les listes de livres disponibles dans les bibliothèques scolaires. L’Idaho, le Nebraska, le Mississippi ont aussi des lois similaires en préparation. De nombreuses écoles retirent d’elles-mêmes les livres controversés, avant même que des parents se soient plaints.
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L’American Library Association a recensé 330 cas de censure de livres à la fin de l’année 2021, soit le double de l’année 2020, et le taux le plus élevé depuis 1990. Les textes mis en cause sont principalement des livres traitant des LGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers), ainsi que de la race et du racisme, selon la Coalition nationale contre la censure (NCAC). La théorie critique de la race, qui réécrit l’histoire des États-Unis au travers du seul prisme du racisme, suscite de la part des républicains des réactions proportionnelles à la façon dont elle a été imposée dans les milieux scolaires par des enseignants progressistes.
Les démocrates, qui dénoncent à présent la censure exercée par les républicains, semblent avoir oublié qu’ils avaient lancé eux-mêmes cette pratique depuis quelques années en faisant la chasse à tous les livres soupçonnés de préjugés raciaux ou de sexisme, au nom de la lutte contre la culture du «patriarcat blanc» et de l’antiracisme. L’éditeur de Dr. Seuss, célèbre auteur américain pour enfants, a retiré de la vente plusieurs livres accusés de véhiculer des clichés xénophobes, à cause de dessins de Chinois en chapeaux pointus ou d’Africains en pagnes. Dans le New Jersey, une résolution a été proposée pour exhorter les écoles à retirer de leurs rayons Huckleberry Finn, de Mark Twain, expliquant que le langage du livre «peut amener les élèves à se sentir contrariés, marginalisés ou humiliés et peut créer un sentiment inconfortable dans la classe» (aux États-Unis, le terme américain «nigger» est devenu imprononçable, et remplacé par l’expression «le mot en N»).
Censeurs des deux bords
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, d’Harper Lee, a aussi été mis à l’index, accusé de véhiculer des préjugés racistes. Des demandes similaires ont été faites pour que soit retiré des listes scolaires Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell, ou La Petite Maison dans la prairie, de Laura Ingalls Wilder. La simple menace d’un scandale suffit souvent à faire plier les éditeurs. En 2019, une menace de grève de ses employés avait conduit Hachette à renoncer à publier les mémoires de Woody Allen, pourtant acquitté par la justice des accusations d’abus sexuels lancées contre lui. La censure de gauche s’étend même au sexe ou à la couleur de peau des auteurs, déterminant qui a le droit de traiter de certains sujets. American Dirt, un roman sur l’immigration clandestine publié en 2019, a été dénoncé comme un exemple d’appropriation culturelle au motif que l’auteur, Jeanine Cummins, n’est pas mexicaine, et que son roman est rempli de stéréotypes.
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«Nous sommes dans un moment de confusion extrême, s’inquiète Jonathan Zimmerman, professeur d’histoire de l’éducation à l’Université de Pennsylvanie. Même si je suis démocrate, je dois reconnaître que les deux côtés rivalisent d’intolérance. Les personnes qui dénoncent la censure de Toni Morrison sont les mêmes qui réclament l’interdiction de Huckleberry Finn, dit-il. Ces censeurs des deux bords ont en commun la peur. Nous sommes à un moment de notre histoire où nous avons peur les uns des autres. L’acrimonie et la mauvaise foi de part et d’autre sont telles qu’on ne reconnaît même plus de légitimité au camp opposé.»
«Trump avait pendant son mandat incarné cette dynamique de diabolisation systématique de l’adversaire. Mais un phénomène comparable existe dans l’autre camp. À l’Université de Pennsylvanie, où enseignants et étudiants sont dans leur grande majorité démocrates, les électeurs républicains sont considérés comme des racistes, des trumpistes ou des suprémacistes blancs, et l’on court un risque en contredisant cette catégorisation», explique le professeur, auteur d’un ouvrage sur les guerres culturelles américaines. «J’espère que les salles de classe vont pouvoir redevenir un lieu de débat plutôt que d’invectives. Malheureusement, je crains que notre époque ne soit pas exactement à la nuance et à la mesure.»
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L'Humanité
« C’est un vrai métier et il faut l’aimer pour le faire »
ReportageÉducation Les accompagnants d’élèves en situation de handicap du Val-de-Marne sont en grève depuis le 10 janvier. Ils étaient dans la rue, le mardi 5 avril, à l’occasion d’une journée nationale de mobilisation.
Olivier ChartrainLes super-héros sont là ! En habit de lumière devant le bâtiment ultramoderne du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées, Captain AESH et Wonder AESH, proches cousins de Captain America et Wonder Woman, ne sont pas venus pour arrêter les méchants. Encore que : AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) parmi les AESH, ils manifestent pour « un vrai statut, un vrai salaire ». L’appel à la grève du mardi 5 avril est un appel national, signé d’une large intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, Snalc et SNCL), qui s’inscrit dans la suite des mobilisations, ces derniers mois, de ces salariés précaires de l’éducation.
Mais, cette fois, avant d’arriver devant le ministère de l’Éducation nationale, terminus de la manifestation, tout part du Val-de-Marne. Dans ce département du sud de la couronne francilienne, les AESH sont en effet en grève depuis le… 10 janvier. Bientôt trois mois ! Un record qui battrait celui des salariés de la RATP en grève contre la réforme des retraites, affirme Jérôme Antoine, animateur de la CGT Éduc’action pour les AESH dans le département. Tout est parti d’un avenant à leur contrat de travail, pour imposer la généralisation des Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisé). Encore un acronyme qui recouvre le fameux principe de la mutualisation, source majeure de la dégradation des conditions d’accueil des élèves en situation de handicap et des conditions de travail de leurs accompagnants. Pour schématiser, la mutualisation, c’est, plutôt que chaque enfant se voie attribuer un accompagnement en fonction de ses besoins, estimés par les maisons du handicap des conseils départementaux, il doit partager son AESH avec un, deux… ou bien plus encore d’autres élèves. Un ajustement comptable, en fonction du budget et du nombre d’AESH disponibles dans le Pial, au mépris de ce à quoi chaque enfant devrait avoir droit. L’école inclusive version Macron.
Dans le Val-de-Marne, la pilule n’est pas passée. Assemblée générale le 6 janvier, et début de la grève illimitée le 10. Ouverture dans la foulée d’une caisse de grève sous forme de cagnotte Leetchi, parce que, quand on gagne en moyenne 700 euros par mois pour 21 heures par semaine (juste 160 euros de plus que le RSA), tenir une grève dans la durée serait sans cela impossible. Ce n’est pas tout : « On a fait la tournée des écoles pour aller à la rencontre des collègues mais aussi des enseignants, des parents d’élèves, raconte Lauranne, elle aussi à la CGT Éduc’action. On doit en être à 500 établissements, cela a permis d’élargir le mouvement. » Et la solidarité autour de celui-ci, avec une cagnotte qui compte désormais plus de 34 000 euros et le soutien d’élus comme la députée Mathilde Panot (FI) ou la conseillère départementale Flore Munck (PCF).
On retrouve Captain AESH, Bruno dans la vraie vie, qui exerce en lycée à Créteil, auprès de cinq à six élèves. « C’est beaucoup, confie-t-il, ça me laisse trois heures maxi par semaine pour chacun d’entre eux. » Trop peu, notamment pour ceux qui ont besoin de lui pour accéder aux salles de classe en fauteuil roulant ou prendre des notes en cours. Quand Bruno ne peut pas être avec eux, ils doivent se débrouiller ou demander l’aide d’un surveillant. « Avec trois heures par semaine, on ne peut pas répondre à leurs besoins. On sait qu’ils sont en souffrance et on se sent impuissant », confie Captain AESH dans son déguisement aux muscles rembourrés.
Ils refusent le rôle de « bouche-trous » des écoles
Comme tant d’autres AESH, pour tenter de joindre les deux bouts, Bruno cumule les emplois : aide aux devoirs, aide à domicile, voire jardinage. Beaucoup complètent en surveillant la cantine ou en animant les activités périscolaires. Précisément ce à quoi Emmanuel Macron voudrait les contraindre, dans la logique de ses annonces du 17 mars où il promettait aux AESH « 35 heures par semaine » mais avec, en contrepartie, un rôle de « bouche-trous » des écoles, dont les accompagnants ne veulent pas. « Ce n’est pas pour le salaire qu’on reste, s’exclame Françoise, AESH à Limeil-Brévannes depuis quinze ans. C’est un vrai métier, à mi-chemin du péda gogique et du soin, et il faut l’aimer pour le faire. Nous voulons un statut de catégorie B de la fonction publique, un vrai salaire à temps complet, des formations et, bien sûr, l’abandon des Pial. » Une revendication que les AESH du Val-de-Marne portent à bout de bras depuis trois mois en tentant d’élargir leur mouvement. « On ne reçoit rien de l’institution, conclut Françoise avec émotion, mais beaucoup des enfants, quand on arrive à les faire progresser vers l’autonomie. » 700 euros, pour un tel engagement : qui peut encore le supporter ?
AESHÉducation nationaleval de marne Le Monde
Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam livre pour la première fois sa vérité sur la nuit des attentats
L’accusé a rompu son silence pour révéler qu’il devait se faire exploser dans un café du 18e arrondissement de Paris. Il dit avoir renoncé à la dernière minute par « humanité ».
Salah Abdeslam connaît le prix de sa parole et a appris à la monnayer pour obtenir l’écoute qu’il réclame. Il y a deux semaines, il avait fait usage de son droit au silence lors de la journée la plus attendue depuis le début du procès du 13-Novembre : son interrogatoire sur la nuit des attentats. Mercredi 13 avril, alors que la cour d’assises spéciale de Paris devait l’entendre une dernière fois sur les faits postérieurs aux attaques, le seul survivant des commandos a fait basculer l’audience dans une dimension insoupçonnée en une phrase : « Je vais m’exprimer aujourd’hui. »
Salah Abdeslam ne s’est pas contenté de coller au programme initial de cet interrogatoire, qui devait porter sur les heures et les jours ayant suivi les attaques. Après six ans de silence et sept mois de débats, il a choisi son jour pour livrer ce qu’on avait trop attendu et qu’on n’espérait plus : le premier récit détaillé de « son » 13-Novembre. Il a notamment révélé quelle était sa mission ce soir-là : une attaque-suicide dans un bar du 18e arrondissement de Paris, à laquelle il a renoncé à la dernière minute, dit-il, par « humanité ».
Salah Abdeslam entre silence et confidences au procès du 13-NovembreAvant les premières questions du président, l’accusé tient à expliquer son revirement : « Si j’ai fait usage de mon droit au silence, c’est parce que je ne me suis pas senti écouté. Je comprends que l’exercice qui est celui de la cour n’est pas facile. Mais je pense que, depuis le début de cette affaire, les gens n’arrivent pas à accepter la personne que je suis vraiment. On a cette image de moi faite par les médias, qui ne correspond pas à ce qu’on voit aujourd’hui, et ça dérange. Je décide de m’exprimer car c’est la dernière fois que j’en ai l’occasion… »
A compter de cet instant, les questions de la cour importent peu. Salah Abdeslam a obtenu l’écoute qu’il cherchait. Pendant près de deux heures et demie, il va livrer « sa » vérité. Le « combattant » autoproclamé de l’organisation Etat islamique (EI) qui éructait dans le box au début du procès a laissé place à un accusé pondéré, mesurant chacune de ses paroles, calculant ses effets. Seul son récit compte désormais. Salah Abdeslam a apprivoisé son procès.
La genèse : « Je devais partir en Syrie »
Pour éclairer sa version des faits, l’accusé entend d’abord revenir sur la genèse de sa mission. Nous sommes neuf mois avant les attentats : son frère aîné Brahim, le futur kamikaze du « Comptoir Voltaire », vient de rentrer d’un bref séjour en Syrie, où il a vu son ami Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats.
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L'Humanité
« Augmenter le temps scolaire pour assurer la réussite de tous »
ActuLa proposition iconoclaste du candidat communiste Fabien Roussel d’augmenter le temps scolaire – 27 heures en primaire, 32 heures au collège et jusqu’à 36 heures au lycée – suscite le débat. Explications avec l’une de ceux qui l’ont élaborée.
Olivier ChartrainCoanimatrice de la campagne de Fabien Roussel pour l’éducation
Pourquoi cette proposition d’augmenter le temps scolaire, quand on entend souvent que les élèves sont fatigués ?
Parce que toutes les études montrent qu’à chaque fois que l’école délègue – aux familles, aux collectivités locales, au privé – son travail, les inégalités de réussite scolaire augmentent. Donc, il faut redonner à l’école le temps de prendre en charge la réussite de tous. On a enlevé ce temps à nos enfants en réduisant les horaires, en 2008 pour le primaire et en 2016 pour le collège. Mais, attention : il ne s’agit pas de passer 8 heures par jour à 40 par classe avec un enseignant précaire et surmené ! C’est plus d’école, mais mieux d’école, avec une baisse des effectifs par classe (20 en primaire, 25 dans le secondaire) et un travail sur les pratiques et les contenus.
Alors, parlons des contenus. Emmanuel Macron veut du travail manuel, Yannick Jadot des enseignements pratiques… vous aussi ?
Le PCF a toujours été pour une école « polytechnique », avec des enseignements techniques introduits très tôt dans la scolarité, dans une logique des « trois tiers » : un tiers pour les langues et sciences humaines, un tiers pour les sciences et techniques, un tiers pour les arts et le sport. Mais on ne peut pas alourdir des programmes qui le sont déjà trop et qui mettent les professeurs devant une injonction contradictoire : soit traiter tout le programme pour une minorité d’élèves, soit en sacrifier une partie pour que tous puissent suivre. C’est pourquoi nous voulons plus de temps scolaire, mais aussi accroître la liberté des enseignants en leur permettant de choisir, dans les programmes, ce qui leur paraît le plus approprié pour leurs élèves.
Quels moyens pour réaliser tout cela ?
Pour augmenter le temps scolaire sans alourdir le temps de travail des enseignants, nous proposons de recruter 90 000 professeurs tout de suite, avec un système de prérecrutement à bac + 2 ou bac + 3 de stagiaires de la fonction publique. Ceux-ci ne seraient pas en responsabilité devant les classes, mais assureraient des petits groupes ou viendraient en surnuméraires dans les classes. Nous proposons un recrutement tout aussi massif de 90 000 personnels des autres métiers de l’éducation – médecins, infirmières, assistants sociaux, CPE, surveillants, AESH, administratifs, conseillers d’orientation –, afin que les professeurs puissent se consacrer uniquement à l’enseignement.
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Six ans de prison pour l’Afghan qui avait agressé sexuellement une femme de 72 ans dans la Creuse
France24 - World
Live: Russia to tow stricken flagship of Black Sea fleet back to port
Issued on: 14/04/2022 - 06:42Modified: 14/04/2022 - 06:52
FRANCE 24
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Selina SYKES
Russia said it was making efforts to tow the Moskva, the stricken flagship of its Black Sea fleet, back to port on Thursday. Ukraine said its forces struck the Moskva in a missile attack but Russia said the vessel was damaged by an explosion of ammunition on board, making no mention of an attack. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
8:26pm: US cannot 'take lightly' threat Russia could use nuclear weapons, CIA chief says
The threat of Russia potentially using tactical or low-yield nuclear weapons in Ukraine cannot be taken lightly, but the CIA has not seen a lot of practical evidence reinforcing that concern, CIA Director William Burns said on Thursday.
He spoke at Georgia Tech of the "potential desperation" and setbacks dealt Russian President Vladimir Putin, whose forces have suffered heavy losses and have been forced to retreat from some parts of northern Ukraine after failing to capture Kyiv.
For those reasons, "none of us can take lightly the threat posed by a potential resort to tactical nuclear weapons or low-yield nuclear weapons," Burns said.
8:14pm: French embassy to return to Kyiv from Lviv
France will "very soon" move back its embassy in Ukraine to the capital Kyiv from the western city of Lviv, Foreign Minister Jean-Yves Le Drian told his Ukrainian counterpart Dmytro Kuleba in a phone call.
The French embassy was moved to Lviv in early March as conditions worsened on the ground after Russia invaded Ukraine in late February, the ministry statement said.
8:12pm: Ukraine foreign minister urges Berlin for quick arms delivery decision
Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba called on Germany to make a quick decision on weapons delivery to Ukraine, saying Kyiv was counting on Berlin's leading role in Europe.
The Ukrainian government has been frustrated by delays in delivery due to several ministries' approvals required for consignments of arms exports which have to be coordinated by the Federal Chancellery.
"I hope that (German Chancellor Olaf) Scholz will make a positive decision," Kuleba told broadcaster ARD, according to the text of an interview released ahead of its showing later on Thursday.
6:51pm: Russia seeks Brazil's help to prevent expulsion from IMF, World Bank
Russia has asked Brazil for support in the International Monetary Fund, the World Bank and the G20 group of top economies to help it counter crippling sanctions imposed by the West since it invaded Ukraine, according to a letter seen by Reuters.
Russian Finance Minister Anton Siluanov wrote to Economy Minister Paulo Guedes asking for Brazil's "support to prevent political accusations and discrimination attempts in international financial institutions and multilateral fora."
"Behind the scenes work is underway in the IMF and World Bank to limit or even expel Russia from the decision-making process," Siluanov wrote.
5:59pm: US believes Russian warship still dealing with fire, defence official
The US believes the Russian warship Moskva is still dealing with a fire and the ship is believed to have experienced significant damage, a senior US defence official said on Thursday.
The warship, a Soviet-era missile cruiser, is still believed to be afloat and the United States is under the assumption that the cruiser is heading to Sevastopol, the official said.
"Our assessment is that she still appears to be battling a fire on board," the official continued.
5:54pm: Ukraine rejects Moscow's claim it struck Russian border region
Kyiv on Thursday rejected claims by Moscow that Ukrainian forces carried out attacks along the border between the countries, including a strike Russia said left seven injured.
Ukraine's national security and defence council in a statement on social media instead accused Russia of staging "terror attacks" on its own territory to stir up "anti-Ukrainian hysteria" in the country. "There have been several terrorist attacks on the Russian border, in which the Russian leadership accuses Ukrainian sabotage and intelligence groups," it added.
Russia had earlier accused Ukraine of sending helicopters to bomb a town in its southern Bryansk region after reporting eight people had been injured in shelling.
5:51pm: US began collecting intelligence on invasion plans last autumn, CIA chief says
US spy agencies began collecting "disturbing and detailed" intelligence on a plan last fall for a "major new invasion" of Ukraine by Russian President Vladimir Putin, who has "stewed" in grievance, ambition and insecurity, CIA Director William Burns said on Thursday.
Speaking at Georgia Tech university in his first public speech since taking the helm of the CIA last year, Burns also said that US intelligence has been "vital" to Ukraine's fight against Russian forces. The "crimes" those forces committed in the Ukrainian town of Bucha "are horrific", he said.
5:50pm: Ukrainian parliament calls Russian army's actions 'genocide'
Ukraine's parliament on Thursday backed a resolution recognising the actions of the Russian military in the country as "genocide".
"The actions committed by the armed forces of Russia are not just a crime of aggression but pursue the goal of the systematic and consistent destruction of the Ukrainian people, their identity, and the deprivation of their right to self-determination and independent development," said the text, which was approved by a majority of 363 lawmakers.
5:38pm: Putin tells Europe: You still need Russian gas but we're turning east
President Vladimir Putin said on Thursday that Moscow would work to redirect its energy exports eastward as Europe tries to reduce its reliance, adding that European nations would not be able to ditch Russian gas immediately.
"The so-called partners from unfriendly countries concede that they won't be able to make do without Russian energy resources, including without natural gas, for example," Putin told a televised government meeting. "There is no rational replacement [for Russian gas] in Europe now."
5:17pm: UK sanctions Chelsea Football Club director Tenenbaum
The British government said on Thursday it had sanctioned Chelsea Football Club director Eugene Tenenbaum in response to Russia's invasion of Ukraine.
Tenenbaum will be subject to an asset freeze as well as transport sanctions meaning that any ship or aircraft owned, chartered, controlled or operated by him could be detained if it enters Britain.
Britain also sanctioned David Davidovich, an associate of Chelsea owner Roman Ambramovich, saying he would be subject to an asset freeze and travel ban as well as transport sanctions. For both men it gave the reason for being sanctioned as their close association with Abramovich, who has already been sanctioned by Britain.
4:50pm: Canada to deploy military personnel to Poland to support Ukrainian refugees
Canada will deploy up to 150 military personnel to Poland to support Ukrainians fleeing Russia's war and address a growing refugee crisis at Poland's border with Ukraine, Defense Minister Anita Anand said on Thursday.
More than half of the more than 4.5 million who have left Ukraine since Russia's February 24 invasion have gone to neighbouring Poland.
4:47pm: Crippling of Moskva warship a 'serious blow' to Russian military
The crippling of the Moskva is "quite a serious blow, I would say, to the morale of the Russian navy and the Russian armed forces in general", FRANCE 24 chief international affairs editor Robert Parsons said on Thursday, reporting from Kyiv.
"All those Russian ships on the Black Sea now will know that they are in range of Ukrainian missile fire," Parsons continued. "That is potentially a ground changer – and certainly will put in serious doubt the possibilities of a Russian amphibious attack against the city of Odesa in the south of Ukraine."
4:40pm: Ukraine to play postponed World Cup qualifier against Scotland in June
Ukraine's delayed World Cup qualification playoff semi-final against Scotland has been rescheduled for June 1, with the winners set to face Wales four days later for a place at this year's tournament, UEFA said in a statement on Thursday.
The match was due to be played at Hampden Park in Glasgow on March 24 but was suspended following Russia's invasion of Ukraine
4:30pm: Putin says Russian energy exports should be diverted to Africa, Latin America
Russian President Vladimir Putin said on Thursday that Russian energy exports should be re-routed to Africa and Latin America in a push to diversify from supplies to the West.
He also said that construction of new oil and gas pipelines should be considered from the hydrocarbon fields in western and eastern Siberia.
3:59pm: Russia to tow crippled 'Moskva' warship back to port
Russia said the crew of its Black Sea fleet flagship was evacuated on Thursday and measures were being taken to tow the stricken ship back to port after an explosion of ammunition on board that Ukraine said was caused by a missile strike. Russia said a fire aboard the Moskva, a warship that would typically have 500 sailors on board, forced the crew to evacuate the vessel but made no mention of an attack.
3:30pm: Extra US military aid for Ukraine ahead of terrain shifting 'dramatically'
US President Joe Biden approved $800 million in new military assistance for Ukraine on Wednesday "because Russian forces are shifting their tactics and so, too, is the US and its allies," according to FRANCE 24 international affairs editor Douglas Herbert. "Until now the war has been fought [...] mostly in northern Ukraine and in the towns north of Kyiv – the towns from which Russian forces, after being unable to enter the capital, had to retreat."
"The terrain is now going to shift dramatically, and the types of terrain and battlefields that the war is now going to be waged on in the east is really open terrain," Herbert continued. "As we speak, the Russian forces – the depleted Russian forces – are having to replenish their equipment, to regroup, re-array and redeploy, preparing essentially for what is expected to be a massive, massive and extremely brutal, assault on western Ukraine. And [the Ukrainians] want to be ready for it."
3:28pm: US prepares cracks down on evading Russian sanctions
The US is preparing new efforts to crack down on sanctions evasion by Russia, President Joe Biden's National Security Adviser Jake Sullivan said on Thursday.
"Where our focus will be over the course of the coming days is on evasion," Sullivan said in an interview at the Economic Club of Washington, a nonprofit forum for global leaders. "I think we'll have some announcements in the next week or two that identify targets that are trying to facilitate that evasion both inside Russia and beyond," Sullivan said, without giving details.
3:25pm: What is the legal definition of 'genocide'?
Washington and Kyiv are accusing Russia of genocide in Ukraine, but the ultimate war crime has a strict legal definition and has rarely been proven in court ever since it was cemented in international law after the Holocaust.
The 1949 Geneva Convention defines it as an "intentional effort to completely or partially destroy a group based on its nationality, ethnicity, race or religion", as FRANCE 24's James André explains.
3:17pm: EU payment in roubles for Russian gas would 'breach' sanctions regime
Payment for Russian gas in roubles by European Union buyers – as demanded by President Vladimir Putin – would break the EU's sanctions regime against Moscow, according to an internal European Commission note.
Putin has warned Europe it risks having gas supplies cut unless it pays in the Russian currency as he seeks retaliation over Western sanctions for Moscow's invasion of Ukraine.
"This mechanism would lead to a breach of the existing EU restrictive measures adopted in respect of Russia, its government, the Central Bank of Russia, and their proxies," said the internal note, seen by Reuters.
3:16pm: Russia warns Finland, Sweden of 'undesirable consequences' if they join NATO
Russia will be forced to take new security measures if Sweden and Finland join NATO, Moscow's deputy foreign minister Alexander Grushko said on Thursday, according to Russia's TASS news agency.
Membership in the military alliance will lead to "the most undesirable consequences", Grushko was quoted as saying.
3:15pm: Strains in German coalition as junior partners turn on Scholz
Frustration is growing among German Chancellor Olaf Scholz's junior coalition partners over what they say are shortcomings in his leadership on Ukraine, an internal rift that risks undermining Western unity against Russia.
After a dramatic policy pivot at the start of the crisis, when Scholz halted the Nord Stream 2 gas pipeline project with Russia days before its invasion of Ukraine and then vowed a big jump in defence spending, his coalition partners accuse him of dithering.
"I have the impression that Mr Scholz is not aware of the serious damage he is doing to Germany's reputation in Central Europe, in Eastern Europe, basically in the whole of Europe," Anton Hofreiter, the Green chairman of the German parliament's Europe committee, told Reuters.
2:24 pm: Ukraine claims sinking of Russian flagship, prompting Kremlin denials
Ukraine said Thursday its forces sank the flagship of Russia's Black Sea fleet in a missile attack but Moscow said the vessel was merely damaged, making no mention of an assault.
The loss of the ship would be a major military and symbolic defeat for Russia as its troops regroup for a renewed offensive in eastern Ukraine after retreating from much of the north, including the capital. Russia said a fire aboard the Moskva, a warship that would typically have 500 sailors on board, forced the entire crew to evacuate the vessel. It later said the fire had been contained and that the ship would be towed to port with its guided missile launchers intact.
2:22 pm: Kyiv says 30 people returned to Ukraine in Russia prisoner swap
Ukraine said Thursday that 30 prisoners of war were being returned to the country as part of the most recent exchange of captives with Russia, following an order from President Volodymyr Zelensky.
"Five officers and 17 servicemen were exchanged. Also eight civilians, including one woman, were released. In total, 30 of our citizens are going home today," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media.
2:19 pm: Russia accuses Ukraine of shelling border town, injuring residents
The governor of Russia's southern Bryansk region on Thursday accused the Ukrainian army of shelling a Russian town about 10 kilometres (six miles) from their joint border, injuring civilians.
"Today the Ukrainian Armed Forces fired at the town of Klimovo. As a result of the shelling, two residential buildings were damaged and some of the residents are injured," governor Alexander Bogomaz said on Telegram.
He added that emergency services were working at the scene and residents receiving "medical care".
2:17 pm: War in Ukraine raising risks for Middle East, World Bank warns
The war in Ukraine has "multiplied risks" for the Middle East and North Africa's poorer countries by raising food and energy prices, the World Bank said Thursday, warning of potential social unrest.
In its latest update to its MENA growth forecast, the development lender said inflationary pressures set off by Covid-19 "are likely to be exacerbated" by Russia's invasion. "The threat of Covid-19 variants remains and the war in Ukraine has multiplied risks, particularly for the poor," the World Bank's MENA vice president, Ferid Belhaj, said in the report, titled "Reality Check".
1:07 pm: Calling Russian actions in Ukraine 'genocide' complicates peace efforts, Macron says
French President Emmanuel Macron said Thursday that using the word “genocide” to describe Russia’s actions in Ukraine would be an escalation that would complicate efforts for a peace deal.
“Words have meaning and it is necessary to be careful because my role is to help bring peace, or at least to stop this war,” Macron said in an interview with France Bleu radio, adding that he wanted to avoid verbal escalations.
US President Joe Biden said Tuesday that “evidence is mounting” that Russia is committing "genocide", sparking angry denials from the Kremlin.
11:06 am: Russia already has nuclear weapons in the Baltic region, says Lithuania
Russia already has nuclear weapons in the Baltic region, Lithuanian Defence Minister Arvydas Anusauskas said on Thursday.
Anusauskas told Lithuania's BNS wire that nuclear weapons have been deployed in Russia's Kaliningrad exclave on the Baltic Sea since before the current crisis.
"The current Russian threats look quite strange, when we know that, even without the present security situation, they keep the weapon 100 km from Lithuania's border," the minister was quoted by the wire on Thursday.
"Nuclear weapons have always been kept in Kaliningrad ... the international community, the countries in the region, are perfectly aware of this ... They use it as a threat," he was quoted.
9:42 am: Russia warns NATO over Sweden and Finland membership
Russia on Thursday warned NATO that if Sweden and Finland joined the military alliance then Russia would have to bolster its defences and that there could be no more talk of a "nuclear free" Baltic.
"There can be no more talk of any nuclear-free status for the Baltic – the balance must be restored," said Dmitry Medvedev, deputy chairman of Russia's Security Council.
"Until today, Russia has not taken such measures and was not going to," Medvedev said.
9:39 am: Irish foreign minister to visit Kyiv
Irish foreign and defence minister Simon Coveney is to travel to Kyiv on Thursday, his office said, where he will meet his two Ukrainian counterparts.
Coveney's visit is the first by a foreign minister from a non-permanent member of the UN Security Council to Kyiv since Russia's invasion began.
His talks with Foreign Minister Dmytro Kuleba and Defence Minister Oleksii Reznikov will focus on "how Ireland can continue to provide political, security and humanitarian support to Ukraine," a statement said.
The ministers will also discuss how Ireland can "assist Ukraine in its application for EU candidate status, take forward further EU sanctions on Russia and hold Russia to account for its brutal and unjustified invasion."
9:23 am: Ukrainian towns Kramatorsk, Kostiantynivka likely to be Russian targets, UK says
The Ukrainian towns of Kramatorsk and Kostiantynivka are likely to be targeted by Russia for levels of violence seen in other urban centres since Moscow invaded Ukraine in late February, British military intelligence said on Thursday.
In an update on the war, Britain's Ministry of Defence (MoD) said that "widespread missile and artillery strikes and efforts to concentrate forces for an offensive" showed a reversion to traditional Russian military doctrine.
The MoD added that Ukraine's continued defence of Mariupol was currently tying down significant numbers of Russian troops and equipment.
9:07 am: Ukraine says restarting civilian evacuations
Ukraine said Thursday it was reopening humanitarian corridors allowing for the evacuation of civilians from war-scarred regions after a day-long pause that Kyiv attributed to Russian violations.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media that nine routes in the east and south of the country would be operating a day after they were shut because routes, she had said, were "too dangerous".
"Humanitarian corridors in the Lugansk region will be run under the condition of cessation of shelling by the occupying forces," Vereshchuk said Thursday.
8:22 am: Ukraine wants as many security guarantors as possible
Ukraine wants as many countries as possible to act as security guarantors, but Russia does not want their number to increase, a Ukrainian negotiator in peace talks with Russia, presidential adviser Mykhailo Podolyak, said on Thursday in televised comments.
5:10 am: Expert team works to clear Kyiv region of landmines
Our colleagues at France 2 meet the team working to defuse thousands of undetonated explosives across a broad swath of territory around the Ukrainian capital:
2:40 am: US weighing high-level official visit to Ukraine, says source
Senior US officials are weighing whether to send a top cabinet level official to Kyiv as a high profile representative in a show of solidarity with Ukraine, a source familiar with the situation said on Wednesday.
US Secretary of State Antony Blinken or Defense Secretary Austin Lloyd are potential candidates to pay a surprise visit to Kyiv, the source said.
President Joe Biden is unlikely to make the trip, the source said.
No final decision has been made on sending an official, the source said. The discussions were first reported by Politico.
Other Western leaders, including British Prime Minister Boris Johnson and European Commission President Ursula von der Leyen, have made trips to Ukraine in show of support following Russia's invasion in February.
Meanwhile, Western governments are sending more military aid to bolster Ukraine's defence against a major offensive expected by Russia in eastern and southern Ukraine.
>> War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage
1:42 am: Zelensky calls for European embargo on Russian oil
"First of all, we need an oil embargo, and Europe's clear readiness to give up all Russian energy. The European Union must stop sponsoring Russia's military machine," the Ukrainian president said, calling for Western countries to step up sanctions against Russia.
1:05 am: Russia says flagship of Black Sea fleet badly damaged by blast
Russia on Thursday said the flagship of its Black Sea fleet was seriously damaged and its crew evacuated following a fire that caused an explosion, as a Ukrainian official said the vessel had been hit by missiles.
The incident on the Moskva missile cruiser occurred after ammunition on board blew up, Interfax news agency quoted the Russian defence ministry as saying.
"As the result of a fire on the Moskva missile cruiser, ammunition detonated," it said in a statement.
Maksym Marchenko, governor of the region around the Black Sea port of Odesa, said in an online post that the 12,500 tonne ship was hit by two missiles, without providing evidence.
"Neptune missiles guarding the Black Sea caused very serious damage," he said in an online post.
Rob Parsons, FRANCE 24's Chief International Affairs Editor, provides more details below.
12:45 am: US gives Ukraine $800 million more in military aid, adds heavy weapons
US President Joe Biden announced an additional $800 million in military assistance to Ukraine on Wednesday, expanding the scope of the systems provided to include heavy artillery ahead of a wider Russian assault expected in eastern Ukraine.
The package, which brings the total military aid since Russian forces invaded in February to more than $2.5 billion, includes artillery systems, artillery rounds, armoured personnel carriers and unmanned coastal defence boats, Biden said in a statement after a phone call with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.
Biden said he had also approved the transfer of additional helicopters, saying equipment provided to Ukraine "has been critical" as it confronts the invasion.
"We cannot rest now. As I assured President Zelensky, the American people will continue to stand with the brave Ukrainian people in their fight for freedom," Biden said in a written statement.
The new package includes 11 Mi-17 helicopters that had been earmarked for Afghanistan before the US-backed government collapsed last year. It also includes 18 155mm howitzers, along with 40,000 artillery rounds, counter-artillery radars, 200 armoured personnel carriers and 300 additional "Switchblade" drones.
© Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Ukraine war analysisChemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
As it happened
Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
‘Not wanted in Kyiv’: Pressure mounts on Germany after Ukraine snub
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : la force du courage face à l'offensive russe
Publié le : 08/04/2022 - 13:28
Gwendoline DEBONO
D'Odessa à Kiev, en passant par Mykolaïv et Irpin, Gwendoline Debono, envoyée spéciale de France 24, a parcouru un chemin marqué par la guerre et la mort. Elle a rencontré les combattants volontaires, les civils qui se terrent dans les sous-sols et les femmes qui accouchent sous les bombes. Elle a constaté l’horreur du conflit à la morgue de Mikolaïv, où s’entassent les cadavres que les familles viennent identifier. Elle a suivi le travail des ambulanciers qui essaient inlassablement de venir au secours de celles et ceux qui sont bloqués par les combats.
Retrouvez tous les reportages et interventions de Gwendoline Debono en cliquant ici.
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EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes
GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine : à Tchouhouiv, avec les civils qui se terrent dans des caves
EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes
L'Humanité
L’éducation réactive la lutte des classes
ActuEnjeu de campagne Si elle n’occupe pas le devant de la scène électorale, l’école joue une grande partie de son avenir dans cette présidentielle. Deux visions s’opposent : aller plus loin vers la privatisation et le marché scolaire, ou rebâtir le service public dont la France a besoin ?
Olivier ChartrainDans les milieux enseignants et chez les nombreux Français qui s’intéressent de près ou de loin à l’école, on s’interroge et on s’agace : où est l’éducation dans la campagne électorale ? On écoute, on scrute… mais on ne trouve pas grand-chose. Première explication : le refus d’un des principaux candidats, Emmanuel Macron, d’affronter les autres au cours de véritables débats produit sur ce thème, comme sur bien d’autres, un effet anesthésiant. Comme si une partie essentielle de l’avenir social, économique, culturel de la France ne se jouait pas entre les murs des écoles, des collèges, des lycées et des établissements d’enseignement supérieur. Comme si l’éducation ne venait pas de vivre de véritables bouleversements au cours des cinq années écoulées. Comme si certains candidats ne souhaitaient pas trop exposer leurs visées à la lumière brûlante du débat public…
Un thème cher au clivage droite/gauche
L’impression est trompeuse : pas besoin de passer des heures à décortiquer les programmes pour comprendre que l’éducation est l’un des thèmes où le clivage droite/gauche apparaît de manière éclatante. Avec à droite la volonté, avouée ou non, de continuer ce qui a été entrepris sous Jean-Michel Blanquer ; et à gauche l’intention inverse : revenir sur les multiples réformes engagées depuis 2017. Car, sous la férule d’un ministre nimbé, à son arrivée, d’une aura de compétences, l’éducation nationale a subi de profondes transformations de contenu et de structure. Nolens volens, comme on dit chez les défenseurs des langues anciennes : de gré ou de force. Blanquer avait un plan, dont l’essentiel était exposé dès 2016 dans son ouvrage l’École de demain. Il l’a mené à bien sans faiblir pendant cinq ans, n’hésitant pas à faire de la crise du Covid une opportunité pour avancer encore plus ses pions.
Sous couvert de donner la priorité au primaire, il y a recentré les enseignements sur les « fondamentaux », fait mine de combattre les inégalités de réussite scolaire en dédoublant les classes de grande section, de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire, installé des évaluations nationales obligatoires, déployé un cadrage fort des méthodes et des pratiques pédagogiques. À la clé, pas ou peu d’amélioration des apprentissages mesurée par les enquêtes comparatives internationales. Et si le primaire a échappé aux vagues de suppressions de postes (le secondaire, lui, a perdu 7 500 postes en cinq ans), la mobilisation de tous les moyens d’enseignement pour les dédoublements a conduit à la quasi-disparition de dispositifs qui avaient fait leurs preuves pour l’aide aux élèves en difficulté. Elle a aussi entraîné une hausse généralisée des effectifs d’élèves dans les classes non concernées. Bref, les dédoublements, mesure d’affichage, ont sans doute eu un effet plus négatif que positif en termes de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités.
Deux étages plus haut, le lycée a été le champ de tous les bouleversements : réformes du bac général et technologique comme du bac professionnel, loi ORE (orientation et réussite des étudiants) imposant le dispositif Parcoursup pour décider de l’avenir des néobacheliers… La disparition des anciennes filières du bac général, remplacées par un choix (à peu près) à la carte de « spécialités » et accompagnée de la montée en puissance du contrôle continu, a été rejetée par une partie importante des enseignants et des élèves. Une opposition méprisée et combattue, y compris par la répression, au prix d’un climat de tension qui s’est étendu à tous les personnels. Et aussi aux élèves, soumis dès le début de l’année à la pression des résultats, dans l’espoir d’avoir une chance que Parcoursup les oriente là où ils veulent aller. Car la finalité du système, outre une « économie » de postes, n’est pas une meilleure orientation, mais l’installation d’une sélection permettant de gérer les flux d’étudiants sans devoir investir à la hauteur des besoins.
Même mouvement pour la voie professionnelle où l’appauvrissement des matières générales et la promotion tous azimuts de l’apprentissage – en y consacrant des quantités faramineuses d’argent public – laissent entrevoir la finalité recherchée : restreindre les possibilités de poursuite d’études et d’évolution de carrière pour, avant tout, répondre aux besoins à court terme des entreprises locales.
Embauches massives de personnels
Toutes ces transformations ont affaibli le service public d’éducation, favorisant les offres privées, de la maternelle au numérique, en passant par les pédagogies alternatives. Elles laissent aussi entrevoir une fuite des cerveaux enseignants, las d’être maltraités financièrement, pédagogiquement et moralement, dans une institution à l’attractivité en chute libre et qui n’arrive plus à recruter. Des tendances que le programme d’Emmanuel Macron, enfin dévoilé, confirme et aggrave (lire l’Humanité du 22 mars). Et c’est aussi sur ce chemin que toute la droite s’engage, d’Éric Zemmour à Valérie Pécresse, en le colorant à son goût d’une volonté de retour à l’ancien, à l’uniforme, à la blouse, mais en préservant l’essentiel.
C’est donc ici que la différence se creuse avec les candidats de gauche. Si certains préfèrent, à l’abolition de Parcoursup et des réformes du bac promise par Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon, leur aménagement, tous prennent acte des dégâts du quinquennat Macron et promettent que leur objectif sera de renforcer le service public d’éducation, de lutter contre des inégalités de réussite scolaire aggravées. Tous, aussi, s’engagent pour des embauches massives de personnels (enseignants, mais aussi infirmières, AESH, CPE…), avec des chiffres qui peuvent varier beaucoup de l’un à l’autre – sans que leur justification apparaisse toujours avec clarté. La même chose vaut d’ailleurs pour les salaires de ces personnels, même si l’unanimité se fait sur la nécessité de revalorisations permettant au moins de rattraper le différentiel avec les autres pays européens.
Un clivage apparaît toutefois encore sur le sujet de l’apprentissage, dont Anne Hidalgo ou Yannick Jadot veulent continuer à pousser les feux, quand Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon se proposent, eux, de redonner au lycée professionnel toute sa place et les moyens qui vont avec. Comme quoi, si on ne parle pas assez école dans cette campagne, son issue sera déterminante pour l’avenir du service public d’éducation. Qu’on se le dise.
Éducation nationaleÉlections 2022service public France24 - Monde
Politique étrangère de la France : Macron-Le Pen, deux visions que tout oppose
Publié le : 14/04/2022 - 18:19
Marc PERELMAN
La campagne de l'entre-deux-tours de la présidentielle française bat son plein. Emmanuel Macron et Marine Le Pen multiplient les déplacements et tentent, l’un et l’autre, de rallier l’électorat de Jean-Luc Mélenchon. Marc Perelman, en partenariat avec Slate.fr et son fondateur Jean-Marie Colombani, en parlent avec Lydia Guirous, éditorialiste et essayiste, David Revault d'Allonnes du Journal du Dimanche et Stewart Chau, directeur des études politiques et opinion chez Viavoice.
Élysée 2022Présidentielle : le duel Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'accélère
élysée 2022
Marine Le Pen prône un rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie après la guerre
Le Débat de France 24
Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique : quelle politique étrangère française ?
New York Times - World
Ukraine Live Updates: Russian Warship ‘Seriously Damaged’; E.U. Weighs Ban on Moscow’s Oil Exports
Kyiv April 14, 9:39 p.m.
Moscow April 14, 9:39 p.m.
Washington April 14, 2:39 p.m.
Ukraine said it had hit the Russia’s flagship in the Black Sea with missiles, while Russia claimed a fire caused the damage. In Brussels, E.U. officials started drafting a ban on Russian oil even though it would likely raise energy prices.
Dan Bilefsky and Matina Stevis-Gridneff
European officials are drafting the most contested measure yet to punish Moscow for its invasion of Ukraine, an embargo on Russian oil products — a move long resisted because of its enormous costs for Germany and its potential to disrupt politics around the region and increase energy prices.
The growing consensus around a step previously seen as politically untenable underscores the extent to which Russia’s invasion of Ukraine has unified the world’s biggest trading bloc against Russian aggression. It would need to be approved by the European Union’s 27 member countries to go into effect.
Europe is highly dependent on Russian energy supplies, and in the past the E.U has equivocated over such a drastic move because of fears of economic turmoil that could follow. There is also worry over President Vladimir V. Putin’s longstanding tactic of wielding Russian energy as a geopolitical weapon.
As the E.U. was considering how to ratchet up the costs of war for Mr. Putin, Russia’s flagship in its Black Sea fleet was “seriously damaged” on Thursday and its crew forced to abandon it, a symbolic blow to Russian forces that could also have strategic consequences for the war. The event quickly became caught up in the conflict’s parallel information war, with Ukraine claiming to have struck the vessel, Moskva, with Ukrainian-made Neptune missiles and Russia saying that an onboard fire had caused the damage.
Although analysts said the possible loss of the ship would not alter the course of the war, an attack by the Neptune missile systems, if confirmed, would be a significant sign of Ukraine’s military capability and could serve as a deterrent to Russian naval attacks. It would also be the first successful Ukrainian attack on a major Russian warship at sea rather than at port.
Here are other major developments:
Senator Steve Daines of Montana and Representative Victoria Spartz of Indiana traveled to Kyiv and sites of rights abuses in the city’s suburbs, becoming the first American officials to turn up since the start of the war. The United States is also considering whether to send a high-level official to Kyiv in the coming days.
Russia is continuing to target southern Ukraine, where it hopes to complete a “land bridge” connecting Crimea to its forces in the east. The main remaining obstacle to that goal is the besieged southern city of Mariupol.
Dmitri A. Medvedev, Russia’s former prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if Finland and Sweden joined NATO, as the two countries are considering.
Moscow said on Thursday that Ukrainian helicopters had launched strikes against a Russian town near the Ukrainian border, the latest in a series of reported attacks that has prompted Russian threats of retaliation.
Ukrainian officials say that departing Russian soldiers have laced large swaths of the country with buried land mines and jury-rigged bombs.
The New York Times
Burials for Bucha residents slain during the Russian occupation of the town are still taking place as bodies are recovered from streets and homes. On Thursday, the body of Tetyana Gramushnyak, 75, was buried at a local cemetery. Ms. Gramushnyak was killed by shelling in March while cooking food outside her house.
Helene Cooper
WASHINGTON — Some half a dozen Russian ships in the Black Sea have moved farther away from the Ukrainian coast after a fire “seriously damaged” the flagship of Russia’s Black Sea fleet, a senior U.S. defense official said on Thursday, lending credence to Ukraine’s claim it hit the ship with a missile.
The official declined to provide an official American confirmation that Ukraine had used Neptune missiles to strike the ship, the Moskva, as Ukraine has asserted.
But he said that the fire aboard the Russian ship was continuing and remained “extensive.” And while Moscow has denied the ship was struck by a missile, the U.S. official said that several of Russia’s other ships that were in the Black Sea had now moved farther away from the Ukrainian coast.
Analysts said that such a move would likely display nerves from Russian captains lest their own ships come under fire.
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Aurelien Breeden
France is going to move its embassy back to Kyiv, the French foreign ministry said on Thursday. “This redeployment will take place very soon and will allow France to further deepen its support to Ukraine in all areas,” the ministry said in a statement. France had moved its embassy to Lviv in March during the early stages of the war.
Valeriya Safronova
State television programs in Russia have not shied away from showing images of death and destruction in Ukraine. Viewers have seen corpses in the streets of Bucha, blasted-out cars at a train station in Kramatorsk and the remains of a hospital complex attacked in Mariupol.
But the images are accompanied by rhetoric that blames Ukraine or the West for the attacks, or accuses the Ukrainian government of falsification. The word “fake” is thrown around constantly — in some cases printed in bright red letters across gruesome videos and photos.
When the first photos and videos of the slaughter in Bucha, a Kyiv suburb, began emerging on April 3, Russian propagandists quickly responded by saying that the bodies in the streets were those of actors.
“They call this evidence,” said a news host on Channel One. “This is yet another fake. The footage is staged.”
On Telegram, an app with broadcasting capabilities, channels devoted to supposed “fakes” pump out the same message, falsely claiming, for example, that a closer look at a video of bodies strewn across Yablonska Street in Bucha shows one of the corpses raising an arm and another one standing up.
One of the most popular news programs in the country, “60 Minutes” on the channel Russia-1, uses the English word fake liberally, stamping it on screenshots of articles published by the Western news media and on videos and photos from Ukraine.
“There is no evidence of victims, but the West doesn’t need the truth,” the show’s host, Olga Skabeyeva, declared in one episode. As she spoke, huge screens in the studio behind her projected a video showing corpses in Bucha, with “fake” written in red in one corner.
On Channel One, an entire program devoted to exposing “fakes” is hosted by Alexander Smol, who also hosts the Russian equivalent of “America’s Funniest Home Videos.”
In each episode of “AntiFake,” Mr. Smol convenes three experts in history, military tactics, social media or data — usually men — to pick over the details of social media posts or articles about the war in Ukraine published in Western publications like The New York Times, The Guardian, the BBC and The Associated Press.
Mr. Smol and his guests have argued that the scenes in Bucha must have been staged. There is not enough blood, they say. The bodies are positioned in different ways in photos, they claim.
They have not limited their campaign to Bucha.
In a recent episode, Mr. Smol broadcast a video of doctors trying unsuccessfully to revive a 6-year-old girl who was rushed to a hospital in Mariupol after a catastrophic shelling. The video was first released in late February by The A.P. and circulated on Ukrainian television and Western news media sites.
As the video of the dying girl was played over and over — the word “fake” stamped across it — the men on Mr. Smol’s show said it had been shot from too many angles and in too smooth a manner to be real. And they said a camera operator would not be allowed into an emergency room.
Mr. Smol and others on his program have also echoed the state narrative that Ukrainian forces were behind the attacks on the hospital complex in Mariupol — a strike that killed a pregnant woman and wounded staff and maternity ward patients — and the train station in Kramatorsk, which left at least 50 people dead.
Steven Erlanger
A senior Western official on Thursday could not confirm that the Russian Black Sea flagship had been hit by a Ukrainian missile, as the Ukrainians say, or was badly damaged in an accidental fire, as the Russians say. But the official said that either version displayed significant Russian incompetence.
Given the importance of the cruiser, the Moskva, it is almost impossible to believe that a fire would be allowed to reach the ammunition magazine without extraordinary failures on the part of the crew, the official said.
And if it were a Ukrainian cruise missile that hit the ship, as seems credible, that displays almost more incompetence and carelessness, given that the Moskva was equipped with a sophisticated, three-layer defense against a missile strike.
However it happened, so much damage to such an important ship is a deep embarrassment to the Russian Navy and will do much to boost Ukrainian morale as a bigger fight looms in the Donbas. It will also make it harder for Russia to resupply its forces from the sea or to provide artillery cover for them, the official said.
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Cora Engelbrecht
Russian troops have advanced into the center of the strategic southern port of Mariupol and have seized a metal plant that was one of the remaining strongholds for Ukrainian forces defending the city.
The advance was a sign that Russia could be on the brink of capturing the besieged city — the site of the bloodiest and longest battle in the seven-week war in Ukraine. The capture of Mariupol would provide President Vladimir V. Putin of Russia with a moment of victory after his army’s failure to seize the capital of Kyiv.
Located on the Sea of Azov between the Russian-held Donbas region in the east and Crimea in the south, Mariupol is strategically important for the next phase of the war. If the city falls under Russian control, it would help Russia in its military aim of linking those regions as it continues to mass forces for a large-scale assault.
Russian and Ukrainian officials on Wednesday confirmed that Russia’s forces had taken the Ilyich metal plant, in the northern part of Mariupol, after making significant advances in the center of the city in recent days.
The Russian Ministry of Defense said that more than 1,000 Ukrainian marines in the 36th brigade had “voluntarily put the weapons and surrendered” at the plant, in a video statement on Wednesday. Earlier in the week, marines from the 36th brigade had warned that they were likely approaching their “last battle” as they were running low on ammunition.
Ukrainian officials conceded Wednesday that some forces had laid down their weapons after Russian troops encircled one of Ukraine’s remaining strongholds in the city but they denied reports of a mass surrender.
“One thousand people is a lie,” Oleksiy Arestovych, an adviser to Ukraine’s president, said in a televised interview on Wednesday.
He said that some troops had come under “artillery and airstrikes” resulting in many “lost and taken prisoner.” But he said others had managed to escape and had joined forces with Ukrainian troops holding the Azovstal steel plant farther south, nearer to the coast.
The battle for Mariupol started in early March, and Russian bombardments have left bodies strewn about city streets and have unleashed a horrific humanitarian crisis for those who remain.
The city’s mayor, Vadym Boychenko, has estimated that tens of thousands of civilians have been killed, though officials say it has been impossible do an accurate count of civilian casualties or to survey the full extent of the destruction. On Wednesday, the mayor said that 120,000 people were left in the city, surviving with power outages and limited access to food and water.
Mariupol’s City Council said in a statement on Wednesday that Russian forces continue to “purposefully create a humanitarian catastrophe” by intentionally attacking civilian infrastructure and prohibiting humanitarian aid to reach the city.
“Even residents using their private transport are barred from leaving for the second day in a row,” the governor of the Donetsk region, Pavlo Kyrylenko, said Tuesday on Telegram.
Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — European Union officials are drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine, an embargo on Russian oil products.
The bloc has long resisted a ban on Russian oil because of its enormous costs for Germany and its potential to disrupt politics around the region and increase energy prices.
But E.U. officials and diplomats say the union is now moving toward adopting a phased-in ban designed to give Germany and other countries time to arrange alternative suppliers. The union took a similar approach earlier this month when it banned Russian coal, providing for a four-month transition period.
The oil embargo would not be put up for negotiation among the E.U. member states until after the final round of the French elections, on April 24, to ensure that the impact on gas prices does not help the right-wing populist candidate Marine Le Pen and hurt president Emmanuel Macron’s chances of re-election, officials said.
The timeline is as important as the details of the ban, and is indicative of the brinkmanship required to convince all 27 E.U. countries to agree to take the previously unthinkable step, as Russia prepares its renewed offensive in eastern Ukraine.
But officials and diplomats, who spoke on condition of anonymity because they were not authorized to discuss the matter with the news media, said there was a growing sense that the measure would be taken even in the absence of more revelations like the atrocities in Bucha, Ukraine.
“The Commission and E.U. members have smartly shied away from defining red lines that would trigger a sanctions response since Russia attacked Ukraine,” said Emre Peker, a director at the Eurasia Group consultancy.
“I expect the E.U. will shy away from defining triggers,” he added, “as continued escalation by Russia in eastern Ukraine and revelations from Bucha and elsewhere continue to drive momentum behind a hardening European stance. Any other major catastrophes that unfold will just add more impetus to the E.U. response.”
The European Union, which has taken five rounds of increasingly severe financial sanctions against Russia since the invasion began Feb. 24, is under tremendous pressure by allies to stop lining the Kremlin’s coffers through oil purchases. So far they have kept gas imports from Russia off the table, because they remain too critical to important European economies, Germany’s in particular.
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Ivan Nechepurenko
Moscow said on Thursday that Ukrainian helicopters had launched strikes against a Russian town near the Ukrainian border, the latest in a series of reported attacks that has prompted Russian threats of retaliation.
It was not possible to confirm the Russian account, and Ukrainian officials did not immediately comment on it. Since Russia invaded Ukraine, Moscow has often blamed Ukrainian forces for attacking Russian border towns and crossings, which Ukraine’s National Security Council has dismissed as an effort “to ramp up anti-Ukrainian hysteria in Russia.”
The latest reported incident occurred in Klimovo, a sleepy Russian town about six miles northwest of the Ukrainian border, the Russian Investigative Committee said in a statement. Two low-flying Ukrainian helicopters fired on least six residential buildings, injuring seven people, the statement said.
Over the past week, Russia has repeatedly accused Ukraine of conducting attacks and preparing acts of sabotage on Russian soil. On Wednesday, the Russian Defense Ministry said that if the attacks continue, it would retaliate by striking Ukrainian command points, including in Kyiv.
In recent weeks, Russian officials have also accused Ukraine of attacking a border village in the Belgorod region, an airstrike against a major fuel depot in the region and the bombardment of a railway bridge leading to Ukraine.
Andrew E. Kramer
BORODIANKA, Ukraine — In a hastily organized show of support for Ukraine, Senator Steve Daines of Montana and Representative Victoria Spartz of Indiana traveled on Thursday to Kyiv and sites of rights abuses in the city’s suburbs, becoming the first American officials to turn up since the start of the war.
“Nothing can substitute for actually being here, seeing it first-hand, spending time with the people and leaders here in Ukraine who have been horribly affected by this war,” Mr. Daines said in an interview, standing on a heap of rubble from an apartment building that had collapsed on its inhabitants in the town of Borodianka.
It was important, he said, for American elected officials to show solidarity.
Mr. Daines and Ms. Spartz, both Republicans, were invited by the Ukrainian government, with just over a day’s notice. Mr. Daines had broken off from a visit to Eastern Europe to make the trip. Ms. Spartz, who last year became the first Ukrainian-born lawmaker to serve in Congress, had planned an unofficial visit to Ukraine and later joined Mr. Daines for the trip supported by the Ukrainian government.
Once in Kyiv, where they arrived by train from western Ukraine, the pair traveled by car escorted by the police on a route through stark scenes of destruction, blown-up Russian tanks and rubble, where rescuers were still searching for bodies. The two also observed an exhumation from a communal grave in Bucha, a town northwest of Kyiv where hundreds of bodies were found on the streets after Russian forces retreated.
The horror in Bucha — where some victims’ hands were bound and some had been shot in the head, in a sign of extrajudicial killings — has become emblematic of the war’s toll and a new touchstone of rights abuse in wartime in Europe. Several European delegations have also visited the site.
The two Republican lawmakers arrived as the Biden administration is considering sending a high-level official to Kyiv in the days ahead as a sign of support, according to a person familiar with the internal discussions.
President Biden and Vice President Kamala Harris have both made high-profile visits over the past month to countries neighboring Ukraine, and other top American officials have made similar visits, some coming close to the border. But no American official had publicly visited Ukraine since Russia launched its invasion in late February, and the United States has evacuated all diplomats.
Both Mr. Daines and Ms. Spartz said they were urging the United States to return diplomats to Ukraine as some European states have done now that Kyiv, the capital, is no longer under imminent threat of attack by Russia.
“I hope that our visit will encourage more American officials and leaders to come, to stand with the people of Ukraine,” Mr. Daines said, while Ms. Spartz said it was “important to show our support, to show we care.”
Standing in the rubble of the collapsed building, where Ukrainian officials have said that at least 21 people died, Mr. Daines found a child’s toy — a wooden car — and looked into apartments that had been peeled open by the explosion, revealing kitchen cabinets still hanging on a wall.
In Bucha, the two watched the Ukrainian authorities remove three bodies from the tan clay soil of a churchyard where a communal grave was being excavated.
Mr. Daines described what he had seen as “indisputable evidence of war crimes.”
“It’s everywhere,” he said. “We’ve been driving for miles and miles and miles, seeing death and destruction caused by Vladimir Putin in this evil invasion.”
Anton Herashchenko, an adviser to Ukraine’s Interior Ministry, said he had arranged the visit in the hope that more American lawmakers would follow, get a first-hand sense of the stakes in the war, and vote to provide additional weapons to Ukraine.
Both Ms. Spartz and Mr. Daines said they supported bipartisan efforts in Congress to spur the Biden administration to deliver weapons to the Ukrainian Army more swiftly.
“I think we should be providing the lethal aid that they need to win this war,” Mr. Daines said. “The humanitarian crisis will not end until the war ends. And the war will not end until the Ukrainians win.”
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Michael Schwirtz
Lt. Gen. Ben Hodges, the former commander of the U.S. Army in Europe, said on Thursday that taking out the Moskva, Russia’s flagship in the Black Sea, would be more than a symbolic victory for Ukrainian forces.
The successful use of Ukrainian-made Neptune missile systems, which have never been used in combat, would serve as a deterrence to Russian naval forces and make them reconsider plans to conduct amphibious assaults along the Ukrainian coast, General Hodges said in an interview.
“This is a big deal, because it shows that the Ukrainians have some capability,” he said. “This will be a huge boost to them and will also increase deterrence. Russian ships will be hesitant to get too close.”
Marc Santora
John Kirby, the Pentagon spokesman, said on CNN that the United States had not yet determined what caused the fire aboard Russia’s Black Sea flagship. He also said the Pentagon’s understanding was that the vessel was still afloat.
Ivan Nechepurenko
Russia said there would be “no more talk of a nuclear-free Baltics” if Sweden and Finland decided to join NATO. Former President Dmitri A. Medvedev, who is now a senior security official, said Moscow would be compelled to “seriously strengthen” its ground and air defense forces in the area, and potentially deploy nuclear-equipped warships “at arm’s length” from the two countries.
Marc Santora, Michael Schwirtz and Ivan Nechepurenko
The flagship of Russia’s Black Sea Fleet suffered catastrophic damage on Thursday that a senior Ukrainian official said was the result of a missile strike by Ukrainian coastal defense forces, though Russia claimed that the damage was caused by an onboard fire.
The crew of the Russian guided-missile cruiser, the Moskva, abandoned ship after a fire detonated ammunition aboard, Russia’s defense ministry said. It said in a statement that the fire aboard the cruiser had been contained, but the Ukrainians said the ship had sunk.
The governor of the Odesa region along the Black Sea, Maxim Marchenko, said on Telegram that the country’s forces had struck the ship with anti-ship Neptune missiles. The senior Ukrainian official, speaking on the condition of anonymity to describe an active military engagement, said that it was the first time the Ukrainian-developed Neptune missile had been used in the war.
There was no independent visual confirmation of the vessel’s status, and the statement about the Neptune could not be independently verified.
Whatever the cause of the ship’s possible demise, it was a potent symbolic victory for the Ukrainian military, an embarrassment for Moscow and — if a Neptune was used — a demonstration of the power that new weapons could have in shaping the war. It would be the first successful Ukrainian attack on a major Russian warship at sea rather than at port.
Ships from Russia’s Black Sea Fleet have been offshore since the start of the war, periodically launching rocket or missile attacks against targets inside Ukraine. The fleet has cut off Ukraine’s access to the Black Sea, removing a key economic lifeline.
The potential loss of the Moskva provides a morale boost to Ukrainian forces, but it is unlikely to change the course of the war. Russian forces are on the verge of taking the strategic port city of Mariupol, which would pave the way for the creation of a “land bridge” between Russian territory and the occupied Crimean Peninsula.
The Moskva, with a crew of almost 700, is the pride of the Russian naval fleet in the Black Sea. It was originally built in the Soviet era in the Ukrainian port of Mykolaiv — the city where Ukrainian forces last month mounted a spirited defense that stopped the Russian advance toward Odesa.
The Ukrainians have long had the ability to strike Russian ships parked near their territorial waters, but the Neptune gives the nation’s territorial defense forces far greater range. The missile, which is based on the Soviet AS-20 “Kayak” anti-ship missile and is similar to the U.S.-built Harpoon missile, can reach targets as far as 200 miles offshore.
As the Russian Navy positioned its fleet in menacing fashion on the Black Sea in the weeks before the war, Ukraine raced to prepare defenses and its military described the Neptune as a vital weapon being added to its arsenal.
It is unclear how many Neptune missiles Ukraine’s Navy has. But if it was a Neptune that hit the Moskva, it would be a demonstration of the weapon’s effectiveness. The Ukrainians have called on the West to deliver sophisticated anti-ship weapons since the war began.
The Pentagon estimates that the Russian Navy has “a couple of dozen ships” in the Black Sea and the Sea of Azov, and Ukraine has had a hard time countering Russia’s naval dominance.
In March, Ukraine’s military said it had destroyed a Russian ship at the southern Ukrainian port of Berdiansk, which is under Russian occupation, and videos and photos reviewed by The New York Times confirmed at the time that a Russian ship was on fire at the port.
Lt. Cmdr. Jason Lancaster, a U.S. Navy surface warfare officer, said the threat posed by missiles like the Neptune “changes operational behavior” of an opponent.
Writing for the Center for International Maritime Security this month, he said that “these behavioral changes limit Russia’s ability to utilize their fleet to their advantage,” and that “the added stress of sudden combat increases fatigue and can lead to mistakes.”
The flagship vessel entered service in the early 1980s, was renamed the Moskva in 1996 and was partially refitted in 2020, according to the Russian news media. It was an integral part of the Russian advance in this war.
It was also the vessel that Ukrainian troops famously told off as it approached a Ukrainian garrison on Snake Island on the Black Sea.
According to an audio exchange made public in late February, a Russian officer told the Ukrainians to surrender. “This is a Russian military warship,” the officer said. “I suggest you lay down your weapons and surrender to avoid bloodshed and needless casualties. Otherwise, you will be bombed.”
A Ukrainian soldier offered a simple, if obscene, refusal, using words that have become a rallying cry around Ukraine.
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Marc Santora
Almost one million Ukrainians who fled the country after the Russian invasion have returned, according to Andriy Demchenko, the spokesman of the State Border Guard Service. More than 4.5 million people left or were evacuated from Ukraine into neighboring countries in less than two months of fighting, according to the United Nations. Another 7.1 million people have been internally displaced.
Cade Metz and Adam Satariano
In early March, days after Russia invaded Ukraine and began cracking down on dissent at home, Konstantin Siniushin, a venture capitalist in Riga, Latvia, helped charter two planes out of Russia to help people flee.
Both planes departed from Moscow, carrying tech workers from the Russian capital as well as St. Petersburg, Perm, Ekaterinburg and other cities. Together, the planes moved about 300 software developers, entrepreneurs and other technology specialists out of the country, including 30 Russian workers from start-ups backed by Mr. Siniushin.
Thousands of other Russian tech workers fled to Armenia in the weeks after the invasion. Thousands more flew to Georgia, Turkey, the United Arab Emirates and other countries that accept Russian citizens without visas.
By March 22, a Russian tech industry trade group estimated that between 50,000 and 70,000 tech workers had left the country and that an additional 70,000 to 100,000 would soon follow. They are part of a much larger exodus of workers from Russia, but their departure could have an even more lasting impact on the country’s economy.
The exodus will fundamentally change the Russian tech industry, according to interviews with more than two dozen people who are part of the tightknit community of Russian tech workers around the world, including many who left the country in recent weeks. An industry once seen as a rising force in the Russian economy is losing vast swaths of its workers. It is losing many of the bright young minds building companies for the future.
“Most Russian tech workers are part of the global market. Either they work for global companies or they are tech entrepreneurs trying to build new companies for the global market,” Mr. Siniushin said through an interpreter from his office in Riga. “So they are leaving the country.”
The recent exodus reverses 10 to 15 years of momentum in the Russian tech industry, said Konstantin Sonin, an economist at the University of Chicago’s Harris School of Public Policy, who immigrated from Russia to the United States. “It is now like the ‘90s, when whomever was able to move moved out of the country,” he said.
Tech is a small part of the Russian economy compared with the energy and metals industries, but it has been growing rapidly. The loss of many young, educated, forward-looking people could have economic ramifications for years to come, economists said.
Farnaz Fassihi
The United Nations has offered devastating details of the global effects of the war in Ukraine, a “three-dimensional crisis” upending the flow of food, energy and money around the world.
“We are now facing a perfect storm that threatens to devastate the economies of many developing countries,” said António Guterres, the organization’s secretary general.
In its first official report on the war’s impact, the U.N. said the war in Ukraine was having “alarming cascading effects” on a global economy already “battered” by the pandemic and climate change.
The report said that up to 1.7 billion people — a third of whom are already living in poverty — now face food, energy and finance disruptions. With energy prices rising as much as 50 percent for natural gas in recent months, and with inflation growing and development stalled, many countries risk defaulting on their debts, according to the report.
“These are countries where people struggle to afford healthy diets, where imports are essential to satisfy the food and energy needs of their populations, where debt burdens and tightening resources limit government’s ability to cope with the vagaries of global financial conditions,” the report said.
It said that 107 countries had severe exposure to at least one the three dimensions of the crisis, and that of those nations, 69 had severe exposure to all three dimensions.
Ukraine and Russia provide about 30 percent of the world’s wheat and barley, according to the report.
The war has sent commodity prices to record highs — with food prices 34 percent higher than this time last year, according to the United Nations Food and Agriculture Organization and crude oil prices up by around 60 percent.
“Vulnerable populations in developing countries are particularly exposed to these price swings,” the report said, adding that “the rise in food prices threatens knock-on effects of social unrest.”
But the report said that swift action, coupled with political will and existing resources, could soften the blow — recommending that countries not hoard food supplies, and that they offer help to small farmers, keep freight costs stable and lift restrictions on exports, among other things.
The report called on governments to make strategic fuel reserves available to the global market and reduce the use of wheat for fuel.
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Anushka Patil and Alan Yuhas
A Russian warship in the Black Sea was “seriously damaged” on Wednesday, according to a Ukrainian military official and Russian state news agencies, though each claimed a different cause for the destruction.
The head of Odesa’s military forces, Maxim Marchenko, said on Telegram that Ukrainian forces had struck the ship with anti-ship Neptune missiles. He claimed it was the same vessel that was famously and obscenely told off by Ukrainian troops in February, saying it went “exactly where it was sent by our border guards on Snake Island!”
Hours later, Russia’s Ministry of Defense said that ammunition had exploded on the ship, a missile cruiser called the Moskva, as a result of “a fire,” according to the state news agency Tass. The agency reported that the crew had evacuated from the ship and that the cause of the fire was under investigation.
Neither account could be independently confirmed. If Mr. Marchenko’s claims are correct, the damage to the warship would mark a notable military triumph for Ukraine — the formidable Moskva is the flagship vessel of Russia’s Black Sea Fleet.
The ship, which is more than 600 feet long, first entered service in the early 1980s with the Soviet Navy and carries 16 Vulkan missile launchers with a strike range of more than 400 miles, Russian news agencies have reported. It was deployed off the coast of Syria in 2015 to provide air defenses and patrolled the coast of Georgia during a conflict with Russia in 2008.
Ukraine has repeatedly claimed to have destroyed Russian warships since the start of the war, but its reports have not always been independently verified.
In March, Ukraine’s military said it had destroyed a Russian ship at the port of Berdiansk, under Russian occupation in southern Ukraine, and videos and photos reviewed by The New York Times confirmed that a Russian ship was on fire at the port.
Michael D. Shear
The United States is considering whether to send a high-level official to Kyiv, Ukraine’s capital, in the days ahead as a sign of support for Ukraine in its war with Russia, according to a person familiar with the internal discussions.
President Biden and Vice President Kamala Harris have both made high-profile visits over the past month to countries neighboring Ukraine as the war raged. And other top American officials have made similar visits, some coming close to the border. But no American official has publicly visited Ukraine since Russia launched its invasion in late February.
It is highly unlikely that Mr. Biden or Ms. Harris would go to Kyiv, according to the person familiar with the deliberations. The security requirements for the president or vice president in a war zone are enormous and would require a huge number of American personnel and equipment to make the trip.
But it is possible that another official — perhaps a cabinet secretary or senior member of the military — could make the trip safely with a smaller security entourage.
Top officials — including some world leaders — from other nations have made official visits to the Ukrainian capital since the war began. Boris Johnson, the prime minister of Britain, made a surprise visit to Kyiv on Saturday. The presidents of Poland, Lithuania, Latvia and Estonia visited Kyiv on Wednesday.
A possible visit by a senior U.S. official, which was earlier reported by Politico, would be intended as another show of solidarity with President Volodymyr Zelensky of Ukraine. But it would also be a high-risk mission, putting Americans in harm’s way and potentially risking a direct confrontation with Russian forces that Mr. Biden has repeatedly vowed to avoid.
No decision has been made, and the administration is unlikely to announce a visit in advance, given concerns about security. Previous visits by senior American officials to other war zones, such as Iraq and Afghanistan, were typically not announced until after the official had arrived in the country — and sometimes not even until after the official had left.
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Anushka Patil
Oleg Synegubov, the head of the Kharkiv regional state administration, says Russian shelling has killed four civilians and injured 10 others in residential areas of Kharkiv.
Alan Yuhas
A Russian warship in the Black Sea was “seriously damaged,” according to both a Ukrainian military official and Russian state news agencies. The head of Odesa’s military forces, Maxim Marchenko, said on Telegram that Ukrainian forces struck the ship with missiles. Hours later, Russia’s Defense Ministry said a fire had caused ammunition to explode on the ship, the Moskva, according to the Russian state news agency Tass. It said the crew was evacuated and the cause of the fire was under investigation.
Cassandra Vinograd
The Russian government has imposed “tit-for-tat” sanctions on 398 members of the U.S. Congress, according to the Russian state news agency Tass. It cited a statement from Russia’s Foreign Ministry, saying the move was in response to U.S. sanctions against 328 members of the State Duma. The report did not name the lawmakers.
Michael D. Shear
President Biden told President Volodymyr Zelensky that the United States would send an additional $800 million worth of military and other security aid to Ukraine. Mr. Biden said in a statement that the “new package of assistance will contain many of the highly effective weapons systems we have already provided and new capabilities tailored to the wider assault we expect Russia to launch in eastern Ukraine.”
Cora Engelbrecht
In the days after the Russian withdrawal from the outskirts of Kyiv, a driver named Oleg Naumenko opened the trunk of an abandoned car and it exploded, killing him instantly.
The car had been booby-trapped, and his family and local authorities blamed Russian soldiers. “I died with him in that moment,” Mr. Naumenko’s wife, Valeria, said between sobs.
As ordinary Ukrainians emerge from basements and bunkers into the ruins of their hometowns, many are being confronted with a new horror: thousands of mines and unexploded bombs left behind by retreating Russian troops.
Residents and authorities say that departing Russian soldiers have laced large swaths of the country with buried land mines and jury-rigged bombs — some hidden as booby traps inside homes. The explosives now must be found and neutralized before residents can resume a semblance of normal life.
Some of the explosives have been attached to washing machines, doorways, car windows, and other places where they can kill or injure civilians returning to their homes, according to residents and Ukrainian officials. Some were even hidden under hospital stretchers and corpses.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine this week called his country “one of the most contaminated by mines in the world,” and said that authorities were working to clear thousands in the areas from which Russian armies had retreated in recent weeks. He accused Russian soldiers of leaving the explosives in their wake “to kill or maim as many of our people as possible.”
He said that the tactic was a war crime and that Russian soldiers must have been acting on instructions from top officials, adding: “Without the appropriate orders, they would not have done it.”
Human Rights Watch and The New York Times have reported that Russian forces in Ukraine appear to be using advanced land mines in the eastern city of Kharkiv. Several local officials have also said that bomb squads in their districts have found explosive devices left behind in homes.
Anti-personnel mines, which are designed to kill people, are banned by an international treaty signed by nearly every country in the world, including Ukraine; Russia and the United States have declined to join.
Ukraine’s emergency services agency has deployed a small army of about 550 mine specialists to clear the areas recently occupied by Russian forces. The teams have been working to remove about 6,000 explosives per day, and since the start of Russia’s invasion on Feb. 24, they have found more than 54,000 explosive devices, the agency reported on Tuesday.
“Wherever the occupiers stayed overnight, they would set up tripwires,” Ukraine’s interior minister, Denys Monastyrsky, said during a televised interview on Sunday. “Explosives have been found under helmets, attached to doors, in the washing machine, and in cars.”
The placement of explosives in Ukrainian homes could not be independently verified.
Mr. Naumenko, who was killed on April 4, worked as a driver in the village of Hoholiv, about 40 miles outside of Kyiv. But his talent lay in repairing cars. After Russian forces retreated from a nearby village, neighbors found an abandoned vehicle and turned it over to him.
His wife learned of his death the next day in Poland, where she had fled with their 7-year-old son and her mother at the start of the war. She returned to their village as soon as she got the news. “What was left was the car, with the door still open and a pool of blood,” Ms. Naumenko, 28, said, “and a big emptiness.”
Her account was confirmed through photos and by the Kyiv regional police, who posted a report about the incident on their Facebook page, cautioning returning residents to “not touch objects and things that are not previously tested by experts.”
Other local officials are urging residents to call emergency services before entering their homes.
Retreating armies often bury land mines in order to slow the advance of enemy armies. But experts say Russian forces have a well-earned reputation for booby-trapping areas they have vacated in order to kill and maim returning civilians.
Human Rights Watch has documented Russia’s use of antipersonnel mines in more than 30 countries where Moscow’s forces were involved, including conflicts in Syria and Libya. In Palmyra, during the Syrian war, booby traps surfaced after the Russians vacated the town.
“Leaving behind little presents for the civilians when they return — like hand grenades, trip wires, unexploded shells, pressure plates — it’s in the Russian military tradition to do that,” said Mark Hiznay, the senior arms researcher at Human Rights Watch.
“We’ve seen it before and we’ll see it again,” he said.
Mr. Hiznay said “putting a land mine in someone’s freezer” was a tactic that has no utility other than to terrorize civilians. Ukraine will be dealing with the consequences of land mines “one civilian leg at a time,” he added, explaining that it can often take years, and possibly decades, to clear all the ordnance.
“The presence of these devices denies civilians their terrain and forces them to make hard choices: take the sheep out to graze or risk stepping on a mine in the pasture,” he said.
L'Humanité
Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves
ActuÉducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Concurrence à tous les étages
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.
Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».
C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.
2. Pour le personnel, c’est marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.
Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »
L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »
Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.
Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.
« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.
Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.
De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
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Jérémy Cohen, la tragédie qui chamboule la campagne
France24 - Monde
Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam raconte pour la première fois sa nuit d’errance
Publié le : 13/04/2022 - 22:40
FRANCE 24
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Le seul survivant des commandos du 13-Novembre, Salah Abdeslam a, pour la première fois, raconté, mercredi, à son procès, sa soirée dans le détail. L’accusé, qui avait affirmé à plusieurs reprises que sa ceinture n'avait pas fonctionné, soutient désormais avoir "renoncé" à se faire exploser par "humanité".
"Je vais m'expliquer parce que c'est la dernière fois que j'aurai l'occasion de le faire". Lors de son ultime interrogatoire au procès des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam a, pour la première fois, raconté en détail, mercredi 13 avril, sa version des évènements.
La dernière fois, le seul membre encore en vie des commandos avait refusé de répondre aux questions, invoquant son droit à se taire. "C'est parce que je ne me suis pas senti écouté", lance-t-il au président de la cour d'assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès.
Il ne "promet rien" mais va cette fois beaucoup en dire sur sa "mission", "l'objectif" qui lui était fixé le 13 novembre 2015, la nuit des attentats qui feront 130 morts à Paris et Saint-Denis.
"Je vais rentrer dans ce café (dans le 18e arrondissement de Paris), je vais commander une boisson, je vais regarder les gens autour de moi et je me suis dit ‘Non, je vais pas le faire’", relate Salah Abdeslam au bout de quelques minutes, polo rayé bleu et blanc et gilet sombre sur le dos.
Rentrer en Belgique ou se faire exploser
"Je voyais les gens rigoler, danser, je comprends que j'allais pas le faire", ajoute le Français de 32 ans. Après avoir "renoncé", il a "repris la voiture" avec laquelle il avait convoyé les trois kamikazes au Stade de France. "Je roule, je roule, je roule", mais la voiture "tombe en panne".
"Avec une ceinture explosive, je suis cramé", continue Salah Abdeslam, très prolixe dans le box. "Deux solutions s'offrent à moi : soit je rentre en Belgique, soit je vais jusqu'au bout et je me fais exploser".
Il dit avoir erré dans Paris, appelé "tout le monde" pour qu'on vienne le chercher, mais "c'est l'imprévu total", la "sidération". Il prend alors un taxi pour aller au sud de la capitale. Il se débarrasse de la ceinture à Montrouge et marche jusqu'à Châtillon, où il sera récupéré au petit matin du 14 novembre par deux "copains" belges, aujourd'hui ses co-accusés.
Salah Abdeslam soutient qu'il n'a intégré le projet d'attentats à Paris qu'"au dernier moment", le 11 novembre 2015, et qu'il n'en connaissait pas les détails, juste qu'il devrait se "faire exploser".
"C'est un choc pour moi", "je devais partir en Syrie", assure le principal accusé, au collier de barbe noire. "Je vais finir par accepter".
Le président Jean-Louis Périès tente d'en savoir plus. "Je suis au courant que de ce que je vais faire moi", maintient l'accusé. "Mon frère (Brahim, futur tueur des terrasses, NDLR), il avait une ceinture, une Kalachnikov, je sais qu'il va tirer, je sais qu'il va se faire exploser mais je connais pas les cibles".
"Vous saviez que c'était des terrasses, une salle de concert ?", relance le président. "Non, non", balaie Salah Abdeslam.
"J'ai renoncé par humanité, pas par peur"
La cour rappelle qu'il a dit à plusieurs proches qu'il avait failli à sa mission car sa ceinture n'avait pas fonctionné. "C'était un mensonge dont je n'ai pas réussi à me défaire tout au long de ma cavale. Alors, je l'ai pris comme une réalité", affirme-t-il.
Aux autres membres de la cellule jihadiste, il a "honte" de dire la vérité. Mais "j'ai renoncé par humanité, pas par peur", assurera Salah Abdeslam plus tard.
Il n'a "pas osé le faire, c'est tout", avait dit avant lui son ami d'enfance Mohamed Abrini, qui estime que la ceinture défectueuse est "la version hollywoodienne" de l'histoire.
Un peu avant 20h00, le président Périès se tourne vers la cour. "On va peut-être arrêter là pour la soirée ..." Grand sourire dans le box de Salah Abdeslam : "Avec moi, on sait pas à quoi s'attendre. Des fois je parle, des fois je parle pas ...".
Le président finira par suspendre l'audience une heure plus tard. L'interrogatoire de Salah Abdeslam reprendra jeudi, en deuxième partie d'après-midi.
Avec AFP
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Le procès des attentats du 13-Novembre reprend, Salah Abdeslam déclaré "apte"
Procès du 13-Novembre : "Je n'ai tué personne, je n'ai blessé personne", se défend Salah Abdeslam
COMPTE-RENDU
Procès du 13-Novembre : d'abord mutique, Salah Abdeslam finit par livrer des explications
L'Humanité
Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers
Un jour avecRelativement préservée jusqu’à présent, le dispositif pédagogique se retrouve dans le viseur de l’administration Blanquer finissante. Enseignants et parents se mobilisent pour défendre le collège Guy-Môquet.
Olivier ChartrainOlivier ChartrainDès 7 h 30, en ce lundi matin de rentrée des vacances d’hiver, ils sont une bonne cinquantaine devant le collège Guy-Môquet, dans le quartier du Luth à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sous une banderole qui proclame la grève, enseignants et parents d’élèves se réchauffent dans le froid glacial avec du thé. Professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre), Flavien Tréby résume les raisons de la colère : « Entre 2019 et 2022, le collège aura perdu 95 heures annuelles d’enseignement. » Rapide calcul : sur trente-six semaines enseignées par an, cela fait plus de 2 h 30 perdues chaque semaine…
Le dernier gisement d’économies
Pourtant, Guy-Môquet est un collège classé REP + (éducation prioritaire renforcée). Un établissement où l’accueil d’un public socialement et scolairement en difficulté implique des conditions d’enseignement optimisées. Or ici, comme dans de nombreux établissements REP à travers la France, les dotations horaires globales (DHG) annoncées impliquent des coupes claires, à la rentrée 2022. Comme si l’éducation prioritaire était particulièrement visée. Comme si, après avoir taillé dans tous les autres établissements – 7 500 postes supprimés en cinq ans dans le secondaire –, l’éducation prioritaire apparaissait comme le dernier gisement d’économies à faire.
Bahija, une maman, ne décolère pas : « On crée des dispositifs pour te dire que tu es pauvre, mais qu’on t’aide ; et puis, après, on les vide de leur substance… et tu es juste pauvre ! On nous parle de “lire, écrire, compter”, mais on nous enlève justement ce qui permet d’y arriver. » Marianne Valensi, responsable de la FCPE dans le collège, explique : « Nous sommes placés devant un choix : soit supprimer des dispositifs spécifiques, soit augmenter les effectifs des classes. » Venue témoigner de sa solidarité, Elsa Faucillon, députée (PCF) de la circonscription, dénonce « une attaque sournoise, alors que les moyens de l’éducation prioritaire, ce n’est pas grand-chose pour un ministère qui se permet de rendre chaque année des millions au budget de l’État ! »
La classe de « grands décrocheurs » supprimée
Jusqu’à présent, « les élèves avaient une heure de maths par semaine en coanimation (avec deux professeurs – NDLR). On ne pourra plus le faire qu’en 6e », précise Rémi, professeur de maths. Les classes à horaires aménagés musique ou arts plastiques pourraient se retrouver menacées. Or, « ces classes constituent un énorme gain culturel pour l’ensemble des élèves, reprend Rémi. Ce sont elles qui ont permis de maintenir une diversité sociale dans le collège ».
L’établissement a déjà perdu, voilà trois ans, sa classe de 3e pour les « grands décrocheurs ». Guillaume Auzou, professeur d’EPS (éducation physique et sportive), s’en occupait : « C’était un projet à nous, qui ne se faisait pas ailleurs. On n’avait plus les moyens de la maintenir. Elle concernait une petite dizaine d’élèves volontaires, avec un emploi du temps et une pédagogie adaptés : on les emmenait au Louvre et on faisait cours devant le Radeau de la Méduse… » Irremplaçable pour sortir ces mômes de leur quartier et leur montrer d’autres manières d’apprendre. « C’étaient des élèves toujours absents ou “éteints”, avec des problèmes de comportement… » Aujourd’hui, sans cette classe, les « grands décrocheurs »… décrochent, sous le regard impuissant de leurs professeurs.
Un rassemblement devant le ministère
Alors, vers 9 heures, ceux-ci procèdent aux obsèques symboliques des dispositifs REP. Un petit cercueil en carton est dressé, ouvert, sous le visage de Guy Môquet peint sur le mur du collège. Comme lors d’un vrai enterrement, chacun défile pour y jeter, non des fleurs, mais des feuilles sur lesquelles ont été écrits les noms des dispositifs sacrifiés. Puis tout le monde se dirige vers le gymnase pour y tenir une assemblée générale et décider des suites. Car l’enterrement n’est pas une fin, mais un début. Les parents veulent occuper les locaux administratifs du collège. On se propose d’aller devant le ministère dès l’après-midi. D’afficher une immense banderole « SOS Guy-Môquet » sur une tour de la cité du Luth. De solliciter la solidarité des entreprises qui participent au forum des métiers. De demander au maire d’écrire au ministre – il l’a déjà fait par le passé. Il faut se coordonner avec le lycée Galilée, tout proche, qui lui aussi se mobilise pour ne pas perdre 70 heures d’enseignement à la rentrée prochaine. « Il ne faut pas gaspiller nos munitions en voulant faire des initiatives tous les jours, intervient un enseignant, stratège. On a besoin de tenir dans la durée ! » Car si les autorités de l’éducation nationale ne semblent guère disposées à écouter la voix de Guy-Môquet, Guy-Môquet n’est pas disposé à se taire. Au nom de tous les élèves de l’éducation prioritaire.
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Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
Issued on: 14/04/2022 - 07:26
Sébastian SEIBT
Far-right candidate Marine Le Pen heads into her second-round duel against President Emmanuel Macron with a new poster at the heart of her campaign, plastered with the new slogan “For all French people”. This marks the latest step in her communication strategy aimed at “de-demonising” her party.
Le Pen unveiled on Tuesday her new campaign poster for the April 24 second round. Gone is the previous poster zoomed in on her smiling face, above the line “Stateswoman”. Now we have a similarly smiley photo of her in a bare office setting, with the words “For all French people”.
On the face of it, the new poster is “quite typical” for second-round candidates keen for a “less partisan image enabling them to reach voters beyond their core support”, said Marion Ballet, an expert on political communication at Paris-Saclay University.
Like Macron’s second-round poster, Le Pen’s makes no reference to her party. In both cases, this is a “response” to French people’s “growing mistrust of the political party structure”, Ballet said.
The omission of Le Pen’s name, meanwhile, can be seen as a continuation of her strategy to normalise the National Rally party (Rassemblement National or RN) and rid it of associations with her father Jean-Marie, the party’s founder and leader from 1972 to 2011. She wants to get rid of the “sectarian” image the name Le Pen still conjures amongst large parts of the French electorate, Ballet pointed out.
Affiche du premier tour (à gauche) et affiche du second tour (à droite) de Marine Le Pen, qui avait appelé dès dimanche soir "tous ceux qui n'ont pas voté Emmanuel Macron" à voter pour elle le 24 avril. #Présidentielle2022 pic.twitter.com/vP9vWap6xk
April 12, 2022‘A more modest image’
So the image says a lot about Le Pen’s bid for political respectability, even if the “substance of her discourse remains xenophobic, however softened it might seem”, said Stéphane Wahnich, a political scientist at Tel Aviv University and author of the book Marine Le Pen prise aux mots : décryptage du nouveau discours frontiste (“Marine Le Pen’s Use of Language: Uncovering the National Front’s New Discourse”).
Le Pen’s new poster also prompts a telling comparison with her poster for her first face-off against Macron in 2017, which showed her sitting on a wooden table with a bookcase in the background – “reminiscent”, as Wahnich puts it, of the august décor of the Élysée Palace.
Such a change shows that she does not want to jump ahead and conjure an image of herself in the president’s grand residence before the vote, Wahnich continued: This time, “she wants to portray a more modest image”.
The way Le Pen sat in that 2017 picture – sitting nonchalantly at that stately desk, with her skirt going up above the knee – was a “rather provocative posture showing her as an unabashedly feminine candidate”, said Jean-Philippe De Oliveira, a specialist in political communication at Grenoble Alpes University.
The new poster is “simpler, without the provocative aspect”, De Oliviera continued. It allows her to “look the part” by “suggesting that she understands what it means to run for the presidency”, he went on.
‘Presenting herself as a normal person’
This more humble image also suggests she will give a more competent performance than her greatly criticised showing in the 2017 debate against Macron – when he calmly reeled off economic figures while she took recourse to her notes mid-sentence.
The softer self-projection even extends to the font Le Pen is using on her poster. “She opted for round, relatively thin letters for her slogan, connoting a non-aggressive image,” Wahnich said.
And above all, there is Le Pen’s smile. “It’s a frank smile, unlike the one in the 2017 poster,” said Christian Delporte, a specialist in the history of political communication also at Paris-Sarclay University. “It’s a way of placing her own personality centre stage – because Le Pen thinks she’s succeeded in creating a positive public image in France and that she’s got to capitalise on this in order to reach out beyond her party’s usual voters,” Delporte continued.
This depiction of a breezily smiling woman – with a “simple, modest” air – fits in well with Le Pen’s communication strategy since the start of her campaign, Ballet noted. The RN leader “made her cats into social media stars”, Ballet continued; Le Pen has also made much of Ingrid, her best friend since childhood, living with her as a “housemate”.
Thus Le Pen is “taking the politics out of her message in favour of a bid to present herself as a normal person”, Ballet added.
Le Pen the girl next door is by no means a popular campaign image amongst far-right grandees: “It’s an obvious break with the movement’s traditional approach to communication, which is focused on the image of a strong leader whom people can rally around,” Wahnich put it.
Two messages in one slogan
But it is perfectly natural for Le Pen to prioritise this kind of image: It marks the latest stage in the strategy she’s worked on since taking the reins from her father in 2011 – a strategy based on “de-demonising” her party; the approach encapsulated in its name change replacing Front with Rally in 2018.
“This poster represents the logical conclusion of this de-demonisation strategy,” Wahnlich said. “It’s very different from the message Jean-Marie Le Pen conveyed with his famous ‘Le Pen, le peuple’ posters [used from the late 1980s to the late 1990s] – there’s no longer any reference to the people, so it’s not the same populist phrasing.”
Nevertheless, De Oliveira said, Le Pen’s “For all French people” slogan operates on two levels: “On one level, it’s the most neutral of messages, because all incoming presidents say they will work for all French people. In this light, her choice of words is acceptable to all voters, in particular those who cast their ballots for Jean-Luc Mélenchon [the far-left populist who came a close third in the first round, garnering some 22 percent of the vote].”
At the same time, Wahnich added, there is a subtle but crucial difference with Macron’s slogan, “All of us”: By adding the word “French”, Le Pen is “excluding those she doesn’t see as French”.
This article was translated from the original in French.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONLe Pen wants France out of NATO integrated command, backs NATO-Russia links
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France24 - World
Amateur images show Russian military convoys heading to Donbas
Issued on: 13/04/2022 - 19:20Modified: 14/04/2022 - 12:55
Poline Tchoubar
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Large convoys of military equipment have been filmed in Russia and Belarus in recent days. Amateur videos analysed and verified by the FRANCE 24 Observers team show that some of these military reinforcements are heading for the Donbas region in eastern Ukraine, towards the pro-Russian self-proclaimed republics of Donetsk and Luhansk. Moscow announced on March 30 that it would concentrate its military efforts in the region.
Columns of armoured vehicles and military trucks stretch on for more than a kilometre, marked with a white letter "V". Dozens of men in military fatigues sit on top of them, some wearing white armbands – a distinctive indicator often worn by Russian soldiers operating in Ukraine.
This video, posted on Twitter on April 11, was geolocated by @karolgoal to Matveev Kurgan in the Rostov region of Russia. On Google Street View, the intersection where this video begins can be seen, along with the blue sign of a petrol station visible at the end of the video. It is therefore possible to determine that the convoy is heading north, in the direction of the Ukrainian border. The video was filmed 25 kilometres from the Donbas.
#RUSSIAHuge Russian Armed Forces column set to move into Donbass for the new upcoming Donbass offensive (this column redeployed from Kiev region): pic.twitter.com/P9dPxNg9cA
April 11, 2022At the end of March, Russia vowed to reduce its military activity around the Ukrainian capital Kyiv in order to "focus core efforts on achieving the main goal, the liberation of Donbas", according to Russian defence officials. Ukrainian Defense Ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk said on April 12 that he expected a major offensive in the region: "According to our information, the enemy has almost completed its preparations for an assault on the east. The attack will take place very soon."
For several days, videos shared online have shown military reinforcements in Russia's border regions. The video below, posted on the Russian social network VKontakte on April 12, shows armoured vehicles in Zheleznogorsk in the Kursk region. We pinpointed the video to the north of the city. On Google Street View, we can match up the grey nine-storey buildings, tall trees and a red supermarket, visible at 0:16 of the video. Ukraine is 90 kilometres away.
Sometimes the convoys were warmly welcomed by the Russian population, with residents gathering with flags to show support for the military operation. In another video posted on VKontakte on April 12, residents try to stop vehicles in a military convoy to offer donations to the soldiers.
The video was filmed near the village of Zmiyovka in the Orel region of Russia. In the video, a green fence can be seen at 0:03 in front of a small red brick building. On Google Street View, the same fence and the same building are visible on the right side of road 119, just before the village of Zmiyovka. We can thus conclude that the convoy was heading south towards the Donbas.
Troop movements visible in satellite images
Satellite images from April 11 published by Maxar show a buildup of Russian troops near the Ukrainian border. They were geolocated by @Noobieshunta_ on Twitter in Soloti in the Belgorod region. If you flip the image you can match up the shape of the Oskil River, as well as small dirt roads curving through fields, with Google Maps imagery. The images are 50 kilometres from the Ukrainian border.
Another convoy was captured on the same day in Maxar satellite images inside Ukraine, near Bilokurakyne in the Luhansk region, en route to the self-proclaimed republics to the south of the region. The convoy was coming from the north near the Russian border. These images were geolocated by the British NGO Centre for Information Resilience. On Google Maps one can recognise the small road that leads to the square building with the green roof (which appears grey on Google Maps) and the three long rectangular buildings arranged in a staggered pattern.
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Troop movements also detected in Belarus
Other military convoys have been documented moving through Belarus. Although Belarusian President Alexander Lukashenko has repeatedly stated that his army is not involved in the war in Ukraine, his country does serve as a support base for Russia. At the beginning of the invasion on February 24, some Russian troops entered Ukraine from Belarus.
A video posted on TikTok by a resident of Orsha in eastern Belarus on April 11 showed military vehicles on a train near the station in his town. The video shows a red and white building just 200 metres from the Orsha train station, as seen on Google Street View. The convoy appeared to be heading southwest.
@ivanbakanov8#Орша♬ оригінальний звук - @lavash.shAccording to the Belarusian opposition website Motolkohelp, which documents daily troop movements in Belarus, the convoys are mainly concentrated southeast of Homel, about 50 kilometres from the Ukrainian border. Since the beginning of April, the Centre for Information Resilience has verified and analysed a dozen videos showing movements of military equipment in and around Homel.
@lui_de_fedos#дальнобой#весенниедороги#профессияводитель#природа#такаяработа#дорогибеларуси#неровнаядорога#веснавбеларуси#гомкльскаяобласть#мымирныелюди#речицкийрайон♬ Никого не жалко (Из к/ф "Бумер") - Сергей ШнуровThe above video was geolocated by @RedIntelPanda on Twitter to be near Retchytsa in southeastern Belarus. In the video there is a sign indicating "Ivanovka" 1 kilometre to the left and "Yampol" 4 kilometres to the right, indicating the position of the convoy, which appears to be advancing eastward towards Homel.
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Russia-Ukraine War
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Hiding in Plain Sight, a Soviet-Era Air Defense System Arrives in Ukraine
Encouraged by the United States, Slovakia “donated” a bulky but effective S-300, hoping to challenge Russian domination of the skies in the war next door.
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By Andrew Higgins
DOBRA, Slovakia — Driving back to his village near the Ukrainian border last Thursday, the mayor had to stop to let a train pass, and assumed he wouldn’t have to wait long. But the flatbed wagons, stacked high with military equipment, just kept coming. He waited for nearly half an hour.
“It was a very long train, much longer than usual,” recalled Mikolas Csoma, the mayor of Dobra, a previously sleepy village in eastern Slovakia that, over the past month, has become a key artery funneling weapons and ammunition into Ukraine by rail from the West.
The train that delayed Mr. Csoma’s drive home was not only unusually long but also signaled a singular escalation in Western efforts to help Ukraine defend itself. It carried an air defense system made up of 48 surface-to-air missiles, four launchers and radars to guide the rockets to their targets, which in Ukraine means Russian warplanes and missiles.
As President Vladimir V. Putin of Russia vows to fight the war to its “full completion” and his forces regroup for an expected push in Ukraine’s east, NATO countries, including the United States, are scrambling to keep the weapons flowing and bulk up the country’s defenses.
Bolstering Ukraine’s long-range air defense capabilities is seen as especially critical. Ukraine already had its own S-300 and other air defense systems, but some of these have been destroyed, leaving Russia with a large degree of freedom to hit Ukrainian targets from the air with warplanes and cruise missiles.
Increasingly desperate to reverse this imbalance, President Volodymyr Zelensky of Ukraine has repeatedly pleaded with NATO to “close the sky over Ukraine” by imposing a no-fly zone. But NATO has been unwilling to send its own warplanes into Ukraine.
Instead, the United States offered Slovakia, a fellow NATO member, a substitute battery of American-made Patriot missiles if it would “donate” its aging S-300 system to Ukraine.
Jaroslav Nad, Slovakia’s defense minister and a gung-ho supporter of Ukraine, said it would have been unthinkable before Russia’s invasion for his country to send large quantities of even basic weapons across its eastern border free of charge, never mind an old but still powerful Soviet-made antiaircraft system.
“But this is the world’s new reality,” he said in an interview in Bratislava, the Slovak capital. “We are a frontline state. We have war on our border and more than 330,000 Ukrainians coming to our country. The paradigm is completely different now.”
Mr. Putin, he said, “is equal to Hitler” and must be stopped in Ukraine before he can move further West. “Ukraine is literally fighting for our future,” he said.
Like Slovakia, other countries are also steadily expanding the scope of their military aid. The No. 2 Pentagon official met in Washington on Wednesday with America’s largest military contractors to discuss how ready they are to restock supplies and what new capabilities to send to Ukraine.
The meeting and a new package of weapons, including artillery and ammunition, is intended in part by the Biden administration to blunt criticism that it is not doing enough for Ukraine and is too hesitant to send long-range weapon systems.
Other NATO members are already sending Ukraine bigger and better weaponry than before, including T-72 tanks and short-range air defense systems from the Czech Republic.
The S-300 system from Slovakia is the biggest item a NATO country has sent so far. It was previously deployed in Nitra, a city east of Bratislava at the other end of the country.
From there, it was hauled by truck and train to Dobra, where the state-controlled rail yard has Soviet gauge tracks, wider than the standard in Europe, which means it can run trains to and from Ukraine, which also has Soviet tracks.
Other big items now under discussion for transport to Ukraine via Slovakia include aging MIG-29 warplanes and sophisticated, self-propelled Howitzers called Zuzana 2. Also under review is a plan for Ukraine to send hundreds of damaged tanks, some of them captured from Russian forces, across the border for repair in Slovakia, the Czech Republic and Poland, all of which have experience fixing Soviet-made equipment.
Slovakia “is not going to send tanks because we don’t have any spare tanks,” Mr. Nad said, underscoring an issue confronting even Ukraine’s most eager backers. “We have to keep enough capabilities for our own armed forces.”
But Slovakia is transporting not only weapons from its own stocks into Ukraine. It is also sending military aid from many other countries, including the Czech Republic, Australia and what Mr. Nad described as “countries that claim that they are not sending military material to Ukraine.”
Hungary, Slovakia’s southern neighbor, for example, has declared itself neutral in the conflict and barred weapons from passing through its own territory to Ukraine — largely to avoid upsetting deliveries of cheap Russian gas — but it is believed to have quietly provided weapons through other countries.
Asked about this, a Hungarian government spokesman in Budapest declined to confirm or deny that his country is providing military material, saying only that “Hungary’s standpoint is well known, and it has remained unchanged.”
Alarmed by the flood of weapons flowing across the borders of Slovakia, Poland and Romania, Russia has sought to stop or at least slow it by declaring all foreign arms destined for Ukraine a “legitimate target.” Russia’s foreign minister vowed last month that Moscow “will not allow” the transfer of Slovakia’s S-300 air defense system.
It is too late for that now, and after failing to thwart the delivery, the defense ministry in Moscow claimed on Sunday that Russia had already destroyed the Slovak missile system when sea-launched cruise missiles hit a hangar near the eastern Ukrainian city of Dnipro.
Mr. Nad, the Slovak defense minister, dismissed this as a “fake news,” apparently aimed at saving Russia’s face and calming the nerves of Russian pilots sent on missions to bomb Ukraine. Mr. Nad said he had spoken with Ukraine’s defense minister on Monday and been assured that “this system is working and is working well” and was not in Dnipro.
Previous military cargo sent into Ukraine by rail through Dobra and the nearby town of Cierna nad Tisou contained mostly ammunition and basic military hardware.
A separate weapons conduit through Poland, the main route for American arms, has involved weapons like Javelin, NLAW and Stinger missiles, which are light, portable, high-tech and relatively easy to hide in trucks passing through Polish border crossings into western Ukraine.
An air-defense battery, however, is too big to hide, particularly when it travels on trains with more than 120 wagons in full view of drivers blocked by their passage. The cargo was so bulky it took two days to deliver it just a few miles from Dobra into Ukraine in two separate trains.
“Everyone knows what is going on,” said Jakub Zsolt, a steel factory maintenance worker who lives across the road from the rail yard. He said his grandchildren were scared by all the commotion, but added that he had himself grown accustomed to the clatter of military helicopters and the rumble of trucks carrying weapons to the loading yard.
All the same, he said, he worries that Slovakia, a small country of just 5.4 million people, is now wading too deeply into Ukraine’s war with Russia.
“The Russians might attack us,” he said, adding that he did not understand why Ukrainians needed so much help when “they come here driving much nicer cars — Porsches and Mercedes — than we drive in Slovakia.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
Most refugees fleeing the war, nearly all women and children, don’t drive anything, but cross on foot carrying just a change of clothes.
Mr. Zsolt’s jaundiced view of Ukraine highlights the success of opponents of the pro-Western Slovak prime minister, Eduard Heger, who in an interview last week said, “We need to help Ukraine in every possible way to win this war.” His foes, playing to a substantial segment of the population traditionally favorable to Moscow, have sought to turn public opinion against support for Ukraine and seized on the war as a political opportunity.
Robert Fico, a scandal-tainted former Slovak prime minister, upended the government’s efforts to keep the delivery of the S-300 battery secret until it had safely arrived in Ukraine when he posted a video on his Facebook page last Thursday that showed a train carrying the disassembled air-defense system on its way to Ukraine.
He denounced Mr. Heger as “a freak in American hands who will do whatever the Americans tell him to do” and demanded that the public immediately be told where the S-300 system was going.
Mr. Nad, the defense minister, said the delivery had been kept secret for security reasons. The opposition, he added, is playing “political games” against the interests of their own country and also Ukraine.
“Russia is killing thousands of people in Ukraine and I am not going to count the votes that I would lose — or gain — based on the decisions of the government to help. The only thing that I am counting is the lives we can save in Ukraine,” he said.
Pavel Macko, a retired Slovak general who served with NATO in Afghanistan and Germany, said the S-300 system delivered to Ukraine dated from the 1980s, when Slovakia was a member of the Warsaw Pact as part of Czechoslovakia, and was inferior to American-made Patriot missiles. But, he added, Ukrainians know how to use it and will be able to reduce Russia’s mastery of the skies.
“This is not just symbolic but an important addition that could help make Russia change their plans,” he said.
The mayor in Dobra, Mr. Csoma, said he supported helping Ukraine, but was noncommittal when asked about the wisdom of sending a powerful weapon system like the S-300.
Miffed not to be informed in advance about the disruption to traffic caused by the S-300 trains, he said: “They don’t tell me anything. They should at least let me know about this kind of thing.”
Nobody really worried much about the war spreading into Slovakia, he said, but the authorities have nonetheless dusted off old civil defense plans, with police taking an inventory of potential bomb shelters. In the event of conflict, the mayor said, he had been assured that district authorities would send buses to evacuate his village’s 520 people.
“If something bad happens, we will all leave,” he said. “So there is no panic yet.”
Reporting was contributed by Julian Barnes in Washington and Benjamin Novak in Budapest.
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Issued on: 14/04/2022 - 14:43
NEWS WIRES
The Cannes Film Festival announced the line-up for its 75th edition on Thursday with a mix of cult arthouse directors and Hollywood glamour heading for the French Riviera in May.
Canadian horror maestro David Cronenberg, US filmmaker James Gray and France's Claire Denis will compete among the 18 films announced in competition for the top prize Palme d'Or.
They are expected to bring a bevy of stars to the red carpet, with Cronenberg's sci-fi/horror cross-over "Crimes of the Future" starring Kristen Stewart, Lea Seydoux and Viggo Mortensen.
Denis returns with a thriller set in Central America – "The Stars at Noon" – featuring Taron Egerton and Robert Pattinson.
Gray's entry, "Armageddon Time", is a tale based on his New York adolescence featuring Anne Hathaway, Oscar Isaac, Cate Blanchett and Anthony Hopkins.
Two of the biggest spectacles had already been confirmed for the festival, which runs from May 17 to 28.
Tom Cruise will attend the much-delayed world premiere of "Top Gun: Maverick", the sequel to his 1986 blockbuster, playing out of competition.
And Tom Hanks will be in town for "Elvis", in which he co-stars as the rock'n'roll star's manager, Colonel Tom Parker, in the latest from Australian director Baz Luhrmann who previously lit up Cannes with "Moulin Rouge!" and "Gatsby".
Also added to the out-of-competition premieres was Australia's George Miller, the man behind "Mad Max", who takes a new direction with "Three Thousand Years of Longing" about a djinn (played by Idris Elba) offering three wishes to Tilda Swinton.
'Sadness and war'
Festival director Thierry Fremaux gave a nod to the difficult global situation, saying the announcement came "after two years of crisis that we won't recover from quickly, and at a time of sadness and war in Europe."
A Ukrainian film will play out of competition – "The Natural History of Destruction" from director Sergei Loznitsa about the destruction of German cities by Allied bombers in World War II – which Fremaux said the festival was "particularly happy to welcome this year".
The main competition will also mark the third nomination for Russia's Kirill Serebrennikov.
He was unable to attend Cannes last year when his film "Petrov's Flu" was in competition due to a controversial court case that banned him from leaving Russia.
He has relocated to Germany since the ban was lifted earlier this year and returns to Cannes with "Tchaikovsky's Wife" about the private life of the famous composer.
Four past winners of the Palme d'Or are back in the competition: the Dardenne brothers from Belgium, Sweden's Ruben Ostlund, Japan's Hirokazu Kore-eda and Romania's Cristian Mungiu.
One thing that remains uncertain is who will be deciding the winner.
The jury is normally announced ahead of the selection but Fremaux said it would be named "in the coming days", alluding to a challenging task since so many filmmakers were back at work after the pandemic shutdown.
Playing out of competition are two exciting additions to the recent spree of high-profile music documentaries: one on David Bowie and another about US rocker Jerry Lee Lewis by one half of the Coen brothers, Ethan Coen.
(AFP)
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Talking Europe
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ENCORE!
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Le Monde
Bouches-du-Rhône, toute l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Territoire solaire, multiculturel, aux sites préservés, les Bouches-du-Rhône font alterner un littoral minéral sublime et un arrière-pays authentique. Partez à la rencontre de cette Provence de contrastes et de simplicité que l’on expérimente en osant sortir des sentiers battus !
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Bouches-du-Rhône : un territoire à croquer
Intégrées à la Vallée de la Gastronomie - cette destination gourmande qui relie Dijon à Marseille - les Bouches-du-Rhône vous emmènent en voyage gastronomique ! Embarquement immédiat à Marseille qui, après le succès de l’année de la gastronomie en 2019 (Plus de 2 millions de participants), remet le couvert pour la 4e édition avec l’événement MPG2022, devenu culte. Au programme : la 3e édition des dîners insolites programmés tout au long du mois de juillet dans des lieux décalés avec des chef (fe) s épatant(e) s. Mais avant cela : le grand banquet dressé sur la Corniche Kennedy à Marseille et qui réunit quelque 1 000 convives face au soleil couchant pour un dîner hors normes.
En juin, place au Street Food Festival ! Producteurs locaux, artisans, chefs et métiers de bouche mettent en commun leur savoir-faire sur fond de DJ sets et de performances street art. On profite de l’escapade dans ce département pour s’intéresser au spiritueux local, le pastis ! Comme celui élaboré par la distillerie Garagaï à partir de 20 plantes et fleurs fraîches récoltées aux abords de la Sainte-Victoire. Pour aller plus loin dans la découverte de la Provence, cap sur les Alpilles ! L’écurie Petit Roman organise des balades à cheval gourmandes en formule ½ journée ou bivouac avec des pros formés par des indiens Navajos. Au Domaine du Temps perdu à Mouriès, vous découvrirez une ferme écosystémique semée d’oliviers et d’amandiers, qui produit une bonne huile d’olive AOP des Baux-de-Provence. Et, puisqu’on est dans le coin, pourquoi ne pas faire un saut au Mas de la Pyramide à Saint-Rémy-de-Provence, un musée rural implanté dans d’anciennes carrières romaines. Très impressionnant le travail de taille sur ce rocher dressé à 20 mètres de hauteur !
S’immerger en pleine nature
On peut également chausser ses chaussures de marche pour partir à l’assaut du nouveau GR La Routo qui relie la France à l’Italie, sur le tronçon qui part d’Arles, traverse Maussanne-les-Alpilles et débouche sur Aix-en-Provence. À Peyrolles-en-Provence, la balade suit le fil de l’ancien canal du Verdon, sur 12 km. Une véritable page d’histoire de l’irrigation ! Plus contemplatif comme itinéraire : on grimpe à bord du petit train de la Côte Bleue qui relie Marseille à Miramas via Martigues. 60 km de voie ferrée avec vues plongeantes sur la pinède et les eaux cristallines !
Faites donc un break sportif à Carry-le-Rouet pour une randonnée de 12,4 km, celle de Notre Dame du Rouet et Bon Jean, qui en met plein la vue ! Envie de Camargue ? Pour varier du cheval ou du vélo, on fend les eaux en paddle ! Trott Camargue, la base de loisirs des Saintes-Maries-de-la-Mer loue des trott-paddle, une trottinette de mer qui file à 11 km/h. Repos bien mérité au Mas du Couvin, un établissement typiquement camarguais au cœur des étangs et des marais, ou aux Lodges de Camargue, des sortes de cabanes de pêcheurs sur pilotis à Port-Saint-Louis-du-Rhône.
De nouveaux regards, des écrins mythiques
La cité arlésienne, aux portes de la Camargue, n’a pas fini de faire parler d’elle ! Au succès des Rencontres de la photographie, à la nouvelle dynamique impulsée par le Parc des Ateliers de Luma, s’ajoute l’ouverture de la Fondation Lee Ufan, l’artiste contemporain de l’extrême dépouillement, entre les murs de l’Hôtel Vernon réhabilité par Tadao Ando. Avec ce nouveau lieu de culture, la ville s’affirme comme une référence de l’art contemporain !
Consacré au fabuleux destin de Paul Ricard, le nouveau musée du Domaine de Méjanes présente des spectacles de taureaux, des balades à cheval, des hébergements en roulotte et des restaurants. Et, pour cultiver vos connaissances sur la Camargue, ne manquez pas le nouveau musée d’archéologie maritime et d’ethnographie aux Saintes-Maries-de-la-Mer. C’est à la Villa Méditerranée de Marseille qu’il faudra aussi se rendre pour découvrir une réplique de la Grotte Cosquer, la seule grotte préhistorique sous-marine avec plus de 500 œuvres d’art pariétales enfoui à 37 mètres de profondeur !
www.myprovence.fr/
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Le Figaro
Covid: Pfizer va rapidement demander l'autorisation du rappel de vaccin chez les 5-11 ans
Les essais cliniques ont permis d'observer une multiplication par 36 des anticorps contre le variant Omicron sur les enfants bénéficiant d'une troisième dose.
L'alliance Pfizer-BioNTech a annoncé jeudi des résultats positifs pour ses essais cliniques portant sur un rappel de son vaccin anti-Covid chez les enfants de 5 à 11 ans, et dit prévoir de déposer une demande d'autorisation «dans les prochains jours» aux États-Unis, puis ailleurs dans le monde. Les essais ont notamment analysé le sang d'enfants ayant reçu cette dose de rappel environ six mois après la deuxième. Après l'injection, les niveaux d'anticorps neutralisants contre le variant Omicron ont été multipliés par 36 par rapport aux niveaux observés après la deuxième dose. Omicron est désormais le variant dominant dans le monde.
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Les deux doses initiales pour les enfants de 5 à 11 ans sont autorisées par l'Agence américaine des médicaments (FDA) depuis fin octobre. Le dosage utilisé pour cette tranche d'âge est de 10 microgrammes, tant pour les injections initiales que pour la dose de rappel (contre 30 microgrammes pour les 12 ans et plus).
Demande en Europe et aux États-Unis
Pfizer et BioNTech «prévoient de soumettre une demande pour une autorisation d'utilisation en urgence d'un rappel chez les enfants âgés de 5 à 11 ans aux États-Unis dans les prochains jours», selon un communiqué commun. «Les entreprises prévoient également de partager ces données avec l'Agence européenne des médicaments (EMA) et d'autres agences de régulation dans le monde dès que possible», ajoute le communiqué.
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Pour les moins de 5 ans, les résultats des essais cliniques de ce vaccin sont toujours attendus, après que les entreprises ont annoncé vouloir tester pour eux une série initiale de trois doses. En effet, pour ces très jeunes enfants, un dosage de seulement 3 microgrammes par piqûre a été choisi, mais la réponse immunitaire déclenchée après seulement deux doses n'était alors pas suffisante.
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Le Keytruda, futur médicament le plus vendu au monde
L’anticancéreux de MSD pourrait détrôner d’ici à 2023 l’Humira d’AbbVie, dont le brevet a expiré.
Guerre en Ukraine : la banque russe VTB perd le contrôle de sa filiale européenne
Ses activités peuvent néanmoins se poursuivre, a indiqué le régulateur bancaire allemand.
Le plus grand parking pour voitures électriques de France désormais opérationnel à Paris
Sous l'église de La Madeleine, dans le VIIIe arrondissement, le parking propose depuis début avril 505 bornes de recharge électrique.
L'Humanité
Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale
ActuLe volet éducatif du programme d’Emmanuel Macron n’est pas le moins important. Une proposition qui ne vise rien moins qu’à réaliser la « révolution » libérale de l’école, promise en 2017 et esquissée dernièrement à Marseille. Une régression générale qui concerne aussi bien les élèves que les personnels.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, c’est une forme de sidération qui s’exprimait dans les milieux enseignants. À l’image de Guislaine David, la combative porte-parole du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), qui avouait sans ambages le lendemain une « sensation de gueule de bois »… Pourtant le programme révélé par le candidat-président ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire : il semble avoir raclé les fonds de tiroir pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces 30 dernières années. Mais c’est finalement assez logique : le reste, son homme de main Jean-Michel Blanquer l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement ne serait, ni plus ni moins, que l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Bienvenue dans le marché scolaire
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer écoles et établissements entre eux… Même si certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, « là on passe un cap » estime Guislaine David. C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation » abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action. Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), qui craint une hausse des inégalités alors qu’il faudrait « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Or « il n’y a rien pour réduire les inégalités dans ce programme », constate Guislaine David. Pour elle, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté que dans une autre. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ». C’est en effet le modèle des « charter schools » (« écoles sous contrat ») qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves. Seules les familles aisées, qui connaissent les règles du jeu et ont les moyens d’aider leurs enfants, pourront tirer profit d’un tel système. Au détriment de toutes les autres.
2. Personnels : marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat, agrémentant son exposé du dénigrement de ceux qui « ne font pas plus d’efforts » ou qui auraient « disparu » pendant le confinement… Parmi ces « nouvelles missions » : le remplacement obligatoire des absents (qui, faute de préparation, ne pourrait se traduire que par de la garderie) ou le suivi individualisé des élèves. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça » ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Or ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ». L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée » relève Nageate Belahcen. Mais pour la FCPE, ce que propose Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimum de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David, on va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses ». Au milieu de tout cela, l’école inclusive n’est pas oubliée. Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement. » Non pas devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Voie professionnelle, le retour du livret ouvrier
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération pour les lycéens en alternance, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », a expliqué Emmanuel Macron. Ainsi l’année de terminale deviendrait une année d’alternance en entreprise. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de profs » note Axel Benoist, co-secrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les profs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent. Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Une approche utilitariste, où on n’apprend pas un métier mais un poste, tout en étant déjà productif. » Une approche, dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. Isabelle Vuillet rappelle de son côté les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
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Marseille, médaille d’or de la saleté
Le Figaro
Ukraine : comment les gendarmes français traquent les criminels de guerre
Christophe CornevinFort de 40 enquêteurs spécialisés, l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité (OCLCH) travaille sur des exactions commises dans trois villes au préjudice de Français, ainsi que sur la mort du journaliste Pierre Zakrzewski.
Mener des investigations dans le brouillard de la guerre et remonter les pistes jusqu'à débusquer des criminels de guerre… Depuis le 5 avril dernier, l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH) a été saisi par le parquet national antiterroriste (PNAT) de trois enquêtes contre X pour «crimes de guerre» portant sur de «faits susceptibles d'avoir été commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine». Les exactions auraient été perpétrées à Tchernihiv depuis le 24 février, date du lancement de l'offensive russe en Ukraine, à Marioupol, entre le 25 février et le 16 mars, ainsi qu'à Gostomel, entre le 1er mars et le 12 mars. Toutes ont été rapportées par trois familles françaises, dont deux couples de compatriotes mariés à une Ukrainienne, ayant fui les secteurs concernés avant de trouver refuge dans le sud de la France.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : retrouvez les reportages du Figaro
Outre des «bombardements massifs indistinctement menés contre des populations civiles» notamment sur la ville martyre de Marioupol, ces naufragés de la guerre, qui ont perdu la totalité de leurs biens sur place, racontent aussi des exactions sur lesquelles travaille l'OCLCH. «Au premier stade des investigations, nous sommes dans une phase de collecte d'informations, confie au Figaro le général Jean-Philippe Reiland, patron de l'OCLCH. Après un recueil précis des témoignages des familles, les déclarations vont être confrontées à toutes une série d'éléments matériels qui pourront intéresser les autorités ukrainiennes mais aussi la Cour pénale internationale (CPI), chef de file déjà saisie par 41 pays pour une série de faits sur toute l'Ukraine depuis 2014 et la guerre du Donbass».
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En quête d'«éléments objectifs»
S'il n'a pas prévu de se rendre tout de suite en Ukraine en raison de l'instabilité qui y règne, l'OCLCH, fort d'une quarantaine d'enquêteurs spécialisés, entend tirer sur toutes les ficelles afin de récupérer des «éléments objectifs». Parmi eux figurent des interceptions de communications civiles et militaires, des analyses assez poussées de vidéos, d'images satellites diffusées en source ouverte, voire captées par les services de renseignements français.
Dans le cadre d'une véritable montée en puissance de l'entraide judiciaire au sein de l'Union, portée notamment par des enquêtes lancées par l'Allemagne et l'Espagne susceptibles de concerner des ressortissants, les enquêteurs français auront en outre accès à tout un brassage de données ainsi qu'à de précieux indices glanés sur le champ de bataille par les autorités ukrainiennes après le départ des troupes russes. «Les dossiers, appelés à transiter par Eurojust et Europol, pourraient nourrir l'enquête mère de la CPI qui s'attachera, si les faits sont avérés, à déterminer les responsabilités au plus haut niveau», souffle le général Reiland qui compte aussi «s'appuyer sur les forces de sécurité ukrainienne pour produire des actes (envois d'images ou de témoignages) à la demande de la France dans le cadre d'une l'entraide pénale internationale».
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Les gendarmes vont devoir percer une quatrième énigme, celle qui entoure les circonstances du drame ayant coûté la vie, le 14 mars dernier, au journaliste franco-irlandais Pierre Zakrzewski. Le reporter cameraman a été tué aux côtés de sa consœur ukrainienne, Aleksandra Kuvshynova, lorsque leur véhicule a été pris pour cible à Horenka, près de Kiev. Un troisième journaliste, Benjamin Hall, a été grièvement blessé lors des tirs. «Comme dans une enquête criminelle classique, l'idée est d'établir, parmi la masse des données, l'exactitude des faits avec un maximum de précision, de tenter de déterminer les responsabilités en cascades et de remonter de la manière la plus neutre et impartiale jusqu'aux donneurs d'ordre, sachant qu'il y a deux parties impliquées dans ce conflit, précise avec prudence le général Reiland. Nous chercherons à savoir d'où les tirs ont pu provenir et définir quel régiment était présent à la demande de tel ou tel état-major. Ce genre d'investigation pourra prendre des années… »
Pour mémoire, la procédure sur le génocide au Rwanda en 1994 n'est pas refermée. Les dossiers judiciaires pourront aussi être alimentés, en temps voulu, par des témoignages émanant de possibles « informateurs » établis en Russie. « Le temps joue pour nous et, à terme, notre objectif est de lutter contre l'impunité, affirme le général Reiland. Il y a quelques années, personne ne pensait que l'on aurait pu juger des chefs d'État devant des tribunaux ad hoc. Même si Milosevic est mort avant son procès, la condamnation en 2012 du président du Liberia Charles Taylor pour crime de guerre et crime contre l'humanité démontre que la justice pénale internationale peut aller jusqu'au bout des choses ». Dans ce théâtre d'ombres des responsabilités à établir sur fond d'atrocités, la silhouette de Vladimir Poutine se dessine déjà en cœur de cible.
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Élection présidentielle 2022 : les résultats du premier tour
Emmanuel Macron et Marine Le Pen accèdent au second tour.
Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Envoyé aux étudiants et enseignants nantais, un mail de Carine Bernault a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
La Loire-Atlantique lutte contre le «michetonnage» des adolescentes
Dans 90% des cas, il s’agit de jeunes femmes, âgées de 14-15 ans lors des premiers faits de prostitution et de 16-17 ans au moment de la prise en charge.
New York Times - World
U.K. Plans to Send Some Asylum Seekers to Rwanda
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Britain says it will fly many refugees thousands of miles to the central African country for processing and resettlement, a significant hardening of migration policy.
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By Stephen Castle, Abdi Latif Dahir and Megan Specia
LONDON — Prime Minister Boris Johnson of Britain announced plans on Thursday to send some asylum seekers thousands of miles to Rwanda for processing and settlement there if their applications were successful, in a significant hardening of migration policy.
The British government has so far failed to curb the arrival of a small but steady flow of people making dangerous crossings, often on unseaworthy boats, across the English Channel from France, much to the frustration of Mr. Johnson.
In exchange for its cooperation, Britain will pay Rwanda 120 million pounds, about $157 million, to finance “opportunities for Rwandans and migrants” including education, secondary qualifications, vocational and skills training and language lessons, the Rwandan government said in a statement.
Rights groups have expressed concerns that the move could encourage other nations to adopt “offshoring” of asylum processing, and the plan was greeted with a storm of protest even before it was formally announced, because of concerns about both the principle behind the policy and the choice of Rwanda, a country whose rights record Britain has previously questioned.
In a speech on Thursday, Mr. Johnson said his plan could resettle thousands of migrants and would apply to those who had arrived since January, although legislation that would enable it is still going through Parliament. He also conceded that the plan was likely to face legal challenges and “will not take effect overnight.”
Mr. Johnson also said that asylum seekers would, on arrival in Britain, be housed in centers, rather than hotels, and that the Navy would take an enhanced role in tackling the Channel crossings. “They’ll be housed in accommodations like those in Greece,” said Mr. Johnson, referring to the camps there, some of which have earned a reputation for dismal conditions.
Priti Patel, Britain’s home secretary, said in a statement that the agreement with Rwanda would see “those arriving dangerously, illegally or unnecessarily into the U.K. relocated to have their claims for asylum considered and, if recognized as refugees, to build their lives there.”
The government has not made clear whether the plan will apply to all asylum seekers arriving in Britain or just some. Mr. Johnson said that it was “a striking fact that around seven out of 10 of those arriving in small boats last year were men under 40, paying people smugglers to queue-jump and taking up our capacity to help genuine women and child refugees.”
The Rwandan government said that people who are transferred to the country would be offered “legal pathways to residence” if their claims were successful.
Given the limited legal routes for refugees into Britain, that could effectively prevent many from making any asylum claims that would allow them to live in the country.
“The government of Rwanda is pleased to confirm a bold new partnership with the United Kingdom, which will take an innovative approach to addressing the global migration crisis,” the government said in its statement. “A broken migration and asylum system is failing to protect the vulnerable, and empowering criminal smuggling gangs at an immeasurable human cost.”
While the number of people arriving in Britain by boats is limited by international standards, the English Channel crossings have been a persistent embarrassment to Mr. Johnson’s government.
In 2016, he successfully campaigned for Brexit, arguing that it would allow the country to “take back control” of its borders, and the increasing number of arrivals along the British coastline are a visible symbol of failure to do so.
In his speech, Mr. Johnson said that Britain “cannot sustain a parallel illegal system. Our compassion may be infinite, but our capacity to help people is not.”
Yvette Cooper, who speaks for the opposition Labour Party on home affairs issues, described the plan as “unworkable, unethical and extortionate.”
It was, she wrote on Twitter, a “desperate and truly shameful announcement,” and “an attempt to distract from Boris Johnson’s lawbreaking,” following the decision by police on Tuesday to fine the prime minister for breaking lockdown rules by attending a birthday party in Downing Street.
Ian Blackford, the leader of the Scottish National Party’s lawmakers in the British Parliament, told the BBC that the proposal was “absolutely chilling.”
There were signs that even those that supported the idea in principle were yet to be convinced.
In an editorial, The Daily Mail, which championed Brexit and has backed efforts to curb migration, was supportive, but it said that the proposal was “fraught with difficulties,” and noted that previous efforts by Britain to curb the flow of migrants across the English Channel had failed.
“From paying France to smash people-smugglers to armored jet skis turning back illegal dinghies, not one Home Office gimmick has so far succeeded,” it wrote.
Parliament is discussing a legal framework that would make it possible to transfer asylum seekers out of the country while their applications are processed and to arrest those who arrive by boat across the English Channel.
Other countries have tried similar tactics to try to deter migrants, including Australia, which has used asylum processing centers on Pacific islands such as Nauru. In September, Denmark’s Parliament passed a law that allows the nation to relocate asylum seekers outside Europe to have their refugee claims assessed, despite criticism from rights groups and the United Nations, but it has not taken the next step and acted on the legislation by relocating anyone.
When Britain began to unfurl elements last year of a plan for immigration that left the door open for offshore asylum processing, an assessment from the United Nations’ refugee agency determined that many of the proposals held potential to undermine Britain’s commitment to the 1951 U.N. convention on refugees.
Andy Hewett, the head of advocacy at the Refugee Council, an organization that works with refugees and asylum seekers in Britain and conducts policy research, said that while it may take time for the full details of the plan to be released, meaning it was not yet possible to form definite conclusions on its legality, the proposals were likely to face many legal challenges.
The new plan at the very least undermined the spirit of the 1951 agreement, he said, and set a “dangerous precedent” that could mean other Western countries looking to outsource to countries like Rwanda.
“The end result will be that most of the refugee population gets hosted in developing countries,” he said, adding, “The principle of the convention is that people have a right to claim asylum in any country, that country should examine their asylum claim — and this completely undermines that principle.”
Rwanda has in the past offered to host migrants who were stranded elsewhere. In 2017, it offered to receive up to 30,000 African migrants who had faced discrimination, trafficking and violence while in Libya.
The central African nation also has an agreement with the African Union and the United Nations refugee agency to continue evacuating and hosting refugees and immigrants from Libya through 2023.
Those who arrive in the emergency transit centers in the country are given the option of seeking resettlement to third countries, returning home or to a previous country of asylum, or staying in Rwanda.
In a statement issued on Thursday, Rwanda’s government said it was hosting 130,000 refugees from nations including neighboring Burundi and the Democratic Republic of Congo. Last August, it also received students, teachers and the families of a girls’ boarding school who had fled Afghanistan after the Taliban took over the country.
The migrant pact comes just weeks after Johnston Busingye, Rwanda’s new high commissioner to Britain, arrived in London. The British government had been pressed to block Mr. Busingye’s appointment given his role in the arrest of the dissident Paul Rusesabagina.
In February last year, Mr. Busingye accidentally admitted in a video published by Al Jazeera English that he had seen privileged legal material related to Mr. Rusesabagina’s case and that the Rwandan government had paid for the private jet that lured him from the United Arab Emirates to the Rwandan capital, Kigali.
The trial of Mr. Rusesabagina, who helped save thousands during the Rwandan genocide and inspired the movie “Hotel Rwanda,” and the 25-year sentence he received last September, have drawn widespread criticism from rights groups, who said the proceedings represented “more public spectacle than judicial undertaking.”
Stephen Castle and Megan Specia reported from London and Abdi Latif Dahir from Nairobi, Kenya.
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Le Monde
Marseille, une ville tournée vers la mer
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À seulement 3 heures de train de Paris, le littoral marseillais vous tend les bras. Prendre le large à bord d’une barquette, plonger à la découverte d’une épave, randonner dans le Parc national des Calanques ou mettre le cap sur les îles du Frioul… Rendez-vous à Marseille pour une grande bouffée d’air marin !
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Un patrimoine naturel aux portes de la ville
Premier parc périurbain d’Europe, le Parc national des Calanques occupe 8 300 hectares de falaises vertigineuses, de garrigue et d’eaux cristallines, de Marseille à la Ciotat en passant par Cassis. Morgiou, Sugiton, En Vau, Port Pin, Sormiou… Les calanques de Marseille rivalisent de beauté et sont accessibles au gré de nombreux itinéraires de randonnée. Dans le but de préserver la fragilité de son écosystème, un système de réservation quotidienne a été mis en place en 2022 par le parc pour limiter l’afflux de visiteurs au sein de la calanque de Sugiton.
Mais, on peut aussi s’émerveiller des paysages des calanques depuis la mer, sur un kayak ! Au départ de la calanque de Callelongue, Raskas Kayak propose des embarcations à la location et organise des sorties ou des stages. Depuis le Vieux-Port, on prend le large pour l’archipel du Frioul qui est lui aussi situé dans le Parc national des Calanques. Les quatre îles de : Pomègues, Ratonneau, Tiboulen et If forment un ensemble minéral creusé de criques aux points de vue spectaculaires. À Pomègues, il suffit d’emprunter le sentier de randonnée, qui commence au bout de la digue du Berry et s’achève à la batterie de Cavaux, pour le constater. Rendu célèbre par le Comte de Monte-Cristo, le roman d’Alexandre Dumas, le Château d’If, construit au XVIe siècle, se visite. Des navettes maritimes effectuent des liaisons régulières au départ du centre-ville.
La mer et les plaisirs de la ville
Cité ouverte sur la mer, Marseille offre une myriade de plages qu’il est bon de dénicher hors des sentiers battus et de la foule estivale. Cap sur celle du Bain des Dames, la première des quatre plages qui s’échelonnent, à l’abri des regards, de la Pointe Rouge au Quartier de Montredon. Les cabanons familiaux cohabitent avec les abris à pointus tandis que locaux et touristes se mêlent dans les eaux azur. Citons également l’Anse des Phocéens, à deux pas, où le Cabanon de Paulette sert moules frites à panisses à gogo, les pieds dans l’eau. Après une marche un peu plus sportive, on parvient à la micro-plage de la Baie des Singes qui fait face à l’île Maïre, aux Goudes.
C’est sur un sentiment de « bout du monde » que l’on poursuivra le bain de soleil par un festin de poissons frais ; loups, daurades, rougets et pizzas cuites au feu de bois au restaurant La Grotte, à Callelongue ou par un déjeuner simplissime à base de pâtes bolo' et de côtelettes de porc, chez le Belge, dans la calanque de Marseilleveyre à 45 minutes de marche. Aux Goudes, l’Auberge du Corsaire Chez Paul est une institution pour les amateurs de poisson ! Menu iodé, aussi, aux Bords de Mer, en bordure de la plage des Catalans, orchestré par la cheffe marseillaise Camille Gandolfo. Pour se dégourdir les jambes, on ira taper des balles au golf de 9 trous de l’hippodrome de Borély, avec vue sur la Méditerranée, ou crapahuter dans les collines de la Campagne Pastré et de son parc. Un éden de 112 hectares qui s’étire jusqu’aux collines de Marseilleveyre ! Les amateurs de jogging se lanceront, quant à eux, dans un run le long de la Corniche Kennedy à l’heure du soleil couchant.
Marseille, authentique et trendy
À la Pointe Rouge, on peut aussi louer un paddle chez Pacific Palissades ou faire de la plongée sous-marine, de l’apnée et du snorkeling avec le centre de plongée DUNE. Gecko Yoga organise des cours de yoga en plein air, sur la plage des Catalans ou au cœur de l’Anse de Malmousque ! Pour cerner les contours d’un Marseille plus secret et VIP, sachez que l’hôtel 5 étoiles C2 organise des escapades privées à l’île Degaby et que le New Hôtel Le Quai, partenaire du Cercle des Nageurs, vous fait bénéficier de laissez-passer pour faire quelques brasses dans ce club très sélect. Envie de fendre la mer sans la foule ? C’est parti pour une soirée œnologique sur le pont de la Flâneuse, une « tartane » malonière, labellisée Bateau d’intérêt patrimonial, ou pour une virée avec Localanque et sa flotte de barquettes marseillaises dont certaines sont classées monument historique.
www.marseille-tourisme.com
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France24 - World
Elon Musk launches $43 billion hostile takeover bid for Twitter
Issued on: 14/04/2022 - 13:58
NEWS WIRES
Tesla chief Elon Musk has launched a hostile takeover bid for Twitter, offering to buy 100 percent of its stock and take it private, according to a stock exchange filing.
Musk offered $54.20 a share, which values the social media firm at $43.4 billion, in a filing dated Wednesday April 13 with the Securities and Exchange Commission.
Musk's latest move towards Twitter comes just days after he turned down a seat on the board following his acquisition of a 9.2 percent stake in the microblogging platform.
"I invested in Twitter as I believe in its potential to be the platform for free speech around the globe, and I believe free speech is a societal imperative for a functioning democracy," Musk said in his filing.
"However, since making my investment I now realize the company will neither thrive nor serve this societal imperative in its current form," he said.
"Twitter needs to be transformed as a private company. As a result, I am offering to buy 100% of Twitter for $54.20 per share in cash, a 54% premium over the day before I began investing in Twitter."
Musk, Twitter's biggest shareholder, said his "offer is my best and final offer" and he would reconsider his position as a shareholder if it was rejected.
"Twitter has extraordinary potential. I will unlock it," he said.
Currently the world's richest man and with more than 80 million followers on the microblogging platform, Musk last week disclosed a purchase of 73.5 million shares – or 9.2 percent – of Twitter's common stock. His announcement sent Twitter shares soaring more than 25 percent.
He was offered a seat on the board but turned it down at the weekend.
Musk's move comes after he tweeted Saturday asking whether the social media network was "dying" and to call out users such as singer Justin Bieber, who are highly followed but rarely post.
"Most of these 'top' accounts tweet rarely and post very little content," the Tesla boss wrote, captioning a list of the 10 profiles with the most followers – which includes himself at number eight, with 81 million followers.
"Is Twitter dying?" he asked.
In other weekend tweets, Musk posted joke polls on whether to drop the "w" from Twitter's name and on converting its San Francisco headquarters to a homeless shelter "since no one shows up anyway."
He also suggested removing ads, Twitter's main source of revenue.
The billionaire tech entrepreneur is a frequent Twitter user, regularly mixing in inflammatory and controversial statements about issues or other public figures with remarks that are whimsical or business-focused.
He has also sparred repeatedly with federal securities regulators, who cracked down on his social media use after a purported effort to take Tesla private in 2018 fell apart.
(AFP)
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Tesla chief Elon Musk no longer joining Twitter board, platform’s CEO says
TECH 24
Memelord-in-chief: Why Elon Musk could usher in major changes for Twitter
Elon Musk named Time magazine's person of the year
Le Figaro
Démonter les éoliennes comme veut Le Pen serait «une aberration», selon Macron
Le président sortant défend son projet de développer à la fois le nucléaire et les renouvelables.
Démonter les parc éoliens existants, comme le projette Marine Le Pen, serait «une aberration», a estimé Emmanuel Macron jeudi sur France Bleu, lors d'une visite au Havre pour faire campagne sur l'écologie. «Sortir du renouvelable est une aberration complète, nous serions le seul pays au monde à le faire», s'est-il insurgé.
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«Dans le projet de Madame Le Pen, avec stupeur, j'ai en effet découvert (...) qu'on dépenserait des centaines de millions d'euros à démonter des éoliennes existantes, ce qui, je dois le dire, est un usage de l'argent du contribuable qui m'interroge», a-t-il ajouté, à dix jours du second tour de la présidentielle. Interrogé par des auditeurs sur son programme, il a défendu son projet de développer à la fois le nucléaire et les renouvelables, en particulier les parcs éoliens en mer.
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50 parcs éoliens en mer
Le moratoire sur l'éolien préconisé par Marine le Pen, a-t-il insisté, entraînerait la fermeture du site industriel de Siemens Gamesa de production d'éoliennes offshore, situé sur le port du Havre et qui doit créer 750 emplois. Il s'agit du plus gros projet industriel dédié aux énergies renouvelables en France.
Le programme de Marine Le Pen indique qu'un démantèlement des éoliennes existantes sera mené progressivement : «Nous prononcerons un moratoire sur l'éolien et le solaire ; pour l'éolien, nous lancerons le démantèlement progressif des sites en commençant par ceux qui arrivent en fin de vie. Toutes les subventions dédiées à promouvoir ces procédés seront suspendues».
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Le programme d'Emmanuel Macron prévoit d'installer 50 parcs éoliens en mer, d'une puissance totale de 40 GW. Le président-candidat s'est aussi engagé à développer le recyclage des éoliennes, actuellement recyclées à 90%, et à ne pas ouvrir des parcs «sans concertation» notamment avec les pêcheurs. Au cours d'un bain de foule au Havre jeudi matin, Emmanuel Macron a été interpellé sur l'écologie dans cette ville où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au premier tour avec 30% des voix. Le programme du leader des Insoumis était d'installer 3.000 éoliennes en mer.
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Macron veut baisser la fiscalité pour les couples en concubinage
Le président-candidat inscrit cette mesure dans sa volonté de réduire les impôts des Français à hauteur de 15 milliards d'euros sur cinq ans.
Indépendance énergétique : peut-on compter sur la production de pétrole et de gaz français ?
FOCUS - La France dispose de ressources en hydrocarbures qu'elle exploite depuis l'après-guerre, mais elle reste très loin de pouvoir répondre elle-même à ses besoins énergétiques. Le cadre législatif empêche une plus grande exploration des sols.
Une réforme est-elle inévitable pour équilibrer le système des retraites ?
LA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron affirme qu'il faut relever l'âge de départ à 65 ans pour combler le déficit des retraites, alors que Marine Le Pen affirme qu'il «n'y a pas de sujet» de financement du système. Alors, qui a raison ?
L'Humanité
L’école a plus souffert de son ministre que du Covid
ActuCes deux années de crise sanitaire dans l’éducation montrent que l’investissement des professionnels a pu permettre de limiter les dégâts, malgré une politique qui s’employait à creuser les inégalités.
Olivier ChartrainCela avait plutôt mal commencé pour Jean-Michel Blanquer, qui jurait encore, le 12 mars 2020 au matin, que les écoles ne fermeraient pas : le soir même, Emmanuel Macron annonçait le confinement pour tous dès le 17 mars. Par la suite, le ministre a fait de « l’école ouverte » un mantra politique, dont la répétition jusqu’à l’écœurement, pendant deux ans, devait montrer combien sa parfaite gestion de la crise sanitaire permettrait aux élèves français de s’en sortir pour le mieux.
La « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné
La réalité a fait litière de ces fariboles, celui qui se prenait pour le roi paraissant vite nu aux yeux des enseignants, mais aussi des familles et des élèves. Président de l’IR-FSU (Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire) et ancien inspecteur, Paul Devin explique : « Jean-Michel Blanquer a inventé une volonté de fermer les écoles qui n’existait pas, pour faire croire que les maintenir ouvertes – mais sans leur donner les moyens de fonctionner efficacement et en sécurité – relevait de la volonté d’un ministre exceptionnel ! »
Du confinement total aux cours hybrides, la « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné – sinon grâce à la bonne volonté et à l’investissement des personnels, entre matériel désuet, réseaux sous-calibrés, logiciels inefficaces, difficultés d’accès pour les familles populaires…
Un feu continu de dénigrement des enseignants
Dès le départ, de la droite à la Rue de Grenelle, un feu continu de dénigrement des enseignants a tenté de faire porter à ceux-ci la responsabilité des difficultés. Un discours qui n’a pas eu la portée escomptée : principale fédération de parents d’élèves, la FCPE reconnaît ainsi que la période a pu, au contraire, rapprocher familles et enseignants, les premières constatant les efforts des seconds pour maintenir le lien avec leurs enfants et réalisant que faire la classe, même à la maison, c’est un métier.
Un constat nuancé par Laurent Frajerman, historien des politiques éducatives : « Beaucoup de parents ont compris que l’acte d’enseigner passe par l’oral, l’interaction. Mais la “continuité pédagogique” a aussi renforcé des attentes un peu consuméristes vis-à-vis de l’école qui peuvent, à l’avenir, constituer une source de problèmes. »
L’accroissement du décrochage
Reste l’essentiel : les difficultés des élèves eux-mêmes. Or, après deux années de crise, le constat n’a rien d’évident. Les études du ministère, se fondant par exemple sur les évaluations de septembre 2022, affirment que l’essentiel des retards scolaires dus à la crise a déjà été rattrapé. D’autres, comme celle menée au printemps 2021 pour le SNPDEN-Unsa (syndicat des personnels de direction), se montrent nettement plus alarmistes sur les retards pris dans les apprentissages, sur l’accroissement du décrochage…
Pour Stéphane Bonnéry, chercheur en sciences de l’éducation, « c’est lors des changements de cycle – entrée au collège, au lycée, à la fac – que les difficultés et les retards apparaissent. » Paul Devin nuance… et attaque : « On manque encore de recul et de données concernant les retards dans les apprentissages. L’impact de la crise tient plus à la politique du ministre, qui a fait avancer ses réformes à l’abri de la crise. »
« Retour de la conflictualité »
Réforme des baccalauréats, apprentissage de la lecture, place du numérique, management… le président de l’IR-FSU juge que « la période a couvert des transformations profondes de l’école qui seront à la base d’une accélération des inégalités. On le voit avec le gonflement d’une offre éducative commerciale, accessible aux seules familles qui en ont les moyens ». Laurent Frajerman redoute, lui, une école « à la brésilienne, avec des précaires ou des professionnels enseignant à l’occasion, avec des cours tout prêts sur des plateformes de type Uber ».
Tout en relevant un dernier enseignement de la période : « Avec la grande mobilisation du 13 janvier, on a vu le ministre obligé de composer à nouveau avec les syndicats. Ce retour de la conflictualité montre que les personnels ne se laisseront pas faire. »
Éducation nationalecoronavirus covid-19crise sanitairejean-michel blanquer France24 - World
Tsitsipas, Zverev coast into Monte Carlo quarter-finals
Issued on: 14/04/2022 - 20:24Modified: 14/04/2022 - 20:22
Monte Carlo (Principality of Monaco) (AFP) – Defending champion Stefanos Tsitsipas and second seed Alexander Zverev kept their Monte Carlo Masters challenge on track with straight set wins to advance to the quarter-finals on Thursday.
Tsitsipas dispatched Serbian Laslo Djere 7-5, 7-6 (7/1) with second seed Zverev easing past Spaniard Pablo Carreno Busta 6-2, 7-5 in the clay court tournament.
Tsitsipas, the world number five, will play Diego Schwartzman for a place in the semi-final after the Argentine 12th seed rallied past Italy's Lorenzo Musetti 2-6, 6-4, 6-3.
"I had to put in a very good performance," said Tsitsipas, who lost in five sets to Novak Djokovic in the French Open final last year.
"Laslo did not hand me victory, but I tried to stay 100 percent focused.
"The tie break was pivotal and I am delighted to have produced that level of tennis," added the 23-year-old Greek.
Zverev, the world number three, next plays Italian ninth seed Jannik Sinner who shrugged off a blistered foot to see off fifth seed Andrey Rublev, last year's runner-up, 5-7, 6-1, 6-3.
"For the second clay-court match of the season, I can't complain too much," second seed Zverev said.
"Yes, I have lost focus a little bit in the second set, but at the end of the day, he's somebody that can really play. I'm happy with a two-set win."
Zverev lost his serve immediately but converted five of his 14 break points to reach the Monte Carlo quarter-finals for the second time in his sixth appearance.
"It's great because here it's a little bit slower I think than other clay courts that we play on, it is very important to get that confidence going on your serve," Zverev said.
"All around, it's important to get these kinds of wins."
Blister trouble
Zverev's next opponent Sinner lost his opening service game but took hold of the tie with a winning run of six straight games in the second set despite the foot blister that forced him to retire in his Miami quarter-final flaring up.
The 20-year-old received treatment in the second set to have his right toe redressed but cancelled out his 43 unforced errors to 31 for his opponent with 40 winners, to 19 for Rublev.
He closed out victory with a seventh break of serve after two hours and 20 minutes.
Earlier Indian Wells champion Taylor Fritz saw off his doubles partner Sebastian Korda, the conqueror of recent Miami champion Carlos Alcaraz in the previous round, 7-6 (7/4), 7-5.
"It's crazy really, I have reached the quarter-finals in four of the last five Masters tournaments," said the 13th-ranked Fritz.
"If I had been luckier in Miami I could have been five from five. I am in a good place at the moment. I seem to be improving all the time."
Fritz will next play Alejandro Davidovich Fokina, the Spaniard who knocked out world number one Djokovic on Tuesday.
Davidovich Fokina progressed to the last-eight by beating the experienced Belgian David Goffin 6-4, 6-1 on Thursday.
"I carried the emotion of beating Djokovic into this match," said Davidovich Fokina.
"I knew it would be a tough match as David won in Marrakech last weekend.
"However, he appeared more tired than I was and I am delighted to have reached the quarter-finals."
There was an upset though as Norway's fourth-seed Casper Ruud followed Djokovic and Alcaraz out of the tournament.
The Miami finalist was beaten by Grigor Dimitrov of Bulgaria, 6-3, 7-5, who next meets Poland's Hubert Hurkacz for a place in the semi-final.
Hurkacz, the 11th seed, got past Spaniard Albert Ramos Vinolas 7-6 (7/2), 6-2.
© 2022 AFP
Le Monde
Vaucluse : l’expérience de la Provence
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Destination Nature, le Vaucluse invite à se ressourcer ! Partez à la rencontre des producteurs locaux, à l’assaut du Mont Ventoux, baladez-vous dans les ruelles caladées des adorables villages du Luberon. À 2 h 40 en TGV de la capitale, le Vaucluse est aussi un fabuleux terrain de jeux pour les amateurs d’authenticité.
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Le plein d’activités outdoor dans le Vaucluse
3 000 km de randonnées balisées quadrillent le territoire du Vaucluse, des vignobles aux champs de lavande en passant par les massifs et les villages perchés. À Bonnieux, à 700 mètres d’altitude, on s’émerveille devant les spécimens centenaires de la forêt des cèdres sur un parcours de 10 km. Depuis Gigondas, le massif des Dentelles de Montmirail se découvre à pied jusqu’au belvédère du midi puis jusqu’aux crêtes. Véritable curiosité de pierres sèches, le Village des Bories se visite dans les environs de Gordes. Classées Réserve de biosphère, les Gorges de la Nesque offrent des paysages spectaculaires sur le canyon depuis le belvédère du Castellaras.
L’ascension du Mont Ventoux (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html), surnommé le Géant de Provence, est un véritable challenge pour les cyclistes ! Pour atteindre le sommet à l’aspect lunaire, on peut partir de Bédoin, Sault ou Malaucène pour une montée mythique d’environ 20 km. Plus paisible, l’itinéraire cyclable de la ViaRhôna (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html) : qui permet de rejoindre les cités médiévales de Mondragon, Mornas et Piolenc en profitant des paysages vauclusiens.
Au cœur des vignobles vauclusiens
Mais le Vaucluse est également une terre viticole réputée pour ses vins rouges charpentés avec ses crus qui portent le nom de villages vignerons comme Gigondas, Cairanne, Rasteau, Vacqueyras ou encore Beaumes-de-Venise, ses vins classés en appellations Ventoux et Luberon et en IGP Vins du Vaucluse et son Châteauneuf-du-Pape. Pour parfaire la découverte œnologique, on fera une halte au Carré du palais à Avignon ; un bar à vins, restaurant et école des vins. Les amateurs d’œnotourisme partiront en vadrouille dans un authentique Combi de 1965 au Domaine de la Tourade à Gigondas. Une sortie vintage sur fond musical à prolonger par une nuitée au cœur des vignes !
Pour découvrir les cépages traditionnels et comprendre les terroirs de Gigondas qui donnent structure et personnalité aux vins du Vaucluse, la Maison Pierre Amadieu propose une visite éclairée de sa cave suivie d’une dégustation. Changement d’atmosphère au Château de Sannes, au pied du Luberon avec ses cours d’aquarelle, de yoga, de chant et ses sentiers découvertes qui sillonnent le vignoble autour de la belle demeure. Mais le Vaucluse est aussi une destination maraîchère grâce à sa plaine agricole que l’on nomme Le Comtat Venaissin ! Un territoire fertile à apprivoiser, pour les gourmets, sur les étals des marchés. Aux beaux jours, on en profitera aussi pour goûter la très parfumée fraise de Carpentras et un peu plus tard dans la saison, la cerise des Monts de Venasque.
Plaisir des sens dans les villages du Vaucluse
Classées parmi les Plus Beaux Villages de France, certaines communes du Vaucluse sont des pépites à visiter. C’est le cas de Venasque, ancienne cité médiévale posée sur un éperon rocheux ou d’Ansouis, qui regarde la plaine de la Durance avec son magnifique château. Gordes, village tout aussi perché, déroule ses ruelles en calades autour de son château Renaissance. À ne pas manquer à deux pas : l’Abbaye cistercienne de Sénanque. Lieu de villégiature d’Albert Camus, Lourmarin installe ses établissements de charme et ses galeries d’art au pied du Luberon. Ménerbes, qui regarde les monts du Vaucluse et le Luberon, fourmille d’hôtels particuliers et de vieilles demeures non loin de l’Abbaye Saint-Hilaire, classée Monument historique. Pour saisir toute l’âme des marchés provençaux, ne manquez pas les étals d’Apt qui sont dressés place de la Bouquerie et à travers la vieille ville chaque samedi depuis le XIIe siècle. Chaque jeudi et dimanche, on longe les canaux de la Sorgue à l’Isle-sur-la-Sorgue, un panier à la main. L’occasion de chiner chez les nombreux antiquaires de la commune ! Les produits du terroir sont aussi une source intarissable d’inspiration pour les chefs étoilés du Vaucluse ! Pour se régaler de recettes du terroir, réinterprétées avec finesse, on s’attablera à la Bastide de Capelongue à Bonnieux ou bien à la Table de Xavier Mathieu à Gordes. A Cucuron, le chef Eric Sapet met à l’honneur une cuisine gourmande du marché dans son établissement La Petite Maison de Cucuron. Sur des notes végétales et marines, Nadia Sammut imagine un véritable voyage gustatif dans son auberge La Fenière à Cadenet.
www.provenceguide.com/slow-tourisme-en-vaucluse
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L'Humanité
Aider les plus petits à passer l’étape du déménagement
ActuUn changement d’habitat représente un vrai chamboulement dans la vie des enfants. Eux qui redoutent avant tout l’instabilité se retrouvent soudainement face à l’inconnu. Quelques pistes pour les accompagner pendant cette période difficile.
Noé BlouinChanger de vie alors que l’on commence juste à construire la sienne, voilà qui peut faire peur. Les causes peuvent être multiples (un divorce, l’arrivée d’un bébé, une envie d’ailleurs après le confinement, etc. ), mais le résultat est le même. Pour un jeune enfant, partir de sa maison signifie beaucoup de choses, à commencer par une perte de stabilité.
Au départ, il y a souvent le stress généré par les parents. Qu’importe le contexte, un déménagement est toujours une période délicate, même pour les adultes. À n’importe quel âge, l’enfant est affecté par son environnement et ressent chaque changement dans les habitudes du foyer.
Irritabilité et troubles du sommeil
Avant 2 ans, le petit peut déjà se rendre compte qu’un événement inhabituel survient dans sa famille et se montrer plus tendu, en multipliant les crises par exemple, ou en dormant moins bien. Pour les enfants un peu plus âgés, qui commencent à aller à l’école, les symptômes sont plus variés. Il est ainsi possible qu’ils régressent, se remettent à uriner au lit, deviennent irritables et, surtout, qu’ils rejettent en bloc ce nouvel habitat dont ils ont tant entendu parler. Et ce, malgré les avantages possibles : un jardin spacieux, une chambre pour eux, davantage de place pour ranger leurs jouets, etc. Mais, parfois, le petit s’en moque, car la dernière chose qu’il désire, c’est dire adieu à la maison qui l’a vu grandir. Et puis, s’imaginer dans un nouvel environnement alors que son cerveau a encore du mal à traiter les données conceptuelles demeure une tâche très compliquée. Pour un jeune enfant, chaque chose qu’il connaît est tacite pour tout le monde, et sa maison est donc sa maison, il lui est impossible de s’imaginer dans une autre.
Il faut ainsi éviter de trop impliquer les plus petits dans le processus. « C’est bien de lui dire que l’on fait les cartons, mais bien souvent les enfants sont extrêmement tristes, explique la psychologue Charlotte Argod. Un déménagement, cela représente beaucoup d’efforts pour un enfant, il ne faut pas non plus trop lui en demander. » Pas la peine non plus qu’il soit présent pour aider modestement à déplacer les étagères le jour J. Pour une question pratique, tout d’abord, mais aussi parce que l’un des instants les plus importants dans le petit deuil qu’il va traverser reste surtout le moment où il dira au revoir, avec toute la famille, à son ancien habitat.
Retrouver ses habitudes
Par la suite, il doit retrouver ses repères dans cette nouvelle maison. Inutile de tout changer d’un coup, c’est plus simple si le mobilier reste en grande partie le même, ne serait-ce que quelques mois, avant de faire place au neuf. Dormir pour la première fois seul, sans petit frère ou petite sœur, dans une chambre demande un certain temps d’adaptation (différent selon les enfants). Cela se passe donc mieux si l’enfant retrouve l’espace rassurant du lit douillet qu’il a toujours connu. Outre la décoration, c’est aussi la continuité dans les routines quotidiennes qui aide les plus jeunes à retrouver leur place. Le petit déjeuner avec les parents dans la cuisine, les jeux dans le salon après le goûter sont autant de petites briques qui viennent consolider les repères.
Si les pipis au lit et les crises persistent les mois suivant l’arrivée dans la nouvelle maison, il faut continuer, même si cela peut s’avérer usant, à expliquer à l’enfant que ce n’est pas grave et que ses troubles sont toujours dus au déménagement. Comme à chaque fois dans ce type de cas, patience et bienveillance sont de mise. Les choses rentreront dans l’ordre au fur et à mesure que l’enfant se construira des souvenirs et des bons moments dans ce nouvel environnement. Il est important que le lieu devienne celui où il reçoit ses nouveaux amis, où il fête ses anniversaires, etc. L’enfant finira par se dire qu’elle n’est pas si mal, après tout, cette nouvelle maison.
3 questions à…. « Il ne faut pas l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet »
Charlotte
Argod
, psychologue
Pourquoi est-il si difficile pour un enfant de changer de maison ?
Le déménagement est compliqué pour deux raisons : d’une part, parce que les parents sont stressés, donc moins disponibles pour l’enfant ; d’autre part, car l’enfant aime la stabilité. Lui dire que l’on change de maison l’inquiète car ce qu’il aime, c’est son habitat à lui. Lui expliquer que l’on déménage pour un espace plus grand ne l’intéresse pas, car son univers est restreint : il n’y voit pas les mêmes avantages que ses parents. En général, le petit ne veut pas changer d’environnement car il veut garder ses habitudes. Les symptômes que l’on perçoit de façon récurrente sont davantage de pleurs, de stress, un regain de pipi au lit, ou le mal de ventre.
Comment aider un jeune enfant à se préparer à un déménagement ?
Il faut mesurer ce que le déménagement engendre dans l’environnement de l’enfant. S’il y a un changement de crèche, d’école, de ville ou de quartier, etc. Il faut le prévenir au plut tôt. Il ne faut pas forcément l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet. On ne peut pas lui demander d’être heureux de déménager, à quelques exceptions près. Même si la maison est plus belle, plus grande, avec un meilleur environnement, bien souvent il n’en veut pas. Pour une transition plus douce, on peut l’emmener dans le nouveau quartier, lui faire visiter la maison, sa nouvelle école ou sa nouvelle crèche. On peut aussi faire des photos avec lui dans son ancien environnement et préparer un petit album. Après le déménagement, l’enfant va connaître une petite période de deuil et il aura besoin de se souvenir, d’en reparler. C’est à ce moment-là qu’il faudra être à l’écoute de ses émotions. Les parents ont souvent tendance à dire : « D’accord, tu es triste, mais tu verras, c’est beaucoup mieux car tu auras ta chambre, etc. » Ce n’est pas la bonne solution. Il faut, au contraire, partager ce que l’on ressent, échanger avec l’enfant en lui faisant part de sa propre tristesse de quitter l’ancienne maison et de sa joie d’arriver dans une nouvelle demeure. En un mot, il faut parler de ses propres émotions, plutôt que de minimiser celles des enfants au prétexte de vouloir les rassurer.
Et après ?
L’enfant a besoin de stabilité, mais il a aussi besoin de continuité. La continuité, c’est de faire en sorte qu’il retrouve un minimum de repères. Ce n’est donc pas le moment de tout changer dans cette nouvelle maison. Il vaut mieux commencer par garder son vieux canapé et le changer quelques mois après, qu’il retrouve son lit, etc. Ce sont de petites choses mais il est important, par exemple, de conserver la même lessive. Les enfants sont très sensibles aux odeurs. Il faut que l’enfant se retrouve dans le même univers.
Familleenfants Le Figaro
Ces croyances qui nous empêchent d'être heureux en couple
PSYCHOLOGIE - Passionnel, fusionnel, harmonieux : nous ne sommes pas toujours conscients des clichés qui formatent notre vision de l'amour idéal.
Dans Le banquet, Platon raconte comment Zeus sépara les hommes en deux, les condamnant à rechercher leur moitié de par le monde pour se sentir enfin « complets ». Solidement ancrée dans notre inconscient collectif, cette mythologie de la « bonne personne » n'aurait pas que des effets bénéfiques dans notre vie amoureuse.
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Pour la psychologue Camille Rochet, qui vient de publier Les cinq croyances qui empêchent d'être heureux en couple (Larousse, 2022), elle représente l'une de ces croyances qui influencent à notre insu notre vision du couple et de l'amour. De par notre culture, notre éducation, notre modèle parental, nous développons ainsi des biais inconscients - ou « distorsions cognitives » qui orientent nos choix de vie et notre manière de voir la réalité. « Malgré vous, vous ne relevez que les exemples qui tendent vers la réalisation de ces prophéties, en occultant ceux qui les infirment », explique Camille Rochet, qui estime que nous sommes tous victimes, un jour ou l'autre, de ces injonctions ancrées en nous depuis l'enfance.
Attendre le « prince charmant » comme dans les contes de fées, c'est par exemple prendre le risque d'une certaine passivité. « Il est utopique de penser que la bonne personne se présentera miraculeusement à nous. En réalité, c'est une question de choix: nous allons estimer, à un certain moment de notre vie, qu'une personne est la bonne pour nous et nous allons déployer toute notre énergie pour qu'elle le reste », poursuit la psychologue.
«La passion ne dure pas»
Dans la littérature, la passion finit souvent de manière tragique (Roméo et Juliette, Tristan et Yseult…) et pourtant elle continue à nous fasciner comme si elle seule était le signe d'un véritable amour. Autre croyance parfois ancrée en nous, la « passion à tout prix » peut aussi nous jouer des tours. « Je reçois beaucoup de patients qui sont prêts à tout plaquer à 40 ou 50 ans parce qu'ils sont tombés éperdument amoureux d'une autre personne, raconte Camille Rochet. Le problème, c'est que la passion ne dure pas. Elle se nourrit du désir de ce que l'on ne connaît pas, d'une image idéalisée de l'autre, qui n'est pas compatible avec plusieurs années de vie commune… Parfois, il s'agit juste d'une crise de milieu de vie, d'un besoin de se prouver qu'on peut toujours vibrer comme lorsqu'on était jeune… »
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Renoncer à cette idée qu'un amour sans passion ne vaudrait pas la peine d'être vécu suppose parfois un véritable deuil. Pour d'autres, le plus difficile sera de dépasser une conviction particulièrement répandue, qui pourrait se résumer ainsi : « Avec moi, il va changer ». Nous aimons penser que l'amour que notre conjoint nous porte est si fort qu'il va changer pour cela. Bien sûr, son comportement peut évoluer, mais attendre ce changement comme une preuve d'amour, c'est souvent se mettre dans l'impasse, se focaliser sur l'autre davantage que sur soi, et oublier que, nous aussi, nous pourrions essayer de nous remettre en question et évoluer.
Dans (Ré)enchanter son couple grâce à la méthode Imago (Eyrolles, 2022), le thérapeute de couple Claude Parisot pointe une autre croyance limitante et nocive pour les couples : « Si l'on se dispute, c'est que l'on ne s'aime pas... » « La plupart des gens croient encore que les relations de couple doivent être fluides et, quand des conflits ou des tensions arrivent, ils concluent trop rapidement que la relation n'est pas viable. (…) Ce sont en fait de merveilleuses opportunités de croissance pour déconstruire les schémas du passé, avec l'aide de notre partenaire! », assure-t-il. Pas toujours agréables à vivre, les disputes sont nécessaires au couple. Elles aident aussi à mieux se connaître, à ajuster ses comportements, à construire… En revanche, il peut être utile d'apprendre à « bien » se disputer : essayer par exemple d'exprimer ses besoins plutôt que de charger l'autre de tous les maux, ou de chercher à tout prix à avoir raison.
Réinterroger ses croyances
Derrière les problèmes de communication, motif de consultation numéro un des couples en thérapie, se cachent souvent de fausses croyances particulièrement difficiles à déceler pour notre conjoint puisque nous-mêmes, nous n'en avons pas toujours conscience… « Les identifier permet de changer la façon dont on se regarde soi et dont on regarde son couple, assure Camille Rochet. Cela peut être aussi l'occasion d'ouvrir le dialogue sur ces sujets, d'en discuter ensemble. » Heureusement, toutes nos croyances sur le couple ne sont pas nocives, mais il peut être utile de les réinterroger pour faire le tri entre celles - pas forcément bénéfiques - dont nous avons hérité inconsciemment, et celles que nous souhaitons préserver parce qu'elles nous aident à avancer.
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Cancer du col de l'utérus : une dose de vaccin suffisante pour les jeunes selon l'OMS
Plus de 340.000 femmes sont mortes du cancer du col de l'utérus en 2020. Il s'agit du quatrième cancer le plus courant chez la femme dans le monde.
France24 - World
US jury convicts IS group 'Beatle' in deaths of journalists, aid workers
Issued on: 14/04/2022 - 20:12Modified: 14/04/2022 - 20:20
NEWS WIRES
A member of a group of Islamic State militants who beheaded American hostages in Iraq and Syria, and were nicknamed "The Beatles" for their British accents, was found guilty of terrorism offenses in a U.S. court on Thursday.
A jury found El Shafee Elsheikh, 33, guilty on all counts following a trial in Alexandria, Virginia, just outside Washington, on charges including lethal hostage-taking and conspiracy to commit murder.
The charges against Elsheikh, a former UK citizen, carry a potential death sentence, but U.S. prosecutors have advised British officials that they will not seek the death penalty.
Elsheikh was one of four militants belonging to the four-member Islamic State cell. The cell garnered international attention after releasing videos of the murders of U.S. journalists James Foley and Steven Sotloff and aid workers Kayla Mueller and Peter Kassig, among other victims.
>> Islamic State group on trial: Mother of murdered reporter James Foley speaks out
Two of the cell's four members, Elsheikh and Alexanda Kotey, were held in Iraq by the U.S. military before being flown to the United States to face trial. Kotey pleaded guilty last September to the murders of Foley, Sotloff, Mueller and Kassig.
Mohammed Emwazi, a British citizen who oversaw the executions, died in a drone strike in 2015. Aine Lesley Davis, the fourth member of the group, was convicted in Turkey on terrorism charges and jailed.
During opening arguments in the U.S. trial, Elsheikh's lawyers tried to cast doubt on whether he was one of the "Beatles," saying hostages had difficulty identifying their captors.
"It was horrific and senseless. None of that is in dispute," defense lawyer Ed MacMahon said. "What is in dispute — and what you must decide — is whether Mr. Elsheikh bears any legal responsibility."
(REUTERS)
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MIDDLE EAST MATTERS
Islamic State group on trial: Mother of murdered reporter James Foley speaks out
MEDIAWATCH
Apparent beheading of Steven Sotloff sparks more calls for #IsisMediaBlackout
IS captives were forced to sing 'Hotel Osama', recounts French hostage
L'Humanité
Des bulbes chargés de jolies promesses
ActuLes bulbes à fleurs ont ceci d’extraordinaire qu’ils stockent des réserves pour refleurir chaque année. Voici venu le temps de planter ceux qui fleuriront l’été prochain.
Marcel GuedjDans la catégorie des plantes bulbeuses, on a coutume de rassembler non seulement les bulbes proprement dits (jacinthes, jonquilles, tulipes, freesias, crocus, etc.), mais aussi les tubercules (dahlias), les griffes (renoncules) et les rhizomes (agapanthes, iris, muguet). Et l’on distingue grosso modo celles qui fleurissent au printemps, parfois dès le mois de février, et celles qui fleurissent en été jusqu’en hiver. Les premières se plantent en automne, les secondes au printemps.
Où, quand et comment
On les plante au printemps, en jardinière ou en massif, seules ou en associant les genres, les tailles, les formes et la couleur des fleurs : la richesse et la variété des coloris permettent de créer tout l’été des compositions du plus bel effet.
Miser sur le mariage des dahlias (dont les dimensions varient de 20 cm à 2 m), qui offrent une vaste palette de tons, des arums, cannas, bégonias tubéreux, lys, anémones, renoncules, etc. Ils se plaisent au soleil, à l’exception des bégonias et des renoncules qui préfèrent la mi-ombre, et dans une terre de jardin ordinaire.
On leur évitera néanmoins les sols argileux, car trop compacts et qui par conséquent retiennent l’humidité, néfaste pour eux (risque de pourriture). À moins de corriger la structure du sol au moment de la plantation en apportant un peu de sable et de tourbe, ou un terreau adapté. En conteneur, prendre la précaution d’en percer le fond et de disposer une couche de petits cailloux pour assurer le drainage de l’eau d’arrosage.
Les bons gestes pour une bonne plantation
Ameublir le sol avec une binette.
Ouvrir un trou à une profondeur qui permettra de recouvrir le bulbe d’une hauteur de terre égale à deux fois son épaisseur environ.
Installer le bulbe dans le trou et étaler ses racines s’il y a lieu le mieux possible.
Disposer un tuteur si la plante doit prendre de la hauteur.
Recouvrir le bulbe de terre. Tasser légèrement avec la main et arroser.
Ajouter éventuellement un peu de terre là où l’arrosage aura créé des manques.
Conseils : sensibles au gel, les bulbes seront déterrés après la floraison et avant l’hiver pour être conservés sous abri sans arrosage (si possible dans du sable sec) jusqu’au printemps suivant où ils pourront être replantés. Séparer les petits bulbes accrochés à l’oignon principal ou diviser le tubercule avec un couteau. Replantés, ces fragments grandiront pour donner de nouvelles fleurs.
Jardinage Le Figaro
Impôts : comment déclarer ses actifs en cryptomonnaie ?
Baptiste RENAUTLes plus-values tirées de la vente de crypto-actifs doivent être déclarées au fisc. Depuis cette année, les revenus liés au minage de cryptomonnaie sont également soumis à l'impôt.
La campagne de déclaration des revenus pour 2022 a débuté le 7 avril. Les cryptomonnaies sont considérées depuis 2019 comme des actifs numériques. À ce titre, les portefeuilles de cryptomonnaie doivent être déclarés à l'administration fiscale. La simple détention de cryptomonnaie n'assujettit pas à l'impôt. En revanche, si des gains financiers tirés de plus-values de ventes de crypto-actifs ont été réalisés grâce à ces portefeuilles et convertis en euros, ils doivent être déclarés car ils sont éligibles à l'impôt s'ils dépassent les 305 euros. Depuis cette année, les revenus tirés du minage de cryptomonnaie entraînent également le paiement de l'impôt.
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Comment déclarer ses portefeuilles d'actifs numériques
Les crypto-actifs se détiennent via des portefeuilles numériques gérés par des sociétés comme Coinbase, Binance, Ledger ou encore eToro. Si la société qui héberge vos portefeuilles est domiciliée en France, vous n'avez pas à déclarer les actifs qu'ils contiennent. Dans ce cas de figure, l'administration fiscale française pourra accéder directement auprès de la plateforme à l'identité de propriétaires de portefeuilles et pré-remplir votre déclaration. Dans le cas d'actifs détenus sur une plateforme à l'étranger, il vous faudra remplir une déclaration de compte d'actifs numériques via le formulaire n°3916. Un exemplaire du formulaire doit être rempli pour chaque portefeuille en votre possession.
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Comme le rappelle Erik de Meezemaker, conseiller en gestion de patrimoine, «déclaration des comptes ne veut pas dire imposition». Si les actifs contenus sur ces comptes n'ont pas été cédés et n'ont pas donné lieu à une plus-value financière, ils ne sont pas assujettis à l'impôt. À titre d'exemple, il est possible d'échanger des cryptomonnaies entre elles sans être imposé, à condition de ne pas convertir ses actifs en euros ou toute autre monnaie fiduciaire. «Déclarer ses actifs est une chose différente de céder ses actifs pour faire une plus-value», résume Erik de Meezemaker.
Comment déclarer les gains tirés de la cession d'actifs numériques
En revanche, dès lors qu'une valeur en cryptomonnaie est convertie en monnaie fiduciaire, comme l'euro par exemple, le Code général des impôts (CGI) reconnaît une plus-value financière qui tombe sous le coup de l'impôt sur le revenu. Le CGI prévoit que les revenus tirés de la cession de cryptomonnaie, s'ils dépassent les 305 euros sur l'année, relèvent du prélèvement forfaitaire unique (PFU). Ils sont donc imposés à 12,8%, c'est-à-dire à un taux global de 30% en ajoutant les prélèvements sociaux.
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Il faut donc intégrer le montant de ces actifs à la déclaration d'impôt sur le revenu dans la catégorie des actifs numériques, dans les cases 3AN et 3BN du formulaire principal n° 2042. L'annexe n° 2086 doit aussi être complétée, rassemblant les informations concernant toutes les cessions et acquisitions d'actifs pour permettre à l'administration fiscale de calculer la plus-value finale.
Comment déclarer les gains tirés du minage de cryptomonnaie
La nouveauté de cette année concerne les gains financiers liés au minage d'actifs en cryptomonnaie. Le minage d'une cryptomonnaie consiste en la vérification de la validité des transactions effectuées avec cette cryptomonnaie. Les particuliers disposant d'un ordinateur avec une puissance de calcul suffisante peuvent s'y essayer. En échange de cette tâche effectuée, ils reçoivent une compensation en cryptomonnaie. Ici encore, si cette valeur est convertie en monnaie fiduciaire, elle devient imposable. Depuis cette année, le CGI stipule que le minage est assimilé aux bénéfices non commerciaux (BNC), au même titre par exemple que les revenus des professions libérales. Les revenus du minage se déclarent alors par le même processus que tout autre BNC, c’est-à-dire sur le formulaire principal n° 2042. Le formulaire complémentaire 2042-C-PRO doit être complété aussi, comme pour les professions libérales.
En cas de manquement aux obligations déclaratives, le CGI prévoit une amende allant jusqu'à 1500 euros. Un manquement ou une erreur dans la déclaration qui ne serait pas corrigée sous trente jours peut mener à une majoration de l'impôt jusqu'à 40%. Dans le cas d'une manœuvre frauduleuse visant à tromper l'administration fiscale, la majoration des sommes dues peut monter jusqu'à 80%.
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Impôts 2022 : tout savoir sur votre déclaration de revenus
Quand déclarer ses revenus ? Comment faire sa déclaration ? Dans quels délais ? Est-il encore possible de déclarer ses revenus sur papier ? Le point sur le mode d'emploi de la campagne d'imposition 2022.
Valeurs Actuelles
Macron, le matamore de la réforme
En 2017, on allait voir ce qu’on allait voir… Dans son programme, le candidat Macron promettait de donner un coup de pied dans la fourmilière, alignant les promesses électorales tous azimuts : vie publique, économie, fonction publique… Cinq ans après, qu’en est-il ? Les renoncements s’empilent, comme les alibis pour procrastiner (affaire Benalla, crise des “gilets jaunes”, crise sanitaire) : les électeurs du candidat Macron auraient pourtant vraiment de quoi se sentir Gros-Jean comme devant.
Il y a cinq ans, Emmanuel Macron, comme d’ailleurs ses prédécesseurs, promettait d’instiller une dose de proportionnelle au scrutin législatif, pour « refléter le pluralisme ». Cela devait être fait avant la fin de 2017, puis en 2018, avant d’être à nouveau évoqué en 2019 et oublié dans un souci d’apaisement. Le sujet est revenu sur le tapis en 2021. « Les conditions ne sont pas réunies », se sont écriés les représentants de la majorité. Réforme enterrée…
L’ambition était grande : tous les régimes devaient être fondus en un régime universel, ce devait être aussi la fin des régimes spéciaux.
Autre grande idée, la réforme des retraites ; elle était même présentée comme la mère des réformes du quinquennat. L’ambition était grande : tous les régimes devaient être fondus en un régime universel, ce devait être aussi la fin des régimes spéciaux. De quoi mécontenter tout le monde… Mais la crise sanitaire a définitivement enseveli le projet. Pour 2022, Emmanuel Macron promet une nouvelle réforme.
Le candidat Macron avait aussi l’ambition de diminuer la fonction publique de 120 000 fonctionnaires. L’iFrap a calculé qu’au contraire, les agents publics hors contrat ont augmenté de 86 800 effectifs physiques sur la période, avec une évidente dérive financière. Emmanuel Macron désirait en 2017 aussi baisser la dépense publique de 60 milliards d’euros pour la ramener à 53,5 % du PIB en 2022. En 2021, elle pesait pour 61,3 % du PIB, en raison du coût de la crise sanitaire. Mais en 2019, elle représentait 55,4 % du PIB… Caramba, encore raté !
Vingt-cinq milliards d’impôts en plus
On pourrait encore évoquer les impôts pour les ménages qui ont augmenté de 25 milliards entre 2017 et 2019, un déficit commercial qui vole de record en record et surtout les 700 milliards de dette supplémentaires sous le quinquennat Macron, dont quelque 200 milliards uniquement pour la crise sanitaire. S’il est réélu à la présidence de la République, Emmanuel Macron deviendra “monsieur 3 000 milliards” : cette barre psychologique d’endettement sera franchie d’ici à la fin de 2022. Une chose dont il ne se vantera pas.
France24 - World
Florida restricts abortions, joining wave of US states
Issued on: 14/04/2022 - 19:56
Miami (AFP) – Florida on Thursday signed into law a 15-week abortion ban, becoming the latest US state to further restrict reproductive rights in a nationwide push by conservatives.
Tighter restrictions in states including Texas and Idaho come as the Supreme Court looks poised to re-examine the landmark 1973 Roe v. Wade ruling that cemented a woman's right to abortion.
The court is now dominated by conservatives following the nomination of three justices by former president Donald Trump.
"We are here today to defend those who can't defend themselves," Florida Governor Ron DeSantis said as he signed the law which reduced the abortion limit from 24 to 15 weeks.
"This will represent the most significant protection for life that's been enacted in this state in a generation," DeSantis, a potential Republican presidential candidate in 2024, added.
Right-wing politicians have launched an assault on abortion, with Democrats, led by President Joe Biden, fighting back to protect access to the procedure.
The Florida law, which comes into force on July 1, includes exemptions if the mother's life is at risk or if the fetus has a fatal abnormality, but not in cases of rape, incest or human trafficking.
"This abortion ban is an attack on our most fundamental freedoms -- the right to control our own bodies, our own futures," said Stephanie Fraim of Planned Parenthood.
A recent bill passed in Idaho allows families of women who have had abortions -- and the father of the fetus -- to sue providers, taking enforcement out of the hands of the state, in a move modeled on a controversial new Texas law.
Other bills are in the works in Missouri, Oklahoma and Wisconsin, with California, Washington state and Vermont taking an opposing stance and promoting pro-choice abortion rights.
© 2022 AFP
L'Humanité
Effet placebo, ou le pouvoir magique du cerveau
ActuComme un baiser calme les bobos après une chute de vélo ou une promesse de guérison améliore l’état général, le placebo peut agir efficacement sur la douleur physique et les maux psychologiques, et ce malgré l’absence de tout produit thérapeutique ! Un phénomène remarquable, et pourtant bien réel. Explications.
Théo Gobbi«Placebo : préparation ne contenant aucune substance active, mais dont la prise a un effet bénéfique sur le patient qui la croit agissante. » La définition du Dictionnaire de l’Académie française, dans lequel ce mot est entré au XXe siècle, pourrait se résumer à « quand l’esprit trompe le corps ». Médicalement parlant, c’est le théologien Robert Burton qui, en 1628, nomme ainsi la pratique consistant à soigner un patient uniquement en lui donnant l’impression de l’être par le biais d’un traitement. En résumé, il s’agit d’effectuer une action visant à faire croire au cerveau qu’elle va être bénéfique, en faisant, par exemple, passer un cachet, une injection, un liquide ou encore une chirurgie totalement neutres pour de véritables soins. Une grande quantité de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et l’endorphine, seront alors libérés par le cerveau, qui réagit ainsi de manière à tromper la douleur, convaincu d’avoir reçu les moyens de lutter.
Si le placebo fonctionne et connaît même des résultats extrêmement positifs, c’est en partie grâce au « conditionnement répondant » dont nous faisons l’objet, et ce dans tous les aspects du quotidien.
Une question de contexte
Il s’apparente au réflexe de Pavlov, expérimenté originellement sur un chien. Lorsqu’on apporte de la nourriture à l’animal, ce dernier salive systématiquement. Pour réaliser son expérience, Ivan Pavlov fait sonner une cloche avant chaque repas, jusqu’au jour où le simple tintement a suffi à faire saliver le chien, sans repas à la clé. Chez l’homme, on constatera des réflexes similaires. Pour des maux bénins, le simple fait de se rendre chez le médecin pour une consultation et recevoir une ordonnance ou une prescription de traitement permet, parfois, d’aller déjà mieux.
Plus concrètement, en cas de maux de tête, avaler une gélule de sucre en pensant qu’il s’agit de paracétamol aura, chez certains, un effet équivalent que la prise réelle du médicament. Cela induit d’avoir précédemment eu recours au traitement que vous croyez prendre de nouveau. Cependant, certains placebos peuvent aussi avoir un effet sans qu’il n’y ait jamais eu utilisation d’un principe actif auparavant. Dans ce cas, les résultats positifs seraient à mettre sur le compte des attentes positives du patient quant à sa guérison. Pour que la méthode fonctionne, il n’est d’ailleurs pas obligatoire de cacher au patient qu’il s’agit en réalité d’un placebo.
Si le placebo a tout pour convaincre, il possède un pendant négatif, l’effet nocebo. Du latin « je nuirai », le nocebo intervient lorsque le médicament ou placebo prescrit au et pris par le patient a des effets secondaires connus de ce dernier, tels que des maux de tête, des nausées ou une somnolence. Cela pourra avoir pour conséquence de créer des troubles, alors même que, comme pour le placebo, le traitement ne possède aucun principe actif capable de déclencher des effets thérapeutiques, et encore moins secondaires.
Santé L'Humanité
La Grand’Combe, une mine de souvenirs dans l’écrin cévenol
ActuDans le nord du Gard, l’herbe a repoussé sur les puits et terrils de La Grand’Combe. Mais le site a conservé les traces de son passé minier. Le terrain privilégié d’une escapade nature à la découverte du patrimoine légué par les « gueules noires ».
Lea DesportesQui se souvient que les Cévennes étaient un pays minier ? Les charbonnages de la région comptent pourtant parmi les plus anciens de France : les premiers textes évoquant une exploitation minière remontent au XIIIe siècle. Au XIXe, l’industrie prend son essor avec la conquête des basses vallées. La création d’une ligne de chemin de fer qui relie Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, à Nîmes et donc au Rhône permet de désenclaver les gisements du bassin houiller d’Alès, dont celui de La Grand’Combe, à une quinzaine de kilomètres plus au nord. Ici, pas de coron, mais une ville-champignon. Sa devise : Mans negros, pan blan, « Mains noires, pain blanc ». L’ouvrier est pris en charge de la naissance à la mort. En témoigne l’imposante église Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception. L’alliance du patronat et de l’autel, et plus généralement le modèle paternaliste, prennent fin avec la Première Guerre mondiale. Le bassin devient une terre socialiste, puis communiste. Si l’édifice néogothique domine toujours de sa hauteur la mairie construite à ses côtés, la place centrale de la cité, sur laquelle s’élèvent les deux bâtiments, porte le nom de Jean-Jaurès.
Les puits ferment dans les années 1960 et 1970
À la sortie du second conflit mondial, la nationalisation regroupe l’ensemble des compagnies privées. Lors de la grande grève des mineurs de 1948, les gueules noires occupent le puits Ricard, le plus profond des Cévennes jusqu’à la mise en service de Destival (822 mètres) en 1950. Les affrontements avec les CRS sont violents et les grévistes délogés par des blindés. Les travailleurs sont embauchés en nombre et participent à l’effort national pour relancer une économie exsangue. L’activité se modernise et un record de production est atteint à la fin des années 1950. L’euphorie fait long feu. En 1963, autre temps fort de la lutte, la grève permet d’obtenir des avancées, mais elle n’empêche pas les puits de fermer les uns après les autres dans les années 1960 et 1970. Après quarante-trois ans de fonctionnement, l’activité dans le puits Ricard s’éteint en 1978. Il est classé monument historique trente ans plus tard.
Un patrimoine industriel et ouvrier
Si La Grand’Combe a tourné la page du charbon depuis longtemps, elle a su conserver et mettre en valeur ce patrimoine industriel et ouvrier. La Maison du mineur raconte les conditions de travail difficiles et dangereuses dans le fond. La visite (guidée sur demande) commence dans l’ancien bâtiment des douches, qui date de 1935. Jusqu’à 350 mineurs s’y lavaient, en file indienne pour pouvoir frotter le dos du voisin. Dans la « salle des pendus » dansent au plafond les paniers, casiers volants attribués à chaque ouvrier pour y ranger ses vêtements. La vaste salle présente des photos et des outils d’époque, grisoumètres, lampes, casques ou encore pioches. Le tour se poursuit à l’extérieur. Le chevalement du puits Ricard, spectaculaire enchevêtrement de poutres en métal et en béton, descendait les mineurs à 801 mètres sous terre et le minerai à la vitesse de 13 mètres par seconde. La salle des machines abrite le tambour sur lequel s’enroulaient les câbles de l’engin d’extraction, unique en Europe.
Des ateliers proposés aux enfants
Il faut souligner les efforts du lieu pour accueillir les familles. Des ateliers sont proposés aux enfants sur réservation et un jeu de pistes gratuit leur permet de repartir avec un petit cadeau. Des masques de réalité virtuelle offrent une excursion à 360 degrés pour découvrir la vue du haut du chevalement ou encore les galeries. Les images de ces dernières proviennent de la mine témoin d’Alès, qu’il est d’ailleurs possible de visiter pour un aperçu du fond.
Un bol d’air à travers les nombreux chemins de randonnée
Après cette plongée dans les entrailles de la terre, quoi de mieux qu’un bol d’air ? Entourée par une nature préservée et le parc national des Cévennes, La Grand’Combe est parcourue de très nombreux chemins de randonnée. Pour les plus pressés ou les moins sportifs, à 200 mètres de la Maison du mineur, le sentier du Puech, une boucle de 7 kilomètres, ne présente aucune difficulté. Au milieu de la bruyère et des pins maritimes, la piste empierrée traverse l’ancien plan incliné de la mine qui servait à transporter les poussières de charbon, qui étaient ensuite agglomérées en boulets et briquettes dans les usines de la ville. On passe devant la maison où logeait l’accrocheur de wagonnets, un des nombreux métiers du charbon. Dans le Sud aussi, dans les esprits comme dans les paysages, le passé minier n’est pas près de s’effacer.
Balade aux portes du parc naturel des Cévennes
- Le circuit du sentier du Puech permet de découvrir quelques vestiges de l’histoire minière de la ville. Point de départ, le parking de santé de l’Arboux.
- À voir aussi, l’église néogothique Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception, construite par la Compagnie des mines et inaugurée en 1864.
- N’hésitez pas à faire une pointe jusqu’à la Maison du mineur où restent le chevalement du puits Ricard, fermé en 1978, et le tambour de la machine d’extraction, tous les deux classés monuments historiques. La visite guidée dure 1 h 30. Vallée Ricard, rue Victor-Fumat, 30110 La Grand’Combe.
tourismeminescharbon Le Figaro
Laurent Guimier: «Dès le départ, nous avons proposé le tandem Salamé-Bouleau»
Caroline SalléEnguérand RenaultLe directeur de l’information du groupe audiovisuel public revient sur l’organisation du débat d’entre-deux-tours.
Après deux jours de confusion, on y voit plus clair sur l’organisation du débat de l’entre-deux-tours du 20 avril codiffusé par TF1, France 2, LCI et France info. On connaît le nom des deux candidats: Marine Le Pen et Emmanuel Macron. On connaît le nom du réalisateur, Didier Froehly, et ceux du tandem qui animera le débat pour les deux chaînes: Léa Salamé pour France 2 et Gilles Bouleau pour TF1. Tous les protagonistes ont communiqué ce dispositif ce matin. Ces incessants allers et retours ont entretenu de nombreuses rumeurs.
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Et nourris la grogne de la SDJ de France 2 qui a tweeté mercredi «La @SdjFrance2 condamne toutes les pressions exercées par les candidats portant atteinte à la liberté de la presse. (…) Ce n’est pas aux politiques de choisir les journalistes qui les interrogent.»«TF1 et France 2 se sont concertés pour proposer les deux noms. Léa Salamé et Gilles Bouleau n’ont pas posé de problèmes, le contretemps vient non pas d’un hypothétique refus d’un nom mais de problèmes d’organisation. Il m’a paru naturel de proposer ce rôle à Léa Salamé, incarnation de l’interview politique par excellence dans le service public et qui a mené à mes côtés l’émission “Élysée 2022” pendant toute la campagne du premier tour», souligne Laurent Guimier, directeur de la rédaction de France Télévisions.
«Anne-Sophie Lapix a beaucoup de talent»
De fait, les noms de Léa Salamé et Gilles Bouleau ont été proposés dès avant la tenue du premier tour. France 2 et TF1 avaient sondé les principaux candidats sur le tandem possible pour animer le débat. Et au soir du premier tour, les téléphones n’ont pas arrêté de sonner. Les négociations réelles n’ont été entamées que lundi matin et France 2 n’a pas soumis le nom d’Anne-Sophie Lapix. D’ailleurs Jordan Bardella, le président du RN, a été clair sur le plateau de «L’Heure des pros», sur CNews «Marine Le Pen ne souhaite pas qu’Anne-Sophie Lapix anime le débat.»
Ces rumeurs ont jeté la suspicion sur l’indépendance de l’audiovisuel public. Ne tombons pas dans le piège. Je suis là pour garantir l’indépendance de la rédaction et des journalistes de France Télévisions. Plus nous sommes critiqués, plus la confiance du public grandit
Laurent Guimier reconnaît que cet épisode a suscité beaucoup d’émotion au sein de la rédaction de France Télévisions. «Ces rumeurs ont jeté la suspicion sur l’indépendance de l’audiovisuel public. Ne tombons pas dans le piège. Je suis là pour garantir l’indépendance de la rédaction et des journalistes de France Télévisions. Plus nous sommes critiqués, plus la confiance du public grandit», plaide-t-il. «J’avais proposé à Anne-Sophie Lapix de prendre une plus grande place dans la campagne avec l’interview politique de 20 h 22 et l’animation de la soirée électorale du premier tour. Elle a beaucoup de talent et j’aime la rigueur et la pugnacité avec laquelle elle mène les interviews politiques», ajoute-t-il. «Notre mission de service public nous a conduits à être les seuls à avoir conçu un dispositif ambitieux pour couvrir toute la campagne électorale. Au final, les 12 candidats ont été reçus 235 fois dans nos rendez-vous politiques pour présenter leur programme depuis septembre. Notre contribution à la vie démocratique du pays a été de traiter tous ces candidats équitablement.»
Redevance et privatisation
Ce débat d’entre-deux-tours prend une tournure particulière pour France Télévisions. Il opposera Emmanuel Macron, qui propose de supprimer la redevance, et Marine Le Pen, qui propose de privatiser France 2. «Les deux projets sont très différents, l’un modifie la structure de l’audiovisuel public et l’autre son mode de financement. En raison de la suppression de la taxe d’habitation, la redevance telle qu’elle existe devait disparaître. Je souhaite néanmoins que l’indépendance du financement des rédactions de France Télévisions, qui emploie 2 500 journalistes produisant soixante-quinze heures d’information par jour, soit préservée. Il est indispensable que parmi les deux grandes chaînes généralistes de France, il faut qu’il y en ait une publique car le traitement équitable des partis politiques est une mission du service public», justifie Laurent Guimier.
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France24 - World
Pakistan's Shan Masood hits maiden double century
Issued on: 14/04/2022 - 19:50Modified: 14/04/2022 - 19:48
London (AFP) – Pakistan opening batsman Shan Masood hit a maiden double century on Thursday playing for Derbyshire in the English county championship.
The stylish 32-year-old left-hander was 201 not out in a total of 327-2 at stumps on the first day of the match against Sussex at Derby.
His runs came off 271 balls with 22 boundaries.
Masood, who has played 25 Tests for Pakistan with a career best of 156, has been in a rich vein of form in the English tournament.
In Derbyshire's opening match against Middlesex last week he made 91 and 62.
Masood also shared a record third-wicket stand against Sussex of 236 with Wayne Madsen, who was 88 not out at the close.
With the exception of Steven Finn, the Sussex bowling lacked the consistency to apply any sustained pressure and Masood took advantage to reach 50 from only 60 balls.
At lunch the Pakistan star was undefeated on 74 from 88 balls and after the interval he moved to his century with a succession of imperious strokes on both sides of the wicket.
Runs kept flowing in the final session with Masood reaching 150 from 191 balls.
The Sussex team featured Masood's international teammate Mohammad Rizwan and India's Cheteshwar Pujara -- a rare example of Pakistani and Indian cricketers turning out for the same side.
India cut bilateral cricket ties with Pakistan after attacks in Mumbai in 2008 that authorities blamed on Pakistani militants and the teams now only play each other in multi-nation events.
The South Asian rivals have not faced each other in a bilateral series since Pakistan toured India in 2012/13 for a set of one-day internationals and Twenty20 matches during a brief thaw in relations.
Pakistan's stars also do not play in the Indian Premier League, the world's most high-profile Twenty20 competition, which is currently taking place in India.
Sussex signed Pujara as a replacement for Travis Head last month after the Australian asked to be released from his contract due to increased international commitments.
The 34-year-old Indian batsman has scored 6,713 Test runs in 95 Tests at an average of nearly 44.
Rizwan, 29, averages nearly 43 in Test cricket and an eye-catching 50 in the T20 format.
© 2022 AFP
L'Humanité
Remplacer la viande par des pois… chiche ?
Bon à rien dans la tête, le pois chiche a tout bon dans l’assiette. Prisée pour ses vertus environnementales et ses qualités nutritionnelles, cette légumineuse sans défaut voit sa culture s’étendre en France.
Lea DesportesLongtemps cantonné au couscoussier, le pois chiche est de plus en plus apprécié des Français. Certes, il ne pèse pas lourd dans notre alimentation : en 2018, seuls 3 % des ménages en achetaient au moins une fois dans l’année (étude France AgriMer).
Mais la tendance semble bien là. Près d’un consommateur sur deux déclare manger régulièrement des légumineuses (Crédoc, chiffres 2021), dont 18 % plus d’une fois par semaine, la fréquence préconisée par Santé publique France.
Pauvre en matières grasses et sans cholestérol
Car ces plantes cultivées pour leurs graines, parmi lesquelles les lentilles ou les haricots secs, sont sources de protéines végétales de qualité. Le pois chiche, qui en contient entre 17 % et 23 %, représente un excellent substitut aux protéines animales. Un atout de taille pour les végétariens et la population désireuse de réduire sa consommation de viande. Pauvre en matières grasses et sans cholestérol, il est aussi riche en fibres, en fer, en magnésium et en vitamine B9.
À ces vertus nutritionnelles, il faut ajouter des avantages agronomiques. Plante rustique, peu gourmande en eau et en engrais, elle s’adapte aux conséquences du changement climatique. Elle est même bénéfique pour l’environnement : en captant l’azote de l’air pour la restituer aux sols, elle agit comme un véritable engrais vert, au service de sa propre croissance et de celle des cultures suivantes.
Planter des pois chiches en rotation, par exemple avec des céréales, permet d’augmenter les rendements naturellement. Rien d’étonnant alors que les surfaces en France, environ 23 500 hectares en 2021, ont été quasiment multipliées par trois en dix ans (données de Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales).
Un plat du pauvre à la table des grands chefs
Originaire du Proche-Orient, le pois chiche est un familier des recettes orientales et méditerranéennes. Arrivé en Inde il y a deux siècles seulement, il occupe une place de choix dans la cuisine de ce pays qui est devenu le premier producteur au monde.
Dans l’Hexagone, où sa présence est très ancienne, le bassin de production se trouve dans le Sud-Ouest et le Sud-Est, où l’on se régale de préparations traditionnelles à base de farine de pois chiche, comme la socca niçoise ou la panisse marseillaise. Elles servaient de casse-croûte aux travailleurs ou de repas du pauvre en raison de leur prix modeste.
Aujourd’hui, la petite graine s’invite à la table des grands chefs. Au four, en salade accompagné de coriandre et de cumin, dans des spaghettis avec de l’ail et du citron ou mixé en purée pour remplacer la farine de blé dans un gâteau, le pois chiche se cuisine de l’apéro au dessert. Une chose est sûre : économique, bon pour la santé, il y a de quoi en faire tout un plat.
Un peu d’étymologie
Son nom savant, Cicer arietinum, vient du latin aries qui signifie bélier et fait référence à la forme de la graine qui rappelle la tête de l’animal flanquée de ses cornes.
Recette : le houmous
Ingrédients pour 4 personnes : 125 g de pois chiches secs ou 300 g de pois chiches bio en bocal, 3 cuillères à soupe de tahini (crème de sésame, disponible dans les épiceries orientales et bio), 1 gousse d’ail, 3 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 jus de citron, 2 pincées de sel, poivre.
Préparation : 5 minutesDifficulté : facile
Le vrai houmous se prépare avec des pois chiches secs, locaux de préférence, que l’on fait tremper toute une nuit dans de l’eau froide additionnée de bicarbonate de soude (1 cuillère à café). Pour que les graines ne durcissent pas, on sale uniquement en fin de cuisson (une heure). Mais il est possible d’utiliser des pois chiches en bocal, déjà cuits. On en trouve aujourd’hui de bonne qualité.
- Égoutter les pois chiches, mais ne pas jeter l’eau. Réserver également une cuillère à soupe de pois chiches.
- Mixer jusqu’à obtenir une texture onctueuse. Ajouter le tahini, le jus de citron et la gousse d’ail écrasée. Assaisonner avec sel et poivre.
- Si le résultat est trop dense, détendre avec l’eau du bocal (ou de cuisson).
- Au moment de servir, arroser d’un trait d’huile d’olive et parsemer de quelques pois chiches.
Vins et accompagnement
Cathare pétillant
Le Lauragais, en Haute-Garonne, concentre une part importante de la production française de pois chiche. Un peu plus au sud, dans le même pays cathare, le domaine du Grès Vaillant élabore des vins en agriculture biologique, aidé par trois chevaux de trait. Pour un accord qui tranche sur le houmous, on choisit leur blanquette de Limoux brute nature, dans laquelle aucun sucre n’a été ajouté au moment du dégorgement. La vivacité du cépage mauzac contrebalance le gras apporté par l’huile et le tahini, et ses fines bulles réveillent les papilles entre deux bouchées de l’onctueuse préparation.
- Blanquette de Limoux 2019, domaine du Grès Vaillant, 14,90 euros, gresvaillant.fr
Rouge, l’accord parfait
Aux portes de Carcassonne, le Pas de la Dame et sa cuvée Rosa offrent un mariage original. Les arômes de fruits rouges et d’épices (poivre noir, clou de girofle) et la persistance de ce vin rouge sont à la hauteur du caractère relevé de la spécialité proche-orientale. La structure tannique rend le houmous plus digeste et le gras du plat enrobe les tannins du vin. Du gagnant-gagnant. Le domaine, conduit en agriculture biologique, se trouve en appellation malepère, la plus occidentale du Languedoc viticole.
- Malepère cuvée Rosa 2020, le Pas de la Dame, 9 euros, lepasdeladame.fr
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Bon et saincuisine Le Figaro
Pourquoi la criminalité ressurgit à New York
FIGAROVOX/TRIBUNE - Mardi 12 avril, 23 personnes ont été blessées lors d'une fusillade dans le métro new-yorkais. Depuis que la ville a abandonné la politique de tolérance zéro, elle connaît une recrudescence des violences et de l'insécurité, explique Pierre-Marie Sève.
Pierre-Marie Sève est délégué général de l'Institut pour la Justice (IPJ), une association de citoyens mobilisés au côté des victimes.
Mardi 12 avril, un homme entre dans une rame du métro de New York, il déclenche deux bombonnes de fumée et tire au hasard. Le bilan est lourd, mais le pire aurait été évité avec 23 blessés mais dont aucun ne serait en danger de mort. En attendant que la police éclaircisse les tenants et les aboutissants de ce fait divers, il met en lumière un phénomène préoccupant dans la ville la plus peuplée des États-Unis. En effet, depuis plusieurs décennies, New York est le véritable laboratoire des politiques publiques quant à la criminalité.
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Dans les années 1990, la ville de New York était proprement Gotham City et avait une très mauvaise réputation. Le nombre de crimes violents avait connu une hausse sans précédent: +300% de crimes violents entre 1960 et 1990. Le nombre d'homicides atteignait des sommets: 2245 homicides en 1990. Pour comparaison, il y a en France un peu moins de 1000 homicides par an, quand nos voisins italiens font encore mieux avec 245 homicides pour l'année 2020.
Bref, la ville de New York dans son entièreté était devenue extrêmement dangereuse. Cette situation avait poussé les New-Yorkais à quitter la ville pour s'installer dans les banlieues et à notoirement éviter le métro, entièrement recouvert de graffitis tant à l'extérieur qu'à l'intérieur des rames. À l'époque, le fatalisme régnait. Le FBI, par exemple, dans son rapport annuel national sur la criminalité prévenait: «l'homicide criminel est en grande partie un problème de société qui échappe à l'action de la police».
Mais, en 1994, a débuté à New York un des phénomènes criminologiques les plus spectaculaires de l'Histoire moderne.
Cette année-là, est arrivé à New York un homme du nom de William Bratton. Bratton avait été nommé chef de la police de New York par le maire républicain Rudy Giulianiet il ne croyait au fatalisme sur la criminalité. William Bratton adhérait plutôt à plusieurs théories sociologiques et criminologique: d'abord la théorie de la vitre brisée, celle selon laquelle une vitre brisée dans un quartier produit un effet négatif décuplé en envoyant le message aux citoyens que ce quartier est abandonné. Bratton croyait en la tolérance zéro et il croyait en la rationalisation du crime.
Si tous les petits délinquants ne sont pas des criminels, tous les criminels commettent de petits délits.
Tout a commencé dans le métro new-yorkais. Bratton y avait été chef de la police des transports et avait commencé à expérimenter ses théories. La première stratégie mise en place concernait les fraudeurs à l'entrée du métro. En application de la tolérance zéro, la police des transports avait décidé de systématiser les contrôles de billets. Bien sûr, de nombreux New-Yorkais ayant pris l'habitude de frauder mais honnêtes par ailleurs, ont grincé des dents. Mais une minorité importante des personnes arrêtées aux portiques, s'avéraient être des gros bonnets, des criminels en puissance. En effet, si tous les petits délinquants ne sont pas des criminels, tous les criminels commettent de petits délits.
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Additionnellement, cette tolérance zéro était vue comme un impératif moral pour la police de New York car ce sont les habitants des zones les plus défavorisées qui sont les premières victimes de l'insécurité. Parallèlement, fidèle à la théorie de la vitre brisée, Bratton a posé une interdiction aux rames pleines de graffitis de circuler. Le nombre de trains a drastiquement diminué au début, mais petit à petit, le message est passé aux auteurs de graffitis : « votre graffiti sera nettoyé dans la journée où vous l'aurez faite et il ne sert à rien de perdre des heures. » Les auteurs de graffitis, eux, étaient systématiquement poursuivis, ce qui était une petite révolution pour la régie des transports New-Yorkais. Soudainement, le nombre de crimes violents diminua drastiquement et le nombre d'usagers du métro grimpa en flèche.
Chaque fait criminel était traqué et tracé au sein du système informatique.
Après le métro, Bratton étendit ses méthodes dans toute la ville. La police de New York a d'abord adopté un système du nom de CompStat pour « computer statistics », qui rendait, en temps réel, les informations remontées par les commissariats de la ville. Chaque fait criminel était traqué et tracé au sein du système informatique. Tous les responsables de district devaient alors rendre des comptes à la direction chaque semaine, au sein de réunions connues pour être particulièrement rudes.
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Deuxième stratégie : une police proactive. Les policiers étaient légalement autorisés à questionner les personnes suspectes. William Bratton les y obligea, tout simplement. Il avait même pour habitude de circuler la nuit en voiture pour contrôler ses agents. Avant même qu'il ne commette un délit, une personne se tenant de manière suspecte à un arrêt de bus connu pour être une zone de trafic serait interrogée, voire fouillée. La nouvelle s'est répandue et les criminels ont cessé de porter leurs armes sur eux.
Les stratégies policières et judiciaires ont été mises en place dans les années 1990 et ont fortement contribué à faire diminuer le nombre de crimes violents. En 1990, il y avait 2245 homicides. En 2018, il n'y en avait que 289, soit une baisse de 87%.
Devenue une des villes les plus sûres du monde ces dernières années, New York est soudainement rattrapée par ses vieux démons.
Mais malheureusement, tout ce travail pourrait être en grave danger aujourd'hui. Les États-Unis dans leur ensemble ont été touchés par une vague de wokisme et d'antiracisme jusqu'à l'irrationalité la plus complète.
Ainsi, les responsables de la ville de New York ont effectué un virage à 180 degrés. Le procureur de la ville (élu) a ainsi annoncé qu'il ne poursuivrait plus les petits délits car il s'agirait d'un «délit causé par la pauvreté». Dans le même esprit, le conseil municipal de New York et la législature de New York ont allégé les sanctions prévues pour les petits délits comme le fait d'uriner en public ou de consommer de l'alcool dans la rue.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre et les statistiques repartent à la hausse de manière dramatique. Il y avait 319 homicides en 2019, en hausse par rapport à 2018, et 462 en 2020. Plus récemment la police de New York a mis en garde dans son rapport mensuel de janvier 2022, rappelant que le nombre de crimes de toutes catégories était en hausse dramatique par rapport à janvier 2021 : + 27% de viols, + 33% de vols, +12% d'agressions. Devenue une des villes les plus sûres du monde ces dernières années, New York est soudainement rattrapée par ses vieux démons.
La ville de New York est l'exemple même que l'action publique a un effet sur la criminalité et que la violence et l'insécurité ne sont jamais des fatalités. Lorsque la police et la Justice travaillent ensemble à un objectif de protection des citoyens, la violence peut être largement combattue. Mais la condition indispensable à ce bon fonctionnement est la fermeté. Lorsque les règles sont clairement établies et que leurs violations sont clairement sanctionnées, alors les délinquants et les criminels comprennent que l'impunité a cessé et que la posture victimaire ne servira à rien.
Le résultat est limpide: moins de délinquants et de criminels dans les rues, moins de victimes et de familles éplorées, des milliers de parcours délinquants évités.
Angelo Rinaldi: «Corse, un département à la mer»
TRIBUNE - L’écrivain, Corse de Bastia, porte un regard inquiet sur l’évolution de l’esprit public dans son île natale, singulièrement chez les jeunes émeutiers qui, ces dernières semaines, ont affronté les forces de l’ordre.
Goldnadel: «Cette élection présidentielle symbolise la fin de l'influence des médias de gauche sur l'opinion»
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Aucun candidat de gauche ne s'est qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle. L'avocat voit dans cette droitisation de l'opinion le signe que les médias de gauche exercent désormais leur influence sur le peuple seulement de manière résiduelle.
France24 - Monde
"Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée
Publié le : 13/04/2022 - 06:34Modifié le : 13/04/2022 - 19:45
FRANCE 24
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Volodymyr Zelensky a proposé que des prisonniers de guerre ukrainiens retenus par les forces russes soient échangés contre l'homme politique prorusse et proche de Vladimir Poutine Viktor Medvedtchouk. Sur le terrain, aucun couloir humanitaire n'a pu être ouvert mercredi, a regretté Kiev, tandis que le maire de Marioupol a dénoncé un "génocide" dans sa ville mais affirmé qu'elle était "toujours ukrainienne". Voici le fil du 13 avril.
Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la journée du 14 avril, cliquez ici.
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23 h 31 : Washington réaffirme que la Russie veut "détruire l'Ukraine et sa population civile"
La diplomatie américaine a justifié mercredi l'accusation de "génocide" portée la veille par Joe Biden contre la Russie. "Je pense qu'une fois que nous aurons pu réunir toutes les preuves, nous allons finir par arriver à la même conclusion que le président Biden, car ce qui se passe sur le terrain n'est pas un accident", a déclaré sur la chaîne CNN la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland. "C'est une décision intentionnelle prise par la Russie et par ses forces de détruire l'Ukraine et sa population civile", a-t-elle ajouté.
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21 h 30 : Joe Biden débloque une nouvelle aide militaire à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères : Joe Biden a donné son feu vert, mercredi, à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Lors d'un coup de fil mercredi avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, le président américain lui a annoncé avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Ces nouvelles livraisons américaines comprendront certains des équipements "très efficaces que nous avons déjà livrés" à l'Ukraine, mais aussi "de nouvelles capacités", dont notamment "des systèmes d'artillerie" et des "véhicules de transport de troupes blindés", a précisé l'exécutif américain.
Joe Biden a aussi donné son feu vert au transfert d'hélicoptères supplémentaires, selon la Maison Blanche. L'objectif de cette nouvelle aide est, selon Washington, d'aider l'Ukraine à faire face à une vaste offensive russe sur l'est du pays.
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21 h 15 : le refus de Macron de dénoncer un "génocide" en Ukraine jugé "très blessant" par Volodymyr Zelensky
Le refus du président français de dénoncer un "génocide" en Ukraine par l'armée russe est "très blessant", a déploré son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
"S'ils sont vrais, de tels propos sont très blessants pour nous", a déclaré le chef d'État lors d'une conférence de presse commune avec les dirigeants polonais, lituanien, estonien et letton, en visite à Kiev.
"Je ferai de mon mieux pour discuter de cette question avec Emmanuel Macron aujourd'hui. Si ce n'est pas le cas, alors demain, quand il trouvera le temps", a ajouté Volodymyr Zelensky.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait choisi de ne pas reprendre le terme "génocide" utilisé par son homologue américain, Joe Biden, pour en accuser le président russe Vladimir Poutine.
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20 h 30 : Moscou sanctionne 398 parlementaires américains par mesure de représailles
La Russie a annoncé mercredi que 398 membres du Congrès des États-Unis seront interdits d'entrer sur son territoire, en représailles à une mesure similaire prise par Washington pour punir l'offensive russe en Ukraine.
"En réaction à une nouvelle vague de sanctions anti-russes prises le 24 mars par l'administration Biden contre 328 députés de la Douma (...) des mesures punitives 'réciproques' sont prises contre 398 membres de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
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19 h 30 : la Russie menace de frapper Kiev
Le ministère russe de la Défense a prévenu que si les attaques ukrainiennes en territoire russe se poursuivent, les troupes russes frapperont les lieux en Ukraine où ces décisions sont prises, dont la capitale Kiev.
Il a par ailleurs annoncé que le port commercial de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, était désormais sous le plein contrôle de la Russie. Tous les "otages" des navires présents dans le port ont été libérés, a-t-il indiqué.
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19 h : la situation à Borodyanka est "encore pire qu'à Boutcha ou Irpine"
Au nord de Kiev, la ville de Borodyanka a été occupée par l'armée russe pendant près de 40 jours. Après la libération, la ville est complètement détruite, et la situation humanitaire y est catastrophique, comme l'explique Sylvain Rousseau, envoyé spécial de France 24 sur place.
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18 h 40 : la France annonce des "capacités militaires additionnelles" pour l'Ukraine
La ministre des Armées Florence Parly a annoncé sur Twitter que la France fournirait "des capacités militaires additionnelles" à l'Ukraine, "en complément des 100 millions d'euros de dons de matériels déjà effectués", répondant ainsi à une demande du gouvernement.
A la suite des nouvelles demandes ukrainiennes, j'ai annoncé à mon homologue que la France fournira des capacités militaires additionnelles, en complément des 100 millions d'euros de dons de matériels déjà effectués.
April 13, 2022 -
17 h 50 : le Royaume-Uni, Jersey et la Suisse accentuent leurs sanctions contre la Russie
Le Royaume-Uni a annoncé élargir, en coordination avec l'UE, la liste de personnes sanctionnées pour y intégrer 178 séparatistes pro-russes, mais aussi de nouveaux oligarques et leurs proches, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Le gouvernement britannique sanctionne, en coordination avec l'UE, 178 personnes qui soutiennent les régions sécessionnistes illégales d'Ukraine", après "de nombreuses informations la semaine dernière selon lesquelles la Russie ciblait, de façon barbare, les civils dans ces régions", a annoncé l'exécutif.
Les autorités de Jersey, dépendance de la couronne britannique, ont, de leur côté, annoncé le même jour le gel "d'actifs estimés à plus de 7 milliards de dollars soupçonnés d'être liés" à l'oligarque russe Roman Abramovitch, en vertu d'une décision de justice.
La Suisse a également annoncé des mesures, inclues dans le cinquième paquet de sanctions de l'Union européenne contre la Russie, qui concernent notamment le charbon, et a élargi la liste des personnes visées, incluant également les filles de Vladimir Poutine.
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17 h : impossible de contrôler la radioactivité à Tchernobyl, selon les autorités ukrainiennes
Les autorités ukrainiennes ne parviennent pas à rétablir les moyens de surveillance de la radioactivité à Tchernobyl, dans le nord de l'Ukraine. "Le système pour contrôler le niveau de radioactivité dans la zone interdite ne fonctionne toujours pas", a déclaré Evguen Kramarenko, à la tête de l'agence d'État chargée de la zone interdite de Tchernobyl.
"Les serveurs qui gèrent ces informations ont disparu", a-t-il ajouté, au cours d'une visioconférence suivie par l'AFP. "Nous ne pouvons pas dire si (la zone) est entièrement sans danger."
Selon lui, "tant que l'électricité n'est pas rétablie et que les employés n'ont pas l'autorisation des forces armées de se rendre dans les points de contrôle de la radioactivité, nous ne pouvons pas évaluer les dommages subis."
L'armée russe s'était emparée de la centrale nucléaire au premier jour de l'offensive de Moscou contre l'Ukraine, le 24 février. Elle s'en est retirée fin mars, selon les autorités ukrainiennes.
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15 h 35 : les véhicules des États-Unis et de l'Otan transportant des armes considérés comme des cibles légitimes par la Russie
La Russie considérera les véhicules des États-Unis et de l'Otan transportant des armes en Ukraine comme des cibles légitimes, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, dans une interview à l'agence de presse TASS.
Toute tentative de l'Occident d'infliger des dégâts importants à l'armée russe ou à ses alliés séparatistes en Ukraine sera "sévèrement réprimée", a-t-il ajouté.
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14 h : l'Ukraine "est une scène de crime", affirme le procureur de la CPI
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, a qualifié l'Ukraine de "scène de crime", lors d'une visite à Boutcha, près de Kiev.
"L'Ukraine est une scène de crime. Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis. Nous devons transpercer le brouillard de la guerre pour parvenir à la vérité", a-t-il déclaré à la presse lors d'une visite de cette ville, où des centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes, ont été retrouvés morts après l'occupation russe.
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13 h 50 : le maire de Marioupol dénonce un "génocide" dans la ville
"Nous avons des preuves de crimes de guerre à Marioupol dès le 9 mars, lorsque les Russes ont bombardé une maternité", a dénoncé mercredi le maire de la ville assiégée, Vadym Boïchenko, appelant la communauté internationale à intervenir. "Depuis, sur le terrain, des témoins ont compilé des dizaines de preuves de crimes de guerre perpétrés par l'armée russe", poursuit-il, dénonçant "un génocide" à Marioupol.
Le maire a par ailleurs de nouveau accusé la Russie d'utilisation d'armes chimiques dans la ville. "Les habitants ont senti un goût sucré dans la bouche. C'est un indice", a-t-il assuré. "Ils se sont sentis en danger et ont fui."
"La situation est très difficile pour les Ukrainiens de Marioupol. Mais pour le moment, Marioupol est toujours ukrainienne", a-t-il assuré.
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13h 10 : le Royaume-Uni élargit ses sanctions contre la Russie
Le Royaume-Uni a annoncé mercredi élargir, en coordination avec l'UE, la liste de personnes sanctionnées pour y intégrer 178 séparatistes prorusses, mais aussi de nouveaux oligarques et leurs proches, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
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13 h 05 : les corps de plus de 1 500 soldats russes dans les morgues de Dnipro
Les corps de plus de 1 500 soldats russes reposent dans les morgues de Dnipro, grande ville industrielle de l'est de l'Ukraine, a déclaré mercredi le maire-adjoint de la ville, Mikhaïl Lyssenko.
"On a aujourd'hui dans les morgues de Dnipro plus de 1.500 soldats russes morts, que personne ne veut récupérer", a-t-il déclaré dans une interview au média en langue russe Nastoïachtchee Vremia, affirmant espérer que des "mères russes puissent venir chercher leurs fils".
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12 h 25 : la Finlande prendre sa décision "d'ici quelques semaines" sur sa candidature à l'Otan
La Finlande prendra "d'ici quelques semaines" sa décision sur une possible candidature à l'Otan, a affirmé mercredi la Première ministre du pays nordique.
"Je pense que ça interviendra assez vite. D'ici quelques semaines, pas quelques mois", a-t-elle affirmé lors d'une visite à son homologue suédoise Magdalena Andersson, alors que la Suède n'exclut pas elle non plus de rejoindre l'alliance militaire occidentale.
>> Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
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12h 05 : sept personnes tuées dans des frappes russes dans la région de Kharkiv en 24 heures
Sept personnes ont été tuées dans des frappes russes dans la région ukrainienne de Kharkiv au cours des dernières 24 heures, a indiqué mercredi le gouverneur régional. Vingt-deux personnes ont par ailleurs été blessées.
En parallèle, sept autres personnes ont été fusillées dans une maison d'un village de la région de Kherson dans le sud de l'Ukraine par des militaires russes, a annoncé le parquet général ukrainien.
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11 h 10 : Zelensky se dit prêt à recevoir Olaf Scholz, dont il veut des armes lourdes
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky souhaite toujours instamment la venue à Kiev du chancelier Olaf Scholz, dont il attend rapidement des livraisons d'armes lourdes, a affirmé un de ses conseillers.
"Notre président attend le chancelier pour qu'il puisse prendre immédiatement des décisions pratiques, y compris la livraison d'armes", a déclaré Oleksiï Arestovitch, conseiller du président Zelensky, sur la chaine publique allemande ZDF. En particulier, le sort de Marioupol et de la population à l'est du pays "dépend des armes allemandes que nous pouvons obtenir", mais qui ne viennent pas, a-t-il poursuivi.
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10 h 30 : l'Ukraine affirme avoir déjoué une cyberattaque russe contre ses installations électriques
L'Ukraine a déjoué une cyberattaque russe visant l'une de ses plus grandes installations énergétiques, ont annoncé des responsables du pays, qui s'attend à une offensive militaire majeure de Moscou dans l'Est.
Selon les "cyber-pompiers" du CERT (Computer Emergency Response Team) ukrainien, l'attaque a été menée par Sandworm, un groupe de pirates informatiques ayant des liens avec les services de renseignement russes. L'attaque était conçue pour priver des "millions" d'Ukrainiens d'électricité et devait frapper en deux vagues, a précisé mardi cette agence gouvernementale. Une première attaque a eu lieu en février et la seconde, déjouée, était prévue le 8 avril.
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9 h 27 : les présidents polonais et baltes se rendent à Kiev
Les chefs d'Etat polonais et baltes se rendent mercredi en train à Kiev pour "soutenir" le président ukrainien Volodymyr Zelensky face à l'offensive de la Russie, ont indiqué les présidences de ces pays.
"Notre objectif est de soutenir le président Zelensky et les défenseurs de l'Ukraine à un moment décisif pour ce pays", a indiqué Jakub Kumoch, un conseiller du président polonais à l'agence PAP.
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9 h 10 : un millier de soldats ukrainiens se sont rendus à Marioupol, selon la Russie
Plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans la ville de Marioupol, assiégée depuis des semaines, a déclaré le ministère de la Défense russe. "Dans la ville de Marioupol, dans la zone de l'usine métallurgique Ilitch (...) 1 026 militaires ukrainiens de la 36ème brigade marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus", a indiqué le ministère dans un communiqué.
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8 h 35 : Kiev assure qu'il n'y aura pas de couloirs humanitaires mercredi
L'Ukraine n'ouvrira aucun couloir humanitaire, a déclaré une responsable du gouvernement en accusant les Russes de "violer les normes du droit international" ce qui rend la situation "dangereuse".
"Malheureusement, nous n'ouvrirons pas de couloirs humanitaires aujourd'hui. Dans la région de Zaporojie, les occupants ont bloqué les bus et dans la région de Lougansk, ils violent le cessez-le feu", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
Kiev accuse systématiquement les Russes de ne pas respecter le cessez-le-feu sur les couloirs humanitaires, mais il est rare que les autorités renoncent complètement aux couloirs humanitaires. La dernière suspension de toute évacuation remonte au 28 mars.
Face à une offensive russe imminente dans l'est de l'Ukraine, les responsables locaux appellent les habitants à partir.
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8 h 30 : Macron ne reprend pas le mot "génocide" utilisé par Biden
Interrogé sur France 2 sur les déclarations de Joe Biden, qui a accusé mardi le président russe de "génocide en Ukraine", Emmanuel Macron a répondu vouloir être "prudent avec les termes".
"Je dirais que la Russie a déclenché d'une manière unilatérale une guerre brutale, qu'il est maintenant établi que des crimes de guerre ont été faits par l'armée russe et qu'il faut maintenant en trouver les responsables", a-t-il expliqué. "C'est une folie ce qui est en train de se passer, c'est d'une brutalité inouïe (...) mais je regarde en même temps les faits et je veux essayer au maximum de continuer à pouvoir arrêter cette guerre et à rebâtir la paix, donc je ne suis pas sûr que l'escalade des mots serve la cause", a-t-il ajouté.
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7 h 05 : Washington s'inquiète de l'usage d'armes chimiques à Marioupol
"Avant même l'invasion russe en Ukraine, les services de renseignement américain travaillaient déjà sur l'utilisation d'armes chimiques par les troupes russes, à la frontière entre les deux pays", rappelle Matthieu Mabin, correspondant de France 24 à Washington. "Désormais, face à des témoignages recueillis à Marioupol, Washington s'inquiète de l'usage d'armes chimiques à Marioupol."
De son côté, le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré qu'il n'était pas possible de tirer des conclusions définitives sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques par les forces russes à Marioupol, notant qu'il n'était pas possible de mener une véritable enquête dans le port assiégé.
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6 h 30 : Volodymyr Zelensky propose un nouvel échange de prisonniers
Alors que les pourparlers entre Kiev et la Russie sont au point mort, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé à Moscou d'"échanger" Viktor Medvedtchouk contre les Ukrainiens en captivité en Russie.
Le député et hommes d'affaires Viktor Medvedtchouk a été arrêté mardi par les autorités ukrainiennes, qui ont même diffusé une photo de lui menotté. Ce riche Ukrainien de 67 ans est connu pour ses liens avec Vladimir Poutine qui est, selon l'intéressé, le parrain de l'une de ses filles. Il avait pris la fuite fin février alors qu'il était assigné à résidence depuis mai 2021 après avoir été inculpé de "haute trahison" et de "tentative de pillage de ressources naturelles en Crimée", la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.
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1 h : Joe Biden accuse Vladimir Poutine de commettre un "génocide"
Joe Biden a accusé mardi Vladimir Poutine de "génocide" en Ukraine, quelques heures après avoir utilisé ce mot pour la première fois afin de qualifier la situation dans le pays envahi par Moscou.
Jusque-là, l'administration américaine n'avait pas prononcé ce mot, employé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d'effacer l'idée même de pouvoir être un Ukrainien", a fait valoir Joe Biden à des journalistes lors d'un déplacement dans l'Iowa.
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Forts de leur expérience de guerre, les casques blancs syriens viennent en aide aux Ukrainiens
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Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
Focus
Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre
BBC
Ukraine's President Zelensky to BBC: Blood money being paid for Russian oil
By Clive Myrie and Joel GunterBBC News in Kyiv, Ukraine
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Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused European countries that continue to buy Russian oil of "earning their money in other people's blood".
In an interview with the BBC, President Zelensky singled out Germany and Hungary, accusing them of blocking efforts to embargo energy sales, from which Russia stands to make up to £250bn ($326bn) this year.
There has been a growing frustration among Ukraine's leadership with Berlin, which has backed some sanctions against Russia but so far resisted calls to back tougher action on oil sales.
"Some of our friends and partners understand that it is a different time now, that it is no longer an issue of business and money," Mr Zelensky told the BBC from his situation room in Kyiv on Thursday. "That it is an issue of survival."
The president also reiterated calls for more weapons to be supplied to Ukraine, saying they were not getting supplies fast enough to fend off Russia's assault.
"The United States, the United Kingdom, some European countries - they are trying to help and are helping," he said. "But still we need it sooner, sooner and faster. The key word is now."
Russian troops have in recent weeks pulled back from around Ukraine's capital, Kyiv, and other central and northern parts of the country - apparently abandoning an attempt to seize all of Ukraine by force.
But there are fears now of a bloody and protracted conflict in the east and south of the country, as Russian President Vladimir Putin refocuses his military campaign there in an effort to seize more territory.
The southern port city of Mariupol - a strategic goal for President Putin - has already been devastated by weeks of Russian artillery bombardment.
President Zelensky told the BBC he thought tens of thousands may have been killed in the city.
"We also have information that as well as those tens of thousands of dead, many have disappeared," he said. "We know their documents have been replaced, they were given Russian passports and taken deep into Russia - some to camps, some to other cities. No one knows what is happening to those people. No one knows how many have been killed."
Mr Zelensky said the atrocities apparently committed by Russian troops in Mariupol, and in the Kyiv suburbs of Bucha and Borodyanka, had further narrowed the possibility of peace talks with the Russians.
Hundreds of dead have been found in Bucha since it was taken back by Ukrainian forces a little over a week ago, including civilians who were found shot in the head with their hands tied behind their backs, as well as widespread reports of sexual violence.
"Bucha is in the process of closing [the possibilities of peace talks]," President Zelensky said. "It's not about me - it's about Russia. They will not have many more chances to speak with us."
He said he had "experienced the entire spectrum of emotions" when he visited Bucha last week, but ended the day with "nothing but hatred towards the Russian military". He accused President Putin and the rest of the Russian army "from top to bottom" of being "war criminals".
Mr Zelensky defended his leadership in the run-up to the Russian invasion that began in February, when his government urged the Ukrainian people to remain calm.
He said the government had been working in the background to agree deals for weapons and supplies, as well as focusing on avoiding panic that could trigger a run on the banks and destabilise Ukraine's economy.
"That was what Russia - and not just Russia - wanted, but we didn't let that happen," he said. "But we did not expect the full-scale invasion when it happened."
Ukraine is now facing a renewed attack in the east and south as Russia attempts to carve off more territory, following its 2014 annexation of Crimea.
President Zelensky said the east now represented the "most difficult situation" for Ukraine's armed forces, "but this is where our most powerful units are concentrated".
"They can destroy us, but we will answer; they can kill but they will also die," he said. "I can't understand for what - I can't understand why they came."
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Collecting the dead in Bucha
Ukraine's battle for justice over alleged Russian war crimes
Critical fight for Mariupol, city at heart of war
Ukraine round-up: US and France divided on genocide
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L'Humanité
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Qui peut bénéficier du Conseil en évolution professionnelle (CEP) ?
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Comment bénéficier du CEP ?
Ce dispositif a été créé en 2014 par la loi relative à la formation professionnelle, en même temps que le compte personnel de formation (CPF). Il a toutefois évolué en 2018 avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Pôle emploi, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), les missions locales et le réseau Cap emploi (spécialisé dans l’insertion professionnelle des personnes handicapées) sont chargés de proposer un CEP aux demandeurs d’emploi. De nouveaux opérateurs ont, eux, fait leur apparition pour accompagner les salariés. Pour savoir à qui vous adresser, consultez le site www.mon-cep.org.
Les agents de la fonction publique territoriale doivent, eux, s’adresser au Centre national de formation des personnels de la fonction territoriale (CNFPT), ceux de la fonction publique hospitalière à l’Association nationale de la fonction publique hospitalière (ANFH). Dans la fonction publique d’État, c’est un conseiller mobilité-carrière qui vous propose le CEP.
Les raisons de solliciter un CEP sont nombreuses. Y recourir est notamment indispensable si vous souhaitez démissionner afin de vous reconvertir professionnellement. Attention, la demande de CEP doit obligatoirement intervenir avant la démission !
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droit du travailformation professionnelle France24 - World
Islamic State 'Beatle' guilty of all charges in US hostage deaths
Issued on: 14/04/2022 - 19:48Modified: 14/04/2022 - 19:46
Alexandria (United States) (AFP) – El Shafee Elsheikh, a member of the notorious Islamic State kidnap-and-murder cell known as the "Beatles," was found guilty of all charges on Thursday in the deaths of four American hostages in Syria.
A jury convicted Elsheikh, 33, a former British national, of all eight counts after a two-week trial, the most significant prosecution of an IS member in the United States.
Elsheikh was charged with hostage-taking, conspiracy to murder US citizens -- journalists James Foley and Steven Sotloff and aid workers Peter Kassig and Kayla Mueller -- and supporting a terrorist organization.
The 12-person jury deliberated for around six hours before delivering the verdict in US District Court.
Elsheikh did not display any visible reaction as the guilty findings were read but several members of the families of the slain American hostages who were in the public gallery dabbed at their eyes.
Elsheikh and another former "Beatle," Alexanda Amon Kotey, 38, were captured by a Kurdish militia in Syria in January 2018 and handed over to US forces in Iraq.
They were flown to the United States to face trial. Kotey pleaded guilty in September 2021 and is facing life in prison.
Elsheikh, who was stripped of his citizenship by Britain, also faces a potential life sentence following his conviction.
Elsheikh's defense attorney, Nina Ginsberg, had argued that while Elsheikh may indeed have been an IS fighter, prosecutors had not proved he actually was a "Beatle."
Ginsberg said the "Beatles" were responsible for "brutal" and "loathsome" acts but insisted Elsheikh was not one of them.
Besides the deaths of the American hostages, Elsheikh and the other "Beatles" are suspected of involvement in the kidnapping in Syria of some 20 other journalists and relief workers from Europe, Russia and Japan.
During the trial, prosecutors played media interviews for the jury during which Elsheikh described his interactions with the hostages.
In the interviews, Elsheikh admitted taking email addresses and proof of life questions from the hostages and to even physically beating them.
Ginsberg said Elsheikh was a "broken man" at that time and only made the admissions to avoid being sent to Iraq, where he would have faced a summary trial and execution.
He wanted to be sent to Britain or the United States "where he could get a fair trial," she said.
'Brutal legacy'
Nicolas Henin, a former French hostage who testified at the trial to his harrowing treatment in captivity, said following the verdict that he was "grateful to the American justice system for having organized this trial."
"A terrorist crime opens a gaping wound in a society," Henin said. "Only justice can bring closure to such a monstrous chapter."
"It does not bring back the dead, it does not heal all the pain, but it soothes," he said.
Foley, Sotloff and Kassig were beheaded by "Beatle" Mohamed Emwazi, known as "Jihadi John," and videos of their deaths were released by IS for propaganda purposes.
Mueller was initially held by the "Beatles" but then was turned over to IS leader Abu Bakr al-Baghdadi, who reportedly raped her repeatedly.
IS announced Mueller's death in February 2015 and said she was killed in a Jordanian airstrike, a claim that was disputed by US authorities.
Baghdadi died during a US special forces raid in 2019. Emwazi was killed by a US drone in Syria in 2015.
In his closing argument, prosecutor Raj Parekh told the jury the government had proved that Elsheikh, Kotey and Emwazi "grew up together, radicalized together, fought as high-ranking IS fighters together and tortured and terrorized hostages together."
"What these horrific crimes left behind is a legacy of brutal killings and shattered families," he said.
© 2022 AFP
Le Figaro
Le journal du mercato : City pousse pour Haaland, Lewandowski veut quitter le Bayern
Manchester City s'active pour Haaland, Lewandowski sur le départ ou encore Eriksen très courtisé : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 14 avril 2022.
Manchester City pousse pour Erling Haaland
Quel avenir pour Erling Haaland ? La question reste pour le moment sans réponse. Une chose est néanmoins certaine : le Norvégien devrait quitter le Borussia Dortmund à l'intersaison, pour un montant certes élevé mais somme toute abordable pour les plus grandes écuries européennes puisque sa clause libératoire, d'une valeur de 75 M€, devrait effectivement être activable. Et parmi les formations qui espèrent profiter de cette occasion pour s'offrir l'un des meilleurs buteurs de la planète, on retrouve notamment Manchester City. D'après Fabrizio Romano, les Citizens s'activeraient grandement pour séduire celui que l'on surnomme «le Cyborg». Des contacts directs seraient en cours. Pep Guardiola, l'entraîneur mancunien, le voudrait «à tout prix». Néanmoins, rien n'est encore acté. D'autres clubs, comme le Real Madrid, seraient encore dans la course pour s'attacher ses services. Cette saison, Erling Haaland a pour le moment inscrit 16 buts et délivré 7 passes décisives en 19 matches de Bundesliga. En Ligue des champions, il a trouvé le chemin des filets à 3 reprises, en 3 apparitions.
À VOIR AUSSI - La prouesse technique d'Erling Haaland à l'entraînement
Robert Lewandowski voudrait vraiment quitter le Bayern Munich cet été
Est-ce la fin de la folle aventure de Robert Lewandowski au Bayern Munich ? Possible. D'après les informations publiées par RMC Sport , le Polonais souhaiterait quitter le club bavarois cet été, à un an de l'expiration de son contrat. Le nom du buteur âgé de 33 ans est cité avec insistance du côté du FC Barcelone. Interrogé sur le sujet ce mercredi, avant le quart de finale retour de Ligue Europa face à Francfort, Xavi Hernández a botté en touche : «Je comprends la question, mais ce n'est pas le moment de parler de Lewandowski. Je le respecte beaucoup, c'est un grand joueur, mais nous pensons au match de ce jeudi, pas à d'éventuels transferts», a indiqué l'entraîneur catalan. Arrivé au Bayern Munich à l'été 2014 en provenance du Borussia Dortmund, Robert Lewandowski est à nouveau l'auteur d'une saison incroyable : 13 buts inscrits en C1, 32 en Bundesliga.
Malgré la probable arrivée d'Erik ten Hag, Edinson Cavani devrait quitter Manchester City
On se dirige bel et bien vers un départ d'Edinson Cavani de Manchester United. À en croire les dernières révélations de Fabrizio Romano, l'Uruguayen, dont le contrat expire au terme de la saison, ne devrait pas prolonger son aventure chez les Red Devils. La (très) probable arrivée d'Erik ten Hag sur le banc mancunien ne devrait aucunement modifier sa décision. L'avant-centre âgé de 35 ans devrait partir gratuitement. Sans doute pour rejoindre la Liga, un championnat qu'il aimerait découvrir. Jesse Lingard, qui est dans la même situation contractuelle, explore également les options qui s'offrent à lui pour cet été.
Benfica : Darwin Núñez, sur le départ cet été ?
Étincelant ce mercredi soir face à Liverpool (3-3), Darwin Núñez devrait franchir une nouvelle étape dans sa carrière durant l'intersaison. Comme le révèle Fabrizio Romano, un nouvel agent s'activerait pour trouver un nouveau point de chute au jeune uruguayen (22 ans) pour cet été. Le club qui souhaite s'attacher ses services devra tout de même mettre la main à la poche puisque son transfert serait estimé à 75-80 M€. L'ex-attaquant de UD Almería a marqué à 24 reprises en 24 matches de championnat cette saison ; il compte aussi 6 réalisations en 10 rencontres de C1.
Newcastle de plus en plus confiant pour Christian Eriksen
De retour sur les pelouses sous les couleurs de Brentford après son malaise cardiaque à l'Euro 2020, qui a nécessité la pose d'un défibrillateur, Christian Eriksen attise les convoitises. Le Danois, dont le contrat expire au terme de la saison, serait dans les petits papiers de nombreuses formations britanniques : Tottenham, son ancien club, Everton, West Ham...ou encore Newcastle. Et à en croire The Sun , les Magpies seraient de plus en plus optimistes concernant la signature du meneur de jeu âgé de 30 ans. Les nouveaux propriétaires saoudiens arriveront-ils à convaincre l'ex-joueur de l'Inter Milan ? Réponse dans quelques semaines.
Mercato : la presse polonaise envoie Lewandowski au Barça
Le buteur international polonais aurait dit oui à un contrat de trois ans à Barcelone selon TVP Sport.
Le journal du mercato : le PSG à l'assaut de Nunez, Arsenal donnerait un prix pour Pépé
Le PSG qui se tâte pour Nunez, Perisic dans l'attente à l'Inter ou Pépé sur le départ d'Arsenal : toutes les infos du mercato football de ce lundi 11 avril 2022.
PSG : Sergio Ramos se voit «jouer quatre ou cinq ans au plus haut niveau», dont deux à Paris
Le défenseur espagnol de 36 ans a confirmé son intention de poursuivre à Paris, et même peut-être au-delà de son contrat de deux saisons.
BBC
SANS TITRE
Joel Gunter
in Kyiv, Ukraine
No phones are allowed in when you meet Volodymyr Zelensky, or anything else that could give away your location - such is the worry about him being targeted by Russia.
We met him this morning, on day 50 of the Russian invasion. After extensive security checks and a long walk through the darkened corridors of a fortified government building in the capital, escorted by armed guards, we were led into the president's situation room.
When he arrived, Zelensky was almost immediately interrupted by a call from the French president, Emmanuel Macron. "I'll have to call you back, I'm with the BBC," he said. According to Zelensky, the two are on friendly terms.
Interactions with UK Prime Minister Boris Johnson and US President Joe Biden were more formal, Zelensky said, but he was grateful for their supplies of weapons. "They are trying to help and are helping," he said. "But we need it sooner, sooner and faster."
The most pressing issue Zelensky wanted to discuss was European countries continuing to pay for Russian oil, from which Russia makes billions every week. The buyers were "earning their money off other people's blood", he said.
When the interview was over, Zelensky thanked everyone in the room, and explained he needed to get on. He had a lot to do.
More than 100 people have been abducted in Melitopol - a small city in south-eastern Ukraine, and one of the first to fall to the Russians - since Russia invaded in early March, city mayor Ivan Fedorov says.
Fedorov was allegedly abducted by Russian forces in March and freed five days later in exchange for nine captured Russian conscripts, according to the head of Ukraine's presidential office.
"Some were held for several hours, others for several days," the UNIAN news agency reported Fedorov saying.
He said the head of Melitopol district council, Serhiy Pryyma, has been in Russian captivity for over a month.
He said Russia had abducted Ukrainian activists with "propaganda purposes" and was forcing them to record forced testimonies.
He said Russians were also trying to make abducted Ukrainian children "go to school and learn some verses and songs for 9 May [Victory Day widely celebrated in Russia]".
Paul Adams
BBC Diplomatic correspondent
Western officials say Ukrainian claims to have hit the Russian cruiser, the Moskva, with their own domestically developed Neptune missile are “credible.”
One official said the loss of the Moskva, if confirmed, was a “massive blow” to Russian military credibility, regardless of how it happened.
He said he was not aware of another case, involving a capital ship, in which a fire had led to the explosion of the ammunition magazine - something Russia has claimed. This, the official said, would represent “remarkably inept” control by crew - and it was hard to believe that this was how the incident occurred.
The official added that the loss of the Moskva would have “a significant impact" on Russian maritime operations.
As flagship of Russia’s Black Sea fleet, the Moskva was providing vital command and control functions for the rest of the fleet. This would now be harder – but not impossible – for Russia to achieve.
But if this is proven to have been a successful Ukrainian strike, he said it suggested the fleet’s air defences were vulnerable.
On recent Russian attacks on Ukrainian fuel and ammunition depots, the official said these were evidence of an effort to limit the resupply and manoeuverability of Ukrainian forces.
But he did not believe the strikes had reached a level where they would have an immediate effect.
On Russian casualties, he said the Western count was "somewhat lower" than Ukraine’s figure (currently 19,700 Russian dead), but that “incredible numbers" had been killed.
The official said Russia’s air force was still not able to operate beyond the forward line of Russian troops, because it was "terrified" of flying over Ukrainian-held positions. This was due to a combination of Ukrainian air defence systems and systems provided by the West.
Officials said torrential rain in eastern Ukraine was also having an effect, making it harder for Russian forces to operate off road, and slowing down their ability to mass troops.
If you're just joining us or need a quick catch up, here are the latest developments:
More now from the BBC interview with President Volodymyr Zelensky.
He also talked about his recent visit to Bucha, a suburb of Kyiv where hundreds of people have been found dead since it was taken back from Russia by Ukrainian forces.
He said what he had seen there had further narrowed the possibility of peace talks with the Russians.
"It's not about me - it's about Russia. They will not have many more chances to speak with us."
He said he had "experienced the entire spectrum of emotions" during last week's visit, but ended the day with "nothing but hatred towards the Russian military".
He accused President Putin and the rest of the Russian army "from top to bottom" of being war criminals.
Adam Easton
Warsaw Correspondent
Some 2.73 million people have fled Ukraine to Poland since the war began, the Polish Border Guard said Thursday.
The number of people crossing the border into Poland has fallen significantly in recent weeks and numbers going into Ukraine have risen.
On Wednesday, 24,700 crossed into Poland, up 3% from Tuesday, the agency wrote on Twitter, but well below the record of 142,300 set on Mar 6.
The average daily number of people crossing the border from Ukraine into Poland before the war started was 16,800.
On Tuesday, 20,000 people crossed into Ukraine from Poland.
Some of the refugees have already left Poland. Warsaw University migration research Prof Maciej Duszczyk estimates around 1.2-1.4 million remain.
Ukrainians in coastal cities have been celebrating the news that Russia's top warship in the Black Sea has been seriously damaged by fire - and its crew forced to evacuate.
Twitter users have shared jubilant memes. Many have used an
image of a special stamp issued by Ukraine’s postal service that depicted an infamous
moment early in the war troops defending Snake Island radioed a message to
the Moskva which loosely translated as "go to hell".
News of the incident initially sounded “too good to be true”,
says Olga Grynko, 39, from Odesa. “Sometimes they [the authorities] exaggerate
things just to cheer us up,” she says.
Odesa is one of just one of the coastal cities which the Moskva [Moscow] has menaced throughout the Russian invasion.
Olga considers the fire a symbolic victory, adding: “The ship is called Moscow, and the idea that Moscow is burning is just so nice.”
But she says it’s unusual for Ukrainians to wish harm on
others. “We’re not like that usually. But if these people come to kill us, we
just wish them the worst, as you can imagine.”
Anna Lisnyak, 42, also from Odesa, had a similar reaction. “I felt happy, if I can say so,” she says.
“I think you can imagine what it’s been like, hearing about Russian warships sailing close by.”
Although Odesa has not witnessed the same ferocity of fighting as the likes of Mykolaiv, further east, Anna says been living in a state of fear. An oil processing facility near her home was shelled last week.
Two more men linked to the Russian billionaire Roman Abramovich, who owns Chelsea Football Club, have been sanctioned by the UK government in response to the war.
The club's director, Eugene Tenenbaum, will have his assets frozen and will be subject to transport sanctions, meaning that any ship or aircraft he owns, charters, controls or operates will be detained if it enters the UK.
David Davidovich, an associate of Ambramovich, is subject to similar sanctions.
The asset freezes are estimated to amount to £10bn.
UK Foreign Secretary Liz Truss said the government is "tightening the ratchet on Putin’s war machine and targeting the circle of people closest to the Kremlin".
"Nothing and no one is off the table", she added.
The measures bring the total number sanctioned by the UK since Russia's invasion to 106.
We've been bringing you comments from Ukraine's president, who has spoken to the BBC in Kyiv.
You can watch part of his interview with Clive Myrie above.
President Zelensky also reiterated calls for more weapons to be supplied to Ukraine, saying they were not getting supplies fast enough to fend off Russia's assault.
"The United States, the United Kingdom, some European countries - they are trying to help and are helping," he said.
"But still we need it sooner, sooner and faster. The key word is now."
You can read more from the wide-ranging BBC interview here.
In his BBC interview, Ukraine's President Volodymyr Zelensky also discussed the southern port city of Mariupol - a strategic goal for President Putin - which has already been devastated by weeks of Russian bombardment.
He told Clive Myrie he thought tens of thousands may have been killed in the city.
"We also have information that as well as those tens of thousands of dead, many have disappeared," he said.
"We know their documents have been replaced. They were given Russian passports and taken deep into Russia - some to camps, some to other cities. No one knows what is happening to those people. No one knows how many have been killed."
You can read more from the wide-ranging interview here.
Ukraine’s President Volodymyr Zelensky has accused European countries that continue to buy Russian oil of “earning their money in other people’s blood”.
In an interview with the BBC in his situation room in Kyiv on Thursday, Zelensky singled out Germany and Hungary, accusing them of blocking efforts to embargo energy sales, from which Russia stands to make up to £250 billion this year - an increase of more than a third on last year.
There has been growing frustration among Ukraine’s leadership with Germany, which has backed some sanctions against Russia but so far resisted calls to back tougher action on oil sales.
“Some of our friends and partners understand that it is a different time now, that it is no longer an issue of business and money,” Zelensky said. “It is an issue of survival.”
Emma Vardy
BBC News
Photographs and videos have emerged on a Russian news outlet of a British man who was fighting with Ukrainian forces in Mariupol.
Aiden Aslin from Nottinghamshire is shown restrained in handcuffs, after telling his family on Tuesday that his unit were preparing to surrender to Russian forces.
His mother Ang Wood told me: “I believe it is him in the photographs. We just want him to be treated according to the Geneva conventions.
“We are just hoping that maybe there can be some sort of prisoner exchange. We don’t know what else to do right now except keep pressing the foreign office.”
His grandmother Pamela Hall said: “I never expected this, I thought if the worst came to the worst that Aiden would die fighting.
"Obviously I didn’t want that, I wanted the war to end and for him to go home to his fiancé.
"I think all the guys should be treated as prisoners as war according to the Geneva conventions, I appreciate it’s opposing forces, but they’re all human beings.
"We are all just hoping and praying for his safety.”
Aslin passed out as a marine with the Ukrainian military in 2018 and had been defending Mariupol with his unit during heavy fighting in recent weeks.
“Aiden was not a mercenary as some of these Russian posts are saying,” his grandmother explained.
“He has never been a mercenary and his involvement with the Ukrainian forces came about because he made Ukraine his adopted home, and he was due to marry his fiancée."
"It’s an unjust war it should never have happened.”
Ukraine's World Cup play-off match against Scotland was postponed following the invasion. But it has just been announced that the teams will meet on 1 June at Hampden Park in Glasgow.
The match was originally scheduled for 24 March.
The winner will go on to play Wales in the final for a spot in the World Cup in Qatar in November and December. They will be part of the same group as England, Iran and USA.
Scotland's FA chief executive Ian Maxwell said: "While, understandably, there will be two sets of competitive players who are committed to taking another step closer to World Cup qualification, we also understand and appreciate the wider context in which the match will take place."
Russia's invasion of Ukraine is "severely" impacting the eurozone economy, European Central Bank chief Christine Lagarde says.
In a press conference, Lagarde said it had caused surging energy costs, supply chain disruptions and weaker consumer confidence.
"[It] has significantly increased uncertainty," she said.
"The impact of the war on the economy will depend on how the conflict evolves, on the effect of current sanctions and on possible further measures," Lagarde added.
The US has been giving its reaction to Ukrainian claims that it carried out a missile strike on the Russian flagship the Moskva last night, causing significant damage.
Pentagon press secretary John Kirby has told CNN that “there was an explosion” on the warship but that the US could not yet say whether the ship was hit by a missile.
Russia says its warship remains afloat after ammunition on board caught fire, while Ukraine says the vessel was hit by its anti-ship missiles.
“We’re not exactly sure what happened here. We do assess that there was an explosion - at least one explosion on this cruiser - a fairly major one at that, that has caused extensive damage to the ship,” Kirby told CNN.
Kirby said the damaged Russian warship was afloat and "making her own way across the Black Sea" - "probably" for repairs at Sevastopol in Crimea.
Josh Cheetham
Open Source Analyst, BBC News
As news of the Moskva's fate unfolds, Russia insists that its Black Sea flagship wasn't damaged by a Ukrainian missile - but instead by ammunition that exploded in an onboard fire.
The Moskva - which entered service in 1983, during the Soviet era - was scheduled for a refit and upgrade in 2016 but this was postponed due lack of funding.
The ship had some repairs and maintenance last July, but concerns have been raised in Russia about fire safety onboard the ageing, Slava-class cruiser.
Back in 2018, three industry sources told the Mil.Press FLOT website that fire alarm and extinguishing systems were outdated on Slava-class cruisers, and the Moskva had yet to equipped with the right systems.
The extent of damage to the Moskva is yet to be publicly confirmed - or whether it will ever set sail again.
Ukraine needs more weapons to break the siege of Mariupol, the country's Foreign Minister Dmytro Kuleba says.
As we have been reporting, there are growing signs Russia could be on the brink of fully capturing Mariupol.
The southern port city has suffered devastating attacks since the start of the war.
"Mariupol is in a desperate situation. We are doing everything we can to support the civilians and defenders," Kuleba said.
"But to break the siege of Mariupol and save them we need more weapons, and we are working with our partners to get it," he added.
US President Joe Biden on Wednesday promised an extra $800m (£609m) in military assistance
to Ukraine.
Talking about the need for more weapons, Kuleba added: "If Ukraine does not get the necessary weapons within a few days, rather than a few weeks, it will mean that more civilians will be killed, more atrocities committed and more Ukrainian villages and cities ruined as a result of the Russian offensive."
Russian forces have likely committed war crimes by attacking Ukrainian civilians, Ireland’s Foreign Minister Simon Coveney said during a visit to Ukraine today.
He said Ireland was pushing for a “maximalist” package of sanctions against Russia, adding that he wanted to bring the “madness” of the war to an end.
He visited areas directly affected by Russia's invasion, and met Ukraine’s Foreign Minister Dmytro Kuleba and Defence Minister Oleksii Reznikov.
"Even though Ireland is militarily neutral, let me be clear we are not neutral on this war and conflict and the future of your country," he said.
During his visit, Coveney announced €3m (£2.5m) in funding to the International Criminal Court, with €1m to be dispersed immediately to the office of the prosecutor.
Ireland has already contributed €20m in humanitarian aid to Ukraine and committed €33m in military assistance.
More now on claims Ukraine has been attacking border areas in Russia.
According to the governor of Russia's Belgorod region, the village of Spodaryushino was shelled by Ukraine, prompting its evacuation along with a neighbouring village.
Writing on Telegram, Vyacheslav Gladkov said no one was injured and no residential buildings were damaged.
The claim comes after Russian officials accused Ukraine of carrying out air strikes on another residential area in the town of Klimovo in the Bryansk region.
Two weeks ago, an oil depot was also set on fire in Belgorod - Russia claimed Ukraine was responsible for this too.
The BBC is unable to verify who is responsible for these incidents, but Ukraine denied hitting the Belgorod oil depot earlier this month.
El País (ESP)
Diez lagos imprescindibles para conocer la España lacustre
LONELY PLANETDe Asturias a Málaga, de los Pirineos a las llanuras castellanas, estas son algunas de las más sobresalientes lagunas del país, convertidas en destinos por sí mismas
Lagos, lagunas, ibones, embalses, zonas lacustres que asoman estacionalmente… Láminas de agua que refrescan el paisaje y nos dejan unas preciosas imágenes. En España los hay de origen glaciar, volcánicos, con cascadas, de color rosa, negro o turquesa… Y todos están rodeados por una naturaleza impresionante. Aquí van 10 lagos imprescindibles en el país que merecen ser explorados.
Más información en la guía 2000 ideas para viajar por España y en www.lonelyplanet.es
Belleza alpina en Picos
Los lagos glaciares de Enol y Ercina, más conocidos como los lagos de Covadonga, son visitados cada año por miles de turistas, aunque también es posible encontrar épocas tranquilas en las que se puede disfrutar mucho mejor de un escenario genial a más de mil metros de altura en el macizo occidental de los Picos de Europa. A los dos lagos principales, situados entre 1.000 y 1.100 metros de altitud, hay que sumar el Bricial, visible solo en primavera gracias a las aguas del deshielo.
Para los excursionistas de los Picos de Europa su visita es una asignatura casi obligatoria, porque aquí hay decenas de senderos. Si conseguimos subir a primera hora de la mañana y llegar suficientemente pronto, podremos disfrutarlos sin aglomeraciones.
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La manera más fácil de conocer estos lagos es siguiendo el recorrido circular de tres kilómetros, apto también para familias, que pasa por los lugares imprescindibles de la zona. La primera parada, indicada para hacerse una idea sobre la flora y la fauna locales, debería ser el centro de visitantes Pedro Pidal, con recreaciones de los diferentes ecosistemas de los Picos de Europa, desde las cuevas hasta los bosques de hayas y robles. Desde el centro se llega a las minas de Buferrera, creadas en 1879 para extraer manganeso, mercurio y hierro. Cerraron apenas un siglo después, pero aún se conservan los raíles y las carretillas en las que se transportaba el mineral extraído. Siguiendo por una empinada pasarela alcanzaremos los lagos, última etapa del recorrido: el Ercina, a los pies de una antigua cuenca glacial, y el Enol, plácido y amplio, con las montañas reflejadas en su superficie.
Si se dispone de tiempo, es buena idea emplearlo en alguna de las muchas rutas de senderismo de la zona. Una de las más transitadas (cinco Kilómetros) sube al lago Ercina, lo flanquea y se adentra en un impresionante paisaje kárstico salpicado de majadas (las típicas cabañas estivales de los pastores), atraviesa luego la llanura donde se forma el Bricial y, tras cruzar el bosque de Palomberu, termina en la vega del Enol, una amplia cuenca donde pastan las vacas.
Una alternativa más exigente es la ruta de 22 kilómetros (ida y vuelta; unas siete horas) que, desde la vega del Enol sube al mirador de Ordiales, una terraza natural colgada en el vacío a 1.750 metros de altitud. Desde ella, la vista alcanza los valles de Angón, Amieva y Ponga. Los que sufran vértigo pueden esperar en el refugio de Vegarredonda, unos tres kilómetros más abajo.
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Aves en tránsito
En la península Ibérica hay lagos y lagunas importantísimas que pasan desapercibidos. Están en lugares poco turísticos o al margen de las carreteras más importantes. Es el caso de la laguna de Gallocanta, considerada con sus 15 kilómetros cuadrados la laguna salobre más extensa de España. Está a unos 20 kilómetros al sur de Daroca, en la provincia de Zaragoza, rodeada por un círculo de suaves colinas que forman una colosal cuenca cerrada a mil metros de altitud.
Este es un importantísimo refugio de aves migratorias, cuartel de invierno para numerosas especies, aunque es la grulla la que se lleva el protagonismo, juntándose aquí decenas de miles de ejemplares en lo que supone uno de los espectáculos ornitológicos más sobresalientes de toda Europa, excusa perfecta para asomarse a sus aguas al amanecer, teleobjetivo en mano, e intentar retratar esta reserva natural esencial.
Si bien durante el verano llega casi a secarse, en los meses de otoño e invierno se llena de agua y de vida, y es entonces cuando llegan miles de grullas comunes que migran desde el norte de África hasta las regiones más septentrionales del continente europeo, donde nidifican. Generalmente, las primeras llegan a finales de octubre y se quedan hasta febrero, cuando vuelven a emprender el viaje. Y es este el mejor período para acercarse a la laguna, que atrae además de las grullas (se han llegado a contar hasta 135.000 ejemplares) a decenas de otras especies de aves acuáticas. El espejo de agua, rodeado por decenas de kilómetros de pistas de tierra con varios puntos de observación, dispone también de un interesante y didáctico centro de interpretación donde es posible visitar una exposición sobre las grullas, observar las aves con prismáticos y obtener información sobre rutas alrededor de la laguna.
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Los ojos azules del Pirineo
Estos ibones son un conjunto de joyas lacustres formadas por el deshielo de la nieve y situadas a los pies del espléndido pico Anayet (2.545 metros), un antiguo volcán. Se trata de una delicia natural encajonada entre gigantes pirenaicos, cuyo acceso requiere de una buena caminata, por lo que este recóndito lugar del valle del Tena no suele estar masificado y permiten imbuirse del espíritu de la montaña entre vistas impresionantes. Su nombre, Anayet, procede de la palabra aragonesa anayón, que significa arándano, un arbusto que abunda en las laderas cercanas. La ruta más sencilla parte de la estación de Formigal, y requiere unas dos horas y media entre la ida y la vuelta. Si se quiere continuar la aventura culminando el vértice del Anayet, la cosa deja de ser una “excursión con niños”, pero con un poco de experiencia se puede hacer sin problemas.
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Un lago en el castillo de piedra
Hasta aquí han peregrinado todos los montañeros de la zona centro del país, pues el circo de Gredos luce en su Laguna Grande una belleza sosegada, inspiradora de grandes relatos alpinos. A casi 2.000 metros de altitud, y a los pies de titanes como el pico Almanzor, pernoctar aquí es todo un rito.
La Laguna Grande es el corazón de Gredos, que se alza como una sierra luminosa de oeste a este en el centro de la Península, con más de 70 kilómetros en forma de mirador privilegiado sobre la fosa del Tajo y los páramos de la provincia de Ávila. La montaña y el parque que la protege poseen dos caras: un sur abrupto, boscoso y casi tropical, frente a un norte de altiplanos, adusto y frío; dos mundos complementarios con naturaleza y paisajes fabulosos.
La ruta más popular es la que sube hasta la Laguna Grande desde la conocida como plataforma de Gredos, a 1.760 metros de altitud, adonde se llega desde Hoyos del Espino o Navacepeda de Tormes. Desde allí parte un amplio camino empedrado que asciende entre rocas por la ladera izquierda de la garganta hasta alcanzar la gran llanura de praderas y cantos del Prado de las Pozas. Se cruza por un puente el arroyo de la Garganta de las Pozas, justo antes de acometer el ascenso de la loma de Los Barrerones. Al culminar el ascenso, aparece de pronto todo el circo de Gredos, con sus crestas afiladas, sus airosas cimas y, en el fondo, la laguna a la que se dirige el camino. La bajada, inclinada y con algún zigzag, pasa por un mirador y una fuente, y conduce a una zona rocosa que cruza un arroyo antes de descender hasta la orilla de la Laguna Grande o laguna del Circo, situada a 1.935 metros de altitud. Esta laguna, de origen glaciar y con una profundidad media de 2,5 a 3 metros, permanece con la superficie congelada entre cuatro y cinco meses al año. Aquí el centro del gran anfiteatro rocoso del circo de Gredos revela toda su grandeza y constituye uno de los muestrarios de morfología glaciar más interesantes de España.
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El mayor lago glaciar
El mayor lago de origen glaciar en España, cuya transparencia inspiró a Miguel de Unamuno su San Manuel Bueno, mártir, está situado en unas agradecidas estribaciones montañosas de Zamora. El lago Sanabria, que alimenta el río Tera, es un gran balneario en verano y sus aguas, que hace 100.000 años eran un enorme glaciar, acogen ahora miles de visitantes. En este lugar la arena y la piedra se mezclan con el bosque y se permiten tanto el baño como la pesca, lo que lo convierte en un destino turístico familiar en pleno territorio del lobo ibérico.
En sus alrededores hay diferentes localidades, todas tranquilas y fuera de las carreteras más trilladas. Por ejemplo, Ribadelago, en el margen occidental del lago, un lugar marcado por la desgracia. La madrugada del 9 de enero de 1959 la presa de Vega de Tera cedió, abriendo una brecha de más de 150 metros por la que ocho millones de metros cúbicos de agua se precipitaron a toda velocidad hasta llegar a Ribadelago, ocho kilómetros río abajo. Sin tiempo para reaccionar, la riada arrasó el pueblo e hizo desaparecer a gran parte de su población, de la que solo se recuperaron 28 cuerpos. Una serie de placas homenajean hoy a las víctimas.
La aldea arrasada (Ribadelago Viejo) fue sustituida por un nuevo pueblo (Ribadelago Nuevo), a un kilómetro de allí, donde se realojó a los supervivientes. La presa quedó abandonada y sus ruinas aún son testigo del desastre. Pero el agradecido entorno natural del lago aporta luz a un lugar lleno de sombras.
Otro pueblo de la zona es Vigo (el zamorano, no el gallego), con algunos rincones muy agradables, como la playa Custa Llago, desde donde zarpa un pequeño crucero ambiental que permite disfrutar de este lago glaciar de un modo diferente. Varias rutas y senderos comunican Vigo de Sanabria con Murias, Pedrazales y San Martín de Castañeda. El monasterio cisterciense de este último, del siglo X, es de enorme armonía, belleza y austeridad, y casa a la perfección con el entorno.
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Leyendas de Urbión
Este es un enigmático lago glaciar, encajonado entre las abruptas moles de los picos de Urbión, cuyas paredes oscuras se replican sobre este espejo natural ofreciendo un reflejo estremecedor. La Laguna Negra es una herencia de olvidados periodos glaciares, en un terreno de alta montaña que no rinde fácilmente sus secretos.
Se encuentra a menos de 50 kilómetros de la capital soriana, al norte de la provincia, rodeada de pareces graníticas e inmensos pinares cuyo reflejo le dan ese oscuro color. Era fácil que en torno a ella surgieran leyendas de monstruos que viven en sus profundidades.
Se llega desde Vinuesa por el encantador valle del Revinuesa, entre pinos silvestres. Desde la laguna, a 1.773 metros de altitud, se pueden hacer varias rutas de senderismo e incluso llegar hasta la cima del Pico de Urbión (2.228 metros). Y el mismo pueblo de Vinuesa merece también una visita: está considerado uno de los más bonitos de España, por su entorno y por sus calles empedradas y edificios que mantienen la arquitectura tradicional de la zona y hasta los restos de un puente romano.
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Hogar para flamencos
Precisamente porque está en la provincia de Málaga, compitiendo con magníficas playas, la reserva natural Laguna de Fuente de Piedra permanece poco visitada, salvaje y muy bien conservada, y acoge una de las colonias de flamencos más grandes de la Península. Suaves relieves donde brotan olivos y cereales rodean este bucólico humedal salino de la comarca de Antequera, a unos 25 kilómetros de la ciudad andaluza. Cuando no está seca, es el mayor lago natural de Andalucía y una de las dos principales áreas de reproducción del flamenco común en Europa (la otra son los humedales de La Camarga, en el sureste de Francia). Tras un invierno lluvioso anidan en el lago hasta 20.000 parejas de flamencos.
Las aves llegan en enero o febrero, y los pollos rompen el cascarón en abril y mayo. Los flamencos se quedan más o menos hasta agosto, cuando el lago, que casi nunca supera el metro de profundidad, ya no contiene agua suficiente. Aquí habitan también miles de aves de otras 170 especies. En el pueblo de Fuente de Piedra, en la punta suroriental del lago, hay un útil centro de visitantes donde pueden alquilarse prismáticos y del que parten un par de senderos cortos que conducen a varios miradores y puntos de observación: el más largo es el sendero de las Albinas, de unos dos kilómetros y medio.
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Paisaje de agua en La Mancha
Uno de los humedales más valiosos de Castilla-La Mancha es el parque natural Lagunas de Ruidera, que se extiende entre las provincias de Ciudad Real y Albacete, compuesto por un mosaico heterogéneo de lagunas, conectadas entre sí por cascadas y canales subterráneos. El lugar, todo un paraíso de color y quietud, es perfecto para organizar unas jornadas multiaventura: un puñado de rutas recorren este humedal donde también se practican actividades como el kayak, la pesca e incluso el buceo.
Las lagunas de Ruidera son en realidad 15 lagunas extendidas a lo largo de 30 kilómetros formando el valle del Alto Guadiana. En su parte más alta encontramos el espectacular parque natural de las Lagunas de Ruidera. Es en medio de esta singular meseta del Campo de Montiel donde nace el río Guadiana. Allí, aguas de color turquesa, cascadas y saltos integran un escenario espectacular que ofrece muchas opciones, por ejemplo, disfrutar de la riqueza biológica del parque, con gran diversidad de especies animales y plantas, además de montes de encinares y sabinares, alamedas y otros tipos de vegetación. Se trata de un auténtico paraíso que tiene en el agua su principal protagonista. Tal es el hechizo que causan en quienes las visitan que incluso Miguel de Cervantes situó varios pasajes del Quijote este lugar.
El centro de todo es el pueblo de Ruidera, puerta de entrada al parque natural, con muchos servicios pensados para los visitantes. Además, en el casco urbano hay algunos rincones bastante interesantes, como la iglesia de Santa María la Blanca, sobre un templo anterior del siglo XV, y la casa del Rey del siglo XVIII, construida para el infante Don Gabriel, hijo predilecto del rey Carlos III. Y en las inmediaciones, cerca del cementerio, se encuentra la cascada del Hundimiento, el gran salto de agua al que debe el nombre la localidad —Ruidera— por el estruendo que hace el agua al caer.
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A los pies de la Tramuntana
Gorg Blau significa “poza azul”, y es una buena descripción para esta masa de agua mallorquina. En realidad, este no es propiamente un lago, sino un embalse artificial custodiado por los picos del Puig Major y el Puig Massanella, hundido en un valle majestuoso de la sierra de Tramuntana. Junto con el embalse de Cúber, desde 1971 abastece de agua a la zona de Palma. Además, el torrente que parte del embalse (torrente del Gorg Blau o Sa Fosca), fue declarado monumento natural en 2003.
Una carretera recorre el lateral occidental del lago, en una ruta en la que se puede ir parando. Se llega muy bien desde Escorca, Sóller y Biniaraix. En invierno es también un espectáculo ver el brillante azul del agua en contraste con el verde y gris de la montaña y, en ocasiones, con la Tramuntana nevada como telón de fondo.
Antes de la construcción de la presa en el lugar el Torrent que luego se empleó para hacer el embalse era famoso por el color del agua y por su puente, que inspiró poemas, fue pintado, fotografiado, se convirtió en objeto de visitas turísticas y se reprodujo en tarjetas postales. Por ejemplo, el pintor Joaquim Mir, se sirvió del Gorg Blau como inspiración para su vitral de la Poza Azul, un diseño monumental de 1911 que se conserva en el MNAC de Barcelona.
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En el corazón de Arán
Uno de los senderos más bonitos del Pirineo catalán es el que conduce hasta el Lac de Mar, un lago de origen glaciar situado a 2.240 metros, en el leridano valle de Arán. Coronando el Lac de Mar se encuentra el pico del Besibèrri Nord (3.008 metros), situado en el macizo del mismo nombre, en el límite de las comarcas de Arán y la Alta Ribagorza. El Lac de Mar tiene una profundidad de 83 metros y su característica más notable es que acoge una pequeña isla llamada Unhòla en el centro mismo del lago. La ruta parte de Artiés, uno de los pueblos más encantadores de los Pirineos, con un importante legado románico y las típicas casitas de piedra con tejados puntiagudos y calles empedradas junto al río Garona. Está a solo siete kilómetros de la estación de Baqueira y a otros siete de Viella.
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Le Figaro
Les Animaux fantastiques 3 censuré en Chine pour la romance entre Dumbledore et Grindelwald
Julie GuillaudLa société de production Warner Bros a accepté de supprimer deux répliques du film, officialisant pour la première fois l'idylle entre le futur directeur de Poudlard et le sorcier noir.
Six secondes de censure. La Warner s'est pliée à la volonté de la Chine pour que soit diffusé sur son sol le troisième volet des Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore , l'univers précédent les aventures du sorcier Harry Potter. En cause : deux répliques suggérant l'homosexualité d'Albus Dumbledore, incarné par Jude Law, ont été coupées au montage. Dans les premières scènes du film, le futur directeur de Poudlard prononce «Parce que j'étais amoureux de toi» ainsi que «l'été où Gellert [Grindelwald, campé par Mads Mikkelsen, NDLR] et moi sommes tombés amoureux».
À lire aussiNotre critique des Animaux fantastiques 3, les Secrets de Dumbledore: ensorcelant!
Si la romancière J.K Rowling avait révélé l'orientation sexuelle de son personnage en 2009, deux ans après la publication du dernier tome Les Reliques de la Mort, c'est la première fois qu'un film en fait allusion de manière aussi explicite. Dans Les Crimes de Grindelwald, deuxième long-métrage de la franchise, Dumbledore soulignait que lui et Gellert étaient bien «plus que des frères».
Cette idylle contrarie l'Empire du milieu, souhaitant le retrait des deux répliques auprès de la Warner. Ce qu'a accepté, sans broncher, la société de production américaine. «En tant que studio, nous nous engageons à protéger l'intégrité de tous les films que nous sortons, et cela passe aussi par la nécessité de produire des montages plus nuancés pour qu'ils correspondent aux sensibilités des marchés étrangers», s'est-elle exprimée dans un communiqué, relayé par Variety . «Nous voulons que le public du monde entier puisse apprécier et voir le film, et c'est très important pour nous que les Chinois puissent avoir la chance de le voir, même légèrement censuré».
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Ce choix assumé est sans doute motivé par un intérêt lucratif de la société de production. Comme le souligne Variety, Les Secrets de Dumbledore a dominé le box-office chinois dès sa sortie le 8 avril, récoltant quelque 9,7 millions de dollars lors de son premier week-end d'exploitation. Il est diffusé en salles françaises depuis mercredi.
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CRITIQUE - Fin connaisseur de l’univers de Harry Potter, le réalisateur David Yates signe un blockbuster flamboyant, qui résonne étrangement avec la présidentielle française.
Paul Verhoeven scandalisé de la pudibonderie de Mourir peut attendre, le dernier James Bond
«Le sexe est l'essence de l'existence !», s'est exclamé le cinéaste néerlandais, catastrophé de l'extinction de l'érotisme à Hollywood. Mais aussi dans la célèbre franchise de 007.
Hommage national à Michel Bouquet le 27 avril aux Invalides
Le comédien, monument du théâtre français, est mort mercredi à l'âge de 96 ans. Emmanuel Macron présidera la cérémonie, réélu ou non.
France24 - World
El Shafee Elsheikh, from London to Syria to IS 'Beatle'
Issued on: 14/04/2022 - 19:36Modified: 14/04/2022 - 19:34
Alexandria (United States) (AFP) – El Shafee Elsheikh, convicted on all charges in the deaths of four American hostages, went to Syria a decade ago with two childhood friends from London to wage jihad against the regime of President Bashar al-Assad.
Elsheikh, Alexanda Amon Kotey and Mohamed Emwazi ended up joining the Islamic State and forming a notorious kidnap-and-murder cell known as the "Beatles."
"They grew up together, radicalized together, fought as high-ranking IS fighters together and tortured and terrorized hostages together," prosecutor Raj Parekh said in his closing arguments at Elsheikh's trial.
Elsheikh was born in Sudan in 1988 but moved to Britain as a child. His father left the family when he was seven years old, according to the non-profit Counter Extremism Project (CEP).
Elsheikh studied mechanical engineering at Acton College in London, according to CEP, and was stabbed in a fight with a gang member when he was 19.
He married an Ethiopian woman in Canada when he was 21, but was not allowed to bring her to Britain, allegedly deepening his anger at the British government.
Elsheikh became increasingly radicalized and took part in a "Muslims Against Crusades" demonstration outside the US Embassy in London on September 11, 2011, according to the US indictment.
He traveled to Syria in 2012 to "wage violent jihad on behalf of radical Islamic groups," first joining an Al-Qaeda affiliate there and then IS, US prosecutors said.
Between 2012 and 2015, Elsheikh and the other "Beatles" seized more than two dozen American, European, Japanese and Russian hostages -- mostly journalists and relief workers.
Ten former European and Syrian hostages testified at Elsheikh's trial accusing the "Beatles" of months of brutal treatment including beatings, electric shocks, waterboarding and mock executions.
'Terrifying'
A French journalist said that he and other hostages were forced by their captors to sing a depraved parody of the Eagles song "Hotel California" called "Hotel Osama."
"It was terrifying for us, a joke for them," Nicolas Henin told the jury.
"George was into boxing. John kicked a lot. Ringo talked a lot about how he liked wrestling, putting people in headlocks," said Federico Motka, an Italian relief worker using the nicknames the hostages gave to their captors.
Prosecutors said Elsheikh was the "Beatle" the hostages called "Ringo."
Elsheikh's defense attorneys argued that the government had failed to prove he was one of the "Beatles" but the 12-person jury disagreed, convicting him of all charges.
Elsheikh, who was dressed in beige or yellow pants with light and dark blue shirts for his trial, declined the opportunity to testify in court but it was his own words that helped convict him.
Prosecutors repeatedly played excerpts for the jury of interviews Elsheikh gave to media outlets after his capture by Kurdish forces in Syria in January 2018.
He acknowledged interacting with some of the hostages but said he only collected information about them such as email addresses so the captors could be in touch with their families to discuss ransoms.
Elsheikh, who Britain stripped of his nationality, denied ever torturing captives but acknowledged he did not always show them "compassion."
Elsheikh was convicted of hostage-taking, conspiracy to murder US citizens -- journalists James Foley and Steven Sotloff and relief workers Peter Kassig and Kayla Mueller -- and supporting a foreign terrorist organization.
Kotey, 38, pleaded guilty in September 2021 to similar charges and is facing life in prison.
Emwazi, the IS executioner known as "Jihadi John" who beheaded Foley, Sotloff and Kassig, was killed by a US drone in Syria in November 2015.
© 2022 AFP
Le Figaro
Élimination en C1, influence en berne, série noire... Griezmann peine toujours avec l'Atlético Madrid
Sept mois après avoir retrouvé l’Atlético de Madrid et Diego Simeone, Antoine Griezmann a du mal à répondre à toutes les nombreuses attentes.
Incapable de renverser la situation face à Manchester City mercredi soir en quart de finale de la Ligue des Champions (0-0), l’Atlético de Madrid est éliminé sans atteindre le dernier carré de la compétition, une habitude depuis cinq saisons maintenant. Sur la pelouse du Wanda Metropolitano un colchonero avait l’air plus atteint que les autres, il s’agit d’Antoine Griezmann dont les yeux humides illustrent parfaitement la déception de celui qui vit une saison très compliquée sous le maillot rojiblanco.
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Le Français a du mal à s'inscrire cette saison dans le collectif de Simeone
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De retour à Madrid après un passage raté à Barcelone, Antoine Griezmann le savait, il allait avoir besoin de temps pour reconquérir le cœur des supporters de l’Atléti. D’autant plus que malgré sa bonne volonté et ses efforts sur le terrain, la mayonnaise a du mal à prendre entre le champion du monde et son équipe. Cela s’explique par le fait que depuis son départ en 2019, le contexte dans lequel évolue l'Atlético de Madrid a beaucoup évolué. Le club est champion d’Espagne en titre, a abandonné son traditionnel 4-4-2 et s’appuie sur de nouveaux joueurs comme João Félix ou Rodrigo de Paul. «Pour être honnête, c’était dur pour moi au début. Je n’étais pas habitué à ce rythme, c’était un nouveau système pour moi... Il fallait que je prenne ça et que je le mixe avec mon propre style de jeu.» confiait le joueur à ESPN en décembre dernier.
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Jusqu’ici ces difficultés n’ont rien d’alarmant, Griezmann travaille, progresse et réalise même quelques coups d’éclat notamment fin octobre lorsqu’il marque un doublé face à Liverpool avec un excellent match face au Betis (3-0). «Si l’on regarde son match d’aujourd’hui, (face au Betis) oui, on a retrouvé le Griezmann de toujours», s’exclame même son entraîneur Diego Simeone. Malheureusement, cette période qui aurait dû marquer le retour du champion du monde au plus haut niveau va rapidement s’assombrir.
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Une série noire de 10 matches sans trouver le chemin des filets
Le 12 décembre, alors que les colchoneros sont menés sur la pelouse du Real Madrid, Griezmann cède sa place à cause d’une douleur à la cuisse droite. Cette blessure musculaire l'éloigne des terrains jusqu’au 6 janvier. Ce jour-là l’Atlético affronte le Rayo Majadahonda, une équipe de 3ème division, en Copa del Rey. À la 57ème minute, Grizi fait son retour et marque au bout de dix minutes. Mais là encore le destin s’acharne, le français rechute et quitte le terrain en larme seulement 20 minutes après être entré en jeu. Le joueur de 31 ans doit à nouveau prendre son mal en patience.
Au total, sa blessure l’éloigne des terrains 70 jours et l’empêche de jouer 13 matches. Une éternité pour celui qui n’en avait manqué que 4 en plus de 10 ans de carrière. «C'est la première fois que je reste autant de temps sur le carreau, racontait-il après son retour en championnat face au Celta Vigo, le 26 février (2-0). Le pire, c'était de ne pas pouvoir aider l'équipe. Ne pas pouvoir profiter du foot, du ballon. C'était tout nouveau pour moi. C'était un mélange de tristesse et de peur.»
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Quid de sa fin de saison avec les Colchoneros ?
Après cette longue absence, Antoine Griezmann retrouve peu à peu du temps de jeu mais peine à convaincre. Aligné aux côtés d’un João Felix qui marche sur l’eau, le Français est moins en vue et touche de moins en moins de ballons. Depuis qu’il a retrouvé sa place de titulaire lors du match face à Cadix le 11 mars dernier, le gaucher touche en moyenne 35 ballons par match. À titre comparatif le chiffre s’élevait à 51 lors de sa meilleure période de la saison (entre le 24 octobre et le 28 novembre). Cette statistique illustre bien les difficultés du vainqueur de la dernière Ligue des Nations qui ne trouve plus sa place au sein de l’effectif.
Avec l’Atlético de Madrid, le champion du monde est actuellement sur une série de 10 matchs sans but mais garde pour le moment la confiance de son entraîneur qui apprécie ses efforts défensifs et son travail à l’entraînement. Mais avec l’élimination du club en Ligue des champions et le sprint final pour la course au podium, el Cholo risque de se poser des questions et il ne serait pas étonnant de voir l’Argentin laisser son chouchou sur le banc comme il le fait avec Luis Suárez cette saison.
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France24 - World
A world apart: Macron and Le Pen split over Ukraine, Europe
Issued on: 13/04/2022 - 20:04
François PICARD
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When French voters cast their ballots in the April 24 presidential run-off, the result will be watched well beyond our borders. For now, Emmanuel Macron and Marine Le Pen are serving up opposing visions of France's place on the world stage. He is for ratcheting up concerted EU sanctions against Vladimir Putin, while she is against any oil or gas embargo. The incumbent backs working together on defence, while his far-right rival wants France to quit NATO's integrated military command. Amid Russia's invasion of Ukraine, who is the right candidate for this moment?
It is cost of living, not foreign policy, that's top of voters' minds. But the price hikes are not happening in a vacuum. What lessons can be drawn from the global scramble unfolding for goods and raw materials and the overdependence on Russian oil and gas? Is France better off bargaining on its own or as part of a broader EU on energy, healthcare and immigration?
Produced by Charles Wente, Juliette Laurain and Imen Mellaz.
French presidential election © France 24
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Peter ZALMAYEV, Director, Eurasia Democracy Initiative
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Anne GENETET, French MP, La République en Marche (Republic on the Move party)
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Julien THERON, Political scientist, Sciences Po
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Bruno GOLLNISCH, Former Member of European Parliament, National Rally
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONLe Pen wants France out of NATO integrated command, backs NATO-Russia links
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONLe Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
France 2022: The Choice
France's Macron says Le Pen's far-right views coming to the fore
Valeurs Actuelles
Emmanuel Macron se dit contre le port du voile « dans les services publics »
Emmanuel Macron était en déplacement au Havre, en Normandie, jeudi 14 avril, dans le cadre de sa campagne présidentielle de l’entre-deux-tour. En discutant avec les habitants de la ville, le chef de l’État a été interpellé sur le port du voile, rapporte CNews. Après avoir évoqué la loi « contre le séparatisme » votée durant son quinquennat, le président candidat s’est déclaré « pour la neutralité des services publics » et a affiché sa volonté de « forger des esprits républicains, et c’est pour cela qu’il n’y a pas de voile à l’école ».
S’il veut « veut lutter contre les extrêmes, les gens qui fragilisent la République, qui prônent, en utilisant la religion, des pratiques qui ne sont pas conformes aux lois de la République », le candidat à la présidentielle est cependant défavorable à l’interdiction du port du voile dans l’espace public. « On a des millions de nos compatriotes dont la religion est l’Islam, qui doivent pouvoir vivre calmement dans notre pays », a-t-il indiqué. Aux yeux d’Emmanuel Macron, « une jeune fille qui porte le voile » dans la rue « n’est pas un problème, si c’est son choix. » En revanche, ce qu’il ne veut pas, « c’est que ce soit subi ».
Interpellé par une femme voilée à Strasbourg
Cette sortie d’Emmanuel Macron intervient après son déplacement à Strasbourg, mardi 12 avril, où une jeune femme voilée avait interpellé le candidat. « Est-ce que vous êtes féministe ? », avait-elle interrogé. « Oui ! », avait souri le chef de l’Etat, avant de la relancer : « Vous êtes pour l’égalité femme-homme ? Je peux me permettre d’être indiscret ? Vous portez le voile par choix ou c’est imposé ? ». Réponse de l’intéressée : « C’est totalement par choix Monsieur ».
Une séquence qui a permis au président sortant de souligner son opposition à Marine Le Pen sur le sujet. « Avoir une jeune fille qui porte le voile à Strasbourg, et qui dit : ‘Est-ce que vous êtes féministe ?’ c’est la meilleure des réponses aux bêtises que j’entends. Parce que de l’autre côté, il y a Madame Le Pen qui dit : ‘Les voiles seront interdits sur la place publique avec moi’ », avait-il déclaré.
France24 - World
Le Pen wants France out of NATO integrated command, backs NATO-Russia links
Issued on: 13/04/2022 - 17:35Modified: 13/04/2022 - 17:37
FRANCE 24
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French far-right leader Marine Le Pen on Wednesday backed closer ties between NATO and Russia, adding that if she won the presidency Paris would once again leave the military command of the US-led alliance.
French presidential election © France 24
Le Pen, who on April 24 faces President Emmanuel Macron in a run-off, said there should be a "strategic rapprochement" between NATO and Russia once the war launched by Moscow against Ukraine had ended.
"As soon as the Russian-Ukrainian war is over and has been settled by a peace treaty, I will call for the implementation of a strategic rapprochement between NATO and Russia," Le Pen told a news conference packed with international reporters.
Wednesday's press conference just 11 days ahead of the 2022 French presidential runoff was billed as a major foreign policy address for the far-right candidate who has no prior experience in government or international affairs.
A Le Pen victory in the April 24 runoff would reverberate through Europe and across the Atlantic, installing a deep eurosceptic in the Élysée presidential palace and someone who had long professed admiration for Russian President Vladimir Putin.
Changed tack on Putin's Russia
Five years ago, before she faced Macron in the 2017 presidential election runoff which she lost heavily, Putin hosted Le Pen at the Kremlin with open arms.
At the time, she declared admiringly that she shared the same values as Putin and that a "new world order" was emerging with him, then US president Donald Trump and her at the helm.
Le Pen has changed tack on Russia since the war in Ukraine and said she was "independent" of any foreign nation.
The news conference, designed to present Le Pen as a credible figure on the global stage, was briefly interrupted by a protester brandishing a heart-shaped picture of Le Pen and Putin, who was quickly dragged out by security guards.
Le Pen emphasised that better ties with Russia would also prevent Moscow from becoming too close to China, noting that she was echoing an argument made by Macron in the past.
"This is in the interest of France and Europe but also I think the United States ... which has no interest in seeing a close Sino-Russian relationship emerging," Le Pen said.
She also reaffirmed her intention to repeat France's 1966 move of leaving NATO's integrated military command, while still adhering to its key Article 5 on mutual protection.
"I would place our troops neither under an integrated NATO command nor under a future European command," she said, adding that she refused "subjection" to Washington.
"I would place our troops neither under an integrated NATO command nor under a future European command," she said, adding that she refused any "subjection to an American protectorate".
End of Franco-German joint military programmes
Le Pen also said she wanted to keep a close relationship with Germany, but warned that there were strategic differences between the two, which would mean putting an end to a series of Franco-German joint military programmes.
She was particularly critical of the close bilateral ties engendered by her political rival and Germany's former chancellor, Angela Merkel.
"I would continue ... reconciliation without following the Macron-Merkel model of French blindness towards Berlin," she said, referring to the former German.
British 'got rid' of 'Brussels bureaucracy'
On Europe, Le Pen made clear that any "Frexit" along the lines of Britain's exit from the EU was not on her agenda.
But she argued that French predictions that Brexit would prove "a cataclysm for the English" had not come true.
"The British got rid of the Brussels bureaucracy, which they could never bear, to move to an ambitious project of global Britain," she said.
But she added: "This is not our project. We want to reform the EU from the inside."
The 2022 campaign trail has seen Le Pen dropping her past unpopular proposals to ditch the euro or leave the EU.
"Nobody is against Europe," she said. "I would not stop paying France's contribution to the EU, I want to diminish it."
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONHow Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
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Not so easy this time: Can Le Pen upset Macron in French run-off vote?
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Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
France24 - World
Macron denies striking deal with ex-president Sarkozy for campaign endorsement
Issued on: 13/04/2022 - 12:52
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron on Wednesday denied striking any wider political agreement with conservative former president Nicolas Sarkozy in exchange for his endorsement ahead of a close second round of voting in presidential elections on April 24.
French presidential election © France 24
French media have speculated that Macron, who will need to secure a new majority in legislative elections in June following the presidential vote, obtained Sarkozy's endorsement after offering political favours in return.
"There was no agreement," Macron told France 2 television on Wednesday, a day after Sarkozy endorsed him.
Macron is facing a tight race against far-right candidate Marine Le Pen.
Sarkozy's endorsement will help Macron attract voters who backed conservative candidate Valérie Pécresse from Sarkozy's own Les Républicains party in the first round. But it also risks deterring left-wing voters who will see it as confirmation that Macron – who touts himself as a centrist – is as far to the right as Sarkozy.
Sarkozy, 67, was France's last conservative president and is still seen as an influential figure in the traditionally conservative Les Républicains party.
However, the very existence of the party now appears under threat after many of its voters backed defected to either Macron or Le Pen in Sunday's first round.
Macron also said on Wednesday he was ready to forge new political alliances in his bid to continue reforming France.
"The fractures we have in the country will require me not only to obtain a majority but also to rally all those political forces behind me that don't fully share my views on all topics but would be open to work with me on some reforms," Macron said.
"I'm not talking about coalitions," he added, saying that such cross-party arrangements were not suitable to France's political system.
(FRANCE 24 with AFP)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFrance's former president Sarkozy endorses Macron, touting 'experience'
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Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : comment est assurée la sécurité d’Emmanuel Macron
La protection du président de la République fait partie des enjeux majeurs d’une campagne présidentielle. En effet, la sécurité d’Emmanuel Macron est assurée notamment par des membres du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), selon Le Parisien. Près de 80 agents, militaires ou gendarmes, veillent nuit et jour sur le candidat à la présidentielle.
Les services chargés de sa sécurité sont constamment consultés lors des voyages organisés par l’équipe de campagne du président. « On est au service de personnalités qui mènent campagne et qui ont besoin de contacts avec le public, on ne peut pas les en dissuader. On émet des réflexions, mais ce n’est pas nous qui avons le dernier mot », a expliqué Abdelhalim Benzadi, délégué syndical Alliance au sein du Service de la protection (SDLP). Ce service de la Police nationale est chargé de missions de protection rapprochée pour des dirigeants, des ministres et des personnalités.
Une « bulle » protectrice
La stratégie des agents chargés de la protection d’Emmanuel Macron est de créer « bulle » protectrice pour intervenir à tout moment. « Dans un premier cercle, il peut y avoir un agent qui va couvrir l’avant, un autre en arrière, et un troisième latéralement. Mais le dispositif peut être adapté selon la façon dont la personne se déplace (à pied, en voiture…), la physionomie des lieux, etc. », a indiqué le délégué syndical.
En plus de la présence du GSPR, un service d’ordre de campagne est également chargé de sécuriser les lieux et l’environnement lors de chaque déplacement. « Le GSPR assure sa bulle de protection, et tout l’aspect sécurisation, c’est pour nous », a souligné l’équipe de campagne du candidat.
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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Présidentielle 2022 : Marine Le Pen veut réintégrer les soignants non vaccinés
Au cours de son meeting à Avignon, dans le Vaucluse, ce jeudi 14 février, Marine Le Pen a dévoilé plusieurs mesures concernant les conséquences de la crise sanitaire. L’une des plus emblématiques repose sur la volonté de la candidate qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle de réintégrer les personnes non vaccinées travaillant dans des établissements de santé. « Je réintégrerai les 15 000 soignants expulsés (par l’obligation de la vaccination et du pass sanitaire NDLR) comme des malpropres », a-t-elle annoncé.
Un versement des salaires également proposé
Marine Le Pen a également dit songer à verser de manière rétroactive les salaires non versés aux soignants en cas d’élection à la présidentielle. « Et je leur verserai les salaires dont ils ont été injustement privés », a-t-elle déclaré devant une foule de militants du RN.
À l’Assemblée nationale, la ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, avait indiqué, le 20 octobre 2021, que 7 930 soignants étaient suspendus en France à cause d’une non-vaccination. En effet, depuis le 15 octobre 2021, les médecins et personnels d’établissements de santé doivent présenter un schéma vaccinal complet ou une contre-indication médicale valable pour conserver leur emploi. Cette obligation n’étant pas liée au pass vaccinal, ni même au pass sanitaire, les soignants non vaccinés ne peuvent toujours pas reprendre leur travail.
France24 - World
How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
Issued on: 12/04/2022 - 18:03
Benjamin DODMAN
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After dominating the airwaves in the early stages of the campaign, France’s extreme-right candidate Éric Zemmour saw his presidential run falter in the home stretch. His lowly 7.1 percent tally in Sunday's first round shut him out of the April 24 run-off. But his outsized influence on the campaign could still weigh on the final result.
All that fuss for just 7.1 percent. Veteran French journalist Laure Adler no doubt spoke for many colleagues when she voiced a “mea culpa” on Monday over the media’s treatment of Éric Zemmour’s campaign.
“As a journalist, I would like to do a mea culpa – and I think a lot of us should be concerned,” Adler said on France 5 television. “I think we played a part in the media bubble and the construction of Éric Zemmour’s candidacy.”
The media bubble ultimately failed to propel the extreme-right rabble-rouser into the second round of France’s presidential election, in which incumbent President Emmanuel Macron will once again face Rassemblement national (National Rally) candidate Marine Le Pen. But its legacy threatens to weigh on a contest that pollsters have billed as a tight race, Adler warned.
She added: “I think Éric Zemmour’s candidacy, and this name that dominated the airwaves for two months, lent credit to the normalisation of Marine Le Pen.”
French presidential election © France 24
A prolific writer and advocate of the “Great Replacement” conspiracy theory, according to which liberal elites are plotting to replace French nationals of White stock with immigrants, Zemmour bossed the early stages of the presidential campaign in the raucous, aggressive and iconoclastic manner of a Donald Trump – albeit with the veneer of cultured sophistication generally expected of a French presidential candidate.
Like the former US president, Zemmour cast himself as a truth-teller unconstrained by political correctness. His background as a talk-show pundit also mirrored Trump’s former TV stardom. Le Figaro, France’s traditional newspaper of the right, first lent him credibility with a weekly column. News channels like CNews then gave him a prime-time national audience – and a platform from which to voice vitriolic comments about Muslims and immigrants.
Zemmour’s sulphureous statements have resulted in three convictions for inciting hate speech (he is appealing the third) and repeatedly landed CNews in hot water. France’s broadcast regulator, Arcom (formerly the CSA), twice put the channel on formal notice over comments by the far-right pundit. Last year, in a first for a French news channel, it fined CNews €200,000 for speech inciting racial hatred. It also admonished the network for failing to ensure political balance in its broadcasting.
Creating the ‘Zemmour event’
As talk of a possible presidential run by Zemmour gained traction over the summer, dominating the airwaves, the regulator ruled in September that the pundit should be considered a political actor and have his broadcast time limited as a result. In response, CNews said he would stop appearing on his daily programme. But Zemmour’s exposure on the channel and other networks only increased.
Between September and December 2022, talk of Zemmour soaked up 44 percent of the airtime devoted to politics on Cyril Hanouna’s “Touche pas à mon poste”, an influential talk show hosted by sister channel C8, according to a study by media researcher Claire Sécail. The overall figure for the far right rose to 53 percent when counting other candidates, chief among them Le Pen.
>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
But CNews and other media outlets owned by tycoon Vincent Bolloré were not alone in obsessing over the former pundit and his favourite topics.
In an interview with FRANCE 24 earlier this year, Emmanuelle Walter, chief editor of media watchdog Arrêt sur image, said the focus on CNews concealed a broader rightward shift affecting swathes of the media establishment – and of which Zemmour’s overexposure is but a symptom.
“There has been a normalisation of the far right’s discourse on such topics as immigration, which is not backed up by any scientific evidence,” she explained. “Even well-meaning journalists often don’t realise that their own questions can be oriented, for instance when they touch on the ‘problem’ of immigration.”
In the January edition of its quarterly magazine, Médiacritiques, the independent media observatory Acrimed noted that CNews’ main rival, BFMTV, gave Zemmour just as much attention – if not more – in the run-up to his presidential candidacy.
Despite only entering the race on November 30, Zemmour was regularly tested by pollsters as a potential candidate from the start of July. Talk of his impending bid became an obsessive theme throughout the pre-election campaign. As Acrimed wrote, in the three months leading up to his declaration, French media “created the ‘Zemmour event’, turning this non-candidate into the political debate’s centre of gravity”.
France’s ‘campagne de merde’
One consequence of the outsized media presence enjoyed by Zemmour and his preferred topics, chief among them immigration, was to sideline other issues that French voters deemed more important. They included purchasing power, the climate emergency and the plight of France’s health system – all issues that ranked higher among voters’ main concerns, according to pollsters.
By the time France’s strict campaign rules guaranteeing candidates equal airtime kicked in, Russia’s invasion of Ukraine had upended the campaign, further marginalising most campaign issues – with the exception of the war’s impact on struggling French households’ cost of living.
An Ifop poll ahead of the first round found 80 percent of French people felt the campaign was “poor quality”. Another survey, by Ipsos-Sopra Steria, said 55 percent of respondents were “unhappy” and 37 percent downright “angry”. In the words of ruralist candidate Jean Lassalle, it was a “campagne de merde” (crap campaign).
The campaign’s late focus on purchasing power marked a turning point in the tussle between Zemmour and Le Pen for control of the far-right vote.
Until then, Zemmour’s unrivalled media exposure had allowed him to erode the National Rally’s support base while also luring swathes of voters from the mainstream conservatives. His ability to poach high-profile figures from Le Pen’s entourage – including her own niece, Marion Maréchal-Le Pen – suggested a possible changing of the guard on the far right.
Zemmour’s polling numbers peaked at 17-to-18 percent in October, at the height of the “media bubble”. He was still polling at around 14 percent in late February, splitting the far-right vote and threatening Le Pen’s chances of qualifying for the run-off. But the challenge petered out in the campaign’s final stretch as many Zemmour supporters drifted back to the National Rally.
“Once they saw Zemmour slipping in the polls, many far-right voters decided Le Pen’s candidacy looked stronger and went back to her,” Olivier Rouquan, a political analyst at the Cersa research centre in Paris, told FRANCE 24. “They voted tactically because they want the far right to win this election.”
At 23.2 percent in the first round, Le Pen ended up with more than three times as many votes as Zemmour. Adding the 2.1 percent won by nationalist right-winger Nicolas Dupont-Aignan, their combined total brings the far right’s tally to an unprecedented 32.5 percent – underscoring a profound shift in the French electorate and pointing to a substantial reservoir of votes for Le Pen ahead of the April 24 run-off.
Trivialising Le Pen
Far from weakening the National Rally, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims helped trivialise his vision of the far right while allowing Le Pen – who has toned down her rhetoric – to come across as more respectable and “presidential”. This has helped Le Pen advance her great endeavour since she took over from her father, Jean-Marie, in 2011: to detoxify a party long seen as a racist, anti-republican hideout for nostalgics of the colonial era.
“Just like in 2012, when she benefited from a positive comparison with her father’s excesses, Marine Le Pen is able to capitalise on Zemmour’s extreme radicalism, which in contrast makes her come across as calm, composed, open-minded and less divisive,” said Cécile Alduy, a professor at Stanford University and research associate at Sciences Po in Paris, who has recently published a book on Zemmour’s rhetoric.
>> Read more: Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?
The National Rally leader noticeably softened her speech on the campaign trail, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, clumsily referenced.
When war broke out in Ukraine, the veteran far-right candidate showed a measure of empathy by speaking in favour of welcoming Ukrainian refugees – whereas Zemmour shocked the public by declaring that they should settle in Poland instead.
Just like Zemmour, Le Pen has spoken admiringly of Russia’s President Vladimir Putin in the past, laughing off suggestions that he might pose a threat to Europe. Fears that this might hurt her campaign prompted some party officials to hurriedly get rid of brochures that featured a picture of the National Rally leader posing with Putin at the Kremlin.
But on the subject of Russia too, Zemmour soaked up the opprobrium, leaving Le Pen largely untouched. Instead, the war highlighted Le Pen’s ability to turn an apparent setback into an opportunity, shutting out Zemmour’s identity politics and placing the debate firmly on her preferred terrain: surging prices and the plight of France’s hard-up.
With her far-right rival now out of the race, it remains to be seen whether Le Pen can continue to deflect the criticism and scrutiny in the coming days. As Zemmour himself argued in an interview last week, anticipating a possible defeat, “the minute Le Pen steps into the second round, she will be demonised anew”.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
French presidential election: How France's once-dominant political parties fell from grace
France24 - World
Pension reform becomes hot topic as French presidential hopefuls head for run-off
Issued on: 13/04/2022 - 11:53Modified: 13/04/2022 - 12:01
After Sunday's vote placed him in a tighter-than-expected run-off contest with his closest rival Marine Le Pen, French incumbent Emmanuel Macron is trying to persuade voters to keep him in the Élysée Palace. Macron has signalled that he is ready to walk back his pension reform plan, suggesting he may not raise the legal retirement age to 65 after all. Marine Le Pen wants to keep it at the current age of 62. We take a closer look at how much their plans could cost the state coffers.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
'We're exhausted': Macron faces angry voters as he campaigns against Le Pen
French presidential election
Macron softens on controversial pension reform as he heads into tight run-off
France 2022: The Choice
Emmanuel Macron bets on strong pro-European views to win re-election bid
El País (ESP)
Cómo elegir las mejores botas para hacer senderismo
SENDERISMOUn calzado adecuado es fundamental para que cualquier caminata sea un éxito. Con estas claves para elegirlo, y ocho ejemplos, acertará seguro
Practicar senderismo aporta una gran cantidad de beneficios psíquicos, físicos e inmunológicos. Los japoneses lo conocen como shinrinyoku (literalmente, “baño en la naturaleza”), y es la medicina preventiva que prescriben los facultativos nipones: un paseo por la naturaleza. La idea surgió cuando los investigadores japoneses observaron que en extensas zonas boscosas del país las tasas de mortalidad por cáncer eran significativamente menores con respecto a las de las zonas urbanas.
Pero para acceder a esos beneficios uno debe prepararse y equiparse adecuadamente. De todo el material que requiere una jornada de caminata, el más importante sin duda es el calzado, dado que será la equipación que mantenga al senderista en contacto con el terreno. Las botas para el senderismo deben cumplir varias funciones: proporcionar un buen agarre, dar estabilidad y amortiguar la pisada, funcionar como escudo a golpes fortuitos contra rocas o raíces, proteger de los elementos climatológicos, deben ser confortables, transpirable y, en la medida de lo posible, ligeras.
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Consejos para escoger un buen calzado
Si va a hacerse con su primer par de botas senderistas es mejor que se dirija a una tienda especializada, donde se las podrá probar, andar con ellas por superficies especiales y además recibirá el consejo de profesionales. Si compra su calzado online, procure que sea de la misma marca y el mismo modelo, o la nueva versión, del último modelo que le ha dado buen resultado.
Es importante tener en cuenta por dónde planea realizar sus rutas. Si es por senderos bien cuidados y limpios, una zapatilla ligera de caña baja será suficiente, sobre todo si además las jornadas son breves. Pero si planifica rutas por montañas con maleza y terrenos rotos, con rocas, piedras y raíces, necesitará una bota de caña alta que estabilice la pisada en un firme irregular y proteja el pie de posibles golpes hasta por encima del tobillo.
Cómprese el calzado al final del día, cuando el pie esté más hinchado. La talla ideal debe sujetar el talón, sin que este se mueva en cada pisada, y los dedos deben tener espacio suficiente para cuando el pie se hinche y en los descensos no choquen con la puntera.
Para climas fríos y húmedos necesitará una membrana impermeable y un forro térmico que mantenga el pie seco, mientras que para climas más cálidos lo importante es que el tejido sea transpirable para que el pie se mantenga fresco.
Si va a realizar un viaje de senderismo por la montaña de varios días, cargado con una mochila de varios kilos, quizá le convenga una bota más rígida, con mediasuela de poliuretano que protegerá más al pie en las largas jornadas
La suela es muy importante para la seguridad. Debe estar construida en caucho, no excesivamente rígida para evitar resbalones, con tacos que se agarren al terreno pero lo suficientemente separados como para que evacuen el barro pegado. Y el talón debe incorporar un diseño de freno para que el calzado no resbale en descensos pronunciados.
Los cordones tienen la función de ajustar el pie a la bota correctamente y que no exista un espacio entre el empeine y el upper. Dominar las distintas formas de atarlos permite liberar de prensión en el empeine o proporcionar más espacio a los dedos. Y una pista más: utilizar unos buenos calcetines especiales para senderismo (sintéticos, no de algodón) mejorará el funcionamiento del calzado.
Ocho ejemplos que garantizan el éxito
Las Escape Thrive Endure de Columbia (160 euros) incorporan una mediasuela Techlite Plus Sole y una estructura de zapatilla Trailrunning que las convierten en la opción ideal para los que van a practicar un hike rápido con el máximo confort y amortiguación.
Chiruca se ha especializado en largos recorridos. Las Mulhacén 19 Gore-Tex (122,99 euros) están armadas con suela muy ligera y flexible que amortigua la pisada, evitando lesiones en tobillos, rodillas y cadera.
Las zapatillas Predict Hike Mid GTX de Salomon (180 euros) están diseñadas con tecnología running pero dotadas de la suela Anatomic Decoupling, lo que permite que la zapatilla sea muy flexible para adaptarse y agarrarse al terreno más complicado.
Decathlon dispone de las botas de caña media MH500 (69,99 euros) para rutas de 10 a 20 kilómetros y hasta unos 1.200 metros de desnivel. Perfectamente impermeabilizadas, son la opción perfecta para los senderistas que salen a la montaña un par de veces al mes.
Las botas Vectiv Exploris Futurelight the The North Face (170 euros) están diseñadas para largas rutas por la montaña con una media suela rocker y agarre SurfaceCTRL que proporciona ultraligereza, comodidad y retorno de energía en cada pisada.
Si busca un calzado muy versátil en la montaña para climas fríos, la bota Monashee ULLR de la marca noruega Helly Hansen (150 euros) proporciona impermeabilidad y cortavientos al 100 %, además de un diseño, comodidad y agarre fantásticos.
La tercera generación de botas MQM de Merrell presenta las ligeras botas Moab 3 GTX Mid (165 euros), concebidas para ir veloz por la montaña. Su suela Vibram hace que la agilidad y el agarre sea perfecto.
Cada vez más senderistas utilizan zapatillas trailrunning para sus rutas por pistas de montaña. Las Trabuco Max de Asics (160euros) proporcionan un agarre perfecto en todos los terrenos, desde suelos sueltos a piedras mojadas o incluso nieve.
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New York Times - World
Can Toddlers Cross the Street Alone? Yes, on Reality TV in Japan.
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“Old Enough!,” a Japanese show that has been on the air for decades, recently came to Netflix. It features toddlers running errands without adult supervision.
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By Hisako Ueno and Mike Ives
TOKYO — Three-year-old Yuka steps off the curb into a crosswalk that bisects a four-lane street. “Even though the light’s green,” a narrator says in a voice-over, “she still looks out for cars!”
So begins a typical scene in “Old Enough!,” a Japanese reality show that began streaming on Netflix in late March. It is new to American viewers but has been running in Japan for more than three decades.
The show’s popularity in Japan is a reflection of the country’s high level of public safety, as well as a parenting culture that sees toddlers’ independence as a key marker of their development.
“It’s a typical way of raising children in Japan and symbolic of our cultural approach, which can be surprising for people from other countries,” said Toshiyuki Shiomi, an expert on child development and a professor emeritus at Shiraume Gakuen University in Tokyo.
Short and sweet
“Old Enough!” has been running on Nippon TV, initially as part of another show, since 1991. It was inspired by “Miki’s First Errand,” a 1977 children’s book by Yoriko Tsutsui that tells the story of a mother who sends her 5-year-old daughter out to buy milk for a younger sibling.
The edited “Old Enough!” episodes that appear on Netflix are short (around 15 minutes or less) and upbeat. They track toddlers as young as 2 as they attempt to run errands in public for the first time, with a studio audience laughing in the background. Safety spotters and camera crews hide offscreen, with mixed results; they often stumble into the frame.
As the children navigate crosswalks and busy public places full of adults, a narrator describes their incremental progress in breathless tones, like a commentator calling a baseball game in the ninth inning. And the toddlers strike up conversations with the strangers they meet along the way.
“Mom said, instead of her, I would go to the shops today,” 3-year-old Yuka tells a shopkeeper in the coastal city of Akashi as she buys udon noodles for a family meal.
“Really?” the shopkeeper replies. “Aren’t you a clever thing?”
The errands inevitably go awry. Yuka briefly forgets to buy tempura, for instance, and another 3-year-old forgets what she has been asked to do because she is too busy talking to herself. In other episodes, children drop their cargo (live fish, in one case) or refuse to leave home in the first place.
When 2-year-old Ao’s father, a sushi chef, asks him to take some soy-sauce-stained chef’s whites to a nearby laundromat, he won’t budge.
“I can’t do it,” Ao tells his father, standing outside the family home and holding the soiled linens in a plastic bag.
Eventually, Ao’s mother cajoles him into going, partly by bribing him with a snack. “It’s painful, isn’t it?” the father says to her as the boy ambles down the road alone. “It breaks my heart.”
“You’re too soft on him,” she replies.
A rite of passage
Professor Shiomi said that parents in Japan tried to instill a particular kind of self-sufficiency in their children. “In Japanese culture, independence doesn’t mean arguing with others or expressing oneself,” he said. “It means adapting yourself to the group while managing daily tasks, such as cooking, doing errands and greeting others.”
In Japanese schools, it is common for children to clean classrooms, he noted. And at home, parents give even young children pocket money for their expenses and expect them to help prepare meals and do other chores.
In a well-known example of this culture, Princess Aiko, a member of Japan’s royal family, would walk alone to elementary school in the early 2000s. (She was always under surveillance by the Imperial Household police.)
In the Tokyo area, Wagakoto, a production company, films short documentaries of toddlers running errands, for a fee that starts at about $120. Jun Niitsuma, the company’s founder, said that the service was inspired by “Old Enough!” and “Miki’s First Errand,” and that clients paid for it because they wanted a record of how independent their toddlers had become.
“It’s a rite of passage” for both children and their parents, Mr. Niitsuma said. “These errands have been a very symbolic mission for decades.”
Room for debate
Before Netflix acquired “Old Enough!,” it had been adapted for audiences in Britain, China, Italy, Singapore and Vietnam.
“‘Old Enough!’ is a reminder that unique storytelling can break down cultural and language barriers, and connect entertainment fans globally,” said Kaata Sakamoto, the vice president for Japan content at Netflix.
The show does have some critics in Japan. Their main arguments seem to be that the toddlers’ errands essentially amount to coercion, or that the show could prompt parents to put their children in harm’s way.
Violent crimes are rare in Japan. Still, some academics contend that common safety metrics paint a misleading portrait of public safety. They point to recent studies by the Ministry of Justice indicating that the incidence of crime in Japan, particularly sexual crimes, tends to be higher than what residents report to local police departments.
“It’s a terrible show!” said Nobuo Komiya, a criminologist at Rissho University in Tokyo who has advised municipalities across Japan on public safety.
“This TV station has been airing this program for years, and it’s been so popular,” he added. “But Japan is full of danger in reality. This myth of safety is manufactured by the media.”
Even supporters acknowledge that “Old Enough!” was created for an older era in which different social norms governed toddlers’ behavior.
Today, there is increasing debate in Japan about whether forcing young children to do chores is good for their development, as was once widely assumed, Professor Shiomi said. And parents no longer take public safety for granted.
“I myself sent my 3- or 4-year-old for an errand to a vegetable shop,” he said. “She was able to get there but couldn’t remember the way back because she didn’t have a clear image of the route. So the shop owner brought her home.”
Hisako Ueno reported from Tokyo, and Mike Ives from Seoul.
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France24 - World
Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened
Issued on: 14/04/2022 - 19:08
NEWS WIRES
A mysterious leaden sarcophagus discovered in the bowels of Paris' Notre-Dame cathedral after it was devastated by a fire will soon be opened and its secrets revealed, French archaeologists said Thursday.
The announcement came just a day before the third anniversary of the inferno that engulfed the 12th century Gothic landmark, which shocked the world and led to a massive reconstruction project.
During preparatory work to rebuild the church's ancient spire last month, workers found the well-preserved sarcophagus buried 20 metres (65 feet) underground, lying among the brick pipes of a 19th century heating system.
But it is believed to be much older -- possibly from the 14th century.
Scientists have already peeked into the sarcophagus using an endoscopic camera, revealing the upper part of a skeleton, a pillow of leaves, fabric and as-yet unidentified objects.
The sarcophagus was extracted from the cathedral on Tuesday, France's INRAP national archaeological research institute said during a press conference.
It is currently being held in a secure location and will be sent "very soon" to the Institute of Forensic Medicine in the southwestern city of Toulouse.
Forensic experts and scientists will then open the sarcophagus and study its contents, to identify the skeleton's gender and former state of health, lead archaeologist Christophe Besnier said, adding that carbon dating technology could be used.
Noting that it was found under a mound of earth that had furniture from the 14th century, Besnier said "if it turns out that it is in fact a sarcophagus from the Middle Ages, we are dealing with an extremely rare burial practice".
They also hope to determine the social rank of the deceased. Given the place and style of burial, they were presumably among the elite of their time.
However, INRAP head Dominique Garcia emphasised that the body will be examined "in compliance" with French laws regarding human remains.
"A human body is not an archaeological object," he said. "As human remains, the civil code applies and archaeologists will study it as such."
Once they are done studying the sarcophagus, it will be returned "not as an archaeological object but as an anthropological asset," Garcia added.
And could Notre-Dame, this unknown person's home for so many centuries, serve as their final resting place?
INRAP said the possibility of "re-internment" in the cathedral was being studied.
(AFP)
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Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues
Legal complaint filed over lead pollution from Notre-Dame Cathedral fire
Notre-Dame Cathedral ready for restoration after post-fire safety work completed
New York Times - World
‘It’s Super Spectacular.’ See How the Tonga Volcano Unleashed a Once-in-a-Century Shockwave.
By Aatish Bhatia and Henry FountainApril 14, 2022
‘It’s Super Spectacular.’ See How the Tonga Volcano Unleashed a Once-in-a-Century Shockwave.
By Aatish Bhatia and Henry FountainProduced by Aatish Bhatia and Sean Catangui
When an underwater volcano in the Pacific island nation of Tonga erupted violently in mid-January, it spawned a tsunami that devastated many of its islands and struck far-off shores across the ocean.
But the huge volcanic explosion also generated something that scientists hadn’t seen in more than half a century: a planetary-scale pressure wave, or shockwave, in the atmosphere.
The wave circled Earth for days.
Scientists will be studying this event for years.
As shown in this visualization, based on a simulation created by Ángel Amores, a physical oceanographer at the Mediterranean Institute for Advanced Studies in Majorca, Spain, the shockwave took about 36 hours to circumnavigate the globe, spreading out in concentric rings from the volcano known as Hunga Tonga-Hunga Haʻapai and traveling at the speed of sound. The simulation was published in the journal Geophysical Research Letters in March.
Dr. Amores was checking data from local weather stations from home when he first saw the signature of the wave. Local instruments showed sudden pressure changes when the shockwave made its first pass over Majorca, about 15 hours after the eruption.
“Then I was waiting and I said, OK, it should take like 36 hours to come back,” he said. “And then it passed again.” After another 36 hours it passed a third time.
“This is the first time that I see something like that,” he said.
“It’s super spectacular,” Peter W. Brown, a physicist at the University of Western Ontario, said of the shockwave, which traveled around the world several times at the speed of sound. “Everybody who studies atmospheric waves are all quite, I would say, awe-struck.”
In Japan, the company Weathernews maintains a network of thousands of low-cost weather sensors that collect data every minute. Many of their sensors detected nearly simultaneous spikes in air pressure as the shockwave passed:
Weather sensors across Japan recorded spikes in air pressure as the shockwave passed.
Each circle represents a weather sensor
Weather stations across the globe detected similar spikes in pressure as the wave passed, including those across the United States, Britain, Germany, India, China and Australia. As it traveled, the shockwave caused small disturbances in local atmospheric properties such as the temperature of water vapor, creating faint ripples that could be seen in satellite images and in video footage at an observatory in Hawaii.
Shockwaves are generated by rapid movement that compresses the surrounding material, which in this case, was air, said Mark Boslough, a physicist at Los Alamos National Laboratory in New Mexico.
“You’ve got a compression wave moving into a material, and it’s moving faster than the material can get out of the way,” Dr. Boslough said. “So everything kind of piles up.”
A sonic boom is a familiar type of shockwave, caused by the buildup of pressurized air molecules when an aircraft reaches and then exceeds the speed of sound (about 650 miles an hour at a jet’s cruising altitude).
But a sonic boom is a localized event, experienced briefly on the ground along a path that is at best 50 miles wide. The Tonga explosion was so big its shockwave encompassed the whole planet.
“This was like a giant global sonic boom,” Dr. Boslough said.
The Jan. 15 eruption killed at least three people in Tonga; destroyed or damaged homes, roads and other infrastructure; and damaged crops and reef fisheries. The damage, which the World Bank estimated at $90 million, was caused by volcanic ash and by the tsunami.
As with earthquakes, volcanic eruptions can sometimes generate tsunamis by rapidly displacing a huge amount of seawater. In the Tonga event, the tsunami traveled across the Pacific, generating waves as high as four feet along the North American coast and higher in South America.
For some Pacific locations, the tsunami arrived during high tide, resulting in the highest water levels since the 1950s, according to Greg Dusek, a physical oceanographer and chief scientist of the NOAA office that monitors ocean tides.
Volcanologists are still studying the eruption, which occurred underwater at a depth of less than 1,000 feet when superhot magma rose up and out of the volcano. By itself that would be a very explosive event as carbon dioxide and other gases within the magma rapidly expanded. But the magma also reacted with seawater, causing it to flash violently into steam.
A plume of hot gases and ash rose more than 20 miles into the atmosphere. At its peak, the plume rose 36 miles, extending beyond the layer of the upper atmosphere known as the stratosphere. According to a NASA report, this was “likely the highest plume in the satellite record.”
The type of shockwave the eruption generated is called a Lamb wave, after Horace Lamb, a British mathematician who first described them in the early 20th century. “It’s really only present when there’s a really big explosion,” Dr. Brown said, one that “can make the entire atmosphere basically vibrate like a bell.”
Dr. Amores and other scientists studying it had never seen one before because the last time there were explosions this big was decades ago, when the United States, the Soviet Union and other countries tested nuclear weapons in the atmosphere. Aboveground tests were largely banned in the early 1960s, although a few small ones were conducted until 1980.
Dr. Brown said the Lamb wave generated by the eruption was similar in scale to one from the largest atmospheric test ever conducted, of a Soviet weapon known as “Tsar Bomba.” It was detonated over the Soviet Arctic in 1961 and released energy equivalent to about 50 million tons, or 50 megatons, of TNT.
The Tonga explosion certainly released more than that amount of energy, Dr. Brown said. “We can say that comfortably.”
The changes in atmospheric pressure observed as the wave traveled around Earth were relatively small, a deviation of well under 1 percent from standard pressure. But the changes persisted for tens of minutes, Dr. Brown said.
That resulted in another kind of tsunami, called a meteotsunami, in places far removed from the volcano. Meteotsunamis are most commonly caused by fast-moving weather systems, when under the right conditions the change in air pressure above a lake or other body of water can cause potentially damaging waves to develop.
After the eruption, meteotsunamis were seen in Japan, arriving hours before the “classic” tsunami waves caused by seawater displacement reached the country. That’s because the pressure wave in the atmosphere traveled faster than the tsunami in the Pacific.
Meteotsunamis were also observed much farther from the Pacific, in the Caribbean and even in the Mediterranean.
When Dr. Dusek’s colleagues at NOAA detected the signature of a tsunami in the Caribbean, they were initially surprised. “We were like, well, that doesn't seem likely,” he said. “And what we noticed is that it was immediately following the arrival of this pressure wave or shockwave.”
Dr. Dusek said this was probably the first time since the huge 1883 eruption of Krakatau that a volcanic eruption created a global shockwave, which in turn generated ocean waves in harbors worldwide.
The Krakatau shockwave, which shattered the eardrums of sailors on a ship 40 miles away, was recorded by barometers around the world and circled the globe at least three times. “This is the first time, though, that we've seen it happen in real time,” Dr. Dusek said.
The shockwave eventually degraded, Dr. Boslough said, as all waves do. “As you knock molecules together from the compression wave, a little energy gets sucked out by heating up the air,” he said. “So eventually they just die out, just like sound waves don’t travel forever.”
Dr. Boslough’s primary focus at Los Alamos is on protecting the planet from collisions with objects from space, studying the potential effects of, say, an asteroid explosion in the atmosphere.
The Tonga explosion “is highly related,” he said. “The phenomena are very similar.”
Dr. Boslough is also developing a simulation of the explosion. “This is really an opportunity,” he said. “One of the reasons we are working on this is its relationship to planetary defense, and understanding what a big shockwave in the atmosphere can do to the Earth.”
Additional work by Jeremy White.
BBC
French election: Le Pen angered by protest over ties to Putin
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France's two rivals for the presidency have traded accusations after a woman was manhandled for protesting against far-right candidate Marine Le Pen's ties to Russia's Vladimir Putin.
The protester was dragged along the floor after she held up a heart-shaped sign showing Ms Le Pen meeting the Russian leader in 2017.
Hitting back at critics, Ms Le Pen said people should be outraged that election press conferences could be disrupted.
The vote will be held on 24 April.
Marine Le Pen, leader of the National Rally, came runner-up to Emmanuel Macron in the first round, held last Sunday, but opinion polls say she is only a few points behind the incumbent president in the race for the run-off.
Mr Macron has accused his rival of holding "authoritarian" views, belying the more moderate image she has maintained during the presidential campaign. He has previously condemned her policies as racist.
Ms Le Pen said on Thursday that France had never had a president who had exhibited as much authoritarianism as Mr Macron, because of his handling of yellow-vest protesters. She went on to say that if she became president there could be a referendum on bringing back the death penalty.
Row over Le Pen security men
However, it was the sight of a protester being dragged quickly out of a Le Pen press conference that prompted angry exchanges between the rival campaigns.
The protester, later identified as a Green councillor, was seen being pulled to the floor by one man in a suit before another man pulled her out of the room by the arm.
Interior Minister Gérald Darmanin accused Ms Le Pen of wrongly blaming a police officer for what happened and called on her to apologise to the police: "Have the honesty to admit the individual who drags the protester along the floor is a member of your own security detail."
The far-right candidate refused to apologise and said the protester had been tackled by an interior ministry protection officer. "It was a policeman who challenged that woman and who got hurt in the process," she said. "He got injured while detaining her and couldn't complete the job of removing her."
While Ms Le Pen appeared to be talking about a man in a suit who initially bundled the protester to the ground, French media identified the man who dragged her out of the room as a member of the National Rally security team.
"What people should be outraged about is that we can't hold a second-round campaign without press conferences being disrupted, without us being attacked, without us being threatened," Ms Le Pen complained.
Le Pen banned from Ukraine
The incident highlighted the increasing animosity between the two campaigns, as opinion polls suggest a close race.
Ms Le Pen has tried to draw a veil over her links to Russia's authoritarian leader. She met Vladimir Putin ahead of her last presidential campaign in 2017, received Russian loans for her party and supported his illegal annexation of Crimea.
During a TV interview on Wednesday, she confirmed she had been banned from going to Ukraine and said she did not regret backing Russia's 2014 referendum, even though it was discredited internationally.
"There were no Ukrainian refugees from Crimea, because the inhabitants simply felt Russian, and they approved that Crimea should return to Russia," she said.
In a separate interview on Thursday, she said if Russia was found to be responsible for war crimes in Ukraine then it would obviously have to answer for them.
Meanwhile, Ukrainian President Volodymyr Zelensky has described as painful President Macron's refusal to term the murders of civilians in Ukraine as genocide, after US and Canadian leaders did so.
Macron spokesman Gabriel Attal made clear on Thursday that the French president had never said it was not genocide, just that the definition had to be made by international jurisdiction.
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Pencil Cases and Air-Raid Sirens: School at War for Ukraine’s Children
The country’s teachers are doing their best to provide lessons for the millions of school-age children whose education has been interrupted.
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By Megan Specia and Maria Varenikova
KRAKOW, Poland — Across Ukraine, kindergartens have been bombed, elementary schools have been converted into shelters and in some cities like Mariupol, their grounds have even become makeshift graveyards.
As the war tears at the social institutions of the country, education has been one of the major casualties. Parents, teachers and school administrators are scrambling to provide classes for the 5.5 million school-age children who remain in the country, as well as for thousands of others who have fled to other countries.
In many places, students are connecting with their normal classrooms online, if their hometown schools are still operating and they have access to the internet. But with such vast displacement of teachers and students, the paths to learning are circuitous: In some cases, teachers who relocated within Ukraine are instructing students who have already fled the country, through a school system that they both left behind.
“The study is just like during the Covid times but with constant interruptions for the air sirens,” said Inna Pasichnyk, 29, who fled with her 11-year-old son, Volodymyr, to the Czech Republic from their home in the Donetsk region. He still dials into his classroom every day.
Alla Porkhovnyuk now teaches classes remotely to 11- to 13-year-olds after fleeing with her children from the port town of Yuzhne, near Odesa, to stay with relatives in central Ukraine. As well as teaching history, much of her job involves providing reassurance to the children amid fears about the war.
“They often ask when will the war end, when will they return to school?” she said. “I always smile and say that it will be soon — we have to be patient a little longer.”
Millions of children and teachers have been forced to flee their homes since the Russian invasion began in February. Some end up elsewhere in Europe as refugees and join classrooms in unfamiliar countries and in unfamiliar languages. Some have taken advantage of initiatives by Ukraine’s ministry of education that allow them to continue their studies online while sheltering abroad — even if it is not through their own school district.
More than 13,000 schools have instituted remote learning, and a few dozen have a blend of in-person and online learning. There are nearly 1,100 schools in areas where the educational process has been suspended entirely because the security situation is so tense, officials said.
Many classrooms across Ukraine are simply unusable, after being damaged or destroyed, or used in some areas for military purposes.
“Sadly, in Ukraine, schools continue to come under attack,” said Joe English, a communications specialist from UNICEF who has spent time in Ukraine during the war.
In times of war, classrooms can and should provide children with a sense of stability and act as a safe space to learn and to process the trauma, Mr. English said.
Ms. Pasichnyk and her son had been living in Kramatorsk, a city in the east that was the site of a devastating attack on a train station last week. When the war began, they fled their home in a rush, and Ms. Pasichnyk said she did not even remember how she packed her bag or what was in it.
“But Volodymyr even managed to take a pencil case and a notebook,” she said of her son. After they relocated and got settled, he restarted his education over video call.
When the air-raid siren starts, those still in the city have to take shelter, she said, and lessons can get derailed.
“Of course, this is not the same schooling as in the days before the fighting in our city,” Ms. Pasichnyk said, but she is happy that her son is at least getting back into a regular routine.
Ms. Porkhovnyuk, the history teacher, hopes to return home soon, but for now, she logs on daily to teach her classes. Around one-third of her students are still in Yuzhne, she said, while the rest have moved abroad or to safer parts of the country.
Classes were canceled there for several weeks, but resumed online in mid-March, she said. The classes have been cut to just 30 minutes, and students are not given any homework or tests. Her focus is less on imparting new knowledge and more on distracting the children from the war, Ms. Porkhovnyuk said.
“My students are constantly forced to hide in basements and bomb shelters,” she said. “It is impossible to get used to it.”
Olena Yurchenko, 24, who teaches 10- and 11-year-olds at a private school in Kyiv, the capital, said classes resumed online at the end of March. She said she was nervous for the first class, because she did not know if all of her students were safe.
“But the biggest fear was how to answer all the questions that children could ask,” Ms. Yurchenko said, like when the war would be over, would their families be safe, or what would happen in Kyiv. “They were more scared and confused than the adults.”
She has found it difficult mentally and emotionally to adjust to teaching again.
“It’s as if I’m setting up a barrier within myself and completely separating myself from the war and the news, in order to provide quality material for children and give the tenderness and empathy that I’m sure children really need right now,” she said.
While some schools have avoided the worst of the war, others have been caught up in the fighting, becoming the scenes of horror themselves.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
As of Monday, more than 900 educational institutions have been damaged or in some cases completely destroyed by bombing and shelling, according to Ukraine’s Ministry of Education and Science.
In some cities in the east that are fully occupied by Russian forces, the Ukrainian authorities have reported disputes over what schools can teach, as the Russian authorities push for schools to overhaul their Ukrainian curriculums and instead teach in line with Russian schools. Some of these areas have large ethnic Russian populations.
Russian forces, for instance, detained the head of the education department in the occupied city of Melitopol, the mayor there said in late March, after educators pushed back against orders to change the curriculum.
The mayor, Ivan Fedorov, said in a video that Russian forces were trying to impose a shift in what schools taught, demanding that schools return to in-person classes that are taught in Russian.
“The occupiers go to schools, kindergartens and force our teachers and educators to resume the educational process using an incomprehensible Russian program,” Mr. Fedorov said in the video.
Students in the city have continued classes online, but local officials have stressed that it was too dangerous for children to return to the classroom. Melitopol, in a key stretch of southeastern territory between Russia-annexed Crimea and areas controlled by separatists in the east, has been occupied by Russian forces since the early days of the invasion.
Late last month, school directors across the city penned letters of resignation in opposition to the Russian orders, Mr. Fedorov said. But on Monday, the new local government installed by Russian forces said it planned to reopen schools, according to Russian state television. It is unclear if that happened, and Mr. Fedorov said local teachers were not cooperating.
Eight years of war with Russia-backed separatists had already taken its toll on Ukraine’s east. More than 750 schools in the region had been destroyed, damaged or forced to close even before the Russian invasion began on Feb. 24.
Save the Children, an international charity focused on bettering children’s lives, has warned that attacks on schools and other education facilities are a grave violation against children and can constitute a war crime.
Ms. Yurchenko, the private school teacher in Kyiv, hopes that the war will not drag on and that she and her students can return to their normal routines soon.
“But I am sure that for both children and adults, it will not be the same,” she said. “We have all changed — the children have grown up in front of our eyes.”
Nataliia Novosolova contributed reporting from Vinnytsia, Ukraine.
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France24 - Monde
Plus de 300 morts dans des inondations en Afrique du Sud
Publié le : 13/04/2022 - 11:05Modifié le : 13/04/2022 - 19:20
FRANCE 24
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En Afrique du Sud, des inondations provoquées par des fortes pluies sur la côte est du pays ont fait plus de 300 morts, selon le dernier bilan des autorités locales communiqué mercredi. De nombreuses routes ont été coupées tandis que les associations s'inquiètent de perturbations dans l'approvisionnement en eau potable.
Des inondations, provoquées par plusieurs jours de fortes pluies sur la côte est de l'Afrique du Sud, ont entraîné la mort de 306 personnes, a déclaré à l'AFP un porte-parole du bureau de gestion des catastrophes, mercredi 13 avril.
Le président sud-africain? Cyril Ramaphosa, en déplacement dans la ville côtière de Durban (est), épicentre des pires inondations jamais enregistrées dans le pays, a déploré "une catastrophe aux proportions énormes". "Les ponts se sont effondrés. Les routes se sont effondrées. Des gens sont morts. Notre peuple est blessé" a déclaré le chef de l'État.
Mardi, toute la journée, les opérations de sauvetage se sont poursuivies notamment à Durban, un des principaux ports africains ouvert sur l'océan Indien. L'armée a été mobilisée pour apporter un soutien aérien pendant les évacuations. Plus de 2 000 maisons ont été endommagées ainsi que quelque 4 000 logements informels, selon le gouvernement provincial. "C'est un cauchemar, beaucoup de coulées de boue, de victimes, des bâtiments effondrés", a déclaré à l'AFP un membre des équipes de secours, Garrith Jamieson.
De nombreuses routes coupées
De nombreuses routes ont été coupées, tandis que des stocks de conteneurs sont tombés comme des dominos sur un des principaux axes routiers de la région.
Au-dessus d'une chaussée submergée d'une eau marronnasse, les pancartes de direction et les feux rouge semblent flotter au milieu de nulle part. Des voitures abandonnées ont de l'eau jusqu'aux fenêtres. L'ONG locale, Gift of the Givers, a décrit "des autoroutes transformées en rivières" et des personnes coincées sous des murs effondrés.
Les liaisons ferroviaires ont elle aussi été suspendues à cause des glissements de terrain et des décombres sur les voies.
Sur les plages populaires de Durban, des tas de débris, branches, bouteilles en plastique, se sont amoncelés. La cuve d'un camion-citerne a été entraînée sur le bord de mer, a constaté un photographe de l'AFP. Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé la suspension de ses activités dans le port.
Les fortes précipitations ont aussi entraîné des coupures d'électricité et perturbé l'approvisionnement en eau, a précisé le maire de la ville, Mxolisi Kaunda.
Les intempéries ont par ailleurs durement touché des quartiers déshérités de la banlieue de Durban composés de logements informels construits sur des zones inondables. "Les inondations sont dues à une mauvaise planification et les pauvres et les personnes vulnérables sont les plus touchés", a déploré l'experte en planification urbaine de l'Université du KZN, Hope Magidimisha-Chipungu.
La ville de Durban a déjà connu des destructions massives lors d'une vague d'émeutes et de pillages en juillet, les pires violences dans le pays depuis la fin de l'apartheid, à l'origine déclenchées par l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma.
Avec AFP
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Afrique du Sud : la justice annule la liberté conditionnelle de l'ex-président Jacob Zuma
Afrique du Sud : l'Assemblée nationale détruite dans l'incendie au Parlement, un suspect arrêté
BBC
The group of super-commuters has expanded as companies have allowed middle-class knowledge workers to come into the office two days a week, or one week a month – Robert Pozen
In September 2021, product marketing manager Blaine Bassett moved from San Francisco to scenic Lake Tahoe, 300km (186mi) away on the California-Nevada border. He wanted “to take advantage of what was predicted to be a once-in-a-lifetime winter”, he says. "Tahoe was expecting record snowfall this year; in fact, the mountain got 17 feet of snow in December. I wanted to be here to take advantage of a ton of days to snowboard and snowshoe, a new hobby I picked up this winter."
At the time, his San Francisco-based employer, a travel credit card and expenses company, was still operating remotely; he figured it was only a matter of time before things reverted to pre-pandemic norms, so he considered the move temporary.
Seven months later, however, Bassett is still living in Lake Tahoe, even as his company has started calling staff back to the office, a four-hour drive away. That means for Bassett, a once-daily commute is being replaced with a less frequent – but much longer – one. It’s called a ‘super commute’: defined as a commute that takes 90 minutes or longer one-way.
“As you can imagine, [it] takes a bit of planning,” says Bassett, who travels two or three times a month by car from his home to his company’s headquarters. He can’t go into the office at a moment’s notice anymore, and has to “check traffic times well in advance, leave at the crack of dawn and try to cram as many in-person meetings into the day as possible. I frequently spend the night with friends or at a hotel so I can get two days in the office out of the commute”.
But the long-distance trek and increased costs are worth it, since he’s able to keep living in Lake Tahoe, working remotely the rest of the month. “When I need a break or I have a one-on-one,” he says, “I take calls while walking in the redwood forests, or down at the lake.”
After moving 300km from San Francisco to Lake Tahoe last winter, Blaine Bassett makes the super-commute back to his office a few times a month (Credit: Courtesy of Blaine Bassett)
Super-commuters aren’t a new phenomenon. In sprawling countries like the US, for example, some workers, mainly senior executives, have been commuting long distances for years. But the pandemic has increased this phenomenon, as more people shift to an employment model that combines remote work and occasional visits to the office. Could this new form of commuting be the future, as workers embrace hybrid, and build lives further away from urban hubs?
The new super-commuters
Historically, the workers doing these kinds of long-haul commutes have had certain things in common; they were often very senior or wealthy knowledge workers in spheres like tech, who were allowed to live far away and come in sparsely, sometimes even by commuter flight services.
But now, super-commuting is evolving into something a bit different. Remote work has become far more normalised, even in sectors where it was rare pre-pandemic. It’s common across more levels of the workforce; employees well below the C-suite now expect to work more flexibly. Many companies are responding by allowing a far wider range of employees to request working conditions that suit their personal circumstances.
For some people, that means living far from the office, potentially somewhere cheaper, and working a hybrid schedule, combining home working days with visits to the office – whether weekly, monthly or quarterly – via a significantly longer commute. Data suggests many workers think this is a reasonable trade-off; 4.9 million Americans have moved since 2020 because remote work allowed them to do so, while more Australians moved out of major cities in 2021 than at any point in the last two decades.
Some workers may have fallen into super-commuting somewhat by accident. That was the case for Daryl Fairweather, chief economist for Redfin, a real estate company with headquarters in Seattle, Washington. In autumn 2020, she and her husband moved to Lake Geneva, Wisconsin – a tiny resort town of 8,000 people – to be closer to her husband’s family. They’ve been there ever since. “We just decided to stay, we liked it so much,” she says. “I’ve always lived in cities my entire life, and this is my first time living in a rural area. I’m surprised with how much I like it.”
Daryl Fairweather is going to super-commute quarterly from her new home in Wisconsin, US to Seattle, Washington, over 3,000km away (Credit: Courtsey of Daryl Fairweather)
During the pandemic, her office in Seattle (which is 3,200km [1,988mi] away from Lake Geneva) didn’t call staff back in for months. Now that the firm is shifting to a hybrid model, however, she will be expected back there on a quarterly basis. That means she’ll travel to the headquarters for three or four-day stays every three months, with the company footing the bill. “I would have considered [super-commuting] before the pandemic,” says Fairweather. “I just didn't think of it as a real option.”
Other workers, meanwhile, got a taste of super-commuting during the pandemic, and are looking for opportunities that would allow them to continue that lifestyle – despite the logistical challenges.
“I am actually interviewing in places that have a hybrid policy for permanent roles, meaning two to three times [per week] in the office in London,” says freelance creative strategist Alex Totaro, who moved from London to Weymouth, Dorset, 200km (124mi) away in the southern part of the UK, last year. “I am currently weighing all options.”
When Totaro moved to Weymouth, he was employed by a London-based company that had gone remote, but hadn’t announced whether it was going to be permanent or not. “They kept extending it as many companies did, and I decided the gamble [of moving] was worth it, considering it was somewhere on the train line that, despite the three-plus-hour journey, would still be doable,” he says.
Once the company called workers back to the office, he super-commuted in for about six weeks, enjoying the access to the big city while still living someplace cheaper. Since he went freelance late last year, he’s been looking for job opportunities that would allow him the same combination of city-based work and rural living. “I am still considering super-commuting both from a financial point of view, as well as quality of life,” he says. “London rent has gotten extremely expensive.”
Bassett echoes that sentiment: “I got really tired of living in a major city, San Francisco, during the pandemic,” he says. And for him, living further away but still having to come into the office, isn’t so bad. The extra-long commute means he can “enjoy the time as I get to catch up with old friends, listen to podcasts and focus on work problems that need extra time or thought”.
Super-commuting didn't deter Alex Totaro from moving three hours from his old office in London to Weymouth, Dorset in the southern UK last year (Credit: Courtesy of Alex Totaro)
Is this the future?
Robert Pozen, senior lecturer at the Massachusetts Institute of Technology’s Sloan School of Management, says the evolution of the hybrid workplace means that new-style super-commuting is here to stay. “The super-commuters are mainly knowledge professionals who don't have to be physically present every day – that’s about half the workers in the US,” he points out.
Bill Fulton, director of the Kinder Institute for Urban Research at Rice University in Texas, says it’s likely that super-commuters who commute between states “work at higher-level jobs — not at the very top, but higher up”. But Pozen believes that more people will be able to super-commute as hybrid gets more entrenched. “The group of super-commuters has expanded as companies have allowed middle-class knowledge workers to come into the office two days a week, or one week a month,” he says.
Fulton points out it’s not all plain sailing. “Companies want their workers, especially the supervisors, in the office on a regular basis – maybe not five days a week, but more than once a month. So, there’s a lot of tension right now between those who want to commute long distances very occasionally – whether it’s 90 miles by car or 500 miles by plane – and employers who want them close.”
Bassett acknowledges his new work model comes with challenges, too. “There are definitely cons to living far away from the office. I’m hardly ever at the office for company happy hours, there is no longer ‘water cooler talk’,” he says. “Meetings are now much more intentional, building team culture is a bit harder than it used to be and it’s tiring being in the car so much.”
Yet none of this is enough to deter him. “Super-commuting is something that I’d like to keep doing,” says Bassett, who enjoys the more local and eco-friendly flavour of Lake Tahoe. “I imagine myself going fully remote in the future, and living even farther away from the office.”
France24 - Monde
Au Nicaragua, des cours de natation pour migrants voulant franchir le Rio Grande
Publié le : 13/04/2022 - 17:13
Samia METHENI
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Deux rangées d'apprentis nageurs brassent vigoureusement l'eau de la piscine pour créer un courant que doit franchir Darling, une Nicaraguayenne qui s'entraîne pour traverser à la nage le Rio Grande, prendre pied sur la rive nord et entrer illégalement aux États-Unis.
BBC
Weather stations installed on Mount Everest were damaged by rocks the size of cricket balls that were picked up by the wind
Aurora Elmore was approaching Mount Everest's South Base Camp in Nepal. But rather than taking the traditional 12-day hiking route, she was soaring between the frozen peaks, the rotor blades of her helicopter slicing through the thin air with a whap, whap, whap.
It was April 2019, and she was delivering supplies to a team of scientists working on the slopes of the world's tallest mountain. Her reward was a spectacular view: the day was crystal clear, exposing the entire Himalayan range.
Over the next two months, researchers on the National Geographic and Rolex expedition she helped to organise would study the effects of climate change on this part of the Himalayas. Elmore, a geologist and at the time senior programme manager of the National Geographic Society in the US, supported the team installing the world's highest weather station on the flanks of Mount Everest. During the course of their expedition, her colleagues discovered the world's highest evidence of microplastic pollution in snow and stream water close to the summit.
Gliding closer to Everest's iconic peak, Elmore got a bird's-eye view of them. A miniature city of green and yellow tents, each sheltering mountaineers headed for the top, had formed at Everest Base Camp more than 5km (3 miles) above sea level. Thousands flock to Everest every spring to make an attempt to reach the roof of the world.
And while few of the climbers would have noticed, Everest grew a tiny bit bigger during their time on the mountain.
Mount Everest, along with the rest of the Himilayas, inches further skyward every year. It raises an interesting question – with enough time, just how tall can Mount Everest grow? There are mountains on other planets in our Solar System that dwarf those on our own, so are there limits to how big a mountain can get on Earth?
At more than 8,848m (29,032ft) tall, Mount Everest towers over the other giants in the Himalayas (Credit: Getty Images)
Mount Everest towers 8,848.86m (29,032ft) above sea level, according to the most recent official joint survey by China and Nepal, whose borders run across its summit. But it isn't the only giant in these lands – 10 of the world's 14 peaks higher than 8,000m (26,247ft) above sea level can be found in the Himalayan range. Everest, Elmore says, is among friends. "If you've ever flown over Greenland or the Canadian Rockies you can see big mountains, but [the Himalayas] are just on another level," she says.
Surrounded by so many other enormous peaks, is it possible to discern just what a monster Everest is? Elmore hesitates before answering. "It's kind of like trying to tell the tallest person on a basketball team," she says finally. "They're all tall, but which one is the teeny [bit taller]?"
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The history of measuring the tallest mountain in the world stretches back to 1852. In Europe, Charles Dickens was publishing serialised instalments of his novel Bleak House. North America had started testing its first steam-powered fire engine. In Asia, the height of Mount Everest was a mystery. It is known only as "Peak XV". Radhanath Sikdar, an Indian mathematician, had been employed by the British to work on their Great Trigonometrical Survey. They wanted to gather a more accurate geographical picture of the territory they were occupying so they could control it more effectively, be it for trade or military purposes.
Sikdar used trigonometry. He measured the horizontal and vertical angles of Everest's summit from other mountaintops whose positions and heights were already known. In doing so he made a momentous discovery: the tallest mountain ever recorded. According to his calculations, the mountain stood at 8,839.8m (29,002ft) tall.
Though the technology behind measuring mountains has advanced since the 1850s, his figure was astonishingly accurate, just nine metres off the latest official height. Despite Sikdar's findings, the mountain eventually was named after his previous boss, British surveyor Sir George Everest, who had retired several years before Sikdar's discovery.
The main routes up Mount Everest have now become so popular with climbers that long queues can form (Credit: Lakpa Sherpa/AFP/Getty Images)
Since then, teams have continued to work to understand Mount Everest's height. In 1954 an Indian survey determined Mount Everest to be 8,848m (29,029ft) tall, a figure which was accepted by the Nepalese government. But then, in 2005, the Chinese measured it at 8,844.43m (29,017ft) – nearly four metres (13ft) lower. In 2020, teams from China and Nepal jointly agreed upon a new officially accepted height that was 0.86m (2.8ft) higher than the Survey of India's original calculation.
While these changes in the measured height are partly due to improvements in the measuring technology available to surveyors, there has also been some politics involved. China and Nepal historically have argued over whether the snow cap on the summit should be included in the measurement or not.
But we mustn't ignore that Everest also grows a tiny little bit taller every year too.
Once, the craggy limestone peaks that skim the sky of Everest were on the ocean floor. Scientists believe it all began to change about 200 million years ago – at around the time the Jurassic dinosaurs were beginning to emerge – when the supercontinent of Pangea cracked into pieces. The Indian continent eventually broke free, journeying north across the vast swathe of Tethys Ocean for 150 million years until it smacked into a fellow continent – the one we now know as Asia – around 45 million years ago.
The crushing force of one continent hitting another caused the plate beneath the Tethys Ocean, made of oceanic crust, to slide under the Eurasian plate. This created what is known as a subduction zone. Then the oceanic plate slipped deeper and deeper into the Earth’s mantle, scraping off folds limestone as it did so, until the Indian and Eurasian plates started compressing together. India began sliding under Asia, but because it's made of tougher stuff than the oceanic plate it didn't just descend. The surface started to buckle, pushing the crust and crumples of limestone upwards.
And so the Himalayan mountain range began to rise skyward. By around 15-17 million years ago, the summit of Everest had reached about 5,000m (16,404ft) and it continued to grow. The collision between the two continental plates is still happening today. India continues to creep north by 5cm (2in) a year, causing Everest to grow by about 4mm (0.16in) per year (although other parts of the Himalayas are rising at around 10mm per year [0.4in]).
But understanding how and why Everest's height changes is more complex than just this. While plate tectonics push the summit higher into the sky, erosion claws away at it.
To understand this process better, scientists studied another mountain some 8,700km (5,405 miles) away from Mount Everest, in Alaska.
Rachel Headley, an associate professor of geosciences at the University of Wisconsin-Parkside, was part of a scientific expedition to Mount Saint Elias on the border of Alaska and Canada between 2005-2008. The mission intended to understand the complex roles of tectonics and erosion in how mountains grow and shrink. The second largest mountain in both Canada and the US, Saint Elias faces the same effects as Everest, from tectonic activity to erosion, but across a far smaller, more manageable area. "In that region, Alaska, there were very particular weather patterns that had helped these large glaciers grow," Headley says. "And then both glaciers and rivers, landslides, and avalanches were all kind of the processes that connected to tear them down."
Headley's role on the team was to understand the thickness of the Steward Glacier, which runs through the Saint Elias mountains, and how fast it was moving. Both can impact the rate of erosion, which can affect how quickly a mountain's height is worn away. "If we have a thinner glacier, and it's moving super fast… we know there has to be some sliding, which we think is really important for erosion," she says. "Sliding" can cause glacial abrasion, which is when the glacier drags rock fragments across the surface as it moves, creating a sandpapering effect.
Weather can also cause significant erosion to a mountain. Elmore describes one of the weather stations she helped install during the 2019 Mount Everest expedition as being "damaged by rocks the size of cricket balls that were picked up by the wind and thrown at it". Buffetting by debris and ice picked up by the wind takes its toll after a while.
Whatever its official height is, Mount Everest inspires awe in most who stand in its shadow (Credit: Prakash Mathema/AFP/Getty Images)
Many of the highest peaks in the world, including Everest, have permanent snow caps that help protect them from this wind-blown barrage. Rock covered in a soft blanket of snow suffers less weathering and erosion than bare rock, says Headley. It also protects the rock from chemical reactions with the air that can gradually degade the minerals in the limestone that comprises much of the uppermost parts of Mount Everest. But there are still places where the rock is exposed to the elements.
"For a tall mountain range, you can basically get to such a steep angle in the rock that it can't actually support ice, and snow, and then you start to get avalanches, and you get bare rock," says Elmore. Rock falls and land slides – a constant hazard on Everest and the surrounding area – both play a role in shaving away at Everest's height, and rivers too. They have been estimated to be cutting gorges into the rock at a rate of between 4-8mm (0.2-0.3in) a year.
But the exact impact erosion has on a mountain's height is still to be understood. Some scientists believe that reducing the weight of a mountain (by taking away the snow, ice and rock it's made of) might actually allow the tectonic plates to push the, now lighter, mountain even further into the sky.
Headley's colleague Terry Pavlis, who was the lead investigator on the St Elias Erosion Tectonics Project (Steep), explains that, on a large scale, "erosion attacking a landscape allows it to rise up".
In some parts of the world, entire landmasses are still rearing up after the last ice age – something known as isostatic rebound. Parts of North America and northern Europe, including Scotland, are rebounding after the rocky crust there was squashed by enormous continental ice sheets that waxed and waned during the Pleistocene. According to one study by researchers at Germany's University of Postdam, up to 90% of the uplift in the European Alps can be explained by this surprisingly elastic response to the end of the ice age. Experts believe similar glacial isostatic rebound may have taken place on the Tibetan Plateau and in the Himalaya as the ice age glaciers receeded – contributing between 1-4mm (0.04-0.16in) a year to the uplift.
"But there's some kind of equilibrium between how fast that landscape can erode and how high those peaks can get," adds Pavlis.
The exact details of this equilibrium are still being explored. In a region like the Appalachians in north-eastern North America, or the Scottish Highlands, erosive forces like rivers and landslides are cutting mountains down lower and lower, Headley says. "But in regions with tectonic activity, the tectonic force can be driving the mountains up slower, faster, or at around the same rate as the erosion is cutting it down. We don't fully understand all the drivers in those types of systems."
The most recent official height for Mount Everest was agreed following Chinese and Nepalese surveying expeditions to the summit (Credit: VCG/Getty Images)
So how are mountains actually measured nowadays? One of the most common instruments used is the Global Navigation Satellite System (GNSS), which records the precise position of the mountain peak using a network of satellites. GNSS can "measure heights to the millimetre," according to Pavlis. The challenge, for a mountain like Everest, has always been the weight of the equipment. "It's hard enough to get to the peak – try adding a 30lb (13kg) instrument," he says.
A helicopter taxi to the top with the heavy luggage is out of the question – the thin air around Everest's summit means the engine can't produce enough power and there's too much drag from the rotor blades to operate safely. The strong winds and jagged creeks also make touching down anywhere near the summit dangerous. One helicopter pilot did set a world record by touching down briefly on top of Mount Everest in 2005, but only after the manufacturer stripped it bare of every unessential item to make it feather light.
Luckily, GNSS systems have gotten smaller over the years. Now they weigh more like 1.2kg (2.6lbs) and are "about the size of a lunchbox, maybe a little smaller", says Pavlis. But the devices still need batteries, which can struggle in cold temperatures. The average temperature at the summit of Everest during the summer monsoon months is a balmy -19C. And there are other complications too. "There's an antenna that's about, you know, half a metre in diameter. And those have to be set up somehow so that they are absolutely stationary," Pavlis explains.
To gather millimetre-accurate results the instrument then has to record for several hours. In the thin air of Everest's "death zone", operating these instruments can be hazardous for surveyors. Members of a Nepalese expedition to take GNSS measurements on Everest in 2019 spent two hours on the summit – far longer than most who make their way there – after arriving at 03:00 in the pitch black and biting cold.
Another option, often used in addition to GNSS for the most accurate readings, is Ground Penetrating Radar (GPR). "GPR uses radar pulses to image below the surface, so it can tell us the thickness and internal structure of snow and ice overlying the rocks on Everest's summit," says Elmore. "There's something like 4m (13ft) of snow and ice on the top of Mount Everest, but that can change depending on the climate."
The mountain that measures the greatest distance from the centre of Earth to its peak is Chimbarozo in Equador, at 10,920m (35,826ft)
While Elmore and her team were conducting their own scientific experiments on Everest they leant the Nepalese expedition a GPR device so they could take measurements from the summit. "It had to be a specific design of GPR, one that was super lightweight so [it could be carried] to the top of Everest, but that also had the right transmitter and receiver to measure the ice," says Elmore. The device had recently been used at the summit of Denali, the tallest mountain in the US, so they knew it was up to the job.
Despite the many hurdles they faced, the Nepalese team's expedition to measure the height of Everest was successful. They had hoped to answer questions about whether a deadly 7.8 magnitude earthquake that hit Nepal in April 2015 had affected Mount Everest's height. Initial reports indicated the mountain had shifted 3cm (1.9in) to the south-west by the large earthquake, which killed 9,000 people and damaged hundreds of thousands of homes, but had not changed its height.
The project, however, soon became muddied with international politics. A few months later a team of Chinese surveyors conducted their own measurements during an expedition from the other side of the mountain. They had their own figure, which didn't include the snow cap. The Nepalese figure, on the other hand, did. In October 2019, the two countries decided to combine their data and in December 2020 they released the figure for the new official height – 8,848.86m (29,032ft), including the snow on top.
As China and Nepal found, deciding exactly what you measure, and how you measure, is fundamental to establishing a mountain's height. For example, to agree upon how tall a mountain is, we must first agree on where the bottom is. But that's not as easy as it might sound.
For centuries mountains have been measured using sea level as the base from where their height is calculated. But the Earth is not perfectly round: it bulges along the equator. And sea level isn't static, it is pulled and changed by our planet's gravity. Plus, Everest isn't sticking out of the ocean, it's nestled among a landscape of other mountains. Many complex calculations have to be done to establish where sea level would actually be, and Everest's relative height to it. When that starting point is changed, everything changes.
The Himalayas began rising around 45 million years ago as the Indian and Eurasian continental plates collided (Credit: Rik Olde Engberink/Alamy)
But let's say scientists started their measurements from the core of the planet instead. Everest would no longer be considered the tallest mountain on Earth. The mountain that measures the greatest distance from the centre of Earth to its peak is Chimbarozo, in Equador at 10,920m (35,826ft). What about starting from the seabed? The accolade of tallest mountain would then go to Mauna Kea, a volcano in Hawaii that arches 10,000m (32,808ft) from the ocean floor.
Looking beyond our own planet, we can see examples of just how enormous mountains can become. Olympus Mons, a volcano on Mars, towers 21km (19.2 miles) into the sky and stretches 624km (388 miles) wide. It is roughly the size of the state of Arizona. Because gravity on Mars is weaker than on Earth, and because Mars doesn't have tectonic plates shifting and colliding beneath the surface, the ooze of lava that flowed out of the Martian volcano in the planet's past was able to grow to monstrous proportions.
Could Everest become a similar giant? In the 1980s, a researcher at the Cavendish Laboratory in Cambridge, UK, attempted to estimate what such a limit might be on Earth, taking into account the strength of gravity and the strength of the rock underlying the mountain. The calculations, which made "no presensions to serious geophysics" estimated the theoretical maximum height of a mountain range with a granite base – as Mount Everest largely has – to be 45km (28 miles) on Earth.
But there are a number of barriers – apart from our planet's relentless weather – that might stand in the way of this, according to Headley. For starters, "you would eventually run out of your tectonic forces, and then it would stop growing", she says. Scientists believe that eventually the Earth's mantle will cool to such a degree that the planet-wide dance of plate tectonics will end. Until then, earthquakes and landslides will also erode away the mountain too.
"At some point, [the mountain] becomes so steep that it's unstable and chunks start falling off," Elmore says.
With the wind, snow and ice buffeting, cracking and splitting the rock, Everest is unlikely to ever reach the sizes seen on Mars. "We have our weather systems, and weather is really good at creating erosional forces," Headley says. "Basically, the fact that we have water, whether in the form of ice or snow, or just rain, is what really can limit mountain growth."
For now, Everest keeps edging, bit by bit, into the sky as other forces try to tear it down. Elmore's 2019 team discovered global warming was yet another of these, driving considerable thinning of the snow and ice on the upper reaches of the mountain in recent decades and revealing more bare rock to the erosive impacts of weather.
Olympus Mons, a volcano on Mars, towers 21km (19.2 miles) into the sky and stretches 624km (388 miles) wide
Everest is also far from being the fastest-growing mountain on our planet. Others, such as those in the Swiss Alps, are growing more rapidly thanks to an imbalance in the amount of erosion taking place. Scientists found that uplift is more than 50 times faster than any negative effects from erosion here. But the Swiss Alps are far shorter than Mount Everest and most studies suggest the mountains there are currently growing at 2-2.5mm (0.08-0.1 inches) per year. The closest contender for the top spot is perhaps Nanga Parbat, a neighbour to Everest located in the Pakistani Himalayan range, which is 8,126m (26,660ft) tall and growing at 7mm (0.27in) per year. In 241,000 years it could overtake Everest to be the tallest mountain on Earth, provided rates of erosion don't change.
Meanwhile, Everest retains its allure as a mountain at the extreme of what can be found and endured here on Earth. Its reputation as the highest peak on our planet continues to attract climbers from all over the world, even as its height continues to shift.
Over a video call I ask Billi Bierling, a mountaineering journalist who hiked Everest herself in 2009, whether an extra millimetre, metre or mile higher matters to people like her. She is relaxing on the sofa at her mother's house in Germany, preparing to head back to Nepal for the summer season in March.
"The exact measurement doesn't matter," she says, laughing warmly at my question. "What matters is that it's the highest, and that you go to the highest point. If you're having a bad day, or someone is not very nice to you, or they put you down, you can think to yourself, you know what? I've climbed Everest."
For most who reach the summit, it is simply being there that counts.
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France24 - World
War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage
Issued on: 13/04/2022 - 21:03
Joanna YORK
Since Brexit, the UK has turned its back on Europe and struggled to find natural allies as a solo global player. Now war in Ukraine could be helping the UK forge new bonds with old partners.
On April 9, UK Prime Minister Boris Johnson travelled to the Ukrainian capital Kyiv, where he met with Ukrainian President Volodymyr Zelensky. Organised in secret, the trip was widely viewed as an exceptional diplomatic success.
Days earlier the city had been under attack from Russian forces, and a video of Johnson and Zelensky walking through the city posted by the Ukrainian Defence Force on Twitter quickly clocked up millions of views.
Just 24 hours earlier, the prime minister held another high-profile diplomatic meeting, this time with German Chancellor Olaf Scholz in Downing Street, London. As the two leaders posed for photos together, they spoke of the bond uniting their two countries.
“We are going to intensify our co-operation on all levels. We want to make progress and intensify relations,” Scholz said.
“Olaf and I agree that our two countries and our allies must go further and provide more help to Ukraine,” Johnson added. “Britain and Germany share exactly the same sense of horror and revulsion at the brutality being unleashed [there].”
It has been some time since such words of unity have been spoken between UK and European leaders. Since Brexit, relations on both sides have been typified by antagonism, stalled negotiations and counter briefings to the press.
But the war in Ukraine has united countries in the West against a common enemy in Russian President Vladimir Putin. For the past seven weeks, the UK has stood shoulder-to-shoulder with allies in the EU, NATO and around the world to condemn Russia’s actions and support Ukraine’s fight.
Doing so seems to have given the UK a burgeoning new profile on the international stage.
“It's a huge opportunity for the UK to find its voice in a very positive way,” Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in UCL’s Department of Political Science, told FRANCE 24.
‘Britain should be a great power’
“The UK has taken the opportunity to raise its voice as a defender of democracy and freedoms, and to make sure it is part of the international conversation,” Garson says.
This position has echoes in the last large-scale war in Europe.
“It is reaffirming the role of ‘great power’ the UK has been looking to play since the end of World War II,” Tim J. Oliver, Lecturer in British politics and public policy at the University of Manchester, told FRANCE 24. “That means a country that sees itself as a manager of international order, and one of the big players in charge of the system.”
A 2021 UK government foreign policy report states an ambition to be “a problem-solving and burden-sharing nation with a global perspective". Throughout the war in Ukraine, this has meant collaboration with other countries.
As early as November 2021, UK intelligence forces joined the US in sounding alarms over unusual Russian troop movements near the Ukraine border.
By February 21 – three days before Russia Invaded Ukraine – the US and EU started imposing sanctions on Russia, and were joined by the UK 24 hours later. It has kept in step with sanctions since then, although it was somewhat slower to blacklist wealthy Russians – some of whom own significant assets in the UK.
>> UK slaps sanctions on Chelsea FC owner Abramovich, six other oligarchs
The UK has also aligned with other NATO countries providing weapons to the Ukraine. Most recently, a new £100 million defensive aid package was announced on April 8, in addition to the £350 million military aid and £450 million humanitarian aid already provided.
‘A future security alliance’?
Increased cooperation with other countries during the war in Ukraine has also increased the potential for renewed bonds between the UK and EU.
Post-Brexit, the UK attempted to orient itself away from Europe and towards the Indo-Pacific. In September, 2021, it announced the Aukus alliance – a military pact with the US and Australia, that famously snubbed France. “The UK was realigning itself,” Garson says. “It was having to find a voice particularly on security and defence, but it was struggling to do that.”
The Aukus alliance followed failed Brexit negotiations that meant when the UK left the EU there was no official foreign policy security agreement in place. Throughout talks, a sticking point had been the UK’s higher-level military capabilities and investment compared with other EU member states, excepting France.
“Conventional wisdom was that the UK might try to make some bilateral agreements with France, but not with Germany,” Joel Reland, researcher at the academic think tank UK in a Changing Europe, told FRANCE 24. “That is because Germany had a very set approach to foreign policy. It did everything through the EU for historic reasons going back to World War II.”
Since the war in Ukraine began, Germany’s military position has shifted dramatically, with Scholz committing €100 billion of the 2022 budget to defence spending. This could be the catalyst for a change in how the EU conducts security politics.
“It potentially allows the UK and the EU to build a more constructive approach and a future security alliance,” Reland says.
A leading force?
However, Reland is sceptical that the UK’s role in Ukraine has burnished its image as a global player, post Brexit. “It's part of an overall Western response, and there's not much that stands out as specifically British,” he says.
There is also no guarantee that the goodwill that currently exists between Western allies will last. “Right now, everyone is on the same page about getting weapons to Ukraine,” he says. “It's going to become more complicated over the next few years, especially as the economic impact of the war starts to bite.”
Maintaining agreements to diversify energy sources away from Russian gas, for example, may prove challenging. “That's when the acid test will come for UK-EU relations,” says Reland. “Can they maintain their approach in a coordinated manner that secures their respective economies?”
The UK response to Ukrainian refugees may become a point of contention. The UK no longer has the same obligation to accept Ukrainian refugees as it would if it were in the EU. But of an estimated 4.6 million refugees who have left Ukraine, it had accepted just 12,000 as of April 8. It has also refused to waive visa regulations to allow refugees to enter more easily, as countries such as Ireland have.
The current exceptional circumstances have created the opportunity for cooperation and warmer relationships between the UK and EU that may otherwise have taken years to rebuild. “But how long that sticks around? That's really too hard to guess,” Oliver says.
‘A huge transition’
The war in Ukraine is not just testing the UK's position on the global stage. Around the world, countries are realigning with a new political reality. In Europe, Finland and Sweden are edging closer to joining NATO, and the potential Russian response to such a move is an unknown. “There’s a huge transition happening, and it’s a real tipping point for security and defence policy across Europe and the Atlantic,” Garson says.
>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
In a shifting political landscape, the role the UK may play in the future and who its allies will be is not guaranteed. However, there is one certainty: relations between the UK and Ukraine are genuinely stronger.
Throughout the war, leaders in the UK have been quick to back Ukraine with hardline statements against Russia, and public support is also high. The UK’s Homes for Ukraine scheme allowing individuals to apply to house refugees had 138,000 applications as of March 16, Downing Street said.
Among Ukrainians, a March 2022 survey found that the UK was considered one of the country’s greatest allies, along with Poland, Lithuania and the US.
When Johnson visited Kyiv on April 9, he was the most high-profile national leader to do so since the invasion of Ukraine.
There, he received a warm welcome from Zelensky. “Boris was among those who did not hesitate for a moment whether to help Ukraine,” he said. “Ukraine will always be grateful to Boris and Britain for this.”
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Russian warship Moskva: What do we know?
Russia's flagship Black Sea missile cruiser has been "seriously damaged" and its crew forced to evacuate, Russian state media says.
The defence ministry said ammunition on the Moskva exploded in an unexplained fire, but that the 186-metre (610 foot) vessel was still afloat.
Ukraine claims it struck the vessel with its Neptune missiles.
The 510-crew warship has led Russia's naval assault on Ukraine, making it an important symbolic and military target.
Earlier in the conflict the Moskva gained notoriety after calling on Ukrainian border troops defending Snake Island in the Black Sea to surrender - to which they memorably radioed a message of refusal which loosely translates as "go to hell".
Unexplained fire or a missile attack?
Overnight Russia's defence ministry put out a statement that said "the vessel is seriously damaged. The entire crew have been evacuated".
By Thursday afternoon the defence ministry said a fire onboard had been contained and that it would be towing the warship back to port, adding that it was still afloat.
Moscow blamed the blast on an unexplained fire, making no mention of any missile strike.
But Ukraine says it's responsible for the attack on the cruiser, which it claims it targeted with recently-introduced Ukrainian made missiles, and that at one point the cruiser even started to sink.
In a Facebook post, Ukrainian officials said Russian rescue efforts had been hampered by ammunition exploding on board and bad weather.
The BBC has not been able to verify either claim.
The United States believes the Moskva is still on fire and is heading to Sevastopol in Crimea, a Ukrainian peninsula annexed by Russia in 2014.
"Our assessment is that she still appears to be battling a fire on board," a senior US defence official told the Reuters news agency.
Imposing symbol of Russian power
We filmed the Moskva three years ago off the coast of Crimea, the peninsula Moscow annexed from Ukraine.
That day the missile cruiser was leading Navy Day celebrations. Among the Russian warships assembled there, the 12,500-tonne Moskva was an imposing sight.
Now the Russian military has admitted that the Moskva has been "seriously damaged" by a fire that caused ammunition to detonate.
No word about the cause.
In an update, the ministry later reported that the fire had been brought under control.
The incident has not been dominating news bulletins here. Russian TV's Channel 1 led its lunchtime news with claims of "more Ukrainian soldiers surrendering" to Russian forces. The programme devoted just a few seconds to what happened to the Moskva.
Whatever the cause, the damage to the Moskva is bad news for Moscow. It is the flagship of Russia's Black Sea fleet, and, as such, a symbol of Russia's military power.
The history of the Moskva cruiser
Originally built in Ukraine in the Soviet-era, the vessel entered service in the early 1980s according to Russian media.
The missile cruiser was previously deployed by Moscow in the Syria conflict where it supplied Russian forces in the country with naval protection.
It carries over a dozen Vulkan anti-ship missiles and an array of anti-submarine and mine-torpedo weapons, the reports said.
The Moskva is the second major Russian ship known to have been severely damaged since the invasion began.
What defences does the Moskva have?
The Slava-class cruiser is the third largest vessel in Russia's active fleet and one of its most heavily defended assets, naval expert Jonathan Bentham from the International Institute for Strategic Studies told the BBC.
The cruiser is equipped with a triple-tiered air defence system that if operating properly should give it three opportunities to defend itself from a Neptune missile attack.
In addition to medium- and short-range defences, it can engage six short-range close-in weapon systems (CIWS) as a last resort.
"The Moskva should have 360-degree anti-air defence coverage. The CIWS system can fire 5,000 rounds in a minute, essentially creating a wall of flak around the cruiser, its last line of defence," Mr Bentham said.
If the strike is proven to have come from a missile it "raises questions over the capabilities of the modernisation of the Russian surface fleet: whether it had enough ammunition, whether it had engineering issues".
"Essentially, you'd have thought that with that three-tiered anti-air defence system it would be very hard to hit," the military expert added.
Neptune missiles
Kyiv military officials say they struck the Moskva with a Ukrainian-made Neptune missile.
The cruise missile system was designed by Ukrainian military engineers in response to the growing naval threat posed by Russia in the Black Sea, following its annexation of Crimea in 2014.
According to the Kyiv Post, the Ukrainian navy only received its first delivery of the 300km-range (186 miles) Neptune missiles in March last year.
Since the invasion began Ukraine has received an influx of military aid from Western allies, including £100m worth of anti-aircraft and anti-tank missiles that the UK announced it would be sending last week.
Black Sea dominance
The warship is a "symbol of Russian naval power in the Black Sea," Michael Petersen of the Russia Maritime Studies Institute told the BBC.
"The Moskva has been a thorn in the side of the Ukrainians since the beginning of this conflict. To see it damaged so badly...I think is going to be a real morale boost to the Ukrainians."
The Russian military has been dominant in the Black Sea since the annexation of Crimea in 2014, and has used its presence there to launch and supply the invasion.
Its Black Sea fleet has supported the war with the capacity to launch cruise missiles anywhere in Ukraine, and has been important in supporting Russian attempts to seize Mariupol.
Snake Island
In the early days of Russia's invasion the Moskva made global headlines after it ordered a group of Ukrainian soldiers on an outpost in the Black Sea to surrender.
When the troops defiantly refused in a radio message, it was initially believed that the border troops had been killed but in fact they had been taken captive.
The soldiers were later released as part of a prisoner swap with Russia in late March and their commander was honoured with a medal by the Ukrainian military.
The tale of their bravery became such a boost to Ukraine's morale that that the country's postal service commemorated their encounter on Snake Island with a special illustrated stamp.
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'Screwed' either way: Macron-Le Pen presidential duel leaves young, leftist Mélenchon voters cold
Issued on: 13/04/2022 - 17:43
French far-leftist Jean-Luc Mélenchon on Sunday fell just short of advancing to the presidential run-off, leaving far-right flagbearer Marine Le Pen to challenge Emmanuel Macron again for France's top job. But among 18- to 25-year-olds it was Mélenchon, 70, who won the night with 29 percent of their vote. What his supporters do next will be critical on April 24. FRANCE 24 met with students north of Paris who voted for Mélenchon. None were keen to help re-elect Macron, even against the far right.
"Macron or Le Pen, we're screwed in any case. For my first election, I'd hoped for better," mused Esteban, one hand in his pocket, the other resting against a Vélib bike-share stand outside Paris 8-Saint-Denis University, north of the French capital. Voting in Sunday's first round, the 18-year-old cast his vote for Mélenchon. "It was the vote closest to my convictions. I'm not going to lie to you: It makes me lose hope in a better world, or at least one with more social progress," he lamented after his candidate's narrow defeat.
The film student is waiting for a professor who asked his class to come in despite the strike action under way, unrelated to the dramatic contest for the Élysée Palace. The university's entrance is blocked off by a chain of bins linked together. It's 2pm and the picketing students have left their morning posts. The school had decided to close for the day anyway. The posters and flyers in the bins shed light on the strikers' demands: "The presidency of the university refuses to register students fleeing the war in Ukraine. There are still 23 students without residency papers that the school is refusing to admit!"
'Blank ballot or Le Pen vote'
Esteban's friend Bruno (not his real name) wants to talk, too. He jumps in to finish his friend's sentences. An 18-year-old student from Paris, Bruno hails from a very politically aware family, he explained. "My grandfather was a Communist member of the French Resistance and my father was steeped in that culture," he boasted. "I especially do not want to see Macron in power again, so for the second round I'm hesitating between casting a blank ballot (essentially, a protest vote) and voting Le Pen. Marine Le Pen is better than Macron on social issues. And Macron, after all, put cabinet ministers in office who conducted far-right policies," Bruno said, accusing Interior Minister Gérald Darmanin of hardline repression.
Esteban concurred. He resents the incumbent for going back on his environmental promises. "There was yet another report [by the Intergovernmental Panel on Climate Change] recently saying we have three years to take action on climate change," he explained. Neither voter could identify with the run-off candidates' stances on environmental issues.
"However, I find the protectionism that Marine Le Pen is proposing more interesting than Macron's ultra-liberalism," Bruno said. Having a far-right National Rally leader as president of France doesn't scare him, he explained. "The zero immigration policy doesn't work, it can't be applied. It's obvious. Even Macron hasn't managed to see through deportations. It'll be like it was for Donald Trump – did you know he deported fewer migrants than Barack Obama?"
'I'll have to pick up Le Pen's platform'
"I don't like Macron and the favours he does for his mates on the sly, like for his friends at McKinsey," Esteban said, citing the consulting firm the French government has hired for its services, not without controversy, adding yet another line to the student's laundry list of grievances.
The French financial prosecutor's office on March 31 opened a preliminary probe against the US consulting firm over possible tax fraud. But neither student is reserving their judgement in the meantime. "He doesn't leave anything to chance," Esteban said of Macron. "He's someone who seeks to profit from everything."
While he is certain not to vote for Macron, Esteban begins expressing doubts about voting for Le Pen over the course of the conversation. "I'll have to pick up Marine Le Pen's platform anyway to see what ballot I put in the box," he said.
Esteban is comfortable talking politics with his mother, who strings together odd jobs in the south of France. "My mother is an actress. She's over 50, but she is a waitress, a home-care worker. She serves lunches in school canteens to earn a wage because she had problems with getting [the unemployment insurance agency] to recognise her status as a temporary entertainment worker," he explained, with a worried look. "She voted for Mélenchon and she'll cast a blank ballot in the second round."
'I'll still go to the ballot box'
Not everyone shares their parents' politics, though. Nineteen-year-old Lilou, for one. Waiting outside the university for her film professor, she explained why she chose Mélenchon in the first round, initially for his environmental proposals. "In my family, votes were always kept secret. But I think my parents voted for Macron," she said, before hesitating. "Which candidate proposed raising the minimum pension?" she asked. The topic is front and centre in Lilou's family; everything rests on her father's pension. "My mother stopped working at the age of 25 to raise my sister, my brother and me," she said.
For Lilou, one worry is money. "Macron wants students to pay for university, to raise registration fees. That won't be possible," she said. While that proposal does not actually feature clearly in Macron's campaign platform, it was attributed to him in January after remarks he made to a conference of university presidents, saying, "we will not be able to remain long term in a system where higher education has no price for the near entirety of students". The comment set off fierce reactions from student unions, after which the incumbent went back on his remarks. "When one wants to fight students' economic insecurity, one doesn't raise registration fees," he said later that month. But to hear Lilou tell it, fears remain.
One thing is certain: Lilou won't be voting for Macron. "I'll still go to the ballot box. It's important. But since I don't like either of the candidates, I prefer not to take part in this vote. I will cast a blank ballot," she explained.
Clinging to leftist hopes for parliament
More students arrive outside the shuttered university. A group is due to attend a political talk on preventing inequality, set to take place outdoors in a nearby square.
Before joining the rest of the group, one student shared her disappointment with a reporter. She voted for Mélenchon and said she refuses to cast a Macron ballot in the April 24 run-off. "It would be lending him legitimacy, when he didn't manage to stand in the way of the rise of the far right. Quite the opposite," she contended. "I'm angry with him for his increasingly repressive politics, for the police violence he couldn't put a stop to, for his disdainful line against the poorest people," she said.
The 21-year-old prefers to sit out the second-round vote. But she is anxious for the legislative elections that follow: French voters go back to the polls on June 12 and 19 to elect their lower-house National Assembly lawmakers. "I'm clinging to the legislative elections to get a left-wing majority. I will have no relief before I'm sure we can counter the future president's power," she said, before turning to join her friends.
This article has been translated from the original in French.
French presidential election © France 24
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French presidential election
Macron softens on controversial pension reform as he heads into tight run-off
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Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
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Mélenchon's defeat leaves the left in a lurch before second round of French presidential elections
L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Valeurs Actuelles
Macron face à la colère police/justice
On les dit volontiers de droite, voire d’extrême droite ; 60 % d’entre eux voteraient Marine Le Pen en cas de second tour face au président sortant, révélait un sondage Cevipof de novembre dernier. En un quinquennat, Emmanuel Macron n’aura pas réussi à acquérir la confiance des forces de l’ordre, envers lesquelles son discours n’a cessé de fluctuer.
En 2017, le candidat Macron dénonce les « violences policières » ; deux ans plus tard, le voilà qui rejette farouchement ce terme ; en 2020, face à Brut, le président récuse tout « racisme systémique » … mais dénonce l’existence de contrôles au faciès au sein de la police. La crise des “gilets jaunes”, fin 2018, creuse le fossé. Les forces de l’ordre pâtissent des consignes de fermeté. Leur popularité diminue, leur moral s’affaisse.
En mai 2021, trois mois après le lancement du Beauvau de la sécurité, les voici dans la rue pour manifester leur mécontentement face aux laxismes de la justice et à la montée de l’insécurité. En réponse, le président annonce avoir créé 10 000 postes dans la police et la gendarmerie, comme promis. Mais les chiffres parlent : le bilan provisoire de la délinquance pour l’année 2021 est mauvais.
Il fait état d’une forte augmentation des vols, agressions et violences sexuelles. Les Français, eux-mêmes, sont mécontents. Ils sont 62 % à juger négativement le bilan du chef de l’État en matière de sécurité, selon le sondage CSA pour CNews de février dernier.
Un système au bord de la rupture
En dépit d’un bilan sécuritaire effroyable, le ministre de la Justice a toujours refusé d’employer le terme “ensauvagement” qui entretiendrait un « sentiment d’insécurité » relevant du « fantasme » et nourri par « le discours populiste ». Aux abois, Éric Dupond-Moretti a même dû faire face à un mouvement de colère inédit des magistrats qui, dans une retentissante tribune parue en novembre, ont déploré « une justice qui n’écoute pas et qui chronomètre tout ».
Manque de moyens, administration archaïque, procédures byzantines, pression statistique… Le malaise est profond et le système au bord de la rupture. La réforme de la procédure pénale et des peines, puis la loi pour la confiance dans l’institution judiciaire n’ont rien fait pour enrayer le mouvement incessant de complexification et d’insécurité juridiques.
Quant à la réforme du statut du parquet visant à garantir son indépendance, elle reste ensablée. En attendant, les états généraux de la justice, lancés par Emmanuel Macron, ne rendront leurs préconisations qu’au lendemain de la présidentielle.
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite BBC
El Shafee Elsheikh: Guilty verdict for Islamic State 'Beatle' jihadist
A US federal jury in Virginia has convicted an ex-British jihadist over his involvement with a notorious Islamic State terror cell.
El Shafee Elsheikh, 33, was linked to the abduction, torture and beheading of several IS hostages in Syria, including journalists and aid workers.
On Thursday, after a three-week trial, he was found guilty of lethal hostage taking and conspiracy to commit murder.
Elsheikh was the highest profile IS fighter to stand trial in the US.
Hostages nicknamed the Sudanese-born Londoner and three other men the "Beatles" because of their British accents.
The group's actions are said to have resulted in the deaths of four American hostages: journalists James Foley and Steven Sotloff, and aid workers Kayla Mueller and Peter Kassig.
They are also blamed in the deaths of British aid workers David Haines and Alan Henning, and Japanese journalists Haruna Yukawa and Kenji Goto.
Some of the victims were beheaded, with their deaths filmed and broadcast on social media. The high-profile killings triggered outrage around the world.
Elsheikh was the only one of the four militants to go on trial in the US, after Alexanda Kotey pleaded guilty to his own charges last September. Mohammed Emwazi was killed in a 2015 drone strike in Syria and Aine Davis, the fourth member, is currently imprisoned in Turkey.
His extradition to Virginia was part of a complex negotiation between the US and UK. As part of the agreement, Elsheikh will not face the death penalty - but his conviction on all eight charges means he faces a maximum sentence of life in prison.
Four rows in the courtroom were permanently reserved for former hostages and their family members.
Over the course of the trial, several of them took the stand for the government, depicting the Beatles as a cohesive unit that reveled in brutality.
Witnesses recounted receiving random beatings, being given dog names and being forced to sing a parody of the Eagles' pop song "Hotel California" retitled "Hotel Osama".
Families also detailed their painstaking negotiations with the group, with Marsha Mueller telling the court how she and her husband had "begged" for their daughter Kayla's life in emails.
Lawyers for Elsheikh, meanwhile, claimed that he was not a member of the Beatles and should not be held responsible for what the group did.
They painted him instead as "a simple Isis fighter" who went to Syria alone on behalf of "suffering Muslims".
Jurors deliberated for less than six hours in total before delivering their verdict on Thursday afternoon.
Mike Haines, whose brother David died while being held by the group, told the BBC it marked the end of "an eight-year chapter of pain" for his family.
"This unanimous judgement is a triumph for society over ills like terrorism and helps differentiate us from the hateful, divisive ideologies that fuel these individuals," he said.
"It must also act as a warning to anyone else seduced by the false glamour of extremism."
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Paris attacks suspect says he changed his mind at last minute
Issued on: 13/04/2022 - 22:44
NEWS WIRES
The last surviving suspected assailant in the deadly 2015 Paris attacks told a court Wednesday that he changed his mind about going through with the killings at the last moment.
"The objective I was given was to go to a cafe in the 18th" district in northern Paris, Salah Abdeslam told the special Paris court hearing the case.
"I'm going into the cafe, I'm ordering a drink, I'm looking at the people around me -- and I said to myself: 'No, I'm not going to do it'," he added.
For the plaintiffs in the case, including the loved ones of victims of the November 2015 attacks that killed 130 people, this was testimony they had been waiting months to hear.
Abdeslam, 32, said he was told about plans for the attack in Paris on November 11, two days before they were carried out.
That happened at a meeting in Charleroi, in Belgium, with Abdelhamid Abaaoud, who is accused of having masterminded the attacks.
Until then, said Abdeslam, he thought he was going to be sent to Syria. Instead, he was told he had been chosen to carry out an attack using an explosive belt.
'A shock for me'
"It was a shock for me, but he ended up by convincing me," he added.
"I ended up accepting and saying, 'Okay, I'll go ahead with it'."
But at that meeting, he was given no details about the targets for the attack.
When he ultimately did not go through with the attack, he told the court how he took his car and drove around Paris at random until it broke down.
Then he got out and walked, he said, saying his memories of that period were "confused".
Pressed by the president of the court Jean-Louis Peries, he said only that he knew what he had been supposed to do.
"My brother, he had a belt, a Kalashnikov, I know he's going to open fire, I know he's going to blow himself up, but I didn't know the targets."
The attackers killed 130 people in suicide bombings and shootings at the Stade de France stadium, the Bataclan concert hall and on street terraces of bars and restaurants on November 13, 2015, in France's worst peacetime atrocity.
Abdeslam's older brother Brahim opened fire on a cafe terrace before blowing himself up.
Earlier in court another defendant, Mohamed Abrini, said Abdeslam simply had not had the nerve to go through with the attack.
Abrini, who is accused of having provided weapons and logistical support to the attackers, said he had seen Abdeslam when he turned up at a safe house a day after the attacks.
"He was exhausted, tired, he looked pale," said Abrini.
One of the organisers of the attacks had yelled at him for not having blown himself up.
"I think he told them that his belt hadn't worked," said Abrini.
Abdeslam told the court last month that in fact he had been lying about the malfunction.
After surviving the attack, Abdeslam fled to the Molenbeek district of Brussels where he grew up. He was captured in March 2016.
Alongside Abdeslam, co-defendants are answering charges ranging from providing logistical support to planning the attacks, as well as supplying weapons.
(AFP)
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Paris AttacksLast surviving Paris attacks suspect tells court he chose not to detonate his bomb
Paris Attacks Trial
Sole surviving assailant in November 2015 Paris attacks testifies in court
PARIS ATTACKS TRIAL
'I didn't kill anyone,' says key suspect at Paris attacks trial
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L’insaisissable Madame Ndiaye
Quelle drôle d’idée que de consacrer un portrait à Sibeth Ndiaye. Après tout, cette proche du président-candidat, dont on n’a pas toujours parlé avec aménité dans ces colonnes, est retirée de la scène politique depuis juillet 2020. Nommée secrétaire générale d’Adecco France en janvier de l’année suivante, poste qu’elle occupe toujours, l’ancienne porte-parole du gouvernement n’est pas a priori l’interlocutrice idoine pour parler poloche. Oui, mais voilà, une confidence par-ci, une indiscrétion par-là, nous ont convaincus de creuser sous les apparences. À notre agréable surprise, Sibeth Ndiaye a accepté sans réserve notre proposition d’entretien. Il y a quelques jours, nous l’avons rejointe dans un café du IXe arrondissement de Paris.
Première constatation superficielle, son départ du gouvernement n’a en rien entamé son goût pour les couleurs vives. En l’occurrence, ce jour-là, un chemisier carmin et une longue jupe bleu marine assortis à des lunettes à monture d’écaille brun bleu, ainsi qu’à une paire de boucles d’oreilles rouges. Ah ses tenues chamarrées, une source inépuisable de commentaires pas toujours inspirés, nous y reviendrons.
Une travailleuse de l’ombre
« La rumeur vous prête un rôle actif dans la campagne d’Emmanuel Macron. Êtes-vous de retour en politique ? », demande-t-on innocemment. Un sourire ambigu se dessine sur ses lèvres. « Mais je n’ai jamais arrêté la politique », rectifie-t-elle, tout aussi innocemment. Elle poursuit : « J’ai pris mes distances avec l’exercice de la fonction publique, ce qui n’a rien à voir avec le fait d’être engagé d’un point de vue militant. » Et de signaler que nous sommes dans une phase de campagne véritablement publique à laquelle elle ne veut ni ne peut participer compte-tenu de ses fonctions au sein du groupe Adecco. Où l’on comprend qu’il n’en a pas toujours été ainsi ces derniers mois : « C’est vrai, j’ai été un peu plus active lors de la phase précédente, quand il s’est agi de préparer et d’organiser la campagne. Notamment lors de la réunion hebdomadaire du bureau exécutif, chaque lundi », reconnaît cette fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron.
Entre les deux, c’est une vieille histoire qui remonte à 2014. À l’époque, lui est secrétaire général adjoint de l’Élysée sous François Hollande, elle, conseillère presse d’Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif. Poussé vers la sortie au mois d’août 2014, ce dernier est remplacé par un certain Emmanuel Macron à Bercy. Or, il se trouve que Sibeth Ndiaye connaît bien Ismaël Emelien, conseiller en communication du jeune ministre frais émoulu. « Dans ce moment de flottement où les équipes se reconfigurent, Emmanuel Macron m’a donc proposé de rester », se remémore-t-elle. De proche en proche, la relation professionnelle devient amicale. Bientôt, le jeune ministre lui témoigne une grande confiance et lui révèle son intention de briguer la présidence de la République. Le pari est ambitieux, un peu fou, voire délirant, mais Sibeth Ndiaye dit banco. Aux côtés d’autres pionniers de l’aventure En Marche !, Ismaël Emelien, bien sûr, Julien Denormandie, Stéphane Séjourné, Benjamin Griveaux, ou encore Sylvain Fort, elle accompagnera toutes les étapes de l’ascension de Macron à l’Élysée.
À l’époque, cette travailleuse de l’ombre gère les relations entre la presse et le candidat. Le grand public la découvre dans le documentaire de Yann L’Hénoret, Les coulisses d’une victoire, diffusé le lendemain du second tour de l’élection présidentielle en mai 2017.
Le temps des maladresses
Quelques jours plus tard, elle est nommée conseillère presse pour les affaires nationales auprès de Sylvain Fort, conseiller communication et chargé des discours d’Emmanuel Macron. « Son rôle consistait à verrouiller l’accès au président et communiquer une information la plus contrôlée possible », résume un ancien collaborateur. Déjà, les premiers ennuis se font jour. En juillet 2017, un article de l’Express rapporte une déclaration polémique de l’intéressée : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger Emmanuel Macron. » Elle ne le sait pas encore, mais elle aura à s’expliquer sur ses propos, deux ans plus tard, devant la commission d’enquête du Sénat sur le Covid-19.
« Mes propos ont été délibérément tronqués par une journaliste », se défend Sibeth Ndiaye. Travelling arrière ; nous sommes au Touquet (Pas-de-Calais), en plein milieu de l’entre-deux-tours. Une centaine de journalistes font le pied de grue devant la villa Monéjan, propriété de Brigitte Macron, dans l’espoir de photographier le “chantre du nouveau monde”. Or, au même moment, « Emmanuel Macron souhaite faire une partie de tennis sans être incommodé par la présence de journalistes. Il passe par la sortie arrière de la maison. Certains journalistes s’en avisent. L’un deux me le reproche sévèrement. Ce à quoi j’ai répondu qu’il s’agit d’un moment privé, non d’une représentation publique, et que j’étais prête à mentir pour une partie de tennis », explique Sibeth Ndiaye.
Trois mois ne se sont pas écoulés depuis sa nomination, qu’une nouvelle polémique éclate à son sujet. En août 2017, le Canard enchaîné affirme qu’elle a ainsi confirmé le décès de Simone Veil à un journaliste : « Yes, la meuf est dead. » Ce qu’elle a toujours démenti, SMS à l’appui.
Des petites turbulences qui ne sont rien en comparaison de ce qui l’attend plus tard, après le remaniement du 31 mars 2019. Nommée secrétaire d’État auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye se retrouve désormais sous les feux de la rampe. Un exercice dans lequel « elle va rapidement se cramer », analyse rétrospectivement un ancien compagnon de route. On lui demandait jusque-là de rationner la parole du président et de cultiver le mystère et puis voilà que, du jour au lendemain, on l’exhorte à prendre la lumière et à parler d’abondance.
Dans son entourage, on s’accorde à penser « qu’elle était plus à l’aise dans le premier rôle ». Les couacs et maladresses qui ont émaillé son passage au gouvernement (un an et trois mois) ne sont pas pour le démentir. Entre les enseignants « qui ne travaillent pas » en période de confinement, l’Italie qui n’a pas réussi « à freiner la propagation de l’épidémie » malgré d’importantes mesures de restriction, sa sollicitude pour ses compatriotes privés de transports, à la veille d’une grève de la RATP, en septembre 2019 – « Demain matin, j’utiliserai ma voiture de fonction, comme tous les jours, donc je serai de cœur avec tous les Franciliens qui galéreront dans les couloirs du métro » – ou encore les masques, dont elle a expliqué en début de pandémie qu’ils « ne sont pas nécessaires quand on n’est pas malade », en plus d’être compliqués d’utilisation – « Et vous savez quoi, moi je ne sais pas utiliser un masque » –, Sibeth Ndiaye a été moquée plus souvent qu’à son tour.
Aux origines du ressentiment
Elle n’en conçoit pas d’amertume : « C’est la fonction qui veut ça. Quand vous êtes porte-parole, vous avez plus d’interventions en moyenne que les autres membres du gouvernement. Vous avez donc statistiquement plus de chances de commettre un impair. J’ai fait amende honorable quand cela est arrivé. » C’est vrai, sauf pour l’épisode des masques, le plus emblématique de l’impréparation du gouvernement. Alors, dirait-elle qu’elle s’est trompée ? « Non, persiste-t-elle. Nous sommes à un moment où deux données se télescopent : les autorités sanitaires, l’OMS en tête, qui ne recommandent pas le port du masque en population générale, une consommation massive des masques dans le Grand Est, théâtre d’un des premiers clusters majeurs du Covid en France. »
À partir de là, le gouvernement adopte « une stratégie de résilience » selon ses mots, consistant à préserver les masques dans l’hypothèse où l’épidémie venait à se répandre à travers la France. Admettons. Quant à leur supposée complexité d’usage, elle reconnaît volontiers une erreur : « À l’époque, je passe ma vie avec des experts médicaux. Un hospitalier à cette phrase que je retiens : “Au bloc, on ne met pas un masque n’importe comment. Il faut se laver les mains, le manipuler comme suit, etc.” » Ce qu’elle retranscrit par les propos cités plus haut. « Là où c’est complètement con, j’en conviens, c’est que l’usage du masque pour la population n’est pas chirurgical à ce moment-là. »
Des faux pas à répétition qui n’expliquent pas à eux seuls la défiance et la haine qu’elle a parfois inspirées. Selon l’un de ses proches, sa couleur de peau n’est peut-être pas étrangère à cet état de fait : « Disant cela dans vos colonnes, je tends le bâton pour me faire battre », ironise-t-il avant d’ajouter : « Je suis d’autant plus à l’aise pour le dire que je n’ai jamais entendu Sibeth Ndiaye brandir l’argument de la féminité ou du racisme dans la vie publique comme en privé. »
Qu’en pense l’intéressée ? « Il est vrai que j’avais une particularité. Le fait que je sois une femme noire et que j’aime porter du rouge et du bleu vif ne correspond peut-être pas aux canons politiques traditionnels », suggère l’ancienne porte-parole du gouvernement. Elle en veut pour preuve plusieurs épisodes désagréables. Le 14 mai 2017, jour de la passation de pouvoir entre François Hollande et Emmanuel Macron, elle déclenche une première polémique pour avoir foulé le tapis rouge de l’Élysée en “basket”.
« La gauche a trop souvent nié que ceux qui accueillent peuvent être heurtés et dérangés par des comportements auxquels ils ne sont pas habitués culturellement
« En l’occurrence, il s’agissait de souliers Repetto, une marque emblématique du savoir-faire français. Parce que c’était moi, ça ne pouvait être qu’une paire de baskets », s’agace-t-elle. Elle a également en mémoire ce message d’un sénateur LR transmis par un huissier lors de son premier jour sur les bancs du Sénat : « Avec ta touffe, je ne pourrai plus voir le président Larcher. » Suggère-t-on qu’il s’agit peut-être simplement d’une blague de mauvais goût, elle esquisse un sourire dubitatif : « J’ai la faiblesse de croire que ce mauvais goût est teinté de racisme, comme lorsque Nadine Morano explique que je me balade en tenue de cirque lorsque je porte une robe en wax. »
Le chaudron des identités
Quelque pénibles que fussent pour elle ces incidents, Sibeth Ndiaye n’est pas de ceux pour qui l’épiderme fait le verdict. Son engagement politique est d’abord universel : « Un combat politique est un combat pour tous et non pour telle catégorie spécifique, fut-elle une catégorie de “race”. » Ceci posé, elle ne fait pas fi des questionnements identitaires légitimes qui travaillent la population française : « La gauche, dont je viens, a trop souvent nié que ceux qui accueillent peuvent être heurtés et dérangés par des comportements auxquels ils ne sont pas habitués culturellement. Cela produit un bouillonnement culturel assez malsain où chacun est renvoyé dans son identité. » Une insécurité culturelle à laquelle Emmanuel Macron n’a jamais apporté de remède, souligne-t-on.
Sibeth Ndiaye, qui n’a rien perdu de ses talents de communicante, tente de donner le change : « La colonne vertébrale du macronisme, c’est de considérer qu’une société doit permettre la réalisation du meilleur possible pour les individus. Une société ne peut être cohésive sans une organisation démocratique partagée par tous. De ce point de vue, on a posé des jalons pour la suite. Enfin, peut-être, en cas de réélection d’Emmanuel Macron. »
Une vision (très) subjective du champ politique
Sur ce point, l’on sera fixé dans un peu moins de deux semaines, lors du second tour de la présidentielle qui l’oppose à Marine Le Pen. Les choses sont désormais claires pour Sibeth Ndiaye ; Macron a précipité la disparition des deux grandes forces politiques qui ont structuré la vie politique durant la Ve République. Désormais, selon elle, le champ politique se découpe comme suit : « Un bloc progressiste représenté par LaREM et ses satellites, un bloc conservateur [qui refuse le mouvement, NDLR] allant du PS à LR, du moins ce qu’il en reste, et un bloc extrême qui va de Mélenchon à Le Pen. » En d’autres mots, les raisonnables, les irréfléchis et les irresponsables. Avec une nuance, toutefois, pour la dernière catégorie. Pour elle, en effet, LFI et le RN sont des maux de nature différente : « Il y en a un des deux qui n’est pas raciste. » Les mots ayant leur importance, nous lui demandons d’étayer cette affirmation : « Quand vous souhaitez supprimer les aides sociales non contributives aux étrangers, c’est a minima xénophobe. » Quoi qu’on pense de cette mesure, ce n’est pas exactement la même chose. « Mouais, cette nuance est une coquetterie », estime-t-elle. On ne parviendra pas à être d’accord.
L’entrevue touchant à sa fin, nous ne pouvions pas faire l’impasse sur la polémique McKinsey. « Je ne me suis pas vraiment penché sur le sujet », balaie-t-elle, laconique. Elle a l’air sincère, mais nous insistons, précisant que ce n’est pas tant le principe du recours à ces cabinets privés, que le montant des prestations réalisées (ou pas) qui peut interpeller. « L’État, comme une entreprise, a parfois besoin d’un regard extérieur sur son propre fonctionnement. On ne peut pas tout à la fois se plaindre des dysfonctionnements de l’État et s’indigner que l’on recourt à des prestataires extérieurs pour y remédier », explique-t-elle, les yeux rivés à sa montre connectée, déjà prête à se sauver. C’est donc ça le style nouveau monde, un savant mélange de modernité, d’agilité et d’esbroufe.
BBC
Brooklyn shooting: Subway attack suspect held without bail
The man accused of unleashing a barrage of gunfire on a subway train in New York City will be held without bail until trial on federal terror charges.
Frank James, 62, appeared in court on Thursday, for allegedly violating a law barring "terrorist attacks or other violence" against mass transit systems.
He was apprehended following a huge manhunt for the lone suspect behind the attack, which injured 23 people.
Mr James did not enter a plea. His lawyer requested a psychiatric report.
If convicted he faces life behind bars.
Mr James "committed a heinous and premeditated attack on ordinary New Yorkers during their morning subway commute", said US Attorney Breon Pearce in a statement announcing the charges.
Police alleged Mr James donned a gas mask and threw two smoke grenades on the floor of a Manhattan-bound N train before opening fire around 8:30am (12:30 GMT) local time on Tuesday.
He is accused of shooting 10 people and injuring at least another 13.
The suspect escaped after the attack, police said, but left behind several personal items connected to Mr James, including a key to a U-Haul van that he had rented, and a bank card with his name on it. There was also a Glock 9mm handgun legally purchased in Ohio under the name "Frank Robert James".
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Mr James reportedly called police himself to report his whereabouts on Wednesday, US media said, citing sources in law enforcement.
The suspect, who had recent addresses in Philadelphia and Milwaukee, had nine prior arrests in New York and three in New Jersey, police said on Wednesday.
No details about Mr James' alleged motive have yet been provided.
According to prosecutors, Mr James published a variety of videos online making statements about the New York City subway system, occasionally addressing New York City Mayor Eric Adams as he complained about the "homeless situation" on subway cars.
In one video, prosecutors said, Mr James said: "And so the message to me is: I should have just gotten a gun, and started shooting."
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Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
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[Edito] Recomposition ou unification de la droite ?
Pendant la campagne présidentielle, plusieurs voix se sont élevées pour demander l’unification d’une droite incapable de tirer profit de son influence dans le pays en raison de ses divisions. Avant d’être emporté par l’invasion de l’Ukraine, cet appel n’a guère reçu d’écho chez des dirigeants qui ont espéré tour à tour une modification du rapport des forces à leur avantage. Mais après le verdict du 10 avril et à quelques semaines des législatives, la question ne peut plus être éludée. Il ne fait aucun doute maintenant qu’une recomposition est à l’œuvre. Entre les forces qui l’incarnent, Les Républicains, le Rassemblement national et Reconquête !, rien ne sera plus comme avant.
Qui sera le principal bénéficiaire d’une recomposition dont le marqueur le plus clair sera les élections législatives de juin prochain ? L’apparence plaide en faveur du RN qui, épuré des dissidents qui l’ont quitté, aborde l’échéance dans une meilleure posture. Le grand perdant pourrait être Les Républicains, dont les divisions, masquées un moment par la primaire de décembre, resurgiront de plus belle. La faiblesse du score obtenu par leur représentante ne peut qu’attiser les divergences et les rivalités recuites dans un mouvement que même son créateur a abandonné en chemin. Ne possédant pas de député sortant, Reconquête ! ne subira de ce fait aucune perte mais cette satisfaction suffira-t-elle à entretenir l’enthousiasme de ses membres ? L’ampleur de la mutation à venir dépendra du résultat de la présidentielle mais aussi de l’implantation locale des partis concernés. Or celle-ci est très inégale. Les Républicains, grâce aux villes qu’ils gèrent et aux circonscriptions qu’ils détiennent, sont les mieux placés pour présenter des candidats connus et crédibles. La défaite subie aux municipales et aux régionales place en revanche le Rassemblement national dans une situation moins favorable, que seule la victoire de Marine Le Pen modifierait à son avantage. Quant aux candidats présentés par Reconquête !, qui auront tout à prouver en juin prochain, leur chance de l’emporter ne dépasse guère quelques circonscriptions.
La recomposition attendue se bornera à un déplacement du curseur si elle ne s’accompagne pas d’une démarche de rapprochement, concrétisée par un accord politique entre les composantes de la droite. C’est l’objectif que visent ouvertement Éric Zemmour et quelques rares personnalités ayant osé dire ce qu’elles souhaitaient, dans un climat d’attentisme prudent. Mais il rencontre plusieurs incertitudes qui le rendent peu probable à un horizon proche. La plus immédiate est celle de la discipline de vote à l’occasion du second tour de la présidentielle puis des législatives. Les plus menacés par le germe de la division sont Les Républicains dont une partie de l’électorat, déjà émietté, continuera de se partager. La seconde incertitude est celle du leadership à la tête d’une droite qui, à défaut de se fondre en une formation unique, aspirerait à renforcer son unité d’action. La probabilité pour que les dirigeants des mouvements concernés acceptent délibérément la tutelle de l’un des leurs est d’autant plus faible qu’aucun ne jouit aujourd’hui de l’autorité et du charisme indispensables à cette désignation. Quant aux directions collégiales (les “troïkas”), l’expérience enseigne qu’elles conduisent soit à l’impuissance, soit à l’élimination des rivaux. Mais surtout, au-delà du choix d’un introuvable leader, la force de résistance à l’unification de la droite est la persistance de clivages rendant difficile l’élaboration d’un accord politique ayant du contenu et du sens.
Dans les versions successives de son ouvrage, devenu un classique de la science politique, René Rémond pensait que la droite était divisée durablement entre trois fractions, libérale, bonapartiste et réactionnaire. Cette analyse est dépassée aujourd’hui. Car les composantes de la droite, aussi volatiles que celles de la gauche, sont elles-mêmes parcourues de multiples failles qui rendent toute classification inopérante. Leurs positions ne se sont nettement rapprochées que sur l’immigration et la sécurité ; en revanche, elles divergent sensiblement sur bien des enjeux majeurs. L’Europe, la relation avec les États-Unis, la politique économique (fiscalité, retraite, dette et budget), le champ des libertés publiques, l’acquisition de la nationalité demeurent ainsi de puissants facteurs de divergence. Avant un improbable rapprochement des structures, c’est d’un éventuel projet commun qu’il conviendrait de parler. On n’en prend pas le chemin. Dans notre société de l’image et de l’émotion, le fond est toujours sacrifié à la forme et l’avenir aux rentes du présent.
France24 - World
Scores still missing as death toll climbs from Philippines landslides, floods
Issued on: 14/04/2022 - 08:21
NEWS WIRES
The death toll from landslides and flooding in the Philippines triggered by tropical storm Megi rose to 133 on Thursday, official figures showed, as more bodies were found in mud-caked villages.
Scores of people are still missing and feared dead after the strongest storm to strike the archipelago nation this year dumped heavy rain over several days, forcing tens of thousands into evacuation centres.
In the central province of Leyte -- the worst affected by Megi -- devastating landslides smashed farming and fishing communities, wiping out houses and transforming the landscape.
The disaster-prone region is regularly ravaged by storms -- including a direct hit from Super Typhoon Haiyan in 2013 -- with scientists warning they are becoming more powerful as the world gets warmer because of climate change.
Emergency personnel in Abuyog municipality have retrieved dozens of bodies from the coastal village of Pilar, which was destroyed by a landslide on Tuesday.
At least 42 people died in landslides that hit three villages in the municipality, police said. Another person drowned.
Most of those deaths were in Pilar, with at least 28 bodies brought by boat to a sandy lot near the municipal government building after roads leading to the settlement were cut off by landslides.
More than 100 remained missing, and Abuyog Mayor Lemuel Traya told AFP there was little hope of finding anyone else alive.
An aerial photo showed a wide stretch of mud and earth that had swept down a mountain to the sea, crushing everything in its path.
The wreckage of houses and debris were scattered along the shore.
Bad weather and thick mud had complicated retrieval efforts in Pilar, where the ground was unstable. Searchers were also combing the coastline after some bodies were swept kilometres away by ocean currents.
"This will not end soon, it could go on for days," Traya warned.
Many of those who died had hiked to higher ground to avoid flash floods, villagers told AFP.
"It sounded like a helicopter," said Pilar councillor Anacleta Canuto, 44, describing the noise made by the landslide.
Canuto, her husband and their two children survived, but they lost at least nine relatives.
Pilar fisherman Santiago Dahonog, 38, said he rushed into the sea with two siblings and a nephew as the landslide hurtled towards them.
"We got out of the house, ran to the water and started swimming," he told AFP. "I was the only survivor."
Scores missing in Baybay
Another 86 people were killed and dozens injured in vegetable, rice and coconut-growing villages around Baybay City at the weekend, local authorities said. At least 117 are still missing.
The hardest hit was Kantagnos, where 32 people died and 103 have not been found.
In the nearby village of Bunga, 17 people perished when sodden soil shot down a hill and slammed into the riverside community. Only a few rooftops are visible in the mud, which has started to smell of rotting flesh.
Three people also drowned on the main southern island of Mindanao, and one person died in the central province of Iloilo, the national disaster agency said in its latest update.
Another three deaths previously reported in the central province of Negros Oriental were dropped from the tally after they were found to be unrelated to the storm.
Megi struck at the beginning of Holy Week, one of the most important holidays in the mainly Catholic nation, when thousands travel to visit relatives.
It came four months after a super typhoon devastated swathes of the country, killing more than 400 and leaving hundreds of thousands homeless.
The Philippines -- ranked among the most vulnerable nations to the impacts of climate change -- is hit by an average of 20 storms every year.
(AFP)
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Dozens killed in flooding, landslides after tropical storm Megi hits Philippines
Death toll from Typhoon Rai surges to 375 in Philippines
Philippines' Duterte withdraws his candidacy from 2022 Senate race
BBC
SANS TITRE
FT: PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
Leicester had to dig deep there.
They trailed as deep into the tie as the 77th minute. But James Maddison and Ricardo Pereira turned it around and won it.
Brendan Rodgers made some big but correct calls with his substitutes.
The Foxes are into their very first European semi-final.
PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
Leicester's European adventure continues!
PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
Seconds remain.
PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
Wesley Fofana underlines how good he has been with a clearing header from another pumped ball forward.
PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
A minute to go. PSV pressing...
PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
Two minutes of the added five to go.
PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
PSV sling the ball towards the box but Jonny Evans wins the first header and then goes down under pressure to win a free-kick. Smart.
PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
Mario Gotze is booked for retaliating to a foul by Ayoze Perez.
PSV have a free-kick near halfway.
PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
But wait. We've got five added minutes. Still time for another twist.
PSV 1-2 Leicester (Agg: 1-2)
What a turnaround.
City were down and out with 15 minutes to go. But they refused to give up. The away fans are dancing in the stand. What a night ahead of them in Eindhoven.
Ricardo Pereira
GOOOOOAAAAAAAALLLLLLLLLLLLLL!!!!
Leicester have turned it around! The European dream is alive and kicking!
Ademola Lookman gets in down the left and pulls back for Patson Daka. His effort is saved but there is Ricardo Pereira to slot in.
Wow.
PSV 1-1 Leicester (Agg: 1-1)
James Maddison swings the ball in but Jonny Evans is adjudged to have committed a foul in the box.
PSV 1-1 Leicester (Agg: 1-1)
Lookman is barged over wide left in the PSV half. This is a chance to test the home defence. Just needs some quality...
PSV 1-1 Leicester (Agg: 1-1)
Leicester fancy a winner in normal time. And they are so close to getting it.
Ademola Lookman's cross is steered towards goal by Ayoze Perez, but pushed over the bar by Yvon Mvogo.
PSV are on the ropes.
PSV 1-1 Leicester (Agg: 1-1)
On comes Ritsu Doan for Joey Veerman for PSV. Also into the game is striker Vinicius, who Spurs fans will remember.
PSV 1-1 Leicester (Agg: 1-1)
Remember that there are no away goals in this tournament. So we'll be going to extra-time if it stays like this.
PSV 1-1 Leicester (Agg: 1-1)
Oh, wow!
That looked like a penalty to the naked eye!
James Maddison is hacked down by a tackle in the box from Joey Veerman.
Tell you what, though, fair play to the ref. He's called this bang on. Veerman got a touch on the ball.
PSV 1-1 Leicester (Agg: 1-1)
That City goal has certainly ripped some of the enthusiasm out of this crowd.
PSV 1-1 Leicester (Agg: 1-1)
Whatever the officials were concerned about, they've figured it out. The game gets back under way.
PSV 1-1 Leicester (Agg: 1-1)
The officials have halted the game here. Not sure why. They're checking something, though.
Valeurs Actuelles
Macron, l’échec de la lutte contre l’immigration
Rien de moins que 100 %. Il y a trois ans, Emmanuel Macron promettait à Valeurs actuelles d’exécuter la totalité des obligations de quitter le territoire français (OQTF) prononcées à l’endroit des clandestins présents sur le sol français. Aujourd’hui, le bilan s’avère peu flatteur. Au total, la France exécute 14 % des OQTF, mais les chiffres sont plus intéressants si l’on regarde du côté du Maghreb, qui représente 30 % de l’immigration illégale. Sur 7 731 OQTF délivrées à des Algériens sur les six premiers mois de l’année 2021, 23 ont été exécutées. Soit 0,3 %. S’agissant du Maroc et de la Tunisie, les résultats ne sont guère meilleurs… respectivement 2,4 et 4 %. Risible.
Faible quand il faut agir
En septembre 2021, à quelques mois de l’élection présidentielle, le gouvernement réagit. Au micro d’Europe 1, le porte-parole Gabriel Attal annonce que la France a pris « une décision drastique, une décision inédite » : l’attribution de visas va diminuer de 50 % pour le Maroc et l’Algérie, de 30 % pour la Tunisie. Si l’objectif pouvait être de contraindre ces États à collaborer plus activement, la mesure n’a pas d’effet. De la pure communication. Le quotidien tunisien la Presse titre même : « Macron fait du Zemmour ».
Ces chiffres et ces mesures cosmétiques résument la politique migratoire d’Emmanuel Macron depuis cinq ans. Fort quand il faut draguer l’électorat de droite. Faible quand il faut agir. Quand le président annonce faire du chantage aux visas, les chiffres tombent : durant son quinquennat, ce sont plus de deux millions d’étrangers qui ont rejoint le pays – environ 400 000 par an.
Quand il signe le pacte de Marrakech – un texte de l’Onu qui nous impose sa vision d’un monde sans frontières -, il propose l’introduction de quotas pour réguler l’immigration. Lors de la crise sanitaire, son idéologie l’oblige à laisser les frontières ouvertes en affirmant que le virus n’a pas de “passeport”, avant de les fermer partiellement. Le macronisme est une “pensée complexe” que l’immigration aura malmenée pendant cinq ans.
France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.
The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
France24 - World
God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates
Issued on: 08/04/2022 - 18:05
Leela JACINTO
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In the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the start of the Ukraine invasion, US prosecutors have charged Konstantin Malofeyev, an arch-conservative with close ties to Russian President Vladimir Putin, for sanctions violations. The Kremlin crony’s business interests, from Greece to Africa to annexed Crimea, reveal the scope of his ideological intent – aided by willing, conservative Western business partners.
Nearly a year after the 2014 annexation of Crimea, an American TV news director and former Fox News employee updated Konstantin Malofeyev, his Russian oligarch boss, about a board briefing for a new Russian TV station.
The board news policy, wrote former Fox News director Jack Hanick, was meant “to implement your vision and to provide you with information for you to make decisions …You are the founder and chief architect of the project. We, as board members, have the responsibility to direct the staff to implement your instructions.”
The allegations, made in a 21-page indictment in a New York court, charges Moscow-based businessman Malofeyev of violating US sanctions in the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the February 24 start of the Ukraine invasion.
Malofeyev, an investor and ardent supporter of Russian President Vladimir Putin, is accused of attempting to tap $10 million of frozen US assets with the help of his American employee, Hanick, an experienced TV news executive and supporter of Donald Trump.
The indictment provides a detailed account of how Malofeyev, a Russian nationalist and founder of Orthodox news channel Tsargrad TV, attempted to evade US sanctions.
Malofeyev was sanctioned by the US Treasury Department in 2014 for financing Russians promoting separatism in Crimea. Although the sanctions barred him from doing business with US citizens, prosecutors say Malofeyev evaded those restrictions by hiring Hanick to work for him in networks in Russia and Greece, and enlisted the US national’s help in trying to acquire a TV station in Bulgaria.
It was all part of an effort to spread pro-Russia propaganda throughout Europe, according to the US Justice Department.
Announcing the latest crackdown on Wednesday, US Deputy Attorney General Lisa Monaco warned that, “we have our eyes on every yacht and jet. We have our eyes on every piece of art and real estate purchased with dirty money and on every bitcoin wallet filled with proceeds of theft and other crimes.”
Hanick, a high-level director who helped launch Fox News, was arrested in London last month and is awaiting extradition proceedings.
Russia embraces Orthodox Christianity
If Hanick, as the US indictment alleges, was willing to “implement” his Russian employer’s “vision” at the TV station where he was hired, it was because the former Fox News director was ideologically in sync with Malofeyev’s conservative philosophy.
On the night of Trump’s victory in the 2016 election, Hanick was in Moscow, attending a pro-Republican soirée, where the organisers unveiled a massive portrait of the victorious US presidential candidate, according to US magazine Rolling Stone.
In an interview at the event, which was posted on YouTube, Hanick explained that “America has been founded on Christian principles and now America is moving away from Christianity.” Sitting next to the newly unveiled portrait of Trump – the subject of several sexual misconduct lawsuits – Hanick noted that, “America was losing its moral core and fibre … Now Russia, on the other hand, has been embracing Orthodox Christianity.”
An investment banker who says he “found God” during his university years, Malofeyev is a devout Orthodox Christian in a country that, under Putin, has leapt from communism to the church, with the Kremlin and the Moscow Patriarchate operating in revivalist synergy.
As the founder of a private equity firm, Marshall Capital Partners, Malofeyev [sometimes spelled Malofeev] used his religious contacts to enlarge his wealth, investing in Russian telecoms giant Rostelecom while his fellow Orthodox friend, Igor Shchegolev, was telecoms minister, according to the Financial Times.
In 2015, when he launched Tsargrad TV – with Hanick’s Fox News expertise – the new Russian Orthodox TV station also began broadcasting daily on Spas, a religious channel run by the Orthodox church.
From Moscow to Athens with a share certificate
It was after the successful launch of the Russian TV network that Malofeyev handed Hanick the task of starting a TV station in Greece and acquiring a Bulgarian news channel. The US indictment alleges that the pair conspired to illegally transfer Malofeyev’s frozen $10 million in a Texas investment bank to a business associate in Greece in violation of US sanctions that were passed shortly after the 2014 Crimea annexation.
Malofeyev denied the charges in a phone interview with the Financial Times from Russia earlier this week, insisting that he has not had assets in the US since 2014 and dismissing the legal action against him as “comical”.
US prosecutors however say a share certificate for Malofeyev’s funds – which was accessed through a shell company in the Seychelles – was fraudulently backdated to make it appear as if it had gone through in June 2014, prior to the imposition of sanctions.
The indictment has details of a 2015 trip by Hanick from Moscow to Athens when the US national physically carried the share certificate and transferred the funds to a Greek associate for the price of just $1.
The case against Hanick is still pending.
‘God’s will’ in Crimea
In addition to his staunch Orthodox Christian faith, Malofeyev is a self-confessed royalist who views Crimea as an intrinsic part of the Russian empire, which Putin, in his role of Tsar 2.0, is seeking to reinvent.
Malofeyev’s engagement with Crimea, a peninsula historically controlled by various empires, appears to be mystical.
By his own telling, the connection was fixed by a miracle. The narrative starts in January 2014, months before Russian soldiers appeared in Crimea, when Malofeyev was travelling with the Russian patriarch, taking ancient Christian relics on a tour through Russia.
Crimea, according to the Russian oligarch, was not on the travel agenda. But when they did stop in the Crimean capital, Sevastopol, around 100,000 people – a third of the local population – gathered to pray with the relics. “It was one prayer from all the people: for Sevastopol to once more be part of Russia. God’s will,” Malofeyev told the Financial Times in a July 2014 interview.
When Crimea did become part of Russia in an annexation not recognised by the international community, the God-fearing Malofeyev was immediately put on US and EU sanctions listings.
Historical theme park in Crimea
But the EU sanctions did not deter a fellow conservative Frenchman from seeking to do business with Malofeyev.
Enter Philippe de Villiers, a Eurosceptic French politician and businessman who is also the founder of Puy du Fou, a popular historical theme park in the Vendée region of western France. In de Villiers, an aristocratic, Catholic, royalist with business acumen, Malofeyev – the ultra-Orthodox, monarchist Russian oligarch – found a perfect ideological match.
In August 2014, just weeks after the EU imposed sanctions on Malafeyev, de Villiers announced a deal with the Russian oligarch to build a historical theme park in newly annexed Crimea.
The announcement came during de Villiers’ trip to Russia, where the French politician-businessman met Putin at Livadia palace, the summer residence of Russian Tsars in the Crimean resort city of Yalta. A day after his “unforgettable” meeting, de Villiers sounded as excited as a fanboy. “What a statesman,” gushed the French politician in a Twitter post featuring a photograph of the meeting.
J'ai été reçu hier par Vladimir Poutine à Yalta. Une rencontre inoubliable. Quel Homme d'Etat.. @KremlinRussia_E pic.twitter.com/WZpQbrH8x6
August 15, 2014De Villiers – a two-time, but longshot French presidential hopeful – hails from an aristocratic family, Le Jolis de Villiers de Saintignon. The family has a military heritage – his brother, General Pierre de Villiers is a former French chief of defence staff.
They have not done too badly in business as well.
The Puy du Fou theme park in Vendée features a sweep of historical shows ranging from ancient Frankish resistance against the Roman Empire, Viking landings and medieval knights. Some historians have dubbed the park, “Puy du Faux” [Puy of Fakes], criticising historical errors and a “reactionary, ultra-Catholic” vision of the make-believe world. The park nevertheless is a popular destination and is the second-most visited theme park in France after Disneyland.
De Villiers also owns a local radio station, Alouette Radio.
Theme park plan ends, but monarchist dreams linger
For a Russian oligarch seeking the glory of bygone empires and heading a TV station named Tsargrad, a business deal with a French aristocratic politician and head of a historical theme park was a marriage made in revivalist paradise.
Announcing the deal in the Russian capital in August 2014, the Moscow-backed Crimean administration said de Villiers, Malofeyev and Sergei Aksyonov, the head of the Crimean government, had signed a memorandum of understanding under which de Villiers’ company Puy du Fou International and Malofeyev would invest at least 4 billion Roubles ($110m) in the Crimean park. The new project was called Puy du Fou Tsargrad.
The prospect of breaking EU sanctions in annexed terrain did not daunt de Villiers, who declared, “Sanctions are an act of war. Cooperation is an act of peace. We have come to deliver an act of peace,” in a 2014 press release. “Our project will promote the history of Crimea as a long part of the history of Russia,” he added.
Once a mainstream conservative, de Villiers founded a now defunct Eurosceptic political party and made two unsuccessful bids for the French presidency in 1995 and 2007. He has since moved further right, has spoken out against Islam in France and currently supports far-right candidate Éric Zemmour in the 2022 French presidential race.
Despite de Villiers’ dismissal of EU sanctions, the Crimea theme park dream in the end failed to materialise.
Experts dismissed the deal from its inception, with a foreign lawyer in Moscow telling the Financial Times that there was “no way” the planned theme park could go ahead under EU sanctions. Since the agreement was just a memorandum of understanding, with no evidence of financial transactions, the lawyer explained that de Villiers might not face legal consequences yet. “This is just a gigantic PR stunt,” he dismissed.
A Russia expert interviewed in 2014 by French daily, Ouest France, explained that sanctions at that time targeted Russian doing business in Europe but not European doing business or exporting to Russia. "It's legal but very badly viewed, in the current context, to trade with Russia," explained Jean Geronimo.
In a 2019 interview with French website Capital, de Villiers’ son and Puy du Fou artistic director Nicolas de Villiers confirmed his father’s Crimea plans had failed. “President Putin imagined a Puy du Fou in Crimea. But the economic sanctions against Russia prevent us from considering such a project,” said the younger de Villiers, adding that the group’s international projects in Spain and China were already keeping the group “quite busy. "No question of biting off more than we can chew,” he said.
The war in Ukraine, which has seen a tightening of sanctions, appears to have stalled Malofeyev’s vision of promoting his far-right, ultra-conservative Christian values on both sides of Atlantic. It has also sparked scrutiny of the links between French far-right figures, including presidential candidate Marine Le Pen, and Putin.
Malofeyev’s international ventures may have stalled, but the oligarch still has big plans for his native Russia. In a 2019 interview with the New York Times, Malofeyev hailed Putin’s move to grant himself two additional six-year terms after his current tenure expires in 2024.
Welcoming the prospect of Putin staying in power until 2036, Malofeyev said Russia now has “a quasi-monarchy” which, he said, was “a very good thing”.
But the 47-year-old oligarch is looking further into the future. “This isn’t the end,” said Malofeyev. “The introduction of a constitutional monarchy in the foreseeable future — for instance, after Putin’s rule in 2036 — has become realistic.”
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WAR IN UKRAINEEU adopts fresh sanctions against Russia including coal import ban
WAR IN UKRAINEUS sanctions target Putin's daughters amid belief they help hide his wealth
Talking Europe
Europe 'should crush Putin economically', Slovakia's PM tells FRANCE 24
Valeurs Actuelles
La Macronie assez peu exemplaire…
En avril 2017, le candidat Emmanuel Macron livre son programme : « Le principal danger pour la démocratie est la persistance de manquements à la probité parmi des responsables politiques. » Quelques années plus tard, l’assertion de celui qui est, entre-temps, devenu le patron de l’Élysée a pris des allures de vœu pieux. En cinq ans de présidence Macron, les exemples de manquements audit code de conduite sont légion.
Morsures et coups de casque
Le 23 juin 2017, vers 23 h 30, la députée LREM Laetitia Avia mord un chauffeur de taxi, après une altercation de près de quarante-cinq minutes. Silence radio de la Macronie. L’élue se défendra en arguant qu’elle se sentait en danger en tant que « jeune femme seule dans un taxi à minuit ». Scénario similaire, autres protagonistes, quelques semaines plus tard, en août. Après un différend, le député LREM M’jid El Guerrab assène des coups de casque à l’élu PS Boris Faure. Il accuse celui-ci d’avoir proféré des injures racistes à son encontre. Les cadres LREM se taisent. L’affaire Benalla éclate en juillet 2018. On apprend par le Canard enchaîné que, le 1er mai de la même année, jour de la fête du Travail, le chargé de mission à l’Élysée Alexandre Benalla a usurpé la fonction de policier pour violenter des manifestants. Emmanuel Macron préfère parler d’ « affaire d’été » plutôt que d’ « affaire d’État ».
Silence à l’Elysée
La valse des scandales connaît d’autres soubresauts. Mimi Marchand, l’influente conseillère du couple Macron, est mise en examen en juin 2021 pour “subornation de témoin” et “association de malfaiteurs”. Elle est accusée d’avoir orchestré la rétractation de Ziad Takieddine lors de son entretien accordé à Paris Match, en novembre 2020. Là encore, l’exécutif se montre bien taciturne à l’heure de dénoncer une énième compromission d’un membre de son clan. D’autant que, quelques jours plus tard, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, est à son tour mis en examen, dans l’enquête sur de possibles conflits d’intérêts avec ses anciennes activités d’avocat. Le mis en cause ne démissionne pas. Pis, le chef de l’État lui apporte son indéfectible soutien. Et si, finalement, la morale de la fable macronienne était la suivante : l’ancien monde est mort, vive l’ancien monde ?
Valeurs Actuelles
« Sale juif dehors » : un homme identifié après avoir tagué une affiche électorale d’Eric Zemmour
Ce n’était certes pas la première affiche d’Eric Zemmour recouverte de tags antisémites, mais pour une fois l’auteur a pu être identifié et arrêté grâce au travail des forces de l’ordre. A Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), le 7 avril dernier, soit trois jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, un panneau électoral du candidat Éric Zemmour était recouvert de tags antisémites. Les inscriptions ont été constatées en début de matinée, vers 9 heures, par les agents municipaux, confie une source policière à Valeurs actuelles. Sur l’affiche du candidat les mots « sale juif dehors » étaient inscrits. Le parti Reconquête s’en était ému sur les réseaux sociaux, faisant le lien avec d’autres affiches également taguées à quelques kilomètres, à Nice, par le passé. Une plainte avait été déposée, indique le responsable de l’antenne locale de Reconquête, qui ne souhaite pas faire plus de commentaires.
Les affiches d'Éric Zemmour sont la cible de nombreuses insultes antisémites, et particulièrement ces jours derniers à Cagnes-sur-mer et à Nice. "Sale juif dehors", voilà l'ignominie! Que tous les défenseurs de la France se lèvent et se révoltent dans les urnes ! #JeVoteZemmour pic.twitter.com/bCGRB2FanL
— Reconquete ! (Alpes-Maritimes) (@Reconquete_06) April 2, 2022
Les images de vidéo-surveillance ont permis aux policiers de retrouver la trace d’un suspect, identifié par la suite grâce à la balise présente sur sa bicyclette, de type « Vélib ». Interpellé à son domicile, il a été placé en garde à vue et a reconnu avoir écrit « sale », mais pas les mots « juifs dehors », indique une source policière. De nationalité française, dénommé Mahmoud M. et né en 1969, il est poursuivi pour injure publique en raison de la race ou de la religion, ainsi que pour dégradation de panneaux électoraux. A l’issue de sa garde à vue, il a écopé d’une convocation devant le tribunal correctionnel. L’audience devrait se tenir début juin.
Très probablement déjà impliqué dans une affaire d’antisémitisme
Il s’agit probablement du même homme jugé par le tribunal correctionnel de Nice, en 2013, pour une série de harcèlements à caractère antisémite. Un article de Nice Matin, daté de 2013 et relayé par le média juif JForum, rapporte qu’un homme avait été jugé pour une centaine d’appels malveillants, antisémites et conspirationnistes, passés entre juin 2009 et mai 2010. L’accusé reprochait à son chirurgien ORL, juif, une opération ratée, et en voulait aux experts puis au juge, juifs aussi selon ses dires, de ne lui avoir pas donné raison contre son chirurgien. Or, les caractéristiques liées à l’accusé de l’époque (âge, nom et secteur géographique) correspondent aux caractéristiques de l’homme qui a tagué l’affiche. Il s’agit donc probablement du même homme.
A l’époque, huit personnes avaient subi son « délire paranoïaque et haineux », selon le procureur, qui précisait que toutes n’avaient pas porté plainte. Un juge, qui figurait parmi ses victimes, avait expliqué : « Je n’imaginais pas que, de nos jours, un magistrat de mon ancienneté, dont le seul tort est d’être juif, puisse faire l’objet d’une telle attaque. » Trois ans de prison avaient été requis contre Mahmoud M., dont deux ans avec sursis et une obligation d’être suivi par un psychiatre. L’article ne précise pas quelle avait été sa condamnation.
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
France24 - Monde
Attention, ces photos ne montrent pas des saisies d'armes lors de l'opération militaire à Moura au Mali
Publié le : 13/04/2022 - 17:38
Alexandre Capron
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Deux photos transmises à la rédaction des Observateurs de France 24 affirment montrer des saisies d'armes dans la région de Moura après une opération de l'armée malienne le 23 mars dernier, qui fait depuis vivement polémique. Mais ces photos ont été prises dans d'autres pays et n'ont rien à voir avec la situation à Moura.
L'armée malienne a affirmé avoir mené ces actions pour lutter contre des groupes jihadistes et déclare avoir neutralisé "200 terroristes". Mais des associations de défense des droits de l'Homme, notamment Human Rights Watch, affirment qu'au moins 300 civils auraient été tués lors de cette opération menée conjointement avec de présumés mercenaires russes du groupe Wagner. Devant la pression internationale, la justice militaire malienne a annoncé l'ouverture d'une enquête le 6 avril.
Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs affirment que l'armée malienne aurait dépossédé des "civils" armés, preuves en seraient deux photos circulant à la fois sur des pages Facebook maliennes et des groupes WhatsApp. Ces photos sont parfois agrémentées de notes vocales en bambara, langue officielle du Mali, justifiant l'action de l'armée malienne contre des civils jugés dangereux.
Ici l'arsenal saisi sur les civils de Mourah par les FAMAa.!!!!! pic.twitter.com/jh53Dz7ltM
April 10, 2022Pourquoi c'est faux
Aucune de ces deux photos n'a pourtant de lien avec la situation à Moura au Mali.
Une recherche d'image inversée avec le moteur de recherche russe Yandex (voir ici comment procéder) permet de retrouver la première photo sur des sites nigérians comme ici ou là documentant une saisie d'armes par l'armée tchadienne en avril 2020.
On retrouve également ces photos publiées dès le 4 avril 2020 par plusieurs médias et utilisateurs tchadiens sur Facebook, précisant que cette saisie a eu lieu dans le cadre de l'opération "Colère de Bohama", menée contre Boko Haram conjointement par les armées tchadienne et nigériane.
Concernant la deuxième photo, une recherche d'image inversée avec Google Lens permet de mettre en évidence un tweet effectué par le compte @SahelSecurity analysant la situation sécuritaire dans le Liptako-Gourma, une région historique de l'Afrique de l'Ouest à cheval entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso. On y lit : "Ce 10.06.2021 une équipe du détachement de #Gendarmerie de #Arbinda a été accrochée par des hommes armés. Bilan provisoire : 2 gendarmes blessés et évacués, au moins 4 assaillants neutralisés, de l'armement et du matériel divers saisis."
#Burkina #Sahel #Soum: ce 10.06.2021 une équipe du detachement de #Gendarmerie de #Arbinda a été accroché par des hommes armés.Bilan provisoire: 2 gendarmes blessés et evacués, au moins 4 assaillants neutralisés, de l'armement et du materiel divers saisis. pic.twitter.com/KWryMaxQbN
June 10, 2021Une recherche avec les mots clés "Arbinda attaque" sur Facebook, en limitant la recherche à l'année 2021, permet d'identifier plusieurs publications corroborant cette version, ainsi que d'autres photos montrant exactement le même lieu. Une embuscade avait été tendue par les forces de sécurité burkinabè contre des groupes terroristes dans le village de Gorguel, près d'Arbinda.
Notre rédaction vérifie d'autres contenus présentés comme étant pris à Moura. Si vous en avez repéré que vous souhaitez soumettre à vérification, contactez nous via le compte Twitter @InfoIntoxF24
Télécharger l'application
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Centrafrique : des investisseurs parient sur son immense potentiel agricole
Publié le : 08/04/2022 - 17:43Modifié le : 08/04/2022 - 17:51
Laura MOUSSET
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Faute d'exploiter ses millions d'hectares de terres arables, la Centrafrique souffre de la faim. Mais une poignée d'investisseurs privés tentent de faire changer les choses. Ils ont fait le pari de développer l’agriculture dans la région de la Lobaye, aux portes de Bangui, relativement épargnée par les multiples crises sécuritaires qui secouent le pays et réputée pour sa fertilité.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Despite Russian Warnings, Finland and Sweden Draw Closer to NATO
The invasion of Ukraine has heightened security fears, pushing even formally nonaligned countries toward the Western alliance.
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By Steven Erlanger and Johanna Lemola
BRUSSELS — Even before his invasion of Ukraine, President Vladimir V. Putin of Russia had warned Sweden and Finland of “retaliation” should they join NATO. It was, after all, Ukraine’s desire to join the alliance that he cited time and again as provocation for his war.
But if his invasion of Ukraine has succeeded at anything so far, it has been to drive the militarily nonaligned Nordic countries into the arms of NATO, as Russian threats and aggression heighten security concerns and force them to choose sides.
In a rapid response to Russia’s invasion — and despite Mr. Putin’s threat of “serious political and military consequences” — both Finland and Sweden are now seriously debating applications for membership in the alliance and are widely expected to join.
Their accession would be another example of the counterproductive results of Mr. Putin’s war. Instead of crushing Ukrainian nationalism, he has enhanced it. Instead of weakening the trans-Atlantic alliance, he has solidified it. Instead of dividing NATO and blocking its growth, he has united it.
“With the contours of European security irrevocably altered since Russia’s invasion of Ukraine, the direction of thinking in both countries — especially Finland — is getting clearer by the day,” wrote Anna Wieslander and Christopher Skaluba of the Atlantic Council.
“From Moscow’s perspective, the result might be another unwanted consequence of its needless and reckless aggression,” they said.
At a news conference in Stockholm on Wednesday with Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden, Prime Minister Sanna Marin of Finland said a decision on whether to apply for membership would be made “within weeks” as her government submitted a document to inform parliamentary debate on the issue.
“There are of course pros and cons with being a member of NATO, as there are pros and cons of other security choices,” Ms. Andersson said. But, she added, “I see no point in delaying this analysis or the process” over whether to join.
NATO officials are publicly discreet, saying only that the alliance has an open-door policy and any country that wishes to join can ask for an invitation. After a meeting of alliance foreign ministers last week, the secretary general, Jens Stoltenberg, was coy, but said: “There are no other countries that are closer to NATO.”
Even a speedy application process could take a year, raising concerns that the two countries would be vulnerable to Russia in that time.
Already, the alliance is debating what kind of security guarantees could be provided to Finland and Sweden while their membership is considered. The goal would be to try to ensure that Russia or any other adversary did not take advantage of the interim before the two countries were part of NATO and could benefit from its promise of collective defense.
Both Sweden and Finland are members of the European Union and already have strong partnerships with NATO, participating in military exercises and even strategic and operational planning.
But Finland, with its long border with Russia, famously survived the Cold War as an independent and unoccupied democracy by studiously hewing to neutrality, something some have suggested for Ukraine. Finland has sided openly with the West since the Soviet Union collapsed, though it has kept, like Sweden, a policy of military nonalignment.
Mr. Putin’s invasion has led to a head-spinning turnaround in public opinion in Finland in favor of joining the alliance. Led quietly by its president, Sauli Niinisto, Finland is clearing the path toward NATO membership for a more reluctant Sweden.
While Finland’s security doctrine includes an option to join NATO if circumstances change, that has not been the case for Sweden. It has a minority government led by the Social Democrats, whose formal position of military nonalignment was confirmed at their party congress in November.
However complicated NATO membership looks for Sweden politically, it would be dangerous to be left outside the alliance if Finland joins, since the two countries are each other’s closest defense partners and plan for war together, Ms. Wieslander, a Swede who is the Atlantic Council’s director for Northern Europe, said in an interview.
“We always consider Finnish security together with our own,” she said.
Opinion is shifting quickly in Sweden, too, with about 50 percent of people now in favor of joining NATO, rising to 62 percent if Finland joins, Ms. Wieslander said. In Finland, a recent poll had 68 percent in favor joining the alliance, rising to 77 percent if the president and government recommend it.
In Sweden, an all-party parliamentary group led by Foreign Minister Ann Linde is studying the issue, with a report due May 31. That deadline may be accelerated, because a decision to join NATO would have to pass Parliament with a solid majority, and that would depend on the Social Democrats shifting their position, Ms. Wieslander said.
In the last election of 2018, the Social Democrats’ vote share fell to 28.3 percent, their lowest since 1908. This makes them more sensitive to public opinion now than before, and just this week, the party announced that it was reconsidering its position on NATO.
Carl Bildt, a former Swedish prime minister, wrote recently in The Washington Post that after the war on Ukraine, “There is no way back to a past of illusionary neutrality.”
Given both countries’ relationships with NATO, applications to join the 30-member alliance would be accepted quickly, probably in late June, at NATO’s summit meeting in Madrid.
But all member states and their legislatures would have to ratify that decision, which took about a year for the last country to join, North Macedonia.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
In the meantime, Mr. Niinisto has discussed with President Biden and the British government the possibility of a bilateral or trilateral security guarantee.
Such a guarantee could be politically controversial, but might appeal to Britain. And Washington already has a trilateral defense cooperation agreement with Sweden and Finland that could be broadened.
For the Russians, Ms. Wieslander said, “you’re either under the shield or you’re not,” so security guarantees would have to be public and clear. Of course, she said, Sweden “is ready to shoot, if necessary — we don’t have to be formal allies for that.”
Russian responses are in any case likely to include internet disruptions, hacking of key ministries and disinformation efforts aimed especially at legislators who would have to vote on the issue. Tensions along the borders would increase, as would Russian fighter jets seeming to challenge airspace.
The United States has publicly supported the idea of membership. Julianne Smith, the American ambassador to NATO, said the United States would welcome both countries. “We’ve exercised; we’ve trained with them. They bring very capable militaries,” she said. “They are some of our closest allies in Europe, and so I can’t imagine a situation where there would be tremendous resistance to this idea.”
But it is Russia’s sudden war on Ukraine that has turned old assumptions hollow. The Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, reminded Finns of the dangers Moscow presents in a speech on Friday to the Finnish Parliament, recalling the Winter War of 1939-40, when Stalin’s Soviet Union attacked Finland.
“You have seen Russia attack your country, and that threat still exists,” Mr. Zelensky said. “What they did in Bucha, they will do in your cities.” And it was Finnish courage then that has inspired Ukrainians in their own fight, he said.
Steven Erlanger reported from Brussels and Johanna Lemola from Helsinki.
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BBC
The Olympic champion who turned his back on the Russian regime - and why few in sport will follow
Last updated on 13 April 202213 April 2022.From the section Sport
Aleksander Lesun doesn't remember much about the Soviet Union, but that's where he was born in 1988, three years before its collapse. It's still the country listed in his passport.
Growing up in Belarus in the 1990s, much of his formative years was spent looking back for inspiration, back to the days of Soviet sporting achievement.
Sometimes he even felt jealous listening to the stories of how things used to be for athletes as he dreamed of one day becoming an Olympic champion too.
Sport was a huge priority for the USSR, but newly formed post-Soviet countries such as Belarus could not afford the same investment. For Lesun, trying to make it as a young sportsperson meant struggling for survival. When the chance to switch to representing Russia came up in 2009, he jumped at it, not only because it meant better funding.
"I was proud to compete under the Russian flag," the 33-year-old says. "My grandmother is Russian, I have a lot of relatives in Russia.
"Russia was always something dear to my heart, something strong, great. And I am not talking about politics or the army, I am talking about people, about natural beauty. I always felt connected to it."
After 2009, Lesun won 14 World Championship medals for Russia in modern pentathlon, four of which were gold. In 2016 in Rio, he became Olympic champion.
In late February 2022, he decided never to compete for Russia again.
"I quit all my sports positions on 22 February and in two days all the events [in Ukraine] began," he says.
"What did I feel? Can I use swear words in this interview? To say that I was shocked is to say nothing. I understood that the world would never be the same again."
Lesun had no 'plan B'. He describes his decision as impulsive. He had no other offers, nobody offering to fly him out of Russia. He has instead started another job not directly connected to sport.
He is one of very few Russian sportspeople to speak out against the war in Ukraine. Even fewer have taken the kind of action he has - removing himself from representing his country as a way of expressing opposition.
Speaking out is very risky and can have serious consequences. Thousands have been detained at anti-war protests. A new criminal law bans describing what the Russian government calls its "special military operation" in Ukraine as an invasion or war. Throughout our interview Lesun carefully avoids using those words.
He adds: "The situation inside Russia is becoming extremely severe.
"Before you might have been detained for 15 days for taking part in a 'no war' public protest. Now it can be up to three years. Or even 15 years for some other kinds of protest."
This has a bearing on the number of public figures speaking out, and what they choose to say. Some, including tennis player Maria Sharapova, have limited themselves to an expression of hope for a peaceful resolution to what is termed "the crisis in Ukraine".
Fellow Russian tennis player Andrey Rublev, the world number six, wrote 'No war please' on a TV camera lens after a match in Dubai in February. World number two Daniil Medvedev spoke of "promoting peace". This was before the new law that can lead to up to 15 years in jail for spreading anything the authorities consider to be 'fake news' about the military. Most Russian sportspeople have stayed silent since.
Medvedev and Rublev have been able to continue playing as individuals under a neutral flag, while many international sports bodies have banned Russians from competing outright. There has been some recent discussion over whether Russians should be allowed to compete as neutrals in the UK, with sports minister Nigel Huddlestone saying players such as Medvedev should provide a "written declaration" that they are "genuinely neutral".
Even if there is a larger number of Russian sportspeople who privately oppose the war in Ukraine, they fear the consequences of making that public. Doing so could make them a criminal in their native country. Some might fear reprisals against family members.
Then there are those who subscribe to the Kremlin's version of events.
Some Russian sportspeople come through special 'closed' sports training centres, where athletes are taught to follow orders without question. The majority of the most successful coaches are famous for their authoritarian methods.
From childhood many develop a deep dependency on others making even the most minor decisions for them. They are not exposed to independent news outlets - which are currently blocked in Russia. Many do not understand English.
Such athletes often echo the Kremlin's response to the sporting sanctions imposed around the world: that sports and politics should be kept separate.
Alexander Bolshunov, who won three gold medals at the 2022 Winter Olympics, reacted to the International Ski Federation's ban on Russian athletes in March by proclaiming: "Sport should be about peace."
A week later, he and several more Olympic champions took part in a rally to celebrate the 2014 annexation of Crimea at the Luzhniki Stadium in Moscow, where the 2018 World Cup final took place.
The official name of this rally was: 'For the world without Nazism! For Russia! For the President!' It included many depictions of the letter 'Z', a pro-war symbol of the invasion of Ukraine.
The rally showed both the power of Russian propaganda and the power Russia holds over some athletes' lives and fortunes. Success at the Olympics might mean bonuses such as luxury cars, money, apartments and awards. Some may have understood that this year attendance at the rally was part of the bargain. Most of those who were present receive their main income from the state, which fully sponsors their training and travelling expenses.
The American-born snowboarder Vic Wild, who has competed for Russia since 2012 and won Winter Olympic gold at Sochi 2014, was not at the rally. But a few weeks earlier the 35-year-old had been due to meet Putin.
In 2014, the Russian president awarded Wild the Order 'For Merit to the Fatherland' after his Sochi success. At the Winter Olympics in Beijing in February, Wild won bronze.
"I was supposed to be in quarantine as we were gonna have a big meeting [with Putin at the Kremlin] and we needed to self-isolate for two weeks before," Wild says.
"Then on 23 February we were told that the quarantine was over and we could go home, everything was cancelled. That is how I got a feeling that something bad was going to happen the next day. And sure it was - the next morning it was on."
Soon after, Wild was asked to meet sports minister Oleg Matytsin and ice hockey legend Viacheslav Fetisov, now serving in the Russian State Duma as a member of Putin's United Russia party.
Fetisov once helped to break the barriers preventing Soviet hockey players joining the NHL, playing for the New Jersey Devils and the Detroit Red Wings. In March 2022, he was among those sanctioned by the United States over Russia's invasion of Ukraine.
Wild says: "Fetisov told me that 'things are different now'. He told me: 'Now you are not just the Sochi guy. Now you are a role model. You can't be a kid any more, you are an adult.'"
In Wild's case, it is difficult to know whether that meeting - and the reminder to Wild that he is "a role model" - had the desired effect, or whether it was even necessary.
Wild describes himself as "a wolf looking around, trying to understand more" rather than "one of the sheep getting led" when it comes to misinformation. He describes Russian state media as "ridiculous" and the Russian government as "fearful" towards any opposition, but still says of the war in Ukraine: "I'm just so tired that everyone acts like there is a good and a bad here."
Lesun turns 34 in July. His decision to cut ties means he has effectively retired. He feels powerless and isolated, and believes there is little hope of others following his lead.
He says: "Sportspeople in Russia are like a tool. A tool of propaganda.
"But nobody thinks about the effect their actions can have on the lives of others. Nobody thinks that their actions will lead to the death of boys and girls, men and women, elderly people.
"Of course, every person should decide for themselves what to do. OK - but now they will need to live with it.
"I am sorry to admit that Russian sportspeople can't influence the situation. And a lot of them do not even understand what is happening."
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
New York Times - World
The Philippines Toppled One Marcos. Now His Son May Become President.
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Ferdinand Marcos Jr. has spent his political career trying to rehabilitate the family name. As the front-runner in the upcoming election, he may finally succeed.
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By Sui-Lee Wee and Camille Elemia
MANILA — They bopped along to the beat of a martial law anthem updated into a pop tune. They cheered when an A-list celebrity proclaimed that the spirit of Ferdinand E. Marcos, the former dictator, was alive. And when Mr. Marcos’s son and namesake held up the peace sign made popular by his father a generation ago, the shrieking crowds mirrored it in return.
It is election season in the Philippines, and history is being rewritten, one campaign rally at a time.
Ferdinand Marcos Jr. has spent decades defending his family’s name against accusations of greed and corruption and downplaying the legacy of his father’s brutal rule. During his presidential campaign, he has portrayed himself as a unifier, while false narratives online reimagine his father’s regime as a “golden era” in the nation’s history.
Now, as patriarch of the Marcos dynasty, Mr. Marcos is expected to be the first person to win the presidential election in the Philippines by a majority in more than three decades.
The race is being cast as a competition between those who remember the past and those who are accused of trying to distort it, the last chapter in a brazen attempt to absolve the Marcoses of wrongdoing and quash any effort to hold the family accountable. Five years of President Rodrigo Duterte — a strong Marcos ally known for his bloody war on drugs and for jailing his critics — may have presaged a Marcos family comeback.
“It will determine not just our future but our past,” said Maria Ressa, a journalist and Nobel Prize winner who is an outspoken critic of both Mr. Duterte and Mr. Marcos.
The Marcoses are accused of looting as much as $10 billion from the government before fleeing to Hawaii in 1986, when the peaceful “People Power” protests toppled the Marcos regime. The family returned to the country shortly after the death of the elder Mr. Marcos in 1989.
Despite the exile, the Marcos name never truly left the political establishment.
Mr. Marcos, known by his boyhood nickname, “Bongbong,” served as vice governor, governor and congressman in Ilocos Norte, the family stronghold, for most of the period between the 1980s and 2010. That year, he entered the national political scene when he was elected senator. Imelda Marcos, his 92-year-old mother, ran for president twice and lost in the 1990s.
Rehabilitating the family name has been a recurring theme. Over the decades, the Marcoses have sought to target young voters with no memory of martial law or the torture and killing of political prisoners. Fifty-six percent of the voting population in the Philippines is aged between 18 and 41, and most did not witness the atrocities of the Marcos regime — ideal circumstances for the spread of disinformation, opponents say.
In January, Twitter said it had removed more than 300 accounts promoting Mr. Marcos’s presidential bid for violating rules on spam and manipulation. The influential Roman Catholic Church in the Philippines said in a statement that it was appalled by the “historical revisionism” in the election, and “the attempt to delete or destroy our collective memory through the seeding of lies and false narratives.”
Mr. Marcos’s spokesman, Vic Rodriguez, said there was “no certainty” that the Twitter accounts belonged to his supporters.
Last week, Meta, Facebook’s parent company, said it had suspended more than 400 election-related accounts, pages and groups for violating its standards. The company cited a video on Mr. Marcos’s official Facebook page that falsely accused his election rival, Leni Robredo, who is vice president, of cheating in the 2016 vice-presidential race. (The president and vice president are elected separately in the Philippines.)
Several groups have sought to disqualify Mr. Marcos’s candidacy, pointing to a 1995 tax evasion conviction and the $3.9 billion in estate taxes that his family still owes the government. Mr. Marcos, 64, has brushed off the attacks as “fake news,” and refused to participate in nearly all presidential debates.
Instead, Mr. Marcos has used social media to reach a captive audience online, reviewing viral TikTok dances and agreeing to makeovers.
At a rally in Las Piñas, Ella Mae Alipao, 15, said that she got most of her news about Mr. Marcos from TikTok and Facebook, and that she did not “believe much in books.” After Mr. Marcos’s father was ousted, Ms. Alipao said, “the Filipinos found out how good he was; that’s when they realized that they should have made him president for a longer time.”
Mr. Marcos has made similar comments: “I’m not going to vindicate my father’s name because his name doesn’t need vindication,” he said in 1995. “I am so confident that history will judge him well.”
In the 36 years since the father was ousted, many Filipinos have become disillusioned with the country’s democracy. Poverty is widespread, income inequality remains high and few people trust their elected leaders. When Mr. Duterte came to power, he promised radical change, ushering in a new era of strongman politics that has been embraced by many across the country.
Mr. Duterte formed an alliance with the Marcoses early in his six-year presidential term. In 2016, he arranged for the father’s body to be moved to the Philippines’ equivalent of Arlington National Cemetery, despite protests. And it was not until Sara Duterte, Mr. Duterte’s daughter, made the surprise announcement that she would run for vice president instead of president that Mr. Marcos gained his large lead in the polls.
In recent weeks, the opposition has been working furiously to counter the false narratives online about the Marcoses. Sergio Osmena III, a former political prisoner, senator and a grandson of the fourth president of the Philippines, said he had hired 10,000 volunteers to wage a counteroffensive against the Marcos campaign by releasing videos on the economic devastation and human rights violations of the Marcos years.
“It’s probably too late,” he said.
The Marcoses have been remarkably adept at avoiding jail time. Mr. Marcos was sentenced to up to three years in prison in 1995 for tax-related convictions, but his sentence was overturned on appeal two years later, even though his conviction remained on the books. In 2018, his mother was sentenced to up to 11 years in prison for creating private foundations to hide her unexplained wealth. She posted bail, and the Supreme Court is still reviewing her appeal.
The government has recovered just $3.3 billion of the estimated $10 billion that the Marcoses are accused of stealing, but $2.4 billion in assets are still under litigation, with various groups tussling over them. Should Mr. Marcos win the presidency, many fear those proceedings, along with the $3.9 billion in estate taxes, will be swept away, cementing the false idea that the Marcoses are innocent.
Among some young voters, that view has already taken hold. “If he is a thief, how come he hasn’t been jailed?” asked Rjay Garcia, a 19-year-old rug salesman, at a recent rally in the city of Santa Rosa. Mr. Garcia said that he believed the cases against Mr. Marcos’s family were meant “to destroy his reputation,” and that he had “never heard” of the People Power protests.
Even those with intimate memories of the country’s struggle for democracy may feel it is time to move on.
Benjamin Abalos Jr., Mr. Marcos’s campaign manager, led protests against the Marcos regime as a student council officer of the Ateneo Law School. He said he never talked about those days with his candidate. “Whatever justice was achieved in those 36 years, I think that’s already enough,” he said. “Perhaps now it’s about moving forward.”
Such attitudes could signal that a full rehabilitation of the Marcos name may soon be complete. The family now includes a governor, a senator, a mayor and a possible congressman. Mr. Marcos’s eldest son, Ferdinand Alexander, 28, is running for a congressional seat in Ilocos Norte, where his cousin, Matthew Marcos Manotoc, is governor.
Mr. Marcos has seized on his alliance with Ms. Duterte to present himself as a unifier who is ready to lead, but his political track record is mostly thin.
While in his six years in the Senate he helped pass laws on protecting older people and expanding emergency relief to children, nearly 70 percent of the 52 laws he pushed for were on designating holidays and festivals, renaming highways and reapportioning provinces and cities, a review by The New York Times found.
An investigation in 2015 found that his résumé on the Senate website had been embellished to include a bachelor of arts from the University of Oxford. The university later said he did not complete his degree, but obtained instead a special diploma in social studies. Mr. Marcos has denied misrepresenting his education.
Though Mr. Marcos is seen as the front-runner in the May 9 election, rallies for Ms. Robredo, the vice president, have drawn hundreds of thousands of young supporters in recent weeks. Hecklers have shouted “magnanakaw,” or “thief,” at Mr. Marcos’s motorcade, and the petitions to disqualify his candidacy are still under appeal, though experts say they are unlikely to succeed.
“The struggle of man against power is the struggle of memory against forgetting,” said Ms. Ressa, the journalist, recalling a quote from the author Milan Kundera. She described the election as a “microcosm of a global battle for facts.”
“If facts don’t win,” she said, “we’ll have a whole new history.”
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BBC
SANS TITRE
Rangers v Braga (0-1 agg)
While Rangers weren't at their best in Braga, Carlos Carvalhal's young team showed their promise in an impressive display and could argue they're unfortunate not to be taking a bigger lead to Ibrox.
Tonight's visitors made it four wins on the bounce with a 1-0 victory at Vizela on Sunday.
Winger Iuri Medeiros' 10th goal of the season sealed the three points for Braga, who played the second half with 10 men after Vitor Oliveira's red card.
That result means Carvalhal's men are nine points clear in fourth spot in the Premeira Liga, with only Benfica, Sporting Lisbon and leaders Porto above them.
Rangers v Braga (0-1 agg)
If Rangers are to make it through, it looks like it'll be Bundesliga opposition again.
RB Leipzig have just made it 3-1 on aggregate and 2-0 on the night at Atalanta.
Christopher Nkunku at the double. That boy is a serious player.
Rangers v Braga (0-1 agg)
Earlier today, Rangers were hit with a £30,000 fine from Uefa for the behaviour of their travelling support in Belgrade.
The Ibrox side must pay compensation to Red Star Belgrade following “acts of damage” to the Serbians’ stadium following the Europa League clash last month.
The Scottish side have also been fined for “throwing of objects” at the second leg, which Rangers lost 2-1 as they progressed to the quarter-finals on aggregate.
Rangers v Braga (0-1 agg)
If there's someone in that Rangers dressing room that knows a thing about big games and big occasions, it's Juventus loanee Aaron Ramsey, who starts for the home side tonight.
"We're in the quarter-final of the Europa League so it's huge for us," the midfielder said.
"I would love to go all the way and win this competition, as will all the other players and the fans. I'm sure we can make this a special campaign.
"I came here to win. There is pressure on you here. I've been in clubs under this kind of pressure before and that's what I enjoy."
Rangers v Braga (0-1 agg)
Focus will be on Braga's youngsters to see how they cope with a raucous Ibrox, but manager Carlos Carvalhal has ordered his players to relish the challenge.
"I am absolutely sure we will play with personality and without any fear," the ex-Swansea boss said. "We know it will be difficult, we are sure about that.
"But we will turn the environment and try to make it positive to us for motivation.
"We will not defend, we are a team that plays all the time to try to win, with a big respect to Rangers because they are a very good team, a strong team."
Rangers v Braga (0-1 agg)
Rory Loy
Former Rangers forward on BBC Sportsound
I felt Fashion Sakala was the wrong choice in the first leg. I don't think he has enough guile or maturity to understand how to play through the middle and link play. It was harsh to leave Kemar Roofe out of it. If an Old Firm derby passes you by, as it did for Roofe, you can't avoid criticism, but he should have played from the start on Thursday. For a few weeks he has cut a frustrated figure. He won't feel as much pressure to deliver having scored a hat-trick on Sunday. He has got to turn up tonight.
Rangers v Braga (0-1 agg)
Braga boss Carlos Carvalhal has made two changes from the first leg victory in Portugal.
Out go teenager Yan Couto and forward Picano Medeiros, in come experienced duo Paulo Oliveira and Andre Castro.
Might be a night for older heads.
Rangers v Braga (0-1 agg)
Rangers boss Giovanni van Bronckhorst makes two changes to the side that thrashed St Mirren on Sunday.
Filip Helander, who doesn't feature in the Europa League squad anyway, has been ruled out for the season with a foot injury and is replaced by Calvin Bassey at centre-back.
The final switch sees forward Fashion Sakala drop out for the returning Ryan Jack.
Fellow midfielder John Lundstram, who went off with a knock in Paisley, has recovered to keep his place in the side.
Rangers v Braga (0-1 agg)
The Sportsound team are up and running right now.
Richard Gordon is on presenting duties and he's accompanied by former Ibrox trio Mark Hateley, Richard Foster and Rory Loy.
Listen along with the gang on BBC Radio Scotland MW, online or simply click play at the top of this page.
Happy with that side, Gers fans?
Rangers v Braga (agg 0-1)
Rangers: McGregor, Tavernier, Goldson, Bassey, Barisic, Jack, Lundstram, Ramsey, Aribo, Kent, Roofe.
Substitutes: McLaughlin, McCrorie, Balogun, King, Davis, Kamara, Sands, Arfield, Lowry, Diallo, Wright, Sakala.
Braga: Matheus, Fabiano, P Oliveira, Tormena, Carmo, A Horta, Castro, Musrati, Ruiz, R Horta, Gomes.
Substitutes: Sa, Y Couto, Leite, Mineiro, Medeiros, Buta, Gorby, Moura, B Couto, Rodrigues, Fale, V Oliveira.
First thing's first - team news...
Rangers v Braga (0-1 agg)
A four-day spell that may well define Rangers' season starts tonight.
If Giovanni van Bronckhorst's men turn around a one-goal deficit this evening against Braga, a place in the Europa League last four is theirs.
All eyes will then turn to Hampden on Sunday as the Ibrox side battle it out with Old Firm rivals Celtic for a place in the Scottish Cup final.
But first, it's all about making sure they keep their European dream alive.
An expectant Ibrox awaits. Think we could be in for a loud one...
BBC
It's easy to romanticise the time-travelling soldier who refuses to surrender, the samurai spirit, the survivor – Mia Stewart
December 1944: in the final months of World War Two, a Japanese lieutenant named Hiroo Onoda was stationed on Lubang, a tiny island in the Philippines. Within weeks of his arrival, a US attack forced Japanese combatants into the jungle – but unlike most of his comrades, Onoda remained hidden on the island for nearly 30 years. The Japanese government declared him dead in 1959, but in reality, he was alive – committed to a secret mission that had instructed him to hold the island until the imperial army's return. He was convinced the whole time that the war had never ended.
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When he returned to Japan in 1974, Onoda received a hero's welcome – he was the last native Japanese soldier to return home from the war, and his memoir, published soon after, became a bestseller. His experience is told in Arthur Harari's epic, three-hour film Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, which has won critical acclaim and created controversy since its premiere at the Cannes Film Festival in 2021, and opens in the UK this week. With the German film director Werner Herzog due to publish a novel based on his story in June, and Filipina-Australian filmmaker Mia Stewart to complete her own documentary later in 2022, it is evident that Onoda is an alluring subject. But with its themes of war, nationalism, and "fake news" more relevant than ever, his story remains as fascinating and contested a subject as it did upon his re-emergence nearly 50 years ago.
In the final months of World War Two, Japanese lieutenant Hiroo Onoda, pictured c1944, was stationed on the island of Lubang (Credit: Getty Images)
Onoda was conscripted into the Japanese army in 1942, where he was selected for guerilla combat training. At the Futamata branch of the Nakano Military School, his training defied the widely distributed Senjinkun battlefield code instructions, which forbade Japanese combatants from being taken prisoner and instructed them to die fighting or via self-sacrifice instead. "You are absolutely forbidden to die by your own hand," he was told upon being sent to Lubang in late 1944 – as recalled in his 1974 memoir, No Surrender: My Thirty-Year War. "Under no circumstances are you to give up your life voluntarily."
Onoda's mission was to destroy the Lubang airfield and a pier by the harbour, plus any enemy planes or crews who attempted to land. He failed, and as enemy forces took control of the island, he and his fellow troops retreated into the jungle. The war was soon over – but the leaflets that were dropped on Lubang to inform stragglers of Japan's surrender on 15 August 1945, were dismissed as fakes, by Onoda and the three remaining servicemen who stood by him. They remained hidden in the wilderness among stinging ants and snakes, living on a diet of banana skins, coconuts and stolen rice, convinced that the enemy was trying to starve them out.
Arthur Harari's film, Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, has won acclaim and created controversy since it premiered at the 2021 Cannes Film Festival (Credit: bathysphere)
Search parties tried to find them, but Onoda assumed them to be Japanese prisoners, forced against their will. Photos from family members were believed to be doctored – Onoda was not aware that his hometown had been bombed and rebuilt. Jets heard flying overhead during the Korean War (1950-53) were thought to be a Japanese counter-offensive, while newspapers dropped on the island informing them otherwise were dubbed "Yankee propaganda". Onoda wrote in his memoir that, as early as 1959, he and comrade Kinshichi Kozuka "had developed so many fixed ideas that we were unable to understand anything that did not conform to them."
Kozuka was ultimately killed by shots fired by local police in October 1972, but Onoda remained on the island, alone, for another 18 months, before an encounter with an eccentric Japanese explorer named Norio Suzuki resulted in an agreement. If Suzuki could bring Onoda's commanding officer to Lubang with direct orders to lay down arms, he would comply. Suzuki's mission was a success – and Onoda's war came to an end on 9 March 1974.
Endurance and delusion
Arthur Harari, the French director of Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, initially wanted to make an "adventure" film, having been inspired by writers like Joseph Conrad and Robert Louis Stevenson. But after learning of Onoda's story, and reading Bernard Cendron and Gérard Chenu's 2020 book, Onoda: Seul en guerre dans la jungle, 1944-1974 – a "documentary" text informed by interviews with Onoda, his family, his commanding officer Major Taniguchi, Norio Suzuki, and the authors' visits to Lubang – he realised he'd found the perfect source material. "The whole story was fascinating," Harari tells BBC Culture. "You can't not be struck by it."
Events recalled in Cendron and Chenu's book (which are also detailed in Onoda's memoir) are brought to life in Harari's film, with intimate experiences – like the camp's tense rice politics and New Year's rituals – expertly interwoven with scenes of violent conflict, and flashbacks to the lieutenant's indoctrination at military school. The island of Lubang is as much the star of the film as Onoda (played by Yuya Endo and Kanji Tsuda). Breathtaking wide shots take in flowing creeks, verdant jungles and blooming purple flowers, while images of tall palms over sandy shores are as evocative as the sounds of wind, rain and wild insects. It's a captivating tale of endurance and delusion – and the film was awarded a César for best original screenplay in February 2022, as well as the best film award from the French Association of Film Critics.
After his comrade Kinshichi Kozuka was killed, Onoda remained in hiding, alone, for a further 18 months (Credit: bathysphere)
But while acclaim for the film has been widespread, it has not been entirely universal – with Sight & Sound magazine notably critical of Harari's portrayal of Onoda, and the omission of any meaningful Filipino perspective. "With nationalist sentiment on the rise again in Japan," James Lattimer wrote, in a review published shortly after the film's premiere in Cannes, "making a film that essentially celebrates someone who appeared to fully assimilate its imperialistic ambitions is naive at best and insulting at worst; it's telling here that the Filipinos who appear are little more than cannon fodder."
Indeed, it has been alleged that atrocious violence was committed by Onoda's small group in the years after World War Two; these acts are conspicuously absent in his memoir, and are relatively diminished in Harari's film, too. There are accounts of up to 30 killings of Lubang islanders, "not just by gunshot wounds," filmmaker Mia Stewart tells BBC Culture, but from horrific injuries inflicted "with a sword or bolo knife." In Jonathan Hacker's 2001 documentary The Last Surrender, for BBC Two's Timewatch, meanwhile, a farmer named Fernando Poblete describes his gruesome discovery of a fellow islander's corpse: "the body was found in one place, and the head in another."
Harari admits that he had expected his film to be contentious – and while he doesn't defend Onoda's actions, he does justify his creative decision-making. The principle of his film, he says, is to "stand by [Onoda] like a member of his group," so as to understand the experience of a soldier who was "completely imprisoned" within his own point of view. (He draws parallels to the present-day conspiracy, denial and fanaticism seen around the world, and the dangerous actions that often go with them). Taking this perspective doesn't mean agreeing with Onoda, he says, pointing to the inclusion of semi-fictional scenes in which islanders are killed in cold blood as a result of Onoda's actions. "I tried to show that the violence in which the [Filipinos] live is an outraging violence, and that nothing can justify that... [but] it's a very difficult and tricky position for the mise-en-scène in a way, because I tried to manage both feelings."
Naoko Seriu, associate professor at the Tokyo University of Foreign Studies and author of the essay Le retour du soldat Onoda et ses résonances, praises the inclusion of these scenes, which contribute to what she feels is a less-than-heroic interpretation of the character. "The film shows that Onoda was feared and hated by the inhabitants," she tells BBC Culture, "[and while] these scenes do not measure up to the cruelty of the facts, they can raise doubts and can disturb the public, and invite them hopefully to reflect."
Allegations of atrocious acts of violence committed by his group are absent from Onoda's memoir, and diminished in Harari's film (Credit: bathysphere)
As is emphasised in Harari's film, Onoda was still a very young man – only 23 years old – at the time of his homeland's surrender, and likely heavily indoctrinated by the ideologies perpetuated by Japan during the war. "Soldiers were supposed to die for the cause," Onoda writes in his memoir (a truth underpinned by the country producing up to 5,000 kamikaze fighters in World War Two), and the repercussions for a soldier abandoning certain duties, or failing to adhere to traditional standards, were severe: "Even if the death penalty was not carried out, [a disgraced soldier] was so thoroughly ostracised by others that he might as well have been dead." To complicate matters further, Onoda's secret orders to survive using any means necessary and hold the territory until the imperial army's return effectively isolated him from his comrades. And it would have weighed heavily on him that he had already failed in his mission to destroy Lubang's pier and airfield.
"The ideology of no-surrender during the war was powerful," Beatrice Trefalt, senior lecturer in Japanese Studies at Australia's Monash University, tells BBC Culture, but this hardly explains the extent of Onoda's commitment. "There are, of course, lots of people who killed themselves, or ran into hopeless battles as a last-ditch effort, knowing they would die. But if wartime ideology was so powerful, and everyone was fanatical, how did they stop being fanatical in 1945? The answer is that it wasn't, and they weren't, and so the surrender was very welcome for most people." She concludes that Onoda was likely "a very uncompromising person" who refused to abandon his principles. "This refusal cost the lives of not only two of his comrades/friends, but of many civilians on Lubang. Therefore, when faced with the end, Onoda might have found it easier to convince himself that he didn't know [the war was over], rather than to face up to the destruction engendered by his own, stupid pride."
Onoda wasn't the only soldier who found it difficult to believe that the war had ended. In fact, many Japanese groups continued fighting long after the country's surrender. Twenty-one soldiers were rounded up on the island of Anatahan in 1951. Teruo Nakamura, a Taiwanese-Japanese soldier, endured 29 years in the jungle after the end of World War Two, on Morotai, in present-day Indonesia. And Shoichi Yokoi remained hidden in the Guam jungle until 1972. The latter revealed that he knew the war had been over for 20 years – but had been too frightened to give himself up. The key difference, says Seriu, is that many other Japanese holdouts "found ways to live in the formerly occupied country," and even started families in some cases. Onoda, on the other hand, "refused to live in collaboration with the inhabitants [of Lubang]."
A hero's welcome?
When Onoda landed back in Japan in 1974, he was cheered by a crowd of up to 8,000 people – a moment that was played out live on NHK, the country's national broadcaster. At that time, Japan was facing its worst economic performance in two decades, while more progressive views of the war, which included atonement for crimes, were becoming more widely held. Onoda offered a timely reminder of the traditional and positive Japanese virtues of bravery, loyalty, pride and commitment that had been widespread during wartime. His re-emergence offered a useful propaganda tool for the country's powerful conservatives – or at the very least, a good distraction. "He aligned himself with the powerful faction, and played the role that would allow him the most benefit," Trefalt says. "The money he made from the media frenzy was always going to be better than the measly veterans' pension."
Onoda was greeted as a hero, but he was at the same time seen as a victim, and then criticised as the embodiment of militarism – Naoko Seriu
In her book, Japanese Army Stragglers and Memories of the War in Japan, 1950-75, Trefalt describes the controversy that met Onoda's bestselling memoir. In one incident, war veterans confronted Onoda at a public launch event, "loudly questioning his account… and accusing him of concocting a pack of lies," she writes. Two years later, the memoir's ghostwriter Ikeda Shin published his own account, titled Fantasy Hero,believing that it was his responsibility to inform the public that he believed Onoda was not a hero, nor a soldier, nor even a brave man. "Onoda was greeted as a hero," Naoko Seriu says, of the breadth of interpretations of his character, "but he was at the same time seen as a victim, and then criticised as the embodiment of militarism." Onoda's reception, she concludes, "was never univocal."
Hiroo Onoda, pictured in 1974 leaving the Lubang jungle, where he had hidden for nearly 30 years (Credit: Getty Images)
If Harari's re-telling of Onoda's story (a "fiction" film that is, nonetheless, largely faithful to subjective factual accounts) is in any way naively romantic, he's not alone. It's a point that Penguin Random House emphasises in their description of Werner Herzog's forthcoming novel, The Twilight World – which is partly based on conversations Herzog held with Onoda prior to his death in 2014. "Part documentary, part poem, and part dream… a sort of modern-day Robinson Crusoe tale", reads the publisher's description. Evidently the fantastical elements of Onoda's legend are as alluring as its disputed truths.
Mia Stewart, who is completing a documentary that offers a Filipino perspective of events, agrees. On Search For Onoda's fundraising page, Stewart describes how her own mother grew up on Lubang being told stories about a "mythical soldier" who hid on the outskirts of their village and would cause harm to those who approached. "It's easy to romanticise the time-travelling soldier who refuses to surrender, the samurai spirit, the survivor," Stewart tells BBC Culture. "I was [also] in awe of Onoda when I first learned about him."
But the trailer for Stewart's film highlights the significant truth that is perhaps understated in other accounts of this story. The war didn't end in 1945 for Onoda; but it didn't end there for the Filipinos on Lubang, either. And the voice of the Filipino people needs to be heard, "so as to counter the image of Onoda as a hero, and to bring attention and justice for the victims and their families," she says.
Stewart encourages every person who comes across Harari's film or Herzog's book to seek out her documentary. And perhaps, with a story as complex, compelling and controversial as Onoda's, this simple conclusion is also the most logical. There are several sides to every story – the truth, however bizarre, or fantastic, or terrible we decide it to be, requires a consideration of all of them.
Onoda: 10,000 Nights in the Jungle is released in the UK and Ireland on 15 April.
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France24 - Monde
Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse
Publié le : 08/04/2022 - 12:30
Caroline DE CAMARET
Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
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Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
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Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
BBC
You go to the Old City [of Jerusalem] and you find both the Christians and Muslims fasting – it's special
This spring, along the ancient streets of the holy cities of Jerusalem and Bethlehem, a sweet smell wafts through the air. Inside, people's homes are hives of activity as extended family members and neighbours come together to make a biscuit-like treat that's very special to both Muslims and Christians.
"You can't have Easter without maamoul because it brings the happiness," said Rawan Ghattas, a Christian from Bethlehem, who works with famed local chef Fadi Kattan.
Like Ghattas, Rawan Bazbazat, a Muslim art teacher and jewellery maker from Jerusalem, has been baking the sweet since she was a child with her mother. "On Eid al Fitr, we always have to make maamoul. We can't celebrate this holiday without it," Bazbazat said.
Maamoul is made from a dough of semolina and ghee (though butter can be used as a substitute) and flavoured with mahlab (crushed cherry seeds, which are found inside the pits) and mastic (also known as Arabic Gum), which is the resin from the acacia tree.
While the delicate shortcrust-style sweet melts in your mouth, its design adds even more decadence. Before baking, the dough is either stuffed with pistachios drizzled with rosewater, walnuts mixed with sugar and cinnamon, or dates that have been ground to a paste with a little oil or butter. As Anissa Helou, author of Feast Food of the Islamic World described it to me, "The date maamoul is like having a cream-filled biscuit, but less fluffy."
Each of the three flavours is then placed into its own specific wooden mould called a qalab, or formed by hand using a spiked tong called a malqat. The date maamoul traditionally has a circular shape with a flat top; the pistachio version is more like a pointy ellipse; while the walnut-flavoured biscuit is a smaller circle with a domed top.
Some maamoul are formed into a domed shape (Credit: Veliavik/Getty Images)
Each year, Christian and Muslim families across the Palestinian Territories and the greater Middle East make maamoul, as well as its simpler cousin ka'ak – a flat, round biscuit made from the same dough – in the days leading up to Easter and Eid al Fitr.
The Christian holiday of Easter, observed this year on 17 April, follows Lent – an observance recognising the 40 days Jesus spent in the desert fasting – when believers traditionally abstain from animal products and alcohol for the same number of days. Eid al Fitr, meaning "the feast of breaking the fast", which starts on 2 May this year, is an Islamic celebration signifying the end of Ramadan, a month of fasting from dawn to sunset.
"This year, both Ramadan and Lent are together which is nice; you go to the Old City [of Jerusalem] and you find both the Christians and Muslims fasting – it's special," said Bazbazat.
With extended family all together in one house, the jobs for making the maamoul are divided between groups. Some make the dough (which is left for one day in the refrigerator before being formed), some make the designs, and some are experts at knowing the right time to pull the sweet out of the oven.
For many who celebrate Easter or Eid al Fitr, maamoul creates beautiful memories.
"We are three families plus all the neighbours; each day, we make the maamoul in one of the houses," Ghattas said, expressing what she views as a time of happiness and communal celebration.
In Bazbazat's family home, she and her five sisters, aunt, cousin, mother and grandmother make maamoul in the lead up to Eid al Fitr. "Sometimes you feel very hungry when you're making it – you want to taste everything – but no one can touch it until the first day of Eid, then you can eat anything you want," she said.
Muslim families welcome guests into their homes, offering coffee along with maamoul (Credit: Dieddin Alsoub/Alamy)
Ghattas remembers trying to shape the dough into flowers when she was young, inspired by her mum who makes perfect decorations. At midnight, marking the end of 40 days of fasting, she and her family raise coloured hard-boiled eggs and knock them together (with the goal of being the last person left with an unbroken egg), and then rejoice in eating them as well as the long-awaited maamoul.
Muslim families generally spend the first day of Eid together, and as is custom, send plates of ka'ak and maamoul dusted with powdered sugar to their neighbours – including Christians, who also send the biscuits to their neighbours at Easter. The next day, they welcome guests into their homes and offer coffee along with the delicious sweet.
"The Christians and Muslims in Jerusalem have a lot to share. They live in the same houses, they're in the same city. We are like one," Bazbazat said.
In the Palestinian Territories, some of the main ingredients of maamoul, namely dates and walnuts, are grown locally. The dates, the best type being Mejdool, come from Jericho and the farms in the Jordan Valley, in the east of the West Bank. While most people have walnut trees In their gardens, they also grow abundantly on the region's hilltops – from Al-Khalil (also known as Hebron) in the south to Jenin in the north.
Fadi Kattan, an internationally known chef and founder of Fawda Restaurant & Café in Bethlehem – which showcases traditional recipes and local ingredients with a modern twist – links the smell of maamoul to the memory of his grandmother making it when he was young.
Extended family members and neighbors gather together to make maamoul (Credit: AFP Contributor/Getty Images)
"Every attempt I made to try and decorate ka'ak and maamoul would ruin whatever she and her neighbours were doing, so I was nicely told to sit away and enjoy the smell," Kattan remembered, adding he was allowed to crush the walnuts.
He says the smell, which occurs as the ghee cooks with the mastic and mahlab, is "like something being caramelised, but there's nothing being caramelised". There's really no replacement for mastic's flavour in baking, and as Kattan said, it's "an uncompromising one". "You can use orange blossom or rose petal water, but it's not the same thing. Mastic has a sweet, earthy flavour – I cannot describe it," he said. "If you played with pine trees when you were younger, that little sap that would seep out when it's cut, that's what it tastes like."
Nevertheless, Helou, who grew up in Lebanon, flavours her dough with orange blossom and rose waters (instead of mastic), and only puts mahlab in ka'ak, showing how the recipes can vary by baker and regions. "[Mahlab] has a very strong taste. If you use it in the dough for maamoul, it interferes with the flavour of the cinnamon, fragrant waters and the walnut stuffing," she said.
According to Charles Perry, food writer and expert on medieval Arabic cuisine, "maamoul is descended from a Persian stuffed cookie called kulachag, which appears in medieval Arabic cookbooks as kulayja." They were made from a dough with added butter or another fat like lard then rolled out to be moulded into elaborate designs of fish, birds, gazelles and geometrical patterns.
Maamoul is typically made from a dough of semolina and is flavoured with mahlab and mastic (Credit: Dieddin Alsoub/Alamy)
As culinary influences spread due to trade at the time, it's possible that maamoul has other relatives or ancestors. For example, when Egypt was ruled by the Mamluks, an army of slave soldiers, from 1250-1517, a book titled Zahr al-hadiqa fi ' l-at'ima al-aniqa' (flowers in the garden of elegant foods) – written by Ibn Mubarak Shah, which was later translated into English by Professor Daniel Newman and published as The Sultan's Feast in 2020 – details a recipe of a medieval Egyptian date-filled biscuit flavoured with aromatics like rose water, saffron and spices.
According to historian Charles al Hayek, who runs a YouTube channel and Instagram account dedicated to Middle Eastern culture, the tradition of handing out sweets for Eid al Fitr began during the Fatimid Caliphate in the 10th to 12th Centuries, when the Caliph, or state, would gift them to everyone including servants following Eid morning prayers. As Sawsan (no surname) from the Chef in Disguise website wrote, the sweets were decorated with phrases like kol o oshkor (eat and be thankful) and bel shukr tadoom al neam (with gratitude blessings are preserved). However, when the Ottoman Empire ended in 1922 and there was no longer an Islamic caliph, the tradition shifted from being a royal custom to one among private households
Many, including Kattan, say that the patterns on the different maamoul moulds – such as the date mould's burning sun, or star, depending on your interpretation – were originally affiliated with ancient religions that worshipped nature. However, in Christian tradition, the date-stuffed maamoul (which has a circular shape) came to represent the crown of thorns placed on Jesus' head, while the pistachio maamoul is said to resemble the temple where Jesus was laid to rest.
There isn't any particular symbolism in Islam relating to the design but the shape of the maamoul is still very special to those like Bazbazat. "When I finish one of the pieces of maamoul and I look at it, I think 'wow, I'm an artist'," she said.
Maamoul shapes are often made by a wooden mould called a qalab (Credit: Aydan Ustkanat/Getty Images)
While many families make maamoul at home, the biscuit is also available in most Arabic sweet shops during Easter or Eid al Fitr, often sold by the kilo.
In the Palestinian city of Ramallah, Eiffel Sweets is one of the oldest sweet shops making maamoul and is highly recommend by many residents. Aker Sweets, another well-known shop in town, has multiple locations. In Jerusalem, the oldest shop, Zalatimo, was established in 1860 and now has shops in Jordan (and also delivers to the United States via Amazon). Those living outside the region, however, can head to their local Middle Eastern bakery or try making the holiday biscuits themselves.
In fact, many professional bakers such as Ahmad Shaqier from Eiffel Sweets believes that homemade maamoul has an intangible quality unmatched by those made at the shops. "It's a tradition found within the Palestinian families," he said.
As a kid, Shaqier used to carry the trays of maamoul made by his mum on top of his head to the nearby Furn al Arabi, a traditional bakery that uses wood ovens, for them to be baked. "I always ate a couple of fresh ones before I took it all home. The memories related to maamoul are imprinted in a person's mind."
In the Middle East, both Muslims and Christians celebrate with maamoul (Credit: Tessa Fox)
Maamoul recipe (yields 20 walnut and 20 date biscuits)By Fadi Kattan of Fawda Restaurant & Café (adapted for BBC Travel)
Time required: overnight plus three hours of making
Ingredients
For the dough:1.5 cups coarse semolina1.5 cups fine semolina2 tbsp sugar¼ tbsp ground Arabic gum (mastic)½ ground mahlab (cherry seeds)1 cup melted ghee 1½ tsp yeast½ tsp sugar½ cup warm water
For the walnut stuffing:3oz chopped walnuts1 tsp sugar¼ tsp ground cinnamon
For the date stuffing:4oz date paste1 tbsp olive oil
Instructions
For the dough:
For the date filling:
For the walnut filling:
Baking and serving:
BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.
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France24 - Monde
Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs
Publié le : 07/04/2022 - 16:12
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.
L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.
"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"
Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :
"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."
Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.
"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."
Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme. L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :
"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."
Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer
Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.
"C'est un bon point de la Conférence : les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."
Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.
"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."
Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.
"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.
Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria
Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.
"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain."
Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.
"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."
Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."
Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."
"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"
Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :
"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."
Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.
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France24 - Monde
Côte d'Ivoire : le Premier ministre démissionne, nouveau gouvernement la semaine prochaine
Publié le : 13/04/2022 - 15:14Modifié le : 13/04/2022 - 15:46
FRANCE 24
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Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a présenté sa démission et celle de son gouvernement, mercredi, a déclaré le président Alassane Ouattara, lors d'un conseil des ministres au cours duquel il a accepté son départ.
Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a présenté, mercredi 13 avril, sa démission et celle de son gouvernement, et une nouvelle équipe "resserrée" sera nommée la semaine prochaine, a annoncé le président, Alassane Ouattara.
Lors d’un discours prononcé à l'ouverture du dernier conseil des ministres de Patrick Achi, le président a déclaré qu'il avait accepté la démission du gouvernement et procèderait "dès la semaine prochaine à la nomination d'un nouveau Premier ministre qui viendra me proposer un gouvernement resserré".
"En vue de renforcer l'efficacité de l'action du gouvernement et pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale actuelle, j'ai décidé de la réduction du nombre de ministres du gouvernement", a ajouté le chef de l'État.
Il estime "qu'il est impératif de réduire les dépenses de l'État, tout en les réorientant vers la résilience sociale et sécuritaire". Alassane Ouattara a précisé que le nouveau chef de gouvernement formerait un gouvernement d'une trentaine de ministres.
Le président a rendu hommage à son Premier ministre démissionnaire. "Tout au long de l'année écoulée, en dépit des conditions particulières liées à la pandémie (de Covid-19) et d'un contexte sécuritaire régional complexe, vous avez fait preuve d'engagement et de détermination", a-t-il dit, sans préciser les raisons de cette démission.
Patrick Achi avait été nommé en avril dernier après le décès, le mois précédent, des suites d'un cancer, de son prédécesseur, Hamed Bakayoko. Ce dernier avait lui même succédé à Amadou Gon Coulibaly, décédé en juillet 2020.
Avec AFP
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L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer BBC
Workers in the Democratic Republic of Congo's deep cobalt pits would drop their shovels, colossal bucketwheels in Germany's brown coal mines would cease to strip mine
"If you can't grow it, you have to mine it" goes the miner's credo. The extraction of minerals, metals and fuels from the ground is one of humankind's oldest industries. And our appetite for it is growing.
Society is more dependent on both greater variety and larger volumes of mined substances than ever before. If you live in a middle-income country, every year you use roughly 17 tonnes of raw materials – equivalent to the weight of three elephants and twice as much as 20 years ago. For a person in a high-income country, it is 26 tonnes – or four and a half elephants' worth.
Extracting new materials continues to be cheaper than re-use for many substances, leading some experts to sound the warning about the increasing pressure of mines on the natural world. A growing chorus is concerned that environmental toll of mine-caused pollution and biodiversity loss, as well as the social impacts caused to local communities, could sometimes outweigh the benefits of mining.
But what if we stopped extraction of fossil fuels and minerals entirely? What if, in order to better protect the environment, humanity decided the contents of the Earth's crust were off limits?
It's an unlikely scenario, to be sure, and one that would cause hardship for many people – particularly if it happened suddenly. But imagining a world without access to the underground allows us to examine how dependent we have become on this ongoing extraction. It also invites us to consider the frivolousness with which we often then throw these materials away, and to examine the overlooked potential in this waste as a source of new materials.
So could considering the end of mining help to change how we use materials today?
Artisanal miners collect gravel from the Lukushi river searching for cassiterite – the major ore of tin – in Manono, Democratic Republic of Congo (Credit: J.Kannah/Getty Images)
Victor Maus, a researcher in geoinformatics and sustainability at the University of Economics and Business in Vienna, Austria, has spent the last three years pouring over satellite images of the Earth's surface to estimate the total area humans currently give over to mining. The results surprised him. "It's a country-sized area, and that's just with the mines that are reported," he says.
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The land size of mining had never been surveyed by satellite before, making it tricky to train a computer how to identify mines from thousands of photos. Maus and his team therefore had no choice but to make his estimates by eye, and spent hours tracing polygons around the shapes of open pits, shafts and waste tailings ponds. "I was seeing polygons in my sleep," he says.
Above ground, he found, mining sites covered around 100,000 sq km (38,600 sq miles), larger than Austria or five times the size of Wales. "And that's just the mines that are active," says Maus.
Mining is also one of the most basic forms of enterprise, and many locations are unreported. "In reality, the world's total mining area is even larger."
In a world of no mining, ghost towns would be created almost overnight
On the first day of a world that stopped mining, the activity across this collective expanse would grind to a halt. Workers in the Democratic Republic of Congo's deep cobalt pits would drop their shovels, colossal bucketwheels in Germany's brown coal mines would cease to strip mine, and the small boats in the Mekong delta would stop sucking up sands.
The first shockwave would be to jobs. Across the world, ending mining would terminate an estimated four million formal jobs in the industry. And the toll wouldn't stop there.
"There's a number of [further] people that rely indirectly on mining sites that would make it greater," says Eléonore Lèbre, who researches the social impacts of mining from the University of Queensland. More than 100 million livelihoods in work connected to artisanal mining – groups and individuals that mine on smaller scale, often informally – would be lost.
Lèbre's research has involved studying the effect of mine closure on towns in remote Australia. "In rural areas, where there might have been mining operations for decades, you have communities that have grown to depend on them." In a world of no mining, ghost towns would be created almost overnight.
The town of Pedro de Valdivia, Chile, was deserted when a nearby mine closed. In a world of no mining, ghost towns would be created almost overnight (Credit: M.Bernetti/Getty)
These impacts wouldn't stay confined to those communities for long. By day seven, massive ripples would be felt in society. "Energy would be the chief worry," says John Thompson, a mining consultant and professor of sustainability based in Vancouver. "And coal would be the first to go."
Coal is heavy and bulky, so it moves around the world in short supply chains – often going straight from mine to power plant. "Because it takes up so much space, power stations don't have much to rely on in terms of stockpiles," he says. The constant conveyor belt would empty very quickly if mining came to an end.
With 35% of the world still relying on coal for electricity, few countries would escape a sudden energy crisis. However, coal use for electricity generation is not equal the world over – it is 15% in Europe, 63% in China and 84% in South Africa – so energy inequality between countries would soon be felt.
To cope with this cut off from electricity, governments might begin looking to the past. The UK's mining strikes of the 1970s, where rolling blackouts and electricity rations were enforced, could be used as a form of damage control. "The three-day-week policy could make a comeback," says Thompson, referring to how the UK government reduced working and manufacturing to three days instead of five to handle the electricity shortage from the strikes and the oil crisis of 1973.
An indirect, but crippling effect of such electricity drops in the modern day would be the cut to communications. The internet, many of whose servers still rely on coal-powered electricity, would be slashed or reduced. Mobile phone networks might hang on for longer, but with less electricity in the grid, charging devices could become a luxury. Corded land lines, which are connected to centralised telephone exchanges, would last longest – at least as long as back-up generators and batteries could keep them going.
We mine vastly more sand than anything – Aurora Torres
Soon after, bulky materials would become scarce. Stocks of sand and gravel, which are essential ingredients for making concrete, are relatively shallow. Reserves of the two would be depleted within two to three weeks, says Thompson.
"Sand and gravel are the most mined solid materials by mass," says Aurora Torres, who researches the environmental pressures of sand use at the Catholic University of Louvain, Belgium. "We mine vastly more sand than anything." The UN estimates we get through 40-50 billion tonnes of sand per year. (Read more about the world's extraordinary demand for sand.)
There is some capacity to recycle used concrete, but the rate at which we use fresh concrete far outstrips current recycling rates. There would also be quality concerns. "Most recycled concrete is 'downcycled' to lower-grade uses such as road building," says Torres. So while there would be a rush to implement better recycling processes, in the short-term, the building of new homes would plummet.
Meanwhile, the temperature in existing homes would become increasingly uncomfortable as gas stores began depleting after a handful of weeks, reducing power for heating and cooling. In economies that rely on gas-fired power stations for electricity such as the United Arab Emirates (95%), Russia (45%), the US (41%) and the UK (36%), blackouts would become more frequent. Any plastics production able to remain working would be restricted to recyclables as its gas feedstock disappeared.
In a world of no mining, old wastes and tailings ponds could present an opportunity to access metals (Credit: M.Bernetti/Getty)
But there is more to modern society than energy and buildings. "It's after about two months that things would get really interesting, as the mining halt would hit metals," says Thompson. Many mined metals are traded through exchanges in London and New York, where numbers and figures swapped over the trading floor denote the real-life movement of physical stockpiles between warehouses all over the world. For copper, an excellent conductor which is essential for almost all electronics, stockpiles would dwindle to nothing in around six to 10 weeks, Thompson estimates.
This would lead the price of metals to skyrocket. "It's not hard to imagine that theft would increase at this point," says Thompson. When the copper price rose to all-time highs in the 2010s, crime rose with it. Buildings, streetlamps, train lines – anything with copper in – were stripped of their cables for resale. Theft might increase for all the industrial metals – copper, iron, aluminium, zinc, lead and nickel – which by mass account for 98% of all mined metals. The shortage would reveal how much this handful of metals have become the lifeblood of society.
The production of petrol, diesel, plastics and road asphalt would come to end. And with them, the fossil fuel age
Most countries mine something. China, Australia and the US are the global leaders for production value of raw materials, but extraction makes up a far larger share of the economy for some other nations. In at least 18 countries, metallic minerals and coal account for more than half of all exports; for some of these, it's more than 80%. In a no-mining-of-metals scenario, the entire economies of countries such as Suriname with its industrial gold mining, the Democratic Republic of Congo, where cobalt is king, and Mongolia, a leading exporter of copper, would be at risk.
Simon Jowitt, an economic geologist at the University of Nevada, Las Vegas, does not mince words on what he thinks the end of metals mining would look like. "It would be the end of society as we recognise it today," he says, noting that we mine more now than we ever have before.
A good example of our increasing reliance on a wide array of metals is the average mobile phone, says Jowitt. In the 1980s, a mobile needed 20 or so different elements. A new smartphone today needs more than twice that. "Modern life is simply minerals- and metals-intensive. We wouldn't be having this conversation without them," he quips via video call from his home in Nevada.
Around three months after the end of mining, stockpiles of rare earth metals and other metals useful to technology would be finished, leading to worrying trends for the pharmaceutical, car, electronics and construction industries. This would lead to massive unemployment that on "a never-before-seen scale", says Thompson.
Pressure would soon increase to redirect all metals recycling into renewables
Just in time for the collapse of supply chains, oil reserves would finally run out. The US's strategic petroleum reserve, the largest fallback oil stockpile in the world, contains 730 million barrels of oil stored in salt caverns across the country – enough for three months at most. The production of petrol, diesel, plastics and road asphalt would come to end. And with them, the fossil fuel age.
After a handful of months, global food supplies would be in crisis. An estimated 50% of food production depends on synthetic fertilisers, which are made up of varying formulas of phosphorus, potassium and natural gas. Lower crop yields could lead to food shortages. "Particularly in countries where climate doesn't support food production," says Thompson.
The constant conveyor belt of coal would empty very quickly if mining came to an end (Credit: Saeed Khan/ Getty Images)
Nuclear fuel is stocked months in advance, so it could be up to a year before society ran out of nuclear power. Renewables, however, would be the ultimate kingmakers. Nations with the highest renewable power generation per person would be at a huge advantage. Iceland and Norway, which both source nearly all their power from hydroelectric and geothermal sources, would be among the best equipped nations to ride out the socio-economic storm.
In a cruel twist of fate, though, despite huge demand for new renewable power, deployment rates of wind and solar power would slump. The paradox of renewables is that, in their current form, they need unprecedented volumes of non-renewable mined materials.
"Increasing renewables, while it means fewer fossil fuels out of the ground, means large upticks in battery metals such as cobalt and nickel," says Thompson. Solar panels demand large amounts of silicon for the semiconductors in their cells. Wind turbines need rare earth metals such as neodymium for powerful magnets that generate electricity with the turn of the blades.
Pressure would soon increase to redirect all metals recycling into renewables. "We do recycle a fair amount already," says Jowitt. "Most of the base metals and a handful of other elements are already recycled at their end-of-life by a rate of more than 50%."
Other metals that are critical to renewables, however, such as rare earths, are "lost by design", he says. "The way we currently use them is inherently non-recyclable." This is because technologies use tiny amounts of more and more elements, all in different ways, making it difficult to separate them to get the individual metals out.
There may also be the development of new biomaterial that could mimic or replace the role of metals – John Thompson
But even if technology developed to extract these tiny quantities of rare earth metals, it's unlikely that it would meet the amount needed to vastly expand renewable energy. "The metals demand is already set to exceed current production many times over," says Jowitt. According to the World Bank, in a world on track to keep global warming below 2C, the annual production of graphite, cobalt and lithium will be five times higher by 2050 than today's production.
There is also a huge inequality in the current distribution of already-extracted metals across the world. Most mined and processed metals are in use in the Global North, where they have been imported, meaning populations in the Global South would have less access to recyclable material. The richest 20% of the global population have access to 60-75% of the world's in-use metal stock per capita, according to one study, a spread even more unequal than carbon emissions inequality. A new world with no mining would have to think carefully about equal access to materials.
An unprecedented rush for research could lead to breakthroughs in recycling technology and circular design, however. "Products would be designed so that they last longer or so that they can be taken apart more easily, and the components returned into the system," says Thompson. This would be an about-face for the tech industry, which today creates produces batteries that are notoriously difficult to recycle. Research might be funnelled into methods of gleaning metals without mining, such as the electrolysis of seawater and brines. "There may also be the development of new biomaterial that could mimic or replace the role of metals," says Thompson. "Luckily these would probably be more recyclable.
Aerial view of the Alto Bandeira iron ore mine in Brazil. Copper, iron, aluminium, zinc, lead and nickel together account for 98% of all mined metals (Credit: M.Pimentel/Getty)
Meanwhile, energy production might need to adapt to smaller, more decentralised systems, probably using already-invented tech. Last year, the environmental campaign group Seas At Risk imagined a society in 2050 that had banned mining in 2020. Bereft of a constant supply of metals, the blueprint completely overhauls the electricity grid, with a transition from large, metals-heavy solar and wind farms to decentralised and low-tech distribution. "Direct hydro- and wind-power were other age-old technologies that made their comeback, not only for industrial applications but even for water-powered household devices," it says. Instead of large lithium-ion batteries, compressed-air systems, thermal energy storage and gravity batteries become the champions of energy storage.
A mine that is abandoned can have chronic pollution for hundreds if not thousands of years – Eléonore Lèbre
Seas At Risk argues for the importance of rethinking energy consumption in a no-mining scenario, as well as for careful environmental policy. Without a clear vision, controversial biofuel production might make up the energy shortfall, with vast areas of land given over to forestry practices to provide wood as a source of building materials, energy and biofuels.
But the work wouldn't stop there. For Lèbre, who researches mine closure, the closed mines themselves would be a huge source of concern. If all mining stopped there would still be an area at least the size of Austria with degrading and in some cases dangerous levels of heavy metals. "Mining is a process of entropy. We are bringing material from locked-up concentrations underground and letting them out into the world."
Ensuring the clean-up and and rehabilitation of these areas would be vital. Mines usually operate at depths below the water table, which need to be constantly dewatered using pumps. When a mine is abandoned, the ground water gradually refloods underground passages and mineral seams over many months, creating acidic reservoirs of water. Above ground, meanwhile, tailings ponds and piles of low-grade ore with traces of heavy metals lie in wait. "All of this material is exposed to water and oxygen," says Lèbre. Exposing such elements to, well, the elements, wreaks havoc on ecosystems, soils and water supplies through acid leaching. "A mine that is abandoned can have chronic pollution for hundreds if not thousands of years," says Lèbre.
Cleaning up a mine consists of reducing water acidity, detoxifying the soil and treating waste before reintroducing flora and fauna to the site. It's a lengthy, expensive process and can cost billions for a single, large mine. Avoiding an environmental catastrophe, and cleaning all the world's mines at once, would cost hundreds of billions or even trillions.
Mining is not going anywhere anytime soon: in fact, experts predict a new surge in metals and aggregate mining over the coming decades
Global inequalities would be seen in this mining clean up too. Maus, in his tracing of polygons across the map, has discovered that the majority of reported mines are located in the tropics, one chapter of a larger shift of mining from the Global North to the Global South over the last century. In a world that ended mining, these regions would have the bigger burden of the clean-up projects.
With healthy soils and water re-established, though, eventually nature would return to mining sites. Wastes and tailings ponds, meanwhile, could present an opportunity to access metals. "Most of a mine's desired elements are [the very same] pollutants present in the waste," says Lèbre.
Mining is not going anywhere anytime soon: in fact, experts predict a new surge in metals and aggregate mining over the coming decades. With the exception of a handful of elements, such as lead and tin, the extraction of all metals is even increasing on a per capita basis, notes Jowitt.
Warranting more concern, perhaps, is the fact that more mining will likely create more land impacts. Mining and biodiversity researcher Laura Sonterand her colleagues recently warned that mining the materials needed for renewable energy will increase the threats to biodiversity. Without careful planning, these new threats could surpass those avoided by climate change mitigation.
Perhaps in time, the concept of material footprints, as an addition to carbon footprints, will catch on with governments, as they increasingly realise how much care we need to take of all our non-renewable resources.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
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France24 - World
‘At first people yelled’: #CallRussia activists fight the Kremlin's propaganda machine
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
Valeurs Actuelles
[Edito] Giec, la grande falsification
Que peut-on attendre d’un organisme dont l’intitulé même est trompeur ? Comme on le sait désormais, Giec est l’acronyme de Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. La falsification, qui ne doit rien au hasard, tient à la présence du mot “experts”. Alors que, dans la véritable dénomination de l’organisme, IPCC, en anglais Intergovernmental Panel on Climate Change, le mot “expert” ne figure pas. Et c’est logique puisque cet IPCC/Giec n’est nullement un groupe d’experts mais un clone de l’Onu, reposant sur une Assemblée générale, ainsi que sur un bureau de 40 membres émanant de 40 pays différents, composé (sauf exceptions) de personnalités étrangères au sujet du climat, pour la raison simple que seules quelques rares nations disposent de scientifiques qualifiés en la matière. La vérité qu’il faut partout répéter est que le Giec est un organisme qui fait travailler de véritables experts, mais leur fait souvent dire le contraire de ce qu’ils ont pu avancer dans leurs travaux respectifs. Les exemples de ces falsifications abondent : gardons-en trois.
Le premier concerne la possibilité de se passer des énergies fossiles qui répondent aujourd’hui à 80 % des besoins énergétiques de l’humanité. Selon un précédent rapport du Giec (en 2011), les énergies renouvelables pourraient les remplacer en 2050, c’est-à-dire demain. Il s’agit là d’une absurdité, comme l’ont encore répété à Glasgow, lors de la Cop26, les pays en développement, parmi lesquels l’Inde, qui a ouvert l’an dernier… 140 nouvelles mines de charbon, pour procurer l’électricité aux 300 millions de ses citoyens qui n’en ont toujours pas.
La science parle et le Giec, qui prétend en être la voix pure, raconte tout autre chose.
Le second a trait aux peurs soigneusement entretenues. Il en va ainsi du fantasme de la hausse du niveau des océans. Tous les relevés indiquent que celle-ci avoisine 3 millimètres par an, soit 30 centimètres pour un siècle. Cela n’a pas empêché le Giec de laisser croire à la possibilité d’une hausse de… 15 mètres, susceptible de rayer de la carte des villes, des régions, sinon des pays entiers !
Le troisième touche aux températures. Alors que le Giec affirme que les variations actuelles (1 degré en un siècle) sont sans précédent depuis « des milliers, si ce n’est des centaines de milliers d’années » , Jean Jouzel, climatologue peu suspect de climatoscepticisme, avait mis en lumière, par les glaces du Groenland, « 25 variations climatiques extrêmement rapides et importantes durant la dernière période glaciaire et lors de la déglaciation qui l’a suivie, avec des réchauffements pouvant atteindre 16 degrés en quelques décennies ». La science parle et le Giec, qui prétend en être la voix pure, raconte tout autre chose.
Bien d’autres exemples sont décrits dans le livre que je viens de leur consacrer, formant un tableau effarant qui s’explique par le fait que les Nations unies et son prolongement qu’est le Giec sont depuis longtemps (sommet de Rio, 1992) sous la coupe des grandes ONG écologistes, malthusiennes et décroissantes, au défi de toute science véritable et de toute honnêteté.
* Christian Gerondeau est ingénieur polytechnicien. Dernier ouvrage paru : “les Douze Mensonges du Giec” (L’Artilleur).
BBC
Managers are saying, ‘I need my employees to keep generating work so that I know they’re earning their salary’ – Susan Vroman
When employees are on the clock, most managers expect them to keep busy through the workday. This may mean either completing tasks within their remits, or finding ways to make sure their hands are in some work-related project. Even when workflows deliver some downtime, the message from management is generally clear: find a way to keep working.
If workers appear to twiddle their thumbs, some managers step in with ‘busywork’ to keep their employees occupied. “Busywork is something that doesn't have a purpose,” says leadership and development trainer Randy Clarke, based in Indiana, US. “It doesn't lead towards reaching any goals, it doesn't improve the person, the operation or the culture.”
Examples of busywork might include compiling a pointless report, colour-coding a spreadsheet or proofreading a presentation that has already been checked. One 2016 study of 600 knowledge workers showed they spent just 39% of their workdays doing their actual jobs, with the rest dedicated to meetings, emails and busywork such as writing status reports for managers.
In the office, managers might assign busywork based on a quick visual check of what employees are doing. But the switch to remote work during the pandemic has changed that, as many managers can no longer easily monitor their employees. While studies suggest many remote employees are significantly more productive, they are also working significantly longer hours. Does this mean that managers are assigning more busywork? And would it really be so bad if employees took a break when there was nothing to do?
Keeping control
Part of the busywork problem is some managers equate business with productivity.
The perception is not just that a busy worker is engaged and making an effort, but even that their industriousness gives them a higher moral value than their less busy colleagues. This sets up a dynamic in which two office workers completing identical tasks can be judged on their busyness, rather than their results. Who appears to be more engaged: the busy worker who skips lunch to get things finished, or the efficient worker who finishes early and uses the time saved to buy groceries online?
From the bosses’ perspective, the busy worker is often a more reassuring sight. “People feel like they're paying you for a reason if they see you’re busy doing work,’ says Susan Vroman, lecturer in management at Bentley University, Massachusetts.
This is heightened in organisations where work culture dictates that managers operate in a more traditional, authoritative style, discouraging autonomy among employees. In these organisations, managers may also feel under pressure from their own superiors to prove that their team is busy and productive. “Managers are saying, ‘I need my employees to keep generating work so that I know they’re earning their salary, because somebody is watching me to make sure that I'm managing them well’,” says Vroman.
Remote work has, in some cases, exacerbated this pressure. When employees first switched to remote work, many managers found the inability to visually monitor their employees unsettling. “In the immediacy of Covid, bosses felt that if they couldn’t see employees working, then they weren’t working,” adds Vroman. “They didn’t think employees were being productive, even if they were still delivering results.”
At the same time, managers reported a widespread loss of trust in their employees. July 2020 research in the Harvard Business Review showed 41% of managers questioned their employees’ motivation, and almost a third doubted that their employees had the right knowledge or essential skills to make remote work successful.
When higher-ups doubt employees’ work ethic, one solution is to micromanage their time with an endless list of tasks to keep them chained to their desks – even if some of those tasks are pointless. “Managers may not even know if an employee has finished their core work, but they are giving additional busywork to ensure that they don't finish [for the day],” says Barbara Larson, an executive professor of management at D’Amore-McKim School of Business at Northeastern University, Massachusetts. “It’s work that is literally just being given to ensure that employees are working, so the manager has a sense that they are still in control.”
Downtime can be hugely beneficial for employees - even making them more productive - so why are managers often resistant? (Credit: Getty)
‘We definitely make ourselves look busy’
It is not just managers who equate industriousness with good performance, however. One study showed knowledge workers spend an average of 41% of their time at work on self-assigned busywork that could be delegated to others, in order to appear busier and more important at work. “We definitely make ourselves look busy, because we know people are watching,” says Vroman.
Online, the pressure to look busy remains, even if that means adding extra tasks to the workday, like sending messages to prove we are logged on. And even though many workers are able to complete their work in less time in remote-work environments, many still feel the pressure to assign themselves busywork. “We feel bad about [not working] because we know we're being paid to work all day,” says Vroman. Indeed, a 2021 study showed that guilt around taking breaks is so high that 60% of US remote workers don’t take any time to themselves during the workday.
Temptation to self-assign busywork can be even higher among employees who fear being assigned busywork from their bosses instead. Vroman says people will start doing things to make themselves look busy, “so that the bosses will lay off”.
Some managers report lulls in work during remote set-ups have made employees uneasy. “When some of our staff were working from home, I noticed that they felt a bit guilty when there was downtime,” says Niall John Lynchehaun, the managing director of building-supplies company Midland Stone, based in Ireland. He started assigning busywork so his employees still felt useful in these quiet periods. “It's simply the easiest way to deal with the situation.”
But assigning too much busywork to mitigate guilt might mean swapping one set of negative feelings for another. A 2018 study showed 42% of workers were spending half of their time on busywork, and 71% said that doing too much busywork “made them feel as though their lives were being wasted”.
The ripple effect of pointless tasks
In the long-term, frequently assigning tasks designed primarily to keep workers occupied can damage the relationship between managers and their workers.
“It can be very demotivating to the remote employee,” says Larson. “It's a sign of lack of trust and lack of care. The real tragedy of busywork is in the opportunity that is lost. There’s so much that could be done within that time that would be beneficial to both the employee and the firm.”
42% of workers were spending half of their time on busywork, and 71% said that doing too much busywork “made them feel as though their lives were being wasted”
Such opportunities could include assigning the worker meaningful tasks or opportunities for growth that often get put on the backburner, such as training. It could also mean letting employees take a breather. Numerous studies have proven the benefits of taking regular breaks during the workday. Among them are reduced stress and improved focus, creativity and productivity – all positives for employees and their organisations.
But especially when remote workers are putting in increasingly long hours, piling on endless busywork will have the opposite effect. “The primary risk is that employees burn out and their mental wellness is impacted,” says Vroman. “This Great Resignation is the result, in part, of exhausted people who are not managed effectively in their remote work because it wasn't flexible enough.”
Breaking the cycle
Of course, not all managers are proponents of busywork. Larson believes in “outcome-based” tasks instead of time-based ones. If her employees finish early or have time to take a break, she says, “then, frankly, that flexibility is part of the reward for their performance”.
This approach relies on giving teams autonomy, something Larson describes as “extremely motivating”. “Typically, what happens is that creates a virtuous cycle, where people want to do a good job.”
Randy Clarke suggests that managers need to think harder about the kind of tasks they are handing out. When he trains managers and leaders, he advises they keep employees busy during work hours, but avoid busywork. Instead, they should plan for slow periods, and “look for tasks they can give that will add value".
Ultimately, managers who feel caught in a cycle of assigning busywork should take a step back and think more broadly about what their managers want from them – rather than scrambling to keep people busy. “They're probably looking for you to generate good results and, hopefully, retain people who are happy working for you,” suggests Vroman.
Remote work may not have finished off the idea that workers on the clock have to be kept busy, but changing attitudes towards management offer some hope. If the flexible schedules now in demand swap work hours for outcomes, they could take busywork with them, and leave healthier, happier workers in their wake.
L'Humanité
Adrien Quatennens. « À la FI, nous voulons bâtir une majorité pour gouverner »
EntretienAdrien Quatennens ne ferme pas la porte à des échanges à gauche en vue des législatives, mais ils devront tenir compte du « verdict des urnes » du premier tour.
Diego ChauvetJean-Luc Mélenchon a réalisé un score considérable avec près de 22 % des voix. Il rate de peu le second tour. Cela lui donne-t-il une responsabilité particulière pour l’avenir ?
Oui, envers toutes ces femmes et hommes qui ont nourri beaucoup d’espoir dans ce bulletin de vote. Il s’est produit dimanche une surmobilisation en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Les sondages indiquaient une dynamique puissante. Ce fut au-delà. Nous analysons encore les résultats, mais on sait que les jeunes, les quartiers populaires se sont mobilisés le jour du vote. Nous avons donc une responsabilité à l’égard de ces gens qui nous ont fait confiance et qui risquent de payer dans leur vie personnelle les 400 000 voix manquantes. Je pense aux salariés au Smic qui devaient le voir augmenter immédiatement, à ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté et dont la vie allait changer, à ceux qui pouvaient bientôt partir à la retraite, mais aussi à l’enjeu climatique. La déception est immense, mais ce score historique nous oblige. Nous allons tâcher de construire là-dessus.
À quoi attribuez-vous cette surmobilisation en votre faveur ?
Comme en 2017, on voit que l’adhésion au programme est très forte. J’ai lu que 80 % des gens disent que c’est le programme de Jean-Luc Mélenchon qui a motivé leur vote. C’est d’abord cela, bien avant l’effet « vote utile ». La campagne que nous avons menée et le travail de terrain ont payé. Cette mobilisation s’est renforcée de tous ceux qui ont compris que ce bulletin de vote permettait de qualifier le bloc populaire pour le second tour et d’écarter l’extrême droite dès le premier. Ces 7,7 millions d’électeurs ne nous appartiennent pas mais ils ont fait un choix en conscience.
Qu’est-ce qui a manqué ?
400 000 voix. C’est-à-dire presque rien. Le niveau d’abstention global est fort, mais nous avons su mobiliser des gens qui n’avaient pas voté depuis longtemps et le score de Jean-Luc Mélenchon fait augmenter significativement le total des voix de gauche. Il nous a manqué celles de certains candidats, et en particulier celles du Parti communiste, avec qui nous faisions équipe en 2012 et 2017. On ne peut pas faire l’impasse là-dessus. Ensemble, cette fois, nous y étions. Tout le monde le sait. Ça laisse des traces.
Jean-Luc Mélenchon ne porte-t-il pas une part de responsabilité dans sa relation avec les communistes ?
Dans toutes les familles, on se dispute. Mais on ne peut pas effacer le fait que, durant cinq ans, nos votes ont été presque toujours les mêmes à l’Assemblée nationale. Rien ne justifiait que ce qui avait été possible en 2012 et en 2017 ne le soit pas en 2022. Rien qui soit insurmontable. En novembre 2020, j’avais discuté avec Fabien Roussel. Il diagnostiquait que la gauche échouerait en 2022 et demandait que l’on respecte le fait qu’il soit candidat jusqu’au bout. Mais il avait ajouté qu’en cas de possibilité d’accéder au second tour pour l’un d’entre nous, il était prêt à rediscuter. Depuis des semaines, on voyait que cette possibilité existait. Jusqu’au bout, on a pensé qu’il bougerait, guettant les moindres signes. Mais rien. Beaucoup de gens sont en colère. Comment ne pas les comprendre ?
Il ne s’agit pas que d’une question d’arithmétique, ainsi que l’a souligné Jean-Luc Mélenchon à plusieurs reprises…
C’est vrai en général. Mais avec le PCF, c’est différent. Nos électorats s’additionnent et l’addition crée même une dynamique que l’on ne vérifie pas toujours de la même manière avec EELV et encore moins avec le PS. De toute façon, la représentation politique du pôle populaire n’est pas compatible avec les vieilles combines de l’union de la gauche.
Quel est l’enjeu du second tour pour vous ?
Que pas une voix des nôtres n’aille vers l’extrême droite. Nous en sommes l’antithèse. Les déclarations de principe et les consignes de vote sont sans effet. Il faut dire pourquoi le peuple n’a rien à gagner à la victoire de Marine Le Pen. Le pays en serait plus fracturé que jamais. Nous faisons largement notre part du travail et n’avons pas attendu le second tour pour cela. Les donneurs de leçons ont-ils « fait barrage » à l’extrême droite au premier tour en votant Mélenchon ? Emmanuel Macron a œuvré pendant cinq ans pour obtenir cette affiche au second tour. Il a ce qu’il voulait. Qu’il se débrouille. Nous sommes exclus de ce second tour. Aucun des deux candidats ne peut prétendre représenter nos électeurs. Mais les deux ne sont pas équivalents. Chacun fera donc en conscience. Il faut convaincre les gens, pas leur tordre le bras.
Pour les législatives, votre objectif est-il d’imposer une « cohabitation » à Macron ?
Je veux clarifier le terme. Nous voulons bâtir une majorité pour gouverner. Nous n’irons pas au scrutin en proposant simplement d’élire « un maximum de députés de gauche ». Après juin, il n’y a plus d’élections avant deux ans. C’est donc l’opportunité pour ceux qui ne digèrent pas d’être passés si près du but le 10 avril de prendre leur revanche dans les urnes en juin. C’est à cela que nous travaillons.
Que proposez-vous aux autres formations de gauche ?
Nous allons finir d’analyser les résultats. Pour certains, vendredi, nous étions « les amis de Poutine ». Et lundi, nous sommes devenus fréquentables. Entre-temps, il y avait l’opportunité d’éviter le second tour désastreux que nous avons sous les yeux. L’Union populaire a vocation à s’élargir, toujours autour du programme que les électeurs ont placé en tête. Il y a un mois, nous avons fait une proposition au PCF mais aussi à EELV en vue des législatives. Les Verts ne nous ont pas répondu. Il y aura des échanges mais, évidemment, ils devront tenir compte du verdict des urnes du 10 avril.
Adrien QuatennensJean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022Législatives 2022 France24 - World
Michigan police shot Black driver dead after traffic stop, videos show
Issued on: 14/04/2022 - 04:22
FRANCE 24
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A Black man face-down on the ground was fatally shot in the back of the head by a police officer in Michigan, the violent climax of a traffic stop, brief foot chase and struggle over a stun gun, according to videos of the April 4 incident released Wednesday.
Patrick Lyoya, 26, was killed outside a house in Grand Rapids, Michigan. The white officer repeatedly ordered Lyoya to “let go” of his Taser, at one point demanding: “Drop the Taser!”
Citing a need for transparency, the city’s new police chief, Eric Winstrom, released four videos, including critical footage of the shooting recorded by a passenger in Lyoya’s car on that rainy morning.
“I view it as a tragedy... It was a progression of sadness for me,” said Winstrom, a former high-ranking Chicago police commander who became Grand Rapids chief in March. The city of about 200,000 people is about 150 miles (240 kilometres) northwest of Detroit.
Video shows Lyoya running from the officer who stopped him for driving with a license plate that didn’t belong to the vehicle. They struggled in front of several homes while Lyoya’s passenger got out and watched.
Winstrom said the fight over the Taser lasted about 90 seconds. In the final moments, the officer was on top of Lyoya, kneeling on his back at times to subdue him.
“From my view of the video, Taser was deployed twice. Taser did not make contact,” Winstrom told reporters. “And Mr. Lyoya was shot in the head. However, that’s the only information that I have.”
State police are investigating the shooting. Kent County’s chief medical examiner, Dr. Stephen Cohle, said he completed the autopsy but toxicology tests haven’t been finished.
‘Whole life ahead of him’
The traffic stop was tense from the start. Video shows Lyoya, a native of the Democratic Republic of Congo, getting out of the car before the officer approached. He ordered Lyoya to get back in the vehicle but the man declined.
The officer asked him if he spoke English and demanded his driver’s license. The foot chase began soon after, video shows.
Winstrom didn’t identify the officer, a seven-year veteran who is on paid leave during the investigation.
“Me being from Chicago for the last 20 years, I’ve handled many police shootings myself, so I do have a lot of experience in this,” the chief said. “I was hoping to never have to utilise that experience here.”
Video was collected from Lyoya’s passenger, the officer’s body-worn camera, the officer’s patrol car and a doorbell camera. Prosecutor Chris Becker, who will decide whether any charges are warranted, objected to the release but said Winstrom could act on his own.
Becker said the public shouldn’t expect a quick decision.
“While the videos released today are an important piece of evidence, they are not all of the evidence,” he said.
City Manager Mark Washington warned that the videos would lead to “expressions of shock, of anger and of pain.” Some downtown businesses boarded up their storefronts, and concrete barricades surrounded police headquarters.
Lyoya had two young daughters and five siblings, said Gov. Gretchen Whitmer, who spoke to his family.
“He arrived in the United States as a refugee with his family fleeing violence. He had his whole life ahead of him,” Whitmer, a Democrat, said.
Prominent civil rights attorney Ben Crump, speaking on behalf of Lyoya’s family, on Wednesday called for the officer in the shooting to be fired and prosecuted.
“The video clearly shows that this was an unnecessary, excessive, and fatal use of force against an unarmed Black man who was confused by the encounter and terrified for his life,” Crump said in a release.
Crump and Lyoya’s family are expected to hold a news conference Thursday afternoon.
Protests
More than 100 people marched to Grand Rapids City Hall before a City Commission meeting Tuesday night, chanting “Black lives matter” and “No justice, no peace.”
On Wednesday, several hundred protesters gathered outside the Grand Rapids Police Department following the release of the videos, with some cursing and shouting from behind barricades. The group demanded that officials make public the name of the officer in the shooting.
Some businesses cut their hours short Wednesday, closing early. Some boarded up windows. But the demonstration remained non-violent with protesters demanding justice for Lyoya and other Black lives lost in shootings involving police.
Winstrom last week said he met Lyoya’s father, Peter Lyoya, and that they both cried.
“I get it as a father. ... It’s just heart-wrenching,” the chief told WOOD-TV.
As in many American cities, Grand Rapids police have been occasionally criticised over the use of force, particularly against Black people, who make up 18% of the population.
In November, the Michigan Supreme Court heard arguments in a lawsuit over the practice of photographing and fingerprinting people who were never charged with a crime. Grand Rapids said the policy changed in 2015.
A downtown street has been designated Breonna Taylor Way, named for the Black woman and Grand Rapids native who was killed by police in Louisville, Kentucky, during a botched drug raid in 2020.
(FRANCE 24 with AP)
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Valeurs Actuelles
Éoliennes : un sondage révèle un fort rejet de cette technologie par les ruraux
Plus ou moins d’éoliennes ? Le milieu rural a tranché. Présentés comme un atout majeur de la transition écologique, malgré leur efficacité énergétique discutable, ces mastodontes d’acier déchaînent les passions. En dépit des critiques toujours plus nombreuses dont les éoliennes font l’objet, leur nombre ne cesse de croître sur le territoire. Fin 2021, la France en comptait environ 8 000 réparties sur 1380 parcs. 6 000 à 7 000 machines supplémentaires devraient être construites d’ici à 2030.
Face à l’implantation croissante – et souvent non désirée – de ces pylônes aux pales gigantesques, Le Cercle d’Étude Réalités Écologiques et Mix Énergétique (Cérémé), un think tank visant à promouvoir un débat objectif sur le choix du mix énergétique en France, a commandé un sondage sur « la perception des éoliennes par les ruraux » auprès de l’institut OpinionWay. Le résultat est sans appel : 59 % des sondés vivant en milieu rural souhaitent l’arrêt ou la limitation du développement de l’éolien. Un chiffre qui contraste avec les résultats d’un autre sondage réalisé auprès de l’ensemble des Français par Harris interactive en juillet 2021 ; 73 % des personnes interrogées se disaient alors favorables au développement de cette filière.
La mise en perspective de ces résultats souligne une perception différenciée de l’éolien selon que l’on vit ou non à proximité de ces machines. Premiers concernés par cette implantation, les ruraux rejettent en majorité le développement de ces parcs. L’on apprend également dans le sondage que 90 % d’entre eux militent pour que les conseils municipaux de toutes les communes concernées aient le pouvoir de s’opposer à de nouveaux projets. Un droit d’opposition que 84 % des sondés souhaitent voir étendu aux riverains. « Rappelons qu’aujourd’hui, si les communes peuvent donner leur avis, ce sont les préfectures qui décident de l’implantation d’un parc éolien », souligne Bruno Ladsous, administrateur du Cérémé. Et de déplorer que « malgré les consultations, l’autorité préfectorale n’est pas tenue d’en tenir compte ».
Inquiétudes pour les paysages et la biodiversité
Entre autres nuisances invoquées contre l’installation d’éoliennes, 88% des personnes interrogées mettent en avant la préservation du patrimoine et des paysages. Plus spécifiquement, 78% des sondés les souhaitent éloigner des lieux de mémoire. À l’image de la commune normande de Bazenville dans le Calvados qui, mardi 29 mars, s’est insurgée contre l’installation d’un futur parc éolien à proximité d’un cimetière militaire britannique du Débarquement.
Autre inquiétude suscitée par cette implantation : l’impact sur la biodiversité. 74 % des Français vivant en milieu rural y voient une menace pour les oiseaux. Un chiffre qui fait écho à la récente condamnation de la société américaine ESI Energy, filiale de Nextera Energy Resources, à une amende de 8 millions de dollars d’amende et de dédommagement pour ne pas avoir pris de mesures permettant d’empêcher la mort de 150 aigles.
Outre le volet biodiversité, 67 % des ruraux considèrent que les éoliennes sont une source de nuisances pour les riverains. Aussi souhaitent-ils accroître la distance minimale entre les éoliennes géantes (200 mètres de haut) et les premières habitations. Une préoccupation à laquelle ne sont pas sensibles les citadins : « Nous remarquons un véritable deux poids deux mesures sur les sujets, les urbains ne réalisant pas les nuisances occasionnées par l’éolien », observe Bruno Ladsous.
Un sujet qui divise les finalistes de la présidentielle
Sujet de société, mais également enjeu politique, la question des éoliennes divise la classe politique. Le président-candidat, Emmanuel Macron, dit vouloir ralentir la cadence en matière d’éolien terrestre. En revanche, il place de grands espoirs dans l’éolien en mer. À Belfort (territoire de Belfort), le 10 février, il a notamment annoncé la construction de 50 parcs offshores d’ici à 2050.
De son côté, Marine Le Pen, dont le résultat au premier tour a été un succès dans la majorité des communes rurales, est totalement opposée aux éoliennes – sur terre comme en mer. La candidate du RN va encore plus loin puisqu’elle dit « réfléchir » au démantèlement de « ces horreurs qui nous coûtent une fortune ».
Deux visions du monde en somme.
France24 - World
Man City, Liverpool advance to Champions League semi-finals on aggregate wins
Issued on: 13/04/2022 - 23:02
FRANCE 24
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Manchester City produced a disciplined performance to secure a fractious 0-0 draw at Atletico Madrid on Wednesday and reach the Champions League semi-finals 1-0 on aggregate.
Tensions boiled over in the closing stages and Atletico defender Felipe was sent off after receiving a second yellow card before the teams played out 12 minutes of added time.
The English champions dominated the first half and Ilkay Gundogan struck the post with their best chance after a flowing move down the right.
Atletico enjoyed more possession after the interval and threatened to score the goal that would have taken the game into extra time but were unable to break down the visitors' defence.
City, bidding to win European club football's most prestigious trophy for the first time, will play record 13-time champions Real Madrid in the semi-finals.
Liverpool knock out Benfica
Liverpool booked a semi-final showdown against Villarreal as the quadruple chasers survived a late collapse in Wednesday's 3-3 draw against Benfica.
Jurgen Klopp's side already had one foot in the last four after winning 3-1 in the quarter-final first leg in Lisbon.
Despite two late goals from Benfica at Anfield in the second leg, Liverpool advanced 6-4 on aggregate thanks to Roberto Firmino's double and Ibrahima Konate's opener.
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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FOOTBALLBenzema hat-trick puts Real Madrid in command against Chelsea
FOOTBALLChampions League: Real Madrid knock out title-holders Chelsea to reach semi-finals
FOOTBALLTitle holders Chelsea to face Real Madrid in Champions League quarter-finals
Valeurs Actuelles
Ultraviolence : “Tuer son frère est plus doux”
Comme l’écrit Victor Hugo dans Depuis six mille ans la guerre, « On pourrait boire aux fontaines / Prier dans l’ombre à genoux / Aimer, songer sous les chênes /Tuer son frère est plus doux. » Siècle après siècle, les tueries arbitraires s’enchaînent encore et encore. Après chaque guerre, après chaque attentat, on jure que ce sera les derniers ; on espère que les hommes auront tiré une fois pour toutes les leçons des horreurs et des infamies. Mais le jour d’après se profile déjà l’ombre menaçante du prochain dictateur, du nouveau gourou ; bouillonnent déjà les rancœurs et se fomentent les “romans” mensongers qui trahissent l’Histoire. Les images des massacres passées en boucle, les commentaires usés d’experts autoproclamés finissent par atténuer nos indignations et estompent notre exaspération. Ainsi, tuerie après tuerie, on finit par oublier que chacune détruit le principe qui fonde notre humanité : « Le propre de l’homme, c’est d’épargner la ou le plus vulnérable parce que sa vulnérabilité est sa plus juste protection. » À chaque conflit, chaque attentat s’élèvent les voix des agressés qui dénoncent le manque de moyens pour se défendre contre la violence et la cruauté des assaillants. Ils réclament à grands cris l’augmentation des forces armées, une protection plus ferme aux frontières, une vigilance plus efficace de nos services de renseignements et de police et l’engagement plus décidé de nos moyens d’intervention.
La paix est passagère
Peut-on raisonnablement penser que toutes ces mesures de défense – certes nécessaires – nous garantiront un jour une paix durable ? Certainement pas ! Nous finirons par épuiser nos forces et nos moyens contre la folie de ces barbares qui se succèdent avec une régularité effrayante et pour lesquels le temps et la vie n’ont pas la même valeur que pour nous. Et viendra alors le jour, si proche désormais, où l’arme nucléaire de plus en plus disséminée ne sera plus une menace mais sera devenue une promesse.
Nous devons comprendre aujourd’hui, en regardant avec sidération les atrocités perpétrées en Ukraine, que seul le degré de résistance intellectuelle et culturelle dont nous aurons doté les enfants pourra faire barrage aux vagues têtues de la barbarie. Il nous faut reconnaître que depuis des dizaines d’années, en France comme ailleurs, notre absence d’ambition et d’exigence en matière d’éducation et de culture a offert en sacrifice à la propagande honteuse, aux mensonges vénéneux et aux manipulations indécentes, les mots imprécis, les mémoires vides et le dégoût de soi d’une partie de la jeunesse. Nous avons ainsi renoncé à faire de la raison de nos enfants un rempart à la folie meurtrière, alors même qu’arrivaient, portés par des réseaux délétères, des salauds qui tentaient de convertir notre jeunesse au repli, à la haine et au meurtre. Les Ukrainiens aujourd’hui, les juifs hier, et ensuite tous ceux qui seront différents et vulnérables. Les guerres iniques ne se déploient, le recrutement des tueurs ne prospère que si les peuples sont – en partie du moins – vulnérables et crédules ; l’inculture et l’illettrisme sont les meilleurs alliés de ceux qui massacrent des innocents en toute bonne conscience.
Nous vivons aujourd’hui un temps où les citoyens ont de plus en plus tendance à accepter, sans les mettre en cause, les affirmations radicales et les explications définitives. La personnalité et le statut de celui qui impose un discours suffisent à calmer les velléités critiques de ceux à qui il s’adresse. Trop de citoyens – pourtant longuement scolarisés – n’ont pas les mots, la rigueur intellectuelle et la force morale nécessaires pour démonter textes révisionnistes ou théories complotistes. Cette crédulité, cette vulnérabilité, cette complaisance parfois, tiennent à ce que les écoles d’Europe et d’ailleurs ont considérablement négligé la transmission des valeurs humanistes (et même la transmission tout court). Elles ont oublié que leur mission était aussi de faire des enfants les futurs résistants à l’injustice et à la violence.
La jeunesse et l’éthique intellectuelle
Bien trop de jeunes sont ainsi aujourd’hui incapables de dire non et d’expliquer leur refus, incapables de dénoncer les incohérences et les faux-semblants d’un discours, incapables de distinguer l’élévation spirituelle de l’enfermement sectaire. C’est ainsi que beaucoup trop d’entre eux sont devenus de plus en plus “faibles d’esprit” face aux mensonges imbéciles et aux promesses frelatées de dictateurs et de gourous sans scrupules qui tentent régulièrement d’imposer leur pouvoir. Ces jeunes à la conscience vacillante, sans repères culturels ni historiques et sans armes intellectuelles ni linguistiques se voient facilement imposer la vision d’un monde définitivement divisé dans lequel des mots d’ordre disent ceux qui méritent de vivre et ceux qui doivent mourir. Privés d’une éducation qui mettrait la raison et la rigueur au centre exact de ses priorités, ils se soumettent trop facilement à l’obscurantisme et cèdent à la “tentation délicieuse” du meurtre.
Nous devons donc sans tarder veiller à ce que tous les pays construisent un modèle éducatif et culturel fondé sur la probité et l’éthique intellectuelles. Un modèle qui invitera les élèves à refuser la falsification de l’histoire et la désignation honteuse de boucs émissaires ; un modèle qui privilégiera, dans leur magnifique diversité narrative, les valeurs universelles et rassemblera les élèves au lieu de les opposer ; un modèle enfin qui défendra vaillamment le partage des valeurs humanistes en donnant à toutes les écoles mission de prôner l’universel au-dessus du national et le national au-dessus des sectes communautaires. Tous les élèves comprendront que c’est la liberté d’interpréter personnellement chaque texte, fût-il sacré, qui différencie définitivement une idéologie factice et rétrécie d’un élan culturel riche et ouvert ; ils sauront qu’un engagement politique ou spirituel se mérite par l’effort intellectuel qu’on lui consent et que l’on ne doit jamais entrer dans un parti ou une confession les yeux fermés mais avec lucidité et vigilance.
Toutes les écoles devront donc porter haut la liberté d’exégèse et le questionnement des textes profanes ou sacrés. C’est dans la clarté de chaque classe et non dans l’obscurité d’une révélation de repli que les élèves apprendront à questionner les grands récits fondateurs, d’où qu’ils viennent, et à débattre sur des questions universelles qu’ils portent et qui fondent le meilleur de la spécificité humaine. C’est ainsi que se forgera une intelligence collective démocratique, ouverte et tolérante, capable de questionner fermement et d’analyser rigoureusement toute doctrine imposée par un faux prophète. La violence arbitraire d’un dictateur, la folie d’un gourou sont trop souvent tolérées et amplifiées par le silence hébété des peuples.
* Alain Bentolila est grammairien et linguiste.
Dernier ouvrage paru : “Pour une école de la résistance”, Odile Jacob, 192 pages, 11,90 €.
France24 - World
Israeli forces shoot two teens dead in West Bank as raids continue
Issued on: 14/04/2022 - 03:59
NEWS WIRES
A Palestinian lawyer and two teenagers were killed Wednesday, the fifth day of Israeli raids in the West Bank following a spate of deadly attacks in the Jewish state.
Israel has poured in additional forces and is reinforcing its wall and fence barrier with the occupied territory after four deadly attacks have claimed 14 lives in Israel, most of them civilians, in the past three weeks.
Wednesday’s deaths bring to 18 the number of Palestinian fatalities in the ongoing escalation.
The Palestinian health ministry said human rights lawyer Muhammad Hassan Muhammad Assaf, 34, “died after being shot in the chest by the Israeli occupation army during the aggression on the city of Nablus”, in the northern West Bank.
The Israeli army did not confirm its forces had shot the lawyer.
In the evening, the ministry said Israeli forces shot dead a teenager “during their aggression on Husan”, in the southern West Bank.
The army said in a statement that soldiers shot a Palestinian suspect who had “hurled a Molotov cocktail” at them, adding that troops “used live ammunition in order to stop the immediate threat”.
A community leader in Husan told AFP the deceased was 16-year-old Qusai Hamamrah.
Hundreds of Palestinians were rioting in the area following the incident, the army said.
Shortly after, the health ministry announced the death of Amer Elyan, who it said was killed by “a live bullet in the chest” fired by the Israeli army following an operation in Silwad, with six other Palestinians wounded.
Local residents told AFP Elyan was 18 years old.
Israeli forces did not immediately report clashes in the area.
The death came after police said their special forces arrested a Palestinian in Kubar and three others in Silwad – both villages north of Ramallah – who were planning an attack on Israelis.
The Shin Bet internal security agency said the Kubar suspect, identified as Moath Hamed, had escaped Palestinian custody where he was being held for his role in murdering an Israeli in 2015.
‘On the offensive’
Violent clashes had erupted earlier in the day in Nablus, where Israeli forces were escorting a work crew that came to repair Joseph’s Tomb – a site sacred to Jews that was smashed in an act of vandalism last weekend.
Israeli troops racing through the city’s streets in an armoured convoy opened fire as a crowd pelted them with rocks and incendiary devices.
“Hundreds of Palestinians instigated a violent riot, burned tyres and hurled rocks and Molotov cocktails at the soldiers” who responded with “riot dispersal means and live ammunition,” the army said.
Witnesses told AFP Assaf was standing by the roadside, having just taken his nephews to school, when he was hit by a bullet as Israeli forces fired while pulling out of Nablus.
Assaf was mourned as a “fierce defender of his people” by his employer, the Colonisation and Wall Resistance Commission of the Ramallah-based Palestinian Authority.
After news of his death, Palestinian prime minister Mohammad Shtayyeh charged that Israeli soldiers “murder for the sake of murder, with a license granted by the prime minister of the occupying state, Naftali Bennett, without the slightest regard for international law”.
Bennett has warned that Israel is now “on the offensive” and determined to arrest militant suspects.
The latest major attack Israel suffered was a shooting rampage last Thursday in Tel Aviv that claimed three lives and wounded over a dozen more. The gunman, from Jenin, died in a shootout with Israeli forces following an all-night manhunt.
Ramadan tensions
Earlier Wednesday, the Israeli army said it carried out “counterterrorist operations” in the Palestinian militant bastion of Jenin and other West Bank cities.
In the city of Tulkarem, Israeli border police said they shot and wounded “a suspect in terrorist activity” who fled special forces trying to arrest him.
Bennett had vowed on Sunday that “we will not abide such an assault on a place that is holy to us – on the eve of Passover”, the Jewish festival.
The Palestinian Red Crescent reported 31 people wounded around the Nablus site and a nearby village, including 10 hit by live rounds.
The holy site, where Jews say the Biblical patriarch Joseph is buried, is a frequent flashpoint between Israelis and Palestinians. It was partially destroyed in 2000 during a Palestinian uprising and also torched in 2015.
Palestinian authorities consider the wider site an Islamic archaeological monument where a revered cleric was buried two centuries ago.
The clashes have come during the Muslim holy month of Ramadan and ahead of the start of Passover Friday, an overlap that can heighten tensions around sacred sites in Jerusalem’s Old City.
Last year Hamas, the Islamist group that runs the Gaza Strip, fired rockets toward Jerusalem following disturbances at the Al-Aqsa Mosque, the third holiest site in Islam, setting off a devastating 11-day war.
(AFP)
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Israeli forces kill Palestinian human rights lawyer in West Bank
Israel PM gives security forces free rein after surge in violence
Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel
France24 - World
Suspect in New York City subway shooting arrested, charged with terrorism
Issued on: 13/04/2022 - 21:27
FRANCE 24
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Jessica LE MASURIER
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US authorities on Wednesday arrested the man suspected of setting off smoke bombs and shooting 10 passengers in a New York City subway car, Mayor Eric Adams said, capping a manhunt that has renewed fears of violence in the city's transit system.
“My fellow New Yorkers, we got him. We got him,” Adams told a press conference. “We’re going to protect the people of this city and apprehend those who believe they can bring terror to everyday New Yorkers.”
The suspect, Frank James, was due to appear in court Thursday on a charge that pertains to terrorist or other violent attacks against mass transit systems and carries a sentence of up to life in prison, Brooklyn US Attorney Breon Peace said.
New York Police Commissioner Keechant L. Sewell said James was arrested with the help of a tip following a 30-hour search.
The tipster was James, calling to say he knew he was wanted and police could find him at a McDonald’s in Manhattan’s East Village neighborhood, two law enforcement officials said. They weren’t authorized to discuss the ongoing investigation and spoke on condition of anonymity.
James was gone when officers arrived, but they soon spotted him on a busy corner nearby, Chief of Department Kenneth Corey said.
A peak New York moment on @NY1: Zack Tahhan, who spotted the alleged subway shooter, grabs our mic and begins interviewing other witnesses. pic.twitter.com/ax3nXpSbvb
April 13, 2022
Passer-by Aleksei Korobow said he saw four police cars zoom past, and when he caught up to them, a compliant James was in handcuffs as a crowd of people looked on.
“There was nowhere left for him to run,” Sewell said.
Police had initially said Tuesday that James was being sought for questioning because he had rented a van possibly connected to the attack, but they weren’t sure whether he was responsible for the shooting.
In recent months, James had railed in online videos about racism and violence in the US and about his experiences with mental health care in New York City. In some videos, he criticised Adams’ policies on mental health and subway safety.
The gunman set off smoke grenades in a crowded subway car and then fired at least 33 shots with a 9-mm handgun, police said. At least a dozen others who escaped gunshot wounds were treated for smoke inhalation and other injuries.
Numerous clues
The shooter escaped in the chaos, but left behind numerous clues, including the gun, ammunition magazines, a hatchet, smoke grenades, gasoline and the key to a U-Haul van.
That key led investigators to James, a New York-area native who had more recent addresses in Philadelphia and Wisconsin.
Federal investigators determined the gun used in the shooting was purchased by James at a pawn shop –a licensed firearms dealer – in the Columbus, Ohio, area in 2011.
The van was found, unoccupied, near a station where investigators determined the gunman had entered the subway system. No explosives or firearms were found in the van, a law enforcement official who wasn’t authorised to comment on the investigation and did so on the condition of anonymity told The Associated Press. Police did find other items, including pillows, suggesting he may have been sleeping or planned to sleep in the van, the official said.
Investigators believe James drove up from Philadelphia on Monday and have reviewed surveillance video showing a man matching his physical description coming out of the van early Tuesday morning, the official said. Other video shows James entering a subway station in Brooklyn with a large bag, the official said.
‘Concerning’ videos posted on YouTube
In addition to analysing financial and telephone records connected to James, investigators were reviewing hours of rambling, profanity-filled videos James posted on YouTube and other social media platforms as they tried to discern a motive.
In one video, posted a day before the attack, James, who is Black, criticises crime against Black people and says drastic action is needed.
“You got kids going in here now taking machine guns and mowing down innocent people,” James says. “It’s not going to get better until we make it better,” he said, adding that he thought things would only change if certain people were “stomped, kicked and tortured” out of their “comfort zone”.
In another video he says, “this nation was born in violence, it’s kept alive by violence or the threat thereof and it’s going to die a violent death. There’s nothing going to stop that”.
His posts are replete with violent language and bigoted comments, some against Black people.
Police Commissioner Sewell called the posts “concerning” and officials tightened security for Adams, who was already isolating following a positive Covid-19 test Sunday.
Several of James’ videos mention New York’s subways. A February 20 video says the mayor and governor’s plan to address homelessness and safety in the subway system “is doomed for failure” and refers to himself as a “victim” of the city’s mental health programs. A January 25 video criticises Adams’ plan to end gun violence.
The Brooklyn subway station where passengers fled the smoke-filled train in the attack was open as usual Wednesday morning, less than 24 hours after the violence.
Commuter Jude Jacques, who takes the D train to his job as a fire safety director some two blocks from the shooting scene, said he prays every morning but had a special request on Wednesday.
“I said, ‘God, everything is in your hands,’” Jacques said. “I was antsy, and you can imagine why. Everybody is scared because it just happened.”
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Manhunt underway after suspect opens fire on Brooklyn subway
Gunman shot dead by New York police after opening fire at Christmas concert
France24 - World
‘Mariupol is still Ukrainian’, says mayor of besieged port city
Issued on: 13/04/2022 - 06:32
FRANCE 24
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Ukraine said it was not opening humanitarian corridors on Wednesday that would allow civilians to evacuate, accusing Russian forces of violating agreements on granting safe passage. Mariupol’s mayor, Vadym Boichenko, told a press conference that Russian forces had destroyed all the buses slated for use in evacuations. Follow the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
5:10 am: Expert team works to clear Kyiv region of landmines
Our colleagues at France 2 meet the team working to defuse thousands of undetonated explosives across a broad swath of territory around the Ukrainian capital:
2:40 am: US weighing high-level official visit to Ukraine, says source
Senior US officials are weighing whether to send a top Cabinet level official to Kyiv as a high profile representative in a show of solidarity with Ukraine, a source familiar with the situation said on Wednesday.
US Secretary of State Antony Blinken or Defense Secretary Austin Lloyd are potential candidates to pay a surprise visit to Kyiv, the source said.
President Joe Biden is unlikely to make the trip, the source said.
No final decision has been made on sending an official, the source said. The discussions were first reported by Politico.
Other Western leaders, including British Prime Minister Boris Johnson and European Commission President Ursula von der Leyen, have made trips to Ukraine in show of support following Russia's invasion in February.
Meanwhile, Western governments are sending more military aid to bolster Ukraine's defence against a major offensive expected by Russia in eastern and southern Ukraine.
1:42 am: Zelensky calls for European embargo on Russian oil
"First of all, we need an oil embargo, and Europe's clear readiness to give up all Russian energy. The European Union must stop sponsoring Russia's military machine," the Ukrainian president said, calling for Western countries to step up sanctions against Russia.
1:05 am: Russia says flagship of Black Sea fleet badly damaged by blast
Russia on Thursday said the flagship of its Black Sea fleet was seriously damaged and its crew evacuated following a fire that caused an explosion, as a Ukrainian official said the vessel had been hit by missiles.
The incident on the Moskva missile cruiser occurred after ammunition on board blew up, Interfax news agency quoted the Russian defence ministry as saying.
"As the result of a fire on the Moskva missile cruiser, ammunition detonated," it said in a statement.
Maksym Marchenko, governor of the region around the Black Sea port of Odesa, said in an online post that the 12,500 tonne ship was hit by two missiles, without providing evidence.
"Neptune missiles guarding the Black Sea caused very serious damage," he said in an online post.
April 14, 12:45 am: US gives Ukraine $800 million more in military aid, adds heavy weapons
US President Joe Biden announced an additional $800 million in military assistance to Ukraine on Wednesday, expanding the scope of the systems provided to include heavy artillery ahead of a wider Russian assault expected in eastern Ukraine.
The package, which brings the total military aid since Russian forces invaded in February to more than $2.5 billion, includes artillery systems, artillery rounds, armoured personnel carriers and unmanned coastal defence boats, Biden said in a statement after a phone call with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.
Biden said he had also approved the transfer of additional helicopters, saying equipment provided to Ukraine "has been critical" as it confronts the invasion.
"We cannot rest now. As I assured President Zelensky, the American people will continue to stand with the brave Ukrainian people in their fight for freedom," Biden said in a written statement.
The new package includes 11 Mi-17 helicopters that had been earmarked for Afghanistan before the U.S.-backed government collapsed last year. It also includes 18 155mm howitzers, along with 40,000 artillery rounds, counter-artillery radars, 200 armoured personnel carriers and 300 additional "Switchblade" drones.
10:12 pm: Four civilians killed in Kharkiv: governor
Russian strikes on Ukraine's second city of Kharkiv killed four civilians on Wednesday, the governor of the northeastern region said.
"Unfortunately, four civilians were killed and 10 wounded in the shelling during the day," governor Oleg Synegubov said on social media.
Russian bombing of the northeastern city increased significantly since Tuesday, said Kharkiv Mayor Ihor Terekhov.
"The enemy is bombing residential homes, residential areas. Unfortunately, there are civilian casualties – the worst thing is that children are dying," Terekhov told Ukrainian national television.
Satellite photos from Maxar technology showed long columns of armoured vehicles in the region.
8:50 pm: Macron steers clear of Biden's 'genocide' claim, Zelensky calls it 'painful'
French President Emmanuel Macron declined Wednesday to repeat US President Biden's accusation that Russia was carrying out "genocide" against Ukrainians, warning that verbal escalations would not help end the war.
Speaking to France 2 TV as he ramps up his re-election bid against far-right leader Marine Le Pen, Macron said leaders should be careful with language.
"I would say that Russia unilaterally unleashed the most brutal war, that it is now established that war crimes were committed by the Russian army and that it is now necessary to find those responsible and make them face justice," said Macron.
"But at the same time I look at the facts and I want to try as much as possible to continue to be able to stop this war and to rebuild peace. I'm not sure that verbal escalations serve this cause," he said.
Macron said it was best to be "careful" with the terminology on genocide in these situations, especially as "the Ukrainians and Russians are brotherly peoples".
German Chancellor Olaf Scholz also spoke of war crimes in Ukraine on Wednesday but steered clear of mentioning genocide.
"This is a terrible war in Eastern Europe. And I think that's what shouldn't be minimised," Scholz told German radio RBB.
"War crimes are being committed," he added.
Responding to Macron’s comments, Ukrainian President Volodymyr Zelensky denounced the French president’s refusal to call the killings in his country a “genocide” and his reference to Russians as a “brotherly people”.
"Such things are very painful for us, so I will definitely do my best to discuss this issue with him," Zelensky said at a press conference with the visiting leaders of Poland and the Baltic states.
7:30 pm: Biden, Zelensky discuss US support for Ukraine
US President Joe Biden spoke to his Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky Wednesday to update him on "ongoing US support" for Kyiv, the White House said.
The hour-long conversation came as Washington was reportedly poised to announce the delivery of hundreds of millions of dollars worth of new military equipment to Kyiv.
Zelensky for his part tweeted that he and Biden had discussed an "additional package of defensive and possible macro-financial aid."
Continued constant dialogue with @POTUS. Assessed Russian war crimes. Discussed additional package of defensive and possible macro-financial aid 🇺🇦. Agreed to enhance sanctions.
April 13, 20227:25 pm: Russian forces ready for fresh assault in Donetsk, Kherson: Ukraine military
The Russian defence ministry has warned that if attacks on Russian territory continue then its forces will strike at the places in Ukraine, including Kyiv, where such decisions are made.
Authorities in Russia’s western Kursk region earlier said gunfire was heard in the adjacent territory near the village of Gordeevka.
Local authorities in western Russian regions bordering Ukraine announced they were stepping up security measures on Monday over what they said were "possible provocations" from the Ukrainian side.
Meanwhile Ukrainian armed forces command on Wednesday said Russian forces are fully ready for a fresh assault in Ukraine's eastern Donetsk region and southern Kherson region.
6:33 pm: France to send additional military aid to Ukraine
French Defence Minister Florence Parly spoke with her Ukrainian counterpart Oleksii Reznikov today. Following Kyiv’s new demands, France will provide additional military capabilities – in addition to the €100 million worth of military equipment already supplied.
The message, posted on Twitter, did not provide details of the additional military aid.
Echange avec mon collègue ukrainien @oleksiireznikov. Je l’ai félicité pour le courage et la détermination des Ukrainiens à défendre leur pays. Les succès enregistrés dans le nord du pays montrent que cet effort porte ses fruits.
April 13, 20226:08 pm: Jersey seizes Abramovich-linked assets
The British Crown dependency of Jersey said Wednesday it has frozen more than $7.0 billion (6.4 billion euros) in assets believed to be linked to sanctions-hit Russian oligarch Roman Abramovich.
The Law Offices Department of Jersey, a tax haven long known for drawing large amounts of foreign direct investment, said Wednesday that the assets being targeted were either located in Jersey, or owned by Jersey-incorporated entities.
"Search warrants were executed by the States of Jersey Police on Tuesday 12 April 2022 at premises in Jersey suspected to be connected to the business activities of Roman Abramovich," Jersey authorities said in a brief statement.
"The Royal Court also imposed a formal freezing order on 12 April... over assets understood to be valued in excess of $7.0 billion which are suspected to be connected to Mr Abramovich and which are either located in Jersey or owned by Jersey incorporated entities."
The statement added that no further comment would be made at this stage.
5:34 pm: UK's Truss denounces sexual violence in Ukraine during 'Murad Code' launch
The 2018 Nobel Peace Prize winner Nadia Murad joined forces with Britain to present a global code of conduct to the United Nations on Wednesday to address sexual violence in conflict.
The document is called the "Murad Code," after the Iraqi Yazidi advocate who was held as a sex slave by the Islamic State (IS) group.
It aims to boost efforts to seek justice for surviving victims via recovery of evidence, allowing victims to safely testify and minimise psychological and physical consequences on them.
In a joint statement, British Foreign Secretary Liz Truss denounced the "growing number of reports of sexual violence by Russian forces" in the war in Ukraine.
"The launch of the Murad Code is a vital step towards helping and supporting survivors and bringing perpetrators to justice for their crimes," she said.
The Murad Code is a vital step to ensure justice for survivors of sexual violence - setting global standards for safe and effective evidence gathering.Rape and sexual violence continue to be used in conflict, including in Ukraine. Perpetrators will be held to account. https://t.co/RNo6UwGUvg
April 13, 20225:02 pm: Borodyanka, near Kyiv, destroyed after Russian withdrawal
Reporting from Borodyanka, a small town around 70 kilometres from Kyiv, FRANCE 24’s Rob Parsons says the town is completely destroyed after Russian troops withdrew.
There are signs of the fierce battle to control Borodyanka everywhere, including damage from artillery and tank battles, as well as airstrikes, says Parsons.
Ukrainian authorities are now engaged in demining and ordnance-defusing operations.
3:29 pm: Kremlin denies pro-Russia tycoon in Ukrainian captivity had back channel to Moscow
The Kremlin has said pro-Russian Ukrainian tycoon and politician Viktor Medvedchuk, who was captured by Ukraine on Tuesday, did not have any communication back channel to the Russian leadership.
Commenting on a Ukrainian proposal to swap Medvedchuk for Ukrainians being held by Russia, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said Medvedchuk was a Ukrainian citizen and a foreign politician.
Medvedchuk, who is both the former leader of a pro-Russian opposition party and a close associate of Vladimir Putin. The Russian president is also the godfather of one of Medvedchuk’s daughters. The pro-Kremlin tycoon was under house arrest before the Russian invasion began and disappeared shortly after hostilities broke out.
Here’s a profile of the Ukrainian politician charged with treason in Kyiv:
1:44 pm: Mayor of Mariupol says Russia has destroyed critical infrastructure
The mayor of the besieged Ukrainian port city of Mariupol, Vadym Boichenko, said in televised remarks on Wednesday that "Russian invaders" and their collaborators had destroyed critical infrastructure in the town. "There is no running water, electricity [or] cell coverage," he said.
Mariupol started evacuation attempts at the start of March but Russian forces "intentionally and purposefully" fired on areas where evacuees were gathering, in the process destroying the buses that were to be used for evacuations.
1:16 pm: Finland to make decision on NATO membership in coming weeks
Finland will make a decision about whether to apply to join the 30-member NATO alliance in the next few weeks, Prime Minister Sanna Marin told reporters in Stockholm on Wednesday.
"There are different perspectives to apply (for) NATO membership or not to apply and we have to analyse these very carefully," Marin told reporters at a joint news conference with her Swedish counterpart.
"But I think our process will be quite fast, it will happen in weeks."
11:52 am: Russian shelling kills seven in Kharkiv, local governor says
Seven civilians have been killed by Russian shelling in the Kharkiv region in northeast Ukraine over the past 24 hours, the regional governor said on Wednesday.
"Twenty-two civilians, including three children, have been injured during shelling of the region. Seven people have died. A 2-year-old boy injured by shelling a few days ago has died in hospital," Oleg Synegubov announced on social media.
11:18 am: Ukraine's Zelensky says Russia using phosphorous bombs
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Wednesday in an address to Estonia's parliament that Russia was using phosphorous bombs in Ukraine, accusing Moscow of using terror tactics against civilians.
He did not provide evidence and FRANCE 24 has not been able to independently verify his claim.
10:28 am: Ending Russian energy imports risks 'sharp recession' for Germany
An immediate end to Russian energy imports would send Germany into "sharp recession" next year, the country's leading economic institutes said in a forecast published Wednesday.
Germany, which is highly dependent on Russian gas for its energy needs, has so far resisted calls for a European boycott in response to the war in Ukraine.
Closing the taps in "mid-April" this year would limit growth to 1.9 percent in 2022 and push Germany into a recession in 2023, causing the economy to shrink by 2.2 percent, according to the forecast.
The impact of a boycott would "not be overcome" over the next two years, the economic institutes (DIW, Ifo, IfW Kiel, IWH and RWI) said in a joint statement.
9:21 am: Russia claims more than 1,000 Ukrainian soldiers surrender in Mariupol
Russia's defence ministry said Wednesday that more than a thousand Ukrainian soldiers have surrendered in Mariupol, a strategic port city in eastern Ukraine that has been besieged by Moscow's troops for over a month.
"In the city of Mariupol ... 1,026 Ukrainian servicemen of the 36th Marine Brigade voluntarily laid down their arms and surrendered," the ministry said in a statement. The claims could not be independently confirmed.
Ukrainian defence ministry spokesperson Oleksandr Motuzyanyk on Wednesday said he had no information about the surrender of a Ukrainian marine brigade in Mariupol.
"I don't have information," Motuzyanyk said in a message in reply to a request for comment by Reuters.
9:16 am: 'Too dangerous' for humanitarian corridors Wednesday
Ukraine said Wednesday it was halting all humanitarian corridors allowing for the evacuation of civilians from war-scarred regions of the country, accusing Russian forces of violating agreements to allow people to flee.
"Unfortunately, we are not opening them today. The situation along the routes is too dangerous and we are forced to refrain from opening humanitarian corridors today," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media.
Vereshchuk said that around Zaporizhzhia in the south Russian forces were blocking buses used in the evacuations and that in the eastern Lugansk region Moscow's army was violating an agreement to halt shooting while people escape.
"The occupiers not only disregard the norms of international humanitarian law, but also cannot properly control their people on the ground," Vereshchuk said on Telegram.
7:58 am: Mayor of Ukraine's Mariupol says more than 100,000 people awaiting evacuation
The mayor of the besieged Ukrainian port city of Mariupol, Vadym Boichenko, said on Wednesday in televised remarks that more than 100,000 people remained in the city awaiting evacuation.
7:41 am: Presidents of Poland, Baltic states to visit Kyiv on Wednesday
Polish President Andrzej Duda and the presidents of Lithuania, Latvia and Estonia are on their way to Kyiv to meet Ukraine's President Volodimir Zelensky, an adviser to the Polish leader said on Wednesday.
"Our countries are showing support to Ukraine and President Zelensky in this way," adviser Jakub Kumoch posted on Twitter.
"Heading to Kyiv with a strong message of political support and military assistance," Lithuanian President Gitanas Nauseda tweeted on Wednesday, along with a picture of the presidents next to a train.
The "symbolic" visit will include talks about the details of support, Pawel Szrot, head of the Polish president Andrzej Duda's office told private broadcaster Polsat News.
German President Frank-Walter Steinmeier visited Poland on Tuesday and said he had planned to go on to Ukraine but was turned down.
"I was prepared to do this, but apparently, and I must take note of this, this was not wanted in Kyiv," he told reporters on Tuesday.
6:10 am: Zelensky offers to swap pro-Putin tycoon for captured Ukrainians
Ukrainian President Volodymyr Zelensky offered Wednesday to swap pro-Kremlin tycoon Viktor Medvedchuk, one of the richest people in Ukraine who was arrested after escaping house arrest, for Ukrainians captured by Russia.
A hugely controversial figure in Ukraine, Medvedchuk, 67, was under house arrest over accusations of attempting to steal natural resources from Russia-annexed Crimea and of handing Ukrainian military secrets to Moscow.
He counts Russian President Vladimir Putin among his personal friends and says the Kremlin leader is godfather to his youngest daughter Darya.
“I propose to the Russian Federation to exchange this guy of yours for our boys and our girls who are now in Russian captivity,” Zelensky said in a video address posted on social media.
“And may Medvedchuk be an example for you. Even the former oligarch did not escape. What can we say about much simpler criminals from the Russian hinterland? We will get everyone.”
Ukrainian authorities announced Tuesday they had captured a prominent pro-Kremlin tycoon who escaped from house arrest after Russia’s invasion.
Zelensky posted a picture online of a dishevelled-looking Medvedchuk with his hands in cuffs and dressed in a Ukrainian army uniform.
“A special operation was carried out by the Security Service of Ukraine. Well done!” Zelensky wrote on Telegram.
12:36 am: Biden says ‘evidence is mounting’ that Russia is committing ‘genocide’
US President Joe Biden on Tuesday stood by his characterisation of Russia’s actions in Ukraine as “genocide”, saying Russian President Vladimir Putin “is trying to wipe out the idea of being able to be Ukrainian”.
“I called it genocide because it has become clearer and clearer that Putin is just trying to wipe out the idea of being able to be Ukrainian and the evidence is mounting,” Biden told reporters as he prepared to board Air Force One to return to Washington after an event in Iowa.
“We’ll let the lawyers decide internationally whether or not it qualifies, but it sure seems that way to me,” he said.
David Smith, Washington bureau chief of The Guardian, comments on Biden's statement in the video below.
© Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Ukraine war analysisChemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
As it happened
Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
‘Not wanted in Kyiv’: Pressure mounts on Germany after Ukraine snub
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Le Pen Backs NATO-Russia Reconciliation and Reduced French Role in Alliance
Roger Cohen
PARIS — Rejecting a “herd-like conformity” with the Biden administration, Marine Le Pen, the French far-right candidate for the presidency, said Wednesday that France would quit NATO’s integrated military command if she were elected and would seek for the alliance “a strategic rapprochement” with Russia.
As Russia’s war in Ukraine rages on, Ms. Le Pen effectively signaled that her election would terminate or at least disrupt President Biden’s united alliance in confronting President Vladimir V. Putin of Russia, and perhaps create a breach in Western Europe for Mr. Putin to exploit.
Dismissing multilateralism, blasting Germany, criticizing the European Union, relegating climate issues to a low priority, attacking “globalists” and maintaining a near silence on Russia’s brutal assault in Ukraine, Ms. Le Pen gave a taste of a worldview that was at once reminiscent of the Trump presidency and appeared to directly threaten NATO’s attempts to arm Ukraine and defeat Russia.
A lurch to the far right by France, a nuclear power and permanent member of the United Nations Security Council, would realign the world, with unpredictable and disruptive consequences.
In a wide-ranging 75-minute news conference devoted to international relations, and apparently conceived to bolster her credentials on the global stage, Ms. Le Pen said France would remain in NATO and respect its core Article 5, which says an attack on one alliance member is an attack on all.
But, she added, “I would place our troops neither under an integrated NATO command nor under a European command.”
Her position, she said, was “no submission to an American protectorate exercised on European soil under the cover of NATO” — a stance she compared to that taken by Gen. Charles de Gaulle in 1966, when he took France out of NATO’s integrated military command, where it remained until 2009.
Her position, she said, did not signal “submission to Moscow.” But her promise to withdraw France from the command was consistent with the policy of “equidistance” from great powers she said she would pursue if she defeats the incumbent, President Emmanuel Macron, in a runoff vote for the French presidency on April 24.
Polls show Mr. Macron with 53 to 55 percent of the vote, ahead of Ms. Le Pen with 45 to 47 percent. But the political situation is volatile as the president, scurrying around the country, scrambles to make up for a lackluster initial campaign. The French nationalist extreme right is closer to attaining power than at any time since World War II.
The proposed rapprochement with Russia, “once the Russian-Ukrainian war is over and settled by a peace treaty,” would even be in the interest of the United States, Ms. Le Pen suggested, because Washington would not be served by a “close Russian-Chinese union.”
Ms. Le Pen, the leader of the National Rally, formerly the National Front, a fiercely anti-immigrant party, dismissed the Biden administration as “too aggressive toward Beijing,” saying the United States “needs enemies in order to unite its allies under its domination.”
It was one of very few references to the United States, none of them positive, as Ms. Le Pen embarked on a kind of world tour of her preoccupations that also omitted Russia but did include a long exegesis of why France has solemn obligations in Lebanon.
“France is not France without grandeur,” she declared.
Nor is it France without protests. The news conference was briefly disrupted by a protester carrying a heart-shaped image of Ms. Le Pen and Mr. Putin. The protester was wrestled to the ground and dragged out by security guards.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
Ms. Le Pen said that the “nonaligned” France she imagined “would threaten enemies of the Western camp in a more effective way because the country would no longer follow an alignment with the United States and so would cause greater, dissuasive uneasiness in the calculations of all adversaries.”
Mr. Macron has attacked Ms. Le Pen as intent on the destruction of the European Union and compared the April 24 vote to a referendum on Europe. Nationalism, he said Tuesday in Strasbourg, leads to “an alliance of nations that want to make war.”
Ms. Le Pen said that a British-style exit from the European Union was not in her plans but that she favored a “European alliance of nations,” rejecting Mr. Macron’s frequent references to “European sovereignty” and “European strategic autonomy.” In practice she favors a series of measures — including favoring French over E.U. citizens for jobs and housing — designed to undermine the 27-member union.
The same objective appeared to lie behind her diatribe against Germany, France’s most important partner in the construction of a united Europe. Franco-German friendship has stood at the heart of postwar Europe, the symbol of the continent’s healing after the devastation of two world wars.
Ms. Le Pen declared that France and Germany confronted “irreconcilable strategic differences.”
She said she would stop all cooperation with Germany on the development of new military equipment in order to pursue national programs. She denounced the “discreet and clever hegemony over Europe” orchestrated by Angela Merkel, the former German chancellor. She suggested that Germany has embarked on a surreptitious plan to subvert France’s centralized model with a German federal model or even the creation of “big border-crossing regions.”
Germany would not be allowed to “destroy the French nuclear industry,” Ms. Le Pen vowed. She insisted that Germany’s interests diverged from France’s in that Germany “considers NATO as the natural pillar of its security, yesterday and today, which leads it to buy American.”
Driving home her point, Ms. Le Pen said, “Germany thus represents the polar opposite of France’s strategic identity.” Nevertheless, she said, “I want to underline that I have no hostility to the German nation.”
The overall message was clear enough. Dismissive of French-German cooperation, hostile or suspicious toward the United States and NATO, seeking rapprochement with Russia and a softer approach to China, Ms. Le Pen would take France in a direction that, for the Biden administration, would severely test one of America’s oldest alliances at a time of war in Europe.
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BBC
Collecting the dead in Bucha
Words and photographs by Joel Gunterin Bucha, Ukraine
When the Russians retreated from Bucha, a massive operation began to find and document the dead. BBC News joined the local police officers and bereaved families as they carried out their grim task.
Warning: This article contains graphic images.
Police Chief Vitaliy Lobas was sitting at a child's desk in an abandoned school in Bucha, collecting the details of the bodies.
Every few minutes, Chief Lobas, who has broad shoulders and short dark hair, and rarely uses an unnecessary word, received a call on his mobile phone, and the brief conversations went the same: a location, a few details, a phone number of a relative or friend.
Before the Russians came, Lobas was an ordinary local police chief, the head of Buchanksy District 1, who spent his days dealing with ordinary local crime and the occasional murder. Since the liberation of Bucha, he has spent his days in this abandoned school classroom, where school posters still hang on the walls, coordinating the massive operation to find the dead.
In front of Lobas on the school desk there was a map of Bucha, a once peaceful and little-known suburb of Kyiv that is now a sprawling crime scene. The area was occupied by Russian forces for a month as they attempted to assault Kyiv, and its liberation a little over a week ago has begun a slow and painful process of uncovering horrors.
Each time the phone rang, Lobas consulted the map in front of him, and on a plain piece of paper he wrote down the necessary information in neat handwriting, one line per body. By mid-morning, he had filled one side of A4 and moved on to the reverse. The previous day there had been 64 bodies, he said. The day before, 37. He did not know how many there would be that day, but he was expecting the number to jump by around 40 because a mass grave was being dug up nearby. Lobas is only in charge of one part of this region, and many more bodies are being found outside his jurisdiction.
Lobas paused occasionally to go to the school playground for a cigarette, but even these moments were interrupted by calls about bodies or problems relating to the collection of bodies. It was raining in Bucha, and one of the vans that ferried corpses to the morgue had become stuck in the mud. A tractor needed to be found quickly, because there was a limited number of vans and a large number of bodies. Lobas generally delegates the field work to his deputies, but in cases of particularly grave crimes he goes himself.
"When people have been shot in the head with their hands tied behind their back, for example, I will go," he said.
"When the bodies have been burned I also go."
About mid-morning, a call came in from Dmytro Kushnir, a 24-year-old police deputy in one of Lobas's units, to log a body that had been reported behind an apartment building on the outskirts of Bucha.
When Kushnir arrived at the building, which stood alone on an otherwise undeveloped green area on the edge of woodland, he found two men behind the building at the place where the property line met the woods. They were wearing blue surgical gloves and standing over the partially decomposed body of a man who appeared to have been shot in the back of the head. The body lay on a stained white duvet decorated with red flowers and was surrounded by empty bottles of beer and spirits. The blue surgical gloves initially gave the men the appearance of medical officials, but they introduced themselves as Volodymyr and Serhiy Brezhnev, the dead man's father and brother. Lying on the blanket was Vitaliy Brezhnev, a 30-year-old former cook who, until the Russians arrived, lived a peaceful life with his girlfriend on the sixth floor of the apartment building that now towered over his corpse.
Volodymyr and Serhiy had lost contact with Vitaliy a month earlier, when the Russians seized control of Bucha and communications went down. It was impossible to enter the suburb to check his building, so they searched for him for a month online, scouring social media in vain for evidence that he was alive.
When the Russians finally retreated, a little over a week ago, Serhiy got a call from Vitaliy's girlfriend and she told them the story. The Russians had assaulted the apartment building and blasted their way into every apartment with a shotgun, she said, demanding people handed over their SIM cards and keys. They interrogated her and Vitaliy in separate rooms, beat them, and shot their dog, she said. Then they took her down to the basement with a group of other residents and bolted the door, but took Vitaliy away separately and told her she wouldn't see him again, and she didn't.
As soon as the Ukrainian army declared Bucha safe to re-enter, Volodymyr and Serhiy set out for the apartment building. Inside, they found blood smeared on the floor in the stairwells and personal photographs from people's apartments strewn around. On every door you could see the holes from the shotgun blasts - sometimes one, sometimes four or five. Doors with steel plates had been crowbarred. On one wooden door, where the lock hadn't given way to repeated shots, the Russian soldiers appeared to have become frustrated and blown a hole right through the middle of the door into the apartment. Behind another door, it was clear the homeowners had pushed a heavy table up against the frame in a failed attempt to keep the invaders out.
When Volodymyr and Serhiy reached the sixth floor they saw that the shotgun had been used on the door of Apartment 83. A rank odour came from inside. The Russians had trashed the apartment and pried open the air vents and even the bathroom drain, looking for money, Serhiy guessed. When he entered Vitaliy's bedroom he suffered the first of several blows to his hopes of finding his brother alive. On the pillow there was a deep blood stain and blood was sprayed up the walls behind the bed. Among the mess on the floor there were two 7.62mm bullet casings - the calibre used by the Russian army in their rifles.
"You could see that a man had been killed here," Serhiy said. "But there was no body."
So Volodymyr and Serhiy began to search for Vitaliy, knowing that their search was now probably for a body and not a son and brother they could hold again in their arms. Serhiy was carrying a passport photograph of Vitaliy. "We searched and searched," he said, "and at first we were looking for his face."
Warning: Readers may find some of the following images distressing
Behind the building, next to the woods, they found what appeared to be a shallow grave, and they began to dig. It took time to exhume the remains there. First they saw a flower-patterned duvet they didn't recognise and their hearts found some hope. But when they brought the body up they saw that inside the duvet there was a curtain from Vitaliy's apartment. Then they saw the dead man's shoes and thought they recognised them. The light was fading by that point and they had to be home before curfew, so they covered the body with the sheet. Embers of hope remained.
"Today was the final touch," Serhiy said, the following day, looking down at the body. "Today we took his shoes off and we saw his feet."
Because Vitaliy's feet had been inside socks and shoes they were better preserved than the rest of his body after a month in the earth.
"We saw the shape of his feet," Volodymyr said.
"Then we looked at the shape of the nose and the hands," Serhiy said. "And we knew it was our bloodline."
Volodymyr had purchased the small apartment in Bucha two years earlier - an investment in his son's future. Vitaliy had been a cook in a restaurant in Kyiv, until the pandemic hit and he was laid off. He did some work in construction and was looking for something more stable, but he had a girlfriend he loved and a dog, and now an apartment in a nice neighbourhood. He loved to fish and hunt, and forage for mushrooms in his spare time, and cook.
"He was living a peaceful life here," Serhiy said. "He was a normal guy, that's all, a kind-hearted man. He gave his all."
"He was a son and a brother," Volodymyr said, trying to hold back his tears.
At the front of the apartment building, Officer Kushnir was filling out his police report. Volodymyr went to his car and took two small pieces of cardboard and wrote his name and phone number and Vitaliy's name and address on each. Then he asked some neighbours for clear tape to cover the ink, because the rain was beginning to fall harder on Bucha, and he went back to the body, without surgical gloves this time, to tie one piece of card to Vitaliy's ankle and one to his wrist.
"I do not want to lose my son," he said.
Officer Kushnir finished his report and called it in. Chief Lobas would arrange for the van that collected the bodies to stop by. Volodymyr and Serhiy took shelter from the rain and waited for the van to arrive.
As the day wore on, Chief Lobas's classroom command post got busier. Officers came and went, filing crime scene reports. The list on Lobas's desk got longer and his phone kept ringing.
A dead woman had been found in a well next to a destroyed column of Russian tanks. There was a body on the ninth floor of an apartment building. A driver of one of the vans called to say he couldn't find the body he had been sent to collect. A woman came in to the classroom in person to report that her neighbour was dead. "I understand everything," Lobas told her, keen to move on. "We will try to collect him today." Lobas's father called. "Dad, I am too busy," he said. "Everything is OK."
Two of Bucha district's police departments had been destroyed in the Russian assault and Lobas was struggling for resources. There were not enough body bags. His team had also been whittled down over the preceding days to those who had shown themselves capable of withstanding this new work. "Those who were weak went at the very beginning," he said. There was little room for sentiment amid the scale of the task.
Lobas received another call. "Nine?" he said. "Where?"
The call was coming from a unit in a neighbouring police department. Nine bodies were buried in a field nearby. Lobas hung up and dialled one of his mobile units. "The team there is exhausted and they have no body bags left," he said. "They have been collecting bodies all day. Please go and help them now. Find body bags and help them to pack the bodies."
The nine graves were laid out neatly in a row at the edge of the field, behind a corrugated fence at the end of a dirt track. The dead had been buried by their neighbours during the Russian occupation and now they were being exhumed by their neighbours, with the help of the police.
"Some of these people died because they could not get medicine and some were killed by Russians," said Gennadiy, a 45-year-old Ukrainian from one of the buildings by the field, who had helped to bury the the bodies and was doing the most work now to bring them up.
"These were our neighbours," Gennadiy said, a look of deep anger set in his face. "Here is Uncle Tolya from the building next door and a neighbour of his. Here is another person I knew from the next building. This man has a bullet wound, we didn't know him but we found a passport on his body. This elderly woman had severe diabetes and we tried to take her out of Bucha but there was no green corridor, so she died. This man went for a walk with his dog and didn't come back. We are not pathologists but it looks like he was shot."
The work to remove the bodies was hard. They had been buried well in deep graves, and the rain was soaking into the mud and making it slippery. Gennadiy, in a green plastic rain cape, climbed into each grave, one after the other, and shovelled the earth from around the bodies so that thick straps could be tied around them to hoist them up.
Each body had been wrapped in whatever was at hand - curtains, blankets of different colours and patterns. They were examined by the police and any obvious wounds photographed with an iPhone. Enough body bags had been found, and after a while the van arrived. In the dirt on its back doors, someone had scrawled '200' - the military identifier for the transport of the dead. The bodies were loaded inside. The sky was grey and the rain kept falling.
At Vitaliy's apartment building, Volodymyr and Serhiy had waited as long as they could for the van to arrive. It was getting dark and they needed to get home. Vitaliy's body would have to spend another night on the ground. They were too late now to make the 9pm curfew in Kyiv, but at the military checkpoints along the route they showed the death report and were waved through.
At sunrise the next morning, the father and son got up and began the drive back to Bucha. They could not wait for the van any longer, and they loaded Vitaliy's body into the back of their car and set out for a morgue in the town of Boyarka, about an hour's drive south.
Before the invasion, the staff at the Boyarka morgue were used to handling about three bodies a day, the vast majority of them deaths from natural causes. Since Bucha was liberated, they have been autopsying about 50 bodies a day, 80% of which were violent deaths, said Semen Petrovych, 39, who has been the forensic expert there for 16 years.
The morgue, a small outbuilding at the back of a hospital on the edge of town, where Boyarka meets the forest, had just acquired two rented refrigerator trucks and both were full of bodies. Body bags lay on the floor by the trucks and against the fence nearby and either side of the entrance to the morgue.
"There are not enough staff and there is not enough room," said Petrovych, the forensic expert. "Even if we had more people, where would we put the bodies?"
Normally he would do a careful autopsy on every body and print a death certificate. "Now we just dissect them quickly and write something simple by hand," he said.
Volodymyr and Serhiy were not alone in bringing a body themselves. Private cars pulled up to the morgue and bodies were brought out wrapped in blankets and rugs. Relatives and friends came searching. Tatiana Zhylenko was looking for the body of the father of a friend who was abroad. "He had his passport on his chest," she told the staff. Oleksander Zakovorotnyi came for his father-in-law, who, when the Russians cut the gas supply in the depth of winter, rigged up a makeshift heater using a gas cylinder, but fell asleep and was poisoned when the flame went out.
Volodymyr and Serhiy waited outside until they were called in to identify Vitaliy. They stood inside the cramped, low-ceilinged morgue, where there were bodies on the floor and on every gurney and the smell was overpowering. They had to squeeze between two gurneys, beside an open corpse, to get close to Vitaliy's body, and they searched it for scars they could remember. They repeated to the pathologist that they thought they recognised his feet. Volodymyr looked away and looked back. He was wrestling with doubt and hope.
Afterwards, he walked behind the refrigerator truck and stood alone sobbing, his chest heaving with his tears. Vitaliy was brought out, his body bag tagged number 552 - the 552nd body processed by this small morgue since the beginning of the year, nearly double the figure in a normal year, the extra hundreds all condensed into one week.
The police took fingerprints and told Volodymyr and Serhiy that the formal identification would take around a month, because of the backlog, but otherwise they were free to take him to the cemetery to be buried.
Rather than wait for the body van, Volodymyr and Serhiy lifted Vitaliy carefully again into the back of their car and drove him the hour or so back to Bucha, past the rows of destroyed homes and places where bodies had laid in the streets for weeks. At the cemetery, which was already full, new graves were being dug outside the boundary fence on a thin strip of earth along the side of the road. A priest intoned the funeral rites over a coffin. The mother of the dead man wailed. In the near distance, past the line of the forest, enormous booms sounded as unexploded ordnance was detonated. Volodymyr and Serhiy drove into the cemetery and unloaded Vitaliy next to a long line of body bags arrayed on the ground.
Because Vitaliy had already been identified and would be buried here in Bucha, he was placed into a simple wooden casket with maroon fabric and afforded the small dignity of resting inside a brick building on the cemetery grounds. He would be buried in two days' time.
Volodymyr and Serhiy left the cemetery and Volodymyr decided that, even though it was far from their home in Kyiv, he would buy a plot there for his wife Lily, Vitaliy's mother, who was suffering from end-stage cancer, so that when the time came she would be near to her son.
Two days later, on a bright, cold morning in Bucha, the family gathered at the cemetery. Once again, Volodymyr and Serhiy took the lead and went inside the brick building to prepare to carry the casket. Lily sat outside on a bench, smoking a cigarette, alone among the body bags. The casket was carried to a stone plinth and the family gathered around it while the priest read the funeral rites and two elderly women from the church held the incense burner and sang. Then Vitaliy was taken by the van marked 200 to one of the fresh graves along the roadside outside the cemetery and laid to rest. Volodymyr was still wrestling with doubt. "I am still hoping that the fingerprints will show this was not my son," he said.
Later that day, back at the abandoned school in Bucha, Chief Lobas was sitting at his schooldesk, listening carefully to a man who had come in person to ask for help finding a relative he heard was in a mass grave. The man had been to the large mass grave by the church, he said, but they redirected him to the police. He wanted to give Chief Lobas a picture, but Lobas explained that this was not the way things were done. "We cannot go around opening all the body bags holding this picture," he said. "Do you understand? It would waste too much time."
Lobas explained that they had to begin burying the unidentified bodies, because there was not enough space at the morgues. But he assured the man that fingerprints and photographs were being taken and would be kept. "Even though the people themselves are buried the information remains," he said. "The photographs remain."
The calls kept coming in - a body on Yablunska Street, another body next to a school. "We have cleared these two addresses already, give us more to collect," Lobas said. He saw a window for a cigarette and went to the playground. The number of bodies each day was beginning to fall, he said. He thought that the job might be finished soon. "There are no weekends here now, we will keep working until the collection of the bodies is complete," he said. He flicked his cigarette away. His phone was ringing.
Rita Bukovska contributed to this report.
War in Ukraine: More coverage
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France24 - Monde
Flambée du prix du blé au Cameroun : la farine de manioc, une alternative locale aux céréales
Publié le : 13/04/2022 - 14:32
C'est l'une des conséquences importantes de la guerre en Ukraine : les cours du blé s'envolent. Dans de nombreux pays africains notamment, qui dépendent des exportations de céréales ukrainiennes et russes, le risque d'une crise alimentaire se fait de plus en plus menaçant. Au Cameroun, les entrepreneurs ont peut-être flairé le bon filon en mettant en œuvre des alternatives : le manioc et la patate douce. Des tubercules abondantes dans le pays mais encore très peu transformées en farine panifiable, faute d'accompagnement efficace.
Une émission préparée par Agnès Le Cossec et Jennie Shin.
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NFT of Jack Dorsey's first tweet struggles to sell
By Annabelle LiangBusiness reporter
The buyer of a non-fungible token (NFT) of Twitter co-founder Jack Dorsey's first tweet says he "may never sell it" after receiving a series of low bids.
Malaysia-based Sina Estavi has been offered just over $6,200 (£4,720), about 0.2% of the $2.9m he paid for it.
Mr Estavi has compared the digital asset to Leonardo da Vinci's Mona Lisa.
The tweet, which says "just setting up my twttr," was first posted in March 2006 and was auctioned off last year by Mr Dorsey for charity.
Mr Estavi bought the tweet in the form of a NFT in March 2021.
NFTs have been touted as the digital answer to collectibles. However, they have no tangible form of their own, and experts have warned about risks in the market.
Last week, Mr Estavi announced that the tweet was up for sale on NFT marketplace OpenSea.
He pledged to donate half the proceeds - which he estimated to be $25m or more - to US charity GiveDirectly.
I decided to sell this NFT ( the world's first ever tweet ) and donate 50% of the proceeds ( $25 million or more ) to the charity @GiveDirectly 🖇 https://t.co/cnv5rtAEBQ pic.twitter.com/yiaZjJt1p0
Mr Estavi, who is the chief executive of blockchain company Bridge Oracle, had earlier claimed that he had been offered $10m for the tweet.
However, the highest bid was valued at $6,222.36 on Thursday.
Earlier in the day, Mr Estavi told the BBC he "may never sell" the tweet unless he received a "high bid", without saying what that was.
"Last year, when I paid for this NFT, very few people even heard the name NFT. Now I say this NFT is the Mona Lisa of the digital world. There is only one of that and it will never be the same," Mr Estavi said.
"Years later, people will realise the value of this NFT," he added. "Keep that in mind."
Mr Dorsey's brief tweet was sold to Mr Estavi in an auction on an online platform called Valuables, which is owned by the US-based company Cent.
As the buyer, Mr Estavi received a certificate, digitally signed and verified by Mr Dorsey, as well as the metadata of the original tweet.
The data includes information such as the time the tweet was posted and its text contents.
Although Mr Estavi is searching for a buyer, he said he "will not accept anyone's offer".
"I think the value of this NFT is far greater than you can imagine and whoever wants to buy it must be worthy."
Asked who that may be, Mr Estavi said: "I think someone like Elon Musk could deserve this NFT".
NFTs that are"one of a kind assets" have often been sold for thousands - and even millions - of dollars.
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Jack Dorsey's first ever tweet sells for $2.9m
What are NFTs and why are some worth millions?
Buyer defends paying $2.9m for 'Mona Lisa' of tweets
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France24 - Monde
En plein mois de ramadan, le Sénégal subit la hausse des prix des denrées alimentaires
Publié le : 13/04/2022 - 18:11Modifié le : 13/04/2022 - 19:12
Laura MOUSSET
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Ces derniers mois, la reprise économique post-Covid, les sanctions imposées par la Cédéao au Mali, la guerre en Ukraine...ont fait flamber les prix des denrées alimentaires au Sénégal. Conséquence : les habitudes alimentaires des ménages musulmans durant de le mois de ramadan sont perturbées. Certaines familles font l’impasse sur la viande, d’autres peinent à trouver de l’huile pour la cuisson...
BBC
Why people get away with hate speech in India
By Sharanya HrishikeshBBC News, Delhi
Is it really easy to get away with hate speech in India?
A spate of recent incidents in the days leading up to the Hindu festival of Ram Navami on 10 April would suggest so. The festival was marked by incidents of hate speech and even violence in some states.
In the southern city of Hyderabad, a Bharatiya Janata Party (BJP) lawmaker - who was banned by Facebook in 2020 for hate speech - sang a song with lyrics that said anyone who didn't chant Hindu deity Ram's name would be forced to leave India soon.
Days before that, a viral video showed a Hindu priest allegedly threatening to kidnap and rape Muslim women in the northern state of Uttar Pradesh. Police registered a case only after a week when the video of the speech generated outrage - and he was arrested on Wednesday.
Around the same time, Yati Narsinghanand Saraswati - another Hindu priest who is out on bail in a hate speech case - made another speech in the national capital, Delhi, asking Hindus to take up arms to fight for their existence.
The speech - at an event for which the Delhi police said the organisers didn't have permission - violated one of Mr Narsinghanand's bail conditions but no action has been taken against him yet.
Hate speech has been a problem in India for decades. In 1990, some mosques in Kashmir broadcast inflammatory speeches to whip up hate against Hindus, triggering their exodus from the Muslim-majority Kashmir Valley. The same year, BJP leader LK Advani spearheaded a movement to construct a temple in the northern town of Ayodhya - leading to Hindu mobs razing the centuries-old Babri mosque and sparking deadly communal riots.
But the scale of the problem has accelerated in recent years, with Indians being regularly bombarded with hateful speech and polarising content. With social media and TV channels amplifying remarks and tweets even by minor politicians - many of whom find it the easiest way to make headlines - the hateful rhetoric seems "pervasive" and "non-stop", as political scientist Neelanjan Sircar puts it.
"Earlier, hate speech would usually rise in the run-up to elections. But now, with our changed media landscape, politicians have realised that something offensive said in one state could be magnified for direct political benefit in another state immediately," he says.
News channel NDTV, which in 2009 started tracking "VIP hate speech" - offensive statements made by major Indian politicians including ministers and lawmakers - reported in January that such comments had risen manifold since Prime Minister Narendra Modi's Hindu nationalist government came to power in 2014.
Several BJP leaders - including a federal minister - have been accused of getting away with hate speech. Some opposition politicians, such as parliamentarian Asaduddin Owaisi and his brother Akbaruddin Owaisi, have also been accused of giving hate speeches. Both deny the accusation and Akbaruddin Owaisi was acquitted in two hate speech cases from 2012 on Wednesday.
India has enough laws in place to check hate speech, experts say.
"But they require the executive to enforce them. And most of the time, they don't want to act," says Anjana Prakash, a senior advocate who had filed a plea in the Supreme Court seeking action against some Hindu religious leaders who called for violence against Muslims at a December event in Uttarakhand state.
India doesn't have a legal definition for hate speech. But a number of provisions across laws prohibit certain forms of speech, writing and actions as exceptions to free speech. This includes criminalisation of acts that could promote "enmity between different groups on grounds of religion" and "deliberate and malicious acts, intended to outrage religious feelings of any class by insulting its religion or religious beliefs".
The issue of hate speech has often come up before India's courts. But the judiciary has mostly been wary of imposing restrictions on free speech.
In 2014, while hearing a petition which asked the Supreme Court to issue guidelines to curb hate speeches made by political and religious leaders, the court recognised the adverse impact these could have on people but refused to go beyond the scope of existing laws.
"It is desirable to put reasonable prohibition on unwarranted actions but there may arise difficulty in confining the prohibition to some manageable standard," the court said. Instead, it asked the Law Commission - an independent body of legal experts which advises the government - to examine the issue.
In its report submitted to the government in 2017, the commission recommended adding separate provisions to the Indian Penal Code to specifically criminalise hate speech.
But many legal experts have expressed concern over the proposed amendments.
"The benefit of a law to specifically identify or broaden the definition of hate speech may be marginal when what would qualify as hate speech is already criminalised," says Aditya Verma, a Supreme Court lawyer.
The bigger concern, he says, is institutional autonomy. He cites the example of the UK, where police have fined top government officials - including Prime Minister Boris Johnson - for attending parties that broke Covid rules.
In India, however, it is not unusual for state institutions such as the police to be reluctant to do their duty because of political pressure.
"There may be legal grey areas, but what is more important here is the black-letter law that is not being implemented," Mr Verma says.
This "dereliction of duty", as Ms Prakash describes it, has serious consequences.
"Unless you punish a person who makes inflammatory speeches, how can the law act as a deterrent?" she asks.
There is also a larger, more painful cost to be paid when hateful rhetoric is normalised.
"When the environment becomes that unpleasant, people start getting so intimidated and scared that they think twice before engaging even in normal social and economic activities," Mr Sircar says.
"That is the real cost here."
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The young Indians spreading hate online
India's Muslim victims of hate crimes live in fear
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France24 - Monde
Le comédien Michel Bouquet est mort à l'âge de 96 ans
Publié le : 13/04/2022 - 13:14Modifié le : 13/04/2022 - 14:11
FRANCE 24
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Michel Bouquet, monument du théâtre français, est mort à l'âge de 96 ans, a annoncé mercredi son service de presse.
"Michel Bouquet est mort en fin de matinée dans un hôpital parisien" à l'âge de 96 ans, a annoncé son service de presse, mercredi 13 avril. Monument du théâtre français, il est connu pour avoir joué pas moins de 800 fois "Le roi se meurt" d'Eugène Ionesco et pour avoir été césarisé deux fois pour ses rôles à l'écran.
Après 75 ans de carrière, le monstre sacré du théâtre, tout aussi inoubliable au cinéma chez Chabrol et Truffaut, avait confié à l'AFP en 2019 qu'il ne remonterait plus sur scène, après avoir fait son "bonhomme de chemin". Un géant de la scène, légendaire dans "L'Avare" et "Le roi se meurt", qui quelques années plus tôt espérait "ne jamais s'arrêter de jouer".
Sur le grand écran, il a été un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans "Le Promeneur du Champs-de-Mars" de Robert Guédiguian (2004), avec un mimétisme qui troublera jusqu'aux proches de l'ancien président, et un magistral Javert dans "Les Misérables" de Robert Hossein (1982).
Nombreuses récompenses
Il ne se lassait pas de ses rôles, brodant et rebrodant son interprétation, la voix mesurée enflant soudain à la surprise du public, épaté de l'énergie qu'il gardait en dépit de l'âge.
Prolifique, souvent énigmatique et troublant, le comédien avait reçu de très nombreuses récompenses, notamment deux fois le César du meilleur acteur : en 2002 pour le film d'Anne Fontaine "Comment j'ai tué mon père", puis en 2006 pour "Le Promeneur du Champs-de-Mars".
Au théâtre, il avait décroché deux fois le Molière du meilleur comédien dont en 2005 pour "Le roi se meurt", qu'il jouait avec son épouse Juliette Carré, formidable reine Marguerite.
Il a marqué le théâtre de l'après-guerre en faisant connaître en France l'œuvre de Harold Pinter et en se mettant au service de grands textes classiques (Molière, Diderot ou Strindberg) et contemporains (Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Albert Camus ou Thomas Bernhard).
Affichant clairement sa préférence pour la scène, Michel Bouquet n'en a pas moins été un brillant acteur de cinéma, endossant avec beaucoup de subtilité des personnages souvent secrets et équivoques.
Sa silhouette plutôt ronde, son style discret et sa voix grave, contredite par une certaine espièglerie du regard, lui offrait une large palette de rôles. Il a martelé que l'acteur n'était qu'"au service" de l'auteur.
"Le texte, il n'y a que le texte. Tout vient de l'auteur. L'acteur n'est là que pour prendre la main du spectateur et lui faire serrer le cœur de l'auteur", disait-il. Ou encore : "Je suis amoureux de la pensée des autres, il n'est pas utile que l'acteur soit encombré de sa propre pensée".
Jouer, une nécessité intime plus qu'un plaisir
Né le 6 novembre 1925 à Paris, fils d'un officier qu'il a peu connu car devenu prisonnier de guerre, Michel Bouquet a été envoyé avec ses frères en pension, une expérience qui l'a "terrorisé". Il doit son goût du spectacle à sa mère qui l'emmenait régulièrement à l'Opéra Comique.
"A chaque fois que le rideau se levait, il n'y avait plus l'horreur de la guerre, il n'y avait plus les Allemands autour (...), le monde irréel dépassait de très loin le monde réel. Ça a été le meilleur enseignement de ma vie", confiait-il à l'AFP en 2019.
Tour à tour apprenti pâtissier, mécanicien dentiste, manutentionnaire durant sa jeunesse, il se rend un jour chez Maurice Escande, sociétaire de la Comédie-Française, qui lui proposa immédiatement de suivre ses cours.
Intégrant le Conservatoire en même temps que Gérard Philipe, il montera sur les planches en 1944, deviendra vite compagnon de Jean Anouilh puis de Jean Vilar au TNP (Théâtre national populaire) et au Festival d'Avignon.
À partir de 1947, on le retrouve aussi au générique de nombreux films mais il devra attendre les années 1960 pour atteindre la notoriété.
Sa voix neutre et posée, son goût pour l'ambiguïté feront merveille dans les films de Claude Chabrol qui l'emploie dans des rôles de notables de province, secrets et dévoyés. Il noue avec ce metteur en scène une complicité durable et jouera dans plusieurs de ses films ("La femme infidèle", "Poulet au vinaigre").
Il joue aussi avec François Truffaut quelques-uns de ses meilleurs films ("La mariée était en noir", en 1967, et "La Sirène du Mississippi" en 1968).
Il triomphe sur scène avec "Le roi se meurt", qu'il joue dès 1994 puis quasiment en continu de 2004 à 2014.
Jouer était une nécessité intime plus qu'un plaisir. "C'est une angoisse affreuse", disait-il. "Mais c'est intéressant. Pour vivre quelque chose que l'on ne vivrait pas autrement. On ne risque rien, rien, sauf de se casser la figure".
Avec AFP
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À L'AFFICHE !
Michel Bouquet rend hommage à Jean de la Fontaine
La 47e cérémonie des César sacre "Illusions perdues" de Xavier Giannoli
Le réalisateur français Bertrand Tavernier est mort à l'âge de 79 ans
BBC
Boom time for dog walkers, sitters and trainers
By Dhruti Shah and Will SmaleBusiness reporters
Dog trainer Olivia Leathley has struggled to keep up with the demand for her services over the past six months.
"I was working seven days a week at one point, which wasn't conducive to my mental health," says Ms Leathley, who is based in Greater Manchester.
"I'm now starting to spread my bookings out more, and make sure that I take two days off a week."
Ms Leathley says there are two main reasons why she has been so busy. Firstly, the large number of people who got a puppy or other new dog during the lockdowns.
And secondly, the inability of these four-legged friends - and of some long-established family pooches - to cope when their owners had to start going back to the office for the first time since March 2020.
"So many dogs have got used to having their owners at home all the time that they cannot handle it when they go back to work," she says. "It is separation anxiety.
"A good 50% of the dogs I work with are new puppies that people bought during the pandemic, but the other half are long-established members of people's families."
Ms Leathley, who trades under the name Biker Girl Dog Trainer, was previously a dog walker, but she switched to training in mid-2020 after getting a qualification and seeing a surge in demand.
"I had so many clients come to me with dogs with behavioural issues that it wasn't feasible to continue with my walking clients," she adds. "But the demand for dog walkers has also shot up as people have to return to work, so I subcontract that work out to three other women."
The number of dogs being adopted surged dramatically during the lockdowns. In the UK one report estimates that 3.5 million dogs were purchased during the pandemic, taking the number in the country up from nine million in 2019/20 to 12.5 million in 2020/21. This growth follows after the figure had remained steady at nine million for three years prior to the pandemic.
It is also a similar picture in the US, where nine million dogs were adopted by families during Covid-19, taking the total up to 108 million.
With people working from home during the pandemic, professional dog walkers, sitters and trainers initially didn't see any of these new dogs, nor most of their regular customers.
"When Covid hit in March 2020 the business just died," says Richard Hollings, owner of dog walking and day-care business We Will Walk U.
"A number of other dog walkers that I know lost their jobs, as people didn't need their help, but we managed to hang onto a couple of key customers."
Mr Hollings, who is based in the Berkshire town of Maidenhead, says things were then transformed from the start of last year.
"We suddenly saw a huge influx of new customers, and especially a huge number of first-time dog owners. People were having to go back into work for the first time after getting a dog or trying to book holidays for the first time since 2019.
"And business hasn't slowed since then. We have had a monster amount of work over the past 15 months, and we are now fully booked all the way through to September. So phenomenally busy."
In Oakland, California, dog walker Merika Reagan says that her customers started to return during the lockdowns.
"Some people did come back because they realised that even though they were working from home, they couldn't give the dog their full attention," says the owner of City Hikes Dog Walking and Pet Sitting.
"Their dogs were wondering 'why aren't they playing or going out with me?'. If the owner is on Zoom, the dog might be scratching or barking at the door, and so they came back for that reason."
She adds that more dog owners are now getting in touch as they start having to work in the office again, and because others are booking holidays again.
Yet it will take a while for City Hikes to return to pre-Covid levels. "Before the pandemic it was me and eight employees, and now it is me and three."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Aaron Easterly is the chief executive of Rover, a website and app that connects dog owners to walkers and sitters. It operates in 10 countries, and claims to have around two-million customers.
He says that customer numbers returned to pre-Covid levels by May 2021. However, he adds that uncertainty about whether flexible working is here to stay makes it difficult to make future growth projections.
"Of course, we don't know how hybrid office policies are going to play out and what else the pandemic has in store for us, and so it's unclear exactly what the acceleration in demand will look like," says Mr Easterly.
Dr Sam Gaines, dog welfare expert at UK charity Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says that, generally speaking, canines need daily exercise in order to remain happy and healthy.
"And like many other organisations we don't recommend leaving dogs alone for more than four hours at a time, and for some dogs, even this will be too long," she says. "Using a reputable dog walker or sitter is a great way of provisioning dogs with the company they need, and opportunities to exercise, play and go to the toilet."
Back in Greater Manchester, Olivia Leathley also sheds light on another little-spoken about issue that is impacting lockdown pets.
She says she is now seeing dogs that cannot be left alone for any amount of time after growing accustomed to being around their owners 24/7.
"Even though people had previously been able to leave their dog for a few hours, now it cannot go 30 seconds on its own!"
El País (ESP)
SANS TITRE
Siempre se ha dicho que el hambre agudiza el ingenio: en el caso de la gastronomía, por lo menos, tenemos comprobado que es cierto. La enorme cantidad de recetas que surgieron en periodos de escasez nos ha dejado un legado digno de estudio. La cocina de aprovechamiento es una constante dentro de nuestra cultura de fogones: todo es útil; huesos, pan duro, verduras secas, tubérculos, carnes en conserva y, por supuesto, su grasa. Los malabares que muchas señoras tuvieron que hacer -y hacen- para alimentar a sus familias han asentado las bases de toda una tradición culinaria de cuchara de palo. Ejemplos como el de la sopa de ajo o sopa castellana no sólo buscaban llenar el estómago, sino también combatir el frío: la cocina siempre ha sido un remedio para paliar las dificultades que acarrea la escasez.
La sopa de ajo o sopa castellana se origina, aparentemente, en Castilla. Sin embargo cuenta con variedades regionales a través de todo el territorio español, dando a entender que su origen es algo más confuso. Tradicionalmente se ha basado en un caldo preparado con pan duro de hogaza, ajos y agua enriquecida con jamón o huesos, siendo esta la versión habitual, a la que, además, se le suele añadir pimentón y huevo. A lo largo de la península ibérica encontramos diferencias a la hora de confeccionar la receta: en Soria, por ejemplo, es habitual añadir setas a la sopa; en algunas zonas de Castilla es habitual terminar la sopa en el horno, cocinándola hasta que evapore toda el agua y forme costra. En La Rioja se añaden tomates y pimientos al caldo y, en el País Vasco, es habitual añadir pescado. En Andalucía se añade coliflor al agua de cocción y se omite el pimentón, además de cocinarse durante más tiempo para que espese. Incluso Portugal tiene su propia variedad, en la que tampoco se le añade pimentón y se acompaña de cilantro; cada región adaptó este plato a los productos que tenía a mano con fin de no desaprovechar ningún alimento.
A pesar de las variaciones regionales, dentro de cada una de las explicadas existen aún más variaciones. Apuntando hacia mi tierra, la versión que se prepara en Málaga tiende a ser ligera y con abundante caldo, mientras que en mi pueblo, Coín, se cocina hasta que una cuchara de madera pueda quedarse clavada sin caerse. Además, se acompaña de productos típicos de la tierra como son las naranjas, las aceitunas partías y los rabanitos. Dicho esto, aquél que quiera hacer la receta tradicional sólo tendrá que fijarse en las cantidades de ajo, caldo y pan, pero ya que hemos explorado tantas variedades de sopa de ajo, he elaborado una que combina lo que me gusta de cada región, centrándome, principalmente, en Coín y Málaga.
Dificultad
La de no crear una nueva variedad por accidente
Ingredientes
Para 2 personas
- 9 dientes de ajo
- 80 g de pan duro de hogaza
- 800 ml de caldo de carne, pollo, verduras o agua
- 2 cucharaditas de pimentón dulce
- Media cucharadita de comino molido
- 3 hojas de laurel
- 1 naranja
- Media cebolla fresca
- 8 rabanitos
- 50 g de aceitunas partías
- Cilantro al gusto
- 4 cucharadas de aceite de oliva
Preparación
-
Cortar el pan a pellizcos (nada de cuchillo) conservando la corteza.
-
Picar seis dientes de ajo previamente aplastados y reservar tres enteros.
-
Calentar el aceite en una sartén honda grande y sofreír los nueve ajos hasta que empiecen a dorarse (fuego medio). Añadir el pimentón, el comino y el laurel y remover unos segundos.
-
Añadir el pan y remover para que se impregnen bien del aceite y las especias. Tostar durante un minuto y añadir el caldo o agua. Cocinar 10 minutos a fuego medio-fuerte.
-
Mientras tanto, cortar la naranja, los rabanitos y la cebolla. Preparar las aceitunas y las hojas de cilantro.
-
Servir la sopa bien caliente con el resto de ingredientes por separado.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - Monde
Réseaux sociaux et politique : "Les partisans de l’extrême droite sont de loin les plus violents"
Publié le : 13/04/2022 - 08:18
David RICH
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En France, l’extrême droite est la force politique qui publie le plus de messages haineux et insultants sur les réseaux, selon une nouvelle étude de l’organisation américaine prodémocratie Reset Tech. Entretien.
Alors que la campagne présidentielle est entrée dans sa phase finale, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se préparent désormais pour le débat d’entre deux tours qui les opposera le 20 avril, quatre jours avant le vote. En parallèle, sur les réseaux sociaux, les deux camps se livrent une guerre sans merci pour fédérer leur électorat et attirer un maximum de soutiens.
Une campagne digitale scrutée de près par l’organisation américaine Reset Tech, spécialiste des comportements en ligne, qui pointe du doigt, dans une nouvelle étude à paraitre, les dérives des partisans d'extrême droite ainsi que des plateformes qui "favorisent leurs contenus". France 24 s’est entretenu avec l’un de ses auteurs, Théophile Lenoir, également chercheur au sein du think tank libéral Institut Montaigne.
France 24 : Votre étude mesure la "toxicité" des messages liés aux partis politiques, pouvez-vous nous expliquer sur quels critères elle a été menée et quels en sont les résultats ?
Théophile Lenoir : Nous avons mené cette étude en amont de la campagne, de janvier 2020 à octobre 2021, pour analyser d’où provenaient les messages insultants et haineux sur le spectre politique. Nous avons identifié 50 comptes représentatifs par parti et analysé toutes leurs publications et leurs commentaires. Il s’agit de comptes officiels des partis politiques, de comptes qui y sont associés ainsi que de personnes se revendiquant de ces partis.
Il en ressort de manière nette que les partisans d’extrême droite sont de loin les plus violents sur les réseaux. Sur Facebook, les pages associées au Rassemblement national représentent 45,1 % des post hautement toxiques, c'est à dire comportant de graves insultes, menaces et/ou discours haineux, alors qu’ils ne constituent que 12,3 % du total des messages analysés. Nous avons également constaté qu’une partie importante des post haineux provenaient de comptent se revendiquant des Gilets Jaunes (5,97 % des contenus les plus toxiques, mais seulement 2,52 % de l'ensemble des messages).
Enfin, pour ce qui est des commentaires, il apparaît que les personnes les plus radicalement engagées en faveur des extrêmes sont également les plus actives. 49,5 % des commentaires que nous avons analysé sur Facebook proviennent de comptes liés à l’extrême droite, 17,03 % sont liés à la France insoumise alors que 14,97 % proviennent de comptes proches de La République en Marche.
Vous pointez du doigt la responsabilité des plateformes telles que Facebook ou Twitter, en quoi sont-elles responsables ?
Il y a clairement une responsabilité des plateformes sur la mise en avant des commentaires haineux. Car le système des réseaux sociaux favorise les comptes et les post qui génèrent le plus de commentaires. Bien souvent plus les propos sont extrêmes, et attisent les émotions, plus ils suscitent de réactions. Par ailleurs, le fait que ces profils "extrêmes" commentent beaucoup favorisent leur exposition. Ce sont en quelque sorte de bons clients pour les plateformes.
Il ne s’agit pas d’un choix délibéré de la part des géants de la tech visant à favoriser les extrêmes, mais plutôt d’une dérive d’un système qu’il faut corriger. Aujourd'hui, le baromètre pour la mise en avant sur les réseaux sociaux est l’engagement, le nombre de likes, le nombre de commentaires et la rapidité de réaction. Les géants de la tech doivent mieux comprendre le risque d’utiliser ce type d’indicateurs sur la qualité du débat démocratique, mettre en place des mesures pour combattre ses effets pervers et enfin évaluer l’efficacité de ces mesures. Les plateformes doivent être plus transparentes et doivent être soumises à une régulation et à un encadrement plus marqué de la part des pouvoirs publics.
>> À lire aussi : Présidentielle, quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?
France 24 : Avez-vous noté des évolutions majeures de l'utilisation des réseaux lors de la campagne présidentielle de 2022 ? Y a-t-il des différences notables avec le scrutin de 2017 ?
Cette campagne s’est déroulée d’une manière surprenante car elle a été largement éclipsée par deux évènements majeurs que sont la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Ce retard à l’allumage important s’est traduit sur les réseaux sociaux, où il a fallu beaucoup de temps pour que les débats liés à la présidentielle impriment leur marque.
Par ailleurs, la crise des Gilets jaunes est passée par là et continue d’impacter le débat. Le narratif antisystème qu’ils ont incarné se prolonge au gré des évènements, comme lors du débat sur le passe vaccinal ou aujourd’hui à propos de la guerre en Ukraine, avec une opposition à la position politique et au traitement médiatique qui prend parfois la forme d'un discours prorusse.
Pour ce qui est de la campagne, on pourrait citer les nombreux post sur la contestation des sondages ou bien les appels à vérifier le décompte officiel des voix, relayés notamment par des partisans d’extrême droite. Il est trop tôt pour analyser l’impact des réseaux sociaux sur la campagne puisque l’élection n’est pas terminée, mais ce qui est sûr, c’est que le "fact checking" est désormais beaucoup mieux organisé et s’est généralisé au sein des médias traditionnels pour combattre la désinformation.
Enfin, l’exemple de la campagne de Zemmour, très axée sur les réseaux sociaux et qui a finalement déçue dans les urnes est, elle aussi, un évènement intéressant. D’une certaine manière, elle incarne les limites de ces bulles de filtres, mises en place pour favoriser toujours plus d’interaction et qui peuvent donner l’impression d’une montée en puissance illusoire.
>> À lire aussi : La toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
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Haine en ligne : la justice française confirme que Twitter doit détailler les moyens mis en place
Le cœur de la loi sur la lutte contre la haine en ligne censuré par le Conseil constitutionnel
France : l'exécutif veut renforcer la protection des fonctionnaires et la lutte contre la haine en ligne
BBC
Streaming is driving a 'golden age' for Indian drama
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Award-winning actor, Rasika Dugal, has never had more work, or been recognised more often.
The Indian actor's star is rising - she will soon be seen in the second season of drama, Delhi Crime on Netflix and in the film, Lord Curzon Ki Haveli. She is also currently working on a unnamed TV series.
But it hasn't always been this way. Like many actors, her early years in the industry were tough and frustrating. Ms Dugal worked on films that were never released and those that did reach the box office, did not attract much of an audience.
"While working on those films was a very fulfilling experience as a performer, the films didn't reach the audience I felt they deserved," she says.
When it came to distribution, the small films she worked on just did not have the marketing budgets to compete with the big blockbuster movies, so struggled to find an audience.
"All the popular and convenient screens and show timings [at cinemas] would already be taken by the bigger film," Ms Dugal explains.
But everything changed for her in 2018, when she starred in Mirzapur, a crime thriller series from Amazon Prime Video. Her role as the manipulative character Beena Tripathi, won her awards and work flooded in.
"The coming of steaming platforms has transformed my career. Not only in terms of the quantity of work but also in terms of quality and variety of work," she explains.
It's been a similar story for actors around the world. Money from Netflix, Amazon, Apple and others has been pouring into original drama.
Last year the streaming industry globally spent a whopping $220bn (£168bn) on content, according to figures from Ampere Analysis, up 14% on the previous year.
In India, Netflix alone spent $405m (£310m) to develop original and licensed Indian content during 2019 and 2020.
This sudden influx of money means India currently has around 30 streaming services, also know as Over-the-Top (OTT) platforms.
And in a nation where hundreds of languages and dialects are spoken, all that investment means many more viewers can be catered for in their first language.
"Last year, Netflix's 28 Indian original titles were across seven languages, eight formats and 11 genres across films, series, comedy, reality and documentaries," says Monika Shergill, vice-president content, Netflix India.
More technology of business:
"As we've had the opportunity to bring a more diverse set of films from different regions of our country, we've seen more and more [people] discover and engage with these films."
"India has a rich storytelling culture and tremendous love for entertainment; we're just at the beginning of our journey here," she adds.
Ashish Pherwani, Media and Entertainment analyst at Ernst & Young, estimates that around 40 million of India's 300 million households currently access streaming services like Netflix.
That means there is plenty of room for growth. Mr Pherwani thinks that figure is likely to grow to 60 million households over the next few years - with a total audience of around 200 million viewers.
"We will see both mega platforms and niche genre offerings come into being, and various bundling, packaging and pricing models as well," he says.
Siddharth Roy Kapur is the founder of one of the biggest film production companies in India, Roy Kapur films.
He agrees that streaming has created a "golden age" for entertainment in India, but he also has some reservations.
As a producer, he explains that the financial returns for making films released in the traditional way can still be greater - as the production house usually retains the rights to the film.
But that is often not the case for material made for the streaming platforms, who will pay a one-off fee to hold the rights themselves.
"If it's a theatrical release, the returns on investment to the producer are much higher if the movie does well and you own the content," he says.
Mr Kapur also thinks the streaming business may have expanded too fast and some platforms could end up merging.
"I think there might be some kind of consolidation... the OTT [streaming services] with deep pockets will survive, and in a few years the rest will consolidate."
Indian actors are really enjoying the ride while it lasts though.
Saqib Saleem is one of them and has recently starred in numerous TV shows and films. He says the variety and quality of the work he is being offered has never been so good.
"This is the most exciting phase of my career because of the variety of roles that I am being offered. This wasn't the case five-six years ago. That was when all you had to do was find a conventional film with a hero.
"I think it's making the entertainment industry more accessible to viewers irrespective of their culture and geography. It is very exciting to have content creators put their minds to stories that are nothing like formulaic series or films."
L'Humanité
Abstentionnistes, un « bloc » de 13 millions d’invisibles
ActuSociologie Un quart des électeurs ont boudé les urnes le 10 avril. Quel est leur profil ? Pour quelles raisons ont-ils fait ce (non-)choix ? À quels candidats aurait profité une plus forte participation ?
Christophe DeroubaixIls constituent en général les vedettes des lendemains d’élection, une sorte d’espèce incomprise sur laquelle se penchent les « entomologistes », sondeurs ou responsables politiques. Cette année, bien qu’au nombre de 12 824 149, les abstentionnistes sont restés invisibles, sous les radars. 26,3 % : le fait que ce taux ne batte pas le record de 2002 (28 %) a sans doute eu pour effet de le banaliser alors qu’il monte sur la deuxième marche du podium des désaffections civiques depuis la première élection du président de la République en 1965.
« Ce n’est pas un si mauvais chiffre compte tenu du fait que de nombreux électeurs estiment que la campagne n’a pas été bonne, qu’elle a eu une place relativement limitée dans l’espace public », relativise dans 20 Minutes le sociologue Vincent Tiberj. La guerre en Ukraine a phagocyté l’attention dans un contexte de grande lassitude post-Covid tandis que la déclaration tardive d’Emmanuel Macron et l’absence d’un vrai débat ont contribué à désincarner l’importance de ce scrutin. Si la tripartition de la vie politique est bel et bien la réalité exprimée par les urnes, la « vérité des prix » de la France électorale ressemble plutôt à un quatre-quarts : 26,31 % pour le bloc abstentionniste, donc, 23,51 % pour le bloc « central », 23,28 % pour le bloc d’extrême droite et 23,03 % pour le bloc des gauches.
jeunes et catégories populaires
Quel est le profil des abstentionnistes du 10 avril ? La réponse à cette question, dans le temps comme dans l’espace (les autres démocraties « occidentales »), est toujours la même : les jeunes et les catégories populaires. Commençons par la première catégorie. Selon Ipsos-Sopra Steria, 42 % des 18-24 ans et 46 % des 25-34 ans n’ont glissé aucun bulletin dans l’urne, ce qui n’est le cas que de 12 % des 60-69 ans. Les travaux de Vincent Tiberj ont, depuis plusieurs années, mis en lumière le rapport différent qu’entretiennent les nouvelles générations au vote, qu’elles ne considèrent pas, contrairement à leurs aînés, comme un « devoir ». Dans une tribune publiée ce jeudi dans l’Humanité, Anne Muxel, directrice de recherches au Cevipof, soulignait d’ailleurs que « le vote est perçu de plus en plus comme un droit et de moins en moins comme un devoir, le droit de ne pas voter caractérise aussi le rapport des jeunes au vote ». Ce sont en quelque sorte des « intermittents ».
une fracture sociale
Le 10 avril, le différentiel (entre 15 et 20 %) entre le niveau de participation des jeunes et la moyenne nationale s’est avéré plus important encore qu’en 2017 (plutôt autour de 10 %). Lors de scrutins considérés de moindre importance (régionales, européennes), on trouve plus d’abstentionnistes que d’électeurs parmi ces catégories d’âge. Pour celles-ci, la politique ne passe plus forcément par les urnes. Anne Muxel, encore : « La sensibilité écologique présente dans la jeunesse ne s’articule pas directement au choix d’un candidat, alors qu’elle se traduit par d’autres formes d’action. » Une jeune militante de Youth for Climate peut ne pas trouver d’utilité à l’utilisation d’un bulletin de vote.
À cette fracture générationnelle s’ajoute donc une fracture sociale. Toujours selon Ipsos, 67 % des ouvriers ont voté, contre 74 % des cadres ou 81 % des retraités, 66 % de ceux qui gagnent moins de 1 250 euros par mois, contre 77 % de ceux qui gagnent plus de 3 000 euros. Lorsque l’on croise les données d’âges et de revenus, on constate que l’abstention favorise le candidat dont le socle est constitué par les plus installés dans la vie, également les plus présents dans les urnes : hier, celui de la droite traditionnelle ; en 2022, Emmanuel Macron. Parmi les principales raisons évoquées par les abstentionnistes figurent dans l’ordre, selon l’enquête de l’Ifop : « Parce qu’aucun candidat ne défend ou représente vos idées », « Parce que ces élections ne changeront rien à votre situation personnelle », « Parce que ces élections ne changeront rien à la situation du pays ». Ces deux derniers items renvoient à une frange d’abstentionnistes irréductibles.
À qui aurait profité une abstention moindre ? C’est une question en forme de bouteille à la mer… qui ne trouvera jamais preneur. On peut juste partir de constats. Un : Jean-Luc Mélenchon est largement en tête parmi les jeunes (entre 30 et 34 %). Deux : Marine Le Pen domine parmi les catégories populaires (36 %) devant le candidat de l’Union populaire (24 %). On peut juste supposer, sans l’affirmer, qu’un recul de l’abstention aurait permis à ces candidats d’améliorer leur score. Désormais, c’est vers le 24 avril que sont tournées les attentions. Selon le dernier sondage Ipsos, la participation s’inscrirait encore à la baisse (autour de 73 %), tout comme en 2017, alors que depuis 1965, le second tour mobilise plus que le premier.
Présidentielle 2022abstentionÉlections 2022Jeunesse France24 - World
A portrait of Ukraine: Alexander Glyadyelov captures the horrors of war
Issued on: 14/04/2022 - 17:09Modified: 14/04/2022 - 17:17
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Photographer Alexander Glyadyelov has covered conflicts all over the world. But now the battlefield is his own country, Ukraine, and the frontline his home city of Kyiv. The award-winning photographer speaks to us from the Ukrainian capital about documenting the consequences of the Russian invasion, including harrowing scenes involving civilian casualties. We also take a look at an exhibition at the Ukrainian Cultural Centre of Paris, which is showcasing the work of photographers on the ground, whether it's the view from their makeshift bomb shelters or the scenes of destruction in towns across the country.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Reporters
War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive
Focus
Life under the bombs in the western Ukrainian town of Zhytomyr
ENCORE!
A snapshot of Ukraine: Mark Neville on photographing the country and its people
Valeurs Actuelles
Marseille, médaille d’or de la saleté
Le 2 février dernier s’est achevée à Marseille la quatrième grève des éboueurs de l’année, la troisième depuis le mois d’octobre. Des mouvements sociaux qui ont à chaque fois plongé la cité phocéenne dans un état de saleté déplorable. Des montagnes d’ordures envahissent les rues, bloquent l’accès aux trottoirs et empuantissent l’air. Les piétons font des détours pour éviter les tas les plus encombrants. Toute la ville se plaint, subit et attend que la métropole trouve un accord avec les syndicats des éboueurs. Lorsqu’un terrain d’entente est trouvé, plusieurs jours, voire semaines, sont nécessaires pour que la ville retrouve des allures normales. Et encore, même lorsque les cantonniers sont à l’ouvrage, la deuxième ville de France ne brille pas par sa propreté.
Exaspération chez les Marseillais
« Cette ville semble être un dépotoir », déplore Sarah Bourgeois, créatrice du groupe Facebook Marseille poubelle la vie !. Groupe qui compte aujourd’hui près de 23 000 membres et permet de mettre en lumière nombre d’incivilités en matière de dépôt d’ordures. Machines à laver cassées, canapés, matelas, meubles en pièces détachées, pneus, gravats… À proximité des conteneurs ou dans des recoins à l’abri des regards, les dépôts sauvages sont très nombreux. Chaque jour, plusieurs publications de ce groupe les dénoncent et interpellent les maires de secteur et les services de la métropole, photographies à l’appui, dans l’espoir d’« arrêter de vivre dans une poubelle géante et dans la crasse », comme l’explique son initiatrice.
Elle ajoute : « L’objectif n’est pas de râler, mais de signaler pour faire intervenir rapidement les services de la métropole. Ces dépôts sauvages minent la ville. » Il y en a partout. Ceux des particuliers qui laissent leurs encombrants sur le trottoir sans prévenir les services de la mairie s’ajoutent à ceux des professionnels qui déposent çà et là poutres métalliques, matériaux usagés et autres gaines électriques.
Il existerait même des réseaux organisés pour les dépôts sauvages. « Il y a des personnes venues des pays de l’Est qui récupèrent les déchets des professionnels pour aller les jeter dans des rues abandonnées ou des terrains vagues. Ces personnes peuvent gagner entre 350 et 600 euros en ayant cette activité », dénonce Jean-Yves Sayag, conseiller de la métropole, vice-président du conseil de territoire Marseille Provence délégué aux antennes, aux déchèteries et aux dépôts sauvages, conseiller municipal de Marseille et conseiller d’arrondissement des XIIIe et XIVe arrondissements. Une activité lucrative pour ceux qui la pratiquent, mais dommageable pour l’ensemble de la ville. Et ce n’est malheureusement pas tout.
Les professionnels dans le viseur
En plus d’être une ville où les dépôts sauvages sont légion, Marseille est aussi une cité qui croule sous les ordures ménagères. Il suffit de flâner dans les rues pour se rendre compte que les conteneurs marron et gris installés aux quatre coins de la ville sont sales et débordent. Ils sont d’ailleurs presque toujours ouverts. À la fois parce que nul n’a envie de toucher leurs couvercles maculés, mais aussi parce qu’ils sont bien trop pleins pour être fermés. Une situation qui agace les riverains : « Les conteneurs dégueulent et sont sales. Les sacs-poubelle sont posés en équilibre les uns sur les autres. Il en faudrait deux fois plus ! », indique Pierre, habitant de la rue Paradis.
Un constat que ne partage pas Jean-Yves Sayag. Pour lui, si les conteneurs ne désemplissent pas, ce n’est pas parce qu’il y a un manque mais à cause du comportement de certains Marseillais : « Le nombre de conteneurs est calculé en fonction du nombre d’habitants, du nombre de foyers fiscaux. Malheureusement, les commerçants, artisans, associations et autres confondent ordures ménagères et ordures professionnelles. Si les professionnels n’utilisaient pas les poubelles des particuliers, elles ne déborderaient pas en permanence. »
Les rues sont rarement nettoyées, mais la base du problème, c’est que les gens sont sales.
Quoi qu’il en soit, elles débordent — rendant ainsi les déchets accessibles aux gabians et aux rats, et sensibles aux vents. Les jours de mistral, les rafales éparpillent papiers, plastiques et déchets ménagers en tout genre. Ces jours-là, les Marseillais circulent dans les rues en zigzaguant entre les détritus. Cela dit, le slalom sur les trottoirs n’a rien d’extraordinaire pour les habitants de la seconde ville de France. C’est même leur quotidien, pour éviter les déjections canines et les crachats. « Les trottoirs marseillais sont très difficilement praticables. Il y a des crottes de chien, de l’urine et des crachats partout. Quand il commence à faire chaud, l’odeur est atroce », dénonce Valérie, employée dans une entreprise du centre-ville. Elle ajoute : « Les rues sont rarement nettoyées, mais la base du problème, c’est que les gens sont sales. »
Des sanctions réclamées
Le point commun entre dépôts sauvages, bennes à ordures débordantes et rues jonchées de saletés est, en effet, le comportement de certains riverains. « J’ai déjà vu des automobilistes vider leur cendrier lorsqu’ils sont arrêtés au feu rouge. C’est hallucinant », rapporte, effaré, Jean-Yves Sayag. Ces agissements, la créatrice du groupe Marseille poubelle la vie ! les explique par le manque de savoir-vivre en société de la population marseillaise : « Marseille est une ville pauvre, dont la population n’a pas été éduquée dans le respect de l’espace public. »
Pour changer définitivement les mentalités et donc les façons d’agir des habitants de la cité phocéenne, Sarah Bourgeois estime que la pédagogie n’est pas suffisante. Elle milite en faveur de « la mise en place d’une politique répressive à long terme ». L’élu métropolitain partage son avis : « Je suis de nature optimiste et je pense qu’on peut faire évoluer les choses mais, pour cela, il faut avoir du courage et accepter de ne pas être réélu. » Ses maîtres mots sont “sensibilisation” et “répression”. Selon lui, il y a « trop de laxisme en France et à Marseille ». Il estime que pour régler le problème de la propreté, « une des solutions, c’est la sanction ».
Pourtant, lui qui traque quotidiennement tous ceux qui ne respectent pas les règles de la ville en matière de propreté sait mieux que personne qu’il n’est pas si simple que cela de sanctionner. Il explique : « Il y a une hiérarchisation des délits et ceux qui touchent à la propreté ne sont pas prioritaires. Les dépôts sauvages passent après des délits plus graves et c’est bien normal. » Malheureusement, lorsqu’ils arrivent enfin sur le dessus de la pile, il n’est pas rare qu’il y ait prescription et qu’aucune sanction ne soit possible.
Déjudiciariser pour sanctionner plus vite
Le vice-président délégué aux antennes, aux déchèteries et aux dépôts sauvages plaide pour une « déjudiciarisation » de ce type de délits. Il voudrait « que les maires de secteur puissent prendre les décisions quant aux amendes ». En d’autres termes, que le chemin entre le constat du délit et la peine soit beaucoup plus court. Que ceux qui saccagent la deuxième ville de France ne se sentent plus intouchables. Ses désirs sont-ils des rêves ? Réponse dans huit ans puisque la municipalité vient d’annoncer lors de son dernier conseil municipal, le 8 février, que Marseille allait tendre vers une « ville zéro déchet-zéro plastique d’ici 2030 ». L’objectif est que Marseille devienne « une ville plus verte ». Si elle devenait moins sale, ce serait déjà une belle avancée.
France24 - World
France's Macron and Le Pen lay out rival plans to boost workers' earnings
Issued on: 14/04/2022 - 15:47Modified: 14/04/2022 - 15:49
Amid surging inflation, the two remaining French presidential candidates are promising to help voters make a better living. Incumbent Emmanuel Macron is promising to triple the amount of a special tax-free bonus that employers can give workers. Meanwhile, far-right hopeful Marine Le Pen wants to give tax incentives to companies to raise the basic salary. Both proposals would come at a cost; we take a closer look. Plus, Elon Musk is offering to buy up all of the remaining shares in Twitter at a premium, saying the social media giant needs to go private to see effective changes.
French presidential election © France 24
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Malgré un air de déjà-joué, un retour de bonne Aloy
ActuJeux vidéo Aloy poursuit son épopée dans Horizon Forbidden West, où nature sauvage et technologies futuristes s’associent logiquement.
Aurélien SoucheyreDe nos jours, plusieurs laboratoires travaillent sur des abeilles robotiques, afin de remplacer ces pollinisatrices si elles venaient à disparaître. Dans le jeu vidéo Horizon Forbidden West, c’est tout un bestiaire mécanique qui veille sur nos écosystèmes : simili-crocodiles, béliers, mammouths, fauves et animaux volants faits de métal parcourent le monde. Cette faune sortie d’usines souterraines est pilotée par une intelligence artificielle bienveillante, qui a permis à l’humanité de survivre à l’état de tribus éparses au moment où la civilisation s’effondrait à cause… d’une autre intelligence artificielle, cette fois-ci malveillante.
Le combat entre les deux entités a toujours lieu dans cette saga qui oscille entre nature luxuriante, organisations humaines quasi primitives et science-fiction débridée. Aloy, l’héroïne, avait déjà joué un rôle prépondérant dans Horizon Zero Dawn. Elle reprend du service dans une suite qui ressemble en grande partie au premier épisode : si la formule reste excellente, le sentiment de déjà-joué se fait sentir. Heureusement, la découverte de nouvelles intrigues et de nouvelles tribus, dont celle des flamboyants Tenakths, couplée à l’attaque des Zéniths lointains (humains ayant quitté la Terre il y a mille ans et disposant d’un arsenal technologique sans commune mesure), permet de porter cet opus.
Pour le reste, les amateurs ne seront pas déphasés : les graphismes et les paysages sont d’une beauté soufflante. Chaque rivière, chaque colline, chaque rayon de soleil a bénéficié d’un soin maniaque. Et les combats contre les machines, à l’aide d’une lance, d’un arc modernisé et de nombreux pièges à poser, sont toujours haletants et tactiques. L’aventure sera longue, vu qu’Aloy, même quand elle doit sauver le monde, ne peut s’empêcher de rendre le moindre service où qu’elle aille. Mais c’est aussi ce qui fait son charme.
jeux vidéo El País (ESP)
SANS TITRE
Es Cuaresma en Sevilla, las calles huelen aún más a incienso litúrgico y en las mesas de muchos bares solo se ven tapas de espinacas con garbanzos, torrijas y bacalao preparado de mil formas diferentes. Las cartas de estos locales hacen algunos cambios para adaptarse a esta época, y cuando se acerca la Semana Santa los sevillanos suman una tradición gastronómica a sus costumbres cofrades. No importa que se ofrezcan otros tantos platos sin carne, los vecinos piden los mismos que tomaban con sus padres y abuelos. Y da igual que no sea viernes o Miércoles de Ceniza: la vigilia dura más de 40 días en las barras de madera y metal de esta ciudad.
“Al igual que con las cofradías, hay un tema que parte de lo religioso pero que se convierte en algo popular. Todo esta gastronomía sin carne, que proviene de la abstinencia de vigilia, es ya una tradición que en ocasiones pierde su sentido original”, comenta Javier Compás, gastrónomo y director del medio Sevilla Encendida. “El sevillano que se siente como tal pasa estos días con espinacas, bacalao y torrijas, independientemente de sus creencias. Pienso que al final es un hábito identitario”, dice Lola Castro, gerente de Casa Román, uno de los restaurantes más típicos para visitar en estas fechas.
Que no falte el bacalao
En las paredes de Casa Ricardo, situado en el barrio de San Lorenzo, no cabe ni un cuadro más de vírgenes y cristos. Detrás de la barra, un calendario de plástico anuncia los días que faltan para el Domingo de Ramos, y en la televisión se suceden vídeos de procesiones de años anteriores. Aquí se vive y respeta la doctrina católica, por eso cuando llega Cuaresma sus famosísimas croquetas de jamón cambian el ingrediente principal por otro básico en Sevilla en estos días: el bacalao.
Una publicación compartida de Casa Ricardo (@casaricardosev_)
“Nosotros hacemos un pequeño giro en nuestra carta y servimos croquetas o bacalao en tomate, y nuestros clientes asiduos saben que son pocos días los que tienen para poder degustar estos platos”, dice Ricardo Núñez, propietario del bar. Además de los mencionados, los viernes de vigilia también preparan con este pescado crepes rellenos con salsa holandesa, pavías y un empanado con alioli. Un repertorio bastante variado que hace que, en esas fechas concretas, antes de abrir ya haya gente en la puerta.
Durante todo el periodo cuaresmal y Semana Santa, no solo en vigilia, Casa Román también amplía su menú: “Hacemos el bacalao en todas las versiones posibles, tanto salado como sin salar. Por ejemplo, cocinamos un guiso con tomate hecho a fuego lento durante unas seis o siete horas, unas croquetas o en revuelto, con el pescado desmigajado a mano, huevo campero y patatas paja”, detalla Lola Castro, gerente de este local ubicado en el barrio de Santa Cruz.
Tras décadas manteniendo esta costumbre culinaria, los hosteleros sevillanos conocen bien este producto, y hay muchas y muy buenas preparaciones con este pescado blanco como protagonista. “En el entorno de la calle Feria está la Bodega Mateo Ruiz, que tiene un bacalao con almendras y frito muy conocido. En la Bodeguita Antonio Romero, en calle Arfe, ponen un bacalao ahumado en aceite bastante rico”, recomienda Isabel Aguilar, editora de GURMÉ Sevilla, que continúa: “Otro clasicazo es en la Bodega Dos de Mayo, en la plaza del mismo nombre, el nido de bacalao, que es una forma de presentarlo algo más original. Y otro local que lo maneja de mil maneras, entre ellas en tomate, es Baco, en la calle Cuna”.
Una publicación compartida de BACO CUNA 2 (@bacocuna.2)
Espinacas con garbanzos para no caer en el pecado
Como Dios o la extinta KGB, las espinacas también tienen el don de la ubicuidad, aunque en el caso de esta verdura solo se circunscriba en tiempo y espacio a la Cuaresma hispalense. “Las espinacas con garbanzos son uno de los referentes de la gastronomía sevillana, pero en Semana Santa se incrementa su consumo”, afirma Paula Aláez, redactora de la revista Cosas de Comé. “Nosotros la tenemos en carta siempre, pero en esta época casi que triplicamos la venta con respecto al resto del año. Además desbanca a otras elaboraciones que tampoco llevan carne, como el pisto”, comenta la hostelera Lola Castro.
Esta tapa es otra de las más castizas de esa Sevilla que se vuelve vegana unos días por simple tradición. Tanto la preparación como los ingredientes son bastante sencillos: solo se necesitan espinacas, garbanzos, un sofrito de ajo, cebolla y pimentón, pan y especias como comino (eso al gusto de cada uno). Con estos mismos alimentos hay que diferenciar dos formas de cocinarlos y, por tanto, dos platos distintos: el potaje de vigilia, ideal para el cuchareo y cocinado en olla con su buen caldo, del que ya os dimos en este vídeo la receta del restaurante La Azotea; y otro que se hace en sartén y se come con tenedor, que es lo que se conoce popularmente como “espinacas con garbanzos” (en el blog Cucharón y paso atrás explican cómo elaborarlo). A las dos versiones se les puede añadir, cómo no, un poco de bacalao.
Cuando se le pregunta a Isabel Aguilar por sitios donde probar las espinacas con garbanzos, el primer nombre que dice es El Rinconcillo, “el bar más antiguo de Andalucía” y uno de los más conocidos en cuanto a platos típicos de Cuaresma se refiere. También menciona esta periodista gastronómica la Bodeguita Casablanca, que está al lado de la catedral, las que preparan en Casa Morales, en la calle García Vinuesa, “una de esas bodegas centenarias de Sevilla”, y el bar Las Teresas, en el barrio de Santa Cruz. Precisamente la clave de la fama de esta tapa en Las Teresas es “seguir la misma receta desde hace más de 50 años”, según cuenta Luis Sánchez, dueño del local.
Una publicación compartida de El Rinconcillo (@rinconcillo_sev)
Tratándose de un plato tan arraigado en las cocinas sevillanas, las recomendaciones pueden ser muchas más. El comunicador gastronómico Javier Compás se acuerda también del restaurante Becerrita, en la calle Recaredo, de La Antigua Abacería de San Lorenzo, en el barrio homónimo, y de Los Claveles, situado justo enfrente del ya mencionado El Rinconcillo, cerca de la iglesia de Santa Catalina.
Y de postre, torrijas
El santo trío de la comida cofrade se completa, por supuesto, con la torrija. Como el olor a azahar, la llegada de este dulce frito a las pastelerías sevillanas es otra señal de que la Semana Santa está cada vez más cerca. Y en el momento que aparece, pedir un brownie o una tarta de queso en cualquier restaurante o confitería de la ciudad es una herejía sin perdón.
Quizá uno de los sitios más conocidos para ir a probarla sea La Campana, en la céntrica calle Sierpes, donde elaboran torrijas “de las de toda la vida de dios”, tal y como apunta la periodista Paula Aláez. Asimismo, se puede disfrutar la versión clásica de este dulce en la confitería Ochoa, también en Sierpes, o en Ambrosius, cerca de la plaza Nueva, según Isabel Aguilar. “Y por supuesto en lugares tan característicos como Los Angelitos, con varios locales en Sevilla, o en la confitería Lidia, de Pilar Gavira, en el barrio de Triana”, aconseja Javier Compás.
Una publicación compartida de Los Angelitos de Sta.Isabel (@pastelerialosangelitosdestaisa)
Pero en este ambiente tan castizo y puro hay espacio para la innovación culinaria. Un ejemplo de ello es el maestro pastelero de origen francés Manu Jara, que ha reinterpretado un dulce tan ligado a la tierra como las torrijas: “Vengo de una cultura muy afrancesada en la manera de trabajar, pero nos hemos dado cuenta que adaptarlo un poco a la ciudad donde estamos y fusionarlo con los productos de aquí es algo que funciona muy bien”, afirma este repostero, propietario de varias pastelerías con su mismo nombre.
Así, en las confiterías de Manu se ofrecen tanto torrijas tradicionales elaboradas con vino de Montilla Moriles, miel de la sierra de Aracena y pan brioche, como otras más heterodoxas que preparan con brandy Luis Felipe y una punta de mascarpone, una de Baileys y café de origen, otra con crema quemada con naranja y azahar o también con cacao, crema de cítricos y chantilly.
Una publicación compartida de Manu Jara (@manujarasevilla)
Aunque su versión más iconoclasta es el torrisant, una fusión de torrija con croissant. “En Francia hay dos masas reinas, la del brioche y la del croissant, en una la mantequilla va laminada y en otra no. Realmente el paso para unirlo con la torrija es corto”, explica Manu Jara. “El público recibió estas propuestas muy bien, la verdad. Obviamente no vendemos tantas torrijas de Baileys con café, por ejemplo, como de las clásicas. Los clientes se llevan diez de las de siempre y una de las nuevas para probarla”, dice este pastelero entre risas. Sevilla, ya veis, es una ciudad de tradiciones.
BBC
Zelensky: Countries buying Russian oil are earning money in other people's blood
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The President of Ukraine has told the BBC in an exclusive interview that European countries still buying Russian oil are "making money out of blood".
In an interview with the BBC's Clive Myrie, Zelensky also called for more weapon support, saying they "need them sooner and we need more of them".
You can watch the full interview on the BBC News Channel on Saturday 16 April at 1730GMT and on Sunday 17 April at 1530GMT and on iPlayer.
France24 - World
Healing trauma: The NGO providing psychosocial support to refugees
Issued on: 14/04/2022 - 14:54Modified: 14/04/2022 - 15:05
Erin Ogunkeye
Fleeing war means leaving one's home and taking only the bare minimum of belongings; leaving one's community, school or workplace and often embarking on a dangerous journey to get to safety. The world's nearly 30 million refugees have gone through these ordeals, which often create both short and long-term trauma. And yet, psychological assistance is often overlooked. Zarlasht Halaimzai, who was once a refugee herself, has founded Amna, an organisation that provides non-clinical, psychosocial support to the forcibly displaced. She joined us for Perspective.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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“Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice
« C’est une porte qui s’ouvre pour moi. » Mais également pour « tous ceux qui ont des doutes sur des effets secondaires qu’ils ont pu avoir », a raconté Jean-Philippe Becquelin à BFM Littoral jeudi 14 avril. Ce pêcheur d’Etaples, dans le Pas-de-Calais, souffre d’une thrombopénie – un trouble hémorragique faisant baisser le taux de plaquette dans le sang. En effet, il risque une hémorragie à chaque coupure et ne peut plus exercer son métier. L’homme de 38 ans est depuis soigné par un hématologue parisien.
Une simple « coïncidence » ?
D’après Jean-Philippe Becquelin, la cause de sa maladie serait le vaccin contre le Covid-19. Il a reçu sa première injection en mai 2021. « Ça fait une sacrée coïncidence. Dès que je suis arrivé la première fois aux urgences, je l’ai mentionné tout de suite au médecin », a-t-il glissé à BFM Littoral.
Une expertise rendue d’ici « huit à dix mois »
Le pêcheur réclame depuis des comptes à Pfizer. Le tribunal de Boulogne-sur-Mer a récemment accepté une expertise médicale pour en savoir davantage à ce sujet. L’avocat du plaignant, Me Bernard-Marie Dupont, a estimé que « seule l’expertise dira », si un lien est possible entre le vaccin anti-Covid et la maladie dont souffre Jean-Philippe Becquelin. Si le lien est avéré, « on pourra montrer que pour certaines personnes la vie a basculé peut-être de manière définitive », a prévenu l’avocat sur France 3, qui appelle à plus de « transparence ». L’expertise médicale devrait être rendue d’ici « huit à dix mois », selon le pêcheur étaplois.
Boulogne-sur-mer : les dernières actualités
France24 - World
Fake report claims that Chanel boutiques in Paris were vandalised with Hitler stickers
Issued on: 11/04/2022 - 18:17Modified: 13/04/2022 - 15:09
Did someone really put a decal of Hitler on the windows of Chanel boutiques in Paris? Nope, although that’s the story told by a video that has been circulating online. The video report looked real – it even had the logo of French newspaper Le Figaro. Lots of Russians shared the video, insisting that the luxury brand was guilty of “discrimination” after some staff refused to sell products to Russians due to European sanctions after the Ukraine invasion. Turns out, however, that Le Figaro never published this video and, according to Chanel, it was doctored.
If you only have a minute
- A video report with the logo of the French daily newspaper Le Figaro shows a decal combining the Chanel logo with Hitler’s face plastered on Chanel shops in Paris. The people who have been circulating this video online say it is a response to several incidents where Chanel staff refused to sell their products to Russian clients because of European Union sanctions banning the sale of luxury goods for use in Russia.
- Though the photos look real, Le Figaro says they never published this video and Chanel says none of its shops were defaced.
Fact check, in detail
In an Instagram post on April 7, Russian influencer Victoria Bonya shared a video with the logo "Figaro Live". It looks just like videos made by the French daily newspaper.
The video report shows high-end Chanel boutiques that have been plastered with decals blending the Chanel logo with Adolf Hitler’s face. Text overlayed on the video explains in French what we are seeing.
“Decals in Hitler’s image appeared Sunday on all buildings housing Chanel’s offices and boutiques in Paris [...],” reads the caption. “This is probably in reference to the recent scandal involving Russian customers at Chanel. Chanel recently refused to sell clothes to Russian women in its shops in Dubai and Paris because of sanctions. [...] And in 2015, archives were discovered implying that Chanel played a role in supplying information to the Nazis.”
The video had garnered nearly 8,000 likes by April 8, when it was deleted. The video was also posted on Twitter with caption in English and French on April 7.
A fake report by Le Figaro
Lots of social media users contacted Le Figaro via Twitter to ask about the video. On April 7, the newspaper responded, denying that it had any link to the video.
“You are right, @Le_Figaro never published this video. It’s a fake publication, created using photoshopped images, which makes outrageous use of our logo. Le Figaro vigorously denounces this act,” the account tweeted in French.
The FRANCE 24 Observers team contacted Chanel for comment. “These images are photoshopped,” a brand spokesperson said, assuring that its shops hadn’t been defaced, adding, "It’s clearly fake news."
The images in the fake Figaro video report were also circulated on Twitter with captions in English, Russian and French.
The photos were taken in front of four Chanel boutiques in Paris, located at 19 and 31 rue Cambon, 25 rue Royale and 42 avenue Montaigne.
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Our team analysed the images but were unable to determine if they had been photoshopped or not. We also ran the video through a reverse image search but were unable to track down the source of the video.
The earliest instance of this video that we could find was this post from April 7, when it was shared on the Telegram channel of Baza, an independent Russian media outlet.
On the same day, the video was also posted on a Telegram channel run by Readovka, a Russian media outlet that gets its content from Russian government agencies. There, this post garnered more than 260,000 views.
The video was also posted the very same day on Instagram by Russian influencer Victoria Bonya.
Russian customers denounce Chanel sanctions
On April 6, a Russian socialite complained that she wasn’t allowed to buy a bag from a Chanel shop in Dubai because of her nationality. Since then, some Russian influencers have accused Chanel of discrimination and have complained publicly, including by posting their Chanel bags with the logo cut off.
Photos showing similar decals pasted on Chanel shops in Russia were posted online on April 8.
French news agency AFP interviewed Chanel about the incident. A spokesperson for the brand explained that the company was merely following EU sanctions on Russia, which include a ban on the direct or indirect sale, supply, transfer or export of luxury goods worth more than 300 euros to people in Russia or for use in Russia.
“That’s why we ask customers whose primary residence we don’t know to confirm that their purchases won’t be used in Russia,” the spokesperson added.
Coco Chanel and her Nazi past
Several biographies were published after the death of designer Coco Chanel including information about her relationship with Hans Günther Von Dincklage, a Nazi officer in occupied France during World War II and her collaboration with Nazi spies.
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Rudolf Noureev : « Un pas de deux est un dialogue amoureux »
ActuPODCAST Lambert Wilson lit le journal intime du danseur et un livre retrace cette vie pas ordinaire de l’enfant de famille modeste devenu star mondiale.
Gérald Rossiwww.francemusique.frLe 17 mars 1938, Rudolf naît dans le Transsibérien, en route vers Vladivostok. Une tempête de neige fait rage et le lac Baïkal brille sous un ciel glacé. Ces premières minutes pas banales (il y avait aussi un médecin à bord du convoi) inaugurent une vie qui ne sera pas ordinaire. Le tout jeune Noureev, avec sa mère et ses jeunes sœurs, poursuit pour l’heure son voyage pour rejoindre leur père, soldat en garnison « depuis que les Allemands ont envahi l’URSS ». Ainsi commence le journal intime de celui qui quelques années plus tard va devenir une star internationale.
Le journal de cette vie, on peut le découvrir grâce à sa publication sous la plume inspirée de Marianne Vourch, une coédition de Radio France et des éditions Villanelle. L’ouvrage raconte les débuts puis la carrière du danseur et contient des photographies rares. Mais on peut aussi l’écouter, avec huit épisodes de onze minutes chacun. Là, c’est Lambert Wilson qui se prête avec brio à l’exercice. « Je ne l’ai jamais vu danser sur scène, mais son envol reste cependant gravé à jamais dans mon imaginaire », dit le comédien.
directeur du ballet de l’Opéra de Paris
L’image de Rudolf Noureev est forte, puissante. Son parcours exceptionnel lui vaut d’ailleurs plusieurs salles d’exposition permanente au CNCS (Centre national du costume de scène à Moulins, dans l’Allier). Noureev fut une étoile fulgurante, puisqu’il disparut à seulement 54 ans, le 6 janvier 1993, victime du sida. Icône du répertoire classique, il a aussi montré ses talents dans le contemporain et forma plusieurs danseurs de l’Opéra de Paris qui sont à leur tour montés sur les plus hautes marches du succès, comme Patrick Dupond, Nicolas Le Riche, Élisabeth Platel, etc.
C’est en 1961, à l’occasion d’une tournée en France et en Europe de la troupe du Kirov, que Noureev fausse compagnie aux policiers du KGB et demande l’asile politique à Paris. Il a alors 23 ans et une grâce infinie. Lambert Wilson poursuit le récit. Rudolf travaille désormais avec de nouveaux professeurs et danseurs, comme le Danois Erik Bruhn. Plus tard, le 1er septembre 1983, il est nommé directeur du ballet de l’Opéra de Paris. Parallèlement, il poursuit sa quête d’antiquités, dont il est devenu un fervent découvreur. Toujours et en toutes circonstances, il fait preuve d’une grande exigence que cette pique qu’on lui attribue résume assez bien : « Un pas de deux est un dialogue amoureux, mais peut-il y avoir une conversation si un des partenaires est idiot ? »
France24 - World
Cannes 2022 official selection: Heavyweights Cronenberg, Kore-eda in competition
Issued on: 14/04/2022 - 17:29
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
The Cannes Film Festival has announced the official selection for its 75th edition, which kicks off on May 17. FRANCE 24's Olivia Salazar-Winspear flags up some of the familiar faces who’ll be competing for this year's Palme d'Or, as well as some of the celebrities who will be gracing the red carpet. We also take a look at how the festival is handling features from Ukrainian and Russian artists.
Valeurs Actuelles
Après l’effondrement d’un immeuble à Lyon, les logements sont cambriolés
C’est l’incompréhension et le désarroi. Leur immeuble s’était effondré le 22 février dernier dans le 3e arrondissement de Lyon, laissant ses habitants sans toit ni prise en charge de la Métropole. Ils avaient quitté leur domicile de façon précipitée en laissant ainsi une partie de leurs affaires. L’accès à leur bâtiment leur est depuis interdit. Mais cela n’a pas empêché des cambrioleurs de s’introduire sur les lieux pour voler ce qui se trouvait encore dans les appartements à l’abandon.
Les logements « pillés »
L’avocat de deux familles, Me Giles Dumont-Latour, a indiqué à BFM Lyon ne pas savoir comment les voleurs ont pu pénétrer dans l’immeuble. Toutefois, « ce qui est certain, c’est que tous les appartements qui sont ici, qui étaient accessibles, ont été pillés les uns derrière les autres ». En quelques jours, deux séries de cambriolages ont été constatées. Les voleurs entreraient par effraction dans les appartements du rez-de-chaussée pour s’introduire dans l’immeuble de deux étages. Deux plaintes ont été déposées.
Une sécurisation de la Métropole
Auprès du Progrès, un riverain a confié avoir pris sur le fait deux individus en train de sortir de l’immeuble avec des sacs. Après les avoir poursuivis, il a pu récupérer une partie des objets volés. Mais les cambrioleurs n’hésiteraient pas non plus à récupérer des biens plus encombrants, comme des télévisions ou une table basse. Les habitants seraient « atterrés » par la situation, selon l’avocat Me Gilles Dumont-Latour. « Quand ils apprennent qu’ils sont pillés alors qu’eux-mêmes ne peuvent pas rentrer dans l’appartement, c’est la déflagration, et l’incompréhension totale », a-t-il pointé auprès de BFM Lyon. La Métropole a décidé d’agir et de « prendre en charge la sécurisation de l’immeuble » et des « personnes » pour éviter de nouveaux cambriolages.
Lyon : les dernières actualités
L'Humanité
Brigitte Lahaie : « À cause de mes débuts, on m’a beaucoup jugée »
EntretienTélévision. Après deux années d’absence, France Télévisions reprend sa collection d’enquêtes autour d’affaires de disparition. Dans ce nouvel épisode, Brigitte Lahaie endosse l’un des rôles principaux.
Caroline ConstantDisparition inquiétanteQu’est-ce qui peut pousser Lisa, une jeune femme, à venir tambouriner chez sa DRH, Valérie, en pleine nuit ? Qu’est-ce qui peut pousser ces deux femmes à une discussion si houleuse qu’elle finit en bagarre ? Et pourquoi, le lendemain, l’employée ne se présente-t-elle pas à son travail ? Son encadrement signale sa disparition, mais conclut à une fugue : la jeune femme était connue pour être « borderline ». Une juge prend l’affaire au sérieux : c’est Léonore Etchegarray (Julie Depardieu). Cette affaire, c’est la première qu’elle traite comme magistrate. Elle a auparavant passé dix ans dans la police. Et a un peu de mal à séparer son ancien métier, son instinct de policière et ses nouvelles fonctions…
Elle comprend tout de suite que l’entreprise où travaillait Lisa est le nœud de l’histoire. Elle a en face d’elle la coupable idéale, Valérie, une femme dure, et même maltraitante envers son personnel, pire même que le patron, Dario (Daniel Russo), semble-t-il au premier abord. Valérie est interprétée par Brigitte Lahaie. Qui sourit au téléphone en évoquant ce personnage : « Valérie, je crois qu’on la déteste d’emblée. Mais c’était le but, pour qu’on puisse se poser la question, tout au long du film, de sa culpabilité », explique-t-elle.
Elle raconte n’avoir eu aucun mal à entrer dans la peau de vache de cette femme : « Je suis bien sûre très différente de Valérie, mais nous avons des points communs : j’ai dû beaucoup me protéger, à cause de mes débuts. On m’a beaucoup jugée. Il y a trente ans, j’étais quelqu’un de très froid. J’ai appris à laisser tomber la carapace. Mais elle ressurgit de temps à autre. C’est d’ailleurs pour cette raison que le réalisateur, Arnauld Mercadier, m’a choisie », estime-t-elle.
« Je suis quelqu’un d’hypersensible, j’ai dû me protéger »
Ancienne actrice de films pornographiques, Brigitte Lahaie a dû, plus jeune, affronter la violence de la société : « On juge beaucoup les actrices de films porno, hier comme aujourd’hui », constate-t-elle. Elle y ajoute aussi un soupçon d’enfance, de son père, prisonnier en Allemagne pendant la guerre, de sa mère à la forte personnalité, aussi. « Je suis quelqu’un d’hypersensible. J’avais de bons parents. Mais ils ne comprenaient pas ma sensibilité extrême. Mon père était quelqu’un de très distant, de très introverti. Tout cela a fait que, dès l’enfance, je me suis beaucoup protégée. »
Ce qui l’a aidée à « faire tomber les barrières », c’est la radio, du temps où elle était animatrice sur RMC puis sur Sud Radio dans des émissions de dialogue avec les auditeurs. « Quand quelque chose me touche, je l’entends et je me laisse toucher par la souffrance de l’autre. Et je crois que c’est la première qualité d’un acteur. Parce que si on n’est pas clair avec ses propres émotions, c’est compliqué de transmettre la peur, la tristesse, la colère, la joie… »
Le personnage incarné par Brigitte Lahaie est aussi une DRH maltraitante. Les scènes où elle est en face des salariés sont d’une grande violence. Pour expliquer son personnage, la comédienne explique qu’elle trouve le rôle « très actuel : dès que Valérie a en face des femmes fragiles, elle les agresse ». Pourtant, elle effectue un vrai chemin : « Quand elle est acculée et en prison, elle va se lâcher, parce que plus rien ne la protège. Et elle va comprendre que le combat des femmes pour leurs droits est aussi le sien. »
Une tribune pour dénoncer les « excès » de #balancetonporc
Le rôle de Valérie n’intervient pas complètement par hasard, pour Brigitte Lahaie : en janvier 2018, quelques mois après le début de l’affaire Weinstein, elle avait signé une tribune dans le quotidien le Monde pour dénoncer ce qu’elle estimait être des « excès » de #BalanceTonPorc, et même tenu des propos très violents. Ce qui lui avait valu une levée de boucliers de tout le mouvement féministe, et une séquence, en larmes, sur TV5 Monde. « Le réalisateur se souvenait de cette émission où j’avais pleuré en direct. Et ça fait partie des éléments qui lui ont donné envie de me donner le rôle », explique l’ancienne animatrice radio.
Elle estime qu’à travers ce personnage elle peut faire jouer deux convictions : la première, l’écoute des femmes violées, « que j’accompagne depuis trente ans sur le chemin de la reconstruction ». Mais aussi sa conviction qu’ « on ne fera avancer la cause des femmes qu’à partir du moment où on les aidera à ne pas se poser en victimes. Parce que si on reste victime, on ne peut plus être actrice de sa vie. Et quand on a vécu un traumatisme tel qu’un viol, il faut rebondir et en faire quelque chose », ce qui passe par la justice, aussi. Un rôle qui tombe à pic, en somme.
téléfilmfrance 2 New York Times - World
Death Toll in South Africa Floods Passes 306
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The devastation fueled criticism that the government should have been better prepared for the weather after intense rain in 2017 and 2019.
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By John Eligon
JOHANNESBURG — The death toll from several days of punishing rain that drenched the city of Durban and the surrounding areas near South Africa’s east coast rose to more than 306 on Wednesday, prompting criticism from residents that the government had failed to prepare for what are now increasingly frequent storms.
Although the rain in the region stopped on Tuesday, officials were still trying to fully assess the massive human and infrastructure toll as rescue crews rummaged through muddy hillsides in search of the missing. The dayslong rain was reminiscent of weather around this same time in 2017 and in 2019 but brought more destruction, washing away bridges, leaving gaping holes in roadways, and sweeping homes and shacks from their foundations.
Residents and community leaders recalled promises made by local officials to improve drainage systems, strengthen roadways, and move shack settlers into more stable housing and away from flood-prone areas. But those pledges were not fulfilled, they said.
“When infrastructure fails it leads to human catastrophe,” said Sbu Zikode, the president of Abahlali baseMjondolo, a shack dwellers movement concentrated in KwaZulu-Natal, the province where the rain and flooding occurred.
The recent flooding, he added, exposed the government’s “lack of political will not only to invest in the infrastructure development, but also to maintain the infrastructure that we have.”
The steady rain, which came down in droves at times, started late last week and continued almost nonstop through the weekend. Parts of a national highway were flooded and looked like a river.
President Cyril Ramaphosa traveled on Wednesday to KwaZulu-Natal, meeting with provincial leaders and touring affected regions. The devastation has caused 306 deaths, according to the government.
“You have experienced the biggest tragedy that we have ever seen,” Mr. Ramaphosa told residents of one community, according to television news video of his visit.
But the president’s visit only aggravated the emotions of some residents who felt that the government had failed them.
A local official on Tuesday pushed back against the suggestion that the government’s failure led to the devastation.
The storms this year were different from the devastating ones in 2017 and 2019 because those were concentrated in certain areas, according to Mxolisi Kaunda, the mayor of eThekwini, the municipality that includes Durban and the surrounding area. The rain this past week was more widespread and much of the damage and fatalities resulted from landslides, he said at a news conference.
“So therefore, it has got nothing to do with the drainage system,” he said.
That suggestion did little to satisfy residents like Cosmos Khanyeza, who lives just outside Mega City, a shack settlement south of Durban. The severe weather in 2019 wiped out about 70 homes in the settlement, he said. After that, he and other community members wrote to the municipality, requesting help in building permanent housing for those who were displaced. They received no response, he said.
As a result, many of the same families who were affected in 2019 were still living in shacks that were destroyed or severely damaged this time around. He said at least 15 homes in Mega City were swept away by the recent storms.
Mr. Khanyeza, who is 53 and works in construction, doubted that this would be a wake-up call for the government.
“Nothing,” he said. “Nothing will happen.”
Lynsey Chutel contributed reporting.
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France24 - World
Brazil's 'ghost citizens': Helping people without ID access basic rights
Issued on: 14/04/2022 - 13:14
Genie GODULA
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Brazil has more than three million "ghost citizens": people who don't have a birth certificate or ID card. In administrative terms they do not exist and have no access to public health care or education. They also can't vote. But in the run-up to October's elections, these people could constitute a potential political force. Our correspondents Perrine Juan, Louise Raulais and Tim Vickery take a closer look at the legal and social workers who are trying to help "ghost citizens".
On April 12, people ran from a smoke-filled New York City subway train as they desperately tried to get away from a shooter on board. The man opened fire during the morning rush hour in an attack that left some 20 people injured. The shooting came as Joe Biden made a fresh bid to boost gun control in the US. The US president announced new measures cracking down on so-called "ghost guns": difficult-to-trace weapons that can be assembled at home. They have increased tenfold over the last five years.
Finally, El Salvador is one of only five countries in the world where abortion is completely prohibited, even in cases of rape or danger to the life of the mother. Women risk being arrested in hospitals and sentenced to up to 30 years in jail. But a recent decision by the Inter-American Court of Human Rights could give these women new hope. Our regional correspondents Laurence Cuvillier and Matthieu Comin report from San Salvador.
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Un avocat palestinien tué par des tirs israéliens lors d'opérations militaires en Cisjordanie
Publié le : 13/04/2022 - 10:49
FRANCE 24
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Un avocat palestinien a été tué par des soldats israélien, mercredi, en Cisjordanie, lors d'une opération militaire lancée dans ce territoire occupé après une série d'attaques perpétrées en Israël.
Les tensions se poursuivent en Cisjordanie occupée. Un avocat palestinien a été tué par des tirs de soldats israéliens à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, au cinquième jour d'opérations militaires dans ce territoires occupé, a rapporté, mercredi 13 avril, le ministère palestinien de la Santé.
"Mohammad Hassan Mohammad Assaf, 34 ans, est mort après avoir reçu une balle dans la poitrine tirée par l'armée d'occupation israélienne lors de l'agression sur la ville de Naplouse", a déclaré le ministère palestinien.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat, mais avait affirmé plus tôt mener des "opérations antiterroristes" à Naplouse et ailleurs en Cisjordanie.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, 31 personnes ont été blessées dans le secteur de Naplouse et dans le village voisin de Beita. Parmi elles, 10 ont été blessées par des tirs à balles réelles.
>> À lire aussi - Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
La crainte de tensions à la veille de la Pâque juive
Ces opérations militaires interviennent après quatre attaques perpétrées en Israël depuis le 22 mars, les deux premières par des Arabes israéliens liés à l'organisation État islamique (EI) et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Ces attaques ont fait 14 morts au total.
Durant la même période, 16 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des violences, selon un décompte de l'AFP.
La radio publique israélienne a indiqué que des militaires étaient entrés à Naplouse pour escorter des ouvriers israéliens chargés de réparer des dégâts causés par des Palestiniens il y a quelques jours sur la tombe présumée de Joseph, le fils du patriarche Jacob.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett avait affirmé dimanche qu'il ne "laissera pas passer une telle attaque contre un site sacré à la veille de la Pâque juive".
Avec AFP
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INTERVIEW
Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie
De nouveaux incidents violents éclatent en Israël et en Cisjordanie occupée
New York Times - World
More Than 120 Dead After Tropical Storm Hits the Philippines
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The first such storm of the year caused widespread flooding and landslides in the central part of the country.
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By Jason Gutierrez
MANILA — Rescue workers battled intermittent heavy rain to reach many people still missing Wednesday, three days after Tropical Storm Megi pummeled the country, causing widespread landslides and flooding in the central Philippines.
By noon Thursday, 123 deaths had been confirmed. Hardest hit was the city of Baybay in central Leyte Province, where landslides buried a remote community. Eighty-six people were known to have died there, local officials said.
Mark Timbal, a spokesman for the National Disaster Risk Reduction and Management Council, said local officials in Leyte had pre-emptively evacuated many residents in Baybay into areas that were safe — or so they thought.
“The landslide reached beyond the hazard-prone areas,” Mr. Timbal said in Manila on Wednesday. “Some of the residents had evacuated there and did not expect the landslide to reach that location.”
“We did not foresee the devastation brought about by this landslide,” he added.
While the storm had moved out of the Philippines, intermittent rains had continued, hampering search and rescue efforts.
Baybay’s mayor, Jose Carlos Cari, said on Wednesday that he feared the casualty figures could rise. “We are still searching for many people missing,” he said. “Our responders are wading through mud.”
The nearby town of Abuyog was also hit by a landslide. Floodwaters had receded, but officials said nearly 80 percent of one village there had been wiped out. Thirty-one deaths had been confirmed as of Thursday.
“After the landslide, the remaining 20 percent of houses along the coast were swamped by a storm surge,” said Lemuel Gin Traya, Abuyog’s mayor. “It was one huge wave.”
All in all, about nine regions and an estimated 139,000 people in the Philippines’ eastern seaboard were affected, the disaster relief agency in Manila said.
The Philippines sits on the so-called typhoon belt, and endures an estimated 20 storms a year, some devastating.
In December, about 400 people were killed when Typhoon Rai pummeled the central region. And in November 2013, Typhoon Haiyan slammed the central Philippines, killing thousands.
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France24 - Monde
Ligue des champions : Atlético contre City, le duel des styles entre Guardiola et Simeone continue
Publié le : 13/04/2022 - 07:27
FRANCE 24
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Le pragmatisme ou le beau jeu ? Battu 1-0 à l'aller, l'Atlético Madrid ultradéfensif de Diego Simeone compte sur la ferveur de son public pour renverser le Manchester City de Pep Guardiola et rejoindre les demi-finales.
Le débat est vieux comme le football : l'important est-il de proposer un jeu léché, porté vers l'avant, et un schéma tactique novateur ou au contraire de miser sur la ferveur et la hargne, la "grinta" chère aux Latinoaméricains ? Le duel entre l'Argentin Diego Simeone, réputé pour son Atlético de Madrid hermétique et efficace, et l'Espagnol Pep Guardiola et de son Manchester City capable de mobiliser le ballon pour harceler l'adversaire, représente la quintessence de cette opposition inhérente au ballon rond.
Proche de déjouer les schémas du cérébral Guardiola avant de céder en quart de finale aller (1-0), Simeone mise désormais sur la ferveur du stade Metropolitano, où l'Atlético n'a jamais perdu un match à élimination directe de Ligue des champions, pour tenter d'écarter le finaliste 2021. Objectif : ramener l'Atlético en demi-finales de C1 pour la première fois depuis cinq ans.
"Ce n'est pas beau à voir, mais c'est efficace"
Et tant pis si l'Atlético a été critiqué pour sa frilosité tactique à l'issue de la première manche : c'est ainsi que le club madrilène a atteint deux finales de Ligue des champions (2014, 2016) et gagné deux Ligues Europa (2012, 2018) sous les ordres de Simeone.
"Peut-être que ce n'est pas beau à voir, mais c'est efficace", a résumé, lundi, le Français Thomas Lemar, milieu de l'Atlético, dans un entretien à l'AFP.
Une partie (au moins 5 000 places) du stade madrilène sera fermée mercredi, sur injonction de l'UEFA, qui a sanctionné le club en raison du "comportement discriminatoire" de certains supporters espagnols. Une vidéo diffusée par le journal sportif espagnol Marca montre en effet des supporters espagnols faisant un salut nazi lors du match aller à l'Etihad Stadium.
L'enceinte (68 000 places en temps normal) devrait toutefois être bouillante mercredi soir à Madrid, où City et l'"Atleti" se préparent à un match âpre et ardent.
Entre les deux manches, les "Citizens", finalistes de la dernière édition, ont été accrochés 2-2 par Liverpool dans un duel au sommet du championnat anglais, dimanche, tandis que les "Colchoneros" ont été surpris 1-0 chez l'un des promus de Liga, à Majorque, samedi.
Tous avaient peut-être en tête leurs retrouvailles, lors desquelles l'Atlético devrait rester fidèle à son hermétisme défensif du match aller et guetter les contres dans le sillage d'Antoine Griezmann.
Recital táctico de Simeone o de cómo anular a un equipo 🙌🏻 pic.twitter.com/DCAa1q9gLk
April 8, 2022
"Ils ont joué avec deux lignes de cinq !", avait commenté Guardiola après le succès étriqué de l'aller. "Dans la préhistoire, aujourd'hui ou dans 100 000 ans, attaquer contre deux lignes de cinq sera toujours très difficile."
"C'est une équipe bagarreuse"
Réputé pour sa motivation sans limite et pour sa capacité à fédérer son groupe autour de lui, Diego Simeone devra, encore une fois, toucher ses joueurs dans leur fierté pour leur transmettre sa soif de victoire.
"Il n'a pas besoin de nous donner de conseils (sur l'aspect mental, NDLR). Son discours, sa manière de parler, sa franchise, ça nous permet de nous surpasser", a résumé Thomas Lemar.
Et le milieu français de rappeler la hargne de l'ex-milieu international argentin. "Vous avez connu le joueur ? Eh bien, ça donne l'image de l'Atlético maintenant. C'est une équipe bagarreuse, qui est là sur chaque ballon, qui ne veut pas perdre, en match ou à l'entraînement... C'est ce qu'il veut nous transmettre, de ne pas nous reposer sur nos lauriers", a appuyé Lemar.
Spécialiste des remontées incroyables, l'Atlético a souvent su trouver les ressources dans des matches mal engagés cette saison en Liga : contre Valence en janvier (3-2), contre Getafe en février (4-3)...
Et s'il leur fallait une référence, les "Rojiblancos" peuvent regarder dans le rétroviseur : en 2016, lors des quarts de finale de la Ligue des champions face au Barça de la "MSN" de Lionel Messi, Neymar et Luis Suarez, héritier de Guardiola et champion d'Europe en titre, les "Colchoneros" s'étaient inclinés 2-1 à l'aller... avant de s'imposer 2-0 au retour pour se hisser en demi-finales (ils finiront par s'incliner en finale 1-1, 5-3 t.a.b. face au Real Madrid).
Même phase de la même compétition, même revers à l'extérieur à l'aller, même sentiment d'impossible... et même résultat, mercredi ?
Avec AFP
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COMPTE-RENDULigue des champions : De Bruyne délivre Manchester City contre l'Atlético de Madrid
Ligue des champions : Liverpool entrevoit les demi-finales après sa victoire à Benfica
AVANT-MATCHLigue des champions : Hazard et Courtois, deux destins opposés à Madrid avant de retrouver Chelsea
France24 - Monde
Cinéma : un film d’animation ougandais bientôt sur Disney+
Publié le : 14/04/2022 - 17:29Modifié le : 14/04/2022 - 17:43
Laura MOUSSET
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Fin 2022, la plateforme Disney+ va diffuser "Kizazi Moto : Generation Fire", une série de courts-métrages animés en collaboration avec une dizaine de créateurs africains. Ces films d'animation de science fiction s'inspirent d’histoires et de cultures du continent africain. Raymond Malinga, réalisateur ougandais, qui a conçu le tout premier film d'animation de son pays pour Disney, souhaite que son travail montre les côtés positifs de l'Afrique et élargisse la diversité dans l'industrie du film.
France24 - Monde
Côte d'Ivoire : démission du Premier ministre Patrick Achi, une équipe "resserrée" bientôt nommée
Publié le : 13/04/2022 - 23:29
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a présenté mercredi sa démission et celle de son gouvernement. Une équipe "resserrée" d'une trentaine de membres sera nommée la semaine prochaine pour tenir compte "de la conjoncture économique mondiale", selon le président Alassane Ouattara. "Il est impératif de réduire les dépenses de l'État tout en les réorientant vers la résilience sociale et sécuritaire", a-t-il ajouté. Les explications de Hannane Ferdjani, correspondante de France 24 à Abidjan.
Le conflit qui déchire le Mali est marqué par une hausse des crimes commis contre des civils dans le centre du pays, pour lesquels "l'impunité règne toujours", déplore Amnesty International. "Depuis 2018, le conflit est caractérisé par une hausse des exactions commises contre les populations civiles, en particulier dans le centre du pays (dans les régions de Mopti et de Ségou)", écrit Amnesty. Samira Daoud, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, est l'invitée de ce journal.
En Afrique du Sud, les pires inondations jamais enregistrées dans la province du Kwazulu-Natal ont fait plus de 300 morts, selon un nouveau bilan mercredi 13 avril. Les fortes pluies sur la côte est ont dévasté des milliers de maisons, routes et ponts à Durban, grand port africain et épicentre de la catastrophe
Une nouvelle attaque a eu lieu au Niger dans la région de Tillabéri, à la frontière avec le Burkina Faso. Au moins 7 soldats des forces de sécurité nigériennes ont été tués dans cette attaque. Harold Girard, correspondant de France 24, revient sur cette attaque.
Les travaux des "Assises nationales" ont débuté en Guinée. Depuis quelques jours, les membres du comité de l'organisation sillonnent tout le pays pour recueillir les propositions des Guinéens sur les types de réparations aux crimes que le pays a connus depuis son indépendance.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Côte d'Ivoire : le Premier ministre démissionne, nouveau gouvernement la semaine prochaine
Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo en visite à Duékoué, onze ans après le massacre
L'Entretien de France 24
Le président ivoirien Alassane Ouattara estime que "le départ de Barkhane laisse un vide"
France24 - Monde
Au Mali, Amnesty déplore la lenteur de la justice sur les crimes visant des civils
Publié le : 13/04/2022 - 18:52
FRANCE 24
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FRANCE 24
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La dégradation sécuritaire au centre du Mali s'est traduit, depuis 2018, par une hausse des exactions commises contre les populations civiles, déplore Amnesty International dans un nouveau rapport publié mercredi. L'ONG appelle le gouvernement à accentuer la réponse judiciaire pour combattre l'impunité qui "règne toujours".
Le conflit qui déchire le Mali est marqué par une hausse des crimes commis contre des civils dans le centre du pays, pour lesquels "l'impunité règne toujours", déplore, mercredi 13 avril, Amnesty International, dans un nouveau rapport analysant la réponse judiciaire à ces actes.
"Depuis 2018, le conflit est caractérisé par une hausse des exactions commises contre les populations civiles, en particulier dans le centre du pays (régions de Mopti et de Ségou)", y souligne Amnesty.
Le document a été produit avant les événements survenus fin mars à Moura, a indiqué à l'AFP le bureau d'Amnesty au Mali. L'armée malienne dit avoir "neutralisé" à Moura 203 jihadistes quand l'ONG Human Rights Watch (HRW) l'accuse de l'exécution sommaire de 300 civils avec l'aide de combattants étrangers.
Mais Amnesty rappelle plusieurs massacres commis entre 2018 et 2021 dont sont accusés des groupes jihadistes, divers groupes armés, des soldats maliens, ainsi que le bombardement controversé par Barkhane en janvier 2021 à Bounti, où l'ONU dit que la force française a tué 19 civils réunis pour un mariage. Paris réfute avec vigueur, affirmant que la frappe visait des jihadistes.
Pour Amnesty, "certaines" de ces "exactions" peuvent "être qualifiées de crimes de guerre, voire de crimes contre l'humanité". Malgré les engagements réitérés des autorités maliennes, "le cours de la justice reste lent, frustrant les victimes et leurs familles, et renforçant l'impunité", dit Amnesty.
Des obstacles "à la justice et à la vérité"
L'ONG relève que "plusieurs procès se sont tenus contre des membres présumés de groupes armés mais pour des faits qualifiés de terrorisme et sans lien avec des crimes commis contre des civils", et qu'"aucun militaire n'a encore été jugé pour des crimes commis par l'armée contre des civils dans le centre du pays depuis 2018".
>> Au Mali, la junte protège ses soldats à tout prix
Amnesty liste l'insécurité qui entrave l'accès des enquêteurs maliens aux lieux des crimes, l'absence de protection des victimes et des témoins et les "détentions illégales" de suspects par le renseignement intérieur comme autant d'"obstacles à la justice et à la vérité".
Amnesty demande "une plus grande volonté politique, des moyens techniques et financiers adéquats et l'appui de l'armée et de la Minusma", la mission de l'ONU au Mali, pour surmonter ces entraves.
Un responsable du ministère de la Justice avait affirmé, fin mars, dans un message diffusé au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, que les autorités étaient "résolues (à) mettre un terme" à l'impunité.
Il avait admis "des lenteurs" dans les enquêtes, mais "cette situation n'est pas le fait d'un manque de volonté politique mais plutôt le résultat de contraintes d'ordre sécuritaire et matériel".
Le Mali est pris, depuis 2012, dans la tourmente de violences jihadistes qui se sont étendues à partir du nord vers le centre et le sud en dépit du déploiement de forces étrangères.
Le conflit s'est compliqué avec l'apparition de milices communautaires et de bandes criminelles. Il a fait des milliers de morts civils et combattants. Le centre du Mali est un des principaux foyers de la crise sahélienne.
Avec AFP
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L'UE "arrête" ses formations militaires au Mali mais conserve sa présence au Sahel
Massacres au Mali : l'ONU réclame un accès "impératif" à Moura
Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an
L'Humanité
Plongée dans une Grande Bleue bien malade
Prescription cultureTélévision Ce film éblouit et effraie : Frédéric Fougea a suivi les destins de plusieurs animaux vivant dans ou autour de la Méditerranée.
Caroline ConstantLa planète appartient aussi aux autres espèces que l’homme. Mais devant les dégradations que celui-ci fait subir à l’environnement, comment s’en sort le règne animal ? Frédéric Fougea a réalisé une magnifique fresque en six épisodes, dans la Méditerranée, pendant le premier confinement. Il s’intéresse, cette semaine, à la reproduction dans un premier épisode ( Mettre au monde), puis à la façon dont les différentes espèces réussissent à devenir adultes dans un écosystème très abîmé ( Devenir adulte), avant de voir, entre autres, comment « prendre soin du vivant » et « vieillir et renaître » (le 19 avril).
La première traversée d’un jeune mâle cigogne
Et les images sont absolument spectaculaires. Dans le premier épisode, on suit une tortue caouanne de 25 ans, qui parcourt 4 000 kilomètres en six mois, dans des eaux dangereuses, pour aller se reproduire au paradis des tortues, où elle-même est née. On voit cette tortue, baignée d’eau et de soleil, échapper aux filets de pêche abandonnés, véritable piège mortel, à quelques requins, et surtout à la montagne de plastiques qui jonche la Méditerranée. On croise le destin d’un jeune mâle cigogne, qui effectue sa première traversée du désert et de la Méditerranée, à coups d’ailes majestueux, porté par le vent. Il doit trouver un nid pour avoir une chance de convoler. Et ils sont tous occupés. À un moment, l’oiseau tombe sur des congénères, qui sont devenus sédentaires : ils ont une Déchetterie comme garde-manger et ont donc renoncé aux grandes envolées entre l’Europe et le Sahara. Un banc de thons rouges part de l’océan Atlantique pour filer, énergiques et fougueux, vers la Méditerranée, via le détroit de Gibraltar. Ils se reproduisent. Et tombent sur des pêcheurs : ils sont partis à 3 000 et finissent à 300. Enfin, un joli hippocampe mâle s’accouple sur des images d’une intense poésie et donne naissance à des tas de petits hippocampes qui s’égaillent, directement, dans l’étang de Thau, à Sète. Dans les épisodes suivants, on croise une orque, un faucon, une cigale même…
D’une beauté époustouflante, ce magnifique documentaire, dont le commentaire est assuré par la chanteuse et actrice Camélia Jordana, est à la fois une plongée dans le règne animal et un sacré signal d’alarme aux humains pour qu’ils stoppent leurs pratiques mortifères, de la pêche intensive aux déchets en tout genre. Sans jamais faire de morale : le documentaire se contente de montrer. Une belle leçon sur la beauté de notre si jolie planète.
Télévisiondocumentairefrance 2méditerranée France24 - Monde
Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi
Publié le : 08/04/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Guillaume GRALLET
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Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?
Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.
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Le vélodrome, de l’enfer du Nord aux portes du paradis
ActuCyclisme Si les pavés sont le chemin de croix du peloton, l’anneau de Roubaix qui accueille les « survivants » de la reine des classiques est l’écrin qui magnifie leurs exploits, petits ou grands.
Deux moments sont gravés à jamais dans la mémoire de celui qui suit Paris-Roubaix (1). Le premier est ce départ de Compiègne, haut lieu de l’histoire de France. Chaque année, c’est un peu et toujours le même cérémonial. La revue des troupes qui vont s’élancer pour 250 kilomètres de course parsemés de 30 secteurs pavés (54,8 km) permet de capter sur chaque visage tant l’impatience d’en découdre que la crainte d’une journée en enfer. La plus grande des classiques, la plus dure et la plus injuste, récompense certes le plus fort mais ne pardonne pas aux malchanceux – crevaison, chute, fringale, etc.
Sur cette place pavée – avant-goût de ce qui attend les coursiers –, les vélos rutilent, les mécaniques chantent. Un jour comme un autre ? Pas tout à fait. 250 km plus loin, lorsque les forçats de ces sentes pavées de mauvaises intentions entrent enfin dans le vélodrome, lieu de l’arrivée et de l’apothéose pour le vainqueur, tout a changé, s’est transfiguré. Les visages sont crottés de boue s’il a plu, de poussière si le temps était au sec. Mais plus que les corps et les figures, ce sont les vélos qui nous content leur souffrance. Ils grincent, crient douleur, mais aussi le bonheur de retrouver un terrain à leur convenance. De ces routes chaotiques, ils peuvent s’aventurer et glisser sur un terrain lisse. Bienvenue au vélodrome de Roubaix – deuxième du nom car reconstruit en 1936 entre l’avenue Roger-Salengro et l’avenue du Parc-des-Sports – et son décorum d’un autre temps.
dramaturgie et cercle de béton
« C’est un endroit désuet, qui en fait son originalité. Plus une seule grande course d’un jour ne se termine dorénavant sur un vélodrome. Paris-Roubaix est la dernière à nous offrir un tel spectacle », explique Jean-Marie Leblanc, qui fut le directeur de ce monument mais aussi son sauveur.
En effet, de 1986 à 1988, pour des raisons de sponsoring, l’arrivée est déplacée avenue des Nations-Unies, là où se trouve le siège du roi de la vente par correspondance : la Redoute. Sponsor officiel, la société nordiste veut sa part du gâteau. À la clameur qui gronde et monte de la petite tribune du vétuste vélodrome en attendant le vainqueur, elle préfère les vivats étouffés d’un public aligné en rang d’oignons.
C’est Jean-Marie Leblanc, encore pour un temps à la rubrique cycliste de l’Équipe, qui sonne la révolte dans un billet bien torché. La reine des classiques amputée de son cercle de béton d’une longueur de 499,75 mètres perd de sa dramaturgie, explique le journaliste. Sa plume convainc les organisateurs. La piste est rénovée. Roubaix retrouve son cercle incurvé. Le reste appartient à l’histoire. Celle, par exemple, du Français Gilbert Duclos-Lassalle, qui, à treize reprises, se heurta à la victoire avant qu’en 1992 il ouvre enfin les portes du paradis : « Jean-Pierre Danguillaume, mon équipier chez Peugeot, m’avait dit pour ma première participation : “Tu as fait des belles courses, mais ici, c’est la plus grande. Si tu n’es pas à l’heure, la porte du vélodrome sera fermée…” »
Un doublé en 1992 et 1993 va faire de « Gibus » une légende et du vélodrome ce lieu définitivement mythique où les frissons vous gagnent quand ces Flandriens de naissance ou de cœur entrent en piste. « En tant que directeur de la course, lorsque je suivais les coureurs, je demandais à mon chauffeur de me lâcher au plus vite pour me précipiter au centre de la piste, sur la pelouse du vélodrome, et admirer l’arrivée », se souvient Jean-Marie Leblanc.
Mais qui se souvient aussi des douches, ces appendices de la piste situés à une centaine de mètres ? Elles étaient l’ultime passage obligé avant de repartir vers d’autres aventures cyclistes. Tout en se lavant des scories d’une journée pas comme les autres, chaque coureur y comptait les blessures dues aux chutes, râlait sur son nombre de crevaisons ou se félicitait d’une bonne performance. Fermées aujourd’hui, elles sont dorénavant un musée, où, sur presque une centaine de box, on peut lire le nom de tous les vainqueurs. Le vélodrome de Roubaix, mémoire de l’histoire de la reine des classiques, renaît donc chaque année au printemps pour nous offrir le plus merveilleux des spectacles vivants. Rendez-vous est donc pris ce dimanche 17 avril.
paris-roubaix France24 - World
Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
Issued on: 12/04/2022 - 20:10
Joanna YORK
The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?
After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”
In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.
According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.
On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.
“The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”
>> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol
Avoiding ‘unbearable humiliation’
Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.
Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”
Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.
A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.
“In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”
A lack of proof
However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.
Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.
Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.
“Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”
Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.
On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.
Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.
Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.
“But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”
‘Plausible deniability and doubt’
Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.
“A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”
Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.
By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.
In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”
The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.
Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.
Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.
The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.
‘This could be the fate of other cities’
For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.
Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.
Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”
Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.
Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”
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WAR IN UKRAINE
War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'
Truth or Fake
Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged
As it happenedMariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege
Valeurs Actuelles
Villeurbanne : deux blessés graves après une rixe à l’arme blanche
Les faits se sont déroulés dans la soirée du mercredi 13 avril, vers 19 h 30. Dans le quartier des Buers, à Villeurbanne (Rhône), une violente bagarre à coups de couteau a éclaté, selon les informations de nos confrères de Lyon Mag. Les pompiers ont été alertés et se sont rendus en urgence du côté de la rue Pierre-Joseph Proudhon. Sur place, ils ont pris en charge deux hommes âgés respectivement de 30 ans et 40 ans. Ils ont été grièvement blessés après avoir reçu des coups de couteau. Les deux victimes ont été transportées à l’hôpital en état d’urgence absolue, rapporte encore Lyon Mag.
Une enquête ouverte
D’après les informations du média local, cette rixe ressemblerait à un règlement de comptes. Les autres individus, qui s’étaient mêlés à la bagarre, ont pris la fuite. La police a ouvert une enquête pour en savoir davantage sur les circonstances de ces faits.
Une autre rixe le mois dernier
Ce n’est pas la première fois que des violences éclatent à Villeurbanne. En mars dernier, une autre rixe avait éclaté dans la rue du 4-Août-1789. Quatre personnes s’étaient battues à coups d’armes blanches. Comme le rapportait Le Progrès, le 7 mars dernier, certains individus étaient alcoolisés au moment des faits. À l’issue de cet incident, deux personnes avaient été transportées à l’hôpital Edouard-Herriot dans un état critique. La police avait ensuite procédé aux arrestations des quatre protagonistes de la bagarre.
Lyon : les dernières actualités
L'Humanité
« Les valeurs de l’olympisme sont le contraire de ce que véhicule l’extrême-droite »
EntretienEntretien Médaille d’or aux jeux Olympiques de Tokyo 2021, Allison Pineau est signataire, aux côtés d’une cinquantaine de sportives et sportifs français et d’anciens athlètes renommés, d’une tribune appelant à faire barrage à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.
Nicolas GuillerminChampionne olympique de handball aux Jeux de Tokyo l’été dernier avec l’équipe de France mais aussi médaille d’or aux championnats du monde (2017) et d’Europe (2018), Allison Pineau est l’une des joueuses les plus titrées de l’histoire du jeu à sept. Avec une cinquantaine d’athlètes comme Antoine Dupont (rugby), Eugénie Le Sommer (football), Tony Parker (basket) ou encore Jean Le Cam (voile), la demi-centre des Bleues (264 sélections, 673 buts) a signé une tribune, publiée le 13 avril dans le Parisien et sur le site de Franceinfo, appelant à faire barrage à l’extrême-droite en votant Emmanuel Macron.
Quelles sont les raisons qui vous ont amené à signer cette tribune ?
Les valeurs républicaines que véhicule le sport, tout simplement. Le sport, c’est la fraternité, le partage, l’universalité… Quand j’évoque le sport ou que j’en parle aux jeunes générations, il est impossible ne de pas y faire référence de même que c’est aussi une école de la vie. C’est pour toutes ces valeurs que j’ai tenu à signer cette tribune et à me mobiliser avec les autres sportifs.
Ces valeurs sont-elles en danger ?
Le sport, c’est le respect de l’autre, la mixité, l’inclusion pas la stigmatisation ou l’exclusion. Aujourd’hui des idées discriminantes, que je ne partage pas, se diffusent dans la société. On sent bien que notre République est ébranlée depuis déjà quelques années par l’extrême-droite qui ne ce cesse de gagner du terrain. Il faut absolument défendre les valeurs d’universalité et de tolérance en se mobilisant.
C’est-à-dire ?
Se mobiliser c’est commencer par aller voter. Il faut que les Français aillent aux urnes massivement et qu’ils ne croient pas que l’élection est déjà jouée comme il y a cinq ans, l’abstention pourrait avoir des conséquences graves. Chacun a le droit d’avoir ses propres idées et sa vision de la société mais aujourd’hui nous sommes en danger après ce premier tour. On sent bien que notre démocratie et notre République sont en péril.
La tribune met en avant les valeurs de l’olympisme que sont l’amitié, le respect, la mixité… Cette mixité est une force. On a tendance dans notre pays à être pessimiste, à ne voir les choses que du mauvais côté, à stigmatiser, et on oublie ce que cette mixité nous apporte… Quand on pratique une activité sportive, on se rend compte que le mélange des cultures est une richesse. Cette mixité a permis au sport français de bâtir de nombreux succès et de rassembler plus d’une fois la nation, il ne faut pas l’oublier. Le multiculturalisme est une chance pour la France.
En appelant à voter pour Emmanuel Macron, cette tribune n’est pas un soutien pour le président sortant mais une initiative pour faire barrage à l’extrême-droite…
Oui, c’est un sursaut républicain. On est fiers des valeurs de fraternité et d’universalité que nous, sportives et sportifs, véhiculons, fiers aussi de représenter notre pays. Quand on dispute des compétitions internationales, on porte aussi fièrement ces valeurs. Bien sûr, tout n’est pas parfait en France mais nous avons la chance de vivre en démocratie contrairement à de nombreux pays. Il faut faire barrage à l’extrême-droite car il est en train de se passer quelque chose d’inquiétant… Plus que jamais, il faut que les gens aient conscience que cette élection engage le futur de notre pays mais aussi celui des prochaines générations, la place de la France en Europe mais aussi dans le monde. Cela ne veut pas dire que nous, sportives et sportifs, soutenons le président sortant, mais que nous avons conscience des enjeux et des conséquences possibles.
En tant que championne olympique, comment imaginez-vous la perspective que la France soit possiblement incarnée par Marine Le Pen lors des cérémonies d’ouverture des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?
Je ne l’imagine pas et j’espère que cela n’arrivera pas. Les valeurs de l’olympisme sont le contraire de ce que véhicule l’extrême-droite. La France est une grande nation avec de belles valeurs progressistes qui sont une référence et un exemple dans le monde. Etre représenté par une présidente d’extrême-droite lors de la cérémonie des Jeux de Paris 2024, ce serait faire grand un pas en arrière.
France24 - World
Israeli forces kill Palestinian human rights lawyer in West Bank
Issued on: 13/04/2022 - 10:12
NEWS WIRES
Israeli forces shot and killed a Palestinian man on Wednesday, the Palestinian Health Ministry said, as Israeli troops continued a days-long operation in the occupied West Bank in response to a spate of deadly attacks.
The death is the latest in a wave of Israeli-Palestinian violence that has erupted as Muslims mark the holy month of Ramadan.
The Health Ministry said Muhammad Assaf, 34, was shot in the chest in the West Bank city of Nablus. The details surrounding his death were not immediately available and the Israeli military had no immediate comment. The Palestinian Health Ministry said 11 others were injured as a result of the Israeli military's activities in the area.
In a statement, the military said only that forces were “conducting counterterrorist operations” in the northern West Bank.
Israel has sent troops to comb through Palestinians cities and villages in recent days, looking for suspects or accomplices tied to recent Palestinian attacks on Israelis. Last week, a Palestinian gunman opened fire on a packed Tel Aviv bar, killing three and fleeing the scene, sparking an hours-long manhunt that culminated in his killing by police.
That assault, as well as three other attacks elsewhere in Israel in recent weeks, have killed 14 people, the deadliest outburst of bloodshed against Israelis in years.
The tensions have escalated as Muslims mark Ramadan, which this year converges with major Jewish and Christian holidays. In the coming week as Passover and Easter commence, tens of thousands from the three faiths are expected to stream into Jerusalem's Old City, the emotional heart of the Israeli-Palestinian conflict and a frequent flashpoint for violence.
Israel's government has sought to lower the flames by moving ahead on its plan to ease restrictions on Palestinians in the West Bank and the Gaza Strip during the holy month. But, with two of the attackers in the recent violence from Jenin and the surrounding area, Israel has tightened restrictions on movement in and out of the city.
Jenin is considered a stronghold of Palestinian militants. Israeli forces often come under fire when operating in the area. Even the Palestinian Authority, which administers parts of the occupied West Bank and coordinates with Israel on security matters, appears to have little control.
Israel had made numerous arrests in its operations in recent days, and in some cases, Palestinians have protested against the raids. Late Saturday, Palestinian protesters set fire to a West Bank shrine revered by Jews, and smashing part of the the tomb inside. On Wednesday, Israel carried out repairs to the site, known to Jews as Joseph's Tomb, and a day earlier the military said it arrested a suspect linked to the arson.
Several Palestinians have been killed in the raids, or in response to attacks or attempted attacks.
(AP)
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Israel PM gives security forces free rein after surge in violence
Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel
Fresh clashes rock West Bank as Palestinian attacker killed in Israel
L'Humanité
Cyclisme : « Le statut des coureuses bouge peu à peu en France »
EntretienSi les Françaises trouvent plus leur place sportivement, avec la création d’épreuves de renom, ce n’est pas encore le cas financièrement. Mais cela progresse. Entretien avec la vice-présidente de la fédération, avant le deuxième Paris-Roubaix féminin de l’histoire.
Éric SerresMarie-Françoise Potereau Vice-présidente de la Fédération française de cyclisme
À quelques jours du deuxième Paris-Roubaix féminin de l’histoire, la Fédération française de cyclisme a annoncé la création d’une nouvelle compétition parrainée par la FDJ, qui sera composée de huit épreuves d’une journée. Cette Coupe de France nouvelle mouture sera ouverte à l’ensemble des équipes internationales et aux équipes françaises de N1, afin que celles-ci se frottent aux meilleures et participent au classement général.
Comment est né ce projet de Coupe de France sur route nouvelle formule ?
Nous avions déjà une Coupe de France avec des équipes de National 1 et de National 2. Ce format a donné beaucoup de satisfaction. Ce circuit existe toujours et marche très bien sur les deux dernières manches – il y avait à chaque fois près de 190 féminines au départ –, mais nous devions passer à la vitesse supérieure afin que les équipes féminines progressent encore. C’est pourquoi, nous avons eu besoin de créer cette passerelle entre les épreuves nationales et celles de l’Union cycliste internationale (UCI).
Cette Coupe de France new-look est construite autour de courses déjà existantes ?
Oui ! Au regard du cahier des charges que nous avons établi, nous avons sollicité les organisateurs d’épreuves déjà bien implantées au niveau international pour leur demander de prendre nos meilleures Françaises. Cela a été accepté.
Comment seront dotées ces épreuves ?
Elles ont une grille de prix qui répond à la grille internationale de l’UCI. Mais celles-ci ne sont pas encore au même niveau que celles des hommes. Il y a malgré tout une nette progression. De fait, à la fédération, cela nous engage à trouver des partenaires pour se rapprocher au plus vite des grilles de prix que l’on retrouve chez les hommes. Nous pouvons compter sur la Française des jeux, qui est très impliquée dans le cyclisme féminin. Nous partons de très loin. Obtenir que les équipes françaises soient acceptées sur ce type d’épreuves est le premier étage de la fusée. Vient ensuite le combat à mener pour l’égalité financière.
Aujourd’hui, combien compte-t-on en France d’équipes féminines professionnelles ou semi-professionnelles ?
Les équipes françaises déclarées à l’UCI sont la Française des jeux, Arkéa-Samsic, Cofidis et l’équipe Stade Rochelais Charente-Maritime. Mais nous savons qu’il y a dans les cartons d’autres équipes pros qui, comme TotalEnergies et AG2R Citroën La Mondiale, ont la volonté de monter des équipes féminines dans un proche avenir. Aujourd’hui, les entreprises qui sont sponsors de ces formations ont l’obligation d’afficher en termes de responsabilité sociale d’entreprise un travail sur l’égalité. Ces entreprises ne peuvent donc pas rester sans rien faire dans leur secteur du sponsoring sportif.
On peut donc parler d’une évolution notable pour la reconnaissance du cyclisme féminin dans notre pays ?
Oui, le statut de la sportive en France bouge peu à peu et la prise en considération de ces femmes par les fédérations aussi. Par exemple, chez nous, j’ai imposé que dans toutes disciplines il n’y ait plus deux commissions pour chaque discipline (VTT, BMX, piste, route…), mais une seule. Dorénavant toutes les commissions traitent du secteur féminin au même titre que du secteur masculin. On ne stigmatise plus, mais on prend dans la globalité.
Et au niveau des instances de votre fédération, cette égalité existe-t-elle ?
Nous sommes tributaires du statut des fédérations qui, au prorata du nombre de licenciés, donne un nombre de femmes représentantes dans les conseils d’administration et les bureaux exécutifs. À la FFC, nous avons 25 % de filles licenciées donc, nous sommes tenus d’avoir 25 % de représentantes dans nos instances dirigeantes. Cela veut dire qu’il y a deux femmes au bureau exécutif pour huit personnes. Ce n’est qu’après les JO de Paris 2024 que l’obligation de parité sera imposée.
Le cyclisme français est-il en avance ou en retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays.
(Sourire.) J’aurais tendance à dire que nous sommes au milieu du gué. Nous rattrapons peu à peu notre retard par rapport à des pays comme le Canada, la Suède ou la Norvège… Les Jeux de Paris de 2024, que l’on annonce très paritaires, vont donc nous permettre d’aller encore plus loin.
cyclismesport féminin Valeurs Actuelles
Villeurbanne : deux hommes abattus en pleine rue
Délinquance. Deux hommes ont été abattus en pleine rue, ce dimanche après-midi, à Villeurbanne, en banlieue lyonnaise, victimes de plusieurs rafales de kalachnikov.
Selon les premiers éléments à disposition des enquêteurs, les deux victimes, qui sont frères, ont vraisemblablement fait l’objet d’un règlement de compte. La fusillade a eu lieu aux Buers, un quartier populaire de Villeurbanne, près de Lyon, qui a déjà été le théâtre de fusillades mortelles en juillet et décembre 2014.
En effet, à cette époque, une rafale d’arme automatique avait fait un mort et deux blessés dans un bar de la ville. En juillet de la même année, un homme d’une quarantaine d’années, connu de la justice, avait été mortellement blessé par balle en pleine rue, lors d’une rixe avec deux autres personnes qui avaient pris la fuite.
En outre, le véhicules des tireurs a été retrouvé à quelques encablures des lieux du drame a précisé la police.
L'Humanité
Football. Jérémy Clément : « À Paris, j’étais déconnecté de la réalité »
EntretienDans Pour le plaisir, Jérémy Clément, ancien joueur formé à Lyon et aujourd’hui entraîneur d’un club amateur, celui de Bourgoin-Jallieu, revient sur sa carrière, notamment sur son passage au PSG, où il a failli se perdre. Entretien.
Léo AguesseAvec 329 matchs de Ligue 1 au compteur, celui qui a porté les couleurs de l’Olympique lyonnais, des Glasgow Rangers, du Paris Saint-Germain ou encore de l’AS Saint-Étienne a terminé sa carrière en 2020 dans sa région d’origine, au sein du club amateur de Bourgoin-Jallieu en Isère, où il officie désormais comme entraîneur.
Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?
J’ai fait ça pour sortir de ma zone de confort. L’idée, c’était d’être différent : je ne voulais pas faire comme tout le monde. Qui a dit qu’il n’y aurait qu’une préface dans un livre ? Moi, j’avais envie d’en faire deux. J’aime être dans la confrontation. En écrivant ce livre agrémenté de témoignages, je veux que le lecteur puisse s’inspirer des uns et des autres. Je ne voulais pas que ma biographie soit la même que celle d’un autre footballeur. Parler foot, ça va bien cinq minutes… Sans faire une thèse en psychologie, je veux permettre au lecteur de réfléchir à ce qu’il est, et à ce qu’il veut être.
Vous revenez sur vos années au centre de formation de l’Olympique lyonnais que vous décrivez comme « un enfer ». Finalement, la force mentale n’est-elle pas aussi importante que le talent pour un jeune joueur ?
Bien sûr, c’est une évidence. Le centre de formation était une épreuve très difficile pour moi. Mais je mesure la chance que j’ai eue : mon oncle et ma tante m’ont énormément aidé en m’hébergeant chez eux par la suite. Parfois, il faut reconnaître qu’on a eu de la réussite dans la vie. En revanche, c’est grâce au centre de formation que j’ai réussi à signer en pro et à faire ma carrière. Quand je suis arrivé à Lyon, j’étais loin d’être le meilleur. Au final, je pense être celui de ma génération qui a fait la plus belle carrière. Au-delà de la qualité intrinsèque, il y a la force de caractère.
Votre expérience vous incite-t-elle, en tant que coach, à prendre davantage en compte l’aspect psychologique et humain ?
À mon échelle, oui. Le talent est important mais on ne peut pas faire de grosses performances sans être bien mentalement. Derrière chaque sportif, il y a un homme. J’étais un joueur difficile à gérer, c’est intéressant de passer de l’autre côté et de se rendre compte de la difficulté d’être un bon coach. J’essaie de réfléchir à la personnalité de chacun de mes joueurs afin qu’ils soient épanouis.
Durant votre passage au PSG (2007-2011), vous reconnaissez avoir perdu votre joie de vivre. « Seuls l’orgueil et l’arrogance me guidaient », admettez-vous. Après la naissance de votre premier garçon, vous avez également été victime de dépression post-partum…
C’est un ensemble. À Paris, j’étais déconnecté de la réalité : on est invité partout, on est reconnu dans la rue, on gagne beaucoup d’argent. On perd un peu pied au milieu de toutes ces paillettes… au point de n’être plus vraiment soi-même ! Le pire, c’est qu’on n’en a pas conscience. À l’époque, je ne savais pas que l’arrivée d’un enfant allait bouleverser ma vie. Je ne savais pas non plus ce qu’était la dépression. J’ai voulu partager mon expérience dans le livre, ce type de dépression touche un homme sur cinq et les gens n’en sont pas toujours conscients. Dans mon cas, il y a eu un ensemble de difficultés qui ont abouti à un mal-être profond. Si tu ne vas pas bien dans ta tête, comment être bon sur le terrain ?
Le fait de signer à l’Asse vous a-t-il permis de retrouver du plaisir ?
(Rires) Le constat est facile à faire. Saint-Étienne est arrivé au bon moment. C’est un club qui me correspondait, avec une dimension plus humaine… Peut-être plus besogneux que talentueux. Le PSG a besoin de joueurs de lumière, qui rayonnent par leur talent. L’Asse me correspondait davantage dans ce que j’étais sur le terrain, un joueur travailleur.
En 2013, vous subissez un violent tacle du Niçois Valentin Eysseric. Le bilan est lourd : triple fracture ouverte du tibia, du péroné et de la malléole. Vous serez absent des terrains de longs mois. Pourtant, vous assurez ne jamais lui en avoir voulu. Êtes-vous sincère ?
Totalement ! J’aurais pu faire le même geste, pas maîtrisé et maladroit. Je sais qu’il n’a pas voulu me casser la jambe. Il s’est engagé dans l’action pour récupérer le ballon, mais il ne s’est pas dit : « Jérémy, je vais me le faire ! » L’expression « tacle assassin » a été reprise en boucle dans les médias. C’était beaucoup plus dur mentalement pour lui. Au final, l’histoire est belle car on a fini par jouer ensemble à Saint-Étienne.
« Le rêve de l’équipe nationale n’était pas le mien, je ne pouvais donc y prendre aucun plaisir », affirmez-vous dans votre livre. Jouer pour son pays n’est pas le rêve de tout footballeur ?
Pas pour moi (rires) ! Notre métier est exigeant : les mises au vert, les matchs de coupe d’Europe, les semaines hachées par les déplacements étaient déjà suffisants. Avec mes amis, je regardais les matchs de l’équipe de France à la télévision… et j’étais content de ne pas y être ! Quand tu es international, tu n’es jamais chez toi pour décompresser. Bien sûr, je n’avais certainement pas le niveau pour y prétendre non plus. Ce n’est pas un manque d’ambition, cela ne me faisait simplement pas envie. Même si jouer une coupe du monde pour son pays doit être magique… Toutes les compétitions ne valent pas les moments privilégiés passés en famille.
Un entraîneur a été primordial dans votre carrière, Paul Le Guen, que vous avez suivi à l’Olympique lyonnais, aux Glasgow Rangers et au Paris Saint-Germain. D’où vient cette connexion entre vous ?
Comme lui, je suis gaucher, milieu défensif et un peu introverti, ce qui a sans doute contribué à créer un lien. Au-delà de ses qualités de coach, on a créé une vraie relation. On se parlait peu mais on se comprenait. Paul avait confiance en moi car il savait que je ne le trahirais pas. Pour autant, il ne m’a jamais accordé de traitement préférentiel. Finalement, je fais la même chose depuis que je suis coach. J’essaie de mettre les meilleurs joueurs sur le terrain pour gagner les matchs, mais il y a une part d’affectif qui joue beaucoup. J’ai un lien préférentiel avec certains joueurs, c’est quelque chose d’irrationnel. On n’est pas des machines, il y a toujours ce facteur humain.
Pour le plaisirfootball France24 - World
UK sentences IS group member to life in prison for murder of MP Amess
Issued on: 13/04/2022 - 15:07
NEWS WIRES
A British judge on Wednesday sentenced Islamic State group follower Ali Harbi Ali to a whole-life prison term for murdering lawmaker David Amess in a knife attack last year.
"This is a murder that struck at the heart of democracy," judge Nigel Sweeney said as he handed down his sentence at London's Old Bailey courthouse, noting the 26-year-old defendant had shown "no remorse or shame".
Sweeney added he had no doubt it was an "exceptional case" that merited the sentence, which comes two days after a London jury unanimously found Ali guilty of the ferocious knife attack last October.
It was the second murder of a British MP in five years and prompted calls for better security for elected representatives.
Wearing a black collarless robe and flanked by security guards, Ali pursed his lips briefly as the judge handed down his sentence.
He had told the trial that he had no regrets about killing father-of-five Amess in revenge for votes in parliament for air strikes in Syria in 2014 and 2015.
Ali stabbed Amess more than 20 times with a foot-long carving knife as he met constituents in a church in Leigh-on-Sea, southeast England.
The whole-life sentence means Ali will never be eligible for parole.
The far-right extremist who murdered Labour MP Jo Cox in 2016 is also serving a whole-life sentence.
In a statement following the sentencing, Amess' family said it provided "no elation" and that nothing could ever compensate for the "appalling and violent manner" in which he was murdered.
"We will struggle through each day for the rest of our lives," it noted.
Minister scoped
"It breaks our heart to know that our husband and father would have greeted the murderer with a smile of friendship and would have been anxious to help. How sickening to think what happened next. It is beyond evil."
Ali, from north London, arranged an appointment with Amess, 69, by telling the politician's office that he was a healthcare worker and wished to talk about local issues.
Knife-wielding Ali was apprehended at the scene of the murder in a church by two police officers armed only with batons and spray.
He had sent a manifesto to family and friends to try to justify his actions around the time of the attack.
The court heard that Ali said "sorry" to Amess before killing him, after which his assistant Julie Cushion said he appeared "self-satisfied".
Jurors were told Ali had no mental health issues and he accepted much of the evidence against him.
He became self-radicalised in 2014, going on to drop out of university, abandoning ambitions for a career in medicine.
Ali, who comes from a Somali family and said he had a childhood "full of love and care", considered travelling to Syria to fight but opted instead for an attack in Britain.
He bought a knife six years ago which he carried in his bag throughout the summer of 2021 as he "scoped out" possible targets, jurors heard.
He scouted parliament but found police there "armed to the teeth", the court heard.
Ali carried out online research on other MPs, including senior Conservative Michael Gove.
He staked out Gove's London home but rejected plans to murder him after Gove split up with his wife and moved out of the family home.
Amess was a long-serving member of parliament for Prime Minister Boris Johnson's ruling Conservative party.
Parliament speaker Lindsay Hoyle said after the sentencing that the trial "should strengthen our belief... that MPs and their staff must be able to perform their parliamentary duties safely."
(AFP)
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UK
Experts seek clues in London 'lone wolf’ attack
UKUK teen runaway who joined IS group 'wants to come home'
TALKING EUROPE
Dealing with jihadism: Does Europe have a plan?
Valeurs Actuelles
Pau : une vingtaine d’individus s’attaquent aux policiers et pompiers, un centre social incendié
La nuit du mardi 12 avril au mercredi 13 avril a été particulièrement mouvementée. À Villeurbanne, dans le quartier Ousse-des-Bois, des policiers et pompiers ont été pris à partie, relate Sud-Ouest mercredi 13 avril. C’est vers minuit que les sapeurs-pompiers sont intervenus pour éteindre un incendie au centre social du Hameau. Deux véhicules étaient également en feu. Des lampadaires et des caméras de surveillance avaient été endommagés par une vingtaine de personnes.
Un « véritable guet-apens »
Sur place, cette vingtaine d’individus a commencé à caillasser les pompiers et les policiers présents pour calmer les échauffourées. Le syndicat Alliance Police Nationale 64 a précisé dans un communiqué – dont se fait l’écho Sud-Ouest – que les forces de l’ordre ont reçu « un tir nourri de projectiles en tous genres ». Les agents ont alors « répliqué par des tirs de LBD, et (par) l’usage de nombreuses grenades lacrymogènes ». Face à ces attaques, les agents et les pompiers se sont repliés dans un centre de secours. Le syndicat Unité SGP Police parle d’un « véritable guet-apens ».
Deux blessés
Plus d’une heure après, les pompiers sont retournés sur les lieux pour éteindre le feu du centre social. Ils ont également constaté des actes de vandalisme commis dans le bâtiment. Un sapeur-pompier a d’ailleurs été blessé légèrement lors des opérations de déblaiement. Il a été conduit au centre hospitalier de Pau. Un habitant du quartier aurait également été blessé, rapporte Sud-Ouest. Son fils serait d’ailleurs en garde à vue à l’issue de ces émeutes.
D’après le syndicat Unité SGP Police, ces tensions « font suite à l’interpellation d’un individu du quartier ». Lundi 11 avril, un mineur a été arrêté au volant d’une voiture, après un refus d’obtempérer. Le lendemain, le jeune homme a récidivé, avant de se rendre à la police plus tard dans la journée. Il a par la suite été placé en garde à vue.
Pau : les dernières actualités
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Los crímenes de guerra cometidos en Ucrania podrían no hallar justicia
Los poderosos actúan como si fueran inmunes a las leyes de la guerra porque a menudo lo son. Pero dar seguimiento a las atrocidades no es un ejercicio necesariamente estéril.
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Por Max Fisher
Recientemente, cuando las fuerzas ucranianas recuperaron el pueblo de Bucha y encontraron sus calles cubiertas de cuerpos de civiles atados de manos y asesinados a tiros y, más tarde, cuando cayeron misiles sobre una estación de tren repleta de familias que intentaban huir, causando la muerte de decenas de personas, una frase brotó de los labios de los diplomáticos, líderes mundiales y grupos activistas: crímenes de guerra.
Pero mientras los investigadores buscan pruebas en Ucrania que podrían usarse para presentar cargos, un hecho incómodo se cierne sobre su labor.
Sin importar cuán atroces sean las pruebas en su contra, los miembros de gobiernos en funciones y sus ejércitos casi nunca enfrentan enjuiciamientos internacionales como consecuencia de la conducta manifestada por su país en la guerra.
Ha habido muchos juicios exitosos por crímenes de guerra desde que se sentaron las bases para dichos procedimientos al final de la Segunda Guerra Mundial. Pero si nos detenemos a mirar más de cerca, surge un patrón que no alienta la esperanza de que los perpetradores en esta guerra sean llevados ante la justicia de la misma manera.
En la práctica, los castigos por crímenes de guerra han sido aplicados por los conquistadores, como en Alemania después de la guerra o en Irak tras la ocupación de Estados Unidos; por los ganadores de una guerra civil, como en Ruanda o Costa de Marfil, o por un nuevo gobierno que derrocó a su predecesor, como en Serbia o Sierra Leona.
Los promotores del derecho internacional arguyen que la Corte Penal Internacional y organismos similares aplican sentencias de manera imparcial y transparente. Los juicios suelen abarcar años y a veces derivan en exoneraciones: no es exactamente la justicia llana del vencedor.
Aun así, la realidad sigue siendo que los perpetradores casi nunca son llevados a juicio, a menos que los lleven hasta ahí los vencedores de una guerra o una lucha de poder los haya destituido.
Esto significa que mientras un gobierno permanezca en el poder, cualquier acusación de crímenes de guerra en su contra, aunque esté bien probada, probablemente sea poco más que simbólica. Si los que están en el poder actúan como si fueran inmunes a las leyes de la guerra, es porque, en la práctica, a menudo lo son.
Este problema ha atormentado durante mucho tiempo los esfuerzos del mundo para vigilar la guerra, con atrocidades que en gran parte quedan impunes en Siria, Birmania y muchos otros conflictos donde los acusados permanecen en el poder.
Volodímir Zelenski, el presidente de Ucrania, ha expresado su frustración con estas limitaciones. El 5 de abril, le dijo al Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas que bien podría “desintegrarse por completo”.
Zelenski instó al consejo a establecer un tribunal para los posibles crímenes de guerra cometidos por Rusia y señaló el fracaso del organismo al no denunciar a Moscú: “¿Creen que el tiempo del derecho internacional ha pasado?”.
Tal vez, o tal vez aún no ha llegado.
Justicia para unos cuantos
Los límites de la justicia internacional se remontan a los Juicios de Núremberg, que se llevaron a cabo en Alemania tras la Segunda Guerra Mundial y que se convirtieron en la base de las normas internacionales de guerra.
Este conjunto de procesos judiciales tenía el propósito de establecer que la conducta en la guerra podía castigarse como un crimen, pero que se haría conforme a los principios del debido proceso de la ley y la imparcialidad.
Desde entonces, los tratados globales y un corpus de normativa internacional han prohibido ataques deliberados contra civiles o núcleos de población, entre otros actos, que incluyen la tortura y el genocidio.
No obstante, los tribunales de Núremberg solo consideraron las atrocidades cometidas por los nazis derrotados. El juicio del comportamiento de los aliados victoriosos se dejó en manos de los sistemas judiciales de esos países, que, como era de esperarse, sentenciaron a algunos militares individuales, mas no a sus gobiernos.
En gran medida, este modelo se ha mantenido desde entonces.
Cuando la guerra civil de Ruanda derribó a su gobierno, ampliamente acusado de genocidio, las Naciones Unidas establecieron un tribunal, pero el nuevo gobierno ruandés decidió a quién entregar. En su mayoría, los acusados en el juicio fueron los del bando derrotado.
El líder de guerra de Serbia, Slobodan Milosevic, compareció ante un juicio en La Haya solo después de que los dirigentes de la oposición lo destituyeron y extraditaron. Una vez fuera del territorio serbo, Milosevic ya no causaría problemas y, al delegar su sentencia al extranjero, la oposición evitaba ensuciarse las manos.
La Corte Penal Internacional, el organismo preeminente para juzgar los crímenes de guerra, ha levantado cargos contra 40 personas. Todas son provenientes de África. Muchos son líderes o rebeldes que perdieron una guerra o una lucha de poder. Muchos, como Milosevic, fueron remitidos ahí por los actores que los depusieron.
Si bien las sentencias de la CPI se consideran creíbles, a veces se perciben como dadas en automático conforme el resultado de una guerra civil o una lucha de poder, puesto que ayuda a los vencedores a desterrar a sus opositores a prisiones lejanas.
El alcance de dichos tribunales y cortes a menudo se limita a los países en donde se les pidió investigar. Las cortes tienen acceso a Ruanda, Bosnia y Camboya porque los gobiernos de esos países así lo quisieron.
En 2010, la CPI abrió una investigación por la violencia electoral que quitó la vida a más de 1000 personas en Kenia y más tarde nombró al político Uhuru Kenyatta y a otros como sospechosos de instigación. Pero abandonó el caso luego de que Kenyatta se convirtió en el presidente del país, alegando que no tenía modo de proceder. Incluso antes de que el caso fuera retirado, Kenyatta viajó a La Haya para comparecer ante la corte que lo investigaba y desestimó a la CPI como “un juguete de las potencias imperiales en decadencia”.
¿Hacer honor a la justicia o al poder?
Las iniciativas para superar los obstáculos para castigar los crímenes de guerra han enfrentado dificultades.
Algunos de los que proponen abrir investigaciones sobre las atrocidades que se están cometiendo en Ucrania han argumentado que los altos dirigentes rusos podrían ser juzgados en ausencia.
Ese fue el caso del líder de muchos años de Sudán, Omar al Bashir, para quien la CPI emitió órdenes de aprehensión en 2009 y 2010 por crímenes de guerra. En la práctica, esto le prohibía a al Bashir visitar los países que se comprometieron a cumplir con la orden de detención.
Sin embargo, la prohibición de viajar —al igual que muchos dictámenes del derecho internacional— terminó supeditada a los caprichos de los gobiernos nacionales. Decenas de países que deseaban abrirle las puertas a al Bashir siguieron haciéndolo con toda libertad. Aquellos que le prohibieron la entrada ahora tenían una justificación legal para hacerlo, aunque muchos ya le habían impuesto sanciones que tenían el mismo efecto.
Las grandes potencias mundiales siempre se han resistido a la capacidad de los tribunales internacionales para hacerlas rendir cuentas, a ellas o a sus aliados, aunque sea de manera simbólica. Tanto Estados Unidos como Rusia, China y la India rechazan la jurisdicción de la CPI.
En 2002, a unos cuantos meses de la invasión a Afganistán liderada por Estados Unidos, el Congreso aprobó una ley que dictaba que Estados Unidos suspendería la asistencia humanitaria para cualquier país que no accediera a jamás remitir a un estadounidense a la corte.
En años recientes, los funcionarios de justicia internacional han buscado maneras de investigar a los gobiernos que siguen en el poder.
En 2016, la CPI abrió una investigación sobre los posibles crímenes de guerra cometidos durante la invasión rusa a Georgia en 2008. Ante la imposibilidad de acceder al territorio que sigue ocupado por los rusos, la investigación de la corte se ha visto limitada. Apenas el mes pasado, los fiscales solicitaron sus primeras órdenes de aprehensión y nombraron a tres individuos ubicados en el territorio dominado por Rusia. No se prevé que ninguno vaya a ser detenido.
En 2020, la CPI emprendió una investigación sobre la conducta estadounidense en Afganistán. En respuesta, el gobierno de Donald Trump impuso sanciones y prohibiciones de viaje contra funcionarios de la CPI, aunque el gobierno de Joe Biden las revocó.
El año pasado, la CPI anunció que, tras una década de cabildeo palestino, investigaría posibles crímenes de guerra cometidos en los territorios palestinos ocupados por Israel. Se espera que los funcionarios israelíes les prohíban la entrada a los investigadores.
Justicia simbólica
Para empezar, probar crímenes en ausencia, bajo los auspicios de un proceso legal independiente, puede ayudar a establecer lo sucedido.
Luego de que una aeronave comercial fue derribada en territorio ocupado por separatistas en Ucrania en 2014, una investigación internacional acusó como responsables a cuatro personas, tres vinculadas a la inteligencia rusa. Algunos expertos legales han llamado a adoptar un enfoque parecido en la guerra actual.
La prueba de responsabilidad, o la palabra de una corte internacional respetada, también puede servir como herramienta útil para la diplomacia. Zelenksi podría usar los cargos formulados internacionalmente para presionar a los gobiernos occidentales para que le brinden apoyo militar o para cabildear a los países que no intervienen, como India.
Casos así también pueden resultar reparadores para que las víctimas vean reconocido su sufrimiento.
La investigación de la CPI en Georgia recolectó los testimonios de 6000 testigos, la mayoría en comunidades que sentían que el mundo las había olvidado. También dio pie a la creación de un fondo, financiado por gobiernos extranjeros, que proporciona atención médica, orientación profesional y apoyo económico a las familias desplazadas por la guerra.
No obstante, con unos pocos cientos de miles de euros para repartir entre miles de víctimas y sin facultad para castigar a los responsables rusos, esto dista mucho de ser la visión de justicia que evocan las referencias a los Juicios de Núremberg que Zelenski ha planteado como un modelo a seguir.
“Hemos oído hablar sobre la CPI”, declaró Tina Nebieridze, una sobreviviente de 73 años de la invasión rusa a Georgia, a Justice Info, un sitio de desarrollo con sede en Suiza, el año pasado.
“Se han estado riendo de nosotros durante 12 años, tanto el gobierno como los demás en Estrasburgo o La Haya”, afirmó Nebieridze. Tras haber sido trasladada a un edificio de apartamentos en pésimo estado lejos de su hogar y haber vivido más de una década bajo la ocupación rusa, se mostró indiferente ante las promesas de ayuda futura. “Ya no tengo ninguna esperanza de que se haga justicia”.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_Fisher • Facebook
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France24 - Monde
L’espace, nouvelle frontière de la guerre informatique ?
Publié le : 08/04/2022 - 17:14
Sébastian SEIBT
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Alors qu’il y a de plus en plus de satellites en orbite autour de la Terre, les spécialistes de la cybersécurité rencontrés par France 24 craignent que ces constellations deviennent un nouveau terrain de jeux pour la cyberguerre ou la criminalité informatique. Le conflit en Ukraine en a été l’une des premières démonstrations.
L’invasion russe en Ukraine a eu un impact, de Kiev aux couloirs de l’ONU et jusqu’à… l’espace. Le 24 février, alors que le président russe Vladimir Poutine déclarait la guerre à son voisin ukrainien, le satellite KA-SAT était mis hors service par une cyberattaque. Conséquence : plus d’internet par satellite pour toute l’Europe - des milliers de Français y avaient recours - et 6 000 éoliennes en Allemagne ont dû être mises à l’arrêt car elles étaient contrôlées à distance par une connexion par satellite.
"C’est peut-être un tournant pour la sécurité informatique dans l’espace", répète inlassablement depuis lors Mathieu Bailly, vice-président espace pour Cysec, une société suisse de sécurisation des données sensibles. Comme lui, ils étaient nombreux à voir dans cette attaque "un moment Pearl Harbor pour le secteur spatial", ou "le 11-septembre de l’espace" lors du Cysat, la conférence sur les enjeux de sécurité dans l’espace qui s’est déroulée à Paris les mercredi 6 et jeudi 7 avril.
L'espace grouille de satellites
"C’est vrai que c’est la première fois qu’une attaque informatique contre un satellite commercial dans l’espace est portée à l’attention de tous", reconnaissent Xavier Mehrenberger et Aris Adamantiadis, deux consultants en sécurité informatique qui font aussi partie d’une équipe de hackers "éthiques" chargés de tester la fiabilité d’un satellite de l’Agence européenne de l’espace (ESA).
Le scénario de l’espace qui se transforme en nouvelle frontière de la cyberguerre ou de la cybercriminalité est ce que redoutent les professionnels du secteur. "Entre les satellites militaires, les missions civiles ou encore les constellations de satellites commerciaux, il y a énormément d’actifs spatiaux à protéger", souligne Nicolas Chaillan, un serial entrepreneur français installé aux États-Unis qui a été le premier responsable de la sécurité logicielle pour l’armée de l’air américaine et la Space Force entre 2019 et 2021.
L’orbite basse terrestre (jusqu’à 2 000 km au-dessus de la Terre) grouille en effet de satellites. Il y en a près de 8 000, dont plus de la moitié sont Américains (environ 4 400 ). Et Elon Musk, le patron de SpaceX, lance parfois plus de 200 satellites par mois.
Autant de cibles potentielles. Mais pour qui ? Difficile, en effet, de savoir si le piratage du satellite KA-SAT, attribué par les États-Unis aux Russes, est une exception ou simplement la partie émergée de l’iceberg spatial. Pendant un conflit, un des belligérants peut trouver judicieux de s’en prendre à un satellite surtout si "comme cela semble avoir été le cas avec KA-SAT, il était utilisé par l’armée ukrainienne pour communiquer", souligne Thomas Girard, responsable cybersécurité pour CS Group, une société française de gestion des infrastructures critiques dans le domaine de la défense et de l’espace.
La menace vient surtout des acteurs étatiques
Mais en temps de paix ? Les rares précédents indiquent que des cyber-espions peuvent s’intéresser aux communications qui transitent par ces engins spatiaux. Ainsi, en 2018, la France avait soupçonné la Russie de tenter d’espionner le satellite franco-italien Athena-Fidus. "Alors qu’il continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la Terre, un autre satellite [russe] s’est approché de lui, de près (…). De tellement près qu’on aurait vraiment pu croire qu’il tentait de capter nos communications", avait déclaré Florence Parly, ministre de la Défense à l’époque.
Pour Nicolas Chaillan, "les cyberespions chinois s’intéressent depuis longtemps à l’industrie spatiale pour récupérer le savoir-faire américain". "On ne s’en rend pas compte parce que la plupart du temps ces tentatives d’attaques sont classifiées", assure cet ancien collaborateur du département américain de la Défense qui milite pour une plus grande transparence au sujet des attaques informatiques dans l’espace "afin de faire prendre conscience de l’urgence qu’il y a urgence à mieux se protéger".
La guerre informatique dans l’espace semble donc avant tout être une affaire d’États. Plus précisément, "dans les années 1980 et 1990, il y avait des hackers amateurs qui étaient intéressés par le défi de pirater quelque chose de nouveau comme un satellite, mais à partir de la fin des années 2000, les acteurs étatiques ont vraiment commencé à y investir des ressources car les données transitant par ces engins spatiaux devenaient de plus en plus stratégiques", explique Adrian Nish, directeur de la division cyber de BAE System, le géant britannique de la défense et de l’aérospatial.
Il n’y a pas que les communications par satellite qui peuvent intéresser un pirate informatique à la solde d’un État. "Si quelqu’un réussissait à désactiver les satellites GPS ce serait catastrophique", souligne Nicolas Chaillan. "La plupart de nos opex [opérations extérieures] reposent sur des informations de géolocalisation par satellite", précise Julien Airaud, responsable de la cybersécurité au Centre national d’études spatiales (CNES).
L’imagerie satellite est aussi un enjeu stratégique. "Que se passerait-il si quelqu’un trafiquait les photos satellites qui permettent de localiser une cible ou de se rendre compte de la situation sur le terrain ?", s’interroge Thomas Girard, du CS Group. Les images satellites de la mobilisation russe à la frontière ukrainienne ont largement été utilisées pour prendre la mesure de l’imminence de l’offensive russe. Un piratage de ces ressources aurait pu changer la face du conflit.
Et demain des cybercriminels ?
C’est pourquoi la plupart des pays - comme la France et les États-Unis - considèrent l’espace comme un secteur d’importance vitale à protéger comme les infrastructures critiques.
Pirater un satellite n’est pas non plus à la portée du premier hacker venu. "Il faut comprendre le protocole utilisé pour configurer le satellite, c’est-à-dire savoir ‘communiquer’ avec l’interface", explique Aris Adamantiadis, le consultant en informatique qui a testé la fiabilité d’un satellite de l’ESA. C’est pourquoi les gangs cybercriminels gardent, pour l’instant, les pieds sur Terre. "Il est beaucoup plus facile de déployer des rançongiciels ou voler des bitcoins que de pirater des satellites et ça rapporte encore beaucoup d’argent", résume Adrian Nish.
Mais la sécurité informatique contre ces menaces sur Terre va s’améliorer. Les cybercriminels pourront alors être tenté de tourner leur attention vers les étoiles, car il y a de plus en plus de start-up qui veulent entrer sur ce marché potentiellement lucratif du satellite et "pour gagner cette course, certains sont tentés de faire des économies sur la cybersécurité", regrettent la totalité de experts interrogés par France 24.
"Le risque principal vient de la chaîne d’approvisionnement, de la multiplication des fournisseurs et sous-traitants qui interviennent et qui n’ont pas tous la même maturité quant à la cybersécurité", souligne Julien Airaud, du CNES. Aujourd’hui les petits satellites commerciaux contiennent des composants produits à la chaîne par différentes entreprises, tandis que le lancement dans l’espace peut être effectué par une première société et l’interface de contrôle du satellite prise en charge par une autre.
Il suffit alors à un pirate informatique de trouver une faille chez l’un de ces prestataires afin de se frayer un chemin jusqu’au satellite. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit avec le satellite KA-SAT. Les assaillants se sont contentés d’attaquer le système de contrôle au sol qui permettait de récupérer les données transmises par le satellite.
En fait, il se passe avec l’espace ce qui s’est passé avec tous les autres secteurs de l’innovation. "Au départ, les entrepreneurs pensent que la cybersécurité est optionnelle et qu’il sera toujours temps de s’en occuper quand les problèmes surviendront. Mais avec l’espace ce n’est pas aussi facile", avertit Nicolas Chaillan. En effet, s’il est relativement simple de corriger une faille de sécurité dans un programme sur un ordinateur au sol, c’est une autre paire de manches pour aller le faire sur un satellite.
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ÉLÉMENT TERRE
Pollution spatiale : "Un problème de sécurité", avertit Thomas Pesquet
La chronique de l’éco
Internet en orbite basse : la bataille de l'espace
TECH 24
Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine
New York Times - World
Un mes de terror en Bucha
By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 12, 2022
Las siguientes imágenes muestran violencia explícita.
‘Le dispararon a mi hijo.Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí’.
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Cuando se estancó el avance ruso hacia Kiev, empezó una campaña de terror y venganza contra los civiles en la cercana ciudad de Bucha, según relatan los sobrevivientes e investigadores.
Los soldados rusos se instalaron en esta escuela. Un francotirador disparaba a cualquiera que se moviera desde un rascacielos. Otros soldados torturaron, violaron y ejecutaron a civiles en sótanos o patios.
Fuimos a Bucha, documentamos decenas de muertes de civiles, entrevistamos a numerosos testigos y acompañamos a los investigadores locales para dimensionar las atrocidades rusas.
BUCHA, Ucrania — Una madre asesinada por un francotirador mientras caminaba con su familia a buscar un termo de té. Una mujer retenida como esclava sexual, desnuda bajo un abrigo de piel y encerrada en un sótano donde se almacenaban papas antes de ser ejecutada. Dos hermanas muertas en su casa, sus cuerpos tirados en el suelo durante semanas.
Bucha es un paisaje de horrores.
Desde el primer día de la guerra, el 24 de febrero, los civiles soportaron la peor parte del ataque ruso a Bucha, a pocos kilómetros al oeste de Kiev, la capital de Ucrania. Las fuerzas especiales rusas que se acercaban a pie a través de los bosques dispararon a los autos que circulaban por la carretera y, al entrar al suburbio, una columna de vehículos blindados abrió fuego y mató a una mujer que estaba en su jardín.
Pero esas primeras crueldades palidecen en comparación con lo que vendría después.
Cuando el avance ruso sobre Kiev se estancó ante la feroz resistencia, contaron los civiles, la ocupación enemiga de Bucha se convirtió en una campaña de terror y venganza. Cuando el ejército ruso, derrotado y desmoralizado, se retiró finalmente, dejó tras de sí un panorama sombrío: cuerpos de civiles muertos esparcidos por las calles, en los sótanos o en los patios traseros, muchos con heridas de bala en la cabeza, algunos con las manos atadas a la espalda.
Los reporteros y fotógrafos de The New York Times pasaron más de una semana con funcionarios de la ciudad, expertos forenses y decenas de testigos en Bucha, descubriendo nuevos detalles de las atrocidades al estilo de ejecuciones cometidas contra civiles. El Times documentó los cadáveres de alrededor de tres decenas de personas en el lugar donde fueron asesinadas —en sus casas, en el bosque, calcinadas en un estacionamiento vacío— y conoció la historia de muchas de las muertes. El Times también atestiguó la existencia de más de cien bolsas para cadáveres en una fosa común y en el cementerio de la ciudad.
Las pruebas sugieren que los rusos mataron de forma temeraria y a veces sádica, en parte por venganza.
Bucha
Hostomel a menos de 1 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Centro de Kiev, a 25 km
Seis muertos en un asilo de ancianos
Madre asesinada junto a su hija
Bucha
Familia de cuatro entre seis víctimas
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Cementerio
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Escuela No. 3
Calle Vokzalna
Hijo asesinado junto a su padre
Hombre que fue por pan
Makariv, a unos 40 km
Tres civiles en un patio
Cuatro cadáveres en la calle
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Hombre decapitado
Dos hermanos hallados en matorrales
Cuerpo en la calle
Hombre cubierto de tierra
Hombre hallado en una cuneta
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
UCRANIA
Hostomel
Madre asesinada junto a
su hija
Cinco hombres en un sótano
Seis muertos en un asilo de ancianos
Mujer abatida en un jardín
Familia de cuatro entre seis víctimas
Bucha
Cementerio
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Escuela
No. 3
Hombre en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre que fue por pan
Cuerpo en la calle
Tres civiles en un patio
Hombre decapitado
Hermanas abatidas en una vivienda
Niño en un sótano
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre hallado en una cuneta
Hombre cubierto de tierra
Hijo asesinado junto a su padre
Irpín
800 metros
Bucha
Cinco hombres en un sótano
UCRANIA
Hostomel, a unos 1,5 km
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Familia de cuatro entre seis víctimas
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuerpo en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Río Bucha
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
Hostomel, a unos 1,5 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Familia de cuatro entre seis víctimas
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuatro cadáveres en la calle
Cuerpo en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Río Bucha
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Asesinaron a civiles desprevenidos que realizaban las actividades cotidianas más simples. El 5 de marzo, a media mañana, cuando abría la puerta de su casa en una pequeña calle lateral, le dispararon a una profesora jubilada conocida como tía Lyuda, diminutivo de Lyudmyla. Su cuerpo yacía retorcido, a mitad de la entrada, más de un mes después.
Su hermana menor, Nina, quien tenía una discapacidad mental y vivía con ella, estaba muerta en el suelo de la cocina. No está claro cómo murió.
“Se apoderaron del terreno y estuvieron disparando para que nadie se acercara”, dijo un vecino, Serhiy. “¿Por qué matarías a una abuela?”.
Roman Havryliuk, de 43 años, soldador, y su hermano Serhiy Dukhli, de 46, enviaron al resto de su familia fuera de Bucha cuando se intensificó la violencia, pero ambos insistieron en quedarse. Los encontraron muertos en su patio. “Mi tío se quedó por el perro y mi padre por la casa”, dijo Nazar, el hijo de Havryliuk. Un hombre que no se ha identificado también yacía muerto cerca de ahí, y los dos perros de la familia estaban acribillados.
“No pudieron derrotar a nuestro ejército, así que mataron a los ciudadanos”, dijo Nazar, de 17 años.
La amenaza constante de los francotiradores
Bucha había sido uno de los suburbios más codiciados de Kiev debido a su cercanía con la capital. Enclavado entre bosques de abetos y un río, contaba con centros comerciales modernos y complejos residenciales nuevos, así como con cabañas de verano tradicionales situadas entre jardines y árboles. El escritor ruso Mijaíl Bulgákov tenía allí una casa de verano.
Días después de que los soldados rusos entraron en la ciudad, el ejército ucraniano contraatacó incendiando tanques y vehículos blindados durante una arremetida a una columna rusa. Hasta 20 vehículos ardieron en una enorme bola de fuego que incendió las casas dispuestas a lo largo de un lado de la calle. Algunos soldados rusos huyeron, llevando a sus colegas heridos por el bosque.
Los refuerzos rusos llegaron varios días después con ánimo agresivo. Establecieron su base en un complejo de departamentos situado detrás de la Escuela No. 3, la secundaria principal, en la calle Vokzalna, o calle de la Estación, y colocaron un francotirador en un rascacielos que estaba en construcción. Más al sur, establecieron su cuartel general en una fábrica de vidrio a orillas del río Bucha.
Hasta entonces, los residentes de Bucha habían estado refugiándose de los ataques de misiles y artillería rusos, y muchos de ellos dormían en sótanos y bodegas, pero algunos se habían aventurado a salir de vez en cuando para buscar agua o echar un vistazo a los daños. Los bombardeos habían sido esporádicos, y gran parte del fuego de artillería ruso apuntaba por encima de sus cabezas a Irpín, la ciudad más cercana.
Tras el ataque a la columna, el ambiente se tensó. El 4 de marzo, Volodymyr Feoktistov, de 50 años, salió a pie cerca de las 5:00 p. m. para ir por una hogaza de pan que los vecinos habían horneado. Su madre y su hermano le dijeron que no saliera, pero él insistió, recordó la madre más tarde.
Los vehículos rusos avanzaban por un camino al final de su calle y los vecinos escucharon dos disparos. Al día siguiente lo hallaron muerto en la calle. Pasaron días antes de que lo pudieran subir a una carretilla y lo llevaran hasta la morgue del hospital antes de volver a casa a toda prisa.
El 5 de marzo, un francotirador ruso empezó a disparar contra todo lo que se movía al sur de la escuela.
A la tía Lyuda le dispararon por la mañana. Esa tarde, un padre y su hijo salieron de su propiedad para dar un paseo por su calle, Yablunska, que significa calle del manzano. “Le dispararon a mi hijo”, dijo su padre, Iván. “Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí”.
Pidió que solo se publicara su nombre de pila. Tras semanas de ocupación rusa, muchos residentes en Bucha estaban asustados y pidieron que no se publicaran sus apellidos por miedo a represalias posteriores.
“Toda la noche estuvo sufriendo y murió a las 8:20 a. m.”, dijo Ivan, refiriéndose a su hijo. La familia lo enterró en el jardín de enfrente bajo un montón de tierra. “Es muy difícil enterrar a tu hijo”, dijo Ivan. “No se lo deseo ni a mi peor enemigo”.
Su hijo dejó a un hijo de 8 años y a una hija de uno. “No puedo mirar a mi nieto a los ojos”, dijo Ivan.
La calle Yablunska, donde vivían, pronto se convirtió en el tramo más mortífero para los civiles que pasaban por allí. A principios de marzo, un hombre que iba en bicicleta resultó herido a causa de los disparos de un vehículo blindado, como lo mostró el video grabado por los militares ucranianos. El 11 de marzo había al menos once cadáveres tirados en la calle y en las aceras, según se observa en imágenes satelitales.
Una casa saqueada, un cuerpo en el sótano
Pronto quedó claro por qué los cuerpos habían permanecido en el lugar durante tanto tiempo.
Los soldados empezaron a registrar las casas y ordenaron a los vecinos que no salieran. “Iban patio por patio”, dijo Valerii Yurchenko, de 42 años, un mecánico que vive cerca del río. Un comandante ruso le advirtió que no saliera a la calle. “Tenemos órdenes de disparar”, advirtió el comandante.
Los soldados confiscaron computadoras y teléfonos celulares. Algunos fueron corteses pero igual exigieron que las familias salieran de sus casas cerca de las bases y se fueran a un jardín de niños cercano.
“Me dieron mi bastón”, dijo Tetiana Masanovets, de 65 años, quien fue de las que recibieron la orden de irse. Los soldados convirtieron su casa en una fosa, y usaron una habitación como retrete. “Se robaron todo”, añadió.
Con la llegada de más tropas, los soldados metieron sus vehículos blindados a los jardines de la gente, aplastaban las rejas de metal y las cercas y se estacionaban en la calle mostrando las armas.
Volodymyr Shepitko, de 66 años, huyó con su esposa cuando un vehículo acorazado ruso atravesó su cerca trasera. Se refugiaron en el sótano de la Escuela No. 3. Los soldados rusos también utilizaban la escuela y el complejo habitacional ubicado detrás para colocar morteros.
El 9 de marzo, Shepitko, un ingeniero hidráulico retirado, salió a buscar comida en la casa y vio que había soldados rusos viviendo ahí. Los describió como kontraktniki, soldados a sueldo, hombres que a menudo son combatientes experimentados con la fama de cometer abusos y actuar con impunidad. Habían estacionado sus vehículos blindados en la calle de enfrente y dormían y calentaban agua en la casa, contó Shepitko.
Los soldados hicieron un comentario sarcástico sobre los fascistas ucranianos, para poner a prueba su lealtad. “Pensé que me iban a disparar”, dijo, “y me quedé callado”. Le pidieron su teléfono celular pero su perro les ladró con tanta furia que retrocedieron y lo dejaron ir.
No fue sino hasta que volvió, después de la retirada rusa de Kiev, que Shepitko descubrió hasta dónde habían llegado los soldados rusos. Su casa había sido saqueada y estaba llena de basura y botellas de cerveza. Luego, en un sótano debajo del cobertizo del jardín, su sobrino encontró el cuerpo de una mujer. Desplomada en posición de sentarse, con las piernas desnudas y arqueadas, solo vestía un abrigo de piel y nada más.
A la mujer le habían disparado en la cabeza, y encontró dos casquillos de bala en el suelo. Cuando la policía llegó para llevársela y realizar una inspección, hallaron paquetes rotos de preservativos y un condón usado en la casa.
La defensora oficial de los derechos humanos de Ucrania, Lyudmyla Denisova, dijo que había registrado horribles casos de violencia sexual por parte de los soldados rusos en Bucha y otros lugares, incluyendo uno en el que un grupo de mujeres y niñas fueron retenidas en el sótano de una casa durante 25 días. Nueve de ellas ahora están embarazadas, afirmó.
Especuló que la violencia se produjo como venganza por la resistencia ucraniana, pero también que los soldados rusos utilizaron la violencia sexual como arma de guerra contra las mujeres ucranianas.
Una caminata en busca de agua resulta mortal
La ciudad llevaba desde principios de marzo sin electricidad, agua corriente, gas ni internet. Miles de habitantes, que seguían en sus casas, vivían a temperaturas heladas y dormían vestidos, tapados con capas de cobertores.
Seis personas en un asilo de ancianos murieron de hambre, dijeron los trabajadores del cementerio que recogieron sus cuerpos a principios de abril. El vestíbulo estaba helado y cuatro de los muertos se habían reunido en un solario al otro lado del jardín. En la casa contigua, los mismos trabajadores bajaron a una mujer que se había colgado de una rama.
Durante 10 días a mediados de marzo, Tetiana Sichkar, de 20 años, salió a caminar con sus padres para visitar a su abuela, cuya casa tenía un fogón de leña y una estufa al aire libre donde podían cocinar y calentar agua. Todos los días tomaron la misma ruta por los bosques, cruzando las vías del tren.
El 24 de marzo parecía que estaba calmado otra vez hasta que se escuchó un disparo camino a casa.
“Fue tan fuerte que no podía oír nada”, dijo Sichkar. Todos cayeron al suelo al mismo tiempo. Su madre yacía en silencio. “Le hablé pero no se movió”, dijo. Le levantó la cabeza y vio la sangre: en el rostro de su madre y en su cabello, formando un charco en la calle.
Su madre, una ama de casa de 46 años también llamada Tetiana, murió en donde se desplomó. Los soldados rusos detuvieron a su esposo más tarde, lo esposaron y le pusieron una bolsa en la cabeza cuando pidió recoger el cuerpo de su mujer. Esa noche, más tarde, lo dejaron libre: estaba todavía esposado y con los ojos tapados cuando lo abandonaron en otra zona de la ciudad.
A su padrastro, en un episodio excepcional, le permitieron que se llevara el cuerpo de Sichkar y le dieron un coche rojo nuevo —que resultó ser robado— para que se la llevara. A la mañana siguiente, la familia la enterró en el jardín y estacionó el auto dentro del portón.
Lyudmyla, la madre de la mujer muerta, expresó lo que muchos civiles en Bucha observaron: al avanzar la guerra, el ánimo y el comportamiento de los soldados rusos se puso más feo. “El primer grupo era pacífico”, dijo refiriéndose a los soldados rusos y pidiendo que no se publicara su apellido. “El segundo grupo fue peor”.
Algunas veces la violencia parecía cínica y pensada para atemorizar, pero los efectivos rusos se mostraban particularmente desconfiados ante los hombres en edad de combate y a menudo los acusaban de pertenecer a las fuerzas de defensa ucranianas antes de llevárselos para interrogarlos.
Natalya Oleksandrova, oculista retirada, contó que los soldados detuvieron a su sobrino y dijeron que lo iban a interrogar dos días. Lo retuvieron tres semanas. Luego de que se marcharon las fuerzas rusas, los vecinos lo hallaron muerto en un sótano. “Le dispararon por la oreja”, dijo.
Otra amenaza: los asesinatos en venganza
En la última semana de marzo, las fuerzas ucranianas montaron un contraataque para retomar los suburbios del noroeste de Kiev. Los combates se intensificaron drásticamente en Bucha, y las unidades rusas comenzaron a prepararse para su retirada.
Uno de sus últimos actos fue disparar a sus detenidos o a cualquiera que se pusiera en su camino. En un área despejada de una calle, la policía encontró después a cinco integrantes de una familia, entre ellos dos mujeres y un niño; sus cuerpos estaban quemados y tirados en el suelo.
Al menos 15 personas fueron encontradas muertas con las manos atadas en varios lugares de la ciudad, indicios de que hubo más de una unidad rusa que detuvo y ejecutó a personas. En el sótano de un campamento de verano infantil que las unidades rusas usaban como base se hallaron cinco cuerpos. Otros fueron encontrados en la calle Yablunska y algunos más en la fábrica de vidrio.
En el poblado cercano de Motyzhyn, la muerte de la alcaldesa, su esposo y su hijo, se explica en gran parte por la venganza. Los tres fueron hallados sepultados a las afueras de la localidad. Había señales de tortura: en el caso del hijo, dedos rotos y golpes en el rostro de la alcaldesa, inflingidos antes de que las fuerzas rusas les dispararan, molestas porque los ucranianos destruyeron un camión y un vehículo acorazado.
“Fue venganza”, dijo Anatoly Rodchenko, un maestro de física de secundaria retirado cuyo hijo está casado con la hija de Olha Sukhenko, la alcaldesa asesinada. Rodchenko atestiguó la excavación de la fosa, que también contenía otros tres cuerpos.
En relatos corroborados por un comandante militar local, los residentes describieron cómo una emboscada ucraniana que hizo explotar el vehículo blindado y el camión de suministros provocó una oleada de violencia rusa contra los civiles.
Al día siguiente, por la calle avanzó un vehículo acorazado ruso que iba disparando al azar a las viviendas con una ametralladora pesada, refirió Serhiy Petrovsky, líder de una unidad de soldados voluntarios civiles. No sabe cuántas personas fallecieron o resultaron heridas pero relató que luego de que se marcharon los rusos, recogió los cuerpos de 20 personas abatidas en este y otros episodios en el poblado y sus alrededores.
“Disparaban a todo”, dijo Rodchenko. “Dispararon a las casas. Dispararon a una mujer en la calle. Dispararon a los perros”.
Ese mismo día, soldados rusos detuvieron a Sukhenko, la alcaldesa de 50 años, a su esposo Ihor Sukhenko, de 57, y al hijo de ambos, Oleksandr, de 25, contó Rodchenko. Los cuerpos de los tres se hallaron en la fosa.
“Yo no entiendo”, dijo Rodchenko. “La alcaldesa, bueno, ayudó a los ucranianos, pero ¿por qué Oleksandr? ¿Él qué hizo?”
De la presencia del ejército ruso en la localidad dijo, “fue como una pesadilla”.
Una llamada alegre, luego el silencio
Días después de que los soldados ucranianos recobraron el control de Bucha, la policía y los trabajadores del cementerio comenzaron a recoger los cadáveres esparcidos por todas partes, y metieron bolsas negras para cadáveres en una camioneta blanca. En el barro de las puertas traseras, los trabajadores habían escrito “200”, un código militar soviético para referirse a los muertos de guerra.
El 2 de abril habían recogido ya más de 100 cadáveres, y el domingo la cifra había aumentado a más de 360 en el distrito de Bucha. Diez de los muertos eran niños, señalaron las autoridades.
El 3 de abril, Marta Kirmichi buscaba con desesperación noticias de Bucha en internet. Originaria de Moldova, la mujer había vivido 10 años en Ucrania, cerca de la ciudad de Chernígov, con su marido y su hijo.
Había hablado por última vez con su esposo Dmitrii Shkirenkov, de 38 años, a mediados de marzo. Él era obrero de la construcción y salió de casa un mes antes para volver a su empleo en un desarrollo de nuevas propiedades en Bucha.
La recepción de telefonía celular era mala, pero había logrado llamar a su esposa el 9 de marzo. “Dijo: ‘Le están disparando a la gente pero estoy vivo’”, contó ella. La segunda vez que la llamó eran cerca de las 5:30 a. m. y la despertó. “Dijo con esta voz: ‘Amor, estoy vivo’. Sonaba muy contento”. La llamada, de apenas 30 segundos, también la puso contenta, pero no volvió a saber de él.
Luego encontró las primeras fotos horripilantes de hombres tendidos con las manos atadas en la calle Yablunska, junto a materiales de construcción y tarimas. Reconoció de inmediato a su marido. Estaba boca abajo, con las manos escondidas debajo de su cuerpo.
Más tarde vio otra fotografía: se lo habían llevado pero cerca de ahí seguían dos cuerpos. Ella espera que, tal vez, lo hayan herido y llevado al hospital.
De los 360 cuerpos de personas encontrados durante este fin de semana en Bucha y sus alrededores, más de 250 fallecieron a causa de balas o metralla y están siendo incluidos en una investigación de crímenes de guerra, declaró Ruslan Kravchenko, fiscal regional de Bucha, en una entrevista. Muchas otras personas murieron de hambre, frío o por falta de medicamentos y atención médica, entre otras razones.
Sentado en su auto, Kravchenko repasaba archivos y fotografías de cadáveres en su celular. Dijo que esperaba más casos mientras la policía seguía encontrando cuerpos y la información llegaba en avalancha. En total, en la región más amplia de Bucha, había por lo menos 1000 muertos de la guerra, dijo.
Los fallecidos eran abrumadoramente civiles. Solo dos integrantes del ejército ucraniano se encontraban entre quienes fueron asesinados en la ciudad de Bucha, según Serhiy Kaplychny, funcionario del panteón municipal.
La brutalidad rusa ha indignado a la mayor parte del mundo y ha fortalecido la decisión de Occidente de oponerse a la sangrienta invasión del presidente de Rusia, Vladimir Putin.
“El nivel de brutalidad del ejército de terroristas y verdugos de la Federación Rusa no conoce límites”, escribió Denisova, la defensora del pueblo. Apeló a la Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas para que “tenga en cuenta estos crímenes de guerra rusos en Ucrania”.
Algunos de los peores crímenes —incluyendo torturas, violaciones y ejecuciones de detenidos— fueron cometidos por los soldados que tenían base en la fábrica de vidrio de Bucha, según afirmaron los residentes locales y los investigadores. El fiscal regional, Kravchenko, indicó que los investigadores encontraron un servidor informático abandonado por los rusos que podría ayudarlos a identificar a los hombres responsables de la violencia.
“Ya hemos establecido listas y datos de los militares”, aseguró Kravchenko. “Los datos ocupan más de 100 páginas”.
Los investigadores ucranianos también cuentan con un inmenso recurso gracias a las organizaciones, ciudadanos y periodistas que han subido más de 7000 videos y fotografías en un centro gubernamental en línea, warcrimes.gov.ua, señaló la fiscal del Estado, Iryna Venediktova.
“Algo muy importante en este caso es que son pruebas admisibles en los tribunales”, explicó. “Se trata de 7000 pruebas de video y pruebas fotográficas”. Sin embargo, aún hay un largo y laborioso proceso de identificación por delante.
Kirmichi aún no tiene información sobre su esposo, el obrero de la construcción. Cuando se comunicó con una dependencia gubernamental le dijeron que esperara un mes para recibir noticias.
Al teléfono sonaba desolada y lloraba. “Solo somos dos, mi hijo y yo, y no vamos a renunciar a la esperanza”, dijo.
Oleksandr Chubko colaboró con este reportaje desde Bucha, Ucrania, y Andrew E. Kramer, desde Motyzhyn, Ucrania. Producido por Rumsey Taylor y Gray Beltran.
France24 - Monde
Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine
Publié le : 01/04/2022 - 16:31
Guillaume GRALLET
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En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.
A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.
Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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Ligue des champions : Manchester City résiste à l'Atlético et rejoint le Real Madrid en demi-finale
Publié le : 13/04/2022 - 23:02
Romain HOUEIX
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Fort de son avantage acquis au match aller (1-0), Manchester City a obtenu mercredi sa qualification en demi-finale de la Ligue des champions grâce au match nul obtenu sur la pelouse de l'Atlético de Madrid.
Dans le chaudron de l'Atlético de Madrid, Manchester City a à peine tremblé. Les hommes de Pep Guardiola ont résisté aux assauts des Colchoneros pour préserver le match nul (0-0) leur permettant de se qualifier au bénéfice de la victoire acquise au match aller (1-0).
Malgré le retard à rattraper, l'Atlético de Madrid ne s'est pas précipité d'entrée. L'équipe de Diego Simeone patiente, restant soudée devant son adversaire, et attend les ouvertures. Lodi remonte énergiquement le ballon et sert Lemar. L'international français centre mais Stones veille (8e). C'est également le défenseur anglais qui est à la réception d'un corner mancunien ratant de peu le but d'Oblak (10e).
Les Citizens installent leur jeu de possession mais sans parvenir à inquiéter le gardien de Madrid. L'Atlético défend dur sur l'homme. Le défenseur Felipe finit par écoper un carton jaune après des agressions sur Foden, puis De Bruyne. Ce dernier tente une volée sur une frappe contrée du jeune Anglais. Le ballon est dévié en corner (27e).
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April 13, 2022
Un miracle sauve ensuite les Madrilènes. Mahrez fait un superbe appel sur la droite et centre vers Foden. Le ballon arrive jusqu'à Gundogan, qui frappe. Oblak est sauvé par son poteau puis Felipe repousse sa reprise de la tête (30e). Les hommes de Diego Simeone répondent immédiatement. Une longue possession est conclue par une frappe de Geoffrey Kondogbia, la première madrilène de la double confrontation. Elle n'inquiète pas Ederson (35e).
Manque de précision dans le dernier geste
Au retour des vestiaires, l'Atlético monte d'un cran et met la pression grâce à ses Français. Griezmann est trouvé dans le dos dans la surface mais est empêché de frapper in extremis (45e), puis Lemar voit sa frappe contrée (47e).
Après une transmission de Llorente, Joao Félix, dos au but, remise en retrait vers Griezmann dont la reprise du gauche file à gauche (57e).
L'Atlético augmente la pression. L'entrant Correa s'écroule au sein de la surface de réparation, ce qui ne fait pas sourciller l'arbitre, puis De Paul réalise une volée du pied droit qui atterrit à droite du but anglais (77e). Correa dévie ensuite en retrait vers Carrasco dont la reprise est contrée et déviée par Stones (86e). Manchester City résiste et tient sa demi-finale, profitant de l'imprécision de leurs adversaires dans le dernier geste.
Les esprits s'échauffent dans les derniers instants. Felipe est exclu après une énième faute vulgaire sur Phil Foden. Alors qu'ils avaient le match en main, les joueurs de l'Atlético de Madrid se laissent gagner par la nervosité et ne parviennent pas enflammer la partie malgré les treize longues minutes de prolongation accordées par l'arbitre. C'est même Gundogan qui manque de marquer le premier but du match dans les derniers instants mais Oblak le sort d'une parade impeccable. Insuffisante cependant puisque les deux dernières occasions, signées Carrasco et Correa, sont repoussées par Ederson. L'Atlético de Madrid est éliminée de la Ligue des champions.
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COMPTE-RENDULigue des champions : De Bruyne délivre Manchester City contre l'Atlético de Madrid
AVANT-MATCHLigue des champions : Atlético contre City, le duel des styles entre Guardiola et Simeone continue
Avant-matchLigue des champions : Manchester City et Liverpool, deux ambitieux à l'assaut du dernier carré
France24 - Monde
Ligue des champions : Liverpool accroché par Benfica mais dans le dernier carré
Publié le : 13/04/2022 - 23:29
FRANCE 24
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Liverpool s'est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions mercredi au terme d'un match nul peuplé de buts contre Benfica (3-3). Le club anglais affrontera Villarreal.
Liverpool n'a pas tremblé malgré le déluge de buts pour se qualifier en demi-finale de la Ligue des champions, mercredi 13 avril. Largement victorieux au match aller (3-1 à Lisbonne), les Reds n'ont eu qu'à résister à Benfica avec une équipe remaniée (3-3) pour rejoindre Villarreal au tour suivant.
Entre deux confrontations avec Manchester City, l'une en championnat (2-2), dimanche, et l'autre en demi-finale de la Coupe d'Angleterre, samedi prochain, les hommes de Jürgen Klopp jonglent avec leurs objectifs et ce match semblait l'occasion de faire tourner.
Une défense de Liverpool inquiétante ?
Avec une charnière Joel Matip-Ibrahima Konaté, flanquée de Kostas Tsimikas et Joe Gomez, et Thiago Alcantara, Fabinho, Mohamed Salah et Sadio Mané sur le banc au coup d'envoi, la priorité de la semaine donnée à la Premier League était visible.
Les trois buts encaissés incitent toutefois à penser que ce choix n'a pas été très avisé. Si le but de Gonçalo Ramos (1-1, 32e) est dû à une passe en retrait involontaire de James Milner, les deux autres, de l'Ukrainien Roman Yaremchuk (3-2, 73e) et Darwin Nunez (3-3, 82e), sont dus à des erreurs d'alignement.
On ne peut cependant pas dire que Liverpool ait beaucoup tremblé pendant ce match, ni sur l'ensemble de la confrontation.
Avec une ligne d'attaque composée de Roberto Firmino, entouré par Luis Diaz et Diogo Jota, la puissance offensive des locaux restait très conséquente et a suffi à assurer la qualification.
Comme à l'aller, Konaté avait ouvert le score de la tête et sur corner (1-0, 21e). En seconde période, Firmino a converti, au deuxième poteau, deux offrandes de Diogo Jota (2-1, 55e) et Tsimikas (3-1, 65e) pour mettre les Reds dans une position très confortable.
Les Reds visent un quadruplé
Il y a bien eu un but de Nunez dans le temps additionnel invalidé par la VAR et qui aurait offert un succès de prestige aux Portugais, mais c'est le club des bords de la Mersey qui entre dans le dernier carré sur l'ensemble des deux matches.
Il y affrontera le club espagnol de Villarreal qui a créé la surprise en sortant le Bayern Munich (1-0, 1-1), alors que l'autre demie mettra aux prises le Real Madrid et Manchester City.
Liverpool a cependant aussi les yeux braqués sur d'autres trophées, avec la Premier League où il n'ont qu'un point de retard sur les Citizens avec sept matches à disputer, et la Coupe d'Angleterre.
Déjà vainqueurs de la Coupe de la Ligue fin février, les Reds courent après un quadruplé inédit mais qui ne leur laisse aucune marge de manœuvre.
Avec AFP
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COMPTE-RENDULigue des champions : le Real Madrid a tremblé face à Chelsea mais rallie le dernier carré
COMPTE-RENDULigue des champions : Manchester City résiste à l'Atlético et rejoint le Real Madrid en demi-finale
COMPTE-RENDULigue des champions : Villarreal résiste au Bayern Munich et se qualifie pour les demi-finales
France24 - Monde
Nikola Karabatic, Clarisse Agbégnénou, Tony Parker... des sportifs disent "non" à Marine Le Pen
Publié le : 13/04/2022 - 16:20
FRANCE 24
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Une cinquantaine de personnalités du monde sportif, dont la judoka Clarisse Agbégnénou, le handballeur Nikola Karabatic, l'ex-basketteur Tony Parker et l'ex-nageuse Laure Manaudou, ont signé une tribune, publiée mardi dans Le Parisien, appelant à voter pour Emmanuel Macron et refusant "une présidente d'extrême droite".
Yannick Noah, Marie-José Pérec, Jo-Wilfried Tsonga ou encore Jean-Pierre Papin... Une cinquantaine de sportifs ayant porté haut les couleurs de la France dans leurs disciplines ont publié, mardi 12 avril, une tribune appelant à voter Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle.
"Si nous sommes pleinement conscients des difficultés que traversent de nombreux Français, nous avons la conviction que le vote pour un parti qui mettrait en danger les valeurs républicaines serait le pire des remèdes", écrivent les signataires de ce texte publié par Le Parisien et France Info.
La candidate du RN, Marine Le Pen, avec 23,15 %, est arrivée en deuxième position derrière Emmanuel Macron (27,85 %) à l'issue du premier tour.
"Le sport auquel nous croyons, celui des valeurs de l'olympisme, est fait d'amitié et de respect ; il est le lieu de la mixité. Il refuse toutes les discriminations", poursuivent-ils.
"Dans ces temps incertains, il est un vecteur de rassemblement. (...) C’est parce que nous croyons en ce sport-là, fraternel et inclusif, que nous nous engageons pour éviter que notre nation place à sa tête une présidente qui incarne tout le contraire, la stigmatisation de l’autre, le repli sur soi, le nationalisme. Et que nous appelons donc à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril prochain."
La liste complète des signataires
Clarisse Agbégnénou (judo), Samir Aït Saïd (gymnastique), Valériane Ayayi Vukosavljević (basket), Brahim Asloum (boxe), Romain Bardet (cyclisme), Cécilia Berder (escrime), Alain Bernard (natation), Marie Bochet (paraski alpin), Laure Boulleau (football), Justine Braisaz-Bouchet (biathlon), Romain Cannone (escrime), Souleymane Cissokho (boxe), Élodie Clouvel (pentathlon), Cléopâtre Darleux (handball), Isabelle Demongeot (tennis), Stéphane Diagana (athlétisme), Boris Diaw (basket), Céline Dumerc (basket), Antoine Dupont (rugby), Gévrise Émane (judo), Maud Fontenoy (voile), Pierre Gasly (F 1), Edgar Grospiron (ski de bosses), Amandine Henry (football), Stéphane Houdet (paratennis), Muriel Hurtis (athlétisme), Mickaël Jeremiasz (paratennis), Nikola Karabatic (handball), Raphaël Ibañez (rugby), Jean Le Cam (voile), Eugénie Le Sommer (football), Christophe Lemaitre (athlétisme), Laure Manaudou (natation), Blaise Matuidi (football), Frédéric Michalak (rugby), Estelle Mossely (boxe), Earvin Ngapeth (volley-ball), Valérie Nicolas (handball), Yannick Noah (tennis), Sarah Ourahmoune (boxe), Jean-Pierre Papin (football), Tony Parker (basket), Dimitri Payet (football), Marie-José Pérec (athlétisme), Allison Pineau (handball), Thibaut Pinot (cyclisme), Jackson Richardson (handball), Charles Rozoy (paranatation), Jo-Wilfried Tsonga (tennis), Jessy Trémoulière (rugby), Cameron Woki (rugby), Tony Yoka (boxe).
Avec AFP
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ÉLYSEE 2022La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite
ÉLYSÉE 2022Reportage : à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
ÉLYSÉE 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen divergent sur les référendums, pas sur le septennat
France24 - World
International Space Station: First all-private astronaut crew readies for launch
Issued on: 05/04/2022 - 19:28
Sam BALL
For the first time in its more than 20 years of operation the International Space Station (ISS) is getting ready to welcome its first-ever all-private astronaut team. A four-man crew assembled by Houston-based start-up Axiom are set to blast off for the ISS on Friday in what the company and NASA have hailed as a major milestone in the growing commercialisation of spaceflight.
L'Humanité
Sommet de souffrance chez CNH Industrial
ActuConditions de travail Au cœur de cette plateforme logistique de l’Oise comptant 470 salariés, des travailleurs dénoncent un profond mal-être. La direction minore le problème, malgré un rapport alarmant.
Clara Bolzinger«I l y a quelques années, on arrivait avec le sourire au travail. Aujourd’hui, la plupart des salariés n’en peuvent plus » , soupire Amandine (1), employée de CNH Industrial, dont la maison mère est basée aux Pays-Bas. Elle fait partie des travailleurs de la société de métallurgie de la commune du Plessis-Belleville (Oise) qui ont fait grève fin février pour alerter sur leur souffrance au travail. « 30 % des travailleurs se sont mobilisés » , souligne Youssef Ouali, délégué syndical CGT du comité social et économique (CSE). L’employeur avance le chiffre de 15 %. Le bras de fer avec la direction est monté crescendo. Celle-ci a assigné Youssef Ouali au tribunal pour avoir mené un « mouvement illicite ». Le motif de la plainte était d’avoir bloqué, entre autres, l’entrée du site. L’avocat du syndicaliste et celui de CNH Industrial ont ensuite trouvé un accord qui stipulait un retrait de plainte en cas de reprise de l’activité.
« Il y en a un qui va finir par se suicider »
Pourtant, quelques jours après, trois employés se sont fait licencier et sept représentants de différents syndicats (CGT, FO, SUD et CFTC) ont été mis à pied. Ils attendent toujours la décision de l’inspection du travail. La direction évoque des « insultes et des coups entre les salariés » des différentes organisations syndicales, ce que démentent ces dernières. Selon eux, ces méthodes répressives s’inscrivent dans une longue série.
Tout commence après un changement de direction en avril 2020. « Du jour au lendemain, l’entreprise a remis en question les usages existant depuis vingt ans pour les temps de pause. Ils se justifient en disant que les plateformes de logistique doivent rester compétitives. Une forme de pression s’est installée dans le dépôt, à cause d’une gestion brutale et des sanctions mises en place contre l’ensemble du personnel », raconte Youssef Ouali. Un an plus tard, une dizaine de salariés « ont été licenciés. Du jamais-vu », s’indigne-t-il.
En août 2021, Éric (1) est remercié pour « baisse d’activité » après vingt-six ans de bons et loyaux services. Il dépeint l’ambiance comme « dangereuse pour le bien-être des personnes. Il y en a un qui va finir par se suicider », souffle-t-il. Un arrêt pour dépression lui a ensuite été prescrit. Interrogée par l’Humanité, la direction met ces licenciements sur le compte d’un turnover « normal » pour une entreprise de cette taille.
Un système de notation qui influe sur les primes
« Rien n’a été fait » face à ce « management terrifiant », s’insurge Youssef Ouali. Une expertise a été votée en CSE en juin 2021 pour « risques graves ». Un rapport d’un cabinet indépendant a donc été effectué se basant sur 48 entretiens individuels, deux collectifs et une observation de l’activité salariale. Ce document, consulté par l’Humanité, met en évidence « la montée en puissance d’une pression exercée sur les salariés visant à obtenir d’eux une adhésion sans faille à la stratégie de l’entreprise ». L’expertise pointe aussi les conséquences sur la santé : « Lorsque dans les interactions au travail, les salariés ne peuvent plus rien exprimer, la répression se lit notamment dans l’ apparition de maladies psychosomatiques, dont notamment les troubles musculo-squelettiques. Cet état actuel de l’organisation du travail (…) est un facteur d’exposition aux risques psychosociaux. »
La caisse d’assurance-retraite et de la santé au travail (Carsat) est intervenue à la suite de plusieurs alertes. Le contrôle de sécurité effectué le 10 février sur le site exige auprès de la direction « d’instaurer une démarche de restauration du dialogue social » par le biais d’une médiation externe. La Carsat insiste également sur la nécessité « d’instaurer une démarche pérenne de prévention des risques psychosociaux (RPS) ». Youssef Ouali précise que la direction a inscrit la restauration du dialogue social à l’ordre du jour du prochain CSE, le 28 avril.
En attendant, la tension n’en finit pas de grimper. Amandine est en arrêt maladie depuis le 21 mars. « Au boulot, c’est la catastrophe », confie la salariée, qui travaille à CNH depuis dix ans. « Avant, je n’avais pas de souci si je voulais boire un café ou fumer une clope. Aujourd’hui, je fais super attention. » Le système de notation de la productivité des salariés de 0 à 5 influant sur le montant de leurs primes est en effet appliqué à la lettre par l’employeur. « Les gens n’osent plus s’arrêter pour blaguer, ils ont peur. » Questionnée sur la présence des RPS, CNH affirme « qu’une étude est toujours en cours et qu’elle n’a pas eu vent de problèmes ».
tmsrisques psychosociaux France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
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Scandales alimentaires : décryptage d'une chaîne de contrôle en faillite
DécryptagePizzas Fraich’Up Buitoni, Kinder, fromages Graindorge… la multiplication des cas d’intoxication bactérienne met en lumière les faiblesses du système de contrôle, pour le plus grand profit des industriels, avec l’assentiment de l’État.
Marion d'AllardStéphane GuérardCe mercredi, les gendarmes ont procédé à des perquisitions à l’usine Buitoni de Caudry (Nord) et au siège de Nestlé. Ils intervenaient dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris pour « homicides involontaires », « tromperie » et « mise en danger de la vie d’autrui », après plusieurs cas graves de contamination d’enfants par la bactérie Escherichia coli et des décès à la suite de la consommation de pizzas surgelées produites sur ce site agroalimentaire.
La veille, l’Autorité européenne de sécurité des aliments estimait à 150 le nombre de cas de salmonellose détectés principalement chez des enfants dans neuf pays européens, dont la France. L’organisme pointait la responsabilité d’une « usine de production belge » de chocolats, quelques jours après la fermeture du site Kinder (Ferrero) à Arlon, en Belgique. Il y a huit jours, les Fromageries de Normandie, du groupe Lactalis, ont élargi leur campagne de rappel de fromages Graindorge au lait cru après avoir identifié une « source probable de contamination » de la bactérie responsable de la listériose, au dire du groupe. Cette accumulation de scandales sanitaires met en exergue des insuffisances graves dans la chaîne de contrôle, qui n’ont rien d’accidentelles.
1. La course aux profits
Chez Buitoni, un sou reste un sou. Aussi, quand la décision préfectorale a été prise, le 1er avril, de fermer l’usine de Caudry, la direction du site n’a pas hésité. Pour amortir la perte de chiffre d’affaires, les salariés ont été appelés à compenser par une semaine de congé obligatoirement posée ces jours-ci. Une autre semaine chômée devra être rattrapée quand les chaînes seront relancées. Ce petit scandale social dans le grand drame sanitaire que vit Buitoni en dit long sur la recherche de rentabilité des donneurs d’ordres de l’agroalimentaire. « Ces scandales sanitaires répétés sont la traduction de leur recherche permanente de profits, s’offusque Maryse Treton, de la Fnaf CGT . Le lean management en vigueur partout rogne tous les acquis sociaux, les salaires, précarise les emplois, impose la polyvalence et la flexibilité du personnel. Tous les temps de travail non directement liés à la production sont diminués, comme ceux pour le nettoyage, la formation. » À Caudry, les salariés permanents ont pris l’habitude de voir les départs à la retraite non remplacés, si ce n’est par des intérimaires. Parfois employés par leur agence via un CDI intérimaire, ils doivent alors recevoir une formation maison express, notamment pour les temps de nettoyage que la direction du site avait essayé, en 2015, de réduire de six heures à trois heures.
Au vu des profits engrangés, la méthode fonctionne à merveille. Lactalis, dont les Fromageries de Normandie ont été épinglées, avait vu son chiffre d’affaires de 2020 augmenter de 5,9 % par rapport à 2019, malgré la crise du Covid. Unilever, visé dans l’affaire des bouillons Knorr (voir ci-dessus), a généré, en 2021, 52,44 milliards d’euros (+ 6 milliards), tout en annonçant 1 500 suppressions d’emplois dans le monde. Nestlé (affaires Kinder et Buitoni) a vu son bénéfice net progresser de 38,2 %, à 16,1 milliards d’euros, tout en ne concédant que 2,8 % d’augmentation générale à ses salariés français et en poursuivant sa politique de réduction d’effectifs du groupe, passés de 16 700 en 2011 à 9 000 actuellement.
Premières victimes de ce rouleau compresseur patronal, les salariés payent cher les scandales sanitaires par leur perte de travail. Impossible pour leurs représentants d’imposer des conditions de travail propices à une production de qualité. « En supprimant les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), le gouvernement porte une grande responsabilité dans ces affaires ! » assène Maryse Treton.
2 Les contrôles publics atrophiés
La responsabilité de l’État ne s’arrête pas là. Dans l’affaire des pizzas Fraich’up comme dans celle des Kinder, l’échelon qui a sonné l’alerte relève de la veille sanitaire. Pas de quoi rassurer Quentin Guillemain, porte-parole des parents en colère lors du scandale du lait infantile Lactalis en 2017, qui a l’impression de voir le même scénario se reproduire. « On nous dit que le système sanitaire fonctionne bien puisqu’il découvre le problème. Mais il ne le fait que quand les gens sont déjà hospitalisés ou décédés. On traite le problème une fois qu’il est là. »
Sur le gril, les agents de la répression des fraudes (DGCCRF) comme des services vétérinaires renvoient la patate chaude aux choix politiques pris ces quinze dernières années. « Je ne veux pas rassurer les gens : des affaires comme celles d’aujourd’hui vont se reproduire, affirme Jean-Philippe Simon, de la CGT SNACCRF. Depuis Sarkozy et sa révision générale des politiques publiques, le manque d’effectifs fait que nous ne sommes plus en capacité d’assurer des contrôles économiques au niveau de la production et de la distribution. » Forte de 4 000 agents en 2005, la DGCCRF en compte désormais moins de 2 700. Le pompon revient au Lot, où un seul agent est en poste pour tout le département. Quant aux services d’inspection vétérinaire, le nombre de contrôles sur la sécurité sanitaire des aliments a diminué de 33 % entre 2012 et 2019. « Le but de ces baisses d’effectif est, dans une optique ultralibérale, de laisser les entreprises s’autogérer, reprend Jean-Philippe Simon. Nous, nous pensons qu’il y a besoin d’un service public du contrôle. »
3 La faillite des autocontrôles
« Comment Nestlé et Ferrero ont-ils pu laisser sortir de leurs usines depuis des semaines des produits contaminés sans le remarquer ? » Si l’ONG Foodwatch « exige la transparence sur ce point », c’est que, depuis 1998, la loi a introduit le principe controversé de l’autocontrôle. Une méthode interne laissée au bon vouloir et à la discrétion des industriels. Et c’est bien là tout le problème. « L’autocontrôle est un point de bascule dans la privatisation du contrôle sanitaire », explique Camille Dorioz, responsable des campagnes chez Foodwatch.
Dans les textes, « si un exploitant a des raisons de penser qu’une denrée peut être préjudiciable à la santé humaine, il est contraint d’en informer immédiatement les autorités compétentes », relève l’association. Mais dans les faits, ces signalements sont souvent trop tardifs ou, pire encore, inexistants. « La législation table sur une confiance aveugle dans la capacité des entreprises à s’autoréguler », résume Camille Dorioz. Foodwatch exige donc la transparence des données recueillies lors des tests internes et le renforcement des sanctions, celles existantes, non dissuasives, permettant aux industriels de continuer à écouler leurs marchandises le temps que les autorités réagissent…
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The future of Europe: EU citizens take centre stage
Issued on: 11/04/2022 - 12:56
Catherine NICHOLSON
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The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.
Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
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Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
Valeurs Actuelles
À Nice, cinq policiers municipaux accusés de violences aggravées et suspendus à titre conservatoire
Violences aggravées. Voilà ce dont sont accusés cinq policiers municipaux de Nice. Ils ont été placés en garde à vue mardi 12 avril, avant que trois d’entre eux ne soient déférés mercredi 13 avril, rapporte Nice-matin. Les cinq agents sont soupçonnés d’avoir violemment frappé et séquestré un jeune homme de 21 ans dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 avril. Celui-ci aurait, peu de temps auparavant, tagué la voiture de service des fonctionnaires municipaux en sortant d’un bar de nuit du Vieux-Nice. Furieux, ceux-ci l’auraient alors interpellé, frappé au visage, emmené dans un véhicule, avant de le menacer de mort et de viol, et de l’abandonner dans un parc de la ville. Des caméras de vidéosurveillance auraient filmé en partie les violences. La victime présumée aurait prévenu immédiatement une amie policière, ce qui a permis l’interpellation des mis en cause.
Une information judiciaire ouverte
Trois des agents font donc l’objet d’une information judiciaire ouverte mercredi 13 avril, pour « séquestration afin de faciliter un crime », pour « délit suivi de libération avant le septième jour », et pour « violences aggravées suivies d’une interruption temporaire de travail supérieure à 8 jours ». L’un des policiers est également accusé de menace réitérée de crime contre les personnes et d’acte d’intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte, rapporte Nice-matin. Un mandat de dépôt a été requis contre lui. Les trois policiers risquent une peine allant jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Quant aux deux autres fonctionnaires de police, le parquet a requis un contrôle judiciaire, avec notamment une interdiction d’exercer la profession de policier municipal.
Des faits « d’une extrême gravité »
Pour le maire de Nice, Christian Estrosi, ces faits, s’ils sont avérés, sont « d’une extrême gravité », quoique « encore confus ». « J’ai immédiatement demandé au directeur général des services de les suspendre à titre conservatoire », a expliqué Christian Estrosi à propos des mis en cause, affirmant que « si ces faits étaient confirmés, toutes les procédures seraient engagées pour obtenir la révocation de ceux qui auraient commis ces faits et la ville se porterait partie civile. »
Nice : les dernières actualités
L'Humanité
Stellantis : 180 000 € par jour pour Tavares, 40 € de plus par mois pour les salariés...
ActuL’annonce du salaire du directeur exécutif de Stellantis, Carlos Tavares, « récompensé » notamment pour ses bons résultats financiers, révolte les syndicats.
Luis ReygadaPourquoi se gêner ? 66 millions d’euros : c’est le montant stratosphérique qu’atteindrait la rémunération de Carlos Tavares, directeur exécutif de Stellantis, au titre de l’année 2021, selon les calculs du cabinet Phitrust. « Même si le groupe a produit des résultats élevés l’année dernière, cette rémunération (…) est-elle justifiée socialement, alors que le groupe va devoir probablement faire face à des restructurations massives avec des suppressions d’emplois ? » s’est interrogé l’actionnaire minoritaire du géant de l’automobile.
L’annonce fait polémique
Dans son communiqué, cette société de gestion de portefeuilles « à dimension éthique » dénonce le caractère « indécent » d’un tel montant, tout en questionnant les autres actionnaires de la multinationale – née en janvier 2021 de la fusion des groupes Peugeot-Citroën-Opel (PSA) et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) – ainsi que « les pouvoirs publics ». La Banque publique d’investissement détient en effet 6,15 % du capital de Stellantis.
Un tel niveau de rémunération serait le plus élevé des grandes entreprises de l’Hexagone. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a d’emblée déclaré sur BFMTV et RMC que, s’agissant d’une entreprise privée, « c’est à la fin les actionnaires qui décident et qui votent »… laissant clairement comprendre que son gouvernement ne s’impliquera pas davantage dans le débat malgré la polémique suscitée par l’annonce.
« La rémunération de M. Tavares n’est pas légitime », a pour sa part estimé la CFDT dans un communiqué rappelant le récent « échec » des négociations salariales, durant lesquelles la direction a refusé « une augmentation générale au niveau de l’inflation pour toutes les catégories socio-professionnelles ». Pour sa première année d’existence, le groupe Stellantis a pourtant dégagé un bénéfice net de 13,4 milliards d’euros, en hausse de près de 179 % par rapport à 2020.
+ 17,6 % de salaire Fixe pour Tavares
« Lors des NAO (négociations annuelles obligatoires – NDLR), la direction nous a concédé 40 euros d’augmentation par mois : qu’est-ce qu’un travailleur peut faire avec ça ? Sûrement pas faire face à l’augmentation des prix énergétiques et alimentaires », souligne Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT du groupe PSA Stellantis, non sans révéler un autre chiffre : selon le syndicaliste, M. Tavares toucherait 180 000 euros par jour. « C’est révoltant ; l’argent existe chez PSA Stellantis, mais ce sont toujours les mêmes qui prennent la plus grosse part. Les dividendes sont énormes, il faut taper dedans pour augmenter les salaires ! » proteste le militant dont le syndicat réclame qu’il n’y ait pas « un seul salaire en dessous de 2 000 euros ».
Crédité du redressement de PSA puis de la réussite de la fusion avec FCA, Carlos Tavares verrait son salaire fixe bondir de 17,6 % par rapport à l’année précédente. Une hausse justifiée, selon une porte-parole de Stellantis, notamment par les très bons résultats financiers du groupe. Hier en fin d’après-midi, une majorité d’actionnaires s’est finalement opposée, à 52,12 %, à l’enveloppe de rémunération des cadres dirigeants lors de l’assemblée générale du groupe. Un vote consultatif dont Stellantis promet de tenir compte.
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France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Les syndicats aux prises avec l’imposture lepéniste
ActuLa CGT déploie depuis 2015 un patient travail de formation pour tenter d’endiguer les idées du RN dans le monde du travail.
Rosa MoussaouiUne « claque ». En découvrant l’enquête (1) qui met en lumière une nette progression du vote pour Marine Le Pen parmi les sympathisants de syndicats, Pascal Debay a pris la mesure du « désastre dans les têtes ». Responsable à la CGT du collectif chargé de lutter contre les idées d’extrême droite, ce dirigeant syndical participe depuis 2015 au patient travail de formation et de sensibilisation engagé par la centrale pour tenter d’endiguer l’avancée du RN dans le monde du travail. Sur le premier trimestre 2022 seulement, un bon millier de militants syndicaux ont participé dans toute la France aux journées d’étude qu’il organise pour ouvrir des espaces de réflexion et de débat sur le langage de l’extrême droite, l’imposture sociale du RN, sa stratégie de dédiabolisation.
« Nous faisons beaucoup, et nous avons senti, ces derniers mois, une affluence beaucoup plus forte dans ces formations. Mais cela reste insuffisant, analyse-t-il. Il y a une telle colère sociale, un tel rejet de Macron… ce n’est pas en dix jours que de telles fractures vont se réparer. Dans les entreprises, les débats d’entre-deux-tours sont très compliqués : beaucoup s’abstiendront, et la tentation du vote Le Pen pèse lourd. Je n’ai jamais vu ça. Je suis très inquiet. »
À la tête de l’association Vigilance et Initiatives syndicales antifascistes, Cédric Bottero, lui non plus, ne dissimule pas son inquiétude. « La stratégie de dédiabolisation choisie depuis une décennie par Le Pen porte d’autant mieux ses fruits que le quinquennat Macron a laissé libre cours aux politiques antisociales et aux réflexes autoritaires et répressifs propres à nourrir une colère légitime, remarque-t-il. Les luttes sociales récentes n’ont pas donné lieu à de grandes victoires. Tout cela nous a conduits à baisser la garde sur le danger que représente l’extrême droite. » Ce syndicaliste plaide pour un travail unitaire au long cours et une réappropriation, dans l’action militante, des principes politiques fondamentaux dont se prévalent les organisations syndicales : lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie.
Dans l’immédiat, c’est l’écœurement et le sentiment d’être pris au piège qui dominent, sur fond de crise politique aiguë. « On en a marre de cautionner un système dans lequel on n’a plus notre place, confie un syndicaliste, abstentionniste au premier tour, tenté de bouder encore les urnes au second. C’est le coup de massue : d’un côté, Le Pen qui veut démanteler les syndicats et virer les immigrés ; de l’autre, celui qui nous promet les retraites à 64 ou 65 ans. »
Marine Le Pen, elle, creuse son sillon, joue la carte du clivage social, multiplie les appels du pied au monde du travail. « Je suis fondamentalement attachée au dialogue social », répète-t-elle côté jardin, en accusant son adversaire d’avoir « tué les syndicats, qu’on n’a plus entendus ». Côté cour, son parti plaide depuis longtemps pour la « suppression du monopole de représentativité » syndicale et pour un strict contrôle du financement des syndicats. Ce qui reviendrait à les affaiblir, à les mettre au pas, sous tutelle de l’État. Pour mieux désarmer les salariés.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronExtrême droitesyndicats Valeurs Actuelles
Lorient : deux hommes jugés après une importante saisie de drogues chez leurs parents âgés
Tout se passait dans une maison de famille des plus normales. Dans le quartier de Keryado, à Lorient (Morbihan), une importante saisie de drogues a été menée par les forces de l’ordre. Deux suspects ont été arrêtés puis jugés, mardi 12 avril, au tribunal de Lorient, rapporte Ouest-France.
Une perquisition d’ampleur
Sur la base d’une « information anonyme », la police a commencé à surveiller les faits et gestes de deux hommes, un oncle et son neveu. Des véhicules allaient et venaient près du pavillon familial appartenant aux parents âgés de l’oncle. Le 6 avril, les enquêteurs ont procédé à une perquisition au domicile familial. D’après Ouest-France, ils ont mis la main sur 2,2 kg de résine de cannabis, 55 grammes d’herbe, 43 grammes de cocaïne, mais également 12 185 d’euros en liquide. Les deux hommes ont été arrêtés. Le neveu, né à Lorient et âgé de 20 ans, a indiqué à la barre, mardi 12 avril, que ce trafic de drogues ne le faisait vivre qu’« au jour le jour », déplorant une dette de 6 000 euros à un dealer dont il écoulerait la marchandise. Il a toutefois refusé de révéler l’identité de ce vendeur de drogues : « C’est pour me protéger, c’est la loi de la rue », a-t-il indiqué au tribunal.
Des peines de prison avec sursis
Quant à son oncle, 45 ans, son neveu a assuré qu’il n’était qu’un livreur occasionnel. Ce plombier, percevant le RSA (revenu de solidarité active), cumule toutefois 29 faits sur son casier judiciaire, dont trois « anciennes » mentions pour trafic de stupéfiants. Le jeune neveu a écopé de deux ans de prison dont six mois avec sursis. La justice a révoqué trois mois supplémentaires et a réclamé son maintien en détention, relate Ouest-France. L’oncle a été condamné à un an de prison dont trois mois avec sursis.
Lorient : les dernières actualités
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Los errores rusos en Chernóbil: ‘Vinieron e hicieron lo que quisieron’
A pesar de las advertencias de los técnicos de la estación nuclear, las tropas rusas estuvieron en la zona de exclusión donde la radiación, bajo la tierra, sigue siendo peligrosa.
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Por Andrew E. Kramer
Photographs by Ivor Prickett
CHERNÓBIL, Ucrania — La zona de exclusión de Chernóbil, uno de los lugares más tóxicos de la Tierra, tal vez no fue la mejor elección como punto de partida para un ataque contra Kiev, la capital ucraniana. Pero pareciera que eso no molestó a los generales rusos que ocuparon ese lugar durante las primeras fases de la guerra.
“Les dijimos que no lo hicieran, que era peligroso, pero no nos hicieron caso”, comentó en una entrevista Valeriy Simyonov, ingeniero jefe de seguridad de las instalaciones nucleares de Chernóbil.
Al parecer, los soldados rusos no se dejaron amedrentar por las preocupaciones de seguridad y recorrieron el terreno con excavadoras y tanques y cavaron trincheras y búnkeres, exponiéndose a dosis de radiación que podrían ser perjudiciales por las sustancias que permanecen bajo la superficie.
En una visita a la estación nuclear liberada hace poco, donde sucedió el peor desastre nuclear del mundo en 1986, mientras el viento levantaba remolinos de polvo a lo largo de las carreteras, las escenas de indiferencia por la seguridad podían verse por doquier, aunque los funcionarios nucleares ucranianos afirman que la ocupación militar rusa durante un mes no provocó ninguna fuga importante de radiación.
En uno de los lugares donde se abrieron extensas zanjas, a unos cientos de metros de la ciudad de Chernóbil, el ejército ruso había excavado un complejo laberinto de pasarelas y búnkeres en el subsuelo. Cerca de allí estaba abandonado un vehículo blindado de transporte de personal.
Según parece, los soldados acamparon durante semanas en el bosque radiactivo. Aunque los expertos internacionales en seguridad nuclear dicen que no han confirmado ningún caso de enfermedad por radiación entre los soldados, resulta común que los cánceres y otros problemas de salud asociados a la exposición a la radiación no se desarrollen sino hasta que han transcurrido varias décadas.
Simyonov comentó que los militares rusos enviaron oficiales de una unidad nuclear, biológica y química, así como expertos de Rosatom, la empresa estatal rusa de energía nuclear, para consultar a los científicos ucranianos.
Pero señaló que los expertos nucleares rusos parecían tener poca influencia sobre los comandantes del Ejército. Los militares parecían más preocupados por planificar el asalto a Kiev y, luego de que eso fracasó, utilizaron Chernóbil como vía de escape para que sus maltrechas tropas se dirigieran a Bielorrusia.
“Vinieron e hicieron lo que quisieron” en la zona que rodea la central, afirmó Simyonov. A pesar de los esfuerzos de él y de otros ingenieros y técnicos nucleares ucranianos que a finales de marzo permanecieron en el emplazamiento durante la ocupación, trabajando las 24 horas del día y sin poder salir salvo para los cambios de turno, el atrincheramiento continuó.
Los movimientos de tierra no fueron el único caso de imprudencia en el tratamiento de un sitio tan tóxico que todavía tiene el potencial de propagar la radiación más allá de las fronteras de Ucrania.
En una acción particularmente imprudente, un soldado ruso de una unidad de protección química, biológica y nuclear recogió una fuente de cobalto-60 en uno de los almacenes de residuos con las manos desnudas, exponiéndose a tanta radiación en pocos segundos que se salió de las escalas de un contador Geiger, señaló Simyonov. No se sabe qué le ocurrió al hombre.
Simyonov comenta que el momento más preocupante se produjo a mediados de marzo, cuando se interrumpió el suministro eléctrico en la piscina de refrigeración que almacena las barras usadas de combustible nuclear, que contienen muchas más sustancias radiactivas que las que se dispersaron en la catástrofe de 1986. Esto hizo que los ucranianos temieran que se produjera un incendio en caso de que el agua que refrigera las barras de combustible hirviera, exponiéndolas al aire, aunque los expertos descartaron esa posibilidad. “Están haciendo hincapié en los peores escenarios, que son posibles pero no necesariamente plausibles”, explicó Edwin Lyman, experto en reactores de la Unión de Científicos Preocupados.
Según los expertos, el mayor riesgo de un corte de electricidad prolongado es que el hidrógeno generado por el combustible usado se acumule y explote. Bruno Chareyron, director del laboratorio del CRIIRAD, un grupo francés que vigila los riesgos de la radiación, citó un estudio de 2008 sobre las instalaciones de Chernóbil que sugería que esto podría ocurrir en unos 15 días.
Sin embargo, al final se restauró la electricidad en la planta, lo que disipó cualquier temor.
La marcha hacia Kiev, en la orilla occidental del río Dniéper, comenzó y terminó en Chernóbil para las 31.º y 36.º Infanterías de Armas Combinadas del Ejército ruso, que viajaron con un auxiliar de fuerzas especiales y combatientes de origen checheno.
La formación entró en Ucrania el 24 de febrero, luchó durante casi todo un mes en los suburbios de Kiev y luego se retiró. Dejó a su paso vehículos blindados incinerados, sus propios muertos de guerra, destrucción generalizada y pruebas de abusos de los derechos humanos, incluidos cientos de cadáveres de civiles en las calles de la ciudad de Bucha.
Mientras se retiraban de Chernóbil, las tropas rusas dinamitaron un puente en la zona de exclusión y colocaron un denso laberinto de minas antipersonales, alambres que activan las minas y trampas explosivas alrededor de la central abandonada. En la última semana, dos soldados ucranianos pisaron minas, según la agencia gubernamental ucraniana que gestiona el lugar.
En lo que es visto como una extraña señal de las desventuras de la unidad, los militares ucranianos encontraron aparatos y artículos electrónicos desechados en las carreteras de la zona de Chernóbil. Al parecer, fueron saqueados de las ciudades del interior de Ucrania y desechados por razones desconocidas durante la retirada final. Los periodistas encontraron una lavadora en el arcén de una carretera a las afueras de la ciudad de Chernóbil.
Los empleados de la agencia que gestiona la zona de exclusión con sede en Chernóbil sufrieron bajo la ocupación rusa, pero nada que se acerque a la barbarie infligida por los soldados rusos contra los civiles de Bucha y otros pueblos de los alrededores de Kiev.
Los rusos llegaron en columnas que parecían interminables el primer día de la guerra, dijo Natasha Siloshenko, de 45 años, cocinera de una cafetería que atiende a los trabajadores de la central nuclear. Ella observó, con recelo, desde una calle lateral.
“Había un mar de vehículos”, dijo. “Llegaron en oleadas que atravesaron la zona, conduciendo a toda velocidad hacia Kiev”.
Por lo que pudo comprobar, apenas hubo combates en esa región. Las columnas blindadas se limitaron a pasar.
Durante la ocupación, los soldados rusos registraron los apartamentos de los técnicos e ingenieros nucleares, los bomberos y el personal de apoyo de la ciudad de Chernóbil. “Se llevaron objetos de valor” de los apartamentos, dijo, pero hubo poca violencia.
Los trabajadores trataron de advertir a los rusos sobre los riesgos de la radiación, pero eso sirvió de poco.
Después de 36 años, la radiación de fondo en la mayor parte de los 30 kilómetros de la Zona de Exclusión de la central nuclear plantea escasos riesgos y es más o menos equivalente a un vuelo de avión a gran altura. Pero en los lugares críticos invisibles —algunos de los cuales cubren media o una hectárea, y otros solo unos pocos metros cuadrados— la radiación puede elevarse a miles de veces los niveles ambientales normales.
Si un soldado estuviese en un punto así estaría expuesto durante cada hora a lo que los expertos consideran que es el límite de seguridad anual, dijo Chareyron, el experto nuclear. Los isótopos más peligrosos del suelo son el cesio 137, el estroncio 90 y varios isótopos de plutonio. Pasar días o semanas en estas zonas conlleva un alto riesgo de provocar cáncer, dijo.
En toda la zona, las partículas radiactivas se han asentado en el suelo a una profundidad entre un par de centímetros o hasta 30 centímetros. Suponen una pequeña amenaza si se dejan bajo tierra, donde su duración casi no generaría peligro durante décadas o cientos de años.
Hasta antes de la invasión rusa, la principal amenaza que planteaba la contaminación de esta zona era que fuera absorbida por los musgos y los árboles que pueden arder en los incendios forestales, propagando las sustancias tóxicas en el humo o a través de los pájaros que se alimentan de insectos radiactivos que viven en el suelo.
Siloshenko recuerda: “Les dijimos: ‘Esta es la zona, no pueden ir a ciertos lugares’. Pero nos ignoraron”.
En una posición atrincherada, las tropas rusas habían excavado un búnker desde el lado arenoso de un terraplén de la carretera y habían dejado montones de basura —envoltorios de comida, botas desechadas, una olla de cocina ennegrecida— que sugerían que habían vivido en el espacio subterráneo durante mucho tiempo.
Cerca de allí, una excavadora había raspado la capa superior del suelo para construir bermas para emplazamientos de artillería y media docena de trincheras.
El bosque de los alrededores se había quemado recientemente, lo que sugiere que un incendio había barrido la zona durante la ocupación rusa, añadiendo humo radiactivo a la exposición de los soldados rusos, junto con el polvo del suelo removido.
El director general del Organismo Internacional de Energía Atómica, Rafael Mariano Grossi, emitió un comunicado el jueves en el que afirmaba que ese organismo no había podido confirmar los informes sobre soldados rusos enfermos por la radiación en la zona ni realizar una evaluación independiente de los niveles de radiación en el lugar. Los sensores de radiación automatizados de la agencia en Chernóbil han estado inoperativos durante más de un mes, dijo.
Los monitores de radiación del gobierno ucraniano dejaron de funcionar el primer día de la guerra, dijo Kateryna Pavlova, portavoz de la Agencia Ucraniana de Gestión de la Zona de Chernóbil. Las lecturas de los satélites, dijo, mostraron una radiación ligeramente elevada en algunas áreas después de la ocupación rusa.
Los vehículos blindados que circulan con orugas, en vez de ruedas, representan el principal riesgo para la seguridad de la radiación en una zona más amplia, ya que revuelven el suelo radiactivo y lo esparcen en zonas de Bielorrusia y Rusia mientras se retiran, dijo Pavlova. “La próxima persona que venga puede contaminarse”, dijo.
Aunque el corte de electricidad de cinco días no provocó ninguna catástrofe, siguió siendo un motivo de enorme ansiedad entre los operarios de la central, dijo Sergei Makluk, un supervisor que fue entrevistado en la estación nuclear el jueves por la noche.
Los generadores de reserva que entraron en funcionamiento requieren unos 18.000 galones de diésel al día. En los primeros días, los funcionarios rusos aseguraron a los empleados de la central que tendrían suficiente combustible, extraído de los suministros que se transportaban en camiones para los vehículos blindados en los combates en los suburbios de Kiev, dijo Makluk. Pero al quinto día, con los bien documentados problemas logísticos de los militares, los oficiales dijeron que ya no suministrarían el diésel.
“Dijeron: ‘No hay suficiente combustible para el frente’”, y que, en su lugar, había que utilizar un cable de alimentación que conducía a Bielorrusia para extraer electricidad de la red bielorrusa con el fin de enfriar la piscina de residuos.
Simyonov, ingeniero jefe de seguridad, calificó la amenaza de interrumpir el suministro de diésel para los generadores como un “chantaje” para obligar a las autoridades de Bielorrusia a resolver el problema. Como sea que haya sucedido, la electricidad se restableció a tiempo y el combustible nuclear nunca estuvo a punto de sobrecalentarse.
En definitiva, la excavación de zanjas y otras actividades dudosas supusieron un riesgo mucho menor que la piscina de residuos, y sobre todo para los propios soldados rusos, dijo Simyonov. Luego añadió con ironía: “Los invitamos a volver a cavar más trincheras aquí, si quieren”.
William J. Broad colaboró con este reportaje desde Nueva York.
Andrew E. Kramer es un reportero que cubre los países de la antigua Unión Soviética. Formó parte de un equipo que ganó el Pulitzer en 2017 en la categoría de Reportajes internacionales por una serie sobre la proyección encubierta del poder de Rusia. @AndrewKramerNYT
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Le Pen - Macron : deux France ? J-10 avant le second tour de l'élection présidentielle
Publié le : 14/04/2022 - 20:31
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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J-10 avant le second tour de la présidentielle française. Emmanuel Macron est en déplacement ce jeudi au Havre, où la population a majoritairement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour. De son côté, Marine Le Pen est en visite en Avignon, ville qui a également plébiscité le candidat de la France insoumise. Mêmes objectifs pour les deux candidats : tenter de mobiliser l'électorat de Mélenchon et convaincre les indécis et les 12,8 millions de personnes qui se sont abstenues au premier tour.
Une émission préparée par Mélissa Kalaydjian, Franck Lalanne et Morgane Minair.
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Michèle COTTA, Journaliste politique
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Jean-Sébastien FERJOU, Directeur et fondateur d'Atlantico
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Mathieu DOIRET, Directeur d'études IPSOS
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Paolo LEVI, Correspondant à Paris de l'agence de presse italienne ANSA
L'Humanité
L’Œil urbain, dix ans d’engagement
Prescription culturePhoto William Klein et Guillaume Herbaut sont les deux vedettes de ce festival qui a lieu à Corbeil-Essonnes jusqu’au 22 mai. C’est superbe et gratuit. Qu’on se le dise !
Magali JauffretPour sa 10e édition, le festival l’Œil urbain, qui prouve, depuis une décennie, sa capacité à réunir une programmation de grande qualité, a fière allure : les façades de la halle du marché, de l’hôtel de ville, des moulins Soufflet, les berges de la Seine sont quadrillées de bâches géantes sur lesquelles sont imprimées les images les plus exaltantes du grand peintre, cinéaste et photographe américain William Klein. Prises à Paris, New York, Tokyo, Rome, Moscou, elles transmettent énergie, enthousiasme, rage au charme de la vieille ville de Corbeil-Essonnes.
Désormais exposées dans les plus grands musées du monde, ses images saisies au plus près des visages et des corps sont là en adéquation avec les quartiers populaires, et cela fait du bien au vieil Américain de Paris. Venu sur place, il constate que les jeunes d’ici l’ont repéré, lui, le militant antiraciste, ami d’Angela Davis, qui a filmé Mohamed Ali lorsqu’en 1974, champion du monde mais interdit de boxe à cause de son refus de combattre au Vietnam, il terrasse George Foreman à Kinshasa, devenant ainsi dans le fameux film de Klein Muhammad Ali the Greatest.
Les jeunes des quartiers sont venus aussi se découvrir sur les cimaises de la Galerie d’art municipale, après avoir fait confiance à la jeune photographe Sandra Mehl. Cette dernière confie : « Pendant un an, j’ai mené une exploration intime de la ville pour découvrir les territoires des filles, ceux des garçons, les espaces où ils se rencontrent, se retrouvent, flirtent, célèbrent un moment d’intimité, parfois à l’abri des regards, quand les relations amoureuses s’avèrent inavouables dans l’espace public. »
Ce travail risqué, délicat, réussi, nous fait percevoir à quel point l’amour, dans ces quartiers où les réputations vont vite, est un fait social où se lit le poids de la famille, de la communauté, de la religion. Très pudique est aussi, au théâtre, la série du rappeur et DJ Pascal Rivière que la transition du jeune Alex questionne.
Sur les murs voisins, est montrée l’œuvre noir et blanc, droite, frontale, attachante, de la photographe américaine Anne Rearick, qui s’est immergée dans des townships de la banlieue du Cap, en Afrique du Sud. Travaillant dans la tradition des photographes humanistes états-uniens, telle Dorothea Lange, elle s’est attachée à susciter l’empathie, à trouver beauté, grâce, poésie à côté de la violence.
Exposition magistrale sur l’Ukraine
Très engagée est la série d’Anthony Micallef Indigne toit accrochée sur le kiosque à musique. Elle raconte, en couleur, l’éparpillement à Marseille de 5 000 habitants à la suite de l’effondrement meurtrier, le 5 novembre 2018, de deux immeubles de la rue d’Aubagne. C’est un cri face à la détresse de ces familles qui survivent depuis sans foyer.
Si le Britannique Rip Hopkins vient glisser, dans 80 Abribus de la cité, ses autoportraits où il se met en scène avec malice auprès des habitants, d’autres auteurs dirigent nos regards vers d’autres réfugiés. Hervé Lequeux a suivi des Marocains, parmi lesquels de nombreux mineurs, partis de Tétouan jusqu’à l’enclave espagnole de Ceuta d’où ils franchissent le détroit de Gibraltar et échouent à Barbès, grossissant la tribu des gosses de la rue. La toute jeune Paloma Laudet, à peine sortie de l’École des métiers de l’information, a remarquablement documenté l’externalisation de la frontière britannique sur le sol de Calais, via murs, clôtures, barbelés, caméras, détecteurs infrarouges…
Toutes les écritures, ici, s’épanouissent. Ainsi, le collectif Item, qui fête ses 20 ans, traduit-il la force de son engagement par la vision subjective de chacun de ses membres, tandis qu’Édouard Élias choisit l’héliogravure pour traiter du sauvetage en mer des migrants depuis l’ Aquarius.
À la commanderie Saint-Jean, où l’on peut voir la vidéo de l’Américaine Darcy Padilla sur vingt ans d’accompagnement d’une jeune mère toxicomane et une série de John Trotter sur l’effondrement écologique causé, aux États-Unis, par un mauvais système de gestion de l’eau, on est emballé, sidéré par l’exposition magistrale de Guillaume Herbaut. Le clou du festival ! Auscultant l’Ukraine depuis vingt ans, il a saisi à Tchernobyl, au Dombass et à Maïdan, avec une forme différente à chaque fois, les prémices de la guerre que ce peuple agressé, envahi par la Russie, mène pour sauver son indépendance. Bravo à Elisabeth Hébert et Lionel Antoni, directeurs de ce festival, et au maire de gauche Bruno Piriou, qui défend une haute idée de l’art.
photographie Valeurs Actuelles
Mort de Jérémy Cohen : deux personnes placées en garde à vue
L’enquête sur la mort de Jérémy Cohen se poursuit. Deux jeunes hommes sont en garde à vue depuis mardi 12 avril, relate Le Figaro. Les gardes à vue ont été prolongées mercredi 13 avril dans les locaux de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, a indiqué le parquet de Bobigny. Les deux individus se sont rendus d’eux-mêmes aux autorités.
« Pas de motifs discriminatoires » selon le procureur de Bobigny
L’agression de Jérémy Cohen a été relayée sur les réseaux sociaux via une vidéo dans laquelle on voit la silhouette d’un homme debout devant le hall d’un immeuble, au milieu d’un groupe d’une dizaine de personnes. Puis, l’homme de confession juive est pris à partie par un individu, qui lui porte plusieurs coups au visage. La silhouette tombe vraisemblablement au sol, et disparaît derrière une voiture. Et réapparaît quelques secondes plus tard, traverse la chaussée en courant avant d’être percutée par un tramway.
Le parquet de Bobigny avait annoncé ouvrir une information judiciaire le 29 mars pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », soit la qualification pénale « la plus haute envisageable à ce stade des investigations ». Lors d’une conférence de presse, le 5 avril dernier, le procureur de Bobigny, Éric Mathais, avait indiqué qu’aucun « motif discriminatoire » n’avait été retenu à ce stade de l’enquête.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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‘Ese miedo te obliga a delatar’: los rusos denuncian a compatriotas que están en contra de la guerra
La guerra alimenta la paranoia y la polarización en Rusia. Hay informes de estudiantes que, gracias a las nuevas leyes que criminalizan la disidencia, denuncian a sus maestros, personas que acusan a sus vecinos e incluso a los desconocidos en la mesa de al lado.
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Por Anton Troianovski
El mes pasado, Marina Dubrova, una maestra de inglés que vive en la isla rusa de Sajalín, en el océano Pacífico, le mostró a su grupo de octavo grado un video alentador en YouTube en el que los niños cantan, en ruso y ucraniano, sobre “un mundo sin guerra”.
Después de que terminó el video, un grupo de chicas permaneció en el aula durante el receso y le preguntó cuál era su opinión.
“Ucrania es un país distinto, aparte”, les dijo Dubrova, de 57 años.
“Ya no”, respondió una de las chicas.
Unos cuantos días después, la policía fue a su escuela, ubicada en la ciudad portuaria de Korsakov. En el tribunal, Dubrova escuchó la grabación de esa conversación, que al parecer una de las alumnas realizó. El juez la multó con 400 dólares por “desacreditar de manera pública” a las fuerzas armadas rusas. La escuela la despidió por “comportamiento amoral”, comentó.
“Es como si todos hubieran entrado a una especie de locura”, dijo Dubrova en una entrevista telefónica refiriéndose al ambiente que hay en favor de la guerra.
Con la exhortación directa del presidente Vladimir Putin, los rusos que apoyan la guerra en Ucrania están comenzando a volverse en contra del enemigo que tienen en el interior.
Estos episodios todavía no son un fenómeno masivo, pero son un ejemplo de la polarización y la paranoia en aumento de la sociedad rusa. Los ciudadanos se están delatando unos a otros en una inquietante evocación de la era del terror de Stalin, instigados por la despiadada retórica oficial del Estado y autorizados por nuevas leyes de gran alcance que criminalizan la disidencia.
Hay informes de estudiantes que entregan a sus maestros y de gente que delata a sus vecinos e incluso a los comensales de la mesa de junto. En un taller de reparación de computadoras de un centro comercial de la zona occidental de Moscú, se encontraba desplegado el texto de “No a la guerra” que un transeúnte reportó ocasionando que la policía arrestara al propietario del taller, Marat Grachev. En San Petersburgo, un medio de noticias local informó de una agitación debido a las supuestas tendencias a favor de Occidente en una biblioteca pública; el incidente estalló luego de que un funcionario de una biblioteca confundió la imagen de un intelectual soviético en un cartel con la de Mark Twain.
En la zona occidental de Kaliningrado, las autoridades enviaron un mensaje de texto a los residentes en el que los invitaban a proporcionarles el número de teléfono y el correo electrónico de los “provocadores” en el tema de la “operación especial” en Ucrania, según informaron diarios rusos; pueden hacerlo de un modo sencillo a través de una cuenta especializada en la aplicación de mensajería Telegram. Un partido político nacionalista abrió un sitio web en el que exhortan a los rusos a reportar a los “parásitos” en la élite.
“Estoy totalmente convencido de que va a comenzar una limpieza”, dijo en una entrevista Dmitri Kuznetsov, el miembro del Parlamento que está detrás del sitio web, y pronosticó que el proceso se aceleraría después del fin de la “fase activa” de la guerra. Luego aclaró: “No queremos que le disparen a nadie ni tampoco queremos que la gente sea encarcelada”.
No obstante, ahora la historia de las ejecuciones masivas y los encarcelamientos por motivos políticos de la era soviética, así como la denuncia de entre ciudadanos promovida por el Estado se cierne sobre el creciente clima de represión en Rusia. Putin marcó la pauta en un discurso del 16 de marzo cuando afirmó que la sociedad rusa necesitaba una “autopurificación”, en la cual el pueblo “distinguiera a los verdaderos patriotas de la escoria y los traidores y que simplemente los escupiera como si fueran una mosca que por accidente se le metió en la boca”.
Según el razonamiento soviético, quienes deciden no delatar a sus conciudadanos podrían ser considerados ellos mismos como sospechosos.
“En estas condiciones, el miedo está volviendo a instalarse en las personas”, dijo Nikita Petrov, un importante estudioso de la policía secreta soviética. “Y ese miedo te obliga a delatar”.
En marzo, Putin firmó una ley que sanciona hasta con 15 años de prisión las declaraciones públicas en contra de la postura del gobierno acerca de lo que el Kremlin llama su “operación militar especial” en Ucrania. Fue una medida severa pero necesaria, señaló el Kremlin, debido a la “guerra de información” contra Rusia por parte de Occidente.
Según el grupo de derechos humanos OVD-Info, los fiscales ya han aplicado esta ley a más de 400 personas, entre ellos a un hombre que mostraba un pedazo de papel con ocho asteriscos: en ruso, “No a la guerra” tiene ocho letras.
“Para nuestra desgracia, estamos inmersos en una especie de broma gigantesca”, dijo Aleksandra Bayeva, directora del departamento jurídico de OVD-Info, acerca de lo absurdo de algunos procesamientos relacionados con la guerra. Mencionó que había observado un gran aumento en la frecuencia con la que la gente delataba a sus conciudadanos.
“La represión no solo se da a manos de las autoridades gubernamentales”, aseguró. “También se da a manos de los ciudadanos comunes”.
En la mayoría de los casos, las sanciones relacionadas con las críticas a la guerra se han limitado a multas, las cuales han sido la sanción más común para las más de 15.000 personas que se han manifestado en contra de la guerra y han sido detenidas desde que comenzó la invasión el 24 de febrero, aunque algunas fueron sentenciadas a hasta 30 día de prisión, explicó Bayeva. Pero algunos individuos están siendo amenazados con periodos de cárcel más largos.
En la ciudad occidental de Penza, otra maestra de inglés, Irina Gen, llegó un día a su clase y encontró una “Z” gigante trazada en el pizarrón. El gobierno ruso ha estado usando esta letra como un símbolo de apoyo a la guerra luego de que fue pintada para identificar los vehículos del ejército ruso en Ucrania.
Gen les dijo a sus alumnos que parecía como si fuera la mitad de una esvástica.
Luego un alumno de octavo grado le preguntó por qué estaban impidiendo a Rusia participar en las competencias deportivas de Europa.
“Creo que es lo correcto”, respondió Gen. “Esto seguirá siendo así hasta que Rusia comience a comportarse de un modo civilizado”.
“Pero no conocemos todos los detalles”, dijo una chica refiriéndose a la guerra.
“Así es, tú no sabes nada en absoluto”, contestó Gen.
Una cuenta popular de Telegram que a menudo publica información privilegiada sobre casos penales publicó la grabación de esa conversación. El Servicio Federal de Seguridad, una agencia sucesora de la KGB, la llamó y le advirtió que el haber acusado a Rusia de bombardear un hospital de maternidad en Mariúpol, Ucrania, el mes pasado constituía “100 por ciento un caso penal”.
Ahora la están investigando porque, de acuerdo con la ley de censura del mes pasado, esto conlleva “graves consecuencias” y se merece un castigo que va de diez a quince años de prisión.
Gen, de 45 años, dijo que encontró poco apoyo entre sus estudiantes o en su escuela y este mes renunció a su trabajo. Cuando habló en clase sobre su oposición a la guerra, dijo que sintió el “odio” de algunos de sus alumnos.
“Mi punto de vista no resonó en los corazones y mentes de prácticamente nadie”, dijo en una entrevista.
Sin embargo, otras personas a quienes han delatado sus conciudadanos recibieron señales más esperanzadoras a partir de la experiencia. En la isla de Sajalín, luego de que los medios noticiosos locales informaron sobre el caso de Dubrova, una de sus exalumnas recaudó en su nombre 150 dólares en un solo día, antes de que Dubrova le dijera que dejara de hacerlo y que ella misma pagaría la multa. El viernes, Dubrova donó ese dinero a un refugio de perros de la localidad.
En Moscú, Grachev, el propietario del taller de computadoras, dijo que se le hacía extraordinario que ninguno de sus cientos de clientes lo amenazaran con entregarlo por el letrero de “No a la guerra” que, durante varias semanas posteriores a la invasión, desplegó de manera visible en una pantalla que hay detrás del mostrador. Después de todo, señaló, se vio obligado a duplicar el precio de algunos servicios debido a las sanciones de Occidente, lo cual seguramente hizo enojar a algunos de sus clientes, pero, en cambio, muchos le agradecieron.
El hombre que, al parecer, delató a Grachev era un transeúnte al cual se refiere como “el abuelo”, que, según él, a fines de marzo, les advirtió dos veces a sus empleados que estaban violando la ley. Grachev, de 35 años, comentó que creía que el hombre estaba convencido de estar cumpliendo con un deber ciudadano al denunciar al taller con la policía y lo más probable era que no tuviera acceso a la información que hay más allá de la propaganda del Estado.
A Grachev lo multaron con 100.000 rublos, más de 1200 dólares. Un político de Moscú escribió acerca del caso en las redes sociales y, por si alguien quería ayudarlo, incluyó los detalles de la cuenta bancaria de Grachev. En dos horas se juntó el dinero suficiente para pagar la multa, afirmó Grachev.
En total, recibió 250.000 rublos gracias a cerca de 250 donativos independientes y piensa donar lo que sobra a OVD-Info, el cual le proporcionó asistencia jurídica.
En la práctica vemos que no todo está tan mal”, dijo en una entrevista.
Grachev ahora está pensando en cómo reemplazar su afiche de “no a la guerra”. Una de sus opciones es: “Aquí había un letrero al que se le impuso una multa de 100.000 rublos”.
@Alina Lobzina colaboró con este reportaje desde Estambul.
Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian
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France24 - Monde
Pêche en France : le dauphin, une espèce mal protégée
Publié le : 14/04/2022 - 19:06
Alors que 200 000 dauphins environ vivent dans le golfe de Gascogne, les associations de défense des océans redoutent la disparition de l'espèce en dénonçant la pêche intensive. Car depuis début 2022, plus de 400 dauphins ont été retrouvés morts sur les plages françaises. En cause, les captures accidentelles de cétacés par des engins de pêche non-sélectifs. En 2020, la Commission européenne a mis en demeure la France et pointé le manque d'efficacité de son plan de protection des dauphins, un animal essentiel pour l'écosystème.
Une émission préparée par Jennie Shin
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SurpêcheHécatombe de poissons dans l’Atlantique, Sea Shepherd pointe le "laxisme" de la France
DécouvertesUn rare hybride entre deux espèces de dauphins a été découvert au large des Caraïbes
DécouvertesLes dauphins de l’US Navy à la rescousse de marsouins en danger d’extinction
Valeurs Actuelles
Un homme abattu par la police dans les Bouches-du-Rhône lors d’une opération antidrogue
Une opération antidrogue qui tourne au drame. Mardi 12 avril, un homme de 22 ans est mort après un tir de police ce mardi à Berre-L’Etang, dans les Bouches-du-Rhône, rapporte BFM Marseille. Le jeune homme est décédé durant une opération antistupéfiants menée par l’OFAST (office de lutte antistupéfiants). Alors que les fonctionnaires de police procédaient à des contrôles de véhicules, le jeune homme, accompagné d’un autre individu, a refusé ledit contrôle et a reculé brutalement sur les policiers, qui ont fait usage de leurs armes.
Enquête de l’IGPN
Le véhicule a pris la fuite, mais a été retrouvé un peu plus loin, avec un passager à l’intérieur, mort. Le second individu, probablement le conducteur de la voiture, a, lui, pu prendre la fuite et n’a pas été retrouvé. A l’intérieur de la voiture, outre le corps du jeune homme, les policiers ont trouvé pas moins de cinquante kilos de stupéfiants. Le jeune homme décédé serait un trafiquant de drogue notoire de la cité de La Busserine, dans les quartiers nord de Marseille, bien connu des services de police. Deux enquêtes parallèles ont été ouvertes : la première par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) pour les tirs des policiers, et la seconde par la gendarmerie pour la tentative d’homicide sur ces policiers. L’un d’eux a été placé en garde à vue.
Marseille : les dernières actualités
L'Humanité
Father John Misty fait son cabaret
Prescription cultureMusique Le chanteur états-unien, figure d’un folk-rock spirituel et caustique, s’immerge, avec son dernier album, dans les humeurs joyeuses et languissantes de Broadway.
Clément GarciaLa carrière de Joshua Tillman, alias Father John Misty, est déjà riche de multiples projets. Né en 1981, le chanteur s’est imposé comme l’une des figures les plus passionnantes du renouveau folk-rock porté par quelques labels de la scène indépendante états-unienne, dont le fameux Sub Pop (fer de lance du grunge de Seattle : Nirvana, Mudhoney, Soundgarden…), qui l’accueille depuis dix ans. Un temps batteur du groupe Fleet Foxes, avec lequel il écume la côte Ouest et revisite le folk psyché de Crosby, Stills, Nash and Young, et auteur, parallèlement, d’une poignée d’albums solos, Tillman opère sa mue au début des années 2010, troquant son nom de naissance pour un brumeux pseudonyme au mysticisme assumé : Father John Misty.
Tillman est l’un des enfants d’une large famille plongée dans l’atmosphère évangélique des États-Unis puritains. Il effectue dans l’État du Maryland une scolarité enserrée dans les mailles baptistes et pentecôtistes. Le jeune homme ambitionne de devenir pasteur. Haranguer les foules et tenir le devant de la scène, déjà. Ses parents ne l’autorisent qu’adolescent à écouter de la musique « séculaire », à la condition expresse qu’elle porte le message christique. La porte est étroite, mais le jeune homme la franchit de la manière la plus habile qui soit en plongeant dans le répertoire du Dylan des années 1980, période Born Again, soit cette régénération par la foi vantée par les États-Unis réactionnaires. Le critique Greil Marcus a cru voir dans ce personnage l’éternel « mentir-vrai » du rock, par lequel s’inventent les identités variées qui endossent, à loisir et alternativement, à la ville ou à la scène, la figure de saint ou du démon. Le changement de nom vaut ici changement de direction.
La musique de Father John Misty, connectée aux racines de la culture états-unienne, emprunte autant au folk et au bluegrass qu’au gospel et à la soul, sans tourner le dos aux expérimentations les plus contemporaines. Armé d’une solide voix de ténor, le chanteur hirsute nous a gratifiés de cinq albums dont émergent I Love You, Honeybear réalisé en 2014, merveille d’harmonies dérangées qui bousculent des mélodies limpides, et, en 2018, God’s Favorite Customer, florilège de chansons qui fait la part belle à ses talents de crooner. Une des musiques les mieux réalisées et pensées de la dernière décennie.
Aux vapeurs subtiles et aux envolées panoramiques des premiers opus succède, avec Chloë and the Next 20th Century, une musique plus concise, qui laisse entendre de multiples inspirations (Randy Newman, Harry Nilsson). Poussant parfois loin le mimétisme, l’auteur-compositeur y montre un art consommé et informé de l’écriture, inspiré par l’imaginaire des cabarets de Broadway (les arrangements de cordes et de clarinettes d’ Only a Fool). Il s’autorise une incartade vers la musique brésilienne, et des détours mélancoliques avec Buddy’s Rendevous et son saxophone langoureux. Son chant se fait plus fragile sur Kiss Me (I Love You), quand Q4 et ses notes de clavecin relèvent d’un psychédélisme apaisé. Un album plus conventionnel, mais toujours remarquablement chanté et composé.
Musique New York Times - World
Zipolite es un oasis playero para la comunidad LGBTQ en México. ¿Podrá perdurar?
Mexico Dispatch
El pueblo, ubicado en el Pacífico mexicano, se ha convertido en un refugio para la comunidad queer. Pero, a medida que aumenta su popularidad, algunos temen que el espíritu de la población desaparezca.
Samora la Perdida en Playa del Amor, donde dice que pudo explorar su interior femenino divino con la ayuda de amigos que conoció en Zipolite.Credit...
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Por Oscar Lopez y Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, México — Cuando el sol comienza a deslizarse hacia el océano en este idílico pueblo ubicado en la costa del Pacífico, inicia una silenciosa migración. Grupos de personas, la mayoría de ellos hombres homosexuales, muchos de ellos desnudos, caminan por la playa hacia un peñasco elevado.
Suben por una escalera sinuosa, cruzan el acantilado y bajan a una cala oculta conocida como Playa del Amor. Cuando el sol se convierte en un orbe anaranjado, el cielo se torna lila, y los numerosos cuerpos desnudos, negros y bronceados, curvilíneos y cincelados, se cubren con una pátina dorada. Cuando finalmente se sumerge en el agua, la multitud estalla en aplausos.
“Playa del Amor al atardecer; la primera vez que lo vi, de verdad, me dieron hasta ganas de llorar”, dijo Roberto Jerr, un hombre de 32 años que visita Zipolite desde hace cinco años. “Es un espacio en el que puedes ser muy libre”.
Durante décadas, este antiguo pueblo de pescadores convertido en un lugar de encuentro hippie se ha transformado en un oasis para la comunidad queer, atraída por sus playas doradas, su ambiente contracultural y una práctica del nudismo que abarca cuerpos de todas las formas.
Pero a medida que su popularidad ha ido creciendo, atrayendo a un número cada vez mayor de visitantes homosexuales y heterosexuales, la ciudad está empezando a transformarse: los extranjeros están acaparando terrenos, los hoteles se multiplican, los influentes acuden en masa a la playa, y muchos residentes y visitantes temen ahora que lo que una vez hizo mágico a Zipolite pueda perderse para siempre.
“Todo el mundo dentro de la comunidad debería conocer un lugar donde se sienta cómodo, donde se sienta libre, como Zipolite”, dijo Jerr, quien es gay. “Pero por otro lado, está el turismo ultramasivo, que también empieza a dejar los lugares sin recursos”.
Zipolite, que antes era una comunidad de agricultores y pescadores, se convirtió en un destino popular para los hippies y mochileros europeos a partir de 1970, cuando muchos acudieron a las playas del estado de Oaxaca para disfrutar de una vista excepcionalmente clara de un eclipse solar. El turismo hippie dotó al pueblo de un espíritu bohemio (es una de las pocas playas nudistas de México) que también empezó a atraer a personas queer que fueron bien recibidas por la mayoría de los residentes. En febrero, Zipolite eligió a la primera persona abiertamente gay en dirigir el consejo.
Estas actitudes tolerantes son poco frecuentes fuera de las grandes ciudades de México, donde persisten los valores católicos conservadores. A pesar de que el matrimonio gay está legalizado en más de la mitad del país, la violencia homofóbica y transfóbica es común. Entre 2016 y 2020, unas 440 personas lesbianas, gays y transgénero fueron asesinadas en todo el país, según Letra Ese, un grupo de defensa en Ciudad de México.
David Montes Bernal, de 33 años, creció a pocas horas de Zipolite en una comunidad conservadora donde el machismo y la homofobia estaban arraigados. Cuando tenía unos 9 años, el cura del pueblo le practicó lo que él llama “prácticamente un exorcismo” para sacarle la homosexualidad.
“Ahí fue cuando me di cuenta de que era un lugar hostil”, dijo Bernal.
En Zipolite, ha encontrado un lugar donde puede sentirse cómodo en su sexualidad y seguro con su cuerpo.
“Sentí como esperanza”, dijo Bernal sobre su primera visita en 2014. “Por fin parece ser que ahora existe un lugar en donde podemos ser quien queremos”.
A medida que se ha ido corriendo la voz de esta apertura, la población LGBTQ de la ciudad ha aumentado: los bares y hoteles gay se han multiplicado, las banderas del arcoíris son habituales.
Sin embargo, a pesar de la aceptación de muchos lugareños, algunos creen que la identidad de Zipolite como ciudad relajada que acoge a cualquier persona, desde familias mexicanas hasta jubilados canadienses, se está erosionando, transformándose en una ciudad de fiesta gay.
Miguel Ángel Ziga Aragón, un residente local que es gay y se hace llamar “la Chavelona”, ha visto el auge de la economía local, no solo por el turismo gay sino por un aumento en el turismo en general. Mientras que antes albergaba principalmente cabañas rústicas y hamacas a lo largo de la playa, la escena turística de Zipolite se ha convertido en lo que él llama algo “más VIP”: las suites frente a la playa ahora llegan a costar 500 dólares la noche.
El crecimiento del turismo en Zipolite refleja una tendencia estatal en Oaxaca: de 2017 a 2019, los ingresos de la industria hotelera aumentaron en más de un tercio a casi 240 millones de dólares. En el mismo periodo, el número de turistas que visitaron hoteles en la región costera que incluye a Zipolite aumentó en casi un 40 por ciento a cerca de 330.000 personas, según cifras del gobierno.
“Es un cambio bueno para la economía, pero no tan bueno para la comunidad”, dijo Ziga Aragón.
Además de una crisis de identidad, muchos temen una crisis medioambiental. Se ha construido por encima de los manglares, la vida silvestre está desapareciendo. Los residentes se quejan de la falta de agua potable, que podría empeorar con un mayor desarrollo.
Aunque la mayoría de los residentes está de acuerdo en que se necesita más planificación, algunos dicen que la transformación es inevitable.
“Es el ciclo de vida de cualquier destino turístico”, dijo Elyel Aquino Méndez, quien dirige una agencia de viajes gay. “Tienes que aprovechar las oportunidades”.
Pero otros temen que Zipolite siga el camino de muchos pueblos de playa mexicanos que se han convertido en prósperos centros turísticos, como el popular destino gay de Puerto Vallarta o, más recientemente, Tulum: la playa caribeña, antaño un paraíso bohemio, se ha convertido en un lucrativo mercado inmobiliario repleto de hoteles de lujo, influentes famosos y, cada vez más, violencia.
Pouria Farsani, de 33 años, quien vive en Estocolmo, disfrutó de la combinación de hermosa naturaleza y fiestas divertidas cuando visitó por primera vez Tulum en 2018, pero cuando regresó en septiembre pasado encontró que se sentía “como una parte de México colonizada por la fiesta”.
Farsani oyó hablar de Zipolite a través de unos amigos mexicanos y lo visitó por primera vez en enero de 2021: quedó encantado.
“Cuando he visto otros ambientes gay, han sido muy estereotipados”, dijo. “Lo que ocurría aquí era que había gente con todas las formas de cuerpo, edades, estatus socioeconómico, todos podíamos reunirnos aquí”.
La positividad corporal en Zipolite es en parte lo que hace que la playa nudista sea especial para muchas personas, homosexuales o heterosexuales: para Farsani, quien padece alopecia, una condición que provoca la caída del cabello, fue especialmente profundo.
“Estoy muy contento con mi cuerpo, pero no soy el tipo de muñeco Ken”, dijo. “Eso asusta a la gente en Europa, mientras que aquí mi alopecia me hace destacar un poco más”.
Sin embargo, a medida que la popularidad de Zipolite ha crecido, su ambiente hippie está cambiando. Los bares son más ruidosos, los restaurantes se vuelven más ostentosos. El turismo LGBTQ también está cambiando: cada vez más dominado por los estadounidenses, se vuelve menos diverso.
Ivanna Camarena, una mujer trans, pasó seis meses en Zipolite el año pasado y solo conoció a un puñado de otras personas trans. “Los cuerpos eran muy atléticos y muy masculinos”, dijo de la gente que vio en la playa en sus primeros meses allí.
Recuerda que fue a una fiesta nudista en la que había casi exclusivamente hombres homosexuales. “Cuando yo llego es como de wow: ‘O sea, ¿qué hace una mujer trans aquí? Como que se sacan de onda”.
Entre los cambios más notorios se encuentra la Playa del Amor, que antes acogía fogatas y guitarreadas y ahora suele tener luces láser y DJ que tocan música house. La gente solía conversar entre diferentes grupos sociales; ahora la playa se ha segregado más en pequeños grupos.
La escena sexual también ha evolucionado. Mientras que por décadas los visitantes, entre ellos parejas heterosexuales, han tenido relaciones sexuales en la playa al anochecer, en los últimos años se ha vuelto más descarado, con bailes que a veces se transforman en sexo grupal en las sombras.
“Cada vez es más hedonista, y más hedonista, y más hedonista”, dijo Ignacio Rubio Carriquiriborde, un profesor de sociología de la Universidad Nacional Autónoma de México que ha estudiado Zipolite durante años. “Ahora ya es una dinámica más de reventón constante”.
Muchos residentes se están sintiendo incómodos. El ayuntamiento votó recientemente para hacer cumplir el toque de queda en la playa a partir de las 9:00 p. m., con la finalidad de detener esas actividades.
“Una cosa es libertad y otra cosa es libertinaje”, dijo Ziga Aragón. “Puedes tener sexo con quien quieras, pero en un espacio privado”.
Para otros, la preocupación es más ambiental. Miguel Ángel López Mendoza regenta un pequeño hotel cerca de la Playa del Amor, y dice que los fiesteros suelen dejar la playa hecha un desastre. Recuerda que una vez, mientras buceaba fuera de la cala, vio condones flotando “como medusas”.
“Cada quien es libre de hacer lo que quiera con su cuerpo”, dijo. “El problema es que no hay conciencia”.
Para algunos hombres gay, la sexualidad abierta de Playa del Amor es parte de su poder.
“Desde niño se la pasan prohibiéndote cosas: que no seas así, que no digas esto, que no hagas aquello”, dijo Bernal, quien ahora vive en Puerto Ángel, un pueblo cercano. “Entonces, de pronto, con el sexo, como al ser un acto como de catarsis, se liberan demasiadas cosas”.
Sin embargo, Bernal también se preocupa por el futuro del pueblo, donde el turismo está en auge, los recursos naturales son escasos y tantos extranjeros están comprando propiedades, que el precio de los terrenos se ha vuelto en gran medida inasequible para los habitantes locales.
“Todo mundo viene de vacaciones a consumir algo”, dijo. “Un pedazo de la playa, un pedazo de tu cuerpo, un pedazo de la fiesta, un pedazo de la naturaleza”.
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L'Humanité
L’animal humain
ChroniqueCynthia FleuryÉlections obligent, 29 ONG ont invité les candidats à la présidentielle à s’engager autour de 22 mesures pour améliorer la condition animale, avec un consensus concernant l’interdiction de l’abattage sans étourdissement.
Dans Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences (Odile Jacob, 2022), Laurent Bègue-Shankland revient sur les raisons de « nos anesthésies émotionnelles », nos dilemmes empathiques lorsqu’il s’agit de nos amis les bêtes. À l’origine de nos préjugés envers les animaux – et de leur « supposée » absence d’âme, ou de douleur, ou de conscience –, il y a ce geste bien connu de Descartes, voulant sans doute rompre avec l’époque non scientifique le précédant, où il qualifie l’animal d’automate comme la métaphore mécaniste l’y invite. La science devenant positiviste, l’empathie envers l’animal n’y gagnera rien de bon : Claude Bernard, père de la médecine expérimentale, le rappelait froidement : « Le physiologiste n’est pas un homme du monde, c’est un savant, c’est un homme qui est saisi et absorbé par une idée scientifique qu’il poursuit : il n’entend pas les cris des animaux, il ne voit plus le sang qui coule, il ne voit que son idée et n’aperçoit que des organismes qui lui cachent des problèmes qu’il veut découvrir. » Ou comment la libido sciendi (le désir de connaître) a longtemps été l’alibi d’une absence de pensée à l’intention de nos congénères.
Aujourd’hui, 115 millions d’animaux sont élevés et utilisés chaque année pour la recherche, avec une prédilection pour les « espèces » jugées affectivement plus acceptables, parce qu’elles sont moins identifiables à l’humain, à savoir les souris. Il y en a d’ailleurs plus de 2 500 sortes, plus ou moins adaptées aux recherches concernant la dystrophie musculaire, le glaucome, la dépression, les tumeurs cancéreuses, etc.
Le psychologue Richard Ryder, ancien expérimentaliste, affirme que l’expérimentation animale favorise « l’infirmité émotionnelle » chez les laborantins scientifiques, et que les conséquences psychologiques du travail de laboratoire ne sont pas assez étudiées alors qu’elles provoquent une souffrance du personnel. Bègue-Shankland décrit d’ailleurs toutes les « ruses institutionnelles » pour amoindrir l’impact émotionnel chez les expérimentateurs, la division des tâches bien sûr, mais aussi l’usage d’un certain type de langage.
Depuis toujours, pour calmer notre inquiétude morale, les hommes développent des techniques pour attribuer à telle ou telle espèce tel monde mental et, de facto, telle valeur morale. « À ceux qui donnent leur vie pour le bien-être de l’humanité », dit une plaque de bronze accrochée à l’école de médecine de l’université de Rochester depuis 1920. Bien faible gratitude.
La chronique de Cynthia Fleury New York Times - World
This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?
Mexico Dispatch
The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.
Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times
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By Oscar Lopez and Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.
They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.
“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”
For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.
But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.
“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”
Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.
Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.
David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.
“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.
In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.
“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”
As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.
But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.
Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.
The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.
“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.
Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.
While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.
“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”
But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.
Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”
Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.
“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”
The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.
“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”
Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.
Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.
She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”
Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.
The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.
“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”
Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.
“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”
For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”
“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”
For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.
“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”
Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.
“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”
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BBC
How facial recognition is identifying the dead in Ukraine
By James ClaytonNorth America technology reporter
Last month a controversial facial recognition company, Clearview AI, announced it had given its technology to the Ukrainian government.
The BBC has been given evidence of how it is being used - in more than a thousand cases - to identify both the living and the dead.
This story contains graphic descriptions that may be upsetting to some readers.
A man lies motionless on the floor, his head tilted down. His body is naked, apart from a pair of Calvin Klein boxers. His eyes are ringed with what look like bruises.
The body was found in Kharkiv, eastern Ukraine - in the wreckage of war. The BBC has seen pictures taken at the scene, but does not know the circumstances around his death. There is clear evidence of head trauma. He also had a tattoo on his left shoulder.
Ukrainian authorities didn't know who the man was, so decided to turn to a cutting edge method: facial recognition using artificial intelligence.
Clearview is perhaps the most famous, and controversial, facial recognition system in the world.
The company has scraped billions of photos from social media companies, like Facebook and Twitter, to create an enormous database of what its CEO and founder Hoan Ton-That calls "a search engine for faces".
"It kind of works like Google. But instead of putting in a string of words or text, the user puts in a photo of a face," explains Mr Ton-That.
The company has faced a string of legal challenges. Facebook, YouTube, Google and Twitter have sent cease-and-desist letters to Clearview - to ask them to stop using pictures from the sites. The UK's Information Commissioner's Office even fined the company for failing to inform people it was collecting photos of them.
Now, its use by the Ukrainian government has raised questions over the implications of infusing this powerful technology into an active war.
Clearview is used extensively - though divisively - by law enforcement in America. Ton-That says 3,200 government agencies have either bought or trialled the technology.
After Vladimir Putin's invasion of Ukraine, Clearview's founder saw another application for the technology.
"We saw images of people who were prisoners of war and fleeing situations, and you know, it got us thinking that this could potentially be a technology that could be useful for identification, and also verification," he says.
He quickly offered the Ukrainian government the technology - an offer that was accepted.
Back in Kharkiv, authorities took a picture of the dead man's face - his head held up, his sunken eyes directed towards the camera.
They snapped a picture, and ran it through Clearview's database. The search returned several pictures of someone who looked very similar to the dead man.
One picture had been taken on what looks like a hot day. The man was shirtless. He had a tattoo on his left shoulder.
The design matched. They had a name.
Using facial recognition to identify the dead is not new, and Clearview isn't the only platform being used to do it in Ukraine.
"We've been using this stuff for years now" says Aric Toler, research director at Bellingcat, an organisation that specialises in investigative journalism.
In 2019, Bellingcat used facial recognition technology to help identify a Russian man who had filmed the torture and killing of a prisoner in Syria. This is not facial recognition's first war.
But its use in Ukraine is more wide-ranging than in any previous conflict. Mr Toler says that he uses the facial recognition platform FindClone in Russia, and that it's been particularly helpful for identifying dead Russian soldiers.
As with Clearview, FindClone searches through publicly available internet images, including Russian social media pages.
Even people who do not have social accounts can be found.
"They might not have a social media profile but their wives or girlfriends might… sometimes they do have profiles and they live in a small town with a big military base. Or they may have a lot of friends who are currently in their unit", Mr Toler explains, describing FindClone's use as an investigative tool.
This last point is fundamental in understanding the power of facial recognition technology.
It means that even if a person has never had a social media profile, and thinks they've wiped the internet clean of their image - they can still be found. By appearing in a photo uploaded by a friend or simply by being in the background of a random picture on the internet, they are in the database.
It means even military or security personnel, who barely have any presence on the internet, can still be traced.
A question of accuracy
Critics however point out that facial recognition technology is by no means always correct - and that in a time of war, errors could have potentially disastrous consequences.
Clearview isn't just being used to identify dead bodies in Ukraine. The company also confirmed it was being used by the Ukrainian government at checkpoints to help identify enemy suspects.
Clearview showed the BBC an email, from a Ukrainian agency, confirming that the system was being used to identify the living.
"The system gave us the opportunity to quickly confirm the accuracy of the data of detained suspects" reads the email, from a Ukrainian official who did not want to be named.
"During the use of Clearview AI, more than 1,000 search queries were performed to conduct the appropriate verification and identification," the email reads.
This worries some analysts.
Conor Healy is a facial recognition expert at IPVM, an organisation that reviews security technology.
"It's important for the Ukrainian forces to recognise that this is not a 100% accurate way of determining whether somebody is your friend or your foe," Mr Healy says.
"It shouldn't be a life or death technology where you either pass or fail, where you could get imprisoned or, god forbid, even killed. That's not how this should be used at all."
Others have issued more dire warnings. Albert Fox Cahn, of the watchdog group Surveillance Technology Oversight Project, has called it "a human rights catastrophe in the making".
"When facial recognition makes mistakes in peacetime, people are wrongly arrested. When facial recognition makes mistakes in a war zone, innocent people get shot," he told Forbes.
The BBC contacted the Ukrainian government for comment on its use of Clearview, but did not receive a response.
Mr Ton-That has defended the accuracy of Clearview's technology, saying tests had found it to be more than 99% accurate.
Much depends though on the quality of the image, the position of the head, or whether the face is covered, for example by a mask.
Then there is the issue of privacy, which has been problematic for Clearview in the US and Europe. The company pulls publicly available pictures from firms like Facebook and Instagram to build its database.
But it didn't ask social media companies, or anyone in fact, whether it could scrape these pictures. If you are reading this, you are almost certainly in the database, though you likely didn't give Clearview permission to use your image.
Last year, Clearview was fined by the UK's Information Commissioner's Office for failing to inform people that it was collecting photos of them from social media platforms.
Mr Ton-That accepts there is still debate around the legality of facial recognition technology, but believes Clearview operates within the law - saying the technology has been "misunderstood".
Facial recognition technology, though, clearly has dystopian applications. In November last year the BBC reported that plans were being drawn up in China to use facial recognition tech to target journalists.
Mr Ton-That says Clearview wouldn't allow these kinds of searches, even if they could be used this way. He says Clearview does not work with authoritarian governments and that the company would not work with Russia.
There are, however, applications for Clearview's tech in a military context. Last year the company signed a contract with the Pentagon to explore putting its tech into augmented reality glasses for example. It is one of several companies developing facial recognition AI with military contracts.
Privacy advocates have another worry too. Facial recognition technology might be useful to the Ukrainian authorities in a time of war. But will they simply hand the technology back to Clearview in a time of peace?
"There are any number of examples of technologies that are introduced in wartime and that persist into peacetime," says Mr Healy.
"I hope that that's not the approach they take."
James Clayton is the BBC's North America technology reporter based in San Francisco. Follow him on Twitter @jamesclayton5.
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L'Humanité
Le printemps enchanté du jeune Rainer Maria Rilke
ChroniqueDans Ma vie, Lou Andreas-Salomé écrit : « Le tout jeune Rainer étonnait par ce qu’il avait déjà écrit et publié ». Celle qui va devenir sa maîtresse – elle est de 14 ans son aînée –, et, comme l’a dit Freud, « à la fois la muse et la mère attentive du grand poète », évoque notamment les nouvelles composées entre 1894 et 1898 et, pour la plupart, inédites en France. D’une certaine façon, ces textes annoncent le jeune poète. En cela, ils sont d’une « importance capitale », ainsi que le souligne Pierre Deshusses dans une préface éclairante.
Vincent RoyHuit nouvelles sont donc rassemblées sous le titre de l’une d’entre-elles : Printemps enchanté. Elles furent écrites dans la période durant laquelle Rilke passe son baccalauréat et s’apprête à quitter Prague pour voyager à travers l’Europe. Il se rend d’abord à Munich pour y commencer des études de philosophie et fréquente les salons littéraires de la ville. Il fait la connaissance de nombreux artistes, écrivains, journalistes (Karl Kraus, Arthur Schnitzler…). C’est en 1897 qu’il va rencontrer Lou. Effervescence intellectuelle, effervescence affective !
L’impressionnisme a marqué le jeune Rilke. Nous parlons de l’école picturale ; mais elle a son pendant dans la littérature européenne. Elle est issue du symbolisme qui voulait peindre, selon Mallarmé, « non la chose mais l’effet qu’elle produit ». L’impressionnisme « littéraire » associe contemplation de la nature et sentiment intérieur : « La tendance à la subjectivité y est première, ne laissant apparaître que ce que perçoit le narrateur ou le personnage, sans que soit donnée la moindre assurance sur la réalité de ce qui est présenté. L’existence est toujours réfractée à travers le miroir formant et déformant d’une conscience, et ce que nous découvrons au fil de la lecture, ce ne sont que des impressions, souvent floues et éphémères, susceptibles de se modifier en fonction des états d’âme du narrateur ou des personnages », note Deshusses.
Dans ces huit nouvelles, on comprend que la poésie féconde la prose. On peut penser qu’elle la déclenche.
Printemps enchantéEt autres textespoésieLa chronique littéraire de Vincent Roy Opex 360
Ukraine : L’armée russe a envoyé des robots Uran-6 dans le Donbass
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…
En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.
Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM
— Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022
Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.
Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.
Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.
L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi Opex 360
Les États-Unis envisageraient de stocker à nouveau des bombes nucléaires tactiques au Royaume-Uni
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.
Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].
Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.
En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.
En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.
En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.
Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.
Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.
Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].
À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.
Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.
Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense
Valeurs Actuelles
Trois personnes placées en détention dans l’affaire de l’explosion de Saint-Laurent-de-la-Salanque
« Je confirme les deux mandats de dépôt ordonnés hier par le juge des libertés et de la détention », a expliqué mercredi 13 avril le procureur de la République de Perpignan Jean-David Cavaillé. Ouest-France rapporte que deux personnes ont donc été mises en examen et placées en détention provisoire mardi 12 avril dans l’affaire de l’explosion de Saint-Laurent-de-la-Salanque survenue dans la nuit du 13 au 14 février dernier, explosion qui avait déclenché un incendie et coûté la vie à huit personnes, dont un bébé et un enfant de deux ans de la même famille.
« Destructions volontaires par incendie ayant entraîné la mort, des blessures et des destructions »
Les deux individus, âgés d’une quarantaine d’années, sont de nationalité tunisienne, et ont été mis en examen pour « complicité de crime et délits ». L’un d’eux est le propriétaire d’une épicerie située en bas de l’immeuble où a eu lieu l’explosion. Précédemment, c’est un ressortissant algérien, blessé dans le sinistre, qui avait été mis en examen et incarcéré samedi 9 avril, car suspecté de « destructions volontaires par incendie ayant entraîné la mort, des blessures et des destructions ». Le procureur de la République doit tenir une conférence de presse dans les prochains jours pour préciser les avancées de l’enquête sur le drame de Saint-Laurent-de-la-Salanque
Pyrénées-Orientales : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Coupe du monde 2022 : le Qatar demande aux supporters LGBT de « ne pas insulter toute une société »
Un haut responsable de la sécurité de l’évènement a mis en garde les personnes voulant manifester leur appartenance sexuelle en public.
Le Qatar prévient déjà la communauté LGBTQ+. Alors que le pays va accueillir la Coupe du monde de football 2022 qui débutera le 21 novembre prochain, Abdullah Al Ansari, haut responsable chargé de la sécurité de l’événement, a annoncé l’interdiction de manifester des signes de leur appartenance sexuelle en public, rapporte Ouest-France.
Les drapeaux arc-en-ciel pourraient également être confisqués aux supporters pour une raison sécuritaire. Le responsable de la sécurité veut « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions. « Si vous voulez démontrer votre point de vue sur la situation LGBTQ, démontrez-le dans une société où il sera accepté », a expliqué Abdullah Al Ansari.
Pour respecter la politique de l’émirat, où « les démonstrations d’affection en public sont mal vues », Al Ansari a fait passer un message clair aux supporters issus des minorités sexuelles : « ne pas insulter toute une société ». « Nous ne pouvons pas changer les lois ou la religion pour les 28 jours de la Coupe du monde », a-t-il ajouté.
Une controverse précédente sur l’homosexualité
De nombreuses critiques ont émergé après l’attribution de la Coupe du monde de football au Qatar. En effet, de nombreuses personnes se sont insurgées du fait que l’évènement se déroule dans ce pays où les valeurs du sport et les droits de l’homme y sont controversés.
Le président du comité d’organisation du Mondial avait indiqué, fin 2021, que « l’homosexualité n’est pas autorisée » dans l’émirat. Une déclaration qui avait fait réagir plusieurs associations « préoccupées » par cette décision qui ne peut pas être « considérée comme acceptable ».
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Opex 360
Navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva a été gravement endommagé
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.
Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.
Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.
Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.
Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.
Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.
D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.
En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.
A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF
— Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022
Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].
Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.
Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.
Opex 360
Le général Jacques Langlade de Montgros nommé directeur du renseignement militaire
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.
Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.
Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.
Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.
Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…
Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».
Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.
Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.
Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.
Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.
France24 - World
Floods kill more than 300 people in South Africa as search for missing continues
Issued on: 13/04/2022 - 23:15
Georja Calvin-Smith
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Camille NEDELEC
At least 306 people have been killed in flooding around Durban in South Africa. On a visit to the stricken city, President Cyril Ramaphosa described the devastation as a "catastrophe of enormous proportions". Also, Amnesty International accuses Mali of stalling war crimes and abuse investigations. And after the French city of Bordeaux, the international tour of an exhibition highlighting the African experience heads to Abidjan in Ivory Coast.
Valeurs Actuelles
Valeurs du sport et droits de l’Homme menacés : la très épineuse coupe du monde au Qatar
C’est très français tout ça. Un politique qui s’immisce dans l’actualité sportive le temps d’une sortie. La Ve République est parsemée d’épisodes par lesquels le football devient politique. Jacques Chirac et Lionel Jospin qui s’écharpent en interne pour assister aux matchs de l’équipe de France lors de la coupe du monde 1998. Roselyne Bachelot en 2010, prenant à partie l’Assemblée nationale après la calamiteuses prestations de l’équipe de France au mondial sud-africain, ou encore Manuel Valls, à l’époque Premier ministre, qui commente l’affaire Benzema en 2015.
Vendredi, le président LFI Jean Luc Mélenchon s’y est essayé au micro de RTL. Il a appelé l’équipe de France à boycotter la coupe du monde 2022 : « Un Français n’a rien à foutre là-bas. On ne peut pas jouer au foot sur des cadavres. » Une déclaration en rebond aux récentes révélations du Guardian. Le quotidien britannique révélait la semaine passée que 6500 ouvriers migrants ont perdu la vie sur les chantiers des stades qataris.
Une réaction tardive
Un nombre dantesque faisant l’effet d’une bombe, que les équipes nationales de football ne peuvent ignorer. Lors des récents matchs de qualification à la coupe du monde, certains pays ont protesté contre ces conditions de travail allant à l’encontre des droits de l’Homme. Les sélections hollandaise, allemande et finlandaise ont porté des tee-shirts de contestation en entrant sur la pelouse.
Devant ces démonstrations d’indignations, et la déclaration de Jean Luc Mélenchon, la question du boycott se pose. Pour beaucoup, elle reste illusoire. Contacté par Valeurs actuelles, le journaliste sportif Jacques Vendroux affiche sa désapprobation : « C’est trop tard pour contester cette nomination. De plus, ça n’est pas aux joueurs de contester cette compétition, à la rigueur la FIFA ou l’ONU devraient ouvrir une enquête ». Une analyse également partagée par Alain Giresse, ancien joueur français de la Génération Platini : « Evidemment que l’on ne peut pas se désintéresser de cette situation. Mais c’est toujours pareil, un événement sportif est toujours pointé du doigt. Moi je l’aurais jouée cette compétition » nous-a-t-il confié.
Parmi les footballeurs actuels, rares sont ceux qui prennent la parole sur le sujet. La contestation se limite souvent au port d’un tee-shirt en avant-match. Pourtant, le jeune milieu de terrain allemand Joshua Kimmich a poussé le raisonnement sur un éventuel refus de participation à la coupe du monde : « Je pense que nous avons 10 ans de retard pour boycotter la Coupe du Monde. Elle n’a pas été attribuée cette année mais en 2010. On aurait dû penser à boycotter à l’époque, pas maintenant » a-t-il assez justement souligné en conférence de presse.
Dans le viseur dès le départ
C’est également ce que revendique Patrick Karam, conseiller régionale de l’Ile-de-France, chargé de de la jeunesse et des sports, et président de la Coordination des Chrétiens d’Orient en Danger. Dès 2010, Patrick Karam dénonçait la nomination du Qatar en tant qu’organisateur de la Coupe du monde de football, il le rappelle pour Valeurs actuelles : « La FIFA a fait une erreur en désignant le Qatar comme pays hôte, on ne peut pas considérer que ce pays en est légitime quand il ne respecte pas les droits de l’Homme ».
Avant les révélations de The Guardian, le petit pays de la péninsule arabique avait déjà soulevé de nombreux doutes quant à sa nomination. Les conditions météorologiques du Qatar ont rapidement posé problème. D’ordinaire la coupe du monde a lieu entre le mois de juin et juillet, période à laquelle les températures sont excessivement hautes au moyen Orient. Pour y remédier, la fédération a pensé à climatiser les stades pour permettre aux joueurs de survivre sur la pelouse. Une option rapidement écartée pour des raisons écologiques et environnementales évidentes. Raison pour laquelle la compétition se tiendra exceptionnellement en novembre. Selon notre interlocuteur cette mutation ne change rien et reste « une absurdité écologique sans nom. »
D’un point de vue sportif, la nomination du Qatar interroge également. Le pays de 2,8 millions d’habitants ne dispose pas d’une crédibilité sportive aux yeux de certains. En 2015, quand ce même pays avait organisé la coupe du monde de handball, un problème s’était rapidement posé : constituer une équipe compétitive pour espérer faire bonne figure lors de la compétition. Difficile lorsque ce sport est aussi peu populaire dans votre pays et que les joueurs professionnels disponibles sont rarissimes. Face à cette carence criante, la fédération n’a pas eu d’autres choix que de naturaliser plusieurs joueurs de handball. Une sélection aux airs de grande braderie, qui réunira des Français, des Cubains, des Égyptiens ou même des Monténégrins.
Jusqu’où s’arrêtent les droits de l’Homme ?
« On est dans un non-sens, si la FIFA ne veut pas être décrédibilisée et être en accord avec les valeurs du sport, elle ne peut pas accorder au Qatar le droit d’organiser cette compétition » nous confie Patrick Karam. Encore très récemment, les Qataris ont montré que les mentalités orientales sont à rebours de celle de l’Occident. En l’espace d’un mois, deux affaires l’ont attesté. La première, celle d’un prince qatari qui refuse de serrer la main à une arbitre à la fin d’un match le 12 Février dernier. La seconde, en ce même mois de février, quand la fédération qatarie de volleyball demande aux joueuses de porter des longs pantalons et des tee-shirts plutôt que des bikinis. Menacée de boycott par les deux joueuses allemandes Karla Borger et Julia Sude, la fédération autorisera finalement l’accoutrement habituel.
Deux épisodes qui interrogent quant aux conditions de la compétition. Patrick Karam pose la question fatidique : « Est-ce que les stades seront ouverts aux femmes ? Pourront-elles se mélanger aux hommes ? » Une question légitime quand on sait que certains pays du Moyen Orient n’ont ouvert la porte des stades aux femmes que très récemment. L’Arabie Saoudite ne l’autorise que depuis 2018.
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Là où s’applique la charia, les règles changent. Une confrontation culturelle qui pose problème, aussi bien pour les femmes que pour les homosexuels. Patrick Karam souligne particulièrement ce point : « La ministre des sports Roxana Maracineanu se bat contre les banderoles homophobes dans les stades, mais dans le même temps se rend au Qatar et ne dit rien à ce sujet. »
Certains supporters de foot avaient noté cette contradiction. En septembre 2019, au stade de la Beaujoire à Nantes, une banderole déployée visait la ministre : « Nous faire la leçon sur la prétendue homophobie de nos tribunes, après être allé promouvoir le sport français au Qatar ? » Une indignation pour la cause homosexuelle a deux vitesses, qui en dit long sur l’invulnérabilité qatarie.
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation New York Times - World
In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding
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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.
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By Raja Abdulrahim
WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”
The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.
Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.
The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.
“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”
The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.
They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.
In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.
Walaja was part of the captured West Bank.
Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.
In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.
Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.
Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.
The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.
In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.
“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.
“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”
Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.
“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.
“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.
Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”
The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.
In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.
And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.
At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.
Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.
The case only protects those 38 homes, though.
“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.
The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.
Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.
From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.
“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”
Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.
Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.
Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.
As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”
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France24 - World
Cameroon sees cassava flour boom as grain prices surge
Issued on: 13/04/2022 - 16:00
As the Russian invasion of Ukraine continues to impact crucial food exports, wheat prices are soaring. Many African countries rely on Ukrainian and Russian grain exports and could face a severe food crisis. But in Cameroon, entrepreneurs are coming up with alternatives to wheat, which is used to make flour. Production of bread and cakes made from local cassava and sweet potato flour is now booming. These tubers are abundant in the country but are normally used unprocessed in traditional dishes. Our correspondents report.
Programme prepared by Agnès Le Cossec and Jennie Shin.
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Focus
War hits Ukraine’s farms: Russian invasion threatens world’s breadbasket
Business Daily
Food prices hit record high as war in Ukraine causes market turmoil
Business Daily
'Europe's breadbasket' at risk: Ukraine braces for 30% drop in wheat production
Valeurs Actuelles
Le Royaume-Uni signe un accord de plusieurs millions d’euros pour envoyer des migrants au Rwanda
À l’occasion de la visite de la ministre de l’Intérieur britannique, Priti Patel, à Kigali, capitale du Rwanda, Boris Johnson a dévoilé, ce jeudi 14 avril, un projet pour lutter contre l’immigration illégale, rapporte Le Parisien. « À partir d’aujourd’hui (…), toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda », a-t-il indiqué.
Alors que le nombre de clandestins traversant la Manche a triplé en 2021, la Grande-Bretagne souhaite « casser les structures des passeurs, intensifier les opérations dans la Manche, poursuivre plus de criminels en justice et mettre fin au commerce barbare de la misère humaine ». Le Premier ministre britannique a estimé que les espoirs « d’une vie meilleure » de ces migrants ont été exploités par des passeurs qui « font de la Manche un cimetière sous-marin ».
Un accord estimé à plus de 140 millions d’euros
Ce projet a été élaboré en collaboration avec le Rwanda qui pourra accueillir « des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir » et qui est « l’un des pays les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants », selon Downing Street.
Le gouvernement rwandais a précisé qu’il proposerait aux personnes accueillies la possibilité « de s’installer de manière permanente au Rwanda » si elles « le souhaitent ». Ainsi, Londres financera le dispositif à hauteur de 144 millions d’euros. « Notre compassion est peut-être infinie, mais notre capacité à aider des gens ne l’est pas », a conclu Boris Johnson.
Les organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé une politique « scandaleuse » et « barbare ». De son côté, l’opposition a jugé qu’il s’agissait d’une mesure « inhumaine ».
Une telle mesure est déjà appliquée par l’Australie avec des îles du Pacifique. Récemment, le Danemark avait également envisagé d’envoyer ses migrants vers des pays africains.
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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An Australia Homecoming, Mixed With Yearning and Trepidation
When “Fortress Australia” sealed its borders, thousands of citizens were stuck abroad. When allowed to return home, a reporter wondered how she would find the country — and how it would find her.
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By Isabella Kwai
Photographs by Isabella Moore
SYDNEY, Australia — The tangy smell of eucalyptus leaves lining the streets. A casual friendliness even from strangers. Ten types of Asian cuisine in a 100-yard radius of the city center.
These were among an infinite list of things I yearned for in my hometown as I waited, stuck abroad for over a year, for a chance to return.
At Sydney’s airport, my father greeted me with an awkward hug. “You’re home,” he said, smaller and whiter-haired than I remembered him 18 months ago. But still dizzy with jet lag, it wasn’t until I staggered into the glare of morning light and heard the sound of native birds that I believed it: I really was, at last, back in Australia.
My family reunion this year — and many thousands of similar reunions across Australia — had been difficult to realize until November. That was when Australia announced an about-face in strategy: With high-enough vaccination rates to withstand an Omicron surge, “Fortress Australia” was lowering the drawbridge and reopening its borders to citizens and permanent residents, allowing an unlimited number of homecomings for the first time since the coronavirus pandemic began.
I had accepted this enforced separation as the price of working thousands of miles from home — and knew my wait in London, long as it seemed, was infinitely easier than the crushing hardships faced by countless migrants and asylum seekers escaping violence and economic collapse in their countries.
Still, I was restless for home. But I was also nervous. After the abyss of a pandemic, how would I find Australia? And how would it find me?
In the decades before the pandemic, the accessibility of air travel and a diversifying population meant that Australia had become remarkably less insular than it once was. One-third of residents were born abroad — a number that reflects my own history, with my first glimpse of Australia as a baby from my mother’s arms as she carried me off the plane from Hong Kong.
In Britain during the pandemic, I had watched Australia maintain its strict border closures and enact long lockdowns that worked, at least initially, to keep it comparatively unscathed.
“We’re an island nation — we had opportunities that others didn’t have,” said Catherine Bennett, an epidemiologist at Deakin University in Melbourne. “We have made different sacrifices in order to avoid the kinds of waves that other countries had to live with.”
But had embracing its geographic insularity and isolation influenced the cultural identity of Australia? Would the country turn to a more provincial past with fewer connections to the world?
Observers of society whom I polled about the changes during my absence thought, at least to some extent, that yes, the pandemic has changed how Australia engages with the world.
Australia had united to get through the pandemic, said Marc Stears, the former director at the Sydney Policy Lab, a research group at the University of Sydney. “The flip side, though, is it’s happy to pull together — and pull away from the rest of the world.”
And where would I, an Australian born abroad who often felt caught between so many homes, fit into this pandemic-altered country?
For one, I could expect little sympathy from Australians for having been stranded abroad, said Tim Soutphommasane, a political theorist and sociologist at the University of Sydney.
For many Australians, the sealing of the borders, even to its own citizens, was a welcome reinforcement of the self-image of Australia as “a sanctuary, sheltered from the troubles of the world,” Mr. Soutphommasane said.
“People were forgetting the human cost involved in families being separated,” he said, pointing to another significant shift those returning might expect: “a greater willingness of Australians to accept expansion of executive and government power.”
Despite a vaccination campaign that critics said initially lagged, I could see what the experts meant when they told me that most Australians, trusting the government, had willingly acceded to its demands. Over 95 percent of adults are fully vaccinated and two-thirds of the nation boosted.
But in conversations, I sensed a stark division between those who were shocked by Australia’s decision to unseal its borders just as Omicron cases pushed higher and those who thought it was long overdue for the country to reopen.
Added into the mix, I noticed, was a feeling of whiplash from the abruptness of it all.
“We went from zero to complete explosion,” said a friend — recently recovered from Covid — about the number of cases as we walked the too-quiet route to Sydney’s iconic Opera House. “We’ve been so bombarded with these regulations. And now it’s supposed to be over.”
Many people, acclimated to lockdown routines, were still hesitant to socialize. It was as if Sydney had become an introverted relative of its former self. The throbbing streets and alleyways, whose secrets I had once known like the back of my hand, now felt too hushed and oddly unfamiliar without the crowds.
I became afraid to visit old haunts without calling, in case we arrived to find the windows dusty and the chairs stacked. And if they had survived the economic strain of the pandemic, I sat in them feeling guilty about sharing stories of traveling around Europe with friends who had not left the country in two years.
The skyline, too, had changed. Housing prices in Sydney, already one of the world’s most expensive cities, had only surged further in the past year, and developers wanted to take advantage. Across the city’s vast expanse, shiny new skyscrapers and apartment blocks had sprung up.
Even the weather cast an unusual pall: Unpredictable bouts of near-daily rain, thanks to the presence of La Niña, made it seem like I hadn’t escaped London’s gloominess after all.
Still, many of the things I had loved about Sydney remained. Sitting in a dark theater before a performance, I heard once more the Welcome to Country, a ceremony led by an Indigenous elder that pays respect to the traditional custodians of the land, which has become more mainstream as the country is reckoning with its violent history of colonization.
No matter where I went in the world, it was in Sydney that I felt closest to the wild abandon of nature, like meeting an old (and daring) friend. In the oceanside pools and beaches so core to Sydney’s identity, I plunged over and over again into the waves until it drove every thought from my mind.
When I craved some peace, I could drive in almost any direction and find myself in one of the city’s national parks, with only the sounds of cicadas and my own breath as company.
And there were my parents, who had kept their habit of drinking pu’er tea in the mornings. I met their new pet rabbit, who caused high drama when he escaped his cage and ate my father’s prized bok choy before surrendering himself in the driveway. My mother laughed at me one fateful beach day as she pulled a Pacific man o’ war jellyfish — known in Australia as a bluebottle — from my body as I screamed.
In February as I prepared my goodbyes, Australia got ready to open its borders to vaccinated international travelers, and since I’ve left, the country has continued its emergence from hibernation.
In terms of just how much, and how permanently, nearly two years of being a “fortress” had changed Australia, it would take time, experts told me, to calculate the full social and cultural impact.
For me, there is a sense of sorrow over the loss of the Sydney of my memory, but also of gratitude for the strict rules that helped protect my parents.
On my last days home, the weather played a bittersweet trick, making leaving that much harder: The La Niña-driven rain cleared for a few days and the sun I had so longed for in London appeared. I basked in it with loved ones for hours, as if I could bottle it up to last for the next year.
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BBC
Durban floods: 'I got no house, I got nothing'
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The death toll in the South African province of KwaZulu-Natal has reached more than 250, after devastating floods wreaked havoc in the area.
Volunteers in Durban are helping clear the debris and also search for people that may be trapped.
Officials have called it "one of the worst weather storms in the history of our country".
The BBC spoke to a local pastor who's seen a tow truck pull a body out of the wreckage.
France24 - World
French Greens face crisis after failed presidential bid
Issued on: 11/04/2022 - 17:28Modified: 11/04/2022 - 17:57
Valérie DEKIMPE
France's Greens party were facing a crisis on Monday after a deeply disappointing presidential election saw their candidate finish sixth and struggle to put climate change on the national agenda. The Covid-19 pandemic overshadowed the start of campaigning before Russia's invasion of Ukraine changed the dynamic completely, making foreign policy and the rocketing cost of living key issues for voters, as FRANCE 24's Environment Editor Valérie Dekimpe explains.
New York Times - World
‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass
Afghanistan Dispatch
After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.
Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.
The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.
But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.
Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.
Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.
For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.
50 miles
SALANG PASS
HINDU KUSH Mountains
AH76
Kabul
AFGHANISTAN
TURKMEN.
AFGHAN.
PAKISTAN
PAK.
By The New York Times
After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.
So does the upkeep.
“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.
Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.
The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.
Reporting From Afghanistan
Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.
In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.
To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.
But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.
“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.
“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.
In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.
“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.
Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.
But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.
“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”
“It’s not like the years before,” he added.
And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.
Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.
The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.
Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.
The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.
“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”
Najim Rahim contributed reporting from Houston.
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Valeurs Actuelles
Massacre de Boutcha : ombres macabres sur l’Ukraine
C’est le ciel gris menaçant d’un hiver qui ne veut pas finir, les silhouettes de carcasses de chars russes le long de l’artère principale du sud de Boutcha, la rue Iablonska, tellement calcinées qu’on les croirait rouillées depuis des mois. Et puis au milieu de la route qui traverse cette petite banlieue tranquille du nord-ouest de Kiev, des cadavres de civils.
Le 29 avril, les pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul s’achèvent. Les Russes annoncent entamer un retrait des agglomérations prises autour de la capitale ukrainienne. Elles effectuent leur mouvement le lendemain sous un feu intensif de l’artillerie adverse qui pilonne leur déplacement à découvert. Le 1er et le 2 avril, les forces spéciales ukrainiennes se déploient dans Boutcha et reprennent le contrôle complet de la ville. Le 3 avril, les autorités ukrainiennes filment et diffusent les premières images de l’horreur. Au total, on compte quelque 300 victimes, certaines ont les mains liées dans le dos et ont été abattues d’une balle dans la nuque. Comme une exécution sommaire. Immédiatement, les légitimes réactions d’indignations se succèdent au niveau international. Il ne fait aucun doute que des crimes de guerre ont été commis. Pour les puissances de l’Otan et Kiev, c’est bien sûr l’armée russe, et en particulier les hommes de la 64e brigade de fusiliers motorisés qui sont les coupables.
Moscou dément vigoureusement et demande au Conseil de sécurité de l’Onu l’ouverture d’une enquête internationale.
De son côté Moscou dément vigoureusement et demande au Conseil de sécurité de l’Onu l’ouverture d’une enquête internationale. Seule la Hongrie voisine, qui accueille aussi de nombreux réfugiés, attend des preuves avant de condamner. Une prudence qui a provoqué une crise diplomatique sans précédent avec la Pologne : « Orbán a besoin d’un ophtalmologiste pour voir Boutcha. Les relations ne pourront être rétablies que lorsque son évaluation de la guerre en Ukraine aura changé », a déclaré le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski.
Voilà pour les faits évidents. Le reste est plus complexe et pourrait être l’un des tournants de cette guerre. Car plusieurs scénarios se présentent : s’agit-il d’un épisode isolé où les soldats russes, dans une retraite précipitée, abattent des civils ? Est-ce une nouvelle stratégie de terreur ? Au contraire, est-ce le fait d’unités spéciales ukrainiennes, comme la “Safari”, venues se venger de civils ayant renseigné les troupes russes ou tout simplement reçu des rations de combat des mains de l’armée ennemie ? Comment expliquer cette vidéo prise par un drone et diffusée par un média biélorusse qui montre un char ouvrir le feu sur un cycliste qui tourne au coin de la désormais tristement célèbre rue Iablonska ? Qui sont les onze morts dans cette même rue, photographiés par un satellite américain, selon eux, le 11 mars ?
Les informations dont nous disposons montrent qu’il n’y avait pas de cadavres dans les rues avant les 1er – 2 avril. Ce qui est inquiétant, c’est la précipitation avec laquelle les Occidentaux ont pris des décisions sur la base de simples suspicions avant même la mise en place d’une commission d’enquête internationale.
Jacques Baud est ancien colonel du renseignement stratégique suisse et auteur de nombreux ouvrages. Il a notamment été amené à travailler au sein de l’Otan pour la lutte contre la prolifération des armes légères et en Ukraine pour la réforme des forces armées. Pour lui, beaucoup d’éléments parlent en faveur des Russes : « Les informations dont nous disposons montrent qu’il n’y avait pas de cadavres dans les rues avant les 1er – 2 avril. Ce qui est inquiétant, c’est la précipitation avec laquelle les Occidentaux ont pris des décisions sur la base de simples suspicions avant même la mise en place d’une commission d’enquête internationale. »
L’ancien officier souligne encore que les « derniers soldats russes ont quitté Boutcha le 30. Le 31, le maire de la ville, Anatoliy Fedoruk, fait une déclaration filmée dans laquelle il ne parle pas de victimes civiles, mais de son soulagement et du grand jour que représente la libération de Boutcha. Le 1er avril, la presse ukrainienne relate le déploiement d’unités d’Azov “chargées d’éliminer les saboteurs et les collaborateurs”. Le 2 avril, on a encore les témoignages d’un jeune blogueur ukrainien qui montre l’état de la ville et une vidéo de la police ukrainienne qui montre ses opérations de sécurisation de la ville, mais là non plus aucun cadavre n’est mentionné. Il faut attendre le 3 pour arriver à l’évocation de crimes de guerre. Que voit-on sur les images ? Des victimes qui ont été surprises par les combats et le pilonnage ukrainien, ce sont des cadavres “frais” à côté de cratères. Un autre groupe de victimes a été retrouvé les mains liées dans le dos, dans des caves, etc. Une grande partie d’entre eux porte un brassard blanc. Or ce brassard était demandé par les Russes afin de distinguer les civils “neutres” des combattants. Ont-ils été considérés comme des collaborateurs par les forces d’Azov ? C’est très plausible. En tout état de cause, une enquête internationale impartiale est indispensable pour faire la lumière sur ces crimes. C’est d’autant plus important à déterminer avec précision que nous avons des situations semblables ailleurs et notamment à Marioupol. »
l’Ukraine et la Russie font partie des rares pays qui n’ont pas ratifié le traité de Rome qui fonde la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
Mais cette enquête aura-t-elle lieu ? Ursula von der Leyen a dit qu’elle soutiendrait l’enquête du procureur général d’Ukraine. Même tonalité à Paris où le président Macron indique que « la France aidera l’Ukraine à rechercher des preuves de crimes de guerre russes ». Au Conseil de sécurité de l’Onu, la demande d’enquête de la Russie, déposée le 4 avril, a été repoussée à deux reprises par le Royaume-Uni.
De toute façon, l’Ukraine et la Russie font partie des rares pays qui n’ont pas ratifié le traité de Rome qui fonde la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. De quoi compliquer le jugement des coupables.
Pourtant de nombreux témoignages de civils sont portés à notre connaissance. Suivant les villes, ils accusent qui les troupes russes, qui les forces ukrainiennes. Dans les villes autour de Kiev, on parle de viols, d’exécutions sommaires, de mutilations. Circulent aussi de nombreuses vidéos où l’on voit la “défense territoriale” attacher des “suspects” à des poteaux, frappés à demi nus, humiliés, parfois mutilés. On parle aussi beaucoup des tirs des hommes d’Azov pour empêcher les civils de quitter les villes. Parmi les vidéos disponibles, il y a aussi celles de soldats russes prisonniers, qui sont achevés dans des circonstances macabres. Il ne s’agit pas de civils et ils ne sont pas chez eux, mais ce sont pourtant bien des crimes de guerre. Si les vidéos agissent comme des revendications de ces exactions, les témoignages sont plus complexes à recevoir et il faudra un vrai travail d’enquête.
L’armée russe procède par des encerclements afin de pilonner l’adversaire
Il y a quelques semaines, le 14 mars, un missile ukrainien de type Tochka-U avait tué une vingtaine de civils au cœur de la ville rebelle de Donetsk. C’est le même type de missile, avec un numéro de série approchant, qui a frappé la gare de Kramatorsk, le 8 avril dans l’est de l’Ukraine, coûtant la vie à au moins une quarantaine de civils. Cette ville et ses environs doivent être le lieu, dans les jours qui viennent, de la seconde phase de l’offensive russe. La première ayant été principalement effectuée pour fixer les forces ukrainiennes dans les villes, notamment Kiev et en profiter pour détruire l’autre partie de l’armée de Kiev massée aux portes du Donbass.
L’armée russe procède par des encerclements afin de pilonner l’adversaire dans un “kotel”, un chaudron, tactique mise au point contre les nazis en 1943. Ici encore, les versions s’opposent dans une bataille que le politologue François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’Iris, nous décrit « comme un “ping-pong 2.0 ”, où les deux parties se renvoient la balle. Les Russes sont sur la défensive, avec toujours un coup en retard. C’est une guerre de fact-checking sans fin. Les Gafam ferment un maximum de sources russes, ce qui conduit à des perceptions de plus en plus différentes et figées entre l’Occident et d’autres régions du monde qui ont accès à d’autres sources. » Kiev dénonce donc un nouveau crime de guerre, que Moscou réfute, arguant que seul Kiev dispose de ce type de missiles, montrant des cartes de trajectoire à l’appui. Quoi qu’il en soit, un tir délibéré de la partie russe serait absurde tant l’évacuation d’un maximum de civils facilite la manœuvre de ses armées.
Depuis le début de la guerre, le 24 février, que Moscou s’obstine à nommer « opération spéciale » , parce qu’ils refusent de désigner les Ukrainiens comme des ennemis, la stratégie est donc très différente des “doctrines d’emploi” américaines, où l’on procède par “carpet bombing”, les fameux tapis de bombes. Depuis le début, les Russes ont visé essentiellement les objectifs stratégiques et ont eu des pertes au sol pour nettoyer quartier par quartier les positions dans lesquelles les forces ukrainiennes se sont retranchées, ce qui implique aussi des pertes civiles mais dans une mesure plus contrôlée.
S’il s’avère que Boutcha, mais aussi Irpin et tous les autres lieux similaires, sont le théâtre de crimes de guerre imputables à la Russie, un point important pour le futur de ce conflit doit être établi. S’agit-il d’un changement de stratégie ? S’agit-il de terroriser la population ukrainienne pour la faire plier ?
Si cet officier est coupable, c’est à la Russie de faire le ménage
L’écrasante majorité des commentateurs occidentaux considère que la Russie est déjà épuisée par la guerre et qu’elle est sur le point de craquer. Que Vladimir Poutine souffre d’un cancer, prend d’importantes doses de cortisone et que ses jours au Kremlin sont comptés. Il y aurait donc une logique à accélérer la cadence de la guerre “quoi qu’il en coûte”.
C’est à peu près l’inverse chez les commentateurs russes qui, la stupeur passée, constatent que le rouble a fini de dévisser et se retrouve même à un meilleur niveau face à l’euro et au dollar qu’au début du conflit. Ils constatent aussi que l’union sacrée s’est faite autour de Poutine qui a gagné près de douze points dans les sondages, à 83 % de soutien, au 31 mars, comme le note la dernière étude du Centre Levada, peu apprécié du Kremlin.
Tout cela ne nous renseigne pas sur ce qui s’est vraiment passé à Boutcha. Des activistes ukrainiens ont diffusé le portrait et l’adresse du chef de la 64e brigade, l’accusant d’avoir ordonné les atrocités. Si cet officier est coupable et qu’il n’a pas agi sur ordre, c’est à la Russie de faire le ménage de façon exemplaire et de le traîner elle-même devant un tribunal militaire. L’un des tournants politiques de la guerre du Viêtnam est le massacre de My Lai, le 16 mars 1968. Près de 500 civils vietnamiens, femmes et enfants compris, avaient été massacrés par les hommes d’une compagnie de la 23e division d’infanterie. Le lieutenant Calley avait été condamné à perpétuité, mais n’effectuera que trois ans et demi de sa peine en résidence surveillée. On peut perdre une guerre militairement, on peut aussi la perdre symboliquement.
France24 - World
Indian spiritual leader Sadhguru on his journey from Europe to India to save our soil
Issued on: 08/04/2022 - 14:15Modified: 08/04/2022 - 14:19
Delano D'SOUZA
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Indian mystic and visionary Sadhguru is making a 100-day motorbike journey from Europe to India to raise awareness of soil erosion. He told FRANCE 24's Delano D'Souza why he feels his mission is important for humankind. With more than half of agricultural soils are already degraded, Sadhguru warned that "there is no alternative to soil". He also described his own personal journey, saying that he does not see himself as a guru.
>> Watch more: Dying soil, an invisible crisis at our feet
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Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian Valeurs Actuelles
Le milliardaire Elon Musk propose de racheter « 100 % » de Twitter pour 43 milliards de dollars
Elon Musk va-t-il devenir le propriétaire de Twitter ? Déjà le premier actionnaire à hauteur de 9,2 % du réseau social, le président de Tesla a proposé de racheter « 100 % » de l’entreprise, mercredi 13 avril 2022, rapporte Challenges. En proposant de racheter l’intégralité de Twitter au prix unitaire de 54,20 dollars par action, le milliardaire devra débourser 41,39 milliards de dollars (soit 37,9 milliards d’euros). Un prix qui constitue « sa meilleure offre ». En cas d’échec, il menace de « réexaminer sa position d’actionnaire » au sein du réseau social.
Twitter ne remplit pas « sa mission sociétale »
Dans une lettre adressée au conseil d’administration, le fondateur de SpaceX a estimé que le réseau social « ne prospérera pas ni ne remplira sa mission sociétale [de liberté d’expression] dans sa forme actuelle ». Selon lui, il doit « être transformé en société privée » en la retirant de la Bourse.
Après cette annonce, le réseau social a annoncé qu’il allait « examiner avec attention » l’offre d’Elon Musk. « Nous avons reçu l’offre non sollicitée et non contraignante d’Elon Musk d’acquérir l’ensemble des actions de l’entreprise (…). Le conseil d’administration de Twitter va examiner avec attention l’offre pour déterminer la ligne de conduite qu’il estime servir au mieux les intérêts de l’entreprise et de tous les actionnaires de Twitter », a indiqué le groupe.
Le milliardaire est connu pour être très actif sur Twitter, avec plus 80 millions d’abonnés au compteur. Une communauté avec laquelle il interagit régulièrement. Le 25 mars dernier, le fondateur de Tesla lançait un sondage : « La liberté d’expression est essentielle au fonctionnement de la démocratie. Croyez-vous que Twitter adhère rigoureusement à ce principe ? » Réponse des internautes : « Non », à plus de 70 %. Et de relancer dans la foulée en demandant à ses fans s’il fallait « créer un nouveau réseau social ».
BBC
Scientists map Caribbean coral reefs to tackle climate change
By Helen BriggsEnvironment correspondent
Scientists have mapped coral reefs in the Caribbean to identify those most likely to survive climate change.
Corals with the highest potential to escape destruction from marine heat waves are predominantly located along the northern shoreline of Cuba.
And other promising sites are clustered around the Bahamas, Dominican Republic, Guadeloupe, Haiti, eastern Jamaica, and the US state of Florida.
Coral reefs are wonders of the ocean.
Made up of hundreds of thousands of tiny creatures, they are one of the most threatened ecosystems on the planet.
According to a recent IPCC report (top-level UN reports written by scientists), at up to 1.5C of warming, only 10 to 30% of coral reefs are expected to survive. If warming is above that, survival prospects plummet drastically.
The research team compared different climate models and examined factors such as hurricane damage and heat stress. They used this to define a list of coral that are priorities for protection due to their better resilience to climate change.
Locating and managing the places that hold "greatest promise to sustain key species will be critical for helping these precious habitats persist as the planet continues to warm," said lead researcher, Iliana Chollett.
The insights are already shaping reef conservation efforts "to deliver durable, climate-smart protection for those ecosystems most likely to survive this century," added Ximena Escovar-Fadul, of global environmental non-profit, The Nature Conservancy.
But the scientists say their research - in line with other studies - shows coral reefs will not survive 2C of warming, meaning urgent greenhouse gas emission reductions are needed to save them for future generations.
The research is published in the journal, Global Change Biology.
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Five things new IPCC climate change study tells us
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Opex 360
La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.
Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.
L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.
« L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.
La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…
En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».
« Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.
« Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.
L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie BBC
Douglas Stuart: Booker Prize-winning author 'feels like an impostor'
By Rebecca JonesArts correspondent, BBC News
Bullying, bigotry and benefits. That is how author Douglas Stuart describes his challenging childhood.
But he then went on to have a successful career as a fashion designer before winning one of the most famous book prizes in the world - with his first novel too.
Now, his eagerly-awaited second novel is being published and life is good. So why is Douglas Stuart "a nervy wreck?"
"I've always felt," he tells BBC News, "a little bit of an impostor my whole life. I think we can't ever underestimate what childhood trauma does to people and how it can undermine our confidence. I still carry a lot of that with me. I have a lot of chips on my shoulder."
It's a startling admission from a writer who won the 2020 Booker Prize with his debut novel, Shuggie Bain, a tough but tender story about a young gay boy and his alcoholic mother in 1980s Glasgow.
His second novel, Young Mungo, is a gay love story, about two working-class teenagers who dream of a different life, set in the masculine and often violent world of Glasgow's housing estates and cramped council flats in the 1990s. It is a world Stuart knows well. While his books are not autobiographical, they do draw heavily on his own childhood, growing up in a poor family and relying on benefits.
Stuart was born in Glasgow in 1976. His father walked out when he was four and died when he was eight. He and his older sister and brother were brought up by his mother, an alcoholic, "who had very, very serious mental health issues".
"I think my writing is always about embracing my past," he says. "I think so much of our working-class history doesn't get recorded in literature enough. And so I wanted to really talk about what it felt like for me and for probably a lot of people growing up both of the working class and in the north."
But if that was not enough, Stuart also had a "huge" secret. He was gay. He was desperate to fit in and wanted, he says, to feel like one of the lads.
"I was trying to be tougher," he remembers. "I was trying to be better at sports. I was trying to be hyper-sexualised with girls." But, he reflects: "I was terrible at it. It wasn't a natural state for me."
Instead he was effeminate and that marked him out as different. "I liked dolls, I liked skipping rope. And the boys liked fighting and football. And I remember being about six or seven and it was a wet Wednesday. And the boys looked at me in this classroom and they said, 'What is wrong with you?'
"The moment there was a chink in the armour like that, the moment that they saw that they had pierced some kind of shame inside me, it just started to build and to grow throughout the rest of my time at school." He was bullied "for being queer," almost every day.
Stuart was, however, resilient and lucky. Two teachers noticed he was "a creative kid" and he managed to get to university to study fashion at the Royal College of Art where he was spotted by a talent scout for Calvin Klein.
He travelled to New York, where he still lives, and later worked for Ralph Lauren and Gap. "That was the right place for me," he says of the latter, "because I was making clothes that real people could afford".
Nonetheless, he says he increasingly felt "creatively unfulfilled" and, in 2008, he started writing.
It took him 10 years to finish Shuggie Bain. It was rejected by more than 40 publishers, in part, Stuart believes, because the mostly middle-class people who work in publishing reacted with "prejudice" to a working-class story. It was finally published on both sides of the Atlantic in 2020, and won the Booker Prize the same year.
The judges said: "It's not a story where everybody lives happily ever after. It is challenging, intimate and gripping. It is not an easy read." But they believed it was "destined to be a classic".
It has gone on to sell more than 1.5 million copies around the world. The success has transformed his life. Other writers from similar backgrounds are not so lucky.
Vivid portrait
Stuart has overcome more barriers than most. And now comes Young Mungo - which proves Shuggie Bain was not a one-off. Indeed, Shuggie himself makes a blink-and-you'd-miss-him appearance in the new book, almost as if he is keeping an eye on Mungo.
The setting and many of the themes are the same - in fact some critics have complained the novels are too similar, with Johanna Thomas-Corr writing in The Sunday Times: "Young Mungo's many virtues don't disguise the fact that Stuart is rearranging the core elements of Shuggie Bain (alcoholism, rape, neglect, homophobia, domestic abuse) with the same family dynamics too."
Others including Alex Preston in The Observer think Young Mungo is a better book than its predecessor, "offering many of the same pleasures, but with a more sure-footed approach to narrative and a finer grasp of prose."
I found Young Mungo a more harrowing read, and while the blossoming love story between the two boys is beautifully drawn, at times the book is unbearably violent.
It is, however, a vivid portrait of a community collapsing as manual industries closed during Margaret Thatcher's government in the 1980s, leading to job losses, high unemployment and low prospects.
Stuart writes with insight and empathy about ordinary people going through tumultuous times and their sense of being forgotten. There was "no hope," he remembers. "No-one was going to come to your rescue."
And he thinks the situation is actually "worse" now. "We had such a sense of community in the 1980s and we had such a sense of people looking out for one another. We were in it together in many ways. And I think sometimes that feels like it's come apart," he says.
So what now for Stuart? He is working on two new novels, including one set in New York, and is currently adapting Shuggie Bain for a BBC TV series, which will be directed by Stephen Daldry.
"As a young man I grew up and we didn't have books, but television was our king. And so when I was approached to write the adaption, it was really important for me to do that because I think there are many people who might never read Shuggie Bain but who would appreciate the story and the characters and feel a connection with them. So I wanted to take charge of that."
He is also delighted with the cover of Young Mungo, which features a striking photograph by Wolfgang Tillmans of two boys kissing.
Those doubts rise up again as he admits to being "worried about what people will think."
But he insists: "I wasn't trying to be provocative or to start any conversations. But I think so often queer culture can be incredibly coded. We can sort of talk about it out of the corner of our mouths or look at it out the side of our eyes. I didn't want to do that."
He says he could not write a story about two young men "and not be brave enough not to put a kiss on the cover. Because for me this is just two lads kissing, fully clothed, what could be more normal than that?"
And, he adds, smiling. "If you don't like the picture, you're not going to like the book."
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Booker winner inspired by 'proud' Glaswegian mother
Douglas Stuart's novel Shuggie Bain wins Booker
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À la Sorbonne, la jeunesse face au choix tronqué du second tour
ActuBlocus Depuis mercredi, des étudiants occupent plusieurs établissements, dont la fac parisienne, pour dire leur refus de l’alternative Macron-Le Pen. Beaucoup iront tout de même faire barrage à l’extrême droite le 24 avril.
Camille Bauer«L a colère des étudiants est légitime. Ils ont été sacrifiés et, leur seul avenir, c’est une politique ultralibérale ou l’extrême droite. Ils veulent débattre. Quand ils proclament “ni Macron ni Le Pen”, c’est une façon de réclamer autre chose, du positif. Qu’ils se mobilisent est plutôt porteur d’espoir », souligne Antoine Boulanger. Cet enseignant, représentant syndical de la CGT, est venu ce jeudi 14 avril se joindre à la grosse centaine de jeunes assemblés devant l’université de la Sorbonne.
« El pueblo unido, jamas sera vencido », entonne la foule, dont une partie s’est assise devant les barrières installées par la police, qui a tenté de repousser ceux qui s’étaient amassés aux abords du bâtiment. Aux fenêtres, se trouvent d’autres étudiants qui occupent les lieux depuis l’assemblée générale interfacs de mercredi. Cachée sous son masque, une jeune fille brandit depuis le toit un fumigène. Accrochée au mur, une banderole annonce « Jeunesse enragée ».
École normale supérieure, fac de Nanterre, campus de Sciences-Po à Nancy ou Paris… Le mouvement a gagné plusieurs établissements ces dernières heures. Et aussi suscité une réponse violente de l’extrême droite, dont certains militants ont débloqué, jeudi après-midi, Sciences-Po Paris. Il traduit le désarroi d’une jeunesse qui a largement voté pour Jean-Luc Mélenchon et voit son avenir mis à mal par le casting du second tour. « Soit on laisse passer l’extrême droite, soit on fait barrage et on vote pour Macron, qui va casser les services publics », résume Charlie (1), une étudiante en histoire aux lunettes octogonales. La casse de l’université est aussi invoquée.
L’écologie oubliée
« Macron a annoncé qu’il allait rendre la fac payante. C’est comme s’il crachait au visage des gens comme nous, qui viennent de milieux populaires, et qui ont une chance de s’en sortir grâce à ça», estime Rayan. « Comme s’il nous disait, “vous les pauvres, ne réfléchissez pas, allez faire des boulots précaires” », renchérit son copain Abou. L’ambiguïté d’Emmanuel Macron face à l’extrême droite est aussi mise en avant. « Est-ce que l’efficacité d’un vote barrage n’est pas contestable quand on voit comment ce pouvoir a contribué à légitimer les idées du RN ? » s’interroge Bastien. D’autres soulignent l’indigence des politiques écologistes des deux candidats.
Pour autant, il serait faux de dire que ces étudiants mobilisés ne font pas la différence entre les finalistes. « En fait, il y a un peu de tout parmi nous. Il y a du débat », explique Iman, une étudiante en histoire qui fulmine de ne pas pouvoir rentrer dans l’université, alors qu’une nouvelle AG était prévue dans la journée. Beaucoup affirment que malgré tout, ils iront, la mort dans l’âme, voter contre le RN. Mais après le choc des résultats, ils voudraient pouvoir en discuter et s’insurgent contre la fermeture de l’université par la police. Une action perçue comme un déni de démocratie qui les écœure et confirme la propension de la Macronie à user de la matraque contre toute forme de contestation.
Des dizaines de rassemblements sont prévus en France ce 16 avril pour dire « non » à l’extrême droite, à l’appel de nombreuses organisations et de syndicats, dont la Ligue des droits de l’homme, la CGT, le Syndicat de la magistrature, Attac ou la FCPE. Le mot d’ordre ? « Contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Élysée. » À Paris, le cortège partira de la place de la Nation à 14 heures, en direction de République.
étudiantssorbonnePrésidentielle 2022 Opex 360
Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.
D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.
Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.
Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.
Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.
Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».
Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».
Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : 720 civils tués et 200 disparus à Boutcha et dans les environs de Kiev
Alors que l’invasion russe se poursuit, le bilan humain s’alourdit en Ukraine. Plus de 720 civils ont été tuées à Boutcha, et dans les environs de Kiev, lors de l’occupation par les troupes russes, a annoncé mercredi 13 avril le ministre de l’intérieur ukrainien. Plus de 200 personnes sont encore portées disparues, indique le quotidien Le Monde. Les services de la procureure générale ukrainienne ont également ouvert une enquête sur des crimes qui se seraient produits près de Brovary, au nord-est de Kiev.
Quatre civils tués et 10 blessés dans des frappes russes
Plusieurs frappes russes ont fait quatre civils morts et 10 blessés à Kharkiv, dans le sud-est de l’Ukraine, ont indiqué les autorités locales, relaie Le Figaro.
Emmanuel Macron refuse parler de « génocide » en Ukraine
Le refus mercredi du président français Emmanuel Macron de dénoncer un « génocide » en Ukraine par l’armée russe est « très blessant », a déploré Volodymyr Zelensky, selon BFMTV. « S’ils sont vrais, de tels propos sont très blessants pour nous », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Le président américain promet une nouvelle aide de 800 millions de dollars à l’Ukraine
Joe Biden a annoncé au président ukrainien Volodymyr Zelensky une nouvelle aide militaire des Etats-Unis de 800 millions de dollars, relate Le Figaro. Ce montant comprend des équipements «très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi «de nouvelles capacités», ce qui comprend notamment «des systèmes d’artillerie» et des «moyens de transport blindés», a-t-il indiqué.
La Russie menace de frapper des centres stratégiques à Kiev
Après avoir accusé l’Ukraine de tirs et de sabotages sur le territoire russe, l’armée russe a menacé de frapper des centres de commandement dans la capitale ukrainienne Kiev, relaie BFMTV. « Nous voyons des tentatives de sabotage et de frappes des forces ukrainienne sur des cibles sur le territoire de la Fédération de Russie. Si de tels événements se poursuivent, des frappes seront menées par l’armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kiev », a déclaré Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.
Impossible de contrôler la radioactivité à Tchernobyl selon les autorités ukrainiennes
Les moyens de surveillance de la radioactivité à Tchernobyl ne peuvent pas être rétablis. Selon les forces armées ukrainiennes, les soldats russes ont créé un réseau souterrain lorsqu’ils ont occupé le site. « Les serveurs qui gèrent ces informations ont disparu », a indiqué le porte-parole de la centrale, relate Le Figaro. « Nous ne pouvons pas dire si (la zone) est entièrement sans danger », a-t-il ajouté.
Le gouvernement russe juge « inacceptable » que Joe Biden accuse Vladmir Poutine de génocide
La réponse de Moscou ne s’est pas fait attendre. Après que Joe Biden a accusé Vladimir Poutine de mener un « génocide » en Ukraine, le Kremlin a réagi ce mercredi aux propos du président américain, rapporte BFMTV. « Notre désaccord est catégorique et nous considérons que de telles tentatives de déformer la réalité sont inacceptables, d’autant plus qu’elles viennent du président des Etats-Unis, pays dont les agissements dans l’histoire récente sont bien connus », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
Le Royaume-Uni sanctionne 178 séparatistes et des oligarques russes
En coordination avec l’Union européenne, le Royaume-Uni a annoncé mercredi qu’il élargissait la liste des personnes sanctionnées, pour y intégrer 178 séparatistes prorusses, mais également de nouveaux oligarques, d’après un communiqué du ministère des affaires étrangères. Une décision prise après « de nombreuses informations la semaine dernière selon lesquelles la Russie ciblait, de façon barbare, les civils dans ces régions », indique Le Monde.
En 24 heures, sept personnes sont mortes après des frappes russes dans la région de Kharkiv
Sept personnes ont été tuées après des frappes russes dans la région de Kharkiv, en Ukraine, a indiqué mercredi 13 avril le gouverneur régional, selon 20 minutes. 22 autres personnes ont été blessées, a précisé le gouverneur Oleg Synegoubov sur la messagerie Telegram.
Une purge massive serait en cours au sein des services de renseignement russes
Le journal The Times affirme que Moscou est à la recherche de responsables pour les ratés de l’offensive russe en Ukraine, indique Franceinfo. Une purge massive serait en cours, et 150 agents des services de renseignement ont été arrêté ou suspendus de leurs fonctions, selon le quotidien britannique.
Moscou affirme que plus de 1 000 soldats ukrainiens se sont rendus à Marioupol
A Marioupol, « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », a affirmé le ministère de la Défense russe, mercredi 13 avril, indique Franceinfo. Cette ville portuaire du Sud-Est de l’Ukraine est assiégée depuis maintenant plus de quarante jours.
Macron refuse de qualifier de « génocide » l’invasion russe en Ukraine.
Mercredi 13 avril, Emmanuel Macron n’a pas repris à son compte le terme « génocide » employé par le président américain Joe Biden pour accuser les actes perpétrés par Vladimir Poutine, en Ukraine, indique Le Monde. Interrogé sur France 2, le président français a dit douter qu’une « escalade des mots » soit la solution pour mettre fin à la guerre.
Joe Biden assume le terme « génocide » à propos de l’invasion russe
Le président américain a confirmé mardi 12 avril accuser Vladimir Poutine de perpétrer « un génocide » en Ukraine, relate Le Monde. Jusque-là l’administration américaine n’avait pas repris le terme, utilisé par Volodymyr Zelensky, le président ukrainien. « Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d’effacer l’idée même de pouvoir être un Ukrainien », a ajouté Joe Biden, estimant que les « preuves s’accumulaient ».
BBC
Valneva Covid vaccine approved for use in UK
A new Covid vaccine has been approved for use in the UK by regulators.
It is manufactured by Valneva, using more traditional technology - similar to how polio and flu shots are made.
It contains a whole copy of the virus which has been inactivated, so that it can't cause the disease but does teach the body how to fight it.
The UK was due to receive 100 million doses of the jab, but the government cancelled the deal in September due to a "breach of obligations".
The French company strenuously denied the government's accusation.
Dr June Raine, chief executive of the UK's Medicines and Healthcare products Regulatory Agency, said the approval followed "a rigorous review of the safety, quality and effectiveness of this vaccine".
As with the AstraZeneca and Pfizer vaccines, it is designed to be given as two doses.
Professor Sir Munir Pirmohamed, from the Commission on Human Medicines - which led the review - said: "We have advised that the benefit risk balance is positive. The vaccine is approved for use in people aged 18 to 50 years, with the first and second doses to be taken at least 28 days apart."
The jab developed by Valneva, which has a factory in Livingston near Edinburgh, is the sixth Covid-19 vaccine to be granted an MHRA authorisation.
In trials, blood results from volunteers who received the jab had high levels of neutralising antibodies against the pandemic virus.
It outperformed the AstraZeneca vaccine on this measure in head-to-head tests.
Experts say it is possible that by using the whole virus - rather than just the spike protein - the vaccine may be more useful against future emerging variants of Covid.
Prof Adam Finn who ran the trials said: "On behalf of all the participants in the clinical trials which underpinned this authorisation, which were conducted in the UK, and all of the clinical and laboratory teams involved, I'd like to express our delight that this vaccine has now been approved.
"This vaccine has an important role to play in the ongoing global effort to combat the pandemic."
The MHRA has also approved the use of the Moderna Covid vaccine for children aged 6 to 11.
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UK scraps Covid vaccine deal with Valneva
Positive trial results for Valneva Covid vaccine
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Valeurs Actuelles
Consommation de gaz : la France prise à son propre piège
Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».
Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »
Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.
En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.
« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.
L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe
De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.
Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.
“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”
Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.
Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »
Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.
En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.
Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.
Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.
« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.
Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.
France24 - World
The marshes of Bourges in France's Loire Valley
Issued on: 04/04/2022 - 17:37
FRANCE 24
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The city of Bourges in central France is famous for its UNESCO-listed cathedral and medieval city centre. But the capital of the Berry region has another historic asset: its marshes, a labyrinth of vegetable gardens. Located a few minutes from the city centre, the people of Bourges have enthusiastically maintained them for more than a century. This small corner of paradise is now attracting more and more city dwellers looking for peace and quiet. FRANCE 24 takes you to discover this unique but fragile ecosystem.
L'Humanité
Procès 13 novembre. Abdeslam dit avoir "renoncé" à se faire exploser
ActuLors de son ultime interrogatoire, mercredi 13 avril, devant la cour d’assises, Salah Abdeslam, seul survivant des commandos terroristes, a indiqué qu’il devait se faire sauter dans un bar du 18e arrondissement de Paris, le 13 novembre 2015. Il aurait reculé au dernier moment, « par humanité ».
Kareen Janselme« Oui, M. le président, je vais m’exprimer aujourd’hui. » Telle une girouette au gré du procès, Salah Abdeslam a finalement décidé de reprendre la parole ce mercredi soir. Peu de personnes y croyaient, depuis son dernier refus, le 30 mars. La journée d’audience était entamée depuis près de six heures quand le seul survivant des commandos terroristes du 13 novembre 2015 a décidé de répondre à la cour d’assises spéciale. « Je ne me suis pas senti écouté et j’ai fait usage de mon droit au silence. Depuis le début cette affaire, on ne veut pas voir la personne que je suis vraiment. » Critiquant son image décrite « dans les médias depuis six ans », Salah Abdeslam a décidé de faire « marche arrière ». Il s’exprime donc, car c’est sans doute la « dernière occasion de le faire », avant l’issue du procès prévue en juin.
Polo à rayures grises et gilet noir, l’accusé se dresse tranquillement. Il ôte son masque pour parler, découvrant une petite barbe en broussaille. Ses cheveux sont gominés, sa stature bien moins raide qu’au début du procès, où ses déclarations dogmatiques étaient quasi récitées. Il ne s’énerve pas contre ses amis Mohammed Amri et Hamza Attou, à ses côtés dans le box, malgré des témoignages divergents qui parfois l’incriminent. Salah Abdeslam fait même de l’humour sur le ramadan, qu’il suit assidûment. Mais surtout, il révèle enfin la raison qui l’a poussé à abandonner son véhicule dans le 18e arrondissement, place Albert Kahn ce soir-là, après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France : « Je me suis rendu dans un café dans le 18e. J’ai commandé une boisson. Je vais regarder les gens qui s’occupent de moi et là, je ne vais pas le faire. J’ai renoncé. »
«Ils étaient plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer»
Quelques heures plus tôt, Salah Abdeslam venait de repérer le parcours avec son frère Brahim, qui fera exploser sa ceinture d’explosifs au Comptoir Voltaire. Le trajet global a été mal évalué. Pour cette raison, les terroristes arriveront après le début du match au stade de Saint-Denis, en retard sur leur planning. Au volant, Salah Abdeslam ne s’éternise pas sur place, en raison de la présence de policiers dans le secteur, et se dirige directement vers le 18e à une adresse qu’il dit avoir oubliée aujourd’hui. « (C’était) y a sept ans… je me souviens plus où. » L’objectif était un bar « pas très grand », dans une rue animée, à un angle. « Il y avait des jeunes dans ce café-là, des jeunes et des très jeunes. Je les ai vus en train de danser. Et puisqu’on nous dit que les victimes sont prêtes à tout entendre, oui, je n’ai pas renoncé par peur, mais par humanité. Ils étaient plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer. »
Salah Abdeslam va reconnaître avoir conduit et ouvert « le convoi de la mort » des trois voitures venues de Belgique. Pourtant, ce n’est que deux jours plus tôt, le 11 novembre, qu’il assure avoir été désigné par Abdelhamid Abaaoud, à Charleroi, comme le dixième homme du commando. « Il me dit qu’il y a un projet d’attaque en France, que je devrais porter une ceinture explosive et me rendre dans un endroit pour me faire exploser. » Son vrai objectif aurait été de se rendre en Syrie. Et non de commettre un attentat en Europe, tient-il à préciser. « Savoir que je devais me faire exploser a été un choc pour moi. J’ai montré que je n’étais pas prêt pour ça. (…) Il va finir par me convaincre. » Ce serait ce choc qui expliquerait son renoncement au dernier moment. Ensuite, ses souvenirs sont flous, sa chronologie très imparfaite. « Je ne savais pas quoi faire. J’ai roulé avec la voiture. Elle est tombée en panne. (…) J’ai marché. Les choses étaient confuses. Je ne sais pas ce que j’ai fait en premier. J’ai acheté un téléphone, j’ai pris un taxi et j’ai jeté la ceinture. »
Abdeslam plaide le «manque d’expérience» et de «détermination»
L’enquête révélera qu’il a appelé Mohammed Amri, « son seul numéro en tête », pour le convaincre de venir le chercher de Belgique. Mais pourquoi se diriger vers le Sud, alors que ses amis viendront du Nord ? Salah Abdeslam n’a aucune explication. « Perdu », il aurait hélé un taxi et se serait rendu directement à Montrouge, au sud de Paris. Il y cherche un endroit discret pour jeter sa ceinture. « J’enlève le bouton-poussoir, le détonateur, je le jette dans un conteneur. Le gilet, je le jette dans un trou, bien caché. » Plus loin, il croise des jeunes au bas d’un immeuble, et se fait indiquer un bâtiment où il pourrait se cacher pour la nuit, en attendant que Mohammed Amri et Hamza Attou viennent le chercher.
Ils arriveront le 14 novembre au matin et traverseront plusieurs barrages avant d’atteindre la Belgique. Non, sa ceinture n’était pas défectueuse, assure Salah Abdeslam, contrairement aux observations de l’expert. Ce serait bien lui qui a désolidarisé les deux plaques et sectionné le bouton-poussoir. Simple chauffeur pour l’État islamique, pas encore entraîné malgré ses demandes pour partir en Syrie, Salah Abdeslam explique qu’il n’a pu passer à l’acte, contrairement à ces « frères » plus aguerris : « Au plus, on est dans ce cercle-là, au plus, on devient plus dur. J’ai pas d’expérience, ni militaire, ni religieuse, pour faire ce que eux ont fait. Cette détermination qu’ils avaient, fermes dans leur foi et leur combat… »
L’implication tardive d’Abdeslam contredite par le dossier
Une magistrate lui fait remarquer qu’un dossier le concernant, lié aux attentats de Paris, et daté du 25 octobre 2015, remet en question sa version. Ces éléments prouveraient que sa participation au commando était déjà prévue à l’époque. « Ça ne tient pas debout », répond-il simplement. Après trois heures d’audition, le président suspend la séance, remettant à ce jeudi 14 avril les questions des avocats des parties civiles et de la défense. Prêt à continuer, Salah Abdeslam paraît presque déçu. Et ironise même sur le fait qu’il se taira peut-être plus tard. « Des fois, je parle, des fois, je ne parle pas… »
procès attentats 13 novembre 2015salah abdeslam Opex 360
Une troisième catapulte électromagnétique pour le porte-avions de nouvelle génération?
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
En décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.
Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
New York Times - World
(Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)
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The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.
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By Hannah Beech
BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.
The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.
The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.
That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”
“If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”
The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.
None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”
The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.
In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.
The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”
“By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.
The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.
The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”
Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.
“Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”
Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.
The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.
It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.
But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.
At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.
“I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”
While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.
Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.
“People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”
Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.
Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.
On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.
“Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”
The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.
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By The New York Times
In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.
The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.
Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.
In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.
Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.
“They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”
Muktita Suhartono contributed reporting.
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BBC
27-year-old refugee Ludmyla Chyrkova is heading home
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Ukrainians are returning to the capital Kyiv as Russian troops withdraw and the threat of fighting increases elsewhere.
An arduous physical journey, the emotional journey can be just as difficult.
27-year-old Ludmyla Chyrkova struggled with her decision since leaving on the second day of the war.
In this video diary for the BBC she explains why she has to return to her home city.
Edited by Daisy Walsh.
L'Humanité
Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne
VidéoDepuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.
Franck CarteletCertains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril.
« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».
S'abstenir ou non
« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.
Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.
La Sorbonne fermée
Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.
« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.
Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.
Opex 360
Un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près de Casques bleus britanniques
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
En novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : en matière de gaz, “il faut se préparer à un hiver de tous les dangers” sur le sol français
Les sanctions contre la Russie ont des conséquences directes pour les consommateurs français. C’est notamment le cas en ce qui concerne le gaz, dont la Russie est l’un des plus importants exportateurs pour l’Europe. Alors, afin d’anticiper une éventuelle interruption d’approvisionnement de gaz de la part de Moscou, la France prend ses précautions. Dans sa ligne de mire, l’hiver prochain. Comme le relate Le Parisien, une source du gouvernement aurait d’ores et déjà averti : « Il faut se préparer à un hiver de tous les dangers. » A Bercy, on se montre toutefois plus optimiste : « Attention, anticiper une crise ne veut pas dire qu’elle surviendra. »
Des coupures pour éviter une panne générale
Un décret a été rédigé et publié au Journal officiel vendredi. Le texte vise à organiser un grand plan national de délestage, si l’approvisionnement en gaz s’avérait insuffisant. Cette mesure prévoit de priver certains consommateurs de gaz durant quelques heures. « L’objectif est d’éviter à tout moment une panne générale du réseau », a informé une source au ministère de la Transition. Les grandes entreprises sont particulièrement concernées, notamment celles consommant plus de 5 gigawattheures (GWh) par an : par exemple, les centrales de production d’électricité à cycle combiné gaz, les sites industriels importants de raffinerie ou de pétrochimie, ou encore les vastes bâtiments du tertiaire comme les centres commerciaux ou les stades. Il s’agit d’une consommation équivalente à 450 ménages, relaie Le Parisien.
Un questionnaire envoyé d’ici quelques jours
D’ici la semaine prochaine, un questionnaire sera envoyé à 5 000 entreprises. Le but : « Déterminer les entreprises qui peuvent être momentanément coupées, et celles pour lesquelles cela représenterait un danger, en endommageant leur outil industriel par exemple », a informé une personne à Bercy. Si une entreprise tente d’éviter ce délestage, elle se risquerait à une amende pouvant atteindre jusqu’à 8% de son chiffre d’affaires annuel. Son dirigeant pourrait même écoper d’une peine de prison allant jusqu’à deux ans.
L'Humanité
Le monde associatif dit non
ActuLes associations appellent à voter Macron, mais soulignent que la casse sociale et les attaques contre les libertés ont alimenté l’extrême droite.
Camille BauerPendant cinq ans, les associations ont combattu la politique de régression sociale d’Emmanuel Macron. Mais, face au risque d’une arrivée au pouvoir de Marine Le Pen, elles sont sorties de leur réserve pour appeler à un vote barrage en faveur du président sortant. Sans surprise, ce sont les associations antiracistes qui ont pris la parole les premières. Dès le 11 avril, SOS Racisme évoquait le risque d’un « apartheid à la française », rappelant que « l’extrême droite n’est en aucun cas un camp comme un autre car il est le camp du racisme, de la violence et du crime ». Pour le Mrap, « on ne combat pas un danger en laissant advenir un danger plus grand ». L’association « ne peut se résoudre à voir la candidate du RN accéder à la présidence de notre pays ». Le Mrap « lance un cri d’alarme : il faut tout faire pour battre l’extrême droite, et ce, avec le score le plus large possible », en utilisant « son bulletin de vote (pour) faire barrage ».
une menace pour l’État de droit
Mais le RN serait aussi une menace pour l’État de droit. Son arrivée au pouvoir « constituerait une lourde hypothèque sur nos libertés et inaugurerait des temps d’insécurité et d’injustice accrues, marqués de tensions sociales et de violences inédites avec un démantèlement complet de l’État de droit et toutes ses conséquences, a ainsi résumé, le 12 avril, la Ligue des droits de l’homme. Nos vies tout entières en seraient profondément affectées, à commencer par celles des plus faibles, des plus démunis, des plus exploités ». Une analyse partagée par ATD Quart Monde. L’association, qui œuvre auprès des plus démunis, ajoute que, « là où les droits reculent, nous savons que ce sont toujours les plus pauvres qui en souffrent en premier lieu ».
Pour autant, l’appel au vote en faveur d’Emmanuel Macron ne veut pas dire oubli des choix politiques qui ont mené le pays dans l’impasse. Ainsi, tout en soulignant que « la préférence nationale maintiendrait hors de la solidarité du pays des personnes en grande difficulté », la Fondation Abbé-Pierre rappelle que « les cinq années passées n’ont pas été à la hauteur des enjeux sur le plan de la lutte contre la pauvreté, la précarité, le creusement des inégalités et le mal-logement ». ATD Quart Monde est encore plus clair : « Cet appel n’est pas une approbation du bilan du président sortant ou une adhésion à son programme. (…) S i l’extrême droite gagne des suffrages, c’est aussi à proportion de la souffrance sociale, du désarroi et du désespoir causés par des décennies de reculs et de non-application des droits. »
AssociationsEmmanuel MacronExtrême droite New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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Opex 360
Les forces finlandaises veulent acquérir jusqu’à 2000 mini-drones aériens
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
En 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].
Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
L'Humanité
Samedi, ils marchent, dimanche, ils votent
ActuClimat Ce week-end, les soldats de la planète battent le pavé pour prévenir le prochain président : la bataille commence aujourd’hui dans la rue.
Emilio MesletMalgré leurs efforts, ils n’ont pas su peser sur un débat présidentiel monopolisé par le Covid, puis le conflit ukrainien. Au point qu’ils ont dû se débrouiller eux-mêmes, via la plateforme vidéo Twitch, pour que les candidats soient interrogés sur la crise environnementale. Maintenant, ils espèrent au moins peser pour que l’écologie compte dans le choix des électeurs au moment de voter, dimanche, alors que seulement un sur cinq assure qu’il s’agit d’un sujet déterminant.
C’est le sens de la « marche climat pour le futur » qui se tient samedi, à la veille du premier tour. Elle est organisée par les associations, syndicats et collectifs qui composent un mouvement climat bien décidé à reprendre le pavé dans 77 villes françaises pour montrer qu’il est « plus chaud que le climat » et appeler au vote . Fin février, une précédente mobilisation – la marche Look Up – avait réuni 80 000 personnes. Une performance qu’ils espèrent rééditer, puisqu’il n’est « jamais trop tard », assure la militante Stacy Algrain, pour « faire ce rappel » aux votants.
Car, quelques jours après la publication du troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec qui donne au monde trois ans pour éviter le pire, les raisons de manifester sont légion. Les 306 organisations signataires de l’appel donnent même la liste : « Guerre en Ukraine, crise climatique et sanitaire, explosion des inégalités, montée des discours de haine, violences sexistes et de genre ». « À quelques jours de l’élection présidentielle, on veut nous faire croire que l’histoire est déjà écrite, ajoutent-elles. Mais il ne tient qu’à nous de l’écrire. » Un futur « désirable » qu’ils veulent laisser entrevoir en mêlant les revendications pour le climat, mais aussi d’autres luttes (féminisme, mal-logement, discrimination…), avec la présence, dans les cortèges, des collectifs #NousToutes et Justice pour Adama Traoré, ainsi que de la Fondation Abbé-Pierre. « C’est un moyen de dire qu’on n’a pas abandonné le collectif, c’est lui qui peut nous sauver. On a besoin de dire que les luttes sont liées », se réjouit Stacy Algrain.
« On doit se redonner l’espoir et de la force. Cette marche est l’occasion d’exprimer notre colère mais de façon joyeuse. Il s’agit de montrer la force de l’action collective pour inciter à ne pas rester seul devant l’urgence », insiste Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Pour autant, les militants ne sont pas dupes quant à l’avenir que la présidentielle a de grandes chances de leur réserver, avec un second tour probable entre les ennemis de la planète que sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Cette « marche climat pour le futur » est donc la fin d’un premier cycle lancé en 2018 et le début d’un nouveau qui se fixe pour objectif principal d’engager le rapport de forces, quel que soit le prochain locataire de l’Élysée : « Quoi qu’il arrive, nous resterons mobilisés, prévient Élodie Nace. Car, même si on croit dans le vote, on sait qu’il n’est pas le seul moyen de s’exprimer. On ne pourra pas se contenter, dans cette V e République, d’espérer des politiques ambitieuses. »
Climatmouvement socialPrésidentielle 2022alternatiba New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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Valeurs Actuelles
Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar
Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).
L’Allemagne veut éviter la pénurie
En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.
BBC
Jersey court seizes $7bn of Roman Abramovich's assets
Russian billionaire Roman Abramovich has had $7bn (£5.4bn) of assets linked to him frozen by a Jersey court.
On Tuesday, Jersey Police searched premises suspected to be connected to Mr Abramovich's business activities on the island, Jersey Law Officers' Department said.
The billionaire is on the UK sanctions list over Russia's war in Ukraine.
Channel Island Jersey follows UK policy and imposes sanctions on the same people.
"The Royal Court also imposed a formal freezing order on 12 April, known as a saisie judiciaire, over assets understood to be valued in excess of US$7bn which are suspected to be connected to Mr Abramovich and which are either located in Jersey or owned by Jersey incorporated entities," the Jersey Law Officers' Department said.
Mr Abramovich was among several wealthy Russians added last month to the UK and European Union sanctions lists over Russia's invasion of Ukraine, and governments have since been taking action to seize yachts and other luxury assets from them.
The billionaire tried to sell Chelsea Football Club in March, but that process was taken out of his hands by the government after he was sanctioned.
Earlier this month, the Caribbean nation Antigua and Barbuda said it was willing to help the UK seize yachts owned by Abramovich.
Superyachts linked to the businessman, together worth an estimated $1.2bn, have also been docked in southwest Turkey, outside the jurisdiction of the EU and the UK.
Analysis by Ben King, business reporter
Mystery surrounds Chelsea investment.
The Jersey Royal Court has frozen a staggering $7bn of Roman Abramovich's assets in Jersey.
And one company in particular will be of interest to football fans.
Camberley International Investments, based in the Jersey capital St. Helier, has loaned £1.4bn to Fordstam Ltd, the company through which Roman Abramovich owns Chelsea FC, according to its latest accounts.
That's money which has helped to fund Chelsea's triumphs on the pitch.
Camberley International Investments is described in the accounts as a 'related party' - suggesting it could also be controlled by Mr Abramovich.
We don't know for sure if it is among the assets frozen by the Jersey court. But if it is - what will that mean for the ongoing sale of the Chelsea?
Mr Abramovich has previously said that he won't seek for the loan to be repaid. But if the company which made the loan were to be frozen, the decision may be out of his hands.
The Jersey Law Officers' department gave no detail on what would happen to specific assets.
It will come under a lot of pressure to fill in some of the blanks in coming days.
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What sanctions are being imposed on Russia?
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L'Humanité
Paul Ariès: « Le bien-manger est un enjeu de gauche »
EntretienDès ses prémices, le mouvement populaire a eu quelque chose à dire sur ce sujet, bien au-delà de la seule question de se nourrir à sa faim, rappelle le politologue. Le lien a ressurgi durant la campagne présidentielle.
Marie-Noëlle BertrandStigmatisée par les débats sur la viande, l’alimentation s’est malgré tout incrustée dans la campagne présidentielle. Que veut dire bien manger pour soi et pour la planète ? La gauche, les gauches n’ont pas la même réponse. Fabien Roussel, le candidat communiste, a marqué les esprits avec sa « bonne viande » et son « bon fromage » accessibles à tous. Jean-Luc Mélenchon, celui de la France insoumise, fait quant à lui cause commune avec les mouvements vegans. Mais dans les deux cas, la gauche (re)commence à s’exprimer sur la question après l’avoir longtemps négligée. Elle qui, dès ses prémices, s’était pourtant intéressée de près au bien-manger, en en faisant un objet politique sur le fond et sur la forme, nous rappelle Paul Ariès, politologue qui, en 2016, publiait Une histoire politique de l’alimentation du Paléolitique à nos jours (1).
La lutte des classes se joue aussi à table, dites-vous. Y a-t-il une assiette de gauche et une assiette de droite ?
Manger a toujours été un fait social total qui engage toute notre personne individuelle et toute la société. Car manger n’est jamais simple. D’un point de vue anthropologique, c’est introduire dans notre corps quelque chose qui lui est étranger, faire du moi avec de l’autre. La crainte d’une contamination, bactériologique ou culturelle, est omniprésente : si je mange quelque chose qui ne m’est pas destiné, je risque de devenir un autre. Cela s’illustre par d’anciennes peurs, comme celle de faire manger du lapin aux femmes enceintes au risque de rendre leur enfant peureux. Finalement, cela concerne notre corps biologique, notre corps religieux, notre corps social et même notre corps culturel. Enfin, cela concerne notre corps politique. Dès ses prémices, la gauche a eu quelque chose à dire sur l’alimentation, bien au-delà de la seule question de manger à sa faim. Un personnage a ainsi couru toute la littérature populaire du XV e au XVIII e siècle : Bon Temps, capable de faire baisser le prix du blé et de la viande, il annonçait le retour de l’abondance. Son adversaire s’appelait Faute d’argent. Cette allégorie a inspiré plusieurs mouvements sociaux.
Cela reste encore dans le registre du « manger à sa faim »…
Cela a peu à peu changé. Dans la Cité du Soleil, le moine Tommaso Campanella, en 1604, définit une sorte de république idéale. Pour la première fois dans l’histoire, il pense un droit à l’alimentation. Pas uniquement celui de recevoir les nutriments nécessaires : pour lui, ce droit inclut celui à la bonne chère. On considère souvent qu’il est l’un des ancêtres de l’idée communiste : non seulement, Campanella soutient l’idée que cette alimentation idéale est strictement collective – il évoque les banquets spartiates –, mais il plaide pour une alimentation biologique.
Que veut dire biologique à une époque où les produits de synthèse n’existent pas ?
Campanella réfute l’idée d’utiliser des excréments humains et leur préfère des fumures animales. Il prohibe aussi l’usage de certaines boues. Il dépasse de façon manifeste la seule approche quantitative pour intégrer la dimension qualitative par la forme et la nature du repas. Plus on avance dans l’histoire, plus cet intérêt de ce que l’on appellera la gauche pour l’alimentation devient présent. On voit des conflits sociaux importants éclater. Par exemple, celui contre la pomme de terre royaliste…
La patate a été royaliste ?
Elle a été l’aliment voulu par les riches pour les pauvres. On l’a opposée à ce que l’on appelait alors le « pain de bois », à savoir la châtaigne, alimentation populaire par excellence. Les penseurs de la bonne société l’accusent d’entretenir la fainéantise – pas besoin de travailler beaucoup pour se nourrir – et de remettre en cause l’inégalité « naturelle » entre les genres – pas besoin d’avoir de gros muscles pour la ramasser. Enfin, on l’accuse d’être révolutionnaire : rapide à récolter, elle laisse du temps aux gens, entre autres pour se retrouver dans les cafés et parler de politique. Sous la monarchie et jusqu’au XIX e siècle, on a ainsi arraché des millions de châtaigniers. Et dans les trois quarts de la France, des mobilisations populaires ont cherché à protéger les arbres face aux dragonnades, puis à l’armée, passé la Révolution.
Sous la Révolution, Gracchus Babeuf est responsable de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix.
Quand et comment la gauche s’empare-t-elle définitivement des questions alimentaires ?
Grâce à deux personnages essentiels. Charles Fourier, l’inventeur du mot socialisme, avance la notion de gastrosophie – sophie, comme sagesse. Il s’agit « d’offrir à tous les raffinements de la bonne chère que la civilisation réserve aux oisifs ». Il va même plus loin, arguant que la gastrosophie vise « à organiser la voracité », non pas au sens moderne, mais au sens de gourmandise. L’autre nous rapproche encore plus du mouvement communiste. Il s’agit de Gracchus Babeuf. Sous la Révolution, il est responsable de la commission chargée de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix. Autrement dit, et si l’on traduit en jargon moderne, il dit que l’alimentation n’est pas une marchandise – grand slogan de l’altermondialisme en France. D’autres personnages joueront eux aussi un rôle important. Paul Lafargue, gendre de Marx, écrit un petit opuscule sur ce que l’on appelle les falsifications alimentaires. Car, si le XIX e siècle est celui de la bonne table pour la bourgeoisie, il est le siècle noir pour l’alimentation des classes populaires. Les puissants ont en tête de faire manger n’importe quoi au petit peuple. On veut développer de la fausse viande, du faux pain, du faux vin. Lafargue soutient la lutte contre ces falsifications, et par là même le droit au bien-manger. Raspail sera, lui, le José Bové de l’époque : il organise concrètement la lutte contre ce que l’on ne nomme pas encore la « malbouffe ».
Les banquets, racontez-vous, prennent une place importante dans ce mouvement…
Ils sont à la fois enjeu et forme politiques. Ils anticipent la création des partis politiques. Tout au long du XIX e siècle, on banquète comme plus tard on militera, tout simplement parce que les réunions publiques sont interdites. La révolution de 1848 naît, d’ailleurs, d’une interdiction de banquet. Certains sont des banquets républicains, organisés par la bourgeoisie éclairée, qui excluent le peuple en raison de leur prix. Ce sont les banquets de ceux qui souhaitent la réforme plutôt que la révolution. Le peuple est convié à écouter les discours, mais pas à manger. Quand il s’impose, il provoque des désordres… Les premiers banquets populaires sont créés en 1848, par le journal le Père Duchesne, qui les propose à 25 centimes et pose ainsi le principe du droit aux banquets pour tous. Jusqu’à la fin du siècle, alterneront ainsi banquets républicains bourgeois, banquets révolutionnaires et pique-niques anarchistes. Partout, on y recherche, politiquement, le bien-manger et le bien-boire. Et si l’on y mange de la viande, c’est en fricassée, afin que les morceaux nobles soient mélangés aux autres, et que chacun mange « l’équivalence ».
C’est cette tradition qui perdure à la Fête de l’Humanité ?
Pas uniquement. Au XX e siècle, cette relation aux banquets se retrouve durant les grèves. Pas de mouvements sociaux sans repas collectifs. Ni sans musique, chanson ou danse. Ce mariage de la gastronomie, de l’art et de la politique explique le succès de la Fête de l’Humanité – ou de celle de l’Unita, en Italie. On s’y réapproprie une gastronomie créée au XIX e siècle par des revanchards. Tous les premiers grands chefs se disaient ouvertement contre- révolutionnaires. Pour eux, il s’agissait de lier la table bourgeoise à la table aristocratique. Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’a élevée au rang d’idéologie de classe et de mépris aristocratique.
Que reste-t-il, dans les débats d’aujourd’hui, de ce lien entretenu par les gauches avec l’enjeu alimentaire ?
La gauche au XX e siècle a conservé cette centralité de la table, mais a cessé de la théoriser. Un des symptômes en est l’échec du mouvement Slow Food en France – dont le président-fondateur vient pourtant du Parti communiste italien. Pourquoi cela n’a-t-il pas pris de notre côté ? Parce que la gauche a oublié de penser politiquement ces questions. Elle a laissé, de ce fait, la place aux identitaires et à la droite. Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister. On le voit lorsque Fabien Roussel fait une intervention sur le droit à la bonne alimentation pour tous : il provoque des réactions très négatives, mais aussi un écho très favorable, et gagne dans la foulée un point dans les sondages. Malheureusement, il est le seul à pouvoir, aujourd’hui, tenir ce discours sur le bien-manger au sens politique. L’ouverture de Jean-Luc Mélenchon vers Aymeric Caron l’empêche de se porter à la défense de la bonne viande ou du bon fromage, au risque de mécontenter cet électorat recherché. De fait, les deux grands enjeux de ces prochaines décennies ne sont pas abordés frontalement : veut-on d’une agriculture sans élevage ? Et veut-on d’une alimentation sans agriculture ? L’agriculture cellulaire commence par la fausse viande, le faux fromage, le faux miel. Elle va se poursuivre avec des faux légumes, le développement de fermes-usines, et l’illusion que les villes pourraient se passer des campagnes.
Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister.
L’agriculture urbaine est-elle une porte d’entrée pour l’agriculture cellulaire ?
Je ne parle pas des jardins ouvriers ou partagés. Ce qui est en jeu ici, c’est le modèle de Singapour. Car la vraie alternative ne se joue pas entre les protéines animales et les protéines végétales, comme on voudrait nous le faire croire, mais entre la production industrielle de ces protéines et la défense d’une agriculture paysanne et familiale. Des experts nous assurent qu’avec 150 vaches on pourrait produire toute la viande dont on a besoin grâce à l’agriculture cellulaire. La question est celle-ci : pense-t-on pouvoir nourrir 8 milliards d’humains avec 400 000 agromanagers, ou faut-il miser sur un milliard et demi de petits paysans ? Veut-on des fermes high tech en ville ou une agriculture paysanne défendue par la Via Campesina, la Confédération paysanne, le Modef ? On a le même souci avec ce que l’on appelle agriculture intelligente – façon de dire que les paysans d’avant étaient des stupides. Cette technologisation de l’agriculture sans limites, cette numérisation, cette informatisation impliquent des investissements considérables. Les rentabiliser va nécessiter de concentrer les exploitations. C’est la faillite programmée de ce qu’il reste de l’agriculture paysanne.
Pourquoi le débat se focalise-t-il sur la viande ?
Manger de la viande a toujours été compliqué. C’est consommer ce qui nous est le plus proche. En outre, les puissants n’ont jamais cessé, depuis l’Antiquité, de vouloir interdire la viande au peuple. Au XIX e siècle, on a cherché à le rendre végétarien, afin qu’il ne soit plus révolutionnaire. Mais si la viande prend aujourd’hui tant d’importance, c’est parce que ce discours rencontre celui des grandes firmes. Jusqu’à présent, le prototype même d’une ferme écolo était une ferme qui produisait des céréales, des fruits, des légumes, des œufs, du poulet, du cochon, du lait… et de la bonne terre, grâce aux fumures animales. Supprimez l’élevage et l’on n’a plus de fumier. Et, pour le coup, on a besoin d’engrais chimiques.
Le mouvement vegan en a-t-il conscience ?
Il est lui-même divisé entre ceux qui se battent pour un légitime mieux-être des animaux d’élevage et ceux qui, tel Aymeric Caron, plaident l’abolitionnisme. Mais, globalement, on se retrouve coincé entre viandards identitaires et vegans. C’est un débat qui ne pose résolument pas la question des modes de production. En France, la gauche elle-même accepte beaucoup trop facilement d’essentialiser la viande. Or, « la » viande n’existe pas. Il n’y a rien de commun entre une viande industrielle et une viande issue d’un élevage paysan. Zemmour se dit défenseur de l’agriculture française, tout en prônant le libéralisme, c’est incompatible ! Le libéralisme est justement ce qui détruit le bien-manger. Le système voudrait faire des cultures gastronomiques populaires un sous-produit. Il faut riposter. L’agriculture paysanne et biologique n’est pas une niche réservée à quelques-uns, mais le modèle à développer pour tous. En France, nous disposons d’un vrai levier : la restauration collective. Un repas sur deux y est consommé. C’est une formidable façon de faire que la table redevienne un espace commun.
alimentationgauchepaul arièsPrésidentielle 2022 Valeurs Actuelles
L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?
« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…
Les promesses du large
L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.
Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.
L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?
Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?
Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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BBC
Climate change: COP26 promises will hold warming under 2C
By Matt McGrathEnvironment correspondent
The carbon-cutting promises made at COP26 would see the world warm by just under 2C this century, according to a new analysis.
The study finds that if all the pledges made by countries are implemented "in full and on time", temperatures would rise by 1.9-2C.
However, there is far grimmer news on the idea of keeping warming under 1.5C.
The paper finds there is just a 6-10% chance of staying under this key threshold.
When political leaders met in Glasgow last November, many of them brought new and improved plans to reduce their carbon emissions.
Others, such as India, announced new, long-term targets to bring their CO2 output to net zero.
The focus of the meeting was to try to improve the pledges so that global temperatures this century don't rise by more than 1.5C above the levels recorded in the middle of the 19th Century.
Scientists have concluded that going beyond this level is very dangerous for the world, particularly for people living in small island nations and developing states.
During the gathering in Glasgow, researchers carried out rapid analyses of the new pledges and promises.
They all indicated these new plans would reduce the rise in global temperatures that the world is experiencing.
The key question, though, is by how much.
This new, peer reviewed study builds on those early findings.
The authors first look at the plans that countries have made for the short term up to 2030.
On their own, these would see temperatures rise by 2.6C this century, with devastating consequences for tens of millions of people.
But if countries fulfil their longer-term goals of reducing warming gases to as close to zero as possible, then the impact on temperatures is far greater.
"This is the first paper that says there's actually a better than 50% chance of keeping temperatures below 2C if these targets are implemented," said lead author Prof Malte Meinshausen, from the University of Melbourne.
"But it is not a good news story because our study clearly shows that increased action this decade is necessary for us to have a chance of not shooting past 1.5 degrees by a wide margin."
The authors say that support, financial and technical, is needed for developing countries to make significant cuts in their carbon output.
Even if these happen, the 1.5C threshold of the COP21 Paris agreement is in serious trouble, according to this analysis.
At best, there's a 10% chance of limiting warming to that level this century.
What's making that unlikely is that in the short term, carbon emissions are going up not down.
The new study finds that CO2 will increase by 13% up to 2030, rather than going down by around 45%.
That's the amount of cuts that scientists say is necessary to stave off more dangerous warming.
"The really key thing is the importance of reducing emissions over the period to 2030," said co-author Christophe McGlade from the International Energy Agency.
"There are options available for policymakers to respond to the current crisis that can also be in line with our long-term emission goals, things like reducing oil use by lowering speed limits. It has an immediate impact in terms of lowering oil demand, it reduces some of the stress in the oil markets, and it would also help to reduce emissions."
Other researchers in this area believe that this new report shows that stabilising temperatures at a safer level will need the deployment of carbon-removal approaches, including machines to suck CO2 from the sky.
"The only way to 1.5C is to come back down to 1.5C from above it," said Glen Peters from the Centre for International Climate Research in Oslo, who was not involved with the new study.
"It is hard to know how to put it in words that convey the message that 1.5C is as good as gone, unless you can remove enough carbon to come back down to it from above."
The study has been published in the journal Nature.
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
BBC
Cuba Gooding Jr: Actor admits forcibly kissing waitress
Actor Cuba Gooding Jr has admitted forcibly kissing a woman, in a plea deal that is expected to bring criminal proceedings against him to an end.
The Oscar winner pleaded guilty to a misdemeanour charge of forcibly kissing a waitress in a nightclub in 2018.
He must continue counselling for six months and avoid any further arrests.
If he does, he can rescind his plea and instead plead guilty to a lesser violation of harassment. If he does not, he could face a year in jail.
Gooding Jr, 54, won an Oscar for his role in the 1996 film Jerry Maguire, and is also known for films including Boyz N The Hood and Men of Honour.
He has been accused of groping and unwanted touching by more than 20 women, with three accusations leading to criminal charges.
The plea deal means charges relating to all three will be dismissed, his lawyer said. The two women who brought the other charges had accused him of groping them in 2018 and 2019.
'A piece of meat'
His lawyer Frank Rothman told the AFP news agency: "In six months, if he stays out of trouble, that charge [to which he pleaded guilty] will be withdrawn, and he will have no criminal record at the end of this."
In court on Wednesday, the actor said: "I apologise for making anybody ever feel inappropriately touched.
"I am a celebrity figure. I come into contact with people. I never want them to feel slighted or uncomfortable in any way."
One of the two other women addressed the court on Wednesday, telling how Gooding Jr had grabbed her breast "as if I was a piece of meat for dinner that night", according to the Associated Press.
"I feel very sad and feel very lost for what I can do," she added.
Gooding Jr still faces a civil lawsuit brought by a woman who has accused him of raping her twice in 2013, which he has denied.
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Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
BBC
The microchip implants that let you pay with your hand
By Katherine LathamBusiness reporter
Patrick Paumen causes a stir whenever he pays for something in a shop or restaurant.
This is because the 37-year-old doesn't need to use a bank card or his mobile phone to pay. Instead, he simply places his left hand near the contactless card reader, and the payment goes through.
"The reactions I get from cashiers are priceless!" says Mr Paumen, a security guard from the Netherlands.
He is able to pay using his hand because back in 2019 he had a contactless payment microchip injected under his skin.
"The procedure hurts as much as when someone pinches your skin," says Mr Paumen.
A microchip was first implanted into a human back in 1998, but it is only during the past decade that the technology has been available commercially.
And when it comes to implantable payment chips, British-Polish firm, Walletmor, says that last year it became the first company to offer them for sale.
"The implant can be used to pay for a drink on the beach in Rio, a coffee in New York, a haircut in Paris - or at your local grocery store," says founder and chief executive Wojtek Paprota. "It can be used wherever contactless payments are accepted."
Walletmor's chip, which weighs less than a gram and is little bigger than a grain of rice, is comprised of a tiny microchip and an antenna encased in a biopolymer - a naturally sourced material, similar to plastic.
Mr Paprota adds that it is entirely safe, has regulatory approval, works immediately after being implanted, and will stay firmly in place. It also does not require a battery, or other power source. The firm says it has now sold more than 500 of the chips.
The technology Walletmor uses is near-field communication or NFC, the contactless payment system in smartphones. Other payment implants are based on radio-frequency identification (RFID), which is the similar technology typically found in physical contactless debit and credit cards.
For many of us, the idea of having such a chip implanted in our body is an appalling one, but a 2021 survey of more than 4,000 people across the UK and the European Union found that 51% would consider it.
However, without giving a percentage figure, the report added that "invasiveness and security issues remained a major concern" for respondents.
Mr Paumen says he doesn't have any of these worries.
"Chip implants contain the same kind of technology that people use on a daily basis," he says, "From key fobs to unlock doors, public transit cards like the London Oyster card, or bank cards with contactless payment function.
"The reading distance is limited by the small antenna coil inside the implant. The implant needs to be within the electromagnetic field of a compatible RFID [or NFC] reader. Only when there is a magnetic coupling between the reader and the transponder can the implant can be read."
He adds that he is not concerned that his whereabouts could be tracked.
"RFID chips are used in pets to identify them when they're lost," he says. "But it's not possible to locate them using an RFID chip implant - the missing pet needs to be found physically. Then the entire body gets scanned until the RFID chip implant is found and read."
Yet the issue with such chips, (and what causes concern), is whether in the future they become ever more advanced, and packed full of a person's private data. And, in turn, whether this information is secure, and if a person could indeed be tracked.
Financial technology or fintech, expert Theodora Lau, is co-author of the book Beyond Good: How Technology Is Leading A Business Driven Revolution.
She says that implanted payment chips are just "an extension of the internet of things". By that she means another new way of connecting and exchanging data.
Yet, while she says that many people are open to the idea - as it would make paying for things quicker and easier - the benefit must be weighed up with the risks. Especially as and when embedded chips carry more of our personal information.
"How much are we willing to pay, for the sake of convenience?" she says. "Where do we draw the line when it comes to privacy and security? Who will be protecting the critical infrastructure, and the humans that are part of it?"
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Nada Kakabadse, professor of policy, governance and ethics at Reading University's Henley Business School, is also cautious about the future of more advanced embedded chips.
"There is a dark side to the technology that has a potential for abuse," she says. "To those with no love of individual freedom, it opens up seductive new vistas for control, manipulation and oppression.
"And who owns the data? Who has access to the data? And, is it ethical to chip people like we do pets?"
The result, she cautions, could be "the disempowerment of many for the benefits of a few".
Steven Northam, senior lecturer in innovation and entrepreneurship at the University of Winchester, says that the concerns are unwarranted. In addition to his academic work he is the founder of UK firm BioTeq, which has been making implanted, contactless chips since 2017.
Its implants are aimed at people with disabilities who can use the chips to automatically open doors.
"We have daily enquiries," he says, "And have carried out over 500 implants in the UK - but Covid caused some reduction in this."
"This technology has been used in animals for years," he argues. "They are very small, inert objects. There are no risks."
Back in the Netherlands, Mr Paumen describes himself as a "biohacker" - someone who puts pieces of technology into his body to try to improve his performance. He has 32 implants in total, including chips to open doors and imbedded magnets.
"Technology keeps evolving, so I keep collecting more," he says. "My implants augment my body. I wouldn't want to live without them," he says.
"There will always be people who don't want to modify their body. We should respect that - and they should respect us as biohackers."
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BBC
Does it matter if we know where our food comes from?
By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa
"My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).
Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.
Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.
Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.
While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.
Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.
Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.
In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.
For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.
"It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.
Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.
Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.
"Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.
Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.
But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.
Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.
The organisation would like to see more traceability in international trade.
Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."
She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.
"Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."
Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.
However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.
"If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"
More technology of business:
Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.
Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.
"I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."
So, what do customers think?
German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.
When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.
"It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."
Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."
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Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
Opex 360
Le groupe allemand Rheinmetall propose de donner 50 vieux chars Leopard 1 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
Le groupe allemand Rheinmetall propose de donner 50 vieux chars Leopard 1 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
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Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
BBC
In pictures: 2022 Sony World Photography Awards
The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.
Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.
"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.
The series triumphed in the Portraiture category.
Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.
Architecture & Design
Dorf by Domagoj Burilović
"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.
"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.
"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."
Creative
Mellow Apocalypse by Alnis Stakle
"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.
"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."
Documentary projects
The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup
"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.
"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."
Environment
Living in the Transition by Shunta Kimura
"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.
"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."
Landscape
Life On Earth by Lorenzo Poli
"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.
"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."
Portfolio
Hugh Fox
"A selection of images taken over the last couple of years.
"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."
Wildlife & Nature
The Fox's Tale by Milan Radisics
"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.
"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.
"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."
Still Life
Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail
"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."
Sport
Kuarup by Ricardo Teles
"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.
"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.
The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."
The Open competition celebrates the power of single images.
Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.
The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.
Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.
Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.
Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.
The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.
All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.
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Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
Opex 360
Le président serbe confirme la volonté de Belgrade d’acquérir 12 avions Rafale
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
Le président serbe confirme la volonté de Belgrade d’acquérir 12 avions Rafale
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
le journal PolitikaCette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
BBC
El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week
Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.
The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.
The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.
The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.
They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.
At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.
The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.
Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.
After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?
All photos subject to copyright.
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Valeurs Actuelles
[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
BBC
World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed
Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.
Taken for The New York Times, the image shows red dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.
The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.
"It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.
"I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."
Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.
The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.
This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.
Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.
The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.
The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.
The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.
The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.
"This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.
The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.
Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.
Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.
The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.
Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan
Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse
Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images
Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press
Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News
Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos
North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'
South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia
South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center
Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times
All pictures are subject to copyright.
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Agriculture en Europe : face à la guerre en Ukraine, qu'est-ce qui doit changer ?
VidéoQuelles sont les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’agriculture en Europe et comment les règles doivent changer pour faire face aux nouveaux défis mondiaux ? Au moment où l'Union européenne semble vouloir renforcer l'agriculture industrielle et son commerce, deux députés européens spécialisés dans les questions agricoles en débattent.
Avec Eric Andrieu (S et D) et Benoît Biteau (Verts-ALE). Animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.
Jean-Jacques Régibier New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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Valeurs Actuelles
Zone à faible émission : « une écologie punitive » mise en place à Toulouse
« Attention vous entrez dans une zone de restriction », l’avertissement émis par les GPS a de quoi déconcerter et pourtant, les Toulousains vont devoir s’y habituer. Depuis le 1er mars, la Zone à faible émission (ZFE) est effective sur la métropole toulousaine. D’abord limitée aux professionnels équipés de poids lourds et camionnettes, elle sera rapidement étendue aux autres véhicules. Le but, exclure progressivement les vignettes Crit’air 3, 4, ou 5 de la zone. Selon une estimation, en 2024, 42 000 véhicules devront être mis au rebut. Des restrictions ordonnées par la loi « climat et résilience » qui affecte toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants.
Un projet controversé mais défendu bec et ongle par le maire LR, Jean-Luc Moudenc qui balaye les critiques d’un revers de manche, assurant que cette zone d’exclusion “prend la défense des plus faibles”. « Celles et ceux qui sont aujourd’hui physiquement exposés par la dégradation de la qualité de l’air, ne sont pas là pour se défendre », se justifie-t-il auprès d’Actu.fr. L’opposition EELV quant à elle, estime cette mesure, initiée par l’Etat, “insuffisante” et dénonce l’absence de date de sortie du diesel dans la ville rose.
Des usagers dénoncent une écologie punitive
Si ce projet de restriction a été porté et soutenu par le maire LR de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, il est loin de faire l’unanimité. Des usagers de la route dénoncent « une écologie punitive qui va principalement peser sur les plus modestes ». Yves Bordes possède deux véhicules anciens. Au volant de son Berlingo, il traverse les rues de Toulouse qui lui seront bientôt interdites. Le retraité a un budget voiture « serré ». Ce jour-là, il se rend dans une boutique de pièces détachées automobile pour entretenir ses véhicules. « Mes voitures sont vieilles mais en bon état », lâche-t-il avec un sourire.
Un sourire qui cache une vraie angoisse. Le 1er janvier 2023, ses véhicules classés Crit’air 4 seront interdits. Aujourd’hui, il ne sait pas comment les remplacer. Yves cache mal sa colère contre une écologie qui n’hésite pas à qualifier de punitive « comment vont faire les simples travailleurs pour aller au boulot ? Faut-il que l’écologie nous ruine ? N’y a-t-il pas des moyens plus souples ? », s’interroge-t-il.
Les professionnels craignent une perte de chiffre d’affaires de 40%
Dans le nord de Toulouse, Jérôme Pachetta court dans les rayons de sa boutique. Le quadragénaire est à la tête d’une boutique de pièces détachées automobiles. Aujourd’hui les clients sont au rendez-vous et la file devant le comptoir commence à grandir dangereusement. Il faut s’activer, donner un coup de main aux équipes. Entre deux clients, le chef d’entreprise évoque son inquiétude. La mise en place de la ZFE serait une catastrophe annoncée pour les professionnels de l’automobile « 40% de nos clients possèdent des véhicules entrés sur le marché entre 2006 et 2010 ».
Le 1er janvier 2024, ces véhicules vont être amenés à disparaître, « avec eux, notre clientèle, notre chiffre d’affaires », alerte-t-il. Une conséquence qui paraît d’autant plus inacceptable que ce problème semble avoir été ignoré par les pouvoirs publics : « On va faire crever la profession et personne ne nous consulte pour savoir s’il y avait un impact sur notre commerce », regrette le commerçant.
La contestation tente de dialoguer
Composé de professionnels, de citoyens dont de nombreux motards, l’Interclub 31 tente de sensibiliser les élus de métropole aux préoccupations de ses administrés. Pour la porte-parole, Agnès Grillou, cette ZFE est mise en place trop rapidement. « Les français sont mal informés, et la zone d’exclusion manque d’homogénéité », déplore la porte-parole du collectif. Selon elle, le maire de Toulouse, Jean Luc Moudenc ferait même du “zèle”, « les mesures restrictives vont toucher les 2 et 3 roues alors que la loi « climat et résilience » n’impose cette interdiction qu’à partir de 2025 ». Une restriction jugée abusive alors que les deux et trois roues ne représentent que 1% du trafic. L’Interclub n’exclut pas d’organiser une mobilisation pour dénoncer le dispositif tel qu’il est aujourd’hui imposé par la métropole.
L'Humanité
Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN
ActuIl y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.
Anna MussoL’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.
Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).
Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.
« Le grand manuscrit de la vie »
Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.
« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.
Toute l’information génétique en 4 lettres
Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.
Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. « Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »
« Un tour de force expérimental et informatique »
Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.
En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »
La diversité de l’espèce humaine
Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.
C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.
Mieux comprendre l’évolution de l’homme
Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.
Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.
sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique Opex 360
Le ministère des Armées veut un concept « innovant » pour son futur centre de conduite de ses opérations Cyber
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLes conséquences que peuvent avoir les opérations d’influence menées via les réseaux sociaux, comme on peut le constater au Sahel, montrent que le « cyber » est désormais incontournable pour s’assurer du succès d’une manoeuvre militaire. Et le ministère des Armées en a évidemment pris la mesure, avec la création du « Commandement Cyber » [COMCYBER], l’exercice annuel « DefNet » et la publication des concepts de Lutte informatique défensive [LID], de Lutte informatique offensive [LIO] et de Lutte informatique d’influence [L2I].
Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30
Le ministère des Armées veut un concept « innovant » pour son futur centre de conduite de ses opérations Cyber
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLes conséquences que peuvent avoir les opérations d’influence menées via les réseaux sociaux, comme on peut le constater au Sahel, montrent que le « cyber » est désormais incontournable pour s’assurer du succès d’une manoeuvre militaire. Et le ministère des Armées en a évidemment pris la mesure, avec la création du « Commandement Cyber » [COMCYBER], l’exercice annuel « DefNet » et la publication des concepts de Lutte informatique défensive [LID], de Lutte informatique offensive [LIO] et de Lutte informatique d’influence [L2I].
Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
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Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
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Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
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L'Humanité
Génome humain : les 8% qui changent tout
EntretienIl y a 20 ans, 92% du génome humain était décodé. Un consortium de plus de cent scientifiques vient de réussir à compléter les 8% restants, établissant ainsi la carte la plus complète à ce jour du génome humain. Une avancée génétique importante. Leurs travaux font l’objet de huit publications et commentaires dans une série d'articles publiés le 31 mars dans diverses revues dont Science. Explications avec le pionnier français de l’exploration du génome humain, Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, directeur de recherche au CNRS et ancien directeur du Genoscope - Centre national de séquençage à Évry, rattaché au Commissariat à l'énergie atomique
Anna Musso
En tant que pionnier, biologiste et généticien, quel regard portez-vous sur ces nouveaux travaux qui permettent d’accéder au premier séquençage complet d’un génome humain ?
Un monde sépare ce qu'on peut faire aujourd'hui de ce qui se faisait il y a 20 ans et même plus récemment. Il y a 20 ans nous considérions ceci comme du détail, c'était avant tout de l'ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n'est pas tout à fait le cas. Mais la portée de ceci reste difficile à estimer et beaucoup des choses vues étaient attendues. D'une manière générale ces 200 millions de bases supplémentaires, vont faire l'objet de commentaires nombreux et alimenter toutes sortes d'hypothèses et de spéculations. Ce travail qui est un véritable tour de force expérimental et informatique permet de répondre à certaines questions qui sont à l'origine du projet mais il va générer encore plus de questions et d'interrogations. Ce qui est toujours excitant en science.
Quelles sont ces technologies qui ont pu faciliter sa mise à nu ?
Nous entrons dans les technologies de séquençage de 3ème génération qui permettent de lire des séquences sur des longueurs considérables 10000 à 20000 bases, voire plus, même si ces séquences comportent beaucoup d'erreurs. Une même séquence peut être lue de très nombreuses fois et donc les erreurs qui sont surtout aléatoires d'une lecture à l'autre peuvent être corrigées. Les corrections reposent sur des méthodes purement informatiques qui analysent et comparent les séquences lues. Une fois lues, il faut assembler les fragments les uns aux autres. Ce qui dans le cas de répétitions est pratiquement impossible, à moins de pouvoir couvrir (lire) de très grands fragments, ce que permettent ces nouvelles méthodes de séquençage. Ces nouveaux procédés de séquençage sont aussi accompagnés de développement logiciels très importants pour assembler des séquences très semblables.
En outre les cellules normales contiennent deux copies de génomes (Un de la mère l'autre du père) ce qui complique beaucoup l'assemblage surtout des séquences de nature répétée. Les auteurs ont recouru à un môle hydatiforme, une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l'embryon. Les cellules ne contiennent alors qu'une copie de génome provenant d'un seul parent. Il n'y aura donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l'autre parent.
En quoi est-ce important de décoder un génome humain entier ?
Ces régions répétées qui représentent globalement 8% d'un génome n'étaient pas connues en détail. On sait cependant depuis longtemps qu'il y a en gros 3 sortes de régions constituées de répétions à la queue leu leu sur de très longues portions. Il s'agit 1) des extrémités des chromosomes, les télomères, 2) des centromères qui jouent un rôle crucial dans la séparation des chromosomes lors de la division des cellules, 3) de grandes portions qui portent de très nombreuses copies des gènes des ARN ribosomiques (rARN) qui constituent l'ossature des ribosomes. Les ribosomes sont les machineries qui fabriquent les protéines dans les cellules. On avait aussi remarqué que ces régions répétées pouvaient renfermer des gènes codant des protéines, mais personne ne savait combien. Quand vous ne connaissez une île que par son contour et un arbre qui dépasse l'horizon, vous ne pouvez pas vous empêcher d'aller voir ce que renferme cette île. Ici c'est pareil, les gens voulaient savoir avec précision ce que représentent ces 8% mal connus, c'est la curiosité avant tout. Ainsi, sur 200 millions de bases séquencées et replacées sur un génome on dénombre plusieurs milliers de gènes divers représentant une vingtaine de catégories. Ces diverses catégories étaient connues, mais maintenant on sait où se trouvent tous ces éléments. On a aussi trouvé environ 150 gènes codant des protéines. Ce sont en général aussi des copies de gènes présents ailleurs dans le génome. Mais on ne sait pratiquement rien sur l'expression de ces nouvelles copies. Comme elles sont redondantes et donc possiblement superflues, elles pourraient évoluer rapidement et à terme coder pour de nouvelles fonctions – pure hypothèse à ce stade. Une autre raison importante de séquencer la totalité, était de pouvoir disposer d'une nouvelle référence. La référence utilisée jusqu'à présent est proche de la version publiée par le consortium international public en 2004 qui comprenait encore plusieurs centaines de "trous" de taille mal estimée, version qui était occasionnellement mise à jour. Maintenant on va disposer d'une nouvelle référence beaucoup plus détaillée. On va changer d'étalon. Mais cet étalon est une séquence particulière. Toutes les autres séquences humaines, de toutes origines, comportent des variations nombreuses, c'est la biodiversité de l'humanité. A ce stade on ne peut pas dire s'il sera important de séquencer systématiquement en entier les génomes des individus. De toute manière les techniques de 2ème génération, qu'on utilise pour séquencer les génomes produisent les données, mais les résultats étaient difficiles à exploiter. L'utilisation du nouvel étalon va faciliter cette exploitation. On a cependant l'impression que l'information contenue dans ces 200 millions de bases additionnelles n'est pas primordiale sur le plan médical à ce stade de nos connaissances. Cependant des zones très limitées des 8% pourraient être ciblées pour répondre à des questions très spécifique.
Quelles sont les prochaines étapes en matière de génomique humaine ?
De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l'éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8%. Il y a aussi une importante variabilité dans ces 8% et même sur le plan quantitatif : 8% est une moyenne avec de fortes variations individuelles. On va bien sûr essayer de savoir s'il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et en particulier des pathologies associées. Les hypothèses ne manquent pas. On voudra, bien sûr, aussi comparer les différentes populations humaines, et voir ce qui se passe chez les autres mammifères, le reste du monde vivant. Une fois de plus la biodiversité est au rendez-vous.
L'Humanité
Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !
Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.
Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).
Deux vitesses du son
Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !
C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.
Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !
Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :
sciencesastronomieplanète marsNasa Valeurs Actuelles
Brice Lalonde : « Yannick Jadot est passéiste, il est de l’écologie des années 1970 »
Valeurs actuelles. Nouveaux EPR, prolongement des anciens réacteurs jusqu’à 50 ans… Fallait-il relancer le programme nucléaire français ?
Brice Lalonde. Oui ! Et ma réponse est sans ambiguïté. La raison est double. Il faut à la fois lutter contre le changement climatique et sortir des énergies combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon qui satisfont encore aujourd’hui 60 % de notre consommation d’énergie. La part de l’électricité doit augmenter dans le mix énergétique. Elle peut être produite sans carbone grâce aux barrages, aux énergies renouvelables et à l’énergie nucléaire. Mais parce que sans soleil et sans vent, il ne peut y avoir d’énergie renouvelable, il faut donc disposer d’une source d’électricité pilotable, que l’on puisse démarrer et arrêter facilement. Seule l’énergie nucléaire le permet. N’oublions pas que la France a une grande compétence nucléaire. Pourquoi donc s’en priver ?
Comprenez-vous la réaction outragée des écologistes ? Est-ce passéiste et coûteux comme le soutien Yannick Jadot dans le Monde ?
C’est monsieur Jadot qui est passéiste. Il est de l’écologie des années 1970 quand le climat n’était pas le problème. À l’époque, quand on était anti-nucléaire et je l’étais, je peux donc en parler, on pensait qu’il y aurait suffisamment de pétrole, de gaz et de charbon, au moins jusqu’à la fin des temps. Mais quand en 1988, on a compris que le climat devenait une préoccupation mondiale, il a fallu se résigner et se dire que le nucléaire était un moindre mal.
On peut donc être pro-nucléaire et écologiste…
Il faut surtout de ne pas être anti-nucléaire, comme je l’expose dans mon dernier livre, Excusez-moi de vous déranger. Je ne demande à personne de tomber amoureux de l’atome et des centrales nucléaires. Il faut surtout être fermement anti-pétrole et anti-énergies fossiles au sens large. Le monde perd du temps à s’interroger. En revanche, il est urgent de travailler sur la question du traitement des déchets nucléaires qui doit être prioritaire sur la production d’électricité. Je suis favorable à leur transmutation. C’est un procédé technique qui permet de réduire d’un facteur 1 000 la durée de dangerosité. Je regrette que le président Macron n’en ait pas parlé.
En quoi la vision écologique, que vous avez portée, diffère-t-elle de celle d’aujourd’hui ?
Il y a d’abord l’expérience gouvernementale. Je rappelle aussi que j’ai été ambassadeur du climat. Deux expériences où j’ai appris à avoir un regard mondial, à comprendre que la France ne peut pas tout ; elle peut montrer la voie, mais tout le monde doit s’y mettre. Je pense que l’écologie d’aujourd’hui doit être proche de la science, doit tenir compte de la réalité scientifique dans une période où il y a énormément de fake news. Les scientifiques doivent informer les politiques qui, à leur tour, prennent les décisions. Aujourd’hui, les Verts sont un parti de gauche. Les écologistes qui ne font pas de politique comme Jean-Marc Jancovici et Jean-Louis Étienne, considèrent que le nucléaire est indispensable.
Brice Lalonde, Excusez-moi de vous déranger (Éditions L’Aube, 216 pages, 20 euros).
Opex 360
Quand la France songeait à développer un missile aéro-balistique à capacité nucléaire…
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mars, la Russie a fait savoir que ses forces aériennes venaient de viser un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique, en l’occurrence un missile aérobalistique Kh-47М2 Kinjal, tiré par un avion de combat MiG-31K. Dérivé du missile sol-sol SS-26 [ou Iskander-M], cet engin adopte une trajectoire balistique [ou quasi-balistique si son apogée est dans l’atmosphère] avant d’entamer une descente vers sa cible, tout en ayant une capacité de manoeuvre à l’approche du but.
Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
En savoir plus : « French Secret Projects » volume II – Jean-Christophe Carbonel
Photo : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
Quand la France songeait à développer un missile aéro-balistique à capacité nucléaire…
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mars, la Russie a fait savoir que ses forces aériennes venaient de viser un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique, en l’occurrence un missile aérobalistique Kh-47М2 Kinjal, tiré par un avion de combat MiG-31K. Dérivé du missile sol-sol SS-26 [ou Iskander-M], cet engin adopte une trajectoire balistique [ou quasi-balistique si son apogée est dans l’atmosphère] avant d’entamer une descente vers sa cible, tout en ayant une capacité de manoeuvre à l’approche du but.
Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
En savoir plus : « French Secret Projects » volume II – Jean-Christophe Carbonel
Photo : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
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Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
En savoir plus : « French Secret Projects » volume II – Jean-Christophe Carbonel
Photo : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 19 mars, la Russie a fait savoir que ses forces aériennes venaient de viser un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique, en l’occurrence un missile aérobalistique Kh-47М2 Kinjal, tiré par un avion de combat MiG-31K. Dérivé du missile sol-sol SS-26 [ou Iskander-M], cet engin adopte une trajectoire balistique [ou quasi-balistique si son apogée est dans l’atmosphère] avant d’entamer une descente vers sa cible, tout en ayant une capacité de manoeuvre à l’approche du but.
Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
MinerveFana de l’AviationTrois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
En savoir plus : « French Secret Projects » volume II – Jean-Christophe Carbonel
En savoir plus :French Secret ProjectsPhoto : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
L'Humanité
La sombre galaxie Marine Le Pen
ActuDu Brésil au Portugal, des États-Unis à la Finlande, de l’Espagne à la Belgique, la cheffe du Rassemblement national peut compter sur des complices, qui, loin de la dédiabolisation, développent des thèses racistes, homophobes, ultralibérales et complotistes.
Cathy Dos SantosJair Bolsonaro le chef de gang
La victoire de Jair Bolsonaro à l’automne 2018 avait été saluée par ses homologues de l’extrême droite européenne, dont l’héritière Le Pen. Elle avait alors souhaité « bonne chance » au nouveau président du Brésil, « qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique ». Quelques jours auparavant, la cheffe du Rassemblement national avait pourtant été interpellée sur les outrances du fasciste brésilien : « De toute façon, dès que quelqu’un dit qu elque chose de déplaisant, il est d’extrême droite dans les médias français. (…) Il a sûrement tenu des propos qui sont éminemment désagréables, qui ne sont peut-être pas du tout transférables dans notre pays, c’est une culture qui est différente », avait-elle justifié.
Lors de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, Jair Bolsonaro avait rendu hommage à l’un des pires tortionnaires de la dictature militaire. Il a toujours regretté que les gradés de l’époque n’aient pas tué davantage d’opposants.
Homophobe, raciste, ultralibéral, partisan du permis de tuer, Jair Bolsonaro a plongé le Brésil dans le chaos sans que l’opposition ne parvienne à le freiner. La retraite et les droits des salariés ont été pilonnés. Sa gestion calamiteuse de la pandémie, nourrie pas les thèses complotistes, s’est soldée par la mort d’un million de Brésiliens. La faim, la misère et le racisme, qui avaient considérablement reculé sous les mandats de la gauche, transpirent de partout.
Article sans titre
Steve Bannon l’homme de l’ombre
Il fait partie des anciens amis dont Marine Le Pen préfère oublier le nom. Pourtant, en 2018, le FN vantait l’action de Donald Trump et s’enorgueillissait d’un rapport direct avec le président nationaliste et xénophobe via son ancien bras droit, Steve Bannon. Ce dernier était même invité à prononcer un discours lors du congrès de la formation d’extrême droite : « Vous faites partie d’un mouvement qui est plus grand que l’Italie, plus grand que la Pologne, plus grand que la Hongrie. (…) Vous vous battez pour votre liberté ? Ils vous traitent de xénophobes. Vous vous batte z pour votre pays ? On vous appelle “racistes”. (…) Laissez-les vous appeler racistes, xénophobes, islamophobes. Prenez ça comme un compliment parce que, chaque jour qui passe, nous deven ons plus forts et eux s’affaiblissent. » Doublement inculpé (pour détournement de fonds et malversations financières, et « entrave » à l’enquête du Congrès dans le cadre de l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump), il ne colle pas vraiment à cette image de respectabilité que tente de construire Marine Le Pen. Pourtant, du temps de leur lune de miel, Steve Bannon disposait déjà d’un pedigree assez éloquent : directeur exécutif du site Breitbart, organe revendiqué comme étant la « plateforme de l’alt-right », artisan de la sortie des États-Unis des accords de Paris, décrit comme un « leader suprémaciste blanc bien connu » par la NAACP, la grande organisation de défense des droits civiques.
Article sans titre
Tom Van Grieken le Flamand rosse
En Belgique, les nationalistes flamands du Vlaams Belang ne sont pas connus pour leur sens de l’hospitalité. Chez ces héritiers en ligne directe de mouvements collabos pendant la Seconde Guerre mondiale, l’un des slogans préférés reste : « Rats français, pliez bagage ! » Un écho du bon vieux temps des guerres napoléoniennes avant la création, en 1830, de cette Belgique honnie. Mais attention, il y a une exception : les Le Pen père puis fille ont toujours été reçus en grande pompe au nord du Plat Pays. Aujourd’hui, Tom Van Grieken, le leader du Vlaams Belang, jubile : « Avec elle à l’Élysée, ce sera une France nouvelle et meilleure, mais aussi une Europe nouvelle et meilleure. » En vue des législatives belges en 2024, le parti de Van Grieken est donné autour de 25 % dans les sondages. Et le programme est écrit d’avance : alignement intégral sur le mouvement patronal flamand (Voka) contre la protection sociale ou le droit du travail et, bien sûr, fermeture drastique à l’immigration. Dans leurs visées communes en Belgique, Le Pen et Van Grieken viennent aussi, à l’automne 2021, de s’allier pour lancer un parti frère en Wallonie, subtilement baptisé Chez Nous, auquel le Rassemblement national français s’apprête même, selon un communiqué, à offrir « l’exclusivité en Belgique francophone de l’utilisation de son nom présent et ancien (Front national), de son sigle et du symbole qui le représente, la flamme ». Mais là, le succès est loin d’être acquis…
Article sans titre
André Ventura le pyromane
À la veille du premier tour de la présidentielle en France, André Ventura, député et fondateur, en 2019, du parti d’extrême droite Chega (7 % des voix aux législatives de janvier), a réussi un nouvel exploit : le 9 avril, à l’Assemblée nationale, son discours sur le programme du gouvernement socialiste, qui n’était, en réalité, qu’une énième attaque en règle contre la communauté gitane installée au Portugal depuis des siècles, a été interrompu par le président de l’Assemblée. « Je ne comprends pas pourquoi les Tsiganes devraient toujours être applaudis dans ce Parlement », renverse-t-il. Roi de la pirouette grossière, cet ancien commentateur de foot à la télévision, spécialiste des pronostics sportifs basés sur la tarologie, a été couvé dans son pays par une petite clique d’ex-salazaristes sortis des poubelles de l’Histoire… et en Europe par Marine Le Pen, qui a accouru à Lisbonne dès la campagne d’André Ventura pour la présidentielle en janvier 2020. Celui qui, outre ses obsessions racistes, multiplie les provocations contre les droits des femmes – il a laissé planer pendant des mois que toute IVG devrait être accompagnée d’une ablation des ovaires pour « éviter toute récidive » – le lui rend bien : son élection en France participerait d’une « grande reconfiguration politique en Europe », se réjouit-il depuis ce pays où l’extrême droite avait totalement disparu après la révolution des œillets en 1974. T. L.
Article sans titre
Matteo Salvini L’ami indélébile
Pour l’heure, les services de son parti démentent encore : non, pour les prochains jours, aucun déplacement en France ne figure sur l’agenda de Matteo Salvini, ex-vice-président du Conseil des ministres en Italie et dirigeant de la Ligue, la formation d’extrême droite en coalition avec Silvio Berlusconi depuis bientôt trente ans, mais aussi avec l’ancien banquier central Mario Draghi depuis l’année dernière. Mais qu’importe, avec ou sans selfie énamouré, les intérêts croisés demeurent : humilié par un maire polonais qui, en pleine crise des réfugiés ukrainiens, avait, devant un Salvini pour une fois ébahi, ressorti le tee-shirt affublé d’un portrait de Poutine qu’il arborait quelques années plus tôt sur la place Rouge, l’Italien déclare sa flamme tricolore, le symbole commun entre l’ex-FN français et le parti postfasciste italien (MSI), à Marine Le Pen. « Nous sommes heureux de ton succès et orgue illeux de ton amitié », lui écrit celui qui, rappelons-le, est toujours poursuivi en Sicile pour « séquestration » et « abus de pouvoir » après avoir refusé l’accostage de plusieurs navires ayant sauvé des migrants en Méditerranée. Défenseur systématique de la Française auprès de Viktor Orban et des Polonais de Droit et justice (PiS), qui, eux, la trouvent toujours infréquentable, Matteo Salvini s’était exclamé, en 2016, après l’élection aux États-Unis : « Vive Trump, vive Poutine, vive Le Pen et vive la Ligue ! » De quoi faire tache aujourd’hui sur la tenue de camouflage de la candidate. T. L.
Article sans titre
Riikka Purra l’agent trouble
Ne l’appelez plus la « Le Pen finlandaise ». Désormais, ça l’irrite, Riikka Purra, la présidente des Vrais Finlandais, le parti d’extrême droite qui s’est, au pouvoir à Helsinki, fait connaître dans la première moitié des années 2010, au premier rang des faucons européens pour son obstination à imposer l’austérité à la Grèce. Le prédécesseur de Purra avait d’ailleurs estimé que la crise des dettes publiques ne pourrait se résoudre, à Athènes, que par l’arrivée d’une « junte militaire ». Sur la ligne politique générale, tout concorde avec le RN français : un même refrain anti-immigration, truffé d’infamies nauséabondes contre les musulmans, en général, et les Somaliens, en particulier, « prédisposés génétiquement pour le vol ». Mais, entre les Vrais Finlandais et le RN, il y a désormais de l’eau dans le gaz russe. Assis sur les mêmes bancs au Parlement européen, Riikka Purra et ses amis disent ne plus « avoir aucune confiance » en Marine Le Pen, qu’ils jugent poutinophile, voire poutinolâtre. « La Ligue et le RN sont des idiots utiles dans leurs rapports avec la Russie, dénonce Purra. C’est absurde d’imaginer que la Russie de Poutine pourrait être un contrepoids utile au phénomène du multiculturalisme et à l’immigratio n de masse en Europe occidentale. » Toutefois, les ponts ne sont pas coupés et quand la haine se répand contre des cibles communes, les désaccords s’estompent. Le député européen Olli Kotro se réjouit de voir le score de Le Pen « semer la panique » chez les commentateurs politiques finlandais T. L.
Article sans titre
Heinz-Christian Strache la valse brune
Le Pen s’en accommoderait très bien, on l’imagine : de son passif avec l’Autriche et ses cousins du FPÖ, qui, premiers en Europe, avaient pris le pouvoir à la fin des années 1990, il faudrait faire table rase. En bonne fille de son père qui avait de la tendresse pour le Waffen SS Franz Schönhuber, Marine Le Pen a participé, en 2012, à Vienne, à l’un des bals de congrégations étudiantes qui sont, en réalité, les viviers des rejetons à peine repeignés des nazis. Quelques années plus tard, toute à ses chantiers de « dédiabolisation », la cheffe du Rassemblement national a renforcé ses liens avec le FPÖ, de retour au pouvoir en décembre 2017, en coalition avec les conservateurs de Sebastian Kurz.
À l’époque, Heinz-Christian Strache, vice-chancelier autrichien, articule une ligne ultralibérale en économie – il fait passer la semaine de travail à 60 heures –, tout en organisant la grande diversion avec son ton apocalyptique dénonçant un « remplacement de population » en Autriche. Mais cette ascension fulgurante se brise en mai 2019 quand éclate « l’Ibizagate » avec la publication d’une vidéo compromettante dans laquelle Strache orchestre directement une tentative de corruption pour le compte de la Russie de Poutine. Un épisode très gênant que les conseillers de Le Pen, en pleine campagne commune pour les européennes à l’époque, cherchent à minimiser : « On n’est pas certains que M me Michu, retraitée dans la Creuse, sache qui est M. Strache. » T. L.
Article sans titre
Santiago Abascal Le parvenu
Bien sûr, il se félicite, le chef de l’ultradroite espagnole (Vox), du « grand résultat » de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française. Dans son message à la candidate d’extrême droite, il salue d’ores et déjà une défaite de la « mondialisation progressiste qui nous ruine ». Mais pour lui, ces derniers jours, la vraie victoire, c’est l’entrée, au sein d’une coalition avec la droite (PP), de quelques-uns des dirigeants de son parti – une première depuis la naissance du parti il y a quelques années – dans l’exécutif d’une région espagnole, la Castille-et-Leon.
Campé jusqu’ici sur une ligne dont Éric Zemmour s’est en partie inspiré – ce n’est pas un hasard si la nièce Le Pen, Marion Maréchal, a, avec le concours de proches d’Abascal, ouvert à Madrid une antenne de son institut de sciences politiques –, Vox obtient plusieurs vice-présidences régionales, mais aussi une occasion de mettre le pouvoir au service de ses obsessions et de ses lubies. À commencer par le sabotage de toute la législation contre les violences de genre. Selon Abascal qui dénonce le « féminazisme », il faut supprimer tous les programmes contre les féminicides, car ils sont « sexistes » à ses yeux et – ne rions pas, même jaune – discriminatoires pour les hommes. Même chose sur le climat, un sujet sur lequel Vox dit tout haut ce que Le Pen pense tout bas : le réchauffement climatique est « la plus grande escroquerie de l’histoire ». T. L.
jair bolsonaroExtrême droitePrésidentielle 2022Marine Le Pen : la vérité du projet BBC
Bird family sets up home in photographer's bicycle
By Greig WatsonBBC News
A family of robins has set up an unlikely new home in a bicycle in a photographer's garden.
Sarita White, from Ilkeston in Derbyshire, said the vintage bike was normally used as a prop in her wedding shoots.
But last week she and her husband found five eggs, which have since hatched, inside the nest in the basket.
She said: "It's really sweet but we feel like we have to look out for them, there are some cats around."
The bicycle is stored next to Mrs White's garden studio but was being moved during some spring tidying.
She said: "As it was moved, a bird flew out - it was such a surprise.
"When we looked we found the eggs and were then worried we might have scared the parents off but they came back within 10 minutes."
The eggs hatched at the weekend but the chicks attracted the attention of local cats.
"We saw a cat on the fence and said, 'oh my god, we have to do something'.
"So we put chicken wire on the fence and around the nest. It took the parents a little while to work it out but now they hop in and out without a problem," she said.
Robins start to fly - fledging - about 14 days after hatching and are looked after by their parents for another three weeks.
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L'Humanité
Avec Poutine, au nom de Dieu et du fric
ActuDepuis dix ans, Marine Le Pen a tissé des liens idéologiques et financiers avec le président russe, qu’elle considère comme un modèle politique.
Vadim KamenkaLe 24 mars 2017, à Moscou : une photographie immortalise la rencontre entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine. Le cliché sera repris dans un tract de la candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle, avant de finir au pilon après l’invasion militaire en Ukraine, le 24 février. Depuis, la députée du parti d’extrême droite a en effet senti le vent tourner. Elle s’est empressée de demander aux soutiens pro-Russes les plus visibles de son entourage, dont l’eurodéputé Thierry Mariani, de se faire plus discrets.
Ce mercredi, l’image a été exhumée par une opposante, immédiatement expulsée de la conférence de presse de Marine Le Pen consacrée à sa politique internationale. « Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet, de toute nationalité », s’est-elle défendue avant de préciser sa position vis-à-vis du président russe. « Dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et réglée par un traité de paix, je me prononcerai en faveur de la mise en œuvre d’un rapprochement stratégique entre l’Otan et la Russie », a-t-elle expliqué.
Les relations avec le président russe et son entourage remontent à plus de dix ans. Lors de sa prise du pouvoir au FN, en janvier 2011, Marine Le Pen a fait sienne l’idée de son père d’une « Union paneuropéenne des États souverains incluant la Russie et la Suisse ». Mais elle va surtout profiter de l’amitié entre son père et l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski pour se rapprocher du Kremlin. Et cela fonctionne parfaitement. À l’occasion de son premier voyage officiel dans le pays, en juin 2013, elle est reçue en grande pompe par le président de la Douma, Sergueï Narychkine, et plusieurs proches du président russe : Dmitri Rogozine et Alexeï Pouchkov. Marine Le Pen, comme d’autres dirigeants ultranationalistes, voit alors en Vladimir Poutine un modèle. Elle affirme vouloir, avec les Russes, « combattre (…) l’effondrement culturel » de l’Europe. Ils s’entendent autour de valeurs « communes » comme l’opposition au mariage pour tous et l’héritage chrétien. Cette idéologie épouse le virage du pouvoir russe à partir de 2012, qui se présente en défenseur des « valeurs conservatrices ». Vladimir Poutine l’a entériné dans la révision constitutionnelle de 2020, qui mentionne Dieu, la protection de la famille et le mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme ».
Un précieux relais d’influence diplomatique pour le Kremlin
Le rapprochement du RN avec le Kremlin est aussi une affaire de gros sous. En 2014, la banque russe First Czech-Russian Bank va prêter 9 millions d’euros au parti pour financer son activité politique et ses campagnes électorales. À l’époque, la chose fait grand bruit. Le trésorier d’alors, Wallerand de Saint-Just,explique auprès de l’AFP : « N otre banque (habituelle -NDLR), comme la plupart des banques françaises et des banques européennes, refuse catégoriquement de prêter le moindre centime au FN. »
Aujourd’hui, les autorités russes scrutent avec intérêt le second tour de la présidentielle. Les liens avec Marine Le Pen constituent un précieux relais d’influence diplomatique. « Moscou a réussi à obtenir certaines avancées politiques grâce à son soutien aux partis illibéraux en Europe : ces derniers appuient les positions internationales de la Russie et se montrent toujours favorables au Kremlin lors des votes au Parlement européen », explique la chercheuse associée de l’Institut français des relations internationales (Ifri) Marlène Laruelle, dans sa note de 2021 sur le soft power russe. Même constat pour l’historien Nicolas Lebourg, qui, sur Mediapart, relève qu’à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée et le conflit dans le Donbass, les eurodéputés FN ont systématiquement voté « contre les résolutions opposées aux intérêts du Kremlin ».
Rassemblement nationalfront nationalExtrême droiteRussie L'Humanité
Le cri d’alarme du secrétaire général de l’ONU
ActuSelon la note d’orientation politique présentée par Antonio Guterres, 1,7 milliard de personnes – plus de 20 % de la population mondiale – pourraient basculer dans la pauvreté, le dénuement et la faim.
Nadjib TouaibiaLe tableau est sombre qui caractérise le monde dans le contexte de la guerre en Ukraine, aux nombreuses conséquences sur les pays vulnérables. « Nous sommes maintenant confrontés à une tempête parfaite qui menace de dévaster les économies des pays en développement », a résumé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de la présentation, mercredi, de la première note politique du Groupe mondial de réponse à la crise sur l’alimentation, l’énergie et la finance (GCRG), constitué pour mesurer les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que les impacts persistants de la pandémie de Covid. Mis en place le 14 mars, cet organisme a pour objectif de veiller à une collaboration entre les gouvernements des pays riches et d’éclairer les actions à mener dans l’urgence par des analyses et des recommandations. Il s’agit, plus concrètement, d’impulser et de coordonner les aides pour éviter les catastrophes qui s’annoncent.
Le contenu du rapport présenté est particulièrement alarmant. La guerre en cours pourrait faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes – plus d’un cinquième de l’humanité – dans la pauvreté, le dénuement et la faim. Le danger réside dans la mise en péril d’une source alimentaire vitale pour des populations qui survivent déjà dans l’insécurité alimentaire : les céréales. La grande majorité des pays entraînés dans ce chaos – dont 45 pays africains – sont fortement dépendants de l’Ukraine et de la Russie, lesquelles fournissent 30 % du blé et de l’orge du monde, un cinquième du maïs et plus de la moitié de l’huile de tournesol.
Réformer le système financier international
La flambée des prix constitue l’autre facteur dévastateur à très court terme. « Il existe une corrélation directe entre la hausse des prix des denrées alimentaires et l’instabilité sociale et politique. Notre monde ne peut pas se le permettre. Nous devons agir maintenant », insiste le secrétaire général de l’ONU. Et de rappeler que, depuis le début de l’année, les prix du blé et du maïs ont augmenté de 30 %, tandis que le baril de pétrole a fait un bond de 50 % l’an dernier et que les prix du gaz et des engrais ont plus que doublé.
Comment éviter l’effondrement prévisible de pays vulnérables à tous points de vue, écrasés par la dette, exposés à l’inflation et aux spéculations boursières, ébranlés par la pandémie ? Il faut « sortir les pays en développement du gouffre financier », insiste Antonio Guterres. Le rapport appelle les institutions financières à aider les gouvernements à investir en faveur des plus démunis. Il plaide pour une réforme majeure du système financier international. L’ONU n’en parle pas, mais l’effacement des dettes écrasantes inhérentes à l’échange inégal serait sûrement la voie la plus indiquée, un premier pas vers un partage des richesses à l’échelle planétaire. Mais encore faut-il d’abord assurer le financement des opérations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial aurait un besoin urgent de 8 milliards de dollars pour soutenir ses opérations au Yémen, au Tchad et au Niger. La triste réalité.
Guerre en UkrainealimentationOnuantonio guterres Opex 360
Baltique : La Russie a lancé des manoeuvres militaires dans le secteur de Kaliningrad
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis le début de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a renforcé sa présence dans la région de la Baltique, avec l’envoi de troupes supplémentaires en Pologne, en Lituanie, en Estonie et en Lettonie, dans le cadre de sa « présence avancée rehaussée » [eFP – enhanced Forward Presence], laquelle repose sur quatre groupements tactiques multinationaux. En outre, l’organisation y a également déployé des moyens navals et aériens supplémentaires.
Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.
Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.
Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…
Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.
« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.
Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.
Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».
Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.
Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.
Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.
Baltique : La Russie a lancé des manoeuvres militaires dans le secteur de Kaliningrad
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis le début de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a renforcé sa présence dans la région de la Baltique, avec l’envoi de troupes supplémentaires en Pologne, en Lituanie, en Estonie et en Lettonie, dans le cadre de sa « présence avancée rehaussée » [eFP – enhanced Forward Presence], laquelle repose sur quatre groupements tactiques multinationaux. En outre, l’organisation y a également déployé des moyens navals et aériens supplémentaires.
Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.
Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.
Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…
Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.
« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.
Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.
Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».
Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.
Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.
Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis le début de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a renforcé sa présence dans la région de la Baltique, avec l’envoi de troupes supplémentaires en Pologne, en Lituanie, en Estonie et en Lettonie, dans le cadre de sa « présence avancée rehaussée » [eFP – enhanced Forward Presence], laquelle repose sur quatre groupements tactiques multinationaux. En outre, l’organisation y a également déployé des moyens navals et aériens supplémentaires.
Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.
Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.
Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…
Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.
« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.
Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.
Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».
Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.
Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.
Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.
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Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.
Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.
Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…
Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.
« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.
Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.
Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».
Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.
Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.
Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.
Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
L'Humanité
Le sous-texte de l’expertise
ChroniqueSylvestre HuetLe rapport du groupe de travail 3 du Giec publié la semaine dernière trace-t-il les voies d’une lutte efficace contre la menace climatique ? Oui, si l’on en considère la partie scientifique et technique. Calcul des émissions. Description du futur bas carbone pour l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les transports. Estimation des flux financiers nécessaires… Tout y est. En 2 913 pages. Énorme et nécessaire travail d’expertise.
Les premiers lecteurs ont noté l’importance accordée à la sobriété, chargée de 40 à 70 % des réductions d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. C’est là que le bât blesse. Citons le rapport : « Les individus disposant d’un haut statut socio-économique contribuent de manière disproportionnée aux émissions… » Mais que faire ? La réponse aux questions fréquentes le dit ainsi : « En tant que consommateurs, surtout si l’on appartient aux 10 % les plus riches de la population mondiale en termes de revenus, on peut limiter la consommation, notamment en mobilité, et explorer le bien-vivre compatible avec une consommation durable. »
Les rédacteurs sont instruits du monde réel. Ils savent que les milliardaires ne se priveront pas volontairement des jets privés et de modes de vie émettant des milliers de fois plus de CO2 que la plupart des Français. Bezos (Amazon), Zuckerberg (Facebook), oligarques russes et chinois, Bernard Arnault et François Pinault l’auraient déjà fait s’ils le voulaient.
Faire appel à leur charité pour l’humanité, ce que signifie cette phrase, pourrait donc sembler puéril. Les rédacteurs savent aussi que les classes moyennes des pays riches – l’essentiel de ces 10 % les plus émetteurs de CO2 – ne s’engageront pas volontiers dans la sobriété s’ils ont sous les yeux le spectacle des consommations sans limites des grandes fortunes. Des économistes et des sociologues démontrent ainsi, aisément, qu’une société trop inégalitaire ne peut être sobre en raison de l’exemple donné par les trop riches. Le désir d’imitation des pauvres et la volonté des riches de garder leur distinction l’interdisent.
Le B.A.-BA d’une politique climatique efficace devrait donc être la suppression des grandes fortunes et revenus excessifs, tout comme celle de la publicité commerciale, arme de destruction massive de l’autonomie matérielle et de l’imagination des classes populaires. On touche là les limites de l’expertise du Giec, excellente par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’économie politique.
www.ipcc.chla chronique scientifique de sylvestre huet Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
L'Humanité
C’est un monde. Le Royaume-Uni sous-traite
ActuLe Royaume-Uni vient de signer un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d’asile et migrants au Rwanda. Le pays d’Afrique de l’Est recevra en échange plusieurs millions de dollars pour accueillir sur son sol ces déboutés et expulsés de diverses nationalités arrivant du Royaume-Uni. Ce « deal » d’une véritable traite humaine s’inscrit dans la politique de contrôle de l’immigration que le dirigeant conservateur Boris Johnson avait promise lors de sa campagne du Brexit. Cela a suscité des réactions scandalisées des organisations de défense des droits humains dénonçant son « inhumanité », tandis que l’opposition a jugé que le premier ministre britannique tentait de détourner l’attention après avoir reçu une amende dans l’affaire du « partygate » à la suite de sa fête d’anniversaire organisée en plein confinement.
Royaume-unirwandamigrants Valeurs Actuelles
Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
Valeurs Actuelles
[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
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Pyrénées-Orientales : un sarcophage romain découvert lors de travaux d’assainissement
« C’est une tombe intacte, comme on n’en a jamais trouvé dans le département. » Cette découverte a de quoi réjouir les archéologues. C’est le cas du chef du service archéologie du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Olivier Passarius. Comme le rapporte France 3, mercredi 13 avril, un sarcophage de l’Empire romain, datant du Ve ou VIe siècle, a été découvert à Elne (Pyrénées-Orientales). Et ce, alors que des travaux d’assainissement étaient entrepris dans la commune proche de Perpignan. Ce sarcophage entier de « près de deux tonnes et demie » serait « excessivement bien conservé », selon l’archéologue Olivier Passarius.
Une extraction délicate
Une « pièce archéologique exceptionnelle » et « unique » qui était encore fermée par son couvercle en pierre. De quoi compliquer la tâche au moment de l’extraire de la terre. David Sol, responsable des travaux, a raconté à France 3 avoir fait usage de larges sangles pour hisser le sarcophage en évitant « qu’il se casse par le fond sous l’effet du poids et qu’il s’ouvre ». L’opération a duré plusieurs jours dans une rue étroite d’Elne.
Issu d’une nécropole de 2 000 m2
La découverte de ce sarcophage n’aurait en fait rien d’étonnant puisque le quartier d’Elne, où il a été trouvé, repose sur une nécropole. Le site s’étendrait « sur environ 2 000 m2 sous la ville actuelle », selon des « observations documentées et sectorisées qui datent d’il y a 60 ans », a indiqué une responsable du chantier archéologique d’Elne, Camille Mistretta. Le vestige romain a été amené aux ateliers du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales pour être examiné et ouvert.
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Valeurs Actuelles
Giovanni Boldini, peintre fétiche du Paris de la Belle Époque
Au 41, boulevard Berthier, dans le quartier de la Plaine Monceau, ces dames de la haute société attendent au désespoir que Giovanni Boldini daigne les recevoir. Elles « pren[nent] le rang patiemment, si l’on en croit le peintre Jacques-Émile Blanche, pour poser dans le modeste atelier […] Elles attendent des mois, des années, avant qu’il leur fût permis de se plier aux caprices bizarres de l’exigeant, sans cesse mécontent analyste de leur corps ». À la charnière des XIXe et XXe siècles, Boldini (1842-1931), qui s’était fait dans le monde et le demi-monde parisiens une clientèle fidèle et nombreuse, est un monstre sacré, un faiseur de modes dont on s’arrache le talent. Rien ne prédestinait pourtant ce Ferrarais d’origine à élire la Ville lumière comme port d’attache près de soixante ans durant.
Le jeune portraitiste de Florence
Ce huitième fils d’une famille de treize enfants, qui avait fait ses classes aux côtés de son père restaurateur et peintre, avait tôt fait de quitter le nid familial de cette ville qu’il jugeait trop provinciale, pour rejoindre le cœur battant de la scène artistique italienne d’alors : Florence. Visiteur plus assidu des lieux de mondanité que de l’Académie des beaux-arts, le jeune homme de 22 ans se lie d’amitié avec les peintres Michele Gordigiani et Cristiano Banti, grâce auxquels il reçoit ses premières commandes. « Monsieur Boldini de Ferrare est un nom nouveau, mais qui commence brillamment, note Telemaco Signorini dans le Gazzettino delle Arti del Disegno à l’occasion de la participation du peintre à l’exposition de la Società Promotrice delle Belle Arti vers 1867. Il a exposé trois petits portraits d’un mérite peu commun et un petit tableau représentant “l’amateur d’art” ; la nouveauté du genre confond les classificateurs qui ne savent pas lui assigner une place dans les catégories de l’art. »
Brossant avec fraîcheur de petits portraits de ses commanditaires comme de ses comparses peintres, Boldini dévoile en des tableautins dynamiques les visages de ses amis du groupe d’artistes les Macchiaioli, laissant surgir en « arrière-plan, comme le constate un contemporain, le spectacle offert par l’atelier de l’artiste, des tableaux, des estampes et divers objets accrochés aux murs, sans pour autant que la tête du modèle y perde quoi que ce soit ». C’est néanmoins dans la société mondaine que l’ambitieux artiste va puiser une clientèle solide, véritable marchepied à sa carrière internationale. Réfugié à La Falconiera, la villa de l’Anglaise Isabella Falconer à Pistoia, Boldini échappe à la guerre d’indépendance italienne de 1866 et rencontre par l’intermédiaire de sa bienfaitrice les familles aristocratiques aisées de Grande-Bretagne.
À l’appel de l’une d’entre elles, les Cornwallis-West, le peintre quitte les rivages méditerranéens pour rejoindre ceux de l’Angleterre, un jour de mai 1871. L’heure est aux premiers succès mondains pour l’artiste dont la réputation de portraitiste s’étoffe de jour en jour, comme il l’indique dans sa correspondance : « À Londres, je suis devenu à la mode ; ils m’appellent le petit Italien, Little Italian. » Mais quoique heureuse, l’escapade est de courte durée : alors qu’il doit faire un bref séjour à Paris, le Ferrarais se laisse séduire par une capitale française renaissante après les épisodes sanglants de la Commune. Les commandes anglaises vite oubliées, Boldini, dès son arrivée en octobre 1871, installe un atelier au 12, avenue Frochot, à quelques encablures du quartier animé de Pigalle, et ouvre la première page d’une histoire française qui durera près de soixante ans.
Paris flamboyant
Dans ce Paris de la IIIe République naissante, la bourgeoisie reine, en mal de légitimation de son nouveau rang, trouve, dans ces saynètes historiques en costumes XVIIIe, une production exotique digne de parer ses riches intérieurs. Doué en affaires mais peu affable, celui que ses amis dénomment “Boldo” fait de cet art à la mode le vivier de ses succès et s’allie au marchand Adolphe Goupil pour vendre « tous ces genres de tableaux qui disparaissaient vite », ainsi qu’il le confie à son frère Gaetano. Dix ans durant, il allait abandonner cet art du portrait dans lequel il s’était si favorablement distingué (et brillerait longtemps encore) pour saisir par-delà les tableautins savoureux les mille visages d’une capitale en pleine effervescence, ses places affolées par le brouhaha des carrioles et des hippomobiles, ses foules rassemblées au Moulin-Rouge au son des premiers cancans, ses belles rêveuses qu’il dotait presque toutes du gracieux minois de sa maîtresse Berthe…
Car Boldini n’est pas que le portraitiste de génie dont l’histoire se souvient ; il fut, comme le concéda son ami le caricaturiste Sem, « ce sorcier, ce démon [qui] savait tout faire, et merveilleusement : les fleurs, les tombereaux, les architectures, les vitraux, les paysages, les chevaux, les cathédrales. Tout ». Un exubérant personnage, aussi, qui « lâchait sa vapeur au piano, plaquant des accords à toute volée, chantant d’un air inspiré, avec des roucoulades et des vocalises à toute gorge, des gondoli, des gondola, des funiculi, des funicula, des boldini, des boldina, comme le note encore son ami. Ah c’était bien un Rigoletto dans ces moments-là » !
« Paganini du pinceau »
C’est l’une des innombrables qualités de l’exposition que le Petit Palais consacre à Boldini, “Les plaisirs et les jours”, que de dévoiler l’ensemble du corpus, le génie complet, de celui qu’on couronna du titre de “Paganini du pinceau”. Oubliée à Paris après la mort de l’artiste en 1931, la riche carrière de cet « insigne vieux démon de la peinture » (Colette) méritait une si belle rétrospective, rappelant sur la scène de tous ses succès les toiles des musées italiens. À l’inverse de la France, la patrie d’origine de l’artiste conserve encore le vif souvenir de son fils talentueux : est-ce parce qu’il ne présenta plus, à partir des années 1890, que sa seule production de portraits que sa peinture fut relativement oubliée ? Est-ce parce qu’elle n’était, aux yeux du public français, que le reflet du visage luxueux et frivole d’une Belle Époque vite engloutie qu’elle ne suscita plus ici d’engouement récent ? « À force d’être connu, notait justement quelques années après la mort du peintre le conservateur Jean-Louis Vaudoyer, le voici, maintenant, presque inconnu. »
Il modèle le réel à la façon des maniéristes de la Renaissance.
C’est pourtant avec une furieuse ferveur qu’était en son temps disputé le pinceau virtuose du portraitiste de tous les visages fameux de la Ville lumière. Des princesses aux demi-mondaines, toutes se précipitent chez ce « drôle de petit homme, qu’un roi des salons parisiens considérait amusant et laid ! Il me fait l’effet d’un gnome malpoli, disgracieux, vaniteux et hargneux ». « Lors de ma première rencontre avec le monstre sacré, se souvient encore la princesse Bibesco, il était en pleine vogue ; c’était le temps où il refusait du monde […] des femmes s’habillaient à la Boldini […] On racontait que la comtesse Bosdari s’était fait maigrir en s’imposant de véritables tortures rien que pour ressembler à la femme idéale selon les canons de la beauté boldinienne. » Dans l’espace fermé de l’atelier, suggérant l’intérieur par un infime détail, la main tourbillonne sur la toile, allongeant les membres de ses modèles presque à la façon des maniéristes de la Renaissance, tandis qu’elle donne à ses silhouettes une ligne serpentine, écho à la production Art nouveau qui inonde le marché de l’art parisien.
Méfiant vis-à-vis des avant-gardes de son temps – il considère qu’ils « font de la peinture avec la pensée plutôt qu’avec les couleurs » -, Boldini tourne sans cesse son regard vers les anciens, de Frans Hals au Greco en passant par Van Dyck ou Velázquez. Digne disciple des maîtres d’antan, il compose avec maestria dans une palette où les noirs se détachent de fonds sombres, où les blancs changent de texture au gré de ses envies. « Une robe vide, éteinte, à peu près blanche, posait pour lui sur un fauteuil, se souvient Colette dans Ces plaisirs… C’est de ce blanc terni que naissaient sur la toile, touche à touche, les blancs de crème, de neige, de papier glacé, de métal neuf, les blancs d’abîme et de bonbon, les blancs de tour de force. » Une maîtrise absolue des nuances, sensible derrière le prodigieux pastel figurant Emiliana Concha de Ossa enveloppée de sa robe immaculée, portrait dont l’artiste fut si fier qu’il ne voulut jamais s’en séparer… Son geste dynamique pourtant, qui fait surgir les figures féminines de son temps au cœur d’une tempête de traits de pinceau, de coups de sabre, a cette étourdissante puissance qu’Apollinaire rapproche du jeu de mouvements auquel s’adonnent alors les futuristes. C’est cette inconnue du Feu d’artifice, se détachant, fantôme éthéré, d’un halo abstrait, suggéré, qui concourt paradoxalement à conférer à la peinture de Boldini une sensation de modernité.
Mode parisienne, mode boldinienne
Un sentiment corroboré par l’actualité sous-jacente dans chacun de ses portraits : à l’heure où la mode prend son envol et devient l’apanage non plus seulement de l’aristocratie mais aussi des comédiennes et des danseuses, Boldini impose à son monde le port des robes des plus grands couturiers de son temps, de Worth à Poiret. Et c’est ainsi qu’inscrits dans la mode, dans cette période de la Belle Époque passée en un souffle joyeux sans voir venir 1914, les portraits de Giovanni Boldini se font éternels. « L’immortalité de l’âme des portraits, l’actualité seule l’alimente », note à cet égard le comte Robert de Montesquiou. Immortelle est donc l’image de ce Paris que Boldini livre tantôt à la coquetterie, tantôt à l’élégance. Où la haute société frivole et décadente, que Proust, fervent admirateur du peintre, décrit parallèlement dans À la recherche du temps perdu et dans les Plaisirs et les jours, vit ses derniers instants…
« Boldini, les plaisirs et les jours », Petit Palais, Paris VIIIe, jusqu’au 24 juillet.
Valeurs Actuelles
Michel Bouquet, janséniste rigolard
Il se meurt tous les soirs sur scène, mais dans la vraie vie il est en pleine forme, arrivant d’un pas allègre au rendez-vous qu’il nous a donné, dans le bar d’un hôtel de Montmartre où il a ses habitudes, à deux pas de chez lui. À bientôt 89 ans, Michel Bouquet ne semble pas affecté par l’âge, même si, comme il est naturel, les projets se font plus parcimonieux. « Pour le moment, je vis ma vieillesse dans un état de grande sérénité. Bizarrement, compte tenu de ma tournure d’esprit, la mort ne me fait pas peur. » Paradoxalement, le moteur de cette sérénité semble alimenté du charbon d’un solide pessimisme : persuadé que le monde marche de plus en plus sur la tête, le comédien ne semble pas extrêmement curieux d’assister aux catastrophes à venir…
“anarchiste de droite”
Des catastrophes, Michel Bouquet en a connu très tôt. Né en 1925, il connaît d’abord, de 7 à 14 ans, sept années d’un pensionnat qu’il n’hésite pas à comparer à un « camp de concentration » — expérience qui a en tout cas guéri à tout jamais ce timide de toute illusion sur la loi du nombre et les effets de groupe. Puis il a assisté aux premières loges, sur les routes de l’exode, à l’effondrement de 1940, qui l’a laissé, dit-il, « pétrifié » : « On n’a plus tout à fait sa place dans le monde, quand on a vécu ça. On ne peut pas avoir la même mentalité que quelqu’un qui arrive dans les Trente Glorieuses et qui pense qu’il faut aller encore plus loin dans l’exaltation du moi pour le moi. » Cette expérience qui l’a vacciné à tout jamais contre les tentations de la politique — vous ne verrez jamais Michel Bouquet pétitionner ou “s’indigner”, ce qui donne raison à son ami Charles Berling qui le voit en “anarchiste de droite” — semble avoir nourri chez lui un robuste scepticisme sur lequel il ne s’épanche qu’à mots comptés, en bon pudique qu’il est, toujours soucieux de s’effacer derrière les auteurs qu’il entend servir.
Est-ce ce pessimisme qui l’a attiré vers des écrivains à la vision grinçante, qui recomposent sur le mode grotesque une réalité qui semble ne pouvoir être affrontée que déformée ? Toujours est-il que la prolifique carrière théâtrale qu’il poursuit depuis 1944 est dominée par deux noms, synonymes dans deux registres différents d’un pessimisme gai : Anouilh et Ionesco. D’Anouilh, dont il créa six pièces, parmi lesquelles l’Alouette (1953) ou ce Pauvre Bitos (1956), qui fit scandale, parce que le dramaturge, par le truchement de Bouquet, y assassinait et Robespierre et l’Épuration, Bouquet dit : « Ce qui est formidable chez Anouilh, c’est la diminution : l’être humain y est réduit à une banalité tout à fait minable, c’est un monde extraordinaire d’inutilité… Mais de cette petitesse il fait une chose merveilleuse ! »
Jouer n’est pas un amusement, c’est un devoir.
Et Ionesco, dont il reprend inlassablement Le roi se meurt depuis vingt ans ? « C’est un chef-d’oeuvre inépuisable, qui est reçu différemment à chaque reprise, en fonction du contexte. Aujourd’hui, le public est peut-être moins sensible à la tragédie personnelle du roi et plus à l’atmosphère d’apocalypse. Ce qui est fascinant chez Ionesco, c’est que tout son théâtre est nimbé de métaphysique. C’est une curiosité d’amusement. Les choses les plus profondes y sont rigolotes, mais aussi l’occasion d’une recherche métaphysique. Il est notoire qu’il buvait énormément, et c’est pour cela qu’il voyait toujours les choses dans une espèce d’état second où la rigolade était très proche de la chose profonde… »
L’alcool en moins, on pourrait dire la même chose de Michel Bouquet, tant il y a chez lui une bouffonnerie toujours tapie derrière sa gravité, et une inlassable quête malicieuse d’authenticité, presque janséniste dans son obsession d’atteindre à la justesse. Celui dont Truffaut (qui le fit tourner dans La mariée était en noir et la Sirène du Mississippi) disait drôlement qu’il était le seul comédien, avec André Dussollier, à continuer de répéter après avoir joué, celui dont Michael Lonsdale se demande si ce n’est pas à force d’avoir trop travaillé Hamlet qu’il ne l’a jamais joué, aime à dire que « jouer n’est pas un amusement, c’est un devoir ». Un devoir vis-à-vis de qui ? « De l’auteur, exclusivement. Si on ne comprend pas que Molière a écrit l’Avare parce qu’il voyait en lui-même des réflexes d’avare, en défense contre lui-même, on n’y comprend rien… » Autant dire que, pour Michel Bouquet, il n’y a pas de travail d’acteur sérieux sans un travail critique préalable.
Pour lui, ce service de l’auteur, au théâtre, passe par l’effacement du comédien, qui doit pour ainsi dire se vider de lui-même : « J’essaie de ne pas être moi, c’est-à-dire de ne pas parler de moi. Je fais tous mes efforts pour ne pas paraître. Mais, évidemment, on ne peut pas y arriver tout à fait. » Plus encore au cinéma, où le regard du cinéaste, la proximité de la caméra rendent le comédien plus présent.
Le reflet d’on ne sait quelle noirceur troublante
Pourquoi, dès ses débuts, et notamment dans l’admirable Pattes blanches, de Jean Grémillon (1949), lui a-t-on surtout confié des rôles sombres, de criminel, de pervers, des personnages ambigus et inquiétants ? Il ne se l’explique pas : « Je n’ai rien en moi qui crédite ce genre de choses. C’est comme ça, c’est une façon de me voir. » Même son grand ami Claude Chabrol, qui le fit tourner six fois, et dont il écrivit drôlement (c’était avant que l’expression ne devînt sulfureuse) qu’ils partageaient une complicité de « Français de souche », l’a dépeint en assassin, dans la Femme infidèle (1968), voire en maniaque dans l’admirable et méconnu Juste avant la nuit (1971).
C’est sans doute que tous ont vu dans le regard tourné vers l’intérieur de Michel Bouquet, dans sa voix grinçante, dans la raideur presque mécanique d’un homme qui s’est toujours dit mal à l’aise avec son corps (il ne sait ni nager ni conduire), le reflet d’on ne sait quelle noirceur troublante. Il est vrai que nous vivons une époque où il suffit de manifester quelque préoccupation morale pour passer pour un dangereux pervers… « Je trouve à tous ces personnages monstrueux que j’ai pu jouer toutes les excuses du monde. Je travaille avec l’excuse, sur l’émotion qu’ils ressentent sur les choses, qui les hisse au-delà d’eux-mêmes, j’essaie toujours de protéger ça. C’est un peu comme être leur avocat. »
Mais le plus noir de ces rôles n’a jamais réussi à mettre sous le boisseau la malice du personnage, son humour pince-sans-rire qui tient surtout d’une certaine réserve, d’un quant-à-soi qui semble pointer silencieusement du doigt le dérisoire de toute chose : « J’ai fait beaucoup d’honneur à cette vie en la considérant comme sérieuse, confesse-t-il. Parce que tous les exemples de ça sont catastrophiques : le sérieux ne tient pas deux minutes. Tout cela n’est excusé que par la drôlerie qu’on peut y trouver. » Quand on lui fait la dernière demande du questionnaire de Proust, « état présent de votre esprit ? », il se tait très longuement, avant de lâcher : « Je souhaite la paix », comme un dernier aveu de l’inlassable exigence qui taraude cet éternel insatisfait de soi-même.
Valeurs Actuelles
Volkswagen T-Roc vise juste
Le T-Roc se refait une beauté. Lancé en 2017, il a fait un tabac (1 million de ventes dans le monde, dont 71 000 en France). Clientèle masculine à 72 %. Tous segments confondus, il représentait 17 % des ventes de Volkswagen l’an dernier, juste derrière la Polo (23 %). Pas question de ruiner les atouts de ce champion inattendu. Il évolue donc à la marge sur le plan du style : design légèrement plus agressif avec implantation en série d’optiques Matrix Led et puis, selon les versions, un bouclier redessiné ainsi qu’une nouvelle signature lumineuse. La finition R-Line s’inspire du T-Roc R, ce monstre décomplexé de 300 chevaux à 4 roues motrices, toujours au catalogue. Il y a même un cabriolet (dont nous reparlerons). Le T-Roc veut incarner le premium accessible.
Ambiance
Changement essentiel pour y parvenir : les plastiques bas de gamme de la planche de bord, qui ont déçu sur la première génération, sont remplacés par un revêtement moussé plus valorisant. Les contre-portes ont droit également à un gainage en simili ou en tissu, selon les versions. Enfin du qualitatif ! Autre évolution : tous les T-Roc ont droit à l’instrumentation numérique face au pilote (“Digital Cockpit”), tandis que l’écran central de navigation et d’infodivertissement est implanté plus haut pour ressembler à une tablette numérique. Le volant se veut aussi plus ergonomique, mais l’implantation des pavés tactiles tout près des paumes peut causer des validations de commande intempestives. Leur “toucher lourd” (les pianistes comprendront) n’est pas très franc. Un détail, évidemment. Pour le reste, c’est le sans-faute ou presque. Le T-Roc est même sur équipé. La finition de base (Life) comprend maintes assistances, accès sans clé, clim automatique tactile. Le prix d’attaque (27 990 euros), avec un petit moteur 1 litre, est 800 euros plus cher que sur l’ancienne version, mais la prestation est montée en gamme.
Conduite
Agile, confortable, le T-Roc rassure. Son TSI 150 chevaux assurera le cœur des ventes. Un bloc nerveux, bien assisté par la boîte DSG 7. Pour économiser de l’essence, il désactive au besoin deux de ses quatre cylindres. L’engin peut même évoluer en “roue libre” dans certaines conditions. Le poids contenu de la caisse (1, 3 tonne) constitue un atout. Pas d’hybridation pour l’instant, à la différence des choix faits pour la Golf. Alternatives : un TSI 1 litre de 110 chevaux ou le 2 litres TSI du rageur R. Le Diesel n’est pas abandonné pour le “gros rouleur”, avec deux offres (116 et 150 chevaux). Mais le prix actuel du gasoil en limite l’intérêt.
Valeurs Actuelles
Les plus belles tables du poisson d’avril
À Paris, les incontournables et légendaires Le Duc et Marius et Janette n’ont rien à envier aux petits nouveaux qui s’installent sans scrupule et proposent des arrivages iodés journaliers.
La Suite Girafe, qui joue aussi sur un emplacement de rêve avec son immense terrasse face à la tour Eiffel propose une cuisine océane avec à la carte de beaux poissons à partager, des plateaux de fruits de mer mais aussi de frais ceviches ou encore des sashimis très variés. Comptez environ 80 euros sans les boissons.
Chez Helen, lui aussi dans le quartier des affaires, le nombre de couverts est plus limité et l’adresse plus confidentielle, avec un décor qui fait penser à un yacht luxueux et une assiette iodée et classique pour une clientèle qui ne regarde pas à la dépense. À la carte est proposée la pêche du jour de poissons sauvages, encornets et rougets selon la saison. Si les prix sont à marée haute, l’excellence est au rendez-vous. Environ 120 euros, formule du jour à 60 euros.
Si la crise due au Covid a malheureusement emporté Thibault Sombardier et son Antoine, qui vont manquer aux amateurs de cuisine iodée, il reste encore Marius et Janette et son Bistrot de Marius, qui proposent le meilleur de la mer à deux adresses mitoyennes. Le Bistrot et ses huîtres, ses plateaux de fruits de mer, ses poissons grillés, formule à 38 euros ; Marius et Janette fait honneur aux poissons nobles avec une carte plus raffinée. Prix : environ 160 euros.
Pour finir à Paris, nous irons chez l’incontournable Le Duc, qui régale depuis plus de cinquante ans les gourmets du monde entier avec une gastronomie marine qui tient le haut de la vague. Poissons entiers cuits à l’arête, fraîcheur irréprochable et cuissons de précision. Ici, pas de chichis, le poisson (sole, turbotin) est star, comme de nombreux clients. Le menu du jour celui de la mer est à 55 euros.
Dans la capitale des Gaules, pourtant Mecque du pâté croûte et des escargots, deux restaurants très connus sont des spécialistes de la cuisine de poissons, La Barque bleue et Le Théodore. Ce dernier est prisé par des personnalités comme Zinedine Zidane pour l’ambiance brasserie cosy. On y mange poissons et fruits de mer : cabillaud en aïoli, saumon sous toutes ses formes, homard grillé et filet de loup sauce vierge et bien entendu la spécialité lyonnaise des quenelles de brochet sauce aux écrevisses que le chef Gérard Lasne (ex-Bocuse) maîtrise à merveille. De 19 à 40 euros.
La chambre de maturation des poissons, l’atout central du restaurant
À La Barque bleue, les huîtres sont les reines, elles s’allongent aux côtés des noix de Saint-Jacques, du bar, des darnes de saumon, ou encore la daurade royale, un steak de thon mi-cuit ou au citron vert, quelques-unes des spécialités du chef André Bouchard. Ne surtout pas rater en accompagnement l’écrasé de pommes de terre à l’huile d’olive. Le menu Océan comporte un plateau de fruits de mer. Très bon rapport qualité-prix à partir de 12 euros.
Dans le Sud, la Méditerranée est toujours à l’honneur, c’est évident, mais c’est la première fois que l’on peut découvrir au sein d’un restaurant une chambre de maturation des poissons. C’est à Ceto que cela se passe, le nouveau restaurant de Mauro Colagreco perché sur les hauteurs de Monaco. Ceto, qui, selon l’origine du terme, est un juste parallèle entre le ciel et la mer, reflète les ambitions du chef d’offrir ici le meilleur de la mer, tout en ayant une approche marine différente. La chambre de maturation des poissons est l’atout central du restaurant. Dans l’assiette, des poissons cuits au gril, des cuissons lentes à la braise et des saveurs fumées. On craque pour tout, mais notamment pour la langoustine entière juste grillée accompagnée d’une sauce tartare au caviar, des couteaux sauce meunière ou encore une poitrine de thon rouge, maturée avec algues kombu. Deux menus à 70 et 168 euros, à la carte, compter environ 150 euros.
Le plus ancien de la côte est Le Petit Nice, de Gérald Passedat, à Marseille. Impossible de dissocier l’adresse de la personnalité du chef. Il dit plonger dans la Méditerranée pour créer son identité culinaire. Ce sont plus de 65 types de poissons qui défilent aux fourneaux, de la daurade au denti en passant par le pagre, et même, parfois, de la murène ! Comme un goût de calanques… à partir de 180 euros.
La tendance, que ce soit à Paris, Lyon, Marseille ou Roquebrune-Cap-Martin, est aux poissons de petite pêche. Si les stars sont encore les poissons “nobles”, tous les “petits poissons” peu connus il y a quelques années commencent à émerger sur les cartes de restaurants, un bon présage pour la sauvegarde des espèces.
Valeurs Actuelles
Mode masculine : le succès du vintage
Chez l’homme, les vêtements et accessoires vintage n’ont jamais été aussi tendance depuis que le secteur et plus encore ses clients pensent “durable”. Autre raison, la période actuelle est assez peu créative dans le prêt-à-porter, les marques investissant plus sur le logo et le sports-wear que sur des designs forts ou reprenant les influences du passé. Si bien que les pièces des années cinquante, soixante, soixante-dix, quatre-vingts ou quatre-vingt-dix sont souvent plus pertinentes que les collections actuelles. Les chiffres de la mode de seconde main parlent d’eux-mêmes : un marché pesant 1,2 milliard d’euros en France, qui devrait connaître une croissance de 15 % à 20 % par an durant les cinq prochaines années, et un chiffre d’affaires en conséquence. Place à Le Vif : Gauthier Borsarello, passionné de vêtements patinés et actuel directeur artistique de la griffe masculine De Fursac, inaugurait, en 2018, sa boutique (101, rue Boileau, Paris XVIe). Ce temple se consacre au prêt-à-porter classique américain, mâtiné de sweats à logos, de denim délavé – le mythique Levi’s 501 en tête de file -, de bombers en cuir, de pièces militaires ou encore de t-shirts en tout genre. Nichée au cœur du Marais (23, rue des Blancs-Manteaux, Paris IVe), Plus que parfait se définit comme dépôt-vente. La boutique recèle une pléthore de pièces de grandes maisons et de créateurs, allant de Prada à Louis Vuitton, en passant par Saint Laurent et Balenciaga. Seules les pièces en excellent état sont acceptées et mises à la vente. Et les prix défient toute concurrence. Depuis sa disparition, le tailleur Arnys a laissé beaucoup d’“orphelins”. Ces malheureux esthètes s’échangent sous le manteau l’adresse de la boutique Chato Lufsen (41, rue de Verneuil, Paris VIIe ) fondée par Christophe Bréard, très bien fournie en prêt-à-porter, cravates et souliers vintage signés Arnys. Pour insuffler une touche militaire au vestiaire, il existe deux adresses incontournables : La Tranchée militaire (Puces de Paris Saint-Ouen, 53, rue Jules-Vallès, Saint-Ouen) propose vêtements, accessoires et chaussures provenant de surplus de l’armée française ; Le Poilu (18, rue Émile Duclaux, Paris XVe) s’est spécialisé dans le militaire de qualité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, pas après.
Dans cette démarche de durabilité qui fleure bon le vécu, J.M. Weston offre le service Weston Vintage, qui permet de restaurer les anciens souliers – soit neuf modèles emblématiques sélectionnés dont les mocassins 180 et Golf, la Richelieu, les derbys bateau, triple semelle, chasse et demi-chasse, les bottines Cambre et Jodhpur – de ses clients et de les reproposer à la vente. Concrètement, les propriétaires déposent leurs paires usées pour procéder à une expertise. Les souliers pouvant être restaurés partent à la manufacture de Limoges. Un bon d’achat d’une valeur minimale de 150 euros est alors offert. Ils sont ensuite disponibles à la vente au sein de la collection Weston Vintage. Les autres reçoivent un soin gratuit en magasin.
Valeurs Actuelles
Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle
Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.
Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »
Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »
Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.
Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !
Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.
Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.
Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.
L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.
Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »
Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.
Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.
Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.
Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.
Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »
Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.
Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon
Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.
Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.
Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.
Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.
Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».
Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».
Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.
Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.
“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.
“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.
“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.
Valeurs Actuelles
Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù
« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie.
Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.
16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.
Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r
— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022
L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »
Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes
Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».
À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.
« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »
Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.
Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».
Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.
10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.
« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »
L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.
Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.
Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.
Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste
Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.
Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.
« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »
« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »
Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA
En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.
Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.
Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure
Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”
Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.
« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »
La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.
Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.
Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »
La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.