Les journaux

cliquez sur le journal de votre choix

L'Humanité

Nous avons des divergences sur le communisme du XXIe siècle

Tribune

Par Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers.

La séquence présidentielle et législative pourrait permettre de discuter à partir des faits de la stratégie et de la tactique du PCF pour chercher à ce que le courant communiste soit vraiment utile pour transformer le monde.

Peut-être que nous pourrions tomber d’accord sur ces faits :

Que le danger préfasciste que nous décrivions pour obtenir une candidature unique de la gauche n’était pas une peur, mais une réalité au regard des résultats présidentiels et législatifs.

Que la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Social a changé les termes du débat public face au danger préfasciste et au gouvernement. Notre désunion à la présidentielle a permis à Macron, au RN et aux LR de faire dominer le débat sur la sécurité, l’islamophobie, le séparatisme. La NUPES, avec les Insoumis, les communistes, les socialistes, les verts et des personnalités du mouvement social a imposé un débat lors de ces législatives sur les vrais problèmes: salaires, emplois, logement, social. La diversion identitaire n’a pas été possible dans le débat mais pas disparue en six semaines après la présidentielle. Le danger préfasciste persiste.

Que la candidature de Jean-Luc Mélenchon a rassemblé nettement plus au premier tour que la candidature communiste, socialiste et EELV et que c’est un vote réparti dans toutes les couches sociales qui rassemble particulièrement dans la jeunesse des quartiers populaires contrairement au vote pour le candidat communiste.

Que s’il y a eu un phénomène de vote utile à gauche, il faut aussi voir qu’il n’y avait aucune hésitation entre plusieurs candidats dans le vote des jeunes et moins jeunes des quartiers populaires. Ils ont utilisé le bulletin Mélenchon pour se faire respecter, se donner de la force, agir contre toutes les stigmatisations et est le résultat du contenu de la campagne de Mélenchon.

Qu’après la colère contre la division de la gauche aux présidentielles est venue l’espoir des électrices et électeurs de gauche de retrouver de la force grâce à leur union. Les candidatures non NUPES ont échoué quasiment partout face aux NUPES, y compris contre des personnalités implantées localement. Celui ou celle qui décevra l’aspiration à l’Union pour être plus fort en payera le prix politique durablement.

Dans ces campagnes, j’ai repéré au moins quatre questions qui «opposent» les communistes :

1) La lutte contre l’extrême droite doit-elle se faire en partant du constat que « les électrices et électeurs du FN posent de vraies questions mais pas la bonne réponse» et qui conduit à aller sur leur terrain: sécurité, immigration, violence, lutte contre l’islam... ou cette lutte doit-elle se mener en développant les questions sociales, les luttes contre toutes les discriminations, la stigmatisation de l’extrême droite et de la haine de l’autre, en donnant espoir d’une alternative politique. Bref s’agit-il d’agir pour convaincre que ceux qui votent FN se trompent ou d’agir pour que celles et ceux qui ne votent pas vote à gauche votent.

Vous excuserez le simplisme de cette présentation, mais elle permet de mettre le doigt sur une divergence fondamentale par exemple sur notre relation avec le Printemps Républicain qui trouvait bien la campagne du PCF et condamnait la campagne de Mélenchon. Stigmatise-t-on une partie du peuple de France en le qualifiant de «la fraction radicalisée des quartiers périphériques» ou comme une fraction du monde du travail et de la création, porteuse d’une diversité qui peut construire du commun avec le monde du travail sur tout le territoire.

2) Quelle est notre utilité communiste devant l’enjeu climatique. Cela pose les questions de nos propositions et luttes contre le productivisme (produire moins et autrement), pour changer les rapports de productions, contre le capitalisme du désir consumériste pour développer une frugalité heureuse, et de nouveaux rapports de l’humanité au vivant.

3) Le communiste est-il du capitalisme monopoliste d’état, une forme de keynésianisme qui fait du crédit bonifié un moyen de pilotage du capitalisme ou le mouvement réel qui remet en cause toutes les dominations, économique, social, genre, ainsi que sur la nature et qui agit pour l’appropriation sociale des moyens de production.

4) Quelle place et rôle des communistes dans la NUPES comme mouvement pluraliste au service du peuple pour transformer le monde. Comment être utiles dans cet espace d’échanges, de débats et de luttes dans lequel nous pourrions développer en réflexion et en acte nos originalités communistes au service du mouvement réel de transformation sociale?

Auteur de «Inventons un nouvel art de vivre populaire» aux éditions Arcane 17.

communismepcf
France24 - Monde

Démographie mondiale : "c’est un défi pour nombre de pays"

Publié le : 12/07/2022 - 13:58Modifié le : 12/07/2022 - 14:17

Audrey RACINE

Mi-novembre 2022, l’ONU estime que la population mondiale comptera huit milliards d’êtres humains sur terre. Devons-nous être inquiets de ce chiffre ? Mère Nature pourrait-elle nourrir toute la population? Patrick Gerland, chef de la Section des estimations et des projections démographiques, invité de France 24 nous livre son analyse et affirme que l'accès et le partage des ressources sera la clé. Décryptage.

L'Humanité

Thomas Sankara, « militant inlassable de la paix »

Actu

Dans cette prise de parole historique, devant l’ONU en 1984, le jeune président burkinabé expose avec éloquence les défis qui guettent une planète en guerre et un continent africain ravagé par l’exploitation capitaliste.

Marc de Miramon

Lorsqu’il s’adresse, le 4 octobre 1984, lors de sa 39 e session, à l’Assemblée générale des Nations unies, Thomas Sankara dirige le Burkina Faso depuis à peine un an. Le jeune capitaine, «  mandaté par le Conseil n ational de la révolution », avance vers la tribune vêtu de son treillis militaire pour « parler au nom d’un peuple qui a choisi de s’affirmer et d’assumer son histoire, sans complexe aucun ».

Pendant près d’une heure, il livre un réquisitoire accablant sur l’état d’un monde « où des nations, se soustrayant à la juridiction internationale, commandent des groupes hors la loi, vivant de rapines et organisant d’ignobles trafics, le fusil à la main ». Il y pose, surtout, les conditions indispensables pour parvenir à une paix durable, en fustigeant notamment les choix des pays dits développés d’investir massivement dans des programmes d’armement au lieu d’œuvrer à extraire l’humanité du sous-développement et de la pauvreté. Un réquisitoire, hélas, toujours d’une brûlante actualité, comme l’illustre sa violente charge contre la politique menée par les autorités israéliennes, avec le soutien du « protecteur américain », à l’encontre du peuple palestinien. 

Extrait du discours

Il faut, à notre avis, des études sérieuses prenant en compte tous les éléments qui ont conduit aux calamités qui ont fondu sur le monde. À ce titre, le président Fidel Castro, en 1979, a admirablement exprimé notre point de vue à l’ouverture du sixième sommet des pays non alignés lorsqu’il déclarait : “Avec 300 milliards de dollars, on pourrait construire en un an 600 000 écoles pouvant recevoir 400 millions d’enfants ; ou 60 millions de logements confortables pour 300 millions de personnes ; ou 30 000 hôpitaux équipés de 18 millions de lits ; ou 20 000 usines pouvant employer plus de 20 millions de travailleurs ou irriguer 150 millions d’hectares de terre qui, avec les moyens techniques adéquats, pourraient alimenter un milliard de personnes…”. En multipliant aujourd’hui ce chiffre par 10, je suis certainement en deçà de la réalité, on réalise ce que l’humanité gaspille tous les ans dans le domaine militaire, c’est-à-dire contre la paix.

On perçoit aisément pourquoi l’indignation des peuples se transforme rapidement en révolte et en révolution devant les miettes qu’on leur jette sous la forme ignominieuse d’une certaine “aide”, assortie de conditions parfois franchement abjectes. On comprend enfin pourquoi, dans le combat pour le développement, nous nous désignons comme des militants inlassables de la paix. Nous faisons le serment de lutter pour atténuer les tensions, introduire les principes d’une vie civilisée dans les relations internationales et les étendre à toutes les parties du monde. Ce qui revient à dire que nous ne pouvons assister, passifs, au trafic des concepts. Nous réitérons notre résolution d’être des agents actifs de la paix ; de tenir notre place dans le combat pour le désarmement ; d’agir enfin dans la politique internationale comme le facteur décisif, libéré de toute entrave vis-à-vis de toutes les grandes puissances, quels que soient les projets de ces dernières.

La recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome.

Mais la recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome. Sur ce point, le palmarès le plus pitoyable, le plus lamentable – oui, le plus lamentable – est détenu au Moyen-Orient en termes d’arrogance, d’insolence et d’incroyable entêtement par un petit pays, Israël, qui, depuis, plus de vingt ans, avec l’inqualifiable complicité de son puissant protecteur les États-Unis, continue à défier la communauté internationale.

Au mépris d’une histoire qui, hier encore, désignait chaque juif à l’horreur des fours crématoires, Israël en arrive à infliger à d’autres ce qui fut son propre calvaire. En tout état de cause, Israël, dont nous aimons le peuple pour son courage et ses sacrifices d’hier, doit savoir que les conditions de sa propre quiétude ne résident pas dans sa puissance militaire financée de l’extérieur. Israël doit commencer à apprendre à devenir une nation comme les autres, parmi les autres.

Pour l’heure, nous tenons à affirmer du haut de cette tribune notre solidarité militante et agissante à l’endroit des combattants, femmes et hommes, de ce peuple merveilleux de la Palestine, parce que nous savons qu’il n’y a pas de souffrance sans fin. » 

Discours pour la paixLes séries d'été de l'Humanitéthomas sankaraBurkina Faso
Opex 360

L’armée ukrainienne a reçu des « mines à haut pouvoir de destruction » de fabrication française

par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022

Si les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays donnent le détail des équipements qu’ils fournissent à l’armée ukrainienne, les autorités françaises sont beaucoup plus discrètes sur la nature de l’aide militaire apportée à Kiev. Une démarche assumée par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, comme il s’en est expliqué auprès du Journal du Dimanche.

« Nous préférons faire que dire. C’est cela qui aide opérationnellement l’armée ukrainienne », a en effet affirmé M. Lecornu, avant de soutenir que le montant de l’aide fournie à Kiev est plus élevé que le chiffre de 160 millions d’euros avancé jusqu’ici.

« Le montant est significativement plus élevé. Ces livraisons [d’armes et d’équipements] ne sont pas une course à l’échalote entre alliés. Tout dépend aussi de l’avantage stratégique que ces armes offrent, la régularité des livraisons, de la formation qui permet aux soldats ukrainiens de s’en servir, etc », a ainsi affirmé le ministre.

Cela étant, et au-delà de la discrétion affichée par Paris au sujet de ses livraisons d’armes à Kiev, on sait que des missiles anti-chars MILAN et anti-aérien MISTRAL ont pris le chemin de l’Ukraine, de même que douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], bientôt rejoints par six autres exemplaires, et un « nombre significatif » de Véhicules de l’avant blindé [VAB].

Et probablement qu’il faut ajouter à cette liste la mine antichar à haut pouvoir de destruction [HPD F2]. Étant donné que celle-ci est en dotation au sein des forces françaises, belges et norvégiennes [et aussi suisses, sous l’appellation Panzerabwehrmine 88 – ou Pzaw Mi 88], on ne peut cependant pas avoir de certitude sur la provenance des exemplaires livrés à l’armée ukrainienne, qui a assuré en disposer.

En effet, une photographie montrant un officier ukrainien prendre la pose devant un stock de mines HPD F2 a récemment été diffusée via Twitter… De même qu’une vidéo d’un blindé russe présumé détruit par l’une d’elles.

Apart from equipment we get from Dimko, we also receive anti-vehicle mines from Germany and France as military aid (I think).

We received DMs before, and now there are new white ones HPD2A2 from 🇫🇷!

They are better than Soviet ones we had, see video how we use them 🧵 pic.twitter.com/BP3GYVRw74

— Максим (@kms_d4k) July 7, 2022

« Elles sont meilleures que celles d’origine soviétique que nous avions », a commenté l’officier ukrainien à l’origine de ces documents.

La mine HPD F2 a été mise au point par Thomson-TRT Défense [TTD, devenu Thales Optronique SA en 2000, ndlr]. D’une masse totale de 7,2 kg, son fonctionnement repose sur l’effet « Misznay-Chardin », c’est à dire que le souffle de son explosion s’étend perpendiculairement à la couche de sa charge explosive. Composée d’un allumeur électronique qui détecte le passage d’un véhicule à sa verticale, elle peut perforer jusqu’à 150 mm de blindage.

Cette mine s’arme après un délai de dix minutes après avoir été enfouie [jusqu’à 1,5 mètre de profondeur, ndlr]. « Après 30 jours révolus », explique un document de l’École du Génie d’Angers, elle s’auto-neutralise. Dès lors, sa « localisation au détecteur de mine devient possible » et le « franchissement du champ de mines est sans danger ».

Известия (RUS)

Американцы поддержали Путина после слов Болтона о госпереворотах

Пользователи Twitter отрицательно отреагировали на слова бывшего советника 45-го президента США Дональда Трампа по национальной безопасности Джона Болтона о том, что он принимал участие в подготовке государственных переворотов в других странах.

Однажды и в Америке: как Дональд Трамп довел толпу до исступления Однопартийцы начали отворачиваться от действующего президента на фоне вспышки насилия в Вашингтоне

«Оказывается, Путин был прав во многих вещах», — написал Topher Tuathalain.

Другой пользователь под ником Sam отметил, что «достаточно посмотреть хотя бы на революцию на Майдане в Киеве, и внезапно действия, предпринятые Россией, предстают в совершенно новом свете».

Юзер Leighton написал, что заявление Болтона требует расследования.

«Какие могут быть интересы у США, чтобы свергать суверенные правительства? Доверяете ли вы этим политикам? В демократических обществах не должно быть секретности. Это ненормально!», — подчеркнул он.

Накануне Болтон в интервью телеканалу CNN признался, что участвовал в подготовке государственных переворотов в других странах.

Слова Болтона прокомментировала официальный представитель МИД РФ Мария Захарова. По ее мнению, его признание требует реакции и разбора. Она подчеркнула, что не помнит, чтобы когда-либо занимающий высокие посты человек прямым текстом рассказывал о планировании госпереворотов в других странах.

Также председатель комиссии ГД по расследованию фактов вмешательства иностранных государств во внутренние дела России Василий Пискарев заявил, что слова Болтона об организации госпереворотов являются фактически сообщением о преступлении.

ВКонтакте
Opex 360

Bamako accuse des soldats de l’Élément national de soutien ivoirien de la MINUSMA d’être des « mercenaires »

par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022

La semaine passée, et après que la junte malienne a annoncé la mise en place d’une commission devant élaborer une nouvelle Constitution devant être soumise à un référendum en mars 2023 ainsi qu’un calendrier pour la tenue d’élections présidentielles et législatives dans la deux ans à venir, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [Cédéao] a levé ses sanctions commerciales et financières prises en janvier dernier contre le Mali.

Pour autant, cet épisode aura laissé des traces, les relations entre Bamako et plusieurs membres de la Cédéao s’étant tendues après l’adoption de ces sanctions. Et en particulier celles avec la Côte d’Ivoire, son président, Alassane Ouatarra, ayant affiché une grande fermeté à l’égard de la junte malienne.

D’ailleurs, en réponse, celle-ci avait remis en liberté Sess Soukou Mohamed, dit « Ben Souk », un ancien député ivoirien arrêté au Mali en août 2021, alors qu’il était recherché en Côte d’Ivoire après avoir été condamné à 20 ans de prison par contumace pour « atteinte à l’autorité de l’État » et « complot ».

Quoi qu’il en soit, la levée des sanctions de la Cédéao n’aura pas aplani les tensions entre les deux pays. Ainsi, le 11 juillet, la junte malienne a annoncé de 49 militaires ivoiriens à leur descente d’avion, à Bamako, où ils venaient d’arriver pour relever leurs camarades de l’Élément national de soutien [NSE] du contingent de Casques bleus déployé par la Côte d’Ivoire au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA]. Le motif? Il s’agirait de « mercenaires ».

« Il ressort que ces militaires, dont une trentaine des forces spéciales, étaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation », que leur « profession était pour la plupart dissimulée » et qu’ils ont « avancé quatre versions différentes pour jutifier leur présence sur le territoire malien, à savoir la mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la MINUSMA, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne ‘Sahelian Aviation Services’ et la protection du contingent allemand [de la MINUSMA, ndlr] », est-il avancé dans le communiqué publié par la junte malienne.

Et celui d’ajouter : « Le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de refondation et de la sécurisation du Mali ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ».

Évidemment, il est difficilement imaginable que des mercenaires présumés puissent arriver avec armes et bagages à l’aéroport de Bamako avec l’intention de tenter un coup de force… La Côte d’Ivoire en sait d’ailleurs quelque chose, avec la mystérieuse attaque, en avril 2021, du camp militaire de N’Doré [nord d’Abidjan], lequel abrite justement le 2nd bataillon projetable des forces armées ivoiriennes [FANC], régulièrement sollicité pour participer aux opérations des Nations unies. A priori, les assaillants, de nationalité étrangère, avaient agi au nom d’une entreprise appelée ALCI… Et plus d’un an après, on en ignore encore les tenants et les aboutissants…

Quoi qu’il en soit, et selon l’état-major ivoirien, sollicité par RFI, les 49 soldats interpellés font bien partie de la contribution de la Côte d’Ivoire à la MINUSMA, une partie de leur mission étant effectivement d’assurer la sécurité de Sahel Aviation Service, une compagnie qui, dirigée par un ressortissant allemand, travaille pour le compte de la mission des Nations unies [mais aussi pour celui d’ONG].

Les soldats interpellés hier dimanche à l’aéroport de #Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la #MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au #Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. 1/6

— Olivier Salgado 🇺🇳 (@olivier_salgado) July 11, 2022

Via Twitter, le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado, a expliqué que des soldats ivoiriens « sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents » et que leur « relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités » maliennes.

Et d’ajouter : « Les Éléments Nationaux de Soutien [NSE] sont des effectifs nationaux déployés par les Pays Contributeurs de Troupes, en soutien à leurs contingents. Il s’agit d’une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix. Ils ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de la MINUSMA ».

Par ailleurs, cette affaire survient quelques jours après la reconduction du mandat de la MINUSMA pour une année supplémentaire, dans des termes qui ne conviennent pas à la junte malienne, celle-ci s’opposant à ce que la mission de l’ONU puisse enquêter sur des exactions possiblement commises par les forces armées maliennes et le groupe russe Wagner, qui, pour le coup, emploie de vrais mercenaires…

Opex 360

Lockheed-Martin a livré à l’US Air Force une arme laser destinée aux avions de combat

par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022

Cela fait plusieurs années que l’US Air Force finance des recherches pour disposer d’une arme à effet dirigé [ou laser] pouvant être mise en oeuvre par certains de ses avions. Et si certains programmes furent prometteurs, comme l’Airborne Laser Testbed [ABL YAL 1A ou ALTB, testée par un Boeing B-747] ou l’Advanced Tactical Laser [ATL], montée à bord d’un AC-130 « Gunship », aucun n’alla jusqu’au bout. Mais il pourrait en aller autrement pour le projet SHiELD [Self protect High Energy Laser Demonstrator], lancé en 2017 avec la notification d’un contrat de 26,3 millions de dollars à Lockheed-Martin.

À l’époque, le groupe américain avait annoncé avoir mis au point une arme à effet dirigé d’une puissance de 58 kw susceptible d’être montée sur un véhicule de type HELMTT [High Energy Laser Mobile Test Truck], dans le cadre du « Robust Electric Laser Initiative Program » de l’US Army. Pour cela, il s’était appuyé sur la technologie ATHENA [Advanced Test High Energy Asset], laquelle consiste à concentrer en en seul plusieurs faisceaux laser ayant chacun une longueur d’onde différente. De quoi ouvrir la voie à des armes laser à la fois plus puissantes et plus légères susceptibles d’être mises en oeuvre par un chasseur-bombardier. D’où l’intérêt du centre de recherche de l’US Air Force…

En vertu du contrat notifié en 2017, Lockheed-Martin devait développer un démonstrateur, en partenariat avec Northrop Grumman, pour le système de suivi des cibles par les faisceaux laser, et Boeing, pour la nacelle devant alimenter et refroidir l’arme laser.

Un an plus tard, Jeff Stanley, alors sous-secrétaire de l’Air Force chargé de la science, de la technologie et de l’ingénierie, avait indiqué que des essais d’une arme laser de 50 kw montée sur un F-15, allaient débuter prochainement. Parlait-il du programme SHiELD ou d’un autre? Toujours est-il que ce n’est que très récemment que Lockheed-Martin a livré à l’Air Force Research Laboratory [AFRL], et sous le nom de LANCE [Laser Advancements for Next-generation Compact Environments], le démonstrateur qui lui avait été commandé cinq ans plus tôt.

« C’est le laser à haute énergie le plus petit et le plus léger de sa classe que Lockheed-Martin ait construit », a confié Tyler Griffin, un responsable du groupe, lors d’un récent entretien avec des journalistes. « C’est une référence critique dans le développement d’un système aéroporté d’arme laser opérationnel », a-t-il insisté, selon des propos rapportés par Breaking Defense. Et de préciser que la taille de LANCE est six fois plus petite que celle de l’arme laser développée pour le Robust Electric Laser Initiative Program de l’US Army.

Ce qu’a confirmé Kent Wood, reponsable des armes à effet dirigé au sein de l’AFRL. « Les sous-systèmes livrés dans le cadre du programme SHiELD sont représentatif des technologies d’armes laser les plus compactes et les plus performantes livrées à ce jour ».

Reste maintenant à tester cette arme laser en vol… et à en définir, le cas échéant, les règles d’emploi. Car si, sur le papier, son principe peut sembler séduisant, il peut en aller tout autrement en conditions opérationnelles.

Ainsi, s’il s’agit de s’en servir pour détruire un missile menaçant un avion ravitailleur ou un AWACS, comme le suggère une vidéo promotionnelle de Lockheed-Martin, alors un tel usage risque d’être limité… puisqu’un laser ne peut suivre qu’un seul engin hostile à la fois, sous réserve, qui plus est, que les conditions météorologiques s’y prêtent. Cela étant, d’autres scénarios opérationnels ne manqueront pas d’être envisagés… Et c’est d’ailleurs ce à quoi s’attache l’AFRL en vue des essais de LANCE, qui pourraient commencer en 2023.

L'Humanité

Covid. De l’état d’urgence à l’injonction du « vivre avec » : les dessous d'un changement de cap

Premier plan

Les députés planchent depuis lundi sur le projet de loi de « veille sanitaire » contre le Sars-CoV-2, premier texte de la législature. Alors que le redémarrage de l’épidémie menace les vacances, le gouvernement écarte toute mesure contraignante.

Alexandra Chaignon

Après deux ans et demi de pandémie et sept vagues, fini l’état d’urgence sanitaire. Oublié le passe vaccinal. Débattu depuis lundi soir à l’Assemblée nationale, le projet de loi visant à « maintenir provisoirement un dispositif de veille et de sécurité sanitaires en matière de lutte contre le Covid », qui doit être adopté en procédure accélérée ces jours-ci, acte un changement de cap amorcé il y a plusieurs mois par l’exécutif : le « vivre avec l’épidémie ».

Exit quasiment toutes les contraintes imposées par le gouvernement Macron depuis l’apparition du virus. Le texte entérine la fin des principales restrictions dès le 31 juillet, actant « l’extinction du régime juridique de l’état d’urgence sanitaire » et du « passe sanitaire et vaccinal dans la vie quotidienne des Français », a souligné le ministre de la Santé, François Braun, lundi soir dans l’Hémicycle, évoquant des mesures « très ciblées mais nécessaires » : la poursuite de la collecte de données de santé sur les tests et la vaccination, ainsi qu’un possible passe sanitaire aux frontières jusqu’à fin janvier 2023.

Un choix politique assumé, alors que la septième vague déferle sur le pays, poussée par des sous-variants ­d’Omicron extrêmement contagieux. Augmentation des contaminations, des admissions en soins critiques, des décès… tous les indicateurs sont à la hausse. Selon le dernier point épidémiologique de Santé publique France (SPF), « le taux d’incidence a augmenté de plus de 50 % dans la quasi-totalité des classes d’âge et dans toutes les régions de la métropole » entre le 27 juin et le 3 juillet.

Il atteint désormais 1 342 cas pour 100 000 habitants, soit une augmentation de 22,8 % sur les sept derniers jours. Et on recense en moyenne 130 000 cas quotidiens sur la même période. En outre, l’agence fait état d’une forte augmentation des réinfections au Covid, qui atteignent 12 % des cas confirmés. « La hausse est continue depuis l’arrivée de la vague Omicron », commente Vincent Auvigne, épidémiologiste de SPF.

La Nupes juge l’action de l’exécutif « à mille lieues des enjeux du moment »

Même s’il reconnaît que le « système hospitalier est fatigué », qu’il va y « avoir de la tension », « l’impact sur le système de soins sera relativement modéré », a relativisé le Pr Jean-François Delfraissy, interrogé sur France Inter, lundi 11 juillet. Le président du conseil scientifique s’attend à un pic de « 1 800 hospitalisations par jour » d’ici à la fin juillet. Et du fait « des mouvements de population » liés aux vacances, « on va avoir des répartitions différentes » selon les territoires.

Mais « certains marqueurs (…) suggèrent une forme de ralentissement ». L’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, a lui aussi affirmé, dans le JDD, que « la croissance du taux de positivité des tests ralentit »… tout en redoutant « un pic supérieur à celui d’avril ».

Pour autant, le gouvernement maintient le cap. Même s’il infléchit un peu son discours face au rebond épidémique. « Les Français doivent retrouver les bons réflexes, (car) le virus va continuer de circuler par vague. J’en appelle solennellement au civisme de chacune et chacun. Le port du masque dans les lieux bondés et les transports en commun doit redevenir la norme, a ainsi indiqué François Braun au début des débats, lundi soir.  Nous ne pouvons baisser la garde » alors que «nous venons de passer la barre des 150 000 décès », a ajouté le médecin urgentiste.

Miser sur la « responsabilité » des Français, plutôt que sur l’obligation, tel est donc le choix des autorités face à la septième vague. « Le discours a changé sur la prise en charge globale de la pandémie », avec des pays européens, pas seulement la France, « qui ont choisi cette stratégie de vivre avec le virus », a résumé le Pr Delfraissy.

Après plus de deux années de pandémie, avec les vacances d’été qui débutent à peine, des décisions plus radicales que de simples incitations risquent d’être impopulaires et pourraient ouvrir grand la porte aux critiques.

Sauf que les critiques sont là, malgré tout. Lors du débat parlementaire, les députés de la Nupes n’ont pas hésité à fustiger la politique sanitaire du gouvernement. Pour eux, l’exécutif est « à mille lieues des enjeux du moment » en mettant de côté l’importance de la transmission par voie aérienne et le rôle clé que pourraient jouer des purificateurs d’air et les capteurs de CO2 dans les lieux clos comme les salles de classe.

On est bien loin de l’époque du très martial « nous sommes en guerre », prononcé par Emmanuel Macron le 16 mars 2020, pour annoncer un confinement généralisé, suivi peu après par l’instauration de l’état d’urgence sanitaire. Loin aussi de cette période où les Français ne pouvaient se déplacer que munis d’une attestation. Oubliés les 800 morts quotidiens de la première vague du Covid, atteints en avril 2020, ou les soignants qu’on applaudissait aux fenêtres… Depuis, six nouvelles vagues se sont succédé.

Petit rappel : l’espoir d’un monde sans Covid n’a pas survécu à l’été 2020. À l’automne, la France se trouvait à nouveau sous couvre-feu et les hôpitaux, essorés par des années de réformes, voyaient la pression s’accroître davantage. À la clé aussi, une économie qui vacille et une précarité qui explose. Printemps 2021, une troisième vague déferle, avec l’apparition d’un nouveau variant, Delta. Les écoles sont fermées pour un mois, les commerces non essentiels baissent le rideau, comme les activités culturelles. Un nouveau couvre-feu est décrété. La vaccination peine à débuter, mais sa généralisation laisse espérer une issue. À l’été 2021, les injections se comptent par millions. Dans le même temps, en juin, le passe sanitaire est instauré, conditionnant l’accès à certains établissements, services, lieux.

Mais cela n’empêche pas l’épidémie de repartir. Fin août, le pic de la quatrième vague est atteint. À l’automne 2021, les manifestations se multiplient contre les atteintes aux libertés. En décembre, une cinquième vague arrive, avec l’apparition d’Omicron, et bientôt de ses sous-variants. Fin janvier 2022, le passe vaccinal remplace le passe sanitaire. Il sera suspendu le 14 mars, avant même que soit atteint le pic de la sixième vague. Tout comme sera alors levée l’obligation du port du masque en entreprise et dans les transports. Quelques semaines plus tôt, les concerts reprenaient.

Des taux d’hospitalisation particulièrement élevés chez les plus de 80 ans

Désormais, chacun s’est habitué à voir des proches attraper le Covid une fois, deux fois, trois fois… L’injonction politique du « vivre avec » laisse même penser que ces infections multiples sont normales, voire sans gravité.

À vérifier quand même… Car l’infection n’est pas toujours sans conséquences, comme on l’a vu avec les Covid longs (10 à 15 % des personnes infectées, selon l’OMS). Et la vaccination, elle, patine. Quasiment à l’arrêt ces dernières semaines, elle a sensiblement redémarré sous l’effet de la reprise épidémique.

Mais il y a encore et toujours des trous dans la raquette, qui concernent les plus âgés et les plus fragiles. Sur la dernière semaine de juin, les taux d’hospitalisation étaient en effet particulièrement élevés chez les 80-89 ans (35,4 pour 100 000 habitants) et les 90 ans et plus (61,8 pour 100 000), selon SPF. Or, sur même la période, les couvertures vaccinales ont très peu progressé : seuls 25,5 % des 60-79 ans et 31,3 % des 80 ans et plus, éligibles, avaient reçu leur seconde dose de rappel. « Le plus important, c’est de protéger les personnes les plus âgées et les plus à risques. Je (leur) recommande d’avoir leur quatrième vaccination dès maintenant », a d’ailleurs préconisé Jean-François Delfraissy. Le projet de loi, lui, devrait être adopté sans difficulté, malgré la majorité relative dont dispose le groupe Renaissance.

Si l’on en croit les projections de l’Institut Pasteur, actualisées en fin de semaine dernière, les hospitalisations liées au Covid devraient encore monter « dans les jours qui viennent », malgré un ralentissement de certains indicateurs, en particulier en région parisienne. Les chercheurs de l’institut tablent sur 1 700 admissions quotidiennes à l’hôpital autour du 18 juillet, contre 1 100 à 1 200 ces derniers jours. En soins critiques, les entrées grimperaient jusqu’à 160 par jour environ, là où elles dépassent tout juste 100 aujourd’hui. Mais les modélisateurs de Pasteur insistent aussi sur la difficulté de leur tâche : « La dynamique de l’épidémie est très instable, alternant des périodes de forte hausse, de plateau ou de décroissance, sans qu’on en comprenne forcément tous les déterminants. Anticiper est donc un vrai défi » et « la date du pic (de la septième vague) reste incertaine ». Parmi les éléments rendant plus complexe la prévision, il y a les différences de taux de vaccination selon les classes d’âge, l’étalement dans les injections de doses de rappel et les incertitudes sur l’immunité acquise par la vaccination ou l’infection, largement contournée par les sous-variants d’Omicron, BA.4 et BA.5.

coronavirus covid-19état d'urgenceSanté
France24 - World

French court jails ex-top Rwandan official for 20 years over genocide

Issued on: 12/07/2022 - 21:33

NEWS WIRES

A French court on Tuesday jailed a former senior Rwandan official for 20 years after finding him guilty of complicity in the African nation's genocide.

Laurent Bucyibaruta is the highest-ranking Rwandan to have faced trial in France over the 1994 massacres in which an estimated 800,000 Tutsis and moderate Hutus died in 100 days of mass killings.

At the heart of the case against the 78-year-old were several "security" meetings, either ordered or attended by Bucyibaruta, which prosecutors had argued were actually planning sessions for the killings.

Specifically, the former prefect of the southern province of Gikongoro was accused of having persuaded thousands of people to take refuge in the Murambi Technical School, by promising them food, water and protection. 

Days later, in the early hours of April 21, tens of thousands of Tutsis were executed there in one of the genocide's bloodiest episodes.

The court also examined Bucyibaruta's responsibility in the massacre of around 90 Tutsi pupils at the Marie Merci school in Kibeho on May 7, 1994 and in the execution of Tutsi prisoners -- including three priests -- in Gikongoro prison.

During his trial, Bucyibaruta denied any involvement in the killings.

"I was never on the side of the killers," Bucyibaruta told the court as his trial ended on Tuesday.

In an apparent message to genocide survivors, he said: "I want to tell them that the thought of leaving them to the killers never entered my mind."

He added: "Did I lack courage? Could I have saved them? Those questions, those regrets even, have been haunting me for over 28 years."

His lawyers had called for the court to take "a courageous decision" and acquit him.

Court cases

The trial involved more than 100 witness statements, including some from survivors from Rwanda, either in person or by video conference.

Bucyibaruta, who has been in France since 1997, has myriad health problems and was allowed to remain under house arrest during trial to receive treatments.

France has long been under pressure from activists to act against suspected Rwandan perpetrators who took refuge on French soil afterwards.

The French government at the time of the genocide had been a long-standing backer of the Hutu regime in power, which has caused decades of tensions between the countries since.

A separate French probe into the act that sparked the genocide -- the shooting down of Hutu president Juvenal Habyarimana's plane -- was closed earlier this year.

Investigators had suspected that rebels under the command of Tutsi rebel leader Paul Kagame -- now president of Rwanda -- was responsible for attacking the aircraft as it landed in the Rwandan capital.

Kagame has always denied this. 

Four people in three cases have already been convicted in French courts over the genocide: a former hotel driver was handed a 14-year sentence, an army officer was jailed for 25 years and two mayors were given life sentences.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

France ‘bears significant responsibility’ for Rwandan genocide, US report says

FRANCE - RWANDA

Macron appoints team to investigate French action during Rwandan genocide

The Debate

Time to apologise? France grapples with its role in Rwandan genocide

France24 - World

Food crisis deteriorates rapidly, with African continent among hardest hit

Issued on: 12/07/2022 - 23:58

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: Olympic champion Mo Farah has revealed he was trafficked to Britain as a child from Djibouti. The war in Ukraine has deepened a food emergency that is affecting a staggering 346 million people in parts of Africa. And communities in Niger are ramping up training in farming and food production, hoping to take more of a lead in the response to the country's food crisis.

France24 - World

Sunak tops first round of voting for new UK Tory leader, race narrowed to six

Issued on: 13/07/2022 - 19:40

NEWS WIRES

Former finance minister Rishi Sunak led the field of Conservative MPs bidding to become Britain's next prime minister in the first ballot of Tory lawmakers Wednesday, as the race narrowed to six with the elimination of two candidates.

Early frontrunner Sunak, who quit as finance minister last week to help trigger outgoing Prime Minister Boris Johnson's downfall, topped the contest with 88 votes, followed by former defence minister Penny Mordaunt, on 67.

Foreign Secretary Liz Truss finished third with 50 Conservative lawmakers' support.

The remaining candidates to meet the minimum 30-vote threshold were former equalities minister Kemi Badenoch, on 40, backbencher Tom Tugendhat, on 37, and Attorney General Suella Braverman, who scraped through with 32 votes.

However, former foreign secretary Jeremy Hunt, who finished runner-up to Johnson in the last contest in 2019, and newly appointed finance minister Nadhim Zahawi, were both eliminated after struggling to hit the threshold.

There will be no let-up to the contest, with another round of voting set for Thursday, as the ruling party tries to winnow the candidates list down to a final pair over the next week to then put to party members.

The battle has already been marked by infighting between the candidates, prompting the beaten Hunt to warn the remaining rivals that "smears & attacks may bring short term tactical gain but always backfire long term".

'Head held high' 

Johnson was forced last week to announce his resignation after a wave of ministerial resignations including by then finance minister Sunak.

It was a stunning fall from grace for a politician who secured a landslide election win in December 2019 and took the UK out of the European Union a month later, before the Covid pandemic struck.

Eight Conservative candidates had survived an initial cull Tuesday, with Sunak again topping the list ahead of Mordaunt.

While Johnson himself says he will stay above the fray, his remaining loyalists have not held back in rubbishing Sunak, and have been coalescing behind Truss.

Earlier Wednesday, Johnson hinted the race could be curtailed to last days rather than weeks as he praised the "wonderful candidates".

"I will be leaving soon with my head held high," Johnson said at his penultimate session of Prime Minister's Questions in the House of Commons, following the spectacular collapse in cabinet support last week.

Under the election schedule, Johnson's successor as Conservative leader is meant to be announced on September 5, as the party seeks to rebuild its popular support after he was felled by non-stop scandal.

But Johnson suggested the new leader could be elected "by acclamation" before next week, if the last two candidates agree a deal between them. 

Leading contenders have already ruled that out, and Johnson's press secretary told reporters that he was merely noting "uncertainty" about the race.

She added that the government was filing a Commons vote of confidence in itself, with a debate set for Monday, after rejecting an opposition Labour motion that was designed to evict Johnson sooner.

Labour leader Keir Starmer said Johnson was "totally deluded to the bitter end" but could take comfort in no longer having to follow the rules set for everyone else -- a biting reference to "Partygate" and other scandals.

In a sign of things to come, Starmer also set his sights on the Tory leadership contenders, including on the complicated tax affairs of wealthy frontrunner Sunak.

Claims of unity 

Tax levels has proved the key issue so far.

Sunak has been stressing the need to balance the books, in contrast to a free-for-all series of tax cuts promised by leadership rivals that has drawn concern from the Bank of England and independent economists. 

Giving her first campaign speech Wednesday, Mordaunt built on the patriotic themes that suffused her launch video -- which had to be taken down after complaints from individuals who featured in it without permission.

The Royal Navy reservist said she was inspired to a life of service in 1982, aged nine, when she watched a taskforce of warships leaving her home city of Portsmouth to retake the Falkland Islands from Argentina.

"I think our party has lost its sense of self," Mordaunt said, likening the Conservatives to Beatles legend Paul McCartney's set last month at the Glastonbury music festival. 

"We indulged all those new tunes, but what we really wanted was the good old stuff that we all knew the words to: low tax, small state, personal responsibility," she said.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Who could succeed Boris Johnson in Downing Street?

'We will continue to deliver,' says embattled Boris Johnson as more ministers quit

In the papers

'Going, going...gone': Is Boris Johnson's time finally up?

Le Figaro

Sans maquillage, cheveux froissés, Katie Holmes se dévoile au naturel à Westport

Victoria Hidoussi

Adepte du «no make-up», l'actrice de 43 ans prend la pose sans maquillage et affiche une mine radieuse au naturel.

Katie Holmes prouve que l'allure «no make-up» n'est pas qu'une simple mode pour elle. L'héroïne de de Dawson a été aperçue sans maquillage alors qu'elle assistait à l'inauguration de la nouvelle boutique du créateur de mode américain Christian Siriano mardi dernier, à Westport, dans le Connecticut.

La minute mode de Katie Holmes

À lire aussiKatie Holmes se dévoile sans maquillage en "Belle des champs" américaine

Vêtue d'une robe blanche, Katie Holmes affichait une peau zéro défaut et un teint lumineux, encadrés de ses cheveux relâchés laissant vivre ses ondulations naturelles. L'interprète de Joey Potter démontre qu'elle n'a rien perdu du charme juvénile qui a fait sa réputation dans les années 1990-2000. Seule touche de make-up apparente : sa manucure rouge flash assortie à sa pédicure de la même couleur.

«Je ne me soucie pas de ne pas me maquiller»

Ce n'est pas une première pour la mère de Suri Cruise. La quadragénaire s'était déjà «mise à nu» en couverture du magazine américain People en avril 2021. Allongée sur l'herbe, dans un environnement champêtre, l'actrice apparaissait ainsi au naturel.

Dans une vidéo sur les coulisses du shooting diffusée en mars 2021, l'ex-femme de Tom Cruise exprimait déjà son intention de s'assumer sans fards : «J'accepte mon âge avec gratitude et je ne me soucie pas de ne pas me maquiller. Ma joie vient de l'intérieur», confiait-elle dans l'interview au magazine américain. Un an plus tard, elle prouve qu'elle applique toujours aussi bien cette philosophie.

Tom Cruise perd son sang froid dans l'émission «60 minutes», en 2005

Les stars sans maquillage

Des visages entièrement recouverts de paillettes illuminent le défilé haute couture Valentino

Des mannequins du défilé haute couture automne-hiver 2022-2023 de la maison italienne ont ébloui les escaliers de la Piazza di Spagna, à Rome, avec leur peau enduite de paillettes et de sequins argentés.

En vidéo, North West joue l'influenceuse beauté et teste la marque de cosmétiques de sa mère Kim Kardashian

La fille aînée de Kanye West et Kim Kardashian se prête au jeu du tutoriel beauté en testant la nouvelle ligne de soins de la peau créée par sa mère, SKKN by Kim.

Abdos saillants et fessiers huilés : en vidéo, Jennifer Lopez donne un aperçu «caliente» de son nouveau projet

La chanteuse s'apprête à étendre sa gamme de produits de beauté, J-Lo Beauty, aux soins du corps.

France24 - World

Live: Sri Lanka’s prime minister asks speaker to nominate new PM

Issued on: 13/07/2022 - 15:37

FRANCE 24 Follow

Sri Lanka's acting president and prime minister, Ranil Wickremesinghe, on Wednesday asked the speaker of parliament to nominate a new prime minister after the country's president fled overseas, plunging a nation already reeling from economic chaos into more political turmoil. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time, GMT+2.

10:29pm: Sri Lanka imposes nationwide curfew until Thursday morning 

Sri Lanka has issued a state of emergency and put a curfew in place until Thursday morning at 5am, according to an official notification issued on Wednesday. 

5:13pm: Sri Lanka’s acting president asks parliamentary speaker to nominate a new prime minister

Sri Lanka's acting president and prime minister, Ranil Wickremesinghe, has asked the speaker of parliament to nominate a new prime minister, his media team said on Wednesday after President Gotabaya Rajapaksa fled the country.

"Acting President and Prime Minister Ranil Wickremesinghe has informed Speaker Mahinda Yapa Abeywardena to nominate a prime minister who is acceptable to both the government and opposition," the team said in a statement.

Protesters, angered by a severe economic crisis, have demanded that both Rajapaksa and Wickremesinghe resign.

​​​​​​4:18pm: Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa set to fly to Singapore via Maldives

Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa was due to head to Singapore after fleeing to the Maldives in the early hours of Wednesday, a government source in Sri Lanka told Reuters, as protests continued in Colombo.

The source, who declined to be identified because of the sensitivity of the subject, said Rajapaksa could send his resignation to the Sri Lankan parliament's speaker once he had landed in Singapore.

An aide to Rajapaksa and the Singapore government did not immediately respond to requests for comment.

3:05pm: Rajapaksa faces protests in Maldives hours after landing

Escaping Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa faced protests in the Maldives hours after landing in the Indian Ocean island nation with demonstrators urging the Maldives government not to provide him safe heaven.

Sri Lankan expatriates carrying flags and placards denounced Rajapaksa, who fled his country early Wednesday after protesters overran his Colombo residence at the weekend over the worsening economic crisis in the South Asian nation.

"Dear Maldivian friends, please urge your government not to safeguard criminals," said a black and white banner held by Sri Lankans working in the islands' tiny capital.

Local reports suggested that Rajapaksa was staying at an exclusive resort and would leave for either the United Arab Emirates or Singapore later Wednesday.

2:01pm: Sri Lanka defence chief says military, police will respect constitution 

Sri Lanka's defence chief, General Shavendra Silva has said the armed forces and police will respect the constitution, and called for calm after President Rajapaksa fled to the Maldives.

"We have requested political leaders to decide the way forward till a new president is sworn in and notify us and the public by this evening," Silva said.

8:30am: Sri Lankan PM declares state of emergency

Before leaving Sri Lanka, President Rajapaksa appointed Prime Minister Ranil Wickremesinghe as acting president since he is out of the country, according to the Parliament speaker. Rajapaksa has yet to resign, but Speaker Mahinda Yapa Abeywardena said the president assured him he would later in the day.

But Wickremesinghe has said he would only leave once a new government was in place.

Amid the chaos, Wickremesinghe, whose whereabouts were not known, declared a nationwide state of emergency, and state television stopped broadcasting, but it was not clear why.

Protesters continued to stream into the presidential palace early Wednesday, joining others who have flocked to the presidential palace almost as if it were a tourist attraction.

At dawn, the protesters took a break from chanting as the Sri Lankan national anthem blared from speakers. A few waved the flag.

Malik D’ Silva, a 25-year-old demonstrator occupying the president’s office, said Rajapaksa “ruined this country and stole our money". He said he voted for Rajapaksa in 2019, believing his military background would keep the country safe after Islamic State-inspired bomb attacks earlier that year killed more than 260 people.

Nearby, 28-year-old Sithara Sedaraliyanage and her 49-year-old mother wore black banners around their foreheads that read “Gota Go Home,” the rallying cry of the demonstrations.

(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Sri Lankan president in standoff with airport staff while attempting to flee

Sri Lankans roam presidential palace after Rajapaksa is chased out

Sri Lankan president to resign on July 13 after being chased from home

France24 - World

Biden lands in Israel for delicate first Middle East tour as US president

Issued on: 13/07/2022 - 07:56

NEWS WIRES

US President Joe Biden started a Middle East tour on Wednesday in Israel, where leaders will urge tougher action against their common foe Iran, before a delicate stop in oil-rich Saudi Arabia. 

Biden's visit to Jeddah on Friday will be the focus of the tour, after he branded Saudi Arabia a "pariah" over the 2018 murder of dissident Saudi journalist Jamal Khashoggi.

Air Force One will make a first direct flight from Israel to Saudi Arabia amid efforts to forge a relationship between the Jewish state and the conservative Gulf kingdom that does not recognise Israel's existence.

Before that, Biden, 79, will meet Israeli leaders seeking to broaden cooperation against Iran, and Palestinian leaders angered by what they describe as Washington's failure to curb Israeli aggression.

The persistent frustrations of Israeli-Palestinian diplomacy are nothing new for Biden, who first visited the region in 1973 after being elected to the Senate.

Israel and Iran were allies then, but they are now sworn enemies that have been engaged in a "shadow war" of attacks and sabotage.

Israel's caretaker prime minister, Yair Lapid, who greeted Biden at the airport, has said talks "will focus first and foremost on the issue of Iran".

Iran's President Ebrahim Raisi warned that if Biden's goal on the trip was to bolster Israel's security, he was destined to fail.

"If the visits of the American officials to the countries of the region are to strengthen the position of the Zionist regime... their efforts will not create security for the Zionists in any way," Raisi said, referring to Israel.

Jerusalem to Bethlehem

Moments after Biden landed, Israel's military was to show him its new Iron Beam system, an anti-drone laser it claims is crucial to countering Iran's fleet of unmanned aerial vehicles.

Israel insists it will do whatever is necessary to thwart Iran's nuclear ambitions, and is staunchly opposed to a restoration of the frayed 2015 deal that gave Tehran sanctions relief.

Israeli police fanned out across central Jerusalem on Wednesday, with major roads closed as Air Force One touched down.

Israel has raised 1,000 flags across Jerusalem to welcome the US leader, who has not reversed former president Donald Trump's controversial decision to recognise the city as the capital of the Jewish state.

Palestinians claim Israeli-annexed east Jerusalem as their capital and, ahead of the visit, accused Biden of failing to make good on his pledge to restore the US as an honest broker in the conflict.

"We only hear empty words and no results," said Jibril Rajoub, a leader of the secular Fatah movement of Palestinian president Mahmud Abbas.

Biden will meet Abbas in the occupied West Bank city of Bethlehem on Friday, but there is no expectation of bold announcements toward a fresh peace process, meaning the visit could end up deepening Palestinian frustration.

Israel for now is again mired in political gridlock ahead of a November 1 parliamentary election, the fifth in less than four years.

Biden is scheduled to have a short meeting Thursday with Israel's former prime minister Benjamin Netanyahu, who will try to reclaim power in the upcoming polls.

Normalisation steps?  

US-Palestinian ties have been strained by the May killing of Al Jazeera reporter Shireen Abu Akleh while she was covering an Israeli army raid in the West Bank.

The United Nations has concluded the Palestinian-American journalist was killed by Israeli fire. Washington has agreed this was likely, but also said there was no evidence the killing was intentional.

Abu Akleh's family has voiced outrage over the Biden administration's "abject response" to her death, and the White House has not commented on their request to meet the president in Jerusalem.

Biden's National Security Advisor Jake Sullivan said Wednesday that Secretary of State Antony Blinken "has invited the family to the United States to be able to sit down and engage with him directly". 

Biden's trip to Saudi Arabia is seen as part of efforts to stabilise oil markets rattled by the war in Ukraine, by re-engaging with a long-time US key strategic ally and major energy supplier.

Israel hopes the visit will also signal the start of a process toward building diplomatic ties with Saudi Arabia.

Israel expanded its regional reach with US backing in 2020, when it formalised ties with the United Arab Emirates, Bahrain and Morocco -- breakthroughs that came after its peace accord with Egypt in 1979 and Jordan in 1994.

While there is no expectation of Saudi Arabia recognising the Jewish state in the immediate future, a senior Israeli official said Tuesday that Biden's visit marked an important step toward that goal.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN DIPLOMACY

Killing of Palestinian journalist threatens to overshadow Biden's Israel trip

Iran disconnects nuclear site cameras as IAEA raises concern over uranium traces

New Israel PM Lapid urges Macron to revisit Iran deal proposal on Paris trip

Le Figaro

14 Juillet: Macron tente l’oral de rattrapage

François-Xavier Bourmaud

DÉCRYPTAGE - Le président renoue avec l’interview télévisée pour s’expliquer.

Finalement, la tradition, ça a du bon. Notamment celle de l’interview télévisée du président de la République à l’occasion du 14 Juillet. Pour la deuxième fois depuis son élection de 2017, Emmanuel Macron renoue avec cet exercice auquel il avait initialement renoncé. Trop institutionnel, trop compassé, trop «ancien monde». Sauf que, pour s’adresser au pays, le format se pose là, avec son cadre solennel sur fond de fête national. Surtout lorsqu’il s’agit de marquer «le début d’une nouvelle période après la fin d’un cycle électoral très long, explique-t-on dans l’entourage du chef de l’État. Nous sommes réellement au début de ce second quinquennat. Le président veut dire où en est la France face à tous les défis auxquels elle est confrontée, qu’ils soient économiques, énergétiques, écologiques et géostratégiques. Ce sera l’occasion de dire où il souhaite conduire le pays».

D’autant que les dernières prises de parole du chef de l’État se sont soldées par des fiascos retentissants. Au soir de son élection d’abord, avec un discours en filet d’eau tiède devant la tour Eiffel. À la veille du second tour des élections législatives ensuite, avec une allocution surprise sur le tarmac de l’aéroport pour appeler au «sursaut républicain» avant son départ pour une visite, surprise elle aussi, en Ukraine. Au lendemain de la claque des législatives enfin, pour demander à sa première ministre, Élisabeth Borne, de bâtir une coalition de gouvernement à laquelle tous les partis avaient déjà annoncé qu’ils refuseraient de participer.

À lire aussiLe quinquennat d’Emmanuel Macron se remet en marche

Emmanuel Macron a donc beaucoup à dire, au terme d’une année marquée par l’enchaînement des élections présidentielle, puis législatives et par le déclenchement de la guerre en Ukraine avec ses conséquences sur la vie quotidienne des Français. Cela sans oublier la croquignolesque «affaire Uber», dans laquelle les oppositions essaient de l’embarquer en l’accusant, lorsqu’il était ministre de l’Économie revendiqué libéral, d’avoir libéralisé le marché sclérosé des taxis. Mardi, le chef de l’État a d’ailleurs évacué d’un haussement d’épaules la polémique alimentée par LFI en citant Jacques Chirac: «Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.» Plutôt que de recevoir des chefs d’entreprise pour tenter de sortir la France de trois décennies de chômage de masse, sans doute aurait-il fallu qu’Emmanuel Macron passe ses journées enfermé dans son bureau de Bercy à potasser Le Capital de Karl Marx.

Une situation politique improbable et nouvelle

C’est en creux ce que les Insoumis lui reprochent de ne pas avoir fait. Sans complexes sur leur positionnement à l’Assemblée qui les a vus se lever d’un seul homme pour applaudir le rejet du passe sanitaire pour les voyages «extra-hexagonaux», main dans la main avec les élus du Rassemblement national. Jean-Luc Mélenchon peut bien s’en défendre, mais quand il s’agit de s’opposer à Emmanuel Macron, c’est dans les bras de Marine Le Pen qu’il tombe. Comme un avant-goût du quinquennat à venir pour le chef de l’État avec cette majorité relative que les Français lui ont envoyée à l’Assemblée nationale. Or les textes à venir sont tout aussi importants que celui sur la lutte contre l’épidémie de Covid-19 qui a déjà causé la mort de 150.000 personnes dans le pays et endeuillé autant de familles. Le pouvoir d’achat. L’emploi. L’énergie. Le budget. Les retraites. Autant d’obstacles à venir alors que la majorité relative vient déjà de buter sur le premier. «Le président ne se laissera pas enfermer dans les petits calculs politiciens auxquels les oppositions s’adonnent», promet un conseiller de l’exécutif.

À lire aussiGuillaume Tabard: «Le retour du chef de l’État sur le ring politique»

Sur cette situation politique improbable et nouvelle, Emmanuel Macron a déjà tout dit. Et notamment qu’il chercherait à obtenir des majorités au cas par cas sur chaque texte. Ce qui manque en revanche, c’est ce qu’il compte faire si le blocage à l’Assemblée devait perdurer et engluer son mandat. Remanier? Dissoudre? Et pourquoi pas démissionner? Cet horizon d’incertitudes obstrue son mandat. Et par là même celui du pays qui voit son avenir suspendu au bon vouloir de ses opposants. Avec le défilé militaire du 14 Juillet en toile de fond, Emmanuel Macron peut jouer sur le registre de la dramatisation d’un monde incertain et dangereux. Mais cela ne répond pas aux préoccupations immédiates sur le pouvoir d’achat. Réussir à lier les deux et convaincre les Français de sa lecture de la séquence électorale, voilà l’enjeu de son allocution du 14 Juillet.

50 ans après le Programme commun, Lionel Jospin fustige la Nupes, «dont la maturité a été forcée en serre»

À l'occasion des cinquante ans de cet accord historique entre socialistes, communistes et radicaux de gauche, Lionel Jospin souligne les différences avec le programme de la Nupes.

«Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre» : critiqué par l'opposition sur ses liens avec Uber, Macron «assume à fond»

En déplacement, le chef de l'État a réagi aux attaques du RN et de la Nupes à la suite de l'enquête du Monde révélant ses relations privilégiées avec la société américaine.

Marine Le Pen dit «cent fois oui» à la proposition de Gérald Darmanin d'exclure «tout étranger» ayant commis «des actes graves»

La présidente du groupe RN assure qu'elle apportera son soutien à ce texte s'il arrive devant les députés.

France24 - World

Champions League final chaos caused by ‘string of dysfunctions’, French Senate says

Issued on: 13/07/2022 - 06:47

FRANCE 24 Follow

A French Senate enquiry into chaotic scenes at the Champions League final in May in Paris concluded Wednesday the problems were caused by a "string of dysfunctions" in the organisation, rather than Liverpool supporters as claimed by the government.

"These dysfunctions were at every level, not only during the implementation (during the game) but also during preparations in advance," the co-chair of the enquiry Laurent Lafon told reporters at a press conference.

The "dysfunctions" included a failure to anticipate how supporters would arrive at the stadium due to a transport strike, inadequate instructions and the use of police checkpoints that caused pressure points on the way to the game.

The fact-finding mission led by two senators has heard from witnesses since the Liverpool-Real Madrid game on May 28 which was marred by a delayed kick-off, crushes, teargas and street crime.  

The enquiry discounted the issue of fake tickets, the late arrival of supporters at the stadium, or the presence of thousands of fans without tickets as the main causes.

Interior Minister Gerald Darmanin had suggested all of these as factors to explain the fiasco, which was a national embarrassment for France.

"It's not the number of people around the stadium that is the cause of these dysfunctions," Lafon added.

Many Liverpool supporters struggled to travel to the stadium because of a transport strike, then found themselves in bottlenecks and crushes at the stadium entry gates, where police fired tear gas to move them back.

Disabled Liverpool fans testified to the Senate commission that officers had even sprayed people in wheelchairs.

After the game, fans from both sides were preyed on by local gangs as they made their way to local transport connections, with many reporting pickpocketing, muggings and threats as the police looked on.

The televised events were a national embarrassment and are thought to have influenced parliamentary elections in June when President Emmanuel Macron lost his majority and the anti-immigration National Rally party made unprecedented gains.

'Failure'

Darmanin survived a government reshuffle in May and has since been given extra responsiblity as interior minister despite his widely disputed claims, which caused fury in Liverpool and tensions with the British government.

Authorities have also been under pressure to explain why security camera footage from the stadium was not saved, removing a potentially vital source of information for investigators as they try to piece together events.

"Should things have been managed better at the Stade de France (stadium)? The answer is yes. Am I partly responsible? The answer is yes," Darmanin told RTL radio at the end of June in his first apology.

The head of the Paris police, Didier Lallement, is also set to face stinging criticism after he admitted in a hearing on June 9 that security operations had been a "failure".

But the renowned hardliner defended the use of tear gas to move fans back from the stadium, saying there was "no other way".

France is to host the Rugby World Cup next year and the Olympics in 2024. The Senate report was expected to make a series of recommendations to improve coordination for major sporting events between organisers, local authorities and police.

(FRANCE 24 with AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

CCTV footage from Champions League final fiasco inexplicably 'deleted'

UEFA rejects French claim that fake tickets led to Champions League chaos

Paris police chief admits ‘failure’ after Champions League fiasco

France24 - World

Tour de France: Vingegaard wins epic stage 11 as Pogacar cracks

Issued on: 13/07/2022 - 19:28

NEWS WIRES

Jonas Vingegaard threw everything at Tadej Pogacar to win an epic 11th stage of the Tour de France and replace the defending champion as the overall leader after a gruelling Alpine trek on Wednesday. 

Last year's runner-up Vingegaard attacked 4.9km from the finish to drop Pogacar, who had been attacked relentlessly by the Dane's Jumbo-Visma team all day long and cracked after looking unbreakable in the first block of racing.

Pogacar held off his rivals in the Col du Telegraphe, where the offensive began 90 kilometres from the line, and the lung-busting Col du Galibier, even winking at the cameras before the final ascent, a dreaded 11.3-km climb at 9.2% to the Col du Granon, which culminates at 2,412 metres.

But Vingegaard's brutal acceleration wiped the smile off the Slovenian's face and Pogacar suddenly opened his jersey to get some air before seeing Geraint Thomas, David Gaudu and Adam Yates ride past him in the finale of a memorable 151.7 kilometre ride from Albertville.

Vingegaard reaped the rewards of his earlier attacks and those of team mate Primoz Roglic, who sacrificed his own chances in a risk-it-all strategy by the Jumbo Visma outfit in arguably the best Tour stage this century.

After his attack, Vingegaard never looked back, overtaking Frenchman Warren Barguil, the last survivor of the day's breakaway, and Colombian Nairo Quintana, who had gone solo earlier from the group of favourites.

Quintana took second place, 59 seconds behind, with France's Romain Bardet finishing third, one minute and 10 seconds off the pace.

"The team were fantastic, especially Primoz. He's one of the leaders and he did everything. He showed how generous he is. He's such a great rider. Winning a tour stage and wearing the yellow jersey is what I've always dreamed off," said Vingegaard.

"Tadej is probably the best rider in the world. Taking the yellow jersey from him is incredible. He will do everything he can to reclaim it and I'll do everything to keep it.

"In the last three kilometres I was on the limit, I just wanted it to end. It was brutal, brutal."

Pogacar vowed to fight on ahead of another brutal day in the Alps with the 12th stage taking a worn-out peloton from Briancon to the iconic Alpe d'Huez, going through the Col du Galibier at 2,642 metres before an endless ascent to the Col de la Croix de Fer.

Harassment strategy

"I first felt good in the Galibier. I came under attack and they harassed me," the 23-year-old Pogacar, whose team has been weakened after two UAE Emirates riders pulled out of the race with COVID-19, said.

"The whole Jumbo team were super strong and they were just stronger. Suddenly in the Granon I didn't feel good. It was not my day but I'll continue to fight," said Pogacar.

"I'm going to try to regain some time, for you guys it's going to be nice to watch. Today was a bad day but starting tomorrow I'll be on the attack again."

Pogacar, who started the day 39 seconds ahead of Vingegaard in the overall rankings, crossed the line in seventh place, 2:51 behind the winner, his face a mask of exhaustion.

Overall, Vingegaard leads Bardet by 2:16 and third-placed Pogacar by 2:22.

The Ineos-Grenadiers team limited the damage, with Thomas taking fourth place and Yates finishing sixth on the day.

Thomas, the 2018 champion, is fourth overall, four seconds behind Pogacar, and Yates lies in sixth, 40 seconds behind his team mate.

(REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Cycling

Tour de France: Jungels wins stage nine, Pogacar retains yellow jersey

Tour de France: Cort Nielsen wins stage 10, Pogacar retains yellow jersey

Le Figaro

Feu d'artifice à Paris : Hidalgo dénonce le «désengagement» de la préfecture, qui «met en péril» la sécurité du public

La maire de Paris a dénoncé un «désengagement inédit et non concerté» de la préfecture de police du «périmètre du Champ de Mars», ce qui «met en péril l'accueil dans les meilleures conditions de sécurité des 70.000 personnes» attendues sur le site pour le feu d'artifice.

La maire de Paris Anne Hidalgo a accusé mercredi le préfet de police Didier Lallement de «désengager» des policiers chargés de la sécurité du feu d'artifice du 14 juillet dans la capitale, un nouvel épisode des relations tendues entre ces deux personnalités. Dans un courrier au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, Anne Hidalgo a dénoncé un «désengagement inédit et non concerté» de la préfecture de police du «périmètre du Champ de Mars», ce qui «met en péril l'accueil dans les meilleures conditions de sécurité des 70.000 personnes» attendues sur le site pour le feu d'artifice.

«Responsabilité de l'Etat»

«À nouveau, le préfet de police joue avec la sécurité des Parisiens et des visiteurs de la capitale en fragilisant au dernier moment un dispositif conjoint ville-préfecture de police pourtant robuste et éprouvé», regrette Anne Hidalgo, qui réclame le «soutien» du ministre de l'Intérieur et déplore «de devoir faire appel à la responsabilité de l'État». «La préfecture de police ne se désengage pas», a répondu la PP sur Twitter, en rappelant que 1500 policiers et gendarmes allaient être mobilisés à Paris pour les festivités du 14-juillet.

L'institution a expliqué venir «en appui»«des agents de la ville chargés des filtrages des spectateurs sur le Champs-de-Mars, pour empêcher toute intrusion malveillante ou à caractère terroriste». «Il revient à la ville de Paris, organisatrice de l'événement, d'assurer la gestion des accès des spectateurs souhaitant assister au feu d'artifice», a-t-elle ajouté.

À lire aussiLes meilleurs endroits pour assister au défilé aérien du 14 Juillet à Paris

Cette polémique marque un nouvel épisode de la relation tendue entre la maire de Paris et le préfet Lallement, annoncé partant dans quelques jours. Place de la voiture dans la capitale, lutte contre le crack, réaménagement autour de la Tour Eiffel... les deux personnalités n'ont cessé de ferrailler depuis l'arrivée du haut fonctionnaire dans la capitale en 2019.

50 ans après le Programme commun, Lionel Jospin fustige la Nupes, «dont la maturité a été forcée en serre»

À l'occasion des cinquante ans de cet accord historique entre socialistes, communistes et radicaux de gauche, Lionel Jospin souligne les différences avec le programme de la Nupes.

«Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre» : critiqué par l'opposition sur ses liens avec Uber, Macron «assume à fond»

En déplacement, le chef de l'État a réagi aux attaques du RN et de la Nupes à la suite de l'enquête du Monde révélant ses relations privilégiées avec la société américaine.

Marine Le Pen dit «cent fois oui» à la proposition de Gérald Darmanin d'exclure «tout étranger» ayant commis «des actes graves»

La présidente du groupe RN assure qu'elle apportera son soutien à ce texte s'il arrive devant les députés.

Le Figaro

Emmanuel Macron donne sa feuille de route aux armées

Nicolas Barotte

Relance du service national universel, retrait du mali, nouvelle loi de programmation militaire : le président de la République a présenté à la communauté militaire mercredi soir ses priorités pour les mois à venir

Les années Covid avaient imposé des restrictions et des contraintes. Cette année encore, dans un contexte de reprise épidémique, la vigilance est de mise et recommandée dans les jardins de l'hôtel de Brienne. On sert aussi des verres d'eau pour tenir la chaleur. Mais le rendez-vous a été tenu. Le chef de l'État Emmanuel Macron a rencontré mercredi soir la communauté militaire lors de la traditionnelle réception en l'honneur de ceux qui défileront le 14 juillet. Toute la haute hiérarchie est présente, ainsi que de simples soldats et des représentants des nations alliées. C'est un moment privilégié pour un hommage direct aux soldats, mais aussi aux familles endeuillées et aux soldats blessés, avec qui le président de la République prend du temps.

«La République a besoin que vous en fassiez davantage»

Avant de s'exprimer jeudi à la télévision, Emmanuel Macron veut adresser quelques messages aux armées. La guerre en Ukraine comme le retrait français du Mali bouleversent les équilibres en forçant la France à repenser ses déploiements, sa place au sein de coalitions mais en interrogeant aussi sur sa propre résilience nationale. Le président aime ce mot, ainsi que celui de «force morale», prisé par les militaires. Il le répète. «La force morale ne sera jamais un acquis, c'est une transmission, un chemin, une dynamique», dit-il en louant les mérites des valeurs de l'armée: discipline, ordre, culte des traditions… Le portrait flatteur n'est pas gratuit. «La République a besoin que vous en fassiez davantage», demande le chef de l'État en évoquant le projet de service national universel qui lui tient à cœur. Il veut mobiliser les armées. D'ailleurs la secrétaire d'État en charge du SNU Sarah El Haïry est placée sous la double autorité du ministère de l'Education et des Armées. Il attend des propositions dès cet été.

À VOIR AUSSI – Cérémonie en l'honneur des troupes: indépendance, innovation… les objectifs d'Emmanuel Macron pour l'armée

Le président de la République n'a pas détaillé les nouveaux contours de son projet sinon de poursuivre vers «un plein déploiement» du SNU. Il a promis des moyens financiers adéquats. Mais il lui faudra encore convaincre. Le SNU est toujours accueilli avec réticence par les armées qui sont mobilisées sur d'autres fronts.

Les engagements de l'armée se transforment, principalement au Sahel, où l'opération Barkhane au Mali se terminera cet été sans mettre un terme à la lutte contre le terrorisme. Le chef de l'État a demandé à l'état-major de «repenser d'ici l'automne l'ensemble [des dispositifs] sur le continent africain». Emmanuel Macron a demandé des dispositifs «moins posés et moins exposés». Une présence plus invisible qui appuie à l'arrière l'engagement militaire africain. La France ne veut plus être en première ligne et tenue responsable de tout.

À lire aussiEn Afrique, Macron a mis en garde contre la prédation chinoise

Pour mener ces missions, le chef de l'État veut poursuivre l'effort financier engagé depuis cinq ans. Emmanuel Macron a demandé une revue de la loi de programmation militaire et des propositions d'ici la fin de l'année. Une nouvelle loi de programmation qui engagera les armées jusqu'en 2030 sera ensuite soumise au Parlement.

À VOIR AUSSI – «Nous devons sortir de la défense des intérêts financiers de l'État», dit Emmanuel Macron devant les troupes

L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar

GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Ukraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine

Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Covid-19: premier texte, premier échec pour la majorité à l’Assemblée

Dinah CohenWally BordasPierre Lepelletier

RÉCIT - Plusieurs articles du projet de loi sanitaire ont été supprimés, après une alliance des oppositions de gauche, RN et LR.

Mardi soir, dans les jardins de Matignon. Depuis le pupitre installé sur le perron, Élisabeth Borne accueille les députés et sénateurs de la majorité, conviés près d’un mois après leur élection. Installé au côté de la chef du gouvernement, le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, se félicite sur les réseaux sociaux d’une «majorité et un gouvernement d’action réunis». Les visages sont souriants, l’ambiance conviviale. Mais l’heure tourne. Il est 21 heures, et à quelques rues de là se profile déjà une nouvelle bataille. Celle du premier examen de texte de cette législature, consacré au maintien provisoire d’un dispositif de veille et de sécurité sanitaire pour lutter contre le Covid-19, qui revient avec vigueur en France. La fête est finie, place aux débats.

Comme prévu, les échanges sont animés. Longtemps critiques de la gestion de la crise sanitaire, La France insoumise et le Rassemblement usent de leur nouvelle force dans le Palais Bourbon pour faire entendre leur mécontentement. Quand vient soudain le premier coup d’éclat: il est 22 heures, et la majorité est, pour la première fois de cette mandature, mise en minorité. Avec 183 votes contre et 196 votes pour, les députés font adopter un amendement porté par l’élue du RN, Marie-France Lorho, exemptant les mineurs du passe sanitaire aux frontières. Premier surpris de ce résultat, le groupe de Marine Le Pen laisse échapper des hurlements de joie. Il est rejoint par celui des Insoumis, aussi partisans de cette disposition.

À lire aussiCovid-19: un passe sanitaire aux frontières serait-il utile pour freiner la reprise de l’épidémie?

«L’opposition est maintenant en mesure de faire basculer les projets de loi proposés par un gouvernement souvent hostile à la discussion , se félicite la signataire.  Ça a permis de remettre le gouvernement à sa place. Cela va sans doute diminuer leur arrogance, ressentie par nous l’opposition mais aussi par beaucoup de Français. C’est une façon de leur montrer que le rapport de force a changé», s’enthousiasme aussi l’écologiste Marie-Charlotte Garin. Au milieu, les macronistes sont sans voix. Ils découvrent qu’ils ne sont pas suffisamment nombreux. «J’étais saisie. Je voyais les deux extrêmes se tendre les bras, c’était choquant. C’est une image qui va rester», raconte la jeune élue Renaissance, Prisca Thevenot, qui a filmé la scène pour la diffuser sur Twitter.

Et nous y voilà !!! L'extrême droite et l'extrême gauche unies. @MLP_officiel et @JLMelenchon unis et heureux. pic.twitter.com/fzbPu0M8Yo

July 12, 2022

La majorité parvient à reprendre le dessus

Le message était pourtant asséné depuis des jours: il faut serrer les rangs de cette majorité dont chaque voix compte. «Je crois qu’on n’a pas encore totalement intégré que nous n’avons plus de majorité absolue, il y a encore des axes d’amélioration et davantage de travail à mener en amont», reconnaît l’ancienne ministre Nadia Hai, élue dans les Yvelines. «Il va falloir que tout le monde joue le jeu, il y avait clairement des gens qui n’étaient pas là. Et puis le timing de l’apéro de Matignon, ce n’était peut-être pas le meilleur non plus», s’agace un autre député, qui ne manque pas de souligner qu’il revient à la présidente de groupe Aurore Bergé de faire les comptes.

À lire aussiBergé et Braun-Pivet, un nouvel «axe» à l’Assemblée face au couple Élysée-Matignon

Mais avant de tirer les conséquences de ce premier revers, il faut d’abord se ressaisir. Les amendements sont encore nombreux et la nuit va être longue. Dépassés par leurs opposants, les députés de la majorité font chauffer leurs téléphones. À leurs collègues et sur les boucles Telegram internes, ils envoient des hordes de messages appelant à les rejoindre au plus vite. S’ensuit un bal incessant de députés courant d’un bout à l’autre du Palais Bourbon. Car pendant que se déroule la séance, se tiennent également deux commissions permanentes - Finances et Affaires sociales -, disposant elles aussi de majorités fragiles. Les portes claquent, les parlementaires s’affairent, certains râlent. Rapporteur de la commission des finances, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), contraint de constater que l’absence de députés de son camp a des conséquences sur les amendements à examiner, demande une suspension de séance. «On va se retrouver souvent dans ce cas de figure, il faut s’y faire», lui répond le président LFI, Éric Coquerel. «Le vote en séance l’emportera toujours sur celui des commissions, c’est là qu’il faut être», prévient un élu.

Grâce à ce regain de mobilisation, la majorité parvient à reprendre le dessus. Les votes s’enchaînent et restent favorables au gouvernement pendant plusieurs heures. Jusqu’à ce que… malgré leurs efforts, Renaissance, MoDem et Horizons se retrouvent à nouveau écrasés par leurs opposants. Minuit passé, impuissants, ils assistent à la suppression de l’article 2 prévoyant d’imposer le passe sanitaire aux frontières et entre la Corse, les Outre-mer et l’Hexagone. Insoumis et RN célèbrent à nouveau, cette fois-ci avec l’appui des Républicains. Pour la majorité, il faut se rendre à l’évidence: sans les 22 députés partis rejoindre le gouvernement - il faut un mois d’écart entre la nomination du ministre et l’arrivée du suppléant -, les quelques élus contaminés par le Covid, et les absents pour des raisons personnelles… ils ne font simplement pas le poids. «La solution ne peut pas être d’exiger une présence permanente de tout le monde, c’est intenable», réagit un élu Horizons, lequel s’est éclipsé plus tôt pour assister à un conseil municipal de sa ville. «Ce qu’il faut, c’est plutôt du travail en amont, on voit bien qu’on ne peut pas se présenter en séance sans deal préalable», ajoute-t-il.

Merci de comprendre, une fois pour toutes, que c’est au Sénat et à lui seul de juger de la responsabilité de ses votes

Résultat, le texte final est adopté, certes, mais dans quelles conditions? «C’était une connerie de commencer par un texte sur le Covid, c’est un sujet beaucoup trop symbolique, les oppositions en ont fait un coup politique et ça nous donne une mauvaise image», critique un élu. De son côté, un député de droite observe ce spectacle inédit avec délectation: «Les députés de la majorité étaient assis, complètement dépités. Ils ont vécu l’humiliation qu’ils ont fait vivre aux oppositions pendant cinq ans.»

À lire aussiCovid-19: «Les mesures actuelles ne peuvent pas freiner les différentes vagues»

Son camp n’est d’ailleurs pas peu fier du mauvais tour joué aux troupes d’Emmanuel Macron. Alors que le parti présidentiel comptait sur un vote de concert des députés LR, ils ont finalement voté au cas par cas. «Les macronistes n’ont pas encore compris que quelque chose avait changé depuis la précédente législature. Nous leur avons envoyé un signal: nous ne sommes pas une force d’appoint. Rien ne peut passer sans LR et il va donc leur falloir faire preuve de plus de concertation», rappelle Éric Ciotti. Depuis plusieurs jours, la droite avait posé des conditions au vote de ce texte, souhaitant que le personnel non-vacciné puisse être réintégré, notamment dans les hôpitaux. Mais les demandes du président du groupe, Olivier Marleix, sont restées lettre morte. «Il n’y a eu aucune concertation, tout a été préparé à l’arrache», juge le député LR Pierre-Henri Dumont. Même point de vue pour Fabien Di Filippo: «S’ils veulent qu’il y ait un dialogue, il faut déjà arrêter les provocations, le mépris et le chantage que l’on a vus hier soir.»

Un «dédain» qui agace également les sénateurs LR, ulcérés par le tweet d’Élisabeth Borne et une intervention d’Aurore Bergé, appelant le Sénat à la «responsabilité». «Merci de comprendre, une fois pour toutes, que c’est au Sénat et à lui seul de juger de la responsabilité de ses votes», a notamment réagi leur président, Bruno Retailleau. En attendant, les députés macronistes se préparent pour le texte consacré au pouvoir d’achat, prévu pour lundi prochain. Déjà usés, ils espèrent que le groupe tirera les conséquences d’une première soirée catastrophique.

Enquête ouverte contre le député LFI Éric Coquerel

L’affaire est désormais entre les mains de la justice. Le parquet de Paris a annoncé ce mercredi à l’AFP qu’une enquête a été «ouverte» contre le député LFI Éric Coquerel«pour harcèlement et agression sexuels». Cette décision fait suite au dépôt d’une plainte le 4 juillet dernier par l’ex-militante Sophie Tissier, tout juste après l’élection de l’Insoumis à la présidence de la commission des finances. La quadragénaire assure avoir été «victime de harcèlement sexuel et (de) gestes pouvant s’apparenter à une agression sexuelle», en référence à des faits qui remonteraient à 2014, lors de l’université d’été du Parti de gauche à Grenoble. Ce qu’Éric Coquerel conteste vivement. Sophie Tissier a également fait un signalement au comité de LFI contre les violences sexistes et sexuelles début juillet.

Au sein des Insoumis, certains n’ont cependant pas manqué de rappeler qu’elle avait jusqu’ici toujours refusé de franchir cette étape, considérant les faits «pas suffisamment graves». «J’avais oublié et minimisé moi-même pour pouvoir “tourner la page”. Réactiver le passé m’a fait réaliser la gravité de ce que j’avais subi par Coquerel», avait-elle répliqué sur Twitter le 4 juillet. Le comité interne au parti contre les violences sexistes et sexuelles s’est depuis engagé à la recevoir pour l’entendre. Sereins, les Insoumis se sont en attendant contentés de répéter que les faits présumés ne relevaient pas, selon leurs informations, «du pénal».

À VOIR AUSSI - Covid-19: l’article sur le passe sanitaire aux frontières rejeté par l’Assemblée nationale

50 ans après le Programme commun, Lionel Jospin fustige la Nupes, «dont la maturité a été forcée en serre»

À l'occasion des cinquante ans de cet accord historique entre socialistes, communistes et radicaux de gauche, Lionel Jospin souligne les différences avec le programme de la Nupes.

Olivier Faure peine à justifier l'absence des six socialistes lors du vote de la motion de censure de la Nupes

De son côté, la macronie cible l'unité «de façade» de la Nupes.

Regarder la vidéo

La motion de censure de la gauche rejetée

N'ayant pas obtenu le soutien de LR et du RN pour renverser le gouvernement, la Nupes se revendique comme la seule opposition crédible.

Le Figaro

Succession de Boris Johnson: la course des éliminatoires a débuté

Arnaud De La Grange

DÉCRYPTAGE - Après le premier vote des députés conservateurs, mercredi, ils ne sont plus que six candidats en piste.

Correspondant à Londres

Dans cette compétition estivale à laquelle les Britanniques ne s'attendaient pas, les éliminatoires ont débuté. Ils étaient huit candidats à s'aligner sur la ligne de départ pour succéder à Boris Johnson. Au terme de la première journée de vote pour les départager, ils ne sont plus que six.

Le nouveau chancelier de l'Échiquier, Nadhim Zahawi, est éliminé, n'ayant pas reçu le soutien nécessaire de 30 députés pour passer ce premier tour. Même chose pour l'ancien ministre des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, qui a annoncé son soutien à l'ex-ministre des Finances, Rishi ­Sunak. Ce dernier passe la bouée en tête avec 88 votes, suivi par la secrétaire d'État au commerce international, Penny Mordaunt (67 voix), et la ministre des Affaires étrangères Liz Truss (50 voix).

À lire aussiRishi Sunak dans la position risquée de favori pour succéder à Boris Johnson

Les trois autres qualifiés sont, dans l'ordre, Kemi Badenoch, Tom Tugendhat et Suella Braverman. Un deuxième tour sera organisé dès ce jeudi, et d'autres dans les jours suivants, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que deux candidats (le dernier est éliminé à chaque fois). Cette première étape doit être terminée avant les vacances du Parlement le 22 juillet. Ce sont cette fois-ci les militants du parti qui départageront les deux finalistes début septembre.

La baisse des impôts comme thème central

Avant même la proclamation de ces résultats, tout le monde se projetait vers la suite, quand la bagarre entre les candidats « sérieux » va commencer. Un sondage faisait grand bruit, portant un coup au moral du grand favori, Rishi Sunak. Une étude YouGov menée auprès de membres du parti conservateur montrait en effet que Penny Mordaunt, peu connue des Britanniques, arrivait en tête des intentions de vote, et battrait tous ses rivaux en cas de duel. En revanche Rishi Sunak perdrait presque tous ses duels. S'il a un fort soutien parmi les députés, ce dernier pourrait se trouver en grande difficulté pour le match décisif, qui dépend cette fois-ci du vote des quelque 150.000 à 200.000 membres du parti.

Auprès de ces derniers, des figures plus « à droite » comme Liz Truss ou très « patriotiques » comme Penny Mordaunt - réserviste de la Navy - apparaissent clairement plus populaires. Rishi Sunak risque aussi de payer son image de « traître », ayant planté le couteau dans le dos de Boris Johnson. Il concentre pour l'heure la plupart des attaques dans une campagne où la baisse des impôts s'est imposée comme le thème central, les candidats faisant assaut de promesses parfois peu réalistes.

À lire aussiLes grandes manœuvres de l’après Boris Johnson

Le même jour, près d'une semaine après sa démission, Boris Johnson est descendu de nouveau dans l'arène - très agitée - de la Chambre des communes. Devant les députés, il s'est dit « fier » de son bilan et a affirmé qu'il partait « la tête haute ». Il restera en place jusqu'à la désignation de son successeur, le 5 septembre, remettant sa ­démission à la reine le 7.

En lançant sa campagne, la nouvelle favorite, Penny Mordaunt, a fait appel aux Beatles et à Paul McCartney qui vient de faire un tabac au festival de Glastonbury. « Nous nous sommes laissés aller à tous ces nouveaux airs, mais ce que nous voulions vraiment, c'était le bon vieux tube dont nous connaissions les paroles : faible taux d'imposition, État réduit, responsabilité personnelle », a-t-elle déclaré. Mais c'est une autre figure du passé qui est la vedette de la campagne… Margaret Thatcher. La Dame de fer a beau avoir quitté le pouvoir depuis plus de trois décennies et être morte depuis près de dix ans, elle reste la figure dont cherchent à se revendiquer tous les candidats.

La Dame de fer, symbole de la famille conservatrice

Rishi Sunak a expliqué il y a deux jours au Telegraph qu'il dirigerait l'économie comme Thatcher en son temps, s'il était élu premier ministre. Il « réduirait les impôts, avec le bon sens » dont témoignait celle qui a dirigé le pays de 1979 à 1990. Penny Mordaunt, elle, s'est permis une comparaison personnelle avec la Dame de fer, affirmant qu'elle a été « comme elle sous-estimée parce qu'elle est une femme ». Tout homme qu'il est, Nadhim Zahawi avait confié que Margaret Thatcher était son idole politique, parce que cette fille de commerçant a montré que n'importe qui pouvait réussir en Grande-Bretagne. De son côté, Liz Truss soigne depuis longtemps une image de « nouvelle Dame de fer », se faisant notamment photographier dans un tank comme naguère Margaret Thatcher.

Ces références aussi marquées à la Dame de fer s'expliquent par le mode de désignation du futur chef de file des conservateurs. Les députés et les membres du parti qu'il s'agit de séduire sont plus âgés et traditionnels que l'ensemble des électeurs tories. Pour eux, Thatcher reste la grande figure, le symbole d'un âge d'or pour la famille conservatrice.

À VOIR AUSSI - Royaume-Uni: Rishi Sunak favori pour succéder à Boris Johnson

L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar

GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.

Fuite du président du Sri Lanka: «Dans les 18 mois, on aura partout dans le monde émergent des crises liées à l'inflation»

ENTRETIEN - Le président de l'État insulaire a annoncé qu'il démissionnerait le 13 juillet, sur fond de crise économique et politique inédite. Un scénario qui risque de se répéter dans d'autres économies émergentes, selon Jean-Joseph Boillot, chercheur à l'IRIS.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Le Figaro

L'actrice Charlotte Valandrey est décédée à l'âge de 53 ans

L'actrice avait eu recours à une transplantation en 2003, ce qui avait fait d'elle la première séropositive greffée du cœur en France.

L'actrice Charlotte Valandrey, consacrée par le film Rouge Baiser en 1985 et qui avait rendu publics sa séropositivité et ses problèmes de greffe du cœur, est décédée mercredi à 53 ans, ont annoncé à l'AFP son agente et sa famille. Elle avait révélé sa séropositivité en 2005 avec son autobiographie L'Amour dans le sang, gros succès de librairie (180.000 ventes) ensuite adapté en téléfilm. Sa trithérapie avait épuisé son cœur et elle avait eu recours à une transplantation en 2003, ce qui avait fait d'elle la première séropositive greffée du cœur en France.

Victime d'un infarctus en 2008

En 2008, elle fut victime d'un infarctus, son cœur s'arrêtant de battre pendant 22 secondes. Et récemment, elle avait annoncé sur les réseaux sociaux que son deuxième cœur arrivait en bout de course et qu'elle avait besoin d'une nouvelle greffe. «En attente de mon 3e», écrivait-elle ainsi sur Instagram le 8 juin. «Le 14 juin dernier, Charlotte a dû être opérée en urgence pour remplacer son 'cœur d'occasion' comme elle l'appelait mais cette nouvelle greffe n'a pas pris, ce troisième cœur n'a pas vécu», ont expliqué sa fille, sa sœur et son père dans un communiqué transmis à l'AFP.

Charlotte Valandrey n'a pas encore 17 ans à la sortie de Rouge Baiser, le film qui fait d'elle la nouvelle star. Elle y incarne, dans la France de la Guerre froide, Nadia, jeune révoltée qui milite aux Jeunesses communistes et voit son idéal vaciller après une rencontre amoureuse (Lambert Wilson). On lui prédisait alors un destin à la Sophie Marceau. C'est à quelques jours de ses 18 ans qu'elle apprend avoir contracté le VIH. Avec un «prince gothique», membre d'un groupe de rock connu, dira-t-elle seulement.

Elle n'est pas retenue pour Noce blanche (1989), après avoir partagé le secret de sa maladie avec le metteur en scène. Sa filmographie est ensuite loin de la gloire qu'on lui promettait. Sa carrière se fera essentiellement à la télévision en jouant de 1991 à 2000 dans la série Les Cordier, juge et flic (jusqu'à 11,4 millions de téléspectateurs) ou dans Demain nous appartient (2017-2019).

À VOIR AUSSI - Non Stop People - Charlotte Valandrey : ce rôle qui lui a été enlevé à cause de sa séropositivité (Exclu vidéo)

Mathilda May, «terrassée par la dengue» à Bali, bientôt rapatriée

L'actrice française a contracté ce virus transmis par les moustiques en Indonésie où elle était en vacances. Actuellement hospitalisée sur place, elle devrait revenir en France dans les jours qui viennent.

Notre critique de Rikin’s Festival: le testament à la new-yorkaise de Woody Allen

CRITIQUE - Le réalisateur rend un hommage amusant au cinéma européen dans son dernier film, un vaudeville qui recycle ses vieilles lubies.

La Nuit du 12, Thor, Rifkin's Festival... Les films à voir ou à éviter cette semaine

Une enquête obsédante sur un féminicide, le super-héros de la mythologie nordique tourné en dérision, le film testamentaire de Woody Allen... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

Le Figaro

Affaire Coquerel : enquête ouverte contre le député LFI pour «harcèlement et agression sexuels»

Pierre Lepelletier

Une plainte avait été déposée le 4 juillet par l'ex-militante Sophie Tissier. L'Insoumis, désormais président de la commission des finances de l'Assemblée, conteste vivement les faits.

L'affaire est désormais entre les mains de la justice. Le parquet de Paris a annoncé ce mercredi à l'AFP qu'une enquête avait été «ouverte» contre le député LFI Éric Coquerel «pour harcèlement et agression sexuels». Cette décision fait suite au dépôt d'une plainte le 4 juillet dernier par l'ex-militante Sophie Tissier, tout juste après l'élection de l'Insoumis à la présidence de la commission des finances. La quadragénaire assure avoir été «victime de harcèlement sexuel et (de) gestes pouvant s'apparenter à une agression sexuelle», en référence à des faits qui remonteraient à 2014, lors de l'université d'été du Parti de gauche à Grenoble. Ce qu'Éric Coquerel conteste vivement.

Les Insoumis font bloc

Sophie Tissier a également fait un signalement au comité de LFI contre les violences sexistes et sexuelles début juillet. Au sein des Insoumis, certains n'ont cependant pas manqué de rappeler qu'elle avait jusqu'ici toujours refusé de franchir cette étape, considérant les faits «pas suffisamment graves». «J'avais oublié et minimisé moi-même pour pouvoir “tourner la page”. Réactiver le passé m'a fait réaliser la gravité de ce que j'avais subi par Coquerel», avait-elle répliqué sur Twitter le 4 juillet.

Le comité interne au parti contre les violences sexistes et sexuelles s'est depuis engagé à la recevoir pour l'entendre. Sereins, les Insoumis se sont en attendant contentés de répéter que les faits présumés ne relevaient pas, selon leurs informations, «du pénal». Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat LFI à la présidentielle et proche d'Éric Coquerel était même allé plus loin en dénonçant dès le 3 juillet un «barouf» orchestré pour permettre une «revanche du RN» après l'échec du parti de Marine Le Pen à obtenir la présidence de la commission des finances à l'Assemblée.

Le délai maximum étant de six ans pour porter plainte en cas de délit, les faits évoqués pourraient être prescrits. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) et l'enquête ne concerne, pour l'instant, que la plainte de Sophie Tissier, selon deux sources proches du dossier citées par l'AFP.

À VOIR AUSSI - Éric Coquerel peut-il rester président de la Commission des finances ?

50 ans après le Programme commun, Lionel Jospin fustige la Nupes, «dont la maturité a été forcée en serre»

À l'occasion des cinquante ans de cet accord historique entre socialistes, communistes et radicaux de gauche, Lionel Jospin souligne les différences avec le programme de la Nupes.

«Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre» : critiqué par l'opposition sur ses liens avec Uber, Macron «assume à fond»

En déplacement, le chef de l'État a réagi aux attaques du RN et de la Nupes à la suite de l'enquête du Monde révélant ses relations privilégiées avec la société américaine.

Marine Le Pen dit «cent fois oui» à la proposition de Gérald Darmanin d'exclure «tout étranger» ayant commis «des actes graves»

La présidente du groupe RN assure qu'elle apportera son soutien à ce texte s'il arrive devant les députés.

Le Figaro

Thomas Pesquet: «Nous travaillons à un retour durable sur la Lune»

Gilles Boussaingault

ENTRETIEN - L’astronaute français témoigne de son expérience à bord d’un sous-marin et parle de l’avenir des vols habités.

Dans le cadre des commémorations du 14 Juillet, Thomas Pesquet a passé du temps à bord du sous-marin nucléaire d’attaque Suffren de la marine nationale. Son expérience fera l’objet d’un reportage dans le cadre de la diffusion du défilé sur France 2. L’astronaute raconte son expérience entre étoiles et abysses, ainsi que sa vision de la conquête de l’espace.

LE FIGARO.- Vous venez de sortir du sous-marin, quelles sont vos réactions?

Thomas PESQUET.- À bord, l’environnement est très similaire à la station spatiale ISS. Certes, il y a un peu plus de volume accessible car un sous-marin compte plusieurs ponts, mais l’utilisation de chaque centimètre carré est optimisée comme dans l’ISS. La grosse différence tient à ce que, dans la station, nous avons une vue en mettant le nez au hublot, ce qui change beaucoup de choses sur la perception de l’enfermement. La vue rend l’isolement et l’enfermement un peu plus facile à vivre dans l’ISS.

À lire aussiRisque accru de collision pour la Station spatiale internationale

Pourquoi avez-vous choisi de participer de cette façon à la commémoration du 14 Juillet?

L’ESA (Agence spatiale européenne) s’était rapprochée de la marine nationale et de l’Institut Paul-Émile Victor, car on s’est rendu compte que nous connaissions les mêmes problématiques. On avait intérêt à mettre nos ressources en commun, à travailler sur les aspects techniques ou psychologiques. Je n’avais jamais eu le temps de me confronter à cette réalité des choses, on en était restés à l’aspect théorique, même si le travail avait continué avec différents experts. Le 14 Juillet était une occasion de vérifier que nos intuitions étaient les bonnes, on a beaucoup à gagner à échanger.

Quelle valeur représente le 14 Juillet selon vous?

Quand j’étais enfant dans un petit village, tout le monde était dans la rue, avec les pétards. J’ai grandi avec ça, cela fait un peu image d’Épinal, mais maintenant, en vivant principalement à l’étranger, en interagissant énormément avec des Américains, des Russes, des Européens, on se rend compte que l’on est attaché à notre nation, à ce qui nous rend différents. Et la Fête nationale est un moment un peu spécial. J’ai eu la chance de la passer à bord de la Station spatiale internationale, et du coup, j’ai eu à cœur de partager ça avec mes coéquipiers. J’avais de la nourriture française, je leur avais offert à chacun des T-shirts, des bleus, des blancs des rouges. Cela avait peut-être un côté un peu caricatural mais je voulais marquer le coup et eux étaient très contents de fêter ça avec moi.

Il y aura une première mission sur la Lune cet été pour tester le matériel puis une mission par an jusqu’en 2030

Combien de temps et où avez-vous navigué à bord du sous-marin?

En mer Méditerranée. Nous avons navigué 18 heures et j’ai passé une nuit à bord. L’équipage a eu la gentillesse de me réserver une couchette, j’étais logé à la même enseigne que les officiers sous-mariniers supérieurs, dans une couchette individuelle, ce qui m’a rappelé la station spatiale. C’est un espace privé au sein d’un espace public.

La notion du temps y est-elle différente de celle que vous gériez dans l’ISS?

Le temps est à peu près la même chose, car on est dépourvus de références visuelles et sensorielles à l’extérieur. On les recrée de manière artificielle en éteignant les lumières et en les rallumant. On se cale sur un cycle de travail qui ressemble à ce que l’on pourrait accomplir au sol. La différence dans l’ISS est qu’une grosse partie du travail est effectuée par le centre de contrôle. Nous n’avons pas besoin d’organiser, durant la nuit, des quarts comme dans un sous-marin. À bord de la station, on dort tous en même temps.

Vous effectuez des recherches scientifiques dans l’ISS, en compagnie d’ingénieurs de différentes nationalités, tandis que les dirigeants politiques, eux, ont aussi une vision stratégique et militaire de l’espace. Comment gérez-vous cela?

Notre coopération est pacifique et scientifique, avec des pays qui ont du mal à s’entendre parfois sur Terre, c’est clair. On espère que notre exemple pousse de manière assez visible les gens vers plus de coopération, et l’un des grands succès de l’ISS n’est pas de maintenir la paix, c’est un bien grand mot, mais d’apporter sa pierre à cet édifice.

À lire aussiGuerre en Ukraine: la Station spatiale internationale pourrait-elle être en danger?

La guerre en Ukraine a-t-elle compliqué les choses?

Il est difficile d’ignorer ce qui se passe sur Terre, au sein des équipages. Mais on se connaît depuis très longtemps, au niveau personnel. On est même comme frères parfois. On fait face aux risques tous ensemble et il n’est pas question de faire courir des dangers à la mission en provoquant des tensions. Je n’étais pas à bord quand ce conflit s’est déclaré et j’imagine qu’ils ont dû mettre le sujet sur la table puis ensuite, se concentrer sur la mission. Mais il est devenu en effet plus compliqué de communiquer et d’engager des coopérations pour le futur. Malheureusement, on récupérera les fruits de ce conflit dans quelques années avec moins de coopération à la clé qu’aujourd’hui.

Que pensez-vous des projets d’Elon Musk et de Jeff Bezos, qui veulent installer 1 million de personnes sur Mars d’ici à 2050?

On entend beaucoup de dates et de projets, mais il faut rester raisonnable et, dans l’état actuel des choses, ce n’est pas tellement au goût du jour ni de la technologie. On n’espère pas avant plusieurs dizaines d’années envoyer une équipe réduite de gens pour une exploration scientifique. Ce qu’annoncent les industriels, notamment SpaceX et Blue Origin, est que, lorsque les agences décideront de se lancer dans l’exploration de Mars, eux seront disponibles pour réaliser ces projets, mais il n’y aura en aucun cas une exploration de Mars sur fonds propres. On se tourne plutôt vers autre chose en ce moment.

À lire aussiMission Artémis: comment la Nasa compte retourner sur la Lune

Quels sont les plans à plus court terme?

Un retour sur la Lune durable. Il y aura une première mission cet été, pour tester le matériel puis une mission par an jusqu’en 2030. Le but est de découvrir ce qui se passe un peu plus loin que l’orbite basse autour de la Terre. Nous aurons accès à des phénomènes qui sont cachés sur Terre. En faisant de l’exploration, on fait de la science avec des installations scientifiques dédiées sur la Lune. Ce sera aussi une répétition générale pour aller sur Mars. On sait que la valeur scientifique de ce qu’on va y découvrir sera applicable à ce qu’on connaît sur Terre car Mars est la sœur jumelle de la Terre. On pourra y voir notre avenir en tant que planète.

Covid-19 : 108 morts en 24 heures, 18.605 malades hospitalisés

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Perte de mémoire: quand faut-il s'inquiéter ?

DÉCRYPTAGE - Les problèmes ponctuels de mémoire sont banals, à moins qu'ils deviennent envahissants dans la vie quotidienne. En revanche, il est des événements producteurs de trous de mémoire sérieux.

Une nouvelle canicule arrive en France

À partir de mercredi, tout le pays sera touché par une vague de chaleur qui pourrait encore s’intensifier.

Le Figaro

Identité de genre : les contrôleurs d'impôt n'écriront plus «Monsieur» ou «Madame»

Paul Sugy

INFO LE FIGARO - Dans une note de service interne, la direction générale des finances publiques (DGFIP) invite ses agents à ne plus mentionner la civilité des contribuables dans leurs courriers.

Recevoir un courrier de son contrôleur des impôts est rarement un moment très agréable. Heureusement, pour ne pas trop incommoder le destinataire de la pénible missive, l'administration fiscale pense à tout. Ainsi dans une note de service interne adressée à ses agents le 6 juillet, la direction générale des finances publiques (DGFIP) enjoint les contrôleurs fiscaux à ne pas heurter l'identité de genre des contribuables en bannissant les mentions de civilité de l'ensemble de leurs communications.

Concrètement, la note, consultée par Le Figaro, recommande de revoir l'accroche et la formule de politesse en début et en fin de courrier, ainsi que le bloc destinataire où sont inscrits le nom et l'adresse de la personne à qui la communication est adressée. Finis les «Bonjour Monsieur» et «Bonjour Madame» en préambule, les contrôleurs fiscaux se contenteront d'un simple «Bonjour», tout court.

À VOIR AUSSI - Le passeport pour un genre «X», non binaire, ouvert à tous aux États-Unis

À lire aussiLa Colombie reconnaît le genre «non-binaire» sur ses documents d'identité

«Évolutions sociétales»

Pour justifier cette décision, l'administration fiscale invoque «le contexte institutionnel et social actuel d'une meilleure prise en compte des évolutions de l'identité de genre». Une note de bas de page, apposée aux mots «identité de genre», précise que cette évolution est une conséquence du vote de la loi de 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes du même sexe. Laquelle loi ne fait pourtant aucunement référence à la notion d'identité de genre, même si Christiane Taubira, qui avait défendu le texte devant les parlementaires, avait à l'époque imposé au corps de la magistrature un stage de formation sur la prise en compte de l'identité de genre. À l'époque, de nombreux avocats du texte avaient critiqué l'emploi, par leurs adversaires, du terme «théorie du genre».

L'ironie veut tout de même que cette note, qui entend selon ses rédacteurs garantir «l'adaptation de la doctrine de la DGFiP aux évolutions sociétales dans ses communications sortantes», soit malgré tout adressée à... «Mesdames et Messieurs les Délégués du Directeur Général», «Mesdames et Messieurs les Directeurs régionaux et départementaux...», etc. Bientôt une nouvelle note concernant cette fois les communications internes à l'administration ?

Télécharger le document

Départs en vacances : la journée de dimanche classée verte sur les routes

La journée de dimanche est classée verte dans le sens des départs, mais des difficultés persisteront sur l'A7 en vallée du Rhône dans le sens Nord-Sud.

À Paris, les rats prolifèrent, la mairie veut apprendre à «mieux les connaître»

Pour l’élue déléguée à la condition animale, le mot «surmulot», «moins connoté négativement», est à préférer.

Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

Le Figaro

Accusation de viol contre Gérald Darmanin : la plaignante fait appel du non-lieu

Une ordonnance de non-lieu avait été signée vendredi en faveur du ministre de l'Intérieur accusé de viol depuis 2017.

Sophie Patterson-Spatz, la femme qui accuse de viol Gérald Darmanin depuis 2017, a fait appel mercredi de l'ordonnance de non-lieu signée vendredi en faveur du ministre de l'Intérieur, a indiqué son avocate à l'AFP. «Loin de tout acharnement ou d'une quelconque vengeance, Sophie Patterson veut simplement obtenir enfin justice et conteste fermement le bien-fondé de cette ordonnance. Elle a donc chargé mon cabinet d'en faire appel, ce qui a été fait ce jour», écrit Me Elodie Tuaillon-Hibon dans un communiqué à l'AFP.

«Déni de justice»

«L'ordonnance reconnaît que Sophie Patterson est sincère et sans malveillance. Cependant cette procédure a bien sûr souffert des nombreux écueils dont souffrent encore trop de plaintes pour viol en France de nos jours: préjugés sexistes, culture du viol ou emprise de la domination masculine», poursuit Me Tuaillon-Hibon. «Elle a également souffert d'une instruction totalement à décharge en faveur d'un ministre de l'Intérieur en exercice au moment de la procédure», ajoute le conseil, «la parole de Mme n'a pas été suffisamment prise au sérieux, la plupart des éléments qu'elle a apportés non plus».

«Déterminée et motivée, elle tient à répéter qu'elle ira jusqu'à la Cour européenne des Droits de l'Homme s'il le faut, puisque son pays, la France, n'a visiblement pas décidé de se conformer au droit européen», poursuit le communiqué. «Courageusement, elle reste debout, non seulement pour elle mais pour toutes les victimes, et elle encourage toutes les plaignant.es qui subissent cette forme particulière de déni de justice à unir leurs efforts pour faire changer les choses», conclut Me Tuaillon-Hibon. La juge d'instruction chargée d'enquêter sur des accusations de viol formulées depuis 2017 par Sophie Patterson-Spatz a signé vendredi son ordonnance de non-lieu, conformément aux réquisitions de janvier du parquet de Paris.

À lire aussiAccusations de «viol» : Gérald Darmanin confronté pendant neuf heures à la plaignante

Ce dossier pourrait mettre de nombreux mois avant d'arriver à la cour d'appel. Dans un cas comparable, celui de l'ordonnance de non-lieu prononcée en faveur de Luc Besson après des accusations de viol de la part de l'actrice Sand Van Roy, six mois s'étaient écoulés. Sophie Patterson, âgée de 50 ans accuse le locataire de Beauvau de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance, pour des faits qui se seraient produits à Paris en 2009. «Pour la quatrième fois en cinq ans, la justice affirme qu'aucun acte répréhensible ne peut être reproché à Gérald Darmanin», s'étaient félicités lundi à l'annonce du non-lieu les avocats du ministre, Me Mathias Chichportich et Pierre-Olivier Sur. Le ministre a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse. Cette plainte «suit son cours», selon les avocats.

À VOIR AUSSI - Mobilisation féministe contre Gérald Darmanin et Damien Abad à Paris

50 ans après le Programme commun, Lionel Jospin fustige la Nupes, «dont la maturité a été forcée en serre»

À l'occasion des cinquante ans de cet accord historique entre socialistes, communistes et radicaux de gauche, Lionel Jospin souligne les différences avec le programme de la Nupes.

Olivier Faure peine à justifier l'absence des six socialistes lors du vote de la motion de censure de la Nupes

De son côté, la macronie cible l'unité «de façade» de la Nupes.

Regarder la vidéo

La motion de censure de la gauche rejetée

N'ayant pas obtenu le soutien de LR et du RN pour renverser le gouvernement, la Nupes se revendique comme la seule opposition crédible.

Le Figaro

Vingegaard met le Tour sens dessus dessous

Jean-Julien Ezvan

Surfant sur la défaillance de Pogacar, le Danois s'est emparé du maillot jaune. Bardet monte sur le podium.

Envoyé spécial à Briançon,

Comme au tableau noir. La 11e étape du Tour de France, rapide et furieuse, a rappelé que le cyclisme est un sport individuel qui se court en équipe. Le Tour de France s'était, ces dernières années, habitué aux scénarios ficelés, aux courses cadenassées, aux prises de risques limitées pour une explication dans les derniers hectomètres. Et une fois le maillot jaune posé sur des rails, rien ne pouvait plus le faire dérailler. Les candidats aux places d'honneur se contentaient d'être placés, ligotant l'émotion et étranglant le suspense.

L'enchaînement des cols du Télégraphe, du Galibier, avant l'arrivée au sommet du col du Granon a, ce mercredi, laissé filer une 11e étape ébouriffante. Une œuvre collective, un esprit d'entreprise que le Tour n'avait pas vu depuis longtemps. Toutes les opportunités ont été utilisées. Il restait moins de 70 km quand l'équipe Jumbo-Visma a tenté le tout pour le tout, sans redouter de s'exposer et de tout perdre avec une succession d'attaques dans les pourcentages des cols, comme en plaine. Pour harceler, éprouver, user Tadej Pogacar. Faire douter le Slovène sur lequel les difficultés semblaient glisser depuis sa première victoire sur la Grande Boucle en 2020.

Pogacar à la peine

Serein, fort, le leader de l'équipe UAE Team Emirates a longtemps semblé en mesure de parer les coups, répondant et recollant les morceaux avec célérité. Avant de céder brutalement dans la dernière ascension. Privé de forces, de son, de lumière. Son visage lisse a craqué. Maillot grand ouvert, à la recherche d'un second souffle, il a lutté avec son vélo, la pente, ses émotions.

À lire aussiVictime d'un « coup de moins bien », Pogacar promet « d'attaquer dès jeudi»

Fragilisé par la perte de deux équipiers contrôlés positifs au Covid, Tadej Pogacar a eu « un coup de barre. Peut-être dû à une hypoglycémie. Cela m'est tombé dessus. Maintenant, c'est moi qui vais tenter les attaques. J'ai perdu trois minutes, je peux tout aussi bien revenir. Je vais essayer de regagner du temps. Cela va être intéressant à suivre », a-t-il résumé au micro de France Télévisions. La force collective de l'équipe Jumbo-Visma, incarnée par Primoz Roglic, alimentée par Wout van Aert, précieux éclaireur lancé dans l'échappée et fidèle relais avant la dernière difficulté a, le temps d'une journée de légende, renversé le Tour. Avec éclat. Dans la foulée de sa victoire d'étape pleine de panache, le Danois Jonas Vingegaard parti à 4,6 km de l'arrivée (dans ce col du Granon impitoyable, qui ne doit pas attendre trente-six ans avant de retrouver la route du Tour) a laissé un immense sourire fendre et traverser son visage taillé à la serpe.

À lire aussiTour de France : le coup de force de Vingegaard, le coup de mou de Pogacar, les tops et les flops de la 11 e étape

À Copenhague, lors de la présentation des équipes dans les jardins du parc d'attractions de Tivoli, le 29 juin, acclamé par 10 000 spectateurs, Jonas Vingegaard n'avait pu retenir ses larmes. Lorsque le speaker avait demandé quel coureur serait le leader de l'équipe, Primoz Roglic, complice, avait lancé au public « Vingegaard ». Quinze jours plus tard, le grimpeur danois (25 ans) s'est hissé au sommet du classement général. Porté par une équipe qui a frôlé le pire lors de la 5e étape sur les pavés (Vingegaard avait été obligé de changer de vélo à deux reprises) et a ensuite tout fait pour rendre la course incontrôlable. Encore surpris de son maillot jaune, Jonas Vingegaard résumait : « J'ai saisi ma chance. Si je n'avais rien tenté, j'aurais encore terminé deuxième du Tour. Je voulais essayer d'aller chercher la victoire pour mon équipe. J'ai du mal à réaliser, c'est vraiment incroyable. J'ai toujours rêvé de gagner une étape du Tour. Et, en plus, j'ai le maillot jaune. Dans le Galibier, Pogacar était très fort. Je pensais qu'il allait y aller dans la dernière ascension, moi je devais attaquer pour gagner l'étape. C'est un très grand coureur, sûrement le meilleur du monde. Lui prendre le maillot jaune, c'est impensable. Je m'attends à ce qu'il fasse tout pour le reprendre. » Entre Vingegaard et Pogacar, Romain Bardet s'est faufilé. L'Auvergnat n'avait plus été à pareille fête sur le Tour depuis 2017. Cette année-là, il avait joué la victoire finale jusqu'au bout (26 secondes de retard sur Christopher Froome avant le dernier contre-la-montre).

À lire aussi«Je vais tout faire pour défendre le maillot Jaune», annonce Vingegaard prêt au combat

À l'issue de la folle étape, assis sur des pierres, face à un paysage majestueux, Romain Bardet a tenté de mettre un peu d'ordre dans ses idées et les émotions qui se bousculaient : « C'était une journée très dure. Nous ne pensions pas que ce serait si dur dès le col du Télégraphe et après, cela a été une histoire de jambes. Je suis content, mais l'étape de l'Alpe (ce jeudi) sera une nouvelle grande bagarre. » Pour un 14 juillet de fête sur les pentes de l'Alpe d'Huez envahies par une marée humaine, avec des spectateurs qui campent depuis dix jours pour partager ce qui fait la beauté et la folie du Tour…

Tour de France : profil, horaires, pronostic et lieux à voir de la 9ème étape

Tout ce qu'il faut savoir sur la course et ses à-côtés avec la neuvième étape du Tour de France, entre Aigle et Châtel les Portes du Soleil, première vraie journée en montagne avant le repos, lundi.

Tour de France : «Il est sans doute déjà trop tard», grande inquiétude dans le peloton après la mise hors-course de deux coureurs positifs au Covid-19

REPORTAGE - La menace d'une propagation du virus dans les rangs des équipes grandit après la mise à l'écart de deux coureurs présentant des symptômes avant le départ de la 8e étape.

Tour de France : Bob Jungels s'impose, Pinot si près du bonheur

Après plus de 60 kilomètres d'échappée solitaire, le Luxembourgeois remporte l'une des plus belles victoires de sa carrière. Thibaut Pinot vient mourir à la 4e place.

Le Figaro

« Ils seront surpris quand ils verront ça à la télé »: dans les coulisses de la plus impressionnante séquence du défilé du 14 Juillet

Sarah Lecoeuvre

REPORTAGE - Pendant l’édition spéciale de TF1 consacrée à la fête nationale, François-Xavier Ménage accompagne quatre chasseurs alpins dans un saut exceptionnel, réalisé depuis le toit-terrasse de l’Arche de la Défense. Une première.

Ils ne sont que quatre dans l’armée de Terre à pouvoir réaliser ce saut. Ce jeudi, à l’occasion du défilé du 14 Juillet, un petit groupe de chasseurs alpins s’élancera depuis le toit-terrasse de l’Arche de la Défense à 110 mètres d’altitude, en base jump (une sorte de parachute, Ndlr.). Une démonstration réalisée pour la première fois rien que pour les caméras de TF1, chaîne hôte de la fête nationale cette année (en alternance une année sur deux avec France Télévisions). «On aura bien mérité un café», dit l’un des militaires après son premier saut d’essai réalisé lundi 4 juillet à 6h30 devant quelques badauds, impressionnés sur le parvis.

La séquence diffusée sur TF1 a été enregistrée dix jours plus tôt. «C’était trop risqué de faire ça le jour J, s’il était tombé de la pluie...», confie François-Xavier Ménage, grand reporter pour TF1, qui accompagne le groupe. Il est en tenue camouflage, lui aussi, car dans quelques minutes, il devra réaliser une montée et une descente en rappel avec ces quatre fantastiques. Ce jour-là, les conditions météorologiques sont idéales: pas un seul nuage au-dessus de Paris et une légère brise, optimale pour l’aterrissage des quatre militaires. Une dizaine de caméras sont mobilisées autour, qui comprend un drone et des Go Pro sur les casques des alpinistes. Le cameraman qui se tient debout sur le rebord est un aguerri qui a pratiqué de l’escalade et de l’alpinisme.

À lire aussiAléas météo, coût , caméras et défilé: le directeur des opérations spéciales de TF1 révèle les secrets du 14 Juillet à la télé

Le vol ne dure que 15 secondes mais il est impressionnant. «Les militaires descendent en U et face au vent comme le font les avions quand ils atterrissent», décrit le commandant Chevallier, responsable du groupe d’hommes. «C’est une technique innovante, complète l’un des alpinistes. Ils seront un paquet surpris quand ils verront ça à la télé», ajoute-t-il. Un vol encore expérimental et non opérationnel dans l’armée de Terre. «L’objectif étant de de proposer ce savoir-faire pour des missions à venir», explique Jacques-Olivier Chevallier. «On peut imaginer que dans quelques années, il y aura des équipes spécialisées là-dedans. S’il faut par exemple extraire des personnes d’un immeuble d’une zone en guerre, cette technique peut être appliquée», souligne François-Xavier Ménage.

« On a toujours un peu peur »

Qui sont ces alpinistes de l’extrême? Agés entre 24 et 44 ans, ils appartiennent au GMHM, un groupe militaire de Haute montagne composé d’une dizaine de personnes, basé à Chamonix et considéré comme l’élite dans l’armée. Au quotidien, ces «paralpinistes», selon le terme exact, s’entraînent dans leur region, et en milieu polaire, pour gravir montagnes et sauter depuis leur sommet. «Parmi eux, des alpinistes cinq étoiles, reconnus au niveau mondial», complète le journaliste de la Une qu’on surnomme «FX». Leur prochaine mission doit se tenir en fin d’année en Patagonie, pour 600 kilomètres de traversée glacière en moins de 60 jours. En 2024, quatre d’entre eux tenteront un saut à 7000 mètres d’altitude dans la région himalayenne.

À lire aussiComment suivre à la télévision les festivités d’un 14 Juillet tout feu tout flamme

Exceptionnellement, leur montagne du jour s’appelle l’Arche de la Défense. Sont-ils anxieux avant de sauter depuis le toit-terrasse? «On a toujours un peu peur», confie l’un d’entre eux. «Ce n’est pas de la terreur, simplement une saine appréhension qui permet de rester concentré, de bien faire les vérifications, d’avoir l’esprit alerte. On ne peut pas se permettre de partir en hurlant. Le jour où l’on a peur, c’est là qu’on se met en danger. Et si on est paralysés par la peur, on descend et ce n’est pas un drame. Faire demi-tour est une preuve d’intelligence», estime encore le militaire interrogé.

Le journaliste François -Xavier Ménage ne saute pas en base jump avec l’équipe mais il a une mission, celle d’ouvrir la voile bleu-blanc-rouge du premier à se lancer dans les airs. Au premier essai, il a cependant lâché un peu vite. «Tu me dois un resto!» lui dira le militaire à son retour sur le toit. Cela n’empêchera pas l’ancien animateur de la matinale de LCI et de «Capital» sur M6 de monter et descendre en rappel avec eux quelques minutes plus tard.

Il n’a jamais pratiqué l’escalade et pourtant, François-Xavier Ménage paraît serein avant la montée. «Seul, je ne le ferai jamais car j’ai le vertige. Mais quand on est porté par une équipe comme celle-ci.... Je les connais un peu et son super rassurants», dit celui qui a côtoyé une partie de leurs confrères de l’armée de Terre lors de ses reportages en Afghanistan il y a une dizaine d’années. Il aurait même fait le saut en base jump s’il avait pu, lui qui a déjà fait du parachute. «Mais c’était impossible car il s’agit d’une expérimentation. Il aurait fallu également une validation de l’armée. Par ailleurs, je n’ai aucune compétence de saut», nous confie-t-il. «Et puis, TF1 n’a sûrement pas la mutuelle!», plaisante-t-il. Le commandant Chevallier aura juste une recommandation à lui faire avant l’exercice en rappel: «Dites bien à l’antenne qu’il ne faut pas reproduire ça à la maison!».

Le 14 Juillet sur TF1 en chiffres

400. Le nombre de personnes mobilisées sur l’événement (tous métiers confondus, journalistes, techniciens, etc).50. Le nombre de caméras pour l’ensemble du dispositif.

» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .

La suite de Stranger Things, Sur ordre de Dieu, Uncoupled... Quelles séries voir en juillet 2022 sur les plateformes?

VIDÉO - Pour ce début d’été les plateformes proposent leur lot de nouveautés. Parmi elles, sept programmes inédits sur Disney +. Mais aussi les suites très attendues de Stranger Things ou Vikings diffusées sur Netflix. Prime Vidéo revient en force avec sa nouvelle création, The Terminal List portée par Chris Pratt.

«Fort Boyard» : l'erreur inimaginable de Bruno Guillon pendant une épreuve

Malgré son expérience de onze participations dans le jeu de France 2, l'animateur de 51 ans a commis une erreur rarissime qui a pénalisé son équipe. Explications.

Adriana Karembeu et Michel Cymes explorent le plaisir féminin sur France 2

Le premier numéro des « Pouvoirs Extraordinaires du corps humain », désormais consacré aux étonnantes facultés de l'esprit, s'intitule « Désir et plaisir féminins : la nouvelle révolution sexuelle », mardi 12 juillet sur France 2. Coquin, moins rationnel mais toujours scientifique !

Le Figaro

La Tanzanie enquête sur une mystérieuse maladie qui a fait trois morts

Treize cas de patients ont été détectés, dont trois sont décédés.

La Tanzanie a envoyé une équipe de médecins et d'experts de la santé dans le sud-est du pays pour enquêter sur une mystérieuse maladie qui a causé la mort de trois personnes, ont affirmé mercredi 13 juillet les autorités tanzaniennes.

Cette maladie, dont les symptômes incluent saignements de nez, fièvre, maux de tête et fatigue, a été détectée dans la région de Lindi, a déclaré Aifello Sichalwe, le médecin en chef du gouvernement. «Le gouvernement a constitué une équipe de professionnels qui enquêtent toujours sur cette maladie inconnue», affirme Aifello Sichalwe dans un communiqué, appelant les habitants à garder leur calme. Au total, 13 cas de patients ont été détectés, dont trois sont décédés. Aifello Sichalwe ajoute que les patients ont été testés négatifs à Ebola, au virus de Marburg et au Covid-19. L'un d'entre eux est guéri tandis que les autres sont à l'isolement.

À lire aussiGuinée : premier cas du virus de Marburg en Afrique de l'Ouest

Le Ghana a détecté la semaine dernière deux cas suspects de virus de Marburg, une fièvre hémorragique presque aussi mortelle qu'Ebola. Mardi, lors d'un rassemblement religieux, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a affirmé que «l'étrange» maladie détectée à Lindi pourrait avoir été causée par des «interactions croissantes» entre humains et animaux en raison de la dégradation de l'environnement.

À VOIR AUSSI - Variole du singe: la France élargit la vaccination aux catégories les plus exposées

L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar

GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Ukraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine

Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Guerre en Ukraine : comment la flotte russe est mise sous pression en mer Noire

Hugues Maillot

DÉCRYPTAGE - Depuis la perte du croiseur Moskva, la puissante marine russe est harcelée dans le nord de la mer Noire. Sans flotte, mais renforcés par les livraisons d'armes occidentales, les Ukrainiens tentent de desserrer l'étau.

Quand l'«opération militaire spéciale» russe a débuté, qui aurait cru que la guerre en Ukraine se jouerait aussi en mer ? Dès le 24 février, la suprématie du Kremlin était totale sur la mer Noire : sa puissante marine quadrillait les eaux, de la Crimée à la côte roumaine, et sur toute l'étendue de la mer d'Azov. Le drapeau russe flottait sur la très stratégique Île aux Serpents. La flotte ukrainienne, réduite à portion congrue, était contrainte de saborder le peu de navires qui n'avaient pas été coulés ou capturés, pour qu'ils ne tombent pas aux mains de l'ennemi. Rapidement, un blocus hermétique a empêché les bateaux marchands de quitter les ports. Au large d'Odessa, deux frégates de la classe Amiral Grigorovitch patrouillaient. La menace d'un débarquement amphibie planait.

Tout ce système était placé sous la surveillance étroite du Moskva, navire amiral doté de missiles S-300F, un dispositif de défense aérienne qui offrait un véritable bouclier dans un rayon de 120 à 150 kilomètres. La situation en mer apparaissait donc pour le moins déséquilibrée. Mais le 14 avril, le Moskva est touché et coulé par deux missiles antinavires Neptune, de conception ukrainienne, et le solide édifice russe s'est fissuré. Depuis, les Ukrainiens multiplient les attaques en mer.

À lire aussiGuerre en Ukraine : le retrait russe de l'île aux Serpents, une victoire ukrainienne aux conséquences militaires incertaines

Le 17 juin, Kiev affirme avoir détruit un précieux navire de soutien, le Vasiliy Bekh, qui embarquait un des systèmes antiaériens russes à courte portée les plus modernes, le Tor-M2KM. Le 21 juin, l'Ukraine reconnaît avoir visé deux plateformes d'extraction d'hydrocarbures, au large d'Odessa, qui auraient été utilisées comme «installations militaires» par les Russes. Le clou du spectacle intervient le 30 juin. À la surprise générale, la Russie évacue l'Île aux Serpents, sous la pression d'intenses bombardements ukrainiens.

L'apport primordial des armes occidentales

La Russie n'est toutefois pas à l'agonie en mer Noire, loin de là. Mais l'Ukraine parvient petit à petit à mettre la flotte ennemie sous pression, scénario jugé impossible il y a encore quatre mois. Un élément a tout particulièrement changé la donne : la livraison de missiles antinavires américains Harpoon, en provenance des États-Unis et du Danemark. D'une portée habituelle de 140 à 280 kilomètres, ce système parmi les plus sophistiqués équipant les marines occidentales peut, dans sa meilleure version, atteindre sa cible dans un rayon d'action de plus de 300 kilomètres. De quoi toucher le port de Sébastopol, en Crimée occupée… Ces armes ont d'ailleurs rapidement prouvé leur efficacité : ce sont elles qui, tirées depuis la côte, ont coulé le Vasiliy Bekh et frappé les plateformes d'hydrocarbures transformées en postes de surveillance russes.

Les frappes russes ne pourront plus atteindre certaines zones et cela peut avoir un impact sur un certain nombre d'opérations au sol.

Plus globalement, la livraison d'armes occidentales longue portée (Himars, canons Caesar…) permet de tenir à distance la flotte russe. Cet apport d'artillerie, doublé des drones TB-2 fournis par la Turquie, a notamment provoqué le retrait russe de l'Île aux Serpents. Ces actions en mer Noire, si efficaces soient-elles, ne visent cependant pas à «contester sa suprématie à la flotte de la mer Noire», tempère Hugo Decis, spécialiste des questions navales à l'International Institute for Strategic Studies (IISS). Elles ont plutôt pour vocation de «desserrer l'étau, de restreindre les possibilités» des forces russes.

À lire aussiUkraine: Kiev place de grands espoirs dans les lance-roquettes Himars: «Ils sont l'arme de la libération»

À VOIR AUSSI - «Nous gagnerons de toute façon, mais à quel prix ?: des soldats ukrainiens tiennent leurs positions dans le nord-est de l'Ukraine

La menace de ces armes longue portée pousse ainsi les bâtiments russes à opérer depuis plus loin en mer Noire. «Il y aura moins de réactivité, les frappes seront moins précises, ne pourront plus atteindre certaines zones et cela peut avoir un impact sur un certain nombre d'opérations au sol», détaille le spécialiste. Dans le cas d'Odessa, port ultra-stratégique lorgné de longue date par les Russes, ces armes permettent de «protéger la ville d'une offensive maritime en plus d'une offensive terrestre, ce qui serait extrêmement inquiétant pour les Ukrainiens», souligne l'historien Martin Motte, directeur d'études à l'École pratique des Haute Études et membre de l'Institut de stratégie comparée.

Un enjeu stratégique et économique

Au-delà de l'enjeu purement tactique, il existe également un réel objectif stratégique pour les Ukrainiens. Depuis le début de la guerre, les Russes ont mis en place un solide blocus autour des ports ukrainiens, les empêchant d'exporter leurs marchandises par la mer. Plusieurs navires marchands ont ainsi été attaqués durant les premières semaines, leur passant l'envie de recommencer, rappelle l'expert des questions navales H.I. Sutton, dans un article publié sur le site spécialisé Naval News. Desserrer l'étau pourrait permettre, à terme, «une reprise même partielle du trafic commercial en mer Noire, ce qui ramènerait des revenus non négligeables à l'Ukraine», décrypte Hugo Decis. Avant de relativiser : «À l’heure actuelle, le blocus russe est toujours imposé aux ports ukrainiens et ce sera très difficile à contester. Quand bien même les bâtiments russes sont repoussés plus loin, ils ont encore les moyens de contester à l'Ukraine son droit au commerce».

À lire aussiUkraine: le blocus d’Odessa au centre de la crise céréalière mondiale

Mais en se projetant un peu, Martin Motte va plus loin : «Si les Ukrainiens sont capables d'interdire à la marine russe toute la zone entre la Crimée et la frontière avec la Roumanie, ils seraient capables de lancer des opérations commandos contre des côtes tenues par les Russes» et donc potentiellement la Crimée. Un scénario qui paraît, pour l'heure, hors de portée des Ukrainiens, mais qui semble d'ores et déjà inquiéter les Russes. Comme le souligne H.I. Sutton, le Kremlin a récemment renforcé les défenses autour du pont de Kertch, le plus long d'Europe, qui relie la Crimée à la Russie.

Préparation d'un compromis ?

Les attaques ukrainiennes contre la flotte russe peuvent également être le signe d'une anticipation diplomatique. «Il y a la volonté, une fois que le conflit atteindra la phase des négociations, de sécuriser des avoirs, comme avec l'Île aux Serpents, pour les valoriser le moment venu, explique Hugo Decis. Tenir ses positions permet de se présenter à la table avec des atouts plus forts». À l’inverse, «quand les Russes disent qu'ils vont prendre Odessa, il pourrait s'agir d'une monnaie d'échange pour les zones déjà conquises : on vous rend Odessa si vous nous laissez la Crimée, le Donbass et la continuité territoriale entre les deux, se projette Martin Motte. Pour éviter cela, les Ukrainiens veulent à tout prix rejeter les Russes loin du port». Finalement, les Ukrainiens sont aussi peut-être en train de préparer un compromis pour garder un accès à la mer. Compromis qu'avait déjà évoqué Volodymyr Zelensky dès le 22 mars, en se disant prêt à discuter avec la Russie de la Crimée et du Donbass.

À lire aussiSur la ligne de front, les petits paysans du Donbass résistent: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Quoi qu’il en soit, la Russie semble s'être rapidement adaptée aux attaques ukrainiennes. Si ses navires sont, pour l'heure, repoussés loin du nord de la mer Noire, ils disposent encore d'une capacité de frappe colossale. Surtout, la marine russe possède encore un atout de taille : ses sous-marins. «C'est une partie non négligeable de l'arsenal russe qui va immanquablement échapper aux Ukrainiens», note Hugo Decis. Depuis que le Moskva a été coulé, et avec lui la protection des navires environnants, la flotte russe en fait d'autant plus usage. Et les missiles Kalibr embarqués à bord des submersibles n'ont pas fini de faire des ravages.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: le vaisseau amiral de la flotte russe en mer Noire «gravement endommagé»

Assassinat de Shinzo Abe : que sait-on de l'homme qui a tiré sur l'ancien premier ministre japonais ?

FOCUS - Tetsuya Yamagami, 41 ans, ancien membre de l'armée japonaise, aurait souhaité viser originellement un cadre de la secte Moon, selon les médias locaux.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Guerre en Ukraine : Lech Walesa suggère de «ramener» la Russie à «moins de 50 millions d'habitants»

Pour l'ancien président polonais et fondateur de Solidarnosc, interrogé par LCI, la sécurité mondiale passerait par l'organisation d'un «soulèvement des peuples» qui ont été «annexés» par la Russie.

Le Figaro

La météo du jeudi 14 juillet : une fête nationale sous le signe de la canicule, 22 départements en alerte orange

Le Figaro

La Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et les Ardennes bénéficient d'un peu de répit face à la chaleur. Tandis qu'il continue de faire chaud dans le reste du pays.

Les températures sont en baisse au nord de la Loire mais la canicule se poursuit dans le Sud selon La Chaine Météo*. Le contexte météo est identique à celui de la veille avec un blocage anticyclonique et une remontée d'air très chaud en provenance du Portugal. Vingt-deux départements sont en alerte orange canicule : l'Ardèche, la Charente, la Charente-Maritime, la Corrèze, la Dordogne, la Drôme, le Gard, la Haute-Garonne, le Gers, la Gironde, les Landes, la Haute-Vienne, la Vienne, la Vendée, le Vaucluse, le Tarn-et-Garonne, le Tarn, les Deux-Sèvres, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Atlantiques, le Lot-et-Garonne et la Lozère.

À lire aussiCanicule : annulation du défilé des Fêtes historiques de Vannes

Détail par région

De la Bretagne à la Normandie, en passant par les Pays de la Loire et l'Île-de-France, le ciel légèrement voilé n'altère pas le beau temps. Le vent permet aux températures de baisser par rapport à la veille avec des températures minimales montant jusqu'à 21°C et les maximales à 34°C.

Sur les Hauts-de-France et le Grand-Est, les nuages sont un peu plus nombreux le matin du nord de la Somme au nord de l'Alsace puis laisse place au soleil durant l'après-midi. Les températures minimales varient de 15 à 21°C et les maximales de 21 à 35°C.

En Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, une journée caniculaire s'annonce avec un soleil généreux toute la journée et des températures plus élevées par rapport à celles de la veille. Les températures minimales varient de 18 à 23°C et les maximales de 34 à 39°C.

En PACA et en Corse, la fête nationale sera marquée par une belle journée ensoleillée malgré quelques nuages bas possibles sur le littoral de l'Île-de-beauté en matinée. Les températures minimales sont très élevées avec de 19 à 25°C et les maximales affichent 28 à 37°C.

En Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, la canicule se poursuit avec du plein soleil, sauf sur le littoral du Golfe du Lion en matinée. Quelques bancs de nuages bas peuvent également se former sur le littoral sud Landais et Basque l'après-midi. Sur le front des incendies, une accalmie est attendue en matinée puis le vent reprend à la mi-journée. Les minimales affichent 17 à 22°C et les maximales 27 à 40°C.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo dimanche 10 juillet : plein soleil et chaleur

Les conditions météo sont estivales pour le week-end sur l'ensemble du pays.

Météo : la canicule confirmée cette semaine

Dès ce lundi, un dôme de chaleur se met en place durablement sur toute la France. Si le sud-ouest de la France est en première ligne, les régions du nord et de l'est suivront en milieu de semaine.

La météo du mardi 12 juillet : de très fortes chaleurs

La canicule arrive en France, ce mardi 12 juillet. Les températures pourront atteindre 38 degrés.

Le Figaro

Le PDG de la banque JPMorgan: «Les nuages qui s’accumulent sur l’économie mondiale pourraient se transformer en ouragan»

Florentin CollompCécile CrouzelDanièle Guinot

ENTRETIEN EXCLUSIF - Jamie Dimon, l’un des banquiers les plus puissants de la planète, estime que la France est devenue beaucoup plus attractive ces dernières années.

En visite à Paris, le patron de la grande banque américaine juge saine la correction des marchés.

LE FIGARO. - Vous avez évoqué le mois dernier la formation d’un «ouragan» sur l’économie mondiale. Se rapproche-t-il?

JAMIE DIMON. - J’ai parlé de l’accumulation de nombreux nuages qui pourraient se transformer en ouragan. Les économies américaine et européenne se portaient plutôt bien à la sortie de la pandémie, stimulées par un fort soutien budgétaire. Mais les nuages se multiplient à l’horizon: l’inflation, des taux d’intérêt plus élevés, le resserrement monétaire, la guerre en Ukraine, la hausse des prix du pétrole, du gaz et des produits alimentaires… Quand on parle de guerre, de crise alimentaire, de crise énergétique, de bouleversements migratoires, on parle de sujets graves et imprévisibles qui pèseront évidemment sur nos économies.

Craignez-vous une récession aux États-Unis ou en Europe?

Ces défis augmentent de façon considérable la probabilité d’une récession. On pourrait aussi assister à un atterrissage en douceur, mais cela devient de moins en moins probable. L’ampleur d’une éventuelle récession dépendra largement de la guerre en Ukraine, de ses conséquences sur les cours du pétrole et du gaz à court terme et à l’avenir. Tout cela peut provoquer une crise mondiale d’une magnitude que nous n’avions pas vue depuis longtemps.

À lire aussiJamie Dimon, un banquier hors normes

Qui est plus vulnérable?

Sans aucun doute, l’Allemagne est au premier rang, puis l’Europe et les États-Unis. Les États-Unis sont indépendants sur le plan alimentaire et énergétique. L’Allemagne, en revanche, rencontre un véritable problème en raison de l’immense dépendance du pays au gaz russe. La seule solution à court terme est d’extraire plus de pétrole, partout où on le peut afin de garantir la sécurité énergétique. À défaut de pétrole, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Inde, la Chine, l’Indonésie augmentent déjà la combustion de charbon: c’est ce qui peut arriver de pire en termes d’émissions de CO2. Tout a changé le 24 février: il ne s’agit pas que d’une question de pétrole et de gaz, mais de l’invasion d’un pays souverain par 3 000 chars. Cela nous a rappelé que la sécurité nationale est une priorité absolue.

L’inflation reviendra-t-elle dans les clous ou une ère de hausse continue des prix s’ouvre-t-elle?

L’inflation n’est pas uniquement due aux prix de l’énergie, mais au fait que le monde ait connu le plus grand stimulus budgétaire et monétaire jamais vu dans l’histoire. Celui-ci a été efficace pour sauver les emplois mais, clairement, cela a été trop. Ajoutez à cela les problèmes affectant les chaînes d’approvisionnement, cela nourrit l’inflation qui, peut-on l’espérer, se réduira d’ici quelque temps. La Réserve Fédérale estime que l’inflation s’élèvera à 4 % fin 2022, ce qui est à mon avis trop optimiste.

En dehors des spéculateurs et des jeunes qui achètent des crypto-monnaies, une quantité innombrable de bitcoins a été utilisée dans la criminalité l’an dernier. C’est un énorme problème

La lutte des banques centrales contre l’inflation risque-t-elle de précipiter une récession?

Les banques centrales font ce qu’il faut: mettre fin au soutien monétaire et relever les taux. Les taux devraient sans doute monter au-delà de ce que les gens anticipent. Le resserrement monétaire est un changement majeur pour l’économie mondiale. Il a déjà provoqué une correction de 20 % des marchés d’actions.

Jusqu’où les marchés peuvent-ils baisser?

Personne ne connaît le futur! La correction a affecté les valeurs technologiques et les obligations, ce qui a notamment un impact sur les cash-flows des entreprises et le capital-investissement. Mais il n’y a pas de mouvement panique et il ne devrait pas y en avoir. Je ne veux pas paraître trop optimiste, mais le monde s’améliore tendanciellement en matière de santé et d’espérance de vie. C’est plus important que l’évolution à 18 mois de l’économie. L’Ukraine change tout au niveau de la sécurité mondiale, mais l’Alliance atlantique, je l’espère, se renforce. Je crois que nous parviendrons à surmonter ces problèmes, comme nous l’avons fait par le passé. Il y a seulement quelques mois, nous étions confrontés au Covid et à une dépression mondiale. Mais la reprise a été très rapide.

La correction est-elle saine?

Il y avait des bulles dans de nombreux secteurs d’activité, et qu’elles éclatent est sûrement une bonne chose. En revanche, c’est douloureux pour les investisseurs. Et la volatilité s’est amplifiée.

La France est devenue très attractive pour le business. Chez J.P. Morgan, nos équipes à Paris sont passées de 260 à près de 900 personnes

La chute des cryptomonnaies a provoqué la liquidation du hedge funds Three Arrow Capital et plusieurs plateformes de prêts sont en difficulté. Existe-t-il un risque de contagion à la finance traditionnelle?

Je pense que le bitcoin ne représente pas un risque systémique puisque ce marché n’est pas assez important. Mais il est dommage que les régulateurs ne soient pas intervenus plus tôt, car les risques liés à ces actifs étaient connus depuis des années. Je n’ai jamais été fan du bitcoin et des cryptomonnaies, que j’appelle crypto-tokens, car ce ne sont pas des devises avec lesquelles on peut payer, comme avec l’euro ou le dollar. Il faut distinguer la blockchain et la finance décentralisée, qui sont des technologies efficaces, des cryptomonnaies. J.P. Morgan est en train de déployer ces technologies et nous avons créé le JPMorgan Coin, qui est un token arrimé au dollar. Ces outils vont vraisemblablement disrupter le système bancaire et améliorer les services rendus aux clients.

Faut-il réguler rapidement?

En dehors des spéculateurs et des jeunes qui achètent des cryptomonnaies, une quantité innombrable de bitcoins a été utilisée dans la criminalité l’an dernier. C’est un énorme problème. Il va falloir mettre en place des réglementations, comparables à celles en vigueur dans la finance traditionnelle.

À lire aussiQuand les stars de Wall Street repensent la mondialisation

Vous étiez au sommet Choose France à Versailles. Selon vous, la France est-elle plus attractive qu’il y a quelques années?

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, un travail extraordinaire a été accompli en France. Des réformes relatives aux taxes ou encore au marché du travail ont été menées au bénéfice des Français. Il y a ici un vivier d’innovateurs qui n’existait pas il y a dix ans. La France est devenue très attractive pour le business. Chez J.P. Morgan, nos équipes à Paris sont passées de 260 à près de 900 personnes. C’est lié en partie au Brexit, mais pas seulement. Vous avez un président très compétent, entouré d’une équipe de très bon niveau. Le fait qu’il n’ait qu’une majorité relative au Parlement n’est pas inquiétant, c’est une situation normale en démocratie.

Avez-vous des projets de développement en France?

Nous y réfléchissons. De toute façon, les activités pour l’Europe de trading actions et obligations, et de produits dérivés, sont désormais basées ici. Elles vont continuer à se développer. Nous travaillons avec 300 entreprises localement et nous sommes aussi entrés sur le marché des PME et ETI. Le potentiel est important.

À VOIR AUSSI - Économie: la France risque-t-elle de perdre sa souveraineté?

Agnès Pannier-Runacher: sur le gaz et l’électricité, «il faut se mettre dans le scénario du pire car il existe»

ENTRETIEN EXCLUSIF - La ministre de la Transition énergétique analyse les conséquences de la crise énergétique et détaille sa feuille de route sur le nucléaire et les énergies renouvelables.

Inflation : Clément Beaune demande aux autoroutes de «faire un geste»

Le ministre des Transports souhaite réunir les acteurs afin de soulager le pouvoir d'achat des Français.

IAD, nouveau poids lourd de l’immobilier

EXCLUSIF - Le numéro un des mandataires vise 10 % des transactions en France d’ici à trois à quatre ans.

Le Figaro

Sur la ligne de front, les petits paysans du Donbass résistent: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Leur attachement à leurs lopins et à leurs bêtes est viscéral, et les Russes ne les feront pas bouger.

Ukraine: notre reportage exclusif au cœur du commandement militaire de l'Otan

EXCLUSIF - En «état de mort cérébrale» en 2019, selon les mots d'Emmanuel Macron, l'Otan est aujourd'hui en ébullition. Renforcée par la guerre en Ukraine et entraînée par le contexte extraordinaire d'une crise inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Alliance est sortie du coma. Plongée exclusive à Bruxelles et à Maisières dans les coulisses de la diplomatie et du commandement militaire otanien.

À Kiev, une ONG enseigne aux soldats le droit de la guerre

REPORTAGE - Depuis le début de l’invasion russe, elle multiplie les formations pour les Ukrainiens ayant pris les armes, notamment les groupes de volontaires et la défense territoriale.

À Sloviansk et Bakhmout, en attendant l’assaut de l’armée russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Après la chute de Lyssytchansk, ces localités du Donbass encore sous contrôle des troupes ukrainiennes subissent le feu redoublé de l’artillerie ennemie.

Dans le Donbass, les nouvelles du front indiffèrent les irréductibles retraités: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les habitants qui n’ont pas fui sont plus inquiets de la crise économique que des combats qui se rapprochent.

En Ukraine, l’agonie de l’hôpital de Zolotchiv, sans cesse bombardé: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - À 30 km de Kharkiv, il ne reste plus que cinq médecins pour recevoir les blessés du front dans des bâtiments dévastés.

À «Petite Catherine», les habitants tiraillés entre leur russophilie et leur aversion pour la guerre de Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Originellement tourné vers Moscou, ce village ukrainien de 3000 âmes, dont le nom fait référence à l’impératrice de Russie Catherine II, a été pris à revers par cette guerre d’agression.

En Ukraine, la vie harassante des soutiers de la nouvelle route du blé: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Pour déjouer le blocus russe de la mer Noire, des chauffeurs routiers, devenus petits soldats de l’économie, sillonnent sans relâche le pays pour exporter des centaines de tonnes de céréales qui nourriront le monde entier.

À Krementchouk, les habitants traumatisés par les frappes russes témoignent

REPORTAGE - L’envoyé spécial du Figaro a pu confirmer sur place qu‘un missile avait bien détruit lundi un centre commercial, et non un dépôt d’armes comme le prétend la Russie, faisant au moins 18 morts et 59 blessés.

Avec une unité de reconnaissance de l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans la campagne du sud de l’Ukraine, ces vétérans du Donbass s’approchent au plus près des lignes ennemies.

Ukraine: après des semaines d'accalmie, Kiev à nouveau meurtrie par des frappes

REPORTAGE - Un député ukrainien a évoqué 14 missiles sur la capitale et sa région tôt dimanche matin, touchant un complexe résidentiel proche du centre-ville.

Regarder la vidéo

Guerre en Ukraine: à Mykolaïv, l’urgence de la guerre prend le pas sur les délibérations de Bruxelles

REPORTAGE - «Le moment historique» tant vanté par le président du Conseil, Charles Michel, ne rencontre que peu d’écho à proximité de la ligne de front.

À Kherson, les Ukrainiens vivent le cauchemar éveillé de l’occupation russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante.

Près de Kherson, les Russes ont commis vols, viols et tortures: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Les habitants des villages tout juste libérés par l’armée ukrainienne dans le sud du pays racontent ce qu’ils ont enduré et comment ils ont tenté de résister aux soldats russes.

À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.

Dans les souterrains d'Azovstal, bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol: le récit de l'envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois semaines après leur «victoire», les Russes ont fait visiter les entrailles de cette usine hantée par la mort.

Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.

À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.

Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.

Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

Le Figaro

Comment la police anglaise a laissé un millier d’enfants être abusés

Arnaud De La Grange

RÉCIT - Si l’horreur a pu durer pendant plus de trente ans, c’est à cause de l’hallucinante passivité des autorités, qui craignaient qu’une enquête n’attise les tensions raciales.

À Londres

Les chiffres comme les faits donnent le vertige et la nausée. Pendant quelque trente ans, plus d’un millier d’enfants ont été abusés et exploités sexuellement dans la ville de Telford, au centre de l’Angleterre. Une tragédie qui a pu perdurer et prendre cette ampleur parce que les autorités locales ont préféré fermer les yeux, de peur d’attiser les tensions raciales.

L’enquête, dont les résultats viennent d’être rendus publics, a été lancée en 2018 après la publication d’un article d’investigation du Sunday Mirror. Et elle confirme malheureusement l’horreur décrite par le journal. Les faits remontent à la fin des années 1980. «D’innombrables enfants ont été agressés sexuellement et violés, délibérément humiliés et dégradés. Et ils ont été partagés et victimes de trafic», a déclaré Tom Crowther, le président de l’enquête.

À lire aussiTelford: «On s’inquiète plus d’un éventuel racisme de la classe ouvrière que de l’abus sexuel d’enfants»

Si l’horreur a pu durer aussi longtemps, c’est à cause de l’hallucinante passivité des autorités. L’enquête montre que les enseignants et les éducateurs ont été découragés de signaler les abus sexuels sur les enfants. La police craignait qu’une enquête n’attise les tensions raciales, les agresseurs étant en grande majorité originaires d’Asie du Sud, souvent des chauffeurs de taxi. Ce sont les enfants qui se sont vus mis en cause, et non les agresseurs. Samantha Smith, étudiante en droit aujourd’hui âgée de 20 ans, a été abusée entre l’âge de 5 ans et de 14 ans. Elle a raconté comme la police avait balayé son témoignage quand elle avait 16 ans, se contentant «de lui demander si elle était consentante». La police comme les autorités locales ont reconnu leur responsabilité et présenté leurs excuses aux victimes.

Les récits se ressemblent souvent. Les victimes racontent comment les hommes adultes s’efforçaient de gagner la confiance des jeunes «avant de la trahir impitoyablement en les traitant comme des objets ou des marchandises sexuelles».

Menaces de mort

Le mode opératoire le plus fréquent était celui du «petit ami». Les criminels recherchaient des enfants «vulnérables», commençant par leur offrir nourriture, alcool ou cigarettes, avant de demander des relations sexuelles en retour. La plupart n’utilisaient pas de contraceptif et de nombreuses victimes ont dû avorter, certaines gardant toutefois l’enfant de leur agresseur. Dans plusieurs cas, les victimes ont reçu des menaces de mort, contre elles ou leurs familles, si elles essayaient de mettre fin aux abus. Le rapport relate le cas de Lucy Lowe, 16 ans, morte avec sa sœur de 17 ans et sa mère dans l’incendie de leur maison déclenché par Azhar Ali Mehmood, 26 ans, le père de sa fille. Elle était tombée enceinte de Mehmood à l’âge de 14 ans.

L’absence de réponse de la police a encouragé les agresseurs à continuer si longtemps leurs crimes. Des témoins ont raconté aux enquêteurs que la police de West Mercia semblait «effrayée d’être impliquée car elle ne voulait pas être pointée du doigt comme raciste». Comme l’écrit un commentateur, le «politiquement correct a détruit la vie d’un millier d’enfants».

À VOIR AUSSI - Le PDG d’Assu 2000, Jacques Bouthier, incarcéré pour viols sur mineure

L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar

GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Ukraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine

Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Colère de familles en découvrant que des notes du bac de français ont été baissées après publication des résultats

Par Paul de Montferrand • Publié le 13/07/2022 à 19:13 • Mis à jour le 13/07/2022 à 21:04

INFO LE FIGARO - De nombreux candidats au bac dans l’académie de Lyon ont vu leurs notes baisser d’un point après la publication des premiers résultats. Les familles s’interrogent.

«Outre la déception, nous trouvons la méthode particulièrement inique et révélatrice de la tendance actuelle au nivellement par le bas», témoigne un parent d’élève de Sainte-Marie de Lyon. C’est une bien mauvaise surprise à laquelle ont eu droit de nombreux élèves de 1ère de l’académie lyonnaise, lundi 11 juillet. «À la publication des résultats à 10 heures, elle avait 17. À 17 heures 30, la note est passée à 16, sans aucune explication» poursuit-il. De quoi susciter la colère de parents et de lycées qui se sont empressés de demander des explications au rectorat de Lyon, sans succès à cette heure.

Des élèves plus moyens ont eu un point en plus

Les témoignages recueillis concernent des élèves ayant obtenu de très bons résultats, scolarisés dans au moins deux lycées privés de Lyon, les Maristes et le lycée de la Favorite. Ils se sont connectés lundi 11 juillet au matin sur Cyclades, le site de publication des résultats, crédités à ce moment-là de notes de l’ordre de 17 ou 18. Quelques heures plus tard, rebelote, nouvelles connections... et nouvelles notes. Rabotées d’un point par rapport aux notes initiales, le plus souvent dans l’épreuve orale. Alors que dans le même temps, des candidats ayant obtenu de moins bonnes notes, proches de 10, se sont vus crédités d’un point supplémentaire.

Une erreur de manipulation

Cela ressemble drôlement à un coup de la commission d’harmonisation, dont le rôle est de s’assurer qu’il n’y ait pas de trop grandes disparités entre les paquets de copies. Pour éviter de léser ceux dont le correcteur aurait eu la main un peu lourde. Ou pas assez. Mais ces commissions d’harmonisation, comme le rappelle le ministère de l’Éducation nationale, se tiennent en amont de la publication des résultats. Le processus d’harmonisation des notes est censé être irrévocablement achevé lorsque les notes sont mises en ligne sur Cyclades. L’hypothèse la plus probable est celle d’une erreur de manipulation de la part du rectorat de Lyon qui a pu diffuser dans un premier temps les notes non harmonisées, avant de corriger le tir quelques heures plus tard. L’académie n’a pas encore fourni d’explication. Mais comme le souligne une mère de famille dont la fille s’est vue retirer un point à l’oral, «ce sont les candidats qui en pâtissent». La rectification des notes ex post ne passe pas: «Ma fille a beaucoup bossé, ça lui gâche un peu son plaisir. Qu’ils fassent leur petite cuisine dans leur coin...».

Les bons élèves pénalisés

Au-delà de la déception des candidats qui se sentent lésés par ce système, la révision à la baisse de certaines notes pourrait leur porter préjudice l’année prochaine. «Une mention au bac se joue parfois à un point, ce qui peut être assez précieux sur Parcoursup l’année prochaine. Le système est déjà assez stressant comme ça», poursuit ce même parent.

» LIRE AUSSI - Résultats bac 2022: découvrez les noms des bacheliers dans chaque académie

L’harmonisation des notes du bac pose d’ailleurs la question du traitement réservé aux meilleurs lycées, notamment dans le privé. Ces derniers étant réputés pour la sévérité de leur notation, leurs élèves sont déjà pénalisés par l’introduction du contrôle continu dans la moyenne finale de l’examen. Si les notes obtenues dans les épreuves terminales sont également rabaissées, c’est la double peine. «Si une prestation vaut 17, il n’y a pas de raison de retirer un point... Pourquoi n’a-t-on pas le droit d’être bon?», déplore cette mère de famille. Cet état de fait pourrait dissuader certains parents de scolariser leurs enfants dans les établissements les plus sélectifs. «Nos deux aînées sont passées par le privé mais ce n’est pas sûr que notre troisième fille y reste.» Décidément, pour le nouveau bac dans sa version complète, c’est une première année chargée...

À VOIR AUSSI - Luc Ferry: «Ça ne sert à rien de conserver le bac»

La rédaction vous conseille

Le Figaro

14 Juillet: «Enfants de France»

L’éditorial du Figaro, par Étienne de Montety.

Ce matin, les troupes françaises défileront à pied ou sur leurs engins, descendant les Champs-Élysées aux applaudissements de la foule: depuis un siècle, les Français ont le cœur sensible à cette magnifique démonstration martiale qui fait résonner les lendemains de guerre de leurs pères. Selon notre sondage, «87 % des Français ont une bonne opinion des militaires».

La situation internationale - le conflit en Ukraine, aux portes de l’Europe - les convainc que l’armée, institution naguère discutée par de belles âmes, est indispensable à la liberté de notre pays: l’opinion publique demande même la poursuite de son renforcement, après des années de disette.

L’armée, un monde à part? Une réalité qui disparaît de nos regards sitôt les accents de la musique militaire évanouis? Derrière les unités aux mécanismes apparemment bien huilés, les uniformes impeccables bleus ou beiges, il y a tout simplement des jeunes gens d’aujourd’hui. Des reflets de notre société. Enfants d’Instagram et d’Hanouna, ils sont passés par l’école, ont parfois été en décrochage scolaire, et la défense leur a apporté la formation, voire l’intégration, qui leur faisaient défaut. Depuis, ils ont été engagés dans l’opération Sentinelle pour assurer la sécurité intérieure des villes françaises, et au Sahel ou en Roumanie pour notre sécurité extérieure. Ils ont parfois connu l’épreuve du feu: 58 des leurs ont laissé la vie au Mali. Qui peut en dire autant parmi leurs contemporains?

Sans aller jusqu’au sacrifice suprême, ces missions, ils les ont exécutées au détriment de leur confort, de leur vie familiale et personnelle.

Comme tous les citoyens, ils voient aujourd’hui l’inflation grever leur pouvoir d’achat, l’augmentation du coût de l’essence compromettre leurs déplacements (surtout s’ils sont «célibataires géographiques», situation courante dans le milieu militaire).

Les entend-on grogner, manifester, débrayer un jour de départ en vacances? La grande muette garde pour elle ses états d’âme et ses réflexions. Par tradition, par fierté, par un sens du devoir qui ne se négocie pas, les soldats regardent devant eux. Ils sont au service du pays.

Bac: «Sans accès au langage et à la littérature, les élèves se réfugient dans la violence»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Sylvie Germain, dont un extrait de roman a été choisi pour l'épreuve du bac de français, a fait l'objet d'une vague de violence sur les réseaux sociaux. Dans un hymne aux mots, Guillaume Bachelay rappelle le rôle essentiel de la littérature dans l'éducation d'un citoyen.

L’éditorial du Figaro: «Recrudescence du Covid-19, le bon sens plutôt que la peur»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Manifeste pour la beauté de Paris: «La nouvelle doctrine de l'esthétique parisienne est-elle à la hauteur ?»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Accusée par le mouvement #SaccageParis d'enlaidir la capitale, la mairie de Paris a publié un «manifeste pour la beauté». Si l'essayiste Sami Biasoni se réjouit de cette démarche, il dénonce une gestion militante de l'aménagement urbain parisien.

Le Figaro

2700 hectares de forêt brûlés en Gironde

REPORTAGE - Chaleur, sécheresse, vent: les pompiers s’attendent à plusieurs jours de lutte avant d’éteindre le feu.

La Teste-de-Buch

La Gironde n’avait pas connu de tels feux depuis plus de trente ans. Mercredi, en fin d’après-midi, près de 800 pompiers luttaient encore pour maîtriser les flammes à La Teste-de-Buch et à Landiras, dans un contexte défavorable : vents tournants et capricieux, fortes chaleurs et sécheresse. Mais aucun blessé ni maison brûlée n’était à déplorer.

Le foyer le plus important se situe dans le sud du département, à Landiras avec, à 18 heures mercredi, 1500 hectares brûlés et près de 600 personnes évacuées. À La Teste-de-Buch, 1200 hectares sont partis en fumée et 6000 personnes ont été évacuées. Mais ce n’est pas un «mégafeu», rappelait la préfète de la Gironde, Fabienne Buccio, mercredi matin: «Le front s’étend sur 5 km. Nous ne sommes pas dépassés.»

À lire aussiIncendies en Gironde: Gérald Darmanin annonce se rendre sur place

À La Teste-de-Buch, l’incendie n’a pourtant cessé d’empirer depuis les premières flammes, mardi dans l’après-midi. Ce jour-là, peu avant minuit, «c’était tout rouge, on voyait même des flammes depuis le sommet de la dune du Pilat», décrit Loïs, 16 ans, en vacances au camping des Flots Bleus avec ses parents. Toute la journée de mercredi, un immense panache de fumée grisâtre était visible depuis la ville.

Campings évacués

Pour la famille de Loïs, comme pour les évacués, la nuit de mardi à mercredi a été courte. Vers 1 heure du matin, le vent «a basculé», explique Laurent Dellac, officier de communication pour le service départemental d’incendie et de secours (Sdis). Dans les heures suivantes, les touristes de cinq campings et de deux aires de camping-cars situés à proximité du feu ont été évacués préventivement vers le parc des expositions de La Teste-de-Buch. Les flammes ne menaçaient pas les tentes ni les bungalows mais la fumée, toxique, avançait dans leur direction.

À lire aussiLe changement climatique exacerbe le risque d’incendies en France

Après une nuit sur des lits de camp et sous des couvertures de survie dans le parc des expositions de la ville, les campeurs évacués cherchaient un hébergement mercredi. La mairie de la ville a offert 700 places et plusieurs dizaines de particuliers ont proposé d’héberger les évacués chez eux. Certains vacanciers ont écourté leur séjour et d’autres cherchent un nouveau lieu de vacances dans la région, aiguillés par les employés des campings, les agents de la mairie et une vingtaine de bénévoles.

«On vit au jour le jour», raconte Marie, une évacuée venue de Douai en vacances avec ses trois enfants. «On ne sait pas quand le camping va être accessible. J’aimerais récupérer les vélos et la remorque. On a envie de rester mais ça va dépendre des prochains jours», hésite Landry, un touriste du Vercors.

La canicule ne laisse aucun répit à nos hommes

Toute la journée de mercredi, sept Canadair et trois avions Dash se sont relayés pour tenter de maîtriser les deux foyers, éloignés de 60 km. «On ne s’attendait pas à deux sinistres concomitants», explique le commandant Matthieu Jomain, sapeur-pompier. Il se prépare à «une nuit compliquée». Une autre difficulté à La Teste-de-Buch provient des sols sableux, «contraignant l’accès des véhicules poids lourds pourtant adaptés à ces milieux». «La canicule ne laisse aucun répit à nos hommes», rappelle-t-il. Des renforts sont arrivés des départements voisins, mais aussi du Limousin, des Bouches-du-Rhône ou de l’Hérault.

L’origine du feu de Landiras n’est pas connue. Dans la forêt de La Teste-de-Buch, l’incendie est parti d’un véhicule. Les sapeurs-pompiers s’attendent à lutter «plusieurs jours» avant d’éteindre les foyers. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est venu, mercredi, «soutenir» les efforts des soldats du feu, déplorant le rôle aggravant des «vents et de la sécheresse».

À Paris, les rats prolifèrent, la mairie veut apprendre à «mieux les connaître»

Pour l’élue déléguée à la condition animale, le mot «surmulot», «moins connoté négativement», est à préférer.

Départs en vacances : la journée de dimanche classée verte sur les routes

La journée de dimanche est classée verte dans le sens des départs, mais des difficultés persisteront sur l'A7 en vallée du Rhône dans le sens Nord-Sud.

Darmanin veut conditionner la délivrance de carte de séjour à la maîtrise d'un niveau minimal de français

Sur demande de la première ministre, le ministre de l'Intérieur a proposé de doubler les crédits pour l'intégration et de conditionner la délivrance du titre de séjour à «la maîtrise de la langue française».

Le Figaro

La Nuit du 12, Thor, Rifkin's Festival... Les films à voir ou à éviter cette semaine

Olivier Delcroix

Une enquête obsédante sur un féminicide, le super-héros de la mythologie nordique tourné en dérision, le film testamentaire de Woody Allen... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

La Nuit du 12 - À voir absolument

Policier de Dominik Moll, 1h55

Seul la nuit, Yohan pédale sur la piste d'un vélodrome, la tête dans le guidon. Il enchaîne les tours. C'est la première image de La Nuit du 12 . Une métaphore parfaite. Une boucle infernale et sans fin. Comme l'enquête sur l'assassinat de Clara, jeune fille aspergée d'essence et brûlée vive par un homme encagoulé alors qu'elle rentrait chez elle, à Saint-Jean-de-Maurienne. Elle hante ce flic de la police judiciaire de Grenoble. Dominik Moll et son coscénariste, Gilles Marchand, ont retenu une histoire parmi d'autres dans le livre de Pauline Guéna 18.3. Une année à la PJ (Éditions Denoël), récit de douze mois en immersion dans les services de la police versaillaise. Et mettent magistralement en scène une enquête de la PJ sur un féminicide. É.S.

À lire aussiNotre critique de La Nuit du 12: l’incarnation du mâle

Rifkin's Festival - À voir

Comédie de Woody Allen, 1h32

Woody Allen a le blues. Dans une interview avec Alec Baldwin, diffusée sur le compte Instagram de l'acteur de Blue Jasmine mardi 28 juin, le cinéaste new-yorkais a fait part de sa lassitude. Plus d'envie. Plus de jus. Il envisage un dernier tournage à Paris, déjà arpenté dans Tout le monde dit I love you et Minuit à Paris. Mort Rifkin, le héros de Rifkin's Festival semble l'annoncer: «Le boulevard Saint-Michel sous la pluie, voilà un paysage qui me plairait.» Ce serait le 50e long-métrage du réalisateur, aujourd'hui âgé de 86 ans. Mort Rifkin est un alter ego peu flatteur. Ancien professeur de cinéma et écrivain raté, il est joué par Wallace Shawn. Mort accompagne sa femme, Sue (Gina Gershon), au Festival de Saint-Sébastien. Elle est l'attachée de presse de Philippe, un jeune réalisateur français (Louis Garrel, parfait en bellâtre arrogant), et Mort la soupçonne d'en pincer pour son client. Une raison de plus pour le mari jaloux de dénigrer ce cinéaste engagé. Une occasion pour Allen de prouver que les années n'ont pas entamé son sens de la dérision. É.S.

À lire aussiNotre critique de Rikin’s Festival: le testament à la new-yorkaise de Woody Allen

Thor : Love and Thunder - On peut voir

Film de super-héros de Taika Waititi, 2h13

Ce quatrième film creuse résolument le sillon de l'autodérision, en y ajoutant une touche subversive. Et c'est sans doute cela qui en fait tout le charme. Dans Love and thunder, le pauvre Thor (alias Chris Hemsworth, qui livre une prestation solide) subit les pires humiliations. Personnage immortel, invincible, Thor est revenu de tout. Taika Waititi l'oppose d'abord à son ex-petite amie Jane Foster (Natalie Portman, jubilatoire dans le rôle). Elle incarne une Thor féminine resplendissante de puissance maîtrisée, qui lui vole son marteau ô combien symbolique. Et puis il y a Christian Bale, qui joue un tueur de dieux parti en croisade. Lui aussi s'est façonné un personnage de méchant tout en contradictions, puissant mais si triste ! Enfin, pour corser l'affaire, le film met en scène Zeus, le dieu des dieux, incarné par Russell Crowe. Bedonnant sous sa cuirasse dorée d'ex-Gladiator, Crowe se moque allègrement de lui-même, et de tout ce cirque. Le film est à son image, malin et matois, et pourtant si las d'avoir à porter le monde sur ses épaules. O.D.

À lire aussiNotre critique de Thor: Love and Thunder: Taika Waititi, à «Thor» et à raison

 Les Nuits de Mashhad - À éviter

Film noir d'Ali Abbasi, 1h57

Dans Les Nuits de Mashhad, Zar Amir Ebrahimi interprète Rahimi, une journaliste de Téhéran qui enquête sur une série de meurtres de prostituées dans la ville sainte de Mashhad. Alors que les autorités locales et masculines, politiques et religieuses ne remuent pas ciel et terre pour résoudre l'affaire, la jeune femme remonte la piste du tueur. Ali Abbasi s'inspire de l'histoire vraie de Saeed Hanaei, tueur en série qui assassine 16 prostituées à Mashhad au début des années 2000, avant d'être arrêté et jugé. Bien que le réalisateur s'en défende, Les Nuits de Mashhad est bien un film de serial-killer. Il n'apporte pas grand-chose au genre. Il est même très inférieur aux fleurons que sont, par exemple, L'Étrangleur de Boston et L'Étrangleur de la place Rillington, tous deux signés Richard Fleischer à la fin des années 1960, à la mise en scène autrement plus originale. É.S.

À VOIR AUSSI - Fête du cinéma: les salles obscures espèrent «rebooster l'été»

Monty Norman, le compositeur original de la musique de James Bond meurt à l'âge de 94 ans

Auteur de chansons pour Cliff Richard et Tommy Steel, compagnon de route de Benny Hill, il a signé la bande originale de James Bond contre Dr No.

Notre critique de Rikin’s Festival: le testament à la new-yorkaise de Woody Allen

CRITIQUE - Le réalisateur rend un hommage amusant au cinéma européen dans son dernier film, un vaudeville qui recycle ses vieilles lubies.

Le Figaro

Covid-19 : avons-nous atteint le pic épidémique de la 7e vague?

Mayeul Aldebert

LA VÉRIFICATION - La courbe des nouvelles contaminations par jour «s'arrondit», a déclaré le ministre de la Santé François Braun. Avons-nous atteint pour autant le pic de la 7e vague de Covid-19?

Alors que les députés de la nouvelle législature s'écharpent autour du projet de loi prévoyant le rétablissement du passe sanitaire aux frontières, le ministre de la Santé François Braun a déclaré ce matin sur la radio RTL que l'épidémie de Covid-19 était en train d'atteindre un pic. «Il semblerait que nous atteignons très probablement le pic» de la 7e vague, a affirmé prudemment l'ancien médecin urgentiste.

Le ministre s'appuie notamment sur l'évolution des nouvelles contaminations par jour. «On a l'impression que la courbe s'arrondit un petit peu mais on ne sait pas si ça va être un long plateau ou si ça va redescendre», a ajouté le ministre. Le nombre de tests positifs relevé chaque jour en France a atteint un niveau similaire à la dernière vague de Covid-19 du printemps et la courbe semble effectivement s'adoucir. En parallèle, le nombre de patients Covid hospitalisés augmente encore nettement (+12% en une semaine), y compris ceux admis en soins critiques (+15%).

Mais le meilleur indicateur reste le taux de reproduction ou R0, c'est-à-dire le nombre moyen de personnes infectées par une personne contagieuse. «Il baisse clairement car il est passé de 1,4 à 1,2 ces derniers jours, mais pour être certain d'avoir atteint un pic d'épidémie il vaut mieux attendre encore quelques jours et scruter le moment ou le R0 sera inférieur à 1», observe Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'université de Montpellier.

Un plateau transitoire

En parallèle, l'adoucissement de la courbe qu'évoque le ministre de la Santé est également de bon augure, même si la prudence à ce stade est de mise. «Il faut attendre au moins quatre jours consécutifs pour s'assurer que l'on a atteint un pic épidémique», estime Mircea Sofonea. À la mi-janvier, on a cru atteindre ce fameux pic épidémique, rappelle le chercheur, alors qu'on entrait sur un plateau transitoire avant une remontée.

La vigilance doit en tout cas être maintenue. Que le pic épidémique soit atteint ou non, le nombre de nouvelles contaminations reste élevé, et surtout, «la canicule peut ajouter une difficulté supplémentaire dans la protection des personnes vulnérables», note Mircea Sofonea. À cela s'ajoute le fait que les fortes chaleurs sont plus favorables à la transmission du virus qu'une météo printanière qui incite d'avantage à la vie en extérieur. Le brassage du début des vacances et les retrouvailles entre plus jeunes et personnes âgées sont aussi un élément à surveiller.

À lire aussiL’éditorial du Figaro: «Recrudescence du Covid-19, le bon sens plutôt que la peur»

En résumé, «l'arrondissement» de la courbe qu'évoque le ministre est de bon augure, et le taux de reproduction du virus, autre véritable indicateur de la dynamique épidémique, est en train de baisser. Le pic épidémique pourrait donc avoir été atteint mais il est encore imprudent de l'affirmer. Quelques jours sont encore nécessaires pour avoir de solides statistiques qui pourront évacuer le scénario encore possible d'un plateau avant une remontée des infections, comme lors de la cinquième vague de Covid-19 en France.

À Paris, les rats prolifèrent, la mairie veut apprendre à «mieux les connaître»

Pour l’élue déléguée à la condition animale, le mot «surmulot», «moins connoté négativement», est à préférer.

Départs en vacances : la journée de dimanche classée verte sur les routes

La journée de dimanche est classée verte dans le sens des départs, mais des difficultés persisteront sur l'A7 en vallée du Rhône dans le sens Nord-Sud.

Darmanin veut conditionner la délivrance de carte de séjour à la maîtrise d'un niveau minimal de français

Sur demande de la première ministre, le ministre de l'Intérieur a proposé de doubler les crédits pour l'intégration et de conditionner la délivrance du titre de séjour à «la maîtrise de la langue française».

Le Figaro

Covid-19 : les derniers chiffres

Nicolas MondonNicole TriouleyreFIG Data

FIG DATA - Alors que l'épidémie de Covid-19 redémarre fortement en France, découvrez les principaux indicateurs - nouveaux cas, taux d'incidence par département, taux de positivité par âge, nombre d'hospitalisations et de décès - à suivre au quotidien.

Après plus de deux ans rythmés par la pandémie, la France est confrontée en ce début d'été, comme d'autres pays européens, à une nouvelle vague de Covid-19, portée par de nouveaux sous-variants de la famille Omicron, BA.4 et surtout BA.5, arrivés d'Afrique du Sud et du Portugal. La septième vague de Covid actuelle s'explique notamment par l'arrivée de ce dernier sous-variant, encore plus contagieux que les précédents. Le BA.5 est d'ailleurs devenu majoritaire remplaçant le variant BA.2 qui ne représente plus que 21% des cas.

À l'hôpital, durement éprouvé par la pandémie et en crise structurelle, le rebond reste pour l'instant modéré. Si les taux d'hospitalisations ne sont pas inquiétants, ces variants ont également une durée de symptômes «plus longue», indique Santé publique France, laissant redouter plus d'absentéisme chez les travailleurs estivaux.

Le début d'une 7e vague

Certains épidémiologistes affirment que la 7e vague est déjà arrivée, d'autres qu'elle est encore à venir. La France, où la hausse a commencé il y a quatre semaines, pourrait voir ce pic arriver fin juillet, estime Catherine Hill. «Même si les vagues précédentes nous ont montré qu'il était impossible de faire des prédictions», précise l'épidémiologiste.

Une estimation confirmée par le professeur Jean-François Delfraissy, invité de RTL jeudi 30 juin. «Si l'on regarde ce qui s'est passé l'an dernier, où nous avions à la même période la première vague du variant Delta, le pic s'est produit autour de la fin juillet. On attend un peu la même chose pour BA.5», a exposé le président du Conseil scientifique.

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré s'attendre à «des niveaux élevés» de Covid-19 cet été en Europe.

Combien de nouveaux cas en France ?

Quel est le taux d'incidence par département ?

Quel est le taux d'incidence et de positivité par âge ?

Combien d'hospitalisations et de décès en France ?

Quelle est la situation dans le monde ?

À VOIR AUSSI - Covid-19: à Lyon, «quasiment 1 test sur 2 positif»

Fuite du président du Sri Lanka: «Dans les 18 mois, on aura partout dans le monde émergent des crises liées à l'inflation»

ENTRETIEN - Le président de l'État insulaire a annoncé qu'il démissionnerait le 13 juillet, sur fond de crise économique et politique inédite. Un scénario qui risque de se répéter dans d'autres économies émergentes, selon Jean-Joseph Boillot, chercheur à l'IRIS.

«Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre» : critiqué par l'opposition sur ses liens avec Uber, Macron «assume à fond»

En déplacement, le chef de l'État a réagi aux attaques du RN et de la Nupes à la suite de l'enquête du Monde révélant ses relations privilégiées avec la société américaine.

L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar

GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.

Le Figaro

Êtes-vous vulnérable ou protégé face à l'inflation ?

Jean-Pierre RobinYoussr YoussefFIG DataHervé Rousseau

FIG DATA - Revenu, épargne, logement, consommation... Le Figaro a réalisé un test qui vous permet de définir votre profil de risque face à l'inflation.

Le retour de l'inflation à des niveaux inconnus depuis les années 1980 nous plonge dans un monde totalement nouveau. Alors que la hausse des prix à la consommation était contenue entre 1% et 2% chaque année depuis l'an 2000, elle se situe désormais autour de 6%, voire plus. Notre pouvoir d'achat en est déstabilisé. Chacun d'entre nous est en réalité touché de quatre façons.

En tant que consommateur tout d'abord, et beaucoup dépend de l'importance dans le budget individuel et familial de l'énergie et de l'alimentation, très variable selon le niveau de ressources et le mode de vie de chacun. Se pose ensuite la question des revenus, quels qu'ils soient, salaires, pensions, rentes, prestations sociales : suivent-ils ou non la hausse des prix ? En tant qu'épargnant nous sommes également concernés, et à deux égards : le capital de nos placements est-il dévalorisé ou non et qu'en est-il de leur rendement comparé au taux d'inflation ? Enfin le logement, dont les dépenses constituent le principal poste de dépenses des Français en moyenne, est également impliqué. Mais de façon différente pour les propriétaires de leur logement et pour les locataires.

Ce sont tous ces cas de figure qu'il convient d'examiner simultanément pour répondre à la question : sommes-nous vulnérables ou protégés face à l'inflation ?

Ce check-up a pour seule ambition d'envisager toutes les dimensions du problème. La question du pouvoir d'achat ne se limite pas seulement aux charges de consommation mais également à l'évolution des revenus d'autant plus cruciale si l'inflation devait se maintenir à un niveau élevé durant plusieurs années. Il en va de même pour les placements financiers et immobiliers.

Pour bien comprendre le phénomène et ses différentes conséquences selon les profils, nous vous recommandons de faire le test plusieurs fois, en modifiant vos réponses.

Méthodologie

Le test du Figaro se déroule en quatre étapes :1/ Le revenu : distinguer le type de revenu, s'il est indexé ou pas sur l'inflation.2/ L'épargne : identifier le niveau de protection des placements vis-à-vis de l'inflation.3/ L'immobilier : analyser sous ses deux aspects de logement et de placement.4/ La consommation : examiner la part du budget consommation et la vulnérabilité de chaque ménage selon l'importance de ses dépenses énergétiques et alimentaires.

À la fin de ce parcours, le test résume sous la forme d'un diagramme la situation individuelle de chacun et son degré de protection.

À VOIR AUSSI - Hausse des prix: quels sont les produits qui augmentent le plus? La réponse de Fabrice Nodé-Langlois

Révélation de liens privilégiés entre Macron et Uber, indignation à gauche

Le Monde s'est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l'époque où il était ministre de l'Economie.

Le gouvernement prépare les esprits à une «probable» coupure du gaz russe

La France, qui se dit dans une situation plus «favorable» que ses voisins, doit notamment se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement.

Pourquoi le Smic va mécaniquement augmenter au 1er août

L'inflation va faire augmenter le Smic d'environ 26 euros nets au premier jour du mois prochain.

Le Figaro

Cinq hôtels de charme en Lozère, au plus proche de la nature

Au nord-est de l'Occitanie, la Lozère, séduit par son caractère authentique, sa ruralité préservée et ses paysages tourmentés. Entre canyons, vallées, monts, lacs et rivières sauvages, voici nos adresses d'hôtels de charme pour s'extraire du monde.

Le château de la Caze, un cadre enchanteur

Entouré de falaises et de forêts, ce château amarré en bordure de la rivière que l'on aperçoit en contrebas de la route touristique des Gorges du Tarn, bénéficie d'un cadre enchanteur. Le bâtiment, une maison forte de style Renaissance construite en 1490 utilisée comme prison pendant la Révolution et inscrite au patrimoine des Monuments historiques, a été transformé en hôtel 4 étoiles. Sur place, tous les espaces évoquent l'époque des chevaliers, le confort moderne en plus : les dix chambres avec pierres apparentes et mobilier d'époque, la salle à manger dotée d'une cheminée gothique ou encore le parc spacieux doté d'une piscine. Pour ceux qui sont bien dans leur époque, un second bâtiment, la Maison de Martine, propose six chambres dans un style plus contemporain.

Côté nature : les paysages de la Région naturelle et préservée des Gorges du Tarn parsemés de villages : Sainte-Enimie, classé parmi les plus beaux villages de France ou encore La Malène, « Petite cité de caractère » qui depuis toujours est le port d'attache de bateliers qui voguent vers les impressionnants défilés du Tarn.

Le prix : à partir de 159 € la nuit pour 2 personnes. Petit déjeuner : 16 €. Menus à 42 €, 55 € et 85 €.

Château de la Caze, route des Gorges du Tarn, 48210 Sainte-Énimie. Tél. : 04 66 48 51 01.

Le Château d'Orfeuillette, déco à vendre

Au nord du département, entouré de grands espaces sauvages, une « petite » demeure du XIXe siècle réhabilitée dans un esprit résolument contemporain offre un lieu de détente absolu proche de l'A75. En plus de ses dix-huit chambres, dont sept logées dans l'annexe l'Orangerie, son jardin paysagé de 12 ha et son espace bien-être externalisé (à 5 minutes), l'établissement 4 étoiles propose une cuisine locavore très actuelle dans le cadre très classique du Théophile, le restaurant de l'hôtel. Enfin, sachez que si la décoration vous plaît, vous pouvez repartir avec un meuble, un lustre, un vase, la vaisselle dont certaines pièces originales sont réalisées par des artisans locaux… Et faire une bonne action puisque les bénéfices sont reversés à une association de protection de l'environnement.

Côté nature : les hauts plateaux granitiques de l'Aubrac, les étendues de landes et de pins percées de lacs scintillants de la Margeride, le parc des bisons d'Europe ou celui des loups. Sans oublier le Malzieu-Ville tout proche, une petite cité médiévale du XIIIe siècle parfaitement conservée classée Plus beau village de France, dont l'histoire est fortement liée à celle de la bête du Gévaudan qui sévit dans la région au XVIIIe siècle.

Le prix : à partir de 120 € la nuit en chambre double. Petit déjeuner : 17 €. Menus à 55 € et 70 €.

Le Château d'Orfeuillette, La Garde, 48200 Albaret-Sainte-Marie. Tél. : 04 66 42 65 65.

La Lozerette, maison de famille

À Bédouès-Cocurès, entre Cévennes et Gorges du Tarn, La Lozerette, établissement à l'esprit familial séduit les voyageurs épris de grands espaces et de randonnées depuis 1926. Depuis trois générations, l'établissement réputé pour son accueil chaleureux assure le gîte avec 20 chambres et le couvert. La table labellisée Maître restaurateur se distingue par la fraîcheur de sa cuisine authentique qui se marie à quelque 300 références de vins, Pierrette Agulhon, petite-fille d'Eugénie la première propriétaire des lieux, étant également maître sommelier.

Côté nature : le GR70 emprunté par Stevenson, le GR670 ou chemin Urbain V, le tour du mont Lozère, le sentier des Gorges et de la Vallée du Tarn ou encore Florac-Trois Rivières… Comme autant de prétextes à sillonner une nature aux contrastes saisissants.

Le prix : à partir de 72 € la chambre double. Petit déjeuner : 10 €/pers. Menus entre 42 € et 49 €.

La Lozerette, 48400 Bédouès-Cocurès. Tél. : 04 66 45 06 04.

La Régordane, retour vers le futur

Véritable machine à remonter le temps, La Régordane est une demeure seigneuriale du XVIe siècle sise à la Garde-Guérin, hameau médiéval aux ruelles pavées bordées de maisons aux toits de lauze et fenêtres à meneaux posté à 900 mètres en surplomb des vertigineuses gorges du Chassezac. Une étape aux airs d'auberge d'antan avec sa cuisine généreuse aux accents du terroir, ses murs épais murs habillés de lourdes tapisseries, sa cheminée monumentale et ses seize chambres sans prétention. Avis aux marcheurs, cette adresse est située sur le GR700 ou voie Régordane, un itinéraire de 240 km, riche d'un patrimoine historique et naturel exceptionnel qui relie le Puy-en-Velay à Saint-Gilles-du-Gard à travers le Gévaudan, le mont Lozère, les Cévennes et plus au sud les Costières nîmoises et la Camargue.

Côté nature : une terre âpre et puissante, mélange de chaos granitique et de landes à perte de vue, perdue entre La Margeride et les Cévennes.

Le prix : à partir de 76 € la chambre double. Petit déjeuner : 11 €. Menu à 33 €.

La Régordane, La Garde-Guérin, 48800 Prévenchères. Tél. : 04 66 46 82 88.

Le château d'Ayres, pour l'histoire

Dans l'ancienne province du Gévaudan, au sud du département, cet ancien monastère bénédictin fortifié du VIIe siècle, transformé au début du siècle dernier en hôtel-relais de campagne a reçu d'illustres personnages dont le chancelier Konrad Adenauer, « fondateur » de l'Allemagne contemporaine, ou le général de Gaulle. Situé le long de la vallée de la Jonte, à l'écart de la commune de Meyrueis et à mille lieues de la fureur du monde, l'établissement 4 étoiles, véritable oasis de verdure cultive un charme suranné. Le décor ? Un parc extraordinaire où s'épanouissent marronniers, séquoias et cèdres d'âge vénérable ; vingt-neuf chambres et suites habillées de boiseries et de tissus fleuris ; une enfilade de salons ; une terrasse propice aux dîners romantiques. Le tout saupoudré par le délicieux accueil « à l'ancienne » des propriétaires Jean-François de Montjou et son épouse Hélène, chef du restaurant dont la cuisine traditionnelle soignée fait honneur au terroir.

Côté nature : les gorges de la Jonte qui abritent une colonie de vautours fauves dont on peut admirer les envolées lyriques depuis des points d'observation situés entre le Truel et le Rozier.

Le prix : à partir de 99 € la chambre double. Petit déjeuner : 16 €/pers. Menu à partir de 51 €.

L'UCPA ouvre la première auberge de jeunesse sportive en France

L'UCPA a ouvert dans le 19e arrondissement de Paris son «Sport Station Hostel», 230 lits en dortoirs ou chambres privatives accompagnées par un multiplexe sportif de 3000 m². Au programme, fitness, crossfit, biking, badminton, squash, padel et escalade.

Hôtel The Twenty Two à Londres, l'avis d'expert du Figaro

Situé dans le cœur vibrant de Mayfair, ce boutique hôtel de luxe déploie un décor opulent et chic. Il est blotti dans un ancien manoir edwardien, qui surplombe Grosvenor Square. On a testé.

On a poussé les portes du SO/ Paris, un nouveau phare sur la capitale

EXCLUSIF - Sur les quais de Seine, semblant toucher le ciel, la nouvelle adresse hôtelière la plus sensuelle de l'Est parisien s'est éprise d'art, de mode et d'esprit. Avec pour invitée de marque, une vue inédite sur le Tout-Paris. À découvrir le 6 septembre.

Le Figaro

Dix noms de villes complètement farfelus

Le Figaro

QUIZ - Ohé, Athé, Montfroc... La France rayonne de bourgades aux noms cocasses. Aurez-vous un 10/10 à ce test sur les toponymes?

Enfin les vacances. Sur la route du farniente, ne soyez pas surpris de croiser quelques noms de lieux farfelus... Ils pullulent en France! Ces toponymes «sont des énigmes douces, de légères fulgurances musicales, des jeux homophones, de brefs éclairs géographiques, dont le chatoiement varié est à l’image de la diversité de nos paysages», écrit joliment Jean-Loup Chiflet dans son Dictionnaire amoureux de la langue française (2020).

» LIRE AUSSI - Saurez-vous deviner les noms gallo-romains de ces villes françaises?

Ouvrez bien vos yeux. Vous verrez peut-être au cours de vos escapades estivales des panneaux indiquant Château-farine, La Queue-de-Merluche, Bricquebec, ou encore le (très) sobre Lacarry-Arhan-Charritte-de-Haut.

Et si vous rongez votre frein au bureau, et piaffez d’impatience de prendre la poudre d’escampette, la rédaction vous emmène en voyage avec un test sur ces noms de villes saugrenus. Obtiendrez-vous un 10/10?

À VOIR AUSSI - Orthographe: la lente agonie de l’expression écrite?

Si vous connaissez ces mots rares, votre vocabulaire est (très) riche

QUIZ - «Coruscant», «flavescent»... La langue française est emplie de mots délicieux qui mériteraient d’être ressortis plus souvent. Les connaissez-vous?

Ces mots français qui nous viennent du chinois

QUIZ - Nous parlons la langue du Pays du Milieu sans le savoir. Saurez-vous repérer ces mots français d’origine chinoise?

Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.

Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement

Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.

Les podcasts du Figaro : le moment Philo

Retrouvez un nouvel épisode du Moment Philo, chaque lundi matin, gratuitement, sur Le Figaro.

Les podcasts du Figaro : Au goulot !

Retrouvez un nouvel épisode du podcast Au goulot ! chaque mois, gratuitement, sur Le Figaro.

Podcast Scandales

PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

Lire le dossier
Le Figaro

Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?

Tiphaine Honnet

NOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.

«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?

À lire aussi » Mon couple est mort à la minute où mon enfant est né: des parents racontent

Un seuil de tolérance en déclin

Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»

Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»

La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive

Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).

Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.

Poison insidieux

Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido,on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.

À lire aussi » En couple, doit-on aussi être meilleurs amis ?

Enfants et achat immobilier

Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.

Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer

Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.

Tout redéfinir avec un regard extérieur

Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»

Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»

La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre

Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»

(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.

À VOIR AUSSI - Julia de Funès: « Le poncif "être bien avec soi-même pour être bien avec les autres" doit être inversé »

Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

Recrudescence des contaminations: faut-il avoir encore peur du Covid?

DÉCRYPTAGE/LE FIGARO MAGAZINE - La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.

Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées

EXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.

Le Figaro

Affaire Johnny Depp : un juge rejette la demande de nouveau procès formulée par Amber Heard

L'actrice, qui a récemment perdu un procès en diffamation contre la star des Pirates des Caraïbes, demandait l'annulation du verdict en raison de doutes sur l'identité d'un des jurés.

L'actrice Amber Heard a été déboutée mercredi de sa demande de nouveau procès dans le cadre de sa bataille légale contre son ancien mari Johnny Depp, qu'elle accuse de violences conjugales, ce qu'il nie. La comédienne, qui a récemment perdu un procès en diffamation contre la star des Pirates des Caraïbes, demandait l'annulation du verdict en raison de doutes sur l'identité d'un des jurés. Mais la juge Penney Azcarate, qui avait présidé les débats au tribunal de Fairfax, près de Washington, a rejeté sa demande, estimant qu'elle n'avait «subi aucun préjudice» lors du procès. L'actrice de 36 ans, connue pour ses rôles dans Justice League et Aquaman, affirmait qu'un des jurés n'était pas celui qui avait reçu une convocation du tribunal.

«Aucune preuve de fraude»

Il portait le même nom, habitait la même adresse, et la convocation ne mentionnait aucune date de naissance. Pour un homme, il est courant aux États-Unis d'avoir le même nom que son père, avec le suffixe «Junior» ou «IIIe». «Le juré a été approuvé (par les deux parties), est resté avec le jury, a délibéré et est parvenu à un verdict», a écrit la juge Azcarate dans sa décision, estimant qu'il n'existait «aucune preuve de fraude ou de faute». «La seule preuve devant cette cour est que ce juré et tous les autres ont respecté leur serment, les instructions et les ordres de la cour. Cette cour est liée par la décision compétente du jury», a-t-elle expliqué. J

ohnny Depp, 59 ans, avait poursuivi en diffamation son ex-femme, qui s'était décrite dans une tribune publiée par le Washington Post en 2018 comme «une personnalité publique représentant les violences conjugales», sans nommer son ex-mari. Il réclamait 50 millions de dollars en dommages et intérêts, estimant que la tribune avait détruit sa carrière et sa réputation. Amber Heard avait contre-attaqué et demandait le double. À l’issue de six semaines de débats, les jurés du tribunal de Fairfax, ont conclu le 1er juin que les ex-époux s'étaient mutuellement diffamés. Mais ils ont octroyé plus de 10 millions de dollars à Johnny Depp, contre 2 millions seulement pour Amber Heard.

À lire aussiAmber Heard et Johnny Depp : du glam au sordide, retour sur le procès retentissant de l'année

Le procès, ultra-médiatisé et diffusé en direct à la télévision, a été suivi par des millions de téléspectateurs dans le monde et provoqué un déchaînement de messages insultants envers l'actrice sur les réseaux sociaux. Lors du procès, elle avait raconté plusieurs scènes de violences, notamment un viol en mars 2015 en Australie, où Johnny Depp tournait le cinquième épisode de Pirates des Caraïbes. Les deux acteurs avaient débuté une relation amoureuse en 2011 et s'étaient mariés en 2015. Mais Amber Heard avait demandé le divorce en 2016, affirmant être victime de violences conjugales, ce que Johnny Depp a toujours nié. Elle avait abandonné ces accusations quand le divorce avait été prononcé en 2017.

Bibie, Tout doucement, trop doucement

LES CHANTEURS D’UN SEUL TUBE (3/6) - La chanteuse bien lancée en Afrique signe un tube en France. Paradoxalement, il éteindra sa carrière.

Emmanuel Macron et le manga One Piece, une histoire d'amour intéressée

Le président de la République a fait un clin d'œil à l'appétence de la jeunesse pour les mangas, grands gagnants du pass culture. Et en négligeant sans doute leur nature contestataire.

Le nouveau Thor foudroie le box-office nord-américain

Avec 143 millions de dollars de recettes pour son premier week-end d'exploitation, Love and Thunder, le quatrième volet de la saga du héros nordique, démarre très fort.

Le Figaro

Désastre du Stade de France : le Sénat étrille la préfecture de Police

Jean-Marc Leclerc

Le rapport publié mercredi par deux commissions pointe les défaillances qui ont conduit à la soirée calamiteuse du 28 mai, lors du match Real-Liverpool.

Impitoyable rapport que celui des Commissions de la Culture et des lois du Sénat sur les événements du Stade de France, survenus le 28 mai dernier, à l'occasion de la finale de la Ligue des champions Real-Liverpool. Ce document assez condensé, que Le Figaro a pu décortiquer, dénonce, du côté des pouvoirs publics, « une reconnaissance des responsabilités tardive et partielle ». « Il est injuste d'avoir voulu faire porter aux supporters de l'équipe de Liverpool la responsabilité des troubles intervenus comme l'a fait le ministre de l'Intérieur pour détourner l'attention de l'incapacité de l'État à gérer adéquatement la foule présente et à juguler l'action de plusieurs centaines de délinquants violents et coordonnés », écrivent les rapporteurs. Gérald Darmanin, mais aussi le préfet de police, Didier Lallement, le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, et, à travers lui, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, sans oublier l'Union européenne de football (UEFA), nul n'est épargné. Et tout est mis à plat.

  • Une gestion de la billetterie inadaptée

Pour les sénateurs Laurent Lafon (président centriste de la Commission de la Culture) et François-Noël Buffet (président LR de la Commission des lois), « il était connu que le recours (aux billets papiers) aurait pour conséquence une multiplication des faux billets or l'UEFA ne semble pas avoir mis en place de dispositif particulier pour identifier l'ampleur de ce problème en amont alors que le nombre de faux billets a été dix fois supérieur aux moyennes observées habituellement (2 471 faux billets scannés) ». Mais pas les 30.000 à 40.000 évoqués maladroitement au départ.

À VOIR AUSSI - Fiasco au Stade de France: l'UEFA réfute le nombre de faux billets avancé par les autorités

  • Un plan de mobilité désastreux

Les rapporteurs se veulent précis : « La préparation du plan de mobilité des supporters relevait principalement de la compétence de la FFF afin de prendre en charge les supporters depuis les frontières jusqu'aux abords du stade. 110.000 personnes se sont rendues au stade par le RER B (6.200 personnes), le RER D (36.000 personnes), la ligne 13 (37.000 personnes), 450 cars (20905 personnes), des taxis (6.680 personnes) et des véhicules légers (4.111 personnes) ».

Selon eux, « ce plan de mobilité a rencontré deux difficultés majeures (les reports de voyageurs du RER B au RER D et l'absence de voies de délestage à la sortie de la gare du RER D) dont les effets se sont cumulés pour aboutir à une situation de crise ». Ils rappellent que c'est le préfet de police en personne qui a réclamé de « faire démonter la signalétique destinée à réorienter les flux de personnes ».

  • Une vision surannée des supporters

À les lire, « les dispositifs mis en place comportaient des défaillances importantes concernant le renseignement (absence de hooligans mais présence de délinquants en grand nombre) (...) et une communication insuffisante entre les acteurs ». « Les auditions des associations de supporters ont mis en avant une organisation de la sécurité du match fondée sur une vision datée des supporters britanniques, renvoyant aux hooligans des années 80 », déplorent-ils. « Les responsables publics ont ainsi été presque exclusivement attachés à gérer sous l'angle du maintien de l'ordre les supporters anglais sans billet, qui ont une habitude connue de venir soutenir leur équipe pour profiter de l'ambiance du match à l'extérieur du stade », ajoutent les sénateurs.

À VOIR AUSSI - Incidents au Stade de France: «Le préfet Lallement a sa part de responsabilité», dit le Sénat

  • Une sécurité sous-dimensionnée

Pour eux, « le 28 mai, la sécurité des supporters et la protection des biens ont été assurées de manière insuffisante ». Ils en sont convaincus désormais : « les actes de délinquance ont commencé en amont du filtrage. Les caméras de surveillance ont même permis à certaines des personnes présentes dans le PC de sécurité du stade de constater l'action des pickpockets et autres voleurs à la tire ». Ainsi, « la présence de ces délinquants, bien que d'une ampleur apparemment inédite, était prévisible. Dans les jours précédant l'événement, les personnels du Stade de France et le maire de Saint-Denis ont fait part d'une effervescence inhabituelle autour du match et de l'enceinte. Ces observations n'ont cependant pas conduit, semble-t-il, à une alerte de la part du renseignement territorial. Les effectifs destinés à lutter contre la délinquance étaient donc sous-dimensionnés et n'ont pas été abondés de manière suffisante ». Ils l'affirment donc : « ce sont les conditions mêmes créées par la préfecture de police et l'absence de réactivité suffisante qui sont les causes premières des incidents survenus lors du préfiltrage ».

  • Un recours à la force dû aux défaillances en amont

Face au « risque d'écrasement » dans la foule, le préfet Lallement a demandé la levée du préfiltrage et a dû ensuite assumer, lors des heurts, le recours au gaz lacrymogène. « Or, écrivent-ils, ces décisions, si elles étaient nécessaires pour éviter un drame, sont la conséquence directe des défauts d'anticipation et ont été la cause d'incidents qui ont choqué l'opinion publique nationale et internationale et terni l'image de la France. La décision de lever le préfiltrage a créé un espace sur le parvis du Stade dans lequel ont pu s'engouffrer les délinquants qui ont agressé les supporters ».

  • Le scandale de « l'autodestruction » des preuves

« Une absence manifeste de volonté de faire la lumière sur les responsabilités : la destruction des images vidéo », estiment les sénateurs. Ils rappellent que « les images filmées au plus près des incidents, c'est-à-dire celles du consortium du Stade de France qui déploie quatre caméras extérieures sur les quatre angles du stade, avaient été automatiquement détruites au bout de sept jours faute de réquisition judiciaire émanant de la préfecture de police ou du parquet, ce, alors même que les personnes présentes au PC sécurité, dont les représentants de la préfecture de police et semble-t-il du parquet de Bobigny, avaient pu en constater la violence ». Selon eux, « les images des caméras du Stade de France sont également visualisables à la demande depuis la salle de commandement de la DOPC via des connexions techniques. L'arrêté d'autorisation prévoit la possibilité pour la préfecture de police de procéder à un enregistrement séparé, ce qui n'a pas été fait ».

Et de poursuivre : comme l'a relevé le délégué interministériel aux grands événements sportifs lors de son audition, « légalement, il est possible de conserver les images de vidéosurveillance pendant trente jours, mais les coûts sont considérables, d'où un remplacement automatique des fichiers ». Or, « ni le consortium, qui aurait dû avoir la présence d'esprit d'interroger les autorités judiciaires dans le délai réduit de sept jours qu'elle s'est elle-même fixé, ni la préfecture de police, ni le parquet de Bobigny, n'ont agi avec diligence pour sauvegarder une preuve indispensable à la manifestation de la vérité ».

À VOIR AUSSI - Chaos au Stade de France : « L'absence de conservation des images de vidéosurveillance constitue une faute grave»

  • Une étrange procédure de recueil des plaintes

Autre fait troublant soulevé : « Lors de son audition par les commissions sénatoriales le 1er juin 2022, le ministre de l'intérieur s'était engagé à ce que les supporters britanniques et espagnols puissent porter plainte depuis leur pays, grâce à des policiers dépêchés sur place et une « plateforme informatique en espagnol et en anglais », ainsi que des lettres de plainte déjà rédigées dans ces langues. Aucune plateforme en ligne n'a été mise en place». Les sénateurs poursuivent : « Quant aux policiers dépêchés sur place, le président du Spirit of Shankly a déclaré lors de son audition qu'ils « n'ont rencontré personne du club des supporters », tandis qu'il y aurait environ 9 000 plaintes déposées et transmises au club de Liverpool ». Bref, une réponse largement perfectible. Pour les rapporteurs , « les évènements du Stade de France sont un « coup de semonce » ». Ils « ont gravement interrogé la capacité de la France à organiser de grands évènements sportifs, notamment dans la perspective de la coupe du monde de rugby de 2023 et des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ». Il est urgent de se ressaisir.

Parmi leurs 14 propositions, les Commissions de la Culture et des lois du Sénat recommandent de « rendre obligatoire le recours à des billets infalsifiables », définir une nouvelle « doctrine d'emploi des gaz lacrymogènes », que la police et les stadiers apprennent à mieux maîtriser les langues étrangères pour mieux se faire comprendre du public et surtout d'« imposer aux opérateurs lors des grands événements la conservation des images pendant une durée légale d'un mois».

À VOIR AUSSI - Incidents au Stade de France: «Cet échec tient aux décisions prises par la Préfecture de police», selon le Sénat

Départs en vacances : la journée de dimanche classée verte sur les routes

La journée de dimanche est classée verte dans le sens des départs, mais des difficultés persisteront sur l'A7 en vallée du Rhône dans le sens Nord-Sud.

À Paris, les rats prolifèrent, la mairie veut apprendre à «mieux les connaître»

Pour l’élue déléguée à la condition animale, le mot «surmulot», «moins connoté négativement», est à préférer.

Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

Le Figaro

Bernard Carayon: «La République est d'abord nationale»

TRIBUNE - À l'occasion du 14 juillet, le maire Les Républicains réaffirme la dimension patriotique de la fête nationale. Celle-ci, essentielle à la survie d'une nation, doit se traduire par une identification de chacun à l'Histoire nationale, avec sa gloire mais aussi ses zones d'ombre, explique-t-il.

Bernard Carayon est maire LR de Lavaur et avocat au barreau de Paris.

L'État est lourdement endetté. Les taux d'intérêt s'envolent. L'agriculture ne parvient plus à nourrir les Français. Les magistrats freinent les quelques efforts de réforme. La fiscalité est confiscatoire, inégalitaire et archaïque. Partout le mécontentement populaire gagne villes et campagnes. Entre violences et concessions, l'État hésite. Il abandonne les réformes, dans un climat d'impuissance gangréné par les privilèges. Nous sommes en 1788. Le grand basculement est proche.

Le 14 juillet, c'est la fête des Français qui aiment leur Patrie, respectent la République et admirent leur Armée. Nous ne commémorons pas la prise de la Bastille mais célébrons la fête de la Fédération de 1790 : elle consacre l'unité de la France dans la réconciliation des Français, selon le vœu exprimé le 6 juillet 1880 par la Chambre des députés.

À lire aussi14 Juillet: un défilé marqué par l’Ukraine et les défis de l’Otan

Le grand historien et résistant Marc Bloch, fusillé par les Allemands en 1944, écrit ceci dans L'Etrange défaite, l'ouvrage qu'il consacre à la défaite de 1940 : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération ».

Oui, il n'y a bien qu'une histoire de France, de Clovis à de Gaulle, des soldats de l'an II aux Poilus de 14, à l'inverse d'un récit hémiplégique ne débutant qu'en 1789. Depuis ses origines, la France est le pays des hommes francs, des affranchis. La Nation précède chez nous la République. Elle plonge ses racines dans la révolte des tribus gauloises contre César, l'unification par Clovis du royaume franc et son inclusion dans la chrétienté, la résistance de Jeanne d'Arc aux Anglais, la construction de la France, contre vents et marées, par quarante rois, la bataille de Valmy, l'Union nationale en 14, l'appel de Londres du 18 juin 1940 : la France n'est pas la France sans être rebelle, enracinée, singulière.

Nos frontières, morales et géographiques, ont été méticuleusement abattues par une génération qui voulait faire du passé table rase

Voilà cette « culture française », n'en déplaisent à ceux qui ont fait, depuis longtemps, un trait sur notre patrie pour lui substituer de chimériques horizons. Les frontières, pourtant, reviennent « à la mode ». Dans la crise épidémique, chaque pays a cherché des voies propres. Avec le conflit en Ukraine, chaque pays, encore, a cherché des solutions spécifiques pour résorber sa dépendance énergétique. Et l'Allemagne, elle-même, brise un tabou en se lançant dans un inédit et considérable programme de réarmement. Partout, les grandes nations affirment leur puissance plutôt que l'euro-béate compétitivité : l'économie politique et le patriotisme économique renaissent des cendres du libre-échangisme.

Nos frontières, morales et géographiques, ont été pourtant méticuleusement abattues par une génération qui voulait faire du passé table rase. En quarante ans, l'Etat, l'armature multiséculaire de notre Nation, s'est délité au profit de nouvelles puissances multinationales, fonds spéculatifs et ONG, commissaires, banquiers et juges européens, sans légitimité démocratique ni visages.

Pour les partisans de l'effacement des Nations, le patriotisme serait ringard, et même dangereux. Ils espéraient la paix et la prospérité dans la disparition des identités nationales et la construction d'un vaste marché de la conscience universelle : mais ils n'ont pas vu – ou ne voulaient pas voir - le monde tel qu'il est : le réveil des peuples, comme nous l'avons vécu sous la Révolution, comme d'autres peuples d'Europe en ont ressenti la nécessité sous l'influence des Lumières au XIXème siècle, d'autres encore, avec la décolonisation, au XXème siècle.

À lire aussi14 juillet: «La République est nationale!»

Ce mouvement emporte partout les idées convenues, balaye l'arrogance de ces élites qui veulent faire le bonheur des peuples malgré eux, excitant les minorités afin de consolider leur pouvoir, désignant l'adversaire sous l'anathème de « populiste ».

Si la République naît, mais pas tout de suite, de la Révolution, elle s'épanouit dans la résistance aux forces étrangères : la République est d'abord nationale !

Le 14 juillet est ainsi fêté par les patriotes. Le patriotisme, ce n'est ni la guerre, ni le nationalisme : « Le patriotisme, c'est l'amour des siens, le nationalisme, c'est la haine des autres », clame l'écrivain-résistant Romain Gary. Le patriotisme, c'est l'identification de chacun à l'Histoire nationale, avec sa gloire et ses zones d'ombre, forgée dans une fierté collective, éloignée de toute repentance : c'est par l'amnistie et l'oubli imposé qu'Henri IV mit un terme aux horreurs des guerres de religion ! Cessons de nous culpabiliser ! Notre histoire ne se résume pas à ses quelques heures noires qu'aucun autre pays au monde ne rappelle ni n'expie ! Cette repentance, portée par la gauche et le macronisme, est d'ailleurs sélective : qui, parmi les héritiers de Jaurès, reproche au tribun tarnais son engagement déterminé pour la colonisation ? Un engagement inspiré par le message universaliste de la Révolution française et partagé par Jules Ferry dont le nom, comme celui de Jaurès, est donné à tant d'écoles et d'avenues ! Qui reprocha au Président Mitterrand son engagement pour l'Algérie française et sa légitime détermination à éradiquer le terrorisme du FLN lorsqu'il était Garde des Sceaux ou ministre de l'Intérieur ?

Un républicain ne peut tolérer que la loi soit soumise à des comportements sociaux ou religieux étrangers à son histoire nationale

Le 14 juillet est la fête de la République. La République est indivisible. Mais elle se dissout quand elle reconnaît des droits particuliers à des « communautés » ethniques, sexuelles ou religieuses. Elle viole le principe constitutionnel d'égalité des citoyens, elle fracture notre unité nationale, si fragile dans un « vieux pays de guerre civile », comme le décrivait Anatole France.

Le multiculturalisme est, en apparence, une idée optimiste et généreuse, portée par les « citoyens du monde ». Elle est en fait terriblement dangereuse : car des cultures qui se sont affrontées dans l'histoire ne peuvent coexister sans risques sur un même sol.

Un républicain ne peut d'ailleurs tolérer que la loi soit soumise à des comportements sociaux ou religieux étrangers à son histoire nationale. Chacun doit rester maître chez soi : « Si tu es à Rome, vis comme les Romains, si tu es ailleurs, vis comme on y vit », proclame Saint Augustin. La paix sociale et la paix civile se nourrissent de la soumission de tous à une même loi, de mêmes valeurs, une même histoire, grâce auxquelles se sont forgés l'égalité de tous devant la loi, l'égalité de l'homme et de la femme, la protection dans l'intimité de la vie religieuse, le respect de ceux qui ont bâti notre pays par ceux qui en ont hérité, par le sang ou les papiers.

La République n'est pas une carte de restaurant où l'on choisirait ce qui nous convient : la République, c'est un menu abondant et généreux, mais c'est un menu unique

La République n'est pas une carte de restaurant où l'on choisirait ce qui nous convient : la République, c'est un menu abondant et généreux, mais c'est un menu unique.

Le 14 juillet est la fête de nos Armées. Leur histoire se nourrit de valeurs fortes : le respect du droit, le courage, la camaraderie, autant de valeurs qui semblent désuètes à certains, tant notre société donne le sentiment d'avoir renoncé à être une civilisation ; à n'être qu'une société privilégiant les plaisirs éphémères, où tout doit pouvoir s'acheter, tournant en dérision la gratuité dans les comportements humains, entretenant le relativisme au nom duquel tout se vaudrait, - le babillage de l'enfant et le savoir du maître, les approximations véhiculées par les réseaux sociaux et la compétence de nos scientifiques - : une société qui privilégie l'individualisme à l'esprit collectif, promouvant la « désobéissance civique ».

Notre civilisation occidentale et européenne s'est d'abord construite par la force de nos armées, dans une longue tradition d'honneur au service de notre continuité historique. Armée de l'ombre sans uniforme, armée de traditions, elles ont, l'une comme l'autre, combattu pour nos libertés, notre puissance, notre souveraineté, notre rayonnement dans le monde : l'Armée et ses anciens combattants sont la chevalerie des temps modernes.

À lire aussiJean Sévillia : la véritable histoire du 14 juillet

Le 14 juillet est enfin la fête de la Révolution française. Mais il y a deux Révolutions : celle qui fait de la liberté un idéal et celle pour laquelle la fin justifie les moyens. La première, c'est celle de Voltaire, celle de 1789, à laquelle fait référence notre Constitution.

La seconde, celle de 93, c'est celle de Robespierre, assoiffé de sang, celle de Danton, assoiffé d'argent : pas de liberté, selon eux, pour les ennemis de la liberté ! Pas de liberté, en fait, pour les ennemis de leur Pouvoir ! Pas de critères de vérité qui leur soient extérieurs ! 300.000 vendéens, hommes, femmes, enfants et vieillards seront massacrés au nom de cette idéologie totalitaire qu'incarnent aujourd'hui les mélenchonistes. La révolution n'est pas un « bloc », comme le croyait Clémenceau, parce que 93 piétine l'idéal de liberté.

La révolution de Thermidor a d'ailleurs inspiré les deux totalitarismes du XXème siècle, l'épuration ethnique par les nazis, et l'épuration de classe, par les communistes soviétiques, puis chinois, cambodgiens, et bien d'autres. La vraie Révolution s'incarne dans la fraternité de ceux qui ont le cœur bon et l'esprit juste. Mais ni dans la haine de classe, ni dans la haine de race.

La fraternité n'est pas un diplôme que l'on s'accorde sans examen : elle s'éprouve dans le comportement de chacun, dans sa cité, dans le respect de soi et des autres, l'histoire de notre sol et le souvenir de nos morts. La fraternité, ce n'est pas la violence des mots, des actes, des mensonges et de la trahison, la violence contre notre histoire et notre culture françaises : c'est la laïcisation de l'amour chrétien qui a façonné notre civilisation européenne, jusque dans ses plus petits villages construits autour de nos 45.000 églises et de nos 36.000 mairies. La fraternité est à la patrie ce qu'est l'amour à la famille : écoutez Jaurès ! « La démocratie apparaîtra tous les soirs dans la famille populaire sous les traits de l'enfant bien-aimé qui a les yeux dans la lumière de la vérité entrevue, et qui en retrouvant le père et la mère, fait de cette lumière de vérité un nouveau et plus ardent éclair de tendresse filiale. ».

La fraternité n'est pas un diplôme que l'on s'accorde sans examen : elle s'éprouve dans le comportement de chacun, dans sa cité, dans le respect de soi et des autres, l'histoire de notre sol et le souvenir de nos morts

Plaignons ceux qui n'ont ni le patriotisme au cœur, ni le respect de la famille, ni celui de leur prochain : parce que l'histoire fraternelle des hommes leur est étrangère, une part d'humanité et de tolérance leur manquera toujours.

Chacun ressent bien que tout est encore à rebâtir en France : les fractures sociales, géographiques, administratives, culturelles caractérisent l'« archipel français ». Tout est à rebâtir dans une Nation qui a rarement été aussi fragile, aussi désabusée, aussi tristement isolée dans le monde, aussi marginalisée en Europe, aussi rejetée en Afrique, aussi oubliée en Asie. Tout est à rebâtir, comme en 1945, comme en 1958, lorsque se mêlaient dans une même foi patriotique les spadassins et les héritiers du classicisme français.

Si l'on ne veut pas disparaitre de l'Histoire, ce qui est arrivé à tant de civilisations brillantes, il faut se souvenir et montrer au monde ce qu'est un Français : savoir désigner l'ennemi, sans noyer notre combat dans la peur ou la haine d'un Orient que de Gaulle jugeait « compliqué ». Et quand survient un attentat terroriste, ne pas se contenter de multiplier les pétitions et les concerts, de déposer des fleurs au pied de nos mairies. « Pleure comme une femme ce que tu n'as pas su défendre comme un homme », lance avec noblesse Aixa Fatima, à son fils, Boabdil, dernier émir de Grenade, quand elle tombe en 1492 aux mains des catholiques espagnols.

À lire aussiThierry Burkhard: «14 Juillet, pourquoi nous défilons»

Nous ne sommes pas d'une civilisation qui pleure : nous sommes enfants du Parthénon et des sept collines de Rome, nous nous sommes battus contre les Huns aux Champs catalauniques et sur mer, contre les Turcs, à Lépante, nous sommes les héritiers des bâtisseurs de cathédrales, des conquistadors et de Lyautey, nous sommes fils des patriotes de Valmy, d'Algérie, du Maroc, de Tunisie et d'Afrique noire, d'Océanie, de Verdun, du plateau des Glières, de Madagascar et des hauts plateaux d'Indochine.

Nos sangs sont mêlés. Mais notre culture, comme notre sol, est unique : nous sommes du pays des hommes francs, ce qui veut tout dire de l'allure que nous devons nous imposer ! Ne jamais plier, ne jamais baisser le regard devant celui qui hait la France. Ne jamais renoncer à être libres, dans le respect dû à chacun. Être français.

À VOIR AUSSI - «Je suis fier de défiler le 14 Juillet avec la Patrouille de France»

Manifeste pour la beauté de Paris: «La nouvelle doctrine de l'esthétique parisienne est-elle à la hauteur ?»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Accusée par le mouvement #SaccageParis d'enlaidir la capitale, la mairie de Paris a publié un «manifeste pour la beauté». Si l'essayiste Sami Biasoni se réjouit de cette démarche, il dénonce une gestion militante de l'aménagement urbain parisien.

Uber, Macron et les scandalisés scandaleux

ANALYSE - Les «Uber Files» contiennent peu de vraies rélévations. Mais pour la Nupes et le Rassemblement national, pouvoir placer Macron et Uber dans une même phrase, c’est Noël avant l’heure.

Goldnadel: «Quand un journal indulgent avec l'extrême gauche s'en prend à “l'extrême droitisation” des médias»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Un article du 8 juillet paru dans Le Monde dénonce «l'infiltration» de l'extrême droite dans les médias. Pour l'avocat, le quotidien semble oublier sa propre indulgence envers l'extrême gauche et les bouleversements idéologiques visibles dans les urnes.

Le Figaro

Un Français disparaît en Égypte, sa famille lance un appel à témoins

Le Figaro

Étudiant à la Sorbonne, le jeune homme a disparu il y a un an, alors qu'il s'apprêtait à visiter Le Caire.

L'été dernier, il était parti sans itinéraire précis en tête, à l'aventure. Mais après plusieurs mois de voyages à faire le tour de l'Europe, Yann Bourdon, 25 ans et étudiant en Histoire à La Sorbonne, disparaît mystérieusement en Égypte. Un an après sa disparition, sa famille, toujours sans nouvelles, lance un appel à témoins, rapporte LCI.

Après avoir traversé la Lituanie, la Macédoine, la Croatie, le Kurdistan et la Turquie, fin juillet 2021, Yann Bourdon arrive à Charm-el-Cheikh. Le 27 juillet, il rejoint la capitale et prévoit, le 28, de visiter le quartier copte et le Musée du Caire. Il dort dans une auberge de jeunesse. Le 4 août, il écrit à sa sœur pour la dernière fois. Depuis, silence radio. Yann a disparu.

Mais ses proches ne s'affolent pas tout de suite. Un détail toutefois tracasse sa mère et sa sœur. Jamais Yann n'oublie de souhaiter les anniversaires. Or, sa mère ne reçoit aucun message le jour de sa naissance. On s'étonne. Lorsque aucune nouvelle ne parvient à la famille le jour de l'anniversaire de sa sœur, on s'inquiète. Sa disparition est signalée, et, en novembre 2021, une enquête est ouverte. On apprend alors que le compte bancaire de Yann a été vidé dans le centre du Caire. Depuis, l'enquête n'avance guère.

«Les autorités françaises et égyptiennes sont averties mais nous n'avons à ce jour aucune information. C'est pourquoi, aujourd'hui nous nous tournons vers vous, afin de lancer un appel à témoin, sensibiliser et en espérant retrouver notre proche», explique la famille du jeune homme sur le compte Facebook dédié à la disparition de Yann Bourdon. «On ne voulait pas médiatiser l'affaire. On ne voulait pas lancer nous-même un appel à témoins pour ne pas gêner le travail des enquêteurs et de la justice», explique la sœur du disparu à LCI. Mais, sans nouvelles ni avancées majeures des investigations, ses proches ont décidé de prendre les choses en main, espérant comprendre ce qui a pu arriver à Yann.

À VOIR AUSSI - «Ça ne peut plus durer!»: l'appel à l'aide de la sœur de Benjamin Brière, «otage» depuis deux ans en Iran

Seine-Saint-Denis : dix-sept individus interpellés pour une série de vols violents

Un collégien, scolarisé à Dugny, a été frappé, dépouillé puis attaché à une chaise. Il a ensuite été filmé dans le cadre d'un clip de rap.

Loiret : une policière grièvement blessée lors d'un refus d'obtempérer près de Montargis

Le conducteur du scooter, qui a pris la fuite après les faits, s'est rendu.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Uber, Macron et les scandalisés scandaleux

Bertille Bayart

ANALYSE - Les «Uber Files» contiennent peu de vraies rélévations. Mais pour la Nupes et le Rassemblement national, pouvoir placer Macron et Uber dans une même phrase, c’est Noël avant l’heure.

«J’en ai marre, marabout, bout de ficelle, selle de ch’val…» Un scandale d’État contemporain se construit-il, comme une comptine, par enchaînement? Ce qui n’est pas public - un rendez-vous dans un ministère - est secret ; ce qui est secret est caché ; ce qui est caché est coupable. Un accord que l’on appelle un «deal» est un pacte. Pacte? Pacte de corruption? Le sophisme est grossier, mais qu’importe. «Y a-t-il eu contrepartie?», fait mine de s’interroger Aurélien Pradié (LR, CNews).

Les «Uber Files», c’est le poids de deux mots - «deal secret» - et le choc de 18 gigaoctets de documents confiés par l’ancien lobbyiste Mark MacGann au Guardian et, par extension, aux journalistes du consortium ICIJ. Une plongée passionnante, parce que vue de l’intérieur, dans la saga de la conquête des villes du monde par la start-up Uber.

Quel «deal secret»?

Une épopée sauvage, menée par un entrepreneur toxique, Travis Kalanick. Cette histoire a déjà été documentée par des enquêtes et des procédures en justice, et même portée à l’écran dans la série Super Pumped. Dès 2017, le New York Times révélait par exemple l’utilisation par Uber du logiciel Greyball pour échapper aux contrôles des autorités de transport. Jusqu’à l’éviction de Kalanick mi-2017, Uber déployait une stratégie agressive appuyée sur deux méthodes: un lobbying puissant, et une conquête de parts de marché pour s’imposer par le fait accompli.

À lire aussi Prix, temps d’attente: la colère monte contre Uber

Qu’apprend-on, à la lumière des «Uber Files», de son développement en France entre 2014 et 2016, quand Emmanuel Macron était à Bercy? Que le ministre de l’Économie voyait d’un bon œil la libéralisation d’un secteur verrouillé par le monopole des taxis? Nul besoin de broder sur la «proximité idéologique» (Le Monde) entre Uber et lui, ni sur sa psychologie à partir d’un courriel d’une collaboratrice d’Uber qui voulait voir dans l’histoire de Kalanick le «miroir de la sienne»: l’Emmanuel Macron de l’époque revendiquait ouvertement l’objectif de «déverrouiller» l’économie française et avait fait de cette ambition l’objet de la loi de 2015 qui porte son nom.

Que lit-on encore? Qu’Emmanuel Macron était un jeune ambitieux qui n’hésitait pas à marcher sur les plates-bandes de ses collègues du gouvernement? Vous parlez d’une découverte! Le gouvernement Valls était un prototype de gouvernement de coalition, dont l’ambiance à couteaux tirés faisait les délices des dîners en ville et de la presse. La gauche socialiste non macroniste prend aujourd’hui sa revanche en feignant l’ignorance et la réaction outragée.

À lire aussiTravailleurs des plateformes: Uber s’accommode des nouvelles contraintes

Les documents qui ont nourri l’ICIJ racontent aussi la fabrique de la loi, et la pratique, qui n’est ni propre à Uber, ni à la législature 2012-2017, de l’écriture d’amendements par les parties concernées. Il est savoureux que les parlementaires, objets de toutes les attentions des lobbyistes, s’émeuvent, alors qu’il leur revient d’établir la bonne distance. Dans le cas d’Uber, il faut se souvenir qu’à la pression du pionnier des VTC répondait celle de la profession des taxis. À chaque ouverture inscrite dans la loi répondait une tentative pour la contrecarrer. Parmi les contre-feux les plus aberrants, il a été envisagé l’obligation de retour à la base des voitures entre deux courses, un temps d’attente minimum de quinze minutes, une interdiction d’affichage de la géolocalisation des voitures sur le téléphone du client… Et, dans la pratique, ce fut l’engorgement des centres d’examen pour obtenir la licence, les tests d’anglais inaccessibles, etc.

Qu’importe le contexte. Restent ces deux mots: «deal secret». Quel deal, d’ailleurs? Entre Emmanuel Macron et Uber, comme le dit Le Monde, ou «avec ses opposants au sein du gouvernement», comme l’écrit le Guardian ? La différence est de taille. Mais le coup est parti, de toute façon. Pour la Nupes et le Rassemblement national, pouvoir placer Macron et Uber dans une même phrase, c’est Noël avant l’heure. Sur France Inter, mardi matin, François Ruffin (LFI) n’a pas fait dans la nuance. «L’État est colonisé de l’intérieur par les intérêts privés», a-t-il lancé.

À lire aussiRévélation de liens privilégiés entre Macron et Uber, indignation à gauche

Obsédé comme Jean-Luc Mélenchon, qui n’en finit plus d’annoncer de nouveaux tours électoraux, le député affirme que le premier tour de la présidentielle ne s’est pas joué dans les urnes mais avec la «présélection» d’Emmanuel Macron par les grands patrons. Diable! Jordan Bardella (RN, sur Franceinfo) tient un discours proche, sur le thème de la «vente à la découpe» de la France. LFI et RN communient dans l’amalgame. Les uns et les autres tapent «Macron» et «scandale» dans leur moteur de recherche et déversent ensuite dans une seule tirade les noms de Rothschild, Alstom, General Electric, BlackRock, McKinsey et Sanofi. C’est pavlovien. Irresponsable, aussi. À moins que l’objectif recherché soit précisément de saper le peu de confiance qu’il reste aux Français dans la classe politique.

À VOIR AUSSI - «Je me félicite de ce que j’ai fait»: Emmanuel Macron réagit à l’affaire Uber

Manifeste pour la beauté de Paris: «La nouvelle doctrine de l'esthétique parisienne est-elle à la hauteur ?»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Accusée par le mouvement #SaccageParis d'enlaidir la capitale, la mairie de Paris a publié un «manifeste pour la beauté». Si l'essayiste Sami Biasoni se réjouit de cette démarche, il dénonce une gestion militante de l'aménagement urbain parisien.

Goldnadel: «Quand un journal indulgent avec l'extrême gauche s'en prend à “l'extrême droitisation” des médias»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Un article du 8 juillet paru dans Le Monde dénonce «l'infiltration» de l'extrême droite dans les médias. Pour l'avocat, le quotidien semble oublier sa propre indulgence envers l'extrême gauche et les bouleversements idéologiques visibles dans les urnes.

Le Figaro

Novotel d’Abidjan, un piège avec vue sur la lagune

Tanguy Berthemet

HÔTELS DE GUERRE (4/6) - Les reporters retranchés dans l’hôtel étaient la cible des milices pro-Gbagbo. Ils ont été sauvés par le directeur de l’hôtel, qui a été assassiné.

Lorsque tout s’effondre dans un pays en guerre, les reporters accourent pour constater, témoigner, raconter. Où séjournent-ils dans ces situations extrêmes? Placés au cœur des convulsions de l’histoire, des hôtels sont ainsi entrés dans la légende des conflits avec ceux qui y ont vécu ou en ont tenu la chronique. De Kiev à Sarajevo en passant par Beyrouth, Phnom Penh, Abidjan et Madrid, Le Figaro revisite ces improbables refuges en équilibre sur les lignes de front.

Le Novotel d’Abidjan n’est pas vraiment un monument d’architecture. Il ressemble à l’une de ces méchantes barres anonymes qui pullulent dans les périphéries des villes françaises. Il date d’ailleurs de ces mêmes années, quand la France vivait ses Trente Glorieuses et la Côte d’Ivoire, son miracle économique. En cet automne 2010, le miracle est bien loin et le pays végète, depuis une décennie, dans une crise politique qui n’en finit pas. Le Novotel a pris sa part dans la décrépitude générale. L’instabilité a poussé à remettre sans fin les rénovations nécessaires, et l’établissement traîne donc de vieux décors élimés vaguement orangés qui sentent les années 1980. Il garde certes une jolie terrasse qui domine la lagune Ébrié, cœur saumâtre de la capitale économique, mais ce n’est pas ce vague luxe qui en fera «l’hôtel des journalistes» pour les mois à venir.

Le choix pour la presse du Novotel ne tient pas, comme souvent, à un pur au hasard. Il est le fruit d’un calcul d’une poignée de reporters à la fois parfaitement rationnel et totalement désastreux. Le bâtiment est au Plateau, le centre-ville, proche de tout et surtout du «bon» côté des deux seuls ponts qui enjambent la lagune. «Si les ponts sont coupés, on ne sera pas isolé de la vie politique», pensait-on. Effectivement, les ponts seront coupés, barrant toute retraite.

À lire aussiÀ Beyrouth, la guerre des hôtels

Car la Côte d’Ivoire s’apprête alors à vivre, après dix années de guerre civile, une élection présidentielle historique que personne n’imagine calme. Les journalistes affluent, donc. Le vote met aux prises les trois grands barons de la scène politique ivoirienne, dont la rivalité n’a de cesse de plonger le pays dans le chaos. Le président sortant, Laurent Gbagbo, affronte l’ex-chef de l’État Henri Konan Bédié (HKB) et Alassane Ouattara. Le slogan du FPI, le parti de Gbagbo annonce la couleur: «On gagne ou on gagne.» Le 31 octobre, le premier tour se passe bien et amène la chute de HKB. Le second, un mois plus tard, sera un désastre. Le décompte des résultats, qui donnent la victoire à Alassane Ouattara, est interrompu par les partisans du perdant. Le 4 décembre, Ouattara et Gbagbo se font proclamer vainqueurs. La Côte d’Ivoire avait un président contesté. Elle en a dès lors deux.

Une sorte de microcosme

Au Novotel, les envoyés spéciaux suivent les péripéties politiques, qui n’annoncent rien de bon pour les Ivoiriens. Dans l’hôtel, les clients habituels désertent, laissant place à plus de journalistes. La salle à manger se transforme en salle de rédaction improvisée. Sur la terrasse, les directs s’enchaînent avec, en arrière-plan, les mêmes palmiers sur presque toutes chaînes. Le couvre-feu imposé à 19 heures par le pouvoir vacillant de Laurent Gbagbo fait de l’hôtel une sorte de microcosme. On n’y dîne chaque soir en s’asseyant à la même table, souvent la même place. Le Novotel tourne à la pension de famille. Les jours sont curieusement les mêmes, ne changeant que par le type de reportage, pendant que la télévision d’État diffuse en boucle un documentaire sur la Françafrique, et un autre sur la vie du crabe poilu.

Dans cette étrange atmosphère émerge un personnage: Stéphane Frantz di Rippel. Gérant fraîchement nommé par le groupe Accor, il s’occupe de tout au mieux, avec un calme inébranlable. Le quotidien n’est pourtant pas simple.

Dans les rues de la capitale économique, rien n’apparaît encore anormal. La vie coulerait, seulement perturbée par le quotidien toujours difficile pour bien des Ivoiriens, sans une sourde inquiétude. Il n’y a plus de dialogue entre camps politiques. Alassane Ouattara et une grosse centaine de ses proches sont reclus à l’Hôtel du Golf, un établissement d’Abidjan, sous la protection des Casques bleus. Les pontes du régime, libres, se moquent de cette «république du golf» et multiplient les déclarations tapageuses. Dans l’ombre, chacun s’arme.

Le hall du Novotel, qui devrait normalement, comme tous les hôtels de journalistes pendant les crises, pulluler de militaires ou de «communicants» est vide. Les «ouattaristes» sont confinés et les «gbagbistes» méprisent cette presse accusée d’être aux ordres de la France coloniale. Les diatribes cachent mal l’isolement de plus en plus grand du régime qui s’accroche, dénoncé non seulement par la France mais aussi par l’Europe, l’ONU et surtout la Cédéao, l’organisation régionale et l’Umoa. Cette dernière a exclu la Côte d’Ivoire du système monétaire commun, le franc CFA. Les conséquences sont immédiates. Les banques ferment et les cartes de crédit sont inutilisables. À la réception des hôtels, c’est le retour aux années 1960. De longues notes payées en liquide.

«On reste ouvert»

Ailleurs, au contraire, le cash vient à manquer. Les achats, même les plus simples, deviennent compliqués. La crise s’aggrave et la violence se fait jour. Des coups de feu claquent ici et là. À Abobo, un quartier populaire d’Abidjan réputé acquis à Ouattara, un mystérieux commando invisible tend des embuscades aux forces loyalistes. Le sang coule. Le 17 mars 2011, l’armée tire avec des mortiers sur le marché. On compte 25 morts et 40 blessés.

Au Novotel, des gilets pare-balles apparaissent. Les militaires pro-Gbagbo se montrent de plus en plus agressifs et les menaces à l’encontre des reporters, de moins en moins voilés. Stéphane Frantz di Rippel exclut pourtant la fermeture. «Il y a des clients. On reste ouvert!»

À la fin mars, le décompte s’accélère d’un coup. Les rebelles pro-Ouattara, qui tiennent le nord de la Côte d’Ivoire depuis la fin 2002, se décident à lancer une offensive sur Abidjan. Le 1er avril, ils sont aux portes de la ville. C’est un jeudi. «Tout sera fini ce week-end», estime un diplomate. Cela prendra en fait onze jours. D’un seul coup, la capitale économique, qui avait su conserver un semblant de normalité, explose. Des barrages sont dressés partout. Des militants surexcités bloquent les voitures de presse. Il faut forcer la route. Dans le lobby, des équipes reviennent des quartiers alentour en trombe. Plusieurs ont essuyé des tirs, les balles perçant les portes des voitures. On décide de ne plus sortir.

À lire aussiHoliday Inn, un balcon sur la guerre de Bosnie

Les grilles de l’hôtel sont tirées. Aux alentours, la ville s’est soudain éteinte. Les rues se sont vidées, et dans cette métropole infernalement bruyante on entend le chant des oiseaux. L’offensive des rebelles a échoué à prendre le centre-ville, laissant le Novotel sous le contrôle loyaliste. Devant les portes fermées, les «cargos» de miliciens du régime passent au ralenti, scrutant l’intérieur. Désormais les journalistes évitent de se montrer. On entend au loin des fusillades.

Dangereux huis clos

Pour les hôtes commence alors un étrange et dangereux huis clos. Personne ne peut plus rien faire. On n’entre plus. On ne sort plus. Se mettre sur le pas-de-porte expose les journalistes à entendre siffler une balle. Partout dans Abidjan, des milliers de personnes sont ainsi coincées, dans des bureaux, des ambassades ou, au mieux, chez eux. Les proches de Gbagbo, habituellement loquaces, sont aux abonnés absents. Bientôt, ce président en sursis partira avec ses derniers fidèles se réfugier dans la cave de sa villa officielle. Comme tous, il sait sa défaite inéluctable. Ses soldats le savent tout autant, ce qui ne les rend que plus dangereux. Ces derniers finiront par entrer dans le vague refuge qu’est le Novotel. Les journalistes et le gérant prennent quelques dispositions pour ce jour. On répète ce qu’il y aura à faire. Les caméras de vidéosurveillance sont masquées. Le gérant prépare une somme d’argent à remettre «au cas où». Ce «cas» arrive le 4 avril à 14 heures.

Une vingtaine de miliciens forcent les portes, armes à la main, l’air mauvais. «Ils cherchent des journalistes. Montez et restez là-haut. Je m’en occupe», lance Stéphane aux rares reporters alors présents au bar. La consigne est suivie. Tassés dans quelques chambres les journalistes attendent silencieux, sans le moindre moyen de savoir ce qui se passe. Des pas résonnent de temps à autre dans le couloir. Un maître d’hôtel finit par surgir à la nuit tombante. Les miliciens sont partis. Mais pas seuls. Avec eux, ils ont emmené Stéphane Frantz di Rippel, qui a courageusement fait barrage, ainsi que l’homme d’affaires Yves Lambelin et deux de ses collaborateurs, Raoul Adeossi et Chelliah Pandian, réfugiés eux aussi dans l’établissement. La presse donne l’alerte de cet enlèvement. Personne ne semble au courant de rien. On l’ignore alors, mais les quatre otages ont déjà été assassinés, quelques heures peine après leur rapt.

L’attention est alors ailleurs. L’armée française, qui agit sous mandat de l’ONU, est entrée dans la crise. Des hélicoptères bombardent des positions loyalistes. Depuis les fenêtres, on peut voir les incendies qui ravagent les sites touchés.

Enfermés dans les chambres d’un hôtel devenu un piège, on ne peut rien faire, sauf attendre. L’inquiétude monte avec les heures, puis les jours qui passent. L’armée française comme les Casques bleus tardent à organiser une évacuation, redoutant une confrontation directe avec les troupes loyalistes. L’opération est finalement lancée par la France le 7 avril au soir. En quelques minutes l’hôtel se vide.

Le Novotel ne rouvrira que des années plus tard, entièrement rénové comme pour exorciser ces tristes événements. Plus rien ne les rappelle, hormis une plaque à l’entrée en hommage au directeur et à ses trois compagnons d’infortune assassinés.

À VOIR AUSSI - Le chef d’état-major des armées françaises «optimiste» sur le maintien de «l’esprit» Takuba au Mali

L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar

GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.

Assassinat de Shinzo Abe : que sait-on de l'homme qui a tiré sur l'ancien premier ministre japonais ?

FOCUS - Tetsuya Yamagami, 41 ans, ancien membre de l'armée japonaise, aurait souhaité viser originellement un cadre de la secte Moon, selon les médias locaux.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Le Figaro

Train du futur: les projets Hyperloop à la poursuite de l’impossible

Véronique Guillermard

ENQUÊTE - Près de dix ans après qu’Elon Musk a mis en ligne les plans de ce train ultrarapide à sustentation magnétique, aucune ligne commerciale n’a été mise en service.

Voyager dans des capsules propulsées dans des tubes sous vide, à plus de 1000 km/h. Cela afin de raccourcir le temps de transport entre les centres urbains. Par exemple, réaliser un Los Angeles-San Francisco en 30 minutes, contre 1 h 25 min en avion et 9 h 30 min en train ; un Paris-Madrid en 60 minutes, contre 2 h 5 min en avion et 10 heures en train, ou encore un Abu Dhabi-Dubaï en 15 minutes, contre 40 minutes en avion et 3 heures en voiture. En émettant zéro émission de CO2. C’est la promesse de l’Hyperloop, un train futuriste ultra-véloce, idée popularisée par Elon Musk, le patron de SpaceX et de Tesla.

Le concept est ancien. On le doit à l’ingénieur français Émile Bachelet, qui a présenté, en 1914, dans le cadre de l’Exposition universelle de Londres, un prototype de train à sustentation magnétique, c’est-à-dire lévitant, sans contact entre les roues et l’infrastructure, au-dessus d’une piste pourvue d’aimants. Il a atteint 480 km/h. Mais cette technologie, dite MagLev, n’a eu que peu de débouchés, supplantée par la traction Diesel, puis électrique, qui a permis l’essor du transport ferroviaire de masse.

À lire aussi Hyperloop: les acteurs historiques du rail sont partagés sur la viabilité de ce train futuriste

Le concept a été approfondi dans les années 1990. Une nouvelle approche a été proposée par Elon Musk. En 2013,il a mis en ligne une «version alpha» des plans du projet, rebaptisé Hyperloop. Trop occupé à dynamiter les industries spatiale et automobile, il a invité la communauté mondiale à s’emparer du projet. Si, dans quelques années, rien n’en est sorti, il a promis de s’en occuper en personne.

Depuis, neuf sociétés, créées entre 2013 et 2019, se sont lancées dans la course. Quatre sont européennes: SwissPod, un spin-off de l’École polytechnique de Lausanne (EPFL) ; Zeleros, fondée par d’anciens étudiants de l’École polytechnique de Valence, en Espagne ; Hardt Hyperloop, lancée par des étudiants de l’université de Delft, aux Pays-Bas ; et Nevomo, en Pologne. En Amérique du Nord, l’américain Hyperloop TT et le canadien Transpod sont les deux seuls acteurs en lice, depuis que Virgin Hyperloop est passé sous le contrôle du port de Dubaï en 2018. Celui-ci a recentré le projet sur le fret, via sa filiale DP World Cargospeed. L’Asie est aussi de la partie avec un projet en Chine, piloté par un consortium public et un programme en Corée du Sud, lancé par KRRI, l’agence de recherche ferroviaire nationale.

Moderniser la technologie Maglev

Ces acteurs ont levé plus de 1 milliard d’euros, selon les estimations, auprès d’investisseurs publics et privés. Ils tentent de moderniser la technologie Maglev, qui implique des échanges entre l’infrastructure et les capsules pour assurer la lévitation, la transmission d’énergie et la propulsion à l’intérieur du tube. À l’exception de Zeleros et de Transpod, qui ont opté pour une technologie de rupture. Elle intègre de façon indépendante de l’infrastructure, le système de sustentation, d’alimentation électrique et de propulsion dans la capsule, aussi appelé pod. Plusieurs options sont sur la table pour l’infrastructure: un tube sur pylônes ou posé sur le sol, comme le TGV, ou 100 % souterrain.

Près de dix ans après le défi lancé par Elon Musk, personne n’a encore voyagé en Hyperloop et aucune ligne commerciale n’a été mise en service. «À ce jour, personne n’a encore apporté la preuve qu’un système Hyperloop à échelle réelle pouvait fonctionner de façon sûre et rentable. Il faut rester humble: nous ne pouvons pas aller voir un gouvernement ou des investisseurs privés, tant que nous n’aurons pas prouvé que cette technologie est viable», reconnaît Denis Tudor, PDG de Swisspod.

Multiplication des tests

Les acteurs multiplient les tests. Fin 2020, le coréen KRRI a réussi un essai de son système, baptisé Hyper Tube, en propulsant un modèle réduit de capsule à 1 019 km/h à travers un tube sous vide. À l’automne 2020, Virgin Hyperloop se félicitait du premier essai réussi avec deux passagers à bord d’une capsule à taille réelle. Mais le test a duré 15 secondes, la capsule atteignant… 172 km/heure.

2022 pourrait marquer un tournant. Cet automne, SwissPod prévoit des essais avec une capsule de petite taille (à échelle 1/12, puis 1/6) lancée au sein d’un anneau de 40 m de diamètre et de 120 m de long, truffé de capteurs, construit par le Laboratoire des systèmes électriques distribués de l’EPFL. Cette infrastructure, la première de ce type en Europe, permet de simuler une piste Hyperloop infinie. De son côté, KRRI prévoit un premier test à taille réelle d’ici à la fin 2022. Si les résultats sont concluants, le sud-coréen vise 2024 pour mettre en service une première ligne Hyper Tube entre Séoul et Busan. Un trajet de 325 km qui prendrait 30 minutes, contre 3 heures en train.

Transpod, pour sa part, présente un démonstrateur technologique de la taille d’une petite voiture, à Toronto le 22 juillet prochain. «Nous allons faire une démonstration devant des décideurs politiques et des investisseurs. Placée à l’intérieur d’un tube, la capsule va léviter, avancer et reculer», explique Sébastien Gendron, PDG de la start-up. Il espère attirer de nouveaux capitaux après avoir levé 550 millions de dollars auprès du fonds britannique Broughton Capital, associé au chinois Cerieco, pour lancer la première phase de la construction d’une ligne à ultra-grande vitesse, entre Edmonton et Calgary, au Canada. En 2023, Transpod doit réaliser des essais avec une capsule à l’échelle 1/2, sur une piste de 2,5 km en construction à Droux (Haute-Vienne). La société cherche des partenaires en France. «Nous avons déjà discuté avec Airbus Atlantic à qui nous souhaiterions confier la fabrication des capsules, mais aussi avec Liebherr pour le système de pressurisation. Nous avons aussi pris langue avec Safran», récapitule Sébastien Gendron.

De son côté, l’américain Hyperloop TT a annoncé, le 23 juin dernier, avoir signé un accord avec Hitachi Rail. Le japonais fournira un simulateur numérique, basé dans le cloud, afin de tester «de façon intégrée» la gestion du trafic, la signalisation et certaines exigences de sécurité physique. Implantée depuis 2017 à Francazal à côté de Toulouse, la société n’a toujours pas réalisé d’essais. Une petite piste a été installée et un premier pod y a été acheminé en 2019.

De leurs côtés, les autorités du transport travaillent en Europe, aux États-Unis et en Asie sur les normes et le cadre réglementaire, attendus d’ici à 2025. Il faut aussi une impulsion politique «qui n’est pas là, en Europe, pour le moment», déplore Sébastien Gendron. Il appelle les Européens à ne pas «rater ce virage technologique après ceux d’internet et des fusées réutilisables». Le risque serait de voir, à nouveau, Elon Musk tout bousculer! «Dans les années à venir, Boring Co (sa société qui perce des tunnels sous les villes pour fluidifier le trafic, NDLR) tentera de construire un Hyperloop fonctionnel», a-t-il prévenu sur Twitter en avril dernier.

Les revenus des retraités ont-ils baissé de 6% sous Emmanuel Macron?

LA VÉRIFICATION - Si les pensions de retraite vont être revalorisées de 4% à compter de juillet, cette hausse «ne couvre pas les pertes enregistrées pendant les cinq dernières années», critique Marine Le Pen. À raison ?

Révélation de liens privilégiés entre Macron et Uber, indignation à gauche

Le Monde s'est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l'époque où il était ministre de l'Economie.

Le gouvernement prépare les esprits à une «probable» coupure du gaz russe

La France, qui se dit dans une situation plus «favorable» que ses voisins, doit notamment se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement.

Le Figaro

Sur Telegram, la moitié des contenus sur la Shoah «nient ou falsifient les faits», selon une étude

Un taux qui dépasse 80 % pour les messages en allemand sur Telegram, et près de 50 % pour ceux en anglais et en français.

La négation et la falsification de la Shoah «sont abondantes sur Telegram», dont près de la moitié (49%) du contenu public sur le sujet «nie ou falsifie les faits», indique un rapport de l'Unesco publié mercredi en partenariat avec le Congrès juif mondial (CJM). «Ces posts, facilement accessibles à toute personne à la recherche d'informations sur l'Holocauste, sont souvent explicitement antisémites», regrette l'Unesco après l'étude de 4.000 messages sur la Shoah publiés sur cinq grandes plateformes, dont Telegram, «connu pour son manque de modération et de recommandations claires à destination de ses utilisateurs».

À lire aussiAprès Twitter ou Telegram, Snapchat se met aussi au payant

Ce taux dépasse les 80 % pour les messages en allemand sur Telegram, et atteint près de 50 % pour ceux en anglais et en français, poursuit l'agence onusienne, dont le rapport a été réalisé grâce aux travaux de l'Oxford Internet Institute. Négation et falsification sont également présentes sur les autres réseaux, mais dans une moindre mesure, car ils sont modérées : quelque 19% du contenu relatif à la Shoah sur Twitter est négationniste, contre 17% sur TikTok, 8% sur Facebook et 3% sur Instagram, souligne l'Unesco.

À lire aussiVel d'Hiv : Macron prononcera un «discours offensif» contre l'antisémitisme dimanche

«De toute évidence, lorsque les plateformes agissent de concert pour s'attaquer à cette forme spécifique de discours haineux, les résultats obtenus sont concluants», remarque Ronald Lauder, le président du Congrès juif mondial. Pour échapper aux modérateurs, les négationnistes habillent désormais leur discours d'humour, pointe le rapport de l'Unesco. En utilisant des «mèmes (images ou photomontages déclinés massivement sur internet, NDLR) humoristiques et parodiques», ils tentent de «normaliser les idées antisémites, en leur donnant l'apparence d'idées communément admises», dénonce-t-il. Six millions de juifs sont morts dans la Shoah, l'entreprise d'extermination des juifs d'Europe menée par l'Allemagne hitlérienne pendant la seconde guerre mondiale.

Euro numérique : à quoi servira la nouvelle monnaie européenne?

DÉCRYPTAGE - Face au recul des espèces et à l'essor des cryptomonnaies en Europe, la Banque centrale européenne élabore une monnaie unique dématérialisée.

Twitter et Elon Musk : après quatre mois de rebondissements, retour sur la saga d'un rachat avorté

Le Figaro revient sur les principales dates des échanges entre le réseau social et l'entrepreneur, du mariage surprise à la séparation annoncée il y a quelques heures.

Ondes : le régulateur français fait baisser la puissance de trois smartphones

Samsung, Hisense et Gigaset ont modifié la puissance d'émission de leurs appareils qui dépassait les limites de la réglementation européenne.

Le Figaro

Caroline Loeb, les dangers de la ouate

Nathalie Simon

LES CHANTEURS D’UN SEUL TUBE (4/6) - En 1986, la jeune femme devient subitement une pop star. Une expérience pas coton. Il lui faudra quinze ans pour s’en remettre.

Tout le monde connaît leurs refrains entêtants mais pas forcément le nom de leur interprète. Si ces chansons ont marqué la culture populaire, leurs créateurs n’ont pas réitéré l’exploit. Ils ont souvent changé de vie, parfois embrassé une autre carrière ou plus rarement fait fructifier leur fortune. Tous se souviennent.

Chapeau vert, pendentifs et bagues en argent, Caroline Loeb sirote un jus d’orange. L’actrice fait ce qui lui plaît et s’expose sur tous les fronts. Elle vient de tourner le nouveau film d’Isabelle Mergault, est présente au Festival d’Avignon avec Juliette Greco, la femme, de Caroline Montier et peaufine la mise en scène du Train de la voie 6, une pièce de Jean-Pierre Brouillaud. «Aujourd’hui, tout est à sa place», observe la chanteuse de C’est la ouate, par ailleurs jurée du prix littéraire Wepler. «Je ne renie rien», ajoute-t-elle, reprenant la phrase de Françoise Sagan qu’elle incarne au théâtre depuis cinq ans dans un magistral seul-en-scène: Françoise par Sagan, adapté de ses interviews (Éditions Stock).

Retour en 1986. Facétieuse, Caroline Loeb se déhanche. Bouche écarlate, la jeune femme scande: «Paresseuse / Par essence, elle est paresseuse… (…) / De toutes les matières / C’est la ouate qu’elle préfère / Passive, elle est pensive en négligé de soie…» Cette chanson qui sera le single de son second album, Loeb CD, la propulse sous la lumière des projecteurs. «C’était le miracle des années 1980, analyse-t-elle. Mais comment survivre à ce genre de tube? Ce n’est pas simple.» La jeune femme promue pop star en un éclair, mettra quinze ans à atterrir. Elle a pourtant été élevée dans une famille d’artistes et dans la ouate, même si les relations entre ses parents sont tendues.

Née le 5 octobre 1955 à Neuilly-sur-Seine, elle grandit à New York de «4 à 10 ans». «On habitait un appartement au 24e étage des Eldorado Towers, en face de Central Park, ça a été mon Eldorado pendant six ans.» Sa mère, Cécile Odartchenko écoute Mozart et Verdi. «Je me shootais à l’opéra, je connaissais les arias de Rigoletto par cœur. Il n’a jamais été question pour moi d’être autre chose qu’artiste», assure-t-elle. Son père Albert Loeb tient une galerie de tableaux. Son grand-père, Pierre Loeb, expose Balthus, Giacometti ou Picasso. À sa mort, la famille reviendra en France.

Fuir Vincennes

À 8 ans, ses parents l’emmènent voir les Noces de Figaro au Metropolitan Opera. Emballée par Christa Ludwig, l’interprète de Chérubin, la fillette lui écrit une lettre, mais ne recevra jamais de réponse. (Elle évoque l’anecdote avec humour dans son spectacle sur George Sand). «Voi, chè sapete che cosa è amor!», entonne Caroline Loeb. Elle vit difficilement le retour à Paris. «C’était comme de passer d’un film en Technicolor à un film en noir et blanc avec des rayures.» Elle «parfait» son anglais dans une école bilingue, et poursuit ses études au lycée Victor-Duruy alors uniquement ouvert aux filles. «On allait aux manifs pour draguer!»

Heureusement, il y avait les… Shadoks et mai 1968. Elle raconte: «Après avoir vu un reportage sur Mao Tsé-toung, j’ai fait ma longue marche dans notre salon du 16e arrondissement.“Il ne faut compter que sur ses propres forces”, a été ma devise toute ma vie!» Vers 17 ans, elle dévore les films de Fritz Lang, Lubitsch et Mizoguchi. Et joue une «jeune fille en terrasse de café» dans La Maman et la Putain de Jean Eustache.

À lire aussiBibie, Tout doucement, trop doucement

«Ma cousine Isabelle Weingarten qui était dans la distribution a été l’une de mes premières idoles. Avec Jean Eustache, on passait nos nuits à la Closerie des Lilas, à la Coupole ou au Rosebud, on finissait au Mahieu.» Un an plus tard, au réalisateur qui lui demande si elle connaît un garçon pour jouer dans Mes petites amoureuses, Caroline donne le nom de son frère Martin.

Son bac en poche, Caroline Loeb s’inscrit à Vincennes en fac de lettres art et cinéma. Les cours magistraux la font fuir au bout de trois mois. Elle file au Cours Florent, travaille pour payer ses cours, rate «allègrement» à trois reprises le conservatoire d’art dramatique. Il faut dire qu’elle a choisi Loretta Strong de Copi, «un rôle que Maria Casares a joué âgée». Caroline ne se décourage pas. Travaille comme styliste photo pour Jean-Baptiste Mondino qui lui apprend «beaucoup» et signera d’ailleurs la pochette de son premier album Piranana qu’elle enregistre à New York en 1983. Car Caroline touche à tout ce qu’on lui propose et écrit des chansons. Insouciante, elle passe ses nuits au Palace, aux Bains Douches, au Club 7: «Je me suis retrouvée dans une espèce d’intelligentsia homo brillante, cultivée et amusante. Tout le monde se mélangeait.»

J’ai été une artiste underground pendant dix ans. C’était destroy, les années punk, avant le sida, le désespoir n’était jamais loin. J’ai vécu dix ans en boîtes. On dansait sur un volcan. Il y a eu des morts, je m’en suis sortie par miracle

Une rencontre nocturne lui permet de trouver un «boulot de vendeuse» chez Kenzo. Et de monter pour la première fois sur scène en 1978 grâce à deux auteurs, Rafaël Lopez-Sanchez et Javier Arroyuelo. «Je leur ai demandé si je pouvais travailler avec eux, ils ont accepté. Ça a souvent marché comme ça dans ma vie…» Le duo lui écrit sept rôles pour jouer Succès, une pièce «gonflée» sur le déclin d’une star, un «hommage au Hollywood des années 1950». Les costumes sont de Paloma Picasso, la musique de Carlos d’Alessio, et Caroline Loeb donne la réplique à Laurence Février.

La même année, elle est l’héroïne de Flammes, un film d’Aldolfo Arrieta, avec Marilu Marini. «Une sorte de pré-Almodovar.» Mais Michel Hermon la remarque dans Succès. La dirige en 1982 dans Spaghettis bolognese, une «pièce violente» pour laquelle Tilly lui a tricoté un personnage sur mesure. «Un peu ce que j’étais à l’époque, une jeune paumée, défoncée avec un humour trash» (Caroline Loeb éclate de rire). L’année suivante, l’actrice interprète Santa Claus Is Back in Town, un spectacle musical de Farid Chopel. «J’ai été une artiste underground pendant dix ans, confie-t-elle. C’était destroy, les années punk, avant le sida, le désespoir n’était jamais loin. J’ai vécu dix ans en boîtes. On dansait sur un volcan. Il y a eu des morts, je m’en suis sortie par miracle.»

À lire aussiPatrick Hernandez, phénix de Born to Be Alive

Caroline Loeb n’arrête pas d’écrire des chansons. C’est la ouate naît en 1986 de «quelques phrases» du parolier Pierre Grillet, un «autre copain» de fête. «Il est arrivé chez moi un matin avec son carnet de notes, il avait écrit: “De toutes les matières, c’est la ouate qu’elle préfère.” J’ai flashé dessus. Nous voulions que ça sonne. J’ai commencé à écrire d’autres phrases. On a fait des allers-retours entre les deux et voilà», se souvient-elle. Philippe Chany signe la musique et les arrangements. Le texte n’est pas si léger qu’il en a l’air: «Elle n’a que quelques mots à son vocabulaire / Amour par terre / Et somnifère / En d’autres mots / Elle se laisse faire…»

Sauvée par le théâtre

Si l’écriture fut «presque facile», l’équipe mettra six mois avant de trouver une maison de disques. Elle s’entend même dire qu’«il faut changer la chanteuse». Caroline Loeb n’a pas oublié: «C’était d’autant plus absurde que j’étais coauteur. On ne m’aurait jamais choisie, je ne chantais pas bien et j’avais une gueule de travers!» On connaît la suite. À 31 ans, la comédienne devient célèbre. «C’est tellement fou d’être une pop star. La chanson passait partout dans le monde. Le producteur de Madonna en a fait une version en anglais…» Mais omniprésente sur les radios et télévisions, la nouvelle vedette perd pied. «Ça ne peut pas ne pas monter à la tête, observe-t-elle. Le succès détruit tout, le rapport avec les autres, on perd le sens de la réalité, de l’argent, c’est une expérience extrêmement violente dont on met du temps à récupérer.»

C’est le théâtre qui la sauvera. «Je suis retournée aux raisons pour lesquelles je faisais ce métier», indique-t-elle. De fait, en 1993, Michel Hermon se souvient que sa complice a été styliste photo pour Mondino. Il la sollicite pour qu’elle choisisse la tenue du spectacle dans lequel il «chante Piaf», au Théâtre des Bouffes du Nord où s’est produite Yvette Guilbert, autre idole de Caroline. «Là, je découvre que je suis metteur en scène! lance-t-elle avec un grand sourire. C’était moi qui décidais, ma parole était entendue. J’ai pu me reconstruire, retrouver l’artiste que j’étais.»

Caroline Loeb le prouvera par la suite en montant plus d’une trentaine de spectacles. Il y a une quinzaine d’années, elle a aussi fondé sa boîte de production, On peut! (nom symbolique emprunté à un roman de San Antonio). «Tout l’argent que j’ai gagné avec mes galas de C’est la ouate, je l’ai investi dans mes spectacles.» Désormais, indépendante, elle produit des projets qui lui tiennent à cœur. Met en scène des figures féminines comme Shirley (Shirley Goldfarb) avec Judith Magre (Molière de la meilleure comédienne). Incarne George Sand ou Françoise Sagan qui l’a inspirée pour un album (Comme Sagan) et un spectacle musical (Chiche!). Le 4 septembre, elle reprendra le spectacle, en français et en anglais, sous la direction d’Alex Lutz à la Divine Comédie de Paris. «Des femmes libres qui s’affranchissent et cassent les codes.» Anticonformistes. À son image.

Bio express

1955Naissance à Neuilly- sur-Seine.

1986Succès fulgurant du titre C’est la ouate, écrit avec Pierre Grillet.

1999Crée Shirley, d’après les «Carnets» de Shirley Goldfarb.

2001-2006Met en scène le groupe de rock les Weepers Circus.

2008Est dans Rien dans les poches, de Marion Vernoux, et joue dans Mistinguett, Madonna et moi.

2009Réalise son premier court-métrage, Vous désirez?, produit par Second Sexe.

2011-2015Animatrice sur Télé Melody.

2013Crée George Sand et moi!

2016-2022Incarne seule sur scène Françoise par Sagan, qu’elle reprend le 4 septembre à la Divine Comédie, à Paris.

À VOIR AUSSI - Non Stop People - Françoise Sagan: Caroline Loeb lui consacre un nouveau spectacle (Exclu Vidéo)

Liam Gallagher quitte la scène en plein concert au festival Beauregard

Le rockeur de 49 ans a écourté sa performance de vendredi soir en plein milieu d'une chanson. Le musicien a expliqué samedi souffrir d'une laryngite et devoir annuler la performance attendue dimanche à Cognac.

Retour en fanfare des Vieilles Charrues pour leurs 30 ans

Nombreuses têtes d'affiche, drones et esprit 90's: le festival breton a mis les petits plats dans les grands pour fêter sa troisième décennie. Après deux années perturbées par la pandémie, jusqu'à 280.000 festivaliers sont attendus à Carhaix du 14 au 17 juillet.

Notre critique du Couronnement de Poppée: à Aix-en-Provence, la jeunesse s’impose sur scène

CRITIQUE - Distribuée dans Le Couronnement de Poppée, la divine troupe des chanteurs de l’Académie du Festival d’Aix a offert un grand morceau de musique.

Le Figaro

La SNCF mise en examen après la mort d'un adolescent en 2016 à un passage à niveau

Le lycéen était décédé après avoir été heurté par un train au passage à niveau de la gare de Wavrin, alors qu'il traversait les voies pour aller prendre le train

La SNCF a été mise en examen pour homicide involontaire, près de six ans après le décès en octobre 2016 d'un adolescent heurté par un Ter à un passage à niveau à Wavrin (Nord), a-t-on appris mercredi auprès de la SNCF et de la famille. La société nationale SNCF, en tant que maison-mère, et SNCF Réseau ont été mis en examen en avril dans ce dossier, selon la communication de la SNCF, confirmant une information de France 3 Hauts-de-France.

À lire aussiLa SNCF en quête de 100 milliards pour doubler le trafic ferroviaire

«Cette mise en examen qui s'est fait attendre est une grande satisfaction et le résultat d'un long combat», celui des parents de l'adolescent de 15 ans, a réagi auprès de l'AFP leur avocat, Me Quentin Lebas. Le 17 octobre 2016, le lycéen était décédé après avoir été heurté par un train au passage à niveau de la gare de Wavrin, alors qu'il traversait les voies pour aller prendre le train qui devait l'emmener au lycée.

À lire aussiSNCF : pas de grève prévue cet été, selon les syndicats

Selon le récit de sa famille, qui se bat depuis pour faire mieux sécuriser ce passage à niveau, si les demi-barrières pour les voitures étaient alors abaissées, le passage des piétons restait possible. Le train de l'adolescent était légèrement en avance sur son horaire tandis que le train qui l'a percuté était en retard et le garçon était obligé d'emprunter ce passage à niveau pour accéder au quai d'où partait son train, rapporte encore la famille à l'AFP.

«En tant que maman, la mise en examen a été une vraie reconnaissance que Nicolas était bien une victime d'un niveau de sécurisation lamentable au passage à niveau de Wavrin et pas un ado qui avait fait n'importe quoi», s'est félicitée la mère de la victime, Muriel Danel. Pour la famille, les travaux effectués depuis l'accident sur ce passage à niveau, où un automobiliste a selon eux aussi perdu la vie deux ans après l'adolescent, restent très insuffisants. «On demande quatre demi-barrières et un souterrain pour que les piétons, poussettes, cyclistes, usagers du TER, puissent se rendre de part et d'autre du passage à niveau en toute sécurité», résume Mme Danel.

À VOIR AUSSI - Brétigny: réactions après la plaidoirie de la SNCF, au dernier jour du procès

Seine-Saint-Denis : dix-sept individus interpellés pour une série de vols violents

Un collégien, scolarisé à Dugny, a été frappé, dépouillé puis attaché à une chaise. Il a ensuite été filmé dans le cadre d'un clip de rap.

Italie : un glacier s'effondre dans les Alpes, au moins six morts

Huit blessés sont également à déplorer, ont précisé les autorités italiennes, sans donner de précisions sur la nationalité des victimes.

Regarder la vidéo

Maison «squattée» dans l'Essonne : le père de famille a déposé plainte pour escroquerie et violences aggravées

Le père de la famille qui occupait une maison dans l'Essonne avant d'être expulsé assure au Parisien avoir été victime d'une arnaque en achetant illégalement le bien à un intermédiaire véreux.

Le Figaro

Sébastien Lecornu, ce ministre très politique taillé pour le costume militaire

Nicolas Barotte

PORTRAIT - Fidèle du président, le nouveau ministre des Armées veut relancer le service national universel.

Il regarde droit dans les yeux. C’est ainsi qu’on passe les troupes en revue. Les chefs militaires scrutent d’âme à âme, comme une marque de respect, ceux qui devront peut-être se battre. Alors, avec application, Sébastien Lecornu fixe les soldats au fur et à mesure qu’il avance. Ce jour-là, le 9 juin dernier, le nouveau ministre des Armées soigne sa gestuelle devant les hommes du RICM, le Régiment d’infanterie chars de marine. Ce portefeuille régalien et prestigieux, il en rêvait depuis longtemps. Il aime le monde militaire. Plus jeune, il avait failli s’engager. Il a été réserviste. Alors il s’applique.

Pour son premier déplacement public après sa nomination et sa première rencontre avec des soldats, Sébastien Lecornu a choisi le régiment le plus décoré de France. Avec la troupe il se veut tactile et direct. Avant de prendre la parole, on lui montre les blindés, des AMX-10 RC. «Si je rentre dedans, vous ne m’en ferez pas sortir», plaisante-t-il. Ces blindés, vieux de cinquante ans, seront remplacés l’année prochaine par des Jaguars. On présente d’ailleurs au ministre une jeune sergent qui sera la première femme chef d’engin. Puis celui-ci passe aux petits équipements, comme les AK416. Il s’enquiert des munitions, le sujet est brûlant dans les armées. «Il n’y a pas de retard dans les livraisons?», demande le nouveau ministre au chef d’état-major de l’armée de terre, le général Schill, qui le suit pas à pas. En quelques minutes bon enfant, il a survolé plusieurs des enjeux critiques pour l’armée de terre: modernisation, stocks, formation, féminisation…

À lire aussiSébastien Lecornu, l’ascension éclair d’un ministre venu de la droite

Sébastien Lecornu compense son jeune âge par une solide expérience politique. À 36 ans, il a déjà été élu maire de Vernon, sénateur, secrétaire d’État à la Transition écologique, ministre chargé des Collectivités territoriales, ministre des Outre-mer. Il mène campagne. Il souhaite que les armées «ne manquent de rien»: «Ce n’est pas qu’une question d’argent mais aussi d’organisation, de lien social… Je me sens très élu local depuis (ma nomination)», confie-t-il au Figaro, en insistant sur les munitions. Il faut «socler des bases minimales» pour certains stocks, dit-il. «Il y a de choses dont il est impensable de manquer. On va partir des besoins minimums du soldat», dit-il.

Dans la cour d’honneur du RICM, au micro, il rend hommage aux Marsouins et à leurs traditions. Il vient de se recueillir dans la crypte du régiment, où passe chaque soldat pour nouer un lien avec ses prédécesseurs, comme un rite initiatique, pour puiser dans le «fluide» du RICM, «dont la flamme ne s’est jamais éteinte, transmise de génération en génération, et qui brûle toujours dans les cœurs des jeunes, nos dignes successeurs», comme disait l’un des grands anciens. Le ministre n’est pas resté longtemps, mais il sait l’importance des traditions. Dans cet univers fait de symboles, il soigne chaque détail.

Florence Parly était une technicienne, mais on attendait un peu plus de lien politique. Sébastien Lecornu a les deux facettes

Sébastien Lecornu sait prononcer des discours. Il fait de la politique. D’ailleurs, il est accompagné ce jour-là par un ancien de la «bande de Poitiers», Pierre Person, l’un des fidèles d’Emmanuel Macron de la première heure. À quelques jours du premier tour des élections législatives, il prend le temps d’échanger avec les représentants des familles de militaires. «Comment ça se passe?», demande-t-il aimablement. Sébastien Lecornu tisse du lien. «Comment va la foi?», lance-t-il à l’aumônier. Le ministre a, plus jeune, eu la tentation de l’engagement religieux.

Depuis qu’il a été nommé, il dort peu et lit beaucoup. Il a désormais accès aux rapports classifiés qu’il faut ingurgiter. La guerre en Ukraine, le renouveau de l’Otan, le retrait du Sahel, les menaces terroristes qui perdurent, les nouveaux champs de conflictualité - des fonds marins à l’espace en passant par le cyber. Depuis un mois, son agenda a été chargé au maximum, et il a enchaîné les rencontres, les visites, les mondanités. Il est en immersion. Ici, pour découvrir le sous-marin Suffren de retour à Brest. Là, pour assister à une cérémonie aux Invalides pour les 150 ans de la DRSD, le service chargé notamment du contre-espionnage.

À lire aussiSébastien Lecornu, l’homme de terrain qui fédère les élus locaux

Le général Bucquet, le patron de la DRSD, en profite pour faire les présentations avec les hauts gradés présents qui défilent pour serrer la main du ministre. «Florence Parly était une technicienne, mais on attendait un peu plus de lien politique. Sébastien Lecornu a les deux facettes», veut croire un député de la commission défense à l’Assemblée. Lors de sa première audition devant les parlementaires, la semaine dernière, le ministre n’a pris aucun groupe de front. Pourtant, certains propos d’estrade à gauche, notamment sur les missions de dissuasion, lui ont fait lever les yeux au ciel durant la campagne présidentielle. «On a entendu des choses bizarres», ironise-t-il.

À l’étranger aussi, Sébastien Lecornu multiplie les contacts: à Singapour, en Roumanie auprès de la mission Aigle, au sommet de l’Otan à Madrid… Il a son credo, sa feuille de route. Dans les pas du chef de l’État, Sébastien Lecornu défend l’idée d’«autonomie stratégique» française et européenne. Il aime les mots de souveraineté, de résilience…

Si le service national universel est un moyen de cultiver une culture de résilience, d’apprendre les premiers secours, d’avoir une culture militaire, les armées y seront plus ouvertes

Il va s’envoler jeudi soir pour le Niger, avec la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, puis pour la Côte d’Ivoire, afin de se confronter aux enjeux sécuritaires au Sahel. Au ministère des Armées, on résume l’enjeu: «établir un contact» avec les partenaires nigériens, «les écouter et comprendre ce dont ils ont besoin». Neuf ans après le début de l’intervention militaire, la France se retrouve à la case départ. Sébastien Lecornu va devoir gérer le désengagement du Mali, un casse-tête politico-militaire où il faudra savoir présenter un revers comme une transformation.

À lire aussiMali: à Gao, Barkhane rapatrie sa «petite ville»

Le président de la République, en tant chef des armées, garde la haute main sur les affaires stratégiques et militaires. Emmanuel Macron a fixé une autre mission à son fidèle, à mi-chemin entre l’armée et la nation: «La question des réserves, du service national universel, d’un rôle social (des armées) dans un pays qui devrait affronter des crises», résume Sébastien Lecornu. «On a un horizon, qui est 2030.» Le sujet est périlleux: depuis les prémisses du projet, le SNU n’a jamais suscité d’enthousiasme au sein de l’institution militaire. Les armées n’ont ni les locaux ni les personnels pour encadrer des cohortes de jeunes. «Les armées ne veulent pas être utilisées à quelque chose qui les éloignerait trop de leur mission», reconnaît le ministre. Mais il y tient, comme le président: «Je veux que nous soyons allants, c’est le moment.» «Si j’avais du temps, je ferais un grand débat», dit-il, alors qu’il a organisé le précédent, consécutif aux «gilets jaunes». «Si le SNU est un moyen de cultiver une culture de résilience, d’apprendre les premiers secours, d’avoir une culture militaire, les armées y seront plus ouvertes», poursuit Sébastien Lecornu. Les militaires sont sensibles à l’enjeu des «forces morales» comme à celui du recrutement, pense-t-il en cherchant les bons arguments. L’exemple ukrainien est passé par là. Sa mission est résumée.

À VOIR AUSSI - Le Ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en visite à Poitiers auprès des hommes du RICM

L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar

GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.

Assassinat de Shinzo Abe : que sait-on de l'homme qui a tiré sur l'ancien premier ministre japonais ?

FOCUS - Tetsuya Yamagami, 41 ans, ancien membre de l'armée japonaise, aurait souhaité viser originellement un cadre de la secte Moon, selon les médias locaux.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Le Figaro

Atos annonce le départ de son directeur général, Rodolphe Belmer

Arrivé aux commandes en janvier, il cède la place à Nourdine Bihmane, nouveau directeur général.

Le géant informatique français Atos, en pleine crise de confiance boursière, a annoncé mercredi le départ de son directeur général Rodolphe Belmer, remplacé par un nouveau trio dirigeant. Rodolphe Belmer, arrivé aux commandes en janvier, cède la place à Nourdine Bihmane, nouveau directeur général, assisté de Diane Galbe, directrice générale adjointe, et Philippe Oliva, directeur général délégué, qui avaient déjà été désignés comme les pivots du plan de scission d'Atos en deux entités annoncé à la mi-juin, a indiqué le groupe dans un communiqué.

À lire aussiScission, crise de gouvernance: la descente aux enfers d'Atos

Rodolphe Belmer était entré en fonction en janvier avec pour mission de redresser l'entreprise, devenue un géant sous la houlette de Thierry Breton à coups d’acquisitions successives. Son chiffre d'affaires avait ainsi reculé de 2,4% en 2021. À la surprise générale, Rodolphe Belmer a annoncé le 14 juin un plan de scission du groupe entre ses activités historiques d'info-gérance (gestion de parc informatique pour le compte de tiers) en perte de vitesse, et ses activités en pleine croissance comme la cyber-sécurité, les serveurs de haute performance et super-calculateurs, et le conseil en numérisation des entreprises.

Rodolphe Belmer avait annoncé qu'il ne dirigerait pas lui-même cette réorganisation et avait indiqué qu'il partirait «au plus tard fin septembre». L'annonce du plan de scission avait été précédée de rumeurs de désaccords entre Rodolphe Belmer et le président du conseil d'administration d'Atos, Bertrand Meunier. Ce dernier est très critiqué par certains petits actionnaires du groupe, qui cherchent à obtenir son départ.

À 11,06 euros à la clôture de la Bourse de Paris mercredi, le cours de l'action Atos (111.000 salariés) est proche de ses plus bas historiques, après une lente glissade entamée début 2021, lorsque l'action valait près de 75 euros.

À VOIR AUSSI - Olivier de Préville : «Être autodidacte est une honte qui se transforme en atout»

Agnès Pannier-Runacher: sur le gaz et l’électricité, «il faut se mettre dans le scénario du pire car il existe»

ENTRETIEN EXCLUSIF - La ministre de la Transition énergétique analyse les conséquences de la crise énergétique et détaille sa feuille de route sur le nucléaire et les énergies renouvelables.

Inflation : Clément Beaune demande aux autoroutes de «faire un geste»

Le ministre des Transports souhaite réunir les acteurs afin de soulager le pouvoir d'achat des Français.

IAD, nouveau poids lourd de l’immobilier

EXCLUSIF - Le numéro un des mandataires vise 10 % des transactions en France d’ici à trois à quatre ans.

Le Figaro

À Monaco, la princesse Charlene refait surface au milieu des touristes

La princesse de 44 ans a fait une apparition surprise ce lundi 11 juillet au palais princier de Monaco. D'heureux visiteurs ont même eu la chance de la croiser et de prendre des photos.

Largement absente pendant plusieurs mois pour des raisons de santé, Charlene de Monaco a fait une apparition surprise lundi 11 juillet dans les couloirs du palais princier de Monaco et en a profité pour saluer les touristes du jour, venus visiter la maison souveraine.

L'énigmatique vidéo de Charlene de Monaco

À lire aussiRetour en grâce ou tour de passe-passe : qu'advient-il réellement de Charlene de Monaco ?

Le sourire aux lèvres

«Hier après-midi, S.A.S. la Princesse Charlene a fait découvrir à quelques invités les Grands Appartements (appartements d'État) du Palais Princier récemment rénovés ainsi que les fresques de la Renaissance dévoilées au public après plusieurs années de restauration», peut-on lire sur le compte Instagram de la famille. On y aperçoit l'épouse du prince Albert II, tout sourire, revêtue d'un élégant ensemble pantalon noir et blanc, allant au contact de la foule. Sur une photo, elle enlace une femme aux cheveux courts. Sur un autre cliché, on la retrouve entourée d'un groupe d'enfants.

La princesse a également suivi d'un œil attentif le résultat des récents travaux. Fermés au public depuis deux ans, les Grands Appartements du Palais princier ont rouvert leurs portes début juillet. La pandémie a été l'occasion pour la maison souveraine de poursuivre la restauration des décors peints extérieurs et intérieurs du palais mais aussi de renouveler la scénographie et le parcours de visite de la partie ouverte au public à la belle saison, a précisé fin juin le directeur des Archives du Palais princier Thomas Fouilleron dans les colonnes de Monaco Matin .

Albert et Charlene de Monaco, 10 ans de mariage retracés dans une vidéo

Si les rumeurs autour d'un potentiel divorce princier ne cessent de s'alimenter depuis l'absence de Charlène de Monaco, en convalescence pour une infection ORL en Afrique du Sud, puis admise de longs mois dans un établissement spécialisé en Suisse pour «épuisement physique et émotionnel», cette sortie officielle devrait peut-être faire taire les plus inquiets.

Neuf enfants, trois mariages et Amber Heard : la vie privée explosive d'Elon Musk

Côté vie publique, il est le célèbre fondateur de SpaceX, directeur de Tesla et nouvel acquéreur de Twitter. Côté privé, le milliardaire a connu plus d'une romance, à chaque fois mouvementée.

Le regard languissant de Tom Cruise en direction de Kate Middleton dans les gradins de Wimbledon

L'acteur, qui avait rencontré la duchesse de Cambridge mi-mai durant l'avant-première de Top Gun, l'a recroisée au tournoi de Wimbledon, le samedi 9 juillet - pour son plus grand bonheur.

Pourquoi North West, 9 ans, a-t-elle écrit «Stop» sur une feuille pendant le défilé Jean Paul Gaultier ?

Assise au premier rang du défilé haute couture Jean Paul Gaultier par Olivier Rousteing, mercredi 6 juillet, la fille de Kim Kardashian et Kanye West a voulu faire passer un message.

Le Figaro

Périscope N° 78 : La suite de la guerre

Philippe Gélie

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.

Chers abonnés,

Pour cette dernière lettre avant une interruption estivale, je vous propose de nous projeter sur les évolutions possibles de la guerre en Ukraine. Car l'été s'annonce décisif pour toutes les parties prenantes – les Ukrainiens, les Russes, mais aussi les Occidentaux.

La suite de la guerre

Appétit. Les forces russes gagnent du terrain dans l'Est et Poutine leur commande de pousser leur avantage vers le sud. S'il parvient à sécuriser la liaison terrestre avec la Crimée au nord de la mer d'Azov, voire avec la Transnistrie moldave en incluant Odessa sur la mer Noire, il ne paraît pas impossible que le maître du Kremlin proclame qu'il a gagné la guerre et tente alors de « geler » les lignes de front. Mais il pourrait aussi retrouver de l'appétit pour d'autres conquêtes, comme il l'a laissé entendre la semaine dernière : «Chacun doit savoir que nous n'avons pas encore commencé les choses sérieuses», a-t-il déclaré devant les chefs de groupes parlementaires. Les services de renseignements américains pensent qu'il n'a pas renoncé à prendre Kiev : « Nous estimons qu'il n'a pas changé d'objectifs stratégiques et veut conquérir la plus grande partie de l'Ukraine », a déclaré il y a quelques jours Avril Haines, la directrice du renseignement national américain.

Munitions. Dans les semaines et les mois qui viennent, la question des moyens promet de prendre une place centrale dans le conflit. Certains experts soulignent que la progression de l'envahisseur reste somme toute assez lente et poussive (l'équivalent de la moitié du duché du Luxembourg conquis en deux mois). Or, au rythme où elle déroule son tapis de bombes, la Russie pourrait bientôt manquer de munitions. Le tir d'apparence délibéré sur un centre commercial fin juin à Krementchouk (18 morts et 59 blessés), ou celui qui a détruit un immeuble d'habitation le 10 juillet dans le Donbass (15 civils tués), pourrait être le signe que les missiles guidés commencent à faire défaut, obligeant le Kremlin à s'en remettre à des armements plus anciens et moins précis. Ce qui est en soi une cause d'inquiétude supplémentaire, car l'imprécision peut conduire à l'escalade – par exemple si un pays voisin, membre de l'Otan, venait à être touché.

Au cours des six prochains mois, nous allons constater que l'un ou les deux camps sont à bout de forces et cherchent une porte de sortie

Défi. La même question des moyens ne va pas tarder à se poser pour le camp occidental qui soutient l'Ukraine. Washington a déjà débloqué 54 milliards de dollars d'aide militaire, un montant faramineux qui ne pourra pas être augmenté à l'infini. Au moment où les armements de pointe fournis à Kiev – tels les 18 canons lourds Caesar donnés par la France avec leurs obus autoguidés – pourraient permettre d'inverser le rapport de force, les Européens et les Américains risquent d'arriver au bout de leurs capacités, sauf à mettre leur propre défense nationale en péril. Poutine parie précisément sur la lassitude et la pusillanimité des Occidentaux, qui lui ont pratiquement toujours donné raison jusqu'ici.

Dilemme. Une question politique plus fondamentale s'y superpose, sur laquelle les Occidentaux sont divisés : jusqu'à quel point doit-on continuer à alimenter la guerre et à quel moment faudra-t-il peser en faveur d'un compromis diplomatique ? Même ceux qui affirment que le choix sera entièrement laissé aux Ukrainiens y répondront de facto à travers la poursuite ou l'arrêt de leurs livraisons d'armes. Et si Poutine, satisfait de ses conquêtes, propose à un certain moment un cessez-le-feu, on peut parier sur la dislocation du front occidental face à ce dilemme.

Victoire. Un autre scénario reste cependant possible, même s'il ne paraît pas, à ce stade, le plus probable : l'armée russe s'épuise plus vite que prévu et les équipements occidentaux font la différence, permettant aux forces ukrainiennes d'amorcer une contre-offensive victorieuse. Un tel revirement placerait encore les États-Unis et l'Europe devant des choix cornéliens : une victoire ukrainienne pourrait-elle « humilier Poutine » sans devenir à son tour un risque majeur ? Quel but de guerre serions-nous prêts à soutenir : le retour à la ligne de front du 23 février (avant l'invasion), ou la restitution des territoires occupés depuis 2014, soit tout le Donbass, voire la Crimée ? Washington, toujours à la recherche d'une stratégie de long terme, voit le risque d'escalade augmenter avec le prolongement du conflit.

L'idée même de châtier un pays qui a le plus grand arsenal nucléaire au monde est absurde en soi. Et cela crée potentiellement une menace pour l'existence de l'humanité.

Bombe. Si l'hypothèse d'une victoire militaire de l'Ukraine sur la Russie cause du souci aux stratèges occidentaux (en dépit de l'insouciance affichée par certains politiciens), c'est parce que Vladimir Poutine n'a cessé de jouer avec l'option nucléaire. Usant souvent de périphrases, il a promis à ceux qui « menaceraient la Russie (…) une réponse immédiate entraînant des conséquences jamais vues dans l'histoire ». Le maître du Kremlin inquiète déjà à cause de son isolement et de la solitude dans laquelle il prend ses décisions. Mais chacun sait qu'une bête blessée est encore plus dangereuse. C'est pourquoi « il est impératif d'avoir des plans prêts si la Russie a recours à l'arme atomique, estime le professeur de Columbia Richard Betts dans la revue Foreign Affairs. Le danger ne serait que plus grand si la guerre tournait de manière décisive en faveur de l'Ukraine. »

Réponses. En cas de scénario catastrophe, Betts identifie trois réactions possibles des États-Unis : protester mais ne rien faire militairement ; riposter par une ou des frappes nucléaires similaires ; répondre par un engagement direct dans la guerre, avec des troupes au sol - mais avec des armes conventionnelles. Tous ces choix sont « mauvais », s'empresse-t-il de souligner : le premier parce qu'il donne blanc-seing à Moscou pour gagner cette guerre (ou d'autres) par n'importe quel moyen ; le deuxième parce qu'il mène tout droit à l'escalade qu'on était parvenu à éviter durant 45 ans de guerre froide ; quant à la troisième option, qui lui paraît « la moins mauvaise », elle évite l'apocalypse instantanée mais pourrait tout de même conduire à la troisième guerre mondiale…

Précautions. Pour prévenir cet engrenage, le chercheur recommande aux Occidentaux de définir précisément leurs lignes rouges et d'enrôler sans tarder les puissances restées « neutres » (Chine, Inde et autres) de sorte que Poutine sache qu'il perdrait leur soutien en cas d'escalade nucléaire. Quand bien même Washington y parviendrait, cela suffirait-il ? « On ne peut pas compter sur la retenue de Moscou, qui a plus à perdre et à gagner que Washington » et serait donc plus encline à « jouer à la roulette russe », estime le Pr. Betts.

Ce calcul explique pourquoi le soutien des Occidentaux à Kiev a peu de chances de rester inconditionnel. Et l'échelle des risques montre combien les prochaines semaines seront décisives, que la guerre évolue en faveur d'un camp ou de l'autre.

À lire

  • Otan: la mention de la Chine pour la première fois dans le «concept stratégique» de l'Alliance est un tournant, estime l'ambassadrice des Etats-Unis à l'Otan Julianne Smith.
  • IVG: pour la politologue Nicole Bacharan, la décision de la Cour suprême américaine «menace l'avenir des États-Unistels qu'ils existent» en ouvrant une brèche dans laquelle «les États, avec chacun leur propre Constitution, se retrouvent en concurrence».
  • Indice: la France montre l'exemple à l'Europe en matière de défense mais a du retard en matière d'immigration, selon le nouvel Indice de souveraineté européenne de l'ECFR.

Parlons-en :

Cette lettre s'interrompt pour quelques semaines, le temps des vacances. Vous pouvez néanmoins continuer à partager vos remarques ou poser vos questions par courriel à periscope@lefigaro.fr. Rendez-vous à la rentrée !

Fuite du président du Sri Lanka: «Dans les 18 mois, on aura partout dans le monde émergent des crises liées à l'inflation»

ENTRETIEN - Le président de l'État insulaire a annoncé qu'il démissionnerait le 13 juillet, sur fond de crise économique et politique inédite. Un scénario qui risque de se répéter dans d'autres économies émergentes, selon Jean-Joseph Boillot, chercheur à l'IRIS.

Guerre en Ukraine : Lech Walesa suggère de «ramener» la Russie à «moins de 50 millions d'habitants»

Pour l'ancien président polonais et fondateur de Solidarnosc, interrogé par LCI, la sécurité mondiale passerait par l'organisation d'un «soulèvement des peuples» qui ont été «annexés» par la Russie.

Ukraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine

Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Rappel de croquettes Purina suspectées d'avoir provoqué la mort de plusieurs chats

Le Figaro

Trois lots de la marque alimentaire pour les animaux, vendus entre novembre et avril dernier, sont sous la surveillance des autorités sanitaires.

Les propriétaires de chats sont appelés à la prudence. S'ils nourrissent leur animal de compagnie avec certaines croquettes de Purina, ils doivent absolument vérifier qu'elles ne soient pas comprises dans les trois lots rappelés par les autorités sanitaires depuis la fin de la semaine dernière. Selon le site officiel rappel.conso.gouv.fr, des traces de résidu 2-CE, issu d'un traitement d'eau utilisé par un des fournisseurs d'ingrédients de la marque, ont été retrouvées dans cette nourriture animalière. Suspecté d'être à l'origine d'intoxications, cet élément aurait provoqué la mort de plusieurs chats après son indigestion.

À lire aussiComment faire entrer mon chat dans sa caisse de transport ?

Les croquettes en question, distribuées entre le 20 novembre 2021 et le 13 avril 2022, ont été vendues dans des paquets de 400 grammes, 3 ou 10 kg. Pour les consommateurs concernés, il est vivement conseillé de jeter ces aliments et de surveiller la santé de leur chat. Dans le détail, les produits qui suivent font l'objet du rappel : «PURINA PRO PLAN Original Kitten 1 à 12 mois, riche en poulet», «PURINA PRO PLAN Sterilised Adult 1+, riche en saumon» et «PURINA ONE Junior de 1 à 12 mois, élaboré avec du poulet sélectionné».

Selon de premiers témoignages obtenus par France 3, certains chats infectés souffrent de diarrhées quand d'autres sont hospitalisés.

À VOIR AUSSI - Leclerc: des fromages apéritifs soupçonnés de contenir la listeria rappelés

Leclerc rappelle du lait de la marque Candia pour un défaut de goût et d'odeur

Ce défaut peut entraîner des modifications organoleptiques pour le consommateur.

Autoroutes : Sanef et Vinci accordent une réduction aux paiements par chèques-vacances

Les 4,5 millions de Français qui bénéficient de chèques-vacances peuvent déposer jusqu'à 250 euros sur leur badge de télépéage, soit une remise maximale de 25 euros.

Carburants : le gazole repasse enfin sous la barre des deux euros le litre

Le prix du litre de diesel a chuté de sept centimes en une semaine, en moyenne.

Le Figaro

La pénurie de moutarde ne touche-t-elle que la France ?

Julien Da Sois

LA VÉRIFICATION - Les rayons des magasins de l'Hexagone semblent moins fournis que ceux de nos voisins européens. Comment l'expliquer ?

Confrontés à des rayons clairsemés de moutarde dans les supermarchés, les Français commencent à s'agacer. Certains vont même jusqu'à prétendre que les pénuries seraient en réalité entretenues par les enseignes et les producteurs eux-mêmes. Ils en tiennent pour preuve les linéaires remplis de pots de moutarde observés chez nos voisins : Italie, Espagne, Portugal, Suisse, Irlande, Roumanie, Norvège... Plusieurs internautes ont ainsi partagé des photos ou des vidéos de leurs découvertes sur Twitter.

S'il admet ne pas avoir vu les photos et vidéos prises ailleurs en Europe, le président de l'Association moutarde de Bourgogne (AMB), Luc Vandermaesen, n'est pas surpris que les rayons soient mieux remplis chez nos voisins. «D'une part, les industriels français fabriquent essentiellement de la moutarde de Dijon et de la moutarde à l'ancienne, avec une variété de graine appelée graine brune», explique celui qui est aussi directeur général de Reine de Dijon, numéro trois de la moutarde en France. Or, cette graine est produite majoritairement au Canada, qui pèse une part majeure des importations françaises en graines de moutarde, selon le ministère de l'Agriculture, et en Bourgogne. Elle a souffert de mauvaises récoltes l'an dernier en raison de phénomènes météorologiques extrêmes - dôme de chaleur au Canada, gel en France, limitant la matière première disponible.

À lire aussiPromotions à gogo dans la grande distribution

D'où des pénuries en rayons cette année. «Dans les autres pays, on consomme majoritairement des moutardes locales, moins piquantes, reprend Luc Vandermaesen. Elles sont fabriquées à partir d'une autre variété de graine, la graine jaune, qui a été beaucoup moins affectée par les aléas climatiques. Notamment parce qu'elle est cultivée dans plus de pays : Canada, mais aussi Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, Russie, Ukraine... Il y a plus de sources d'approvisionnement. Ça explique pourquoi on trouve plus facilement de moutarde dans les autres pays.»

À VOIR AUSSI - Hausse des prix: quels sont les produits qui augmentent le plus? La réponse de Fabrice Nodé-Langlois

Les Français gros consommateurs de moutarde

Un autre facteur est aussi mis en avant par les enseignes de la grande distribution pour expliquer la présence de moutarde de Dijon dans les rayonnages des supermarchés espagnols, italiens ou roumains : nos voisins sont moins friands de ces produits. Sur Twitter, le service client de Carrefour a ainsi brandi cet argument, après l'interpellation d'un internaute. «Le nombre de magasins Carrefour et la consommation de moutarde étant bien plus importants en France, il est normal qu'il y ait parfois moins de stock que dans nos autres pays européens», a-t-il écrit.

« Chaque Français consomme en moyenne 1 kg de moutarde par an. Alors que chez nos voisins, les ventes étant beaucoup plus faibles, les stocks durent beaucoup plus longtemps dans les magasins. »

«La France est un gros pays consommateur de moutarde, abonde Luc Vandermaesen, de Reine de Dijon. Chaque Français en consomme en moyenne 1 kg par an. Alors que chez nos voisins, les ventes sont beaucoup plus faibles, les stocks durent beaucoup plus longtemps dans les magasins. On peut ainsi trouver des produits à l'étranger qui ont été fabriqués il y a pas mal de temps en France». Une explication avancée également par Valéry Brabant, PDG d'un autre poids lourd français de la moutarde, Charbonneaux Brabant. «Les pays du sud de l'Europe sont très peu consommateurs de moutarde. Donc pénurie ou pas, il y a toujours un peu plus de stocks qu'en France», note le patron de la société, qui exporte dans 85 pays.

D'autant que la peur de manquer de ce produit de grande consommation pousse les Français à se ruer sur les pots encore disponibles en rayons, entretenant ainsi la pénurie dans l'Hexagone. L'enseigne E. Leclerc incite ainsi ses clients à «ne pas changer leurs habitudes de consommation afin de ne pas créer artificiellement des ruptures de stock».

À lire aussiDes ruptures en forte hausse dans les magasins alimentaires

Une pénurie réelle

Le manque est réel, soutiennent les distributeurs, après qu'une vidéo montrant de soi-disant «stocks cachés» dans un entrepôt est devenue virale sur Twitter en début de semaine. «Nous avons été interpellés par des comptes complotistes nous reprochant d'avoir des stocks cachés de moutarde de Dijon en Roumanie. C'est complètement faux, réagit Carrefour. Dès que nous parvenons à obtenir de la moutarde de Dijon en France, nous l'acheminons en magasins le plus vite possible, malgré la pénurie qui touche tous les distributeurs français actuellement.»

À lire aussiGlaces, saucisses, melon… Comment l'inflation frappe (ou pas) les produits phares de votre été

Même démenti chez Auchan. «Nous sommes, comme tous les distributeurs, confrontés à une pénurie de moutarde due à un manque de matière première. Nous recevons des quotas de produits de la part de nos fournisseurs que nous envoyons dans nos magasins qui les mettent immédiatement à disposition des clients, pour répondre à la demande», nous indique-t-on.

Quant à la vidéo en elle-même, montrant des dizaines de palettes de moutarde filmées par un homme disant livrer «les magasins Carrefour» et avoir eu «ordre de les stocker», il s'agit «d'un montage fallacieux qui cible injustement Carrefour», répond l'enseigne. «Le bon de livraison marqué d'un G visible dans la vidéo n'est pas utilisé par Carrefour France», explique-t-on. En réalité, il s'agit de palettes de l'entreprise Reine de Dijon, livrées à E.Leclerc. «Elles venaient d'être expédiées et allaient être livrées sous peu», affirme Luc Vandermaesen, qui justifie leur nombre important par le fait qu'elles représentent quatre semaines de commandes d'un coup.

En résumé, il est vrai que les autres pays européens subissent moins la pénurie de moutarde que la France. D'une part, car leurs moutardes locales, produites avec une graine différente de la moutarde française, ont été moins affectées par les aléas climatiques. D'autre part, car les étrangers consomment beaucoup moins de moutarde que les Français. D'où des rayons encore bien achalandés chez nos voisins. Il n'est donc aucunement question de manque entretenu par les distributeurs ou les industriels, ou de «stocks cachés».

À VOIR AUSSI - Après l'huile, une pénurie de moutarde touche la France

Les revenus des retraités ont-ils baissé de 6% sous Emmanuel Macron?

LA VÉRIFICATION - Si les pensions de retraite vont être revalorisées de 4% à compter de juillet, cette hausse «ne couvre pas les pertes enregistrées pendant les cinq dernières années», critique Marine Le Pen. À raison ?

Révélation de liens privilégiés entre Macron et Uber, indignation à gauche

Le Monde s'est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l'époque où il était ministre de l'Economie.

Le gouvernement prépare les esprits à une «probable» coupure du gaz russe

La France, qui se dit dans une situation plus «favorable» que ses voisins, doit notamment se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement.

Le Figaro

Dans le «Little Jaffna» à Paris, les Tamouls circonspects sur l'idée d'un renouveau politique au Sri Lanka

Elisabeth Pierson

REPORTAGE - La démission du président Gotabaya Rajapaksa ce mercredi, chassé après trois mois de manifestations, suscite peu d'espoir chez la communauté tamoule exilée dans le quartier nord de la capitale.

Ce mercredi, comme tous les matins, les stores des boutiques tamoules à La Chapelle se lèvent un à un. Manickam Maheswaran, couturier de la rue Perdonnet, ouvre son échoppe, allume sa machine à coudre, et s'assoit face à la vitrine où pointeront bientôt les premiers clients. Une journée comme toutes les autres à Paris, mais le Sri-lankais sait que, dans son pays, ce 13 juillet restera historique. Le président Gotabaya Rajapaksa a choisi cette date pour présenter sa démission. En route pour les Maldives, il fuit son pays après trois mois de manifestations effrénées. Le gouvernement a déclaré l'état d'urgence, un couvre-feu a été instauré dans la province de Colombo, la capitale.

En racontant la crise politique que subit son pays, Manickam Maheswaran exhibe le même sourire qu’à l'accoutumée. «Ce soir, je vais encore regarder la télévision», explique-t-il dans un français sommaire. Depuis 25 ans qu’il réside à Paris, le tapissier reste fidèle aux chaînes tamoules, SunTV et JayaTV, une manière de garder un œil sur le pays. S'il suit les informations, précise-t-il pourtant, c'est uniquement pour «regarder si des civils partent à l'hôpital». «L'État au Sri Lanka, c'est seulement la même famille. Le premier ministre, le ministre des Finances... tous frères, tous des voleurs», conclut-il d'un haussement d'épaules.

L'inflation ressentie jusqu'à Paris

Scrutant les rouleaux de tissus empilés du sol au plafond, un client lève la tête. «Mes parents vivent en face du palais présidentiel à Colombo», celui-là même que les manifestants ont pris d'assaut, raconte-t-il fièrement. Hilare, il exhibe sur son téléphone les images qui ont fait le tour du monde, où l'on voit les manifestants se prélasser sur le lit présidentiel, s'essayer aux machines de musculation, poser dans l'escalier central de la villa. «Ils ont même nagé dans la piscine !», s’esclaffe-t-il.

Quelques mètres plus loin, Kodiba, à l'accueil d'une boutique d'électronique, s'inquiète. «C'est vraiment la bagarre au pays», se désole la jeune fille. «La famille me dit que pour se nourrir, c'est devenu très compliqué». Au mois de juin, l'inflation est montée à 54,6% dans l'île. Cette hausse des prix, Mano, épicier du «Kobal supermarché», en face du métro La Chapelle, la ressent directement. Sur son étal, les bâtons de Moringa vert qui viennent tout droit du Sri Lanka sont passés de 3 à 6 euros le kilo depuis début 2022.

À lire aussiLe Sri Lanka sombre dans le chaos

«Comment vous expliquer ?», commence-t-il, embarrassé par son maigre vocabulaire en français. «La résignation [la démission du président, NDLR], c’est une bonne chose. Mais qui sera le nouveau ? Tout dépend de ça». Ses parents, à qui il envoie chaque trimestre 100 euros via Western union, lui racontent n'avoir plus que 3 ou 4 heures d'électricité par jour. «Le kilo de riz est arrivé à 500 roupies. Avant, c'était 60, 80 comme ça», indique-t-il de la main.

«Tamouls et Cinghalais ne vous diront pas la même chose»

Originaire de Jaffna, au nord de l'île, l'épicier espère surtout qu'un nouveau régime change la donne pour les régions tamoules. «S'ils pouvaient faire partir les militaires. Il y en a beaucoup là-bas, tout le temps. Pourquoi ? Ce n'est pas la guerre pourtant !». De fait, l'armée nationale est encore omniprésente dans les régions du nord. C'est là qu'en 1983, les indépendantistes Tigres ont pris les armes, déclenchant une guerre civile qui durera jusqu'en 2009.

Depuis, la minorité tamoule est restée la bête noire de la majorité cinghalaise, et demeure marginalisée de la vie politique. Sur plus d'1 million de Tamouls exilés, près de 16.000 arrivent en France dans les années 1990, où l'OFPRA leur reconnaît l'asile politique. La plupart s'installent dans le 10e arrondissement, autour du métro La Chapelle, désormais surnommé «Little Jaffna», du nom de la capitale tamoule. «Nous les Tamoules, nous suivions la politique sri-lankaise du temps de la guerre civile», explique Edmond, ancien supporter politique des Tigres. «Maintenant, nous nous sommes détachés. Mais après avoir souffert 40 années, j'espère que ça va changer».

Mauvais signe : parmi les demandes formulées par les organisations du sud et du centre qui ont milité pour le départ de Gotabaya Rajapaksa, pas une seule n’évoque la démilitarisation des zones tamoules ni la décentralisation. «Les Cinghalais et les Tamouls ne vous diront pas la même chose», explique Vidhushan Vikneswaran, informaticien résident en France depuis 30 ans. «C'est peut-être l'occasion de faire table rase et se débarrasser du clan à la tête du pays depuis 30 ans. Mais qui prendra le relais ? C'est le Parlement qui décidera, or il est composé à majorité du parti présidentiel», pointe le Sri-lankais. «Mais c'est tout un pays qui est à relancer d'abord. La réconciliation avec les Tamouls n'est ni l'objectif, ni la priorité».

À lire aussiFuite du président du Sri Lanka: «Dans les 18 mois, on aura partout dans le monde émergent des crises liées à l'inflation»

«Voyez, moi je suis Cinghalais, et pourtant on se sert la main», clame tout sourire un nouveau client débarquant dans la boutique de tissus. Il tient dans sa main une enveloppe avec une poignée de billets d’avion, tout juste achetés dans l'agence de voyages d'à côté. Depuis 1999, Gagttuwan vit à Paris et rentre au pays deux fois par an. Peu importe la crise : fin juillet, il sera dans l’avion. Plus nuancé que ses concitoyens tamouls, le Cinghalais tempère : «Gotabaya est réellement une bonne personne. Il a rendu Colombo plus propre, plus sûr. Le problème, c'est simplement le gaz et le pétrole. Et de médicaments aussi. Mon frère est malade, il me dit que ça manque». Si des élections sont organisées dans les prochains mois, ira-t-il voter au consulat ? «Non, ça ne m'intéresse pas», écarte-t-il. «De toute façon, tous les politiciens là-bas sont des voleurs».

À VOIR AUSSI - Sri Lanka: le président en fuite, sa résidence envahie par des manifestants

L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar

GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.

Assassinat de Shinzo Abe : que sait-on de l'homme qui a tiré sur l'ancien premier ministre japonais ?

FOCUS - Tetsuya Yamagami, 41 ans, ancien membre de l'armée japonaise, aurait souhaité viser originellement un cadre de la secte Moon, selon les médias locaux.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Le Figaro

Six astuces pour éviter de trop transpirer

Alors que nous entamons un nouvel épisode de fortes à très fortes chaleurs de l'année 2022, certains réflexes sont à adopter pour ne pas trop suer.

De nouvelles fortes chaleurs s'installent sur la France cette semaine. De toute évidence, les perles de transpiration filtreront à vitesse grand V sous le chemisier. Un phénomène tout à fait naturel : «quand il fait chaud, le corps régule sa température et transpire pour se refroidir, explique le docteur en pharmacie Thomas Kassab. Il produit de la sueur, qui se dépose sur la peau et s'évapore. Pour ce faire, elle absorbe de l'énergie, et donc de la chaleur, puis la rejette. Le corps se refroidit. C'est de la pure physique.» Pour éviter de se liquéfier physiquement et mentalement et limiter la transpiration, des solutions existent.

À lire aussiQue faut-il manger pour bien dormir pendant la canicule ?

1. On adopte un brumisateur

Pour provoquer l'action d'évaporation qui rejette la chaleur de notre corps sans avoir besoin de produire de la sueur malodorante, on fait ami-ami avec le brumisateur. «C'est le même principe : les particules d'eau sur la peau auront besoin de votre énergie (et donc de chaleur) pour s'évaporer.»

2. On se détend

L'angoisse nourrit l'angoisse. Vous transpirez, vous le sentez, vous paniquez et transpirez encore plus. Relativisez. «Ce qui est anormal c'est de trop transpirer. On appelle "hyperhidrose" cette suractivité des glandes sudoripares (nous en avons 4 millions dans notre corps, NDLR), explique Thomas Kassab. Elle peut être générée par la canicule mais aussi le stress, l'angoisse. Il faut combattre le mal par le mal et se déstresser, avec des techniques de relaxation classiques

En vidéo, canicule: quelques astuces pour rafraîchir votre logement

3. On évite les matières et couleurs à risque

Oubliez votre robe à bretelles en néoprène noir. «Les couleurs sombres captent beaucoup plus les infrarouges. Il vaut mieux porter des couleurs claires, conseille Thomas Kassab. Les matières synthétiques, elles, empêchent la peau de respirer et la sueur de s'évaporer. Privilégiez le coton et le lin qui facilitent la ventilation.»

4. On utilise la pierre d'alun avant de se coucher

Votre premier réflexe serait de vous jeter sur le déo massif de votre Jules, qui a l'air bien mieux armé que votre petit déo bille. «Ce n'est que du marketing, l'un n'est pas plus efficace que l'autre, affirme le docteur en pharmacie. De plus, les déodorants n'empêchent pas de transpirer, ils apportent juste du parfum.» Tragédie dans la salle de bains. Pas de panique : vous allez découvrir les antiperspirants, comme la pierre d'alun, disponibles en pharmacie. «À base de sels d'aluminium, ils ne sont pas dangereux à condition de bien les utiliser. On suit la règle des trois "s" : on dépose le produit le soir, sur une peau sèche et saine. Les sels doivent rester en surface, on ne s'en applique surtout pas après une épilation, sur des boutons ou de l'eczéma, quand la peau est poreuse. Nous transpirons moins pendant la nuit, les sels peuvent mieux se déposer.»

Tout ce qu'il faut éviter lorsqu'il fait chaud

5. Ne buvez pas trop froid

Rien ne sert de descendre 3 litres d'eau par jour pour moins transpirer. En revanche, la température de votre boisson, elle, a une incidence sur votre production de sueur. Surprise : boire très froid vous fera encore plus transpirer. «Le corps a une réaction simple : on lui donne du froid, alors il va se réchauffer, explique Thomas Kassab. À l'inverse, en lui donnant une boisson chaude, il régule sa température et se refroidit.» Pas besoin de se brûler le gosier, on privilégie surtout les boissons à température ambiante et les tisanes tièdes. Ça tombe bien : certaines ont le même effet coup de fouet qu'un café.

6. On lève le pied sur les mojitos et les épices

Votre alimentation peut aussi limiter la casse en matière de transpiration. On zappe tout ce qui contient de la caféine comme l'alcool, le thé et le café. «Tout ce qui est stimulant augmente la tension artérielle, donc la température corporelle et donc la transpiration, détaille Thomas Kassab. Les épices ont le même effet. Il est inutile de tout supprimer, on peut juste avoir la main plus légère.»

Comment bien manger quand il fait chaud

Ces aliments phares de l'été et dont il faut pourtant se méfier

Cet été, la probabilité pour que vous consommiez des chips de légumes, des smoothies et des fruits au petit-déjeuner est élevée. Attention, erreur. Passage en revue des faux-amis présents dans nos assiettes.

USA, terre de contrastes : après l'interdiction de l'IVG, un laboratoire propose une pilule contraceptive en vente libre

Trois semaines après la décision de la Cour suprême d'abolir le droit fédéral à l'avortement, un laboratoire a déposé une demande auprès de l'agence américaine du médicament afin de commercialiser la première pilule contraceptive disponible en vente libre.

Le Figaro

Six conseils pour réduire le risque de développer un cancer du sein, le plus meurtrier chez la femme

Tiphaine Honnet

CONSEILS - Avec environ 58.000 nouveaux cas chaque année, le cancer du sein reste le plus meurtrier des cancers féminins. Pour lutter au mieux contre cette maladie, le dépistage compte, mais pas seulement. Des gestes simples au quotidien aussi.

Une femme avertie en vaut deux, et bien plus. C'est peu ou prou l'objectif de GHD, marque d'outils et d'accessoires de coiffage professionnel, qui participe activement à la lutte contre le cancer du sein depuis maintenant 18 ans. Pour appuyer ses efforts, GHD a initié début juillet la campagne mondiale «Take control now», avec le lancement de la collection Pink, en édition limitée, comprenant 4 appareils de coiffage, et une action de sensibilisation à la détection de tous signes éventuels de la maladie. La Ligue contre le cancer s'est associée à l'événement. Leur délégué prévention et promotion des dépistages, le Dr Emmanuel Ricard, nous informe sur les actions simples à inscrire à notre routine, pour se protéger.

À lire aussiCancer du sein : les gestes à connaître pour s'autopalper efficacement

Deux à quatre heures de sport par semaine

Cette habitude saine possède un rôle protecteur, insiste Emmanuel Ricard de la Ligue contre le cancer. Selon le médecin généraliste, activer ses muscles aide à réduire le risque de contracter la maladie de «20 à 40%». «Une pratique sportive consomme de l'énergie et vise à diminuer le stockage des graisses, lesquelles sont un terrain favorable pour le développement des cellules cancéreuses. En parallèle, sur le plan hormonal, le sport régule également la sécrétion d'insuline et renforce le système immunitaire», confirme-t-il.

Le sport aide à réduire le risque de contracter la maladie de 20 à 40%

Existe-t-il un sport plus approprié qu'un autre ? Non, le Dr Emmanuel Ricard préfère parler d'un «effet dose» : «plus on varie le type d'activité physique plus c'est efficace», assure-t-il. En pratique, on peut s'essayer à la marche nordique un week-end, à la randonnée en montagne ou au longe-côte à la mer pendant les vacances. Au quotidien, des activités comme le jardinage ou le bricolage sont toutes aussi valables, ajoute le médecin de la Ligue contre le cancer.

«Deux à quatre heures de pratique par semaine sont nécessaires pour avoir une réelle action, souligne-t-il. Cette moyenne peut être facilement atteinte grâce à des petits gestes au quotidien, comme prendre les escaliers au lieu de l'ascenseur ou se déplacer le plus possible à vélo.»

Les bienfaits du sport sur la santé d'une personne atteinte d'un cancer ne sont plus à démontrer. Les médecins recommandent la pratique d'une activité sportive pendant un traitement oncologique, pour diminuer les symptômes difficiles associés à la maladie (fatigue, douleurs...) mais aussi pour accroître les chances de guérison.

En vidéo, le film avec Zoé Felix, dédié à l'Institut Curie et à NRB Vaincre Le Cancer

Déchiffrer les étiquettes alimentaires

Plus qu'une pomme par jour, c'est bien l'assiette entière qui éloigne du médecin. Le Dr Emmanuel Ricard insiste ainsi sur l'importance de diminuer la quantité de graisses et de sucres ingérée. «Le surpoids est incriminé dans le risque du cancer du sein, rappelle-t-il. Il est crucial de maîtriser les comportements de grignotage et de compensation, en particulier vis-à-vis de la consommation de produits transformés, riches en graisses et sucres cachés.»

Pour s'y retrouver en supermarché, le médecin généraliste plébiscite le Nutri-Score, ce label populaire aux cinq couleurs et lettres (A à D), qui offre une synthèse des informations nutritionnelles d'un produit. «Favorisez les produits étiquetés “A” et évitez ceux qui dépassent la note de “C”», indique le médecin de la Ligue contre le cancer.

De l'alcool avec grande modération

«L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération». Nous connaissons parfaitement le message martelé par les autorités sanitaires. Mais il faut l'avouer, chacun a son interprétation de ladite modération. Les recommandations officielles limitent de leur côté la consommation à 10 verres étalés sur toute la semaine, sans dépasser deux verres par jour, et en se gardant deux jours sans alcool dans la semaine.

On estime que l'alcool serait responsable de plus de 12.000 cas de cancer du sein sur les 58.000 déclarés chaque année

Le Dr Emmanuel Ricard le rappelle : cette boisson est non seulement calorique, mais aussi toxique pour l'organisme «dès le premier verre». «On estime que l'alcool serait responsable de plus de 12.000 cas de cancer du sein sur les 58.000 déclarés par an, signale-t-il. Un facteur de risque en augmentation chez les femmes, selon le spécialiste, à cause de l'essor de la consommation festive en grande quantité, aussi appelée binge drinking. Et si au lieu d'attendre le Dry January , on tentait le Dry Summer, voire Year ?

Chasser les molécules toxiques dans la salle de bains

Au rayon des cosmétiques, la modération est aussi au programme. La présence de certains composés chimiques dans nos crèmes et notre maquillage peut altérer notre santé. Un des ennemis publics notoires du cancer du sein se trouve précisément du côté des perturbateurs endocriniens, ces substances capables d'interférer avec le fonctionnement de notre système hormonal, définit le Dr Emmanuel Ricard. «Certaines comme les phtalates ou les parabens, sont suspectés de contribuer au développement du cancer du sein», note-t-il.

À lire aussiPerturbateurs endocriniens : les astuces pour les éviter au quotidien

Qui dit produit d'hygiène, dit aussi déodorant. Les sels d'aluminium, présents largement dans la composition de ce produit, se retrouvent depuis des années sur le banc des accusés, suspectés de favoriser l'apparition du cancer du sein. Le professionnel de santé préfère parle d'une fake news. «On pense que cette substance pourrait remonter du ganglion lymphatique, situé à proximité de l'aisselle, pour s'étendre vers le sein mais le déodorant n'est pas un saumon qui remonte le courant. En réalité, ce sont les cellules cancéreuses qui s'échappent du sein vers le reste de l'organisme, et non l'inverse», nuance-t-il.

Dépistage : les bonnes pratiques

Allaiter (si on le souhaite)

L'allaitement, comme la maternité, divise la société. S'il s'agit d'un choix individuel et non d'une norme, cet acte possède malgré tout des avantages pour la santé de la mère. «Plusieurs études scientifiques, dont celles du Centre international de recherche sur le cancer, ont établi un lien entre l'allaitement maternel et la réduction du risque de développer un cancer du sein, rapporte Emmanuel Ricard. En allaitant 5 mois, on estime que le risque est réduit de 2% et s'il est prolongé sur 12 mois, on atteint une diminution de 4,2%.»

Comment l'expliquer ? Plusieurs mécanismes entrent en ligne de compte. D'abord, cet effet s'explique par une diminution des cycles, liée à l'absence de règles pendant la grossesse. «Les mois de grossesse et d'allaitement diminuent l'exposition des cellules mammaires à l'œstrogène et ainsi au facteur de risque hormonal», précise le professionnel de santé. D'autres pistes scientifiques suggèrent également un effet «autonettoyant», grâce au drainage du sein au moment de nourrir le bébé et à son lait riche en protéines et en graisses, ajoute Emmanuel Ricard.

Atteinte d'un cancer, elle se filme en train de danser et les internautes adorent

Dormir dans l'obscurité la plus totale

Travailler en horaires décalés, alternés, ou de nuit, bouleverse aussi sensiblement le corps. En pratique, notre horloge biologique, ce chef d'orchestre situé dans le cerveau, se régule en s'exposant à la lumière naturelle. Or, si on prolonge cette exposition de façon artificielle le soir avec une luminosité forte, notre organisme ne saura plus faire la différence entre le jour et la nuit, nous apprend le Dr Emmanuel Ricard. «S'il est répété, ce comportement entraîne un dérèglement hormonal, notamment de la sécrétion de la mélatonine et du cortisol, responsable de la régulation des sucres et des graisses et in fine, un effet immunosuppresseur, ce qui peut générer une plus forte sensibilité aux infections et un développement des cellules cancéreuses», détaille le médecin de la Ligue contre le cancer.

D'après le soignant, ce raisonnement ne s'applique pas seulement aux travailleurs de nuit. Les utilisateurs d'écrans et de toute source lumineuse intense sont aussi concernés. C'est pourquoi la meilleure attitude à adopter en soirée reste de dormir dans le noir complet.

La réaction de ce petit garçon qui a battu le cancer a ému les internautes

Six astuces pour éviter de trop transpirer

Alors que nous entamons un nouvel épisode de fortes à très fortes chaleurs de l'année 2022, certains réflexes sont à adopter pour ne pas trop suer.

Ces aliments phares de l'été et dont il faut pourtant se méfier

Cet été, la probabilité pour que vous consommiez des chips de légumes, des smoothies et des fruits au petit-déjeuner est élevée. Attention, erreur. Passage en revue des faux-amis présents dans nos assiettes.

USA, terre de contrastes : après l'interdiction de l'IVG, un laboratoire propose une pilule contraceptive en vente libre

Trois semaines après la décision de la Cour suprême d'abolir le droit fédéral à l'avortement, un laboratoire a déposé une demande auprès de l'agence américaine du médicament afin de commercialiser la première pilule contraceptive disponible en vente libre.

Le Figaro

Fukushima: quatre ex-dirigeants de Tepco condamnés

Emmanuel Egloff

Onze ans après la catastrophe de Fukushima, les anciens dirigeants de l'opérateur de la centrale Tepco sont condamnés à réparer leurs torts financièrement.

La somme est astronomique. La justice japonaise a condamné quatre ex-dirigeants de Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, dévastée par un tsunami le 11 mars 2011, à des dommages et intérêts records de près de 100 milliards d'euros (13 300 milliards de yens). Cette décision est l'aboutissement d'une procédure judiciaire entamée en 2012. Il s'agit de la plus grosse condamnation dans un procès au civil au Japon. En 2019, trois des dirigeants aujourd'hui condamnés avaient été acquittés en première instance dans un procès pénal. Les parties civiles ont fait appel.

À lire aussiDix ans après, l’impossible résurrection de Fukushima

Les poursuites judiciaires avaient été engagées par des actionnaires de Tepco, qui demandaient réparation au nom de la société dont ils étaient actionnaires. En conséquence, la somme devra être payée à l'entreprise pour faire face à ses coûts de démantèlement de la centrale, de décontamination des sols et de stockage de déchets et débris radioactifs, ainsi qu'aux indemnités devant être versées aux habitants affectés par l'accident nucléaire.

La somme ne sera évidemment pas réglée en intégralité par les ex-dirigeants. « Nous sommes conscients que cette somme est bien au-delà de leurs capacités à payer », a convenu Hiroyuki Kawai, un avocat des actionnaires. Mais il s'attend à ce que les anciens dirigeants de Tepco payent ce que leurs moyens personnels leur permettront. L'État japonais et Tepco ont déjà été condamnés au civil à diverses reprises, à la suite de nombreuses plaintes d'évacués en nom collectif. Leurs amendes sont cependant restées symboliques.

À VOIR AUSSI - Fukushima: des «progrès remarquables» ont été faits dans le démantèlement de la centrale, selon l'AIEA

Révélation de liens privilégiés entre Macron et Uber, indignation à gauche

Le Monde s'est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l'époque où il était ministre de l'Economie.

Le gouvernement prépare les esprits à une «probable» coupure du gaz russe

La France, qui se dit dans une situation plus «favorable» que ses voisins, doit notamment se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement.

Pourquoi le Smic va mécaniquement augmenter au 1er août

L'inflation va faire augmenter le Smic d'environ 26 euros nets au premier jour du mois prochain.

France24 - World

Live: UN chief says ‘substantive step’ made at Ukraine grain talks

Issued on: 13/07/2022 - 06:50Modified: 13/07/2022 - 07:06

FRANCE 24 Follow Solange MOUGIN

Russia and Ukraine on Wednesday made substantive progress in their first direct talks since March on a deal to relieve a global food crisis caused by blocked Black Sea grain exports. UN Secretary-General Antonio Guterres said the talks had provided a "ray of hope to ease human suffering and alleviate hunger around the world" but cautioned that while he was optimistic, a deal was "not yet fully done". Follow the day's events on our live blog. All times are Paris time, GMT+2.

9:20pm: UN chief hopes a final Ukraine grain deal will be reached next week

UN Secretary-General Antonio Guterres said that an "important and substantive step" had been made towards reaching a comprehensive deal to resume Black Sea exports of Ukraine grain after talks between Russia, Ukraine, Turkey and UN officials on Wednesday.

"Next week, hopefully, we'll be able to have a final agreement. But, as I said, we still need a lot of goodwill and commitments by all parties," he told reporters in New York.

He said that although Ukraine and Russia had engaged, "for peace we still have a long way to go".

6:51pm: Ukraine cuts ties with North Korea over recognition of breakaway regions

Ukraine severed relations with North Korea on Wednesday over Pyongyang's recognition of two breakaway self-proclaimed republics in Ukraine's east. "We consider this decision as an attempt by Pyongyang to undermine the sovereignty and territorial integrity of Ukraine," Ukraine's foreign ministry said in a statement on its website.

6:45pm: Russian and allied forces have entered Ukraine's Sieversk

Russian forces and troops of the Lugansk People's Republic (LPR) have entered the city limits of Sieversk in Ukraine's Donetsk region, Russian state news agency TASS quoted Vitaly Kiselyov, assistant to LPR's interior minister, as saying on Wednesday.

Kiselyov was quoted as saying the city could be taken in a couple of days.

6:05pm: North Korea recognises the self-proclaimed Donetsk People’s Republic and Lugansk People’s Republic, formed by pro-Russian separatists

Pro-Russian separatists in eastern Ukraine said Wednesday that their self-proclaimed Donetsk People's Republic and Lugansk People's Republic had been recognised by North Korea. 

It follows that of Russian ally Syria late last month and of Russia itself, which came shortly before Moscow began its operation in Ukraine on February 24, they said.

Shortly before, Donetsk separatist leader Denis Pushilin had announced that Pyongyang had recognised the entity. "The international status of the Donetsk People's Republic continues to grow," he said. "It's a new victory for our diplomacy," he added in remarks to AFP.

Later, a representative from eastern Ukraine's other self-proclaimed rebel republic, the Lugansk People's Republic, also said it had been recognised by North Korea.

There has been no immediate comment from North Korea.

4:57pm: Russia-Ukraine grain talks end in Istanbul

Russian and Ukrainian defence delegations have concluded their closed-door talks on unblocking Black Sea grain exports, the Turkish defence ministry said Wednesday, without disclosing details.

The Turkish ministry issued a one-sentence statement saying the talks had "ended", without specifying if any progress had been made in the first direct negotiations between the two sides since March.

4:43pm: Russia and Ukraine seek to break grain exports impasse in Turkey

Russia and Ukraine on Wednesday held their first direct negotiations since March in the hopes of breaking an impasse over grain exports that has seen food prices soar and millions face hunger.

The high-stakes meeting involving UN and Turkish officials in Istanbul came as Russia and Ukraine are locked in a furious long-range shooting battle that is destroying towns and leaving people with nothing.

Ukrainian officials said at least five people died in Russian shelling in the region surrounding the Black Sea port city of Mykolaiv.

"You never get used to war. It's dreadful and scary," 60-year-old Lyubov Mozhayeva said in the partially destroyed frontline city of Bakhmut.

The first face-to-face talks between Russian and Ukrainian delegations since March 29 took place as the poorest parts of the world face the threat of food shortages.

1:43pm: Russian shelling kills five in Ukraine's Mykolaiv region, Kyiv says

At least five people were killed Wednesday in Russian shelling in the region surrounding the embattled Ukrainian port city of Mykolaiv near the Black Sea, the Ukrainian presidency said.

The presidential deputy chief of staff Kyrylo Tymoshenko said several strikes damaged a hospital and homes in the region, adding that "there were also artillery strikes in the Vitovsk district and according to preliminary information five civilians were killed".  

1:28pm: Russia's deepening ties with Iran represent a 'profound threat', White House says

Russian President Vladimir Putin's attempts to deepen ties with Iran amid the Ukraine conflict represent a "profound threat", US National Security Adviser Jake Sullivan said on Wednesday.

Sullivan's comments come as US officials have said Iran is preparing to help supply Russia with several hundred drones, including some that are weapons-capable, to use in Ukraine. Putin is expected to visit Tehran next week.

12:55pm: Ukraine rules out ceding territory to Russia to secure peace

Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba on Wednesday ruled out ceding territory to Russia as part of any peace deal and said no peace talks were under way between Moscow and Kyiv.

"The objective of Ukraine in this war [...] is to liberate our territories, restore our territorial integrity, and full sovereignty in the east and south of Ukraine," he told a briefing.

11:45am: Russia says it expects progress over possible EU deal on shipments to Kaliningrad 

The Kremlin said on Wednesday it was expecting progress over a possible European Union deal to allow Russia to transit some sanctioned goods to its Kaliningrad exclave via the EU, but the problem had not been resolved.

Lithuania blocked Russia from sending goods that have fallen under EU sanctions across its territory in June, triggering outrage in Moscow and promises of a response.

11:32am: Two-thirds of refugees from Ukraine plan to stay put for now, UN says

Around two-thirds of refugees from Ukraine expect to stay in their host countries until hostilities subside and the security situation improves, a survey by the United Nations refugee agency UNHCR has found.

Most of the refugees from Ukraine, mainly women and children, hope to return home eventually, according to the survey of around 4,900 people from Ukraine now living in the Czech Republic, Hungary, Moldova, Poland, Romania and Slovakia.

The survey was conducted between mid-May and mid-June. UNHCR says more than 5.6 million refugees are now recorded across Europe, with nearly 8.8 million people crossing out of Ukraine and nearly 3.3 million crossing back into the country since the Russian invasion on February 24.

6:51am: Ukraine launches rocket attacks on Russian-held area in Kherson region

Ukraine launched long-range rocket attacks on Russian forces in southern Ukraine and destroyed an ammunition store, its military said, as Russia continued to pound the country's east.

The strike on Nova Kakhovka in the Kherson region killed 52 people, Ukraine's military said on Tuesday. The town's Russia-installed authorities said that at least seven people had been killed and around 70 injured, Russia's TASS news agency reported.

The strike came after Washington supplied Ukraine with advanced HIMARS mobile artillery systems which Kyiv says its forces are using with growing efficiency.

Reuters could not independently verify the battlefield accounts.

6:15am: Russia, Ukraine seek to break impasse over grain exports in Turkey

Russia and Ukraine were due Wednesday to hold their first talks with UN and Turkish officials aimed at breaking a months-long impasse over grain exports that has seen food prices soar and millions face hunger.

The four-way meeting in Istanbul comes with Russia’s invasion of Ukraine showing no sign of abating and the threat of food shortages spreading across the poorest parts of the world.

Ukraine is a vital exporter of wheat and grains such as barley and maize. It has also supplied nearly half of all the sunflower oil traded on global markets.

But exports across the Black Sea have been blocked by Russian warships and mines Kyiv has laid to avert a feared amphibious assault.

The negotiations are being complicated by growing suspicions that Russia is trying to export grain it has stolen from Ukrainian farmers in regions under its control.

US space agency data released last week showed 22 percent of Ukraine’s farmland falling under Russian control since the February 24 invasion.

UN Secretary-General Antonio Guterres tried on Tuesday to play down expectations from the Istanbul talks.

“We are working hard indeed, but there is still a way to go,” Guterres said to reporters.

2:12am: NBA star LeBron James asks how Griner ‘can feel like America has her back’

NBA superstar LeBron James criticised US efforts to bring home WNBA star Brittney Griner, wondering Tuesday why she would even want to return to America after so long.

On a 30-second trailer for his YouTube talk show “The Shop: Uninterrupted”, it was noted that Griner has been imprisoned in Russia since February, days before Russian troops invaded Ukraine.

“Now, how can she feel like America has her back?” James said. “I would be feeling like, ‘Do I even want to go back to America?’”

Griner remains in a Russian prison after pleading guilty to possessing drugs, traces of which authorities found on vape equipment in her luggage five months ago.

US officials have said they consider Griner’s situation as a wrongful detention.

2:02am: Ukrainian group seeks review of Canada's decision to return repaired Nord Stream 1 turbine to Germany

A group representing the Ukrainian diaspora said on Tuesday it was seeking a judicial review of the Canadian government's decision to return a repaired turbine to Germany that is needed for the Nord Stream 1 gas pipeline.

The Canadian government on Saturday said it was issuing a "time-limited and revocable permit" to exempt the return of turbines from its sanctions on Russia as Europe seeks continued energy flows until it can end its dependency on Russian gas.

Ukraine's energy and foreign ministries said on Sunday that Canada's decision amounted to adjusting sanctions imposed on Moscow "to the whims of Russia" and called for it to be reversed.

1:41am: Brazil wants to buy as much diesel as it can from Russia, foreign minister says

Brazil is looking to buy as much diesel as it can from Russia and some of the deals were being closed “as recently as yesterday”, Brazilian Foreign Minister Carlos Franca said on Tuesday, without giving further details on the transactions.

“We have to make sure that we have enough diesel to the Brazilian agribusiness and, of course, for Brazilian drivers,” Franca told reporters during a visit to the United Nations in New York. “So that’s why we were looking for safe and very reliable suppliers of diesel – Russia is one of them.”

Brazil is looking to buy “as much as we can” from Russia, he said.

It was not immediately clear how Brazil would buy Russian diesel without coming up against Western sanctions imposed on Moscow over its invasion of Ukraine.

(FRANCE 24 with REUTERS, AFP and AP)

© France Médias Monde graphic studio

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN As it happened

Ukraine says five fighters rescued from Kherson in 'special operation'

As it happened

Ukraine’s Kharkiv rocked by deadly Russian bombardment

As it happened

Ukraine tells residents to leave Kherson as counter-attack plans underway

Le Figaro

Bradley Cooper serait en couple avec la conseillère politique Huma Abedin

L'acteur et sa nouvelle compagne se seraient rencontrés par l'entremise d'Anna Wintour en personne, a révélé Page Six, le mardi 12 juillet.

Ils auraient assisté ensemble au Met Gala, en toute discrétion, au mois de mai. Bradley Cooper et Huma Abedin seraient en effet en couple, a révélé Page Six, le mardi 12 juillet. L'acteur et la conseillère politique se seraient rencontrés par l'intermédiaire d'Anna Wintour en personne. «Elle est très amie avec Bradley et adore Huma», a confié une source anonyme au tabloïd. La romance du couple aurait débuté «il y a quelques mois», selon un autre témoin. L'intérêt commun de Huma Abedin et de Bradley Cooper pour «ce qui touche au pouvoir, à la politique et aux affaires humaines» les aurait rapprochés. Depuis, tous deux se feraient «vraiment discrets».

En vidéo, les couples de célébrités qui durent

Le scandale Anthony Weiner

Le réalisateur de A Star is Born (2018) venait de rompre avec Dianna Agron (Glee) lorsqu'il a débuté son idylle avec Huma Abedin. Le comédien avait auparavant été marié à l'actrice Jennifer Esposito, de 2006 à 2007, puis avait vécu une romance avec Renée Zellweger, entre 2009 et 2011, et avec Zoe Saldana, de 2011 à 2012. Il avait par la suite fréquenté Suki Waterhouse, avant de s'éprendre d'Irina Shayk, de 2015 à 2019, avec qui il a eu une fille âgée de 5 ans aujourd'hui. De son côté, l'ancienne conseillère d'Hillary Clinton a connu une histoire houleuse avec le démocrate Anthony Weiner, ancien membre du Congrès américain.

Ce dernier avait été condamné en 2017 à 21 mois de prison pour avoir envoyé des sextos à une mineure. Le couple avait divorcé la même année. Quatre ans plus tard, en novembre 2021, Huma Abedin, musulmane pratiquante, révélait dans les colonnes de The Cut qu'elle avait perdu sa virginité après son mariage avec l'homme politique, à l'âge de 32 ans. Par respect pour sa religion, elle ne devait en effet pas boire d'alcool, ni avoir de rapports sexuels avant une éventuelle union.

La déclaration d'amour de Lady Gaga a Bradley Cooper

«On attendait de toute fille comme moi, qu'elle perde sa virginité avec l'homme qu'elle épouserait», déclarait-elle dans le Guardian. L'affaire des sextos avait cependant fini par briser son union avec Anthony Weiner. Une affaire durant laquelle Anna Wintour, qu'elle avait rencontrée grâce à Hillary Clinton, aurait été d'un grand soutien pour la conseillère. La directrice artistique de Condé Nast l'invitait au cinéma et à des soirées mondaines. «Le simple fait de sortir et d'être avec elle m'a donné l'impression d'être normale et aimée», avait notamment déclaré la quadragénaire à The Cut.

Neuf enfants, trois mariages et Amber Heard : la vie privée explosive d'Elon Musk

Côté vie publique, il est le célèbre fondateur de SpaceX, directeur de Tesla et nouvel acquéreur de Twitter. Côté privé, le milliardaire a connu plus d'une romance, à chaque fois mouvementée.

Le regard languissant de Tom Cruise en direction de Kate Middleton dans les gradins de Wimbledon

L'acteur, qui avait rencontré la duchesse de Cambridge mi-mai durant l'avant-première de Top Gun, l'a recroisée au tournoi de Wimbledon, le samedi 9 juillet - pour son plus grand bonheur.

Natasha Bassett rompt avec Elon Musk après les révélations sur les jumeaux du milliardaire

L'homme d'affaires a confirmé avoir secrètement accueilli deux enfants en novembre 2021. Des révélations qui ont signé la fin de sa relation avec l'actrice australienne.

Le Figaro

Violences conjugales: un suivi après la prison

DÉCRYPTAGE - À Nantes, un protocole inédit est expérimenté pour accompagner les victimes quand leur ex-conjoint sort de détention.

Nantes

Comment les victimes d’auteurs de violences conjugales sont mises au courant de leur sortie de prison? Et à quelles informations ont-elles accès? Dans le meilleur des cas, elles reçoivent un courrier succinct de l’administration pénitentiaire. «Un angle mort» de la politique pénale, admet le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul. «Les faits qui valent condamnation sont graves. La rancœur accumulée en détention n’aidant pas, on doit mesurer la dangerosité et le risque de récidive des individus» poursuit-il.

Pour y remédier, le tribunal et le parquet de Nantes ont lancé le 8 juillet, avec des associations de victimes et les services pénitentiaires d’insertion et de probation (Spip), un protocole inédit de suivi de sortie de détention des personnes condamnées pour violences conjugales. Il va plus loin que le décret du ministère de la Justice du 24 décembre 2021, qui oblige, en théorie, à préparer la sortie des coupables et à en aviser les victimes. Des expériences analogues sont également en réflexion à Bordeaux et Montpellier. «Déjà, nous sommes loin d’avoir les coordonnées des victimes à chaque fois. Toutes ne se sont pas portées partie civile. Certains ont pu changer de vie alors qu’il s’écoule parfois des années avant le terme d’une condamnation», constate un magistrat nantais. Ce qui se vérifie aussi pour les détenus. «Les logiciels pénitentiaires libellent parfois simplement “violences aggravées par plusieurs circonstances” sans plus d’éléments», soupire le même juge.

«Une impérieuse nécessité de protéger les victimes»

En Loire-Atlantique, le réseau associatif de France Victimes 44 aide à identifier les victimes, pour pouvoir s’entretenir avec elles. «Les femmes, car ce sont très majoritairement des femmes, sont très satisfaites de la démarche», assure Camille Dormegnies, présidente de l’association France Victimes 44.

À lire aussiViolences conjugales: à Nantes, une expérience au long cours réunit victimes et auteurs autour d’une table

Si certaines victimes disent avoir tourné la page et ne souhaitent pas d’accompagnement, d’autres demandent des mesures comme le téléphone grave danger (TGD) ou le bracelet antirapprochement (BAR). Le parquet de Nantes a déjà attribué 74 téléphones de janvier à mai 2022, contre 22 sur la même période en 2021. Même constat pour le port du bracelet, ordonné 17 fois jusqu’en mai 2022 par les juges des libertés et de la détention nantais, contre zéro jusqu’en mai 2021.

«Il y a une impérieuse nécessité de protéger les victimes, même dans les lieux les plus intimes, au domicile ou au travail» justifie Cécile Capeau, présidente du tribunal de Saint-Nazaire. Tous les mois, un comité de suivi réunit les professionnels pour recouper les informations et (ré)évaluer les mesures de protection des victimes, dans une centaine de dossiers. Et ce quatre mois puis huit mois après la fin de détention des auteurs de violences. «On a noué des liens forts avec les associations de victimes. Ça change notre accompagnement des auteurs de violences conjugales», observe Daniel Raveney, directeur du Spip Loire-Atlantique. «Chaque professionnel peut avoir un signal faible de son côté. Accumulés, ils deviennent un signal fort de danger», complète le procureur Renaud Gaudeul. En Loire-Atlantique, environ 4600 femmes âgées de 20 à 69 ans sont victimes de violences conjugales chaque année, selon le département, soit près d’une habitante sur 50.

Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

Recrudescence des contaminations: faut-il avoir encore peur du Covid?

DÉCRYPTAGE/LE FIGARO MAGAZINE - La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.

Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées

EXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.

France24 - World

Djokovic inagurates courts at controversial Bosnian 'pyramids'

Issued on: 13/07/2022 - 23:26

Visoko (Bosnia and Herzegovina) (AFP) – Recently-crowned Wimbledon champion Novak Djokovic on Wednesday inaugurated tennis courts at a 'pyramid park' in Bosnia that he regularly visits to recharge his batteries.

The tennis star, known for his new-age spiritual interests, is fond of the hill town of Visoko, where thousands flock every year to what some believe are an ancient man-made pyramid complex with healing powers -- a claim rejected by scientists.

The 35-year-old Serb, who claimed his 21st Grand Slam title on Sunday, visited the site for the first time in 2020 and called it a "paradise on earth".

He has returned to the "Bosnian Pyramid of the Sun" complex at least four times, either alone or with his family, always to be warmly welcomed by the unusual site's founder Semir Osmanagic.

According to Osmanagic, a Bosnian businessman and a self-styled archaeologist, the idea of building a "regional training centre" with two courts was born during Djokovic's last visit in March.

"This is a special day for Visoko, for Bosnia, for the whole region, for tennis, for sport", Djokovic said after arriving at the new courts.

"The message of this day is peace, sport, future and health", he added while several hundred fans seated near a dense forest welcomed him with a big applause.

Unusual show

The Serbian star played exibition matches with Croatian Ivan Dodig, Aljaz Bedene of Slovenia and Bosnian tennis player Aldin Setkic.

Looking very relaxed, Djokovic staged an unusual show, making the audience laugh by pretending to argue with the referees or trying to "bribe" them.

Ancient civilisation afficionado Osmanagic has claimed for the past 20 years that he has discovered not one, but several pyramids built by a mysterious civilization near Visoko.

For the past few years his teams have been also clearing underground tunnels near the "Pyramid of the Sun" and he boasts of its beneficial effects on the health of visitors.

On arrival, Djokovic visited the new courts and went for a walk into a pine forest, which is a part of the park, with his host.

Djokovic has meditated at the site and during each visit walked kilometres of "energy" tunnels, which are, according to archaeologists, an ancient gold mine.

"Here, we simply feel the energy, each in its own way. For me, this is one of the most energetically powerful places on the planet, of which I have seen many," Djokovic told reporters after the exibition matches.

"I simply feel that every moment spent here fills me with energy and gives me strength for future challenges in tennis and in life," he added.

Ever since Djokovic became a regular, the number of visitors from all over former Yugoslavia has multiplied.

Both Djokovic and his unusual host do not miss the opportunity to underline values of peace, sharply contrasting the constant combative and nationalist narrative pushed by political leaders of the region devastated in the 1990s wars.

And Djokovic's faith in Visoko has given the locals a reciprocal faith in him.

"This man who is so rich that he can spend a vacation on Mars comes here," a souvenir seller near the entrance to the tunnels told AFP.

"He chose Visoko which nobody knew. That is proof enough that there is something there. He cannot be bought."

© 2022 AFP

France24 - World

Netherlands, Sweden survive scares to close on Euro 2022 quarter-finals

Issued on: 13/07/2022 - 23:24

Sheffield (United Kingdom) (AFP) – Holders the Netherlands held off a stirring fightback by Portugal to close in on a place in the Euro 2022 quarter-finals with a 3-2 win over Portugal, while Sweden struck late to beat Switzerland 2-1 on Wednesday.

The Dutch were without star striker Vivianne Miedema due to a positive case for coronavirus, but got off to a flying start in Leigh as Damaris Egurrola and Stefanie van der Gragt struck inside the first 16 minutes.

Portugal would not even be at the tournament had it not been for Russia's explusion due to the invasion of Ukraine, but for the second time in as many games they bounced back from a 2-0 deficit.

Carole Costa's penalty reduced the arrears before half-time and Diana Silva's thumping header levelled two minutes into the second half.

The Netherlands thought they had immediately struck back when Jill Roord's goal was ruled out by a VAR check for offside.

But Mark Parsons' side did dig themselves out of trouble just after the hour mark when Danielle Van de Donk's stunning strike from outside the box arrowed into the top corner.

Victory takes the Netherlands top of Group C, level on four points with the Swedes, with both sides just needing a point from their final group game to progress.

Ranked second in the world, Sweden were among the pre-tournament favourites but have so far struggled to hit top gear in England.

After a 1-1 draw to open their campaign against the Netherlands, the Olympic silver medallists were expected to roll over a Swiss side ranked 20th in the world.

Switzerland's preparations had also been rocked by a sickness bug in the camp that forced them to cancel training on Monday.

But they frustrated Peter Gerhardsson's women for 53 minutes at Bramall Lane before Barcelona's Fridolina Rolfo finished off an excellent team move.

Switzerland hit back within two minutes through a fine finish by Paris Saint-Germain's Ramona Bachmann.

Gerhardsson was forced to turn to his bench for inspiration and it was one of his subs, Hanna Bennison, who scored the winner, with her first international goal 11 minutes from time.

"There are many things we can do better but right now I'm just very happy that we won the match and are in a good position to take us beyond the group stage," said Gerhardsson.

Switzerland and Portugal now need to win in the final games of Group C on Sunday to have any chance of progessing to the last eight.

© 2022 AFP

Le Figaro

Rugby: pour le 14 juillet, Antoine Dupont volera avec la Patrouille de France

LE SCAN SPORT - L'international français Antoine Dupont sera à bord d'un Alphajet de la Patrouille de France jeudi pour survoler les Champs-Elysées dans le cadre du 14 juillet.

C'est la rencontre entre une légende du rugby et l'élite de l'aviation française : Antoine Dupont va vivre un voyage exceptionnel jeudi 14 juillet avec la Patrouille de France. L'international français sera à bord d'un Alphajet pour survoler les Champs-Elysées à Paris.

Cet évènement s'inscrit dans le cadre de l'émission spéciale de TF1 qui démarrera dès 6h30 ce jeudi. Les téléspectateurs pourront suivre en direct le meilleur rugbyman aux côtés des meilleurs pilotes acrobates de l'Armée de l'air française.

La chaîne précise dans un communiqué que le capitaine du XV de France sera «en immersion avec les pilotes de l'armée de l'air et de l'espace».

Antoine Dupont sera ensuite attendu dans son village natal de à Castelnau-Magnoac, le 22e juillet prochain pour suivre la 19e étape du Tour de France qui fait un saut dans sa région.

Rugby : un Chilien inscrit l'essai de l'année contre les Etats-Unis (vidéo)

Rodrigo Fernandez, ouvreur de la sélection chilienne, a inscrit un essai spectaculaire de plus de 80 mètres en barrages pour le Mondial 2023.

Tops/Flops Nouvelle-Zélande - Irlande : Sexton porte l'exploit irlandais, Cane en perdition

Une première historique et un pilier qui s'offre un doublé mais aussi des cartons à la pelle et un capitaine en perdition… Retrouvez les Tops et les Flops du deuxième test-match de la tournée d'été entre Néo-Zélandais et Irlandais (12-23).

Les notes des Bleus après Japon-France : Lebel se reprend, Jalibert déçoit

Après le difficile succès du XV de France face au Japon (20-15) ce samedi matin, retrouvez les notes attribuées par nos spécialistes rugby.

France24 - World

No place for Russian 'killers' in athletics, says Ukraine's Mahuchikh

Issued on: 13/07/2022 - 22:58Modified: 13/07/2022 - 22:56

Eugene (United States) (AFP) – Yaroslava Mahuchikh used to be not just fierce rivals with Russia's Mariya Lasitskene, but also friends in the tight-knit world of elite women's high jumping.

But that all changed, according to the Ukrainian, when Russia invaded her country in a ongoing conflict that shows no sign of letting up.

Mahuchikh offered no solace for the absent Lasitskene at the World Athletics championships in Eugene, Oregon, saying there was no place for Russian "killers".

The Ukrainian came to wider global prominence when she won gold at the World Indoor Championships in Belgrade in March.

To get there, the 20-year-old fled her eastern Ukrainian home city of Dnipro by car, overcoming what she said was "total panic" and her very own front line.

"Three days by car, the longest three days for me," Mahuchikh told reporters in Eugene on Wednesday.

The stunning performance for gold in the Serb capital was enough for World Athletics president Sebastian Coe to hand Mahuchikh a hand-written letter, signed off "with thanks and admiration", when presenting her with the gold medal.

Mahuchikh is reigning European indoor high jump champion, but had to settle for Olympic bronze in Tokyo last summer and world outdoor silver in Doha in 2019 in competitions claimed by arch-rival Lasitskene.

Despite being reigning world and Olympic champion, Lasitskene is banned from the worlds in Eugene, something the Russian protested at the International Olympic Committee (IOC).

Following the invasion of Ukraine in February, the IOC had recommended a ban on Russian and Belarusian athletes, a request followed by most federations.

New war

Lasitskene accused IOC president Thomas Bach of having created a "new war" by recommending Russian athletes be banned from international competition.

"In high jump, my main competitors are Ukrainians," Lasitskene said.

"I wouldn't know how to look them in the eye, or what to say to them. They and their families are experiencing what no human being should have to experience."

But that sentiment cut little mercy with Mahuchikh.

"Before February 24 we had a good relationship, we talked," Mahuchikh said in reference to the day Russia invaded Ukraine.

"But this day changed everything because she (Lasitskene) didn't write anything to our athletes.

"But then she wrote to Thomas Bach so she could compete because you're Russian. Our people die because they're Ukrainian."

Showing Lasitskene further short thrift, Mahuchikh continued: "I don't want to see on the track killers because it's really killed a lot of sportsmen this war."

Turning to her own ambitions in Eugene, Mahuchikh insisted that competition had given her "more motivation to show good results".

"So hopefully it will be good news for the Ukrainian people," she said.

"It is difficult mentally, but I believe we will win and come back to our life and will always remember this period of time."

© 2022 AFP

France24 - World

New York stresses monkeypox vaccine 'urgency' as cases rise

Issued on: 13/07/2022 - 22:28

New York (AFP) – New York City has stressed to the US government the "urgency" with which it needs monkeypox vaccines amid a rise in cases, its mayor said Wednesday.

America's biggest metropolis has recorded 336 infections but that is unlikely to reflect the true numbers, according to the city's department of health.

Official cases rose from 267 on Tuesday, up from 223 the day before.

Anyone can get and spread monkeypox but many cases have been found in men who have sex with men.

The city of around nine million people is home to a large gay community and health authorities had to apologize this week after its vaccine reservation website crashed when it was overwhelmed with people trying to book appointments.

Some 1,250 slots were available but many social media users expressed frustration at being unable to book an appointment.

Mayor Eric Adams said he had had a telephone meeting with the US Department of Health and Human Services and the Centers for Disease Control and Prevention.

"We discussed the supply constraints that New York City is facing and the urgency to expand our vaccine access footprint to more people, in more neighborhoods, through more partners and providers," he said in a statement.

New York is due to receive 14,500 doses from the US government this week, adding to the nearly 7,000 it has received since June 23.

Health services are prioritizing the two-dose vaccination for gay, bisexual, or other men who have sex with men, as well as for transgenders and non-binary people.

Monkeypox is a viral illness endemic in West and Central African countries that causes symptoms such as fever and rash.

It is similar to but less severe than smallpox, but can be riskier in immune compromised people. It is primarily spread through close contact.

© 2022 AFP

Le Figaro

En France, 95% de la délinquance de rue est-elle «liée à l'immigration» ?

Esther Paolini

LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'a déclaré le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui ajoute que 93% des vols et 63% des agressions sexuelles dans les transports franciliens sont le fait d'étrangers.

«95% de la délinquance de rue est liée à l'immigration.» Ce chiffre, le Rassemblement national le répète très souvent. Ce fut le cas, par exemple, de Jordan Bardella le 12 juillet au micro de France Info. «Demandez aux Français dans la rue qui les agressent ? Ils vous répondent que ce sont systématiquement les mêmes !», ajoute le député européen.

Interrogé sur la «source» de ce chiffre, le jeune élu répond d'abord : «Parlez avec les policiers, parlez avec les magistrats !». Et d'ajouter deux chiffres pour étayer son propos : «Le service de statistiques du ministère de l'Intérieur nous dit que 93% des vols commis dans les transports en commun d'Île-de-France sont le fait d'étrangers, et 63% des agressions sexuelles». Ces chiffres sont-ils vraiment exacts ?

À lire aussi«On ne reconnaît plus la France» : à Paris, la place du Trocadéro gangrenée par la délinquance

Concernant les deux derniers chiffres, ils sont quasiment exacts et proviennent d'un rapport d'Interstats, le service du ministère de l'Intérieur qui produit des statistiques publiques sur l'insécurité et la délinquance. Celui-ci concerne «les vols et violences dans les réseaux de transports en commun en 2019». On y apprend entre autres que, concernant spécifiquement les vols sans violence commis dans les réseaux de transport d'Île-de-France, 93% d'entre eux sont le fait de personnes étrangères. C'est bien ce qu'affirme Jordan Bardella, à ceci près qu'il ne s'agit pas de l'ensemble des vols, mais seulement des vols sans violence. À l'échelle du réseau francilien, le chiffre de 63% est également exact.

Plus globalement, dans les transports hors Île-de-France, 36% des auteurs de vols et violences (hors outrages aux policiers) sont de nationalité étrangère, un pourcentage qui grimpe à 75% dans la région francilienne. Sur la France entière, «plus de la moitié des mis en cause seraient de nationalité étrangère», indique le document. 47% des mis en cause pour vol ou violence dans les transports en Île-de-France sont originaires du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), une proportion qui retombe à 19% si on élargit la statistique à tous les lieux publics ou privés.

Si les chiffres de 93% et de 63% évoqués par Jordan Bardella sont bel et bien exacts, celui de 95% de la délinquance de rue liée à l'immigration interroge davantage. Il convient de rappeler d'abord que le droit français autorise le recensement de données sur la nationalité et non sur l'origine raciale ou ethnique. Il existe certes des données démographiques concernant les immigrés (en se fondant sur les lieux de naissance) mais aucune ne porte sur le sujet de la délinquance. Le ministère de la Justice produit en revanche des statistiques sur les étrangers condamnés sur le territoire national.

Par ailleurs, le terme «délinquance de rue» n'est pas une notion juridique à proprement parler. Elle englobe de nombreux phénomènes, parmi lesquels nous pouvons citer : les agressions et les vols commis sur la voie publique ou encore les violences urbaines. Ces dernières sont elles aussi complexes à quantifier, puisqu'elles rassemblent à la fois les destructions de mobiliers urbains ou de biens privés, le saccage de magasins et les affrontements avec les forces de l'ordre. Il n'existe donc pas d'analyses chiffrées sur le sujet faisant référence.

23% d'étrangers dans les prisons françaises

À titre d'exemple, parmi les 549.966 condamnations prononcées par une juridiction pénale en 2018, 14,9% concernaient un étranger, d'après le fichier statistique du casier judiciaire national des personnes physiques du ministère de la Justice. La part d'étrangers condamnés est particulièrement importante pour les infractions en matière de transports (72%) ou pour les faux en écriture publique ou privée (41%). Il ne s'agit donc pas d'infractions entrant dans le cadre de «la délinquance de rue.» Par ailleurs, les dernières statistiques de la Place Vendôme donnaient 23% de ressortissants étrangers détenus dans les prisons françaises. Par comparaison, la population française compte 7,6% d'étrangers, ce qui révèle donc une surreprésentation des étrangers en matière de condamnations pénales et plus encore d'emprisonnement, mais le chiffre de «95%» ne correspond à aucune statistique nationale.

En parallèle, une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée en 2013 apportait quant à elle un éclairage sur la délinquance des étrangers, mais seulement en Île-de-France. «Les étrangers multimis en cause présentent une part d'atteintes aux biens supérieure à celle des Français (76,4%, à comparer à 58,6%)», écrivait à l'époque son auteur, Étienne Perron-Bailly.

À lire aussiDélinquance : une étude révèle la part des étrangers

En résumé, Jordan Bardella ne peut pas affirmer que 95% de la délinquance de rue est issue de l'immigration, pour la simple et bonne raison que cette allégation est invérifiable, aucune donnée existant en la matière. La seule chose que l'on puisse mesurer est une surreprésentation des étrangers parmi les délinquants. À cet égard, les deux chiffres par ailleurs cités par Jordan Bardella sur la délinquance dans les transports en commun d'Île-de-France - 93% d'étrangers parmi les auteurs de vols sans violence et 63% parmi les auteurs d'agression sexuelles - sont bel et bien exacts.

À VOIR AUSSI - Délinquance du quotidien: «Elle se répand plus facilement avec les réseaux sociaux», analyse Alain Bauer

Départs en vacances : la journée de dimanche classée verte sur les routes

La journée de dimanche est classée verte dans le sens des départs, mais des difficultés persisteront sur l'A7 en vallée du Rhône dans le sens Nord-Sud.

À Paris, les rats prolifèrent, la mairie veut apprendre à «mieux les connaître»

Pour l’élue déléguée à la condition animale, le mot «surmulot», «moins connoté négativement», est à préférer.

Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

France24 - World

‘People are desperate’: Sri Lankan protesters storm PM’s office demanding resignation

Issued on: 13/07/2022 - 18:03

Pariesa Young Follow

Thousands of Sri Lankans stormed the offices of the prime minister in the capital Colombo on July 13. The protesters demanded he leave his role as acting president after President Gotabaya Rajapaksa fled the country. According to our Observer, the unrest will continue to intensify as “desperate” protesters fight for new leadership in a country racked by economic disaster.

In the face of massive protests, Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa fled the country the morning of July 13, bound for the Maldives. The move came just hours before he had promised to resign from his post. Blamed for a devastating economic crisis in the country that has triggered fuel and food shortages, the president has yet to resign.

With Rajapaksa out of the country, Prime Minister Ranil Wickremesinghe – who had also promised to resign – was appointed acting president. He has said he will not resign until a new government is in place.

Turning their anger on the prime minister, thousands of protesters who had made their way to Colombo to ensure the president’s resignation descended upon the prime minister’s office. 

The cheering continues... #powertothepeople pic.twitter.com/LVuCPSK5ga

July 13, 2022

On July 9, they had already occupied the presidential palace and prime minister’s residence, turning both buildings into publicly accessible protest zones. 

>> Read more on The Observers: ‘Open to the public’: Sri Lankans create protest zones in occupied government buildings

‘There were several ambulances filled up with protesters’

Nisha (not her real name) is a 28-year-old financial analyst from Rathmalana, south of Colombo. She attended the protests in the capital on July 13.

The president had stated that he would be resigning today. So we had initially planned to go to Colombo today to make sure that he would comply with this statement. Honestly, we do not trust anything that comes out of the government anymore. There were thousands of people who all came to Colombo for this.

It was very difficult to get there, because there are almost no buses and many transportation issues right now due to fuel shortages. And even our vehicle doesn’t have fuel in it right now. We took the bus and it was super packed.

When we arrived around 10am, there was news about the current prime minister, Ranil Wickremesinghe, taking over the president’s role. So everyone decided that we should walk towards his office and try to protest there against him taking up that position.

 

Jaya wewa! #GoHomeRanil #NodealsRanil#SriLanka #FlowerRoad pic.twitter.com/dsPgpos3a3

July 13, 2022

There was a lot of army personnel all along the street watching the protests. As we started walking toward the PM’s office, they came and walked along with us. We were at the back of the crowd, but the people at the front were being teargassed by the police. There was a huge white cloud of tear gas that we could see in front of us. There were also several ambulances that came down the street towards us and they were filled up with protesters. I saw people bleeding; I think they were beaten by the police. There were also people who had fainted from the tear gas.

At least 30 people were admitted to hospital following the protests, according to CNN, whose source said that injuries were mainly from tear gas inhalation or cuts and bruises after jumping over fences. 

සාමකාමී ගෝල්ෆේස් විරෝධතාකරුවන් බිය කිරීම සදහා ආයුධ සහිත හෙලිකොප්ටර් යානා ඉතා පහතින් ගමන් කරයි.@UNHumanRights #military #galleface #Gohomegota2022 #Airforce pic.twitter.com/wHI07hwQnk

July 13, 2022

There was also a helicopter that was flying very low above the protesters. We were thinking it was just there to intimidate us. At one point it flew very very low and people panicked and started running away. We weren’t even being violent, we were just chanting our slogans.

When the people began to try and enter the PM’s office, I stayed back because I was there with my sister and I was worried for her safety.

Crowds of protesters broke through police barricades and used a battering ram to force open the gates of the prime minister’s office.

The gates of the residence of the Prime Minister of Sri Lanka are stormed with a battering ram. pic.twitter.com/pIqjhfv2ok

July 13, 2022

‘Those buildings belong to the people because we pay for them with our taxes’

Nisha continued:

The people really didn’t seem angry to me. In all, we are mostly just hopeful that something will change. It has been three months that we have been out in the streets protesting. And it’s been very difficult. We are struggling, our cars are just stuck in our garages because there is no fuel. So people are very desperate. The president and the prime minister have had months of help from the international community to find time to have a solution but still nothing has changed and they have put us in this economic crisis.

On July 9 [Editor’s note: when protesters stormed several places of power],the protesters knew that the president and the PM were not in those places. They mainly went there as a symbol. Those buildings belong to the people because we pay for them with our taxes. So they were really just saying that these places shouldn’t be barred to the public.

We just want a leader who will be fair and responsible. And the people will not stop protesting until that happens.

Wickremesinghe, acting as president, declared a state of emergency and a curfew in Sri Lanka, but later cancelled both orders. 

Protesters also broke into the country’s main state television station, forcing broadcasts to be cut off.

Download the app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
France24 - World

Judge rejects Amber Heard's demand for new trial

Issued on: 13/07/2022 - 21:48Modified: 13/07/2022 - 21:46

Washington (AFP) – A Virginia judge on Wednesday rejected actress Amber Heard's demand for a new trial in the defamation case she lost to her former husband Johnny Depp.

Heard's lawyers had asked Judge Penney Azcarate to set aside the verdict awarding $10 million to Depp and declare a mistrial, but the judge denied the request.

Heard had asked for a new trial because one of the seven jurors was not the man summoned for jury service but his son in a case of mistaken identity.

"There is no evidence of fraud or wrongdoing," Azcarate said, and the juror "met the statutory requirements for service."

The jury in June found Depp and Heard liable for defamation -- but sided more strongly with the "Pirates of the Caribbean" star following an intense six-week trial riding on bitterly contested allegations of domestic abuse.

The seven-member jury awarded damages to Depp after finding that a 2018 newspaper article penned by Heard on her experience of "sexual violence" was defamatory.

© 2022 AFP

Le Figaro

Budget: plus de 20 milliards réclamés par les ministres

Manon Malhère

Ces réclamations s’inscrivent dans le cadre du projet de budget 2023.

Alors que la dette publique explose dans un contexte alarmant de remontée des taux d’emprunt sur les marchés financiers, les ministres restent, eux, particulièrement gourmands. Lors des traditionnels échanges sur le projet de budget 2023 avec le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, qui doit se boucler ce jeudi, ils ont réclamé, au total, plus de 20 milliards d’euros de crédits supplémentaires pour l’an prochain par rapport à cette année, indique-t-on au sein de l’exécutif. Des demandes qui seraient ainsi supérieures aux quelque 22 milliards de hausses des dépenses déjà voulues l’an dernier.

Sans surprise, Gabriel Attal s’est à ce stade accordé avec très peu de ses homologues. Et, comme chaque année, un certain nombre d’arbitrages devraient remonter à Matignon, voire directement à l’Élysée.

À lire aussiÊtes-vous vulnérable ou protégé face à l’inflation?

L’exercice est en effet particulièrement délicat pour le locataire de Bercy, dont la mission est d’éviter de nouvelles dérives budgétaires après le «quoi qu’il en coûte» présidentiel face à la crise du coronavirus et les quelques dizaines de milliards d’euros engagés ces derniers mois pour faire face à l’inflation galopante.

Limiter la progression de la dépense

Il n’empêche, sauf revirement de situation, ce nouveau projet de loi de finances 2023 ne devrait toujours pas être l’occasion d’engager de sérieuses économies, l’idée étant de limiter quelque peu la progression de la dépense là où c’est possible. Au sein de l’exécutif, on se rattache d’ailleurs surtout à l’épineuse réforme des retraites pour donner des gages de sérieux en matière d’assainissement des comptes publics…

À lire aussiLe gouvernement Borne dévoile son projet de loi pour protéger le pouvoir d’achat

Seule certitude à ce stade: les prochains mois s’annoncent intenses pour Gabriel Attal et ses équipes. Outre préparer le projet de budget 2023, qui sera présenté fin septembre parallèlement à la très attendue loi de programmation pluriannuelle des finances publiques, il faut également mener de front l’examen du paquet pouvoir d’achat en cours au Parlement, dont l’adoption finale est prévue pour début août seulement…

Le gouvernement prépare les esprits à une «probable» coupure du gaz russe

La France, qui se dit dans une situation plus «favorable» que ses voisins, doit notamment se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement.

Révélation de liens privilégiés entre Macron et Uber, indignation à gauche

Le Monde s'est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l'époque où il était ministre de l'Economie.

Bruno Le Maire propose au Parlement de créer une «task force» pour réduire la dépense publique

À la rentrée, le ministre souhaite organiser «des assises des finances publiques», réunissant parlementaires et exécutif, afin de «redéfinir les grands choix de politiques publiques françaises».

France24 - World

Remains of 8,000 Nazi war victims found in Poland

Issued on: 13/07/2022 - 21:40

Dzialdowo (Poland) (AFP) – A mass grave containing human ashes equivalent to 8,000 people has been discovered near a former Nazi concentration camp in Poland, the country's Institute of National Remembrance said on Wednesday.

The institute, which investigates crimes committed during the Nazi occupation of Poland and the communist era, said the remains were unearthed near the Soldau concentration camp, now known as Dzialdowo, north of Warsaw.

Nazi Germany built the camp when it occupied Poland during World War II, using it as a place of transit, internment and extermination for Jews, political opponents and members of the Polish political elite.

Estimates have put the number of prisoners killed at Soldau at 30,000, but the true toll has never been established.

The grim discovery of around 17.5 tons (15,800 kilograms) of human ashes means it can be claimed that at least 8,000 people died there, according to investigator Tomasz Jankowski.

The estimate is based on the weight of the remains, with two kilograms roughly corresponding to one body.

The victims buried in the mass grave "were probably assassinated around 1939 and mostly belonged to the Polish elites," Jankowski said.

In 1944, the Nazi authorities ordered Jewish prisoners to dig up the bodies and burn them to wipe out evidence of war crimes.

Andrzej Ossowski, a genetics researcher at the Pomeranian Medical University, told AFP samples from the ashes had been taken and would be studied in a laboratory.

"We can carry out DNA analysis, which will allow us to find out more about the identity of the victims," he added, following similar studies at former Nazi camps at Sobibor and Treblinka.

© 2022 AFP

France24 - World

Western European heatwave sparks wildfires in Spain, Portugal

Issued on: 13/07/2022 - 04:27

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

Nearly 20 blazes raged across Portugal and several burned in western Spain on Wednesday, menacing villages and disrupting tourists' holidays amid a heatwave that meteorologists expect to push temperatures into the high 40s Celsius.

In France, about 800 firefighters, supported by six water-bomber aircraft, were battling two wildfires in the southwest, which have already prompted the evacuation of thousands of campers, Gironde prefect Fabienne Buccio said.

In Santiago de Guarda in the central Portuguese district of Leiria, Albertina Francisco struggled to hold back tears as a cloud of black smoke billowed over the tiny village.

"It was very hard," said Francisco, 42, who was helping her sick sister evacuate. "Nobody helped - the firefighters and the (water-bomber) aircraft only got here now...The state must do more to help us."

Some villagers rescued pets while others helped firefighters battle the flames.

In Leiria, where temperatures soared to 45 degrees Celsius (113°F) and over 3,000 hectares have been burnt so far, authorities blocked major motorways and side streets as strong winds made it harder for firefighters to fight the flames.

Nearly 750 firefighters were combating two active blazes in Leiria alone, while in the whole of mainland Portugal there were 2,751 firefighters on the ground, backed by 23 aircraft.

In Portugal's southern Algarve region, popular with tourists, a fire broke out in the city of Faro and spread to the Quinta do Lago luxury resort. Videos shared online showed flames edging close to villas, burning palm trees and parts of golf courses.

Nearly all of drought-hit Portugal was on red alert for extreme heat conditions, with the highest temperatures of 45 C in the central Santarem and Leiria districts, the IPMA weather institute said. The country's record temperature of 47.3 C was registered in 2003.

Retiree Antonio Ramalheiro blamed inadequate forest management in addition to the heatwave for the wildfires. "It is scary when the fire comes," the 62-year-old said. "If it reaches the house it is a disgrace...you lose everything."

Campsites evacuated 

More than 2,700 hectares have been burnt so far in France's Gironde region, prefect Buccio told BFM TV. The biggest of the two fires is around the town of Landiras, south of Bordeaux, where roads have been closed and 500 residents evacuated.

The other one is along the Atlantic Coast, close to the iconic "Dune du Pilat" - the tallest sand dune in Europe - located in the Arcachon Bay area, above which heavy clouds of dark smoke were seen rising in the sky.

That fire led to the preventive evacuation of 6,000 people from five surrounding campsites. They were taken for shelter to a local exhibition centre.

"Other campers woke us up at around 4:30 in the morning. We had to leave immediately and quickly choose what to take with us," Christelle, one of the evacuated tourists, told BFM TV.

On the eve of Bastille Day, the Gironde prefecture has forbidden all fireworks until Monday in towns and villages in close proximity to forests.

The World Meteorological Organisation warned on Tuesday the heatwave was spreading and intensifying in large parts of Europe.

With human-caused climate change triggering droughts, the number of extreme wildfires is expected to increase 30% within the next 28 years, according to a February 2022 U.N. report.

Searing temperatures also swept across China's vast Yangtze River basin on Wednesday; firefighters tackled a forest fire near the tourist town of Datca in Turkey; and power demand in Texas hit an all-time high as consumers cranked up their air conditioners to escape the heat.

In Spain's western region of Extremadura bordering Portugal firefighters evacuated a few hundred villagers overnight as a precaution and continued to battle a blaze that on Tuesday swept into Salamanca province in the region of Castile and Leon.

Parts of Extremadura, Andalusia and Galicia regions were on red alert for extreme heat, Spain's AEMET meteorology service said, adding that the country's highest temperature on Wednesday stood at 45.6 C in the Huelva province.

(Reuters)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

France swelters, braces for heatwave sweeping Spain, Portugal

Heatwaves and droughts

How climate change is making extreme weather a regular occurrence

ON THE GROUND

'World's hottest city' wilts under scorching Pakistan heatwaves

Le Figaro

Ils profitent du chômage pour voyager et prendre du temps pour eux ... et ne s'en cachent plus

Laetitia Lienhard

TÉMOIGNAGES - Si certains jeunes se sentent coupables d'utiliser les allocations-chômage pour voguer à diverses activités, l'envie de prendre du temps pour eux l'emporte chez ces moins de 35 ans.

« Au niveau moral et éthique, je suis un peu partagé », reconnaît Louis, âgé de 28 ans, au chômage depuis février. Il n'empêche : plutôt que de chercher un emploi, ce jeune ingénieur nantais vogue à de multiples activités. «Je fais des choses très différentes. Je pratique 2 à 3 heures de sport par jour, surtout du vélo. Je m'investis beaucoup dans l'associatif, en tant que bénévole dans des festivals notamment ou dans une association de cuisine solidaire », détaille-t-il. Après avoir terminé sa thèse, ce jeune homme a voulu réaliser cette pause professionnelle pour prendre le temps de réfléchir à la suite de son avenir professionnel en réalisant des activités nouvelles. « Pour le moment, je n'ai pas du tout commencé à candidater. Je commencerai en septembre », explique-t-il. Entre-temps, à l'issue de sa thèse, il reçoit des allocations-chômage.

Un désir de temps long et de réflexion également partagé par Julie, âgée de 26 ans et ingénieure, au chômage depuis décembre 2021. « Je ne me reconnaissais pas dans mon métier. Une reconversion vers un métier plus manuel sera sûrement la finalité de ma réflexion actuelle ». Cette jeune lyonnaise a suivi un coaching professionnel en début d'année. Une fois ce coaching achevé, son projet pour les prochains mois consiste à voyager en van dans les pays d'Europe du Nord et de l'Est. Aux frais de l'Unedic donc avec des allocations d'environ 1000 euros par mois.

«Ethiquement, ça me questionne»

« Éthiquement, ça me questionne. D'un côté, je considère que j'ai cotisé pour avoir le droit à ces allocations-chômage mais je sais aussi que je ne cherche pas de travail pendant ce temps », avoue-t-elle tout en admettant que le souhait de conserver ses droits au chômage risque de l'emporter, au moins pour les premiers mois du voyage. « J'aurais aimé expliquer à mon conseiller Pôle Emploi que ce voyage fait aussi partie de mon cheminement professionnel, de ma réflexion sur la vie que je souhaite mener et des métiers que j'envisage pour la suite mais j'ai bien senti qu'il ne le comprendrait pas », avance-t-elle.

Du côté de Pôle Emploi justement, le respect de certains engagements est pourtant être demandé pour la poursuite du versement des droits. « Ils ne respectent pas les règles. Nous tenons à rappeler que bénéficier d'une allocation de Pôle emploi ainsi que d'un accompagnement par des conseillers impose un certain nombre de devoirs. Chaque mois, le demandeur d'emploi doit actualiser sa situation auprès de Pôle emploi et se doit d'être en recherche active d'emploi (démontrer des actes positifs, répétés et justifiés de recherche d'emploi) sous peine de sanctions de radiation et/ou de suppression de tout ou partie de l'allocation suivant les cas », déclare la direction générale de Pôle Emploi. Il est donc clair que l'absence de recherche active d'un nouvel emploi, quelles qu'en soient les raisons, ne respecte pas les prérequis exigés par Pôle Emploi pour la perception des allocations.

À VOIR AUSSI - Chômage: «18% des contrôles» se sont traduits par une sanction en décembre, déclare Élisabeth Borne

Une large autonomie vis-à-vis de Pôle Emploi

Mais dans les faits, pour certains chômeurs, les contrôles sont assez lâches, laissant une large autonomie aux «demandeurs d'emploi». Une réalité reconnue sur le site de l'organisme. Une des quatre modalités d'intervention de l'organisme appelée « suivi et appui à la recherche d'emploi » s'adresse aux demandeurs d'emploi les plus autonomes et proches du marché du travail. « Dans cette situation, les contacts sont essentiellement dématérialisés », est-il indiqué.

Une certaine amplitude dans les contacts bel et bien vécue par Louis. « J'ai eu un premier rendez-vous avec un conseiller en février. Mais comme je sais réaliser un CV et candidater relativement facilement, je n'ai plus eu de leurs nouvelles depuis », affirme-t-il. Même chose pour Mathilde, 31 ans, spécialisée en marketing et au chômage depuis plusieurs mois. « J'ai un contact avec l'organisme une fois tous les six mois et seulement par téléphone », indique cette jeune trentenaire.

Cette Parisienne a pour objectif de monter sa propre structure mais a également pris le temps de voyager durant quatre mois. «J'ai commencé à travailler sur mon entreprise pendant mes trois premiers mois de chômage mais j'avais aussi pour projet de voyager dans les Balkans et en Afrique », raconte-t-elle. Pour ce voyage, cette jeune entrepreneuse a utilisé ses économies accumulées ces dernières années, épargne qu'elle a tout de même pu renflouer grâce à la perception de ses droits au chômage.

À lire aussiProblèmes financiers, déception, chômage... Quand le rêve de la reconversion rencontre la dure réalité

Ce regard distancié des jeunes sur leur période de chômage trouverait son origine dans des causes sociologiques. « Le rapport au chômage a évolué depuis les années 1980. Les périodes de recherche d'activité se sont banalisées, au vu de l'augmentation du taux de chômage en France. Avant, c'était vécu comme une période honteuse, subie. Elle est aujourd'hui considérée plutôt comme une opportunité pour penser autrement, réfléchir à ses priorités, surtout pour les personnes qui ont fait des études car elles ont moins peur de ne pas retrouver d'emploi ensuite», explique Marc Loriol, sociologue du travail et directeur de recherche au CNRS.

À VOIR AUSSI - Covid-19: «Notre taux de chômage est au plus bas depuis près de 15 ans», se félicite Gabriel Attal

Pourquoi le Smic va mécaniquement augmenter au 1er août

L'inflation va faire augmenter le Smic d'environ 26 euros nets au premier jour du mois prochain.

Les revenus des retraités ont-ils baissé de 6% sous Emmanuel Macron?

LA VÉRIFICATION - Si les pensions de retraite vont être revalorisées de 4% à compter de juillet, cette hausse «ne couvre pas les pertes enregistrées pendant les cinq dernières années», critique Marine Le Pen. À raison ?

France24 - World

Newly published video shows slow police response to Uvalde school shooting

Issued on: 13/07/2022 - 03:16

NEWS WIRES

A video of the school shooting in Uvalde, Texas, published Tuesday showed police waiting for more than an hour before breaching a classroom where a gunman killed 19 children and two teachers.

Steve McCraw, Texas’s public safety chief, has described the police response to the May 24 attack as an “abject failure” and said officers wasted vital time looking for a classroom key that was “never needed.”

Surveillance camera video obtained by the Austin American-Statesman newspaper shows the 18-year-old gunman crashing his truck outside Robb Elementary School and then entering the building at 11:33 am armed with a semi-automatic rifle.

As he walks down an empty hallway, a young boy spots him from around a corner and rushes away as the gunman opens fire into a classroom.

The camera catches the gunman shooting dozens of rounds from the doorway before going inside. He steps out briefly into the view of the camera, reenters the classroom and is not seen again.

Several police officers armed with handguns are seen arriving in the school hallway within three minutes of the first shots being fired.

They go down the hallway where the shooting is taking place but retreat when the gunman opens fire from the classroom.

For the next hour the police are seen huddling at the end of the hallway while reinforcements arrive, including officers armed with semi-automatic weapons and ballistic shields.

At 12:21 pm, 45 minutes after the arrival of the first officers on the scene, shots could be heard from where the gunman was holed up.

The officers eventually stormed the classroom at 12:50 pm and killed the gunman – one hour and 14 minutes after their arrival.

The video does not show any children being shot and the Austin American-Statesman said it had removed audio of their screams.

‘Terrible decisions’

McCraw, Texas’s public safety chief, told a state senate hearing in June that police had enough officers to stop the shooter three minutes after he entered the school.

On-scene commander Pete Arredondo had “decided to place the lives of officers before the lives of children,” McCraw said.

“The officers had weapons, the children had none. The officers had body armor, the children had none. The officers had training, the subject had none,” he testified.

Arredondo had claimed that the classroom door was locked, delaying their move on the shooter, but McCraw told the inquiry that was not believed to be the case.

“He waited for a key that was never needed,” said the official.

McCraw told the inquiry that Arredondo, who has since been suspended, had made “terrible decisions.”

He said the response ran counter to lessons learned since the Columbine high school shooting that left 13 people dead in 1999.

“There’s compelling evidence that the law enforcement response to the attack at Robb Elementary was an abject failure and antithetical to everything we’ve learned over the last two decades since the Columbine massacre,” said McCraw.

Shannon Watts, founder of gun control group Moms Demand Action, denounced the police response after viewing the video.

“Dozens of officers – local, state and federal – are heavily armed, wearing body armor and helmets, have protective shields. They walk around, point guns at the classroom, make calls, send texts, look at floor plans – but NEVER ATTEMPT TO ENTER A CLASSROOM,” Watts tweeted.

NEW: The @statesman just published surveillance footage from the Uvalde mass school shooting, which shows police in ballistics gear waiting around in a school hallway and EVEN STOPPING TO GET HAND SANITIZER while children and educators were slaughtered. https://t.co/GJWZjMH9Y2 pic.twitter.com/IoUVFGgPdj

July 12, 2022

The Uvalde shooting, America’s worst school shooting in a decade, came 10 days after an 18-year-old used an AR-15-type assault rifle to kill 10 African Americans at a supermarket in Buffalo, New York.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Police could have stopped Uvalde gunman before mass school shooting, report

Thousands rally for action on US gun violence after mass shootings

Uvalde survivor tells Congress she covered herself in blood to save her life

France24 - World

China accused of ‘intimidation’ to stop dissident from running for US congress

Issued on: 09/07/2022 - 16:43

Sébastian SEIBT

In an unprecedented joint address, the directors of the FBI and MI5 warned on Wednesday of the multifaceted threat posed by Chinese espionage. They highlighted one potentially violent effort to prevent a Chinese dissident turned American citizen from running for a seat in Congress. 

The heads of the American FBI and British MI5 have never before appeared side by side for a joint statement. Christopher Wray travelled from Washington to show a united front with British intelligence head Ken McCallum in London on Wednesday, July 6, where they declared that there is currently no greater threat to the West than China. 

 “It is very unusual because you normally don’t see heads of spy agencies delivering joint statements. Intel people cannot do that on their own; it must come from above. It's a political decision made in Washington and London, which means it's an important diplomatic stance,” said Zeno Leoni, a specialist in Chinese defence and Sino-Western affairs at King’s College London.

A multitude of spying incidents 'made in China'

For Leoni, "there is a momentum in favour of Washington’s position because of the war in Ukraine". How are the Russian invasion and the Chinese threat related? "US allies, especially in continental Europe, tend to be less hawkish toward China, but because of the war they might see the threat of regimes like Russia or China, [which] stood by Putin, more according to Washington's view."

There is thus a new dynamic that Washington and London intend to exploit as quickly as possible. They decided to hit hard with the public statement from two intelligence heads. The joint declaration reads like a laundry list of ways in which Chinese spies are pillaging Western know-how and imperilling democracy.

The description is anxiety-provoking, giving an impression of Chinese spies lurking on every street corner. One example has them hiding among our crops, stealing GMO samples to appropriate their technology. FBI Director Christopher Wray said that Chinese agents have been caught “out in the US heartland, sneaking into fields to dig up proprietary, genetically modified seeds, which would have cost them nearly a decade and billions in research to develop themselves”.

Beijing categorically denied the accusations on Wednesday, declaring that “facts have fully proven that the US is the biggest threat to world peace, stability and development”, as reported by The Guardian.

“Accusations of economic and industrial espionage on the part of China are nothing new. The project for the Americans and the British now is to demonstrate that Beijing, which has increasing economic means at its disposal and has gained a lot of confidence in the international arena, is more active than ever in this domain,” said Antoine Bondaz, China specialist at France’s Fondation pour la Recherche Stratégique.

A Tiananmen dissident in the crosshairs

What is newer is this emphasis on the threat to our democracies posed by Chinese spies. Christopher Wray said that to him, the “most extreme” example of Chinese political interference outside its borders is the effort directed by Beijing to prevent, by any means necessary, a candidate it doesn’t like from running in the American midterm elections in November 2022.

The FBI director did not cite the person by name, saying simply that he is a naturalized US citizen of Chinese origin who had participated in the Tiananmen Square protests in 1989.

The person is Yan Xiong, whose story is at the heart of a federal investigation which led in March 2022 to charges against several Chinese citizens for “harassment and intimidation”.

Yan Xiong is on the list of Chinese dissidents sought after by Beijing, which accuses him of having played a key leadership role in the student movement of 1989. After the repression of the protests in Tiananmen Square, Yan Xiong fled to the United States in 1992, where he was naturalized and served eight years in the American military.

Having a new life did not stop Yan from continuing to protest the Chinese regime. He even went to Hong Kong in 2009 to show his support for the pro-democracy movement there.

It is not surprising, given these circumstances, that the Chinese authorities are not happy about his candidacy in the upcoming Congressional elections for New York State.  

'Not very subtle' methods

To prevent Yan from running, Chinese spy agencies went so far as to hire a private detective to find any skeletons that may be hiding in the dissident's closet. They were even prepared to fabricate a scandal if the investigation led to nothing interesting. “You go find a girl for him, see if he will take the bait,” the Chinese agent told the private detective, according to an affidavit filed by prosecutors in New York.   

They also considered falsifying income tax declarations to make Yan Xiong look like he was committing fraud, according to the New York Times. And if all that didn’t work? A resort to violence was apparently in question. Several recordings gathered by investigators show that the detective was encouraged to “beat him until he cannot run for election”. Finally: “Car accident… [he] will be completely wrecked, no?”

Yan Xiong barely escaped these sad outcomes. The private investigator went to the US authorities and told them everything.

“It’s the perfect, shocking example to send the message that China represents a real threat,” acknowledged Antoine Bondaz. However, the experts consulted by FRANCE 24 also felt that it’s not very representative of the Chinese way of doing such things. "This sort of activity shows that China is not very subtle. It’s concerning, but shows that China isn’t very effective. But they do have more diffuse ways of trying to [exert] influence abroad," according to Zeno Leoni. Antoine Bondaz, for his part, emphasised that “Chinese political interference generally happens more by financing the political campaigns of candidates in countries such as Australia.”

For Zeno Leoni, the Yan Xiong affair is more about a Chinese strategy of intimidation for its diaspora than an outright attack on American democratic institutions. "You have to take into consideration who the target of this operation could be. It might very well be a way to deliver a message to Chinese abroad, telling them Beijing can always reach them wherever they are."

This article was translated from the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

FBI chief says China is blackmailing dissenters in US to force them back home

GEOPOLITICS

MI5 warning about influence efforts of British-Chinese lawyer marks changed tone

US considering measures against TikTok and other Chinese apps

France24 - World

Trial of WNBA star Brittney Griner sparks fears that Russia is collecting political pawns

Issued on: 06/07/2022 - 20:00

Joanna YORK

As US basketball player Brittney Griner stands trial in Russia accused of drug smuggling, a growing number of other foreign nationals are also imprisoned in harsh conditions. Is Russia building a store of international prisoners to use as political pawns? 

Detained American basketball player Brittney Griner made a direct appeal for her freedom in a handwritten letter to US President Joe Biden, delivered to the White House on July 4. 

Griner has been held in Russian prison since February 2022 when the Russian Federal Customs Service said it discovered vape cartridges containing hashish oil in her luggage after she arrived on a flight from New York to Sheremetyevo International Airport in Moscow.

“I’m terrified I might be here forever,” Griner wrote, five months after she was first arrested. “Please don't forget about me and the other American detainees. Please do all you can to bring us home.” 

Griner, 31, is one of the most decorated female basketball players in the US. She now faces a prison sentence of up to 10 years if convicted of drug smuggling charges, even though US authorities maintain that she has been “wrongfully detained”.  

Some US commentators have denounced her hearing, which began on July 1, as a “show trial” and said that Russia is using Griner, who was arrested one week before Russia invaded Ukraine, as a political pawn. 

“It’s a period of markedly heightened tension between Russia and the US,” says Ben Noble, associate professor of Russian politics at University College London. “The original detention of Brittney Griner may or may not have been politically motivated, but this certainly has become a politicised case.” 

‘Humiliated as a human being’ 

Following the delivery of Griner’s letter, her wife, Cherelle Griner, told CBS Mornings on Tuesday that the basketball player was “probably the strongest person I know. That means she truly is terrified that she may never see us again. And, you know, I share those same sentiments”. 

On Wednesday, President Biden called to tell Cherelle that his administration was working towards Brittney's release.

But the Griner’s fears are not unfounded ­– for months Brittney did not even have a trial date. This is common among detainees. Even though they are legally supposed to spend a maximum of two months on remand under Russian law, extensions are often granted. “A person could be sitting on remand for a very long time, while the investigator could be in no hurry to actually investigate,” says Natalia Prilutskaya, Amnesty International’s researcher for Russia.  

In remand centres conditions are harsh and hostile. Cells are over-crowded, with poor bedding, limited shower facilities and shared toilets that often lack privacy. Detainees can be put in solitary confinement for offences as small as sitting on their bed at the wrong time. “It's a situation where you're humiliated as a human being,” Prilutskaya says.  

The centres can also be dangerous. In 2021, more than a thousand leaked videos appeared to show Russian inmates being tortured.  

At the end of this ordeal, there is little hope of a fair trial. “In almost 100% of cases the judge will go with what the investigation file says,” Prilutskaya says. “The Russian justice system has a very prosecutorial leaning, especially if there is some sort of political interest.” 

Political pawns 

Post-trial, those found guilty are sent to penal colonies where conditions are hardly better – forced labour, limited facilities, and lack of healthcare are common.  

This is the situation that numerous other foreign detainees are now facing. Former US Marine, Paul Whelan, has been jailed in Russia since 2018, and is currently serving a 16-year sentence for espionage – a charge which he and US officials deny.  

The war in Ukraine has offered a pretext for numerous other sentences. Four British nationals and one Moroccan were imprisoned after being captured in Ukraine and found guilty by Russian courts of fighting as mercenaries. Three of the group have been sentenced to death. 

Meanwhile the Institute for the Study of War thinktank has warned that Russian forces have been increasing efforts to abduct and imprison Ukrainian citizens for use in prisoner exchanges.  

It is hard to know exactly how foreign detainees are treated while imprisoned. “There are penal colonies where foreign nationals are held in conditions that probably are a little bit easier, but not necessarily,” says Prilutskaya. “Especially not if the authorities want to put pressure on a particular person or use them as a pawn.” 

A growing rift 

In Griner’s case, her status as a high-profile athlete could make her a particularly valuable political pawn that the US is keen to repatriate. “It may well be that she is being considered by the Russian political leadership as a possible candidate for a prisoner exchange,” says Noble. “There has been talk of swapping Griner for the Russian national Viktor Bout, who is a convicted arms dealer currently in prison in the US.” 

A similar exchange was made in April 2022, when US citizen and former marine Trevor Reed was released in exchange for a Russian citizen being held in US prison on drug-smuggling charges. Reed was sentenced to nine years in prison for endangering the “life and health” of Russian police officers, a charge which he and US officials denied.  

He was held for almost three years before being released, after what the White House described as “months and months of hard careful work”. 

This slow approach may be now Griner and other detainees’ only hope, even though the White House pledged on July 5 to do “everything it can” to secure freedom for the basketball player and Whelan. 

In the meantime, the most significant political impact of Griner’s case may be to deepen the rift between Russia and the West.  

According to Noble, it is unclear whether Russian authorities intend to increase detentions of foreign nationals for political ends, but many may now fear a hostile welcome if they should travel there. In March 2022, US officials warned that Americans visiting Russia on business trips – particularly those working for companies implementing sanctions against Russia – were at risk of being arrested and held by authorities.

Noble says, “the case of Brittney Griner may well make foreign nationals think twice about stepping on Russian soil for fear that they too may suffer her fate”. 

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Basketball

Russia extends detention of WNBA All-Star Brittney Griner for drug possession

Freeing WNBA's Griner from detention in Russia a 'priority', White House says

Basketball star Griner goes on trial in Russia on drug charges despite US objections

Le Figaro

ZEvent : Sea Shepherd, LPO et WWF parmi les associations qui bénéficieront des dons de viewers

Bleuenn Robert

Time for the Planet et The SeaCleaners complètent la liste des organismes sélectionnés par les 130.000 internautes pour le marathon caritatif du 9 au 11 septembre.

Près de 130.000 internautes se sont exprimés. SeaShepherd, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, WWF France, Time for the Planet et The SeaCleaners seront les associations bénéficiaires du ZEvent 2022, a annoncé Adrien Nougaret, alias Zerator, streameur et créateur de ce marathon de streaming caritatif, sur son compte Twitter, mercredi 13 juillet. Les cinq associations, qui ont pour point commun de lutter pour la préservation de l'environnement, se partageront donc équitablement les dons recueillis par la cinquantaine de vidéastes invités à Montpellier du 9 au 11 septembre prochain. Elles remplacent la fondation GoodPlanet, initialement sélectionnée par Zerator et ses équipes et finalement écartée de l'évènement suite aux protestations de nombreux internautes.

«Il est clair que l'association choisie cette année ne vous a pas convaincus», avait été forcé de constater Zerator, ainsi que les équipes du ZEvent, dans un communiqué publié sur le compte Twitter du streamer français samedi 9 juillet. Quelques jours plus tôt, il avait, lors d'une diffusion en direct, annoncé que le prochain marathon de streaming se tiendrait du 9 au 11 septembre sur Twitch et que les dons seraient reversés à la fondation GoodPlanet.

Rapidement, les fans de l'évènement avaient critiqué ce choix d'association, reprochant notamment au fondateur de GoodPlanet, le photographe et réalisateur Yann Arthus-Bertrand, son soutien public et regretté depuis, au Qatar pour l'organisation de la Coupe du monde de football. La fondation est également pointée du doigt pour ses soutiens financiers parmi lesquels figurent par exemple la BNP Paribas, Garnier et EDF, ainsi pour son partenariat avec TotalEnergies débuté en 2017 visant à construire 8400 biodigesteurs dans l'état du Telangana en Inde, perçu par beaucoup comme une opération de greenwashing. Samedi 9 juillet, Zerator et les équipes du ZEvent avaient donc annoncé sur Twitter que GoodPlanet ne serait finalement pas de l'aventure. «Nous avons été extrêmement attentifs à tous vos retours depuis une semaine et avons lu chacun de vos tweets sans exception», écrivaient-ils alors dans un communiqué publié sur Twitter. «Il est clair que l'association choisie cette année ne vous a pas convaincus [...]. GoodPlanet en prend acte».

À lire aussiZEvent 2022: un marathon de streaming de 50 heures au profit de la fondation GoodPlanet

Une cause «trop importante»

Attachés à ce que ce dernier ZEvent ancienne formule soit placé sous le signe de l'écologie, Zerator et ses équipes ont déclaré ne pas vouloir «abandonner cette cause pour autant, elle est trop importante». «Nous allons vous proposer une liste d'associations, avait-t-il annoncé. Après un vote, nous garderons vos cinq associations préférées, qui se partageront équitablement la somme». Jusqu'au mercredi 13 juillet, à 14h, une liste de 22 associations protectrices de l'environnement a donc été mise à disposition des internautes sur tous les réseaux du streameur pour que chacun puisse choisir les associations qu'il souhaitait voir bénéficiaires de l'évènement.

S'il conçoit que l'«association parfaite n'existe pas», le streameur suivi par 1 million de personnes sur Twitter et 400.000 de plus sur Twitch, a expliqué s'être basé sur certains critères pour constituer cette liste. L'association devant «non seulement œuvrer pour l'écologie, faire les choses correctement mais aussi être capable structurellement et légalement de gérer la somme démentielle» que les internautes lèvent chaque année. Pour rappel, lors de l'édition 2021 au profit d'Action contre la faim, le montant de la cagnotte s'était élevé à plus de 10 millions d'euros.

À lire aussiZEvent : La crème de Twitch récolte un record de 10 millions d'euros pour Action contre la faim

À VOIR AUSSI - Retrait d'Elon Musk: un «scénario cauchemardesque» pour Twitter, selon un expert

En France, la presse jeu vidéo perd des points de vie

Externalisation des contenus, prix du papier, concurrence des influenceurs, manque de perspectives : les médias spécialisés font grise mine malgré la popularité et le chiffre d’affaires croissant du secteur.

France24 - World

Rising generation of young lawmakers stake their claim in French parliament

Issued on: 08/07/2022 - 22:22Modified: 08/07/2022 - 22:27

The June 2022 French legislative elections have seen a new generation of young, mostly angry lawmakers angling for influence in the National Assembly. Does this spell a real break from the past or merely the rise of hung parliament theatrics for France? 

As Prime Minister Élisabeth Borne delivered her first, much-awaited address to parliament on Wednesday, the head of France’s minority government faced a raucous opposition, forcing the 61-year-old politician to soldier on through chants, taunts and jeers. 

Among the 577 recently elected lawmakers in the National Assembly, France’s lower house, were a crop of young parliamentarians aged below 35.  

Some were new, but there were also many familiar figures in the ranks: from the feisty Adrien Quatennens, 32, from the hard-left France Unbowed; to the measured, former government spokesman Gabriel Attal, 33; to Jordan Bardella, 26, a protégé of Marine Le Pen, president of National Rally. The 30-somethings also included Mathilde Panot, 34, MP for Val-de-Marne and a familiar pugnacious figure from Jean-Luc Mélenchon’s France Unbowed party. 

The rising tide of young lawmakers has been a fallout of the collapse of France’s traditional left and conservative parties, according to Hakim el Karoui, senior fellow at the Montaigne Institute.

The trend began in 2017, when Emmanuel Macron swept to victory in the presidential polls at the head of a brand new political movement-turned-party that swept votes from the two traditional parties. “When the Socialist and the Republican parties fell apart, it left room for young people to enter politics,” he explained. 

Emmanuel Rivière, director of international studies at Kantar Public, attributes the phenomenon to the widespread loss of respect for politicians. “To think one has to be experienced in politics to be effective, you had to have the feeling politicians were effective, and the previous generations failed at creating a climate of trust,” he said. 

Rivière however traces the trend to a decade before Macron’s first victory in 2017 polls, when Nicolas Sarkozy, at 52, won the 2007 presidential election. 

“When Nicolas Sarkozy was elected, that seemed young in comparison to [his predecessor] Jacques Chirac, and when Emmanuel Macron was elected that seemed even younger. Political destinies are being decided much earlier now,” he noted. 

‘Parity has grown in importance’ 

On Wednesday, as Borne at times struggled to be heard over the tumult in parliament, National Assembly president Yaël Braun-Pivet had to interrupt three times to bring the house back to order.  

The episode highlighted another trend: the feminisation of French politics. Besides the prime minister and the president of the National Assembly, five vice-presidents out of six in the National Assembly are women

For Rivière, there is a clear connection between women and young politicians being placed into positions of responsibility. “When the deputies from the Republicans lost their seats in the Assembly, it opened up possibilities and made room for women,” he said. 

“The question of parity has grown in importance, and there are more women with the renewal that began in 2017,” agreed El Karoui. 

But many experts are not sure if the crop of young lawmakers can invigorate French politics. “I’m not sure that the generational renewal will change anything. Macron was voted into power when he was only 39 years old, he promised a break from the past but his way of doing politics remained very classical. He also abused his power a little when he was in the Élysée [presidential palace] and had the majority in the National Assembly,” said Rivière. 

Following Borne’s speech, Mathilde Panot, president of the France Unbowed group, took the podium and accused the prime minister of “fleeing” the traditional vote of confidence, the political tradition of the prime minister allowing deputies to accord him or her confidence through a vote, a step that Borne eschewed. Throughout the virulent speech questioning the prime minister’s legitimacy, Borne, her face covered with a black mask, remained impassive, simply raising her eyebrows from time to time. 

Politics cannot be reduced to a question of age. Even so, the generation of young lawmakers in the National Assembly could infuse some excitement among young voters. Absenteeism among the 25-34 year old age group reached 71% during the first round of parliamentary elections.

Therefore, having politicians in the National Assembly who resemble and listen to young voters could help. On the other hand, warned Rivière, “If the National Assembly is an assembly of blockage, an institution that doesn’t do anything, which politicians use as the theatre for their opposition, then it can only reinforce people’s withdrawal from political life.” 

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

National Assembly gradually reflects ‘diversity of the French street’

PROFILE

French lawmakers elect Yaël Braun-Pivet as National Assembly president, first woman in role

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

Cops, cleaners, Kevins: Fresh faces take a seat in France's National Assembly

France24 - World

Killing of Palestinian journalist threatens to overshadow Biden's Israel trip

Issued on: 12/07/2022 - 13:08

Marc DAOU

Joe Biden flies to the Middle East on Tuesday for his first trip to the region since entering the White House. Before a visit to Saudi Arabia – one which reawakens the age-old foreign policy dilemma of realpolitik versus human rights – the US president goes to Israel, where he risks becoming entangled in the storm surrounding the fatal shooting of Palestinian-American journalist Shireen Abu Akleh in May.

Biden will be in Israel from Wednesday to Friday on the first stop of his Middle Eastern tour – and is expected to discuss with new Israeli Prime Minister Yair Lapid the deepening ties between Tel Aviv and certain Arab states, as well as US attempts to revive in some form the nuclear deal discarded by his predecessor Donald Trump.

But regardless of these intentions, Biden’s visit risks being caught up in the anger over the killing of Shireen Abu Akleh, the Al-Jazeera journalist who was shot dead on May 11 while covering an Israeli military operation in the West Bank town of Jenin, despite wearing a protective helmet and a bulletproof vest bearing the word “Press”.

The controversy especially risks overshadowing Biden’s visit because the highly respected Abu Akleh – who has become a Palestinian icon since her tragic death – was a US citizen.

Abu Akleh’s family made a direct appeal to Biden in an open letter published on July 8, expressing their “grief, outrage and sense of betrayal concerning your administration’s abject response to the extrajudicial killing of our sister and aunt by Israeli forces”.

US officials concluded in a report last week that a shot fired from Israeli positions likely killed her, although there was “no reason to believe” her shooting was intentional. But the report also said the bullet was “badly damaged”, which prevented a “clear conclusion”.

The late journalist’s brother Anton Abu Akleh wrote in the letter on behalf of her family that the “United States has been skulking toward the erasure of any wrongdoing by Israeli forces” and – addressing Biden and US Secretary of State Antony Blinken – “your administration’s engagement has served to whitewash Shireen’s killing and perpetuate impunity”.

The text concludes with demands for the US Justice Department and FBI to “take action” on what the family believes was an “extrajudicial killing”, alongside a demand for Biden to meet her family to discuss the issue in person.

The open letter prompted a sympathetic response from pro-Palestinian activists – including Iyad el-Baghdadi, an influential pro-democracy activist of Palestinian origin, who accused the US of making an exception to equality before the law when it comes to Arab-Americans.

Saudi visit controversy

Even more embarrassingly for the White House, the anger over Abu Akleh’s killing further exposes the Democratic Party’s divide between leftists and moderates.

Democratic Congresswoman Rashida Tlaib, a progressive of Palestinian origin, published a statement on July 8 calling for an independent US investigation into the killing – excoriating the Biden administration and State Department, saying they “admit that Shireen was likely killed by Israeli forces, but extend the benefit of the doubt to a government that has earned none”. More than 80 members of Congress have demanded such an inquiry, including Congresswomen Alexandria Ocasio-Cortez and Ilhan Omar.

Tlaib concluded her statement by saying that when Biden meets Lapid, he “must obtain the names of the soldiers responsible for killing Shireen, along with that of their commanding officer, so that these individuals can be fully prosecuted for their crimes by the Department of Justice”.

This comes as Biden faces criticism from similar quarters for his visit to Saudi Arabia, a historic US partner the president once promised to make into a “pariah” because of its alleged role in the murder of exiled dissident journalist Jamal Khashoggi in October 2018. Biden declassified in February 2021 a US intelligence report concluding that Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman “approved” the operation to “capture or kill” Khashoggi, then a Virginia resident and Washington Post columnist.

Biden defended his decision in an opinion piece for The Washington Post: “My views on human rights are clear and long-standing, and fundamental freedoms are always on the agenda when I travel abroad, as they will be during this trip, just as they will be in Israel and the West Bank,” he wrote.

This article was translated from the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

US says shot that killed Al-Jazeera journalist likely fired by Israel

Hezbollah launches unarmed drones towards Israeli gas rig in disputed waters

New Israel PM Lapid urges Macron to revisit Iran deal proposal on Paris trip

France24 - World

Trump knowingly incited Capitol mob after ‘unhinged’ meeting, committee hears

Issued on: 13/07/2022 - 00:43

FRANCE 24 Follow Catherine VIETTE Follow

US lawmakers on Tuesday accused former president Donald Trump of inciting a mob of followers to attack the US Capitol on January 6, 2021, in a last-ditch bid to remain in power fuelled by a chaotic meeting with some of his most ardent supporters.

The House of Representatives January 6 committee also produced evidence that aides and outside agitators knew before the riot that Trump would urge thousands of his supporters to march on the Capitol that day.

The panel’s seven Democrats and two Republicans have used the hearings to build a case that Trump’s efforts to overturn his defeat in the 2020 election constitute illegal conduct, far beyond normal politics.

As the three-hour hearing ended, Republican Representative Liz Cheney said Trump had tried to phone a potential committee witness, raising the possibility he might have illegally tried to influence witness testimony.

In video testimony shown during the hearing, witnesses described a loud late-night six-hour meeting on December 18, 2020, where Trump disregarded White House staffers who urged him to concede the election to Democrat Joe Biden.

Trump instead sided with outside advisers who urged him to keep pressing his baseless claims of election fraud.

Committee members said Trump ultimately was responsible for the chaos that followed.

“President Trump is a 76-year-old man. He is not an impressionable child. (...) He is responsible for his own actions and his own choices,” said Cheney, the committee vice chairperson.

Committee members said Trump incited the riot through his refusal to admit he lost the election and through comments like a December 19, 2020 tweet, posted shortly after the White House meeting, for supporters to flock to Washington for a “big protest”, saying, “Be there, will be wild”.

Trump, a Republican who has hinted he will seek the White House again in 2024, denies wrongdoing and has falsely asserted that he lost only because of widespread fraud that benefited Biden, a Democrat.

‘Not tough enough’

The committee played recorded testimony from White House aides describing the angry December 18 meeting where a handful of Trump’s outside advisers, including his personal lawyer Rudy Giuliani, attorney Sidney Powell and Patrick Byrne, the former chief executive of Overstock.com, encouraged him to fight the election result.

“I don’t think any of these people were providing the president with good advice. I didn’t understand how they had gotten in,” Trump’s former White House counsel Pat Cipollone said in video testimony.

Representative Jamie Raskin, a Democratic committee member, displayed a text from White House aide Cassidy Hutchinson, who gave explosive testimony last month, saying of the meeting, “The West Wing is unhinged.”

Giuliani said in video testimony his argument had been: “You guys are not tough enough. Or maybe I put it another way: You’re a bunch of pussies, excuse the expression. I’m almost certain the word was used.”

The attack on the Capitol, following a speech Trump gave at a rally outside the White House, delayed certification of Biden’s election for hours, injured more than 140 police officers and led to several deaths.

‘A mob was being organised’

The committee presented evidence that it said showed Trump’s call for his supporters to march on the Capitol was not spontaneous but had been planned in advance.

The panel showed an unsent Twitter message about the rally, with a stamp showing Trump had seen it: “Please arrive early, massive crowds expected. March to the Capitol after. Stop the Steal!”

The committee also played audio testimony from a former employee of Twitter describing his fear after Trump’s December tweet and deep concern on January 5 about the possibility of violence on January 6.

“It felt as if a mob was being organised and they were gathering together their weaponry and their logic and their reasoning behind why they were prepared to fight,” the Twitter employee said, his voice disguised.

About 800 people have been charged with taking part in the Capitol riot, with about 250 guilty pleas so far.

The hearing also looked at links between right-wing militant groups, including the Oath Keepers, Proud Boys and the QAnon internet conspiracy movement, with Trump and his allies. Many Oath Keepers and Proud Boys participated in the January 6 attack.

Two witnesses testified in the hearing room – Stephen Ayres, who has pleaded guilty to a federal charge for participating in the attack on the Capitol, and Jason Van Tatenhove, a former spokesperson for the Oath Keepers.

Ayres said he joined the march because he believed Trump, and that he had since lost his job, sold his house and no longer believes Trump’s “Big Lie” that the election had been stolen. “It changed my life, you know, definitely not for the good.”

Trump and his supporters – including many Republicans in Congress – dismiss the January 6 panel as a political witch hunt, but the panel’s backers say it is a necessary probe into a violent threat against democracy.

(FRANCE 24 with REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Trump tried to grab steering wheel to join Capitol rioters on Jan. 6, testifies witness

Former US attorney general at Jan. 6 hearing: Trump was 'detached from reality'

Jan. 6 panel: Trump sought to enlist Justice Dept. in ‘brazen attempt’ to overturn election

France24 - World

US drone strike kills leader of Islamic State group in Syria, Pentagon says

Issued on: 13/07/2022 - 00:16

NEWS WIRES

A man who US officials called the leader of the Islamic State militant group in Syria was killed Tuesday in a drone strike while riding a motorcycle in the northern part of the country, the Pentagon and local organizations said.

Maher al-Agal was killed near Jindires in northern Syria, and one of his top aides was seriously injured in the attack, Pentagon Central Command spokesman Lieutenant Colonel Dave Eastburn told AFP.

The volunteer Syrian Civil Defense Force, known as the “White Helmets,” said the attack targeted the two while they were on a motorcycle outside Aleppo.

President Joe Biden said the strike “takes a key terrorist off the field and significantly degrades the ability of ISIS to plan, resource, and conduct their operations in the region.”

Threat to Syrian Kurds

The Syrian Observatory for Human Rights confirmed Agal’s death and said he was the Islamic State governor for the Levant region.

The US Central Command called the victim “one of the top five” leaders of Islamic State overall.

“In addition to being a senior leader within the group, Al-Agal was responsible for aggressively pursuing the development of IS networks outside of Iraq and Syria,” it said in a statement.

According to a spokesman for the US-allied Kurdish Syrian Democratic Forces, both the men who were targeted had links to Ahrar al-Sharqiya, an armed group operating in northern Syria.

The group has integrated former leaders and members of Islamic State and other jihadist groups, and has conducted attacks against Kurdish targets inside Turkish-controlled areas of northern Syria.

Ahrar al-Sharqiya was responsible for the 2019 assassination of prominent Kurdish female politician Hevrin Khalaf, which sparked international condemnation.

The US Treasury placed the group on its sanctions blacklist in July 2021.

“Ahrar al-Sharqiya has committed numerous crimes against civilians, particularly Syrian Kurds, including unlawful killings, abductions, torture, and seizures of private property,” the Treasury said at the time.

At the site of the drone strike, there were two small craters in the road and debris from the destroyed motorcycle.

Local villagers told AFP that the two IS members did not live in the area where they were killed.

IS diminished

Damien Ferre, founder of the consultancy Jihad Analytics, downplayed the strike, saying Islamic State in Syria is “barely a shadow” of what it used to be.

“They are still able to carry out attacks against Syrian government forces and undertake operations here and there against the Kurdish forces,” he said.

But the group is far weaker compared to the period of the Islamic State “caliphate” that came to control large parts of Iraq and Syria between 2011 and 2019, he said.

“It is important to remember that each time an Islamic State head is killed, they are replaced immediately,” added Ferre. “It really should not impact their activities.”

The last two targeted killings of Islamic State leaders took place in Turkish-controlled areas of northern Syria, where groups like Ahrar al-Sharqiya are active and have local knowledge of the terrain and families.

The strike came five months after a nighttime US raid in the town of Atme, which led to the death of the overall Islamic State leader, Abu Ibrahim al-Qurashi.

US officials said Qurashi died when he detonated a bomb to avoid capture.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Belgium repatriates women and children linked to IS group fighters from Syria

ANALYSIS

As Ukraine crisis rages, Erdogan trains his sights on Kurdish northern Syria

Pentagon probe rejects claims US covered up civilian deaths in Syria airstrike

Le Figaro

Comment les écrans peuvent aider à la réussite de vos enfants

Guyonne de Montjou

NOS CONSEILS - La plupart des études établissent que les tablettes et les smartphones fragilisent les interactions sociales, la capacité de concentration, la santé physique et mentale de ceux qui les utilisent avec excès. D'autres vantent au contraire leurs vertus éducatives, à condition de respecter certaines précautions.

Le soleil est haut depuis déjà deux heures quand Alix se lève pour aller chercher un verre d'eau. Elle ouvre le robinet, tandis que son pouce continue de tapoter sur son écran de téléphone. Plongée depuis son réveil dans ce jeu vidéo dont l'objectif est de tuer les zombies qui pullulent dans son monde virtuel, la jeune fille avale d'une traite le breuvage tiède et repart s'installer dans son fauteuil. On peut s'interroger : à quoi Alix, qui n'a pas encore 12 ans, se rend-elle véritablement présente ? N'est-elle pas devenue le zombie qu'elle pourchasse ? Qui pourrait l'aider à ne plus faire «écran» à la réalité multisensorielle qui l'entoure ?

«Aujourd'hui les écrans sont une tentation permanente : nous les consommons de façon sauvage, comme les premiers hommes le faisaient de la nourriture. Or dans toutes les sociétés, on a codifié la prise de nourriture en établissant des horaires, des modalités et des règles de savoir-vivre, explique Serge Tisseron, psychiatre auteur du best-seller 3-6-9-12 Apprivoiser les écrans et grandir (Erès). C'est ainsi que nous nous sommes civilisés. Savoir attendre est la première étape sur le chemin de l'autorégulation. Ce qui se joue dans le fait de réprimer notre élan vers l'écran, en alternant leur usage avec d'autres activités, en les supprimant au moment des repas ou dans la chambre à coucher par exemple, c'est apprendre à faire passer la relation avant la consommation ».

À lire aussiLes Français passent plus de 60% de leur temps libre devant des écrans

Soudain une notification rappelle à Alix que son cours d'anglais en ligne commence dans six minutes. La session qui va lui permettre d'interrompre son jeu est, elle aussi, ludique : sous la forme d'un avatar de super héros non genré qui ne ressemble pas à Othello, Alix apprendra la langue de Shakespeare. L'application Holy Owly, née d'une start-up créée à Besançon par deux sœurs en 2015, accueillie à l'incubateur de start-up Station F depuis 2 ans, embarque les enfants de 3 à 12 ans, suivant 9 niveaux, dans une aventure où ils doivent relever en anglais des défis, découvrir des villes anglophones et prendre soin de leur animal de compagnie en charge de dépolluer la planète. Bientôt l'appli proposera les mêmes expéditions virtuelles en espagnol et en chinois.

Éviter les plateformes gratuites

Pour Alix, cet apprentissage, acquis sur le même téléphone que sa poursuite de zombies, est-il d'une autre nature ? «Au bout de cinq minutes, l'enfant n'a plus rien à faire dans l'application, assure Julie Boucon cofondatrice d'Holy Owly que fréquentent quotidiennement 15.000 familles moyennant 4,99€ mensuels. On est vraiment sur du micro-learning dans un temps restreint, afin de muscler le cerveau et de mettre en place les mécanismes linguistiques durables.» Les études montrent qu'un enfant de cinq ans détient une capacité de concentration maximale de quatre minutes : «Nous avons observé qu'un enfant de sept ou huit ans, en trois mois de micro-learning à raison de cinq minutes par jour, sera capable de former des phrases simples en anglais, sujet verbe complément, à l'écrit comme à l'oral grâce à notre système de reconnaissance vocale».

Afin d'apprendre en ligne avec succès, a fortiori pour les plus jeunes, les spécialistes recommandent d'éviter les plateformes gratuites qui laissent surgir toutes sortes de publicités distrayantes. L'enfant ne sait pas bien distinguer entre les différents niveaux de lecture. Cela contribue à l'égarer et fragilise son attention. Certaines écoles prennent les devants. «À la fin du primaire et jusqu'en 3e, nous expliquons aux élèves comment internet fonctionne : nous leur apprenons le codage et la logique économique sous-jacente. L'idée est que le numérique devienne un outil qu'ils maîtrisent avant de l'utiliser», explique Éric Mestrallet, le fondateur du réseau Espérance Banlieues qui anime un réseau composé d'une vingtaine d'écoles dans l'hexagone. Ne pas se rendre dupe du monde virtuel, empli de fake news et de théories du complot, est une gageure. Cette exigence transforme l'internaute avisé en gare de triage : il devine où piocher les informations consistantes et fiables, en quelles circonstances accepter des cookies, détecter les pièges commerciaux et chronophages.

L'enfant va faire un quart d'heure de répétition sans se rendre compte que son cerveau travaille dur pour créer des connexions qui vont du cortex visuel vers le langage oral

Le caractère interactif des sites d'apprentissage, parce qu'il encourage l'enfant à ne pas simplement « regarder » passivement l'écran, s'avère décisif. Participer ne se réduit pas à faire défiler les lignes, encore faut-il faire des choix, bifurquer en répondant à des questions, et progresser dans l'apprentissage, ce qui renforce l'estime de soi. Attrayant et simple, «Grapho-Learn» a été développé au cours des années 2000 en Finlande. Sa série d'exercices, de plus en plus difficiles, a été adaptée aux nuances de la langue française par les équipes scientifiques hébergées au sein de l'Université d'Aix-Marseille. Comme pour l'appli linguistique, les sessions de travail sont séquencées : l'attention de l'enfant est optimisée et captée durant 15 minutes. Il évolue en répétant des mots qui se déplacent dans l'univers coloré, allant des pirates au monde sous-marin : « L'envie de jouer est puissante. L'enfant va faire un quart d'heure de répétition sans se rendre compte que son cerveau travaille dur pour créer des connexions qui vont du cortex visuel vers le langage oral », explique le chercheur Johannes Ziegler, qui dirige le projet.

Ne pas se contenter de la récompense virtuelle

Malgré tout, il est crucial que le parent veille à proximité pour que l'enfant ne soit pas simplement motivé par le passage au niveau supérieur et qu'il acquière bien, calmement, les connaissances. L'objectif de la récompense virtuelle ne suffit pas, aussi faut-il prendre le temps de lui expliquer ce qu'au-delà du jeu, il est susceptible d'apprendre. Il s'agit de le conditionner pour sortir de la récréation et entrer dans la salle de classe, d'une certaine façon. Sur le fond, cela peut s'avérer complémentaire : «On délègue à la tablette la tâche la plus «bête» et la plus répétitive, explique Johannes Ziegler. L'automatisation de la lecture par l'apprentissage des correspondances entre les sons (« phonèmes ») et les lettres (« graphèmes »)».

Pour faire de ces têtes blondes des prodiges en mathématiques et en algèbre, une interface simple à utiliser par les enfants de 5 à 12 ans, voire au-delà, a été développée dès 2011 sous le nom attrayant de Dragon Box. Il occupe la frontière qui sépare le jeu vidéo de l'aride perfectionnement mathématique. Comme bon nombre de ses concurrents qui fleurissent ces dernières années dans le secteur, à mesure que le niveau scolaire en mathématiques baisse de façon inquiétante à l'échelle nationale, il apprend les mécanismes et une certaine agilité sans pour autant transmettre l'essentiel de «l'esprit mathématique» qui, lui, exige la présence physique d'un maître pour la transmission.

À lire aussiEnfants, adolescents: quand les écrans les intoxiquent

Avant la crise du Covid-19 et la fermeture des écoles, les investissements dans l'EDtech (technologie de l'éducation) atteignaient 18,66 milliards de dollars en 2019, dans le monde. Le budget alloué au marché de l'éducation en ligne, en croissance fulgurante, est désormais évalué à 350 milliards de dollars, d'ici à 2025. Pour le rentabiliser, les acteurs du secteur cherchent à capter toujours davantage d'enfants-clients. Pour contrebalancer cette force, les parents sont là. Il leur revient de choisir d'installer leur enfant devant un écran plutôt que devant une fourmilière. «Il s'agit d'initier à l'hédonisme à moyen et long terme : montrer que derrière une activité apparemment difficile, lente voire frustrante, le plaisir est prolongé derrière», explique Didier Pleux, docteur en psychologie.

Pierre-Marie Lledo, directeur du département des Neurosciences à l'institut Pasteur rappelle qu'il y a, dans le développement du cerveau, des périodes «critiques» pendant lesquelles «le câblage nerveux se met en place pour qu'il acquière les pièces indispensables à son fonctionnement». «À ce stade du développement cérébral, l'expérience sensorielle est cruciale», soulignait-il lors d'une campagne sur «le bon usage des écrans», expliquant notamment que « le système visuel a besoin d'une vision à «grand angle» pour se développer». La force du réel est de stimuler en même temps tous les sens. Pour le meilleur ou le pire, dans l'usage du numérique, l'odorat, le toucher et le goût font défaut.

L'usage des écrans modifie-t-il le cerveau?

En moyenne, les 7-12 ans passeraient neuf heures par semaine sur internet, un chiffre qui grimpe à 18 heures par semaine pour les 13 ans et plus, selon l'édition 2022 de «Junior Connect», réalisée avec les groupes de presse Bayard/Milan et Unique Heritage Media. Parmi les interrogations des parents, celle de savoir si l'usage des écrans modifie le cerveau. Aux États-Unis, les premiers résultats d'une étude ont fait grand bruit, des chercheurs ayant observé une modification physique du cerveau chez des enfants habitués à passer plus de 7 heures par jour devant un écran, sans établir toutefois de lien causal. «Il y a de plus en plus d'études qui vont souvent dans tous les sens», commentait, il y a deux ans, la neuropsychologue toulousaine Stéphanie Iannuzzi, soulignant «qu'on ignore si les zones préfrontales du cerveau ne sont pas développées parce que les gens sont attirés par les jeux vidéo ou si c'est la surconsommation de jeux vidéo qui empêche ces zones de se développer à l'adolescence».

Ce sont souvent les enfants qui ont été les plus libres, les moins protégés par leurs parents, qui ont une vie pas terrible à l'âge adulte. Il est urgent de réinstaller une verticalité parentale

Outre la durée passée face à l'écran, les chercheurs rappellent aussi l'importance du contenu. Pour Pierre-Marie Lledo, l'usage des écrans peut à la fois nuire au cerveau en développement des enfants, au cerveau adulte «attiré par des sources d'information plurielles et volatiles», avec le risque à terme de développer anxiété et dépression, et au «cerveau social», avec la menace d'un isolement. A fortiori pour les plus jeunes…

«Acclimatons nos enfants à des dessins animés lents, sans bruit, avec des couleurs pastels plutôt que de les surexciter avec des dessins animés frénétiques, conseille Didier Pleux, docteur en psychologie du développement, auteur de Comment échapper à la dictature du cerveau reptilien ? (Odile Jacob). Si on habitue les circuits neuronaux à n'avoir du plaisir que quand c'est violent, après il est difficile de retrouver le goût des images apaisantes. C'est le rôle des parents de conditionner les enfants pour qu'ils développent ce goût. Ce sont souvent les enfants qui ont été les plus libres, les moins protégés par leurs parents, qui ont une vie pas terrible à l'âge adulte. Il est urgent de réinstaller une verticalité parentale».

À lire aussiComment la violence sur écran rend les ados agressifs

On n'énumère plus les effets délétères des écrans sur les cerveaux en pleine croissance : qualité du sommeil, sédentarité, risques d'obésité, impulsivité et échec scolaire. «La meilleure façon de lutter contre les écrans non partagés sont les écrans partagés, assure Serge Tisseron. Visionnez ensemble des longs métrages et discutez-en ! Intéressez-vous à ce que regarde votre adolescent sur YouTube et lisez ses mangas ! C'est la culture de demain. Vous aiderez alors vos enfants à construire leur compétence narrative. L'avenir appartient aux enfants qui savent raconter. S'ils sont capables de partager un récit, ils ne seront jamais seuls».

Établir un pacte d'usage

Face aux demandes insistantes des enfants pour obtenir un smartphone, les parents peuvent exiger un argumentaire clair et établir avec leur progéniture un pacte d'usage. «Nous avons rédigé un contrat avec notre fils de 15 ans, au moment de lui offrir son premier téléphone connecté», explique Laetitia, mère de 6 enfants qui a lu et relu les livres de psychologues sur le sujet pour documenter son discernement parental. Le contrat commence ainsi : «Principes : le but est de devenir autonome avec son téléphone et d'en faire un bon usage. Régulièrement, je m'interroge : suis-je le maître de mon téléphone ou l'inverse ? Mon téléphone me coupe-t-il de ceux qui sont autour de moi ou me permet-il de créer du lien? Règle d'or : le téléphone ne doit pas perturber la vie de famille et ne doit pas être une source de conflits avec la fratrie ou les parents. (Sinon, il sera supprimé)». Une dizaine d'articles suivent pour anticiper le débordement promis. Le temps accordé à 15 ans est de 30 minutes par jour. L'adolescent a rédigé et signé l'engagement suivant : «Le téléphone est éteint au plus tard à 21h. Il est rangé dans la cuisine à l'emplacement prévu. Si ma mère doit me demander d'apporter mon téléphone : je perds les 30 minutes d'utilisation du lendemain. Le matin : j'évite le plus possible de consulter mon téléphone, sauf si besoin pour un horaire ou une info réellement nécessaire. Le téléphone ne peut aller dans la chambre», poursuit-il.

«En rédigeant un tel contrat, commente encore le psychologue Didier Pleux, les parents jouent pleinement leur rôle. Tout ce qui procure du désir doit être éduqué.» À l'heure où l'été invite à avancer au large, à marcher dans la nature, à contempler, il s'agit de prendre conscience de l'étroitesse d'un écran. Éduquer à la liberté ne reste-t-il pas l'insurmontable défi des parents ?

À VOIR AUSSI - Réseaux sociaux: sur TikTok, des influenceurs initient les jeunes à l'investissement

Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

Recrudescence des contaminations: faut-il avoir encore peur du Covid?

DÉCRYPTAGE/LE FIGARO MAGAZINE - La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.

Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées

EXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.

France24 - World

Twitter sues Elon Musk in bid to save $44 billion buyout deal

Issued on: 12/07/2022 - 23:33

FRANCE 24 Follow

Twitter sued Tesla chief Elon Musk on Tuesday for violating his $44 billion deal to buy the social media platform and asked a Delaware court to order the world’s richest person to complete the merger at the agreed $54.20 per Twitter share.

“Musk apparently believes that he – unlike every other party subject to Delaware contract law – is free to change his mind, trash the company, disrupt its operations, destroy stockholder value, and walk away,” said the complaint.

The lawsuit sets in motion what promises to be one of the biggest legal showdowns in Wall Street history, involving one of the business world’s most colourful entrepreneurs in a case that will turn on staid contract language.

On Friday, Musk said he was terminating the deal because Twitter violated the agreement by failing to respond to requests for information regarding fake or spam accounts on the platform, which is fundamental to its business performance.

Musk, who is the chief executive officer of electric vehicle maker Tesla, did not immediately respond to a request for comment from Reuters.

The lawsuit accused Musk of “a long list” of violations of the merger agreement that “have cast a pall over Twitter and its business”. It said for the first time that employee attrition has been “on the upswing” since the deal was announced.

Twitter also accused Musk of “secretly” accumulating shares in the company between January and March without properly disclosing his substantial purchases to regulators, and said he “instead kept amassing Twitter stock with the market none the wiser”.

Shares of the social media platform closed at $34.06 on Tuesday, up 4.3 percent, but sharply below the levels above $50 where it traded when the deal was accepted by Twitter’s board in late April. The stock added another 1 percent after the bell.

Musk said he was terminating the merger because of the lack of information about spam accounts and inaccurate representations that he said amounted to a “material adverse event”. He also said executive departures amounted to a failure to conduct business in the ordinary course – although Twitter said it removed that language from the merger contract during negotiations.

‘Buyer’s remorse’

Twitter also said it did not share more information with Musk regarding spam accounts because it feared he would build a competing platform after abandoning the acquisition.

Twitter called the reasons cited by Musk a “pretext” that lacked merit and said his decision to walk away had more to do with a decline in the stock market, particularly for tech stocks.

Tesla’s stock, the main source of Musk’s fortune, has lost around 30 percent of its value since the deal was announced and closed on Tuesday at $699.21.

In a separate filing, Twitter asked the court to schedule a four-day trial in mid-September.

Legal experts have said that from the information that is public Twitter would appear to have the upper hand.

“In its complaint Twitter is taking a strong position that Musk had a case of buyer’s remorse – and that, and not bots, is the reason for his decision to walk away from the deal,” said Brian Quinn, a professor at Boston College Law School. “The facts Twitter presents here make an extremely strong argument in favour of Twitter getting this deal closed.”

Musk is among Twitter’s most-followed accounts and the lawsuit included images of several of his tweets, including a poop emoji, that the company said violated the merger’s “non-disparagement” clause.

Musk tweeted the emoji on May 16 in response to a pair of tweets by Parag Agrawal, Twitter’s chief executive officer, explaining the company’s efforts to fight spam accounts.

It also included an image of a text message Musk sent Agrawal after Twitter sought on June 28 reassurances about Musk’s financing for the deal.

“Your lawyers are using these conversations to cause trouble,” Musk texted to Agrawal. “That needs to stop.”

Twitter noted that after Musk said he was terminating the deal, he sent tweets on Monday that Twitter said suggested his requests about spam were part of a plan to force spam data into the public sphere.

“For Musk, it would seem, Twitter, the interests of its stockholders, the transaction Musk agreed to, and the court process to enforce it all constitute an elaborate joke,” the lawsuit said.

(FRANCE 24 with REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Twitter fires back at Musk, denying it breached deal

Twitter vows court battle after Elon Musk pulls out of $44 billion buyout deal

Business Daily

Twitter fined $150 million over misuse of user data

Le Figaro

Les dix conseils pour avoir une répartie imparable

Aliénor Vinçotte

DÉCRYPTAGE - Que ce soit dans un débat, une conversation avec vos amis ou pour régler vos comptes, la répartie est une véritable arme qui doit être utilisée à bon escient. Quelles sont les techniques pour savoir (bien) répliquer?

«Cette personne n’a aucune répartie…». Qui n’a jamais entendu ce propos? Qui n’a jamais été démuni devant une pique de son interlocuteur? Dans une société qui privilégie l’humour, la vitesse et la justesse d’esprit, le manque de répartie est souvent considéré comme une faiblesse, un défaut. Et pourtant, l’art de la répartie n’est pas donné à tout le monde: contrairement à ce qu’on peut croire, elle n’est pas innée. C’est une technique qui se travaille. N’importe qui est capable de sortir une belle réplique, à condition d’en comprendre les mécanismes. Comment trouver les bons mots face à une pique désobligeante? Qu’est-ce une bonne réplique?

Le Figaro a interrogé Julien Colliat, auteur d’une Anthologie de la répartie, les 1000 meilleures répliques (Éditions du Cherche-Midi) et de L’art de moucher les fâcheux, prochainement en librairie. Ce dernier nous rappelle que la répartie est un art très français, forgé au XVIIe et XVIIIe siècle dans les salons parisiens, à la Cour et dans les salons littéraires.

À lire aussi«C’est dur de le prendre au sérieux»: pourquoi les fautes d’orthographe nous crispent autant?

Dès cette époque, il apparaît avec l’esprit de cour avec les aristocrates qui, pour se distinguer des autres, ont commencé à canaliser leurs émotions par les mots. Plutôt que de régler ses comptes de manière brutale comme dans les sociétés anciennes, les mots deviennent de nouvelles armes pour clouer le bec à l’adversaire de manière subtile, avec finesse et ironie. «La répartie est un moyen d’atténuer la véhémence, l’esprit aide à sortir par le haut d’un conflit ou d’un heurt», définit Julien Colliat dans son nouveau livre. Pour Le Figaro, il livre ses techniques pour avoir de la répartie et prendre le dessus sur son adversaire.

Soyez concis

Pour avoir de bonnes répliques, plusieurs règles sont à appliquer. Pour commencer, une bonne réplique doit être courte. Elle doit faire une phrase maximum. «Plus elle est courte, plus c’est percutant», souligne Julien Colliat. «Si elle est courte, elle est plus facile à dire, on ne risque pas de bafouiller ou de buter sur un mot». Souvent, ce sont des phrases qui sont en apparence anodines. Mais suivant le contexte ou la phrase qui l’a motivée, elle peut être très drôle. Prenons l’exemple de Picasso qui, en 1940, a eu une perquisition chez lui à Paris par les Allemands. Un des officiers voit une photo d’une de ses oeuvres, Guernica, et lui demande: «C’est vous qui avez fait cette horreur?». Et l’artiste de répondre: «Non c’est vous». Ici, on a une répartie courte et percutante qui suit le contexte dans laquelle elle a été dite.

Soyez original

La répartie est un art qui n’admet pas le plagiat, rappelle Julien Colliat. «En revanche, on peut reprendre une répartie connue en la reformulant, en l’améliorant», nuance-t-il. Ici, la forme est très importante. Attention, une répartie n’est pas une bonne formule. La différence réside dans le fait qu’une formule est une figure de style qui s’applique à n’importe qui et quel que soit le contexte, à l’instar des formules du célèbre scénariste Michel Audiard: «Les cons ça ose tout, et c’est même à ça qu’on les reconnaît».

Si on lit une répartie pour elle-même, sans en comprendre le contexte, elle ne sera pas drôle. Quel que soit le but de la répartie, «ce qui compte c’est d’abord qu’elle se distingue par son originalité», souligne Julien Colliat. Ne jamais reprendre une répartie connue: cela n’aura aucun effet sur les gens. Par exemple, si vous passez dans la rue et que quelqu’un lance un «Mort aux cons!», vous n’allez pas répondre «vaste programme» qui est une phrase connue de De Gaulle. En revanche, vous pouvez reprendre l’idée de cette répartie en la reformulant, c’est-à-dire en reprenant son sens mais avec des mots différents. Par exemple, plutôt que de dire «vaste programme«, vous direz «eh bien cela concerne beaucoup de monde». «La forme compte autant que le fond», insiste Julien Colliat.

Soyez ironique afin de rendre votre répartie plus subtile et fine

Au mieux, votre réplique doit être ironique. «L’ironie permet de doser la violence, on peut dire des choses très fortes de manière ironique, cela passera toujours mieux et c’est fondamental», explique Julien Colliat. Elle donne un côté plus subtil et inaccessible à la phrase. C’est là où elle devient imparable.

Ne restez pas sans réponse face à une pique

Si on reste sans réponse face à une pique de l’adversaire, on perd le débat. Prenons l’exemple du débat très connu de 1974 entre Giscard et Mitterrand avec la fameuse phrase du premier qui dit: «Vous n’avez pas le monopole du cœur». Si on retient uniquement la phrase en elle-même, elle n’a rien d’extraordinaire. Si la répartie est restée célèbre, c’est parce que Mitterrand n’a pas su y répondre. S’il avait riposté, cela aurait changé la donne au débat. Un débat ne se gagne pas, parce que «l’objectivité du spectateur n’existe pas», en revanche on en sort avec de l’avantage. C’est pourquoi il ne faut jamais rester sans réponse. «Sinon cela sous-entend que l’autre vous a mouché», explique Julien Colliat.

… et ne laissez aucune possibilité de réponse à votre interlocuteur

Une bonne réplique doit laisser la personne face à vous sans réponse. S’il arrive à répondre à cette dernière, cela veut dire qu’elle n’est pas efficace. Il faut qu’elle cloue le bec de l’autre comme ce fut le cas Giscard face à Mitterrand.

Choisissez le bon moment pour placer votre attaque

Il ne faut jamais attaquer le premier. «La contre-attaque est plus forte que l’attaque», explique Julien Colliat. Quand on attaque le premier, on n’est jamais à l’abri d’une réponse: «la répartie est toujours plus forte que la pique». Alors qu’une riposte est légitime, elle permet de placer l’agresseur dans la position de l’arroseur arrosé. On se souvient tous du débat de François Mitterrand face à Jacques Chirac en 1988.

Quand ce dernier lui a lancé: «Permettez-moi juste de vous dire que, ce soir, je ne suis pas le Premier ministre et vous n’êtes pas le président de la République. (...) Vous me permettrez donc de vous appeler Monsieur Mitterrand», le principal concerné lui a répliqué: «Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre!». Cette réplique a été plus forte que l’attaque de Jacques Chirac. Elle lui a donné l’avantage pendant ce débat. C’est pourquoi, si vous avez une pique à utiliser contre votre adversaire, ce qui compte c’est de la placer au bon moment, «et ce bon moment va être une contre-attaque». «C’est-à-dire qu’il faudra placer la pique en guise de réponse une fois que l’autre vous aura d’abord attaqué», insiste Julien Colliat.

Prolongez la métaphore de votre interlocuteur

C’est là où on peut exploiter au maximum ce qu’a dit l’autre. Si votre interlocuteur vous dit une métaphore, le but c’est de la continuer, «il suffit de la filer, c’est très efficace», poursuit Julien Colliat. Par exemple, s’il vous dit: «Excusez-moi, les mots ont dépassé ma pensée», vous pouvez vous permettre de lui dire: «Ils n’ont pas dû aller très loin». On poursuit ici la métaphore en distance.

Il existe une autre technique où on peut inverser la métaphore positive en une négative, ou au contraire une métaphore négative en une positive. Si quelqu’un vous traite par exemple de girouette, c’est une métaphore négative. Pour inverser la situation et la rendre favorable de votre côté, «il faut trouver ce qu’il peut y avoir de positif dans la girouette», illustre Julien Colliat. Ainsi, vous direz: «La girouette, elle reste droite en toutes circonstances», sous-entendu contrairement à votre interlocuteur.

Jouez sur le sens des mots, lâchez-vous

Ne soyez pas timide, osez jouer sur le sens des mots. Beaucoup de mots ont plusieurs sens différents. Ainsi, quand votre interlocuteur emploie un mot avec un certain sens, il suffit de le reprendre comme s’il l’avait employé dans un autre sens. Par exemple, un séducteur qui dirait: «Moi les femmes m’ont toujours réussi», une femme lui répond: «Sauf votre mère». Ici, on joue sur le sens du mot «réussir».

Gardez-vous du désir d’avoir toujours raison

«On ne convainc jamais par des artifices oratoires», souligne Julien Colliat. En effet, cela peut faire illusion quelques instants, mais la rhétorique a ses limites. Elle peut être stimulante intellectuellement, mais elle n’aide pas à avoir l’avantage pendant un débat. Elle favorise toujours celui qui a moins de scrupules.

Soyez spirituel

Enfin, la répartie spirituelle est le seul moyen de lutter contre l’émotion si les arguments ne peuvent rien y faire. Par exemple, si quelqu’un donne des leçons à la terre entière et permet de juger les gens sur leur fréquentation, on peut lui répondre: «Judas en avait bien d’excellentes et pourtant…». Cette phrase détruit toute la rhétorique du premier. Avec de bonnes réparties, «on peut démasquer les fâcheux ou les imposteurs», conclut Julien Colliat.

À VOIR AUSSI - L’analyse rhétorique de Mélenchon, le candidat des «punchlines»

Connaissez-vous le «schwa», l’écriture inclusive à la sauce italienne?

En Italie, des maisons d’éditions et des municipalités adoptent le «schwa»: un nouveau pas vers l’écriture inclusive. Un phénomène qui prend de l’ampleur.

Quand le grec renaît grâce au tatouage

TÉMOIGNAGES - Arabe, latin, chinois... Les langues étrangères et anciennes se réinventent dans les salons de tatouage.

Mais pourquoi parle-t-on de «coureurs» du Tour de France?

Les cyclistes du célèbre Tour sont affublés de ce nom. Quelle en est la raison? Le Figaro vous propose un petit éclairage.

France24 - World

Macron’s government suffers first defeat in parliament after election setback

Issued on: 13/07/2022 - 10:54

NEWS WIRES

France's government has suffered its first defeat in parliament after President Emmanuel Macron's ruling party lost its majority in elections last month.

The National Assembly rejected a proposal on Tuesday night to give the government powers to demand travellers show proof of vaccination or a negative Covid-19 test when entering France.

The defeat by 219 votes to 195 saw all the major opposition parties -- the far-right National Rally (RN), the hard left LFI, and rightwing Republicans (LR) -- unite against the minority government.

"The circumstances oblige the government to listen to opposition parties which at the moment it has a few difficulties in doing," top Republicans MP Olivier Marleix told Sud Radio on Wednesday morning.

Prime Minister Elisabeth Borne condemned the obstruction and allies sought to stress how the so-called "extremes" -- the far-right and hard-left -- had teamed up together.

"Clear collusion between the extremes, each one applauding the other," MP Maud Bregeon from Macron's Republic on the Move wrote on Twitter alongside a video.

Fellow ruling party MP Remy Rebeyrotte criticised "an atmosphere like a football match" during the debate where speakers were routinely shouted down.

The most senior MP in the hard-left LFI party, Mathilde Panot, referred to ruling party MPs as "Playmobils" -- an insult comparing them to inanimate toys.

Despite the setback on the border controls, a wider bill to tackle the seventh wave of Covid-19 infections passed the assembly with 221 votes in favour and 187 against.

After being re-elected to a second term in April, Macron saw his ability to push through domestic reforms severely curtailed by the setback in June's parliamentary election.

Analysts say he will need to rely on the rightwing Republicans party whose 62 MPs will be crucial for passing legislation.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

After losing the majority, can Macron strike a deal with opposition parties?

Energy, climate, pension reform: French PM lays out Macron's second-term agenda

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

‘A seismic event’: Le Pen’s party makes historic breakthrough in French parliament

Le Figaro

«Toutes mes aides», l'application qui recense les prestations sociales auxquelles ses utilisateurs ont droit

Lancé en 2020, cet outil suscite la curiosité de nouveaux utilisateurs, dans un contexte de forte inflation.

Face à l'inflation galopante, les Français sont à la recherche de toutes les solutions pour leur pouvoir d'achat, et une application pourrait bien les séduire. Lancée en 2020, l'application française «Toutes mes aides» propose à ses utilisateurs de calculer, à l'euro près, l'ensemble des aides auxquelles ils ont droit, en fonction de leur situation. Une idée partie d'un constat : «En France, beaucoup de ménages passent à côté d'aides auxquelles ils sont éligibles. Par exemple, on compte 1 million de travailleurs qui ne demandent pas la prime d'activité», détaille Cyprien Boutard-Geze, le fondateur.

Afin de rendre son outil viable, l'équipe a fait le choix de s'adresser directement aux entreprises, aux associations ou encore aux écoles : si celles-ci décident d'obtenir l'application, elles doivent payer un abonnement de deux euros par mois par usager issu de leur structure. Ainsi, ce sont elles qui donnent accès à l'application à leurs publics, celle-ci n'étant pas disponible sur des magasins d'applications comme Apple ou Android. Un choix visant à «fournir un service gratuit aux utilisateurs et sans publicités, où les données de nos usagers sont entièrement protégées», explique Cyprien Boutard-Geze.

Le concept attire un nombre croissant de curieux, intrigués par la possibilité de découvrir qu'ils ont le droit à des aides publiques, alors que la hausse des prix grève les budgets des ménages. «À la même époque, l'année dernière, nous recevions 5 à 10 demandes par mois de la part d'entreprises souhaitant se renseigner sur notre application. Aujourd'hui, nous sommes autour de 50 à 100 demandes par mois, en comptant seulement les entreprises de plus de 50 salariés», raconte le fondateur.

À lire aussiPlus de 7,5 milliards d’euros de hausse de salaire des fonctionnaires

La vocation de l'équipe est aussi de faire découvrir «des aides locales, que l'on connaît encore moins», comme l'AILE, une aide de 1000 euros mise en place par la ville de Paris pour aider les étudiants boursiers à déménager. Au total, l'outil recense 1500 aides locales et nationales. Une liste bien plus complète que celle de l'appli du gouvernement «mes droits sociaux.gouv», qui en recense une quarantaine. «Toutes mes aides» a pour vocation d'être constamment à jour : «Nous avons une équipe de 5 personnes qui, toute la journée, lit les textes de lois, les procès-verbaux, au niveau local et national pour repérer les aides», détaille Cyprien Boutard-Geze. Ainsi, «dès qu'une nouvelle aide est disponible, les utilisateurs concernés par celle-ci reçoivent une alerte».

Un lien direct avec les entreprises et organismes

Peu à peu, l'appli a séduit différentes entreprises et compte aujourd'hui un peu plus de 100.000 utilisateurs et 80 entreprises clientes. «Au début, nous allions démarcher les entreprises. Les services RH écarquillaient un peu les yeux mais elles se sont rendu compte de l'intérêt d'une telle application», relate le fondateur. Désormais, son dispositif intéresse d'autant plus les professionnels que leurs employés «réclament une augmentation de salaire» face à l'inflation. L'application peut ainsi donner un petit coup de pouce au pouvoir d'achat de leurs travailleurs, alors qu'il y a «beaucoup de secteurs dans lesquels c'est compliqué d'augmenter les salaires», plaide le dirigeant. Son outil recense des clients prestigieux, comme la BPI, «Maisons et services», des établissements universitaires comme Paris Saclay ou Audencia, ou des associations comme La Croix rouge et Emmaüs habitat.

Désormais rentable, l'équipe autour de «Toutes mes aides» prévoit de se renforcer d'ici la rentrée, en recrutant 15 personnes supplémentaires. Elle souhaite notamment développer des liens avec les organismes publics : «Les organismes publics souhaitent faire connaître les aides et sont très intéressés par notre dispositif», remarque Cyprien Boutard-Geze, envisageant de possibles partenariats avec ces acteurs. Enfin, «Toutes mes aides» devrait présenter d'ici quelques mois un nouvel outil, qui prendrait la forme d'un «panorama complet des aides en France». Objectif : «présenter de façon claire l'ensemble des dispositifs existants, avec les chiffres disponibles sur les aides en questions, tout en y apportant nos propres données et les informations que l'on a pu en déduire », note le fondateur.

Son outil revient sur un problème soulevé ces derniers mois : lors de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron indiquait vouloir agir pour les Français ne faisant pas appel à des aides sociales auxquelles ils avaient pourtant droit. Le candidat proposait alors de mettre en place une «solidarité à la source», afin de «lutter contre cette injustice qu'est le “non-recours”». Un objectif partagé avec l'application de Cyprien Boutard-Geze.

Inflation : Clément Beaune demande aux autoroutes de «faire un geste»

Le ministre des Transports souhaite réunir les acteurs afin de soulager le pouvoir d'achat des Français.

IAD, nouveau poids lourd de l’immobilier

EXCLUSIF - Le numéro un des mandataires vise 10 % des transactions en France d’ici à trois à quatre ans.

Emploi: la «grande démission» n’est pas terminée

DÉCRYPTAGE - Après la crise du Covid et face à l’inflation, les actifs sont en quête de sens et d’une meilleure rémunération.

France24 - World

In pictures: NASA's Webb telescope reveals new images of cosmic cliffs, dancing galaxies

Issued on: 12/07/2022 - 20:25

{{ scope.legend }}

NASA on Tuesday unveiled a new batch of full-colour, high-resolution images from its powerful James Webb Space Telescope, heralding a new era of astronomy. Designed to peer further than before with greater clarity to the dawn of the universe, the Webb telescope has captured stars previously hidden from view as well as "mountains" and "valleys" of a star-forming region called NGC 3324 in the Carina Nebula, dubbed the "Cosmic Cliffs," 7,600 light years away. 

Le Figaro

Faut-il confier aux profs «efficaces» les classes difficiles?

Caroline Beyer

Dans une note, le libéral Institut Montaigne propose d’affecter les meilleurs enseignants aux zones les plus défavorisées.

Crise majeure de recrutement des enseignants, résultats peu glorieux des élèves français dans les classements internationaux, priorité affichée du ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, à la lutte contre les inégalités… C’est dans ce contexte tendu que l’Institut Montaigne publie une note appelant à «une meilleure affectation des enseignants à l’école primaire».

«Le destin scolaire d’un élève est déjà largement déterminé lorsqu’il fête ses 7 ans», pose le think-tank libéral proche de la macronie, qui pointe «un système particulièrement inégalitaire» et «une affectation à contre-emploi de ses enseignants». Par le jeu du «barème» - la progression mécanique dans la carrière, à l’ancienneté -, ce sont en effet les débutants qui enseignent dans les zones les plus difficiles.

À lire aussiUn rapport de l’Institut Montaigne suggère de créer des prépas dans les quartiers populaires

L’Institut Montaigne préconise d’affecter «les enseignants les plus efficaces devant les élèves issus des familles les plus défavorisées», comme c’est le cas en Corée du Sud, l’un des systèmes éducatifs les plus performants. Mais qu’est-ce qu’un professeur «efficace»? «Si les enseignants sont effectivement moins performants durant leur première année d’enseignement, il est désormais bien identifié que l’ancienneté est loin de pouvoir expliquer l’essentiel des différences d’efficacité», écrit l’auteur de la note, Baptiste Larseneur. Il recommande pour cela la mise en place, enfin, d’un outil mesurant «l’effet maître» (l’influence professionnelle de l’enseignant sur les performances de l’élève), mais aussi un recrutement «sur profil» des enseignants désireux d’exercer dans les classes dédoublées, et des «incitations fortes», à commencer par «une revalorisation indemnitaire de 2000 euros annuels» en éducation prioritaire renforcée (Rep+).

Vaste tâche dans les académies peu attractives de Versailles et de Créteil, qui concentrent les difficultés scolaires et les problèmes de recrutement d’enseignants. À l’issue des concours de professeurs des écoles 2022, 700 postes sont restés vacants à Versailles et 765 à Créteil. Les recrutements de contractuels sont en cours… «Il est illusoire de penser que les enseignants les plus expérimentés seront volontaires pour enseigner dans ces académies», estime Guislaine David, au SNuipp, syndicat majoritaire du primaire, qui s’oppose par ailleurs au recrutement «sur profil», au nom de la «transparence» des affectations.

«L’acquisition des matières de base»

L’Institut Montaigne s’interroge en parallèle sur le dédoublement des classes de la grande section de maternelle au CE1, la grande mesure éducative du premier quinquennat Macron. Et pointe, «derrière les portes des classes», les pratiques pédagogiques. Dans ces classes à effectifs réduits, les résultats des élèves ont progressé, mais pas de façon spectaculaire, constatait en septembre dernier le service statistique de l’Éducation nationale (Depp), qui n’observait par ailleurs pas de «modifications majeures dans les pratiques». La faute à la «liberté pédagogique» des enseignantes et à «cette démarche constructiviste, axiome structurant de la pédagogie depuis un demi-siècle», selon laquelle les élèves construisent activement leurs propres connaissances, estime le think-tank. Il en appelle à des «méthodes d’enseignement structurées», orientées vers «l’acquisition des matières de base». «Mais les enfants ne sont pas des robots, réplique le SNuipp. Certaines méthodes marchent dans certaines classes et pas dans d’autres. Il existe un problème d’acculturation que l’école doit résoudre.»

À Paris, les rats prolifèrent, la mairie veut apprendre à «mieux les connaître»

Pour l’élue déléguée à la condition animale, le mot «surmulot», «moins connoté négativement», est à préférer.

Départs en vacances : la journée de dimanche classée verte sur les routes

La journée de dimanche est classée verte dans le sens des départs, mais des difficultés persisteront sur l'A7 en vallée du Rhône dans le sens Nord-Sud.

Darmanin veut conditionner la délivrance de carte de séjour à la maîtrise d'un niveau minimal de français

Sur demande de la première ministre, le ministre de l'Intérieur a proposé de doubler les crédits pour l'intégration et de conditionner la délivrance du titre de séjour à «la maîtrise de la langue française».

Le Figaro

La pression salariale s’amplifie avec la hausse du smic

William PlummerAnne-Hélène Pommier

DÉCRYPTAGE - Les syndicats interpellent les entreprises qui doivent aussi faire face à l’envolée de leurs charges.

C’est une petite musique à laquelle on commence à s’habituer… Du fait d’une inflation forte et durable, soit de 5,8 % sur un an en juin d’après les derniers chiffres publiés par l’Insee mercredi, le salaire minimum de croissance (smic) va connaître une nouvelle revalorisation automatique au 1er août et ce de 2,01 %. Ce dispositif inscrit dans le code du travail, et à ne pas confondre avec un coup de pouce du gouvernement, permet d’assurer aux ménages les plus modestes l’étalonnage du salaire minimum de croissance à la progression des prix à la consommation. Et compte tenu de la conjoncture, le taux horaire brut du smic, qui s’établit actuellement à 10,85 euros, s’affichera dès le mois prochain à 11,06 euros. Le salaire mensuel va, lui, connaître une hausse de 33 euros, en passant de 1 645,58 à près de 1 680 euros brut.

La situation est d’autant plus exceptionnelle qu’il s’agit de la quatrième augmentation automatique en moins d’un an, la dernière ayant eu lieu le 1er mai, avec une hausse de 2,65 %. Le smic aura ainsi progressé de plus de 90 euros brut en l’espace de douze mois et de 80 euros depuis le début de l’année. Il faut remonter aux années 1980 pour assister à autant de revalorisations automatiques consécutives. À l’époque, porté par une inflation inédite du fait notamment des conséquences des deux chocs pétroliers, le smic pouvait connaître jusqu’à cinq hausses dans la même année. Aujourd’hui, la guerre en Ukraineet l’envolée généralisée des prix laissent présager une dynamique similaire. Et celle-ci pousse forcément à l’inquiétude… Mais aussi à de fortes revendications des syndicats de salariés.

À lire aussiÊtes-vous vulnérable ou protégé face à l’inflation?

«Je suis surprise que cette nouvelle hausse intervienne aussi vite, on l’attendait plutôt autour du mois d’octobre. Cette situation prouve qu’il y a une véritable urgence salariale. Il faut que le gouvernement intervienne avec un vrai coup de pouce, car ces revalorisations automatiques prennent beaucoup de temps à se mettre en place et pénalisent les Français», estime Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. Du fait de ces hausses à répétition, plus de 150 branches sur 171 devraient afficher début août des minimas salariaux en dessous du niveau du smic. De quoi provoquer un tassement des salaires, les basses rémunérations rattrapant les autres. «On doit sortir du replâtrage qui consiste à repasser juste au-dessus du smic pour replonger à la hausse suivante. Il faut que les branches remettent leur système de classification à plat. Le smic doit être un salaire d’embauche, pas un niveau de rémunération qu’on a vocation à garder pendant vingt ans», argue Luc Mathieu, secrétaire national à la CFDT.

Réalité de terrain

Et la pression va aussi monter dans les entreprises. Car les actifs dont la rémunération est supérieure ne bénéficient pas de cette revalorisation automatique. De fait, de plus en plus de directions sont invitées par leurs représentants du personnel à rouvrir des négociations salariales. Et ce de manière plus ou moins véhémente. «Le risque, c’est que la grogne sociale monte davantage et que ce soit le chaos partout. D’ailleurs, on voit que les conflits se multiplient dans les entreprises», constate Karen Gournay, secrétaire confédérale FO. Dans un communiqué commun publié mardi, les principaux syndicats ont fait savoir qu’une succession de mesures ponctuelles et majoritairement financées par l’État ne pouvait «constituer un ensemble suffisant pour répondre à l’urgence». En d’autres termes, les organisations plaident pour que les entreprises mettent la main à la poche.

Plus facile à dire qu’à faire… Car avec la flambée des prix, les employeurs sont eux aussi confrontés à des coûts de production qui augmentent, des marges qui s’amenuisent et à un grand manque de visibilité. Les employeurs plaident donc pour traiter ce sujet de rémunération et de pouvoir d’achat de manière locale et ciblée. «De nombreuses PME doivent toujours rembourser leur PGE, et chaque entreprise à ses propres réalités. Il faut éviter une approche très globale, c’est un sujet de dialogue social de terrain et pas national. Mais une chose est sûre, quand les entreprises ont les latitudes suffisantes, elles jouent le jeu», confie Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH (ANDRH). Et à juste titre, d’après la note de conjoncture de l’Insee fin juin, le salaire moyen par tête (SMPT) a bondi de 6,3 % en 2021 et devrait encore progresser de 6,1 % en 2022. «Cette stigmatisation des entreprises est scandaleuse. Il y a certes le problème normatif qu’on voit avec les branches, mais la réalité sur le terrain est bien différente, puisque les salaires augmentent», s’agace le vice-président de la CPME, Éric Chevée. Pas certain que les syndicats l’entendent de la même oreille certains, comme la CGT, ayant déjà prévu de battre le pavé dès la rentrée…

Inflation : Clément Beaune demande aux autoroutes de «faire un geste»

Le ministre des Transports souhaite réunir les acteurs afin de soulager le pouvoir d'achat des Français.

IAD, nouveau poids lourd de l’immobilier

EXCLUSIF - Le numéro un des mandataires vise 10 % des transactions en France d’ici à trois à quatre ans.

Emploi: la «grande démission» n’est pas terminée

DÉCRYPTAGE - Après la crise du Covid et face à l’inflation, les actifs sont en quête de sens et d’une meilleure rémunération.

France24 - World

Joe Biden's high-stakes trip to the Middle East, including Israel and Saudi Arabia

Issued on: 13/07/2022 - 10:00

Nadia MASSIH Follow

During his campaign for the US presidency, Joe Biden described Saudi Arabia as a 'pariah state' in the aftermath of the murder of journalist Jamal Khashoggi. But since taking office, Biden's language has changed. This week, he is making his first trip to the oil-rich kingdom as president, as global energy prices soar in the wake of Russia’s invasion of Ukraine. To discuss the trip (which also includes Jordan and Israel), we talk to Middle East expert and former CIA officer Douglas London, who is adjunct associate professor at the Center for Security Studies at Georgetown University.

Meanwhile, in Iraq, this week marks five years since the Islamic State group was forced out of the city of Mosul. Much has changed in the past half-decade, but residents say money for rebuilding has been slow to arrive from the central government. Therefore civil society organisations are the ones bringing Mosul back to life. To mark this anniversary, our reporters met with those behind the city's rebirth.

Finally, Umm Kulthum had a voice like no other, and remains arguably the greatest Arab singer of all time. A true icon of the Middle East and dubbed Egypt's 'fourth pyramid', she died nearly 50 years ago, but has been recently brought back to life 'as a hologram' in Paris. France 24 reporters Mohamed Sha'ban, Myriam Bendjilali and Alison Sargent went to witness the magic.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
  • Douglas London, Adjunct associate professor at the Center for Security Studies at Georgetown University
Le Figaro

On a poussé les portes du SO/ Paris, un nouveau phare sur la capitale

Marine Sanclemente

EXCLUSIF - Sur les quais de Seine, semblant toucher le ciel, la nouvelle adresse hôtelière la plus sensuelle de l'Est parisien s'est éprise d'art, de mode et d'esprit. Avec pour invitée de marque, une vue inédite sur le Tout-Paris. À découvrir le 6 septembre.

Une onde de choc. Celle d'un caillou jeté dans la Seine, qui s'affiche sur une grande porte, rue Agrippa-d'Aubigné (4e arrondissement). Une porte monumentale à la hauteur de l'ambition de ce projet fou, nommé «La Félicité». Depuis 2016, c'est ici que se dessine le Paris de demain. L'imposant bâtiment en forme de H, abritant jadis la Cité administrative et la Direction de l'Urbanisme, s'est doté d'une galerie d'art où défilent les talents émergents de la photographie, d'un marché de terroir où faire le plein de bons produits et surtout d'un hôtel, qui se veut être le cœur battant de ce gigantesque océan. Son nom : SO/ Paris, première adresse française de la collection SO/ du groupe hôtelier lifestyle Ennismore (The Hoxton, 25hours, Mama Shelter...) à l'esprit insulaire bien ancré.

Imaginez un peu… Au temps des rois, nous étions ici sur une île ! Et pas n'importe laquelle, l'île Louviers, épicentre du commerce fluvial. La petite histoire dans la grande est venue nourrir le travail de Denis Montel et Julia Capp de l'agence d'architecture RDAI (boutiques Hermès, Les Bains Paris…), aux commandes de la décoration. Dans le lobby, huit colonnes tulipes rappellent ainsi, par un jeu de matières entre le béton et le terrazzo, la ligne de l'exceptionnelle crue de 1910. Des matériaux froids rehaussés par du mobilier orangé et de larges miroirs ambrés. Au sol, le traditionnel pavé parisien en queue de paon troque le granit pour du marbre poli. Mais le regard ne tarde pas à se poser sur Le Phare de Paris, œuvre monumentale de l'artiste franco-algérien Neïl Beloufa, réalisée à partir de déchets du quotidien figés dans la résine. Conçu comme une galerie d'expositions, SO/Paris offre également une image avant-gardiste de l'art, du design et de la mode, notamment avec les uniformes du personnel créés par Guillaume Henry.

Visite guidée du SO/Paris

À lire aussiÀ Paris, la tour Morland, symbole de mixité d'usage

Front row sur la Seine

Les couloirs sombres invitent sans tarder à l'exploration. Réparties du 7e au 14e étage de l'immeuble, les 140 chambres et 22 suites sont elles aussi un hommage à Paris… la nuit. Une palette allant du jaune safran, reflet des réverbères dans la Seine, au corail, ultime nuance du crépuscule en passant par une myriade de nuances de bleu profond, écho aux chaudes soirées d'été. Exit les éclairages criards, toutes les lumières ont été intégrées derrière les murs et le plafond pour un effet scintillant. Même logique dans la salle de bains, avec des mosaïques en cuivre réfléchissantes et des paravents en chêne qui jouent la transparence pour ne jamais manquer une seconde face à la vue. Un panorama sur les jardins de La Félicité pour les chambres de la catégorie «Capsule», sur les toits de Paris et la Bastille pour les «Rooftop view» et surplombant la Seine côté tour Eiffel pour les chambres «Skyline view». Si toutes font environ la même superficie, 28 m2, les suites vont jusqu'à 125 m2. Notre coup de cœur : la «So Phare» et ses cinq fenêtres, offrant l'impression d'avoir embarqué à bord d'un paquebot.

Catwalk sous les nuages

À l'heure où le soleil décline et où la Seine ondule sous des reflets dorés, un autre spectacle se joue aux 15e et 16e étages de l'immeuble. Celui de Bonnie, la nouvelle icône du groupe Paris Society (Gigi, Maison Russe, Mun…), libre, sensuelle et sulfureuse. Ambiance « Space Age » sous la baguette de Jordane Arrivez de l'agence Notoire : l'atmosphère panoramique prend ici des allures psychédéliques. Une ôde au style Cardin, à son amour immodéré des courbes, au charme de la transparence et à ses désirs futuristes. À la carte du bar, des cocktails emblématiques des années 1950 se dévoilent face à une vue inédite sur les toits parisiens et sur la carrière de la garde républicaine. Côté assiettes, on retrouve l'esprit brasserie chic du groupe avec de belles pièces de viande et des plats festifs à partager. Vient enfin la nuit, envoûtante et déroutante. Les sonorités électro-disco de Bonnie flottent autour du bar illuminé, comme suspendu dans le ciel. « The Seeing City » déploie alors ses plus beaux atours. À l'image d'un kaléidoscope de miroirs renversants, cette œuvre signée Olafur Eliasson et Sebastian Benham reflète à 360° les beautés de Paris, la Seine, l'île de la Cité et celle de Saint-Louis.

Encore un peu d'énergie ? Cap vers le sous-sol pour l'after party, avant le petit déjeuner salvateur de Bonnie. L'hôtel promet à ses hôtes un accès direct au club de sport Ô Zenhit (1700m2) et à sa piscine de 20 mètres de long. Gros bémol toutefois : le bassin sera privatisé quatre matinées par semaine, de 9 heures à 11 heures, par les écoles du quartier. Bon à savoir avant de rêver à votre bain matinal. Reste alors l'option spa, opéré par la Maison Codage. Un format miniature avec ses deux cabines de soin, mais non moins salvateur pour une véritable rupture avec la vie quotidienne. Car c'est bien là que réside l'objectif de Denis Montel et Julia Capp. À rebours de la tendance actuelle du «comme à la maison», le SO/ Paris a fait le choix d'une expérience nouvelle. Pour un hôtel aux ondes sensuelles… qui promet de nous donner des ailes.

SO/ Paris, 10 rue Agrippa d'Aubigné, 75004 Paris. À partir de 500 € la nuit. Le restaurant Bonnie est ouvert tous les jours de la semaine, de 12 heures à 17 heures et de 19 heures à minuit. Les oiseaux de nuit pourront avoir accès au Club jusqu'à 3 heures. Service voiturier disponible.

Le bon plan de la rédaction

Hôtel Ottilia à Copenhague, l'avis d'expert du Figaro

Installé dans les bâtiments classés de l'ancienne brasserie Carlsberg, cet hôtel design incarne (presque) à lui seul, le renouveau à l'ouest de la ville. Soir et week-end, le Tout Copenhague se donne rendez-vous sur son rooftop panoramique. On a testé.

Hôtel The Twenty Two à Londres, l'avis d'expert du Figaro

Situé dans le cœur vibrant de Mayfair, ce boutique hôtel de luxe déploie un décor opulent et chic. Il est blotti dans un ancien manoir edwardien, qui surplombe Grosvenor Square. On a testé.

Cinq hôtels de charme en Lozère, au plus proche de la nature

Au nord-est de l'Occitanie, la Lozère, séduit par son caractère authentique, sa ruralité préservée et ses paysages tourmentés. Entre canyons, vallées, monts, lacs et rivières sauvages, voici nos adresses d'hôtels de charme pour s'extraire du monde.

France24 - World

Film show: Iranian serial killer thriller ‘Holy Spider’ weaves a chilling web

Issued on: 13/07/2022 - 16:42

Olivia SALAZAR-WINSPEAR

Director Ali Abasi paints an unforgiving picture of institutional misogyny, corruption and the power of the court of public opinion in Iran, as he revisits a series of murders in the holy city of Mashhad. The film premiered at the Cannes Film Festival, where Zar Amir Ebrahimi won the award for Best Actress for her performance as a journalist trying to uncover the killer.

France 24’s film critic Lisa Nesselson gives us her take on Woody Allen’s 49th feature “Rifkin’s Festival”, as the prolific director decamps to San Sebastian for musings on romance, European cinema and existential quandaries. We get a fictional look into a French criminal investigation unit thanks to Dominik Moll’s “The Night of the 12th”, which deals with an unresolved homicide case. And we check out the first edition of the "Dolce Vita sur Seine", a film festival that celebrates the cinematic heritage of twin cities Rome and Paris with open-air screenings of Italian movies on the banks of the Seine, as residents of the Eternal City simultaneously take in French classics.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
France24 - World

India: Hindu extremists are stoking a wave of Islamophobic sentiment across the country

Issued on: 13/07/2022 - 15:33

We take you to India, where anti-Muslim campaigns are on the rise in recent days. Some Hindu fundamentalists have even publicly called for the genocide of Muslims. Critics blame Prime Minister Narendra Modi for tacitly encouraging these attacks on Muslims by failing to condemn the increasing violence against this minority community. France 24 journalists Edward Haywood and Anida Saifi bring us more.

Le Figaro

Netflix choisit Microsoft pour gérer la publicité sur sa plateforme

La plateforme a pris cette décision après un premier trimestre décevant où il avait perdu des abonnés.

Microsoft a annoncé mercredi qu'il allait gérer la technologie de ventes d'espaces publicitaires sur Netflix, le géant du streaming qui veut proposer des abonnements moins chers mais avec de la publicité. Netflix avait pris cette décision après un premier trimestre décevant, où il avait perdu des abonnés pour la première fois en dix ans.

À lire aussiBousculées par Netflix et Disney+, les chaînes télé se transforment en plateformes

«Il est clair que ça fonctionne pour Hulu», avait remarqué le patron de Netflix Reed Hastings, en référence à un service concurrent, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, précisant que la nouvelle formule devrait voir le jour d'ici un an ou deux. «Si vous voulez l'option sans pub, ce sera toujours possible. Si vous préférez payer moins cher et que vous tolérez les pubs, il y aura une offre pour vous aussi», avait-il ajouté.

Cet abonnement s'ajoutera aux trois options déjà disponibles («Essentiel», «Standard» et «Premium»), la moins chère étant à dix dollars par mois aux Etats-Unis. Microsoft sera chargé de concevoir et gérer la plateforme pour les annonceurs souhaitant diffuser des publicités à l'attention des utilisateurs de Netflix. «Microsoft a la capacité prouvée de répondre à tous nos besoins publicitaires en construisant avec nous une nouvelle offre d'abonnement avec pub», a indiqué Greg Peters, le directeur des opérations de Netflix, cité dans le communiqué de mercredi. «Surtout, Microsoft nous donne la possibilité d'innover de façon flexible à l'avenir, aussi bien du côté de la technologie que des techniques de vente, et fournit des protections solides pour la confidentialité de nos abonnés», a-t-il détaillé.

À VOIR AUSSI - Jeux vidéo: métavers, Game Pass... ce qu'il y a derrière le rachat d'Activision par Microsoft

Guinée équatoriale : le plus haut magistrat évincé pour des pots-de-vin présumés

Le président de la Guinée équatoriale a annoncé samedi avoir démis de ses fonctions le plus haut magistrat…

Alstom: un juge d'instruction enquête après une plainte pour corruption d'Anticor

En 2014, les dirigeants d'Alstom avaient accepté de céder l'importante branche énergie de leur groupe à l'industriel américain General Electric.

Renationalisation : le titre du groupe EDF suspendu à la Bourse de Paris à sa demande

Le titre EDF a été suspendu mercredi à la Bourse de Paris à la demande du groupe, à la suite de l'annonce…

Le Figaro

Luc Ferry: «La société du bonheur immédiat»

CHRONIQUE - Dans le monde traditionnel, il fallait savoir différer son bonheur, non pour y renoncer, mais pour l’assurer de manière solide.

Pendant des siècles et des siècles, l’idée qui dominait la vie des mortels est qu’il fallait faire des efforts pour parvenir à ses fins, travailler avant de jouir des fruits de son labeur. C’était le monde du bonheur différé, la leçon de la Bible, qui condamne, après la chute, les humains à gagner leur pain à la sueur de leur front, mais tout autant celle d’une école républicaine qui, dominée par des valeurs méritocratiques, renvoyait volontiers le vrai bonheur à plus tard, pour les écoliers après la classe, pendant les vacances ; pour les ouvriers au moment de la retraite ; pour les communistes après la révolution et pour les catholiques après la mort, au paradis. «No pain no gain», disent les Anglais, «pas de bras, pas de chocolat», dit l’équivalent français, un message que les contes de fées se chargeaient eux aussi de faire entendre aux enfants. Ainsi de l’histoire des Trois Petits Cochons, qui, si l’on en croit Bettelheim, illustrait à merveille l’idée qu’il faut savoir différer son bonheur, non pour y renoncer, mais pour l’assurer de manière solide.

Souvenez-vous: le premier Petit Cochon est comme l’enfant qui vit dans le principe du plaisir, il veut tout tout de suite, «quoi qu’il en coûte», le bonheur ici et maintenant, ce pour quoi il bricole à la hâte une maison de paille, celle qui demande le moins d’efforts, mais aussi celle qui protège le moins. «Qui craint le grand méchant loup!» chante le petit bêta, qui se fait aussitôt dévorer. Le deuxième est un peu moins puéril, il se situe à mi-chemin entre le principe de plaisir et le principe de réalité, entre l’enfant qui vit dans le court terme et l’adulte qui prend le temps de travailler avant d’aller jouer. Il commence à comprendre qu’il faut différer son bonheur pour consacrer quelques efforts à construire une bâtisse de bois, un ouvrage qui nécessite plus de temps et d’intelligence, qui protège déjà mieux qu’un simple fétu de paille, mais qui s’avérera malgré tout insuffisant. Plein de mépris pour ses deux frères qu’il juge dénués de maturité, de bon sens autant que de rigueur morale, le troisième Petit Cochon met toute son ardeur à édifier une solide maison de briques, un travail lent et pénible qui l’oblige à différer ses plaisirs, mais qui, au final, lui permettra de se débarrasser du loup.

À lire aussi«L’idéologie du bien-être anesthésie notre liberté!»

On est ici au cœur de la logique ancienne, traditionnelle, du bonheur différé. Avec l’effondrement des principes de la méritocratie républicaine à l’école, mais aussi des deux grands récits d’espérance, le christianisme et le communisme, on assiste dans la psychologie positive et les théories du développement personnel à un retour aux sagesses anciennes, stoïcisme et bouddhisme, qui, loin de nous inviter à différer le bonheur, nous le promettent ici et maintenant pourvu que nous apprenions à «savourer l’instant présent».

Rupture historique

Pour mesurer l’ampleur de cette rupture historique, il faut se souvenir que le communisme représentait 25 % de l’électorat en 1960 encore alors qu’il tombe à 3 % aujourd’hui. À la même époque, 90 % des Français étaient baptisés tandis qu’ils ne sont plus que 30 %! Les idéologies de la «bonheurisation du monde» nous invitent désormais à en finir avec le bonheur différé, à nous débarrasser au passage de ces passions tristes que sont la nostalgie, qui nous tire vers le passé, et l’espérance, qui nous pousse vers le futur: car espérer la santé, la richesse ou l’amour, c’est être malade, pauvre et mal aimé, c’est être dans le manque et remettre à plus tard le bonheur alors que c’est ici et maintenant qu’il faut être heureux.

Comme dit Sénèque, «à force de vivre dans le passé ou dans le futur, nous manquons de vivre» : le passé n’est plus, le futur n’est pas encore, ce sont des néants, seul le présent est et nous n’y sommes presque jamais! Si nous n’avons qu’une seule vie, c’est ici et maintenant qu’il faut la vivre dans la joie, pas après la classe, la retraite, la révolution ou la mort. Et, dans ces conditions, il ne faut surtout pas la perdre pour la gagner, les paradis terrestres ou célestes du bonheur remis à plus tard n’étant que chausse-trapes.

De là, les changements qui affectent aujourd’hui notre rapport à la maladie autant qu’au monde du travail, de là le fait que nos sociétés du bonheur immédiat ont mis pendant la pandémie de Covid la vie et la santé au-dessus de l’économie et de l’argent tandis que des exigences nouvelles d’autonomie, de responsabilité, d’utilité sociale et de bien-être au travail émergeaient dans l’entreprise, des évolutions dont on peut prédire qu’elles ne font que pointer le nez.

Thierry Burkhard: «14 Juillet, pourquoi nous défilons»

TRIBUNE - Dans un contexte de retour de la guerre de haute intensité en Europe et à l’occasion du célèbre défilé du 14 Juillet sur les Champs-Élysées, le chef d’état-major des armées rappelle le lien entre armée et nation. Loin d’être un simple rituel, la parade militaire annuelle permet de renouveler la cohésion entre les soldats et la société dont ils sont l’émanation, argumente-t-il.

L’éditorial du Figaro: «Recrudescence du Covid-19, le bon sens plutôt que la peur»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Bac: «Sans accès au langage et à la littérature, les élèves se réfugient dans la violence»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Sylvie Germain, dont un extrait de roman a été choisi pour l'épreuve du bac de français, a fait l'objet d'une vague de violence sur les réseaux sociaux. Dans un hymne aux mots, Guillaume Bachelay rappelle le rôle essentiel de la littérature dans l'éducation d'un citoyen.

France24 - World

K-pop ‘Queen’ CL pushes boundaries in the pop industry

Issued on: 12/07/2022 - 15:45

Yena LEE Follow Aline BOTTIN

Korean singer, dancer and fashion icon CL has been pushing boundaries in the pop industry for over a decade — first as a part of the girl group “2NE1", and now as a solo artist. She has been smashing stereotypes of what it means to be an Asian star, and has gathered legions of fans worldwide with her bold style and eclectic playlists. This summer, she has been hopping in between music festivals, while also making time to attend Fashion Week here in Paris. We met with CL to talk about her debut solo album "ALPHA", fashion, and France.

France24 - World

We'll face 'serious effects if we don't take actions on climate' warns Cambridge's researcher Cernev

Issued on: 11/07/2022 - 14:42

Armen GEORGIAN Follow

The world faces a catastrophic collapse of societies if action is not taken to stop the breaching of “planetary boundaries” – safe spaces within which humanity could continue to develop and thrive. That is the stark warning from the Centre for the Study of Existential Risk at Cambridge University. One of the centre’s researchers, Tom Cernev, who authored a paper that was recently published by the UN’s Office for Disaster Risk Reduction, is our guest in the France 24 interview.

Speaking to France 24 from Australia’s Adelaide, Tom Cernev explain that even if "some places are going to have it worse than others",  "ultimately we’ll be seeing the effects no matter where we are in the world". The Australian researcher suggests ways that we can still avoid the worst – not least through better education and scientific literacy.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
  • Tom CERNEV, Researcher at Cambridge University
France24 - World

Diverse list of contenders raises prospect of first non-white British PM

Issued on: 12/07/2022 - 19:51

Joanna YORK

The list of contenders in the running to be the next UK prime minister is notably diverse – the result of years of work to promote ethnic minority talent within the conservative party. But would a black or Asian prime minister be a leap forward for racial equality in the UK? 

When UK Prime Minister Boris Johnson announced his resignation on July 7, it kick-started the Conservative leadership contest in which members of the party will elect its next leader and, by default, the next prime minister of the UK

Among the eight candidates who have received sufficient nominations to take part in the contest to replace Johnson, the list is notably diverse. Four are women, four did not attend the elite universities of Oxford or Cambridge – normally a prerequisite for prime ministers. And four have ethnic minority backgrounds. 

One of these, ex-Chancellor Rishi Sunak, is currently a frontrunner, raising the prospect that a party traditionally seen as male, white and elitist could produce UK’s first-ever brown prime minister. Sunak was born in Southampton to Indian parents who emigrated to the UK from East Africa. 

“We're moving into an era where the immigrant story is an absolutely central part of the political story in every Western European country,” says Rob Ford, professor of political science at the University of Manchester, and author of Brexitland. In the UK, the appointment of the first black or brown prime minister “would be a symbolically powerful moment, and very significant in terms of how the nations sees itself and is seen by others".  

Changing the face of the party 

The diversity of the candidates for leadership is the result of concerted effort. In 2005, party leader and future prime minister David Cameron announced an intention to “change the face of the conservative party” by increasing the number of female, disabled and ethnic minority MPs. 

“They were seen as an intolerant and divisive party,” says Ford. “The goal was to renew the Conservatives appeal with ethnic minority voters, but also with liberal white voters for who the party's reputation of intolerance was a major barrier to voting.” 

Cameron went on to create an A-list of diverse candidates who were put forward for and went on to win seats in parliament. Since then, many of those MPs have risen to work at the top of government. The conservative party went from having its very first ethnic minority cabinet member in 2014 to the most ethnically diverse cabinet in British history in 2021.  

While two thirds of ethnic minority members of parliament belong to the Labour party, the prominence of ethnic minority conservatives has been instrumental in demonstrating diversity and rebranding the party.  

“It really is an example of a leader’s policy choice 16 years ago, taking a long time to bear fruit,” says Ford. “But when the effect occurs, it's quite dramatic. Essentially one in three of the ethnic minority MPs on conservative benches are currently standing for leader.” 

A 'disservice to equality'

Beyond a party rebrand, having such a diverse list of leadership contenders brings real benefits. “A diverse shortlist is fundamentally important to retaining the best talent for any role,” says Halima Begum, CEO of the Runnymede Trust, a UK think tank on race and minority issues. “But you have to separate out the issue of a diverse shortlist from whether then those candidates are doing the best they can for issues of diversity.” 

The conservative party have a history of breaking such diversity barriers, producing the only ethnic minority UK prime minister to date in Benjamin Disraeli, who had Jewish heritage, and the first female prime minister in Margaret Thatcher. 

However, during her 11 years in power Thatcher was often scathing in her appraisals of other women; only appointing one woman to her cabinet on the grounds that no others were good enough. 

A similar scenario, where an ethnic minority leader does not guarantee wider advancement for diversity, is envisageable in 2022. 

Leadership candidate and Attorney General Suella Braverman was born in the UK to parents from Mauritius and Kenya and has described herself as a "child of the British Empire". The former barrister has already pledged, if voted leader, to wage a “war on wokeness” and to safeguard the government’s controversial plan to send asylum seekers to Rwanda, even if it means the UK is expelled from the European Court of Human Rights. 

In 2021, leadership candidate and ex-Minister for Equalities, Kemi Badenoch, oversaw a controversial report from the commission on race and ethnic disparities which declared that “very few” inequalities in British society were “directly to do with racism". She has pledged a push back against identity politics if she comes to power. 

“You do a disservice to equality by saying once our prime minister is diverse, we are post-racial,” says Begum. “Our hope is to see a set of policies that actually promote more inclusion and diversity. And what would be incredibly disappointing is if any of those leadership candidates end up promoting policies that are actively harmful towards minorities.”  

A 'significant breakthrough' 

The UK’s new prime minister will be announced on September 5. If Sunak does win the leadership race, he will become only the second black or brown leader in a western European country, following Ireland’s former head of government Leo Varadkar, whose parents are white Irish and Indian.

This would be remarkable, symbolically speaking. It would also be significant for Britain's ethnic minority communities themselves. “It’s not a panacea to the structural disadvantages that those groups face but it does say something about acceptance,” says Ford. “Being absent from those top tables is something that's bitterly felt, so the removal of that absence is a significant breakthrough.” 

However, the conservative leadership contest comes in an exceptionally challenging context. There is a need to rebuild confidence in government following the outlandish controversies and spiralling unpopularity that dogged the final months of Johnson’s leadership. And there are no simple fixes for the cost-of-living crisis, ongoing divisions over Brexit, or complex trade negotiations in Northern Ireland. 

>> ‘A job to run away from’: Dilemmas await successor to UK's Johnson 

“The ethnicity of our next PM is in many ways of secondary importance – what matters most is that the nation’s next leader does their very best by the country,” says Begum.  

“The conservatives have historically been good at creating opportunities for the best talent and, in this case, the future PM’s job is to keep the conservatives in power. It doesn't matter what ethnicity profile they have.” 

There are indications the majority of the UK population agree. A 2022 poll from think tank British Future found that 84% of the British public would be comfortable with an ethnic minority prime minister. Some three quarters said that they saw ethnic diversity as part of British culture – a shift from 2011, where more than half saw ethnic diversity as a threat.  

Whoever becomes prime minister in September, one of the most notable aspects of the conservative leadership contest could be that race is no longer a defining – or differentiating – factor for ethnic minority political leaders vying for the top job. 

“I doubt their heritage or ethnicity will be mentioned very much at all unless they choose to mention it in the campaign,” says Ford. “It’s no longer a significant factor in how they're being seen by their fellow citizens – although some people still have negative stereotypes on those grounds.” 

“And it’s very significant that we could be arriving at a point where, for an awful lot of people, ethnicity just doesn’t enter their heads as a factor.” 

The full list of candiates are: Former finance minister Rishi Sunak, his successor Nadhim Zahawi, Foreign Secretary Liz Truss, former defence minister Penny Mordaunt, ex-health minister Jeremy Hunt, Kemi Badenoch, Suella Braverman, and Tom Tugendhat.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Analysis

‘A job to run away from’: Dilemmas await successor to UK's Johnson

New UK prime minister to be announced on September 5

UK Foreign Minister Liz Truss joins crowded race for PM

France24 - World

Ukraine says five fighters rescued from Kherson in 'special operation'

Issued on: 12/07/2022 - 06:55

FRANCE 24 Follow Catherine VIETTE Follow

Ukrainian miltiary intelligence said Tuesday that its troops had rescued five Ukrainians in a special operation in the southern Kherson region, which is occupied by pro-Russia forces. The rescue came as Ukraine said it struck Russian military units and an ammunitions depot in Kherson, where Moscow-backed authorities claimed seven people were killed. Read about the day's events as they unfolded on our live blog. All times are Paris time, GMT+2.

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

2:12am: NBA star LeBron James asks how Brittney Griner ‘can feel like America has her back’

NBA superstar LeBron James criticized US efforts to bring home WNBA star Brittney Griner, wondering Tuesday why she would even want to return to the US after so long.

On a 30-second trailer for his YouTube talk show “The Shop: Uninterrupted”, it was noted that Griner has been imprisoned in Russia since February, days before Russian troops invaded Ukraine.

“Now, how can she feel like America has her back?” James said. “I would be feeling like, ‘Do I even want to go back to America?’”

Griner remains in a Russian prison after pleading guilty to possessing drugs, traces of which authorities found on vape equipment in her luggage five months ago.

US officials have said they consider Griner’s situation to be a wrongful detention.

1:41am: Brazil wants to buy as much diesel as it can from Russia, foreign minister says

Brazil is looking to buy as much diesel as it can from Russia and some of the deals were being closed “as recently as yesterday”, Brazilian Foreign Minister Carlos Franca said on Tuesday, without giving further details on the transactions.

“We have to make sure that we have enough diesel to the Brazilian agribusiness and, of course, for Brazilian drivers,” Franca said to reporters during a visit to the United Nations in New York. “So that’s why we were looking for safe and very reliable suppliers of diesel – Russia is one of them.”

Brazil is looking to buy “as much as we can” from Russia, he said.

It was not immediately clear how Brazil would buy Russian diesel without coming up against Western sanctions, imposed on Moscow over its February 24 invasion of Ukraine.

July 13, 12:20am: Russia opens criminal case against opposition figure Yashin, lawyer says

Russian authorities have launched a criminal case against Ilya Yashin, one of the last opposition figures remaining in the country, for allegedly spreading false information about the army, his lawyer said Tuesday.

“I got a call from an investigator – they are beginning to search his home,” lawyer Vadim Prokhorov said on Facebook.

Prokhorov was later quoted by Russian news agencies as saying the probe was launched because his client spoke of “the murder of civilians in Bucha” on his YouTube channel on April 7.

Another of Yashin’s lawyers, Mikhail Biriukov, said a search had been carried out at his home and that Yashin was taken out of prison to attend.

In June, Yashin, who is a Moscow city councillor, was sentenced to 15 days in jail for disobeying police. He was set to be released in the early hours of Wednesday.

Yashin has been a prominent opposition figure in Russia since the mass protests against President Vladimir Putin in 2011-2012. He is an ally of jailed opposition leader Alexei Navalny and was close to Boris Nemtsov, an opposition politician assassinated near the Kremlin in 2015.

10:15pm: Over a dozen ships pass through Danube’s Bystre Canal: Ukraine

Sixteeen ships had passed through the Danube's newly-reopened Bystre rivermouth in the last four days, Ukraine's infrastructure ministry said in a statement, in an important step towards speeding up grain exports.

Ukraine was also negotiating with Romanian colleagues and European Commission representatives about increasing crossings through the Sulina canal, Yuriy Vaskov, deputy infrastructure minister, said in the statement.

The two shallow inland ports can transship cargo into Romania for onward transport.

Ukraine's port authority said last week that Kyiv's recapture of Snake Island in the Black Sea has allowed it to resume shipments into Romania along the Danube River.

The infrastructure ministry statement noted that with  access to the Bystre route, Ukraine expected congestion to be cleared within a week "and we will be able to increase the monthly export of grain by 500,000 tonnes."

9:10pm: France's foreign minister cautious on grain deal talks in Turkey

France's foreign minister has said she remains cautious about the prospects of four-way talks in Turkey to unblock Ukraine's grain exports succeeding given Russia had repeatedly added obstacles to achieve such an accord.

Speaking to lawmakers in parliament, Catherine Colonna said she hoped the talks between Russia, Ukraine, Turkey and the UN on Wednesday saw progress, but in previous weeks Russia had "added conditions on conditions" making her prudent about any positive outcome.

Military delegations from Ukraine, Russia and Turkey are set to meet UN officials in Istanbul on Wednesday in a bid to try to resume safe exports of Ukraine grain from the major Black Sea port of Odesa as a global food crisis worsens.

Turkey has been working with the UN to broker a deal between Russia and Ukraine.

According to diplomats, elements of the plan being discussed include Ukrainian vessels guiding grain ships through mined port waters; Russia agreeing to a truce while shipments move; and Turkey – supported by the UN – inspecting ships to allay Russian fears of weapons smuggling.

6:10pm: State of the war in eastern Ukraine

As Ukraine readies for a counter-offensive to recapture southeastern parts of the country now under Russian control, Peter Zalmayev, director of the Eurasian Democracy Initiative, assesses the situation in eastern Ukraine.

“Russia has no other choice, it has said that it has to keep up this slow, grinding assault,” said Zalmayev. But the Russians still have to capture parts of Luhansk before they turn their sights on the rest of the Donbas “which is a much bigger terrain and much much more heavily fortified than Luhansk was”, he noted.

Russia took weeks to capture Severodonetsk and Lysychansk, two cities in the Luhansk region, Zalmayev explained. Capturing the cities of Sloviansk and Kramatorsk in the Donetsk region will be much harder because they are “veritable fortresses”, he said. 

The battle calculations are also slowly changing in Ukraine’s favour, maintained Zalmayev. “Ukrainians are having much more success targeting Russian stockpiles far behind the frontlines and Western weaponry continues to arrive while at the same time, the Russians are running out of manpower to throw at this war.”

4:45pm: US announces additional $1.7 billion aid to Ukraine

The US Treasury has announced that it will send an additional $1.7 billion in economic aid to Ukraine to help fund the country's recovery from Russia's invasion.

"This aid will help Ukraine's democratic government provide essential services for the people of Ukraine," Treasury Secretary Janet Yellen said in a statement. The funds are part of the $7.5 billion aid package signed by President Joe Biden in May.

4:23pm: Civilian toll in Ukraine conflict passes 5,000 mark: UN

More than 5,000 civilians have been killed in Ukraine since Russia invaded on February 24, the UN human rights office (OHCHR) said Tuesday, adding that the real toll was likely much higher.

OHCHR, which has dozens of human rights monitors in Ukraine, said in its weekly update that 5,024 people had been killed and 6,520 injured since the war began in Feburary.

2:26pm: Ukraine says five fighters rescued from Kherson in 'special operation'

Five Ukrainian fighters captured during a special operation in the Russian-occupied southern Kherson region have been rescued, according to Ukrainian miltiary intelligence.

In a statement released Tuesday, Ukrainian military intelligence said, "Five Ukraine citizens held by the Russian occupiers were released" during a "special operation".  A military serviceman, a former police officer and three civilians had been freed, it added in a statement.

"One of the released has a serious combat wound," it said.

11:49am: EU approves €1 billion in financial aid to Ukraine

European Union finance ministers on Monday approved €1 billion in financial aid to Ukraine, a first instalment of a promised €9-billion budget for Kyiv agreed by European leaders in May.

"This will give Ukraine the necessary funds to cover urgent needs and ensure the operation of critical infrastructure," said Zbynek Stanjura, minister of finance from the Czech Republic, which holds the EU's rotating presidency.

11:23am: EU has frozen Russian assets worth €13.8 billion since invasion

The European Union has frozen Russian assets worth €13.8 billion ($13.8 billion) since Russia invaded Ukraine on February 24, EU Justice Commissioner Didier Reynders said Tuesday.

“For the moment, we have frozen—coming from oligarchs and other entities -- €13.8 billion, so it’s quite huge,” Reynders told reporters in Prague.

“But I must say that a very large part of it is more than 12 billion... coming from five member states,” he added ahead of an informal meeting of EU justice ministers held by the Czech presidency of the EU.

He refused to name the five countries, but added he expected the other countries in the 27-member bloc to step up their efforts soon.

At the end of June, an international sanctions task force said its members, including several EU countries, had blocked $30 billion in assets belonging to Russian oligarchs and officials.

The Russian Elites, Proxies, and Oligarchs Task Force (REPO) said its members, who also include the US, Canada, Britain, Japan and other allies, had immobilised $300 billion owned by the Russian central bank.

9:29am: Ukraine says it struck Russian ammunition depot in Kherson region

Ukraine said Tuesday it had struck Russian military units and an ammunitions depot in the Russian-controlled region of Kherson, where Moscow-backed authorities claimed seven people had been killed.

Ukrainian military officials responsible for the south of the country said Ukrainian shelling and missiles had killed 52 Russian servicemen, artillery, armoured vehicles “and a warehouse with ammunition in Nova Kakhovka”.

08:33am: Ukrainian strike kills seven in occupied Kherson, Russian state news agency reports

At least seven people were killed in an attack by Ukrainian armed forces on Monday in the Russian-held town of Nova Kakhovka in Ukraine’s southern Kherson region, Russian state news agency TASS said on Tuesday.

“There are already seven dead for sure and about 60 wounded,” TASS quoted Vladimir Leontyev, head of Russia-installed Kakhovka District military-civilian administration in the Kherson region.

“There are still many people under the rubble. The injured are being taken to the hospital, but many people are blocked in their apartments and houses,” Leontyev added.

According to TASS, in addition to damaged buildings, the attack also led to an explosion at fertiliser warehouses in the region.

FRANCE 24 could not immediately verify the report.

06:09am: Kyiv warns Russia will step up Donbas offensive

Ukraine warned Monday that Russian forces were preparing to intensify their fight for key cities in the Donbas.

The Ukrainian army warned that Russian troops were likely planning to launch some of their heaviest attacks yet in the Donetsk region.

“There are signs of enemy units preparing to intensify combat operations in the direction of Kramatorsk and Bakhmut,” it said, referring to two main cities still under Ukrainian control.

Moscow’s slow advance into the east—despite fierce Ukrainian resistance emboldened by recent deliveries of Western-supplied artillery—contrasts with their failure to capture the capital Kyiv at the start of the invasion.

In Bucha, a town outside Kyiv, 36-year-old web designer Maxim said just three months ago, Russian soldiers were rummaging through his home and sleeping in his children’s bedroom.

“In this atmosphere, I feel like nothing can happen and that life is normal,” he said, sitting with his family outside his home. “But we know there’s a war and there’s no place safe in Ukraine right now.”

12:12am: Iran set to deliver armed drones to Russia, White House says

The White House on Monday said it believes Russia is turning to Iran to provide it with “hundreds” of unmanned aerial vehicles, including weapons-capable drones, for use in its ongoing war in Ukraine.

US National Security Adviser Jake Sullivan said it was unclear whether Iran had already provided any of the unmanned systems to Russia, but said the US has “information” that indicates Iran is preparing to train Russian forces to use them as soon as this month.

“Our information indicates that the Iranian government is preparing to provide Russia with up to several hundred UAVs, including weapons-capable UAVs on an expedited timeline,” he told reporters Monday.

Sullivan said it was proof the Russia’s overwhelming bombardments in Ukraine, which have led it to consolidate gains in the country’s east in recent weeks, was “coming at a cost to the sustainment of its own weapons”.

(FRANCE 24 with REUTERS, AFP, AP)

© France Médias Monde graphic studio

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN As it happened

Ukraine’s Kharkiv rocked by deadly Russian bombardment

As it happened

Ukraine tells residents to leave Kherson as counter-attack plans underway

Reporters

War in Ukraine: the battle for Donbas

France24 - World

Japan branch of ‘Moonies’ church confirms mother of Abe suspect is member

Issued on: 12/07/2022 - 16:36

FRANCE 24 Follow

The Japanese branch of South Korea’s Unification Church this week acknowledged that the mother of former Prime Minister Shinzo Abe's suspected killer was a member. But the Unification Church denied allegations that it demanded large donations from anyone.

Tetsuya Yamagami, an unemployed 41-year-old, has been identified by police as the suspect who approached Abe and opened fire during a campaign speech on Friday.

Yamagami believed Abe had promoted a religious group to which his mother made a "huge donation", Kyodo news agency has said, citing investigative sources.

Although police have not identified the church, Japanese media reports pointed to the Unification Church in Japan, also known as the Family Federation for World Peace and Unification, founded by the late Sun Myung Moon. In the West, the church and its members are better known as "Moonies". 

The suspect told police his mother subsequently went bankrupt after making the huge donation, the Yomiuri newspaper and other media have reported.

Tomihiro Tanaka, president of the Japanese branch of Family Federation for World Peace and Unification, known as the Unification Church, confirmed to reporters in Tokyo that the suspect's mother was a church member.

But he declined to comment on the specifics of the donations since a police investigation was ongoing. Speaking in generalities, Tanaka confirmed that some people had made generous donations, but stressed none were forced. 

No records of suspect attending services, says church

Yamagami was not a church member, and neither was Abe, Tanaka said. The former Japanese prime minister merely supported the church’s peace promoting efforts, he added. 

Tanaka brushed off Japanese media reports as speculation, stressing the motive was still unclear. 

Abe was fatally shot in Nara, western Japan, while campaigning for Sunday’s nationwide parliamentary elections. Video and photos taken by the crowd showed Yamagami pulling out a homemade gun. Two smoke-filled blasts were fired. Abe collapsed and later died at a hospital. 

“This is something that should never have happened, and I feel a deep outrage,” Tanaka said, bowing deeply. “My heart aches that Japan has lost a loved and respected leader.” 

Such bows are part of Japanese protocol to express condolences and do not necessarily signify admission of guilt.

Tanaka wasted no time in distancing his church from the assassination, stressing there were no records of Yamagami ever having attended a service or event, although he could possibly have come with his mother as a child. 

Massive business empire

Yamagami’s mother, who joined the church in the late 1990s, had been taking part in church events about once a month lately. There were many years in between during which she did not come at all, according to Tanaka’s account. 

The Unification Church was founded in South Korea in 1954 by Moon, a self-declared messiah and strident anti-communist.

It has gained global media attention for its mass weddings, where it marries thousands of couples at a time. The church's beliefs are based on the idea that love in marriage and family is what God wants for world peace and harmony. 

The church's affiliates include daily newspapers in South Korea, Japan and the US.  Moon ran a business empire and founded the conservative Washington Times newspaper.

Although the church has had scandals related to donations, compliance measures were set up in 2009, and there have not been any major troubles since then, Tanaka said.

“The amount of donations is up to each individual,” he said. “We are grateful to those who give large donations, but nothing is required.”

'I take this extremely seriously'

The news conference, to which only select media were invited, was livestreamed by Japanese media company Abema, and parts of it were carried on Japanese TV broadcasts. 

“As a religious leader, I take this extremely seriously,” Tanaka said of Abe’s assassination.

Japanese media reports say Yamagami's mother declared bankruptcy in 2002, but records dating back 20 years couldn’t be confirmed and Tanaka said details were unknown.

Yamagami is under custody and not available for comment. 

The Unification Church has been embroiled in some controversy over the years. In Japan, celebrity actresses have joined the church, while politicians courted friendly ties because of the church's influence. The Japan branch was founded in 1959.

Church spokesperson Ahn Ho-yeul said the church has 300,000 believers in Japan and 150,000-200,000 in South Korea.

The majority of Japanese people adhere to a mix of Shinto and Buddhism as their spirituality and folklore. 

(FRANCE 24 with AP and REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Japan's former PM Shinzo Abe killed in shock campaign attack

Mourners line up in Tokyo ahead of funeral for Abe, Japan’s longest-serving PM

'A towering figure': Fatal shooting of Japan's Shinzo Abe shocks world leaders

France24 - World

Sri Lankan president in standoff with airport staff while attempting to flee

Issued on: 12/07/2022 - 08:15

NEWS WIRES

Sri Lanka’s embattled president was stuck in his own country Tuesday in a humiliating standoff with airport immigration staff blocking his exit to safety abroad, official sources said Tuesday.

Gotabaya Rajapaksa has promised to resign on Wednesday and clear the way for a “peaceful transition of power” following widespread protests against him over the country’s unprecedented economic crisis.

The 73-year-old leader fled his official residence in Colombo just before tens of thousands of protesters overran it on Saturday and wanted to travel to Dubai, officials said.

As president, Rajapaksa enjoys immunity from arrest, and he is believed to want to go abroad before stepping down to avoid the possibility of being detained.

But immigration officers were refusing to go to the VIP suite to stamp his passport, while he insisted he would not go through the public facilities fearing reprisals from other airport users.

The president and his wife spent the night at a military base next to the main international airport after missing four flights that could have taken them to the United Arab Emirates.

Rajapaksa’s youngest brother Basil, who resigned in April as finance minister, missed his own Emirates flight to Dubai early Tuesday after a similar standoff with airport staff.

Basil tried to use the paid concierge service for business travellers, but airport and immigration staff said they were withdrawing from the fast track service with immediate effect.

“There were some other passengers who protested against Basil boarding their flight,” an airport official told AFP. “It was a tense situation, so he hurriedly left the airport.”

Basil, a US dual citizen, had to obtain a new passport after leaving his behind at the presidential palace when the Rajapaksas beat a hasty retreat to avoid mobs on Saturday, a diplomatic source said.

Hasty retreat

Official sources said a suitcase full of documents had also been left behind at the stately mansion along with 17.85 million rupees in cash, now in the custody of a Colombo court.

There was no official word from the president’s office about his whereabouts, but he remained commander-in-chief of the armed forces with military resources at his disposal.

One option still open to him would be to take a navy vessel to either India or the Maldives, a defence source said.

If Rajapaksa steps down as promised, Prime Minister Ranil Wickremesinghe will automatically become acting president until parliament elects an MP to serve out the presidential term, which ends in November 2024.

Rajapaksa is accused of mismanaging the economy to a point where the country has run out of foreign exchange to finance even the most essential imports, leading to severe hardships for the 22 million population.

Sri Lanka defaulted on its $51-billion foreign debt in April and is in talks with the IMF for a possible bailout.

The island has nearly exhausted its already scarce supplies of petrol. The government has ordered the closure of non-essential offices and schools to reduce commuting and save fuel.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Sri Lankan president to resign on July 13 after being chased from home

Sri Lanka PM confirms president will resign as palace occupation continues

Sri Lankans roam presidential palace after Rajapaksa is chased out

France24 - World

Tour de France: Cort Nielsen wins stage 10, Pogacar retains yellow jersey

Issued on: 12/07/2022 - 17:46Modified: 12/07/2022 - 17:50

FRANCE 24 Follow

Denmark's Magnus Cort Nielsen won the 10th stage of the Tour de France, a 148.5 km Alpine trek from Morzine, on Tuesday, after a nail-biting cat-and-mouse struggle up the final section of the culminating 20 km climb. Tadej Pogacar however retained the overall leader's yellow jersey.

Nick Schultz of Bike Exchange was second and Luis Leon Sanchez was third after the 148 km run through sinuous Haut Savoie roads that avoided the major mountains in the region.

Tadej Pogacar sprinted in slightly ahead of the main peloton around eight minutes later.

The race was stopped for about 10 minutes after half a dozen of climate activists tried to block the riders 36 kilometres from the finish.

The activists, one of them wearing a t-shirt saying, "We have 989 days left," sat on the road some 36 kilometres (22 miles) from the finish in Megeve, according to witnesses. 

The activists were pulled off the road by police, helped by Tour organisers' Amaury Sport Organisation (ASO) general director Yann Le Moenner, before the race resumed.

Cort Nielsen prevailed in a nail-biting sprint finish from the day's breakaway to claim his second career stage win on the Tour after 2018.

Australian Nick Schultz took second and Spain's Luis Leon Sanchez was third.

Pogacar, the two-time defending champion who has lost two team mates after they departed the race following positive Covid-19 tests since the start in Denmark, retained the overall leader's yellow jersey.

Wednesday's 11th stage is a brutal 151.7 km mountain trek from Albertville to the Col du Granon. 

(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Pogacar wins seventh stage to extend Tour de France lead

CYCLING

Belgium's Van Aert wins stage eight of Tour de France

Cycling

Tour de France: Jungels wins stage nine, Pogacar retains yellow jersey

France24 - World

‘Violent destruction’: The looters raiding Albania’s ancient treasures

Issued on: 12/07/2022 - 17:55

Sam BALL

In the countryside of southeastern Albania, shards of ancient ceramics litter the landscape while the hills still bear the scars of illegal excavations. This, say archaeologists, is the work of illegal looters who are plundering Albania’s antiquities with near impunity.

France24 - World

'Faceless killer': Syria landmines keep sowing death

Issued on: 11/07/2022 - 18:30

Juliette MONTILLY Follow

In February 2019, Oqab and dozens of his relatives gathered in their home village in central Syria for a large outing that ended when a landmine exploded under their pick-up truck. The shelling and air strikes responsible for a large part of the Syria war's half million deaths have decreased in recent years. But explosive remnants laid by all sides in the 11-year-old conflict are causing more deaths in Syria than anywhere else in the world, according to the United Nations.

France24 - World

'Like doomsday': The Pakistan villagers living in fear of melting glaciers

Issued on: 08/07/2022 - 17:18

Sam BALL

Pakistan is home to around 7,000 glaciers, more than can be found anywhere else on Earth outside of the pole. But as climate change heats up the planet, many of these glaciers are now melting, with devastating consequences for those who live nearby.

France24 - World

Au revoir, French presidency of the EU: A mixed bag of results for Macron

Issued on: 01/07/2022 - 11:41

Catherine NICHOLSON Follow

France is handing over the baton of the Presidency of the Council of the European Union to the Czech Republic. It’s a rotating role that every EU member state holds in turn for six months – meaning that with 27 member states, it only comes around once every 13 and a half years. 

The role is supposed to be an opportunity for the country that holds the presidency to push its policy ideas and influence the agenda. But for France, the last six months have been dominated by the Russian war on Ukraine and to a certain extent, France's own presidential and parliamentary elections. 

In this programme, we're assessing President Emmanuel Macron’s performance, and looking ahead as France hands over the EU presidency to the Czech Republic.  

Show presented by Catherine Nicholson, produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero and Perrine Desplats.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
  • Ondrej KOVARIK, Czech MEP, Renew Europe
  • Gwendoline DELBOS-CORFIELD, French MEP, Group of the Greens/EFA
ANALYSIS

Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

FACT OR FAKE

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Talking Europe

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

France24 - World

Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

Issued on: 26/06/2022 - 17:52

Tom WHEELDON

France’s presidency of the EU ends on June 30 with Emmanuel Macron’s new big idea, a “European Political Community”, hanging in the balance. This community would encompass EU membership candidates like Ukraine and possibly ex-member Britain. For some observers, the French president’s idea offers a way to bring countries into the European project while the long accession process takes its course. Others argue that Macron’s plan offers few clear objectives.

EU leaders discussed – but did not advance – Macron’s vision for this new European structure at their summit in Brussels on Thursday, which capped France’s six-month presidency of the EU.

This proposed Community would be a framework for EU members and democratic, European non-members to discuss shared interests. Its overriding goal would be “stabilising the European continent”, Macron said on a trip to Moldova earlier this month.

Macron put forth the idea in an address to the EU Parliament in early May, arguing that this was necessary to square a circle and allow Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Serbia, Bosnia and Kosovo to join the European fold even if they are not yet ready for EU membership. But the organisation would be open to all democratic European countries, so Norway (a single market member), Iceland (also in the single market), Switzerland (linked to the EU by a plethora of bilateral deals) and the UK (famously an ex-member) could join. The group could also encompass the former Soviet republics of the Caucasus, Georgia, Armenia and Azerbaijan.

“Ukraine, through its combat and its courage, is already today a member of the heart of our Europe, of our family, of our Union,” Macron said.

On the other hand, the French president went on, “even if tomorrow we granted them the status of candidate for membership of our European Union […] we all know perfectly well that the process allowing them to join would take several years – in truth, probably several decades. And it is the truth to say this, unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”

The European Political Community would offer a solution to this conundrum regarding Ukraine’s EU bid, Macron argued.

‘An urgent need?’

The EU 27 fast-tracked Ukraine to membership candidate status on Thursday, suggesting that Macron was stretching a point by saying “decades”. Nevertheless, Ukraine needs a lot of heavy lifting before it can join the bloc – especially in terms of tackling endemic corruption and matching EU rule of law standards.

Bringing Ukraine and other candidate states like Moldova into the EU before they have successfully applied reforms is not possible, because it would “drastically change how the bloc works”, noted Claude-France Arnould, formerly a senior French diplomat, now at the French Institute of International Relations in Paris. But at the same time, she continued, “there is an urgent need to bring European countries who share the EU’s interests and democratic values into the fold”.

The EU must “adapt accordingly” if it wants to avoid the “paralysis” that would come from enlarging too quickly, Arnould continued. Thus, Macron’s initiative is an “obvious political necessity”.

Without such an initiative in place, there is currently no institutional framework that “can accommodate the geopolitical need” to immediately bind Ukraine to the EU, added Gesine Weber, a researcher at the German Marshall Fund’s Paris bureau.

An ambiguous reception

But it looks like Kyiv will take a lot of convincing to accept anything that falls short of admission to the EU. “Nothing that falls short of EU membership would be acceptable,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said days after Macron’s announcement in May. Kuleba expressed fear that a European Political Community would give the EU an excuse to keep Ukraine out of the bloc, decrying such a scenario as “discriminatory” – although since then French officials have assured Kyiv that Ukraine will not be kept out of the union indefinitely.

In Brussels on Thursday for an EU-Western Balkans summit, North Macedonian Prime Minister Dimitar Kovacevski said Macron’s proposal was a good idea but emphasised that it “should not and must not be a substitute for full European Union membership”.

The UK has the most ambiguous stance of all potential members of a European Political Community. British Prime Minister Boris Johnson expressed “lots of enthusiasm” for Macron’s idea during discussions with the French president on the sidelines of Sunday’s G7 summit in Bavaria, the Élysée Palace told Agence France Presse.

However, last month Foreign Secretary Liz Truss (a frontrunner to succeed the politically damaged Johnson) scorned Macron’s idea, telling Italian newspaper Corriere della Sera: “My preference is to build on structures that we already have that work successfully, whether it is the G7 or NATO.”

Olaf Scholz, chancellor of the EU’s hegemon Germany, is the person Macron most needs to convince. And Scholz struck a similar tone to Kovacevski, praising the French president’s idea while warning that it should not get in the way of the long-running EU accession process for North Macedonia, Albania and Serbia.

‘A forum for grandstanding’?

Berlin has long been sceptical of Macron’s grand ideas for Europe. In his 2017 Sorbonne speech the French president outlined a new vision for the EU centred around the concept of “strategic autonomy” – meaning the EU’s complete military, economic and technological independence from other great powers, not least a mercurial US. Scholz’s predecessor Angela Merkel said nothing against “strategic autonomy”. But she did nothing to make it a reality.

A more worrying historic precedent for Macron’s idea is his predecessor François Mitterrand’s idea for a European Confederation. Just after the collapse of the Berlin Wall in 1989, Mitterrand proposed such an organisation to bring together the entire European continent, without superseding the then European Community. Despite the support of Jacques Delors, the president of the European Commission at the time and Mitterrand’s close ally, nothing came of Mitterrand’s proposal because there was little genuine enthusiasm outside of France.

Macron’s idea will likely have the same destiny as Mitterrand’s, for much the same reason, argued Richard Whitman, a professor of European politics and international relations at the University of Kent: “If you read the extensive European Council conclusions on it, what they’re saying basically nullifies the idea, because they’re saying [Macron’s proposal] shouldn’t do anything to undermine the EU or the process of enlargement – so, for those who want to be EU members, it sends out a nice message, but its purpose in not clear.”

In light of that, the warm words from other leaders can be seen as “an exercise in everybody listening and nodding and feeling they have to give Macron something”, Whitman continued. “There are all sorts of other ways to engage the countries Macron has in mind.”

“I especially liked what Macron said at the end of his speech setting out the idea last month – ‘act decisively, move swiftly, dream big’,” added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester. “I think there’s a laudable idea there about an active EU that seeks to really engage with the world, instead of watching things pass by or insulating its citizens from phenomena coming from elsewhere. And engaging with the UK in a way that avoids the diplomatic spats of recent years is certainly a good thing.”

However, beneath the surface, Smith concluded, outside of France it looks like Macron’s idea is less attractive in practice than in theory: In the absence of concrete, specific goals, “the concern is that this would create a forum for political grandstanding, especially for disgruntled candidate states who are frustrated by the length of time their EU accession takes”.

French governments have a habit of proposing grandiose, abstract-sounding notions, to which the rest of Europe responds with nods and silence. But all that said, the war in Ukraine creates a conundrum: How to meet Kyiv’s desire to join the EU without rushing a long and complex process?

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

What does French President Macron’s proposed ‘European Political Community’ entail?

War in Ukraine

Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?

Talking Europe

'EU candidate status is a kind of anti-depressant pill': Albanian PM Edi Rama

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
France24 - World

Tennis star Ons Jabeur returns home to Tunisia to cheering crowd

Issued on: 13/07/2022 - 23:14

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: The cost of climate adaptation for some African nations could be more than five times the amount they currently spend on healthcare. A report by the Tearfund development agency looked at 11 countries on the continent as poorer nations struggle to respond to the climate emergency. Young people in Kenya are feeling little motivation to vote ahead of elections in August and Tennis star Ons Jabeur returns home to Tunisia to a cheering crowd. 

France24 - World

Amazon: The tree climbers taking risks for scientific discovery

Issued on: 13/07/2022 - 17:59

Sam BALL

Jose Raimundo Ferreira, 42, known as Zelao, can scale trees reaching up to 50 metres high in a matter of seconds. He is one of the Amazon’s few expert tree climbers, who help scientists carry out vital research in the world’s richest area of biodiversity – a job with high risk and littles security.

France24 - World

Europe heatwave: Wildfires raging in France with 1,500 hectares burnt

Issued on: 13/07/2022 - 12:31Modified: 13/07/2022 - 12:41

Solange MOUGIN

Airborne firefighters and hundreds of emergency crew battled on Wednesday to bring under control wildfires in southwestern France, which have already burnt around 1,500 hectares and prompted the evacuation of thousands of tourists. France, already hit by several wildfires over the last few weeks, is suffering - like the rest of Europe - from a second heatwave in as many months.

France24 - World

Mass floods and heatwaves hit Asia: the role of global warming in extreme weather events

Issued on: 12/07/2022 - 18:07

Sonia BARITELLO Follow

In this edition, we take a closer look at climate change in Asia and its impact on extreme weather events. Whether it be scorching heatwaves in Pakistan or devastating floods in Bangladesh, the likelihood of these events occurring is increasing along with global temperatures.

Dr. Friederike Otto is a senior lecturer in climate science at the Grantham Institute, Imperial College London. She is also one of the co-leads of World Weather Attribution, an international effort to analyse whether climate change has had an effect on extreme weather events. She shares her expertise on these topics with us.

In recent weeks, India and Bangladesh have experienced floods that have killed close to 200 people and displaced 7 million. Beyond these numbers, these events pose serious consequences for people's livelihoods, whether in rural areas or urban settings.

Heatwaves are also a major threat in the region. Pakistan, for instance, is home to one of the world's hottest cities, Jacobabad. After recording extremely high temperatures for several years, the city saw up to 51°C at the peak of the heatwave in May. France 24 correspondents Shahzaib Wahlah and Sonia Ghezali went there to report.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
  • Friederike Otto, Senior Lecturer in Climate Science at Imperial College London
France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

Paid and presented by

Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

{{ scope.legend }}

Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Valeurs Actuelles

« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre

Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».

Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.

 

 

L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu

Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : le rouge et le gris

La lettre de M. de Rastignac : Tumulte

La lettre de M. de Rastignac : mélancolie politique

La lettre de M. de Rastignac : Épouvantail

La lettre de M. de Rastignac : Un mystère

La lettre de M. de Rastignac : La dame de Matignon

La lettre de M. de Rastignac : À l’ombre du château

La lettre de M. de Rastignac : Honneur et déshonneur

La lettre de M. de Rastignac : La victoire et l’illusion

[La lettre de M. de Rastignac] Sur les ruines

Valeurs Actuelles

Franck Allisio prend la tête du groupe RN PACA, entre nouvelles députations et scissions internes

[Entretien] Guy Teissier : “J’ai été élevé pour servir mon pays”

À Marseille, duel féminin pour conquérir la droite

Législatives : la dérive à gauche du candidat LR Éric Diard, soutenu par Alexis Corbière

Législatives : balayés, les Républicains de Marseille ont encore de l’espoir

Législatives : à Aix-en-Provence, Reconquête! met en avant ses champions

Dans les Bouches-du-Rhône, Franck Allisio veut battre le candidat LR « demi-macroniste »

Dans le Vaucluse, Jordan Bardella veut réitérer l’effet « vote utile »

Une circonscription donnée à la gauche

Le déplacement « purement électoraliste » d’Emmanuel Macron et Pap Ndiaye dans une école à Marseille

Valeurs Actuelles

Les Britanniques forcés de garder leurs migrants

“L’administration Biden prend des décisions stupides”

Ukraine, à qui profitent les armes ?

Catherine Colonna, carte maîtresse de la diplomatie française

Comment la guerre en Ukraine menace d’enflammer l’Europe

Emirats : le Prince est mort, vive le Prince !

L’Europe dans l’engrenage ukrainien

La pâque juive sous la menace terroriste

Massacre de Boutcha : ombres macabres sur l’Ukraine

Macron, un “en même temps” coûteux à l’international

Valeurs Actuelles

Trappes : un « déséquilibré » égorge un sexagénaire, son frère refuse la perquisition et déclenche des violences urbaines

Voile islamique : un professeur viré pour avoir défendu une stricte vision de la laïcité

Noam Anouar, le « ripoux » des insoumis

Interpellation gare de Lyon : derrière les images choc, le parcours chaotique d’un migrant nigérian

Ce qui est reproché à Bamdad A., multirécidiviste, coupable de viols et ressorti libre du tribunal d’Évry

« J’ai eu très peur » : une femme de 68 ans, agressée en pleine journée aux Mureaux

Les “Mousquetaires du Z”, ce mystérieux groupe de policiers au service d’Éric Zemmour

Un couple de sourds-muets agressés par un mineur isolé aux Mureaux

Rambouillet : une femme de 43 ans agressée sexuellement par un jeune migrant qui devait être expulsé

Mort de Jérémie Cohen : les contours du drame enfin dévoilés par l’enquête

Valeurs Actuelles

La raison d’une absence

Son pas résonne dans les salons comme dans les couloirs des gazettes. On annonce sans cesse son retour mais rien, cependant, ne vient rompre le silence. Les députés légitimistes disent qu’il est leur seule espérance, les prétendants conservent toujours un œil sur lui, Édouard du Plessis se prépare à l’affronter, Godefroid de Longueville met en garde ceux qui le sous-estimeraient. Qui est ce mystérieux personnage, mon cousin, aussi présent dans les esprits qu’il est absent dans Paris ? Si je vous dis qu’il s’agit d’un homme énergique comme un hussard, ambitieux comme un cardinal, diplômé comme la Toute-Sorbonne, vous reconnaîtrez aisément Léopold de Werther. Inutile de le chercher dans les étranges lucarnes, les auberges à la mode où se presse toute la cour, les balcons des théâtres, les galeries qui mènent aux salons : on ne l’y croise plus jamais.

Si vous voulez le voir, il vaut mieux arpenter les monts d’Auvergne, grimper les marches qui mènent à la basilique du Puy-en-Velay, visiter les villages discrets du Forez, ou écouter les ondes sonores que l’on entend dans ces régions. Pour n’être pas à Paris, en effet, M. de Werther n’est pas au repos. C’est même tout l’inverse. Il chevauche sans cesse, va partout de la plus grande ville au bourg le plus reculé, il court de préau en préau, d’estrade en estrade, dévore les lieues, prononce des dizaines de discours, embrasse des centaines de joues et serre des milliers de doigts. Sa région est belle, vaste, mais ce n’est pas la France.

L‘horizon politique se dégage et pourtant notre homme se refuse à prendre place sur le motif. Serait-il devenu philosophe, désencombré des tentations du pouvoir ? Je n’en crois rien. Je puis même vous dire que c’est tout l’inverse. Comme un cheval racle la terre de ses sabots derrière la porte de son enclos, M. de Werther n’a plus qu’une idée en tête : galoper vers le Château. Croyez-moi, il n’y a aucune hésitation sur la destination. Le dilemme, en revanche, est terrible quand il s’agit de choisir le meilleur chemin pour l’atteindre. Deux routes se dessinent devant lui.

La première est la plus évidente. À l’automne, M. de Werther se présente à la présidence des légitimistes, il est triomphalement élu et peut, à ciel ouvert, préparer sa conquête du pouvoir. Présent, visible, il peut réconforter ses troupes, rasséréner les élus, créer surtout une espérance pour ces millions d’électeurs désespérés de voir, à chaque scrutin, les légitimistes rétrécir. L’inconvénient de cette stratégie à découvert, c’est qu’elle vous expose aux attaques de vos opposants, au jeu dangereux des gazettes, à la frénésie des étranges lucarnes. Elle fait de vous une cible. « Cinq ans, c’est long », aime à dire un ami de M. de Werther. Il dit vrai. En politique, cinq ans, c’est un siècle.

L’autre chemin est une forêt obscure dans laquelle le prétendant pourrait avancer sans être vu. Il s’agirait alors de faire élire un allié fiable et dévoué à la tête du parti légitimiste et d’attendre le plus tard possible pour afficher son ambition. L’avantage est certain puisque l’ennemi ne peut jamais vous atteindre, l’inconvénient cependant est qu’à force de se faire discret, le risque devient grand que l’on vous oublie. Voilà le dilemme dans lequel est plongé M. de Werther. À l’heure où j’écris cette lettre, je suis incapable de vous dire quelle direction notre homme est décidé à emprunter. Ses soutiens s’impatientent, ses concurrents se tourmentent, ses adversaires sont un peu désemparés.

Je quitte Paris, mon cousin, dans cette incertitude. Quand je reviendrai, à la fin du mois d’août, le brouillard se sera sans doute un peu dissipé. Mais quoi qu’il en soit, soyez en sûr, présent ou absent, visible ou caché, dans les années qui viennent, vous n’allez cesser d’entendre parler de M. de Werther…

Édouard du Plessis : maire du Havre ; Godefroid de Longueville : ministre des Finances.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : le rouge et le gris

Par où commencer, mon cousin, en cette semaine à peine entamée et déjà plus riche que nos longs mois de campagne ? À l’heure où je prends la plume, le nouveau gouvernement est enfin installé mais il est déjà fané. Il s’en dégage une impression de fatigue, de résignation, de lassitude. Il faut que vous sachiez qu’Athénaïs Bryond et le chef de l’État ont passé pas moins de cinq heures ensemble, l’autre vendredi, pour aboutir à une composition somme toute ordinaire. Entre eux, me dit-on, la négociation fut rude mais, comme vous pouvez l’imaginer, elle a tourné à l’avantage du chef de l’État.

Un exemple ? Mme Bryond, pour montrer son autorité, voulait que Gauvain Desrosiers quitte le ministère de Toutes les Polices pour devenir ministre des Armées. Elle a invoqué le désastre de la rencontre de jeu de ballon à Saint-Denis, mais en vain. Je ne puis encore vous dire tous les secrets de cette histoire, mais M. Desrosiers n’a pas seulement été maintenu, il est sorti plus fort que jamais puisque désormais son ministère s’étend jusqu’en nos îles lointaines. Son ami le ministre des Armées n’a rien perdu non plus, il a même grimpé quelques marches dans l’ordre protocolaire. Quant à Godefroid de Longueville, dont Mme Bryond se méfie, il est plus puissant que jamais. Quatre ministres sont sous ses ordres, et il se charge de donner lui-même le cap à suivre pour les mois qui viennent.

Pour bien comprendre la division qui règne déjà au sein du gouvernement, il faut que vous sachiez que, le matin de son annonce, ces ministres d’importance affi chaient déjà crânement, comme des seigneurs en leur domaine, leur pouvoir et leur indépendance. Celle qui réside à l’hôtel de Matignon conserve le titre, la fonction, mais les fils autour d’elle, un à un, se rompent. Elle n’a pas de majorité, son autorité est profondément altérée et les travaux de ceux qui sondent les reins et les cœurs viennent cruellement lui rappeler la fragilité de son pouvoir.

En vérité, Mme Bryond se trouve au milieu d’une bataille qui la dépasse et qui, depuis le premier jour du règne de M. de Marville, oppose les hauts fonctionnaires aux fauves politiques, le gris des dossiers et l’ambition rutilante. Les premiers, sous l’autorité du puissant secrétaire général de l’Élysée, fuient les salons comme les gazettes. Diplômés comme toute la Sorbonne, ils sont philosophiquement accoutumés depuis leur plus jeune âge à voir des idées, des résultats, des moyens là où les autres voient des sentiments, des plaisirs, des illusions. Pénétrés de la supériorité des théories scientifiques, ils s’enferment, trop souvent, dans l’administration des choses quand c’est la compréhension des hommes qui devrait mobiliser toutes leurs facultés. La politique ? Si cela consiste à se pavaner dans les étranges lucarnes, faire de l’esprit dans les salons et comploter dans les auberges, autant se faire comédien ou saltimbanque.

En face, vous trouvez des êtres de chair et de sang qui, depuis leur plus jeune âge, se rêvent en Mazarin, en Aramis, en Fouquet. Ils ont désappris tout ce que l’école enseigne pour devenir maîtres dans l’art du double langage, du rapport de forces, de la courtisanerie parfois, de l’esprit de manœuvre souvent, de la conquête toujours. Pour eux, la politique et son instant suprême, l’élection, forment un spectacle majestueux auquel ne peut se comparer que celui d’un accouchement : mêmes efforts, mêmes impuretés, mêmes déchirements, même triomphe ! Nul besoin pour ces aventuriers de s’épuiser sur des lignes de comptes, des rapports assommants, des réglementations tatillonnes : la technique n’est qu’un outil, un levier pour se hisser au-dessus des autres.

M. de Marville, au milieu de ces deux camps, refuse de choisir. Sans doute parce qu’une part de lui-même raisonne comme l’École nationale d’administration quand l’autre goûte l’alcool fort des jeux de pouvoir. Qui l’emporte ? Comme au jeu de la corde que l’on voit dans les villages des Pyrénées, quand les uns gagnent un mètre, les autres bandent leurs muscles pour le leur reprendre, si bien qu’à ce jour, mon cousin, il n’y a ni vainqueur ni vaincu…

Athénaïs Bryond : présidente du Conseil ; Godefroid de Longueville : ministre des Finances.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : Tumulte

Quand la politique reprend ses droits, mon cousin, elle offre des minutes riches comme des mois, des heures pleines comme des années. Je prends la plume pour vous écrire et je sais déjà qu’il se sera passé mille petits riens qui auront tout changé quand vous recevrez cette missive. Tout est mouvant, tout est fragile, tout est possible. L’impensable devient commun, comme en témoigne l’anecdote que l’on vient de me rapporter.

Vous savez qu’Esther Pronné-Barniel a quitté le gouvernement pour devenir présidente de la Chambre des députés. Ce que vous savez sans doute moins, c’est que le chef de l’État n’était pas favorable à cette démission. Il l’a fait savoir à Madame Pronné-Barniel par le truchement de son subtil secrétaire général. « Vous êtes ministres de nos îles au-delà des mers, lui a-t-il dit, vous ne pouvez pas donner l’impression de les abandonner au bout d’un mois. » La dame a écouté poliment avant de confirmer qu’elle quittait le gouvernement.

Ainsi, dans ce début de règne, ceux que nous connûmes tout-puissants doivent subir chaque jour un nouvel affront. Nous retrouvons le même désordre quand on évoque les alliances que doit établir M. de Marville pour pouvoir gouverner. Si vous vous en ouvrez à un ancien jacobin, il vous promettra que le salut viendra de ses vieux amis et que c’est à gauche qu’il faut emprunter le chemin. Quelques minutes après, je m’entretenais avec le conseiller d’un ministre qui me disait tout l’inverse : c’est de la droite, me confiait-il en substance, des légitimistes, que viendra le salut du gouvernement.

Dans ce désordre, les députés tout juste élus peinent à savoir si leur mandat ira jusqu’au terme prévu par la Charte. Et puis, il y a les députés battus pour lesquels tout s’efface : le bureau, les salons, les gazettes. Je buvais l’autre matin une tasse de thé avec l’un d’entre eux, un Breton vif et agile qui, durant le premier règne de M. de Marville, fut certainement l’un de ses plus vaillants mousquetaires. La conversation tournait parfois au monologue et le vaincu faisait défiler des années d’efforts, d’intrigues, de combinaisons, de petits complots comme si l’automne du pouvoir venait jaunir ces premiers jours d’été. Bientôt, il faudrait fermer la porte et rendre les clefs…

Dans ce charivari, surnagent toutefois quelques figures que l’expérience semble avoir préparées à une telle confusion. Voyez Louis-Némorin Ditroux. Depuis qu’il n’est plus contraint de soutenir ce qu’il méprise, d’encenser les insignifiants qu’on lui impose sur son passage, il retrouve la force de son verbe, l’éclat de son éloquence, la malice de son esprit. Dans cette pénombre, il montre une très grande clairvoyance et ne cesse d’expliquer à M. de Marville qu’il ne s’agit plus d’administrer les choses, mais de gouverner les gens. Il entrecoupe son propos de silences, joint les doigts d’une de ses mains, convoque les grandes heures de notre histoire pour faire entendre toute la force de son inquiétude.

Ce n’est pas une révolte qu’il a entendue dans la dernière élection, mais les prémices d’une insurrection. Il s’agit donc d’y répondre autrement que par des combinaisons de circonstances, des discours lénifiants, des promesses intenables. Je partage pleinement cette lucidité. Le génie réglementaire, la puissance administrative, la créativité de nos hauts fonctionnaires sont impuissantes pour dissiper le trouble qui habite le bon peuple.

Quand on lui demande ce qu’il faudrait comme président du Conseil, Louis-Némorin Ditroux n’hésite pas longtemps. Il demande la force générale du corps, la vérité d’une voix, la vision de l’écrivain et l’habileté du marchand de bétail. Un enfant des campagnes plutôt qu’un gandin des villes, un lecteur de poèmes plutôt qu’un sectateur des tableaux de chiffres. L’esquisse, en un trait, apparaît sous nos yeux. Elle ne manque pas d’allure. Depuis Rembrandt, mon cousin, a-t-on vu un tel talent dans l’art de l’autoportrait ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Affaire Éric Coquerel : une enquête ouverte pour agression et harcèlement sexuels

Une nouvelle étape a été franchie dans l’affaire Éric Coquerel. Quelques semaines après la diffusion de premières accusations visant le député LFI de la Seine-Saint-Denis, le parquet de Paris a indiqué avoir ouvert une enquête pour harcèlement et agression sexuels, mercredi 13 juillet. Selon les informations de RTL, l’enquête a été ouverte afin d’examiner la plainte déposée par la militante féministe Sophie Tissier.

Cette dernière avait été la première personne à prendre publiquement la parole dans les premiers jours de l’affaire. Dans un long fil Twitter, elle décrivait de très nombreux comportements qualifiés de problématiques de la part Éric Coquerel. Elle avait déposé plainte au début du mois de juillet, dénonçant des faits « pouvant s’apparenter à une agression sexuelle », remontant au 23 octobre 2014.

Du « flirt », tout au plus ? 

Ancienne figure des Gilets jaunes âgée de 43 ans, Sophie Tissier était proche du Parti de gauche – l’ancêtre de LFI créé par Jean-Luc Mélenchon après son départ du PS – à l’époque où Éric Coquerel en était un cadre important. Réélu en juin dernier dans la première circonscription de Seine-Saint-Denis, ce dernier avait reçu le soutien des principaux cadres de La France insoumise lorsque l’affaire avait éclaté, dont Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard.

L’activiste Rokhaya Diallo, proche des Insoumis, s’était cependant inscrite en faux, affirmant avoir « eu accès à des témoignages directs » corroborant les propos de Sophie Tissier. De son côté, Éric Coquerel s’était défendu en évoquant un « flirt » et en démentant toute « drague lourde » ou « harcèlement ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

L’opposition rejette le passe sanitaire pour les mineurs lors d’un vote à l’Assemblée

Une séance agitée. Dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 juillet, la nouvelle Assemblée nationale s’est penchée sur le projet de loi sanitaire liée au Covid-19. Comme le souligne BFM TV, le texte a été raboté par l’opposition, qui a notamment mis en échec le gouvernement sur le passe sanitaire en faisant passer un amendement. À 196 voix contre 183, l’article 2 du projet de loi de « veille et de sécurité sanitaire » permettant de rétablir le passe pour les voyageurs « extra-hexagonaux » à partir de 12 ans n’a pas été validé.

L’heure est grave. En s’alliant pour voter contre les mesures de protection des Français face au Covid LFI, les LR et le RN empêchent tout contrôle aux frontières face au virus.Passée l’incrédulité sur ce vote, je me battrai pour que l’esprit de responsabilité l’emporte au Sénat.

— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) July 12, 2022

Les autres textes adoptés

C’est grâce à une conjonction des votes du Rassemblement national, de la Nupes et des Républicains que cette décision a pu être confirmée dans l’hémicycle. Si le passe sanitaire venait à être rétabli, il ne le serait donc pas pour les mineurs dans le cas de déplacements vers ou depuis l’étranger. En revanche, tous les autres éléments du texte de loi ont été adoptés, après une séance agitée ayant dû être suspendue pour permettre un retour au calme. Examiné lors de cette première lecture, le projet de loi doit maintenant aller au Sénat. Après les votes RN-Nupes-LR, Élisabeth Borne a dénoncé l’alliance de ces députés allant « contre les mesures de protection des Français et face au Covid ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Le gouvernement va verser 400 000 euros par an à la Licra pour “soutenir ses actions de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT+”

Pendant trois ans, l’État va alimenter le compte en banque de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme). Comme l’a indiqué Nice Matin le 12 juillet, le gouvernement va en effet verser 400 000 euros par an à l’association sur cette période, soit un total d’1,2 million d’euros. C’est la ministre chargée de la Diversité, Isabelle Lonvis-Rome, qui a fait part de cette décision dans un communiqué. Cette dernière a évoqué une somme permettant de « soutenir ses actions de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT+ ».

Une contrepartie à « des actions concrètes »

400 000 euros, c’est plus que les 300 000 euros dédiés en 2019 et 2020, et plus également que les 360 000 euros versés en 2021. Cette décision intervient dans le cadre d’une nouvelle convention pluriannuelle d’objectifs portant sur la période 2022-2024. Le président de la Licra, Mario Stasi, a souligné que cet argent servirait à « des actions concrètes » , en citant « l’assistance juridique aux victimes », « la formation initiale et continue des forces de l’ordre » ou encore la « lutte contre la prolifération de la haine en ligne ». De son côté, Isabelle Lonvis-Rome a insisté sur la responsabilité de l’État « d’enrayer les tensions qui divisent notre pays et minent notre cohésion sociale ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Un niveau minimal de français doit conditionner la délivrance d’une carte de séjour, selon Darmanin

Cette mesure, si elle était adoptée, pourrait bousculer la manière dont les cartes de séjour sont accordées en France. Mardi 12 juillet, Gérald Darmanin a annoncé que le gouvernement allait proposer de conditionner la délivrance de la carte de séjour pluriannuelle (CSP) à la maîtrise d’un niveau minimal de français, rapporte l’Express. Et cela, dans le but de conforter l’intégration des immigrés. « À la demande de la Première ministre [Élisabeth Borne] nous doublerons les crédits pour l’intégration et nous conditionnerons notamment le titre de séjour pluriannuel pour un étranger qui passe plusieurs années sur le territoire national [à la maîtrise de] la langue française, soit pour naturalisation soit pour un examen de régularisation », a détaillé le ministre de l’Intérieur à l’Assemblée nationale.

Expulser « tout étranger » ayant commis des « actes graves » 

À l’heure actuelle, à la fin d’une première année de séjour régulier en France, un étranger a la possibilité de bénéficier d’une carte de séjour pluriannuelle dont la durée peut s’étendre jusqu’à quatre ans. Sous réserve, toutefois, qu’il justifie de son assiduité et du sérieux de sa participation aux formations linguistiques et civiques dans le cadre d’un contrat d’intégration républicaine, mais également qu’il n’ait pas manifesté de rejet des valeurs de la République. « Demain, pour obtenir la carte pluriannuelle, il faudra justifier d’un niveau minimal de français », a réagi dans la presse l’entourage de Gérald Darmanin.

Lors d’un entretien accordé au Monde, samedi 9 juillet, le ministre de l’Intérieur avait confié que le gouvernement voulait rendre possible l’expulsion de « tout étranger » qui a commis des « actes graves », en levant notamment la condition de l’âge d’arrivée sur le territoire. Ce mardi, il s’est une nouvelle fois exprimé à ce sujet devant les députés, indique l’Express. Il a indiqué que 2 650 personnes avaient été expulsées de France, depuis plus d’un an.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Marlène Schiappa, un retour sur mesure au gouvernement

Enfin sortie de la lessiveuse ? Marlène Schiappa y a cru. Le 25 juin dernier, sur le plateau de « Touche Pas à Mon Poste », la romancière (à ses heures perdues) revient sur son mandat au gouvernement et dessine ses projets d’avenir. Tout juste écartée du nouveau gouvernement, elle relâche la pression, plaisante avec les chroniqueurs autour de la table. Comme si la politique était derrière elle. Place au calme et au congé – du moins le croit-elle. C’était compter sans les ennuis du parti présidentiel. Une semaine plus tôt, Renaissance, anciennement LaREM, a essuyé la plus grosse débâcle de son histoire ; en cinq ans, la coalition des partis qui soutiennent Emmanuel Macron est passée de 350 à 245 députés. De quoi basculer d’une majorité absolue à une majorité très relative. Contraint de revoir ses plans, le chef de l’État rappelle les cadres. Olivier Véran, d’abord nominé chargé des Relations avec le Parlement, est finalement promu porte-parole. Marlène Schiappa, quant à elle, hérite du secrétariat d’État chargé de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative.

Deux choix loin d’être anodins. L’un et l’autre sont deux habitués des plateaux de télévision et des confrontations. Véran, ancien ministre de la Santé, a été le punching-ball de l’opposition lors de la crise sanitaire. Schiappa a, elle aussi, multiplié les débats tout le long de son mandat. Alors quand la macronie nage en eaux vives et a besoin de personnalités fortes pour tenir la barre, elle sait pouvoir compter sur ces deux bretteurs. « On n’a pas demandé à Marlène d’être omniprésente sur les plateaux. Mais ce serait dommage de se priver d’une personne qui sait faire de la politique », souffle un proche de la ministre.

Elle va pouvoir ramener un peu de rock n’roll dans ce gouvernement

En réalité, Marlène Schiappa n’a jamais vraiment quitté le gouvernement. Après le premier remaniement, la militante féministe a continué de voir régulièrement plusieurs des ministres avec lesquels elle a partagé, pendant cinq ans, les bancs de l’Assemblée. Ainsi d’Olivier Véran, Éric Dupond-Moretti, ou encore de Yaël Braun-Pivet. Une proximité qui explique sans doute la ferveur avec laquelle certains chefs à plume de la macronie, à l’instar du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont plaidé pour sa réintégration. « On va avoir besoin de combattants en ce moment et on en manque », a concédé un proche du numéro deux du gouvernement au Parisien. « Elle va pouvoir ramener un peu de rock n’roll dans ce gouvernement », se serait même réjouit Élisabeth Borne en interne. La Première ministre a elle aussi eu un rôle clef dans son retour. Tout comme le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler. Toujours selon le Parisien, c’est ce fidèle lieutenant d’Emmanuel Macron qui aurait pris son téléphone pour rappeler Marlène Schiappa. Elle s’y attend d’autant moins qu’elle a décliné plusieurs propositions de secrétariats d’État lors du premier remaniement en mai 2022. Non qu’elle souhaite en finir avec la politique, mais elle a, in illo tempore, la tête ailleurs, vers l’international, où plusieurs projets en lien avec ses actions militantes sont en cours. À cela s’ajoutent également les sirènes du monde médiatique auxquelles elle n’est pas insensible.

De Hanouna à Borne

Alors quand elle se retrouve sur le plateau de l’émission de Cyril Hanouna, ce même 25 juin, la militante féministe joue la carte de la séduction : « Moi, j’aime les médias, vous le savez, je pense que ce n’est pas un secret. C’est une manière de porter les combats », explique-t-elle, l’air de rien. Lors de cette courte pause qui la sépare d’un retour au sein de l’exécutif, tous deux échangent régulièrement. Hanouna, en bon producteur, l’oriente vers différentes figures de l’univers médiatique et lui donne son avis sur ses différents projets. Elle est même un temps pressentie comme chroniqueuse d’une émission quotidienne sur RTL. Ce sera pour une prochaine fois. « On ne sait pas de quoi demain sera fait », explique-t-on dans son entourage.

Elle voulait changer de sujet et s’investir dans un domaine plus économique

À vrai dire, l’exécutif et Marlène Schiappa ont trouvé le parfait compromis. Après le ministère chargé de la Citoyenneté, elle hérite du secrétariat d’État chargé de l’Économie sociale et solidaire. Une enveloppe sur mesure, auparavant partagée entre deux secrétaires, qui lui permet de poursuivre ses projets de reconversion déchus. Avec cet avantage que l’entrepreneuse, qui est également présidente d’association et de réseau de bénévoles, connaît déjà le terrain sur lequel elle va évoluer. Elle qui voulait « changer de sujet et s’investir dans un domaine plus économique », comme l’affirme encore son entourage, là voilà servie.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Tribune] Stop à l’état et aux mesures d’urgence, il faut changer de stratégie sanitaire

Le gouvernement présente en ce moment même au Parlement un projet de loi relatif au « maintien provisoire d’un dispositif de veille et de sécurité sanitaire en matière de lutte contre la Covid-19 ». Présenté par l’exécutif comme un texte purement technique, suivi en cela par des parlementaires trop confiants, il est en réalité un texte lourd de sens et de conséquences pour nos concitoyens.

Sur l’article 1, qui concerne le suivi centralisé de l’épidémie, la prolongation des outils actuels revient à maintenir artificiellement une épidémie de cas, et non de malades. Or, le système de traçage SI-DEP (Système d’information national de dépistage du Covid) est le sésame permettant au gouvernement de réactiver la campagne de peur, préalable au déclenchement des mesures d’état d’urgence sanitaire, comme la quarantaine par exemple. De plus, nous savons que le traçage de cas contacts positifs et non malades n’a plus de sens. Seul l’impact sur le système de soins constituerait un critère sanitaire objectif. Il est donc temps que le gouvernement change de logiciel.

Sur l’article 2, l’exécutif pourra, par simple décret jusqu’en 2023, conditionner les déplacements au départ ou en provenance des territoires et départements d’outre-mer ainsi que de la Corse, à la présentation d’un test négatif au Covid-19, à un passe vaccinal ou à un certificat de rétablissement. Si cet article devait être adopté, il constituerait une rupture d’égalité entre les citoyens français selon leur lieu de résidence. Les citoyens vivant dans les territoires ultramarins de la République seraient dès lors stigmatisés et ostracisés. Si cet article devait être adopté, il rendrait de fait la vaccination obligatoire pour les personnels intervenant dans les services de transport concernés.

Enfin, contrairement à ce que veut le gouvernement, les restrictions de circulation et de liberté ne doivent pas être adoptées par décret, sans être soumises à un vote du Parlement. Le Parlement est le garant des libertés publiques et à ce titre il ne saurait, par un chèque en blanc, déléguer cette prérogative suprême au gouvernement alors que les circonstances actuelles ne le justifient pas. Le Parlement a toujours su faire preuve de réactivité et de rapidité lorsque les circonstances l’exigent.

Par ailleurs, alors que le certificat Covid européen vient d’être prolongé jusqu’au 30 juin 2023, on peut s’interroger sur les intentions véritables du gouvernement. Ne devrions-nous pas craindre un durcissement du texte par amendement du gouvernement en cours de discussion ? La politique de la domination par la peur, décidée dans le secret des alcôves élyséennes sans y associer la représentation nationale, n’est plus acceptable. Plus que jamais attachés aux libertés publiques, nous lançons un appel solennel à tous nos collègues députés et sénateurs pour obtenir la suppression de ce projet de loi.

Signataires :

Étienne BLANC, sénateur du Rhône

Christine BONFANTI-DOSSAT, sénatrice du Lot-et-Garonne

Sylvie GOY-CHAVENT, sénatrice de l’AIN

Alain HOUPERT, sénateur de Côte-d’Or

Alain JOYANDET, sénateur de Haute-Saône

Vivette LOPEZ, sénatrice du Gard

Sébastien MEURANT, sénateur du Val-d’Oise

Laurence MULLER-BRAUN, sénatrice du Bas-Rhin

Sylviane NOËL, sénatrice de Haute-Savoie

Damien REGNARD, sénateur représentant les Français établis hors de France

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Au nom « des évolutions de l’identité de genre », l’administration fiscale renonce aux termes « Monsieur » et « Madame »

L’administration fiscale se met en quatre pour prélever son dû de façon plus inclusive. Dans une note envoyée à ses agents le 6 juillet dernier, et consultée par Le Figaro, la direction générale des finances publiques (DGFIP) se fait fort de réduire les discriminations en modifiant le vocabulaire employé dans ses courriers. La note ordonne en effet aux contrôleurs fiscaux de ne plus commencer leurs courriers par « Bonjour Monsieur » ou « Bonjour Madame », mais de se contenter d’un lapidaire « Boujour ».

La réforme s’appliquera à l’entête des lettres fiscales comme aux enveloppes dans lesquelles ces dernières sont envoyées. Elle a été décidée en considération du  « contexte institutionnel et social actuel d’une meilleure prise en compte des évolutions de l’identité de genre », à en croire la note interne. A la fin de cette dernière, note Le Figaro, on trouve d’ailleurs un appendice qui précise que cette nouvelle règle serait une application de la loi Taubira de 2014, autorisant le mariage homosexuel.

L’héritage de Christiane Taubira ?

Pourtant, souligne Le Figaro, la loi en question ne fait absolument pas mention de la notion d’identité de genre. Le quotidien précise tout de même qu’à l’époque où Christiane Taubira était ministre de la Justice, elle avait fait passer au corps de la magistrature un stage de formation sur la prise en compte de l’identité de genre. Une formation qui, désormais, porterait ses fruits au sein de la DGFIP ? Peut-être pas encore tout à fait : la note interne en question, glisse Le Figaro, est adressée… à « Mesdames et Messieurs les Délégués du Directeur Général », « Mesdames et Messieurs les Directeurs régionaux et départementaux… », etc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Les écologistes lyonnais veulent créer des pistes cyclables « non-genrées »

Un tweet qui ne passe pas. Dimanche 5 juin, l’élu écologiste lyonnais Fabien Bagnon a proposé la création de pistes cyclables « inclusives et non-genrées », déclenchant un tollé, rapporte Le Figaro. Fabien Bagnon, en charge de la voirie et des mobilités actives, y déclare : « C’est d’ailleurs la communauté de femmes à vélo @beyondmybike qui participe aux réunions techniques avec les équipes des #VoiesLyonnaises pour concevoir des pistes non-genrées et donc inclusives. » Et c’est peu de dire que ce tweet a déclenché de vives réactions.

C’est d’ailleurs la communauté de femmes à vélo @beyondmybike qui participe aux réunions techniques avec les équipes des #VoiesLyonnaises pour concevoir des pistes non genrées et donc inclusives.

— Fabien Bagnon 🌿🚨 (@Fabien_Bagnon) June 5, 2022

Bronca

Les internautes ont fait part à l’élu écologiste de leur incompréhension, à l’instar de celui-ci, qui écrit : « Même le sujet de la piste cyclable est inclus dans le rapport de force permanent créé par @EELVLyon. C’est vraiment fatigant ». Un autre lance, excédé : « Je suis une cycliste et je ne comprends pas non plus. Pourquoi fourrer ces mots partout et surtout n’importe où ? On dirait que vous ne savez même plus de quoi vous parlez. Faites des pistes cyclables toutes simples, le reste on s’en fout ! ». Un troisième attaque sans ménagement : « Après le burkini à Grenoble, la piste non-genrée à Lyon ». Pour se justifier, Fabien Bagnon répond : « Quand on parle d’aménagement non-genré, on cherche à identifier ce qui peut freiner son utilisation par un genre ». Quant à savoir ce qui pourrait bien empêcher une femme de rouler à vélo, l’élu ne le dit pas.

Lyon : les dernières actualités

Armes de guerre, drogue, véhicules de luxe : le retour du leader du gang des Daltons agace la police lyonnaise

Lyon : un homme qui pique-niquait sur les berges du Rhône poignardé à six reprises

[Vidéo] Lyon : harcelée, une jeune femme filme son agresseur

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

72% des Français veulent que les étrangers condamnés effectuent leur peine de prison dans leur pays d’origine

Samedi 9 juillet, Gérald Darmanin faisait part de sa volonté, lors d’un entretien au Monde, d’expulser les étrangers condamnés pour des actes graves à l’issue de leur peine. Une mesure bruyamment applaudie par Les Républicains et le Rassemblement national, mais rapidement dénoncée par la gauche. Plusieurs élus de la Nupes reprochaient notamment au gouvernement de vouloir rétablir la double-peine et dénonçaient une mesure qualifiée d’extrême-droite. Pourtant, un sondage de l’institut CSA réalisé pour le compte de CNews, et diffusé mercredi 13 juillet, montre que les Français cautionnent très largement le projet de Gérald Darmanin, et souhaiteraient même aller plus loin.

En effet, 72% des Français sondés souhaitent que les étrangers condamnés en France exécutent directement leur peine dans leur pays d’origine, au lieu d’y être renvoyés après leur sortie de prison. Une mesure « tout à fait » soutenue par 44% des sondés, et « plutôt » soutenue par 28% supplémentaires. En revanche, ils sont 17% à y être « plutôt » opposés, et 10% à s’y opposer « tout à fait ». L’an dernier, précise CNews, 66% des sondés avaient répondu favorablement à la même question – soit une augmentation de 6 points en un an.

Les électeurs de gauche majoritairement favorables

Comme souvent pour ce genre de sujet, ce sont les électeurs de droite qui se montrent les plus emballés. Les électeurs du Rassemblement national, des Républicains et de Reconquête ! sont respectivement 94%, 83% et 78% à être favorable à l’expulsion immédiate des condamnés. A gauche aussi, cependant, les électeurs sondés y sont majoritairement favorables – quoique dans une moindre mesure, précise CNews. 53% des sondés favorables au Parti socialiste se prononcent ainsi en faveur de la mesure. Un chiffre qui monte à 61% pour les électeurs de La France insoumise, soit presque un niveau équivalent à celui des électeurs de la majorité présidentielle (69%).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

14-juillet : 125 000 policiers et gendarmes mobilisés partout en France, 12 000 à Paris

À l’approche de la fête nationale, célébrée le 14 juillet, le ministère de l’Intérieur a fait un point sur la mobilisation de ses troupes. Selon un télégramme envoyé par Gérald Darmanin aux préfectures et aux directeurs de la police nationale et de la gendarmerie nationale, consulté par franceinfo mercredi 13 juillet, plus de 125 000 membres des forces de l’ordre vont être mobilisés pour encadrer les festivités.

« L’ensemble des forces de sécurité sera mobilisé afin d’assurer le bon déroulement des célébrations et manifestations autour de notre fête nationale », écrit le ministre, qui souligne l’importance de particulièrement veiller à la sécurité des transports en commun.

La canicule complique les choses

À Paris, où se déroulera jeudi matin le traditionnel défilé en présence d’Emmanuel Macron et du gouvernement, 12 000 policiers, gendarmes et pompiers seront sur le terrain. Leur objectif, comme partout sur le territoire national, sera de veiller au bon déroulement des festivités et d’assurer la sécurité du public. Une surveillance renforcée par la canicule qui sévit en ce moment : les fortes chaleurs nécessitent en effet de particulièrement veiller sur les personnes fragiles, tout en ayant un usage raisonnable des feux d’artifice – susceptibles de démarrer un incendie.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Qui veut la peau de la bagnole ?

Avec son minois de batracien haut sur pattes, sa modestie, son affabilité, la “deux-deuche” aura incarné l’évasion à la bonne franquette en un moment de l’histoire où la France à nouveau se sentait jeune , écrit le regretté Denis Tillinac dans son Dictionnaire amoureux de la France, au sujet de la Citroën 2 CV qui a enchanté sa jeunesse. La voiture est un morceau du patrimoine de la France, patrimoine récent, certes, et qui n’est pas que français, mais patrimoine tout de même. C’est aussi une époque, celle des “trente glorieuses”, époque où la France, encore sûre d’elle-même, est tournée vers l’avenir. Ses grandes marques automobiles – Peugeot, Renault, Citroën – sont autant de fiertés et chaque nouveau modèle, un petit événement national. La voiture se démocratise, elle change nos paysages, organise nos villes, modifie notre rapport au temps et à l’espace, bref : elle transforme nos vies.

Rien d’étonnant à ce que, soixante ans plus tard, quelques personnes bien décidées à changer nos vies de nouveau – cette fois non pas à la suite d’un progrès technique mais conformément à leurs lubies -, à faire notre bonheur malgré nous, s’y attaquent. Contrôler la voiture, c’est prendre les commandes du monde occidental, et même au-delà. Obsédé par la transformation sociale, l’écologisme s’y est attaqué, avec un succès tardif mais éclatant. La tactique à suivre était simple. « Les éléments principaux de la critique archaïsante de l’automobile sont connus, écrit Mathieu Flonneau dans le Dictionnaire du progressisme : elle “ tue, pue, pollue et rend con”. Pour notre époque éprise de justice tous azimuts, l’automobile ne semble plus relever que d’une anomalie scandaleuse en termes écologiques, politiques et sanitaires. »

Chose étonnante, et qui prouve que l’idéologie, plus que la raison, est à la manœuvre : les assauts contre la voiture n’ont jamais été aussi violents qu’aujourd’hui, alors que les véhicules sont infiniment plus propres et sûrs que par le passé. Comme le montre Christian Gerondeau, ingénieur polytechnicien, à longueur d’ouvrages ( Oui vous pouvez acheter un diesel !, L’air est pur à Paris… mais personne ne le sait , ou encore le tout récent la Voiture électrique et autres folies – tous parus chez L’Artilleur), les nuisances attribuées à la voiture relèvent assez largement du fantasme. Peu importe : elle consomme des hydrocarbures et rejette du CO2, c’est un agent du désastre écologique, son compte est bon. Interdire tout de suite étant compliqué (85 % des Français sont des conducteurs réguliers), il fallait interdire autrement. En culpabilisant, en taxant ou, comme aurait dit Georges Pompidou, grand amateur de bagnole, en “emmerdant”.

Quoique progressive, parfois sournoise, et toujours adossée à d’apparentes bonnes raisons (l’environnement), cette tactique d’étouffement est quand même risquée. L’automobiliste, parfois, s’en rend compte et se rebelle. La crise des “gilets jaunes”, mouvement massivement plébiscité dans ses premières manifestations, a eu pour point de départ la voiture – en l’occurrence le prix du carburant. Toute une partie de la population, pour qui elle constitue un élément central de la vie quotidienne, s’est sentie ponctionnée au-delà du raisonnable. Dans un autre registre, la réduction de la vitesse à 80 kilomètres par heure, qui était présentée comme une mesure sécuritaire, mais fut perçue comme du racket, et même la phrase de l’éphémère candidat à la Mairie de Paris, Benjamin Griveaux, sur « ceux qui fument des clopes et roulent au Diesel », furent très mal reçues.

Malheureusement, la France de la bagnole n’en a pas fini avec les brimades, bien au contraire. L’engouement de nos dirigeants (et de tout un air du temps) pour la voiture électrique s’inscrit complètement dans cette stratégie d’asphyxie. La main de fer de la rupture dans le gant de velours de la transition. On parle “innovation”, “cleantech”, “avenir”, etc. , mais on pense avant tout à enterrer le vieux monde. Sur le fond, en effet, la voiture électrique n’a rien d’écologique (lire notre article page 18). Son avènement, s’il a lieu, ne changera rien à l’état de la planète. En revanche, par son coût et par les barrières structurelles qu’il oblige à franchir, il accélérera l’effondrement de l’industrie automobile européenne, ce dont un écologiste ne peut que se réjouir.

“Il faut donc diaboliser la petite maison, l’automobile… ”

« La lutte contre la voiture, c’est la préparation à la densification urbaine, qui est le grand projet des écologistes, avance l’entrepreneur et commentateur Éric Verhaeghe. Moins de voiture, moins de gens libres de faire des trajets de 10 kilomètres, c’est plus de concentration. Cela rejoint les propos de l’ancienne ministre, Emmanuelle Wargon, sur le pavillon individuel. Il faut tout faire pour que ce qui est individuel se réduise et disparaisse. Il faut donc diaboliser la petite maison, l’automobile… Mais comme il faut que ce soit écolo-macroniste, on n’interdit pas ; il faut simplement que ça coûte très cher aux résistants… »

Et c’est exactement ce qui va se passer. Véhicules thermiques interdits à la vente en 2035, multiplication des zones à faible émission (ZFE), tarifs de péages indexés sur l’inflation, coût du carburant à un niveau astronomique : « Tout ceci est une folie, prévient Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes. Une folie politique voulue par une minorité de décroissancistes qui ne veut pas comprendre que pour les Français, qui ne sont pas tous parisiens, la voiture est le moyen de déplacement le plus facile, le plus économique, le plus évident. Un jeune qui passe le permis n’a pas les moyens de se payer une électrique. Plébisciter ces véhicules-là, c’est une mystification, une façon détournée de le priver de voiture. » Chose paradoxale : notre époque qui n’a que la mobilité à la bouche va induire une récession de la mobilité. L’automobile va devenir un luxe. « Une certaine catégorie de Français va clairement se trouver de facto privée de voiture, poursuit Pierre Chas-seray. Soit vous aurez les moyens et vous pourrez vous déplacer, voir vos proches, voyager, soit vous resterez chez vous, déplacements contrôlés, jours autorisés, vacances encadrées. » Un nouveau monde, en somme. Peut-être même le “meilleur” d’entre eux…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

IVG : le piège de la constitutionnalisation

Lorsque quelqu’un s’acharne à vouloir faire quelque chose de manifestement inutile, la question qui vient spontanément à l’esprit est toujours la même : qu’est-ce que cela veut dire ou plutôt, qu’est-ce que cela cache ? Tel est précisément le cas du projet, agité à grand bruit depuis la retentissante décision de la Cour suprême des États-Unis, visant à introduire le droit à l’avortement dans la Constitution française.

La chose serait en effet absolument inutile. Inutile, d’abord, parce que la décision rendue par la Cour suprême, si elle a provoqué une émotion considérable, ne saurait en tant que telle avoir le moindre impact sur le droit français.

On prétend parfois que, lorsque les États-Unis toussent, c’est le monde entier qui s’enrhume : si cette boutade peut avoir quelque pertinence dans l’ordre économique ou financier, elle n’en a strictement aucune dans l’ordre juridique : le droit n’est pas contagieux.

Sans compter que la Cour suprême, dans sa décision du 24 juin, s’est bien gardée d’inverser la jurisprudence antérieure et d’interdire l’avortement au nom de la Constitution fédérale. Elle s’est contentée de rendre aux États fédérés le droit d’adopter démocratiquement, en la matière, la règle qui leur convient.

La constitutionnalisation d’un droit à l’avortement paraît inutile, ensuite, dès lors qu’au sein de la classe politique française, nul n’oserait remettre frontalement en cause la loi sur l’IVG. Adoptée au forceps en 1975, dans un pays encore dominé par la tradition catholique et malgré l’hostilité de nombreux élus, la loi Veil a fini par acquérir au fil du temps un caractère quasiment sacré, au point que la personnalité politique qui prétendrait y attenter serait aussitôt et définitivement exclue du jeu. À cet égard, introduire le droit à l’avortement dans la Constitution n’ajouterait rien à son intangibilité actuelle.

Certes, répondront les défenseurs du projet. Mais si, comme aux États-Unis, l’opinion se retournait ? Si une majorité ultraconservatrice était envoyée à la Chambre avec la possibilité de renverser la législation sur l’avortement ? En ce cas, la constitutionnalisation serait bien une garantie supplémentaire… ? En fait, non. Non, puisque, si (par impossible) une majorité susceptible d’abolir la loi Veil arrivait au pouvoir, celle-ci serait aussi en mesure de réviser la Constitution et, donc, de supprimer le droit à l’avortement que l’on y aurait introduit.

En somme, cette constitutionnalisation serait inutile, et ceux qui la défendent le savent parfaitement. S’ils la réclament, c’est donc pour une raison plus triviale, qui relève moins des grands principes que de la tactique politicienne. Vu du côté de LREM et du gouvernement, en effet, lancer un tel projet, c’est se donner les moyens de piéger d’un seul coup tous ses adversaires : qu’il s’agisse de la droite conservatrice et populiste, sommée de faire un choix impossible et forcément désastreux, ou de La France insoumise, contrainte de se soumettre, autrement dit de rallier la Macronie avec armes et bagages, et de perdre ainsi son label d’opposant irréductible.

* Frédéric Rouvillois est professeur de droit constitutionnel à l’université Paris-Cité et délégué général de la Fondation du Pont-Neuf.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

IHU de Marseille : Didier Raoult remplacé par le professeur Pierre-Edouard Fournier

Il y a onze ans, le professeur Didier Raoult créait l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille (IHU). Une pandémie plus tard, le scientifique marseillais va quitter le navire, sans nécessairement ne laisser que des bons souvenirs. Selon franceinfo, mercredi 13 juillet, le controversé professeur cède sa placeà son homologue Pierre-Edouard Fournier. Ce dernier, qui travaillait déjà au sein de l’IHU, prendra ses fonctions le 1er août prochain.

Il y a quelques temps, un comité scientifique avait recommandé la nomination de ce chercheur qui connaît bien la maison. Sa nomination a cependant déjà été critiquée, jugée par certains acteurs comme ne constituant pas une rupture suffisamment franche avec l’ère Raoult. Selon franceinfo, les administrateurs de l’IHU ont cependant validé ce choix.

Le fantasme de l’hydroxychloroquine

Didier Raoult s’était particulièrement fait connaître au début de la pandémie de Covid-19, en se faisant le défenseur acharné du traitement à l’hydroxychloroquine. Une solution qu’il affirmait être efficace, et dont plusieurs personnalités politiques avaient un temps fait la promotion. Emmanuel Macron était d’ailleurs allé jusqu’à le rencontrer en tête à tête, à Marseille.

Par la suite, d’autres études scientifiques étaient cependant venues battre en brèche l’efficacité de l’hydroxychloroquine, tandis que différents témoignages dénonçaient une gouvernance autocratique de l’IHU et des protocoles scientifiques parfois douteux. Devenu, par la suite, une figure des milieux conspirationnistes, Didier Raoult s’était efforcé de conserver sa place à la tête de l’IHU. Sur Twitter, mercredi 13 juillet, il s’est contenté de réagir en publiant un sobre « échec et mat ».

Marseille : les dernières actualités

Le grand remplacement de l’accent marseillais

[Entretien] Guy Teissier : “J’ai été élevé pour servir mon pays”

Marseille : en route vers le bureau de vote, les électeurs de la cité La Savine contrôlés par des dealers

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Débarquement de juin 1944 : un projet de spectacle immersif accusé d’injurier les “héros”

Le 6 juin 1944, le débarquement de Normandie marquait à tout jamais l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, un projet de spectacle immersif nommé « Hommage aux héros » tient à rendre hommage aux soldats courageux de ce jour historique. Comme le rapporte BFMTV ce 13 juillet, le spectacle doit se dérouler à Carentan-les-Marais, dans la Manche, et promet « un théâtre de 1 000 places en mouvement qui avance sur plus de 400 mètres » avec des écrans projetant des images d’archive et tableaux vivants. « Avec ‘Hommage aux héros’, la Normandie continuera de porter les valeurs (…) de paix (…) Cet ambitieux projet favorisera également l’attractivité de notre Région », s’est réjoui Hervé Morin, le président de la région Normandie.

Intention « mercantile »

Une idée visiblement pas aux goûts de tout le monde puisque plusieurs historiens et proches de vétérans anglo-saxons voient en ce spectacle une « injure aux héros », à ceux qui sont morts pour la liberté. Les détracteurs dénoncent notamment l’intention « mercantile » d’un projet « intolérable à l’égard des drames qui se sont déroulés pendant le débarquement ». « A l’heure où s’achève le procès des attentats du 13 novembre 2015, imaginerait-on faire un spectacle immersif autour du massacre qui s’est produit au Bataclan en 2015 ? » a interrogé l’historien de l’université de Caen, Jean-Luc Leleu. Pour les organisateurs du projet, « Hommage aux héros » est l’occasion de favoriser « l’attractivité de (la) Région », tout en veillant à « une grande rigueur historique ». Une concertation publique sur le sujet doit se tenir du 16 août au 7 octobre. Le site, qui devrait voir le jour en 2025, pourrait accueillir 6 000 personnes par jour et permettrait la création de 200 à 250 emplois.

Manche : les dernières actualités

Normandie : 78 ans après le débarquement, un soldat américain enterré avec les honneurs militaires

L’hôpital privé de Saint-Lô offre 5 000 euros aux infirmières nouvellement embauchées pour attirer des recrutements

Une ligne à haute tension reconnue responsable des pertes d’un éleveur de vaches normand

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Eure : une église rurale normande sauvée par des bénévoles, après 30 ans de travaux

C’est un bel exemple de sauvegarde du patrimoine. Dans l’Eure, une église abandonnée par la commune de Beaumesnil a été sauvée par des bénévoles, qui se sont évertués pendant plus de trois décennies à lui rendre son prestige d’antan, raconte le Parisien, mardi 12 juillet. Un projet hors du commun qui a vu le jour en 1991, à l’initiative de Frédéric Epaud, alors âgé de 20 ans. Le jeune homme, épris d’archéologie, parcourait la Normandie à pied lorsqu’il a atterri à Pierre-Ronde – un ancien village devenu un hameau – situé à l’écart de la commune de Beaumesnil. 

L’église abandonnée par la commune dans les années 1960 

Un jour, le garçon va faire une découverte qui va changer le cours de son existence : celle d’une vieille église, désaffectée et oubliée, après avoir été victime de l’exode rural et des politiques de fusion. Dans les années 1960, en effet, la commune de Beaumesnil – qui possède sa propre église – avait pris la décision de se séparer définitivement de cet édifice religieux jugé encombrant et trop isolé dans la campagne. Pendant les décennies qui suivront, l’ex-lieu de culte appartiendra à plusieurs propriétaires privés, qualifiés par Frédéric Epaud, dans les colonnes du quotidien régional, « de doux rêveurs, voulant en faire une habitation, mais reculant à chaque fois face à la difficulté ». 

Raison pour laquelle l’église que découvre le jeune homme en 1991 est pillée et trouée, à la suite du décès à Paris de son dernier propriétaire. « Scandalisé » à la vue des dégâts, Frédéric Epaud décide de poser des bâches sur la toiture « avec les moyens du bord », comme il l’a confié au Parisien. Pendant les semaines qui suivront, l’étudiant s’évertuera à chercher le fils du dernier propriétaire. Il finira par le trouver : l’homme, installé en Vendée, acceptera l’héritage, en dépit des dettes. Avant d’accepter aussi de revendre le terrain et l’église à la commune de Beaumesnil, que Frédéric Epaud a peiné à convaincre.

Bientôt un site muséal 

Après quoi, Frédéric Epaud – devenu docteur en archéologie et chercheur au CNRS – a créé une association. Chaque année, depuis, ses membres se réunissent plusieurs fois pour superviser des chantiers de restauration de l’édifice et du paysage avoisinant. Des travaux qui mobilisent un grand nombre de bénévoles, parmi lesquels des étudiants en archéologie et en art, poursuit le journal. Un projet qui, pour eux, a d’autant plus de sens que cette église leur a donné l’opportunité de se former, dans le respect des matériaux d’origine. 

Après la pose récente du porche de l’édifice religieux, les travaux viennent d’entrer dans leur phase finale à Pierre-Ronde, note Le Parisien. Le résultat de ce prodigieux travail devrait être visible d’ici deux ou trois ans. L’église sera transformée en site muséal, à découvrir de manière autonome. 

Eure : les dernières actualités

Normandie : trois communes vent debout contre un projet d’éoliennes

“J’en ai encore les oreilles qui sifflent” : la foudre s’abat sur une église en train d’être restaurée par des ouvriers

La tombe d’un général de Napoléon laissée à l’abandon va être restaurée en Normandie

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Info VA] Val-de-Marne : un homme attaqué à la hache, le suspect en fuite

Une très violente agression a eu lieu dans les rues de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, ce mercredi 13 juillet en fin de journée, selon nos informations. Place Pierre Semard, un homme a été attaqué à la hache vers 20h15. La victime, touchée à la gorge et au bras, est dans « un état grave », indique une source policière à Valeurs actuelles. Le suspect, dont la police possède un signalement, est toujours en fuite et activement recherché.

🔴 [Info @Valeurs] Un homme vient d’être agressé avec une hache, place Pierre Semard, à Villeneuve Saint Georges (94), ce soir, indique une source policière. Il serait blessé au bras et à la gorge.

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) July 13, 2022

Plus d’informations à suivre… 

Val-de-Marne : les dernières actualités

Val-de-Marne : un homme condamné à six ans de prison pour un braquage de six minutes

Un garçon de sept ans percuté par une moto lors d’un rodéo sauvage dans le Val-de-Marne

[Info VA] Vitry-sur-Seine : un père de famille interpellé pour incendie criminel, trois corps retrouvés dans son pavillon

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Arles : pour se protéger des dealers, une école contrainte d’ériger un mur pare-balles

C’est une information qui fait froid dans le dos : pour se défendre et protéger ses élèves du trafic de drogue, une école située à Arles (Bouches-du-Rhône) a pris la décision d’élever un mur pare-balles de 2,40 mètres de haut, qui remplacera bientôt son portail d’entrée. Selon Le Parisien, qui relate l’affaire mercredi 13 juillet, l’école, installée au sein du quartier de Griffeuille, souffre en effet de la proximité du trafic de drogue, et des violences qui vont avec.

« La proximité du trafic, qui a lieu malheureusement très près de cette école, fait que le fait de faire ce mur sert à la préserver et dire que ce qu’il se passe dans cette école reste dans cette école », a expliqué à la presse Mandy Graillon, adjointe à la mairie d’Arles en charge de la sécurité. La décision de construire un tel mur a été prise conjointement par la direction de l’établissement, du rectorat d’Aix-Marseille et de la mairie d’Arles.

À Arles, la ville construit un mur devant une école pour protéger les enfants des fusillades.

On marche sur la tête !

Face à une insécurité grandissante, j’appelle à protéger les Français plutôt que de les emmurer comme des prisonniers !! pic.twitter.com/9fLai6l2E2

— Eric Ciotti (@ECiotti) July 13, 2022

 

16 personnes tuées par balles en 2022

C’est la mort de Marwane, 15 ans, qui a mis le feu aux poudres et poussé les autorités locales à réagir. Le dimanche 27 juin dernier, une voiture s’était présentée dans le quartier de Griffeuille et s’était approchée d’un groupe de quatre adolescents, sur lequel les occupants du véhicule avaient ouvert le feu. Gravement blessé, Marwane avait été conduit à l’hôpital où il était décédé, quelques jours plus tard. Inconnu des services de police, sa mort avait suscité une immense émotion dans la ville. Patrick de Carolis (ex-LR, Horizons) avait même décrété un deuil municipal de trois jours.

Comme le rappelle Le Parisien, la police était déjà intervenue dans le quartier le week-end précédent la fusillade, également pour des coups de feu. Dans les Bouches-du-Rhône, département où le trafic de drogue semble endémique, 16 personnes ont été tuées par balles sur fond de narco-banditisme depuis le début de l’année.

Arles : les dernières actualités

Bouches-du-Rhône : un jeune de 15 ans tué par balles à Arles

Un groupe de dealers payait une locataire pour utiliser son appartement d’Arles comme entrepôt de drogue

A Arles, Renaud Muselier n’en finit pas de régler ses comptes

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

« Défauts d’anticipation », « défaillances importantes » : après le Stade de France, le Sénat charge Darmanin et la préfecture

Serait-ce l’épilogue de la vaste polémique Stade de France, née du fiasco lors de la finale de la Ligue des Champions le 28 mai dernier ? Après plusieurs semaines d’enquête, les Commissions de la Culture et des lois du Sénat ont rendu un rapport au vitriol, qui pointe la lourde responsabilité de la préfecture de police, ainsi que celles de l’UEFA, du consortium Stade de France et du ministère de l’Intérieur. Le Figaro, qui a pu consulter le document dans son intégralité mercredi 13 juillet, fait état d’une accumulation de mauvaises décisions ayant, à terme, permis à la situation de dégénérer.

Les faux billets d’abord. Certes, il est désormais admis que Gérald Darmanin a très largement surévalué l’importance de ce facteur dans le déroulement de la soirée – le ministre en évoquait 30 à 40 000, contre 2 471 faux billets scannés dans les faits. Le rapport rappelle tout de même « qu’il était connu que le recours (aux billets papiers) aurait pour conséquence une multiplication des faux billets. » Malgré cela, « l’UEFA ne semble pas avoir mis en place de dispositif particulier pour identifier l’ampleur de ce problème en amont alors que le nombre de faux billets a été dix fois supérieur aux moyennes observées habituellement ».

Une injustice aux supporters de Liverpool

En conséquence, pointe le rapport, « il est injuste d’avoir voulu faire porter aux supporters de l’équipe de Liverpool la responsabilité des troubles ». Le Sénat estime d’ailleurs que cette stratégie a été mise en place pour « détourner l’attention de l’incapacité de l’État à gérer adéquatement la foule présente et à juguler l’action de plusieurs centaines de délinquants violents et coordonnés ». Car c’est bel et bien la présence de ces délinquants qui est au centre du problème, comme l’avait finalement reconnu Gérald Darmanin… plus d’un mois après les faits.

« Les actes de délinquance ont commencé en amont du filtrage », développent les sénateurs, qui évoquent des faits de délinquance capturés par les caméras bien avant le début du match. Or, souligne Le Figaro, si la présence de délinquants a effectivement atteint un niveau exceptionnel le soir du 28 mai, des signaux d’alerte avaient été émis dans les jours précédents le match. « Dans les jours précédant l’événement, les personnels du Stade de France et le maire de Saint-Denis ont fait part d’une effervescence inhabituelle autour du match et de l’enceinte », est-il ainsi écrit dans le document. Des avertissements semble-t-il ignorés par la préfecture de police. En conséquence, « les effectifs destinés à lutter contre la délinquance étaient sous-dimensionnés et n’ont pas été abondés de manière suffisante ».

« Une absence manifeste de volonté de faire la lumière »

Ainsi, si tous les acteurs ont, à un moment ou à un autre, failli à leurs missions, c’est bien sur la préfecture de police que les regards de la commission d’enquête se sont le plus tournés : « ce sont les conditions mêmes créées par la préfecture de police et l’absence de réactivité suffisante qui sont les causes premières des incidents survenus lors du préfiltrage ». La levée des barrières de filtrage, décidée par Didier Lallement pour éviter un mouvement de foule alors que le chaos se répandait, était « certes nécessaire pour éviter un drame », mais constitue « la conséquence directe des défauts d’anticipation et a été la cause d’incidents qui ont choqué l’opinion publique nationale et internationale ».

Enfin, écrit Le Figaro, le rapport revient largement sur le scandale de la suppression des images de vidéosurveillance, que la préfecture de police aurait dû faire conserver. Les deux commissions sénatoriales évoquent directement « une absence manifeste de volonté de faire la lumière sur les responsabilités ». « Ni le consortium Stade de France, qui aurait dû avoir la présence d’esprit d’interroger les autorités judiciaires (…), ni la préfecture de police, ni le parquet de Bobigny, n’ont agi avec diligence pour sauvegarder une preuve indispensable à la manifestation de la vérité », étrille le document. Celui-ci conclut en regrettant que ces événements aient « gravement interrogé la capacité de la France à organiser de grands événements sportifs, notamment dans la perspective de la coupe du monde de rugby de 2023 et des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ». 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Eure-et-Loir : il fonce sur les policiers pour échapper à un contrôle

Le 11 juillet, l’Echo Républicain a fait savoir qu’un homme de 22 ans était jugé devant le tribunal de Chartres, en Eure-et-Loir, pour violences aggravées sur des policiers après un refus d’obtempérer et une course-poursuite. Les faits se sont déroulés le 5 mars 2021 à 3h du matin. Cette nuit-là, Hichem T. a été contrôlé une première fois à 210 km/h à bord de sa voiture, avant de s’enfuir sans être intercepté. Poursuivi par une autre brigade un peu plus tard, il a refusé le contrôle de police et a foncé sur les agents après une course-poursuite dangereuse sur une route nationale. Après plusieurs sommations pour tenter de stopper l’individu, l’un des fonctionnaires a tiré sur l’individu pour le neutraliser.

Multirécidiviste

La balle du policier a traversé l’avant-bras droit de l’homme de 22 ans. Lors de son procès, Hichem T. a fermement nié avoir mis la vie des agents en danger. « Ils n’avaient aucune raison de tirer (…) J’ai été rafalé », a-t-il lancé devant le tribunal. Même son de cloche pour son avocate, qui a estimé que les policiers « voulaient tuer » : « Ils visaient la tête », a-t-elle assuré pour la défense de son client. De son côté, l’accusé a expliqué qu’il « pensait parvenir à (s’) enfuir » et qu’il avait « eu peur parce que (son) permis était suspendu ». Comme l’a rappelé Rémi Coutin, le procureur de la République, l’individu de 22 ans a « déjà été condamné pour une douzaine de délits routiers et quatre refus d’obtempérer ». « Ça prouve un respect très relatif des lois de notre République », a-t-il tenu à souligner. Au final, Hichem T. a été condamné à 40 mois d’emprisonnement, dont 28 de prison ferme. Côté police, une enquête de l’IGPN a conclu au bien-fondé du tir de légitime défense et mis hors de cause le fonctionnaire concerné.

Eure-et-Loir : les dernières actualités

Eure-et-Loir : comment l’évocation de Marcel Proust a permis de contester un projet de parc éolien

Une adolescente de 17 ans échappe à une tentative de viol à Chartres

Marine Le Pen en déplacement de campagne dans l’Eure-et-Loir

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Trappes : un « déséquilibré » égorge un sexagénaire, son frère refuse la perquisition et déclenche des violences urbaines

Un drame est si vite arrivé… Ce dimanche 10 juillet, vers 13 heures, alors qu’il déambulait sous un beau soleil dans un parc de la ville du vieux Trappes, dans les Yvelines, à quelques mètres de chez lui et de l’église Saint-Georges, Michel R., 66 ans, s’est fait “gratuitement” égorger. Son agresseur l’a poignardé deux fois à la carotide avant de prendre la fuite, indiquait un premier rapport de police, mais l’autopsie révélera que la victime a reçu dix coups de couteau.

En arrêt cardio-respiratoire au moment de l’arrivée des secours, Michel R. a été transporté à l’hôpital Georges Pompidou, où il est décédé le lendemain matin, ce lundi 11 juillet. Reconnu par des témoins, son agresseur a été rapidement identifié par la police. Il s’agit d’un certain Mouhssine K., 44 ans, « bien connu des effectifs de police locaux », indique une source policière, et souffrant de troubles psychiatriques graves. Il a été interpellé dans la rue vers 14 h 20 le même jour par la police et portait des traces de sang autour du cou. La police n’a en revanche pas retrouvé sur lui l’arme du crime.

Confiée à la police judiciaire, l’enquête a mené les services de police au domicile de Mouhssine K., à proximité de l’église, pour y effectuer une perquisition visant notamment à retrouver le couteau qui a servi à tuer Michel R. Mais la police, judiciaire ou non, est rarement bien accueillie dans la ville de Trappes, régulièrement en proie à des violences urbaines (une poubelle a par exemple été incendiée, puis un guet-apens a été tendu aux pompiers et à la police cette nuit, entre 22 heures et 23 heures, à proximité du centre islamique).

Trois sections de CRS déployées

Vers 17 h 30, dimanche, alors que la police judiciaire investissait le logement du tueur présumé, un périmètre de sécurité était établi autour du domicile. Plusieurs individus ont alors manifesté leur hostilité aux policiers, dont le frère du tueur présumé, Mounir K., n’hésitant pas à aller aux contacts des forces de l’ordre pour faire cesser la perquisition. Pour repousser les assaillants les policiers ont été contraints de faire usage de bombes lacrymogène, ce qui n’a pas empêché l’un des belligérants de porter plusieurs coups au visage d’un des agents, indique une source policière locale à Valeurs actuelles.

Le frère de Mouhssine K. a par la suite tenté de faire appel aux jeunes du quartiers pour les inciter à s’en prendre aux policiers présents. Une source proche de l’enquête nous confirme la « grosse hostilité » manifestée contre la police lors de la perquisition. À la demande du frère, les policiers ont été alors ciblés par de jets de projectiles de la part de jeunes riverains, nécessitant l’emploi de LBD pour les disperser. Vers 20 h 15, alors que les policiers de la PJ effectuaient des recherches non loin du parc où l’agression a eu lieu, ils étaient cette fois-ci visés par des tirs de mortiers d’artifices. Plus tard, dans la nuit, un peu après 1 heure du matin, une patrouille de police était ciblée par des tirs de mortiers. Trois sections de CRS ont alors été déployées dans Trappes durant plus de deux heures, jusqu’à ce que le calme revienne.

Une famille bien connue de la police de Trappes

Du fait de la proximité du meurtre avec l’église de Trappes et du mode opératoire, la piste terroriste a d’abord été envisagée par les services de police, qui l’ont finalement écartée. Le tueur présumé aurait agi par pure folie selon les premiers éléments de l’enquête. Souffrant de problèmes psychiatriques sévères, Mouhssine K. était néanmoins connu pour de multiples faits de délinquances, selon une source policière, qui précise : « En réalité, c’est toute la famille qui est connue de nos services. » Y compris du frère Mounir K., qui a tenté d’entraver la perquisition menée par la police, et qui est aujourd’hui recherché.

Le meurtrier présumé, Mouhssine K., habitait dans le vieux Trappes, non loin de Michel R., sa victime, décrite par la police comme « un homme sans histoire ». « C’est tombé sur lui par hasard, totalement gratuitement », indique une source policière locale. Le curé de l’église de Trappes, le père Étienne Guillet, indique que Michel R. était inconnu des fidèles. Le drame s’est déroulé a quelques pas de l’édifice religieux, alors que la messe dominicale touchait à son terme. « C’est horrible ce qui est arrivé à ce pauvre homme », déplore le curé, qui a invité ses paroissiens à prier pour Michel R.

À Trappes, le calme n’est pas encore totalement revenu. « La tension est encore palpable, indique une source policière, mais ça se tasse doucement. » L’action des policiers locaux est tournée vers le maintien de l’ordre pour le 14 Juillet, qui devrait voir les émeutes urbaines s’intensifier. L’enquête de son côté suit son cours. Le couteau n’a pour le moment pas été retrouvé. L’enquête devra notamment déterminer dans quelle mesure Mouhssine K. était touché par la folie. Si la justice conclut à l’altération de son jugement, il est possible qu’il soit déclaré irresponsable pénalement, et donc qu’il ne soit pas jugé.

Sur son site internet, la mairie de Trappes indique « toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches. La ville de Trappes est en deuil et partage leur détresse ». Aucune marche blanche n’a été annoncée pour le moment.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Paris : un bus s’encastre dans la vitrine d’un magasin, 7 blessés dont deux en urgence absolue

Dans le 15e arrondissement de Paris, un grave accident de la circulation s’est produit mardi 12 juillet. Aux alentours de midi, un bus électrique de la Ville s’est encastré dans la vitrine du magasin « Happy Trend », au niveau de la rue de Vaugirard, renversant au passage vêtements et mannequins, détaillent BFM TV et Le Parisien. L’accident a causé au moins sept blessés, a réagi la mairie du 15e arrondissement auprès de la chaîne. Cinq victimes se trouvent en urgence relative, tandis que les deux autres sont en urgence absolue. Toutefois, aucun pronostic vital ne serait engagé, indique de son côté le quotidien régional. 

« Il y aurait eu une défaillance des freins » 

Les forces de l’ordre et les secours – au moins quatre casernes de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris – ont été mobilisés sur les lieux de l’accident, indique BFM TV. Un périmètre de sécurité a été mis en place et la préfecture de police recommande d’éviter le secteur, tandis que la station de métro Vaugirard a été fermée au public. 

Pour des raisons encore indéterminées, le conducteur du bus n’aurait pas été en mesure de freiner. « Il y aurait eu une défaillance des freins », confie une source proche du dossier citée par Le Parisien. Une enquête a été ouverte, puis confiée aux policiers du service du traitement judiciaire des accidents (STJA) de la préfecture de police de Paris. « Les experts sont en chemin et vont regarder de près », a précisé la même source auprès du journal. 

Un bus en service depuis 2013 

Ce bus fait partie de la flotte électrique « Traverse ». Il s’agit de petits bus parisiens de quartier disposant d’une capacité de 22 places, poursuit Le Parisien. Ces véhicules sont cofinancés par la Ville et la Région Île-de-France Mobilités, et exploités par deux transporteurs : la RATP et B.E. Green. Cette dernière est une filiale des « Autocars Dominique »

Le bus accidenté – du nom de la « Traverse Brancion-Commerce » – est en service dans le 15e arrondissement de la capitale depuis 2013 et géré par B.E. Green, observe le quotidien. Il dessert 28 arrêts sur une distance de huit kilomètres dans ce secteur, entre le parc Georges-Brassens, l’Institut Pasteur, la mairie ainsi que les rues Félix-Faure et Olivier-de-Serres. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

« Libérez Abdeslam », « vous êtes morts » : à Aulnay-sous-Bois, de glaçants tags anti-police découverts

Découverte glaçante à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), dimanche 10 juillet. Selon Le Parisien, le pan d’un mur de la cité des 3 000 a été retrouvé couvert de tags extrêmement violents, menaçant de mort policiers et élus locaux. « À qui le tour de ce suicidé (sic) ? » ; « on va vous pendre » ; « t mort. On va brûlé (sic) ta mairie » ; « bande de sal*** », etc. Plus terrifiant encore, outre les quelques croix gammées qui agrémentent l’ensemble, cet autre tag faisant directement référence au djihadiste Salah Abdeslam, tout récemment condamné à la prison à perpétuité : « Libérer (sic) Abdeslam ».

Les auteurs de ces tags ne sont cependant pas contentés d’insultes. Ils ont également inscrit les noms d’une dizaine de policiers de la sûreté territoriale, ainsi que ceux de deux commissaires de police en poste à Aulnay. Le chef de la police de Saint-Denis est également nommé, à l’instar du maire LR d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, et de son adjointe chargée de la sécurité, Séverine Maroun. Sous le nom de cette dernière, une menace toute particulière est inscrite : « On va te violer »

Incitations au suicide, apologie du terro’, menaces de mort et viol,… les noms des policiers esseulés dans la lutte contre le crime affichés à Aulnay-sous-Bois. Soutien aux collègues. Honte à ceux qui refusent l’anonymat patronymique sur les procédures accessibles aux suspects. pic.twitter.com/cys27FZAfe

— Linda Kebbab (@LindaKebbab) July 10, 2022

De récentes condamnations en cause ?

« C’est inadmissible et hallucinant. On vise non seulement la fonction mais aussi la femme », a réagi Séverine Maroun, sous le choc. Elle se dit pourtant déterminée à poursuivre sa mission : « C’est moi qui signe les arrêtés pour l’installation de caméras », assume-t-elle non sans courage. Sur Facebook, le syndicat SGP Police 93 a également fait part de sa pleine mobilisation : « Vos menaces et vos tentatives d’intimidation ne nous arrêteront pas. Nous vous traquerons et vous serez poursuivis », annoncent les policiers.

Selon Le Parisien, ce déferlement de haine et de menaces pourrait être lié à des récentes interpellations et condamnations dans les rangs des voyous. Au printemps dernier, rappelle le quotidien francilien, de violentes émeutes avaient éclaté à Aulnay. Depuis, une quarantaine de personnes ont été interpellées. Certains procès viennent tout juste de commencer, et plusieurs individus ont déjà été condamnés – ce qui pourrait être à l’origine des tags.

Reste un paramètre inquiétant : la liste des noms diffusée par les délinquants, ainsi que leur connaissance apparente de l’organisation de la police locale et du nom du patron des policiers du 93, semble indiquer que « les auteurs ont eu accès aux procédures ». Une possible fuite aux conséquences extrêmement lourdes pour les fonctionnaires cités et leurs familles, et sur laquelle la justice va devoir se pencher. En attendant, une enquête a été ouverte par le service départemental de la police judiciaire 93 (SDPJ), notamment pour « menace sur personnes dépositaires de l’autorité publique », « menaces de commettre un crime » et « outrages sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

Aulnay-sous-Bois : les dernières actualités

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Boris Johnson, Premier ministre en sursis

La couleur verte du papier à en-tête, les armes de la Chambre des communes, celles de tel ou tel ministère. Et des lignes noires, noires d’indignation, de déception, de colère. « Vous nous avez mis dans une position impossible », « l’intégrité, l’honnêteté et la confiance sont brisées », « le pays mérite mieux », « c’est le chaos à Downing Street » ou encore « le gouvernement ne peut plus fonctionner avec vous en poste ». Suivant celles des ministres des Finances, Rishi Sunak, et de la Santé, Sajid Javid, cinquante-neuf lettres de démissions de ministres ou de chefs de cabinet du gouvernement sont venues en avalanche sur le bureau du Premier ministre.

Le 7 juillet, Boris Johnson tire la conclusion de la fronde qui couvait depuis plusieurs mois au sein de son camp : « Il s’agit clairement de la volonté du parti au Parlement qu’il y ait un nouveau chef et un nouveau Premier ministre. » Lors d’une brève allocution devant le 10, Downing Street, applaudi par un dernier carré de fidèles et son épouse Carrie, “BoJo” a reconnu que « personne n’est indispensable », « faisant contre mauvaise fortune bon cœur » et disant sa tristesse d’abandonner le « meilleur travail du monde ».

Il a ajouté que le calendrier pour l’élection d’un nouveau chef du Parti conservateur serait précisé dans les prochains jours. Ainsi, s’il n’est plus à la tête des tories, il reste bel et bien Premier ministre en attendant que les conservateurs se mettent d’accord sur le nom de son successeur. Pas question de laisser le vice-Premier ministre, Dominic Raab, assurer l’intérim comme il l’avait fait, en avril 2020, pendant une semaine, alors que Boris Johnson était hospitalisé pour un Covid virulent qui lui avait valu trois jours de soins intensifs. Car si Boris Johnson est bel est bien rattrapé par la patrouille et qu’il lâche du lest, il n’a pas perdu tout espoir de se maintenir jusqu’à l’automne. C’est bien ce que pense son ancien et génial stratège, Dominic Cummings, père des victoires historiques du Leave au référendum sur le Brexit et des conservateurs aux élections générales de 2019, qui écrit sur Twitter : « Je le connais, il ne pense pas un instant que les jeux sont faits. Il se dit qu’avec la guerre en Ukraine, tout est possible, il joue la montre et cherche une façon de rebondir. Il va falloir aller le chercher et le sortir manu militari . »

Mais comment Boris Johnson a-t-il pu se retrouver acculé comme un pauvre renard dans une chasse à courre ?

Tout commence justement avec Dominic Cummings, accusé d’avoir enfreint les règles du confinement pour aller visiter ses parents à la campagne, en mai 2020. Le Premier ministre l’avait soutenu, déclenchant une vague d’indignation générale dans la classe politique et l’opinion publique, les règles de confinement ayant été à la limite de l’inhumanité, empêchant même les derniers adieux des familles à des parents mourants. Le deux poids, deux mesures avait choqué et préparé la réaction au scandale du “Partygate” qui n’allait pas tarder à défrayer la chronique.

Plus important encore, l’affaire Cummings sera surtout l’occasion pour Carrie Symonds, la désormais épouse de Boris, d’avoir le scalp de ce conseiller trop influent à son goût et à la ligne politique beaucoup plus conservatrice que celle de Carrie, à la limite du woke. Ironie du sort, en participant au limogeage de son rival, Carrie Symonds privera Boris de son meilleur démineur.

Elle-même sera vite rattrapée par le “Curtaingate” , qui concerne le financement par des donateurs privés de la décoration de l’appartement de fonction du couple Johnson au 11, Downing Street, notamment 58 000 livres (68 000 euros) reçues d’un généreux donateur du parti, lord David Brown-low. Utile pour payer le papier peint choisi avec goût par Carrie à 840 livres (1 000 euros) le rouleau. Des frasques pas ou mal déclarées, s’élevant à 200 000 livres au total, contre lesquelles Cummings avait averti BoJo. D’autres affaires notamment de corruption, liées aux activités de lobbyisme de plusieurs élus dont Owen Paterson, vont venir éroder la confiance et la sympathie dont bénéficiait le Premier ministre. Le coup de grâce sera bien sûr le feuilleton du “Partygate” .

Dans ce scandale, le Premier ministre est accusé d’avoir participé à plusieurs fêtes dignement arrosées avec ses collaborateurs en plein confinement. Les preuves sont désormais irréfutables, même si les participants aux soirées travaillaient ensemble toute la journée et que l’accusation portée contre eux est assez hypocrite, elle a, elle aussi, fait mouche dans l’opinion publique. Le pire c’est qu’ici Boris Johnson devient le premier chef du gouvernement être pris à violer la loi et à travestir les faits aux enquêteurs…

Pourtant, dans la plupart des affaires qui lui sont reprochées, BoJo ne s’est pas rendu coupable de grands méfaits. C’est sa réaction aux affaires par le déni, pour ne pas dire le mensonge, qui ne passe pas. Ses excuses peuvent être reçues une fois, errare humanum est, mais elles ont fini par devenir permanentes, montrant en creux la nature de sa conduite.

Scandales sexuels : l’aura du premier ministre réduite en pièces

Autres points plus problématiques, la couverture par le Premier ministre de scandales sexuels dont le dernier en date, concernant le député conservateur Chris Pincher, vice-président du groupe aux Communes, déclencheront la vague de démissions fatales. Nommé en février par BoJo, malgré une enquête pour attouchements homosexuels, le Premier ministre a prétendu qu’il n’était pas au courant de l’affaire, avant que des témoignages – notamment celui d’un haut fonctionnaire – apportent la preuve du contraire. Pincher sera également l’auteur de plusieurs autres incidents du même genre fin juin, provoquant des scandales dans des bars londoniens, en état d’ébriété. Ces dernières frasques pousseront le député à démissionner. Le 3 juillet, il est encore visé par six nouvelles plaintes, dont trois venant de députés… Ce sont ces derniers éléments qui vont déclencher les départs de Rishi Sunak et Sajid Javid, le 5 juillet.

La longue série de scandales sexuels impliquant des élus conservateurs n’a effectivement rien fait pour faciliter la tâche de Boris ces derniers mois. En avril, Imran Ahmad Khan, élu député en 2019, a été reconnu coupable de l’agression sexuelle d’un garçon de 15 ans en 2008. Il a dû démissionner après sa condamnation à 18 mois de prison. Toujours en avril, le député David Warburton a été suspendu pour trois accusations de harcèlement sexuel. En mai, c’est son collègue Neil Parish qui a été surpris visionnant des images pornographiques en pleine séance à Westminster. En mai, un autre élu conservateur, dont l’identité n’a pas été communiquée, a été arrêté pour répondre de viol. Il a été libéré, mais l’enquête reste en cours…

C’est ainsi que, semaine après semaine, l’aura du Premier ministre a été réduite en pièces. L’affaire ukrainienne, où Boris Johnson a été très présent, lui a servi de bouée de sauvetage tout le printemps. Début juin, il a même survécu à une motion de défiance au sein du Parti conservateur, mais l’“effet drapeau” a cessé d’être efficace.

C’est dans ce contexte digne de la décadence de Rome que les Néron sont sortis de l’ombre des colonnes d’albâtre des palais londoniens. Les couteaux sont brandis, mais les voilà tellement nombreux à vouloir porter le coup fatal que l’empereur Boris tire sa dernière chance de leurs propres divisons. Depuis le Brexit, le Parti conservateur est plus fracturé que jamais. David Cameron et Theresa May n’ont pas réussi à conduire la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne à terme. Boris Johnson a fait l’essentiel, mais il reste quelques pièges comme celui de l’Irlande du Nord.

Par ailleurs, le poste à pourvoir est loin d’être une sinécure : le dossier ukrainien et la crise qui déferle sur l’Europe en général, et le Royaume-Uni en particulier, n’annoncent rien de bon. La Grande-Bretagne est touchée par une inflation de 9,1 % en mai qui devrait atteindre 11 % d’ici à octobre, alors que la livre s’est dépréciée de 12 % face au dollar depuis le début de l’année. De grandes grèves s’annoncent dans tous les secteurs, offrant à la gauche un terrain de mobilisation idéal. De fait, selon les derniers sondages, 70 % des Britanniques souhaitent le départ immédiat de BoJo…

Les conservateurs tentent donc de s’organiser au plus vite pour lui trouver un successeur. Le favori des sondeurs, Ben Wallace, actuel ministre de la Défense, a officiellement dit qu’il n’était pas candidat. Restent sur la ligne de départ onze candidats, couvrant tout le spectre du parti de droite à gauche. L’ancien ministre des Finances Rishi Sunak, d’origine indienne, serait le favori, avec 24 % d’opinions favorables. Il faudra aussi compter avec son successeur, Nadhim Zahawi (d’origine irakienne), mais aussi avec son ex-collègue Sajid Javid ou le député Rehman Chishti (tous deux d’origine pakistanaise). Jeremy Hunt, ancien ministre des Affaires étrangères, qui avait été battu en “finale” par BoJo lors de la précédente élection à la tête du parti, est de retour et Liz Truss, l’actuelle patronne du Foreign Office, s’est lancée le 10 juillet. Également dans la course, le ministre des Transports, Grant Shapps, l’ex-secrétaire d’État à l’Égalité et de l’Administration locale Kemi Badenoch (d’origine nigériane), la procureure générale Suella Braverman, la secrétaire d’État au Commerce international Penny Mordaunt et Tom Tugendhat. Ce dernier, brillant député et ancien officier en Afghanistan, est aussi le plus “libéral” de cette liste. Ils seront départagés par les votes de leurs collègues élus.

Tous sont conscients de l’urgence de désigner les finalistes au plus vite, avant la fermeture estivale du Parlement, le 21 juillet. Or, dans le meilleur des cas, le processus prend six à huit semaines… Les deux derniers seront départagés par un vote ultime des 100 000 adhérents du parti, dont la majorité a plus de 70 ans.

Lâcher BoJo, c’est risquer de perdre la majorité

Le risque pour les conservateurs est d’être coincés entre Boris Johnson et les travaillistes. Ces derniers ne devraient pas tarder à déposer une motion de censure contre le gouvernement. Si les tories lâchent Boris, ils perdent eux-mêmes leur majorité et de nouvelles élections devront avoir lieu, qui s’annoncent sanglantes pour le parti après ses défaites dans les derniers scrutins partiels, notamment dans les deux circonscriptions des élus impliqués dans les scandales sexuels. Keir Starmer, le chef du Labour, brûle d’affronter les conservateurs dans les urnes. Si ceux-ci soutiennent Johnson, ils doivent sauver celui-là même qu’ils veulent chasser.

C’est ainsi que les dieux pourraient être à nouveau favorables au turbulent Boris, qui prépare toujours avec son cabinet resserré une réforme de la fiscalité attendue par ses électeurs et les élus du parti.

En attendant, celui qui est encore le Premier ministre de la reine a dû annuler la fête qui était prévue, fin juillet, à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres, pour célébrer le premier anniversaire de son mariage. Le début de la sagesse ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Royaume-Uni : Boris Johnson démissionne de la tête du Parti conservateur

C’est officiel : Boris Johnson quitte la direction du Parti conservateur. Après une cascade de départs ces derniers jours dans son gouvernement, le Premier ministre britannique a finalement décidé d’agir en conséquence en se retirer des Tories, rapporte la BBC, jeudi 7 juillet. « Le parti conservateur souhaite qu’un nouveau Premier ministre prenne place », a-t-il déclaré publiquement. Pour autant, il  conserve pour l’heure son poste à la tête du gouvernement, et « restera en fonction jusqu’à la désignation d’un nouveau leader ». La procédure de désignation d’un nouveau dirigeant des Tories est désormais lancée pour succéder au locataire du 10 Downing Street. « La raison pour laquelle je me suis battu ces derniers jours (…) c’est parce que c’est aussi mon devoir, mon obligation », a affirmé Boris Johnson tout en remerciant « les millions » qui ont voté pour son parti en 2019.

🔴 Le Premier ministre britannique Boris Johnson annonce sa démission devant le 10 Downing Street pic.twitter.com/uGGlrr9zZz

— BFMTV (@BFMTV) July 7, 2022

Plusieurs ministres résistent

Mercredi 6 juillet, Boris Johnson avait reçu une délégation de ministres qui ont évoqué une situation intenable. Au total, ils sont près de 50 à avoir jeté l’éponge et démissionné. En revanche, d’autres membres ont refusé de quitter le navire, à l’instar de Therese Coffey, la secrétaire au travail et aux pensions qui a rappelé que « les rouages du gouvernement doivent continuer à tourner », ou encore du secrétaire à la Défense Ben Wallace qui souligne « l’obligation d’assurer la sécurité du pays, quel que soit le Premier ministre ». Pour rappel, Boris Johnson se trouve dans la tourmente depuis l’affaire du « Partygate » et les accusations à caractère sexuel à l’égard de plusieurs membres de son gouvernement. Si Boris Johnson avait reconnu une « erreur », la confiance perdue de son entourage est finalement devenue irrécupérable.« Je suis très fier des réalisations de ce gouvernement : nous avons fait passer le Brexit », a néanmoins tenu a conclure Boris Johnson.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Royaume-Uni : malgré les scandales, Boris Johnson survit à un vote de défiance de son parti

Boris Johnson sauve son poste… pour le moment. Le Premier ministre britannique est sorti vainqueur, lundi 6 juin, d’un vote de défiance au sein de sa majorité conservatrice. 211 députés conservateurs ont voté en faveur de son maintien à la tête du gouvernement contre 148 demandant son départ lors d’un vote à bulletin secret, relaie Le Figaro. « Je pense que c’est un résultat convaincant. Décisif », a déclaré le principal intéressé, en réaction. « Il signifie qu’en tant que gouvernement nous pouvons passer à autre chose et nous concentrer sur ce qui compte vraiment pour les gens. Pour faire avancer ce pays », a-t-il ajouté.

Un vote de défiance après le scandale du « partygate »

Grâce à ce résultat, Boris Johnson sauve son poste de chef du gouvernement du gouvernement brittanique. De plus, il ne pourra pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an. Mais il ressort affaibli et plus contesté que jamais. 

Son parti avait estimé lundi que l’organisation d’un vote de défiance offrait une occasion de « tirer un trait » sur les scandales qui l’ont affaibli et de « passer à autre chose ». Le gouvernement conservateur est plombé depuis six mois par le scandale du « partygate », des fêtes très arrosées organisées dans sa résidence de Downing Street pendant les confinements. La publication la semaine dernière d’un rapport administratif détaillant l’ampleur des violations des règles anti-Covid à Downing Street du Premier ministre a provoqué de nouveaux appels à la démission. Boris Johnson, visé par une amende (une première pour un Premier ministre en exercice), a indiqué assumer « l’entière responsabilité de tout ce qui s’est passé » mais estimé devoir « continuer » son travail au sein du gouvernement.

La prédécesseure de Boris Johnson, Theresa May, avait subi le même genre de vote fin 2018 et avait réussi à garder, un temps, la confiance de son parti avant de démissionner quelques semaines plus tard.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Au Pakistan, une jeune chrétienne de 15 ans enlevée, mariée et convertie de force à l’islam

C’est une histoire sordide. Une chrétienne de 15 ans, Meerab Palous, a été victime d’un enlèvement fin juin à Faisabald (Pakistan), relate Aleteia, samedi 9 juillet, citant une information recueillie auprès d’Asianews. Ensuite, la jeune fille a été forcée de se convertir à l’islam et de se marier à une connaissance musulmane. Les forces de l’ordre ont refusé d’enregistrer la plainte de ses parents. 

L’adolescente enlevée à son domicile 

Tout a commencé le 22 juin, alors que l’adolescente se trouvait chez elle, à Faisalabad, une ville située dans la province du Pendjab. Ce soir-là, elle était en compagnie d’un ami et voisin musulman prénommé Gulnaz. Selon nos confrères, ce dernier a donné à la jeune Meerab un verre dans lequel de l’eau avait été mélangée à toute sorte de médicaments et de somnifères. Au moment où elle s’est endormie, le garçon a appelé son demi-frère, Muhammad Asif, et tous deux l’ont emmenée. 

Aux alentours de minuit, lorsque les parents de la jeune chrétienne se sont aperçus de sa disparition, ils ont entamé des recherches, se rendant sans succès au domicile de Gulnaz. Finalement, des voisins leur ont signalé avoir vu celui-ci, accompagné de Muhammad et d’une autre personne, en train de faire grimper leur fille – inconsciente – dans une voiture, détaille Asianews. Après quoi, la famille de Gulnaz a confié au père de Meerab que celle-ci devait se convertir à l’islam et épouser Muhammad Asif. 

« Plus d’un millier d’incidents » similaires chaque année 

À ce moment-là, les parents de l’adolescente ont décidé de se tourner vers les forces de l’ordre, qui ont refusé d’enregistrer leur plainte. Les policiers ont tenu pour acquis que Meerab avait agi de son plein gré. Dans le même temps, les auteurs de l’enlèvement se sont rendus devant un tribunal de Faisalabad, où ils ont présenté un certificat de conversion, un certificat de mariage daté du 23 juin et la fausse attestation selon laquelle l’adolescente s’était mariée volontairement. Un document que ses parents ont contesté, en faisant savoir qu’il était écrit dessus que leur fille était âgée de 18 ans, alors qu’elle était en réalité mineure. Mais en vain. Naveed Walter, président de l’ONG Human Rights Focus Pakistan (HRFP), a fait savoir au média que « plus d’un millier d’incidents de ce type se produisent chaque année » au Pakistan, « selon des estimations récentes ». Et la plupart d’entre eux ne sont jamais signalés.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Benedetti] Comment la guerre en Ukraine a retourné l’ordre international

Le précipité des événements pourrait bien faire de l’été 2022 un tournant. Les évolutions de la guerre en Ukraine, les conséquences géopolitiques et économiques qui en résultent, les tensions sociales qui, en Europe, à l’instar des Pays-Bas, et ailleurs, en viennent à bousculer un certain nombre de gouvernements : une trame se dessine en passe de faire vaciller bien des certitudes.

Le monde change de haut et de près, les effets s’en font ressentir. Le craquèlement se précise. Le premier d’entre eux, et non des moindres, se produit à l’Est où nonobstant une lecture par trop occidentalo-centrée les événements prennent une tournure assez différente des attentes des dirigeants occidentaux. La guerre s’installe dans la durée et cette durée n’est pas propice, tant s’en faut, à la stratégie occidentale.

Sur le terrain, les Russes non seulement avancent, mais sur le front diplomatique, ils apparaissent d’autant moins isolés que les sanctions dont ils sont l’objet ne portent pas à ce stade leurs fruits, pire encore paraissent se retourner contre leurs initiateurs. La flambée des prix, la bonne tenue du rouble, l’affaiblissement de l’euro face au dollar constituent autant de marqueurs d’une donne économique qui s’annonce incertaine.

Les projections post-électorales en reviennent à des pronostics plus récessifs dans un contexte où le total de la dette publique à brèves échéances pourrait atteindre 150 % du PIB.

Bruno Le Maire peut clamer sur toutes les ondes l’élément grossièrement de langage du pic de l’inflation dans lequel nous serions entrés pour mieux s’en libérer ensuite, la réalité impose de considérer que nous n’en savons rien et la prudence élémentaire devrait dicter la modestie dès lors qu’il s’agit de se risquer à des prévisions économiques.

Avant la séquence électorale, le triomphalisme des expertises officielles saluait un retour quasi “historique” de la croissance ; les projections post-électorales en reviennent à des pronostics plus récessifs dans un contexte où le total de la dette publique à brèves échéances pourrait atteindre 150 % du PIB.

À la merci d’un relèvement brutal des taux, ce niveau d’endettement s’érige comme une forge à collapsus politico-social ; cette hypothèse, si elle venait à prendre forme, constituerait à coup sûr un facteur accélérateur de crise tout autant économique que politique, au moment où toutes les démocraties de la zone euro sont exposées à une réinitialisation de l’ordre international dont elles n’ont pas forcément perçues l’irréductible nouveauté.

C’est au demeurant cette incapacité à penser l’irréductibilité qui fait sens dans le moment que nous traversons. La grande faute occidentale est de prétendre répéter une histoire qui fut la nôtre mais qui ne l’est plus. Le logiciel obsolescent de la guerre froide continue à formater les réflexes de nombre de responsables politiques, médiatiques, intellectuels en Occident ; non seulement la Russie n’est plus communiste mais elle est désormais d’abord russe et conforme aux intérêts d’abord du peuple russe tel qu’il se projette dans l’histoire ; surtout elle n’est pas à découvert économiquement comme elle le fut à la tête de son bloc lors du grand schisme Est/Ouest. Elle peut s’adosser à un arrière stratégique, la Chine entre autres, dont le poids économique rappelle que les Occidentaux ne disposent plus comme par le passé de cette centralité que leur offrait ce monopole qu’ils s’étaient arrogé dans la production des richesses.

Parmi ceux-ci, la France, nonobstant des atouts historiques pour comprendre le monde qui s’installe, pourrait se trouver des plus exposées quant aux conséquences économiques et sociales.

C’est là une différence fondamentale avec la figure qui vit Washington à partir des années 1980 en imposer à Moscou. La reproduction d’un schéma interprétatif hérité du XXe siècle est tout autant le produit d’un référentiel dépassé que d’un complexe discutable de supériorité. Il n’en demeure pas moins surtout aveuglant, car peu propice à saisir les tectoniques désormais à l’œuvre dans les tréfonds des mouvements propres aux civilisations. Cette réalité qui relève d’un planisphère mondial vient percuter les arènes nationales, notamment au sein des pays-membres de l’Union européenne.

Parmi ceux-ci, la France, nonobstant des atouts historiques pour comprendre le monde qui s’installe, pourrait se trouver des plus exposées quant aux conséquences économiques et sociales d’une guerre que nous n’avons pas plus vue venir que su gérer, quand bien même le président de la République se soit essayé à maintenir un fil louable avec le Kremlin.

Pour autant la scénarisation excessive, voire immature de cet effort diplomatique aura vraisemblablement démonétisé les initiatives présidentielles. « Le monde est un enfant qui joue » : plus que jamais le mot d’Héraclite résonne de toute son actualité, mais le constat exige des dirigeants occidentaux qu’ils soient en mesure de s’élever à la hauteur de ce qui s’apparente à un grand retournement. La désinvolture, qu’elle ait le visage des frasques de Johnson, de la post-modernité d’un Trudeau, du grand âge d’un Biden ou de l’obsession communicante d’un Macron n’est, à coup sûr, pas la disposition la plus opportune pour entrer dans l’époque qui commence.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Dégradations, affluence record… Reconvertie en mosquée, Sainte-Sophie en grand danger

La basilique Sainte-Sophie est en danger. Deux ans jour pour jour après sa reconversion en mosquée par le président turc Recep Tayyip Erdogan, le journal la Croix s’est penché sur l’un des problèmes posés par cette reconversion en mosquée : la forte affluence de fidèles musulmans, ce qui occasionne de graves dégradations dans la basilique. En effet, le 10 juillet 2020, le président turc Recep Tayyip Erdogan provoquait un coup d’éclat dans le monde en reconvertissant la basilique byzantine Sainte-Sophie en mosquée musulmane. Depuis, la forte affluence de fidèles musulmans qui viennent prier dans le lieu de culte a fortement détérioré la basilique.

Des dégâts

En avril dernier, des photographies documentant les dégâts importants subis par l’une des portes principales de l’édifice religieux sont apparues dans la presse et sur les réseaux sociaux. « D’après ce que m’ont rapporté des gens travaillant sur place, certains visiteurs investissent cette porte d’une aura mystique et en détachent volontairement des bouts pour les emporter avec eux », a expliqué Serif Yasar, président de l’association Art et Histoire et auteur des photographies. « Désormais, on m’interdit de prendre des photos sur les lieux, alors que les touristes et les fidèles, eux, on le droit de le faire. On a même tenté de m’intimider en me faisant passer une après-midi en garde à vue », a-t-il déploré. « Il faudrait mieux gérer les entrées et accepter moins de monde en même temps à l’intérieur, tout en augmentant le nombre de gardiens », estime l’architecte turque Zeynep Ahunbay, spécialiste de restauration historique siégeant au comité scientifique mis en place pour veiller sur l’édifice.

La basilique Sainte-Sophie a été inaugurée en 537 par l’empereur byzantin Justinien, puis transformée en mosquée lors de la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, elle est devenue par la suite un musée en 1924, sous l’impulsion du premier président de la République de Turquie, le laïque Mustafa Kemal Atatürk. Le 10 juillet 2020, le président islamiste Recep Tayyip Erdogan la reconvertissait en mosquée.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Sri Lanka : le palais présidentiel pris d’assaut par des manifestants, le président en fuite

Vers un début de révolution au Sri Lanka ? Samedi 9 juillet, des manifestants ont pris d’assaut le palais présidentiel à Colombo, capitale du Sri Lanka, provoquant la fuite du président, rapporte Europe 1. Quelques minutes avant l’irruption d’une foule en colère au sein de sa résidence officielle, le président Gotabaya Rajapaksa a pu fuir, et aurait été escorté « en lieu sûr », rapporte une source du ministère de la Défense sri-lankais à l’AFP. « Il est toujours le président, il est protégé par une unité militaire », explique cette source. Le matin même, des images de télévision montraient une foule de manifestants s’engouffrer dans l’enceinte du palais présidentiel, au cœur de la capitale sri-lankaise, Colombo.

Couvre-feu ignoré

Plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient auparavant participé à une manifestation pour exiger la démission de Gotabaya Rajapaksa. Le président en exercice est jugé responsable d’une grave crise économique qui frappe le Sri Lanka, causant une inflation galopante et de graves pénuries de carburant, d’électricité et de nourriture. La veille, vendredi 8 juillet, un couvre-feu avait été mis en place par les forces de l’ordre pour tenter de décourager les manifestants de descendre dans la rue, mais il avait été largement ignoré, et avait fini par être levé après que des partis d’opposition, des militants des droits humains et le barreau du pays ont menacé d’intenter des poursuites contre le chef de la police. Des manifestants ont même forcé des trains à circuler pour les emmener à Colombo afin de participer aux manifestations.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Manifestations d’agriculteurs aux Pays-Bas : comment la colère menace de gagner la France

Les agriculteurs grondent et la Hollande est au bord du chaos. Depuis plusieurs semaines maintenant, des foules d’agriculteurs en colère descendent quotidiennement dans la rue lors de manifestations violentes contre le gouvernement. Le 28 juin, à la tombée de la nuit, des dizaines d’agriculteurs ont fait le siège du domicile de la ministre de la Nature et de l’Azote, Christianne van der Wal, à bord de leurs énormes tracteurs de six tonnes, aspergeant la maison de foin et dégradant les alentours. Une dizaine de mètres plus loin, une vingtaine d’autres manifestants soulevaient à mains nues une voiture de police, avant de la renverser et de la saccager.

Depuis, les scènes se répètent à intervalles réguliers. Blocage d’autoroutes, d’aéroport, supermarchés qui ne sont plus approvisionnés, confrontations violentes avec les forces de l’ordre… Le 5 juillet, à à Heerenveen, la police a même ouvert le feu pour disperser la foule, sans faire de blessés. « Ils se battent pour leur survie », commente, sans pour autant justifier, l’ancien député LREM et agriculteur, Jean-Baptiste Moreau.

Situation tendue ce soir devant la maison de la Ministre de l’Azote aux Pays-Bas. La colère monte crescendo chez les agriculteurs contre la politique d’azote du gouvernement #boerenopstand pic.twitter.com/d5IRapgL22

— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) June 28, 2022

La cause de ces manifestations remonte à début juin. Le 10, un plan gouvernemental de réduction des gaz à effet de serre est mis en place dans le cadre d’engagements pris au niveau européen. Ce plan vise à réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Pour les agriculteurs, cela implique une baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre mais aussi 30% de bétail en moins.

Depuis, chaque jour, des agriculteurs se réunissent afin de manifester contre ce plan gouvernemental en privilégiant le blocage de points stratégiques à l’économie et à la circulation interne du pays. Ces manifestations sont, selon Philippe Herlin, doctorant en économie, « les premières contre la transition écologique ».

Une situation analogue en France ?

Ces manifestations ne sont pas sans rappeler la colère des agriculteurs français qui, périodiquement, se réunissent afin de manifester contre l’excès de normes qui pèse sur leur profession. La crainte des agriculteurs hollandais d’aujourd’hui pourrait bien être celle des agriculteurs français de demain si l’adoption d’un plan similaire venait à menacer encore un peu plus leur survie déjà compromise par des législations contre productives (comme le Pacte Vert) et la guerre en Ukraine.

En France, le plan France Relance, lancé il y a deux ans afin de redonner du souffle à l’économie tricolore à la suite de la crise du Covid, prévoyait déjà de baisser les  émissions de gaz à effet de serre en agriculture et de privilégier les productions les moins émettrices de GES. En clair, de nouvelles contraintes, pour une profession qui ne voit jamais le bout du tunnel. « Les agriculteurs n’ont pas assez de revenus pour investir et on fait peser beaucoup de contraintes qui ne collent pas réellement à leur réalité. On les accuse de tous les maux alors que beaucoup d’efforts sont faits », explique Jean-Baptiste Moreau, qui  dénonce également les « écolos dogmatiques » qui, depuis leurs bureaux parisiens, leur disent « comment travailler ».

Stéphane est l’un de ces agriculteurs en première ligne. La cinquantaine, grand et plutôt robuste, il cultive de l’ail, du maïs ainsi que des semences de tournesol dans la Drôme. Toujours nuancé, même à l’évocation de ses conditions de travail, il décrit des agriculteurs « bouleversés par l’ensemble des choses », une agriculture française fébrile et l’absence de soutien de l’État. Et d’évoquer un « étouffement social » dû notamment à l’explosion des prix, entraînant des coûts très hauts pour des rendements bas. Ce qui ne l’empêche pas de questionner le bienfondé de la politique européenne : « Est-ce que leur ligne de conduite est la bonne ? »

Raphaël Reboul, lui aussi cinquantenaire, lui aussi agriculteur dans la Drôme, tient le même discours. Propriétaire de plusieurs dizaines d’hectares, il est confronté chaque jour aux problématiques qui pèsent sur les agriculteurs. Dans son département, en ce moment, ce sont les économies d’eau imposées. Il en est certain :  bientôt, lui et ses collègues descendront dans la rue contre la préfecture, qui coupe l’eau dont ils ont besoin. Et les « écolos », qui sur la consommation et le stockage d’eau, leur mettent des bâtons dans les roues. Fort caractère, il ne mâche pas les mots dans sa barbe noire de trois jours, et fait part de son « ras-le-bol » face aux règles nationales et européennes qui compliquent la vie de sa profession. « Ça peut péter à tout moment », assure-t-il. Tous deux ne collent pas à « l’image biaisée d’agriculteurs clichés » parfois renvoyée. Raphaël déplore la vision que peuvent avoir les élites vis-à-vis des agriculteurs. Dans le fond, une représentation à laquelle s’ajoute parfois un certain mépris de classe, du moins une méconnaissance. Tout ce qui crée une barrière et empêche les agriculteurs d’être pleinement compris, finalement.

Contacté par Valeurs actuelles, Christophe Barthès, agriculteur et nouvellement élu député RN de l’Aude, s’insurge lui aussi contre les « contraintes » imposées aux agriculteurs, assurant que la situation, « similaire » à celle des Pays-Bas, peut « exploser à la rentrée ». Ce dernier ayant reçu les syndicats agricoles, il assure que ceux-ci « en ont marre » des différentes directives qui pèsent sur leurs épaules et que les dirigeants devraient « arrêter d’emmerder » ceux qui travaillent.

Le Pacte Vert, énième directive hors sol

Parmi l’arsenal de mesures contre-productives pour les agriculteurs : le Pacte Vert pour l’Europe. Cet ensemble de mesures voulues par la Commission européenne vise à rendre le continent européen neutre pour le climat d’ici 2050 en garantissant une économie raisonnée et compétitive.

Néanmoins, ce dernier, adopté en 2019, souffre de bien des critiques… En effet, le projet est jugé “hors sol” par les syndicats agricoles ; ces derniers craignent que ce pacte n’entraîne in fine une « hausse des prix et des importations ».  La Copa-Cogeca, le plus important syndicat d’agriculteurs et de coopératives agricoles au niveau européen, avait également dénoncé en 2021 un « objectif politique dénué de base scientifique ».

La guerre en Ukraine vient aussi s’ajouter à l’incertitude à laquelle les agriculteurs sont confrontés au quotidien. Damien Barnier, directeur de département en charge des études agriculture industrie-service chez Ipsos précise dans les colonnes de Terres et territoires: « Les exploitants agricoles se retrouvent aujourd’hui en grande précarité […] Ils sont amenés à devoir amortir la hausse des coûts de production à leur niveau, et réclament d’urgence un soutien de la part de l’ensemble de la filière et du gouvernement pour soutenir l’activité et les aider à passer cette période difficile. »

L’Europe contre les agriculteurs

Dernière mesure en date au niveau européen, et qui cristallise encore plus les tensions dans le monde agricole français, l’accord de libre échange conclu le 30 juin entre l’Europe et la Nouvelle-Zélande qui facilite l’importation de viande ovine du Pacifique. Chez les éleveurs, on peste face à la concurrence déloyale et à un coup avant tout politique, qui n’arrange pas les affaires d’une profession déjà soumise à des régimes de concurrence et des conditions de travail allant en se dégradant. Dans les colonnes de Marianne, l’eurodéputé LFI Emmanuel Maurel a qualifie ce traité d’« aberration écologique », en ce qu’il favorise l’importation de denrées produites de l’autre côté de la planète au détriment des paysans européens. Or, dans le même temps, l’Union européenne assure vouloir privilégier l’écologie et le développement durable. « On voudrait tuer l’agriculture française qu’on ne s’y prendrait pas autrement », affirme encore l’insoumis.

Aujourd’hui, c’est la crainte d’un emballement généralisé pour l’Europe et les gouvernements nationaux qui se profile. Plusieurs pays ont déjà apporté leur soutien aux agriculteurs hollandais. À la frontière entre l’Allemagne et les Pays-Bas, par exemple, agriculteurs et citoyens allemands se sont réunis sur l’autoroute A7, en soutien à la fronde. En Italie, on voit ces derniers jours une contestation similaire apparaître. La France sera-t-elle le prochain pays sur la liste ?

Italian farmers also rise up: « We are not slaves, we are farmers! We cannot make ends meet! » Then a warning to politicians: « Let’s come to Rome! » The unjustified and nefarious increase in raw materials and basic necessities have brought the agricultural sector to its knees. pic.twitter.com/3yOTuM6Md9

— RadioGenova (@RadioGenova) July 7, 2022

 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Au Burkina Faso, une dizaine de fidèles assassinés devant leur église

Les faits sont d’une violence inouïe. Au cours de la nuit du 3 au 4 juillet, au moins 22 personnes – selon un premier bilan officiel provisoire – ont perdu la vie dans une attaque perpétrée dans le village de Bourasso, situé dans le diocèse de Nouna, au nord-ouest du Burkina Faso. Parmi les victimes, 14 ont été tuées alors qu’elles se trouvaient devant la cathédrale située à vingt kilomètres du village, relate Aleteia, mercredi 6 juillet, qui cite une information de la fondation pontificale AED. « Les terroristes sont venus en motos dans le village de Bourasso le dimanche 3 juillet vers 17 heures, puis ils sont repartis sans rien faire, a confié l’un des survivants dont les propos sont cités par nos confrères. Mais ils sont revenus pendant la nuit, menaçant les villageois dans la cour devant l’église. » 

« Ils les ont égorgés avant de partir » 

Parmi les victimes tuées dans le village, figuraient de nombreux chrétiens. « Ils sont venus chez moi et ont fait sortir deux membres de ma famille, a témoigné un autre survivant, cité par Aleteia. Ils les ont égorgés avant de partir. La psychose était énorme. Je n’arrêtais pas de penser qu’ils allaient revenir chercher le reste de ma famille. » Quelques heures avant l’attaque, le diocèse de Nouna célébrait une messe d’action de grâce pour l’ordination de deux de ses prêtres, qui s’était déroulée la veille. « Malgré tout, nous gardons espoir. Nous gardons le courage de vivre les jours que Dieu nous donne, a réagi le prêtre, cité par nos confrères. Ici, quand on se lève, on sait qu’on est vivant, mais on ne sait pas si on [le] sera encore le soir. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Véronique Louwagie, députée LR : « Diminuer les dépenses publiques pour revaloriser les classes moyennes »

Valeurs actuelles. Quel était le bien-fondé économique de ce bouclier tarifaire mis en place à la fin de l’année 2021 ? A-t-il soulagé concrètement les Français ? Véronique Louwagie. Je pense qu’il est important d’apporter des réponses quand il y a des augmentations très brutales. En revanche, lorsque ces augmentations s’établissent dans la durée, il faut aussi que ce soit pérenne. Et la réponse durable que nous proposons c’est d’aller vers des diminutions de taxes de manière générale. Vous avez aujourd’hui par exemple de la TVA qui s’applique sur toutes les taxes parafiscales qui existent au niveau de l’électricité, du carburant et du gaz. C’est l’impôt sur l’impôt. On propose de diminuer cet impôt là pour que tout le monde puisse bénéficier d’une diminution des tarifs d’électricité, de gaz et de carburant. Nous sommes le pays qui a un taux de prélèvements obligatoires parmi les plus élevés de l’Union européenne. Il faut agir sur ce niveau de prélèvements obligatoires, et donc sur le niveau des dépenses publiques pour évidemment réduire le déficit public et réduire notre endettement.

Fin de la ristourne de 18 centimes sur le carburant en octobre, bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité stoppé à l’horizon 2023… Et après ? On a mis avant les élections la poussière sous le tapis. Aujourd’hui la situation de nos finances publiques est accablante. Il faut y apporter des réponses. Mais la difficulté c’est que même le gouvernement, dans ses différents textes qui nous sont soumis, qu’il s’agisse du texte sur le pouvoir d’achat ou du projet de finances qui en découle, ne propose aucune mesure de réduction des dépenses publiques, aucune réforme susceptible d’entraîner une réduction de ces dépenses publiques. Il faut pouvoir faire profiter à tous les Français d’une augmentation du pouvoir d’achat par une réduction des prélèvements obligatoires.

Ces décisions ferment-elles le chapitre du « quoi qu’il en coûte », le slogan phare du gouvernement pour soutenir les dépenses des ménages ? Le quoi qu’il en coûte a été nécessaire durant la crise sanitaire. La difficulté, désormais, c’est que le gouvernement n’enclenche pas le mécanisme vertueux qui nous permettrait d’avoir des finances publiques à la hauteur de ce qu’on peut espérer. A savoir une diminution des prélèvements obligatoires et une diminution des dépenses publiques. Ça n’a pas du tout été enclenché et nous mettons encore la poussière sous le tapis ; on verra cela plus tard. Mais non, nous sommes en début de mandat, c’est l’occasion de mettre en place un cercle vertueux pour arriver à une situation qui soit acceptable par les uns et les autres.

Continuer à distribuer sans enclencher le mécanisme de diminution des dépenses publiques, sans envisager la réforme des retraites, sans engager la réforme du chômage, sans engager une réforme de débureaucratisation, ce sont des dispositifs qui sont voués à l’échec.

Le gouvernement Borne songe à des aides ciblées dès janvier 2023 en remplacement du bouclier tarifaire. Comment cela se concrétisera et qui pourra en bénéficier ? C’est toujours le problème des aides ciblées. Avec des dispositifs qui méritent de lutter contre les fraudes, avec des dispositifs qui coûtent très cher en matière de bureaucratie, d’organisation administrative ; et nous savons qu’aujourd’hui la bureaucratie coûte très cher au niveau de nos dépenses publiques, il faut véritablement lutter contre cela. Deuxième point : les classes moyennes ne bénéficient jamais de ces redistributions, hors ce sont ces classes là qui travaillent, qui se lèvent tôt le matin, qui participent à la croissance et à la création de richesse du pays. Donc vient un moment où il faut mettre fin à l’exclusion de ces classes moyennes des dispositifs de redistribution.

Bruno Le Maire a confirmé une politique d’aides ciblées à partir de janvier 2023, le gouvernement verserait alors une aide économique en fonction du revenu des ménages. Est-ce judicieux ? Il faut que le gouvernement entende les messages qui relèvent des élections. Les Français ont fait passer des messages de mécontentement, notamment pour remettre le travail au sein même de la vie de chacun, des messages pour ne plus avoir d’injustices territoriales, des messages pour contrer les injustices sociales, des messages parce que les classes moyennes contribuent énormément à l’activité économique et qu’ils ne font jamais partie de ceux qui bénéficient de prestations. Un véritable ras-le-bol s’est exprimé et le gouvernement doit l’entendre. Et il doit aussi être vertueux pour enclencher ce mécanisme des dépenses publiques, parce que c’est la base. Continuer à distribuer sans enclencher le mécanisme de diminution des dépenses publiques, sans envisager la réforme des retraites, sans engager la réforme du chômage, sans engager une réforme de débureaucratisation, ce sont des dispositifs qui sont voués à l’échec.

Doit-on s’attendre à une aggravation de la fracture sociale ? Il faut que les Français puissent vivre correctement et honorablement des revenus de leur travail. C’est le b.a.-ba : le travail participe à l’émancipation de chacun. Le travail permet une insertion dans la vie sociale. Il permet aussi d’avoir une vie familiale apaisée. Le travail, c’est une base essentielle. Et derrière le revenu du travail qui permet de vivre normalement, il faut pouvoir diminuer un certain nombre d’impôts. Taxes sur le carburant, TVA, impôt sur le revenu et s’y ajoutent d’autres taxes parafiscales. En réponse, il faut vraiment enclencher le mécanisme de diminution des dépenses. Il faut pouvoir diminuer les cotisations sociales, et créer de la richesse. Et surtout il faut que cela profite aux travailleurs.

Ce type de message contribue certainement à diviser les Français : il y a d’un côté ceux qui travaillent dur et qui ne bénéficient pas d’aides sociales, et ceux qui vivent de prestations sociales ou d’allocations. Donc évidemment, cela contribue à diviser. C’est pourquoi il faut rassembler autour de la valeur travail. Il faut pour cela mieux rémunérer le travail et sortir des dispositifs d’assistanat qui enferment les Français quelques fois sur plusieurs générations. Le mot d’ordre est donc : diminuer les dépenses publiques, baisser les cotisations sociales et mieux rémunérer le travail.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Déficits, endettements, hausses d’impôts : Macron, monsieur 3 000 milliards de dette

Rarement un sujet de cette importance aura été autant mis de côté que pendant cette campagne présidentielle. Mais, contrairement à ce que bon nombre de candidats à l’élection persistent à penser, les Français s’intéressent à l’économie. Comme Monsieur Jourdain avec la prose, ils s’y adonnent sans le savoir, à leur (petite) échelle. La quasi-totalité d’entre eux surveille ses comptes comme le lait sur le feu tandis qu’un peu moins de la moitié des ménages ont souscrit un crédit (immobilier, consommation…). La plupart ont donc forcément lu avant de signer : « Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager », quand d’autres gardent en tête le proverbe : « Qui paie ses dettes s’enrichit. »

Si les Français connaissaient les principaux ratios financiers de la nation, ils prendraient peur et considéreraient à raison que l’État est un bien piètre gestionnaire en faisant fi des règles de saine gestion ou de bon père de famille. Chaque année, en effet, et cela a commencé en 1975, il dépense plus qu’il ne gagne, principalement au nom du sacrosaint modèle social (le déficit public sera cette année supérieur à 5 % du PIB), quand la France peine à vendre ses produits à l’étranger (le déficit commercial, qui vole de record en record, atteignait 93 milliards d’euros sur la période mars 2021-février 2022), et, surtout, quand la dette publique – État, Sécurité sociale, organismes divers d’administration centrale et collectivités territoriales – est devenue pharaonique, voire incontrôlable. Au 31 décembre dernier, elle atteignait 2 813,1 milliards d’euros et représentait 112,9 % du PIB. « Une poursuite de la hausse du ratio d’endettement risquerait de fragiliser la confiance des acteurs économiques dans la capacité de la France à honorer ses engagements passés et à venir », s’alarmait la Cour des comptes, l’année dernière, dans son rapport annuel. Autant dire que, si la France était une personne physique, elle serait sûrement contrainte de déposer un dossier de surendettement à la Banque de France. Ce qui la sauve, ce sont ses rentrées fiscales, considérées comme perpétuelles.

Plutôt que de faire des économies ou d’entreprendre les réformes structurelles nécessaires pour remettre les comptes nationaux d’équerre, l’État a historiquement fait le choix (facile) d’émettre de la dette – quasi sans la rembourser, se contentant de la “rouler” -, faisant sienne l’expression « après moi le déluge » et laissant surtout aux générations suivantes le fardeau du remboursement. Normal, car, ces dernières années, les taux d’intérêt étaient très bas, proches de 0 %, voire négatifs, ce qui a rendu la hausse de l’endettement totalement indolore dans les comptes de l’État : en 2022, la charge de la dette devrait avoisiner les 40 milliards d’euros pour un endettement de 2 813 milliards quand, en 2012, elle était de 49 milliards pour une dette de 1 833,8 milliards. En France, le recours à l’endettement a été aussi facilité par les efforts budgétaires outre-Rhin, qui ont permis à tous les autres pays “cigales” européens de bénéficier de la clémence des marchés obligataires mondiaux.

Quand on a 600 milliards de dettes au compteur, on reste modeste

L’État en a donc bien profité, avec l’aide, il est vrai, des banques centrales, qui se sont engagées pour faire face aux différentes crises ( subprimes, Covid-19, conflits…). « Elles font ce qu’elles n’ont pas le droit de faire : elles prêtent directement aux États en finançant leurs dettes, explique Marc Fiorentino, cofondateur de Meilleurtaux Placement et spécialiste des marchés financiers. Au départ, elles ont mis en place des programmes limités dans les montants et dans le temps. Puis, avec le Covid-19, elles se sont mises à financer les dettes des États de façon illimitée. Mais jusqu’où ce pouvoir des banques centrales est possible ? »

Sans grande surprise, le rythme d’émission de dette publique s’est accéléré : il a fallu vingt-neuf ans pour que la dette de la France atteigne 1 000 milliards d’euros, onze années ont été nécessaires pour qu’elle double. Et il faudra sans doute moins de neuf ans pour que l’endettement national franchisse la barre symbolique des 3 000 milliards. Parce qu’il croît au rythme hallucinant de 600 millions à 1 milliard d’euros chaque jour ouvré comme cela a été le cas en 2020 et 2021, ce niveau pourrait être atteint avant fin décembre prochain. Et à coup sûr, le nouvellement réélu président de la République se verra affublé du (peu reluisant) sobriquet de “monsieur 3 000 milliards de dette”.

« Quand on a 600 milliards de dettes au compteur, on reste modeste », a lancé Marine Le Pen à Emmanuel Macron, lors du débat d’entre-deux-tours de la campagne présidentielle. C’était bien la première fois que l’économie s’invitait – quelques minutes seulement – dans les débats préélectoraux. Piqué au vif (c’est dire si le sujet est très sensible), le candidat à sa propre réélection lui a immédiatement rétorqué : « Les 600 milliards d’euros de dettes, c’est 200 milliards de l’État, le reste c’est la Sécurité sociale et les collectivités locales. Pourquoi ? Car vu que les gens ne pouvaient plus travailler, on n’a pas relevé leurs cotisations, on a même fait des décalages, voire des exonérations de cotisations. Vous avez voté contre, mais vous auriez fait quoi ? » À ceci près que les chiffres publiés par l’Insee – qui estime la hausse de l’endettement à 595 milliards d’euros entre 2017 et 2021 – donnent une version sensiblement différente de celle d’Emmanuel Macron : sur cette période, la dette de l’État et des administrations centrales a augmenté de 502 milliards d’euros, celle des administrations publiques locales de 44 milliards tandis que celle des administrations de Sécurité sociale progressait de 49 milliards. Sur le montant total, quelque 170 milliards seraient imputables au “quoi qu’il en coûte”.

Les déficits financés exclusivement par l’endettement

Lorsque Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, en mai 2017, l’endettement s’élevait à 33 686 euros par Français. Fin 2021, ce montant est passé à 41 743 euros, soit une hausse de 24 % en cinq ans. « Y a un truc », aurait dit, il y a quelques années, le magicien Gérard Majax revenu sur le devant de la scène, entre les deux tours de l’élection, grâce à Emmanuel Macron. Un truc, ça, c’est sûr, et ce n’est pas de la poudre de perlimpinpin ! C’est le résultat conjoint de la dérive des comptes publics, toujours déficitaires, et de la très coûteuse (mais aussi, reconnaissons-le, nécessaire) politique du “quoi qu’il en coûte”. Sans oublier qu’il faudra aussi s’endetter davantage pour financer les gestes pour lutter contre la hausse des prix de l’énergie (bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie, remise de 18 centimes sur les prix du carburant à la pompe…) et les différentes promesses électorales (indexation des retraites sur l’inflation, revalorisation du point d’indice des fonctionnaires…), qui grèveront d’autant les comptes publics et donc les déficits financés exclusivement par l’endettement.

La fin de la récréation, celle des taux bas, vient d’être brutalement sifflée en raison du retour de l’inflation. Terminée, l’action des banques centrales qui achetaient, à tout-va, la dette publique. Pour contrer le retour de l’augmentation des prix dans la zone euro qui, à 7,5 % en rythme annuel en mars dernier, est à son plus haut niveau depuis un quart de siècle, la Banque centrale européenne (BCE) a prévenu qu’elle allait non seulement cesser sa politique accommodante, mais, pis, que ses taux d’intérêt directeurs allaient repartir à la hausse. En février, la Cour des comptes pointait du doigt la sensibilité accrue de la dette aux évolutions des taux : « L’Agence France Trésor estime ainsi qu’une hausse d’un point des taux d’intérêt renchérirait la charge d’intérêts de 2, 5 milliards d’euros la première année, 6,1 milliards d’euros la deuxième année et 29,5 milliards d’euros à l’horizon de dix ans », calculaient les magistrats de la Rue Cambon. Nous y sommes… On pourrait se consoler en se disant que l’inflation aura un effet bénéfique sur l’endettement, mais une partie de notre dette est liée à l’évolution de celle-ci. À chaque fois que les prix augmenteront de 1 %, a calculé l’iFrap, les finances publiques seront lestées de 2 milliards d’euros par an.

Pendant des années, la France s’est droguée aux taux bas. À l’euphorie planante succède désormais la descente et plus dure elle sera, car les besoins de financement au mieux resteront identiques, au pis s’accroîtront. « Avec la crise sanitaire, le gouvernement nous a fait croire qu’il pouvait tout financer, explique Marc Fiorentino. Il a continué à faire des chèques postcrise, jusqu’à créer une dépendance des Français à l’argent magique. La preuve, aujourd’hui les gens demandent des chèques pour tout, pour l’essence… Mais attention, avec le retour de l’inflation, la France entre dans un piège. De là, va se poser la problématique du financement du pouvoir d’achat. »

La pente dangereuse des hausses d’impôts

Si l’État ne peut plus avoir recours à la BCE, il va devoir se tourner vers les investisseurs privés. Or, il est bien connu qu’on ne prête qu’aux riches. Sur ce plan-là, la France n’est pas le pays le mieux placé de la zone euro avec des déficits publics constants, une balance commerciale fortement déficitaire et un endettement des plus inquiétants qu’elle devra donc accepter de financer avec des taux de plus en plus élevés. « Le problème de la dette se pose particulièrement en France, plus qu’ailleurs, et d’autant plus si les Allemands nous demandent d’être frugaux , acquiesce Marc Fiorentino. Le gouvernement aura bien du mal à reconnaître qu’il n’a plus la capacité de distribuer au tant d’argent et il prendra de surcroît un risque de revendications sociales. » À moins que le gouvernement n’use, comme Patrick Artus, chef économiste de Natixis, l’appelle de ses vœux, de la répression financière, c’est-à-dire ne s’engage sur la pente dangereuse des hausses d’impôts. L’iFrap va même plus loin : « Il y aurait un risque de crise qui pourrait entraîner des ponctions sur l’épargne des Français, le blocage des assurances vie, des créations d’impôts exceptionnels et des coupes dans les dépenses que nous n’aurions pas nous-mêmes choisies. » Le pire n’est jamais certain, mais la France s’en approche.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Live Updates: Ukraine Uses Western Weapons to Counter Russians With Deeper Strikes

Kyiv July 14, 1:06 a.m.

Moscow July 14, 1:06 a.m.

Washington July 13, 6:06 p.m.

The Ukrainian military said newly arrived weapons systems, including American-supplied HIMARS rocket launchers, have allowed it to hit Russian invaders further behind the front lines.

Here’s what you need to know:

Ukraine is using weapons from the West to strike deep within Russian-controlled areas.

Ukrainian and Russian negotiators made ‘encouraging’ progress toward freeing grain from ports, the U.N. secretary general said.

A Russian opposition politician is facing possible jail time over his criticism of the war.

Reconstruction is far down the road for a devastated Ukrainian town, and much of the country.

Ukraine will play a background role during President Biden’s Mideast trip.

The European Space Agency cuts ties with Russia on its Mars mission.

Ukraine is using weapons from the West to strike deep within Russian-controlled areas.

KYIV, Ukraine — As Russian forces continue pounding civilian areas across a broad swath of the front line, Ukraine’s military has begun to punch back, striking bases and ammunition depots deep within occupied territory with the help of new, more powerful weapons provided by the West.

Early Wednesday morning, a fireball lit up the sky over Luhansk, the capital of a Russian-held province in eastern Ukraine. Russian media reported that Ukraine’s military had hit an antiaircraft battery.

That followed the destruction of six ammunition warehouses on Tuesday in Russian-controlled territory in southern Ukraine and the occupied Donetsk region in the east, according to Serhii Bratchuk, the spokesman for Odesa’s military administration.

This latest strategy by Ukrainian forces is still in its early days, and it is not yet clear whether it is having a significant impact on the battlefield, allowing them to disrupt Russia’s own artillery attacks and offensive operations. Some Ukrainian officials argue that the Russians are being forced to move supply hubs farther from the front, a claim that could not be verified.

“The Russian army has not stopped shelling, but it is likely preserving its existing supplies of ammunition because these provisions have been disrupted by the work of our new long-range weapons,” said Serhiy Haidai, the head of the Luhansk region’s military administration.

Crucial to this effort has been the arrival of new long-range weapons systems and artillery units, particularly the truck-mounted, multiple rocket launchers known as High Mobility Artillery Rocket Systems or HIMARS.

American-supplied HIMARS, which began arriving in Ukraine earlier this summer, are proving effective at targeting Russian military bases and ammunition supply depots far behind enemy lines. The systems are equipped with satellite-guided rockets, whose range of more than 40 miles is greater than anything else Ukrainian troops have in their arsenal.

Ukrainian officials said a strike by HIMARS rockets last week on a military base and ammunition depot in the Kherson Region used by Russia’s 49th Army killed as many as 100 Russian servicemen and wiped out an antiaircraft installation.

“It is wrong to celebrate the deaths of people, even if they are enemies,” said Oleksiy Arestovych, an adviser to Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky. “But you can celebrate the military successes of our army.”

It was not possible to independently confirm the Ukrainian claims and officials with the local Russian-backed government disputed the report. They said the strike had actually destroyed homes and businesses, killing several civilians.

Footage from the area by local residents, as well as Russian television, shows a wasteland of twisted metal and buildings reduced to rubble.

“Ukraine, with American weapons, is bombing a peaceful city like a genuine terrorist,” said Katerina Gubareva, the deputy head of the Russia-installed government in the Kherson Region.

Michael Schwirtz

Ukrainian and Russian negotiators made ‘encouraging’ progress toward freeing grain from ports, the U.N. secretary general said.

Russian and Ukrainian negotiators met Wednesday in Istanbul, in the increasingly desperate effort to release huge amounts of grain from Ukraine’s ports and ship it to a world facing rising hunger.

Officials have tried for months to break the impasse without triggering an escalation in the war or, worse, a direct confrontation between Russia and NATO. Wednesday’s meeting had raised hopes for a breakthrough, but ended without a comprehensive deal.

“This was a first meeting. The progress was extremely encouraging. We hope that the next steps will allow us to come to a formal agreement,” António Guterres, the secretary general of the United Nations, told reporters in New York after the one-and-a-half-hour meeting ended.

“We still need a lot of good will by all parties,” he said, adding, “More technical work will now be needed to materialize today’s progress, but the momentum is clear.”

The urgency is real. Failing to move the grain already at the ports and in silos in the coming weeks will begin to hamper the summer harvest, as farmers will have no place to store their fresh crop.

Hulusi Akar, the Turkish defense minister who was hosting the talks, said in a statement that the Ukrainian and Russian negotiators would meet again in Istanbul next week and that a coordination center with representatives from both sides would be set up there.

In interviews, more than half a dozen officials directly involved or briefed on the plans cited obstacles to an agreement that ranged from the mundane to the downright “Mission Impossible.”

Proposed alternatives, such as moving the grain overland or through the Danube River, have been too slow, cumbersome and small-scale to address the challenge of more than 22 million tons of grain stuck in Odesa and other Black Sea ports that are blockaded by Russian warships.

Reporting was contributed by Farnaz Fassihi in New York and Gülsin Harmat in Istanbul.

Matina Stevis-Gridneff

Better Understand the Russia-Ukraine War

Advertisement

A Russian opposition politician is facing possible jail time over his criticism of the war.

A Moscow court ordered Ilya Yashin, a prominent Russian opposition politician, to be kept in custody for two months after he was accused on Wednesday of spreading false information about the Russian Army, a charge that carries a sentence of up to 10 years in prison.

Mr. Yashin, a longtime ally of the imprisoned opposition leader Aleksei A. Navalny, had been one of the few opposition activists still free in Russia after many Kremlin critics had fled the country or were put behind bars since the invasion of Ukraine.

A municipal deputy in a district of Moscow, Mr. Yashin repeatedly said in recent months that he was aware of the risks of speaking out, but that he believed it was important to stay in the country.

“When the war started I promised that I won’t flee and will be saying the truth as long as I can,” he said in a statement after his arrest. “I don’t want to make it easier for them, I don’t want hide from people that I despise and run away from war criminals.”

The ranks of Kremlin opponents who remain in Russia have dwindled since the invasion. Russian legislators have passed draconian laws that make open criticism of the war a potential criminal offense. Last week, a court in Moscow sentenced another opposition lawmaker, Aleksei Gorinov, who serves in the same municipal district as Mr. Yashin, to seven years in prison for denouncing the war.

Mr. Yashin’s lawyers said he had been charged with spreading false information for criticizing Russian actions in Bucha, a city outside the Ukrainian capital, Kyiv. Russia has been accused of carrying out atrocities against the civilian population in Bucha, allegations that Russian leaders deny.

In a video, published on his YouTube channel in April, Mr. Yashin called the Russian denial “a fake.” He added, “There is a picture of apocalypses there, as in horror movies.”

On Wednesday, dozens of people gathered at the court building to support Mr. Yashin, according to live footage from the area by Sota, a Russian media outlet.

The judge closed the hearing to the media.

“It didn’t happen even during the Soviet times,” Mr. Yashin's lawyer, Vadim Prokhorov, said after the hearing.

Ivan Nechepurenko

Reconstruction is far down the road for a devastated Ukrainian town, and much of the country.

BORODIANKA, Ukraine — On a main road into this Kyiv commuter town, a destroyed, blackened apartment building embodies the dilemma facing Ukrainians hoping to rebuild after Russian attacks.

“Remove the rubble. Rebuild our flats,” read banners draped across its balconies in the blue and yellow of the Ukrainian flag, in English — a message to Western aid organizations and governments.

Foreign countries have pledged to support a massive reconstruction effort that the Ukrainian government estimates will cost $750 billion, with President Volodymyr Zelensky describing it as a “colossal” task. At this point, major rebuilding in Borodianka won’t be happening any time soon.

Officials are facing a difficult question as President Vladimir V. Putin of Russia warns that its military campaign in Ukraine has barely begun: How much should they invest in rebuilding anything but essential infrastructure while the threat of renewed fighting still hangs over even areas liberated from Russian forces?

Borodianka, a gateway to Kyiv, the capital, was one of the first places attacked by Russia after it invaded at the end of February, but its forces pulled out of the area after meeting stiff resistance.

The devastated town stands as an example of Russian shelling that has indiscriminately targeted civilians. Streets are lined with apartment buildings reduced to rubble or gutted by artillery. In one building, a huge hole punched through the brick exterior is evidence of a direct hit.

The mayor’s office says at least 176 of the roughly 1,500 civilians who stayed after the invasion were killed. Not all the bodies have been recovered yet from the rubble.

Almost 500 homes were destroyed and nearly 2,000 more buildings were damaged. Schools, police stations and hospitals were among 69 government buildings that were damaged, 11 of them completely destroyed, said Anatoly Rudnichenko, adviser to the mayor.

There are no plans to rebuild the 11 multistory buildings that he said were destroyed in Russian attacks and subsequent fighting. Instead, the Ukrainian government plans to relocate residents to a new district it will build, called New Borodianka, with modern apartment buildings flanked by wide streets and parks.

In Borodianka and other Kyiv suburbs that experienced the worst destruction, Mr. Rudnichenko said, “they are not talking about reconstruction. First you need to demolish the old buildings.”

He said the project could take years.

Sitting in a school classroom temporarily turned into town administration offices, Mr. Rudnichenko said about half the population of 14,000 had returned but others still feared threats from neighboring Belarus, a Russian ally. Ukrainian officials and Western observers believe it is unlikely that the former Soviet republic will directly join the war now, but military drills in the border area close to Kyiv have contributed to a feeling of unease.

Mr. Rudnichenko said the town’s biggest need was construction materials. The town administration had begun taking applications from residents who needed doors, windows and roofs but none had been distributed yet, he said.

Outside, a line of older women lined up on the school steps waiting to receive plastic bags of food. Others emerged from the repurposed school carrying gray plastic sheets to cover holes in their roofs.

Alina Fedorenko, 63, said she had huddled in a cellar for days with her daughter, son and 6-year-old grandson while artillery thudded around them. Her daughter shielded the boy with her body.

“We didn’t know what to do,” she said. Distraught and seemingly still traumatized by the attacks, she said she hoped someone would give them firewood to keep warm.

Jane Arraf and Maria Varenikova

Advertisement

A U.N. survey finds that some Ukrainian refugees are already planning their return.

GENEVA — Most of the Ukrainians who have fled Russia’s invasion want to return home after the conflict subsides, but a small number are already planning to go back to areas seen as safer from conflict, according to survey results released by the United Nations refugee agency on Wednesday.

More than 5.5 million people, the vast majority of whom are women and children, have fled Ukraine since Russia invaded on Feb. 24, with most taking refuge elsewhere in Europe. Many decided to stay in countries near Ukraine in order to be closer to home, the U.N. said, citing discussions it held with refugees.

The office of the U.N. High Commissioner for Refugees surveyed some 4,900 Ukrainians who had fled to nearby countries. It found that 16 percent of them planned to return home within the next two months, mainly people from Kyiv and western areas of the country, rather than the eastern areas bearing the brunt of Russia’s onslaught.

While a small number of those said they planned to return only for short visits to collect possessions or to help other relatives leave the country, many said they were going back because conditions had improved or because they wanted to reunite with family members. Some said they were driven by financial necessity. Nearly all expressed the intention to go back to the area where they lived before the start of the war.

Poland has been the main destination for Ukrainians fleeing the war, estimated to have taken in around 1.5 million people, followed by Germany and the Czech Republic. Three-quarters of the refugees are well educated, having completed technical, vocational or university studies, the agency said.

About two-thirds of Ukrainian refugees planned to remain for now in the country where they sought refuge. Among those who planned to move, most favored Germany, citing family ties, safety or employment prospects.

Nick Cumming-Bruce

Ukraine will play a background role during President Biden’s Mideast trip.

JERUSALEM — President Biden arrived in Israel on Wednesday, beginning a four-day trip to the Middle East where he will try to slow down an accelerating Iranian nuclear program, speed up the flow of oil to American pumps and reshape the relationship with Saudi Arabia. But the politics of the war in Ukraine will be in the background.

As Mr. Biden was preparing to leave this week, his national security adviser, Jake Sullivan, revealed for the first time that intelligence agencies had concluded that Iran was planning to aid Russia in its battle against Ukraine. He said Iran was preparing to deliver to Russia hundreds of drones, or U.A.V.s, some capable of executing attacks.

“Our information further indicates that Iran is preparing to train Russian forces to use these U.A.V.s with initial training sessions slated to begin as soon as early July,” he said.

Mr. Sullivan cautioned that “it’s unclear whether Iran has delivered any of these U.A.V.s to Russia already,” but said “this is just one example of how Russia is looking to countries like Iran for capabilities that are also being used” in attacks on Saudi Arabia.

Mr. Sullivan’s primary motive in revealing the Iranian operation was to warn Tehran and Moscow that the United States is watching. But with Mr. Biden’s visit expected to open with a demonstration of new Israeli capabilities to use laser weapons against drones and missiles, it appeared also intended to send a message to the Israeli government about more vigorously backing Ukraine.

Mr. Biden’s aides made clear that they were annoyed in the spring when the Israeli government insisted on taking a largely neutral stance on the war, insisting that was the only way for its prime minister, Naftali Bennett, to keep an open line to President Vladimir V. Putin.

David E. Sanger and Peter Baker

Advertisement

Jockeying in oil markets may strain Russia’s relations with Venezuela — and Iran.

As Russia pushes to find new buyers for its oil to skirt ever tougher Western sanctions, it is cutting into the market share of two of its allies — Iran and Venezuela — and setting off a price war that could hurt them all.

The competition for sales to Asia has already forced Venezuela and Iran to sharply discount their crude to try to hang onto the few available outlets for their own sanctioned exports, according to oil analysts and traders.

And although both Iran and Venezuela publicly remain close to Russia, experts expect that if the oil battle intensifies it will raise tensions with the Kremlin even as its leader, Vladimir V. Putin, is working to shore up his alliances. On Tuesday, his government announced he would make a rare trip outside the country next week to Tehran.

The oil competition set off by Russia’s invasion of Ukraine already appears to be pushing Venezuela a bit closer to the West after years of a deep freeze in relations over electoral and human rights abuses by the country’s authoritarian leader. The last remaining American oil producer there, Chevron, has been in talks with the Venezuelans, according to a Venezuelan oil executive and a government official.

Any possible deal to bring more Venezuelan crude onto world markets would help the United States, which is increasingly desperate to bring oil prices down to try to limit the damage to Western economies from the war and from sanctions imposed on Russian oil. The economic fallout is whittling away at support for Ukraine in its struggle against its larger and richer neighbor.

“The war shows that countries have interests, not enemies or friends,” said Francisco Monaldi, a Venezuelan oil politics expert at Rice University in Houston.

The spike in energy prices caused by Russia’s invasion has given fossil fuels the prominence they last enjoyed in the 1970s, amplifying the impact of the Kremlin’s policies far beyond the battlefields of eastern Ukraine at a time when many world leaders hoped to begin phasing out oil to tame climate change.

The energy crisis is unraveling the last vestiges of the post-Cold War global order, heralding a new era of great power competition in an increasingly fragmented world, said Daniel Yergin, a prominent energy expert and author of “The New Map: Energy, Climate, and the Clash of Nations.”

“Oil,” he said, “is central to the outcome of this new struggle.”

Anatoly Kurmanaev and Farnaz Fassihi

Tricky diplomatic terrain awaits as Russian leader travels to Tehran.

President Vladimir V. Putin will visit Tehran next week for meetings with the leaders of Iran and Turkey, taking him into challenging diplomatic terrain as he seeks to burnish ties with two nations sometimes aligned, and sometimes sharply at odds, with Russia and with each other.

Mr. Putin, who radically limited his travel during the pandemic, has been engaging in a spree of recent diplomacy, seeking to shore up military and economic backing with non-Western countries to counter the West’s military assistance to Ukraine and its sanctions against Russia.

On a visit to Central Asia last week, his first foreign trip since Russia invaded Ukraine, Mr. Putin — who had recently compared himself to Peter the Great — held court among his close allies and insisted that the war was going according to plan.

Mr. Putin’s latest diplomatic push comes as President Biden prepares to travel to the Middle East this week to meet the leaders of Saudi Arabia and other Gulf States.

Mr. Biden’s national security adviser said on Monday that Russia was seeking drones from Iran, including those capable of firing missiles, to make up for its scarcity of unmanned, armed surveillance aircraft on the battlefield. Analysts say that Russia also sees Iran as a newly important economic partner, offering a trade route and expertise in circumventing sanctions and exporting oil.

But Mr. Putin may also have to soothe relations with Iran as Russia eats into its share of the global oil market, while trying to find common ground with Turkey, a NATO member. Over Moscow’s objections, Turkey recently lifted its objections to the alliance expanding along Russia’s borders.

High fuel prices have buoyed Russia’s revenues as it has made gradual military gains in Ukraine, but Western sanctions have still wounded its economy and restricted its ability to build or buy technology for military use.

In Tehran, the Iranian capital, Mr. Putin will also hold peace talks on Syria, a decade-old conflict in which Iran and Russia have backed the government and Turkey has supported an opposing rebel faction. Mr. Putin will meet with President Ebrahim Raisi of Iran and President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, as well as holding separate meetings with each, Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, told reporters on Tuesday.

Mr. Erdogan, whose country shares the Black Sea coast with both Russia and Ukraine, has emerged as the most active mediator between Mr. Putin and President Volodymyr Zelensky. Turkey has been in talks to try to overcome Russia’s blockade of more than 20 million tons of Ukrainian grain exports, which has been intensifying a global food crisis.

Turkey will host delegations from Ukraine, Russia and the United Nations in Istanbul on Wednesday for negotiations on resuming grain shipments, Turkey’s Defense Ministry said.

Iran, long a Russian ally in its confrontation with the West, is becoming even more central to Mr. Putin’s diplomacy because of the war in Ukraine. Mr. Putin met with Mr. Raisi on the sidelines of a regional summit in Turkmenistan last month, and spoke to him on the phone in early June, according to the Kremlin.

“Our relationship is of a truly deep, strategic character,” Mr. Putin told Mr. Raisi in Turkmenistan, noting that trade between the two countries was up 81 percent last year.

At a summit meeting in Uzbekistan in September, Iran is expected to join a multilateral security group, the Shanghai Cooperation Organization, which already includes Russia and China. Sergey V. Lavrov, the Russian foreign minister, last month praised Iran’s accession as a step that would strengthen the organization “as one of the key centers of the emerging multipolar world order,” diluting the global influence of the United States.

Anton TroianovskiIvan Nechepurenko and Dan Bilefsky

Advertisement

The European Space Agency cuts ties with Russia on its Mars mission.

The European Space Agency is formally ending its partnership with Russia on a rover mission to explore the surface of Mars, the agency’s chief said on Tuesday, citing Moscow’s invasion of Ukraine.

ESA, an intergovernmental organization with 22 member nations, paused cooperation with Roscosmos, Russia’s state space agency, in March to comply with Western sanctions, after ESA’s leadership council agreed unanimously on the “impossibility” of continuing to work together under the circumstances.

As an intergovernmental organization whose mandate was to develop and implement space programs “in full respect with European values,” the agency said in a news release at the time, “we deeply deplore the human casualties and tragic consequences of the aggression towards Ukraine.”

Before the suspension, ESA and Roscosmos were working jointly on the ExoMars mission with the goal of exploring the surface of Mars. A jewel of the project, Europe’s first robotic rover on Mars, was expected to launch this fall.

That temporary suspension has now been made final. As the war grinds on and the West attempts to further isolate Russia, Josef Aschbacher, ESA’s director general, announced on Tuesday that ties on the rover mission had been cut for good.

“As a consequence, Council mandated me to officially terminate the currently suspended cooperation with Roscosmos on the ExoMars Rover and Surface Platform mission,” he wrote on Twitter.

This is not the first break since the war began in the longstanding cooperation between Russia and ESA. In February, Rocosmos stopped launches of its Soyuz rocket at an ESA launchpad in French Guiana and said it would remove the 87 Russian personnel working at the site.

However, diplomatic cooperation on space research has often persisted through international conflict, and that remains true for some projects involving Russia.

The United States and Russia are continuing to work together on the International Space Station, an orbital science laboratory run primarily by NASA and Roscosmos. The station, which was proposed as a symbolic post-Cold War monument, has intertwined Washington and Moscow for two decades, even as relations between the nations have frayed.

Contributions from both sides are needed to keep the outpost functioning. The space station depends on electricity from the American section and needs engines from Russian spacecraft to maintain its altitude in orbit.

— Carly Olson

Stress on workers at an occupied nuclear plant elevates risks, experts say.

When work started in southern Ukraine in 1981 on what would become Europe’s largest nuclear plant, the country was part of the Soviet Union and political instability barely figured as a risk. Today, Ukraine is at war with Moscow, the plant is occupied by Russian forces and experts say they are concerned about its safety.

Three problems at the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant, in the city of Enerhodar and close to territory held by Ukraine, have caused particular worries.

Ukrainian officials say that Russian troops have installed artillery at the plant as a defense against a possible counterattack by Ukrainian forces looking to recapture territory lost since Russia invaded the country in February. A fire broke out in March during a Russian assault on the plant, and Russia later seized control of it.

The exiled mayor of Enerhodar, Dmytro Orlov, has detailed a series of episodes in recent weeks in which he claimed that some of the plant’s 11,000 employees were coerced to work by Russian forces. Some have been detained and interrogated as Russia searches for possible saboteurs, he said. Earlier this month, Mr. Orlov said that a diver at the plant had died after being tortured by Russian soldiers.

Mr. Orlov’s statements could not be independently confirmed. But officials from Energoatom, the state company that oversees the complex, have offered similar accounts based on interviews with workers at the plant, and witnesses in other occupied parts of Ukraine have relayed similar reports of mass detentions of civilians.

The director general of the International Atomic Energy Agency, Rafael Mariano Grossi, last week “expressed deep concern about the extremely difficult situation for Ukrainian workers at the plant.”

On Monday, in a further sign of how the plant has become politicized, the Ukrainian authorities said that a Russian film crew shot a video at the plant that was intended to show how Russian forces had improved security there.

But the most immediate problem, experts say, is transparency. Nuclear power plants routinely transmit safety data to the I.A.E.A. in Vienna. Twice in recent weeks, Zaporizhzhia’s data has gone offline. The agency said in a statement last week that the data transmissions had been restored after a weeklong interruption.

The transmissions, and regular visits by agency personnel, are viewed as fundamental to the safety architecture of all nuclear power plants. But the agency said its experts had not been to the Zaporizhzhia plant since the war began. Ukraine’s three other operational nuclear plants remain in government hands. Russian forces briefly took control of the defunct facility at Chernobyl — which in 1986 was the site of the worst nuclear accident in history — but withdrew in March.

“There is reason to be worried” about Zaporizhzhia, said Ulrich Kühn, the head of the arms control and emerging technologies program at the Institute for Peace Research and Security Policy at the University of Hamburg.

He described the situation as “bleak,” particularly given the lack of consistent monitoring, and argued that political stability, a prerequisite for civilian nuclear safety, was now absent at Zaporizhzhia.

“A big risk is that the workers are under maximum psychological stress,” he said. “What if they make a mistake?”

Mr. Kühn said that the international community should continue to express concern about instability at the plant, but to avoid turning the issue into part of the standoff over the war, countries viewed as neutral on Ukraine, such as Pakistan, could play a greater role in speaking out.

Matthew Mpoke Bigg

Advertisement

Pope Francis says he will meet the head of the Russian Orthodox Church in September.

Pope Francis plans to meet with the head of the Russian Orthodox Church, Patriarch Kirill I, in September, the pontiff said in an interview with a Spanish-language broadcaster.

It would be just the second face-to-face meeting between Francis and Kirill, and the first since Russia invaded Ukraine in February — an attack that Francis said had pulled Ukraine into a “cruel and senseless war.”

The two religious leaders did speak by video in March, but Kirill spent a good part of that meeting reading prepared remarks that echoed the arguments of Russia’s president, Vladimir V. Putin. Francis told an Italian newspaper he had told Kirill that the men were not “clerics of the state” and said the patriarch cannot be “Putin’s altar boy.”

A meeting planned for June in Jerusalem was subsequently canceled. Their only other meeting, in Cuba in 2016, was the first between a pope and the head of the Russian Orthodox Church.

In the interview with Univision that aired on Monday, Francis said that he shared a “good relationship” with the patriarch.

“It is evident that his position is conditioned by his homeland in some way,” Francis said. “Which is not to say that he is an indecent man.”

He added, “God knows each person’s moral responsibilities in the depth of their hearts.”

The Vatican hasn’t made a formal announcement about the meeting, which would take place at an interreligious gathering in Nur Sultan, the capital of Kazakhstan, that both leaders have promised to attend.

The Kremlin and the hierarchy of the Russian Orthodox Church have grown increasingly close in recent years, with the church receiving vast resources from the government. Patriarch Kirill has called Mr. Putin’s long tenure “a miracle of God,” and has characterized the war as a just defense against liberal conspiracies to infiltrate Ukraine with “gay parades.”

In the interview broadcast Monday, Francis reiterated his intention to visit Ukraine’s capital, Kyiv. The Holy See’s foreign minister, Archbishop Paul Richard Gallagher, did not rule out a visit to Ukraine as soon as next month, although much would depend on how Francis handles a trip to Canada at the end of this month.

“The pope is firmly convinced that if he could visit, it could have some positive results,” the archbishop told an Italian television station this week. The pope would be glad to visit Moscow as well, he added.

Gaia Pianigiani

New York Times - World

Live Updates: Biden Reassures Israelis on Iran Nuclear Talks

Jerusalem July 14, 1:01 a.m.

Washington July 13, 6:01 p.m.

After arriving for a four-day trip to Israel and Saudi Arabia, the president said the U.S. would use force if need be to prevent Iran from developing a bomb. He also paid his respects at a Holocaust memorial.

Here’s what you need to know:

Biden tells Israel it would be safer with a new nuclear deal with Iran.

At Yad Vashem, Israel’s Holocaust memorial, a reaffirmation of life.

A warm welcome for the president, with harder issues ahead.

Israel shows Biden its military technology, including a laser weapon.

Israel wanted Biden to visit an air base. It settled for an airport hangar.

As his Saudi meeting nears, Biden tries a ‘no handshakes’ Covid policy, but not for long.

Biden sidesteps a request to meet the family of a slain journalist on his trip, risking Palestinian anger.

A Secret Service employee is sent home after being arrested in Israel.

Biden tells Israel it would be safer with a new nuclear deal with Iran.

JERUSALEM — President Biden sought to calm Israeli fears of a potential nuclear deal with Iran as he began a Middle East tour on Wednesday, promising not to give in to a key demand by Tehran and assuring Israelis that he would use force if needed to stop Iran from developing a bomb.

In an interview taped at the White House on Tuesday and aired on Israeli television on Wednesday night shortly after his arrival, Mr. Biden argued that Israel was made more vulnerable in 2018 when President Donald J. Trump withdrew from a nuclear agreement reached under the Obama administration.

It will be safer, he said, with a renewed accord.

“The only thing worse than the Iran that exists now is an Iran with nuclear weapons, and if we can return to the deal, we can hold them tight,” Mr. Biden told Yonit Levi of Channel 12. “I think it was a gigantic mistake for the last president to get out of the deal. They’re closer to a nuclear weapon now than they were before.”

Mr. Biden arrived in Israel on Wednesday to open a four-day Middle East visit that will focus not just on trying to slow down Iran’s nuclear program but also on getting oil to the gas pumps of frustrated Americans and on improving relations with Saudi Arabia.

Nearly 50 years after making his first trip to Israel as a newly elected senator, Mr. Biden returned for the first time as president and wasted no time seeking to reaffirm his steadfast support for the Jewish state despite friction over his efforts to negotiate a new nuclear agreement.

The negotiations have yet to yield a new deal, and one of the missions of the trip will be to make sure the United States is on the same page with Israel, Saudi Arabia and other enemies of Iran if the talks fail. But Mr. Biden held out hope that they may yet succeed.

“I still think it makes sense,” he said. “We’ve laid it out on the table, we’ve made the deal, we’ve offered it, and it’s up to Iran now.”

He again rejected Iran’s demand that the Islamic Revolutionary Guard Corps be taken off Washington’s foreign terrorist list as part of any agreement. Asked if he would hold to that position even if it meant no deal, Mr. Biden said, “Yes.”

And asked if he would use force against Iran if necessary to stop it from obtaining a nuclear weapon, he answered, “If that was the last resort, yes.”

Peter Baker

At Yad Vashem, Israel’s Holocaust memorial, a reaffirmation of life.

JERUSALEM — A long line of international dignitaries have paid visits to Yad Vashem, Israel’s official Holocaust memorial in Jerusalem. Even for President Biden, his visit on Wednesday was not his first.

As vice president in 2010, he toured the site’s Holocaust History Museum, its Hall of Names, its Children’s Memorial and its Hall of Remembrance, where he participated in a memorial ceremony, and where an eternal flame burns by a crypt containing the ashes of Holocaust victims, commemorating the six million Jews killed by Nazi Germany and its collaborators during World War II.

Back then, Mr. Biden spoke of how, as a young father, he had taken each of his sons at age 15 to Dachau, the Nazis’ first concentration camp. Established in Germany in 1933, it was liberated 12 years later by the United States military. Mr. Biden said he had wanted his sons to understand the “ability of mankind to be so brutal.”

This time, the presidential visit to Yad Vashem may provide a resonant reaffirmation of the human spirit and capacity for survival.

After arriving on Wednesday, Mr. Biden donned a black kippa and met Yad Vashem’s chairman, Dani Dayan, a former settler leader who was Israel’s consul general in New York.

At a memorial ceremony, Mr. Biden rekindled the eternal flame. A children’s choir performed “Walk to Caesarea,” a 1942 poem by Hannah Szenes, a Hungarian Jewish resistance fighter in World War II. It was set to music in 1945, the year after Ms. Szenes was caught behind enemy lines and executed.

A cantor recited a prayer for the souls of the Nazis’ victims, and Mr. Biden was presented with a token of remembrance: a replica of a painting created by a Holocaust survivor, Moshe Perl, immediately after the liberation of Dachau.

Adding his to name to the memorial’s visitor book, the president wrote, “We must never, ever forget because hate is never defeated, it only hides.”

Mr. Biden and his delegation of American and Israeli officials met with two Holocaust survivors, Rena Quint and Giselle Cycowicz, who were interned at concentration camps and, after the war, immigrated to the United States. Ms. Quint, who was a young child during the Holocaust, and Ms. Cycowicz, who was a young teenager, are part of a fading generation that can bear witness to the Nazi atrocities.

With the two women seated on chairs, Mr. Biden knelt down to their level, spoke with them for several minutes, clasped their hands and kissed them on their cheeks — again diverging from a suggestion earlier in the day by his national security adviser that the president would avoid physical contact like hand shaking during his four-day trip, given the rapidly spreading new coronavirus subvariant.

Afterward, Ms. Cycowicz, who is 95, said: “When I came to America, I did not know a soul there. And I met so many friends. And now I have been invited to meet the most important person in the world.”

Ms. Quint, who is 86 said: “Did you see the president hug me? He asked permission to kiss me and he kept on holding my hand.”

Mr. Dayan had remarked earlier to Mr. Biden that he was afraid — with the first lady, Jill Biden, not present — that the American leader might fall in love with the two women. Mr. Biden, looking emotional, replied, “I have — they know it!”

As he left, he blew them a kiss.

Isabel Kershner

Advertisement

A warm welcome for the president, with harder issues ahead.

JERUSALEM — President Biden arrived in Israel on Wednesday to open a four-day Middle East visit that will focus on trying to slow down Iran’s nuclear program, getting oil to American gas pumps and improving relations with Saudi Arabia.

Nearly 50 years after making his first trip to Israel as a newly elected senator, Mr. Biden returned for the first time as president and wasted no time seeking to reaffirm his steadfast support for the Jewish state despite friction over his efforts to negotiate a new nuclear agreement with Iran.

“Every chance to return to this great country where the ancient roots of the Jewish people date back to biblical times is a blessing, because the connection between the Israeli people and the American people is bone deep,” Mr. Biden said during a brief arrival ceremony at Ben Gurion Airport. “Generation after generation, that connection grows.”

Mr. Biden, who noted as he often does that he has known every Israeli prime minister since Golda Meir, whom he met on his first trip in 1973, was making his 10th visit to Israel and seemed intent on dispelling the notion that he is any less supportive of the country than his predecessor, President Donald J. Trump, who made his backing for Israel a cornerstone of his foreign policy.

“Our relationship is deeper in my view than it’s ever been,” Mr. Biden said.

Greeting him as he disembarked from Air Force One, Israeli leaders echoed the sentiment, emphasizing that they viewed Mr. Biden as a friend and making little note of their differences. President Isaac Herzog called him “our brother Joseph,” declaring, “You are truly amongst family.” The country’s interim prime minister, Yair Lapid, called him “a great Zionist and one of the best friends Israel has ever known.”

“It is a very personal visit,” Mr. Lapid said, “because your relationship with Israel has always been very personal. You once defined yourself as a Zionist. You said that you don’t have to be a Jew in order to be a Zionist. And you were right.”

Without dwelling on it, Mr. Lapid confirmed that the two leaders would discuss Iran and their joint efforts to enhance cooperation among Middle Eastern countries. Once isolated in the region, Israel is increasingly involved in regional diplomacy, after landmark diplomatic deals with three Arab countries in 2020 — and officials hope that further progress will be made during Mr. Biden’s visit.

Mr. Biden likewise touched on another area of potential tension, restating his support for a two-state solution to the Israeli-Palestinian conflict after criticism that his administration has not prioritized the issue.

“We’ll discuss my continued support, even though I know it’s not in a new term, for a two-state solution that remains in my view the best way to ensure the future of equal measure of freedom, prosperity and democracy for Israelis and Palestinians alike,” Mr. Biden said.

Before his arrival, the Israeli government had made several small gestures to the Palestinians, including granting some new work permits for Gazans. But while Mr. Biden will visit President Mahmoud Abbas of the Palestinian Authority in Bethlehem, restoring communications that were cut off during the Trump presidency, there are few expectations that the visit will bring progress in resolving the dispute.

Benjamin Netanyahu, Israel’s longest-serving prime minister, cut a peripheral figure at the welcoming ceremony. Now out of office, he is the leader of the opposition and will have only a brief meeting with the president on Thursday.

But he and Mr. Biden have a warm if often fraught relationship that goes back four decades, and the American leader made a point of seeking out Mr. Netanyahu during a group photo for Israeli and U.S. officials. Mr. Biden gave Mr. Netanyahu a long, warm handclasp, and both men gave the impression of being happy to see each other.

The president’s trip comes at a delicate moment in Israeli politics. A fragile governing coalition recently collapsed, leaving Mr. Lapid serving as a caretaker prime minister until November elections in which Mr. Netanyahu hopes to make a comeback.

At the end of the reception ceremony, Mr. Lapid joked about his and Mr. Biden’s respective trajectories since an earlier meeting between the two in Washington.

He told Mr. Biden: “I don’t know if you remember, but eight years ago we met at the White House when you were vice president. You said to me, ‘If only I had hair like yours, I would be president,’ to which I answered, ‘And if only I had your height, I would be prime minister.’”

Peter BakerPatrick Kingsley and Isabel Kershner

Israel shows Biden its military technology, including a laser weapon.

Among the weapons that Israel displayed for President Biden on Wednesday was a prototype of a new laser defense system that Israeli leaders have described as a strategic game changer for the region.

The weapon, known as the Iron Beam, is a result of two decades of research and experimentation. And while it may still be a few years away from deployment, officials say the laser will be able to intercept rockets, mortar shells, drones and anti-tank missiles.

Israel has long been a pioneer in air defense, with significant and continued American support. The display of the multi-tiered air defense arsenal put on for Mr. Biden provided an opportunity to present the products of that cooperation and to showcase Israeli military technologies to the world.

Iron Beam, which Mr. Biden viewed at Ben-Gurion Airport, is intended to complement, not replace, Iron Dome and David’s Sling, Israel’s short- and medium-range missile interception systems. Wednesday’s display also included the advanced Arrow 3 antiballistic missile system, which was jointly developed by Israel and the U.S. Missile Defense Agency.

One of the first countries to develop a deployable laser weapon, Israel has allocated hundreds of millions of dollars to the project as Israel and some of its Middle Eastern allies, including the United Arab Emirates, increasingly face airborne threats from their shared enemy, Iran, and its proxies.

Introducing the laser weapon this spring, Naftali Bennett, then Israel’s prime minister, hinted at the broader possibilities, saying that it was an asset that Israel could use to “gain support, create alliances and become even stronger.”

“This new generation of Israeli air defense could also serve our friends in the region who are also exposed to severe threats from Iran and its proxies,” Mr. Bennett said.

Israel is not alone in developing such weapons. At least one laser weapon, Lockheed Martin’s Helios, has started deployment on U.S. Navy ships, and the United States Army has been working on more powerful ones able to down cruise missiles.

The technology has shifted from the chemical laser — which required corrosive and toxic chemicals to induce a beam, as well as bulky machinery — to the solid-state laser, which requires only copious amounts of electricity.

Israeli officials say they are working closely with the United States on laser technology and looking to partner with their main strategic ally.

“We are sharing knowledge with the Americans,” Dr. Daniel Gold, the head of the Directorate of Defense Research and Development in Israel’s defense ministry and a brigadier general in the reserves, said in an interview shortly before Mr. Biden’s arrival on Wednesday.

“We are talking about how to cooperate on the laser program,” he said. “The U.S. has a very good program; we have very good program,” he said, adding that Wednesday’s display would be the first exposure of Iron Beam to the top level of American leadership.

Israeli defense officials said the laser weapon had performed beyond expectations in a series of live fire tests in the southern Israeli desert this spring, destroying a rocket, a mortar shell and a drone in flight.

Iron Dome is heavily subsidized by the United States, with each interception costing tens of thousands of dollars. Mr. Biden recently approved an allocation of about $1 billion for the acquirement of additional interceptors. Israeli officials say the main advantage of the Iron Beam will be its cost effectiveness, with interceptions costing little more than the power needed to operate it.

One disadvantage, however, is that ground-based laser beams are ineffective in hazy and cloudy conditions.

Isabel Kershner

Advertisement

Israel wanted Biden to visit an air base. It settled for an airport hangar.

Israel had hoped that President Biden, upon landing, would travel to Palmachim, an Israeli military air base on the Mediterranean coast, for a 40-minute show and tell on the latest Israeli air defense technology on Wednesday.

A major launch site for Israeli drones, Palmachim air base might have made a symbolic backdrop to efforts by Israel and the United States to cement a regional alliance against Iranian drones.

Instead, the exhibition was abruptly moved this weekend to a hangar at Ben Gurion Airport outside Tel Aviv, seemingly to save time on a tight trip. Reducing transit time may also benefit Mr. Biden after a long trans-Atlantic flight, amid concerns about his energy levels.

The Israeli military released a bombastic video last week showing what the president would inspect. The array included a new laser weapon that Israel hopes will shoot down enemy missiles, and the Iron Dome air defense system, which has blunted the threat of rockets from Gaza and is part-funded by the United States.

Patrick Kingsley

As his Saudi meeting nears, Biden tries a ‘no handshakes’ Covid policy, but not for long.

JERUSALEM — That didn’t last very long.

President Biden avoided shaking hands upon landing in Israel on Wednesday, just as aides hinted he would, citing the rapidly spreading new coronavirus subvariant, and fist-bumped local leaders instead. But only minutes later, he evidently forgot and shook hands with two former prime ministers anyway.

Outsized attention was focused on what Mr. Biden would do, because his staff appeared to be laying the ground to make it possible for him to avoid a much more politically unhealthy handshake later in his trip with Crown Prince Mohammed bin Salman of Saudi Arabia. Because of Covid, aides suggested, he might refrain from all handshakes during the four-day swing through the region, sparing him a photo that he would prefer to avoid.

Mr. Biden initially appeared to be going along with the idea after disembarking from Air Force One at Ben Gurion Airport. When Prime Minister Yair Lapid and other Israeli dignitaries reached their hands out, Mr. Biden surprised them by offering a fist bump instead. But he wore no mask and hardly minimized contact otherwise, cheerfully grabbing elbows and draping his arm over Mr. Lapid’s shoulder as if they were longtime friends.

Then, after the red-carpet speeches were over, the no-handshake memo seemed to slip Mr. Biden’s mind altogether as he was led to a waiting group of Israeli parliamentary leaders for a group photo. He reached out to shake hands first with former Prime Minister Naftali Bennett and then with former Prime Minister Benjamin Netanyahu, the latter getting an especially long and robust shake despite their past differences.

So much for the plan, if that was indeed the plan. Just hours earlier, White House officials flying with Mr. Biden to Jerusalem had emphasized the rise of the highly contagious Omicron subvariant known as BA.5 in suggesting that he might not shake hands.

“We’re in a phase of the pandemic now where we are seeking to reduce contact,” Jake Sullivan, the national security adviser, told reporters aboard Air Force One. But Mr. Sullivan knew his boss and sought to avoid making hard predictions. “I can’t speak to every moment and every interaction and every movement,” he added. “That’s just a general principle we’re applying.”

Mr. Biden and his aides have been dreading the image of the president meeting with Prince Mohammed, who was deemed responsible for the brutal 2018 killing in Istanbul of Jamal Khashoggi, a Saudi dissident and columnist for The Washington Post who was living in the United States.

But even though Mr. Biden vowed as a candidate to punish Saudi Arabia by making the kingdom a “pariah,” the president decided that it was worth the political cost of traveling there this week to counter Chinese influence, press for additional oil production and encourage closer ties with Israel.

He is scheduled to fly to Jeddah on Friday and will meet that evening with King Salman and Prince Mohammed, as well as other ministers. On Saturday, he will meet with other Arab leaders gathering in Jeddah, both individually and collectively. But no encounter is more fraught than the one with Prince Mohammed.

Mr. Biden has been shaking plenty of hands in recent days, so a firm no-handshake policy would have been an abrupt change of practice. But the president’s coronavirus response team warned Americans on Tuesday to do more to protect themselves against the virus as a new wave of infections, re-infections and hospitalizations spreads across the United States.

Peter Baker

Advertisement

The announcements began even before the president landed.

JERUSALEM — Even as President Biden was still in the air on his way to the Middle East on Wednesday, the Israeli and American governments made a flurry of announcements in anticipation of his arrival in Israel. The two sides unveiled a high-level U.S.-Israeli initiative on technology and national security, and the Israeli government made several small gestures to the Palestinians.

The technology initiative, called a “strategic dialogue,” will focus on fields including artificial intelligence, quantum information science and solutions to global challenges such as climate change and improving pandemic preparedness, according to a joint announcement.

Amos Yadlin, a former head of Israel’s military intelligence directorate, told reporters that the move “means that the United States recognizes Israel as a science and tech superpower,” and that it was important for the United States that “Israel will cooperate with it, and not with China.”

That move comes on a presidential trip that is partly about stemming China’s inroads into the Middle East. Last week, Riyadh and Washington quietly signed a memorandum of understanding to cooperate on building a next-generation 5G cellular network in Saudi Arabia. That is designed to box out Huawei, China’s 5G champion.

The Israeli government also made several small gestures to the Palestinians, amid low expectations that Mr. Biden’s visit will have a significant effect on Israeli-Palestinian relations.

Officials said that Israel would grant 1,500 new work permits to Palestinians in Gaza, most of whom are not allowed to enter Israel. Israel also said it would advance plans to make it easier for Palestinians to build homes in six towns in the occupied West Bank where Palestinians usually struggle to win construction approval, and regularize the status of 5,500 Palestinians living in the West Bank without proper paperwork.

But no major developments are expected on the Palestinian front, with Israelis and Palestinians both divided about how and whether to return to negotiations, which were last held in 2014. Palestinians have been disappointed by Mr. Biden’s failure to reverse several measures taken by the Trump administration that Palestinians felt were harmful to their hopes of independence.

Patrick Kingsley and Isabel Kershner

Biden sidesteps a request to meet the family of a slain journalist on his trip, risking Palestinian anger.

The Biden administration has sidestepped a request for a meeting between the U.S. president and the family of Shireen Abu Akleh, a prominent Palestinian American journalist who was killed while reporting in the occupied West Bank in May.

The State Department has instead invited the family to Washington, according to Jake Sullivan, the U.S. national security adviser, and Anton Abu Akleh, the journalist’s brother.

The decision risked exacerbating Palestinian anger at the Biden administration, after recent accusations that the United States has tried to shield Israel from scrutiny after Ms. Abu Akleh’s death, and amid wider Palestinian claims that the United States favors Israel.

In an open letter to President Biden before his arrival in Israel on Wednesday, the Abu Akleh family had spoken of their “grief, outrage and sense of betrayal concerning your administration’s abject response to the extrajudicial killing,” and requested a meeting so that the president could “hear directly from us about our concerns and demands for justice.”

For years, Palestinians have questioned Washington’s ability to neutrally mediate the Israeli-Palestinian conflict, citing strong American support for Israel at the United Nations and the size of U.S. financial and military support to Israel, which has cumulatively received more American aid than any other country since World War II.

Against that backdrop, the Palestinian Authority, which administers parts of the West Bank, initially ignored weeks of American pressure to share with Israeli investigators the bullet that killed Ms. Abu Akleh. But the authority reversed its position and handed over the bullet after U.S. officials argued that a forensic examination might link the bullet to the rifle that fired it and therefore help determine who had killed her.

So just days before Mr. Biden’s visit to the region, Palestinian anger rose last week after the United States concluded that Ms. Abu Akleh, 51, was most likely killed by accident — probably by Israeli fire — and said that it would not push Israel to pursue a criminal investigation into any Israeli soldier.

The Palestinian Authority and a number of Palestinians, as well as the journalist’s family, considered the American announcement an attempt to shield Israel from accountability — a claim that Washington denied.

Some Palestinians nevertheless had hoped that the Biden administration might at least push Israel to conduct a criminal investigation into Ms. Abu Akleh’s death. But American officials suggested that the U.S. government was unlikely to push for an Israeli prosecution. A State Department statement stressed that Washington had “no reason to believe” that Ms. Abu Akleh’s killing was “intentional” but that it was instead “the result of tragic circumstances.”

Ned Price, a State Department spokesman, said the United States wanted to see “a degree of accountability” for the killing, and for the Israeli Army to introduce additional safeguards for civilians in future raids. But pushed on the question of a criminal prosecution, Mr. Price said the Biden administration was “not going to be prescriptive” about the exact form an Israeli investigation took.

The absence of American pressure diminishes the likelihood of criminal charges being pursued against anyone in any forum.

Patrick Kingsley and Hiba Yazbek

Advertisement

A Secret Service employee is sent home after being arrested in Israel.

A Secret Service employee working in Israel before President Biden’s visit there this week was sent home late Monday after being briefly arrested by the Israeli police in what the U.S. agency called “a physical encounter,” a spokesman for the Secret Service said on Wednesday.

Agency officials did not provide details about the encounter, but said the allegation did not involve a sexual assault. The employee was “briefly detained and questioned by Israeli police, who released him without charges,” said Steven Kopek, a spokesman for the Secret Service.

Officials said the employee is back in the United States and has had access to Secret Service systems and facilities during an investigation into the incident. Officials said that was standard procedure for such cases.

The incident is the latest in a long series of high-profile cases of Secret Service agents behaving badly during presidential trips.

In 2012, the agency imposed new rules on agents traveling overseas after a scandal in which nearly a dozen agents and several military officials in Cartagena, Colombia, were caught with prostitutes in the days before President Barack Obama arrived for a trip there.

Two years later, a 34-year-old junior agent passed out after a night of heavy drinking in Amsterdam the day before Mr. Obama was scheduled to arrive at the same hotel.

Michael D. Shear

Biden’s aims on oil, Iran and diplomacy all come with political risks.

JERUSALEM — As President Biden travels to Israel on Wednesday, his four-day trip to the Middle East is aimed at trying to slow down Iran’s nuclear program, speed up the flow of oil to American pumps, and reshape the relationship with Saudi Arabia without seeming to embrace a crown prince who stands accused of flagrant human rights abuses.

All three efforts are fraught with political dangers for a president who knows the region well but is returning for the first time in six years with far less leverage than he would like to shape events.

His 18-month-long negotiation to restore the 2015 Iran nuclear deal has ground to a stop, stymying the diplomatic effort to force Tehran to ship out of the country most of the nuclear fuel it is now enriching to near-bomb-grade levels.

And while no explicit deal is expected to be announced on raising Saudi oil production — out of concern that it might come across as unseemly, a reward for easing the crown prince’s return to the diplomatic fold — that is likely to come in a month or two, officials say.

There is also an element of superpower maneuvering to the trip.

Mr. Biden made it clear when he came to office that he wanted to de-emphasize the American focus on the Middle East, and focus on China — a reflection of his belief that Washington wasted 20 years when it should have been focusing on a true peer competitor. But the trip is also partly about stemming China’s inroads into the region. Last week, Riyadh and Washington quietly signed a memorandum of understanding to cooperate on building a next-generation 5G cellular network in Saudi Arabia. That is designed to box out Huawei, China’s 5G champion.

The politics of the war in Ukraine will also be in background.

Mr. Biden’s aides made clear that they were annoyed in the spring when the Israeli government insisted on taking a largely neutral stance on the war.

On Monday, as Mr. Biden was preparing to leave for the trip, his national security adviser, Jake Sullivan, revealed for the first time that intelligence agencies had concluded that Iran — Israel’s primary adversary — was planning to aid Russia in its battle against Ukraine.

Mr. Sullivan’s primary motive in revealing the Iranian operation was to warn Tehran and Moscow that the United States is watching. But with Mr. Biden’s visit expected to open with a demonstration of new Israeli capabilities to use laser weapons against drones and missiles, it appeared also intended to send a message to the Israeli government about more vigorously backing Ukraine.

It also gives Mr. Biden and the caretaker prime minister who will serve as his host, Yair Lapid, a common point of agreement in how to confront Iran, amid continuing behind-the-scenes jostling over how to handle a crucial turn in Iran’s nuclear program.

David E. Sanger and Peter Baker

Advertisement

The visit is a chance to find common ground over Iran’s nuclear program.

President Biden’s visit gives the United States a chance to bridge its differences with the Israeli government over how to contain Iran’s nuclear program.

Israel vociferously objected to the 2015 nuclear agreement, and the prime minister at the time, Benjamin Netanyahu, spoke to Congress about the need to block it. (Many of his intelligence and military chiefs disagreed, and later said they thought the agreement, which forced Iran to ship 97 percent of its fuel stockpiles out of the country, had bought them years.)

When President Donald J. Trump pulled the United States out of the accord in 2018, it touched off a new surge in the Iranian nuclear program. Iran has now produced a considerable amount of uranium at near-bomb-grade purity — something it never did before the 2015 accord — and Israel has stepped up its sabotage campaign, blowing up Iranian facilities. In response, Iran is speeding the development of new, underground facilities.

Officially, Israel opposes a renewal of the agreement — though it appears to be a moot issue.

The talks have been stalled for months, with Mr. Biden refusing a demand from Iran that the Islamic Revolutionary Guard Corps be removed from Washington’s list of terrorist organizations. Robert Malley, the chief American negotiator, whom the Iranians have refused to meet face to face, told NPR recently that “whether they are interested or not, they’re going to have to decide sooner or later, because at some point the deal will be a thing of the past.”

It may already be beyond the point of resuscitating.

In the early spring, Mr. Malley and Secretary of State Antony J. Blinken said there were just weeks, maybe a month or so, to reach a deal before Iran’s advances, and the knowledge gained as it installed advanced centrifuges to produce uranium in high volume, would make the 2015 agreement outdated.

Now, four months later, Mr. Biden’s aides decline to explain how they let that deadline go by — and they still insist that reviving the deal is more valuable than abandoning it.

Rafael Grossi, the director of the world’s nuclear inspector, said this month in Australia that he believed the Iranian program had now gotten so advanced that others in the region would be tempted to copy it. Saudi Arabia has said it reserves the right to build any nuclear infrastructure that Iran builds.

“We are now in a situation where Iran’s neighbors could start to fear the worst and plan accordingly,” Mr. Grossi said. “There are countries in the region today looking very carefully at what is happening with Iran, and tensions in the region are rising.” He added that political leaders had on occasion said “they would actively seek nuclear weapons if Iran were to pose a nuclear threat.”

David E. Sanger and Peter Baker

Valeurs Actuelles

L’inéluctable hausse des impôts

Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.

Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.

Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts

Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.

Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.

Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive

Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.

L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Un colosse allemand aux pieds de plus en plus d’argile

La Deutsche Qualität a visiblement du plomb dans l’aile. Il n’y a pas si longtemps, quand vous parliez de mécanique allemande, les yeux de votre interlocuteur se mettaient aussitôt à briller car il en connaissait sa solidité, sa fiabilité… et aussi sa valeur financière. Mais à la lecture des derniers chiffres du commerce extérieur allemand publiés, on peut se demander si les rouages de l’économie ne sont pas en train de se gripper outre-Rhin et si le sacro-saint modèle économique allemand, si envié, n’a pas vécu son temps ou n’a pas été exagérément loué par tous.

En mai, et pour la première fois depuis 1991 – la réunification de l’Allemagne est entrée en vigueur le 3 octobre 1990 -, le commerce allemand a plongé dans le rouge à hauteur de 1 milliard d’euros, contre un excédent de 3,1 milliards enregistré un mois plus tôt et de 13 milliards un an auparavant. Certes, c’est peu, d’autant que, depuis le début de l’année, ce pays affiche toujours un excédent commercial de plusieurs milliards d’euros en cumulé, que bon nombre de ses partenaires européens rêveraient d’avoir. Une situation qui, d’ailleurs dans le passé, a pu provoquer quelques frictions et agacements entre eux. C’est aussi bien peu, surtout si on compare les chiffres français et allemands du commerce extérieur. Mais en Allemagne, quatrième puissance économique mondiale, cette contre-performance est vécue comme un véritable choc, pour ne pas dire une humiliation. Sept mois après son élection à la chancellerie, Olaf Scholz va devoir régler un problème auquel il ne s’attendait sûrement pas.

Une mécanique qui cachait des faiblesses

Jusqu’alors, la réussite de l’économie allemande reposait en effet sur la force de son industrie : son poids dans le PIB outre-Rhin est supérieur à 20 %, soit environ le double de ce qu’elle représente en France. L’Allemagne était aussi reconnue dans des domaines aussi variés que l’automobile, et tout spécialement sur le segment du luxe et du haut de gamme avec les marques Mercedes et Porsche, la chimie et la pharmacie (Bayer, Merck… ), les machines-outils et la construction électrique. On admirait également l’importance de son Mittelstand, ce tissu d’entreprises dynamiques, de taille moyenne, employant entre 500 et 1 000 salariés. Elles sont plus nombreuses de l’autre côté du Rhin que de ce côté-ci, pour des raisons qui tiennent à la fiscalité française sur la transmission des entreprises. On pouvait, enfin, citer la performance des chambres allemandes du commerce extérieur et la présence de ses entreprises dans les multiples salons à l’international. Tous les grands clients s’arrachaient ses produits, ce qui a permis à l’Allemagne de s’affirmer comme un cador des exportations, le troisième mondial derrière la Chine et les Etats-Unis.

Las, le conflit entre la Russie et l’Ukraine, et les fermetures successives des villes et des régions chinoises au gré des multiples épisodes de reconfinement sanitaire sont venus bousculer cette mécanique qui semblait si bien huilée. Une mécanique qui cachait paradoxalement en elle des faiblesses. En s’accumulant, elles se sont révélées au grand jour au cours du mois de mai, alors que la dépréciation de l’euro face au dollar aurait dû, au contraire, doper les exportations allemandes hors d’Europe. Elles ont été pénalisées, comme l’a observé Volker Treier, responsable des affaires économiques internationales et européennes à l’Association des chambres allemandes de l’industrie et du commerce : « Le ralentissement des exportations a commencé », déclarait-il au début de juillet

En 2009, la Chine était le huitième partenaire économique à l’exportation de l’Allemagne ; elle est aujourd’hui le deuxième, derrière les États-Unis. Or il devient de plus en plus difficile pour les entreprises allemandes d’y exporter leurs machines-outils, déjà parce que la demande est moindre en raison de la crise sanitaire. Mais aussi parce que les entreprises allemandes subissent les pénuries de composants électroniques en provenance justement de Chine et la hausse des prix, qu’elles ne peuvent répercuter en totalité sur leurs clients internationaux. Par ailleurs, l’empire du Milieu était un des marchés phares pour l’industrie automobile allemande (qu’elle soit de luxe ou non) ; autant dire que lorsqu’on est confiné, on ne change pas de voiture ! Enfin, tout le monde parie sur un prochain ralentissement de la croissance chinoise (et aussi américaine), ce qui va, de fait, réduire un peu plus la demande pour les produits allemands.

Un redoutable effet ciseau avec la Russie

Le problème avec la Russie est différent. Pire, il est même double : l’Allemagne est confrontée à un redoutable effet ciseau. L’embargo décidé par l’Union européenne en réaction à l’invasion de l’Ukraine (hormis pour les produits pharmaceutiques qui peuvent y être envoyés) limite les exportations. En outre, depuis qu’Angela Merkel a décidé de sortir du nucléaire après la catastrophe survenue à la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011, l’Allemagne a accru sa dépendance énergétique à la Russie ; elle doit faire face à une importante hausse du prix du gaz. En résumé : bien moins d’exportations et des importations bien plus chères.

Dans une période où tout allait bien, l’Allemagne s’est sans doute trop endormie sur ses succès. Plongée dans une situation géostratégique instable, elle se retrouve aujourd’hui piégée par sa stratégie haut de gamme et par sa trop grande dépendance à la Chine et à la Russie. Le problème, c’est que les raisons qui ont pesé sur le commerce allemand en mai n’ont pas d’issues à court et à moyen terme. L’augmentation des échanges avec les Etats-Unis ne suffiront pas à les compenser.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

À un niveau record, les défaillances d’entreprises annoncent le pire

L’entreprise France bloquée. Rattrapée par les craintes d’inflation et de récession économique. Après une augmentation déjà marquée des défaillances d’entreprises au second semestre 2021, les liquidations judiciaires se sont envolées de 49 % au premier semestre atteignant un niveau record au 1er juillet. « Jamais autant de commerçants, de petits patrons et d’indépendants n’auront mis la clé sous la porte », déclare Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des Indépendants.

Jamais autant de commerçants, de petits patrons et d’indépendants n’auront mis la clé sous la porte.

Après les chutes d’activité liées aux confinements, partiellement compensées par les aides de l’Etat, les pénuries de matières premières et la flambée des prix, de nombreux commerçants décident de fermer boutique, estimant que le pire est à venir. Toujours au premier semestre, 183 376 entreprises très exactement ont tiré le rideau, un chiffre en hausse de 80% par rapport à 2020. « Devant le mur de dettes qui ne cesse de grandir, de nombreux commerçants et d’indépendants préfèrent couper leurs pertes et se placer en cessations volontaires d’activité plutôt que de prendre le risque de s’enfoncer vers la liquidation judiciaire qui est synonyme de faillite personnelle et qui engage le patrimoine propre des entrepreneurs » poursuit l’expert.

Non seulement les cessations volontaires se multiplient, mais les liquidations judiciaires aussi. Marc Sanchez, poursuit : « Les défaillances recensées par Altarès concernent plus particulièrement les commerces de proximité (restauration, vente de détail aux particuliers, ventes de produits alimentaires, commerces d’habillement, coiffure et esthétique,…). C’est un bon exemple car cela concerne des activités visibles de tous et donc symboliques. Le commerce a toujours été l’étalon de bonne santé de notre pays. Or il est clair que ça n’est plus le cas. La consommation est en berne. Les premières tendances de notre dernière enquête en cours, concernant les soldes d’été, confirment malheureusement les difficultés rencontrées par les commerces de proximité et par extension par les Français ». Un indicateur avancé qui promet une rentrée sous le signe de la récession.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Inflation : Vinci Autoroutes va proposer 10% de réduction aux péages à cinq millions de Français

Aussitôt dit, aussitôt fait… dans une certaine mesure. Lundi 11 juillet, le nouveau ministre des Transports Clément Beaune demandait aux sociétés autoroutières de faire un geste à destination de leurs clients, compte tenu du contexte inflationniste. Une déclaration que n’a pas tardé à mettre en pratique le groupe Vinci, gestionnaire d’une bonne moitié des autoroutes françaises. Selon Le Parisien, le groupe a annoncé la mise en place d’une réduction de 10% au péage, à destination des Français réglant en chèques-vacances.

Cette mesure, conçue pour cibler les voyageurs les plus précaires, devrait être appliquée du 14 juillet au 15 septembre. Objectif : alléger un tant soit peu la note des vacances, largement alourdie par l’augmentation des prix de l’alimentaire et de l’essence. « Cette mesure concernera près de 5 millions de Français », a expliqué le groupe Vinci, qui gère notamment les autoroutes à destination du sud – l’A7, l’A8, l’A9, l’A10, l’A62, l’A64.

Des tarifs en constante hausse

Selon un porte-parole de Vinci, « 10 % de 250 euros, cela représente une économie de 25 euros sur nos péages durant l’été ». Une somme correspondant assez bien à la réalité. Selon Le Parisien, un trajet Paris-Bordeaux nécessite de laisser 57 euros au péage – et il faudrait en compter 108 pour rallier Bayonne depuis Metz !

Une mesure qui devrait quelque peu enrayer l’envolée du prix des péages depuis la privation du réseau autoroutier. En février dernier, déjà, ils avaient augmenté de 2%. Et depuis 2015, la hausse atteint 10%. Une flambée qui doit son existence aux conditions qui lient l’Etat, propriétaire des autoroutes, et les groupes privés qui en ont la gestion : ces derniers peuvent répercuter le prix d’éventuels travaux sur le ticket de péage, tout comme ils sont autorisés à procéder, tous les ans, à une augmentation correspondant à 70 % au minimum de l’inflation observée. De quoi craindre une note plus salée que jamais en 2023.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

La Cour des comptes alerte le gouvernement sur l’état des finances publiques

Un « message d’alerte ». Voilà, en substance, ce qu’a voulu faire passer le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lorsqu’il a délivré son traditionnel rapport sur l’état général des finances publiques jeudi 7 juillet, rapporte Libération. Le quotidien relève que l’ancien ministre socialiste s’est alerté de plusieurs phénomènes. Tout d’abord, sur la forme, Pierre Moscovici a regretté la « publication très tardive » de plusieurs textes. Comme le programme de stabilité, par exemple, feuille de route sur l’avenir des finances publiques françaises, censée être envoyée au mois d’avril. Mais cette année, en raison du calendrier électoral, ce programme de stabilité n’a toujours pas été envoyé, et devrait l’être dans les prochaines semaines, indique-t-on du côté de Bercy. Concernant l’audit sur la situation des finances publiques, normalement réalisé à la fin de chaque mandature présidentielle, il a été cette année réalisé à l’initiative de la Cour des comptes, la magistrature n’ayant pas été saisie comme en 2012 et 2017.

Non au « quoi qu’il en coûte perpétuel »

Bien que le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, ait affirmé que le « quoi qu’il en coûte » était terminé, c’est-à-dire que l’État, en raison de la crise sanitaire, allait dépenser à tout-va, Pierre Moscovici n’a pas semblé convaincu. Le magistrat a mis en garde contre le « quoi qu’il en coûte perpétuel », c’est-à-dire sur des dépenses publiques irraisonnées : « Nous avons constaté que le dynamisme des dépenses ne tenait pas qu’à la crise. »

Autre alerte : les finances publiques dans le projet de loi de finances rectificatif. La Cour des comptes prévoit une augmentation de 60 milliards d’euros de dépenses par rapport à ce qui était indiqué dans le projet de loi initial. Aussi, Pierre Moscovici met en garde contre « l’illusion d’une dette gratuite ». Et prévient : s’il n’a « pas la religion de l’austérité », il faudra nécessairement une « meilleure maîtrise des dépenses ». Voilà l’exécutif prévenu.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Turmoil in Sri Lanka

Advertisement

Supported by

Chaos Engulfs Sri Lanka as Protesters Demand Ouster of Interim Leader

President Gotabaya Rajapaksa fled, protesters angered by an economic meltdown overran the interim leader’s offices, and it was unclear who, if anyone, was in charge.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Emily Schmall, Skandha Gunasekara and Mujib Mashal

COLOMBO, Sri Lanka — Sri Lanka descended into political chaos Wednesday, as the unpopular president fled the country and protesters overran the interim leader’s offices, leaving it unclear who held power or how long it would last.

Mass demonstrations and tear gas filled the streets of Colombo, the capital, and late into the night, protesters clashed with the police outside Parliament, the only top government compound that had not been occupied. The Bar Association of Sri Lanka, a supporter of the protest movement, warned of “a situation of lawlessness and anarchy.”

Months of largely peaceful protest and power struggles have moved the country no closer to addressing the root cause of popular fury: a crashed economy that has brought fuel shortages, rising food prices and widespread misery.

It is also unclear whether the departure of President Gotabaya Rajapaksa was a lasting step toward demonstrators’ goal of breaking his family’s hold on power.

The day began with a bombshell: Mr. Rajapaksa had left the island nation before dawn on a military aircraft to the Maldives. Over the weekend, tens of thousands — if not hundreds of thousands — of protesters had stormed his offices and residence, and he had gone into hiding.

“The thieves are running away,” said Sanjayra Perera, a university librarian who was among the thousands of protesters who traveled to Colombo, along with her two young children.

To the demonstrators, it felt like victory, confirmation of statements by government officials that both the president and the equally unpopular prime minister, Ranil Wickremesinghe, would step down. But tensions grew amid confusion over Mr. Rajapaksa’s status, and just who was in charge.

As the day wore on, it emerged that the old guard was trying to cling to power. Mr. Rajapaksa had left but not resigned. His ally Mahinda Yapa Abeywardena, the Parliament speaker, read a statement on behalf of the president saying that Mr. Rajapaksa had appointed Mr. Wickremesinghe as acting president “while the president is overseas.”

Understand What Is Happening in Sri Lanka

A president ousted. Sri Lanka plunged into a deep crisis when protestors, pushing for the resignation of President Gotabaya Rajapaksa, stormed his residence, pushing him to flee the country. Here is what to know:

Economic issues. Sri Lanka was once held up as an economic success story, with one of the highest median incomes in South Asia. But the country is now essentially out of money, and many people are living on the edge, a result of poor political decisions, reckless spending and economic mismanagement.

Growing discontent. Sri Lanka’s economic troubles amplified in 2022, when the country started running out of foreign currency. With supplies of food, fuel and other supplies dwindling, protesters started taking to the streets demanding that Mr. Rajapaksa and other members of his family, a powerful political dynasty, leave the government.

A new prime minister. As protests intensified, Mr. Rajapaksa began emptying his cabinet of family members. In May, his elder brother was forced out as prime minister and replaced by Ranil Wickremesinghe, who began discussions with the International Monetary Fund on the terms of an economic bailout.

The tipping point. On July 9, increasingly frustrated protesters took over the president’s residence in Colombo, while Mr. Rajapaksa went into hiding. The speaker of Parliament later said that the president and the prime minister had agreed to resign.

An acting president is appointed. On July 13, Mr. Rajapaksa fled the country. With the leadership of the nation uncertain, protesters surrounded the prime minister’s residence in Colombo, where they were met with tear gas. The prime minister, Mr. Wickremesinghe, was named acting president. He declared a state of emergency and vowed to retake government buildings overrun by protesters.

Even after fleeing, Mr. Rajapaksa, 73, was not committing to ending his presidency. Instead, he was leaving as caretaker someone they despised, who had been expected to leave office as well.

A massive crowd marched on Mr. Wickremesinghe’s offices, demanding that he step down. After a standoff that involved the security forces firing constant rounds of tear gas, protesters overran the compound.

“The whole country has rejected him,” Shameen Opanayke, a 22-year-old with his sisters and mother at the protest in Colombo, said of the president.

Of the acting president, Mr. Wickremesinghe, he said “nobody wants him either.”

In a televised address, Mr. Wickremesinghe declared a state of emergency and asked the security forces to retake the overrun government buildings.

“We have to rid this country of this fascist threat,” he said, referring to elements among the protesters.

But as a sign of the depth of the confusion, it was not clear whether the security chiefs were following his orders. There was little sign of efforts to clear the streets or retake the buildings, and the generals made no mention of the acting president or the state of emergency in their own televised statement to the nation that followed.

Turmoil in Sri Lanka: Live Updates

The crisis comes just when Sri Lanka needs to project stability to secure badly needed international financial help. The country is out of foreign currency reserves, lacking money for crucial imports. It has defaulted on its massive foreign debt, and it has exhausted immediate sources of assistance.

In recent months, it has been running mostly on aid from partners like India, which has doled out about $4 billion. But a crisis of government, with disputed leadership and streets run by protesters, makes the work of diplomacy — including negotiations with organizations such as the International Monetary Fund to restructure the country’s debt — nearly impossible.

Some of Mr. Wickremesinghe’s allies have made the case that he was only staying on to avoid a complete collapse of government. Sri Lankan law stipulates that the resignation of a prime minister not only disbands the cabinet of ministers, but also relieves the ministerial secretaries — the highest-ranking bureaucrats.

Eran Wickramaratne, an opposition lawmaker, said whoever takes the reins of government will have a difficult time, and ultimately will need to call elections for a new mandate, so that the protest movement and the political process can have an opportunity to converge. The immediate task, though, is ensuring supplies of fuel, food and medicine for the next six months, to create breathing room for medium- and long-term corrections of economic policies.

“The focus needs to be easing the burden that people are facing immediately,” he said.

The Rajapaksa family has dominated Sri Lankan politics for almost two decades, dogged by repeated claims of corruption. The current president’s older brother, Mahinda Rajapaksa, also served as president, ending the country’s long civil war in 2009 through brutal use of military force, leading to allegations of severe human rights abuses.

After Gotabaya Rajapaksa was elected president in 2019, he made Mahinda prime minister — his third stint in that post — and two other brothers headed government ministries. The president’s brothers have all stepped down in recent months.

Opposition leaders made clear Wednesday that they would not accept Mr. Wickremesinghe, 73, as acting president, pointing to his lack of popular or parliamentary support. They want to quickly move to the process of succession prescribed by the constitution in the case of a president’s resignation: that Parliament holds a vote for the top job from among the lawmakers.

Mr. Wickremesinghe has served several times as prime minister over the last three decades, but his return to the post in May, after protests forced out Mahinda Rajapaksa, was seen as a nearly miraculous political comeback.

Just three years ago, he lost the majority support of his party in a bitter split, and what remained of the party failed to win even a single seat in the 2020 parliamentary elections. Mr. Wickremesignhe essentially found a backdoor into Parliament by occupying one of two dozen seats that are appointed and not elected.

President Rajapaksa appointed him prime minister with the backing of his own party, which has a majority in Parliament, in hopes that his experience dealing with international donors could shore up assistance to revive the economy and ease the pressure on his government.

“A member of Parliament with one seat is appointed as prime minister, now the same person is appointed as acting President,” Sajith Premadasa, the leader of the opposition, said on Twitter. “This is the Rajapaksa style of democracy. What a farce. What a tragedy.”

Advertisement

Valeurs Actuelles

Twitter attaque Elon Musk en justice pour qu’il maintienne son rachat du réseau social

Elon Musk recule. Vendredi 8 juillet, l’homme d’affaires Elon Musk a décidé de renoncer au rachat du réseau social Twitter, rapporte La Tribune. Initialement, le multimilliardaire avait annoncé le rachat de Twitter en avril dernier pour la somme de 44 milliards de dollars, ce que la plateforme avait accepté. Mais Elon Musk est revenu sur sa décision vendredi 8 juillet, arguant que la transaction était viciée en raison d’informations « fausses et trompeuses » sur l’entreprise. La cause, selon l’entrepreneur : le refus de Twitter de l’informer sur les faux comptes présents sur le réseau social, qui représentent moins de 5 % des comptes sur les 229 millions d’abonnés au total, soit qu’ils soient inauthentiques, soient qu’ils publient des spams. Elon Musk a estimé que ce manque d’information altérait la viabilité et la valeur de Twitter. Impossible en revanche de savoir s’il s’agit-là d’un véritable casus belli, ou si Elon Musk cherchait en réalité à renégocier le prix à la baisse. Cette annonce a été faite par un courrier rédigé par les avocats d’Elon Musk et publié par le gendarme boursier américain, la SEC.

Twitter contre-attaque

Mais le réseau social a refusé de se laisser faire. Et a décidé de contre-attaquer en assignant le patron de Tesla et SpaceX en justice pour « faire respecter l’accord » de rachat. Dans un tweet, le directeur de Twitter, Bret Taylor, a expliqué que « le conseil d’administration de Twitter est déterminé à conclure la transaction au prix et aux termes convenus avec M. Musk ». Le directeur du réseau social s’est dit « confiant » dans ses chances d’obtenir gain de cause devant la justice.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Who’s the Oldest of Them All?

Advertisement

Supported by

Sardinia Dispatch

Two towns in Sardinia battle for the distinction of having the longest-living residents. One has the imprimatur of Guinness World Records.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Jason Horowitz

PERDASDEFOGU, Sardinia — Deep in the Sardinian mountains, a sign on a winding road opposite an abandoned playground welcomes visitors to Perdasdefogu, home of the “World Record of Family Longevity.” Black-and-white portraits of the wizened locals who reached age 100 look out onto a sleepy main street near “Longevity Square.” Campaign posters promise the town’s rebirth through “DNA” and “Longevity.”

The isolated town, once best known for a military base that for decades was a launching pad for economic opportunity and long-range missiles, is trying to position itself as a global capital of long-range living.

Gutted like so many Italian towns by the loss of jobs, low birthrates and the fleeing of young people, Perdasdefogu is seizing on its recognition from Guinness World Records as the municipality with “the largest concentration of centenarians” — currently seven of them in a population of about 1,780 — to spur an economic rejuvenation.

The hope is that mortality-adverse foreigners desperate to learn the secrets of perpetually sticking around will fuel a tourism boom, or that genetic researchers eager to study the residents’ raw materials will invest in state-of-the-art facilities, and maybe even improve the spotty phone service by laying down fiber optic cables.

But there is a trespasser on the town’s oldest-timer territory. Seulo, a smaller town deeper in the heart of the island, has threatened Perdasdefogu’s grand plans by staking a rival claim to the title and Perdasdefogu wants it off its lawn.

“They’re not even worth talking about,” said Salvatore Mura, 63, an engineer and local politician who submitted Perdasdefogu’s application to Guinness. He argued that since Seulo didn’t have 1,000 residents, it didn’t meet Guinness’s requirements for the ranking and was out of the running. “It’s a question of mathematics.”

Mr. Mura, joined by Giacomo Mameli — a spry 81-year-old author who hopes the town’s new status will generate publicity for a literary festival he runs — walked by Judgment Day square and a mural of old men in sweater vests and coppola caps.

The two offered all sorts of explanations for the longevity of the townspeople. They pointed at the many vegetable gardens with their oversized zucchinis; talked up the local potato bread that they suggested was studied by geneticists; and exalted the natural digestive aids, including an acidic cheese that jiggled like a chalky cube of Jell-O.

“This,” Mr. Mameli said, holding up a bowl of it, “is natural Maalox.”

The men pointed out the portraits of centenarians by the flower shop — whose biggest business is for funerals — and by the bed-and-breakfast run by Mr. Mameli’s sister, who mentioned that Seulo had a higher concentration of centenarians. (“But they don’t have 1,000 people,” responded her brother mordantly. “Too bad.”)

The men stopped by the bar owned by the Melis family that in 2014 won the Guinness record for highest combined age of more than 800 years for nine living siblings.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

Mr. Mura said the economic miracle of Perdas, as the locals call the town, had already begun, with a wine label inspired by the centenarians and a new business that promoted honey sweetened by the air “that the old people breathed.”

On their walk, he and Mr. Mameli visited town elders in piazzas and on their porches, and fed the century-club members longevity lines about the power of local minestrone and mountain air, chickpeas and the simple Perdasdefogu lifestyle. But the centenarians had a tendency to go off script.

Mr. Mura prompted Bonino Lai, 102, to talk about the local superfoods. Mr. Lai instead recalled how, after missile launches from the base that prosecutors once shut down for dumping hazardous, uranium-enriched waste, he and his friends would scavenge for fallen parts “and mushrooms.”

“They were good!” he added. “Everybody was looking for them.”

When Mr. Mura tried to veer Mr. Lai back to talk of working in the open air, he instead extolled the benefits of procuring a permanent sinecure in town hall.

“I knew the mayor and the councilors,” he said. “They thought I was a nice guy.”

Others said variety was the spice, or at least, preservative of life.

“One day I do this,” Annunziata Stori, who will turn 100 in August, said as she blindly rolled semolina into tiny beads of fregola pasta. “The next spaghetti. Another day lasagna.”

Adolfo Melis, also 99, and a surviving member of the record-breaking siblings, keeps rosaries in the pocket of his track suit jacket and said the important thing was not to get worked up about things.

The town’s oldest official resident, Antonio Brundu, 104, whose father lived to 103, spoke gravely about persevering through suffering.

“If you don’t have stable work, what life do you live?” he asked, looking askance at the stack of local newspapers reporting Seulo’s rival claim, and with concern at his great-granddaughter, 26, who ignored him and scrolled her phone in the kitchen. “I had 45 goats!”

One thing they all agreed on was pride in their town’s new record.

“Inhabitant for inhabitant, we are No. 1,” said Antonio Lai, 100 (no direct relation to Bonino), who goes by the nickname “The Pistol” and boasted that as recently as two years ago he renewed his driver’s license. (“It must have been an English license,” his grandson-in-law, Giampiero Lai, said. “He drove on the wrong side of the road.”)

The fame of the Guinness ranking came with benefits that Mr. Lai had no intention of relinquishing. “An 84-year-old woman — a big woman — came over and gave me a kiss,” he said.

The town’s few remaining young people were less enamored with holding earth’s creakiest title.

“Everything is geared toward the old,” said Alessio Vittorio Lai, 16, the great-great-grandson of “The Pistol,” as he fed coins into a cigarette machine one night. His friend Gabriele Pastrello, 16, the grandson of Bonino Lai, the mushroom enthusiast, agreed. “There’s nothing going on here,” he said.

Not much seemed to be going on in Seulo either.

The town had a similar welcome sign — “The Town of Centenarians” — and also decorated its hillside street with the black-and-white photos of residents who had hit the 100-year milestone. Its tourism shop offered copies of “The Blue Zones Kitchen: 100 Recipes to Live to 100” by Dan Buettner, a self-described “explorer” — and Guinness World Records holder for distance cycling — who has helped put Seulo and other so-called Blue Zone hot spots, where people live long, on the map.

Locals in Seulo scoffed at the pretension of Perdasdefogu to the geriatric throne.

“It’s just not the way it is,” said Maria Murgia, 89, in a black veil and dress, as she strolled with her friend Consuelo Melis, 30, who wore a sports bra and yoga pants. “They got their calculations wrong.”

“It’s us,” yelled Giovanni Deiana, 79, who sat on a bench with his friends in an otherwise empty playground at the edge of town, and worried that his wife would live to 106, as her mother did. “Us!”

Like Pedas with its missile base, Seulo too used to be known for something else. A mural on the wall of city hall shows a bearded young man from the 1930s wearing pastor’s boots and holding a medical degree to honor the town’s former record of having the highest density of college graduates in Italy.

“But then they left,” said Enrico Murgia, 55, the town’s mayor.

Mr. Murgia said the town’s five living centenarians — with two more on the near horizon — gave Seulo, with only 790 people, a much higher density of the super-old than Perdasdefogu. (On Saturday, one, Pietrina Murgia, died, at age 100, bringing the number down to four.)

An engineer by training, he drew pie charts and made equations to show “the real figure that launches us as the town with the greatest longevity in the world.”

Calculations aside, Seulo’s distinction for extreme longevity, he said, was a “marketing vehicle” and he headed out into the town with a handful of tourism brochures (“Discover the Elixir of Long Life”). He handed them to people who already lived there.

He stopped by the home of Anna Mulas, 100, who, when asked about the secret to her remarkable resilience, recalled carrying cement bags on her head to help build her house. Mostly though she castigated her daughter for not offering enough candies to guests.

Mr. Murgia walked up to the soon-to-open Museum of Longevity, painted with murals of old people, and promised “an experiential tourist activity.”

At sundown, he took in the view of his pastel-colored town and regretted how years of a swine flu had killed thousands of pigs, costing many jobs and forcing at least 200 residents to move.

“We would have had 1,000 people,” he said. “With those 200, we could have stuck it to Perdas.”

Advertisement

Valeurs Actuelles

Terres agricoles : la Safer au cœur du scandale

Dans le vaste paysage agricole français, c’est le premier maillon de la chaîne. Celui qui donne le feu vert à un agriculteur pour acheter un champ à cultiver, une parcelle pour élever ses poules ou ses canards, ou même un bâtiment agricole. Créées dans les années 1960, les Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) avaient pour mission de réorganiser l’agriculture, de favoriser l’installation de nouveaux paysans et de maîtriser les prix des terres. Une mission « trop large, et largement dévoyée depuis », selon l’avocat Me Bernard Mandeville, qui place aujourd’hui les Safer au cœur d’un scandale de prise illégale d’intérêts et d’abus de pouvoir.

Comment procèdent les Safer ? Quel est réellement leur pouvoir de décision ? Pour le mesurer, rien de mieux que d’assister à un comité technique chargé d’attribuer des terres. Rendez-vous est pris avec la Safer de Normandie, le matin du 15 juin. À la chambre d’agriculture, à Bois-Guillaume (Seine-Maritime), une vingtaine de représentants du monde agricole se retrouvent dans un confortable auditorium. La plupart n’ont pas eu loin à aller, la chambre d’agriculture étant installée sur le même site que la Safer, le Crédit agricole, Groupama, la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs. De quoi créer des liens étroits. Les autres membres, la Confédération paysanne, le Conseil des chevaux de Normandie, la fédération des chasseurs, la métropole du Havre, les notaires de Normandie… viennent d’à peine plus loin. « Comme dans chaque Safer, tout ce petit monde se connaît, se côtoie, dîne et chasse ensemble », commente le député européen et avocat Gilbert Collard, qui dénonce un « système mafieux, qui n’est pas contrôlé et qui fait le jeu des amitiés locales ».

Après un café d’accueil, le comité étudie le dossier d’ « un exploitant qui nous a fait confiance pour vendre sa ferme », nous explique Xavier Girard, directeur adjoint de la Safer. Une propriété de 48 hectares avec des bâtiments agricoles, expertisée 914 350 euros. Treize candidats se sont portés acquéreurs. Les jeunes agriculteurs sont prioritaires. La candidature d’un jeune de 26 ans est étudiée. « A-t-il un accord bancaire de financement ? », demande un membre. « Non, mais ce n’est pas une obligation », lui répond un autre. Première surprise. « Des terres attribuées par la Safer à des jeunes non solvables à qui le Crédit agricole [membre de la Safer, NDLR] accorde quand même des prêts, j’en ai vu plusieurs dans ma vie d’avocat. Et puis, trois ou quatre ans après, l’agriculteur met la clé sous la porte et la banque saisit les terres et les rachète à bas prix », dévoile Gilbert Collard. Ambiance.

Après vingt minutes de débats – la fédération des chasseurs demande notamment à conserver un droit de passage sur la propriété -, le vote intervient à main levée. Seize voix pour ce jeune agriculteur, aucune contre, deux abstentions. Me Guillaume Grenet, représentant du conseil régional des notaires, s’agace : « Je demande l’annulation du vote de mon voisin. » On s’étonne. Pourquoi donc ? « C’est le suppléant de Jean-Jo Roussignol, représentant de la Confédération paysanne, qui est lui-même vendeur des terres », nous explique-t-on. Gilbert Collard a raison, un terrible entre-soi. « Le suppléant aurait pu avoir l’élégance de sortir de la séance », glisse l’un. « Ce n’est pas une obligation légale », lui répond un autre. Les terres sont attribuées comme attendu à l’agriculteur ayant recueilli la quasi-unanimité. On comprend vite qu’un paysan qui n’a pas d’appui dans le comité Safer n’a aucune chance de remporter le dossier.

Complexification volontaire des dossiers

Outre les petits arrangements entre amis, ce sont les techniques de complexification des structures qui rendent difficile l’accès à la vérité. « C’est comme à l’Union européenne, personne n’y comprend rien et cette complexification volontaire fait que seuls les spécialistes maîtrisent les dossiers. Or ces spécialistes font partie des Safer ou des chambres d’agriculture… », poursuit Gilbert Collard. Et l’avocat d’asséner : « C’est la mise en coupe réglée du patrimoine agricole français. »

Rentrons dans le dispositif juridique. Direction, cette fois, Paris, rue Drouot, au cabinet d’avocats Lachaud-Mande-ville-Coutadeur. Quel que soit le bien agricole, les notaires ont l’obligation d’informer la Safer de tout projet de vente. Elle peut, dans un délai de deux mois, exercer un droit de préemption, avec ou sans révision de prix. Elle peut aussi acheter des terres à l’amiable ou jouer le rôle d’intermédiaire entre le vendeur et un acheteur en lançant un appel d’offres. « Dans la plupart des cas, elle monnaye la renonciation au droit de préemption contre le fait que la transaction immobilière lui soit confiée », nous explique Me Mandeville. Avec un argument de poids : toutes les cessions effectuées par une Safer sont exonérées de droits d’enregistrement, autrement dit des frais de notaire (5 % au maximum).

Mais rien n’étant jamais gratuit, la Safer applique un barème variable de “prestations”. Le taux de la Safer Normandie est de 6 % hors taxes si le bien est cédé à un jeune exploitant, sinon 7 %, auxquels s’ajoutent divers frais de dossier. Il peut s’envoler au-delà dans d’autres Safer. Et notre avocat de prendre l’exemple de deux agricultrices qui avaient pour projet de reprendre une ferme de 30 hectares dans le Languedoc-Roussillon, en vue de la diviser en deux exploitations distinctes. Leur notaire en avertit la Safer qui aussitôt menace de préempter le bien si elle n’obtient pas une promesse unilatérale de vente. Et plus encore, exige une commission de 12 % du montant de la transaction. Du jamais-vu dans l’immobilier !

« Des dossiers à charge contre les Safer accusées d’ingérence permanente et qui se montrent invasives et agressives, j’en ai des dizaines », confie le juriste. Il cite pêle-mêle une personne âgée qui voulait vendre un terrain près d’Alençon à une voisine éleveuse de chevaux. En plein confinement, la petite dame reçoit la visite de la Safer qui menace de préempter le terrain si elle ne lui confie pas une promesse de vente unilatérale.

Attaquer la Safer en justice, c’est se condamner dans les affaires futures

Ou encore, en Isère, un propriétaire confie la vente d’un grand étang de 18 hectares à une agence immobilière qui trouve un acquéreur pour 620 000 euros. La promesse est bloquée, la Safer menaçant de faire intervenir des associations écologistes afin de paralyser la vente. L’affaire a été confiée à l’avocat. « En réalité, peu de propriétaires osent attaquer la Safer en justice car se mettre à dos le gendarme des transactions, c’est se condamner dans les affaires futures. C’est pour cela que le scandale n’éclate pas », lâche l’avocat.

Voilà pour le pouvoir d’intimidation de l’institution. Mais, plus grave, il y a les transactions illicites avec prise illégale d’intérêts. À Cosne-sur-Loire (Nièvre), Thierry Saint-Cerin dirige un centre équestre. En face de sa propriété, une parcelle de 2,4 hectares qu’il souhaitait acquérir pour sa fille, jeune agricultrice. Le terrain a été vendu sans publicité. « Non seulement on s’est fait souffler le terrain en toute illégalité, mais on a appris que les acquéreurs avaient le projet d’y installer un gros méthaniseur », explique le propriétaire du centre équestre. Les acquéreurs ? Quatre associés, dont Cyrille Forest, le président du comité de la Safer de la Nièvre, réunis dans une société, Val de Loire Biogaz, qui entend transformer 10 000 tonnes de déchets par an. Pour permettre les va-et-vient des camions, les associés ont aussi acheté un bois de 1, 5 hectare, toujours sans publicité et alors que la loi indique que, pour toute parcelle inférieure à 4 hectares, le propriétaire limitrophe est prioritaire à l’achat. « Tout est magouille. Ce fameux Cyrille Forest, c’est un Napoléon, un César… », estime Thierry Saint-Cerin. On comprend à mi-mot que la municipalité est, elle aussi, et comme souvent, à la botte de la Safer. « En réunion à la mairie, en présence du sous-préfet, Cyrille Forest m’a dit : je suis intouchable, j’ai décidé que cette opération se ferait, elle se fera », dit-il. Il l’attaque en justice sur l’installation du méthaniseur qui, comble du comble, se situe à 50 mètres de son exploitation alors que la nouvelle législation applicable à partir du 1er janvier 2023 prévoit une distance minimale de 200 mètres. « Sur le bois, on a juridiquement cinq ans pour se retourner », lâche-t-il. Interrogé par Valeurs actuelles, Cyrille Forest n’a pas souhaité s’exprimer.

Dans la Nièvre, chantage et prise illégale d’intérêts

Restons dans la Nièvre, un autre témoignage, celui d’un agriculteur retraité. Il ne décolère pas, analysant que toutes les difficultés de son affaire n’ont eu d’autre but que de le contraindre à un échange inégal au profit d’un dirigeant de la Safer de Bourgogne-Franche-Comté. À la suite de la libération (pour cause de décès) d’une vingtaine d’hectares de terres attenantes, libres de tout fermage, les jeunes repreneurs de son exploitation forment le vœu de les acquérir. Ils se mettent d’accord sur le prix avec l’héritier du propriétaire décédé, signent un compromis de vente et saisissent leur notaire qui notifie le projet de vente à la Safer, comme la loi l’impose. Mais, là, surprise, les repreneurs reçoivent la visite de la Safer qui menace de préempter les terres et de les évincer de la vente s’ils ne leur confient pas la transaction à l’amiable. Les terres leur sont finalement attribuées par le comité technique mais sous condition : « La Safer a fait savoir que l’opération était bloquée, sauf si les repreneurs acceptaient d’échanger la jouissance d’une de mes parcelles de 4, 5 hectares contre un terrain d’un dirigeant de la Safer de 2 hectares, et également que les membres de ma famille et moi-même lui vendions un terrain de 30 ares », confie l’agriculteur retraité. Allons donc, presque 5 hectares au total contre 2 !

Il appelle alors un de ses amis, haut fonctionnaire ayant travaillé en préfecture. Ce dernier, au cours d’une réunion, intervient auprès de la direction de la Safer et mentionne explicitement le délit de “prise illégale d’intérêts”. Le jeu d’intimidation se retourne alors et la Safer abandonne ses prétentions. « J’aurai mis plus d’un an pour obtenir gain de cause et obtenir un échange équitable, mais pendant ce temps, l’argent de mes repreneurs destiné à la transaction était bloqué chez le notaire », dit notre homme. Il ajoute également : « Lors de notre échange de propriété chez le notaire, nous avons eu la surprise d’apprendre que la parcelle que j’ai récupérée était hypothéquée ! » Le pot de fer contre le pot de terre.

Les déclarations des agriculteurs spoliés jettent aussi le trouble sur le chantage qui accompagne les transactions. La Safer peut exiger un cahier des charges drastique sur l’usage agricole du bien : elle a un droit de regard sur le bail pendant une durée définie (dix ans minimum). « Ce qui veut dire que vous ne pouvez pas louer les terres à qui voulez, ni choisir votre futur fermier. Vous êtes en liberté contrôlée pendant une dizaine d’années… », reprend Me Mandeville. « L’Ancien Régime était moins cruel avec les paysans », ajoute Gilbert Collard. Si vous voulez résilier le bail et reprendre l’exploitation en propre, vous devez avoir l’accord de la Safer. Et, attention, si vous ne respectez pas le cahier des charges, la Safer peut vous obliger à abandonner votre bien en déclenchant une “procédure de délaissement”. Enfin, bouquet final, le droit de préférence, qui impose, en cas de revente du bien, de confier à nouveau la transaction à la Safer. Nouveau mandat, nouvelles commissions… : la boucle est bouclée.

Un système financier “opaque”

Dès lors, on comprend mieux l’affirmation, il y a peu, du président de la Fédération nationale des Safer, Emmanuel Hyest, dans un entretien à la France agricole : « Est-ce que vous nous avez déjà entendus nous plaindre d’un manque d’argent ? » Comme le souligne un rapport de la Cour des comptes, le système financier des Safer est « opaque » car il n’existe pas de comptabilité analytique. Ce même rapport estimait que 70 % des transactions se passent en dehors des missions pour lesquelles les Safer existent. Au grand dam des propriétaires fonciers… et des contribuables. « À l’heure où le pays croule sous 3 000 milliards de dettes, le maintien de la Safer, qui prive l’État des droits d’enregistrement et qui ruine nos agriculteurs, pose question », conclut Bruno Ronssin, qui fut longtemps directeur général de la Fédération nationale de La Propriété privée rurale. Et de s’étonner que, depuis vingt ans, aucun gouvernement de droite ou de gauche ne se soit saisi du problème.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Le Conseil d’État dit “non” au burkini

Le Conseil d’État, juridiction administrative suprême, a donc rejeté l’argumentation de la municipalité de Grenoble, qui tentait, comme elle l’avait fait devant le tribunal, de soutenir que le burkini n’était qu’un maillot de bain comme les autres et que sa délibération ne visait qu’à élargir les possibilités d’accès aux bains. Comme le tribunal, dont la décision se trouve intégralement validée, le Conseil d’État fonde essentiellement sa décision sur le principe de neutralité du service public, principe fondé sur l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, sur la loi du 9 décembre 1905, sur la Constitution de 1958, réaffirmé et mieux défendu au plan des mesures d’urgence par la loi du 24 août 2021 “confortant le respect des principes de la République”. Le Conseil a écarté l’illusion que voulaient entretenir les associations défenderesses (la Ligue des droits de l’homme, l’association Alliance citoyenne et la Ligue du droit international des femmes) qui soutenaient qu’il ne s’agissait pas nécessairement de vêtements à connotation religieuse. Il a également rejeté un argumentaire plus subtil tiré de ce que la délibération grenobloise ne proposait pas au public musulman des prestations supplémentaires et permettait simplement aux usagers de se vêtir comme ils l’entendaient.

Le Conseil admet que les principes de laïcité et de neutralité du service public n’interdisent pas que des spécificités d’organisation et de fonctionnement du service puissent correspondre à des convictions religieuses. Mais il rappelle que l’administration n’est pas tenue de tenir compte de telles convictions et que les usagers n’y ont aucun droit. Il rappelle aussi que l’article 1er de la Constitution interdit à quiconque de se prévaloir de ses croyances pour s’affranchir de la règle commune. Le point 9 de l’ordonnance, qui contient le cœur de la motivation du Conseil d’État, croise, comme le tribunal, le motif de violation de la neutralité avec celui tenant à l’hygiène et à la sécurité. Le Conseil d’État affirme que la municipalité de Grenoble a écarté les règles d’hygiène et de sécurité édictées par son règlement pour répondre à des convictions religieuses et qu’ainsi la dérogation apparaissait « très ciblée » . Le principe de neutralité des services publics a donc subi une atteinte qualifiable de « grave » et la décision de la municipalité demeure suspendue.

Le principe “à Rome, vis comme les Romains” doit être respecté de tous les habitants de France

Si on va au-delà de cet arrêt, qui sera évidemment confirmé sur le fond par la juridiction administrative, plusieurs remarques doivent être faites. En premier lieu, un coup d’arrêt est porté aux dérives de l’islamisme politique, qui tend à introduire, sous couvert de majoration des droits individuels, des coutumes et des prescriptions religieuses relevant de la civilisation arabo-musulmane, qui, pour respectables qu’elles soient dans le cadre qui leur est propre, ne sauraient avoir cours dans une culture assimilationniste à la française. Il va sans dire que, symétriquement, les Français qui se déplacent dans les pays musulmans ne sauraient s’affranchir – et d’ailleurs on ne les voit pas s’affranchir – des habitudes et des coutumes en vigueur dans le vaste monde de l’oumma. Il est certain qu’en pays musulman, le regard porté sur la femme est différent du nôtre, qu’il dépend de considérations qui ne sont pas sans valeur, mais le principe “à Rome, vis comme les Romains” doit être respecté de tous les habitants de France. La notion de liberté, et en particulier la liberté de religion, brandie par les islamistes, ne doit pas et ne peut pas être opposée au combat contre le séparatisme, combat qui doit être cher aux citoyens de France, qui tend à la survie de notre État, de notre civilisation et de notre peuple. Les fidèles de toutes les religions doivent en tout état de cause respecter, lorsqu’ils se trouvent en France, l’obligation de discrétion qui découle implicitement mais nécessairement de l’ensemble des textes protégeant la neutralité de l’État.

En deuxième lieu, quid des arrêtés anti-burkini pris en ce qui concerne l’espace public des plages et lieux de baignade ? Le Conseil d’État a annulé, on l’a dit dans un précédent éditorial de la présente revue, la plupart de ces arrêtés ( Valeurs actuelles du 2 juin 2022). Mais la profusion des incidents liés à ces tenues, dont la presse a rendu compte récemment, devrait inciter les maires, les préfets et les juges à se montrer moins conciliants avec des tenues d’inspiration manifestement religieuse. Le contraste est fort et pénible à contempler, pour nos regards déshabitués des inégalités trop voyantes, entre les femmes musulmanes voilées de la tête aux pieds, restant la plupart du temps sur le sable, et leur mari bondissant dans l’eau en tenue normale de baignade. Rappelons ce fait évident que l’on ne voit jamais des musulmans mâles en burkini ! D’autre part, eu égard à la gêne, et pour les mouvements de natation des baigneurs et pour les opérations des sauveteurs, que représentent ces tenues, et au souci d’égalité, ces vêtements pourraient être interdits au double motif de la sécurité de la baignade dans les zones ouvertes et d’une trop grande visibilité de l’engagement religieux des baigneuses concernées. L’interdiction du burkini dans les piscines publiques marque une étape. La suite est à observer, à décrire et à réaliser.

Les tribunaux “de base” sont parfois plus à même de percevoir les sentiments profonds du peuple français

En troisième lieu, on notera le rôle éminent du “petit” juge dans la détermination de la jurisprudence ; le Conseil d’État se trouvait en l’espèce en présence d’un jugement régulier et bien motivé ; le préfet de l’Isère défendeur et les rédacteurs du Conseil d’État avaient déjà une matière à approuver ou renverser. Ils n’étaient pas devant le fait brut. Les tribunaux “de base” sont parfois plus à même de percevoir les sentiments profonds du peuple français au nom duquel, rappelons-le, toutes les décisions juridictionnelles sont rendues. Et, comme ils n’ont pas la lourde charge de définir une position au niveau national, ils peuvent se permettre d’être plus audacieux. Ils peuvent ainsi jouer un rôle actif d’éclaireurs dans la construction du droit.

En quatrième lieu enfin, on doit remarquer que les décisions du tribunal administratif de Grenoble et du Conseil d’État donnent un sens et une portée à une loi – celle du 24 août 2021 – que d’aucuns estiment molle et trop peu explicite. Le rôle du législateur n’est pas de définir la vêture correcte, ni la notion de “bon père de famille” ou de “tenue décente”, ni de rechercher et d’expliciter tous les cas d’application. Un correct partage des rôles entre le législateur posant les principes et un juge respectant l’esprit des lois suffit à fonder une bonne gouvernance. Alors qu’une nouvelle législature s’ouvre, avec un grand nombre de députés débutants, cette remarque est importante.

* François Bernault est ancien président de chambre aux cours administratives d’appel de Marseille et de Lyon.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Burkini : au Conseil d’Etat, le communautarisme en débat

Comme elle l’avait annoncé mercredi 25 mai 2022, la ville de Grenoble va bien faire appel devant le Conseil d’État du jugement du tribunal administratif suspendant l’autorisation du port du burkini dans les piscines. Le Conseil d’État devrait ensuite statuer sous 48 heures, rendant une décision définitive qui, elle, ne peut être contestée. On s’approche ainsi de l’épilogue du long feuilleton du burkini, du moins sur le plan judiciaire. Car au niveau politique, c’est une autre histoire…

Le Conseil d’État doit en effet régler les litiges qui lui sont soumis en droit, certes ; mais ceci l’amène régulièrement à prendre des décisions pour garantir ce qu’il estime être la cohésion sociale du pays. Pas plus historiens que médecins, philosophes ou savants, les Juges du Palais-Royal, saisis de questions sensibles sur ces thèmes, sont régulièrement amenés à en revêtir les atours afin de trancher une fois pour toutes des débats de société (fin de vie, procréation, terrorisme, etc.) dont les contours légaux sont flous. Résultat, quand bien même ils ne peuvent en principe pas s’affranchir de la règle de droit pour faire valoir leur propre subjectivité, les décisions finissent toujours par refléter une certaine opinion.

Pour la Haute juridiction administrative, s’ajoute à cet enjeu la question de la temporalité. Entre l’annonce politique et la décision du juge, il s’écoulait auparavant plusieurs années. Désormais, il lui est demandé de se prononcer dans le feu de l’action, avant que le feu de la controverse ait pu s’éteindre.

Quand le Conseil d’Etat s’immisce dans les débats de société

Ces dernières années, le Conseil d’Etat a ainsi dû, à plusieurs reprises, imposer une certaine vision de la société au travers de ces décisions. Le 12 décembre 2014, il avait validé l’attribution de la nationalité française aux enfants nés par GPA à l’étranger. Si la Haute juridiction administrative rappelait que les contrats de gestation ou de procréation pour autrui sont interdits par le code civil, elle avait jugé que la seule circonstance qu’un enfant soit né à l’étranger dans le cadre d’un tel contrat, même s’il est nul et non avenu au regard du droit français, ne pouvait conduire à priver cet enfant de la nationalité française. Par cette décision, le Conseil d’Etat admettait les conséquences de la GPA pratiquées à l’étranger.

Le 26 août 2016, le Conseil d’Etat mettait cette fois un terme aux arrêtés « anti-burkini ». La petite commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) avait, quelques semaines plus tôt, interdit le port de cette tenue de bain controversée. Un arrêté municipal confirmé le 22 août par le tribunal administratif de Nice.

Saisi par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF), le Conseil d’Etat annulait ce même arrêté 4 jours après, alors même que l’affaire occupait tous les médias. Se voulant un arrêt de principe, cette décision cassait du même coup une trentaine d’autres arrêtés municipaux et inscrivait le burkini dans une forme de neutralité, l’estimant sans conséquence sur les bonnes mœurs.

La question du burkini ressurgit aujourd’hui à la faveur d’une délibération du conseil municipal de Grenoble. Par une ordonnance du 25 mai 2022, le Tribunal administratif de Grenoble a jugé qu’en autorisant les tenues religieuses de baignade comme le burkini dans ses piscines municipales, la ville de Grenoble avait gravement porté atteinte au principe de neutralité du service public, dont la laïcité est une composante. Au cœur de sa démonstration, l’article 1er de la Constitution qui « interdit quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers ».

Éric Piolle, le maire de Grenoble, a immédiatement déclaré faire appel de la décision du tribunal. Obtiendra-t-il gain de cause devant le Conseil d’État ? Dans sa jurisprudence, celui-ci s’est toujours montré favorable au burkini, au nom de liberté d’aller et venir, de la liberté de conscience et de la liberté personnelle. Il est donc plus que probable que la Haute juridiction administrative donne in fine raison à la mairie.

Il y a 150 ans, la loi du 24 mai 1872 consacrait l’indépendance du Conseil d’Etat, le transformant en une juridiction dont les décisions s’imposent à l’administration. Sa décision sur le Burkini sera donc décisive pour la suite car elle s’appliquera à toute la France, ouvrant de fait la porte, s’il s’alignait sur la mairie de Grenoble, à la généralisation de cette tenue de bain controversée.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Pope Names First Women to Office That Helps Select Bishops

Advertisement

Supported by

The three women will serve five-year terms in the Vatican office that vets candidates, enhancing the role of women in the church’s operations.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Gaia Pianigiani

Pope Francis on Wednesday appointed women for the first time to the office that advises him in the choice of bishops across the globe, a move that bolsters efforts to give women a larger voice in the church’s operations.

The decision to name the three women — two nuns and a laywoman — as members of the Congregation for Bishops will put them in position to influence the selection of the 5,300 bishops who lead dioceses and play a prominent role in the church’s interaction with the faithful all over the world.

“The Pope is saying that the church is choosing bishops together with women,” said Paolo Rodari, a Vatican expert for the Italian daily La Repubblica. “Even in the most male chauvinist niches of the church, his message will resonate.”

The priesthood in the Roman Catholic Church is restricted to men only, based on doctrinal teaching that all of Jesus’ apostles were male. But women’s groups have been pressing for more authority, given that women participate so actively in church life.

The three women who were selected are Sister Raffaella Petrini, the highest-ranking woman in the Vatican City State and the deputy governor of the area; Sister Yvonne Reungoat, the French former superior general of an Italian religious order, the Daughters of Mary the Helper; and a laywoman, Maria Lia Zervino, president of the World Union of Catholic Women’s Organizations.

The office’s members meet a couple of times a month in Rome to evaluate candidates for bishop submitted by Vatican ambassadors and archbishops. It then advises the pope, who has the final word and has the latitude to appoint candidates who have not been assessed by the panel.

The size of the office varies, but the group announced on Wednesday includes 14 people — the three women, along with 11 cardinals, bishops and priests, who will serve five-year terms.

“I see it as an important development,” Mr. Rodari said. “Not alone, but they will help decide the new bishops, an area that has historically been male-dominated in Rome.”

Francis signaled his intention to appoint women to the office in an interview with Reuters earlier this month. “I am open to giving an opportunity,” Francis told Reuters, referring to women. “This way, things are opening up a bit.”

The pope noted in the interview that the new Constitution for the Holy See, which went into effect last month, allows any baptized Catholic to lead most sections of the Vatican’s central administration, indicating that he planned to appoint more women.

He cited the department for Catholic Education and Culture, and the Apostolic Library, now all run by male prelates, as other prominent positions that might soon be held by women.

In recent years, Francis has appointed other women to influential roles that had previously been held only by men, including Sister Alessandra Smerilli, who was named to a deputy position in the Vatican’s development office, which deals with justice and peace issues.

Yet not everyone was convinced that the presence of women on the bishop-selection office would lead to meaningful change.

“These women were chosen because they are in line with the Vatican’s hierarchy,” said Lucetta Scaraffia, a feminist, church historian and founder of Women Church World, the Vatican’s women magazine that exposed the economic exploitation and abuse of nuns, said in a phone interview. “Nothing will change, I think.”

Although women will now be significantly involved at the end of the process of evaluating potential bishops, she expressed concern that the pipeline for identifying and proposing candidates begins at the local level, which is dominated by men.

The process begins with bishops, who identify the priests who are deemed to be suitable. Their names are vetted by Vatican ambassadors, who then forward them to the Rome-based office.

Ms. Scaraffia is a Vatican critic on the role given to Catholic women. She resigned from her editorial post at the magazine, citing an “arid method of the top-down selection, under direct male control, of women who are perceived as being reliable.”

“Things change slowly at the Vatican,” she said.

Advertisement

Valeurs Actuelles

La guerre sur nos plateaux TV

Qu’on soit consultant (rémunéré) ou invité occasionnel (non rémunéré), perché sur son inconfortable fauteuil, l’impression est la même, pour tous : celle du perroquet obligé de se répéter, de plateau en plateau, pour commenter des images vues et revues, parfois fausses ou manipulées. Sollicité par l’animateur, le “sachant” doit savoir rebondir, commenter, même quand il doute de l’intérêt ou de la véracité de l’information. Il sait et comprend tout, même quand il ne sait pas tout et ne comprend pas tout. Le commentaire doit être rapide et simple, sinon simpliste – “Pas de tunnel, coco !”

Sur les chaînes d’info en continu, l’information ne s’arrête jamais, c’est du “H24”. On nourrit le temps d’antenne, un œil sur la concurrence et les chiffres d’audience. D’où cette pénible impression de godiller, de la tragédie la plus brutale à la scène la plus futile, au gré des sujets. Cette pression de l’immédiateté nous transforme en robinets à commentaires. Et, parfois, on parle trop… Il faut accepter de passer de l’essentiel à l’accessoire sans hésiter, donner son avis sur tout, avoir réponse à tout et savoir cacher, parfois, le fond de sa pensée, sous peine de quitter ce grand ballet de la notoriété TV. On montre, on commente, on s’indigne. Parfois, quand l’animateur cherche la qualité – il y en a -, on prend le temps d’expliquer. Mais vite, vite.

Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant

Les débats restent trop souvent biaisés, la pression insidieuse. Depuis le 24 février, on reprend sans recul ce qu’assurent les Ukrainiens. Ne jamais douter de ce qu’ils disent. On relativise au contraire ce qui vient des Russes. On remet systématiquement en question ce qu’ils affirment. Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant. Les Ukrainiens bombardent Donetsk ou telle autre ville séparatiste ? “Une rumeur, on va vérifier… ” Puis on passe à autre chose. Les huit ans de bombardements ukrainiens contre le Donbass prorusse (14 000 victimes depuis 2014) ? “Oui, c’est ce que disent les Russes. ” Les reportages documentés de la journaliste Anne-Laure Bonnel, curieuse, franche, courageuse ? “La propagande du Kremlin, rien de plus. ”

Fin mars, le courant dominant assure que l’armée russe recule sous les coups ukrainiens. La conclusion paraît évidente : la Russie est en train de perdre la guerre. Expliquer qu’il peut aussi s’agir d’un repli opératif vers une autre partie du front ? Inaudible. En avril-mai, la contre-offensive ukrainienne n’est plus aussi victorieuse que prévu, les Russes gagnent même du terrain. Qu’importe ! Un mois, c’est une éternité. La boucle médiatique ne s’arrête jamais, l’info chasse l’info. En juin, qui se souvient encore de ce que disaient les experts en avril ? Les Russes bombardent Marioupol ? Donc, ils rasent la ville. Rappeler que le matraquage vise surtout l’immense complexe industriel périphérique Azovstal ? Inaudible, encore. Des crimes de guerre russes ? Oui, ils sont avérés. Des crimes de guerre ukrainiens ? “On manque d’infos… Ils sont agressés. ” Une maternité ou une école ravagées par les bombes ? L’horreur, bien sûr. Les Ukrainiens n’y auraient-ils pas placé des armes, des positions de tir ? Possible. Sur place, on sent un certain flou. L’envoyé spécial lui-même s’interroge. En studio, au contraire, pas de doute. Les experts du plateau balaient les réserves du terrain. La visite de Macron à Kiev, le 16 juin, est-elle un moment historique ? Plutôt discutable, tout est surjoué. Sur le moment pourtant, la plupart des analystes opinent : “Oui, c’est un moment historique. ” Un postulat en phase avec le narratif de l’Élysée, qui fixe le cadre du débat. Les questions tendent à enfermer les débatteurs dans le mantra du jour.

Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal

Dans le bain permanent d’émotion et d’indignation que sont devenus la plupart des débats – d’emblée pro-Zelensky et anti-Poutine -, un plateau TV ressemble à une ligne de front, les balles en moins. Déroger à l’unanimisme idéologique ambiant, c’est se plaquer une cible dans le dos. Dans cette ambiance, expliquer l’agression russe, c’est la justifier. Nuancer, c’est faire le jeu de l’agresseur. Éclairer la complexité du terrain, c’est risquer d’être complice de crimes de guerre. Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal.

Nos chaînes battent le rappel de tous les spécialistes, célèbres ou obscurs. Les invités viennent des rédactions, des administrations, des grandes écoles, des think tanks, des instituts de recherche. Hier, au temps du Covid, on ne comptait plus les experts en pandémies, vaccins, doses, urgences, masques, sérologie, etc. L’actualité passe, le public se lasse. La guerre a remplacé la pandémie. On voit maintenant sur les plateaux tout ce que l’Université, la diplomatie et le monde militaro-industriel comptent de spécialistes du Kremlin ou de l’âme slave, des canons de 155 et des drones, du tchernoziom et de la raspoutitsa, des mers Noire et d’Azov, du blé et des blindés, sans compter tous les fins observateurs de ce grand malade qu’est Vladimir Poutine. Sur certains plateaux, on le sait avec certitude atteint d’un cancer – la thyroïde (“le cou enflé”), le pancréas ou la prostate (“le ventre ballonné”) -, ou de la maladie de Parkinson (“il s’accroche à son bureau”). Avec, en prime, de sévères troubles neuro-cognitifs. Et tout s’éclaire : “Poutine vit dans un monde parallèle… ” Quant aux Russes, ils sont “lobotomisés”.

Il faut de tout pour faire de bons plateaux, les rééditer chaque jour, plusieurs fois par jour. Les militantes ukrainiennes, “de simples citoyennes”, crèvent l’écran. Leur blondeur et leur charmant accent slave assurent à ces pasionarias une présence quotidienne, malgré d’incroyables excès de langage et un mépris affiché pour tout ce qui n’est pas explicitement pro-ukrainien. Débattre face à des gens arborant les couleurs jaune et bleu de l’Ukraine, comme d’autres épinglent le ruban rouge du Sidaction, par solidarité, c’est avancer dans un champ de mines. Gare à ceux qui ne s’affichent pas “solidaires” ! Les intellectuels genre Nouvel Obs , biberonnés au Monde , à Libé et à Télérama, occupés à remplir le goulag des mal-pensants, ont toujours leur rond de serviette, comme l’inévitable intellectuel en chemise blanche et crinière laquée, spécialiste de l’autopromotion, l’éditorialiste politique du genre “réponse-à-tout”, l’opposant russe de service ou le transfuge du KGB, les experts qui ne sont que des communicants du camp atlantique, les influenceurs patentés, le psychanalyste qui lit dans le cerveau du “maître du Kremlin”, le soviétologue vintage qui veut expliquer Poutine par Staline, le général tiré de sa retraite. Les chaînes “consomment” beaucoup de ces étoilés, plutôt flattés d’être rappelés sur le front. La plupart apportent le sens du réel, la lucidité.

Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles

Je participe – un peu – au grand show des chaînes d’info. Surtout sur LCI et BFM, en pointe sur le traitement de cette actualité. Avec de bonnes audiences, ces chaînes tirent clairement leur épingle du jeu. Évidemment, le courant dominant y ronronne, mais il est possible de marquer ses désaccords. Bien sûr, certaines analyses décoiffent certains “experts”. Quelques camarades de plateau grondent. Mais il est possible de s’exprimer, en toute liberté. C’est tout à l’honneur des responsables et des animateurs.

Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles. Elles abordent des sujets (militaires ou géopolitiques) que les autres médias ne traitent pas, faute de temps ou de place. Elles présentent des reportages plus complets qu’ailleurs. Elles enrichissent la réflexion, permettent des explications et des perspectives indispensables. On y trouve des journalistes-animateurs qui travaillent vraiment leurs sujets. Leurs questions parfois naïves et souvent affûtées sont celles que se pose le grand public. Elles poussent les spécialistes dans leurs retranchements, jusqu’à bousculer aussi certaines certitudes. C’est tant mieux.

Allez… J’y retourne.

* Frédéric Pons est grand reporter, enseignant, auteur de “Poutine”, Calmann-Lévy et Mon poche.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Sunak Takes the Lead in the Voting for U.K. Prime Minister

Advertisement

Supported by

The former chancellor of the Exchequer led a pack of candidates after the first round, while an obscure trade minister surprised in second place.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Mark Landler

LONDON — Rishi Sunak, a former chancellor of the Exchequer, stayed at the front of the pack of candidates vying to replace Prime Minister Boris Johnson of Britain after the first round of the Conservative Party’s leadership contest on Tuesday.

But Penny Mordaunt, a relatively little-known junior trade minister, finished a strong second in the vote among Conservative lawmakers. And she has opened a commanding lead among the party’s rank-and-file members, according to a new poll, which suggested she could soon supplant Mr. Sunak as the favorite.

In the secret vote, more akin to a papal conclave than a national plebiscite, 357 Conservative lawmakers cast ballots to elect their next leader, who will become the fourth prime minister of Britain in six years.

Six candidates remained in the race after the first round. Two were eliminated for failing to clear the minimum threshold of support from 30 members of Parliament, including Nadhim Zahawi, who replaced Mr. Sunak as chancellor after he resigned last week in a move that set the stage for Mr. Johnson’s downfall.

It was the first of multiple rounds of party ballots this week, designed to whittle the sprawling field down to two finalists. They will spend a hectic summer wooing the party’s membership — a larger, though still limited group — which will elect Mr. Johnson’s replacement in early September.

The quirky nature of the process has already produced some surprises: While Mr. Sunak was expected to be the front-runner, and won a respectable 88 votes, Ms. Mordaunt’s 67 votes placed her within striking distance of him. Liz Truss, the foreign secretary, emerged as the third top-tier candidate, with 50 votes.

In a poll conducted by the market research firm YouGov, Ms. Mordaunt, a paratrooper’s daughter who serves in the Royal Naval Reserve, holds a wide lead among members over Mr. Sunak, Ms. Truss and all other candidates.

Two younger female candidates — Kemi Badenoch, with 40 votes, and Suella Braverman, with 32 — got through, keeping their hopes alive but raising the prospect that the hard-line Brexiteer vote may coalesce behind Ms. Truss.

Tom Tugendhat, the chairman of Parliament’s Foreign Affairs committee, who is running as an outsider, also survived into the second round, with 37 votes.

Jeremy Hunt, a former foreign secretary who unsuccessfully challenged Mr. Johnson for leader in 2019, came in last with 18 votes. Mr. Tugendhat would hope to pick up some votes in later rounds from the centrist Mr. Hunt.

Mr. Zahawi, with just 25 votes, was perhaps the day’s biggest disappointment. He had been a rising star in the party, propelled by his energetic management of the government’s rollout of coronavirus vaccines last year.

But critics faulted him for acting erratically last week, first accepting a plum post from Mr. Johnson, then calling on him to resign only a day later. There were also questions about Mr. Zahawi’s business dealings, which led him to complain that he was the victim of a smear campaign.

In the early days of the campaign, with so many candidates jostling for attention, the debates have been scattered and not particularly substantive. Much of the action involved horse-trading between candidates, with rising competitors eager to win over the votes of those who dropped out.

To complicate the picture further, Mr. Johnson suggested that the process of replacing him could move more quickly if the second-ranked candidate bowed out after the initial rounds and the leader was elected by acclamation.

Downing Street later said that if the winner was chosen on Sept. 5, which is the timetable set out by the party committee running the election, Mr. Johnson would deliver his formal resignation to Queen Elizabeth II the following day.

Appearing at one of his last sessions of Prime Minister’s Questions, Mr. Johnson said he was “leaving with my head held high,” despite a drumbeat of scandals that eventually turned his party and his cabinet against him.

In a sign that his rivals are already beginning to turn the page on him, the leader of the opposition Labour Party, Keir Starmer, devoted most of his questions to pressing Mr. Johnson for his views on people who have non-domicile tax status in Britain.

That status is claimed by the wife of Mr. Sunak, Akshata Murty, whose father is the Indian technology billionaire Narayana Murthy. Mr. Starmer signaled that Labour would make the wealth of Mr. Sunak and his wife the centerpiece of its attack on him if he emerges as the next Tory leader.

Mr. Johnson has declined to endorse any of the candidates, saying that to do so might hurt their chances. But in a lively exchange with Mr. Starmer, he predicted that any one of them would be able to “wipe the floor” with the Labour leader, whom he lampooned as “Captain Crash-a-Roony Snooze Fest.”

Advertisement

New York Times - World

Police Arrest Owner of South African Tavern Where 21 Teenagers Died

Advertisement

Supported by

Two employees were also arrested. Investigators have yet to say what killed the teenagers, who were found one June night collapsed in an overcrowded bar.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Lynsey Chutel

JOHANNESBURG — The owner and two employees of a tavern in South Africa where 21 teenagers were found dead under mysterious circumstances last month have been arrested and charged with selling alcohol to minors, the police said on Wednesday.

But the police have still not released the results of a forensic investigation into the cause of the teenagers’ sudden deaths in Scenery Park, a working class township in the city of East London, on the country’s southwestern coast. The deaths traumatized parents and friends, and outraged a nation already alarmed about unregulated underage drinking.

The teenagers, ages 14 to 18, collapsed on the floor, tables and couches in the crowded tavern in the early hours of Sunday, June 26. Survivors recalled in interviews with The New York Times that a mysterious gas filled the room, and a crush of people rushed toward the single stairway and door.

The establishment, known as the Enyobeni Tavern, is a narrow two-story building that had drawn complaints about noise and overcrowding from neighbors, including those whose homes abut the tavern.

The police said they arrested a person they described as the owner on Tuesday, but as is routine, will not name the individual until a court appearance, which is scheduled for Aug. 19.

Neighbors have told reporters that a husband and wife, Siyakhangela and Vuyokazi Ndevu, have run the tavern for several years. The Ndevus have declined recent requests for an interview with The Times.

The tavern’s liquor license was registered in 2012 in the name of Ms. Ndevu, according to the Eastern Cape Liquor Board. The liquor board opened a criminal case two days after the episode.

The police said the person they identified as the owner faces charges of selling alcohol to minors, conspiring to sell or supply minors with alcohol and other violations of the province’s liquor laws.

The two employees, whose names were also not released, had been arrested over the weekend on similar charges and were fined 2,000 rand each (about $117). If they fail to pay the fine, the two employees would be required to appear in court alongside the owner. All three were released immediately after they were arrested.

The tragedy is still shrouded in questions.

Irate community members criticized local police for taking hours to respond to emergency calls. They also said their complaints about the tavern had been ignored by the liquor board. Police and the liquor board, in turn, said they received no formal complaints from the community.

During a mass funeral on July 6, attended by the country’s president, Cyril Ramaphosa, an official from the provincial health department announced to the mourners that a stampede had been ruled out as the cause of death. Police said on Wednesday that there were no new developments in the forensic investigation.

“It’s quite disappointing,” Ludumo Salman, a soccer coach who knew two of the dead teenagers, said of the arrests. The liquor charges offer no answers to parents, who are still waiting to learn why their children died, he said.

After the mass funeral and national attention, he and the children’s parents expected the larger investigation to be fast-tracked, Mr. Salman added.

Officials said they needed time for that. “Investigation is a process and needs to be treated with extreme care and wisdom so that we can achieve the desired outcomes which all of us will be proud of,” Lieutenant General Nomthetheleli Mene, the province’s police commissioner, said in a statement on Wednesday.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Eric Kaufmann, auteur de “La Révolution démographique” : “Pourquoi le ‘moment populiste’ est amené à resurgir”

Valeurs actuelles. Dans votre livre, vous vous intéressez à l’émergence d’une “identité blanche”. Pour l’instant, elle semble toutefois au point mort, au moins politiquement : Donald Trump a été battu, en Autriche, Sebastian Kurz n’a pas non plus été reconduit, en France, le Rassemblement national n’arrive toujours pas à remporter d’élections majeures… Comment l’expliquez-vous ? Eric Kaufmann. Depuis 2018 et la première parution de ce livre en anglais, le monde a été confronté à une série de défis sans précédents. Le Brexit a rebattu les cartes au Royaume-Uni ; nous avons subi une pandémie telle qu’on n’en rencontre qu’une fois par siècle ; en Ukraine, on a vu la première guerre entre États sur le sol européen depuis 1945 ; tout cela sans même parler de la crise du pouvoir d’achat de ces derniers mois. Toutes ces crises économiques, politiques et sanitaires font le jeu des gouvernements du “système”. À qui les citoyens font-ils le plus confiance en période de pandémie ? Pas aux populistes. Ils veulent des dirigeants qui savent vraiment ce qu’ils font en termes de politique sanitaire. Cela a contribué à étouffer le “moment populiste”. En revanche, les questions à l’origine de ce moment populiste n’ont, elles, pas été adressées. Les progressistes se sont contentés de répéter leurs accusations et de se montrer de plus en plus agressifs. Beaucoup de politiques pensent que la période actuelle représente la nouvelle norme, ce qui n’est pas le cas. Nous avons traversé une séquence extraordinaire ; mais la pandémie, en tant qu’enjeu politique, est déjà en train de s’effacer ; la guerre en Ukraine, le coût de la vie, ces crises aussi pourraient trouver un terme. À l’heure actuelle, dans l’esprit des individus, toutes ces crises ont pris le pas sur les enjeux liés à l’immigration. Mais si la tendance s’inverse, si ces questions deviennent moins prioritaires dans l’esprit des électeurs, alors les questions ethno-culturelles resurgiront et le populisme de droite avec.

Est-ce que vous pensez que les derniers résultats électoraux témoignent de l’existence d’un plafond de verre pour les partis populistes ? Il y a, clairement, un maximum aux scores que ces partis peuvent atteindre. La base de leur électorat se compose d’une partie spécifique de la population qui, psychologiquement, est opposée au changement. À côté de cela, il y a une autre partie de l’électorat qui aime le changement, qui le considère comme stimulant. Ils sont moins nombreux, mais ils existent réellement et ne voteront jamais pour des populistes. Cela laisse un groupe intermédiaire pour lequel le plafond électoral n’est pas bien déterminé. Ce que l’on constate dans les études, c’est que, malgré la crise des migrants, la plupart des gens n’ont pas changé de réponse à la question “faut-il réduire ou augmenter l’immigration ?”. Parce que la réponse à cette question est très liée à l’idéologie et à la psychologie, elle reste stable quels que soient les événements qui marquent l’actualité. Ce qui change, c’est simplement que ceux qui veulent moins d’immigration, qui représentent une large majorité, placent ce sujet plus ou moins haut sur l’échelle de leurs priorités. Et c’est cela qui détermine le score des populistes. Pour l’instant, ils peinent à percer parce que les questions matérielles ont pris le pas. Si l’immigration reprend le dessus, cela sera bénéfique aux populistes.

Le racisme est un concept tellement mal défini qu’il peut être manipulé pour atteindre un objectif politique.

Vous semblez considérer que les conservateurs appartiennent essentiellement aux générations plus âgées. Pourquoi cela ? En France, par exemple, le leader du Rassemblement national, Jordan Bardella, est âgé de 26 ans, et en Autriche, Sebastian Kurz a été élu deux fois chancelier avant ses 36 ans. Ce que j’essaye d’expliquer au travers de cette idée, c’est que, du simple fait des mariages interethniques, tout le monde deviendra, non pas dans ce siècle mais sans doute au cours du prochain, d’une même nouvelle ethnie. La majorité sera alors incarnée par un groupe métissé, qui reprendra à son compte l’histoire et la mémoire de la majorité “historique”. En revanche, il y aura toujours une division entre ceux qui s’identifieront comme appartenant à la majorité ethnique, peut-être parce qu’ils seront conservateurs, et ceux qui se revendiqueront multiculturalistes parce qu’ils seront progressistes. On le voit déjà aux États-Unis, où l’identité Wasp [White Anglo-Saxon Protestant, en français “protestant anglo-saxon blanc”] s’est fondue dans une identité blanche incluant les immigrés catholiques et les juifs, et où les Hispaniques qui votent républicain ont de plus en plus tendance à s’identifier comme “blancs”. Ce que l’on constate notamment, c’est que les Hispaniques et les Asiatiques qui ont voté Trump ont les mêmes opinions que les Blancs sur toutes ces questions : ils veulent moins d’immigration, pensent que la majorité blanche est attaquée… Ils adhèrent à l’idée qu’il y a une identité nationale américaine, un pays avec une majorité blanche, des minorités et des traditions héritées du passé. C’est quelque chose qui est aussi amené à émerger en Europe : une forme d’identification à la majorité ethnique qui constitue l’identité nationale. Le fossé idéologique dépendra alors moins de votre couleur de peau que de votre rapport à l’immigration, la discrimination positive, la théorie critique de la race, etc. C’est cela qui fera de vous un progressiste, un conservateur, un démocrate, un républicain. En clair, la couleur de peau n’est plus importante en tant que telle mais en tant qu’élément définissant une idéologie.

Pourquoi l’immigration est-elle un sujet aussi radioactif dans le débat public ? Parce qu’on a vu, à partir des années soixante, se développer un tabou autour de la question du racisme. La signification de ce terme a été progressivement étendue afin d’empêcher toute forme de débat sur l’immigration. Dans la plupart des pays occidentaux, l’essentiel de l’immigration vient de pays qui ont une origine ethnique différente de la majorité. Cela permet d’accuser de racisme toute personne qui se dit favorable à une baisse de l’immigration. Cela alimente une toxicité du débat. Le problème, c’est que ce terme est tellement mal défini qu’il est à géométrie variable et, in fine, cela empêche d’avoir une discussion honnête sur le sujet. Quand Donald Trump dit que la plupart des Mexicains qui rentrent illégalement aux États-Unis sont des violeurs, cela relève du racisme. Mais quand il explique vouloir construire un mur pour freiner l’immigration, on n’est pas sur du racisme, alors que c’est précisément ce que clament les démocrates. C’est déjà une conversation très subtile en tant que telle, alors si vous êtes face à quelqu’un qui crie “raciste, raciste, raciste” à tout bout de champ… Il nous faut nous accorder sur une vraie définition du racisme, rigoureuse, scientifique, pas juste une vague définition que l’on peut tordre pour atteindre un but politique.

Tant que la gauche fera du déboulonnage des statues son combat premier, elle le payera dans les urnes.

Cela fait penser au débat sur la notion de “grand remplacement” : le terme est systématiquement décrié par les progressistes, qui dénoncent une théorie complotiste, alors que dans le même temps ils se félicitent de la “créolisation” de la société… Il y a une certaine forme d’hypocrisie sur ce sujet : dès que la droite attire l’attention sur les changements ethniques, c’est du “grand remplacement” et c’est horrible. Mais si c’est la gauche qui dit la même chose, alors c’est progressiste et formidable. Cette contradiction n’est pas tenable dans le temps. Si l’on parle de “grand remplacement”, il est important d’être très précis dans ce que l’on dit : l’idée selon laquelle il y a une transformation ethnique n’est pas controversée, et si c’est ce que vous entendez par “grand remplacement”, si c’est ce que les sondés veulent dire quand on leur pose la question, il n’y a pas vraiment matière à débat. En revanche, si vous sous-entendez que c’est un changement organisé, une volonté délibérée de se débarrasser des Blancs – ce qui à mon sens est la vraie définition du “grand remplacement” -, là on est dans une dérive vers l’extrême droite. Mais si l’on veut avoir un vrai débat sur ce sujet, il faut que, lorsque les médias annoncent que la population blanche américaine décline pour la première fois de l’histoire des États-Unis, et lorsque le réalisateur Michael Moore s’en félicite sur Twitter en expliquant que « c’est le plus grand jour de l’histoire de l’Amérique », on puisse s’interroger sur la raison de ce déclin. Aujourd’hui, il est impossible d’avoir cette conversation, le sujet est utilisé comme arme par les groupes politiques.

À l’inverse des mouvements populistes, les universités, notamment, font face à l’émergence des progressistes woke et de la cancel culture . Comment peut-on rétablir le débat d’idées ? À l’université, les sciences humaines et sociales ont toujours penché à gauche, mais cela s’est significativement accru : dans les années soixante, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, le rapport était de trois chercheurs pour un en faveur de la gauche ; aujourd’hui, il est plutôt de douze, treize voire quatorze pour un. Le problème, c’est que lorsque tout le monde autour de vous partage vos idées, cela contribue à faire émerger des positions plus extrémistes. On voit par exemple que les universitaires n’hésitent plus à discriminer politiquement : au Royaume-Uni, un sur trois déclare qu’il refuserait d’embaucher quelqu’un se déclarant pro-Brexit, et aux États-Unis, un sur deux refuserait d’engager un partisan de Donald Trump. Il est très délicat de contrer cette tendance, mais c’est quelque chose que les gouvernements peuvent mettre en place. Il faut contraindre les universités à respecter une forme de neutralité politique, ce qui implique d’être sur leur dos en permanence. Aux États-Unis, on voit passer des projets de loi qui prévoient d’infliger des amendes aux universités qui ne garantissent pas la liberté d’expression, par exemple si un professeur est licencié pour ses idées. En fin de compte, le problème vient surtout de ce que le racisme, le sexisme, la transphobie ou l’homophobie sont des concepts trop vagues, qui peuvent être instrumentalisés pour s’en prendre aux adversaires politiques : si vous critiquez le mouvement Black Lives Matter, c’est que vous êtes raciste ; si vous êtes contre la discrimination positive, c’est que vous êtes raciste ; si vous critiquez les mouvements antiracistes, c’est que vous êtes raciste. L’universitaire américain Ibram X. Kendi défend ainsi la thèse selon laquelle si vous n’êtes pas ouvertement antiraciste, qu’il définit comme un engagement contre le racisme structurel, c’est que vous êtes raciste. Encore une fois, pour apaiser le débat, il faudrait pouvoir s’accorder sur une définition précise de ces termes. Or tant que ce débat aura lieu derrière les portes closes des universités et non pas sur la place publique, les bureaucrates continueront de se plier aux exigences d’un petit groupe d’activistes.

Après avoir longtemps imposé ses vues sans contradiction, le mouvement woke fait tout de même aujourd’hui l’objet d’une hostilité forte d’une part de l’opinion publique. Pensez-vous qu’il a atteint un plafond ? J’en doute fortement. Le simple fait que le New York Times publie des éditoriaux contre la cancel culture ne suffi t pas à prouver que le mouvement reflue. Cette cancel culture trouve aujourd’hui un fort écho chez les plus jeunes et, à mesure qu’ils entreront sur le marché du travail, ils importeront cette idéologie, ce “socialisme culturel”, sur leur lieu de travail. La démographie va propulser le “wokisme”. Il est amené à devenir un sujet de plus en plus important, et même un enjeu politique à même de déterminer l’issue des élections. On le voit déjà, en partie, au Royaume-Uni et en Europe, notamment à travers la question du déboulonnage des statues, ou encore quand des politiciens britanniques se voient demander, au détour d’une interview, ce qu’est une femme. C’est typiquement le genre de sujets qui peuvent propulser les populistes : beaucoup de personnes considèrent qu’il est ridicule de ne pas être capable de définir simplement ce qu’est une femme, et si la gauche refuse de le reconnaître, cela renverra une mauvaise image d’elle. C’est le genre de choses qui sont portées par des activistes de gauche, mais qui vous font perdre des élections. Ces questions de guerre culturelle, parce qu’elles n’ont pas été résolues, vont prendre une place de plus en plus importante dans les agendas politiques, et tant que la gauche ne sera pas alignée avec la population dans son ensemble, cela lui créera des problèmes. Tout comme les questions d’immigration et de multiculturalisme lui ont coûté le vote des classes ouvrières. Si la gauche s’engage sur le programme trans, elle pourrait être facilement attaquée par la droite et perdre beaucoup d’électeurs. Cela va être intéressant à observer. Pour le moment, cette guerre culturelle n’est pas rentrée dans l’esprit des électeurs en dehors des États-Unis. Mais de plus en plus de pays prennent le même chemin, s’interrogent sur ce qui est enseigné à l’école, le rapport à l’histoire et au passé, à la liberté d’expression et ses limites. Tous ces sujets vont prendre de plus en plus de place dans les années à venir.

La Révolution démographique, d’Éric Kaufmann, JC Lattès, 540 pages, 23,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Investigating Two Murders in the Amazon

Investigating Two Murders in the Amazon

Investigating Two Murders in the Amazon

We recently traveled to a remote patch of the Amazon rainforest to investigate the murder of a journalist and an activist. Here’s what we learned →

Investigating Two Murders in the Amazon

Bruno Pereira, an expert on Indigenous tribes, and Dom Phillips, a British journalist, set off on June 2 to meet an Indigenous patrol that had started policing the forest as the Brazilian government pulled out of the region.

Investigating Two Murders in the Amazon

The patrols track poachers who illegally fish inside an Indigenous reservation here for pirarucu, a prehistoric, air-breathing fish that can grow up to 10 feet long, devastating its population. Pereira had helped train the trackers, drawing threats.

Investigating Two Murders in the Amazon

Those threats continued on the trip. One fisherman, who had shot at Pereira, displayed a shotgun to the Indigenous patrol and stared at Pereira and said “good morning” as he slowly passed in his boat.

Investigating Two Murders in the Amazon

The next day, that fisherman and another man murdered and dismembered Pereira and Phillips, the police said. After a weeklong search, the fisherman confessed and led the police to the bodies, hidden in the forest.

Investigating Two Murders in the Amazon

Now investigators are trying to determine whether the killings are linked to organized crime groups that help finance local poaching. The man who confessed had a boat with a motor that costs roughly what a local fisherman makes in a year.

Read the full story:

Valeurs Actuelles

Laurent Toubiana : “Covid-19, le monstre était une souris”

Dans votre essai, à rebours du discours officiel, vous affirmez que le Covid a été une virose somme toute banale, bien loin du cataclysme annoncé par les autorités. D’après l’épidémiologiste que vous êtes, quel serait le bilan réel de cette épidémie ?

L’analyse que je fais du Covid dans mon essai s’appuie sur trente années d’expérience acquises en épidémiologie. Pour commencer, on parle d’épidémie à l’apparition d’un nombre de “cas” supérieur à un chiffre attendu. Il faut déjà caractériser ce que l’on entend par “cas”. La massification des tests, dont au moins 50 % des testés positifs ne présentaient aucun symptôme, a entretenu une confusion importante avec le nombre de “malades”. Un malade est une personne dont l’état est suffisamment grave pour aller consulter un médecin ou se rendre à l’hôpital. Par conséquent, les épidémiologistes s’appuient sur les données recueillies par les médecins en première ligne, via le Réseau Sentinelles entre autres.

Par ailleurs, pour suivre froidement et sans panique l’évolution d’une épidémie, il existe un indicateur standard dans notre discipline : le taux d’incidence hebdomadaire. Il s’agit de calculer, par semaine, pour 100 000 habitants (l’équivalent d’une ville comme Nancy) le nombre des malades en ville et à l’hôpital. Que constatons-nous alors ? Lors de la première vague, en mars 2020, nous avons atteint un pic épidémique la semaine du 23 mars avec 140 nouveaux malades, 36 admissions à l’hôpital dont 6 en soins critiques et 9 décès pour 100 000 habitants. Lors de la deuxième vague, en novembre 2020, qui nous a également valu un confinement, le taux d’incidence hebdomadaire au moment du pic épidémique atteignait 83 malades. À titre de comparaison : lors d’épisodes de grippe saisonnière, ce taux d’incidence peut atteindre 800 malades par semaine ! En tant qu’épidémiologiste, c’était pour moi déconcertant de voir tous les jours M. Salomon, directeur général de la santé, brandir lors de sa météo sanitaire des chiffres cumulés de malades depuis le début de l’épidémie, chiffres qui ne voulaient strictement rien dire et participaient à la montée d’un climat anxiogène !

Comme le revendique un des spots du ministère de la Santé à destination des Français, “on peut débattre de tout sauf des chiffres”… Comment est-il alors possible que les épidémiologistes du Conseil scientifique aient de leur côté annoncé des projections cataclysmiques ?

Bien au contraire, tous les chiffres sont discutables ! De la méthode utilisée aux résultats obtenus en passant par le traitement des données recueillies, chaque étape d’une démarche scientifique doit faire l’objet d’une discussion ! Au sein du Conseil scientifique, je connais bien Simon Cauchemez, puisqu’il a étudié dans nos laboratoires au sein de l’Inserm, et Antoine Flahault, pour avoir rédigé quelques articles scientifiques avec lui.

La seule explication que je peux vous donner est qu’il est très risqué d’annoncer qu’une épidémie sera bénigne. Si vous vous trompez, vous êtes immédiatement discrédité. Alors qu’on ne prend aucun risque à prophétiser une catastrophe, même si cette dernière ne survient pas. Plus ce que vous annoncez est grave, plus votre parole a de l’importance. Ce n’est pas nouveau, Molière l’a décrit parfaitement bien : ses “Dottore”, qui abusent les crédules par leur savoir, sont des personnages emblématiques de la commedia dell’arte.

Alors comment expliquer le décalage entre les images, diffusées en boucle sur les chaînes d’info, de services hospitaliers saturés et votre analyse, comme les chiffres déconcertants de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) révélés en novembre dernier ?

Lorsqu’en novembre dernier, l’ATIH publie son rapport d’analyse sur l’impact du Covid sur les hospitalisations de l’année 2020, la presse s’est bien évidemment empressée de détricoter ces résultats par une armada de fact checkers, tant il menaçait de porter un coup au récit officiel. Pourtant, à sa lecture, on s’aperçoit que les hospitalisations pour cause de Covid n’ont finalement représenté que 2 % de l’activité hospitalière en 2020. Pis, cette même année, l’hôpital n’a jamais été autant sous-utilisé puisqu’il a accueilli 10 % de patients en moins.

Les déprogrammations d’opérations, comme le refus de se rendre à l’hôpital de certains malades chroniques par crainte d’attraper le virus, ont drastiquement diminué l’activité hospitalière. C’est un véritable scandale au regard de la communication gouvernementale justifiant à longueur de journée leurs mesures liberticides par le risque d’un krach hospitalier ! Certains services ont effectivement pu être saturés à un moment donné, mais, à quelques kilomètres d’eux, des hôpitaux privés qui offraient pourtant des lits restaient inexorablement vides…

En réalité, le scandale absolu est que cette crise a été générée par l’affligeante gestion d’une armée d’incompétents qui, pour cacher leurs insuffisances, n’ont eu de cesse de nous faire croire que cette épidémie était un monstre alors qu’il s’agissait d’une souris !

Au moment de la vague Omicron, en janvier dernier, Macron a annoncé souhaiter « emmerder » les non-vaccinés, responsables de la saturation des services hospitaliers. Qu’en est-il réellement ?

Dès la mi-novembre, un communiqué de presse de la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) indique que sur une population adulte (supérieure à 20 ans) vaccinée à près de 90 %, 42 % des personnes admises en soins critiques à l’hôpital sont vaccinées et, par conséquent, 58 % d’entre elles ne le sont pas. Mais dès le 9 janvier, le taux s’inverse : 60 % de vaccinés admis en soins critiques contre 40 % n’ayant reçu aucune injection.

Mais ce qui est encore plus intéressant à étudier, c’est la dynamique de l’épidémie avant et après vaccination. Alors que 90 % de la population adulte est vaccinée, les admissions à l’hôpital lors du pic épidémique de cette vague Omicron sont équivalentes à celle du pic de la vague de novembre 2020, soit de l’ordre de 30 par semaine pour 100 000 habitants. Soit près de 4 admissions à l’hôpital par jour pour une ville comme Nancy, des chiffres quasi insignifiants ! En revanche, qu’il y ait toujours des personnes hospitalisées malgré un taux de couverture vaccinale colossal, laissant penser que le vaccin ne sert visiblement à rien, est complètement mis sous le boisseau.

Vos contradicteurs vous opposeront que si le cataclysme a été évité, c’est grâce aux mesures, telles que les confinements, mises en place par le gouvernement…

Dans mon livre, j’analyse le cas de la Suède, qui a eu l’audace, dans un contexte international hostile, de privilégier l’immunité collective aux confinements adoptés par la quasi-totalité de l’Occident. Sa stratégie s’est heurtée à de nombreuses critiques de nos épidémiologistes, annonçant une hécatombe catastrophique. Ces prédictions farfelues ne se sont évidemment pas produites. Nous avons donc comparé les données suédoises à celles françaises et québécoises, région qui a adopté un confinement strict comme la France et qui présente des similarités géographiques et populationnelles avec la Suède. Nos conclusions sont sans conteste : en aucun cas nous n’observons un effet du confinement sur la dynamique épidémique ou sur le nombre de morts. Avec ou sans confinement, les chiffres sont quasi similaires. Ce constat est particulièrement accablant, car cela suggère que le confinement n’a servi à rien. Au regard des dégâts individuels et collectifs, économiques, psychiques causés par les confinements, il est évident que la Suède a réussi à juguler l’épidémie de manière beaucoup plus bénéfique pour sa population.

Vous expliquez qu’il n’y a pas eu, selon vos chiffres, de surmortalité en 2020 due au Covid. Et qu’en est-il en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?

Nous avons constaté une surmortalité de 3,72 %, soit 23 401 décès en excès en 2020 pour l’ensemble de la population. En affinant selon les tranches d’âge, la surmortalité des plus de 65 ans s’établit à 4,51 %, et celle des moins de 65 ans affiche au contraire une sous-mortalité de 0,86 %. Ce qui est bien loin du cataclysme des 500 000 morts annoncées pour justifier le premier confinement ! Sans rentrer dans les détails de calculs que je précise dans mon livre, il est important de noter que j’ai utilisé la même méthodologie que celle employée par deux collègues épidémiologistes de renom lors de l’épisode de canicule en 2003 (+15 000 morts estimés). De manière générale, les calculs de surmortalité sont assez standards en épidémiologie. Pourtant, alors que mon article sur la surmortalité devait être publié dans un ouvrage dirigé par Laurent Muchielli (directeur de recherche au CNRS), je viens d’apprendre, il y a quelques semaines, que la parution de l’ouvrage était conditionnée au retrait de mon papier… Quant à 2021, il y aurait même une légère sous-mortalité pour l’ensemble de la population. En revanche, si l’on se réfère aux études réalisées dans d’autres pays, il y aurait une légère surmortalité chez les jeunes. Pour l’étudier et analyser une possible corrélation avec les vaccins, il me faut croiser ces données avec le statut vaccinal. Ces informations existent mais ne sont pas accessibles facilement. L’autorisation d’accès nous a été pour l’heure refusée. J’ai depuis adressé une pétition auprès du Sénat.

Vous détaillez dans votre essai deux périodes : celle de la sidération et celle de la terreur. La peur, utilisée comme outil de soumission, ne serait-elle pas une des portes d’entrée vers une forme de dictature sanitaire ?

La peur est un moteur puissant de la conformisation des esprits. La présence d’un mal invisible qui circule a tétanisé la population, qui s’est soumise en acceptant d’être protégée par des mesures de plus en plus coercitives et intrusives. Le masque, outre sa symbolique de bâillon, permet d’insinuer l’idée d’un danger permanent. La récurrence des “vagues” qui viennent nous submerger, gonflées artificiellement par une “testomania” (c’est-à-dire l’usage dévoyé des tests PCR entretenant la confusion entre “cas”, souvent asymptomatiques, et “malades”), a permis de justifier des mesures disproportionnées et contraignantes telles que les confinements, les couvre-feux, les fermetures d’écoles, la limitation des déplacements, la vaccination, le passe sanitaire puis vaccinal…

Cependant, en aucun cas je n’insinuerais que ces stratégies auraient été préméditées et échafaudées par les “puissants” pour obtenir une soumission de la population à une quelconque fin. Gouverner n’est-il pas une fin en soi ? Je préfère opter pour l’hypothèse de l’opportunisme. Disons qu’ils ont appris “en marchant”. Pendant ces deux années de crise sanitaire, toutes les autres questions ou revendications n’existaient plus.

La notion de “dictature sanitaire” est trop forte. Je n’utiliserai pas ce terme-là. Mais le gouvernement a opportunément utilisé ce moyen pour faire descendre le niveau de revendications. La peur est un mode de gouvernement. Puis une peur a chassé l’autre : la guerre en Ukraine et la menace atomique russe ont remplacé le Covid. Pourtant, au même moment, il y a eu une résurgence de l’épidémie aussi importante que celle de novembre 2020, qui, à l’époque, je le rappelle, nous avait valu un confinement…

Désormais, on entend parler de la variole du singe… Il n’y a que des cas diffus et aucun risque épidémique, mais c’est sa charge symbolique de grande faucheuse, sa résurgence alors que la variole avait été éradiquée par l’OMS, qui tétanise.

S’exprimer sur le Covid en tenant un discours “rassuriste” vous plonge aux yeux de la masse dans le camp des “complotistes” et fait de vous la cible du tribunal médiatique via son armée de fact checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?

Un “complotiste” est quelqu’un qui croit aux complots. Je suis aux antipodes d’une telle pensée. Affubler de cet adjectif toute personne qui dit quelque chose d’un peu différent est assez grave. Le mot “complotiste” est avant tout une étiquette que l’on vous colle sur le front pour vous discréditer et justifier le fait de ne pas discuter avec vous.

La montée de ces thèses farfelues et douteuses n’est que le reflet d’une incrédulité grandissante, conséquence d’un décalage entre ce que nous vivons et ce qui nous a été raconté, entre autres via les médias. Conséquence d’une accumulation de bévues, d’erreurs, de mesures absurdes, d’injonctions contradictoires des autorités, qui n’ont pas vraiment contribué à la confiance, installant le doute chez une partie de la population. Je considère le doute comme une tournure d’esprit très saine. Mais douter de tout et rechercher une explication univoque et monocausale à un événement est une forme de paresse intellectuelle.

Au début de la crise, j’avais décidé de ne pas y aller, je pressentais que c’était dangereux, mais jamais je n’aurais imaginé une telle violence. Il y a une forme de haine insupportable. Des amis intimes, des membres de votre famille, qui du jour au lendemain décident de ne plus vous adresser la parole. Je suis intervenu sporadiquement, dès qu’un collègue lançait une énormité ou qu’une nouvelle injonction gouvernementale me choquait. J’aime m’approcher de la vérité et je ne supporte pas le mensonge. Je veux au moins laisser une trace de cette vérité. Alors je me fiche royalement d’être mis au ban ! Comme dit La Rochefoucauld : « L’amitié est un aménagement réciproque de bons offices. »

La lecture d’Anéantir (Flammarion), le dernier livre de Michel Houellebecq, vous a accompagné pendant toute l’écriture de cet ouvrage. En quoi a-t-il fait écho à votre lecture de la crise sanitaire ?

J’allais presque le citer à chaque page tant sa vision de la société m’éclairait dans cette relecture de la crise sanitaire. Il y a d’abord la question des boomers, dont la lecture de Connemara (Actes Sud), de Nicolas Mathieu, que j’ai enchaînée à la suite de Houellebecq, m’a permis de poursuivre mes réflexions sur notre finitude.

Qu’est-ce que notre société fait de ses vieux ? Ces boomers, toujours plus nombreux et décrépits au gré des gains d’espérance de vie. Ces boomers qui, justement, avaient tant à craindre du virus. Au-delà, Anéantir questionne sur cette angoisse collective de la mort, que la foi, la spiritualité, autrefois parvenaient à calmer. Ce besoin d’au-delà a été éliminé progressivement par la science, désormais érigée en religion et dont le progrès est le nouveau credo. Cette crise est très probablement le reflet de cette angoisse collective de la mort, à laquelle la médecine, art inspiré de la science, n’apporte aucune réponse.

Covid-19, une autre vision de l’épidémie, de Laurent Toubiana, L’Artilleur, 272 pages, 17,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Le cardinal Sarah s’inquiète du manque de spiritualité dans notre monde moderne

Charlotte d’Ornellas : Vous écrivez un nouveau livre qui porte le nom de Catéchisme. Non pas celui de l’Église, mais celui de nos vies spirituelles… Pourquoi avez-vous ressenti la nécessité d’écrire sur ce sujet ?

La vie spirituelle est ce que nous avons de plus intime, de plus précieux. Sans elle, nous sommes des animaux malheureux. J’ai voulu insister sur ce point : la spiritualité n’est pas une collection de théories intellectuelles sur le monde. La spiritualité est une vie, la vie de notre âme.

Depuis des années, je parcours le monde, je rencontre des personnes de toutes cultures et de toutes conditions sociales. Mais je peux affirmer une constante : la vie, si elle n’est pas spirituelle, n’est pas vraiment humaine. Elle se transforme en une triste et angoissante attente de la mort ou en fuite dans la consommation matérialiste. Savez-vous que durant le confinement, l’un des mots les plus souvent recherchés sur Google était le mot “prière” ?

Nous avons pris soin de l’économie, des salaires, de la santé, c’est très bien ! Mais qui a pris soin de son âme ?

J’ai voulu répondre à cette attente inscrite au cœur de chacun. C’est pour cela que j’ai choisi ce titre, Catéchisme de la vie spirituelle . Un catéchisme est un recueil des vérités fondamentales. Il a un but pratique : être un repère incontestable au-delà de la valse des opinions. Comme cardinal de l’Église catholique, j’ai voulu donner à tous des repères quant aux fondamentaux de la vie de l’âme, de la relation de l’homme avec Dieu.

Vous aviez déjà écrit un ouvrage pour dire la force du silence. Vous insistez encore énormément dans ce livre sur la nécessité vitale de trouver le silence. Que pouvons-nous trouver de si important dans le silence ?

Permettez-moi de vous retourner la question : que pouvons-nous trouver sans le silence ? Le bruit est partout. Non seulement dans les villes agitées et englouties par le brouhaha des moteurs, mais même à la campagne il est rare de ne pas être poursuivi par un fond musical envahissant. Il n’est pas jusqu’à la solitude qui se voit colonisée par les vibrations du téléphone portable.

Pourtant sans silence, tout ce que nous faisons est superficiel. Car dans le silence, on peut revenir au plus profond de soi-même. L’expérience peut faire peur. Certains ne supportent plus ce moment de vérité où ce que nous sommes n’est plus masqué par aucun déguisement. Dans le silence, il n’y a plus moyen de fuir la vérité du cœur. Alors se révèle au grand jour ce qui nous habite : culpabilité, peur, insatisfaction, impression de manque et de vide. Mais ce passage est nécessaire pour entendre Celui qui parle à notre cœur : Dieu. Il est « plus intime à moi-même que moi-même », dit saint Augustin.

Il se révèle à l’intérieur de l’âme. C’est là que commence la vie spirituelle, dans cette écoute et ce dialogue avec un autre, le Tout autre, au plus profond de moi. Sans cette expérience fondatrice du silence et de Dieu qui habite le silence, nous restons à la surface de notre être, de notre personne. Quel temps perdu ! Je suis frappé, quand je rencontre un moine ou une moniale âgés, usés par des années de silence quotidien, de constater la profondeur et la stabilité rayonnante de leur humanité. L’homme n’est vraiment lui-même que quand il a trouvé Dieu, non pas comme une idée mais comme la source de sa propre vie. Le silence est le premier pas de cette vie véritablement humaine, de cette vie de l’homme avec Dieu.

On comprend que trouver le silence est déjà assez original pour l’époque. Mieux encore, vous rappelez qu’il faut se forcer à le trouver… dans une époque du confort, du bien-être et du rejet quasiment systématique de l’effort. Est-il nécessaire de rompre avec son époque pour être un bon chrétien ?

Vous avez raison de le souligner. Je n’encourage pas à aller dans le sens du vent ! Une ambition de feuille morte, comme disait Gustave Thibon ! Vivre, vivre en plénitude demande un engagement, un effort et parfois une rupture avec l’idéologie du moment. Dans un monde où le matérialisme consumériste dicte les comportements, la vie spirituelle nous engage à une forme de dissidence. Il ne s’agit pas d’une attitude politique, mais d’une résistance intérieure aux diktats portés par la culture médiatique.

Non, le confort, le pouvoir, l’argent ne sont pas des fins ultimes. Rien de beau n’est bâti sans effort. Cela est vrai dans toute vie humaine. C’est encore plus vrai au plan spirituel. L’Évangile ne nous promet pas le “développement personnel sans effort” comme nombre de pseudo-spiritualités de pacotille qui encombrent les rayons des librairies. Il nous promet le salut, la vie avec Dieu. Vivre de la vie même de Dieu, cela suppose une rupture avec le monde. C’est ce que l’Évangile appelle la conversion. C’est un retournement de tout notre être. Un renversement de nos priorités et de nos urgences. Cela suppose d’aller parfois à contre-courant. Mais quand tous courent vers la mort et le néant, aller à contre-courant c’est aller vers la vie !

L’Église est vue par le monde comme une institution millénaire, mais souvent frappée des mêmes maux que le reste de la société. Le dossier de la pédophilie en est un exemple… Comment les chrétiens doivent-ils concevoir (et expliquer peut-être) ce qu’est l’Église dans leur vie ?

L’Église est composée d’hommes et de femmes qui ont les mêmes travers, les mêmes défauts, les mêmes péchés que leurs contemporains. Mais ces péchés, quand ils sont le fait d’hommes d’Église, scandalisent profondément les croyants comme les incroyants. Intuitivement, tous savent en effet que l’Église nous donne les moyens de la sainteté, tous savent que le plus beau fruit de l’Église, ce sont les saints. Saint Jean-Paul II, sainte Mère Teresa, saint Charles de Foucauld sont le vrai visage de l’Église. Pourtant l’Église est aussi une mère qui porte les enfants récalcitrants que nous sommes. Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu : les pécheurs, ceux dont la foi vacille, ceux qui se tiennent sur le seuil sans vouloir entrer dans la nef. Tous sont des fils de l’Église. L’Église est notre mère parce qu’elle peut nous donner ses deux trésors. Elle peut nous nourrir par la doctrine de la foi qu’elle a reçue de Jésus et qu’elle transmet de siècle en siècle. Elle peut nous guérir par les sacrements qui nous transmettent la vie spirituelle, la vie avec Dieu, ce que l’on appelle la grâce.

L’Église est donc pour nous une mère parce qu’elle nous donne la vie. Souvent, notre mère nous agace parce qu’elle nous dit ce que nous ne voulons pas entendre. Mais au fond nous l’aimons avec reconnaissance. Sans elle, nous savons bien que nous ne serions rien. Il en est de même avec l’Église notre mère. Sa parole est parfois dure à entendre. Mais nous revenons sans cesse à elle, car elle seule peut nous donner la vie qui vient de Dieu.

L’Église est le visage humain de Dieu. Elle est véridique, juste et miséricordieuse, mais souvent défigurée par les péchés des hommes qui la composent.

Ceux qui ne revendiquent pas leur appartenance catholique aiment l’Église lorsqu’elle se transforme en ONG mondiale, à l’écoute des plus pauvres, des minorités, des persécutés, des personnes différentes… Et c’est une tentation qui semble parfois l’animer. Qu’est-elle de plus qu’une super ONG avec des relais dans tous les pays du monde ?

Je ne suis pas certain que vous ayez raison… Ceux qui ne se reconnaissent pas croyants n’attendent pas de l’Église qu’elle soit une ONG internationale, une succursale de la bien-pensance onusienne. Ce que vous décrivez est davantage le fait de chrétiens complexés qui voudraient devenir acceptables aux yeux du monde, populaires selon les critères de l’idéologie dominante.

Au contraire, les incroyants attendent de nous un discours de foi, une parole claire. Cela me rappelle ce que j’ai vécu au Japon quand j’étais chargé d’y apporter l’aide humanitaire du Saint-Siège après le tsunami. Devant ces populations qui avaient tout perdu, j’ai compris que je ne devais pas seulement donner de l’argent. J’ai compris qu’ils avaient besoin d’autre chose. D’une tendresse qui ne vient que de Dieu. J’ai donc prié longuement en silence devant la mer pour toutes les victimes et les rescapés. Quelques mois après, j’ai reçu une lettre d’un Japonais bouddhiste qui me disait qu’alors qu’il avait résolu de se suicider par désespoir, cette prière lui avait redonné le sens de la dignité et de la valeur de la vie. Il avait dans ce moment de silence fait l’expérience de Dieu. Voilà ce que le monde attend de l’Église !

Vous insistez beaucoup sur la prière. Comment faire pour prier lorsqu’on a l’impression de répéter sans cesse la même chose, d’être plus ou moins écouté…Que faut-il réellement chercher dans la prière ?

C’est une question fondamentale. La prière ne consiste pas dans une litanie de demandes. Et on ne mesure pas l’effi cacité de la prière au fait qu’elle soit plus ou moins exaucée. En fait, c’est très simple. Prier, c’est parler à Dieu ! Nous n’avons pas besoin pour cela de formules ciselées, même si elles peuvent parfois nous aider. Qu’avons-nous à dire à Dieu ? D’abord que nous l’ adorons, que nous reconnaissons sa grandeur, sa beauté, sa puissance, tellement loin de notre petitesse, de notre péché, de notre impuissance. Adorer, c’est l’activité la plus noble de l’homme. L’Occident ne tient plus debout parce qu’il ne sait plus ployer les genoux. Il n’y a là rien d’humiliant. Être à genoux, c’est être à sa place devant Dieu.

Prier, c’est aussi dire à Dieu notre amour. Avec nos mots, le remercier pour son amour gratuit pour nous, pour le salut éternel qu’il nous offre. Prier, c’est lui dire notre confiance, lui demander de soutenir notre foi. Prier, c’est enfin se taire devant lui, pour lui laisser la place.

Vous me demandez ce qu’il faut chercher dans la prière ? Je vous réponds, ne cherchez pas quelque chose ! Cherchez quelqu’un : Dieu lui-même, qui se révèle avec le visage du Christ.

Un catéchisme rédigé par un cardinal s’adresse forcément à des chrétiens… Ceux qui n’ont pas la foi et qui nous lisent aujourd’hui font-ils aussi partie de votre réflexion ? Ceux qui ne croient pas que Dieu existe ont-ils besoin du même silence ?

Bien entendu ! Je m’adresse à tous. Le silence n’est pas réservé aux moines, ni aux chrétiens. Le silence est un signe d’humanité. Je voudrais inviter toutes les personnes de bonne volonté, croyants ou incroyants, à faire l’expérience de ce silence. Osez vous arrêter ! Osez le silence. Osez vous adresser à un Dieu que peut-être vous ne connaissez pas, auquel même vous ne croyez pas.

Benoît XVI répète souvent une phrase qu’il a lue chez Pascal, le philosophe français : « Fais ce que font les chrétiens, et tu verras que c’est vrai ! » J’ose dire à tous : osez faire l’expérience de la prière, même si vous ne croyez pas, et vous verrez. Il ne s’agit pas ici de révélations extraordinaires, de visions ou d’extases. Mais Dieu parle au cœur dans le silence. Celui qui a le courage du silence finit par rencontrer Dieu. Charles de Foucauld en est le plus bel exemple. Il ne croyait pas, avait rejeté la foi de son enfance et ne menait pas une vie chrétienne, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pourtant, après avoir fait l’expérience du silence dans le désert, son cœur s’est ouvert au désir de Dieu. Il l’a laissé surgir dans sa vie.

Vous parlez également, pour nourrir l’âme, de la pratique des sacrements. Pouvez-vous expliquer ce qu’ils sont réellement, puisque vous reprochez à l’époque de parfois se tromper de sens ?

Les sacrements sont de réels contacts avec Dieu à travers des signes sensibles. Souvent effectivement, notre époque tend à les réduire à des cérémonies symboliques, des occasions rituelles de se retrouver, de faire une fête de famille. Ils sont tellement plus profonds que cela ! À travers le signe sensible de l’eau versée sur le front d’un enfant lors de son baptême, en réalité, Dieu lave l’âme de cet enfant et il vient l’habiter. Ce n’est pas une métaphore poétique. C’est une réalité ! À travers les sacrements, Dieu nous touche, nous lave, nous guérit, nous nourrit.

Peut-être pourrions-nous parfois nourrir un peu de jalousie envers les apôtres et ceux qui ont connu le Christ. Ils l’ont touché, embrassé, serré dans leurs bras. Il les a bénis, consolés, affermis. Et nous… tant d’années nous séparent de lui. Mais nous avons les sacrements. À travers eux, nous sommes physiquement en contact avec Jésus. Sa grâce passe jusqu’à nous. Il ne s’agit pas d’un joli symbole qui ne vaudrait qu’autant que dure notre ferveur. Non. Les sacrements sont efficaces. Encore faut-il que nous les laissions produire en nous leur fruit, en disposant nos âmes par la prière et le silence. Mais alors vraiment, si je me confesse, Jésus lui-même me pardonne. Si je participe à la messe, je participe réellement au sacrifice de la Croix. Si je communie, c’est vraiment lui, le Christ, Jésus, qui vient en moi pour me nourrir. Les sacrements sont les piliers de la vie spirituelle.

Les sacrements sont aussi accompagnés d’une liturgie… N’y a-t-il pas là aussi un accompagnement nécessaire pour que chacun puisse prendre conscience de la valeur réelle de ces signes ?

C’est vrai ! Il y a un immense besoin de catéchisme ! Trop souvent les enseignements des prêtres s’égarent pour devenir des commentaires de l’actualité ou des discours philosophiques. Je crois que les gens attendent de nous un catéchisme clair et simple qui explique le sens de la vie chrétienne et des rites qui l’accompagnent. Il serait bon que les homélies expliquent le sens des gestes de la messe. Ce serait fécond ! Mais je crois aussi que la liturgie parle par elle-même. Elle parle au cœur. Le chant grégorien se passe de traduction tellement il évoque la grandeur et la bonté de Dieu. Quand le prêtre se tourne vers la Croix, tous comprennent qu’il nous indique l’orient de nos vies, la source de la lumière. La liturgie est un catéchisme du cœur.

Catéchisme de la vie spirituelle, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 336 pages, 22,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Bad Planning and Errors, Not Fans, Led to Champions League Chaos, Report Says

Advertisement

Supported by

A French Senate inquiry faulted the authorities for blaming large crowds of supporters instead of owning up to their failures, after violence and confusion marred the match near Paris.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Aurelien Breeden

PARIS — Faulty coordination, bad planning and multiple errors by French authorities were responsible for the chaos that marred this year’s Champions League soccer final just outside Paris, according to a parliamentary report published on Wednesday that criticized officials for blaming English fans instead of acknowledging their own failings.

The scenes of confusion and violence at the May 28 final between Real Madrid and Liverpool were described as a “fiasco,” and with Paris scheduled to host the Summer Olympics in two years, the report urged French officials to dispel doubts over the country’s ability to host large-scale sporting events.

The report found that the authorities were unprepared for the tens of thousands of Liverpool supporters who converged on the Stade de France, and in no uncertain terms, it rejected the French government’s initial insistence that the dangerous crush of fans had been caused on that evening by the presence of fans who had fake tickets, or none at all.

“To us, it is clear that it isn’t because Liverpool supporters were accompanying their team that things went badly,” Laurent Lafon, a lawmaker who presides over one of the two Senate committees that ran the investigation, said at a news conference on Wednesday.

Supporters were also mugged after the game by groups of petty criminals who took advantage of the chaos to try to enter the stadium and to harass fans. Few police officers were stationed to prevent crime, because most were focused on potential hooliganism or terrorist threats, the report noted.

The poor planning meant that serious problems were nearly inevitable, the report said. “A series of dysfunctions” occurred “at every stage,” Mr. Lafon said, because soccer officials, the police and the transportation authorities were “in their own lane without any real coordination” — failing to anticipate that a large number of supporters would come and reacting sluggishly when crowds started to build up.

Chaotic scenes of fans scaling stadium fencing and of families being sprayed with tear gas at the game — the biggest match in club soccer, watched by hundreds of millions around the world — seriously dented France’s credibility to hold similar high-profile events, like the 2023 Rugby World Cup and the Olympics.

The senators urged President Emmanuel Macron’s government to recognize the mistakes, to tweak policing tactics, and to improve France’s strategy for securing large-scale sporting events.

“We mustn’t let spread the idea that we can’t organize big sports events,” said François-Noël Buffet, another senator who led the inquiry, on Wednesday. “If the truth had been told right away, we wouldn’t be here two months afterward.”

Gérald Darmanin, Mr. Macron’s tough-talking interior minister, had quickly blamed the chaos on 30,000 to 40,000 Liverpool supporters with fake tickets or no tickets at all — in the end, only about 2,500 forged tickets were scanned, the report said.

Mr. Darmanin, who belatedly apologized for the organizational failures on that evening, said on Wednesday that the government would follow the report’s recommendations. Those ideas include improving real-time communication between the authorities for large-scale events, systematically planning alternative overflow routes to prevent crowd buildups, and to reduce bottlenecks by finding ways to encourage fans to arrive earlier.

“Not only were there dysfunctions, but also errors of preparation,” Mr. Darmanin told lawmakers on Wednesday, adding that authorities would “draw all consequences” in preparing for future events.

The report faulted the French authorities for their “dated perception of British fans, reminiscent of the hooligans of the 1980s,” that led them to overstate the threat of violent supporters and to underestimate the threat of petty criminality.

“The political will to suggest that the presence of British fans was the sole cause of the chaotic situation at the Stade de France, perhaps in order to hide the poor organizational choices that were made, is in any case unacceptable,” the French senators wrote in a summary of their report.

Video surveillance footage from the stadium was automatically deleted seven days after the game, per usual practice, because authorities failed to request copies — a decision that showed poor judgment and prevented them from accurately determining the number of ticketless fans, the senators said.

Spirit of Shankly, one of the main Liverpool fan groups, welcomed the report, calling it a “clear message of support” for Liverpool supporters who attended the match. Many had accused the French police of using aggressive tactics, including tear gas, on the night of the game, and were outraged when French officials pinned the blame on them.

“Spirit of Shankly would like to thank the Senate both for welcoming the testimonies of fans and consequently vindicating them from any responsibility,” the group said in a statement on Wednesday, although it added that it still expected “a full apology from the French government.”

The report, which was written after public hearings with government officials, local authorities and fan groups, acknowledged that several factors complicated crowd control that night, including a strike on one of the main commuter trains leading to the stadium, and larger-than-expected crowds of English supporters converging on the stadium.

But the senators said the French authorities did not have adequate contingency plans in place and failed to adapt when the situation started to spiral out of control.

Stadium employees were insufficiently trained to handle disgruntled or distressed fans, the report said, and the police and transportation authorities reacted far too slowly to redirect the flow of fans and avoid bottlenecks that were created when a pre-filtering system meant to prevent terror attacks was also used by stewards to check tickets.

There were not enough signs and staffers in place to guide supporters, the report added, and there was no system in place to update supporters on what was going on — including on the fact that the game had been delayed, “which would have avoided stampedes to get inside.”

A report commissioned by the government came to similar conclusions last month, and UEFA, European soccer’s governing body, is carrying out its own review. The French senators blamed UEFA for its ticketing policy, arguing in their report that it should make “unforgeable,” paperless tickets mandatory for major events like the Champions League final.

Tariq Panja contributed reporting from London.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Octave Feuillet, le moraliste suranné

Léon Daudet le donne comme exemple du « succès de la littérature fade et inexistante » qui florissait au début du second Empire : Octave Feuillet (1821-1890) fut, à 42 ans, le premier romancier élu en tant que tel à l’Académie ; ce qui lui imposa un discours en forme d’histoire du roman, où il oublia de citer Balzac. Barbey d’Aurevilly, quant à lui, n’oubliera pas son compatriote normand dans ses Quarante Médaillons de l’Académie (1864) : « Cet Incroyable littéraire, qui a zézayé, marivaudé et scribouillé tout le temps de son discours, a oublié Balzac ! C’est comme si dans l’histoire de l’art de la guerre on oubliait Napoléon. » Dans le même discours, Feuillet donnait à la fois son esthétique et son éthique : « Je me persuade que dans la fiction, comme dans la réalité, la meilleure leçon morale que l’on peut donner aux hommes c’est le spectacle du bien » – et l’on imagine sans peine quelles gifles pouvaient démanger la main de Barbey.

On l’avait surnommé « le Musset des familles », et ce genre de surnom en France vaut épitaphe. Quelqu’un pourtant se fera son défenseur, que l’on n’attendait guère dans ce rôle : Pierre Loti, son successeur à l’Académie, qui n’avait pas oublié qu’Octave Feuillet avait été le premier à s’intéresser à ses premiers livres. Sa gratitude se nuance d’angoisse et même d’un sentiment plus fatidique : « Il me semblait qu’en prenant sa place, je le plongeais plus avant dans la grande nuit où nous allons tous. »

Les romans de Feuillet avaient tôt fait de lui un auteur à la mode : le Roman d’un jeune homme pauvre en particulier, Bellah, Monsieur de Camors, Histoire de Sibylle, sans compter ses pièces, que l’on jouera devant la cour, à Compiègne, comme les Portraits de la marquise où l’impératrice elle-même sollicita un rôle. Il fallait Loti pour le décrire « découragé devant ses rêves accomplis » et parler de « sa disposition d’âme à souffrir de tout, même du bonheur, qu’il a portée en lui jusqu’à son dernier jour… »

Le romancier et dramaturge mondain, élégamment moraliste, voué à l’oubli à mesure que la société où il prenait ses modèles disparaîtrait, Loti en fait « un vrai martyr des lettres » : « On ne trouverait sans doute pas un autre écrivain qui ait aimé son art avec tant de passion et qui en ait souffert aussi continuellement que lui. »

Ce mondain, à coup sûr martyr de sa sensibilité, avait quelquefois le sens des abîmes ; ainsi la fin de son Julia de Trécœur, qui tant avait fait battre le cœur du jeune Loti et que peut-être Barbey moins prévenu aurait su accueillir, l’aube découvrant les falaises du Cotentin où galope un cheval : « La bête […] se déroba brusquement, et marqua un demi-cercle. La jeune femme, les cheveux dénoués, l’œil étincelant, la narine ouverte, la retourna, la fi t reculer… Et le cheval, fumant, cabré, se levait presque droit et se dessinait de toute sa hauteur sur le ciel gris du matin… À la fin, il fut vaincu : ses pieds de derrière quittèrent le sol et rencontrèrent l’espace. Il se renversa et ses jambes de devant battirent l’air convulsivement. – L’instant d’après, la falaise était vide. Aucun bruit ne s’était fait. Dans ce profond abîme, la chute et la mort avaient été silencieuses. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Noirs dessins, lumineux desseins

Einstein se balançant au bout d’une corde devant un tableau noir où est inscrit « e = mc3 ». Deux pendus se serrant la pince, l’un affirmant à l’autre : « De puissants liens nous attachent. » Un type tentant de se tuer avec un revolver, qui se rate lamentablement – la balle passant au-dessus de sa tête. Et ce texte cinglant, sous l’image : « L’inconvénient d’avoir une trop haute idée de soi-même. »

Depuis une trentaine d’années, Sylvain Tesson dessine des suicidés dans ses carnets, dont il rassemble ici un bel aréopage composé d’une cohorte de pendus et de toute une tribu de personnages utilisant un pistolet pour mettre fin à leurs jours. Au coin d’une page, le lecteur croise aussi un homme se jetant dans le vide ; l’exception qui confirme la règle, sans aucun doute.

Rien de macabre cependant dans ces croquis griffant le papier d’un trait nerveux, convoquant l’esprit des Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages que l’auteur de la Panthère des neiges publia en 2008. Il y affirmait notamment : « En vieillissant, la forêt sent le sapin. »

Sylvain Tesson serait-il hanté par la fin ? Dans le texte introductif de Noir , il en résume l’esprit : « Mes dessins ne se gaussent pas de la mort volontaire, ils la nomment pour la tenir au loin. Dans la nuit préhistorique on repoussait les hyènes en brandissant un brandon devant leur mufle. La mort est l’hyène, mon croquis le brandon. » Et de se placer ensuite sous le patronage symbolique de Vladimir Jankélévitch : « La mort nous sert à conjurer la mort. »

Sylvain Tesson craint la mort. Il ne s’en moque pas, lui qui l’a côtoyée de près, faisant mille folies dans son éternelle jeunesse. Personne n’a oublié sa chute de 2014… Le sarcasme n’est assurément pas son affaire. Son livre rappelle plus l’essence des vanités peintes par Sébastien Stoskopffou Philippe de Champaigne, ou les phrases gravées sur les linteaux de certains ossuaires du Moyen Âge et des tombes romaines – « Tu seras ce que je suis, je fus ce que tu es » – qu’il évoque dans son texte introductif.

Méditation sur le trépas, ces quelques pages foisonnantes de références font se croiser le Laboureur de Bohème de Johannes von Tepl, Villon bien évidemment ( « Frères humains qui après nous vivez / N’ayez les cœurs contre nous endurcis, / Car, si pitié de nous pauvres avez, / Dieu en aura plus tôt de vous mercis »), les Idées noires de Franquin ou encore Yukio Mishima. N’y manque que Dominique Venner. Un oubli, assurément. Voilà une invite à se souvenir que nous sommes mortels, memento mori indispensable dans une société où les « laborantins du transhumanisme » se sont lancés dans une quête effrénée de l’immortalité. Contempteur lucide de ces savants fous niant la valeur de l’existence, Sylvain Tesson, antimoderne plein de panache, les renvoie aux préceptes d’un stoïcisme mâtiné de contemporanéité, affirmant : « Supprimer la mort serait la pire insulte au charme de la vie. »

“Noir”, de Sylvain Tesson, Albin Michel, 288 pages, 25 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

La course camarguaise, trésor de la culture méridionale

De l’action, des taureaux fougueux, des moments de panache, des envolées spectaculaires… La 90e édition de la Cocarde d’or aux arènes d’Arles a tenu toutes ses promesses. Joachim Cadenas, l’un des meilleurs “raseteurs” du moment, a remporté la victoire pour la sixième fois. À Arles, l’événement est un moment incontournable, le rendez- vous annuel le plus prestigieux de la course camarguaise, un sport taurin traditionnel remontant au Moyen Âge, pratiqué dans de nombreux villages entre Avignon et Montpellier en passant par Nîmes.

Ce sport est une véritable institution, à ne pas confondre avec la corrida, où le taureau est mis à mort. Rien de tel ici : l’objectif est d’attraper plusieurs attributs (cocarde, glands, ficelles) accrochés aux cornes de l’animal, auxquels est attachée une valeur en points. Celui qui en obtient le plus remporte la partie. Les téméraires qui s’y risquent sont nommés “raseteurs”. Vêtus de blanc, ils multiplient les courses et les feintes pour s’emparer des attributs à l’aide d’un crochet sans se faire encorner, et sautent régulièrement la barrière en bois qui sépare le sable de l’arène de la première rangée du public. Les meilleurs bénéficient d’une véritable notoriété à Arles.

Le taureau au coeur de l’identité camarguaise

« J’ai vu mon grand-père participer à la Cocarde d’or, maintenant c’est moi, c’est un rêve d’enfant ! », s’enthousiasme Joris Panicucci, raseteur participant à l’édition 2022. Des sportifs bien formés, qui s’entraînent des années pour ce genre d’occasion. « On attaque dès l’école taurine, on nous apprend d’abord à sauter les planches, puis on nous met avec des petites vaches, puis, si on en est capable, on passe aux taureaux », explique-t-il. Si les raseteurs sont agiles et semblent montés sur ressorts, l’un d’entre eux est sorti sur une civière, le 4 juillet dernier, après avoir été propulsé au-dessus de la barrière de sécurité par le taureau le plus agressif du jour, semant l’inquiétude parmi la foule. Les accidents sont nombreux, surtout dans cette compétition disputée, où l’enjeu incite à prendre tous les risques face aux meilleurs taureaux.

Ces derniers sont appelés “cocardiers”, provenant d’une race typiquement camarguaise, plus légers, rapides et combatifs que leurs congénères espagnols. Ils appartiennent à une manade, un troupeau bovin mené par des “gardians”, les cow-boys locaux, réputés pour la qualité de leurs bottes. Les cocardiers sont annoncés par leur nom lorsqu’ils entrent dans l’arène, et les plus vaillants peuvent devenir célèbres, plusieurs ont même des statues à leur effigie dans certains villages de la région. Ceux-là sont traités comme des rois par les éleveurs dont ils font la renommée, comme le puissant cocardier Hélias, de la manade Blatière-Bessac, primé à la Cocarde d’or 2022, celui-là même qui a enfoncé la barrière de sécurité et blessé un raseteur. D’autres sont destinés à la consommation et seront cuisinés en gardiane de taureau, recette de viande marinée dans le vin rouge, accompagnée de carottes et d’olives, typique de la Camargue.

S’il est une ville de Provence où les traditions sont encore vivaces, c’est bien Arles. Le maire centriste Patrick de Carolis a beau avoir rejoint Horizons, le parti d’Édouard Philippe intégré à la majorité présidentielle, il sait qu’en Camargue, la “start-up nation” cède le pas au folklore. Les célèbres arènes romaines de la ville, où s’affrontaient jadis des gladiateurs, sont devenues l’épicentre touristique et un haut lieu de la culture tauromachique. Des courses camarguaises y sont organisées mais également des corridas, particulièrement lors de deux événements : la féria de Pâques, en avril, qui ouvre la saison des jeux taurins, et la féria du riz, en septembre. La souspréfecture du département des Bouchesdu- Rhône se couvre alors de “bodegas”, des bars à vin éphémères, regorge de manifestations culturelles et peut accueillir des centaines de milliers de visiteurs, dont une grande partie de fêtards éméchés.

À la Cocarde d’or, comme à tous les événements culturels majeurs, la reine d’Arles doit être présente. Loin d’être une énième “miss”, elle est une véritable ambassadrice de la Provence, sélectionnée pour sa maîtrise de la langue provençale et pour ses connaissances en histoire, littérature, traditions et arts de la région. Elle doit avoir entre 18 et 24 ans, et être née dans le pays d’Arles. Sa présentation a lieu au théâtre antique lors de la Fête du costume, événement créé par le poète Frédéric Mistral, où les femmes défilent en costume traditionnel, au mois de juillet. Elle est élue pour trois ans. Camille Hoteman, étudiante issue d’une famille de gardians, a endossé ce costume en 2021. Elle officie en tenue traditionnelle, en compagnie des demoiselles d’honneur. Elle est la vingt-quatrième reine depuis la première élection, en 1930, pour le centenaire de la naissance de Frédéric Mistral, Prix Nobel de littérature à l’origine du Félibrige.

Cette culture irrigue toute la Camargue, région naturelle formée par le delta du Rhône, avec ses paysages atypiques aux airs de savane, connue pour ses marais salants, ses nombreux flamants roses et où se récolte une fleur de sel réputée. On y compte, entre autres, la cité médiévale d’Aigues-Mortes et Saintes-Maries-de-la-Mer, terre de pèlerinage chrétien où se rassemblent chaque année des Gitans venus du monde netier. C’est là que, selon la tradition populaire, auraient débarqué les trois Marie des Évangiles, chassées de Palestine après la mort de Jésus. Ces joyaux de la Provence occidentale pourraient pourtant être menacés : d’ici à 2100, la montée des eaux liée au changement climatique pourrait engloutir ce plat pays provençal, aménagé par l’homme au fil des siècles grâce à un système de digues. Chaque année, l’eau gagne du terrain, malgré les sommes exorbitantes dépensées pour l’arrêter. Plus qu’un simple terroir, c’est l’un des coeurs battants de la culture méridionale qui disparaîtrait alors.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Prime minister assumes role of acting president at President Rajapaksa’s request.

Advertisement

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Sri Lanka’s leader, who fled the country on Wednesday, appointed Prime Minister Ranil Wickremesinghe as acting president “while the president is overseas,” the speaker of the country’s parliament said in a statement.

The announcement by Mahinda Yapa Abywardena, the speaker, is likely to further complicate a day of tension and uncertainty in the country.

It fell short of an official resignation by President Gotabaya Rajapaksa, which the protesters had been expecting. And it promoted another leader whose resignation they have been demanding.

The leadership change is not likely to satisfy protesters who took to the streets again on Wednesday and surrounded the prime minister’s office. Police and military used tear gas to try to disperse them as the crowd grew at midday.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Hyundai Tucson PHEV au top

PHILOSOPHIE

Comment ne pas louer cette esthétique pétrie de caractère, anguleuse, agressive à souhait, avec cette proue et cette poupe zébrées de Led ? Pas étonnant que le nouveau design du Hyundai Tucson ait rencontré son public. La machine a d’abord été disponible en hybridation légère 48 volts et en hybridation classique. L’hybridation rechargeable arrive à point nommé pour compléter l’offre. Cette technologie n’a de sens que si vous rechargez votre véhicule régulièrement pour une utilisation quotidienne. Vous battrez alors des records d’économie à la pompe. Dans le cas contraire, ne vous étonnez pas de devoir composer avec une caisse qui avoisine les deux tonnes, du fait de son imposante batterie. Celle-ci prive aussi le coffre de 50 litres. Heureusement, il reste 558 litres de volume de chargement. Largement de quoi loger les bagages de toute la famille pour partir en vacances.

PRESTATIONS

La finition N Line adopte ici une esthétique un peu plus sportive, avec ses grosses jantes et ses éléments de carrosserie spécifiques. À l’intérieur, c’est la même modernité qui s’exprime. On est frappé par l’habitabilité exemplaire, la qualité de finition et la présentation très épurée de la planche de bord. On aime ces matériaux au toucher doux, aux formes fluides. Les Sud-Coréens auraient-ils dépassé les Européens dont ils s’inspiraient tant autrefois ? Ils ont soigné les détails. L’éclairage d’ambiance sur mesure comprend 64 couleurs configurables en dix niveaux d’intensité. En valeur sur ce modèle également : une superbe instrumentation numérique, un écran large de plus de 10 pouces intégré dans la console et l’accès à un système de reconnaissance vocale élaboré pour piloter les fonctions de température, le chauffage du volant, l’ouverture du hayon et tant d’autres commandes. Confort d’assise et insonorisation remarquables.

TECHNIQUE

Une transmission intégrale permanente à liaison mécanique, pour une motricité vraiment améliorée en usage tout chemin et sur les routes au revêtement gras ou enneigé, voilà surtout la plus-value de ce Hyundai Tucson nouvelle génération en version hybride rechargeable ! Quel astucieux mariage ! Ce SUV brille surtout par sa souplesse. Son quatre-cylindres 1,6 litre turbo de 180 chevaux est couplé à un bloc électrique de 91 chevaux et accolé à une boîte automatique à double embrayage et 6 rapports. Comptez cinq heures pour charger à bloc la batterie sur une prise domestique et deux heures sur une Wallbox. Autonomie en mode tout électrique largement supérieure à 50 kilomètres. Difficile de trouver plus polyvalent en hybride.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Известия (RUS)

Стал известен мотив убийства сотрудницы офиса микрозаймов в Москве

Нежелание возвращать взятый ранее кредит стало мотивом убийства 51-летней сотрудницы офиса микрозаймов в Москве, узнали «Известия» в среду, 13 июля.

Подозреваемый в убийстве ранее оформил микрозайм у потерпевшей. Часть кредита ему удалось погасить, однако полностью закрыть задолженность не удалось. Это стало причиной его решения убить женщину.

Убийство сотрудницы офиса микрозаймов на Кожевнической улице было совершено в воскресенье, 10 июля. Тело женщины с огнестрельным ранением обнаружили на рабочем месте спустя день.

По информации «Известий», убийца в кепке и медицинской маске ворвался в офис, выстрелил женщине в лицо, по предварительным данным, из пистолета с глушителем. После этого начал рыться в шкафах.

13 июля прокуратура города Москвы сообщила о том, что подозреваемый в совершении этого преступления задержан в подмосковной Балашихе. В отношении него возбуждено уголовное дело по ст. 105 УК РФ и ст. 222 УК РФ.

ВКонтакте
New York Times - World

Biden in the Middle East

Advertisement

Supported by

Israel Works With Arab Allies to Down Drones, in Sign of Growing Ties

The destruction of Iranian drones last year was an early example of a new regional military project that President Biden is trying to shore up during his Middle East visit.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Ronen Bergman and Patrick Kingsley

TEL AVIV — In the skies east of Israel, a few minutes before 2 a.m., four Israeli pilots scanned the horizon for two unmanned aircraft that were heading toward Israel from Iran. Suddenly, the pilots saw them — two triangular drones, each roughly eight yards wide, speeding westward.

“Positive identification,” one pilot told his commanders by radio. “I will shoot.”

Seconds later, both Iranian drones had crashed to the ground, shot down by two Israeli fighter jets in two locations above Arab territory.

The secret episode, which occurred on March 15, 2021, was one of the first successful examples of a fledgling military relationship between Israel, certain Arab partners and the United States — a project that President Biden is trying to cement into a more formal network during his visit this week to the Middle East.

Corroborated by two senior Israeli officials and recordings of the pilots’ communications, the episode exemplified how Israel, once isolated in the Middle East because of Arab solidarity with the Palestinians, is now working increasingly closely with several Arab militaries. It also illustrated how shared fears of Iran now supersede concerns in some Arab governments about the failure to resolve the Israeli-Palestinian conflict.

Over the past decade, Iran and its proxies in Yemen, Lebanon, Syria and Iraq have increasingly used drones to attack Israel, American forces in the Middle East and Sunni Arab states, including against oil facilities in the United Arab Emirates and Saudi Arabia this year.

While the biggest long-term threat from Iran is its nuclear program, Tehran’s opponents are concerned by the drones because their small size and relatively slow speed make them hard to detect and intercept — and because they are already causing damage.

Announced last month by Israel, the new initiative, the Middle East Air Defense project, is an attempt to shore up the region’s defenses against drones. The idea is to allow its participants to alert one another instantly about incoming drone attacks, through the coordination of the U.S. Central Command. Israel has already warned some Arab countries about an imminent drone strike, a senior Israeli defense official said.

In the future, Israel hopes participants will be connected to the same radar system, eliminating the need to send one another warnings. “Everybody will see the same feed on their screen,” said Brig. Gen. Ran Kochav, chief spokesman for the Israeli Army, and a former commander of Israel’s air defense.

Some of the coordination is already happening. In the March episode, Israel was able to successfully request permission from a nearby Arab country to enter its airspace and intercept the drones before they crossed Israel’s borders.

Israeli officials declined to identify that country, in order to avoid causing it embarrassment for allowing another air force to operate above its sovereign territory. But it is likely to be Jordan, the only friendly country on Israel’s eastern border.

This secrecy highlights how the efforts to create a more formal network are still at a tentative phase. Israeli officials hope Mr. Biden will make his own formal announcement about the project during his visit this week. But Arab participants are reluctant to confirm their involvement, let alone advertise their participation in a fully fledged military alliance with Israel.

“There is a deal of cooperation, and it is here to stay,” said Abdulkhaleq Abdulla, a Dubai-based expert on Gulf politics and diplomacy. “But it is way short of developing into a unified system.”

Bilateral military coordination between Israel, Bahrain and the U.A.E. — and possibly even Saudi Arabia, which currently has no formal ties with Israel — is feasible, Mr. Abdulla said.

But “I don’t think anybody is in the mood for a regional alliance,” he added.

Nevertheless, the fact that such a concept is even being discussed highlights the dividend derived from three diplomatic deals that Israel sealed with Bahrain, Morocco and the U.A.E. in 2020, with the support of the Trump administration.

Prompted in part by mutual anxiety about Iran, the deals allowed those countries to markedly increase trade and investment. They also encouraged Egypt and Jordan — which established relations with Israel decades ago but never cemented them properly — to work more closely with their neighbor.

But the most eye-catching outcome has been the growing military relationship between the new partners.

The Israeli Defense Ministry has signed public agreements with its Bahraini and Moroccan counterparts, making it easier for the three countries to coordinate and share military equipment.

In a move that would have been unthinkable three years ago, Israel has stationed a military liaison in Bahrain, as part of a separate regional initiative to combat piracy. The Israeli and Bahraini navies trained together in the Persian Gulf in November, alongside the U.S. Navy.

Biden’s Middle East Trip: Live Updates

The chief of the Emirati Air Force also attended an Israeli military exercise in October, and Israeli officials hope the Emirates may eventually participate in an annual air training exercise in Israel alongside several Western air forces.

Of these growing military ties, officials and analysts say the anti-drone project is so far the most concrete, and is driven by a real desire for better coordination.

While Israel’s new Arab partners do not see Iran’s nuclear program as being as dire a threat as Israel does, all of them are concerned by drones, said Maj. Gen. Amos Yadlin, a retired senior air force officer and former head of Israeli military intelligence.

“A Middle East NATO makes little sense,” General Yadlin said. “We don’t think that Israelis would go and fight with the Saudis in Yemen, and we don’t think the Emiratis will come and fight with Israel in Gaza.”

But a joint drone defense system, limited in scope, “represents the regional needs and requirements of all the parties,” he added.

Iran began to use drones about a decade ago, investing vast sums of money to design and construct its own models instead of buying them from China, said Alon Unger, a former drone operator for the Israeli Air Force who runs an annual drone convention in Israel.

The drones have a lot of utility for Iran. They can carry weapons to cause damage directly, they can be used for surveillance and they can also carry small payloads, delivering things like guns and explosives to Iranian proxies who would otherwise be out of Tehran’s reach.

In 2019, an Iranian drone launched from Syria, an Iranian ally, was brought down over Israel, just north of the occupied West Bank. Investigators later discovered it had been carrying a tranche of explosives that Israeli officials concluded were intended for Palestinian militants in the West Bank.

Hezbollah, the Iran-backed militia in Lebanon, fired three drones toward Israeli gas rigs this month in an area of the eastern Mediterranean claimed by Lebanon. Israeli officials said that the drones, which were quickly intercepted, did not carry arms of any kind and that they were launched only to show that Hezbollah is able to reach a point considered strategic and sensitive.

The Iranian drones present Israel with a new technological challenge. The Israeli defense establishment has sophisticated air-defense mechanisms capable of intercepting rockets fired by enemies in Gaza, Lebanon and Syria. Israel also has a complex system of sensors able to detect tunnels that Palestinian and Lebanese militants sometimes dig under Israel’s borders.

But those defenses are relatively inefficient against the drone.

A drone is “a relatively slow aircraft with a low radar profile,” Mr. Unger said. “It is difficult to identify its launch or its course, or to shoot them down using fast warplanes, which were built to contend with enemy fighters in aerial combat.”

An Iranian drone attack on Aramco, the Saudi national oil company, in September 2019, heightened a sense of alarm about the growing drone threat — not only in Israel, but in the United States and across the Sunni Arab world.

That helped galvanize American and Israeli efforts to create a regional anti-drone cooperation program. Contact and cooperation already existed on a small, clandestine level between Israel and some Arab countries, officials say. But the sealing of the landmark diplomatic rapprochements in 2020, collectively known as the Abraham Accords, allowed for deeper military relationships that were gradually made public in recent months.

Already, these stronger ties have enabled the Israeli Air Force to train in the skies above friendly Arab countries, two Israeli officials said — a game-changing development for a force previously restricted to Israel’s congested and narrow airspace.

And in time, Israel hopes the benefits of such an alliance might make its Arab partners more open about their involvement.

“Need is the mother of invention,” General Yadlin said. And, he added, “The operational need of all the partners is to have a better defense.”

Ronen Bergman reported from Tel Aviv, and Patrick Kingsley from Jerusalem.

Advertisement

Известия (RUS)

Отсрочка запуска СП-1 на неделю обойдется ЕС в €1,5 млрд

Отсрочка запуска «Северного потока – 1» (СП-1) после планового ремонта может стоить Европе более €200 млн в день, или €1,5 млрд в неделю, рассказал «Известиям» ответственный секретарь комитета по энергетической стратегии и развитию ТЭК ТПП РФ Дмитрий Полохин.

С газа на газ: в Германии опасаются полной остановки «Северного потока» Берлин надеется, что возврат турбины из Канады поможет возобновить поставки российского топлива в полном объеме

Эти расчеты основаны на предположении, что при нулевой прокачке по газопроводу потребители в ЕС будут замещать недостающие объемы, приобретая газ на бирже.

Дмитрий Полохин отметил, что до начала ремонта в Европу через СП-1 ежедневно шло около 67 млн кубометров газа. Газопровод работал примерно на 40% мощности, поскольку немецкий концерн Siemens дважды не вернул «Газпрому» турбины после ремонта в Канаде из-за антироссийских санкций. Позднее в Оттаве объявили о решении вернуть оборудование «Газпрому», но пока этого не сделали.

Задержка ремонта СП-1 и спекуляции вокруг этой темы могут обеспокоить участников рынка и поднять цену газа на бирже до уровня €3500 за тысячу кубометров (с нынешних и без того высоких уровней €1800–1900), отметил Полохин. Стоимость голубого топлива по долгосрочным контрактам для различных европейских стран составляет около €250–300 за тысячу кубометров, сказал «Известиям» член комитета по энергетической стратегии и развитию ТЭК ТПП Рустам Танкаев.

Остановка СП-1 на ремонт с 11 по 21 июля — плановая работа, которая происходит регулярно, но на фоне политических разногласий нельзя исключать, что приостановка работы может затянуться, согласен зампредседателя наблюдательного совета ассоциации «Надежный партнер» (объединение производителей и продавцов энергоресурсов) Дмитрий Гусев.

Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

Утро вечера дороже: отсрочка запуска СП-1 на неделю обойдется ЕС в €1,5 млрд

ВКонтакте
Valeurs Actuelles

Saveurs Riviera au Rivages

C’est dans les murs du Sofitel Le Scribe Paris Opéra que le malletier Louis Vuitton ouvrit l’une de ses premières boutiques, transformée aujourd’hui en Café Scribe, et que les Frères Lumière ont présenté en leur temps Arrivée d’un train en gare à La Ciotat : que d’histoire ! La rénovation a été confiée en 2018 au cabinet Wilson Associates et c’est, aujourd’hui, dans un joli salon sous une superbe verrière que l’on découvre le nouveau restaurant du Scribe : Rivages. On y déguste une cuisine de la Riviera, de saison et de partage au caractère authentique – magnifique retour aux sources. En cuisine, c’est le chef Denis Rippa qui met en scène légumes et fruits, poissons et crustacés, mais aussi des vins qui nous font voyager du sud de la France à l’Italie ou à la Grèce. Toute la lumière de la Méditerranée trouve ici son accomplissement : un lieu, un instant, une magie… Denis Rippa n’est pas un inconnu : nommé chef des cuisines du Premier ministre à Matignon en 2014, il y resta un peu plus de sept ans. Son arrivée au Scribe est le signe d’une nouvelle aventure pour l’hôtel comme pour le chef.

À la carte, on adore l’esprit Riviera avec beaucoup de poissons, des légumes de saison et une jolie sélection de vins. En entrée, vitello tonnato, tagliata de thon frais ou asperges blanches al dente (environ 20 euros) ; en plat, poulpe, filet de bœuf ou poitrine de volaille jus perlé à l’encre (environ 40 euros) ; en dessert, on retrouve bien sûr le citron de Menton dans un sablé chic et crémeux, un tiramisu ou une meringue (14 euros). Le chef nous dit que la carte est vouée à bouger en permanence selon l’arrivée du marché.

Rivages – Le Scribe, 1, rue Scribe, Paris IXe . Tél. : 01.44.71. 24. 24.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Normandie : 78 ans après le débarquement, un soldat américain enterré avec les honneurs militaires

Près de 78 ans après le débarquement, durant lequel 12 000 soldats américains, anglais, canadiens et français débarquèrent pour participer à la libération de la France, un combattant américain a été enterré dans le cimetière militaire de Colleville-sur-Mer, dans le Calvados, samedi 9 juillet. Son corps, raconte Le Figaro, n’avait été identifié qu’en 2019, des dizaines d’années après sa mort au matin du 6 juin 1944, à proximité de Saint-Lô (Manche).

Sous-lieutenant de l’armée de l’air américaine, William J. McGowan était originaire du Minnesota. Il avait 23 ans. Samedi, tous les honneurs militaires lui ont été rendus, à la demande de l’un des membres de sa famille. « C’est un événement rare car les identifications des militaires de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas si courantes », a commenté Scott Desjardins, administrateur du cimetière américain. 9 300 soldats y sont enterrés, à quelques mètres d’Omaha Beach.

« The Greatest Generation »

Selon Le Figaro, une centaine de personnes a assisté à la cérémonie, au cours de laquelle le neveu du militaire, Paul Stouffer, a prononcé une allocution. Des salves ont également été tirées en l’honneur de William J. McGowan, et la sonnerie aux morts américaine a retenti. « Il est extrêmement émouvant de pouvoir honorer le service, les actions et le sacrifice d’un militaire de la « Greatest Generation » près de 80 ans après sa mort devant sa famille », a encore déclaré Scott Desjardins.

L’expression « Greatest Generation », littéralement « la génération grandiose », est un concept forgé par le journaliste américain Tom Brokaw, pour qualifier les hommes qui eurent à affronter les conséquences de la Grande Dépression dans les années 1930, puis à se battre lors de la Seconde Guerre mondiale.

Saint-Lô : les dernières actualités

L’hôpital privé de Saint-Lô offre 5 000 euros aux infirmières nouvellement embauchées pour attirer des recrutements

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Известия (RUS)

Российские ученые построили модель распространения оспы обезьян

Ученые Уральского федерального университета (УрФУ) Ирина Башкирцева и Лев Ряшко создали математическую модель процесса развития и распространения эпидемий, которую, в частности, можно применять для анализа роста заболеваемости оспой обезьян и коронавирусом. Соответствующую статью ученые опубликовали в журнале The European Physical Journal Special Topics.

Португальский пациент: близка ли Россия к эпидемии оспы обезьян В ГНЦ «Вектор» уже ведут клинические испытания новой вакцины, эффективной против этой болезни

Исследователи изучили такие параметры, как интенсивность контактов и скорость заражения, смертность и выздоровление. Учет этих параметров позволяет составить сценарии эпидемии и выявить возможные способы влияния на эпидемиологическую обстановку для предотвращения или подавления роста заболеваемости.

Ученые обращают особое внимание на то, что все факторы носят случайный характер и любое, даже небольшое изменение может значительно повлиять на распространение болезней.

«Смысл нашего исследования — показать вариативность, сложность последствий колебаний в зависимости от соотношения параметров. Например, мы выяснили, что ограничение числа контактов, то есть карантин, действительно является эффективным для снижения заболеваемости и подавления вируса. Более того, согласно математическому расчету, в пропорциональном соотношении он дает лучший результат в борьбе с распространением инфекции, чем применение лекарственных препаратов, снижающих смертность или усиливающих интенсивность выздоровления», — приводит комментарий руководителя исследования, профессора кафедры теоретической и математической физики УрФУ Льва Ряшко пресс-служба университета.

13 июля молекулярные биологи из Бельгии и Демократической Республики Конго сообщили о том, что разработали точный и быстрый ПЦР-тест, позволяющий находить следы присутствия вируса оспы обезьян (MPXV) в образцах крови и биожидкостей пациентов.

Как надеются руководитель исследований Пит Мейс и его коллеги, созданная ими система будет широко применяться для выявления и отслеживания новых случаев заражения обезьяньей оспой. Это позволит защитить других пациентов от проникновения MPXV в их организм и поможет отслеживать пути распространения инфекции по планете.

ВКонтакте
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

After Ukraine-Russia Meeting, U.N. Sees ‘a Ray of Hope’ to Free Grain

Negotiators did not reach a deal to allow grain to flow from blockaded Ukrainian ports and ease a global food crisis, but the U.N. secretary general said they made progress.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Matina Stevis-Gridneff and Michael Schwirtz

BRUSSELS — Russian and Ukrainian negotiators met on Wednesday in an increasingly desperate effort to release huge stores of grain blocked by Russian warships, yielding what the United Nations secretary general called “a ray of hope” but no formal agreement that could alleviate rising world hunger.

Wednesday’s meeting, held in Istanbul with U.N. representatives and military officials from Russia, Ukraine and Turkey, had raised hopes for a breakthrough. It ended with progress, the U.N. official said, but no comprehensive deal.

“This was a first meeting, the progress was extremely encouraging. We hope that the next steps will allow us to come to a formal agreement,” said António Guterres, the secretary general, speaking to reporters in New York after the one-and-a-half hour meeting ended.

“We still need a lot of good will by all parties,” he said, adding, “More technical work will now be needed to materialize today’s progress, but the momentum is clear.”

Hulusi Akar, the Turkish defense minister who hosted the talks, said that Ukrainian and Russian negotiators would meet again in Istanbul next week, and that a coordination center with representatives from both sides would be set up there.

Officials have tried for months to break the impasse over Ukrainian grain without triggering an escalation in the war or a direct confrontation between Russia and NATO. In interviews, more than half a dozen officials directly involved or briefed on the plans cited obstacles to an agreement that ranged from the mundane to the downright “Mission Impossible.”

Grain Routes Out of Ukraine

Klaipeda

BALTIC SEA

Moscow

LITH.

RUS.

Gdansk

RUSSIA

BELARUS

POLAND

Kyiv

Russian

advance

UKRAINE

SLOV.

HUNGARY

Mykolaiv

Odesa

ROMANIA

SEA OF

AZOV

Danube

delta

CRIMEA

Danube

River

Constanta

BLACK SEA

BULGARIA

Route under

negotiation

Istanbul

GREECE

TURKEY

200 miles

Klaipeda

Moscow

LIT.

Gdansk

RUSSIA

BELARUS

POL.

Kyiv

Russian

advance

UKRAINE

Mykolaiv

Odesa

ROM.

CRIMEA

Danube

River

Danube

delta

Constanta

BLACK SEA

BULG.

Route under

negotiation

Istanbul

TURKEY

200 miles

Note: The arrows highlight the general direction of travel of the grains cargo; they do not represent exact routes.

Source: European and other government officials

By Scott Reinhard and Zach Levitt

Proposed alternatives, such as moving the grain overland or through the Danube River, have been deemed too slow, cumbersome and small-scale, given that more than 22 million tons of grain are trapped in Odesa and other Black Sea ports blockaded by Russian warships.

Failing to move the grain from ports and silos could begin to hamper the summer harvest, leaving farmers no place to store fresh crops.

The war in Ukraine is already adding to a global food crisis that has sent the prices of vital commodities like wheat and barley to historic highs.

The most immediate and consequential fallout is looming famine in the Horn of Africa, where years of drought have devastated communities in Somalia and parts of neighboring countries. Ukraine, the world’s fourth-largest exporter of grains, is a key source for that region.

Efforts to reach a diplomatic agreement have been hampered by problems that include mines in the Black Sea, arranging at-sea inspections of the cargo, and convincing the Kremlin that it has an interest in resolving the blockade.

Better Understand the Russia-Ukraine War

While officials were discussing the grain crisis in Istanbul, Ukraine’s military began to punch back on the battlefield in eastern Ukraine, striking bases and ammunition depots deep within Russian-occupied territory with the help of new, more powerful weapons provided by the West.

Early Wednesday morning, a fireball lit up the sky over Luhansk, the capital of a Russian-held province in eastern Ukraine. Russian media reported that Ukraine’s military had hit an antiaircraft battery.

That followed the destruction of six ammunition warehouses on Tuesday in Russian-controlled territories in southern and eastern Ukraine, according to Serhii Bratchuk, the spokesman for Odesa’s military administration.

The strategy by Ukrainian forces was still in its early days, and it was not yet clear whether it was allowing them to disrupt Russian artillery attacks and offensive operations.

Some Ukrainian officials argued that the Russians were being forced to move supply hubs farther from the front, a claim that could not be verified.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“The Russian army has not stopped shelling, but it is likely preserving its existing supplies of ammunition because these provisions have been disrupted by the work of our new long-range weapons,” said Serhiy Haidai, the head of the Luhansk region’s military administration.

Crucial to this effort, Ukrainian officials say, has been the arrival of new long-range weapons systems and artillery units, particularly the truck-mounted, multiple rocket launchers from the United States known as High Mobility Artillery Rocket Systems or HIMARS, and similar systems from other NATO countries.

Those rocket launchers, which began arriving in Ukraine in June, are proving effective at targeting Russian military bases and ammunition supply depots far behind enemy lines. The systems fire satellite-guided rockets, whose range of more than 40 miles is greater than anything else Ukrainian troops have in their arsenal.

Ukrainian officials said a strike by such rockets last week on a Russian military base and ammunition depot in the Kherson Region had killed as many as 100 Russian servicemen and wiped out an antiaircraft installation.

It was not possible to independently confirm the Ukrainian claims, and officials with the local Russian-installed government disputed the report. They said the strike had actually destroyed homes and businesses, killing several civilians. Footage from the area by local residents, as well as Russian television, showed a wasteland of twisted metal and buildings reduced to rubble.

The widening destruction has intensified efforts to help Ukraine, once known as Europe’s breadbasket, move its crops away from the fighting and into global markets.

The European Union, concerned the Istanbul talks won’t bear immediate fruit, has been working on half a dozen small-scale land and river routes out of Ukraine, officials said. The bloc has deployed more than 100 officials to help Romania, Poland, Moldova and Lithuania move grain by rail, road and river.

Those efforts have been bedeviled by logistical difficulties, including different railway gauges used in Ukraine and E.U. countries, expired train licenses and dredging needed for the Danube River.

The European Union and Romania are working on one possible route that would use the Danube Delta. Ukrainian officials estimate that, with the right measures, half a million tons a month could be added to that route, bringing the total to about one million tons.

Critics say the alternatives would be extremely laborious and ultimately a drop in the bucket. E.U. officials concede that, at best, those efforts could move about five million tons per month.

Ukrainian officials estimate that about eight million tons would need to leave the country every month to maintain historical export flows.

The U.N.-Turkey plan under negotiation would require a tremendous level of trust between Ukraine and Russia — a scarce commodity itself after months of death and destruction in the war — as well as careful execution.

At the Group of 7 industrialized nations meeting in Germany late last month, Mr. Guterres expressed optimism that a breakthrough could be reached within 10 days, according to several officials briefed on the talks or who had listened in. That was more than two weeks ago.

According to three senior government officials, Mr. Guterres said the United Nations had secured a solution to a key obstacle: mines that Ukraine has placed in its ports to deter Russia.

Ukraine had asked for assurances that Russia would not attack if it removed some of those mines, and it had also sought long-range missiles to strike Russian submarines, and NATO escorts for grain ships.

Instead, Mr. Guterres told leaders that the Ukrainians had agreed to remove only a few of the mines and have their own Navy or Coast Guard captains steer freighters to international waters, officials said. Foreign crews would then take the ships to Istanbul, before continuing to other destinations.

A key sticking point has been the inspection of vessels and cargo. Russia has demanded that it alone carry out inspections to make sure that ships are exporting only grain and not returning with weapons to Ukraine.

The U.N. and Turkey-led negotiations also include a promise to help Russia export its fertilizer and grain. To do so, the European Union might need to remove sanctions on Russian fertilizer — which it has not indicated it plans to do.

Russian grain is not sanctioned, but Russia says its insurance and shipping costs have skyrocketed since the Black Sea was designated a war zone.

“The problem is that those countries have imposed sanctions against some of our seaports, created difficulties with cargo insurance and freighting,” Mr. Putin said on June 30 during a meeting in the Kremlin with the president of Indonesia.

Western officials have squarely blamed Russia, accusing its troops of destroying or plundering grain stocks in Ukraine and even trying to sell them overseas. The European Commission president, Ursula von der Leyen, has said Mr. Putin is weaponizing hunger in the developing world.

Matina Stevis-Gridneff reported from Istanbul and Michael Schwirtz from Kyiv, Ukraine. Reporting was contributed by Farnaz Fassihi and Michael Levenson in New York; Valerie Hopkins in Tivat, Montenegro; Michael Crowley in Bali, Indonesia; and Gülsin Harman and Safak Timur in Istanbul.

Advertisement

Valeurs Actuelles

La fosse Dionne, l’œil d’un autre monde

On raconte qu’aux temps anciens, un soir, le diable poursuivait une jeune fille à travers les ruelles de Tonnerre, dans l’Yonne. Au comble de la terreur, la malheureuse implore le secours de la Sainte Vierge. Celle-ci lui apparaît alors dans une grande lumière, étend son manteau d’azur, ouvrant devant sa protégée un cratère rempli d’eau cristalline. Telle serait l’origine miraculeuse de la fosse Dionne. Mais selon une autre légende, c’est un pieux ermite du Ve siècle, Jean de Réomé, qui aurait découvert la source en creusant à l’endroit où se terrait un terrifiant basilic, monstre infernal à tête de dragon, capable de foudroyer ses adversaires d’un seul regard de ses yeux flamboyants.

En réalité, les origines de la “fontaine divine” remontent à l’époque celtique, lorsque l’oppidum de Tornodurum était l’un des places fortes des Lingons. Le nom de Fons Divona – qui donnera “fosse Dionne” – renvoie à la déesse gauloise des gouffres et des sources, dont on retrouve trace dans la Dives, une petite rivière de Normandie, ou dans le nom de la ville thermale de Divonne-les-Bains, près de Genève.

Au Moyen Âge, les environs, couverts de marécages, abritaient de nombreuses tanneries. Il faut attendre 1758 pour que l’avocat Louis d’Éon de Beaumont, maire de Tonnerre et père du “chevalier” du même nom, fasse assainir le quartier et aménager le lavoir circulaire qui demeure le monument le plus remarquable de la petite cité bourguignonne. Sa galerie surmontée d’un toit de tuiles, en forme de demi-rotonde, enchâsse une margelle en pierre de 14 mètres de diamètre. Au centre, les eaux du bassin changent de teinte, passant du brun à l’émeraude ou au turquoise, au gré des caprices du ciel et des saisons. Résonnent alors en écho les vers du poète gallo-romain Ausone : « Salve, fons ignote ortu… Salut fontaine à la source ignorée, sacrée, bienfaisante, éternelle, vitreuse, glauque, profonde, murmurante, limpide, ombreuse… »

Un accès désormais strictement réglementé

Les abysses de la fosse Dionne n’ont pas fini d’exciter les imaginations. Les géologues assurent qu’elle est alimentée par des infiltrations pluviales à travers les failles calcaires du plateau karstique qui la surplombe, mais également par un cours d’eau, la Laigne, qui se perd à plus de 40 kilomètres de distance. Cela en ferait le deuxième réseau hydrographique le plus considérable de France, après celui du gouffre de Fontaine-de-Vaucluse, près d’Avignon. Cependant, ces abysses, au miroitement hypnotique, préservent jalousement leurs mystères…

La vasque, aux parois tapissées de végétation aquatique, débouche sur une galerie noyée haute de 2,5 mètres qui s’enfonce jusqu’à 32 mètres de profondeur. Des scaphandriers s’y sont aventurés dès la fin du XIXe siècle. À partir des années 1950, plusieurs plongeurs tenteront encore d’explorer ce labyrinthe englouti. À la suite de trois accidents mortels, l’accès de la fosse sera strictement réglementé. En 2018 et 2019, le spéléologue Pierre-Éric Deseigne, en empruntant d’étroits boyaux, plusieurs chatières et une succession de siphons, a progressé jusqu’à 370 mètres de l’entrée. Au-delà, l’inconnu règne en maître.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Известия (RUS)

Производители предложили отменить предустановку российского ПО

Производители предлагают пересмотреть подход к предустановке отечественных программ. Об этом «Известиям» рассказал президент РАТЭК (ассоциация объединяет производителей электроники, бытовой техники и торговые сети) Александр Онищук. Эксперт считает, что стоит ввести мораторий на это обязательство до конца 2022 года.

Яблочный запас: в продаже появились MacBook из параллельного импорта Как цены и гарантия на них отличаются от аналогичных ноутбуков по прямым поставкам

По закону о защите прав потребителей производители и торговцы несут ответственность за продажу гаджетов без отечественного программного обеспечения (ПО). Поэтому компании должны устанавливать на гаджеты более 10 российских приложений, причем это должно происходить до продажи устройств.

Как напомнил Александр Онищук, в этом году многие иностранные бренды приостановили или завершили работу в России. Поэтому правительство частично легализовало параллельный импорт, а Минпромторг составил список товаров, которые можно ввозить в страну без разрешения правообладателей до конца 2022 года. В него попали гаджеты крупнейших брендов, в том числе Apple. С начала мая их можно закупать в других странах и продавать в РФ.

«В таком случае возникают сложности: предустановить отечественные приложения на технику, которая въехала в РФ по параллельному импорту, невозможно. Такие аппараты производят для других стран, поэтому российские приложения на них не устанавливают. Получается, что ПО следует установить уже в России, а для этого нужно распаковать гаджет и активировать его», — пояснил эксперт.

В такой ситуации следует снять ответственность с торговли за продажу техники без предустановленного отечественного ПО, уверен он. Взамен стоит позволить рознице устанавливать приложения непосредственно в торговом зале после того, как человек распакует и активирует свое устройство, заметил эксперт.

Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

Тревожный звоночек: производители просят отменить предустановку ПО

ВКонтакте
Valeurs Actuelles

Quatre siècles d’histoire des troupes de marine

Tout d’abord affectés au service des ports, des navires et des colonies, les soldats de marine combattent l’Anglais ou l’Espagnol. Leur histoire mouvementée est alors celle des mers lointaines, des espaces vierges du Canada, des îles à sucre antillaises, des Mascareignes et des comptoirs des Indes. Ils arborent sur leur tenue le signe distinctif de l’ancre dès le XVIIIe siècle.

Lorsque la Révolution éclate, leurs régiments sont mis à terre et intégrés à la ligne, sans marque distinctive, à l’exception de certains artilleurs de marine qui se signalent plus tard à Lützen et à Bautzen, foudroyant les cuirassiers de Brandebourg et les grenadiers russes tandis que l’Empire finissant jette ses derniers feux.

La paix revenue, les jeunes Français à l’étroit dans un pays engourdi depuis Waterloo s’engagent dans les régiments d’infanterie et d’artillerie de marine recréés par ordonnance royale du 7 août 1822. Jetant aux quatre vents de l’aventure la sécurité et le confort de la terre natale, ils combattent durant la Guerra grande en Uruguay, où la France soutient le gouvernement de Fructuoso Rivera contre les forces rebelles et argentines.

Ils parcourent le “Grand Océan” et donnent à la France Tahiti, les Marquises et la Nouvelle-Calédonie. En Afrique, ils élargissent le point d’appui de Gorée et incorporent les premiers tirailleurs sénégalais.

Lorsque l’impérialisme russe menace la paix européenne, on les retrouve en Crimée. Ils s’illustrent à l’Alma aux côtés des zouaves et prennent part à la victoire de Sébastopol. Surtout, un corps amphibie prend d’assaut la puissante citadelle baltique de Bomarsund, clé de la défense de Saint-Pétersbourg. Le tsar est ramené à la raison. La mer Noire ne sera pas un lac russe. L’équilibre européen est sauvé.

Désormais dispensée du service à bord des navires, l’infanterie de marine gagne des marins doux-amers le surnom de marsouins, les cétacés inutiles que l’on voit sauter devant l’étrave… Accrochés à leurs pièces comme des bigorneaux à leur rocher, les artilleurs de marine sont, eux, qualifiés de bigors. Les uns et les autres se retrouvent en Chine où ils prennent les forts du Peï-Ho et s’emparent du palais d’Été des empereurs mandchous à Pékin, que leurs alliés britanniques livrent aux flammes. Ils embarquent ensuite pour la difficile et sanglante campagne du Mexique dont la prise de Puebla constitue le point d’orgue.

Réunis en une même division, marsouins et bigors sont engagés en 1870 contre les forces des États allemands coalisés. Les 31 août et 1er septembre 1870, ils se heurtent aux Bavarois, largement supérieurs en nombre et en artillerie, dans le village martyr de Bazeilles. Submergés à l’issue d’un combat dantesque, ils se sacrifient et résistent littéralement jusqu’à la dernière cartouche. Tous les ans, l’anniversaire de ces combats est devenu la fête des troupes de marine (TDM) et le symbole de leur pugnacité.

Tirailleurs sénégalais, malgaches ou tonkinois vivent, combattent et meurent aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains sous le signe de l’ancre d’or

Malgré ces prodiges de valeur, le second Empire s’effondre avec fracas et, à Versailles, temple de ses grandeurs passées, la France humiliée cède ses pro- vinces de l’Est. Pour essayer d’oublier l’Alsace et la Lorraine, la IIIe République tourne les yeux vers le grand large. Un parti colonial se forme derrière Léon Gambetta et Jules Ferry. À charge pour les soldats de marine de rendre à la France son éclat en lui donnant un empire sur lequel jamais le soleil ne se couche. Une nouvelle épopée commence. Pour ne pas exposer les conscrits à la chaleur écrasante du Ouaddaï, au paludisme endémique du Mékong ou aux coups des rudes guerriers toucouleur, les troupes de marine n’incorporent plus que des professionnels acclimatés à des environnements qui tuent autant, voire plus, que la lance et le fusil.

Les marsouins réduisent les Pavillons noirs sur le fleuve Rouge et ouvrent la voie à la pacification de l’Indochine. Ils engagent leurs colonnes dans les immensités mystérieuses de l’Afrique, traversant savanes et déserts, de villages en tatas fortifiés. Mais l’infanterie de marine ne se contente pas de tailler un empire ; elle en devient simultanément l’émanation. Tirailleurs sénégalais, malgaches ou tonkinois vivent, combattent et meurent aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains sous le signe de l’ancre d’or.

Le service à la mer réduit à un lointain souvenir

En Indochine et à Madagascar, de nouvelles méthodes de pacification émergent sous l’impulsion de chefs comme Gallieni. Il ne s’agit plus seulement de conquérir des provinces, mais aussi de susciter l’adhésion des indigènes en apprenant à les respecter, à les aider et à les aimer. Du fond de leur poste de brousse oublié, de jeunes cadres se font instituteurs, médecins et bâtisseurs. L’adaptabilité et l’interculturalité, cette capacité à se débarrasser de ses préjugés pour voir le monde avec les biais et les modes de pensée de l’autre, intègrent dès lors les qualités distinctives des TDM.

Le service à la mer réduit à un lointain souvenir, les troupes de marine sont rebaptisées troupes coloniales et rattachées à l’armée de terre en 1900. Les coloniaux confirment leur réputation de formation d’élite pendant la Grande Guerre. Bien que décimés à Rossignol, ils contre-attaquent sur la Marne, s’accrochent dans la boue champenoise et tiennent à Verdun où ils reprennent le fort de Douaumont. Projetés plus à l’est, ils percent les défenses bulgares à Dobro Polje, en 1918, et contraignent Sofia à demander la paix.

Pendant la campagne de France de 1940, la coloniale se signale par son mordant et emporte plusieurs des trop rares succès français. Elle le paie cher. Indignés par sa résistance acharnée et, plus encore, par la promiscuité raciale qui y règne, des officiers noirs y commandant parfois des Blancs, à l’image des capitaines Moïse Bebel ou Charles N’Tchoréré, les Allemands se livrent à des massacres de prisonniers.

Une autre aventure commence pour les rescapés, celle de la France libre. Coupés de leur famille et de leur pays, marsouins, bigors et tirailleurs défendent leurs trois couleurs en Libye, en Érythrée et en Égypte. Ils livrent un de leurs plus beaux faits d’armes à Bir Hakeim : écrasés sous des orages d’acier, assoiffés et sous-équipés, ils permettent la retraite et le rétablissement des Britanniques en imposant à l’Afrikakorps de Rommel un coup d’arrêt de seize jours. Ils participent plus tard aux combats de la Libération et le régiment de marche du Tchad ira même jusqu’au “nid d’aigle” d’Hitler, à Berchtesgaden.

Avec la création des unités coloniales aéroportées, les guerres d’Indochine et d’Algérie voient naître le mythe du “para-colo”, nourri par des chefs d’exception à l’image de Marcel Bigeard. La décolonisation ne clôt pas le cycle de l’outre-mer pour les coloniaux, redevenus troupes de marine en 1961. Ils forment dès lors le noyau des forces françaises de présence et d’intervention outre-mer. On les trouve essentiellement en Afrique, mais aussi en Bosnie où, le 27 mai 1995, le lieutenant Héluin dirige la dernière charge française à la baïonnette sur le pont de Vrbanja qu’il arrache aux Serbes. Les TDM sont naturellement des aventures ivoirienne et afghane puis de l’opération Serval, au Mali, en 2013, au cours de laquelle certaines de leurs unités conduisent de Niamey à la frontière algérienne un des plus longs raids blindés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Des traditions à faire passer les autres armes pour des dames de patronage…

Aujourd’hui encore, marsouins et bigors assurent des tours de service de trois ans hors métropole, dans les départements-régions et collectivités d’outre-mer ou dans les pays alliés hors d’Europe. Ils détachent également des cadres au profit du service militaire adapté, un dispositif militaire d’insertion socioprofessionnelle au profit de la jeunesse française ultramarine.

Les TDM cultivent une identité forte, souvent rugueuse, et des traditions à faire passer les corps de garde “métro” ou “biffins”, comme elles qualifient les unités métropolitaines, pour des réunions de dames de patronage. Mais c’est sur le terrain qu’elles justifient la réputation qui leur vaut d’être placées en binôme avec les Royal marines britanniques et les marines américains. Un tiers des combattants morts pour la France depuis 1962 sont issus de leurs rangs. Ils représentent pourtant moins de 15 % des effectifs de l’armée de terre.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Известия (RUS)

Ученые озвучили число страдающих от постковида москвичей

Ученые Сеченовского университета (участник федеральной программы «Приоритет 2030» национального проекта «Наука и университеты») совместно с коллегами из Детской городской клинической больницы им. З.А. Башляевой в Москве провели масштабное исследование особенностей постковидного синдрома. Оказалось, что у 50% взрослых и 20% детей симптомы инфекции сохраняются спустя шесть месяцев после острой фазы коронавирусной инфекции. А через год число таких пациентов снижается до 34% и 11% соответственно.

Вирусная разгрузка: ковид перешел в разряд сезонных инфекций Нужны ли теперь перчатки, маска и вакцинация

Основным хроническим заболеванием, которое повышает шансы взрослых на развитие долгосрочных последствий COVID-19, стала гипертония, а среди юных больных сильнее всего этому способствуют неврологические и аллергические респираторные заболевания.

Ученые включили в свое исследование те случаи проявления длительных последствий коронавируса, которые отвечают определению Всемирной организации здравоохранения (ВОЗ). В соответствии с ним к постковидному синдрому относится «любой симптом, который возник не позднее чем через три месяца после выписки из больницы и продолжался по меньшей мере два месяца».

В исследовании приняли участие 2509 взрослых и 849 детей, госпитализированных с коронавирусом в московские клиники. С участниками связывались по телефону спустя шесть и двенадцать месяцев после выписки из больницы и интересовались их состоянием, используя стандартный международный опросник. У совершеннолетних пациентов самыми частыми проявлениями постковидного синдрома стали усталость (25%), трудности с дыханием (22%), когнитивные нарушения (19%) и кожные высыпания (13%). У детей — усталость (9%), кожные высыпания (5%), когнитивные нарушения (4%) и проблемы со сном (4%).

Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

Продлить недовольство: половина москвичей страдает от постковида после больницы

ВКонтакте
New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

Advertisement

In Shanghai, a surge in cases raises fears of another lockdown.

Residents have been alarmed by mixed messages from officials, including advice that they stock up on food and medicine.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

This article is part of our Daily Covid Briefing

By Joy Dong

Barely six weeks after Shanghai fully lifted a prolonged and harshly enforced lockdown, China’s biggest city is again grappling with a surge of coronavirus cases. Residents wary of being suddenly confined in their homes have been alarmed by mixed messages from official sources circulating on social media, including advice that they stock up on food and medicine.

Since early this month, Shanghai has recorded over 400 infections across the city, many of which have been traced to a cluster at a karaoke bar. The authorities in the city have imposed lockdowns on residential buildings where cases and close contacts have been identified, while a dozen of the city’s 16 districts have ordered residents to do two P.C.R. tests within three days this week.

Residents expressed concern that the surge could trigger another lockdown of the city like the two-month confinement in May and June that shuttered businesses and schools and brought life to a standstill. Public anxiety grew amid reports, including in the Health Times, a Communist Party newspaper, that two residential committees in Shanghai had sent “friendly reminders” to residents to stock up food and medicine for 14 days, just in case apartment buildings were suddenly confined.

The city government moved to assure the public that there was no plan to impose a citywide lockdown. But some residents remained skeptical.

“The government has lost the trust of the public,” said Norah Liu, a tech industry worker in Shanghai. “Whatever they will do, I have enough staple food for one month of survival at home anyway.”

City officials said at a news conference on Monday that more than 300,000 people have been screened or placed in centralized isolation facilities. China’s stringent approach to eliminating coronavirus infections relies heavily on quarantines and isolation: anyone who tests positive or is deemed a close contact is likely to be confined in a facility or at home.

To cope with the rising number of people deemed to be at risk of spreading the virus, Shanghai has reopened at least one isolation facility for Covid patients that had been used during the spring outbreak, according to Caixin, an influential newsmagazine.

The city’s measures are already drawing criticism for being excessive. Some residents complained about being categorized by health workers as “secondary close contacts” simply because they had been in the same mobile messaging chat group as people who tested positive.

The local health agency admitted that in trying to conduct contact tracing around the karaoke bar cluster, workers cast a wide net to try to stop the spread of infections, and apologized for the inconvenience.

Elsewhere in China, the Omicron variant and its BA.5 subvariant are slipping through the country’s many defenses, posing a challenge to the leadership’s insistence on eradicating infections. The city of Lanzhou in northwestern China imposed a one-week lockdown on its population of about four million starting Wednesday after recording 122 cases in the past week.

At the same time, local officials are under pressure to help revive the economy, which has been dragged down by Covid controls. In a sign that Beijing is concerned about managing the costs of coronavirus testing, China’s health authority said that local governments were no longer required to test certain imported goods. Officials had previously blamed contaminated packaging of imported products for spreading the virus, although studies show that transmission of the virus from packaging is extremely rare.

Advertisement

Известия (RUS)

Путин наградил спикера парламента КЧР Иванова орденом Дружбы

Президент России Владимир Путин наградил спикера парламента Карачаево-Черкесской Республики (КЧР) Александра Иванова орденом Дружбы. Об этом 13 июля рассказал глава КЧР Рашид Темрезов.

Медальный почет: кому Путин вручил госнаграды в День России И как тема русофобии и отношений с Западом прозвучала на торжественной церемонии 12 июня

«Сегодня председатель Народного собрания КЧР, секретарь Карачаево-Черкесского регионального отделения «Единой России» Александр Иванов наряду с другими политиками и рядом деятелей искусства был награжден орденом Дружбы», — написал он в своем Telegram-канале.

Темрезов добавил, что церемония вручения госнаград прошла в Кремле, ее провел первый заместитель руководителя администрации президента РФ Сергей Кириенко.

«Александр Игоревич — человек-созидатель, патриот, искренне преданный родной республике и своей стране. Считаю, что эта высокая государственная награда — оценка многолетней профессиональной деятельности Александра Игоревича, его большого вклада в социально-экономическое развитие республики и укрепление института законодателей», — заключил Темрезов.

9 июля спикер Совета Федерации Валентина Матвиенко сообщила о том, что Владимир Путин наградил секретаря генсовета партии «Единая Россия» Андрея Турчака орденом «За заслуги перед Отечеством» IV степени. Как заявила Матвиенко на пленарном заседании, Турчак сделал «большой вклад в развитие парламентаризма» и вел «активную общественно-политическую деятельность».

ВКонтакте
New York Times - World

Far From Kabul, Building a New Life, With Music and Hope

Culture, Displaced

The students of the Afghanistan National Institute of Music fled after the Taliban seized power. Now they are trying to remake their school, and their dreams, in Portugal.

Making a new home: Farida Ahmadi, 13, left, and her cousin Zohra Ahmadi, 13, in their room in Lisbon, with a picture of their grandfather on the wall, decorated with hearts and butterflies.Credit...Isabella Lanave for The New York Times

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Javier C. Hernández

LISBON — On some nights, when her dorm room here turns dark and the church bells stop ringing, the young trumpet player thinks about the distant afternoon when her uncle took her to the graveyard to gather stones.

That was in Afghanistan, in the chaotic days after the United States withdrew last year and the Taliban reasserted control. Her uncle had insisted that they pay respects at the family cemetery before they packed their bags with walnuts and spices and books of poems by Rumi, before they began their lives as refugees.

Standing by the graves, she watched as her uncle closed his eyes and listened to the wind. The ancestors, he said, were displeased with their decision to leave Afghanistan. Even the stones, he said, seemed to speak, urging them to stay.

Zohra Ahmadi, 13, could not hear the voices her uncle described. But as she scooped rocks and soil from the cemetery into a plastic container, following her uncle’s instructions, she said she heeded his words, and vowed one day to return.

CULTURE, DISPLACED A series exploring the lives and work of artists driven far from their homelands amid the growing global refugee crisis.

On a sweltering May morning, when the sun had already melted buckets of ice at the seafood market and the priests at Nossa Senhora da Ajuda church were just beginning their morning verses, a series of unfamiliar sounds emanated from the top of a former military hospital in western Lisbon.

The Afghanistan National Institute of Music

The strumming of a sitar, the pounding of tablas, the plucking of a violin — these were coming from the hospital, now the makeshift home of the Afghanistan National Institute of Music. More than two dozen of its young musicians had gathered for one of their first rehearsals since arriving as refugees in December.

Under the American-backed government in Kabul, the institute, which opened in 2010, had flourished, becoming a symbol of Afghanistan’s changing identity. It was a rare coeducational establishment in a country where boys and girls were often kept separate. While many programs focused exclusively on Afghan culture or Western music, it embraced both, preparing hundreds of young artists, many of them orphans and street hawkers, for careers in the performing arts.

The Taliban had long treated it as a threat. Fearing for their safety, more than 250 students and teachers as well as their relatives, fled Afghanistan and sought shelter abroad in the months after the American withdrawal, eventually arriving in Portugal, where they were all granted asylum. In their absence, the Taliban commandeered the institute, damaging instruments and turning classrooms into offices and dorms.

As students prepared to make music that morning, Ahmad Naser Sarmast, the school’s leader, spoke about the role they could play in countering the Taliban, a presence even in the rehearsal room, with news of starvation, violence and persecution back home lighting up the students’ phones.

“We can show the world a different Afghanistan,” said Sarmast, who was wounded by a Taliban suicide bomber who infiltrated a school play in 2014. “We will show how we can raise the voices of our people. We will show where we stand.”

The students readied their instruments. First, they played a popular Afghan song, “Sarzamin-e Man,” or “My Homeland.” Then they turned to a new work, “A Land Out of Earth?” written by a conductor of the orchestra, Mohammad Qambar Nawshad. He explained the inspiration for his piece: Aug. 15, 2021, the day the Taliban seized Kabul. He had stayed home, scared and shaking.

“That was the day everyone left us alone, and we were in the hands of evil,” he said. “There was no longer any guarantee that a team of Taliban would not come search for each of us and kill us.”

Reporting From Afghanistan

He lifted his arms, locked eyes with the students, and the room filled with the sounds of violin and sitar.

‘My Homeland’

First, it was the music of Tchaikovsky that captured Zohra’s imagination: the Neapolitan Dance from “Swan Lake,” which she liked to play on repeat as she danced around her room. Then she fell for more popular fare: big-band hits and standards by the singer Ahmad Zahir, the “Afghan Elvis.”

By 9, Zohra was convinced: She wanted to be a professional musician — and a ballerina, a mathematician and a physicist. She decided to start with the trumpet. Her parents enrolled her at the Afghanistan National Institute of Music, sending her from her native Ghazni Province, in southeastern Afghanistan, to Kabul to live with her uncle.

She excelled at her music studies, mastering Afghan folk songs as well as classical works. But when the Taliban took power last year, her trumpet became a liability.

The Taliban had banned nonreligious music when it last held power, from 1996 to 2001. In the weeks after the American withdrawal, Taliban fighters harassed and intimidated musicians, and pressured radio stations, wedding halls and karaoke parlors to stop playing nonreligious songs.

Zohra’s relatives worried she would be punished if she were caught playing her trumpet. In August, her uncle sent the instrument back to Zohra’s mother in Ghazni, along with a violin, a flute and a harmonium.

“We didn’t want to keep anything in Kabul that showed we were playing music,” Zohra said. “I didn’t know what could happen to me if I were caught.”

The books and paintings inside their home were also a risk, her uncle had determined. One night, in the wood stove they used to keep warm in the winter, he burned the family’s most prized possessions: works by Freud, novels by Salman Rushdie and portraits that his brother had painted.

Zohra tried not to watch, running from the fire. But from a distance, she caught glimpses of her favorite books being destroyed. “My heart,” she said, “was burning.”

In Portugal, the Afghans enjoy newfound freedoms. The boys and girls can go swimming together. They can date. The girls can wear shorts and skirts without fear of judgment. The older students can drink alcohol.

But life in Lisbon has also been a challenge. The students spend their days largely inside the military hospital, where they eat, sleep, rehearse, wash clothes and play table tennis, nervous about venturing too far or making new friends. Unaccustomed to Portuguese food, they keep bottles of curry, cardamom and peppercorn in their rooms to add familiar flavors to traditional dishes, like grilled sardines and scrambled eggs with smoked sausage.

On weekdays, they go to a local school for special classes in Portuguese and history, practicing phrases like “Bom dia” and “Obrigado” and learning about the country’s Roman Catholic heritage.

Some students, including Mohammad Sorosh Reka, 16, a sitar player, made the 5,000-mile journey to Portugal alone. He has watched from a distance as friends and family share news of bomb attacks, mass unemployment and corruption scandals.

Sorosh Warms Up

In phone calls and WhatsApp messages, Sorosh tells his family to stay strong and to imagine a day when the Taliban loses power. Not wanting to add to his families’ troubles, he avoids speaking about the challenges he faces adapting to life in Portugal. He wears a golden ring that his mother gave him two days before he left Afghanistan, to remember his family.

“Sometimes they’re giving me hope,” he said, “and sometimes I’m giving them hope.”

He blames the United States and its allies, at least in part, for the turmoil in his home country.

“They were our friends and helping us, telling us they were here to help us at any time,” Sorosh said. “When the Taliban took Afghanistan, they just left and disappeared. That’s why we are very hopeless and sad.”

At night, the students often dream about Afghanistan. Amanullah Noori, 17, the concertmaster of the school orchestra, has recurring nightmares about Taliban attackers, armed with guns, descending on his parents’ home in Kabul. Sometimes he dreams about trying to return to Afghanistan, only to be blocked by the Taliban.

He receives messages from friends back in Afghanistan, fellow musicians who have given up their careers because of Taliban restrictions on playing music. They tell him they have hidden their instruments inside closets and cellars, fearing they might be attacked for being artists.

“The Taliban doesn’t want to hear music anymore,” Amanullah said. “They want a world that is silent.”

Embracing Afghan Identity

For months on end last fall, Zohra was trapped in Kabul, unable to get a passport to leave Afghanistan.

She watched with envy as her classmates fled for Doha on special flights arranged by the government of Qatar. (A global network of philanthropists, artists, educators and officials helped the school get its students and staff, and their relatives, to safety.)

As the weeks stretched on, Zohra began to doubt whether she would ever be able to join her friends and teachers. She remembered the days in Kabul when she and her classmates played music late into the night and sang together in the school choir.

At her uncle’s home, Zohra passed the time by learning to weave handkerchiefs, bags and scarves. There were only a few books left in the home, which she read so many times, she said, that she could recite some passages by memory.

Sometimes, when no one was watching, she said she put her hands in the air and pretended to play her trumpet.

“I could hear it in my head,” she said, “just like when I was in the practice room.”

Then, in mid-November, nearly three months after the Taliban seized power, Zohra, her uncle, Juma Ahmadi, and her cousin, Farida, 13, who also studied at the institute, got their passports. They boarded a flight for Doha, where they were quarantined and awaited visas to enter Portugal.

When they landed, Sarmast, the school’s leader, hugged them and cried as they rushed off the plane. They were the last three in the group to make it out of Afghanistan.

“There was never a moment,” he told them, “when I doubted that I would get you out.”

On her first day in Doha, Zohra started a journal. She wrote that she was heading to Europe to begin life as a refugee.

“I am hopeful,” she wrote, “that the future in Portugal is bright for us all.”

Over time, the girls — who make up about a quarter of the school’s 100 students — have begun to feel more at ease. They have learned to ride bicycles in the school’s courtyard. They occasionally join the boys for lunch at McDonald’s, teasing them about their stylish sunglasses. They go out on weekends, to the beach or shopping for clothes or chocolate chip cookies.

Sevinch Majidi, 18, a violinist, said she felt she had the freedom to pursue her own education and interests in Portugal, free from expectations around marriage and child-rearing and the restrictions of Afghanistan’s patriarchal society.

“When I was walking on the streets of Kabul, I was scared,” said Sevinch, who plays in an all-female ensemble at the school. “This is the first time I can walk without fear, without being scared.”

The boys, too, are changing. While many of them felt pressure in Kabul to go to mosques regularly, some have taken a more relaxed approach to their faith in Portugal, choosing to sleep through services during the Eid holidays.

After rehearsal one day for upcoming concerts in Portugal and abroad, a group of boys went swimming in the Tagus River, on the edge of the Atlantic.

Sami Haidari, a 15-year-old cellist, paused before he went into the water. He took in the ocean scene — men in fluorescent shorts stretched out on the sand next to women in bikinis — and wiggled his toes in the sand. Joining hands with his friends, he charged toward the water.

“I feel free; the ocean brings us freedom,” he said after returning to shore, his teeth chattering. “We have water in Afghanistan, but not like this. Afghanistan’s water is very small. That’s not free.”

Remembering Home

In Lisbon, Zohra has embraced the strangeness of her new surroundings. She is a star student in Portuguese, she plays jazz in the wind ensemble, and she has learned to cook eggs and potatoes on her own.

In her journal, she jots down her plans to lead a music school of her own one day, alongside reflections on music and a few short stories, including one about gamblers in New York City.

“There are not any human beings without wishes and dreams,” she wrote in her journal. “I am one of these humans too. One can’t be without dreams because dreams give us hope.”

“If you have a dream, follow it, even if it’s the worst of dreams,” she added. “One has to struggle for the best of dreams and for the worst of dreams.”

Inside Room 509 of the former military hospital, where she lives with her uncle and her cousin, she has hung drawings of ballerinas and horses. A poster lists the Portuguese words for family members: mãe, pai, irmão, irmã.

There are reminders of Afghanistan: photos of her grandfather, decorated with hearts and butterflies; a book of poems; and a painting of her grandmother.

Below a gold vase on the windowsill is the container of rocks and soil from the ancestral grave. Next to it, she keeps another container filled with the soil she collected from the campus of the Afghanistan National Institute of Music in Kabul.

Zohra said she still remembered peaceful days in Ghazni Province, when her family gathered near the mountains and made chicken soup and kebabs. She said she hopes that her parents can join her some day in Lisbon, too.

Looking out at the Tagus River from her room, she said the people of Afghanistan needed music, just like residents of other countries.

“I really want to go back to Afghanistan some day,” she said. “When the Taliban are not there.”

Advertisement

Известия (RUS)

Старший сержант Иванов спас товарищей от угрозы окружения

Минобороны РФ 14 июля рассказало о новых подвигах российских военных, которые, рискуя жизнью, успешно выполняют поставленные задачи в ходе спецоперации по защите мирного населения Донбасса.

Стало известно о запрещенных экспериментах Украины на Запорожской АЭС. Онлайн спецоперации 13 июля Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»

Старший лейтенант Иван Иванов участвовал в освобождении одного из населенных пунктов Донбасса от украинских неонацистов. На подступах к поселку его колонна подверглась атаке со стороны радикалов. В ходе боя Иванов заметил группу боевиков, которые попытались окружить его подразделение. Сориентировавшись, он открыл по ним огонь и спас своих сослуживцев от угрозы окружения. После боя Иванов помог медикам эвакуировать своих раненых соратников в медицинский пункт. Профессионализм, уверенность и смелость старшего сержанта Иванова позволили уничтожить боевиков в окрестностях населенного пункта, что помогло освободить его российским войскам.

Сержант Шамиль Гафуров с первых дней спецоперации по защите Донбасса командует бронетанковым ремонтным подразделением, вместе с которым восстанавливал вооружение, военную и специальную технику, поврежденные в ходе боев. Сержант Гафуров неоднократно рисковал жизнью, проводя восстановление техники прямо во время битвы и под огнем противника. Всего за время операции Гафуров лично возвратил в строй более 100 единиц боевой техники, а также подготовил более 10 специалистов-ремонтников. Грамотность и профессионализм сержанта Гафурова позволили повысить боеспособность российских войск, а также сократить время восстановления и возвращения в строй вооружения и военной техники.

Младший сержант Чингис Цыдыпов выполнял задачу по взятию под контроль важного моста и последующей переброске подразделений армии РФ вглубь обороны противника. На подступах к переправе он обнаружил грузовик противника, оснащенный двумя переносными зенитно-ракетными комплексами «Игла». Младший сержант Цыдыпов доложил о противнике, уничтожил грузовик боевиков, после чего устроил им засаду и уничтожил их. Смелость и решительность младшего сержанта Цыдыпова способствовали выполнению задачи по занятию переправы, в ходе которого боевики потеряли два танка и 10 человек и вынуждены были отступить.

13 июля Минобороны РФ рассказало о подвиге штурмового отряда под руководством старшего лейтенанта Ислама Тугушева. Его подразделение разгромило украинских боевиков и добыло их секретные документы, которые позволили скорректировать применение сил и средств группировки российских войск.

На Украине и в Донбассе продолжается спецоперация РФ по защите населения Луганской и Донецкой народных республик, о начале которой президент РФ Владимир Путин объявил 24 февраля. В Москве пояснили, что в ее задачи входят демилитаризация и денацификация Украины. 19 апреля российская сторона заявила о начале следующего этапа военной операции — «полном освобождении Донецкой и Луганской республик».

Обстановка в регионе значительно обострилась в середине февраля из-за обстрелов со стороны украинских военных. Власти Донецкой и Луганской народных республик объявили об эвакуации жителей в Россию и обратились за помощью к Москве. 21 февраля президент РФ подписал указ о признании независимости ДНР и ЛНР.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
Известия (RUS)

Зеленский заявил о жесткой реакции на признание Северной Кореей ДНР и ЛНР

Киев будет жестко реагировать на признание КНДР независимости Донецкой и Луганской народных республик. Об этом в среду, 13 июля, заявил президент Украины Владимир Зеленский.

Мировой секрет: Путину передали послание от Зеленского Почему украинский кризис стал основной темой российско-индонезийских переговоров в Кремле

«Будем реагировать жестко на всех уровнях, но это такая новость, что дополнительных комментариев она не требует, всё очевидно», — заявил он в своем Telegram-канале.

13 июля Северная Корея признала независимость Донецкой и Луганской народных республик. Посол КНДР в Москве Син Хон Чхоль вручил послу ДНР в РФ Ольге Макеевой документ о признании Пхеньяном независимости ДНР.

В ответ на это Украина разорвала с Северной Кореей дипломатические отношения. В МИД Украины назвали решение КНДР «недружественным актом».

29 июня стало известно, что Сирия приняла решение признать независимость и суверенитет Донецкой и Луганской народных республик.

25 февраля Абхазия признала независимость ЛДНР. Как сообщил президент Абхазии Аслан Бжания, он подписал указы о признании республик, «следуя духу дружбы с народами ДНР и ЛНР». Он считает необходимым быть причастным к их судьбе и желает республикам безопасного и устойчивого развития.

11 июня глава ЛНР Леонид Пасечник заявил, что ведутся переговоры о возможности признания республики другими странами. Он подчеркнул, что есть страны, которые к этому готовы.

21 февраля главы ДНР и ЛНР обратились к президенту России Владимиру Путину с просьбой признать независимость республик. Соответствующие указы были подписаны вечером того же дня.

ВКонтакте
New York Times - World

With Sign Language and Sound, an Artist Upends Audience Perceptions

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Christine Sun Kim’s poetic and political art pushes viewers to consider the limits, and misunderstandings, that come with communication in any language, whether spoken or signed.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Andrew Russeth

Last summer, a small plane hauled a sign with an intriguing phrase over Manchester, England: “The Sound of Smiling.”

At the Queens Museum in New York right now, “Time Owes Me Rest Again” is scrawled on a wall, each supersized word accompanied by curving lines swooping across the enormous mural.

And earlier this year, visitors to the Mildred Lane Kemper Art Museum in St. Louis were confronted with an atrium-filling artwork listing sources of personal trauma, including “Dinner Table Syndrome.”

“I’m finally at the point where I can do whatever I want, and I am going for it,” the artist responsible for all of this, Christine Sun Kim, said in American Sign Language from Berlin, her longtime home.

Ms. Kim, who was born deaf, said that while growing up, and later, as an aspiring artist, she knew she was being denied opportunities afforded the hearing.

That is a common experience, according to Gerard Buckley, president of the National Technical Institute for the Deaf and dean of the Rochester Institute of Technology, where Ms. Kim studied as an undergraduate. “Deaf children throughout the world,” Dr. Buckley wrote in an email, “all too often hear negative messages about their career aspirations.”

With Ms. Kim’s work now sought out by collectors and museums around the world, Mr. Buckley said she has become a role model for deaf children — and the artist said she’s now “trying to make up for all those years.”

Over the past decade, working in wry drawings (charts, text and musical notation), video, audio, performance and the odd airplane banner, Ms. Kim, 42, has made work that is poetic and political, charismatic and candid, and that upends the conventions of language and sound.

At MoMA PS1 in Queens in 2015, Ms. Kim staged an installation that asked visitors to hold a speaker in their hands and walk while trying to keep a protruding antenna in contact with a wire overhead. When done successfully, a voice emerged from the speaker, reading a text. It was a difficult task, a physical embodiment of how tenuous — and rigid — communication can be.

As her reputation has grown and her work has been featured in increasingly high-profile venues, she has become the very rare artist with a public platform that transcends the often insular art world.

At the 2020 Super Bowl, in what she said was an act of both protest and patriotism, Ms. Kim performed the national anthem in American Sign Language, or ASL. But Fox, which was broadcasting the game, showed her for only a few seconds before cutting away, a decision she condemned in a guest essay for The New York Times.

More About on Deaf Culture

Five years earlier, she delivered a hugely popular TED Talk about ASL, her art and navigating the hearing world. Initially hesitant about the TED invitation — “I was almost a little bit embarrassed about how corporate it was” — the talk, now viewed over two million times, changed her life, she said, bringing global attention to her work.

Ms. Kim has lived in Berlin for almost a decade, but she was born in Southern California to parents who had emigrated from South Korea. One of her drawings is a pie chart labeled “Why My Hearing Parents Sign,” and two of the larger slices read, “To Make Sure I Feel Loved” and “My Sister Is Also Deaf,” but the largest is “They’re Cooler Than Your Parents.”

In high school, Ms. Kim could not take a sculpture class because no interpreter was offered, and even at R.I.T. (which has a large deaf population, and named her a distinguished graduate this year), she could not enroll in some courses for the same reason.

Post-college, she decamped to New York, and worked as an assistant at the Lexington School for the Deaf and as an educator at the Whitney Museum while trying to figure out her future.

“Deaf people are always teachers by default,” she said, recalling that time. “We have to teach hearing people ASL, Deaf culture, whatever. So I think that inside, I had given up on being an artist, too.”

(Like many of her peers, Ms. Kim capitalizes the word Deaf to connote a shared culture.)

Ms. Kim got an M.F.A. from the School of Visual Arts in 2006, but was still feeling listless when she made a transformative trip to the German capital for a residency.

Many exhibitions in the city involved sound art, and that got her thinking.

“It took me a while to admit that I wanted to work with sound — maybe a few years, actually — because I was scared,” Ms. Kim said. “I thought that working with sound was something that was so oppressive, and ingrained or dominant in our society.”

But she eventually enrolled in Bard College’s sound program, which encourages experimental approaches to the medium, and earned her second M.F.A. in 2013, before settling in Berlin. On a previous trip there, she had met an artist, Thomas Mader, 38, now her husband and occasional collaborator. He learned ASL and helped teach it to their daughter, Roux, who just turned 5.

Much of Ms. Kim’s art nudges viewers to reconsider how they hear and perceive, and pushes them to think about the limits, and risks and misunderstandings, that come with communication in any language.

At the Queens Museum, the zooming lines in her gargantuan mural suggest comic-book action, but they actually chart the motions required to sign its defiant title, “Time Owes Me Rest Again.”

The piece “foregrounds ASL as a language — and it’s not generally centered in a monumental way in spaces,” said Sally Tallant, the museum’s director.

That enigmatic airplane banner (“The Sound of Smiling”) was from Ms. Kim’s “Captioning the City” project, whose texts, scattered playfully around Manchester, alluded to how closed-captioning can elucidate or obscure meaning, depending on how it renders nonverbal material like music.

Lately, echoes have been appearing in Ms. Kim’s work. “In my very Deaf life, everything is repeated or an echo,” she said. “Beth is basically repeating what I’m saying, and captions are a repetition or an echoing.”

(She was referring to Beth Staehle, her ASL interpreter for the video interview for this article.)

In the hearing world’s view of deafness, or in the Deaf community itself, Ms. Kim said, there’s always a danger of a single view, an echo, being repeated unthinkingly.

“Echo Trap” was the title of a sprawling mural exploring that danger, which she presented at a 2020–21 exhibition about art and disability at the Museum für Moderne Kunst, or MMK, in Frankfurt, Germany. A black line bounced along the walls, with the words “HAND PALM” atop it, nodding to the gestures for “echo” in ASL. It appeared to be engulfing the room.

Her similarly expansive work seen in St. Louis, “Stacking Traumas,” raised fraught topics like being stuck at dinner with hearing people who cannot sign. (That is “Dinner Table Syndrome.”)

Ms. Kim is part of “a whole generation of mostly young, American and female artists who are political and are activist, and doing some great work — the activism is part of their work,” said Susanne Pfeffer, the MMK’s director.

In the same MMK exhibition, Ms. Kim displayed work from “Deaf Rage,” a series of casual-looking charts that record her exasperation with the art industry and the broader world. One rage-inducing example: “Curators Who Think It’s Fair to Split My Fee With Interpreters.”

As part of her activism, Ms. Kim is the co-founder of an initiative with the designer Ravi Vasavan that promotes the use of a Deaf Power symbol, rendered as <0/.

“Deaf people have worked really hard to protect, to fight, to kind of be an activist — and there isn’t really room to have fun, to play, in our lives,” the artist said. “I feel like we don’t get to play enough because of our identities at times, or because of the way that society is set up.”

Ms. Kim’s mischievous and incisive art, and even her activism, attempts to correct that.

“I just want deafness to not be just about barriers,” she said while discussing <0/. “Deafness can also be about joy. It’s also about community. This is our way of telling people that.”

Advertisement

Известия (RUS)

Новая Каховка снова подверглась обстрелам ВСУ

Завод «Сокол» в Новой Каховке Херсонской области подвергся обстрелу Вооруженных сил Украины (ВСУ), сообщил «Известиям» источник в местной военно-гражданской администрации города в среду, 13 июля.

Детектор паники: какие цели преследовал Киев при обстреле Новой Каховки В городе разрушены хранилище удобрений, сотни жилых домов, больница и склад с гуманитарной помощью

По предварительной информации, националисты выпустили по городу пять ракет из реактивных систем залпового огня. Снаряды прилетели со стороны населенного пункта Баштанка.

Российские системы ПВО сбили все ракеты, однако обломки двух из них обрушились в районе завода «Сокол». Информация о разрушениях гражданских объектов уточняется.

Ранее в этот день замглавы администрации Херсонской области Екатерина Губарева рассказала, что руководство региона обратилось к России с просьбой помочь в восстановлении попавшего под обстрел ВСУ 11 июля города Новая Каховка. Она отдельно отметила, что области нужны строительные материалы для того, чтобы восстановить регион.

Тогда после обстрела города около 190 человек обратились к медикам за помощью. Шестерых детей удалось извлечь из-под обломков живыми. Семьи погибших получат компенсацию в размере 2 млн рублей, пострадавшие — по 400 тыс. рублей.

Накануне в Новой Каховке побывал корреспондент «Известий» Иван Литомин. По его словам, завалы в центре города продолжают разгребать до сих пор.

Херсонская область была освобождена в ходе спецоперации по защите Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР), которую Москва начала 24 февраля. Ей предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.

Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
New York Times - World

‘Mango Man’ Is the Fruit’s Foremost Poet, Philosopher, Fan and Scientist

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

With 300 types of mangos to his horticultural credit, Kaleem Ullah Khan is quick to tell anyone in India and beyond about the infinite potential of the fruit and its tree, including as medicine.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Mujib Mashal and Hari Kumar

MALIHABAD, India — Theirs is a friendship of over half a century, the old man and his mango tree.

His days, spent with a monk-like contentment knowing that each could be his last, are now largely reduced to the tree’s shade and the tree’s care.

The tree, at least 120 years old, was there long before Kaleem Ullah Khan, 82, first came to this field in Malihabad, in the state of Uttar Pradesh in northern India. And it will be there long after he is gone.

But Mr. Khan has spent a lifetime grafting hundreds of different kinds of mango onto this mother tree — and by doing so, he has grafted his own life story onto it as well.

His profound affection is obvious as he runs his hand over the bend of a cut in the tree’s bark as if caressing an old scar. He walks the nursery surrounding the tree with the care he would use in tiptoeing over sacred ground, as he checks on the new saplings, readied to be sold far and wide. He has moved his bedroom to the edge of the nursery; he has stored the planks for his own future coffin nearby.

“If you look at it from a distance, it’s a tree. But when in fruit, you are in awe — what is this show?” he said, pointing to the tree’s dense branches that curled out like the tentacles of an octopus. “If you see through your mind’s eye, you will see that this is at once a tree, an orchard, and most importantly it is a college for the world’s mangoes.”

Mango has not only been Mr. Khan’s livelihood, but his identity. He has gained national, even global, fame as the “mango man” for his decades of experimentations.

The kinds of mango grafted over decades of work on branch after branch of the mother tree, now drooping with the sweet fruit, are so many that he struggles to remember all their names.

There is the NaMo mango, named after Prime Minister Narendra Modi in 2014, when he swept to power with the promise of growth and development for India; a mango named after Sachin Tendulkar, who led India’s national cricket team and is thought of as one of the sport’s outstanding batsmen; another named after the legendary Mughal-era dancer and courtesan Anarkali, whose story is told in many tales and films. The pulp of each side of a Anarkali mango has a different color, different aroma and different flavor.

One of Mr. Khan’s earliest varieties is named after Aishwarya Rai, the actress and model crowned Ms. World in 1994.

For his efforts, the Indian government awarded him one of the country’s highest civilian honors, the Padma Shri, in 2008.

Mr. Khan is philosophical about the fruit, and obsessive — like a scientist who, at the end of a lifetime of discovery, is resigned to the vastness of those still beyond his reach. He repeats to anyone and everyone his faith in the fruit’s infinite potential.

On a recent afternoon, he left the nursery to attend the swearing-in ceremony of Yogi Adityanath, the powerful chief minister of Uttar Pradesh. Mr. Khan was hoping to get a minute with Mr. Modi, the guest of honor, to make a pitch about what he is dedicating the remaining days of his life to: an effort to prove that extracts from the mango flower and the tree’s sap (which he adamantly refers to as “the tree blood”) can cure anything from impotency to heart disease.

But he never made it to the event, stuck in a traffic jam.

“My intention was to announce there that five men who are having strength problems — I will cure them for free,” he said, referring to erectile dysfunction.

Mr. Khan’s view of the mango — that we are all fleeting, but that the fruit is almost eternal — embodies the passion for it found across much of India. The country is the world’s largest producer of mango, much of it consumed domestically, often during heated debates about which region produces the most delicious variety, or how exactly the mango should be eaten. Sliced? Cut into cubes? Or slowly squeezed to pulp in your fist and then the juice — sweet, tangy, vibrant — sucked out of it through a hole at the top?

“We come, we eat mangoes, and we leave the world,” Mr. Khan said. “But as long as the world is there, this fruit will be there.”

He was born in 1940 in Malihabad, where his father, Abdullah, ran the tree nursery and raised 11 children.

The son was a distracted and miserable student. Before the news of his failing seventh grade — for the second time — reached his father, Mr. Khan packed a basket of mangoes and took a predawn train to his grandmother’s village about 200 miles away.

“I stayed there 17 days so I don’t get a beating,” he said with a smile. “When I came back, I quietly joined my father at the nursery. He didn’t say anything.”

That was the beginning of the son’s life of experimenting with the fruit: crossbreeding, grafting branches, growing new saplings.

One of the earliest trees he experimented on as a teenager dried up soon after, leaving him scarred — and with questions he wanted to answer. But it would be decades before he could return to grappling with those mysteries, as he had to focus on the nursery’s commercial work, to raise and support his own family.

It wasn’t until the 1980s that he turned his attention again to developing new kinds of mangoes, mainly on the 120-year-old tree to which he has grown so close.

The tree’s original type of mango — the “Asl-e-mukarar,” which translates to something like “the original, repeated” — is named after a tradition in local poetry readings where the audience, with shouts of “Mukarar, Mukarar,” requests a favorite line to be read again.

Mr. Khan continued to graft onto the old tree, eventually producing 300 different kinds of mangoes — each varying in color, size, taste, density and aroma. His method is exacting. First he carefully slices a wound into one of the tree’s many curling branches, then he inserts a piece cut from the branch of another type of mango tree and ties them together so they generate new tissue.

As word of his success spread, the presidential palace in New Delhi wanted one of his trees. Mr. Khan was elated, he said, “that a tree from a small man, the soil from this small place, Malihabad” would make it to India’s capital. He chose a younger tree on which he had grafted 54 different kinds of mangos.

“For three days, I was restless — how do I shift it? This is a delicate thing,” Mr. Khan remembered thinking. “Just like when a mother is putting a baby to sleep, feeding it milk, and the baby falls asleep and the bottle is removed and the baby doesn’t even notice — we have to remove the tree like this.”

Photos from the presidential palace archives show the planting ceremony in August 1999: A proud Mr. Khan, in his usual white kurta suit and white cap, watched as President K.R. Narayanan and other dignitaries shoveled dirt.

“The president joked to his wife that ‘this man is a scientist without education,’” Mr. Khan recalls. “I told him I am not a scientist — I am just a servant of this tree.”

If anything, Mr. Khan has a bone to pick with scientists.

Not far from his nursery in Malihabad is the Central Institute for Subtropical Horticulture, which began as the mango research institute in the 1970s. Scientists there dismiss Mr. Khan’s claim of hundreds of varieties, saying his efforts should be considered as just “new hybrids,” a scientific distinction that incenses Mr. Khan. Developing a new variety, the scientists say, requires years of experimentation and testing, as many as two decades of work before certification.

But they, too, were admiring of Mr. Khan’s dedication.

“What he is doing is an art,” said Neelima Garg, the director of the center who has spent 34 years there as a scientist.

As Mr. Khan prepares for what he sees as the final leg of his life’s journey, he spends most of his time around the old tree. About two months ago, he moved from the house where his wife, sons and grandchildren live, to another house on the edge of the nursery — taking up a bedroom that has a balcony overlooking the tree.

“Sometimes, the tree asks me questions — and I sit up and think about them,” he said. “It leaves me restless — what does it want? I think about the questions for hours.”

He has advised his children to complete his funeral and burial processions as quickly as possible after he dies — hence the planks for the coffin in the nursery storage, ready for quick assembling.

Through his mango work, Mr. Khan has made many friends and influenced many more, but he insisted he didn’t want crowds of people at his funeral. “I don’t want people to be bothered by having to come visit,” he said.

Mr. Khan is content with the fact that he will soon depart. A Muslim by faith, he believes in afterlife — and there, too, he sees the prospect of mangoes.

“My real home is there,” he said. “And it is written — that all the fruits of the world are there.”

“What bothers me is that all this will go to the grave with me,” he added about his way of developing new mangoes. “But what makes me happy is that all those people who took saplings, when their trees bear fruit, they will think of me.”

Advertisement

Известия (RUS)

Байден заявил о готовности применить силу против Ирана в контексте СВПД

Соединенные Штаты Америки готовы применить силу, чтобы не допустить получения Ираном доступа к ядерному оружию. Об этом 13 июля заявил американский президент Джо Байден.

После нас изотоп: Иран и США обсуждают сделку и вывод КСИР из черного списка Согласятся ли Тегеран и Вашингтон сначала восстановить СВПД, а потом изменить статус Корпуса стражей

Байден в интервью 12-му каналу израильского телевидения заявил, что американская сторона может использовать против Ирана силу «в качестве крайней меры», и указал на недопустимость получения ядерного оружия Тегераном.

«Они сейчас гораздо ближе к ядерному оружию, чем были ранее», — подчеркнул лидер США.

Байден также назвал «гигантской ошибкой» решение предыдущей администрации США во главе с Дональдом Трампом выйти из Совместного всеобъемлющего плана действий (СВПД) по иранской ядерной программе.

В The Washington Post отмечают, что лидеры стран Персидского залива сомневаются в искренности главы Белого дома, так как «чувствуют: президент скажет что угодно, лишь бы заставить их качать больше нефти». Дело в том, что из всех стран израильтяне и арабы «больше всего боятся» Ирана.

Американский лидер ранее в этот день прибыл в Израиль. Так он начал первое после вступления в должность ближневосточное турне. С 13 по 16 июля он посетит Израиль, Западный берег реки Иордан и Саудовскую Аравию.

В Китае ранее предрекли, что Байден вернется из турне по Ближнему Востоку с пустыми руками. В материале для китайского издания Global Times профессор Института Ближнего Востока при Шанхайском университете международных исследований Динг Лонг отмечает, что поездка может показаться довольно значимой, потому как Байден постарается продемонстрировать политический вес США в регионе, но достижение поставленной цели будет затруднено из-за кризиса вокруг Украины.

Представитель Кремля Дмитрий Песков, комментируя ближневосточное турне американского лидера, заявил, что Москва ценит работу с партнерами, в том числе с Саудовской Аравией, в рамках договоренностей ОПЕК+. Он также сообщил, что российские власти надеются, что развитие отношений Эр-Рияда с другими мировыми столицами не будет направлено против РФ.

Телеведущий Fox News Стюарт Варни 12 июля выразил мнение, что визит Байдена может обернуться для него конфузом, потому что ему придется умолять саудитов об увеличении добычи нефти. Он считает, что успех маловероятен, так как в случае положительного ответа Саудовской Аравии придется получить одобрение ОПЕК+, куда входит Россия.

ВКонтакте
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Her Father Fled the Nazis. She’s the New U.S. Ambassador to Germany.

For Amy Gutmann, a respected democracy scholar, her role as President Biden’s envoy to Germany is not a job, “it’s a mission,” one both professional and personal.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Katrin Bennhold

FEUCHTWANGEN, Germany — After Amy Gutmann’s father fled the Nazis in 1934, he swore never to set foot in Germany again. For the rest of his life, he boycotted German goods and only spoke English to his daughter. Germany, he impressed on her when she was growing up, was “very bad.”

Nearly a century later, Ms. Gutmann, a respected democracy scholar, has moved to Germany — as the new U.S. ambassador. With antisemitism and far-right ideology once again resurgent, and with Russia waging war on Ukraine close by, her new role is not a job, she says: “It’s a mission.”

That mission is personal as well as geopolitical.

Earlier this month, Ms. Gutmann was striding up a cobbled alleyway in Feuchtwangen, the sleepy Bavarian town where generations of her German ancestors had dwelled before a Nazi mayor burned down the local synagogue and declared his town “Jew-free.”

When the current mayor came to greet her, Ms. Gutmann pulled out the small black-and-white photograph of her father that she always carries with her.

“You’ll forgive me for speaking not only as the U.S. ambassador to Germany, but as Amy Gutmann, the daughter of Kurt Gutmann,” Ms. Gutmann, 72, told a crowd of local dignitaries. “I would not be here today were it not for my father’s farsightedness and courage.”

The timing of her official arrival as ambassador on Feb. 17, Ms. Gutmann said in an interview, felt particularly poignant, coming one week before the invasion of Ukraine by a revisionist Russian president who has been accused by her own boss of committing “genocide” in his quest for empire.

Seventy-seven years after America and its allies defeated Hitler’s Germany, the two countries are now united against Russian aggression. A big part of Ms. Gutmann’s job will be to keep it that way.

“Germany and the U.S. today are extremely strong allies and they’re allies in defense of human rights and in defense of the sovereignty of democratic societies,” she said. “It closes a loop, while leading us forward into an era that my father never had the opportunity to witness.”

When President Biden called her in April 2021, she was the longest-serving president of the University of Pennsylvania, a mathematics major turned political philosopher who had written more than a dozen books about democracy.

“Do you want to be my ambassador to Germany?” Mr. Biden asked her.

Ms. Gutmann was sworn in on the Hebrew Bible her German grandmother Amalie, for whom she was named, had brought with her from Germany.

Germany has welcomed Ms. Gutmann not just as a representative of a new administration but of the American ally of old — before it turned fickle and abrasive during the Trump years. Ms. Gutmann’s predecessor, Richard Grenell, threatened to stop sharing intelligence with Germany and posed for selfies with lawmakers of the far-right Alternative for Germany party.

Better Understand the Russia-Ukraine War

Repairing America’s alliances was one of President Biden’s main foreign policy objectives and Germany was central to this effort, making Ms. Gutmann a perfect candidate, said Julianne Smith, a longstanding Biden adviser and now the U.S. ambassador to NATO.

“The president believes that Germany is an indispensable partner for us and he wanted to send someone that he knew well,” Ms. Smith said.

(Before Mr. Biden offered her the job, Ms. Gutmann had offered him one in 2017 as a lecturer at her university, an offer that came after he lost his son Beau and “saved” him, as he once described it.)

“It was just obvious in his mind that she was the right person at the right time,” Ms. Smith said. “She is a proven leader and she is an intellectual giant.”

When her father died in 1966, Ms. Gutmann was only 16 and Germany was still filled with former Nazis.

In the three decades since reunification, the country has worked hard to own up to its history — and apply the lessons of that history.

But it took the arrival of over a million refugees from the Middle East under former Chancellor Angela Merkel, in 2015-16, for Ms. Gutmann to fully trust Germany’s transformation.

“I was deeply moved by Merkel’s welcoming of refugees,” she said. “It made a strong, perhaps decisive difference in my sense of Germany’s commitment to human rights.”

She added, “Germany today is a model of acknowledging the past.”

That acknowledgment was on display in Feuchtwangen, where the director of the local museum guided Ms. Gutmann through an exhibition on 800 years of Jewish life in the town that also described in unsparing detail the persecution of Jews under the Nazis.

Among the exhibits were items from Ms. Gutmann’s own family. A photograph of her grandfather. A postcard written by her grandmother. As a gift, Ms. Gutmann was handed copies of her father’s report cards. “German was not his strength it seems,” she said, laughing.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“Everybody gets report cards, but to see something in which there were semi-normal times for him was a high point,” she said later. “I only knew my father after he was traumatized.”

Her father, an Orthodox Jew who fled Germany when he was 23 and later organized the escape of his parents and four siblings, barely spoke to Ms. Gutmann about his own past, but he taught her about the Holocaust.

“He clearly did not want me as a child to know — let alone to carry forward — his emotional trauma, but he definitely wanted me to carry the lessons of ‘never again’ forward,” Ms. Gutmann recalled.

Raised in the small town of Monroe, N.Y., Ms. Gutmann said she felt like “a strange kid,” as she put it, her Jewishness and intellectual curiosity making her a double outsider.

Her mother urged her to do well in school. After winning a scholarship, she became the first in her family to go to college and earned a Ph.D. from Harvard before teaching at Princeton for nearly 30 years and becoming president of the University of Pennsylvania in 2004.

Her book “Democratic Education,” which shows why democracies need a robust public education system, is a standard in the field.

“One reason I wrote about democracy and education was that it is a path out of tyranny,” she said. “The first thing the Nazis did was to close down the press and burn books.”

The Gutmann house in Feuchtwangen, where her father grew up, has become a bookstore, which delighted her. “Oh my God! If this were a Hollywood script, it would be a bookstore,” she said, before purchasing half a dozen books for her grandchildren.

Her father had been an apprentice with a metallurgist in nearby Nuremberg, home to the biggest Nazi Party rallying ground, where he boarded with a Christian family that treated him well. But when he watched them flash the Hitler salute at a passing Nazi march, he knew it was time to leave.

“He fled when he could because he saw what was happening,” Ms. Gutmann said. “One of my missions is that people need to know how important it is to speak up early.”

For all Germany’s efforts to apply the lessons from its past, one great leap remains, she said: Long reluctant to spend on its military, let alone deploy it, Germans have to trust themselves to lead on military matters.

“Diplomacy is the first recourse — but it often does not work against brutal tyrannies,” Ms. Gutmann said.

That, too, is a lesson from World War II, she said: “Were it not for the military force of the allies, Hitler would have won.”

“And now we have Putin,” she added. “Without military force, there is no way Ukraine can defend its sovereignty. At this moment, as in many other moments in the history of democracies, we have to have not only the military might, but the willingness to use it.”

In Germany, that realization is still sinking in. The government has committed to a 100-billion euro rearmament program in what Chancellor Olaf Scholz dubbed a “Zeitenwende” — or historic turning point — but Berlin has been criticized for dragging its feet on delivering heavy weapons to Kyiv.

“I believe the Zeitenwende is real,” Ms. Gutmann said. “If there’s anybody who’s not disposed to be soft on Germany, it’s me. But I do think we have to recognize what a historic moment this is, and we will continue to urge Germany to do more.”

Ms. Gutmann worried that both Germans and Americans “overestimated how enduring democracies are — they’re not, unless you fight for them,” she said, adding, “Everything we do makes a difference. And everything we don’t do makes a difference.”

For all her eagerness to visit Feuchtwangen, the night before she traveled there, Ms. Gutmann barely slept.

“I was worried sick that I would go there and feel they hadn’t really come to terms with the past,” she recalled, “that I would be disappointed and I wouldn’t have been able to hide it — and it would have been just a terrible moment.”

By the time she left the town, she was reassured.

Addressing the small photograph of her father in her hands, she said, “You would be so proud of not only your daughter, but of your country, the United States, which became your country, and the country that you had to leave — and what they have become: Two of the greatest allies still fighting what you would tell me is a fight that could never end.”

Advertisement

Известия (RUS)

МИД РФ назвал прецедентом решение Канады по турбине для «Северного потока»

Отправка канадскими властями в Германию турбины для газопровода «Северный поток» является прецедентом. Такое заявление 13 июля сделал временный поверенный в делах России в Канаде Владимир Проскуряков.

Попали под поток: газ может подорожать до $2200 на фоне ремонта СП-1 Чем Европа попытается заменить поставки из РФ и что из этого получится

«Это явный прецедент. Но Канада пытается заверить Киев, что дальнейшего послабления не должно быть. Хотя очевидно, на этом примере видно, что односторонние санкции даже без ответных мер наносят вред не только тем, против кого они направлены, но и тем, кто их вводит, и влияют на глобальные рынки», — прокомментировал он ситуацию в эфире телеканала «Россия 24».

10 июля агентство Reuters сообщило, что Оттава вернет отремонтированные турбины по просьбе ФРГ, несмотря на антироссийские санкции. Премьер-министр Канады Джастин Трюдо 13 июля заявил, что решение по передаче турбины Германии было «трудным».

Это решение также прокомментировали в Госдепартаменте США 11 июля, заявив, что Америка поддерживает решение Канады вернуть Германии отремонтированную турбину для использования в российском экспортном трубопроводе «Северный поток». Там же добавили, что такое исключение из санкционного режима позволит Европе восстановить резервы газа.

Решение Канады также поддержали в Еврокомиссии. В частности, в заявлении ЕК, опубликованном 12 июля, говорится, что возвращение турбины устранит один из предлогов для сокращения потоков российского газа в ЕС. При этом отмечалось, что Еврокомиссия находится в тесном контакте по этому вопросу как с Германией, так и с Канадой, а также с немецким концерном Siemens.

В период ремонтных работ на «Северном потоке», которые продлятся с 11 по 21 июля, единственным маршрутом поставок российского газа в страны Западной и Центральной Европы остается только одна транзитная ветка через Украину.

Ранее в июле отраслевые эксперты рассказали «Известиям», что остановка поставок газа по «Северному потоку» может вызвать рост цен сырья на рынке ЕС. Так, по состоянию на 13 июля цена газа в ЕС превысила $1900 за 1 тыс. куб. м.

ВКонтакте
Известия (RUS)

Минобороны РФ построит в Мариуполе 12 жилых домов

В освобожденном Мариуполе началось строительство 12 пятиэтажных жилых домов с собственной котельной по заказу Министерства обороны России. Ход строительства показал корреспондент «Известий» Роман Польшаков 13 июля.

«Мы сегодня уже подключили к городским сетям газоснабжение, электроснабжение, водоснабжение. Сейчас выполняем врезки на системы ливневой и бытовой канализации», — рассказал руководитель проекта военно-строительного комплекса Минобороны РФ Олег Печенкин.

Пушки замолчат: как в ДНР и ЛНР возрождают промышленность и театры Руководители заводов и артисты связывают свое будущее с Россией

Строительство началось месяц назад, и уже к сентябрю планируется сдача первой очереди из шести многоэтажек жилого квартала, где также будут располагаться медицинский центр и школы. На видео показано возведение комплекса на 1011 квартир.

Территорию, на которой располагается микрорайон, расчищали от мин три недели. Готовые объекты передадут Донецкой Народной Республике (ДНР), а квартиры, как сообщается, получат почти 2,5 тыс. человек. Также отмечается, что жилплощадь будет готова к заселению — с внутренней отделкой, обоями и сантехникой в ванной комнате.

К тому же сообщается о наращивании темпов строительства, так как в город вошли и другие подрядчики. Планируется возведение типовых домов.

По словам и.о. министра строительства и жилищно-коммунального хозяйства ДНР Сергея Наумеца, квартиры получат жители города, которые лишились своих домов.

Восстановлением города занимаются более 10 тыс. строителей, и их количество планируется увеличивать.

В Мариуполе налаживается мирная жизнь. 11 июля первый регулярный пассажирский поезд за последние пять месяцев отправился от пригородного железнодорожного вокзала города Мариуполя в Волноваху. Состав будет ходить два раза в день, утром и вечером. Стоимость билета в один конец составляет 27 рублей.

25 июня председатель общественной палаты ДНР Александр Кофман предположил, что на полное восстановление Мариуполя может потребоваться от трех до пяти лет. Ранее в июне мирные жители рассказали, что Мариуполь перестраивается на мирный лад, в городе пустили первые автобусные маршруты, люди получили пенсии, начинается строительство жилых кварталов.

24 февраля Россия начала проведение специальной операции по защите Донбасса. В Москве пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
Известия (RUS)

Премьер Чехии заявил об отсутствии ограничений на газ в новом пакете санкций ЕС

Новый пакет антироссийских акций Евросоюза (ЕС) не будет включать в себя ограничения на поставки газа. Такое заявление 13 июля сделал премьер-министр Чехии Петр Фиала в беседе с агентством Reuters.

Попали под поток: газ может подорожать до $2200 на фоне ремонта СП-1 Чем Европа попытается заменить поставки из РФ и что из этого получится

«Готовится седьмой пакет, и я думаю, это хороший курс. Что определенно проблематично, так это включать энергетику в санкции. Должно быть соблюдено правило о том, что санкции должны оказывать большее влияние на Россию, чем на страны, вводящие санкции», — сказал он агентству.

Политик подчеркнул, что ЕС не намерен каким-то образом ограничивать поставки газа.

«Я думаю, что его (запрета на поставки газа в Евросоюз. — Ред.) там быть не должно, потому что ряд стран зависит от российского газа», — добавил он.

Кроме того, Фиала сообщил, что власти Евросоюза заканчивают формирование нового пакета рестрикций и представят его в ближайшие дни.

О скорой готовности седьмого пакета санкций ЕС против России 11 июля рассказало агентство Bloomberg. По его данным, в пакет санкций могут добавить новые физические и юридические лица из РФ, ограничения на импорт золота, а также внести поправки для корректировки предыдущих мер против РФ.

Собеседники издания утверждают, что некоторые государства – члены ЕС настаивают на расширении таких санкций против РФ, чтобы ударить по газу. Однако и в этом вопросе «у подавляющего большинства стран было немного желания идти на такой шаг».

Еще 20 июня первый зампред комитета Госдумы по международным делам Алексей Чепа отметил в беседе с «Известиями», что возможное эмбарго на российский газ в рамках седьмого пакета санкций Евросоюза подведет несколько стран ЕС к серьезнейшему кризису.

5 июня замглавы МИД Польши Павел Яблоньский сообщал, что в новом пакете санкций ЕС пойдет речь о газовом эмбарго и отключении от SWIFT всех российских банков.

ЕС принял уже шесть пакетов санкций против РФ. Последний из них включил в себя отключение от SWIFT еще трех российских и одного белорусского банков, а также частичное эмбарго на нефть, распространяющееся на импорт российской нефти по морю.

Запрет на импорт сырой нефти из России в Евросоюз начнет действовать через полгода после введения шестого пакета санкций. ЕС также усилил ограничения на экспорт химикатов и высоких технологий в Россию и расширил перечень граждан РФ, попадающих под санкции.

Страны Запада усилили санкционное давление на Москву в ответ на спецоперацию по защите мирного населения Донбасса, начавшуюся 24 февраля. Спецоперация началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующий указ.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
New York Times - World

A Filmmaker Imagines a Japan Where the Elderly Volunteer to Die

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

The premise for Chie Hayakawa’s film, “Plan 75,” is shocking: a government push to euthanize the elderly. In a rapidly aging society, some also wonder: Is the movie prescient?

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Motoko Rich

TOKYO — The Japanese film director Chie Hayakawa was germinating the idea for a screenplay when she decided to test out her premise on elderly friends of her mother and other acquaintances. Her question: If the government sponsored a euthanasia program for people 75 and over, would you consent to it?

“Most people were very positive about it,” Ms. Hayakawa said. “They didn’t want to be a burden on other people or their children.”

To Ms. Hayakawa, the seemingly shocking response was a powerful reflection of Japan’s culture and demographics. In her first feature-length film, “Plan 75,” which won a special distinction at the Cannes Film Festival this month, the government of a near-future Japan promotes quiet institutionalized deaths and group burials for lonely older people, with cheerful salespeople pitching them on the idea as if hawking travel insurance.

“The mind-set is that if the government tells you to do something, you must do it,” Ms. Hayakawa, 45, said in an interview in Tokyo before the film’s opening in Japan on Friday. Following the rules and not imposing on others, she said, are cultural imperatives “that make sure you don’t stick out in a group setting.”

With a lyrical, understated touch, Ms. Hayakawa has taken on one of the biggest elephants in the room in Japan: the challenges of dealing with the world’s oldest society.

Close to one-third of the country’s population is 65 or older, and Japan has more centenarians per capita than any other nation. One out of five people over 65 in Japan live alone, and the country has the highest proportion of people suffering from dementia. With a rapidly declining population, the government faces potential pension shortfalls and questions about how the nation will care for its longest-living citizens.

Aging politicians dominate government, and the Japanese media emphasizes rosy stories about happily aging fashion gurus or retail accommodations for older customers. But for Ms. Hayakawa, it was not a stretch to imagine a world in which the oldest citizens would be cast aside in a bureaucratic process — a strain of thought she said could already be found in Japan.

Euthanasia is illegal in the country, but it occasionally arises in grisly criminal contexts. In 2016, a man killed 19 people in their sleep at a center for people with disabilities outside Tokyo, claiming that such people should be euthanized because they “have extreme difficulty living at home or being active in society.”

The horrifying incident provided a seed of an idea for Ms. Hayakawa. “I don’t think that was an isolated incident or thought process within Japanese society,” she said. “It was already floating around. I was very afraid that Japan was turning into a very intolerant society.”

To Kaori Shoji, who has written about film and the arts for The Japan Times and the BBC and saw an earlier version of “Plan 75,” the movie did not seem dystopian. “She’s just telling it like it is,” Ms. Shoji said. “She’s telling us: ‘This is where we’re headed, actually.’”

That potential future is all the more believable in a society where some people are driven to death by overwork, said Yasunori Ando, an associate professor at Tottori University who studies spirituality and bioethics.

“It is not impossible to think of a place where euthanasia is accepted,” he said.

Ms. Hayakawa has spent the bulk of her adult years contemplating the end of life from a very personal vantage. When she was 10, she learned that her father had cancer, and he died a decade later. “That was during my formative years, so I think it had an influence on my perspective toward art,” she said.

The daughter of civil servants, Ms. Hayakawa started drawing her own picture books and writing poems from a young age. In elementary school, she fell in love with “Muddy River,” a Japanese drama about a poor family living on a river barge. The movie, directed by Kohei Oguri, was nominated for best foreign language film at the Academy Awards in 1982.

“The feelings I couldn’t put into words were expressed in that movie,” Ms. Hayakawa said. “And I thought, I want to make movies like that as well.”

She eventually applied to the film program at the School of Visual Arts in New York, believing that she would get a better grounding in moviemaking in the United States. But given her modest English abilities, she decided within a week of arriving on campus to switch to the photography department, because she figured she could take pictures by herself.

Her instructors were struck by her curiosity and work ethic. “If I mentioned a film offhandedly, she would go home and go rent it, and if I mentioned an artist or exhibition, she would go research it and have something to say about it,” said Tim Maul, a photographer and one of Ms. Hayakawa’s mentors. “Chie was someone who really had momentum and a singular drive.”

After graduating in 2001, Ms. Hayakawa gave birth to her two children in New York. In 2008, she and her husband, the painter Katsumi Hayakawa, decided to return to Tokyo, where she began working at WOWOW, a satellite broadcaster, helping to prepare American films for Japanese viewing.

At 36, she enrolled in a one-year film program at a night school in Tokyo while continuing to work during the day. “I felt like I couldn’t put my full energy into child raising or filmmaking,” she said. Looking back, she said, “I would tell myself it’s OK, just enjoy raising your children. You can start filmmaking at a later time.”

For her final project, she made “Niagara,” about a young woman who learns, as she is about to depart the orphanage where she grew up, that her grandfather had killed her parents, and that her grandmother, who she thought had died in a car accident with her parents, was alive.

She submitted the movie to the Cannes Film Festival in a category for student works and was shocked when it was selected for screening in 2014. At the festival, Ms. Hayakawa met Eiko Mizuno-Gray, a film publicist, who subsequently invited Ms. Hayakawa to make a short film on the theme of Japan 10 years in the future. It would be part of an anthology produced by Hirokazu Kore-eda, the celebrated Japanese director.

Ms. Hayakawa had already been developing the idea of “Plan 75” as a feature-length film but decided to make an abridged version for “Ten Years Japan.”

While writing the script, she woke up every morning at 4 to watch movies. She cites the Taiwanese director Edward Yang, the South Korean director Lee Chang-dong and Krzysztof Kieslowski, the Polish art-house director, as important influences. After work, she would write for a couple of hours at a cafe while her husband cared for their children — relatively rare in Japan, where women still carry the disproportionate burden of housework and child care.

After Ms. Hayakawa’s 18-minute contribution to the anthology came out, Ms. Mizuno-Gray and her husband, Jason Gray, worked with her to develop an extended script. By the time filming started, it was the middle of the pandemic. “There were countries with Covid where they were not prioritizing the life of the elderly,” Ms. Hayakawa said. “Reality surpassed fiction in a way.”

Ms. Hayakawa decided to adopt a subtler tone for the feature-length movie and inject more of a sense of hope. She also added several narrative strands, including one about an elderly woman and her tightknit group of friends, and another about a Filipina caregiver who takes a job at one of the euthanasia centers.

She included scenes of the Filipino community in Japan, Ms. Hayakawa said, as a contrast to the dominant culture. “Their culture is that if somebody is in trouble, you help them right away,” Ms. Hayakawa said. “I think that is something Japan is losing.”

Stefanie Arianne, the daughter of a Japanese father and a Filipina mother who plays Maria, the caregiver, said Ms. Hayakawa had urged her to show emotional restraint. In one scene, Ms. Arianne said, she had the instinct to shed tears, “but with Chie, she really challenged me to not cry.”

Ms. Hayakawa said she did not want to make a film that simply deemed euthanasia right or wrong. “I think what kind of end to a life and what kind of death you want is a very personal decision,” she said. “I don’t think it’s something that is so black or white.”

Hikari Hida contributed reporting.

Advertisement

Известия (RUS)

Суд отклонил требование Эмбер Херд о новом процессе против Деппа

Суд отклонил новое требование 36-летней актрисы Эмбер Херд провести разбирательство по иску о клевете от ее бывшего мужа, американского актера Джонни Деппа. Об этом в среду, 13 июля, сообщает издание New York Post.

А вот и Джонни: Депп возвращается на сцену, Джоанна Стингрей — в СССР Главные музыкальные новинки недели

Газета отмечает, что Херд мотивирует свое стремление провести новое разбирательство тем, будто один из присяжных на состоявшихся судебных слушаниях был не тем, кого вызывали в суд. Это нарушило право актрисы на справедливое судебное разбирательство.

Однако судья из Вирджинии Пенни Азкарат отклонила требование актрисы, написав в заключении, что «присяжный прошел все проверки».

«Единственным доказательством перед этим судом является то, что присяжный, как и остальные члены коллегии, следовал присяге, инструкциям и требованиям суда», — передает издание заключение судьи.

1 июня присяжные огласили вердикт по делу Деппа и Херд в зале суда в городе Фэрфакс штата Вирджиния. Решение в пользу Деппа было принято по двум пунктам. Херд признали виновной в клевете по делу о защите чести и достоинства Деппа. Суд обязал актрису выплатить экс-супругу $15 млн. Из них $10 млн компенсации и оставшиеся $5 млн — штраф. Последняя сумма в итоге была сокращена до $350 тыс.

2 июня Джонни Депп признался, что присяжные «сумели вернуть ему жизнь». Он заявил, что признателен детям и всем людям, кто в него верил, позволил показать миру истину независимо от итогового приговора.

9 июня стало известно, что у Херд нет денег, чтобы выплатить компенсацию за клевету и судебные издержки Деппу.

Однако в тот же день адвокат актера Бен Чу рассказал, что Депп, возможно, не станет взыскивать с бывшей супруги выигранные в суде $10,4 млн. Чу пояснил, что целью никогда не было получение денег, процесс был вопросом восстановления репутации.

Джонни Депп и Эмбер Херд состояли в браке с 2015 по 2017 год. В 2016-м актриса подала на развод, а затем обвинила Деппа в «трехдневных мучениях с физическим насилием». После этого репутация Деппа сильно пострадала. В числе прочего его лишили роли волшебника Геллерта Гриндевальда во франшизе «Фантастические твари».

ВКонтакте
New York Times - World

Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Sameer Yasir

DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.

Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”

“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.

It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.

India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.

Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.

As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.

His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.

The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.

“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”

His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”

Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.

Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.

Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.

“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”

For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.

Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.

He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”

His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.

His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.

“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”

Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.

In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”

While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.

“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.

Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.

“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.

India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.

The government wants to change that.

“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.

Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.

“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.

Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”

Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.

Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.

He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.

After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.

Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.

In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.

When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”

“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”

For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.

In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.

He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”

Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.

So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.

“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”

Advertisement

Известия (RUS)

Жителя Петербурга арестовали на два месяца за фейки о Буче

Жителя Санкт-Петербурга приговорили к заключению под стражу на два месяца из-за распространения фейковой информации о ходе спецоперации по защите мирного населения Донбасса, в том числе и о событиях в Буче.

Над пропастью во лжи: с чего начиналась Буча Для чего тиражируются украинские фейки и каких информационных вбросов можно ждать в ближайшее время

Как сообщили 13 июля в объединенной пресс-службе судов города, Выборгский районный суд Петербурга рассмотрел ходатайство следствия об избрании меры пресечения в виде заключения под стражу в отношении Всеволода Королева.

По данным следствия, мужчина в период приблизительно с 15 марта по 12 апреля опубликовал в социальной сети сообщения, содержащие ложную информацию об использовании Вооруженных сил РФ против мирного населения в ходе спецоперации, обвинив российские войска в массовых убийствах мирных граждан в Буче.

Мужчина был задержан 12 июля. В тот же день ему было предъявлено обвинение. Сам осужденный вину не признал. Житель Петербурга заключен под стражу по 11 сентября текущего года.

В начале апреля украинская сторона начала распространять сообщения о большом числе жертв в Буче, что якобы стало последствием деятельности российской армии. В Минобороны РФ заявили в свою очередь, что все опубликованные киевским режимом фото и видео о якобы преступлениях российских военных в Буче являются провокацией.

В ведомстве подчеркнули, что за время нахождения города под контролем Вооруженных сил РФ ни один местный житель не пострадал от насильственных действий. Как указали в оборонном ведомстве, военнослужащие РФ покинули город еще 30 марта, а свидетельства преступлений в Буче появились только на четвертый день после ухода российских военных, когда в город прибыли сотрудники СБУ и представители украинского телевидения.

4 марта президент России Владимир Путин подписал закон об уголовном наказании за фейки о Вооруженных силах России и призывы к антироссийским санкциям.

24 февраля Россия объявила о начале проведения спецоперации по защите Донбасса. Операция началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля Путин подписал соответствующий указ.

Киев с 2014 года проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
Известия (RUS)

Развозившие воду жителям Марьинки машины пострадали от удара ВСУ

Машины, развозившие воду для жителей Марьинки, пострадали от удара Вооруженных сил Украины (ВСУ). Об этом в среду, 13 июля, сообщил корреспондент «Известий» Сергей Хайдаров.

По словам журналиста, в строение, где находился грузовик, развозивший воду, прилетело сразу три снаряда. Крыша полностью разрушена, в стене — огромная дыра.

Стало известно о запрещенных экспериментах Украины на Запорожской АЭС. Онлайн спецоперации 13 июля Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»

«Вероятно, ВСУ целенаправленно наносили удар именно сюда», — предположил журналист.

Местный охранник рассказал, что теперь люди остались без воды, отметив, что воды «и так не было». Водоканал развозил ее в специальных бочках на машинах по определенным улицам, но теперь это невозможно.

«Разлетелась вся эта контора, осколки... все. Мины прилетели, скорее всего. Но били с Красногоровки во всяком случае. Может быть, и гаубица. Люди сегодня приехали, а машины все побиты», — отметил он.

Ранее в этот день сообщалось, что украинский снаряд попал в здание водопроводно-канализационной службы предприятия Донецкой Народной Республике (ДНР) «Вода Донбасса». Мэр Донецка Алексей Кулемзин опубликовал фотографии и видеоматериалы поврежденных зданий и транспортных средств.

Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой президент Владимир Путин объявил 24 февраля. Несколькими днями ранее ситуация в регионе значительно обострилась из-за обстрелов со стороны украинских военных. Власти Донецкой и Луганской народных республик объявили об эвакуации жителей в РФ, а также обратились за помощью к Москве. Президент РФ Владимир Путин 21 февраля подписал указ о признании независимости ДНР и ЛНР.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
Известия (RUS)

В Совбезе отреагировали на решение Еврокомиссии по транзиту в Калининград

Заместитель секретаря Совета безопасности России Дмитрий Медведев прокомментировал частичное снятие ограничений на транзит грузов в Калининградскую область.

От общего к частичному: ЕС разрешил транзит грузов в Калининград по ж/д Но поставки санкционных товаров фурами остались под запретом

«Евросоюз нехотя признал, что требования по транзиту в нашу Калининградскую область справедливы. Редкий случай, когда кретинизм и пещерную русофобию в Брюсселе победили просветы разума», — написал Медведев 13 июля в Telegram-канале.

Он также выразил предположение, что на решение Еврокомиссии могли повлиять угрозы закрыть транзит по российской территории.

13 июля были опубликованы разъяснения Еврокомиссии по транзиту запрещенных грузов. В них указано, что железнодорожный транзит в Калининградскую область разрешен с соблюдением ряда условий. Уточняется, что перевозка санкционных российских грузов запрещена только по автодорогам.

Запрет на транзит ряда грузов в Калининградскую область из Литвы вступил в силу в полночь 18 июня. Вильнюс объяснил его исполнением пятого пакета санкций против РФ. Ограничения касались перевозок железнодорожным транспортом, но Литва также распространила его на грузовые авто. В тот же день губернатор Калининградской области Антон Алиханов назвал такое решение незаконным.

Страны Запада вводят санкции против РФ в ответ на проводимую Москвой с 24 февраля спецоперацию по защите Донбасса. Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства Донецкой и Луганской Народных Республик к РФ с просьбой о помощи.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

Indonesia Dispatch

Where Mantras Trump Medicine, Vaccines Are a ‘Violation’

The Baduy, an Indigenous group in Indonesia, believe that vaccinations are impure, and unnecessary, and that their beliefs protect them. To skeptics, they note their Covid death toll: zero.

Traditional houses of the Baduy tribe, who live on the slopes of a remote mountain in Banten, the westernmost province on Java.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Muktita Suhartono

Photographs by Ulet Ifansasti

KANEKES, Indonesia — When their ancestors warned them, through dreams and a bone-bitingly cold wind, to be careful, the community leaders of the Baduy people in Indonesia knew they needed to protect their villages from something bad that was on its way.

So Jaro Nalim, one of the senior leaders in the Baduy hamlet of Cikertawana on the island of Java, began performing the rites meant to keep disease at bay, including placing bamboo containers filled with blessed water at the four directions of the village’s borders so no sickness could enter.

“We performed ceremony, traditional rituals, asking God and our ancestors to protect us from the disease,” Mr. Nalim said. “We believe we are protected.”

Government signs promoting health protocols could be seen around the village: Wash your hands, wear a mask, do not gather in groups. But on a recent visit, there were no masks in sight among the villagers, who knew about the coronavirus but didn’t seem worried about it.

“We are already protected with mantras,” said Jawi, 19, on the terrace outside her home where her toddler slept inside. “The air here is fresh and clean. Why wear a mask and breathe in the dirty air from our breath?”

As Indonesia’s government seeks to control the spread of the coronavirus across a vast archipelago, home to some 275 million people with multiple belief systems, inducing people to wear masks is but one challenge. Perhaps an even bigger one, especially in Indigenous communities like the Baduy, is vaccinations.

About 70 million Indonesians are considered Indigenous people, who often live in remote locations that greatly complicate vaccination efforts, with some villages accessible only after hourslong marches. The government has also struggled to communicate to Indigenous groups what vaccines are and why they’re important, according to Annas Radin Syarif, head of the emergency response division at the Indigenous Peoples’ Alliance of the Archipelago, a rights organization in Indonesia.

And a few Indigenous groups adhere to deep-rooted traditions that can run counter to modern health policy.

As a general principle, the Baduy reject vaccinations, although some have reluctantly accepted them in order to travel outside the area.

“For Baduy people, vaccine is a violation,” Mr. Nalim said. “It ruins our purity. Why put chemicals into our body when all cures have been provided by nature? Our ancestors taught us mantra to cure and prevent diseases.”

Indonesia’s health minister, Budi Gunadi Sadikin, while conceding it was a “difficult” task, said the government was determined to vaccinate as many people as it could. “Yes, there are traditional beliefs, and for this we need a special approach,” he said in an interview. “We want them to be protected, too.”

The Baduy live in the hinterlands of Banten, the westernmost province on Java, where they practice Sunda Wiwitan, a religion whose followers are monotheistic, but who at the same time revere the power of nature and the spirits of ancestors.

All Baduy are taught to abide by the principle that the natural world is not to be harmed. While most make their living as farmers, much of the forest that surrounds them is considered sacred, and off-limits to tilling.

There are around 13,300 Baduy people, living in 68 hamlets on the slope of Mount Kendeng, and they divide themselves into two groups: the Baduy Luar, who interact with outsiders and use some modern conveniences; and the Baduy Dalam, who are totally cut off from technology and the outside world.

The 1,200 or so Baduy Dalam live in three hamlets where electricity, electronics, pesticide (and foreigners) are prohibited, though their secluded villages are only a four-hour drive from Jakarta, Indonesia’s capital of 11 million people.

Also on the long list of taboo objects for the Dalam: soap, shoes, pants and nails.

For both Baduy groups, four-legged animals, other than dogs and cats, are prohibited within the villages’ borders.

The easiest way to tell the two groups apart: The Baduy Dalam men wear white turbans while the Baduy Luar men wear batik ones.

Over the past decade, the Baduy Luar have welcomed tourists, who come for the area’s natural beauty and cultural richness. The Baduy Luar have also welcomed some changes.

Women weave with earphones plugged in. Children stare at their mobile phones, which are charged on the small battery at the village office. Store-bought drugs now compete with natural remedies and with their mantras.

Nevertheless, the Baduy Luar villagers still deeply respect their traditions. Children playing could be spotted all around. They are prohibited from attending formal schools.

There is no electricity, and no TVs or radios, and houses are veiled in darkness after sunset. Cooking is done over firewood stoves. Families gather to eat dinner under flickering kerosene lanterns.

“We still maintain our customs. If we mock our customary laws, or break the customary law, we are afraid of karma. There will always be punishments,” said Jaro Saija, the chief of Kanekes, as the collection of Baduy hamlets are known.

Opting not to be vaccinated, said Mr. Budi, the health minister, is a human right. “We have to be patient. We should never force them,” he said. “It has to be the right method, with the right communication, and the right person,” he added, referring to influencers in Indigenous communities who could help persuade people.

Despite their stance on vaccinations, the Baduy, who live in one of the provinces hardest hit by Covid, appear to have successfully avoided the worst of the pandemic.

There have been no deaths attributed to Covid in the Baduy area. Through the first year and a half of the pandemic, up to June 2021, there were zero Covid cases reported. The first was recorded in July last year, and there have been a total of eight known cases through mid-June, according to Iton Rustandi, a local health official.

Both health officials and the Baduy themselves believe it’s their way of living and remoteness from congested, urban life that has spared them. Outside visitors are few. The concept of social distancing is incorporated into their beliefs, with their airy homes widely spaced and physical contact limited. They don’t shake hands. Many villagers walk to farm their fields, which are entirely organic.

“The Baduy take care of their immunity by ensuring they guard the pureness of their relations with God, nature and their ancestors,” said Uday Suhada, a sociologist who has long studied the Baduy. “Whether you believe it or not. It might not seem logical, but that’s the fact.”

Isolated as the Baduy are, parts of their economy are tied to the outside world, and some villagers travel by rail to provincial towns to sell their crafts and farm produce.

The Indonesian government, however, requires that all train passengers show a vaccine certificate, and so some Baduy Luar get special dispensation to be vaccinated. As long as it’s being done for the community’s greater good, the body that oversees Baduy customs gives people the freedom to choose.

By the end of May, 299 Badui Luar had received a first dose and 66 a second.

The Baduy “are very flexible and considerate,” Mr. Uday said. “Yes, there is local wisdom, inherited over the centuries, that they uphold. But if something is needed, well-communicated and for the greater good, the senior leaders will allow them to do so.”

Mr. Saija, the village chief, travels to meet government officials, and he was the first among the Baduy Luar community members to receive a vaccination. (With perhaps one unconfirmed exception, no Baduy Dalam have been vaccinated.) He stressed that, at least at first, he and others had agreed to be vaccinated only so they could move freely about.

“The only reason why some of Baduy people are willing to be vaccinated is so that they can travel,” Mr. Saija said. “We believe that through our prayers and mantras, we are already protected.”

And, he said, villagers who do get vaccinated are obligated to perform purification rituals that included prayer and fasting. “It is important for us to do our traditional rituals to get our pureness back,” Mr. Saija said. “To have our mantras sharp again.”

Still, after some consideration, he conceded there might be some merit to this mixing of the modern with his ancient faith.

“For me, the most important thing is to protect my community and stay healthy,” he said. “Therefore, I am doing everything: the medical thing and the mantras thing.”

Advertisement

Известия (RUS)

США передадут Украине винтовки с глушителями

США готовятся передать Украине новую партию оружия: 30 крупнокалиберных винтовок Accuracy International, патроны Magnum, оптические прицелы и глушители. Об этом стало известно из тендера, опубликованного 17 июня на портале американских государственных закупок, с которыми ознакомился телеканал RT.

Формула огня: как артиллерия стала важнейшим инструментом спецоперации Почему авиация не заменит пушки и так ли хороша американская гаубица «три топора»

Контракт опубликовало посольство США в Киеве. Его стоимость составила $695 тыс. Оружие передадут украинской полиции и пограничной службе страны.

Накануне, 12 июля, американское издание The Washington Times опубликовало статью с мнением о том, что США могут прекратить поставки оружия на Украину, так как с августа прошлого года отправили уже 15 пакетов военной помощи Киеву, включающих артиллерийские ракетные системы, боеприпасы, гаубицы, вертолеты, противотанковые комплексы и беспилотники, однако желаемого эффекта это не принесло.

Вместе с тем 8 июля в пресс-службе Белого дома заявили о том, что президент США Джо Байден распорядился о выделении Украине нового пакета военной помощи на $400 млн. Отмечается, что в новую помощь войдут поставки вооружения, а также военное образование.

Еще 5 июля министр обороны РФ Сергей Шойгу указал, что часть поставляемого Западом на Украину оружия оказывается на черном рынке. Он также отметил, что оружие «расползается» и по ближневосточному региону.

2 июня постоянный представитель России в ООН Василий Небензя заявил, что Запад совершает военное преступление, наводняя Украину оружием. Он напомнил, что украинские каратели с его помощью продолжают обстрелы мирных кварталов Донбасса.

Страны Запада начали активно вооружать Украину на фоне проводимой Москвой спецоперацией по защите мирного населения Донбасса, о которой было объявлено 24 февраля. Спецоперация началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующий указ.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
New York Times - World

In Metropolis of 5 Million, Rainforest Is a Lifeline and a Junkyard

Ivory Coast Dispatch

A highway separates Banco National Park from the sprawl of Abidjan, the economic hub of Ivory Coast.Credit...Andrew Caballero-Reynolds for The New York Times

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

An endangered gem of lush greenery in Abidjan, Ivory Coast’s economic hub, is at the center of government efforts to promote ecotourism. Those who live and work there worry about what it means for them.

By Elian Peltier

ABIDJAN, Ivory Coast — The clangs of the men’s chisels and hammers were deafening as they dismantled a rusty truck, the din only fading as it reached the dense forest encircling them.

The mechanics were working in the biggest junkyard in Ivory Coast, where the skeletons of thousands of disused vans, buses and taxis spread out endlessly and engine oil soaked into the muddy soil.

But they were also working inside the confines of Banco National Park, one of the world’s last primary rainforests to survive within a major metropolis. The park is an endangered gem of lush greenery in the busy economic hub of Abidjan, an oasis that the Ivorian authorities are trying to revitalize, despite all of the environmental threats it faces.

After losing around 85 percent of its forest cover over the past 60 years, Ivory Coast has vowed to protect what remains, and to reforest as much as it can.

In Abidjan, a metropolitan area of some 5.5 million people, the authorities have turned Banco National Park — 10 times as large as Central Park in New York — into a poster child of their conservation efforts, wooing Ivorians who have long avoided biking and hiking expeditions there as part of a nascent ecotourism plan.

But in doing so, the authorities have pitted conservationists against residents of nearby neighborhoods whose ancestors once owned the land — and against the informal workers operating in the protected area. Both of these groups said they recognized that the forest needed to be protected but felt excluded by the government’s approach.

“We’re asked to protect the forest and leave, but without receiving land to settle in,” said Amara Camara, a mechanic who sat at the entrance of the truck graveyard on a recent afternoon, a park ranger on the wooden bench beside him. “So where do we go?”

The ranger, Lt. Kodjo Casimir Aman — who is the park’s head of security tasked with protecting it against informal workers and poachers — pointed out that people were just one of his problems, and a more movable one.

“Even if we kick you out,” he told Mr. Camara, “where are we going to put all these wrecks?”

With many African cities living under rising temperatures, facing alarming levels of air pollution and lacking green spaces, Banco National Park makes Abidjan stand out. Its nearly 8,500 mostly wooded acres serve as a carbon pit and flood regulator that conservationists say is vital to the city. The park’s groundwater table provides 40 percent of the city’s drinking water.

But unregulated urban expansion and illegal activities like the vehicle graveyard have steadily infringed upon the park. Landfills are contaminating its springs, and poachers are endangering the pangolins, chimpanzees and other species populating it.

A wall will soon encircle Banco park, making it more appealing for some, and less accessible for others: Any entry outside the main entrance, where it costs 1,000 CFA for Ivorian and most West African visitors, or $1.60, is illegal. International visitors pay about $7.75.

There was a time, however, when nearby residents would let their cattle graze freely by the forest, or grow crops of coffee, cocoa, cassava and maize inside it. Children would swim and fish in its ponds, and boys would go into the forest for initiation ceremonies.

In the neighboring Agban-Village commune, a highway now separates houses from the forest that residents said belonged to their ancestors. Parts of their neighborhood have been requisitioned to build a bus station, others for a subway line. The local cemetery no longer exists.

Rodrigue Djro, the local leader, said the authorities were grabbing land without letting area residents expand into the park.

“We’re making this sacrifice for the common good,” Mr. Djro said. “What do we get in return?”

Gen. Adama Tondossama, the head of the national parks and reserves office, said the state had owned the land for decades. The local authorities have promised to hire young people from surrounding neighborhoods as guides and park employees, although General Tondossama acknowledged that tourism revenues would most likely be limited until the park developed more activities.

“We need domestic visitors,” he said.

For decades, the Banco park has both fascinated and scared Ivorians.

It is surrounded by working-class communes that were involved in the civil war in 2010 and 2011 that killed more than 3,000 people. During an earlier political crisis in 2000, dozens of bodies were discovered on the park’s edge.

The park now welcomes visitors with a sign promising “guaranteed safety.” On weekends, hundreds come to breathe some fresh air, discover fish farming in one of the many ponds dotting the park, or ride mountain bikes on its paths.

“There were legends of bandits and spirits haunting the park,” said Amira Amian, 22, a law student who biked there with a friend for the first time on a recent Saturday. Snapping selfies, she added, “Now, it’s quite cool to discover our forests and the benefits of nature.”

Children living nearby look at the park’s potential for fun with longing eyes, but most do not venture inside, instead playing hide and seek and elastics (a game combining elements of hopscotch and jump rope) on the sandy alleys leading to it. Teenagers and young adults brave enough to go inside risk being detained by patrolling rangers like Lieutenant Aman.

Many still think it is worth it. They hide on the forest’s edge to smoke marijuana, or set traps to capture guinea fowl, which they sell to local restaurants. They scavenge for guavas and berries, or banana leaves on which fermented cassava is served.

“It belongs to us, too,” said Ahmed Akhadri, 23, who said his father had once given him a turtle from a hunting expedition in the park.

But some actions by those who live near the park are more environmentally damaging: Residents chop down trees for firewood, and dozens of men wash clothes in a pond linked to the forest, contaminating some of its streams with soap and dye.

Still, local residents are not the only ones degrading the park. The authorities bear responsibility, too. A high-voltage power line built decades ago cut the northeastern part of the park, and mechanics settled in the cleared area underneath. Alongside the newly erected wall, a 20-yard-wide strip of forest was recently razed for a road.

Nahounou Daleba, an activist for JVE Côte D’Ivoire, an environmental group based in Abidjan, said the authorities were eating away at the park without acknowledging the effect of their own actions on its biodiversity.

“We can’t even plant a seed in the forest,” he said, “but they just destroyed parts of it without accountability.”

On a hill overlooking the forest on a recent afternoon, Lieutenant Aman parked his motorcycle and scanned the park, spotting a woman picking leaves illegally on its edge. His gaze moved to two children dumping waste into a stream snaking into the forest.

“We can’t prevent everyone from interacting with the forest,” he said. Lieutenant Aman included himself in that statement: He gets his car repaired at the junkyard in the park.

Mr. Camara, the mechanic and a single father of a 16-year-old boy, said he was ready to leave if given the opportunity to relocate. He said the reforestation of the park was one of his dreams. But he added, “Right now we’re focusing on how to live.”

Loucoumane Coulibaly contributed reporting.

Advertisement

Известия (RUS)

Жители центральной части России могут наблюдать редкое явление суперлуния

Жители России 13 июля смогут наблюдать суперлуние, этим термином называется полнолуние, которое наступает всего через несколько часов после того, как Луна пройдет самую близкую к Земле точку.

С прицелом на Луну Считается, что вскоре большая часть ресурсов, необходимых человечеству, будет добываться из космоса.

Она называется перигей, это положение спутник занял в 12:09 по московскому времени. Луна оказалась к нам ближе, чем 358 тыс. км, поэтому с планеты можно наблюдать более крупный размер лунного диска, чем обычно.

Полнолуние наступит спустя чуть больше 9 с половиной часов — в 21:38 по московскому времени. Совпадения этих двух моментов (перигея и полнолуния) случаются каждый год, но такие близкие, как в этот раз, бывают довольно редко.

Около полуночи Луна достигнет максимальной высоты над южным горизонтом, и всю ночь до восхода Солнца, можно будет наблюдать суперлуну. Кроме того, как рассказали астрономы, немного левее Луны при ясной погоде можно будет наблюдать Сатурн и Юпитер.

В YouTube в 23:00 по Москве начнется трансляция суперлуния над Римом.

В этот году также можно будет наблюдать суперполнолуние 12 августа и два суперноволуния: 23 ноября и 23 декабря.

В январе старший научный сотрудник Института прикладной астрономии (ИПА) РАН в Петербурге Николай Железнов рассказал, что 2022-м россияне смогут увидеть полное лунное затмение, два суперлуния, а также четыре звездопада. За лунным затмением 8 ноября в большей степени смогут понаблюдать жители Дальнего Востока и Сибири, тогда как в регионах европейской части страны увидеть данное явление будет трудно. Кроме того, в августе жители смогут увидеть августовский поток Персеиды, когда в ночном небе будут сгорать до 100 метеоров в час.

ВКонтакте
Известия (RUS)

МО РФ уличило украинских чиновников в воровстве и продаже гумпомощи

Харьковские чиновники воруют поставляемые Западом лекарства гуманитарной помощи и продают их по завышенным ценам. Об этом 13 июля сообщили в Минобороны РФ.

Конец страданиям: как Россия помогает жителям освобожденных регионов Украины Украинцы были вынуждены сдавать в ломбарды золото, чтобы купить еду

Согласно заявлению Межведомственного координационного штаба РФ по гуманитарному реагированию, чиновники системы здравоохранения с целью личного обогащения разворовывают поставляемые странами Запада в качестве гуманитарной помощи лекарственные препараты и медицинское имущество.

Они реализуются в местных аптеках, а психотропные вещества продаются через Интернет. Отмечается, что это происходит «при полной поддержке городской администрации».

«Подобные действия преступных украинских властей демонстрируют полное безразличие к судьбам собственных граждан и абсолютное пренебрежение всеми нормами морали и принципами международного гуманитарного права», — подчеркивается в публикации.

Сообщается также, что на Украину и территории Донбасса со 2 марта доставлено 43 200 т гуманитарной помощи, кроме того, было проведено 1 302 акции в Донецкой и Луганской народных республиках, Харьковской и Запорожской областях, в ходе которых мирному населению передано 477,6 т предметов первой необходимости и продуктов питания.

Белгородская область регулярно отправляет гуманитарную помощь. Для этого в регионе открыт специальный логистический центр. В частности, совместно с партией «Единая Россия» и ОНФ в Харьковскую область поставляются лекарства и донорская кровь.

Специальная военная операция РФ по защите мирных жителей Донбасса, начатая 24 февраля на фоне обстрелов со стороны украинских военных, продолжается. Цели спецоперации — полное освобождение ДНР и ЛНР, демилитаризация и денацификация Украины. Российские военные взяли под контроль территорию Херсонской и большую часть Запорожской областей. Кроме того, 4 июля в оборонном ведомстве сообщили о полном освобождении ЛНР.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

Lviv Dispatch

‘It’s Like Parallel Realities’: Rituals of Life and Death Blur in a Vibrant Ukrainian City

In Lviv, babies are born in a hospital just steps away from the military cemetery where Ukraine’s young soldiers are laid to rest.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Megan Specia

Photographs by Emile Ducke

LVIV, Ukraine — The tiny wail of newborn babies echoes out from the incubators and cribs lining a small room with mint green walls in a maternity hospital in Lviv.

Twenty-seven years ago, Liliya Myronovych, the chief pediatrician in the neonatal department, delivered a baby boy, Artemiy Dymyd, here. Last week, she watched out the front window as his funeral was held in the cemetery across the road, the dirge of the military band mingling with the cries of the newborns.

“It was my boy,” said Dr. Myronovych, 64, said of Mr. Dymyd, who was killed in the fighting in eastern Ukraine in mid-June. “It was my baby.”

Dissonant images of life and death play out side by side in the western Ukrainian city of Lviv. They can be stark, as when babies are born steps away from the now overflowing military cemetery where Ukraine’s young soldiers are laid to rest.

But they can also be subtle.

At the front of the maternity hospital, windows decorated with paper storks are also covered in masking tape to prevent them from shattering in an explosion.

The air raid sirens that once sent Lviv’s residents scrambling into basements no longer cause the same level of alarm as they did in February and March — though anxiety was heightened last week when a barrage of missiles was unleashed from Belarusian airspace within striking distance of the city.

Lviv has remained relatively peaceful, becoming a hub for humanitarian aid and a place of refuge for those fleeing the fighting in the east. Yet death still comes, evident in the steady stream of fallen soldiers whose funerals are held here, sometimes several times in one day.

BELARUS

RUSSIA

Lviv

Kyiv

UKRAINE

DONBAS

MOLDOVA

Mariupol

ROMANIA

Sea of

Azov

CRIMEA

100 mileS

By The New York Times

The funerals overtake the daily rhythms of city life. Trams stop. Bus passengers wipe tears from their eyes.

Better Understand the Russia-Ukraine War

“Every time we say goodbye to them as if it is the first time,” said Khrystyna Kutzir, 35, who stood on a Lviv street one afternoon in late June, waiting for the passage of the latest funeral along the route to the military cemetery.

Across the street, 10 medical students wearing black-and-red robes had gathered in the plaza in front of their university to celebrate graduation.

As the funeral cortege went by, the students knelt along the sidewalk to honor the fallen soldier. They then picked themselves up, brushed off their legs and headed back to the university to pose for photos.

One graduate, Ihor Puriy, 23, said he had mixed feelings about the long-anticipated day.

“In one moment, you are happy to graduate from university, and new horizons are opening in front of you,” he said. “And at the same time, situations happen that bring you back to the reality and times we are living in.”

All the usual graduation celebrations were canceled amid the war, but the friends had tried to find some way to mark the occasion. However, Mr. Puriy said, it was deeply uncomfortable to know that soldiers his age were dying on the front lines, never to see their own futures realized. He and his fellow graduates are exempt from being drafted because of their studies and their future occupation as doctors.

“We are trying to keep up our hope for the best, to avoid the negative thoughts each of us is having,” he said. Still, it is impossible to get used to the daily reminders of death, he said.

Honoring fallen soldiers has become a grim ritual for the staff of the medical school, as well as a few other colleges and office buildings that line the road between the center of town and the cemetery. Sometimes, there are five funerals in one day, said Anna Yatsynyk, 58, who works as a toxicologist in the city morgue and rises each day from her desk to go outside with her colleagues to watch the somber processions.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Ms. Yatsynyk said she and her colleagues have begun to organize their work days to be able to see the processions.

“It has become a sad routine,” Ms. Yatsynyk said. “But we always come. We feel it’s our responsibility to show our gratitude and pay tribute.”

On the June afternoon, they knelt to honor the dead as a minivan carrying the coffin rolled by. In the summer heat, many of the women wore sundresses, and the rough cement dug into their bare knees.

As a black car passed by, an elderly relative of the soldier who died looked out from behind the window’s glass and clasped his hands together, shaking them and nodding in appreciation to those who had gathered.

Everyone knows someone fighting in this war. And increasingly, everyone knows someone who has died as the war reaches into even the most peaceful communities.

But as the conflict has turned from weeks to months, and as the bone-chilling cold days of the winter invasion have given way to the heat of the summer, so too has the initial sense of terror in this city made way for a milder disquiet.

Lviv’s parks and green spaces, cafes and terraces, look like any other European city in the summer. Outside the opera house, children run giggling through a fountain to escape the heat, their wet clothes and hair clinging to them as they dodge the streams of water.

And then you look a little closer. At the statues wrapped in protective materials. At the buskers performing patriotic songs that speak of war and death.

At the naked halls of the national gallery, the faded squares on the ornate wallpaper signaling works of art spirited away for safekeeping. At men in military fatigues tightly holding their partners’ hands.

People in their 20s remark that they reunite with large groups of friends only when they attend the funerals of one of their peers.

That was the case for many of the friends of Mr. Dymyd, the young man born in the Lviv hospital and buried across the street. But still, life continues on.

It has to, said Roman Lozynskyi, 28, who was Mr. Dymyd’s friend of two decades.

“It’s the reason why we are there,” he said. “It’s what we are protecting.”

Mr. Lozynskyi, a marine and member of the Ukrainian Parliament, volunteered for the military three months ago and served in the same unit as Mr. Dymyd. It is important to him that Ukrainians live their lives, even though it can feel jarring to return home from the front lines.

“It’s difficult mentally, because it’s like parallel realities,” he said of time spent in Lviv with friends and family on his short reprieve from the war to attend the funeral.

Back in the maternity hospital, new mothers give birth daily, and amid all of the chaos find hope.

“When you speak to the mothers, there is no war,” said Dr. Myronovych, the pediatrician.

Khrystyna Mnykh, 28, gave birth to her first child on June 28, Ukraine’s Constitution Day. While she was in labor, the air raid alarm went off. She had just been given an epidural so was unable to make it downstairs to the shelter.

Weeks earlier, a missile strike just one kilometer from her home had shattered her neighbor’s windows. But when she held her daughter, Roksolana, those memories seemed to fade.

“You look at your tiny baby in your arms,” Ms. Mnykh said, “and understand sooner or later life will go on.”

Advertisement

Известия (RUS)

Алиханов заявил о необходимости снять все ограничения на транзит в Калининград

Губернатор Калининградской области Антон Алиханов призвал вслед за железнодорожным транзитом снять ограничения с автомобильных перевозок. Об этом он написал 13 июля в Telegram.

От общего к частичному: ЕС разрешил транзит грузов в Калининград по ж/д Но поставки санкционных товаров фурами остались под запретом

Так он отреагировал на опубликованные Еврокомиссией рекомендации по перевозу санкционных грузов через территорию Литвы.

«Решение является только первым шагом в снятии проблемы, требуется аналогичное снятие ограничений и в части автомобильных перевозок. Благодарю коллег из МИД России за этот результат. Будем продолжать добиваться полного снятия ограничений», — заявил Алиханов.

Он также пообещал подробнее прокомментировать ситуацию с транзитом в область утром 14 июля.

13 июля были опубликованы разъяснения Еврокомиссии по транзиту запрещенных грузов. В них указано, что железнодорожный транзит в Калининградскую область разрешен с соблюдением ряда условий. Уточняется, что перевозка санкционных российских грузов запрещена только по автодорогам.

До этого власти Литвы передали Еврокомиссии документ со своей позицией относительно транзита в Калининградскую область через территорию республики.

Запрет на транзит ряда грузов в Калининградскую область из Литвы вступил в силу в полночь 18 июня. Вильнюс объяснил его исполнением пятого пакета санкций против РФ. Ограничения касались перевозок железнодорожным транспортом, но Литва также распространила его на грузовые авто. В тот же день губернатор Калининградской области Антон Алиханов назвал такое решение незаконным.

Страны Запада вводят санкции против РФ в ответ на проводимую Москвой с 24 февраля спецоперацию по защите Донбасса. Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства Донецкой и Луганской народных республик к РФ с просьбой о помощи.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

Ukraine Dispatch

‘Get the Stretcher!’ Life and Death on Ukraine’s Front Line

On another day of scorched-earth artillery barrages in the east, a team of Ukrainian medics did their best to stabilize and assure the survivors, with the din of war all around.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

Photographs by Tyler Hicks

DONETSK REGION, Ukraine — Between the cracks of mortar fire and the metallic bangs of Russian self-detonating mines, Yurii, a Ukrainian Army medic, readied an intravenous line for the soldier sprawled on the stretcher below him.

The soldier looked to be in his mid-20s. His face was smeared with dirt and fear.

“Do you remember your name?” Yurii asked.

“Maksym,” the soldier whispered back.

Earlier that morning Maksym had been under a Russian bombardment at the front in eastern Ukraine that had left him severely concussed. Yurii and other Ukrainian medics were tending to him at an aid station barely removed from what has come to be known as the “zero line” where the shelling is relentless.

Daily afternoon thunderstorms had soaked the country roads and wheat fields of Donbas, a swath of rolling fields and coal mining towns that has been the focus of Russia’s military campaign in Ukraine. The sheets of rain turned the bottom of Russian and Ukrainian trenches there into slick mud.

Maybe that is why Maksym was above ground Wednesday morning, having decided to dry out after a damp night.

It is not clear what transpired in the minutes before Maksym was wounded. He was still in shock when his comrades hoisted him out of a pickup truck and handed him to Yurii’s medical crew and the waiting olive drab van-turned-ambulance several minutes later.

“You’re safe,” said Yurii, a former anesthesiologist who was once the deputy head of a children’s hospital in Kyiv, the capital, before Russia invaded. He gave only his first name for security reasons.

Maksym mumbled unintelligibly.

“You’re safe,” said Sasha, another medic who had tough hands and a background in massage therapy.

Better Understand the Russia-Ukraine War

Maksym and his caretakers were certainly not safe.

Overnight, the Russians had fired rockets that had dispensed several anti-vehicle mines around the road and aid station where Yurii and his crew were treating Maksym. Even if the mines are not disturbed, they are set to detonate on a daylong timer.

Ukrainian forces had cleared some of the soda-bottle-shaped explosives, one soldier said, pointing to a video taken on his phone in the predawn darkness that showed troops shooting at a mine until it exploded. But mines were still in the bushes, waiting to detonate.

Yurii and the other medics tried to keep their focus on the wounded soldier. But the immediate demands stretched beyond their checklist of treating intense bleeding or assessing the airway. How to comfort the wounded? How to reassure them that they have survived and made it away from the front? How to give hope even if dozens of their friends have died?

“Don’t be afraid, my friend. You’ve arrived,” Yurii said soothingly as Maksym wormed around on the stretcher, his eyes wide and frantic.

It was clear that in Maksym’s mind, the shelling hadn’t stopped. He was breathing hard, his chest rising and falling in rapid bursts.

“Don’t worry. I am putting the needle in the vein. You’ve arrived, it’s a hard concussion,” Yurii soothed again.

The soldiers who carried Maksym to the aid station piled back in their truck to drive the roughly two miles back to the front line. They were returning to the same task their friend had been carrying out before he was nearly killed: waiting for a Russian attack or for an incoming Russian artillery round to find them.

As they departed, a soldier beyond the trees yelled “Fire!” A Ukrainian mortar launched a shell toward Russian positions. Smoke drifted up from the firing site.

The artillery war in Ukraine’s east is seemingly never-ending. Even without either side attacking or counter attacking, the shelling is constant — wounding and killing and driving those soldiers cowering in trenches and foxholes slowly insane.

Live Updates: Russia-Ukraine War

At the sound of mortar fire, Maksym lurched on the stretcher once more.

“It’s all good! Don’t be afraid. Don’t be afraid. It’s all fine. All fine. These are ours. These are ours,” Yurii told Maksym, assuring him that he wasn’t being shelled again.

Maksym’s breathing slowed. He covered his face with his hands and then looked around.

The first complete thought Maksym organized and communicated was a string of expletives directed at the Russians.

“Go on, talk to us. You got a wife? You got kids?” Yurii nudged, seizing the opportunity to bring Maksym back among the living.

“The shrapnel,” he muttered.

“Shrapnel?” Yurii asked. He was surprised. Maksym was clearly concussed, but showed no signs of other wounds.

“He’s got shrapnel right here, and here,” Maksym said, his voice trailing off. The medics quickly realized that he was talking about his friend who was wounded when the Russian artillery struck earlier.

“He’s been driven away, taken to the hospital,” Yurii said, though the medic had no idea what had happened to Maksym’s friend. He was just trying to keep his patient from panicking again.

“Is he alive?” Maksym asked cautiously.

“He has to be,” Yurii replied, though he didn’t know.

For Yurii’s ambulance crew and other medics assigned to the area, these types of calls are common. Some days they wait a few miles from the bus station-turned-aid station, the determined pickup point between the front lines and safety, and their 24-hour shift ticks by uneventfully: Yurii calls his wife several times a day. Ihor sleeps. Vova, the son of an armorer, thinks about how to modernize Ukraine’s Soviet-era weaponry.

Other days the casualties are frequent and the medics are left with a constant rotation between the hospital and the aid station as they place bloodied men with tourniquets strapped to their extremities in the back of their ambulances.

Yurii stared down at Maksym, encouraged by his newfound ability to communicate.

“You’re not hurt anywhere else?” Yurii asked.

Maksym put his hand behind his neck and pulled away, looking at his appendage, almost expecting blood to be there.

“We were all covered by shelling,” Maksym said quietly.

“It’s all good, you’re alive,” Yurii said, trying to change the subject. “The main thing is you did well. Good lad.”

As Yurii readied the stretcher and Maksym for the ambulance, an aging red sedan, a Russian Lada, pulled up to the aid station. The Soviet-era staple came to an abrupt halt, practically skidding on the churned up pavement.

The dust settled. In the distance artillery thudded in a familiar rhythm.

A man in a baggy gray T-shirt, clearly distraught, jumped from the car’s driver seat. The passenger opened his door and yelled: “The woman is wounded!”

She was an older woman named Zina, they would soon learn, and she was facedown in the back seat.

Another group of medics would take Maksym to the hospital while Yurii’s crew handled the newly arrived patient in the sedan, the medics decided.

The two men who had driven Zina to the aid station — her husband and her son-in-law — had asked Ukrainian military positions near their home where to take her after shrapnel from an artillery blast struck her head. The troops had directed them to Yurii’s aid station.

In the Lada, Zina’s blood had begun to pool on the fabric. She seemed to be at least in her 50s, unconscious, another civilian wounded in the four-month-old war, like so many who have been caught between the guns.

“Get the stretcher!” Yurii called.

It was not quite 11 a.m., and another of the Russian-strewn mines suddenly exploded near the aid station.

Advertisement

Известия (RUS)

В Минобороны РФ рассказали о размещении ВСУ огневых точек в больницах

Украинские военные продолжают размещать вооружения в больницах. Об этом сообщил 13 июля начальник Национального центра управления обороной РФ — руководитель межведомственного координационного штаба РФ по гуманитарному реагированию Михаил Мизинцев.

Стало известно о запрещенных экспериментах Украины на Запорожской АЭС. Онлайн спецоперации 13 июля Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»

Так, в Дружковке Донецкой Народной Республики в здании поликлиники по улице Котляревского украинскими военнослужащими были оборудованы огневые позиции и снайперские точки, а в подвале медучреждения в качестве «живого щита» насильно удерживаются персонал и пациенты. Мизинцев отметил, что подходы к зданию заминированы, однако местное население об этом умышленно не уведомлено.

«В Угледаре ДНР в поликлинике боевиками националистических формирований оборудованы казармы, огневые позиции и склады боеприпасов, в непосредственной близости от учреждения и на прилегающей территории размещены тяжелая техника и артиллерия, минометные позиции, на крыше здания — расчеты переносного зенитного ракетного комплекса», — сообщил Мизинцев.

В Белозерском ДНР украинские боевики оборудовали в городской больнице опорный пункт, склады боеприпасов и вооружения. Кроме того, в населенных пунктах Доброслав и Красноселка Лиманского района Одесской области украинские боевики используют в качестве командных пунктов и казарм здания больниц и станций скорой помощи. А всех пациентов, независимо от их состояния, и пациенток родильных отделений с новорожденными детьми выгнали из лечебных учреждений, указал Мизинцев. Также по его словам медицинский персонал, пытавшийся помешать украинским боевикам, подвергся физическому насилию.

Подобная информация о размещении Вооруженными силами Украины огневых точек или складов на социально-значимых объектах всплывает уже не в первый раз.

Так, 8 июля Минобороны РФ зафиксировало несколько случаев использования украинскими боевиками учебных заведений в качестве опорных пунктов и складов боеприпасов. Кроме того, украинские боевики минируют некоторые учебные заведения, намеренно не ставя в известность местное население.

6 июля Мизинцев рассказывал, что украинские боевики оборудовали огневые позиции в больницах и поликлиниках Харькова, Николаева, Краматорска.

24 февраля Россия объявила о начале проведения спецоперации по защите Донбасса. Операция началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующий указ.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

Ukraine Dispatch

‘Long Live the Theater’: Mariupol’s Drama Company to Perform Again

Thirteen members of the Mariupol Drama Theater have reconvened in western Ukraine where they are rehearsing a new play about a Ukrainian dissident who died in a Russian prison camp in the 1980s.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Megan Specia

UZHHOROD, Ukraine — Dressed in black, the actors moved around a sparse rehearsal room preparing a new play — the story of a dissident Ukrainian who died in a Russian prison camp decades ago. As they took a break, they gathered in a circle with their arms around each other, laughing and chattering.

Though the play is set decades ago, for these actors, the subject is close to heart, and the mere fact of rehearsal a triumph. They survived the siege of Mariupol by Russian forces earlier this year — and the destruction of their home theater.

“There is a saying: ‘The king is dead. Long live the king,’” said Liudmyla Kolosovych, the acting director of the theater company. “So, the theater died. Long live the theater.”

Mariupol’s Academic Regional Drama Theater was destroyed on March 16 by a Russian airstrike in the midst of the weeks-long siege of Mariupol, one of the earliest instances of Russia’s shocking brutality in the Ukraine war. Before the attack, the word “children” had been spelled out as a warning in large white lettering on the ground outside. Hundreds of people had sheltered in the theater during the siege, among them four members of the theater company.

On Thursday, an Amnesty International report called the attack a “clear war crime,” determining that the strike killed at least a dozen people “and likely many more.” The precise casualty count has been impossible to determine because the city remains under Russian control after falling to those forces in late May.

Vira Lebedynska, 64, an actress, recalled the day the theater was hit.

“There was an explosion, walls started crumbling and then I heard screams,” Ms. Lebedynska said. “We couldn’t move.”

She sought safety in a basement office with a colleague and that woman’s family, but even before the strike, food and water were running low. Ms. Lebedynska said that nearly 1,000 people were gathered in the theater when the missile hit, and that she believed hundreds died.

After the initial impact, her colleague’s husband walked up a crumbling staircase and returned to say: “There is no theater anymore.”

Eventually, Ms. Lebedynska and her group fled by foot to a nearby town, and joined a humanitarian convoy that brought them to safety.

Better Understand the Russia-Ukraine War

In all, 13 members of the Mariupol troupe survived the weeks of bombardment of their city. Some were removed to Russian filtration camps; others were displaced from their homes. Some took refuge in cellars. Some were unable to bury relatives who died alongside them.

In recent weeks, the group has reconvened in the western Ukrainian city of Uzhhorod — where they live together in a dormitory — to rehearse the new play. It is based on the life and works of Vasyl Stus, a Ukrainian poet, human rights activist, dissident and nationalist hero who died in a Soviet prison camp in 1985.

He lived in the Donetsk region when it was part of the former Soviet Union, and was persecuted for his efforts to develop Ukrainian literature and language and for his outspoken opposition to Russian rule.

He was put on trial twice and died while on a hunger strike in the Soviet prison in 1985. Ukrainian independence arrived just six years later, in 1991.

The Mariupol theater itself has wrestled with the legacy of Russian dominance in the region, which often came at the expense of the Ukrainian language and culture. Two years ago, the theater switched to performing in Ukrainian, rather than Russian. The actors, many of whom speak Russian, have now committed to working exclusively in Ukrainian and see themselves as part of a broader cultural revival.

Opening night of the new play is planned in the Uzhhorod theater in mid-July. Then the performers hope to take the show to a festival in Krakow, Poland, and possibly tour.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“It’s a bit scary to stage this performance,” said Ms. Kolosovych, the 58-year-old director, who wrote the play in collaboration with others in the company. “The world expects a premiere from the Mariupol theater company.”

Anatoliy Shevchenko, 68, spent decades acting with the Mariupol troupe. During the siege, he hunkered down in his basement for weeks alongside his elderly mother and sister — with no electricity, and limited food and water. He heard about the theater’s destruction over the radio.

Shortly after, his mother died of a heart attack. He laid her body out on the sidewalk, covered in a sheet, alongside six other corpses, he said.

“I feel like a monster for not being able to bury my mother,” he said through tears.

Eventually, Mr. Shevchenko said, Russian forces, under the barrel of a gun, took him and his sister from their home and sent them to a filtration camp in Novoazovsk, a city in the Donetsk region of Ukraine that was occupied by pro-Russian forces.

“They think they are saving us,” he said of the Russian troops. In the camp, he was fingerprinted, questioned and treated like a criminal, he said.

They were then sent to Russia but made their way out through Georgia, then onto Germany, Poland and back to Ukraine.

After losing so much, being a part of this community reminds him of who he is, he said. But the new play is also offering him a fresh start. He said he never wanted to return to Mariupol.

Mr. Shevchenko flipped easily between a number of different characters in the performance. In one scene, he delivered one of Vasyl Stus’s most famous poems in a booming bass that filled the rehearsal room.

“How good that I am not afraid of death//And do not ask how heavy is my cross,” he recited.

Nataliia Metliakova Marchenko, 63, who has acted with the theater company for more than 40 years, was born in Russia but her parents moved to Mariupol when she was a child. She still holds a Russian passport.

She spent weeks alone in her home as the city was bombarded before her son’s friends helped her get to the west.

“When the Russians came, they came to ‘liberate’ me,” she said, using the Russian word, with sarcasm obvious in her voice. “And they liberated me from everything. They liberated me from the theater, from my apartment, from my home, from everything.”

Some actors from the company have stayed in Mariupol, she said, and are involved in an effort by Russian authorities to reopen the original theater in September with performances in Russian. That plan has been widely criticized in Ukraine; Petro Andryushchenko, an adviser to the city’s mayor, compared it to “a dance on the graves.”

Dmytro Murantsev, a 22-year-old actor, sought refuge with his girlfriend and her mother in the theater’s basement for weeks before the strike. He said it became so crowded that people had to sleep in shifts.

“We thought we would die there,” he said.

But the fighting was so intense in the surrounding area that they couldn’t leave. They marked the days on the wall. “We were losing our minds,” he said.

The day of the attack, they heard a jet buzz overhead and felt the earth shift beneath them, he said. Dust from the floor flew through the air. The walls trembled.

“People were shouting for help, trying to get out, dying in front of us,” he said. “Children were trying to dig out their parents.”

He saw his girlfriend shout “I hate him,” over and over — referring to President Vladimir V. Putin of Russia — but he couldn’t hear her as the noise of destruction drowned everything out. She too survived, he said, but fled to Germany with her mother and her cat.

Even as the weeks have passed, Mr. Murantsev still finds himself stuck in that moment. “I am still processing it to be honest,” he said.

Advertisement

Известия (RUS)

Столтенберг призвал Европу не жаловаться и продолжать оказывать помощь Украине

Генсек НАТО Йенс Столтенберг призвал Европу терпеть последствия санкций и продолжать оказывать помощь Украине. Об этом он заявил 13 июля на выступлении перед депутатами Европарламента.

Не надо печалиться: ударит ли по России мировая рецессия Глобальную экономику ждут трудные годы, но зависимость РФ от финансовых рынков существенно ослабла

«Необходимо платить за последствия санкций, за военную помощь Украине, за гуманитарную помощь, иначе потом придется платить больше. Надо помнить, что мы, ЕС и НАТО, платим лишь деньгами, а жители Украины платят собственными жизнями. Нужно перестать жаловаться и расширить помощь. И да, я считаю важным озвучить этот сигнал», — заявил Столтенберг.

Глава альянса добавил, что нельзя допускать победы России, потому что иначе возникнет угроза безопасности других стран.

«Если Россия победит, они поймут, что они могут использовать силу. Это восстановление системы сфер интересов, когда большие страны могут решать, что должны делать малые. Это сделает нас более уязвимыми. Если вы не беспокоитесь о моральном аспекте поддержки людей на Украине, вы должны беспокоиться о своих интересах безопасности. Поэтому надо платить», — отметил Столтенберг.

В этой же речи генсек НАТО заявил об отказе от прежних отношений с Россией. По его словам, выстраивать диалог стало невозможным после февраля 2022 года.

13 июля украинская журналистка The Spectator Светлана Моренец написала, что последствия антироссийских санкций становятся слишком тяжелыми не для Москвы, а стран Европы. Она выразила опасения, что Запад начнет взаимодействовать с Россией.

Также в этот день Международный валютный фонд предупредил о риске мировой рецессии из-за антироссийских санкций. Организация отметила, что планету ждут продовольственный и энергетический кризисы.

Еще в апреле президент РФ Владимир Путин отмечал, что отказ ряда западных стран от нормального сотрудничества с Россией, а также от части российских энергоресурсов уже ударил по западным странам. Везде растут и цены и инфляция зашкаливает. По словам Путина, для этих стран она носит абсолютно беспрецедентный характер.

ВКонтакте
New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Advertisement

Supported by

‘Rusia tiene un problema con el reclutamiento’: Putin despliega una ‘movilización sigilosa’ en Ucrania

El Kremlin recurre a incentivos de dinero y a minorías étnicas empobrecidas, ucranianos de territorios separatistas, mercenarios y unidades militarizadas de la guardia nacional para combatir en la guerra.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Neil MacFarquhar

Cuatro veteranos rusos de la guerra en Ucrania publicaron hace poco una serie de videos cortos en línea para quejarse de lo que calificaron como un “trato mezquino” tras regresar a la región rusa de Chechenia, luego de pasar seis semanas en el campo de batalla.

Uno aseguró que no le habían dado un pago prometido de casi 2000 dólares. Otro se quejó de que un hospital local se había negado a retirarle una esquirla de metralla alojada en su cuerpo.

Sus peticiones públicas de ayuda obtuvieron resultados, pero no los que esperaban. Un asistente de Ramzán Kadírov, el autócrata que gobierna Chechenia, los fustigó extensamente por televisión, los llamó “ingratos” y los obligó a retractarse. “Me pagaron mucho más de lo que prometieron”, afirmó Nikokai Lipa, el joven ruso que aseguró haber sido engañado.

Por lo general, este tipo de quejas podrían ignorarse, pero la reprimenda casi instantánea muestra cómo los funcionarios rusos quieren sofocar cualquier crítica sobre el servicio militar en Ucrania. Necesitan más soldados con desesperación, y ya están empleando lo que algunos analistas definen como una “movilización sigilosa” para atraer nuevos reclutas sin tener que recurrir a un reclutamiento nacional masivo que sería políticamente arriesgado.

Para compensar el déficit de soldados, el Kremlin está recurriendo a una combinación de minorías étnicas empobrecidas, ucranianos de territorios separatistas, mercenarios y unidades militarizadas de la guardia nacional para combatir en la guerra, y a la promesa de cuantiosos incentivos en efectivo para los voluntarios.

“Rusia tiene un problema con el reclutamiento y la movilización”, afirmó Kamil Galeev, analista ruso independiente y exmiembro del Centro Internacional para Académicos Woodrow Wilson en Washington. “Básicamente, está desesperada por conseguir más hombres a través de cualquier medio posible”.

El número de muertos y heridos en el campo de batalla es un secreto muy resguardado en ambos bandos. Hace poco, las fuerzas militares británicas estimaron que el número de rusos fallecidos es de 25.000, con decenas de miles de heridos, de una fuerza invasora de 300.000 efectivos, incluidas las unidades de apoyo.

Sin embargo, los expertos afirman que el presidente Vladimir Putin limitó la iniciativa de movilización desde el principio, al negarse a poner a Rusia en una estrategia de guerra que permitiera que las fuerzas militares comenzaran a convocar a las reservas. Por lo tanto, el Kremlin ha tratado de integrar batallones de remplazo de otras maneras.

Evitar un reclutamiento militar obligatorio para todos los hombres adultos le permite al Kremlin mantener la ficción de que la guerra es una “operación militar especial”, y al mismo tiempo minimiza el riesgo de una reacción negativa pública que provocó el fin de las debacles militares de Rusia en el pasado, como la de Afganistán y la primera guerra chechena.

La indignación pública tras el conflicto en Chechenia hizo que Rusia prohibiera el uso en el campo de batalla de reclutas novatos, es decir, hombres entre 18 y 27 años a los que se les exige un año de servicio militar obligatorio. La revelación de que cientos de ellos habían sido desplegados en Ucrania, entre ellos algunos de los marineros que murieron cuando los ucranianos hundieron el Moskva, buque insignia de la flota del mar Negro, provocó precisamente la indignación de los padres que el Kremlin había tratado de evitar.

Numerosos analistas han planteado dudas sobre cuánto tiempo podrá Rusia sostener su ofensiva en Ucrania sin una movilización general. Igor Girkin, analista militar y crítico frecuente de la estrategia del Kremlin en Ucrania, ha afirmado que es imposible que Rusia conquiste todo el país sin una movilización masiva.

Pero el Kremlin parece decidido a evitar tomar una medida tan drástica. En su lugar, las oficinas de reclutamiento han recurrido a llamar repetidas veces a los reservistas con el fin de ofrecerles incentivos monetarios para despliegues militares cortos. Los anuncios de ofertas en línea publicados por las oficinas regionales de reclutamiento del Ministerio de Defensa también se desbordan con miles de publicaciones para personas con especialidades militares. Los anuncios recientes en sitios de búsqueda de empleos generales como Head Hunter incluyeron unidades que buscaban ingenieros de combate, cualquiera que pudiera operar un lanzagranadas e incluso un comandante para un escuadrón de paracaidistas.

Los salarios que se les ofrecen a algunos voluntarios, que pueden oscilar entre 2000 y 6000 dólares al mes, superan con creces el salario mensual promedio en Rusia, que ronda los 700 dólares. Los contratos previos a la guerra para soldados a veces eran tan irrisorios que, en ocasiones, rondaban los 200 dólares al mes.

El entusiasmo bélico inspira a algunos voluntarios, observaron los expertos, mientras los trabajadores en las zonas industriales afectados por el cierre de fábricas debido a las sanciones también pueden sentirse atraídos por el dinero.

“Mayormente, por supuesto, es un modo de ganar dinero”, dijo Sergei Krivenko, director de la organización de derechos humanos rusa Citizen Army Law. Muchos, en especial los voluntarios mayores, tienen cuantiosas deudas, dijeron Krivenko y otros expertos. Una ley de mayo eliminó el límite de edad de 40 años para los soldados contratados.

Esos esfuerzos fragmentados sostienen la guerra pero no atienden el déficit fundamental de las tropas, dijeron los analistas. Si bien Ucrania enfrenta problemas similares, lo que le falta en soldados profesionales lo compensa con voluntarios entusiastas, comentaron.

Los anuncios rusos en línea evitan mencionar a Ucrania, y las ofertas a corto plazo, por lo general de tres meses, procuran restarle importancia al riesgo de no regresar nunca a casa. “Quizás sea necesario para lograr que entren en el Ejército, y una vez allí, tienen que arreglárselas como pueden”, afirmó Galeev.

El alto número de muertos entre los soldados de las repúblicas más pobres pobladas por minorías étnicas, como Daguestán en el Cáucaso y Buriatia en el sur de Siberia, indica que llenan las primeras filas del frente en cantidades desproporcionadas. Las estadísticas recopiladas por MediaZona, un medio de comunicación independiente, a partir de fuentes públicas, revelan 225 muertos en Daguestán hasta junio, junto con 185 en Buriatia, en comparación con nueve de Moscú y 30 de San Petersburgo.

Los reclutas provenientes de minorías en particular son presionados para firmar contratos. “Les dicen que si regresan a su ciudad natal no conseguirán ningún empleo, por lo que es mejor quedarse en el Ejército para ganar dinero”, aseguró Vladimir Budaev, portavoz de la Fundación Buriatia Libre, una organización antibélica en el extranjero para los buriatos, una minoría indígena.

Las unidades de la Rosgvardia, la Guardia Nacional militarizada, han sido destacadas a Ucrania y al parecer cuenta con suficientes efectivos para rotar. Pero no parece haber soldados regulares para hacer las rotaciones. Hace poco, un grupo de unas 15 mujeres de Buryatia publicó un video en línea donde se quejaban de que sus parientes y amigos varones habían sido destacados sin tomar licencia desde enero.

En 2013, Kadírov, el férreo gobernante de Chechenia, estableció un instituto privado de entrenamiento que ahora se llama Universidad Rusa de Fuerzas Especiales. Debido a su papel en la derrota de los separatistas chechenos, Kadírov ha contado con más flexibilidad que otros líderes regionales para desplegar a sus propios hombres armados. Desde la guerra, ha utilizado su centro de entrenamiento como vehículo para reclutar no solo a chechenos sino también a hombres por toda Rusia.

Han surgido informes desde Chechenia de que los críticos a la guerra o los hombres arrestados por crímenes de poca monta a menudo son golpeados y luego obligados, ya sea a pagar una coima o a firmar un contrato para pelear en Ucrania.

Kadírov ha prometido pagar casi 6000 dólares a los voluntarios que firmen un contrato de tres meses, además de los 53 dólares diarios que prometió el Ministerio de Defensa de Rusia.

El ayudante de Kadírov, Mohamed Daudov, aseguró cuando reprendió a los cuatro hombres que se quejaron en el video del trato recibido, que eran solo cuatro insatisfechos de una fuerza que dijo contaba con más de 3200 voluntarios de Chechenia enviados a Ucrania.

Otros voluntarios que han aparecido en la televisión chechena han elogiado los ejercicios en tiro, guerra urbana y otras técnicas. Sin embargo, todos los relatos coinciden en que el entrenamiento dura alrededor de una semana, algo que los analistas consideran muy inadecuado.

Existe un antiguo tabú que también se está dejando de lado en esta búsqueda de soldados.

Las autoridades de Chechenia, Daguestán e Ingusetia han anunciado que formarán regimientos compuestos en su totalidad por hombres de la región, aparentemente con la esperanza de que el nacionalismo local inspire a más voluntarios. Las fuerzas militares habían evitado este tipo de reclutamiento desde la época del zarismo por temor a fomentar movimientos separatistas.

En la batalla por Lugansk y Donetsk en la región del Donbás en Ucrania oriental, las fuerzas militares rusas no han recurrido a amabilidades como las bonificaciones monetarias. El servicio militar es obligatorio para los hombres entre 18 y 65 años en las zonas bajo control ruso, y los combatientes de primera línea son principalmente reclutas locales.

Como son ciudadanos ucranianos, los miles de muertos y heridos tienen un impacto mínimo en Rusia, por lo que el Kremlin es particularmente displicente respecto de sus bajas, aseguran los expertos.

Algunos han sido tomados directamente de las calles y enviados a las trincheras con poco o ningún tipo de entrenamiento y armas viejas, según familiares y analistas militares. “Es el modelo colonial de utilizar a los lugareños como carne de cañón”, afirmó Galeev.

El ómbudsman de la República Popular de Donetsk, un seudo Estado creado por Rusia, escribió a principios de junio en su canal de Telegram que 2061 de sus hombres habían sido asesinados y 8509 heridos, de una fuerza total de 20.000 al inicio de la invasión, un porcentaje sorprendente.

Las operaciones técnicas más arriesgadas en el campo de batalla a menudo se le asignan a mercenarios experimentados bajo contrato de Wagner u otras operaciones comerciales privadas similares, indicaron los analistas. Wagner cobró notoriedad cuando ayudó a implementar los objetivos de política exterior rusa en Siria y otros países africanos.

También, supuestamente, ha estado haciendo audiciones para reclutas dispuestos. En San Petersburgo, Wagner convenció a varias decenas de prisioneros de que firmaran contratos de seis meses para combatir a cambio de 4000 dólares y amnistía si vuelven con vida, según el sitio de noticias independiente Important Stories.

Los ejércitos de muchos países que han enfrentado faltantes similares de personal y otros problemas podrían haberse derrumbado, dijo Johan Norberg, uno de los autores de un informe reciente sobre la guerra llamado Un rudo despertar, de la Agencia Sueca de Investigación de Defensa.

“Todos estos grupos probablemente no contribuirán a una victoria rusa decisiva”, dijo refiriéndose a todos los reclutados. “Pero pueden ayudar a mantener las posiciones actuales de Rusia y tal vez permitan algunos avances tácticos menores, por ejemplo en el Donbás”.

Oleg Matsnev colaboró con la investigación.

Neil MacFarquhar es corresponsal nacional. Antes, como jefe del buró de Moscú, estuvo en el equipo que ganó el Premio Pulitzer por Reportaje Internacional en 2017. Pasó más de 15 años reportando desde el Medio Oriente, cinco de ellos como jefe de la corresponsalía en El Cairo y ha escrito dos libros sobre la región. @NeilMacFarquhar.

Advertisement

Известия (RUS)

В Китае заявили о провальности ближневосточного турне Байдена

Впервые на посту президента США Джо Байден отправился в ближневосточное турне. Однако он не сможет достичь поставленных целей и укрепить авторитет страны, заявил 13 июля в материале для китайского издания Global Times профессор Института Ближнего Востока при Шанхайском университете международных исследований Динг Лонг.

На поклон к принцу: Байден хочет помириться с Саудовской Аравией Удастся ли американскому президенту сколотить фронт против России на Ближнем Востоке

Автор отмечает, что поездка может показаться довольно значимой, потому как Байден постарается продемонстрировать политический вес США в регионе, но достижение поставленной цели будет затруднено из-за украинского кризиса, потому как «глобальный и региональный геополитический ландшафт кардинально изменился».

«В конечном счете турне окажется не более чем фотосессией», — уверен он.

Кроме того, высказывается мнение о том, что американский лидер вряд ли сможет договориться об увеличении поставок нефти из стран Ближнего Востока в Европу, чтобы смягчить последствия антироссийских санкций. Особенно примечательно на этом фоне то, что в ходе предвыборной кампании в 2020 году президент США обещал сделать Саудовскую Аравию «изгоем» на рынке энергоносителей, однако ему пришлось смириться с реальностью и отказаться от этих попыток.

«Это означает, что доктрина Байдена, основанная на дипломатии ценностей, потерпела крах», — сакцентировал исследователь.

Помимо всего прочего, говорится в статье, создается впечатление, что США не смогут остановить упадок собственной системы альянсов на Ближнем Востоке, потому как стратегическое доверие союзников в области безопасности было подорвано тотальным игнорированием их требований.

Автор уверен, что несмотря на все попытки склонить ближневосточные страны на чью-либо сторону, их тесное сотрудничество с Россией и Китаем продолжится.

«В результате администрация Байдена пытается увеличить свое присутствие на Ближнем Востоке за счет визитов и налаживания более глубоких военных связей, чтобы сохранить свою хрупкую систему ближневосточного альянса», — подчеркивает автор, отмечая, что международный кризис энергоснабжения значительно укрепил стратегическую независимость и уверенность нефтедобывающих стран, таких как Саудовская Аравия.

«Ближневосточная дипломатия администрации Байдена полна парадоксов. Поездка Байдена на Ближний Восток проходит на высоком уровне, но это не может изменить того факта, что он вернется с пустыми руками», — заключил Динг Лонг.

Ранее в этот день президент США прилетел в Израиль, его визит начался с ряда казусов. В частности, американский лидер в очередной раз оговорился и пообещал еврейскому государству хранить память о «чести» холокоста. А сразу же по прилете в израильский аэропорт имени Бен Гуриона Байден немного растерялся и попросил подсказку о своих дальнейших действиях. На кадрах, появившихся в Сети, видно, как он обратился с вопросом к представительнице охраны, после чего она указала ему на место, которое тот должен был занять.

Сообщается, что до 16 июля президент США посетит также Западный берег реки Иордан и Саудовскую Аравию. У него запланированы встречи с премьером Израиля Яиром Лапидом, а также лидерами ОАЭ и Палестины Мухаммедом бен Заидом и Махмудом Аббасом.

Также 13 июля представитель Кремля Дмитрий Песков подчеркнул, что Москва ценит работу с партнерами в рамках договоренностей ОПЕК+ и надеется, что развитие отношений Эр-Рияда с другими мировыми столицами не будет направлено против РФ. При этом американский лидер подчеркивал, что его поездка важна именно для противостояния России и Китаю.

В тот же день телеведущий Fox News Стюарт Варни предрек «большой конфуз» во время предстоящего визита в Саудовскую Аравию. По его словам, хозяин Белого дома во время визита планирует «попросить» у Эр-Рияда больше нефти. Однако, по мнению телеведущего, это вряд ли возможно. Он сообщил, что в случае согласия Саудовской Аравии потребуется одобрение ОПЕК+, куда входит и Россия. Варни подчеркнул, что нынешние проблемы США исходят от «первого дня Байдена у власти».

В апреле газета The Wall Street Journal заявляла, что разногласия между Саудовской Аравией и США достигли пика. Конфликт обусловлен позицией администрации Байдена в отношении соблюдения прав человека в королевстве, а также нежеланием саудитов уступать требованиям американцев в увеличении количества добываемой нефти.

Еще в марте американская газета Politico пророчила Байдену неудачу в его попытке стать спасителем Европы от российской энергозависимости. В статье говорится, что обещание президента США на деле лишь обязательство о попытке убедить компании в других странах отказаться от уже забронированных поставок, чтобы отправить газ в Европу.

ВКонтакте
New York Times - World

No, el mundo no se está cayendo a pedazos

Advertisement

Supported by

The Interpreter

Según la mayoría de estándares —con una obvia excepción— la población mundial está mejor que nunca. ¿Por qué, entonces, parece lo contrario?

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Max Fisher

¿El mundo ha entrado a una era de turbulencias inusuales o solo se siente como si así fuera?

Al mirar los titulares, es fácil concluir que algo anda mal. La pandemia. La escasez mundial de cereales. La guerra de Rusia contra Ucrania. El colapso político y económico en Sri Lanka. El asesinato de un ex primer ministro en Japón. Y, en Estados Unidos, la inflación, los tiroteos masivos, el ajuste de cuentas por el 6 de enero y el colapso del derecho al aborto.

Esa sensación de caos puede ser difícil de conciliar con los datos a largo plazo que muestran que, en muchos indicadores, el mundo en general está mejorando.

La guerra es más inusual hoy en día, según algunas medidas, de lo que ha sido durante la mayor parte de los últimos 50 años. Y, cuando ocurre, es significativamente menos mortífera. Los genocidios y las atrocidades masivas también son cada vez menos frecuentes. La esperanza de vida, la alfabetización y el nivel de vida están aumentando hasta alcanzar máximos históricos.

Otras cosas que disminuyen constantemente en las últimas décadas: el hambre, la mortalidad infantil y la pobreza extrema, lo que libera a cientos de millones de personas de lo que, en cifras absolutas, es una de las principales amenazas a las que se enfrenta la humanidad.

Entonces, ¿por qué a menudo parece que, a pesar de toda la información, las cosas no hacen más que empeorar?

Hay varias razones para esta aparente disparidad —algunas más tranquilizadoras que otras—, por no mencionar una medida importante: el estado de la democracia, según el cual el mundo no está mejorando para nada.

Avances sutiles frente a crisis evidentes

Las formas en que el mundo está mejorando de forma más significativa tienden a ser graduales, y se desarrollan a lo largo de generaciones.

Es posible que cientos de millones de personas vivan más sanas y seguras que sus padres. Pero esos cambios, a menudo sutiles, harán avanzar a sociedades enteras a la vez, lo que hace más difícil que los individuos noten el cambio.

Tendemos a juzgar cómo nos va en comparación con los que nos rodean, o en comparación con nuestro propio pasado reciente, no en comparación con puntos de referencia abstractos o generaciones anteriores.

Y muchos de los cambios positivos tienen que ver con la prevención. Nadie se da cuenta de las guerras que no ocurren, de los miembros de la familia que no fallecen a causa de una enfermedad, de los niños que no mueren en la infancia.

Sin embargo, intenta visitar una sociedad en crisis —Hong Kong en medio de un autoritarismo invasivo, por ejemplo, o el Líbano en caída libre económica— y dile a la gente que vive en una época de bienestar creciente y amenazas en retroceso. Lo más probable es que te miren con incredulidad.

Y gracias a internet, y a un consumo de noticias mucho mayor que antes, incluso quienes viven lejos de las crisis ahora habitan en un mundo digital de constantes y nefastas actualizaciones. Una noticia importante, como un tiroteo masivo o la guerra en Ucrania, puede estar siempre presente en nuestras vidas.

Si tus redes sociales y las portadas de los sitios de internet te muestran un flujo constante de calamidades, pueden alimentar una abrumadora —aunque a veces errónea— sensación de amenaza, como si el propio mundo se cayera a pedazos.

Cuando la gente dice que tiene la sensación de que el mundo se desmorona, no se refiere a indicadores a largo plazo como la esperanza de vida. Más bien, tienden a percibir que la humanidad está asediada por la agitación y las emergencias en un grado que no se había dado antes.

Pero hay un argumento, aunque solo reconforte a un economista, de que las crisis actuales son más raras y menos graves que las del pasado reciente.

Pensemos en la mitad de la década de 1990, una época que los estadounidenses tienden a recordar como de estabilidad y optimismo global. Si hoy fuera realmente una época de agitación excepcional, seguramente ese mundo se vería mejor en comparación.

En realidad, sucede todo lo contrario. A mediados de los años 90 se produjeron genocidios en Ruanda y Bosnia. Años de guerra en Europa en medio del colapso de Yugoslavia. Hambrunas devastadoras en Sudán, Somalia y Corea del Norte. Guerras civiles en más de una decena de países. Golpes de estado demasiado numerosos para mencionarlos.

De hecho, estos acontecimientos eran más comunes en la década de 1990 que en la actualidad. Las décadas anteriores han sido, en la mayoría de los casos, incluso peores.

Pero es poco probable que recuerdes cada desastre de hace décadas tan vívidamente como podrías recordar, por ejemplo, un ataque terrorista o una crisis política de esta semana.

Y la reducción de esas crisis solo ha reducido los problemas del mundo, no los ha borrado. Nadie quiere alegrarse de que una hambruna sea menos grave de lo que podría haber sido en el pasado, especialmente las familias que están en peligro, y sobre todo sabiendo que los conflictos futuros o las crisis relacionadas con el clima siempre podrían causar otra.

Optimismo desigual

Sin embargo, la sensación de que el mundo va a peor no es universal. De hecho, la experimentan sobre todo los residentes de países ricos como Estados Unidos.

Una encuesta tras otra ha revelado que la mayoría de los habitantes de países de ingresos bajos y medios, como Kenia o Indonesia, tienden a expresar su optimismo sobre el futuro, tanto para ellos como para sus sociedades.

Estos países representan la mayor parte de la población mundial, lo que sugiere que el optimismo es, lo creamos o no, el estado de ánimo global predominante.

Al fin y al cabo, es en esos países donde los avances a largo plazo en materia de salud y bienestar son más pronunciados.

Muchas de estas regiones también sufrieron décadas de conflictos civiles y disturbios durante la Guerra Fría, cuando Estados Unidos y la Unión Soviética las trataron como campos de batalla, apoyando a déspotas e insurgentes.

Pero estas mismas encuestas también tienden a encontrar que en los países ricos, la mayoría de los encuestados expresan pesimismo sobre el futuro.

Gran parte de esto puede deberse a la movilidad económica, más que a los titulares globales. Los habitantes de los países de renta baja tienden a creer que estarán mejor económicamente en el futuro, mientras que los de los países ricos lo consideran improbable.

Pero el pesimismo sobre las circunstancias personales puede convertirse fácilmente en pesimismo sobre el mundo.

Las encuestas realizadas en Estados Unidos han revelado que las personas que ven pocas esperanzas de progreso económico personal también consideran que el país en su conjunto está empeorando y desaprueban a los líderes políticos. Se cree que la erosión de los puestos de trabajo seguros de la clase obrera, mientras los empleos de las fábricas huyen al extranjero y los sindicatos se marchitan, ha precipitado gran parte de la reacción populista de Occidente.

No es de extrañar, desde este punto de vista, que los estadounidenses vieran la década de 1990 como una época de paz y prosperidad mundial, aunque en su mayor parte solamente fuera una época de paz y prosperidad para los estadounidenses.

Pero el estancamiento de las fortunas económicas no es el único motivo de pesimismo en los países ricos.

A pesar de todas las métricas que muestran una mejora constante en el mundo, hay una en la que el mundo enfrenta realmente una erosión dramática y desestabilizadora: la democracia.

Una era de declive democrático

Durante siete décadas, el número de países considerados democráticos creció. La calidad media de estas democracias —la imparcialidad de las elecciones, el estado de derecho y otros aspectos similares— también mejoró de forma constante.

Sin embargo, este avance comenzó a ralentizarse hace unos 20 años. Y desde hace cinco o seis años, los investigadores han descubierto que el número de democracias en el mundo se ha reducido por primera vez desde la Segunda Guerra Mundial.

Las democracias existentes también se están volviendo menos democráticas, así como más polarizadas y más propensas a la disfunción política o a la ruptura total.

Consideremos el auge de los autócratas en Hungría, Filipinas o Rusia, los ataques a los tribunales en Polonia, el extremismo hindú en la India o el temor a una toma de poder en Brasil.

Puede que se trate de casos especialmente graves, pero son la vanguardia de una tendencia mundial. También lo es Estados Unidos, país que, según los observadores de la democracia, está experimentando una erosión sostenida.

Dado que los países más ricos tienen más probabilidades de ser democráticos, es más probable que se vean afectados por esta tendencia. Esto puede indicar un aumento del pesimismo en esos países.

También puede ayudar a explicar por qué, para los estadounidenses, tal vez parece que el mundo en general se está desintegrando.

Para los estadounidenses que pasaron la mayor parte de sus vidas en una sociedad segura y estable, el cambio a una crisis política aparentemente interminable es desestabilizador. Puede hacer que el mundo parezca más sombrío y alarmante, lo que tal vez ocasione que los acontecimientos lejanos se sientan más aterradores o más preocupantes, también.

La gente busca naturalmente patrones en el mundo. Si experimenta algo una vez, especialmente si es traumático, empezará a verlo en todas partes.

Para los estadounidenses que de repente están atentos, por ejemplo, a las amenazas de fraude electoral en el país o los disturbios civiles, los acontecimientos similares que se producen en el extranjero se sentirán de repente mucho más intensos.

Esto puede acumularse. Un puñado de crisis lejanas que los estadounidenses podrían haber descartado como no relacionadas entre sí hace 30 años pueden, hoy, parecer conectadas. Y sentirse incluso como prueba de un colapso global.

Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad. @Max_FisherFacebook

Advertisement

Opex 360

Le ministère des Armées passe à la vitesse supérieure en matière d’intelligence artificielle

par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2017, le ministère des Armées lança l’ambiteux programme ARTEMIS.IA [ARchitecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information multi-Sources] afin de se doter d’une solution « souveraine » en matière de stockage et de traitement de l’ensemble des données qu’il est susceptible de produire en ayant recours à l’intelligence artificielle [IA].

« Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision. Aussi, nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait ainsi résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Après une première phase compétitive et la mise en place un « écosystème » constitué de PME, de jeunes entreprises innovantes et de laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle, la Direction générale de l’armement [DGA] confia ce programme au tandem Thales et Atos, via leur co-entreprise Athea, avec Cap Gemini et Sopra Steria comme sous-traitants.

Cette seconde phase devait permettre de développer des « démonstrateurs » pour les six cas d’usage prévus par ARTEMIS.IA.

Pour rappel, intitulé « aide à l’exploitation des données massives, hétérogènes », le premier doit aboutir à un « outil d’exploitation permettant le croisement de données structurées et non structurées » permettant d’effectuer des « analyses multidimensionnelles sur la base de critères géographiques, temporels, relationnels ou statistiques ». Le second concerne la cybersécurité, avec la capacté de détecter des anomalies dans de « grands volumes d’évènements journalisés » tandis que le troisième s’intéresse au suivi de la santé des militaires.

Le quatrième cas d’usage, appelé « intelligence technique et économique », vise à faciliter la recherche d’informations dans de grandes masses de données et d’en faire la synthèse. Dans le même ordre d’idée, il est également question de mettre au point un « outil d’élaboration de la situation maritime, tirant parti du croisement de différentes sources de données » pour avoir la capacité de repérer et d’identifier des « modèles de comportement y compris anormaux et dans la prédiction de la situation maritime future ». Enfin, le sixième domaine couvert par ARTEMIS.IA est celui du Maintien en condition opérationnelle [MCO], avec l’élaboration d’un système d’analyse prévisionnelle et de gestion des flottes [véhicules, aéronefs].

A priori, les démonstrateurs mis à l’épreuve par des « utilisateurs opérationnels » au cours de ces derniers mois ont donné pleinement satisfaction. Ce qui a motivé le ministère des Armées à passer la vitesse supérieure.

En effet, via un communiqué publié dans la soirée du 10 juillet,la DGA a indiqué que le projet ARTEMIS.IA venait d’entrer dans une phase d’industrialisation, avec le déploiement prévu d’une première plateforme opérationnelle de traitement massif de données, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.

Plus précisément, cette première application concernera l’exploitation d’information multi-sources à des fins de renseignement. Elle sera livrée en 2023. « Le marché prévoit également le déploiement de futures capacités qui répondront aux spécificités d’autres domaines métiers, élargissant ainsi l’emploi d’ARTEMIS.IA à toutes les entités du ministère des Armées », a détaillé la DGA, pour qui ce programme « constituera plus largement un socle technique de référence, hautement sécurisé et souverain, susceptible d’irriguer à terme d’autres projets étatiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. »

Effectivement, un tel projet doit répondre à des impératifs de sécurité… Comme l’avait souligné l’ex-député Fabien Gouttefarde, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, il doit « prendre en compte les nombreuses spécificités du monde de la Défense que sont la protection des données, la multiplicité des réseaux et des niveaux de classification, la gestion du besoin d’en connaître, l’accès aux algorithmes et aux données, tout en répondant aux problématiques de distribution géographique des données et des utilisateurs raccordés au travers de moyens de télécommunications militaires souvent contraints en termes de bande passante et de débit ».

Dans cet avis, M. Gouttefarde s’inquiétait du fait que le ministère des Armées était « en train de concevoir un super système d’analyse des données qui ne fonctionnera que dans 3 ans au plus tôt, c’est-à-dire à un moment où quasiment toutes les technologies impliquées auront évolué ».

Sur ce point, la DGA fait justement valoir qu’ARTEMIS.IA a été conçu « comme une plateforme modulaire », ce qui lui permettra de « bénéficier des avancées technologiques à venir dans le domaine du big data et de l’intelligence artificielle » afin de toujours « mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère ».

Le ministère des Armées passe à la vitesse supérieure en matière d’intelligence artificielle

par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2017, le ministère des Armées lança l’ambiteux programme ARTEMIS.IA [ARchitecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information multi-Sources] afin de se doter d’une solution « souveraine » en matière de stockage et de traitement de l’ensemble des données qu’il est susceptible de produire en ayant recours à l’intelligence artificielle [IA].

« Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision. Aussi, nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait ainsi résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Après une première phase compétitive et la mise en place un « écosystème » constitué de PME, de jeunes entreprises innovantes et de laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle, la Direction générale de l’armement [DGA] confia ce programme au tandem Thales et Atos, via leur co-entreprise Athea, avec Cap Gemini et Sopra Steria comme sous-traitants.

Cette seconde phase devait permettre de développer des « démonstrateurs » pour les six cas d’usage prévus par ARTEMIS.IA.

Pour rappel, intitulé « aide à l’exploitation des données massives, hétérogènes », le premier doit aboutir à un « outil d’exploitation permettant le croisement de données structurées et non structurées » permettant d’effectuer des « analyses multidimensionnelles sur la base de critères géographiques, temporels, relationnels ou statistiques ». Le second concerne la cybersécurité, avec la capacté de détecter des anomalies dans de « grands volumes d’évènements journalisés » tandis que le troisième s’intéresse au suivi de la santé des militaires.

Le quatrième cas d’usage, appelé « intelligence technique et économique », vise à faciliter la recherche d’informations dans de grandes masses de données et d’en faire la synthèse. Dans le même ordre d’idée, il est également question de mettre au point un « outil d’élaboration de la situation maritime, tirant parti du croisement de différentes sources de données » pour avoir la capacité de repérer et d’identifier des « modèles de comportement y compris anormaux et dans la prédiction de la situation maritime future ». Enfin, le sixième domaine couvert par ARTEMIS.IA est celui du Maintien en condition opérationnelle [MCO], avec l’élaboration d’un système d’analyse prévisionnelle et de gestion des flottes [véhicules, aéronefs].

A priori, les démonstrateurs mis à l’épreuve par des « utilisateurs opérationnels » au cours de ces derniers mois ont donné pleinement satisfaction. Ce qui a motivé le ministère des Armées à passer la vitesse supérieure.

En effet, via un communiqué publié dans la soirée du 10 juillet,la DGA a indiqué que le projet ARTEMIS.IA venait d’entrer dans une phase d’industrialisation, avec le déploiement prévu d’une première plateforme opérationnelle de traitement massif de données, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.

Plus précisément, cette première application concernera l’exploitation d’information multi-sources à des fins de renseignement. Elle sera livrée en 2023. « Le marché prévoit également le déploiement de futures capacités qui répondront aux spécificités d’autres domaines métiers, élargissant ainsi l’emploi d’ARTEMIS.IA à toutes les entités du ministère des Armées », a détaillé la DGA, pour qui ce programme « constituera plus largement un socle technique de référence, hautement sécurisé et souverain, susceptible d’irriguer à terme d’autres projets étatiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. »

Effectivement, un tel projet doit répondre à des impératifs de sécurité… Comme l’avait souligné l’ex-député Fabien Gouttefarde, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, il doit « prendre en compte les nombreuses spécificités du monde de la Défense que sont la protection des données, la multiplicité des réseaux et des niveaux de classification, la gestion du besoin d’en connaître, l’accès aux algorithmes et aux données, tout en répondant aux problématiques de distribution géographique des données et des utilisateurs raccordés au travers de moyens de télécommunications militaires souvent contraints en termes de bande passante et de débit ».

Dans cet avis, M. Gouttefarde s’inquiétait du fait que le ministère des Armées était « en train de concevoir un super système d’analyse des données qui ne fonctionnera que dans 3 ans au plus tôt, c’est-à-dire à un moment où quasiment toutes les technologies impliquées auront évolué ».

Sur ce point, la DGA fait justement valoir qu’ARTEMIS.IA a été conçu « comme une plateforme modulaire », ce qui lui permettra de « bénéficier des avancées technologiques à venir dans le domaine du big data et de l’intelligence artificielle » afin de toujours « mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère ».

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2017, le ministère des Armées lança l’ambiteux programme ARTEMIS.IA [ARchitecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information multi-Sources] afin de se doter d’une solution « souveraine » en matière de stockage et de traitement de l’ensemble des données qu’il est susceptible de produire en ayant recours à l’intelligence artificielle [IA].

« Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision. Aussi, nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait ainsi résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Après une première phase compétitive et la mise en place un « écosystème » constitué de PME, de jeunes entreprises innovantes et de laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle, la Direction générale de l’armement [DGA] confia ce programme au tandem Thales et Atos, via leur co-entreprise Athea, avec Cap Gemini et Sopra Steria comme sous-traitants.

Cette seconde phase devait permettre de développer des « démonstrateurs » pour les six cas d’usage prévus par ARTEMIS.IA.

Pour rappel, intitulé « aide à l’exploitation des données massives, hétérogènes », le premier doit aboutir à un « outil d’exploitation permettant le croisement de données structurées et non structurées » permettant d’effectuer des « analyses multidimensionnelles sur la base de critères géographiques, temporels, relationnels ou statistiques ». Le second concerne la cybersécurité, avec la capacté de détecter des anomalies dans de « grands volumes d’évènements journalisés » tandis que le troisième s’intéresse au suivi de la santé des militaires.

Le quatrième cas d’usage, appelé « intelligence technique et économique », vise à faciliter la recherche d’informations dans de grandes masses de données et d’en faire la synthèse. Dans le même ordre d’idée, il est également question de mettre au point un « outil d’élaboration de la situation maritime, tirant parti du croisement de différentes sources de données » pour avoir la capacité de repérer et d’identifier des « modèles de comportement y compris anormaux et dans la prédiction de la situation maritime future ». Enfin, le sixième domaine couvert par ARTEMIS.IA est celui du Maintien en condition opérationnelle [MCO], avec l’élaboration d’un système d’analyse prévisionnelle et de gestion des flottes [véhicules, aéronefs].

A priori, les démonstrateurs mis à l’épreuve par des « utilisateurs opérationnels » au cours de ces derniers mois ont donné pleinement satisfaction. Ce qui a motivé le ministère des Armées à passer la vitesse supérieure.

En effet, via un communiqué publié dans la soirée du 10 juillet,la DGA a indiqué que le projet ARTEMIS.IA venait d’entrer dans une phase d’industrialisation, avec le déploiement prévu d’une première plateforme opérationnelle de traitement massif de données, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.

Plus précisément, cette première application concernera l’exploitation d’information multi-sources à des fins de renseignement. Elle sera livrée en 2023. « Le marché prévoit également le déploiement de futures capacités qui répondront aux spécificités d’autres domaines métiers, élargissant ainsi l’emploi d’ARTEMIS.IA à toutes les entités du ministère des Armées », a détaillé la DGA, pour qui ce programme « constituera plus largement un socle technique de référence, hautement sécurisé et souverain, susceptible d’irriguer à terme d’autres projets étatiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. »

Effectivement, un tel projet doit répondre à des impératifs de sécurité… Comme l’avait souligné l’ex-député Fabien Gouttefarde, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, il doit « prendre en compte les nombreuses spécificités du monde de la Défense que sont la protection des données, la multiplicité des réseaux et des niveaux de classification, la gestion du besoin d’en connaître, l’accès aux algorithmes et aux données, tout en répondant aux problématiques de distribution géographique des données et des utilisateurs raccordés au travers de moyens de télécommunications militaires souvent contraints en termes de bande passante et de débit ».

Dans cet avis, M. Gouttefarde s’inquiétait du fait que le ministère des Armées était « en train de concevoir un super système d’analyse des données qui ne fonctionnera que dans 3 ans au plus tôt, c’est-à-dire à un moment où quasiment toutes les technologies impliquées auront évolué ».

Sur ce point, la DGA fait justement valoir qu’ARTEMIS.IA a été conçu « comme une plateforme modulaire », ce qui lui permettra de « bénéficier des avancées technologiques à venir dans le domaine du big data et de l’intelligence artificielle » afin de toujours « mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère ».

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En 2017, le ministère des Armées lança l’ambiteux programme ARTEMIS.IA [ARchitecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information multi-Sources] afin de se doter d’une solution « souveraine » en matière de stockage et de traitement de l’ensemble des données qu’il est susceptible de produire en ayant recours à l’intelligence artificielle [IA].

« Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision. Aussi, nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait ainsi résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Après une première phase compétitive et la mise en place un « écosystème » constitué de PME, de jeunes entreprises innovantes et de laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle, la Direction générale de l’armement [DGA] confia ce programme au tandem Thales et Atos, via leur co-entreprise Athea, avec Cap Gemini et Sopra Steria comme sous-traitants.

Cette seconde phase devait permettre de développer des « démonstrateurs » pour les six cas d’usage prévus par ARTEMIS.IA.

Pour rappel, intitulé « aide à l’exploitation des données massives, hétérogènes », le premier doit aboutir à un « outil d’exploitation permettant le croisement de données structurées et non structurées » permettant d’effectuer des « analyses multidimensionnelles sur la base de critères géographiques, temporels, relationnels ou statistiques ». Le second concerne la cybersécurité, avec la capacté de détecter des anomalies dans de « grands volumes d’évènements journalisés » tandis que le troisième s’intéresse au suivi de la santé des militaires.

Le quatrième cas d’usage, appelé « intelligence technique et économique », vise à faciliter la recherche d’informations dans de grandes masses de données et d’en faire la synthèse. Dans le même ordre d’idée, il est également question de mettre au point un « outil d’élaboration de la situation maritime, tirant parti du croisement de différentes sources de données » pour avoir la capacité de repérer et d’identifier des « modèles de comportement y compris anormaux et dans la prédiction de la situation maritime future ». Enfin, le sixième domaine couvert par ARTEMIS.IA est celui du Maintien en condition opérationnelle [MCO], avec l’élaboration d’un système d’analyse prévisionnelle et de gestion des flottes [véhicules, aéronefs].

A priori, les démonstrateurs mis à l’épreuve par des « utilisateurs opérationnels » au cours de ces derniers mois ont donné pleinement satisfaction. Ce qui a motivé le ministère des Armées à passer la vitesse supérieure.

En effet, via un communiqué publié dans la soirée du 10 juillet,la DGA a indiqué que le projet ARTEMIS.IA venait d’entrer dans une phase d’industrialisation, avec le déploiement prévu d’une première plateforme opérationnelle de traitement massif de données, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.

Plus précisément, cette première application concernera l’exploitation d’information multi-sources à des fins de renseignement. Elle sera livrée en 2023. « Le marché prévoit également le déploiement de futures capacités qui répondront aux spécificités d’autres domaines métiers, élargissant ainsi l’emploi d’ARTEMIS.IA à toutes les entités du ministère des Armées », a détaillé la DGA, pour qui ce programme « constituera plus largement un socle technique de référence, hautement sécurisé et souverain, susceptible d’irriguer à terme d’autres projets étatiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. »

Effectivement, un tel projet doit répondre à des impératifs de sécurité… Comme l’avait souligné l’ex-député Fabien Gouttefarde, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, il doit « prendre en compte les nombreuses spécificités du monde de la Défense que sont la protection des données, la multiplicité des réseaux et des niveaux de classification, la gestion du besoin d’en connaître, l’accès aux algorithmes et aux données, tout en répondant aux problématiques de distribution géographique des données et des utilisateurs raccordés au travers de moyens de télécommunications militaires souvent contraints en termes de bande passante et de débit ».

Dans cet avis, M. Gouttefarde s’inquiétait du fait que le ministère des Armées était « en train de concevoir un super système d’analyse des données qui ne fonctionnera que dans 3 ans au plus tôt, c’est-à-dire à un moment où quasiment toutes les technologies impliquées auront évolué ».

Sur ce point, la DGA fait justement valoir qu’ARTEMIS.IA a été conçu « comme une plateforme modulaire », ce qui lui permettra de « bénéficier des avancées technologiques à venir dans le domaine du big data et de l’intelligence artificielle » afin de toujours « mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère ».

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Advertisement

Supported by

La guerra de Ucrania a través de los ojos de los combatientes extranjeros

A cuatro meses de la invasión de Rusia a Ucrania, los veteranos extranjeros que respondieron al llamado del presidente ucraniano para unirse al combate enfrentan una realidad distinta a todo lo que han visto.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Thomas Gibbons-NeffValerie Hopkins y Jane Arraf

DRUZHKIVKA, Ucrania — Cuatro meses después de que Rusia invadiera Ucrania, los veteranos de combate extranjeros que respondieron al llamado de lucha del presidente ucraniano están lidiando con la dura realidad de una guerra que no se parece a nada que hayan visto antes.

Muchos son veteranos estadounidenses y británicos de las guerras en Afganistán e Irak, en las que contaban con la posibilidad de solicitar ataques aéreos para protegerse y otros tipos de apoyo esenciales. En Ucrania, el esfuerzo militar es en esencia escueto, lo que deja a las fuerzas ucranianas —y a sus aliados combatientes extranjeros— frente a una fuerza invasora rusa más grande y mejor equipada, sin cosas básicas como alimentación regular, ni algunas herramientas de la guerra moderna que podrían ayudarlos a nivelar la confrontación.

“Esto es mucho más intenso que lo que vi en Afganistán”, aseguró Brian, un exparacaidista del ejército estadounidense, que no quiso que se publicara su apellido por razones de seguridad. “Esto es combate, combate”.

Esa realidad, afirman los combatientes voluntarios, ha ahuyentado a algunos de los cientos de hombres que llegaron a Ucrania al principio del conflicto para ayudar a combatir en la que muchos consideraban una guerra justa y profundamente desigual. De los que quedan, algunos ahora trabajan directamente para las fuerzas militares ucranianas, que los han utilizado de forma silenciosa y efectiva para llenar los vacíos en las capacidades de primera línea, incluida una grave demanda de médicos.

Algunos aspirantes a combatientes todavía deambulan por el país, y sus objetivos varían desde construir una legión de seguidores en línea, experimentar por primera vez la batalla o, en algunos casos, encontrar a otras personas que defiendan ideales de extrema derecha, según compañeros combatientes. Sin embargo, los soldados extranjeros más profesionales se han ganado cada vez más el respeto de sus camaradas ucranianos, así como de los líderes del país.

Oleksiy Arestovych, asesor del presidente ucraniano Volodímir Zelenski, aplaudió en especial a quienes combatieron recientemente en una de las batallas más duras de la guerra, en Severodonetsk, y afirmó que su “motivación, profesionalismo y preparación para la guerra urbana” jugaron un papel importante en haber mantenido a raya a las tropas rusas durante tanto tiempo.

Ellos son “justo lo que necesitábamos”, aseguró.

Aun así, incluso con la ayuda de los voluntarios, al final las autoridades ucranianas decidieron que no tenían más remedio que retirarse de esa ciudad, lo que preparó el terreno para los combates que tuvieron lugar el jueves, cuando las fuerzas rusas atacaron a la vecina Donetsk, la última provincia de Ucrania oriental que no está bajo el control de Moscú.

Al menos siete civiles habían muerto allí en las últimas 24 horas el 7 de julio, entre ellos una joven de 17 años encontrada bajo los escombros, dijeron las autoridades locales mientras advertían de una inminente ofensiva rusa.

En la ciudad de Kramatorsk, un cohete que, según las autoridades ucranianas, fue disparado por las fuerzas rusas, mató a un hombre que estaba sentado en un banco en el patio de un complejo de apartamentos e hirió a otras seis personas, según las autoridades y los testigos. Los residentes habían estado cocinando y comiendo en el patio desde el comienzo de la guerra, dijo una antigua residente, Anastasia, de 25 años, que estaba de visita cuando cayó el cohete.

“Estaba aquí, fuera”, dijo. “No tenía ninguna posibilidad”.

La cifra de muertos extranjeros palidece en comparación con las pérdidas sufridas por los ucranianos, pero los riesgos a los que se enfrentan los combatientes del exterior se han reforzado en las últimas semanas. El 9 de junio, Rusia condenó a muerte a tres extranjeros capturados, y han surgido informes de al menos cuatro muertes de estadounidenses en el campo de batalla. En el caso más reciente, el Departamento de Estado de Estados Unidos confirmó el 22 de junio que Stephen Zabielski, de 52 años, veterano del Ejército, murió en mayo tras pisar una mina terrestre.

El profesionalismo descrito por Arestovych surgió del caos inicial de una avalancha de voluntarios. Algunos eran veteranos de combate experimentados; otros aspirantes a combatientes que llegaban con mochilas repletas de equipo militar, pero sin ninguna experiencia en frentes de guerra. Llegaron a responder lo que en esencia fue una llamada de auxilio por parte de Zelenski en los primeros días de la guerra, cuando muchos líderes mundiales y analistas asumieron que los rusos derrotarían rápidamente a los ucranianos.

En cuestión de días, los voluntarios comenzaron a llegar a Polonia y a dirigirse a su frontera con Ucrania. Al cabo de unas semanas, la ciudad de Leópolis, en el oeste de Ucrania, a 90 minutos de la frontera, estaba repleta de estadounidenses y otros extranjeros que llegaban en tren y autobús buscando encontrar un camino hacia el frente de batalla.

Debido a que casi no existía una estructura para seleccionar a quienes estaban en condiciones de combate o ayudar a los recién llegados a encontrar posiciones, algunos voluntarios deambularon por Leópolis hasta que encontraron a alguien que pudiera dirigirlos a una oficina de reclutamiento. Otros regresaron a casa, frustrados.

“Fue un intento de conseguir algo de apoyo para una causa que a finales de febrero no parecía tan prometedora”, dijo Kacper Rekawek, miembro del Centro de Investigación sobre el Extremismo de la Universidad de Oslo, sobre la llamada de socorro de Zelensky. “Salió del círculo presidencial, y no creo que todos los elementos de la burocracia —militares, civiles, etc.— recibieran inmediatamente el memorándum”.

Cuatro meses después de iniciada la guerra, gran parte de la información sobre las fuerzas extranjeras sigue siendo opaca. Arestovych calcula que 1000 han participado en las batallas. Pero, al no existir un centro de intercambio de voluntarios, nadie lo sabe con certeza. Cientos o miles más han venido a ayudar en tareas no relacionadas con el combate.

El presidente Joe Biden ha disuadido a los estadounidenses de ir a Ucrania. Hace poco, reiteró ese punto cuando dos veteranos estadounidenses desaparecieron y se informó que estaban bajo custodia rusa.

El más conocido de los grupos combatientes extranjeros es la Legión Internacional de Defensa Territorial de Ucrania, creada por el gobierno ucraniano en consonancia con el llamado de Zelenski.

La legión no revela su cantidad de integrantes, pero su vocero, Damien Magrou, afirmó que, de los países representados en sus filas, Estados Unidos y el Reino Unido estaban a la cabeza. Todos los aceptados por la legión firman contratos con el Ejército ucraniano, sirven en unidades donde los suboficiales extranjeros responden a oficiales ucranianos y reciben el mismo salario que las fuerzas militares ucranianas, informó.

Un video publicado recientemente en redes sociales mostraba a los combatientes de la legión durante un intenso combate urbano. El video, que fue editado y, según se informó, fue filmado en Severodonetsk, muestra a un grupo de soldados, claramente bien entrenados y equipados, moviéndose a través de edificios bombardeados y disparando contra las tropas rusas. El metraje al estilo Hollywood fue un claro indicador de algunas de las habilidades de la legión y de quienes conformaban sus unidades: combatientes profesionales experimentados que ahora están directamente involucrados en algunas de las batallas más feroces de la guerra.

Gran parte de los esfuerzos mediáticos cuidadosamente gestionados por la Legión Internacional ha buscado incrementar el apoyo público extranjero al esfuerzo bélico de Ucrania y argumentar que Ucrania necesita armas más avanzadas.

Magrou afirmó que, tras una tasa de aceptación inicial más amplia, la legión acepta actualmente solo a aquellos que tienen experiencia en combate, hayan aprobado controles psicológicos y de antecedentes penales, y no expresen puntos de vista extremistas.

Pero algunos de los rechazados por la Legión, dijo, fueron aceptados por otras unidades de extranjeros o encontraron su camino al frente y formaron sus propios grupos de combate.

“Los grupos de voluntarios pueden ser desde 15 tipos con tres rifles” hasta las formaciones más grandes y organizadas, dijo Magrou, un abogado corporativo franco-noruego que estaba viviendo y trabajando en Ucrania cuando Rusia invadió el país en febrero.

Separar a los extremistas de los muchos combatientes que quieren ayudar a Ucrania ha resultado difícil. Dos reclutas de primera línea, que no quisieron dar sus nombres por razones de seguridad, describieron que se reunieron en escondites con miembros estadounidenses y escandinavos de la Hermandad Aria, supremacista blanca, incluidos algunos con tatuajes de la cárcel, que intentaban llegar por su cuenta a la batalla.

Incluso la Legión puede haber tenido problemas. Una fotografía en su página de Facebook de los miembros caídos retrataba a una baja francesa, Wilfried Blériot, que llevaba un parche de la “División Misántropa”, un grupo de extrema derecha con opiniones supremacistas blancas. En otra fotografía, publicada en Telegram por la División Misántropa, lleva una de sus camisetas.

Magrou dijo que había hablado con la madre de Blériot y con compañeros reclutas, quienes dijeron que Blériot se había hecho amigo de un miembro de la División Misántropa, pero que Blériot desconocía la identidad racista del grupo.

Las razones por las que los combatientes deciden arriesgar sus vidas por un país que no es el suyo varían mucho.

Brian, el veterano estadounidense que combatió en Afganistán, dijo que vino porque años atrás había capacitado a ucranianos para tratar de contener a las fuerzas separatistas respaldadas por Rusia, y muchos de los amigos ucranianos que hizo habían muerto en esas batallas. Brian, hijo de un infante de la Marina, afirmó que iba a quedarse —a pesar de que su esposa se había enterado de que estaba embarazada— porque se había dado cuenta de que aún no estaba listo para salir de las fuerzas militares y además siente que está marcando una diferencia en una batalla desigual.

En lugar del combate activo que muchos aspirantes a reclutas imaginaban, la unidad de Brian —liderada por un comandante de pelotón danés, la cual trabaja con las fuerzas de operaciones especiales de Ucrania— se ha centrado en tareas mundanas pero vitales. Entre ellas se incluye ayudar a las fuerzas ucranianas a deslastrarse de algunas de las doctrinas estilo soviético que les impiden compartir información entre unidades y empoderar a líderes de menor rango.

Para algunos otros estadounidenses y británicos que cargan con el peso de guerras impopulares en Irak y Afganistán, e incluso para algunos que no combatieron, el llamado a las armas para lo que consideran una causa bien definida resultó irresistible.

Matthew Robinson, un británico que fue contratista de las fuerzas militares estadounidenses en Irak, aseveró que veía su servicio en Ucrania como una forma de “redención” por haberse beneficiado de una guerra que ahora cree fue injusta.

Robinson terminó capacitando a las fuerzas de defensa ucranianas en todo el país, incluidas las cercanas a los frentes de guerra en el este, la zona de algunas de las batallas más intensas de este conflicto. Allí, las fuerzas ucranianas enfrentan ataques de artillería casi constantes.

“A menos que hayas combatido en la Segunda Guerra Mundial, ¿cuándo has experimentado esto?”, preguntó.

Thomas Gibbons-Neff reportó desde Druzhkivka, Valerie Hopkins desde Kiev y Jane Arraf desde Bagdad. Colaboraron con este reportaje, Megan Specia desde Leópolis; Kamila Hrabchuk desde Kramatorsk; y Michael Levenson y Michael Schwirtz desde Nueva York.

Thomas Gibbons-Neff es el jefe de la corresponsalía en Kabul y previamente fue infante de marina. @tmgneff

Valerie Hopkins es corresponsal internacional y cubre la guerra en Ucrania, así como Rusia y los países de la antigua Unión Soviética. @VALERIEinNYT

Jane Arraf es la jefa de la corresponsalía del Times en Bagdad. Ha cubierto los sucesos definitorios de la historia de Irak a lo largo de tres décadas, así como muchos eventos de importancia que jamás llegaron a los libros de historia. @janearraf

Advertisement

Opex 360

Espace : L’Agence de l’innovation de Défense s’intéresse à la… Lune

par Laurent Lagneau · 10 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée a été marquée par une polémique entre les États-Unis et la Chine au sujet de la… Lune, le directeur de l’agence spatiale américaine [NASA], Bill Nelson, ayant dit craindre, dans les colonnes du quotidien allemand Bild, une prise de contrôle du satellite de la Terre par Pékin.

« Nous devons être très inquiets que la Chine atterrisse sur la Lune et dise : c’est à nous maintenant et vous restez dehors », a en effet déclaré M. Nelson, en soulignant que le programme spatial chinois relève de l’Armée populaire de libération [APL]. En outre, a-t-il ajouté, si « la Chine est bonne, c’est aussi parce qu’elle vole les idées et la technologie des autres ».

Évidemment, Pékin n’a pas manqué de réagir. « Ce n’est pas la première fois que le directeur de la NASA ignore les faits et parle de manière irresponsable de la Chine », a rétorqué Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Et de dénoncer une « campagne de diffamation contre les efforts spatiaux normaux et raisonnables de la Chine ».

Signé en 1967, le Traité de l’Espace précise, dans son article 4, que les « États parties au Traité utiliseront la Lune et les autres corps célestes à des fins pacifiques » et que « sont interdits sur les corps célestes l’aménagement de bases et d’installation militaires et de fortifications, les essais d’armes de tous types et l’exécution de manoeuvres militaires ». Or, la Chine l’a signé en 1983.

Seulement, et comme l’avait souligné Clémentine Bories, professeure de droit internationale à l’Université Toulouse Capitole en marge d’un colloque sur les enjeux du droit de l’Espace, organisé mai 2021, la difficulté est de vérifier si les clauses de ce traité sont bien respectées. « Une des difficultés qui se posent aussi dans l’Espace c’est qu’on a du mal à surveiller ce qu’il sy passe : qui a laissé des débris ? Savoir si quand la Chine va sur la surface cachée de la Lune ce qu’elle fait est licite, puisqu’on ne le voit pas. Tout ça est très compliqué. C’est du contrôle du respect du droit », avait-elle ainsi expliqué.

Quoi qu’il en soit, on n’en est pas encore là… même si la Chine a fait de la Lune l’une des priorités de son programme spatial pour la période 2022-26, avec notamment deux missions vers le pôle sud lunaire afin de préparer de futurs vols habités. Et que les États-Unis ont lancé le projet « Artemis » pour de nouveau envoyer des astronautes fouler le sol lunaire. L’Agence spatiale européenne [ESA] n’est pas absente de la course, avec plusieurs projets dans ses cartons, comme celui, très ambitieux, de construire un « village lunaire » à partir de 2030.

À Toulouse, de tels projets ont motivé la création de « TechTheMoon« , décrit par ses promoteurs comme étant le « premier incubateur au monde totalement dédié à la Lune ».

Cet incubateur « offre la possibilité aux entrepreneurs de créer et développer des solutions, technologies, produits et services innovants pour répondre aux enjeux d’une présence humaine durable sur la Lune », est-il expliqué sur son site Internet. Ainsi, l’enjeu est de bâtir un « nouvel écosystème commercial Terre – Lune à forte valeur ajoutée. » En octobre dernier, cinq jeunes entreprises ont sélectionnées pour intégrer TechTheMoon.

Cela étant, pour être retenu, un projet doit également répondre « à un besoin marché terrestre ». En clair, des technologies mises au point pour l’exploration de la Lune pourraient avoir des applications dans d’autres domaines. D’où l’intérêt porté à TechTheMoon par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui sera impliqué dans la sélection des cinq autres jeunes entreprises qui intégreront prochainement l’incubateur toulousain.

« D’ici septembre prochain, l’AID participera au comité de sélection des cinq start-up qui intégreront l’incubateur dès l’automne. Les sociétés sélectionnées bénéficieront pendant une année d’un double accompagnement d’experts mis à disposition par le CNES avec le soutien d’une trentaine de mentors issus des milieux économiques toulousains », a en effet expliqué l’agence, qui, pour rappel, relève de la Direction générale de l’armement [DGA].

« Cette collaboration avec le CNES via TechTheMoon se concrétisera aussi par la contribution de l’AID au programme de formation stratégie de l’incubateur au second semestre 2022, ainsi qu’à l’organisation d’événements communs autour de l’économie lunaire et l’apport d’experts du ministère des Armées », a-t-elle ajouté.

Cet intérêt de l’AID pour les technologies relatives à l’exploration lunaire pourrait donner lieu, par exemple, à des programmes permettant de doter le Commandement de l’Espace [CdE] de capacités de détection d’objets artificiels évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km]. Le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a d’ailleurs récemment lancé un appel à projets en ce sens, appelé « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS].

Illustration : Agence de l’Innovation de Défense

Espace : L’Agence de l’innovation de Défense s’intéresse à la… Lune

par Laurent Lagneau · 10 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée a été marquée par une polémique entre les États-Unis et la Chine au sujet de la… Lune, le directeur de l’agence spatiale américaine [NASA], Bill Nelson, ayant dit craindre, dans les colonnes du quotidien allemand Bild, une prise de contrôle du satellite de la Terre par Pékin.

« Nous devons être très inquiets que la Chine atterrisse sur la Lune et dise : c’est à nous maintenant et vous restez dehors », a en effet déclaré M. Nelson, en soulignant que le programme spatial chinois relève de l’Armée populaire de libération [APL]. En outre, a-t-il ajouté, si « la Chine est bonne, c’est aussi parce qu’elle vole les idées et la technologie des autres ».

Évidemment, Pékin n’a pas manqué de réagir. « Ce n’est pas la première fois que le directeur de la NASA ignore les faits et parle de manière irresponsable de la Chine », a rétorqué Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Et de dénoncer une « campagne de diffamation contre les efforts spatiaux normaux et raisonnables de la Chine ».

Signé en 1967, le Traité de l’Espace précise, dans son article 4, que les « États parties au Traité utiliseront la Lune et les autres corps célestes à des fins pacifiques » et que « sont interdits sur les corps célestes l’aménagement de bases et d’installation militaires et de fortifications, les essais d’armes de tous types et l’exécution de manoeuvres militaires ». Or, la Chine l’a signé en 1983.

Seulement, et comme l’avait souligné Clémentine Bories, professeure de droit internationale à l’Université Toulouse Capitole en marge d’un colloque sur les enjeux du droit de l’Espace, organisé mai 2021, la difficulté est de vérifier si les clauses de ce traité sont bien respectées. « Une des difficultés qui se posent aussi dans l’Espace c’est qu’on a du mal à surveiller ce qu’il sy passe : qui a laissé des débris ? Savoir si quand la Chine va sur la surface cachée de la Lune ce qu’elle fait est licite, puisqu’on ne le voit pas. Tout ça est très compliqué. C’est du contrôle du respect du droit », avait-elle ainsi expliqué.

Quoi qu’il en soit, on n’en est pas encore là… même si la Chine a fait de la Lune l’une des priorités de son programme spatial pour la période 2022-26, avec notamment deux missions vers le pôle sud lunaire afin de préparer de futurs vols habités. Et que les États-Unis ont lancé le projet « Artemis » pour de nouveau envoyer des astronautes fouler le sol lunaire. L’Agence spatiale européenne [ESA] n’est pas absente de la course, avec plusieurs projets dans ses cartons, comme celui, très ambitieux, de construire un « village lunaire » à partir de 2030.

À Toulouse, de tels projets ont motivé la création de « TechTheMoon« , décrit par ses promoteurs comme étant le « premier incubateur au monde totalement dédié à la Lune ».

Cet incubateur « offre la possibilité aux entrepreneurs de créer et développer des solutions, technologies, produits et services innovants pour répondre aux enjeux d’une présence humaine durable sur la Lune », est-il expliqué sur son site Internet. Ainsi, l’enjeu est de bâtir un « nouvel écosystème commercial Terre – Lune à forte valeur ajoutée. » En octobre dernier, cinq jeunes entreprises ont sélectionnées pour intégrer TechTheMoon.

Cela étant, pour être retenu, un projet doit également répondre « à un besoin marché terrestre ». En clair, des technologies mises au point pour l’exploration de la Lune pourraient avoir des applications dans d’autres domaines. D’où l’intérêt porté à TechTheMoon par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui sera impliqué dans la sélection des cinq autres jeunes entreprises qui intégreront prochainement l’incubateur toulousain.

« D’ici septembre prochain, l’AID participera au comité de sélection des cinq start-up qui intégreront l’incubateur dès l’automne. Les sociétés sélectionnées bénéficieront pendant une année d’un double accompagnement d’experts mis à disposition par le CNES avec le soutien d’une trentaine de mentors issus des milieux économiques toulousains », a en effet expliqué l’agence, qui, pour rappel, relève de la Direction générale de l’armement [DGA].

« Cette collaboration avec le CNES via TechTheMoon se concrétisera aussi par la contribution de l’AID au programme de formation stratégie de l’incubateur au second semestre 2022, ainsi qu’à l’organisation d’événements communs autour de l’économie lunaire et l’apport d’experts du ministère des Armées », a-t-elle ajouté.

Cet intérêt de l’AID pour les technologies relatives à l’exploration lunaire pourrait donner lieu, par exemple, à des programmes permettant de doter le Commandement de l’Espace [CdE] de capacités de détection d’objets artificiels évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km]. Le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a d’ailleurs récemment lancé un appel à projets en ce sens, appelé « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS].

Illustration : Agence de l’Innovation de Défense

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée a été marquée par une polémique entre les États-Unis et la Chine au sujet de la… Lune, le directeur de l’agence spatiale américaine [NASA], Bill Nelson, ayant dit craindre, dans les colonnes du quotidien allemand Bild, une prise de contrôle du satellite de la Terre par Pékin.

« Nous devons être très inquiets que la Chine atterrisse sur la Lune et dise : c’est à nous maintenant et vous restez dehors », a en effet déclaré M. Nelson, en soulignant que le programme spatial chinois relève de l’Armée populaire de libération [APL]. En outre, a-t-il ajouté, si « la Chine est bonne, c’est aussi parce qu’elle vole les idées et la technologie des autres ».

Évidemment, Pékin n’a pas manqué de réagir. « Ce n’est pas la première fois que le directeur de la NASA ignore les faits et parle de manière irresponsable de la Chine », a rétorqué Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Et de dénoncer une « campagne de diffamation contre les efforts spatiaux normaux et raisonnables de la Chine ».

Signé en 1967, le Traité de l’Espace précise, dans son article 4, que les « États parties au Traité utiliseront la Lune et les autres corps célestes à des fins pacifiques » et que « sont interdits sur les corps célestes l’aménagement de bases et d’installation militaires et de fortifications, les essais d’armes de tous types et l’exécution de manoeuvres militaires ». Or, la Chine l’a signé en 1983.

Seulement, et comme l’avait souligné Clémentine Bories, professeure de droit internationale à l’Université Toulouse Capitole en marge d’un colloque sur les enjeux du droit de l’Espace, organisé mai 2021, la difficulté est de vérifier si les clauses de ce traité sont bien respectées. « Une des difficultés qui se posent aussi dans l’Espace c’est qu’on a du mal à surveiller ce qu’il sy passe : qui a laissé des débris ? Savoir si quand la Chine va sur la surface cachée de la Lune ce qu’elle fait est licite, puisqu’on ne le voit pas. Tout ça est très compliqué. C’est du contrôle du respect du droit », avait-elle ainsi expliqué.

Quoi qu’il en soit, on n’en est pas encore là… même si la Chine a fait de la Lune l’une des priorités de son programme spatial pour la période 2022-26, avec notamment deux missions vers le pôle sud lunaire afin de préparer de futurs vols habités. Et que les États-Unis ont lancé le projet « Artemis » pour de nouveau envoyer des astronautes fouler le sol lunaire. L’Agence spatiale européenne [ESA] n’est pas absente de la course, avec plusieurs projets dans ses cartons, comme celui, très ambitieux, de construire un « village lunaire » à partir de 2030.

À Toulouse, de tels projets ont motivé la création de « TechTheMoon« , décrit par ses promoteurs comme étant le « premier incubateur au monde totalement dédié à la Lune ».

Cet incubateur « offre la possibilité aux entrepreneurs de créer et développer des solutions, technologies, produits et services innovants pour répondre aux enjeux d’une présence humaine durable sur la Lune », est-il expliqué sur son site Internet. Ainsi, l’enjeu est de bâtir un « nouvel écosystème commercial Terre – Lune à forte valeur ajoutée. » En octobre dernier, cinq jeunes entreprises ont sélectionnées pour intégrer TechTheMoon.

Cela étant, pour être retenu, un projet doit également répondre « à un besoin marché terrestre ». En clair, des technologies mises au point pour l’exploration de la Lune pourraient avoir des applications dans d’autres domaines. D’où l’intérêt porté à TechTheMoon par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui sera impliqué dans la sélection des cinq autres jeunes entreprises qui intégreront prochainement l’incubateur toulousain.

« D’ici septembre prochain, l’AID participera au comité de sélection des cinq start-up qui intégreront l’incubateur dès l’automne. Les sociétés sélectionnées bénéficieront pendant une année d’un double accompagnement d’experts mis à disposition par le CNES avec le soutien d’une trentaine de mentors issus des milieux économiques toulousains », a en effet expliqué l’agence, qui, pour rappel, relève de la Direction générale de l’armement [DGA].

« Cette collaboration avec le CNES via TechTheMoon se concrétisera aussi par la contribution de l’AID au programme de formation stratégie de l’incubateur au second semestre 2022, ainsi qu’à l’organisation d’événements communs autour de l’économie lunaire et l’apport d’experts du ministère des Armées », a-t-elle ajouté.

Cet intérêt de l’AID pour les technologies relatives à l’exploration lunaire pourrait donner lieu, par exemple, à des programmes permettant de doter le Commandement de l’Espace [CdE] de capacités de détection d’objets artificiels évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km]. Le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a d’ailleurs récemment lancé un appel à projets en ce sens, appelé « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS].

Illustration : Agence de l’Innovation de Défense

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

La semaine passée a été marquée par une polémique entre les États-Unis et la Chine au sujet de la… Lune, le directeur de l’agence spatiale américaine [NASA], Bill Nelson, ayant dit craindre, dans les colonnes du quotidien allemand Bild, une prise de contrôle du satellite de la Terre par Pékin.

« Nous devons être très inquiets que la Chine atterrisse sur la Lune et dise : c’est à nous maintenant et vous restez dehors », a en effet déclaré M. Nelson, en soulignant que le programme spatial chinois relève de l’Armée populaire de libération [APL]. En outre, a-t-il ajouté, si « la Chine est bonne, c’est aussi parce qu’elle vole les idées et la technologie des autres ».

Évidemment, Pékin n’a pas manqué de réagir. « Ce n’est pas la première fois que le directeur de la NASA ignore les faits et parle de manière irresponsable de la Chine », a rétorqué Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Et de dénoncer une « campagne de diffamation contre les efforts spatiaux normaux et raisonnables de la Chine ».

Signé en 1967, le Traité de l’Espace précise, dans son article 4, que les « États parties au Traité utiliseront la Lune et les autres corps célestes à des fins pacifiques » et que « sont interdits sur les corps célestes l’aménagement de bases et d’installation militaires et de fortifications, les essais d’armes de tous types et l’exécution de manoeuvres militaires ». Or, la Chine l’a signé en 1983.

Seulement, et comme l’avait souligné Clémentine Bories, professeure de droit internationale à l’Université Toulouse Capitole en marge d’un colloque sur les enjeux du droit de l’Espace, organisé mai 2021, la difficulté est de vérifier si les clauses de ce traité sont bien respectées. « Une des difficultés qui se posent aussi dans l’Espace c’est qu’on a du mal à surveiller ce qu’il sy passe : qui a laissé des débris ? Savoir si quand la Chine va sur la surface cachée de la Lune ce qu’elle fait est licite, puisqu’on ne le voit pas. Tout ça est très compliqué. C’est du contrôle du respect du droit », avait-elle ainsi expliqué.

l’avait souligné

Quoi qu’il en soit, on n’en est pas encore là… même si la Chine a fait de la Lune l’une des priorités de son programme spatial pour la période 2022-26, avec notamment deux missions vers le pôle sud lunaire afin de préparer de futurs vols habités. Et que les États-Unis ont lancé le projet « Artemis » pour de nouveau envoyer des astronautes fouler le sol lunaire. L’Agence spatiale européenne [ESA] n’est pas absente de la course, avec plusieurs projets dans ses cartons, comme celui, très ambitieux, de construire un « village lunaire » à partir de 2030.

village lunaire

À Toulouse, de tels projets ont motivé la création de « TechTheMoon« , décrit par ses promoteurs comme étant le « premier incubateur au monde totalement dédié à la Lune ».

TechTheMoon

Cet incubateur « offre la possibilité aux entrepreneurs de créer et développer des solutions, technologies, produits et services innovants pour répondre aux enjeux d’une présence humaine durable sur la Lune », est-il expliqué sur son site Internet. Ainsi, l’enjeu est de bâtir un « nouvel écosystème commercial Terre – Lune à forte valeur ajoutée. » En octobre dernier, cinq jeunes entreprises ont sélectionnées pour intégrer TechTheMoon.

Cela étant, pour être retenu, un projet doit également répondre « à un besoin marché terrestre ». En clair, des technologies mises au point pour l’exploration de la Lune pourraient avoir des applications dans d’autres domaines. D’où l’intérêt porté à TechTheMoon par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui sera impliqué dans la sélection des cinq autres jeunes entreprises qui intégreront prochainement l’incubateur toulousain.

« D’ici septembre prochain, l’AID participera au comité de sélection des cinq start-up qui intégreront l’incubateur dès l’automne. Les sociétés sélectionnées bénéficieront pendant une année d’un double accompagnement d’experts mis à disposition par le CNES avec le soutien d’une trentaine de mentors issus des milieux économiques toulousains », a en effet expliqué l’agence, qui, pour rappel, relève de la Direction générale de l’armement [DGA].

« Cette collaboration avec le CNES via TechTheMoon se concrétisera aussi par la contribution de l’AID au programme de formation stratégie de l’incubateur au second semestre 2022, ainsi qu’à l’organisation d’événements communs autour de l’économie lunaire et l’apport d’experts du ministère des Armées », a-t-elle ajouté.

Cet intérêt de l’AID pour les technologies relatives à l’exploration lunaire pourrait donner lieu, par exemple, à des programmes permettant de doter le Commandement de l’Espace [CdE] de capacités de détection d’objets artificiels évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km]. Le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a d’ailleurs récemment lancé un appel à projets en ce sens, appelé « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS].

Illustration : Agence de l’Innovation de Défense

New York Times - World

‘Vivimos con estas amenazas’: los asesinatos de Dom Phillips y Bruno Pereira muestran la crisis en la Amazonía brasileña

By Jack Nicas and Victor MoriyamaJuly 11, 2022

“Los vamos a buscar para ajustar cuentas”.

‘Vivimos con estas amenazas’: los asesinatos de Dom Phillips y Bruno Pereira muestran la crisis en la Amazonía brasileña

Ambos hombres viajaron por el Amazonas para reunirse con grupos indígenas que patrullaban la selva. Pero desaparecieron abruptamente durante su regreso.

Por Jack NicasFotografías y Videos por Victor Moriyama

Jack Nicas, el corresponsal de The New York Times en Brasil, recorrió 160 kilómetros del río Itaquaí para adentrarse en la selva amazónica y reconstruir el último viaje de los hombres.

11 de julio de 2022

Read in English

RÍO ITAQUAÍ— Eran las 4 de la mañana, el sol aún no había salido sobre el río Itaquaí, en las profundidades de la Amazonía, pero un equipo de hombres indígenas ya estaba ocupado preparando un desayuno de café, carne frita y pescado. Trabajaban en la pequeña estufa de su lancha patrullera, en la que habían vivido durante el último mes, mientras buscaban cazadores furtivos.

Este domingo se levantaron temprano porque algunos tenían previsto escoltar a sus dos invitados durante los 80 kilómetros del viaje de regreso a la ciudad.

Los invitados, Bruno Pereira, un activista que entrenaba a las patrullas indígenas, y Dom Phillips, un periodista británico que las documentaba, tenían que regresar para reunirse con la policía federal. Pereira debía entregar las pruebas de la patrulla sobre la pesca y la caza ilegales en este remoto rincón de la inmensa selva.

Era un trabajo peligroso. Pereira había sido amenazado durante meses. Un día antes, el activista había visto a un cazador furtivo armado con una escopeta que semanas antes había disparado por encima de su cabeza. El cazador furtivo lo reconoció. “Buenos días”, le gritó.

Pero durante el desayuno, Pereira anunció que él y Phillips no necesitarían escolta. En vez de eso, se moverían rápido y viajarían solos. Llenaron su pequeña embarcación metálica, encendieron el motor fuera de borda y partieron. Llevaban suficiente combustible, las pruebas y una pistola.

Luego, desaparecieron.

Zona detalle

Río Yavarí

BRASIL

Atalaia do Norte

Río Quixito

Río Itaguaí

Donde se estrelló el bote

La choza ribereña de Oliveira

Última parada antes

del asesinato

Donde se quedaron

Entrada a la reserva

indígena del Valle del Yavarí

6,5 KM

En la Amazonía, estas desapariciones suelen pasar desapercibidas. Es un periodo de creciente anarquía en la mayor selva tropical del mundo, y esta zona aislada cerca de las fronteras con Colombia y Perú ha sido abandonada en gran medida por el gobierno brasileño.

Pero esta vez fue diferente: hubo indignación internacional. Phillips era un periodista independiente que trabajaba para el periódico británico The Guardian y, durante su carrera, Pereira llegó a ser el máximo responsable brasileño de los grupos indígenas aislados. El gobierno tenía que responder.

En pocos días, las autoridades habían detenido a dos cazadores furtivos que acabaron confesando haber matado a los hombres y desmembrado sus cuerpos. Uno era el hombre que había gritado “Buenos días”.

La muerte de Pereira y Phillips es la historia de dos hombres que fueron asesinados mientras perseguían sus pasiones. Pereira quería proteger la Amazonía y a los indígenas que la habitan. Phillips quería mostrar cómo las comunidades indígenas intentaban defenderse de los cazadores furtivos, que a menudo actúan con impunidad.

Pero también es una historia con resonancia mundial. La Amazonía es crucial para frenar el calentamiento global, rebosa de vida salvaje y recursos naturales y es el hogar de comunidades aisladas que preservan una cultura y un modo de vida que, en gran medida, han sido olvidados por la modernidad.

Para reconstruir lo sucedido, recorrí el viaje de los hombres por el Itaquaí, reuní su correspondencia y hablé con más de tres decenas de personas que los conocían, que se encontraron con ellos en el camino o que investigaron su desaparición, entre ellos activistas indígenas, pescadores, funcionarios del gobierno, investigadores de la policía, posaderos, cocineros, familiares y colegas.

Lo que quedó claro es que el abandono casi total de esta región por parte del gobierno brasileño, combinado con los llamamientos del presidente Jair Bolsonaro para desarrollar la Amazonía, ha contribuido a envalentonar a los pescadores ilegales, cazadores y redes criminales que invaden los territorios indígenas.

Los pocos funcionarios federales que quedan en la región se quejan de estar abandonados, mientras que otros usan chalecos antibalas debido a las crecientes amenazas.

Pereira había renunciado al gobierno de Bolsonaro para protestar por sus políticas ambientales y comenzó a ayudar a los grupos indígenas a vigilar la selva por sí mismos.

Eso lo convirtió en un objetivo. En marzo, una asociación indígena recibió una nota anónima en la que lo amenazaban por su nombre. Luego, el pescador disparó hacia su barco desde una cabaña en la orilla del río. Pereira decidió que necesitaba un arma más grande.

“Es una escopeta, calibre 12”, dijo Pereira en un mensaje a un antiguo colega del gobierno. “Si vas a estar en la selva, necesitas algo más brutal”.

Sin embargo, Pereira acabó declinando las ofertas de seguridad adicional para su último viaje, según sus colegas, mientras que parecía que Phillips no había estado plenamente consciente de las amenazas.

Pereira, de 41 años, y Phillips, de 57, viajaron por un tramo del Itaquaí ubicado entre el Valle del Yavarí —una reserva indígena del tamaño de Portugal que alberga al menos a 19 grupos aislados— y ciudades pobres y asoladas por la delincuencia en la frontera entre Brasil, Colombia y Perú. El plan era pasar varios días con la patrulla indígena antes de entregar las pruebas de los patrullajes a la policía.

Dos días antes de partir, Pereira le envió un mensaje a un colega. El viaje, dijo, podría “darme algún problema”.

‘Mira a tu alrededor. Está vacío, ¿cierto?’

En 2018, Pereira y Phillips pasaron 17 días en la misma región en busca de una tribu aislada. Phillips describió a Pereira como un hombre “fornido y con lentes” que “abre el cráneo hervido de un mono con una cuchara y se come sus sesos para desayunar mientras discute sobre política”.

Pereira trabajaba para la Funai, la agencia federal encargada de proteger a los grupos indígenas de Brasil, y supervisaba la región del Valle del Yavarí.

Durante mucho tiempo, esa zona ha sido objeto de conflictos entre los grupos indígenas y los cazadores furtivos que invaden sus reservas. Cazan tapires, pecaríes y taricayas, pero su mayor premio es el pirarucú, un pez prehistórico que respira aire, que llega a medir unos tres metros de largo y que alcanza el doble del precio de otros pescados.

Los cazadores furtivos “invaden todas partes por aquí; son como ninjas”, dice Eumar Vasques, funcionario de la base de la Funai que vigila la entrada a la reserva del Valle del Yavarí, mientras flota en un bote cerca de una torre de vigilancia vacía. “Conocen el bosque mejor que nosotros”.

La pesca ilegal ha devastado la población de pirarucú, y la ha convertido en un alimento básico en los menús de toda la zona. Pero rara vez se atrapa a los pescadores, en parte porque hay menos autoridades que vigilan de lo que solía haber.

La policía ambiental, encargada de combatir la pesca furtiva, cerró su base regional en 2018. Ahora su oficina más cercana está ubicada a 1130 kilómetros, la distancia entre Nueva York y Chicago. La policía federal está a más de una hora de distancia. La Marina y el Ejército brasileños no patrullan regularmente esas aguas. Y en Atalaia do Norte, la ciudad más cercana, la policía estatal carece de un barco o incluso de radios.

“Mira a tu alrededor. Está vacío, ¿cierto?”, preguntó Vasques. “Y hay más tráfico en esta región que en cualquier otra”.

La Funai es la única presencia regular del gobierno en el Itaquaí, y el personal de la base, incluidos los trabajadores indígenas temporales, se ha reducido a ocho personas, frente a las casi 30 de años anteriores, dijo Vasques. En consecuencia, la pesca ilegal ha dejado de ser un objetivo. “El papel fundamental de la base no es realmente la inspección”, dijo. “Nuestro papel es proteger a estas tribus aisladas”.

La Funai dijo en un comunicado que había aumentado sus presupuestos en los últimos años. Los empleados de la agencia en la región dijeron que gran parte de ese dinero se había destinado a alimentar a los grupos indígenas. Desde que Bolsonaro asumió el cargo en enero de 2019, el personal de tiempo completo de la Funai ha disminuido en un 15 por ciento a unos 1500 empleados, según las estadísticas federales.

Bolsonaro ha dicho que el gobierno sigue persiguiendo a las personas que deforestan ilegalmente y cazan furtivamente en la Amazonía. También ha argumentado que las regulaciones ambientales de Brasil limitan todo el potencial económico de la selva.

En lugar del Estado, los hombres indígenas se han convertido en los guardianes de la selva. Desde el año pasado, patrullas de 13 hombres rastrean la actividad ilegal dentro de las reservas. Pereira los capacitó para que documenten los delitos con teléfonos inteligentes y drones.

A fines de marzo, una patrulla condujo a las autoridades hasta un cazador furtivo que fue detenido con casi 300 kilos de caza ilegal y poco más de 400 kilos de pirarucú.

‘Será peor para ustedes’

Por la misma época, una nota manuscrita llegó a Univaja, una asociación indígena que ayuda a organizar las patrullas. “Bruno de la Funai es quien le dice a los indios que vayan a la zona para tomar nuestros motores y llevarse nuestro pescado”, decía, refiriéndose a Pereira. “Si siguen así será peor para ustedes”.

La nota era alarmante. Un colega de Pereira en la Funai había enfrentado amenazas similares en 2019. Luego recibió dos disparos en la cabeza mientras andaba en su motocicleta.

Ese asesinato, que aún no ha sido resuelto, hizo que la Funai agregara guardias armados a su puesto de avanzada en el Itaquaí. Cuando llegué en barco, Vasques salió con chaleco antibalas y acompañado de dos guardaespaldas. “Al principio, no teníamos este tipo de amenazas”, dijo. “Cada vez están más y más enojados”.

Desde 2010 hasta 2020, 377 personas que intentaban defender la tierra de los invasores fueron asesinadas en Brasil, según Global Witness, un grupo de defensa. Durante aproximadamente el mismo periodo, solo 14 de los más de 300 asesinatos en la Amazonía llegaron a juicio.

Semanas después del mensaje amenazante, Pereira y un colega de Univaja se encontraban en el Itaquaí cuando sonó un disparo, cuyo proyectil pasó por encima de sus cabezas. Entonces vieron a Amarildo Oliveira, un pescador conocido localmente como Pelado, de pie en su porche con una pistola.

Pereira llevaba una pistola calibre .380 con 18 balas. Decidió conseguir una mejor.

“Hoy estoy probando un nuevo juguete”, escribió a un amigo en mayo, adjuntando una foto de una escopeta frente a una diana acribillada.

‘Él confiaba plenamente en Bruno’

Tras dos décadas escribiendo sobre música electrónica de baile, Phillips llegó a Brasil en 2007 y comenzó una segunda etapa como corresponsal en el extranjero, escribiendo para varias publicaciones, entre ellas el Times.

Su último proyecto era un libro sobre las formas creativas de salvar la Amazonía. Se enfrentaba a una fecha límite exigente y a un escaso presupuesto cuando decidió hacer un último viaje de reportería, que sería una reunión con Pereira en el Valle del Yavarí.

Phillips solía ser meticuloso con la seguridad, y escribía detallados memorandos para su esposa y sus editores. Pero esta vez no lo hizo, según la familia y los colegas.

Alessandra Sampaio, su esposa, dijo que Phillips pasaba días estudiando mapas y hablando con Pereira. “Él confiaba plenamente en Bruno”, dijo.

El martes 31 de mayo inició un viaje de dos días hacia Atalaia do Norte, un pueblo de 20.000 habitantes en el inicio del Itaquaí.

Cuando llegó el miércoles, se entrevistó con Orlando Possuelo, compañero de Pereira en la formación de las patrullas indígenas. Possuelo le contó a Phillips sobre el pescador que le había disparado a Pereira.

“Él no sabía”, dijo Possuelo. “Se sorprendió”.

Sampaio dijo que su esposo nunca mencionó el tiroteo. “Habló en términos generales de que Bruno había sido amenazado”, dijo. “Pero Bruno había sido amenazado durante muchos años”.

Dos funcionarios de Univaja le preguntaron a Pereira si quería llevar dos guardaespaldas en el viaje, pero Pereira se negó.

Ese jueves, cuando Phillips salía de su pequeño hotel, le dio al personal un itinerario falso. Dijo que se dirigirían al oeste, aunque en realidad iban al sur. Sus colegas dijeron que Pereira solía hacer esto para evitar que lo siguieran.

Mientras Possuelo ayudaba a subir el equipo al barco, Pereira le dijo que Phillips estaba preocupado. Phillips había preguntado por el pescador que le disparó a Pereira, pero este le aseguró que todo estaría bien.

“Bruno estaba casi bromeando sobre eso”, dijo Possuelo. “Vivimos con estas amenazas”, añadió. “Así que, a veces, las afrontamos con cierta ligereza”.

Phillips le mandó a su esposa los datos de contacto del presidente de Univaja. “Creo que solo voy a volver a tener señal de celular el domingo”, dijo.

“Te amo”, respondió ella. “Ten cuidado”.

Los dos hombres se alejaron del puerto. Phillips llevaba cuadernos, cámaras y su iPhone. Pereira llevaba su pistola.

Un colega tomó una de las últimas imágenes conocidas del par, sentados uno al lado del otro mientras se dirigían al Itaquaí.

‘Podrían querer hacerle algo, matarlo’.

Después de tres horas, llegaron a la última casa antes de la reserva del Valle del Yavarí, una cabaña al aire libre con techo de zinc, sin electricidad y con un refrigerador dañado en el porche. Se quedarían con un pescador local y su perro, Black.

También los esperaba la patrulla indígena.

El viernes, Phillips entrevistó a los indígenas y los observó patrullar. Por la noche, algunos indígenas cocinaron perezoso. Pereira lo probó; Phillips lo rechazó.

A la mañana siguiente, temprano, Oliveira, el pescador que le había disparado a Pereira, pasó en su bote con otros dos hombres, dirigiéndose a la reserva. Algunos de los indígenas los persiguieron. Cuando se acercaron, Oliveira y otro hombre les apuntaron con sus escopetas.

Oliveira apagó el motor y dejó que la corriente lo llevara lentamente hasta pasar por donde estaban Pereira y Phillips.

Pereira estaba tomando café. Vio que Oliveira llevaba un cinturón de munición y le pidió a Phillips que le hiciera fotos.

“Buenos días”, dijo Oliveira en voz alta a Pereira. “Buenos días”, respondió Pereira.

Ese mismo sábado, el grupo acordó que dos hombres de la patrulla indígena acompañarían a Pereira y Phillips en su viaje de vuelta al día siguiente.

Pero durante el desayuno, Pereira dijo que volverían solos. Nadie esperaba que se fueran tan temprano, dijo.

Partieron a eso de las 6:00 a. m., llevando las fotos del patrullaje y los datos de localización de la caza furtiva.

En el camino de vuelta, Pereira tenía que hacer una diligencia. Se detuvo en una comunidad ribereña, São Rafael, para intentar programar una reunión sobre un programa de pesca sostenible para reponer las poblaciones del pirarucú gigante.

El líder de la comunidad que buscaban no estaba allí, así que hablaron con Jânio Souza, otro pescador. Souza dijo que Pereira mencionó las amenazas y le mostró su arma. “Dijo que tal vez quisieran hacerle algo, matarlo”, dijo Souza.

Pereira y Phillips se marcharon. Fueron vistos por última vez al pasar por la siguiente comunidad del río, São Gabriel, donde vivía Oliveira.

‘¿O es algo más grande?’

Pereira y Phillips bajaban a toda velocidad por el Itaquaí cuando fueron alcanzados por una embarcación mucho más rápida.

Esa embarcación llevaba a Oliveira y a otro hombre, Jefferson da Silva Lima, que les disparó con escopetas. Pereira recibió un disparo y respondió al ataque, según la policía, pero falló. Finalmente, la embarcación se estrelló contra la maleza.

La autopsia concluyó que Pereira había recibido dos disparos en el pecho y uno en la cara. Phillips recibió un disparo en el pecho.

La policía detuvo a Oliveira, Da Silva y al hermano de Oliveira, que, según dijeron, ayudó a desmembrar y esconder los cuerpos en el bosque. Sus abogados no quisieron hacer comentarios.

Las autoridades investigan si los asesinatos están relacionados con grupos del crimen organizado que financian y dirigen gran parte de la caza furtiva contra la que luchan las patrullas.

“¿Fue solamente una pelea entre Bruno y Pelado?”, dijo Eduardo Fontes, jefe de la investigación federal de los asesinatos, utilizando el apodo de Oliveira. “¿O es algo más grande?”.

El motor de la embarcación de Oliveira puede costar unos 10.000 dólares, es decir, aproximadamente lo que gana en un año un pescador de la zona. Las autoridades dijeron que esa pesca furtiva probablemente era patrocinada por delincuentes más poderosos.

El viernes pasado, la policía detuvo al peruano Rubens Vilar Coelho por presentar una identificación falsa al ser interrogado sobre los asesinatos. Coelho es uno de los mayores compradores de pescado de la zona y le dijo a la policía que le compraba pescado a Oliveira. Según la policía, negó estar relacionado con los asesinatos.

Después de su viaje, Pereira tenía previsto visitar a otro grupo indígena para recibir consejos sobre cómo patrullar el bosque.

Possuelo ocupó el lugar de Pereira. También planeó un viaje de compras. “Voy a comprar la misma arma que Bruno”, dijo.

André Spigariol colaboró con reportería desde Brasilia.

Una versión previa de este artículo decía erróneamente que una foto de Dom Phillips y Bruno Pereira en el río Itaquaí era la última imagen conocida de los hombres, algo que aún no está claro.

Opex 360

La Royal Navy est de nouveau en quête d’un missile anti-navire pour remplacer le RGM-84 Harpoon en fin de vie

par Laurent Lagneau · 10 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En février, après plusieurs mois de tergiversations, le Royaume-Uni et la France ont relancé leur programme FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière] qui, conduit par les filiales française et britannique du missilier MBDA, vise à mettre au point les successeurs des missiles de croisière SCALP/Storm Shadow et anti-navires Exocet/Harpoon.

Seulement, ces nouvelles munitions « complexes » ne seront pas opérationnelles d’ici 2030… alors que les missiles RGM-84 Harpoon de la Royal Navy arrivent en fin de vie. En clair, elle sera confrontée à une rupture temporaire de capacité [RTC] à un moment où le contexte internationale se durcit.

Pourtant, cette situation aurait sans doute pu être évitée… dans la mesure où, en 2016, certains s’inquiétaient déjà de l’absence d’une solution intérimaire pour remplacer les RGM-84 Harpoon, dont le retrait était alors prévu en 2018. « C’est comme si [l’amiral] Nelson avait décidé de se débarrasser de ses canons pour revenir au mousquet », avait alors déploré un responsable de la Royal Navy dans les colonnes du quotidien « The Telegraph ».

Cela étant, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida de prolonger les RGM-84 Harpoon jusqu’en 2023, et de lancer, dans le même temps, le programme I-SSGW [Interim Surface-to-Surface Guided Weapon], lequel devait justement permettre d’éviter une rupture capacitaire et d’attendre la mise en service des premiers missiles FMAN/FMC.

Sauf que, en novembre 2021, le chef d’état-major de la Royal Navy, qui était alors l’amiral Tony Radakin, fit savoir aux députés de la Chambre des communes que le programme I-SSGW avait été « mis en pause ». Et d’expliquer que la marine britannique s’intéressait « davantage aux missiles hypersoniques de plus longue portée » et que le financement de 200 à 250 millions de livres sterling alors affecté à l’acquisition de missiles antinavires « provisoires » pour quelques frégates de type 23 pourrait être utilisé à d’autres fins.

Puis, en février, l’annulation du programme I-SSGW fut officiellement confirmée… alors que la Russie s’apprêtait à envahir l’Ukraine et que le comité spécial de la Défense de la Chambre des communes avait prévenu, dans un rapport publié quelques semaines plus tôt, que les « capacités offensives » de la Royal Navy allaient être « encore plus réduites lorques le missile anti-navir Harpoon serait retiré [du service] sans être remplacé »; Et d’ajouter : « Plus d’argent doit être investi pour amléiorer la létalité de la marine et permettre à [ses] navire de mener le combat contre l’ennemi ».

Quoi qu’il en soit, le MoD a de nouveau changé d’avis en la matière. Lors d’une audition parlementaire, le 5 juillet, et alors qu’il était interpellé sur ce sujet, Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, a indiqué que le programme I-SSGW serait finalement relancé.

« Pour remplacer le Harpoon, il y a un plan pour une solution intérimaire. Je ne peux pas encore fournir de détails car je ne sais pas quand il fera l’objet d’un appel d’offres, mais il y a un plan pour le faire », a en effet déclaré M. Wallace.

Normalement, le RGM-84 Harpoon, qui équipe les treize frégates de Type 23 ainsi que trois « destroyers » de Type 45, sera officiellement mis hors service en décembre 2023, ce qui ne laisse que très peu de temps pour lui trouver un successeur…

En tout cas, plusieurs solutions sont d’ores et déjà diponibles, dont le LRASM [Long Range Anti-Ship Missile] de Lockheed-Martin, associté au système de lancement vertical Mk41 VLS, le Naval Strike Missile de Kongsberg/Raytheon, le Gungnir RBS 15 Mk4 de Saab, le Sea Serpent d’Israel Aerospace Industries ou encore l’Exocet MM40 Block IIIc de MBDA.

La Royal Navy est de nouveau en quête d’un missile anti-navire pour remplacer le RGM-84 Harpoon en fin de vie

par Laurent Lagneau · 10 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En février, après plusieurs mois de tergiversations, le Royaume-Uni et la France ont relancé leur programme FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière] qui, conduit par les filiales française et britannique du missilier MBDA, vise à mettre au point les successeurs des missiles de croisière SCALP/Storm Shadow et anti-navires Exocet/Harpoon.

Seulement, ces nouvelles munitions « complexes » ne seront pas opérationnelles d’ici 2030… alors que les missiles RGM-84 Harpoon de la Royal Navy arrivent en fin de vie. En clair, elle sera confrontée à une rupture temporaire de capacité [RTC] à un moment où le contexte internationale se durcit.

Pourtant, cette situation aurait sans doute pu être évitée… dans la mesure où, en 2016, certains s’inquiétaient déjà de l’absence d’une solution intérimaire pour remplacer les RGM-84 Harpoon, dont le retrait était alors prévu en 2018. « C’est comme si [l’amiral] Nelson avait décidé de se débarrasser de ses canons pour revenir au mousquet », avait alors déploré un responsable de la Royal Navy dans les colonnes du quotidien « The Telegraph ».

Cela étant, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida de prolonger les RGM-84 Harpoon jusqu’en 2023, et de lancer, dans le même temps, le programme I-SSGW [Interim Surface-to-Surface Guided Weapon], lequel devait justement permettre d’éviter une rupture capacitaire et d’attendre la mise en service des premiers missiles FMAN/FMC.

Sauf que, en novembre 2021, le chef d’état-major de la Royal Navy, qui était alors l’amiral Tony Radakin, fit savoir aux députés de la Chambre des communes que le programme I-SSGW avait été « mis en pause ». Et d’expliquer que la marine britannique s’intéressait « davantage aux missiles hypersoniques de plus longue portée » et que le financement de 200 à 250 millions de livres sterling alors affecté à l’acquisition de missiles antinavires « provisoires » pour quelques frégates de type 23 pourrait être utilisé à d’autres fins.

Puis, en février, l’annulation du programme I-SSGW fut officiellement confirmée… alors que la Russie s’apprêtait à envahir l’Ukraine et que le comité spécial de la Défense de la Chambre des communes avait prévenu, dans un rapport publié quelques semaines plus tôt, que les « capacités offensives » de la Royal Navy allaient être « encore plus réduites lorques le missile anti-navir Harpoon serait retiré [du service] sans être remplacé »; Et d’ajouter : « Plus d’argent doit être investi pour amléiorer la létalité de la marine et permettre à [ses] navire de mener le combat contre l’ennemi ».

Quoi qu’il en soit, le MoD a de nouveau changé d’avis en la matière. Lors d’une audition parlementaire, le 5 juillet, et alors qu’il était interpellé sur ce sujet, Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, a indiqué que le programme I-SSGW serait finalement relancé.

« Pour remplacer le Harpoon, il y a un plan pour une solution intérimaire. Je ne peux pas encore fournir de détails car je ne sais pas quand il fera l’objet d’un appel d’offres, mais il y a un plan pour le faire », a en effet déclaré M. Wallace.

Normalement, le RGM-84 Harpoon, qui équipe les treize frégates de Type 23 ainsi que trois « destroyers » de Type 45, sera officiellement mis hors service en décembre 2023, ce qui ne laisse que très peu de temps pour lui trouver un successeur…

En tout cas, plusieurs solutions sont d’ores et déjà diponibles, dont le LRASM [Long Range Anti-Ship Missile] de Lockheed-Martin, associté au système de lancement vertical Mk41 VLS, le Naval Strike Missile de Kongsberg/Raytheon, le Gungnir RBS 15 Mk4 de Saab, le Sea Serpent d’Israel Aerospace Industries ou encore l’Exocet MM40 Block IIIc de MBDA.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En février, après plusieurs mois de tergiversations, le Royaume-Uni et la France ont relancé leur programme FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière] qui, conduit par les filiales française et britannique du missilier MBDA, vise à mettre au point les successeurs des missiles de croisière SCALP/Storm Shadow et anti-navires Exocet/Harpoon.

Seulement, ces nouvelles munitions « complexes » ne seront pas opérationnelles d’ici 2030… alors que les missiles RGM-84 Harpoon de la Royal Navy arrivent en fin de vie. En clair, elle sera confrontée à une rupture temporaire de capacité [RTC] à un moment où le contexte internationale se durcit.

Pourtant, cette situation aurait sans doute pu être évitée… dans la mesure où, en 2016, certains s’inquiétaient déjà de l’absence d’une solution intérimaire pour remplacer les RGM-84 Harpoon, dont le retrait était alors prévu en 2018. « C’est comme si [l’amiral] Nelson avait décidé de se débarrasser de ses canons pour revenir au mousquet », avait alors déploré un responsable de la Royal Navy dans les colonnes du quotidien « The Telegraph ».

Cela étant, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida de prolonger les RGM-84 Harpoon jusqu’en 2023, et de lancer, dans le même temps, le programme I-SSGW [Interim Surface-to-Surface Guided Weapon], lequel devait justement permettre d’éviter une rupture capacitaire et d’attendre la mise en service des premiers missiles FMAN/FMC.

Sauf que, en novembre 2021, le chef d’état-major de la Royal Navy, qui était alors l’amiral Tony Radakin, fit savoir aux députés de la Chambre des communes que le programme I-SSGW avait été « mis en pause ». Et d’expliquer que la marine britannique s’intéressait « davantage aux missiles hypersoniques de plus longue portée » et que le financement de 200 à 250 millions de livres sterling alors affecté à l’acquisition de missiles antinavires « provisoires » pour quelques frégates de type 23 pourrait être utilisé à d’autres fins.

Puis, en février, l’annulation du programme I-SSGW fut officiellement confirmée… alors que la Russie s’apprêtait à envahir l’Ukraine et que le comité spécial de la Défense de la Chambre des communes avait prévenu, dans un rapport publié quelques semaines plus tôt, que les « capacités offensives » de la Royal Navy allaient être « encore plus réduites lorques le missile anti-navir Harpoon serait retiré [du service] sans être remplacé »; Et d’ajouter : « Plus d’argent doit être investi pour amléiorer la létalité de la marine et permettre à [ses] navire de mener le combat contre l’ennemi ».

Quoi qu’il en soit, le MoD a de nouveau changé d’avis en la matière. Lors d’une audition parlementaire, le 5 juillet, et alors qu’il était interpellé sur ce sujet, Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, a indiqué que le programme I-SSGW serait finalement relancé.

« Pour remplacer le Harpoon, il y a un plan pour une solution intérimaire. Je ne peux pas encore fournir de détails car je ne sais pas quand il fera l’objet d’un appel d’offres, mais il y a un plan pour le faire », a en effet déclaré M. Wallace.

Normalement, le RGM-84 Harpoon, qui équipe les treize frégates de Type 23 ainsi que trois « destroyers » de Type 45, sera officiellement mis hors service en décembre 2023, ce qui ne laisse que très peu de temps pour lui trouver un successeur…

En tout cas, plusieurs solutions sont d’ores et déjà diponibles, dont le LRASM [Long Range Anti-Ship Missile] de Lockheed-Martin, associté au système de lancement vertical Mk41 VLS, le Naval Strike Missile de Kongsberg/Raytheon, le Gungnir RBS 15 Mk4 de Saab, le Sea Serpent d’Israel Aerospace Industries ou encore l’Exocet MM40 Block IIIc de MBDA.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En février, après plusieurs mois de tergiversations, le Royaume-Uni et la France ont relancé leur programme FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière] qui, conduit par les filiales française et britannique du missilier MBDA, vise à mettre au point les successeurs des missiles de croisière SCALP/Storm Shadow et anti-navires Exocet/Harpoon.

Seulement, ces nouvelles munitions « complexes » ne seront pas opérationnelles d’ici 2030… alors que les missiles RGM-84 Harpoon de la Royal Navy arrivent en fin de vie. En clair, elle sera confrontée à une rupture temporaire de capacité [RTC] à un moment où le contexte internationale se durcit.

Pourtant, cette situation aurait sans doute pu être évitée… dans la mesure où, en 2016, certains s’inquiétaient déjà de l’absence d’une solution intérimaire pour remplacer les RGM-84 Harpoon, dont le retrait était alors prévu en 2018. « C’est comme si [l’amiral] Nelson avait décidé de se débarrasser de ses canons pour revenir au mousquet », avait alors déploré un responsable de la Royal Navy dans les colonnes du quotidien « The Telegraph ».

Cela étant, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida de prolonger les RGM-84 Harpoon jusqu’en 2023, et de lancer, dans le même temps, le programme I-SSGW [Interim Surface-to-Surface Guided Weapon], lequel devait justement permettre d’éviter une rupture capacitaire et d’attendre la mise en service des premiers missiles FMAN/FMC.

Sauf que, en novembre 2021, le chef d’état-major de la Royal Navy, qui était alors l’amiral Tony Radakin, fit savoir aux députés de la Chambre des communes que le programme I-SSGW avait été « mis en pause ». Et d’expliquer que la marine britannique s’intéressait « davantage aux missiles hypersoniques de plus longue portée » et que le financement de 200 à 250 millions de livres sterling alors affecté à l’acquisition de missiles antinavires « provisoires » pour quelques frégates de type 23 pourrait être utilisé à d’autres fins.

Puis, en février, l’annulation du programme I-SSGW fut officiellement confirmée… alors que la Russie s’apprêtait à envahir l’Ukraine et que le comité spécial de la Défense de la Chambre des communes avait prévenu, dans un rapport publié quelques semaines plus tôt, que les « capacités offensives » de la Royal Navy allaient être « encore plus réduites lorques le missile anti-navir Harpoon serait retiré [du service] sans être remplacé »; Et d’ajouter : « Plus d’argent doit être investi pour amléiorer la létalité de la marine et permettre à [ses] navire de mener le combat contre l’ennemi ».

Quoi qu’il en soit, le MoD a de nouveau changé d’avis en la matière. Lors d’une audition parlementaire, le 5 juillet, et alors qu’il était interpellé sur ce sujet, Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, a indiqué que le programme I-SSGW serait finalement relancé.

« Pour remplacer le Harpoon, il y a un plan pour une solution intérimaire. Je ne peux pas encore fournir de détails car je ne sais pas quand il fera l’objet d’un appel d’offres, mais il y a un plan pour le faire », a en effet déclaré M. Wallace.

Normalement, le RGM-84 Harpoon, qui équipe les treize frégates de Type 23 ainsi que trois « destroyers » de Type 45, sera officiellement mis hors service en décembre 2023, ce qui ne laisse que très peu de temps pour lui trouver un successeur…

En tout cas, plusieurs solutions sont d’ores et déjà diponibles, dont le LRASM [Long Range Anti-Ship Missile] de Lockheed-Martin, associté au système de lancement vertical Mk41 VLS, le Naval Strike Missile de Kongsberg/Raytheon, le Gungnir RBS 15 Mk4 de Saab, le Sea Serpent d’Israel Aerospace Industries ou encore l’Exocet MM40 Block IIIc de MBDA.

Opex 360

Robotique militaire : L’armée de Terre lance la 2e édition du défi CoHoMa, avec le thème « s’emparer de »

par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée, l’armée de Terre a dévoilé la liste des lauréats du défi CoHoMa [Coopération Homme-Machine], organisé en mai dernier, au camp de Beynes [Yvelines] par le Battle Lab Terre et l’Agence de l’Innovation de Défense [AID].

Pour rappel, s’adressant notamment aux industriels de l’armement, aux centres de recherche et à l’enseignement supérieur, ce défi devait permettre de mesurer l’apport de systèmes robotisés dans des situations opérationnelles « réalistes ». Ainsi, les participants avaient à imaginer des solutions pour reconnaître une zone inconnue et repérer une dizaine d’obstacles à contourner ou à éliminer. Le tout en mettant en oeuvre jusqu’à deux robots terrestres et un drone aérien.

Plus précisément, le scénario retenu a consisté à effectuer une reconnaissance sur un parcours d’un kilomètre, jalonné de pièges et d’adversaires à « neutraliser » via différents moyens robotisés mis à la disposition d’un chef de mission. Et cela, dans un temps contraint.

La solution proposée par l’équipe « Squadbot », formée par Arquus, Angatec [robot TEC800] et Apach [drone aérien Squadrone] a ainsi reçu le premier prix, décerné par le colonel de Peyret, directeur du BattleLab Terre. Quant aux deuxième et troisième prix, ils ont respectivement été attibués à Alérion [associé à Mines Nancy et TT Géomètres Expert] et à Polytech Montpellier.

Signe qu’elle n’entend pas perdre de temps dans ce domaine, l’armée de Terre, via son « Battle Lab », a d’ores et déjà lancé un appel à candidatures pour une seconde édition du défi CoHoMa [.pdf]. Et, cette fois-ci, il ne sera plus question de reconnaître un parcours mais… de « s’emparer » d’une position.

Et la mission « s’emparer de », précise l’armée de Terre, consiste à « s’assurer de la possession d’un point ou d’une zone en détruisant ou en chassant l’ennemi, qui expose directement celui qui la réalise aux feux d’un ennemi potentiellement retranché et préparé, peut se révéler particulièrement meurtrière ». Et d’ajouter : « Les unités […] qui la réalisent prennent donc un soin particulier à la préparer, en intégrant les savoir-faire tactiques et techniques de tous les types d’unités composant les forces terrestres ».

Aussi, le recours à des systèmes robotisés semi-autonomes – car il n’est pas question, d’un point de vue éthique, d’utiliser des systèmes d’armes létales autonomes [SALA] – y « trouve toute sa pertinence, permettant de préserver le précieux potentiel humain des unités de combat. »

Les solutions que devront soumettre les candidats devront s’appuyer sur un « véhicule maître » [fourni par l’armée de Terre] et comprendre au moins deux robots terrestres et deux drones aériens autonomes. Enfin, elle devra être mis en oeuvre par « moins d’opérateurs que de satellites ».

Pour le Battle Lab Terre et l’AID, l’ambition de CoHoMa II demeure inchangée : il s’agit toujours de « fédérer les acteurs de la robotique autour d’un projet commun visant à étudier la synergie entre les hommes et les machines » afin de préparer, notamment, les spécifications d’équipements susceptibles d’être intégrés au programme SCORPION, plus, à plus long terme, au projet TITAN. Pour cela, les participants à cette seconde édition de ce défi robotique auront l’opportunité de prendre part à la réflexion menée par la section « robitisée » Vulcain, que l’armée de Terre a créée en 2021.

Photo : armée de Terre – Archive

Robotique militaire : L’armée de Terre lance la 2e édition du défi CoHoMa, avec le thème « s’emparer de »

par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée, l’armée de Terre a dévoilé la liste des lauréats du défi CoHoMa [Coopération Homme-Machine], organisé en mai dernier, au camp de Beynes [Yvelines] par le Battle Lab Terre et l’Agence de l’Innovation de Défense [AID].

Pour rappel, s’adressant notamment aux industriels de l’armement, aux centres de recherche et à l’enseignement supérieur, ce défi devait permettre de mesurer l’apport de systèmes robotisés dans des situations opérationnelles « réalistes ». Ainsi, les participants avaient à imaginer des solutions pour reconnaître une zone inconnue et repérer une dizaine d’obstacles à contourner ou à éliminer. Le tout en mettant en oeuvre jusqu’à deux robots terrestres et un drone aérien.

Plus précisément, le scénario retenu a consisté à effectuer une reconnaissance sur un parcours d’un kilomètre, jalonné de pièges et d’adversaires à « neutraliser » via différents moyens robotisés mis à la disposition d’un chef de mission. Et cela, dans un temps contraint.

La solution proposée par l’équipe « Squadbot », formée par Arquus, Angatec [robot TEC800] et Apach [drone aérien Squadrone] a ainsi reçu le premier prix, décerné par le colonel de Peyret, directeur du BattleLab Terre. Quant aux deuxième et troisième prix, ils ont respectivement été attibués à Alérion [associé à Mines Nancy et TT Géomètres Expert] et à Polytech Montpellier.

Signe qu’elle n’entend pas perdre de temps dans ce domaine, l’armée de Terre, via son « Battle Lab », a d’ores et déjà lancé un appel à candidatures pour une seconde édition du défi CoHoMa [.pdf]. Et, cette fois-ci, il ne sera plus question de reconnaître un parcours mais… de « s’emparer » d’une position.

Et la mission « s’emparer de », précise l’armée de Terre, consiste à « s’assurer de la possession d’un point ou d’une zone en détruisant ou en chassant l’ennemi, qui expose directement celui qui la réalise aux feux d’un ennemi potentiellement retranché et préparé, peut se révéler particulièrement meurtrière ». Et d’ajouter : « Les unités […] qui la réalisent prennent donc un soin particulier à la préparer, en intégrant les savoir-faire tactiques et techniques de tous les types d’unités composant les forces terrestres ».

Aussi, le recours à des systèmes robotisés semi-autonomes – car il n’est pas question, d’un point de vue éthique, d’utiliser des systèmes d’armes létales autonomes [SALA] – y « trouve toute sa pertinence, permettant de préserver le précieux potentiel humain des unités de combat. »

Les solutions que devront soumettre les candidats devront s’appuyer sur un « véhicule maître » [fourni par l’armée de Terre] et comprendre au moins deux robots terrestres et deux drones aériens autonomes. Enfin, elle devra être mis en oeuvre par « moins d’opérateurs que de satellites ».

Pour le Battle Lab Terre et l’AID, l’ambition de CoHoMa II demeure inchangée : il s’agit toujours de « fédérer les acteurs de la robotique autour d’un projet commun visant à étudier la synergie entre les hommes et les machines » afin de préparer, notamment, les spécifications d’équipements susceptibles d’être intégrés au programme SCORPION, plus, à plus long terme, au projet TITAN. Pour cela, les participants à cette seconde édition de ce défi robotique auront l’opportunité de prendre part à la réflexion menée par la section « robitisée » Vulcain, que l’armée de Terre a créée en 2021.

Photo : armée de Terre – Archive

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée, l’armée de Terre a dévoilé la liste des lauréats du défi CoHoMa [Coopération Homme-Machine], organisé en mai dernier, au camp de Beynes [Yvelines] par le Battle Lab Terre et l’Agence de l’Innovation de Défense [AID].

Pour rappel, s’adressant notamment aux industriels de l’armement, aux centres de recherche et à l’enseignement supérieur, ce défi devait permettre de mesurer l’apport de systèmes robotisés dans des situations opérationnelles « réalistes ». Ainsi, les participants avaient à imaginer des solutions pour reconnaître une zone inconnue et repérer une dizaine d’obstacles à contourner ou à éliminer. Le tout en mettant en oeuvre jusqu’à deux robots terrestres et un drone aérien.

Plus précisément, le scénario retenu a consisté à effectuer une reconnaissance sur un parcours d’un kilomètre, jalonné de pièges et d’adversaires à « neutraliser » via différents moyens robotisés mis à la disposition d’un chef de mission. Et cela, dans un temps contraint.

La solution proposée par l’équipe « Squadbot », formée par Arquus, Angatec [robot TEC800] et Apach [drone aérien Squadrone] a ainsi reçu le premier prix, décerné par le colonel de Peyret, directeur du BattleLab Terre. Quant aux deuxième et troisième prix, ils ont respectivement été attibués à Alérion [associé à Mines Nancy et TT Géomètres Expert] et à Polytech Montpellier.

Signe qu’elle n’entend pas perdre de temps dans ce domaine, l’armée de Terre, via son « Battle Lab », a d’ores et déjà lancé un appel à candidatures pour une seconde édition du défi CoHoMa [.pdf]. Et, cette fois-ci, il ne sera plus question de reconnaître un parcours mais… de « s’emparer » d’une position.

Et la mission « s’emparer de », précise l’armée de Terre, consiste à « s’assurer de la possession d’un point ou d’une zone en détruisant ou en chassant l’ennemi, qui expose directement celui qui la réalise aux feux d’un ennemi potentiellement retranché et préparé, peut se révéler particulièrement meurtrière ». Et d’ajouter : « Les unités […] qui la réalisent prennent donc un soin particulier à la préparer, en intégrant les savoir-faire tactiques et techniques de tous les types d’unités composant les forces terrestres ».

Aussi, le recours à des systèmes robotisés semi-autonomes – car il n’est pas question, d’un point de vue éthique, d’utiliser des systèmes d’armes létales autonomes [SALA] – y « trouve toute sa pertinence, permettant de préserver le précieux potentiel humain des unités de combat. »

Les solutions que devront soumettre les candidats devront s’appuyer sur un « véhicule maître » [fourni par l’armée de Terre] et comprendre au moins deux robots terrestres et deux drones aériens autonomes. Enfin, elle devra être mis en oeuvre par « moins d’opérateurs que de satellites ».

Pour le Battle Lab Terre et l’AID, l’ambition de CoHoMa II demeure inchangée : il s’agit toujours de « fédérer les acteurs de la robotique autour d’un projet commun visant à étudier la synergie entre les hommes et les machines » afin de préparer, notamment, les spécifications d’équipements susceptibles d’être intégrés au programme SCORPION, plus, à plus long terme, au projet TITAN. Pour cela, les participants à cette seconde édition de ce défi robotique auront l’opportunité de prendre part à la réflexion menée par la section « robitisée » Vulcain, que l’armée de Terre a créée en 2021.

Photo : armée de Terre – Archive

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

La semaine passée, l’armée de Terre a dévoilé la liste des lauréats du défi CoHoMa [Coopération Homme-Machine], organisé en mai dernier, au camp de Beynes [Yvelines] par le Battle Lab Terre et l’Agence de l’Innovation de Défense [AID].

a dévoilé

Pour rappel, s’adressant notamment aux industriels de l’armement, aux centres de recherche et à l’enseignement supérieur, ce défi devait permettre de mesurer l’apport de systèmes robotisés dans des situations opérationnelles « réalistes ». Ainsi, les participants avaient à imaginer des solutions pour reconnaître une zone inconnue et repérer une dizaine d’obstacles à contourner ou à éliminer. Le tout en mettant en oeuvre jusqu’à deux robots terrestres et un drone aérien.

Plus précisément, le scénario retenu a consisté à effectuer une reconnaissance sur un parcours d’un kilomètre, jalonné de pièges et d’adversaires à « neutraliser » via différents moyens robotisés mis à la disposition d’un chef de mission. Et cela, dans un temps contraint.

La solution proposée par l’équipe « Squadbot », formée par Arquus, Angatec [robot TEC800] et Apach [drone aérien Squadrone] a ainsi reçu le premier prix, décerné par le colonel de Peyret, directeur du BattleLab Terre. Quant aux deuxième et troisième prix, ils ont respectivement été attibués à Alérion [associé à Mines Nancy et TT Géomètres Expert] et à Polytech Montpellier.

Signe qu’elle n’entend pas perdre de temps dans ce domaine, l’armée de Terre, via son « Battle Lab », a d’ores et déjà lancé un appel à candidatures pour une seconde édition du défi CoHoMa [.pdf]. Et, cette fois-ci, il ne sera plus question de reconnaître un parcours mais… de « s’emparer » d’une position.

[.pdf]pdf

Et la mission « s’emparer de », précise l’armée de Terre, consiste à « s’assurer de la possession d’un point ou d’une zone en détruisant ou en chassant l’ennemi, qui expose directement celui qui la réalise aux feux d’un ennemi potentiellement retranché et préparé, peut se révéler particulièrement meurtrière ». Et d’ajouter : « Les unités […] qui la réalisent prennent donc un soin particulier à la préparer, en intégrant les savoir-faire tactiques et techniques de tous les types d’unités composant les forces terrestres ».

Aussi, le recours à des systèmes robotisés semi-autonomes – car il n’est pas question, d’un point de vue éthique, d’utiliser des systèmes d’armes létales autonomes [SALA] – y « trouve toute sa pertinence, permettant de préserver le précieux potentiel humain des unités de combat. »

Les solutions que devront soumettre les candidats devront s’appuyer sur un « véhicule maître » [fourni par l’armée de Terre] et comprendre au moins deux robots terrestres et deux drones aériens autonomes. Enfin, elle devra être mis en oeuvre par « moins d’opérateurs que de satellites ».

Pour le Battle Lab Terre et l’AID, l’ambition de CoHoMa II demeure inchangée : il s’agit toujours de « fédérer les acteurs de la robotique autour d’un projet commun visant à étudier la synergie entre les hommes et les machines » afin de préparer, notamment, les spécifications d’équipements susceptibles d’être intégrés au programme SCORPION, plus, à plus long terme, au projet TITAN. Pour cela, les participants à cette seconde édition de ce défi robotique auront l’opportunité de prendre part à la réflexion menée par la section « robitisée » Vulcain, que l’armée de Terre a créée en 2021.

Photo : armée de Terre – Archive

New York Times - World

A un año de las protestas masivas, los cubanos enfrentan una dura elección: ‘la prisión o el exilio’

Advertisement

Supported by

Miles de cubanos salieron a la calle en julio del año pasado para protestar por la miseria económica. Un año después, cientos de ellos están en la cárcel y la crisis económica no ha hecho más que empeorar.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Oscar Lopez

CIUDAD DE MÉXICO — Un año después de que los cubanos salieran a las calles en uno de los mayores movimientos de protesta desde que el gobierno comunista tomó el poder hace seis décadas, cientos de manifestantes permanecen en la cárcel mientras decenas de miles han huido de la represión y la miseria en la isla.

Las condiciones económicas no han hecho más que empeorar desde que la frustración por la peor crisis financiera que ha sufrido el país desde los años 90, junto con las demandas de cambios políticos y sociales, impulsaron las manifestaciones de julio del año pasado.

“La situación empeora día en día”, dijo René de Jesús Gómez Manzano, un disidente cubano de larga data que ha sido encarcelado previamente por el gobierno. “Aquí, el que no se va es porque no puede, no tiene recursos”.

Los grupos de derechos humanos afirman que algunos de los detenidos durante y después de las protestas han sido torturados y que muchos han sido condenados a largas penas de prisión tras juicios injustos.

Un informe de Human Rights Watch publicado el lunes, basado en entrevistas con más de 170 personas, documentaba casos de “detenciones arbitrarias, juicios llenos de abusos” e incluso torturas. El informe también afirma que la incapacidad del gobierno para abordar los problemas subyacentes que desencadenaron las protestas ha creado un éxodo masivo de la isla.

La migración cubana a Estados Unidos ha alcanzado su nivel más alto en cuatro décadas: entre enero y mayo, más de 118.000 cubanos fueron detenidos en la frontera sur, frente a los 17.400 del mismo periodo del año pasado. Casi 3000 cubanos han sido interceptados en el mar desde octubre.

“Hoy es el momento más alto de represión en Cuba, por lo menos en lo que va de este siglo”, dijo Juan Pappier, investigador principal para las Américas de Human Rights Watch. “El que no le gustan las reglas que impone el régimen, bueno, tiene dos opciones: la prisión o el exilio”.

Alrededor de la mitad de las 1400 personas detenidas por las fuerzas de seguridad tras las manifestaciones del año pasado seguían tras las rejas el 1 de julio, incluidos varios menores de 18 años, según Cubalex, un grupo local de derechos humanos.

La represión ha tenido un efecto escalofriante en el movimiento de protesta, anulando cualquier esperanza de un cambio social significativo. Sin embargo, la llama encendida en julio del año pasado puede que no se haya extinguido del todo, dijo Javier Corrales, profesor de Ciencias Políticas del Amherst College.

“Las mismas fuerzas que impulsaron la protesta siguen ahí”, dijo Corrales. “Una vez que estas redadas terminan y se vuelve a un poco de negocio como de costumbre, la gente puede volver al mismo estado de ánimo que puede sentir que ya no tienen miedo”.

El gobierno cubano no respondió a las solicitudes de comentarios enviadas a través de la oficina de medios de comunicación extranjeros. El mes pasado, el fiscal general del país emitió un comunicado en el que detallaba la condena de los manifestantes a los que el gobierno acusó de atentar contra “la estabilidad de nuestro Estado socialista”.

Según la fiscalía, casi 300 personas han sido condenadas a prisión, entre ellas 36 que fueron acusadas de sedición y condenadas a penas de hasta 25 años de cárcel.

Entre los condenados se encuentran dos conocidos artistas cubanos, Luis Manuel Otero Alcántara y Maykel Castillo, que aparecieron en el video de la canción “Patria y Vida’”, que se convirtió en un himno de los manifestantes y ganó un Grammy Latino. En junio, Castillo recibió una condena de nueve años, mientras que Otero Alcántara fue condenado a cinco años de prisión.

El carácter aparentemente arbitrario y punitivo de la represión del gobierno queda ilustrado por lo que Saily Núñez Pérez describió que le ocurrió a su esposo, Maykel Puig Bergolla, trabajador de carreteras.

La pareja salió a la calle el 11 de julio del año pasado para protestar por la espiral de crisis económica que los había dejado sin comida ni medicinas para su hijo, que tiene una discapacidad mental.

“Fue un momento algo histórico donde nos sentimos bien, nos sentimos libre, por decir así, aunque sea una vez en la vida”, dijo Núñez en una entrevista telefónica. “Solo pedíamos cambio, se pedía medicina, se pedía libertad sobre todo”.

Según Núñez, su esposo fue detenido por la policía al día siguiente de las manifestaciones sin orden judicial y fue torturado física y psicológicamente. Durante más de dos semanas, no supo nada de su paradero ni de su estado, hasta el 29 de julio, cuando le permitieron hacer una llamada telefónica.

“Yo quedé sola”, dijo Núñez, señalando que Puig había sido el principal proveedor de la familia. “De momento se me bajan, como dice uno, los ánimos. Pero igual lo veo como un héroe”.

En enero, Puig fue juzgado junto con otras ocho personas por delitos que incluían desorden público e intento de homicidio, que según Núñez son cargos falsos. Sin embargo, fue declarado culpable y finalmente condenado a 14 años de prisión.

“Ni siquiera agredió a nadie”, dijo Núñez. “Es una total injusticia”.

Human Rights Watch descubrió que los detenidos, como Puig, solían estar recluidos en condiciones insalubres y eran sometidos a abusos, incluida la privación del sueño. Los manifestantes fueron juzgados conjuntamente, según el informe, muchos sin representación legal en audiencias en su mayoría cerradas, “con pruebas que consisten en gran medida en las declaraciones de los agentes de seguridad”.

El enfoque punitivo del gobierno ha provocado la condena internacional, incluida la de Estados Unidos y los países europeos.

El sábado, Antony Blinken, el secretario de Estado, dijo en Twitter que Estados Unidos estaba imponiendo sanciones a 28 funcionarios cubanos por “restringir los derechos humanos y las libertades fundamentales de los cubanos”.

“Pedimos al régimen que libere incondicional e inmediatamente a todos los detenidos injustamente”, dijo.

El gobierno cubano ha acusado a Estados Unidos de instigar el movimiento de protesta.

“El gobierno de Estados Unidos y su Secretario de Estado buscan ahora desacreditar el triunfo popular frente a la agresión imperialista”, escribió Bruno Rodríguez, ministro de Asuntos Exteriores de Cuba, en un tuit en el que aparentemente respondía a Blinken. “Sus reiteradas medidas coercitivas son actos violatorios del Derecho” internacional.

Rodríguez, en otro tuit anterior, también culpó a la política de inmigración del gobierno de Estados Unidos de fomentar la migración masiva, así como “el tráfico de personas” que ha causado “las pérdidas de vidas y el sufrimiento de las familias cubanas”.

Para ayudar a aliviar la tensión económica que ha asolado a la isla durante años y que se agravó con la pandemia, el gobierno cubano ha adoptado un puñado de medidas financieras, entre ellas el levantamiento de la prohibición de los negocios privados.

El presidente Miguel Díaz-Canel, durante una reunión con gobernadores provinciales el mes pasado, se comprometió a aliviar las dificultades financieras, y culpó de los problemas económicos de la nación a la recesión mundial causada por la pandemia y la guerra en Ucrania, así como al embargo comercial de Estados Unidos, que lleva décadas.

“Nosotros le podemos asegurar a nuestro pueblo que lo que más hoy nos provoca toda esta situación es el recrudecimiento del bloqueo que sigue permanente”, dijo. “Aquí se está trabajando intensamente para superar todas estas situaciones adversas que estamos viviendo”.

Pero algunos cubanos dicen que los esfuerzos del gobierno han hecho poco para mejorar la situación financiera del país.

Saily González Velazquez, una empresaria cubana que creó el primer espacio de coworking o trabajo compartido para emprendedores en el país, dijo que no participó en las protestas del año pasado porque estaba enferma.

Pero después de ver a tanta gente detenida, se sintió obligada a hablar.

“Yo no pude aguantar a tantas violaciones”, dijo. “Toda la persecución, la cacería de brujas que ellos hicieron”.

En mayo, protestó ella sola en apoyo de Otero Alcántara y Castillo, los dos artistas que estaban siendo juzgados.

El mes pasado, González dijo que fue convocada a una reunión por las fuerzas de seguridad del Estado y le dieron un ultimátum: o abandonaba el país o ella también sería encarcelada. Tres días después, estaba en un vuelo a Miami.

El pueblo cubano “es un pueblo empobrecido, un pueblo triste, un pueblo cuyas aspiraciones fundamentales son emigrar”, dijo Gónzalez. “Porque tienen miedo a luchar contra eso, con toda la represión que ha desatado el gobierno cubano”.

Advertisement

Opex 360

Deux régiments de l’armée de Terre ont signé une charte de jumelage avec le 4e bataillon logistique belge

par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ces dernières années, et étant désormais liées par les partenariats stratégiques CAMO 1 [blindés médians Griffon et Jaguar du programme SCORPION] et CAMO 2 [artillerie, autour du CAESAr], l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge n’ont cessé d’approfondir leur coopération opérationnelle, notamment par le jumelage de certaines de leurs unités.

Ainsi, en 2001, le 1er Régiment de Tirailleurs [RTir] d’Épinal et le 12/13 Bataillon de Ligne, établi à Spa, avaient montré la voie en signant une charte de jumelage, ce qui a depuis contribué à renforcer leurs liens opérationnels, via des entraînements conjoints.

D’autres unités ont ensuite suivi cet exemple, comme le 35e Régiment d’Infanterie [RI] de Belfort, qui s’est associé avec le Bataillon de chasseurs ardennais de Marche-en-Famenne, ou encore comme le 5e Régiment de Dragons [RD] de Mailly-le-Camp, lié au 1/3 Bataillon de lanciers.

Puis, en 2017, la 7e Brigade Blindée [subordonnée à la 1er Division de Besançon] et la Brigade Médiane Belge, ont fini par en faire de même, alors que Bruxelles venait d’annoncer son intention de se procurer 417 véhicules blindé multi-rôles [VBMR] « Griffon » et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] « Jaguar ».

Mais c’est au domaine de la logistique que les liens entre l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge viennent de s’étendre.

En effet, le 5 juillet, le 4e Bataillon logistique belge a signé une charte de jumelage avec le 503e Régiment du Train et le 4e Régiment du Matériel [RMAT], tous les deux implantés à Nîmes [Gard].

« Aux termes de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle afin de développer leur interopérabilité, indispensable au regard des engagements opérationnels de nos deux nations et face à la montée en puissance du programme CAMo », a expliqué le 4e Bataillon logistique.

Rappelant les missions récemment menées par ces trois unités, la charte de jumelage souligne que la « montée en puissance du programme CaMo-Scorpion dans les deux pays démontre clairement la nécessité de développer et d’approfondir l’interopérabilité, composante majeure d ela valeur opérationnelle de nos forces. »

Et d’ajouter : « Au terme de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle de tous niveaux, allant du simple échange bilatéral de cadres jusqu’à des exercices de niveau de l’unité élémentaire, avec ou sans matériel organique ». Ce qui sera le cas lors des manoeuvres SCORPION 12 et ORION, qui auront lien respectivement à la fin de 2022 et au début de 2023.

Deux régiments de l’armée de Terre ont signé une charte de jumelage avec le 4e bataillon logistique belge

par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ces dernières années, et étant désormais liées par les partenariats stratégiques CAMO 1 [blindés médians Griffon et Jaguar du programme SCORPION] et CAMO 2 [artillerie, autour du CAESAr], l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge n’ont cessé d’approfondir leur coopération opérationnelle, notamment par le jumelage de certaines de leurs unités.

Ainsi, en 2001, le 1er Régiment de Tirailleurs [RTir] d’Épinal et le 12/13 Bataillon de Ligne, établi à Spa, avaient montré la voie en signant une charte de jumelage, ce qui a depuis contribué à renforcer leurs liens opérationnels, via des entraînements conjoints.

D’autres unités ont ensuite suivi cet exemple, comme le 35e Régiment d’Infanterie [RI] de Belfort, qui s’est associé avec le Bataillon de chasseurs ardennais de Marche-en-Famenne, ou encore comme le 5e Régiment de Dragons [RD] de Mailly-le-Camp, lié au 1/3 Bataillon de lanciers.

Puis, en 2017, la 7e Brigade Blindée [subordonnée à la 1er Division de Besançon] et la Brigade Médiane Belge, ont fini par en faire de même, alors que Bruxelles venait d’annoncer son intention de se procurer 417 véhicules blindé multi-rôles [VBMR] « Griffon » et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] « Jaguar ».

Mais c’est au domaine de la logistique que les liens entre l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge viennent de s’étendre.

En effet, le 5 juillet, le 4e Bataillon logistique belge a signé une charte de jumelage avec le 503e Régiment du Train et le 4e Régiment du Matériel [RMAT], tous les deux implantés à Nîmes [Gard].

« Aux termes de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle afin de développer leur interopérabilité, indispensable au regard des engagements opérationnels de nos deux nations et face à la montée en puissance du programme CAMo », a expliqué le 4e Bataillon logistique.

Rappelant les missions récemment menées par ces trois unités, la charte de jumelage souligne que la « montée en puissance du programme CaMo-Scorpion dans les deux pays démontre clairement la nécessité de développer et d’approfondir l’interopérabilité, composante majeure d ela valeur opérationnelle de nos forces. »

Et d’ajouter : « Au terme de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle de tous niveaux, allant du simple échange bilatéral de cadres jusqu’à des exercices de niveau de l’unité élémentaire, avec ou sans matériel organique ». Ce qui sera le cas lors des manoeuvres SCORPION 12 et ORION, qui auront lien respectivement à la fin de 2022 et au début de 2023.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ces dernières années, et étant désormais liées par les partenariats stratégiques CAMO 1 [blindés médians Griffon et Jaguar du programme SCORPION] et CAMO 2 [artillerie, autour du CAESAr], l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge n’ont cessé d’approfondir leur coopération opérationnelle, notamment par le jumelage de certaines de leurs unités.

Ainsi, en 2001, le 1er Régiment de Tirailleurs [RTir] d’Épinal et le 12/13 Bataillon de Ligne, établi à Spa, avaient montré la voie en signant une charte de jumelage, ce qui a depuis contribué à renforcer leurs liens opérationnels, via des entraînements conjoints.

D’autres unités ont ensuite suivi cet exemple, comme le 35e Régiment d’Infanterie [RI] de Belfort, qui s’est associé avec le Bataillon de chasseurs ardennais de Marche-en-Famenne, ou encore comme le 5e Régiment de Dragons [RD] de Mailly-le-Camp, lié au 1/3 Bataillon de lanciers.

Puis, en 2017, la 7e Brigade Blindée [subordonnée à la 1er Division de Besançon] et la Brigade Médiane Belge, ont fini par en faire de même, alors que Bruxelles venait d’annoncer son intention de se procurer 417 véhicules blindé multi-rôles [VBMR] « Griffon » et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] « Jaguar ».

Mais c’est au domaine de la logistique que les liens entre l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge viennent de s’étendre.

En effet, le 5 juillet, le 4e Bataillon logistique belge a signé une charte de jumelage avec le 503e Régiment du Train et le 4e Régiment du Matériel [RMAT], tous les deux implantés à Nîmes [Gard].

« Aux termes de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle afin de développer leur interopérabilité, indispensable au regard des engagements opérationnels de nos deux nations et face à la montée en puissance du programme CAMo », a expliqué le 4e Bataillon logistique.

Rappelant les missions récemment menées par ces trois unités, la charte de jumelage souligne que la « montée en puissance du programme CaMo-Scorpion dans les deux pays démontre clairement la nécessité de développer et d’approfondir l’interopérabilité, composante majeure d ela valeur opérationnelle de nos forces. »

Et d’ajouter : « Au terme de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle de tous niveaux, allant du simple échange bilatéral de cadres jusqu’à des exercices de niveau de l’unité élémentaire, avec ou sans matériel organique ». Ce qui sera le cas lors des manoeuvres SCORPION 12 et ORION, qui auront lien respectivement à la fin de 2022 et au début de 2023.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Ces dernières années, et étant désormais liées par les partenariats stratégiques CAMO 1 [blindés médians Griffon et Jaguar du programme SCORPION] et CAMO 2 [artillerie, autour du CAESAr], l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge n’ont cessé d’approfondir leur coopération opérationnelle, notamment par le jumelage de certaines de leurs unités.

Ainsi, en 2001, le 1er Régiment de Tirailleurs [RTir] d’Épinal et le 12/13 Bataillon de Ligne, établi à Spa, avaient montré la voie en signant une charte de jumelage, ce qui a depuis contribué à renforcer leurs liens opérationnels, via des entraînements conjoints.

D’autres unités ont ensuite suivi cet exemple, comme le 35e Régiment d’Infanterie [RI] de Belfort, qui s’est associé avec le Bataillon de chasseurs ardennais de Marche-en-Famenne, ou encore comme le 5e Régiment de Dragons [RD] de Mailly-le-Camp, lié au 1/3 Bataillon de lanciers.

Puis, en 2017, la 7e Brigade Blindée [subordonnée à la 1er Division de Besançon] et la Brigade Médiane Belge, ont fini par en faire de même, alors que Bruxelles venait d’annoncer son intention de se procurer 417 véhicules blindé multi-rôles [VBMR] « Griffon » et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] « Jaguar ».

Mais c’est au domaine de la logistique que les liens entre l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge viennent de s’étendre.

En effet, le 5 juillet, le 4e Bataillon logistique belge a signé une charte de jumelage avec le 503e Régiment du Train et le 4e Régiment du Matériel [RMAT], tous les deux implantés à Nîmes [Gard].

« Aux termes de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle afin de développer leur interopérabilité, indispensable au regard des engagements opérationnels de nos deux nations et face à la montée en puissance du programme CAMo », a expliqué le 4e Bataillon logistique.

Rappelant les missions récemment menées par ces trois unités, la charte de jumelage souligne que la « montée en puissance du programme CaMo-Scorpion dans les deux pays démontre clairement la nécessité de développer et d’approfondir l’interopérabilité, composante majeure d ela valeur opérationnelle de nos forces. »

Et d’ajouter : « Au terme de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle de tous niveaux, allant du simple échange bilatéral de cadres jusqu’à des exercices de niveau de l’unité élémentaire, avec ou sans matériel organique ». Ce qui sera le cas lors des manoeuvres SCORPION 12 et ORION, qui auront lien respectivement à la fin de 2022 et au début de 2023.

Opex 360

La marine russe a reçu le sous-marin K-329 Belgorod, pouvant emporter la torpille nucléaire « dronisée » Poseidon

par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Parmi les armes décrites comme étant « invicibles » qu’il avait dévoilées en mars 2018, le président russe, Vladimir Poutine, s’était attardé sur un drone sous-marin à propulsion nucléaire appelé « Status-6 Poseïdon », et dont le renseignement américain soupçonnait l’existence.

Plus précisément, d’une longueur d’une vingtaine de mètres pour un diamètre de deux mètres, le « Poseidon » est en réalité une torpille autonome intercontinentale pouvant emporter une charge thermonucléaire d’au moins deux mégatonnes. Et d’après les rares détails divulgués à son sujet, cet engin, d’une portée illimitée, pourrait naviguer à la vitesse d’environ 70 noeuds, à une profondeur de 1000 mètres. De quoi menacer les infrastructures portuaires stratégiques et les villes côtières.

Seulement, il fallait à la marine russe un sous-marin capable de mettre en oeuvre cette « torpille » à capacité nucléaire. D’où la décision de reprendre la construction du K-139 « Belgorod », laquelle avait débutée en 1992 au chantier naval Sevmash, à Severodvinsk, avant d’être interrompue à deux reprises : en 1997, pour des raisons économiques, et en 2006, le ministère russe de la Défense ayant décidé à l’époque de couper les crédits alors qu’il restait encore 15% du travail à accomplir.

En 2012, et sous l’appellation « K-329 Belgorod », Moscou relança la construction de ce sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière appartenant à la classe Oscar II pour le compte de la « Direction principale de la recherche en haute mer du ministère de la Défense de la Fédération de Russie » [GUGI].

En effet, il était alors question de le doter de « bathyscaphes et de systèmes télécommandés » pour opérer dans les fonds marins, comme le « Losharik » [projet 10831], un sous-marin à propulsion nucléaire affichant un déplacement de 2000 tonnes pour une longueur de 78 mètres et pouvant naviguer à une profondeur maximale de 6000 mètres, ou encore un submersible aux dimensions plus modestes appartenant à la classe « Kashalot » [projet 1910].

Quoi qu’il en soit, le K-329 « Belgorod » fut également désigné pour emporter la torpille « dronisée » Poséidon, ce qui supposait d’apporter des modifications importantes par rapport au dessin initial d’un sous-marin de type Oscar II, dont un allongement de la coque d’une bonne vingtaine de mètres.

Mis à l’eau en avril 2019, le K-329 « Belgorod » entama ses essais, en mer Blanche, deux ans plus tard. Cependant, les autorités russes se montrèrent plutôt discrètes à ce sujet… Cela étant, le 8 juillet, le chantier naval Sevmash a indiqué avoir remis officiellement le sous-marin à la marine russe, après la signature de son certificat d’acceptation et de transfert.

Sevmash: "Belgorod research submarine "Everyone: 🤔https://t.co/TgTC80tzJS

— Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) July 8, 2022

« Aujourd’hui est un jour important pour nous, avec la signature du certificat d’acceptation du sous-marin de recherche Belgorod et son transfert à la flotte. […] Le ‘Belgorod’ offre de nouvelles opportunités à la Russie pour la conduite de diverses études, d’expéditions scientifiques et d’opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées du monde », a commenté l’amiral Nikolaï Ievmenov, le chef d’état-major de la marine russe… qui, selon le compte-rendu de la cérémonie, n’a pas dit un mot sur les torpilles nucléaires « Poseidon », alors que ce navire a été modifié pour en emporter une demi-douzaine…

A priori, le K-329 « Belgorod » devrait subir d’autres essais – comme un déploiement longue durée – afin de vérifier l’ensemble de ses capacités militaires. À moins qu’il ne soit admis officiellement au service actif le 31 juillet prochain, à l’occasion de la Journée de la marine russe.

La marine russe a reçu le sous-marin K-329 Belgorod, pouvant emporter la torpille nucléaire « dronisée » Poseidon

par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Parmi les armes décrites comme étant « invicibles » qu’il avait dévoilées en mars 2018, le président russe, Vladimir Poutine, s’était attardé sur un drone sous-marin à propulsion nucléaire appelé « Status-6 Poseïdon », et dont le renseignement américain soupçonnait l’existence.

Plus précisément, d’une longueur d’une vingtaine de mètres pour un diamètre de deux mètres, le « Poseidon » est en réalité une torpille autonome intercontinentale pouvant emporter une charge thermonucléaire d’au moins deux mégatonnes. Et d’après les rares détails divulgués à son sujet, cet engin, d’une portée illimitée, pourrait naviguer à la vitesse d’environ 70 noeuds, à une profondeur de 1000 mètres. De quoi menacer les infrastructures portuaires stratégiques et les villes côtières.

Seulement, il fallait à la marine russe un sous-marin capable de mettre en oeuvre cette « torpille » à capacité nucléaire. D’où la décision de reprendre la construction du K-139 « Belgorod », laquelle avait débutée en 1992 au chantier naval Sevmash, à Severodvinsk, avant d’être interrompue à deux reprises : en 1997, pour des raisons économiques, et en 2006, le ministère russe de la Défense ayant décidé à l’époque de couper les crédits alors qu’il restait encore 15% du travail à accomplir.

En 2012, et sous l’appellation « K-329 Belgorod », Moscou relança la construction de ce sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière appartenant à la classe Oscar II pour le compte de la « Direction principale de la recherche en haute mer du ministère de la Défense de la Fédération de Russie » [GUGI].

En effet, il était alors question de le doter de « bathyscaphes et de systèmes télécommandés » pour opérer dans les fonds marins, comme le « Losharik » [projet 10831], un sous-marin à propulsion nucléaire affichant un déplacement de 2000 tonnes pour une longueur de 78 mètres et pouvant naviguer à une profondeur maximale de 6000 mètres, ou encore un submersible aux dimensions plus modestes appartenant à la classe « Kashalot » [projet 1910].

Quoi qu’il en soit, le K-329 « Belgorod » fut également désigné pour emporter la torpille « dronisée » Poséidon, ce qui supposait d’apporter des modifications importantes par rapport au dessin initial d’un sous-marin de type Oscar II, dont un allongement de la coque d’une bonne vingtaine de mètres.

Mis à l’eau en avril 2019, le K-329 « Belgorod » entama ses essais, en mer Blanche, deux ans plus tard. Cependant, les autorités russes se montrèrent plutôt discrètes à ce sujet… Cela étant, le 8 juillet, le chantier naval Sevmash a indiqué avoir remis officiellement le sous-marin à la marine russe, après la signature de son certificat d’acceptation et de transfert.

Sevmash: "Belgorod research submarine "Everyone: 🤔https://t.co/TgTC80tzJS

— Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) July 8, 2022

« Aujourd’hui est un jour important pour nous, avec la signature du certificat d’acceptation du sous-marin de recherche Belgorod et son transfert à la flotte. […] Le ‘Belgorod’ offre de nouvelles opportunités à la Russie pour la conduite de diverses études, d’expéditions scientifiques et d’opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées du monde », a commenté l’amiral Nikolaï Ievmenov, le chef d’état-major de la marine russe… qui, selon le compte-rendu de la cérémonie, n’a pas dit un mot sur les torpilles nucléaires « Poseidon », alors que ce navire a été modifié pour en emporter une demi-douzaine…

A priori, le K-329 « Belgorod » devrait subir d’autres essais – comme un déploiement longue durée – afin de vérifier l’ensemble de ses capacités militaires. À moins qu’il ne soit admis officiellement au service actif le 31 juillet prochain, à l’occasion de la Journée de la marine russe.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Parmi les armes décrites comme étant « invicibles » qu’il avait dévoilées en mars 2018, le président russe, Vladimir Poutine, s’était attardé sur un drone sous-marin à propulsion nucléaire appelé « Status-6 Poseïdon », et dont le renseignement américain soupçonnait l’existence.

Plus précisément, d’une longueur d’une vingtaine de mètres pour un diamètre de deux mètres, le « Poseidon » est en réalité une torpille autonome intercontinentale pouvant emporter une charge thermonucléaire d’au moins deux mégatonnes. Et d’après les rares détails divulgués à son sujet, cet engin, d’une portée illimitée, pourrait naviguer à la vitesse d’environ 70 noeuds, à une profondeur de 1000 mètres. De quoi menacer les infrastructures portuaires stratégiques et les villes côtières.

Seulement, il fallait à la marine russe un sous-marin capable de mettre en oeuvre cette « torpille » à capacité nucléaire. D’où la décision de reprendre la construction du K-139 « Belgorod », laquelle avait débutée en 1992 au chantier naval Sevmash, à Severodvinsk, avant d’être interrompue à deux reprises : en 1997, pour des raisons économiques, et en 2006, le ministère russe de la Défense ayant décidé à l’époque de couper les crédits alors qu’il restait encore 15% du travail à accomplir.

En 2012, et sous l’appellation « K-329 Belgorod », Moscou relança la construction de ce sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière appartenant à la classe Oscar II pour le compte de la « Direction principale de la recherche en haute mer du ministère de la Défense de la Fédération de Russie » [GUGI].

En effet, il était alors question de le doter de « bathyscaphes et de systèmes télécommandés » pour opérer dans les fonds marins, comme le « Losharik » [projet 10831], un sous-marin à propulsion nucléaire affichant un déplacement de 2000 tonnes pour une longueur de 78 mètres et pouvant naviguer à une profondeur maximale de 6000 mètres, ou encore un submersible aux dimensions plus modestes appartenant à la classe « Kashalot » [projet 1910].

Quoi qu’il en soit, le K-329 « Belgorod » fut également désigné pour emporter la torpille « dronisée » Poséidon, ce qui supposait d’apporter des modifications importantes par rapport au dessin initial d’un sous-marin de type Oscar II, dont un allongement de la coque d’une bonne vingtaine de mètres.

Mis à l’eau en avril 2019, le K-329 « Belgorod » entama ses essais, en mer Blanche, deux ans plus tard. Cependant, les autorités russes se montrèrent plutôt discrètes à ce sujet… Cela étant, le 8 juillet, le chantier naval Sevmash a indiqué avoir remis officiellement le sous-marin à la marine russe, après la signature de son certificat d’acceptation et de transfert.

Sevmash: "Belgorod research submarine "Everyone: 🤔https://t.co/TgTC80tzJS

— Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) July 8, 2022

« Aujourd’hui est un jour important pour nous, avec la signature du certificat d’acceptation du sous-marin de recherche Belgorod et son transfert à la flotte. […] Le ‘Belgorod’ offre de nouvelles opportunités à la Russie pour la conduite de diverses études, d’expéditions scientifiques et d’opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées du monde », a commenté l’amiral Nikolaï Ievmenov, le chef d’état-major de la marine russe… qui, selon le compte-rendu de la cérémonie, n’a pas dit un mot sur les torpilles nucléaires « Poseidon », alors que ce navire a été modifié pour en emporter une demi-douzaine…

A priori, le K-329 « Belgorod » devrait subir d’autres essais – comme un déploiement longue durée – afin de vérifier l’ensemble de ses capacités militaires. À moins qu’il ne soit admis officiellement au service actif le 31 juillet prochain, à l’occasion de la Journée de la marine russe.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Parmi les armes décrites comme étant « invicibles » qu’il avait dévoilées en mars 2018, le président russe, Vladimir Poutine, s’était attardé sur un drone sous-marin à propulsion nucléaire appelé « Status-6 Poseïdon », et dont le renseignement américain soupçonnait l’existence.

Plus précisément, d’une longueur d’une vingtaine de mètres pour un diamètre de deux mètres, le « Poseidon » est en réalité une torpille autonome intercontinentale pouvant emporter une charge thermonucléaire d’au moins deux mégatonnes. Et d’après les rares détails divulgués à son sujet, cet engin, d’une portée illimitée, pourrait naviguer à la vitesse d’environ 70 noeuds, à une profondeur de 1000 mètres. De quoi menacer les infrastructures portuaires stratégiques et les villes côtières.

Seulement, il fallait à la marine russe un sous-marin capable de mettre en oeuvre cette « torpille » à capacité nucléaire. D’où la décision de reprendre la construction du K-139 « Belgorod », laquelle avait débutée en 1992 au chantier naval Sevmash, à Severodvinsk, avant d’être interrompue à deux reprises : en 1997, pour des raisons économiques, et en 2006, le ministère russe de la Défense ayant décidé à l’époque de couper les crédits alors qu’il restait encore 15% du travail à accomplir.

En 2012, et sous l’appellation « K-329 Belgorod », Moscou relança la construction de ce sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière appartenant à la classe Oscar II pour le compte de la « Direction principale de la recherche en haute mer du ministère de la Défense de la Fédération de Russie » [GUGI].

En effet, il était alors question de le doter de « bathyscaphes et de systèmes télécommandés » pour opérer dans les fonds marins, comme le « Losharik » [projet 10831], un sous-marin à propulsion nucléaire affichant un déplacement de 2000 tonnes pour une longueur de 78 mètres et pouvant naviguer à une profondeur maximale de 6000 mètres, ou encore un submersible aux dimensions plus modestes appartenant à la classe « Kashalot » [projet 1910].

Quoi qu’il en soit, le K-329 « Belgorod » fut également désigné pour emporter la torpille « dronisée » Poséidon, ce qui supposait d’apporter des modifications importantes par rapport au dessin initial d’un sous-marin de type Oscar II, dont un allongement de la coque d’une bonne vingtaine de mètres.

Mis à l’eau en avril 2019, le K-329 « Belgorod » entama ses essais, en mer Blanche, deux ans plus tard. Cependant, les autorités russes se montrèrent plutôt discrètes à ce sujet… Cela étant, le 8 juillet, le chantier naval Sevmash a indiqué avoir remis officiellement le sous-marin à la marine russe, après la signature de son certificat d’acceptation et de transfert.

Sevmash: "Belgorod research submarine "Everyone: 🤔https://t.co/TgTC80tzJS

— Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) July 8, 2022

Sevmash: "Belgorod research submarine "Everyone: 🤔https://t.co/TgTC80tzJS

https://t.co/TgTC80tzJS

— Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) July 8, 2022

July 8, 2022

« Aujourd’hui est un jour important pour nous, avec la signature du certificat d’acceptation du sous-marin de recherche Belgorod et son transfert à la flotte. […] Le ‘Belgorod’ offre de nouvelles opportunités à la Russie pour la conduite de diverses études, d’expéditions scientifiques et d’opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées du monde », a commenté l’amiral Nikolaï Ievmenov, le chef d’état-major de la marine russe… qui, selon le compte-rendu de la cérémonie, n’a pas dit un mot sur les torpilles nucléaires « Poseidon », alors que ce navire a été modifié pour en emporter une demi-douzaine…

A priori, le K-329 « Belgorod » devrait subir d’autres essais – comme un déploiement longue durée – afin de vérifier l’ensemble de ses capacités militaires. À moins qu’il ne soit admis officiellement au service actif le 31 juillet prochain, à l’occasion de la Journée de la marine russe.

L'Humanité

Pavloviens

Billet

Maurice Ulrich

Le chien de Pavlov n’était pas celui de la pavlova, qui est le nom d’une pâtisserie créée en hommage à une célèbre danseuse russe des premières décennies du XXe siècle. Non, le chien en question reste attaché au nom d’Ivan Pavlov, le scientifique russe qui, vers la fin du XIXe  siècle, réalisa une série d’expériences sur ce que l’on a appelé par la suite les réflexes conditionnés. C’est assez connu. Habitué à entendre une sonnette annoncer le repas, un chien se met à saliver dès qu’il entend la sonnette, quoi qu’il en soit. Ainsi peut-on entendre depuis plusieurs jours parler des votes pavloviens à venir des députés de la Nupes (ce qui, en plus, fait un peu russe, voire soviétique), qui seraient déterminés à voter non, par pur réflexe, à tout texte qui leur serait présenté, quel qu’en soit le contenu. C’était utile pour bien comprendre de préciser ce qu’il en est, quand bien même on se demande qui est vraiment, avec cette insistance, dans la situation du chien de Pavlov, de garde, accessoirement.

Nupesmotion de censurele billet de Maurice Ulrich
Opex 360

La Chine va bientôt mener les essais d’un avion militaire ayant une « importance stratégique et historique »

par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis maintenant plusieurs années, les autorités chinoises livrent au compte-gouttes des détails sur le Hong-20 [ou H-20], le futur bombardier stratégique de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL], dont le développement est assuré par Xian Aircraft Industrial Corporation. Et cela contribue à faire « monter la mayonnaise »… et à nourrir la spéculation, en particulier dans la presse, sur la date d’un premier vol de cet appareil.

Ce vol inaugural va-t-il enfin avoir lieu? À en croire la presse chinoise, Ge Heping, le responsable du centre d’essais en vol de l’entreprise publique AVIC [Aviation Industry Corporation of China], l’a laissé récemment entendre, lors d’une réunion avec son personnel.

Ainsi, affirme le « Quotidien du Peuple », M. Ge a indiqué qu’une campagne d’essais concernant un « type d’avion ayant une importance stratégique et historique cruciale » allait « prochainement » être lancée. Et d’exhorter tous ceux qui y seraient impliqués de prendre conscience de « l’extrême importance de mener à bien cette mission ».

Étant donné la description que M. Ge a donné de cet appareil, il est tentant de penser qu’il s’agit du H-20, appelé à remplacer le Xian H-6 de l’APL, dont le rayon d’action limité et la faible capacité d’emport de munitions font qu’il ne peut pas être véritablement considéré comme un bombardier stratégique. En outre, sa conception est largement dépassée… puisqu’il n’est qu’une copie chinoise du Tu-16 Badger soviétique.

D’après les informations qui ont opportunément « fuité » à son sujet, le H-20 aurait la forme d’une aile volante [comme le B-2 Spirit et le futur B-21 Raider américains]. Son rayon d’action serait d’au-moins 12’000 km et il pourrait emporter jusqu’à 45 tonnes de munitions. En clair, il constituerait un saut technologique significatif pour l’industrie aéronautique chinoise. Ce qui expliquerait, d’ailleurs, la raison pour laquelle les pronostics sur son premier vol ont été déjoués au cours de ces quatre dernières années.

Cependant, un expert cité par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinoise, a mis en garde contre une « surinterprétation » des propos tenus par Ge Heping. Il « existe d’autres possibilités, comme par exemple un chasseur embarqué J-15 pouvant être catapulté ou le chasseur-bombardier furtir J-35 », a-t-il dit. Effectivement, la mise au point de ces appareils pourrait être considérée comme ayant une « importance stratégique » étant donné qu’ils seront destinés au CNS Fujian, le troisième porte-avions chinois récemment mis à l’eau.

La Chine va bientôt mener les essais d’un avion militaire ayant une « importance stratégique et historique »

par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis maintenant plusieurs années, les autorités chinoises livrent au compte-gouttes des détails sur le Hong-20 [ou H-20], le futur bombardier stratégique de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL], dont le développement est assuré par Xian Aircraft Industrial Corporation. Et cela contribue à faire « monter la mayonnaise »… et à nourrir la spéculation, en particulier dans la presse, sur la date d’un premier vol de cet appareil.

Ce vol inaugural va-t-il enfin avoir lieu? À en croire la presse chinoise, Ge Heping, le responsable du centre d’essais en vol de l’entreprise publique AVIC [Aviation Industry Corporation of China], l’a laissé récemment entendre, lors d’une réunion avec son personnel.

Ainsi, affirme le « Quotidien du Peuple », M. Ge a indiqué qu’une campagne d’essais concernant un « type d’avion ayant une importance stratégique et historique cruciale » allait « prochainement » être lancée. Et d’exhorter tous ceux qui y seraient impliqués de prendre conscience de « l’extrême importance de mener à bien cette mission ».

Étant donné la description que M. Ge a donné de cet appareil, il est tentant de penser qu’il s’agit du H-20, appelé à remplacer le Xian H-6 de l’APL, dont le rayon d’action limité et la faible capacité d’emport de munitions font qu’il ne peut pas être véritablement considéré comme un bombardier stratégique. En outre, sa conception est largement dépassée… puisqu’il n’est qu’une copie chinoise du Tu-16 Badger soviétique.

D’après les informations qui ont opportunément « fuité » à son sujet, le H-20 aurait la forme d’une aile volante [comme le B-2 Spirit et le futur B-21 Raider américains]. Son rayon d’action serait d’au-moins 12’000 km et il pourrait emporter jusqu’à 45 tonnes de munitions. En clair, il constituerait un saut technologique significatif pour l’industrie aéronautique chinoise. Ce qui expliquerait, d’ailleurs, la raison pour laquelle les pronostics sur son premier vol ont été déjoués au cours de ces quatre dernières années.

Cependant, un expert cité par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinoise, a mis en garde contre une « surinterprétation » des propos tenus par Ge Heping. Il « existe d’autres possibilités, comme par exemple un chasseur embarqué J-15 pouvant être catapulté ou le chasseur-bombardier furtir J-35 », a-t-il dit. Effectivement, la mise au point de ces appareils pourrait être considérée comme ayant une « importance stratégique » étant donné qu’ils seront destinés au CNS Fujian, le troisième porte-avions chinois récemment mis à l’eau.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis maintenant plusieurs années, les autorités chinoises livrent au compte-gouttes des détails sur le Hong-20 [ou H-20], le futur bombardier stratégique de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL], dont le développement est assuré par Xian Aircraft Industrial Corporation. Et cela contribue à faire « monter la mayonnaise »… et à nourrir la spéculation, en particulier dans la presse, sur la date d’un premier vol de cet appareil.

Ce vol inaugural va-t-il enfin avoir lieu? À en croire la presse chinoise, Ge Heping, le responsable du centre d’essais en vol de l’entreprise publique AVIC [Aviation Industry Corporation of China], l’a laissé récemment entendre, lors d’une réunion avec son personnel.

Ainsi, affirme le « Quotidien du Peuple », M. Ge a indiqué qu’une campagne d’essais concernant un « type d’avion ayant une importance stratégique et historique cruciale » allait « prochainement » être lancée. Et d’exhorter tous ceux qui y seraient impliqués de prendre conscience de « l’extrême importance de mener à bien cette mission ».

Étant donné la description que M. Ge a donné de cet appareil, il est tentant de penser qu’il s’agit du H-20, appelé à remplacer le Xian H-6 de l’APL, dont le rayon d’action limité et la faible capacité d’emport de munitions font qu’il ne peut pas être véritablement considéré comme un bombardier stratégique. En outre, sa conception est largement dépassée… puisqu’il n’est qu’une copie chinoise du Tu-16 Badger soviétique.

D’après les informations qui ont opportunément « fuité » à son sujet, le H-20 aurait la forme d’une aile volante [comme le B-2 Spirit et le futur B-21 Raider américains]. Son rayon d’action serait d’au-moins 12’000 km et il pourrait emporter jusqu’à 45 tonnes de munitions. En clair, il constituerait un saut technologique significatif pour l’industrie aéronautique chinoise. Ce qui expliquerait, d’ailleurs, la raison pour laquelle les pronostics sur son premier vol ont été déjoués au cours de ces quatre dernières années.

Cependant, un expert cité par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinoise, a mis en garde contre une « surinterprétation » des propos tenus par Ge Heping. Il « existe d’autres possibilités, comme par exemple un chasseur embarqué J-15 pouvant être catapulté ou le chasseur-bombardier furtir J-35 », a-t-il dit. Effectivement, la mise au point de ces appareils pourrait être considérée comme ayant une « importance stratégique » étant donné qu’ils seront destinés au CNS Fujian, le troisième porte-avions chinois récemment mis à l’eau.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Depuis maintenant plusieurs années, les autorités chinoises livrent au compte-gouttes des détails sur le Hong-20 [ou H-20], le futur bombardier stratégique de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL], dont le développement est assuré par Xian Aircraft Industrial Corporation. Et cela contribue à faire « monter la mayonnaise »… et à nourrir la spéculation, en particulier dans la presse, sur la date d’un premier vol de cet appareil.

Ce vol inaugural va-t-il enfin avoir lieu? À en croire la presse chinoise, Ge Heping, le responsable du centre d’essais en vol de l’entreprise publique AVIC [Aviation Industry Corporation of China], l’a laissé récemment entendre, lors d’une réunion avec son personnel.

Ainsi, affirme le « Quotidien du Peuple », M. Ge a indiqué qu’une campagne d’essais concernant un « type d’avion ayant une importance stratégique et historique cruciale » allait « prochainement » être lancée. Et d’exhorter tous ceux qui y seraient impliqués de prendre conscience de « l’extrême importance de mener à bien cette mission ».

Étant donné la description que M. Ge a donné de cet appareil, il est tentant de penser qu’il s’agit du H-20, appelé à remplacer le Xian H-6 de l’APL, dont le rayon d’action limité et la faible capacité d’emport de munitions font qu’il ne peut pas être véritablement considéré comme un bombardier stratégique. En outre, sa conception est largement dépassée… puisqu’il n’est qu’une copie chinoise du Tu-16 Badger soviétique.

D’après les informations qui ont opportunément « fuité » à son sujet, le H-20 aurait la forme d’une aile volante [comme le B-2 Spirit et le futur B-21 Raider américains]. Son rayon d’action serait d’au-moins 12’000 km et il pourrait emporter jusqu’à 45 tonnes de munitions. En clair, il constituerait un saut technologique significatif pour l’industrie aéronautique chinoise. Ce qui expliquerait, d’ailleurs, la raison pour laquelle les pronostics sur son premier vol ont été déjoués au cours de ces quatre dernières années.

Cependant, un expert cité par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinoise, a mis en garde contre une « surinterprétation » des propos tenus par Ge Heping. Il « existe d’autres possibilités, comme par exemple un chasseur embarqué J-15 pouvant être catapulté ou le chasseur-bombardier furtir J-35 », a-t-il dit. Effectivement, la mise au point de ces appareils pourrait être considérée comme ayant une « importance stratégique » étant donné qu’ils seront destinés au CNS Fujian, le troisième porte-avions chinois récemment mis à l’eau.

Opex 360

Otan : La British Army déploie un escadron de chars Challenger 2 en Pologne

par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En avril, quand Varsovie s’apprêtait à céder à l’armée ukrainienne une grande partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique, le gouvernement britannique fit savoir qu’il était disposé à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne, afin de remédier au déficit capacitaire temporaire qu’allait causé cette aide polonaise à Kiev.

Selon les plans du ministère polonais de la Défense, les T-72 devaient être en partie remplacé par 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams commandés auprès des États-Unis pour environ cinq milliards de dollars, l’objectif étant d’en doter quatre bataillons relevant de la 18e Division mécanisée. Seulement, les premiers exemplaires ne devraient pas mis en service avant 2026.

En outre, Varsovie a également lancé le programme Wilk, afin de remplacer les chars PT-91 Twardy. Si l’achat de Leopard 2 allemands semblait logique étant donné que l’armée polonaise en dispose déjà, il semblerait que, faute de s’entendre avec Berlin, la piste sud-coréenne, avec le K2PL « Black Panther » tienne la corde.

Dobiega końca przerzut brytyjskiej kompanii czołgów Challenger do południowo-wschodniej Polski. Ostatnie czołgi i pojazdy towarzyszące przybedą w ciągu kilkunastu najbliższych godzin. Czołgiści z 🇬🇧 będą się szkolić z pododdziałami Żelaznej Dywizji. pic.twitter.com/3RiVD0N5wu

— 18 Dywizja Zmechanizowana (@Zelazna_Dywizja) July 8, 2022

Quoi qu’il en soit, et en attendant, la Pologne pourra donc compter sur le Royaume-Uni puisque la proposition faite par le Premier ministre britannique, Boris Johnson [désormais démissonnaire, ndlr] vient se concrétiser avec le déploiement d’un escadron de chars Challenger 2 auprès de la 18e Division mécanisée polonaise.

« C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », a fait valoir Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, en commentant une publication de la 18e Division mécanisée au sujet de l’arrivée des Challenger 2 de la British Army.

Cela étant, ce renfort ne compensera évidemment pas les T-72 cédés à l’Ukraine. L’unité britannique déployée en Pologne est l’escadron A [Prince Philip’s Squadron] du Queen’s Royal Hussars. Et, chaque unité de ce type ne compte que 14 Challenger 2. Un tel déploiement représente environ 6% des capacités de la British Army en matière de chars lourds. Ce qui est assez significatif quand on sait que, à l’issue de la nouvelle réforme dont elle va faire l’objet, elle n’en alignera plus que 144, portés au standard Challenger 3.

30 Challenger 2 Battle Tanks are in Estonia as part of #ExerciseHedgehog pic.twitter.com/nIDF9NwK8R

— Defence Operations 🇬🇧 (@DefenceOps) June 1, 2022

Par ailleurs, début juin, l’armée britannique avait déployé une trentaine de Challenger 2 en Estonie, où le Royaume-Uni tient le rôle de « nation cadre » du bataillon multinational mis en place dans le cadre des mesures de réassurance de l’Otan.

Otan : La British Army déploie un escadron de chars Challenger 2 en Pologne

par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En avril, quand Varsovie s’apprêtait à céder à l’armée ukrainienne une grande partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique, le gouvernement britannique fit savoir qu’il était disposé à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne, afin de remédier au déficit capacitaire temporaire qu’allait causé cette aide polonaise à Kiev.

Selon les plans du ministère polonais de la Défense, les T-72 devaient être en partie remplacé par 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams commandés auprès des États-Unis pour environ cinq milliards de dollars, l’objectif étant d’en doter quatre bataillons relevant de la 18e Division mécanisée. Seulement, les premiers exemplaires ne devraient pas mis en service avant 2026.

En outre, Varsovie a également lancé le programme Wilk, afin de remplacer les chars PT-91 Twardy. Si l’achat de Leopard 2 allemands semblait logique étant donné que l’armée polonaise en dispose déjà, il semblerait que, faute de s’entendre avec Berlin, la piste sud-coréenne, avec le K2PL « Black Panther » tienne la corde.

Dobiega końca przerzut brytyjskiej kompanii czołgów Challenger do południowo-wschodniej Polski. Ostatnie czołgi i pojazdy towarzyszące przybedą w ciągu kilkunastu najbliższych godzin. Czołgiści z 🇬🇧 będą się szkolić z pododdziałami Żelaznej Dywizji. pic.twitter.com/3RiVD0N5wu

— 18 Dywizja Zmechanizowana (@Zelazna_Dywizja) July 8, 2022

Quoi qu’il en soit, et en attendant, la Pologne pourra donc compter sur le Royaume-Uni puisque la proposition faite par le Premier ministre britannique, Boris Johnson [désormais démissonnaire, ndlr] vient se concrétiser avec le déploiement d’un escadron de chars Challenger 2 auprès de la 18e Division mécanisée polonaise.

« C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », a fait valoir Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, en commentant une publication de la 18e Division mécanisée au sujet de l’arrivée des Challenger 2 de la British Army.

Cela étant, ce renfort ne compensera évidemment pas les T-72 cédés à l’Ukraine. L’unité britannique déployée en Pologne est l’escadron A [Prince Philip’s Squadron] du Queen’s Royal Hussars. Et, chaque unité de ce type ne compte que 14 Challenger 2. Un tel déploiement représente environ 6% des capacités de la British Army en matière de chars lourds. Ce qui est assez significatif quand on sait que, à l’issue de la nouvelle réforme dont elle va faire l’objet, elle n’en alignera plus que 144, portés au standard Challenger 3.

30 Challenger 2 Battle Tanks are in Estonia as part of #ExerciseHedgehog pic.twitter.com/nIDF9NwK8R

— Defence Operations 🇬🇧 (@DefenceOps) June 1, 2022

Par ailleurs, début juin, l’armée britannique avait déployé une trentaine de Challenger 2 en Estonie, où le Royaume-Uni tient le rôle de « nation cadre » du bataillon multinational mis en place dans le cadre des mesures de réassurance de l’Otan.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En avril, quand Varsovie s’apprêtait à céder à l’armée ukrainienne une grande partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique, le gouvernement britannique fit savoir qu’il était disposé à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne, afin de remédier au déficit capacitaire temporaire qu’allait causé cette aide polonaise à Kiev.

Selon les plans du ministère polonais de la Défense, les T-72 devaient être en partie remplacé par 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams commandés auprès des États-Unis pour environ cinq milliards de dollars, l’objectif étant d’en doter quatre bataillons relevant de la 18e Division mécanisée. Seulement, les premiers exemplaires ne devraient pas mis en service avant 2026.

En outre, Varsovie a également lancé le programme Wilk, afin de remplacer les chars PT-91 Twardy. Si l’achat de Leopard 2 allemands semblait logique étant donné que l’armée polonaise en dispose déjà, il semblerait que, faute de s’entendre avec Berlin, la piste sud-coréenne, avec le K2PL « Black Panther » tienne la corde.

Dobiega końca przerzut brytyjskiej kompanii czołgów Challenger do południowo-wschodniej Polski. Ostatnie czołgi i pojazdy towarzyszące przybedą w ciągu kilkunastu najbliższych godzin. Czołgiści z 🇬🇧 będą się szkolić z pododdziałami Żelaznej Dywizji. pic.twitter.com/3RiVD0N5wu

— 18 Dywizja Zmechanizowana (@Zelazna_Dywizja) July 8, 2022

Quoi qu’il en soit, et en attendant, la Pologne pourra donc compter sur le Royaume-Uni puisque la proposition faite par le Premier ministre britannique, Boris Johnson [désormais démissonnaire, ndlr] vient se concrétiser avec le déploiement d’un escadron de chars Challenger 2 auprès de la 18e Division mécanisée polonaise.

« C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », a fait valoir Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, en commentant une publication de la 18e Division mécanisée au sujet de l’arrivée des Challenger 2 de la British Army.

Cela étant, ce renfort ne compensera évidemment pas les T-72 cédés à l’Ukraine. L’unité britannique déployée en Pologne est l’escadron A [Prince Philip’s Squadron] du Queen’s Royal Hussars. Et, chaque unité de ce type ne compte que 14 Challenger 2. Un tel déploiement représente environ 6% des capacités de la British Army en matière de chars lourds. Ce qui est assez significatif quand on sait que, à l’issue de la nouvelle réforme dont elle va faire l’objet, elle n’en alignera plus que 144, portés au standard Challenger 3.

30 Challenger 2 Battle Tanks are in Estonia as part of #ExerciseHedgehog pic.twitter.com/nIDF9NwK8R

— Defence Operations 🇬🇧 (@DefenceOps) June 1, 2022

Par ailleurs, début juin, l’armée britannique avait déployé une trentaine de Challenger 2 en Estonie, où le Royaume-Uni tient le rôle de « nation cadre » du bataillon multinational mis en place dans le cadre des mesures de réassurance de l’Otan.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En avril, quand Varsovie s’apprêtait à céder à l’armée ukrainienne une grande partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique, le gouvernement britannique fit savoir qu’il était disposé à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne, afin de remédier au déficit capacitaire temporaire qu’allait causé cette aide polonaise à Kiev.

Selon les plans du ministère polonais de la Défense, les T-72 devaient être en partie remplacé par 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams commandés auprès des États-Unis pour environ cinq milliards de dollars, l’objectif étant d’en doter quatre bataillons relevant de la 18e Division mécanisée. Seulement, les premiers exemplaires ne devraient pas mis en service avant 2026.

En outre, Varsovie a également lancé le programme Wilk, afin de remplacer les chars PT-91 Twardy. Si l’achat de Leopard 2 allemands semblait logique étant donné que l’armée polonaise en dispose déjà, il semblerait que, faute de s’entendre avec Berlin, la piste sud-coréenne, avec le K2PL « Black Panther » tienne la corde.

Dobiega końca przerzut brytyjskiej kompanii czołgów Challenger do południowo-wschodniej Polski. Ostatnie czołgi i pojazdy towarzyszące przybedą w ciągu kilkunastu najbliższych godzin. Czołgiści z 🇬🇧 będą się szkolić z pododdziałami Żelaznej Dywizji. pic.twitter.com/3RiVD0N5wu

— 18 Dywizja Zmechanizowana (@Zelazna_Dywizja) July 8, 2022

Dobiega końca przerzut brytyjskiej kompanii czołgów Challenger do południowo-wschodniej Polski. Ostatnie czołgi i pojazdy towarzyszące przybedą w ciągu kilkunastu najbliższych godzin. Czołgiści z 🇬🇧 będą się szkolić z pododdziałami Żelaznej Dywizji. pic.twitter.com/3RiVD0N5wu

pic.twitter.com/3RiVD0N5wu

— 18 Dywizja Zmechanizowana (@Zelazna_Dywizja) July 8, 2022

July 8, 2022

Quoi qu’il en soit, et en attendant, la Pologne pourra donc compter sur le Royaume-Uni puisque la proposition faite par le Premier ministre britannique, Boris Johnson [désormais démissonnaire, ndlr] vient se concrétiser avec le déploiement d’un escadron de chars Challenger 2 auprès de la 18e Division mécanisée polonaise.

« C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », a fait valoir Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, en commentant une publication de la 18e Division mécanisée au sujet de l’arrivée des Challenger 2 de la British Army.

Cela étant, ce renfort ne compensera évidemment pas les T-72 cédés à l’Ukraine. L’unité britannique déployée en Pologne est l’escadron A [Prince Philip’s Squadron] du Queen’s Royal Hussars. Et, chaque unité de ce type ne compte que 14 Challenger 2. Un tel déploiement représente environ 6% des capacités de la British Army en matière de chars lourds. Ce qui est assez significatif quand on sait que, à l’issue de la nouvelle réforme dont elle va faire l’objet, elle n’en alignera plus que 144, portés au standard Challenger 3.

30 Challenger 2 Battle Tanks are in Estonia as part of #ExerciseHedgehog pic.twitter.com/nIDF9NwK8R

— Defence Operations 🇬🇧 (@DefenceOps) June 1, 2022

30 Challenger 2 Battle Tanks are in Estonia as part of #ExerciseHedgehog pic.twitter.com/nIDF9NwK8R

#ExerciseHedgehogpic.twitter.com/nIDF9NwK8R

— Defence Operations 🇬🇧 (@DefenceOps) June 1, 2022

June 1, 2022

Par ailleurs, début juin, l’armée britannique avait déployé une trentaine de Challenger 2 en Estonie, où le Royaume-Uni tient le rôle de « nation cadre » du bataillon multinational mis en place dans le cadre des mesures de réassurance de l’Otan.

Opex 360

Le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions d’euros de crédits annulés en mars

par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dans son rapport sur l’exécution des trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, la Cour des comptes y avait vu un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale. Quant au Sénat, il avait déploré un « mauvais signal » et une « mesure budgétaire maladroite » au regard du contexte international…

En effet, afin d’amortir le choc économique causé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie [et les conséquences des sanctions prises contre cette dernière], le gouvernement de Jean Castex avait pris, en mars, un décret d’avance afin d’ouvrir de nouveaux crédits, gagés, faute de recettes supplémentaires, sur l’annulation de ceux mis en réserve par les différents ministères. Celui des Armées n’y échappa donc pas, avec un peu plus de 300 millions de crédits de la mission « Défense » annulés, dont les deux tiers pris sur le programme 146 « Équipement des forces ».

Le gouvernement avait alors assuré qu’il s’agirait d’une mesure provisoire… Et que ces sommes seraient restituées au ministère des Armées à l’occasion d’une loi de finances rectificatives devant être soumise au Parlement dans le courant du prochain été. Et cela, sans préjuger du résultat de l’élection présidentielle… Et encore moins de celui des législatives.

Comme on le sait, Emmanuel Macron a été reconduit à l’Élysée, mais avec une majorité relative à l’Assemblée nationale, ce qui va contraindre son gouvernement, désormais dirigé par Elisabeth Borne, à trouver des compromis. Et le débat sur le projet de loi de finances rectificative pour 2022 [PLFR], dévoilé lors du Conseil des ministres du 7 juillet, ne manquera pas de donner lieu à quelques passes d’armes dans l’Hémicycle…

Toujours est-il que, conformément à la promesse faite en mars, le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions de crédits qui avaient été précédemment annulés. « Devrait » car, dans un premier temps, cela dépendra de ce que les députés feront de ce PLFR 2022.

En tout cas, selon le texte tel qu’il a été déposé au Parlement, et comme l’avait assuré, quelques heures plus tôt, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense » sera de nouveau crédité de 50 millions d’euros, de même que le programme 212 « Soutien à la politique de défense » [pour 47,945 millions] et le programme 146 [pour 202 millions d’euros].

Dans les justifications qu’il avance dans ce projet de loi, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle explique qu’il s’agit de « reconstituer des marges en gestion afin de faire face à d’éventuels aléas d’ici la fin de l’année ». En clair, il faudra que M. Lecornu obtienne le dégel de ces crédits en fin d’exercice pour qu’ils puissent être effectivement consommés. L’ex-porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, avait d’ailleurs précisé que ces sommes n’auraient pas être dépensées « avant novembre 2022 ».

Cela étant, d’autres questions restent encore en suspens. Comme le niveau qu’atteindront les surcoûts des opérations extérieures [OPEX], avec le désengagement du Mali et le renforcement du flanc oriental de l’Otan [une dépense qui n’avait évidemment pas été prévue], ou encore l’impact de la revalorisation de 3,5% du point d’indice, une mesure qui concerne aussi bien les militaires que les civils de la Défense.

Le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions d’euros de crédits annulés en mars

par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dans son rapport sur l’exécution des trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, la Cour des comptes y avait vu un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale. Quant au Sénat, il avait déploré un « mauvais signal » et une « mesure budgétaire maladroite » au regard du contexte international…

En effet, afin d’amortir le choc économique causé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie [et les conséquences des sanctions prises contre cette dernière], le gouvernement de Jean Castex avait pris, en mars, un décret d’avance afin d’ouvrir de nouveaux crédits, gagés, faute de recettes supplémentaires, sur l’annulation de ceux mis en réserve par les différents ministères. Celui des Armées n’y échappa donc pas, avec un peu plus de 300 millions de crédits de la mission « Défense » annulés, dont les deux tiers pris sur le programme 146 « Équipement des forces ».

Le gouvernement avait alors assuré qu’il s’agirait d’une mesure provisoire… Et que ces sommes seraient restituées au ministère des Armées à l’occasion d’une loi de finances rectificatives devant être soumise au Parlement dans le courant du prochain été. Et cela, sans préjuger du résultat de l’élection présidentielle… Et encore moins de celui des législatives.

Comme on le sait, Emmanuel Macron a été reconduit à l’Élysée, mais avec une majorité relative à l’Assemblée nationale, ce qui va contraindre son gouvernement, désormais dirigé par Elisabeth Borne, à trouver des compromis. Et le débat sur le projet de loi de finances rectificative pour 2022 [PLFR], dévoilé lors du Conseil des ministres du 7 juillet, ne manquera pas de donner lieu à quelques passes d’armes dans l’Hémicycle…

Toujours est-il que, conformément à la promesse faite en mars, le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions de crédits qui avaient été précédemment annulés. « Devrait » car, dans un premier temps, cela dépendra de ce que les députés feront de ce PLFR 2022.

En tout cas, selon le texte tel qu’il a été déposé au Parlement, et comme l’avait assuré, quelques heures plus tôt, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense » sera de nouveau crédité de 50 millions d’euros, de même que le programme 212 « Soutien à la politique de défense » [pour 47,945 millions] et le programme 146 [pour 202 millions d’euros].

Dans les justifications qu’il avance dans ce projet de loi, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle explique qu’il s’agit de « reconstituer des marges en gestion afin de faire face à d’éventuels aléas d’ici la fin de l’année ». En clair, il faudra que M. Lecornu obtienne le dégel de ces crédits en fin d’exercice pour qu’ils puissent être effectivement consommés. L’ex-porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, avait d’ailleurs précisé que ces sommes n’auraient pas être dépensées « avant novembre 2022 ».

Cela étant, d’autres questions restent encore en suspens. Comme le niveau qu’atteindront les surcoûts des opérations extérieures [OPEX], avec le désengagement du Mali et le renforcement du flanc oriental de l’Otan [une dépense qui n’avait évidemment pas été prévue], ou encore l’impact de la revalorisation de 3,5% du point d’indice, une mesure qui concerne aussi bien les militaires que les civils de la Défense.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dans son rapport sur l’exécution des trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, la Cour des comptes y avait vu un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale. Quant au Sénat, il avait déploré un « mauvais signal » et une « mesure budgétaire maladroite » au regard du contexte international…

En effet, afin d’amortir le choc économique causé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie [et les conséquences des sanctions prises contre cette dernière], le gouvernement de Jean Castex avait pris, en mars, un décret d’avance afin d’ouvrir de nouveaux crédits, gagés, faute de recettes supplémentaires, sur l’annulation de ceux mis en réserve par les différents ministères. Celui des Armées n’y échappa donc pas, avec un peu plus de 300 millions de crédits de la mission « Défense » annulés, dont les deux tiers pris sur le programme 146 « Équipement des forces ».

Le gouvernement avait alors assuré qu’il s’agirait d’une mesure provisoire… Et que ces sommes seraient restituées au ministère des Armées à l’occasion d’une loi de finances rectificatives devant être soumise au Parlement dans le courant du prochain été. Et cela, sans préjuger du résultat de l’élection présidentielle… Et encore moins de celui des législatives.

Comme on le sait, Emmanuel Macron a été reconduit à l’Élysée, mais avec une majorité relative à l’Assemblée nationale, ce qui va contraindre son gouvernement, désormais dirigé par Elisabeth Borne, à trouver des compromis. Et le débat sur le projet de loi de finances rectificative pour 2022 [PLFR], dévoilé lors du Conseil des ministres du 7 juillet, ne manquera pas de donner lieu à quelques passes d’armes dans l’Hémicycle…

Toujours est-il que, conformément à la promesse faite en mars, le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions de crédits qui avaient été précédemment annulés. « Devrait » car, dans un premier temps, cela dépendra de ce que les députés feront de ce PLFR 2022.

En tout cas, selon le texte tel qu’il a été déposé au Parlement, et comme l’avait assuré, quelques heures plus tôt, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense » sera de nouveau crédité de 50 millions d’euros, de même que le programme 212 « Soutien à la politique de défense » [pour 47,945 millions] et le programme 146 [pour 202 millions d’euros].

Dans les justifications qu’il avance dans ce projet de loi, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle explique qu’il s’agit de « reconstituer des marges en gestion afin de faire face à d’éventuels aléas d’ici la fin de l’année ». En clair, il faudra que M. Lecornu obtienne le dégel de ces crédits en fin d’exercice pour qu’ils puissent être effectivement consommés. L’ex-porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, avait d’ailleurs précisé que ces sommes n’auraient pas être dépensées « avant novembre 2022 ».

Cela étant, d’autres questions restent encore en suspens. Comme le niveau qu’atteindront les surcoûts des opérations extérieures [OPEX], avec le désengagement du Mali et le renforcement du flanc oriental de l’Otan [une dépense qui n’avait évidemment pas été prévue], ou encore l’impact de la revalorisation de 3,5% du point d’indice, une mesure qui concerne aussi bien les militaires que les civils de la Défense.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Dans son rapport sur l’exécution des trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, la Cour des comptes y avait vu un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale. Quant au Sénat, il avait déploré un « mauvais signal » et une « mesure budgétaire maladroite » au regard du contexte international…

En effet, afin d’amortir le choc économique causé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie [et les conséquences des sanctions prises contre cette dernière], le gouvernement de Jean Castex avait pris, en mars, un décret d’avance afin d’ouvrir de nouveaux crédits, gagés, faute de recettes supplémentaires, sur l’annulation de ceux mis en réserve par les différents ministères. Celui des Armées n’y échappa donc pas, avec un peu plus de 300 millions de crédits de la mission « Défense » annulés, dont les deux tiers pris sur le programme 146 « Équipement des forces ».

Le gouvernement avait alors assuré qu’il s’agirait d’une mesure provisoire… Et que ces sommes seraient restituées au ministère des Armées à l’occasion d’une loi de finances rectificatives devant être soumise au Parlement dans le courant du prochain été. Et cela, sans préjuger du résultat de l’élection présidentielle… Et encore moins de celui des législatives.

Comme on le sait, Emmanuel Macron a été reconduit à l’Élysée, mais avec une majorité relative à l’Assemblée nationale, ce qui va contraindre son gouvernement, désormais dirigé par Elisabeth Borne, à trouver des compromis. Et le débat sur le projet de loi de finances rectificative pour 2022 [PLFR], dévoilé lors du Conseil des ministres du 7 juillet, ne manquera pas de donner lieu à quelques passes d’armes dans l’Hémicycle…

Toujours est-il que, conformément à la promesse faite en mars, le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions de crédits qui avaient été précédemment annulés. « Devrait » car, dans un premier temps, cela dépendra de ce que les députés feront de ce PLFR 2022.

En tout cas, selon le texte tel qu’il a été déposé au Parlement, et comme l’avait assuré, quelques heures plus tôt, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense » sera de nouveau crédité de 50 millions d’euros, de même que le programme 212 « Soutien à la politique de défense » [pour 47,945 millions] et le programme 146 [pour 202 millions d’euros].

Dans les justifications qu’il avance dans ce projet de loi, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle explique qu’il s’agit de « reconstituer des marges en gestion afin de faire face à d’éventuels aléas d’ici la fin de l’année ». En clair, il faudra que M. Lecornu obtienne le dégel de ces crédits en fin d’exercice pour qu’ils puissent être effectivement consommés. L’ex-porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, avait d’ailleurs précisé que ces sommes n’auraient pas être dépensées « avant novembre 2022 ».

Cela étant, d’autres questions restent encore en suspens. Comme le niveau qu’atteindront les surcoûts des opérations extérieures [OPEX], avec le désengagement du Mali et le renforcement du flanc oriental de l’Otan [une dépense qui n’avait évidemment pas été prévue], ou encore l’impact de la revalorisation de 3,5% du point d’indice, une mesure qui concerne aussi bien les militaires que les civils de la Défense.

Opex 360

Guerre électronique : L’armée de l’Air cherche une capacité intérimaire pour remplacer les Transall C-160 Gabriel

par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

La décision de retirer prématurément du service les deux Transall C-160G « Gabriel » de l’Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », sans attendre l’arrivée des trois Falcon « Archange », prive l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et, par extension, la Direction du renseignement militaire [DRM], d’une capacité importante en matière de guerre électronique.

Désormais, et pour la seule AAE, celle-ci repose actuellement sur les nacelles ASTAC [Analyseur de Signaux TACtiques] emportées par les Mirage 2000D, la suite ESM [Mesures de soutien électronique] des quatre E-3F AWACS ainsi que sur les deux avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »], qui n’auront pas tardé à être envoyés en mission dans la région de la mer Noire après avoir été déclarés opérationnels. Seulement, leur capacité à collecter du renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM] est limitée par rapport à celle des C-160G.

Cela étant, la DRM peut désormais compter sur les trois satellites CERES [Capacité d’écoute et de renseignement électromagnétique spatiale], mis en orbite en novembre 2021. Selon le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, la Recette en Vol de ces engins a été « accélérée ». « Nos services de renseignelent ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satallites », avait-il confié aux sénateurs, en mai. En outre, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper devraient être prochainement dotés d’une – très attendue – charge ROEM.

Seulement, avait soutenu l’ex-député Jean-Jacques Ferrara, dans un avis budgétaire publié en novembre dernier, si les forces françaises – et en particulier l’AAE – disposent d’autres donc d’autres moyens en matière de ROEM, les « C-160 Gabriel apportaient une capacité spécifique, à laquelle les satellites ou les drones ne peuvent se substituer. En outre, l’apport du Gabriel était particulièrement reconnue par nos alliés. »

Quoi qu’il en soit, la décision de retirer du service ces deux C-160G ne passe pas pour la plus pertinente qui soit étant donné qu’elle a été prise à un moment où la Russie accentuait sa pression militaire aux frontières de l’Ukraine… En outre, elle pose la question du maintien des savoir-faire des aviateurs de l’escadron 1/4 Dunkerque d’ici l’arrivée du premier des trois Falcon Archange, vraisemblablement en 2026 [au mieux!].

Aussi, comme l’AAE est en quête d’une solution intérimaire. Évoquée assez récemment par la lettre spécialisée « Intelligence Online« , l’idée serait de louer des avions dotés du charge ROEM, notamment auprès de l’entreprise CAE Aviation, avec laquelle le ministère des Armées a d’ailleurs l’habitude de travailler. Cette piste a été confirmée par Air & Cosmos. « C’est le recours à la location qui semble avoir été privilégié plutôt qu’un achat patrimonial », écrit le magazine.

Reste quel type d’avion sera retenu, sachant que CAE Aviation exploite des Beechcraft [King Air et Super King Air], similaires aux Vador, des Fairchild SA227, des CASA CN-212 « Aviocar » ou encore des Britten-Norman BN2T.

Guerre électronique : L’armée de l’Air cherche une capacité intérimaire pour remplacer les Transall C-160 Gabriel

par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La décision de retirer prématurément du service les deux Transall C-160G « Gabriel » de l’Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », sans attendre l’arrivée des trois Falcon « Archange », prive l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et, par extension, la Direction du renseignement militaire [DRM], d’une capacité importante en matière de guerre électronique.

Désormais, et pour la seule AAE, celle-ci repose actuellement sur les nacelles ASTAC [Analyseur de Signaux TACtiques] emportées par les Mirage 2000D, la suite ESM [Mesures de soutien électronique] des quatre E-3F AWACS ainsi que sur les deux avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »], qui n’auront pas tardé à être envoyés en mission dans la région de la mer Noire après avoir été déclarés opérationnels. Seulement, leur capacité à collecter du renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM] est limitée par rapport à celle des C-160G.

Cela étant, la DRM peut désormais compter sur les trois satellites CERES [Capacité d’écoute et de renseignement électromagnétique spatiale], mis en orbite en novembre 2021. Selon le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, la Recette en Vol de ces engins a été « accélérée ». « Nos services de renseignelent ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satallites », avait-il confié aux sénateurs, en mai. En outre, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper devraient être prochainement dotés d’une – très attendue – charge ROEM.

Seulement, avait soutenu l’ex-député Jean-Jacques Ferrara, dans un avis budgétaire publié en novembre dernier, si les forces françaises – et en particulier l’AAE – disposent d’autres donc d’autres moyens en matière de ROEM, les « C-160 Gabriel apportaient une capacité spécifique, à laquelle les satellites ou les drones ne peuvent se substituer. En outre, l’apport du Gabriel était particulièrement reconnue par nos alliés. »

Quoi qu’il en soit, la décision de retirer du service ces deux C-160G ne passe pas pour la plus pertinente qui soit étant donné qu’elle a été prise à un moment où la Russie accentuait sa pression militaire aux frontières de l’Ukraine… En outre, elle pose la question du maintien des savoir-faire des aviateurs de l’escadron 1/4 Dunkerque d’ici l’arrivée du premier des trois Falcon Archange, vraisemblablement en 2026 [au mieux!].

Aussi, comme l’AAE est en quête d’une solution intérimaire. Évoquée assez récemment par la lettre spécialisée « Intelligence Online« , l’idée serait de louer des avions dotés du charge ROEM, notamment auprès de l’entreprise CAE Aviation, avec laquelle le ministère des Armées a d’ailleurs l’habitude de travailler. Cette piste a été confirmée par Air & Cosmos. « C’est le recours à la location qui semble avoir été privilégié plutôt qu’un achat patrimonial », écrit le magazine.

Reste quel type d’avion sera retenu, sachant que CAE Aviation exploite des Beechcraft [King Air et Super King Air], similaires aux Vador, des Fairchild SA227, des CASA CN-212 « Aviocar » ou encore des Britten-Norman BN2T.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

La décision de retirer prématurément du service les deux Transall C-160G « Gabriel » de l’Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », sans attendre l’arrivée des trois Falcon « Archange », prive l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et, par extension, la Direction du renseignement militaire [DRM], d’une capacité importante en matière de guerre électronique.

Désormais, et pour la seule AAE, celle-ci repose actuellement sur les nacelles ASTAC [Analyseur de Signaux TACtiques] emportées par les Mirage 2000D, la suite ESM [Mesures de soutien électronique] des quatre E-3F AWACS ainsi que sur les deux avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »], qui n’auront pas tardé à être envoyés en mission dans la région de la mer Noire après avoir été déclarés opérationnels. Seulement, leur capacité à collecter du renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM] est limitée par rapport à celle des C-160G.

Cela étant, la DRM peut désormais compter sur les trois satellites CERES [Capacité d’écoute et de renseignement électromagnétique spatiale], mis en orbite en novembre 2021. Selon le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, la Recette en Vol de ces engins a été « accélérée ». « Nos services de renseignelent ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satallites », avait-il confié aux sénateurs, en mai. En outre, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper devraient être prochainement dotés d’une – très attendue – charge ROEM.

Seulement, avait soutenu l’ex-député Jean-Jacques Ferrara, dans un avis budgétaire publié en novembre dernier, si les forces françaises – et en particulier l’AAE – disposent d’autres donc d’autres moyens en matière de ROEM, les « C-160 Gabriel apportaient une capacité spécifique, à laquelle les satellites ou les drones ne peuvent se substituer. En outre, l’apport du Gabriel était particulièrement reconnue par nos alliés. »

Quoi qu’il en soit, la décision de retirer du service ces deux C-160G ne passe pas pour la plus pertinente qui soit étant donné qu’elle a été prise à un moment où la Russie accentuait sa pression militaire aux frontières de l’Ukraine… En outre, elle pose la question du maintien des savoir-faire des aviateurs de l’escadron 1/4 Dunkerque d’ici l’arrivée du premier des trois Falcon Archange, vraisemblablement en 2026 [au mieux!].

Aussi, comme l’AAE est en quête d’une solution intérimaire. Évoquée assez récemment par la lettre spécialisée « Intelligence Online« , l’idée serait de louer des avions dotés du charge ROEM, notamment auprès de l’entreprise CAE Aviation, avec laquelle le ministère des Armées a d’ailleurs l’habitude de travailler. Cette piste a été confirmée par Air & Cosmos. « C’est le recours à la location qui semble avoir été privilégié plutôt qu’un achat patrimonial », écrit le magazine.

Reste quel type d’avion sera retenu, sachant que CAE Aviation exploite des Beechcraft [King Air et Super King Air], similaires aux Vador, des Fairchild SA227, des CASA CN-212 « Aviocar » ou encore des Britten-Norman BN2T.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

La décision de retirer prématurément du service les deux Transall C-160G « Gabriel » de l’Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », sans attendre l’arrivée des trois Falcon « Archange », prive l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et, par extension, la Direction du renseignement militaire [DRM], d’une capacité importante en matière de guerre électronique.

Désormais, et pour la seule AAE, celle-ci repose actuellement sur les nacelles ASTAC [Analyseur de Signaux TACtiques] emportées par les Mirage 2000D, la suite ESM [Mesures de soutien électronique] des quatre E-3F AWACS ainsi que sur les deux avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »], qui n’auront pas tardé à être envoyés en mission dans la région de la mer Noire après avoir été déclarés opérationnels. Seulement, leur capacité à collecter du renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM] est limitée par rapport à celle des C-160G.

Cela étant, la DRM peut désormais compter sur les trois satellites CERES [Capacité d’écoute et de renseignement électromagnétique spatiale], mis en orbite en novembre 2021. Selon le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, la Recette en Vol de ces engins a été « accélérée ». « Nos services de renseignelent ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satallites », avait-il confié aux sénateurs, en mai. En outre, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper devraient être prochainement dotés d’une – très attendue – charge ROEM.

Seulement, avait soutenu l’ex-député Jean-Jacques Ferrara, dans un avis budgétaire publié en novembre dernier, si les forces françaises – et en particulier l’AAE – disposent d’autres donc d’autres moyens en matière de ROEM, les « C-160 Gabriel apportaient une capacité spécifique, à laquelle les satellites ou les drones ne peuvent se substituer. En outre, l’apport du Gabriel était particulièrement reconnue par nos alliés. »

Quoi qu’il en soit, la décision de retirer du service ces deux C-160G ne passe pas pour la plus pertinente qui soit étant donné qu’elle a été prise à un moment où la Russie accentuait sa pression militaire aux frontières de l’Ukraine… En outre, elle pose la question du maintien des savoir-faire des aviateurs de l’escadron 1/4 Dunkerque d’ici l’arrivée du premier des trois Falcon Archange, vraisemblablement en 2026 [au mieux!].

Aussi, comme l’AAE est en quête d’une solution intérimaire. Évoquée assez récemment par la lettre spécialisée « Intelligence Online« , l’idée serait de louer des avions dotés du charge ROEM, notamment auprès de l’entreprise CAE Aviation, avec laquelle le ministère des Armées a d’ailleurs l’habitude de travailler. Cette piste a été confirmée par Air & Cosmos. « C’est le recours à la location qui semble avoir été privilégié plutôt qu’un achat patrimonial », écrit le magazine.

Intelligence Onlinea été confirmée

Reste quel type d’avion sera retenu, sachant que CAE Aviation exploite des Beechcraft [King Air et Super King Air], similaires aux Vador, des Fairchild SA227, des CASA CN-212 « Aviocar » ou encore des Britten-Norman BN2T.

L'Humanité

Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?

Actu

Ces dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.

Noé Blouin

On parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.

Mettre des mots sur leur vécu

De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.

Parentalité Chaque semaine, des conseils pour mieux vivre en famille.

Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.

Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.

Reconnu par l’éducation nationale

L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.

Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.

Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.

« Ils ont besoin d’être rassurés »

3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)

Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?

Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.

Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?

Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.

Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?

J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.

Famille
L'Humanité

Scandale Uber, Macron droit dans ses bottes

Actu

électronique En déplacement à Crolles pour annoncer l’implantation d’une « méga-fab » de semi-conducteurs, le président a assumé son compagnonnage avec la plateforme numérique.

Stéphane Guérard

Les superlatifs et les chiffres avec nombre de zéros derrière étaient prêts à jaillir. Après avoir reçu à Versailles, la veille, 180 grands patrons pour célébrer l’attractivité de la France, Emmanuel Macron devait clore ce mardi l’encensement de son action industrielle par l’annonce de la construction pour 2023 d’une nouvelle usine de semi-conducteurs, sur le site du groupe franco-italien STMicroelectronics, à Crolles, près de Grenoble. C’était sans compter sur les « Uber Files » et les révélations de son compagnonnage, alors qu’il était ministre de l’Économie de François Hollande, avec la plateforme numérique pour faciliter l’implantation de la multinationale en France (voir l’Humanité du 12 juillet). Dans la touffeur iséroise, le grand show a viré au plaidoyer théâtral.

À la manière d’un Cyrano de Bergerac, le président a enchaîné les styles. Offensif : «  On introduit une espèce d’ambiance qui dit qu’à partir du moment où l’on voit des chefs d’entreprise, ça serait mal. Je l’assume à fond. J’ai vu des chefs d’entreprise étrangers ? L’horreur. » Ironique : « J’ai un scoop. Il est très difficile de créer des emplois sans entreprises ni entrepreneurs. » Gaulois : « Ça m’en touche une sans bouger l’autre, comme disait l’un de mes prédécesseurs. » Démagogique : « J’ai surtout aidé des jeunes sans emploi, qui venaient de quartiers difficiles, à trouver des opportunités pour la première fois de leur vie. » Malhonnête : « On est le premier pays qui a régulé les plateformes, en créant un droit du travail qui n’existait pas. » Grandiloquent : « Regardez l’état de notre débat public. On est dans un moment essentiel de notre pays. On investit 16 milliards sur l’électronique. Et on parle de quelque chose – je vous fiche mon billet – dont on ne parlera plus dans un mois. Je vous parle de la France de 2030, 2035. » 

Organisée comme un point d’orgue, l’annonce du jour a entonné une fuite et les statistiques du projet industriel ont servi d’esquive. STMicroelectronics s’allie donc à son homologue américain, GlobalFoundries, troisième fabricant mondial, pour bâtir une nouvelle unité de production dans cette vallée iséroise des semi-conducteurs. Quelque 5,7 milliards d’euros y sont investis pour que, d’ici fin 2023, la « méga-fab » et son millier de salariés puissent approvisionner les start-up, PME et entreprises de taille intermédiaire qui souffrent le plus des pénuries actuelles de ces composants électroniques. Dans la foulée, Emmanuel Macron a annoncé le déblocage de 10 milliards d’euros de financements européens de relance post-Covid en faveur de programmes de recherche et développement (R&D) et de création d’autres unités de production, avec la promesse de 4 300 emplois industriels directs.

Après cette pluie de paillettes demeurent des interrogations. « Combien d’argent public STMicroelectronics va-t- il toucher pour l’implantation de cette nouvelle usine à Crolles ? » demande l’économiste Maxime Combes, alors que la société du CAC 40, « qui a réalisé 1,7 milliard d’euros de profits en 2021 (et) augmenté de 78 % par rapport à 2019 la rémunération de ses actionnaires », ne paye « presque pas d’impôt sur les sociétés en France ». La CGT de STMicroelectronics se félicite de ce millier de nouveaux emplois, mais attend le CSE du 21 juillet pour en savoir plus. Recrutements, avenir de ST Rousset (Bouches-du-Rhône) menacé, de la R&D, impact environnemental, les représentants des salariés qui avaient toutes ces questions en tête ont été bloqués, hier, hors du site.

Ubérisation du travailuberstmicroelectronicsEmmanuel Macron
L'Humanité

VIDÉO. Quelle taxation pour les bénéfices exceptionnels des entreprises ?

Emission

L'explosion du prix des matières premières due à la guerre en Ukraine, mais également  la spéculation, ont entraîné des profits exceptionnels, notamment pour les entreprises de l'énergie. L'Union européenne va-t-elle taxer ces profiteurs de guerre pour aider les ménages à faibles revenus qui souffrent de la hausse des prix de l'énergie et de l'augmentation du coût de la vie ?

Jean-Jacques Régibier

Le point avec les députés européens Manon Aubry ( La Gauche ), et Claude Gruffat ( Les Verts-ALE ) qui expliquent également pourquoi le bilan de la présidence française de l'Union européenne est aussi mauvais.

Un débat animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.

L'Humanité

VIDÉO. Dématérialisation. Des travailleurs étrangers manifestent afin d'accéder aux préfectures

Reportage

À l'appel de la CGT, quelques 200 travailleurs étrangers et leurs soutiens étaient rassemblés mercredi après-midi devant une antenne du ministère de l'Intérieur à Paris pour dénoncer "l'inaccessibilité aux préfectures" qui plonge certains d'entre eux dans la clandestinité et la précarité.

Franck Cartelet

"On souhaite un choc de simplification pour que la régularisation et le renouvellement des titres de séjour se fasse sur une simple preuve de travail et non pas à la discrétion de l'employeur", a expliqué Marilyne Poulain, responsable de la section immigration de la CGT, qui a appelé à cette manifestation devant la Direction générale des étrangers en France (DGEF) du ministère.

Les difficultés d'accès aux préfectures pour les étrangers font l'objet d'innombrables manifestations et recours en justice depuis que l'administration a fait basculer ces démarches vers le tout numérique.

Le syndicat rappelle que des pans entiers de l’économie ne fonctionneraient pas sans la force de travail des travailleurs étrangers.

Dématérialisation des procédures

"C'est une réforme qui s'inscrit dans une volonté de dématérialiser toutes les procédures avec un impact négatif sur le service public" s'insurge Gérard Delahaye, secrétaire général de CGT de la Préfecture de Police de Paris.

Début juin, le Conseil d'Etat a tranché la question et exigé du gouvernement qu'il prévoie une solution de "substitution" à ces démarches en ligne, retoquant les textes qui imposaient un recours exclusif au télé-service.

"On a une problématique d'inaccessibilité aux préfectures et une complexification du renouvellement qui fait qu'on a des gens en situation régulière depuis dix ans qui peuvent se retrouver sans titre", a poursuivi Marilyne Poulain, avant d'être reçue à la DGEF avec une délégation de la CGT.

"au bon vouloir de l'employeur"

Pour le syndicat, un récent décret sur l'immigration de travail a généré de surcroît une "dépendance absolue au bon vouloir de l'employeur" qui place les travailleurs étrangers "à leur merci".

Ibrahima Tall, porte-parole CGT des travailleurs sans-papiers a été reçu au ministère. " Tous les étrangers ne maitrisent pas l'outil informatique et les travailleurs n'arrivent pas à renouveller leurs titres de séjour et perdent leur travail". "La dématérialisation a créé l'injustice face au service public" conclue le syndicaliste.

Ainsi, Mamedy Touré, un Malien de 37 ans venu manifester mercredi, assure avoir perdu son emploi dans le secteur de "l'étanchéité" car il n'arrive pas à obtenir de rendez-vous en vue d'une régularisation à laquelle il pourrait prétendre dans le cadre de la circulaire dite Valls.

"Je travaillais depuis septembre 2021. Mon patron m'a dit que j'aurais un CDI dès que je lui ramènerai un récépissé de la préfecture. Donc je cours derrière les rendez-vous mais impossible" dans son département des Yvelines, assure-t-il, expliquant avoir travaillé pendant plus d'un an avec les papiers d'un tiers.

L'Humanité

Macron a-t-il le monopole de la République ?

Emission

Le parti présidentiel veut exclure la gauche du champ républicain afin d’en évacuer la dimension sociale. Un jeu dangereux alors que le chef de l’État s’est attaqué au barrage républicain contre l’extrême droite. Pour sa dernière chronique de la saison, Cyprien décrypte pour vous cette actualité politique qui crée de la confusion et brouille les repères. Retrouvez votre chroniqueur à la rentrée pour des surprises et un tout nouveau format.

Chaque semaine, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies, qui ne sont pas toujours exprimées lisiblement... Six minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration, un évènement politique.

L'Humanité

« Touche pas à l'audiovisuel public » : très forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle

Reportage

Les salariés de l’audiovisuel public sont en grève ce mardi 28 juin, perturbant pour la journée les antennes radio et les chaînes de télévision, dans un élan de forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle souhaitée par l’exécutif. L’Humanité était aux côtés des manifestants dans le cortège parisien, qui craignent pour leur avenir et l’indépendance de leur modèle. 

L’inquiétude est forte chez les salariés de l’audiovisuel public, qui manifestaient ce mardi 28 juin dans plusieurs villes de France, dont Paris. Pour preuve, des taux de grévistes significatifs: les trois quarts des journalistes de Radio France du mardi en grève d’après le SNJ, 45% de grévistes au sein du réseau France 3 d’après des sources internes à France Télévisions… « Du jamais vu » rapporte l’AFP.

Plus de 3 milliards d'euros à remplacer

Sur les pancartes du rassemblement parisien, on retrouve des « Touche pas aux médias publics », tandis que d’autres dépeignent le président de la République en « redevance Killer ». Tous redoutent la suppression de la redevance audiovisuelle annoncée par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, qui amputerait ce service public de plus de 3 milliards d’euros de ressources.

Une somme que l’État promet de compenser, mais comment ? « Est-ce à euro constant ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Que se passera-t-il si les politiques changent d’avis ? Tout cela nous inquiète beaucoup », questionne la journaliste Cécile Descubes, montée sur Paris pour protester contre cette mise en péril de la stabilité et de la pérennité du financement de l’audiovisuel public. Dans son antenne à France 3 Limousin, presque toute l’équipe s’est mise en grève pour s’opposer à la suppression de la taxe portée par l’exécutif assure la journaliste, également déléguée syndicale SNJ. 

« Tout ça n’est qu’un marché de dupes », accuse Jean-Hervé Guilcher, secrétaire du CSE du réseau régional de France 3. Présentée par le candidat Macron comme une façon de redistribuer aux Français du pouvoir d’achat, « la redevance va passer dans le budget de l’État, et donc, dans les impôts des Français. Ce qui revient à prendre dans la poche de gauche ce que l’on a rendu dans la poche de droite», raille-t-il.

Quant aux promesses de compensation par l’Etat, il les chasse avec un mauvais souvenir en tête : « Nous avons déjà fait l’expérience de la suppression de la publicité après 20h sous Sarkozy, où l’on nous avait assuré qu’on compenserait à l’euro près les 450 millions d’euros annuels de manque à gagner », souligne-t-il. « Or, ces 450 millions d’euros n’ont jamais été compensés. La première année, le compte n’y était pas, puis en quelques années, la compensation a tout simplement disparu », avertit Jean-Hervé Guilcher, qui craint que le même schéma se reproduise, et s’interroge sur le poids que pèsera le secteur dans les arbitrages budgétaires d’Etat. « Face à des postes tels que la santé, l’enseignement, ou encore la justice, quelle place restera-t-il pour l’audiovisuel dans un contexte d’économies drastiques sans cesse demandées par l’Etat ? ». 

L'information en danger 

La suppression de cette redevance entraîne d’autant plus d’appréhensions qu’elle vient frapper un secteur déjà structurellement fragilisé, faisant craindre de lourdes répercussions sur la qualité et l’indépendance de l’information. « En 10 ans, France Télévision a supprimé à peu près 15% de ses effectifs, soit environ 1 500 salariés. Dans ces conditions dégradées, on peine déjà à mener à bien notre mission de service public », déplore Jean-Hervé Guilcher.

En région, Cécile Descubes redoute de ne plus pouvoir produire « le travail que les citoyens attendent des journalistes locaux». « S’il n’y a plus de redevance, plus d’argent, on ne pourra plus travailler sur la proximité comme nous le faisons actuellement », explique-t-elle, relayant l’un des slogans de la manifestation, «écran noir sur les territoires ».

Sandrine Gadet, journaliste à France 3 Pays de la Loire voit quant à elle dans la suppression de la redevance la fin de l’indépendance de l’information, et par extension le risque de « la fin des enquêtes sur les lobbys, sur les grands groupes, et sur les tripatouillages bancaires ». Une crainte partagée par les syndicats CGT, CFDT, FO et SNJ dans un communiqué commun: « la redevance est à ce jour le seul mode de financement pérenne garantissant l’indépendance de l’audiovisuel public ». 

Face à toutes ces problématiques, les manifestants et grévistes comptent bien « secouer » les députés qui officialisent ce 28 juin leur prise de fonction, de sorte à ce qu'ils « s'emparent du sujet », enjoint Jean-Hervé Guilcher, car, « dans les pays où l’audiovisuel public est faible, la démocratie est en mauvaise santé ».  

El País (ESP)

24 horas en la austriaca Bregenz, el lugar donde ver una ópera flotante y comer un ‘schnitzel’

24 HORAS

El festival Bregenzer Festspiele y su escenario sobre las aguas del idílico lago de Constanza son los protagonistas en julio. Pero esta ciudad sorprende además por sus atractivos naturales y culturales, de la montaña del Pfänder a las obras del Kunsthaus

Favorecida por una localización privilegiada entre la montaña del Pfänder y el lago de Constanza, Bregenz es la ciudad culturalmente más activa de la provincia austriaca del Vorarlberg, una región marcada por su limitación con Suiza, Alemania y Liechtenstein. Con apenas 28.000 habitantes, es conocida por albergar el Bregenzer Festspiele, uno de los festivales de ópera al aire libre más singulares del mundo dada la ubicación del escenario que flota sobre las aguas del lago y el diseño de cada uno de ellos de carácter bianual. El próximo 22 de julio se estrenará la edición número 76 de un festival que a lo largo de su andadura ha acogido obras tan determinantes como West Side Story o Porgy and Bess y que en esta ocasión apuesta por una nueva producción de Madame Butterfly de Puccini dirigida por Andreas Homoki.

Bregenz se revela en verano como un destino sin masificaciones y, a su vez, lleno de atractivos naturales y culturales. Un acierto seguro. El brillo del sol resalta sus virtudes y pone de relieve el amor de sus habitantes por un lago en cuyas orillas sucede casi todo. 

ampliar foto

9.00 El champiñón de leche

En un primer paseo por la orilla del lago Constanza enseguida llama la atención la edificación de un hongo con sombrero rojo lleno de puntos blancos. Es el Milchpilz (1), una curiosidad entrañable que despacha helados y batidos desde 1953. En aquel entonces, Hermann Waldner, un fabricante de equipos para conservar lácteos, tuvo la idea de construir un quiosco en forma de seta venenosa como aliciente para incentivar el consumo de leche y sus derivados, productos que habían escaseado durante mucho tiempo y, en plena posguerra, representaban una promesa de prosperidad. Se instalaron 49 “champiñones de leche” (como se traduce su nombre) en Alemania, Austria, Suiza e Italia. Este es el último que sigue en pie a toda en Austria, una pieza única y protegida desde 2007.

10.00 Una obra maestra de la arquitectura contemporánea

Basta cruzar la Seestrasse para entrar en la Kornmarkstrasse y dar con la Kunsthaus de Bregenz (2) (también llamada KUB), obra maestra del arquitecto suizo Peter Zumthor. El conocido artífice de las Termas de Vals (proyecto en Suiza con el que ganó en 2009 el premio Pritzker) se consagró en 1997 con este proyecto que fue premio Mies Van der Rohe y que es mucho más que un museo. Zumthor, fiel a su rigor geométrico y a su talante purista, se propuso crear una catedral del arte, de ahí la ausencia de ventanas y de reclamos. Un edificio ante el lago, pero sin vistas al agua que se toma el arte muy en serio. Quien decida entrar debe hacerlo por voluntad propia. Está hecho de vidrio y acero y una masa de piedra de hormigón fundido que dota al interior de textura y composición espacial. Desde el exterior, el edificio parece una lámpara con forma de cubo. Absorbe la luz cambiante del día y la bruma del lago. En sus lados se reflejan las distintas tonalidades de la claridad dando pistas de su vida interior según el ángulo de visión, la luz del sol y el clima.

ampliar foto

El interior es cálido y cambiante como corresponde a Zumthor, gran creador de atmósferas a partir de su tendencia a la austeridad. Al principio, los habitantes de Bregenz, poco acostumbrados a la contemporaneidad, lo llamaban despectivamente el garaje. Sin embargo, ahora a nadie se le ocurriría cambiarlo. Gracias a él la ciudad ha albergado exposiciones de artistas como Jeff Koons, Cindy Sherman, Damien Hirst y Gilbert & George. Y es que exponer aquí es el sueño de cualquier creador contemporáneo. Sí, es un cubo hipnótico, en cuyo interior, por supuesto, no hay tienda ni café ni nada que perturbe la atención que merecen las obras que se exhiben. En la puerta resiste aparcado uno de los clásicos porches de hormigón del escultor Gottfried Bechtold, cuyo estudio se puede visitar en la calle vecina.

ampliar foto

12.00 ¿Cómo resistirse a un ‘schnitzel’?

En la misma plaza hay varios reclamos: la terraza del bar Kolibri (3), el teatro Vorarlberger (4) o el Museo Vorarlberg (5). Para entender el pasado romano de Bregenz iremos a este último, pues lleva años promoviendo la conservación de los restos de Brigantium que los arqueólogos han ido encontrando. Además, hasta el 16 de octubre de 2022 mantiene una estupenda exposición sobre la historia de la belleza a cargo de los diseñadores Sagmeister & Walsh. Ojo, una vez en el museo no hay que perderse las vistas del lago desde su última planta.

Y para comer algo iremos al también vecino y clásico Gasthaus Kornemesser (6), cuya terraza interior será un alivio y su carta, una gincana en plan cómo evitar caer en la tentación del schnitzel (el escalope vienés).

ampliar foto

14.00 La vista que cautivó a Egon Schiele

La ciudad vieja, o la Oberstadt como la llaman aquí, es la parte más pintoresca. Empezamos a desprecintarla por el parque Thurn und Taxis (7) y el palacio homónimo, monumento histórico desde 1983, vinculado a la Asociación Profesional de Artistas Plásticos de Vorarlberg, ya que ejerce de centro internacional de arte contemporáneo. El mirador más generoso está en la Kirchstrasse. Esta es la misma vista del Deuring Schlössle que pintó Egon Schiele en su paso por Bregenz en 1912 y que dio lugar a su celebrado lienzo Deuring Castle. Años antes, en sus viajes por Europa, también aquí hizo un alto William Turner, que aprovechó para pintar su cuadro Vista de Bregenz. Acorde con esa costumbre, el reconocido el artista local Rudolf Wacker pintó la iglesia Parish Church St Gallus (8), la más antigua de Bregenz, que debe su nombre al monje irlandés Gallus, que vino aquí como misionero en el año 610 antes de Cristo. Esta merece una visita, sobre todo, por su pequeña capilla de San Miguel, que conserva en sus cuatro paredes pinturas que realizaron los peregrinos —grafitis de la Edad Media— que pasaban por aquí de camino a Suiza, Francia o España.

Aún más especial resulta la cercana Martinsturm (9), en pie desde 1601, y su capilla, reconvertida en un café muy pero que muy particular: Unterm Turm (10). De bajada al centro llaman la atención la Bier Shop Hops & Malt (el sitio para los fans de las cervezas artesanales) (11) y el Holz werk raum, taller del ebanista Alex Marguerite. 

ampliar foto

16.00 El Pfänder o la verdadera montaña mágica

Es hora de explorar la montaña del Pfänder (12). Se puede acceder a pie, pero es recomendable hacerlo en el teleférico que funciona entre las 8.00 y las 19.00. No solo por ahorrar tiempo y por las generosas vistas que ofrece desde el aire, también porque supone una experiencia vintage solo superable por lo que espera al llegar. Una vez en lo alto, a 1.064 metros, la mirada y la mente no dan abasto para absorber una perfección que, aunque parezca sacada del catálogo de una agencia o del libro de un fotógrafo, da mucho de sí.

El poeta Giacomo Leopardi decía en su Zibaldone que uno de los mayores placeres del viajero consistía en, habiendo visto muchos lugares, percibir la mente reclamada por otros ya vistos, poniendo en marcha el deleite de la reminiscencia. Aquí se experimenta eso, porque ante estas panorámicas tan impactantes y tan amplias asoma el recuerdo de otros miradores, otros lagos, otros cielos, pero también la certeza de que este despliegue de belleza natural, quizás por el último, es el mejor. 

ampliar foto

18.00 El mejor aperitivo

De vuelta al centro, en la Kaiserstrasse no sorprende ver la terraza de la heladería Pinocchio (13) abarrotada, pero sí comprobar que nadie toma helado y que todas las mesas están llenas de Aperol spritz. Tanta gente, de tantas edades distintas, no puede estar equivocada. Sí, es un spritz delicioso, que viene acompañado de patatas fritas y que cuesta cinco euros. Si no se ha conseguido entrada para la función de Madamme Butterfly es hora de ir al escenario del festival de ópera, una atracción en sí misma que permanece abierta todo el año. Puccini, por su sonido, se revela ideal para este escenario plantado en el lago que mira a la ciudad. Como es habitual, la orquesta sinfónica de Viena se encarga de la música desde el foso, dirigida por Enrique Mazzola. Con precios que van de los 30 a los 160 euros, las funciones atraen a 7.000 espectadores por noche. 

20.00 Cena, cómo no, entre el lago y la montaña

Un nuevo paseo al borde del lago (otro más, sí, y nunca serán bastantes) permite contemplar cómo los naranjas y rojos del cielo del verano crean una atmósfera de cuadro impresionista con la que se está muy de acuerdo. Ahora, al anochecer, los colores se encienden a la vez que se desfiguran y uno acepta que la tiranía de la belleza no deje de requerir su atención. Para no alejarnos mucho, conviene no perder de vista el Fischersteg Sunset Bar (14), embarcadero originariamente destinado a pescadores reconvertido en bar insoportablemente cool, y la terraza del Pier 69 (15), sin duda, el restaurante de Bregenz, el mejor fin de fiesta (quizás el momento de probar los kässespätzle, especialidad autóctona, una especie de pasta con queso) en la mejor ubicación posible: el punto exacto entre el lago, la KUB y las montañas del Pfänder.

ampliar foto

Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

L'Humanité

Macron va-t-il faire du RN un parti comme les autres ?

Emission

Emmanuel Macron, dans son allocution du 22 juin, s’est déclaré prêt à travailler avec « toutes les forces politiques de l’Assemblée », y compris le RN. Le président de la République va-t-il franchir le cap et faire du RN un parti comme les autres, alors qu'il y a 20 ans, les politiques refusaient de débattre avec l'extrême droite ? Notre journaliste politique Cyprien Caddeo décrypte pour vous cette situation inédite, signe d’une profonde crise démocratique.

Chaque semaine, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies, qui ne sont pas toujours exprimées lisiblement... Quatre minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Étape 9. Pinot monte aux cimes et échoue de peu

Actu

Entre Aigle en Suisse et Châtel Les Portes du Soleil (192,9 km), victoire du Luxembourgeois Bob Jungels. Le Français a joué la gagne jusque dans le final…

Jean-Emmanuel Ducoin

Châtel (Haute-Savoie), envoyé spécial.

L’âme de la Grande Boucle vit dans le conte et la tragédie ; et son récit, dans toutes les potentialités imaginées dans le creuset de la réalité. Bienvenu en paraphrénie. Chaque fois recommencée, l’entrée dans les Alpes offre en général les faveurs du monde aux hommes sans chair qu’attirent les élévations supérieures. Leur solitude devint soudain vertigineuse, entre Aigle et Châtel Les Portes du Soleil (192,9 km), au fil d’une boucle en Suisse et une arrivée côté français, après l’ascension du pas de Morgins (1re cat., 15,4 km à 6,1 %), escaladé dans la continuité du col de la Croix (1re cat., 8,1 km à 7,6 %). Terrifiante perspective, qui nous introduisait dans un univers grandiose de faiblesses et de bravoures, d’incertitudes aussi, à la veille d’une journée de repos.

Le Covid aux trousses, tout se joue façon loterie

À hauteur de cimes, avec l’horizon déchiré par les crêtes magistrales du mont Blanc, le chronicœur dut admettre, d’abord, que les préoccupations de la course avaient pris une inclinaison aléatoire. Le Covid aux trousses, le Tour venait de laisser l’un de ses héros de Juillet en marge de la route, le Français Guillaume Martin, qui pointait à la 14e place du général. Déclaré « positif » au virus, le leader des Cofidis fut contraint de renoncer, après le Norvégien Vegard Stake Laengen (UAE) et le Français Geoffrey Bouchard (AG2R-Citroën), mis à l’arrêt samedi. Ambiance assez grotesque dans la caravane, soumise chaque matin aux « tests », où tout se joue façon loterie, sachant que plus personne ne se trouve désormais à l’abri du hasard et d’une malchance pouvant ruiner les ambitions sportives. Beaucoup de directeurs sportifs, effrayés, réclament le retour de la « bulle sanitaire » des deux dernières années. « La gangrène est déjà là, on ne va pas la stopper en claquant des doigts », professait le patron de la FDJ, Marc Madiot. Le mode narratif perdrait-il de son onirisme ?

Nous en étions là, au cœur d’un après-midi, quand nous prîmes conscience qu’il fallut attendre plus de 40 kilomètres de bataille épique au sein du peloton pour que la « bonne échappée » se forme enfin. Un énorme groupe de vingt et un « costauds », parmi lesquels Van Aert, Pinot, Latour, Barguil, Castroviejo, Stuyven, Uran, Geschke, Bonnamour, Cosnefroy, etc., de quoi rehausser l’ardeur d’un scénario moins déchiffrable qu’antérieurement. Calculateurs mais combatifs, ainsi progressèrent-ils sur leur monde élastique, découvrant alentour le spectacle grandiose de montagnes nues dont l’ombre les écrasait. Effet garanti d’une beauté moins spectrale que rocailleuse sous les éclats d’un soleil précaniculaire. D’ordinaire, l’art de grimper éveille les corps comme une écriture organique. Par habitude, nous n’empoignâmes donc pas à la légère ce qui se trouvait à l’abri de la lumière et des évidences, accordant de l’intérêt aux minces écarts clandestins.

D’ordinaire, l’art de grimper éveille les corps comme une écriture organique.

Ainsi, qu’allait nous réserver la première ascension sérieuse du Tour, le col de la Croix, du moins par son altitude (1 778 m), là où l’oxygène se raréfia subitement et atteignit les organismes non encore acclimatés ? Dans le peloton, trois UAE de Tadej Pogacar prirent d’obligation les commandes, l’écrémage débuta par l’arrière, et jamais l’avance des fuyards ne dépassa les quatre minutes. Dans le secret de nos pensées, nous espérions que la fabrique à bascule actionnerait sa lame impitoyable. Nous pensâmes même benoîtement que les Jumbo (Vingegaard et Roglic) et les Ineos, qui disposaient de quatre représentants dans les dix premiers (Thomas, Yates, Pidcock et Martinez), allumeraient autant de feux que possible pour tenter d’isoler le Slovène, le pousser dans ses retranchements, jusqu’à brutaliser sa volonté cannibalesque de « tout prendre ». Pour des UAE aux craquelures évidentes, la configuration délicate était pourtant en place : la gestion d’une échappée fournie, où se glissèrent quelques bons grimpeurs, avant les éventuels assauts des favoris.

Pendant ce temps, Pogacar maîtrisait sa petite entreprise

Nous patientâmes, mais aucune grande manœuvre ne survint. En tête, l’étonnant Luxembourgeois Bob Jungels (AG2R-Citroën) s’isola de ses compagnons de fuite dans un raid élégiaque qui parut voué à l’échec. Le surgissement du pas de Morgins ne nous éclairera – hélas – qu’après de long kilomètres. Jungels poursuivit sa folle chevauchée et sembla renverser les pronostics, mais Thibaut Pinot, intercalé, se lança dans une flamboyante poursuite, comme à ses plus belles heures perdues. La plupart des autres rescapés du matin furent avalés – sauf Verona et Castroviejo – par le gros de la troupe, réduite à une quarantaine d’unités. Pendant ce temps-là, Pogacar maîtrisait sa petite entreprise sans être menacé. Las.

L’important se nouait tout là-haut, dans ce duel entre Jungels et Pinot, ce dernier oubliant les calculs et déboutonnant sa réserve en se livrant à des serments retrouvés. Un suspense haletant s’installa vers Châtel, mais le Luxembourgeois résista, à l’arrache, courageux en diable malgré soixante bornes en solitaire, et remporta une victoire de prestige après trois années de galères. Le Français, finalement revu dans le final par Verona et Castroviejo, lâcha l’affaire. Le chronicœur, soumis à la nécessité mythique de l’épreuve, crut entrevoir par la résurrection de Pinot les traces de ces lentes concrétions des vertus positives des champions, les vrais. Pinot les incarna, montrant la matière brute de sa réalité. Sinon toute sa vérité.

Résultats de l'étape

  1. B. Jungels (LUX/AG2R), en 4 h 46’ 39”
  2. J. Castroviejo (ESP/ING), à 22”
  3. C. Verona (ESP/IJD), à 26”

Classement général (voir ci-dessous liste complète)

  1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 33 h 43’ 23”
  2. J. Vingegaard (DAN/JUM), à 39”
  3. G. Thomas (GBR/ING), à 1’ 17”

Maillot vert (points) W. Van Aert (BEL/JUM) 284 ptsMaillot à pois (grimpeur) S. Geschke (ALL/COF) 19 ptsMaillot blanc (meilleur jeune) T. Pogacar (SLO/UAE)

Classement général

1 Tadej Pogacar (SLO - UAE Emirates) 33h43’44’’2 Jonas Vingegaard (DEN - Jumbo-Visma) +00h00’39’’3 Geraint Thomas (GBR - Ineos Grenadiers) +00h01’17’’4 Adam Yates (GBR - Ineos Grenadiers) +00h01’25’’5 David Gaudu (FRA - Groupama-FDJ) +00h01’38’’6 Romain Bardet (FRA - DSM) +00h01’39’’7 Tom Pidcock (GBR - Ineos Grenadiers) +00h01’46’’8 Enric Mas (ESP - Movistar) +00h01’50’’9 Neilson Powless (USA - EF Education-EasyPost) +00h01’55’’10 Nairo Quintana (COL - Arkéa-Samsic) +00h02’13’’11 Primoz Roglic (SLO - Jumbo-Visma) +00h02’52’’12 Aleksandr Vlasov (RUS - Bora-Hansgrohe) +00h03’12’’13 Aurélien Paret-Peintre (FRA - AG2R Citroën) +00h03’31’’14 Damiano Caruso (ITA - Bahrain Victorious) +00h03’40’’15 Alexey Lutsenko (KAZ - Astana) +00h04’58’’16 Bob Jungels (LUX - AG2R Citroën) +00h05’53’’17 Louis Meintjes (AFS - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h06’39’’18 Valentin Madouas (FRA - Groupama-FDJ) +00h06’51’’19 Brandon McNulty (USA - UAE Emirates) +00h07’25’’20 Patrick Konrad (AUT - Bora-Hansgrohe) +00h07’48’’21 Lennard Kämna (GER - Bora-Hansgrohe) +00h08’43’’22 Rigoberto Uran (COL - EF Education-EasyPost) +00h09’41’’23 Steven Kruijswijk (NED - Jumbo-Visma) +00h09’57’’24 Thibaut Pinot (FRA - Groupama-FDJ) +00h10’00’’25 Luis Leon Sanchez (ESP - Bahrain Victorious) +00h10’41’’26 Warren Barguil (FRA - Arkéa-Samsic) +00h12’58’’27 Sepp Kuss (USA - Jumbo-Visma) +00h13’50’’28 Tony Gallopin (FRA - Trek-Segafredo) +00h14’14’’29 Tiesj Benoot (BEL - Jumbo-Visma) +00h16’16’’30 Daniel Martinez (COL - Ineos Grenadiers) +00h17’12’’31 Rafal Majka (POL - UAE Emirates) +00h19’53’’32 George Bennett (NZL - UAE Emirates) +00h21’54’’33 Hugo Houle (CAN - Israel-Premier Tech) +00h22’44’’34 Dylan Teuns (BEL - Bahrain Victorious) +00h23’03’’35 Benjamin Thomas (FRA - Cofidis) +00h23’05’’36 Matteo Jorgenson (USA - Movistar) +00h28’08’’37 Chris Froome (GBR - Israel-Premier Tech) +00h28’29’’38 Simon Geschke (GER - Cofidis) +00h28’38’’39 Nick Schultz (AUS - BikeExchange-Jayco) +00h29’03’’40 Bauke Mollema (NED - Trek-Segafredo) +00h29’32’’41 Sebastian Schönberger (AUT - B&B Hotels-KTM) +00h29’58’’42 Andreas Leknessund (NOR - DSM) +00h30’03’’43 Wout van Aert (BEL - Jumbo-Visma) +00h30’07’’44 Maximilian Schachmann (GER - Bora-Hansgrohe) +00h30’20’’45 Ion Izagirre (ESP - Cofidis) +00h31’40’’46 Stefan Küng (SUI - Groupama-FDJ) +00h32’04’’47 Kevin Geniets (NED - Groupama-FDJ) +00h32’37’’48 Lukasz Owsian (POL - Arkéa-Samsic) +00h34’41’’49 Michael Woods (CAN - Israel-Premier Tech) +00h34’42’’50 Alberto Bettiol (ITA - EF Education-EasyPost) +00h35’10’’51 Franck Bonnamour (FRA - B&B Hotels-KTM) +00h36’16’’52 Andrea Pasqualon (ITA - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h37’22’’53 Mikaël Cherel (FRA - AG2R Citroën) +00h37’40’’54 Gorka Izagirre (ESP - Movistar) +00h38’06’’55 Jakob Fuglsang (DEN - Israel-Premier Tech) +00h38’26’’56 Toms Skujins (LAT - Trek-Segafredo) +00h38’28’’57 Maxime Bouet (FRA - Arkéa-Samsic) +00h38’29’’58 Carlos Verona (ESP - Movistar) +00h39’11’’59 Jonathan Castroviejo (ESP - Ineos Grenadiers) +00h39’47’’60 Simone Velasco (ITA - Astana) +00h40’35’’61 Nelson Oliveira (POR - Movistar) +00h40’42’’62 Silvan Dillier (SUI - Alpecin-Deceuninck) +00h40’57’’63 Kobe Goossens (BEL - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h41’37’’64 Nils Politt (GER - Bora-Hansgrohe) +00h41’54’’65 Edvald Boasson Hagen (NOR - TotalEnergies) +00h42’17’’66 Felix Grossschartner (AUT - Bora-Hansgrohe) +00h42’17’’67 Pierre Latour (FRA - TotalEnergies) +00h42’57’’68 Philippe Gilbert (BEL - Lotto-Soudal) +00h42’58’’69 Georg Zimmermann (GER - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h43’14’’70 Chris Hamilton (AUS - DSM) +00h44’00’’71 Mattia Cattaneo (ITA - Quick-Step Alpha Vinyl) +00h44’14’’72 Jasper Stuyven (BEL - Trek-Segafredo) +00h44’44’’73 Andrey Zeits (KAZ - Astana) +00h45’22’’74 Marc Soler (ESP - UAE Emirates) +00h45’44’’75 Benoît Cosnefroy (FRA - AG2R Citroën) +00h46’35’’76 Jasper Philipsen (BEL - Alpecin-Deceuninck) +00h46’39’’77 Dylan van Baarle (NED - Ineos Grenadiers) +00h46’44’’78 Kristian Sbaragli (ITA - Alpecin-Deceuninck) +00h46’46’’79 Andreas Kron (DEN - Lotto-Soudal) +00h47’13’’80 Martijn Tusveld (NED - DSM) +00h48’28’’81 Joe Dombrowski (USA - Astana) +00h48’32’’82 Michael Storer (AUS - Groupama-FDJ) +00h49’01’’83 Pierre-Luc Périchon (FRA - Cofidis) +00h49’02’’84 Matis Louvel (FRA - Arkéa-Samsic) +00h49’10’’85 Michael Matthews (AUS - BikeExchange-Jayco) +00h49’42’’86 Ben O’Connor (AUS - AG2R Citroën) +00h49’58’’87 Alexis Vuillermoz (FRA - TotalEnergies) +00h51’06’’88 Matej Mohoric (SLO - Bahrain Victorious) +00h51’17’’89 Gregor Mühlberger (AUT - Movistar) +00h51’35’’90 Luke Durbridge (AUS - BikeExchange-Jayco) +00h52’22’’91 Guy Niv (ISR - Israel-Premier Tech) +00h52’30’’92 Jan Tratnik (SLO - Bahrain Victorious) +00h52’32’’93 Fred Wright (GBR - Bahrain Victorious) +00h53’00’’94 Christophe Laporte (FRA - Jumbo-Visma) +00h54’28’’95 Stan Dewulf (BEL - AG2R Citroën) +00h54’33’’96 John Degenkolb (GER - DSM) +00h54’50’’97 Luka Mezgec (SLO - BikeExchange-Jayco) +00h54’58’’98 Adrien Petit (FRA - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h55’07’’99 Hugo Hofstetter (FRA - Arkéa-Samsic) +00h55’34’’100 Yves Lampaert (BEL - Quick-Step Alpha Vinyl) +00h55’45’’101 Mathieu van der Poel (NED - Alpecin-Deceuninck) +00h56’06’’102 Fabio Felline (ITA - Astana) +00h56’35’’103 Owain Doull (GBR - EF Education-EasyPost) +00h56’52’’104 Imanol Erviti (ESP - Movistar) +00h57’43’’105 Oliver Naesen (BEL - AG2R Citroën) +00h57’58’’106 Cyril Lemoine (FRA - B&B Hotels-KTM) +00h58’09’’107 Tim Wellens (BEL - Lotto-Soudal) +00h58’56’’108 Amaury Capiot (BEL - Arkéa-Samsic) +00h58’57’’109 Simon Clarke (AUS - Israel-Premier Tech) +00h59’01’’110 Pierre Rolland (FRA - B&B Hotels-KTM) +00h59’08’’111 Alexis Gougeard (FRA - B&B Hotels-KTM) +01h00’08’’112 Alexander Krieger (GER - Alpecin-Deceuninck) +01h00’09’’113 Krists Neilands (LAT - Israel-Premier Tech) +01h00’13’’114 Florian Vermeersch (BEL - Lotto-Soudal) +01h00’35’’115 Luca Mozzato (ITA - B&B Hotels-KTM) +01h01’47’’116 Marco Haller (AUT - Bora-Hansgrohe) +01h01’56’’117 Jack Bauer (NZL - BikeExchange-Jayco) +01h02’33’’118 Cyril Barthe (FRA - B&B Hotels-KTM) +01h03’56’’119 Mathieu Burgaudeau (FRA - TotalEnergies) +01h04’02’’120 Florian Sénéchal (FRA - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h04’09’’121 Alexander Kristoff (NOR - Intermarché-Wanty-Gobert) +01h04’23’’122 Sven Erik Bystrom (NOR - Intermarché-Wanty-Gobert) +01h04’46’’123 Filippo Ganna (ITA - Ineos Grenadiers) +01h05’05’’124 Connor Swift (GBR - Arkéa-Samsic) +01h05’20’’125 Stefan Bissegger (SUI - EF Education-EasyPost) +01h05’52’’126 Taco van der Hoorn (NED - Intermarché-Wanty-Gobert) +01h06’41’’127 Antoine Duchesne (CAN - Groupama-FDJ) +01h06’53’’128 Edward Planckaert (BEL - Alpecin-Deceuninck) +01h06’58’’129 Anthony Perez (FRA - Cofidis) +01h07’08’’130 Mads Pedersen (DEN - Trek-Segafredo) +01h07’42’’131 Peter Sagan (SVK - TotalEnergies) +01h08’20’’132 Nathan Van Hooydonck (NED - Jumbo-Visma) +01h08’22’’133 Guillaume Van Keirsbulck (BEL - Alpecin-Deceuninck) +01h08’27’’134 Dmitriy Gruzdev (KAZ - Astana) +01h08’44’’135 Mikkel Honoré (DEN - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h09’44’’136 Jonas Rutsch (GER - EF Education-EasyPost) +01h09’50’’137 Brent Van Moer (BEL - Lotto-Soudal) +01h10’26’’138 Olivier Le Gac (FRA - Groupama-FDJ) +01h10’44’’139 Magnus Cort Nielsen (DEN - EF Education-EasyPost) +01h10’55’’140 Kamil Gradek (POL - Bahrain Victorious) +01h11’10’’141 Fabio Jakobsen (NED - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h12’12’’142 Maciej Bodnar (POL - TotalEnergies) +01h12’18’’143 Quinn Simmons (USA - Trek-Segafredo) +01h12’44’’144 Aleksandr Riabushenko (BLR - Astana) +01h12’50’’145 Max Walscheid (GER - Cofidis) +01h14’07’’146 Luke Rowe (GBR - Ineos Grenadiers) +01h15’14’’147 Giulio Ciccone (ITA - Trek-Segafredo) +01h15’22’’148 Guillaume Boivin (CAN - Israel-Premier Tech) +01h15’56’’149 Alberto Dainese (ITA - DSM) +01h18’34’’150 Jérémy Lecroq (FRA - B&B Hotels-KTM) +01h18’52’’151 Dylan Groenewegen (NED - BikeExchange-Jayco) +01h19’29’’152 Reinardt Janse van Rensburg (RSA - Lotto-Soudal) +01h19’31’’153 Frederik Frison (BEL - Lotto-Soudal) +01h19’59’’154 Danny van Poppel (NED - Bora-Hansgrohe) +01h21’32’’155 Nils Eekhoff (NED - DSM) +01h24’09’’156 Andrea Bagioli (ITA - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h26’20’’157 Chris Juul Jensen (DEN - BikeExchange-Jayco) +01h27’19’’158 Michael Morkov (DEN - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h27’38’’159 Caleb Ewan (AUS - Lotto-Soudal) +01h28’43’’160 Victor Lafay (FRA - Cofidis) +01h28’56’’161 Amund Grøndahl Jansen (NOR - BikeExchange-Jayco) +01h30’33’’162 Albert Torres (ESP - Movistar) +01h32’16’’163 Marc Hirschi (SUI - UAE Emirates) +01h41’26’’164 Mikkel Bjerg (DEN - UAE Emirates) +01h42’29’’165 Anthony Turgis (FRA - TotalEnergies) +01h55’28’’

Tour de France 2022cyclismeTour de France
L'Humanité

Étape 8. Wout Van Aert a toujours la côte

Actu

Entre Dole et Lausanne en Suisse (186,3 km), victoire du Belge Wout Van Aert (Jumbo). Une journée vécue sans enthousiasme, avant l’entrée dans les Alpes, dès ce dimanche.

Jean-Emmanuel Ducoin

Sur la route du Tour.

Pas de pause, ni de faux-fuyants. Au lendemain de la première escalade sauvage dans les pentes de la Planche des Belles Filles, le peloton traça plein sud-est, entre Dole (ville de Louis Pasteur, fêté comme il se doit pour les 200 ans de sa naissance) et Lausanne (186,3 km). Une étape moins « transitionnelle » qu’il n’y paraissait, en vérité. Un profil « casse-patte » avec son final adjugé dans la côte du Stade Olympique sur les hauteurs du lac Léman (3e cat., 4,8 km à 4,6 %), propice, a priori, aux audacieux qui ne disputaient plus ni le général ni la gloire, sauf celle d’une journée. Ainsi avancèrent-ils, calculateurs, sur leur monde élastique. Autant l’avouer, le chronicœur resta côté français, pour le bien des finances de l’Humanité, prenant un peu d’avance vers les massifs alpins en prévision des jours futurs. Après tout, ne pas voir Lausanne et, surtout, fuir les tarifs hôteliers prohibitifs de la Suisse ne constituaient en rien une entrave à l’esprit. Espérons-le du moins.

Le tour rattrapé par le Covid

Dans une salle de presse improvisée, loin du fracas de la caravane, tout débuta par une inquiétude grandissante. Ce samedi, le Tour fut en effet rattrapé par les premiers cas de Covid-19, avec comme conséquence le retrait de plusieurs coureurs, dont un des coéquipiers du maillot jaune slovène Tadej Pogacar. Le Norvégien Vegard Stake Laengen (UAE) quitta la course avant le départ, tout comme le Français Geoffrey Bouchard (AG2R Citroën), lui aussi positif au coronavirus. « Vegard a été testé négatif hier matin lors du protocole de test de routine de l’équipe interne. Mais il a signalé des symptômes de maux de gorge tard la nuit dernière », expliqua au matin le médecin de l’équipe émiratie, le Dr Adriano Rotunno. « Le test antigénique a été positif et il a été confirmé par un test PCR ce matin. » Quelques minutes plus tôt, l’équipe de Bouchard avait fait part du départ de son grimpeur, vainqueur par le passé du classement de la montagne au Giro et à la Vuelta, mais néophyte sur cette Grande Boucle.

Précisions que ces deux cas furent les premiers concernant les coursiers, mais la nouvelle vague de Covid a déjà provoqué des départs dans l’encadrement de plusieurs équipes (personnel et direction des groupes). À elle seule, la formation Quick-Step a dû faire appel à trois nouveaux directeurs sportifs depuis le début.

une sorte de « loterie » se joue tous les matins, personne n’étant à l’abri du hasard et d’une mise au ban…

À la suite de la cascade d’abandons enregistrés au Tour de Suisse à la mi-juin, le protocole anti-Covid fut actualisé par l’Union cycliste internationale (UCI). Les tests sont obligatoires avant le départ et lors des deux journées de repos de l’épreuve, coureurs et personnels d’équipes compris. En cas de positivité, le protocole prévoit que « la décision d’isolement éventuelle sera prise de manière collégiale par le médecin de l’équipe concernée, le médecin Covid-19 de l’épreuve et le directeur médical de l’UCI ». Chacun a bien compris l’enjeu : une sorte de « loterie » se joue tous les matins, personne n’étant à l’abri du hasard et d’une mise au ban…

Vautrer de tout son long sur un coin d’herbe

Alors qu’un point – moins lyrique que sportif – s’imposait avant l’entrée des Alpes (dès ce dimanche vers Châtel, 15,4 km à 6,1 %), nous fûmes de nouveau perturbés par une énorme chute, après dix bornes de bataille afin de constituer la « bonne échappée ». Plusieurs leaders se retrouvèrent au sol, dont Romain Bardet et David Gaudu, respectivement cinquième et sixième du général, Peter Sagan, ou encore Ben O’Connor, décidément à la dérive depuis une semaine. Victime de la culbute, Kevin Vermaerke fut même contraint de renoncer.

À l’avant, trois courageux profitèrent de l’incident pour s’extraire (Cattaneo, Wright et Frison) et figèrent les circonstances pour un temps-long. Une aubaine. Comme tous les suiveurs, nous avions encore la tête dans la Planche des Belles Filles, repensant à la victoire de Tadej Pogacar devant Jonas Vingegaard au prix d’un effort surréaliste. Nous songeâmes surtout aux performances de nos deux Français, Bardet et Gaudu, un peu justes mais présents dans la lutte, ce qui suscita bien des espoirs. Les images furent d’ailleurs frappantes et traduisaient la violence consentie. Bardet eut par exemple du mal à descendre de sa machine avant de se vautrer de tout son long sur un coin d’herbe, peinant à reprendre souffle au sommet du massif vosgien.

Un Français sur le podium à Paris ne relève plus forcément du fantasme.

Il répétait : « J’en ai chié, j’en ai chié… C’est une saloperie, hein, ça fait bizarre des cols aussi durs, je n’avais plus l’habitude de ces efforts. » Quant à Gaudu, incapable, sur le moment, de mettre un pied devant l’autre, il raconta à l’Équipe : « Au moment où Pogacar a accéléré, je me suis mis en danseuse et ça m’a coûté un peu de force, le chemin étant plus glissant qu’en 2019 et je ne m’attendais pas à ça. J’ai un peu perdu l’adhérence. Après, j’ai préféré gérer, pour ne pas exploser. » L’un et l’autre nourrissaient néanmoins des espérances. Le premier : « Jusqu’à un kilomètre de l’arrivée, j’étais vraiment bien, donc je suis content. » Le second : « Faire sixième au milieu des favoris, c’est bien. » Et pour le dire autrement : un Français sur le podium à Paris ne relève plus forcément du fantasme.

Pogacar augmente brique par brique le mur de sa surpuissance

Pogacar, lui, poursuit ses envolées, mental en fonte, augmentant brique par brique le mur de sa surpuissance comme de sa volonté de « tout prendre », façon Cannibale. S’il n’a pas « tué » le Tour, beaucoup d’observateurs comptent sur les Jumbo (Vingegaard et Roglic), mais aussi sur les Ineos, qui disposent de quatre représentants dans les dix premiers (Thomas, Yates, Pidcock et Matinez), pour allumer des incendies et tenter d’isoler le prodige slovène, dès les Alpes. Geraint Thomas, vainqueur 2018, assurait : « À coup sûr, nous pourrons utiliser ce nombre dans les prochains jours, mais il faudra choisir les bons moments et ne pas y aller n’importe comment. Mais on devra essayer, on le doit. » Le directeur sportif des Jumbo, Grisha Niermann, déclarait pour sa part : « On va continuer à rendre la vie difficile à Pogacar, on fera tout ce qu’on peut, sinon ce Tour va vraiment être ennuyeux. »

Nous n’en étions pas là. Saoulés de lumière et de chaleur en ce jour du soigneur, nos Géants pénétrèrent dans le canton de Vaux, au cœur de l’après-midi, sur des positions figées et un écart à minima avec les échappés, moins de deux minutes. Le scénario, sans saveur et ennuyeux, parût dès lors écrit à l’avance. De quoi alimenter la chronique, nous vîmes toutefois Thibaut Pinot aller au sol à son tour, puis prendre une musette en plein visage lors d’un ravitaillement. Et lorsque le gros de la troupe longea les berges du Léman, nous comprîmes que nous assisterions à une nouvelle « course de côte » dans l’ultime rampe du Stade Olympique inondée de spectateurs.

Lausanne, capitale administrative du sport mondial qui accueille les sièges d’une quarantaine de fédérations internationales, recevait les Forçats pour la sixième fois de son histoire. Les deux fuyards rescapés (d’abord Cattaneo, puis Wright) rendirent les armes au pied de la bosse. Et pour la énième fois, les cadors, maillot jaune en tête, entrèrent en action dans l’usage exclusif de la robustesse explosive. Sélection sèche et brutale. Les meilleurs devants (Pogacar, Roglic, Vingegaard, Bardet, Gaudu, Martin, etc.), les autres à l’agonie. Nous crûmes un instant que Pogacar allait remettre ça, mais, imbattable dans l’exercice des sprints en faux-plat montant, l’ineffable couteau-suisse belge Wout Van Aert (Jumbo) vint cueillir son deuxième succès depuis le Danemark, confortant son maillot vert.

Froome, à des années-lumière de ses exploits antérieurs

Toujours vivant à la passion, et parce que la mémoire sur les routes du Tour demeure cet invariant qui cadenasse nos imperfections, le chronicœur souhaita conclure en satisfaisant à une demande générale. « Mais où en est Froome ? », demandent des lecteurs depuis plusieurs jours. Le plus illustre des anonymes du peloton ne se porte pas si mal, sachez-le. Classé quarante-et-unième à La Planche, à moins de quatre minutes de Pogacar, le quadruple vainqueur de l’épreuve pointait, hier matin, à la cinquantième place du général, à près de quinze minutes du maillot jaune.

Des cyclistes, que les souffrances vélocipédiques ont rendus plus humbles de jugement et d’attitude.

Certes, le Britannique, anobli par la reine en 2015, se situe à des années-lumière de ses exploits antérieurs, mais, contrairement à ses habitudes récentes, il n’a toujours pas sombré dans les abysses de la déroute totale, quitte à se poser la seule question qui vaille : « Pourquoi m’infliger ces humiliations ? » Des philosophes concluraient qu’en cela le vélo est dialectique. Des cyclistes, que les souffrances vélocipédiques ont rendus plus humbles de jugement et d’attitude. Froome, modeste en diable désormais, ne gagnera plus jamais « son » Tour. Mais le chronicœur s’attend à le voir se glisser dans une échappée, tôt ou tard, et pourquoi pas donner un peu de sens à son obstination. Celle-ci porte un nom cruel : chemin de croix.

Classement général1. Tadej Pogacar (SLO/UAE) 28h56’16’’2. Jonas Vingegaard (DEN/JUM) à 39 secondes3. Geraint Thomas (GBR/INE) à 1’14’’4. Adam Yates (GBR/INE) à 1’22’’5. David Gaudu (FRA/GFJ) à 1’35’’6. Romain Bardet (FRA/DSM) à 1’36’’7. Thomas Pidcock (GBR/INE) à 1’39’’8. Neilson Powless (USA/EF1) à 1’41’’9. Enric Mas (ESP/MOV) à 1’47’’10. Daniel Martínez (COL/INE) à 1’59’’11. Nairo Quintana (COL/ARK) à 2’10’’12. Aleksander Vlasov (RUS/BOR) à 2’45’’13. Primož Roglic (SLO/JUM) à 2’49’’14. Guillaume Martin (FRA/COF) à 3’02’’15. Aurélien Paret-Peintre (FRA/AG2) à 3’08’’16. Rigoberto Urán (COL/EF1) à 3’24’’17. Damiano Caruso (ITA/BAH) à 3’37’’18. Luis León Sánchez (ESP/BAH) à 4’27’’19. Toms Skujinš (LAT/TRE) à 4’32’’20. Alexey Lutsenko (KAZ/AST) à 4’49’’21. Warren Barguil (FRA/ARK) à 6’10’’22. Louis Meintjes (RSA/INT) à 6’16’’23. Valentin Madouas (FRA/GFJ) à 6’28’’24. Bob Jungels (LUX/AG2) à 6’52’’25. Patrick Konrad (AUT/BOR) à 6’55’’26. Brandon McNulty (USA/UAE) à 7’02’’27. Lennard Kämna (GER/BOR) à 7’03’’28. Tony Gallopin (FRA/TRE) à 7’35’’29. Dylan Teuns (BEL/BAH) à 7’50’’30. Michael Woods (CAN/ISR) à 7’56’’31. Maximilian Schachmann (GER/BOR) à 8’13’’32. Steven Kruijswijk (NED/JUM) à 9’34’’33. Thibaut Pinot (FRA/GFJ) à 10’09’’34. Mattia Cattaneo (ITA/QST) à 10’18’’35. Benjamin Thomas (FRA/COF) à 11’23’’36. Jakob Fuglsang (DEN/ISR) à 11’40’’37. Sepp Kuss (USA/JUM) à 13’36’’38. Bauke Mollema (NED/TRE) à 14’19’’39. Sebastian Schönberger (AUT/BBH) à 14’45’’40. Andreas Leknessund (NOR/DSM) à 14’50’’41. Andrea Pasqualon (ITA/INT) à 15’15’’42. Edvald Boasson Hagen (NOR/TOT) à 15’31’’43. Tiesj Benoot (BEL/JUM) à 15’56’’44. Alexis Vuillermoz (FRA/TOT) à 15’56’’45. Hugo Houle (CAN/ISR) à 15’56’’46. Philippe Gilbert (BEL/LOT) à 16’12’’47. Stefan Küng (SUI/GFJ) à 16’51’’48. Matteo Jorgenson (USA/MOV) à 16’55’’49. Alberto Bettiol (ITA/EF1) à 17’14’’50. Christopher Froome (GBR/ISR) à 17’16’’51. Wout van Aert (BEL/JUM) à 18’25’’52. Nélson Oliveira (POR/MOV) à 18’35’’53. George Bennett (NZL/UAE) à 18’45’’54. Lukasz Owsian (POL/ARK) à 19’28’’55. Rafal Majka (POL/UAE) à 19’42’’56. Jasper Philipsen (BEL/ALP) à 19’53’’57. Ion Izagirre (ESP/COF) à 20’27’’58. Kévin Geniets (LUX/GFJ) à 21’24’’59. Yves Lampaert (BEL/QST) à 21’49’’60. Gorka Izagirre (ESP/MOV) à 22’53’’61. Michael Matthews (AUS/BIK) à 22’56’’62. Ben O’Connor (AUS/AG2) à 23’12’’63. Maxime Bouet (FRA/ARK) à 23’16’’64. Nils Politt (GER/BOR) à 23’29’’65. Tim Wellens (BEL/LOT) à 23’40’’66. Matej Mohoric (SLO/BAH) à 24’31’’67. Kristian Sbaragli (ITA/ALP) à 24’39’’68. Marc Soler (ESP/UAE) à 24’55’’69. Simon Geschke (GER/COF) à 25’09’’70. Georg Zimmerman (GER/INT) à 25’18’’71. Simone Velasco (ITA/AST) à 25’22’’72. Luke Durbridge (AUS/BIK) à 25’36’’73. Silvan Dillier (SUI/ALP) à 25’44’’74. Fred Wright (GBR/BAH) à 26’14’’75. Jasper Stuyven (BEL/TRE) à 26’48’’76. Franck Bonnamour (FRA/BBH) à 26’53’’77. Felix Großschartner (AUT/BOR) à 27’04’’78. Ruben Guerreiro (POR/EF1) à 27’28’’79. Pierre Latour (FRA/TOT) à 27’44’’80. John Degenkolb (GER/DSM) à 28’04’’81. Luka Mezgec (SLO/BIK) à 28’12’’82. Nicholas Schultz (AUS/BIK) à 28’40’’83. Hugo Hofstetter (FRA/ARK) à 28’48’’84. Dylan van Baarle (NED/INE) à 28’48’’85. Andreas Kron (DEN/LOT) à 29’17’’86. Mathieu van der Poel (NED/ALP) à 29’20’’87. Christophe Laporte (FRA/JUM) à 29’34’’88. Florian Sénéchal (FRA/QST) à 30’13’’89. Mikaël Chérel (FRA/AG2) à 30’52’’90. Imanol Erviti (ESP/MOV) à 30’57’’91. Oliver Naesen (BEL/AG2) à 31’12’’92. Cyril Lemoine (FRA/BBH) à 31’23’’93. Amaury Capiot (BEL/ARK) à 32’11’’94. Pierre Rolland (FRA/BBH) à 32’22’’95. Adrien Petit (FRA/INT) à 32’56’’96. Benoît Cosnefroy (FRA/AG2) à 33’11’’97. Martijn Tusveld (NED/DSM) à 33’15’’98. Alexander Krieger (GER/ALP) à 33’23’’99. Krists Neilands (LAT/ISR) à 33’27’’100. Florian Vermeersch (BEL/LOT) à 33’49’’101. Chris Hamilton (AUS/DSM) à 33’51’’102. Matis Louvel (FRA/ARK) à 33’57’’103. Andrey Zeits (KAZ/AST) à 34’09’’104. Kobe Goossens (BEL/INT) à 34’49’’105. Luca Mozzato (ITA/BBH) à 35’01’’106. Brent Van Moer (BEL/LOT) à 35’10’’107. Alexis Gougeard (FRA/BBH) à 35’14’’108. Jack Bauer (NZL/BIK) à 35’47’’109. Mikkel Honoré (DEN/QST) à 35’48’’110. Stan Dewulf (BEL/AG2) à 36’37’’111. Cyril Barthe (FRA/BBH) à 37’10’’112. Mathieu Burgaudeau (FRA/TOT) à 37’16’’113. Jan Tratnik (SLO/BAH) à 37’19’’114. Joe Dombrowski (USA/AST) à 37’19’’115. Alexander Kristoff (NOR/INT) à 37’37’’116. Pierre-Luc Périchon (FRA/COF) à 37’49’’117. Sven Erik Bystrom (NOR/INT) à 38’118. Gregor Mühlberger (AUT/MOV) à 38’11’’119. Fabio Jakobsen (NED/QST) à 38’16’’120. Connor Swift (GBR/ARK) à 38’34’’121. Fabio Felline (ITA/AST) à 38’39’’122. Stefan Bissegger (SUI/EF1) à 39’06’’123. Marco Haller (AUT/BOR) à 39’07’’124. Carlos Verona (ESP/MOV) à 39’38’’125. Taco van der Hoorn (NED/INT) à 39’55’’126. Owain Doull (GBR/EF1) à 39’59’’127. Antoine Duchesne (CAN/GFJ) à 40’07’’128. Max Walscheid (GER/COF) à 40’11’’129. Edward Planckaert (BEL/ALP) à 40’12’’130. Jonathan Castroviejo (ESP/INE) à 40’20’’131. Guillaume Boivin (CAN/ISR) à 40’46’’132. Mads Pedersen (DEN/TRE) à 40’56’’133. Simon Clarke (AUS/ISR) à 41’05’’134. Guy Niv (ISR/ISR) à 41’17’’135. Peter Sagan (SVK/TOT) à 41’34’’136. Nathan Van Hooydonck (BEL/JUM) à 41’36’’137. Guillaume Van Keirsbulck (BEL/ALP) à 41’41’’138. Filippo Ganna (ITA/INE) à 42’16’’139. Jonas Rutsch (GER/EF1) à 43’04’’140. Olivier Le Gac (FRA/GFJ) à 43’58’’141. Reinardt Janse Van Rensburg (RSA/LOT) à 44’15’’142. Kamil Gradek (POL/BAH) à 44’24’’143. Frederik Frison (BEL/LOT) à 44’43’’144. Dmitriy Gruzdev (KAZ/AST) à 45’23’’145. Maciej Bodnar (POL/TOT) à 45’32’’146. Aliaksandr Riabushenko (BLR/AST) à 46’04’’147. Michael Storer (AUS/GFJ) à 46’08’’148. Magnus Nielsen (DEN/EF1) à 48’06’’149. Luke Rowe (GBR/INE) à 48’28’’150. Giulio Ciccone (ITA/TRE) à 48’36’’151. Quinn Simmons (USA/TRE) à 49’55’’152. Alberto Dainese (ITA/DSM) à 51’48’’153. Jérémy Lecroq (FRA/BBH) à 52’06’’154. Andrea Bagioli (ITA/QST) à 52’24’’155. Dylan Groenewegen (NED/BIK) à 52’43’’156. Caleb Ewan (AUS/LOT) à 53’27’’157. Michael Morkov (DEN/QST) à 53’42’’158. Anthony Perez (FRA/COF) à 53’44’’159. Danny van Poppel (NED/BOR) à 54’46’’160. Amund Jansen (NOR/BIK) à 55’17’’161. Nils Eekhoff (NED/DSM) à 57’23’’162. Albert Torres (ESP/MOV) à 58’20’’163. Christopher Juul-Jensen (DEN/BIK) à 1h00’33’’164. Kasper Asgreen (DEN/QST) à 1h01’43’’165. Victor Lafay (FRA/COF) à 1h02’10’’166. Marc Hirschi (SUI/UAE) à 1h13’23’’167. Mikkel Bjerg (DEN/UAE) à 1h15’43’’168. Anthony Turgis (FRA/TOT) à 1h28’42’’

Tour de France 2022Wout Van AertTadej Pogacar
L'Humanité

Étape 7. Pogacar se met à La Planche

Actu

Entre Tomblaine et La Planche des Belles Filles (176,3 km), victoire du maillot jaune Tadej Pogacar. Le Slovène a dû jouer des coudes pour dominer in extremis son dauphin l’an dernier, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo).

Jean-Emmanuel Ducoin

La Super Planche des Belles Filles (Haute-Saône), envoyé spécial.

Et soudain, sous un soleil d’Est aussi ardent qu’une brindille méditerranéenne en pleine sécheresse, il n’y eut dans leurs fréquences de pédalage saccadées, hachurées par la douleur des corps, qu’une exigence intime de macération – à peine trahie par la ruse des uns, la bravoure des autres et la folie collective d’à peu près tous. Dans le secret de leurs pensées, propageant maladroitement leur confusion, certains allaient enfin en savoir plus sur eux-mêmes, et une bonne partie de la suite du Tour. L’après-midi s’était écoulée bravement, entre Tomblaine (périphérie de Nancy) et La Super Planche des Belles Filles (176,3 km), qui domine le Territoire de Belfort et une partie du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Longtemps, nous quêtâmes la « bonne échappée », qui mit plus d’une heure à se former au cœur d’un peloton électrique et survolté, sur un parcours aussi plat qu’une autoroute dans sa première partie, pour venir s’échouer sur des hauteurs bien connues désormais des Géants de la Route, abordées cette fois par deux cols de troisième catégorie, ceux de Grosse Pierre et des Croix. Au fil des ans contemporains, La Planche des Belles Filles (1re cat., 7 km à 8,7 %) est devenue une sorte de « classique » des traceurs de l’épreuve, autant pour sa difficulté que par sa situation géographique, assez lointaine des massifs traditionnels, servant ainsi de « rampe de lancement » à des étapes transitionnelles. La station de ski de la Haute-Saône recevait d’ailleurs le Tour pour la sixième fois en dix ans, après avoir opéré une entrée fracassante en 2012 parmi les sites d’arrivée. Ce jour-là, un certain Chris Froome y écrasa la concurrence, ce que Tadej Pogacar réalisa de manière encore plus stupéfiante, en 2020, lors de l’ultime contre-la-montre en côte, ce qui donna lieu à un retournement de situation historique avec sa prise de pouvoir définitive aux dépens de son compatriote slovène Primoz Roglic. Depuis, Pogacar semble invincible à mesure qu’il grandit dans son écrasante supériorité.

Les ascensionnistes disposaient là d’un avantage hautement incomparable

En vérité, nous attendions cette étape avec quelques frissons. Les grimpeurs et autres cadors devaient y surgir d’une claire définition, sachant que dans l’apprentissage du pays en élévation, les ascensionnistes disposaient là d’un avantage hautement incomparable, surtout dans les vraies premières rampes qui cassent les rythmes et atomisent tous les braquets antérieurs. Du brutal. Avant de parvenir à ces sommets d’allégresse, dix vaillants fuyards formèrent un joli groupe d’éclaireurs (Schachmann, Kamna, Teuns, Durbridge, Pedersen, Barthe, Erviti, Geschke, Ciccone et Asgreen). À l’arrière, à une centaine de kilomètres du but, les UAE de Pogacar prirent les commandes de la chasse, suite à un épisode plutôt étonnant. Tandis que le maillot jaune satisfaisait à un « besoin naturel », selon l’expression aussi ridicule que consacrée, le peloton ne ralentit pas son allure, contrairement aux usages. Apparemment, cela déplut au Slovène. De retour à son poste, il réclama dès lors à ses équipiers de mener grand train, manière de signifier méchamment : « Qui est le patron ? »

Une histoire légendaire qu’il convient de narrer

À ce petit jeu, nous ne donnâmes pas cher de l’échappée, et partant, du sort de l’ultime ascension dans la Planche des Belles Filles. Mais patience. Rappelons d’abord que le nom charmeur de l’endroit cache, lui, une histoire légendaire qu’il convient de narrer. En 1635, en pleine guerre de Trente Ans, des mercenaires suédois avaient massacré tous les hommes des vallées de la Savoureuse et du Rahin, avant de pourchasser les femmes de la région. Celles-ci se jetèrent dans les eaux du lac pour échapper à leurs bourreaux. Une seule d’entre elles parvint à s’échapper de ce suicide collectif. D’où l’origine du nom : La Planche-des-Belles-Filles… La montagne offre parfois une revanche à l’esprit, qui la lui rend bien. Du point de vue cycliste, celle-ci possède en revanche un invariant que le chronicoeur ne risquait pas d’oublier : les quatre derniers porteurs du maillot jaune au soir de La Planche remportèrent toujours l’épreuve à Paris (Wiggins en 2012, Nibali en 2014, Froome en 2017, Pogacar en 2020).

La montagne offre parfois une revanche à l’esprit, qui la lui rend bien.

Puisque l’homme, en s’élevant, s’informe de son propre mystère, comme le réclame le Tour en mode sacrificiel, nous réalisâmes que le sérieux de la bagarre s’engagea dès la vallée à une cadence soutenue. À l’avant, sept courageux s’isolèrent (Geschke, Durbridge, Schachmann, Kamna, Teuns, Erviti et Barthe). Dans le groupe maillot jaune, les UAE poursuivaient leur travail de sape. En traversant le village de Plancher-les-Mines, où débute la rampe terminale, nous cherchâmes du regard Thibaut Pinot, l’enfant du pays, tandis que des slogans à sa gloire couvraient littéralement le bitume. La veille, à Longwy, le franc-tireur de la FDJ avait volontairement laissé filer du temps pour tenter, « chez lui », d’aller décrocher la lune sans provoquer les éventuelles réactions des favoris. Ayant manqué l’échappée, comment allait-il réagir ? Le pourrait-il seulement ?

Pogacar passa à l’action, cassa du bois de Planche, en fit des copeaux, mais il y eut un gros "Mais"...

La dislocation survint. Les fugitifs s’ensuquèrent, bien que l’Allemand Lennard Kämna s’essayât à la résistance, hélas en vain. Et quand les cadors se braquèrent, Thibaut Pinot s’affaissa, irrémédiablement. Le vertige de l’espoir était déjà passé. Le ménage débuta, mais seulement à moins de deux kilomètres du sommet, quand ils atteignirent l’incandescence ce que l’on pouvait nommer du cyclisme « à l’ancienne ». Ce fut spectacle hallucinant de voir ces cyclistes « modernes » – souvent à la limite de la robotisation – redécouvrir une portion antédiluvienne : un tertre de chemin blanc concassé et damé, avec son passage à 24 % noyé de poussière.

Dans ces pentes sauvages, Pogacar passa à l’action, cassa du bois de Planche, en fit des copeaux, mais il y eut un gros « mais ». Alors qu’on pensait qu’il allait s’envoler seul au sommet vers le bleu profond du ciel, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo), son dauphin l’an dernier, vint le titiller, le dépassa, crut même un instant entrevoir la victoire d’étape à quelques mètres du but, mais Pogacar, dans un dernier sursaut, à bout de force, à l’arrache et en danseuse, le « sauta » sur la ligne. Duel étonnant ; conclusion ouverte. Les deux hommes, hors de souffle, finirent roue dans roue, quasiment à l’arrêt. Le Slovène, double tenant du titre, remportait bien sûr sa deuxième étape consécutive et confortait son maillot jaune. Sauf que, sur ces routes dressées qui semblaient vouloir lui frayer un chemin, il ne se trouvait pas seul au monde. D’autant que les autres favoris ne pointaient qu’à quelques secondes derrière (Roglic à 12’’, Gaudu et Bardet à 20’’). Le chronicoeur toucha au nœud de l’évidence : Tadej Pogacar domine le Tour, mais ne l’écrase pas encore. Au général, il ne possède que 35 secondes d’avance sur Vingegaard…

Tour de France 2022
L'Humanité

Étape 6. À Longwy, Pogacar et les mains d’or

Actu

Tour de France. Dans la 6e étape, entre Binche en Belgique et Longwy (219,9 km), victoire de Tadej Pogacar (UAE), qui s’empare du maillot jaune. Les coureurs arrivaient dans la ville de l’ancien bassin sidérurgique, sacrifié en 1984.

Jean-Emmanuel Ducoin

Longwy (Meurthe-et-Moselle), envoyé spécial.

« U n grand soleil noir tourne sur la vallée/Cheminées muettes, portails verrouillés. » Jamais, sans doute, Bernard Lavilliers n’aurait imaginé que ses paroles des Mains d’or accompagneraient le chronicœur en cette journée d’étape, la plus longue du Tour. Plafond bas et nuages lourds, entre Binche, en Belgique, et Longwy (219,9 km), pour un sympathique crochet chez nos cousins wallons, avant un final promis aux puncheurs. Comme en 2017, l’arrivée se situait au sommet de la côte des Religieuses (1,6 km à 5,8 %), rehaussée d’un raidard de 800 mètres à 12 % qui risquait d’éloigner les sprinteurs. Mais nous n’en étions pas encore là lorsque la voiture de l’Humanité déboula dans la ville de Longwy. Sur les traces des hommes de fer, honorés par d’autres Géants qui allaient bientôt s’échouer tout à côté de la rue de la République et de l’avenue Raymond-Poincaré, dont les bicoques ouvrières, alignées, sont restées toutes identiques depuis les grandes heures industrielles. Au fil des décennies, elles devinrent ce que nous en voyons désormais. Mornes et décrépies. Souvent vides.

Depuis le départ, façon usus, fructus, abusus, un peloton secoué d’attaques successives semblait avoir oublié les plaies et les bosses de la veille sur les pavés de l’Enfer. Pas moins de quatre abandons à la suite de la bataille (Oss, Gogl, Haig et Kirsch) et une incertitude : combien de temps tiendrait Primoz Roglic après sa culbute et sa luxation de l’épaule, sanctionnée par deux minutes de débours sur le grandissime favori Tadej Pogacar ? Par cette grande confusion des horloges du Tour, nous pensâmes déjà à la montée de la Planche des Belles Filles, ce vendredi, qui constituera le premier juge de paix dans des pourcentages décisifs. Patience.

« Wagons immobiles, tours abandonnées/Plus de flamme orange dans le ciel mouillé. » Quand l’avant-garde du peloton, après avoir repris trois fuyards au long cours – dont le maillot jaune Van Aert, parti dans une chevauchée de l’absurde avant de sombrer –, pénétra à son tour dans Longwy en mode éclaté, nous nous demandâmes si ces Forçats de la modernité cycliste savaient que, en ce lieu, la mélancolie ouvrière continuait de s’épaissir et que la part du cœur, dans les tréfonds de la mémoire, ne se réduisait pas à son passé de plomb. À l’instant même où les casse-cou du jour mangeaient la rampe terminale pour se disputer du prestige, la voix de Lavilliers résonnait dans nos écouteurs. « On dirait, la nuit, de vieux châteaux forts/Bouffés par les ronces, le gel et la mort. » Des spectres murmuraient à nos oreilles, tandis que, de ce côté-ci du temps, un travailleur du vélo, tel un modèle réduit du capitalisme sportif, levait les bras du triomphe. De l’acier rouge avait jailli de ses jambes en feu : Tadej Pogacar en personne réglait la montée finale et s’emparait même du maillot jaune. Ce qu’il accomplissait là, après son numéro sur les pavés du Nord, résista aux superlatifs.

les fantômes des classes du bas

Mais, depuis l’autre côté du temps, un peu d’histoire dans les entrailles d’une Lorraine affaissée. « J’ai passé ma vie là, dans ce laminoir/Mes poumons, mon sang et mes colères noires. » Jusqu’au début des années 1980, Longwy fut en effet l’un des plus importants bassins industriels de France, intimement associé au savoir-faire sidérurgique, concentrant l’essentiel de la production nationale de fonte et d’acier. Hommes et femmes de chair solidaires, fiers du métier. La cité, modeste en taille et ensuquée par les fumées des hauts-fourneaux, s’organisait autour des blocs d’usines, charriant matin et soir, souvent à vélo, des milliers de salariés.

La plupart des maisons d’ouvriers arborèrent durablement les vestiges des décorations d’origine, des frises en bois de toutes les couleurs ornant les perrons. À l’intérieur, des tables en Formica sur lesquelles on posait bien à plat les mains d’or dont l’épaisseur calleuse attestait l’origine sociale. La vie se résumait à l’usine, pour le boulot. Et à la bicyclette, pour les loisirs. L’Union cycliste du bassin de Longwy jouissait d’ailleurs d’une méchante réputation. Une époque identificatoire, quand les Français prenaient corps, par l’intermédiaire des exploits pédalants de leurs semblables, ces hommes du peuple en « ouvriers du Tour », durs à la tâche eux aussi, ces Forçats de la Route (les vrais)… Et puis, il y eut le tournant de la rigueur et la « grande casse » du 29 mars 1984, jour maudit. Le gouvernement socialiste décida de revoir son « plan acier » et annonça la suppression de 21 000 emplois dans la sidérurgie. Mitterrand referma cyniquement le couvercle : « Qui n’a pas la Lorraine dans son cœur ? », dans la lignée des grandes dynasties de maîtres des forges – Wendel, Schneider –, devenues les archétypes des puissants, symboles des deux cents familles les plus riches de l’époque. Dès lors, Longwy perdra ses enfants : 22 000 habitants dans les années 1960, 14 000 de nos jours. Disparus les fantômes des classes du bas, sidérurgistes de la fournaise, avec leurs mains devenues si insensibles qu’ils les glissaient, par tradition et en hiver, dans les eaux glacées de la Chiers, la rivière locale. « J’voudra is travailler enc ore, travailler encore/Forger l’acier rouge avec mes mains d’or. »

Article sans titre

6e étape Binche-Longwy (219,9 km)

1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 4h27’13’’

2. M. Matthews (AUS/BEX), à 0’’

3. D. Gaudu (FRA/FDJ), à 0’’

Classement général

1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 20h44’44’’

2. N. Powless (É-U/EFE), à 4’’

3. J. Vingegaard (DAN/JUM), à 31’’

Maillot vert (points)

W. Van Aert (BEL/JUM) 198 points

Maillot à pois (grimpeur)

M. Cort Nielsen (DAN/EFE)

Maillot blanc (meilleur jeune)

T. Pogacar (SLO/UAE)

Aujourd’hui

7e étape

Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles (176,3 km)

Tour de France 2022cyclismeTadej PogacarTour de France
L'Humanité

Étape 5. Pogacar écrase l’Enfer du Nord

Actu

Entre Lille et Arenberg (153,7 km), cinquième étape épique, victoire de l’Australien Simon Clarke (ISR). Onze secteurs pavés étaient à franchir. Le double tenant du titre a commencé à faire le ménage parmi les favoris.

Jean-Emmanuel Ducoin

Arenberg-Porte du Hainaut (Nord), envoyé spécial.

Et ceux qui venaient de souffrir nous saluèrent, à leur manière, corps meurtris, moitié mutins moitié victimes. À raison, ils redoutaient l’événement, son injustice potentielle, avant de le ranger dans les affres de leur propre désolation. De Lille à Arenberg (153,7 km), nous assistâmes donc à l’une de ces étapes d’anthologie qui, tôt ou tard, nourriront de futurs palimpsestes immémoriaux. Nous nous trouvâmes au cœur de l’après-midi, après 80 bornes avalées sous un ciel généreux à peine ourlé, rendant les difficultés moins ardues, quand le gros de la troupe débuta son orgie d’ornières et de pavés sur des boyaux de 30 ou 32 millimètres de section. Ci-devant, les onze maudits secteurs de l’Enfer du Nord (classés de 11 à 1), pour un mini-Paris-Roubaix à l’envers (nord-sud) concentré sur 70 kilomètres et plus complexe à aborder, par bien des aspects, que le vrai Monument de printemps. Selon la formule consacrée : un favori n’y pouvait gagner le Tour, mais tout y perdre. Sur leurs visages déjà vrillés par la douleur, nous devinâmes même cet effondrement du présent sous le poids du danger permanent. Oui, c’était ça. Le silence intérieur à la place de la furie alentour.

Depuis un moment, six courageux brossés par la poussière (Powless, Gougeard, Boasson Hagen, Van Der Hoorn, Clarke, Cort Nielsen) ouvraient la voie comme pour conjurer le mauvais sort, l’âme tôt bleuie par le manque d’air. Tout s’emballa en nervosité, à la faveur d’une partie de gros bras, frottages en règle des plus puissantes équipes pour projeter au mieux leurs cadors (Ineos, Jumbo, Quick-Step, FDJ, Bora, UAE, DSM, etc.). Avant même la furie des goulets d’étranglement, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo) tâta méchamment l’asphalte et s’octroya une belle chasse pour reprendre sa place, manquant de peu de percuter un véhicule. Nous pensâmes à Chris Froome, en 2014, contraint à l’abandon dans des circonstances dantesques… sans même apercevoir le début des tronçons pavés de mauvaises intentions.

Sur la ligne d'arriver il ne fallut pas manquer l'apparition des morts-vivants, transis d'effort.

À l’heure de la bière, ils étaient bien là, ces tertres empierrés – ils déployaient leurs ombres comme on jette des maléfices. Dès Villers-au-Tertre (secteur 11), puis dans Eswars, et plus encore dans Wasnes-au-Bac et Émerchicourt (secteurs 9 et 8), en une longue file processionnaire, bataille de sape et guerre de positionnement se disputèrent l’alternance. Nous vîmes Pogacar, Roglic, Sénéchal se tenir aux avant-postes. L’écrivain Paul Fournel a raison : « Les hommes, à vélo, ressemblent à ce qu’ils sont. » Des casse-cou, qui s’installèrent progressivement dans ces dodelinements anxieux qui signèrent la fragilité haute tension, quand leur force vint à claquer la porte. Tandis que les échappés résistaient, sur ces terres noires ensemencées au mâchefer, une impitoyable sélection s’opéra dans le peloton, éparpillé. Incidents et chutes s’accumulèrent. Victimes : Van der Poel, Van Aert, Lampaert, Sagan, O’Connor, Thomas, Pinot et même Roglic et Vingegaard (longtemps en quête d’une machine à sa taille). Tous irrémédiablement lâchés. Le premier grand ménage – il laissera des traces.

Un petit déluge et un goût de fer

De ce tourbillon épique façon jeu de massacre, Tadej Pogacar en rajouta dans la démesure et s’octroya des relais de seigneur à Erre, Warlaing et Tilloy (secteurs 5, 4 et 3). Flanqué de Stuyven, le double tenant du titre creusa les écarts et martyrisa les esprits. Jusqu’à plier le Tour d’une synthèse brutale avant terme ? En tête, l’un des cinq rescapés du matin, l’Australien Simon Clarke (ISR) remporta une victoire de prestige. À l’arrière, un petit déluge et un goût de fer. Dans les porte-bagages, une quinzaine de secondes envolées pour certains (Van Aert, Vingegaard, Bardet, Thomas, Gaudu, etc.). Mais des minutes de passifs pour d’autres : plus de deux pour Roglic, trois pour O’Connor… Alors, sur la ligne d’arrivée, il ne fallut pas manquer l’apparition des morts-vivants, transis d’effort, apparaissant dans un interminable défilé, maculés d’un masque de poussière humidifié par l’usage corporel, leurs regards encore perdus, leurs jambes ravinées par la crasse, leurs muscles durcis par la souffrance, leurs espoirs largués sur les bas-côtés.

Le chronicœur les observa. Ils marchaient, le vélo à la main, comme des automates, des tonnes de remords moribonds moussaient dans leurs gorges, bloquées par la sidération, préservant encore un peu leurs silhouettes étranges qui abritaient tant de folie quelques minutes auparavant. L’Enfer du Nord venait de parler. Car ici, à condition de bien tendre l’oreille, les sacrifices de l’existence restent des murmures. Ceux des fracassés en forçats, mineurs et coursiers, gueules noires et Géants de la route réunis des abîmes.

Et puisque l’endroit, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, vit aussi par le devoir d’histoire, nous dûmes lever les yeux, en salle de presse, située à l’intérieur du site de Wallers-Arenberg, tout au bout de l’alignement rectiligne de « l’ancienne cité » minière dont la fosse, entre 1903 et 1989, extrayait 32 millions de tonnes de charbon, non loin de la mythique tranchée éponyme où la forêt domaniale impose sa masse immobile. Au-dessus de nos têtes, des dizaines de bleus de travail étaient suspendus à des fils de fer, comme à l’époque des petits matins muets, silhouettes courbées et paumes tremblantes avant la « descente ». Le nez dans la chicorée fumante, nous ressentîmes une sorte de frisson.

5e étape 

Lille Métropole-Arenberg, La Porte du Hainaut (157 km) 

  1. S. Clarke (AUS/ISR), en 3 h 13’35’’
  2. T. Van Der Hoorn (PB/INT) mt
  3. E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 2’’

Classement général 

  1. W. Van Aert (BEL/JUM) 16 h 17’ 22’’
  2. N. Powless( E-U/EFE) à 13’’
  3. E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 14’’

Maillot à pois (grimpeur). M. Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts

Maillot blanc (meilleur jeune) . T. Pogacar (SLO/UAE)

Maillot vert (points). W. Van Aert (BEL/JUM) 178 points

Tour de France 2022cyclismeTour de France
L'Humanité

Étape 4. Wout Van Aert, le feu du dragon

Actu

Entre Dunkerque et Calais (171,5 km), victoire en solitaire du maillot jaune. Six côtes répertoriées des monts du Boulonnais étaient à franchir, avant une explosion sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance... et de prévisibilité.

Jean-Emmanuel Ducoin

Calais (Pas-de-Calais), envoyé spécial.

Comme si nous subsistions dans l’entrebâillement d’une porte imaginaire, le retour sur le territoire national après un grand départ lointain nous rappelle toujours que le Tour, dans son insolente francitude à la conquête de nouveaux territoires à affranchir, ne dépend pas de ses champions, mais domine ceux qui l’incarnent. Ainsi, les us et coutumes de notre monument de juillet ressemblent parfois à des enclosures, quand les lois du genre, bousculées par des règles inédites, marquent la fin des droits d’usage.

Avouons que les dernières heures parurent bien étranges à toute la caravane. Pour la première fois de l’histoire, après un transfert éreintant depuis les fjords enivrés du Danemark, les coureurs connurent donc une pause obligatoire, lundi, après seulement trois étapes. Une journée « off » supplémentaire, en plus des deux instaurées de rigueur depuis 1999. De quoi alléger le programme, ou le compliquer, chacun effectuant une sortie sur le vélo plus ou moins intense selon les équipes.

Comme le rapportait notre druide Cyrille Guimard : « Puisque le triptyque danois n’a pas bouleversé ni décanté la hiérarchie, contrairement aux prévisions, on peut affirmer que le Tour débute vraiment dans le Nord… surtout après une journée de repos. »

Tour de France 2022 Une seule adresse pour suivre cette 109e édition !

Le chronicœur, furetant de nouveau sur les routes pour s’imprégner de l’articulation réelle des choix, n’oubliait pas que la légende versifiée de la « plus belle course du monde » est devenue un exercice de résistance en intensité sélective, quand elle était, jadis, une épreuve d’endurance de l’extrême.

La fameuse côte pavée de Cassel

Toutes les preuves se trouvaient sous nos yeux, dans la quatrième étape entre Dunkerque et Calais (171,5 km), sur un parcours accidenté et venteux dans les monts du Boulonnais – qui eût été idéal pour Julian Alaphilippe. Six côtes répertoriées, dont la plus fameuse, celle pavée de Cassel (1,7 km à 4,2 %), où Charly Mottet, Bernard Hinault ou Thomas Voeckler bâtirent leurs succès sur les Quatre Jours de Dunkerque. Ou encore celle du cap Blanc-Nez, balayée par les embruns du bord de mer juste avant Sangate et plantée à dix bornes de l’arrivée (900 m à 7,5 %), telle une juge de paix.

Il était à peine quatorze heures, sous un soleil entier à peine voilé, quand deux courageux croisèrent en pionniers le beffroi de Bergues, de la célèbre ville éponyme rendue mémorable, en 2008, par Bienvenue chez les Ch’tis, de Dany Boon, dont on se souviendra qu’il reste le deuxième film le plus vu dans les salles françaises de cinéma (derrière Titanic).

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Sans jouer du carillon, mais comme les jours précédents « à la maison », l’inénarrable porteur du maillot à pois, le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), avait depuis le départ emporté dans sa roue arrière le Français Anthony Perez (Cofidis). Une échappée-fleuve vouée à l’échec. Nous attendions de l’inattendu, nous eûmes un furtif aperçu, justement dans Cassel (km 30,7). À l’initiative des Quick-Step de Jakobsen, Asgreen, Lampaert et Sénéchal, équipe plutôt en terre conquise, le peloton se fendit en morceaux. Pas inquiet, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo), leader des débuts puis prochainement équipier de luxe pour Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, avait déclaré la veille : « Nous allons continuer à essayer de combiner nos deux objectifs. Je suis bien parti pour le maillot vert et, au classement général, nous sommes restés hors de danger au Danemark. »

Sans passer par la phase « laminoir »

Puis nous constatâmes, fruit d’un schéma hélas assez désolant après l’atomisation des fuyards (Cort Nielsen d’abord, Perez ensuite), qu’il n’y aurait pas de baston générale avant le cap Blanc-Nez. Une sorte « d’explosion » en brutalité, sans passer par la phase « laminoir ». Tout explosa sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le maillot jaune en personne, le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance et de prévisibilité.

Dans les rues de Calais, cité de la dentelle et de la mode, le Dragon imaginé par l’artiste François Delarozière, construction colossale en acier et bois sculpté, possédant une mobilité inspirée des reptiles, se réveilla quelque peu sans pour autant déambuler ni cracher du feu. La foudre portait un autre nom de dragon, entre mythe et réalité : Wout Van Aert. Il laissa derrière lui une trace incandescente et s’imposa en solitaire, la septième victoire d’étape de sa carrière. Sans aucun dommage pour Pogacar, Roglic et consorts.

Le mini-Paris-Roubaix à venir

Sur la Côte d’Opale inondée de monde, à quelques lieux d’où s’élança Louis Blériot en 1909, le chronicœur négligea la tarte au maroilles. Les yeux tournés vers la houle marine que les migrants dévorent d’envie mais que nous humons avec appréhension, nous pensâmes déjà à la suite des événements.

À cette maudite épopée en ornières, ce mercredi, vers Arenberg et ses onze secteurs pavés. Un mini-Paris-Roubaix susceptible d’un chamboule-tout – à force de l’espérer. Le Tour, fils visiteur de l’art roman et gothique et du grand large, fiancé aux tournures langagières populaires des mines, des usines et des champs, demeure cet espace nomade dans lequel l’humanité se réclame aussi pour l’usage savant de la topographie. Une porte ouverte vers l’imaginaire – ou pas.

L'étape du jour

4 e étape Dunkerque-Calais (171,5 km)

  1. Wout Van Aert (BEL/JUM), en 4 h 1’ 36’’
  2. Jasper. Philipsen (BEL/ALP) à 8’’ 
  3. Christophe Laporte (FRA/JUM) mt

    Classement du jour

  4. Wout Van Aert (BEL/JUM) 13 h 2’ 43’’
  5. Yves Lampaert (BEL/DEC) à 25’’ 
  6. Tadej Pogacar (SLO/UAE) à 32’’

Maillot à pois (grimpeur). Magnus Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts

Maillot blanc (meilleur jeune). Tadej Pogacar (SLO/UAE)

Maillot vert (points). Wout Van Aert (BEL/JUM) 170 points

Tour de France 2022cyclismeTour de France
L'Humanité

Étape 3. Les forçats de la route adoubés par le Danemark

Un jour avec

Entre Vejle et Sonderborg (182 km), victoire au sprint du Néerlandais Dylan Groenewegen (Bex), devant le maillot jaune en personne, Wout Van Aert (Jumbo).

Jean-Emmanuel Ducoin

Venus de la caste originelle, les hommes de la « vitesse pure » étaient une nouvelle fois invités à porter au firmament une discipline de haut risque pour clore le premier chapitre du Tour, vécu au plus haut point septentrional de sa longue histoire. Le cyclisme naquit jadis du sprint, à l’initiale d’une vélocité digne des chevaux, et dans cette troisième étape au Danemark, entre Vejle et Sonderborg (182 km), dans une étonnante cavalcade vers le sud de ce pays maritime, incessamment balayé par les vents des fjords où s’ensommeillent encore quelques dieux vikings, le soleil déclinait tel un astre froid et sa lumière illuminait de moins en moins les géants de la route.

Mais avant d’en arriver là, nos héros de juillet devaient se coltiner une visitation piégeuse aux origines de l’identité danoise. Il était un peu plus de 13  h 30, le peloton allait bientôt avaler à toute volée la bordure continentale du pays, quand le peloton traversa Jelling (km 12), site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, dont les pierres furent à cette région ce que les menhirs de Carnac sont à la Bretagne. Rares témoins de la culture païenne nordique, comme en témoigne son église rudimentaire polie par le temps, ces édifices rappellent la conversion du peuple danois au christianisme vers le milieu du Xe siècle. Depuis le départ à Vejle, le porteur du maillot à pois, le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), parcourait ses terres en solitaire afin de consolider sa tunique. Le courageux moustachu, décontracté et saluant les spectateurs en ambassadeur privilégié au fil de cette échappée, parcourut ce lieu mythique sous les broncas indescriptibles d’une foule inimaginable. Le gros de la troupe laissa filer, jusqu’à 6 minutes d’avance. Fidèle à un scénario assez classique des équipes de rouleurs, sachant que les occasions de sprints massifs seront rares, dès le retour dans l’Hexagone.

Des chutes et des plaies

Souvenons-nous que, la veille, entre Roskilde et Nyborg, avait laissé des traces certes plus psychologiques que physiques, mais tout de même. Dans une ambiance de folie, sur un théâtre spectacularisé dans le tourniquet d’une nature hostile, le rescapé Fabio Jakobsen (1) avait conquis sa première victoire d’étape et Wout Van Aert son premier maillot jaune, mais au prix d’une bataille de vent espérée dans la traversée du pont du Grand Belt, désormais célèbre, qui ne fit aucune différence contrairement aux prévisions d’Eole. Sauf un peu de grabuge, des chutes et des plaies, dont celle de Tadej Pogacar, qui parvint tant bien que mal à se rattraper. « J’ai réussi à éviter le crash, je ne suis pas vraiment tombé, mais mes deux roues ont crevé et j’ai tapé les barrières avec mon poignet et ma cheville, expliquait-il. Ça a l’air d’aller, j’ai l’impression que je suis solide ! » Plus de peur que de mal pour le double tenant du titre, juste un avertissement. Aucun des autres cadors (Roglic, Vingegaard, Yates, Gaudu, O’Connor, etc.) ne tomba dans le piège du « pont de tous les dangers ». Et nous eûmes ce commentaire plutôt amusé de Van Aert : « Le vent de face était si fort qu’on a eu l’impression que le rythme de course devenait soudain comme un entraînement. »

Identique impression, en ce dimanche de long défilé assez navrant. Sur le Tour, le monde et sa propriété étant sacrés puisque « ce sont les coureurs qui dictent la course et eux seuls », comme le répète notre druide Cyrille Guimard, il fallut la menace de nuages pour retrouver un soupçon de stress. Le chronicœur ne put dès lors s’empêcher de penser que nous étions à des années-lumière du début des Tours précédents, lorsque la « vélorution » imposée par Julian Alaphilippe – il nous manque – braquait toutes les évidences et enflammait les récits en mode onirique. Nous attendîmes donc, d’abord que le Danois Magnus Cort Nielsen ait achevé son tour de gloire (à 51 km du but), puis que l’emballage final se produise enfin dans les rues de Sonderborg. À l’issue de cet assaut terminal, le Néerlandais Dylan Groenewegen (Bex), 29 ans, jeta son vélo pour coiffer le maillot jaune en personne, Wout Van Aert (Jumbo).

Notre patrimoine en itinérance

Ainsi, Sonderborg devint le port de « l’adieu », avec ses maisons colorées aux fresques murales, à l’extrême sud du Danemark puisque la ville se situe à une poignée de kilomètres de la frontière allemande. Avant d’autres aventures. L’esprit en attente du grand retour dans le nord de la France, dès mardi entre Dunkerque et Calais, le chronicœur, valise bouclée, n’eut pas trente-six façons de résumer ces trois jours inauguraux au Danemark. Non sans l’éblouissement d’une parfaite émotion vécue à distance. Car l’« excès » d’amour fou des Danois honora au centuple notre patrimoine national en itinérance, de quoi étouffer bien des critiques. Combien furent-ils sur les bords des routes, joyeux, chamarrés, chavirés d’un bonheur sincère ? Des centaines de milliers ? Des millions, sans doute ? Cette foule compacte et bruyante, amassée jusque dans les recoins des décors les plus improbables, témoigna d’une allégresse incomparable qui grandit encore un peu plus la légende des forçats, adoubés par cet autre peuple du Tour, à moins que ce ne soit le contraire. Une aventure unique à fabriquer de la mémoire – déjà, encore, toujours.

Tour de France 2022
L'Humanité

Étape 2. Les Géants ont dompté le « pont de tous les dangers »

Actu

Au Danemark, entre Roskilde et Nyborg (202,2 km), victoire au sprint du Néerlandais Fabio Jackobsen (Quick Step). Le Belge Wout Van Aert s’empare du maillot jaune. Juste avant l’arrivée, le peloton a emprunté le spectaculaire pont du Grand Belt, balayé par les vents…

Jean-Emmanuel Ducoin

Au plus haut point septentrional de la longue histoire du Tour, très exactement vers la côte d’Hove Straede (km 72,5), tout au nord du Danemark, des paysages grandioses enserrés dans l’inattendu défilèrent devant nos yeux embués d’un parfum de renouveau et d’inédit. Il était un peu plus de 14 heures, le peloton allait redescendre à toute volée la bordure occidentale du pays, tout se désunissait alentour dans le tourniquet d’une nature ensauvagée, sous le soleil et un plein ciel à peine crémé de quelques nuages. La deuxième étape, entre Roskilde et Nyborg (202,2 km), s’était élancée deux heures plus tôt depuis l’ancienne capitale située sur l’île de Seeland – du Xe au XVe siècle, avant Copenhague – en présence du prince-héritier, d’un ruban découpé solennellement comme marque honorifique, et d’une Marseillaise entonnée avec ferveur. Les vents ronflaient déjà, de face puis en rafales, 25, 40 km/h, dans un sens assurément favorable à des tentatives d’éclatement du paquet.

Depuis le vertige de l’émotion, le chronicoeur vit déjà les pleins et les reliefs de l’effet universel de la popularité monumentale de la plus grande course du monde, à laquelle on sacrifie, et pour laquelle on ne refuse rien. Les Danois en rêvaient, la Grande Boucle est venue. Ils l’ont adoubée par excès d’amour ! Il fallait se pincer fort : mais combien étaient-ils, sur les bords des routes chamarrées ? Des centaines de milliers ? Un million ? Foule compacte inouïe, amie prodigieuse, amassée tel des murs vibrants, autant de rangées de milliers d’yeux dans l’inextricable réseau de fils des regards mobiles. Dans cette chaleureuse ambiance de kermesse ensoleillée et dispendieuse en cris, nous entendions l’allégresse et la joie profonde d’un autre peuple à l’heure du poisson fumé, avant que la tenaille de la souffrance ne vienne étouffer les Géants de la Route, eux-mêmes happés malgré eux dans la nécessité de la contemplation et de l’adulation, glorifiés comme il se doit d’une adoration indicible. Après deux jours au Danemark, le Tour vient de grandir un peu plus dans sa Légende – et le pays en question de se hisser à la hauteur de sa splendeur mémorielle.

En un temps où la passion, parfois meurtrie, se cherche encore des retours de flamme, la conjugaison du sublime populaire et de la course inflammable avait de quoi nous réjouir. La preuve, avec ce parcours unique en son genre, propice à toutes les folies cyclistes. Les coursiers savaient à quoi s’attendre. Bienvenue en Bordurie. Non, le Tour ne quittait pas le Danemark pour le pays imaginaire de Tintin, mais le tracé de la deuxième étape présageait donc des risques de bordures, cassures causées par un vent de côté le long des côtes de l’île de Seeland, plate comme une roedtunge (une limande en danois) mais exposée à la brise, tout en multipliant les changements de direction. Pour en rajouter, les coureurs allaient quitter la terre ferme à 22 kilomètres du but, par le fameux pont du Grand Belt, pour ne la retrouver vraiment qu’à environ trois kilomètres du but sur l’île de Fionie. « Au Danemark, il y a très peu de côtes, en revanche il y a le vent, avait prévenu le directeur de l’épreuve, Christian Prudhomme. On descend nord-sud avant d’aller chercher les ponts et ensuite on va vers l’ouest, donc quel que soit le sens du vent, à un moment, il sera forcément de trois-quart. »

Au cœur de l’après-midi, léchant les fjords, deux vikings poursuivaient leur échappée folle du matin (le Danois Cort Nielsen et le Norvégien Bystrom), débarrassés depuis un certains temps de leurs compagnons de fuite (les Français Rolland et Barthe), tandis que le peloton, préparé aux pièges des derniers hectomètres, assurait une cadence nécessaire pour ne pas compromettre les chances des sprinteurs dans l’une des arrivées les plus spectaculaires de l’époque contemporaine. Le « pont de tous les dangers », immense structure de dix-sept kilomètres qui traverse le détroit du Grand Belt, ouverte aux furies d’Eole et placée juste avant Nyborg. Le directeur de la société Sund & Belt, qui construisit la liaison en 1998, racontait : « Si c’est très venteux, passer ce pont sera aussi difficile que de grimper l’Alpe d’Huez. » Certains coureurs partis en reconnaissance il y a quelques semaines, affirmaient pour leur part que les barrières extérieures « ne sont pas bien hautes et, en cas de grosse chute, on pourrait potentiellement tomber dans l’eau ». Peurs, fantasmes. « Du jamais vu ! Un truc XXL à 65 mètres au-dessus de la mer, c’est l’endroit rêvé », répétait Christian Prudhomme. Jusqu’à un certain point. L’Equipe rapportait le drame qui s’y noua, le 2 janvier 2019, quand la puissance du vent provoqua le déraillement de deux wagons de marchandises, les projetant sur la voie des trains de passagers. Et le journal ajoutait : « L’anecdote pourrait faire sourire puisque le cargo transportait des milliers de bouteilles de Carlsberg, bière brassée au Danemark, mais ce jour-là, huit personnes avaient perdu la vie. »

Retenir son souffle face aux éléments, prit dès lors toute sa saveur. Nous patientâmes, sachant néanmoins que la partie côtière qui précédait cet instant ultime, où le peloton se trouvait là-aussi à découvert, s’avéra non moins cruciale. Vent de face, vent de côté. A en perdre la tête. Une guerre de position s’activa, l’avance de l’échappée fondit dans les bourrasques aléatoires, les équipes des leaders (UAE, Jumbo, Lotto, Ineos, Quick-Step, FDJ, etc.) se montraient vigilantes d’une moindre cassure. Et à trente-et-un kilomètres de la ligne, le rescapé des fuyards, Bystrom, rendit les armes. Aussitôt, l’allure s’accéléra brutalement. Façon force extrême, au service d’une seule stratégie : bien se placer avant le goulot d’étranglement du maudit pont.

Ce fut une troupe complète, mais de moins en moins compacte et de plus en plus nerveuse, qui se présenta à l’entrée du détroit du Grand Belt, évidemment interdit au public, massivement agglutiné en amont et en aval. Dès le premier kilomètre, une rafale de trois-quart-face cisailla une dizaine de coureurs, projetés à terre, dont le maillot jaune, le Belge Yves Lampaert, contraint à une belle chasse. Beaucoup « sautèrent » par l’arrière, comme de vulgaires feuilles dans les frimas d’automne. Ils s’installèrent tous, équipiers comme cadors, dans ce petit dodelinement anxieux et métronomique. Mais une forme de prudence commanda l’armada, chacun quêtant des abris au fil de la progression, rendue plus sereine par vent de face, cette fois. Tout rentra dans l’ordre. Du coup, pas de vrais éventails, pas de bordures. Une certaine sérénité ; loin des épouvantes annoncées. Qui l’eut cru ? Nous assistâmes à un sprint, à moitié complet en raison d’une énorme chute dans les trois derniers kilomètres (aucune conséquence au temps). Le Néerlandais Fabio Jackobsen (Quick Step), 25 ans, rescapé d’une chute terrifiante en 2020, l’emporta devant le Belge Wout Van Aert (Jumbo), qui, au bénéfice des bonifications, s’empara du paletot en or.

Aucun des grands à la victoire finale (Pogacar, Roglic, Vingegaard, Yates, Gaudu, O’Connor, etc.) ne tomba dans le piège du « pont de tous les dangers ». Les Géants venaient juste de le dompter, inaugurant un nouveau chapitre des possibles. Le chronicoeur le répète trop souvent : le Tour dépasse tout, même les éléments…

Tour de France 2022
L'Humanité

Stratégie. Tout ce que le cyber change à la guerre

Décryptage

Le numérique n’a pas créé un nouveau champ de bataille, il s’est immiscé dans toutes les activités qui gravitent autour des conflits : la propagande, l’espionnage, le sabotage, la désinformation… Décryptage

Pierric Marissal

Le 15 février, en évoquant l’invasion de l’Ukraine qui menaçait alors, le général américain Keith Alexander prophétisait, dans le Financial Times, que « nous serons tous confrontés à une menace à l’échelle du 11 Septembre dans le cyberespace. » Si tout le monde l’a écouté, c’est parce que, en plus d’être l’ancien patron de la NSA, l’agence nationale de la sécurité, le monsieur dirigeait le centre de commandement cyber des États-Unis. Il évoquait un immense black-out, des menaces sur des centrales nucléaires… Mais rien de tel n’a eu lieu. Il n’y a pas de « cyberguerre », mais il y a beaucoup de numérique dans cette guerre.

1.  Cyberopérations en Ukraine

Au final, il n’y a pas eu de cyberattaques de l’ampleur prédite par Keith Alexander. « Le cyber, ce n’est pas comparable à de l’artillerie ou de l’aviation, cela reste un théâtre d’ombres », explique Julien Nocetti, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et à la Geode (Géopolitique de la datasphère) à l’université Paris-VIII. «  Mais dans les premières semaines de la guerre, trois wipers (virus informatiques) ont été trouvés dans les réseaux ukrainiens, il ne faut pas sous-estimer ce genre d’arme logicielle », poursuit celui qui publiera, en septembre, Géopolitique du numérique, aux éditions de la Découverte. Les wipers sont des programmes qui détruisent les données présentes sur les ordinateurs et qu’on peut activer à distance, ce qui pourrait s’apparenter à du sabotage ou des pratiques d’espionnage. « On ne pourra certainement mesurer l’ampleur des dégâts que dans neuf mois, voire un an plus tard, comme l’a encore montré récemment SolarWinds », insiste le chercheur. Il fait référence à la dernière cyberattaque de grande échelle – les renseignements russes sont les principaux suspects – qui a frappé plusieurs services publics stratégiques états-uniens depuis fin 2019, mais n’a été découverte qu’en décembre 2020.

En 2017, déjà, la Russie avait frappé l’Ukraine avec un logiciel d’ampleur : NotPetya. Mais ce programme avait échappé au théâtre d’opérations et à ses créateurs, faisant des milliards d’euros de dégâts dans des entreprises du monde entier. Le contexte international particulièrement tendu empêche la Russie d’activer de tels programmes, susceptibles de faire des dégâts collatéraux dans les pays de l’Otan, et d’entraîner une escalade du conflit.

2. Implication des Gafam

« Un autre mythe, sur la cyberconflictualité, qu e la guerre en Ukraine a déconstruit, c’est que les cyberattaques seraient des armes du pauvre, un peu à l’image de la guérilla », assure Julien Nocetti. Selon lui, développer des outils ciblés et efficaces est long et cher. « Entre le moment où la Maison-Blanche a pris la décision de créer Stuxnet, ce ver informatique qui a ciblé les centrales nucléaires iraniennes, et son déploiement, cela a pris trois ans », rappelle le chercheur. L’implication des géants de la tech, les Gafam, (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) en particulier, est une autre évolution majeure dans les conflits entre les États. Particularité d’importance dans le domaine du numérique, les infrastructures vitales sont construites et maintenues par le privé, à l’inverse de l’énergie ou du transport qui demeurent tout ou partie publics. Ainsi, quand les ministères stratégiques ukrainiens subissent des cyberattaques, Microsoft aussi. L’entreprise publie depuis des rapports à la manière des États.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

3. Désinformation et surveillance

Le mythe d’une Russie omnipotente sur le plan des cyberattaques a été renversé. Toute une série d’attaques médiatisées du collectif d’activistes Anonymous ou de l’IT Army, ce groupe de hackers de tous les pays né d’un appel aux partisans inédit au début de l’invasion en Ukraine l’ont brisé. Beaucoup de leurs actions ont des objectifs de communication : faire censurer la propagande russe sur les réseaux sociaux (plus de 70 000 vidéos enlevées sur YouTube), voler des données pour contacter directement les mères des soldats russes, pirater les chaînes de télévision ou les sites d’information proches du Kremlin…

« Si on retrace le fil depuis 2014 et le début de la guerre, des deux côtés, les actions cyber les plus efficaces ont visé à exploiter les outils informationnels à des fins de subversion principalement, afin de jouer sur les perceptions et le consentement à la guerre de la population », résume Julien Nocetti. Cet aspect informationnel est central, selon le chercheur. Ce n’est pas si étonnant, si on l’intègre dans le cadre plus large du capitalisme de surveillance. Ces dernières années, le numérique a principalement servi à surveiller le consommateur, à prédire et déclencher des actes d’achat, mais aussi à orienter les opinions des citoyens comme en témoignent les scandales de Cambridge Analytica et les scories de l’élection américaine de 2016, et le référendum sur le Brexit.

4. Nouvelle doctrine militaire

« La doctrine russe concerne la sécurité de l’information – ils ne parlent pas de cybersécurité en général, décrypte Julien Nocetti. En matière militaire, offensive, je ne pense pas qu’ils aient de doctrine spécifique. En revanche, du côté de l’Otan, il y en a ! » En 2007, l’Estonie était un pays pionnier dans la numérisation des services publics, bancaires et autres. Le gouvernement de l’époque a voulu déplacer une statue – le Soldat de bronze – construite en 1947 par l’Union soviétique en hommage à la victoire sur le nazisme et qui se trouvait au centre de la capitale, Tallinn. Ce geste et la bataille mémorielle ont fortement déplu aux Russes. La réponse a été rapide : l’Estonie s’est retrouvée noyée sous une série d’attaques en déni de service distribué (Ddos) et paralysée plusieurs jours. S’il n’y a pas de preuve que l’ordre venait du Kremlin, cette attaque a été considérée comme un acte de guerre. En 2008, un pirate d’origine russe avait été arrêté et condamné pour avoir « provoqué une cyberguerre ».

En tout cas, l’épisode a marqué l’Alliance atlantique. L’Otan a décidé de se retrouver symboliquement en Estonie, en 2008, pour rédiger le Manuel de Tallinn, qui stipule que le droit international est applicable aux conflits cyber. « C’est désormais inscrit dans l’article 5, celui qui engage les membres de l’Alliance à se protéger mutuellement. Mais, à l’ONU, il n’y a pas vraiment de consensus pour définir quand une attaque informatique devient un acte de guerre, reprend Julien Nocetti. Ce n’est pas clair si l’on peut répondre militairement ou non à une cyberattaque. De plus, elles sont très difficiles à attribuer, et il y a toujours la crainte de l’escalade », résume le chercheur.

Toutes les grandes puissances ont développé leur doctrine. La France l’a intégré à sa stratégie militaire et défini sa position en 2021 au nom de la « lutte informatique d’influence ». Les États-Unis l’ont réalisé dès 2018 avec la création d’un Cyber Command (US Cybercom), le dixième et avant dernier commandement interarmées qui est à l’origine de nombreuses offensives contre la Russie et l’Iran.Côté israélien, le pays mène des opérations défensives et offensives (espionnage, sabotage, appui militaire). Depuis dix ans, les autorités en font une priorité contre le Hezbollah et l’Iran (port de Bandar Abbas, centrale nucléaire) notamment. Les militaires israéliens estiment que l’espace de conflictualité générale ne saurait être défini par des frontières claires et nettes. La guerre en Ukraine a toutefois quelque peu changé la doctrine cyber. Jusqu’ici, sous l’impulsion des États-Unis, on ne la pensait que de manière offensive. Ce conflit a aussi montré à quel point la défense cyber était un enjeu central. Pékin a décidé de mettre en place un système d’intervention d’urgence en matière de sécurité numérique en mars dernier. L’objectif est de rattraper son retard pour faire face aux défis posés par les cyberattaques notamment celles ciblant les infrastructures clés, les villes et les grandes entreprises du pays.

5. Vers la  cyberconflictualité

« On a eu tendance à dire avec ironie que la cyberguerre faisait des cybermorts, mais on a compris avec NotPetya que des logiciels, en ciblant des hôpitaux, pouvaient faire de vraies victimes, pas du tout virtuelles, estime Julien Nocetti. Je préfère utiliser le terme de cyberconflictualité. » Ce terme reflète, selon le chercheur, davantage le côté global du cyber, qui touche les aspects militaires, mais aussi économiques et sociaux… « C’est aussi une façon de ne pas le mettre sur un piédestal, mais de l’envisager finalement comme un adjuvant aux autres composantes de la guerre », résume Julien Nocetti.

Cela fait relativiser le scénario d’un champ de bataille automatisé sur lequel des robots s’entre-détruiraient. Comme lorsque des pays envoient des drones frapper des populations, les citoyens des États attaquants n’ont pas l’impression d’être en guerre. « On se rend compte que, malgré la technologie, les opérations aéroterrestres classiques restent centrales dans les conceptions de la guerre et, en un sens, on peut le regretter pour les victimes », note Julien Nocetti. La guerre traditionnelle a encore de beaux jours devant elle.

Les grandes cyberattaques entre états

2003 TitanRain. C’est le nom d’une série d’attaques informatiques coordonnéesvisant des systèmes d’information américains. Elles ont débutéen 2003 et auraient duré trois ans. Le but était de récupérermassivement des données et des informations d’organismespublics et de contractants militaires. L’importance, la durée de TitanRain ainsi que la très bonne organisation des attaquants,- bien que rien ne soit formellement prouvé, de nombreuses traces remontent jusqu’en Chine - en font certainement la première opération de cyberconflit.

2007 L’Estonie cyberattaquée. C’est la première cyberattaque recensée visant une structureétatique durant plusieurs semaines, en avril et mai 2007, avecdes moyens importants : des réseaux de centaines de milliersd’ordinateurs zombis (infectés par un cheval de Troie), utilisés poursaturer durablement les sites visés et causer un déni de service(Ddos) prolongé. Pour beaucoup, ce cyberassaut de la Russie contrel’Estonie est un sujet sans précédent. Ce cas a été étudié de manièreintensive par plusieurs pays et des planificateurs militaires. À la suite de cette attaque, en juin 2007, les ministres de la Défense des pays alliés au sein de l’Otan ont convenu qu’un « travail urgent »était nécessaire dans ce domaine. L’alliance a approuvé sa premièrepolitique sur la cyberdéfense en janvier 2008.

2008 Le conflit géorgien. Avant d’attaquer la Géorgie en août 2008, la Russie avait préparéson opération dans le cyberespace. De nombreux sites Internetgéorgiens se sont trouvés paralysés, rendus inaccessibles pardes attaques de type Ddos. Nouveauté qui rappelle l’Ukraineaujourd’hui, de nombreux sites officiels ont été défigurés, modifiéspour y afficher des provocations ou de la propagande prorusse,dont ceux du président Mikhaïl Saakachvili, des ministères desAffaires étrangères et de la Défense, mais aussi des médiasGeorgia On-Line, rustavi2.com et même la chaîne Georgian TV.

2010 Un ver dans le nucléaire iranien. Stuxnet est un ver informatique découvert en 2010, conçu parla National Security Agency (NSA) en collaboration avec l’unitéisraélienne 8200, pour s’attaquer aux centrifugeuses iraniennesd’enrichissement d’uranium. Cette attaque est inédite, elle esttrès ciblée et vise les systèmes de commande des procédésindustriels, pour les reprogrammer. 30 000 systèmes informatiquesont été infectés en Iran, ralentissant de plusieurs mois voire plusieurs années le programme nucléaire du pays. 15 000 ordinateurs et centrales d’autres pays (France, Allemagne, Inde, Russie...) ont été touchés quand le ver s’est propagé.

2017  NotPetya, le tournant cyber du conflit russo-ukrainien. Le 27 juin 2017 une vague massive de cyberattaques a touchésimultanément des entreprises majeures en Ukraine, affectantnotamment le fonctionnement des banques et aéroports. NotPetyaest une évolution développée par la Russie du « rançongiciel »WannaCry (qui exploitait une faille de sécurité dans Windows crééeet entretenue par la NSA). Mais plutôt que de chiffrer les données etde vous proposer de les récupérer en échange d’une rançon, NotPetyales efface, c’est un « wiper », conçu pour créer de lourds dégâts.Depuis l’Ukraine, le programme a échappé à ses créateurs et s’estattaqué à des dizaines de pays et grosses entreprises, entraînantdes milliards d’euros de pertes. En France, Saint-Gobain a estimé ses dégâts à plus de 350 millions d’euros. La SNCF et Auchan ont été touchés mais n’ont pas publié leurs dommages.

Fin 2020 SolarWinds, la dernière grosse attaque en date. En décembre 2020, une cyberattaque à grande échellevise l’un des produits de SolarWinds appelé Orion, utilisépar environ 33 000 services publics (dont le Trésor,le ministère de la Santé...) et entreprises privées (Microsoft,Cisco...) états-uniens. De nombreux acteurs considèrent qu’elle a été perpétrée parles services de renseignement russes, le Kremlin a nié. Une fois installé, le malware a ouvert une porte dérobée aux pirates, permettant le vol d’informations.

cyberguerreCyberattaqueGuerre en UkraineRussie
L'Humanité

Donbass. L’avancée russe contraint l’Ukraine à revoir ses objectifs

Actu

Après Severodonetsk et Lyssytchansk, Moscou se fixe de nouvelles ambitions militaires. Les défaites ukrainiennes signent l’échec de la stratégie jusqu’au-boutiste soutenue par les Occidentaux.

Vadim Kamenka

La Russie est-elle en train de mettre la main sur l’ensemble du Donbass ? La prise récente de Severodonetsk et de Lyssytchansk permet à l’armée russe de contrôler l’oblast de Lougansk. Une partie était déjà intégrée à la République autoproclamée du même nom, LNR. « Elle nous offre la possibilité désormais de nous concentrer sur les villes encore défendues par l’armée ukrainienne en nous focalisant sur la région de Donetsk. Les principales cibles désormais se nomment Slaviansk, Kramatorsk, Bakhmout, Avdeïevka », analyse, pour  l’Humanité, une source militaire russe.

Au sein de la République autoproclamée de Donetsk (DNR), les habitants ont accueilli avec enthousiasme les récentes victoires. « Si cela permet de mettre un terme aux bombardements quotidiens, à cette guerre qui dure depuis 2014, pour les populations du Donbass, alors c’est une bonne nouvelle. Mais je doute qu’elle soit rapide », explique Tania (1). Du côté des villes encore plus proches du front, Gorlovka, Yasinovataya, sous le feu intense de l’artillerie ukrainienne, le même sentiment ressort.

Deux villes risquent de polariser les combats ces prochains jours. Slaviansk, qui comptaient 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, et Kramatorsk, devenue la capitale régionale après 2014. Elles sont désormais les principaux objectifs de Moscou. La première a déjà subi d’importants combats, il y a huit ans. Elle avait fait partie des villes qui ont organisé le référendum d’indépendance et réclamé l’installation des républiques DNR et LNR. Face à l’intensité des bombardements sur Slaviansk et à l’approche de l’armée russe, à moins de 40 kilomètres, le gouverneur ukrainien de la région, Pavlo Kyrylenko, a appelé les habitants à évacuer la ville, mardi soir.

Le conflit entre dans une nouvelle phase

Pour l’armée ukrainienne, les témoignages qui se multiplient sur le terrain, évoquant des pertes et un nombre de blessés considérables, restent le plus inquiétant. Des chiffres sans commune mesure avec les premiers mois de guerre. De son côté, le géopolitologue et ancien militaire Olivier Kempf explique ainsi sur Twitter les récentes percées. « Il a fallu trois mois à l’armée russe pour prendre le contrôle de Marioupol, trois semaines pour prendre Severodonetsk et moins d’une semaine pour prendre Lyssytchansk. Ces chiffres démontrent à quel point une guerre d’usure peut provoquer, localement, des ruptures soudaines. Les positions ukrainiennes au fond s’avéraient indéfendables. La seule question était de savoir combien de temps elles al laient pouvoir tenir », estime-t-il.

Le conflit entre dans une nouvelle phase. Côté russe, après avoir obtenu le contrôle de la région de Lougansk, quelle va être l’attitude des dirigeants ? Ces victoires sur le terrain vont-elles pousser l’armée à tenter de poursuivre les offensives ? Le discours de Vladimir Poutine, le 4 juillet, est clair à cet égard. Les forces russes « doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés » et il espère « que, dans leurs secteurs, tout se passera comme cela s’est passé à Lougansk ». Une pause opérationnelle n’est donc pas prévue immédiatement. Pour Oleg Bodrov, dirigeant du Mouvement de la paix en Russie, « cette opération devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines ». Plusieurs députés de la Douma penchent davantage pour cet automne. Car l’armée serait tentée de profiter de la désorganisation et d’une forme de démobilisation.

Côté ukrainien, les propos encore récents affirmant une victoire certaine de la part du gouvernement commencent à agacer. Les habitants sont conscients des défaites. Si l’unité demeure derrière le président et l’armée, la stratégie jusqu’au-boutiste, soutenue par les Occidentaux, peut-elle s’inscrire dans la durée ? Le pari de Kiev de faire basculer le rapport de forces sur le terrain, avec l’essor des livraisons d’armes de la part des pays de l’Alliance atlantique, n’a pas encore permis d’emporter les succès escomptés. Les autorités réclament davantage de soutien. Ces défaites peuvent-elles lancer une nouvelle phase de négociations ? Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait reconnu lors des 100 jours de guerre que 20 % du territoire avaient été perdus. Au 134e jour, plusieurs pays s’interrogent sur la nécessité de définir des objectifs et un potentiel cessez-le-feu (lire ci-dessous). D’autant plus que les propos, mercredi, de l’ancien président russe Dmitri Medvedev inquiètent. Proche de Vladimir Poutine, il a évoqué, encore une fois, le recours à l’arme nucléaire et exclut par avance l’éventualité de sanctions par la justice internationale… La diplomatie devrait rapidement reprendre le dessus.

Guerre en UkraineRussiedonbass
L'Humanité

« Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie »

Entretien

Théâtre Le prolifique metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov, qui vit désormais en Allemagne, inaugure la 76e édition du Festival d’Avignon, dans la cour d’Honneur du palais des Papes, avec le Moine noir, une pièce adaptée d’une nouvelle fantastique d’Anton Tchekhov.

Marie-José Sirach

kirill serebrennikov Metteur en scène

Avignon (Vaucluse), envoyée spéciale.

Casquette vissée sur la tête, lunettes à grosse monture transparente, stature imposante, Kirill Serebrennikov ne passe pas inaperçu. Dans tous les sens du terme. Il a quitté Moscou en mars pour s’installer en Allemagne. La guerre en Ukraine, la répression à l’égard de toute contestation en Russie auront eu raison de son engagement artistique. Nommé en 2012 directeur du Centre Gogol de Moscou, Serebrennikov transforme ce lieu alors en déshérence en épicentre d’un théâtre libre, contestataire, renouvelant totalement le répertoire, le public et l’esthétique. Ses mises en scène sentent le soufre et s’il monte une pièce du répertoire russe, c’est pour la dynamiter et montrer sa puissance de subversion. Les autorités l’ont dans le collimateur et sortent du chapeau une accusation de détournement de fonds qui lui vaudra d’être arrêté et assigné à résidence. En 2018, lors de la conférence de presse de Leto, à Cannes, l’équipe du film avait laissé une chaise vide pour rappeler l’absence de Serebrennikov. En 2019, sa pièce Outside s’est jouée au Festival d’Avignon, en son absence, le metteur en scène ne pouvant quitter la capitale russe. Au Festival de Cannes, cette année, son film la Femme de Tchaïkovski était en compétition officielle. À l’issue de la projection, il prend la parole : « Merci beaucoup d’être avec nous dans ce moment difficile de notre vie. Non à la guerre. » Pendant la conférence de presse qui s’ensuit, on le questionne sur le boycott des artistes et de la culture russes. « Dans ces moments difficiles, c’est l’art, la musique, le cinéma, le théâtre qui permettent aux gens de se sentir vivants », répond-il. Des propos qui ne convainquent pas tout le monde… À quelques jours de la première du Moine noir, de Tchekhov, dans la cour d’Honneur, nous l’avons rencontré.

C’est la quatrième fois que vous venez présenter un spectacle au Festival d’Avignon. Cette fois-ci, vous êtes invité dans la cour d’Honneur où vous mettez en scène le Moine noir, de Tchekhov. À quelques jours de la première, comment vous sentez-vous ?

On répète de façon intense. L’espace est complexe, on manque de temps, tout le monde est un peu sur les nerfs, sans compter les éléments qui s’invitent comme le soleil, la pluie, le vent avec lesquels on doit apprendre à négocier.

La cour d’Honneur est un espace particulier. Cela vous a-t-il obligé à revoir la scénographie du spectacle ?

Notre scénographie est assez simple, même balayée par le mistral ! Je suis curieux de voir ce que ça va pouvoir provoquer. Le palais des Papes est une sorte de loupe, de miroir grossissant où chaque spectateur vous scrute. Mais ce qu’ils vont découvrir n’a rien à voir avec la version que j’ai créée à Hambourg (au printemps dernier – NDLR). Ce sera un tout autre spectacle.

Dans le Moine noir, il est question de tenter d’approcher la vérité selon plusieurs points de vue. Dans votre dernier film, la Femme de Tchaïkovski, il s’agit du mensonge. Vérité et mensonge…

J’aime tellement cette idée formidable que je n’ai pas envie de la commenter ! Le Moine noir, c’est effectivement la quête de la vérité, sa complexité et l’impossibilité de la trouver. Dans le film, il s’agissait du mensonge qui règne, qui dirige chaque personnage et tente d’étouffer la vérité.

Peut-on y voir une métaphore de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui ?

Dans mon travail, je ne pars pas d’une idée autour de laquelle je broderais un spectacle. En général, je pars de mes souvenirs, de mes premières émotions et j’essaie de les assembler. Parfois, j’oublie des fragments. Ces lacunes, j’essaie de les colorer. Je suis traversé d’émotions et, de là, jaillissent des images qui créent cette structure bizarre qu’est un spectacle ou un film, et les gens y voient le reflet de leurs sentiments.

Vous obtenez l’autorisation de quitter la Russie pour créer votre spectacle en Allemagne et décidez de ne pas retourner dans votre pays. Qu’est-ce qui a provoqué cet exil ? La guerre contre l’Ukraine ? Vos conditions de vie à Moscou ?

C’était difficile d’être là-bas, parce que c’était la guerre. On éprouvait un sentiment de violence diffus partout. Je ne sais pas comment me comporter, comment vivre à l’intérieur d’un pays qui a déclenché une telle guerre. Aujourd’hui, on est les représentants d’un pays belligérant qui rase des maisons, des villages, des villes, tue des civils. C’est une tragédie pour nous tous. Tu crois comprendre et tu ne comprends rien. Je m’informe tous les jours sur ce qui se passe, mais tu es incapable de réaliser comment tout ça est possible. Je ne peux justifier cette violence d’État, ni me résoudre à tuer quelqu’un pour des raisons géostratégiques. Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie.

On vous a reproché de ne pas avoir pris parti assez vite, d’être resté en retrait, à la suite de l’invasion de l’Ukraine…

J’attendais mon procès et je ne pouvais rien dire quand j’étais là-bas. Mes avocats m’appelaient toutes les deux minutes pour me supplier de me taire, de ne rien dire avant mon jugement. Il me fallait serrer les dents jusqu’à ce que je sois libre de partir et de parler.

D’aucuns vous qualifient de personnage ambigu, énigmatique, voire double…

Je veux être triple, même si je ne suis pas un trépied. J’exprime des émotions différentes, parfois contraires ou contradictoires. Je lutte, parfois, contre des sentiments exécrables qui montent en moi. Mais, parfois aussi, ça sort, et j’ai honte. Pourquoi me refuse-t-on le droit de me tromper, de dire des conneries ? Je suis artiste, j’ai le droit de me tromper. Je ne suis pas un homme politique qui mesure chacun de ses mots parce qu’il veut être réélu.

Vous avez grandi en pleine perestroïka, un moment où les choses bougent, où il souffle un vent de renouveau, pour ne pas dire de liberté. Diriez-vous qu’il est plus difficile aujourd’hui d’être un artiste russe ?

C’est plus difficile d’être russe tout court. Mon pays en a attaqué un autre. Quand tu dis que tu viens de Moscou, les gens te regardent de manière pas très amicale. Le plus terrible, c’est quand les gens, en Europe, te chuchotent à l’oreille « Poutine a raison ». Merde ! Où suis-je ?

Vous avez été démis de vos fonctions de directeur du Centre Gogol. La semaine dernière, on a nommé un nouveau directeur « en phase avec le Kremlin », dites-vous…

Quand on ferme un lieu de création, un organisme vivant, un lieu d’effervescence, sans en expliquer les raisons, juste parce qu’un ordre est arrivé, qu’est-ce que ça signifie ? Gogol était un théâtre mondialement connu, reconnu. Le public, le succès étaient au rendez-vous et, tout d’un coup, on le ferme. C’est terrible. Lorsqu’on m’a proposé ce théâtre, ce n’était aucunement une récompense ou parce que j’étais ami avec les autorités. Le théâtre se trouvait dans un état catastrophique. J’ai essayé de relever ce défi car il fallait tout refaire, rassembler une troupe. Ça nous a pris tellement de temps, de force et d’énergie pour que le théâtre devienne un endroit incontournable… J’y ai laissé des litres de sueur, mais c’était passionnant. Et puis, il y a eu les premières manifestations contre Poutine en 2012-2013, puis la Crimée en 2014, et le théâtre était traversé par ce vent de contestation. Et, aujourd’hui, la guerre contre l’Ukraine…

Comment est-on passé de ces manifestations, il y a dix ans, à cette faible mobilisation contre la guerre en Russie ? D’ici, on a le sentiment que la population est interdite, figée, voire complice parce que nationaliste…

Dix années de propagande non-stop, la mainmise et le contrôle de tous les médias… Des journalistes que l’on pensait honnêtes et, après coup, on a compris qu’ils travaillaient pour Poutine. On a cadenassé la télévision, on a commencé à changer les équipes. Certains proches du pouvoir ont racheté des journaux. Désormais, il n’existe plus de presse libre à Moscou. Il restait Internet et les réseaux sociaux mais, maintenant, des lois permettent de traquer les moindres opposants et un seul post sur Facebook peut vous envoyer en prison. Pour résumer, il y a les persécutions, les assignations à résidence, la guerre et le Festival d’Avignon… et tout ça se passe en même temps. 

Festival d'Avignon 2022kirill sererbrennikovThéâtreRussie
L'Humanité

L'angoisse des mères russes : « Je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort »

Histoire de la semaine

Les milliers de familles de soldats partis combattre en Ukraine sont dans l’inconnu. Leurs proches ne donnent plus de nouvelles. Face à la censure d’état qui entoure cette guerre, même le nombre de morts est caché au grand public.

Vadim Kamenka

Dans un immense bâtiment alliant briques et larges fenêtres en verre, en périphérie de Moscou, Valentina Melnikova nous rejoint d’un pas décidé. À 78 ans, elle qui a connu l’Union soviétique, sa chute, les années Eltsine et les quatre mandats de Vladimir Poutine, ne laisse rien au hasard. Figure de proue des Mères de soldats dont elle dirige l’ensemble des comités, la militante organise son planning et les diverses rencontres. Depuis près de quarante ans, elle monte au front contre le gouvernement russe et les hauts gradés de l’armée. « J’ai un peu plus de cheveux blancs, désormais. Mais rien n’a réellement changé. On continue de se battre pour faire respecter les droits des jeunes conscrits, malgré les menaces. On a l’habitude depuis la guerre d’Afghanistan », affirme-t-elle d’un ton assuré.

Chaque année, 130 000 appelés

Cette ancienne professeure de géologie à la prestigieuse Université d’État de Moscou a vu sa vie basculer dans les années 1980. La guerre d’Afghanistan éclate et ses deux fils, censés faire des études universitaires, se retrouvent finalement conscrits par les autorités, à court de soldats. Très vite, elle se mobilise avec d’autres mères contre cette mesure. L’organisation naît ainsi et devient incontournable dans la société russe au fil des conflits au Haut-Karabagh, au Kirghizistan, en Tchétchénie, en Géorgie, etc. Son combat pour abolir le service militaire obligatoire n’a fait que redoubler. La guerre en Ukraine a encore conforté cet engagement. Des jeunes hommes russes, peu préparés, se retrouvent sur une ligne de front, confrontés à la mort. Chaque année, près de 130 000 citoyens de 18 à 27 ans sont convoqués lors de deux appels annuels par l’armée. « Aujourd’hui, les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont les mêmes qu’à l’époque. Seule l’ampleur s’avère différente et les relations avec le pouvoir, qui impose une censure totalement inattendue. Celui-ci nous empêche de parler de “guerre”, selon les termes de la Convention de Genève. Nous nous occupons des invalides de guerre afin qu’on leur prête l’attention qu’ils méritent. On les aide à obtenir une augmentation de leur retraite. On travaille aussi avec des psychologues pour traiter les traumatismes », explique Valentina Melnikova.

Lors du défilé militaire du 9 mai, date de la victoire sur l’Allemagne nazie, à Moscou sur la place Rouge, le président Vladimir Poutine a évoqué ces « compagnons d’armes morts courageusement dans un combat juste ». Pourtant, le nombre de soldats morts demeure tabou depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. « Il nous paraît évident qu’en l’espace de quatre mois, le nombre de victimes est désormais supérieur à celui de la guerre en Afghanistan (20 000 morts – NDLR). Néanmoins, les principales villes n’en ressentent pas encore les effets. Cela apparaît extrêmement lointain aux habitants, hormis à ceux des régions frontalières », estime Mikhaïl Matveev, député communiste de la région de Samara. Autre zone d’ombre : l’invisibilité des blessés. Pour des questions de logistique militaire, peu de soldats sont rapatriés. En fonction de la zone de front, les blessés sont transportés dans un premier temps à Donetsk ou Lougansk, les deux principales villes des deux Républiques autoproclamées du Donbass (DNR, LNR). Puis, ils sont ensuite transférés dans quelques villes de Russie. « Les évacuations depuis les zones de combat se font sous contrôle médical. Les médecins ont été installés avec des soignants à la frontière avec l’Ukraine, et des hôpitaux fonctionnent normalement, notamment à Rostov-sur-le-Don (ville russe la plus proche, à une centaine de kilomètres du Donbass – NDLR) ou Voronej », explique Oleg Bodrov, du Mouvement de la paix en Russie.

Pour l’instant, peu de familles osent témoigner. Celles que nous avons rencontrées le font de manière anonyme, via des messageries sécurisées. Le fils d’Ania, qui réside dans la province de Koursk, fait partie des conscrits. Elle n’a eu que très peu d’échanges avec lui et ils furent très succincts. « “Je vais bien, ne t’inquiète pas, maman ! Nous avons bien mangé”, me répétait-il à chaque fois. Il ne voulait faire aucune erreur en donnant des informations sur les lieux ou encore les soldats avec qui il était. Puis, je n’ai plus eu de nouvelles », chuchote-t-elle avant de poursuivre péniblement : « Est-il blessé ou mort ? Je n’en sais rien. »

Au nom du secret d’État

Des milliers de familles russes partagent la même incertitude, les mêmes angoisses. Dans cette guerre de l’information que livre le gouvernement, la maîtrise du récit est primordiale. L’inventaire des victimes passe au second plan. « Je ne suis pas une spécialiste des questions militaires, mais le caractère des opérations (en Ukraine – NDLR) n’a pas permis et ne permet pas de récupérer les corps des soldats russes tués au combat, ce qui est contraire au droit humanitaire international. Après l’arrêt de chaque opération, il doit y avoir une trêve, suivie d’un échange de prisonniers et des corps des soldats tués », rappelle Valentina Melnikova.

Pour les familles, la confirmation du décès d’un proche et la restitution de son corps relèvent d’une véritable bataille. Face à l’afflux de milliers d’appels téléphoniques et de demandes d’informations sur les réseaux sociaux, les comités des Mères de soldats se sont adressés à maintes reprises aux autorités. Ils reçoivent pour toute réponse : « Remplissez des demandes via la ligne rouge du ministère de la Défense, à la Croix-Rouge, au commandement des régions militaires. » Mais rien n’avance, car tout est couvert par le secret militaire. Les parents, les épouses et les amis des disparus vont jusqu’à transmettre des analyses d’ADN pour les identifier. La mère du lieutenant Alexander Baturin, âgé de 25 ans, qui serait décédé près de Lougansk, a envoyé du « biomatériel » afin d’identifier le corps. « J’ai été informée par le commandant du régiment et je me suis rendue à Rostov pour identifier sur les restes du char des traces d’ADN de mon fils. Pas une seule correspondance n’a conclu l’examen. Maintenant, il est répertorié comme “disparu”. Plus aucune personne de l’armée ne me répond. Et je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort. » Le site Novaïa Gazeta Europe, installé en Lettonie, a publié son témoignage, ainsi qu’une enquête sur cet officier originaire de Bachkirie, n° 91711, insigne n° E049790, afin de faire réagir le ministère de la Défense.

Face au silence, dans de nombreuses régions russes, des journalistes, des médias ont créé des « murs de la mémoire ». Il s’agit de listes de soldats tombés en Ukraine constituées grâce à des proches, des militaires, des rapports, afin d’informer et d’honorer leur souvenir. Mais les autorités souhaitent les interdire, au nom du secret d’État et de la loi publiée contre les fausses nouvelles et la désinformation. Le média Baikal journal.ru fait de la résistance. Sur son site, une rubrique intitulée « Combien de soldats de Bouriatie sont morts en Ukraine » est actualisée régulièrement. La liste de noms est impressionnante. « En trois mois, le taux de mortalité des hommes de moins de 30 ans dans la région a quadruplé, écrit le journal. Le 12 juin, nous avons pu collecter, confirmer et analyser les données de 184 morts. La liste comprend les militaires qui sont nés ou ont servi dans cette République. Quatre mois après le début de la guerre, la Bouriatie occupe toujours la deuxième place parmi les régions en termes de nombre de morts. »

Le difficile échange des prisonniers

Dans la capitale, la liste des enterrements ne s’est pas allongée. Dans les rues, peu de blessés sont également visibles. Parmi les soldats morts et enterrés, beaucoup de Bouriates, de Iakoutes, de Daghestanais et de personnes issues des régions caucasiennes de la Fédération de Russie. Elles font partie des territoires les plus pauvres. « L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des Républiques aux multiples origines ethniques », détaille Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à Nanterre et spécialiste de la Russie.

Les familles reçoivent près de 7 millions de roubles (76 000 euros) pour chaque soldat tué et reconnu par l’État. « Les lois contre la désinformation qui frappent les citoyens et les médias forcent au silence. Il faut parler d’“opération spéciale”. Plusieurs quotidiens régionaux arrivent encore à publier quelques portraits. Mais la plupart des grands médias ne peuvent pas se le permettre », constate la journaliste Nadejda Prousentkova, de « Novaïa Gazeta », qui a cessé de fonctionner depuis deux mois pour échapper à la fermeture définitive.

Les soldats faits prisonniers sont l’autre inquiétude des familles. Des structures existent malgré le secret relatif qui entoure cette question, ainsi que leur nombre. Elles fonctionnent depuis 2014, lorsque le conflit a éclaté dans le Donbass. De nombreuses associations des droits de l’homme confirment que des échanges de prisonniers existent, conformément aux articles de la Convention de Genève. Seulement, aucune ne sait quelles sont les règles en vigueur pour ces échanges. Les déclarations du vice-ministre des Affaires étrangères russe, fin mai, ont elles aussi provoqué de l’appréhension. Andrey Rudenko a en effet fait savoir que son pays discuterait de la possibilité d’échanger des prisonniers avec l’Ukraine, une fois qu’ils auront été jugés, notamment pour crime de guerre. « Mais de quoi se mêle-t-il ? s’agace Valentina Melnikova. Avant d’aller devant une cour, il faut qu’il y ait une enquête pour savoir si ces hommes sont coupables », ce qui ralentit encore un peu plus les choses. « Je préviens les familles que nous n’avons aucune possibilité de faire pression sur les autorités. Notre seul but consiste à rappeler les noms des soldats (prisonniers ou blessés). Nous avons des contacts à ce sujet avec l’organisation ukrainienne qui s’occupe des soldats disparus. Nous nous adressons à elle dans les cas les plus difficiles afin qu’elle nous aide et réciproquement. » Des liens humains subsistent encore entre Ukrainiens et Russes. Un espoir pour mettre un terme à cette sale guerre.

RussieGuerre en Ukraine
L'Humanité

UE. Derrière l’adhésion de l’Ukraine, la corruption en ligne de mire

Actu

Dans un pays qui, avant le déclenchement de la guerre, était gangrené par les pots-de-vin, les malversations et le trafic d’influence, la perspective de la reconstruction peut aiguiser les appétits des oligarques. Après avoir installé l’Ukraine dans le sas à l’entrée de l’Union européenne, Bruxelles manifeste, semble-t-il, quelques craintes…

Thomas Lemahieu

Sur l’adhésion de l’Ukraine, l’Union européenne a-t-elle mis la charrue avant les bœufs ? La semaine dernière, le Conseil européen rassemblant les chefs d’État et de gouvernement a adopté en grande pompe la recommandation de la Commission accordant le statut de candidat au pays pris sous le feu de la Russie depuis le 24 février. Le Parlement européen avait d’ores et déjà averti qu’il n’y aurait pas de «procédure accélérée», alors que cinq États sont toujours coincés dans le sas à l’entrée : la Turquie depuis 1999, mais aussi la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012) et l’Albanie (2014).

Ce vendredi, Ursula Von der Leyen appelle les autorités ukrainiennes à accélérer les réformes contre la corruption. «Le chemin à parcourir sera long, mais l’Europe sera à vos côtés à chaque étape, quel que soit le temps que cela prendra, depuis ces jours sombres de la guerre jusqu’au moment où vous franchirez le seuil de notre Union européenne», promet-elle dans un discours en visioconférence devant le parlement ukrainien. Selon la présidente de l’exécutif européen, les autorités ont déjà mis en place «une machine anti-corruption impressionnante». Derrière les propos encourageants, Von der Leyen pose des conditions. «Désormais ces institutions ont besoin de moyens d’action et des bonnes personnes aux postes de responsabilités, estime-t-elle. Il convient que le nouveau chef du parquet spécialisé dans la lutte contre la corruption et le nouveau directeur du Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption soient nommés dès que possible.» Dans sa liste de demandes immédiates, Bruxelles réclame également une «procédure de sélection des juges» nommés à la Cour constitutionnelle, une «mise en œuvre juridiquement solide» de la nouvelle loi destinée à contrer «l’influence excessive des oligarques sur l’économie» ainsi que la création d’une autorité indépendante de régulation des médias.

En réalité, derrière les démonstrations bruyantes de soutien à l’Ukraine, les Européens et les Occidentaux, de manière plus globale, commencent à s’inquiéter sérieusement d’un risque de détournement des fonds qui pourraient être versés en vue de la reconstruction du pays. À la veille d’une conférence internationale sur le sujet, organisée lundi et mardi prochains à Lugano (Suisse), une estimation des montants nécessaires donne le tournis. Selon les calculs d’Ivan Lukeria, vice-ministre ukrainien du Développement territorial, les dommages causés aux seules infrastructures critiques s’élèvent d’ores et déjà à près de 45 milliards de dollars (43 milliards d’euros). Le président de la Banque européenne d’investissement évalue, lui, le coût total de la reconstruction de l’Ukraine à 1 100 milliards de dollars (1 051 milliards d’euros).

Malversations, pots-de-vin, trafic d’influence et abus de pouvoir… Avant la guerre déclenchée par Vladimir Poutine, l’Ukraine figurait en queue de peloton dans les palmarès de la lutte anti-corruption de l’ONG Transparency International. Seuls la Russie et l’Azerbaïdjan se classent derrière dans l’espace euro-asiatique… Malgré les richesses gigantesques dans ses sous-sols qui regorgent de minerais de fer et de nickel, mais aussi de métaux précieux comme le manganèse, le titane et le palladium, en dépit de son statut de grenier à blé de l’Europe, l’Ukraine est très mal placée aussi en termes de niveau de vie : le revenu moyen par habitant ne dépasse de justesse les 3 000 euros par an, très loin derrière les standards européens.

De quoi, là aussi, inciter les Suisses qui coorganisent avec Volodymyr Zelensky la conférence de Lugano à une très grande prudence. «Il va être très difficile pour l’Ukraine de faire face aux dangers de corruption qui vont accompagner la reconstruction imminente et massive, prévient ainsi Gretta Fenner, la directrice générale de l’Institut de Bâle pour la gouvernance. Faute de surveillance et de contrôle sur les fonds attribués, je redoute que non seulement beaucoup d’argent soit perdu, mais aussi que les structures oligarchiques contrôleront à nouveau bien davantage l’Ukraine».

UkraineGuerre en UkraineUnion européennecorruption
L'Humanité

En Ukraine, les femmes au cœur de l’horreur guerrière

Nos recommandations culturelles

Télévision Ce documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen donne la parole à plusieurs de celles qui continuent de vivre et de lutter dans leur pays, parfois les armes à la main.

Gérald Rossi

La circulation se fait en évitant les monticules de sacs de sable et les barbelés. L’autoradio branché sur le canal 63 diffuse une chanson qui dit à peu près : « Le soir s’assombrit, le cœur de l’insurgé bat, on livre des munitions à la hâte… » Au volant, Maroussia, une soldate de 44 ans qui, après trois semaines de guerre, a droit à sa première permission. Elle est affectée à la défense militaire de la ville de Kiev. Le documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen brosse le portrait (un peu rapide) de femmes qui ont choisi de rester dans leur pays, dans leur ville, alors que d’autres n’ont eu d’autre choix que la fuite depuis que, le 24 février à l’aube, l’armée russe a entamé l’invasion de l’Ukraine.

missions de sécurité, de santé...

Maroussia rejoint sa famille, dans une petite ville à deux heures de route. Ses filles ont été envoyées en Pologne pour leur sécurité. La localité a été bombardée, mais subsistent quelques îlots, comme le parc. « D’habitude, il y a beaucoup d’enfants et des mamans, mais maintenant, c’est presque vide. Je me sens comme cette ville, dans l’attente de la victoire… » dit-elle.

De nombreuses familles, principalement femmes et enfants, ont quitté le pays au début de la guerre. Mais nombre de femmes de tout âge sont aussi restées afin de poursuivre leurs missions dans des domaines comme la sécurité, la santé, etc. Cet engagement au féminin est remarquable depuis 2014 dans ce pays, pointe le film, quand elles ont d’abord manifesté en nombre place Maïdan, « pour réclamer la chute du gouvernement pro-Russes. Puis certaines se sont engagées dans l’armée au moment de l’invasion de la Crimée ».

Charles Comiti et Julien Boluen ont aussi suivi la photojournaliste française Véronique de Viguerie, « qui est allée à la rencontre des épouses, mères, filles prises dans la guerre ». Pour Maroussia et les 200 combattants sous ses ordres, la mission est de patrouiller lors des alertes et sous les bombes. Cette fois, un centre commercial a été touché. On dénombre plusieurs morts.

Irina, comme tant d’autres, est une des victimes de ces attaques nocturnes visant des secteurs civil et public. Elle passe presque toutes les nuits dans la cave de son immeuble avec sa petite Victoria, 6 ans, « c’est plus calme que dans sa chambre », dit la maman. À l’hôpital de Kharkiv, près de la frontière, d’autres témoignages dénoncent la sauvagerie des combats frappant les civils. « La deuxième ville d’Ukraine vit sous les bombes depuis le début du conflit. » Et là aussi, des femmes sont en première ligne…

TélévisiondocumentaireGuerre en Ukraine
L'Humanité

Énergie. La France retourne au charbon pour passer l’hiver

Actu

L’État ordonne le redémarrage de la centrale de Saint-Avold, en Moselle, alors que la moitié des réacteurs nucléaires sont à l’arrêt. La question de l’approvisionnement énergétique du pays fait craindre un hiver difficile. Explications.

Marion d'Allard

Des soubresauts de la guerre en Ukraine à l’arrêt de 29 réacteurs nucléaires sur 56, l’approvisionnement énergétique de la France s’impose comme un sujet majeur, et la question est désormais dans toutes les têtes : va-t-on manquer d’électricité cet hiver ?

Les Français appelés à réduire « immédiatement » leur consommation

L’interrogation est telle que le gouvernement a confirmé, dimanche, la reprise de l’activité de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), fermée le 31 mars dernier. Un redémarrage « à titre conservatoire » et de «  quelques heures, si nous en avons besoin », a précisé le ministère de la Transition énergétique, assurant dans la foulée qu’ « aucun charbon russe ne serait utilisé ».

Énergie. Peut-on se chauffer sans se ruiner ? 

Le même jour, dans la presse, les dirigeants des trois plus grands groupes d’énergie – TotalEnergies, EDF et Engie – appelaient à l’unisson, dans une tribune cosignée, les Français à réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent « la cohésion sociale » l’hiver prochain. « L’effort doit être immédiat, collectif et massif », estiment Patrick Pouyanné, Jean-Bernard Levy et Catherine MacGregor. Une tonalité un brin péremptoire, qui fait bondir la FNME-CGT.

« Tout pour préserver le système existant »

« Demander aux citoyens de moins consommer, de moins se chauffer, sans mettre de propositions sur la table pour redresser durablement la situation et alors que ces entreprises dégagent des milliards d’euros de bénéfices, est inadmissible ! » dénonce Sébastien Menesplier, son secrétaire général.

Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »

Certes, poursuit le syndicaliste, « les capacités de production sont en difficulté du fait, notamment, des problèmes de corrosion recensés sur plusieurs réacteurs nucléaires, mais ces grands groupes font tout pour préserver le système existant et protéger leurs actionnaires, au lieu de pousser à la reconversion des sites récemment fermés ».

C’est le cas de la centrale de Fessenheim, mise à l’arrêt il y a deux ans exactement, mais également de la centrale à charbon du Havre, fermée en avril 2021 « après avoir pourtant bénéficié d’investissements pour réduire l’impact environnemental de son activité », précise Sébastien Menesplier. Une décision d’autant plus incompréhensible pour le syndicaliste qu’un projet de reconversion du site, « porté par les salariés et basé sur la combustion de pellets de bois », n’a jamais réussi à voir le jour.

Retard sur les énergies renouvelables

Profondément bouleversé par l’explosion des prix du marché de gros et les conséquences de la sortie du gaz russe, le secteur énergétique paie aussi le prix de décisions politiques et stratégiques. Particulièrement en retard sur le développement des énergies renouvelables, la France est même le seul pays à ne pas avoir atteint, en la matière, les objectifs fixés.

Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2

Mais pas seulement. « En prenant le parti de fermer certains sites sans construire d’autres capacités de production pilotables, l’État a commis une erreur majeure », estime Sébastien Menesplier. Un défaut de planification funeste qui pousse aujourd’hui, et pas seulement en France, au redémarrage des centrales à charbon, au mépris des impératifs environnementaux.

Plus que 3 jours pour profiter de notre offre spéciale d'abonnement !

Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et progressiste.

Nous vous proposons de bénéficier de notre offre spéciale d'abonnement :

  • 5€ l'abonnement digital quotidien + magazine pendant 4 mois.
  • Soit une réduction de 67% pendant 4 mois et un gain de 34€.
  • Toute la richesse du quotidien, du magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
  • Abonnement résiliable à tout moment.
  • L’offre n’est valable que jusqu'au 30 juin : pour en profiter, rendez-vous ici.
énergies fossilesÉnergienucléaireGuerre en Ukraine
L'Humanité

Guerre en Ukraine. Kiev affaiblie, l’Otan veut se renforcer

Actu

En ce cinquième mois de conflit, l’Alliance atlantique semble peu disposée à entendre parler de négociations de paix. La question se pose pourtant.

Vadim Kamenka

Au gré d’une longue séquence diplomatique, la guerre en Ukraine continue d’occuper l’essentiel des discussions. Alors que la réunion du G7, rassemblant les sept grandes puissances (Allemagne, États-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) dans les Alpes bavaroises s’achève, le sommet de l’Alliance atlantique (Otan) s’ouvre, lui, ce mardi, à Madrid.

Sur le terrain, au 125e jour du conflit, l’armée russe semble progresser dans le nord du Donbass. Après avoir pris le contrôle de Severodonetsk dans la région de Lougansk, elle tente de parvenir à celui de Lyssytchansk, Bakhmout, Kramatorsk, Sloviansk. Cette étape apparaît prépondérante en vue de la mainmise sur l’ensemble du bassin minier dans l’est de l’Ukraine. Des frappes russes ont également visé plusieurs villes à l’arrière du front – Kiev, Khmelnytskyï, Lviv, Tchernigov… L’ONU déplore la mort de 4 500 civils et 5 500 blessés à dater du 15 juin. Un chiffre sous-évalué et qui exclut les victimes militaires, qui avoisineraient les 30 000 à 40 000 personnes au total. Face à une guerre qui est entrée dans son cinquième mois depuis l’invasion russe, le 24 février, rien ne laisse présumer d’un arrêt rapide des combats. Une bonne partie du Donbass échappe désormais à l’Ukraine et, devant cet échec, les dirigeants présents au G7, lundi, se sont engagés, dans une déclaration commune à  « continuer à (lui) fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique (…) aussi longtemps qu’il le faudra ».

Un message de soutien adressé au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, invité au sommet, qui a également pris la parole par visioconférence ce 27 juin. Il leur a demandé de « faire le maximum » pour mettre un terme à la guerre qui ravage son pays, avant la fin de l’année. Une porte ouverte à des pourparlers ? Bien au contraire. Le président ukrainien assure aux dirigeants du G7 que le temps de la négociation avec la Russie n’est pas venu. L’Ukraine doit d’abord consolider ses positions et réclamer encore davantage de livraisons d’armes.

Les États-Unis ont répondu largement à l’appel. Washington avait débuté, ces dernières semaines, l’envoi de systèmes de lance-roquettes mobiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System), d’une portée de 80 kilomètres. À la veille du sommet de l’Otan, les autorités américaines auraient également validé, selon la chaîne de télévision CNN, l’acheminement d’un système sophistiqué de missiles sol-air de « moyenne et longue portée », Nasams (Norwegian Advanced Surface to Air Missile System), fabriqué par l’américain Raytheon et le groupe norvégien Kongsberg. Dans cette guerre par procuration à laquelle se livrent les États-Unis, l’Otan et la Russie, d’autres équipements doivent également être acheminés (munitions, radars, etc.) De nombreux militaires américains jugent que l’artillerie demeure l’atout principal dans ce conflit. Grâce à plusieurs témoignages, le New York Times confirme la présence de certains membres de la CIA opérant secrètement en Ukraine, principalement à Kiev.

De son côté, la Russie a décidé de poursuivre cette escalade. Après les tensions autour de Kaliningrad, Moscou a annoncé transférer des missiles à capacité nucléaire en Biélorussie, pays frontalier de l’Ukraine – au nord – et de plusieurs pays membres de l’Otan. À l’occasion d’une rencontre avec son homologue, Alexandre Loukachenko, samedi, le président russe Vladimir Poutine a confirmé : « Dans les prochains mois, nous allons transférer à la Biélorussie des systèmes de missiles tactiques Iskander-M, qui peuvent utiliser des missiles balistiques ou de croisière, dans leurs versions conventionnelle et nucléaire. » Dans cet engrenage inquiétant, les dirigeants de l’Otan devraient acter, à Madrid, de transformer leur force de réaction et d’augmenter les 300 000 troupes à haut niveau de préparation face à la menace russe. Le président des États-Unis avait déjà réaffirmé au G7 l’unité de l’Alliance et des pays occidentaux. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi promis de rencontrer ce mardi son homologue finlandais et la première ministre suédoise pour discuter des candidatures de la Suède et de la Finlande à l’Otan, bloquées par Ankara.

Néanmoins, en Ukraine et ailleurs, des voix discordantes se multiplient. Aux États-Unis, l’universitaire Gerard Toal estime que l’Occident doit aider Kiev à mettre un terme à la guerre. « Tout le monde veut que l’Ukraine gagne. Peu précisent en détail ce que cela signifie vraiment et combien d’Ukrainiens vont être sacrifiés pour leur idée de victoire. Présentant la lutte ukrainienne en termes héroïques, ils ont privilégié ce qui est souhaitable par rapport à ce qui est probable, ce qui est idéal par rapport à ce qui est réaliste. Avec autant de morts, c’est répréhensible », explique-t-il dans The Irish Times. Une erreur considérable pour ce spécialiste de l’Europe de l’Est : « Toute victoire de l’Ukraine dans sa guerre contre l’invasion russe sera relative et non absolue (…) Les personnes les plus proches des lignes de front et les plus vulnérables sont plus enclines à donner la priorité à un cessez-le-feu immédiat plutôt qu’à la libération d’un territoire. »

« Les Européens, trop inféodés aux États-Unis »

Plusieurs sources diplomatiques laissent entendre que le déplacement des trois dirigeants (Allemagne, Italie, France) à Kiev, le 16 juin, pour soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, aurait une contrepartie : favoriser la reprise du dialogue avec Moscou. Une rumeur consistante puisque le plus va-t-en guerre, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a mis en garde le président français, Emmanuel Macron, contre la tentation d’une solution négociée « maintenant ». Dans le magazine états-unien The Nation, le journaliste britannique Anatol Lieven affirme au contraire l’urgence d’un cessez-le-feu. Les intérêts de « l’Ukraine et de l’humanité exigent que nous recherchions ce compromis maintenant, et non après des années de souffrance et de destruction », analyse-t-il, tout en constatant que « l’initiative devra probablement venir de Washington » et de l’ONU avec une force de maintien de la paix car « les Européens sont trop divisés et trop inféodés aux États-Unis pour adopter une stratégie indépendante efficace de paix ».

Les semaines qui viennent vonr être propices à une négociation. « Une forme de stabilisation sur le terrain peut amener la Russie à faire une pause militaire. Elle interviendra une fois les derniers objectifs obtenus, garantissant une certaine sécurité pour les habitants des deux Républiques (DNR et LNR) et le gain de certains buts de guerre (sécurité, Crimée…) », analyse un député russe. L’été s’avère décisif.

Guerre en UkraineOtanRussieUkraine
L'Humanité

Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »

La rencontre

Avec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.

Vadim KamenkaAntoine Poncet

Après quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.

Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois ?

En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un « non-vaincu ». L’autre leçon immédiate, c’est le fait qu’on retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.

Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets. Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs. Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.

Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi ?

Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre ? Y a-t-il des crimes contre l’humanité ? Y a-t-il des génocides ? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de « génocide ».

La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.

Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète. Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves. Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.

Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux ?

Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes : crime d’agression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité, il faut bien constater que l’Ukraine n’est pas l’unique endroit du monde où ce type de crime est commis. J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de « poutinisation » de la société et de la politique israéliennes. Comme d’ailleurs l’acharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.

En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.

Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans « le Monde ». Est-ce une simple colère ?

Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités : Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale. Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.

Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international ?

Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.

Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.

Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer. Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants : Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents…

Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire ?

Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité. Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse. Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une « guerre juste », selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.

Guerre en UkraineIsraël-Palestinedroit internationalrony brauman
L'Humanité

Kiev commence un très long voyage vers l’UE

Actu

Lors du sommet européen, les 27 chefs d’État et de gouvernement ont approuvé jeudi la demande d’adhésion de l’UE de l’Ukraine. Kiev doit maintenant respecter les 35 critères de Copenhague. Le processus pourrait prendre des années, et même être bloqué dans la dernière ligne droite.

Gaël De Santis

La route est longue, de Kiev à Bruxelles. Les chefs d’États et de gouvernement de l’Union européenne (UE) ont accordé, jeudi, le statut de candidat à l’adhésion à l’Ukraine et à sa voisine, la Moldavie. La Géorgie, qui avait fait une demande similaire se voit, elle, signifiée une « perspective européenne » (voir si guillemets). Le pays envahi le 24 février par l’armée russe va donc devoir maintenant chercher à se conformer aux critères de Copenhague avant d’espérer pouvoir entrer officiellement dans le club continental.

« J e voudrais simplement insister sur l’importance en effet de ce moment historique dans le contexte que nous vivons », a salué Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, jeudi soir. Le chef de l’État, qui assure la présidence tournante du Conseil européen, insiste sur le « signal clair très fort vis-à-vis de la Russie », qui est envoyé par cette décision des Vingt-sept. «  L’Ukraine a besoin d’espoir et nous lui donnons précisément cet espoir », a réagi le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.

En 2017, l’Ukraine avait abandonné sa neutralité pour inscrire dans sa Constitution la perspective d’adhésion à l’Otan et à l’UE.

« Il n’y aura pas de passe-droit »

Tout pays qui entre dans l’Union européenne (UE) doit remplir 35 conditions depuis les sommets européens de Copenhague (1993) et Madrid (1995). Cela explique que le temps entre l’obtention du statut de candidat et l’adhésion pleine et entière peut être long. La Turquie est candidate depuis… 1999, la Macédoine du Nord depuis 2005, la Serbie depuis 2012. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe a prévenu mardi sur Europe 1 : « il n’y aura pas de procédure accélérée ni de passe-droit ».

Le Parti communiste est interdit

Les critères sont politiques (institutions stables et démocratiques), économiques (le pays doit pouvoir faire face à la concurrence au sein de l’UE), et surtout le pays doit intégrer dans sa législation nationale « l’acquis communautaire », à savoir tout le droit de l’Union (directives, règlements, chartes)…

Du côté de Kiev, on en est loin. Ses entreprises ne font pas assez compétitives. Le pays, où l’influence des oligarques est immense, est gangrené par la corruption. Or, vu son niveau de développement, il bénéficierait, s’il entre dans l’UE, de subventions – et Bruxelles est sourcilleuse quant à l’utilisation des fonds publics : par exemple, en avril, la Commission a lancé une procédure contre la Hongrie du premier ministre d’extrême droite de Viktor Orban pour soupçons de corruption dans la passation des marchés publics. Par ailleurs, si Kiev est présenté comme un rempart de démocratie face à la Russie autocratique de Vladimir Poutine, la réalité est moins reluisante. L’Ukraine est le seul pays européen où la plupart des partis de gauche – dont le Parti communiste – sont interdits.

Le centre de gravité de l’UE pourrait se déplacer à l’Est

En outre, une adhésion est politique. Tous les États membres – ils sont aujourd’hui au nombre de 27 – devront accepter l’entrée dans l’UE de l’Ukraine. Ce ne sera pas simple. Un signal politique a été donné le 23 juin, mais certains pays pourraient bloquer l’adhésion dans la dernière ligne droite. Ainsi, la Bulgarie bloque les négociations d’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine du Nord au motif que cette dernière n’a pas inclus les Bulgares comme minorité nationale dans sa Constitution. Dans cinq, dix ou quinze ans, il y a fort à parier qu’à l’ouest de l’Europe, l’inquiétude montera concernant un possible dumping social. En ce moment, le salaire minimum n’est à Kiev que de 140 euros, quand il est de 1 645 euros bruts en France.

Une entrée de Kiev déplacerait le centre de gravité à l’est de l’Europe, où la Pologne, les pays Baltes sont plus inféodés à Washington que la France et l’Allemagne. De plus, Kiev serait un pays de poids : avec ses 44 millions d’habitants, il serait le cinquième pays le plus peuplé de l’Union.

Cela pourrait appeler à une réforme des institutions de l’UE. Les plus fédéralistes pourraient en profiter pour exiger de faire tomber la règle de l’unanimité dans certains domaines. Lors d’un débat mardi au Parlement européen, la chef du groupe Socialistes et démocrates Iraxte Garcia Perez a exigé « d’éliminer l’unanimité dans la prise de décision en matière de politique extérieure ». Le Parlement européen demande d’ores et déjà demandé que soit entamée une procédure de révision des traités.

UkraineGuerre en UkraineRussiePologne
L'Humanité

À Avignon, l’artiste afghane Kubra Khademi met en scène des corps libres

Nos recommandations culturelles

Exposition. À Avignon, l’artiste afghane, autrice de l’affiche du Festival, présente à la collection Lambert une sélection de ses œuvres dans « First but not last time in America ».

Correspondance particulière.

L’artiste afghane Kubra Khademi entre dans la pièce, déroule une bobine de fil doré et commence à tisser une toile sur un tas de vestes éparpillées au sol. Elle ignore le public qui l’observe, concentrée sur sa création. La performance De l’armure aux gilets accompagne l’exposition « First but not last time in America » à la collection Lambert, sur toute la durée du Festival d’Avignon. Kubra Khademi est aussi l’autrice de l’affiche de la 76e édition du Festival, une colonne de jeunes femmes nues qui regardent à l’horizon.

S’affranchir de toute sexualisation

Bien loin de la polémique qui accuse l’artiste de promouvoir la pédophilie, Kubra Khademi défend un art engagé, inspiré de la culture afghane et mettant en scène des corps libres. Les fresques exposées à Avignon s’affranchissent de toute sexualisation du corps des femmes. Les lignes sont nettes, l’artiste a choisi des gouaches ocre et bleu uni, et les silhouettes rappellent des miniatures mongoles. Kubra Khademi réhabilite les femmes au cœur des récits mythologiques : dans la fresque The Great Battle, deux jeunes femmes combattent un dragon avec leurs épées d’or.

Lettre de la poète afghane hoda khamosh. Le sang des femmes afghanes est-il plus pâle que celui des femmes du reste du monde ?

Les épées sont d’or, tout comme le fil tissé sur les vestes ou les vers de poésie afghane qui s’échappent de leur cadre dans une des pièces du musée. L’or a une valeur particulière aux yeux de la plasticienne, il représente la beauté de l’art perse. Elle s’inspire aussi de poésie traditionnelle et de poésie populaire dite « sous le nombril », mettant en avant des vers érotiques.

Son corps comme outil artistique et politique

C’est dans la deuxième partie de l’exposition que l’artiste présente des œuvres à l’érotisme assumé. Une série de photos met en scène Kubra Khademi portant une tenue d’homme afghan, aux côtés de son ex-compagnon, l’Américain Daniel Pettrow, en costume cravate. Ils se photographient sur un fond représentant une nature montagneuse, parodiant les studios photographiques afghans. Sur certaines photos, ils se tiennent dans des positions sexuellement explicites, Kubra Khademi portant une arme, faussement menaçante.

Afghanistan. Notre traversée du pays des talibans

Cependant, l’artiste ne se limite pas à représenter des silhouettes, mais utilise son corps comme outil artistique et politique. En 2015, pour Armor, elle était descendue dans les rues de Kaboul portant une armure soulignant les formes féminines. À la suite des réactions des passants, elle avait dû écourter sa performance, puis, victime de harcèlement et de menaces quotidiennes, s’exiler en France.

Dans la performance De l’armure aux gilets, l’artiste a cette fois décidé de questionner la violence de la guerre. Les gilets kaki sont le symbole universel des vestes des soldats. Éparpillés au sol, ils semblent avoir été abandonnés sur le champ de bataille après le combat. Pour Kubra Khademi, les armes sont responsables de la guerre, de sa violence. Le fil d’or qui relie les gilets rappelle la couture, travail réservé aux femmes, qui n’ont accès qu’aux arts traditionnels, à l’abri des regards extérieurs. Pour l’artiste, recoudre c’est aussi soigner, fabriquer quelque chose de nouveau. Elle laisse donc espérer qu’après la guerre, en temps de paix, les femmes auront l’espace de penser une vie libre et égale à celle de l’homme.

Jusqu’au 26 juillet. Rens. : festival-avignon.com

Vous partagez les valeurs de l'Humanité ?

Nous avons besoin de vous pour porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et progressiste !

Cet article est en accès libre. Mais produire une information de qualité, vérifiée, concevoir et réaliser des sujets que vous ne verrez pas traités dans d'autres médias, cela à un coût.

C'est pourquoi nous vous proposons de soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes en bénéficiant de notre offre spéciale d'abonnement :

  • 5€ pour 2 mois d'accès illimité au site Humanite.fr, à l'application et aux éditions numériques du quotidien et du magazine.
  • Soit un gain de 22 € pendant 2 mois !
  • Le tarif normal (13,50€ par mois) s'appliquera à l'issue des 2 mois de réduction.
  • L'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs.
  • Pour en profiter, rendez-vous ici.

Festival d'Avignon 2022Expositionsart contemporain
L'Humanité

À Foix, les documentaires au chevet de la planète

Nos recommandations culturelles

Cinéma Hyperconsommation et productivisme détruisent l’environnement. Le festival Résistances explore d’autres voies : on ne se sauvera pas sans changer de système économique.

Bruno Vincens

Foix (Ariège), envoyé spécial.

La consommation énergétique mondiale a plus que doublé entre 1973 et 2019. Notre planète et les êtres vivants qui la peuplent ne supportent plus la destruction de la nature et le réchauffement climatique provoqués par l’utilisation effrénée des énergies fossiles. La consommation devient consumation. D’où le thème « Les énergies de la décroissance » en ouverture du 26e festival Résistances, à Foix.

L’édifiant documentaire chinois Behemoth (2015), du nom d’un monstre biblique, montre un vaste paysage de Mongolie-Intérieure complètement défiguré. La montagne a disparu à coups d’explosifs pour faire place à une tentaculaire mine de charbon. Les hommes qui pénètrent dans ses entrailles pour y extraire le minerai meurent souvent jeunes, victimes de pneumoconiose. Le charbon alimente des hauts-fourneaux pour produire l’acier indispensable aux biens de consommation. Sous la caméra de Zhao Liang, cette mine et ce site sidérurgique semblent une métaphore du capitalisme mondialisé qui augmente ses profits par la création incessante de nouveaux besoins matériels, quelles que soient les conséquences sur la nature et les humains.

La programmation de Résistances s’intéresse donc à la décroissance. Quelle différence entre décroissance et récession ? Comment concilier sauvegarde de la planète et justice sociale ? Pour échapper à la dépendance au pétrole, la France a développé l’énergie nucléaire. Mais la population de Plogoff a refusé de vivre à côté d’une centrale et sa lutte victorieuse est relatée dans le documentaire Plogoff, des pierres contre des fusils (Nicole Le Garrec, 1980). Des entreprises françaises implantées au Gabon ont aussi exploité pendant des décennies des gisements d’uranium, carburant des centrales nucléaires. En 1999, les entreprises sont parties, la radioactivité est restée. La population de Mounana est malade, comme le montre Éric Michel dans les Blessures invisibles (2019).

Maîtrise publique contre intérêt privé

Le documentaire Barrages, l’eau sous haute tension (Nicolas Ubelmann, 2020) fait l’éloge de l’énergie hydraulique, non polluante, même si les barrages modifient la nature. La production d’électricité d’origine hydraulique ne peut répondre aux besoins de la population que si elle relève d’un réseau cohérent. Ce qui suppose une maîtrise publique et le refus de livrer les barrages à des intérêts privés. Quant à l’énergie solaire, elle aurait pu être développée beaucoup plus tôt, notamment en Afrique, si les travaux du scientifique nigérien Abdou Moumouni Dioffoh n’avaient pas été entravés dans les années 1970 par l’État français, sous la pression des groupes pétroliers ( Solaire made in Africa, Malam Saguirou, 2017).

La solution passerait-elle par une croissance verte ? Le film Fairytales of Growth (Pierre Smith Khanna, 2020) en doute fortement. Les énergies renouvelables, affirme ce documentaire, s’ajoutent aux énergies fossiles et ne se substituent pas à elles. Mettre fin à l’obsolescence programmée est indispensable, mais cela suffira-t-il ? Le festival Résistances, plutôt que d’apporter des réponses toutes faites, préfère poser des questions.

cinémafestivalfoixdocumentaire
L'Humanité

Au festival d’Aix, le triomphe de la fosse

Nos recommandations culturelles

Art lyrique Les musiciens de l’Orchestre de Paris font le spectacle et volent la vedette au metteur en scène Romeo Castellucci.

Hélène Jarry

Vitrolles (Bouches-du-Rhône), envoyée spéciale.

Ra re s   sont les spectateurs venus à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) pour  la Symphonie n° 2 de Mahler ignorant que le Stadium, fermé depuis 1998, est entré dans une phase de réhabilitation ; que Pierre Audi, directeur du festival, y a apporté sa contribution en proposant une « mise en scène » de cette symphonie dite Résurrection , confiée au toujours déroutant Romeo Castellucci, et qu’ils risquent de ne pas en sortir indemnes. C’est en effet un choc. Mais bien différent de ce qu’on aurait pu imaginer. Qui a eu l’idée formidable d’offrir à la vue des spectateurs étagés sur les gradins de ce cube à fonction polyvalente le déploiement, sur toute la largeur de la salle, de l’orchestre et des chœurs ?

À peine les premières notes lancées, le jeu des instrumentistes subjugue totalement le public. Vue plongeante sur les vents et les percussions. Les gestes, les placements du corps, les coups d’œil, la préparation, l’attaque ; ici, une phrase en soliste complètement à découvert ; là, un mouvement chaloupé avec le voisin de pupitre ; attention les timbales, ça va péter ! L’œil perçoit vaguement qu’il se passe quelque chose sur la scène juste au-dessus. Des petits bonshommes blancs s’agitent de façon dérisoire au-dessus de ce qui se vit dans la fosse d’orchestre. On y retourne vite sans rien rater jusqu’à la fin du premier mouvement et constater que l’acoustique n’est pas mauvaise du tout. Une légère pause invite à un nouveau coup d’œil sur scène où la mission des personnages en blanc se poursuit. Il s’agit de déterrer les corps d’un charnier et de les aligner soigneusement. Il est vrai que, s’il y a résurrection, il faut bien qu’il y ait mort. Mais la mise en scène, qui devrait susciter une forte émotion en évoquant les anonymes des fosses communes, les massacres, les guerres, les soins dont les vivants se doivent d’entourer les disparus, laisse parfaitement froid par rapport à l’accroche charnelle de la musique en train de se faire. Désolée, mais on jouit tellement du spectacle à l’étage en dessous ! D’autant plus que le chef d’orchestre Esa-Pekka Salonen fait des prodiges avec l’Orchestre de Paris survolté et les chœurs. On communie, on communique et c’est tellement bon que l’on peut se permettre d’être un peu triste pour le metteur en scène, qui s’est littéralement tiré une balle dans le pied.

la façon magistrale dont les tensions liées au pouvoir et à l’argent sont incarnées

Plus discrètement, le Couronnement de Poppée est donné au Théâtre du Jeu de paume, où Leonardo Garcia Alarcon dirige la Cappella Mediterranea. Ses options d’interprétation sont fondées et assumées par rapport à cette œuvre où manque la référence rassurante d’une partition de la main de l’auteur. En effet, on ne connaît pas le manuscrit datant de la création en 1642 et les sources sont des copies ultérieures. Malheureusement, une dimension inhérente à la musique de Monteverdi, qu’on pourrait appeler l’harmonie, et sans laquelle il ne peut être savouré de disharmonie, est absente. De la part du chef comme du metteur en scène, il existe comme une peur du beau qui viendrait contaminer l’efficace. D’où une certaine agressivité dans l’émission vocale, souvent tranchante, un son instrumental parfois écrasé, et la laideur délibérée de certains costumes. Mais l’ensemble fonctionne bien, au service cette histoire fort immorale où les frontières sont floues entre le bien et le mal, les gentils et les méchants. La vilenie change de camp comme de lit. L’amour seul triomphe, au prix de crimes et trahisons.

Pour le comprendre, point n’est besoin du symbole visuel encombrant qui pendouille depuis les cintres. Ce vilain tube peut être vu comme une gigantesque cigarette bicolore, ou un balancier, ou encore une allusion phallique si l’on a beaucoup d’imagination ; l’observation de ses déplacements ne révèle pas grand-chose d’intéressant et risque de faire perdre de vue ce qui est vraiment important scéniquement : la façon magistrale dont les tensions liées au pouvoir et à l’argent sont incarnées. La mise en scène de Ted Huffman et sa direction des chanteurs-acteurs tirent le meilleur parti possible de la matière de l’œuvre, faite de cruauté, de tendresse et surtout d’un humour iconoclaste. Les jeunes interprètes sont brillantissimes vocalement et scéniquement. La voix de contre-ténor de Jake Arditti, un Néron cruel mais magnanime à l’occasion, s’aligne sur les aigus de la soprano Jacquelyn Stucker, particulièrement sexy ; le ténor Miles Mykkanen joue les rôles ­féminins comiques, Julie Roset, Fleur Barron, Paul-Antoine Bénos-Djian, Alex Rosen, Maya Kherani honorent cette distribution internationale.

festivalaix-en-provenceart lyrique
L'Humanité

Un poète assassiné offert en partage

Nos recommandations culturelles

Théâtre Avec Désir, terre et sang, les Baladins du miroir rendent un bel hommage populaire à Federico Garcia Lorca à travers l’adaptation de trois de ses textes les plus célèbres.

Gérald Rossi

Avignon (Vaucluse), envoyé spécial.

La cruauté, la jalousie, l’amour passionné, l’austérité des dogmes, la force de la jeunesse, bref, les frictions de la vie… résonnent comme un oratorio sous le chapiteau des Baladins du miroir, avec les mots chauds comme des braises nés sous la plume du poète et dramaturge Federico Garcia Lorca. La troupe belge dirigée depuis 2015 par Gaspar Leclère et qui, depuis sa création en 1980, défend son concept de « théâtre forain », poursuit sa démarche : « Aller à la rencontre des publics populaires au sens large. »

Avec Désir, terre et sang, Dominique Serron, directrice artistique de l’Infini Théâtre de Bruxelles, adapte et met en scène trois textes parmi les plus célèbres de l’auteur espagnol : Yerma, la Maison de Bernarda Alba et Noces de sang. Seize comédiens et chanteurs sont sur le plateau (Stéphanie Coppé, Elfée Dursen, Monique Gelders, Geneviève Knoops, François Houart, Sophie Lajoie, Virginie Pierre et (en alternance) Irène Berruyer, Léonard Berthet-Rivière, Andreas Christou, Merlin Delens, Aurélie Goudaer, Florence Guillaume, Léa Le Fell, Gaspar Leclère, Diego Lopez Saez, Géraldine Schalenborgh, Léopold Terlinden, Juliette Tracewski, Julien Vanbreuseghem, Coline Zimmer. Ainsi que la compositrice Line Adam et les percussionnistes Gauthier Lisein ou Hugo Adam.

la place importante de la musique

Le meneur de jeu, mais on verra que son personnage est bien au-delà d’un Monsieur Loyal, explique d’abord ceci : « Vous venez pour l’enterrement ? (…) Ah, vous êtes venus assister à la noce ? Oui, c’est ici aussi. C’est par là, sur les banquettes rouges (…) Ce soir, un enterrement, une noce et un carnaval pour le même prix. » Et en supplément, quelques flashs sur la vie de Lorca, jusqu’à son exécution par des miliciens fascistes, quelque part dans la campagne de Grenade, à l’aube du 19 août 1936.

Lorca, qui avait créé son théâtre ambulant, La Barraca, « a su donner à sa démarche une modernité précoce par une écriture libérée et inspirée entre autres par le surréalisme », souligne Gaspar Leclère. « Il dénonce avec force la condition des femmes d’alors, et c’est un des sujets que ne supportaient pas les fidèles de Franco », ajoute Dominique Serron. Ses œuvres ne seront à nouveau célébrées qu’avec le retour de la démocratie, en 1975.

La musique occupe une place importante dans Désir, terre et sang, ainsi que le chant et, si l’aventure est belle et amère, il faut se laisser porter, comme par une vague de poésie, pour partager « une plainte, une mise en garde et un cri de révolte ».

le OFFThéâtre
L'Humanité

Voyage kafkaïen en zone de transit

Nos recommandations culturelles

Théâtre Le metteur en scène iranien Amir Reza Koohestani et sa troupe, le Mehr Theatre Group, interrogent la bureaucratie pour tous ceux qui sont hors de l’espace Schengen. Hier, au temps d’Anna Seghers, comme aujourd’hui.

Marie-José Sirach

Avignon (Vaucluse), envoyée spéciale.

Un jour qu’il devait se rendre à Santiago du Chili pour présenter une pièce de théâtre, le metteur en scène iranien Amir Reza Koohestani est contraint de rester quelques jours dans la « salle d’attente » de l’aéroport de Munich, ayant dépassé de cinq jours la validité de son visa. Objectivement, il n’y est pour rien. Au nom de la loi qui régit la « libre » circulation dans l’espace européen, il est fautif. Les autorités allemandes le renverront à Téhéran, où il sera obligé de justifier de son expulsion auprès des autorités iraniennes.

En transit raconte cette histoire, celle d’une bureaucratie kafkaïenne où les règles se durcissent chaque jour et permettent d’expulser à tour de bras et au moindre prétexte tous les étrangers jugés indésirables sur le sol européen. Pendant son séjour forcé, Koohestani avait emporté le livre d’Anna Seghers, Transit, qui raconte les difficultés de l’écrivaine allemande communiste, qui avait fui le régime nazi et trouvé un temps refuge en France, pour obtenir un visa à Marseille afin de se rendre en Amérique du Sud.

Quatre-vingts ans séparent ces deux histoires. Et pourtant, leur similitude est glaçante. Même froideur des fonctionnaires chargés de cette basse besogne, même parcours incompréhensible, ­inhumain pour obtenir le moindre renseignement, la moindre explication. Le constat est terrible. Tout réfugié, hier comme aujourd’hui, est d’abord considéré comme suspect.

Amir Reza Koohestani a tressé ces deux histoires dans un dispositif scénique épuré et efficace où les changements de temps et d’espace sont immédiatement identifiables par un jeu de lumière des plus subtils (la scénographie et les lumières sont d’Éric Soyer, sorte de magicien de la lumière, complice depuis la première heure de Joël Pommerat) . Le metteur en scène a confié les différents rôles, féminins ou masculins, à quatre et merveilleuses actrices, Danae Dario, Agathe Lecomte, Khazar Masoumi et Mahin Sadri. Elles portent cette partition avec une retenue exemplaire, une mise à distance nécessaire pour éviter toute caricature. Leur présence, leur jeu, tout en douceur, tranchent avec la violence des situations. Elles parlent en farsi, anglais, français, portugais, passent d’une langue à l’autre sans accroc et ce tourbillon de sonorités linguistiques confère au spectacle une belle et étrange musicalité. Qui pense, fabrique ces lois qui visent à ôter toute humanité aux réfugiés ? Quel est ce monde qui érige des murs invisibles, infranchissables, renomme les camps de rétention en salles d’attente ? Tout ce système, cet appareillage bureaucratique aux frontières, participe de cette idéologie nauséabonde sur le grand remplacement, alimente la peur de l’autre, nourrit les pires des nationalismes. En Transit est un grain de sable dans cette ­mécanique impitoyable, bonne à déshumaniser les hommes.

Festival d'Avignon 2022Théâtre
L'Humanité

Au pays de Voltaire et Rousseau, une ignominie collective

Nos recommandations culturelles

Télévision À l’approche des commémorations du 80e anniversaire de la rafle du Vél’d’Hiv, David Korn-Brzoza et Laurent Joly signent un documentaire glaçant.

Emma Meulenyser

Ce 16 juillet 1942, Arlette Testyler est blottie contre sa mère quand une ombre semble tomber du ciel derrière elles. « Qu’est-ce que c’est ? C’est rien, quelqu’un qui a perdu du linge. » Quelques secondes plus tard, un corps s’écrase au sol du Vélodrome d’hiver, presque inaudible au milieu des cris d’enfants, des malades et des femmes qui accouchent. Cette image est restée gravée dans sa mémoire, ce jour où les gendarmes français missionnés par le régime de Vichy sont venus frapper aux portes des juifs de Paris. Personne ne pouvait alors imaginer l’horreur qui les attendait : pendant cinq jours, sur les 13 000 juifs arrêtés, plus de 8 000 d’entre eux sont entassés au Vélodrome d’hiver à Paris, dans des conditions inhumaines, avant d’être déportés.

La voix des survivants 

David Korn-Brzoza et Laurent Joly réalisent un documentaire empli d’humanité, bouleversant par ses images restaurées et ses reconstitutions en 3D. Mais ce qui marque, surtout, c’est la voix des survivants : Léon Fellman, Rachel Jedinak, Annette Krajcer-Janin, Jenny Plocki, Joseph Schwartz, Arlette Testyler et Esther Senot partagent des souvenirs terribles mais indispensables à l’heure où l’extrême droite estime que le régime de Vichy a « sauvé des juifs »… La voix de Vincent Lindon vient accompagner celle des rescapés, témoignage après témoignage, révélant une vérité que la France a mis du temps à regarder en face : cette rafle fut commandée et exécutée par des Français. Ce n’est qu’en 1995 que Jacques Chirac a reconnu­ la responsabilité de l’État français dans la déportation des juifs.

À l’instant où les juifs sont ciblés, toute la population devient responsable : les proches, voisins de palier et concierges choisissent de dénoncer ou de mentir, de faire périr ou de sauver. Rachel Jedinak imite le policier, ironique, venu les chercher elle et sa sœur : « Vous pouvez remercier votre concierge, c’est elle qui nous a dit que vous étiez là. » Plus tard, dans le vélodrome, deux policiers feront mine de ne pas les voir s’enfuir.

C’est autant d’espoir que de confiance qu’avaient les juifs en l’État français, « le pays de Voltaire, de Zola, de Rousseau », raconte Arlette Testyler. À partir de recherches menées dans des archives inédites, le film retrace le déroulement de ce drame, depuis sa planifi­cation dans les bureaux de Vichy, heure par heure dans les rues parisiennes, jusqu’à l’enfer vécu par les familles au sein du Vélodrome. Sur les 8 000 personnes, moins de 200 sont revenues des camps.

Télévisionrafle du vel'hivdocumentairefrance 3
L'Humanité

200 000 postes à pourvoir. Saisonniers : les raisons d'une grande vacance

Actu

Alors que l’été a commencé, 200 000 postes resteraient à pourvoir dans les hôtels, restaurants et activités touristiques. La faute à des salaires trop bas, des conditions de travail trop difficiles et à la réforme de l’assurance-chômage, qui poussent les travailleurs vers des emplois sédentaires.

Marie Toulgoat

Dans son restaurant de Samoëns (Haute-Savoie), Laurent (1) désespère. La saison estivale est sur le point de débuter, les premiers vacanciers devraient arriver d’ici quelques jours, et le personnel manque toujours à l’appel.

Avec un bar en plus de sa brasserie, il embauche habituellement 23 personnes, dont 17 saisonniers. Cette année, il démarre l’été presque bredouille : il lui manque toujours une poignée de salariés pour accueillir les touristes sereinement. «La clientèle est là, mais nous réfléchissons à fermer une journée par semaine car nous n’arrivons pas à embaucher. C’est un problème », souffle le restaurateur.

Victimes collatérales de la pandémie de Covid

Après une saison 2020 inexistante et une année 2021 marquée par l’incertitude sanitaire, l’été 2022 promet de ne ressembler à aucun autre pour les professionnels du tourisme, de l’hébergement et de la restauration. D’ores et déjà, de nombreux employeurs ont ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.

Car, depuis l’arrivée du Covid, nombreux sont ceux à avoir enterré leur carrière de saisonnier et à s’être orientés vers un emploi sédentaire. «Ici, beaucoup de personnes ont changé de carrière. Les gens ont du mal à joindre les deux bouts, alors ils sont partis », explique Léo Genebrier, du comité CGT chômeurs et précaires d’Ardèche.

Inflation, quelles conséquences sur l’emploi ?

Selon lui, la réforme de l’assurance-chômage est l’une des grandes responsables de cette grande démission des saisonniers, en réclamant aux demandeurs d’emploi l’équivalent de six mois de labeur au lieu de quatre. Conséquence : de nombreux habitués ont laissé tomber les saisons, persuadés de ne pas pouvoir travailler assez pour recharger des droits sans travail sédentaire.

Ces nouvelles règles, Céline Absil en a fait les frais. Guide touristique avant la pandémie et contrainte à l’inactivité pendant les confinements, elle n’a pas pu régénérer ses droits à l’assurance-chômage et a été radiée l’hiver dernier.

De nombreux employeurs on ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.

Cet été, dans le sud de l’Ardèche, où elle réside à l’année, trouver un contrat de travail de six mois n’a pas été une tâche aisée. « Après avoir passé l’hiver sans revenus, je voulais vraiment trouver au moins six mois de travail pour recharger mes droits, mais la très grande majorité des contrats sont de trois mois environ. J’ai finalement trouvé un boulot de commis et de plonge pour six mois dans un bistrot, mais j’ai d’abord dû envoyer une quarantaine de CV », regrette-t-elle.

Elle aussi membre du collectif CGT chômeurs et précaires, elle se rend compte des effets néfastes de la réforme. À l’en croire, ceux qui n’ont pas décidé d’emprunter un nouveau chemin de carrière disparaissent tout bonnement des radars. « Comme ils savent qu’une saison ce n’est pas assez pour recharger des droits et qu’ils ne pourront plus toucher les allocations, ils ne prennent plus la peine de s’inscrire à Pôle emploi », explique-t-elle.

Mais le véritable nerf de la guerre, ce sont les salaires. L’inflation galopante aidant, les saisonniers ne semblent plus vouloir accepter des emplois si précaires, au traitement frisant le Smic et aux heures supplémentaires non payées, comme cela a été très largement la norme durant des années.

Face à cette demande générale d’une rémunération plus digne, certains employeurs ont sorti le chéquier. « À la sortie du Covid, je rémunérais un plongeur 1 500 euros net, aujourd’hui je propose 1 700 euros net, logement compris. Je ne peux pas faire plus, sinon il faudra répercuter sur les consommations », assure Laurent, restaurateur haut-savoyard.

Ras-le-bol généralisé

Pourtant, ces petits coups de pouce restent des initiatives personnelles de la part des employeurs. Au niveau de la branche hôtellerie et restauration, l’histoire est tout autre. En janvier, le patronat a concédé à l’issue de négociations des revalorisations de salaires de 16 % en moyenne. À y regarder de plus près, pourtant, la majorité des saisonniers ne sont pas gagnants. Les premiers niveaux de la grille n’ont eu le droit qu’à une augmentation d’environ 60 euros par mois, déjà aujourd’hui complètement absorbée par la hausse des prix.

L’Espagne consolide son économie en s’attaquant à la précarité

Les saisonniers qui ne travaillent pas dans la restauration, eux, officient pour la plupart sans la moindre revalorisation de leurs revenus. L’année dernière, Vincent en a fait l’expérience. Alors âgé de 20 ans et sans diplôme, il a trouvé un emploi dans une colonie de vacances en Ardèche. Un coup de cœur pour celui qui s’est découvert une passion pour l’animation, mais d’importants sacrifices en termes de rémunération et de conditions de travail. Pendant deux semaines, le jeune homme a travaillé de 7 heures du matin – avant le lever des petits vacanciers – jusqu’à tard dans la nuit, le temps que les longues réunions entre animateurs se terminent, une fois les enfants couchés.

Des journées pouvant atteindre parfois 20 heures pour un salaire de misère : 900 euros net pour les deux semaines. «Comme j’ai signé un contrat jeune et que je n’avais pas de diplôme, il n’y a aucune heure sur mon bulletin de salaire, alors que j’ai travaillé plus de 150 heures. Tout ça ne comptera donc ni pour le chômage, ni pour la retraite, ni pour la formation que j’essaye d’intégrer et qui demande qu’on puisse justifier de 200 heures de travail en animation », se désole Vincent. Cet été, loin des galères de la colonie, le jeune homme a trouvé un emploi dans un centre de loisirs. Le salaire est loin d’être mirobolant, mais la journée de travail se termine lorsque les parents viennent chercher leur progéniture le soir, pointe-t-il.

Je ne peux pas travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger. Pascal Marchand, saisonnier

Cet été, plus que jamais, les employeurs devront donc composer avec le ras-le-bol des salariés pour leur conditions de travail au rabais et proposer un accueil satisfaisant s’ils veulent réussir à embaucher. Céline Absil, elle, est tombée sur un patron prêt à faire l’effort.

Dans son bistrot ardéchois, il a constitué deux équipes, l’une pour le service du midi et l’autre pour le service du soir, supprimant ainsi les heures de coupure du milieu de la journée. «Mon employeur s’est rendu compte que c’était un gros frein et que ça épuisait les équipes. J’ai donc été embauchée pour des journées de 10 à 16 heures », explique-t-elle.

Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalité

Dans le Var, Pascal Marchand, saisonnier depuis vingt-cinq ans, a fait du logement fourni la condition sine qua non de son recrutement. « Je ne signe pas sinon. Je viens du nord de la France, je ne peux pas venir travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger », explique le second de cuisine.

Un secteur entier au pied du mur

Pour l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), organisation patronale, c’est bien sur les logements qu’il faut insister pour renouer avec l’emploi saisonnier. Car si dans les campings et hôtels, les salariés peuvent être logés sur place gratuitement, ce n’est pas le cas dans la restauration, et beaucoup refusent de signer un contrat sans la garantie d’un habitat confortable. « On commence à voir de bonnes pratiques se mettre en place. À Carnac, un camping a été racheté par la mairie pour y loger les salariés, c’est une bonne chose. À Dunkerque, une chambre de commerce a été réhabilitée. Mais il faudrait une réforme globale du logement pour que cet aspect ne soit plus un frein à l’emploi », suggère Thierry Grégoire, président de l’Umih saisonniers.

Avec environ 200 000 postes de saisonniers qui pourraient ne pas être pourvus cet été, l’organisation patronale a d’ailleurs décidé de se tourner vers des candidats outre-Méditerranée. L’Umih envisage en effet de recruter de jeunes salariés tunisiens. Il n’est toutefois pas question de dumping social, assure Thierry Grégoire. « Ce sont des jeunes qualifiés qui souhaitent venir en France pour parfaire leur expérience, avec un contrat de travail de cinq mois au maximum. Ils ont vocation à retourner dans leur pays par la suite », explique-t-il.

Dans tous les cas, le secteur entier semble être au pied du mur. Pour mener à bien les saisons touristiques tout en se passant des rustines de dernière minute, les employeurs devront se retrousser les manches et enfin renouer avec l’attractivité de leurs métiers.

(1) Le prénom a été modifié.

Droit du travail. Un maximum de revendications

Si les emplois saisonniers ont leurs spécificités, le Code du travail ne leur réserve pas de dérogations. Ces postes ne concernent donc que les travaux appelés à se répéter chaque année à des dates à peu près fixes, du fait du rythme saisonnier ou de modes de vie. Exit les surcroîts d’activité et les secteurs non indexés au Code du travail. Les contrats saisonniers relèvent des CDD classiques.

Quel statut pour les saisonniers ?

Mais le droit du travail ne règle pas toutes les difficultés. Voilà pourquoi la CGT, la CFDT et FO revendiquent le versement de la prime de précarité à chaque fin de CDD, afin d’éviter la précarité des travailleurs, ainsi que l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage qui impose de travailler au moins six mois pour ouvrir des droits. L’accès au logement, à la formation, la lutte contre le travail non déclaré et le droit à reconduction des contrats d’une année sur l’autre font aussi partie des demandes des organisations syndicales.

L'actualité sociale que vous ne verrez pas ailleurs est dans l'Humanité

Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et dont une des missions est de révéler les conditions sociales en France (nos dernières révélations : Paris 2024, le ravage de la sous-traitance en cascade, Harcèlement sexuel. McDonalds soupçonné d’imposer le menu Maxi-Silence, Scandale à haut débit dans la fibre optique, Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer...)

Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

  • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
  • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
  • Abonnement résiliable à tout moment.
  • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

saisonniersassurance chômage intermittentsréforme assurance-chômageassurance-chômage
L'Humanité

Entre Macron et la gauche, deux conceptions du pouvoir d’achat

Actu

Analyse Élisabeth Borne a présenté le 6 juillet son paquet de mesures face à l’inflation. Des propositions avant tout destinées à ménager le patronat et le portefeuille des actionnaires, quand celles avancées à gauche visent à instaurer une autre répartition des richesses.

Diego Chauvet

Les mesures adoptées en faveur du pouvoir d’achat par Emmanuel Macron lors de son précédent quinquennat étaient déjà dénoncées par l’opposition comme insuffisantes. L’inflation les a rendues encore plus dérisoires. Entre mai 2021 et mai 2022, les prix ont grimpé de 5,2 % en moyenne. Dans les mois à venir, l’addition sera encore plus salée pour des millions de ménages, alors que les salaires, dans le privé comme ceux des fonctionnaires, stagnent depuis des années. La flambée des prix de l’énergie a particulièrement entamé le pouvoir d’achat des Français, dès 2021, et encore davantage depuis la guerre en Ukraine. En conséquence, au sommet de l’État, c’est le branle-bas de combat pour tenter d’éteindre l’incendie social qui menace.

Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement Borne

La  Macronie  brandit chèques et boucliers

En difficulté depuis la perte de leur majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont présenté une série de mesures, le 6 juillet en Conseil des ministres, en vue d’une adoption rapide. Sans préjuger de la bataille parlementaire découlant de la nouvelle donne politique des législatives, il semble déjà évident que le président fait appel aux mêmes méthodes que celles utilisées lors de la flambée des prix des carburants ou, quelques années plus tôt, pour calmer les gilets jaunes. En premier lieu, les « chèques », les « remises », et divers « boucliers ». La remise de 18 centimes à la pompe devrait être prolongée jusqu’à fin août, ce qui coûterait aux finances publiques 2 milliards d’euros. Le « bouclier tarifaire » en vigueur pour le prix du gaz depuis l’automne connaîtrait une prolongation jusqu’à la fin de l’année. Côté chèque, ce sont 9 millions de foyers, selon le gouvernement, qui devraient percevoir 100 euros de « chèque alimentation », augmentés de 50 euros par enfant à charge. Il y a aussi quelques nouvelles variantes.

Quelques pirouettes verbales

D’abord, un « bouclier » pour les locataires : les loyers ne pourraient pas augmenter de plus de 3,5 % pendant un an, tandis que les APL seraient revalorisées du même taux, après une baisse de 10 % depuis 2017. 3,5 %, c’est aussi ce que toucheront en plus les fonctionnaires après de longues années de gel de leur indice. Compte tenu du niveau de l’inflation, ce n’est même pas une remise à niveau. Pour faire face aux critiques sur son ménagement du patronat et des actionnaires, le gouvernement tente quelques pirouettes verbales. Ainsi, le ministre des Transports, Clément Beaune, a indiqué que l’exécutif comptait « demander un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix à la pompe ». Par ailleurs, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé réunir dans la semaine un comité de suivi des négociations salariales avec les partenaires sociaux. Pour autant, hors de question selon lui de toucher au Smic et de le porter à 1 500 euros net comme le propose la Nupes. Cette mesure phare du programme de la gauche, qu’il qualifie de « démagogique », mettrait « à mal la compétitivité des entreprises, et donc l’accès à l’emploi », ose-t-il. Essayer d’éteindre l’incendie donc, tout en préservant les bénéfices des entreprises.

Un gouvernement pour servir le capital

Porter le  smic à 1 500 euros

C’est justement la différence fondamentale entre les objectifs de la majorité (et de la droite qui défend les mêmes positions) et les ambitions de la gauche. Le projet de loi gouvernemental sera vite absorbé par une inflation qui n’est pas près de ralentir, d’autant moins que l’exécutif refuse de s’attaquer à ses causes, en premier lieu la spéculation. Ce que fait en revanche la gauche. Plutôt que de distribuer des chèques de 100 euros de temps en temps, la Nupes entend augmenter le Smic et engager des négociations salariales pour les autres salaires. Dès fin mai, la coalition avait présenté son plan d’urgence et en expliquait le sens. « L’idée centrale, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre. » Pour cela, la gauche propose l’arme du blocage des prix. Avec une telle mesure, appliquée par exemple aux carburants et aux produits de première nécessité, plus besoin d’aller solliciter la bonne volonté des pétroliers comme tente de le faire Clément Beaune. Ils se retrouvent d’office mis à contribution, tandis que les spéculations qui font grimper les prix du gaz depuis bien avant la guerre en Ukraine se trouveraient enrayées.

La Nupes veut soigner le « pouvoir de vivre »

Les sénateurs communistes demandent un mission d'information sur l'inflation

Car c’est un autre angle mort du projet de loi d’Élisabeth Borne : pourquoi les prix s’envolent-ils à cette allure ? Certes, la crise sanitaire puis la remise en route de la machine économique mondiale ont pu jouer, de même que la guerre en Ukraine et les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie. Sauf que la spéculation joue, à l’évidence, également de ces événements exceptionnels. Les sénateurs communistes ont demandé la création « en urgence » d’une mission d’information de la commission des Affaires économiques du Sénat afin notamment, comme le précise la présidente du groupe, Éliane Assassi, d’examiner les origines de l’inflation « et son éventuel lien avec l’anticipation et la spéculation ». Cette mission « flash » pourrait ainsi amener les parlementaires à amender le « paquet pouvoir d’achat » d’Élisabeth Borne avant qu’il ne soit voté. De leur côté, les députés insoumis ont aussi demandé la création d’une commission d’enquête sur « les causes de l’inflation ».

« On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés »

Le député communiste Fabien Roussel a pour sa part déposé un projet de loi visant à baisser de 35 centimes les prix à la pompe : le financement serait assuré par une taxe sur les dividendes des pétroliers. Pour les autres mesures, plutôt qu’un « bouclier », la gauche propose également un véritable encadrement des loyers, fustigé par l'ancienne ministre Amélie de Montchalin. Quant aux fonctionnaires, le dégel proposé par la gauche se montait à 10 %, c’est-à-dire au-delà de l’inflation. « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », avait justifié le communiste Ian Brossat lors de la présentation du plan d’urgence de la Nupes. Macron essaie de maîtriser une crise en sauvant les dividendes de ceux qui s’en nourrissent, quand la gauche propose de relancer l’économie en changeant la répartition des richesses.

Salaires et pouvoir d'achatNupesEmmanuel Macron
L'Humanité

La loi pouvoir d’achat fait la misère aux salaires

Actu

Dans sa loi présentée jeudi, Élisabeth Borne réussit l’exploit de ne rien proposer pour augmenter les rémunérations. Il suffirait pourtant de pas grand-chose, estiment la Nupes comme les syndicats.

Stéphane Guérard

Ils sont les marathoniens des négociations salariales. Depuis février et mardi prochain encore, les salariés de l’énergie enchaînent les journées de mobilisation à l’appel de la CGT pour que leur salaire national de base reprenne les 15 % perdus en dix ans sur l’inflation. Avant eux, les travailleurs des plateformes aéroportuaires de Roissy et Orly, ceux des services à la personne, de l’aéronautique, de la SNCF, de l’agroalimentaire se sont battus ces derniers jours contre des salaires dévalués. Dans la voiture qui le menait, jeudi après-midi? au ministère du Travail pour une première rencontre des « partenaires sociaux » avec le ministre Olivier Dussopt, Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT, faisait les comptes : « Depuis le printemps 2021, le nombre de conflits salariaux n’a jamais diminué. Les travailleurs voient bien qu’en se mobilisant, ils parviennent à obtenir des augmentations. Il n’y a finalement plus qu’au gouvernement que ça bloque. »

De fait, Élisabeth Borne n’a pas pipé mot sur les salaires dans son discours de politique générale, mercredi. Même impasse jeudi, à l’heure de la présentation au Conseil des ministres du projet de loi sur le pouvoir d’achat, mis à part le rappel du rattrapage partiel du gel du point d’indice des fonctionnaires (+ 3,5 % au 1er juillet, pour un coût de 7,5 milliards d’euros). « J’invite les entreprises qui le peuvent financièrement à augmenter les salaires ou à mobiliser ces primes de pouvoir d’achat », s’est contentée d’appeler la première ministre sur TF1, qui renvoie vers des dispositifs défiscalisés favorables aux employeurs : prime Pepa/Macron jusqu’à 6 000 euros en une fois et sur un an ; intéressement ouvert aux PME de moins de 50 salariés.

« Ça fait cinq ans qu’ils (les gouvernements) demandent aux entreprises privées : “Il faudrait faire des efforts”, “Faites quelque chose”, etc. », a réagi Fabien Roussel sur France Info, soulignant qu’il y a « 120 filières professionnelles, 120 branches sur 170 dont le salaire minimum est inférieur au Smic. Les salariés sont obligés de se mettre en grève pour obtenir quelques augmentations dérisoires ». Pour le député PCF, seule « une conférence sociale des salaires (peut) mettre à l’ordre du jour une augmentation générale des salaires ». Partageant la même exaspération, François Ruffin (FI) complète la proposition : « Ce n’est pas des bons d’achat ou des primes qu’il faut aux Français. Je suis favorable à une indexation des salaires sur l’inflation. Quand l’inflation est de 5 %, le Smic et le reste des salaires doivent monter de 5 %. »

Chez les syndicats aussi, qui se réuniront tous lundi (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires et organisations de jeunesse) sur le thème du pouvoir d’achat, l’idée gagne du terrain d’instaurer des mécanismes contraignants afin de voir les salaires suivre le coût de la vie. Question d’expérience. Selon le cabinet People Base CBM, les directions d’entreprise ont délaissé la politique d’augmentation générale (37 % favorables en 2017 ; 31 % en 2019), lors des négociations annuelles d’entreprise, pour se concentrer sur les revalorisations individuelles, censées prendre mieux en compte le « mérite ». Si l’augmentation des prix est en train de changer un peu ces mœurs managériales, le compte n’y est pas. En 2020, seuls 54,9 % des salariés ont profité d’une telle impulsion collective, souvent obtenue par la mobilisation et l’instauration d’un rapport de forces.

« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée »

Les négociations dans les branches professionnelles devraient fournir un autre levier d’intervention aux syndicats. Élisabeth Borne les renvoie d’ailleurs vers ce niveau. Sa loi pouvoir d’achat prévoit qu’un secteur pris en flagrant délit de ne pas signer suffisamment d’accords ou d’avenants pourrait être fusionné avec un autre que l’on imagine mieux-disant. De prime abord, c’est intéressant. Selon un décompte de la CFDT, seuls 20 % des syndicats patronaux de branche ont, en effet, signé un accord récent prévoyant une clause de revoyure en cas de poursuite de l’envolée des prix. « Cette obligation de fusion n’est pas vraiment une contrainte. Entre le moment où on attaquerait ce rapprochement et celui où il entrerait en vigueur, il se passerait des mois. Les salariés, eux, ont besoin d’augmentation tout de suite, répond Boris Plazzi . Depuis plusieurs années, le ministère du Travail procède à ce genre de fusion. Ça n’empêche pas les conventions collectives d’afficher des minima de salaires en dessous du Smic. Certaines organisations patronales s’en servent même pour aligner toutes les rémunérations sur celles de la branche la moins-disante. »

Pour le syndicaliste de la CGT, une autre disposition légale serait plus efficace : « On a proposé à Jean Castex d’introduire un mécanisme qui augmente l’ensemble des niveaux de salaires des conventions collectives dès lors que le Smic est réévalué. Cela aurait pu résoudre bien des soucis, surtout avec un Smic à 2 000 euros. On n’a jamais eu de réponse. »

Laurent Berger imagine une autre contrainte. « Il faudrait donner trois mois aux branches pour se conformer (à l’inflation), faute de quoi les aides publiques sur les bas salaires seraient suspendues. Cette conditionnalité s’appliquerait aux allégements de cotisations jusqu’à 1,6 fois le Smic », relève le leader de la CFDT dans Libération. Les aides publiques encaissées par les entreprises pourraient effectivement constituer un autre levier. Car, comme le notait récemment l’économiste Benjamin Bürbaumer, l’État donne plus en « transferts aux entreprises » qu’il n’en reçoit en recettes via l’impôt sur les sociétés. Or, la loi pouvoir d’achat ajoute une nouvelle ristourne patronale : 8 milliards d’euros de moins avec la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dès 2023. Un nouveau cadeau sans garantie ni contrepartie sur l’emploi et les salaires.

« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée nationale et on sera mobilisés pour dire ce qu’on veut », présage Fabien Roussel pour la rentrée. Les appels à mobilisations pointent déjà une « grande marche contre la vie chère » proposée par Jean-Luc Mélenchon et une mobilisation interprofessionnelle appelée par la CGT et Solidaires le 29 septembre.

Salaires et pouvoir d'achatÉlisabeth Borne
L'Humanité

À la SNCF, la feuille de paie ne passe pas

Actu

Mobilisation L’ensemble des syndicats appellent les cheminots à la grève ce mercredi pour obtenir une revalorisation générale des salaires, gelés depuis huit ans.

Marion d'Allard

La grève s’annonce particulièrement suivie. À la mesure, sans doute, de la colère qui gronde dans les rangs cheminots depuis plusieurs années et que la hausse du coût de la vie vient réveiller. À l’appel des quatre organisations représentatives de l’entreprise publique (CGT, Unsa, SUD rail, CFDT), les agents de la SNCF devraient, ce mercredi, massivement débrayer. En cause : des salaires au rabais, grignotés par une inflation record et des conditions de travail dégradées à coups de réformes et de suppressions de postes. « Le niveau de l’inflation conjugué au gel de nos salaires depuis 2014 nous oblige à réagir », affirme Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots. Basés sur une grille indiciaire propre à la SNCF – dont la valeur n’a pas bougé depuis huit ans –, les salaires stagnent et « même le rattrapage du Smic n’a pas été répercuté », rappelle Éric Meyer, secrétaire fédéral SUD rail. Une perte sèche de pouvoir d’achat que le syndicaliste estime à « 15 % depuis 2014, tous corps de métier confondus ».

besoin de mesures d’urgence

Face à la pression, la direction a convoqué une « table ronde salariale ». Elle doit se tenir ce mercredi matin, au siège de l’entreprise publique. C’est sur ce calendrier que les syndicats ont basé leur mobilisation. « La direction doit nous annoncer des mesures d’urgence pour faire face à la situation de crise. Les cheminots attendent des annonces concrètes, entre autres une augmentation générale des salaires », prévient Laurent Brun. À cette réunion, les syndicats arrivent avec des revendications communes, parmi lesquelles « une revalorisation des salaires, pas une prime Macron », insiste Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT cheminots. Les représentants des personnels exigent également la revalorisation des « indemnités », censées rembourser les agents des frais annexes et qui n’ont pas été réévaluées en tenant compte de l’inflation. « On attend un chiffrage précis, on veut savoir quel effort l’entreprise va fournir pour rattraper les pertes accumulées », prévient Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire.

Si elle s’inscrit à la suite d’une multitude de luttes locales – d’aucunes gagnantes, comme à Bordeaux où les agents de circulation s’étaient mobilisés –, cette grève nationale s’ajoute également à la longue liste des conflits sur les salaires en cours actuellement, dans le secteur privé comme dans la fonction publique. « On le constate dans toutes les boîtes, la seule façon de mettre les patrons autour de la table est de construire le rapport de forces », fait valoir Éric Meyer. Et à la SNCF, « avec une inflation inédite depuis quasiment cinquante ans », il y a urgence, renchérit Didier Mathis. Cette perte sèche et généralisée de pouvoir d’achat, tous les cheminots, néanmoins, ne la subissent pas de la même manière. « À la SNCF, la réalité du travail est variable, par métier, mais aussi en fonction de la zone géographique. Avec un litre d’essence à plus de 2 euros, les agents qui sont obligés de prendre leur véhicule, parce qu’ils travaillent en 3/8 ou parce qu’ils doivent rejoindre une gare, sont par exemple les plus touchés », détaille le secrétaire général de la CFDT cheminots. Particulièrement concernés également, les agents du matériel, de l’infra ou de la circulation ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois.

C’est que les chiffres, parfois, sont trompeurs. Car si, à la SNCF, le salaire médian brut mensuel s’élève à 3 200 euros, « la maîtrise et l’encadrement pèsent 54 % de la masse salariale », rappelle Erik Meyer, et « 30 000 cheminots gagnent entre 1 500 et 2 000 euros ».

un sentiment d’injustice domine

D’une même voix, les syndicats dénoncent les conséquences de cette politique salariale a minima qui, conjuguée à une stratégie de suppression de postes, décourage les embauches et augmente la charge de travail des agents en poste. « Il y a de plus en plus de démissions. Les agents commerciaux ne sont plus que 3 000 sur toute la France et il manque 1 000 agents de conduite », déplore Laurent Brun. Certaines lignes, encore, ont été fermées temporairement à cause du manque de personnel aux postes d’aiguillage. Des difficultés à embaucher qui s’expliquent aussi par un rapport déséquilibré entre salaire et responsabilités. « Les impératifs du service public et les responsabilités juridiques individuelles pour certains cheminots ne sont absolument pas compensés avec ce niveau de rémunération », dénonce Thomas Cavel.

Pourtant, les trains sont pleins, les réservations pour cet été explosent et « SNCF voyageurs a déjà dégagé 200 millions d’euros d’avance sur son budget », rappelle Laurent Brun. Mais « la direction n’a pas anticipé cette reprise. Il manque partout du personnel. Le délai de préavis en cas de démission a même été allongé à trois mois au lieu d’un, mais cela ne suffit pas », poursuit le syndicaliste. Sans compter que « la SNCF n’a plus de réserve de matériel ». En somme, conclut le cégétiste, « les technocrates ont géré le rail sur le modèle de la route, en oubliant qu’on n’achète pas un train comme on achète un camion ».

Chez les cheminots domine un sentiment d’injustice. Mais, face aux incertitudes qui pèsent sur un service public ouvert aux quatre vents à la concurrence et soumis à des contraintes budgétaires qui corsètent son développement, ils affichent aussi, la détermination de se battre.

Sans que le détail par région ne soit pour l’heure précisé, seulement deux TER sur cinq devraient circuler ce mercredi.

Du côté des TGV, trois trains sur cinq sont attendus sur l’axe est, trois trains sur quatre sur les axes nord et Atlantique, et quatre trains sur cinq sur l’axe sud-est.

Deux Ouigo sur trois devraient être maintenus, tandis que le trafic international (Eurostar, Thalys, Lyria) est annoncé « quasi normal », selon SNCF voyageurs.

En Île-de-France, le trafic local devrait également être très perturbé, avec un train sur deux sur les lignes B, C, D, E du RER, et sur les lignes J, L, N, R, U du Transilien.

De nombreux Intercités devraient être supprimés, avec un train sur trois en moyenne et pas de circulation sur les lignes Nantes-Bordeaux, Nantes-Lyon ou Toulouse-Hendaye. Les trains de nuit sont tous annulés ce mercredi soir, à l’exception du Paris-Nice.

SNCFSalaires et pouvoir d'achatlaurent bruncgt cheminots
L'Humanité

Un gouvernement pour servir le capital

Chronique

Patrick Le Hyaric

« Vite, vite des ministres ! » clamait un quotidien en fin de semaine dernière. Quelle farce ! Ils sont là désormais. Sans surprise. Et la question principale est de savoir quels intérêts vont-ils servir. Ceux du monde du travail et de la création ou ceux des puissances d’argent et des rentiers ?

Sans surprise, le « nouveau » gouvernement n’est là que pour servir les seconds au détriment du travail. À l’exact opposé des messages exprimés par les électrices et des électeurs aux élections présidentielle et législative.

Certes, l’expression « pouvoir d’achat » comme un hochet, est agitée sans répit devant les caméras de télévision. Ce n’est qu’un alibi pour ne pas augmenter les rémunérations du travail et les retraites afin de protéger les profits et la rente des actionnaires.

Ce trompe l’œil est utilisé pour sommer les parlementaires de la coalition des gauches de voter en faveur du « paquet pouvoir d’achat ».

En guise de paquet, si nous n’avons là qu’une petite bourse plate, sans consistance, ce n’est que pour protéger les profits. Le président de la République et le gouvernement refusent d’accorder aux travailleurs ce qu’ils réclament d’urgence pour vivre dignement : une réelle et forte augmentation des salaires, à partir d’un smic aux alentours de 1500 €, conjugué à une pression à la baisse sur les prix des produits de première nécessité.

Cela suppose de rechercher les causes réelles de l’inflation, de combattre la spéculation et d’abaisser les injustes impôts indirects, notamment la TVA et les taxes sur les carburants.

Or, ce qui se prépare est si ridiculement bas que l’inflation n’en fera qu’une bouchée.

Il conviendrait donc de cesser l’orientation libérale qui consiste à augmenter les impôts dit de « consommation » et à réduire les impôts dit de « production ».

Au lieu de mettre de telles propositions en débat avec les organisations syndicales, le pouvoir annonce, la mise en place d’un « chèque alimentaire » pour neuf millions de foyers qui n’aura même pas la valeur d’un seul chariot de courses pour les besoins de la semaine d’une famille. Les intéressés estimeront que c’est mieux que rien. Mais leur compte en banque sera toujours vide dès le milieu du mois. À croire que le gouvernement se transforme en « Restos du cœur ».

De qui se moque-t-on ? Les autres propositions du pouvoir procèdent du même tour de passe passe. La violence vis-à-vis des agents publics va se poursuivre sous la douche froide des chiffres, puisque la revalorisation du point d’indice envisagée est très loin de rattraper les pertes de pouvoir d’achat des rémunérations accumulées depuis plus d’une décennie.

Sur une même période, ce point d’indice n’a augmenté que de 1,2% alors que l’inflation cumulée atteint 14%. L’augmentation autorisée des loyers de 3,5 % signifie que ce sont les locataires majoritairement salariés et retraités qui paieront pour l’essentiel l’inflation à la place des propriétaires.

Il s’agit bien d’un projet global visant à transférer les coûts de l’inflation du travail vers la rente.

Contrairement à ce que racontent ministres et médias bien pensants, la majorité des biens immobiliers en location appartiennent à une minorité de fortunés et à des sociétés privées. S’il le voulait, le pouvoir peut facilement faire la différence entre les géants de la propriété immobilière et les propriétaires modestes qui louent un bien acquis au prix d’années de labeurs et d’épargne.

Les retraités, comme les allocataires de prestations sociales, qui perdent mois après mois de plus en plus de pouvoir d’achat, ne récupéreront pas ce qu’ils ont déjà perdu. Le seul moyen d’y remédier et de leur garantir les moyens de vivre, consiste à augmenter les pensions et les allocations et de les indexer sur l’évolution des prix. Ce prétendu « paquet pouvoir d’achat » n’est qu’un artifice, agité durant la campagne électorale, pour épargner les forces de l’argent alors que la crise sociale ne cesse de s’amplifier.

Celle-ci peut rapidement prendre une nouvelle ampleur l’automne prochain avec les signes de récession qui clignotent de par le monde.

Pour l’affronter, il faudrait un gouvernement capable de s’appuyer sur les exigences populaires face aux grands groupes économiques et financiers. Au lieu de cela, le président de la République en zélé mandataire des intérêts des puissances d’argent banalise ces enjeux.

Le fameux « paquet pouvoir d’achat » vise dans un premier temps à contenir la colère sociale. Ensuite, il utilisera le bon vieux chantage au remboursement de la dette pour justifier l’austérité budgétaire contre les travailleurs et les retraités, tout en augmentant les crédits d’armement et en abaissant les fameux impôts de production.

Mr Macron a été très clair lors de sa conférence de presse à la fin du sommet de l’OTAN. Il ne faut plus « continuer à utiliser l’argent du contribuable » a-t-il doctement expliqué après avoir décidé, lors de ce même sommet, une augmentation des crédits pour la guerre.

Du reste, il n’est pas demandé de tirer l’argent sur la caisse publique C’est l’argent des profits qu’il faudrait capter et répartir autrement. Le pouvoir et le grand patronat ne le veut pas. Il prépare donc l’opinion à un tour de vis budgétaire après avoir copieusement arrosé les grandes entreprises avec l’argent des aides publiques, sans contreparties pour les salaires ou l’emploi. Cette orientation et le durcissement de l’accès au crédit vont amplifier considérablement la mal vie des familles populaires au risque d’en plonger  un grand nombre dans la pauvreté et la précarité de vie.

Des économistes libéraux vont jusqu’à demander ouvertement de réduire la demande, c’est-à-dire la consommation, et donc de pressurer, les salaires et les retraites. Cela, prétendument pour stopper l’inflation, et continuer de réduire les « chiffres du chômage » et non pas le chômage, par la multiplication des emplois précaires de courte durée dont les femmes sont les premières victimes.

Dans l’inquiétant contexte mondial, ces orientations donnant la priorité au capital contre le travail vont produire, rapidement des effets désastreux. Il n’y a pas d’autre voie raisonnable et efficace que d’augmenter les rémunérations du travail, les pensions de retraites et les prestations sociales et familiales, tout en engageant un grand plan de transition écologique indispensable à l’avenir humain. Cela peut être l’objet d’une grande conférence sociale qui mobilise l’État, les institutions, les syndicats. C’est la condition d’une croissance saine et durable de nature à améliorer les conditions de vie.

Notre société a montré son haut degré d’ébullition, y compris lors des élections. Le monde du travail et de la création ne pourra pas rester l’arme au pied. Raison de plus pour qu’à ses côtés vive la coalition de gauche et écologiste (NUPES) afin de rechercher des débouchés politiques progressistes.

L’intergroupe parlementaire des gauches à l’Assemblée nationale constitue de ce point de vue un point d’appui. Chacune de ses composantes à l’énorme responsabilité de prendre des initiatives qui donnent envie aux citoyens d’être partie prenante de ce nouveau processus. Ainsi, il pourra aller très loin.

Salaires et pouvoir d'achatGouvernement Borne 2
L'Humanité

Pouvoir d’achat : la Macronie bricole encore

Premier plan

Précarité Le gouvernement Borne doit présenter son projet de loi censé regonfler les portefeuilles des Français la semaine prochaine. Des mesures loin de contrecarrer l’inflation et de remettre en question un logiciel libéral qui a montré ses limites.

Florent LE DU

Pas à la hauteur. Le gouvernement a-t-il au moins pris la mesure de l’inflation qui s’abat sur les Français et leurs budgets ? Plein de gazole à plus de 100 euros, prix de l’alimentation qui s’envolent comme ceux de l’énergie… La hausse des prix à la consommation, qui se situe déjà à 5,2 % par rapport à juin 2021, pourrait atteindre 7 % en septembre 2022. Le fruit, principalement, de spéculations. Jeudi, même Michel-Édouard Leclerc, patron des supermarchés du même nom, a expliqué sur BFMTV que « la moitié des hausses de prix demandées sont suspectes », réclamant même l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire et une « obligation de transparence ». « Chiche », ont réagi de suite les sénateurs communistes Fabien Gay et Éliane Assassi, qui ont saisi jeudi la commission des Affaires économiques.

De son côté, le gouvernement refuse de se pencher sur ces phénomènes spéculatifs. Alors qu’un changement de logiciel s’impose, la Macronie poursuit son atelier bricolage. Le 6 juillet, Élisabeth Borne doit enfin présenter son fameux « paquet pouvoir d’achat », envisagé dès le lendemain de l’élection présidentielle. Sauf surprise, ses projets de lois ne devraient comporter ni augmentation des salaires ni blocage des prix, mais de petites aides insuffisantes, tardives et souvent temporaires.

Énergie : des coups de pouce, rien de durable

Parmi la kyrielle de mesures qui doivent être présentées mercredi, deux symbolisent la philosophie macronienne en matière de lutte contre l’inflation : la prolongation de la remise carburant et celle du bouclier tarifaire. Côté pompe, l’exécutif veut prolonger jusqu’à fin août la remise de 18 centimes par litre instaurée le 1er avril, en demandant «  un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix », a indiqué Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe. « On a eu Bernadette Chirac avec l’opération pièces jaunes, maintenant on a Patrick Pouyanné et Macron avec leurs 18 centimes », a réagi François Ruffin. Le député FI fait ainsi référence au PDG de TotalÉnergies, qui a vu son salaire augmenter de 52 % en 2021. Dans le même sens, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a annoncé mercredi avoir déposé « un texte de loi visant à baisser immédiatement de 35 centimes les taxes sur l’essence », financé par son corollaire : « Taxer de manière exceptionnelle sur 2021-2022 les bénéfices des compagnies pétrolières, dont Total. » « Il n’est pas question d’instaurer une taxe », a déjà balayé Clément Beaune.

Par ailleurs, le gouvernement veut prolonger jusqu’à la fin de l’année son « bouclier tarifaire », soit le plafonnement des prix de l’électricité et du gaz. « Des primes et des chéquounets ! s’emporte François Ruffin. Ce ne sont pas des mesures qui améliorent durablement le pouvoir d’achat. » Car cette fausse solution ne ferait que repousser la note. Contrairement au gouvernement, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), autorité administrative indépendante, estime qu’en 2023 un rattrapage tarifaire aura lieu. Les prix du gaz et de l’électricité pourraient alors exploser, d’au moins 8 % d’un coup, une fois le bouclier baissé.

Des hausses nécessaires mais insuffisantes

Attendues et indispensables, plusieurs hausses seront proposées dans le projet de loi du gouvernement. 4 % de plus pour le RSA, l’allocation de solidarité aux personnes âgées et l’allocation aux adultes handicapés. 4 %, c’est aussi la revalorisation des pensions de retraite de base, à partir de ce vendredi 1er juillet. Un chiffre clé, donc, qui reste inférieur à celui de l’inflation . « Nous ne voterons pas contre ces mesures, mais c’est évidemment insuffisant, juge Sophie Taillé-Polian, députée du groupe écologiste. Pourquoi sont-elles aussi tardives et pas à la hauteur de l’inflation ? Il y a un manque de volonté politique et une incapacité à remettre en cause leur logiciel. »

À partir de ce vendredi 1er juillet, le point d’indice des fonctionnaires augmente aussi, de 3,5 %. Un léger rattrapage pour un lourd retard pris depuis 2000, dont se félicite ouvertement l’exécutif : « Cette augmentation est la plus importante depuis 1985 », s’est réjoui Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, qui se targue de « dégager 7,5 milliards d’euros pour cette mesure ». « Face aux 180 milliards donnés aux entreprises pendant la crise, ça montre bien que les fonctionnaires valent peu à leurs yeux », s’agace Céline Verzeletti, de l’UFSE-CGT, qui demandait, comme les députés de la Nupes, une augmentation de 10 % pour pallier un gel qui durait depuis 2010.

Parmi les autres « coups de pouce » prévus par le gouvernement, la fin de la redevance, qui promet de fragiliser l’audiovisuel public, ou encore un chèque alimentaire de 100 euros par foyer et 50 euros par enfant, distribués à environ 9 millions de familles. « Un chèque, une fois, alors que le surcoût de l’inflation est de 220 euros par famille et par mois… », calcule Boris Vallaud, président du groupe PS.

Logement : un bouclier percé

Premier poste de dépense des Français, à hauteur de 30 à 40 % de leur budget, les loyers continuent d’augmenter. Le gouvernement a prévu de se pencher dessus, tout en prenant soin de ne pas froisser les propriétaires… La ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, a annoncé un « bouclier loyer » qui prévoit d’empêcher leur augmentation… mais seulement après une hausse de 3,5 % de l’indice de référence. « C’est en fait une manière d’annoncer une hausse inacceptable des loyers de 3,5 % parce que le gouvernement a refusé de geler l’indice de référence », s’indigne l’insoumis Adrien Quatennens. Amélie de Montchalin a répondu, mardi, à ces attaques : «  Un gel des loyers indifférencié aurait pénalisé un propriétaire modeste, ce ne serait pas juste. » L’argument ne passe pas : « C’est une fable ridicule et un outil politique pour masquer la réalité : 3,5 % des propriétaires détiennent plus de la moitié du parc locatif, s’agace Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France. Quant aux “petits” propriétaires bailleurs, leur charge est essentiellement un remboursement d’emprunt, ils ne sont donc pas touchés par l’inflation. »

Au rayon logement, le gouvernement Borne promet aussi une hausse des aides personnalisées au logement (APL) de 3,5 %, trois ans après les avoir baissées. Le communiste Ian Brossat ironise : «  Dans sa grande générosité, le gouvernement envisage de revaloriser les APL de 168 millions d’euros. Après les avoir réduites de 15 milliards d’euros dans les cinq dernières années. Je te prends 100, je te rends 1. »

Des propositions alternatives balayées ?

Ces mesures pour le pouvoir d’achat feront figure de premier test pour la Macronie. Avec deux questions : saura-t-elle trouver une majorité absolue et écoutera-t-elle les alternatives des oppositions ? Celles de la Nupes notamment, qui posera sur la table une dizaine de propositions, dont le blocage des prix, le Smic à 1 500 euros net ou la mise en place d’une « garantie dignité pour qu’aucun Français ne vive sous le seuil de pauvreté »… Des mesures financées notamment par des cotisations en hausse grâce à celle des salaires, le rétablissement de l’ISF et l’instauration d’un impôt universel pour les entreprises. Sans surprise, la Macronie s’y oppose avec force : « On est prêt à regarder toutes les mesures si elles n’amènent pas de hausse des impôts ou de la dette », a répondu le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.

Pourtant, alors que le gouvernement prévoit une enveloppe totale de 9 milliards d’euros, une cagnotte fiscale inattendue de plus de 50 milliards d’euros est apparue ces derniers jours, due à des recettes supérieures aux prévisions sur les impôts sur les sociétés. « C’est le véritable sujet, ces 50 à 55 milliards d’euros n’étaient pas prévus au budget, insiste la députée Sophie Taillé-Polian. Ils doivent être redistribués aux ménages qui souffrent de l’inflation et des salaires trop bas. » Un vœu pieux ? Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déjà pris les devants, en insistant sur « l’impératif de réduire l’endettement public ». Tandis que les députés LR ont insisté ces derniers jours sur « la fin nécessaire du quoi qu’il en coûte », selon leur chef de file, Olivier Marleix, la Macronie devrait aller dans leur sens pour s’assurer leurs voix. Spécialiste de la mauvaise foi, le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, a déjà pris les devants : « Qui pourrait voter contre nos propositions qui renforceront le pouvoir d’achat des Français ? »

pouvoir d'achatSalaires et pouvoir d'achatEmmanuel MacronÉlisabeth Borne
L'Humanité

Salaire. Grève de première classe dans un hôtel des Hauts-de-Seine

Reportage

Déterminés à faire plier le deuxième groupe hôtelier d’Europe, à Suresnes, une vingtaine de salariés du Campanile et du Première Classe sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour réclamer des augmentations face à la flambée du coût de la vie.

Ixchel Delaporte

Les salariés des hôtels Campanile et Première Classe de Suresnes ont battu leur record. Voilà plus de quatre semaines qu’ils ont entamé une grève au son des bidons et des sifflets. Au son aussi des camions et voitures qui klaxonnent régulièrement en signe de soutien. Femmes de chambre, barman, plongeur, technicien, veilleur de nuit… ils sont 24 grévistes sur 65 salariés depuis le 26 mai dernier sous la bannière de la CGT HPE (hôtels de prestige et économiques). Avant ce mouvement, une négociation avec la direction débouche sur une augmentation des salaires de 2 %. Insuffisant et dérisoire au regard de l’inflation qui ne cesse de grimper. « La direction n’a plus voulu négocier. Nous avons donc décidé de continuer la lutte pour une durée illimitée », explique calmement le délégué syndical Ali Djoumoi, technicien en CDI dans les deux hôtels depuis plus de dix ans.

Assis sur une chaise de camping devant le Campanile 3 étoiles, où le prix peut grimper jusqu’à 916 euros la nuit, Francis a endossé le gilet rouge de la CGT. « Je suis veilleur de nuit, je m’occupe des réservations, des paiements, de préparer les petits déjeuners… Je déborde largement de ma fonction. Avec un peu plus d’un Smic et une famille de quatre enfants à charge, je n’arrive pas à joindre les deux bouts. Je suis à découvert de 1 500 euros. Alors vous imaginez bien qu’on ne partira pas en vacances. C’est pour ça que je suis là. » Les grévistes réclament une augmentation des salaires de base de 300 euros par mois et une généralisation de la prime de nuit dans tous les hôtels de 25 euros par nuit travaillée. Mais pas seulement : « Nous voulons la mise en place d’une prime d’ancienneté mensuelle, car d’autres hôtels du groupe en bénéficient, poursuit le délégué syndical . De même pour la subrogation des jours d’arrêt de travail. Aujourd’hui, nous devons payer nos jours de carence. »

Des méthodes d’un autre âge

Parmi les grévistes croisés, tous paraissent rompus à l’exercice. C’est qu’ils en sont à leur troisième grève. Celle de 2012 avait permis aux femmes de chambre employées en sous-traitance d’intégrer le groupe en tant que salariées. Bintou, qui fait le trajet quotidien depuis Cergy, soit deux heures de transport par jour, en a bénéficié : « Je suis à plein temps mais je ne gagne pas plus de 1 400 euros par mois. J’ai des enfants. C’est très juste. J’ai fait grève en 2017 et je suis là encore parce qu’il faut que ça change. » Foulemata, mère de quatre enfants, vit à Ermont-Eaubonne. Elle travaille tous les week-ends et passe jusqu’à quatre heures dans les bus et les trains. Elle raconte en avalant un Doliprane : « Quand j’arrive, je badge et je commence à nettoyer les chambres. Il y a des lits en hauteur, il faut porter les matelas pour changer les draps. J’ai mal au dos et aux genoux. Certaines femmes font des fausses couches… Le groupe doit bouger. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Le groupe ? C’est Louvre Hotels Group, deuxième entreprise hôtelière européenne, qui détient notamment les chaînes Campanile, Première Classe, Kyriad, Tulip Inn, Golden Tulip et Royal Tulip. La société appartient elle-même à Jin Jiang International, une entreprise chinoise numéro 2 mondial de l’hôtellerie. En grande voie d’expansion économique, Louvre Hotels Group, qui s’autoproclame « gr oupe hôtelier passionnément humain », n’hésite pas à user de méthodes d’un autre âge pour casser la grève. Ainsi, la direction de l’hôtel embauche des intérimaires et les introduit dans l’hôtel à la dérobée. « Je vais vous montrer une vidéo (1) où l’on voit un intérimaire sortir d’un utilitaire dans le parking. » C’est peu dire. Un employé de l’hôtel vêtu d’un gilet jaune qui vient de se garer, se sachant filmé, fait semblant de partir. Laissant deux femmes et un homme enfermés dans le fourgon. L’homme panique et tape dans les portes. « Monsieur, je vais mourir ! » ​​​​​​​crie-t-il, manquant d’oxygène. Le syndicaliste, qui filme la scène, s’emporte : « C’est interdit ce que vous faites. Vous prenez des gens pour des animaux, dans des cages. » « Ah oui, il faut faire ça », rétorque l’employé de l’hôtel. « La direction mène une guerre d’usure, dit Ali Djoumoi en refermant son téléphone . Mais on ne lâchera pas. »

Louvre Hotels Group fait face à une vague de grèves simultanées soutenues par la CGT (2). Dans les trois hôtels mobilisés, dont le très chic 5 étoiles Golden Tulip de Marseille où le mouvement dure depuis trente-quatre jours, tous les salariés ont harmonisé leurs revendications. Contactée par l’Humanité, la direction du groupe n’a pas donné suite.

hôtelleriefemmes de chambreSalaires et pouvoir d'achatcampanile
L'Humanité

Coup de pouce minimal pour les fonctionnaires

Actu

SALAIRES Le gouvernement a annoncé, ce mardi, le dégel du point d’indice. Les syndicats saluent l’ouverture d’une brèche pour le pouvoir d’achat des agents publics. Mais le compte n’y est pas.

Cécile RousseauMarie Toulgoat

« U ne mesure inédite depuis trente-sept ans. » Ce mardi, au ministère de la Fonction publique, Stanislas Guerini ne manquait pas de superlatifs pour présenter le résultat de la conférence salariale et sa mesure phare : la hausse générale du point d’indice de 3,5 % pour tous les fonctionnaires. « C’est un engagement que nous avions pris depuis quelques mois, a rappelé le titulaire du maroquin depuis mai.  C’est l’augmentation la plus importante depuis 1985. Le coût sera de 7,5 milliards d’euros (en année pleine). »

Dans le détail, la fonction publique hospitalière se verra octroyer 1,99 milliard d’euros, moins que la fonction publique territoriale, qui bénéficiera de 2,28 milliards, et la fonction publique d’État, 3,2 milliards. À la sortie de la Rue de Grenelle, les syndicats saluent le geste mais le jugent limité. « Cela faisait des années que les gouvernements défendaient des revalorisations de salaires ciblées et structurelles. Cette hausse générale est donc une bonne chose symboliquement et politiquement », réagit Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de la CGT fonction publique d’État. « Mais 3,5 % ne suffiront pas à rattraper le gel du point depuis 2010, ni à faire face à l’inflation », poursuit-elle. « Avec une inflation d’au moins 5 % et le point d’indice augmenté de 3,5 %, les agents connaîtront une perte brute de pouvoir d’achat de 1,5 % cette année », complète Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Les deux organisations réclamaient une revalorisation d’au moins 10 %. « C’est un premier pas non négligeable, mais nous attendions d’autres mesures », a de son côté réagi Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT fonction publique.

Cet été, les 5,7 millions d’agents devront voir apparaître le résultat de la hausse du point sur leur fiche de paie en août, avec effet rétroactif pour juillet. Stanislas Guerini a tenu à donner des exemples. « Un agent d’accueil en début de carrière va toucher 543 euros annuels en plus, une secrétaire de mairie avec quinze années d’ancienneté 687 euros, égrène-t-il.  Cela va relever le niveau de rémunération des agents de catégorie C en début de carrière. Il y a aujourd’hui 700 000 agents payés au niveau du Smic, il n’y en aura plus aucun. »

Alors que la flambée des prix devrait atteindre les 7 % sur un an d’ici à la fin de l’année, le nouveau ministre n’a pas annoncé l’indexation du point sur l’inflation, faisant craindre aux syndicats que les effets de cette mesure ne disparaissent d’ici quelques mois pour les plus précaires. « À la prochaine augmentation du Smic liée à l’inflation, nous aurons à nouveau les premiers niveaux des grilles qui passeront sous le salaire minimal. Ils devront être relevés et cela accentuera le tassement des grilles qui affaiblit la reconnaissance de l’ancienneté et des qualifications », redoute Céline Verzeletti.

Et l’attractivité des métiers ?

Tout en mettant en avant les hausses individuelles de 1,5 % prévues pour 2022, Stanislas Guerini a aussi déroulé les autres annonces visant à restaurer le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Elles sont minimales : la reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa, versée pour tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l’inflation), l’extension du forfait mobilités durables, une revalorisation de la catégorie B en début de carrière, une revalorisation et une extension de la participation aux frais de restauration de 7 %. Le tout pour un coût de 170 millions d’euros.

« Les mesures présentées aujourd’hui visent à répondre à l’inflation, elles n’épuisent pas le sujet de l’attractivité de la fonction publique », expose le ministre, qui annonce d’autres discussions dans ce cadre. S’il n’a pas présenté de calendrier des négociations, il devrait rencontrer les syndicats après les élections professionnelles de la fonction publique, en décembre. Ceux-ci attendent de pied ferme le coup d’envoi d’un chantier annoncé de longue date sur les rémunérations, les carrières et l’attractivité des métiers.

Quant à une éventuelle clause de revoyure automatique de ce point d’indice, en cas d’explosion continue des prix, le ministre louvoie, malgré les demandes insistantes des centrales rencontrées ce mardi. « Le ministre a été très évasif, on insistera en septembre pour avoir une nouvelle réunion. Et l’une des manières d’insister est de se mobiliser. Nous allons tout faire pour demander que les revalorisations aillent plus loin », assure Benoît Teste. Lui comme son homologue de la CGT assurent que la question salariale des employés du privé comme des agents de la fonction publique sera à l’agenda social à la rentrée.

fonction publiqueSalaires et pouvoir d'achatsmicfonctionnaires territoriaux
L'Humanité

L'INSEE le confirme, en 2022, les Français vont encore perdre du pouvoir d’achat

Actu

Avec près de 7 % prévus dès septembre, le choc inflationniste est plus fort qu’attendu. Les mesures diffusées par l’exécutif dans la presse pendant les campagnes électorales sont insuffisantes. Le pouvoir d’achat des Français devrait baisser de 1 % cette année et le salaire mensuel de base de 1,4 %.

Clotilde Mathieu

Après la Banque de France, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirme le scénario d’une inflation forte - estimée à 2,3 % - associée à une croissance faible avec un rythme trimestriel compris entre 0,2 et 0,3 %, après un premier trimestre négatif. La France éviterait donc la récession. Pour l’Insee, la faiblesse de l’activité serait liée à deux « chocs exogènes » : la poursuite de la guerre en Ukraine et la situation sanitaire en Chine, qui compte tenu de sa stratégie « zéro Covid » continue d’avoir un « fort impact sur les chaînes de valeur mondiales ». Le scénario de croissance est donc « assez modéré par rapport à un scénario de reprise post-covid, mais correspond peu ou prou à la moyenne de la dernière décennie », analyse le chef du département conjoncture, Julien Pouget. Un scénario assez optimiste, estime Frédéric Boccara. L’économiste communiste pointe notamment la remontée des taux d’intérêt impulsée par la Banque centrale européenne dès juillet pour lutter contre l’inflation qui « pourrait avoir un effet négatif plus important sur la croissance, voire même entraîner une récession ».

Pour l’heure, l’inquiétude porte surtout sur le niveau de l’inflation jugé « préoccupant » qui « appelle à la vigilance ». Selon l’Insee, la hausse de prix se généraliserait et poursuivrait sa montée jusqu’en septembre avant de se stabiliser autour de 7 %. La poussée viendrait « majoritairement de celle des produits hors énergie », et particulièrement des produits alimentaires et manufacturés. Une prévision « entourée d’incertitudes, concernant notamment la dynamique des cours du pétrole, du gaz et des matières premières dans les prochains mois ». Pour Frédéric Boccara, cette hausse des prix est bien plus systémique. Et de lister quatre causes importantes et profondes. D’une part, une « inadéquation entre la poussée de la demande, la réponse aux besoins face à une offre, une production très insuffisante ». Mais aussi le fruit de l’énorme masse de liquidités qui est venue arroser le pays sans production, ce qui a développé « une gigantesque spéculation». Preuve, «les capitalisations boursières, la valeur du capital, ont progressé en France de plus de 60 % par rapport à 2019», souligne-t-il. Troisièmement, poursuit le responsable du PCF, les comportements de marges des entreprises pour maintenir leur taux de profit contribuent à pousser les prix vers le haut. Sans oublier, « la structure de la production qui est très consommatrice en matières premières (lithium, cuivre, hydrocarbures…) ».

Si cette flambée des prix n’épargne personne, elle touche en revanche particulièrement les plus modestes, ceux vivant en zone rurale (+ 1 point), dans les petites villes (+0,4 point) les plus de 75 ans (+0,8 point) ou encore les agriculteurs (+ 1,1 point), liste l’Insee.

Face à cette montée des prix, les mesures gouvernementales ont également montré leurs limites. Selon l’Insee, le bouclier tarifaire et la remise à la pompe auraient permis de contenir l’inflation de 1,5 à 2 points. Autrement dit sans ces mesures, les prix auraient progressé en mai de 7 % contre les 5,2 % observés. Pourtant, estime Frédéric Boccara, « le bouclier tarifaire est une mauvaise solution qui ne permet pas de faire baisser les prix. Dans le sens où ce sont les classes moyennes qui in fine au travers de leurs impôts vont payer les marges de profits des grands groupes. Cela revient à ce que nous alimentions le capital ».

L’Insee a également mesuré l’effet des mesures sur le revenu des ménages qu’Emmanuel Macron avait distillé dans la presse. L’Insee a pris en compte la reconduction et triplement de la prime Pepa, la revalorisation de 3 % du point d’indice dans la fonction publique, de 4 % des retraites et minima sociaux, prime d’activité, suppression de la redevance télé… Ensemble, elle permettrait d’améliorer le revenu disponible brut des ménages d’un point seulement. Ce qui ne permettrait pas de compenser l’effet prix. Ainsi, le revenu des ménages baisserait de 1 % en 2022. D’autant que malgré la multiplication des luttes sur les salaires, le salaire mensuel de base devrait baisser de 1,4 % en 2022.

L’urgence est de les augmenter, bien au-delà du Smic, insiste Frédéric Boccara. Pour cela, « il est nécessaire de conduire en même temps des mesures d’urgences qui touchent la demande tout en réalisant des réformes structurelles qui modifient le comportement des entreprises ». L’économiste propose ainsi de revoir la conditionnalité de l’ensemble des aides aux entreprises (160 milliards d’euros), afin de contraindre les entreprises à conduire une autre politique salariale. Il en va de même pour les formations et les normes de production. « La sélectivité devient la question majeure. Elle doit traverser toute la société, tous les niveaux, de la politique budgétaire à la politique monétaire ».

croissanceSalaires et pouvoir d'achatinseeconjoncture
L'Humanité

La Coordination CGT du Quai Roosevelt, une mobilisation inédite

Actu

Dans le sillage de CapGemini, 22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine ont décidé de se coordonner pour porter des revendications communes, dans cette zone où les sièges de grandes entreprises sont nombreux.

Pierric Marissal

22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine se sont regroupés ce jeudi pour une première marche de la coordination des entreprises du Quai Roosevelt. « Ce quartier d’Issy les Moulineaux est en train de dépasser le quartier de la Défense en importance, explique Élisabeth Ornago, la secrétaire générale de l’union départementale CGT du 92. Il compte plus d’un million de salariés dont près de 700 000 cadres, ingénieurs et techniciens. Et 40 % des sièges du CAC40 ! ». L’idée est partie de la CGT CapGemini, le mastodonte des sociétés de services informatique en France, dont le siège est situé sur le dit quai Roosevelt. Avec l’Union Départementale, ils ont contacté les syndicats des groupes voisins (Thalès, Orange, Dassault, Safran, France TV, TF1, Orpea…) pour porter des revendications en commun. Et la première, celle qui met tout le monde d’accord, ce sont les rémunérations.

« Cette coordination est tout simplement inédite, se réjouit Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict CGT (Ingénieurs, cadres et techniciens) venue soutenir ce mouvement. C’est le symbole même de la crise du travail qualifié en France. On est là 6e puissance économique mondiale et on n’arrive pas à recruter des médecins ni des ingénieurs » déplore-t-elle. La syndicaliste souligne que les cadres et les ingénieurs ne profitent globalement jamais d’augmentations collectives : tout est individualisé, au mérite.

Les quatre syndicats (CGT, CFDT, Unsa et FO) qui avaient appelé au débrayage devant CapGemini ce jeudi viennent confirmer ses affirmations. « Notre entreprise a réalisé 240 millions d’euros de bénéfices, rien qu’en France en 2021, et n’en redistribue à ses 30 000 salariés Français que 3 millions, s’insurge Laurence Mequecin déléguée syndicale CGT CapGemini. Concrètement, seuls les travailleurs qui n’ont rien touché pendant 3 ans ont pu avoir une augmentation de salaire annuel de 1 000 euros, un rattrapage ». Clairement, le compte n’y est pas, et les salariés de CapGemini se mobilisent sous forme de grève perlée ou de débrayage, un jeudi sur 2, depuis avril dernier.

Mais ce 23 juin, ils ne sont pas seuls. La CGT Orange est venue, des Tui sont là aussi, et les drapeaux Ugict sont nombreux. Dans la foule, un groupe de femmes portant la chasuble CGT santé peut étonner. Elles travaillent notamment dans les Ehpad privés du département – Orpéa y a son siège. « Il y a 120 Ehpad privés dans les Hauts-de-Seine, c’est là où les tarifs d’hébergement sont le plus élevés de France, et où il y a le plus fort taux d’emplois précaires, explique Malika Belarbi, secrétaire Santé à l’union départementale CGT. Nous avons rejoint la coordination, parce que chez nous aussi tout cet argent va aux actionnaires et jamais aux salariés,  » pointe-t-elle. Quant aux questions de surcharge de travail, que connaissent bien les cadres, elles peuvent en parler aussi.

La coordination entend se mobiliser contre la réforme des retraites prévue, mais aussi autour de problématiques spécifiques des grands sièges d’entreprises. À commencer par le « Flex Office ». « Cette pratique nie l’individu, toute confidentialité dans l’espace de travail. Le matin on ne sait même plus si on va retrouver son collectif, explique Sophie Binet. La seule motivation, c’est de faire des économies sur l’immobilier. » Laurence Mequecin le confirme : « Chez CapGemini, la stratégie de Flex Office a servi à passer de 10 mètres carrés par salariés à 4 mètres carrés ! »

Les raisons de se mobiliser ne manquent donc pas. Réussir à mettre, en nombre, des cadres et ingénieurs en grève et dans la rue, ce n’est toutefois pas évident. Ils n’en ont clairement pas l’habitude. Alors à l’Ugict on réfléchit à des nouvelles formes de mobilisation. Les assemblées générales hybrides, à la fois sur site et en visioconférence, sont de plus en plus utilisées. La dernière du genre a réuni près de 700 salariés chez CapGemini, un beau succès. Les ingénieurs CGT du groupe en discutent. « On pense à une forme de grève du zèle : ne faire que ce qui est directement prescrit, et je peux vous dire que si on fait ça l’entreprise ne tourne plus, » pointe l’un d’eux. Les réflexions sont en cours et ça ne manque pas d’idées.

Après les prises de paroles de l’intersyndicale sur les salaires, la coordination CGT a quitté le siège de CapGemini pour entamer sa marche. Un parcours de manifestation inédit lui aussi, le long de la Seine, qui passe devant les sièges d’Orange et de Microsoft France, dans l’ombre des buildings d’Accor, de Safran, de Bouygues Immobilier… Jusqu’à l’esplanade de France Télévisions. La coordination avait tenu à venir apporter son soutien aux salariés de l’audiovisuel public, légitimement très inquiets par la fin de la redevance.

capgeminiugict-cgtSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Ils entrent dans la danse avec le secours populaire

Actu

Solidarité Accompagnés de l’Orchestre Ostinato, des jeunes bénéficiaires du SPF ont dansé au Grand Palais, à Paris, devant 2 000 spectateurs le 15 juin. Nous avons suivi la dernière répétition de ce spectacle intitulé « En musique pour plus d’humanité ».

Eugénie Barbezat

Concentration, intensité des corps, précision, énergie : c’est la dernière ligne droite, il faut monter les curseurs au maximum. Et, surtout, gardez toujours en tête le fil de l’histoire qu’on a décidé de raconter ensemble sur cette musique, ça vous aidera à improviser si vous avez un trou » : telles sont les indications données par Maxime Thomas, danseur de l’Opéra de Paris, à la quinzaine de danseurs en train d’enchaîner les tableaux chorégraphiés qu’ils ont créés sur la musique de la « Neuvième Symphonie » de Beethoven. Ce jour-là, le groupe de bénéficiaires du Secours populaire français (SPF), qui répète depuis plusieurs semaines dans les locaux parisiens de l’association, va se produire dans un tout autre cadre. C’est le Grand Palais qui les accueillera, ainsi que 80 musiciens de l’Orchestre Ostinato pour un grand spectacle intitulé « En musique pour plus d’humanité ». Devant 2 000 spectateurs ! Autant dire que l’enjeu est de taille, tout comme le stress des participants.

Les novices comme les passionnés

« Quand on nous a proposé ce projet, il y a quelques mois, on s’est demandé si nos bénéficiaires allaient oser s’y associer. On a contacté en priorité ceux de l’antenne du 13e arrondissement parisien, dédiée aux étudiants. Leurs réponses ont dépassé nos espérances ! Une vingtaine de jeunes se sont inscrits et viennent régulièrement aux répétitions, ils se sont littéralement pris au jeu. Pour le SPF, cette forme d’accès à la culture à travers la participation à un projet aussi grandiose est très pertinente. Un engagement physique est bien plus riche que la simple consommation de produits culturels… », se félicite Anne Desfontaines, en charge de l’éducation populaire au SPF de Paris.

« Ça m’intéresse beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé »

Très assidu, Biplojït n’a raté aucune séance, il est même souvent en avance. Pantalon de toile beige et polo jaune paille, le jeune homme, qui prépare un diplôme universitaire de français à l’université de Paris-Dauphine, est venu un peu par hasard. « J’ai besoin de pratiquer le français, alors j’ai pensé que ces ateliers de danse seraient une bonne occasion… » L’expérience lui a plu et il s’est révélé plutôt doué, au point de se voir proposer un passage en solo. « Ça m’intéresse beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé », confie-t-il d’une voix douce.

À l’inverse, Lise, la benjamine du groupe, est passionnée de danse de longue date. « Le problème, c’est qu’à Paris, mes moyens ne me permettent pas de m’inscrire à un cours, alors je ne pouvais pas manquer cette opportunité. Dès la première séance, j’ai trouvé cela génial. Chacun est arrivé avec sa culture, on était de niveaux très différents, mais on s’est tous retrouvés autour de la musique », détaille l’étudiante en lettres de 18 ans, qui, malgré un peu d’appréhension, se réjouit de danser « sur une immense scène, portée par un orchestre symphonique ».

« La danse dans le sang »

Azal et Rolando sont un couple d’étudiants aux Beaux-Arts de Paris. Pour elle, réfugiée iranienne en France depuis un peu plus d’une année, danser a un goût de revanche. « Dans mon pays, c’est interdit vous savez… », souffle la trentenaire en brassière rose et legging noir. Pour son compagnon, c’est différent : venu du Mexique en 2019, l’athlétique jeune homme a « la danse dans le sang ». « Ce rendez-vous hebdomadaire me permet de me reconnecter avec ma culture latino, lance-t-il. Même si, évidemment, je n’ai pas l’habitude de bouger sur du Beethoven. Mais Maxime nous laisse beaucoup de liberté et on peut laisser libre cours à notre inspiration. »

Alexiane, 22 ans, étudiante en communication et animatrice bénévole au SPF, est d’abord venue en tant qu’observatrice. Elle, qui se dit pourtant « pas forcément à l’aise avec (son) corps », n’a pas résisté à l’envie de prendre part à la troupe en train de se créer, « émerveillée par l’enthousiasme et l’énergie qui se dégageaient du groupe ». Sa démarche illustre parfaitement le propos du spectacle : « On a travaillé sur la base de l’expérience de chacun pour tenter de figurer comment on se découvre, s’apprivoise et, finalement, comment on construit quelque chose d’harmonieux ensemble », précise Maxime Thomas.

S’ouvrir à toutes les strates de la société

Tandis que le groupe répète chaque séquence sous le regard du chorégraphe qui repère les passages difficiles, les fait rejouer inlassablement, distille quelques conseils techniques et beaucoup d’encouragements, une femme blonde, assise un peu en retrait, suit la répétition avec acuité. Il s’agit d’Emmanuelle Duthu, la directrice générale de l’Orchestre-Atelier Ostinato. Ce projet, c’est « son bébé ». Elle arrive à la tête de cet orchestre d’excellence regroupant des grands prix de conservatoire après un passage par la Société de Saint-Vincent-de-Paul, une association qui lutte contre la solitude et l’isolement des plus fragiles. De son précédent engagement, elle garde la conviction qu’il faut que le monde de la « grande musique » s’ouvre à toutes les strates de la société. « Nous avons proposé à des personnes sans abri d’assurer la partie percussions du grand concert du 15 juin. Pour assister à tous les ateliers préparatoires, je peux vous assurer que jouer d’un instrument les incite à se livrer, cela libère leur parole, c’est formidable. C’est le cas aussi pour les détenus du centre pénitentiaire de Nanterre qui vont déclamer des textes de slam rédigés lors d’ateliers en prison, encadrés par le chanteur Tarik, le finaliste en 2021 de l’émission “The Voice”. Leurs textes sont à la fois très poétiques et terre à terre et nous donnent à voir la réalité quotidienne de l’enfermement. » Il s’agit aussi de « briser ce mur de l’élitisme de la musique classique », en proposant un concert gratuit dans un cadre prestigieux, associant un orchestre professionnel et des amateurs.

« Une bouffée d’air frais »

Le fait d’avoir adjoint à une formation classique du slam, des percussions et de la danse contemporaine, plutôt associés aux cultures urbaines, a pour but de créer des ponts entre les différents publics qui vont venir. Preuve que cela fonctionne, les réservations explosent et c’est déjà presque complet. Pour Emmanuelle Duthu, la clé du succès est simple : « On rend accessible le répertoire classique en y faisant entrer des disciplines plus contemporaines et on casse un peu les codes aussi pour que les habitués s’ouvrent à d’autres univers. » « Une bouffée d’air frais » en dehors de la rigidité de la danse classique que Maxime Thomas apprécie. « Non professionnels, les jeunes du SPF ne sont pas obsédés par la technique ou l’esthétisme. Ils sont dans le plaisir de ressentir leur corps dans l’espace. Pour moi qui suis à l’opéra, dans un cadre très académique, cela me rappelle que le but premier de la danse est de transmettre une émotion, de faire passer un message. Ils le font avec une spontanéité qui me touche beaucoup. »

« L’important pour eux, c’est d’avoir mené le projet à son terme »

L’homme semble moins stressé que ses élèves à l’approche du grand jour. « Il y aura des surprises, peut-être des ratés, c’est le principe du spectacle vivant. L’important pour eux, c’est d’avoir réussi à mener le projet à son terme, je suis sûr qu’ils en garderont une forme de confiance en eux. » Foulard bleu sur les cheveux, Maguette, discrète étudiante en informatique à la Sorbonne, ne dément pas : « Danser avec le groupe m’a transformée, c’est presque comme si j’étais une autre personne, plus fière, plus ouverte. »

spf
L'Humanité

Les engagements pour la parentalité n’engagent que ceux qui y croient

Actu

TRAVAIL  Pieuses déclarations d’intention ou simple catalogues de mesures, les promesses des entreprises de mieux prendre en compte la parentalité de leurs salariés, souvent trop vagues, peinent à convaincre.

Mélanie Mermoz

Des enfants s’invitent lors d’une réunion zoom. Avec le télétravail, il est devenu impossible d’oublier que nombre de salariés, femmes comme hommes, sont aussi des parents. Même si le congé paternité a été allongé le 1er juillet 2021, la prise en compte de la parentalité par les sociétés a encore des progrès à faire. Certaines entreprises tentent toutefois de mettre en place des mesures concrètes pour l’accompagner dans ses différentes étapes et sa diversité. En décembre 2021, quatre trentenaires salariées et jeunes mères de famille ont élaboré le Parental Challenge. Cette charte d’engagements a déjà été paraphée par plus de 80 entreprises, essentiellement des start-up. Dernière en date, le cabinet de conseil PwC, qui a signé le texte en juin 2022. Si on y retrouve une mesure habituelle à de tels textes – « mettre en place des horaires de réunion qui n’excluent aucun·e salarié·e » –, d’autres sont plus précises et ciblées : « accorder cinq jours “enfants malades” intégralement rémunérés », « autoriser et rémunérer les absences des salarié·e·s postulant à l’adoption lors des rendez-vous obligatoires qui ont lieu sur les horaires de travail », ou « offrir à tou·te·s nos salarié·e·s parent·e·s dont les postes le permettent 100 % de télétravail dans les moments clés qui précèdent et suivent la parentalité ».

Congé paternité. 20 ans après, la France est encore à la traîne

Des textes dénués de dispositions contraignantes

L’une est particulièrement originale : « Proposer un congé rémunéré de trois jours pour deuil en cas de fausse couche, pour les mères biologiques comme pour les seconds parents ». Les initiatrices de cette charte rappellent que, « dans un cas sur quatre, la grossesse s’arrête pendant le premier trimestre ». À ce moment-là, elle n’est souvent pas annoncée par prudence, mais aussi par crainte des discriminations. Or, une fausse couche peut non seulement s’accompagner de douleurs physiques importantes, mais a aussi un impact psychique fort.

Même s’il se veut plus concret et adapté aux évolutions de la parentalité, le Parental Challenge se limite encore à une déclaration d’intention. Et ce n’est pas la première sur le sujet. En effet, une « Charte de la parentalité en entreprise » avait déjà été édictée en 2008 et signée par 700 entreprises, parmi lesquelles des mastodontes comme Carrefour, le groupe Casino, Bouygues Immobilier. En 2021, une version actualisée, toujours aussi vague, a été publiée. En l’absence de contraintes pour les entreprises, la portée de ce texte est restée très limitée. Pour exemple, l’une des premières sociétés signataires de la charte de 2008, la BNP Paribas, a été condamnée deux ans plus tard à verser 350 000 euros de dommages et intérêts à une salariée. De retour d’un congé parental de plusieurs années, celle-ci avait été affectée à un poste moins valorisant et moins bien rémunéré.

droit du travail
L'Humanité

Recettes. Sardines fraîches : on s’en grille une ?

Actu

Voici la pleine saison des sardines ! Ce petit poisson populaire, riche de saveurs et de bienfaits, est la valeur sûre des barbecues et des tables ensoleillées.

Noé Blouin

De Douarnenez jusqu’au port de Marseille, la sardine fait la fierté de tout un littoral. Cantonnée à la boîte de conserve l’hiver, elle s’achète directement à l’arrière des bateaux, l’été venu. Comme elle est peu chère, riche en oméga 3 et en bonne graisse, certains se prêtent même à la recommander quotidiennement pour une alimentation équilibrée. Si ces conseils sont à prendre avec des pincettes, la sardine n’en reste pas moins un poisson exceptionnel de par sa qualité et son goût aussi caractéristique que sa riche histoire. Les premières traces de sardines comme mets remontent à la préhistoire.

Douarnenez, la sardine, les ouvrières et les communistes

À Rome, le petit poisson était l’un des ingrédients privilégié d’une célèbre sauce, le garum, et faisait partie, lorsqu’elle était séchée, de la ration des légionnaires. En France, elle connaît un véritable essor au début du XIXe siècle avec l’innovation d’Appert, un confiseur qui a l’idée de mettre des sardines en boîte. Le succès est tel que de nombreuses conserveries commenceront à peupler la côte atlantique, notamment en Bretagne, où le petit poisson devient le cœur d’une industrie vitale pour les territoires et marque durablement leur histoire. Seules quelques grandes marques rescapées témoignent encore aujourd’hui de cette époque où la sardine dictait la vie des pêcheurs et de leur famille, allant même jusqu’à faire avancer l’âge de la communion pour que les mousses puissent embarquer plus jeunes sur les sardiniers.

En tartine beurrée

De nos jours, la pêche se fait au chalut ou à la bolinche. Cette seconde technique, traditionnellement utilisée en Bretagne, consiste à encercler les bancs de poissons avec un filet. Plus rare, elle est défendue par certains professionnels pour son côté écologique. Aucun fond n’est en effet dragué pendant la pêche, préservant ainsi la pérennité des sols marins. Une fois sur le port, il est souvent possible d’acheter le petit poisson directement à la descente du bateau à un prix très intéressant. Pour ceux qui ne résident pas près de la mer, on peut aussi la trouver dans le commerce toute l’année, avec un pic de mi-avril à octobre. C’est cependant au mois de juillet et d’août qu’elle est la meilleure, mieux vaut privilégier les conserves le reste du temps. Victime de surpêche, le petit poisson est également à consommer avec modération. Selon l’ONG WWF, les sardines pêchées dans le golfe de Gascogne sont à privilégier.

Pour bien choisir sa sardine chez le poissonnier, un simple coup d’œil suffit. Signes de fraicheur, ses ouïes doivent rester roses, voire rouges mais sans tache de sang, son œil brillant et son corps bien rigide. Une fois achetées, elles doivent être consommées rapidement, la sardine est un poisson qui supporte mal la chaleur. Il existe de nombreuses recettes pour les cuisiner, mais la plus simple est excellente : une fois vidée, étêtée et accompagnée d’une pincée de sel, il suffit de la jeter environ 3 minutes sur chaque face au barbecue. Et nec plus ultra, on peut la déguster ensuite sur une tartine de pain beurré, demi-sel évidemment.

Sardines marinées à la chermoula

Ingrédients pour 4 personnes. 24 sardines, 3 gousses d’ail, 1 bouquet de persil, 1 citron jaune, 3 à 4 c. à soupe d’huile d’olive, 1 c. à soupe de paprika, 1 c. à café de piment d’Espelette, 1 c. à soupe de cumin, 1/4 c. à café de poivre, sel.

  1. Enlever la tête et vider les sardines, puis rincer abondamment sous l’eau froide.
  2. Découper les filets en « portefeuille », c’est-à-dire en gardant les deux filets attachés par la peau du dos. Cette technique nécessite de la dextérité et de l’entraînement. Pour ceux qui ne désirent pas s’y risquer, la recette est réalisable sans lever les filets.
  3. Dans un mixeur, mélanger les gousses d’ail hachées, le persil haché, l’huile d’olive, le jus du citron, le paprika, le sel et le poivre, le piment d’Espelette et le cumin. Goûter et rectifier l’assaisonnement selon les goûts.
  4. Badigeonner délicatement les filets avec la marinade ou garnir l’intérieur des sardines généreusement. Laisser reposer 1 h 30 au réfrigérateur dans une assiette sous un film plastique.
  5. Disposer les sardines dans un plat et enfourner dans un four chaud à 180 °C, pendant 25 min.
  6. Déguster en compagnie de pommes de terre bouillies ou d’une salade saisonnière.

À la page. Sardines à lireVoici de quoi revisiter l’histoire de la sardine au fil de 35 recettes ponctuées d’anecdotes historiques. Dans son ouvrage « Mes recettes de sardines », l’ancienne journaliste reconvertie dans la gastronomie Sonia Ezgulian s’attaque à toutes les facettes du petit poisson argenté, pour redécouvrir un produit plus complexe qu’il n’y paraît. Mes recettes de sardines, de Sonia Ezgulian, éd. Sobbollire-les Cuisinières, 9 euros

En carafe. Une note d’agrumes qui joue son rolleQuelques notes d’agrumes et une belle fraîcheur pour ce vin blanc méditerranéen parfait pour accompagner les sardines l’été, notamment lorsqu’elles sont grillées au fenouil. Côtes-de-Provence 2021, Château La Jouliane, 100 % Rolle, 11 euros

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bon et sainrecette
BBC

Sri Lanka PM tells military to do whatever necessary to restore order

By Alys DaviesBBC News

Sri Lanka's Prime Minister Ranil Wickremesinghe has told the military to do "whatever is necessary to restore order" after protesters stormed his office on Wednesday.

Mr Wickremesinghe has been appointed acting president by President Gotabaya Rajapaksa, who has fled the country.

But the decision to leave him in charge triggered further protests demanding that the prime minister must also go.

Sri Lanka has been suffering from its worst economic crisis in decades.

Many blame the Rajapaksa administration for the crisis and see Mr Wickremesinghe, who became prime minister in May, as part of the problem.

On Wednesday, for the second time in less than a week, protesters broke into a highly secure state building. This time it was the prime minister's office.

Echoing earlier scenes over the weekend of the occupied president's official residence, people in the prime minister's office lounged on plush sofas snapping photos, while others stood on chairs and desks waving the Sri Lankan flag.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Watch: Police fire tear gas at Sri Lanka protesters as they storm PM's office

In a television address, Mr Wickremesinghe called on protesters to leave his occupied office and other state buildings and co-operate with authorities.

"We can't tear up our constitution. We can't allow fascists to take over. We must end this fascist threat to democracy," he said.

But asked whether the prime minister's statement was an indication that the army might take control, a human rights lawyer in Colombo, Bhavani Fonseka, told the BBC's World at One that Sri Lanka "doesn't have a history where military has played an active role in politics or government - unlike some of the other countries in the neighbourhood".

"We have had a very robust democracy and it's been elected representatives in that role. But we are also in an unprecedented situation, so anything is possible," she added.

Outside the president's office, the BBC's Tessa Wong said armed soldiers stood by impassively watching the protesters celebrate inside the office.

And demonstrators ignored the prime minister's calls for the office to be emptied.

"Our goal is for Gota to go home. And Ranil and other cabinet members to go home," one protester at the prime minister's office, Nixon Chandranathan, told the BBC. "We need truthful and honest leaders to build up Sri Lanka now."

"We feel proud," Satish Bee, a businessman who came to explore the compound after it was stormed told AFP. "There's no proper governance in this country. It has never been good... The youngsters, they don't want to continue like this."

The continued unrest came as the news arrived that President Rajapaksa had fled to the Maldives.

The president went into hiding and pledged to resign after his official residence was stormed on Saturday.

The leader, who has enjoyed immunity from prosecution as president, is believed to have wanted to flee abroad before stepping down to avoid the possibility of arrest by the new administration.

He is, however, yet to submit a formal letter of resignation.

Sri Lanka: The basics

The president's departure threatens a potential power vacuum in Sri Lanka, which needs a functioning government to help start digging it out of financial ruin.

Politicians from other parties have been talking about forming a new unity government but there is no sign they are near agreement yet. It's also not clear if the public would accept what they come up with.

Picking a new leader will also have its difficulties.

In a press statement on Wednesday Mr Wickremesinghe's team said he had asked the speaker of parliament to nominate a new prime minister "who is acceptable to both the government and opposition".

Earlier on Monday, the main opposition leader Sajith Premadasa told the BBC he would be tilting for the presidency. But he - like Mr Wickremesinghe - lacks public support. There is also deep public suspicion of politicians in general.

The protest movement which has brought Sri Lanka to the brink of change also does not have an obvious contender for the country's leadership.

More on this story

Can Sri Lanka's acting president restore order?

A dramatic day and moment of danger for Sri Lanka

Sri Lanka opposition chief wants to replace Rajapaksa

Why is Sri Lanka in crisis?

Protesters 'will occupy palace until leaders go'

How Sri Lanka's war heroes became villains

Related Topics

L'Humanité

Une exploration des égouts parisiens, une ville sous la ville

Actu

DÉCOUVERTE  Flambant neuf, le musée des Égouts de Paris propose une visite immersive et pédagogique au cœur d’un site en activité pour comprendre l’histoire et le fonctionnement d’un maillon essentiel à la salubrité de la capitale.

Lea Desportes

Pour explorer les bas-fonds de la Ville lumière, direction les beaux quartiers. Sur les quais, entre la tour Eiffel et le Grand Palais, un petit pavillon de verre, de béton et d’acier rouillé se fond dans le paysage urbain. L’édifice donne au passant un indice : ce n’est pas en surface que cela se passe. Le voyage commence à 5 mètres de profondeur. Il a lieu sous terre mais aussi dans le temps. Une première galerie, dite sèche, raconte le grand pari de l’assainissement, depuis la prise de conscience hygiéniste au XVIIIe siècle jusqu’aux projets pour demain. Il ne s’agit pas d’une simple affaire de tuyaux et les enjeux, vitaux hier, écologiques aujourd’hui, sont d’intérêt général. La modernisation des égouts tout au long du XIXe siècle permet de purifier une métropole où les maladies se répandent comme une traînée de poudre : près de 20 000 personnes y meurent du choléra rien que lors de l’épidémie de 1832. Un an plus tard, le premier réseau rationnel d’égouts apparaît sous la ville pour récupérer l’eau de nettoyage des rues ainsi que celles des pluies.

Le Haussmann des profondeurs

Le musée met en avant la figure d’Eugène Belgrand. L’ingénieur est un baron Haussmann des profondeurs. Les deux hommes se connaissent : c’est Haussmann qui, en 1852, confie à Belgrand la mission d’amener de l’eau saine dans la capitale pour que les habitants arrêtent de puiser dans la Seine, très polluée. Le réseau qu’il met en place pour distribuer cette eau pure, puis la récupérer une fois qu’elle a servi, transite par les égouts. Il faudra attendre un vif débat puis une loi en 1894 pour qu’il devienne unitaire et reçoive non seulement les eaux pluviales mais aussi les excréments et les eaux usées des particuliers. Ce « tout-à-l’égout » fait de Paris un modèle de la lutte contre l’insalubrité.

L’homme, visionnaire, construit ainsi un ensemble cohérent de galeries souterraines et il met au point des outils indispensables à leur fonctionnement, comme des engins de curetage dont le principe est toujours de mise. Pour le vérifier, il suffit de revenir un peu sur ses pas et de pénétrer dans la galerie humide. Ici, le passé rejoint le présent. L’air est plus lourd et chargé d’effluves qui, sans être pestilentielles, n’ont rien d’agréable. Le visiteur comprend alors qu’il est entouré d’installations opérationnelles.

2 675 kilomètres de galeries

Le site de l’Alma constitue en effet un nœud d’une organisation ramifiée, dans laquelle des égouts élémentaires se jettent dans des collecteurs secondaires puis principaux, qui s’écoulent à leur tour dans des émissaires. Les 500 m2 ouverts au public représentent un petit morceau du plus dense des souterrains parisiens, 2 675 km de galeries, une ville sous la ville avec ses rues et ses avenues qui se calquent sur celles du dessus. Des plaques indiquent ainsi la « petite ligne » de la rue Cognacq-Jay, le collecteur de l’avenue Bosquet ou encore le point de départ de l’émissaire sud qui emmène une part des eaux usées de la rive gauche vers la station d’épuration d’Achères, dans les Yvelines.

Des contenus multimédias très pédagogiques éclairent le visiteur sur le fonctionnement de ce système complexe. Une gageure pour un lieu sans lumière naturelle et le résultat de travaux qui se sont déroulés entre l’été 2018 et octobre 2021 : 2 millions d’euros ont été dépensés pour le rendre plus interactif et accessible à tous.

Mondanités souterraines

En cas de fortes pluies, le réseau est saturé et des vannes automatisées régulent les flux. Il arrive encore que l’excédent d’eau doive être déversé dans le fleuve. « Une solution de dernier recours », assure Miquel Berrichon, égoutier de métier, qui anime des visites guidées. Les vannes s’ouvrent mais les portes ferment, puisqu’une partie du site peut alors être inondée. Le musée ne prend pas l’eau pour autant, bien au contraire. L’objectif est de retrouver les 100 000 visiteurs par an – 80 000 après les attentats de 2015 – et la fréquentation semble au rendez-vous.

Ce tourisme n’est pas nouveau : les visites des égouts démarrent et rencontrent beaucoup de succès dès 1867, à l’occasion de l’Exposition universelle. Plus d’un siècle et demi plus tard, en 2024, Paris recevra des visiteurs du monde entier pour les jeux Olympiques et la Seine devrait s’ouvrir à la baignade pour l’occasion. Plus question de rejeter le trop-plein d’eau dans le fleuve et un immense bassin de stockage est en construction près de la gare d’Austerlitz. La promesse sera-t-elle tenue ? Tous les indicateurs de qualité ne sont pas encore au vert et les paris sont ouverts.

Trois sites pour parcourir les entrailles de la Ville-Lumière 

  1. Musée des égouts de Paris Les visites guidées sont organisées en fonction de l’affluence. Pont de l’Alma, esplanade Habib-Bourguiba, 75007 Paris 
  2. Cité de l’eau et de l’assainissement / Siaap Centre de formation, d’information et de documentation, la Cité de l’eau et de l’assainissement est également le point de départ des visites guidées gratuites de la station d’épuration Seine Centre à Colombes. 82, avenue Kléber, 92700 Colombes 
  3. Pavillon de l’eau. Installé dans l’ancienne salle des machines d’une usine alimentant le réservoir de Passy, le Pavillon de l’eau propose une exposition permanente sur le schéma d’alimentation en eau de la capitale, des expositions temporaires, des animations pédagogiques et des rencontres thématiques. 77, avenue de Versailles, 75016 Paris
Découverteégouts
L'Humanité

De belles parties de game au vert !

Actu

Longue route des vacances, après-midi à l’abri du cagnard… pour traverser l’été, une sélection de jeux vidéo indépendants, abordables et terriblement captivants.

André Goulven

En été, l’appel du grand air surplombe bien souvent celui du foyer. Pourtant, les fortes chaleurs attendues ont parfois tendance à transformer les après-midi de vacances en simple temps d’attente avant de pouvoir remettre le nez dehors. Pour continuer à s’évader loin des contraintes quotidiennes et des quatre murs qui nous gardent au frais, pourquoi ne pas en profiter pour se laisser tenter par une nouvelle expérience vidéoludique, immersive et amusante ? Si le grand public connaît déjà les jeux développés à gros budget, vendus aux alentours de 70 euros l’unité, il existe aussi une myriade de titres dits indépendants, moins chers et souvent plus créatifs que les productions grand spectacle. Voici une sélection de trois pépites indépendantes ayant déjà fait leurs preuves, pour partager de beaux moments de réflexion, de découverte et d’aventure lorsque le soleil brille trop fort à son zénith.

Un peu de fraîcheur

Ici le joueur incarne un pilote d’hydravion échoué dans le Grand Nord canadien en pleine période glaciaire. Sans ressources, il devra récupérer vivres, vêtements et matériels pour retrouver sa passagère, disparue au moment du crash. Cette simulation de survie à la première personne et au scénario haletant mélange fantastique et post-apocalyptique pour des heures de jeu sans voir le temps passer. Sans être un jeu d’horreur, « The Long Dark » est cependant à déconseiller aux âmes trop sensibles.

Puzzle en 3D

Classique du jeu indé, « Fez » continue de fasciner, dix ans après sa sortie, grâce à son système de jeu unique. Aux manettes d’un petit avatar en deux dimensions, à l’instar des premiers « Mario Bros », le joueur évolue dans un monde en trois dimensions. L’objectif est donc d’arriver à terminer les niveaux en faisant pivoter la carte sur elle-même pour découvrir des passages cachés et résoudre des énigmes. Coloré et cérébral, « Fez » ne demande pas une grande expérience de joueur pour se laisser apprivoiser et offre de beaux moments de réflexion et d’amusement.

Attention, ovni !

Dès sa sortie en 2017, « Cuphead » avait séduit les observateurs grâce à sa direction artistique exceptionnelle. Dans un univers inspiré des cartoons, le joueur prend les commandes d’une tasse anthropomorphe forcée d’affronter des boss plus loufoques les uns que les autres. Jouable en solo ou à deux, « Cuphead » peut de prime abord décourager par sa difficulté, mais son ambiance si particulière et la variété des combats proposés en font un titre qui donne envie de s’y replonger jusqu’à enfin triompher.

Consommation
BBC

Sri Lanka: Four key moments from storming of PM's office

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Protesters in Sri Lanka have stormed the office of the acting prime minister, Ranil Wickremesinghe.

Thousands of people gathered outside the prime minister's compound, which was heavily guarded by security forces.

After clashes with authorities involving tear gas and water cannon, demonstrators broke through the gates and scaled the building.

The country's president, Gotabaya Rajapaksa, has fled the country, following mass protests over a deepening economic crisis, the worst Sri Lanka has faced in decades.

The BBC's Rajini Vaidyanathan was at the scene.

Reporter: Rajini Vaidyanathan

Producer: Scarlett Barter

Camera: Jack Garland

Video editor: Ian Casey

L'Humanité

Pose d’un verrou de sûreté : les étapes clés

Actu

Un verrou offre une sécurité supplémentaire bienvenue avant de partir en vacances. Appliqué directement sur une porte en bois, ce système peu onéreux est aussi très simple à mettre en place.

Marcel Guedj

Matériel

- Perceuse et mèches à bois

- Visseuse

- Mètre

- Crayon

- Mèche à bois plate

La pose d’un verrou de sécurité n’est pas très compliquée à réaliser sur une porte traditionnelle en bois. Elle suppose néanmoins le perçage de la porte de part en part, ce qui est facilité par un gabarit généralement fourni par le fabricant. En tout cas, si vous avez le choix, préférez cette aide, car vous n’avez pas le droit à l’erreur ou à l’approximation, vu le trou à créer pour le passage du cylindre du verrou.

Anatomie

Un verrou est composé d’une partie principale, ou coffre, qui présente un bouton commandant le fonctionnement d’un pêne (pièce mobile) depuis l’intérieur. Côté extérieur, le pêne est actionné par une clé. Un cylindre de serrure traverse la porte, et cette dernière doit être percée en conséquence (diamètre indiqué par le fabricant et figurant sur le gabarit). En position fermée, le pêne pénètre dans une gâche fixée sur la partie fixe, ou bâti, de la porte. Coffre et gâche doivent être en conséquence parfaitement positionnés, l’un en regard de l’autre. Perçage et fixation demandent donc attention et précision.

Coffre et gâche solidaires

Vu le diamètre de perçage nécessaire au passage du cylindre, on utilisera une mèche à bois plate (souvent 23 ou 24 mm, à vérifier selon le modèle). Après perçage, le cylindre est engagé dans le trou ; puis le coffre peut être fixé côté intérieur à l’aide de quatre vis fournies. Le coffre installé, la gâche le sera à son tour, selon la position du pêne qui y pénètre.

Pour effectuer proprement le trou de passage du cylindre, qui est pratiqué depuis l’intérieur, ne percez pas la porte de part en part, pour ne pas faire éclater le bois sur l’autre face. Reprenez plutôt le perçage depuis l’autre face, en vous centrant sur la marque laissée par la pointe de la mèche.

Les bons gestes

À l’extérieur, une rosace clouée ou vissée masque les petites imperfections qui peuvent subsister autour de la sortie du cylindre.

Fermer la porte puis repérer, depuis l’intérieur, l’emplacement du verrou, en général à 1,50 m du sol environ.

Placer le gabarit de perçage en position selon le repère précédent et marquer le trou (avec un clou ou un pointeau) à percer pour le passage du cylindre.

Percer la porte pour pouvoir passer le cylindre. Ajuster éventuellement avec une râpe demi-ronde.

Présenter le coffre sur la face intérieure de la porte en introduisant le cylindre dans son emplacement.

Fixer le coffre avec les quatre vis fournies.

Sortir le pêne en manœuvrant le bouton du verrou (position fermée) et positionner la gâche en conséquence sur le bâti.

S’assurer que le pêne pénètre correctement dans la gâche et fixer cette dernière avec ses quatre vis.

Bricolage
France24 - Monde

Des lacunes encore trop nombreuses dans le contrôle des lobbies en France

Publié le : 13/07/2022 - 18:09

Grégoire SAUVAGE Suivre

Les révélations sur les pratiques de lobbying d'Uber en 2014 auprès d'Emmanuel Macron ont remis sur le devant de la scène la question de l'influence des groupes de pression sur les décideurs publics. Si la transparence a progressé depuis l'époque où l'actuel président était ministre de l'Économie, beaucoup reste à faire pour rendre ces contrôles plus efficaces et démythifier les relations entre l'exécutif et les intérêts privés.

Les révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur les pratiques d'Uber en France et la relation privilégiée du géant des VTC avec Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, mettent une nouvelle fois en lumière l'influence des lobbies dans la fabrique de la loi et l'opacité qui entoure leurs relations avec les décideurs publics.

Des insuffisances dans la régulation de l'activité des représentants d'intérêts privés qui ont conduit, mercredi 13 juillet, la Commission européenne à recommander à la France dans son rapport annuel sur l'État de droit de mieux appliquer les règles sur le lobbying, notamment pour les "plus hautes fonctions de l'exécutif".

Depuis de nombreuses années, des parlementaires ou des membres de l'exécutif s’insurgent contre l'influence des groupes de pression. Ce débat ancien avait notamment ressurgi en 2018 lorsque Nicolas Hulot, alors ministre de l'Écologie, avait claqué la porte du gouvernement, dénonçant le poids des lobbies, en particulier celui de la chasse.

Si le sujet suscite autant de crispations en France, c'est notamment parce qu'il vient remettre en cause la conception de l'intérêt général, note Jean-François Kerléo, juriste et membre de l’Observatoire de l’éthique publique. "En France, nous avons une conception très exigeante de l'intérêt général qui contribue à exclure les intérêts particuliers et à les considérer comme nécessairement néfastes. On se distingue clairement, en ce sens, de l'approche de la culture anglo-saxonne pour qui l'intérêt général est une confrontation entre des intérêts particuliers servant à dégager un consensus."

"Le problème de ce tabou français, c'est qu'il encourage les décideurs à rester opaques sur leurs relations avec ses groupes de pression", abonde Kévin Gernier, chargé de plaidoyer chez Transparency International France. "Cela nourrit la défiance et des pratiques qui ne sont pas éthiques comme le montrent les Uber Files".

"Une transparence en trompe-l'œil"

Pourtant, le contrôle de l'activité des lobbies a beaucoup progressé en France depuis une dizaines années. Le tournant se situe en 2017 avec la loi Sapin II qui oblige tous les lobbyistes à s'inscrire auprès de la Haute autorité de la transparence de la vie publique (HATVP) et à lister leurs activités sous peine de sanction pénale.

Associations, entreprises privées, syndicats, cabinets d'avocats, fondations, cabinets de conseil... Actuellement, 2 451 représentants d'intérêts privés sont inscrits dans le répertoire de la HATVP et plus de 52 000 actions ont été recensées auprès des ministres, des parlementaires, de certains hauts fonctionnaires et, depuis le 1er juillet, auprès des responsables publics locaux.

>> À lire, le webdoc de France 24 : les lobbies en France, fantasmes et réalités

Cependant, de nombreux trous dans la raquette persistent, selon les spécialistes interrogés par France 24. "Cela reste une transparence en trompe-l'œil. Par exemple, aucune obligation de déclaration ne pèse sur les décideurs publics", explique Kevin Gernier. Certains lobbystes peuvent donc aisément se réfugier derrière cette faille pour ne pas se déclarer auprès de la HATVP.

Autre point noir : le contenu des déclarations des lobbyistes n'apporte que peu d'informations pertinentes sur la nature de leurs activités et sur l'identité des responsables politiques avec lesquels ils sont en contact. On peut ainsi lire sur le site de l'HATVP que telle ou telle entreprise a rencontré "un ministre" ou "un député" sans indications de date ou de lieu. 

"Il faudrait pouvoir savoir exactement pourquoi un lobbyste est entré en communication avec un représentant politique et quel était l'objectif recherché. À ce moment-là, il y aurait une traçabilité et on pourrait mesurer l'impact de son action sur un texte de loi", plaide Jean-François Kerléo.

Amendements "clés en main"

Les Uber Files ont également mis en lumière une pratique qui, sans être illégale, interroge le fonctionnement de notre démocratie : celle des amendements clés en main ou quand des lobbystes proposent des textes déjà rédigés, à voter tels quels ou légèrement remaniés aux parlementaires. 

Là encore, il n'est pas question d'interdire cette pratique courante mais de la rendre plus transparente en révélant l'origine des amendements. "Certains parlementaires le font lorsqu'il s'agit de citer une association de lutte contre la corruption ou de défense de l'environnement mais lorsqu'il s'agit de mentionner que Monsanto ou Coca-cola vous a soufflé un amendement, cela pose un peu plus problème vis-à-vis de l'opinion publique", ironise Jean-François Kerléo.

>> À voir : "Uber Files" : révélations sur les méthodes agressives d'Uber pour s'implanter dans le monde

Pour clarifier le processus de fabrication de la loi, Transparency International milite pour "la création d'une plateforme où les lobbies pourraient déposer leurs suggestions d'amendements de façon ouverte et dans laquelle les parlementaires pourraient piocher", précise Kevin Gernier. "Cela permettrait d'évaluer ensuite la plus-value parlementaire", ajoute le chargé de plaidoyer de l'ONG. 

De son côté, Jean-François Kerléo défend l'obligation d'indiquer la source des amendements pour rendre plus lisible l'action des hommes et des femmes politiques. "Cela aurait pour vertu de faire réfléchir les parlementaires et de ne pas déposer des amendements uniquement pour gonfler leurs statistiques. Par ailleurs, cela permettrait de montrer à l'opinion publique que les entreprises privées ne proposent pas forcément des choses négatives et que la loi se construit dans cette relation permanente entre la société et ses représentants".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

"Uber Files" : au nom de l'emploi, Emmanuel Macron "assume à fond"

"Uber Files" : le lobbyiste Mark MacGann annonce être le lanceur d'alerte

"Uber Files" : des médias révèlent des liens privilégiés entre Emmanuel Macron et le géant des VTC

L'Humanité

Agriculture. Sécheresse au pays du citron

Histoire de la semaine

Dans les Alpes-Maritimes, après un hiver sec et les chaleurs historiques du printemps, les réservoirs touchent le fond. La sécheresse qui n’en finit plus atteint les collines de Menton où poussent des arbres aux fruits d’or. Laurent Gannac, agrumiculteur, refuse de les « regarder crever» et multiplie les stratégies afin de sauver son exploitation de citrons labellisés. Reportage

Émilien Urbach

Chapeau de paille, grosses chaussures, l’étui à sécateur en cuir en permanence accroché à la ceinture, il sillonne sa pépinière complantée d’essences méditerranéennes en surplomb de la mer azur. En ce vendredi 17 juin, Laurent Gannac vient d’arriver sur l’un de ses sites d’exploitation, sur les hauteurs de Menton : la Maison du citron. Un véritable havre de fraîcheur dans cette journée exceptionnellement chaude au cours de laquelle 14 départements, en France, ont été placés au niveau le plus élevé du « plan national canicule. »

EN 2007, ANNÉE TRÈS SÈCHE, IL EST TOMBÉ 250 MM. « LÀ, ON EST À PEINE À 150 MM, ET LES PLUIES NE REVIENDRONT QU’EN OCTOBRE. » LAURENT GANNAC, AGRUMICULTEUR SUR LES COLLINES DE MENTON

« Ma première plantation date de 1991, l’année de naissance de mon fils Adrien, raconte non sans fierté l’agriculteur. Ici, c’était une décharge où étaient stockés les remblais du chantier de l’autoroute. J’ai décidé de squatter les lieux. J’ai apporté de la terre et créé un sol pour y planter des agrumes. » Depuis, la situation a été légalisée et Laurent a élargi son exploitation sur cinq autres sites complantés de 750 arbres. C’est aujourd’hui le plus gros producteur de citrons de cette commune frontalière avec l’Italie ; 40 tonnes d’agrumes couleur soleil y sont cueillis chaque année dans une quarantaine d’exploitations. Les deux plus importantes en fournissant les trois quarts.

Le label iGP en 2015, une victoire cruciale

« Voici l’or de Menton, annonce le producteur brandissant d’une main l’un de ses fruits et de l’autre un couteau. Observez sa large écorce et goûtez. » Il en découpe quelques fines tranches et les distribue dans un large sourire jovial. Pas la moindre amertume, un léger goût sucré même, et une pulpe à l’acidité plus que modérée. « SRA-625, c’est le nom que lui a attribué l’Inra (Institut national de recherche agronomique), explique Laurent Gannac. Quand je suis arrivé ici, au début des années 1990, je ne savais pas faire la différence entre un citron et un autre. Celui-ci a 500 ans d’histoire. Il a fait la prospérité de Menton pendant des siècles jusqu’à ce que le tourisme d’hivernage des bourgeois le remplace petit à petit. Dans les années 1920, on a créé la Fête du citron pour divertir ces fortunés hivernants. »

Lui a décidé de rendre ses lettres de noblesse à l’or de Menton, en fondant l’Association de promotion du citron de Menton, allant jusqu’à obtenir, en octobre 2015, l’indication géographique protégée (IGP). « C’est très important pour nous, continue l’agriculteur. C’est dur de cultiver ici, sur ces terres abruptes. Nos coûts de production sont très élevés. Si des Varois ou des Andalous, par exemple, pouvaient récupérer l’appellation, ce ne serait plus possible de produire ici. C’est arrivé, dans les années 1980, avec la clémentine de Corse. On en importait d’Espagne avant qu’elle soit labellisée. »

Écorce charnue, sans amertume, pulpe sucrée et peu acide, arômes puissants... Le citron de Menton est unique, il est même le seul que l’on peut manger avec la peau !  © Camille Dodet

Aujourd’hui, Laurent et son fils Adrien, formé pour sa part au commerce, emploient une vingtaine de personnes, à la production agricole mais aussi à la vente et à la transformation de produits. Une véritable fierté pour ce fils d’ouvrier de l’aéronautique. « J’ai grandi à Figeac, dans le Sud-Ouest, se souvient l’agriculteur. Mon père travaillait pour les fabricants d’avions. À ses heures perdues, il taillait les arbres. L’hiver, notre jardin devenait une jauge de 800 à 1 000 arbres. Cette activité horticole extraprofessionnelle reposait sur l’entraide et la solidarité des ouvriers. C’est comme ça que j’ai chopé le virus de l’agriculture. Ce que nous réussissons à faire ici, avec mon fils, est une véritable performance. Ce n’est pas rien qu’une vingtaine de familles puissent vivre, ici, exclusivement grâce au citron. »

Mais l’entreprise familiale fait face, cette année, à une difficulté majeure : la sécheresse. Après un automne très peu pluvieux, l’hiver a été particulièrement sec. « On est passé à l’arrosage d’été au mois de mai, alors que nous le faisons normalement à la fin du mois de juin, explique Laurent Gannac. Habituellement, nous atteignons mi-juin la période sèche et chaude. Cette année, la sécheresse a commencé au mois de février et la chaleur est arrivée il y a plus d’un mois. Le manque d’eau se fait sentir depuis avril. »

Dans cette région méditerranéenne, on voit tomber, une année normale, près de 800 mm de pluie. En 2007, année très sèche, on avait comptabilisé seulement 250 mm. « Une pluviométrie à peine au-dessus de celle des zones dites semi-désertiques, alerte Laurent. Là, nous en sommes à peine à 150 mm. Et les pluies ne risquent de revenir qu’au mois d’octobre. »

Lutter pour « maintenir ce qui existe »

Une situation qui pourrait occasionner un surcoût d’approvisionnement en eau de près de 25 %, alors que les autorités demandent de réduire de 20 % les arrosages. « Sur la plupart de nos sites de production, nous nous approvisionnons grâce à la Compagnie des eaux, continue-t-il. Nous pouvons nous le permettre parce que l’agrumiculture a une forte valeur ajoutée. C’est important d’avoir une eau très peu calcaire pour notre système d’arrosage au goutte à goutte. C’est la technique que nous employons pour pouvoir maintenir une agriculture à base d’engrais biologiques qui nécessite de conserver une humidité de surface. Ça permet également d’optimiser les quantités. Les eaux naturelles captées dans une source sont souvent trop chargées en sédiments. On paie une qualité d’eau. »

LES MURS DE PIERRE QUI CANALISENT L’EAU ET SOUTIENNENT LES CULTURES SONT AUSSI MENACÉS. "TOUT CE QUI A ÉTÉ CONSTRUIT ICI EST FRAGILISÉ."

Deux autres de ses lieux de culture sont cependant alimentés par des captages de sources naturelles. Et, au-delà du surcoût, c’est à ces endroits que la sécheresse se fait le plus sentir. « Nous avons obtenu un accord de la compagnie pour nous brancher aux abords du stade de Castellar, un village juste au-dessus de Menton, explique Laurent roulant à bord d’une camionnette en direction de ce nouveau branchement. Ce n’est qu’une partie de la solution. La compagnie ne nous autorise à utiliser quotidiennement qu’une quantité limitée. » Sachant qu’un citronnier nécessite journellement près de 25 litres. Impossible d’imaginer une activité de production pour plus d’une centaine d’arbres. « C’est déjà difficile de maintenir ce qui existe », reprend-il, arrivé au niveau du branchement. Nous sommes au plus haut du bassin-versant, en amont de la source naturelle avec laquelle il compte irriguer le site dit de l’Hermitage où il compte planter bientôt 200 agrumes. Perché au-dessus des pentes abruptes du vallon, il dessine du doigt le parcours des 400 mètres de tuyaux qu’il devra tirer, au travers des ronciers de cette forêt méditerranéenne. « Et ça ne suffira pas, confie-t-il en route pour rejoindre l’Hermitage. Il va falloir stocker l’eau. »

« Une minute vingt pour remplir un litre », indique Laurent Gannac, penché sur le réservoir de la source. Undébit insuffisant pour ses futures plantations. © Camille Dodet

À l’entrée du domaine, la petite maison d’Adrien. Derrière, le potager familial. Il n’est plus arrosé depuis quelques jours. « Je n’ai plus qu’un filet d’eau », annonce le fils de Laurent avant d’entreprendre de suivre l’ensemble de sa conduite d’eau jusqu’au réservoir en béton de 80 000 litres, bâti dans les années 1920, plus haut dans le vallon.

Le chemin pour y parvenir est escarpé. C’est ici, sur les restanques élevées plusieurs siècles auparavant, puis laissées à l’abandon, que la Maison du citron compte encore se développer. Au fur et à mesure de l’ascension, on observe les impressionnants murs de pierres sèches et tous les édifices, construits sur plusieurs centaines de mètres de dénivelé, des années auparavant, pour permettre la circulation des eaux de ruissellement. « C’est tout cela qu’il faudra reprendre rapidement, parce qu’après la sécheresse, quand les pluies vont reprendre, ça risque d’être chaotique, explique Laurent. Ça sera sans doute brutal. Il faudra être prêt pour recueillir l’eau, faciliter son imprégnation et surtout son ruissellement pour éviter qu’elle emporte tout. Tout ce qui a été construit ici par le passé est fragilisé. »

Capter tout, c’est « éthiquement impossible »

Arrivé au niveau du réservoir, Adrien Gannac cherche à calculer le débit d’eau en provenance de la source. Pour cela, il place au niveau de l’arrivée un seau de 10 litres vide et chronomètre son remplissage. Le verdict tombe. Plus de 13 minutes pour 10 litres. « Nous sommes à moins de 1 200 litres par jour, s’alarme le jeune homme assis sur le dessus de l’immense cuve. L’été dernier, le débit était de 2 500 litres à l’étiage, le niveau le plus bas qu’on atteint normalement début septembre. En hiver, la source donne normalement 20 000 litres par jour. » Une quantité d’eau qui leur permet d’avoir un stock de 80 000 litres au début de la période sèche.

Laurent Gannac mesure le diamètre du réservoir en faisant de grands pas sur le couvercle de béton. « Il y a à peu près 30 centimètres d’eau dans le réservoir, estime-t-il. En ce moment, on doit être en dessous des 8 000 litres. » Soit un dixième du stock habituel.

L’agriculteur veut en avoir le cœur net. Il décide de monter encore plus haut, jusqu’à la source. Le chemin est de plus en plus accidenté. Il fait chaud. Il passe au-dessus d’une cascade complètement sèche qui, habituellement, irrigue le vallon. Parmi les ronces et la végétation abondante apparaissent là encore des vestiges de restanques, bassins et conduits d’irrigation bâtis par les anciens. C’est aujourd’hui le terrain de jeux des sangliers et autres animaux sauvages. Au bout d’une trentaine de minutes de marche, Laurent Gannac atteint enfin la source. Une sorte de tunnel de pierres sèches dans lequel on entre accroupi. À l’intérieur, la fraîcheur est vivifiante. Dans deux petits bassins coule l’eau de la source. À l’aide d’une bouteille, Laurent calcule à son tour son débit. Une minute vingt pour remplir un litre. Le verdict est confirmé : 1 100 litres par jour. Moins de la moitié du débit observé normalement aux périodes les plus sèches de l’année. « Et nous ne sommes qu’à la mi-juin, s’inquiète l’agriculteur qui, en redescendant, s’alarme aussi de l’état de la végétation. Elle est normalement dans cet état à la fin du mois d’août. Là, nous sortons tout juste du printemps. »

Cette réalité pèse sur les projets de plantation et sur l’existant, mais implique aussi d’autres répercussions. « Nous partageons l’eau de la source avec deux familles qui en font un usage domestique, explique Adrien Gannac. La sécheresse crée des tensions. Nous sommes en train de regarder nos arbres crever. En tant qu’agriculteur, on aurait le droit de capter toute l’eau, à la source, avant le réservoir. Mais, éthiquement, c’est impossible. Il va falloir qu’on trouve un moyen de s’arranger. » Et Laurent Gannac d’en conclure dans un sourire : « C’est un peu “Manon des sources” à Menton. »

Réchauffement climatiqueClimatsécheressecitron
France24 - Monde

Royaume-Uni : six candidats encore en lice pour succéder à Boris Johnson, Sunak favori

Publié le : 13/07/2022 - 19:55

FRANCE 24 Suivre

Près d'une semaine après la démission de Boris Johnson au poste de Premier ministre, plus que six candidats sont toujours en course pour lui succéder. Un deuxième tour de vote se tiendra jeudi, l'objectif étant de désigner les deux finalistes avant la fin de la semaine prochaine. 

La course pour Downing Street se poursuit. Six candidats sont encore en lice, mercredi 13 juillet, pour succéder au Premier ministre britannique; Boris Johnson, après un premier tour de vote où les députés conservateurs ont placé l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak en tête.

Près d'une semaine après l'annonce de la démission de Boris Johnson, emporté par une série de scandales, deux des huit prétendants ont été éliminés de la course pour lui succéder à la tête du parti conservateur et in fine à Downing Street. 

L'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, 42 ans, dont la démission la semaine dernière avait contribué à déclencher une hémorragie de départs au sein de l'exécutif, a décroché 88 votes, selon les résultats communiqués par Graham Brady, qui dirige le comité qui organise le scrutin interne.

>> À lire aussi : "Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales"

Peu connue du grand public mais en pleine ascension, la secrétaire d'État au Commerce international Penny Mordaunt est arrivée deuxième avec 67 votes, devant la ministre des Affaires étrangères Liz Truss (50 votes).

Un deuxième tour de votes doit se tenir jeudi, l'objectif étant de désigner les deux finalistes avant la fin de la semaine prochaine. Le vainqueur, élu par les adhérents du parti –160 000 votants lors de la dernière élection interne de 2019 – doit être connu le 5 septembre.

Selon un sondage YouGov mercredi réalisé auprès d'électeurs conservateurs, Penny Mordaunt arriverait en tête des intentions de vote et battrait tous ses rivaux en cas de duel.

Départ "la tête haute"

En lançant sa campagne mercredi, Penny Mordaunt, 49 ans, a comparé les conservateurs à la légende des Beatles Paul McCartney au festival de Glastonbury.

"Nous nous sommes laissés aller à tous ces nouveaux airs, mais ce que nous voulions vraiment, c'était le bon vieux tube dont nous connaissions les paroles : faible taux d'imposition, État réduit, responsabilité personnelle", a-t-elle déclaré.

Les autres candidats encore en course, pour la plupart largement inconnus du grand public, sont le député Tom Tugendhat, la conseillère juridique du gouvernement ("Attorney General") Suella Braverman, l'ex-secrétaire d'État à l'Égalité Kemi Badenoch. Le nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi et l'ancien ministre de la Santé Jeremy Hunt ont été éliminés mercredi.

Boris Johnson a démissionné le 7 juillet après qu'une soixantaine de membres de son exécutif eurent ont claqué la porte, lassés des scandales à répétition et de ses mensonges. Il reste toutefois Premier ministre jusqu'à ce que son successeur soit connu.

Face aux députés à la chambres des Communes, il s'est dit "fier" mercredi de son bilan. "Il est absolument vrai que je pars à un moment que je n'ai pas choisi", a-t-il regretté lors de la séance hebdomadaire de questions devant la Parlement, particulièrement chahutée. "Mais je pars la tête haute".

Dans cette campagne aussi âpre qu'imprévisible, les candidats s'activent pour convaincre les députés dans des réunions qui ont lieu à huit clos. Plusieurs ont été ainsi auditionnés mercredi par des députés conservateurs. Plusieurs débats télévisés sont aussi prévus dans les prochains jours.

Trois favoris 

La campagne, qui s'adresse uniquement aux membres du parti conservateur, est clairement marquée à droite et rassemble son lot de coups bas et polémiques.

Parmi les poids lourds, Rishi Sunak fait l'objet d'attaques virulentes du camp Johnson qui l'accuse d'avoir mené le Premier ministre à sa perte en lançant la vague de démissions le 4 juillet.

Le ministre Jacob Rees-Mogg, fervent soutien de Boris Johnson, l'a ainsi qualifié d'ancien chancelier "socialiste".

Faux, rétorque l'intéressé qui estime que son approche économique relève du "bon sens thatchérien", en référence à l'ancienne Première ministre ultralibérale.

Les fidèles de Boris Johnson lui préfèrent une autre admiratrice de Thatcher : Liz Truss, restée au gouvernement malgré l'hémorragie massive la semaine dernière.

La désignation du nouveau Premier ministre intervient en pleine crise du coût de la vie, avec des ménages britanniques étranglés sous l'inflation, à 9,1 %, et ce même si le PIB du pays a rebondi de 0,5 % en mai.

Si le gouvernement doit rester en poste jusqu'à ce que le nouveau leader soit désigné, il a décidé de présenter une motion de défiance contre lui-même. Sûr d'un échec d'un tel vote, le gouvernement ripostait ainsi à une motion déposée mardi par l'opposition qui juge "intolérable" que Boris Johnson reste au pouvoir jusqu'en septembre. Cette motion a été refusée par le gouvernement estimant inopportun un vote visant un Premier ministre démissionnaire.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Royaume-Uni : huit candidats officiellement en lice pour le poste de Premier ministre

Royaume-Uni : Liz Truss se lance dans la course pour succéder à Boris Johnson

Royaume-Uni : onze candidats à la succession de Boris Johnson, qui n'en soutiendra aucun

L'Humanité

Dérèglements climatiques

Pierre Chaillan

Près de 100 000 habitants de Sydney et de l’État de Nouvelle-Galles du Sud ont dû évacuer leur foyer au cinquième jour de pluies torrentielles. L’Australie a subi plusieurs inondations au cours des dix-huit derniers mois, ainsi que des périodes de sécheresse engendrant d’énormes feux de forêt. Avec le réchauffement de la planète, l’atmosphère contient plus de vapeur d’eau, augmentant les risques d’épisodes de fortes précipitations. Ce n’est pas la seule zone actuellement éprouvée par le changement climatique. Les sécheresses touchent l’Europe, particulièrement l’Italie et sa production agricole, ou encore l’ouest des États-Unis et sa production hydroélectrique. Face à ce constat toujours plus alarmant, des dizaines de maires de grandes villes, réunis à Abidjan en Côte d’Ivoire, ont appelé, samedi, dans un manifeste, à « la mobilisation générale » contre le dérèglement climatique et à « une COP des villes ».

Réchauffement climatiqueClimat
France24 - Monde

En direct : le président du Parlement sri lankais appelé à nommer un nouveau Premier ministre

Publié le : 13/07/2022 - 16:02Modifié le : 13/07/2022 - 17:55

FRANCE 24 Suivre

L'état d'urgence a été instauré au Sri Lanka, mercredi, après la fuite aux Maldives de son président Gotabaya Rajapaksa. Peu après, des manifestants ont pénétré dans les bureaux du Premier ministre. Suivez la situation en direct.

  • 23 h 03 : un manifestant mort

Un manifestant asphyxié par les gaz lacrymogènes est décédé, a annoncé la police.

  • 17 h 13 : le président par intérim du Sri Lanka demande au président du parlement de le remplacer au poste de Premier ministre

Le Premier ministre sri-lankais, désigné plus tôt président par intérim, a demandé au président du Parlement de nommer un nouveau Premier ministre.

"Le président par intérim et Premier ministre Ranil Wickremesinghe a demandé au président du Parlement Mahinda Yapa Abeywardena de nommer un Premier ministre qui soit "acceptable" à la fois pour le gouvernement et l'opposition", a déclaré l'équipe dans un communiqué.

  • 16 h 18 : le président sri-lankais Gotabaya Rajapaksa doit s'envoler pour Singapour 

Le président sri-lankais Gotabaya Rajapaksa devrait se rendre à Singapour après avoir fui aux Maldives, a déclaré à Reuters une source gouvernementale sri-lankaise.

  • 15 h 05 : des manifestations aux Maldives quelques heures après l'atterrissage du président Rajapaksa

Des manifestations ont éclaté aux Maldives, quelques heures après l'atterrissage du président sri lankais. Les manifestants ont exhorté le gouvernement maldivien à ne pas lui offrir refuge.

Pour la majorité des citoyens sri-lankais expatriés aux Maldives, ils ont dénoncé l'arrivée de Rajapaksa sur l'île en arborant des drapeaux sri lankais et des pancartes. "Chers amis maldiviens, veuillez demander à votre gouvernement de ne pas protéger les criminels", pouvait-on lire sur une des banderoles.

  • ​​​​​11 h  55 : le Premier ministre demande à l'armée et la police de "rétablir l'ordre"

Le Premier ministre sri-lankais Ranil Wickremesinghe a demandé à l'armée et la police de "faire le nécessaire pour rétablir l'ordre", après que des manifestants ont pénétré dans ses bureaux.

Les protestataires "veulent m'empêcher de m'acquitter de mes responsabilités de président par intérim", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons pas permettre aux fascistes de prendre le pouvoir".

  • 11 h  20 : des manifestants pénètrent dans les bureaux du Premier ministre

Des milliers de manifestants ont pris d'assaut les bureaux du Premier ministre sri-lankais Ranil Wickremesinghe, quelques heures après que celui-ci a été désigné président par intérim, selon des témoins.

La foule est parvenue à entrer dans le bâtiment, brandissant des drapeaux du pays, alors que la police et l'armée avaient tenté de les repousser avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

  • 11 h  : les manifestants font irruption à la télévision publique

Des manifestants ont fait irruption dans les locaux de la principale chaîne de télévision publique, dont ils ont perturbé les programmes.

Un homme non identifié a pénétré dans le studio de la chaîne Rupavahini pendant un direct et a ordonné que seules les informations relatives aux protestations soient diffusées. La transmission a été coupée et remplacée par un programme enregistré.

  • 09 h 49 : le Premier ministre désigné président par intérim, annonce le président du Parlement

Le Premier ministre srilankais Ranil Wickremesinghe a été désigné président par intérim, après la fuite du président Gotabaya Rajapaksa, a annoncé le président du Parlement.

"En raison de son absence du pays, le président Rajapaksa m'a dit qu'il avait nommé le Premier ministre pour agir en tant que président, conformément à la Constitution", a déclaré Mahinda Yapa Abeywardana dans une brève allocution télévisée.

Le président Rajapaksa, qui avait promis de démissionner mercredi, est arrivé aux Maldives après avoir fui le pays, mais n'a pas encore officialisé son retrait.

  • 08 h 10 : le Sri Lanka déclare l'état d'urgence après la fuite du président

Le Sri Lanka, en proie à une grave crise économique et politique, a déclaré l'état d'urgence, quelques heures après la fuite de son président Gotabaya Rajapaksa, a annoncé le bureau du Premier ministre.

"Le président ayant quitté le pays, l'urgence a été déclarée pour faire face à la situation dans le pays", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Premier ministre, Dinouk Colombage.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR INTERVIEW

Au Sri Lanka, "le renouvellement politique ne sera pas facile" après le départ du président

Décryptage

Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux

BBC

Rishi Sunak wins first round of Tory leadership vote

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Watch: Hunt and Zahawi out of Tory leadership contest

Former Chancellor Rishi Sunak has won the first round of voting by MPs to choose the next Conservative leader and prime minister.

He got 88 votes, with Trade Minister Penny Mordaunt in second place on 67 and Foreign Secretary Liz Truss third on 50.

Chancellor Nadhim Zahawi and former health secretary Jeremy Hunt were eliminated from the race.

Those still in the contest face another round of voting on Thursday.

The field is expected to be narrowed to two by the end of next week, and then around 160,000 Tory members decide which candidate they want to become the next party leader and prime minister.

The result will be announced on 5 September.

The remaining six hopefuls are now scrambling for support from the MPs who backed Mr Hunt and Mr Zahawi.

Mr Hunt told the BBC he would be supporting Mr Sunak in the race.

Mr Sunak, who quit as chancellor last week in protest at Boris Johnson's running of the government, told the BBC he felt "great" about the result.

Leaving the Commons room where the vote was announced, Ms Mordaunt said she was "very honoured" by her showing.

A spokeswoman for Ms Truss said: "Now is the time for colleagues to unite behind the candidate who will cut taxes, deliver the real economic change we need from day one and ensure Putin loses in Ukraine.

"Liz has the experience to deliver the benefits of Brexit from day one, grow our economy and support working families."

Mr Tugendhat, a senior backbench MP, tweeted: "This is a fantastic result. I'm delighted to be going through to the next round with the momentum we need to change this country for the better. Our country needs a clean start."

Meanwhile, Mr Hunt, who came second in the last Tory leadership contest, in 2019, said he had already had his "big shot" at getting the top job, adding that the Conservative Party had an "exciting future".

But, amid accusations that the contest is becoming more bad-tempered and underhand, he added: "A gentle word of advice to the remaining candidates: smears and attacks may bring short-term tactical gain but always backfire long-term."

Mr Zahawi, who took over as chancellor after Mr Sunak quit, said that role was now his "priority", adding: "I don't plan any further intervention, but I wish all the candidates in the leadership contest the very best of luck."

The contest follows Mr Johnson announcing his resignation last week, after months of criticism over lockdown parties in Downing Street and other issues.

Related Topics

France24 - Monde

Joe Biden en Israël pour sa première tournée au Moyen-Orient

Publié le : 13/07/2022 - 08:34Modifié le : 13/07/2022 - 22:03

FRANCE 24 Suivre

Dix-huit mois après son arrivée à la Maison-Blanche, le président américain Joe Biden est arrivé mercredi en Israël pour sa première tournée au Moyen-Orient, une région qu’il avait jusqu’à présent largement évitée. L'objectif de ce déplacement est de renforcer les relations avec les deux principaux alliés américains dans la région, Israël et l’Arabie saoudite.

Le président américain Joe Biden a réaffirmé mercredi 13 juillet l'engagement "inébranlable" des États-Unis envers Israël, dont il a défendu une meilleure "intégration" au Moyen-Orient à l'occasion de sa première tournée dans cette région.

Portant ses habituelles lunettes de soleil style "Top Gun", ce fervent catholique a qualifié de "bénédiction" sa venue en Terre sainte.

Soucieux, selon la Maison Blanche, de minimiser les risques de contamination par le Covid-19, le président américain a fait des petits "checks" du poing au président israélien Isaac Herzog et au Premier ministre Yaïr Lapid, qui ont chacun souligné le "soutien" et "l'amitié" de Joe Biden à leur pays.

>> À lire aussi : "Mort de Shireen Abu Akleh : Joe Biden sous pression avant sa visite en Israël"

Il a répété, dans un court discours à son arrivée à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, l'engagement "inébranlable" des Américains "pour la sécurité" de l'État hébreu, avant de se rendre ensuite au mémorial israélien de la Shoah (génocide juif par l'Allemagne nazie) de Yad Vashem, à Jérusalem.

Coiffé d'une kippah noire, le président américain a déposé une gerbe, ravivé la flamme éternelle qui y brûle et eu un échange, visiblement émouvant, avec deux survivantes. "Nous ne devons jamais, jamais oublier car la haine n'est jamais vaincue", a-t-il écrit dans le registre de ce lieu de mémoire.

Réaffirmer une alliance face à l'Iran

Le président américain a aussi assisté à une présentation par Israël sur les capacités de défense anti-missile du pays, dont le système "Iron Dome" mais aussi un nouveau dispositif de riposte laser contre les drones, le "Iron Beam".

De quoi planter le décor : en détaillant ainsi les menaces qu'Israël doit affronter, l'État hébreu veut montrer à Joe Biden, comme l'a dit Yaïr Lapid, le "besoin de restaurer une forte coalition mondiale pour stopper le programme nucléaire de l'Iran".

Israël tente d'empêcher les puissances occidentales, dont les États-Unis, de relancer un pacte international de 2015 encadrant le programme nucléaire de l'Iran, que Donald Trump a sabordé en 2018.

L'administration Biden, elle, veut pour l'instant poursuivre les efforts diplomatiques.

Face à l'Iran, Israël cherche à former une nouvelle "architecture" du Moyen-Orient, c'est-à-dire former un front commun avec des pays de la région jugés hostiles à la République islamique.

>> À lire aussi : "Nucléaire iranien : de l’espoir diplomatique à une nouvelle escalade"

Sous la houlette de l'administration Trump, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont normalisé en 2020 les relations avec Israël. Et le gouvernement israélien espère que la tournée de Joe Biden qui doit également le mener en Arabie saoudite permettrait de donner une impulsion à une hypothétique normalisation avec le royaume saoudien.

"Nous allons continuer de faire avancer l'intégration d'Israël dans la région", a déclaré Joe Biden, qui tracera un trait d'union symbolique entre Israël et l'Arabie saoudite en effectuant un vol direct inédit vendredi Tel-Aviv-Jeddah.

"Nous espérons et agissons de façon à ce qu'il s'agisse des premiers pas, du début, d'un processus de normalisation" avec l'Arabie saoudite, a dit mardi un haut responsable israélien.

Mais par cette visite en Arabie saoudite, Washington voudrait peut-être, en premier lieu, obtenir du royaume pétrolier qu'il ouvre les vannes pour calmer l'envolée des cours de brut. Quitte pour cela à ce que Joe Biden rencontre le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), pourtant considéré comme le commanditaire de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi par les renseignements américains.

Face aux efforts américains, le président iranien Ebrahim Raïssi a affirmé que la tournée de Joe Biden "n'apportera pas la sécurité" à Israël.

L'ombre de l'affaire Shireen Abu Akleh

Si l'enthousiasme est visible côté israélien, avec des drapeaux américains qui coiffent le quartier de Jérusalem, placé sous haute sécurité, où loge Joe Biden, l'accueil pourrait être plus tiède vendredi, journée consacrée aux Palestiniens.

Le démocrate de 79 ans a certes répété mercredi son soutien à une "solution à deux États", soit un État palestinien viable aux côtés d'Israël, qu'il a jugée "la meilleure possible", mais sans promettre de s'impliquer dans une éventuelle relance du processus de paix.

Or Joe Biden n'a pas annulé la décision de Donald Trump, vécue comme un affront côté palestinien, de reconnaître la ville disputée de Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y déplacer l'ambassade des États-Unis.

Et il ne s'est pas engagé à rencontrer à Jérusalem, comme demandé, la famille de Shireen Abu Akleh, la journaliste américano-palestinienne tuée par balle en mai en marge d'une opération militaire israélienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

L'ONU et différentes enquêtes journalistiques soutiennent que le tir provenait d'un soldat israélien, un scénario jugé "vraisemblable" par les États-Unis qui ont toutefois écarté l'hypothèse d'un tir délibéré ce qui a ulcéré la famille Abu Akleh.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui voyage avec le président Biden, a toutefois convié la famille Abu Akleh aux États-Unis pour une réunion. "Nous étudions" l'invitation, a répondu à l'AFP Lina Abu Akleh, la nièce de la journaliste.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR DIPLOMATIE

Mort de Shireen Abu Akleh : Joe Biden sous pression avant sa visite en Israël

Joe Biden va rencontrer le prince saoudien Mohammed ben Salmane en juillet au Moyen-Orient

ANALYSE

Nucléaire iranien : de l’espoir diplomatique à une nouvelle escalade

L'Humanité

L'appel de Jean Jouzel : "Le réchauffement climatique lié à nos activités est une menace pour notre humanité"

Le lien entre le réchauffement climatique et nos activités – ainsi que la menace qu’il fait peser sur notre avenir – est désormais une certitude établie par les rapports du Giec. Jean Jouzel éclaire leur apport à l’action politique, pourtant encore dangereusement insuffisante.

Profil

Climatologue, directeur émérite de recherche au CEA, Jean Jouzel est membre de l’Académie des sciences. En pointe de la lutte contre le réchauffement climatique, il a été impliqué dans le Giec de 1994 à 2015 comme auteur principal, puis comme membre du bureau. Dernier ouvrage : « Climat. Parlons vrai », avec B. Denis, éd. les Pérégrines, 2021.

En novembre 2018, « l’Humanité Dimanche » publiait, dans cette même rubrique, un texte dans lequel je mettais en avant la pertinence des informations déduites de l’étude du climat dans le passé vis-à-vis de son évolution future. J’y évoquais les travaux du Giec, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, créé en 1988 à l’initiative du G7 sous les auspices de deux organisations onusiennes, le Pnue, sa branche environnement, et l’OMM, l’Organisation météorologique mondiale.

En 2015, son 5e rapport avait servi de base scientifique à l’accord de Paris. Établi dans le cadre de la 21e réunion annuelle de la Convention climat (COP 21), son objectif central est de contenir le réchauffement nettement en dessous de 2 °C par rapport au niveau préindustriel et de poursuivre l’action pour le limiter à 1,5 °C ; l’accord est désormais ratifié par quasiment l’ensemble des pays. J’évoquais également le rapport spécial sur un climat à + 1,5 °C, adopté en octobre 2018 avec une conclusion sans ambiguïté : sur le plan des conséquences, un demi-degré, cela compte quasiment dans tous les domaines.

Depuis, le diagnostic du Giec s’est considérablement enrichi de deux rapports spéciaux – consacrés l’un à l’océan et à la cryosphère (l’ensemble des glaces présentes sur Terre), l’autre aux surfaces continentales – et des trois volets de son 6e rapport.

Tous nos articles sur les rapports du Giec.

Vis-à-vis du réchauffement climatique, ils en ont successivement abordé les aspects physiques, les conséquences et l’adaptation, et l’atténuation. Nous sommes entrés dans le domaine des certitudes. Le lien entre ce réchauffement et nos activités est désormais sans équivoque, comme l’est la menace qu’il représente pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète. Avant d’évoquer ces certitudes et l’urgence de l’action, je pense intéressant de rappeler la mission et le fonctionnement du Giec, dans lequel j’ai été impliqué de 1994 à 2015 comme auteur principal, puis comme membre du bureau. Et de mettre en avant les caractéristiques autour desquelles s’est construite sa légitimité.

Les impacts délétères sont des certitudes

La mission du Giec consiste à « évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation ».

Le Giec n’a pour mandat ni d’entreprendre des travaux de recherche ni de faire des recommandations aux décideurs politiques, mais de leur fournir, via ses rapports, les éléments pour qu’ils puissent prendre des décisions.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Les rapports du Giec sont le fruit d’une expertise collective : chaque chapitre est rédigé par une douzaine d’auteurs, sous la responsabilité de deux d’entre eux. Ce caractère collectif oblige à argumenter, à préciser ses sources, et je peux témoigner de discussions très vives au sein des chapitres à la rédaction desquels j’ai été associé, celles-ci étant très généralement résolues de façon consensuelle. Les versions successives sont ouvertes aux commentaires de tout scientifique extérieur souhaitant apporter son avis, commentaires auxquels les auteurs doivent ensuite apporter une réponse.

La transparence du processus est assurée par la mise à disposition des commentaires et des réponses qui y ont été apportés. Cette démarche d’expertise collective adoptée par le Giec en est la marque. La qualité en est garantie par une implication forte de la communauté scientifique internationale : c’est un honneur d’être sélectionné comme auteur du Giec.

Enfin, le processus d’adoption de ses « résumés pour décideurs » par les représentants des gouvernements se traduit par une appropriation de ces rapports qui fait que ces mêmes gouvernements s’appuieront largement sur le diagnostic du Giec lors des négociations conduites au sein de la Convention climat. Mais force est de constater que cette prise en compte se limite, le plus souvent, à affirmer des objectifs ambitieux ; la réalité en est très éloignée.

Cinq scénarios retenus

Ce 6e rapport nous redit la réalité du réchauffement climatique. La dernière décennie a été de 1,09 °C plus chaude que la période préindustrielle, les sept dernières années étant les plus chaudes enregistrées depuis cent cinquante ans. Ce réchauffement est, sans équivoque, attribué à l’augmentation de l’effet de serre lié à nos activités. Sa contribution est estimée à 1,07 °C, soit l’ensemble de ce qui observé.

Cette certitude vaut aussi pour l’élévation du niveau de la mer, qui a pratiquement doublé entre la période récente (3,7 mm/an entre 2006 et 2018) et les trente-cinq années qui l’ont précédée (1,9 mm/an entre 1971 et 2006). Et dans certaines régions du globe, l’intensification des vagues de chaleur est elle aussi et de façon quasi certaine liée à cette augmentation de l’effet de serre. C’est le cas en Europe de l’Ouest et sur le pourtour méditerranéen.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Qui plus est, les évolutions observées en termes de rythme de réchauffement, d’accélération de l’élévation du niveau de la mer ou d’intensification des événements extrêmes ont, depuis le début des années 1990, été correctement anticipées dans les rapports successifs du Giec.

Il en est de même pour l’estimation de la sensibilité du climat, qui correspond au réchauffement induit par un doublement des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Dès 1979, le rapport Charney – qui s’appuyait largement sur les travaux de Suki Manabe, pionnier de la modélisation du climat, colauréat du prix Nobel de physique en 2021 – l’estimait comprise entre 1,5 et 4,5 °C. C’est aujourd’hui confirmé avec une valeur de 3 °C comme meilleure estimation.

Ces éléments nous invitent à accorder de la crédibilité aux projections d’évolution de notre climat au cours des prochaines décennies, telles qu’elles sont présentées dans ce dernier rapport du Giec. Ces projections dépendent de la façon dont vont évoluer les émissions de gaz à effet de serre. Cinq scénarios principaux ont été retenus, deux très émetteurs, deux sobres et un intermédiaire.

L’inaction mènerait à + 4 °C à la fin du siècle

En cas d’inaction, les scénarios émetteurs conduiront à la fin de ce siècle vers un réchauffement moyen supérieur à 4 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Il sera difficile de faire face à ses conséquences : récifs coralliens mis à mal dès que le réchauffement dépassera 2 °C, acidification de l’océan, élévation du niveau de la mer désormais irréversible, intensification des événements météorologiques extrêmes, fonte du permafrost de l’Arctique libérant aussi du gaz à effet de serre.

Les impacts du réchauffement toucheraient tout autant les populations. L’accès à l’eau serait rendu plus difficile dans certaines régions affectées par des sécheresses et des canicules à répétition. La perte de biodiversité, déjà bien réelle, serait exacerbée, certains écosystèmes naturels étant incapables de s’adapter à un changement aussi rapide. Les rendements agricoles auront tendance à stagner, rendant encore plus délicat l’objectif de nourrir notre humanité marquée par une expansion démographique importante au moins d’ici à 2050.

Bien entendu, ces impacts ne sont pas également répartis, certains pays en voie de développement étant parmi les plus vulnérables. Mais notre pays sera également affecté, comme en témoigne un rapport publié en 2020 (1) : canicules et sécheresses estivales plus intenses seront au rendez-vous et nous devrons nous habituer à des canicules précoces comme celle que de la mi-juin 2022. Le débit des fleuves et des rivières ainsi que la recharge des nappes souterraines seront affectés. Certaines régions côtières sont d’ores et déjà vulnérables à l’élévation du niveau de la mer et cette vulnérabilité vis-à-vis du réchauffement vaut aussi pour les régions de montagne. Nos forêts seront également fragilisées face à des risques d’incendie qui toucheront une large partie de notre pays.

Énorme fossé entre but affiché et réalité

Ne rien faire n’est à l’évidence pas une solution. Les décideurs politiques ont – tout au moins dans les textes – intégré ce constat. La signature de l’accord de Paris, en 2015, en atteste, avec son objectif de limiter le réchauffement nettement en dessous de 2 °C et de poursuivre l’action pour le limiter à 1,5 °C. En 2018, le Giec a montré qu’un demi-degré, cela compte ; qu’il serait certainement moins difficile de s’adapter à un réchauffement limité à 1,5 °C.

Et depuis la conférence climat de Glasgow, en novembre 2021, c’est cet objectif de 1,5 °C qui est mis en avant et son corollaire, la nécessité d’une neutralité carbone dès 2050. De nombreux pays l’ont adoptée, la Chine envisage cette neutralité carbone pour 2060 et l’Inde pour 2070. Mais il y a un énorme fossé entre ce qui est affiché et la réalité.

Certes, des mesures visant à maîtriser nos émissions de gaz à effet de serre ont déjà été prises – celles-ci ont d’ailleurs augmenté moins rapidement depuis 2010 qu’au cours de la décennie précédente. Mais ces mesures sont très loin d’être suffisantes, puisque les engagements pris nous conduisent vers des émissions deux fois trop importantes en 2030 par rapport à ce qu’il faudrait pour avoir des chances de respecter l’objectif de 1,5 °C.

De fait, elles nous emmènent vers des réchauffements voisins de 3 °C, auxquels il sera, pour les jeunes d’aujourd’hui, extrêmement difficile de s’adapter dans la seconde partie de ce siècle et au-delà, voire impossible dans certaines régions. D’après le Giec, il reste possible de réduire de moitié les émissions d’ici à 2030 avec un message on ne peut plus clair : le réchauffement climatique lié à nos activités est une menace pour notre humanité et la nature qui nous entoure. Et c’est maintenant qu’il faut agir.

(1) Voir « Les nouvelles projections climatiques de référence-Drias 2020 pour la métropole » sur le portail partenarial Météo France, IPSL, Cerfacs : www.drias-climat.fr.

En savoir plus

  • Le site de l’Académie des sciences : www.academie-sciences.fr
  • Les rapports du Giec sont en ligne sur : www.ipcc.ch (en version française pour les résumés pour décideurs et les résumés techniques ; pas encore disponibles pour le 6e rapport).
  • Sur www.academie-sciences.fr, à destination du grand public : « Face au changement climatique, le champ des possibles », colloque, 28-29 janvier 2020.
  • Synthèse multimédia des interventions ; vidéos. « Huit conversations sur le climat, entre la science et la jeunesse », 2021-2022. Ces courtes vidéos présentent une conversation entre un.e membre de l’Académie et quatre étudiant.es autour de la science climatique, de ses enjeux sociétaux et de leur perception par ces jeunes.
  • Le site de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) : www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-sur-effets-du-rechauffement-climatique-onerc

AVEC L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Accédez au meilleur de la recherche scientifique !

Intelligence artificielle, univers sombre, hydrogène, quasi-cristaux...

Retrouvez dans cette rubrique les contributions des chercheurs de l'Académie des sciences.

Le meilleur de la recherche scientifique, et ce qu'elle révèle du monde à venir : des concentrés de savoirs proposés chaque mois par l'Humanité Dimanche et l’Académie des sciences.

Réchauffement climatiquejean jouzelClimatacadémie des sciences
BBC

Within a short time period, the sheep adapted to be very efficient at getting their nutrients from the kelp

At first glance, the northernmost speck on the map of Orkney could easily be overlooked. Yet, the rocky shore of low-lying North Ronaldsay is anything but ordinary. Venture to this tiny Scottish isle and you'll find the tallest land-based lighthouse in the UK, the ruins of an Iron Age broch (a type of drystone roundhouse) and – most bizarrely – a flock of wild-eyed short-legged sheep with a diet that's as unusual as their remote habitat.

North Ronaldsay sheep are one of the oldest and rarest breeds in the world. They are descended from traditional Orkney sheep, a species of Northern European short-tail sheep, that were seen across the Orkney Islands for centuries. However, in most places, the small, slow-growing sheep eventually made way for breeds better suited to large-scale, commercial farming such as Cheviots and Leicesters.

But not on North Ronaldsay. Here, the local farmers' deep attachment to the animals and unconventional approach to tending them ensured the island's traditional sheep were retained – and they remain intertwined with the island's identity today.

There are two ways to get to North Ronaldsay: by ferry or eight-seater plane (Credit: Kirsten Henton)

Taking the morning ferry from Kirkwall, Orkney's main town, I sailed the 36 miles north, binoculars glued to my eyes watching black guillemots bobbing in the water and the odd gannet and fulmar swooping across the stern. Getting to North Ronaldsay is very much in the hands of the weather and tidal gods. Orkney Ferries operates a two-and-a-half-hour service from Kirkwall, which can be somewhat unpredictable; while Loganair runs multiple 17-minute flights daily that are also weather dependent.

I disembarked under a welcome blue sky to find a bicycle leaning against the small ferry terminal, as promised by North Ronaldsay bike hire. At around four miles long and two miles wide, and with virtually no public transport, North Ronaldsay's gently rolling landscape is best navigated on two wheels and this was the logical way for me to go sheep-spotting.

A few wheel-turns up from the pier was the North Ronaldsay Bird Observatory, the beating heart of the community. The island is a popular stopping-off point for migratory birds, such as whinchats, wheatears, spotted flycatchers and, if you're lucky, rare bluethroats, and this centre monitors them all. It also has a restaurant where some of the island's 50 inhabitants come to dine (I spied "North Ronaldsay mutton" scrawled on the chalkboard) and overnight accommodations for visitors.

It's also where Heather Woodbridge, an instantly impressive young woman who wears many hats – including those of deputy leader of Orkney Islands Council, director of The North Ronaldsay Trust and trustee of The Orkney Sheep Foundation – helps out as an administrator. In addition, she manages a flock of North Ronaldsay sheep, which I could see grazing between the picture windows and the sun-dappled bay.

Due to their extreme isolation, North Ronaldsay sheep are genetically identical to their ancestors (Credit: Kirsten Henton)

I peered out at the sheep admiring their squat stature and shaggy coats, which varied in colour from white to creams, near-orangey hues and very dark browns. Rams looked on formidably, lashes beating between large, curled horns, near sweet, soft-faced ewes. It was easy to see why Woodbridge said she and her mother have poured "years of love and nurturing" into looking after their animals.

The sheep may be the superstars of the island today, but their story is one of survival for both man and beast. In the 19th Century, the island was struggling with poverty when its main business of exporting kelp (the iodine-rich ashes of which could be used to make antiseptic balms, soap, glass and pottery) collapsed due to the influx of cheaper European iodine blocks. This led to rural unemployment, but the Laird, or landowner, of North Ronaldsay was quick to introduce a new economy in the shape of cattle.

In a bid to conserve the valuable grass for the more profitable cows, sheep were excluded from inland grazing in 1832 by a 13-mile-long drystone wall, known as the sheep dyke, that was laboriously hand-built to encircle the entire island. The sheep, confined to the shore and cut off from the rest of the island, quickly adapted to a diet of kelp.

"Within a short time period, the sheep adapted to be very efficient at getting their nutrients from the kelp," Woodbridge said. "Now, when they come back to the grass, they are so good at extracting minerals they can get a bit ill, so they can't stay on grass for too long."

The sheep are mostly confined to the shore by a 13-mile-long drystone wall that encircles the island (Credit: John Bracegirdle/Alamy)

Their isolation has also meant that their genetics remain virtually unchanged from those of their ancestors. When DNA tests were carried out on sheep bones found at the Iron Age broch, it showed that those grazing today were genetically identical to the sheep that had grazed thousands of years previously – even if their diet has changed somewhat.

What's more, the island's sheep live longer than most other commercial sheep breeds, which are bred to be big, quickly. According to Woodbridge, North Ronaldsay sheep are naturally small and "slow-growing", so it takes them around four years to reach their peak size and weight, making the meat mutton, not lamb when it reaches the plate.

This ageing, combined with the seaweed diet, gives these nimble-footed beasts a distinctive flavour. "The meat is very lean and rich, and it does have a different taste to Scottish lamb," said Woodbridge. "People describe it as 'gamey'. If it's cooked in the right way – traditionally you'd roast it all day, five hours in the oven – slow-roasted mutton is absolutely delicious, it's just fantastic."

Scott Smith, chef and co-owner of award-winning contemporary Scottish restaurant Fhior in Edinburgh, agrees. He recently chose North Ronaldsay meat for his inaugural Native & Rare dining experience. The North Ronaldsay breed is so unique," he said. "Although you don't taste the seaweed or coastal herbs in the meat, they give it a unique salinity and a very concentrated flavour. It is like comparing farmed duck to wild."

North Ronaldsay's mill spins premium sheep wool in a range of natural hues (Credit: Iain Sarjeant/Alamy)

And it doesn't stop with the meat. Their thick fleeces make premium wool that's spun locally in North Ronaldsay's very own mill. I popped in for a brief tour of the mill, which is currently running at full capacity due to high demand for this undyed wool, before taking a breather at the Lighthouse Café under the watchful beams of the grand old Victorian lighthouse.

Back on my bike, I passed sheep clip-clopping along the shore. Each animal in the 2,000-strong flock is individually owned, but the flock as a whole is communally farmed, and it's been done this way for centuries. According to the Orkney Sheep Foundation, they're the only domesticated sheep in Scotland still under a communal system of farming, whereby each shepherd keeps an eye on them as they make their way around the shore. "They run as a flock, so it's a community effort to manage them as a whole," Woodbridge said.

These traditions can also be seen in the wonderfully named Sheep Court, which was established in 1839 to manage the flock. Still in operation today, it consists of elected (human) members and is presided over by the Laird, with its purpose to settle disputes and ensure that the sheep dyke is well-maintained.

This 190-year-old Grade A-listed structure, which is constructed from smooth, flat rocks that wash up on the beach, frequently topples in sections, be it from the winds or, commonly, from sheep having a good scratch against it. It requires careful reconstruction to allow just the right sizes of gaps to let it "breathe" and give a little in the gales that can whip the island.

Just nine farmers are currently responsible for maintaining the sheep dyke, so extra hands are often required (Credit: Clare Hargreaves/Alamy)

In the years following the building of the dyke, when the island's human population was still in the hundreds, one of the early tasks of the Sheep Court was to divide the sheep dyke into "chains", a measurement of length used to allocate responsibility for the dyke. How many chains a household had depended on the size of the croft or farmstead (which also determined the number of sheep they could keep). Over the past decades, younger generations have increasingly left to find education and work elsewhere, leaving just nine farmers with the overwhelming task of maintaining the dyke.

For North Ronaldsay residents, dyke "bygging", or building, has always been a major social event, when family members return and the community pulls together to rebuild broken sections of the wall. But, in 2016, it became clear that they needed more hands, and so SheepFest was born. The annual summer festival invites volunteers to the island to help rebuild the sheep dyke for a week or two while immersing themselves in local hospitality, music and traditions.

After the success of SheepFest, the island created the position of sheep dyke warden in 2019. Siân Tarrant, the first, moved from East Sussex village of Icklesham to take up the post. For two years she worked to repair the dyke, but admitted it was a "Sisyphean task [given that] there is so much of the wall to rebuild and repair, roughly a quarter of the 13-mile long structure". The island is currently advertising for a new warden.

Cycling under a hazy sun, I passed an alarming number of abandoned farmsteads, their broken walls and buckled roofs testament to the depopulation suffered here over the centuries. They're also a stark reminder of the challenges faced in this isolated outpost. Without young farmers willing to continue the tradition of rearing these sheep, their very existence will be called into question.

Depopulation is a major challenge for the island, with younger generations leaving to find education and work elsewhere (Credit: Les Gibbon/Alamy)

But this is something Tarrant, who "loved being out on the coast each day and learning about the island's heritage", is tackling head-on. In 2021, she and her partner Olly invested in a croft in need of some TLC and soon opened Milldam Croft, a renovated farmstead where visitors can meet, and even support through adoption, their growing flock of North Ronaldsay sheep. Guests can also take a croft tour or stay overnight in a glamping tent.

Opting for a speedier route back to Kirkwall, I returned my bike to the shed in front of North Ronaldsay's airport and left the required fee in the honesty box. Having bundled into Loganair's snug, eight-seater aircraft, I was soon bouncing along the runway, swooping up and over the green fields and rocky shoreline dotted with sheep below. In the afternoon sunshine, it was an idyllic sight and all too easy to dream of a life-altering move to fill the currently-vacant sheep dyke warden post – but I think I'll try a week at SheepFest first.

--

Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

France24 - Monde

L'euro à moins d’un dollar, la chute qui "inquiète" sur fond de crise énergétique

Publié le : 13/07/2022 - 18:41

Jean-Luc MOUNIER Suivre

Un euro équivalait à moins d’un dollar, mercredi, un seuil qui n’avait jamais été atteint depuis la mise en circulation de la monnaie unique européenne il y a vingt ans. Pendant que les investisseurs misent sur le billet vert, le marché redoute une crise énergétique majeure en Europe, conséquence des relations distendues avec la Russie. 

Pendant quelques heures, mercredi 13 juillet, l'euro s'est échangé à moins d'un dollar – une première depuis la mise en circulation de l’euro en janvier 2002. Pendant vingt ans, la monnaie unique européenne s'est maintenue au-dessus du billet vert, avec un point culminant à plus d’1,60 dollar en juillet 2008, quand la monnaie américaine avait perdu de sa valeur à cause de la crise des subprimes.

La donne a désormais changé : l’euro n’a pas dépassé les 1,20 dollar depuis un an, selon les données de la Banque centrale européenne. Pire, il ne cesse de perdre en valeur depuis un an malgré des fluctuations, jusqu’à avoir atteint ce seuil symbolique mercredi.

  • Qu’est-ce qui a conduit à cette quasi parité euro-dollar ?

Cela s’explique d’abord par les prévisions de croissance qui n’incitent pas à l’optimisme dans la zone euro. En mai, la Commission européenne a revu à la baisse ses pronostics pour le PIB européen : elle projette une croissance à 2,7 % en 2022, contre 4 % initialement prévu. "Il y a un ralentissement économique, un risque de récession dans la zone euro, et avec moins de croissance la valeur de l’euro a tendance à baisser", explique l’économiste Marc Touati, également président du cabinet de conseil Acdefi.

La réaction différente de la zone euro et des États-Unis face à l’augmentation de l’inflation a aussi contribué à faire perdre de la vitesse à la monnaie unique européenne. La Réserve fédérale américaine (la Fed) a relevé ses taux directeurs à plusieurs reprises depuis mars, jusqu'à atteindre un niveau qu’on n’avait pas vu depuis 1994, pour limiter l’inflation à 2 % (contre 9,1 % sur un an actuellement). La Banque centrale européenne a certes fait le même choix mais plus tardivement, en juin, alors que l'inflation a atteint en mai 8,1 % dans la zone euro.

La proximité géographique avec la guerre en Ukraine a fortement joué sur la dévaluation de l'euro face au dollar. "La zone euro se retrouve aux premières loges et est directement impactée par le conflit d’un point de vue énergétique, ce qui a un impact négatif sur sa balance commerciale", explique Rémi Bourgeot, économiste et chercheur associé à l'Iris. Face à la forte dépendance de nombreuses économies européennes aux hydrocarbures russes, le dollar a au contraire tiré son épingle du jeu et a gagné près de 14 % de valeur depuis le début de l’année.

Une dernière raison, et pas des moindres, a un impact négatif sur la monnaie unique européenne : "La zone euro subit une crise de confiance", explique Marc Touati. "En effet, elle n’a de sens que si elle est une 'zone monétaire optimale', c’est-à-dire une homogénéité notamment budgétaire (un chemin dont elle semble s’éloigner ces derniers mois, NDLR)". La situation actuelle crée des dissensions entre États européens, particulièrement sur la question de la dette publique que plusieurs États, dont la France, ont plus creusé que d'autres pendant la crise sanitaire du Covid-19.

  • Quelles conséquences sur l’économie européenne ?

L’une des premières conséquences est immédiate : les biens européens vendus à l'étranger (exportations) afficheront un prix plus compétitif, tandis qu'à l'inverse, les entreprises de la zone euro qui achètent à l'étranger (importations) verront leurs coûts s'alourdir. Plusieurs secteurs sont favorisés par cet effet en zone euro : l’industrie manufacturière, les entreprises du luxe et de l’aéronautique…Mais cela va bénéficier aussi aux touristes américains, qui devraient avoir plus de pouvoir d’achat s’ils viennent passer leurs vacances dans la zone euro cet été. 

Ces quelques exceptions positives présentent "un avantage très limité" pour Marc Touati. L’économiste explique que la faiblesse actuelle de l’euro va être de manière générale plutôt "un inconvénient majeur" : "Cette baisse de l’euro va mettre de l’huile sur le feu, puisque cela va faire augmenter le prix des produits importés et par conséquent alimenter l’inflation – qui est déjà très forte." 

L’autre conséquence négative d’un euro faible va aussi se ressentir sur le prix des matières premières comme le pétrole ou le gaz, payés en dollars sur les marchés internationaux. On peut alors s’attendre à une augmentation de la facture d’énergie, notamment pour des entreprises européennes qui dépendent fortement de ces énergies. L’impact de la baisse de l’euro pourrait, par exemple, impacter les finances des compagnies aériennes – dont près du tiers (24 %) des dépenses annuelles devrait être alloué à l’achat de carburant pour leurs avions.

"Avec cette crise énergétique et avec des marchés mondiaux où les prix flambent, la baisse de l’euro va avoir pour conséquence de conduire à une augmentation du prix des matières premières et cela va alimenter encore plus la dynamique inflationniste", précise Rémi Bourgeot.

  • Quelles perspectives à moyen terme ?

L’un des principaux leviers dont dispose la zone euro pour limiter la baisse de sa monnaie unique repose entre les mains de la Banque centrale européenne, avec le relèvement des taux directeurs. L’institution européenne compte y recourir au mois de juillet, mais avec précaution : toute hausse trop brutale pourrait avoir pour conséquence de ralentir la croissance européenne, dont les prévisions, sans ce levier, ont été revues à la baisse pour 2022 et 2023.

"Il ne faut pas forcément viser un taux de change élevé car la zone euro est hétérogène", ajoute Rémi Bourgeot, qui rappelle que les ambitions de chacun peuvent différer au sein des États européens : "Quand l’euro était plus élevé qu’actuellement, par exemple, son taux était déjà considéré comme beaucoup trop bas par l’Allemagne qui avait un énorme excédent commercial."

Pour Marc Touati, "ça va être compliqué" de redonner de la vigueur à la monnaie unique européenne. L’économiste se dit "inquiet" à ce sujet car deux conditions devront être remplies pour espérer une embellie, selon lui : "La BCE va devoir retrouver de la cohérence d’une part, et les États européens vont devoir tenir leurs engagements d’autre part, notamment en matière de réduction de la dette publique."

L’évolution de la valeur de la monnaie unique européenne va finalement dépendre de deux conditions ces prochains mois : la capacité de la zone euro à se réunir avec des objectifs économiques communs et le dépassement de la crise énergétique. "on sort d’une période d’énorme dépendance dans ce domaine", conclut Rémi Bourgeot. "Il faut régler ce problème d’approvisionnement, cette crise pèse et met la pression sur l’euro."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR La chronique de l’éco

L'euro chute au plus bas depuis près de 20 ans face au dollar

La chronique de l’éco

Les banques centrales poursuivent la hausse des taux directeurs

L'UE valide l'adhésion de la Croatie à l'euro au 1er janvier 2023

L'Humanité

Émissions de CO2 en France : ce qui gaze, ce qui coince

Actu

Climat. L’action climatique de la France est « insuffisante », juge le Haut Conseil pour le climat. Induite par la crise sanitaire, la baisse des émissions de 2020 ne se pérennise pas. Décryptage par grands  secteurs économiques.

Marie-Noëlle Bertrand

Le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) est tombé : la France bataille mollement contre le réchauffement. Ses résultats en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sont tout juste au niveau des objectifs qu’elle s’est elle-même fixés, et loin des ambitions de l’Union européenne. Dans son dernier plan climat, baptisé « Fit for 55 » (ajustement à l’objectif 55), celle-ci vise une baisse de 55 % de ses émissions en 2030.

La France, elle, n’envisage de les réduire que de 40 %. Son bilan, en outre, ne doit qu’à la pandémie d’être moyen. Passé cette période de décroissance contrainte, tout est reparti de plus belle. « Les émissions de gaz à ­effet de serre ont réaugmenté d’environ 6,4 % de 2020 à 2021 », souligne le rapport. Des progrès sont toutefois à noter dans des secteurs économiques clés. Qu’est-ce qui gaze, qu’est-ce qui coince ? On fait le point.

Transport.  30 % des émissions nationales : en hausse/baisse

Les émissions du secteur des transports ont augmenté de 11,5 % en 2021 par rapport à 2020, mais restent près de 7 % en dessous de leur niveau de 2019. Cela s’explique par une combinaison de facteurs, mêlant crise sanitaire, changements de comportement et mesures incitatives. Sur la route, les voitures marquent le pas plus que les camions. Les émissions des poids lourds (33,5 millions de tonnes équivalent CO2) n’ont pas bougé depuis 2019, tandis que celles des véhicules légers (66,4 Mt éq. CO2) ont baissé de 8,6 %. Le secteur doit accélérer son rythme, insiste le HCC. Il salue, en ce sens, la stratégie de redéveloppement du fret ferroviaire et portuaire et le plan national pour le vélo. La stratégie de décarbonation de l’aérien, en revanche, n’est pas engagée et n’intègre pas la maîtrise de la demande, déplore-t-il.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Agriculture.  19 % des émissions nationales : en baisse

Les émissions du secteur de l’agriculture affichent une baisse de 1,9 % en 2020 (leurs résultats de 2021 ne sont pas encore connus). Cette décroissance s’explique principalement par la régression du cheptel bovin et la diminution de l’azote minéral épandu (principalement sous forme d’engrais chimique). Les émissions provenant des engins, moteurs et chaudières, en revanche, ont augmenté de 5 % en 2020, contrairement à leur tendance à la baisse sur la période 2009-2019. Au final, le secteur est encore loin d’atteindre le niveau ambitionné dans le plan « Fit for 55 ». Celui-ci implique que le monde agricole réduise ses émissions de 3,3 Mt éq. CO2 par an jusqu’en 2030 : la stratégie française ne vise qu’une réduction moyenne de 1 Mt éq. CO2 par an sur la ­période 2022-2030.

Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

Industrie.  19 % des émissions nationales : en reprise

La chimie, le ciment, les mines-métallurgie et la papeterie représentent près de 75 % des émissions de ce secteur, dont les émissions ont bondi en 2021 : + 7,2 % par rapport à 2020, année où elles avaient décru. Là encore, cette oscillation s’explique par une diminution de l’activité consécutive à la crise sanitaire. Et même, cela n’a pas été suffisant. Pour tenir les ambitions fixées par le « Fit for 55 », les réductions annuelles d’émissions devraient dépasser les 2,2 Mt éq. CO2, rappelle le HCC. Or, sur la période 2018-2021, elles n’ont diminué que de 1,8 Mt éq. CO2 par an. Les feuilles de route établies par le gouvernement ne prennent en compte ni les évolutions de la demande, ni les transformations des emplois, tacle le HCC. Les financements déployés dans le cadre de France Relance sont insuffisants. Pire : les dépenses identifiées comme défavorables au climat dans le « budget vert » de l’État n’ont pas été réduites.

Bâtiment.  18 % des émissions nationales : en reprise

Après avoir chuté en 2021, les émissions du secteur du bâtiment ont augmenté de 5,5 % en 2021. La consommation d’énergie des bureaux et autres bâtiments du tertiaire a profité de la crise du Covid et d’un hiver doux en 2020. Plus rigoureux, celui de 2021 l’a fait repartir à la hausse. Le nombre d’opérations de rénovation énergétique des bâtiments a beau augmenter, cela se fait avec un niveau de performance énergétique réduit, déplore le HCC : « Faute de pérennisation des financements publics au-delà de 2022, le déploiement d’un programme ambitieux de rénovation n’est pas garanti. » Ces lacunes pèsent sur l’évolution des consommations finales de fioul, de gaz naturel et d’électricité dans le secteur résidentiel, en hausse sur la période 2019-2021.

Climattransportsindustrieagriculture
BBC

To use clothing to change our seeming [appearance] is, on some level, an enchanted act – Hilary Davidson

In Paul Gallico's 1958 novel Flowers for Mrs Harris, there is a couture dress called Temptation. It is black velvet: the long skirt covered in jet beads, the bodice a pale froth of chiffon, tulle and lace. It is number 89 in a show held within the hallowed halls of the House of Dior. Among the usual attendees – "ladies and honourables from England… baronesses from Germany, principessas from Italy, new-rich wives of French industrialists, veteran-rich wives of South American millionaires, buyers from New York" – there sits a London cleaner, enthralled by every emerging look. It is Temptation, though, that steals her heart. "She was lost, dazzled, blinded, overwhelmed by the beauty of the creation. This was IT!!"

More like this:

-          How the Queen became a style icon

-          The worst fashion disasters in fiction

-          The mysterious ancient culture for now

Gallico's book, later re-titled Mrs 'Arris Goes to Paris, is one long caper devoted to the feeling of "IT!!" induced by the perfect item of clothing. The story is a simple one. The titular Ada Harris, a widowed cleaning lady living in 1950s London, finds herself bewitched by one of her clients' couture Dior gowns. It grips her to the point of obsession. She "want[s] it dreadfully… consumed by the fires of desire". Mrs Harris embarks on a long journey of scrimping, saving and scheming, hampered by ill-fated setbacks and helped by the odd stroke of luck, until she has enough to make the trip to Paris and purchase something equally beautiful for herself. On arrival the clash of worlds and social classes provides all the right conditions for a comic triumph against the odds, Mrs Harris becoming not so much the princess as the Fairy Godmother – her pragmatism and charm put to good use in sorting out the lives of those she meets.

The film Mrs Harris Goes to Paris stars Lesley Manville as widowed cleaning lady Ada Harris (Credit: Dávid Lukács / 2021 Ada Films Ltd)

This summer sees the release of a new film adaptation of the book, starring Lesley Manville and Isabelle Huppert. Unlike the lovely but rackety TV movie starring Angela Lansbury in 1992, this is a lavish affair that has been produced with the full co-operation of Dior. Perfect replicas of gowns, skirts and bar jackets swish past Mrs Harris (Manville) as she sits in the front row, her expression beatific at the sight of so much loveliness.

It's unsurprising that Gallico frames Mrs Harris's need for this gown in magical terms. She is enthralled and enchanted by Dior's designs, striving to possess one for herself because of its talismanic power – those layers of tulle and chiffon reminding this mature woman of her own youth, vitality and beauty. Her dress is also literally transformational. Although it might not change her appearance (Gallico is either cruel or honest enough to appraise the vision of her in her chosen gown as one "that worked no miracles except in her soul"), she still achieves her moment of "dreamed-of and longed-for bliss" in Paris – and leaves as a much-altered and enriched woman.

We're all familiar with the garment that could change everything. It's a classic fairy-tale trope. In its most positive format, it's what allows Cinderella to attend the ball. In its darker iterations, as with the Brothers Grimm's The Six Swans, Charles Perrault's Donkeyskin or Hans Christian Andersen's The Red Shoes, it's the object that can turn boys into swans, disguise a daughter so that she may escape from her incestuous father, or condemn a vain girl to dance to her death. "Magic is inherently about transformation. Clothing is also the easiest way for humans to transform, disguise, reveal, and become apparently more or less than they are," fashion historian Hilary Davidson tells BBC Culture. "Clothing is our second skin, our socio-cultural skin, and determines a large amount of how others perceive us. To use clothing to change our seeming [appearance] is, on some level, an enchanted act."

Isabelle Huppert features in the film as Claudine Colbert, the formidable director at the house of Dior (Credit: Dávid Lukács / 2021 Ada Films Ltd)

Davidson is currently researching shoes, which she sees as a particularly stark example of the transformative powers of dress – whether in the everyday sense, or in the realm of myth and folktale. "They can facilitate or hinder how we move through the world, and the strides we take literally or metaphorically in everything from seven league boots to Air Jordans," she explains. "Because footwear is the foundation of our posture, shoes also affect the whole way we stand and hold ourselves, the structures of our body."

Modern retellings

Fairy tales have always been a flexible form. Told, retold, subverted, and tailored time and time again to convey different messages, fitting themselves to each new era in turn. In her lively book Once Upon a Time: A Short History of the Fairy Tale, the academic Marina Warner comments on the contemporary proliferation of these old stories: "film adaptors and producers, stage directors, and designers are all busy refashioning fairy tales for audiences of all ages… performance artists, couturiers and photographers… a festive cavalcade… are losing themselves in the forest of the fairy tale in order to come back with baskets of strawberries picked in the snow."

The forest of the fairy tale has always been particularly fertile ground for Hollywood. In the way that fairy tales rely on particular plots and characters, films have their own library of tropes, plots and repeat motifs, many of them borrowing from these earlier forms. Take the makeover montage scene. From Miss Congeniality (2000) to The Devil Wears Prada (2006), these sequences are the equivalent of cinematic comfort food: the idea that all a (very conventionally attractive) woman needs is the right haircut, make-up and wardrobe to transform from ugly duckling into swan.

Various films hinge almost entirely on the consequences of such a transformation. In Sabrina (1954), Audrey Hepburn's titular character leaves for Paris as a gawky adolescent and returns a sophisticated woman with a suitcase full of chic Givenchy outfits – suddenly commanding the attention of the eligible men who previously overlooked her. In Pretty Woman (1990), sex worker Vivian Ward (Julia Roberts) is vindicated in the moment she returns to the snobby shop that refused to serve her the day before. Now dressed in demure, expensive white, she lambasts the woman who'd previously looked down on her in her thigh-high boots. "Big mistake, big, huge," she says, magnificently ablaze as she sweeps off with her armfuls of designer shopping bags.

These kinds of films fulfil their own fantasy narrative: that of being seen as you think you deserve to be seen. Clothes here don't just bestow status or beauty, although that's certainly a crucial part of their function, but the right kind of visibility. They elevate their wearers, rendering them deserving of affection and admiring attention. Just like Cinderella, these women acquire power in their moment of visual metamorphosis because they ascend the social hierarchy.

Their debt to these earlier stories of magical transformations and revisions of the social order do not go unacknowledged. Speaking about Sabrina Fairchild, Hepburn deemed her character "an incorrigible romantic" and "a dreamer who lived in a fairy tale". In Pretty Woman, Vivian tells Edward Lewis (Richard Gere) that she "wants the fairy tale". By this, she means she no longer wishes to be a kept woman, a paid, pretend girlfriend. She craves the real deal: love. There is a certain irony in the fact that, much like the original fairy tales from Grimm and Andersen with their frequently horrible endings, the final scene of Pretty Woman was meant to be a bleak visit to Disneyland funded by Vivian's dealings with Lewis. Instead, it was rewritten to appeal to a more Disney-ish sensibility, the much-transformed princess finally getting her prince.

A fairy tale ending?

Why does the myth of the life-transforming dress endure? On the one hand, we might see it as a kind of brutal pragmatism. We all understand that we are judged by what we wear. If you attend an exclusive party in sweatpants, you will receive a different reception to that of the person wearing a formal gown. Strip away the magic of many fairy tales, and what you have is a realistic assessment of the social order, and the way clothes place us in the world. On the other hand, we might see this myth as one now aggressively sustained by those in the business of making and selling clothes. For the fashion industry, the promise of change is a powerful profit-making tool. All you need do is buy the right garment, and your life will be forever altered.

Colleen Hill is curator of costumes and accessories at the Museum at the Fashion Institute of Technology. In 2016 she staged an exhibition titled Fairy Tale Fashion, drawing parallels between fairy tales and the contemporary world of high fashion – pieces by Alexander McQueen and Zandra Rhodes were exhibited to illustrate the magical possibilities of dress in all their dazzling aesthetic appeal, as well as their seductive promises of change and improved social standing. "Within these early fairy tales, dress was incredibly heavily associated with status," she explains. "For example, Cinderella showing up at the ball wearing a gold and then a silver dress essentially indicated that she was royalty."

So much of the real change that happens in our lives is slow – no wonder we are enthralled by the idea of immediate access to beauty, or power, or attention

To her, there are obvious echoes in the ways we approach dress today. "I think all of us have made those kinds of fashion mistakes where we buy a pair of shoes that we can't actually walk in, or a dress that is a little too tight, but at the time, we were hoping we could fit into," Hill says. "There's always this idea that the next thing we buy will actually be the perfect thing, [which] is certainly wrapped up in this idea of consumerism and transformation."

In the story, based on the book by Paul Gallico, Mrs Harris is pursuing the perfect Dior couture dress (Credit: Dávid Lukács / 2021 Ada Films Ltd)

Film and literature are littered with characters who obsessively believe in the power of the perfect piece of clothing. To them this perfect item is not just transformative, but redemptive. Take the miserable Sasha Jansen in Jean Rhys's 1939 novel Good Morning, Midnight. As she drifts around Paris drinking and running out of money, she frequently imagines the ways in which her life could be improved. She "madly, furiously" longs for a black dress with "wide sleeves embroidered in vivid colours – red, green, blue purple." To her, this dress is a totem of the ideal life, always just beyond reach. "If I could get it everything would be different," she predicts at one point. "I must go and buy a hat this afternoon, and tomorrow a dress," she thinks at another. "I must get on with the transformation act." 

A transformation act, like a magic trick, alters everything in an instant. It suggests that a new self is always just ahead, lingering on a mannequin or waiting in the seams of a dress that merely needs to be pulled over one's head for the grand abracadabra moment. So much of the real change that happens in our lives is slow. It takes time, and understanding, and effort. Often it is arduous. No wonder we are enthralled by the idea of immediate access to beauty, or power, or attention.

What remains so interesting about Mrs Harris Goes to Paris is that for all its fairy tale trappings, it is more complex in its understanding of transformation. Without giving too much away, for Mrs Harris there is a distinction between merely wearing a dress and knowing it is yours. It is the latter experience that is more valuable. She wants a Dior dress "hanging in her cupboard, to know it was there when she was there, when she was away, to open the door when she returned and find it waiting for her, exquisite to touch, to see, and to own." When she finally makes her way to that fabled atelier, she is thrilled not so much by her own reflection as by her ability to possess such beauty. "Buying a Paris dress was surely the most wonderful thing that could happen to a woman." Much as we might see this as the ultimate capitalist fairy tale, there is a tenderness and dignity in Gallico's approach to Mrs Harris. She is, above all, an aesthete: someone who deserves her ravishingly gorgeous gown just as much as the rich ladies whose houses she cleans; a singularly determined woman, moving through the world in pursuit of that perfect feeling of "IT!!"

Mrs Harris Goes to Paris is in US cinemas from 15 July, and in the UK from 30 September.

Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

BBC

DJ Tim Westwood accused of sex with a 14-year-old

By Chi Chi Izundu and Ruth EvansUK Insight

DJ Tim Westwood is facing allegations from a woman who says they had sex several times starting when she was 14.

She says Mr Westwood was in his 30s at the time and describes him as a "predator".

The woman is one of several to come forward after an investigation by BBC News and the Guardian, with claims of misconduct and abuse dating from 1990 to 2020.

Mr Westwood did not respond to a request for comment.

It is illegal in the UK to have sex with a 14-year-old.

In April, a number of women accused the former Radio 1 DJ of predatory and unwanted sexual behaviour and touching, in incidents between 1992 and 2017. They also accused him of abusing his position in the music industry.

BBC News and the Guardian have investigated the stories of 10 women who came forward after the initial revelations. Some of the women told us they encountered Mr Westwood when they were under 18.

Warning: Some of the stories contain descriptions of sexual violence and attempted suicide

One says that she was only 14 when she first had sex with Mr Westwood. Another says she was 16 when the DJ, who was in his 40s at the time, began what she says was a "controlling" relationship with her. Both women say their relationships affected their mental health.

Two other women say they were in their mid-teens when they were sexually assaulted by Mr Westwood.

The testimonies of these and other women feature in a new BBC News documentary, Hip Hop's Open Secret: Tim Westwood, which is available on the BBC iPlayer now and airs on BBC Three at 22:00, and raises new concerns about the 64-year-old's behaviour over three decades.

One woman, who was 20 when she met the DJ at a student club night, says he sexually assaulted her in his hotel room by pushing his penis into her mouth while she was resisting.

He previously strenuously denied the allegations of seven women who featured in the original investigation by BBC News and the Guardian.

In a response at the time to that BBC documentary, a spokesperson for the DJ said he denied the allegations in their entirety. They said: "Our client confirms that there has never been any complaint made against him, whether officially or unofficially, relating to claims of inappropriate behaviour of the nature described."

After those revelations, the British hip-hop DJ stepped down from his weekly Saturday night radio show on Capital Xtra "until further notice", according to a statement from parent company Global at the time.

Other than two who are friends, none of the women we spoke to know each other or have met. All are black.

Hip Hop's Open Secret: Tim Westwood

A BBC News Investigation into the DJ reveals new allegations of sexual misconduct.

Watch now on BBC iPlayer (UK Only)

All but one of the women's names have been changed to protect their identity

Of all those who have spoken to the BBC and the Guardian, Esther was the youngest at the time that she says the DJ had sex with her. She says she was 14 and the experience later led to her attempting to take her own life.

She first met him at his club nights at the Arch in Vauxhall in 1990. She and her friends were big fans of the DJ's hip-hop show on Capital radio, and they would often call the programme for a shout-out.

They became regulars at his club night. "[Tim Westwood] would always see us. He'd let us in for free," says Esther. "Sometimes he'd come and check on us: 'Ah are you guys enjoying yourselves?' And that's how it started."

She says the DJ knew how young she was because he had asked her her age.

"He didn't look shocked or anything," she says. When she asked him if she could continue coming, he said, "Sure you can."

"I think we exchanged numbers and he just started, 'Oh are you coming tonight, you know, so I can leave your name at the door.' And then I'd say it was a couple of months after that he asked to meet up with me at Hammersmith Station."

She says the DJ met her in west London and drove her to a flat. He offered her a drink but she said she just wanted a juice. They sat and talked - and then he kissed her.

"I was like, OK, I don't have a problem with that. And then, it progressed from there. We had sex."

This would not be the only time. The DJ, she says, would call her at home - after 18:00 because he knew her mum worked nights - and they would arrange to meet.

"I never gave consent [to sex], but I never said no either so, I just went along with it," she says.

If you have been affected by any of these issues in this story you can visit BBC Action Line.

Esther, who described herself as a "bit of a troubled teen", says she broke off contact with the DJ when she was 16, and realised it didn't feel right.

She says it felt like a "dirty little secret".

"I kind of thought it was normal but that's because I didn't understand the gravity of the situation. It wasn't a relationship and it wasn't about love, it was just a thing, and a thing you couldn't discuss with anybody."

She says it feels like the DJ had groomed her, and describes Mr Westwood as a "predator", and herself as "prey".

She didn't tell anyone, she says, because she felt she would "get the blame, not him… because I'm no-one".

Esther started a new relationship not long afterwards and her then partner told the BBC he had been "repulsed" to learn that the older DJ had had sexual encounters with the teenager.

Lydia, another woman to come forward, was at college doing her A-levels when she started going to Mr Westwood's night at Caesars club in Streatham, south London.

She says the DJ saw her one night and asked her for her number. They started a relationship. Lydia says Mr Westwood knew she was only 16. At the time he told her he was 27, though she later discovered he was in his 40s. She lived on her own and describes herself at that time as a "vulnerable young girl".

Sex was consensual, "but it didn't feel like a healthy sexual relationship because he was a grown man and I was a teenager", she says.

During the 18 months it lasted, he isolated her from friends and family. She says she became depressed and tried to end her own life.

A friend of Lydia's from the time remembers the impact on Lydia's mental health. Her brother also told us he recalls confronting Mr Westwood about the situation.

"It was quite controlling in lots of ways," says Lydia. "I had a home phone, and he demanded to have the password to it so he would often listen to my messages."

If he was travelling he would insist that she came with him, she says, because he didn't trust her to be on her own.

Lydia said she would sometimes go with Mr Westwood to the BBC, when he "went to pick something up".

A BBC spokesperson said it was standard procedure in 1997 for people working in BBC buildings to sign in guests, adding that the BBC introduced a regularly-updated Child Protection and Safeguarding Policy in 2004 and a visitor policy in 2010.

A spokesperson said: "Today, the BBC's safeguarding arrangements have never been stronger and are regularly updated in line with best practice. Where under 18s are permitted access to BBC premises under our safeguarding policy they will always be accompanied by a chaperone and are never left alone."

Lydia chose to tell her story to correct what she sees as "a lie". Mr Westwood had previously said in a statement that he could "categorically" say he had "never had an inappropriate relationship with anyone under the age of 18". This was in response to claims made against him in 2020 on social media. He said they were fabricated, false and without foundation.

"I'm probably one of the few girls that he couldn't deny being with because there was quite a lot of witnesses," she says.

"I wish more people had stepped in, I wish the adults who were around him, the bodyguards, the secretaries, the people who I would say were bystanders."

Two others who were under 18 have also come forward with allegations.

Paige was in Year 9 - so 13 or 14 years old - when Mr Westwood performed at an under-18s night at the Oceana club in Cardiff. Paige, who lived in south Wales, went along.

"I was excited that Tim Westwood was gonna be there. For me as a kid that was like awesome."

Paige won a dance competition and was invited to the DJ booth to pick up her prize. She asked Mr Westwood to sign her shirt and says he then grabbed her breasts and said, "Woah look at these".

"It's difficult because I didn't necessarily see it at the time as a violation," she says. But reflecting on it now, as a mother, she is angry.

She added: "Young black women are hyper-sexualised from a very young age" - which is partly why she didn't recognise what happened as assault at the time.

Paige's mum recalls picking up her up from the club that night, and says Paige told her what happened a few years later.

Like Paige, 15-year-old Emma was a big fan of Mr Westwood's music, calling herself a real "hip-hop head". So when she heard a call out on his BBC Radio 1 show for people to work on his "street team", she saw it as "the greatest opportunity".

She and other teenagers would hand out fliers and work backstage at gigs. She says she first met Mr Westwood at his office in Carnaby Street, London. At some point, she says he asked to meet up with her. "I think it was a drink or a dinner or something."

She says she didn't think it was going to be anything more than that given the age gap - Mr Westwood was 26 years older than her. "So in my head he was like - not my dad - but he's like an older guy, so just asexual to me in a way."

Mr Westwood picked her up from her London home in a large, American car. But they ended up at a flat, where he told her he needed pick something up.

There they talked about music. He put hip hop on - before switching to RnB. "[It was] getting kind of slow jammy and I was like, 'Hmm, OK, I don't feel good about this.'"

When he then got closer, she made her excuses to leave.

"We're in the car […] he leans in very fast, like he's talking to me, he's like 'Yeah, I really like you,'" she says. "And then sticks his tongue down my throat."

Emma told him she was only interested in working with him. Soon afterwards she was dropped from his team.

Sophie also worked on the street team, She told the Guardian she worked with Mr Westwood when she was 18 and was trying to break into the music industry.

She says people would drink together after his show. One night she says he offered to take her home, but - as with Emma - instead drove to a flat.

She said she wasn't immediately worried because he was her boss. Sophie says she was "intoxicated" and remembers "certain parts of the sex happening" but "I don't remember it in full". She does remember that it was unwanted.

Talia was 20 when she met Mr Westwood in 2012. She says she was left completely shocked by her encounter with the DJ and thought of going to the police. But she didn't think they would take it seriously.

Mr Westwood was at the height of his career. He had been at Radio 1 for 16 years and was in demand as a club DJ, particularly for student nights. Talia was studying at Nottingham and went to his club night at a venue in the city called Oceana.

She recalls the DJ pointing her out to someone she took to be his bodyguard. He came over and told her Mr Westwood wanted her to stay behind at the end of the night. She and the DJ posed for a photograph together. He then offered to drop her and her friend back at their university halls.

But the plan changed and they ended up at Mr Westwood's hotel. "Maybe this was just me being naïve," she says, "because [my friend] and I thought it was just gonna be a chat and that would be it and you know, I'd go back to halls."

Then Talia and Mr Westwood went to his hotel room, where they began kissing. But very quickly he had removed all his clothes.

"I still had my clothes on because I just wasn't expecting that to happen," she says.

She says she told him that she didn't want to "do anything like that" because they hardly knew each other.

"I kept saying, 'No, you know we've just met, let's just talk.' I remember saying, 'Oh, why don't we just have a conversation?' Then obviously the struggle started and I kept saying no."

She says he was then straddling her on the bed and was trying to get her to give him oral sex.

"I was just thinking, 'ah God, this can't be happening.' Here is this tall like man like just towering over me and I just felt you know, caged, like I couldn't get out. And I was saying no. So I felt really like, really powerless I'd say in that moment."

She says he then forced his penis into her mouth.

Talia left the hotel and returned to her university halls.

According to the 2003 Sexual Offences Act, the intentional penetration of a mouth with a penis without consent could meet the legal definition of rape.

Reflecting now, Talia says she feels "dirty".

"I feel like I shouldn't have gone with him and maybe it's my fault that I did that. At the time I didn't know that it was happening to all these other women, I thought it was just me."

Talia's friend Tatiana told the BBC that she bumped into Mr Westwood at a bar in Nottingham a month or two later. She asked him about Talia, and was shocked when he said he didn't remember her. Shortly afterwards he touched the friend's bottom - "smacked it almost" - and when she turned to challenge him he sipped on his drink "like nothing had happened".

Two other women, Josie and Isla, say that Mr Westwood behaved inappropriately after brief encounters with him in public. Josie had been shopping in London in 2018 when she recognised the DJ and asked to have a photo taken with him. But she says he started messaging and calling her regularly, "pestering" her to come over to his house. She says during a FaceTime call he unzipped his trousers and moved his phone down before she hung up. She says he messaged afterwards saying he was sorry and had been joking.

The previous summer, August 2017, Isla went to a Capital Xtra event at Boxpark, Croydon, where Mr Westwood was handing out flyers. He approached Isla and her friend. Isla took a snapchat video with him, and says he immediately afterwards started rubbing his genitals against her. She froze and says the incident was "unsettling and traumatic".

Like many of the women, Elizabeth says she met Mr Westwood at a club night in 2019. She was 19 and he was in his 60s. She says over the next year they met several times and had two sexual encounters which she describes as consensual but "uncomfortable" - partly because of the age difference and partly because he put pressure on her to drink a lot. She recalls telling him she was about to turn 20, and he replied saying he wished he had had more time to have sex with her when she was a teenager.

Mr Westwood worked at Capital Radio between 1987 and 1994. He went to work for Capital Xtra in 2013. For this latest investigation, the BBC asked Global, who own Capital Radio and Capital Xtra, whether it had received any complaints about Mr Westwood.

A spokesperson said: "If Global is going to provide comment we will let you know."

Mr Westwood worked at the BBC for 19 years.

BBC Director General Tim Davie, speaking as the corporation unveiled its annual report on Tuesday, said the claims against Mr Westwood would be investigated and a report published within two weeks.

"We have an internal audit separate to myself working to the senior independent director, Nick Serota, going through now, responding to anything that is coming into us.

"We have no objective apart from to ensure everything is flushed out and we understand exactly what happened with regards to the BBC and also to do the right thing and [ensure] any cases are looked at."

Have you been affected by any of the issues raised? If you are able to talk to us please email: haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

More on this story

BBC reveals complaints against DJ Tim Westwood

DJ Tim Westwood accused of sexual misconduct

Related Topics

L'Humanité

Entre abstention et engagements, que veulent les jeunes ? (2/2)

Le débat

Les mobilisations pour le climat, contre les violences policières ou les discriminations attirent de nombreux jeunes. Pourtant, les 18-24 ans se sont massivement abstenus lors des élections.

Pierre ChaillanJasmine Djennane

Certains se mobilisent dans les centres-villes contre le réchauffement, et d’autres adoptent des gestes solidaires du quotidien dans les quartiers.

Hind Ayadi Directrice de l’association Espoir et Création à Garges-lès-Gonesse

Comment les jeunes s’engagent-ils ? Les jeunes s’engagent-ils encore ? Depuis quelques années, notre jeunesse, portée par une nouvelle incarnation d’elle-même, se manifeste dans une mobilisation de tous les jours et sur tous les modes. Nous pouvons d’abord évoquer les jeunesses présentes dans les combats écologiques, pour alerter sur le sort leur étant réservé du fait du dérèglement climatique. Durant plusieurs mois, une jeunesse urbaine, de grandes villes et de milieux sociaux globalement favorisés, a marqué l’actualité politique par son assiduité et son espoir.

« Fridays for future » La jeunesse donne une leçon d’écologie à ses aînés

Cet engagement est noble. L’autre engagement de la jeunesse, c’est celui du quotidien dans les quartier, un engagement de tous les jours, pour soi, sa famille, son entourage. Nous avons eu l’occasion, lors des premiers confinements, de voir comment les jeunes dans nos quartiers ont fait preuve d’une solidarité qui ne leur avait que très rarement été associée. Porter les courses de nos anciens, nettoyer les bâtiments, accompagner les plus jeunes dans leur scolarité. Cet engagement n’a pas seulement été celui d’une crise sanitaire, mais celui d’une génération.

Souvent, cette mobilisation va être remis en question par son absence lors des scrutins électoraux. Mais c’est précisément celle-ci qui valorise encore plus la beauté de ces dévouements. « Personne ne nous parle, alors on va faire par nous-mêmes. » Nous devons voir que notre jeunesse se mobilise là où on ne l’attend pas, qu’elle se permet de rêver à changer le monde, à éradiquer la faim dans un quartier, à lutter contre les violences, ou à alerter les pouvoirs publics.

Ce n’est pas que les nouvelles générations s’engagent moins, c’est que ­l’engagement comme il est conçu est suranné. La jeunesse s’engage. Différemment.

Antiracisme, écologie, luttes LGBT +… des écoliers ou lycéens défendent des causes concrètes. Mais ils adhèrent très peu aux partis politiques.

Lovepreet Singh Syndicaliste lycéen et militant communiste à Bagnolet

Je vais essayer de livrer une brève analyse à partir de mon engagement au Parti communiste français et de mes expériences de syndicaliste lycéen. L’engagement des jeunes en politique se traite sous divers angles. Mais, un constat s’impose : un jeune s’attache à au moins une cause politique en particulier. L’antiracisme, l’écologie, les luttes LGBT +, le social ou l’action pour les conditions d’études. On découvre les autres luttes à travers le spectre de l’une d’elles. À partir de ce constat, la question se pose de savoir comment l’attachement à l’une de ces causes peut se concrétiser par le vote ?

Nos premiers pas dans l’engagement se font à 15, 16 ou 17 ans. Même si, pour ma part, ça s’est fait encore avant. Mineur, le vote n’est pas un outil à notre disposition lorsqu’on commence à s’engager. Lorsque notre engagement commence, on ne dit pas autour de nous qu’il faut aller voter. On demande de participer au collectif en allant aux manifestation. Le vote est secondaire, voire inexistant car nos amis ne votent pas non plus. Je me souviens avoir répété à mes amis au lycée que tout se gagne par la rue et que c’est l’unique solution(rires). À moins d’être dans un parti politique, ce qui est rarement le cas, mes amis, même engagés, vont voter le jour J sans mobiliser l’entourage. Cela explique en partie l’abstention record des jeunes. Même s’il y a d’autres facteurs.

Certains partis politiques peuvent compter plus de jeunes que d’autres. Toutefois, ils adhèrent très peu aux partis politiques. Au Parti communiste (oute LO et NPA), on considère le vote comme indispensable et complémentaire à l’engagement dans la rue. Mon cas personnel est particulier car je ne vote pas, n’ayant pas la nationalité française. L’engagement communiste, en plus de l’engagement syndical, m’a appris l’utilité du vote.

JeunessejeunesClimat
France24 - Monde

Après l'Espagne et le Portugal, la France confrontée à la canicule et aux incendies

Publié le : 13/07/2022 - 05:26Modifié le : 13/07/2022 - 22:18

FRANCE 24 Suivre

Après la péninsule ibérique, c'est au tour de la France de faire face aux fortes chaleurs. Dès mercredi, le mercure atteindra jusqu'à 38 °C dans certaines localités. Deux incendies favorisés par ce nouvel épisode caniculaire ont déjà brûlé 2 700 hectares de forêt mardi, dans la région de Bordeaux.

Après l'Espagne et le Portugal déjà en pleine canicule, la France plonge à son tour mercredi 13 juillet dans une deuxième vague de chaleur en à peine un mois, avec son corollaire : des feux de forêt.

En Grèce, un hélicoptère qui tentait d'éteindre un feu de forêt à Samos, s'est écrasé en mer Égée, a-t-on appris auprès des garde-côtes grecs. "Il y un rescapé et une opération de sauvetage est en cours pour retrouver les trois autres membres de l'équipage", a dit à l'AFP un responsable des garde-côtes.

>> À lire : "Météo : le réchauffement climatique et la mécanique de l'extrême"

À l'ouest, la quasi-totalité de l'Espagne était mercredi en état d'alerte en raison de la vague de chaleur avec des maximales dépassant les 45 degrés, avant jeudi qui devrait être le jour le plus chaud.

La canicule, qui y a débuté le week-end dernier et devrait durer au moins jusqu'à dimanche, se traduit par des températures suffocantes dans l'ensemble du pays, notamment dans les régions d'Andalousie (sud), d'Estrémadure (sud-ouest) et de Galice (nord-ouest), placées en alerte rouge, selon l'agence météorologique espagnole (Aemet).

À part l'archipel des Canaries, toutes les autres régions espagnoles ont été placées en alerte à des degrés inférieurs.

Un maximum de 45,6°C a été enregistré à 17 h 30 (15 h 30 GMT) à Almonte (sud) en Andalousie, tandis que plusieurs villes du sud ont dépassé les 44°C, comme Séville, Cordoue ou Badajoz.

Au Portugal, un incendie dans la nuit de mardi à mercredi a fait un mort dans la région d'Aveiro (nord), selon les services de secours, fortement mobilisés depuis plusieurs jours. D'après le journal Correio da Manha, il s'agirait d'une femme d'une cinquantaine d'années.

Plus de 40°C attendus en France

Le centre du pays en proie aux flammes depuis jeudi reste le plus touché par les feux de forêt qui se sont de nouveau embrasés mardi après-midi, attisés par la chaleur et la force du vent.

Mercredi matin, quatre foyers importants mobilisaient plus de 1 500 pompiers dans les communes de Leiria, Pombal et Ourém, situées à un peu plus d'une centaine de kilomètres de Lisbonne.

"Nous vivons dans une région du monde où le changement climatique va systématiquement aggraver les conditions au cours des prochaines années", a insisté mardi le Premier ministre Antonio Costa.

>> À lire aussi :"Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces"

Sécheresse et vagues de chaleur favorisant ces sinistres sont une conséquence directe du changement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

Clare Nullis, porte-parole de l'Organisation météorologique mondiale à Genève a alerté ces derniers jours sur une situation critique de "sols très, très secs" et sur l'impact des températures sur les glaciers des Alpes.

Comme ses voisins, la France fait face depuis lundi à une vague de chaleur pour la seconde fois en un mois, avec un pic attendu pour lundi, selon les prévisions de Météo-France. Ce jour là, des températures "de plus de 40°C sont possibles" sur les régions les plus touchées, Sud-Ouest et basse vallée du Rhône notamment, a annoncé mercredi l'agence.

Intensité équivalente à la canicule d'août 2003

Sur le terrain, deux incendies, alimentés "par une végétation sèche, notamment les sous-bois" selon la préfecture, ont ravagé depuis mardi après-midi 2 700 hectares de pins dans la région de Bordeaux (sud-ouest).

"On a deux feux compliqués", avec un "vent tournant sur les deux sites" à Landiras, près de Bordeaux, et à La Teste-de-Buch, près de la dune du Pilat, "qui oblige à réévaluer tout le temps le dispositif", a expliqué à l'AFP le commandant des pompiers, Matthieu Jomain, sur place.

Par ailleurs, des investigations judiciaires sont en cours pour déterminer l'origine des deux incendies. Si à Landiras, elle est pour l'heure indéterminée, à La Teste-de-Buch, "c'est vraiment un accident ou une panne de camion, un camion qui a pris feu en tout cas", a indiqué la préfète lors d'un point de situation dans l'après-midi.

L'intensité de cette deuxième vague de chaleur à frapper le pays en un mois est d'ores et déjà estimée comme devant être "équivalente" à la canicule meurtrière d'août 2003 (avec près de 19 500 morts en France), a relevé Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France.

Mais sa durée devrait être "inférieure", puisqu'elle est pour l'instant estimée à 8 à 10 jours, contre deux semaines en 2003.

Les températures élevées devraient ensuite se propager à d'autres parties d'Europe occidentale ou centrale.

Au Royaume-Uni, l'agence météo (Met Office) a émis une alerte orange avant une vague de "chaleur extrême" à partir de dimanche avec des températures pouvant dépasser les 35 degrés.

Les Britanniques ont aussi été appelés par leurs compagnies des eaux à économiser chaque goutte, notamment en ne faisant chauffer que la quantité strictement nécessaire pour leur tasse de thé.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR CANICULES ET SÉCHERESSES

Météo : le réchauffement climatique et la mécanique de l'extrême

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Un nouvel épisode de sécheresse dans l'Ouest américain menace le barrage Hoover

sur le terrain

Records de chaleur au Pakistan : reportage dans la ville la plus chaude du monde

BBC

Uvalde shooting: Families express anger at leaked video of school attack

By Gareth Evansin Washington

The families of those killed in a mass shooting at a Texas school have expressed anger and outrage after new video was leaked showing the attack.

The 82 minutes of CCTV footage from Uvalde, published by a local newspaper, shows the gunman's arrival and police waiting 77 minutes to confront him.

But it was published days before officials said they had planned to show the families or release it publicly.

The leak of the footage, as well as what it shows, reignited public anger.

"Whoever leaked that video... I pray that you never have to deal with what all the parents, grandparents, siblings, aunts, uncles are dealing with. Shame on you," one family member said at a press conference in Washington DC.

Gloria Cazares, whose daughter was among the 19 children and two teachers killed in the shooting, urged people not to share the video. "This is the opposite of what the families wanted," she wrote on Facebook. "Our hearts are shattered all over again!"

But other relatives expressed support at the release. "I am happy it is released. But I wish they would have waited until the family members got to see it beforehand," Jesse Rizo, who lost a family member in the shooting, told local CBS affiliate Kens5.

The Austin American-Statesman newspaper defended its decision to publish the footage in an editorial late on Tuesday. "Transparency and unrelenting reporting is a way to bring change," it read.

"Our goal is to continue to bring to light what happened at Robb Elementary, which the families and friends of the Uvalde victims have long been asking for."

The video, which confirms many of the details already given by Texas officials, begins from the moment the gunman crashes his vehicle near the campus. He fires shots at passers-by outside before entering the school building and strolling unimpeded through the corridors.

It then shows a pupil returning to class from the bathroom. After spotting the gunman walking down the hall in front of him, the student freezes, turns and flees.

The screams of children are redacted throughout the video, but multiple bursts of shots fired by the killer are clearly audible.

The first officers arrived in the hallway only three minutes after the assailant had entered the building, but even as several more gather in the building's corridor, none attempt to enter the classroom in which the gunman had barricaded himself with students.

Armed officers are also seen approaching the classroom where the shooting took place, but then retreat when gunfire is heard.

Officers who arrive later with tactical gear and other equipment also appear hesitant to confront the gunman. They eventually stormed the classroom and shot the 18-year-old dead more than an hour after he first opened fire.

Texas' public safety chief Steven McCraw has said the on-scene commander, Uvalde schools police chief Pete Arredondo, "waited for radio and rifles, and he waited for shields and he waited for SWAT".

Earlier in June, Mr Arredondo said he had not considered himself the commander and did not order police to hold back. He was placed on administrative leave last month and has since resigned.

Mr McCraw has described the police response to the attack as an "abject failure" and said officers wasted vital time looking for a classroom key that was "never needed."

Officials expressed disappointment over the leak of the footage, which a Texas state senate panel had planned to first show to the bereaved families on Sunday.

Uvalde Mayor Don McLaughlin, speaking at a town council meeting, called it "one of the most chicken things I've seen".

"They didn't need to see the gunman coming in and hear the gunshots. They don't need to relive that, they've been through enough," he said.

More on this story

Texas shooting response 'abject failure' - official

Teacher shot in Uvalde calls police 'cowards'

Site of Texas school shooting to be demolished - mayor

Related Topics

L'Humanité

La France est-elle suffisamment prête à faire face aux canicules ?

Le débat

Nous venons de connaître, précocement, des chaleurs extrêmes. La fréquence, prévisible, de tels épisodes de fortes températures dus au changement climatique impose des mesures d’atténuation et d’adaptation. L'analyse de Robert Vautard, climatologue, et Julia Hidalgo, chercheuse à l’université de Toulouse.

Latifa Madani

Il faudrait concevoir des scénarios avec des objectifs et un agenda clairs, en plus des solutions existantes. Les sciences du climat permettent déjà d’y travailler.

Depuis une dizaine d’années en France, pratiquement chaque été est ponctué de vagues de chaleur remarquables soit par leur intensité (en 2019, par exemple) soit par leur durée (en 2017-2018, par exemple) soit par leur décalage saisonnier, comme cette année en juin ou en septembre, comme en 2016. Malgré cette accélération du nombre de vagues de chaleur et des plans opérationnels pour la santé depuis 2003, celles-ci restent souvent les catastrophes naturelles les plus meurtrières. En 2019, elles avaient occasionné près de 2 500 morts en Europe de l’Ouest, et elles occasionnent régulièrement des pertes de rendement agricole.

Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futur

En 2021, des records de température ont été battus d’environ 5 degrés au nord-ouest de l’Amérique, provoquant là aussi de multiples décès et des feux de forêt. Le débordement saisonnier des vagues de chaleur engendre déjà des conditions difficiles pour les activités sportives et scolaires, les examens de fin d’année qui se déroulent dans des conditions inégales de santé des écoliers face à la montée des températures.

De nouveaux pics de chaleur nous attendent : plus tôt, plus forts, plus longs, avec parfois des pointes bien au-dessus des records. Et les plus vulnérables, qui ont des logements mal isolés, vivent sous les toits ou dans les quartiers urbains les moins frais par manque d’espaces verts, en payent le prix fort.

Avons-nous préparé correctement ces conditions nouvelles ? Pas certain. Au-delà des solutions déjà imaginées (végétalisation des villes, agriculture résiliente, stockage de l’eau…), il faudra concevoir des scénarios climatiques simples et prévoir comment nous réagirons. Par exemple 50 degrés, comme au Canada en 2021, sur une ou plusieurs grandes villes densément peuplées comme Paris, Lyon, ou d’autres.

Il serait dommage de ne pas imaginer ce qui devrait être déployé pour y faire face, avec des objectifs et un agenda, en espérant que cela n’arrivera que dans plusieurs décennies, voire jamais. Ne serait-ce pas un exercice intéressant à réaliser avec une dimension nationale ou européenne, en coordonnant les travaux des différentes régions ? D’autres scénarios-tests sont aussi importants : canicule durant un été, canicule totalement hors saison, etc.

En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

Pour tous ces scénarios, les sciences du climat disposent de méthodes, de données, de simulations qui permettent dès aujourd’hui d’y travailler. Elles réalisent aussi, comme en ce moment, des campagnes de terrain à Paris pour comprendre ce qui se passe en détail dans les villes en période de canicule, avec notamment la campagne de mesures Paname, et développent une stratégie pour les nouvelles générations de modèles qui vont apporter des informations climatiques plus précises.

Géré de plus en plus par l’action publique, la nécessité d'intégration du phénomène de chaleur extrême en milieu urbain dans les politiques de prévention des risques porte à réflexion..

L’action publique en matière de gestion des épisodes de vagues de chaleur en France s’articule autour de trois domaines : la santé, la réponse immédiate et l’urbanisme opérationnel. En matière de santé, l’opérateur principal est Santé publique France, chargé de la veille sanitaire et des actions de communication et de sensibilisation. Le deuxième volet est « la réponse immédiate ». Cela consiste à activer et mettre en œuvre le plan alerte canicule qui a été mis en place depuis 2003. Il relève à la fois de Santé publique France et de Météo France. Le troisième volet s’intéresse aux réponses à plus long terme grâce à la planification urbaine et aux actions sur l’environnement et le cadre de vie.

À Niort, on combat la sécheresse avec l’eau des piscines

Aujourd’hui, les compétences de cette action relèvent de l’échelon local, essentiellement des plans locaux d’urbanisme (PLU). Depuis 2019, toutes les villes de plus de 20 000 habitants sont dans l’obligation d’élaborer, en plus des PLU, un plan climat-air-énergie territorial (Pcaet). Outre le fait qu’il doit traiter de la qualité de l’air, c’est un outil de planification qui a pour but d’intégrer les enjeux d’atténuation et d’adaptation climatiquse dans les documents d’urbanisme. À l’échelle locale, l’adaptation à la hausse des températures est souvent traitée de façon transversale et s’infuse du plan climat vers le PLU.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Jusqu’à récemment, l’adaptation à la chaleur était très souvent prise en compte à la lumière des principaux vecteurs d’action que sont la végétation, l’eau, la nature et la couleur des matériaux, l’architecture, etc. Depuis quelques années, nous sommes capables de produire des diagnostics cartographiques fins à même de fournir des informations à l’échelle de l’îlot urbain qui peuvent être utilisées pour les PLU et Pcaet. Ces diagnostics microclimatiques sont nécessaires pour territorialiser les stratégies d’adaptation qui seront ainsi spécifiques aux différentes zones de la ville (centre-ville, zones commerciales, zones arborées, etc.).

L’action publique se saisit de plus en plus de la question de la gestion de la chaleur extrême en milieu urbain tant dans la gestion de crise que dans la planification à long terme. Les vagues de chaleur étant amenées à être de plus en plus fréquentes, intenses et longues, ne devrait-on pas les intégrer, à part entière, dans les plans de prévention des risques (PPR). Jusqu’à présent, ces derniers prennent en charge les inondations, les mouvements de terrain, les cyclones, etc. Mais pas la chaleur. Les PPR sont établis par les services de l’État ; les plans d’urbanisme, par les collectivités. La réponse immédiate est gérée par le ministère de l’Intérieur, tandis que les PPR le sont par le ministère de l’Environnement. Quelle que soit l’issue de la réflexion, qui devra prendre appui sur l’expérience de gestion des risques déjà prise en compte, l’implication de tous les acteurs – de l’échelon national au local – sera nécessaire pour gérer ce nouveau risque caractérisé et ses expressions les plus extrêmes.

ClimatcaniculesécheresseRéchauffement climatique
France24 - Monde

Athlétisme: les "tueurs" russes n'ont pas leur place aux Mondiaux, estime l'Ukrainienne Mahuchickh

Publié le : 13/07/2022 - 23:46

Eugene (Etats-Unis) (AFP) – L'athlète ukrainienne Yaroslava Mahuchikh, auteure de la meilleure performance mondiale de l'année au saut en hauteur, a déclaré mercredi à Eugene que les "tueurs" russes n'avaient pas leur place aux Mondiaux d'athlétisme qui débutent vendredi dans la ville de l'Oregon.

La jeune femme de 20 ans, médaille d'or aux Mondiaux en salle de Belgrade en mars, a en particulier évoqué le cas de sa rivale et ex-amie russe, la championne du monde et championne olympique en titre Mariya Lasitskene, qui ne pourra pas s'aligner à Eugene --la fédération internationale d'athlétisme ayant suivi la recommandation du Comité international olympique (CIO) de bannir les sportifs russes et bélarusses de ses compétitions après l'invasion de l'Ukraine.

"Avant le 24 février (date du début de l'invasion russe en Ukraine, ndlr), nous avions des bonnes relations, nous nous parlions", a déclaré à des journalistes Mahuchikh à propos de Lasitskene. "Mais ce jour a tout changé parce qu'elle (Lasitskene) n'a jamais écrit à nos athlètes. Et ensuite elle a écrit à Thomas Bach (président du CIO, ndlr) pour pouvoir concourir".

"Je ne veux pas voir sur la piste des tueurs. Parce que cette guerre a tué beaucoup de nos sportifs", a-t-elle encore lâché.

Yaroslava Mahuchikh s'était rendu aux Mondiaux en salle de Belgrade en mars en fuyant avec sa propre voiture sa ville d'origine, Dniepr, dans l'est de l'Ukraine. Une expérience qu'elle a vécue dans un état de "panique totale", a-t-elle raconté mercredi. "Trois jours en voiture, les trois jours les plus longs de ma vie".

Mahuchikh a été médaillée de bronze aux derniers JO de Tokyo, et médaille d'argent des Mondiaux en plein air en 2019 à Doha, deux compétitions remportées par Lasitskene.

© 2022 AFP

L'Humanité

Comparateur de programmes : pour le climat, toi, tu votes qui ?

Législatives. Quel serait le meilleur Parlement pour la planète : en ce week-end où la France suffoque et alors que nous sommes appelés à élire nos députés, faisons le point sur ce que proposent les groupes en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale. Décryptage

Marie-Noëlle Bertrand

Révolutionner les mobilités, transformer le modèle agricole, viser une société affranchie des énergies fossiles : une transition ne s’opère pas en deux coups de cuillère à pot. Cela se prépare et s’orchestre au regard de règles et d’objectifs clairs. Cela commande, aussi, des actions publiques fortes en matière de régulation, de justice sociale et de démocratie. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) insiste dans son dernier rapport : les politiques publiques auront un rôle déterminant à cet égard. Quel serait le meilleur Parlement pour y arriver ? Après manifs et pétitions, l’heure est venue de voter. En ce jour où la France suffoque sous le coup d’une vague de chaleur, point sur ce que proposent la Nupes et Ensemble !, en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale.

Définir, planifier, orchestrer

Le Giec nous le dit : pour limiter le réchauffement global entre + 1,5 °C et + 2 °C, il faut atteindre la neutralité carbone autour de 2050. Cela implique une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Combiné aux enjeux de lutte contre l’érosion de la biodiversité, cela implique aussi de se fixer des règles claires en matière de pressions exercées sur les ressources naturelles.

Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’inscrire dans la Constitution le principe de la règle verte, lequel impose de ne pas prendre plus à la nature que ce qu’elle peut reconstituer – y compris en matière d’atmosphère. Il cale son objectif climatique sur celui, indiqué par le Giec, de baisser de 65 % les émissions de CO2 d’ici à 2030. S’y tenir implique de donner plus de moyens légaux, humains et financiers à l’État et aux opérateurs publics, postule-t-il. La Nupes plaide pour la reconnaissance d’un statut juridique pour la nature et mise sur les services publics. Dans ses projets : une agence pour la relocalisation chargée de recenser les secteurs industriels indispensables, un service public de la réparation et du réemploi, un pôle public des transports et mobilités et un autre de l’énergie, secteurs qu’il entend affranchir des fossiles.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

La coercition est également à son programme. La Nupes veut obliger moyennes et grandes entreprises à établir une comptabilité de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie ces dix dernières années seront annulés, et les subventions aux énergies fossiles stoppées, y compris à l’étranger.

Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Appliquer la règle verte par une planification écologique citoyenne

Qu’en dit Ensemble ? Le groupe constitué autour de la majorité présidentielle reprend à son compte l’idée de planification écologique. Il ne définit pas, en revanche, de nouveau cadre pour l’orchestrer. Seul changement : le premier ministre est désormais chargé du processus, qui bénéficiera d’une dotation de 50 milliards d’euros par an. Visant une baisse de seulement 40 % des émissions de GES en 2030, Ensemble ! mise sur l’incitation pour tenir cet objectif. Côté particuliers, le groupe compte maintenir les primes à la conversion automobile et proposer une offre de location de véhicules propres à moins de 100 euros par mois. Côté industries, il entend développer les énergies renouvelables, le biogaz et l’hydrogène. Pour ces secteurs, les procédures « seront drastiquement simplifiées » grâce à une loi d’exception. La décarbonation de l’industrie sera accompagnée. De sa réussite dépendra la part variable de la rémunération des dirigeants, selon un ratio encadré au niveau européen, qui reste à définir.

Transiter juste, transiter efficace

Les données sont claires : les plus riches émettent le plus de gaz à effet de serre tandis que les plus pauvres payent le plus lourd tribut au réchauffement climatique. Établir une transition équitable est, de fait, un enjeu de justice environnementale. C’est aussi un enjeu d’efficacité quand, pour convaincre, la transition non seulement doit veiller à ne pas peser sur les citoyens, mais aussi à leur apporter du mieux-être social, synonyme de résilience.

Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’organiser la planification à partir de nouveaux indicateurs de progrès humains afin de « mettre l’économie au service des besoins et des critères du bien-vivre », tels que la santé, l’éducation, la réduction de la pauvreté ou encore l’empreinte carbone. La Nupes entend ainsi rétablir et renforcer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), en y incluant un volet climatique. À l’inverse, elle souhaite augmenter les moyens pour les quartiers populaires, les zones rurales et l’outre-mer. Les premières quantités d’énergie « indispensables à une vie digne » seront gratuites pour tous, puis une tarification progressive sera mise en place. La TVA sur le prix des transports sera baissée à 5,5 %, et les déplacements contraints réduits : la Nupes promet un maillage des services publics tel que chacun aura accès à un hôpital, un bureau de poste, une école ou une gare en moins d’un quart d’heure en transport en commun ou en voiture.

Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Investir pour la bifurcation écologique et sociale de notre économie

Qu’en dit Ensemble ? Calqué sur celui d’Emmanuel Macron, le programme du groupe ne parle pas explicitement de justice environnementale et sociale. Il évoque, cependant, quelques mesures allant dans ce sens. Certaines se retrouvent dans le programme de la Nupes – c’est le cas pour la rénovation thermique de 700 000 logements par an afin de lutter contre la précarité énergétique. Le droit à la mobilité pourrait bénéficier d’une accélération des investissements dans les trains et gares multimodales qu’Ensemble ! appelle de ses vœux.

Débattre, évaluer, décider

Dans les entreprises comme dans les quartiers, l’implication des citoyens sera essentielle à la réussite de la lutte contre le réchauffement. Là encore, c’est le Giec qui le rappelle dans l’ultime volet de son dernier rapport, consacré aux conditions de la faisabilité de la transition.

Qu’en dit la Nupes ? Le groupe veut appuyer sa planification sur les structures locales – syndicats, associations, collectivités, branches professionnelles. Un conseil lui sera dédié à l’échelle nationale. Dans les collectivités et les entreprises, des instances permanentes seront chargées d’évaluer les besoins en termes d’emploi, de formation et d’investissements.

Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Réorganiser l’État et les collectivités territoriales au service de la planification écologique

Qu’en dit Ensemble ? Le programme d’Emmanuel Macron « pour une grande nation écologique » promet « une négociation entre tous les acteurs pour favoriser la production durable, préserver nos ressources, coordonner les investissements, sauvegarder l’emploi ».

NupesRéchauffement climatiqueécologieTransition écologique
France24 - Monde

Novak Djokovic inaugure des terrains de tennis au pied de la "pyramide bosnienne"

Publié le : 13/07/2022 - 23:42Modifié le : 13/07/2022 - 23:40

Visoko (Bosnie-Herzégovine) (AFP) – Trois jours après avoir remporté le tournoi de Wimbledon, Novak Djokovic s'est rendu mercredi en Bosnie pour inaugurer des terrains de tennis dans un "parc archéologique" dont le gérant affirme qu'il abrite une pyramide et où le joueur serbe revient régulièrement pour se ressourcer.

Même si cette théorie sur la colline dominant la petite ville de Visoko, près de Sarajevo, a été rejetée par des archéologues, elle ne déplaît pas à Djokovic, qui a remporté 21 titres du Grand Chelem.

Après une première visite en 2020 au "Parc de la pyramide bosnienne du soleil", que "Nole" avait qualifié de "paradis sur terre", il y est revenu au moins quatre fois, seul ou en famille, toujours très chaleureusement accueilli par le maître des lieux, Semir Osmanagic.

Selon ce dernier, un homme d'affaires bosnien passionné des civilisations anciennes, l'idée de construction d'un "centre d'entraînement régional" est née lors de la dernière visite de Djokovic en mars.

"Nous avions convenu de construire dans notre parc deux terrains pour l'entraînement de joueurs de top niveau, un en ciment et un autre en terre battue", a annoncé récemment Semir Osmanagic.

Des festivités et des rencontres ont été organisées tout au long de la journée de mercredi pour inaugurer ces terrains entourés d'arbres.

"C'est un jour spécial pour Visoko, pour la Bosnie, pour toute la région, pour le tennis, pour le sport", a lancé le champion serbe de 35 ans à son arrivée sur les terrains flambant neufs entourés des bois, où il a été accueilli par les applaudissements de plusieurs centaines de spectateurs.

Appétence pour l'ésotérique

"Le message d'aujourd'hui, c'est +Paix, sport, avenir et santé+", a-t-il dit, après avoir disputé pendant deux heures des matches d'exhibition contre le Croate d'origine bosnienne Ivan Dodig, le Slovène Aljaz Bedene et le Bosnien Aldin Setkic.

Très détendu, Novak Djokovic a amusé le public en feignant des disputes avec les arbitres ou en essayant de les soudoyer, ou encore en imitant les services de Boris Becker, son ami et entraîneur pendant trois ans entre 2013 et 2016.

Semir Osmanagic affirme depuis une vingtaine d'années avoir découvert non pas une, mais plusieurs pyramides construites par une civilisation mystérieuse à proximité de Visoko.

Par ailleurs, ses équipes déblaient depuis quelques années des galeries souterraines à proximité de la "pyramide du Soleil" dont il vante des effets bénéfiques pour la santé des visiteurs, dont le nombre a considérablement augmenté depuis que Djokovic s'y rend.

Djokovic déploie une appétence pour l'incongru et l'ésotérique qui ne s'est jamais démentie au cours de sa carrière. Il avait déjà médité lors de visites précédentes sur le flanc de la "pyramide du Soleil" et parcouru des kilomètres de tunnels "énergétiques" qui seraient, selon un archéologue local détracteur de la théorie d'Osmanagic, les vestiges d'une ancienne mine d'or.

"Ici, on ressent l'énergie, chacun à sa façon. Pour moi, c'est un des lieux les plus puissants de la planète sur le plan énergétique, en j'en ai vus beaucoup", a encore affirmé Djokovic mercredi dans une déclaration à la presse après les matches.

© 2022 AFP

BBC

'We hope for the best, son' - War nears Ukraine maternity ward

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Pokrovsk Perinatal Centre is the last specialist ward in the eastern Donbas region under Ukrainian control.

The centre is around 40km (25 miles) from the nearest front line and it's had to deliver babies during shelling throughout the war.

Pregnant women say they are anxious about where they can give birth and doctors have observed an increase in premature births, with 16.5% of babies born premature in Pokrovsk since 24 February.

This compares with a 9% average across Ukraine.

Dr Ivan Tsyganok, head of the centre said: "Labour is a process that cannot be stopped."

Video edited by Gem O'Reilly

L'Humanité

Plus de 40 °C attendus en fin de semaine

Actu

Climat La vague de chaleur qui va frapper la métropole à partir de mercredi s’affiche comme un nouveau signe des bouleversements en cours dans l’atmosphère.

Marie-Noëlle Bertrand

Elle n’a déjà plus rien d’une exception, pourtant elle s’annonce exceptionnelle. La vague de chaleur qui va s’abattre à compter de mercredi 15 juin sur l’Hexagone est de celles qui marqueront l’histoire météorologique. Il n’en va pas que de sa précocité dans la saison. Son intensité est en cause. Météo-France indique que les températures devraient atteindre ou dépasser en milieu de semaine les 35 à 38 °C et les minimales ne descendront pas en dessous des 20 °C. L’ensemble du territoire métropolitain sera touché, avec jusqu’à 35 °C attendus dans le Nord. Mais c’est le Sud qui sera frappé le plus durement. Certains modèles évoquent des températures de 40 °C, voire plus, côté est. À vue d’archives, jamais vague de chaleur n’avait frappé aussi tôt aussi fort. Celle de 2019, qui avait vu s’afficher 46 °C dans l’Hérault et conduit au report du brevet des collèges, avait démarré plus tard dans le mois.

l’influence humaine en cause

Méthodologiquement, le phénomène s’explique par la pression qu’exercent entre elles les masses d’air au sud de l’Europe. À l’ouest de la péninsule Ibérique, une goutte froide, soit une dépression isolée avec vents cycloniques, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pousse vers le nord l’air chaud situé au-dessus du Maghreb, explique sur Twitter le climatologue Christophe Cassou. Cette langue va continuer à remonter de façon active jusqu’à dimanche. À ce stade, on parle de « plume de chaleur », phénomène dynamique qui se distingue de celui, statique, de dôme de chaleur. On se souvient qu’il en était survenu un spectaculaire l’an dernier au-dessus du Québec et du Canada. Pour l’heure, la métropole n’en est pas là. Le risque, toutefois, n’est pas exclu, favorisé par l’arrivée, en fin de semaine, d’autres masses d’air venues de l’Atlantique.

À une plus vaste échelle, le phénomène prend indubitablement sa source dans les bouleversements climatiques provoqués par les activités humaines. Les climatologues sont désormais catégoriques. « Les faits sont clairs ; les observations confirment nos projections mois après mois », assure Christophe Cassou, toujours sur les réseaux sociaux. Et le climatologue de rappeler les données précisées par le Giec dans son dernier rapport, auquel il a participé. Un, l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes chauds est déjà observée ; deux, la France n’y échappe pas : 23 épisodes de canicule y ont été observés au cours des vingt et une dernières années ; trois, il est « extrêmement probable » que l’influence humaine soit le principal facteur de cette tendance ; quatre, si rien n’est fait, celle-ci s’amplifiera à mesure que les températures augmenteront.

Climatcanicule
France24 - Monde

Wall Street termine en baisse, échaudée par l'inflation

Publié le : 13/07/2022 - 22:58

New York (AFP) – La Bourse de New York a terminé en baisse mercredi, froissée par l'accélération de l'inflation aux Etats-Unis, mais a finalement limité ses pertes, se faisant à l'idée que la Banque centrale américaine (Fed) était prête à se montrer encore plus agressive.

Le Dow Jones a perdu 0,67%, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, a lâché 0,15%, et l'indice élargi S&P 500, 0,45%.

L'indice des prix CPI a fait ressortir, en juin, une hausse de 9,1% sur un an, soit plus que les 8,8% attendus par les économistes. C'est le chiffre le plus élevé sur un an depuis novembre 1981.

La surprise du CPI est, en grande partie, liée à l'explosion des prix de l'essence (+11,2% en juin sur un an). Mais les économistes relevaient également que l'inflation dite sous-jacente, c'est-à-dire hors énergie et alimentation, était aussi plus élevée que prévu.

"L'inflation est désormais enracinée et c'est exactement ce qui inquiète le plus les investisseurs et les banquiers centraux", a expliqué Jeffrey Roach, de LPL Financial.

Le chiffre "est laid, il n'y a pas à tortiller", a commenté Cliff Hodge, de Conerstone Wealth. "La Fed n'a pas le choix et doit se montrer plus agressive encore, ce qui augmente la probabilité d'une récession l'an prochain."

Au fil de la séance, le scénario d'une hausse de taux d'un point lors de la prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed, fin juillet, a commencé à émerger, ce qui serait une première depuis les années 1980.

Les opérateurs évaluent désormais à 77% la probabilité d'un tel relèvement, alors qu'ils la jugeaient nulle il y encore une semaine.

Pour autant, cette hypothèse d'une Fed jouant des muscles comme jamais depuis plus de 30 ans n'a pas fait décrocher Wall Street.

"Actuellement, le marché souhaite que la Fed agisse le plus vite et le plus fort possible", a décrypté Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

"Si les chiffres d'inflation sont très élevés alors que l'économie continue de se porter bien, la Fed sera agressive et assez rapidement, on tournera cette page de hausses de taux", a-t-il poursuivi. "C'est pour cela que le marché ne s'écroule pas."

"Actuellement", selon lui, "le seul risque pour l'économie, c'est l'inflation. Que ça casse la consommation en coupant le pouvoir d'achat."

Ainsi, alors que l'idée d'une trajectoire encore plus raide de la politique monétaire est, en théorie, très défavorable aux valeurs technologiques et de croissance, plusieurs d'entre elles sont repassées dans le vert en cours de séance.

Amazon (+1,08%), Tesla (+1,70%) ou Qualcomm (+2,02%) ont tous fini en nette hausse.

Autre surprise, après avoir bondi initialement après la publication de l'indice CPI, les taux obligataires ont rebroussé chemin. Le rendement des emprunts américains à 10 ans s'est détendu jusqu'à 2,92%, contre 2,96% la veille.

Le taux à 2 ans, lui, a en revanche grimpé à 3,13%, contre 3,04%, signe que le marché s'attend à une moindre croissance à long qu'à moyen terme, ce qui augure d'une possible récession.

Immédiatement après la publication du CPI, le dollar est passé, pour la première fois depuis 2002, au-dessus d'un euro, à 0,9998 dollar pour un euro.

Sur la séance de mercredi, Wall Street a livré un improbable cocktail, avec de nombreuses valeurs technologiques en hausse, au diapason de plusieurs valeurs dites défensives, c'est-à-dire moins sensibles à la conjoncture, comme PepsiCo (+0,35%), Kraft Heinz (+0,98%) ou Merck (+0,18%).

L'action Twitter a décollé (+7,90% à 36,75 dollars) après que le fonds alternatif (hedge fund) Hindenburg Research a révélé avoir pris une participation au capital du réseau social, convaincu que la plateforme a un "dossier solide" pour prévaloir en justice face à Elon Musk.

Bien qu'étant parvenue à dégager un bénéfice au deuxième trimestre, la compagnie Delta Air Lines a fait moins bien qu'attendu, ce qui lui a valu une sanction du marché (-4,47% à 29,70 dollars).

Le transporteur aérien a emmené avec lui tout le secteur, d'American Airlines (-3,11%) à United Airlines (-0,84%).

© 2022 AFP

L'Humanité

Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs

Actu

Sous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .

Marie-Noëlle Bertrand

Un coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.

Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.

Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.

Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

L’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72  % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.

Des manœuvres jusqu’à la dernière minute

Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.

La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.

Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environ­nementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.

Climatparlement européen
France24 - Monde

Netflix choisit Microsoft pour gérer la publicité sur sa plateforme

Publié le : 13/07/2022 - 22:24

San Francisco (AFP) – Microsoft a annoncé mercredi qu'il allait gérer la technologie de ventes d'espaces publicitaires sur Netflix, le géant du streaming qui veut proposer des abonnements moins chers mais avec de la publicité.

Netflix avait pris cette décision après un premier trimestre décevant, où il avait perdu des abonnés pour la première fois en dix ans, et après des années de résistance contre l'idée même de diffuser des pubs.

"Il est clair que ça fonctionne pour Hulu", avait remarqué le patron de Netflix Reed Hastings, en référence à un service concurrent, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

"Si vous voulez l'option sans pub, ce sera toujours possible. Si vous préférez payer moins cher et que vous tolérez les pubs, il y aura une offre pour vous aussi", avait-il ajouté.

Cet abonnement s'ajoutera aux trois options déjà disponibles ("Essentiel", "Standard" et "Premium"), la moins chère étant à dix dollars par mois aux Etats-Unis.

Microsoft sera chargé de concevoir et gérer la plateforme pour les annonceurs souhaitant diffuser des publicités à l'attention des utilisateurs de Netflix.

"Microsoft a la capacité prouvée de répondre à tous nos besoins publicitaires en construisant avec nous une nouvelle offre d'abonnement avec pub", a indiqué Greg Peters, le directeur des opérations de Netflix, cité dans le communiqué de mercredi.

Confidentialité des données

D'après la presse spécialisée américaine, Netflix avait envisagé d'autres partenaires, comme Google, le leader mondial de la publicité et propriétaire de YouTube, et Comcast, un fournisseur internet qui possède Peacock, la plateforme de NBCUniversal.

Contrairement à ces sociétés, Microsoft n'a pas de service de streaming de vidéo, mais le groupe informatique compte à son actif des services comme le réseau social LinkedIn et les jeux vidéo XBox.

"Microsoft nous donne la possibilité d'innover de façon flexible à l'avenir, aussi bien du côté de la technologie que des techniques de vente, et fournit des protections solides pour la confidentialité de nos abonnés", a déclaré Greg Peters.

Introduire de la publicité signifie en effet s'exposer aux questions débattues depuis des années autour des données personnelles des consommateurs, récoltées à grande échelle pour les cibler avec des annonces personnalisées, plus lucratives.

"Nous en sommes au tout-début, mais notre objectif de long terme est clair: plus de choix pour les consommateurs et un outil premium pour les marques, meilleur qu'en télévision linéaire", a détaillé le directeur.

Après des années de conquête des utilisateurs à grande vitesse, Netflix a perdu 200.000 abonnés dans le monde au premier trimestre par rapport à fin 2021, une nouvelle qui avait fait chuter son action de 25% sur le moment.

Le groupe californien avait réagi en annonçant l'arrivée de la publicité sur le service, qui doit l'aider à financer les investissements nécessaires pour maintenir sa position de leader dans l'industrie qu'il a lancée.

Il avait aussi indiqué qu'il allait resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe, qui permettent à de nombreuses personnes de ne pas payer pour accéder aux contenus de la plateforme.

© 2022 AFP

BBC

Netherlands 3-2 Portugal: Danielle van de Donk settles five-goal thriller with stunning strike

Last updated on 12 minutes ago12 minutes ago.From the section Women's Euro 2022

Danielle van de Donk scored the winner as defending champions the Netherlands survived a huge scare to defeat Portugal and go top of Group C after an action-packed Euro 2022 encounter.

Having been held by Sweden in their opening game, the Dutch swept into a 2-0 lead without star player Vivianne Miedema, who was ruled out with Covid-19.

In a thriller at Leigh Sports Village, Portugal stunned their opponents by mounting an impressive comeback for a second successive match before Van de Donk settled it with a superb dipping, swerving effort.

Former Everton midfielder Damaris Egurrola had opened the scoring with a looping header, before Stefanie van der Gragt nodded in a second for the Netherlands.

Carole Costa reduced the deficit with a 38th-minute penalty that was awarded after a pitchside monitor check by the referee, before Diana Silva's header sparked scenes of jubilation among Portuguese supporters.

At 2-2, Jill Roord thought she had restored the Netherlands' advantage, but her effort was ruled out for an offside.

There was no denying former Arsenal midfielder Van de Donk's strike, though, as she sent her side top with one round of group matches to go.

"We are a good team and are trying to be a great team," said Netherlands boss Mark Parsons, who has not ruled out striker Miedema playing in the third and final group game on Sunday against Switzerland at Bramall Lane.

"Typical Viv. I had a text from her saying, 'I'm good, get me back and give me the test'."

Portugal had rallied from 2-0 down to earn a point against Switzerland in their previous game and threatened another impressive fightback through Costa's penalty.

It was awarded after the Croatian referee Ivana Martincic checked the monitor following Dominque Janssen's foul on Diana Silva.

At 0-0, Portugal's Ana Borges - winning a record 146th cap for her country - also had a goal ruled out for offside.

The Netherlands were not helped by injuries to their first-choice goalkeeper Sari van Veenendaal and defender Aniek Nouwen, while Miedema and Jackie Groenen were absent with Covid.

But they got the job done to put themselves in a strong position to progress to the quarter-finals.

Leigh Sports Village was painted orange as Dutch fans outnumbered their Portuguese rivals.

This was the second of four Euro 2022 games at the home of Manchester United's WSL team and hundreds of supporters soaked up the sunshine in the town's civic square before the game.

The carnival atmosphere carried over into the stadium where the crowd were treated to a game dripping in drama from start to finish.

The venue is fast emerging as the place for goals and excitement at this tournament. Two games here have produced nine goals and fantastic entertainment.

The Netherlands will hope to have one or two of their absent players back against Switzerland at the weekend, while Portugal - in third place with one point - return to Leigh Sports Village to face Sweden, also on Sunday.

Both games kick-off at 17:00 BST.

Player of the match

van de DonkDaniëlle van de Donk

Netherlands

Avg

7.63

7.43

7.23

6.97

6.89

6.67

6.60

6.58

6.56

6.39

6.36

6.23

5.98

5.63

Portugal

Avg

7.31

7.13

6.91

6.86

6.86

6.83

6.57

6.33

6.09

6.05

6.00

5.65

5.19

4.88

4.05

Line-ups

Formation 4-2-3-1

Formation 4-3-1-2

Match Stats

Live Text

Match ends, Netherlands 3, Portugal Women 2.

Inês Pereira (Portugal Women) is shown the yellow card.

Second Half ends, Netherlands 3, Portugal Women 2.

Corner, Portugal Women. Conceded by Dominique Janssen.

Foul by Esmee Brugts (Netherlands).

Vanessa Marques (Portugal Women) wins a free kick in the defensive half.

Offside, Netherlands. Jill Roord tries a through ball, but Esmee Brugts is caught offside.

Esmee Brugts (Netherlands) wins a free kick on the left wing.

Foul by Andreia Norton (Portugal Women).

Daniëlle van de Donk (Netherlands) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Fátima Pinto (Portugal Women).

Lineth Beerensteyn (Netherlands) wins a free kick on the left wing.

Foul by Vanessa Marques (Portugal Women).

Lineth Beerensteyn (Netherlands) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Diana Gomes (Portugal Women).

Diana Gomes (Portugal Women) is shown the yellow card for a bad foul.

Jill Roord (Netherlands) is shown the yellow card.

Jill Roord (Netherlands) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Diana Gomes (Portugal Women).

Foul by Daniëlle van de Donk (Netherlands).

L'Humanité

Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas...

Il était une fois

Les États-Unis n’imaginaient pas pouvoir ramener leur ketchup comme ça au royaume de la poule au pot. C’est d’ailleurs un Frenchy qui sera à l’origine de l’implantation du premier « McDo » dans l’Hexagone, le 30 juin 1972. Et depuis 50 ans, c’est le rush chez l’ogre de la malbouffe. La « patrie » de la gastronomie reste la grande dauphine du fast-food, la meilleure recette de McDonald’s à l’étranger.

Selon l’histoire officielle de McDonald’s, la chaîne a créé son premier restaurant en France en 1979. En réalité, c’est le 30 juin 1972, à Créteil, en proche banlieue parisienne, que le premier « McDo » français ouvrit ses portes à l’initiative de Raymond Dayan, un homme d’affaires français établi aux États-Unis qui avait signé un contrat de franchise avec la firme américaine. Celle-ci ne croyant guère au succès du hamburger au pays de la gastronomie, le contrat autorisait le Français à créer jusqu’à 150 restaurants sur trente ans contre une redevance de 1,5 % du chiffre d’affaires au lieu des 10 % habituels.

Devant son succès – à la fin de la décennie, Dayan était à la tête de 14 établissements qui vendaient presque deux fois plus que dans n’importe quel pays –, McDonald’s lui proposa de lui racheter ses restaurants. Le Français ayant refusé, la société américaine lui fit un procès pour non-respect des normes de fabrication et d’hygiène, qu’elle gagna en 1982 au terme d’une longue bataille judiciaire. Dayan conserva ses restaurants, mais dut les rebaptiser O’Kitch et finit par les vendre à Quick en 1986. Sans même attendre la fin de la procédure, McDonald’s ouvrit un restaurant à Strasbourg, en 1979.

De 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990

Le McDo de Créteil n’était pas le premier fast-food français. S’inspirant de l’exemple américain, Jacques Borel avait créé, à Paris, en 1962, un restaurant à l’enseigne Wimpy où l’on pouvait manger rapidement, dans un décor décontracté et en musique (il y avait des juke-box !), un pain rond, chaud, garni de viande de bœuf, accompagné de frites, servi sur des tables où le client trouvait ketchup et moutarde. La formule connut rapidement le succès : en 1969, Borel possédait une vingtaine de restaurants qu’il vendit, en désaccord avec la maison mère britannique.

Les années 1970 virent naître plusieurs chaînes françaises de restauration rapide aux noms à consonance américaine : Dino Croc, Magic Burger, Chicken Shop, Kiss Burger, Free Time, Manhattan Burger, etc. D’Amérique, elles avaient tout importé : le concept, le produit, les méthodes de fabrication et de vente, et jusqu’à la manière de manger.

McDonald’s mobilisa des moyens importants afin de s’imposer rapidement sur le marché français, où il passa de 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990. Cependant, les chaînes françaises conservaient une position dominante avec 618 restaurants sur 777, en 1989.

Au départ était un stand de hot dogs

Lorsqu’elle s’est installée en France, la firme américaine avait déjà plus de trois décennies d’existence. Après avoir repris en 1937 le stand de hot dogs que leur père avait créé à Arcadia (Californie), les deux frères McDonald ont ouvert, en 1940, à San Bernardino, un restaurant de hamburgers doté d’un drive capable d’accueillir 120 voitures.

En 1949, forts de leur succès, ils en ont repensé toute l’organisation afin de rendre le service plus rapide : nouvelle cuisine, menu réduit à 10 articles, commande directe au comptoir, standardisation des hamburgers préparés et emballés à l’avance, etc. Le succès de la nouvelle formule fut immédiat.

Impressionné par l’incroyable rentabilité de l’entreprise des frères McDonald, Ray Kroc, qui dirigeait une petite société de vente de machines de milk-shakes, les rencontra en 1954 et sut les convaincre de lui confier le développement de leur franchise. En 1961, les deux frères lui cédèrent leur entreprise, qui comptait alors 228 restaurants, pour 2,7 millions de dollars et 1 % de royalties sur les bénéfices.

Pour en accélérer la croissance, Kroc réduisit ses coûts en standardisant le produit et en employant des étudiants. Le système de la franchise lui permit de se développer rapidement sur le marché américain et, à partir de 1967, dans le monde.

Cap sur l'Europe

La conquête de l’Europe commença en 1971 par l’implantation de restaurants en RFA et aux Pays-Bas, bientôt suivis par la France en 1972, la Suède en 1973 et le Royaume-Uni en 1974. L’expansion se poursuivit sur tous les continents, y compris dans les pays socialistes (Moscou en 1990, Chine en 2010).

Aujourd’hui, McDonald’s possède 37 855 restaurants, dont 38 % hors des États-Unis. C’est le résultat du déploiement d’une formule appliquée partout à l’identique : cuisine ouverte au public, combinaison de travail taylorisé et d’informatisation, centralisation des achats, produits standardisés bon marché, drive, publicité agressive, marketing visant la clientèle des familles.

Décembre 1931, ouverture du premier Prisunic : il était une fois nos années chics

En France, le développement de la chaîne s’est accéléré au cours des années 1990 – de 103 restaurants en 1990 à 709 en 2000 –, l’expansion se poursuivant au cours des décennies suivantes sur un rythme plus lent, pour atteindre le chiffre de 1 501 en 2022, notre pays représentant son second marché après les États-Unis. McDonald’s, qui a essaimé à partir de Paris et des grandes villes, est aujourd’hui présent sur tout le territoire, y compris dans de petites bourgades qui ne dépassent guère les 2 000 habitants.

La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du  fast-food

Tous les observateurs étaient pourtant convaincus que la restauration rapide, synonyme de mauvaise nourriture pour les Français, n’avait pas d’avenir en France et y resterait marginale. L’improbable succès de McDo s’explique par l’émergence d’un environnement favorable : le développement de la restauration hors domicile lié à l’accroissement de la distance entre le domicile et le travail et à la multiplication d’entreprises dépourvues de cantines ; le relâchement des liens familiaux qui a suscité de nouvelles manières de manger et de nouvelles formes de sociabilité ; liée à l’arrivée massive des baby-boomers, l’importance nouvelle du marché constitué par la jeunesse ; et, enfin, répandue dans toute la société, la fascination pour tout ce qui venait d’Amérique.

En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo.

La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food. En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo. Si l’enseigne séduisait tout particulièrement les jeunes, ce n’est pas seulement parce qu’elle pratiquait des prix modiques, mais aussi parce qu’elle incarnait un style décontracté, informel, « cool », qui était associé à l’image de l’Amérique, et entrait en consonance avec la culture jeune.

Cependant, le rôle de la jeunesse va bien au-delà de la phase de démarrage. Aujourd’hui encore, les 18-35 ans sont plus nombreux à fréquenter McDonald’s – 46 % y achètent un repas au moins une fois par mois (11 % ne le font jamais) – que les autres générations : 30 % pour les 35-49 ans (19 %), 13 % pour les 50-64 (38 %) et 4 % chez les plus de 65 ans (68 %).

Ces écarts s’expliquent par le fait que les générations les plus jeunes ont été particulièrement soumises à l’influence de la culture de masse américaine à travers la mode, la musique, le cinéma et les séries télévisées, quand les plus âgées se sont construites à partir d’autres références culturelles.

Composante essentielle du système McDonald’s, la gestion de la main-d’œuvre se distingue par le recours systématique au temps partiel imposé, l’emploi massif d’étudiants (60 % des effectifs) et l’hostilité aux syndicats. Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes : taylorisation des tâches, polyvalence, station debout permanente, horaires décalés, travail en sous-effectif, planning changé à la dernière minute, etc.

Cependant, on constate chez une partie des salariés une forme d’adhésion à l’entreprise qui passe par l’intériorisation des contraintes et la recherche de reconnaissance, ce qui les conduit à accepter d’en faire « toujours plus ».

Le droit social des petites entreprises

Alors que la société McDonald’s France emploie plus de 73 000 salariés, le système des franchises lui permet d’échapper aux obligations sociales qui s’imposeraient si elle était traitée comme une entité unique. La plupart des restaurants franchisés employant moins de 50 salariés, c’est le droit social des petites entreprises qui s’applique, de sorte que, d’un côté, le personnel est privé de nombreux avantages matériels (majoration pour le travail de nuit et du dimanche, 13e mois, participation aux bénéfices, etc.) et, de l’autre, les instances représentatives du personnel obligatoires au-delà de 50 salariés (délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène et de sécurité) sont le plus souvent absentes.

Cette situation explique que, ces dernières années, les salariés des McDo de Paris, Marseille, Roanne, Ussel ou Saint-Gaudens se soient mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération.

Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicat

McDonald’s fait l’objet de nombreuses critiques : pour ses contempteurs, il est le symbole du néolibéralisme (1), favorise la malbouffe et l’obésité, pratique l’optimisation fiscale, contourne le droit social (2), ne trie pas ses déchets (3) et, surtout, comme le soutient Paul Ariès dans « les Fils de McDo » (voir « En savoir plus »), propose une offre uniforme qui sape les cultures culinaires nationales.

La francisation a des limites

En réalité, partout dans le monde, McDo s’efforce de diversifier son offre pour répondre aux attentes de la clientèle et se différencier des concurrents : en Inde, la chaîne propose des hamburgers sans viande de bœuf, au Japon des steaks de soja, en Nouvelle-Zélande des Kiwiburger, en Italie des snacks au parmesan, et des nachos en Espagne.

En France, elle a introduit des salades et des yaourts en 2004, du bio en 2010, les McBaguette en 2012, des plats végétariens en 2017, etc. Aujourd’hui, on trouve aussi au menu des croque-monsieur, des galettes de blé garnies de poulet, des macarons et des cannelés. Qui plus est, 55 % de la viande et 100 % des pommes de terre sont d’origine française.

Néanmoins, la francisation a des limites étroites : la viande est trop cuite, le pain contient du sucre et de l’huile de colza, des ingrédients sont ajoutés aux frites pour leur donner le goût McDo, et on ne sert ni vin ni bière.

En transformant les modes de fabrication et de commercialisation, la façon de manger, la logique des repas, le rapport à l’alimentation et jusqu’au goût, McDo a contribué à élargir et approfondir l’américanisation de la société française, qui ne s’est pas arrêtée avec les Trente Glorieuses mais, au contraire, a continué à progresser par vagues et, avec Eurodisney, Netflix et les plateformes numériques, s’est encore intensifiée.

En ligne sur www. france.attac.orgwww.zerowastefrance.org

EN SAVOIR PLUS

  • « Gastronomie française à la sauce américaine », de R. Fantasia, Seuil, 2021.
  • « Génération McDo : le rapport des 18-35 ans à McDonald’s », de J. Fourquet, Ifop, janvier 2022. En ligne sur : www.ifop.com
  • « Dictionnaire des cultures alimentaires », J.-P. Poulain (dir.), PUF, 2018.
  • « Du ketchup dans les veines. Pratiques managériales et illusions. Le cas McDonald’s », de H. Weber, Érès, 2011.
  • « Les Fils de McDo. La McDonalisation du monde », de P. Ariès, l’Harmattan, 1997.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

McDonald’sIl était une foisrestauration rapideConsommation
L'Humanité

30 juin 2012, le jour où le Minitel n'a plus répondu

Il était une fois

Entré dans les foyers français en 1982, il y a quarante ans, il n’a été débranché que le 30 juin 2012. Accusée d’avoir fait rater le tournant Internet à l’Hexagone, cette « petite boîte beige », qui a connu un succès unique au monde, était le fruit d’une politique d’État volontariste. La « révolution » Web finira par reléguer ce précurseur de la télématique grand public au rayon des technologies obsolètes.

Par Benjamin Thierry, maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université

Dix ans après sa disparition, le 30 juin 2012, le Minitel est devenu l’aïeul oublié de notre « hyperprésent » numérique et une curiosité dont l’évocation est bien souvent synonyme de ringardise pour les plus jeunes ou les moins au fait de l’histoire des techniques. On a aujourd’hui oublié qu’il a incarné une certaine idée de la modernité technologique d’une France qui n’avait pas l’intention de baisser les bras face aux puissances encore balbutiantes du numérique outre-Atlantique.

En 2012, après une lente agonie commencée au début des années 2000, il a été débranché et avec lui s’est éteinte une partie de « l’enfance numérique » du pays. La technologie qui avait vu naître Ulla, Ravel (l’ancêtre de Parcoursup), et révélé le visage de François Mitterrand après sa victoire à l’élection présidentielle en 1981 n’était plus. Avec son réseau, disparaissait en même temps l’étrange petite boîte beige chantée par Polnareff dans « Goodbye Marylou » : le Minitel est alors entré dans la grande famille des bizarreries technologiques désormais obsolètes.

Une innovation enviée par le monde entier

Quarante ans seulement après son irruption dans les foyers, le Minitel relève maintenant de l’histoire. Si tout cela ne semble pas si ancien, l’étrangeté que nous ressentons à l’évocation de la période qui va des années 1970, moment de conception du projet français de télématique (fusion des termes « télécommunications » et « informatique »), jusqu’à son apogée au début des années 2000 nous montre combien le contexte technologique a changé et que, en histoire, c’est moins la durée que les discontinuités qui séparent le présent du passé.

Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, le Minitel est souvent associé au retard technologique de la France et l’on se gausse de celui qui a fait « rater Internet » à l’Hexagone. Certains en ont même fait des romans. La réalité est pourtant plus complexe.

Le Minitel a constitué une innovation franco-française, que « le monde entier nous a enviée sans jamais nous l’acheter », née de la puissance d’un État ingénieur au même titre que le Concorde, le TGV ou Ariane. Ce n’est plus du tout dans l’air du temps, car la télématique relevait d’une politique industrielle ambitieuse et d’une volonté politique de mettre l’innovation au service du plus grand nombre dans le cadre d’un service public dont les Postes et Télécommunications constituaient l’un des bras armés.

À la fin des années 1970, on a du mal à s’en souvenir, la France est profondément changée par l’effort gigantesque qu’a réalisé son administration des Postes et Télécommunications pour multiplier les lignes téléphoniques dans le pays. En 1971 encore, la France manque de téléphones et est dans la situation du Danemark en 1930 ou de la Suède en 1935, ce qui n’est pas glorieux et constitue une récrimination récurrente des Français, dont on dit qu’une moitié attend son téléphone et l’autre la tonalité tant celui-ci fonctionne mal.

La question de la rentabilisation des infrastructures

Le rattrapage téléphonique est lancé et le septennat de Valéry Giscard d’Estaing sera le moment où les effets commenceront à se faire sentir : en 1975, 7 millions de lignes sont installées dans le pays, contre seulement 4 millions en 1970. Non seulement on amène le téléphone dans les foyers et les entreprises, mais on automatise également le réseau, qui passe à l’électronique avec de nouveaux centraux. Les investissements sont colossaux et la question de la rentabilisation de telles infrastructures se pose alors que les appels vocaux ne sont pas suffisants. Au même moment, les laboratoires français travaillent, comme leurs homologues étrangers, à améliorer la mise en réseau des ordinateurs permettant l’accès à des services qui seraient, évidemment, une source non négligeable de revenus. Aux États-Unis, les chercheurs en informatique ont accouché à la fin des années 1960 d’Arpanet, ancêtre direct d’Internet, à la différence de la télématique. On y échange des messages et de la documentation technique entre laboratoires et universitaires.

En France, du fait de la puissance des télécommunications, on pense le réseau et ses technologies très différemment. La culture technique héritée du téléphone oriente les choix vers la réalisation d’un réseau sécurisé, centralisé et piloté par l’administration. Un réseau où il sera également possible de facturer l’utilisation qui en est faite, à la différence d’Arpanet créé par et pour des chercheurs en informatique, que ces considérations bassement matérielles n’intéressent pas alors.

Des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde

Deux philosophies opposées, deux histoires techniques orientées par des trajectoires et des groupes d’acteurs qui expliquent la différence fondamentale entre le futur Internet, souple et ouvert, et la télématique, centralisée, fiable et pilotée par une administration centenaire qui souhaite déployer des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde et pas uniquement quelques scientifiques triés sur le volet.

C’est cette vision qui est choisie à la toute fin des années 1970 par la direction générale des télécommunications et le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing stimulé par la lecture du rapport de Simon Nora et Alain Minc, publié en 1978. Intitulé « L’informatisation de la société », ce best-seller anticipe les bénéfices, pour la modernisation de la France, de la mise en place d’un réseau de données accessible aux entreprises, aux administrations et au grand public.

En 1978, il est donc décidé de tester ces étranges terminaux pourvus d’un clavier et d’un écran que l’on raccorde à la prise du téléphone pour accéder à l’annuaire dit « électronique », au catalogue informatisé de La Redoute ou aux horaires de la SNCF qui se sont associés au projet. En Bretagne et autour de Versailles, sont lancées des expérimentations auprès de « cobayes » pour mesurer la rentabilité à espérer de ces nouveaux services et surtout s’il est envisageable pour la population d’avoir à la maison un objet aussi radicalement nouveau et de savoir l’utiliser.

Des terminaux gratuits et un accès aux services payant

Les essais sont concluants et, au début des années 1980, la direction générale des télécommunications décide de diffuser largement ces Minitel (pour « médium interactif par numérisation d’information téléphonique ») auprès des Français. À la différence des utilisateurs retenus lors de la phase d’expérimentation, il faudra cette fois payer pour y accéder. Comment convaincre les Français d’accepter ces nouveaux usages, mais également les coûts qui y sont associés ?

Certaine de sa puissance financière et de l’attrait des nouveaux services, la direction générale des télécommunications choisit de confier les terminaux gratuitement à la population et de faire payer l’accès aux services sur la base du temps passé à les consulter. Le risque est réel : si les services ne génèrent pas suffisamment de revenus pour l’administration, le projet sera un accident industriel retentissant.

Pour favoriser la multiplication des services accessibles et dans le même temps l’attrait de son Minitel, l’administration choisit, en parallèle de la gratuité du terminal, de mettre en place une tarification pour laquelle, à grands traits, elle ne touchera que 20 % du prix payé par l’utilisateur de ces services, 80 % de cette somme étant reversés à leurs fournisseurs. Ainsi, l’affaire devient rentable et les services se multiplient.

Un mouvement social organisé par l es infirmières grâce aux messageries

Le pari est rapidement gagné. Fin 1984, la plus grande partie du pays a désormais accès à l’annuaire électronique, qui permet de se séparer des volumineux bottins, ainsi qu’aux premiers services qui se multiplient et 525 000 terminaux sont en fonction. Le seuil du million de Minitel utilisés est dépassé dans le courant de l’année 1985. En 1996-1997, on dénombre environ 25 000 services accessibles. En l’an 2000, on atteint les 9 millions de terminaux en service et 1 milliard de francs de revenus.

La télématique est un succès. Elle est rentable et a donné naissance à un marché dynamique de nouveaux services qui sont profitables pour l’opérateur public et les acteurs privés impliqués. Nulle part ailleurs dans le monde, le grand public n’a accès à une telle offre. On peut s’informer en ligne, gérer son compte bancaire, préparer ses itinéraires routiers, réserver des billets de train ou d’avion… Et échanger sur les messageries (qui ne sont pas toutes « roses » contrairement à ce qu’en a retenu la mémoire collective) initie à la correspondance électronique. Les services sont aussi l’occasion d’usages qui n’ont pas été anticipés : au milieu des années 1980, un mouvement social est organisé par les infirmières en lutte grâce aux messageries ; d’autres « piratent » l’annuaire et proposent un service d’annuaire inversé qui permet de retrouver le nom d’un correspondant à partir de son numéro. L’imagination est stimulée par la télématique.

Mais avoir raison trop tôt revient souvent à avoir tort. L’exportation de cette technologie est handicapée par ses qualités : il faut pour la déployer une administration puissante, capable de faire des paris risqués pour créer un écosystème cohérent, mais rigide et peu adapté aux contextes étrangers où d’autres projets de télématique ont pu voir le jour sans jamais atteindre le degré de développement qu’a connu la France.

Une arme à double tranchant

Au début des années 1990, le réseau et le terminal n’arrivent pas à évoluer. Les possibilités graphiques restent limitées alors que le micro-ordinateur ne cesse de progresser sur ce plan. La tarification à la durée des connexions se révèle une arme à double tranchant : si elle a stimulé le marché des services, elle constitue un modèle rémunérateur qui fait passer le Web, apparu au début des années 1990, pour un espace anarchique qui n’offre aucune possibilité de rentabiliser les sites qu’on y déploie.

La télématique résiste pourtant à l’automne de son histoire. En 2008, il reste encore 3 000 services accessibles ; les renseignements du célèbre 3611 recueillent encore 300 000 connexions mensuelles. En 2010, le Minitel génère 200 000 euros de chiffre d’affaires par mois.

En parallèle, les usages du Web se diffusent en France en moyenne un peu plus rapidement qu’ailleurs en Europe, mettant à mal l’idée de minitélistes arc-boutés sur leurs habitudes : le taux de connexion mensuel se situe dans l’Hexagone à 49 % des foyers en 2004 et à 47 % pour le reste des pays de la zone euro. En 2009, presque 20 millions de Français se connectent à Internet tous les jours. L’éducation collective aux nouveaux usages semble avoir fait son œuvre. Pourtant, la « petite boîte beige » et ses promesses de société communicante semblent vieillies au début des années 2010 et, pour laisser le champ libre au Web qui s’impose, France Télécom Orange ferme son réseau en juin 2012, mettant fin à trente ans de télématique française.

Du même auteur

 

  • Le Minitel. L’enfance numérique de la France, de Valérie Schafer et Benjamin Thierry, éditions Nuvis, 2012.
  • De Tic-Tac au Minitel : la télématique grand public, une réussite française, de Benjamin Thierry, in « Les ingénieurs des télécommunications dans la France contemporaine. Réseaux, innovation et territoires (XIXe-XXe siècles) », IGPDE, 2013.

Plus que 3 jours pour profiter de notre offre spéciale d'abonnement !

Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et progressiste.

Nous vous proposons de bénéficier de notre offre spéciale d'abonnement :

  • 5€ l'abonnement digital quotidien + magazine pendant 4 mois.
  • Soit une réduction de 67% pendant 4 mois et un gain de 34€.
  • Toute la richesse du quotidien, du magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
  • Abonnement résiliable à tout moment.
  • L’offre n’est valable que jusqu'au 30 juin : pour en profiter, rendez-vous ici.
Il était une foisnouvelles technologies
France24 - Monde

Décès de l'actrice Charlotte Valandrey à 53 ans

Publié le : 13/07/2022 - 20:56Modifié le : 13/07/2022 - 20:54

Paris (AFP) – L'actrice Charlotte Valandrey, consacrée par le film "Rouge Baiser" en 1985 et qui avait rendu publics sa séropositivité et ses problèmes de greffe du cœur, est décédée mercredi à 53 ans, ont annoncé à l'AFP son agente et sa famille.

Elle avait révélé sa séropositivité en 2005 avec son autobiographie "L'Amour dans le sang", gros succès de librairie (180.000 ventes) ensuite adapté en téléfilm. Sa trithérapie avait épuisé son cœur et elle avait eu recours à une transplantation en 2003, ce qui avait fait d'elle la première séropositive greffée du cœur en France.

En 2008, elle fut victime d'un infarctus, son cœur s'arrêtant de battre pendant 22 secondes. Et récemment, elle avait annoncé sur les réseaux sociaux que son deuxième cœur arrivait en bout de course et qu'elle avait besoin d'une nouvelle greffe. "En attente de mon 3e", écrivait-elle ainsi sur Instagram le 8 juin.

"Le 14 juin dernier, Charlotte a dû être opérée en urgence pour remplacer son +cœur d'occasion+ comme elle l'appelait mais cette nouvelle greffe n'a pas pris, ce troisième cœur n'a pas vécu", ont expliqué sa fille, sa sœur et son père dans un communiqué transmis à l'AFP.

Charlotte Valandrey n'a pas encore 17 ans à la sortie de "Rouge Baiser", le film qui fait d'elle la nouvelle star. Elle y incarne, dans la France de la Guerre froide, Nadia, jeune révoltée qui milite aux Jeunesses communistes et voit son idéal vaciller après une rencontre amoureuse (Lambert Wilson). On lui prédisait alors un destin à la Sophie Marceau.

C'est à quelques jours de ses 18 ans qu'elle apprend avoir contracté le VIH. Avec un "prince gothique", membre d'un groupe de rock connu, dira-t-elle seulement.

Elle n'est pas retenue pour "Noce blanche" (1989), après avoir partagé le secret de sa maladie avec le metteur en scène. Sa filmographie est ensuite loin de la gloire qu'on lui promettait. Sa carrière se fera essentiellement à la télévision en jouant de 1991 à 2000 dans la série "Les Cordier, juge et flic" (jusqu'à 11,4 millions de téléspectateurs) ou dans "Demain nous appartient" (2017-2019).

© 2022 AFP

BBC

Raheem Sterling: Chelsea confirm signing of Manchester City forward

Last updated on 5 hours ago5 hours ago.From the section Chelsea

Chelsea have confirmed the signing of England forward Raheem Sterling from Manchester City in a £50m deal.

Sterling, 27, has signed a five-year contract at Stamford Bridge.

City signed Sterling from Liverpool in a £49m deal in 2015. He went on to score 131 goals in 339 games, winning four Premier League titles.

Capped 77 times by England, Sterling is Chelsea boss Thomas Tuchel's first major signing since the Todd Boehly-led takeover.

Meanwhile, Chelsea are set to sign Napoli defender Kalidou Koulibaly and close to a move for Manchester City centre-back Nathan Ake.

"I've obviously achieved a lot in my career so far, but there is still so much more to achieve and I'm really looking forward to doing that in a Chelsea shirt, under Thomas' management," said Sterling.

"London is my home and where it all started for me, and it's amazing I now have the opportunity to play in front of friends and family week in, week out at Stamford Bridge. I'm really looking forward to meeting the fans there soon."

He added: "I can't wait to get going now and continue to do my talking on the pitch."

Sterling's deal is worth up to £50m including add-ons. He had one year left on his contract at City and had attracted interest from major clubs overseas.

He has linked up with the Chelsea squad in Los Angeles for pre-season.

Chairman and co-controlling owner Boehly said: "Raheem Sterling is a serial winner and his signing is an important step in strengthening our squad. We are delighted for Raheem to return to London with Chelsea, and we look forward to seeing his world-class talent on display at Stamford Bridge."

Earlier Sterling posted a goodbye message saying he was leaving City "as a man" adding: "Seven seasons, 11 major trophies, a lifetime of memories."

In a statement, City paid tribute to Sterling calling him "one of the club's greatest modern-day players".

Since Pep Guardiola became City manager in 2016, only Sergio Aguero (124) has scored more goals for City than Sterling (120).

Sterling scored 13 goals in 30 Premier League appearances last season as he won his fourth league title, his 11th major honour in seven seasons with City.

City director of football Txiki Begiristain added: "Raheem has been a wonderful servant for Manchester City, and he leaves our club on the best terms possible having helped us win yet another Premier League title.

"He has played a very important part of the successes we've had in recent seasons and his dignity on and off the field has been an inspiration to many.

"He will be forever part of Manchester City and we wish him well in the next chapter of his career and he departs knowing he will always be welcomed at this football club."

Sterling's opportunities were restricted by last summer's signing of Jack Grealish, while forwards Erling Haaland and Julian Alvarez have arrived at Etihad Stadium this summer.

Sterling was on the bench for both legs of the Champions League semi-final defeat by Real Madrid and the epic final game of the season against Aston Villa.

However, he did spark that memorable last-day comeback by setting up Ilkay Gundogan's crucial first goal as City came back from 2-0 down to win 3-2 and pip Liverpool to the league title.

Chelsea boss Tuchel was looking to boost his attacking ranks after Romelu Lukaku rejoined Inter Milan on a season-long loan.

The Belgium striker was the Blues' top scorer last season with 15 goals in all competitions, narrowly ahead of Kai Havertz (14) and Mason Mount (13).

Find all the latest football transfers on our dedicated page.

L'Humanité

La brève histoire et grande aventure de la CGTU

Il était une fois

Contestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.

Michel Pigenet

« Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.

Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.

L’union sacrée des années de guerre

Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.

Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.

Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».

L’appui tactique des communistes

Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.

Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.

Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT

Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.

À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».

Au plus fort des tensions, on en vient aux mains

Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.

Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.

« Une nouvelle scission serait un véritable crime »

Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.

Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.

BBC

The Open: St Andrews Old Course ready for historic 150th championship

Last updated on 12 hours ago12 hours ago.From the section Golf

It's a name that resonates throughout the world, the home of golf, and when you step out on to the Old Course at St Andrews there is a sense you are walking through history.

Each generation has legends cast in the mind, iconic putts and "I was there" moments, old tales recycled every time the Open Championship swirls back to Scotland's east coast, told with the same enthusiasm as those who lived and breathed them the first time round.

A 19-year-old Bobby Jones ripping up his scorecard having failed to escape a daunting bunker on the 11th and then returning to triumph six years later, Seve Ballesteros' celebratory jig after duelling with Tom Watson for the 1984 crown, the second leg of the 'Tiger Slam', Doug Sanders missing a three-footer on the final hole in 1970 that opened the door for Jack Nicklaus to beat the enigmatic American in a play-off.

In the build-up to the historic 150th staging of golf's oldest major, Nicklaus returned to the scene of two of his three Open titles for the first time in 17 years to become just the third American - after Jones, who won here in 1927, and Benjamin Franklin, one of the United States' founding fathers - to be named an honorary citizen of the town.

It has been that kind of celebratory mood in Fife this week, with St Andrews hosting The Open for a record 30th time and an unprecedented 290,000 fans making the pilgrimage to a site that golfers first navigated in the 15th century.

"I always said St Andrews looked like an old grey town until The Open came around," said 82-year-old Nicklaus. "All of a sudden it just lit up and it was beautiful."

Willie Park Sr. won the Challenge Belt - soon replaced by the Claret Jug - in the first Open at Prestwick on Scotland's west coast in 1860, but today's players will compete for a championship-record winning prize of £2m, with the total tournament purse rising by 22% from last year to £11.2m.

Tiger Woods has carved his own history at St Andrews, where a then-record crowd watched him lift the Claret Jug for the first time in 2000 - that number will be smashed this week and the event could have sold out four times over after more than 1.3 million people applied for tickets.

Woods was among the former winners to pose for photographs on the iconic Swilcan Bridge during Monday's Celebration of Champions event, though it was Nick Faldo's team who won the four-hole shootout, boasting four of the past six winners here in captain Faldo, Zach Johnson, Louis Oosthuizen and John Daly.

Winner of the other two? Tiger, of course, having also been victorious on the Old Course in 2005.

"Honestly, now I've got to be a little more careful with spikes on that bridge, I don't quite have the agility that I used to. I almost ate it," laughed the 46-year-old who moves more gingerly these days, the after effects of his car crash in February 2021 clear to see.

The American loves to immerse himself in the nostalgia though. This is his favourite course and he skipped last month's US Open to ensure he will be appearing in his sixth major at St Andrews, having made his Open debut here in 1995.

"It's incredible, the history behind it, the champions that have won here," said the 15-time major winner.

"It's hard to believe it's more historic but it really is. This does feel like it's the biggest Open Championship we've ever had."

And despite his injuries, Woods still feels he can compete this week, with both Rory McIlroy and Justin Thomas revealing that their friend has been reminding them of his superior record at the Old Course.

"Game day is Thursday so I just have to pace myself until then and get after it and hopefully we can put ourselves in contention on the back nine come Sunday," said Woods.

"I don't know how many Open Championships I have left here at St Andrews [the next is 2027] but I wanted this one.

"It started here for me in '95 and if it ends here in '22, it does. If it doesn't, it doesn't. If I get the chance to play one more, it would be great, but there's no guarantee."

Collin Morikawa arrives as the defending champion and says it "sucked" having to return the Claret Jug, but the American has been taken aback on his first visit to this revered track.

"A lot of golf courses don't give me that awe factor too often," he said. "There's only been a few where I've been like 'this is a special place'. Not just the golf course, but the atmosphere, the clubhouse, everything around it."

The forecast for the tournament is plenty of sunshine - perfect for a pint in the Jigger Inn overlooking the 17th - with winds gusting to around 20mph throughout the week, adding to concerns the course is too "gettable" for the big-hitters of today's game.

US Open champion Matt Fitzpatrick says players may be able reach the green off the tee on up to six of the par-four holes if conditions are right, and his caddie Billy Foster has predicted a winning score of 18 under par.

Nicklaus, however, insists it remains a challenge: "When I came here in 1964, I couldn't believe that St Andrews was a golf course that would test golfers of that time - it still tests the golfers at this time.

"It's a magical golf course. The conditions, the weather, where you actually choose to put the pins, whether the golf course gets dry, whether the golf course gets wet, all those things make St Andrews a magical place.

"And to believe the game of golf essentially started here, it is absolutely mind-boggling to me that it still stands up to the golfers of today. If you get a little bit of weather, anytime you get it, it makes you stand up to it."

Northern Ireland's four-time major champion McIlroy says plotting your way around the Old Course will be "a game of chess this week".

"It's definitely a lot more of a strategic golf course when it plays like this," said the 2014 Open champion. "With a little bit of breeze, yeah, you can bomb it around here and hit driver and get it close to the greens, but that doesn't necessarily mean you're going to make birdies from those positions.

"With the way the golf course is playing and how firm and fast it is, it's just going to get super tricky by the end of the week."

World number one Scottie Scheffler says "when you get a little bit of wind, all bets are off", while fellow American Thomas says the course has the "most penal bunkers of any Open Championship I've played in" adding that he took four shots to get his ball out of one particular trap.

Paul Lawrie, who will hit the opening tee shot on Thursday, was the last Scottish winner of The Open having done so on home soil at Carnoustie in 1999, while no Englishman has lifted the Claret Jug since since Faldo at Muirfield in 1992.

Sheffield-born Fitzpatrick, however, arrives on the back of winning his first major title at the US Open last month and the world number 10 is one of only two UK players in the game's top 20, with 2014 champion McIlroy currently ranked second.

Robert MacIntyre is perhaps the home nation's strongest hope, having carded top-10 finishes at his past two Opens, but the left-hander dropped out of the world's top 100 last month and missed the cut at last week's Scottish Open.

Also under the microscope will be the band of LIV Tour rebels, with those who have joined the new Saudi-backed series including England's Ian Poulter, Lee Westwood and Paul Casey, and American major champions Phil Mickelson, Brooks Koepka, Dustin Johnson and Bryson DeChambeau.

That adds another level of intrigue to this tournament. Not that it needs it, because, as McIlroy pointed out, whoever lifts the Claret Jug on Sunday evening will have their hands on golf's Holy Grail.

France24 - Monde

Le champion olympique Mo Farah révèle être arrivé illégalement au Royaume-Uni sous un faux nom

Publié le : 12/07/2022 - 09:48

FRANCE 24 Suivre

Dans un documentaire diffusé mercredi prochain sur la BBC, la star de l’athlétisme Mo Farah révèle être arrivé illégalement sur le territoire britannique à l’âge de 9 ans, sous un faux nom, pour y travailler comme domestique. 

"La vérité, c'est que je ne suis pas celui que vous croyez. La plupart des gens me connaissent sous le nom de Mo Farah mais ce n'est pas la réalité. J'ai été séparé de ma mère, et j'ai été amené au Royaume-Uni illégalement sous le nom d'un autre enfant appelé Mohamed Farah", a déclaré l'athlète britannique dans un entretien qui sera retransmis mercredi 13 juillet sur la BBC. Mo Farah, quadruple champion olympique d'athlétisme, révèle dans un documentaire être arrivé illégalement en Grande-Bretagne sous une fausse identité avant d'être forcé de travailler comme domestique dans une famille.

Farah a raconté avoir reçu le nom de Mohamed Farah d'une femme qui l'avait fait venir au Royaume-Uni, lui affirmant qu'il y rejoindrait des proches, depuis Djibouti, pays d'Afrique orientale, à l'âge de neuf ans.

Mo Farah ? Non, Hussein Abdi Kahin en vrai.Le coureur de fond de légende révèle qu'il arriva enfant au UK accompagné d'une femme qu'il n'avait jamais vu et qui lui donna ce faux nom de Mohamed Farah. Il fut obligé à travailler en tant que domestique. 🔽https://t.co/tySgWOZRXv

July 11, 2022

"J'ai su que j'avais un problème"

L'athlète, aujourd'hui âgé de 39 ans, a assuré se nommer en réalité Hussein Abdi Kahin. Son père a été tué en Somalie lorsqu'il avait quatre ans. Sa mère et ses deux frères vivent dans la région séparatiste du Somaliland, non reconnue par la communauté internationale.

"La véritable histoire est que je suis né au Somaliland, au nord de la Somalie, sous le nom de Hussein Abdi Kahin. Malgré ce que j'ai dit dans le passé, mes parents n'ont jamais vécu au Royaume-Uni", a-t-il poursuivi.

À son arrivée dans le pays, la femme qui l'accompagnait s'est emparée du papier sur lequel figuraient les coordonnées de ses proches, l'a "déchiré et mis à la poubelle", a relaté Farah. "À ce moment-là, j'ai su que j'avais un problème".

Premier athlète britannique à remporter quatre médailles d'or olympiques, il a également raconté avoir été contraint de faire le ménage et de s'occuper d'autres enfants dans une famille de Grande-Bretagne s'il voulait "avoir de quoi manger". "Si tu veux revoir ta famille un jour, ne dis rien", s'est-il entendu dire. "Souvent, je m'enfermais dans la salle de bains et je pleurais", confie-t-il.

Confidence à un professeur

Un jour, il a fini par révéler la vérité à son professeur d'éducation physique, Alan Watkinson, qui avait remarqué ses changements d'humeur dès qu'il se trouvait sur la piste. Il est alors parti vivre chez la mère d'un "ami" qui s'est "vraiment occupée" de lui.

"Le seul langage qu'il semblait comprendre était celui de l'éducation physique et du sport", témoigne Alan Watkinson. "La seule chose que je pouvais faire pour m'éloigner de cette (situation) était de sortir et de courir", raconte Farah.

Watkinson a ensuite demandé la citoyenneté britannique pour l'athlète, qui l'a finalement obtenue le 25 juillet 2000.

Secret dévoilé

Le champion olympique explique que ce sont ses enfants qui l'ont incité à dévoiler la vérité sur son passé. "Je l'ai gardé pendant si longtemps, c'était difficile parce que vous ne voulez pas y faire face et souvent mes enfants posaient des questions (...). Et vous avez toujours une réponse pour tout, mais vous n'avez pas de réponse pour ça".

"C'est la raison principale pour laquelle je raconte mon histoire, parce que je veux me sentir normal et ne pas avoir l'impression de m'accrocher à quelque chose" a-t-il clamé.

Farah, qui a appelé son fils Hussein en référence à son vrai nom, a conclu : "Je pense souvent à l'autre Mohamed Farah, le garçon dont j'ai pris la place dans cet avion, et j'espère vraiment qu'il va bien".

De son côté, le gouvernement britannique a annoncé mardi qu'il n'entamerait pas de poursuites à l'encontre de Mo Farah pour être arrivé dans le pays sous une fausse identité. 

 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR ÉTATS-UNIS

La douane américaine prend le champion olympique Mo Farah pour un terroriste

Championnats du monde d'athlétisme

Le Britannique Mohamed Farah champion du monde du 10 000 m à Moscou

L'Humanité

Une brèche dans les prisons

Il était une fois

Le 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.

Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.

Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.

Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.

Michel Foucault, les mots et les causes oubliées

« L’une des régions cachées de notre système social »

Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »

Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.

Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire

Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».

Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».

Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »

Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation

Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.

L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.

Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.

Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.

Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratie

Faire entendre la voix des prisonniers

Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.

Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.

Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matons

C’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.

À VOIR

Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.

prisonnancy
BBC

Over the past 50 years, increased shipping has contributed to a 30-fold increase in the low-frequency noise present along major shipping routes – Lucille Chapuis

In the aftermath of the terrorist attacks on 11 September 2001, a great lull fell over North America, above and below the water.

Understandably, fewer people were traveling by air. But ship traffic was also significantly reduced, even as far north as the Bay of Fundy in Canada. As a result, underwater noise in the bay dropped by an incredible six decibels to below 150 Hz – equivalent to a soft rain or cat's purr.

The area is frequented by North Atlantic right whales, so scientists at Duke University decided to see if the quieter waters had any impact on the giant mammals. Sure enough, after analysing their feacal matter for stress hormones, they found the lower human-caused ocean noise was leading to lower stress levels.

Marine animals like whales use sound to do everything from communicate and travel to look for food and find safe environments. "Sound travels faster and further in water than in air, and marine animals take advantage of it," says Lucille Chapuis, a sensory ecologist at the University of Exeter.

But this also means that when there's a near-constant hum of underwater noise pollution from things like boat traffic, it can severely impact their way of life. "Over the past 50 years, increased shipping has contributed to a 30-fold increase in the low-frequency noise present along major shipping routes," says Chapuis.

Imagine your upstairs neighbour was having work done on their apartment and you had an important work presentation to give over a video call. You'd find it quite difficult to hear and communicate with your colleagues and do a proper job. That's what marine animals who live or migrate near anthropogenic noise endure most of the time.

For decades now, scientists around the world have been studying just how impactful this noise can be on marine animals. Now, they are beginning to identify the measures that, if widely adopted, could save many species from the impacts of this overlooked form of pollution.

A resonant problem

Anthropogenic ocean noise comes from a huge variety of sources, from military sonar and aircraft landings, to the construction of offshore wind farms and seismic surveys used to explore for oil and gas. But the most common source is boats, specifically from their propellers.

When propellers, especially older ones, turn at high speeds, they can create a drop in pressure on the reverse side on the backside of the propeller that results in a lot of bubbles, and low-frequency noise – an effect called cavitation. Cavitation also makes boats less efficient because the propeller is expending a lot of energy, some of which isn't helping to push the boat forward.

This low-frequency sound has a long range, so it can disrupt marine animal communication across a wide area. Bottlenose dolphins, for example, use all sorts of sounds to communicate with each other, some detectable by other dolphins over 20km (12 miles) away, and are often impacted.

A researcher deploys a hydrophone on a coral reef in Sulawesi, Indonesia (Credit: Tim Lamont/University of Exeter)

"We [have] found that dolphins adjust their calls when it is noisy underwater, most likely so they can be heard better by other dolphins," explains Helen Bailey, research professor at the University of Maryland's Center for Environmental Science. "This is similar to when we shout louder when we are talking in a noisier bar."

By "adjust" she means simplify, as anyone might do to try to relay a message when there's a lot of ambient noise. In a 2018 study on the subject led by Bailey, the researchers recorded underwater noise caused mainly by boat traffic in the western North Atlantic up to 130 decibels, on par with a busy highway. If dolphins are regularly trying to communicate with such interference, it's safe to assume a lot gets lost in translation.

I think sound is as important to whales as all of our senses put together. [T]hey can feel it vibrating throughout their whole body – Rob Williams

Chronic, low-frequency sound also impacts the ability of young fish to find home. Juvenile fish use sound to suss out their ideal marine ecosystem. They listen for a diverse soundscape, which indicates that there's abundant resources for lots of different life. When anthropogenic sounds block these natural soundscapes, they may end up in inhospitable environments. (Sadly, at the same time, mass bleaching events are killing off fragile coral reef systems, leaving less life to make sounds there and attract the juvenile fish –  a negative feedback loop which accelerates the die-off of the reefs.)

Noise pollution is an especially big problem for whales, who regularly use sound to touch base with each other. One 2012 study of blue whales found the mid-range sound from ships' sonar overlaps with their calls to each other, forcing them to repeat themselves as if they were losing connection on a mobile phone.

"[I]t literally shrinks the whales' world," says Rob Williams, marine biologist and founder of Oceans Initiative, a non-profit working to protect marine life. Williams believes anthropogenic ocean noise is just as much a threat to whales as deforestation is to grizzly bears – it fundamentally impacts every aspect of their way of life. "I think sound is as important to whales as all of our senses put together," he says. "[T]hey can feel it vibrating throughout their whole body."

Williams has studied killer whales for decades, including the southern resident killer whale in the northeast Pacific Ocean, which is among the world's most critically endangered animals due to a dwindling food supply, pollution and ocean noise.

According to a 2017 study Williams co-authored, anthropogenic ocean noise can keep these whales from feeding as much as they normally would if the noise was not present.

"We're showing that when boats are too close, and the boats are making noise, the killer whales are spending 18-25% less time feeding than if there were no boats around," he explains. Williams says the team also found that the whales' calls only reached about 62% of the distance they would in a marine environment not populated by boats and ships.

Ocean noise also impedes killer whales' ability to catch chinook salmon and herring, their primary food sources. A recent study that evaluated the behavior of these two prey fish found that they often react to boat noise as if it were a predator by fleeing or changing migration patterns, making it harder for the killer whales to catch them.

Bottlenose dolphins, who can make sounds detectable by other dolphins over 20km (12 miles) away, are affected by ocean noise pollution (Credit: A Rosenfeld/Getty)

Anthropogenic noise affects other prey fish in different ways. A 2016 study found damselfish don't hear their predators approaching as well when motorboat noise is present – making them more susceptible to being eaten. In fact, more than twice as many fish were eaten when motorboats were passing than when they weren't, which suggests anthropogenic sound is directly linked to an increase in fish mortality.

It's difficult to assess exactly how detrimental anthropogenic noise is to all ocean wildlife since it appears to impact some species more than others. Most studies on the subject, however, suggest that the auditory interference inhibits marine animals' abilities to hear and react to biological sounds, which in turn decreases their ability to survive. And, in the case of critically endangered species, like the southern resident killer whale, experts like Williams believe such an impediment could ultimately put the species on a fast track to extinction.

An easy win?

The flip side of the ocean noise problem is that it is one of the few human-fuelled pollution sources that has several relatively straightforward solutions.

Sound emanating from ships is by far the most common culprit, so conservationists believe it should be addressed first. One of the easiest ways to do that is to simply get ship and boat traffic to slow down when moving through areas rich in marine life – a strategy which could also help to cut carbon emissions from ships. Major ports in the US Pacific Northwest and Vancouver have already enacted slow-down programs, and a recent study found that the effort is making a significant difference.

"Something as simple as slowing down a few knots makes a major drop in the noise level. And we've just shown that it not only drops the noise level, but when ships slow down, the killer whales are feeding more," says Williams.

You might also like:

Unlike other conservation efforts, which can require years of development, noise-reduction programs like these are relatively low-lift. And their impact can be felt right away. "We don't have to wait decades to fix this," says Williams. "What's beautiful about working on ocean noise is that if we reduce the source, [the benefits] take effect immediately."

Moving ship lanes away from areas populated by sensitive species like killer whales could also be beneficial, Williams adds. But in order for noise abatement endeavours to have a widespread effect on marine life, they will have to be backed by sweeping public policy.

And while slowing ships down is a good start, scientists agree ships ultimately need to be built and retrofitted with noise abatement in mind. A first step in that direction could be changing ship building requirements so the parts that make the most noise, like the engine and propeller, are designed to be quieter.

"The Navy and others have learned how to do this, but it has not [yet] been required for commercial vessels," says Hildebrand.

Studies have shown damselfish are more susceptible to being eaten when motorboat noise is present, as they don't hear predators (Credit: E R Degginger/Alamy)

The International Maritime Organization has also made building quieter ships part of its mission, and in 2014 outlined simple guidelines for engineers and manufacturers to follow. That said, NGOs such as the World Wide Fund for Nature (WWF) have noted the voluntary guidelines put out by the IMO have been largely ineffective at curbing anthropogenic ocean noise, and are calling for mandatory limitations. Natasha Brown, an IMO spokesperson, says the IMO's guidelines are currently under review, providing an opportunity for member states and NGOs to submit proposals for further work and action on underwater noise. "For mandatory measures, this would need to come from a proposal from an [IMO] member state or states," she adds.

Retrofitting ships would also help to reduce ocean noise. This tends to be more expensive than adjusting designs and parts for new ships, but it could be worth it if only the most problematic ships are targeted. One of Williams' studies on noise emanating from a fleet of 1,500 ships found 50% of the noise was coming from only 15% of the vessels. So retrofitting just those ships with new, noise-reducing propellers would make a significant difference in the fleet's overall sound impact.

Creating a financial incentive for private companies to build, buy and operate quieter ships could be another useful approach. Design adjustments already on the market, such as propellers which reduce cavitation, can also make ships more efficient and reduce carbon emissions, says Williams. For companies looking to go greener, that added benefit may be what tips the scales.

Quietening a noisy landscape

While boat noise is the most common form of anthropogenic ocean noise, other sources also create problems.

The construction and operation of offshore wind farms is among them. Many major structures offshore are built using pile drivers, which can cause sudden bursts or pulses of loud underwater sound.

Louder or higher frequency sounds like these may do more immediate damage to nearby marine life than the more chronic, lower-frequency sounds, says John Hildebrand, a professor of oceanography at the University of California. "At high intensities it may be that the noise creates physiological damage," he says.

One way to reduce this noise is to create a bubble curtain around the sites. It's just as it sounds, "a series of bubbles that form almost a wall and block some of the sound being emitted from a source," explains Bailey.

However, Chapuis notes that the operation of the wind farms also produces "a constant, low frequency sound, which can represent a chronic source of noise, even if the levels are not that high". Some researchers argue this noise should be addressed in the planning of where wind turbines are placed, as well as in the environmental impact assessments of individual projects.

Aircraft can also produce significant underwater noise, especially when they regularly take off and land at airports near bodies of water. Moving runways further away from areas that are home to sensitive marine life could help curb the problem.

As long as humans are around, the noises they bring with them will likely remain a part of ocean soundscapes

Military sonar is another source of anthropogenic ocean noise that can sound so similar to whale calls that it confuses them, leading them to lose their sense of direction – thought to be one reason why whales end up stranded on beaches. One potential solution is for the military to reduce the need for sonar by instead eavesdropping on natural sounds from marine animals as a way of detecting underwater threats.

Underwater mining for fuels like oil and gas can also produce bursts of ocean noise. Sometimes, excavation teams set off large explosions, or use seismic air guns in sharp bursts from a ship above to push through the ocean floor.

Hildebrand argues that restrictions are needed for such noise exposure of marine animals, "in much the same way that OSHA [the US Occupational Safety and Health Administration] limits human exposure to high levels of noise". Restrictions could include decibel limitations at certain points in bodies of water where vulnerable marine habitats exist, regulated by environmental government agencies like the Environmental Protection Agency (EPA) in the US.

These agencies could also provide guides for different industries to reduce their sound emissions. Seismic survey noise, for example, can be tempered by releasing the air in more continuous, lower frequency pushes over longer periods of time – a process called marine vibroseis.

A hydrophone listens for clicking sounds made by sperm whales near Pico Island, Portugal (Credit: wildestanimal/Getty)

Focusing on one source of ocean sound pollution or one impacted species at a time won't make much of a difference on a global scale. But considering the overarching environmental impact, followed by the creation of a multipronged plan of action, might. In order to best assess what progress is being made and where work still needs to be done, monitoring soundscapes around the world must be part of that plan.

The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

Hildebrand has called for a long-term, global ocean noise monitoring system that's accessible to anyone anywhere. Not only would researchers be able to better track changes this way, activists or politicians looking to push for policy change could also easily refer to real-time problem areas.

Ocean soundscape research is still a relatively new field, but scientists within it are always looking for ways to get more data, and better, more affordable listening technology. "We've developed this acoustic prospecting toolkit where we can just give someone a $1,000 (£815) Pelican case [a durable, waterproof case for sensitive items] and they can go and do spot recordings in some remote parts of the world," says Williams.

Chapuis says scientists are also actively encouraging the development of low-cost, underwater recorders so that more research can be done, and more people can discover "the fascinating sounds which can be heard underwater".

As long as humans are around, the noises they bring with them will likely remain a part of ocean soundscapes. But like any other type of harmful pollution, ocean noise needs to be regulated in a meaningful way if we are to keep marine animals' sound-driven worlds from shrinking away.

--

Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.

France24 - Monde

Mercato : Paul Pogba retourne à la Juventus Turin

Publié le : 11/07/2022 - 14:04

FRANCE 24 Suivre

Après six années compliquées à Manchester United, Paul Pogba fait son retour à la Juventus Turin jusqu'en 2026, a annoncé l'équipe italienne, lundi.

Le "Pogback". Paul Pogba, grand adepte des mots valises avec son nom de famille, retourne à la Juventus Turin jusqu'en 2026, a annoncé lundi 11 juillet l'équipe italienne, théâtre des plus belles années en club du champion du monde français, en quête de rebond avant le Mondial-2022. 

"Paul est de retour à Turin, il est parti étant jeune, il est de retour en étant devenu un homme et un joueur hors norme", a écrit la Juve dans un communiqué, annonçant la signature d'un contrat de quatre ans.

𝗜𝗧'𝗦 𝗢𝗙𝗙𝗜𝗖𝗜𝗔𝗟! @paulpogba is 🔙 in ⚪️⚫️🤩#POGBACK

July 11, 2022

En Italie, le quotidien La Gazzetta dello Sport évoque un salaire de huit millions d'euros par saison, plus deux millions d'euros de bonus.

"#Pogback" : ce mot-clé circulait depuis plus de deux mois sur les réseaux sociaux italiens, relayé par des tifosi comptant sur le champion du monde français (29 ans), en fin de contrat chez les "Red Devils", pour redonner du clinquant à une Juve fanée. La "Vieille dame", après un record de neuf scudetti consécutifs (2012 à 2020), a été éjectée du Top 3 en Italie ces deux dernières saisons et incapable de se hisser en quart de finale de la C1 depuis 2019.

Pogba, qui était présent dimanche à la reprise de l'entraînement collectif des joueurs turinois, a fait le choix de retrouver un cadre connu où il avait triomphé dans le passé (2012-2016), avec notamment quatre titres de champion d'Italie et une finale de Ligue des champions en 2015.

Attendu impatiemment par l'entraîneur Massimiliano Allegri, en quête de caractère dans son équipe, le milieu devrait avoir l'occasion de retrouver du temps de jeu et de la régularité à quelques mois de la Coupe du monde au Qatar (21 novembre-18 décembre), après une saison compliquée à Manchester.

Un passage compliqué à Manchester

"ManU" avait officialisé son départ le 1er juin, mettant un point final à six saisons mitigées dans le club où il était arrivé en superstar en 2016 au terme d'un transfert astronomique de quelque 105 millions d'euros ficelé par son agent, Mino Raiola, mort en avril dernier. 

Car autant Pogba aura porté les Bleus lors du Mondial-2018, autant il aura eu du mal à poser son empreinte sur les "Red Devils", club où l'ancien Havrais était passé furtivement en 2011-2012 avant de rejoindre Turin. 

L'étoile du Français, comptant peu de soutiens chez les fans mancuniens, a décliné en même temps que celle de son club. À son palmarès en Angleterre, Pogba ne compte qu'une Coupe de la Ligue et une Ligue Europa, deux trophées datant de 2017.

"Il faut être honnête, cela ne me satisfait pas, mais vraiment pas du tout. Que ce soit avec Manchester ou dans un autre club, je veux remporter des titres", disait-il en mars dans un entretien au Figaro.

Hors des terrains, le printemps a aussi été difficile avec un cambriolage pendant un match, alors que ses enfants étaient présents à la maison, et le décès de Mino Raiola.  Alors que son nom a régulièrement été évoqué du côté du Paris SG, l'enfant de Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne) a donc choisi une ville qu'il connaît bien et un club où il se sait désiré.

"Là où je suis devenu un homme"

À Turin, "c'est là où je suis devenu un homme", assure ainsi Pogba dans le documentaire consacré à sa carrière sur Prime Video.

Dans cette série récemment mise en ligne, Mino Raiola semblait déjà avoir cette idée en tête l'été dernier en incitant son protégé à trouver un club où il se sente "comme avec les Bleus": "Tu es un autre Pogba avec les Bleus qu'avec Manchester. Tu es le vrai Pogba, le Pogba de la Juventus, le Pogba que tout le monde aime...", disait l'agent. 

À la Juventus, Pogba rejoint son coéquipier de l'équipe de France Adrien Rabiot, même si ce dernier pourrait partir avant la fin de l'été.

Avec Pogba, la Juve s'offre au passage un joueur capable de faire rêver les supporters, orphelins de Paulo Dybala, apprécié par le Juventus Stadium mais non retenu à la fin de son contrat et dont le Français va récupérer le n°10. 

Le seul doute tient à l'état de forme de l'international, pas épargné par les blessures ces dernières années, et ce, alors que la Juve a précisément souffert cette saison de nombreux pépins physiques de ses cadres, de Chiellini à Bonucci en passant par Chiesa ou Dybala. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR TRANSFERT

Football : le Bayern Munich s'offre la star du Sénégal Sadio Mané

SAGA MBAPPÉ

Football : Kylian Mbappé reste à Paris, "un grand jour pour le PSG"

Football : Cristiano Ronaldo fait son come-back à Manchester United

L'Humanité

Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

Il était une fois

Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

Anne SteinerAllemagneIl était une fois
France24 - Monde

"Nous sommes désespérés" : au Sri Lanka, des manifestants envahissent le bureau du Premier ministre

Publié le : 13/07/2022 - 18:03Modifié le : 13/07/2022 - 18:06

Pariesa Young Suivre

Au Sri Lanka, la crise politique a pris un nouveau tournant avec la fuite du président Gotabaya Rajapaksa mercredi 13 juillet. Dans la capitale, Colombo, plusieurs milliers de Sri Lankais ont pris d’assaut le bureau du Premier ministre, quelques heures après sa nomination comme président par intérim. Une manifestante témoigne.

Le président sri lankais Gotabaya Rajapaksa s’est envolé pour les Maldives à bord d'un avion militaire tôt mercredi 13 juillet, date à laquelle il avait promis de démissionner. Mais le dirigeant, accusé par les manifestants d’être à l’origine de la crise économique que traverse le pays, a pris la fuite avant d’avoir officiellement quitté le pouvoir. Le Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, qui avait également promis de démissionner, a été désigné président par intérim. Ce dernier a déclaré qu’il ne quitterait son nouveau poste que lorsqu’un nouveau gouvernement aura été formé.

Après cette annonce, des milliers de manifestants ont à nouveau investi les rues de Colombo et ont fait irruption dans le bureau de Ranil Wickremesinghe afin de le forcer à démissionner. 

The cheering continues... #powertothepeople pic.twitter.com/LVuCPSK5ga

July 13, 2022

Des manifestants entourent les locaux du bureau du Premier ministre le 13 juillet, après avoir fait irruption dans le bâtiment.

Le bâtiment où se trouve le bureau du Premier ministre est le dernier immeuble gouvernemental dont les manifestants ont pris le contrôle. Samedi 9 juillet, ils s’étaient déjà emparés du palais présidentiel et de la résidence du Premier ministre. Les deux bâtiments ont depuis été transformés en lieux de contestation accessibles au public. 

>> À lire : Au Sri Lanka, les manifestants "ouvrent au public" les lieux du pouvoir occupés

"Plusieurs ambulances étaient remplies de manifestants"

Nisha (pseudonyme), 28 ans, est une analyste financière originaire de Ratmalana, au sud de la capitale Colombo. Elle a participé aux manifestations ce mercredi 13 juillet. Elle raconte :

Le président avait déclaré qu'il allait démissionner aujourd'hui (mercredi 13 juillet NDLR). Nous avions donc prévu de nous rendre à Colombo pour nous assurer qu'il se conformerait à cette déclaration. Pour être honnête, nous ne faisons plus confiance à tout ce qui émane du gouvernement. Des milliers de personnes sont venues à Colombo pour cette raison.

Il a été très difficile d'y aller, car il n'y a presque pas de bus et nous rencontrons de nombreux problèmes de transport en ce moment à cause de la pénurie de carburant. En ce moment, nous n’avons pas de carburant pour nos propres véhicules. Nous avons donc pris le bus et il était bondé.

Quand nous sommes arrivés, vers 10 heures du matin, nous avons appris que l'actuel Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, reprenait le rôle du président. Tout le monde a donc décidé de se diriger vers son bureau et d'essayer de manifester contre sa prise de fonction.

 

Jaya wewa! #GoHomeRanil #NodealsRanil#SriLanka #FlowerRoad pic.twitter.com/dsPgpos3a3

July 13, 2022

Il y avait beaucoup de militaires le long de la rue. Ils observaient les manifestations. Lorsque nous avons commencé à marcher vers le bureau du Premier ministre, ils sont venus et ont marché avec nous. 

Je me trouvais assez loin, mais, devant moi, des personnes se faisaient gazer par la police. Il y avait un énorme nuage blanc de gaz lacrymogène. Plusieurs ambulances descendaient la rue vers nous : elles étaient remplies de manifestants. J'ai vu des gens qui saignaient : je pense qu'ils avaient été battus par la police. Il y a aussi des gens qui se sont évanouis à cause du gaz lacrymogène.

Selon CNN, au moins 30 personnes ont été hospitalisées après les manifestations. Les blessures ont majoritairement été causées par l’inhalation de gaz lacrymogène, mais le média rapporte également que beaucoup de manifestants se sont blessés en sautant par-dessus des barrières. 

සාමකාමී ගෝල්ෆේස් විරෝධතාකරුවන් බිය කිරීම සදහා ආයුධ සහිත හෙලිකොප්ටර් යානා ඉතා පහතින් ගමන් කරයි.@UNHumanRights #military #galleface #Gohomegota2022 #Airforce pic.twitter.com/wHI07hwQnk

July 13, 2022

Il y avait aussi un hélicoptère qui volait très bas au-dessus des manifestants. Nous pensions qu'il était juste là pour nous intimider. À un moment, il a volé très très bas et les gens ont paniqué et ont commencé à s'enfuir. Nous n'étions même pas violents, nous ne faisions que scander nos slogans.

Lorsque les gens ont commencé à essayer d'entrer dans le bureau du Premier ministre, je suis restée en arrière parce que j'étais avec ma sœur et j'étais inquiète pour sa sécurité.

The gates of the residence of the Prime Minister of Sri Lanka are stormed with a battering ram. pic.twitter.com/pIqjhfv2ok

July 13, 2022

"Ces bâtiments appartiennent au peuple, nous les avons payé avec nos impôts"

Nisha poursuit:

Les gens ne m’ont pas vraiment semblé en colère. Dans l'ensemble, nous avons juste l'espoir que quelque chose change. Cela fait trois mois que nous sommes dans les rues pour manifester. Et ça a été très difficile. Nos voitures sont coincées dans nos garages parce que nous n’avons pas de carburant. Les gens sont vraiment désespérés. Le président et le Premier ministre ont bénéficié pendant des mois de l'aide de la communauté internationale pour trouver une solution, mais rien n'a changé et ils nous ont plongés dans cette crise économique.

Le 9 juillet (en prenant d’assaut plusieurs lieux du pouvoir, NDLR), les manifestants savaient que le président et le Premier ministre n'étaient pas sur place. Ils y sont allés principalement pour le symbole. Ces bâtiments appartiennent au peuple car nous les payons avec nos impôts. Pour les manifestants, ces lieux ne devraient pas être interdits au public.

Nous voulons simplement un dirigeant qui soit juste et responsable. En attendant, les gens continueront à manifester.

Ranil Wickremesinghe, le nouveau président par intérim, a déclaré l’état d’urgence et imposé un couvre-feu au Sri Lanka, avant de rapidement revenir sur ces deux décisions.

Les manifestants ont aussi fait irruption dans les locaux de la télévision d'État et coupé la diffusion des programmes.

Des manifestations ont éclaté aux Maldives, quelques heures après l'atterrissage du président sri lankais. Les manifestants ont exhorté le gouvernement maldivien à ne pas lui offrir refuge.

Télécharger l'application

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
BBC

Managers need to be aware that these biases exist – and be committed to levelling the playing field – Eric Anicich

It’s well-known that proximity plays a role in promotions: managers are more likely to know workers they spend more time with better, give them key assignments and, as a result, develop their careers. And now, in the wake of the pandemic, it’s also becoming clear some managers view in-office workers more favourably, due to concerns they have that employees who work from home could be less engaged.

This represents a concern for remote workers: if managers are biased towards colleagues they see more often, will home-workers be able to compete – or might their choice of work location leave them overlooked, potentially stigmatised and struggling to move up the ladder?

A 2022 survey of 200 US C-suite executives confirms there is ample reason to be concerned: 41% of participants believe remote employees are less likely to be considered for promotion. This aligns with data from before the pandemic: research from 2015 showed remote workers in China had promotion rates 50% lower than their in-person colleagues, despite being more productive.

Right now, companies are continuing to experiment with different in-office, hybrid and remote policies. Current workforces can include employees working different models; teams might be a mix of people going into the office and working remotely, either occasionally or permanently. Some workers might have far more access to managers than others, potentially giving them a promotional edge.

This means companies need to find ways to ensure remote workers get the same opportunities for advancement as everyone else. Firms are still coming up with best practises to address this issue; for instance, several companies are innovating in terms of working models or communication strategies that should create more parity among employees. But these are still early days, say experts – and workers could still be in for an could be an uphill climb.

‘No simple solution’

Whether remote workers are likely to encounter promotion-related bias depends on the working model of the organisation, say experts.

"If you are in a small minority of people who are working remotely, I would say yes, you're probably at a disadvantage in terms of promotions, because you're not meeting the typical standards or norms of the organisation," says Scott Sonenshein, professor of management at Rice University, Houston, Texas. "On the other hand, if a majority of the people in the organisation are working remotely, then I think it's a completely different story."

While some firms have allowed staff to work anywhere permanently and fully embraced remote work, the firms who have mixed staff – some remote, some in-person – are the ones for whom reforming a system that inherently favours in-person workers is most crucial.

There's a psychological tendency for bosses to trust in-person workers more quickly, leaving remote workers at a disadvantage (Credit: Getty Images)

Many companies are taking steps to do this, whether through additional employee tracking or changes to operating norms. Cloud software company Okta, for example, is reportedly taking greater care to track promotions and pay across staff, including remote workers, while marketing software developer HubSpot says it's going to add work location to diversity data to ensure a remote worker's geography won't hurt their chances of getting promoted.

Having this kind of data might be "really valuable", says Eric Anicich, assistant professor of management and organisation at the University of Southern California, because it could help managers “make more fair, apples-to-apples comparisons” among workers. Companies can also benefit from using KPIs and other metrics that bring remote workers' contributions "out of the shadows", he adds.

Some companies are also changing how they work in a bid to better include remote workers. Web-security company Cloudflare mandates that if one remote worker dials into a virtual meeting, all in-office team members must dial in, too, so that employees have equal access. Messaging platform Slack limits the number of days executives come into the office, to champion remote work and minimise presenteeism, while fintech start-up Alloy funds quarterly visits to headquarters for remote staffers to give them face time opportunities with bosses. Other workplaces appoint a 'head of remote': a leader who advocates for remote workers and makes sure they get the resources and progression they need.

Because these policies are relatively new, it's unclear to what extent they might close the promotion gap between remote and office workers. Experts say these moves are good faith efforts from companies to become more equitable – and show how normalised remote work is becoming – but suggest achieving parity will be a long process.

“I don’t think there’s a simple solution to a complex problem," says Sonenshein. "I think what it really comes down to is individual supervisors, and what kind of training and programmes that help them reduce some of the biases they have."

To ensure that all these measures aren't just gimmicks, he says companies must help mid-level managers adjust to managing mixed teams and understand the value of remote work. This help could take the shape of workshops geared toward supervisors who've been resistant to remote work, for example, and form part of a larger structure in which these companies' newly implemented policies can be effective in setting remote workers up for success.

Workers need to be visible

While companies are still working on their policies, there are also steps remote workers can take to ensure they remain in contention for promotions.

"You just have to be proactive," says Anicich. "Making yourself as available and visible as possible" is crucial in the absence of regular face-to-face interaction, he says. "If you're one of those people who's permanently stationed far away from the office, I think it's just more incumbent on you to groom that relationship [with your boss] a little bit more."

He suggests workers should take the initiative to schedule more catch-ups with bosses and, when they do talk, be clear about career goals, as well as drawing attention to recent achievements. Little things like switching cameras on and participating in Zoom calls also go a long way, he says. "The easier it is to come to mind with your supervisors – in a positive way – then I think, all else being equal, [it] will nudge you in the direction of being favoured for a promotion."

Martha Maznevski, professor of organisational behaviour at Ivey Business School, Western University, Canada, agrees. "Shoot that boss a quick message saying, 'here's what I did today', or 'what do you think about this?' or 'I'm going into a meeting tomorrow, just wanted you to know that'”. These, she says, are all good ways to communicate frequently with your manager in a way that builds trust, keeps information flowing and keeps you visible – which will ultimately feed into promotion prospects.

Ideally, ensuring parity of opportunity shouldn't be falling on remote workers' shoulders; the responsibility should lie with the organisation. But given how much and quickly the workforce has changed, remote workers need to have some patience with employers and be aware of the need to self-advocate. "It's a push-and-pull right now," says Sonenshein.

Towards a level playing field?

Looking forwards, it’s in the long-term interest of companies to find a way through this issue. To begin, promotional bias towards in-office workers could become an equity issue, given more women and minority workers prefer remote work. If that problem isn't addressed, "in the future, you might see two classes of employees: the remote and in-person ones", says Sonenshein.

And since hybrid work is forecast to remain the post-pandemic normal, there’s growing awareness that companies need to create a supportive environment for remote workers – one in which they can develop and advance – or else risk losing that talent to a different company who will give them what they want.

Sonenshein also suggests that while biases against remote work remain, these may reduce organically as home-working becomes more entrenched. "As people retire, they will get replaced by people who increasingly grew up in remote work," he says – and these new managers may be less likely to have ingrained beliefs that workers must be physically present in order to be trusted and, ultimately, promoted.

All this means that remote workers should see themselves as contenders for promotions and, while companies continue to trial and establish policies around location-based equity, take their own steps to correct for existing biases.

"It’s incumbent on the remote worker to be proactive and get noticed," says Anicich. But there’s also a corporate responsibility. “Managers need to be aware that these biases exist – and be committed to levelling the playing field."

BBC

In the end it often turns out to be more polluting to use cardboard wrapping than plastic, when the entire food production chain is taken into account – Romane Osadnik

In many countries, plastic straws are increasingly hard to come by. In the UK, where I live, they were banned completely at the end of 2020 along with plastic coffee stirrers. So when I am offered a straw in a restaurant or café now, it's usually made of paper.

But these paper straws bend and go limp after a few minutes in my drink, and in the end they all go in the general waste, either to an incinerator to be burned to produce energy, or to landfill.

Do I really want a paper straw? I am lucky enough to be able to lift that glass to my lips, so I might as well do so. And just like that, a step towards zero waste is taken, and it feels good.

Single-use plastics seem to be disappearing. Australia has had a plastic bag ban since 2018. India followed the UK with a ban on straws, cutlery and food packaging in July 2022. In my home country of France, plastics are now banned on fresh fruit and vegetables.

While plastic waste is a problem, plastic is also a useful material in which to package food. So why is it the subject of so much attention? And does plastic still have a place on our supermarket shelves?

In 2018, we produced two billion tonnes of solid waste globally, of which 275 million tonnes was plastic. With the world population predicted to double by 2050, waste will increase by 70%.

Globally, packaging is the largest source of plastic waste – and by some margin. In 2015, 141 million tonnes of plastic packaging waste was generated, compared to 42 million tonnes of plastic textile waste – which was the next largest sector.

Some countries are able to recycle most of their plastic waste. Up to 56% is recycled in Germany, closely followed by Austria, South Korea and Wales. But the global picture is quite different – 15% of plastics go to recycling, but 40% of this waste is rejected for contamination or other issues, meaning only 9% of plastic waste is actually recycled. By contrast, metals can have an up to 100% recycle rate.

Environmental plastic pollution is linked to cancers, hormone disruption and loss of fertility (Credit: Getty Images)

But while unsightly, plastic straws and cling wraps are only a small contributor to plastic packaging pollution. This got me thinking; how much of a difference will plastic packaging bans make? And is plastic always the villain it is made out to be?

Is plastic the public enemy it is made out to be?

It is very complex to evaluate life cycles of materials, and in certain cases there is obvious plastic bashing, says Romane Osadnik, an account manager at CITEO, a French non-profit company founded to reduce the impact of packaging materials. Osadnik helps companies identify and calculate the emissions from their packaging.

"Plastic can sometimes be the best option," Osadnik says, "especially in the food industry. Film wraps and plastic bags that seal food [like cucumber wraps] preserve the quality of the food and are lightweight options."

France recently banned the use of plastic wrapping in the food industry. When walking down the fruit and vegetable aisles of a French supermarket, you are now likely to see only loose items, with occasional styrofoam nets wrapping exotic fruit (or plastic bags for larger quantities like bags of apples).

Will other countries follow suit? Personally, I have seen the amount of plastic wrapping in British supermarket decrease rapidly since arriving in London a year and a half ago, but smaller chain supermarkets still tend to offer little to no loose vegetable options.

The journey from the field to the supermarket or market stall requires packaging to protect the produce. So in France, cucumbers, which might once have been wrapped in clear plastic film, are now delivered to supermarkets in containers made of alternative materials. "Plastic is most commonly replaced with cardboard," Osadnick says, "but food can be damaged more easily in cardboard causing more food waste in transport, and it weighs much heavier [which] means in turn that more lorries are needed to carry the same quantity of product. Transport weighs heavily in the life cycle of food. In the end it often turns out to be more polluting to use cardboard wrapping than plastic, when the entire food production chain is taken into account."

An Indian company designed this cutlery made from dried and pressed palm leaves (Credit: Getty Images)

Likewise, a life cycle assessment of single-use plastic, plastic "bags for life", cotton and paper shopping bags found that cotton and paper had the highest negative impacts for measures like fossil fuel use.

There may be an appropriate time, then, to use plastic. Perhaps the problem is that we are accustomed to using plastic only once and discarding it. The prevalence of plastic waste has led to serious concerns about the effect it has on human health. Plastics leach a class of chemical called endocrine disruptors, which can block or change how hormones are used in our bodies. Plastics are sometimes coated with polyfluoroalkyl substances (PFAS) – often referred to as "forever chemicals" – which have been linked to several diseases.

Are there better examples elsewhere that could inspire alternatives? India, like much of the world, has an expanding plastic problem. Plastic waste per person doubled between 2016 and 2020.

"In Delhi, street food used to be served in a banana leaf container and the cutlery was also made of natural material," says Harsh Malhotra, an Indian urban designer. Malhotra grew up in Delhi, then lived in the Netherlands and UK before moving back to his home country.

In Coming Clean, BBC Future uncovers the tricks and misdirections that we should all look out for when we see claims about sustainability.

The series has looked at the adverts that were banned for misleading climate claims, and why corporate climate language often uses vague terms like "green", "eco" and "natural".

Our mission is to give you the tools to spot verifiable facts from meaningless buzzwords, and to provide a rational explanation of greenwashing tactics.

"I remember walking to the farmer's market with my grandfather as a very young child, he would always carry a cloth carrier bag on the shoulder," says Malhotra. "Somehow, my parents lost the habit, and… the greengrocer now wraps greens individually before storing them in my carrier bag. I can't help but wonder where it went wrong."

Those banana leaf containers might be making a comeback. One Indian 20-year-old used this centuries-old tradition as inspiration to develop a technique to prevent leaves from degrading for up to three years. After treating the leaves with UV and shaping them into plates and cups, they can be used and reused as plastic replacements. This take on a traditional practice promotes a local sustainable solution and cultural heritage.

Assessing the life cycle of a material is complex. For instance, producing glass is very energy intensive, but if it is well kept it can be cleaned and reused perhaps indefinitely.

Linda Gaines, an environmental scientist at Argonne National Laboratory in the US, and her late colleague Max Mintz found that although you can recycle glass indefinitely through melting, this process does not save a significant amount of energy compared with primary glass production – at best it saves 13% of the energy. Glass is more eco-friendly than plastic only if it is reused and in many cases (due to the lack of glass collecting networks), plastic might be more sustainable.

"In emerging economies the cost of [producing] beverages is cheaper than in the industrialised world," Nathan Dufour from Zero Waste Europe, an NGO that is trying to find alternatives to incinerators, explains. "As a result, the cost of packaging represents a higher proportion of the total price. This explains why it makes more economic sense to keep refillable packaging, be it in glass or plastic, in countries in the global South," he says.

"So, big consumer brands have transitioned away from refillables to single-use packaging faster in the global North than in the South; it simply made more economic sense," he says. 

Dufour suggests that if companies are shown economically interesting ways of being sustainable they will go for the more sustainable option without a second thought. Consumers can contribute to tipping the balance to the more sustainable side.

Plastic is a victim of its own success: cheap, light and flexible. It's so cheap that many of use don't question using it once and throwing it away. It's so useful that we find it everywhere. While plastic waste is a pressing problem, its properties mean that it still has an important part to play, particularly in transporting food.

So before we give up on plastic, perhaps we should think about how to use, and reuse, it better.

--

Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.

France24 - Monde

En direct : les négociations sur les céréales ukrainiennes sont "une lueur d'espoir", selon l'ONU

Publié le : 13/07/2022 - 06:39

FRANCE 24 Suivre

La Russie et l'Ukraine ont fait suffisamment de progrès en vue de régler leur différend sur le blocage des exportations de céréales à partir des ports ukrainiens pour avoir de nouvelles discussions sur le sujet "la semaine prochaine", a annoncé mercredi la Turquie. "Une lueur d'espoir" a salué le chef de l'ONU, Antonio Guterres. Suivez la situation en direct.

  • 21 h 35 : les négociations en Turquie sont "une lueur d'espoir" selon Antonio Guterres

Les négociations tenues à Istanbul entre l'Ukraine et la Russie sur la libération des céréales bloquées sur le sol ukrainien et pour faciliter l'exportation de grains et engrais russes sont une "lueur d'espoir", a affirmé mercredi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Lors d'une déclaration à des médias, le chef de l'ONU, parlant de "progrès réellement substantiels", a espéré qu'un "accord formel" pourrait être atteint prochainement. "On n'en est pas encore là", a-t-il ajouté, évoquant, sans détail, la nécessité de procéder encore à "du travail technique".

  • 20 h 51 : de nouvelles discussions Russie-Ukraine en Turquie "la semaine prochaine"

La Russie et l'Ukraine ont fait suffisamment de progrès en vue de régler leur différend sur le blocage des exportations de céréales à partir des ports ukrainiens pour avoir de nouvelles discussions sur le sujet "la semaine prochaine", a annoncé mercredi la Turquie. 

Selon le ministre turc de la Défense Hulusi Aka,  un accord final sur le déblocage d'environ 20 à 25 millions de tonnes de céréales actuellement immobilisées dans les ports ukrainiens pourrait être annoncé la semaine prochaine. 

  • ​​​​​20 h 30 : les Européens promettent d'aider l'Ukraine sur leur environnement ravagé par la guerre

Forêts rasées, terres agricoles minées et polluées, rivières contaminées : Kiev a sonné l'alarme mercredi devant les ministres européens de l'Environnement qui ont promis chacun pour leur pays d'aider l'Ukraine à lutter contre ces dégâts dus à l'offensive Russe.

Le ministre ukrainien de l'Environnement, Ruslan Strilets, a notamment fait état de 3 millions d'hectares de forêts endommagés, de 40 dépôts pétroliers détruits au prix d'une intense pollution atmosphérique et d'au moins 260 cas d'"écocides", qui correspondent en droit ukrainien à des attaques touchant d'importantes surfaces naturelles.

  • 20 h 01 : nouvelles discussions Russie-Ukraine la semaine prochaine, selon Ankara

La Russie et l'Ukraine ont fait suffisamment de progrès en vue de régler leur différend sur le blocage des exportations de céréales à partir des ports ukrainiens pour avoir de nouvelles discussions sur le sujet "la semaine prochaine", a annoncé la Turquie.

"Il a été convenu que les délégations de la Russie et de l'Ukraine se rencontreraient de nouveau en Turquie la semaine prochaine", a déclaré dans un communiqué le ministre turc de la Défense Hulusi Akar après une première session sur le sujet mercredi à Istanbul entre ces deux délégations depuis leur précédente rencontre en mars.

  • 19 h 27 : une quarantaine de pays réclament à la Russie d'arrêter la guerre en Ukraine

Une quarantaine de pays dont les États-Unis, les membres de l'Union europénne, le Royaume-Uni et plusieurs États asiatiques ont réclamé à la Russie, dans une déclaration commune, d'arrêter "immédiatement ses opérations militaires en Ukraine", et soutenu la démarche de Kiev auprès de la Cour internationale de justice.

Dans cette déclaration publiée à New York, ces pays apportent leur "soutien" à l'action de l'Ukraine "contre la Russie devant la Cour internationale de justice, sur le fondement de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, aux fins d'établir que l'intervention militaire de la Russie n'a aucun fondement juridique et repose sur des allégations non fondées de génocide".

Le texte rappelle que la Cour avait exigé de Moscou la fin de la guerre le 16 mars 2022.

  • 18 h : l’opposant russe Iachine en détention pour avoir dénoncé l'offensive en Ukraine

Un tribunal de Moscou a placé en détention provisoire l'un des derniers opposants au Kremlin encore présents en Russie, Ilia Iachine, poursuivi, comme d'autres, pour avoir critiqué l'offensive en Ukraine.

Ilia Iachine, un élu municipal de la capitale russe âgé de 39 ans, restera en prison jusqu'au 12 septembre au moins, a annoncé le tribunal, accédant à la requête du procureur, a constaté l'AFP.

>> En Russie, la grande solitude des opposants à la guerre

  • 16 h 38 : les pourparlers sur les céréales ukrainiennes "officiellement terminés"

Les pourparlers à Istanbul entre délégués russes, ukrainiens et turcs pour tenter de débloquer les exportations de céréales des ports d'Ukraine sont "officiellement terminés", a annoncé le ministère turc de la Défense dans un communiqué.

Ces discussions entre experts militaires des trois pays et en présence de représentants des Nations unies ont duré trois heures trente et aucun détail sur leur contenu n'était immédiatement disponible.

  • 16 h 22 : les séparatistes de Donetsk se disent reconnus par la Corée du Nord

Le territoire séparatiste prorusse de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a affirmé avoir été reconnu en tant qu'État par la Corée du Nord, qui de son côté n'a pas fait d'annonce dans l'immédiat.

Cette reconnaissance serait la troisième, après celles de la Syrie fin juin et de la Russie quelques jours avant que Moscou ne lance son offensive contre l'Ukraine en février.

  • 15 h 04 : 200 000 tonnes de céréales perdues dans la région occupée de Kherson

Quelque 200 000 tonnes de céréales ne peuvent être récoltées dans la région ukrainienne de Kherson, largement occupée par les forces russes, ont indiqué mercredi les autorités mises en place par Moscou, accusant l'Ukraine de brûler et miner des champs.

"Ce ne sont pas seulement les récoltes incendiées qui sont perdues, une partie des champs (...) sont minés", a affirmé le chef de l'administration d'occupation russe, Vladimir Saldo, selon l'agence de presse russe TASS.

"La région de Kherson ne pourra pas récolter 200 000 tonnes de céréales, c'est beaucoup", a-t-il dit, estimant que la récolte totale serait de 1,2 à 1,3 million de tonnes au lieu de 1,4 million.

  • 14 h 31 : l'Ukraine exclut de céder des territoires à la Russie

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba, a exclu de céder des territoires à la Russie dans le cadre d'un éventuel accord de paix et a précisé qu'aucune négociation de paix n'était en cours entre Moscou et Kiev.

"L'objectif de l'Ukraine dans cette guerre (...) est de libérer nos territoires, de restaurer notre intégrité territoriale et notre pleine souveraineté dans l'est et le sud de l'Ukraine", a-t-il déclaré lors d'un point de presse. "C'est le point final de notre position de négociation", a-t-il ajouté.

  • 13 h 20 : ouverture des discussions à Istanbul sur les céréales ukrainiennes

Les pourparlers quadripartites sur la question de la reprise des exportations par la mer Noire des céréales ukrainiennes ont débuté mercredi à Istanbul peu après 14 h 15 (11 h 15 GMT), a annoncé à l'AFP un responsable turc.

Ces discussions rassemblent des experts militaires ukrainiens, russes, turcs et des Nations unies, en vue d'établir des couloirs sécurisés à travers la mer Noire.

  • 13 h 09 : au moins cinq morts dans une frappe russe près de Mykolaïv

Au moins cinq civils ont été tués par une frappe ayant éventré un immeuble près de Mykolaïv, grande ville du sud de l'Ukraine proche du front, a annoncé le chef adjoint de l'administration présidentielle Kiril Timochenko.

Dénonçant des tirs au lance-roquettes sur plusieurs lieux de la région, il a indiqué sur Telegram qu'un "hôpital et des bâtiments résidentiels ont été endommagés" et que "selon des données préliminaires, cinq civils" ont été tués dans le district de Vitovsk, à l'est de Mykolaïv.

  • 12 h 59 : deux tiers des réfugiés prévoient de rester dans leur pays d'accueil pour le moment, selon l'ONU

Environ deux tiers des personnes ayant fui l'Ukraine après l'invasion russe prévoient de rester dans leur pays d'accueil jusqu'à ce que les hostilités cessent et que la situation sécuritaire s'améliore, selon une enquête publiée par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

La plupart des personnes déplacées par la guerre, principalement des femmes et des enfants, espèrent toutefois rentrer chez elles un jour ou l'autre, montre l'enquête réalisée entre la mi-mai et la mi-juin auprès d'environ 4 900 personnes originaires d'Ukraine et vivant actuellement en République tchèque, en Hongrie, en Moldavie, en Pologne, en Roumanie et en Slovaquie.

  • 10 h 47 : Severodonetsk sans électricité, ni vivres

À Severodonetsk, ville ukrainienne conquise par l'armée russe et partiellement détruite après des semaines de combats, les rares habitants vivent sans électricité ni accès régulier à des vivres.

L'AFP a pu visiter mardi cette cité du Donbass ukrainien ainsi que sa jumelle, Lyssytchansk, dans le cadre d'un voyage de presse organisé par l'armée russe. Ces deux villes sont tombées respectivement fin juin et début juillet, permettant à la Russie de revendiquer la conquête de la totalité de la région de Louhansk, que Moscou considère comme un Etat indépendant appelé République populaire de Louhansk.

  • 4 h 04 : réunion entre Russes et Ukrainiens sur les céréales en Turquie

"Des délégations militaires des ministères turc, russe et ukrainien de la Défense, ainsi qu'une délégation des Nations unies, s'entretiendront demain à Istanbul sur la livraison en toute sécurité vers les marchés internationaux des céréales en attente dans les ports ukrainiens", a déclaré mardi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.

La Russie a confirmé cette rencontre, tout en soulignant qu'elle voulait notamment se garder "la possibilité de contrôler et de fouiller les navires pour éviter la contrebande d'armes". L'Ukraine s'est de son côté dite "favorable au règlement de la question du déblocage des céréales ukrainiennes sous les auspices de l'ONU".

"Nous avons vu depuis quelques semaines que la Russie demandait conditions sur conditions à une telle réunion donc je reste prudente", a déclaré mardi soir la chef de la diplomatie française Catherine Colonna.

  • 2 h 41 : malgré l'Ukraine, le Brésil veut acheter "tout ce qu'il pourra" de diesel à la Russie

Le Brésil compte acheter autant de diesel qu'il pourra à la Russie malgré son invasion de l'Ukraine et les sanctions qui pèsent sur Moscou, a déclaré mardi à l'ONU le chef de la diplomatie brésilienne, Carlos Alberto Franco França.

Cette déclaration survient après une annonce du président brésilien Jair Bolsonaro selon laquelle un accord est "presque" sur le point d'aboutir à ce sujet avec la Russie.

"Nous devons être sûrs d'avoir suffisamment de diesel pour l'agro-industrie et pour les chauffeurs brésiliens", a expliqué le ministre à des journalistes en marge d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU présidée par le Brésil.

  • 2 h 07 : LeBron James critique Washington, accusé de ne pas faire assez pour rapatrier Brittney Griner

La superstar de la NBA LeBron James a estimé mardi que les autorités américaines ne faisaient pas suffisamment d'efforts pour rapatrier Brittney Griner, détenue en Russie depuis février pour possession de drogues.

Dans une bande-annonce pour son émission sur YouTube "The Shop: Uninterrupted", le basketteur a rappelé que sa compatriote avait été placée en détention en Russie en février, quelques jours avant l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

"Comment peut-elle (dans ces circonstances), se sentir soutenue par les États-Unis ?", s'est interrogé LeBron James, quadruple champion NBA et désigné quatre fois meilleur joueur de la ligue. "Dans son cas, je me demanderais 'Est-ce que j'ai même envie de rentrer en Amérique ?'"

Avec AFP

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 8 JUILLET

Guerre en Ukraine : face au flot de critiques occidentales, la Russie "isolée" au G20

LE FIL DU 9 JUILLET

Bombardements "incessants" sur la région de Donetsk, nouvelle aide américaine à Kiev

LE FIL DU 10 JUILLET

Guerre en Ukraine : frappe meurtrière dans le Donbass, évacuation à Kherson

L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
BBC

Mondrian was a trailblazer, in his concentration on the very essence of the image – he was one of the first who really did this, this totally non-representational work – Ulf Küster

Six lines and five colours was all it took to make a masterpiece. By 1922, the modernist mission appeared to be complete. In Piet Mondrian's Composition with Blue, Yellow, Red, Black and Grey, only primary colours prevail. The orange and cornflower blue that lingered the previous year had been banished from the grid, and a contemplative grey-white took centre stage. Western art had never seemed so simple or so accessible.

More like this: - The artist who likes to blow things up - The eerie allure of stone circles - How fear shaped ancient mythology

In the same year, the Dutch painter took leave from his Paris studio to celebrate his 50th birthday with a retrospective of his work at Amsterdam's Stedelijk Museum. Today, a century later, Mondrian's 56 x 63cm Composition with Blue, Yellow, Red, Black and Grey is on permanent display in the museum's basement, the characteristic "PM" monogram and "22" still visible in scratchy red paint.

Composition with Blue, Yellow, Red, Black and Grey (1922) broke artistic traditions to forge an entirely new approach in art (Credit: Stedelijk Museum Amsterdam)

Maurice Rummens, academic researcher at the Stedelijk Museum, describes the painting as  "one of the spearheads" of the museum's collection. It signalled a transformation in Mondrian's style – and in painting. Representations of real objects and the use of perspective, seen in the artist's landscapes at the turn of the century and continuing into his cubist period, were no longer modern enough for him. Instead, he turned to pure abstraction to communicate something more ambitious and intangible: the elementary and universal qualities of the cosmos.

"Vertical and horizontal lines are the expression of two opposing forces," Mondrian later explained in a 1937 essay. "They exist everywhere and dominate everything; their reciprocal action constitutes 'life'."

Mondrian intended the combination of primary colours and bold geometric patterns to convey nature's inherent connectivity in the most distilled and direct way possible. In a letter to fellow Dutch artist Theo Van Doesburg in 1915, he writes: "I always confine myself to expressing the eternal (closest to the spirit) and I do so in the simplest of external forms, in order to be able to express the inner meaning as lightly veiled as possible."

"Mondrian was a trailblazer, in the sense that he was very radical, and in his concentration on the very essence of the image," says Ulf Küster, curator of Mondrian Evolution, an exploration of Mondrian's modernist journey currently showing at the Foundation Beyeler in Switzerland to mark the 150th anniversary of his birth.

"Minimalism is unthinkable without Mondrian," he told BBC Culture. "He was one of the first who really did this, this totally non-representational work… If you see modern as something which breaks with all traditions and defines everything new, then Mondrian's paintings of the 20s are very, very modern."

While Mondrian's earlier works, such as Tree (1912), are more figurative, they contain hints of his later Minimalist paintings (Credit: Mondrian/Holtzman Trust/ bpk/Staatsgalerie)

Hints of the revolutionary work that was to come nevertheless reveal themselves in Mondrian's earlier pieces. The artist's interest in grids, bold lines and right-angled compositions, for example, can be seen in landscapes where tree trunks slice the horizon (1902/3) or the numerous studies he made of a fenced meadow in 1905.

By 1922, Mondrian had adopted the principles of neoplasticism, an art movement also known as De Stijl which included Mondrian, Van Doesburg, Gerrit Rietveld, and Bart van der Leck among its leading members, and which advocated for pure, reductive compositions that were perfectly balanced. Mondrian disapproved of Van der Leck's use of background and foreground, and opposed Van Doesburg and Van der Leck's use of the diagonal – a determination to take the aesthetic all the way that created the iconic images he is known for today.

On the grid

Right-angles, he insisted, must stand upright; and colour now had to be primary, and most often pushed out to the extremities, giving primacy to white. In 1922, coloured planes exist in tension within a dislocated floating grid, keeping the eye and the painting in motion, and creating a composition that is both satisfying and unsettling.

Mondrian's commitment to the grid was complete; the painter objected to the use of diagonals (Credit: Kunstmuseum Den Haag)

The simplicity of the finished piece belies its slow and laborious creation. Much of Mondrian's working day was spent waiting and looking, staring at the canvas or pacing in his studio. "I am searching for the proper harmony of rhythm and unchanging proportion," he wrote to Van Doesburg in 1919. "I cannot tell you how difficult it is."

For Mondrian, however, balance did not imply perfection; a sense of the painter behind the piece was also important. In Composition with Blue, Yellow, Red, Black and Grey, colour bleeds beyond the imperfectly painted grid (Mondrian, it's said, did not use a ruler), threatening to invade the whitish canvas. We are reminded of the painter's part in making a masterpiece, and the interplay of the two opposing elements that he saw as central to his work: "individual" and "universal".

Despite Mondrian's orthodox and measured approach to his art, it was this human, "individual" side that drew bohemian society to his smoky Paris studio at 26 Rue du Départ, a living work of art laid out according to neoplastic principles.

Although his compositions could be seen as austere, Mondrian lived a bohemian lifestyle (Credit: Alamy)

"It was not at all true that he was isolated," said Caro Verbeek, curator at the Kunstmuseum Den Haag, where the world's largest collection of Mondrian works reside. "He was a very charismatic person… He had a sense of humour, enjoyed hanging out with people. He loved women and women loved him."

Mondrian's circle of friends included the dancer, singer and actress Josephine Baker, who he saw as a kindred spirit. He filled his studio with the sound of his beloved jazz, and immersed himself in the cultural and intellectual life of Paris, going to the cinema, taking up dancing lessons, and attending concerts.

This love of music, in particular, brought an often-overlooked dimension to Mondrian's paintings, currently explored at the Kunstmuseum Den Haag's exhibition Mondrian Moves. The museum app pairs music and paintings, showing how the positioning of colours replicates the beats and the dance steps Mondrian knew so well, with the black, white and grey areas denoting non-tones or noise.

"Mondrian could hear, dance to and visualise neoplasticism," Verbeek told BBC Culture. "All his neoplastic paintings were highly musical." Verbeek hopes to take the experience a step further with Clapping to the beat of Piet, a tour which will use dance and clapped rhythms to bring everyone, including the visually impaired, closer to Mondrian's work.

That is how you are supposed to look at a Mondrian. Not as a picture that you scan, but as a change in direction, in movement, in rhythm, in pace – Caro Verbeek

It was 1922 that saw Mondrian make the link between art and music more explicit. No doubt influenced by the experimental "noise concert" he had seen the previous year by Futurist Luigi Russolo, Mondrian proposed a "promenoir", a concert space where abstract, electrical colour projections, so-called "sound colours", would combine with music to create an immersive experience.

Mondrian's last, unfinished work Victory Boogie Woogie – left incomplete in 1944 – symbolises the link between music and his paintings (Credit: ICN, Amsterdam)

This multi-sensory engagement with art, Verbeek explains, is also invited in Mondrian's 1922 Composition with Blue, Yellow, Red, Black and Grey once you appreciate its musicality. "What I love about this composition is how he changes your sense of verticality and horizontality. It's not just that you move your eyes, it's also that your whole mindset changes… in the same plane," she says. "That is how you are supposed to look at a Mondrian. Not as a picture that you scan, but as a change in direction, in movement, in rhythm, in pace."

Contemplating a Mondrian, she explains, is a visceral experience: "The members of the Stijl want to evoke a bodily sensation, a very physical type of aesthetics." Years later, Mondrian would go further, ascribing specific dances to his works. There was a Foxtrot series in the late 1920s, for example, and his final painting Victory Boogie Woogie (1942-4), was a celebration of the syncopated rhythms he adored.

Even the brush strokes perpetuate motion, explains Verbeek. The thin, vertical yellow plane, for example, is painted – counterintuitively – in painstaking horizontal strokes, creating that characteristic duality and opposition, while at the same time reminding us of the individual, the artist's steady hand, within the universal.

Even appreciated at their most superficial level, Mondrian's appealing and immediately recognisable grids have made a lasting impression, emboldening and democratising the art world and elevating the status of the graphic and the geometric.

We see the influence of Mondrian's colour palette and sharp angles in Lichtenstein's Pop Art, and echoes of his checkerboards in the painted mosaics of Gerhard Richter. Architects from Slovakia to the US still experiment with the principles of De Stijl, and fashion brands such as Yves Saint Laurent, Hermès, Moschino and even Nike have all brought Mondrian's grids to life on their runways.

In the Stedelijk Museum, where a century ago Mondrian raised a glass with friends, the 1922 masterpiece hangs innocently, its central white square staring blankly at passing visitors, directing their gaze on a perpetual journey in and around it. Is the work a pattern, a painting, a design or a dance?

For those who know, there's music within, but most just look on inquisitively. The colours appear to flee the frame and the unfinished grid lines keep up their tease. "I think he just wanted to keep the image as open as possible," muses the Beyeler's Ulf Küster. "All good artists ask more questions than they give answers."

Mondrian Evolution is at the Foundation Beyeler until 9 October 2022.

Mondrian & De Stijl is on permanent display at the Kunstmuseum Den Haag. Mondrian Moves runs until 25 September 2022.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

France24 - Monde

Chaos au Stade de France : le Sénat pointe un "enchaînement de dysfonctionnements"

Publié le : 13/07/2022 - 07:17Modifié le : 13/07/2022 - 15:33

FRANCE 24 Suivre

Les sénateurs ont remis mercredi leur jugement pour déterminer les responsabilités du fiasco sécuritaire de la finale de la Ligue des champions au Stade de France. Le rapport pointe un "enchaînement de dysfonctionnements" et de "défaillances dans la préparation".

Spectateurs sans billets escaladant les grilles du stade, d'autres munis de tickets mais ne pouvant y entrer, familles aspergées de gaz lacrymogènes par la police ou vols et agressions commis par des délinquants opportunistes : le Sénat a rendu mercredi 13 juillet son jugement visant à déterminer les responsabilités du fiasco sécuritaire de la finale de la Ligue des champions au Stade de France. 

"Ce n'est pas parce qu'il y avait des supporteurs de Liverpool qui ont accompagné leur équipe que ça s'est mal passé", a déclaré Laurent Lafon, président de la commission Culture du Sénat, lors de la présentation à la presse de ce rapport d'information. Le sénateur a évoqué "un enchaînement de dysfonctionnements" pour expliquer les incidents du 28 mai, évoquant des "défaillances" aussi bien "dans l'exécution" que dans la "préparation" de l'événement. "Chacun était dans son couloir sans qu'il y ait une véritable coordination", a-t-il également expliqué.

Le rapport préconise une quinzaine de mesures dont celle d'"imposer aux opérateurs" de conserver les images de vidéosurveillance "pendant la durée légale d'un mois" ou encore de "rendre obligatoire le recours à des billets infalsifiables". Pour Laurent Lafon, si "la gestion de la billetterie a été inadaptée", elle "ne peut en aucun cas être considérée comme la cause unique ou comme la cause des incidents". 

Excuses

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui avait rapidement incriminé les supporteurs anglais de Liverpool avant de présenter ses excuses pour les dysfonctionnements, avait affirmé lors de son audition devant les sénateurs que près de "35 000" supporteurs munis de billets falsifiés ou sans billets s'étaient présentés ce soir-là au Stade de France. "Plusieurs billets ont été dupliqués des centaines de fois", avait-il ajouté. 

Pressé par les critiques, il avait fini par présenter des "excuses" aux supporters et admis, fin juin, une part de responsabilité" dans les ratés de la soirée.

L'une des principales associations de supporters de Liverpool, Spirit of Shankly, a réagi à ce rapport en se félicitant du "message clair de soutien (envoyé) aux supporters qui ont assisté à ce match", tout en exigeant que "le gouvernement français présente ses excuses et une rétraction totale à propos des mensonges diffusés depuis le 28 mai 2022".

"Cet échec tient aux décisions prises par la préfecture de police de Paris", a souligné François-Noël Buffet (LR), le président de la commission des Lois lors de ce point presse. 

Le sénateur (LR) Michel Savin a lui dénoncé dans un communiqué "l'attitude du ministre de l'Intérieur" lors des auditions qui, selon lui, "n'aura pas permis à notre commission de comprendre parfaitement ce qui s'est passé." 

Ce devait être une vitrine à un peu plus d'un an de la Coupe du monde de rugby et avant les Jeux olympiques d'été dans deux ans, mais le match du 28 mai entre le Real Madrid et Liverpool a viré au cauchemar pour les forces de l'ordre et le gouvernement. 

Contradictions

"Tous les enseignements doivent être tirés pour l'organisation des prochaines échéances sportives internationales", ont averti les élus, emmenés par les présidents de la commission des Lois, François-Noël Buffet (LR), et de la commission de la Culture, Laurent Lafon (centriste).

"Les différentes auditions ont mis en avant des contradictions entre les différentes personnes entendues", a déclaré à l'AFP le sénateur LR Michel Savin, président du groupe d'études consacré aux grands événements sportifs, qui avait demandé une commission d'enquête.

"On a vu aussi des dysfonctionnements dans la communication, dans l'information", a-t-il ajouté, assurant que le travail du Sénat avait "permis de mesurer tous les points qui ont dysfonctionné et qu'il faut corriger pour être en capacité de renvoyer une bien meilleure image".

Parmi les personnes auditionnées par les sénateurs depuis le 1er juin : des responsables d'instances sportives, des représentants des supporters de Liverpool et les autorités françaises, dont le controversé préfet de police de Paris Didier Lallement, annoncé sur le départ, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Ce dernier a été au cœur des critiques en faisant porter l'essentiel de la responsabilité des incidents sur "30 000 à 40 000 supporters anglais" qui, a-t-il affirmé contre la plupart des observateurs sur place, s'étaient présentés au stade "sans billet ou avec des billets falsifiés".

Les explications de Gérald Darmanin ont aussi été battues en brèche par l'UEFA, qui n'a comptabilisé que 2 600 faux billets aux tourniquets.

Et si l'instance européenne du football a indiqué aux sénateurs qu'elle ne savait pas combien exactement de supporters dépourvus de billets s'étaient rendus aux abords du Stade de France, elle "ne croit pas que c'était le chiffre mentionné en France".

"Si Darmanin n'avait pas menti, il n'y aurait pas eu d'affaire", a estimé François-Noël Buffet (LR) dans un entretien accordé au quotidien Le Progrès au début du mois.

Pressé par les critiques, le ministre de l'Intérieur a fini par reconnaître fin juin "une part de responsabilité" dans les ratés de la soirée et réitéré ses "excuses" aux supporters "qui ont subi cette mauvaise gestion".

"Faute grave"

Au-delà de la gestion policière des incidents, la polémique s'est aussi nourrie de la non-conservation d'une partie des images de vidéosurveillance du Stade de France, qualifiée de "faute grave" par le sénateur Buffet.

En parallèle des travaux du Sénat, le délégué interministériel aux JO et aux grands événements, Michel Cadot, a épinglé dès le 10 juin, dans un premier rapport remis à la Première ministre Elisabeth Borne, les "défaillances" de l'organisation et de la réponse policière aux incidents qui ont, selon lui, porté "un grave préjudice à l'image de la France".

Sans attendre le verdict des sénateurs, Elisabeth Borne a déjà chargé les ministres de l'Intérieur et des Sports de "mettre en œuvre sans délai" les recommandations du rapport Cadot.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Chaos au Stade de France : au Sénat, l'UEFA conteste les chiffres de Gérald Darmanin

Chaos au Stade de France : un rapport gouvernemental pointe une série de "défaillances"

On va plus loin

Chaos au Stade de France lors de Liverpool-Real Madrid : un mea culpa français ?

BBC

Old starters have an almost mystical quality to them

During the pandemic, many people hunkered down and explored the art of making bread for the first time. Some used dry active yeast or baking soda to find that perfect rise, while others dabbled in the wild world of sourdough starters.

But home bakers didn't just learn about making bread in its most natural form – they tapped into living antiquity. Sourdough starters, often referred to as mother dough, have a nearly 6,000-year history that spans the globe and are responsible for feeding the planet millions of times over. 

This captivates bread-makers, scientists and researchers who want to understand how this elixir of life came about and what makes it so special – especially when the starter's owner claims a long and storied history. Because of this fascination, old starters have an almost mystical quality to them, and finding them and baking with them have gripped home cooks and professionals around the world.

The search for the oldest sourdough starter spans continents and countries, science labs and libraries, and involves everyone from the Ancient Egyptians to Jesus Christ. This is a quest to find the oldest mothers on the planet – living, breathing, bubbling sourdough starters that helped build the pyramids, fed the Roman Empire and nourished a gold rush.

For the uninitiated, sourdough bread is made with a sourdough starter. A starter is a leavening agent that helps the bread to rise when it's baked. In its simplest explanation, a starter is formed when you combine water and flour and allow natural yeasts and bacteria that are floating around the air to combine and begin to ferment. Over time, the yeast will consume the carbohydrates in the flour and convert them into carbon dioxide, which is what gives sourdough its bubbles.

Yeast consumes carbohydrates in flour and converts them into carbon dioxide, giving sourdough its bubbles (Credit: Grahamphoto23/Getty Images)

Like yeast, the bacteria also consume carbs, but instead of bubbles, its by-product is lactic acid, which puts the sour flavour in sourdough. The result is a living organism that's tantamount to a pet that requires feeding and care with water, flour and friendly growing temperatures.

Like the bubbling sludge of a fermenting sourdough starter, the history of making sourdough bread is murky. According to historians and archaeologists, widespread breadmaking really took off around 5,000-6,000 years ago in Ancient Egypt. You can find hieroglyphics of farmers collecting wheat and baking loaves all over tombs and temples. But were the Egyptians using a starter? 

According to Dr Serena Love, a gastro-Egyptologist, it's not proven. "During the pyramid age, so 2,500 BCE, when the pyramids around Giza and that whole complex were being built, what we have is textual sources that says [workers] were given a daily allowance of bread, beer and onions. And when you're talking about 10,000 people that were living there, you are making a lot of bread." 

While it's unknown whether the Egyptians were deliberately using an actual starter to make their bread, the bakers at the time might've stumbled on the way to use some of the flour/water mixture from the day before and put it into the next day's bake. So, according to Love, "You could call it a sourdough, they're making bread, and then they'll take a bit [of dough] and use it for the next batch… They're still learning how to do this on a massive scale though."

Hieroglyphics of farmers collecting wheat and baking loaves can be found on tombs and temples in Egypt (Credit: Album/Alamy)

For actual proof of sourdough baking, you have to fast forward a few thousand years to Ancient Rome and read through the texts of Roman historian Pliny the Elder around 77 CE. Professor Eric Pallant, author of Sourdough Culture: A History of Bread Making From Ancient to Modern Bakers, says that this is the first recorded instance of leavening with a bread starter.

"This is what Pliny the Elder is writing down. The Romans are basically saying, you can make bread and you can make it rise. And if you save some [of the dough] from yesterday, you [can] throw it in to today's bread. That's the first written-down recipe where I'm fairly confident," said Pallant.

Sourdough's history can also be traced to the gold rushes of the 1800s in the western United States, Alaska and Canada. Miners were known to keep sourdough starters with them and would sleep with the starters at night to keep them warm for making bread the next day. Rumour had it that they even began to smell like their sour dough and were then nicknamed "sourdoughs" as a result.

Michael Gänzle, a food microbiologist from the University of Alberta in Canada, who has been working on the science of sourdough for more than 20 years, backs up Pallant's research and adds a new ingredient to the mix.

"To my knowledge, the oldest document [that talks about] 'backslopping' is approximately 2,000 years old, and there are two sources. One is Pliny the Elder, who wrote about sourdough and explicitly makes reference to backslopping, which means using a part of the dough of the previous day and making the next sourdough," Gänzle said. "The second reliable source is the New Testament."

If you scour the gospels, you'll found numerous references to leavening, which would require backslopping to make bread. Some examples include Luke 13:20/21: Again He asked, "To what can I compare the kingdom of God? It is like leaven that a woman took and mixed into three measures of flour, until all of it was leavened." Or, in Matthew 13:33: "The kingdom of heaven is like yeast that a woman took and mixed into about sixty pounds of flour until it worked all through the dough."

Gänzle continued, "If you look at the story of sourdough [in the New Testament], the way the story is used implies that sourdough was used as a starter culture. And irrespective of what you think of the Bible, the fact that somebody in the 1st Century referred to [leavening]… means that [baking with a sourdough starter] was commonly done at the time."

De Smedt is working with Gobbetti to isolate yeast and bacteria strains and freeze them (Credit: Puratos Center for Bread Flavour)

Even though sourdough starters have their histories intertwined with Ancient Egypt and Rome, do any descendants of these original starters still exist today?

Sadly, there is no 23 and Me or Ancestry.com for sourdough. Professor Marco Gobbetti, a microbiologist from the Free University of Bolzano, Italy, is one of the world's leading scientists on sourdough and explains why it's not possible to scientifically prove the age of a sourdough starter. "Today, we are using the most sophisticated tools to carry out this analysis. We can give names to lactic acid bacteria and to yeast, but we cannot understand how old the sourdough is," said Gobbetti. "Why? Since the life of a microbe is lasting not more than one day."

While there are different types of yeast and bacteria that come together to form sourdough, the same microbes tend to show up on every corner of the planet, so it's hard to know where a particular starter originated.

"Younger starters tend to have lactobacillus plantarum or brevis," explained Erin McKenney, an assistant professor in applied ecology at North Carolina State University and part of a team that ran a global sourdough project that analysed around 500 different starters from around the world. "And then older starters tend to have lactobacillus sanfranciscensis (like the one that was initially isolated from San Francisco sourdough), even though we found it is not geographically bound. It's sourdough bound."

But that scientific fact hasn't stopped bakers and sourdough enthusiasts around the world from making wild claims about starters that are more than 100 years old or ones that date to the Middle Ages and beyond.

And there are stories. Like Seamus Blackley, the inventor of the Xbox, who scraped yeast off 5,000-year-old-Egyptian pottery and made sourdough with it. Or the Israeli team led by Ronen Hazan, a microbiologist at the Hebrew University in Jerusalem, who made beer from yeast found in ancient clay vessels. Then there are the sellers on eBay and Etsy who make claims of starters dating to the Black Death or to Silk Road traders more than 900 years ago.

So, if you can't scientifically determine the age of sourdough starters, where does that lead? Inevitably the place where stories are catalogued, which takes this quest to Belgium and the Puratos Center for Bread Flavour – the world's only sourdough library – which is home to some really old and really rare mothers.

The Puratos Sourdough Library, located about 90 miles south-east of Brussels, is run by Karl De Smedt, a baker who is tasked with preserving the world's rarest and oldest sourdough starters. "What we do here is three things. We preserve the biodiversity of sourdough, we protect the heritage, and we offer a backup to those who give us a sample of their sourdough starter," he said.

De Smedt is working with professor Gobbetti, the sourdough microbiologist from Italy, to isolate yeast and bacteria strains and freeze them (which puts the microorganisms in a hibernating state), so they can be preserved in perpetuity. His findings mirror those of the other microbiologists around the world in that similar strains of yeast and bacteria show up everywhere, and there's no way to know how old any of the starters actually are.

Puratos Center for Bread Flavour in Belgium is the world's only sourdough library (Credit: Puratos Center for Bread Flavour)

"You cannot carbon date a sourdough. When I get a sourdough from someone, I have to trust them, he said.

But just because scientists can't technically find out the age of the starter, De Smedt still believes a few of the starters in his vaults have some age-old merit.

You cannot carbon date a sourdough

"I have a couple here. One is coming from the Klondike Gold Rush. So, it goes back to 1896. One from Switzerland goes back six generations, and the bakery was founded in 1868. I have another one from Japan, which is from 1875. But they do not come with a birth certificate. So, it's impossible [to be sure]. said De Smedt.

As a true believer in sourdough, and despite the current scientific barriers, De Smedt continues to search for rare and old starters. "The quest for sourdough is to go out and find sourdoughs that are still around and that we could study here in the library. It's very difficult, because what is the rarest? We don't know that yet. I hope to encounter them."

For De Smedt – and many others – the stories behind the starters are perhaps more important than the starter itself.

Karl De Smedt preserves the world's rarest sourdough starters at the Puratos Sourdough Library (Credit: Puratos Center for Bread Flavour)

Take Daniele Uditi, a pizzaiolo from Caserta, Italy, who smuggled his family bakery's almost 70-year-old starter to Los Angeles and uses it to form the perfect crust on his neo-Neapolitan pies at his award-winning pizzeria Pizzana.

There's Ione Christensen, an 89-year-old home baker from Whitehorse, Canada, who claims that the crunchy, chewy sourdough waffles she makes at home comes from her starter that dates to the Klondike Gold Rush. "Well, I can trace it back positively to 1898. That was when my great grandfather and his four sons left St John's, New Brunswick, in February of 1898 for the Klondike Gold Rush," said Christensen… And then it's been in our family ever since."

In Japan, the Kimuraya bakery uses a unique starter made with cooked rice, rice malt and water for their An Pan bread they've been making since the 1870s and loved by Japanese emperors and commoners alike.

The famous Italian chef and cookbook author Sara Papa, claims to have a starter from Milan that dates to 1848 and uses it for crackly, fluffy sourdough loaves.

Arianna Sikorski inherited a Klondike Gold Rush starter that's thought to date to the 1890s (Credit: Arianna Sikorski)

And then there's Arianna Sikorski, an Alaskan who inherited a separate Klondike Gold Rush starter that dates to the 1890s and travels all over the world with it, sharing it with fellow bread enthusiasts. "In terms of proof, we don't have a photograph of 1896 when it was first created in a tent somewhere. I can only prove what I saw when I was a kid in the sense that we always had it going. I lived in a cabin, that was our main source of food for quite some time. And my parents had always kept it active and alive," said Sikorski.

The list goes on of family stories and baker origins that are impossible to trace, and all come with their own folklore. But when it comes to verification, only a few have enough data to back up their claims.

In my world, there are two credible reports for sourdoughs that are more than 100 years old

"In my world, there are two credible reports for sourdoughs that are more than 100 years old," said Gänzle.

"One would be the Boudin Bakery in San Francisco. They will tell you that they maintain their sourdough since the Gold Rush in 1849. And I think that's perfectly reasonable and credible. Because I do know if a baker hands over the bakery to somebody else in the family or outside of the family, the starter stays."

Boudin Bakery in San Francisco claims to have maintained its sourdough starter since 1849 (Credit: Boudin Bakery)

"The second documented case that comes with lab books and everything, there is a German starter culture producer called Böcker," Gänzle explained. "They have, at least in Germany and in surrounding countries, pretty much the best reputation of selling a good sourdough starter culture. And they've been propagating their sourdough, I think, since 1906. And they have documentation that this sourdough has been continuously propagated over at least 100 years now. It's almost 120."

But one of the most interesting tales of sourdough lore comes from a very unlikely place. In his search for the origins of sourdough, author Eric Pallant discovered a church in Syria that makes a fascinating claim.

"The Nestorians, who are in Assyria, insist, based on their scriptures, that their sourdough actually comes from the tears of Christ on the cross and his blood after he's been stabbed by the Romans. [The Apostle] John captured [that blood and tears] and [made] a sourdough starter. [From there] the Apostles handed out [that starter], and it is the Eucharist that's still being using by this church [in Syria]," said Pallant. "So, when Jesus says, my body is bread, and my blood is wine – which are both products of fermentation – the Nestorians insist it really is!"  

Sourdough loaves are being prepped for the oven at Boudin Bakery in San Francisco (Credit: San Francisco Chronicle/Hearst Newspapers/Getty Images)

Was the "Holy Grail" of historic starters then hidden in plain sight all along, inside a church in Syria, backslopped thousands of times and given as holy communion over and over and over? It's unlikely. And whether or not it provides "everlasting life" to the pious churchgoers who consume it, the starter might have achieved a level of immortality – in the form of water, flour, yeast and bacteria – that rivals any story about the Fountain of Youth or the Cup of Christ.

So, who has the oldest starter in the world? The short, scientific answer is nobody. If you're a stickler for documentation, though, Böcker in Germany, Boudin in San Francisco, and possibly Kimuraya bakery in Japan have claims to the prize. Anecdotally, the oldest, maybe hardest to believe starter might have traces of DNA from Jesus Christ himself. But if microbiologists ever find a novel way to verify the mythological claims of starter origins, the Puratos Library in Belgium might have to build a bigger wing for the oldest, rarest mothers on Earth.

BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.

---

Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

France24 - Monde

Entre exil et silence, le dilemme des artistes russes opposés à la guerre en Ukraine

Publié le : 13/07/2022 - 07:59Modifié le : 13/07/2022 - 08:00

Grégoire SAUVAGE Suivre

Concerts et spectacles annulés, directions de théâtre limogées, amendes ou arrestations d'artistes engagés : la reprise en main du monde de la culture orchestrée par le Kremlin depuis le début de la guerre en Ukraine plonge les créateurs russes dans un cas de conscience : faut-il partir pour pouvoir s'exprimer librement ou rester coûte que coûte pour continuer à résister de l'intérieur ?

Depuis le début de l’"opération spéciale" en Ukraine – selon la terminologie officielle imposée par le Kremlin –, les artistes russes subissent une pression intense de la part des autorités. Face aux menaces d’amendes et d’emprisonnement, l’exil devient, à de rares exceptions près, l’unique solution pour exprimer une voix dissidente.

Dernier exemple en date de cette vague de départs forcés, le groupe d’électro-pop Little Big, très populaire en Russie, a créé la surprise fin juin en annonçant son installation aux États-Unis. Peu habitué à se mêler de politique, le quatuor qui s'est formé à Saint-Pétersbourg en 2013 a accompagné cette annonce du clip de la chanson "Generation Cancellation", un manifeste contre la propagande de l’État russe.

"Nous condamnons les actes du gouvernement russe, et nous sommes tellement dégoûtés par la propagande militaire du Kremlin que nous avons décidé de tout plaquer pour quitter le pays", a expliqué le groupe dans un communiqué cité par le média indépendant Meduza.

Little Big s’inscrit dans la longue liste des artistes ayant choisi de quitter le pays après avoir pris position contre la guerre en Ukraine, comme la rock star Zemfira qui s’est récemment réfugiée en France ou encore Boris Grebenchtchikov, le leader du groupe Aquarium formé en 1972, qui avait qualifié de "pure folie" l'invasion de l'Ukraine décidée par Vladimir Poutine.

Pour tous ces artistes ayant fui la Russie, les réseaux sociaux sont devenus un outil indispensable de résistance et de contestation du récit officiel des autorités russes, celui d'une guerre uniquement destinée à "dénazifier l'Ukraine".

"Boris Grebenchtchikov est parti car il pensait qu'il serait plus fort à l'étranger", explique Clementine Fujimura, professeure d'anthropologie à l'Académie navale d'Annapolis et spécialiste de la Russie. "Il peut ainsi continuer à faire des concerts et poster de nouvelles chansons sur Telegram, Instagram et Facebook."

Le guitariste et chanteur a récemment publié deux chansons qui évoquent la tragédie de la guerre en Ukraine : "Obidaba" et "Vorozhba", un titre sombre dans lequel Boris Grebenchtchikov parle d'envoûtements qui font "grossir des cercueils dans notre cœur" comme s'il n'y "avait pas de lendemain".

Ceux qui restent

D’autres musiciens opposés à la guerre ont, eux, fait le choix de rester en Russie mais doivent aujourd’hui en payer le prix. Le monstre sacré du rock russe, Iouri Chevtchouk, en sait quelque chose. En mai dernier, sur une scène d’Oufa, une ville du centre de la Russie, le chanteur du groupe DDT a défrayé la chronique en lançant : "Le patriotisme, ce n’est pas embrasser en permanence le cul du président."

La star de 65 ans, très critique à l’égard du régime de Vladimir Poutine depuis plusieurs années, avait également déploré des "jeunesses d’Ukraine et de Russie qui meurent (...) à cause des plans napoléoniens de notre César". Depuis, tous ses concerts ont été annulés et le chanteur est poursuivi pour avoir discrédité l’armée.

Adoptée début mars, une semaine après l’invasion russe de l’Ukraine, une loi particulièrement répressive permet de punir jusqu’à 15 ans d’emprisonnement la diffusion de "fausses informations" sur l’armée russe. C’est ce chef d’accusation qui a notamment été retenu contre l’artiste et activiste Alexandra Skochilenko. Son crime : avoir remplacé des étiquettes de prix dans des supermarchés par des messages antiguerre.

We need your help ❤️ This is our friend Sasha Skochilenko. She is facing 10 years in prison. Her crime? Replacing supermarket price labels with anti-war appeals and information on Russian attacks on civilians in Ukraine. pic.twitter.com/0DfGVgLM8f

April 15, 2022

Pour échapper à la prison, d'autres ont réussi à fuir en catastrophe. En mai dernier, Maria Alekhina, membre du groupe punk féministe Pussy Riot, s’est ainsi déguisée en livreuse de repas pour échapper à la surveillance de la police puis gagner la Lituanie, a rapporté le New York Times.

“It sounds like a spy novel." Maria Alyokhina, leader of the band Pussy Riot, decided it was time to leave Russia after more than a decade of activism — at least temporarily. She and her girlfriend disguised themselves as food couriers to evade the police. https://t.co/FCT7dNyhf0 pic.twitter.com/cAJdzyjfEj

May 10, 2022

"Tant que je ne suis pas en danger, je resterai ici", a de son côté fait savoir la chanteuse Manija, interrogée par RFI. "Je crois qu'en Russie, il y a beaucoup de gens qui partagent mon point de vue", a expliqué celle qui a représenté la Russie à l’Eurovision en 2021. Depuis ses prises de position contre l'invasion russe, la chanteuse voit elle aussi ses concerts annulés les uns après les autres.

De l'URSS à la Russie de Poutine

Partir pour continuer à faire entendre sa voix, ou rester pour souffrir avec les siens au risque de tout perdre ? Le dilemme auquel sont confrontés les artistes russes n'est pas sans rappeler celui de leurs glorieux aînés persécutés pendant l'ère soviétique, en particulier sous Staline.

"Pendant la période soviétique, certains artistes ont quitté le pays mais, souvent, ils étaient retenus par un sentiment de culpabilité car ils laissaient derrière eux leurs pairs et leurs concitoyens", précise la chercheuse Clementine Fujimura, qui ajoute que la population russe a souvent remis en cause la fidélité de certains artistes en exil. "L'écrivain Alexandre Soljenitsyne [emprisonné pour huit ans au goulag en 1945, NDLR] est un bon exemple. À son retour d'exil en 1994, certains lui en ont voulu de ne pas être revenu plus tôt."

Dans le contexte actuel de répression des voix dissidentes en Russie, ces questionnements refont surface. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la chanteuse Diana Arbenina de Night Snipers, un groupe de rock phare des années 1990, avait promis de ne pas quitter le pays en citant un poème d'Anna Akhmatova de 1922 : "J'étais avec mon peuple, là où étaient mon peuple et son malheur."

"La plupart des artistes que je suis sur les réseaux sociaux n'ont pas l'intention de partir. Ils veulent rester même s'ils ont été condamnés à des amendes, interdits de concert ou menacés", assure Clementine Fujimura. "Le pouvoir russe a toujours eu peur de ces gens qui osent parler par l'intermédiaire des réseaux sociaux ou de n'importe quel média car ils ont la capacité de faire évoluer les consciences."

Reste qu'il est de plus en plus difficile d'exister en tant qu'artiste en Russie. Loin de se contenter de briser les voix dissidentes, le Kremlin veut également imposer sa vision d'une culture au service du récit national, au sein d'institutions emblématiques du pays.

Fin juin, les directions du théâtre Sovremennik de Moscou, de l’École de dramaturgie contemporaine et du Centre Gogol ont été brutalement évincées. "Du point de vue de l’art, ce n’est pas seulement du sabotage, c’est un meurtre", a estimé Kirill Serebrennikov, le directeur artistique en exil du Centre Gogol, qui a contribué à faire de ce théâtre d’avant-garde l’une des scènes les plus admirées du pays.

Ces dernières semaines, une vingtaine de directions de théâtre au total ont également été débarquées. De quoi s'interroger sur le devenir d'une culture dissidente en Russie qui semble plus que jamais en danger.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La collection Morozov prise dans la tourmente de la guerre en Ukraine

À L’AFFICHE !

L'écrivain Iegor Gran décrypte le "logiciel poutinien"

À L’AFFICHE !

Festival de Cannes : l'Ukraine et la Russie au cœur des projections

BBC

Battle of Waterloo skeletons uncovered in Belgium

Skeletons of soldiers who died at the Battle of Waterloo in Belgium in 1815 have been unearthed by archaeologists.

Experts say the discoveries are "incredibly rare" on a Napoleonic battlefield and further excavation is under way to learn more.

Teams found remains of humans and horses in the dig, which resumed this year for the first time since 2019.

"We won't get any closer to the harsh reality of Waterloo than this," said one of the project's directors.

Prof Tony Pollard, director of the Centre for Battlefield Archaeology at the University of Glasgow and an archaeological director at the Waterloo Uncovered charity, has been closely involved in the excavations.

"I've been a battlefield archaeologist for 20 years and have never seen anything like it," he added.

The Battle of Waterloo, fought on 18 June 1815, marked the end of the Napoleonic Wars.

A French army under the command of Napoleon was defeated by British-led forces, led by the Duke of Wellington, allied with a Prussian army led by Field Marshal von Blücher.

Historians describe the battle as an epic turning point in European history which put an end to Napoleon's ambition to rule much of Europe.

It also reshaped Britain's relationship with the continent.

Among the finds in the latest dig, the remains of three amputated limbs were uncovered at Mont-Saint-Jean farm, which was the site of the Duke of Wellington's main field hospital during the battle.

Tens of thousands died in the fighting, but few remains have been found. According to contemporary accounts, large numbers of bones were collected, ground down and used as fertiliser on farms.

The team will continue its excavations until 15 July and hopes to make more discoveries before then.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Man's Battle of Waterloo model dream

More on this story

Man's Battle of Waterloo model dream

Battle of Waterloo memorial unveiled

Related Topics

L'Humanité

« Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre ». Macron réagit avec mépris aux Uber Files

Actu

Le chef de l’État assume avec morgue avoir favorisé l’implantation de l’entreprise américaine, lorsqu’il était ministre de l’Économie, au détriment du droit social en vigueur. « Je le referai demain et après-demain », martèle-t-il.

Naïm Sakhi

On aurait pu croire que la claque reçue aux élections législatives avait amené Emmanuel Macron à faire usage d’un peu plus de modestie. Bien au contraire. Sous le feu des critiques après qu’un consortium de journalistes a établi comment, alors ministre de l’Économie sous François Hollande, l’actuel chef de l’État s’était lié avec l’entreprise Uber pour favoriser l’implantation du modèle des plateformes, Emmanuel Macron est sorti de son silence. « Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre », a-t-il déclaré en marge d’une visite dans l’Isère, ce mardi. En empruntant une formule de Jacques Chirac, que l’ancien président n’a jamais utilisé publiquement, le locataire de l’Élysée répond avec dédain aux critiques. Et assume d’avoir modifié la législation sociale pour implanter le service de VTC en France. « Je suis extrêmement fier, il est très difficile de créer des emplois sans entreprises ni entrepreneurs. Je le referai demain et après-demain », a-t-il insisté. Des emplois précaires, évidemment...

La gauche n’a pas tardé à réagir. « Le Président persiste et signe en se déclarant ’’hyper fier’’ de piétiner le droit du travail, d’encourager la dérégulation et de soutenir une firme championne de l’évasion fiscale. Uber lui dit merci, pas la République », mesure Fabien Roussel (PCF). « Son combat n’est pas en faveur des jeunes issues de milieux difficiles, mais pour que les PDG puissent se gaver sans entrave sur le dos de chauffeurs non-salariés et non protégés », souligne Mathilde Panot, la présidente du groupe FI à l’Assemblée nationale. La veille, les quatre groupes de la Nupes ont d’ailleurs réclamé l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire. « Ils ont perdu la boussole ! » rétorque Emmanuel Macron pour qui « si on ne se bat pas pour la formation, la création d’emplois, on continuera d’avoir du chômage ». En 2018 déjà, en pleine affaire Benalla, le chef de l’État avait sombré dans l’outrance, en déclarant, devant les députés de sa majorité, « s’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’ils viennent le chercher », alors que son ancien chargé de mission à l’Élysée était accusé d’avoir usurpé la fonction de policier.

Emmanuel MacronuberUbérisation du travail
France24 - Monde

Mort de Shireen Abu Akleh : Joe Biden sous pression avant sa visite en Israël

Publié le : 12/07/2022 - 11:50Modifié le : 13/07/2022 - 14:35

Marc DAOU Suivre

Le président américain est arrivé mercredi en Israël pour la première étape de son premier voyage au Moyen-Orient depuis sa prise de fonctions. Une étape délicate qui suscite de nombreuses critiques, Joe Biden risquant d'être rattrapé par l’affaire de l’assassinat de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, le 11 mai dernier.

Joe Biden est arrivé mercredi 13 juillet en Israël où il sera question de l’approfondissement du processus de normalisation entre l’État hébreu et certains pays arabes, et du renforcement de la coopération régionale contre l'Iran.

Mais c’est un Joe Biden sous pression qui entame son périple moyen-oriental, rattrapé par l’affaire de l’assassinat de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, le 11 mai dernier.

La correspondante vedette d'Al-Jazira dans les Territoires palestiniens a été tuée par balle alors qu’elle couvrait, équipée d’un gilet pare-balles barré de la mention "Presse" et d’un casque de protection, une opération militaire israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée.

Cette affaire, très délicate d’un point de vue diplomatique pour l’administration Biden, risque d'entacher sa visite chez l’allié israélien. Pas seulement en raison de l’émoi et la colère provoqués par la mort tragique de Shireen Abu Akleh, dans la région et dans la sphère journalistique, mais aussi et surtout parce que la journaliste reconnue pour son courage et son professionnalisme est une citoyenne américaine.

La famille Abu Akleh interpelle directement Joe Biden

C’est en appuyant sur ce point précis que la famille de la journaliste, élevée au rang d’icône palestinienne depuis son assassinat, a directement interpellé le président américain dans une lettre ouverte rendue publique le 8 juillet.

Une lettre dans laquelle elle se dit "chagrinée, indignée et se sentir trahie par la réponse abjecte" de Washington sur les circonstances de la mort de la journaliste.

This morning, our family sent this letter to @POTUS demanding that he meet with us during his upcoming trip to the region. We deserve accountability. #JusticeForShireen pic.twitter.com/BfBHUhkOXB

July 8, 2022

Dans les faits, les proches de Shireen Abu Akleh ne décolèrent pas contre le département d'État qui a indiqué, le 4 juillet, que l'analyse américaine de la balle ayant tué la correspondante d'Al-Jazira n'avait pas pu atteindre de conclusion définitive quant à l'origine du projectile, présenté comme étant "très endommagé".

"Les actions de votre administration démontrent une intention apparente de saper nos efforts en faveur de la justice", assène Anton Abu Akleh, le frère de la journaliste, dans la lettre qu’il a signé au nom des siens, accusant les États-Unis de vouloir "disculper les forces israéliennes", bien "que toutes les preuves existantes suggèrent que Shireen, une citoyenne américaine, a été victime d’une exécution extrajudiciaire".

Si les experts américains ont conclu que Shireen Abu Akleh avait "vraisemblablement" été victime d'un tir depuis une position israélienne, ils ont ajouté qu’ils n’avaient "aucune raison" de croire qu'il s'agissait d'un tir intentionnel.

En conclusion du texte également adressé au secrétaire d'État Antony Blinken, la famille appelle le président Biden à la rencontrer durant sa visite dans la région afin "d'écouter directement ses préoccupations et ses demandes de justice".

Elle appelle également le locataire de la Maison Blanche à lui fournir "toutes les informations recueillies jusqu’ici par son administration sur le meurtre de Shireen", et à presser le ministère de la Justice et le FBI de se pencher sur "l'exécution extrajudiciaire de Shireen".

Et de conclure :  "Enfin, et cela devrait être inutile de le dire, nous attendons de l'administration Biden qu'elle soutienne nos efforts pour trouver les responsables et obtenir justice pour Shireen."

Un président rattrapé par la Realpolitik

La lettre de la famille, qui a également été ulcérée par l’examen de la balle fatale par l’armée israélienne, alors que l'Autorité palestinienne n’avait accepté de la confier qu’aux autorités américaines, a trouvé un certain écho dans les médias et les réseaux sociaux, qui se sont empressés de la relayer et de la commenter.

"Tous les citoyens américains sont égaux devant la loi, à l'exception des Arabes-Américains. Ils peuvent être tués par des alliés des États-Unis (comme Israël) ou kidnappés et retenus en otage par des alliés des États-Unis (comme l'Arabie saoudite) et l'administration américaine se contentera de sourire et de serrer la main des criminels", a accusé sur Twitter Iyad el-Baghdadi, un influent activiste prodémocratie d’origine palestinienne, qui jouit d’une certaine notoriété depuis les soulèvements arabes en 2011.

All US citizens are equal before the law, except for Arab Americans. They can be killed by US allies (like Israel) or kidnapped & held hostage by US allies (like Saudi Arabia) and the US admin will just smile and shake hands with the criminals. "With liberty & justice for all".

July 7, 2022

Encore plus embarrassant pour la Maison Blanche, l’affaire a pris une tournure politique aux États-Unis puisque des élus du Parti démocrate ont également interpellé le président Biden avant son départ pour Israël.

Ainsi, l'élue démocrate américaine d'origine palestinienne Rashida Tlaib a publié le 8 juillet un communiqué dans lequel elle réclame "une enquête criminelle libre de toute considération politique ou d’influence de gouvernements étrangers sur l'assassinat de Shireen Abu Akleh".

L’élue, connue pour avoir eu une passe d’armes avec l’État hébreu en août 2019, après que son entrée sur le territoire israélien lui avait d'abord été refusée, a dénoncé le "message" d’impunité renvoyé par l’administration Biden, alors que plus de 80 membres du Congrès ont réclamé, par écrit, l’ouverture d’une telle enquête.

Parmi les signataires figuraient notamment les représentants Alexandria Ocasio-Cortez, Jamaal Bowman, Ilhan Omar et Cori Bush.

My statement on the @StateDept’s failed response to the assassination of American citizen and Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh: https://t.co/LGMN0rlI6v pic.twitter.com/p1Tpmjj3s3

July 8, 2022

"Lors de sa prochaine rencontre avec le Premier ministre israélien Yaïr Lapid, le président Biden doit obtenir les noms des soldats responsables du meurtre de Shireen, ainsi que celui de leur commandant, afin que ces personnes puissent être pleinement poursuivies pour leurs crimes par le ministère de la Justice", a-t-elle conclu.

Ce coup de pression tombe mal pour un président américain déjà très critiqué aux États-Unis en raison de la suite de sa visite qui le mènera, à partir de vendredi, en Arabie saoudite. Un partenaire historique des États-Unis dans la région qu’il entendait, pendant sa campagne, traiter comme un État "paria" en raison de l'assassinat, en octobre 2018, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Signe du malaise de la Maison Blanche, Joe Biden a jugé nécessaire de justifier, dans une tribune publiée le 9 juillet par le quotidien The Washington Post, sa prochaine rencontre avec le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Et ce, alors qu’il avait lui-même déclassifié, en février 2021, un rapport des services de renseignement américains concluant que "MBS" avait "validé" l'opération visant à "capturer ou tuer" le journaliste... alors résident aux États-Unis et chroniqueur du même quotidien américain.

"Je sais que nombreux sont ceux qui ne sont pas d'accord avec ma décision de me rendre en Arabie saoudite, écrit le président des États-Unis. Mes opinions sur les droits de l'Homme sont claires et anciennes, et les libertés fondamentales sont toujours à l'ordre du jour lorsque je me déplace à l'étranger, comme elles le seront au cours de ce voyage, tout comme elles le seront en Israël et en Cisjordanie."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Shireen Abu Akleh "vraisemblablement" victime d'un tir depuis une position israélienne

La journaliste Shireen Abu Akleh tuée par un tir des forces de sécurité israéliennes, selon l'ONU

Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international

BBC

National emblem: India rejects criticism over ‘snarling’ lion statue

The Indian government has defended the look of the national emblem on top of the new parliament building amid criticism over its appearance.

The new statue, adapted from an ancient Indian sculpture, was unveiled by Prime Minister Narendra Modi on Monday.

The 6.5m (21ft 3in)-tall cast shows four Asiatic lions mounted back-to-back on a circular disc.

Critics say the new lions look "ferocious" and stray from their original depiction.

Opposition leaders have also criticised the government, saying that the new avatar of the emblem - adapted from the Lion Capital of Ashoka, a sculpture that was atop one of the several pillars erected by Emperor Ashoka during his reign in 250BC - was a "brazen insult to India's national symbol".

But a federal government minister on Tuesday dismissed the criticism, saying the statue was a "perfect replica" of the original "except for the size".

"Sense of proportion and perspective. Beauty is famously regarded as lying in the eyes of the beholder. So is the case with calm and anger. The original Sarnath Emblem is 1.6-metre high whereas the emblem on the top of the New Parliament building is huge at 6.5 metres," Hardeep Singh Puri wrote on Twitter, posting photos comparing the original emblem and the new statue.

The minister added that the if an exact replica of the original were to be placed on the new building, "it would barely be visible beyond the peripheral rail".

One needs to appreciate the impact of angle, height & scale when comparing the two structures.If one looks at the Sarnath emblem from below it would look as calm or angry as the one being discussed. pic.twitter.com/Ur4FkMEPLG

Sunil Deora, one of the two sculptors behind the statue, said that the perceived difference in the lion's demeanour was because of the "scale and dimension" of the new emblem.

"If you look at the Sarnath Lion Capital from below, it will look the same as the parliament emblem does," the 49-year-old sculptor told The Indian Express.

Prime Minister Modi had shared a video of the unveiling on Monday morning which showed the cast - weighing 9,500kg (20,943 pounds) - on top of the central foyer of the new parliament building.

This morning, I had the honour of unveiling the National Emblem cast on the roof of the new Parliament. pic.twitter.com/T49dOLRRg1

A senior government official called the installation of the emblem an "important milestone in the decolonisation" of the capital city.

But many social media users pointed out that the demeanour of the lions in the new cast differed significantly from the original depiction and that instead of looking "benevolent and regal", they now "snarled".

Since when did Ashoka’s lions bare their fangs? 🙄 And they never snarled before. pic.twitter.com/BLDbwnuUjH

The new lions are looking a tad ferocious rather than benevolently regal.

Some Opposition leaders said the change in the look seemed like an addition by the government.

Chandra Kumar Bose, a member of the ruling Bharatiya Janata Party (BJP), told NDTV news channel that he accepted the view that there was a change in the structure. "But let us not always criticise. Maybe India is different today," he said.

The new parliament building - which is still under construction - is part of the government's 200bn-rupee ($2.7bn; £2bn) plan to modernise old colonial government buildings in Delhi.

Opposition parties have criticised the government for the cost of the project and its aesthetics.

On Monday, Sitaram Yechury, a leader of the opposition Communist Party of India (Marxist), said that PM Modi's involvement in unveiling the national emblem violated the constitution as it "subverted" the separation of power between the executive, represented by Mr Modi, and the legislature, which the parliament building symbolised.

Mr Yechury also criticised the prime minister for performing a puja - Hindu religious ceremony - at the event. Opposition parties also said that they had not been invited to the unveiling.

The new parliament building was expected to be completed by August 2022 in time for the country's celebrations of 75 years of independence. But officials later said the building would be complete only in October.

Related Topics

France24 - Monde

Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales

Publié le : 07/07/2022 - 17:01Modifié le : 07/07/2022 - 17:05

Sébastian SEIBT Suivre Gauthier RYBINSKI

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé jeudi qu’il démissionnait de son poste de chef du Parti conservateur et qu'il allait quitter le pouvoir une fois que son successeur aura été désigné. Une décision qui intervient après qu’un énième scandale éclabousse le gouvernement britannique. Retour sur deux ans d’affaires diverses et variées qui auront marqué l’ère Boris Johnson.

Il aura fallu 57 démissions au sein du gouvernement britannique pour convaincre Boris Johnson que son tour était venu. Le Premier ministre a accepté, jeudi 7 juin, de quitter le pouvoir. Il abandonne d'abord la tête du Parti conservateur, puis cédera sa place de Premier ministre quand les Tories se seront mis d'accord sur son successeur.

Pourtant, il assurait encore la veille qu'un Premier ministre "ne part pas en pleine crise". Mais peut-être Boris Johnson s'est-il finalement rendu compte qu'il ne s'agissait pas d'une seule crise, mais de leur multiplication ou du "tsunami de scandales" qui a marqué son mandat depuis 2019.

Boris Johnson aurait donc fini par épuiser les neuf vies que lui ont prêtées les commentateurs politiques britanniques pour décrire sa capacité à se relever après chaque nouvelle révélation. 

Chris Pincher, le scandale sexuel de trop. C'est la goutte qui a fait déborder le vase. Mais quelle goutte. En février 2022, Boris Johnson avait nommé Chris Pincher au poste de "whip" en chef adjoint, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs.

Ce n'est pas le poste le plus en vue du petit monde politique britannique et Chris Pincher était quasi inconnu du grand public. Tout juste savait-on qu'il était un loyaliste de la cause "johnsonnienne".

Très vite, les médias se sont rendu compte que certains savaient que Chris Pincher trainait d'importantes casseroles. Il avait été accusé à plusieurs reprises d'agressions sexuelles. Le rappel de ce lourd passif a rapidement poussé le tout nouveau "whip" adjoint à démissionner le 30 juin.

La grande question a ensuite été de savoir : est-ce que Boris Johnson était au courant de ce passé lorsqu'il a fait venir Chris Pincher ? Le Premier ministre a tout d'abord assuré qu'il n'en savait rien… avant de reconnaître, mardi, qu'il était bien au courant "d'articles dans la presse qui avait évoqué des accusations". 

Ainsi en quelques jours, l'affaire Pincher est devenue un concentré des grands scandales qui ont marqué l'ère "BoJo" : des affaires de sexe, et un Premier ministre qui ment sur ce qu'il sait ou ne sait pas.

L'omniprésent "Partygate". Plus qu'une affaire embarrassante pour Boris Johnson, c'est devenu le feuilleton à scandales de son mandat. Le 30 novembre 2021, le Daily Mirror révèle qu'au moins une fête a eu lieu au 10 Downing Street à la période de Noël 2020, alors que le reste du pays était confiné et que les Britanniques pouvaient à peine voir leurs proches pour les fêtes de fin d'année.

Mais ce n'est que le début des révélations au sujet de ce scandale qui a donné l'image d'un gouvernement qui se sentait au-dessus des lois. Au fil des semaines, les médias britanniques vont découvrir qu'il y a eu plus d'une quinzaine de fêtes dans différents ministères, y compris une fête pour l'anniversaire de Boris Johnson en juin 2020.

Boris Johnson commence par assurer qu'il n'était au courant de rien, avant d'assurer que les "réunions" auxquelles il avait pu assister étaient strictement professionnelles. Enfin, il a promis de tout mettre en œuvre pour identifier ceux qui avaient enfreint les règles sanitaires.

Des explications qui n'ont convaincu (presque) personne et une enquête administrative officielle a été lancée pour tenter de savoir qui a participé et qui était au courant. La police de Londres a même ouvert sa propre enquête sur 13 "réunions" – dont trois auxquelles Boris Johnson a participé – pour savoir si elles étaient conformes aux règles de confinement alors en vigueur. 

Les deux procédures – administrative et policière – ont conclu à de graves manquements au sein du gouvernement, mais sans jamais mettre directement en cause Boris Johnson. Il n'empêche que ce scandale a laissé un très amer arrière-goût dans la bouche de bons nombres de Britanniques, qui ont assisté au spectacle d'un Premier ministre qui a fait évoluer moult fois sa version des faits pour tenter de sauver son poste.

Owen Paterson, l'ami des lobbies. Owen Paterson, un ancien secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord au début des années 2010 et un important député conservateur, a été poussé à la démission en novembre 2021 pour de graves manquements éthiques. 

Sa faute ? Avoir accepté pendant plusieurs années de l'argent de différents lobbys – notamment du secteur agricole – pour plaider leur cause auprès du gouvernement en violation des règles du Parlement.

Quel rapport avec Boris Johnson ? Owen Paterson était non seulement un proche du Premier ministre, mais ce dernier est, en outre, intervenu pour essayer d'éviter qu'il soit sanctionné. Boris Johnson avait notamment soutenu que l'enquête parlementaire n'était pas juste et qu'elle n'offrait pas suffisamment à Owen Paterson l'occasion de défendre sa cause.

Les travaux au 11 Downing Street. Qui a payé pour refaire l'appartement de Boris Johnson au 11 Downing Street ? En février 2021, un scandale éclate au Royaume-Uni lorsque la presse révèle que le Premier ministre n'a pas payé de sa propre poche la rénovation et la décoration pour son appartement de fonction.

En effet, officiellement, le Premier ministre dispose d'une enveloppe de 30 000 livres sterling (35 000 euros) pour entretenir son appartement… et que toute dépense supplémentaire doit provenir de ses propres fonds. La rénovation du 11 Downing Street a couté plus de 100 000 livres… et c'est un généreux donateur du Parti conservateur qui s'est acquitté de la douloureuse.

Boris Johnson, personnellement, s'est sorti de cette affaire avec un simple avertissement car il a pu avancer qu'il était à l'hôpital, atteint par le Covid-19, lorsque les travaux dans l'appartement ont commencé. Il n'était donc, officiellement, pas au courant de cette histoire d'addition à payer. Mais la Commission électorale – qui régule les comptes des partis politiques – a imposé une amende au Parti conservateur pour avoir mal enregistré le détail des travaux effectués.

Des vacances gratuites. Autre affaire de gros sous : comment ont été financées les vacances que Boris Johnson a passé au soleil à l'été 2019 sur la très cossue île Moustique, dans l'archipel des Caraïbes ?

Il a fallu plusieurs mois au Premier ministre britannique pour expliquer qu'une villa de luxe lui avait été gracieusement mise à disposition par un riche donateur du Parti conservateur.

Des vacances gratuites qui ne sont pas illégales, mais la Commission parlementaire a regretté en juillet 2021 que Boris Johnson ait mis autant de temps à clarifier la situation.

Du sexe, du sexe et encore du sexe. Les scandales sexuels qui ont éclaté durant le mandat de Boris Johnson sont trop nombreux pour être tous détaillés. En tout, sept députés conservateurs ont été accusés de multiples agressions sexuelles contre des femmes, des hommes et des mineurs.

Boris Johnson n'est lié à aucune de ces affaires sordides, mais il a été accusé par l'opposition travailliste d'être resté très en retrait à chaque fois que de nouvelles révélations ont été publiées. Et l'une des rares fois où il est intervenu, c'était pour défendre la décision de son parti de ne pas exclure l'un de ses membres accusé de viol.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Royaume-Uni : qui pour remplacer Boris Johnson ?

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur

ROYAUME-UNI

Boris Johnson démissionne comme chef du parti conservateur mais reste Premier ministre

L'Humanité

Le rideau de fumée de l’étatisation pour cacher la privatisation

Actu

Patrick Le Hyaric

Contrairement aux apparences, l’étatisation de l’entreprise publique Électricité de France n’est pas une bonne nouvelle. De considérables enjeux rôdent autour de cette annonce, alors que la crise énergétique prend chaque jour un peu plus d’ampleur. La peur d’une grande panne cet hiver se répand dans les entreprises. Des rationnements sont même envisagés pour les particuliers. EDF est au bord de l’effondrement financier. Sa notation par les agences liées aux marchés financiers et aux bourses a frôlé la chute libre.

En cause ? Les abyssales pertes de l’entreprise pourraient avoisiner des sommes astronomiques, entre 10 à 15 milliards d’euros. L’endettement du groupe fait un bond saisissant en passant de 40 milliards d’euros en 2021 à 70 milliards cette fin d’année. Pourquoi ces chiffres sont-ils cachés, y compris dans le discours de politique générale de la première ministre ?

Cette situation préoccupante ne tombe pas du ciel.

Il faut en rechercher les causes dans les décisions dogmatiques de la Commission européenne et des gouvernements successifs qui les ont appuyé en déréglementant le « marché de l’énergie » au bénéfice de fournisseurs « alternatifs » qui ne produisent pas le début d’un kilowatt d’électricité.

Au nom d’un bouclier énergétique, le gouvernement a en effet imposé à EDF d’augmenter ses volumes d’électricité nucléaire vendue à ses concurrents en l’obligeant à acheter sur « le marché » au prix cher les quantités d’électricité qu’elle est incapable de produire. Elle achète donc de l’énergie chère, aux alentours de 300 € le MWH, pour les revendre 30 € le MWH à des entreprises qui ne font que commercialiser cette même électricité. Cette opération suicidaire va coûter, au bas mot, 8 milliards d’euros à la société publique. Elle est ainsi volontairement mise à sac, alors qu’elle doit supporter les coûts de production et l’entretien des centrales dont une importante partie est actuellement en maintenance.

Le gouvernement aurait dû prendre la même décision que le gouvernement espagnol en sortant « du marché européen » de l’électricité. S’il avait diminué la TVA à 5,5%, s’il ne s’était pas lancé, sur injonction de M. Macron, dans les aventures de l’EPR Hinkley Point au Royaume Uni, ou dans les tribulations de la construction de celui de Flamanville, nous n’en serions pas là.

À ces difficultés financières, il faudra ajouter 12,5 milliards d’euros pour le remboursement des actionnaires minoritaires. Il est sidérant que le président de la République n’ai dit mot de cette funeste opération durant sa campagne électorale.

Mieux, le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, a annoncé qu’il n’y aurait pas de débat au parlement sur ces lourds problèmes. L’opacité reste donc de rigueur.

La vérité est que ce projet « d’étatisation » vise deux objectifs : nationaliser les pertes, tandis que les profits seront privatisés. Et, derrière cette opération, se cache le  projet destructeur de démembrement de l’entreprise en privatisant certaines entités d’EDF soumises aux imbéciles règles de la « concurrence » des traités européens et des « directives énergie ».

Le pouvoir sait que ce sera la demande des eurocrates bruxellois, gardiens des tables de la loi des requins de la finance, qui voit l’énergie - dans le contexte géopolitique actuel ! - non pas comme un bien commun mais comme une formidable source de profit.

Déjà, une guerre économique est engagée entre américains, français et russes pour le marché de l’électricité en Ukraine et pour vendre électricité et armements nucléaires à des pays du golfe.

Ceux et celles qui pourraient douter de notre bonne foi  peuvent se référer utilement aux manigances du président de la République, qui un jour vend une partie d’Alsthom aux américains, puis un autre jour la rachète à Général Electric quand il ne crée pas les conditions pour faciliter le développement du groupe Uber sur le territoire national, avec sa terrible surexploitation du travail.

EDF, n’est pas une entreprise d’État. C’est un service public pour fournir, dans des conditions abordables, un bien de première nécessité aux populations et à la nation.

Le pouvoir doit s’expliquer et rendre des comptes. S’agissant de tels enjeux, le Parlement doit être saisi, une commission d’enquête parlementaire doit pouvoir faire la clarté sur la situation d’EDF. Un débat public associant salariés de l’entreprise, usagers, élus, entreprises, collectivités territoriales doit avoir lieu. Il est grand temps que les salariés puissent être parties prenantes des choix d’EDF. Le pouvoir doit cesser de chercher des boucs émissaires et de culpabiliser les salariés et les cadres de l’entreprise. Il doit répondre de ses actes et enfin travailler à l’élaboration, avec les salariés et les citoyens, d’un projet neuf de sécurité et de souveraineté énergétiques respectueuse, des normes environnementales et de protection du climat.

EDFplan hercule EDFGouvernement Borne 2
L'Humanité

De Villepin, la voix de la France contre l’invasion de l’Irak

Actu

Le 14 février 2003, le ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac fait entendre une France indépendante au Conseil de sécurité de l’ONU face à des États-Unis menteurs pour justifier leurs menées bellicistes.

Naïm Sakhi

«Saddam Hussein et ses fils doivent quitter l’Irak dans les 48 heures. » L’ultimatum est fixé par le président des États-Unis, Georges Bush, le 18 mars 2003, au dictateur irakien. Deux jours plus tard, 250 000 GI et 45 000 soldats britanniques déferlent sur l’Irak, à la tête d’une coalition internationale. Mais, sans mandat de l’ONU. Un discours de Dominique de Villepin a convaincu le Conseil de sécurité de ne pas voter en faveur du recours à la force.

L’origine de cette intervention remonte au 11 septembre 2001. À la suite de l’attentat du World Trade Center, les États-Unis s’attellent à combattre un « axe du mal » composé de la Corée du Nord, de l’Iran et de l’Irak. Dans un rapport remis aux Nations unies en septembre 2002, l’administration américaine accuse le régime baasiste de détenir des armes de destruction massive. Des affirmations « exagérées ou non étayées », confirmera un rapport du Sénat américain en 2004. Le 8 novembre 2002, le Conseil de sécurité adopte la résolution 1441, confiant à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) les soins de réaliser des inspections. Mais Washington fait le forcing. En janvier 2003, le secrétaire américain de la Défense, Donald Rumsfeld, qualifie de « vieille Europe » la France et l’Allemagne, qui s’opposent à un conflit armé. Le 5 février, Colin Powell, secrétaire d’État, pense remporter l’adhésion du Conseil de sécurité en exhibant une fiole censée prouver la possession d’armes biochimiques par l’Irak. Le 14 février, la France fait entendre une voix singulière par son ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. 

Extrait du discours

« Nous assumons collectivement cette lourde responsabilité qui ne doit laisser place ni aux arrière-pensées, ni aux procès d’intention. Soyons clairs : aucun d’entre nous n’éprouve la moindre complaisance à l’égard de Saddam Hussein. (…)

La France a deux convictions : la première, c’est que l’option des inspections n’a pas été conduite jusqu’à son terme et peut apporter une réponse efficace à l’impératif du désarmement de l’Irak ; la deuxième, c’est qu’un usage de la force serait si lourd de conséquences pour les hommes, pour la région et pour la stabilité internationale qu’il ne saurait être envisagé qu’en dernière extrémité. (…)

L’option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide. Mais n’oublions pas qu’après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix. Et ne nous voilons pas la face : cela sera long et difficile, car il faudra préserver l’unité de l’Irak, rétablir de manière durable la stabilité dans un pays et une région durement affectés par l’intrusion de la force. Face à de telles perspectives, il y a l’alternative offerte par les inspections qui permet d’avancer de jour en jour dans la voie d’un désarmement efficace et pacifique de l’Irak. (…)

Nous sommes les gardiens d’un idéal, nous sommes les gardiens d’une conscience.

Personne ne peut donc affirmer aujourd’hui que le chemin de la guerre sera plus court que celui des inspections. Personne ne peut affirmer non plus qu’il pourrait déboucher sur un monde plus sûr, plus juste et plus stable. Car la guerre est toujours la sanction d’un échec. Serait-ce notre seul recours face aux nombreux défis actuels ? Donnons par conséquent aux inspecteurs des Nations unies le temps nécessaire à la réussite de leur mission. (…)

Il y a dix jours, le secrétaire d’État américain, M. Powell, a évoqué des liens supposés entre al-Qaida et le régime de Bagdad. En l’état actuel de nos recherches et informations menées en liaison avec nos alliés, rien ne nous permet d’établir de tels liens. En revanche, nous devons prendre la mesure de l’impact qu’aurait sur ce plan une action militaire contestée actuellement. Une telle intervention ne risquerait-elle pas d’aggraver les fractures entre les sociétés, entre les cultures, entre les peuples, fractures dont se nourrit le terrorisme ? (…)

La France l’a toujours dit : nous n’excluons pas la possibilité qu’un jour il faille recourir à la force, si les rapports des inspecteurs concluaient à l’impossibilité pour les inspections de se poursuivre. (…)

Dans ce temple des Nations unies, nous sommes les gardiens d’un idéal, nous sommes les gardiens d’une conscience. La lourde responsabilité et l’immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix.

Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui, qui a connu les guerres, l’Occupation, la barbarie. Un pays qui n’oublie pas et qui sait tout ce qu’il doit aux combattants de la liberté venus d’Amérique et d’ailleurs. Et qui pourtant n’a cessé de se tenir debout face à l’Histoire et devant les hommes. Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur. »

Discours pour la paixdominique de villepinguerre d'irakLes séries d'été de l'Humanité
France24 - Monde

Législatives au Sénégal : la campagne s’ouvre après des mois de tension

Publié le : 10/07/2022 - 11:05Modifié le : 10/07/2022 - 13:27

Jean-Luc MOUNIER Suivre

La campagne pour les législatives au Sénégal s’ouvre dimanche dans un climat de tension politique. En toile de fond, la principale figure de l'opposition, Ousmane Sonko, fait face au président Macky Sall, alors que la situation socio-économique s'est dégradée. Explications.

Coup d'envoi de la campagne des législatives au Sénégal. Les différentes coalitions politiques se lancent, à partir du dimanche 10 juillet, à la conquête des électeurs dans l’objectif de conforter ou d’obtenir, le 31 juillet, la majorité des 165 députés à l’Assemblée nationale.

L’hémicycle est actuellement largement dominé par la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY ou “Unis pour un même espoir”), qui compte 125 députés soutenant Macky Sall. Mais la coalition Yewwi Askan Wi (YAW ou “Libérez le peuple”) ambitionne de contester dans les urnes cet ordre établi, en s’appuyant sur une jeunesse sénégalaise en quête de changement. Elle est menée par la principale figure de l’opposition, Ousmane Sonko, qui avait terminé à la troisième place lors de la présidentielle 2019.

Ces deux camps politiques, au-delà de l’enjeu électoral à venir, sont aussi les acteurs principaux d’une période préélectorale incandescente dans le pays.

“L’enracinement de ce climat de tension remonte à l’année dernière”, précise Caroline Roussy, chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). La spécialiste de l'Afrique de l'Ouest fait référence au mois de mars 2021, quand Ousmane Sonko a été arrêté pour trouble à l’ordre public alors qu’il se rendait à une convocation au tribunal. Visé par une plainte pour viol par une employée d’un salon de massage de Dakar, le député de 46 ans a alors dénoncé un “complot” judiciaire orchestré par Macky Sall visant à l’empêcher de briguer la présidentielle de 2024. Des manifestations pour réclamer sa libération avaient rapidement dégénéré en émeutes, bilan : 14 morts et des centaines de blessés.

Pénuries et frustrations

La dégradation de la situation socio-économique durant l’année écoulée n’a rien arrangé. “Sur le plan économique, le pays a été affecté par la pandémie de Covid-19 avec une diminution de son fret et des échanges, ce qui a, entre autres, entraîné une augmentation du prix des denrées alimentaires de base”, explique Caroline Roussy. La guerre en Ukraine a aussi assombri l’horizon : le Sénégal subit, à l'instar du continent africain, “une pénurie de céréales et d’engrais”.

>> Macky Sall sur France 24 : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

“À cela s’ajoutent les nombreuses frustrations dues au délitement des services sociaux de base, notamment dans la santé”, poursuit la chercheuse. Un tragique fait divers, qui a provoqué une vive émotion dans l’opinion publique sénégalaise, est récemment venu illustrer ce problème : onze bébés sont morts dans l’incendie, provoqué par un court-circuit, d’une maternité à l’hôpital public de Tivaouane (dans l’ouest du pays). Un drame qui a rappelé ce qui s’était passé en avril 2021 à Linguère, dans le Nord, lorsque quatre nourrissons ont aussi péri, également dans un incendie.

Les candidats titulaires de l’opposition écartés du scrutin

Et au mois de juin, une décision du Conseil constitutionnel est venue s’ajouter à ce contexte socio-économique délicat pour créer un nouveau pic de tension politique entre la majorité et l’opposition.

La plus haute institution judiciaire du pays a créé de l’incertitude en confirmant, le 8 juin, la décision du ministère de l’Intérieur de rejeter la liste nationale des titulaires (mais pas des suppléants) de la coalition Yewwi Askan Wi pour les législatives – ce qui revient à écarter du scrutin certaines figures de l'opposition, dont Ousmane Sonko.

“La décision du Conseil constitutionnel fait désordre et pose énormément de problèmes, que ce soit sur le plan juridique, électoral ou politique de manière générale”, explique Alioune Tine, membre de la société civile sénégalaise. “Le Conseil constitutionnel a pris une décision très controversée et aujourd’hui contestée par les plus grands juristes du Sénégal. Personne ne comprend la manière dont il a partitionné les listes entre les candidats titulaires et suppléants aux législatives.”

Le 8 juin, toujours, des milliers de Sénégalais ont manifesté à Dakar contre le rejet de la liste de la coalition YAW, et plus généralement contre le pouvoir. Ousmane Sonko, sur place, avait déclaré son intention de défier l'invalidation de sa candidature. "Quand un ordre est manifestement illégal, il faut désobéir", avait-t-il lancé. "Cette manifestation est un avertissement à Macky Sall. Nous lançons aujourd'hui notre précampagne. Notre seul ennemi est Macky Sall".

Le président sénégalais, accusé de vouloir empêcher l’opposition de participer aux législatives sous couvert d’une décision institutionnelle, a réfuté ce propos. Sur France 24, il a rappelé qu'"une liste qui ne respecte pas ce que dit la loi, est éliminée". Avant d’ajouter : “Si on est un pays stable, ce n'est pas un hasard. Nous avons un code électoral, il a été discuté pendant des mois."

Mais l’escalade verbale entre la majorité et l’opposition a finalement tourné à l’affrontement. Une nouvelle manifestation, qui avait été interdite par les autorités notamment pour risque de trouble à l’ordre public, a dégénéré le 17 juin, faisant fait trois morts et plusieurs blessés.

Alioune Tine rappelle que “les manifestations sont un droit constitutionnel au Sénégal”. “Elles sont autorisées et sécurisées par les autorités publiques, alors que celles que nous avons vues (ces dernières semaines, NDLR) ont été interdites, il y a eu beaucoup de désordre, des morts et des blessés ainsi que pas mal de biens saccagés”, déplore celui qui préside aussi l’Afrikajom Center – un think tank qui travaille notamment sur le respect de la démocratie ou encore de l’État de droit.

La liste AAR Sénégal, qui se revendique comme une troisième voie possible pour les législatives, a pour sa part renvoyé dos à dos les protagonistes de la dernière manifestation mortelle. Dans un communiqué, elle a dit “regretter la prise en otage du pays par deux coalitions BBY et YAW.”

Des signes d’apaisement

Mais contre toute attente, la tension est légèrement retombée. L'opposition a renoncé le 28 juin à ses manifestations, interdites, prévues le lendemain contre le pouvoir. Ousmane Sonko a annoncé l'annulation des regroupements à Dakar et dans plusieurs villes du pays après "des appels du peuple qui a exprimé ses inquiétudes par rapport à la fête de la Tabaski (la plus grande fête musulmane au Sénégal, NDLR)" le 10 juillet et à "la période des examens scolaires".

La coalition YAW, à rebours de ce qu’elle disait depuis la décision du Conseil constitutionnel, a aussi annoncé qu'elle participerait finalement aux législatives, dans un souci d'apaisement après les heurts meurtriers du 17 juin. "Yewwi Askan Wi ira à ces élections", a affirmé Ousmane Sonko. "Nous avons notre liste de suppléants et sommes représentés dans les 46 départements (du pays).”

Ce revirement “est un peu étrange”, selon Caroline Roussy, qui juge que “les lignes sont floues de part et d’autre” – que ce soit dans la majorité présidentielle ou dans l’opposition. “Macky Sall ne précise pas ses intentions, s’il souhaite briguer ou non un troisième mandat à la présidentielle 2024, alors que la tension sociale est là. Et Ousmane Sonko joue finalement le jeu des élections législatives, alors que c’était inenvisageable une semaine auparavant.”

Un autre évènement peut aussi être perçu comme un signe d’apaisement : un député d'opposition sénégalais, en détention préventive depuis un mois à Dakar pour "offense au chef de l'État", a été remis en liberté provisoire, le 8 juillet, après avoir présenté ses "excuses" à Macky Sall. Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly est membre d'une coalition d'opposition, alliée à celle menée par Ousmane Sonko.

Alioune Tine veut voir dans ces derniers jours une période d’accalmie qui s’ouvre. “On va vers un scrutin où il est possible qu’il y ait des changements, avec des forces égales en présence. Et quand les forces sont égales et les enjeux élevés, il y a souvent des tensions de ce type au Sénégal, que ce soit pour les législatives ou pour l’élection présidentielle”, explique-t-il, avant de conclure : “Les gens veulent des élections pacifiques au Sénégal.”

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Sénégal : l'opposition renonce à des manifestations interdites par les autorités

Sénégal : deux morts dans des tensions pré-électorales, l'opposant Sonko défie le pouvoir

L'Entretien de France 24

Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

BBC

Can the right smell make you more productive?

By Natalie LisbonaBusiness reporter, Tel Aviv

Yaniv Mama holds a pot of cigarette butts under my nose.

"I presume you don't like the odour?" he says, watching me wince.

He then waves a small white stick next to my face. "Now, smell the pot again, what do you smell?"

The cigarette stench has disappeared, no matter how hard and how close to the pot of butts I sniff.

That effect is down to technology developed by Israeli firm Moodify. Their technique involves activating receptors in the olfactory bulb, the part of the brain that processes smell.

"It turns out that smell has its own spectrum [like the visible light spectrum], and if you spread odour molecules equally across it, you get a malodour control effect without having an unpleasant mixture of bad smell and cheap perfume," says Mr Mama, the company's founder and chief technology officer.

Moodify sells a pendant that can be hung near a cat litter box to eliminate any unwanted smells.

"We realised in Israel that because apartments tend to be small and rented, with less outside space so the litter is in the living room, people were almost desperate for a solution," says Mr Mama.

With more of us spending more time working from home, it is not surprising that people are paying more attention to how their home smells.

In the UK, The White Company has seen a surge in sales of scented candles, which it says is down to more home working.

"Scent is such a personal thing because we all have different tastes, but it really does have the power to change the feel of a room and therefore how you feel when you enter," says Chrissie Rucker, founder of The White Company.

As well as making the environment more pleasant, there is some evidence that the right scent can boost your brain.

Mark Moss is the head of the Department of Psychology at Northumbria University. He has studied the effect of essential oils on performance. One of his main findings is that the rosemary aroma can enhance memory.

"I have also done some work showing beneficial effects of sage and peppermint, also on cognition.

"By comparison, lavender tends to impair memory and slow down reaction time. [But] research by others have shown it to be useful in reducing pre-treatment anxiety in dental and medical situations," he says.

More technology of business:

Dr Moss highlights the prominence of scent receptors in the brain.

״The olfactory bulb has many more projections to many more structures in the brain than do vision or hearing. This shows how important it has been in our evolution.

״Much of the impact of smells on behaviour is unconscious. We don't actively process the information that smells present, especially for low level smells. We only consciously process smells that are quite strong," he says.

Based on more than a decade of research at the Weizmann Institute of Science in Israel, Moodify are developing scents that enable people to improve their performance, enhance their wellbeing and increase their safety.

The Weizmann Institute found that paratroopers emitted a smell of fear before they jumped. Scientists are reproducing that scent, saying it could help make people more alert.

While there is no distinct smell of fear, the olfactory receptors can detect volatile molecules in sweat associated with stressful situations.

It's those molecules the scientists are working on.

"Potentially, it will give you better cognitive and psychological performance," says Mr Mama.

Dr Moss says there is more to learn about how smells affect us.

"Smell is probably the least understood of all the senses because evolutionarily it has been surpassed by vision and audition in terms of human behaviour," he says.

"It has to some extent been considered a vestige of our evolutionary past rather than something that is still of considerable value. It is only when it is lost that it is seen as important. It is also very complex in terms of its interaction with the brain."

Loss of the sense of smell can be very upsetting, agrees Klio Maniati, a chemical engineer and perfumer, who has been a consultant to Moodify.

"Smell is the first sense that a baby knows how to use right after it's born and this is the way it connects to its new surroundings. Through smell we recognise our carers in our earliest stage of life and later on we use it as a social tool," she says.

"People that have lost their sense of smell often report fear of socialisation because they are constantly afraid they might smell bad and not know it, or they tend to avoid going to a restaurant because they can't enjoy the food. This makes them less open to forming close contacts with other people."

Back at the lab Yaniv Mama says the future of creating smells to enhance our lives is limitless.

"Tailor-made smells such as your favourite scented candle, freshly baked bread or cut grass, even a newborn baby smell could all be sent via an app or TV screen," he predicts.

Related Topics

L'Humanité

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

Actu

Une étude officielle établit à 16,6 % la part de la population contrainte de vivre dans l’indigence au sein de la première économie de la zone euro. Cela nourrit les plus grandes préoccupations à l’heure de la flambée des prix et du coût de l’énergie.

Bruno Odent

La pauvreté atteint en Allemagne un niveau inégalé depuis la réunification. L’enquête annuelle que vient de rendre publique le Paritätischer Gesamtverband, un très vaste regroupement d’organisations ­caritatives et sociales, révèle que 13,8 millions de personnes étaient contraintes de vivre dans l’indigence en 2021. Ce qui représente, après des hausses continues, 16,6 % de la population, un record depuis 1990.

Cela, alors même que les conséquences de la flambée actuelle des prix (près de 9 % d’inflation) sur les plus démunis étaient, l’an dernier, encore loin d’être aussi sensibles qu’aujourd’hui. Et cette situation devient d’autant plus inquiétante que le gouvernement d’Olaf Scholz (SPD/Verts/libéraux) entend bien programmer un retour à la plus stricte austérité budgétaire dès 2023.

Se priver de tout, jusqu’à renoncer à partir en vacances

La pandémie de Covid, qui a touché ceux qui étaient déjà les plus fortement précarisés, a contribué à ce nouveau bond de personnes vivant avec moins de 60 % du salaire médian (mesure officielle du seuil de pauvreté, soit environ 1 100 euros par mois). Derrière ces chiffres, il y a des destinées de citoyens qui sont, précise le Gesamtverband, ­empêchés d’accéder à une vie sociale « normale », doivent se priver de tout « superflu », jusqu’à « renoncer à s’acheter une place de cinéma, à partir en vacances, à s’adonner à un sport ou à un hobby ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Le mouvement de précarisation d’une partie des salariés, induit par les réformes antisociales lancées au début de la décennie 2000 par l’ex-chancelier Schröder, poursuivi par Merkel, pèse très lourd dans ce bilan. D’autant qu’il fut amplifié, ces derniers temps, par une ubérisation croissante des activités. Face à l’explosion de l’inflation, Ulrich Schneider, dirigeant du Gesamtverband, dénonce « le caractère dérisoire » des mesures – chèques ou primes sans lendemain – présentées par Berlin comme le moyen d’aider les plus démunis.

En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

Parmi les évolutions les plus préoccupantes, la flambée des factures d’électricité inquiète au plus haut point. Déjà durant l’hiver 2020-2021, quelque 600 000 foyers allemands avaient subi des coupures. Sur un marché totalement libéralisé, le prix du kilowattheure s’était envolé (pour dépasser alors le double de celui du tarif régulé d’EDF). Il est propulsé aujourd’hui vers des hauteurs encore plus vertigineuses car il est ­indexé sur le prix du gaz, qui vole lui-même de record en record.

Un retour dans les clous de l'austérité

L’indigence sous toutes ses formes promet ainsi de battre rapidement de nouveaux records et de s’étendre dans la première économie de la zone euro. D’autant que la dotation exceptionnelle de 100 milliards d’euros adoptée en juin pour faire de l’armée fédérale la première d’Europe doit rester la seule entorse au frein à la dette (Schuldenbremse), cette règle d’or inscrite dans la Constitution interdisant tout dépassement de plus de 0,35 % du déficit public. Berlin vient d’annoncer un retour dans les clous de cette super austérité dès le début 2023.

Entre l’expansion de la pauvreté et un alignement sur les consignes militaires de Washington, la coalition au pouvoir a choisi : le surarmement plutôt que la lutte contre la pauvreté.

Allemagne. Les pacifistes refusent les F35 états-uniens

Vous partagez les valeurs de l'Humanité ?

Nous avons besoin de vous pour porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et progressiste !

Cet article est en accès libre. Mais produire une information de qualité, vérifiée, concevoir et réaliser des sujets que vous ne verrez pas traités dans d'autres médias, cela à un coût.

C'est pourquoi nous vous proposons de soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes en bénéficiant de notre offre spéciale d'abonnement :

  • 5€ pour 2 mois d'accès illimité au site Humanite.fr, à l'application et aux éditions numériques du quotidien et du magazine.
  • Soit un gain de 22 € pendant 2 mois !
  • Le tarif normal (13,50€ par mois) s'appliquera à l'issue des 2 mois de réduction.
  • L'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs.
  • Pour en profiter, rendez-vous ici.

AllemagnePauvretéinflation
France24 - Monde

Face à l’excès de touristes, les sites naturels français se rebiffent

Publié le : 10/07/2022 - 12:55Modifié le : 10/07/2022 - 20:35

Bahar MAKOOI Suivre

Plusieurs sites naturels français surfréquentés ont tiré la sonnette d’alarme. Dans les Calanques à Marseille et en Corse, l’accès aux touristes est désormais limité afin de lutter contre l’érosion. D’autres villages touristiques, qui s’estiment victimes du tourisme de masse, veulent repenser la gestion des flux de visiteurs. 

La falaise d’Étretat en Normandie peut-elle supporter son million de visiteurs par an ? C’est la question que se pose Shaï-Hanah Mallet-Bitton, militante de l’association Étretat demain, alors même que la France entame la grande saison touristique des vacances d’été. "Chaque année, c’est de pire en pire, et ça va tellement vite. Je n’ai que 28 ans et j’ai déjà eu l’occasion de me rendre compte de cette dégradation", se désole la juriste qui a passé une partie de son enfance dans ce village normand de 1 400 habitants.  

Des poubelles qui débordent, des sentiers naturels creusés tant ils ont été piétinés, des éboulements plus fréquents, des plages vidées de leurs galets à hauteur de 400 kg certains jours. D’après Jean-Baptiste Renié, conseiller municipal et élu de l’opposition, la station d’épuration de la ville, qui "n'est pas calibrée pour recevoir 5 000 à 6 000 visiteurs par jour en plus des habitants", est mise à mal. Elle a dû être arrêtée l'an dernier pour une maintenance "causée par sa surexploitation".  

"Après chaque grand week-end, une fois les touristes repartis, la ville est extrêmement sale. Quand on passe sur les falaises, on retrouve des papiers, des masques et des mégots", a constaté Shaï-Hanah Mallet-Bitton.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par É T R E T A T D E M A I N (@etretatdemain)

"Nous avons besoin du tourisme mais il faut trouver un équilibre. Les touristes en seront les premiers bénéficiaires. Nombre d’entre eux repartent en colère après avoir tourné plusieurs heures en voiture sans pouvoir se garer, ni manger ou trouver des sanitaires, faute d’infrastructures. Ce tourisme de masse ne satisfait personne."

Une régulation "salutaire"

En raison de leur surfréquentation, plusieurs sites naturels français en sont venus à imposer des créneaux de réservation obligatoire pour les touristes. Ainsi, le parc national des Calanques à Marseille a décidé de limiter à 400 personnes par jour la fréquentation des calanques de Sugiton et des Pierres Tombées, deux sites fragilisés par une érosion des sols due au passage de plusieurs milliers de visiteurs quotidiens en été. En Corse, trois sites touristiques emblématiques (les îles Lavezzi, les Aiguilles de Bavella et la vallée de Restonica) ont eux aussi adopté des quotas depuis le début du mois de juillet. 

Pour Julien Buot, directeur de l'association Agir pour un tourisme responsable regroupant des voyagistes engagés dans une démarche écologique, ce phénomène de régulation est "salutaire". "Il y a une prise de conscience des élus locaux et des acteurs du tourisme à tous les niveaux : il ne faut pas attendre que ça dégénère. L’idée est de s’y prendre suffisamment tôt pour ne pas en arriver à une interdiction totale des sites", estime-t-il. Et le professionnel du tourisme de lister de nouvelles pratiques pour mieux répartir les flux de visite, comme en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca), où la région s’est associée à l’application Waze pour proposer aux usagers de revenir se balader sur les sites les plus fréquentés à des heures tardives. Une initiative également adoptée au Mont-Saint-Michel en Normandie, classé au patrimoine mondial de l’Unesco et objet de plus de 600 000 visites en 2021. Waze indique si le site est saturé et propose d'autres lieux touristiques notables aux alentours.  

Avec la crise du Covid-19, de nombreux Français ont troqué les vacances à l’étranger pour des destinations françaises. "Certains se sont improvisés micro-aventuriers, mais ils n’avaient pas l’habitude de se rendre sur des sites naturels et ces lieux n’étaient pas préparés à accueillir tant de monde." Pris d’assaut depuis la pandémie, le parc naturel de la Chartreuse dans les Alpes notamment, a dû interdire les bivouacs l’été dernier. "Si trop de randonneurs plantent leurs tentes et allument des feux, cela perturbe le milieu naturel : la faune, la flore mais aussi les habitants", poursuit Julien Buot. 

Instagram bouleverse le tourisme des sites naturels  

Autre phénomène nouveau ces dernières années, Instagram est venu bouleverser le jeu touristique. "Entre le moment où l’Unesco classait un site et le moment où les touristes débarquaient, cela pouvait prendre plusieurs années. Nous avions le temps de nous préparer. Aujourd’hui, il suffit qu’un influenceur poste une photo d’un lieu insolite et, en quelques semaines, voire quelques jours, le site sera visité par des centaines de personnes".  

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par WeAreMarseille (@weare.marseille)

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Clean my Calanques (@cleanmycalanques)

L’importance des réseaux sociaux dans ce phénomène de surfréquentation touristique n’est pas étranger à Shaï-Hanah Mallet-Bitton, qui voit de nombreux visiteurs se prendre en selfie au bord des falaises d’Étretat pour poster leur cliché. "ll faudra envisager de baliser les sentiers car un vrai problème de sécurité se pose." Deux femmes sont mortes cette année après avoir chuter dans le vide au moment de prendre la pose

Mieux baliser les sentiers, retravailler la signalétique, accentuer le ramassage des ordures… tout cela a un coût que la commune a du mal à supporter. Aussi, le conseiller municipal Jean-Baptiste Renié se réjouit de la labellisation prochaine des falaise d’Étretat au titre de "Grand site de France". "Cela va nous permettre de sanctuariser toute une zone, d’obtenir des financements pour préserver le site et de mieux organiser les flux touristiques." 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR THAÏLANDE

La baie du film "La Plage" restera fermée pour la protéger du tourisme de masse

ALPINISME

L'Everest, symbole des dérives du tourisme de masse

C'EST EN FRANCE

Villages français et labels : le tourisme sous étiquette

L'Humanité

En Ukraine, les communistes et la gauche classés comme ennemi d’État

Actu

Le procès de deux frères, Alexander et Mikhaïl Kononovich dirigeant de la jeunesse communiste reprend ce mercredi à Kiev.

Vadim Kamenka

En Ukraine, le procès de deux dirigeants de la jeunesse communiste, Alexander et Mikhaïl Kononovich, originaire de Loutsk doit reprendre, mercredi au tribunal de Solomyanskyi à Kiev. Ils sont accusés « d’actions visant à renverser l’ordre constitutionnel par la force » et de vouloir « s’emparer du pouvoir de l’État ». Le 3 mars, les services de sécurité ukrainien (SBU, ex-KGB) les ont arrêtés affirmant que « des données indiquent leur étroite coopération avec les services spéciaux de la Fédération de Russie et de la République de Biélorussie » dans le but « de déstabiliser la situation interne ».

Depuis, les frères se trouvent en détention provisoire, le temps de la procédure jusqu’en septembre, sauf si les deux communistes versent une caution de 190 000 grivnias (6 400 euros). Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison selon l’article 109 du Code pénal ukrainien. Alexander et Mikhaïl Kononovich dénoncent une enquête fabriquée et ont lancé un appel au soutien international début juillet et appelé les eurodéputés, les médias européens à venir assister à leurs auditions.

Leur condamnation ne fait guère de doute. Car le procès intervient quelques semaines après la signature d’un décret par le président ukrainien Volodymyr Zelensky interdisant tous les partis politiques jugés « pro-russes », le 14 mai. Début juillet, le tribunal de Lviv a confirmé cette décision en confirmant l’interdiction du Parti communiste d’Ukraine (KPU) et forcé l’organisation à céder tous ses actifs : bâtiments, fonds… à l’État. Ce jugement intervient après les lois de « décommunisation » ratifiées en mai 2015. Cette législation interdisait explicitement l’usage du terme « communiste » et donc l’interdiction du KPU. Le tribunal administratif de Kiev l’avait confirmé en décembre 2015.

Le décret de Zelensky a également banni bien d’autres mouvements d’opposition de gauche : l’Union des forces de gauche, le parti socialiste d’Ukraine et d’autres organisations.

Ukrainejeunes communistes
L'Humanité

Le Code de la famille, un « coup de sabre » pour les Algériennes

Actu

Au moment des célébrations de l’indépendance, le mouvement féministe algérien accentue la pression pour mettre fin à cet ensemble de lois, promulgué le 9 juin 1984. L’Assemblée souhaitait encadrer les relations familiales des citoyens algériens. Ce code demeure en vigueur.

Lou Thuret

À l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance, le combat des Algériennes pour une reconnaissance de leurs droits est loin d’être achevé. Dans une société encore conservatrice, le hirak a remis en lumière, depuis 2019, leurs luttes et le mouvement féministe qui se bat depuis plusieurs décennies pour une égalité entre les hommes et les femmes. Parmi les revendications, la fin du Code de la famille fait l’unanimité. Un véritable code de l’infamie ? Les féministes algériennes l’affirment. Ces mesures qui ont été instituées en 1984, avaient pour finalité de contrôler les familles algériennes selon la sociologue et écrivaine française, Juliette Minces dans son livre Algérie : Code de la famille, Code de l’infamie.

Il s’avère pourtant que ce Code, loin d’introduire plus de justice au sein de la société, ne fait que creuser les inégalités de genre qui affectent déjà profondément le pays. Par exemple la fille ne doit recevoir que la moitié de la part de l’héritage à laquelle a droit son frère d’après ledit texte. « Le Code de la famille est une loi qui est très discriminante. C’est une loi qui régit les relations familiales mais pas de manière égalitaire selon qu’on est une femme ou un homme », nous explique Feriel Lalami, docteure en sociologie à l’Université de Poitiers. « Le père a toute la tutelle paternelle alors que les femmes ne l’ont qu’en cas de veuvage ou alors lorsqu’elles sont divorcées et que le juge leur a accordé la garde des enfants », précise-t-elle.

La lutte a quand même permi quelques avancées. Les étudiantes représentent plus de 60 % des effectifs dans les universités désormais. Cela reste insuffisant. Pour Juliette Minces : « Certes les Algériennes sont électrices et éligibles, certes elles peuvent occuper des postes de responsabilité, mais la promulgation et l’application d’un Code de la famille inspiré de la Charia […] en fait d’emblée des citoyennes de seconde zone, dans la mesure où ce texte conserve les dispositions de la loi religieuse selon lesquelles les hommes ont prééminence sur les femmes, dans tout ce qui a trait au mariage, à la vie conjugale et à l’héritage ». Selon l’auteur, il regroupe plusieurs mesures injustes et injustifiées que les femmes doivent subir au quotidien. Une femme, même majeure, ne pourrait se marier sans tuteur patrimonial ; le consentement de l’épouse est obligatoire mais son silence vaut acquiescement, ce qui permet les mariages forcés, souvent « arrangés » entre parents ; il reconnaît la polygamie.

Cet ensemble de lois a connu une première réforme en 2005 sous Abdelaziz Bouteflika. Mais il est toujours considéré comme contraire au principe d’égalité homme-femme par les féministes qui demandent une abrogation du Code de la famille pour le remplacer par des lois civiles égalitaires sur la base de la Convention d’Istanbul. Pour la chercheuse en histoire de l’art, Lydia Haddag, qui a participé à une conférence sur l’Algérie (1) : « le mouvement féministe algérien tente d’obtenir des avancées juridiques et éthiques en cherchant à maintenir son indépendance pour éviter toute influence extérieure liée au politique ». Elle estime que cette stratégie en fait sa faiblesse car marginalisé mais aussi sa force puisqu’il ne dépend de personnes. « L’apparition du Hirak en 2019 a abouti à une convergence de luttes. Ce combat commun a permis de mobiliser une plus grande diversité d’acteurs chez les féministes. Même si l’injustice semble encore être la loi commune en Algérie, des femmes se battent, luttent et persévèrent pour leurs droits et leurs libertés », conclut Lydia Haddag. Le pouvoir n’a jamais vraiment répondu aux attentes des militantes. Leur combat risque d’être encore long.

AlgérieFéminisme
L'Humanité

Vingegaard, « l’ogre du Briançonnais »

Actu

Dans la onzième étape, entre Albertville et le col du Granon Serre Chevalier (151,7 km), victoire du Danois Jonas Vingegaard qui renverse le Tour et s’empare du maillot jaune. Tadej Pogacar a sombré dans la terrible montée du Granon.

Jean-Emmanuel Ducoin

Saint-Chaffrey, col du Granon (Hautes-Alpes), envoyé spécial .

« La montagne est le lieu des rhétoriques faibles. Les figures pâlissent, les effets de style s’amenuisent. C’est l’endroit d’une vérité nue. » Dans Forcenés (Fayard, 2008), l’écrivain Philippe Bordas résumait en quelques formules saisissantes ce par quoi les Géants de la route se trouvent et se prouvent, quand leur vélo devient l’instrument d’exactitude mentale. Entre Albertville et le col du Granon Serre Chevalier (151,7 km), lorsque les premières pentes devinrent enfer tellurique, par-delà les cimes rocailleuses figées de chaleur, nous revisitâmes les fonds baptismaux de la Légende, comme un cri venu de nulle part des profondeurs racinaires du Tour. Nous vécûmes donc la vraie entrée en très haute altitude, pour un triptyque terrifiant à se damner dans les pourcentages avec, en prélude, les lacets de Montvernier (3,4 km à 8,2%), puis les trois fameux cols mythiques à enchaîner : Télégraphe (1re cat., 11,9 km à 7,1%), Galibier (HC, 17,7 km à 6,9%) et Granon (HC, 11,3 km à 9,2%). Peu à peu, nous nous installâmes dans le langage des grimpeurs qui s’élabore toujours sur des fondations.

Par des chaleurs harassantes (jusqu’à 35 degrés), le peloton quitta Albertville non sans avoir symboliquement ravivé la flamme olympique, trente ans après les Jeux d’Hiver, des mains de Bernard Thévenet et de Christian Prudhomme. A peine libérés du kilomètre zéro, deux cadors de luxe prirent le flambeau et allumèrent une flamme incandescente. Wout Van Aert (Jumbo), porteur du maillot vert, et Mathieu Van der Poel (Alpecin), ombre de lui-même depuis le Danemark, s’éclipsèrent à un rythme de dingue, après avoir, sans doute, prémédité leur affaire. A l’initiative de deux rivaux éternels depuis leur jeunesse, une odeur de poudre se répandit sur la route du Tour. Signe de grandes manœuvres, du côté des Jumbo ? Ou énième baroud pour la gloire et le plaisir stricte de secouer la normalité d’une journée en enfer ? En conséquence, le peloton s’étira tant et tant que personne, à commencer par les équipiers de Tadej Pogacar (UAE), ne purent minimiser voire gérer leurs efforts.

L’obstination des deux fuyards devint une sorte de sortilège momentané. Quand ils entamèrent les lacets de Montvernier (km 50), ils n’étaient plus seuls. Un énorme groupe de dix-huit unités vint se greffer à eux (Barguil, Gallopin, Laporte, Teuns, Izagirre, Schachmann, Cherel, Geschke, Politt, Latour, Cattaneo, Neilands, Pedersen, Rutsch, Van Keirsbulck, Gradek, Bodnar, Bagioli). La « bonne échappée » fut validée et, dès lors, un scénario plus classique – idéal pour Pogacar – s’installa dans la torpeur moite de ce début d’après-midi. Nous profitâmes pleinement du spectacle visuel des dix-huit virages en balcon d’une beauté magistrale, proposant 400 mètres de dénivelé en moins de quatre kilomètres de grimpette, devenus un « classique » de l’épreuve depuis sa découverte en 2015. Juste un modeste hors-d’œuvre…

Nous imaginons souvent que le vélo reste une école de la sagesse, mais lorsque l’avant-garde entama le « dur », par le col du Télégraphe, rampe de lancement du Galibier (2642 m, toit du Tour), nous savions que l’art de grimper n’était pas une grâce naturelle mais bien un don sacrificiel. Nos héros de Juillet allaient connaître l’ivresse de l’altitude, là où se disputent les rigueurs de l’apesanteur et les éblouissements, jusqu’à donner l’impression que les éléments et les terrains hostiles s’incarnent par la douleur des corps, eux-mêmes livrés aux mystères et aux caprices de la souffrance brute. L’heure n’était plus à l’esbroufe, mais à la vérité nue des forces en présence quand les hommes sans chair, revanchards, croient prendre le pouvoir sur les éléments. Van der Poel, décroché depuis longtemps de la tête et à la dérive, en tira sa propre conclusion : il abandonna. Curieux ascenseur émotionnel. A l’arrière, bien avant le sommet du Télégraphe, les Jumbo entrèrent en guerre, comme prévu : Primoz Roglic et Tiesj Benoot accélérèrent, avec pour but d’isoler Pogacar, qui répondit aussitôt. Tout rentra dans l’ordre, les UAE se reconstituèrent. Temporairement.

Dans la descente vers Valloire, Pogacar fut pris dans un étau royal, coincé entre Primoz Roglic, Jonas Vingegaard et Geraint Thomas. Dès le bas du Galibier, Vingegaard attaqua. Le maillot jaune répondit. Puis ce fut à Roglic. Pogacar répliqua. Moment inouï de ce Tour, passe d’arme prodigieuse. Car Vingegaard et Roglic continuèrent de harceler le leader, l’un après l’autre. Pogacar se démonta la carcasse, trop, peut-être. Il retrouva même son équipier Marc Soler, revenu par l’arrière. Tout se calma subitement, un infime groupe « maillot jaune » se reconstitua, en présence de David Gaudu et Romain Bardet, toujours dans le coup. A l’avant, un autre Français s’illustrait : Warren Barguil décramponna ses compagnons d’échappée et volait vers les 2642 mètres du Galibier et un destin en solitaire.

Mais le « toit du Tour » n’avait pas encore entièrement parlé. A 5 kilomètres du sommet, Pogacar, de nouveau isolé du moindre équipier, plaça une accélération et mena grand train. Exit Roglic, Gaudu, Yates, Pidcok, Vlasov… et quelques autres. Sauf Vingegaard et Bardet, puis Thomas, Yates ou encore Quintana, revenus dans un premier temps à la faveur de la descente menée à tombeau ouvert dans la vallée de la Guisane. Puis il y eut un regroupement général (Roglic, Gaudu, Majka et les autres) à quelques encablures de la montée finale, grâce au coup de force de Van Aert. Enfin, après la traversée du village de Saint-Chaffrey et son pont-levis, tout à-côté de Briançon, les Géants pénétrèrent dans les rampes de « l’ogre du Briançonnais », ce maudit col du Granon qui culmine à 2413 mètres et s’achève en cul-de-sac.

Le chronicoeur, qui connaît bien les lieux, n’oublia pas que ce fut ici, en 1986, pour la seule incursion du Tour dans cette montagne sacrée jusqu’à ce jour, qu’un certain Bernard Hinault vécut le dernier jour en jaune de sa brillante carrière, achevant sa chevauchée loin du vainqueur de l’époque, l’Espagnol Eduardo Chozas, et à plus de trois minutes de son équipier et futur vainqueur du Tour, l’Américain Greg LeMond. Le Blaireau déclarait à l’Equipe : « Pour la petite histoire, on ne connaissait pas le Granon avant d’y arriver sur cette étape, c’était la première fois qu’on le passait à vélo. En stage l’hiver précédent, on avait tout fait à pied, je me souviens qu’on en avait déjà bien bavé et on savait qu’à vélo, il ferait autant de mal six mois plus tard sur le Tour. On était préparé mais c’était encore plus compliqué que ce qu’on avait imaginé. C’est long, et même si c’est plutôt régulier, on a l’impression de ne jamais arriver au bout. »

Joli résumé. La preuve, ce que nous en vîmes, dès les premiers pourcentages. L’écrémage fut immédiat. Et très vite, derrière l’éclaireur Barguil, à deux minutes, et Quintana parti en chasse, les mêmes acteurs dans les rôles-titres : Pogacar (emmené par Majka), Vingegaard, Thomas, Bardet. Nous ne découvrîmes rien d’autre qu’un calvaire collectif, ni plus ni moins, tellement éprouvant que nous imaginâmes un instant que certains allaient mettre pied à terre pour en venir à bout. Sans aucun replat depuis le bas, toujours « en prise » dès la sortie de Villard Laté et sa petite chapelle sur la droite, ils s’élevèrent comme dans l’allégorie sacrificielle du Christ. Eduardo Chozas se souvenait dans Le Dauphiné : « On ne peut jamais se dire : ‘’Dans 3 kilomètres, ça va devenir moins dur.’’ C’est compliqué jusqu’en haut. Dans les trois derniers kilomètres, j’étais épuisé, je n’avais plus d’énergie. J’ai beaucoup souffert pour rejoindre l’arrivée. » Sur un revêtement plutôt rugueux dans la longue ligne droite du sixième kilomètres, les coureurs laissèrent les derniers arbres pour cheminer sur un théâtre rocailleux, qui sert parfois de terrain d’exercices militaires, en particulier pour le 7e bataillon de chasseurs alpins. Nous touchâmes, par le récit, à la Légende des cycles. Au hameau des Tronchets, la pente dépassa les 10%, puis aux lieux-dits « Les Compes », puis à « Plainalp », quand le filet de route circulait désormais dans les alpages – les marmottes restèrent planquées dans ce haut lieu du pastoralisme local.

Au-dessus de 2000 mètres, en passant sous le sommet du Petit Aréa, la route n’offrit plus d’abri pour le vent jusqu’aux baraquements de l’armée. Et Vingegaard, à 4,4 km du but, se dressa sur les pédales. Un grand frisson s’installa dans nos esprits, en même temps que de lourds nuages sur nos têtes. Le mano a mano entre le tenant du titre et son dauphin débuta dans le silence d’un ciel sombre. Le Danois s’envola ! Et Pogacar resta planté dans la pente, à l’arrêt, en perdition. D’où provenait semblable déroute ? Fringale ? Déshydratation ? Nous le vîmes dans ce dodelinement des fracassés, qui nous rappela sa légère défaillance dans le Ventoux l’an dernier. Mais là, ce fut plus prononcé, plus sauvage. Rendu à son humanité, il ne pratiquait plus qu’un cyclisme brouillon, sans emphase et son épure s’effondra, collée à l’asphalte. Une espèce de naufrage inattendu. A l’avant, Jonas Vingegaard, 25 ans, oubliant tous les calculs, fila vers sa première victoire de prestige et endossa le maillot jaune. Le harcèlement des Jumbo venait d’activer sa lame tranchante. Pogacar paya l’adition et elle fut lourde, très lourde : il perdit plus de trois minutes. Plus saisissant encore, il acheva même son chemin de croix derrière Quintana, Bardet, Thomas, Gaudu et Yates. Qui l’eut cru ? Au général, Vingegaard possédait 2’16’’ d’avance sur Bardet et 2’22’’ sur Pogacar. Le Tour entra bruyamment dans une nouvelle dimension. Mais qui aurait osé prédire la suite des événements ?

Moralité, personne ne triche pas avec la montagne. Louis Aragon lui-même le disait : «  Il y a un étrange moment, au Lautaret ou au Tourmalet, quand les dernières voitures passent et s’époumone le dernier coureur malheureux... le moment du retour au silence, quand la montagne reprend le dessus sur les hommes. » Au-dessus de Serre Chevalier, le chronicoeur respira bien fort et se montra reconnaissant envers le mode onirique du Tour. Dans la soirée, la lune s’annonçait blonde et rousse, comme les hectolitres de bière déversés toute la journée dans la vallée. Sans répit, nous entendîmes déjà les échos des cimes à-venir, dès ce jeudi. De nouveau le Galibier, puis la Croix de Fer, enfin l’Alpe d’Huez. Comme la promesse d’une autre tenaille impitoyable. Mais laquelle ?

Jean-Emmanuel Ducoin

Tour de France 2022
France24 - Monde

Premier revers pour le gouvernement à l'Assemblée sur le projet de loi sanitaire

Publié le : 13/07/2022 - 09:32

FRANCE 24 Suivre

Les députés de l'opposition (Rassemblement national, des Républicains et de la Nupes) ont rejeté deux des quatre articles du projet de loi sur la possibilité d'imposer le passe sanitaire aux frontières en cas d'émergence d'un nouveau variant du COVID-19, une des mesures phares du texte. Un premier échec pour le gouvernement d'Élisabeth Borne. 

Séance chaotique, texte tronqué. Le gouvernement, privé de majorité absolue au Parlement, a subi un premier revers à l'Assemblée dans la nuit de mardi à mercredi 13 juillet sur le projet de loi sanitaire, adopté tout en étant amputé d'un article clé sur le possible retour d'un passe sanitaire pour les entrées dans l'Hexagone.

Le ministre de la Santé, François Braun, a regretté mercredi 13 juillet qu'une "alliance de circonstances" ait conduit l'Assemblée nationale à rejeter une partie du projet de loi sanitaire visant à lutter contre la pandémie de Covid-19.

Victoire extraordinaire, le passe sanitaire aux frontières vient d’être rejeté par l’Assemblee Nationale. Le temps où le Président prenait le Parlement comme chambre d’enregistrement de ses folies est révolu !!! #DirectAN #COVID19

July 12, 2022

Le passe sanitaire aux frontières

Les députés du Rassemblement national (RN, extrême droite), des Républicains (LR, droite) et de l'alliance de gauche Nupes menée par La France insoumise (LFI, gauche) ont rejeté deux des quatre articles du projet de loi, et notamment refusé au gouvernement la possibilité d'imposer le passe sanitaire aux frontières en cas d'émergence d'un nouveau variant du COVID-19, une des mesures phares du texte.

Ce vote intervenu en milieu de nuit a mis en évidence les difficultés politiques auxquelles le président Emmanuel Macron va être confronté pendant son second mandat après avoir perdu la majorité absolue à l'Assemblée nationale lors des législatives du mois dernier.

"L'heure est grave", a réagi la Première ministre Élisabeth Borne sur Twitter. "En s'alliant pour voter contre les mesures de protection des Français face au Covid LFI, les LR et le RN empêchent tout contrôle aux frontières face au virus. Passée l'incrédulité sur ce vote, je me battrai pour que l'esprit de responsabilité l'emporte au Sénat."

L’heure est grave. En s’alliant pour voter contre les mesures de protection des Français face au Covid LFI, les LR et le RN empêchent tout contrôle aux frontières face au virus.Passée l’incrédulité sur ce vote, je me battrai pour que l’esprit de responsabilité l’emporte au Sénat.

July 12, 2022

"Convaincre"

Son ministre de la Santé, François Braun, dont c'était le baptême du feu à l'Assemblée nationale, a dit lui aussi se tourner vers la chambre haute du Parlement, où le camp présidentiel ne dispose pas non plus de la majorité, pour tenter de faire adopter le texte.

"Je vais continuer à me battre, à convaincre, dès cet après-midi au Sénat (...) qu'il faut défendre ces dispositions, (...) garder cette possibilité de protéger les Français", a-t-il déclaré sur RTL.

Rappelant que le risque d'émergence d'un variant dangereux du COVID-19 n'est pas écarté, l'ancien médecin urgentiste s'est dit surpris que face à ce qu'il a présenté comme "le choix de la responsabilité collective et individuelle", il ait entendu dans l'Hémicycle des propos "qui n'ont rien à voir avec la santé".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Après le discours d'Élisabeth Borne, les féroces critiques des oppositions

Énergie, climat, retraite : ce qu'il faut retenir du discours d'Élisabeth Borne devant l'Assemblée

Assemblée nationale : la motion de censure contre le gouvernement d'Élisabeth Borne rejetée

France24 - Monde

France : sur TikTok, des jeunes filles cartonnent avec leur "voile chrétien"

Publié le : 13/07/2022 - 11:18

Chloé Lauvergnier Suivre

Depuis plusieurs mois, des jeunes filles chrétiennes vivant en France publient des vidéos sur TikTok dans lesquelles elles apparaissent voilées. Ces images se comptent par centaines et comptabilisent parfois jusqu’à trois millions de vues. Beaucoup de ces adolescentes semblent s’intéresser depuis peu au christianisme et affirment que le voile les aide à "se rapprocher de Dieu". Décryptage.

Ces vidéos de jeunes filles chrétiennes voilées ont été repérées par le quotidien La Croix, qui a publié un article intitulé "De jeunes chrétiennes qui posent voilées, une tendance sur TikTok", le 6 juin dernier.

En faisant quelques recherches sur TikTok, notamment avec les hashtags #voilechretien et #tiktokchretien, notre rédaction a ainsi pu visualiser des centaines de vidéos de ce type, publiées au cours des sept derniers mois. Nombre d’entre elles ont été vues des centaines de milliers de fois, et quelques-unes dépassent même le million de vues. Ces vidéos reprennent les codes habituels de TikTok : elles sont généralement très courtes et accompagnées de musiques entraînantes.  

@margow.en.christ#pourtoi♬ son original - chouine_cr

Cette vidéo cumule un million de vues : elle a été publiée le 19 mai par @margow.en.christ, une jeune fille de 17 ans se présentant comme orthodoxe.

Nous avons analysé une quinzaine de comptes TikTok derrière lesquels se trouvent des jeunes filles de 13 à 20 ans vivant en France et qui diffusent ce type de vidéos. Presque toutes semblent s’intéresser au christianisme depuis quelques mois seulement : certaines expliquent qu’elles étaient auparavant athées, musulmanes, ou qu’elles ne pratiquaient pas, bien que venant de familles chrétiennes, et qu’elles sont ensuite devenues orthodoxes ou encore catholiques. Plusieurs d’entre elles montrent ainsi leur première bible, racontent l'organisation de leur baptême et l'achat de leur voile.

@xoxo.nguyen16

Ma première bible ❤️

♬ Faya David okit speed musique chrétienne - 𝐉𝐚𝐝𝐞†

Une vidéo intitulée "Ma première bible", publiée le 21 avril par @xoxo.nguyen16, une jeune femme de 19 ans. Sa vidéo comptabilise plus de 102 000 vues.

"Je porte le voile uniquement lorsque je m'adresse à Dieu"

Âgée de 15 ans, @kassandra.christ.off est devenue chrétienne il y a deux ans, alors que sa famille est athée. Depuis début avril, elle a publié une dizaine de vidéos d'elle voilée sur TikTok, où elle est suivie par plus de 2 600 personnes. Contactée par notre rédaction, elle explique son choix :

Je porte le voile uniquement lorsque je m'adresse à Dieu, pour me couper du monde, par exemple quand je vais à la messe, ou quand je fais des vidéos dans lesquelles je parle de Dieu.

Je le porte depuis bientôt un an, après avoir fait des recherches sur le sujet, pour éviter qu’on me dise qu’il s’agit d’une simple "mode". Par exemple, il y a un verset disant que celle "qui prophétise la tête non couverte déshonore son chef". [Il s’agit d’un passage du chapitre 11 de la "Première épître aux Corinthiens" de l'apôtre Paul, un livre du Nouveau Testament, NDLR.] Nos bonne sœurs portent le voile, nos grand-mères l’ont porté… Mais le voile n’est pas du tout obligatoire, c’est un choix.

@kassandra.christ.off#✝️#jesus#tiktokchretien#histoireduvoile#voile#voilechretien#chrethienne♬ original sound - sped up songs ❤️‍🩹

Dans cette vidéo publiée le 8 avril, qui comptabilise 17 000 vues, @kassandra.christ.off évoque la réaction de sa mère, lorsqu’elle a découvert son compte TikTok et qu’elle l’a vue avec le voile : "Ma mère l’a toléré et je peux enfin le porter".

À travers mes vidéos TikTok, j’essaie de transmettre mon amour de Dieu et de montrer ses bienfaits. On se fait beaucoup critiquer et juger à cause du voile : par exemple, on nous dit qu’on copie les musulmanes…

Sur TikTok, d’autres jeunes filles confient également avoir reçu des critiques, en raison de leur voile ou de leur conversion. Mais les commentaires accompagnant leurs vidéos regorgent aussi de compliments. "Tu es incroyable", "t’es trop belle ma sœur", peut-on lire.

À l’image de @kassandra.christ.off, plusieurs jeunes filles indiquent porter le voile pour prier et expliquent même parfois comment le mettre, à travers des tutoriels.

@margow.en.christ#pourtoi♬ son original - Ruskove☦️🇷🇺

Dans cette vidéo, publiée le 1er mai et comptabilisant plus 8 300 vues, @margow.en.christ explique qu’elle porte souvent le voile "car ça [la] rapproche vraiment de la religion".

@sofia.brz#tutovoilechretien#voilechretien✝️♬ À qui la faute - Leila AD

Dans cette vidéo publiée le 17 janvier et vue plus de 165 000 fois, @sofia.brz explique comment mettre le voile, à travers un tutoriel. 

Quelques-unes précisent toutefois ne pas porter le voile dans la vie de tous les jours. Âgée de 13 ans, l’une d’elles explique ainsi, dans une vidéo, l’avoir simplement "essayé" une fois chez une amie chrétienne, "juste comme ça". Contactée par notre rédaction, une jeune de 18 ans nous a également confié l’avoir "mis pour essayer", mais qu’elle ne se sentait "pas encore prête" pour le porter.

Comment interpréter ces vidéos ?

Selon Anthony Feneuil, spécialiste des rapports entre théologie et pensée contemporaine, à l’Université de Lorraine, il est compliqué de savoir si le voile est synonyme d’une plus grande religiosité chez ces jeunes filles : "Il est difficile de connaître sa signification. Mais l’avantage d’un signe visible, notamment quand il a une dimension identitaire (voile 'chrétien'), c’est qu’il permet justement de rassembler et de faire une unité, indépendamment de sa signification."

De son côté, Oissila Saaidia, professeure d'histoire à l’université Lumière Lyon-2 et auteure d’un ouvrage à paraître sur le voile, souligne un paradoxe : "Chez ces jeunes filles, il y a une volonté de se démarquer, de s’affirmer comme individus. Mais en même temps, on dirait qu’elles veulent se ressembler, avec leur voile et leur maquillage, qui fait qu’elles ressemblent aussi aux influenceuses."

@mann_baee#pourtoi#foryou♬ Fast Food Music Christ _ On dirait un bololé - David Okitakula Kazadi

Une vidéo publiée le 9 avril par @mann_baee, vue plus de 2 300 fois. 

Elle dresse également un parallèle avec le voile porté par les jeunes musulmanes : "Depuis une dizaine d’années, dans le monde entier, on a de jeunes musulmanes qui affichent leur religion, tout en étant particulièrement féminines, coquettes." Selon elle, ces jeunes chrétiennes s’inscrivent donc dans cette tendance. "Personne ne pourrait d’ailleurs les différencier dans la rue", estime-t-elle.

Jean-François Colosimo, historien des religions, relève un autre paradoxe : "Ces jeunes filles utilisent le voile pour se montrer, alors que, traditionnellement, il est plutôt synonyme de pudeur, pour cacher et protéger le corps." Lui aussi fait le parallèle avec le voile islamique : "On dirait qu’elles veulent imiter les musulmanes." Il ajoute : "Chez les jeunes, il y a beaucoup de recherche de soi : on cherche à s’affirmer, à imiter, en piochant des éléments à droite et à gauche…"

@rkv777♬ original sound - the original skilli fan✨

Un autre tutoriel pour expliquer comment porter le voile, diffusé le 30 avril et comptabilisant environ 10 000 vues. Il a été publié par @rkv777, qui explique dans une autre vidéo qu’elle était musulmane avant de devenir chrétienne.

Le "voile chrétien" a-t-il "toujours existé", comme l’affirment ces tiktokeuses ?

Alors que les jeunes tiktokeuses justifient le port du voile en affirmant qu’il a "toujours existé" dans la tradition chrétienne, les trois spécialistes interrogés par notre rédaction estiment que ce n’est pas le cas.

"Le chapître 11 de la 'Première épître aux Corinthiens' conseille aux chrétiennes de Corinthe [une ville grecque, NDLR] de porter un voile", indique Anthony Feneuil. "Mais dans le contexte de sa théologie, c’est probablement davantage une tentative de christianiser une coutume qui existait déjà antérieurement que d’en établir une nouvelle. En fait, dans beaucoup d’endroits du monde, des femmes ont porté le voile, souvent en lien avec une domination patriarcale, et le christianisme n’a fait que reprendre cette tradition."

De plus, si la Vierge Marie est parfois évoquée par les jeunes femmes pour justifier l’usage du voile, Oissila Saaidia précise : "Elle portait le voile, mais c’était pareil pour toutes les femmes juives à l’époque." Elle ajoute : "Il arrive souvent que des personnes se réfèrent à des textes ou à de supposées traditions pour légitimer une démarche, comme le port du voile. C’est le cas de ces jeunes, bien qu’elles soient également le produit de la modernité, connectées aux réseaux sociaux."

Selon Anthony Feneuil et Jean-François Colosimo, actuellement, le type de voile arboré par les jeunes filles sur TikTok serait avant tout porté par les religieuses, bien que le port du foulard existe notamment dans les églises orthodoxes.

Télécharger l'application

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
L'Humanité

Cort Nielsen se rappelle à notre souvenir

Actu

Tour de France Dans la 10e étape, entre Morzine et Megève (145 km), victoire du Danois Magnus Cort Nielsen (EFE). L’épreuve a perdu deux coureurs, testés positifs au Covid, dont un nouvel équipier de Pogacar…

Jean-Emmanuel Ducoin

Megève (Haute-Savoie), envoyé spécial.

«C e qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience », écrivait René Char. Sans laisser les suppliques et les déceptions au rencart, nous pénétrâmes dans les Grandes Alpes avec au cœur de nobles ambitions et des envies de splendeurs, entre Morzine et Megève (145 km, et non 148 km comme prévu), une sorte de « sprint » en escalade progressive pour une étape si brève qu’elle attisait, chez les baroudeurs, tous les fantasmes de fuite. Dans les tréfonds de nos désirs secrets, nous espérions que le Tour donnât à voir un spectacle inopiné et inachevé, dans le secret des murmures clos trahis par les circonstances. Le chronicœur savait que le profil du jour, plutôt qualifié de « moyenne montagne » avec quatre bosses (dont une seule en 2e cat. dans le final), avait un goût prononcé d’« apéritif » des Alpes. Un prélude modeste comparé aux deux étapes suivantes qui s’annoncent dantesques, d’abord vers le Granon, mercredi, puis vers l’Alpe d’Huez, jeudi. De quoi rêvasser aux scénarios les plus fous, dans un avenir accessible à la pensée.

Un mélange de stress et de trouille

Depuis le départ, cette dixième étape mena grand train jusqu’à la formation de la bonne échappée, par une chaleur étouffante précaniculaire se prêtant à toutes les hypothèses. Les attaques se succédèrent à un rythme endiablé, tellement que nous vîmes une scène assez étonnante, à un peu plus de 100 kilomètres de Megève. Le maillot jaune en personne se sentit obligé de sortir de sa réserve. Et pour cause : Primoz Roglic tenta de se glisser dans un groupe de fuyards. Vigilant, son compatriote slovène tua dans l’œuf cette initiative, qui, au moins, nous donna des indications sur les intentions des Jumbo.

Quand 25 courageux prirent enfin la poudre, après 60 bornes de bataille intensive (Cort Nielsen, Kamna, Sanchez, Bettiol, Gilbert, Boasson Hagen, Laporte, Rolland, Ganna, etc.), nous repensâmes un instant à l’ambiance si particulière qui s’abattit sur l’épreuve, encore une fois, mélange de stress et de trouille. Nous en étions restés aux bonnes nouvelles de la journée de repos, après l’annonce des tests négatifs au Covid de l’ensemble de nos Géants. Et puis, ce mardi matin, l’étau du maudit virus venait de se resserrer sur la caravane en mode panique, singulièrement autour de Tadej Pogacar, qui perdit pour ce motif un deuxième équipier, le Néo-Zélandais George Bennett. Le double tenant du titre avait déjà vu partir, samedi, le Norvégien Vegard Stake Laengen au sein de la formation UAE. Bennett ne fut pas le seul, puisque l’Australien Luke Durbridge (BEX), qui présentait de légers symptômes, quitta lui aussi la course. Ajoutons que l’épée de Damoclès restait suspendue au-dessus des UAE, puisque le grimpeur Rafal Majka, également positif, fut autorisé toutefois à s’élancer en raison d’une « très faible » charge virale. « On se teste tous les trois jours, certains tous les deux jours, même, déclarait Pogacar, lundi, à Morzine . C’est vraiment une situation préoccupante. Le Covid peut tout ruiner d’un coup. »

La menace devint tellement palpable que la direction du Tour annonça, au cœur de l’après-midi, qu’elle fermait définitivement l’accès aux paddocks des équipes aux futurs villages-départs. Priorité absolue : la protection des coureurs. Lundi, le patron Christian Prudhomme expliquait : « Il y a un décalage entre la vie en général, avec les gens qui mettent le Covid un peu derrière, et la nécessité de faire plus attention sur le Tour. » Face à une telle adversité potentielle, comme si tout se jouait à pile ou face en permanence, les choses perdaient leur nom, sinon de leur sens. Si nos héros de Juillet savent d’ordinaire se nourrir des tragédies empruntées aux Illustres, nous comprenions leur désarroi d’avoir à s’incliner devant le dieu Hasard. Comment ne pas avoir, un peu, l’esprit ailleurs ?

Nous étions à 38 kilomètres du but, l’Italien Alberto Bettiol (EFE) s’était isolé, lorsque la course connut un temps mort inattendu, sous la forme d’une manifestation à l’initiative de 7 militants « climat ». Neutralisation, interruption, tout rentra dans l’ordre après une pause fraîcheur improvisée sur les bas-côtés. Et il fallut attendre que la route se dresse quelque peu en direction de l’altiport de Megève pour sortir de notre torpeur, au moment même où l’Allemand Lennard Kämna (Bora), le mieux placé des échappés qui comptaient plus de neuf minutes d’avance, s’emparait virtuellement et temporairement du paletot jaune. Devant, la mini-course de côte s’acheva par dislocation et agonie. Le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), l’ancien porteur du maillot à pois, s’imposa en costaud et se rappela à notre bon souvenir. Derrière ? Rien à signaler, hormis un beau sprint de Pogacar.

Le chronicœur dût admettre qu’il n’était pas le seul à avoir déjà la tête tournée vers le terrifiant Granon, sur les hauteurs de Briançon, qui constituera ce mercredi le premier vrai « juge de paix ». Il se répéta néanmoins, comme pour conjurer le mauvais sort, que le Tour n’a jamais été une épreuve qui rabaisse ses serviteurs, malgré sa stricte et impitoyable logique : rien ne vient jamais sans effort. René Char le professait : « Il n’y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l’accomplit. » Nous croisâmes les doigts pour que chacun, à sa place, puisse tenter de l’accomplir.

Article sans titre

10e étape

Morzine Les Portes du Soleil-Megève (148,5 km)

1. Magnus Cort Nielsen (DAN/EFE) 3 h 18’ 50’’

2. N. Schultz (AUS/BIJ) m.t

3. L. Sanchez (ESP/BAV) à 7’’

Classement général

1. T. Pogacar (SLO/UAE) en 37h 11’28’’ 

2. L. Kamna (ALL/BOH) à 11’’

3. J. Vingegaard (DAN/JUM) à 39’’

Maillot vert

W. Van Aert (BEL/JUM) 284 pts

Maillot à pois (grimpeur)

S. Geschke (ALL/COF) 19 pts

Maillot blanc (meilleur jeune)

T. Pogacar (SLO/UAE)

Aujourd’hui

11e étape

Albertville-Col du Granon Serre Chevalier (152 km)

Tour de France 2022cyclisme
France24 - Monde

Twitter poursuit Elon Musk en justice pour rupture de l'accord de rachat

Publié le : 12/07/2022 - 23:34

FRANCE 24 Suivre

Après la rupture, la semaine dernière par Elon Musk, de l'accord de rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars, le réseau social a officiellement attaqué le milliardaire en justice mardi afin de l'obliger à finaliser l'opération.

Twitter a déposé mardi 12 juillet dans un tribunal de l'État américain du Delaware une plainte contre Elon Musk pour violation du contrat de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars, demandant au tribunal de contraindre l'homme d'affaires à finaliser l'opération au prix de 54,20 dollars par action.

Dans sa plainte, Twitter reproche à l'homme d'affaires d'avoir orchestré une mise en scène publique et se croire au-dessus des lois contractuelles, après avoir "proposé et ensuite signé" un accord à l'amiable de rachat. Elon Musk se croit "libre de changer d'avis, saccager la compagnie, perturber ses opérations, détruire la valeur des actionnaires, et partir", est-il écrit dans le document déposé mardi par Twitter auprès du tribunal.

Le patron de Tesla a annoncé vendredi mettre fin à l'accord de rachat de 44 milliards de dollars avec Twitter, accusant le groupe d'avoir manqué à ses obligations contractuelles en fournissant notamment des données erronées ou incomplètes sur le nombre de faux comptes. Twitter a rejeté ces accusations.

L'action dégringole

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès d'Elon Musk.

Twitter accuse le milliardaire d'une "longue liste" de violations de leur accord, avec pour conséquence d'avoir "jeté un voile sur Twitter et ses activités".

L'action du réseau social a dégringolé mardi à 34,06 dollars, contre plus de 50 dollars lorsque l'offre de rachat d'Elon Musk a été acceptée fin avril par le conseil d'administration de Twitter.

Avec Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Twitter dément n'avoir pas respecté ses obligations contractuelles avec Elon Musk

Le milliardaire Elon Musk renonce finalement à racheter Twitter

L'Humanité

Euro 2022. Marie-Antoinette Katoto, l’artificière des Bleues

Portrait

Football. L’attaquante du PSG sort d’une saison de très haut niveau et représente un atout majeur pour l’équipe de France, qui dispute son deuxième match à l’Euro 2022, face à la Belgique, le jeudi 14 juillet.

Nicolas Guillermin

« Les anciennes compétitions se sont mal passées pour l’équipe de France donc on ne peut que mieux faire. » Elle a confiance en elle Marie-Antoinette Katoto et en son destin. La buteuse des Bleues (31 sélections, 26 buts), élue meilleure joueuse du championnat cette saison avec le PSG, sait qu’elle a l’occasion d’offrir un premier titre international à la France à l’occasion de l’Euro 2022 en Angleterre.

Avec déjà un but inscrit le 10 juillet face à l’Italie, pour le premier match des Françaises dans le tournoi (victoire 5-1), la Parisienne ne compte pas en rester là et faire trembler à nouveau les filets face à la Belgique, jeudi 14 juillet, à Rotherham (21 heures, TF1).

La meilleure buteuse du championnat

Tout juste prolongée par le Paris Saint-Germain jusqu’en 2025, la meilleure buteuse du championnat (18 buts) a désormais l’esprit libre pour se concentrer sur sa première compétition internationale chez les A. Le club de la capitale a en effet réussi à conserver in extremis son attaquante, vedette du football européen à seulement 23 ans, au lendemain de l’expiration de son contrat le 30 juin et au terme d’un long bras de fer.

Retrouvez toutes les choniques de Mejdaline Mhiri, rédactrice en cheffe des Sportives.

Une négociation difficile qui illustre la dimension prise par Marie-Antoinette Katoto, courtisée par les plus grandes écuries européennes. Comme avec Kylian Mbappé au mois de mai, le PSG a réussi à retenir sa pépite, à l’issue d’un feuilleton démarré en avril lorsque cette dernière avait exprimé publiquement son «  désaccord total » avec la direction du club.

Un épisode dont « MAK », qui a visiblement obtenu les garanties sportives et financières qu’elle souhaitait, sort renforcée. « On a beaucoup discuté avec le Paris Saint-Germain, je ne peux pas tout vous dire mais il y a beaucoup de choses qui vont se passer, on est sur le même chemin, a-t-elle expliqué. On a eu très bons échanges, et je pense que ce sera bénéfique pour tout le club. (…) Il y avait des réglages à faire et ils ont été faits. Il va falloir du temps pour que tout se mette en place, chez les féminines et les garçons. C’est un grand club qui a tout pour lui, il fallait juste se mettre sur le droit chemin. »

Les Bleues d’attaque pour l’Euro 2022

Pour conserver sa star, le PSG lui aurait offert, selon des sources proches de la direction du club, un salaire brut mensuel de 50 000 euros, sans compter la prime à la signature et les bonus prévus sur les trois saisons à venir. Des émoluments hors norme à l’échelle du football féminin dont l’économie n’a pas encore atteint le développement de son homologue masculin.

« C’est l’attaquante moderne »

En équipe de France, la native de Colombes (Hauts-de-Seine) fait aussi partie des cadres désormais malgré son inexpérience en grandes compétitions internationales. « Aujourd’hui, Marie le sait, elle est l’attaquante de l’équipe de France. Je compte sur elle, j’ai confiance en elle, et elle a confiance en elle », a souligné Corinne Diacre, dans un entretien à Ouest-France au mois de mai.

Kylian Mbappé, née en 1998 comme elle, ne tarit pas d’éloges sur Marie.

Une foi en son talent que la sélectionneuse n’a pas toujours eue. En 2019, la patronne des Bleues n’avait pas retenu l’attaquante dans le groupe pour disputer le Mondial organisé en France, ne la jugeant pas suffisant mûre. « À la Coupe du monde, on avait privilégié la continuité et l’expérience », depuis, « on a intégré, petit à petit, beaucoup de jeunes pour trouver un équilibre entre l’expérience et la jeunesse », a précisé récemment Corinne Diacre.

Malgré une défaite en demi-finale de la Ligue des champions face à Lyon, l’avant-centre longiligne (1,76 m) sort d’une saison de haute volée avec 47 buts, club et sélection confondus, auxquels s’ajoutent 7 buts en C1 et autant en Coupe de France, qu’elle a remportée face à Yzeure (8-0). Kylian Mbappé, née en 1998 comme elle, ne tarit pas d’éloges. « Marie est impressionnante, dit-il. C’est l’attaquante moderne qui peut rester en renard des surfaces, mais aussi participer au jeu. »

Repérée par le PSG à l’âge de douze ans

Pourtant, celle qui est issue d’une famille originaire de la République Démocratique du Congo ne se destinait pas au rôle d’attaquante lorsqu’elle a débuté le football en 2005 à l’âge de six ans au Colombes féminin football club. Mais progressivement son sens du but se développe et elle finit par être repérée par le PSG à l’âge de douze ans. Elle quitte alors la cité des Grèves, où elle a grandi, pour le centre de formation. Sa progression est fulgurante.

« Mesdames, assez joué ! » : quand la Football Association chassait les footballeuses hors du terrain

À tout juste seize, elle dispute son premier match de D1 face à Rodez en 2015 et délivre une passe décisive et inscrit son premier but. Quelques mois plus tard, Patrice Lair, qui sera son entraîneur au PSG entre 2016 et 2018, la voit évoluer et n’en revient pas. «  J ai vu cette attaquante, j’étais stupéfait, raconte-t-il. C’était extraordinaire d’avoir autant de puissance, de qualité technique, de gestuelle pour une jeune qui n’avait pas encore 18 ans. »

Depuis, elle cumule les records de précocité et le Ballon d’or pourrait bien devenir, un jour, sa propriété. Meilleure buteuse du championnat les trois dernières saisons (22 buts en 2019, 16 buts en 2020 et 18 buts en 2022), la double finaliste de la Ligue des champions est devenue la meilleure réalisatrice de l’histoire du club en dépassant les 130 buts en février. Pourtant, celle qui a été élue deux fois par ses pairs, meilleure jeune joueuse du championnat, reste une grande timide et s’exprime rarement dans les médias. Elle préfère le faire sur le terrain.

Vous partagez les valeurs de l'Humanité ?

Nous avons besoin de vous pour porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et progressiste !

Cet article est en accès libre. Mais produire une information de qualité, vérifiée, concevoir et réaliser des sujets que vous ne verrez pas traités dans d'autres médias, cela à un coût.

C'est pourquoi nous vous proposons de soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes en bénéficiant de notre offre spéciale d'abonnement :

  • 5€ pour 2 mois d'accès illimité au site Humanite.fr, à l'application et aux éditions numériques du quotidien et du magazine.
  • Soit un gain de 22 € pendant 2 mois !
  • Le tarif normal (13,50€ par mois) s'appliquera à l'issue des 2 mois de réduction.
  • L'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs.
  • Pour en profiter, rendez-vous ici.

footballfootball fémininéquipe de france de footballclubs de football
France24 - Monde

Washington affirme avoir tué Maher al-Agal, chef du groupe EI pour la Syrie

Publié le : 13/07/2022 - 00:58

FRANCE 24 Suivre

Les États-Unis ont annoncé mardi avoir éliminé Maher al-Agal, présenté comme "l'un des cinq plus hauts dirigeants" de l'organisation État islamique et chef du groupe pour la Syrie. C'est un nouveau coup porté à l'organisation jihadiste.

Les États-Unis ont annoncé mardi 12 juillet avoir tué le chef du groupe État islamique (EI) en Syrie lors d'une frappe de drone dans le nord-ouest du pays.

Maher al-Agal, présenté comme "l'un des cinq plus hauts dirigeants" de l'EI, a été tué alors qu'il roulait à moto près de la ville de Jandairis, et son plus proche conseiller a été "gravement blessé", a précisé le Pentagone dans un communiqué.

Il était "chargé de poursuivre de façon incisive le développement des réseaux de l'EI hors d'Irak et de Syrie", a affirmé le porte-parole du commandement central de l'armée américaine au Moyen-Orient, le colonel Joe Buccino.

Le président américain Joe Biden s'est félicité dans un communiqué du succès de l'opération qui "élimine un terroriste clé" et "affaiblit de façon considérable la capacité de l'EI de préparer, financer et conduire ses opérations dans la région".

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie, a confirmé la mort de Maher al-Agal, présenté comme "le gouverneur pour le Levant" de l'EI, dans cette frappe.

Ahrar al-Charkiya

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, ont pour leur part indiqué qu'une personne avait été tuée et une autre blessée dans une frappe aérienne visant une moto dans la région d'Alep.

Mais selon les FDS, les deux hommes étaient liés à Ahrar al-Charkiya, un groupe armé syrien pro-Ankara. Ce groupe avait été placé en 2021 sur la liste des sanctions américaines, accusé d'exactions contre la population commises par ses combattants lors de l'offensive turque dans le nord de la Syrie deux ans plus tôt, et d'avoir assassiné la militante kurde des droits des femmes Hevrin Khalaf.

Selon les observateurs, Ahrar al-Charkiya a intégré dans ses rangs d'anciens dirigeants de l'EI pour combattre les forces kurdes dans des zones contrôlées par la Turquie et ses alliés en Syrie.

Plusieurs dirigeants tués

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie, et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son "califat" autoproclamé être renversé sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays, respectivement en 2017 et 2019. Depuis, l'organisation a plusieurs fois été déstabilisée par la mort ou la capture de ses dirigeants en Syrie.

Le grand chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi avait été tué lors d'un raid américain en 2019 et son successeur, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, a été éliminé en février dans une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest du pays, région sous contrôle de jihadistes.

En juin, les forces américaines ont capturé un "responsable de premier plan de l'EI" lors d'une opération héliportée dans le nord syrien. Hani Ahmed Al-Kurdi était un ancien chef de l'EI à Raqa, un ex-fief du groupe jihadiste en Syrie, selon la coalition antijihadiste menée par les États-Unis.

L'EI "ombre" d'elle-même en Syrie

Défait militairement dans ses anciens fiefs, l'EI "continue à représenter une menace pour les États-Unis et leurs alliés dans la région", a toutefois souligné le colonel Buccino.

Damien Ferré, fondateur de Jihad Analytics, spécialisée dans l'analyse du jihad mondial et cyber, a indiqué à l'AFP que la mort de ce dirigeant "ne devrait pas vraiment impacter" le groupe jihadiste. "À chaque fois qu'un chef de l'EI est tué, il est remplacé dans la foulée", a-t-il rappelé. Mais "l'EI en Syrie n'est plus que l'ombre d'elle-même", a souligné l'analyste. "Elle est encore capable de mener des attaques contre les forces syriennes et de mener ici ou là des opérations contre les forces kurdes mais cela n'a plus rien à voir avec la période du 'califat'."

L'organisation a également étendu son influence dans d'autres régions du monde comme dans la zone du Sahel, au Nigeria, au Yémen ou en Afghanistan, où elle revendique régulièrement des attentats.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Mali : la France capture un haut cadre de l'organisation État islamique au Grand Sahara

Reportage en Irak : cinq ans après la libération de Mossoul, la ville renaît de ses cendres

ANALYSE

Rapatriement d’enfants de jihadistes : la fin de la doctrine française du "cas par cas" ?

L'Humanité

Le parcours du champion olympique d’athlétisme Mo Farah

Homme du jour

Vadim Kamenka

L’athlète britannique, a révélé son parcours, qui résonne avec celui de dizaine de milliers d’autres réfugiés, confrontés aux réseaux mafieux et à la servitude domestique.

Dans le documentaire The Real Mo Farah, diffusé le 13 juillet sur la BBC, il explique : « La vraie histoire est que je suis né au Somaliland (région de Somalie – NDLR), sous le nom de Hussein Abdi Kahin », déclare l’athlète, médaillé d’or à quatre reprises dans les épreuves du 5 000 mètres et du 10 000 mètres, en 2012 et en 2016.

Mo Farah n’avait que 4 ans lorsque son père a été tué durant la guerre civile. C’est alors qu’il se retrouve réfugié à Djibouti. « J’ai été séparé de ma mère et j’ai été amené illégalement au Royaume-Uni, à 9 ans, sous le nom d’un autre enfant appelé Mohamed Farah », explique le sportif, depuis anobli par la reine Élisabeth II.

athlétismesomalieRoyaume-uniréfugiés
BBC

Sri Lanka: Inside the prime minister's office stormed by protesters

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

The BBC's Rajini Vaidyanathan is inside the prime minister's office in Sri Lanka, currently occupied by protesters.

President Gotabaya Rajapaksa has fled the country - while the Prime Minister Ranil Wickremesinghe has been appointed acting president, according to the parliament's speaker.

You can follow this developing story here.

Produced by Scarlett Barter, filmed by Jack Garland.

L'Humanité

« Pour la souveraineté numérique, les planètes s’alignent »

Entretien

Le cadre juridique, la protection des libertés et de nos données ainsi que les intérêts économiques européens pourraient aller dans le même sens, estime Benjamin Bayart.

Pierric Marissal

Benjamin Bayart Cofondateur de la Quadrature du Net

En marge des rencontres de l’USI, où il donnait une conférence sur le cloud souverain le 28 juin, Benjamin Bayart, cofondateur de la Quadrature du Net, nous explique pourquoi, selon lui, les temps seraient propices à une véritable souveraineté numérique. Les cadres réglementaires européens sur le numérique votés ou en cours d’adoption pourraient permettre de vrais développements économiques s’ils étaient appliqués, en poussant les géants états-uniens vers la sortie. Ils permettraient également de protéger concrètement les données personnelles.

Pourquoi le cadre juridique européen est-il si positif pour la souveraineté numérique ?

Voilà bientôt dix ans que j’essaie de cerner ce qu’est la souveraineté numérique et, en premier lieu, le cloud souverain. En 2012, la définition selon Sarkozy, c’était que la police puisse intervenir sur Facebook comme elle le voulait. Aujourd’hui, ce qui est en train de se dessiner n’a pas du tout le même objet. À la suite des révélations d’Edward Snowden, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) affirme que le droit états-unien n’est pas assez protecteur. Mais, comme en la matière il est extraterritorial, la CJUE dit concrètement qu’il est interdit de confier des données personnelles d’une personne résidant en Europe à une entreprise américaine. Ce n’est pas appliqué parce que les Cnil (commissions nationales de l’informatique et des libertés) n’ont pas voulu tout éteindre : si on ferme les services Microsoft ou Amazon Web Services, on met le gros de l’économie et du système bancaire européen à l’arrêt. En revanche, lorsque des alternatives existent, les Cnil n’hésitent plus. On l’a vu récemment avec Google Analytics, ce service de mesure d’audience, massivement utilisé, qui envoie des données aux États-Unis. Comme d’autres outils existent, les Cnil ont affirmé qu’il n’est plus possible de l’utiliser en Europe.

Ce n’est donc pas que du droit de la concurrence ?

Les décisions prises ces dernières années s’appuient sur le droit des personnes, et donc sur la charte des droits fondamentaux et non le droit des affaires. Par exemple, le texte sur la neutralité du Net ne repose pas simplement sur la concurrence libre et non faussée, mais sur le droit des personnes à accéder à l’information. Comme le règlement général à la protection des données (RGPD), centré, lui, sur la protection des personnes. Le corpus juridique européen est une forme de protectionnisme. Les acteurs européens vont-ils continuer à vivre ces textes comme des contraintes ? Ou vont-ils se les approprier et protéger pour de vrai les données personnelles des gens et pousser les Américains vers la sortie ? Cela ne va pas se faire en quinze jours, mais c’est un moyen de s’ouvrir un marché, selon un principe de macroéconomie fondamental, très bien décrit dans le Capital de Marx, qui montre en sub­stance que, lorsqu’on exporte, on fait baisser le chômage, alors que, quand on importe, on le fait augmenter. Le cloud représente plusieurs milliards d’euros par an rien que pour la France : continue-t-on à importer ces services d’entreprises américaines, ou est-on capable de le produire nous-mêmes ? Quant aux logiciels, nous avons tout à fait les compétences de les fabriquer en France.

Vous insistez aussi sur le rapport de forces géopolitique…

Quand les systèmes informatiques de nos grandes entreprises tournent sur des serveurs Amazon, le rapport de forces est du côté du gouvernement américain. Mais j’insiste aussi sur le côté régalien : est-il acceptable que notre fichier d’état civil ou que nos données de santé soient hébergés sur des serveurs Microsoft, par exemple ? In fine, est-il acceptable qu’un service de l’État ou de grandes entreprises jugées essentielles puisse être mis à l’arrêt par une puissance étrangère ? Quand j’évoquais un tel scénario il y a six mois, on me traitait de paranoïaque. Mais Amazon a coupé tous ses services cloud en Russie du jour au lendemain. On n’en arrivera sûrement jamais à ce niveau de tension, mais il faut questionner ce rapport de forces. Dit autrement, accepte-t-on un rapport de domination ?

Que manque-t-il alors ?

Je vois un alignement des planètes peu fréquent : le droit européen est une excellente arme. En outre, les intérêts économiques européens et la protection de nos libertés convergent. Le droit, les associations militantes et les activités locales pourraient tous tirer dans le même sens. Il manque juste une volonté politique et une vision stratégique. On le voit à propos des infrastructures : le réseau de fibre optique, les grandes artères comme le raccordement de chaque foyer, c’est entre 50 et 100 milliards d’euros d’investissements à l’échelle du pays. Dès que ce n’est pas assez rentable pour les opérateurs, les câbles sont financés par de l’argent public. Et l’État fait ensuite cadeau de ces infrastructures aux opérateurs privés. Là encore, c’est un choix politique.

souveraineté nationaleplateformes numériquesbenjamin bayartéconomie numérique
L'Humanité

Uber Files. « Nous exigeons des protections pour les salariés victimes de l’ubérisation »

Entretien

Pour Philippe Martinez, les dessous de l’affaire mise au jour par les « Uber Files » sont l’affirmation mensongère selon laquelle les garanties collectives seraient un frein à l’activité économique et à l’emploi. Entretien

Rosa Moussaoui

Que vous inspirent les révélations des « Uber Files » sur le rôle d’Emmanuel Macron pour ouvrir la voie en France à cette plateforme ?

Si ce n’était pas si grave, cela pourrait prêter à rire : voilà qui montre que le politique peut avoir du poids sur les questions économiques et sociales quand il le décide. Problème : la démonstration est faite que lorsque Macron s’engage, c’est toujours en faveur des grands groupes, jamais en faveur des salariés. Ce scandale commande de la transparence. De la part de Macron, de son prédécesseur à l’Élysée et de tous ses collègues du gouvernement de l’époque, qui prétendent aujourd’hui n’avoir été au courant de rien. Quand on favorise l’implantation d’une entreprise, et pas n’importe laquelle, en France, en l’accompagnant de dérogations, voire de la casse d’une partie du Code du travail, ça mérite des explications.

Uber files. La Nupes exige une enquête

Quels rôles ont joué Uber et d’autres plateformes dans l’entreprise récente de détricotage du Code du travail, des garanties collectives des salariés ?

Uber a inventé le refus de reconnaître le lien de subordination d’un salarié vis-à-vis de son employeur, ce qui permet de casser toute notion d’accord collectif, de convention collective. Cela s’est traduit, on le savait, par la remise en cause du droit à la santé, du droit à la formation pour les salariés.

Ce niveau de collusion entre décideurs politiques et intérêts privés se limite-t-il à Uber ?

Nous pensons que non. Le lobbying des grands groupes sur des ministres, sur certains députés est un secret de Polichinelle. Des conseillers juridiques des entreprises rédigent pour des députés des amendements clés en main pour que les lois soient faites en leur faveur. Nous dénonçons ces pratiques depuis longtemps. Quand on les prend la main dans le sac comme aujourd’hui, c’est la démonstration que cela se fait à grande échelle.

Selon vous, quelles suites doivent être données à cette affaire ?

Nous allons réagir, interpeller sur le terrain syndical. Il faut une enquête parlementaire. Les présidents de la République en activité sont intouchables, paraît-il. Cela dit, cette affaire mérite que le président en exercice, ex-ministre de l’Économie (de 2014 à 2016 – NDLR), donne des explications de son propre chef. Et que soient auditionnés les ministres qui ont côtoyé Emmanuel Macron au gouvernement, voire, pourquoi pas, François Hollande, pour que toute la lumière soit faite. Je suis assez surpris qu’un ministre seul puisse berner l’ensemble d’un gouvernement, le premier ministre et le président de la République.

Scandale. Macron, le meilleur agent d’Uber

Ces révélations surviennent dans un contexte social hautement inflammable. Peuvent-elles contribuer à attiser l’exaspération ?

Oui, bien sûr. Le plus préoccupant, c’est que ce type d’affaire jette le discrédit sur l’action politique. Ce genre de magouille, il n’y a pas d’autre mot, suscite chez les citoyens de la colère et de la défiance. D’un point de vue syndical, nous devons tout faire pour que cette colère sociale trouve son expression dans des mobilisations ouvrant la voie à des garanties collectives pour tous. On nous répète que ces garanties seraient un frein à l’activité économique, c’est faux. Nous exigeons des protections pour tous ceux qui sont victimes de l’ubérisation des relations sociales et de l’économie. Je pense aux livreurs à vélo qui ont gagné des avancées, et à d’autres professions qui se trouvent dans la même situation. Nous voulons conforter, avec ces travailleurs, l’idée selon laquelle des mobilisations sont nécessaires pour obtenir des droits, quelle que soit la nature de l’emploi concerné.

Ubérisation du travailuberphilippe martinezEmmanuel Macron
L'Humanité

Scandale. Macron, le meilleur agent d’Uber

Premier plan

Depuis dix ans, le chef de l’État a patiemment déroulé le tapis rouge à la multinationale et son modèle antisocial, comme le révèle le Consortium international des journalistes.

Pierric Marissal

En mars, à l’annonce du verdict les condamnant lourdement pour travail dissimulé, les représentants de Deliveroo sont restés bouche bée. Interloqués, les dirigeants de la plateforme de livraison ont alors lancé à la présidente du tribunal correctionnel de Paris qu’ils avaient pourtant l’oreille attentive du président et de sa ministre du Travail d’alors, Élisabeth Borne. Et à raison. C’est qu’avant d’embrasser la cause des plateformes du haut de l’Élysée, Emmanuel Macron défendait déjà Uber sous le quinquennat Hollande, avec la casquette de ministre de l’Économie. Les 124 000 documents remis au Consortium international des journalistes d’investigation sous le nom d’ « Uber Files », révélés dimanche soir, en apportent de nouveaux éléments.

Liaisons dangereuses

Le futur président de la « start-up nation » avait tout pour s’entendre avec les promoteurs de ce nouveau modèle d’exploitation remettant au goût du jour le travail à la tâche grâce aux outils numériques. En 2008, la commission Attali « pour la libération de la croissance française », dont Emmanuel Macron était le rapporteur général adjoint, proposait déjà de casser le droit du travail pour « renvoyer l’essentiel des décisions sociales à la négociation », et de mettre fin aux professions réglementées, taxis en tête. Il s’agissait de « préparer la jeunesse à prendre des risques ».

Sur le front de la dérégulation

Une rencontre décisive a lieu le 1er octobre 2014. Emmanuel Macron, alors locataire de Bercy, reçoit le patron d’Uber, Travis Kalanick, ainsi que des dirigeants de la filiale française et des lobbyistes du groupe. Dans les documents publiés notamment par le Monde, il promet ce jour-là de veiller à ce que les inspecteurs de la DGCCRF ne soient pas « trop conservateurs ». La répression des fraudes se penchait alors sur le cas d’UberPop, cette application qui permettait à tout un chacun de s’improviser chauffeur avec son propre véhicule, sans les obligations des taxis. Un outil numérique jugé depuis illégal, tant en France qu’en Europe.

Uber Files. Les champions du lobbying

Autre exemple : en 2015, le préfet des Bouches-du-Rhône publie un décret interdisant de facto aux chauffeurs Uber de travailler à Marseille. Le lobbyiste en chef de la multinationale américaine envoie un SMS paniqué au ministre de l’Économie, qui lui répond qu’il va « regarder cela personnellement ». Trois jours plus tard, le décret est assoupli.

Le 15 mai 2019, le président français recevait Dara Khosrowshahi, PDG de l’entreprise états-unienne, à l’Élysée. © Stéphane Lemouton/Pool/REA

Ce compagnonnage n’est pas qu’affaire de coup de pouce. À Bercy puis à l’Élysée, Emmanuel Macron s’est montré zélé à arbitrer en faveur des ubérisateurs. D’abord en avançant sur le front de la dérégulation. En 2014, la loi Thévenoud est en cours de rédaction. Elle doit encadrer l’activité VTC et calmer ainsi la colère des taxis. Comme le montrent les « Uber Files », le ministre de l’Économie n’hésite pas à court-circuiter ses collègues – celui des Transports en tête – pour tenter d’alléger les restrictions. À cette époque, les 250 heures de formation pour devenir chauffeur passent à… 7 heures. Macron veut « faire en sorte que la France travaille pour Uber afin qu’Uber puisse travailler en et pour la France », écrit-il lui-même. Début 2016, le ministre a rempli sa part de l’accord : si UberPop n’a pas survécu à la justice, la plateforme peut désormais légalement exercer en France son activité de VTC.

Uber files. La Nupes exige une enquête

Les problèmes réglementaires envolés, un autre écueil surgit : la justice. En regardant de plus près les conditions d’exercice des livreurs prétendument indépendants, les conseils prud’homaux menacent de requalifier les chauffeurs et livreurs, obligatoirement autoentrepreneurs, en salariés des plateformes. Ces dernières exercent en effet sur eux un pouvoir de contrôle, de sanction, de direction et de dépendance économique. Bref, elles agissent comme des employeurs.

Devenu président à la tête d’une majorité pléthorique, Emmanuel Macron peut légiférer plus facilement. En échange d’une charte de bonne conduite – qu’elles rédigeraient elles-mêmes –, dans laquelle figureraient une assurance privée (Uber a signé un accord avec Axa) et un semblant de dialogue social, les plateformes se verraient protégées de tout risque en justice. De quoi contenter Uber, qui espère l’élaboration d’un tiers statut pour ses livreurs, dérogatoire au Code du travail, qui ait les apparences de la protection et de l’indépendance, mais sans leurs avantages (comme la liberté de fixer ses prix), ni la Sécurité sociale.

Muriel Penicaud, alors ministre du Travail, inscrit en 2018 ce tiers statut dans sa loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». Premier échec : le Conseil constitutionnel retoque cette disposition qui n’a rien à faire avec ce projet de loi consacré à la formation professionnelle. Nouvelle tentative en 2019, cette fois dans la loi d’orientation des mobilités (loi LOM), portée cette fois par Élisabeth Borne, ministre des Transports. Deuxième échec devant les sages.

En 2020, l’exécutif passe en force

Profitant de l’état d’urgence sanitaire en 2020, l’exécutif passe en force. Transférée au Travail, Élisabeth Borne commande une ordonnance instaurant un pseudo-dialogue social via l’élection de représentants des coursiers et chauffeurs auprès des plateformes. Et qui de mieux que Bruno Mettling, ancien expert consultant auprès d’Uber, nommé depuis à la tête de l’autorité organisatrice de ces élections (Arpe), pour la rédiger ? Organisé au printemps, le scrutin se solde par un fiasco : plus de 98 % d’abstention chez les livreurs. Le nouveau quinquennat ne semble pas avoir distendu les liens du pouvoir avec Uber. Devenue première ministre, Élisabeth Borne a nommé Jean-Noël Barrot ministre délégué au Numérique. Soit le frère de la directrice de la communication d’Uber Europe.

Au niveau européen, le président n’a pas non plus ménagé sa peine. En décembre 2021, la Commission propose une directive cruciale, instaurant la présomption réfutable de salariat pour les travailleurs des plateformes de typer Uber. Le texte ne prône pas le salariat, mais propose qu’en cas de litige les employeurs aient la charge de la preuve : un grand pas en avant pour les 28 millions de travailleurs des plateformes en Europe. Mais en prenant, en janvier 2022, la présidence tournante de l’Union européenne, l’hôte de l’Élysée sort cette directive de l’agenda. C’est désormais un brouillon de rapport qui doit servir de base à des discussions parlementaires au sein de la commission de l’Emploi et des Affaires sociales, à des dates encore non définies. Ce n’est pas pour rien qu’Uber promeut « le modèle français » à l’échelle communautaire.

uberUbérisation du travailEmmanuel Macron
L'Humanité

Vallée de la Roya, le rendez-vous des Passeurs d’humanités

Actu

Depuis 5 ans, chaque été, l’association les Amis de la Roya organise dans les villages de cette vallée frontalière de l’Italie, un festival alliant créations artistiques et débats d’idées. Il a débuté cette année, ce mardi 12 juillet et se déroule jusqu’au 17. Son président, Jacques Perreux, revient pour l’Humanité sur la genèse et les projets de développement de cette initiative réjouissante.

Émilien Urbach

Dans quel contexte est né le festival Passeurs d’humanités ?

Le festival est né, en 2018, du désir de jeter des passerelles entre des personnes qui souvent n’ont pas les mêmes opinions mais savent s’interroger ensemble sur des sujets aussi importants que les enjeux migratoires, les problématiques climatiques, la biodiversité, la démocratie dans la vallée de Roya. Il est né aussi de la constitution de l’association, les Amis de la Roya, qui réunit des gens qui aiment cette vallée soit parce qu’ils y sont nés, soit parce qu’ils y vivent depuis longtemps ou après l’avoir découverte lors d’une des précédentes éditions du festival pour aujourd’hui y développer des projets.

Il se déroule, cette année, à la suite de séquences électorales qui ont bousculé le paysage politique. Cela a-t-il un impact sur son organisation ?

Avant les séquences électorales que l’on vient de vivre, la chose la plus importante, ici, c’est malheureusement l’épisode de la tempête Alex. Elle a cependant provoqué une véritable ébullition dans la vallée, une véritable effervescence de projets citoyens. Ce 13 juillet, on a eu l’occasion de débattre de l’importance de ces initiatives en termes de création d’emploi, de développement économique, tant au niveau du service à la personne, des soins, que du tourisme. Tous ces projets deviennent très crédibles. Un vent nouveau souffle dans la vallée. La séquence électorale qui vient d’avoir lieu ne le contredit pas même si elle nous oblige à bien conserver notre boussole. Ici, si c’est le candidat du Rassemblement national qui est parvenu à devenir député c’est que beaucoup de gens se sont sentis démobilisés. Ils ne voyaient pas vraiment de différence entre les différents candidats du deuxième tour. Il y a ici un grand désarroi devant l’offre politique réelle. Cette édition du festival est donc confortée par le besoin qu’on ressent d’éduquer nos enfants dans autre chose que la peur de celui qui est différent, de celui qui a une autre couleur de peau. L’humanité ne s’est jamais construite autrement que sur les passages, sur le partage et les rencontres. Le risque n’est pas dans la migration, il est dans la peur de l’autre. Le risque c’est la division, la haine et la guerre.

Quels sont les moments forts de la programmation du festival, cette année ?

On a, pour cette édition encore, beaucoup de débats avec des invités prestigieux tels que Émile bravo, Yvan Gastaut, Morgane Arrieta Ganault, Damien Carême, Cédric Herrou, Marie Desplechin… Beaucoup d’autres encore. On a souhaité donner une grande place à la bande dessinée. Au théâtre également et à la danse. On a assisté, le jour de l’ouverture, à un très beau spectacle, créé à l’occasion du festival, par un groupe de danseuses féministes qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes. Beaucoup de concerts aussi et d’ateliers participatifs sont proposés, qui montrent l’enracinement du festival dans la vallée de la Roya au travers de l’artisanat et de la gastronomie. Il faut souligner que le festival se déroule sur plusieurs communes. Cette année, on investit trois lieux différents. deux jours à Saorge, un jour à Saint Dalmas de Tende et deux à Tende. On espère continuer cette itinérance l’année prochaine en étant accueilli par les villages de Breil sur Roya et de La Brigue.

festivalmigrantsla roya
France24 - Monde

Inde : les extrémistes hindous attisent une vague de sentiments islamophobes

Publié le : 13/07/2022 - 15:48

Une vague d'islamophobie sans précédent déferle sur l'Inde. Provocations, propos haineux et, plus récemment, actions en justice contre des mosquées… Il ne se passe plus une semaine sans que les extrémistes hindous ne ciblent les musulmans du pays, en interdisant par exemple le voile à l'école. Les quelque 200 millions de musulmans d'Inde sont les premières victimes de l'idéologie nationaliste Hindutva, qui souhaite leur exclusion de la société. Le reportage de Edward Haywood et Anida Saifi.

Revue de presse

"La violence anti-musulmans rend bien service à Narendra Modi"

Des violences meurtrières entre hindous et musulmans embrasent New Delhi

Info ou intox

Burkini ou agression : quand les musulmans sont ciblés par les infox

L'Humanité

Révolution à l’Ehpad pour riposter aux injustices

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE OFF Dans « Biques », l’autrice Gabrielle Chalmont et les neuf comédiennes de l’aventure démontrent que l’âge ne fait à l’affaire pour mener ensemble la lutte. Avec rage et humour.

Gérald Rossi

Avignon Envoyé spécial

Petite ville, petite maison de retraite mais grande colère. L’Ehpad des Magnolias est menacé de délocalisation par le maire de la commune, lequel projette un grand réaménagement du centre de sa ville. Sur le papier tout semble parfait, sauf que les personnels comme les pensionnaires n’entendent pas faire les frais de cette opération immobilière. Voilà l’aventure que racontent Gabrielle Chalmont et Marie-Pierre Nalbandian. Les neuf comédiennes présentes sur la scène (Claire Bouanich, Sarah Coulaud, Louise Fafa, Lawa Fauquet, Marie-Pascale Grenier, Carole Leblanc, Maud Martel, Taïdir Ouazine, Jeanne Ruff) interprètent les rôles des soignantes et des vieilles femmes. Et ensemble une riposte se met en place. Les « vieilles biques » comme les jeunettes ne s’en laissent pas conter.

Avec beaucoup d’humour, parfois grinçant, et une bonne dose de poésie, cette farce sociale mêle les rapports intergénérationnels, les histoires d’amour, l’apprentissage de l’action en commun, l’expérience des anciens, telle Violette, et la fougue des nouveaux. « Je ne veux pas faire partie de cette jeunesse qui exclut, infantilise, déteste. Je crois à l’amitié, la gentillesse, l’intelligence. Nous ne sommes jamais des âges. Tant que nous serons en vie, nous serons contemporai.nes. Ce sera toujours notre temps » explique Gabrielle Chalmont.

Et « Biques » fait la démonstration de cette ambition. L’essentiel de l’affaire ne se résumant pas à une quelconque lutte entre anciens décatis et jeunes sans cervelle ou aux appétits de pouvoir, représentés ici par le caricatural maire du lieu. « Biques » s’est construit après « une année en immersion au sein de l’Ehpad des 2 monts de Montlieu-la-Garde (Charente-Maritime) le village d’implantation de la compagnie « Les mille printemps ». Plusieurs des résidentes surgissent d’ailleurs en vidéo dans le spectacle, mêlant leurs voix à la fiction. Et le tout est réjouissant.

Théâtrele OFF
France24 - Monde

Cinéma : Woody Allen revient avec "Rifkin’s festival", son 49e long-métrage

Publié le : 13/07/2022 - 17:06

Laure MANENT Natacha MILLERET

Dans "Rifkin's festival", Woody Allen s'amuse d'un couple bizarrement assorti. Il y a d'un côté Mort, écrivain névrosé qui a le béguin pour sa médecin généraliste, et son épouse Sue, attachée de presse, qui représente un jeune réalisateur français à la mode, joué par Louis Garrel. Une nouvelle fois, le cinéaste joue avec un double de cinéma et sa compagne - aussi vive que lui est pataud. Le chroniqueur Thomas Baurez se penche aussi sur les films "La nuit du 12" et  "Les nuits de Mashhad".

"Rifkin's festival" propose les codes de l’univers de Woody Allen, avec un héros un peu maladroit, jaloux, amoureux, abonné aux séances chez le psy. Pour le chroniqueur cinéma Thomas Baurez, le réalisateur de 86 ans n'a plus l'énergie dévastatrice d'antan, à l'image du protagoniste auquel il s'identifie. Il profite malgré tout de ce film pour rendre hommage au cinéma européen qui l’a inspiré et a façonné le cinéma américain des années 60. Il fait des références à "Citizen Kane", "Jules et Jim", "Persona", "Les fraises sauvages", "Huit et demi", "L'Ange exterminateur" ou "Le septième sceau", offrant des clins d’œil complices aux spectateurs.

Découvert hors compétition lors du dernier Festival de Cannes, le long-métrage "La nuit du 12", de Dominik Moll, est inspiré d'une histoire vraie et non élucidée. Le film raconte le meurtre d’une jeune femme en Savoie, immolée par le feu, et dont l’assassin n’a jamais été retrouvé. La police judiciaire multiplie les pistes et les impasses. C'est l’occasion de se pencher sur cette question : est-il normal que les crimes, majoritairement commis par des hommes, soient aussi élucidés par des hommes ? En tout cas, le cinéaste français Dominik Moll, qui avait signé "Harry un ami qui vous veut du bien" ou plus récemment "Seules les bêtes", réussit une nouvelle fois l’exercice de thriller psychologique, avec un acteur principal, Bastien Bouillon, qui sert bien l'histoire.

Un autre film noir, "Les nuits de Mashhad", a lui été présenté en compétition sur la Croisette. Ali Abassi y suit un serial killer qui a sévi en Iran au début des années 2000 et assassinait des prostituées. Une journaliste, jouée par la comédienne Zar Amir Ebrahimi, va s'enfoncer dans les ténèbres de cette affaire. Ce rôle lui a d’ailleurs valu le prix d'interprétation féminine à Cannes.

Le cinéaste iranien ne cache pas l'identité du meurtrier et adopte même le point de vue du monstre. Cela a pour effet de provoquer un certain inconfort chez les spectateurs et donne une impression de complaisance de la part du réalisateur dans sa façon de mettre en scène l'horreur, comme s’il se repaissait de cette violence. Reste que les ressorts de l'intrigue offrent un portrait schizophrénique de la société iranienne, écartelée entre un pouvoir théocratique autoritaire et de plus en plus remis en question, et une soif de liberté. La comédienne Zar Amir Ebrahimi a ainsi dû quitter son pays en 2008 après qu'une sextape a fuité sur les réseaux sociaux et ruiné sa carrière dans son pays.

Trois cinéastes iraniens arrêtés

Plusieurs cinéastes iraniens ont récemment été emprisonnés par le régime de Téhéran. Arrêtés le 8 juillet 2022, Mostafa Aleahmad et Mohammad Rasoulof (Ours d'or à Berlin en 2020 pour "Le diable n’existe pas") ont été détenus dans un lieu secret pour "troubles à l'ordre public". Ils avaient en réalité dénoncé sur les réseaux sociaux la répression policière qui a suivi une manifestation populaire après l’effondrement d’un immeuble dans le sud-ouest du pays, qui a fait 43 morts.

Hossein Abdolbaghi, propriétaire de la tour Métropole et proche de certains figures importantes du régime, avait réussi à contourner les normes de sécurité lors de la construction. Le 11 juillet, Jafar Panahi était arrêté à son tour devant le parquet de Téhéran alors qu'il venait apporter son soutien à ses amis et confrères. Le Festival de Cannes a joint sa voix à d’autres pour réclamer la libération des trois cinéastes iraniens.

Le Festival de Cannes demande la libération immédiate des cinéastes Mohammad Rasoulof, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi et réaffirme son soutien à toutes celles et ceux qui, à travers le monde, subissent violences et représailles. ► Lire le communiqué : https://t.co/ILeqr9Q6DA

July 11, 2022

Enfin, gros plan sur la première édition du festival parisien "Dolce Vita Sur Seine", résultat d'un jumelage culturel entre Paris et Rome. Une sélection de films italiens est à découvrir en plein air sur les quais de Seine. Parallèlement, un hommage au cinéma français se déroule à Rome où Paris et sa Nouvelle Vague sont mis à l'honneur.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Arrestation en Iran du réalisateur et dissident Jafar Panahi

CINÉMA

"Wonder Wheel" signe-t-il la fin de la love story entre Woody Allen et la France ?

À L’AFFICHE !

Woody Allen : "Ce n’est pas important si mon film est privé de salles aux États-Unis"

France24 - Monde

Rafle du Vél d'Hiv : 80 ans après, les derniers témoins

Publié le : 08/07/2022 - 13:17

Stéphanie TROUILLARD Suivre Claire PACCALIN

Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs sont arrêtés à Paris et sa proche banlieue par la police, à la suite d'un accord entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Près de 8 000 hommes, femmes et enfants sont ensuite rassemblés dans l'enceinte sportive du Vélodrome d'Hiver, à Paris, qui donnera son nom à cet épisode sombre de l'Histoire de France : la rafle du Vél d'Hiv.

À l'occasion des 80 ans de la plus importante opération mise en œuvre en Europe de l'Ouest dans le cadre de la "Solution finale de la question juive", France 24 a recueilli les témoignages de six personnes victimes de cette rafle. Enfants à l'époque, ils racontent devant notre caméra cette terrible journée, celles qui ont suivies et la façon dont chacun a eu la chance d'échapper à la déportation.

Pendant longtemps, ces rescapés du Vél d'Hiv ont gardé le silence sur ce drame intime. Huit décennies plus tard, malgré le traumatisme, ils ont voulu prendre la parole et transmettre leurs souvenirs pour qu'ils ne soient pas oubliés par les générations futures.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR SECONDE GUERRE MONDIALE

Il y a 80 ans, la rafle du "billet vert" : première arrestation massive de juifs en France

FRANCE

"Cette puanteur atroce" : 75 ans plus tard, une rescapée de la rafle du Vél d'Hiv se souvient

FRANCE

De la rafle du Vél d’Hiv à Maurice Audin : quand la France demande "pardon"

L'Humanité

THÉÂTRE Marguerite Duras en versions intimes

Actu

DANS LE OFF et dans le même lieu, deux comédiennes, Catherine Artigala, mise en scène par William Mesguich, puis Anne Consigny, livrent deux facettes de l’écrivaine. Deux découvertes.

Gérald Rossi

Avignon envoyé spécial

Au départ, « La vie matérielle » est une suite d’entretiens de Marguerite Duras avec Jérôme Beaujour. Des textes revus ensuite par l’autrice qui a composé ainsi une mosaïque de son quotidien, sans trop de chronologie. Elle prend soin, dans la courte préface de préciser que « ce livre n’a ni commencement ni fin, il n’a pas de milieu. Du moment qu’il n’y a pas de livre sans raison d’être, ce livre n’en est pas un ». Jolie pirouette. Si l’ouvrage, publié en 1987, ne répond pas totalement à une classification habituelle, il est pourtant conforme à la ligne mélodique reconnaissable de l’autrice de « Savannah Bay » ou encore de « L’Amant », d’un « Barrage contre le pacifique » etc. Ici, Michel Monnereau signe une adaptation sensible du texte.

Sur le plateau, un fauteuil, une ou deux tables, des livres, des verres, des bouteilles. Daniel Mesguich, le metteur en scène n’a rien voulu gommer, comme la dépendance à l’alcool pendant une partie de sa vie, comme « la tendresse, sa drôlerie, son culot, son insouciance ». Le choix de Catherine Artigala pour incarner Marguerite Duras est aussi une réussite. La comédienne habite le rôle, et l’illusion est réussie avec les costumes choisis. « J’ai un uniforme depuis maintenant quinze ans, c’est l’uniforme MD » expliquait d’ailleurs l’autrice avec malice.

Elle a voulu aussi remettre quelques pendules à l’heure. Ainsi quand en 1965 l’adaptation de la nouvelle « Des journées entières dans les arbres » , commandée des années plus tôt par Jean-Louis Barrault a enfin été jouée, la censure ayant perdu ses pouvoirs. Mais à l’image d’une époque, « aucun critique n’a signalé que c’était la première pièce de théâtre écrite par une femme qui était jouée en France depuis près d’un siècle » nota Duras dans ce non-livre vivifiant.

L’implacable force de l’océan

Quand elle publie « Un barrage contre le pacifique », en juin 1950, soit en pleine guerre d’Indochine (devenu Vietnam en 1954) Marguerite Duras veut raconter une partie de sa propre enfance, dans ce territoire qui fut pendant de longues années partie de l’empire colonial français. S’emparant de cette œuvre majeure, Anne Consigny a voulu non seulement faire entendre cet univers, mais le projeter au féminin singulier. « Donner à entendre le destin de la mère me semble essentiel dit-elle ».

Avec un chapeau de paille et un escabeau pour tout décor, la comédienne s’attache à des fragments de cette invraisemblable aventure, à cette lutte pour la survie, sur une terre hostile, où de riches colons côtoient les moins favorisés. Elle parvient, avec la magie des mots et sa présence, à les rendre présents, proches, dans leur nudité de personnages.

Théâtrele OFF
BBC

'Flying my parrot is a reason to go out'

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

A woman who has taught her pet parrot to fly freely around a national park has had pictures of its exploits shared by hundreds on social media.

Chloe Brown from Kirkby-in Ashfield, in Nottinghamshire, trained her harlequin macaw Motley to fly around the Peak District and at her local park.

She has even taken him kayaking, rock climbing and for a ride on her bicycle.

Ms Brown said she wanted to use Motley's profile to raise awareness of how some exotic birds were mistreated by their owners.

"One of my pet hates is people clipping the bird's wings," she said.

The RSPCA said it was essential for pet birds to fly but has recommended they were flown in aviaries as the risk of losing a bird outside was high.

But Ms Brown, who is studying for a zoo biology degree, said the training she had given Motley meant she believed he would always fly back to her.

"If I don't fly him, he will bang on the window and tell me he wants to go out," she said.

Video journalist: Alex Thorp

Follow BBC East Midlands on Facebook, Twitter, or Instagram. Send your story ideas to eastmidsnews@bbc.co.uk.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass

Publié le : 08/07/2022 - 11:38Modifié le : 08/07/2022 - 11:53

Gwendoline DEBONO

La bataille du Donbass est au coeur de ce reportage exceptionnel sur la guerre en Ukraine. Gwendoline Debono a suivi le quotidien de soldats ukrainiens sur le champ de bataille. Elle s'est rendue sur la "position 0", nom attribué par les Ukrainiens à la première tranchée face aux Russes. Jour après jour, les soldats ukrainiens tentent d'endiguer la progression de leurs adversaires. Snipers, artilleurs ou fantassins se battent pour chaque mètre de terrain et payent un lourd tribut à la guerre.

LE FIL DU 5 JUILLET

Les forces russes continuent d'avancer dans le Donbass

LE FIL DU 24 JUIN

Les forces ukrainiennes ont reçu l'ordre de se retirer de Severodonetsk

LE FIL DU 4 JUILLET

L'armée russe poursuit son offensive dans l'est de l'Ukraine, la reconstruction au menu de Lugano

L'Humanité

Angela Davis, une poésie au combat

Nos recommandations culturelles

Théâtre La militante, qui continue d’inspirer les luttes d’aujourd’hui, est à l’honneur dans un spectacle formidable.

Marina Da Silva

Avignon, correspondance particulière.

Créé à Fécamp, au Théâtre du Passage, en novembre 2021, Angela Davis. Une histoire des États-Unis est à Avignon avant d’aller à Princeton et dans le Massachusetts. Il ne faut pas manquer ce spectacle d’une virtuosité pédagogique et artistique rare qui parcourt la genèse de la lutte contre la discrimination raciale aux États-Unis. Un texte écrit par Faustine Noguès et mis en scène par Paul Desveaux, avec la complicité de Véronique Felenbok. Il est ainsi intéressant de se demander « d’où ils parlent » pour en saisir toute la puissance. Paul Desveaux, Franco-­Kabyle, « sauvé par son nom », n’a cependant pas échappé à la discrimination au faciès. Faustine Noguès est une jeune écrivaine qui porte un regard politique percutant sur le monde. Si elle s’est inspirée de la magnifique biographie d’Angela Davis, elle en a cherché la substantifique moelle pour interroger la violence d’État et l’éclosion des luttes, pas seulement en Amérique mais aussi ici, dans un processus dialectique efficace. Astrid Bayiha incarne avec brio un personnage qui ne cherche pas à représenter l’icône communiste et féministe, mais s’en nourrit et en diffracte l’éclat.

ennemie des injustices

On assiste d’abord à un entretien, en vidéo, où un journaliste ne manque pas de poser la question qui irrite : « Cette violence était-elle nécessaire ? » Angela-Astrid sort alors de l’image pour s’emparer de la scène dans un dispositif épuré où, avec un micro, un pupitre, une table avec une loop station et des projections d’images d’archives, elle va créer un univers musical, poétique et politique saisissant. Dans une langue acérée et rythmée, elle rappelle que c’est la violence de l’oppresseur qui produit celle de l’opprimé, que c’est lui qui détermine le choix des armes, en tout temps et en tous lieux. La comédienne replace le récit dans son contexte : la guerre du Vietnam, les exactions du Ku Klux Klan, la ségrégation raciale, la lutte pour les droits civiques. Elle éclaire l’engagement d’Angela Davis au sein des Black Panthers et du Parti communiste américain qui lui vaudront de devenir l’ennemie publique numéro un et d’être emprisonnée durant seize mois. Un engagement toujours à l’œuvre dans les combats qu’elle poursuit aujourd’hui – contre le racisme, pour un féminisme intersectionnel, contre la peine de mort et le système carcéral –, qui deviennent aussi ceux de la comédienne et les nôtres.

Festival d'Avignon 2022Angela DavisThéâtre
L'Humanité

Pour Lucie Aubrac, la guerre est aussi une affaire de femmes

Actu

La résistante lance un appel depuis Londres, le 20 avril 1944, sur les ondes de la BBC et, parlant au nom des Françaises, dénonce la barbarie nazie.

Benjamin König

Comment résumer une vie aussi riche, intense et digne que celle de Lucie Aubrac ? Quand elle prononce ce discours, le 20 avril 1944, à 21 h 25, au micro de la BBC, voici deux mois qu’elle est arrivée à Londres, après déjà plusieurs années de résistance. L’année précédente, en 1943, elle a organisé l’évasion de son mari, Raymond Samuel – qui prendra le pseudonyme « Aubrac » dans la clandestinité –, à Caluire, près de Lyon, où il avait été arrêté avec Jean Moulin. Lucie Bernard, de son nom de naissance, était arrivée à la fin des années 1920 à Paris, menant des études d’histoire et militant aux Jeunesses communistes.

Depuis juillet 1940, l’émission Honneur et Patrie est diffusée quotidiennement par la BBC, et Lucie Aubrac veut mettre en lumière le rôle des femmes dans l’ensemble des actions de la Résistance : le soutien, la solidarité, mais aussi la lutte, qu’elle soit logistique ou parfois armée. Et les déportations, citant les « 347 du camp d’Auschwitz ». Pour que ne soit jamais rabaissé ou oublié leur combat pour la paix. La guerre n’est jamais une seule « affaire des hommes ». 

Extrait du discours

Le Conseil national de la Résistance a lancé un appel à la conscience mondiale pour que soient connues les terribles conditions de vie et de mort que l’Allemagne fait subir aux patriotes français. Il signale dans son appel les 270 femmes françaises mortes au camp d’Auschwitz, en Silésie ; 270 sur 347 qui y furent déportées en janvier 1943, 270 femmes françaises dont certaines paient le crime d’être veuves d’otages fusillés à Paris. À cette longue liste il faut ajouter toutes celles qui, en France même, dans les prisons de Vichy et dans les prisons allemandes, connaissent souvent le même sort. “La guerre est l’affaire des hommes.” Mais les Allemands, qui ont menacé des femmes et asphyxié des enfants, ont fait que cette guerre est aussi l’affaire des femmes. Mais les Allemands et la police de Vichy ne connaissent pas le droit international, et cette guerre est aussi l’affaire des femmes.

Nous, les femmes de France – je dis “nous” car il y a deux mois seulement que j’ai quitté mon pays, nous, les femmes de France, avons dès l’armistice pris notre place dans ce combat. Notre foyer disloqué, nos enfants mal chaussés, mal vêtus, mal nourris ont fait de notre vie depuis 1940 une bataille de chaque instant contre les Allemands. Bataille pour les nôtres, certes, mais aussi bataille de solidarité pour tous ceux qu’a durement touchés l’occupation nazie.

Arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau.

La grande solidarité des femmes de France : ce sont les petits enfants juifs et les petits enfants de patriotes sauvés des trains qui emmènent leurs parents vers les grands cimetières d’Allemagne et de Pologne ; ce sont dans les prisons et les camps de concentration en France les colis de vivres, les cigarettes, le linge nettoyé et raccommodé, qui apportent aux patriotes entassés derrière les murs un peu d’air civilisé et d’espoir ; ce sont les collectes de vêtements et de vivres qui permettent aux jeunes hommes de gagner le maquis ; ce sont les soins donnés à un garçon blessé dans un engagement avec les Allemands.

Et puis maintenant que tout le pays est un grand champ de bataille, les femmes de France assurent la relève des héros de la Résistance. Dans la grande armée sans uniforme du peuple français, la mobilisation des femmes les place à tous les échelons de la lutte : dactylos, messagères, agents de liaison, volontaires même dans les rangs de groupes francs et de francs-tireurs, patiemment, modestement, les femmes de France menèrent le dur combat quotidien.

Vous n’êtes qu’un prénom, Jeannette ou Cécile, mais arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau. N’est-ce pas vous, héroïne anonyme, qui, arrêtée par la Gestapo, frappée au visage, défigurée, un œil perdu, vous évanouissant aux terribles coups de cravache sur le haut des cuisses, êtes restée silencieuse ? Ils vous ont enfermée avec les prostituées, sans soins pour vos plaies infectées.

C’est peut-être dans la cellule voisine que mourut Thérèse Pierre, les reins brisés par la torture, que Mme Albrecht attendit la hache du bourreau… Battues, méprisées, toutes seules devant la souffrance et la mort, si notre martyrologe est long, nous savons, nous, femmes de France, nous qui connaissons le prix de la vie, qu’il faut nos pleurs, nos souffrances et notre sang pour que naisse le beau monde de demain. » 

Retrouvez tous les discours de cette sérieMaximilien RobespierreAngela DavisWilly BrandtYasser ArafatJean JaurèsThomas SankaraLucie Aubrac

Discours pour la paixlucie aubrac2ème guerre mondialerésistance
L'Humanité

1972, la gauche se met d’accord

Actu

V e République L’objectif ambitieux affiché est de « mettre fin aux injustices ». Après dix années de négociations en interne et entre formations politiques, le 27 juin 1972, le PS et le PCF ratifient un « programme commun de gouvernement ».

Jean Vigreux

Si la signature du programme commun intervient en 1972, son origine remonte aux enjeux de la bipolarisation de la vie politique sous la Ve République. Les équilibres de la République précédente – liés au scrutin proportionnel départemental – sont rompus. Le PCF, premier parti depuis la Libération, n’arrive pas, avec 10 députés, à constituer un groupe parlementaire alors que le nombre de voix qu’il rassemble (19,2 % des suffrages) est proche de celui des gaullistes (20,4 % et 198 députés). Le mode de scrutin – au suffrage uninominal majoritaire à deux tours par circonscription – fait ainsi l’élection.

La mise en place du nouveau régime met également fin à un tabou républicain imposé par le souvenir du césarisme bonapartiste, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct. L’année 1962 marque la véritable rupture. Dès le débat d’octobre sur la motion de censure, certains orateurs du PCF en appellent à un sursaut des forces démocratiques devant déboucher sur un projet de « programme commun ». Si le mot est lancé, il faudra attendre dix ans pour que cela se concrétise.

décomposition-recomposition

Malgré tout, il faut souligner que, à gauche, la question du programme commun fait écho aux mémoires des expériences de 1936 ou 1944-1947. Mais le processus de rapprochement doit composer, non seulement avec la décomposition-recomposition de la SFIO en Parti socialiste, mais aussi avec les événements de mai-juin 1968 et les élections présidentielles de 1969. L’union de la gauche, dans le cadre d’un programme commun de gouvernement, invite à construire une alternative. à ceux qui disent : « Une seule solution, la Révolution ! », d’autres répondent : « Une seule solution, le programme commun ! »

La SFIO ne parvient pas à se relever de l’élection présidentielle de 1969. Face à cette crise, l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG), dirigée par Alain Savary, fusionne avec ce qui reste de la SFIO et avec l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen pour fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS) en juillet 1969. La présence des proches de Guy Mollet ne facilite pas cette refondation. Le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (Ceres) de Jean-Pierre Chevènement dénonce cette mascarade sous la forme d’un pamphlet intitulé Socialisme ou social-médiocratie. Ces formations éclatées arrivent toutefois à s’unir. La Convention des institutions républicaines (CIR), dirigée par François Mitterrand, participe à la (re)fondation du Parti socialiste, au congrès d’Épinay-sur-Seine (juin 1971), regroupant le NPS, Objectif 72, Vie nouvelle et de nouveaux militants. Nouveau parti, nouveaux statuts et nouvel emblème sont alors de mise. Le PS peut s’engager dans les discussions avec les autres formations de gauche.

À l’autre pôle de la gauche parlementaire, le PCF connaît également une mutation d’ampleur. Waldeck Rochet, tombé malade, laisse le parti à Georges Marchais. C’est au Comité central d’Arcueil (7-9 octobre 1971) que le PCF approuve à l’unanimité l’idée d’un « programme de gouvernement démocratique et d’union populaire ». Il s’agit de « changer de cap ». Ce projet définit explicitement une voie transformatrice qui prolonge l’idée de démocratie avancée, exposée en 1968.

Le programme commun de gouvernement est ratifié le 27 juin 1972. Si le PCF s’allie au PS, une troisième force entre dans l’alliance un mois plus tard, donnant de fait au PS une place centrale : le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. Les radicaux scissionnent alors en deux branches, l’une choisissant la droite, l’autre la gauche, faisant du centre un « impensable » au sein de la Ve République.

revendications fortes

L’idée de la démocratie politique, économique et sociale irrigue tout le document. Tant dans le domaine institutionnel que dans celui des relations internationales, le texte ne préconise pas une rupture mais une évolution dans le cadre d’une prochaine législature. La partie économique avec de larges nationalisations introduit les changements les plus forts.

Le texte comprend également une mention importante pour revaloriser le salaire minimum, la réduction du temps de travail à 39 heures, la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, l’abolition de la peine de mort, la dissolution de l’Otan, mais aussi de nouveaux droits syndicaux, la construction de logements sociaux, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, l’égalité femmes-hommes, etc. S’il s’agit d’un programme politique, il n’en demeure pas moins que des organisations syndicales (CGT, CFDT, FEN) l’approuvent. La CGT soutient explicitement ce programme qui constitue, selon elle, le débouché de toutes les luttes revendicatives.

L’union de la gauche crée une dynamique : PS et PCF connaissent une embellie. Aux élections législatives de 1973, le PS obtient avec le MRG 20,8 % des suffrages exprimés, talonnant le PCF, stable à 21,4 %. Mais certains communistes déplorent les illusions unitaires qui ont laissé le terrain libre au PS. Si « l’union est combat », l’espoir suscité par ce programme commun ne faiblit pas. Les effets de la crise économique et sociale sous les années Giscard lui confèrent toujours une dimension d’alternative, malgré la rupture unilatérale de 1977 par le PCF. Si la référence au programme commun s’efface, son débouché sera le 10 mai 1981.

gaucheprogramme commununion de la gauchegeorges marchais
L'Humanité

Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

footballrugbypsg
L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
France24 - Monde

Tuerie dans l'école d'Uvalde au Texas : une vidéo montre la lente réponse policière

Publié le : 13/07/2022 - 02:31

FRANCE 24 Suivre

Il a fallu 74 minutes à la police d'Uvalde, au Texas, pour abattre le tireur qui s'était retranché fin mai dans une école avant de massacrer 19 enfants et deux enseignantes. Des médias locaux ont publié mardi des images montrant cette attente interminable.

Une vidéo révélée mardi 12 juillet par des médias locaux montre comment la police a attendu 74 minutes avant d'intervenir contre un tireur qui, le 24 mai, a tué 19 enfants et deux enseignantes dans une école du Texas à Uvalde.

Les images, filmées par des caméras de surveillance, un portable et la caméra embarquée d'un agent, ont été mises en ligne par le journal Austin-American Statesman et la chaîne de télévision KVUE.

La diffusion de ces vidéos dans les médias, réclamées par les proches des victimes qui devaient en voir une version éditée ce week-end, sans image du tireur ni coups de feu, avant qu'elles soient rendues publiques par les autorités, a créé un certain malaise chez les familles, a rapporté CBS.  

"La façon dont la vidéo a été publiée aujourd'hui est l'une des choses les plus lâches que j'ai jamais vue", a fustigé le maire d'Uvalde Don McLaughlin lors d'un conseil municipal, selon la même source.

Les images sont accablantes pour les forces de l'ordre, dont l'action a été qualifiée "d'échec absolu" par le directeur de la santé publique du Texas, Steven McCraw.

Pendant près d'une heure et quart, on voit des dizaines d'agents arriver, de plus en plus lourdement armés, sans qu'aucun n'entre dans la classe où le tireur s'est retranché avec ses petites victimes.

Le film débute avec l'arrivée de ce jeune homme de 18 ans, qui écrase son véhicule près de l'école primaire Robb d'Uvalde. Deux personnes se portent à son secours et sont accueillies par des tirs. Alors qu'elles repartent en courant, on le voit progresser vers l'établissement.

Le film est accompagné d'un extrait de l'appel d'urgence passée par une employée à 11 h 32, qui crie aux enfants "allez dans vos classes". À 11 h 33, le tireur entre de manière quasi nonchalante dans l'école, glisse même une mèche derrière son oreille en tenant son fusil d'assaut pointé vers le sol.

Un jeune garçon apparaît alors à un angle du couloir, s'apprête à le suivre, quand il le voit pointer son arme vers une salle et ouvrir le feu. À partir de là, les détonations s'enchaînent rapidement pendant trois minutes, jusqu'à l'arrivée des premiers policiers à 11 h 36.

Ils sont au moins huit, avec des armes de poing et des gilets pare-balles. Ils s'avancent d'abord vers la classe, des détonations résonnent et ils se replient au bout du couloir. Trente-six minutes plus tard, ils sont toujours au même endroit, mais ont été rejoints par d'autres policiers équipés de fusils, de boucliers pare-balles et même parfois de casques.

Gel hydroalcoolique

Ils sont au moins une vingtaine, originaires de différentes unités, mais n'entrent toujours pas dans la salle de classe. Détail troublant, à 12 h 30, l'un d'eux se sert en gel hydroalcoolique à un distributeur accroché au mur. À 12 h 50, des tirs résonnent. Une équipe a finalement abattu le tireur. Le film s'arrête.

Shannon Watts, fondatrice de l'organisation Moms Demand Action, qui milite pour des régulations plus strictes sur les armes à feu, l'a commenté sur Twitter. "La police en tenue de combat attend dans le couloir de l'école et s'arrête même pour prendre du gel hydroalcoolique alors que les enfants et les enseignants se font massacrer ! ", s'étrangle-t-elle en demandant plus de transparence sur les défaillances de la police.

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes, notamment par le ministère de la Justice, mais leurs conclusions n'ont pas encore été rendues.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Tuerie d'Uvalde : une fillette rescapée livre un témoignage glaçant au Congrès américain

Des États américains s'insurgent contre l'arrêt de la Cour suprême sur les armes

États-Unis : un chef policier suspendu, un mois après la tuerie dans l'école d'Uvalde

L'Humanité

Stade de France. Le Sénat charge la préfecture de police

Actu

Un rapport sénatorial sur les incidents survenus au Stade de France le 28 mai dernier, dévoilé ce mercredi 13 juillet, innocente les supporteurs de Liverpool et insiste sur les dysfonctionnements des organisateurs.

Nadège Dubessay

À un peu plus d’un an de la Coupe du monde de rugby et avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, le match du 28 mai entre le Real Madrid et Liverpool au Stade de France (Saint-Denis) aurait dû faire figure d’exemple. On le sait, l’événement a tourné au drame. Des spectateurs sans billets escaladant les grilles du stade, d’autres munis de tickets mais se retrouvant bloqués, des familles aspergées de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre… Plus qu’un fiasco, c’est l’image de la France qui s’est retrouvée salement amochée. Ce mercredi 13 juillet, le Sénat présentait ses conclusions après avoir reçu pendant plus d’un mois tous les protagonistes d’une journée qui a tourné au cauchemar. Un rapport voté le matin même à l’unanimité par les commissions lois et de la culture qui, dès le 1er juin, ont mené des auditions et se sont rendues sur place. Le sénateur Laurent Lafon (UC), président de la commission culture, a évoqué « un enchaînement de dysfonctionnements ». Il parle de « défaillances » aussi bien « dans l’exécution » que dans « la préparation de l’événement » où « chacun était dans son couloir sans qu’il y ait une véritable coordination » et ou « chacun ne s’est pas senti responsable ». Il faut, dit-il, que cela « serve de coup de semonce » en vue des prochaines grandes manifestations. Il pointe de nombreux dysfonctionnements : gestion de la billetterie par l’UEFA inadaptée, blocage des points de contrôle, insuffisance du dispositif de traitement des litiges, formation défaillante des stadiers… Et aussi un plan de mobilité qui a rencontré des difficultés majeures : le report du RER B sur le RER D et l’absence de voies de délestage à la sortie du RER D, qui « ont abouti à une situation de crise ». Autre défaillance : le démontage de la signalétique à la sortie du RER D qui « a rendu très difficile la gestion de la crise ». Le sénateur François-Noël Buffet (LR), président de la commission des lois, est quant à lui formel : «  cet échec tient donc aux décisions prises par la préfecture de police ». Il précise : « un goulot d’étranglement a été créé dans un système anti-terroriste. Le préfet de police a fait porter la responsabilité sur les supporters de Liverpool venus avec des billets falsifiés ou sans billets. Cela aurait saturé le précontrôle. Mais l’accord donné à un contrôle de billets dans le préfiltrage, qui n’avait été essayé qu’une seule fois, a été inopportun. De plus, la préfecture n’a pas prévu de voie d’évacuation des personnes refoulées, qui ne pouvaient reculer à cause de la foule massée ». En conclusion, les deux présidents de commission se sont accordés pour dire que « l’analyse faite par le ministre de l’Intérieur n’était pas la bonne » et que les incidents du Stade de France « ne sont pas liés à la présence des supporteurs de Liverpool ». Pour rappel, Gérald Darmanin tout comme le préfet de police de Paris Didier Lallement, avaient rapidement incriminé les supporteurs anglais de cette ville populaire d’Angleterre.

En prévision des prochaines compétitions, le rapport préconise une quinzaine de mesures à destination de l’UEFA, de la FFF, du Consortium du Stade de France, de la RATP, de la SNCF, de la Préfecture de police, du Parlement, du ministère de l’Intérieur et de l’État. Parmi les préconisations, celle «  d’imposer aux opérateurs » de conserver les images de vidéosurveillance «  pendant la durée légale d’un mois » ou encore de « rendre obligatoire le recours à des billets infalsifiables, électroniques ». Mais aussi de séparer les points de contrôle des billets et les filtrages de contrôle anti-terroriste. Face au manque de coordination des différents acteurs, le rapport propose de «  mieux distinguer les fonctions de délégué interministériel aux grands événements sportifs (DIGES) et de délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques (DIJOP) ». Et ce afin de faire du DIGES « le responsable opérationnel de l’organisation des grands événements et un rôle de coordinateur entre les différents acteurs ». « Nous souhaitons également que le gouvernement remette au Parlement un rapport sur l’organisation des grands événements sportifs avant la fin de 2022 », précise Laurent Lafon. Quant au gaz lacrymogène (très largement utilisé ce jour-là), le rapport souhaite que soit définie « une doctrine d’usage ».

stade de francepoliceviolences policières
France24 - Monde

Assaut du Capitole : l'extrême droite a répondu à un "appel aux armes" de Donald Trump

Publié le : 13/07/2022 - 03:39

FRANCE 24 Suivre Matthieu MABIN

Lors de la septième audition de la commission parlementaire en charge de l'enquête sur la journée du 6 janvier 2021, mardi, les élus ont estimé, témoignages et tweets à l'appui, que Donald Trump avait incité des milices d'extrême droite à se coordonner pour prendre d'assaut le Capitole.

L'extrême droite a coordonné l'assaut du Capitole après un message de Donald Trump perçu comme un "appel aux armes", a affirmé mardi 12 juillet un groupe d'élus enquêtant sur la manière dont l'ancien président a tenté de se maintenir au pouvoir.

Cette commission parlementaire – sept démocrates et deux républicains répudiés par leur parti – a détaillé lors de sa septième audition les pressions exercées par le milliardaire, de l'élection présidentielle de 2020 jusqu'à l'assaut du Capitole par ses partisans, le 6 janvier 2021.

Au cœur de l'exposé des enquêteurs, un tweet de l'ex-homme d'affaires datant du 19 décembre 2020, dans lequel le milliardaire appelle la foule à se rassembler dans la capitale américaine le jour de la certification de la victoire de Joe Biden.

"Dangereux groupes extrémistes"

"Grosse manifestation à Washington le 6 janvier. Soyez-y, ce sera fou", écrit le locataire de la Maison Blanche sur Twitter, son mégaphone favori à l'époque.

"Ce tweet a fait office d'appel à l'action, et dans certains cas d'appel aux armes, pour de nombreux fidèles partisans du président Trump", a affirmé l'élue démocrate Stephanie Murphy.

Vidéos et montages à l'appui, la commission a détaillé comment animateurs radio, youtubeurs et personnalités conservatrices ont immédiatement relayé l'appel de Donald Trump. L'un d'entre eux évoque même la possibilité d'"attaquer" le Capitole.

Le message de Donald Trump a aussi "électrisé et galvanisé ses partisans, en particulier des dangereux groupes extrémistes comme les Oath Keepers, les Proud Boys et d'autres groupes de racistes et nationalistes blancs prêts à se battre contre le gouvernement", a accusé l'élu démocrate Jamie Raskin.

"Sédition"

Le groupe d'élus a en effet détaillé comment ces groupes radicaux se sont coordonnés en amont du "6 janvier" via des messageries chiffrées et des forums en ligne. Et échangé régulièrement avec un proche de Donald Trump, Roger Stone.

"Ils n'aiment peut-être pas se qualifier de milice, mais ils le sont", a affirmé, Jason Van Tatenhove, un ancien porte-parole des Oath Keepers "C'est une milice violente."

Arrivées dans la capitale américaine avec des équipements paramilitaires, les Oath Keepers et les Proud Boys ont rapidement intéressé les procureurs fédéraux. Plusieurs de leurs membres ont été inculpés ces derniers mois de "sédition", une accusation très rare qui implique d'avoir comploté contre le gouvernement ou l'une de ses lois.

La commission parlementaire a aussi reçu mardi le témoignage d'un trumpiste repenti, qui avait pénétré dans l'enceinte du Capitole le 6 janvier 2021 et a depuis perdu son emploi et été contraint de vendre sa maison.

"Ça a changé ma vie, et certainement pas en bien", a confié Stephen Ayres, qui est allé enlacer plusieurs policiers blessés lors de l'assaut du Capitole à la fin de l'audition.

"Un homme de 76 ans, pas un enfant"

La commission du "6 janvier" a enfin tenu à balayer la possibilité que Donald Trump ait pu être manipulé par qui que ce soit dans ses manœuvres pour renverser le résultat de l'élection de 2020.

"Le président Trump est un homme de 76 ans, pas un enfant facile à impressionner", a assuré l'élue Liz Cheney, une des rares républicaines à avoir accepté de siéger dans cette commission.

"Donald Trump ne peut pas se soustraire à ses responsabilités en étant délibérément aveugle", a-t-elle alerté, à l'heure où certains appellent à ce que l'ancien président soit inculpé pour ses manœuvres post-électorales.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR RÉVÉLATIONS EN SÉRIE

Assaut du Capitole : le témoignage de Cassidy Hutchinson, un tournant pour Donald Trump ?

Assaut du Capitole : comment Donald Trump a fait pression sur des élus locaux

Assaut du Capitole : Donald Trump a tenté de prendre le volant pour rejoindre ses partisans

France24 - Monde

Au Sri Lanka, "le renouvellement politique ne sera pas facile" après le départ du président

Publié le : 12/07/2022 - 18:40

Jean-Luc MOUNIER Suivre

Le Sri Lanka a clos, samedi, un chapitre de plusieurs mois de contestation après l’envahissement de la résidence de son président par des dizaines de milliers de manifestants antigouvernementaux. Le président Gotabaya Rajapaksa cherche à quitter le pays et a promis de démissionner mercredi, ouvrant peut-être la voie à un "renouvellement politique". Entretien.

La puissante famille Rajapaksa est aujourd’hui poussée vers la sortie. Après des mois de protestation, qui ont atteint un point culminant le 9 juillet, Gotabaya Rajapaksa a promis de démissionner mercredi 13 juillet pour assurer une "transition pacifique du pouvoir".

En attendant, le président sri-lankais envisageait mardi de quitter le pays en bateau après avoir été refoulé de façon humiliante de l'aéroport de Colombo par les agents de l'immigration, selon des sources officielles. Cette chute de la dynastie Rajapaksa, qui a dominé la vie politique au Sri Lanka pendant près de deux décennies, ouvre un nouvel horizon pour la population, même si cela "ne sera pas facile" à concrétiser. Entretien avec Olivier Guillard, chercheur et spécialiste de l'Asie à l'Université du Québec à Montréal, également directeur de l'information de la société Crisis24 (GardaWorld).

France 24 : Comment la colère sociale, qui secoue le Sri Lanka depuis des mois, a-t-elle fini par provoquer la chute de Gotabaya Rajapaksa le week-end dernier ?

Olivier Guillard : Les 23 millions de Sri-Lankais ont finalement perdu patience. Ce n’est pas tous les jours qu’un événement de ce type se produit au Sri Lanka – même si le pays a connu de nombreux épisodes politiques difficiles, dont une guerre civile (1983-2009).

Là, il y a eu une sorte de séquençage symbolique de la chute des personnes au pouvoir. Le 9 mai, Mahinda Rajapaksa – ancien chef de l’État et frère de l’actuel président – a été contraint de remettre sa démission en tant que Premier ministre. Le 9 juin, c’est un autre frère du président qui a été contraint de quitter ses fonctions. Et le 9 juillet, les forces de sécurité ont laissé une foule s’en prendre au palais présidentiel et à la résidence du Premier ministre.

La population en avait assez des atermoiements d’une équipe au pouvoir qui ne cessait de dire qu’elle resterait aux affaires aussi longtemps que les circonstances l’exigeraient. Elle a perdu confiance en la dynastie Rajapaksa, dont la conception du pouvoir était dépassée pour les Sri-Lankais. La population était à bout de souffle, elle n’en pouvait plus de cet environnement politique fait de carences économiques et de mauvaise gouvernance.

Pour tourner la page, il a été acté qu’en précipitant les choses dans la rue, le Sri Lanka pourrait s’ouvrir à un système avec des personnes peut-être moins entachées de clientélisme et de mauvaises pratiques.

Quel est l’avenir politique du Sri Lanka maintenant ?

Au moment où on parle, on a toujours une situation ubuesque avec un président qui tente de quitter le Sri Lanka mais est toujours "retranché" dans une salle d’embarquement à l’aéroport de Colombo, alors qu’on lui refuse de monter à bord d’un avion [des sources officielles indiquaient mardi qu’il pourrait quitter le pays par bateau, NDLR].

Mais même dans ce moment agité, le Sri Lanka a un cadre constitutionnel qui tient la route et qui est respecté. En cas de destitution ou de démission – ce que Gotabaya Rajapaksa a promis de faire mercredi 13 juillet, ce qui serait une première dans l’histoire du pays –, la charge temporaire de la nation revient au président du Parlement, Mahinda Yapa Abeywardena.

Ce dernier a fixé au 20 juillet la désignation du prochain chef de l’État, qui assurera l’intérim jusqu’au terme du mandat du président actuel [en 2024, NDLR]. Cela devrait être quelqu’un qui est bien vu par l’opposition, qui n'a pas sa réputation entachée de divers mandats précédents ou de malversations quelconques. Sajith Premadasa a de bonnes chances de figurer parmi les candidats les plus crédibles. Il avait été défait par Gotabaya Rajapaksa à la présidentielle de 2019, il est connu et s’est beaucoup mobilisé ces derniers mois contre le pouvoir en place.

Va-t-on assister à terme à un renouvellement du personnel politique ? La dynastie Rajapaksa a-t-elle dit son dernier mot ?

Il s’agit simplement de savoir si la population a les ressources morales et le courage politique pour renouveler le personnel politique. Il suffirait simplement de revoir les codes électoral et parlementaire sri-lankais pour réserver l’exercice de la politique à celles et ceux dont le nom n'est pas ressorti dans des affaires ou qui n’ont pas eu à faire à la justice.

Au Sri Lanka, occuper des fonctions politiques rime bien souvent avec rentabilité économique. Cela peut aussi garantir une immunité judiciaire le temps d’un mandat. Ce processus de renouvellement ne sera pas facile à faire. C’est un chantier très complexe qui ne devrait pas être la priorité des priorités pour les Sri-Lankais, qui cherchent actuellement à ce que les gens puissent simplement manger.

Le futur président par intérim n’incarnera probablement pas un renouvellement politique profond, mais la prochaine élection présidentielle pourrait faire émerger des profils nouveaux briguant la présidence.

La dynastie Rajapaksa n’a, quant à elle, pas dit son dernier mot, bien qu’elle soit passée de héros à bête noire de la population sri-lankaise. Des membres de cette famille pensent encore qu'elle peut rebondir demain, et qu’aujourd’hui elle fait l’objet de calomnies et d’une vendetta politique qui ne sont pas méritées.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Décryptage

Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux

État en faillite

Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt

Pénuries, crise humanitaire, dynastie politique contestée : les raisons du chaos au Sri Lanka

France24 - Monde

Génocide au Rwanda : un ex-préfet rwandais condamné en France à 20 ans de prison pour complicité

Publié le : 12/07/2022 - 22:10

FRANCE 24 Suivre

Au terme de près de onze heures de délibéré, l'ancien préfet rwandais Laurent Bucyibaruta a été condamné, mardi, par la cour d'assises de Paris, à 20 ans de réclusion criminelle pour complicité de génocide. L'homme de 78 ans a été acquitté en tant qu'auteur de génocide.

Nouvelle condamnation en France. Un ancien préfet rwandais, Laurent Bucyibaruta, a été condamné mardi 12 juillet par la cour d'assises de Paris à 20 ans de réclusion criminelle pour complicité de génocide, plus de 28 ans après l'extermination des Tutsi au Rwanda.

L'ancien haut fonctionnaire, âgé de 78 ans, a été acquitté en tant qu'auteur de génocide mais reconnu coupable en tant que complice de génocide et de crimes contre l'humanité pour quatre massacres, au terme de près de onze heures de délibéré.

Laurent Bucyibaruta, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire depuis le 9 mai, passera la nuit en prison. Il a été escorté par des gendarmes peu après l'énoncé du verdict.

>> À lire aussi : "Un Franco-Rwandais condamné à 14 ans de réclusion pour complicité"

L'accusation avait réclamé à son encontre la réclusion criminelle à perpétuité, le considérant complice d'un massacre de Tutsi et auteur de quatre autres dans sa préfecture de Gikongoro.

Cette région du sud du Rwanda a été l'une des plus touchées par le génocide qui a fait au moins 800 000 morts dans le pays entre avril et juillet 1994, selon l'ONU.

La cour a totalement acquitté Laurent Bucyibaruta des accusations de génocide et de crimes contre l'humanité commis à la paroisse de Kibeho le 14 avril 1994, ainsi que celles concernant les exécutions de prisonniers tutsis à la prison de Gikongoro.

Dix jours pour faire appel

Elle l'a reconnu complice de génocide et de crimes contre l'humanité pour les massacres de l'école en construction de Murambi et des paroisses de Cyanika et Kaduha, tous commis le 21 avril 1994.

Laurent Bucyibaruta est également condamné pour complicité de ces crimes pour les exécutions d'élèves à l'école Marie Merci de Kibeho, et celles commises lors de rondes et à des barrières.

Sa défense avait plaidé l'acquittement. Dans ses derniers mots à la cour avant qu'elle ne se retire pour délibérer, Laurent Bucyibaruta avait martelé n'avoir "jamais été dans le camp des tueurs".

Il était le plus haut responsable rwandais jamais jugé en France pour des crimes liés au génocide des Tutsi, après les condamnations définitives d'un officier militaire et de deux bourgmestres, et la condamnation en première instance d'un chauffeur qui a fait appel.

Laurent Bucyibaruta a lui-même dix jours pour faire appel de sa condamnation.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Rwanda : la justice française clôt l’enquête sur l’attentat contre le président Habyarimana en 1994

Génocide au Rwanda: un ex-chauffeur franco-rwandais jugé à Paris pour "complicité"

Génocide au Rwanda : un Franco-Rwandais condamné à 14 ans de réclusion pour complicité

BBC

BMW introduces new heated seat subscription in UK

BMW has sparked debate after offering an online subscription to turn on heated front seats in its cars in the UK for £15 per month.

A monthly heated steering wheel subscription costs £10.

Subscriptions have been available for features on BMW cars for some time in the UK, but the heated seat offer started this month.

The company says customers can enable all hardware features for a one-time payment if they prefer.

The features are available via BMW's ConnectedDrive online store and are activated remotely, with no need to visit a dealer.

The heated seat offer is available in the UK, but the subscriptions that are available vary by country.

The manufacturer told the BBC that "where heated seats, or any feature available in the ConnectedDrive store have been purchased when a customer vehicle is ordered, no subsequent subscription or payment is necessary".

But the company argues that the ability to add new features can be helpful for owners who change their minds after purchase.

And it is particularly useful, BMW wrote, for second-hand car owners, "as they now have the opportunity to add features the original owner did not choose".

Subscriptions also enable drivers to "experiment with a feature by purchasing a short-term trial before committing to a purchase", the company added.

However, unlimited use of a feature can be purchased.

For £200, those with chilly hands can enjoy a warm wheel for "as long as the technical prerequisites are met for this vehicle".

Hot debate

The news has sparked online debate, with news site The Verge saying: "In the case of heated seats, for example, BMW owners already have all the necessary components, but BMW has simply placed a software block on their functionality that buyers then have to pay to remove."

The Register said that while it could work as a way for owners to add features as they can afford them, "on the other hand, it may feel like buying a mug and having to rent the handle".

A number of the reports note BMW's move is part of a wider industry trend with a range of car-makers offering subscriptions.

There were negative comments on social media too, with one Twitter user writing: "Subscriptions for software is one thing, no-one is going to subscribe for heated seats or whatever, if I own the car I own everything in it."

And Kurt Opsahl, general counsel of digital civil liberties campaign group the Electronic Frontier Foundation, tweeted: "A seat heater blocked by software is broken, and the car owner should have the right to repair their seats."

More on this story

Five questions about electric vehicles answered

Mini plant production halted due to chip shortage

Related Topics

France24 - Monde

Royaume-Uni : huit candidats officiellement en lice pour le poste de Premier ministre

Publié le : 12/07/2022 - 21:49

FRANCE 24 Suivre

La course au 10 Downing Street est officiellement lancée : ils sont huit candidats conservateurs à tenter de succéder au Premier ministre Boris Johnson après avoir obtenu mardi le nombre de parrainages nécessaires.

Ils étaient onze candidats à vouloir prendre les rênes du Royaume-Uni après la démission de Boris Johnson. Ils ne sont désormais plus que huit officiellement en lice pour devenir le nouveau chef des Tories et, in fine, le prochain Premier ministre britannique, a indiqué, mardi 12 juillet, le Parti conservateur.

Sans surprise, l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, l'ancienne ministre de la Défense Penny Mordaunt, la cheffe de la diplomatie Liz Truss et le député Tom Tugendhat ont obtenu sans problème les 20 soutiens nécessaires pour être officiellement candidats à la tête du Parti conservateur – et donc au poste de Premier ministre, a annoncé le comité 1922, groupe parlementaire conservateur chargé d'établir les règles du scrutin.

>> À lire aussi : "Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales"

Le tout nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi, la conseillère juridique du gouvernement ("Attorney General") Suella Braverman, l'ex-secrétaire d'État à l'Égalité Kemi Badenoch et l'ancien ministre de la Santé Jeremy Hunt sont aussi en lice.

Boris Johnson a démissionné jeudi après qu'une soixantaine de membres de son exécutif ont claqué la porte, lassés des scandales à répétition. Il reste toutefois Premier ministre jusqu'à ce que son successeur soit connu le 5 septembre.

Dès mercredi, les huit candidats devront rallier 30 députés à leur cause s'il veulent passer le premier tour du vote. Un deuxième tour est prévu jeudi et un autre, si nécessaire, lundi.

Deux finalistes avant le 22 juillet

L'objectif est de n'avoir plus que deux candidats avant les vacances parlementaires, qui commencent le 22 juillet. Le nom du futur Premier ministre sera connu en septembre à l'issue d'un vote final ouvert aux adhérents du parti.

Mardi matin, ils étaient encore onze à être candidats pour succéder à Boris Johnson mais trois d'entre eux, dont l'ancien ministre de la Santé Sajid Javid, se sont désistés à mesure que la clôture du dépôt des candidatures approchait.

Les bookmakers placent au coude-à-coude Rishi Sunak et Penny Mordaunt, suivis par Liz Truss.

En lançant sa candidature mardi, Rishi Sunak s'est bien gardé de critiquer Boris Johnson, refusant de "diaboliser Boris, d'exagérer ses fautes et de nier ses efforts".

L'ancien chancelier de l'Échiquier, âgé de 42 ans, a démissionné avec fracas du gouvernement la semaine dernière, entraînant avec lui une soixantaine d'autres membres de l'exécutif. Il est critiqué par les soutiens de Boris Johnson, qui l'accusent d'avoir mené le Premier ministre à sa perte.

La campagne s'était jusque-là limitée à des vidéos de lancement grandiloquentes, à des promesses vagues – la plupart des candidats assurant qu'ils mettront en place des baisses d'impôts sans expliquer comment ils les financeront – et à des polémiques en tout genre.

Nadhim Zahawi, 55 ans, a ainsi estimé qu'on cherchait à le "salir" quand la presse a rapporté qu'il faisait l'objet d'une enquête fiscale. Il a promis de publier chaque année sa déclaration d'impôts s'il devenait Premier ministre.

Contrairement à ses rivaux, Rishi Sunak s'est montré prudent concernant les baisses d'impôts dans un contexte de forte inflation. "C'est une question de 'quand', pas de 'si'", a-t-il toutefois rassuré, prêchant pour "de l'honnêteté et de la responsabilité, pas des contes de fées".

Rishi Sunak avait été critiqué quand il était ministre des Finances pour ne pas avoir fait assez pour soulager les ménages britanniques étranglés par la crise du coût de la vie.

Les travaillistes privés d'une motion de défiance

Après un vote des adhérents du Parti conservateur, le nom du futur Premier ministre sera connu le 5 septembre.

Trop tard, estime le Parti travailliste, qui a déposé une motion de défiance au Parlement mardi, jugeant "intolérable" que Boris Johnson reste au pouvoir jusqu'à la fin de l'été. Mais le gouvernement a refusé d'accorder du temps de débat au Parlement pour qu'un tel vote ait lieu, a indiqué le Labour en dénonçant un "abus de pouvoir flagrant".

"Étant donné que le Premier ministre a déjà démissionné et qu'un processus (pour le remplacer) est en cours, nous ne pensons pas qu'il s'agisse d'une utilisation utile du temps parlementaire", a justifié Downing Street, qui estime qu'une motion de défiance travailliste pourrait être débattue si elle ne visait pas le Premier ministre individuellement.

Peu de chances toutefois qu'une telle motion soit soutenue par de nombreux Tories. Elle déclencherait en cas de succès des élections générales lors desquelles les conservateurs pourraient perdre la large majorité qu'ils ont obtenue en 2019, dans le sillage de l'élection d'un Boris Johnson alors ultrapopulaire.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Royaume-Uni : l'ex-ministre des Finances, Rishi Sunak, candidat pour succéder à Boris Johnson

Royaume-Uni : Liz Truss se lance dans la course pour succéder à Boris Johnson

Royaume-Uni : onze candidats à la succession de Boris Johnson, qui n'en soutiendra aucun

BBC

US considers over-the-counter birth control pills for first time

By Bernd Debusmann JrBBC News

For the first time in the US, a pharmaceutical firm has asked to be allowed to sell birth control pills over the counter.

The announcement comes just weeks after the Supreme Court overturned the constitutional right to abortion.

The firm, Paris-based HRA Pharma, says its application to the Food and Drug Administration is unrelated.

The pills, the most common form of contraception in the US, have long required a prescription.

Studies have shown that over 50% of approximately 6.1 million pregnancies in the US each year are unintended. While birth control pills were first approved for use in the US more than 60 years ago, about one-third of US women who have tried to get or fill prescriptions have reported difficulties doing so.

Globally, more than 100 countries provide oral contraceptives without a prescription, making the US one of the few countries to require one. Several major US medication organisations - including the American Medical Association and American Academy of Family Physicians - have called on US authorities to do the same.

Frédérique Welgryn, Chief Strategic Operations and Innovation Officer at HRA Pharma, argued that the firm's application was a "ground-breaking moment" in reproductive equity in the US. The application, the company has said, follows years of research intended to help make its case to US regulators.

"Moving a safe and effective birth control pill to OTC [over the counter] will help even more women and people access contraception without facing unnecessary barriers."

According to the company, a decision from the FDA is expected next year. An approval would apply exclusively to the firm's Opill drug, which was acquired from Pfizer in 2014. Patients have been able to use the pill, if prescribed, since 1973.

The BBC has reached out to the FDA for comment.

HRA's application comes amid intense public debate over reproductive rights in the US, with Democratic lawmakers and pro-choice activists urging the FDA to consider similar requests.

In March, for example, 50 congressmen of the House of Representatives' Pro-Choice Caucus wrote an open letter calling on the administration to "review applications for over the counter birth control pills without delay and solely on the data".

Ms Welgryn told the New York Times that the firm's application was unrelated and "a really sad coincidence". "Birth control is not a solution for abortion access," she said.

Since the Supreme Court's abortion ruling, leading US retailers have reported rationing birth control pills amid surging demand.

Also on Monday, US President Joe Biden's administration said healthcare providers must offer abortion services if the life of a mother is at risk.

The administration said federal law on emergency treatment guidelines superseded state laws that now ban the procedure.

The Department of Health and Human Services said physicians must provide abortions if they believe a "pregnant patient" is experiencing an emergency medical condition and if the procedure would be a "stabilising treatment".

It said emergency conditions included "ectopic pregnancy, complications of pregnancy loss, or emergent hypertensive disorders, such as preeclampsia with severe features".

More on this story

Thousands march to White House for abortion rights

US retailers limit buying emergency contraceptives

Abortions stopped at Mississippi's last clinic

Related Topics

France24 - Monde

"Uber Files" : au nom de l'emploi, Emmanuel Macron "assume à fond"

Publié le : 12/07/2022 - 20:31

FRANCE 24 Suivre

Emmanuel Macron a déclaré mardi "assumer à fond" avoir reçu les dirigeants d'Uber lorsqu'il était ministre de l'Économie et des Finances, s'estimant "hyper fier" d'avoir contribué à la création d'emplois en France.

Emmanuel Macron "assume à fond", quitte à provoquer une nouvelle fois de vives réactions : le chef de l’État a vertement répliqué, mardi 12 juillet, aux critiques sur ses échanges privilégiés dans le passé avec Uber, insistant sur "les milliers d'emplois" créés.

"Moi, je suis extrêmement fier (...), il est très difficile de créer des emplois sans entreprises ni entrepreneurs", a renchéri le chef de l'État. "Je le referais demain et après-demain", a-t-il insisté après une visite du site de l'entreprise STMicroelectronics près de Grenoble.

🔴 Emmanuel #Macron sur #Uber: « Je l’assume à fond, j’ai vu des chefs d’entreprise étrangers et j’en suis fier s’ils ont créé des emplois en France (…) et je le referais demain et après demain » #UberFiles pic.twitter.com/5QKd6XjFh7

July 12, 2022

"On introduit une espèce d'ambiance qui consisterait à dire que voir des chefs d'entreprise, en particulier étrangers, ce serait mal. Mais je l'assume à fond, et en vous regardant !", a riposté le président. "Comme le dirait un de mes prédécesseurs, cela m'en touche une sans faire bouger l'autre", a-t-il ajouté, en référence à une phrase attribuée à Jacques Chirac.

🔴 Emmanuel #Macron à la Chirac sur #UberFiles: « Je conçois qu’ils veuillent s’en prendre à ma pomme. Très sincèrement (….) ça m’en touche une sans bouger l’autre! » La #NUPES s’offusque? « Ils ont perdu la boussole! » @franceinfo pic.twitter.com/QcL0wbjuIQ

July 12, 2022

"'Hyper fier' de piétiner le droit du travail, d'encourager la dérégulation et de soutenir une firme championne de l'évasion fiscale : le président persiste et signe", a tweeté le communiste Fabien Roussel après les propos présidentiels.

"N'est pas Chirac qui veut... Les bons mots ne suffisent pas toujours à cacher les mauvaises manières", a réagi Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes.

Dans le cadre des "Uber Files", une enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber, Le Monde a conclu à l'existence d'un "deal" secret entre Uber et Emmanuel Macron quand il était à Bercy. Le quotidien montre aussi que l'ancien lobbyiste en Europe de l'entreprise, à l'époque "conseiller senior du conseil d'administration", avait contribué en 2016 à lever des fonds pour la campagne du futur président.

La gauche réclame une commission d’enquête parlementaire

Les oppositions ont continué mardi d'accuser le chef de l'État d'avoir défendu les intérêts d'Uber à l'époque où l'entreprise développait son implantation en France, alors que lui-même était ministre de l'Économie de François Hollande (2014-2016).

Le gouvernement a ainsi été interpellé mardi à l'Assemblée sur ce que La France insoumise (LFI) présente comme un "Ubergate" lors de la première séance de questions d'actualité de la législature.

À Danielle Simonnet, députée Nouvelle Union populaire économique et sociale (Nupes)-LFI, qui a qualifié Emmanuel Macron de "VRP en chef d'Uber", la ministre des PME, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme a répliqué que la nouvelle économie était source de croissance et d'emplois.

"Oui, madame Simonnet, le ministre de l'Economie a fait son travail", répond @oliviagregoire en défense d'Emmanuel Macron. >> "Qui a porté la régulation des géants du numérique en Europe, la France !" #DirectAN #QAG pic.twitter.com/1Cz2JApLWu

July 12, 2022

"Le ministre de l'Économie a fait son travail. Il a reçu Uber. Il a aussi reçu Netflix, Airbnb, Tesla, plus près de nous Doctolib", notamment, a dit Olivia Grégoire. "Et pourquoi ? Parce que ces acteurs sont au cœur de l'économie d'aujourd'hui, au cœur de l'économie du XXIe siècle. C'est là que se trouvent la croissance, les emplois", a-t-elle plaidé. "Le président de la République aujourd'hui, ministre de l'Économie hier, a pris toutes les mesures pour encourager l'arrivée [des plateformes, NDLR] mais aussi la protection de nos consommateurs", a-t-elle ajouté.

Les formations constituant l'alliance de gauche Nupes vont demander une commission d'enquête parlementaire, a ainsi confirmé le patron du Parti socialiste, Olivier Faure. "Voilà un ministre qui (...) a en douce, en cachette, bâti un deal avec l'entreprise dont tout le monde sait qu'elle a été celle du moins-disant social, qui a été le cheval de Troie de la destruction d'une partie de notre code du travail", a-t-il critiqué sur LCI.

Le Rassemblement national veut, lui, lancer une mission d'information, a annoncé son président Jordan Bardella, selon qui Emmanuel Macron a été à Bercy "le point d'entrée d'intérêts privés en France".

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

"Uber Files" : le lobbyiste Mark MacGann annonce être le lanceur d'alerte

Emmanuel Macron sous le feu des critiques après les révélations des "Uber Files"

"Uber Files" : des médias révèlent des liens privilégiés entre Emmanuel Macron et le géant des VTC

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

L'Humanité

Nitrites et cancer: risque confirmé selon l’Anses

Actu

L’Agence de sécurité sanitaire a publié mardi 12 juillet son rapport sur l’impact des nitrites et nitrates dans l’alimentation. Elle pointe un lien entre ces substances et le cancer colorectal et propose des solutions pour limiter ces effets.

Lou Thuret

Le constat était attendu, il est confirmé: il y a bien une association entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrates et nitrites présents dans l’alimentation, notamment la charcuterie. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a livré son verdict dans une étude publiée mardi 12 juillet. Ces substances arrivent dans nos assiettes soit parce qu’ils sont présents dans les sols, et s’accumulent dans les végétaux, soit parce qu’ils sont utilisés comme additifs alimentaires, pour favoriser la conservation de certains aliments. «Environ deux tiers de l’exposition alimentaire aux nitrates provient de la consommation de produits végétaux, en particulier de légumes feuilles comme les épinards ou la laitue, et un quart est associé à l’eau de boisson », précise l’Anses. «Concernant les nitrites, plus de la moitié de l’exposition provient de la consommation de charcuterie, du fait des additifs nitrités utilisés pour leur préparation », note l’agence. L’absorption de ces substances a pourtant des effets néfastes sur la santé. En 2015, le CIRC de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déjà classé la viande transformée, notamment la charcuterie, comme cancérogène (catégorie 1).

Le jambon nitré, un scandale sanitaire

Bien que ces agents puissent être nocifs pour les individus, leur utilisation s’explique par certaines propriétés bien utiles. Les composants nitrés servent ainsi à allonger la durée de conservation de la charcuterie et à prévenir certaines maladies comme la salmonellose, la listériose ou le botulisme. Les substances alternatives ne permettraient pas de pallier ce problème: l’Agence met en garde contre les solutions de substitution à base d’ « extraits végétaux » ou de « bouillons de légumes »: « Cela ne constitue pas une réelle alternative dans la mesure où (ces substituants) contiennent naturellement des nitrates qui, sous l’effet de bactéries, sont convertis en nitrites », souligne l’organisation. Ce qui se présente a priori comme une alternative contiendrait donc en réalité « des nitrates et des nitrites cachés ».

Pas d’interdiction totale, mais un plan de réduction

L’Anses plaide davantage pour une restriction de l’exposition des consommateurs à ces composés nitrosés plutôt qu’à un remplacement de ces substances. «Près de 99 % de la population ne dépasse pas les doses journalières admissibles (DJA)   établies par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) », mais le risque de surexposition aux nitrates et aux nitrites persiste. L’Agence propose de «limiter la consommation de charcuterie à 150 grammes par semaine» et d’ «avoir une alimentation variée et équilibrée, avec au moins cinq portions de fruits et légumes par jour d’origine différente». Des conclusions partagées par le gouvernement. Suite à l’étude de l’Anses, les ministères de la Santé et de l’Agriculture ont publié un communiqué commun, relevant que l’Anses plaidait pour « une limitation, autant que possible, de l’ajout des nitrites/nitrates dans les denrées alimentaires », mais pas pour « une interdiction stricte ». L’exécutif s’engage, après l’examen d’une première proposition de loi sur le sujet en février dernier, à mettre en place « un plan d’actions coordonné » pour « aboutir à la réduction ou la suppression de l’utilisation des additifs nitrés dans tous les produits alimentaires où cela est possible sans impact sanitaire et cela le plus rapidement possible ». Une première réunion avec les principaux acteurs des filières concernées doit être organisée « avant la fin du mois de juillet », et le plan d’actions présenté « à l’automne au Parlement ».

SanténitratesANSES
BBC

Successful debut flight for Europe's Vega-C rocket

Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Watch Vega-C leave the launch pad at the Kourou spaceport in French Guiana

Europe has given a successful debut to its new Vega-C rocket.

The medium-lift vehicle was sent up from French Guiana to deliver seven satellites to orbit, the largest of which will test Einstein's general theory of relativity.

Vega-C has enormous importance for Europe's continued access to space.

It's needed to fill a big gap in capability now that Russian rockets are no longer available because of the war in Ukraine.

The withdrawal from the market of Moscow's Soyuz launchers earlier this year left European institutional and commercial satellites scrambling for alternative rides.

Vega-C will be the obvious option for many, although even before Wednesday's successful maiden flight, the new Italian-led rocket system was fully booked through 2023, 2024 and 2025.

And there's a further reason why Vega-C's entry into the launcher business is critical. Its first stage, the segment of the vehicle that gets it up off the ground, is also going to be used on Europe's forthcoming heavy-lift rocket, the Ariane-6.

Sharing the stage technology across both launcher systems is expected to lead to significant cost savings.

"The launch demand in Europe in the next couple of years and beyond is going to be high, and Vega-C and Ariane-6 are going to be our workhorses," said Josef Aschbacher, the director general of the European Space Agency.

"You should see this maiden flight as the first launch of a new generation of European rockets, the start of a strengthening of the role of Europe in space transportation," Giorgio Saccoccia, the president of the Italian Space Agency, told BBC News.

Vega-C is an enhancement of the old Vega vehicle introduced in 2012. The upgrade brings greater performance as well as cost reductions. And its designers hope their changes will add increased flexibility, too, to meet the diverse demands of today's satellite operators.

Some spacecraft, such as the European Union's Earth observation Sentinels, can weigh a couple of tonnes. At the other end of the spectrum, there's been a surge in the production of shoebox-sized (and smaller) spacecraft.

Vega-C will have the ability therefore to fly big, single payload missions, as well as so-called rideshare missions where many tens of little satellites are lofted at once.

Another role for Vega-C will be to carry Europe's mini robotic space shuttle to orbit. The Space Rider will take up scientific experiments and return them to Earth. Its first outing is likely to be in 2024.

Both the earlier Vega and Vega-C use an upper-stage engine made in Ukraine. This has been the topic of much discussion because of the war in the east European nation.

The concern has been whether the conflict might interrupt the supply of these RD-843 motors, produced by Yuzhmash, Ukraine's state-owned aerospace manufacturer.

But Avio, the Italian firm responsible for assembling Vega vehicles, says it already has enough in its possession for the short term.

Longer-term, a western European alternative is being developed.

Ukraine, as well as wanting to join the European Union, also wants to become a member of the European Space Agency. One of its key contributions would be engine technology.

"The process has started. It takes about 10 years to go through all the steps to full membership," explained Dr Aschbacher.

"I do have a mandate given to me by Esa's member states to discuss with Ukraine and to identify projects or opportunities for cooperation, although given current circumstances this is only happening at a light level.

"But, certainly, there is huge interest on the side of Ukraine to go through all the obligatory steps as quickly as possible."

Wednesday's launch put seven satellites in orbit, including the Lares-2 (Laser Relativity Satellite-2) payload. Looking like a disco ball, it will be tracked very precisely by lasers from the ground.

Researchers at Italy's National Institute for Nuclear Physics say this will enable them to test "frame dragging", a phenomenon predicted by Einstein's equations that sees the Earth twist local space-time around with it as it rotates.

Related Topics

L'Humanité

À Villejuif, les policiers retrouvent le sens de leur métier

Actu

Sécurité Dans certains quartiers, les relations entre police et population ne cessent de se dégrader. Dans cette ville du Val-de-Marne, le maire PCF, Pierre Garzon, propose à sa brigade municipale une autre logique, fondée sur la prévention, la proximité et le dialogue.

Eugénie Barbezat

Quand on lui a demandé d’ouvrir son bureau au public pour l’opération portes ouvertes de la police municipale de Villejuif, Frédéric a tordu le nez. « Moi, la com, ce n’est pas trop mon truc », raconte le chef adjoint de la brigade de cette ville du Val-de-Marne. En ce samedi matin, tandis que ses collègues proposent aux gamins de monter dans les voitures de police et même d’actionner la sirène, c’est pourtant avec enthousiasme que l’ancien militaire chargé de la prévention entraîne la petite troupe d’une dizaine d’enfants, accompagnés de leurs parents, vers la pièce du premier étage, un peu à l’écart, où il reçoit les victimes de violences. Dans la cour jouxtant la mairie, une table couverte de viennoiseries et de jus de fruits accueille les visiteurs, invités à découvrir leurs droits et devoirs sur de grands panneaux interactifs. Mais Frédéric a aussi des arguments : « Venez, je vais vous montrer les dessins faits par les enfants qui sont passés ici. Derrière chacun d’entre eux, il y a une histoire, plus ou moins grave… »

Il n’en faut pas plus pour piquer la curiosité des petits et des grands. Et l’agent de 49 ans en profite pour faire passer des messages : « Les enfants, vous pouvez venir me voir à tout moment si un adulte vous fait du mal ou si un grand vous menace à l’école. Dénoncer une injustice, ce n’est pas être une balance. Ceux qui vous ont fait du mal n’iront pas forcément en prison. Parfois, certains adultes ont juste besoin qu’on les soigne. Ici, on saura quoi faire. » Les petits sont attentifs, leurs parents aussi. Et d’insister auprès de ces derniers : « Si vous repérez des femmes ou des enfants en danger, il faut nous le signaler, même si vous n’êtes pas sûrs. Il vaut mieux nous alerter pour rien que de laisser quelqu’un se faire massacrer… Pas plus tard qu’hier, on a reçu une femme qui subissait des violences depuis des années. On l’a écoutée et on lui a trouvé un hébergement d’urgence. Nous ne sommes pas habilités à prendre les plaintes, mai s on a établi un document qui, le moment venu, servira à nos collègues de la police nationale. Regardez le SMS de remerciements qu’elle vient de m’envoyer… » lance-t-il avant de distribuer sa carte de visite aux adultes.

« Je n’aime pas l’idée que la police fasse peur »

Bénédicte, une jeune femme blonde aux mèches roses et aux bras tatoués vit dans un quartier dit « sensible » de Villejuif. Si elle a décidé d’emmener Camille, sa fille de 6 ans, visiter les locaux de la police municipale ce samedi matin, c’est parce que, « dans (leur) cité, tout contact avec la police est mal vu. Je voulais que la petite ait une autre image de l’uniforme et n’hésite pas à s’adresser aux agents ». « Je n’aime pas l’idée que la police fasse peur. D’ailleurs, je ne tolère aucun comportement déplacé ou violent de la part des membres de mon équipe, pas même un tutoiement inapproprié. On est là pour protéger les gens », appuie le responsable adjoint. Insuffler l’esprit « gardien de la paix » aux agents responsables de la sécurité, c’est tout l’enjeu pour la nouvelle équipe municipale. Pour Sylvie Mantion, adjointe (PS) chargée de la tranquillité publique et de la prévention, « il est très important que les plus jeunes comprennent que la police n’intervient pas que dans une logique de répression. À Villejuif, on mise sur la construction d’un service public de la sécurité basé sur la proximité et en lien avec les habitants, les commerçants, les bailleurs, les écoles et les collèges. C’est une manière de fidéliser les agents, avec un projet solide et des missions qui ont du sens ».

Parmi les fidèles, on compte Patrick, un grand barbu souriant d’origine antillaise. Aujourd’hui brigadier-chef principal responsable du cadre de vie, il est en poste à Villejuif depuis 1983. Tout le monde le connaît et l’apprécie. À tel point que c’est sa photo qui a été choisie pour l’affiche de la journée portes ouvertes. « Quand j’ai débuté, je faisais traverser les petits à la sortie de l’école. Alors quand, en grandissant, ils font des petites ou des grosses bêtises, je sais comment leur parler. Et ils me respectent », assure-t-il. La relation avec les jeunes, c’est aussi le credo de Philibert. Éducateur de formation, le quadragénaire vient de rejoindre la brigade en tant qu’agent de surveillance de la voie publique (ASVP). En réalité, c’est toute l’équipe des policiers municipaux qui est en train de se reconstruire.

« Actuellement nous sommes 11 agents, et 3 autres vont nous rejoindre en septembre. L’objectif est que les 34 postes soient pourvus à la fin de l’année pour pouvoir assurer une présence en îlotage de 6 heures à 2 heures du matin. Pour l’instant, nos effectifs ne nous le permettent pas, alors ce sont les médiateurs qui prennent le relais à partir de 22 heures », détaille le chef, Michael Dehay, ex-gendarme mobile, fraîchement arrivé lui aussi. Mais le responsable ne cache pas les difficultés de recrutement : « Il y a une pénurie dans toutes les villes franciliennes. Et comme Paris est en train de créer sa police municipale, beaucoup de jeunes qui viennent de passer le concours sont recrutés dans la capitale. En plus, à Villejuif, nous sommes très exigeants sur les profils recherchés, notamment en ce qui concerne la déontologie. »

Dès son élection il y a deux ans, le maire (PCF), Pierre Garzon, a pris à bras-le-corps les questions de sécurité. Se fondant sur un audit de la police municipale existante, qui a révélé « beaucoup de remontées défavorables », « un usage disproportionné de la force, notamment via les LBD et le Taser » et aussi le peu d’efficacité des « 90 caméras de surveillance de la commune, qui n’ont permis ni de faire baisser la délinquance ni de résoudre des affaires », le nouvel édile a décidé d’un changement radical de doctrine. « Nous avons choisi de mettre davantage de moyens humains sur le terrain, des antennes dans les quartiers, des permanences, etc. Cela s’effectue à budget constant, grâce au redéploiement des 9 agents qui assuraient une présence 24 heures/24, 7 jours/7 devant les écrans de vidéosurveillance. Aujourd’hui, les caméras restent fonctionnelles, mais les images ne sont regardées qu’en cas de signalement d’un délit, et nous avons facilité la procédure pour leur mise à disposition en temps réel à la police nationale, ce qui n’était pas le cas auparavant. »

Les médiateurs interviennent en cas d’incivilités

Autre changement majeur : les policiers en patrouille n’ont plus désormais ni chien, ni Taser, ni LBD. « L’usage de ces armes dites non létales est mal encadré et elles sont trop souvent employées comme des armes d’assaut, alors même que, comme chacun le sait, elles font de gros dégâts. C’est pour cela qu’en concertation avec les agents nous les leur avons retirées, mais en leur laissant leur pistolet, dont l’usage est strictement défensif. Outre l’économie que cela génère, cela imprime une attitud e des policiers qui va plus vers la désescalade. » La police municipale s’insère désormais au sein d’un dispositif plus large destiné à assurer la sérénité des Villejuifois. Les médiateurs interviennent en cas d’incivilités, de jeux un peu bruyants au pied d’une tour ou de pique-nique envahissant dans un parc… « Autant de micro-événements qui ne nécessitent pas qu’on les dramatise en faisant intervenir la police. Il s’agit de remettre les bonnes personnes, au bon moment, aux bons endroits », précise Pierre Garzon.

« La jeunesse se sent moins stigmatisée »

Un pari qui semble en passe d’être gagné. Les agents qui ne partageaient pas cette doctrine sont partis, ceux qui arrivent sont dans une logique de dialogue. « La jeunesse se sent moins stigmatisée, car les policiers ne la considèrent plus en adversaire. Les commerçants se sentent plus écoutés car, quand ils signalent une difficulté, on prend systématiquement rendez-vous avec eux et on se déplace sur le terrain », assure le maire. Bien sûr, toute la population n’adhère pas encore à ce changement de cap. « Mais c’est pour les rassurer sur l’utilisation de l’argent public que nous avons organisé cette journée portes ouvertes », explique Pierre Garzon. Effectivement, pour Jacqueline, Villejuifoise depuis soixante ans, rien ne va dans sa ville : « Les gens jettent des ordures n’importe où, les jeunes font du bruit jusque tard dans la soirée… c’est insupportable ! » s’agace-t-elle. Arrivée la première, la vieille dame passera toute la matinée sur place à faire part de ses récriminations aux agents, qu’elle appelle tous par leur prénom. «  On la connaît bien, on a l’habitude, c’est aussi ça la proximité », souffle l’un d’eux avec un clin d’œil.

Si cette « opération transparence » a pu rassurer les habitants sur l’utilité et l’accessibilité de la police municipale, le maire insiste cependant sur le fait que « ses missions sont bien distinctes et complémentaires de celles de la police nationale. Il ne s’agit en aucun cas de palier le désengagement de l’État ». Or, le commissariat du Kremlin-Bicêtre, dont dépend la ville de Villejuif, a vu ses effectifs divisés par deux en dix ans… Une bonne raison pour Pierre Garzon de continuer à réclamer la création d’un commissariat de plein exercice dans sa ville de 60 000 habitants, où la circulation va être intensifiée par l’arrivée prochaine de deux nouvelles lignes de métro et du tramway.

policepolice municipalepolice de proximitévillejuif
BBC

Netflix's Resident Evil: 'Dead impressive' or 'a shonky adaptation'?

Netflix's new Resident Evil series has divided critics, with one saying it's "the best adaptation of the zombie franchise yet" but another calling it "a biohazard that should be avoided".

It's the newest entry in the long-running video game franchise, providing the latest chapter in the story of the sinister Umbrella Corporation.

Part is set in 2036, when the world is overrun by bloodthirsty creatures.

The Telegraph's review said "the vibe is Euphoria meets the Stepford Wives".

British actresses Tamara Smart and Ella Balinska play the teenage and adult versions of Jade Wesker, before and after Umbrella's launch of the Joy antidepressant pill, secretly developed off the back of the T-virus programme.

In his four-star review, Ed Power from The Telegraph described the show, which is released on Thursday, as "riotously ridiculous" and "great fun for those who like to switch off their grey matter before parking on the couch".

"The production values for Racoon City are more Hollyoaks than HBO," he wrote. "And yet the CGI zombies are wonderfully abominable and the pace cranks up a gear whenever they lumber into view.

"Low-key political commentary has meanwhile been smuggled into sequences in which the citizens of a crumbling UK try to flee across the Channel to the promised land of Calais.

"Don't worry - you can ignore that. Resident Evil is a zombie caper that knows what it's here for. And that is to fill the screen with rampaging hordes of undead and to reassure horror fans that there is life after The Walking Dead. Those boxes are ticked in dead impressive fashion."

Following the success of the original 1996 game, known as Biohazard in Japan, six live-action films starring Milla Jovovich were released between 2002 and 2016. They have grossed more than $1bn (£839m).

Chris Hayner from GameSpot said the first live-action TV series, which plays out in two separate years - 2022, before the zombie-infested apocalypse, and 2036, after it - is "easily the best adaptation of the zombie franchise yet" because "Netflix's take feels more at home in the video game world".

He wrote: "Its storytelling approach of unfolding the plot at two separate points in time over a decade apart keeps things unique and engaging, while tracking the characters through an impending apocalypse in hopeful future seasons should be thrilling to watch - provided Netflix doesn't cancel the show as it has a number of other high-profile series (anyone else remember Cowboy Bebop?)."

The Independent's Nick Hilton was less impressed, offering two stars for "a muddled, shonky adaptation of the zombie video game that we didn't need", with zombies that "look like a flash mob of A-level drama students".

'Bury a pickaxe in the franchise'

"Perhaps the makers of this show felt that escaping the video game aesthetic was enough," he wrote. "And for some it will be: in the Wesker origin story and the skull-crunching violence, there's something to appeal to devotees of the landmark franchise.

"But for those unfamiliar with the fabled video game series, this will feel like little more than a muddled, and somewhat tacky, zombie serial, saddled with the baggage of pre-existing lore."

Tom Phillip from AV Club agreed that the show "fails to breathe new life into a franchise that won't die".

"The original 1996 game is credited for the re-emergence of zombies as a major pop-cultural force, but that wore out its welcome again a decade ago," he wrote. "Netflix's Resident Evil is proof it's time to bury a pickaxe in the franchise."

And Ross Bonaime from Collider punned that the series was "a biohazard that should be avoided", adding: "Resident Evil as a universe has such a rich history, with decades worth of characters, stories, and mysteries to dive into.

"Netflix's Resident Evil does its best to integrate these into a more expansive series but flounders under poor execution, awkward performances, and fan service that rarely works."

More on this story

Netflix to turn Squid Game into reality TV show

Netflix launches first games for subscribers

Artist accuses Resident Evil maker of photo theft

Related Topics

L'Humanité

Il n’y aura pas de deuxième procès du 13 Novembre

Alexandre Fache

Il y a quelques jours à peine, le comité des états généraux de la justice fustigeait ces décisions de première instance trop souvent considérées comme des « galops d’essai » et contestées en appel. C’est un contre-exemple à la fois surprenant et exemplaire que vient de donner le procès des attentats du 13 Novembre : aucun des vingt accusés n’ayant fait appel, pas plus que le parquet, les condamnations prononcées le 29 juin sont devenues définitives et il n’y aura pas de deuxième procès des attentats du 13 Novembre. Une nouvelle accueillie avec « soulagement » par les associations de victimes, même si Georges Salines, l’ex-président de 13onze15 Fraternité et vérité, y a vu aussi une forme de « défiance » de Salah Abdeslam dans la justice française. De fait, ses deux conseils ont indiqué, mardi, qu’il avait renoncé à cet appel « pour des raisons qui lui sont propres ». « Cela ne signifie pas qu’il adhère au verdict et à la peine de perpétuité incompressible qui en résulte, mais qu’il s’y résigne », ont-ils précisé.

procès attentats 13 novembre 2015justiceattentats du 13 novembre 2015salah abdeslam
France24 - Monde

Major Gérald, youtubeur star de la Légion étrangère

Publié le : 13/07/2022 - 17:35Modifié le : 13/07/2022 - 17:56

Laura MOUSSET Suivre

Des vidéos YouTube à un million de vues, des selfies dans la rue, la une de magazines spécialisés: en moins de trois ans, Major Gérald est devenu, sur YouTube, le visage de la Légion étrangère. Une vitrine qui suscite même des vocations. 

BBC

Buck moon: Closest supermoon of the year to rise in sky

By Ella HamblyBBC News Climate and Science reporter

If you look into the sky on Wednesday evening you'll have a good chance of spotting the biggest and brightest Moon of the year.

The full "Buck Moon" will, like last month's "Strawberry Moon", be classed as a "supermoon".

This is because it is occurring whilst the Moon is near perigee, the closest point in its orbit around Earth, making it appear larger and brighter.

Viewed from the UK, the moon will rise in the south east at 21:47 BST.

The Moon's orbit of the Earth is elliptical, meaning that our distance from it is constantly changing.

Tania de Sales Marques, a planetarium astronomer at the Royal Observatory Greenwich, said that a full Moon at perigee looked about 14% bigger and 30% brighter than a full Moon at apogee - when the Moon is farthest away from us in its orbit.

She added that the Moon would look even larger in the moments just after moonrise due to an optical effect called the "Moon Illusion".

"For those with an unobstructed horizon, the rising Moon might be quite a sight," she said.

Why 'Buck' Moon?

Citing the Maine Farmer's Almanac, Nasa says the July full Moon was referred to as a "Buck Moon" by the Algonquin Native Americans of what is now the north-east United States. This is because it appears when new antlers appear on buck deer.

Europeans called it the "Hay Moon" because of haymaking at this time of year.

Nasa says that July also marks the Guru Full Moon for Hindus, Buddhists, and Jains - celebrated as a time for clearing the mind and honouring the guru or spiritual master.

The term supermoon was coined by the astrologer Richard Nolle in 1979.

Related Topics

L'Humanité

Canicule : des solutions contre les fournaises urbaines

Actu

Le mercure devrait friser les 40°C cette semaine. Contraintes par la minéralisation, la circulation et les activités industrielles, les villes suffoquent. Des solutions existent pourtant pour les rafraîchir.

Marion d'Allard

Pour la deuxième fois en moins d’un mois, le mercure s’affole. Une nouvelle vague de chaleur touche actuellement l’Hexagone avec des températures record attendues cette semaine. Particulièrement touchées, la plaine toulousaine et la vallée du Rhône devraient atteindre les 38 °C à l’ombre.

Et tout laisse à penser que la canicule s’installe durablement avec la « remontée progressive sur le pays d’air très chaud en provenance du Maroc et d’Espagne », détaille Météo France. Il faut s’attendre à ce que « des vagues de chaleur semblables à celles observées cette année deviennent plus fréquentes et plus sévères dans les années à venir », note, pour sa part, Carlo Buontempo, directeur du service changement climatique de Copernicus (service européen sur le changement climatique).

Des citadins particulièrement vulnérables

Dans un tel contexte, l’adaptation est vitale, singulièrement en ville où les îlots de chaleur urbains (ICU) rendent les citadins particulièrement vulnérables aux hausses de températures. Lors de la canicule de 2003, si la surmortalité dans les campagnes avait atteint 40 %, elle s’était établie à 141 % à Paris.

Espaces publics bétonnés, rejets d’air chaud causés par les activités urbaines (chauffage, transports, éclairage public, climatisation, activités industrielles, circulation routière), limitation de la circulation des vents, captation de la chaleur par les bâtiments… les villes sont des fournaises quand le mercure s’emballe. En 2003, les températures relevées à Paris étaient de 10 °C supérieures à celles enregistrées dans les campagnes ou les zones forestières.

Émissions de CO2 en France : ce qui gaze, ce qui coince

Pour lutter contre ce phénomène, urbanistes et architectes pensent la ville de demain nécessairement plus fraîche. Mais alors que l’Agence internationale de l’énergie table sur une multiplication par trois de l’usage de la climatisation en Europe d’ici à 2050, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a publié, en mai 2021, une synthèse des solutions durables qui existent pour rafraîchir nos villes.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

De la végétalisation (création de parcs et de prairies urbains, plantations d’arbres, verdissement des façades et des toits) à l’accès à l’eau (plans d’eau, fontaines) en passant par la réduction du trafic routier ou la mise en place de structures d’ombrage, de multiples solutions de court terme sont désormais promues pour contrer l’effet des ICU.

L’albédo du bâti

Elles sont parfois d’une simplicité confondante. À New York, le collectif White Roof Project a tenté l’expérience de repeindre en blanc les toits d’un quartier entier. Résultat saisissant. En augmentant l’albédo du bâti (la capacité de réflexion des rayons solaires des toitures), la température moyenne à l’intérieur des immeubles est passée de 46 °C à 26 °C quand la température extérieure frôlait les 32 °C. Aux États-Unis, comme ­ailleurs, le mouvement prend de l’ampleur.

Sciences. Limites planétaires : jusqu’à quel point la Terre craque-t-elle ?

À Caen, une partie du viaduc de Calix a été ­repeinte en blanc pour éviter les ­effets de la chaleur sur la structure de l’ouvrage d’art. Comme quoi, la lutte contre les fortes chaleurs est parfois à portée de pinceau.

caniculevillesRéchauffement climatiqueurbanisme
France24 - Monde

Les mines font toujours des ravages en Syrie

Publié le : 11/07/2022 - 17:44

Samia METHENI Suivre

"C'était un jour joyeux, qui a viré au cauchemar". Abdelaziz al-Okab se souvient de ce jour funeste de février 2019 quand une mine antipersonnel, cette "tueuse invisible", a explosé au passage de son camion, tuant 21 membres de sa famille. Aujourd'hui, les mines font toujours des ravages en Syrie, pays le plus touché au monde.

BBC

Zero Covid holds danger for China's Xi

By Stephen McDonellBBC News, Beijing

In June, passengers on a high-speed train from China's financial hub Shanghai to Beijing failed to reach their destination.

Halfway to the capital, officials wearing protective clothing stopped the train, boarded and announced on megaphones that everyone must get off because one of the passengers had been linked to a Covid cluster.

Chinese people mostly went along with such demands early in the pandemic because they believed the government knew what it was doing. Now, the authorities can't rely on such compliance.

Travellers shouted back: "No! Why should we get off? How did you let this person on the train?"

But they were soon bussed off to an isolation centre hundreds of kilometres away.

Such measures are part of China's uncompromising "zero Covid" strategy. President Xi Jinping has repeatedly warned that no other path is acceptable.

After the initial outbreak in Wuhan, the country has been kept inside a giant Covid protection bubble, shielding the population from the high death rates experienced elsewhere, but it has come at a cost - and growing political risk.

In China, what the Communist Party fears above all else is major social unrest - and Mr Xi does not want to see this ahead of his move into a historic third term at a Party congress later this year.

A cloud of uncertainty

While the rest of the world is trying to live with Covid, China is the only major economy still prioritising the fight against the virus above almost everything else.

So-called zero Covid measures involve mass testing, tracking and strict isolation. Just a handful of cases can spark a city-wide lockdown.

Beijing has had only a few infections recently but its more than 21 million residents are required to queue for PCR tests every three days to access public buildings and even corner shops.

When a Covid case is confirmed, a whole suburb can be swiftly cordoned off. It's been especially hard for businesses - shops, bars and restaurants can be seen pulling down shutters for good.

Everyone in China is living under a cloud of uncertainty. It's difficult to make plans, and it makes one wonder how much longer people will put up with this.

If the Party is not worried about all this, it should be. It's not hard to imagine riots in Shanghai if residents were to be confined to their homes again.

Yet, China has shown no signs of shifting its Covid approach. The world is looking on and asking why.

In short, there are two reasons: politics and vaccines.

China's vaccine rates are still too low

It's not clear why China dropped the ball on vaccination rates, which are still seen as too low for the country to safely reopen. Officials fear that a widespread outbreak could overwhelm hospitals and cause many deaths.

"Some vulnerable groups haven't been fully vaccinated with two doses or booster shots, so we can't just give in," Professor Liang Wannian from China's National Health Commission said in March.

There's been a belated move to ramp up vaccine rates - 89% of people have had two shots, but only 56% of those eligible have received a booster, according to official data.

A few months ago, the situation was much worse.

It's been especially worrying among the elderly. In Hong Kong, a huge proportion of those who've died have been older and unvaccinated.

During the Shanghai outbreak in April, city officials said that only 38% of those over 60 had received three shots, and only 15% of those over 80 had got the first two jabs.

Across the country, only 19.7% of those over 80 have had a booster.

Why the reluctance? For many in China, the government's success in controlling Covid before the Omicron variant seems to have reduced the urgency for vaccination.

Officials had been portraying Covid as an overseas problem, blaming passengers from abroad for bringing the virus into China and this belief took hold.

People have also told the BBC that some doctors have warned those with underlying conditions of the dangers associated with vaccination - rather than of the dangers of not being vaccinated, especially for the elderly or patients in high-risk groups.

Pensioners the BBC spoke to in a Beijing park said they weren't too concerned by the virus.

"I'm not worried about Covid. Just be careful, wear a mask," one 85-year-old woman told us. She and her husband had just received a shot that morning, she said.

A man nearby said: "Covid management in Beijing is good. Beijing people, the Chinese people, listen to the government. Unlike people overseas, when asked to stay at home, we just stay at home."

But Beijing is yet to have a full shutdown, with people restricted to their homes, to the extent that Shanghai, Wuhan, Xian, Jilin and other cities have.

People in the capital often compare China's experience with what they think has happened abroad. State-controlled media reports heavily on Covid in other countries. But it has been much less inclined to accurately cover the chaos and hardship as residents suffering food shortages battled through the lockdown in Shanghai.

So why hasn't Mr Xi's administration pushed vaccines harder? PCR tests are required for travel - why not vaccination records? Several international business groups in China have called for some of the vast resources devoted to testing and quarantine to be reallocated to a more vigorous long-term vaccine strategy.

Earlier this week, the Beijing city government announced a change: proof of vaccination would be required to enter cinemas, gyms, internet cafes, libraries, museums and other entertainment venues. But, within days, state media has reported officials walking this back saying that it is not compulsory.

But vaccinations are only part of the issue.

Zero Covid has turned into a political challenge

A significant part of the problem seems to have started with officials having too much faith in the Party's propaganda.

Government representatives have openly ridiculed other countries for opening up. China would not do this, they declared.

In June, Mr Xi visited Wuhan, where the pandemic first started. State media said he stressed the value of the "dynamic zero Covid" approach and told locals the government would prioritise people and prioritise life. He was quoted as saying that, if China switched to a "herd immunity" approach, the aftermath would be unimaginable.

While the Omicron variant has shown how unstoppable the virus can be, the language from the top in China remains centred on "defeating" the virus and "winning the war against the pandemic".

As a result, many people here believe that, with enough effort, the virus can somehow be expunged.

If this crisis had been years away from the next Communist Party congress - which will usher in Mr Xi's third term - the mood might be different. But it is just months away.

Former leader Deng Xiaoping introduced a two-term limit to prevent the rise of another figure like Mao Zedong who ruled China for nearly three decades.

But that limit has now been dropped to allow Mr Xi to remain in power for as long as he chooses. It is not a small shift in the country's political history.

If there are those in the senior ranks who don't want Chairman Xi to go the way of Chairman Mao, there are not many ways to stop it, certainly not many opportunities.

What might be needed?

It is hard to imagine that the last of those pre-conditions is anywhere near in place. But China's leader and his allies would always be considering the worst-case scenario to make sure it doesn't happen.

In May, the party's seven-man Politburo standing committee, which sits at the top of Chinese politics, stressed the need for the "resolute struggle against all distortions, doubts and denials of our epidemic prevention policy", according to the published highlights.

They would not have been discussing "doubts" about zero Covid if such wavering didn't exist. It must also have existed at a reasonably senior level.

Covid fatigue is everywhere

It would be surprising if questions were not being asked in the upper echelons of power. For generations, China's economy has been the most important priority and Covid is wrecking it.

Economists are speculating that the country's statistics are being massaged to hide the true impact of the virus and the approach to fighting it.

The World Bank predicted that China's real GDP growth would slow to 4.3% in 2022 in its June update, largely because of Omicron outbreaks and prolonged lockdowns.

But it's too late now to drop zero Covid before the Party congress. Mr Xi has to ride it out and hope for no more city-wide lockdowns before his new term.

In cities which have had multiple or long lockdowns, signs of Covid fatigue are everywhere.

More social media posts openly make fun of the government. In other countries this might not be unusual - in China, it represents a real shift. When Shanghai was shut down and food deliveries were not getting through, people started posting clips of the song - Do you hear the people sing? - from Les Miserables.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

The BBC's Stephen McDonell visited Wuhan ahead of the anniversary of the world's first Covid-19 lockdown

It doesn't mean the building of barricades is imminent, but it is a slap in the face for the government whose reputation for Covid management has gone from highly effective to bungling and inflexible.

Last week, when state media quoted Beijing's party secretary having said the zero Covid approach would remain in place for at least another five years, it prompted an instant outcry on social media.

There was a quick correction. Apparently there had been a misunderstanding.

An announcement followed that quarantine for international arrivals would be reduced to seven days in a hotel followed by three at home. Perhaps this was a way to ease jitters and show people the government is trying to relax restrictions.

But many believe China is simply kicking the can down the road - one day it's going to have to find a way forward.

A potential off-ramp could involve redefining zero Covid and finding a way to declare that victory has been achieved.

Until then, brush fires will keep appearing. The Party wouldn't want them to get out of control.

More on this story

Omicron vs Zero-Covid: How long can China hold on?

Xi Jinping: From princeling to president

Related Topics

France24 - Monde

Fin de la présidence française de l’UE, l’heure du bilan

Publié le : 01/07/2022 - 15:47

Caroline DE CAMARET

Entamée le 1er janvier 2022, la présidence française du Conseil de l’UE a pris fin le 1er juillet. Le président français avait affiché des objectifs ambitieux et lancé une devise "Relance, puissance, appartenance". A l'heure du bilan , Emmanuel Macron peut se féliciter de quelques réussites avec l'adoption de textes législatifs consacrés à l’encadrement des géants du numériques, à la taxe carbone aux frontières ou au salaire minimum européen.

Cependant, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie le 24 février a radicalement changé la donne et les priorités. La présidence française a remis sur le devant de la scène la question de la défense européenne et fait adopter des salves de sanctions contre Moscou.

A lire également sur France 24 >>> Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine

De plus, le retour de la guerre en Europe n'est pas parvenu à faire taire les dissonances entre Européens, notamment quand il s'est agi de diminuer la trop grande dépendance aux énergies importées de Russie. Cerise sur le gâteau, la présidence française du Conseil de l'UE a été perturbée par les élections présidentielle et législatives en France, qui ont affaibli Emmanuel Macron.

Une émission produite par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
  • Ondrej KOVARIK, Député européen, Renew Europe (République tchèque)
  • Emmanuel MAUREL, Député européen, GUE/GVN (France)
L'Humanité

L’invention qui transforme l’air ambiant en eau potable

Eugénie Barbezat

C’est une grosse machine blanche en forme d’œuf qui fonctionne à l’énergie solaire. Avec son robinet, son petit écran tactile et sa cheminée sur le dessus, Kumulus a des airs de robot. Inventé par des entrepreneurs tunisiens, il parvient à capturer l’humidité de l’air ambiant et à la transformer en eau potable. De l’alchimie ? Non, le dispositif est basé sur un principe simple : le phénomène de condensation qui produit la rosée du matin. Doté de filtres qui débarrassent l’eau des polluants, l’appareil permet de produire, en moyenne, 20 à 30 litres d’eau potable par jour, sans branchement électrique ni aucune source d’eau environnante. Un premier prototype vient d’être installé dans une école primaire de la ville rurale d’El-Bayadha, proche de la frontière algérienne, à l’ouest de la Tunisie, un territoire enclavé où l’accès à l’eau potable est très limité. Un espoir pour les pays où l’eau est un bien rare, mais pas seulement : ce dispositif pourrait freiner l’usage, et le transport, de tonnes de bouteilles en plastique.

tunisieaccès à l'eaueau potable
L'Humanité

Catastrophe climatique. La fonte meurtrière du glacier de la Marmolada était-elle prévisible ?

Actu

La rupture d’une partie du glacier de la Marmolada a fait au moins sept morts, dimanche, dans les Alpes italiennes. La veille, des températures anormalement élevées y avaient été relevées. Explications

Marion d'Allard

Les images sont terrifiantes, le bruit assourdissant. Dimanche 3 juillet, en fin de journée, une partie du glacier de la Marmolada a cédé, déboulant avec fracas les pentes du versant nord du plus haut sommet des Dolomites, dans les Alpes italiennes. Le bilan, encore provisoire, fait état de 7 morts, 8 blessés et d’au moins 14 disparus. Sur place, la porte-parole des secouristes décrit « une avalanche de neige, de glace et de roches, qui, sur son passage, a touché la voie d’accès au sommet alors que s’y trouvaient plusieurs cordées ». Formels, les scientifiques pointent unanimement les conséquences du réchauffement climatique. La veille, la station météo de Punta Penia enregistrait, au sommet de la Marmolada, une température anormalement élevée de 10 °C.

Les premières constatations privilégient la thèse de la rupture d’un sérac, immense « tranche » de glace délimitée par des crevasses. La fonte précoce aurait rempli les crevasses d’eau, favorisant la rupture du sérac, en quelque sorte prédécoupé. Géomorphologue au CNRS, Ludovic Ravanel penche toutefois pour une autre hypothèse. « En analysant les images captées par le refuge qui jouxte le glacier, on constate la présence d’énormément d’eau sous-glaciaire lors de la fracture », explique le chercheur. Selon lui, « ce sérac ne s’est pas déstabilisé juste par son poids, mais par des pressions hydrauliques très fortes, comme dans les années 1890 au-dessus de Saint-Gervais ».

« Une fonte précoce des neiges hivernales »

À Annecy, la direction des archives départementales a gardé en mémoire cet épisode catastrophique qui, le 12 juillet 1892, a ravagé la vallée de Montjoie. Causé par « la rupture d’une poche d’eau à l’intérieur du glacier de Tête-Rousse », l’écoulement vers l’aval formera une immense coulée de boue dans laquelle périront plus de 200 personnes. Comme à Saint-Gervais en son temps, la catastrophe de la Marmolada « est un phénomène imprévisible, tous les glaciers ne pouvant pas être monitoré », souligne Ludovic Ravanel. Néanmoins, « nous savons que les changements climatiques affectent l’épaisseur de la glace, de plus en plus sujette aux pressions sous-glaciaires ».

La Marmolada avait fait l’objet d’une étude poussée, en 2019, menée par l’Institut italien des sciences marines (CNR-Ismar). Elle prédisait la « disparition totale » du glacier « dans vingt-cinq ou trente ans, à moins que le changement climatique ne soit stoppé ». « Ce qui vient de se passer est un phénomène très visible, très marquant, mais que l’on peut retrouver ailleurs dans les Alpes occidentales », insiste Ludovic Ravanel. Il s’explique par « une fonte précoce des neiges hivernales – d’ailleurs en déficit cette année – qui met la glace à nu et la soumet à la hausse des températures dès le début de la saison ».

En septembre prochain, « à la fin de l’année hydrologique, nous tirerons le bilan de masse, c’est-à-dire le rapport entre l’accumulation des neiges et l’ablation – fonte et perte de glace – », explique le géomorphologue, qui prévoit des résultats « très négatifs ». Le drame qui s’est noué dimanche dans les Dolomites est un nouveau signal d’alarme, un symptôme gravissime du changement climatique.

Réchauffement climatiquecatastrophes naturellesItalie
L'Humanité

Le télescope James-Webb dévoile notre jeune Univers

Actu

Astronomie. La Nasa a présenté, lundi et mardi, les premiers clichés pris par le plus grand téléscope du monde. Ces somptueuses images montrent des galaxies formées peu après le big bang et révolutionnent le savoir sur l’origine de l’espace.

Anna Musso

Du jamais-vu. Un véritable feu d’artifice d’étoiles. Le plus puissant des télescopes construits par la Nasa, par l’Agence spatiale européenne et par l’Agence spatiale canadienne, le James-Webb Space Telescope (JWST), a dévoilé le 11 juillet le fantastique cliché en couleurs du premier champ profond de l’Univers. C’est l’endroit le plus éloigné de la Terre jamais photographié, montrant des galaxies formées pour certaines d’entre elles il y a 13,8 milliards d’années, peu après le big bang.

Cette image infrarouge, qui a nécessité un temps d’observation de douze heures et demie, est la plus profonde et la plus nette de l’amas de galaxies Smacs 0723. Agissant comme une loupe, un effet appelé lentille gravitationnelle, cet amas de galaxies a permis de faire apparaître derrière lui des centaines d’étoiles orangées plus lointaines, donc bien plus anciennes.

D’une beauté et d’une précision inégalées, ce premier cliché qui va marquer l’histoire de l’astronomie témoigne du parfait succès du télescope spatial, cent fois plus puissant que son illustre prédécesseur Hubble. Lancé le 25 décembre 2021 par une fusée Ariane 5, JWST a parcouru 1,5 million de kilomètres (quatre fois la distance de la Terre à la Lune) pour arriver fin janvier en orbite autour du point dit « de Lagrange L2 ». De là, il réalise ses observations dans l’infrarouge afin d’étudier les objets les plus éloignés et les moins chauds et de remonter ainsi dans le temps.

Pour explorer l’Univers, JWST dispose de quatre instruments : une caméra NIRCam, qui fournit des images dans le proche infrarouge, et trois spectromètres infrarouges, qui mesurent la répartition des rayonnements complexes, dont MIRI fourni par l’Agence spatiale européenne, afin de scruter le cœur des galaxies abritant des exoplanètes.

Grâce à ces instruments, la Nasa a pu offrir au monde ce mardi 12 juillet quatre autres images extraordinaires illustrant toutes les possibilités d’observation du télescope : deux nébuleuses, ces gigantesques nuages de gaz et de poussières, une exoplanète (une planète en orbite autour d’une autre étoile que notre Soleil) et un groupe de galaxies en train de se percuter. La première des nébuleuses est celle de la Carène, la plus grande de notre galaxie, située à environ 7 600 années-lumière. C’est une pouponnière où naissent les étoiles, dont beaucoup sont massives, faisant plusieurs fois la taille de notre Soleil. Elle présente des couleurs variées dues à l’émission lumineuse d’atomes comme le soufre, l’hydrogène ou l’oxygène. La seconde nébuleuse dite de l’Anneau austral est un immense nuage de gaz entourant une étoile mourante située à 2 000 années-lumière.

L’Agence spatiale américaine a aussi présenté, ce mardi, la première spectroscopie de l’exoplanète WASP-96b, une planète géante de gaz, distante de 1 150 années-lumière. La spectroscopie permet de déterminer la composition chimique d’un objet lointain et d’étudier son atmosphère afin de déterminer si un développement de la vie est possible. Enfin, dernière cible du télescope, une image présente quatre galaxies en interaction dans la région dite du Quintette de Stephan, situé dans la constellation de Pégase, très éloignée de notre Voie lactée.

Avec ces premières images, c’est l’histoire de l’Univers depuis les origines qui se dévoile progressivement. Et ce n’est qu’un début puisque la mission de JWST va durer une vingtaine d’années. Les chercheurs peuvent dès maintenant commencer à interpréter les données collectées, ouvrant la voie à une très grande aventure scientifique. «  Une nouvelle ère a commencé pour l’astronomie », résume Jonathan Lunine, planétologue et physicien à l’université Cornell.

télescope james-webbastronomie
France24 - Monde

Fin de la présidence française de l'UE : Ukraine, numérique, taxe carbone… Quel bilan ?

Publié le : 30/06/2022 - 21:14

Claire BONNICHON Suivre Claire BONNICHON Suivre

La présidence française de l'Union européenne s'achève ce jeudi. Numérique, salaire minimum ou encore taxe carbone… En six mois, l'Élysée estime avoir atteint la quasi-totalité de ses objectifs, malgré les élections en France et l'irruption de la guerre en Ukraine fin février. Cette guerre et ses conséquences ont poussé l'Europe à repenser sa souveraineté énergétique, mais aussi militaire. L'Europe a également accordé le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et à la Moldavie.

Une émission préparée par Élise Duffau, Flore Simon et Morgane Minair.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
  • Caroline DE CAMARET, Chef du service Europe de France 24
  • Adrien BROCHE, Consultant opinion à l’institut Viavoice
  • Yves BERTONCINI, Consultant en affaires européennes et président du Mouvement Européen
  • Sandro GOZI, Député européen, Renaissance
  • Jean-Jacques HÉRY, Correspondant France 24 à Bruxelles
BBC

Australia floods: Kangaroo rescued from deep water

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

A kangaroo has been rescued from flood waters, as heavy rain hits New South Wales, Australia.

Rescue workers were helping to ferry people away from flood affected areas when they came across the marsupial that was swimming through the deep water.

Torrential rain has caused flooding in different parts of Australia throughout the year, with thousands having to evacuate their homes and roads being cut off by deep water.

L'Humanité

Ouvrir les yeux

Éditorial

Laurent Mouloud

En astronomie, tout est question de profondeur. Profondeur de champ : plus vous scrutez loin dans l’Univers, plus l’image des objets qui vous revient est ancienne. Mais aussi profondeur de vue, tant il est vrai qu’aucune autre discipline scientifique ne parvient à susciter autant de réflexions existentielles. À ce titre, les images spectaculaires et inédites du télescope James-Webb, dévoilées depuis lundi, ouvrent un nouveau chapitre dans la quête perpétuelle de savoirs et de sens qui a toujours guidé l’humanité. Les somptueux clichés montrant des galaxies formées peu après le big bang, il y a plus de 13 milliards d’années, ne peuvent qu’interroger chacun d’entre nous. Ils sont autant un exploit technologique qu’un exercice d’humilité face à l’immensité de notre monde et la place que nous y occupons.

Levez le nez au ciel reste, sans doute, l’une des plus vieilles activités humaines. Que ce soit pour admirer une voûte étoilée, y dénicher un dieu quelconque, se repérer en mer, mesurer le temps, marquer les saisons, savoir planter les graines au moment opportun, l’astronomie a toujours été au cœur de nos sociétés, de ses bouleversements et de ses avancées. Songeons au révolutionnaire Copernic, révélant que la Terre n’était pas au centre de l’Univers, obligeant la science de l’époque et les dogmatismes religieux à s’adapter à cette nouvelle vision du monde, plus complexe, plus réelle. Levez le nez au ciel, donc, pour mieux ouvrir les yeux.

Nul ne sait encore ce que va nous révéler précisément le télescope James-Webb dans les années à venir. Il tentera d’en savoir plus sur les premiers instants de notre monde. Peut-être parviendra-t-il à détecter des signes de vie – végétale ou animale – sur de lointaines exoplanètes ? Cette incertitude fait l’essence même des sciences fondamentales dont l’astronomie est la plus vieille représentante. GPS, scanners, satellites, téléphones mobiles… La recherche sur les étoiles a toujours entraîné dans son sillage nombre de progrès plus terre à terre. À des années-lumière de cet utilitarisme, dont certains veulent parer d’avance toute recherche, ces images à couper le souffle rappellent que l’émerveillement et l’exaltation de mieux se connaître doivent rester le propre de l’Homme.

télescope james-webbEditorialastronomie
France24 - Monde

Quel bilan pour la Conférence sur l'avenir de l'Europe ?

Publié le : 29/06/2022 - 11:41

Lancée le 9 mai 2021, la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE) s’est achevée après un an de travail, le 9 mai dernier. À la clé, un rapport issu d’intenses négociations, avec 49 propositions citoyennes et 325 mesures, qui suscitent déjà de vives réactions parmi les 27 États membres de l’Union européenne.

Exercice participatif entamé en pleine pandémie et rattrapé par la guerre en Ukraine, la Conférence sur l'avenir de l'Europe a semble-t-il manqué de visibilité et certains doutent déjà de réels changements pour l’Union européenne.

The @Europarl_en rejected the idea to test the "conclusions" of the #CoFoE in a detailed opinion poll in each Member State.This begs the question: are those MEPs afraid of an independent, objective process that they can't control and monitor? pic.twitter.com/3P5GhhTmJD

May 9, 2022

Les 800 citoyens et citoyennes tirés au sort, les panels nationaux citoyens et les institutions européennes ont, entre autres, proposé d’abaisser l’âge du vote aux élections européennes à 16 ans, de tenir des assemblées citoyennes régulières ou encore de réorienter les subventions vers l’agriculture biologique.

#CoFoE #Assessment ; @allegretto70 suggests a #permanent #CommonSecretariat for the #EU Interesting proposal pic.twitter.com/PPNNWI4sKd

June 10, 2022

Parmi les propositions rendues le 9 mai se trouve aussi la fin du droit de veto dans les prises de décision au Conseil, la mise en place d’une majorité qualifiée et l’idée d’accorder le droit d’initiative sur les lois européennes au Parlement européen. Ces dernières mesures nécessiteraient donc une révision des traités européens, pourtant grande absente du rapport. Souhaitée par les eurodéputés, qui ont voté une résolution en faveur de cette révision le 4 mai dernier, celle-ci n'apparaît pas dans le paragraphe consacré à la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président français, Emmanuel Macron, s’y sont eux aussi montrés favorables. Mais 13 pays y sont opposés, appelant à être prudents au sujet d'une réforme "inconsidérée et prématurée" des traités. Même si le déclenchement d’une révision dépend d’une majorité simple, les chefs d’État ne veulent pas passer en force.

Excellent news! Thirteen countries reject the Federalists' call for a new European Convention, and reject changes to the EU Treaties! A strong reminder on #EuropeDay that the EU belongs to its member states. Not the other way around. #CoFoE https://t.co/3koQTaDUGW

May 9, 2022

Ces débats mis à part, il reste désormais aux institutions européennes d’examiner les propositions et d’y donner une suite concrète dans les meilleurs délais. Le Conseil a débuté l’analyse approfondie des propositions retenues et les dirigeants des 27 se sont penchés sur les résultats lors de la réunion du Conseil européen des 23 et 24 juin. Leurs remarques ont déçu plusieurs participants de la Conférence.

#EUCO Conclusions on #CoFoE are a disappointment, considering what the other institutions are already doing for the follow up of the final report! #TheFutureIsYours pic.twitter.com/lMHUmLJAmJ

June 24, 2022

#CoFoE has delivered. The EP called for a Convention. #EUCO limits itself to "tak[ing] note of the proposals" & to stating that "an effective follow-up […] is to be ensured" of which "citizens are informed". No response to the EP’s call. No reaction to the proposals. Congrats… pic.twitter.com/o4ouD22ntR

June 24, 2022

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
BBC

Sir Mo Farah describes calling his mum after years of separation

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Sir Mo Farah has described the moment he called his mum after years of separation - after revealing to the BBC that he was illegally trafficked to the UK as a child.

His mother says she felt like "transporting to him with all the joy I felt" when she heard his voice again.

You can watch The Real Mo Farah on BBC One at 21:00 BST or on BBC iPlayer at 06:00 BST on Wednesday 13 July (UK only).

France24 - Monde

En images : la Nasa dévoile l'ensemble des premiers clichés du télescope James-Webb

Publié le : 12/07/2022 - 19:24Modifié le : 12/07/2022 - 19:35

{{ scope.legend }}

Après une première photographie publiée lundi, la Nasa a dévoilé mardi 12 juillet la totalité des premières images du plus puissant télescope spatial jamais conçu, James-Webb, lors d'un direct d'une heure depuis le Centre de vol spatial Goddard, près de Washington. Ces époustouflants clichés de galaxies et de nébuleuses marquent le début des opérations scientifiques, attendu depuis des années par les astronomes du monde entier.

L'Humanité

Des siècles après : on a enfin retrouvé l'origine de la grande peste

Plus de 700 ans après son déferlement, la peste vient de lever l’un de ses derniers mystères. Une équipe a mis en évidence la souche ancestrale du bacille responsable de l’épidémie la plus meurtrière en Europe, en Asie centrale, dans les nécropoles de l’actuel Kirghizistan. Récit.

Marine Cygler

Entre 1346 et 1353, une terrible épidémie de peste s’est abattue sur l’Europe décimant des dizaines de millions de personnes, entre 30 et 50 % de la population selon les régions. Si on supposait que la maladie était arrivée de l’est par la route de la soie, son point de départ a été, pendant des siècles, un mystère qu’une équipe internationale de chercheurs de l’université de Stirling, en Écosse, de l’institut Max-Planck et de l’université de Tübingen, en Allemagne, vient, enfin, de lever.

« Mawtānā » était-il inscrit sur certaines stelles

Les scientifiques détaillent dans la prestigieuse revue « Nature » l’enquête minutieuse qui leur permet d’affirmer que l’épidémie la plus meurtrière d’Europe s’est bien déclenchée en Asie centrale, plus précisément près du lac d’Issyk-Koul, dans le nord-est de l’actuel Kirghizistan.

Là, dans deux anciens cimetières datant du XIVe siècle, des historiens ont remarqué que les tombes des années 1338 et 1339 étaient particulièrement nombreuses : sur les 467 tombes datant de 1248 à 1345, 118 correspondaient à ces deux années-là. Plus intrigant, certaines stèles portaient des inscriptions détaillant la cause de la mort : « mawtānā », c’est-à-dire « pestilence » en ancien syriaque.

À quoi ressemblaient les chiens de la préhistoire ? Les dernières découvertes

Une surmortalité liée à une maladie contagieuse quelques années avant que la peste n’atteigne l’Europe via le bassin méditerranéen, il n’en fallait pas plus pour que les chercheurs se sachent sur la bonne voie. Sauf qu’il manquait encore des preuves directes pour trancher ce débat vieux de presque 700 ans.

La souche ancestrale

Avant de laisser la place aux généticiens, les historiens ont pu retrouver, en étudiant les registres du cimetière, l’emplacement de trente squelettes de cette époque déplacés à la fin des années 1880. C’est à partir des restes de ceux-ci que les spécialistes de l’ADN ancien ont pu poursuivre les investigations.

Ils ont réussi à extraire du matériel génétique à partir des dents de sept individus différents. Trois d’entre eux contenaient de l’ADN correspondant à celui de Yersinia pestis, le bacille de la peste qui se transmet à l’homme à partir de morsures de puces de rongeurs.

La paléogénomique, la nouvelle technique qui fait parler les corps de Pompéi

Mais identifier les plus vieilles victimes jamais exhumées ne signifiait pas encore que les chercheurs avaient découvert la souche ancestrale de la bactérie à l’origine de la grande épidémie du Moyen Âge. Les scientifiques ont réussi à retrouver la séquence de l’ADN de la bactérie et ils l’ont comparée à celles connues des différentes Yersinia pestis. Ils ont ainsi pu placer la bactérie des sites kirghizes à la première place de l’arbre généalogique de ces bactéries : autrement dit, ils avaient bien la souche ancestrale.

Un bacille à la conquête de l’Ouest

Ce qui est assez logique : le Kirghizistan se trouve sur la route de la soie, un réseau de voies commerciales reliant l’Asie et l’Europe à l’époque. De plus, les dépouilles analysées sont issues de communautés chrétiennes connues pour commercer. La peste a donc profité de ces échanges commerciaux et voyagé avec les hommes, les rongeurs ou encore les poux et les puces, à la conquête de l’Ouest.

Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?

La peste a aussi voyagé dans le temps : les chercheurs ont pu établir que les bactéries présentes dans ces cimetières étaient aussi des ancêtres directs de la majorité des souches de peste qui circulent dans le monde aujourd’hui. Car la peste n’a pas disparu de la surface de la Terre. Elle demeure une menace importante (voir ci-dessous l'entretien avec Florent Sebbane). Le bacille reste redoutable grâce à sa faculté de se multiplier dans le corps de façon furtive, non détectable par le système de défense de notre organisme.

« Sans être une menace, la peste reste une préoccupation majeure »

Le point avec... Florent Sebbane, directeur de recherche à l’Inserm (1)

Dans quels territoires la peste est-elle présente ?

Comme beaucoup de maladies infectieuses, elle est liée à la pauvreté et à l’insalubrité. De plus, certains modes de vie (stockage de récoltes dans les habitats et literie à même le sol) augmentent le risque de contacts avec des animaux pestiférés. Aujourd’hui, la peste est présente sur tous les continents sauf le continent européen. Elle sévit principalement à Madagascar et en République démocratique du Congo, mais elle touche aussi les États-Unis. Il faut aussi noter qu’elle peut réémerger après des décennies d’absence, comme ce fut le cas récemment en Algérie et en Libye.

Pourquoi peut-elle réapparaître après des années d’absence ?

Nous ne le savons pas vraiment et c’est une question de recherche essentielle. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de cas humains de peste que la maladie est absente dans la nature. Autrement dit, nous nous demandons où la bactérie causant la peste se cache pour ne pas être vue pendant des décennies chez l’homme. Quel est son réservoir de longue durée et quelles sont les conditions qui conduisent à sa réémergence ? Certains ont proposé que le bacille se maintienne indéfiniment dans certains réservoirs animaux, voire le sol. Cependant, cet agent infectieux pourrait avoir de grandes difficultés à survivre à l’extérieur d’un hôte.

Comment est-elle surveillée ?

Il n’y a pas de programme de surveillance mondial, mais des pays concernés tels le Kazakhstan, la Chine ou Madagascar surveillent étroitement les réservoirs animaux. Et lorsqu’une épidémie n’est pas contrôlée, l’OMS et les autorités sanitaires du pays concerné mettent en place des mesures pour empêcher sa propagation. L’une des craintes est que les gens fuient et disséminent la peste, y compris la forme respiratoire, dont le taux de mortalité est proche de 100 % en absence de traitement antibiotique précoce.

Constitue-t-elle toujours une menace pour l’humanité ?

Je ne dirai pas qu’elle est une menace, mais elle reste une préoccupation internationale majeure. Elle est un problème de santé publique et son apparition ou réapparition peut aussi avoir des impacts économiques et psychologiques considérables. Son bacille fait partie des micro-organismes les plus surveillés ; il pourrait être utilisé de façon malveillante. Il peut aussi devenir multirésistant aux antibiotiques. Enfin, il pose un problème écologique : il serait capable de donner le coup fatal à des espèces en danger critique d’extinction, par exemple le hamster d’Europe.

pestesciencespandémiesSanté
BBC

Jenin in the West Bank: Guns and grief on the rise

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Israel's military has been carrying out arrest raids in the occupied West Bank - a frequent event since a wave of deadly attacks by Palestinians against Israelis earlier this year.

Dozens of Palestinians have been killed during army incursions, and the UN’s human rights office has raised concerns over “excessive force” and “possible collective punishment”. Israel has rejected such accusations.

The focus has been on Jenin refugee camp, home to several militant groups and where attackers have come from.

The BBC’s Tom Bateman has spent time with people of Jenin, as fears grow of a further descent into violence.

France24 - Monde

Kiev multiplie les opérations dans les territoires du Sud occupés par la Russie

Publié le : 12/07/2022 - 07:03Modifié le : 12/07/2022 - 22:38

FRANCE 24 Suivre

Selon Kiev, cinq Ukrainiens retenus en captivité par les troupes russes dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, ont été libérés lors d'une "opération spéciale" du renseignement militaire ukrainien. Dans la même région, des responsables militaires ukrainiens affirment, par ailleurs, avoir bombardé un dépôt de munitions russe et tué 52 soldats. Voici le fil du 12 juillet.

  • 2 h 41 : malgré l'Ukraine, le Brésil veut acheter "tout ce qu'il pourra" de diesel à la Russie

Le Brésil compte acheter autant de diesel qu'il pourra à la Russie malgré son invasion de l'Ukraine et les sanctions qui pèsent sur Moscou, a déclaré mardi à l'ONU le chef de la diplomatie brésilienne, Carlos Alberto Franco França.

Cette déclaration survient après une annonce du président brésilien Jair Bolsonaro selon laquelle un accord est "presque" sur le point d'aboutir à ce sujet avec la Russie.

"Nous devons être sûrs d'avoir suffisamment de diesel pour l'agro-industrie et pour les chauffeurs brésiliens", a expliqué le ministre à des journalistes en marge d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU présidée par le Brésil.

  • 2 h 07 : LeBron James critique Washington, accusé de ne pas faire assez pour rapatrier Brittney Griner

La superstar de la NBA LeBron James a estimé mardi que les autorités américaines ne faisaient pas suffisamment d'efforts pour rapatrier Brittney Griner, détenue en Russie depuis février pour possession de drogues.

Dans une bande-annonce pour son émission sur YouTube "The Shop: Uninterrupted", le basketteur a rappelé que sa compatriote avait été placée en détention en Russie en février, quelques jours avant l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

"Comment peut-elle (dans ces circonstances), se sentir soutenue par les États-Unis ?", s'est interrogé LeBron James, quadruple champion NBA et désigné quatre fois meilleur joueur de la ligue. "Dans son cas, je me demanderais 'Est-ce que j'ai même envie de rentrer en Amérique ?'"

  • 20 h 48 : discussions sur les céréales mercredi en Turquie avec la Russie, l'Ukraine et l'ONU

Des délégations militaires de Turquie, Russie et d'Ukraine s'entretiendront mercredi à Istanbul avec des représentants des Nations unies du transfert des stocks de céréales bloqués dans les ports ukrainiens en raison de la guerre, a annoncé le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.

La guerre entre la Russie et l'Ukraine, respectivement troisième et quatrième exportateurs mondiaux de céréales, a aggravé la hausse des prix des denrées alimentaires et met en péril les approvisionnements alimentaires mondiaux.

  • 19 h 04 : le Brésil veut acheter autant de gazole que possible à la Russie

Le Brésil cherche à acheter autant de gazole que possible à la Russie. Les transactions étaient en cours de conclusion "pas plus tard qu'hier", a déclaré le ministre brésilien des Affaires étrangères, Carlos Franca.

  • 18 h 31 : la région séparatiste de Donetsk inaugure une "ambassade" à Moscou

La région séparatiste de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a inauguré une "ambassade" à Moscou, tout en dénonçant une aggravation de la situation sur le terrain, où les combats sont intenses.

"Ces derniers jours, la situation s'est drastiquement aggravée", a déclaré sur place Natalia Nikanorova, "ministre des Affaires étrangères" de cette région séparatiste prorusse.

  • 16 h 34 : Washington verse à l'Ukraine une nouvelle tranche d'aide économique de 1,7 milliard de dollars

Les États-Unis vont verser une nouvelle tranche d'aide économique à l'Ukraine d'un montant de 1,7 milliard de dollars, a annoncé la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.

Cette nouvelle tranche est transférée au gouvernement ukrainien via la Banque mondiale et fait partie d'un volume d'aide économique américaine de 7,5 milliards de dollars promis à Kiev en mai.

  • 14 h 35 : Lego cesse définitivement ses ventes en Russie, 81 magasins affectés

Le numéro un mondial du jouet, le groupe danois Lego, a annoncé cesser définitivement ses ventes en Russie en raison de la guerre en Ukraine, affectant les 81 magasins exploités par un distributeur russe.

Le fabricant des célèbres briques en plastique, qui avait déjà suspendu en mars ses livraisons vers le pays, "a décidé de cesser indéfiniment ses activités commerciales en Russie" et "de mettre un terme à son partenariat" avec le distributeur russe Inventive Retail Group, "qui possédait et exploitait 81 magasins au nom de la marque", a déclaré une porte-parole à l'AFP.

  • 13 h 30 : dans la bataille de Kherson, "les Russes se serviront des attaques ukrainiennes"

Alors que les russes poursuivent leur offensive dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, les forces ukrainiennes mènent depuis plusieurs semaines une contre-offensive dans la région de Kherson, occupée par les forces pro-russes, au sud du pays. Cette opération est particulièrement délicate, explique Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'Air, car elle sera instrumentalisée par Moscou pour "accuser l'Ukraine de tirer sur son propre peuple". 

  • 13 h 25 : Kiev dit avoir libéré cinq Ukrainiens après une "opération spéciale" dans la région de Kherson

Cinq Ukrainiens retenus en captivité par les troupes russes dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, ont été libérés grâce à une "opération spéciale" du renseignement militaire ukrainien, a annoncé Kiev.

"Au cours d'une opération spéciale (...) dans les territoires temporairement occupés de la région de Kherson, cinq citoyens Ukrainiens gardés en captivité par les occupants russes ont été libérés", a affirmé le service de renseignement militaire ukrainien (GUR) dans un communiqué.

  • 11 h 46 : l'UE approuve une nouvelle aide financière d'un milliard d'euros

Les ministres des Finances de l'Union européenne ont approuvé une nouvelle aide financière d'un milliard d'euros pour l'Ukraine, portant à 2,2 milliards d'euros le total de l'assistance macrofinancière des Vingt-Sept à ce pays confronté aux conséquences de l'invasion russe.

L'aide "adoptée aujourd'hui vise à répondre aux besoins de financement immédiats et les plus urgents de l'Ukraine, et à faire en sorte que l'État ukrainien puisse continuer à remplir ses fonctions les plus essentielles", a déclaré le ministre tchèque des Finances Zbynek Stanjura, cité dans un communiqué.

  • 11 h 13 : 13,8 milliards d'euros d'avoirs d'oligarques russes gelés dans l'UE

Quelque 13,8 milliards d'euros d'avoirs d'oligarques et d'autres entités ont été gelés dans l'UE, pour l'essentiel dans cinq pays membres, à la suite des sanctions contre la Russie en réponse à la guerre en Ukraine, a annoncé mardi le commissaire européen à la Justice Didier Reynders.

"C'est assez énorme mais je dois dire qu'une très large part, plus de 12 milliards (est gelée) par cinq États membres", a déclaré le commissaire belge à l'occasion d'une réunion à Prague des ministres européens de la Justice. 

  • 8 h 58 : l'Ukraine annonce avoir bombardé un dépôt de munitions russe dans la région occupée de Kherson

Les bombardements et missiles ukrainiens ont tué 52 soldats russes et frappé "un entrepôt avec des munitions à Nova Kakhovka", selon des responsables militaires ukrainiens chargés du sud du pays.

Limitrophe de la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014, la région de Kherson est largement occupée par les forces russes engagées depuis février dernier dans une offensive contre l'Ukraine.

L'armée ukrainienne mène depuis plusieurs semaines une contre-offensive sur le front de Kherson, alors que le gros des troupes russes est déployé dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine.

Kiev est parvenu à regagner du terrain et à se rapprocher de Kherson, une grande ville de 290 000 habitants, mais ne parvient pas pour l'heure à percer profondément les défenses russes.

  • 8 h 24 : sept morts dans un bombardement ukrainien dans la région occupée de Kherson, selon les forces d'occupation

Les forces d'occupation russes de la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, ont affirmé que sept personnes avaient été tuées et une soixantaine blessées dans une frappe ukrainienne dans la nuit de lundi à mardi.

"Il y a déjà sept morts et environ 60 blessés" dans cette frappe qui a touché la ville de Nova Kakhovka, a déclaré sur Telegram le chef de l'administration militaro-civile installée dans cette localité par les forces russes, Vladimir Leontiev.

"Des dizaines de maisons ont été touchées (...) Le nombre (de victimes) va augmenter, car l'ampleur des dégâts est énorme", a-t-il ajouté.

  • 6 h 09 : l'Ukraine anticipe une nouvelle offensive russe

Sur le terrain, les Ukrainiens anticipent d'âpres combats dans la région de Donetsk (est), dans le Donbass. "Il existe des signes selon lesquels les unités ennemies se préparent à intensifier les opérations de combat en direction de Kramatorsk et de Bakhmout", a averti l'état-major ukrainien.

Kramatorsk, centre administratif du Donbass encore sous contrôle ukrainien, et sa voisine Sloviansk sont considérées comme les prochaines cibles des militaires russes dans leur plan de conquête totale du Donbass, quatre mois et demi après le début de l'invasion de l'Ukraine.

Ce bassin minier est partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes soutenus par Moscou, après l'annexion russe de la péninsule ukrainienne de Crimée.

L'ambassade de la région séparatiste de Donetsk sera inaugurée mardi à Moscou, en présence du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.

Avec AFP

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 8 JUILLET

Guerre en Ukraine : face au flot de critiques occidentales, la Russie "isolée" au G20

LE FIL DU 9 JUILLET

Bombardements "incessants" sur la région de Donetsk, nouvelle aide américaine à Kiev

LE FIL DU 10 JUILLET

Guerre en Ukraine : frappe meurtrière dans le Donbass, évacuation à Kherson

L'Humanité

La médaille Fields pour le mathématicien français Hugo Duminil-Copin

Actu

Le mathématicien est 13e Français à recevoir cet équivalent d’un « Nobel de mathématiques ». Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ».

Anna Musso

L’annonce vient d’être faite à l’occasion du 29e Congrès international des mathématiciens lors d’une cérémonie tenue à Helsinki. Le français Hugo Duminil-Copin, âgé de 36 ans, a été récompensé pour avoir résolu des « problèmes de longue date dans la théorie probabiliste des transitions de phase », ce qui a permis d’ouvrir « plusieurs nouvelles directions de recherche », a déclaré le jury. En effet, ses travaux portent sur des modèles de particules en interaction, régies par des processus aléatoires, notamment les transitions de phase et la percolation des fluides.

David Bessis : « Une société capable d’enseigner vraiment les maths est plus démocratique »

Ancien élève de l’ENS Ulm de Paris, il est le 11e « médaillé Fields » de la prestigieuse Ecole et le 13e Français à recevoir cette médaille, preuve de l’excellence de l’Ecole française de mathématiques. Nommé professeur à l’âge de 29 ans, il partage son temps entre l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques (IHES) à Bures-sur-Yvette où il est professeur permanent, et l’Université de Genève.

La mathématicienne ukrainienne Maryna Viazovska est la deuxième femme à gagner le prix.

Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ». Parmi eux, la mathématicienne ukrainienne de 37 ans, Maryna Viazovska, professeure à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, est la deuxième femme à gagner le prix depuis sa création en 1936. Les deux autres lauréats sont le chercheur June Huh, 39 ans, professeur à l’Université de Princeton aux États-Unis, et le britannique James Maynard, âgé de 35 ans, professeur à l’Université d’Oxford.

mathématiques
BBC

The video game prescribed by doctors to treat ADHD

By Kitti PalmaiBusiness reporter

While many parents worry that their children spend too much time playing computer games, Kelcey Sihanourath is pleased to see her son Owain pick up his tablet.

Now aged 13, he was diagnosed with ADHD (attention deficit hyperactivity disorder) in pre-school.

Since then, the family, who live in the US city of Savannah, Georgia, have taken Owain to see occupational therapists to help him better cope with everyday life tasks.

They also tried the medication route, but had to stop after the prescribed drugs exacerbated the boy's regular migraines, and made him sick.

With ADHD continuing to affect Owain's school performance over the years, Kelcey says she was "hoping for something more, for any other option".

"I could see him struggling to understand why he was not able to focus, and the frustration he had when he tried so hard and would still get distracted," she says. "It broke my heart, but I felt trapped and completely useless."

Help came in the end from what initially seems very incongruous - a computer game called EndeavorRx.

In 2020 it became the first such game to be approved by the US Food and Drug Administration (FDA) for use in the treatment of ADHD in children.

Currently only available on prescription from doctors in the US, EndeavorRx at first glance looks very similar to countless other games. You control a little alien that races on a spaceship through different worlds having to collect things.

But the app-based game was developed in conjunction with neuroscientists, and is designed to stimulate and improve areas of the brain that play a key role in attention function.

The idea is that it trains a child with ADHD to both better multitask and ignore distractions, with a computer algorithm measuring his or her performance and customising the difficulty of the game in real time.

When doctors prescribe it, the child's parents get sent an activation link that is needed before the game will play.

Kelcey says she was "a little sceptical", but at the end of 2020 Owain started a three-month programme, playing the game for 25 minutes a day. He then did another round last year.

"He admitted it was a little harder than he expected," she says. "But he understood that he was doing it to help improve his focus. He remained super motivated despite the difficulties and frustrations that came along with it."

After each of Owain's sessions she noted his daily behaviour in the app, and tracked his progress.

Soon she started to see small, positive changes in his behaviour. For example, getting ready for school had become smoother, and there were no negative messages from teachers.

And after failing fifth grade, Owain subsequently shot up to getting As and Bs for his work.

"It has been amazing to see my son so successful, but more so, seeing him have confidence in himself," Kelcey says. "He is no longer upset and confused about why he just does not get it."

Eddie Martucci, chief executive of Akili, the Boston-based tech firm behind EndeavorRx, says the game has been designed to boost cognitive progressing.

"It is something that's very difficult to get through molecular means, like taking a pill. But it turns out that sensory stimuli can actually directly stimulate parts of the brain controlling cognitive function."

His company now plans to launch the game in Europe in the next few years.

In London, UK app Thymia is using computer games to help doctors and other medical professionals detect and diagnose mental health issues, particularly depression.

One game sees the user have to try to memorise moving objects, while another is a card game that also tests his or her memory.

In addition to how well the patient performs in the game, their comments and facial expressions are also monitored and evaluated by the app, which accesses their computer or mobile phone's camera and microphone.

Thymia has been launched by Dr Emilia Molimpakis, who has a doctorate in linguistics, cognitive neuroscience and experimental psychology from University College London (UCL). She runs the business with co-founder Dr Stefano Goria, who has a doctorate in theoretical physics from the University of Turin.

Dr Goria says the app "gathers and extracts biomarkers that are relevant for understanding depression symptoms... in a useable and engaging way".

Both Akili and Thymia say that their apps should be used in addition to existing doctor-led monitoring and treatments, and not as a replacement. UK-based adolescent psychologist Angela Karanja agrees.

"While these are... effective inventions, they should be used alongside current existing [patient evaluation] questionnaires, which have been tested and accepted for reliability and validity, as well as doctors' input, and also alongside other treatments, not in isolation," says Ms Karanja.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Fellow UK psychologist Lee Chambers says that while the use of such video games in the diagnosis, monitoring and treatment of mental health conditions is still in the early stages, it appears to have "potential".

"Engaging with a game has the ability to remove aspects of feeling like we are being tested and measured," he says. "These types of mental health games have an ability to widen access, and track variations in the baseline data that they collect over time.

"Given this, it has the potential to be an early indicator and show patterns in a way we don't currently have access to."

Related Topics

France24 - Monde

Télescope James-Webb : une première photo de l'infiniment ancien dans l'univers

Publié le : 12/07/2022 - 15:27

Sébastian SEIBT Suivre

La première photo de l’univers prise par le télescope James-Webb, publiée lundi, montre un amas de galaxies tel qu’il existait il y a plus de quatre milliards d’années. Mais cette image en dit bien plus, à la fois sur l’univers et sur les capacités du nouveau télescope.

Il y a une multitude de points blancs, d’autres plutôt orangés et certains qui émettent une lueur bleutée. Telle est la composition de la toute première image de l’espace profond prise par le télescope James-Webb et rendue publique par le président américain Joe Biden, lundi 11 juillet. Un cliché qui fait figure d'avant-goût pour les images que la Nasa doit dévoiler mardi.

"C’est un moment historique pour la science et la technologie", a affirmé le président américain avant d’ajouter que ce cliché montre que "nous pouvons aller à des endroits où personne n’est jamais allé".

Mais où le télescope mis en service le 25 décembre 2021 nous emmène-t-il précisément avec cette image ? Depuis son orbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre, il a envoyé une vue de "l’amas de galaxies SMACS 0723 tel qu’il existait il y a 4,6 milliards d’années", explique la Nasa dans un communiqué de presse. C’est en effet le temps qu’il a fallu à la lumière émise par ces galaxies pour arriver jusqu’aux capteurs du télescope James-Webb, ce qui fait que l’image publiée représente un instantané de cette partie de l’univers à cette époque reculée.

Il s’agit d’un petit coin du ciel "pas plus grand qu’un grain de sable tenu à bout de bras" dans l’immensité de l’univers qui se trouve dans la constellation du Poisson volant, l’une des plus petites visibles depuis l’hémisphère Sud.

Une machine à remonter le temps

Mais ce n’est qu’une toute petite partie de l’Histoire que raconte cette photo. D’abord, ce n’est pas la première fois qu’un télescope s’intéresse à cet endroit précis de l’univers. En 1995, Hubble prenait déjà un cliché de la même zone et la comparaison entre les deux images montre à quel point le successeur d’Hubble donne, près de 30 ans plus tard, une version bien plus foisonnante de cette parcelle de l’espace.

Before and after.Here's what the Hubble Space Telescope -- until now the benchmark in space-based astronomy -- saw of galaxy cluster SMACS 0723 in a sliver of the southern sky.Continue watching to see the new view from the James Webb Space Telescope.https://t.co/WJmoIqMAMl pic.twitter.com/f8W2l5ftUV

July 12, 2022

Une vision bien plus détaillée qui n’est pas due seulement à la taille du télescope Webb, trois fois plus grand que son prédécesseur. "Cela vient surtout du fait qu’Hubble ne captait que ce qui est visible à l’œil nu alors que le télescope James-Webb perçoit la signature infrarouge des objets spatiaux", explique Anthony Boccaletti, astrophysicien à l’Observatoire de Paris-PSL et directeur de recherche au CNRS.

En effet, plus une étoile, une planète ou une galaxie se trouve loin de la Terre, plus la lumière qu’elle émet sort du spectre de ce qui est visible à l’œil nu pour entrer dans le domaine de l’infrarouge.

C’est pourquoi Hubble n’aurait jamais pu "voir" les confins de l’espace, et cette capacité de percevoir l’infrarouge fait du télescope James-Webb l’appareil idéal pour explorer les premiers temps de l’univers.

Mais tout ce qui est visible sur cette première image historique n’est pas à la même distance de la Terre… Loin de là. Tout est, en fait, dans le code couleur. "Les points bleutés représentent, par exemple, les étoiles, qui sont bien plus proches de nous que le reste", note Anthony Boccaletti. Elles se trouvent à "seulement" quelques centaines de millions d’années-lumière.

Ces étoiles sont aussi assez peu nombreuses sur la photo. "C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles le télescope a photographié cette zone", suggère Anthony Boccaletti. En effet, plus il y a d’étoiles, plus leur lumière – plus intense que le reste – risquait de cacher la forêt des galaxies derrière.

Une forêt faite d’un grand nombre de points, qui sont autant de galaxies différentes. "Ce qu’on voit, en réalité, ce sont deux amas de galaxies. Le plus proche est constitué des points plutôt blancs, tandis que tout ce qui est orangé représente le deuxième ensemble de galaxies", décrit l’astrophysicien.

En attendant les images des exoplanètes

Il n’y a donc pas seulement SMACS 0723 sur cette image. Les galaxies orangées en arrière-plan remontent à un temps encore plus ancien, potentiellement de quelques milliards d’années supplémentaires.

Certaines des formes les plus lointaines apparaissent aussi comme déformées, ce qui est lié à la masse des galaxies SMACS 0723. Plus un objet spatial est "lourd", "plus il déforme l’espace-temps autour de lui pour l’observateur", explique Anthony Boccaletti. C’est ce qui donne cette signature lumineuse en forme d’arc de cercle pour certaines galaxies. "C’est en mesurant la déformation de l’espace-temps que les scientifiques peuvent, par exemple, estimer la masse des galaxies", précise le chercheur de l’Observatoire de Paris.

Un feu d’artifice de détails d’autant plus extraordinaire que ce premier cliché a été obtenu après un temps de pose de "seulement" 12 heures 30. Il avait fallu plus de dix jours de pose au télescope Hubble pour parvenir à son cliché bien moins précis de cette zone de l’univers.

De quoi conforter les espoirs des scientifiques quant à l’exploration des premiers temps de l’univers, qui remontent à 13,8 milliards d’années. "Plus on allongera le temps d’exposition, plus le télescope sera capable de capter les signaux lumineux les plus faibles qui correspondent à la signature des étoiles les plus jeunes", résume Anthony Boccaletti.

Cette première démonstration des capacités du télescope James-Webb est aussi encourageante pour son autre grande mission : collecter des informations sur les exoplanètes. "Cela confirme qu’il devrait nous permettre de sonder leur atmosphère afin d’en apprendre plus sur leur composition", note Anthony Boccaletti, dont la spécialité est l’étude des exoplanètes.

Jusqu’à présent, la quasi-totalité de ce qu’on sait sur ces planètes situées en dehors de notre galaxie est surtout théorique. Le premier cliché d’une exoplanète devrait d’ailleurs faire partie des photos que la Nasa publiera ce mardi.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Focus

Espace : le télescope James-Webb permet de voir l'univers comme jamais auparavant

ESPACE

Le télescope James Webb, un nouveau regard sur l'infiniment lointain et ancien dans l'univers

Le télescope James Webb enfin prêt pour explorer d'autres "Terres"

L'Humanité

Elles prennent soin des autres, mais qui entend leur détresse ?

Nos recommandations culturelles

Télévision Elles s’appellent Marina ou Taandhuma : en suivant trois aides à domicile, François Chilowicz illustre les difficultés d’un secteur qui gagnerait à être valorisé pour le bien de la société.

Grégory Marin

Elles se sentent déconsidérées. Souvent à raison. Les aides à domicile enchaînent les heures et les kilomètres pour se mettre au service de personnes âgées, isolées ou malades. Souvent non diplômées, parfois en reconversion, sans trop de choix de carrière, les trois femmes que suit François Chilowicz dans cette région de Thionville frontalière du Luxembourg gagnent environ 1 000 euros mensuels… et ne s’en sortent pas. Alors, quand Marina s’entend dire : « T’es femme de ménage, quoi ! », elle bout.

C’est pourtant une mission valorisante qu’a choisie Marina. « Maman, elle aide les gens », dit d’elle sa ­petite fille. Car les gens chez qui elle va attendent plus que du ménage : « Ça leur fait du bien de voir du monde. » Malheureusement, cette relation de confiance ne fait pas manger. Entre le carburant et la garde d’enfant, Marina compte 500 euros de frais pour aller travailler, parcourant jusqu’à 150 kilo­mètres par jour. Taandhuma, elle, vit « à crédit » pour nourrir sa fille, qu’elle est contrainte de laisser seule chez elle. Mais toutes deux ne rêvent que de s’élever, faute d’espérer une revalorisation de ce métier qui « ne fait pas rêver », souffle Sophie, « l’ancienne ». Elle ironise sur l’attention que leur a portée le gouvernement pendant le confinement : « Le dimanche, on était des femmes de ménage ; le lundi, des professionnelles de la santé. »

réaffirmer le lien social et inter­générationnel

« On est dans les mauvaises classes, lâche Marina. On gagne le minimum, mais on n’a pas d’aide », avance-t-elle justement, avant d’avouer tout de go son positionnement à l’extrême droite : « Quand l’État épaule les gens qui ne vont pas bosser, il y a un problème. » Jusqu’ici, la parole de ces femmes ­permettait de prendre le pouls d’une société malade de n’avoir pas réglé sa relation avec ses vieux, ses malades, ses isolés. Et voilà que entre deux images de ronds-points où pourrissent les vestiges de l’occupation des gilets jaunes, deux sur trois confessent les mêmes idées, dans un département qui a placé Marine Le Pen en tête au premier tour des deux dernières élections présidentielles. On peut se dire qu’elles se trompent de colère, qu’elles traduisent leur souffrance en votant contre leurs intérêts. On peut aussi se demander, dans une société qui a tant besoin de réaffirmer le lien social, inter­générationnel et interculturel, ce qui se passerait, dans leur tête, si on prenait mieux soin de celles (et ceux, plus rares) qui aident les autres.

Télévisionaides à domicileArtedocumentaire
BBC

How science is making chocolate taste even better

By Katherine LathamBusiness reporter

Luisa Vicinanza-Bedi is an artisan chocolate maker in Nottingham and founder of Luisa's Vegan Chocolates.

"I've always had a love for chocolate, but when I discovered all the tastes and nuances of single-origin chocolate - the incredible flavour notes, like a fine wine - my eyes were opened," she says.

Much of the chocolate we eat will be made from cocoa blended from a number of farms, areas, or even countries.

But Ms Vicinanza-Bedi argues that using a single bean variety, from a single farm, gives the chocolate a unique flavour.

"We trade directly with our farmers and quality check the beans," she says. "We do a cut test, weight test, moisture analysis, aroma test and pilot line taste."

"If you think about wine or coffee, it's the same. The flavours come from the terrain, climate and soils from different parts of the world. They all taste mind-blowingly different."

Scientists are trying to analyse where those special flavours come from, so they can be reproduced more consistently.

Prof Irene Chetschik heads up the Research Group for Food Chemistry at Zurich University of Applied Sciences (ZHAW).

She is developing new technological processes that can impact cocoa flavour on a molecular level - to get the best out of each harvest and create consistent quality.

"Now there is more appreciation for the product - we know where the bean is coming from, which farm, which variety - we can experience a much wider flavour diversity," she says.

Traditionally, cocoa beans are fermented on the farm where they were grown.

The cocoa pods are harvested and split. The pulp-covered beans are piled or stored in baskets, covered with banana or plantain leaves, and left to heat up in the sun.

Microbes present in the environment degrade the pulp surrounding the beans.

Next, the beans are dried, spread out on mats in the sun.

"Fermentation results in a lot of quality differences. Not every fermentation works out well," says Prof Chetschik.

Poorly fermented cocoa beans develop little flavour, while over-fermented beans produce an acidic taste.

"Moist incubation" is a new fermenting technique, developed by Prof Chetschik and her team, in which cocoa beans are dried, then a lactic acid solution containing ethanol is applied.

"This triggers the same reactions within the beans, but is far easier to control," she says.

The resulting taste, she says, is sweeter, richer and fruitier.

Johannes Ansgar Schlüter, PhD student at ZHAW, adds: "The process provides a way to control key flavour attributes of cocoa. At the same time, undesirable aroma components are not formed to the same extent as during traditional fermentations."

Better understanding of the fermentation process could help struggling farmers.

About 95% of cocoa is grown on small, family-run farms, employing around six million cocoa farmers worldwide. With low yield and little power, increasing profits in the sector do not reach cocoa farmers and many farmers live in chronic poverty.

"The cocoa value chain remains unequally divided," says Joke Aerts, from Dutch bean-to-bar chocolate company, Tony's Chocolonely.

"A few big companies make huge profits, while millions of smallholder cocoa farmers are underpaid."

This drives demand for cheap labour and exploitation.

"It has been over 20 years since the big chocolate companies pledged to eliminate child labour in cocoa but not much has changed," says Ms Aerts. "The prioritisation of company profits over human rights needs to stop now."

Cocoa farmers are susceptible to changing weather patterns too.

According to Fairtrade International, land suitable for cocoa production will decrease significantly in the near future, as a result of climate change.

Experts say understanding the fermentation process is also vital when it comes to considering the impact of climate change on the business.

"[We get] a lot of rain, a lot of humidity. It is not good for the plantations," says cocoa farmer Carmen Magali Eraso Adarme.

Ms Adarme's cocoa plantation in Huila, Colombia, is set on extremely steep land. Access is difficult and dangerous, especially when carrying heavy sacks of beans on their backs.

Ms Adarme is working with Luisa's Vegan Chocolates and Nottingham University on a project that aims to get a better flavour - and price - from their beans.

Using hand-held DNA sequencing devices, researchers and farmers can analyse the microbes fermenting Ms Adarme's cocoa beans.

With improved understanding of what drives the taste of premium chocolate, fermentation can be manipulated for improved flavour.

Ms Vicinanza-Bedi says: "We have used DNA sequencing to confirm exactly what is a 'good flavour' of a cocoa bean. Then, using this data, we teach farmers what they can do to maximise their cocoa for the premium market."

Ms Adarme's harvested beans were shipped to Luisa's Vegan Chocolates, where they were made into single origin bars.

The resulting increase in profits has allowed Ms Adarme to send her son to college and for her to learn English. Next, she hopes to improve the transportation part of the business - making her work easier and safer.

Dr David Goupaulchan, international research fellow at the University of Nottingham, says: "Growing cocoa is a very risky business. Yields can vary greatly from year-to-year depending on weather conditions, pests and diseases."

More technology of business:

Dr Goupaulchan has been studying the microbes present during fermentation, how the environment affects their growth dynamics, and the role they play in flavour development. His research will be highlighted in the Royal Society Summer Exhibition later this year.

"The fermentation process has a huge impact on cocoa quality and taste," he explains. "However, these processes are still very uncontrolled. This results in wide variability in quality between farms."

A better understanding of the process, he explains, would result in better chocolates for consumers and better prices for farmers.

"My hope is that we can use science to modernise and rejuvenate the cocoa industry, and to create sustainable livelihoods for all," he says.

Back in Switzerland Prof Chetschik aims to get the best out of the raw material, so that after fermentation the cocoa needs less processing or any additives.

"Cocoa is extremely flavourful. There are so many flavour-active molecules, there is no need at all to add anything," she says.

Related Topics

France24 - Monde

Au Japon, l'assassin présumé de Shinzo Abe "en voulait à la secte Moon"

Publié le : 12/07/2022 - 17:15

FRANCE 24 Suivre

La mère de l'homme accusé d'avoir assassiné Shinzo Abe est membre de l'Église de l'Unification, a confirmé lundi cette organisation également connue sous le nom de "secte Moon". Le suspect souhaitait se venger de cette organisation en visant l'ancien Premier ministre japonais.

Alors que des milliers de personnes sont venues se recueillir, mardi 12 juillet à Tokyo, sur le passage du cortège funéraire de Shinzo Abe, l'enquête se poursuit sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre japonais. Lundi, l'Église de l'Unification, également connue sous le nom de "secte Moon", a confirmé que la mère de l'assassin faisait partie de ses membres. Une organisation dont le tueur présumé avait dit vouloir se venger en visant l'ancien dirigeant japonais.

Tetsuya Yamagami, 41 ans, un ancien membre de la Force maritime d'autodéfense, la marine japonaise, "en voulait à une certaine organisation" et avait décidé de tuer Shinzo Abe parce qu'il pensait que l'ancien chef du gouvernement avait un lien avec celle-ci, avait déclaré vendredi la police japonaise.

Des médias nippons avaient rapidement évoqué une organisation religieuse sans la nommer, et affirmé que Tetsuya Yamagami en voulait à celle-ci parce qu'elle aurait obtenu des dons importants de sa mère, mettant leur propre famille en grande difficulté financière.

Selon des sources policières citées par des médias locaux, Tetsuya Yamagami aurait regardé sur YouTube des vidéos montrant comment fabriquer une arme à feu artisanale comme celle utilisée pour l'attaque.

Une secte surtout présente aux États-Unis et au Japon

L'Église de l'Unification a été fondée en 1954 en Corée du Sud par Sun Myung Moon (1920-2012). Elle est principalement présente dans ce pays ainsi qu'aux États-Unis et au Japon.

Les enseignements de ce culte célèbre pour ses mariages collectifs de masse sont fondés sur la Bible, avec des interprétations nouvelles.

Personnage très controversé devenu milliardaire grâce au vaste empire économique bâti par son Eglise, Moon assurait avoir eu à l'âge de 15 ans une vision de Jésus-Christ lui enjoignant de poursuivre sa mission, afin que l'humanité parvienne à un stade de pureté "sans péché".

Passage du cortège funéraire devant des lieux symboliques

La cérémonie des obsèques de Shinzo Abe s'est déroulée mardi en début d'après-midi au temple bouddhiste Zojoji, dans le centre de la capitale nippone, en présence notamment de la veuve de Shinzo Abe, Akie, et du Premier ministre en exercice, Fumio Kishida.

De nombreux Japonais s'étaient rendus spontanément dès le matin devant le temple pour y rendre hommage au dirigeant dont la mort violente à 67 ans a bouleversé le pays.

"Je suis choqué et en colère. Je n'arrive pas à surmonter ma tristesse, alors je suis venu déposer des fleurs et prier", a confié à l'AFP Tsukasa Yokawa, 41 ans. "Je le respectais vraiment. C'était un grand Premier ministre qui a fait beaucoup pour accroître la présence du Japon dans le monde."

Des hommages publics devaient avoir lieu à une date ultérieure à Tokyo et dans le département de Yamaguchi (sud-ouest), dont Shinzo Abe était l'un des députés au Parlement.

Après la cérémonie, le cortège funéraire a quitté le temple pour passer devant des institutions politiques où Shinzo Abe a officié au cours de sa carrière : le Parlement, le bureau du Premier ministre et le siège du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) au pouvoir.

Devant chaque bâtiment, des ministres, des responsables et des employés se sont inclinés, les mains jointes, au passage du corbillard.

Assise à l'avant du véhicule noir, Akie Abe tenait devant elle la tablette de bois où était inscrit le nom posthume de son époux selon la tradition bouddhiste.

Le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, frère de Shinzo Abe, a qualifié mardi l'attaque d'"acte terroriste". "J'ai perdu mon frère, et le Japon a perdu un leader irremplaçable", a-t-il déclaré sur Twitter, ajoutant : "Mon frère aimait le Japon et risquait sa vie pour la politique et pour protéger cette nation."

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Nécrologie

Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record

Élections sénatoriales au Japon : large victoire du LPD, ancien parti de Shinzo Abe

Le Japon fait ses adieux à son ancien Premier ministre assassiné Shinzo Abe

L'Humanité

Le parcours d’une combattante raconté par sa fille

Nos recommandations culturelles

Télévision Dans son documentaire, Maïram Guissé plonge dans la vie mystérieuse de sa mère, Fatimata Guissé, entre le Sénégal et la France.

Emma Meulenyser

Partie du Sénégal pour rejoindre son mari, Fatimata Guissé a 23 ans lorsqu’elle ­arrive en France en 1982, par le regroupement familial. Elle aura six enfants, tous nés en métropole. Mais ce n’est que quarante ans plus tard, au moment de partir pour un long voyage au Sénégal, que sa fille Maïram se rend compte qu’elle ne sait rien de plus sur la vie de sa mère. Comment a-t-elle vécu le changement de pays, comment s’est-elle forgée dans une société complètement différente ? Le documentaire retrace petit à petit la vie d’une femme déterminée et touchante.

« elle est invisible dans mon pays »

Les débuts sont difficiles. Fatimata ne peut pas écouter sa musique sans avoir les larmes aux yeux, et fait face à la ­surprise, parfois au racisme, des gens qu’elle croise. Comme cette fois dans le bus où un homme la pousse pour l’empêcher de s’asseoir près de lui. « Si ça te plaît pas, tu prends le taxi, mais le bus, c’est pour tout le monde. On est tous pareils ! » s’écrie-t-elle, forçant l’homme à descendre. Des années plus tard, alors que Fatimata travaille comme femme de ménage à la Société générale, elle se voit refuser la nationalité française. « Je ne comprends pas comment elle peut rester invisible dans mon pays », confie Maïram.

Malgré tout, Fatimata « n’a jamais arrêté de vivre pour elle-même ». Avec ses enfants, son mari, elle a toujours conservé une forme de liberté et d’indépendance : elle prend soin d’elle, fait des kilomètres pour acheter des cadeaux à ses copines, participe aux soirées du collectif de femmes ­sénégalaises qu’elles ont créé à Rouen. Maïram raconte ainsi comment sa mère a su s’affirmer et construire sa vie toute seule, mais surtout comment cette détermination l’a inspirée sur la question de double identité, et sur les multiples façons de devenir une femme.

Télévisionfrance 3documentaire
France24 - Monde

Mali : 49 militaires ivoiriens arrêtés, Abidjan exige leur libération

Publié le : 12/07/2022 - 08:26Modifié le : 12/07/2022 - 19:36

FRANCE 24 Suivre

Les autorités du Mali ont arrêté 49 militaires ivoiriens dimanche à l'aéroport de Bamako. Ceux-ci sont considérés comme "des mercenaires" arrivés "illégalement sur le territoire", a annoncé lundi le porte parole du gouvernement, précisant que le dossier a été "transmis aux autorités judiciaires compétentes". La Côte d'Ivoire a exigé mardi leur libération.

Détenus depuis deux jours par les autorités maliennes pour vérification, 49 militaires ivoiriens interpellés dimanche à l'aéroport de Bamako sont désormais considérés comme "des mercenaires", a affirmé, lundi 11 juillet, le porte parole du gouvernement. 

"Il a été établi que les quarante-neuf militaires ivoiriens se trouvaient illégalement sur le territoire national du Mali (...) en possession d'armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation", a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, dans un communiqué lundi soir à la télévision nationale.

"Le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l'ordre constitutionnel", a-t-il affirmé.

Demande de libération "sans délai"

Mardi, la Côte d'Ivoire a demandé au Mali de libérer "sans délai" ses 49 militaires interpellés "injustement".

"Aucun militaire ivoirien de ce contingent n'était en possession d'armes et de munitions de guerre", indique un communiqué de la présidence ivoirienne publié à l'issue d'un Conseil national de sécurité (CNS) extraordinaire.

"La Côte d'Ivoire, qui a toujours œuvré au sein des instances sous-régionales, régionales et internationales, pour la paix, la stabilité et le respect de l'État de droit, ne peut s'inscrire dans une logique de déstabilisation d'un pays tiers", ajoute le texte.

Selon Abidjan, la présence de ces soldats dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la mission des Nations unies au Mali (Minusma) est "bien connue des autorités maliennes".

Des militaires ivoiriens sont présents à l'aéroport de Bamako depuis juillet 2019 et la signature d'une convention avec les Nations unies, précise le communiqué.

Le Mali, pays enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d'État militaires en août 2020 et en mai 2021. Il a récemment adopté un calendrier de transition devant permettre un retour des civils au pouvoir en mars 2024.

La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement, en 2012, d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.

Versions contradictoires

Le porte-parole de la mission des Nations unies au Mali (Minusma) Olivier Salgado avait laissé entendre plus tôt que les militaires interpellés faisaient partie d'"éléments nationaux de soutien" (NSE) logistique à la Minusma.

Les NSE, a précisé Olivier Salgado sur son compte Twitter, sont "des effectifs nationaux déployés par les pays contributeurs de troupes, en soutien à leurs contingents", "une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix".

"D'après nos informations, leur relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités nationales", avait-il aussi affirmé.

Les autorités maliennes relèvent pour leur part que leur ministère des Affaires étrangères n'avait pas été informé par les canaux officiels.

Le gouvernement malien a aussi noté une "violation flagrante" du code pénal malien "incriminant les atteintes à la sûreté extérieure de l'État dont l'atteinte à l'intégrité du territoire".

Une partie des militaires ivoiriens retenus sont venus au Mali sur la base d'une convention pour travailler sur la base logistique de la société Sahelian Aviation Services (SAS) pour le compte de la Minusma, avait déclaré à l'AFP un diplomate ivoirien sous couvert de l'anonymat.

Le gouvernement malien affirme de son côté que quatre versions différentes ont été avancées par les militaires interpellés pour justifier leur présence sur le territoire malien : "la mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la Minusma, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services et la protection du contingent allemand".

Contenir la propagation jihadiste  

Il a ainsi décidé "de mettre fin, avec effet immédiat, à l'activité de protection de la compagnie aérienne "Sahelian Aviation Services" par des forces étrangères et exiger leur départ immédiat du territoire malien".

L'information de "l'arrestation" de militaires ivoiriens a commencé à être diffusée dimanche sur les réseaux sociaux avant de devenir virale, certains accusant ces soldats d'être "des mercenaires" venus au Mali "faire un coup d'Etat".

Lundi soir les autorités ivoiriennes n'avaient pas encore officiellement réagi.

En janvier, la junte avait demandé au Danemark de retirer ses troupes tout juste arrivées mais déployées "sans son consentement". Copenhague avait dénoncé "un jeu politique sale".

La junte au pouvoir à Bamako s'est détournée de la France et de ses partenaires, et s'est tournée vers la Russie pour tenter d'endiguer la propagation jihadiste qui a gagné le centre du pays ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins.

Ces violences ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés.

Avec ses quelque 13 000 soldats, la Minusma – créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien – a été prolongée d'un an le 29 juin.

Avec AFP

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La Cédéao lève les sanctions économiques au Mali, accord pour deux ans de transition au Burkina

Mali : une centaine de civils tués en trois jours par des jihadistes présumés

La task force antijihadiste Takuba met fin à ses opérations au Mali

L'Humanité

De l’Arabie saoudite au Pakistan, l’itinéraire sanglant de Ben Laden

Nos recommandations culturelles

TÉLÉVISION Arte propose un documentaire riche en témoignages sur le parcours et la personnalité du fondateur d’al-Qaida.

Laurent Etre

Ce documentaire en deux volets s’attache à faire ressortir les étapes clés de l’itinéraire de Ben Laden. À cet effet, il croise des témoignages d’hommes et de femmes qui, à titres divers, ont eu affaire au terroriste islamiste : anciens des services de renseignements, journalistes, un ex-cadre d’al-Qaida…

Rien sur Daech

Le premier épisode relate l’enfance dans une banlieue favorisée de Djeddah, en Arabie saoudite. Dès ses années de lycée, révolté par l’occupation israélienne de la Palestine à l’issue de la guerre des Six-Jours, le jeune Oussama Ben Laden se tourne vers des groupes radicaux. Mais c’est en Afghanistan, aux côtés des moudjahidine en lutte contre les Soviétiques et financés par la CIA, que le djihadiste fera ses premières armes, avant d’entreprendre l’exportation de sa « guerre sainte » meurtrière, cette fois sur fond d’un anti-américanisme viscéral.La suite est connue : les attentats du 11 septembre 2001, dont les États-Unis de Bush ont pris prétexte pour envahir à leur tour l’Afghanistan. En 2011, Ben Laden est retrouvé et éliminé dans le Pakistan voisin. Mais, dix ans plus tard, les talibans sont de retour à Kaboul, laissant redouter l’émergence de nouveaux Ben Laden. C’est sur cette inquiétude que s’achève le diptyque documentaire, dont on pourra s’étonner qu’il n’élargisse pas le champ de la réflexion aux autres tendances du djihadisme, à commencer évidemment par Daech. Par ailleurs, le parti pris de la réalisatrice de ne pas hiérarchiser davantage les différents témoignages interpelle : sous couvert d’analyses centrées sur la psychologie de Ben Laden, certains propos participent d’une idéologie du choc des civilisations, qu’il eût été utile de déconstruire méthodiquement.

Télévisionoussama ben ladenArtedocumentaire
BBC

Beaches and landscapes of an English summer

South African-Australian documentary and portrait photographer, Chanel Irvine, first set out to document English summertime in 2019, a year after she moved to the UK.

Irvine captured moments of leisure in coastal towns and countryside villages from Kent to Devon, from Cornwall to Shropshire.

A small number of portraits have the subjects gazing directly into the camera, but the majority of the work is taken from a distance, documenting small summertime rituals and sweeping landscapes.

An English Summer by Chanel Irvine is published by Hoxton Mini Press.

Related Topics

France24 - Monde

Abus sexuels dans l'Église : des indemnisations au compte-gouttes et des procédures opaques

Publié le : 12/07/2022 - 07:01

Pauline ROUQUETTE Suivre

Les premières indemnisations de victimes de pédocriminalité au sein de l'Église de France ont été versées, a indiqué dimanche l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation. Le fonds Selam, chargé de verser les réparations financières, s'en félicite, mais les associations de victimes, elles, s'impatientent et jugent "indécent" de se "gargariser" sur six indemnisations en huit mois. Celles-ci remettent en question les méthodes employées, aussi bien sur le fond que sur la forme.

Après la parole libérée, les premières victimes indemnisées. Elles sont six à avoir obtenu une réparation financière par le fonds de Solidarité et de lutte contre les agressions sexuelles sur mineurs (Selam), créé après la publication du rapport Sauvé qui mettait en lumière les abus sexuels commis au sein de l'Église catholique française.

Selon le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), remis en novembre 2021 par Jean-Marc Sauvé, 330 000 personnes de plus de 18 ans ont fait l'objet de violences sexuelles depuis 1950 alors qu'elles étaient mineures, de la part de clercs, religieux ou personnes en lien avec l'Église.

L'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) a été créée pour traiter les dossiers de réparation une fois les plaintes des victimes vérifiées. C'est ensuite le fonds Selam qui est chargé du versement des indemnisations.

Depuis novembre 2021, au moins 736 victimes se sont adressées à l'Inirr. Sa présidente, Marie Derain de Vaucresson, avait évoqué, début juin devant la presse, des montants de 8 000, 10 000 ou 21 000 euros. La réparation ne comprend pas de seuil "plancher", mais peut aller jusqu'au "montant maximal" de "60 000 euros", a par ailleurs précisé le président du fonds Selam, Gilles Vermot-Desroches.

Si certains se félicitent de ces premiers versements, les victimes, elles, s'impatientent. Six indemnisations en huit mois, c'est trop peu et c'est trop long, estiment les associations, qui dénoncent l'opacité d'une procédure sur laquelle les victimes n'ont aucun contrôle.

>> À lire aussi : "Abus sexuels dans l'Église : avec le rapport Sauvé, 'il s'agit de regarder le désastre en face'"

"Plus la situation dure, plus c'est intenable psychologiquement"

"Nous avons eu un conseil d'administration qui a suivi et décidé pour (...) six situations que l'Inirr avait transmises", s'est félicité Gilles Vermot-Desroches, dimanche 10 juillet auprès de l'AFP.

"Ils n'ont pas honte ?", réagit Michel, membre fondateur de Collectif 85, collectif des victimes de violences sexuelles dans l'Église de Vendée. "Se gargariser de six indemnisations alors que la décision [de mettre en place un mécanisme de réparation, NDLR] a été prise en novembre 2021, c'est totalement indécent", poursuit-il.

S'exprimant au nom du collectif fondé avec Jean-Pierre Sautreau, auteur du livre "Une croix sur l'enfance" (éd. Moissons noires), Michel dénonce une procédure "opaque et incompréhensible" qui laisse les victimes dans un grand désarroi. "Faire une demande d'indemnisation est un acte qui nous vulnérabilise psychologiquement", exprime-t-il, mais en plus, une fois la demande faite, on reçoit un accusé de réception et puis plus rien."

Lui a effectué sa demande d'indemnisation fin mars et n'a aucune information sur l'avancée du traitement de son dossier. Pourtant, dans ce bateau où plusieurs centaines de personnes sont embarquées, Michel s'estime chanceux, parce qu'il peut au moins s'appuyer sur les membres de son collectif. "Qu'en est-il pour les personnes seules, isolées, qui font une demande d'indemnisation ?", s'interroge-t-il. "Elles reçoivent un accusé de réception, et point barre."

Au 1er juin, plusieurs collectifs de victimes avaient déjà regretté la lenteur à laquelle, selon eux, avancent les dossiers, estimant trop peu nombreuses les personnes indemnisées, six mois après le dépôt des premières demandes.

"Il faut trouver le moyen d’accélérer les choses", insiste Michel, qui demande que l'Inirr fournisse au moins un échéancier. "Plus la situation dure, plus c'est intenable psychologiquement. Les victimes revivent ce que l'institution [l'Église, NDLR] leur a déjà fait : elle les balade."

"Systémique, et parfois systématique"

En amont de la durée de traitement des dossiers, c'est le calcul de l'indemnisation qui pose question.

"Comment réparer l'irréparable ? Aucun de nous ne peut réparer une vie, mais ce n'est pas pour autant qu'il ne faut rien réparer du tout", disait à France 24, en octobre dernier, sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), après la publication du rapport Sauvé.

Mais comment estimer un tel préjudice ? Chargé d'étudier les demandes, l'Inirr a établi plusieurs paliers d'indemnisation en fonction de la gravité des cas, selon trois axes, qui vont chacun de un à dix. Le premier axe évalue la gravité des faits de violences sexuelles, le deuxième mesure la gravité des "manquements" de l'Église, le troisième évalue "la gravité des conséquences sur la santé" (physique, mentale et sociale).

La méthode a été présentée début juin par la présidente de l'Inirr, Marie Derain de Vaucresson, et a laissé coites bien des victimes. "Je suis rentré très en colère", se souvient Michel. Pour lui, le barème suivi est taché d'absurdités. "La question du viol est découpée en cinq à sept items, avec des critères comme la répétition du viol au-delà de deux ou trois mois, ou de trois mois à un an, par exemple." En revanche, déplore-t-il, l'âge précis auquel les abus sont survenus n'est pas pris en compte – tous les dossiers concernent des personnes mineures au moment des faits.

"Aujourd'hui, on a des éléments suffisants pour savoir qu'il y a eu le côté systémique, et jusqu'au caractère systématique dans certains cas", affirme le cofondateur du Collectif 85. "Ça s'est produit dans le cadre de l'Église, un cadre spirituel, de sacrement... Ça provoque des choses énormes, et pourtant les facteurs aggravants tels que l'emprise n'apparaissent pas [dans les méthodes de calcul de l'indemnisation des victimes, NDLR]."

Sur Franceinfo, François Devaux, ancien président de La parole libérée, a quant à lui évoqué un "naufrage", et affirmé que toutes les victimes qu'il connaît se sont plaintes des instances qui se sont montées pour leur octroyer réparation. "On ne rachète pas des fautes aussi graves en nivelant par le bas le préjudice des victimes, et en mettant en place des commissions qui travaillent dans l'opacité", a ajouté celui dont l'association a brisé le silence en dénonçant, en 2016, les abus sexuels commis par le père Preynat dans la région de Lyon.

>> À lire aussi : "Pédocriminalité dans l'Église : 'Il est probable que cela provoque un schisme'"

Quid des majeurs ?

Enfin, et c'est une "injustice" que Michel tient à souligner, "que deviennent les personnes majeures ?"

Dans son rapport, en octobre 2021, "faute de certitude scientifique suffisante", la Ciase dit "renoncer à évaluer le nombre de personnes victimes d'agressions sexuelles dans l'Église alors qu'elle étaient majeures".

Le processus de réparation de l'Inirr ne concerne aujourd'hui que les personnes mineures au moment des faits. "Toutes les personnes ayant été victimes, quand elles étaient mineures, de violences sexuelles par des prêtres, diacres ou laïcs au sein de l’Église et qui souhaiteraient entrer dans un processus de reconnaissance et de réparation, peuvent prendre contact avec l’Inirr", rappelle la structure sur son site Internet. Le fonds Selam, comme son nom l'indique, vise à réparer financièrement les préjudices subis par les mineurs.

"Les personnes majeures voient passer le train, mais ne peuvent pas y monter", dénonce Michel, du Collectif 85. "Un viol est un viol, poursuit-il. Qu'il soit commis sur un enfant de 10 ans ou de 20 ans, par un dominicain ou un jésuite, la brutalité de l'acte, la cruauté et les conséquences sur la vie de la victime sont terribles et il y a nécessité d'une réparation et d'une justice."

Reprenant l'exemple de l'affaire Pierre Dufour, condamné en 2006 pour des viols et agressions sexuelles sur des personnes mineures aussi bien que majeures dans l'archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise (Savoie), Michel conclut : "L'Église est une entreprise qui s'est rendue coupable de déviance criminelle. Elle se doit de réparer l'injustice qu'elle a commise." Une réparation due à toutes les victimes, répète-t-il, mineures ou majeures.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR PÉDOCRIMINALITÉ

Abus sexuels dans l'Église : avec le rapport Sauvé, "il s'agit de regarder le désastre en face"

Pédocriminalité : le fonds d'indemnisation des victimes financé par la vente de "biens" de l'Église de France

Pédocriminalité dans l'Église allemande : 610 victimes recensées dans un diocèse

L'Humanité

Le jeu d’échec façon McDo

Actu

Premier recruteur de France, McDonald’s suscite naturellement nombre de questions. Pour tenter de répondre à certaines, Tom Cariou a infiltré les cuisines du géant de la restauration rapide en caméra cachée.

Perrine Bontemps

Intégrer l’usine McDonald’s, est-ce forcément devenir un pion interchangeable ? La marque l’affirme dans sa publicité : « Nous sommes le premier recruteur en France et 80% de nos employés sont des jeunes de moins de 30 ans. » De nombreux jeunes y travaillent, cherchant à enrichir leur expérience professionnelle et leur compte en banque. Pourtant, depuis une dizaine d’années, de multiples enquêtes creusent au-delà des sourires publicitaires.

Tom Cariou, auteur et réalisateur de « Mon boulot chez McDo » commence à s’intéresser au sujet en 2021, avec l’aide du collectif McDroits. Constitué de salariés de McDonald’s, cette organisation lutte contre le harcèlement et les discriminations. Le jeune journaliste décide d’infiltrer un restaurant de la célèbre chaîne de fast food au poste d’équipier, autrement dit employé en cuisine. Pendant un mois, il occupe ce poste à temps partiel et documente ses conditions de travail en caméra cachée. Son intention était de « mettre une caméra derrière le comptoir pour montrer où tout se passe », explique-t-il, « dans ces cuisines transformées en ruches à l’heure du rush, avec des dizaines d’équipiers qui travaillent dans une atmosphère bouillante et sous une grande pression ». Car dans les restaurants, tout est calculé : le temps de préparation d’un sandwich, le nombre de salariés, la disposition des équipements… Tom Cariou se dit « surpris » de la taille restreinte des espaces, « tout est mis en place pour qu’on ait toujours une tâche. En termes d’ergonomie, c’est finement organisé ! » Au fil de son travail, il observe la rentabilité omniprésente, le turn-over incessant, la surveillance des employés, mais aussi le harcèlement moral et sexuel qu’ils peuvent subir. Le réalisateur s’est notamment appuyé sur des enquêtes et témoignages publiés dans la presse (dont l’Humanité).

Au total, Tom Cariou a enquêté pendant un an. Son documentaire s’ancre « dans une période où il y avait de la main d’œuvre à foison » : en 2018, ils avaient reçu « 500 000 candidatures ». Ce qui explique en partie les conditions décrites et le ton quelquefois positif du réalisateur. Certes, il dit avoir vu « un certain nombre de problèmes ». « Mais McDo permet quand même une réinsertion sociale, en offrant un CDI à certains jeunes qui n’en trouveraient pas ailleurs », assure-t-il. Il souligne tout de même qu’aujourd’hui « il y a un mouvement du « big quit », c’est-à-dire ne pas vouloir bosser aussi dur pour des salaires aussi bas ». Pour McDo, peu importe : la boîte a des milliers de CV à disposition, vous êtes « un pion, comme sur un jeu d’échec », dit un ancien salarié, qui qualifie ces emplois de « jetables ». La restauration rapide est une des branches professionnelles où les grilles de salaires commencent en dessous du Smic, ce qui n’incite pas à rester... Mais la direction ne s’exprime pas sur le sujet. La France étant son deuxième marché mondial, le chiffre d’affaires de la société n’a jamais été impacté, multiplié par 50% en dix ans (plus de cinq milliards d’euros annuels en 2019 selon des estimations).

documentairefrance télévisionsMcDonald’s
BBC

Durban July: South Africa's most fashionable horse race returns

By Joseph WinterBBC News

Tens of thousands of people are expected in the coastal city of Durban this weekend for the annual Durban July, billed as Africa's biggest horse-racing event.

But many are really there for the fashion and the glamour.

Saturday featured a fashion contest to show off the latest creations by local designers.

This year's event was keenly anticipated because it had been held behind closed doors for the past two years due to the Covid pandemic.

Among the local celebrities attending was actress Jessica Nkosi.

Of course, some people were also there for the racing.

The event is also a chance to stimulate the local economy, which took a huge hit from both the devastating floods around Durban in April, and from the riots last year following the jailing of former President Jacob Zuma. Many punters were hoping to strike it rich with their bets at the Greyville Racecourse.

But for many, it is all about the fashion.

All photos subject to copyright

More on this story

V&A celebrates Africa's cutting-edge fashion

Africa's top shots: Tasting, dancing and baking

Around the BBC

Africa Today podcasts

Related Topics

France24 - Monde

Bientôt 8 Milliards d'humains : focus sur une natalité record au Niger

Publié le : 13/07/2022 - 22:37

Fatimata WANE Suivre

Dans quatre mois, la terre comptera 8 milliards d'habitants. Et d'ici 2050, une naissance sur deux aura lieu en Afrique. Le Niger, l'un des pays les pauvres de la planète, enregistre le taux de fécondité le plus important au monde. Sept enfants en moyenne par femme. Mais un sur trois ne survit pas au delà de 5 ans. 

Depuis quelques semaines sont apparues dans les rues de nouvelles motos au Bénin et au Togo. Particularité : elles sont électriques. Et au moment où les prix de hydrocarbures flambent, c'est plutôt une bonne nouvelle. Le transport est responsable de plus d'un quart des émissions de gaz à effet de serre. Un chiffre qui devrait doubler d'ici 2050. Dans les pays où le deux roues est le transport le plus utilisé, la transition écologique passe notamment par les motos électriques.

On célèbre avec les tunisiens celle qu'ils ont surnommé la ministre du Bonheur. La joueuse de Tennis, 6ème au classement mondial, Ons Jabeur est de retour à Tunis. Elle a été accueillie comme une icone après ses dernières performances. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Opex 360

Le Russie développe le missile balistique anti-navire « Zmeevik », décrit comme étant un « tueur » de porte-avions

par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022

En décembre 2021, président du comité de la Défense à la Douma [chambre basse du Parlement russe] après avoir été chef d’état-major adjoint des russes et vice-ministre de la Défense, le général Andreï Kartapolov avait expliqué que le missile hypersonique Zircon, qui achevait alors ses essais étatiques, serait un « tueur de porte-avions » contre lequel aucune contre-mesures ne pourrait s’appliquer.

Et visiblement, et alors qu’elle ne dispose que d’un seul navire de ce type [« l’Amiral Kouznetsov », ndlr], qui n’a plus pris la mer depuis maintenant cinq ans, la Russie fait du développement d’armes « anti-porte-avions » une priorité.

En effet, outre le Zircon, l’arsenal russe comprend également le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal, dérivé de l’Iskander, dont la trajectoire est semi-balistique, ce qui fait qu’il a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Emporté par un avion de combat MiG-31K, cet engin peut être utilisé contre un porte-avions. Du moins, c’est ce que laisse entendre Moscou…

Outre le Zircon et le Kinjal, l’arsenal russe pourrait encore s’étoffer prochainement avec le missile balistique anti-navire « Zmeevik ». C’est en effet ce qu’a affirmé l’agence Tass, le 12 juillet, précisant que cet engin serait aussi un « tueur de porte-avions ». Évidemment, au regard du contexte actuel, on pourrait penser qu’il s’agit d’une annonce sans consistance. Cependant, la Chine, avec les missiles DF-21D et DF-26, s’est également engagée dans cette voie. Du moins le prétend-elle, car, à ce jour, aucun de ces engins n’ont été vus frapper un navire en mouvement…

Cela étant, l’agence Tass n’a pas livré de détails au sujet de ce nouveau missile anti-navire « Zmeevik », si ce n’est qu’il est « en développement depuis assez longtemps ». Ce qui est assez vague… Et l’une de ses sources a seulement confié que ses caractéristiques sont similaires aux DF-21D et DF-26B chinois, leur portée étant respectivement de 1800 et de 4000 km.

Étant donné qu’un groupe aéronaval est un mouvement, il faut d’abord pourvoir le localiser et, ensuite, guider un missile comme le « Zmeevik » ou les DF-21D et DF-26B vers le porte-avions à détruire. « Guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait ainsi estimé l’amiral Christrophe Prazuck, quand il était encore chef d’état-major de la Marine nationale. Et de souligner que certains « concepts en développement […] participent d’une stratégique d’influence ».

« Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », a récemment fait valoir le capitaine de frégate François-Olivier Corman, auteur du livre « Innovation et stratégie navale ».

Et d’expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense […]. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

Photo : Archive

L'Humanité

Jonathan Kikanga

Homme du jour

Pierre-Henri Lab

17,5 de moyenne pour son année de terminale, plus de 16 au baccalauréat ! Jonathan Kikanga a été reçu brillamment avec mention très bien. D’habitude, prompt à célébrer la méritocratie, le gouvernement ne s’est pas emparé de ce succès. Sans doute parce que le profil de ce jeune homme correspond à ceux que l’exécutif fait expulser et désigne comme bouc émissaire afin de détourner la colère sociale. Jonathan est né il y a dix-huit ans en République démocratique du Congo. Les chemins de l’exil l’ont conduit à Brest où il est arrivé à l’âge de 15 ans. Grâce au soutien d’Adjim, une association d’aide aux mineurs isolés, il intègre un lycée de la ville alors même qu’il était déscolarisé depuis quatre ans. Il fera sa rentrée à l’Institut national des sciences appliquées, prestigieuse école d’ingénieurs.

migrants
BBC

Pride at 50: Rare photos of early marches

This year's Pride in London marked five decades of annual marches and festivities celebrating the LGBTQ+ community.

The central London parade returned on 2 July after a two-year hiatus due to the coronavirus pandemic.

About 2,000 people joined the first UK Gay Pride Rally, in London, on 1 July 1972, the nearest Saturday to the third anniversary of the Stonewall riots against a police raid at a gay bar in Manhattan.

Now, more than one million celebrate Pride in the UK's capital - and there are events all over the world.

Bishopsgate Institute's Special Collections and Archives holds one of the most extensive collections on LGBTQ+ history, politics and culture in the UK, including:

1970s

Manager Stef Dickers told BBC News: "Recording and archiving LGBTQ+ history is vital to inform, inspire and empower future generations about their own history.

"We have missing voices from LGBTQ+ people in the historical narrative, due to the struggles and oppression the community has faced over the decades.

"It is so important that our histories are recorded now to celebrate how far we have come in visibility and hard-won freedoms but also to warn and arm the community for any future struggles."

On the first march, Ted Brown - pictured above (left) with campaigner Peter Tatchell (right) - told BBC News, "there were men kissing men, men kissing what looked like men in drag and there were women kissing women and women kissing men in drag and vice versa.

"It was a declaration of freedom, declaration of rights," he said.

"We did that in front of the police, almost as a challenge.

"Fortunately, nobody got arrested."

Gay Pride Week, in 1976, saw a picnic in Victoria Gardens, by the Houses of Parliament.

Many of the images have never been publicly displayed.

"These kind of photo archives don't exist elsewhere in this size and scope," Mr Dickers said.

"Photo agencies hold images of Prides taken by press photographers - but these archives are photographers from the LGBTQ+ community photographing the community.

"This is powerful."

1980s

Section 28 of the Local Government Act 1988, which meant schoolteachers were not allowed to "promote" gay relationships, was repealed in 2003.

The 1981 Pride march was moved to Huddersfield, in support of the Gemini Club, which police had called "a cesspit of filth".

In 1983, the march was renamed Lesbian and Gay Pride.

1990s

In 2017, Mr Tatchell told the BBC's Newsround: "We have made fantastic progress.

"Compared to two decades ago, Britain is almost a different country.

"All the main anti-gay laws have been abolished.

"We are now one of the best countries in the world for gay equality."

Today, it is illegal to discriminate against somebody because of their sexuality or gender - although, many gay people face discrimination in their daily lives.

"There is big progress - but more needs to be done," Mr Tatchell said.

"Public attitudes are much more supportive - although, there are still families who reject their gay children.

"We still have too much homophobic hate crime, many kids are still bullied and a lot of schools don't have an anti-bullying programme that specifically addresses anti-gay issues.

"We want to get to a situation where no-one cares what sexuality you are, where we accept the person and their right to love whoever they wish - male, female, both or neither."

Drag queen Lily Savage (Paul O'Grady, above centre) attended Pride in 1992.

"New additions to our archive arrive almost daily and we would recommend anyone to get in touch who wants to record and document their own LGBTQ+ history," Mr Dickers said.

"As this year is such an important milestone, we hope people will share images of what Pride means to them, through our People's Pride gallery.

"This could be attending the official Pride festivities but also other moments of joy and celebration that make them feel proud to be who they are.

"It's also not limited to London and we'd be delighted for people to contribute from all over the UK."

All pictures are subject to copyright.

Related Topics

France24 - Monde

France : un ex-préfet rwandais condamné à 20 ans de réclusion pour complicité de génocide

Publié le : 12/07/2022 - 23:11

Anthony SAINT-LÉGER Suivre

La cour d'assises de Paris a condamné mardi l'ancien préfet rwandais Laurent Bucyibaruta à 20 ans de réclusion pour complicité de génocide, plus de vingt-huit ans après l'extermination des Tutsi au Rwanda.  Il vit en France depuis 1997, dans la banlieue de Troyes.  L'invité de cette édition est le politologue congolais Alphonse Maindo. Avec 14 autres intellectuels, il exhorte le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix en 2018, à briguer la présidence de la République démocratique du Congo.

Rwanda : la justice française clôt l’enquête sur l’attentat contre le président Habyarimana en 1994

Génocide au Rwanda : un ex-préfet rwandais condamné en France à 20 ans de prison pour complicité

Génocide au Rwanda : un Franco-Rwandais condamné à 14 ans de réclusion pour complicité

L'Humanité

Lettre ouverte. Pouvoir d’achat : la situation des étudiants ne doit pas être oubliée

Tribune

Par Léna Raud, secrétaire nationale de l’Union des Étudiantes et Étudiants Communistes.

Depuis plusieurs années, nous alertons le gouvernement sur les conditions économiques et sociales des étudiantes et des étudiants. Déjà inquiétante avant la crise sanitaire, la situation s’est largement dégradée et nous tirons, par cette lettre, la sonnette d’alarme.

Chaque année le coût de la vie augmente et l’inflation qui touche notre pays, a frappé les étudiantes et étudiants de plein fouet. Il est devenu urgent de trouver une solution à la précarité grandissante et accablante pour les étudiantes et étudiants.

Le prix des loyers explose et va amplifier les difficultés pour chacune et chacun à trouver un logement décent à un prix raisonnable. Dans certaines villes, comme Angers, la situation est déjà tendue. Tous les ans, des étudiantes et étudiants commencent l’année dans un camping ou dans leur voiture faute de logements. Il est impossible de réussir à étudier dans ces conditions. En outre, ce n’est pas seulement la question du logement qui nous préoccupe. En effet, c’est aussi la capacité à pouvoir s’alimenter suffisamment et sainement qui va fortement diminuer. Près d’un étudiant sur deux déclare déjà sauter un repas. Ainsi, les images des files alimentaires interminables que l’opinion publique semble avoir oubliées vont revenir à grands pas, dès la rentrée. Est-ce cela que vous voulez montrer de l’enseignement supérieur et la recherche ?

Les seules mesures durables qui ont été mises en place sont une baisse des APL en 2017, la hausse de la CVEC et une sélection de plus en plus dure. À côté, ce ne sont que des “mesures pansements” qui n’ont en rien amélioré la situation. La hausse des bourses et la petite aide de 100 euros sont insuffisantes vis-à-vis de la situation d’urgence qui plane au-dessus de l’université. L’enseignement supérieur et la recherche publique tout entier menacent de s’effondrer par la politique libérale appliquée depuis des années et les premières et premiers impacté.e.s sont les étudiantes et les étudiants.

Pour chacune et chacun d’entre nous, nous voulons un avenir meilleur et la possibilité d’étudier dans les meilleures conditions possibles. Afin, à terme, d’avoir la jeunesse la mieux formée pour faire face aux prochains défis socio-économique et écologique qui nous font face. Par cette lettre, nous ne souhaitons pas vous étaler une vision misérabiliste des étudiantes et étudiants. Il s’agit bien de remettre au cœur de nos discussions un problème de fond qui impacte l’ensemble de la société.

Dans cet objectif commun, nous sommes prêt.e.s à réfléchir ensemble à une solution durable et donc vous rencontrer pour échanger sur ces enjeux.

étudiantsuecpouvoir d'achat
Opex 360

Le moteur M88 du Rafale a franchi le seuil du million d’heures de fonctionnement

par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022

Ayant remplacé le General Electric F-404 du démonstrateur Rafale A, en 1989, le turboréacteur double-flux à postcombustion M-88, mis au point par la SNECMA, vient de franchir le seuil du million d’heures de fonctionnement. L’annonce vient d’en être faite par Safran Aircraft Engines, via un communiqué diffusé ce 13 juillet.

« Ce jalon majeur symbolise l’excellence opérationnelle de ce moteur en activité depuis plus de deux décennies et livré à plus de 600 exemplaires », s’est félicité l’industriel. D’autant plus que, au regard de l’intense activité des Rafale en service tant en France qu’à l’étranger, le M-88 est particulièrement fiable. Ce que Safran n’a d’ailleurs pas manqué de souligner.

« Le moteur M88 a démontré un niveau de performance et de fiabilité aux meilleurs standards, notamment dans le cadre des opérations extérieures menées » par les forces françaises, a ainsi fait valoir le motoriste. Et une telle performance n’est pas étrangère auxs succès commerciaux que le Rafale a connus depuis 2015.

« Le M88 est devenu le moteur d’avion de combat de référence en Europe, grâce à ses performances, sa fiabilité et sa maintenabilité au meilleur niveau mondial », a commenté Jean-Paul Alary, le Pdg de Safran Aircraft Engines. Cela étant, il n’est pas question de s’en tenir à ce succès. « Nous devons continuer à développer nos capacités de production pour accompagner la demande à l’export et travailler sur des évolutions du moteur pour permettre à nos clients de bénéficier des derniers standards opérationnels », a-t-il ajouté.

Ainsi, le motoriste va tripler sa cadence de production dans les années à venir. « Un défi industriel inédit », souligne-t-il, qui impliquera plus de 150 fournisseurs et sous-traitants et permettra de pérenniser « des milliers d’emplois ainsi qu’une « excellence technologique française ».

Dans le même temps, et outre les travaux relatifs au « New Generation Fighter » [NGF], c’est à dire le chasseur-bombardier sur lequel reposera le Système de combat aérien du futur [SCAF], Safran travaille sur une évolution du M88 pour le Rafale porté au standard F4.

« Cette évolution sera déployée à partir de 2025 et comprendra plus d’électronique embarquée qui permettra de stocker un nombre plus important de données nécessaires pour la maintenance prédictive intégrée », explique-t-il.

Quoi qu’il en soit, relève M. Alary, le « programme M88 est extrêmement structurant en termes de maintien des compétences pour nous et pour l’ensemble de la filière aéronautique française » car « c’est en partie grâce à notre expérience sur les moteurs militaires, pour lesquels nous développons entre autres les parties chaudes que nous avons gagné notre rang de motoriste complet mondialement reconnu ».

France24 - Monde

Aliou Cissé, sélectionneur du Sénégal : "Nous nous préparons à la Coupe du monde avec sérénité"

Publié le : 12/07/2022 - 21:36

Benoît PERROCHAIS

France 24 reçoit Aliou Cissé, sélectionneur de l’équipe sénégalaise de football. Avec lui, les Lions de la Teranga sont devenus, au mois de février, les rois du football africain en remportant leur première Coupe d'Afrique des nations. Aliou Cissé a déjà les yeux rivés sur un autre rendez-vous, celui de la Coupe du monde au Qatar. Une compétition qu'il aborde avec "beaucoup de sérénité", mais aussi "d'humilité", et animé par l'envie "d'aller le plus loin possible".

SELECTIONNEURS LOCAUX (2/6)

CAN-2022 : Aliou Cissé "sous pression" pour ouvrir le palmarès du Sénégal

REPORTAGE

Le football féminin s'invite à la deuxième édition de la "CAN des quartiers"

TRANSFERT

Football : le Bayern Munich s'offre la star du Sénégal Sadio Mané

Opex 360

Plusieurs voix plaident pour une hausse substantielle du budget des armées tout en appelant à des choix capacitaires

par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022

Dans un rapport sur la politique de défense française publié par l’Institut Montaigne en février 2021, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et l’essayiste Nicolas Baverez avaient défendu la nécessité « d’ajuster les capacités et le format » des forces françaises face à la « montée des périls » selon plusieurs priorités : renouveler les moyens de la dissuasion nucléaire, combler rapidement les lacunes limitant la disponibilité des équipements existants [stocks stratégiques de munitions, de pièces détachées, etc], s’adapter aux nouveaux champs et modes de conflictualité, réparer et mooderniser les segments lourds et, enfin, modifier le format de la réserve, celle-ci étant susceptible de « remplir de manière autonome le contrat protection du territoire national à 10.000 hommes ».

Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et, dans une actualisation de leur rapport, il n’est plus question pour MM. Cazeneuve et Baverez de seulement « régénérer » les forces françaises, comme la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 se propose de le faire… mais d’aller au-delà afin de « conserver leur crédibilité ». Ce qui, selon eux, pourrait passer par un « redéploiement des augmentations budgétaires en fonction des priorités stratégiques ». Et donc par des « redéploiements interministériels », voire des « redéploiements au sein du ministère des Armées ». En résumé, il s’agirait donc « d’ajuster » l’effort de défense à la hauteur des enjeux sécuritaires actuels et à venir.

En outre, la décision de l’Allemagne d’augmenter significativement ses dépenses militaires [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget annuel d’au moins 70 milliards, ndlr] risque de « bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe puisque jusqu’ici la France était seule à pouvoir revendiquer le leadership en matière de défense au sein de l’Union et à utiliser ce levier à l’international devrait bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe ».

Ancien coordinateur du projet « Défense » de La République en Marche/Renaissance lors des dernières élections, Fabien Gouttefarde, qui n’a pas retrouvé son siège de député, partage ce constat. Le « réarmement allemand est de nature à modifier l’équilibre politique de l’Europe, fondé aujourd’hui sur une prééminence française en la matière, critiquée sans doute, mais néanmoins réelle et justifiée jusqu’ici aussi bien sur le plan capacitaire qu’opérationnel », écrit-il en effet dans un article publié par La Tribune, ce 13 juillet. Aussi en appelle-t-il à un « surcroît budgétaire » en faveur du ministère des Armées, lequel « permettrait de maintenir la parité militaire avec l’Allemagne et d’affronter la haute intensité. »

Pour cela, et comme il l’avait déjà fait en juillet 2021 en appellant à oser le « quoi qu’il en coûte » en matière de défense, l’ex-parlementaire propose d’allouer au ministère des Armées un « Supplément exceptionnel de Recettes » [SER], financé soit par de l’endettement [ce qui paraît compliqué au regard de l’état des comptes publiques], soit par la « création d’un produit d’épargne dédié, sorte de Livret A de Défense et de Sécurité, offrant à chaque Français la possibilité de contribuer à l’effort, tout en épargnant et en préservant son pouvoir d’achat, le taux de rémunération de ce livret étant nécessairement supérieur à celui fixé pour le Livret A ».

Étant donné les fonctions qu’il a occupées au sein de l’équipe du président Macron alors en campagne pour sa réélection, les idées avancées par M. Gouttefarde dans sa tribune pourraient constituer autant de pistes de réflexion pour une prochaine LPM, à défaut de se concrétiser à court terme.

Ainsi, et comme il a déjà eu l’occasion de le faire durant ces dernières semaines, l’ancien député propose de doter la Marine nationale d’un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren et de développer un Rafale F4 de guerre électronique [qui serait… embarqué], d’accélérer sur la question de la robotisation du champ de bataille et, plus généralement, de redonner de la « masse » aux forces françaises. À noter que, dans sa dernière tribune, il insiste pour recréer une filière nationale de munitions de petits calibres [sujet maintes fois évoqué… mais toujours retoqué par la Direction générale de l’armement, ndlr]. « À l’aune de l’affaire ukrainienne », c’est une « nécessité », comme « l’est la commande massive de munitions complexes », fait-il valoir.

En revanche, l’idée de convertir deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisières navals [MdCN], en accélérant le programme de SNLE de troisième génération a, semble-t-il, été abandonnée par M. Gouttefarde, alors qu’il en avait défendu le principe dans une tribune publié par Atlantico, en avril dernier.

Cela étant, l’ancien député propose aussi des solutions de court terme, comme la commande de 12 Rafale pour compenser ceux vendus d’occasion à la Croatie, de même que l’achat de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] pour remplacer ceux livrés à l’armée ukrainienne dans les plus brefs délais. Ces deux points ne sont pas surprenants.

D’autres pistes qu’il avance sont cependant susceptible de faire débat. La hausse bugétaire qu’il défend pourrait ainsi permettre d’accélérer le retrait des hélicoptères les plus anciens [Puma et Super Puma] par des NH-90 et des Caracal supplémentaires ainsi que de réactiver un escadron de chasse supplémentaire pour l’armée de l’Air & de l’Espace [ce qui suppose de commander au moins une quinzaine de Rafale de plus].

Pour la Marine nationale, M. Gouttefarde émet l’idée de rénover l’ensemble des frégates légères furtives [il est prévu, pour le moment, de n’en moderniser que trois], ce qui « permettrait d’éviter une rupture de capacité anti-sous-marine à Brest ». Et, outre il propose également de commander deux frégates pouvant être armées de MdCN supplémentaires. Ainsi, la « Royale » disposerait de 19 frégates… Ce qui serait plus conforme à son rang. Enfin, « le principe de permanence du groupe aéronaval [c’est à dire deux porte-avions, ndlr] me semble devoir être sanctuarisé, si nous voulons peser face à nos compétiteurs stratégiques et nos alliés », assure-t-il.

Critiquant le retrait prématuré des deux Transall C-160G « Gabriel » de guerre électronique, M. Gouttefarde propose d’étudier l’idée de les remplacer par une « solution intérimaire », reposant sur « la conversion des Atlantique II non-rénovés en gentilshommes de fortune du renseignement électronique ».

Enfin, s’agissant des coopérations européennes, l’ancien député n’aborde pas le sujet du SCAF… Mais celui du futur char de combat franco-allemand, le MGCS [Main Ground Combat System]. Et son propos risque de faire polémique dans les cercles de l’armée de Terre et des industriels de l’armement terrestre.

« Il ne faut pas que le bon sens cède la place au dogmatisme : poursuivre une coopération sur un futur char lourd est-il raisonnable quand l’Ukraine est jonchée des carcasses des blindés russes et que c’est de plus en plus dans les trois océans – maritime, aérien et spatial, cyber – que se décidera le destin des affrontements? », demande en effet M. Gouttefarde.

L'Humanité

Les produits bios victimes de la baisse du pouvoir d’achat

Actu

Après quatorze années consécutives de hausse des ventes qui les ont fait passer de 2,1 à 13,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, les ventes de produits alimentaires issus de l’agriculture biologique ont baissé en 2021. Cette baisse des ventes se poursuit en 2022, entraînant aussi une baisse des prix, notamment dans la filière du lait de vache.

Gérard Le Puill

En valeur, les ventes de produits alimentaires issus de l’agriculture biologique dans les magasins de la France métropolitaine atteignaient 2,1 milliards d’euros en 2007, première année du quinquennat de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. En 2012, année de l’élection de François Hollande comme président de la République, le chiffre annuel s’élevait à 4,5 milliards d’euros. La progression continuait durant ce quinquennat pour atteindre 9,1 milliards en 2017, année qui vit Emmanuel Macron succéder à François Hollande. Le record sera atteint en 2020 avec 13,3 milliards d’euros, le confinement induit par la pandémie Covid-19 ayant poussé plus de gens à s’approvisionner davantage dans des magasins de proximité qui vendaient des produits bios.

Mais la tendance s’est inversée en 2021 avec un chiffre d’affaires de 13,2 milliards d’euros. Dans la grande distribution, le recul des ventes de produits bios a été de 3,9 % l’an dernier. Cette inversion de tendance s’est accentuée en 2022, en raison du recul du pouvoir d’achat de nombreux ménages, suite à l’augmentation du prix des carburants, du gaz et de certains produits alimentaires. Ainsi, sur le premier trimestre de 2022, les ventes de produits bios ont baissé de -6,6 % dans les grandes surfaces. Ce recul est quatre fois plus élevé que celui de -1,6 % pour les produits issus de l’agriculture conventionnelle. Du coup, la publicité pour les produits bios est aussi en fort recul dans les dépliants de la grande distribution.

50 % des produits bios sont vendus en grande surface

Cette tendance au recul des achats de produits bio risque de se poursuivre d’ici la fin de cette année et au-delà. Soucieuses de ne pas perdre des clients, les enseignes concurrentes de la grande distribution orientent leur communication sur les prix bas plutôt que sur les produits bios. Ces derniers coûtent plus cher à produire et, en magasin, leurs prix dépassent souvent de 40 % ceux des produits issus de l’agriculture conventionnelle. Or l’an dernier, 50 % des produits bios étaient vendus en grande surface, contre 27 % dans des circuits spécialisés, 11 % à la ferme, 7 % chez des petits commerçants et 5 % dans la restauration hors domicile.

Ce qui se passe actuellement dans la filière du lait bio est révélateur sur les arbitrages des ménages de le pouvoir d’achat a baissé, ce qui complique la vie des paysans passés en bio. Selon les chiffres fournis par l’Interprofession laitière, le prix des 1 000 litres de lait bio au départ de la ferme est passé 480 € en janvier 2020 à 453 € en mars 2022 après de fortes fluctuations à la baisse au printemps 2020 et au printemps 2021. Ce sont les moments de l’année où l’herbe est abondante dans les prairies, ce qui augmente les volumes de lait produits chaque jour dans les fermes bios. Entre janvier 2020 et mars 2022, le prix moyen des 1 000 litres de lait conventionnel est passé de 335 € à 395 €. La différence de prix entre les deux au départ de la ferme ne cesse de diminuer au détriment du lait bio.

Pratiquement pas de fromage issu du lait bio en France

Suite à la sortie officielle des quotas annuels de production de lait de vache dans les pays de l’Union européenne en 2015, le prix des 1 000 litres de lait conventionnel fut souvent anormalement bas, tombant même à 270 € les 1 000 litres durant l’année 2016. Dans l’espoir d’obtenir une meilleure rémunération, des producteurs de lait de vache se sont alors engagés dans une conversion en agriculture biologique, leur entreprise de collecte s’engageant à continuer d’acheter ce lait. La collecte de lait de vache bio par les transformateurs devrait atteindre 1,33 milliard de litres en 2022 sur un total de 23 milliards de litres environ. Il est produit dans 4 500 fermes sur un total de 54 000 exploitations laitières en France.

Le lait issu de l’agriculture biologique est surtout transformé en lait de consommation courante, entier ou demi-écrémé, en yaourts et autres produits frais, dont la crème et le beurre, mais rarement en fromages affinés faute d’être produit en quantité suffisante. Le lait conventionnel n’a pas ce problème, qu’il serve, selon les régions, à produire du camembert, du bleu d’Auvergne, de la tomme de Savoie, du comté, ou du maroilles. Faute de trouver des débouchés suffisants dans le lait de consommation courante et dans quelques produits frais, des volumes de laits issus de l’agriculture biologique sont déclassés par des laiteries comme SODIAAL, Lactalis et beaucoup d’autres. Ils sont alors mélangés aux laits issus de l’agriculture conventionnelle pour produire des fromages, voire du lait de consommation courante. Ces laits déclassés sont également payés au prix du lait conventionnel.

Quand un céréalier bio perd ses débouchés chez les éleveurs

Durant la campagne pour l’élection présidentielle, certains candidats à l’Élysée suggéraient que l’accélération des conversions en agriculture biologique était le plus court chemin pour améliorer le revenu des paysans. La réalité des marchés, qui dépend aussi du comportement des consommateurs, montre que les choses ne sont pas aussi simples, tant s’en faut. Dans l’hebdomadaire « La France Agricole » du 1 er juillet on pouvait lire ce témoignage révélateur d’un céréalier de Haute Garonne dont voici un extrait :

« En 2021, j’ai déconverti (sic) la moitié de mon exploitation céréalière, en bio depuis huit ans, à cause des débouchés sur l’alimentation animale qui se sont fermés. La demande en œufs et lait bio a diminué, et par effet mécanique, le besoin en céréales pour alimenter ces élevages aussi. Ce retour en arrière est un déchirement. Mais je ne peux pas me permettre que mes productions soient payées au prix du conventionnel, alors que la récolte est moindre pour des coûts supplémentaires. La baisse de la consommation bio, liée à la crise économique que nous traversons, et le nombre de conversions soutenu ont entraîné une production supérieure à la demande. Les pouvoirs publics n’en ont jamais tenu compte, encourageant les conversions sans parler du maintien. Résultat : le marché s’effondre ».

Clair et logique en même temps, ce type de témoignage est loin d’être pris en compte aujourd’hui par les militants et autres responsables associatifs partisans de la conversion rapide des paysans en agriculture sans chercher à savoir s’ils pourront en tirer un revenu.

agriculture bioSalaires et pouvoir d'achat
France24 - Monde

Chasse aux faux documents : comment protéger son identité ?

Publié le : 12/07/2022 - 13:41

Ali LAIDI

Comment lutter contre les vols d'identité ? Tel est le défi de notre invitée, Marie Azevedo, une pionnière du domaine et riche de 24 ans d'expertise. Carte d'identité, passeport ou titre de séjour : la technologie mise au point par sa société IdVerif permet de trier le vrai du faux.

 

 

 

i

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR EUROPE

Passeports et visas "dorés" : une aubaine pour le crime organisé ?

FRANCE

Sénat : Alexandre Benalla accusé de "falsification" pour une demande de passeport

BREXIT DAY

Brexit : la ruée sur les passeports européens

Opex 360

Le groupe Rafael dévoile le « Ice Breaker », un missile de croisière air-sol de « 5e génération »

par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022

À l’occasion de l’édition 2022 du salon de l’aéronautique de Farnborough [Royaume-Uni], le groupe israélien Rafael Advanced Defence Systems exposera le « Ice Breaker », un missile de croisière air-sol « autonome à longue portée et à guidage de précision de cinquième génération », dont il a dévoilé l’existence le 12 juillet.

En juillet 2021, lors du salon de l’armement « DEFEA 21 », en Grèce, Rafael avait présenté le « Sea Breaker », un missile conçu pour être mis en oeuvre par un navire de surface ainsi que par un lanceur terrestre contre des objectifs situés à 300 km de distance.

À l’époque, l’industriel avait expliqué que le fonctionnement du Sea Beaker reposait sur des algorithmes d’intelligence artificielle [IA] lui permettant d’identifier des cibles de manière autonome. Et une autre de ses caractéristiques était qu’il pouvait changer de direction pour éviter les contre-mesures de l’adversaire.

En réalité, le développement du Sea Breaker était lié à un autre type de missile : le Ice Breaker. Seulement, l’existence de ce dernier avait été mise sous le boisseau, comme l’a expliqué un porte-parole de Rafael.

« Bien que nous ayons pu dévoiler le Sea Breaker, nous ne pouvions pas communiquer sur le développement de l’Ice Breaker à l’époque, car il était sous embargo pour des raisons de sécurité », a-t-il dit à la presse.

Dans le détail, le missile Ice Breaker a les mêmes caractéristiques que le Sea Breaker. Décrit par Rafael comme étant un « multiplicateur de force aérienne », il est résilient aux contre-mesures électroniques et il peut se passer de la géolocalisation par satellite [GPS] pour se diriger vers sa cible.

Comme le Sea Breaker, qu’il a donc inspiré, doté de capteurs d’imagerie à infrarouge [IIR], l’Ice Breaker fonctionne de manière autonome, tout en laissant « l’homme dans la boucle », grâce à une liaison de données permettant d’effectuer des mises à jours tactique en temps réel. En outre, il est doté d’une capacité « d’apprentissage profond » [ou « Deep Learning »], « permettant l’acquisition automatique de cible [ATA] et la reconnaissance automatique de cible [ATR] », explique Rafael.

« Volant à des vitesses subsoniques élevées, il dispose d’une capacité d’attaque multidirectionnelle et synchronisée […], basée sur des plans d’attaque prédéfinis, en fonction des points de cheminement, de l’azimut, de l’angle d’impact et de la sélection du point de visée », poursuit l’industriel.

La production industrielle de l’Ice Breaker ne devrait pas tarder à commencer. Selon un cadre de Rafael, cité par Defense News, des négociations sont en cours avec des pays « de trois continents différents ».

France24 - Monde

Métavers : les avatars ont-ils des droits ?

Publié le : 06/07/2022 - 17:43Modifié le : 06/07/2022 - 17:57

Sébastian SEIBT Suivre

Pour entrer dans le métavers, présenté comme l'avenir d’Internet par Meta (anciennement Facebook), il faudra créer son avatar. Mais dans ces mondes virtuels, auront-ils des droits et des devoirs ? L’avocat Louis Taslé d'Héliand, spécialiste de ces questions, explique à France 24 quel sera le statut de notre double virtuel.  

Opex 360

Ukraine : Le président biélorusse prépare-t-il ses troupes à un engagement auprès des forces russes?

par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022

Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, cherche-t-il à préparer ses troupes à un éventuel engagement aux côtés des forces russes? Au regard de ses récentes déclarations, il ne s’y prendrait pas autrement. En témoignent encore les propos qu’il a tenus ce 12 juillet, devant des officiers de haut-rang, l’occasion d’une cérémonie donnée en l’honneur des diplômés des écoles militaires du pays.

« La Biélorussie est confrontée à une guerre hybride à grande échelle », a lancé M. Loukachenko, après avoir assuré que la « pression » sur Minsk « augmentait non seulement dans le domaine militaro-politique maius aussi dans ceux de l’économie et des médias.

« Cette guerre implique à la fois des structures nationales mais aussi celles de l’Otan, spécialisées dans les psy-ops [opérations psychologiques, nldr] et les opérations subversives dans le cyberespace », a-t-il ajouté, oubliant que, en la matière, la Biélorussie se livre également à ce jeu-là, comme avec l’instrumenlisation de migrants aux abords des frontières polonaises et lituaniennes.

« Au milieu de la forte pression, certains de nos alliés de l’OTSC [Organisation du traité de sécurité collective, ndlr] et de la CEI [Communauté des États indépendants, ndlr] ont malheureusement choisi une approche attentiste, pour ne pas dire plus. Pourtant, la politique biélorusse n’a pas été ébranlée. Nous maintenons un dialogue avec les pays qui respectent notre opinion et nos intérêts », a ensuite développé M. Loukachenko.

Puis, évoquant une entretien téléphonique qu’il a eu la veille avec son homologue russe, Vladimir Poutine, le président biélorusse s’est laissé emporté.

« Depuis peu, et nous en avons parlé en détail hier avec le président russe, des plans stratégiques d’attaque contre la Russie ont été établis », a-t-il accusé. Et ces « plans » prévoient des offensives « passant par l’Ukraine et par la Biélorussie », a-t-il dit.

« Je suis sûr que dans les écoles militaires, vous avez étudié attentivement l’évolution de la situation militaire et politique et comprenez parfaitement ce qui se passe à nos frontières occidentales. Sous prétexte de renforcer la défense de l’Europe et de mener toutes sortes d’exercices ‘défensifs’, les pays de l’Otan mettent en place une force de frappe blindée, clairement non défensive. Les militaires le comprennent », a enchaîné M. Loukachenko, avant de dénoncer les manoeuvres militaires et les vols des Occidentaux aux abords du territoire biélorusse.

« Apparemment, les nouveaux ‘croisés’ de l’Otan ont soudainement décidé que le moment était venu pour un autre ‘Drang nach Osten’ [« marche vers l’est »], oubliant comment des campagnes similaires se sont terminées pour leurs prédécesseurs », a-t-il conclu, en faisant allusion à la campagne de Russie menée par Napoléon Ier et… aux visées de l’Allemagne nazie.

Pour rappel, la Biélorussie n’est pas engagée militairement en Ukraine. Cependant, elle a permis aux forces russes d’utiliser son territoire pour mener des actions en territoire ukrainien, y compris des frappes aériennes et des tirs de missiles balistiques. Mais sa position va-t-elle évoluer?

La question se pose en effet. D’autant plus que, la semaine passée, M. Loukachenko a accusé l’armée ukrainienne d’avoir tiré des missiles en direction du territoire biélorusse. Ce qui n’a pas été prouvé à ce jour.

Par ailleurs, et dans le même temps, la rhétorique du président biélorusse a rejoint celle de Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe. En effet, elle a accusé les États-Unis et leurs alliés de mener une « confrontation hybride » avec la Russie, s’approchant ainsi d’une « confrontation militaire ouverte » avec Moscou. Cela signifierait un « conflit armé entre des puissances nucléaires », a-t-elle rappelé.

En attendant, le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, n’a pas fait dans la demi-mesure en terme de provocation. « Que les États-Unis se souviennent : ils [ont] un morceau du territoire [russe], l’Alaska. Et ils devraient réfléchir avant de saisir ou de geler les avoirs russes à l’étranger, car nous avons, nous aussi, quelque chose à reprendre », a-t-il menacé, le 6 juillet, a rapporté le journal indépendant « The Moscow Times« .

Pour rappel, Moscou avait cédé l’Alaska à Washington en 1867, pour la somme de 7 millions de dollars.

France24 - Monde

Fuite de données : il affirme mettre en vente la vie privée des deux tiers des Chinois

Publié le : 05/07/2022 - 18:29

Sébastian SEIBT Suivre

C’est l’une des fuites de données les plus massives de l’histoire de la cybersécurité : un pirate informatique affirme être en possession des données personnelles précises d’un milliard de Chinois. Il a mis en vente cette mine d’information qui peut intéresser un large éventail d’acquéreurs, du simple cyber-escroc à l’agent de la CIA. De quoi mettre Pékin dans l’embarras.

"ChinaDan" vient peut-être de marquer l’histoire de la cybersécurité. Personne ne sait encore qui se cache derrière ce pseudo, mais ce pirate informatique vend sur Internet, depuis le 4 juillet, ce qu’il affirme être les données personnelles d’un milliard de Chinois.

Ce piratage constituerait le plus grave incident de sécurité informatique à affecter les informations personnelles en Chine et l’une des plus importantes fuites de données de l’histoire au niveau mondial.

Le casier judiciaire, le dossier médical et plus encore

Le seul scandale d’une ampleur similaire remonte à 2013 lorsque les données liées aux trois milliards de comptes Yahoo avaient été compromises. Mais à l’époque, les cybercriminels avaient mis la main seulement sur le ba.b.a des données personnelles, comme le nom, l’adresse électronique et les identifiants de connexion.

Rien à voir avec le casse numérique qui vient d’avoir lieu. Les données auraient été dérobées sur un serveur de la police de Shanghai et pèsent plus de 22 teraoctets, soit 22 000 gigaoctets, ce qui correspond à peu près à la capacité de stockage de plus de 170 iPhone de dernière génération. "Vu son poids, cette base de données contient sûrement plus que seulement les noms et identifiants d’un milliard de Chinois", affirme Bastien Bobe, spécialiste de cybersécurité pour la société américaine de sécurité informatique Lookout.

Dans son annonce publiée sur un forum consacré à la cybercriminalité, "ChinaDan" précise d’ailleurs qu’en dehors des informations classiques - noms, numéro de téléphone, adresse physique - cette base de données contient aussi l’intégralité du casier judiciaire des individus. Et il vend cela pour la modique somme de 10 bitcoins (près de 200 000 dollars). "C’est peu vu la quantité de données, mais on peut penser qu’il espère ainsi la vendre plusieurs fois", estime Bastien Bobe.

L’éventuel acquéreur de cette mine d’or numérique pourra aussi consulter les dossiers médicaux d’une partie au moins des victimes de cette fuite de données, a pu confirmer le Wall Street Journal qui a eu accès à un échantillon des informations subtilisées afin de vérifier la véracité de ce hold-up numérique. 

Il y a, en outre, probablement bien plus que du texte dans ces fichiers. "Il y a sûrement aussi les photos et scans des pièces d’identité", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour ESET France. En outre, "la police chinoise associe les enregistrements des caméras de surveillance au dossier de tous les individus fichés. Il y a également un mélange entre les dossiers judiciaires et policiers afin d’avoir un maximum d’informations qui peuvent être rapidement utilisables contre une personne si les autorités ont besoin de faire pression sur elle", précise Frans Imbert Vier, PDG d'Ubcom, agence de conseil spécialisé dans la protection des données.

Jackpot pour tout cybercriminel

Les bases de données chinoises représentent donc le jackpot assuré pour tout cybercriminel qui peut mettre la main dessus. C’est pourquoi les affirmations de "ChinaDan" sur l’étendue de son e-caverne d’Ali Baba doivent être prises avec des pincettes. Il peut être tenté de survendre la qualité de son butin sachant que ce type de base de données est très recherché.

"Afin de vérifier la validité des affirmations de "ChinaDan", il faudrait avoir accès à un échantillon représentatif", assure Benoît Ferault, responsable produit pour Quarkslab, une société française spécialisée dans la protection des données. Le Wall Street Journal a pu confirmer la véracité des informations auprès d’une dizaine d’individus apparaissant dans cette base de données. "Les informations étaient tellement précises qu’une femme appelée a demandé si elles provenaient de son smartphone qu’elle venait de perdre", raconte le quotidien américain.

Mais cela ne veut pas dire qu’il y a bien un milliard de Chinois - soit deux tiers de la population totale du pays - dans ce fichier. "Cela me semble peu probable car, en théorie, les données collectées au niveau national sont centralisées à Pékin et les autorités policières de chaque ville sont censées n’avoir accès qu’à des fichiers concernant la population locale ou régionale", note Frans Imbert Vier.

Pour une ville de l’importance de Shanghai, cela peut facilement concerner plusieurs centaines de millions d’individus, d’après les différents experts interrogés par France 24. Et avec les éventuels doublons - comme, par exemple, dans le cas de femmes inscrites une fois sous leur nom de jeune fille puis de nouveau en tant que femme mariée -, la barre du milliard d’entrées peut vite être atteinte.

Mais même avec "seulement" plusieurs centaines de millions de Chinois fichés, cette base de données à de quoi aiguiser l’appétit d’un vaste éventail d’acquéreurs potentiels. "Les premiers acheteurs seront probablement les groupes spécialisés dans la criminalité financière, comme la fraude aux prestations sociales", assure Benoît Grunemwald. Il y a tout ce qu’il faut dans cette base de données - informations personnelles et scans des documents d’identité - pour réaliser l’usurpation d’identité parfaite et tenter de détourner des aides sociales.

Des infos sur des VIP chinois ?

Des laboratoires pharmaceutiques et des compagnies d’assurance à la moralité douteuse peuvent aussi y trouver leur compte. L’accès au dossier médical complet des citoyens fichés "peut leur permettre de mieux cibler des campagnes de promotion de certains médicaments ou ajuster les tarifs de leurs contrats d’assurance", estime Frans Imbert Vier.

L’historique des démêlés avec la justice ou la police peut se révéler aussi très alléchant pour un maître chanteur. Surtout que parmi les centaines de millions de citoyens répertoriés, "il y a sûrement des VIP  - que ce soit des stars du show-biz ou des riches hommes d’affaires - qui sont autant de cible potentiel pour des tentatives de chantage", note Gérôme Billois, expert en cybersécurité du cabinet de conseil Wavestone.

Dans le lot des VIP, il doit aussi y avoir des édiles locaux et leurs familles. "C’est potentiellement une mine d’or pour les services de renseignement du monde entier qui peuvent s’en servir pour compléter leur propre fichier sur les responsables politiques chinois", note Bastien Bobe, l’expert de Lookout.

Si la CIA, par exemple, peut y dénicher de quoi faire pression sur un haut responsable du Parti communiste chinois, cette fuite de données deviendrait alors un danger pour la sécurité nationale chinoise. Mais avant d’en arriver là, "encore faudrait-il être sûr de la qualité des informations qui sont ainsi à vendre", note Gérôme Billois.

Une sérieuse brèche dans le contrat social chinois

Ce scandale est une très mauvaise publicité pour les pays qui mettent ainsi en place des immenses bases de données rassemblant autant de renseignements sensibles sur leur population, estiment les experts interrogés. "Ce qui vient de se produire en Chine peut survenir n’importe où", souligne Bastien Bobe.

Et c’est un mauvais coup tout spécialement pour la Chine qui a fait de la surveillance numérique et de la collecte de données personnelles l’un des piliers de son système politique. "On savait qu’ils étaient très bons pour la collecte de données et la création de large base de données, on a la confirmation qu’ils sont bien moins doués pour sécuriser ces informations", résume Frans Imbert Vier.

En effet, les premiers éléments sur le modus operandi de l’attaquant démontrent qu’il y a "eu des manquements très graves aux règles de sécurité", note Benoît Ferault. L’un des développeurs en charge de cette base de données a, ainsi, laisser trainer par mégarde ses identifiants sur un forum de discussion pour informaticien en Chine.

C’est aussi une sérieuse brèche dans le contrat social qui lie l’État chinois à sa population qui accepte d’importante limite à sa liberté individuelle en échange d’une certaine sécurité. Un tel scandale pourrait remettre ce postulat en question…. "à condition que les Chinois soient mis au courant", précise Frans Imbert Vier. Pékin a bien compris le danger et, dès mardi matin, toute mention de cette attaque étaient censurée sur les réseaux sociaux

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Des hackers chinois sont passés par Facebook pour espionner des Ouïghours

ÉTATS-UNIS

Cyberespionnage : coup de froid entre Washington et Pékin

Opex 360

Un F/A-18 Super Hornet du porte-avions USS Harry S. Truman est passé par-dessus bord lors d’un coup de vent

par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022

Qu’un avion embarqué s’abîme en mer à cause d’un incident au moment de son catapultage ou de son appontage, cela arrive heureusement peu fréquemment, même si, ces derniers mois, deux F-35 [l’un britannique, l’autre américain] ont connu une telle mésaventure. En revanche, ce qui s’est produit à bord du porte-avions USS Harry S, Truman, le 8 juillet, au large des côtes italiennes, est rarissime.

En effet, le 10 juillet, l’US Navy a indiqué que l’un des F/A-18 Super Hornet du groupe aérien embarqué [GAé] du porte-avions était par-dessus bord, alors qu’il se trouvait sur le pont d’envol, à l’arrêt. Selon les minces explications qu’elle a données, cet incident est survenu durant un « coup de tabac » imprévu. Le dispositif d’amarrage de l’appareil a-t-il cédé? Ou a-t-il été mal installé? Une enquête a été ouverte pour le préciser.

En tout cas, un marin a été blessé durant ce coup de vent. Mais l’US Navy n’a pas précisé si c’était en lien avec l’incident concernant le F/A-18 Super Hornet. Son état est « stable » et il devrait bientôt se rétablir complétement, a-t-elle assuré.

Pour le moment, la marine américaine n’a pas encore décidé si elle allait tenter de récupérer le chasseur-bombardier du Carrier Air Wing One [CVW-1], comme cela s’est produit pour le F-35B de la Royal Air Force tombé en Méditerranée au moment de quitter le pont d’envol du porte-avions HMS Queen Elizabeth ainsi que pour le F-35C de l’US Navy qui avait manqué son appontage à bord de l’USS Carl Vinson, dans l’océan Pacifique.

Ayant appareillé de la base de Norfolk le 1er décembre 2021 pour rejoindre la Méditerranée, sous l’autorité de la 6e Flotte de l’US Navy, l’USS Harry S. Truman aura connu une forte activité durant ce semestre, notamment depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec, en moyenne, environ 90 sorties aériennes par jour, dans le cadre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental. À noter par ailleurs que, la semaine passée, son groupe aéronaval [Carrier Strike Group n°8 – CSG-8] a accueilli la frégate multimissions [FREMM] Languedoc. Et pour une courte durée puisqu’il doit être relevé le mois prochain par l’USS George HW Bush.

Photo : US Navy

France24 - Monde

Tour de France : au sommet du Granon, Vingegaard fait craquer Pogacar et lui prend le maillot jaune

Publié le : 13/07/2022 - 16:55Modifié le : 13/07/2022 - 17:04

Romain HOUEIX Suivre

Le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo) a remporté la onzième étape du Tour de France, mercredi. Grâce à un harcèlement tactique de son équipe, il a surtout fait céder Tadej Pogacar, grand perdant du jaune. Le Français Romain Bardet récupère la deuxième place du classement général.

Elle était annoncée comme l'étape reine du Tour de France 2022. La 11e étape entre Albertville et le col du Granon a tenu toutes ses promesses mercredi 13 juillet. La Jumbo-Visma a fait la course sur les 151,7 kilomètres que duraient l'étape et a finalement été récompensé dans les derniers kilomètres. Sur les pentes du Granon, Tadej Pogacar, le maillot jaune qui semblait quasiment intouchable depuis Copenhague, a finalement craqué sur une offensive de Jonas Vingegaard. Le Danois a fait coup double en remportant l'étape et s'emparant du maillot.

🎙 🇩🇰Jonas Vingegaard : « C’est un rêve qui se réalise. Ce matin j’avais pour ambition d’aller gagner l’étape, d’aller chercher le Maillot Jaune. Le faire réellement c’est incroyable. »💛 L’intégralité de l’interview du porteur du #MaillotJauneLCL, c’est ici. ⤵️ 💛#TDF2022 pic.twitter.com/8T7uyP3oNr

July 13, 2022

Avant cette étape, le Tour de France n'avait emprunté qu'une seule fois le col du Granon. C'était en 1986 et l'étape est restée dans l'Histoire comme la dernière fois où Bernard Hinault, dernier vainqueur français en date sur la Grande Boucle, a porté le maillot jaune. Cette édition 2022 restera peut-être comme celle où Tadej Pogacar, après deux sacres consécutifs, a pour la première fois montré ses failles et perdu le maillot jaune. 

La Jumbo-Visma de Jonas Vingegaard et de Primoz Roglic se présentait le couteau entre les dents, bien décidée à enlever le maillot jaune du Slovène. Première partie de son plan : placer Christophe Laporte et Wout Van Aert dans l'échappée du jour pour servir d'appuis au moment clé de l'étape.  

Ensuite, il s'agissait d'amaigrir le peloton à 67 kilomètres de l'arrivée pour permettre aux leaders de la Jumbo-Visma, Vingegaard et Roglic, de s'isoler en tête avec Tadej Pogacar et Geraint Thomas. Dans les premières pentes du Galibier, les deux équipiers se sont ainsi lancés dans un jeu de harcèlement contre leurs adversaires. Mais en vain : le jeune Slovène reprend leurs attaques une par une.  

Travail d'équipe

Si le groupe des favoris se reconstitue dans la descente, c'est au tour de Wout Van Aert de décrocher de l'échappée pour donner un coup de main à ses leaders. Dans la vallée entre le Galibier et le Granon, il fait fondre l'écart avec la tête de la course puis laisse Primoz Roglic mettre un coup de collier pour mettre en difficulté Pogacar. Jonas Vingegaard n'a plus qu'à mettre le dernier coup de pinceau à ce chef d'œuvre collectif. À 5 kilomètres, son attaque est tranchante et décroche le leader en pleine défaillance. ce dernier lui concède près de 3 minutes. 

À noter que les Français se sont illustrés dans cette étape. Warren Barguil, dernier rescapé de l'échappée, a longtemps cru pouvoir s'imposer avant de faiblir dans les dernières pentes. Romain Bardet a paru le plus en forme en dehors de la Jumbo-Visma et signe une troisième place. Cela lui permet de prendre la deuxième place au classement général. David Gaudu, de son côté, est resté caché à l'arrière tout le long avant de faire une belle fin d'étape et terminer cinquième. 

Reste désormais à savoir comment Tadej Pocagar, double vainqueur du Tour, va réagir pour la fête nationale française où le Tour s'attaquera à un autre de ses monuments : les 21 virages de l'Alpe d'Huez. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR CYCLISME

Tour de France : le Danois Cort Nielsen remporte la 10e étape, Pogacar toujours en jaune

CYCLISME

Tour de France : Tadej Pogacar conforte son maillot jaune sur la Planche des Belles Filles

Tour de France : détente au sein du peloton, les tests Covid-19 sont tous négatifs

Opex 360

L’Union européenne va coopérer avec la Moldavie pour prévenir le risque de trafics d’armes en provenance d’Ukraine

par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022

Afin d’aider l’armée ukrainienne à contrer l’invasion de leur pays par la Russie, de nombreux pays de l’Otan se sont défaits de leurs stocks de missiles anti-char et sol-air [Javelin, NLAW, Stinger, MILAN, MISTRAL, 9K32 Strela-2m, etc]. Et c’est sans oublier les fusils d’assaut et autre lance-roquettes. De quoi intéresser aussi les groupes criminels, comme l’a souligné, le mois dernier, Jürgen Stock, le directeur général d’Interpol.

« La grande disponibilité d’armes pendant le conflit actuel entraînera la prolifération d’armes illicites dans la phase post-conflit », a en effet déclaré ce responsable devant l’Association de la presse anglo-américaine, exhortant les pays donateurs à « tracer » les armes qu’ils fournissent à l’armée ukrainienne.

« Les criminels sont déjà en train, en ce moment même, de se concentrer sur cela », a continué M. Stock, estimant que l’Union européenne [UE] pourrait être une « destination probable pour ces armes » car leur « prix sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves ».

D’où l’annonce faite ce 11 juillet par Ylva Johansson, la commissaire européenne aux Affaires intérieures. Ainsi, afin de prévenir le risque d’un trafic d’armes en provenance d’Ukraine, elle a fait savoir qu’un « hub de soutien pour pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières » allait voir le jour en Moldavie, pays par ailleurs candidat à une adhésion à l’UE.

« Avec le lancement de la plateforme de soutien de l’UE pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières en Moldavie, nous portons la coopération avec nos partenaires moldaves à un niveau supérieur pour faire face aux menaces. La plateforme renforcera notre action opérationnelle conjointe avec la Moldavie pour relever les défis posés par la criminalité organisée, notamment le trafic d’armes à feu ou la traite des êtres humains. Cela aidera également la Moldavie à participer à nos outils et instruments de l’UE en matière de sécurité intérieure », a fait valoir Mme Johansson, en marge du Conseil informel des affaires intérieure, à Prague.

L’idée est donc d’établir un cadre d’échange informel et de coopération policière impliquant les États membres de l’UE, la Moldavie et l’Ukraine, ainsi qu’Interpol et l’agence Frontex. Et, a priori, il était urgent de prendre une telle initiative, à en juger par les propos tenus par la commissaire européenne aux Affaires intérieures

« Nous avons quelques indications » sur un trafic. […] Nous savons combien d’armes il y a en Ukraine et bien sûr, toutes ne sont pas toujours entre de bonnes mains », en effet déclaré Mme Johansson, sans donner plus de précisions.

Aussi, il s’agit d’éviter un autre afflux d’armes vers l’UE, lequel viendrait s’ajouter à celui en provenance de l’ex-Yougoslavie.

« Nous avons toujours des problèmes avec le trafic d’armes depuis [les Balkans] au profit du crime organisé, qui alimente la violence des réseaux criminels dans l’UE. Donc nous devons nous préparer ensemble dès le début », a insisté la commissaire européenne.

France24 - Monde

Tour de France : le Danois Cort Nielsen remporte la 10e étape, Pogacar toujours en jaune

Publié le : 12/07/2022 - 17:43Modifié le : 12/07/2022 - 17:48

FRANCE 24 Suivre

Le Danois Magnus Cort Nielsen (EF Education) a remporté mardi la 10e étape du Tour de France. Une étape interrompue pendant près d'un quart d'heure par une manifestation de militants proclimat. Tadej Pogacar conserve de son côté le maillot jaune.

Le Danois Magnus Cort Nielsen (EF Education) a remporté la 10e étape du Tour de France, mardi 12 juillet à l'altiport de Megève, à l'issue d'une étape interrompue pendant près d'un quart d'heure par une manifestation de militants proclimat. Le Slovène Tadej Pogacar (UAE) conserve pour sa part le maillot jaune.

Cort Nielsen a devancé de peu l'Australien Nick Schultz sur la rampe d'arrivée. L'Espagnol Luis Leon Sanchez a pris la troisième place de l'étape, qui s'est conclue par la montée jusqu'à l'altiport, longue de 19,2 kilomètres (à 4,1 %).

Le peloton, avec Pogacar, a franchi la ligne avec près de neuf minutes de retard au terme des 145 kilomètres.

Et de deux victoires pour Cort Nielsen dans le Tour

Une échappée de 25 coureurs a pris forme après une soixantaine de kilomètres. L'Italien Alberto Bettiol s'est détaché à 42 kilomètres, mais la course a dû être neutralisée en raison de la présence de neuf manifestants assis sur la route, interpellés ensuite par la gendarmerie.

Après le nouveau départ donné à 38 kilomètres de l'arrivée, Bettiol s'est présenté en tête au pied de la longue montée vers l'altiport. Il a été repris ensuite par une partie de ses compagnons d'échappée avant que Sanchez passe à l'attaque à six kilomètres de l'arrivée.

Le vétéran espagnol (38 ans) a été rejoint et un groupe de contre-attaque est revenu sur la piste de l'altiport pour jouer la victoire d'étape.

L'Allemand Lennard Kämna, qui était en position de prendre le maillot jaune (à 8 min 43 sec au classement), n'a pu atteindre l'objectif. Il est toutefois remonté à la deuxième place, à onze secondes de Pogacar.

Cort Nielsen, 29 ans, s'est imposé pour la deuxième fois dans le Tour, quatre ans après son premier succès.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Tour de France : le Belge Wout van Aert s'impose au sprint dans la 8e étape

Tour de France : le Luxembourgeois Bob Jungels remporte la 9e étape en solitaire

Tour de France : détente au sein du peloton, les tests Covid-19 sont tous négatifs

France24 - Monde

JO de Paris-2024 : Emmanuel Macron va réunir les acteurs concernés pour "un point détaillé"

Publié le : 12/07/2022 - 18:08Modifié le : 12/07/2022 - 19:59

FRANCE 24 Suivre

La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra a annoncé mardi la tenue d'une réunion autour du président de la République et de la Première ministre le 25 juillet pour un "point détaillé de l'avancement de la préparation des JO", à deux ans de l'événement.

L’ombre du fiasco de la finale de Ligue des champions au Stade de France plane sur l’organisation des Jeux olympiques de Paris-2024. Le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé de réunir autour de la Première ministre les acteurs de ces Jeux le 25 juillet "pour faire un point détaillé de l'avancement de leur préparation". L’annonce a été faite mardi 12 juillet par la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, à l'occasion d'un conseil d'administration du Comité d'organisation des JO (Cojo).

À deux ans de l'événement et deux mois après le match chaotique entre le Real Madrid et Liverpool à Saint-Denis, l'exécutif passera notamment en revue les questions de "sécurité" et de "transports", a fait savoir le ministère des Sports à l’AFP.

>> À lire aussi : "Soirée chaotique au Stade de France : un raté qui interroge à deux ans des JO de Paris"

En plus des ministres concernés, comme le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, seront présents le président du Cojo, Tony Estanguet, ainsi que le délégué interministériel aux JO, le préfet Michel Cadot, a précisé le ministère à l'AFP.

Défis budgétaire et sécuritaire

Le Comité d'organisation entre désormais dans une phase capitale et doit faire face à deux défis majeurs. Le premier est budgétaire car le comité est lui aussi aux prises avec le risque inflationniste, qui va faire grimper la facture. "Ils sont très tendus niveau budget", a expliqué à l'AFP une source proche du dossier, pour tenir leur enveloppe de 4 milliards d'euros (billetterie, sponsors et contribution du Comité international olympique).

Le Cojo est déjà en négociation avec le Comité international olympique (CIO) pour essayer de s'extraire de certaines contraintes du cahier des charges qui coûtent cher. "Sans cela, ils n'y arriveront pas", décrypte un ancien élu qui connaît le dossier.

La Cour des comptes, déjà en train de tout éplucher, rendra en fin d'année un rapport qui sera débattu au Parlement. L'ampleur des économies à faire sera alors connue.

Le second défi concerne la sécurité de l’événement, notamment de la cérémonie d'ouverture en plein air sur la Seine. Le nouveau préfet de police de Paris, qui arrivera le 21 juillet, prendra la relève de Didier Lallement et sera amené à jouer un rôle majeur.

Les sites des épreuves annoncés

Le conseil d'administration de mardi a sonné la fin du jeu de chaises musicales pour les sites des épreuves olympiques. Il a acté que le basket ira bien à Lille pour les phases qualificatives, restera à Bercy pour les finales, et permutera avec le handball, qui ira dans le hall du Parc des expositions, dont ne voulait pas le basket.

La boxe atterrit à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, pour les phases préliminaires, en compensation du départ de La Courneuve – dans le même département – des épreuves de tir pour le site de Châteauroux, dans l'Indre.

Cette nouvelle carte, que beaucoup souhaiteraient enfin définitive, doit encore recevoir le tampon du CIO. Elle avait déjà été remaniée à l'automne 2020 et avait permis de gagner quelques dizaines de millions d'euros dans une salve d'économies globales chiffrées à 300 millions d'euros.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

JO de Paris-2024 : la moitié des billets seront vendus à 50 euros ou moins

JEUX OLYMPIQUES

Le drapeau olympique est arrivé à Paris, le compte à rebours pour les Jeux 2024 est lancé

CHANTIER

Paris-2024 : des sites olympiques conçus pour laisser "un héritage social"

Opex 360

L’amiral commandant la zone Asie-Pacifique perçoit une « agressivité » chinoise de plus en plus importante

par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022

Le 1er août prochain, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey remettra le commandement de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, qu’il occupe depuis 2020, au capitaine de vaisseau [et futur contre-amiral] Geoffroy d’Andigné. Aussi, avant de quitter ses fonctions, il a dressé un bilan de ses deux années passées dans la région Indo-Pacifique, à l’occasion d’un entretien donné à Tahiti Infos.

Sans surprise, le contre-amiral Rey a décrit une « montée des tensions » dans cette zone qui, conjuguée à une militarisation de plus en plus poussée, rend de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ». Évidemment, les revendications territoriales de la Chine dans la région, pourtant jugées « sans fondement » par la Cour pénale d’arbitrage [CPA] de La Haye, y sont pour beaucoup….

« La première des choses, c’est de réagir quand il y a une affirmation erronée de la part de la République populaire de Chine ou quel que soit le pays. La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c’est faux. C’est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques. […] Donc la première des choses, c’est de réagir face à ces affirmations », a expliqué l’amiral Rey.

D’où les missions de type « FONOP » [Freedom Of Navigation OPeration] régulièrement menées dans les secteurs où Pékin entend mettre son emprise. « Donc quand nous avons besoin de passer dans des endroits comme le détroit de Taïwan, nous ne nous privons pas de le faire », a fait valoir l’officier.

Cela étant, ces missions visant à défendre la liberté de navigation ainsi que celles conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell] afin de documenter les violations des sanctions internationales infligées à la Corée du Nord peuvent donner lieu à des « incidents » avec l’Armée populaire de libération [APL]. En juin, l’Australie et le Canada ont ainsi dénoncé le comportement des forces aériennes chinoises à l’égard de leurs avions de patrouille maritime.

Sur ce points, les autorités françaises sont plutôt discrètes au sujet des interactions avec les forces chinoises dans la région Indo-Pacifique. Tout au plus le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a-t-il récemment évoqué des « actes d’intimidation » devenus « réguliers » en mer de Chine. « Heureusement, nos commandants ont pour consigne d’éviter l’escalade tout en réaffirmant le respect du droit international », a-t-il confié à la revue Conflits.

Lors de l’entretien qu’il a donné à Tahiti Infos, l’amiral Rey s’est fait plus précis.

« Je perçois, en tant que chef militaire français dans l’Asie-Pacifique, une agressivité de plus en plus importante de la République populaire de Chine. Les affirmations que j’évoquais ne sont pas conformes au droit international. Nos correspondants chinois le savent très bien, alors pourquoi affirment-ils des contre-vérités pareilles si ce n’est pour provoquer? Sur le terrain, nos bateaux sont de plus en plus souvent pris à partie par des unités chinoises qui agissent de façon illégale. Quand vous naviguez, vous devez respecter des règles, et ça, ce n’est pas toujours fait par les bateaux et les avions chinois », a en effet détaillé ALPACI.

Par ailleurs, il faut également composer avec la présence de la marine russe dans la région, impactée par la guerre en Ukraine car la « Russie est aussi un pays du Pacifique ».

« Nous sommes amenés à opérer avec des Russes à proximité de nos unités, donc ça a des conséquences directes sur nos comportements, notre liberté de manœuvre et nos modes d’action », a expliqué l’amiral Rey.

Dans ce contexte, et pour ce qui concerne la Marine nationale, dont les moyens dans la région sont surtout taillés pour lutter contre les trafics et la pêche illégale, un saut capacitaire paraît inéluctable. « Nous avons des frégates de surveillance qui sont légèrement armées. Quand on voit la militarisation du Pacifique, il faut revenir à des bateaux mieux armés comme il y a trente ans, où nous avions des bateaux avec des sonars, des torpilles, des canons, des missiles… Parce que malheureusement, c’est une réalité, la zone se militarise et se bipolarise et la France a besoin de réagir en conséquence », a conclu l’amiral Rey.

France24 - Monde

Sénégal : un musée sous-marin dans la baie de Dakar

Publié le : 12/07/2022 - 17:06Modifié le : 12/07/2022 - 17:30

Laura MOUSSET Suivre

L’Océanium, club de plongée basé à Dakar et ONG de protection de l’environnement, a ouvert le premier musée sous-marin d’Afrique de l’Ouest, en partenariat avec la OH Gallery. Les visiteurs peuvent plonger dans la baie pour observer huit œuvres d'art immergées faites de matériaux respectueux de l'environnement. L'objectif du musée : sensibiliser aux conséquences de la pollution et de la surpêche sur les écosystèmes marins.

France24 - Monde

Hongrie : le pari de la géothermie pour se passer du gaz russe

Publié le : 12/07/2022 - 15:41

Samia METHENI Suivre

Dans les entrailles de la ville hongroise de Szeged, les eaux souterraines ont longtemps été inexploitées jusqu'au lancement d'un projet de grande ampleur destiné à chauffer des milliers d'appartements.

Choisissez vos articles