BBC
Mik Critchlow: Tributes to acclaimed documentary photographer
Tributes have been paid to an acclaimed photographer who was championed as a "working class hero" for documenting everyday life in the North East.
Mik Critchlow was born in Ashington, Northumberland, in 1955 and based himself in the town for a long-term project chronicling social change.
His "ability to connect with people through the camera" won him praise.
His daughter, Shona Brown, said "with great sadness" her father had "passed away peacefully" on his 68th birthday.
Woodhorn Museum in Ashington - where an exhibition of Critchlow's work is displayed - said staff were "saddened to hear the news of the passing" of the "incredible photographer".
We are saddened to hear the news of the passing of Mik Critchlow. He was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera. 'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery pic.twitter.com/AgEdGop7d2
The exhibition, called Coal Town, chronicles the colliery and the people who worked there before and after the mine was closed. His grandfather worked there as a miner for 52 years.
Paying tribute, a spokesperson for the museum said: "A proud Ashington lad, he was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera.
"'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery."
Critchlow described the photograph of the colliery deputy George Miller Davison on the final shift at Woodhorn in 1981 as a near happenstance.
He recalled: "I was taking photographs around the mine shaft of the miners coming out from the cages and I was just taking loads and loads of photographs.
"I thought that was the last people out but the shafts man said 'Well, there's one more guy coming'. I looked at my camera, and had ran out of film on my 35mm camera and had one shot left.
"I strapped a flash on and this guy came out, and the lead image for the exhibition is the result of the picture."
The son of a coal miner, Critchlow left school at 15 and, after a variety of jobs, in 1977 enrolled on art course as a mature student.
Shortly after he began taking photographs of his hometown and in 1979 received a grant to produce documentary work in the area.
A book of his work published in 2019, also called Coal Town, became a local history best seller.
In December 2021 Critchlow was appointed a member of the board of trustees for The Ashington Group also known as "The Pitman Painters".
As a student he had been inspired by the group to document his hometown, using a lens, rather than a paint brush.
Capturing images of the everyday in changing economic times became his life's work.
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France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
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Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Известия (RUS)
The Independent признала стойкость экономики РФ перед санкциями Запада
Российская экономика показала способность переживать санкции Запада. Об этом 14 марта заявил обозреватель издания The Independent Дэвид Макхью.
Он сослался на слова россиян, которые не отметили серьезных изменений в экономике страны.
«Западные санкции ударили по российским банкам, богатым людям и импорту технологий. Но после года далеко идущих ограничений, направленных на ослабление военной мощи Москвы, экономическая жизнь простых россиян не сильно отличается от той, что была до февраля 2022 года», — отмечает обозреватель.
Кроме того, в стране нет массовой безработицы, резкого падения валюты, а в магазинах почти не изменился ассортимент. Это также указывает на стабильность российской экономики, приводит мнение автора «Газета.Ru».
«Цель Владимира Зеленского — втянуть в конфликт европейские народы»
Депутат Европарламента Тьерри Мариани — о мирном урегулировании конфликта на Украине, взрывах на «Северных потоках» и африканском турне Макрона
Ранее, 14 марта, президент России Владимир Путин назвал важнейшим результатом 2022 года кратное повышение экономического суверенитета РФ. Он подчеркнул, что Запад рассчитывал, что страна рухнет «через две-три недели или через месяц».
За день до этого стало известно, что Евросоюз (ЕС) продлил действие антироссийских санкций на шесть месяцев, до 15 сентября 2023 года, из-за продолжающегося конфликта на Украине.
10 марта сообщалось, что администрация США и представители ЕС расширили меры для пресечения нарушений антироссийских санкций. В совместном заявлении президента США Джо Байдена и главы Еврокомиссии Урсулы фон дер Ляйен говорилось, что новые совместные меры нацелены на дополнительные субъекты из третьих стран по всему миру.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
BBC
Robert Blake in pictures: From Hollywood to murder accused
The US actor Robert Blake has died aged 89.
Blake, who started acting at the age of six, was best known for his role as detective Tony Baretta in the 1970s TV series Baretta.
He starred in numerous other films and TV dramas during a career that spanned nearly six decades.
In 2002, he was charged with murdering his second wife Bonnie Lee Bakely.
Acquitted in 2005, he was later found liable for her death by a civil jury and ordered to pay her family $30 million, a move which bankrupted him.
All images are subject to copyright.
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Actor Robert Blake, once tried for murder, dies at 89
Opex 360
Le ministère britannique de la Défense obtient une rallonge budgétaire de 5,7 milliards d’euros sur deux ans
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Ce 13 mars, et alors que Londres s’apprête à dévoiler la mise à jour de l’examen intégré de sécurité, de défense et de politique étrangère, publié en 2021, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé que le ministère de la Défense [MoD] bénéficierait d’une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres sterling [soit 5,7 milliards d’euros au taux de change actuel] au cours des deux prochaines années afin de lui permettre de « reconstituer et de renforcer ses stocks de munitions », de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins » dans le cadre du pacte AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis].
Cet investissement « fait suite à une hausse de 24 milliards de livres sterling sur quatre ans des dépenses de défense en 2020, la plus forte augmentation soutenue depuis la guerre froide », ont rappelé les services du Premier ministre britannique.
Pour rappel, en septembre 2020, l’un des prédécesseurs de M. Sunak, Boris Johnson, avait annoncé que le MoD disposerait de 16,5 milliards de livres sterling supplémentaire, en plus des 7,6 milliards qui avaient déjà été prévus. C’est « un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide », avait-il souligné à l’époque. Un effort qui devait surtout profiter à la Royal Navy…
Par ailleurs, M. Sunak a assuré qu’il ferait le nécessaire pour porter les dépenses militaires britanniques à 2,5% du PIB « à plus long terme »… mais pas avant deux ans. « Le Royaume-Uni aura une conversation avec les Alliés sur la position future et le partage des charges lors du sommet de l’Otan, en Lituanie cet été. Nous reverrons les dépenses de défense après 2025, à la lumière de cette ambition », a en effet indiqué 10 Downing Street.
Cela étant, certains estiment outre-Manche que cet enveloppe de 6 milliards de livres sterling et cette promesse de porter les dépenses militaires à 2,5% du PIB sont insuffisantes pour continuer à soutenir l’Ukraine sans affaiblir la défense britannique, celle-ci étant aux prises avec un risque de ruptures capacitaires, notamment au niveau des forces terrestres, mal loties au cours de ces dernières années.
D’ailleurs, il y a encore peu, le ministre britannique de Défense, Ben Wallace, plaidait pour porter son budget à 3% du PIB d’ici 2030… Et c’était la raison pour laquelle il avait apporté son soutien à Liz Truss, l’éphémère locataire du 10 Downing Street, avant de se rallier à M. Sunak. « Sans ce changement, nous nous dirigeons vers moins de 2%. Mais selon les prévisions actuelles, cela représente environ un budget de 100 milliards de livres sterling en 2029-30. Nous sommes actuellement à 48 milliards de livres sterling. Voilà donc la différence. En huit ans, c’est une somme énorme », fit-il d’ailleurs valoir, en septembre dernier.
A priori, cette rallonge budgétaire devrait permettre à la British Army de moderniser son artillerie [dont une bonne partie a été cédée à l’Ukraine]. En tout cas, M. Wallace s’y était engagé en annonçant, en janvier, une accélération du programme MPF [Mobile Fires Platform] afin de le faire aboutir avant 2030.
Quoi qu’il en soit, selon l’agence Reuters, la revue stratégique actualisée va mettre en garde contre l’approfondissement des liens entre la Chine et la Russie… ainsi que contre la coopération croissante en matière militaire entre Moscou et Téhéran. En outre, elle devrait plaider pour un changement d’approche à l’égard de Pékin, qui sous l’égide du Parti communiste chinois [PCC], pose un « un défi historique et systémique avec des implications pour presque tous les domaines de la politique gouvernementale et de la vie quotidienne des Britanniques ».
Le PCC a « poursuivi une modernisation rapide et opaque » de l’Armée populaire de libération [APL], « avec d’énormes investissements », « militarisé des îles contestées en mer de Chine méridionale et refusé de renoncer à l’usage de la force pour atteindre ses objectifs concernant Taiwan », détaille le document. D’où l’intérêt de Londres pour la région Indo-Pacifique…
Mais, dans l’immédiat, la Russie reste « toujours la menace la plus aiguë », affirme cette revue stratégique actualisée. « Ce qui a changé, c’est que notre sécurité collective est désormais intrinsèquement liée à l’issue du conflit en Ukraine », estime-t-elle.
Известия (RUS)
Священник из США рассказал о желании христиан переехать в Россию
Тысячи христиан хотят перебраться с Запада в Россию. Об этом 15 марта рассказал переехавший из США священник храма Богоявления в деревне Красново Ярославской области Иосиф Глисон.
«Уже тысячи человек в США, Австралии, Канаде и Великобритании хотят переехать в Россию, хотя есть бюрократические сложности. Они знают, что здесь Бог, что здесь истинная вера. Я сам переехал в Россию, потому что Верховный суд США разрешил однополые браки. Я понял, что Америка против Бога, против христианства. А мы с семьей хотели жить в стране, которая повернулась к Богу», — рассказал он «РИА Новости».
По его словам, многие люди в США хорошо относятся к России и выступают против властей, которые действуют против самих американцев.
«Православных в США мало, но очень много протестантов, католиков. Они против однополых браков, идеологии трансгендеров и так далее. Поэтому нам надо показывать истинную Россию — церковь, семьи, радость жизни, но показывать не только в СМИ, которые сейчас на Западе блокируют, а в интернете, соцсетях, блогах. Для этого нужно много людей», — отметил Глисон.
«На преодоление русофобии потребуются годы»
Глава СПЧ Валерий Фадеев — о «культуре отмены» на Западе, иностранных соцсетях и переговорах РФ и Украины
Накануне американский актер Стивен Сигал на учредительном съезде Международного движения русофилов заявил, что он на 100% русофил и на 1 млн процентов русский. Он добавил, что «примерно половина американского населения любит РФ» и «люди видят, что ими манипулируют».
14 марта президент РФ Владимир Путин поприветствовал участников и гостей первого конгресса Международного движения русофилов. По его словам, участников объединяет искренняя любовь к России, ее истории и культуре, интерес ко всему, что связано со страной. На встречу прибыли представители из более чем 40 стран.
Как заявил тем временем министр иностранных дел Сергей Лавров, Россия наблюдает сегодня, как нацизм захватывает всё больше европейских стран. Он подчеркнул, что необходимость противостоять диктату во всех проявлениях и демонстрировать человеческое отношение к людям становится всё актуальнее.
BBC
UK microchip firms ask government for hundreds of millions
The boss of one of the UK's leading microchip firms is calling for the government to invest "hundreds of millions" in the sector.
Millions of products from cars to washing machines and mobiles rely on microchips also called semiconductors.
Scott White, of Pragmatic Semiconductor, said without a huge funding boost UK firms will go abroad.
The government said it would soon publish its strategy to improve access to skills, facilities and tools.
It comes as a new report says the UK government "must act now to secure the future of the vital UK semiconductor industry".
Mr White, Pragmatic's chief executive, said the government "can't just spend a few tens of millions of pounds" on the semiconductor sector, as "that isn't enough to move the needle".
"It has to be hundreds of millions, or even more than £1bn, to make a substantive difference," he said.
"It is not about unfair subsidies, it is about having a level playing field with other countries around the world."
Mr White said that other governments were "investing substantially" in their microchip industries, and that the UK had to follow suit.
Pragmatic Semiconductor employs 200 people across its headquarters in Cambridge and at two production sites in Country Durham.
Mr White added that while the company wanted to keep manufacturing in the UK, "that only makes sense if the economies are justified compared to elsewhere".
A joint report published on Thursday by the Institute of Physics (IOP) and the Royal Academy of Engineering (RAE) found "skills shortages, high costs and low public awareness threaten the UK's position in the vital semiconductor race".
The study follows a global shortages of microchips in recent years temporarily halted production of everything from games consoles to cars.
The IOP and RAE are calling for financial support for the sector in the UK.
They also want to see more children encouraged to study sciences at school, to help increase the number of qualified potential employees, and highlighting the importance of the sector.
The report - entitled UK Semiconductor Challenges and Solutions - also calls for the government to release its long-awaited national semiconductor strategy. This has now been two-years in the making.
The IOP's director of science, innovation and skills, Louis Barson, said the UK cannot simply rely on importing the microchips it needs.
He said: "We need a strong homegrown semiconductor industry, and that is critical to our economic security and physical security."
The UK's semiconductor sector is valued at $13bn (£11bn), according to one recent estimate. That might sound like a lot, but the global industry is said to be worth $580bn (£490bn).
Meanwhile, a parliamentary report last autumn said that the UK only produced 0.5% of the world's semiconductors.
The IOP says that there are currently 40 or so semiconductor firms in the UK, with 25 doing manufacturing work. And it estimates that the total workforce is around 11,400 people.
There have recently been some worrying signs for the industry in the UK.
Last week, the UK's top chip-designer Arm announced that it would be listing its shares on the New York Stock Exchange instead of London's. The news came despite UK Prime Minister Rishi Sunak meeting with bosses from Arm's parent company, Japan's SoftBank.
In addition, another UK chip firm, IQE, has already warned that it might have to relocate abroad without more government support for the sector.
All this comes against a backdrop of big overseas government investment in the semiconductor sectors. Last summer, the White House announced that it would invest $50bn in the industry in the US over five years, $29bn in boosting production, and $11bn in research and development.
It is a similar picture in the European Union, with Brussels planning to invest €43bn ($46bn; £38bn).
"Other countries are continuing to invest significantly in their own semiconductor industries, and the UK will fall behind without timely government action and a coherent strategy," said Prof Nick Jennings, chairman of the RAE's engineering policy centre committee.
In addition to the matter of funding, the IOP and RAE want the government to confirm that it will proceed with its proposed plan to set up a national body for the sector, a so-called "semiconductor institute".
"Crucially it could speak for the sector, provide a coordinated voice that would allow the industry to present a united front," said Mr Barson.
A government spokesman said: "Our forthcoming semiconductor strategy will set out how the government will improve the sector's access to the skills, facilities and tools it needs to grow. The strategy will be published in due course."
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
‘Russia Outside Russia’: For Elite, Dubai Becomes a Wartime Harbor
In the exclusive neighborhoods and palatial shopping malls of the United Arab Emirates’ biggest city, wealthy Russians can build a new life without having to cut ties to their home country.
The Marina District in Dubai, in the United Arab Emirates. Many Russians favor this area when they first arrive in the country.Credit...
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By Anton Troianovski
Photographs by Andrea DiCenzo
DUBAI, United Arab Emirates — On an artificial island on the edge of the Persian Gulf, Dima Tutkov feels safe.
There are none of the anti-Russian attitudes that he hears about in Europe. He has noticed no potholes or homelessness, unlike what he saw in Los Angeles. And even as his ad agency turns big profits back in Russia, he does not have to worry about being drafted to fight in Ukraine.
“Dubai is much more free — in every way,” he said, sporting an intricately torn designer T-shirt at a cafe he just opened in the city, where his children are now in a British school. “We are independent of Russia,” he said. “This is very important.”
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UNITED ARAB
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Dubai
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BLUEWATERS I.
By The New York Times
A year into a historic onslaught of economic sanctions against Russia over its invasion of Ukraine, Russia’s rich are still rich. And in Dubai, the United Arab Emirates’ biggest city, they have found their wartime harbor.
Among the city’s waterfront walkways, palatial shopping malls and suburban cul-de-sacs, Russian is becoming a lingua franca. Oligarchs mingle in exclusive resorts. Restaurateurs from Moscow and St. Petersburg race to open there. Entrepreneurs like Mr. Tutkov are running their Russian businesses from Dubai, and opening up new ones.
Dubai’s new Russian diaspora spans a spectrum that includes multibillionaires who have been punished with sanctions and middle-class tech workers who fled President Vladimir V. Putin’s draft. But to some extent, they share the same reasons for being in the Emirates: It has maintained direct flights to Russia, staked out neutral ground on the war in Ukraine, and, they say, displays none of the hostility toward Russians that they perceive in Europe.
“Why do business somewhere that they’re not friendly to you?” says Tamara Bigaeva, who recently opened a two-story outpost of a Russian beauty clinic that is already welcoming longtime clients. “In Europe, they clearly don’t want to see us.”
Indeed, a major draw of Dubai is that it is apolitical, according to interviews with Russians who have settled there. Unlike in Western Europe, there are no Ukrainian flags displayed in public and no rallies of solidarity. The war itself feels far away. Anyone in Dubai harboring anti-Russian sentiments would most likely keep them to themselves, anyway; protests in the Emirates’ authoritarian monarchy are effectively illegal, and freedom of assembly is severely limited.
The State of the War
The presence of wealthy Russians in Dubai at a time when they have been largely cut off from the West shows how Mr. Putin has been able to maintain the social contract that is key to his domestic support: In exchange for loyalty, those close to power can amass enormous riches.
In fact, one political scientist, Ekaterina Schulmann, said Mr. Putin has been signaling to businessmen that he is prepared to remove still more obstacles to enrichment. A recent law, for example, frees lawmakers from having to make public their income and property.
“Yes, we’ve cut you off from the First World, but things won’t get any worse for you,” Ms. Schulmann said, describing how she sees Mr. Putin’s revised contract with the elite. “First of all, there are many other countries that are friendly to us. Second, you’ll have plenty of opportunities to get even richer, and we will no longer prosecute you for corruption.”
Publicly, Mr. Putin has been calling on jet-setting Russian elites to refocus their lives and their investments inside Russia. But the rich who have relocated to Dubai have other ideas.
“For all of us, this is an island of safety for a certain period of time,” said Anatoly Kamenskikh, a Russian real estate salesman who brags that his team sold $300 million worth of property in Dubai last year — the vast majority to Russian citizens. “Everyone is trying to park their assets somewhere.”
Mr. Kamenskikh’s real estate developer, Sobha Realty, celebrated Dubai’s Russian-driven real estate boom by setting up a miniature St. Basil’s Cathedral and artificial snow outside the sales office. A section of the artificial island called the Palm Jumeirah is lined with Russian restaurants and nightclubs, one of which was packed on a recent Wednesday night as guests ordered $1,200 bottles of Dom Pérignon Champagne that dancing waiters delivered with lighted sparklers.
When one drunken guest yelled out, “Glory to Ukraine!” the bouncers swiftly saw him out.
“You get the feeling that they have their head in the sand,” Dmytro Kotelenets, a Ukrainian entertainment producer who moved to Dubai with his family, said of the Russians around him. “They either don’t want to notice what’s happening between Russia and Ukraine, or they think that nothing has changed.”
In his state-of-the-nation speech last month, Mr. Putin called on Russia’s wealthy to “be with your Motherland” and to bring their financial assets home, rather than to view Russia “as simply a source of income” from abroad.
In fact, many of Russia’s rich are simply shifting their lives to the United Arab Emirates, which — like the rest of the Middle East — has refused to join the West’s sanctions against Moscow.
“I’m in Dubai, I’m chilling,” go the lyrics to the current No. 1 song in Russia, according to Apple Music. “Yeah, I’m rich, and I don’t hide it.”
The Emirates has a population of about 10 million, of whom only about a million are Emirati citizens. The rest are expatriates, including millions of Indians and Pakistanis, and smaller numbers of Europeans and Americans.
A New York Times analysis of flight records last spring found that the United Arab Emirates became the top destination for private flights out of Russia in the weeks after the invasion, which began Feb. 24, 2022. Since then, by all accounts, the country’s allure has only grown.
Russian government statistics show that Russians took 1.2 million trips to the Emirates in 2022, compared with one million in the pre-pandemic year of 2019. Many of those visitors put down roots: Russians were the leading nonresident buyers of Dubai real estate in 2022 by nationality, according to Betterhomes, a Dubai brokerage.
First, there are the tycoons. Andrey Melnichenko, a Russian coal and fertilizer billionaire, moved to the United Arab Emirates last year after sanctions forced him to leave his longtime home in Switzerland. Last month, in the hushed lobby of an exclusive resort, another penalized Russian businessman said he was in town for a birthday party.
Russian officials and their families also visit, though they try to avoid calling attention to their presence, and for good reason: In the northwest Russian region of Vologda, the pro-Kremlin United Russia party expelled two local lawmakers after social media posts placed them in Dubai. One of them, Russian journalists studying their posts reported, was vacationing there with Ksenia Shoigu, the daughter of the Russian defense minister.
The elite cross paths at Angel Cakes, an Instagram-friendly cafe that Mr. Tutkov, the advertising entrepreneur, opened on an artificial island called Bluewaters in the shadow of the world’s tallest Ferris wheel. One frequent guest of the cafe, the former president of a major Russian company, quipped, “Dubai is becoming a part of Russia outside Russia.”
Mr. Tutkov dismissed as an “illusion” the idea that sanctions had wrecked the Russian economy. His advertising agency, he said, was profiting as companies race to fill the vacuum left by Western corporations that pulled out of Russia. His clients include Haier, a Chinese home appliance maker trying to break into a market that had been dominated by more established brands.
Sanctions on the financial system also proved no hindrance. Last summer, the ruble soared to historic highs against the dollar. Mr. Tutkov said he took advantage of the exchange rate by using Russian banks that had not been placed under sanction to move some of his ad agency’s profits to Dubai.
“We were exchanging into dollars and transferring them here,” he said. “In dollars, we were getting colossal excess profits, you understand? And everyone was doing this.”
Mr. Tutkov and his family had planned to spend the summer in Moscow. But after Mr. Putin’s draft last fall, he is no longer sure he will go back.
“These are colossal risks,” said Mr. Tutkov, 39. “What if you can’t leave or they take you into the army or something?”
The diaspora also includes smaller earners, among them art-world types, technology workers and employees of Western companies that relocated their Moscow offices to the city.
Dmitri Balakirev, who worked in tech in the Ural Mountains, left Russia because he opposed the war, he said, and went to Dubai because he had visited it previously thanks to direct flights from his city.
Mr. Balakirev decided to stay and start a real estate agency. He judged that direct flights to Russia were likely to remain, allowing him to stay in touch with his relatives. And he saw it as a place where he could make a living.
Emirati officials say that their banks follow all American sanctions-related rules. Indeed, many Russian émigrés say that among the hardest parts about moving to Dubai is opening a bank account, attributing monthslong waits to the banks’ exacting compliance requirements.
“There are many Russians who are not sanctioned and are interested in safer havens,” Anwar Gargash, a diplomatic adviser to the Emirates’ president, told reporters last year.
Among those who found a haven in Dubai last year is the Russian pop star Daria Zoteyeva, the singer of Russia’s current No. 1 hit. She now lives in an unfinished luxury housing development in the desert. At night, a light show flashes across the Burj Khalifa, the world’s tallest skyscraper, in the distance.
To make music, Ms. Zoteyeva said in an interview on a roadside bench, “you need to be in a good mood.” Dubai, she goes on, is a “sunny place” where the war “doesn’t affect you.” She refuses to take a position on the war, which she calls “this whole situation.”
“It’s to avoid letting go of my audience, and to make money,” she said, explaining her silence. “Because it’s a lot of money. It’s a lot of money.”
Vivian Nereim contributed reporting from Riyadh, Saudi Arabia, and Alina Lobzina from London.
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Известия (RUS)
Источники рассказали о тренировке спуска космонавтов МКС на Землю
Экипаж МКС 15 марта проведет тренировку спуска на Землю на аварийном корабле «Союз МС-22», сообщили «Известиям» три источника в отрасли. Космонавты будут включать аппаратуру, имитируя возвращение с орбиты, чтобы проверить, как сильно нагреется поврежденный ранее корабль и можно ли его использовать для экстренной эвакуации с МКС в случае какого-либо инцидента.
Орбитальная дистанция: «Союз МС-24» могут запустить на МКС на три месяца раньше плана
Как возможный перенос старта связан с расследованием нештатных ситуаций на других кораблях «Роскосмоса»
По мнению источника «Известий», данная тренировка проводится, чтобы понять, можно ли будет спуститься на Землю на поврежденном корабле в случае крайней необходимости. Например, если из строя выйдет «Союз МС-23», на котором пока и планируется совершить посадку.
«Тренировка начнется 15 марта в 15:10 и продлится до 20:15. Дмитрий Петелин и Сергей Прокопьев будут в скафандрах, Андрей Федяев — без скафандра. Эксперимент может быть прерван по решению руководства полетом, по физическому состоянию экипажа, при достижении 31 ºС в спускаемом аппарате, при 95% влажности при этой температуре. Также тренировку завершат при 40 ºС в приборном отсеке, при 45 ºС нагрева центрального компьютера. Космонавтам можно взять с собой немного воды и еды на пять часов работы, включить систему удаления влаги из воздуха, работать только с бумажной документацией. Планшеты включать нельзя, они нагревают воздух», — рассказал источник.
Второй источник «Известий», из РКК «Энергия», подтвердил проведение тренировки. Однако он отметил, что экипаж на борту МКС регулярно отрабатывает различные режимы полета, а спуск — одна из наиболее распространенных тренировок.
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
Больному кораблю: космонавты отработают спуск на аварийном «Союзе МС-22»
Opex 360
Les forces armées allemandes n’ont pas encore vu la couleur du fonds spécial de 100 milliards d’euros
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
En septembre dernier, pour avoir appelé à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, qu’il avait jugée « insuffisante » pour faire « reculer la Russie sur un large front », le général Eberhard Zorn, alors chef d’état-major de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes] s’était attiré quelques critiques…
D’autant plus qu’il fit part de ses réticences à livrer certains types d’armes à Kiev [« tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour, avait-il dit], avant de mettre en garde contre l’ouverture d’un second front par Moscou. « Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie… il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités », avait-t-il estimé.
En outre, il lui était aussi reproché le mauvais état des forces armées allemandes. Or, sur ce point, le général Zorn ne pouvait faire qu’avec les moyens alloués à la Bundeswehr. Pouvait-on en attendre davantage alors que le budget de la défense allemand a constamment été soumis à des vents contraires au cours de ces dernières années?
Quoi qu’il en soit, après cinq années passées à la tête de la Bundeswehr, le général Zorn devrait quitter bientôt ses fonctions pour être remplacé par le général Carsten Breuer, l’actuel « patron » du « commandement territorial » [TerrFüKdoBw], créé en septembre dernier. Telle est la proposition faite par Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
À vrai dire, les difficultés budgétaires de la Bundeswehr font partie du passé. En théorie, du moins. L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour réticent à augmenter les dépenses militaires quand il était le ministre des Finances du dernier gouvernement dirigé par Angela Merkel, a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à pallier les carences des forces armées d’outre-Rhin. Ce qu’il théorisera, plus tard, dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, en parlant de « changement d’époque » [« Zeitenwende »].
Auparavant, M. Scholz avait justifié la création de « fonds spécial » en expliquant que l’Allemagne devait se doter de la « plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’Otan en Europe ». Et d’assurer que Berlin investirait, en moyenne, « environ 70 à 80 millards d’euros par an » pour développer ses capacités militaires « au cours des prochaines années ». Soit l’équivalent d’environ 2% du PIB.
Seulement, et c’est là que les reproches adressés au général Zorn peuvent se justifier, la situation de la Bundeswehr ne s’est pas améliorée depuis les annonces de M. Scholz. Annonces qui, par ailleurs, et aux dires d’experts militaires, sont insuffisantes pour « réparer » la Bundeswehr et revenir sur des années de sous-investissements.
« La Bundeswehr manque de tout. Et elle en a encore moins depuis le 24 février [premier jour de la guerre en Ukraine, ndlr] », a en effet déploré Eva Högl, la commissaire parlementaire auprès des forces armées fédérales allemandes, ce 14 mars. « Cela concerne la formation, les exercices et aussi l’équipement en opération », a-t-elle ajouté.
En février, dans les pages du journal Bild am Sonntag, le colonel Andre Wüstner, président de l’Association indépendante des forces armées [DBwV], a fait un constat identique. « Il n’y a eu aucune amélioration notable » depuis les annonces faites l’année dernière, a-t-il dit. « Il faut plus de rapidité, que ce soit en termes de matériel, de personnel ou d’infrastructures, il faut un vrai revirement qui se ressente dans les troupes en cette période parlementaire… sinon le ‘tournant’ est passé », a-t-il fait valoir, avant de souligner que la préparation opérationnelle de certaines unités, notamment celle relevant de l’artillerie, continuait à décliner, les matériels fournis à l’Ukraine n’ayant pas été remplacés.
« Nous n’avons pas assez de chars pour pouvoir former, pour pouvoir nous entraîner et pour avoir ensuite les moyens nécessaires lors d’un engagement, il manque des bateaux et des navires, il manque des avions », a aussi détaillé Mme Högl. Même chose pour les équipements individuels, comme les jumelles de vision nocturne, les radios, etc. Et pour cause.
En effet, selon la commissaire parlementaire, la Bundeswehr n’a pas encore vu la couleur des 100 milliards d’euros qui lui ont promis. « Pas un euro ni un centime de ce fonds spécial n’a encore été dépensé », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi je demande que cet argent important pour la Bundeswehr parvienne rapidement aux troupes et que cette année, certaines choses soient acquises de manière tangible », a-t-elle dit.
Outre les équipements, les infrastructures sont dans un état déplorable. « Il manque des logements, des toilettes qui fonctionnent, des douches propres, des casiers, des installations sportives couvertes, des cuisines pour les troupes, des installations d’encadrement, des dépôts de munitions et des armureries, sans oublier le wifi », a énuméré Mme Högl, qui estime à 50 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour y remédier.
Reste que les 100 milliards du fonds spécial sont très insuffisants pour « combler toutes les carences ». Citant des « experts militaires », Mme Högl a avancé le montant de 300 milliards d’euros, dont 20 milliards pour les seules munitions.
En tout cas, pour M. Pistorius, les dépenses militaires allemandes doivent « augmenter continuellement » car « nous sommes dans une situation sécuritaire où nous devons plus que jamais équiper la Bundeswehr ». Mais pour le moment, celle-ci doit s’armer de… patience.
New York Times - World
France’s Pension Plan Strikes
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Macron Faces Pivotal Week in His Attempt to Change France at Its Core
Huge crowds are again expected to protest President Emmanuel Macron’s plan to raise the retirement age before a decisive vote that could redefine his nation and his legacy.
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By Roger Cohen
Reporting from Paris
A favorite phrase of Emmanuel Macron, the French president, is that in life “you have to take your risks.” He did, and rose from nowhere to lead France at the age of 39. Now, six years later, he has decided to risk his political future on reshaping France at the very point where it is most resistant to change.
Mr. Macron’s battle with the French street over his plan to raise the legal age of retirement to 64 from 62 is expected to culminate this week in a decisive vote in both houses of Parliament on Thursday. Before then, if the last several weeks are any guide, the president can expect more than a million French citizens to rally in protests around the country, hoping to beat back the change. In Paris, they will demonstrate in streets piled high with trash, uncollected because of strikes.
With his attempt to overhaul France’s pension system, Mr. Macron has taken on the fierce French resistance to a world of unbridled capitalism, the nation’s deep attachment to social solidarity and the pervasive view that a long and painful sentence of work is offset only by the liberating rewards of a pensioner’s life. It is an enormous gamble.
“Every country has a soul and the soul of France is equality,” François Hollande, Mr. Macron’s predecessor as president, famously said. Profit remains suspicious to many French people who view it as a subterfuge of the rich. The 1.28 million protesters in the streets of France last week — 3.5 million according to labor unions — had an unequivocal message for Mr. Macron: “Work less to live more,” as one slogan put it.
Mr. Macron, 45, appears unmoved, resolute in his conviction that the change is essential to France’s economic health because today’s workers pay the pensions of a growing number of retirees, who live longer. If France is to invest in the transition to a green economy and in defense at a time of war in Europe, it cannot, in Mr. Macron’s view, pile up deficits financing a retirement age that reflects the shorter life spans of a bygone era.
“It’s simple,” Mr. Macron said last year. “If we do not solve the problem of our retirees, we cannot invest in all the rest. It’s nothing less than a choice of the society we want.”
That may be logical, but the reservoir of sympathy on which Mr. Macron could once depend has evaporated. The pivot point of his second term, still less than a year old and accompanied until now by sense of drift, appears imminent.
He won re-election last year more as a bulwark against Marine Le Pen, the extreme right candidate, than anything else. Europe’s wunderkind is wounded. To some degree, he is vulnerable. Yet he insists, in the quixotic style he has often demonstrated, on the most difficult of changes at a time when 40 percent of French families say they struggle to make ends meet.
“It’s a question of his DNA,” said Clément Beaune, a government minister who knows Mr. Macron well. “As a former economy minister, he wants a solid, growing France at the core of Europe. When asked about the most important legacy of his first term, he always says slashing unemployment.”
The jobless rate has fallen to just over 7 percent, low for France, from 9.5 percent when Mr. Macron took office in 2017, a reflection of his sweeping changes to free up the labor market, which has helped lure increased foreign investment.
Expanding the work force, however, does not make French hearts beat faster. They do skip a beat to six days of strikes and demonstrations over the past two months. The protests have been accompanied by an outpouring of sympathy. Polls suggest that at least two-thirds of French people do not want the retirement age raised.
Solidarity funds support strikers losing pay. Labor unions from the far left to the center have acted in unusual unison. They have attacked Mr. Macron’s relative silence as “a grave democratic problem that leads inevitably to a situation that could become explosive,” as they put it in a letter to Mr. Macron last week.
Just how explosive will be revealed in the next several days.
Mr. Macron’s hodgepodge centrist political party, Renaissance — formerly known as La République en Marche — with the backing of the center-right Republicans, should prevail, but support seems to be wavering and the outcome is unclear. Renaissance holds 260 seats and the Republicans 61, with 289 votes needed for a majority.
“It’s not a given that the reform passes,” said Alain Duhamel, an author and political commentator. “A month ago, I would have said 80 percent it goes through; now I would say 60 percent. Macron has taken a risky gamble. The logic of it is evident, but not the urgency.”
For Mr. Macron, inclined to sweeping ideas, the urgency appears to lie precisely in the logic. France is an extreme outlier. The age of retirement in Europe has generally risen to over 65. In Germany it is 65 years and 7 months. In Italy it is 67. In the Netherlands it will rise to 67 next year, and in Spain it will reach 67 in 2027. Yet because France sees itself as a model apart, it tends to be unimpressed by these comparisons.
For Mr. Macron, France must compete; it cannot, he believes, be hobbled by outdated regulations. “His core value, or conviction, is work,” Mr. Duhamel said. “Working more to grow more.”
But Mr. Macron’s message, or narrative, on pension reform has been hard for many French to follow. At different times, it had been about justice, about parlous public finances, even about a fulfilling a left-wing program.
“The reform of pensions is a reform of the left,” Olivier Dussopt, the French minister of labor, employment and economic inclusion, told Le Parisien, a French daily paper. “It could have been pushed through by a Social Democratic government.”
This happened in Germany two decades ago, under the Social Democratic chancellor Gerhard Schröder. It is not happening in France.
Mr. Macron emerged from the Socialist Party only to shatter it. He has proved to have economic ideas more generally associated in France with the right, a source of some of the fury often directed a him.
Still, what exactly “Macronism” is, other than a right to change your mind and a movement to occupy the entire middle ground of politics, remains something of a mystery. But on pension reform, as on commitment to the European Union, he has been unwavering.
Short of parliamentary approval, the government could resort to Article 49.3 of the French Constitution, which has been used to pass laws without a vote. But on a question of such magnitude and contentiousness, this would almost certainly smack of contempt for democratic process and could cement accusations against Mr. Macron of aloof, top-down rule.
“Today what is happening is massive,” Marylise Léon, the deputy leader of the French Democratic Confederation of Labor, the largest and most moderate union in France, told the daily Le Monde. “Mr. Macron cannot behave as if the movement did not exist. That would be crazy.”
Mr. Macron has declined to meet with union leaders, while saying the government is open to dialogue.
He appears to be adopting a position not uncommon among presidents under the Fifth Republic — setting the broad lines of policy while leaving it to Élisabeth Borne, the prime minister, to lead the tough slog of getting the legislation passed.
If anything, however, this policy has left the president looking more isolated. His inner circle is tight, dominated by his wife, Brigitte, who is intensely protective, and by Alexis Kohler, the general secretary of the Élysée Palace and a strong supporter of the overhaul, who has been at the president’s side since Mr. Macron became minister of the economy in 2014.
Inevitably, with Mr. Macron limited to two terms, his legacy has begun to loom large.
His commitment to a strong Europe of greater “strategic autonomy” remains central, and he clearly believes that only a modernized France with a balanced budget able to invest deeply in education, technological innovation, industrial independence, renewable energy, the armed forces and nuclear power can lead that push.
In this sense, the pension change is part of Mr. Macron’s wider European ambition.
If he can push the reform through, Mr. Macron will certainly follow up with offsetting social measures, including attempts to improve working conditions and broaden on-the-job training. Mr. Beaune, the minister delegate for transport, described the core idea as “work more but work better.”
Whether this will be enough, should the legislation pass, to heal the rift that has opened up in France over pension reform is unclear. Much will hinge on such healing, because a France at war with itself is likely to benefit the political extremes of the left and right.
“Macron’s obsession is that Ms. Le Pen not succeed him,” Mr. Beaune said. “Because if she does, that is what people will remember.”
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Известия (RUS)
«Известия» и Союз композиторов России проведут концерт-ретроспективу к юбилею Виктора Ахломова
МИЦ «Известия» и Союз композиторов России проведут концерт музыки советских композиторов, приуроченный к 85-летию со дня рождения выдающегося фотографа Виктора Ахломова. Сочинения Дмитрия Шостаковича, Родиона Щедрина, Гии Канчели и Арво Пярта исполнят лауреаты международных конкурсов Станислав Малышев (скрипка) и Алексей Кудряшов (фортепиано), а в пространстве зала будут выставлены работы Виктора Ахломова из архива «Известий» и собрания семьи мастера.
«От Конкурса Чайковского невозможно избавиться, сдвинуть его с пьедестала»
Народный артист России Владимир Овчинников — о бесполезных санкциях, эталоне Рахманинова и талантливых детях
Виктор Ахломов — мастер репортажной съемки. Будучи штатным сотрудником «Известий», он объехал всю страну, выполняя самые различные редакционные задания. Но в любом сюжете он находил выразительные, метафоричные образы и мог наполнить любую историю неповторимым лиризмом, тонким юмором. На своих героев Ахломов смотрит с доброй улыбкой. А порой и с восхищением, если это, например, великий музыкант.
Но парадным портретам он предпочитал портреты психологические. Стремился показать душу своего визави. В экспозиции Нелектория зрители смогут увидеть через ахломовский объектив великих музыкантов второй половины XX века — Альфреда Шнитке, Майю Плисецкую, Святослава Рихтера. Также будут представлены жанровые работы («Московское утро», «Грачи прилетели», «Белые ночи» и др.), которые прославили Виктора Ахломова.
Сын фотографа Илья Ахломов расскажет о творчестве его отца, а кандидат искусствоведения, обозреватель «Известий» и член Союза композиторов Сергей Уваров прокомментирует музыкальную программу вечера.
Подробнее о творчестве Виктора Ахломова читайте в материале «Известий»:
Объектив на реальность: фотографу «Известий» Виктору Ахломову — 85
Концерт-открытие выставки состоится 29 марта в 19:00 в Нелектории «Мелодия» (ул. Новослободская, 73c1).
Вход по приглашениям. Если вы хотите посетить мероприятие, напишите на events@unioncomposers.ru
МИЦ «Известия» — первый в России частный мультимедийный информационный центр. В состав МИЦ «Известия» входит новостной интернет-портал IZ.RU, телеканал «Известия» (IZ.RU), газета «Известия», новостные службы телеканалов «РЕН ТВ», «Пятый канал», а также питерский телеканал «78». МИЦ «Известия» является производителем и распространителем новостного контента в любом формате для ТВ, печати, интернета, радио. Ежемесячная аудитория новостных интернет-ресурсов МИЦ «Известия» — более 60 млн человек.
Союз композиторов России — всероссийская общественная организация, объединяющая профессиональных композиторов и музыковедов из 50 регионов страны. В разные годы союз возглавляли Дмитрий Шостакович, Георгий Свиридов, Родион Щедрин и другие мэтры.
Сегодня Союз композиторов проводит крупные музыкальные фестивали, композиторские и музыковедческие конкурсы, образовательные лаборатории, авторские и монографические концерты, онлайн-проекты. Среди них первая в современной России программа творческих заказов «Ноты и квоты», фестиваль камерной музыки «Пять вечеров», композиторский конкурс AVANTI в Московской консерватории и др.
Opex 360
Mer Noire : Un Su-27 russe est entré en collision avec un drone MQ-9 Reaper américain
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.
Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.
Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.
Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.
JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ
— W.J. Hennigan (@wjhenn) March 14, 2023
Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».
« Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.
Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.
Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».
« Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.
BBC
Oscars (not red) carpet: The best fashion looks - in pictures
The famous carpet changed colour in Hollywood for this year's Oscars - it was described as champagne, instead of being the traditional red. But the glamour on show was the same as ever.
Cate Blanchett had the eighth Oscar nomination of her career. Her elegant blue velvet outfit featured a ribbon made by refugees as part of an initiative from the United Nations refugee agency.
Everything Everywhere All At Once star Michelle Yeoh, who arrived in a white fringe Dior gown accented with diamonds, beat Blanchett to the award for best actress.
Michelle Williams was also nominated for best actress - the fifth Oscar nod of her career - for playing Steven Spielberg's mother in The Fabelmans. She opted for an embellished white Chanel dress with a sheer overlay dotted with crystals.
Lady Gaga, who performed her song Hold My Hand from Top Gun: Maverick, arrived in a black Versace dress with a sheer corset bodice - which extended rather low.
Rihanna also sang at the ceremony, performing Lift Me Up from Black Panther: Wakanda Forever. Her Alaia outfit had leather straps and train, and more sheer mesh showing off her baby bump.
British actress Florence Pugh went for a ruffled statement gown accompanied by black shorts and platform shoes, plus a striking silver necklace and two-tone hair design.
Irish star Paul Mescal pulled off a 1970s vibe with his white Gucci tuxedo and flared trousers. He was nominated for best actor for Aftersun.
Jamie Lee Curtis won the first Oscar of her career, and sparkled in a crystal and sequin-embellished Dolce and Gabbana floor-length gown - which could be described as champagne-coloured. After the runway's colour change, she joked: "Their carpet is going to match my drapes."
She also posted a photo of herself with 16 people who helped make the dress - which she said was just part of the Italian team behind it.
Stephanie Hsu is Curtis' co-star in Everything Everywhere All At Once, and was also nominated for best supporting actress. She went for a coral classic Valentino ballgown.
Angela Bassett, who was nominated for best supporting actress for playing Queen Ramonda in Black Panther: Wakanda Forever, was wrapped in a royal shade of purple.
Ana de Armas, who was also up for best actress, for playing Marilyn Monroe in Blonde, went for a sparkling, simple bodice, flowing into frilled layers.
Dwayne Johnson said his daughters helped pick his outfit - a shiny pale pink tuxedo jacket by Dolce & Gabbana - while Emily Blunt had a minimalist all-white look with detached sleeves, by Valentino.
Brendan Fraser, accompanied by girlfriend Jeanne Moore, was named best actor for his comeback role in The Whale.
Cara Delevingne brought some red back to the carpet in a dramatic Elie Saab gown.
Halle Berry, in white satin Tamara Ralph with rose gold decoration, presented an award, 21 years after she won best actress.
Avengers and WandaVision star Elizabeth Olsen's black Givenchy halter neck design added a hint of gothic glamour to the classic black dress.
Malala Yousafzai arrived in a shimmering silver Ralph Lauren gown with ruched waist.
The Nobel Peace Prize laureate was at the ceremony as executive producer of Stranger at the Gate, which was nominated for best documentary short.
Zoe Saldana was among those representing Avatar: The Way of Water, which was nominated for four awards including best picture.
Her Avatar co-star Sigourney Weaver complemented the Oscars statuettes in her stylish and shining V-neck gold-and-white patterned dress.
M3gan actress Allison Williams' Giambattista Valli outfit included a sheer dress with floral-jewelled design and feathered hem, with a voluminous candy pink gown extension.
Top Gun: Maverick star Jennifer Connelly, who was also among the ceremony's presenters, wore a Louis Vuitton design that added a sparkling neck structure to simple, straight black.
Eva Longoria wore an eye-catching and intricately-jewelled Zuhair Murad design with ribbon detail from her neck.
The decision to change the red carpet after 62 years was made by a creative consultant, who explained that a "champagne" coloured carpet would help with "the change from daytime arrivals to an elegant evening setting".
In a reference to Will Smith's slap last year, host Jimmy Kimmel quipped beforehand: "I think the decision to go with a champagne carpet rather than a red carpet shows how confident we are that no blood will be shed."
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WATCH: The must-see moments from this year's Oscars
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Russia-Ukraine War
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Russia’s Mercenary Chief Prepares Ground for a Political Advance
Yevgeny Prigozhin says his Wagner force will shrink when the battle for the Ukrainian city of Bakhmut is done. Now he’s maneuvering on the home front, for the favor of President Vladimir V. Putin.
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By Anatoly Kurmanaev
For months, Yevgeny Prigozhin has been Russia’s most public and provocative military leader in Ukraine. When he is not lauding the heroics of his private fighting force from the front lines, he is castigating the Russian generals for starving him of the supplies he needs to finish the work they could not.
Yet now, as his mercenaries struggle to complete a takeover of the eastern city of Bakhmut, Mr. Prigozhin is increasingly turning his attention to Russia’s home front, in what analysts see as attempts to secure a political offramp from the debilitating struggle on the battlefield.
He has said his fighting force, Wagner, will recede to the background after the fight for Bakhmut is over “to gradually reload, to shrink.”He also added, in a video message published on March 11, that Wagner would “transform into an army with ideology, and this ideology will be the struggle for justice.”
Such statements have coincided with other recent announcements suggesting Mr. Prigozhin wants to move past his standing as a military leader and play a larger role in Russian society.
Last week, Wagner, which operated in secrecy as recently as last year, announced that it would open recruitment centers in 42 Russian cities, despite the shrinking of the pool of veterans who have formed the backbone of its forces. Wagner has also recently opened a patriotic youth club, called Little Wagnerite, and hosted an exhibition of pro-war paintings.
The shift coincides with a wave of speculation about Mr. Prigozhin’s political ambitions, as he mixes aggrandizing statements and criticism of Russia’s military with careful navigation of the Russian hierarchy — and respect for President Vladimir V. Putin.
“He sees his future at risk, and he is scrambling to present a place for himself after Bakhmut within the larger war,” said Jack Margolin, a Washington-based expert on Russia’s private military companies.
Mr. Prigozhin has stepped up efforts to demonstrate broad support for Wagner among Russian businessmen, politicians and servicemen.
Last week, he publicly thanked Russia’s minister of industry and an executive at the military-industrial conglomerate Rostec for providing ammunition.
The State of the War
In the last several months, he has also publicized ties with regional officials and nationalist politicians on the fringes of Mr. Putin’s political system, as well as other pro-Russian paramilitary leaders. Wagner has been endorsed by the governor of Russia’s Kursk region, Roman Starovoyt, who in January went on a training course at the group’s base. His region has been a frequent target of Ukrainian drone and missile strikes.
Analysts say these kinds of alliances could serve a prelude for Wagner’s transformation into a political movement that, through recruitment and propaganda campaigns, will aid Mr. Putin’s goal of mobilizing Russian society for a long war. That would allow Mr. Prigozhin to show continued value to the Kremlin even if Wagner suffered battlefield defeats, Mr. Margolin said.
At the same time, Mr. Prigozhin has continued to lambast top military officials for denying his forces critical supplies. On Sunday, he went as far as claiming that ordinary Russian servicemen were bypassing military bureaucracy to donate some of their scarce ammunition to Wagner.
“Such servicemen are the majority,” he said in a follow-up statement on Monday. “It’s just that we missed the moment when unqualified scoundrels and intrigants crushed these humble guys,” he said, using his usual insults for the Russian military general staff.
Russia’s defense and industry ministries and Rostec did not respond to requests for comment.
To some analysts, Mr. Prigozhin’s flurry of boasts and grandiose projections betray a losing struggle against Russia’s top generals.
“I see some desperation here,” said Kirill Rogov, the founder of Re: Russia, an analytical group. “Prigozhin’s positions have noticeably weakened, because they have not taken Bakhmut, they are taking big losses and it’s not clear how they will replenish them.”
The Russian political scientist Dmitri Oreshkin said Mr. Putin had tolerated Mr. Prigozhin’s outspokenness and military autonomy because his grinding advance on Bakhmut had pushed the regular Russian military to show similar success elsewhere in Ukraine.
Mr. Prigozhin has himself framed his battlefield role in similar terms. As Wagner advances, “others must to try to keep up with us to save their face,” he said in a video published on March 4.
Mr. Putin made a bet on Mr. Prigozhin last summer, after Russian forces stumbled from one military disaster to another in the early months of the war.
Wagner was allowed to boost its ranks with tens of thousands of men recruited directly from Russian prisons. Mr. Putin personally issued mass pardons for the enlisted convicts, a departure from legal precedent that showed the scale of Kremlin’s involvement in Mr. Prigozhin’s project at the time.
Thrown into battle with little training, the ex-convicts have gradually exhausted Ukrainian defenses around Bakhmut with waves of costly assaults, allowing the group to take control of the eastern half of the city last week. The Russian forces have failed to make meaningful advances elsewhere.
Throughout the monthslong battle for Bakhmut, Mr. Prigozhin has appeared to relish his role as Russia’s military provocateur, posting profanity-laden accusations of incompetence against senior commanders and insulting the relatives of the defense minister, Sergei K. Shoigu.
Mr. Prigozhin has mocked Mr. Shoigu’s son-in-law for vacationing in Dubai and toying with antiwar sentiment, and last week said Wagner had recruited a namesake of the son-in-law. Social media channels affiliated with Wagner then posted a video of the fighter cursing the son-in-law.
But while Wagner’s progress in Bakhmut has put Russia on the cusp of its first significant victory since last summer, it has also exposed the limits of Mr. Prigozhin’s military strategy and the cost of his attacks on the Russian defense chiefs.
Mr. Prigozhin said last month that Wagner had lost access to Russian jails to recruit fighters; last week he added that he and his representatives had been banned from Russian military facilities. These developments have cut Wagner’s access to recruits and supplies, he said. He has regularly complained about a lack of ammunition.
Ukrainian officials said this month that Wagner had begun to run out of ex-convict fighters, forcing it to use more efficient but scarce professional units in assaults. That amplifies the cost of casualties.
On Sunday, Mr. Prigozhin acknowledged the slow pace of advance in Bakhmut, calling the fighting “difficult,” and saying that Ukrainian defenders continued to “claw at every meter.”
Mr. Prigozhin has also in recent days warned of a looming Ukrainian counteroffensive to liberate the contested city, saying that it could collapse Russia’s entire front line if the regular army does not come to Wagner’s aid.
“He is turning to public opinion and the media because he is no longer able to resolve problems behind the scenes,” said Mr. Margolin, the analyst.
In a written response to questions, Mr. Prigozhin said his plans to turn Wagner into an ideological army referred to the political training of his fighters rather than a broader political project.
“Ideological preparation, in my opinion, will greatly increase the effectiveness of our units,” he said.
Russian and Western analysts said that the volatility of Russian politics and society in wartime made it difficult to predict how successful Mr. Prigozhin might be in transforming himself from a paramilitary leader into a national political figure. He has refashioned his public persona before, turning himself from a convicted fraudster to a catering tycoon, who became known as “Putin’s chef.’’
A national survey by the Moscow-based pollster Russian Field in early February found that 41 percent of respondents approved of Mr. Prigozhin’s role in the war. This makes him one of the country’s more popular wartime leaders, said Artemiy Vvedenskiy, Russian Field’s founder.
But despite Mr. Prigozhin hyperactivity on social media, the same survey found that nearly a third of Russians didn’t know anything about his war effort, showing the limits of internet image-making in a country where most people still get their news from television.
Sergei Markov, a former Kremlin adviser and frequent guest on Russian state television shows, said last month that the Kremlin had directed TV channels to limit the coverage of Mr. Prigozhin to keep his ambitions in check.
But among younger, technology-savvy Russian war supporters, Mr. Prigozhin has been able to stoke patriotic sentiment by building a powerful anti-elite narrative. His messages place the blame for Russia’s military reversals and staggering losses on incompetent and corrupt military commanders, said Mr. Rogov, the political analyst.
Thus far, this narrative has served Mr. Putin’s goals of mobilizing war supporters and pressuring his generals to perform. But it could backfire should Russia’s battlefield fortunes turn catastrophic, Mr. Rogov said, because it was Mr. Putin who appointed the commanders.
In a system that emphasizes public unity, the analyst said, “Prigozhin could become a powerful force of destabilization.”
Alina Lobzina contributed research and Anton Troianovski contributed reporting.
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L’Espagne envisage de diviser par deux sa commande d’avions de transport A400M Atlas
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
En 2010, afin de sauver le programme d’avion de transport européen A400M « Atlas », alors menacé par des surcoûts et des retards, les pays clients initiaux [France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Luxembourg et Turquie] consentirent une rallonge de 3,5 milliards d’euros à Airbus, dont 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables, gagées sur les futures exportations de cet appareil.
Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.
Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.
Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.
Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].
Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».
Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».
Известия (RUS)
В США заявили о нежелании отдавать обломки дрона в чужие руки
Координатор по стратегическим коммуникациям в Совете национальной безопасности Белого дома Джон Кирби заявил о принятых США мерах по предотвращению попадания обломков беспилотного летательного аппарата (БПЛА) MQ-9 в чужие руки. Об этом он сказал 14 марта в эфире CNN.
«Не слишком вдаваясь в подробности, я могу сказать, что применительно к этому беспилотнику мы приняли меры с целью защиты нашей собственности, конкретно этого летательного аппарата. Он является собственностью США», — сказал Кирби.
По его словам, США не хотят, чтобы обломки MQ-9 «попали в чьи-либо руки, кроме наших».
Упали в камни: какими беспилотниками атаковали территорию России
Украина направляет на гражданские объекты разные типы БПЛА, начиняя их британской взрывчаткой
Об инциденте с российским истребителем Су-27 и американским беспилотником MQ-9 14 марта сообщило европейское командование Вооруженных сил США (USEUCOM). По их данным, при перехвате самолет задел крылом винт дрона, после чего тот упал в международных водах Черного моря.
По словам командующего военно-воздушными силами США в Европе и Африке генерала Джеймса Хекера, MQ-9 выполнял обычные операции в международном воздушном пространстве. При этом не уточняется, как беспилотник оказался рядом с российским истребителем.
В Белом доме сообщили, что президент США Джо Байден уже осведомлен о случившемся.
В Минобороны РФ заявили, что российские истребители не применяли бортовое вооружение и не вступали в контакт с беспилотником США над Черным морем.
Как рассказали в ведомстве, MQ-9 зафиксировали средства контроля воздушного пространства Воздушно-космических сил (ВКС) России. Дрон с выключенными транспондерами летел над акваторией Черного моря в районе Крымского полуострова в направлении российской границы. В воздух были подняты российские истребители. В результате резкого маневрирования беспилотник США перешел в неуправляемый полет и упал в воду.
В свою очередь, Джон Кирби сообщил, что Соединенные Штаты Америки выразят России озабоченность в связи с инцидентом с беспилотником над Черным морем.
Посол РФ в Вашингтоне Анатолий Антонов прибыл в Госдеп США после инцидента с российским истребителем Су-27 и американским беспилотником.
Он назвал провокацией появление дрона США над Черным морем. Антонов уточнил, что РФ не применяла оружие против беспилотника. Посол отметил, что американским самолетам и кораблям нечего делать вблизи границ РФ.
Анатолий Антонов рассказал, что встречался в Госдепе с помощницей госсекретаря США Энтони Блинкена Карен Донфрид. Посол РФ назвал встречу «конструктивной». Стороны обменялись взглядами и озабоченностями по инциденту с БПЛА в Черном море. При этом вопрос о «последствиях» произошедшего для Москвы не поднимался.
Кроме того, Антонов считает, что беспилотники США собирают данные, которые Киев может использовать для ударов по силам и территории России.
BBC
I rarely saw people who looked like me, says Liverpool photographer
A photographer said he was inspired to showcase artists and activists of African and Caribbean heritage in Liverpool after "rarely seeing people who looked liked me" in parts of it.
Ean Flanders, who moved to the city from London, said he expected to see more diversity as the city had one of the oldest black communities in Europe.
"I didn't see that reflected," he said.
"I rarely saw people who looked like me in the heart of the city, the Knowledge Quarter, the trendy Baltic area."
As a result, he decided to embark upon a project to research and tell the stories of black people living and working in the city.
"I wanted to start a conversation and an awareness and hear people's stories," he explained.
The Descendants exhibition features more than 50 prominent local people including including Mayor of Liverpool Joanne Anderson, historian Ray Costello, vocal coach and choir leader Jennifer John, social justice and equalities academic Dr Leona Vaughn and historian Laurence Westgaph.
Mr Flanders said the exhibition also highlighted "the continued discrimination" people of African and Caribbean origin face in the city.
"In my first year of living in the city within the Georgian Quarter, I was racialised whilst taking pictures in the area," said Mr Flanders.
He said a security guard called police when he was taking photographs in the Hope Street area of the city.
The incident prompted him to share other black people's experience in the city.
"Despite regeneration in the 80s and 90s, barriers to equity and resources for black and brown communities remain," he said, adding that while he thought Liverpool was "very friendly and very genuine" it was important "to tackle the issues that people are still facing today".
Nicola Euston, head of museums and galleries at the University of Liverpool, said she hoped the exhibition would "help to break down barriers".
"We are really excited to launch our 2023 exhibition programme with Ean's work," she said.
"His skill as a photographer is outstanding and the perspectives that he offers through his portraits should give visitors lots of things to reflect on and we hope will further help to break down barriers between communities and generations."
The Descendants - Portraits by Ean Flanders is at Victoria Gallery & Museum until 13 May.
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L'Humanité
Houria, l’incarnation d’une jeunesse algérienne combattante
Nos recommandations culturellesCinéma Après Papicha, la réalisatrice Mounia Meddour met en scène le processus de reconstruction d’une danseuse, agressée par un ancien terroriste.
Michaël MélinardC’est peu dire que Mounia Meddour est attachée aux personnages féminins d’exception. Déjà dans Papicha, doublement césarisé en 2020 (meilleur premier film et révélation féminine pour Lyna Khoudri), la cinéaste russo-franco-algérienne mettait en scène une étudiante résolue à devenir styliste dans l’Algérie des années 1990, meurtrie par le terrorisme islamiste. Houria poursuit une démarche similaire. La danse a remplacé la mode. La décennie noire a cédé la place aux années 2020. Mais le personnage incarné par Lyna Khoudri possède une volonté identique de franchir les barrières et de refuser les interdits.
entre drame social féministe et clip musical
Houria se rêve en ballerine, encouragée et guidée par sa mère (Rachida Brakni), une exigeante chorégraphe. Elle a du talent, se donne les moyens d’aller au bout de ses ambitions. Mais pour gagner sa vie, la jeune femme fait des heures de ménage dans un hôtel. La nuit venue, elle se risque à l’ambiance surchauffée des combats clandestins de béliers et parie sur des bêtes chargées de stéroïdes et surnommées Trump, Poutine ou Obama. Un soir, elle empoche le gros lot. De quoi s’acheter une nouvelle voiture… et attiser la convoitise d’un parieur malheureux. Il l’agresse violemment pour lui subtiliser ses gains. Sévèrement blessée, traumatisée, elle devient mutique alors que l’espoir de se produire sur les plus grandes scènes s’envole avec cette cheville brisée. Son agresseur est un ancien terroriste, libéré après la loi d’amnistie. Années 1990, années 2020, rien n’a changé. Le criminel bénéficie d’une même impunité. Néanmoins, Houria trouve les ressources pour se reconstruire et de nouveau rêver grand, autour d’un collectif de femmes, elles aussi victimes de terrorisme.
Avec Houria, Mounia Meddour s’est lancée dans un projet singulier. Elle allie un drame social féministe et sororal à des séquences chorégraphiées en forme de clip musical. Avec ce procédé narratif, la cinéaste cherche le ton juste sans véritablement y parvenir. Le film est un peu bancal. Et pourtant, il conserve un côté attachant. La singularité de ces femmes qui veulent sortir d’une assignation victimaire pour endosser, en dansant, l’habit de combattante n’y est sans doute pas étrangère. Et puis, il y a la talentueuse Lyna Khoudri. Le jeu de la jeune comédienne a pris de l’épaisseur, gagné en complexité. Elle donne corps à son personnage qui existe par sa révolte silencieuse, son regard, la grâce de ses mouvements.
La cinéaste convoque aussi les fantômes de la décennie noire. Houria devient alors à la fois une mise en garde et une suite informelle de Papicha. Pour Mounia Meddour, les terroristes n’ont pas dit leur dernier mot. Et cette société algérienne, traversée par la quête émancipatrice des femmes, n’est pas à l’abri d’un retour de l’obscurantisme.
Enfin, le film se veut une adresse et un hommage à tous ceux et surtout celles qui tentent la périlleuse traversée de la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Le constat est amer. Ce pont aquatique entre deux continents est devenu un immense cimetière marin.
cinémaAlgérie L'Humanité
Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires
ReportageTransports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.
Eva LerayBondoufle (Essonne), envoyée spéciale.
«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».
Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.
« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »
Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.
La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »
« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».
Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat BBC
Texas man sues women for helping ex-wife get abortion
A Texas man is suing three women for helping his now-ex-wife obtain pills to have an abortion last year.
The lawsuit says under Texas law, "a person who assists a pregnant woman in obtaining a self-managed abortion has committed the crime of murder".
Marcus Silva's lawsuit heavily relies on text messages between his ex-wife and the three women.
It is the first such lawsuit in the state since the Supreme Court quashed constitutional abortion protections.
Mr Silva is seeking $1m (£800,000) in damages. His ex-wife's friends allegedly texted her information about Aid Access, an international group that provides abortion medication by mail.
Text messages reveal Mr Silva's ex-wife was concerned he would try to make her stay with him if he learned about the pregnancy.
One of the women dropped off the pills to Mr Silva's ex-wife, the lawsuit says.
The legal action claims the drug manufacturer will also be named as a defendant once they are identified.
There is also a conspiracy charge against the women - the lawsuit alleges they told Mr Silva's ex-wife to hide the pregnancy and their text messages about the baby from him.
Mr Silva's former wife is not named as a defendant - under Texas law, a pregnant person is exempt from prosecution.
They have two daughters together, according to the lawsuit.
She filed for divorce in May 2022 before the divorce was finalised in February 2023. The lawsuit alleges she learned she was pregnant in July 2022, after the Supreme Court overturned Roe v Wade, but a month before the state's trigger law banning abortion came into effect, which made providing an abortion a felony punishable by up to life in prison except to save the life of the mother.
Even before the trigger ban was in effect, there were a number of other restrictions on abortion in the state.
In 2021, Texas passed a law that made most abortions illegal after about six weeks of pregnancy. It gave citizens the right to sue anyone who "knowingly engages in conduct that aids or abets the performance or inducement of an abortion". A pre-Civil War ban on abortions was also still on the books when Roe v Wade was overturned.
Mr Silva is being represented by Republican state representative Briscoe Cain and Jonathan Mitchell, a former solicitor general who helped pen one of Texas' abortion bans.
The defendants did not immediately respond to a request for comment.
Last week five women sued the state of Texas over limited abortion access when they had life-threatening health risks. Their lawsuit alleges doctors are refusing to perform the procedure even in extreme cases out of fear of prosecution.
A Texas judge is also expected to rule soon in another lawsuit, which takes aim at the Food and Drug Administration's approval process for the abortion pill, mifepristone. If the judge overturns the FDA's approval for mifepristone, it could affect the drug's availability nationwide.
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La capacité opérationnelle du Mirage 2000D Rénové est sur le point d’être prononcée
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Prévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14 alors qu’elle était considérée « indispensable » à l’époque, la rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fit l’objet d’un contrat notifié à Dassault Aviation en… 2016, mais pour un nombre réduit d’avions [55 au lieu des 71 initialement prévus]. Seulement, c’était sans compter sur les de nouveaux impondérables… Et les coupes budgétaires décidées à l’été 2017 [et qui motivèrent le départ du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées] retardèrent cette opération pourtant « indispensable » pour l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE].
« C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.
Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».
Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.
Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].
« Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.
Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois apparels à Djibouti, en janvier.
« Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».
Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].
Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.
L'Humanité
Grand écart salarial chez Schneider Electric
ActuGRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.
Cécile RousseauBranle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.
Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.
Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.
Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.
3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021
Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.
La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.
Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.
industrieschneiderSalaires et pouvoir d'achat BBC
US court rules Uber and Lyft workers are contractors
A US court has ruled that "gig" economy giants including Uber and Lyft can continue treating their workers as independent contractors in the state of California.
The California appeals court found that a labour measure, known as Proposition 22, was largely constitutional.
Labour groups and some workers had opposed the measure, saying it robbed them of rights like sick leave.
The firms say the proposition protects other benefits such as flexibility.
The latest ruling overturns a decision made by a lower court in California in 2021, which found that Proposition 22 affected lawmakers' powers to set standards at the workplace.
The state of California and a group representing Uber, Lyft and other firms appealed against the decision.
On Monday, a three-judge panel at the appeals court ruled that workers could be treated as independent contractors. However it removed a clause, which put restrictions on collective bargaining by workers, from Proposition 22.
Shares in Uber and Lyft were almost 5% higher in after-hours trading.
"Today's ruling is a victory for app-based workers and millions of Californians who voted for Prop 22," Tony West, chief legal officer at Uber said.
"We're pleased that the court respected the will of the people and that Prop 22 will remain in place, preserving independence for drivers," Mr West added.
Lyft said that the proposition "protects the independence drivers value and gives them new, historic benefits."
The Service Employees International Union, which challenged the constitutionality of Proposition 22 with several drivers, said it was considering appealing against the court's decision.
In November 2020, voters in California passed Proposition 22 that allowed freelance workers to be classified as independent contractors.
It was a victory for Uber and Lyft which run a $205m (£168.7m) campaign to support the measure.
However, the win came with some concessions and companies were required to offer workers some benefits, including healthcare and accident insurance.
Some drivers had backed Proposition 22 but other drivers and labour groups opposed it, pointing out all the benefits of being classified as employees including sick days, leave and overtime pay.
Tens of millions of people work in the global gig economy across services like food delivery and transport.
Gig workers are paid for individual tasks, such as a food delivery or a car journey, rather than getting a regular wage.
Most US federal and state labour laws, such as those requiring a minimum wage or overtime pay, do not apply to gig workers.
Firms like Uber and Lyft have come under increased scrutiny as the industry grows in size.
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L'Humanité
Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel
ActuAgroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.
Cécile RousseauLe numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.
Des mesures d’austérité
Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».
Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».
À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.
Une mise en sous-traitance des usines Danone
Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.
Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.
Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.
Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.
DanoneSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne
ActuÉtranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.
Bruno OdentDes millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.
Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».
Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel
Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.
Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement
La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.
AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations L'Humanité
Proche-Orient. Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique
Premier planDes centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage
Pierre BarbanceyTel-Aviv (Israël), envoyé spécial.
Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.
La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.
Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »
Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirsVoilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.
Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.
« Cette loi nous amène vers la dictature »
Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.
Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteCe n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.
Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».
Une mobilisation qui transcende les clivages
Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».
En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».
Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte
Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».
La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.
Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».
Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?
israëlBenjamin NetanyahouIsraël-Palestine L'Humanité
Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »
ReportageLe nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.
Pierre BarbanceyJérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.
Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.
Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.
Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.
Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer
Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »
Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.
Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.
L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.
Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006
Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.
Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.
Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».
Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».
Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».
À Jénine, la résistance de tous les instantsDans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».
Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens
Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »
Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.
Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.
« On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »
Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ».
Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo.
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Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »
ReportageLe 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.
Pierre BarbanceyHuwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »
« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara
À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise- t-il.
Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.
La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille
Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.
Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara
« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »
Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA
Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.
Des « milices terroristes »
« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finDans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le communiqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »
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Pas de sanction contre l’incitation à faire grève
ChroniqueChristophe VigneauAu moment où le mouvement contre la réforme des retraites suscite de nombreuses grèves, on relèvera avec intérêt un arrêt de la Cour de cassation du 23 novembre 2022 (n° 21-19722) qui vient préciser la portée de ce droit de rang constitutionnel. Le Code du travail prévoit que l’exercice du droit de grève ne peut justifier la rupture du contrat de travail. Seule la faute lourde du salarié, lors de l’exercice de ce droit constitutionnel, peut fonder un licenciement, sans quoi celui-ci est entaché de nullité.
Grève : un droit à la désorganisationDans une volonté d’échapper au régime du droit de grève, une entreprise licencie pour faute grave un salarié gréviste, lui reprochant non pas sa situation de gréviste mais le fait d’avoir incité notamment les membres de son équipe à le suivre afin de réclamer du personnel supplémentaire. Embrassant l’argumentation de l’employeur, la cour d’appel saisie du dossier avait débouté le salarié de sa demande de nullité du licenciement, estimant que le motif de la rupture ne tenait pas à l’exercice du droit de grève mais au fait d’avoir incité les membres de son équipe à mener une telle action.
L’innovation des entreprises pour dissuader de la grèveLa Cour de cassation va censurer le raisonnement des juges du fond jugeant que « la nullité du licenciement n’est pas limitée au cas où le licenciement est prononcé pour avoir participé à une grève, mais s’étend à tout licenciement prononcé à raison d’un fait commis au cours ou à l’occasion de l’exercice d’un droit de grève et qui ne peut être qualifié de faute lourde ». De cette décision, il découle que toute sanction à l’égard d’un salarié pour avoir, par exemple, appelé à une action collective, à la fomenter, à l’encourager ou encore à mobiliser les collègues pour y participer encourt la nullité. On ne peut que se réjouir d’un tel élargissement de la protection apportée aux salariés à l’occasion d’une grève.
Chronique juridiqueDroit de grève L'Humanité
Retraites « Aux yeux des Français, le pouvoir a déjà échoué »
Le débatLa mobilisation des salariés du privé et du public, des jeunes, lycéens ou étudiants, des chômeurs, des retraités, à l’appel des organisations syndicales et de jeunesse, est soutenue par la société.
Emmanuel Maurel Porte-parole de la Gauche républicaine et socialiste
Aux yeux des Français, le pouvoir a déjà échoué
En ces jours où la riposte du mouvement social à la contre-réforme des retraites s’enracine dans le pays, je crois nécessaire de poser cette question : quel est le sens des priorités d’Emmanuel Macron ?
Le moment que nous vivons n’est en effet pas comme les autres. L’année 2023 n’est pas la suite d’un long fleuve tranquille où rien ne se serait passé dans la société, ni dans le monde qui nous entoure.
En moins de trois ans, l’humanité a fait face à une pandémie meurtrière puis à la terrible agression de Vladimir Poutine contre l’Ukraine. Ces événements se sont à la fois suivis et conjugués, provoquant des pénuries et une envolée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires.
À cela s’ajoute une crise climatique qui ne fait qu’empirer. Des régions entières luttent aujourd’hui contre la faim, sont frappées par les catastrophes naturelles et, au sud comme au nord, des centaines de millions de personnes ne parviennent plus à joindre les deux bouts. La France n’est pas épargnée, loin de là.
« Les mensonges du gouvernement ont tous été débusqués. Le régime général n’est pas menacé, et le fameux déficit à horizon 2030 n’a pas l’épaisseur d’un cheveu en comparaison des subventions aux capitalistes : 160 milliards d’euros par an ! »
Mais, face à tant de dégâts, l’Élysée et Matignon restent cois. Pour l’exécutif, la mère de toutes les batailles, c’est la retraite à 64 ans ! Tout ça pour quoi ? « Sauver les retraites par répartition » ? Les mensonges du gouvernement ont tous été débusqués. Le régime général n’est pas menacé, et le fameux déficit à horizon 2030 dont on nous rebat sans cesse les oreilles n’a pas l’épaisseur d’un cheveu en comparaison des subventions aux capitalistes : 160 milliards d’euros par an, hors Covid !
Au-delà de cette contre-réforme rejetée par 70 % des Français et 90 % des salariés, c’est en réalité le monde d’Emmanuel Macron dont nos concitoyens ne veulent plus. Plus personne, jusqu’aux députés macronistes eux-mêmes, ne comprend le sens des priorités du président de la République.
Si, du haut de sa tour d’ivoire, le chef de l’État croit trouver assez de « bon sens » pour s’entêter, la France, et particulièrement la France des premiers de corvée, des territoires abandonnés et des 50 % de travailleurs – et surtout de travailleuses ! – qui gagnent moins de 1 800 euros net par mois, ne voit qu’une très mauvaise direction, toujours la même : tout pour le capital, rien pour le travail.
Nos compatriotes ne demandent rien d’autre qu’une vie digne, appuyée sur un modèle social solide qui leur épargne de cumuler une retraite de misère avec un job sous-payé, comme on le voit en Allemagne et même en Suède. Monsieur le président, l’erreur est humaine, mais persévérer est diabolique : admettez que vous avez échoué et retirez votre projet !
Youth for Climate France
Le refus du « travailler plus pour produire plus »
Youth for Climate France se tient aux côtés des travailleur·euses, des chômeur·euses, des syndicats et de tout le mouvement social pour dénoncer une réforme des retraites injuste et violente. Le mouvement appelle la jeunesse à participer massivement aux manifestations organisées dans toute la France.
Nous connaissons depuis notre naissance des crises sociales et écologiques alarmantes. Jeunes, nous avons assisté au démantèlement progressif des services publics et à la libéralisation à outrance de l’économie ; jeunes, nous constatons chaque jour un peu plus les ravages du réchauffement climatique et de l’explosion des inégalités ; jeunes, nous n’assisterons pas sans réagir à la destruction progressive de notre système de retraites public, qui protège encore et toujours les intérêts de quelques-uns. Au côté des travailleur·euses, des chômeur·euses, des syndicats et de la majorité des français·es, la jeunesse dit « non » à cette réforme violente. Nous n’acceptons pas un allongement de la durée de travail alors qu’à 64 ans un quart des hommes les plus pauvres sont déjà morts. Nous refusons de « travailler plus pour produire plus » dans un monde déjà détruit par la surproduction.
« La jeunesse dit »non« à la destruction progressive de notre système de retraites public. Nous refusons de »travailler plus pour produire plus« dans un monde déjà détruit par la surproduction. »
Cette réforme est profondément injuste. Alors que l’évasion fiscale se compte en dizaines de milliards, et qu’une taxation minime des plus hauts revenus permettrait de financer le système de retraites, Emmanuel Macron choisit de faire peser le poids du système sur les plus précaires.
À rebours de toutes les avancées sociales obtenues de longue lutte par les travailleur·euses, elle oblige à « travailler plus pour gagner plus » et conduira à une précarisation des retraité·es et au transfert progressif du système de retraites aux fonds privés, notamment pour toutes les personnes qui n’arriveront pas à justifier d’une carrière complète et n’obtiendront pas de pension suffisante.
Véritable instrument de programmation d’une défaillance provoquée du système public, elle est le préalable à l’ouverture d’un marché destiné aux fonds d’investissement comme BlackRock.
Aux côtés de l’ensemble du mouvement social, nous, Youth for Climate France, appelons à rejoindre les manifestations organisées dans toute la France contre cette réforme violente et injuste. Il est urgent de repenser l’activité humaine en dehors d’un cadre capitaliste et productiviste.
Réforme des retraites L'Humanité
Une famille palestinienne dans la peur
Un jour avecÀ Al-Bustan, quartier de Jérusalem-Est occupé, les Al Ragaby vivent dans la crainte quotidienne de voir les soldats arriver avec des pelleteuses pour détruire leur maison.
Pierre BarbanceyJérusalem-Est occupé, envoyé spécial.
Assise sur un fauteuil, les mains dressées devant le pauvre poêle à gaz qui diffuse une bien faible chaleur, Rameh Al Ragaby semble perdue. Elle roule des yeux, regarde à droite à gauche ses meubles et, dans la pièce adjacente, le réfrigérateur et la cuisinière. C’est une maison semblable à beaucoup d’autres dans ce quartier d’Al-Bustan, à Jérusalem-Est, fait de venelles labyrinthiques, de maisons simples et de patios au charme ancien. Pas de richesse ostentatoire mais une dignité, celle des petites gens qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre en paix.
Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »Un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans
Mais en paix, Oum Rameh, comme on appelle affectueusement les dames d’âge mûr dans le monde arabe, ne l’est pas. À 54 ans, elle vit un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans. « Autour de nous, tous ceux qui avaient construit leur maison n’ont pas réussi à obtenir un permis malgré leurs demandes et bien qu’ils aient payé ce qu’il fallait à municipalité », souligne-t-elle à voix basse comme si elle craignait d’être entendue par des oreilles ennemies. « Alors, on a fait de même. C’est seulement quand nous avons fini que les autorités sont venues nous dire qu’on n’avait pas le droit de construire. »
Jérusalem-est. Expulsion sans appel pour une famille palestinienneElle se souvient de ce jour de 2002 où « beaucoup de soldats sont arrivés avec des fonctionnaires venus faire des photos » ; de son mari, déjà malade, qui fait une attaque. Et, par la suite, les amendes qui pleuvent, les tiroirs qui débordent de factures. Une fuite en avant. Puisque les permis de construire ne sont jamais délivrés, autant bâtir un étage lorsque la famille s’agrandit. Chez les Al Ragaby, comme chez nombre de Palestiniens, on fait comme on peut. D’autant plus que le père, Mohammad, 59 ans, ancien boulanger, ne peut plus travailler. La famille vit sur la pension d’invalidité et l’aide des enfants les plus âgés, dont certains vivent déjà ailleurs. Mohammad passe ses journées en visite à l’hôpital.
Sous prétexte de fouilles archéologiques
Al-Bustan, en réalité, fait partie de Silwan, un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, en contrebas de la vieille ville. En 2009, la municipalité de Jérusalem (la partie orientale est occupée depuis 1967), a publié son plan d’urbanisme. Celui-ci, comme le rappelle Gilles Devers dans son indispensable ouvrage Jérusalem-Est sous la protection du droit international (1), a été « en réalité initié par l’organisation de colons israéliens El-Ad. »
France-palestine. Des élus contre la casse de logements à Jérusalem-EstLe processus est toujours le même. Sous prétexte de fouilles archéologiques, les autorités israéliennes décident de mettre la main sur l’ensemble d’une zone. En l’occurrence, ici, il s’agissait d’étendre les fouilles dans la soi-disant « cité de David » pour y construire un « parc biblique ». Ce plan prévoit l’appropriation de 70 % des terres de Silwan et a classé Al-Bustan en « zone ouverte », permettant l’expulsion de 88 maisons habitées par 1 500 Palestiniens.
« Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour »
En février 2022, les menaces se font réalité. La famille reçoit un ordre de démolition. Quand sera-t-il exécuté ? Mystère. Les recours en justice sont aléatoires et surtout coûteux. « J’ai peur pour les enfants », sanglote la mère. « S’ils détruisent notre maison, on ne saura pas où aller. À chaque instant, j’ai peur qu’ils arrivent et qu’ils abattent les murs. » Comme un défi, elle lance ce cri de désespoir à l’encontre des destructeurs israéliens : « Je les tuerai ou ils me tueront ! »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Sa fille Narmin, 20 ans, part tous les matins travailler, la boule au ventre, dans une crèche. « Je ne me sens pas en sécurité, je vois des soldats partout. Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour. » Elle arrête de parler, pousse un soupir et tente un sourire pour arrêter les larmes qui gonflent ses yeux. « Tout ça affecte ma vie. J’ai toujours peur pour mes parents. J’ai perdu tout espoir. »
Sa sœur Sadin, 15 ans, paraît plus insouciante. Elle a gardé un visage d’enfant quand celui de Narmin est déjà marqué. Sadin bondit presque pour dire qu’elle aime le sport, qu’elle voudrait être journaliste. Mais, au collège, dès qu’elle apprend que quelque chose se passe dans le quartier, elle appelle sa mère. « Elle peut me téléphoner dix fois par jour. » Sadin a peur. « Peur qu’on détruise notre maison, peur de perdre tous les cadeaux qu’on m’a offerts, peur qu’on casse mes baguettes avec lesquelles je joue de la batterie. »
Tout peut arriver, du jour au lendemain. Alors, la famille a rassemblé les documents importants (cartes d’identité, actes de naissance, de mariage…) et les a placés en sécurité. « Je veux vivre dans un endroit où, quand quelqu’un frappe à la porte ou si j’entends des pas, je n’ai pas peur », glisse Oum Rameh au moment du départ. Puis elle va se rasseoir près du poêle, dans l’incertitude.
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Jeunes étrangers : « Je pensais qu’ici, j’aurais un abri, que je pourrais étudier… »
ReportageChaque soir, l’association Utopia 56 vient en aide, place de l’Hôtel-de-Ville à Paris, aux jeunes étrangers dont la minorité n’a pas été reconnue par l’aide sociale à l’enfance. Nous avons suivi ses bénévoles.
Eugénie BarbezatAlors que la nuit tombe, les lumières de l’imposante façade de l’hôtel de ville de Paris donnent à l’endroit un côté féerique. C’est l’heure où les habitants de la capitale pressent le pas pour s’engouffrer dans le métro, à la sortie des bureaux. C’est aussi le moment où celles et ceux qui n’ont nulle part où aller se rassemblent pour avaler un repas chaud et espérer qu’une association leur trouve un lieu où dormir.
Hassan, 15 ans, grelotte
Chaque soir, des adolescents à la démarche fatiguée rejoignent ce petit espace de solidarité. « Ce matin, j’ai eu un coup dur », soupire Hassan. Vêtu d’un simple sweat, ce frêle Guinéen de 15 ans grelotte et a même du mal à parler. Arrivé à Paris deux jours auparavant après un périple de six mois, l’adolescent ne cache pas sa désillusion.
« Je pensais qu’en France, j’aurais un abri, que je pourrais faire des études, devenir informaticien… Mais apparemment, lors de l’entretien (au dispositif d’accueil de mineurs non accompagnés de Paris, assuré par France Terre d’asile – NDLR), ils ont mal compris ma situation. J’avais signalé que j’avais très mal aux oreilles ; ils m’ont donné une chambre pour la nuit. Mais ce matin, quelqu’un est venu me dire que, pour eux, je n’étais pas mineur et que je devais quitter la chambre immédiatement. »
« C’est marqué sur mon passeport »
Même déception pour Aboubacar, un autre adolescent guinéen arrivé à Paris le 17 février. « La personne qui m’a fait l’évaluation de minorité a écrit sur le papier des choses que je n’ai pas dites. C’était très rapide et je n’avais pas d’interprète. Je ne comprends pas pourquoi ils ne croient pas que j’ai 16 ans alors que c’est marqué sur mon passeport. Quand j’ai vu ça, j’ai failli pleurer. »
Ce lundi soir, ils sont une dizaine de jeunes « recalés de la minorité » à avoir rejoint la place de l’Hôtel-de-Ville où, depuis des mois, chaque soir à partir de 18 heures, les membres de l’association Utopia 56 tentent de les aider.
« On les accompagne dans leurs démarches pour faire reconnaître leur minorité. Et on essaie de leur trouver un hébergement pour une nuit ou plus, grâce à notre réseau de familles solidaires. Certains Parisiens nous laissent même les clés de leur appartement quand ils partent en vacances. Mais, hélas, on n’a pas de solution pour tous », détaille Edvige Liotta, bénévole pour Utopia 56.
« On essaie de leur apporter un peu de considération car, ce qui fait vraiment mal, c’est de voir à quel point l’administration et l’État les déshumanisent », assure cette productrice de cinéma italienne, drapée dans un grand manteau beige. « Nous allons équiper ceux qui resteront sur le carreau avec des tentes et des couvertures, complète Zelda Gayet, coordinatrice d’Utopia 56, en désignant la camionnette de l’association chargée de matériel de camping et de vêtements chauds. Mais on risque de manquer de couvertures. »
« On veut invisibiliser la misère »
Pour ceux qui restent à la rue, le plus difficile commence alors : trouver un endroit où se poser sans subir harcèlement et violences policières. « Depuis décembre, la situation est vraiment très difficile, les jeunes sont obligés de se séparer pour se cacher dans des recoins. Bien sûr, les campements ne sont pas la panacée, mais cela permet de les rendre visibles et oblige les pouvoirs publics à prendre leur situation en considération et à leur trouver des solutions d’hébergement, comme l’impose la loi », explique Anna, 23 ans, bénévole au pôle mineur d’Utopia 56.
Sous les anneaux olympiques lumineux qui éclairent la place de la mairie, la jeune femme ajoute : « On a l’impression qu’il y a une politique “zéro tente” à Paris et qu’avec les JO qui se préparent il faut invisibiliser la misère, la repousser au-delà du périphérique. » Quitte à maltraiter des enfants.
« Il y a deux jours, une quinzaine de mineurs qui avaient planté leurs tentes porte de la Villette ont été réveillés en pleine nuit à coups de gaz lacrymogène et des policiers ont lacéré leurs tentes. Deux jeunes ont été embarqués et placés en garde à vue, ils viennent juste d’en sortir. L’un a écopé d’une Obligation de quitter la France, alors qu’il avait un document prouvant qu’il était dans une procédure de recours concernant sa minorité, rapporte Zelda. On va faire un énième signalement à la Défenseure des droits. »
Des multiples condamnations de la France... qui ne sont pas suivies d'effet
Depuis de nombreuses années, l’institution alerte sur les manquements relatifs à la protection de ces enfants. « Les jeunes exilés se disant mineurs doivent être considérés comme tels et jouir immédiatement des droits s’y rattachant, le cas échéant jusqu’au prononcé d’une décision judiciaire définitive », estimait Claire Hédon dans un avis rendu en février. Mais ses recommandations, pas plus que les multiples condamnations de la France par le Conseil national des droits de l’homme pour « défaut de prise en considération de l’intérêt supérieur de l’enfant », ne sont suivies d’effet.
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Tandis que les bénévoles de la « bambini team » font chauffer leurs téléphones à la recherche de solutions d’urgence pour les jeunes, des soupes chaudes sont distribuées à ceux qui attendent. Debout, entre deux cuillerées, les jeunes se racontent. « Regardez, ça, c’est sur le bateau, quand on a été secourus après deux jours sur l’eau », indique Mohamed Maurice, grand gaillard âgé de 15 ans et 9 mois, en nous tendant son téléphone où défile une vidéo tournée en Méditerranée.
« J’ai quitté Conakry avec mon grand frère le jour de mon anniversaire », se rappelle-t-il. « Je n’ai pas connu ma maman. Je vivais avec ma belle-mère et mon père. Quand ce dernier est mort en 2019, la marâtre a commencé à me torturer », raconte-t-il en nous montrant les cicatrices sur ses avant-bras.
« Elle m’empêchait d’aller à l’école, alors que j’étais très bon élève. À la place, je devais faire des travaux domestiques. Mon frère m’a recueilli chez lui. Je travaillais dans son restaurant. Un jour, il m’a demandé de l’accompagner en voyage et nous avons quitté le pays. Je ne savais pas qu’on partait pour l’Europe. »
Traversée du Mali à pied en en camion
Tous deux ont traversé à pied et en camion le Mali et le désert algérien avant d’arriver en Tunisie, où ils ont embarqué sur un petit bateau, direction l’Italie. Secourus au large de la Sicile après plusieurs jours de mer, ils ont pris des trains jusqu’à Nice, où leurs routes se sont séparées.
Son histoire fait écho à celle de Hassan. « Mon rêve, c’était d’aller à l’école. En Guinée, j’étais le meilleur de ma classe et la personne qui me poussait à apprendre, c’est ma maman. Quand elle est morte en 2021, ma belle-mère n’a pas voulu payer les frais de scolarité, et elle me traumatisait, j’étais privé de tout, même de nourriture. Rentrer là-bas, ce serait un suicide. »
Éprouvés par des voyages périlleux et traumatisants, les jeunes sont souvent dans un état psychologique alarmant. « Beaucoup sont en état de choc, notamment quand ils ont perdu un proche sur la route. D’autres, voyant leurs espoirs de scolarisation s’envoler, s’effondrent en arrivant en France », constate la coordinatrice d’Utopia.
Pour les plus vulnérables, l’association a mis en place avec l’ONG Médecins du monde le programme « Accueillir », qui dispose de trois maisons en Île-de-France (deux pour les garçons et une pour les filles) où sont hébergés, le temps de l’examen de leur recours en minorité, une cinquantaine de jeunes « en grande fragilité médicale ou psychologique ».
Pallier les défaillances de l’État
Une mission qui relève pourtant de la responsabilité de l’État, tout comme l’accès universel à la santé. Pour pallier ces défaillances, un camion de Médecins du monde est présent chaque soir sur la place de l’Hôtel-de-Ville, grâce auquel les jeunes mais aussi les familles sans abri peuvent consulter un médecin et un psychologue.
« On assure une vingtaine de consultations chaque soir », précise le jeune homme en charge de l’accueil des patients. Debout dans l’angle du barnum de l’ONG, Fatoumata attend son tour. Engoncée dans sa doudoune, un foulard noir serré autour de la tête et des lunettes sur le nez, la jeune Ivoirienne de 17 ans semble épuisée. « Parfois je me demande à quoi ça sert d’être en vie », souffle-t-elle.
Pourtant, elle a la chance d’être scolarisée. En seconde au lycée Alfred-Nobel à Clichy-sous-Bois, elle est interne mais se retrouve à la rue durant les week-ends et les vacances scolaires, lorsque l’établissement est fermé. Ce soir, c’est Zelda qui lui a téléphoné pour qu’elle vienne afin qu’on lui trouve un lieu où dormir. Mais son cas est complexe.
Victime dans son enfance, en Côte d’Ivoire, de parents maltraitants, elle a fui le pays à 14 ans, aidée par une voisine plus âgée. De cette période, Fatoumata garde un profond traumatisme. « Je ne supporte pas d’aller dans une famille, même s’ils sont très gentils. Cela me rappelle de mauvais souvenirs et je me sens très mal… », confie-t-elle au bord des larmes.
La jeune fille qui rêve de devenir infirmière
La seule chose qui aide la jeune fille, qui rêve de devenir infirmière, ce sont ses études. « Sans prétention, je suis très bonne en classe, surtout en mathématiques, en physique et en biologie », glisse-t-elle avec un sourire timide. « Ce que j’aime aussi c’est faire des stages, j’en ai fait un de trois semaines dans une école maternelle et cela s’est très bien passé. À mes 18 ans, je pourrai en faire un autre, plus long, en Ehpad durant les vacances. »
« Fatoumata, j’ai trouvé une personne qui veut bien t’accueillir chez elle avec une autre fille cette nuit. Si vous êtes à deux, tu penses que ce sera moins dur pour toi ? » interrompt Zelda. « Oui, je crois. Je vais essayer… » murmure la jeune fille.
Des éclats de voix et de rire fusent soudain au milieu du groupe d’adolescents, rejoints par quatre jeunes aux visages moins marqués, écouteurs vissés dans les oreilles et démarche assurée.
« Ce sont les anciens ! » s’exclame Edvige, tandis qu’Abdoulaye et Koné lui donnent l’accolade. Tous deux ont fini par être reconnus mineurs par un juge des enfants. Le premier est aujourd’hui en formation pour devenir électricien et le second prend des cours intensifs de français.
Mahamad est là aussi. Ce jeune Afghan a eu davantage de chance, il a été reconnu mineur du premier coup, mais a quand même vécu plusieurs semaines d’errance dans des campements aux portes de Paris avant d’être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance.
« Je suis dans un foyer à côté de la place de la Bastille et je vais à l’école depuis un mois. Je viens dire bonsoir à mes amis qui n’ont pas encore cette chance », articule-t-il dans un français impeccable. « C’est sympa qu’ils reviennent nous voir, sourit Edvige. Cela donne un peu d’espoir aux autres. Et ils savent qu’on sera encore là s’ils ont besoin de nous. »
Mineurs étrangersutopia56MigrantsImmigration Sans-papiers L'Humanité
Creed/Rocky : Respectez la boxe ! POPulaire, la chronique pop de #Bolchegeek
BolchegeekCinémaBolchegeekPourquoi les films de boxe font-ils d'aussi bons films sociaux ? Alors que le 3ème film "Creed" vient de sortir, revenons sur cette saga entamée par Rocky en 1976 et ce qu'elle illustre des réalités sociales derrière le noble art. Le cinéma de sport populaire va-t-il faire son grand retour ?
Avec POPulaire, Benjamin Patinaud, alias Bolchegeek, revient tous les mois pour l'Humanité vous proposer une analyse de tout ce que la culture populaire révèle de notre monde. Ciné, BD, séries, bouquins ou jeux vidéo : sous des angles tant artistiques que sociaux et politiques, il décrypte depuis 7 ans sur sa chaîne Youtube la culture pop en convoquant Graeber, Lordon, Pif et Naruto. Il fait de cette culture son « point d’observation du monde et des époques, des imaginaires communs. Pour une analyse matérialiste, c’est foisonnant. » Et de fait, dans ses vidéos, ça foisonne, ça geeke, ça marxise, et ça disperse façon puzzle !
RENDEZ-VOUS le 2e dimanche du mois à midi.
Une émission écrite et présentée par Benjamin Patinaud et KateImage : Le Fils de PubMontage : Ace ModeyMusique : 2080Générique : Copain du WebProduction : Kathleen BrunMiniature : Boidin
Nos autres chroniques vidéo
Pour mettre tous les mois un peu d’intelligence et de recul sur l’actualité et les grands débats de société. Plus une bonne dose d’humour.
Osons Causer, c'est Ludo Torbey accompagné de ses potes et collocs Stéphane et Xavier : de vrais militants de la pédagogie !
Leur grand plaisir : aider à faire comprendre les problèmes qui nous menacent, pour mieux éviter les pièges et trouver individuellement et collectivement les solutions pour y faire face.
Leurs thèmes de prédilection : les dérives de la finance, les enjeux environnementaux, l'énergie, la protection sociale, etc. Un peu tout ce qui fait l'actu politique et sociale en fait !
RENDEZ-VOUS le dernier dimanche du mois à midi.
C'est la chronique du service politique de l'Humanité.
Notre journaliste Cyprien Caddeo décortique chaque semaine les ressorts du pourrissement du débat afin de mieux comprendre les stratégies médias des politiques.
RENDEZ-VOUS tous les 15 jours, le jeudi à 18 heures.
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Bolchegeekboxe L'Humanité
Racisme et sexisme : double peine pour les femmes racisées
ReportageAlexia AvrilSolène CahonÀ l’occasion de la marche féministe parisienne du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous avons rencontré des manifestantes et militantes confrontées, à la fois, au sexisme et au racisme.
Depuis 1977, le 8 mars est une journée de rassemblement et de revendication autour de la question des droits des femmes. Ces dernières années, dans la lutte féministe, un courant de pensée émerge, celui du féminisme intersectionnel. Selon cette idée, il faudrait prendre en compte toutes les intersections où se rencontre les discriminations dont sont victimes les minorités en France.
Féminisme L'Humanité
Philippe Martinez : les coulisses du red chef d'un jour
ReportageSolène CahonAlors qu'il est l'une des voix majeures de la contestation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est devenu rédacteur en chef de l'Humanité le temps d'une journée pour ce jeudi 9 mars.
Arrivé ce matin à 9h00, Philippe Martinez s'est directement mit à la tâche pour superviser l'édition de l'Humanité à paraître le vendredi 10 mars et consacrée au mouvement social contre la réforme des retraites. Son objectif : mettre en avant la question de la "démocratie" dans ce débat.
Engagé au coeur de la lutte, le secrétaire général de la CGT se trouve à un tournant de sa carrière. Il quittera ses fonctions lors du prochain congrès du syndicat en mars. En poste depuis 2015, il retrouvera bientôt son poste de salarié chez Renault, à la veille de ses 62 ans.
Réforme des retraites L'Humanité
Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »
ReportageRéforme des retraitesSamuel EyeneAfin de protester contre le projet de réforme des retraites, des salariés de l’énergie ont privé de courant durant quelques heures le chantier du village olympique et le quartier du Stade de France.
On pourrait confondre la scène avec un flash mob : plus d’une centaine de personnes, bras levés, tête en avant, le corps tourné dans la même direction. Cette étrange chorégraphie s’appelle la « technique de la tortue ». « Tous les collègues se regroupent, de sorte que l’un d’entre eux réalise l’opération sans qu’on puisse l’identifier », explique l’un des grévistes.
Ce jeudi 9 mars, près de 300 agents de la fédération CGT des mines et de l’énergie (FNME) se sont réunis au poste source EDF Ampère (Seine-Saint-Denis) pour réaliser un coup d’éclat, l’opération « Sobriété énergique », comme ils l’appellent. Une fois la « tortue » mise en place, une dizaine d’entre eux accèdent au local technique pour y couper l’alimentation, tandis que les autres veillent. « Durant deux à trois heures, cette action a privé d’énergie le chantier du village olympique, tout le quartier de la zone commerciale du Stade de France et trois data centers », explique Sébastien Menesplier, secrétaire général CGT mines-énergie, lors d’un point de presse improvisé devant une forêt de micros tendus.
Non violente, l’initiative, qualifiée d’« historique » par les représentants syndicaux, est l’un des événements chocs pour s’opposer au projet de réforme des retraites. « Les électriciens et gaziers sont en grève reconductible pour obtenir le retrait du texte gouvernemental. Nous en appelons à la responsabilité du gouvernement et du président de la République », reprend Sébastien Menesplier. D’autant que l’opération a l’ambition de s’inscrire dans des modes d’action de plus en plus ciblés. « Aujourd’hui, on dit ce qu’on a à dire, on fait ce qu’on a à faire. Et si le gouvernement ne veut pas nous écouter, on coupe », résume un gréviste encapuchonné.
« Là, c’est politique »
L’affaire avait, bien sûr, été méticuleusement préparée. Une heure avant la coupure, les 300 participants convergent dans un gymnase de Saint-Denis. Avant d’embarquer dans cinq bus affrétés par la FNME-CGT francilienne, leurs représentants syndicaux leur rappellent le sens de l’initiative. « Il est hors de question qu’on nous enlève ce pour quoi on a cotisé, le régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières, défend Cédric Liechti, secrétaire général CGT énergie Paris. Arrêtons d’attendre qu’on nous tape dessus. Réagissons ! »
Arrivés devant le poste Ampère, ni la plupart des agents ni les journalistes prévenus la veille ne savent à quoi s’attendre, afin de conserver l’effet de surprise. Cagoules et fumigènes rouges sont alors de sortie et quelques chants entonnés. « Emmanuel Macron, président des patrons, il va faire tout noir chez toi », résonne dans la cour. « Là, c’est politique », s’amuse un gréviste.
Au vu du lieu hautement « symbolique » de l’action, « le gouvernement va nous traiter de terroristes, alors qu’on a juste coupé l’électricité. Mais ce n’est pas grave », anticipe Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT énergie Bagneux. Parmi les parlementaires présents, Thomas Portes et Antoine Léaument pour la FI, Soumya Bourouaha et Stéphane Peu pour le PCF, ce dernier prend la parole : « Nous sommes à vos côtés jusqu’au bout. »
Samuel Eyene
Réforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
À Paris-Gare-de-Lyon, les cheminots savourent la mobilisation du 7 mars et votent la grève reconductible
ReportageRéforme des retraitesFranck CarteletRéunis dans un hangar SNCF de la gare de Lyon, l'intersyndicale du Sud-Est Parisien a dressé le bilan de la manifestation historique du 7 mars avant de voter la reconduction de la grève, en assemblée générale.
Il est onze heures lorsque les cheminots et agents SNCF affluent dans ce vieil hangar de la gare de Lyon. Les responsables syndicaux saisissent le micro, sans vraiment dissimuler leur sourire.
« Hier, quelque soient les chiffres retenus, des organisations syndicales ou de la police, on a connu la plus grosse manifestation de l'histoire du mouvement ouvrier de ces quarante dernières années, tout simplement.», martèle Fabien Villedieu, porte-parole Sud-rail. « Sur les six manifestations, quatre ont dépassé le million de personnes, on est dans un rendez-vous, typiquement, avec l'histoire» insiste le représentant syndical.
3,5 millions de manifestants
La police a décompté 1,28 million de manifestants et la CGT 3,5 millions, contre respectivement 1,27 million et 2,5 millions le 31 janvier. L'intersyndicale avance "plus de 3 millions" de manifestants.
« Dans les aéroports, les ports et docks, les raffineries, les plateformes méthanières donc oui, la grève reconductible est ancrée » insiste Béranger Cernon, porte-parole CGT. « On sait que pour certains salariés, c'est très difficile mais toute forme de grève est bonne à prendre à partir du moment ou chacun joue le jeu», explique le cheminot.
grèves reconductibles
Tandis que des grèves reconductibles touchent de nombreux secteurs clés de l'économie, l'intersyndicale souligne que "le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive".
L'exécutif compte sur l'adoption de la réforme par le Sénat d'ici dimanche et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.
Ecartant le risque d'un essoufflement, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions contre le projet de réforme des retraites : samedi 11 mars, puis le jour où Sénat et Assemblée tenteront de se mettre d'accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le texte. Très vraisemblablement le 15 ou le 16.
Réforme des retraites L'Humanité
Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène
ReportageSolène CahonAlexia AvrilAlors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue.
Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent “tout aussi injuste et injustifié”.
Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier.
Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.
journée internationale des droits des femmes L'Humanité
15 mars. Les syndicats font monter la pression populaire
Premier planLes porte-parole des huit organisations unies contre la réforme gouvernementale interpellent les parlementaires dans l’Humanité. Ils appellent à une journée de mobilisation massive ce mercredi 15 mars, puis à des rassemblements jeudi, lors du vote éventuel au Parlement.
Stéphane GuérardLa fissure, vous l’avez vue ? Depuis le 9 janvier et la présentation par Élisabeth Borne de son projet de loi régressif sur les retraites, les spécialistes avisés et les commentateurs autorisés se meuvent en exégètes de la parole des leaders syndicaux pour traquer la « fissure », annonciatrice de fêlures qui mettront à bas le front des huit confédérations pour le retrait du texte gouvernemental.
Deux mois plus tard, ils ne voient cependant toujours rien venir. Et ce ne sera pas pour ce mercredi 15 mars. Les neuf porte-parole qui s’expriment dans nos colonnes sont déterminés à transformer en chemin de croix la voie escarpée qu’emprunte le projet de loi, ces deux prochains jours, entre commission mixte paritaire et vote définitif à l’Assemblée et au Sénat.
Vote ou 49.3 : semaine à risques au ParlementPour ce mercredi, ils envisagent une huitième journée nationale et interprofessionnelle massive, avec toujours autant de manifestations, d’Ouessant à Ajaccio, soutenus par des secteurs stratégiques en grève reconductible. On devrait être loin du « baroud d’honneur » dont rêvaient le gouvernement et ses parlementaires supplétifs de droite.
Jeudi : pression maximale sur les parlementaires. Ceux-ci devront voter sous les regards des leaders syndicaux réunis devant l’Assemblée et d’opposants à la réforme massés devant leur permanence. Ensuite ? Ce mouvement social est à ce point inédit qu’il ne s’arrêtera pas du jour au lendemain, promettent ici les représentants des centrales syndicales. Appel à référendum, manifestations lors du passage du texte législatif devant le Conseil constitutionnel… tout est désormais possible.
CGT. « Il est primordial d’accentuer le rapport de force »
Ce mercredi sera la huitième journée de mobilisation intersyndicale, alors que des grèves sont reconduites jour après jour partout en France contre la réforme des retraites. Malgré le mépris du gouvernement et du président, la mobilisation ne faiblit pas. Elle s’appuie sur la colère qui ne cesse de s’exprimer dans le monde du travail et dans la population. Le refus du chef de l’État de recevoir les organisations syndicales ou de répondre à la sollicitation d’organiser une consultation citoyenne montre sa conception étriquée de la démocratie. Il augmente la fracture entre les citoyens et citoyennes et renforce la perte de confiance des populations dans leurs représentants politiques. Pire, en restant sourd à la mobilisation sociale et au rejet massif de sa réforme, Emmanuel Macron fait le jeu de l’extrême droite. Pour la CGT, il est primordial de poursuivre l’élévation du rapport de force en amplifiant les grèves et leur reconduction, et en rejoignant en masse les manifestations de ce mercredi. Le lendemain, avec l’intersyndicale, nous appelons à organiser des rassemblements partout en France devant les permanences des députés ou devant les préfectures pour rappeler aux parlementaires qu’ils auront des comptes à rendre à leurs électeurs. Avec ou sans 49.3, le vote de la loi amplifierait encore la colère qui traverse le pays. Comme depuis le début de la mobilisation, avec l’intersyndicale nous saurons prendre de nouvelles initiatives et nos responsabilités pour permettre à cette colère de s’exprimer et bloquer cette régression sociale majeure.
FO. « Le dirigisme dans la République ne fonctionne pas »
La mobilisation est forte et c’est important qu’elle le soit, ce 15 mars, parce qu’elle peut provoquer des éclairs de conscience auprès des parlementaires qui devront voter la loi. Ce qui est incroyable avec ce mouvement, c’est qu’il est massif et déterminé. On n’a jamais mis autant de travailleurs dans la rue. Pourtant, le gouvernement ferme les yeux. Avec le nombre d’articles constitutionnels pour faire passer ce texte, l’exécutif ne peut pas se vanter d’être allé jusqu’au bout du débat parlementaire. Il l’a figé avec l’usage d’articles de loi. C’est un déni démocratique. Les sondages ont montré que 65 % de la population sont opposés à ce projet de réforme ou encore que 94 % des salariés actifs ne veulent pas d’un recul de l’âge de départ ou d’un allongement de la durée de cotisation. Ce n’est pas gouverner que d’aller contre une majorité de citoyens et l’intégralité des organisations syndicales, c’est diriger. Et le dirigisme dans la République ne fonctionne pas. Il ne faut pas oublier que cette réforme sert de catalyseur à des problèmes sociaux déjà présents tels que l’inflation et la non-augmentation des salaires. Pour autant, ce projet de réforme aura eu le mérite de montrer que les syndicats sont capables de s’unir et d’assumer leurs différences. Nous pouvons croire en de futures luttes sur des revendications communes. Et il y en aura peut-être d’autres, notamment au sujet de l’emploi.
Solidaires. « C’est un jeu perdant pour la démocratie »
C’est une journée décisive que ce mercredi 15 mars, qui sera sans aucun doute une journée de grève et de mobilisation réussie, à la hauteur des précédentes journées appelées de manière unitaire par l’intersyndicale. Elle se situe à la veille du probable passage au vote de cette réforme des retraites, dont l’ensemble des organisations syndicales a montré l’absence de nécessité réelle et les effets injustes et brutaux, en particulier pour les femmes. Le niveau, la puissance et l’ancrage de la mobilisation partout sur le territoire, les grèves reconductibles en cours, les primo-manifestant·es, les blocages tous azimuts marquent un réveil social important et une détermination viscérale à faire retirer ce projet. Le gouvernement a joué au forcing à tout prix, il dénie et méprise ce mouvement social, accélère la procédure parlementaire et refuse de recevoir les organisations syndicales. Jamais un texte de cette importance n’aura été adopté dans de telles conditions. C’est un jeu dangereux et perdant, pour la démocratie, pour l’avenir de ce pays, et qui marque le très fort décalage de ce gouvernement avec la réalité de ce que vivent les travailleuses et les travailleurs, dont celles et ceux en formation, privé·es d’emplois ou retraité·es. Pour Solidaires, plus les grèves se multiplient, moins le gouvernement pourra revendiquer la légitimité de la réforme, votée ou non. Pour Solidaires, il faut que les grèves et les actions s’amplifient, pour que cette réforme soit enfin retirée.
CFTC. « Inverser la tendance à l’Assemblée est possible »
Nous sommes persuadés que la mobilisation va être forte ce mercredi. Beaucoup de nos militants se sont réservés pour ce jour : on veut mettre une grosse pression. Ce sentiment de résignation qui transparaît dans certains sondages, on ne le ressent absolument pas. Jeudi, si le gouvernement décide de soumettre cette loi au vote et non de recourir au 49.3, ce que laisse entendre la première ministre, on sait que cela va se jouer à quelques voix près. Il est encore possible d’inverser la tendance à l’Assemblée nationale ou que des députés jouent le jeu de la chaise vide. Certains qui comptaient voter le texte nous ont dit qu’ils allaient s’abstenir. On peut gagner. D’autant que le cœur de la réforme, c’est-à-dire la question du financement et l’âge de départ à 64 ans, n’a pas pu être discuté devant le Parlement. Il y a eu une procédure accélérée à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ce qui pose question sur la légitimité du texte. Le fait qu’Emmanuel Macron ait refusé de recevoir les huit leaders syndicaux a été extrêmement mal vécu, y compris par nos concitoyens, qui pensent à 82 % qu’il aurait dû le faire. Quand vous mettez huit fois de suite des millions de personnes dans la rue, que vous avez 70 % des Français qui sont contre et que vous n’en tenez pas compte, la démocratie sociale est bafouée. Les syndicats ont aussi comme enjeu de canaliser cette colère pour qu’elle ne déborde pas en tout et n’importe quoi. Pour l’instant, on y arrive. Mais pourra-t-on continuer à maîtriser une explosion sociale ?
Unsa. « Le 15 mars n’est pas un baroud d’honneur »
Après le double bras d’honneur du président Emmanuel Macron, à l’opinion publique et aux syndicats, la colère est très forte. Il suffit d’observer les luttes qui se poursuivent dans toute la France : blocages, opérations ciblées, barrages filtrants, grèves reconductibles… La contestation populaire est importante. C’est ce qui donne du carburant à la mobilisation de ce mercredi. Ce sera l’une des plus grosses journées depuis janvier. Beaucoup de personnes seront présentes. Cela étant dit, cette journée du 15 mars n’est ni un va-tout ni un baroud d’honneur. La détermination à exprimer notre point de vue est intacte face à un président de la République qui refuse de nous écouter. Il se montre inflexible face à un mouvement massif et populaire, mais il cède lorsqu’il y a un peu de violence comme on l’a vu avec le mouvement des gilets jaunes. C’est un drôle de signal envoyé à la cohésion sociale et à la démocratie, voire à la paix civile. Nous espérons donc qu’il va se réveiller et c’est ce à quoi la journée de mercredi peut servir. D’autant que trouver une majorité au Parlement n’est pas une chose aisée. L’outil dont il dispose est le 49.3. Mais, s’il en fait usage, le problème social risque de se transformer en crise politique. Et si jamais il y a des débordements, toute la responsabilité sera sur lui et son exécutif. L’Unsa n’y appelle pas, mais c’est un jeu risqué que le chef d’État prend pour une réforme qui n’en vaut pas le coup.
CFDT. « Nous ne sommes certainement pas découragés »
C’est une semaine décisive pour peser sur la commission mixte paritaire, mercredi et, surtout, sur le vote à l’Assemblée nationale le lendemain. Ce 15 mars, nous attendons une mobilisation maximale pour marteler qu’une très large majorité des travailleurs refuse cette réforme. Nous appelons également à des actions locales le 16 mars. Nous avons réussi à mettre les gens dans la rue en toute responsabilité et nous avons reçu une fin de non-recevoir de l’exécutif : on compte aussi sur les députés pour être à l’écoute de ceux qu’ils représentent. Nous ne sommes certainement pas découragés. C’est maintenant qu’il faut donner à voir la mobilisation du monde du travail. L’intersyndicale mercredi soir décidera de la suite. Pour la mise en place d’un référendum d’initiative partagé, nous avons adressé une demande au président de la République. On veut se donner tous les moyens pour que ce texte n’entre pas en vigueur. Il y a un aveuglement du gouvernement, enfermé dans son programme électoral. Mais on ne peut pas considérer que l’élection présidentielle, c’est l’alpha et l’oméga. Ce n’est pas « on vote tous les cinq ans et circulez, y a rien à voir ». C’est d’autant plus irresponsable qu’Emmanuel Macron ne se représentera pas en 2027. Cette démocratie à marche forcée, où il faut aller vite, est très mal vécue sur un sujet aussi important. Face à une telle contestation, un recours au 49.3 serait pire que tout. Pour les militants et les manifestants, cela ajouterait une couche de mépris supplémentaire.
CFE-CGC. « Une punition collective imposée aux salariés »
De plus en plus de personnes sont convaincues de l’escroquerie majeure que représente le recul de l’âge légal et du mépris du président. Entre un Emmanuel Macron qui disait, au second tour de l’élection présidentielle de 2022, « votre vote m’oblige », et ses propos lors de ses vœux où il rappelait que son rôle était de veiller à la cohésion nationale, tout le monde comprend que ces paroles sont du vent. Il est engagé sur des réformes dogmatiques et préside la France comme une banque d’affaires. La manière dont le texte est passé au Parlement est scandaleuse, il n’y a pas eu de discussions. On le verra encore ce mercredi dans la rue : la mobilisation des cadres est importante car beaucoup finissent leur carrière avec une pression psychologique très forte et ne veulent pas qu’on leur supprime leur droit à partir plus tôt. Tous perçoivent cette réforme comme liberticide. Lors du quinquennat précédent d’Emmanuel Macron, le gouvernement ajoutait « liberté »dans chaque intitulé de loi. Là, on nous impose des choses et rien, en revanche, pour les directions d’entreprise. Ce n’est pas l’index senior qui va les empêcher de virer les employés, passé un certain âge. Pour continuer de dénoncer cette punition collective imposée aux salariés, les leaders syndicaux seront aussi, jeudi, devant l’Assemblée nationale, au moment du vote. J’espère d’ailleurs que des députés et sénateurs vont saisir rapidement le Conseil constitutionnel. Les arguments de non-conformité de cette réforme sont nombreux : insuffisance des débats, étude d’impact complètement bidon.
FSU. « Un système où tout se règle de manière autoritaire »
Ce mercredi est crucial pour démontrer à nouveau que nous sommes cette majorité visible et forte. L’objectif est de peser en mettant un maximum de pression sur la représentation nationale. Dans cette phase politique où le danger démocratique est énorme, les députés ont une très lourde responsabilité. Nous les appelons, solennellement, à ne pas voter cette loi, à ne pas brutaliser le pays. Après le bras d’honneur d’Emmanuel Macron, qui refuse de recevoir les représentants du monde du travail, un vote de la loi serait vécu comme un mépris de plus, avec comme conséquence une montée des colères. Ce qui pourrait se traduire par de plus grandes tensions, de l’abstention ou des votes d’extrême droite. L’usage du 49.3, qui est la quintessence du coup de force, serait le franchissement d’un autre palier. Celui d’un pouvoir où plus rien ne fonctionne, ni les manifestations, ni les grèves, ni même le vote du Parlement, un système où tout se règle donc de manière autoritaire. Quelles que soient les modalités de vote de la loi, le mouvement devra se poursuivre. Nous avons les forces disponibles pour continuer le combat de manière stratégique, avec des journées d’action visibles, mais également en menant des campagnes de fond, sur la question du travail, du partage des richesses. Nous pouvons aussi avoir une mobilisation citoyenne, au travers d’un référendum. Les modalités sont multiples pour gagner au minimum le maintien de la retraite dans les conditions actuelles, voire l’amélioration des droits à retraite.
Mobilisations retraitesRéforme des retraitesCGTCFDT L'Humanité
« À Grand’Maison, on sera en grève au moins jusqu’à dimanche »
ReportageEn débrayage depuis neuf jours, les agents de la plus grande centrale hydroélectrique de France seront en tête de la manifestation grenobloise, mercredi, et comptent poursuivre le mouvement.
Guillaume PavisVaujany (Isère), correspondance.
Depuis neuf jours, les salariés grévistes occupent la centrale hydroélectrique de Grand’Maison, la plus puissante de France. Deux tas de pneus et des banderoles ornent l’entrée du site. L’une d’entre elles, estampillée CGT et FO, affiche la couleur : « Réforme des retraites : c’est non ». Derrière le portail, une trentaine de grévistes partagent, ce lundi matin, un petit déjeuner autour d’un brasero. Ils se bouchent subitement les oreilles lorsqu’une sirène d’alarme vient briser le calme de ce fond de vallée alpine. « On la fait sonner régulièrement pour signaler notre présence », s’amuse Valentin Dombey, délégué syndical d’EDF Hydro Alpes avant de détailler : « On se relaie jour et nuit pour occuper le site. On dort sur des matelas gonflables que l’on a installés à l’intérieur. »
Entre les massifs de Belledonne et des Grandes Rousses, la centrale fait partie, ce lundi, des cinquante sites (20 réacteurs, 15 hydroélectriques, 15 thermiques) où les énergéticiens ont « pris la main sur leur outil de travail », comme le revendique la CGT mines-énergie. Ici, « plus ça va, plus les gens sont déterminés, se réjouit Cyril Carnot, agent et élu CGT. Sur les 35 salariés du site, 90 % sont en grève. On sera là au moins jusqu’à dimanche ». À ses côtés, Johann abonde : « C’est la première fois que je fais grève aussi longtemps », détaille le technicien. « On assure tout de même nos astreintes pour la sûreté des équipements. Samedi soir, par exemple, je suis intervenu à 23 h 30. »
« Pour nous, c’est la double peine »
« On instaure un rapport de force en tapant au portefeuille », reprend Valentin. « EDF est contraint de se fournir chez nos voisins. Localement, les industries comme celles de l’électrométallurgie sont également obligées de baisser leur production. » Si la centrale est à l’arrêt, les grévistes font tourner les turbines en cas de fortes tensions sur le réseau. « Jusqu’ici on a joué le jeu. Car si le réseau venait à tomber, il faudrait compter une semaine pour redémarrer. On aimerait ne pas en arriver là », prévient Mathilde, technicienne sur le site voisin de Saint-Guillerme.
Loin de Paris, les agents ont pourtant l’œil rivé sur le Parlement. « Si le gouvernement passe en force, on montera le ton, prévient son collègue Hervé. J’aimerais que les députés et les sénateurs viennent nous voir pour se rendre compte de la pénibilité de nos métiers. Entre le bruit, la chaleur et les astreintes où l’on part dépanner tard dans la nuit en montagne… À 64 ans, très peu d’entre nous seront capables de le faire », détaille le technicien de 33 ans, entré à EDF à l’âge de 20 ans. C’est aussi le cas de Mathilde : « Pour nous, énergéticiens, cette réforme, c’est la double peine : en plus de décaler l’âge de départ, l’article 1 s’attaque à notre régime, pourtant excédentaire. On a déjà du mal à recruter pour travailler dans ces sites reculés… »
Pour tenir, les grévistes peuvent compter sur le soutien des habitants. « Hier soir, un restaurateur, qui ne peut pas faire grève, nous a même apporté des pizzas », se réjouit Valentin. Qui annonce : « Nous serons en tête de la manif, ce mercredi, à Grenoble. »
EDFbarrage hydroélectriqueMobilisations retraitesRéforme des retraites L'Humanité
15 mars. « On se bat pour les retraites de tous »
ActuAlors qu’une nouvelle journée d’action est prévue ce mercredi 15 mars, à l’appel de l’intersyndicale, les grévistes veulent capitaliser sur un soutien populaire toujours aussi massif. Témoignages de Paris à Saint-Nazaire.
Cyprien BogandaClotilde MathieuLa question est aussi ancienne que les mouvements sociaux. Dans les raffineries, les ports ou les gares, à mesure que les grèves se reconduisent et que la colère grandit, chacun se demande comment s’ancrer dans la durée sans épuiser ses forces, ni son capital de sympathie.
Une semaine décisive vient de s’ouvrir dans la bataille des retraites, avec un possible vote sur le projet de loi en ligne de mire. Ce mercredi 15 mars, jour de la commission mixte paritaire (CMP) au Parlement, l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée d’action.
Commission mixte paritaire, comment ça marche ? Sur le terrain, les salariés les plus en pointe dans le mouvement s’organisent concrètement, jour après jour, pour poursuivre les grèves entamées la semaine dernière. Dans le bassin nazairien, la détermination ne faiblit pas.
« Tous les outils de production sont à zéro » dans l'énergie
Les grévistes qui, ce matin-là, s’abritent des rafales de vent et de la pluie, devant la centrale thermique de Cordemais (Loire-Atlantique), affichent leur confiance : « La mobilisation est de très haut niveau, exceptionnelle même, assure Christophe Jouanneau, secrétaire général de la FNME 44. Tous nos outils de production sont à zéro. » Il cite la centrale à charbon, le terminal méthanier ou encore la centrale à gaz.
Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »Idem au port où les terminaux portuaires sont tous à l’arrêt, fermés, et à la raffinerie où rien ne sort depuis mardi 7 mars 5 heures. Ce vendredi 10 mars, les raffineurs ont acté collectivement de poursuivre la grève au moins jusqu’au jeudi 16 mars 21 heures et selon les mêmes modalités.
Nourris de leurs expériences, les opérateurs ont appris à « peser sur l’économie sans trop perdre d’argent ». À chaque changement d’équipe par exemple, les agents des services de conduite se concertent pour décider qui cessera le travail ce jour-là, en tournant. Idem dans la raffinerie à côté. Ainsi, une soixantaine de salariés doivent chaque jour se mettre en grève sur près de 350 pour que la production soit interrompue.
En 2017, la caisse de grève a permis de tenir deux mois et demi
Fin février, la FNME a mis en place une caisse électronique de grève pour aider les plus touchés. À Cordemais, la solidarité prend racine dans la lutte menée en 2017 contre le projet de fermeture de la centrale. Un minimum de salariés en grève, les autres qui cotisent. Ce mécanisme a permis à l’époque de tenir deux mois et demi jusqu’à la levée de la menace, explique le responsable de la CFE-CGC, Damien Mouille : « En 2017, nous avions 250 cotisants sur 350 salariés », précise-t-il. « On n’est pas là pour crever la dalle. On s’organise intelligemment », lance un gréviste présent sous la tente.
C’est pour répondre à cette impérieuse nécessité – tenir sans « crever la dalle » – que les caisses de grève ont recommencé à fleurir sur tout le territoire. Certaines centrales comme la CFDT ou FO ont des caisses permanentes, alimentées par les cotisations des adhérents – les réserves cumulées chez la CFDT depuis cinquante ans atteignent les 140 millions d’euros, selon un responsable de la confédération cité par l’AFP.
Ailleurs, les caisses se remplissent uniquement en cas de conflit social d’ampleur, comme en ce moment. La cagnotte « solidarité CGT mobilisation », accessible sur le site Leetchi.com, affichait ce 13 mars près de 857 000 euros au compteur.
Un mouvement multiforme, en trois temps : grands-messes nationales, initiatives locales, et retour en entreprises pour convaincre les non-grévistes
Tenir sans s’essouffler, donc… Et construire la lutte au jour le jour. C’est un mouvement multiforme, en trois temps, avec des grands-messes nationales, des initiatives locales, et des temps de retour dans les boîtes pour convaincre les non-grévistes et réfléchir aux prochaines actions, qui continue à se construire, analyse le secrétaire général de l’union locale CGT de Saint-Nazaire, Damien Girard.
Car quel que soit le parcours législatif de la loi, les salariés ici sont persuadés d’obtenir le retrait de la réforme. Damien Girard cite notamment le CPE, voté en 2006, puis retiré par Dominique de Villepin. Le vote bloqué au Sénat, l’évocation d’un 49.3 sur le texte final, ou encore, la menace d’exclusion à tout député de Renaissance qui ne voterait pas le texte, sont autant de signes qui montrent que, au fond, « ils ont les pétoches ».
Le Sénat a voté la réforme des retraitesEn attendant, le soutien populaire au mouvement social ne faiblit pas : un sondage BVA publié en fin de semaine dernière montre ainsi qu’une large majorité de Français (61 %) approuve le « durcissement » du mouvement, ce qui en dit long sur l’exaspération sociale qui bouillonne dans le pays.
À Saint-Nazaire, tous racontent les mots de soutien lancés de la vitre des voitures, les sourires et les nombreux signes d’encouragement lors de cette matinée où les militants de la CGT ont fermé l’ensemble des accès au port et perturbé la circulation de plusieurs axes routiers.
Les Robins des bois de l’énergie, apparus en France dans les années 2000, ont repris du service
Partout dans le pays, les grévistes comptent bien capitaliser sur ce soutien, eux qui ont tout fait, depuis le début du mouvement, pour ne pas s’aliéner la sympathie de l’opinion. C’est dans ce but que les Robins des bois de l’énergie, apparus en France dans les années 2000 (et plus spécifiquement au cours du mouvement social de 2004 contre le changement de statut d’EDF), ont repris du service.
Au programme : coupures de courant « ciblées » – contre les permanences parlementaires macronistes, notamment –, rétablissement chez les usagers privés d’électricité, etc.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
L’aspect « coup de com » de ce type d’actions est tout à fait assumé par Sébastien Roumet, 35 ans, Robin des bois dans la Vienne : « Bien sûr que cela a un impact médiatique, explique-t-il. Les journaux parlent davantage d’une coupure temporaire dans une permanence Renaissance que d’une baisse de rendements dans une centrale électrique ! Mais nos luttes ne se limitent pas à cela. »
Les scènes de fraternité se multiplient
En menant ce type d’actions, les Robins de bois tissent aussi des liens avec la population… et créent des interactions inattendues. « Il y a quelques jours, nous avons organisé le blocage collectif d’une grosse zone commerciale à Poitiers, raconte Sébastien. Les salariés d’un petit boulanger nous ont engueulés, en nous expliquant que l’action risquait de nuire à leur activité. Là-dessus, le patron arrive, et nous propose le café ! Il nous a assuré qu’il comprenait notre combat. Finalement, nous avons passé son compteur en quasi-gratuité, en guise de remerciement. »
Anecdotique ? Pas seulement. Les scènes de fraternité se multiplient un peu partout en France, loin du procès « en prise d’otages » traditionnellement instruit contre les bloqueurs. « Nous recevons des courriers, des appels, des messages sur les réseaux sociaux, se réjouit Matthieu Bolle-Reddat, conducteur (CGT) de la ligne de RER C. Les gens nous disent : “Nous sommes derrière vous, ne lâchez rien.” Lorsqu’on fait des AG dans les gares, des usagers nous applaudissent, alors même qu’ils galèrent à cause de nous ! Ils savent que nous luttons pour le bien commun. »
Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 marsLes paysans épaulent les grévistes
Le syndicaliste explique que les paysans ont décidé d’épauler les grévistes. Ce mercredi matin, près de 2 tonnes de denrées alimentaires (poulets, miel, pâté, etc.) doivent ainsi être distribuées aux salariés devant la gare de Versailles-Chantiers, collectés par le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) et la Confédération paysanne.
Même si le scénario d’une « grève par procuration » rebute certains grévistes, las de monter au front tout seuls, il faut bien avouer que, cette fois encore, une minorité de secteurs d’activité ont pris les devants du mouvement social, parmi lesquels l’énergie, le raffinage ou les transports en commun.
« J’assume complètement de me battre pour défendre les retraites de tout le monde, assure Matthieu Bolle-Reddat. Beaucoup de salariés en France ne peuvent pas le faire, pour des raisons diverses – travailleurs précaires, salariés de petites boîtes, retraités, etc. Cela dit, le plus dur dans ce type de combat, c’est le sentiment de solitude qui peut gagner les grévistes, ce sentiment de se battre tout seul dans son coin. C’est pour ça qu’il est aussi important de pouvoir compter sur le soutien de la population. »
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La population fait bloc derrière les grévistes
ActuCette septième journée de mobilisation a rassemblé samedi un large public familial. Plus d’un million de personnes, selon la CGT, sont venues réaffirmer leur refus de la retraite à 64 ans et leur soutien au mouvement social. Reportage dans le cortège parisien.
Pierric MarissalLes énormes et structurés cortèges syndicaux qui ont battu le pavé mardi ont laissé place aux familles avec poussettes et pancartes faites maison. Le relais est passé, le soutien populaire à la mobilisation s’est exprimé ce samedi 11 mars.
De quoi réchauffer le cœur de Cécile et d’Évelyne, deux institutrices, grévistes, qui cheminent de concert dans les rues parisiennes. « Il n’y a pas un parent d’élève qui ne nous soutienne pas », assure la première. « Cela a donné le courage à pas mal de collègues de faire grève », renchérit la seconde.
La journée de mardi a en effet enregistré 60 % de grévistes dans l’éducation nationale. Les colères s’accumulent : à la réforme des retraites s’est ajoutée la réception de la nouvelle carte scolaire, avec son cortège de suppressions de classes et de postes.
« Et puis là il y a le bac qui arrive. J’ai une copine qui fait grève et qui assure quand même ses cours aux classes de terminale », précise Évelyne. Cécile acquiesce : « On veut se mobiliser, durcir le mouvement, mais on est un service public, ça a encore un sens, c’est avant tout le public qu’on pénalise. »
« Quand on dit que “ça va péter” »
Voilà une considération que connaît bien Nathalie, syndiquée à la FSU. Cette assistante sociale a une manière bien à elle d’exprimer le problème : « Quand je fais grève, les seuls que ça dérange, c’est les plus précaires. Vous croyez vraiment que Macron et Roux de Bézieux en ont quelque chose à faire quand les travailleurs sociaux débrayent ? Mais on n’a pas le choix », tranche-t-elle.
Elle prend une grande inspiration et s’imagine à 63 ans, épuisée, en plein burn-out… « Comment pourrais-je encore aider les gens qui en ont besoin ? C’est moi qui aurai besoin d’aide. » Le large soutien populaire au mouvement social, partout en France, la rassure.
Elle voudrait trouver des moyens de soutenir davantage ceux qui peuvent vraiment bloquer le pays. « Quand on dit que “ça va péter”, souvent on ne veut pas vraiment tout casser. Mais parfois, on n’a pas le choix », répète-t-elle.
Sentir le soutien populaire, s’en nourrir, se réconforter
Loin devant, en tête de manifestation, sous les ballons rouges de la CGT Île-de-France, Didier a l’air un peu fatigué. Il fut de toutes les journées de mobilisation, de tous les défilés depuis le 19 janvier et aurait bien passé ce samedi en famille. Travailleur et militant chez Enedis, c’est aussi l’un des 300 à avoir participé à l’action coup de poing au Stade de France jeudi.
Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »Bravant la fatigue, il est venu sentir le soutien populaire, s’en nourrir, se réconforter. « C’est important, sans ce soutien, on ne serait pas là », lâche-t-il. Quand on parle de durcir le mouvement, Didier et ses camarades sont en première ligne. « On va multiplier les actions, les coupures de courant ciblées, revendiquées. On va aussi débrancher les compteurs d’hôpitaux, de boulangers et d’artisans pour qu’ils aient l’électricité gratuite, c’est populaire mais ça ne se voit pas beaucoup. Par contre, si ça continue, si ça se tend encore, il y aura sûrement des actions incontrôlables », prévient-il.
Avec ses près de trente années de militantisme à la CGT derrière lui, Didier est un peu résigné à rester en première ligne. Il comprend en tout cas ceux qui ont peur des répercussions : « On a tellement vu de conseils de discipline, de camarades licenciés… Ce couperet fait peur. »
« Si tu as 50 ou 100 balles à mettre dans une caisse de grève, c’est bien, mais ça veut surtout dire que tu as les moyens de faire grève ! »
À côté, Rudy, technicien de maintenance à la RATP et également militant CGT, n’est pas aussi conciliant. Pour lui, le simple soutien n’est plus suffisant et la situation exige davantage. Le terme de « grève par procuration » commence à l’agacer. « Si tu as 50 ou 100 balles à mettre dans une caisse de grève, c’est bien, mais ça veut surtout dire que tu as les moyens de faire grève ! Et ça ne te coûtera pas plus cher de descendre dans la rue », résume-t-il.
Place de la République, sa fille sur les épaules, sa mère à sa gauche, les trois générations de la famille de Mélanie s’apprêtent à rejoindre le cortège. Deux raisons ont décidé cette juriste, mère célibataire, à s’engager. « Déjà, j’ai calculé que si je voulais que ma fille puisse faire des études supérieures, je n’aurai jamais les moyens de m’arrêter, donc je n’aurai jamais de retraite », confie-t-elle.
Et de s’indigner : « Je suis sidérée par le mépris de ce gouvernement : plus de 90 % des travailleurs sont contre cette réforme et il s’en moque. En 1995, Juppé était tombé pour moins que ça ! »
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Olivier Le Tinnier, forçat de l’asphalte
Un jour avecOuvrier autoroutier qualifié depuis trente ans, le syndicaliste veut mettre en lumière la pénibilité méconnue de son métier.
Cécile RousseauRouen (Seine-Maritime), envoyée spéciale.
« Borne, prends ta retraite ! » Dans les rues de Rouen, fin janvier, Olivier Le Tinnier avait confectionné cette pancarte invitant la première ministre à cesser son activité professionnelle. « Elle n’est même pas concernée par le recul de l’âge légal ; nous, on n’a pas le choix, on doit continuer à bosser ! » lance-t-il en marchant d’un pas décidé.
Ouvrier qualifié au sein de la Société des autoroutes Paris-Normandie (SAPN), le tout juste quinquagénaire n’en a pas encore fini avec les horaires en trois-huit qui usent la santé.
Depuis trente ans au service des usagers dès 5 heures du matin ou jusqu’au lever du soleil, il ne se lasse pas de ce quotidien fatigant mais plein de surprises. Sur les tronçons de l’A13 et de l’A29, elles ne manquent jamais d’arriver au bout du virage. « C’est à la fois stressant et intéressant, analyse-t-il. On a une certaine autonomie : quand nous sommes seuls en patrouille à deux heures du mat, on doit gérer. »
Sauf quand le problème dépasse les limites. « Il y a quelques semaines, j’ai ramassé un gros sanglier qui avait provoqué un accident. On s’y était pris à deux avec un collègue pour le mettre dans le véhicule. Entre son poids, les odeurs et le fait qu’il était désarticulé, on en a bavé. »
La Macronie ressort le mot « pénibilité » des oubliettesLes conditions de travail se sont dégradées depuis la privatisation des autoroutes
Sa vie professionnelle recèle son pesant d’anecdotes, racontées avec une pointe d’adrénaline : « On peut rapporter des pneus pesant 80 à 100 kilos, perdus par des poids lourds. On s’occupe aussi des objets et des déchets jetés, énumère-t-il. Mais on ne peut pas bloquer la circulation pour ça, il faut donc aller vite. »
Pour les forçats de l’asphalte œuvrant sous les intempéries et frôlés par des voitures lancées à toute allure, les conditions de travail déjà difficiles se sont dégradées depuis la privatisation des sociétés autoroutières, en 2005.
Quant au matériel, il continue de vieillir. Même si les accidents du travail ont, eux, un peu baissé : « Ce qui arrive le plus souvent, ce sont les chutes de plain-pied : on se tord une cheville en trébuchant dans un trou ou sur une bordure, précise-t-il. Dans ces cas-là, c’est déclaré en accidents du travail mais on nous propose des aménagements de postes pour éviter de prendre l’arrêt maladie qui va normalement avec… »
Les kilomètres arpentés finissent par détruire les genoux
Au fil des années, les kilomètres arpentés en marchant et les talus escaladés avec de lourdes chaussures de sécurité finissent par détruire les genoux. Le dos coince.
En horaires décalés, le sommeil de qualité n’est plus qu’un vague souvenir pour le secrétaire FO de la SAPN : « Quand on nettoie les toilettes sur les aires de repos, de nuit, l’hiver, nous sommes aussi en contact avec des produits chimiques et avec plein de choses désagréables, ajoute-t-il. Alors, OK, notre boulot ne consiste pas à casser des cailloux, mais tous ces éléments mis bout à bout, pour en moyenne 1 900 euros net par mois, pèsent à la longue ! »
Pénibilité. Le gouvernement refait une fleur au patronatOlivier déplore que la pénibilité de son métier passe sous les radars. Si l’ouvrier rappelle qu’un véhicule de société d’autoroute se retrouve impliqué dans un accident chaque semaine en France, c’est parce qu’il en a marre des campagnes de communication édulcorées vantant leur rôle d’« anges gardiens ».
« Quand nous sommes en négociation annuelle sur les salaires avec la direction, on n’entend pas le même discours héroïque, tacle-t-il. Pour 2023, c’était : “On vous propose 0,99 % d’augmentation et si vous ne voulez pas signer, ça sera encore moins !” Ça illustre bien le dialogue social, alors que la société mère, la Sanef (Société autoroutière du nord et de l’est de la France), va verser 660 millions d’euros de dividendes cette année. Ce qu’on nous donne est totalement déconnecté du résultat. »
« Les gens sont plus sympas quand ils sont en panne »
La sensation d’être invisibles ou méprisés se retrouve jusque sur le bitume : « On passe à côté de nous sans nous voir. Les automobilistes nous klaxonnent en faisant signe de bosser ou râlent parce qu’il y a des travaux. Les gens sont plus sympas quand ils sont en panne, mais on peut aussi se faire agresser. »
Après une grève pour exiger des revalorisations, en décembre 2022, le syndicaliste a été surpris de voir autant de collègues embrayer sur la bataille des retraites : « Nous sommes nombreux à avoir une cinquantaine d’années et à regarder ce point charnière à l’horizon. Nous avons un accord négocié tous les deux ou trois ans avec l’entreprise pour pouvoir partir à 58 ans en cas de carrière longue. Ça leur permet de “vider les vieux” , ce qui est paradoxal avec le fait de bosser plus longtemps. On se demande si la réforme va remettre tout ça en cause. »
Celui qui charbonne depuis l’âge de 16 ans dans la restauration ne sait pas encore s’il pourra bénéficier de cet accord, certains trimestres travaillés s’étant envolés. Contrairement à son espoir bien ancré de faire reculer le gouvernement.
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Manifestation à Paris: « Nous pouvons encore remporter le combat »
ActuPour cette septième journée de mobilisation contre la réforme de retraite, à Paris dans un cortège familial, 300.000 personnes ont affichés leur détermination.
Samuel EyeneLes sourires sont nombreux parmi les femmes, les hommes mais aussi des nombreux enfants qui prennent le départ de la manifestation parisienne. Pour cette septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’ambiance est familiale en cette seconde date de manifestation un samedi. « J’attends de cette mobilisation qu’elle soit massive, nous aurons les chiffres en fin de journée mais le gouvernement doit entendre notre mécontentement, amorce Didier . Tout ce que nous avons obtenu, nous l’avons toujours eu grâce à la rue ». Comme ce syndicaliste CGT-EDF, des milliers de personnes défilent de la Place de la République jusqu’à Nation pour exprimer leur colère. « Je pense que le gouvernement joue son rôle en étant méprisant par rapport à la rue, mais il ne va pas pouvoir ignorer encore longtemps ce qui se passe dehors et dans les entreprises », cingle Isciane. Du haut de ses 24 ans, cette étudiante en informatique profite de la mobilisation pour distribuer des tracts pour la NPA. « Après la mobilisation record le 7 mars, faire reculer le gouvernement c’est possible ! » vante le bout de papier. De fait, l’heure n’est pas au découragement. La semaine prochaine s’annonce décisive alors que le texte gouvernemental est censé arriver en commission mixte paritaire, mercredi prochain. « Nous pouvons encore remporter le combat. Mais il faut que le mouvement continue d’être massif », encourage la jeune femme.
Lutte joyeuse.
Le boulevard est particulièrement coloré cet après-midi. Des chasubles rouges, jaunes, bleus et blancs composent notamment le paysage. De la CGT à la FSU en passant par l’Unsa ou encore la CFDT, les organisations syndicales accompagnent la mobilisation. Les chants résonnent également le long des cortèges. « Travail, travail, plus loin » chante une femme reprenant le tube « Voyage, voyage » de Desireless. « Ce n’est pas possible qu’il soit aussi sourd », fustige Christopher en mentionnant l’attitude du président de la République. Ce dernier a, en effet, fermé sa porte à l’intersyndicale dans une lettre adressée ce vendredi. « Ça m’inquiète pour l’avenir du pays. Les conséquences d’avoir un président qui méprise autant le peuple, c’est de perdre confiance en la démocratie et de se tourner vers les partis d’extrême droite », redoute Assan Lakehoul, coordinateur national des Jeunes communistes de France.
Esprit collectif retrouvé
Pour autant, des motifs de satisfaction subsistent. « Toute cette période de grève a permis aux gens de discuter entre eux. Que ce soit sur les retraites mais aussi le chômage etc. Les gens commencent à se préparer pour d’autres luttes », souligne Isciane. Et Cyril de rajouter que « le combat est intergénérationnel ». C’est pourquoi, ce libraire est venu soutenir le mouvement avec sa femme et leur enfant. « Tout le monde risque d’être impacté par les effets de la réforme des retraites. C’est donc important que tout le monde puisse participer ».
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Retraites. L'intersyndicale appelle à « consulter le peuple »
ActuÀ l’occasion de cette nouvelle journée de contestation contre la réforme des retraites, plus d'un million de personnes ont manifesté ce samedi 11 mars. Pour les syndicats, devant la surdité du pouvoir, il faut désormais consulter le peuple.
Samuel EyeneLes français vont ils réussir à faire plier le gouvernement ? Ce samedi 11 mars marque la septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, avec cette fois-ci, un mouvement de lutte organisé en weekend pour permettre aux salariés de se mobiliser sans poser de jour de grève. Cela avait déjà été le cas le 11 février où plus de 2,5 millions étaient descendus dans les rues, selon la CGT.
Les mobilisations s’annoncent particulièrement suivies, à la veille d’une semaine décisive quant à l’adoption du texte de loi par les députés et sénateurs. « C’est la dernière ligne droite (…) C’est maintenant que ça va se jouer », a estimé Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT, auprès de franceinfo ce matin.
Consulter le peuple
Environ 230 manifestations ont eu lieu dans tout l’Hexagone. Elles ont rassemblé 80 000 à Marseille, 50 000 Saint-Étienne, 45 000 personnes à Toulouse, 25 000 à Nantes,12 000 à Rennes, 11 000 à Grenoble, 8 000 personnes à Vannes, Nice et Toulon, 7 300 à Bayonne, 7 000 à Pau, 17 500 à Caen, 3 600 à Laval...
Comme lors de précédentes journées de mobilisations, des rassemblements ont eu lieu jusque dans des petites villes : Par exemple 1 800 se sont rassemblées à Saint Omer, 1 500 Montluçon,1 250 à Vichy, 800 à Moulins, 600 à Monbard..
300 000 étaient à Paris, où la manifestation s’est élancée à 14 H 00 de la place de la République vers celle de la Nation. « La détermination est là, on est passé même à un stade de grosse colère, avec ce qu'a fait le président de la République » vendredi, en rejetant la demande des syndicats de le rencontrer, a dit le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
« J'implore ceux qui dirigent ce pays de sortir de cette forme de déni du mouvement social », abonde Laurent Berger, principal dirigeant de la CFDT qui dit sa « sidération » face à la fin de non-recevoir du président de la République. Les responsables syndicaux ont appelé le président de la République à « consulter le peuple » sur la réforme des retraites, lors d'un point presse en amont de la manifestation parisienne contre le projet du gouvernement.
« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicatsLes grèves continuent
Des grèves reconductibles, qui ont été enclenchées cette semaine, se poursuivent également dans plusieurs secteurs. C’est notamment le cas du côté des cheminots, des éboueurs ou encore des électriciens et gaziers. Ces derniers ont d’ailleurs réalisé des coups d’éclat ce jeudi avec des actions « robin des bois de l’énergie ».
Côté transport, la SNCF annonce un trafic « fortement perturbé » : 1 TGV sur 2, 2 TER sur 5 et 1 Intercités sur 4 circulent aujourd’hui. De son côté, la RATP a annoncé un trafic quasi normal ce samedi sauf sur les RER A et B. Dans le secteur aérien, plus d'un vol sur cinq sont annulés aux aéroports de Nice et Marseille.
Droite et gouvernement manœuvrent au Sénat
Alors que les Français marchent, le débat sur la réforme se poursuit au Sénat. La droite veut absolument aller au bout de l'examen du texte. Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a ainsi renoncé à présenter son amendement emblématique qui, contrairement aux dispositions actuelles, demandait que la suppression des régimes spéciaux concerne aussi les salariés actuels.
Ce renoncement permet d'accélérer les débats puisque 300 amendements de la gauche y était consacrés. Depuis la décision du gouvernement d'utiliser la méthode du vote bloqué, les débats se sont singulièrement tendus dans la haute assemblée, la gauche dénonçant « un nouveau coup de force » inacceptable.
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« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicats
ActuDans une lettre adressée ce vendredi, le chef de l’Etat ferme sa porte à l’intersyndicale, renvoyée vers son gouvernement. Une fin de non recevoir à la veille de la septième journée de manifestations contre la réforme des retraites.
Stéphane GuérardJeudi, les huit syndicats unis contre la réforme des retraites avaient envoyé une lettre à l’hôte de l’Elysée, dans laquelle ils spécifiaient que « dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations syndicales constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer. » Demande rejetée par Emmanuel Macron. Ce vendredi midi, la présidence de la République a rendu publique la réponse du chef de l’Etat dans laquelle ce dernier renvoie tout contact vers l’exécutif: « Le gouvernement est, comme il l’a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue, trouver des solutions innovantes, sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite. »
Le président se contente de parer les critiques à son encontre. Mis en cause par l’intersyndicale pour être resté « silencieux devant l’expression de ce puissant mouvement social (trois millions et demi de participants revendiqués par la CGT lors de la sixième journée de manifestations mercredi dernier, ndlr) », il rétorque: « Je ne sous-estime pas le mécontentement dont vous vous faites le porte-parole comme les angoisses exprimées par de nombreux Français inquiets de ne jamais avoir de retraite ».
Critiqué pour « cette absence de réponse (qui) constitue un grave problème démocratique », le président insiste sur son « attachement au dialogue avec les Français comme avec les organisations syndicales et professionnelles ».
Le chef de l’Etat se réfugie ensuite derrière son rôle de « garant des institutions. Il est de mon devoir de préserver ce temps parlementaire qui se déroule actuellement », une façon d’affirmer que le temps des discussions avec les syndicats est révolu depuis la présentation du projet de réforme début janvier par la première ministre.
Afin de prouver qu’un processus de discussions a bien eu lieu au préalable, le chef de l’Etat rappelle les « nombreuses avancées (...) réalisées (sur le texte gouvernemental, NDLR) , y compris sur la question de l’âge légal en renonçant à le porter à 65 ans ». Cette dernière « avancée » est pourtant le fruit des négociations entre la première ministre Elisabeth Borne et Les Républicains, non avec les syndicats. Ceux-ci fondent au contraire leur front commun sur le retrait du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.
Emmanuel Macron ne reconnaît finalement qu’une vertu aux mouvement social initié par les confédérations: le fait d’organiser des manifestations sans heurts. « Vous exprimez avec force votre désaccord avec ce projet de loi et avez organisé des manifestations dans un esprit de responsabilité qui vous honore », note-t-il. L’intersyndicale a l’occasion de répondre à la missive présidentielle ce samedi, lors de la septième journée de mobilisation, avant une huitième mercredi.
Stéphane Guérard
Emmanuel MacronRéforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
Philippe Martinez, (réd)acteur de la lutte
Un jour avecLe secrétaire général de la CGT a passé le jeudi 9 mars dans les locaux de l’Humanité. Il s’est montré déterminé à poursuivre le combat des retraites, mené par une intersyndicale solide et solidaire.
Marion d'AllardTout sourires, pile à l’heure et clope au bec, Philippe Martinez a débarqué ce jeudi matin à l’Humanité. « Je suis bien content de passer cette journée avec vous », lâche le secrétaire général de la CGT, déterminé à prendre à cœur son rôle de rédacteur en chef d’un jour.
Une pause fraternelle, dans une période marathon. Il n’avait pas franchi les portes du journal qu’un salarié d’une entreprise voisine, manifestement touché, l’interpelle : « Je peux prendre un selfie avec vous ? Je suis un grand fan. »
Philippe Martinez, rompu à l’exercice, s’y prête volontiers. Puis, relevant la tête en souriant, toise le jeune homme : « C’est vrai que vous êtes grand. » Cet humour caustique n’a pas quitté Philippe Martinez de la journée.
Y compris au cœur de la conférence de rédaction, lorsque est évoqué le match de rugby Angleterre/France de samedi. « Mince, marmonne-t-il, il va falloir décaler l’heure de la manif. » Les rires n’entameront pas le sérieux de cette réunion qui détermine l’angle des sujets à traiter et leur longueur.
Le syndicaliste connaît l’exercice. Il s’y était déjà plié en 2017. Mais, cette fois, il a des revendications : « J’interviendrai moins que la dernière fois. Vous m’aviez exploité. J’ai failli me syndiquer. »
Stylo en main, floqué Fnaf CGT – « il écrit super bien » –, le secrétaire général de la CGT écoute, concentré, aux côtés du sénateur et directeur de l’Humanité Fabien Gay, les sujets qui font l’actu.
« Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes »
Interpellé par une intersyndicale « soudée comme jamais », le président de la République tiendra l’angle de l’article d’ouverture. « C’est sa réforme, c’est lui qui tire les ficelles, lui, l’omniprésent invisible », résume Philippe Martinez.
Mais, face à la pression conjuguée de la rue et de l’intersyndicale, l’exécutif a fini par réagir, confie-t-il. « Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes. Voilà leur conception du dialogue », résume le numéro un de la CGT.
Loin de l’anecdote, cette séquence est le symptôme d’un « véritable problème démocratique », rajoute Philippe Martinez. « Il n’y a jamais eu autant de mobilisations, les opposants à cette réforme ne sont pas écoutés. » Une bombe sociale à retardement, « une situation incendiaire ».
Les sujets s’enchaînent : grève à Airbus, stratégie de la droite sénatoriale, marche pour le climat… Mais pas seulement. Il faut penser à donner la liste des principaux points de rendez-vous des cortèges de samedi. Philippe Martinez relève alors le nez de ses notes et lève le pouce en souriant.
« C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. »
Le sens, sans doute, de l’utilité d’un journal de luttes, où « vous êtes parmi ceux qui ne peuvent pas faire formellement grève quand il s’agit de rendre compte d’un mouvement social ».
Au fil des pages, les propositions défilent. Reste à « ranger le journal ». « C’est bien de parler de la paix en pages internationales », tranche le rédacteur en chef d’un jour. Sujet validé.
Place à l’écriture, non sans se réserver quelques moments d’échanges privilégiés avec celui qui, dans deux semaines, passera la main à la tête de la Confédération en plein cœur d’un mouvement social historique. Mais le numéro un de la CGT préfère parler au présent, de ses rencontres de terrain, des expériences de vie des salariés qu’il croise, dans la rue ou dans leur entreprise…
Un coup de fil l’interrompt : « C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. » Le temps passe, et, dans un quotidien, souvent, le temps presse. Ce jeudi, Philippe Martinez l’a vécu au rythme du journal de Jaurès. Avec la rédaction de l’Humanité, il aura pris le temps de lever le verre de l’amitié. Et nous nous sommes quittés, en nous souhaitant « bonne lutte ».
Philippe Martinezle rédacteur en chef d'un jourRéforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
Derrière les « fraudes à la Sécu »
ChroniqueChristophe PrudhommeComme toujours, la bourgeoisie, relayée par les médias qu’elle contrôle, désigne toujours les pauvres comme les responsables de tous les maux. Ainsi, sur la Sécurité sociale, nous sommes régulièrement abreuvés de reportages sur des abus individuels, certes réels, mais anecdotiques face à la réalité des chiffres. Désigner des boucs émissaires permet de cacher les véritables profiteurs de ce système, qui sont protégés par le gouvernement. Le bilan pour 2022 présenté par l’assurance-maladie est sans appel. Sur 315 millions d’euros de fraudes détectées en 2022, 75 % proviennent des professionnels de santé et seulement 25 % des assurés. Pour ces derniers, il s’agit principalement d’indemnités journalières ou encore de la CMU, soit en général de petites sommes, pour des personnes souvent à faibles revenus.
Ces fonds américains qui veulent faire main basse sur les cliniques françaisesEn revanche, du côté des professionnels, les montants explosent ces dernières années. Chaque profession a son lot d’individus malhonnêtes. Mais la grande nouveauté est l’apparition d’investisseurs qui ont flairé la bonne affaire en développant de pseudo-centres de santé ophtalmo, dentaire, ou encore des « consultations non programmées », qui facturent des actes inutiles ou non réalisés. Plus grave, certaines de ces structures ont été récemment fermées par les autorités sanitaires pour avoir mutilé des patients, tout en les endettant. Ces dérives étaient prévisibles et les feux verts donnés à ces centres par les ARS constituent un véritable scandale.
Laisser des investisseurs entrer dans ce qu’ils considèrent comme un marché très lucratif devait déboucher sur ces dérives, car leur objectif restera toujours de maximiser le retour sur investissement, c’est-à-dire leurs profits. Le scandale d’Orpea n’a pas servi de leçon et les libéraux au pouvoir accélèrent leur entreprise de prédation dans le champ de la santé et sur la Sécurité sociale. Il s’agit là d’un des éléments de la stratégie d’ouverture accélérée au marché de notre système de santé, auquel s’ajoutent l’organisation de la pénurie de médecins, le refus de réguler leur installation, la fermeture massive des hôpitaux de proximité, la généralisation des dépassements d’honoraires chez les spécialistes, le développement des Ehpad et des cliniques privées à but lucratif, etc.
Il faut comprendre que tout ceci a été théorisé et organisé par les libéraux depuis les années 1980 avec Thatcher, Reagan ou les tenants du « tournant de la rigueur » en France sous Mitterrand. L’attaque contre notre système de retraite participe de la même logique. C’est pourquoi il est urgent de dire stop en continuant à se mobiliser pour nos retraites, mais plus largement pour défendre notre système de santé et de protection sociale.
Santésécurité socialefraude socialeLe billet du Dr Christophe Prudhomme L'Humanité
Monokini à Berlin
ChroniqueCharlotte RecoquillonQue j’aimerais voir ça de mes propres yeux ! Bientôt, les femmes pourront nager topless dans les piscines de Berlin et je savoure cette nouvelle. Alors non, évidemment, ce n’est pas leur poitrine que j’aimerais voir, mais les réactions engendrées. Les seins restent, en effet, un support privilégié de la domination masculine. Or, aucune figure de style ne suffit à dire à quel point la libération des corps est fondamentale dans le combat féministe. Nos corps, donc nos seins, en sont un lieu et un outil de bataille. En ce qu’ils sont contrôlés, formatés, sexualisés et marchandisés par le patriarcat, ils doivent être reconquis.
Attention, « reconquis » ne signifie pas forcément exposés : combinaison de plongée, Bikini, monokini ou burkini, chaque femme devrait pouvoir aller à la piscine dans la tenue qu’elle souhaite. Chaque femme devrait pouvoir allaiter en public, ou non, au gré de son envie et de son confort. Chaque femme devrait pouvoir montrer ou coiffer ses cheveux comme elle le désire. Chaque femme devrait pouvoir choisir de porter un soutien-gorge – à peine moins coercitif qu’un corset – sans risquer de paraître provocante ou indécente, sans enfreindre les codes explicites du professionnalisme et de la féminité. Ces codes que nous avons toutes intégrés, même inconsciemment.
D’ailleurs, chaque matin, nos choix vestimentaires s’ajustent à notre contexte, ou devrais-je dire, à notre condition. Choisir un tee-shirt, choisir une jupe sont des décisions beaucoup plus techniques qu’il n’y paraît. La forme du col – appelée, sans détour, « décolleté » quand il s’agit de vêtements féminins – doit trouver l’équilibre entre la suggestion et la dissimulation, être ni trop, ni trop peu. À l’instar des pantalons, qui ne doivent être ni trop moulants, ni trop larges, leurs tailles ni trop hautes, ni trop basses. Des jupes, qui ne doivent être ni trop longues, ni trop courtes. Chaque matin, les tenues sont mises à l’épreuve : si je me baisse, si je marche, en bref, si je bouge, quelles parties de mon corps et surfaces de peau seront visibles ? Quelles en seraient les conséquences ?
Les modalités diffèrent selon les saisons et les endroits dans le monde mais, partout, tout le temps, nos corps sont sexualisés. Nous devons jongler avec deux injonctions contradictoires : se montrer et se cacher. On s’en aperçoit lorsqu’on voyage. Nos tenues s’adaptent. Au Brésil, par exemple, on peut montrer ses fesses dans l’indifférence générale, mais surtout pas ses tétons. En France, les femmes doivent se couvrir le corps quand elles sont en ville, mais sont obligées de se découvrir à la plage, au risque d’être verbalisées par la police. Je me demande : la possibilité d’être en monokini dans les piscines parisiennes susciterait-elle le même tollé que celui suscité par le burkini ?
droit des femmesla chronique de charlotte recoquillon L'Humanité
Quand les entreprises se gavent d’aides publiques… il n’y a plus d’argent pour les retraites
ChroniqueJean-Christophe le DuigouLes « aides publiques aux entreprises » sont passées selon l’Institut de Recherche Économiques et Sociales, de 2,7 % du PIB à 6,4 % en un peu plus de vingt ans, amputant d’autant les budgets publics. Sortir de la logique dispendieuse des « aides aux entreprises ». Une partie de la réponse au besoin de financement de la retraite, de la santé, des principaux budgets sociaux pourrait venir de la mise en cause de ces multiples « cadeaux ».
Utiles ou inutiles ces interventions viennent se greffer sur une pratique de subventionnement des entreprises qui n’a cessé de se développer au point de former un système intégré aux principales politiques publiques comme l’analysait Anicet Le Pors dans un ouvrage demeuré célèbre, Les béquilles du capital (1977). Un peu plus de quatre décennies plus tard, il reste difficile de saisir en détail ce que les administrations publiques, État et collectivités territoriales essentiellement, dépensent pour soutenir le capital. La raison en est simple : aucun relevé systématique officiel n’existe !
Rien du côté de Bercy, rien du côté de la puissante direction du Trésor, le sujet n’est « pas pertinent » (sic). Seul le Conseil des prélèvements obligatoires a procédé à un chiffrage global dans son champ de compétences. En 2010 la Cour des comptes parlait de 172 milliards d’aides qui depuis ont encore « prospéré » avec notamment, le CICE (20 milliards) et le pacte dit de responsabilité (9 milliards). On se trouve donc certainement aux environ de 200 milliards, chiffrage en accord avec le travail récent mené par l’IRES qui conclut à 157 milliards d’aides auxquelles s’ajoutent « les déclassées » c’est-à-dire les mesures initialement dérogatoires qui sont passées dans le droit fiscal courant. Cela fait de « l’assistance aux entreprises » non seulement le premier poste de dépenses publiques mais de plus un poste en pleine croissance [1].
Dévoiler le montant des aides publiques, mieux analyser leur croissance et mettre en évidence ce que représente l’évolution de leur contenu, telle est notre démarche. Démarche indispensable s‘il en est pour espérer mettre un terme à l’emballement du mécanisme des aides et pour éclairer les conditions d’une reprise en main du pilotage de l’économie par les travailleurs et les citoyens. Les leviers traditionnels d’intervention, les commandes publiques, les avances, prêts et bonifications u secteur financier semi-public et l’appui du secteur public en général, voient leur rôle s’amoindrir au fur et à mesure de l’avancement du processus de privatisation. Est désormais privilégié le soutien direct au taux de marge des entreprises via la forte croissance des exonérations fiscales et sociales dont ces dernières bénéficient Au total une mutation de l’action publique. qui pèse lourdement sur le budget et accroît la dette.
Pour quelle efficacité ? Une bonne partie de ces aides demeure sans réel effet en termes d’emplois, de recherche, d’innovation, ou d’investissement. La littérature économique est riche de critiques concernant cette politique d’allégement des contributions des entreprises, coûteuse et peu performante. Les évaluations quant à elles se suivent, et divergent peu. Au mieux, elles concluent à un effet très limité par rapport au coût. Ainsi en va-t-il du CICE, qui revient à subventionner entre 150 000 et 200 000 euros par emploi « créé ou maintenu ». Dans d’autres cas l’aide rate sa cible et n’a pratiquement aucun effet tel est le cas du Crédit d’Impôt Recherche monopolisé par les grandes entreprises. Seul effet réel des aides, l’accroissement des marges des entreprises, ce qui se traduit non par de l’investissement supplémentaire… mais par la capture de ces sommes par les actionnaires. Le patronat ne réclame plus « moins d’État » mais plutôt sa transformation au service direct de l’accumulation financière. L’exonération d’impôts et cotisations sociales des entreprises ayant pour conséquence des prélèvements accrus sur les ménages et une amputation de leur pouvoir d’achat.
Comment sortir de ce piège ? Il ne s’agit nullement de récuser tout transfert de l’État aux entreprises mais de sortir le plus rapidement possible de la pratique dispendieuse des « aides aux entreprises » au profit d’une intervention plus sélective sur la base de nouveaux critères. Les choix économiques doivent s’opérer dans le cadre d’une nouvelle démarche planificatrice rompant avec la logique de « baisse systématique des coûts » au détriment des salaires, de l’éducation, de la formation, de la recherche. Une nouvelle démarche qui doit donner la priorité à la fourniture de nouveaux biens et services, notamment publics, à la consolidation de ceux qui existent, enfin au financement de la transition économique, sociale et écologique. Une marge de jeux que l’on peut estimer à plusieurs dizaines de milliards !
Jean Christophe Le Duigou
Réforme des retraitesAides publiques L'Humanité
Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »
EntretienHani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.
Pierre BarbanceyRamallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?
Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.
Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.
Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.
Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.
Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?
À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.
Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneNetanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.
La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.
C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.
Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.
Et cela dure depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.
Allons-nous vers une troisième Intifada ?
Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…
La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.
À Jénine, la résistance de tous les instantsPour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.
La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.
En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?
Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.
Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.
Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes.
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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie
ActuLe ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.
Pierre BarbanceyNaplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.
Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.
Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finMais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».
Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.
Les Palestiniens sans recours
Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».
Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.
Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».
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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »
EntretienAlors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.
Pierre BarbanceyYehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.
Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.
Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?
Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.
Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.
De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.
Une feuille de route pour l’annexion de la CisjordanieIl y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?
Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.
Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.
Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?
Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.
Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.
Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droiteJusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.
Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.
Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?
C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.
Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?
Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.
Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?
On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…
C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.
S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.
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israëlIsraël-PalestineColonies israéliennesélections L'Humanité
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin
ActuAprès le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.
Pierre BarbanceyComment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.
Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis
Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.
Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à JénineLes ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.
Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit « profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.
L’obtention de permis de port d’armes facilitée
À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirC’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.
Israël-PalestinePalestineCisjordanieJénine L'Humanité
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...
ActuDix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.
Gaël De SantisPour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.
Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique
Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien.
La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.
30 morts en 26 jours
Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.
La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteGaza bombardée
Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.
Des faits traduits devant la Cour pénale internationale
Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.
Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.
Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité
Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ».
À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese.
Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël
« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. »
Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.
Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts.
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Israël-PalestinePalestineJénineBenjamin Netanyahou L'Humanité
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite
ActuDes dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.
Gaël De SantisLa place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.
Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialisteUne association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.
« Un impact fatal sur la démocratie »
Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirLes participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».
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Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir
ActuLe dirigeant d’extrême droite, membre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, ce mardi. Un geste qui rappelle celui d’Ariel Sharon en 2000, prélude à la seconde Intifada.
Pierre BarbanceyAdam Issam Chaker Ayyad n’avait que 15 ans. Mardi, alors que le jour venait de se lever et que le camp de Dheisheh près de Bethléem, où il vivait, s’éveillait à peine, un escadron de l’armée israélienne a fait irruption. L’adolescent a reçu une balle dans la poitrine. Il est décédé quelques instants plus tard. Lundi, deux autres Palestiniens ont été tués. L’année 2023 n’a que trois jours et les forces d’occupation ont déjà abattu trois Palestiniens.
Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »Mardi matin, au même moment, à Jérusalem, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, protégé par la police et des hommes en civil alors qu’un drone survolait les lieux. Une image qui n’est pas sans rappeler celle d’Ariel Sharon, le 28 septembre 2000. Celui qui allait redevenir premier ministre quelques mois plus tard, mais alors simple député, avait décidé d’une démonstration de force contre les Palestiniens, déclenchant ainsi ce qu’on allait appeler l’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée qui s’y trouve, près du dôme du Rocher à la coupole dorée.
Un site est un lieu de tensions régulières
L’esplanade des Mosquées est située dans la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 et annexée. Ce lieu saint musulman est placé sous l’administration du Waqf (organisme chargé de la gestion des biens religieux), relevant de la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël. En vertu d’un statu quo historique et voulu par Moshe Dayan, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Troisième lieu saint de l’Islam, il est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple ». Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement après y être montés en simples visiteurs.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneLe site est un lieu de tensions régulières. En 1996, une décision israélienne d’ouvrir une nouvelle entrée à l’ouest de l’esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. En juillet 2017, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements avec la police israélienne. En août 2019, la police isaélienne charge les fidèles sur l’esplanade des Mosquées, faisant des dizaines de blessés palestiniens lors d’importantes commémorations juive et mulsulmane. En 2021, lors du ramadan, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des affrontements jusque sur l’esplanade se sont mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Et au printemps 2022, la présence sur l’esplanade des Mosquées, pendant le ramadan, de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières se sont soldés par des centaines de blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade. Ce qui a été largement perçu par les Palestiniens et plusieurs pays de la région comme une « provocation ».
Israël. Le gouvernement Bennett joue la provocationImmunité totale promise aux soldats
Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. C’est son premier geste depuis son entrée au gouvernement. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit pour lui de montrer ses muscles et de mettre en garde les Palestiniens. « Qu’ils comprennent que les temps ont changé », comme il l’affirme. Ben Gvir souhaite que les forces israéliennes puissent être plus répressives face aux « terroristes ». Pour cela, le gouvernement israélien envisage d’accorder une immunité totale aux soldats, notamment pour des faits pouvant être considérés comme des crimes de guerre. Ce qui revient à rejeter les décisions du tribunal de Nuremberg contre les nazis, en particulier le principe fondamental selon lequel « suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre. Ben Gvir défend aussi l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël vers les pays voisins.
À peine le nouveau gouvernement investi, l’extrême droite israélienne passe donc à l’offensive pour atteindre ses objectifs. Ben Gvir sait que deux soldats sur dix partagent ses vues, « pensent qu’ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n’ont aucun droit ici », comme l’écrit le journaliste de Haaretz Gideon Levy. Pour le reste du monde, l’équation est simple. Soit Israël continue sa politique en violation du droit international et des résolutions de l’ONU sans aucune conséquence, soit il est enfin sanctionné politiquement et économiquement. Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens. Au lieu de voter pour, la France s’est abstenue. De quoi réjouir Ben Gvir.
DES VOIX POUR LA PAIX Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes :
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En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée
ActuLes personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.
Bruno OdentÀ l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics.
La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.
Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée
Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.
C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.
Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.
En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL
La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.
Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».
Le printemps social s’annonce chaud
Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.
Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.
Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »
La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.
En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.
Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.
Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Un accord très chiche sur le partage de la valeur
ActuRémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.
Stéphane GuérardLe nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.
En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».
Des mécanismes exonérés de cotisations
Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».
Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’intéressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.
À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.
Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale L'Humanité
Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois
ActuNumérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.
Pierric MarissalLa magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).
« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.
Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».
Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an
Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.
La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.
Harcèlement sexuel. Du très lourd chez UbisoftÀ cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction.
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Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau
ActuPour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.
Cyprien Boganda«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.
«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.
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Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »
EntretienSylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.
Antoine PortolesDepuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?
Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultralibéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.
RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.
Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.
Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?
Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.
Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.
Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.
Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?
On oublie souvent que, dans les catégories populaires, une part significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.
Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.
Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.
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Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national
ActuAvant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen.
Florent LE DULe masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue
Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.
Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale
Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.
Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».
Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».
SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.
« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.
L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac
Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.
En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.
50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas LebourgEn 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.
« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. » Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique
Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».
Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.
Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »
Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence
Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…
Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.
La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».
Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.
Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.
Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »
Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »
Un parti profondément anti-social
Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.
Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.
En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »
Et le masque social pourrait commencer à tomber.
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Hommes et animaux englués dans l’enfer des fermes usines
Nos recommandations culturellesTélévision Ce documentaire consacré aux mécanismes de l’élevage industriel démontre comment il enrichit une poignée de multinationales au mépris du bien-être animal mais aussi des éleveurs.
Emile LeauthierToutes les secondes, partout dans le monde, 35 000 animaux sont tués dans les abattoirs. Ce nombre s’élève à 70 milliards chaque année, dont 3 milliards rien qu’en France. Ce chiffre échappe à notre capacité d’imagination, tant il paraît démesuré. Pourtant, ce décompte est le reflet d’une réalité que le plus grand nombre se refuse à voir. Chacun s’imagine vivre sur une planète pleine d’animaux en liberté. Pourtant, 80 % d’entre eux vivent dans des usines. Des milliards de veaux sont séparés de leur mère dès la naissance, parqués dans des boîtes. Des milliards de poulets grandissent dans de gigantesques hangars sans jamais goûter au moindre rayon de soleil. Des milliards de truies sont enfermées dans des cages, incapables de se mouvoir.
Aux États-Unis comme en Europe, 95 % des cochons proviennent d’élevages intensifs. Les fermes usines pullulent, esquissant un sinistre nouvel horizon des paysages. Comment l’élevage industriel, aujourd’hui largement dominant, est-il devenu la norme ? Pour connaître la réponse, il faut rembobiner le fil de l’histoire. À la fin du XIXe siècle, Chicago est un cœur industriel situé au croisement de tous les chemins de fer : c’est là que l’essentiel du bétail américain est mis à mort. Soucieux d’augmenter les rendements, des ingénieurs développent l’abattage industriel. Chaque animal est pendu par les pattes à une chaîne mécanisée. Ils sont ainsi abattus chacun leur tour à un rythme effréné. Dès lors, l’industrialisation de la mort est en marche.
80 % du marché de la viande entre les mains de quatre multinationales
Henry Ford, venu visiter les abattoirs de Chicago, s’en inspirera pour mettre en place le travail à la chaîne dans ses usines. L’abattage de masse devient donc le point de départ de l’industrialisation du monde. Après la Seconde Guerre mondiale, ce modèle se généralise. Les premières fermes usines arrivent en France dans les années 1960 et 1970, emportant avec elles les petites exploitations. En moins de cinquante ans, deux tiers d’entre elles ont disparu. Aujourd’hui, 80 % du marché de la viande se trouve entre les mains de quatre multinationales, dont l’appétit féroce ne trouve aucune limite.
Si certains éleveurs parviennent à quitter ce système mortifère et reviennent à une agriculture paysanne, d’autres s’endettent pour s’industrialiser toujours plus. Ce documentaire rappelle l’urgence de changer de modèle. Et de modifier en profondeur notre rapport aux animaux.
souffrance animaleindustrieArtedocumentaire El País (ESP)
SANS TITRE
Se come a bocados y con las manos manchadas. El concepto es sencillo: un sándwich de pan de brioche relleno de huevos revueltos con diferentes toppings. La receta, fácil, rica y barata, es el centro de un negocio emprendido por dos mujeres de 22 años llamado Revuelto, cuyo éxito no sorprende si tenemos en cuenta lo mucho que le gustan los huevos a los españoles.
El local abrió hace tres meses a pocos metros de la Gran Vía madrileña con este plato único, que se puede comprar como menú con patatas fritas y refresco por solo 9,90 euros. Decimos “local” porque no es un restaurante, sino un servicio de comida para llevar, aunque de vez en cuando llegan clientes en busca de una mesa para comer su sándwich. Todos terminan intentando no tirarse todo el huevo encima mientras se sientan en una barra de obrador del pequeño establecimiento.
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Naia Parra y Sandra Lauzurica se conocieron en el País Vasco estudiando Liderazgo, emprendimiento e innovación en la universidad. Fue justo en esos años cuando se fueron de Erasmus a Corea del Sur, el país de donde sacaron la idea de traer este tipo de sándwich a España. “Los comprábamos para llevar y eran perfectos para nuestro presupuesto de estudiantes”, asegura Lauzurica. “La gente está empeñada en decir que hacemos sándwiches al estilo coreano, pero la realidad es que no es una receta coreana, realmente es mucho más americana. Es solo que los conocimos allí, pero esto hubiera podido pasarnos en Nueva York”.
Por aquellos años no se planteaban tener su propio negocio: fueron diversas casualidades, explica, las que la han ido llevando poco a poco por el camino empresarial. Sí reconocen que haber estudiado Emprendimiento en la universidad les ayudó a dar el salto. Al llegar a Madrid a hacer sus prácticas de la universidad, se dieron cuenta de que podía haber espacio para un producto como el suyo y no tardaron mucho en ponerse manos a la obra: "Nos gusta mucho el mundo de la hostelería en Madrid. Tiene mucha innovación, y siempre se pueden probar cosas nuevas", cuentan.
Como cualquier pequeño proyecto empresarial, empezaron probando el producto con amigos y conocidos, incorporando ingredientes como el all i oli picante, el queso de cabra o la salsa de trufa para acercarlo al gusto nacional. Tras cosechar cierto éxito entre sus círculos cercanos, completaron la búsqueda de establecimiento entre los meses de mayo y noviembre. El 3 de diciembre, después de dar un lavado de cara al local, abrieron sus puertas por primera vez. Los comienzos fueron duros: "Hacíamos turnos muy largos para ir investigando a qué hora entraba más gente al local", recuerda Sandra.
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El bocata lleva pan de brioche artesanal tostado en mantequilla y dos huevos revueltos: antes eran camperos, pero después del caso de salmonelosis de las tortillas de Casa Dani -en el que al final los huevos eran inocentes- decidieron no correr riesgos y trabajar con pasteurizados. Se puede pedir en cinco variedades: aguacate, bacon con queso, pulled pork o Heura, y también con mayonesa trufada. Todos cuestan 6,90 euros, menos el de aguacate, que son 7,50. Los favoritos de la casa son el de bacon con queso -el all i oli pica de verdad y viene en cantidad generosa- y el de champiñones laminados, parmesano y sweet mayo. Después de probarlos entendemos el éxito de la combinación: es sabroso, resultón, y llena por poco dinero.
Revuelto no es un bar donde tener una primera cita: es un lugar para devorar, ensuciarte las manos y quedar lleno de salsa y mantequilla. También es una opción para casi cualquier comida del día: de desayuno con un café, de comida si se pide en menú o hasta para merendar en la cercana Plaza de Pedro Zerolo.
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Son las 12 del mediodía, acaban de abrir el local y empieza a entrar la gente a pedir sus desayunos. Francisco Martínez viene por primera vez a Revuelto. Lo ha conocido por Instagram y quiere probarlo: “Es muy difícil de comer, pero está buenísimo”, asegura después del primer bocado. Ha pedido el de aguacate con un café con leche. “No es muy sexy si quedas con alguien a quien quieres impresionar, pero el sabor es muy rico”, sigue diciendo mientras devora el sándwich a dos carrillos.
Parra y Lauzurica tardaron más de seis meses en encontrar el lugar perfecto en Madrid para Revuelto, hasta dar con el local de calle Víctor Hugo, 5. El comienzo fue difícil: “No entraba nadie por la puerta”, recuerda Lauzurica. La cosa cambió rápidamente un día que un influencer de planes en Madrid hizo un reel sobre sus sándwiches que se volvió tendencia: tiene más de 480.000 visualizaciones hasta el momento. En el momento en que empezaron a llegar los tiktokers, este empezó a llenarse. No obstante, no se relajan: saben que el éxito ha podido ser flor de un día. "Hay un boom ahora mismo con Revuelto, pero no sabemos cuánto va a durar. Por ahora, mucha gente repite, y eso es bueno. Hay que ver si esto sigue así o si a la gente le empieza a aburrir el producto y deja de venir. Por eso queremos hacer las cosas lentamente".
Con los creadores de contenido vinieron las grandes colas, de más de 40 minutos, que se empezaron a formar en las puertas del local. Lauzurica asegura que producen más de 100 revueltos al día, y los fines de semana el doble: una vez se acaban, prefieren dejar de vender que dañar la calidad del producto por querer hacer más. Por eso en la puerta de la entrada hay un letrero que reza: Until sold out, es decir, hasta agotar existencias.
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Thomas Demand fabrique de l’histoire
Nos recommandations culturellesArts plastiques L’exposition du Jeu de paume, à Paris, est sidérante par sa scénographie, sa théâtralité et son audace politique : l’artiste allemand déconstruit les représentations médiatiques et élabore, en papier, ses propres récits historiques.
Magali JauffretAller voir l’exposition de l’artiste allemand Thomas Demand, « Le bégaiement de l’histoire », au Jeu de paume, c’est vivre une sacrée expérience. Dès la première salle, l’immersion est réussie. Bravo les scénographes ! Dans une salle tapissée jusqu’au plafond de papier peint représentant à l’infini ces consignes impersonnelles où l’on dépose ses affaires dans les piscines ou les musées, plusieurs photographies monumentales, légendées Refuge, montrent ce qui ressemble à une cellule de prison, nue, clinique, close, angoissante, couche minimale, sans fenêtre, mais avec détecteur de fumée et bouche d’aération, sans doute destinés à dissimuler des dispositifs d’écoute.
C’est dans la zone de transit de l’aéroport moscovite de Cheremetievo, le lieu dans lequel se serait réfugié, pour échapper aux autorités, le lanceur d’alerte Edward Snowden, après avoir fui les États-Unis. Banalité de l’état d’urgence dans un monde dominé par la surveillance technologique. Saisissant ! Plus loin, et selon la même volonté immersive, elle aussi dépourvue de la moindre présence humaine, la salle de contrôle de la centrale de Fukushima captée sur Internet après le passage du tsunami, dalles descellées pendant du plafond effondré. La sérénité muette de la scène tranche avec la catastrophe. Que découvrons-nous lorsque nous nous approchons des formats monumentaux à l’échelle 1/1 ? La photographie d’une maquette méticuleusement fabriquée par l’artiste, formé à la sculpture par la fameuse académie des Beaux-Arts de Düsseldorf, où officiait le mythique couple de photographes Bernd et Hilla Becher.
en 2008, il explore les mystères du quotidien, passe du monumental au petit format
Dans son atelier berlinois, Thomas Demand ne façonne, dans la plus grande solitude, à raison de six ou sept maquettes par an, que du papier plié et du carton. Il ne fabrique ces maquettes que pour les photographier. Et cela étant fait, il les détruit par le feu. Mais que voit-on de plus en s’approchant ? À y regarder de plus près, on voit quelque chose de granuleux, un peu brut de décoffrage, qui tranche avec l’image léchée, le plus souvent médiatique, qui a servi de point de départ. C’est toute la différence entre ce type de reconstitution et un trompe-l’œil. « Le bégaiement de l’histoire » réside dans l’écart entre le flot d’images actuel, les maquettes en papier à taille réelle au moyen desquelles l’artiste reconstitue les espaces montrés par ces images, les prises de vue de ces maquettes, leur destruction ultérieure et les formes paraphotographiques qui les remettent en circulation dans le monde. À ce stade de l’exposition et en cette époque où, faute de vérification des sources, on doute de l’information, on sait que l’image peut mentir, on est perturbé, on réfléchit à ce jeu de miroirs entre image reconstituée et fake. On se dit que l’artiste, en triant dans les événements que retiendra l’histoire, en choisissant de réveiller en nous certains d’entre eux, en donnant à ses maquettes des qualités expressives, construit ainsi ses propres récits historiques et pose ainsi un acte politique.
Avec The Dailies, il se met, en 2008, à explorer les mystères du quotidien. Il passe de l’histoire à l’intime, du monumental au petit format. Ses maquettes reproduisent des photographies qu’il a prises avec son téléphone lors de voyages ou de promenades dans son quartier. Avec un chewing-gum collé sur une bouche d’aération, un gobelet en plastique qui a atterri dans une clôture grillagée, une laisse de chien attachée à un lampadaire, on se dit que ce n’est pas la partie la plus passionnante de l’exposition. Mais les très autobiographiques Dailies viennent combler les manques lorsque l’histoire bégaie… Une autre partie de l’exposition se consacre à de vraies performances : ainsi la reconstitution d’une grotte, celle d’un atelier de luthier, une époustouflante canopée de plus de 6 mètres de haut qui évoque l’idéal de l’Éden et convoque la vision romantique de la nature, l’atelier de Matisse éclatant de couleurs, l’hommage à Monet et à ses jardins de Giverny sont autant de folies de papier !
Autre délire : la restitution de ce qui survient à bord du bateau Pacific Sun alors que, s’approchant des côtes néo-zélandaises, il est pris dans la tempête et tangue de plus en plus. Cette épopée en images animées, réalisée en slow motion, à partir des caméras de surveillance installées sur le navire, montre les meubles qui valsent. Le tout est présenté dans un décor de salle de cinéma contenu dans un cylindre orange géant. Un ballet aléatoire, une perturbation, un chaos qui repose, encore, sur le papier.
Photographiejeu de paume L'Humanité
Un guide féministe à soi
Nos recommandations culturellesÉdition Faisant suite au succès d’Un podcast à soi, sur Arte Radio, qui aborde l’avancement du féminisme ces dernières années, l’animatrice radio Charlotte Bienaimé retranscrit des témoignages de femmes dans un livre poignant.
Margot BonnéryQue devient le féminisme ? En 2017, peu avant le mouvement #MeToo, Charlotte Bienaimé a lancé Un podcast à soi sur Arte Radio, faisant résonner des témoignages intimes et forts de femmes qui se battent au quotidien pour leurs droits. Aujourd’hui, plus d’une quarantaine d’épisodes sont disponibles gratuitement sur toutes les plateformes de streaming. Bien que la parole des femmes soit encore amoindrie dans la société et la sphère médiatique, ce podcast permet de l’entendre, de briser le silence, ce qui amène l’auditeur à se questionner sur sa propre manière de penser.
Intimité et expertise
Et pour que leurs mots ne soient pas oubliés, l’auteure en a fait Un livre à soi, rédigé à partir des vingt-cinq premiers épisodes, d’octobre 2017 à avril 2020. « En fabriquant ce livre, j’ai eu la sensation d’inscrire les histoires. De les fixer. Pour qu’elles ne soient pas effacées, effaçables. Nous avons besoin d’imposer nos récits (…) afin qu’ils soient pris au sérieux », souligne-t-elle en préface. Au cours de sa rédaction, Charlotte Bienaimé a suivi l’effervescence de #MeToo, « la nouvelle vague féministe, plus puissante chaque jour ». De la même manière que le podcast, elle retrace les témoignages de femmes en abordant divers sujets de société au travers du féminisme et des discriminations : lutte des classes, racisme, orientations amoureuses, parentalité, religion, grossophobie, sexualité, gynécologie… Quel est le quotidien de ces femmes ? Qu’ont-elles affronté pour arriver là où elles sont aujourd’hui ? Sans porter de jugement, Charlotte Bienaimé retrace leur parcours : de Florence, qui subit du sexisme ordinaire sur son lieu de travail, à Héloïse, stigmatisée parce que lesbienne et transgenre, en passant par Patricia, contrainte de jongler entre ses enfants et son travail. Tant de profils qui se débattent avec les contraintes imposées par la société.
Ce qui fait la particularité du livre – et du podcast – c’est l’abondance de sources féminines. Au-delà de ses mots en début de chapitre où elle s’interroge sur les sujets abordés, Charlotte Bienaimé mêle les témoignages de ces femmes aux paroles d’expertes, mais aussi aux poèmes et citations d’écrivaines. Un livre à soi est un guide, un manuel pour toute femme en quête de représentation qui n’ose pas se libérer de son carcan social. Mais c’est aussi un outil pour toute personne ne souhaitant pas perpétuer certaines formes de discrimination.
FéminismeArteLittératurepodcast L'Humanité
Dans les bas-fonds de l’amnésie coloniale
Nos recommandations culturellesSpectacle vivant Au Théâtre des Quartiers d’Ivry, Kheireddine Lardjam met en scène En pleine France, nouvelle escale d’une réflexion au long cours sur la mémoire de la domination et les balafres qu’elle laisse dans notre présent.
Rosa MoussaouiTout commence dans l’obscurité des sous-sols du musée de l’Homme, où les crânes des conquêtes coloniales accumulés là comme autant de cadavres dans le placard font suffoquer une visiteuse. Depuis ces bas-fonds se trame En pleine France, spectacle de la compagnie El Ajouad écrit par Marion Aubert, imaginé et mis en scène par Kheireddine Lardjam. Il faut retrouver de l’air, respirer, remonter à la surface, monter en humanité.
Première échappée : celle des onze footballeurs qui ont déserté leur club, en 1958, pour former, en pleine guerre d’indépendance algérienne, l’équipe du FLN, pour libérer leur pays, jouer enfin à égalité. Point de fuite : un match, au Stade de France, qui s’est joué, ou se jouera, peut-être, on ne sait pas, et vers lequel bringuebale un bus abritant d’improbables collisions amoureuses. En toile de fond, se déplie notre histoire coloniale. Au premier plan, les personnages qui s’y cognent, aux prises avec les non-dits, l’amnésie, les fractures : autant d’archétypes tour à tour drôles, touchants, cruels que jouent avec cœur Linda Chaïb, Marion Casabianca, Marie-Cécile Ouakil, Azeddine Bénamara, Mohamed Rouabhi, Elya Birman et Issam Rachyq-Ahrad. Des corps à l’épreuve de ce que les têtes s’évertuent à concevoir, de ce que les bouches peinent à articuler. Parmi ces vivants englués dans un présent d’histoires amputées, l’incursion des spectres, l’allégresse des enfants en train de grandir, émancipés de ces tourments.
Tout ce petit monde se croise et se frôle, dans un jeu de rideaux tirés sur ce qui est tu, dissimulé, ouvert sur ce qui se dévoile. À certaines heures, on ne se croise pas. Là s’ouvrent les trous béants de la mémoire collective, là se fait plus brûlant le désir d’une histoire commune, partagée.
menace, peur, violence, fanatisme religieux
Dans cette nouvelle escale d’une réflexion au long cours, Kheireddine Lardjam questionne sans concession toutes ces représentations propres à fissurer la vie commune. La figure de l’Arabe et ces hantises qui nous viennent de loin, forgées par un siècle et demi de domination : menace, peur, violence, fanatisme religieux. La commisération nourrie des mêmes clichés. L’irénisme de la « belle histoire » qu’il nous faudrait ensemble raconter, en passant à la trappe tout ce qu’elle a de sale – « Une histoire d’amour ! » : c’est Macron qui le dit.
Des mots, ceux d’un appelé, finissent par être mis, ici, sur ce « quelque chose » qui « n’est pas passé », qui entretient « entre nous une guerre sans fin », celle du racisme, de la mise à distance, des insultes, des effets de caste, des ornières sociales, des fibres d’amiante dans les poumons ensanglantés, des fiches de paie de misère. Est-ce qu’on peut aller bien dans un pays qui va mal ?
Empêtré dans l’histoire jusqu’au cou, avec le sentiment d’être pris au piège, chacun des personnages se fraie pourtant, à tâtons, un chemin de libération, conjure la colère, l’amertume, le chagrin, la haine qui cherche à s’instiller jusque dans ce qu’ils ont tenté de concilier. Se délester du fardeau des culpabilités, desserrer le piège… respirer. Cette traversée est une invitation à guérir du mutisme, à s’extirper de ce qui fait sédiment, à prendre le large.
ThéâtreAlgérie L'Humanité
Vertiges autour de Francis Bacon
Nos recommandations culturellesThéâtre Grand Palais, mis en scène par Pascal Kirsch, décortique une ultime rencontre passionnelle entre l’artiste et son modèle-amant, suicidé dans un hôtel parisien.
Gérald RossiReims (Marne), envoyé spécial.
Ce 25 octobre 1971, le ciel parisien n’est pas le seul à pleurer des larmes sombres. Francis Bacon, alors âgé de 62 ans, vient d’apprendre le suicide de son modèle et ex-amant, le voyou George Dyer. L’homme gisait nu sur la cuvette des toilettes, victime d’une surdose de médicaments et d’alcool, dans la chambre de l’hôtel parisien des Saints-Pères où il logeait momentanément avec le peintre. Ils avaient tous deux fait le voyage de Londres afin de participer au vernissage d’une vaste rétrospective organisée au Grand Palais, avec plus de cent œuvres exposées. La réception, en présence de personnalités et d’artistes, devait se dérouler au Train bleu, fameux restaurant historique de la gare de Lyon. Afin de ne pas ternir le brillant de ces festivités mondaines, le drame est gardé secret pendant de longues heures.
Ce sont ces moments, ces chocs, cette dernière rencontre entre l’artiste génialement torturé et le modèle sulfureux que porte à la scène Pascal Kirsch avec autant de culot que de talent. Désormais, il est définitivement trop tard pour que les deux hommes dialoguent. Depuis son arrivée, Bacon, le francophile militant, est absorbé minute après minute par les préparatifs de cette exposition qu’il vit comme un couronnement de sa carrière. Pendant ce temps, Dyer, de bar en bar, désespérément seul, offre des tournées à des inconnus, comme de coutume « habillé de ces costumes élégants, à la mode chez les truands », précise la feuille de salle. Puis, il franchit ses propres limites. En Grèce, déjà, lors d’un voyage avec l’artiste, il avait tenté de mettre fin à ses jours. Cette fois, Francis n’est pas là pour lui venir en aide. Mais il restera dès lors hanté par une insolente culpabilité.
le visuel est essentiel pour plonger dans les méandres de l’univers mental du couple
Sur le plateau, le dispositif est audacieux. Des voiles successifs qui deviennent miroirs, des fumigènes, des jeux de lumière, des projections permettent de dire le présent, mais aussi de remonter le temps. Sans forcément de chronologie pointilleuse. Deux auteurs se sont partagé le récit, Julien Gaillard et Frédéric Vossier, leurs écrits croisés devant solidifier le fil conducteur. La densité et parfois la longueur excessive produisent l’effet contraire, mais ce n’est pas bien grave, finalement. Car, le visuel est essentiel pour plonger dans les méandres de l’univers mental de Francis Bacon et du couple.
La présence musicale et chantée de Richard Comte y contribue fortement. C’est pour le compositeur, performeur et guitariste, la quatrième participation aux créations de la compagnie Rosebud. Il ne s’agit pas ici d’accompagner la parole des protagonistes, mais bien plutôt de participer à l’évocation, au partage même des souvenirs, de l’intimité, des regrets, des pulsions sexuelles, des passions picturales et plastiques, en passant par la réalité travestie. Bacon aimait, par exemple, dire qu’il a surpris l’homme qui allait partager son quotidien pendant sept ans alors qu’il le cambriolait nuitamment. Ils s’étaient en vérité, du moins semble-t-il, rencontrés dans un bar qu’ils fréquentaient.
Dans ce « récit fragmenté » et hypnotique, les éclairages précis de Nicolas Amiel tout comme les vidéos de Thomas Guiral soulignent combien cette aventure peu commune mérite un écrin aussi soigné. Grand Palais, dont le texte est publié aux Solitaires intempestifs, doit aussi beaucoup aux comédiens qui portent sans faillir cet univers. Ainsi, Arthur Nauzyciel, actuel directeur du Théâtre national de Bretagne, metteur en scène et acteur, est-il un Francis Bacon à la fois sobre, aérien et torturé. On devine qu’une partie de l’œuvre à venir (il est mort vingt ans plus tard, à Madrid) sera hantée par l’image de George Dyer, qu’il peindra d’ailleurs encore à de multiples reprises.
Déjà, il est « le modèle principal » de la plupart des toiles exposées au Grand Palais. Vincent Dissez, que l’on a pu voir par exemple à Avignon en 2019 dans Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, mis en scène par Julie Duclos, est ce modèle, ce type à la gueule de boxeur et aux mains soignées. Ce gars qui a passé une partie de sa vie derrière les barreaux entre deux mauvais coups et qui a vécu avec Bacon dans un monde qu’il n’a jamais vraiment apprivoisé. Reste Guillaume Costanza, en passeur du drame intime, parfois fantomatique, inquiétant ou sensuel. Le trio fait unité, vibrant dans le partage d’un chaos infini.
Théâtrefrancis bacon L'Humanité
Une Orestie franco-portugaise qui ne tient pas ses promesses
Nos recommandations culturellesThéâtre Brillamment interprétée par une troupe de comédiens bilingues, la tragédie d’Eschyle bute sur une transposition contemporaine qui n’en restitue pas le souffle.
Marina Da SilvaC’était l’une des pièces les plus attendues de la saison France-Portugal (clôturée à Lisbonne, le 29 octobre 2022). Une création à quatre mains de Catherine Marnas, directrice du Théâtre national de Bordeaux-Aquitaine (TnBA), et Nuno Cardoso, directeur du Théâtre national de Porto, jouée dans les deux langues par une douzaine de comédiens des deux pays. Qui plus est, Pour que les vents se lèvent, version contemporaine de l’Orestie d’Eschyle, faisait l’objet d’une commande d’écriture auprès du talentueux auteur et metteur en scène d’origine iranienne Gurshad Shaheman.
La trilogie d’Eschyle, écrite en 458 av. J.-C., se compose de trois tragédies, Agamemnon, les Choéphores et les Euménides. À son retour de Troie, le roi Agamemnon est assassiné par son épouse Clytemnestre, qui ne lui pardonne pas le sacrifice de leur fille Iphigénie, puis vengé par son fils Oreste. Le conflit posé par ce matricide sera jugé par la déesse Athéna et marquera la naissance du droit et de la démocratie. Gurshad Shaheman a cherché à en transposer la trame vertigineuse à notre époque. Mais il en éclate les situations, les lieux et les temporalités. Au risque de faire exploser la puissance politique novatrice de la trilogie et de nous perdre dans un état des lieux du monde où tout est à feu et à sang et sans horizon.
qui trop embrasse mal étreint
Chacune des trois parties convoque force références politiques d’ici et d’ailleurs, à peine évoquées ou surlignées, sans que cela n’éclaire les enjeux dramaturgiques. Dans la première, Clytemnestre et son amant Égyste ont pris le pouvoir en l’absence d’Agamemnon, dont le retour évoque celui d’un mercenaire revenu d’une guerre du Moyen-Orient et dont la mort n’émeut pas. Dans la deuxième partie, jouée façon West Side Story, Oreste est poussé par électre à assassiner Clytemnestre. En toile de fond, la montée des populismes et la révolte de la jeunesse devant la destruction écologique. Le procès d’Oreste, dans la troisième partie, donne la parole aux Érinyes qui font alors entendre toutes les voix féministes du siècle, depuis les Femen jusqu’à MeToo. La scénographie audacieuse de Fernando Ribeiro dessine tour à tour un amphithéâtre grec, des caveaux funéraires, des jardins, une boîte de nuit, un tribunal… Mais, à vouloir convoquer tous les déchirements de l’actualité, qui trop embrasse mal étreint. On le regrette d’autant plus que le spectacle est porté par un chœur d’excellents comédiens : Carlos Malvarez, Gustavo Rebelo, Inês Dias, Telma Cardoso, Teresa Coutinho, Tomé Quirino, et les jeunes acteurs français issus de l’école du TnBa, Zoé Briau, Garance Degos, Félix Lefebvre, Léo Namur, Mickaël Pelissier et Bénédicte Simon. Tous jouent le jeu de la mesure et de la démesure, en glissant d’une langue à l’autre dans une partition sans fausse note, où les corps se répondent ou s’entrechoquent.
Pour que les vents se lèvent recèle une véritable puissance esthétique et émotionnelle, peut-être aurait-il suffi de rester au plus près de la langue d’Eschyle.
Théâtre L'Humanité
Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon
EnquêteÀ la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.
Rosa MoussaouiLe 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »
Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas » Christian Cambon
Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdomadaire marocain francophone Tel Quel.
Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».
« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».
Comme une atmosphère de Mamounia à Paris
Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-président de la délégation parlementaire au renseignement.
En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.
Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.
Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.
Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.
Un ancien tortionnaire honoré
Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »
Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.
Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »
Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »
Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le PalaisDans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.
Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».
« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »
« Notre allié le plus sûr au Maghreb »
Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’autodétermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.
Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».
Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »
De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.
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Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc
ActuL’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.
Jérôme SkalskiLe Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.
L’expulsion de la délégation israélienne
Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTVLe sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Union africainesahara occidentalMarocfront polisario L'Humanité
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV
Enquête[Mise à jour le 23 février]
BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.
Rosa MoussaouiDans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.
Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».
« Ingérence étrangère »
Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.
Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».
Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.
Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.
« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »
Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.
Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »
Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.
Un autre média concerné ?
La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.
Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.
« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».
Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.
Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française
Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du MarocDans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.
Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».
La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifienOmar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »
Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien
Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».
Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »
MarocMarocgatebfmtvmarc-olivier fogiel L'Humanité
Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue
Histoire de la semaineEn vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.
Clément GarciaL’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.
À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.
Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortunePionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.
L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL
Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»
Des métalleux en prison
Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.
Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias
Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».
L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.
Subventions et répression
Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»
Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»
Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».
C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»
Une programmation cloisonnée
Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.
TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.
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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».
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MarocMusiqueRockrap L'Humanité
Fatiha et Driss Radi, au nom du fils
Un jour avecLes parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.
Rosa MoussaouiDans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».
mis à l’épreuve d’un cruel isolement
Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.
Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».
Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.
guets-apens et violences policières
Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.
Salir, calomnier, bâillonner...
Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.
Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.
MarocMarocgateOmar Radi Opex 360
L’US Air Force teste un concept visant à réduire les équipages de ses avions de transport C-130J Hercules
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1En temps normal, pour faire voler un avion de transport C-130J Hercules, et en fonction du profil de la mission, un équipage de trois à quatre personnes est nécesssaire, dont au moins un commandant de bord, un co-pilote et un chef de soute [ou loadmaster].
Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.
En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.
Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].
Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.
« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.
Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.
« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.
Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.
« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.
Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.
L’US Air Force teste un concept visant à réduire les équipages de ses avions de transport C-130J Hercules
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1En temps normal, pour faire voler un avion de transport C-130J Hercules, et en fonction du profil de la mission, un équipage de trois à quatre personnes est nécesssaire, dont au moins un commandant de bord, un co-pilote et un chef de soute [ou loadmaster].
Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.
En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.
Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].
Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.
« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.
Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.
« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.
Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.
« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.
Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.
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Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.
En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.
Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].
Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.
« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.
Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.
« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.
Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.
« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.
Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.
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Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.
En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.
Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].
Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.
un communiqué« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.
Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.
« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.
Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.
« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.
Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.
L'Humanité
Ignacio Cembrero
Homme du jourRosa MoussaouiC’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.
Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.
pegasusMarocEspagneliberté de la presse Opex 360
L’US Air Force veut retirer ses derniers avions d’attaque A-10 Warthog du service avant 2030
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.
Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.
Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.
« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.
Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.
« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.
« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.
Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.
Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.
L’US Air Force veut retirer ses derniers avions d’attaque A-10 Warthog du service avant 2030
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.
Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.
Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.
« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.
Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.
« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.
« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.
Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.
Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.
Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.
Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.
« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.
Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.
« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.
« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.
Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.
Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.
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Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.
Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.
« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.
Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.
« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.
« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.
Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.
Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.
Air&Space Forces Magazine Opex 360
L’Union européenne veut organiser des exercices navals pour améliorer la protection de ses infrastructures critiques
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’Union européenne n’est pas, stricto sensu, une alliance militaire comme l’Otan, conçue comme telle dès sa création… Mais plutôt une alliance avec un projet de défense, incarné par sa Politique de sécurité et de défense et de commune [PESDC]. Aussi mène-t-elle des opérations militaires, comme comme EUFOR Althéa en Bosnie-Herzégovine, Irini en Méditerranée ou encore Atalanta dans le golfe d’Aden] ainsi que des missions d’assistance au profit de pays tiers, à l’image d’EUMAM Ukraine.
Par ailleurs, l’UE s’attache également à favoriser les coopérations opérationnelles et industrielles entre ses pays membres, notamment via le Fonds européens de défense [FEDef] et les projets menés au titre de la Coopération structurée permamente. À noter que, paradoxalement, la même UE défend des règles financières [la fameuse taxonomie européenne] susceptibles de compliquer le financement des industries de défense… Comprenne qui pourra.
Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, la Commission européenne s’empare de plus en plus souvent de sujets liés à la défense, en poussant, par exemple, les États membres à mutualiser leurs achats de munitions, via l’Agence européenne de défense. Ce qui était un sujet tabou jusqu’à présent.
Quoi qu’il en soit, la Commission s’intéresse désormais de près à la protection des infrastructures maritimes critiques, dans le cadre de la stratégie de sûreté maritime [SSMUE] qu’elle avait publiée en 2014 et qu’elle vient d’amender pour prendre en compte l’apparition de « nouvelles menaces ».
« La sûreté maritime est essentielle pour l’Union européenne et ses États membres. […] L’économie de l’UE dépend dans une large mesure d’océans sûrs et sécurisés. Plus de 80 % du commerce mondial est effectué par voie maritime et environ deux tiers du pétrole et du gaz dans le monde sont soit extraits en mer, soit transportés par voie maritime. Jusqu’à 99 % des flux de données mondiaux sont transmis par des câbles sous-marins. Pour libérer tout le potentiel des océans et de l’économie bleue durable, le domaine maritime mondial doit être sûr. L’UE entend renforcer le large éventail d’instruments dont elle dispose pour promouvoir la sûreté maritime, tant civile que militaire », a expliqué la Commission, à l’occasion de la mise à jour de sa SSMUE, publiée le 10 mars.
Or, cette mise à jour était nécessaire afin de repondre aux « menaces » et aux « défis en matière de sûreté » qui se sont « multipliés » depuis 2014, ce qui nécessite « des mesures nouvelles et renforcées », a continué l’exécutif de l’UE.
Ces menaces nouvelles et « évolutives » sont notamment liées à la « concurrence géopolitique croissante, au changement climatique et la dégradation de l’environnement marin ainsi qu’aux attaques hybrides et aux cyberattaques », a détaillé la commission.
S’gissant des attaques hybrides, celle-ci précise qu’elle qu’il s’agit notamment d’actions hostiles « contre les gazoducs et les câbles » et de la « présence de véhicules sans pilote non autorisés autour d’installations offshore dans les bassins maritimes européens ». Et d’ajouter : « Des acteurs malveillants sont de plus en plus susceptibles d’utiliser des moyens hybrides et cybernétiques pour cibler les infrastructures maritimes ».
Cette SSMUE mise à jour s’articule autour de six objectifs, dont l’intensification des activités en mer, via la tenue d’exercices navals au « niveau de l’UE », le « développement des opérations de garde-côtes dans les bassins maritimes européens », la « mise en œuvre du concept de présences coordonnées maritimeset le renforcement des inspections des ports dans l’UE.
Il est aussi question d’approfondir les coopérations avec certains « partenaires », à commencer par l’Otan, de « jouer un rôle de premier plan en matière d’appréciation de la situation maritime », de renforcer les capacités via la définition d’exigences communes pour les « technologies de défense » et certains programmes, comme la corvette de patrouile européenne [EPC] ainsi que par l’amélioration des moyens de lutte anti-sous-marine. Enfin, un dernier point porte sur la formation en matière de « sécurité hybride et de cybersécurité », en particulier du côté civil.
Les exercices navals conjoints évoqués par cette SSMUE actualisée seraient menés « dans le cadre de l’intensification des efforts visant à protéger les infrastructures critiques en mer », a précisé Virginijus Sinkevicius, le commissaire européen à l’Environnement.
L’Union européenne veut organiser des exercices navals pour améliorer la protection de ses infrastructures critiques
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerL’Union européenne n’est pas, stricto sensu, une alliance militaire comme l’Otan, conçue comme telle dès sa création… Mais plutôt une alliance avec un projet de défense, incarné par sa Politique de sécurité et de défense et de commune [PESDC]. Aussi mène-t-elle des opérations militaires, comme comme EUFOR Althéa en Bosnie-Herzégovine, Irini en Méditerranée ou encore Atalanta dans le golfe d’Aden] ainsi que des missions d’assistance au profit de pays tiers, à l’image d’EUMAM Ukraine.
Par ailleurs, l’UE s’attache également à favoriser les coopérations opérationnelles et industrielles entre ses pays membres, notamment via le Fonds européens de défense [FEDef] et les projets menés au titre de la Coopération structurée permamente. À noter que, paradoxalement, la même UE défend des règles financières [la fameuse taxonomie européenne] susceptibles de compliquer le financement des industries de défense… Comprenne qui pourra.
Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, la Commission européenne s’empare de plus en plus souvent de sujets liés à la défense, en poussant, par exemple, les États membres à mutualiser leurs achats de munitions, via l’Agence européenne de défense. Ce qui était un sujet tabou jusqu’à présent.
Quoi qu’il en soit, la Commission s’intéresse désormais de près à la protection des infrastructures maritimes critiques, dans le cadre de la stratégie de sûreté maritime [SSMUE] qu’elle avait publiée en 2014 et qu’elle vient d’amender pour prendre en compte l’apparition de « nouvelles menaces ».
« La sûreté maritime est essentielle pour l’Union européenne et ses États membres. […] L’économie de l’UE dépend dans une large mesure d’océans sûrs et sécurisés. Plus de 80 % du commerce mondial est effectué par voie maritime et environ deux tiers du pétrole et du gaz dans le monde sont soit extraits en mer, soit transportés par voie maritime. Jusqu’à 99 % des flux de données mondiaux sont transmis par des câbles sous-marins. Pour libérer tout le potentiel des océans et de l’économie bleue durable, le domaine maritime mondial doit être sûr. L’UE entend renforcer le large éventail d’instruments dont elle dispose pour promouvoir la sûreté maritime, tant civile que militaire », a expliqué la Commission, à l’occasion de la mise à jour de sa SSMUE, publiée le 10 mars.
Or, cette mise à jour était nécessaire afin de repondre aux « menaces » et aux « défis en matière de sûreté » qui se sont « multipliés » depuis 2014, ce qui nécessite « des mesures nouvelles et renforcées », a continué l’exécutif de l’UE.
Ces menaces nouvelles et « évolutives » sont notamment liées à la « concurrence géopolitique croissante, au changement climatique et la dégradation de l’environnement marin ainsi qu’aux attaques hybrides et aux cyberattaques », a détaillé la commission.
S’gissant des attaques hybrides, celle-ci précise qu’elle qu’il s’agit notamment d’actions hostiles « contre les gazoducs et les câbles » et de la « présence de véhicules sans pilote non autorisés autour d’installations offshore dans les bassins maritimes européens ». Et d’ajouter : « Des acteurs malveillants sont de plus en plus susceptibles d’utiliser des moyens hybrides et cybernétiques pour cibler les infrastructures maritimes ».
Cette SSMUE mise à jour s’articule autour de six objectifs, dont l’intensification des activités en mer, via la tenue d’exercices navals au « niveau de l’UE », le « développement des opérations de garde-côtes dans les bassins maritimes européens », la « mise en œuvre du concept de présences coordonnées maritimeset le renforcement des inspections des ports dans l’UE.
Il est aussi question d’approfondir les coopérations avec certains « partenaires », à commencer par l’Otan, de « jouer un rôle de premier plan en matière d’appréciation de la situation maritime », de renforcer les capacités via la définition d’exigences communes pour les « technologies de défense » et certains programmes, comme la corvette de patrouile européenne [EPC] ainsi que par l’amélioration des moyens de lutte anti-sous-marine. Enfin, un dernier point porte sur la formation en matière de « sécurité hybride et de cybersécurité », en particulier du côté civil.
Les exercices navals conjoints évoqués par cette SSMUE actualisée seraient menés « dans le cadre de l’intensification des efforts visant à protéger les infrastructures critiques en mer », a précisé Virginijus Sinkevicius, le commissaire européen à l’Environnement.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’Union européenne n’est pas, stricto sensu, une alliance militaire comme l’Otan, conçue comme telle dès sa création… Mais plutôt une alliance avec un projet de défense, incarné par sa Politique de sécurité et de défense et de commune [PESDC]. Aussi mène-t-elle des opérations militaires, comme comme EUFOR Althéa en Bosnie-Herzégovine, Irini en Méditerranée ou encore Atalanta dans le golfe d’Aden] ainsi que des missions d’assistance au profit de pays tiers, à l’image d’EUMAM Ukraine.
Par ailleurs, l’UE s’attache également à favoriser les coopérations opérationnelles et industrielles entre ses pays membres, notamment via le Fonds européens de défense [FEDef] et les projets menés au titre de la Coopération structurée permamente. À noter que, paradoxalement, la même UE défend des règles financières [la fameuse taxonomie européenne] susceptibles de compliquer le financement des industries de défense… Comprenne qui pourra.
Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, la Commission européenne s’empare de plus en plus souvent de sujets liés à la défense, en poussant, par exemple, les États membres à mutualiser leurs achats de munitions, via l’Agence européenne de défense. Ce qui était un sujet tabou jusqu’à présent.
Quoi qu’il en soit, la Commission s’intéresse désormais de près à la protection des infrastructures maritimes critiques, dans le cadre de la stratégie de sûreté maritime [SSMUE] qu’elle avait publiée en 2014 et qu’elle vient d’amender pour prendre en compte l’apparition de « nouvelles menaces ».
« La sûreté maritime est essentielle pour l’Union européenne et ses États membres. […] L’économie de l’UE dépend dans une large mesure d’océans sûrs et sécurisés. Plus de 80 % du commerce mondial est effectué par voie maritime et environ deux tiers du pétrole et du gaz dans le monde sont soit extraits en mer, soit transportés par voie maritime. Jusqu’à 99 % des flux de données mondiaux sont transmis par des câbles sous-marins. Pour libérer tout le potentiel des océans et de l’économie bleue durable, le domaine maritime mondial doit être sûr. L’UE entend renforcer le large éventail d’instruments dont elle dispose pour promouvoir la sûreté maritime, tant civile que militaire », a expliqué la Commission, à l’occasion de la mise à jour de sa SSMUE, publiée le 10 mars.
Or, cette mise à jour était nécessaire afin de repondre aux « menaces » et aux « défis en matière de sûreté » qui se sont « multipliés » depuis 2014, ce qui nécessite « des mesures nouvelles et renforcées », a continué l’exécutif de l’UE.
Ces menaces nouvelles et « évolutives » sont notamment liées à la « concurrence géopolitique croissante, au changement climatique et la dégradation de l’environnement marin ainsi qu’aux attaques hybrides et aux cyberattaques », a détaillé la commission.
S’gissant des attaques hybrides, celle-ci précise qu’elle qu’il s’agit notamment d’actions hostiles « contre les gazoducs et les câbles » et de la « présence de véhicules sans pilote non autorisés autour d’installations offshore dans les bassins maritimes européens ». Et d’ajouter : « Des acteurs malveillants sont de plus en plus susceptibles d’utiliser des moyens hybrides et cybernétiques pour cibler les infrastructures maritimes ».
Cette SSMUE mise à jour s’articule autour de six objectifs, dont l’intensification des activités en mer, via la tenue d’exercices navals au « niveau de l’UE », le « développement des opérations de garde-côtes dans les bassins maritimes européens », la « mise en œuvre du concept de présences coordonnées maritimeset le renforcement des inspections des ports dans l’UE.
Il est aussi question d’approfondir les coopérations avec certains « partenaires », à commencer par l’Otan, de « jouer un rôle de premier plan en matière d’appréciation de la situation maritime », de renforcer les capacités via la définition d’exigences communes pour les « technologies de défense » et certains programmes, comme la corvette de patrouile européenne [EPC] ainsi que par l’amélioration des moyens de lutte anti-sous-marine. Enfin, un dernier point porte sur la formation en matière de « sécurité hybride et de cybersécurité », en particulier du côté civil.
Les exercices navals conjoints évoqués par cette SSMUE actualisée seraient menés « dans le cadre de l’intensification des efforts visant à protéger les infrastructures critiques en mer », a précisé Virginijus Sinkevicius, le commissaire européen à l’Environnement.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerL’Union européenne n’est pas, stricto sensu, une alliance militaire comme l’Otan, conçue comme telle dès sa création… Mais plutôt une alliance avec un projet de défense, incarné par sa Politique de sécurité et de défense et de commune [PESDC]. Aussi mène-t-elle des opérations militaires, comme comme EUFOR Althéa en Bosnie-Herzégovine, Irini en Méditerranée ou encore Atalanta dans le golfe d’Aden] ainsi que des missions d’assistance au profit de pays tiers, à l’image d’EUMAM Ukraine.
Par ailleurs, l’UE s’attache également à favoriser les coopérations opérationnelles et industrielles entre ses pays membres, notamment via le Fonds européens de défense [FEDef] et les projets menés au titre de la Coopération structurée permamente. À noter que, paradoxalement, la même UE défend des règles financières [la fameuse taxonomie européenne] susceptibles de compliquer le financement des industries de défense… Comprenne qui pourra.
Comprenne qui pourraCela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, la Commission européenne s’empare de plus en plus souvent de sujets liés à la défense, en poussant, par exemple, les États membres à mutualiser leurs achats de munitions, via l’Agence européenne de défense. Ce qui était un sujet tabou jusqu’à présent.
Quoi qu’il en soit, la Commission s’intéresse désormais de près à la protection des infrastructures maritimes critiques, dans le cadre de la stratégie de sûreté maritime [SSMUE] qu’elle avait publiée en 2014 et qu’elle vient d’amender pour prendre en compte l’apparition de « nouvelles menaces ».
stratégie de sûreté maritime« La sûreté maritime est essentielle pour l’Union européenne et ses États membres. […] L’économie de l’UE dépend dans une large mesure d’océans sûrs et sécurisés. Plus de 80 % du commerce mondial est effectué par voie maritime et environ deux tiers du pétrole et du gaz dans le monde sont soit extraits en mer, soit transportés par voie maritime. Jusqu’à 99 % des flux de données mondiaux sont transmis par des câbles sous-marins. Pour libérer tout le potentiel des océans et de l’économie bleue durable, le domaine maritime mondial doit être sûr. L’UE entend renforcer le large éventail d’instruments dont elle dispose pour promouvoir la sûreté maritime, tant civile que militaire », a expliqué la Commission, à l’occasion de la mise à jour de sa SSMUE, publiée le 10 mars.
Or, cette mise à jour était nécessaire afin de repondre aux « menaces » et aux « défis en matière de sûreté » qui se sont « multipliés » depuis 2014, ce qui nécessite « des mesures nouvelles et renforcées », a continué l’exécutif de l’UE.
Ces menaces nouvelles et « évolutives » sont notamment liées à la « concurrence géopolitique croissante, au changement climatique et la dégradation de l’environnement marin ainsi qu’aux attaques hybrides et aux cyberattaques », a détaillé la commission.
S’gissant des attaques hybrides, celle-ci précise qu’elle qu’il s’agit notamment d’actions hostiles « contre les gazoducs et les câbles » et de la « présence de véhicules sans pilote non autorisés autour d’installations offshore dans les bassins maritimes européens ». Et d’ajouter : « Des acteurs malveillants sont de plus en plus susceptibles d’utiliser des moyens hybrides et cybernétiques pour cibler les infrastructures maritimes ».
Cette SSMUE mise à jour s’articule autour de six objectifs, dont l’intensification des activités en mer, via la tenue d’exercices navals au « niveau de l’UE », le « développement des opérations de garde-côtes dans les bassins maritimes européens », la « mise en œuvre du concept de présences coordonnées maritimeset le renforcement des inspections des ports dans l’UE.
Il est aussi question d’approfondir les coopérations avec certains « partenaires », à commencer par l’Otan, de « jouer un rôle de premier plan en matière d’appréciation de la situation maritime », de renforcer les capacités via la définition d’exigences communes pour les « technologies de défense » et certains programmes, comme la corvette de patrouile européenne [EPC] ainsi que par l’amélioration des moyens de lutte anti-sous-marine. Enfin, un dernier point porte sur la formation en matière de « sécurité hybride et de cybersécurité », en particulier du côté civil.
Les exercices navals conjoints évoqués par cette SSMUE actualisée seraient menés « dans le cadre de l’intensification des efforts visant à protéger les infrastructures critiques en mer », a précisé Virginijus Sinkevicius, le commissaire européen à l’Environnement.
L'Humanité
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien
RévélationDes accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés.
Gaël De SantisÀ 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.
À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».
Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.
Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteUne idylle de longue date
Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.
Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.
Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».
Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du MarocEn d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.
« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.
Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.
Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.
De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.
Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».
On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE
Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.
Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.
Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.
Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouieAu mépris du droit international
Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.
Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.
L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.
Une mansuétude incompréhensible
Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.
« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.
En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.
Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.
Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.
Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraouiIl est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.
La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».
Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC
La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…
Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UEL’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.
Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.
« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.
« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.
L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.
Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sangLe Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »
Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.
MarocParlement européenQatargateMarocgate L'Humanité
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019
RévélationJamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Thomas LemahieuQuand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.
Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Derrière l’ONG, une organisation « présumée criminelle »
Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.
« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »
Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…
Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.
Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.
Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence
Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.
Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».
Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européenDans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.
L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.
En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteFight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…
Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes
Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.
Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.
Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.
Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.
« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve
Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »
Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir françaisSollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»
Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.
C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»
Parlement européenQatargateCorruptionMaroc Opex 360
La Pologne et la Slovaquie sont prêtes à céder leurs MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
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En effet, ne voulant pas assumer seules la responsabilité la livraison des MiG-29 à Kiev, les autorités polonaises voulurent d’abord les envoyer sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour ensuite laisser le soin aux États-Unis de les livrer aux Ukrainiens. En outre, elles demandèrent à ces derniers de lui fournir d’avions de combat d’occasion, dotés de « capacités opérationnelles équivalentes ». Seulement, l’administration américaine se déroba.
« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet expliqué John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Depuis, bien des tabous sur les livraisons d’armes à l’Ukraine sont tombés… Comme celui relatif aux chars de combat, par exemple. Cependant, et malgré les demandes répétées [et insistantes] de Kiev, la cession d’avions de combat occidentaux n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si certains pays, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France n’y sont pas opposés par principe. Mais celle de MiG-29 pourrait finir par aboutir.
Ainsi, le 9 mars, lors d’un entretien accordé à CNN, le président polonais, Andrzej Duda, a remis le sujet de la livraison de MiG-29 à Kiev sur la table.
« Nous sommes prêts à fournir les MiG-29, qui sont opérationnels et qui servent actuellement dans notre force aérienne. Je suis sûr que l’Ukraine serait prête à les utiliser immédiatement parce qu’elle a des pilotes capables de les utiliser dès maintenant », a en effet déclaré M. Duda.
Le même jour, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait une déclaration allant dans le même sens. « Je pense qu’il est temps de prendre une décision », a-t-il dit, via Facebook. « Des gens meurent en Ukraine, nous pouvons vraiment les aider. Il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque », a-t-il continué, en évoquant la cession des 11 MiG-29 que Bratislava a retirés du service en septembre 2022.
Et d’ajouter qu’il s’en était entretenu avec son homologue polonais, Mariusz Błaszczak, à Stockholm, en marge d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Union européenne. Et, a priori, Varsovie accepterait de remettre ses MiG-29 à l’Ukraine dans le cadre d’un « processus conjoint ».
Côté ukrainien, on estime la livraison éventuelle de MiG-29 serait une « bonne nouvelle » dans la mesure où elle marquerait une évolution sur la question de la fourniture d’avions de combat par les partenaires de Kiev.
« La décision sur la manière d’utiliser les avions sera prise en fonction de leur état », a commenté un porte-parole du ministère ukrainien de la Défnse. « Toute aide avec ce type d’équipement est certainement une bonne nouvelle pour nous car nous pourrons renforcer notre capacité de combat », a-t-il insisté. Pour autant, la priorité pour Kiev reste d’obtenir des chasseurs-bombardiers occidentaux. Des F-16, si possible.
Justement, à ce propos, des responsables américains ont confirmé, cette semaine, que deux pilotes de chasse ukrainiens suivaient un stage à la base aérienne de Tucson [Arizona]. Mais il n’est nullement question de les former sur F-16 pour le moment, la posture de Washington n’ayant pas changé au sujet de la livraison de tels appareils à Keiv.
Il s’agit d’une « activité de routine dans le cadre de notre dialogue entre militaires avec l’Ukraine », a indiqué l’un des responsables sollicités par CNN. « Le programme implique de regarder comment les pilotes ukrainiens mènent la planification et l’exécution de leur mission dans des simulateurs de vol afin de déterminer comment nous pouvons mieux conseiller la force aérienne ukrainienne dans la manière d’utiliser les capacités qu’elle a et que nous leur avons données », a expliqué un second officiel.
La Pologne et la Slovaquie sont prêtes à céder leurs MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerL’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à donner ses MiG-29 Fulcrum hérités de son passé communiste à la force aérienne ukrainienne. Et Washington sembla appuyer cette initiative… qui ne put finalement pas aboutir.
En effet, ne voulant pas assumer seules la responsabilité la livraison des MiG-29 à Kiev, les autorités polonaises voulurent d’abord les envoyer sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour ensuite laisser le soin aux États-Unis de les livrer aux Ukrainiens. En outre, elles demandèrent à ces derniers de lui fournir d’avions de combat d’occasion, dotés de « capacités opérationnelles équivalentes ». Seulement, l’administration américaine se déroba.
« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet expliqué John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Depuis, bien des tabous sur les livraisons d’armes à l’Ukraine sont tombés… Comme celui relatif aux chars de combat, par exemple. Cependant, et malgré les demandes répétées [et insistantes] de Kiev, la cession d’avions de combat occidentaux n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si certains pays, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France n’y sont pas opposés par principe. Mais celle de MiG-29 pourrait finir par aboutir.
Ainsi, le 9 mars, lors d’un entretien accordé à CNN, le président polonais, Andrzej Duda, a remis le sujet de la livraison de MiG-29 à Kiev sur la table.
« Nous sommes prêts à fournir les MiG-29, qui sont opérationnels et qui servent actuellement dans notre force aérienne. Je suis sûr que l’Ukraine serait prête à les utiliser immédiatement parce qu’elle a des pilotes capables de les utiliser dès maintenant », a en effet déclaré M. Duda.
Le même jour, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait une déclaration allant dans le même sens. « Je pense qu’il est temps de prendre une décision », a-t-il dit, via Facebook. « Des gens meurent en Ukraine, nous pouvons vraiment les aider. Il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque », a-t-il continué, en évoquant la cession des 11 MiG-29 que Bratislava a retirés du service en septembre 2022.
Et d’ajouter qu’il s’en était entretenu avec son homologue polonais, Mariusz Błaszczak, à Stockholm, en marge d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Union européenne. Et, a priori, Varsovie accepterait de remettre ses MiG-29 à l’Ukraine dans le cadre d’un « processus conjoint ».
Côté ukrainien, on estime la livraison éventuelle de MiG-29 serait une « bonne nouvelle » dans la mesure où elle marquerait une évolution sur la question de la fourniture d’avions de combat par les partenaires de Kiev.
« La décision sur la manière d’utiliser les avions sera prise en fonction de leur état », a commenté un porte-parole du ministère ukrainien de la Défnse. « Toute aide avec ce type d’équipement est certainement une bonne nouvelle pour nous car nous pourrons renforcer notre capacité de combat », a-t-il insisté. Pour autant, la priorité pour Kiev reste d’obtenir des chasseurs-bombardiers occidentaux. Des F-16, si possible.
Justement, à ce propos, des responsables américains ont confirmé, cette semaine, que deux pilotes de chasse ukrainiens suivaient un stage à la base aérienne de Tucson [Arizona]. Mais il n’est nullement question de les former sur F-16 pour le moment, la posture de Washington n’ayant pas changé au sujet de la livraison de tels appareils à Keiv.
Il s’agit d’une « activité de routine dans le cadre de notre dialogue entre militaires avec l’Ukraine », a indiqué l’un des responsables sollicités par CNN. « Le programme implique de regarder comment les pilotes ukrainiens mènent la planification et l’exécution de leur mission dans des simulateurs de vol afin de déterminer comment nous pouvons mieux conseiller la force aérienne ukrainienne dans la manière d’utiliser les capacités qu’elle a et que nous leur avons données », a expliqué un second officiel.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à donner ses MiG-29 Fulcrum hérités de son passé communiste à la force aérienne ukrainienne. Et Washington sembla appuyer cette initiative… qui ne put finalement pas aboutir.
En effet, ne voulant pas assumer seules la responsabilité la livraison des MiG-29 à Kiev, les autorités polonaises voulurent d’abord les envoyer sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour ensuite laisser le soin aux États-Unis de les livrer aux Ukrainiens. En outre, elles demandèrent à ces derniers de lui fournir d’avions de combat d’occasion, dotés de « capacités opérationnelles équivalentes ». Seulement, l’administration américaine se déroba.
« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet expliqué John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Depuis, bien des tabous sur les livraisons d’armes à l’Ukraine sont tombés… Comme celui relatif aux chars de combat, par exemple. Cependant, et malgré les demandes répétées [et insistantes] de Kiev, la cession d’avions de combat occidentaux n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si certains pays, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France n’y sont pas opposés par principe. Mais celle de MiG-29 pourrait finir par aboutir.
Ainsi, le 9 mars, lors d’un entretien accordé à CNN, le président polonais, Andrzej Duda, a remis le sujet de la livraison de MiG-29 à Kiev sur la table.
« Nous sommes prêts à fournir les MiG-29, qui sont opérationnels et qui servent actuellement dans notre force aérienne. Je suis sûr que l’Ukraine serait prête à les utiliser immédiatement parce qu’elle a des pilotes capables de les utiliser dès maintenant », a en effet déclaré M. Duda.
Le même jour, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait une déclaration allant dans le même sens. « Je pense qu’il est temps de prendre une décision », a-t-il dit, via Facebook. « Des gens meurent en Ukraine, nous pouvons vraiment les aider. Il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque », a-t-il continué, en évoquant la cession des 11 MiG-29 que Bratislava a retirés du service en septembre 2022.
Et d’ajouter qu’il s’en était entretenu avec son homologue polonais, Mariusz Błaszczak, à Stockholm, en marge d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Union européenne. Et, a priori, Varsovie accepterait de remettre ses MiG-29 à l’Ukraine dans le cadre d’un « processus conjoint ».
Côté ukrainien, on estime la livraison éventuelle de MiG-29 serait une « bonne nouvelle » dans la mesure où elle marquerait une évolution sur la question de la fourniture d’avions de combat par les partenaires de Kiev.
« La décision sur la manière d’utiliser les avions sera prise en fonction de leur état », a commenté un porte-parole du ministère ukrainien de la Défnse. « Toute aide avec ce type d’équipement est certainement une bonne nouvelle pour nous car nous pourrons renforcer notre capacité de combat », a-t-il insisté. Pour autant, la priorité pour Kiev reste d’obtenir des chasseurs-bombardiers occidentaux. Des F-16, si possible.
Justement, à ce propos, des responsables américains ont confirmé, cette semaine, que deux pilotes de chasse ukrainiens suivaient un stage à la base aérienne de Tucson [Arizona]. Mais il n’est nullement question de les former sur F-16 pour le moment, la posture de Washington n’ayant pas changé au sujet de la livraison de tels appareils à Keiv.
Il s’agit d’une « activité de routine dans le cadre de notre dialogue entre militaires avec l’Ukraine », a indiqué l’un des responsables sollicités par CNN. « Le programme implique de regarder comment les pilotes ukrainiens mènent la planification et l’exécution de leur mission dans des simulateurs de vol afin de déterminer comment nous pouvons mieux conseiller la force aérienne ukrainienne dans la manière d’utiliser les capacités qu’elle a et que nous leur avons données », a expliqué un second officiel.
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En effet, ne voulant pas assumer seules la responsabilité la livraison des MiG-29 à Kiev, les autorités polonaises voulurent d’abord les envoyer sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour ensuite laisser le soin aux États-Unis de les livrer aux Ukrainiens. En outre, elles demandèrent à ces derniers de lui fournir d’avions de combat d’occasion, dotés de « capacités opérationnelles équivalentes ». Seulement, l’administration américaine se déroba.
« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet expliqué John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Depuis, bien des tabous sur les livraisons d’armes à l’Ukraine sont tombés… Comme celui relatif aux chars de combat, par exemple. Cependant, et malgré les demandes répétées [et insistantes] de Kiev, la cession d’avions de combat occidentaux n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si certains pays, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France n’y sont pas opposés par principe. Mais celle de MiG-29 pourrait finir par aboutir.
Ainsi, le 9 mars, lors d’un entretien accordé à CNN, le président polonais, Andrzej Duda, a remis le sujet de la livraison de MiG-29 à Kiev sur la table.
« Nous sommes prêts à fournir les MiG-29, qui sont opérationnels et qui servent actuellement dans notre force aérienne. Je suis sûr que l’Ukraine serait prête à les utiliser immédiatement parce qu’elle a des pilotes capables de les utiliser dès maintenant », a en effet déclaré M. Duda.
Le même jour, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait une déclaration allant dans le même sens. « Je pense qu’il est temps de prendre une décision », a-t-il dit, via Facebook. « Des gens meurent en Ukraine, nous pouvons vraiment les aider. Il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque », a-t-il continué, en évoquant la cession des 11 MiG-29 que Bratislava a retirés du service en septembre 2022.
Et d’ajouter qu’il s’en était entretenu avec son homologue polonais, Mariusz Błaszczak, à Stockholm, en marge d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Union européenne. Et, a priori, Varsovie accepterait de remettre ses MiG-29 à l’Ukraine dans le cadre d’un « processus conjoint ».
Côté ukrainien, on estime la livraison éventuelle de MiG-29 serait une « bonne nouvelle » dans la mesure où elle marquerait une évolution sur la question de la fourniture d’avions de combat par les partenaires de Kiev.
« La décision sur la manière d’utiliser les avions sera prise en fonction de leur état », a commenté un porte-parole du ministère ukrainien de la Défnse. « Toute aide avec ce type d’équipement est certainement une bonne nouvelle pour nous car nous pourrons renforcer notre capacité de combat », a-t-il insisté. Pour autant, la priorité pour Kiev reste d’obtenir des chasseurs-bombardiers occidentaux. Des F-16, si possible.
Justement, à ce propos, des responsables américains ont confirmé, cette semaine, que deux pilotes de chasse ukrainiens suivaient un stage à la base aérienne de Tucson [Arizona]. Mais il n’est nullement question de les former sur F-16 pour le moment, la posture de Washington n’ayant pas changé au sujet de la livraison de tels appareils à Keiv.
Il s’agit d’une « activité de routine dans le cadre de notre dialogue entre militaires avec l’Ukraine », a indiqué l’un des responsables sollicités par CNN. « Le programme implique de regarder comment les pilotes ukrainiens mènent la planification et l’exécution de leur mission dans des simulateurs de vol afin de déterminer comment nous pouvons mieux conseiller la force aérienne ukrainienne dans la manière d’utiliser les capacités qu’elle a et que nous leur avons données », a expliqué un second officiel.
L'Humanité
Mondial. Le Maroc termine au pied du podium
ActuLes Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.
Nicolas GuillerminPremière équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).
La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »
Rythme enlevé en début de rencontre
Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.
C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).
Les Marocains se créent quelques occasions
Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.
Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.
FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc Opex 360
Paris et Londres vont se coordonner pour assurer une présence aéronavale européenne permanente en Indo-Pacifique
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes cinq dernières années, et malgré les accords de Lancaster House, signés en novembre 2010, la coopération franco-britannique en matière de défense a connu des hauts et des bas.
Certes, la Royal Air Force a accepté d’appuyer la force Barkhane avec trois hélicoptères de transport lourd CH-47 Chinook au Mali et la Force expéditionnaire commune interarmées [Combined Joint Expeditionary Force – CJEF] a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Certes, au niveau industriel, l’initiative « One Complex Weapons » lancée dans le domaine des missiles en s’appuyant sur MBDA, s’est concrétisée…
Mais, dans le même temps, d’autres projets n’ont pas pu aller jusqu’au bout, quand ils n’ont pas été tués dans l’oeuf. Tel a été le cas, par exemple, du projet de drone MALE [Moyenne Altitude Londure Endurance] Telemos, qui devait être développé par BAE Systems et Dassault Aviation. Ou encore des initiatives en matière de combat aérien du futur, Français et Britanniques ayant finalement pris des voies différentes, les premiers avec le SCAF, mené en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne, les seconds avec le Tempest, qui réunit les Italiens et… les Japonais.
D’autres programmes n’ont pas avancé aussi vite qu’espéré, comme le Futur Missile Antinavire / Futur Missile de Croisière [FMAN-FMC], appelé à remplacer les missiles SCALP-EG et les missiles antinavires Exocet français et Harpoon britanniques. Et cela en raison, notamment, des remous de l’affaire AUKUS [et celle des sous-marins australiens].
Les échanges entre le président Macron et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ce 10 mars, devaient permettre de relancer cette coopération entre les deux pays en matière de défense. Mais lors de la conférence de presse donnée par les deux responsables, peu d’annonces ont été faites [peut-être que la déclaration finale sera plus étoffée…].
Ainsi, selon M. Macron, il est question que les forces françaises et britanniques « renforcent [leurs] capacités communes » et « travaillent davantage à l’interopérabilité opérationnelle, technique et humaine ».
Sur ce point, le locataire de l’Élysée a évoqué une « volonté d’avancer, avec un calendrier ambitieux, sur le futur missile antinavire et le futur missile de croisière, sur l’interopérabilité de nos systèmes aériens futurs respectifs et dans les domaines aussi différents que la maîtrise des fonds marins ou des armes à énergie dirigée ».
S’agissant des fonds marins, la France et le Royaume-Uni ne partent pas de rien puisque ces deux pays ont mené le programme MMCM [Maritime Mines Counter Measures], qui vise à renouveler leurs capacités de lutte anti-mine respectives, via des drones navals.
Par ailleurs, et sans doute afin de prendre le contre-pieds de l’iniative allemande « European Skyshield » [bouclier du ciel européen] lancée dans le cadre de l’Otan, M. Macron a parlé de « penser les termes de la sécurité européenne de demain, avec un cadre juridique et de vraies capacités, pour notre protection antimissile » et de « bâtir ce qui devra advenir après les décisions prises sur New Start », c’est à dire le traité de désarmement russo-américain désormais moribond, après la décision de Moscou de suspendre ses obligations.
De son côté, et sans entrer dans les détails M. Sunak a cité les mêmes points que le président français… « Au cours de la dernière décennie, le Royaume-Uni et la France ont régulièrement été les premier et deuxième contributeurs européens de l’Otan. Nous sommes les seuls alliés européens à être membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et les seules puissances nucléaires de la région. Le Royaume-Uni et la France ont donc la responsabilité de travailler ensemble pour garantir la sécurité de l’Europe », a-t-il d’abord souligné.
Avant son déplacement à Paris, le Premier ministre britannique avait tenu à rappeler que, « au-delà de notre voisinage immédiat, le Royaume-Uni et la France sont également les nations européennes les plus présentes dans l’Indo-Pacifique, une région cruciale pour notre protection et notre prospérité, dont la sécurité est indissociable de celle de l’Europe ».
D’où l’annonce faite par M. Sunak d’une coordination entre Paris et Londres pour maintenir une présence aéronavale européenne permanente dans la région Indo-Pacifique, les porte-avions Charles de Gaulle et HMS Queen Elizabeth [ou HMS Prince of Wales] devant évidemment en constituer « l’épine dorsale ».
La coopération entre les groupes aéronavals de la Marine nationale et la Royal Navy avait été évoquée par Florence Parly et Ben Wallace, alors ministres français et britannique de la Défense, pour le dixième anniversaire des accords de Lancaster House. Ce qui s’était traduit, quelques mois plus tard, par l’exercice Gallic Strike 21, lequel avait réuni le Charles de Gaulle et le HMS Queen Elizabeth, en Méditerranée.
Là, il s’agit donc de coordonner les déploiements, sachant que la Marine nationale ne peut aligner qu’un seul porte-avions… Probablement que cette coopération franco-britannique se portera sur la composition des groupes aéronavals, une frégate française étant susceptible d’intégrer l’escorte du HMS Queen Elizabteh [ou celle du HMS Prince of Wales] et vice-versa.
Paris et Londres vont se coordonner pour assurer une présence aéronavale européenne permanente en Indo-Pacifique
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes cinq dernières années, et malgré les accords de Lancaster House, signés en novembre 2010, la coopération franco-britannique en matière de défense a connu des hauts et des bas.
Certes, la Royal Air Force a accepté d’appuyer la force Barkhane avec trois hélicoptères de transport lourd CH-47 Chinook au Mali et la Force expéditionnaire commune interarmées [Combined Joint Expeditionary Force – CJEF] a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Certes, au niveau industriel, l’initiative « One Complex Weapons » lancée dans le domaine des missiles en s’appuyant sur MBDA, s’est concrétisée…
Mais, dans le même temps, d’autres projets n’ont pas pu aller jusqu’au bout, quand ils n’ont pas été tués dans l’oeuf. Tel a été le cas, par exemple, du projet de drone MALE [Moyenne Altitude Londure Endurance] Telemos, qui devait être développé par BAE Systems et Dassault Aviation. Ou encore des initiatives en matière de combat aérien du futur, Français et Britanniques ayant finalement pris des voies différentes, les premiers avec le SCAF, mené en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne, les seconds avec le Tempest, qui réunit les Italiens et… les Japonais.
D’autres programmes n’ont pas avancé aussi vite qu’espéré, comme le Futur Missile Antinavire / Futur Missile de Croisière [FMAN-FMC], appelé à remplacer les missiles SCALP-EG et les missiles antinavires Exocet français et Harpoon britanniques. Et cela en raison, notamment, des remous de l’affaire AUKUS [et celle des sous-marins australiens].
Les échanges entre le président Macron et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ce 10 mars, devaient permettre de relancer cette coopération entre les deux pays en matière de défense. Mais lors de la conférence de presse donnée par les deux responsables, peu d’annonces ont été faites [peut-être que la déclaration finale sera plus étoffée…].
Ainsi, selon M. Macron, il est question que les forces françaises et britanniques « renforcent [leurs] capacités communes » et « travaillent davantage à l’interopérabilité opérationnelle, technique et humaine ».
Sur ce point, le locataire de l’Élysée a évoqué une « volonté d’avancer, avec un calendrier ambitieux, sur le futur missile antinavire et le futur missile de croisière, sur l’interopérabilité de nos systèmes aériens futurs respectifs et dans les domaines aussi différents que la maîtrise des fonds marins ou des armes à énergie dirigée ».
S’agissant des fonds marins, la France et le Royaume-Uni ne partent pas de rien puisque ces deux pays ont mené le programme MMCM [Maritime Mines Counter Measures], qui vise à renouveler leurs capacités de lutte anti-mine respectives, via des drones navals.
Par ailleurs, et sans doute afin de prendre le contre-pieds de l’iniative allemande « European Skyshield » [bouclier du ciel européen] lancée dans le cadre de l’Otan, M. Macron a parlé de « penser les termes de la sécurité européenne de demain, avec un cadre juridique et de vraies capacités, pour notre protection antimissile » et de « bâtir ce qui devra advenir après les décisions prises sur New Start », c’est à dire le traité de désarmement russo-américain désormais moribond, après la décision de Moscou de suspendre ses obligations.
De son côté, et sans entrer dans les détails M. Sunak a cité les mêmes points que le président français… « Au cours de la dernière décennie, le Royaume-Uni et la France ont régulièrement été les premier et deuxième contributeurs européens de l’Otan. Nous sommes les seuls alliés européens à être membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et les seules puissances nucléaires de la région. Le Royaume-Uni et la France ont donc la responsabilité de travailler ensemble pour garantir la sécurité de l’Europe », a-t-il d’abord souligné.
Avant son déplacement à Paris, le Premier ministre britannique avait tenu à rappeler que, « au-delà de notre voisinage immédiat, le Royaume-Uni et la France sont également les nations européennes les plus présentes dans l’Indo-Pacifique, une région cruciale pour notre protection et notre prospérité, dont la sécurité est indissociable de celle de l’Europe ».
D’où l’annonce faite par M. Sunak d’une coordination entre Paris et Londres pour maintenir une présence aéronavale européenne permanente dans la région Indo-Pacifique, les porte-avions Charles de Gaulle et HMS Queen Elizabeth [ou HMS Prince of Wales] devant évidemment en constituer « l’épine dorsale ».
La coopération entre les groupes aéronavals de la Marine nationale et la Royal Navy avait été évoquée par Florence Parly et Ben Wallace, alors ministres français et britannique de la Défense, pour le dixième anniversaire des accords de Lancaster House. Ce qui s’était traduit, quelques mois plus tard, par l’exercice Gallic Strike 21, lequel avait réuni le Charles de Gaulle et le HMS Queen Elizabeth, en Méditerranée.
Là, il s’agit donc de coordonner les déploiements, sachant que la Marine nationale ne peut aligner qu’un seul porte-avions… Probablement que cette coopération franco-britannique se portera sur la composition des groupes aéronavals, une frégate française étant susceptible d’intégrer l’escorte du HMS Queen Elizabteh [ou celle du HMS Prince of Wales] et vice-versa.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes cinq dernières années, et malgré les accords de Lancaster House, signés en novembre 2010, la coopération franco-britannique en matière de défense a connu des hauts et des bas.
Certes, la Royal Air Force a accepté d’appuyer la force Barkhane avec trois hélicoptères de transport lourd CH-47 Chinook au Mali et la Force expéditionnaire commune interarmées [Combined Joint Expeditionary Force – CJEF] a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Certes, au niveau industriel, l’initiative « One Complex Weapons » lancée dans le domaine des missiles en s’appuyant sur MBDA, s’est concrétisée…
Mais, dans le même temps, d’autres projets n’ont pas pu aller jusqu’au bout, quand ils n’ont pas été tués dans l’oeuf. Tel a été le cas, par exemple, du projet de drone MALE [Moyenne Altitude Londure Endurance] Telemos, qui devait être développé par BAE Systems et Dassault Aviation. Ou encore des initiatives en matière de combat aérien du futur, Français et Britanniques ayant finalement pris des voies différentes, les premiers avec le SCAF, mené en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne, les seconds avec le Tempest, qui réunit les Italiens et… les Japonais.
D’autres programmes n’ont pas avancé aussi vite qu’espéré, comme le Futur Missile Antinavire / Futur Missile de Croisière [FMAN-FMC], appelé à remplacer les missiles SCALP-EG et les missiles antinavires Exocet français et Harpoon britanniques. Et cela en raison, notamment, des remous de l’affaire AUKUS [et celle des sous-marins australiens].
Les échanges entre le président Macron et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ce 10 mars, devaient permettre de relancer cette coopération entre les deux pays en matière de défense. Mais lors de la conférence de presse donnée par les deux responsables, peu d’annonces ont été faites [peut-être que la déclaration finale sera plus étoffée…].
Ainsi, selon M. Macron, il est question que les forces françaises et britanniques « renforcent [leurs] capacités communes » et « travaillent davantage à l’interopérabilité opérationnelle, technique et humaine ».
Sur ce point, le locataire de l’Élysée a évoqué une « volonté d’avancer, avec un calendrier ambitieux, sur le futur missile antinavire et le futur missile de croisière, sur l’interopérabilité de nos systèmes aériens futurs respectifs et dans les domaines aussi différents que la maîtrise des fonds marins ou des armes à énergie dirigée ».
S’agissant des fonds marins, la France et le Royaume-Uni ne partent pas de rien puisque ces deux pays ont mené le programme MMCM [Maritime Mines Counter Measures], qui vise à renouveler leurs capacités de lutte anti-mine respectives, via des drones navals.
Par ailleurs, et sans doute afin de prendre le contre-pieds de l’iniative allemande « European Skyshield » [bouclier du ciel européen] lancée dans le cadre de l’Otan, M. Macron a parlé de « penser les termes de la sécurité européenne de demain, avec un cadre juridique et de vraies capacités, pour notre protection antimissile » et de « bâtir ce qui devra advenir après les décisions prises sur New Start », c’est à dire le traité de désarmement russo-américain désormais moribond, après la décision de Moscou de suspendre ses obligations.
De son côté, et sans entrer dans les détails M. Sunak a cité les mêmes points que le président français… « Au cours de la dernière décennie, le Royaume-Uni et la France ont régulièrement été les premier et deuxième contributeurs européens de l’Otan. Nous sommes les seuls alliés européens à être membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et les seules puissances nucléaires de la région. Le Royaume-Uni et la France ont donc la responsabilité de travailler ensemble pour garantir la sécurité de l’Europe », a-t-il d’abord souligné.
Avant son déplacement à Paris, le Premier ministre britannique avait tenu à rappeler que, « au-delà de notre voisinage immédiat, le Royaume-Uni et la France sont également les nations européennes les plus présentes dans l’Indo-Pacifique, une région cruciale pour notre protection et notre prospérité, dont la sécurité est indissociable de celle de l’Europe ».
D’où l’annonce faite par M. Sunak d’une coordination entre Paris et Londres pour maintenir une présence aéronavale européenne permanente dans la région Indo-Pacifique, les porte-avions Charles de Gaulle et HMS Queen Elizabeth [ou HMS Prince of Wales] devant évidemment en constituer « l’épine dorsale ».
La coopération entre les groupes aéronavals de la Marine nationale et la Royal Navy avait été évoquée par Florence Parly et Ben Wallace, alors ministres français et britannique de la Défense, pour le dixième anniversaire des accords de Lancaster House. Ce qui s’était traduit, quelques mois plus tard, par l’exercice Gallic Strike 21, lequel avait réuni le Charles de Gaulle et le HMS Queen Elizabeth, en Méditerranée.
Là, il s’agit donc de coordonner les déploiements, sachant que la Marine nationale ne peut aligner qu’un seul porte-avions… Probablement que cette coopération franco-britannique se portera sur la composition des groupes aéronavals, une frégate française étant susceptible d’intégrer l’escorte du HMS Queen Elizabteh [ou celle du HMS Prince of Wales] et vice-versa.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCes cinq dernières années, et malgré les accords de Lancaster House, signés en novembre 2010, la coopération franco-britannique en matière de défense a connu des hauts et des bas.
Certes, la Royal Air Force a accepté d’appuyer la force Barkhane avec trois hélicoptères de transport lourd CH-47 Chinook au Mali et la Force expéditionnaire commune interarmées [Combined Joint Expeditionary Force – CJEF] a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Certes, au niveau industriel, l’initiative « One Complex Weapons » lancée dans le domaine des missiles en s’appuyant sur MBDA, s’est concrétisée…
Mais, dans le même temps, d’autres projets n’ont pas pu aller jusqu’au bout, quand ils n’ont pas été tués dans l’oeuf. Tel a été le cas, par exemple, du projet de drone MALE [Moyenne Altitude Londure Endurance] Telemos, qui devait être développé par BAE Systems et Dassault Aviation. Ou encore des initiatives en matière de combat aérien du futur, Français et Britanniques ayant finalement pris des voies différentes, les premiers avec le SCAF, mené en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne, les seconds avec le Tempest, qui réunit les Italiens et… les Japonais.
D’autres programmes n’ont pas avancé aussi vite qu’espéré, comme le Futur Missile Antinavire / Futur Missile de Croisière [FMAN-FMC], appelé à remplacer les missiles SCALP-EG et les missiles antinavires Exocet français et Harpoon britanniques. Et cela en raison, notamment, des remous de l’affaire AUKUS [et celle des sous-marins australiens].
Les échanges entre le président Macron et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ce 10 mars, devaient permettre de relancer cette coopération entre les deux pays en matière de défense. Mais lors de la conférence de presse donnée par les deux responsables, peu d’annonces ont été faites [peut-être que la déclaration finale sera plus étoffée…].
Ainsi, selon M. Macron, il est question que les forces françaises et britanniques « renforcent [leurs] capacités communes » et « travaillent davantage à l’interopérabilité opérationnelle, technique et humaine ».
Sur ce point, le locataire de l’Élysée a évoqué une « volonté d’avancer, avec un calendrier ambitieux, sur le futur missile antinavire et le futur missile de croisière, sur l’interopérabilité de nos systèmes aériens futurs respectifs et dans les domaines aussi différents que la maîtrise des fonds marins ou des armes à énergie dirigée ».
S’agissant des fonds marins, la France et le Royaume-Uni ne partent pas de rien puisque ces deux pays ont mené le programme MMCM [Maritime Mines Counter Measures], qui vise à renouveler leurs capacités de lutte anti-mine respectives, via des drones navals.
Par ailleurs, et sans doute afin de prendre le contre-pieds de l’iniative allemande « European Skyshield » [bouclier du ciel européen] lancée dans le cadre de l’Otan, M. Macron a parlé de « penser les termes de la sécurité européenne de demain, avec un cadre juridique et de vraies capacités, pour notre protection antimissile » et de « bâtir ce qui devra advenir après les décisions prises sur New Start », c’est à dire le traité de désarmement russo-américain désormais moribond, après la décision de Moscou de suspendre ses obligations.
De son côté, et sans entrer dans les détails M. Sunak a cité les mêmes points que le président français… « Au cours de la dernière décennie, le Royaume-Uni et la France ont régulièrement été les premier et deuxième contributeurs européens de l’Otan. Nous sommes les seuls alliés européens à être membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et les seules puissances nucléaires de la région. Le Royaume-Uni et la France ont donc la responsabilité de travailler ensemble pour garantir la sécurité de l’Europe », a-t-il d’abord souligné.
Avant son déplacement à Paris, le Premier ministre britannique avait tenu à rappeler que, « au-delà de notre voisinage immédiat, le Royaume-Uni et la France sont également les nations européennes les plus présentes dans l’Indo-Pacifique, une région cruciale pour notre protection et notre prospérité, dont la sécurité est indissociable de celle de l’Europe ».
D’où l’annonce faite par M. Sunak d’une coordination entre Paris et Londres pour maintenir une présence aéronavale européenne permanente dans la région Indo-Pacifique, les porte-avions Charles de Gaulle et HMS Queen Elizabeth [ou HMS Prince of Wales] devant évidemment en constituer « l’épine dorsale ».
La coopération entre les groupes aéronavals de la Marine nationale et la Royal Navy avait été évoquée par Florence Parly et Ben Wallace, alors ministres français et britannique de la Défense, pour le dixième anniversaire des accords de Lancaster House. Ce qui s’était traduit, quelques mois plus tard, par l’exercice Gallic Strike 21, lequel avait réuni le Charles de Gaulle et le HMS Queen Elizabeth, en Méditerranée.
Là, il s’agit donc de coordonner les déploiements, sachant que la Marine nationale ne peut aligner qu’un seul porte-avions… Probablement que cette coopération franco-britannique se portera sur la composition des groupes aéronavals, une frégate française étant susceptible d’intégrer l’escorte du HMS Queen Elizabteh [ou celle du HMS Prince of Wales] et vice-versa.
Opex 360
Le Bâtiment de soutien et d’assistance « Champlain » a saisi une quantité « record » d’héroïne près de La Réunion
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.
« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.
Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.
Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.
La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.
#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ
— Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (@FAZSOI_Officiel) March 10, 2023
Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.
« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.
Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.
Le Bâtiment de soutien et d’assistance « Champlain » a saisi une quantité « record » d’héroïne près de La Réunion
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.
« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.
Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.
Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.
La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.
#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ
— Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (@FAZSOI_Officiel) March 10, 2023
Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.
« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.
Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.
« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.
Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.
Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.
La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.
#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ
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Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.
« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.
Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.
« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.
Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.
Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.
La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.
#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ
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#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ
#NARCOPS@Prefet974@MarineNationale@FAZSOI_Officielpic.twitter.com/G50c5YeZnJ— Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (@FAZSOI_Officiel) March 10, 2023
March 10, 2023
Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.
« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.
Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.
Opex 360
L’idée de se procurer des chars Leopard 2A7+ fait son chemin en Italie
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.
Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.
Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.
Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.
Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.
L’idée de se procurer des chars Leopard 2A7+ fait son chemin en Italie
par Laurent Lagneau · 10 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.
Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.
Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.
Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.
Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.
Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.
Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.
Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.
Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.
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Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.
courte dépêchePuis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV
pic.twitter.com/sQhLLzJABV— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023
March 8, 2023
Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.
Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.
Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.
L'Humanité
L’extrême droite échoue à gâcher la fête
ActuLe camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.
Nada Abou El AmaimJoie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.
Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.
L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. « Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.
Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde antifasciste.
La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.
FootballExtrême droiteMaroc Opex 360
La construction des locaux du Commandement de l’Espace va débuter, pour 80 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCréé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].
« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.
Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »
Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.
Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.
Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.
Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.
Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].
« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.
La construction des locaux du Commandement de l’Espace va débuter, pour 80 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCréé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].
« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.
Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »
Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.
Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.
Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.
Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.
Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].
« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCréé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].
« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.
Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »
Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.
Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.
Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.
Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.
Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].
« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.
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« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.
Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »
Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.
Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.
Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.
Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.
Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].
« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.
Opex 360
Pour commencer, l’Australie pourrait disposer d’au moins trois sous-marins nucléaires d’attaque de type Virginia
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.
Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.
Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.
Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.
La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.
Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.
Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.
Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.
Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».
Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…
Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.
Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.
Pour commencer, l’Australie pourrait disposer d’au moins trois sous-marins nucléaires d’attaque de type Virginia
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.
Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.
Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.
Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.
La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.
Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.
Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.
Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.
Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».
Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…
Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.
Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.
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Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.
Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.
Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.
La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.
Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.
Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.
Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.
Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».
Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…
Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.
Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.
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Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.
Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.
Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.
La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.
Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.
Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.
Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.
Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».
Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…
Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.
Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.
L'Humanité
Le réconfort du bœuf bourguignon
ActuFigure de proue de la gastronomie bourguignonne, c’est un plat à consommer avec modération, mais avec beaucoup de plaisir.
Noé BlouinTerroir à la cuisine riche et généreuse, la Bourgogne possède bon nombre de recettes qui ont assuré sa renommée à la cuisine française. Escargots ou cuisses de grenouilles au beurre d’ail, coq au vin, jambon persillé, œufs en meurette… Tous ces mets classiques ont été revisités par nos plus grands chefs. S’il fallait n’en retenir qu’un pour représenter l’extraordinaire vivier culinaire traditionnel de cette région, ce serait le bœuf bourguignon. Sa recette allie les deux produits phares de la région : la viande charolaise et le vin.
Une viande choisie avec précaution
Si Hitchcock avait été cuisinier plutôt que cinéaste, il aurait certainement déclaré : « Pour faire un bon bœuf bourguignon, vous avez besoin de trois choses : une bonne viande, une bonne viande et une bonne viande. » Pièce maîtresse de ce plat traditionnellement réservé aux jours de fêtes, la viande doit être choisie avec précaution. Pour le morceau, la macreuse ou le paleron sont des valeurs sûres. La longue cuisson du paleron permet en effet au collagène qu’il contient de se changer en gélatine, apportant ainsi le moelleux recherché sous la dent. La macreuse, moins grasse et plus persillée, se prête tout aussi bien aux recettes à mijoter, mais elle a un goût plus affirmé.
Côté vin, cela ne sert à rien de sélectionner un grand cru pour cuisiner, mais évitez de choisir un vin de mauvaise qualité qui pourrait altérer le goût du plat. Une bouteille de caractère, comme celles issues des châteaux du Sud-Ouest, est une très bonne option.
Se laisser aller à quelques fantaisies
Mettons tout de suite fin au débat : non, il n’y a pas de carottes dans la garniture classique du plat, juste des oignons et du lard. Mais cela n’empêche pas de se laisser aller à quelques fantaisies. Les poireaux, les champignons, ou le fond de veau sont autant de possibilités pour agrémenter un bourguignon. Quant à la technique du carré de chocolat, censé brunir la sauce et en atténuer l’acidité, là encore les avis sont partagés. Dans le déluge de saveurs que propose cette recette, difficile de vraiment sentir la différence avec ou sans cacao.
Une cuisson longue pour garder un maximum de protéines
Cuisiné dans sa forme la plus traditionnelle, le bœuf bourguignon a de quoi faire peur aux nutritionnistes. Pour ceux qui surveillent leur ligne de près, il est heureusement possible d’ôter un peu de gras superflu. Lier la sauce au beurre n’est pas une nécessité absolue. Une belle réduction, après avoir enlevé la viande, suffit, par exemple, à lui donner une texture onctueuse. Bien dégraisser la viande avant de la saisir permet aussi de s’épargner quelques calories.
La cuisson longue du plat à basse température est parfaite pour garder un maximum de protéines contenues dans les aliments. Elle permet aussi une meilleure digestion. En résumé, et puisqu’il faut savoir se faire plaisir, le bœuf bourguignon n’a pas volé son image de repas festif, convivial et réconfortant.
Quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce. © Getty Images/iStockphoto
Bœuf bourguignon allégé
Préparation : 4 h 30Difficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 500 g de macreuse de bœuf (charolais, de préférence), 3 carottes (pour cette recette), 3 oignons, 850 g de pommes de terre, 100 g de lardons fumés, 1 bouteille de vin rouge, 1 cuillère à soupe de farine, 1 bouquet garni.
- Éplucher les oignons et les carottes, puis les découper.
- Couper les morceaux de viande en cubes d’environ 4 cm et enlever le surplus de graisse.
- Mettre la viande et les carottes dans un saladier. Verser l’intégralité de la bouteille de vin rouge et laisser mariner le tout au frais au minimum 2 heures.
- Dans une cocotte, bien saisir les lardons et les oignons à feu vif, sans ajouter de matière grasse, puis réserver. Dans le même récipient, ajouter une cuillère d’huile d’olive et saisir les morceaux de viandes 5 minutes. Ajouter la farine et mélanger puis réserver.
- Une fois la cocotte vide, garder le feu vif et déglacer avec quelques centilitres de la marinade au vin rouge. Racler le fond du récipient à la cuillère en bois pour décoller les sucs.
- Baisser à feu doux et ajouter la viande, les oignons, les carottes, les lardons, le vin rouge et le bouquet garni. Si le liquide ne recouvre pas entièrement les autres ingrédients, ajouter de l’eau jusqu’à hauteur. Laisser mijoter le tout pendant au moins 2 heures en mélangeant de temps en temps. La règle est simple avec le bourguignon, plus il cuit longtemps à basse température, meilleur il est.
- Avant de servir, éplucher les pommes de terre et les cuire une vingtaine de minutes à l’eau bouillante salée.
- Dresser les assiettes avec quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce.
Bon et sain Opex 360
Le ministère des Armées a reçu le premier des vingt nouveaux remorqueurs portuaires destinés à la Marine
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.
Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.
D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».
Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.
« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.
Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».
Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.
Le ministère des Armées a reçu le premier des vingt nouveaux remorqueurs portuaires destinés à la Marine
par Laurent Lagneau · 9 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.
Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.
D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».
Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.
« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.
Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».
Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.
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Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.
D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».
Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.
« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.
Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».
Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.
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Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.
D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».
Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.
« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.
Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».
Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.
L'Humanité
Bordeaux, si gourmande, si belle et gironde
ActuSous ses faux airs de provinciale placide, « la Perle de l’Aquitaine » est, avec son centre-ville chargé d’histoire, la deuxième ville de France en termes de monuments classés. Des cannelés dans l’assiette aux mascarons des façades, une délicieuse escapade s’offre à vous. Suivez le guide.
Anne DrivasAu cœur d’une des plus fameuses régions viticoles de France connue du monde entier, Bordeaux s’est construite sur les bords de la Garonne, à deux pas de l’océan. Elle lui doit son existence même, son histoire, sa fortune, mais aussi sa douceur de vivre. Entre les deux rives du fleuve et ses quais, Bordeaux est riche de nombreux quartiers aux ambiances très différentes. Nous débutons notre escapade par le cœur de la ville, le quartier Saint-Seurin. Place Pey-Berland où siège l’actuel hôtel de ville, on ne peut manquer l’imposante basilique Saint-Seurin, construite sur une nécropole antique du IVe siècle. Il ne reste plus aujourd’hui du vaste édifice roman bâti au XIe siècle que le porche, le chevet, la crypte et la base du clocher. Il est néanmoins classé monument historique et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998 comme une des étapes du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Quelques rues plus loin, nous voici sur la place Meynard. En son centre, un pur joyau du gothique flamboyant du XIVe siècle, la basilique Saint-Michel, le plus haut bâtiment de la ville dont la flèche culmine à 114 mètres, offrant un panorama à 360° degrés (5 euros l’ascension).
Faire son marché avec l’archange
Vous êtes redescendu sur terre, et il est temps de céder à une pause gourmande toute profane car vous vous trouvez entre le marché Saint-Michel en plein air et celui des Capucins, dans le ventre de Bordeaux. Et, en ce samedi matin, c’est jour de marché, autant dire d’effervescence dans le « quartier de l’archange », l’un des plus chaleureux et des plus éclectiques de la ville. Pour se mettre dans l’ambiance, rien de mieux que quelques huîtres en provenance directe du bassin d’Arcachon, accompagnées d’un verre de blanc bien sec. Les becs sucrés se rabattront sur les incontournables petits gâteaux emblématiques de la région, les fameux cannelés bordelais. On en trouve sur de nombreux étals même si deux institutions continuent de faire la course en tête, la Toque cuivrée (rue Sainte-Catherine) et la Maison Baillardran (rue de la Porte-Dijeaux). Cuits dans un moule en cuivre, parés d’une robe croquante et dorée, au cœur moelleux délicatement parfumé au rhum et à la vanille, les cannelés bordelais sont tout simplement un pur délice.
Une fois rassasiés, retour au plaisir des yeux. Nous prenons la direction de « la Grosse Cloche », l’un des plus vieux beffrois de France et seul vestige des anciens remparts de la ville dont les cloches rythment la vie bordelaise depuis le XIIIe siècle. La Grosse Cloche porte bien son nom puisqu’elle mesure 2 mètres de haut et de diamètre. On estime son poids à 7 750 kilos. Une plaque en latin rappelle ses missions : « J’appelle aux armes, j’annonce les jours, je donne les heures, je chasse l’orage (les nuages), je sonne les fêtes, je crie à l’incendie ». La Grosse Cloche sonne six fois par an à l’occasion de certaines célébrations et le premier dimanche de chaque mois à midi pendant un quart d’heure. Elle est classée aux monuments historiques depuis 1886 et se visite uniquement avec un guide le samedi matin. Véritable camp retranché, ce monument présente des portes de 10 centimètres d’épaisseur aux énormes verrous et a longtemps servi de prison. Il est imbriqué dans les constructions voisines, ce qui le différencie des autres portes de Bordeaux. Clocher de l’ancien hôtel de ville, elle figure à ce titre sur les armoiries de la ville.
Un théâtre tricentenaire
Nous revenons à présent sur nos pas pour revenir à la porte Cailhau, puis à la rue du Pas-Saint-Georges et la rue Sainte-Catherine, la plus grande rue piétonne d’Europe avec ses 1 200 mètres de long et ses 10 mètres de large. Percée en 1984, la rue Sainte-Catherine relie la place de la Comédie (et le Grand Théâtre vers lequel nous nous dirigeons) et la place de la Victoire (avec la porte d’Aquitaine). Depuis 2015, la rue Sainte-Catherine accueille la « promenade Sainte-Catherine », un centre commercial de 3 kilomètres de magasins à ciel ouvert. N’en oubliez pas pour autant de lever les yeux et d’admirer les macarons sur les façades des immeubles et hôtels particuliers !
Situé à côté de la prestigieuse allée de Tourny, à deux pas de la place des Quinconces et du monument aux Girondins, le Grand Théâtre de Bordeaux rayonne depuis plus de trois siècles sur la vie culturelle et possède l’une des plus belles salles de théâtre XVIIIe au monde. Opéra, jazz, classique, danse, festivals thématiques, vous trouverez forcément comment terminer la soirée en beauté. Avant d’aller dîner dans le quartier.
Une cité tout entière dédiée au vin
Cité viticole mondialement connue, capitale du plus grand vignoble français, Bordeaux a évidemment l’embarras du choix en matière de bars à vins et de bonnes tables. Elle a aussi, depuis 2016, sa Cité du vin. Un lieu d’exposition sur plus de 13 000 mètres carrés entièrement consacré à la connaissance, et même à la civilisation, du divin breuvage. La Cité du vin accueille chaque année jusqu’à 400 000 visiteurs venus de France et du monde entier. Musée, expositions, conférences, ateliers, dégustations… tout est axé ici autour de la découverte des caractères et caractéristiques du vin à travers son histoire, sa géographie, ses cépages mais aussi l’importance d’une filière en termes d’emplois, de chiffre d’affaires, d’exportation dans un lieu culturel emblématique. Un patrimoine national à découvrir, à préserver et à goûter… mais toujours avec modération ! La Cité du vin, 134, quai de Bacalan. Tél. : 05 56 16 20 20. laciteduvin.com
Découverte L'Humanité
Lectures pour s’évader
ActuCroisement malin entre les escape games modernes et les classiques « Livres dont vous êtes le héros », les livres-jeux de nouvelle génération offrent des expériences inédites et exaltantes.
André GoulvenDepuis une dizaine d’années, aux quatre coins des centres-villes et des zones commerciales, les « escape games » ont fait leur apparition. Le principe de la plupart d’entre eux est plutôt simple : une pièce fermée et truffée d’énigmes, un scénario à démêler et une équipe invitée à s’entraider pour en venir à bout. En quête de toujours plus d’immersion, le public s’est vite approprié ces nouvelles expériences ludiques. Dans le sillage de cet engouement pour les casse-tête romancés, le concept des livres-jeux, inspirés des « livre dont vous êtes le héros », qui avaient connu un succès fracassant dans les années 1980, fait un beau retour dans les rayons des librairies. Si l’idée reste la même qu’à l’époque – aller de page en page dans le désordre pour avancer dans l’histoire –, l’ajout d’énigmes dans ces nouvelles moutures richement illustrées fait toute la différence. Ces livres-jeux offrent ainsi la possibilité de vivre une expérience qui rappelle celle de l’escape game et ce, dans n’importe quel environnement. Idéal pour toute la famille.
Lupin et des jeux
Incarnez l’apprenti du gentleman cambrioleur pour une aventure à travers le Paris de Maurice Leblanc. Un scénario efficace et des énigmes retorses, à privilégier pour les habitués de ce format.
Enfantin
Pour se défaire des mangeombres menaçant la paix au village du Cristal d’argent, le héros doit partir pour affronter le Royaume ténébreux. Destiné aux plus jeunes, ce livre est un bon moyen de développer sa logique tout en s’amusant.
Bûchez la sorcellerie
Du côté de Salem, l’heure n’est pas à la tranquillité. D’étranges actes de sorcellerie poussent le héros à enquêter pour savoir s’il s’agit bien de sciences occultes ou d’un fauteur de troubles. Très immersif, ce livre d’énigmes au format poche promet de belles expériences, partout où l’on peut l’emporter.
ConsommationDivertissement L'Humanité
Doucement mais sûrement, les secrets de la méthode Pilates
ActuEn adaptant différentes pratiques sportives à ses problèmes physiques, Joseph Pilates a créé il y a près de cent ans une gym douce pour tous, à mi-chemin entre renforcement musculaire, yoga et stretching. Une école de bien-être.
Noé BlouinUne pincée de yoga, un soupçon de gymnastique, quelques gouttes de danse, un zeste de machine… Voilà en partie la recette du Pilates, une discipline douce destinée à muscler et à assouplir notre corps, tout en apprenant à mieux le connaître.
Créée dans les années 1930 par Joseph Pilates, elle a connu un essor considérable outre-Atlantique une cinquantaine d’années plus tard. Porteurs de la bonne parole de l’inventeur, les premiers élèves à l’avoir suivi ont peu à peu réinterprété la pratique à leur manière, entraînant aujourd’hui de nombreux dérivés de ce sport, centrés en majeure partie sur les muscles profonds.
Souplesse et tonicité
Renforcer sans traumatiser est un peu le mantra de cette discipline. Habituellement pratiqués sur des machines spécifiques, les principaux mouvements consistent à contracter l’ensemble d’un groupe musculaire quelques instants dans les efforts statiques, puis à relâcher l’ensemble d’une manière fluide.
« La machine Pilates est fullbody workout », commence le Canadien Raphaël, employé du studio Reformation Pilates, dans le 3e arrondissement parisien. « Elle permet de travailler tous les muscles, même les plus profonds », explicite-t-il. Lorsqu’ils sont peu sollicités, ces derniers s’affaissent et sont à l’origine de nombreux problèmes posturaux, du dos voûté au ventre tombant, en passant par les épaules rentrantes.
Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?Ce travail s’effectue grâce à une attention particulière portée à l’alignement du corps. « C’est un sport doux, cherchant à former le muscle plutôt qu’à le faire grossir ou créer une endurance », ajoute Raphaël, qui insiste sur l’importance d’être accompagné pendant la séance pour effectuer au mieux les mouvements.
Des machines... ou un simple tapis de yoga
La pratique est davantage axée sur la qualité des efforts que sur leur quantité. Parmi les nombreuses machines imaginées par Joseph Pilates, la plus célèbre, toujours largement utilisée aujourd’hui, est le reformer (ou réformateur). Sur un cadre en bois rappelant celui d’un lit simple, des élastiques et des sangles sont accrochés sur les côtés. Moins brutaux que des poids, ce sont eux qui apportent la fluidité aux mouvements. Pendant les contractions, l’accent est également mis sur la concentration et la respiration.
La plus célèbre machine imaginée par Joseph Pilates, c'est le reformer (ou réformateur).
Le prix des machines utilisées se répercute sur celui des séances, souvent affichées aux alentours de 20 euros en groupe et de 50 à 80 euros pour les cours individuels. De nombreux coachs exercent aussi en ligne, proposant des cours sur YouTube ou en visioconférence. Pour ce type de Pilates, la machine n’est évidemment pas requise, un simple tapis de yoga suffit généralement. D’autres professeurs préconisent aussi l’aide d’un mur lisse, pour effectuer certains mouvements impossibles à réaliser sans aide.
De nombreux cours gratuits sont aussi disponibles en ligne. Mais il faut bien garder en tête que si l’on a mal pendant un exercice, c’est que celui-ci est mal effectué.
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Bien-être Valeurs Actuelles
[Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?
Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.
L'Humanité
À tu et à toi : pourquoi tant de tutoiement dans les offres d'emploi ?
ActuUne étude montre que le tutoiement dans les offres d’emploi, même s’il reste marginal, est deux fois plus fréquent qu’en 2020, manière pour les entreprises de se démarquer en se donnant une image plus « cool ». Une évolution qui n’est pas sans conséquences.
Mélanie Mermoz« Ta mission (si tu l’acceptes) sera d’être le/la garant.e de l’expertise métier sur le product management, en intervenant sur la conception et le développement de produits digitaux tout en plaçant l’utilisateur au centre de tes décisions. » Cette phrase est extraite d’une offre d’emploi de product manager senior (responsable produit senior) pour une start-up, parue sur le site Welcome to the jungle.
Cette pratique du tutoiement dans les offres d’emploi a presque doublé (+ 91 %) depuis 2020. C’est ce que révèle une étude du moteur de recherche d’emploi Indeed parue en février. Même si elle reste très marginale – à peine 3,2 % du total des offres d’emploi – cette pratique est plus répandue dans certains univers professionnels. Elle concerne ainsi 10 % des annonces dans le marketing, la communication, les médias, et 9 % dans le développement informatique.
Attirer les « pépites »
Pour les recruteurs, cette évolution formelle est une manière de se démarquer, de se donner une image cool, attirante pour les « pépites », ces jeunes candidats talentueux. L’enjeu est particulièrement important dans des secteurs comme le développement informatique où il existe une tension forte dans les recrutements et où le turnover est important.
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« Les entreprises doivent se préparer à mieux intégrer les seniors. Les offres d’emploi utilisant le tutoiement ont tendance à décourager – volontairement ou non – les candidatures de profils seniors, donc n’envoient pas vraiment le bon signal », note toutefois Alexandre Judes, économiste au sein du Hiring Lab d’Indeed.
L’influence de l’anglais
Pas sûr cependant que cela rebute les candidats plus âgés. La pratique du tutoiement s’est largement répandue dans le milieu du travail. « Elle s’inscrit dans un phénomène d’informalisation linguistique qui a tendance à se généraliser », souligne Dominique Maingueneau, linguiste.
C’est aussi la marque de cultures d’entreprises. « En français, utiliser le “tu”, c’est appartenir à la même communauté », poursuit-il. « Il existe de nombreux facteurs qui pondèrent cette appartenance à une communauté, comme l’âge, mais aussi les activités. Le tutoiement est nettement moins pratiqué dans l’industrie, où il existe une hiérarchisation des activités et où celles-ci sont exercées dans des lieux distincts. »
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Impossible aussi d’ignorer l’impact de l’anglais dans ce développement du tutoiement. « Dans cette langue, il n’existe pas de distinction entre le tu et le vous », conclut le linguiste. Pour Danièle Linhart, sociologue du travail, « cette quasi-généralisation du tutoiement s’inscrit dans la modernisation managériale qui a débuté dans les années 1980. Celle-ci met de côté la professionnalité et s’adresse davantage à la subjectivité ».
Une évolution qui n’est pas sans conséquences. « L’usage du “tu” permet de davantage recourir à l’émotion dans les critiques avec des formules comme “tu m’as déçu”. Il peut vulnérabiliser les personnes, particulièrement quand elles sont en position de subordination. » S’il gomme, en effet, les hiérarchies, le tutoiement ne les fait pas disparaître, mais les rend simplement plus subtiles.
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Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?
ActuAttitude voûtée, douleurs cervicales, tête en avant... ce « syndrome du cou du texto » résulte de l’utilisation intensive des portables et autres tablettes dans une mauvaise position. Nos recommandations.
Hannah Tordjman Savez-vous qu’en lisant cet article sur une tablette ou un smartphone, vous malmenez sans doute votre nuque ? Selon une étude réalisée par la société spécialisée App Annie, les Français dotés d’un appareil Android ont passé en moyenne trois heures trente quotidiennes sur leur téléphone portable durant le second trimestre de 2021.
Une durée qui n’est pas sans conséquences sur notre santé. En effet, elle favorise une position voûtée, la tête en avant, un enroulement des épaules, mais aussi des douleurs et raideurs musculaires de la zone des cervicales. Certains spécialistes appellent cela le « syndrome du cou du texto ».
La tête pèse 10 % de notre poids total.
En déplaçant votre tête vers l’avant, c’est comme si vous faisiez supporter un poids à votre cou ! La musculature doit forcer pour soutenir la tête. La position peut donc augmenter la pression sur les disques situés entre les vertèbres du dos. À long terme, les effets peuvent être désastreux et, surtout, irrémédiables. S’il n’est pas question ici de déconseiller l’utilisation des smartphones, il convient toutefois de prendre conscience des mauvaises postures et de ces réflexes.
Sans les mains !
Les raideurs de la nuque ou du dos, les douleurs entre les omoplates et les épaules résultent d’un stress excessif du cou. Un stress qui, trop répété, peut déboucher sur de l’arthrose. Pour éviter d’en arriver là, il existe des astuces.
- D’abord, taper ses messages à la verticale. Même si la position semble bizarre à adopter, c’est une question d’habitude à prendre. Plus vous placerez votre téléphone à la hauteur de vos yeux, moins vous solliciterez votre nuque. Privilégiez les messages sonores. En les énonçant oralement plutôt qu’en les écrivant, vous éviterez de pencher vos épaules vers l’avant.
- Ensuite, prenez l’habitude de faire des pauses. Ne restez pas penché sur un écran trop longtemps. Il faut prendre conscience du temps passé dans cette position et faire des interruptions régulières de cinq minutes au minimum.
- Troisième recommandation : utiliser son ordinateur à la place du téléphone aussi souvent que possible. En le plaçant à hauteur de votre regard et en posant vos coudes et vos avant-bras bien à plat sur une surface plane, vous soulagerez la zone de la nuque.
Pour lutter contre les contractures, les élongations sont une bonne solution. Étirez les bras vers le haut comme si vous vouliez vous accrocher à une barre horizontale au-dessus de votre tête, détendez-vous avec des rotations régulières et lentes de la tête : c’est un gage de bien-être des cervicales.
Bruxisme, une habitude qui fait grincer les dentsPar ailleurs, le réflexe de placer son téléphone entre l’oreille et l’épaule est à proscrire. Enfin, pensez à vous hydrater ! Les contractures ne sont pas toujours dues qu’à de mauvaises positions.
PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE !Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien
Santé Opex 360
Le Royaume-Uni a accentué son soutien à la construction de sous-marins taïwanais
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Comme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.
Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.
Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.
Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…
Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.
Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.
« La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.
Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.
En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…
En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».
Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.
En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.
Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.
Valeurs Actuelles
« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte
Opex 360
La version définitive du F-35 n’aura finalement pas de nouveau moteur
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.
En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.
Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.
L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.
Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.
Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].
« Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».
« Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…
Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.
Valeurs Actuelles
Au Mans, le regain d’intérêt pour une chapelle menacée de destruction par la mairie socialiste
Valeurs Actuelles
Michel Fournier, président des maires ruraux: “La méthanisation détourne l’utilisation de la terre”
Valeurs actuelles. Qu’est ce qui vous dérange dans la méthanisation ?
Michel Fournier. La méthanisation ne me dérange pas en soi, ce qui me dérange ce sont certaines pratiques qui se font autour. Pour faire fonctionner ces usines de méthanisation, nous assistons à un excès d’apport de matières vertes alors que ces unités devaient essentiellement se nourrir à partir des résidus de type fumier ou d’effluents d’élevages. Cet apport végétal vient souvent du maïs, qui n’est cultivé que pour remplir ces usines. D’un bien fondé à produire de l’énergie verte, nous arrivons à une déviance. Car ce maïs, on va le chercher de plus en plus loin, avec des engins très puissants de gros tonnages. Les chemins ruraux en pâtissent, la sécurité sur la route est même impactée, car les véhicules ont tendance à rouler à trop grande vitesse. Ça devient un réel souci en milieu rural.
Pourquoi un tel engouement vers cette nouvelle forme d’énergie dans le monde rural ?
La raison de tout ça, c’est un aspect financier. Un hectare de maïs cultivé pour la méthanisation va avoir une valeur bien supérieure que s’il était utilisé pour l’alimentation du bétail par exemple. Ce maïs qui va directement dans la méthanisation va rapporter jusqu’à trois fois plus que s’il était utilisé pour autre chose.
Cette nouvelle forme de culture pose-t-elle un problème ?
Cela ne me semble pas cohérent que la terre, qui est faite pour nourrir une population, soit détournée ainsi, à une époque où nous manquons de productions dans beaucoup de domaines, que ce soit dans les fruits et les légumes par exemple. Nous sommes déficitaires en matière de production alimentaire, ce qui est incroyable dans un pays comme la France et ce détournement de l’utilisation de la terre entraîne des interrogations chez les producteurs.
Peut-on parler d’une réelle explosion des usines de méthanisation en monde rural ?
Les usines se multiplient sans aucune concertation, ni organisation. Un groupe d’exploitants peut facilement mettre en place une méthanisation. Il peut même y avoir deux unités l’une à côté de l’autre. Nous assistons effectivement à une forme d’explosion et cela gêne les élus. Ces unités utilisent des surfaces qui ne sont pas sujettes à une imposition quelconque. A titre de comparaison, une même surface occupée par une importation industrielle ou commerciale classique va payer une taxe foncière, alors qu’une occupation dédiée à la méthanisation ne payera rien. C’est complètement inégal. Je constate également que les communes sont soumises à des restrictions de bâti, mais étrangement pas pour ce genre d’infrastructures liées à la méthanisation. Certes, les investissements sont lourds pour ces installations, mais quand on voit le nombre de réalisations qui existent, on se doute que le retour sur investissement est bien réel. Les petites unités sont subitement devenues très grosses alors que la potentialité n’a pas augmenté localement. Et ça va malheureusement continuer. Ça veut dire que ce n’est plus une affaire de traitement de déchets, mais bien une affaire financière.
Que peut faire le maire ?
Le maire n’a aucun pouvoir là-dessus. Les exploitants sont bien structurés, ce sont des indépendants qui s’installent comme ils le souhaitent. Ce qui dérange les maires ruraux c’est qu’il va y avoir beaucoup d’exploitations agricoles traditionnelles qui vont s’arrêter par manque de recettes. Une spéculation de cette terre disponible va se faire au profit de la rentabilité qui s’orientera vers de la méthanisation. Je connais beaucoup de maires qui s’interrogent sur cette réalité. Nous ne sommes pas contre la méthanisation, mais sur un équilibre. Or, on part sur des installations qui entraînent déjà des déséquilibres économiques mais aussi écologiques car le résidu des usines, le digestat, commence à inquiéter les agriculteurs en raison du nitrate qui appauvrit les sols.
Jusqu’à quel point le monde rural peut-il être impacté ?
La modification des cultures existe déjà. On voit les surfaces de mono-culture exploser dans les campagnes pour cultiver uniquement du végétal pourtant très consommateur en eau. Alors qu’on nous parle régulièrement de faire des économies en eau, je trouve que nous sommes dans la contradiction la plus totale. Quand je repense à l’été très chaud que nous avons eu et les prochains qui vont arriver, je me dis que le monde agricole est très concerné par le réchauffement climatique. Si tout est sec pour nourrir les bêtes avec du foin parce que tout est brûlé et qu’à côté se développe de la culture pour nourrir de la méthanisation, on peut à terme arriver à un risque de conflits intra-professionnels. Et nous risquons d’arriver à cette impasse pour de l’argent gagné trop facilement.
Avez-vous évoqué vos craintes au gouvernement ?
Les ministères intéressés semblent découvrir la situation et évoquent la surprise alors qu’ils sont concernés en premier lieu. C’est étonnant. Pour l’instant, ils s’interrogent…
Comment sortir de cette situation ?
Le prix du lait qui permet de faire vivre un agriculteur est trop peu valorisé, alors que le prix de l’électricité est très valorisé, en particulier pour de l’énergie renouvelable. Il n’y a pas 50 solutions, il faut faire en sorte qu’il n’y ait pas de concurrence disproportionnée entre le fait de produire de l’alimentation ou de l’énergie. L’énergie dite verte est aujourd’hui super subventionnée, comme ne l’est pas la production agricole classique et ça joue sur le prix du lait ou de la viande par exemple.
Que préconisez vous ?
Il faudrait mieux rémunérer les produits agricoles pour l’alimentation en France, mais on ne fait pas ce choix car nous préférons subventionner de l’énergie verte. L’Etat a sa part de responsabilité, tout comme le consommateur qui cherche trop souvent le produit le moins cher, sans tenir compte de la provenance des produits. Toutes les publicités de la distribution clament « le moins cher », or il faudrait « le juste prix » ! Nous sommes dans le moins-disant dans la production alimentaire alors qu’il faut le mieux-disant.
Pourquoi les médias traitent- ils assez peu de cette dérive de la méthanisation ?
Ce n’est pas connu du grand public en effet, et je pense que malheureusement beaucoup de monde s’en désintéresse… Pour un aéroport, on trouve des révolutionnaires de tout ordre réagir ou des zadistes faire des kilomètres, mais pour ce problème là qui n’est jamais repris par les médias, je n’entends pas grand monde. C’est pour cela que j’ai aussi envie de dénoncer ces abus. Il est grand temps de les révéler.
France24 - World
US crashed drone into Black Sea after damage from Russian jet, Pentagon says
Issued on: 14/03/2023 - 10:22
FRANCE 24
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A Russian fighter jet struck the propeller of a US military surveillance drone on Tuesday, causing the US to crash the drone into the Black Sea, the Pentagon said. Russia denied striking the drone. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
04:08am: Moscow sees drone incident as provocation, says Russia's ambassador to US
Russia views the incident involving one of its Su-27 fighter jet and a US military drone over the Black Sea as provocation, its ambassador to the United States, Anatoly Antonov, said in remarks published early on Wednesday.
"The American UAV deliberately and provocatively was moving towards Russian territory with transponders turned off," Antonov said in remarks posted on his embassy's website, referring to the drone as an unmanned aerial vehicle (UAV).
"We view this incident as a provocation," Antonov told Russian agencies on Tuesday after being summoned by the US State Department.
11:19pm: White phosphorus munitions fired in eastern Ukraine, reports AFP
White phosphorus munitions were fired on Tuesday from Russian positions on an uninhabited area by the town of Chasiv Yar in eastern Ukraine, AFP journalists saw.
Two projectiles were fired five minutes apart at around 4:45 pm (1445 GMT) on a road at the southern edge of Chasiv Yar leading to nearby Bakhmut, the centre of the longest and bloodiest battle of Russia's year-long invasion.
The whistling sound from the projectiles was followed by explosions caused by munitions that released small, burning balls of white phosphorus that slowly fell to the ground.
The balls set fire to the vegetation on both sides of the road on a surface equivalent to the size of a football pitch.
AFP was not able to confirm if the targeted site was a position held by Ukrainian forces, but a green truck with a white cross, a sign of Ukraine's army, was parked by a path in the burned area.
9:41pm: Putin says Germany remains ‘occupied’ by US
Russian President Vladimir Putin said Germany's response to the explosion on North Sea pipelines showed that the country remained "occupied" and unable to act independently decades after its surrender at the end of World War II.
Interviewed on Russian television, Putin also said European leaders had been browbeaten into losing their sense of sovereignty and independence.
Western countries, including Germany, have reacted cautiously to investigations into the blasts which hit Russia's Nord Stream gas pipelines last year, saying they believe they were a deliberate act, but declining to say who they think was responsible.
"The matter is that European politicians have said themselves publicly that after World War II, Germany was never a fully sovereign state," Russian news agencies quoted Putin as telling state Rossiya-1 TV channel.
"The Soviet Union at one point withdrew its forces and ended what amounted to an occupation of the country. But that, as is well known, was not the case with the Americans. They continue to occupy Germany."
Putin told the interviewer that the blasts were carried out on a "state level" and dismissed as "complete nonsense" suggestions that an autonomous pro-Ukraine group was responsible.
8:50pm: Brazil's Lula says will not visit Russia or Ukraine, citing ongoing war
Brazilian President Luiz Inacio Lula da Silva will not visit Russia or Ukraine due to the ongoing hostilities, he said on Tuesday.
The leftist leader added he will nonetheless work for peace and an end to the war.
8:20pm: US says forced to crash own drone into Black Sea after damage from Russian jet
The United States military was forced to essentially crash its MQ-9 Reaper surveillance drone because of the damage caused when it was struck by a Russian jet, the Pentagon said on Tuesday.
"Because of the damage, we were in a position to have to essentially crash into the Black Sea," Brigadier General Pat Ryder told reporters, adding that the drone was basically unflyable after the damage.
Ryder said Russia had not recovered the crashed drone at this point.
8:03pm: Russia denies striking US drone over Black Sea
The Russian defence ministry says Russian fighter jets didn’t use weapons or impact a US drone that went down after an encounter over the Black Sea.
The ministry said the US drone was flying near the Russian border and intruded into an area declared off limits by Russian authorities. It said the Russian military scrambled fighters to intercept the drone, which it claimed crashed into the water after a sharp maneuver.
The US military previously said that a Russian fighter jet struck the propeller of a US surveillance drone over the Black Sea on Tuesday in a “brazen violation of international law”, causing American forces to bring down the unmanned aerial vehicle.
7:53pm: US says it will continue flights over Black Sea despite drone incident
White House National Security Spokesman John Kirby said that the incident involving a US drone and Russian fighter jets over the Black Sea wouldn’t deter the US from continuing their missions in the area.
“If the message is that [the Russians] want to deter or dissuade us from flying, and operating in international airspace, over the Black Sea, then that message will fail,” Kirby said, adding “that is not going to happen”.
“We’re going to continue to fly and operate in international airspace over international waters,” he said. “The Black Sea belongs to no one nation.”
7:24pm: US to summon Russian ambassador after drone incident over Black Sea
The United States will on Tuesday afternoon summon Russia's ambassador to Washington after a Russian Su-27 fighter jet struck a US military drone over the Black Sea, State Department spokesperson Ned Price said.
The US ambassador to Moscow has conveyed a strong message to Russia's foreign affairs ministry and US officials had briefed allies and partners over the incident, Price told reporters on a phone briefing.
6:38pm: Top NATO commander has informed allies about drone incident, alliance official says
NATO's top military commander has informed allies about an incident over the Black Sea involving a Russian fighter jet and a US military drone, a NATO official said on Tuesday.
"General (Christopher) Cavoli has briefed NATO allies on the incident today," the official told Reuters.
The US Air Force said a Russian Su-27 fighter jet had struck the propeller of a "Reaper" surveillance drone on Tuesday, causing it to crash into the Black Sea in an incident condemned as “reckless” by the US military.
6:25pm: Putin says state actors responsible for Nord Stream sabotage
Russian President Vladimir Putin said on Tuesday that last year's blasts on the Nord Stream gas pipelines had been carried out on a "state level", dismissing the idea an autonomous pro-Ukraine group was responsible as "complete nonsense".
"The terrorist act, quite obviously, was committed at the state level, because no amateurs can commit such an action," Putin said, according to state media.
6:21pm: ‘Unsafe and unprofessional’: US criticises Russian jet collision with drone over Black Sea
US President Joe Biden was briefed on Tuesday about an incident over the Black Sea in which a Russian Su-27 fighter jet struck the propeller of a US military "Reaper" surveillance drone, White House spokesman John Kirby said Tuesday.
While there have been other such intercepts, Kirby said, this one was noteworthy because it was "unsafe and unprofessional" and caused the downing of a US aircraft.
"So it's unique in that regard," Kirby said.
6:04pm: Russian jet ‘hits’ US military drone above Black Sea, US Air Force says
A Russian Su-27 fighter jet struck the propeller of a US military "Reaper" surveillance drone on Tuesday, causing it to crash into the Black Sea in an incident condemned as "reckless" by the US military.
"Our MQ-9 aircraft was conducting routine operations in international airspace when it was intercepted and hit by a Russian aircraft, resulting in a crash and complete loss of the MQ-9," US Air Force General James Hecker, who overseas the US Air Force in the region, said in a statement.
"In fact, this unsafe and unprofessional act by the Russians nearly caused both aircraft to crash."
5:51pm: Lithuania labels Wagner Group a 'terrorist organisation'
Lithuania on Tuesday labelled Russia's Wagner mercenary group a "terrorist organisation" for its activity in Ukraine, where it has been fighting alongside the Russian army.
Mercenary outfits like Wagner, which claims to be spearheading Moscow's assault on the Ukrainian city of Bakhmut, have gained a large public profile in recent months.
Lithuania's parliament adopted a resolution saying "Wagner is a terrorist organisation" and called on other countries to do the same.
Ukraine took to Twitter to express its gratitude to Vilnius.
"Thanks to the Lithuanian Seimas (parliament) for passing a resolution designating the Russian 'Wagner' PMC as a terrorist organisation," said Andriy Yermak, the head of Ukraine's presidential office.
5:45pm: Russia says all parties have not yet responded to grain deal proposal
Russia said on Tuesday that it had not yet received an official response from all parties to its proposal to extend the Black Sea grain deal by 60 days.
"We have not yet received an official response from the parties," Deputy Foreign Minister Sergei Vershinin said, according to the RIA news agency. "Our position has been communicated to the parties and the United Nations representatives were informed about it yesterday."
5:36pm: 'Incident' reported involving US-made Reaper drone over Black Sea
Western military sources on Tuesday told AFP that there had been an "incident" involving a US-made Reaper drone flying over the Black Sea, an area of intense NATO military activity close to the Ukraine war frontlines.
"Something happened but we don't have confirmation that the drone has been shot down. An investigation is under way," one of two Western sources who confirmed "an incident" told AFP.
The sources, who requested anonymity due to the sensitivity of the information, did not say which country was operating the drone, which is used extensively by the United States as well as many of its NATO allies.
3:27pm: Russia ties longer extension of Black Sea grain deal to ‘normalisation of agricultural exports’
“When the (Black Sea grain) deal was signed in July in Istanbul, there was a parallel agreement that Western sanctions on Russian agricultural and fertilizer exports would be alleviated, so that Russia could earn some money as well,” FRANCE 24’s Jasper Mortimer explains. “That hasn’t happened.
“Yesterday, the deputy Russian foreign minister Sergey Vershinin said, ‘OK, we’ll renew the deal for 60 days, but whether we go beyond that will depend on the normalisation of our agricultural exports'.
“He said, ‘Russia wants to see deeds, not words’,” Mortimer reports.
Click on the video to watch the report.
3:03pm: European Commission to announce details on joint gas-purchase scheme
The European Commission will announce its next steps on Wednesday on launching a scheme for countries to jointly purchase gas in global markets, the bloc's energy policy chief said on Tuesday.
“Tomorrow our services will announce next steps on joint gas purchase, and by doing so, by diversifying our gas supplies away from Russia, there is less room for Russia to manipulate our markets,” EU Energy Commissioner Kadri Simson told a news conference.
The Commission is also preparing a proposal to extend beyond this winter a voluntary target for EU countries to cut their gas use by 15 percent during winter months, Simson said.
The EU introduced the target last year to attempt to avoid energy shortages and tame soaring gas prices.
2:24pm: Zelensky, top Ukrainian officials agree to continue defence of Bakhmut
Ukrainian President Volodymyr Zelensky and his military chiefs agreed on Tuesday to keep defending Bakhmut, which the country's top general said was vital to the defence of the whole eastern front.
Zelensky's office said the president, top government officials and military commanders had discussed the situation in the small eastern city, where Russian and Ukraine forces are taking heavy casualties.
"After considering the defensive operation in the Bakhmut direction, all ... expressed a common position to continue holding and defending the city of Bakhmut," it said in a statement.
General Valeriy Zaluzhnyi, commander in chief of the Ukrainian Armed Forces, said the defence of Bakhmut was of "paramount strategic importance".
"It is key to the stability of the defence of the entire front," he said, praising Ukrainian soldiers' strength and courage.
After nearly eight months of battle, Ukrainian forces are surrounded on three sides in Bakhmut but show no signs of falling back to a new defensive line. Russia sees taking Bakhmut as a stepping stone for its troops to advance on two bigger cities in the Donetsk region, Kramatorsk and Sloviansk.
Zelensky and the military command also discussed the pace and scale of the supply of weapons and equipment from Ukraine's Western partners, and how to allocate them to troops. The president's office did not give details of these discussions.
1:04pm: Poland could give Ukraine MIG fighter jets in coming 4-6 weeks, PM says
Poland could give Ukraine MIG fighter jets in coming 4-6 weeks, Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki said on Tuesday.
12:00pm: Russian parliament votes to censor criticism of mercenary groups
Russia's lower house of parliament, the State Duma, voted on Tuesday to approve an amendment that would punish those found guilty of discrediting "volunteer" groups fighting in Ukraine, extending a law that censors criticism of Russia's armed forces.
The amendment is seen as a move to "protect" fighters working for the private Wagner Group, a mercenary force, which is leading Russia's campaign for the eastern Ukrainian city of Bakhmut.
Wagner founder Yevgeny Prigozhin has welcomed the proposals – an expansion of Russia's wartime censorship measures introduced after Moscow invaded Ukraine.
11:53am: Russia's defence minister orders arms supplier to double production of high-precision weapons
Russia's Defence Minister Sergei Shoigu on Tuesday ordered a top Russian arms manufacturer to double its production of high-precision rockets, the TASS news agency reported.
11:47am: Ukraine grain deal 'consultations' continuing after Russian proposal, UN says
The United Nations said Tuesday that "consultations" were continuing after Russia agreed to extend a vital Ukraine grain export deal, but only for a further 60 days, instead of the usual 120.
"The United Nations will do everything possible to preserve the integrity of the agreement and ensure its continuity," Jens Laerke, spokesman for the UN humanitarian agency OCHA, told reporters, adding that "the consultations... with all parties, and various levels continue."
10:47am: Strike on residential buildings in Kramatorsk kills one
A Russian missile strike on several residential buildings in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk killed one and wounded three people on Tuesday, Ukraine's president said.
"A Russian missile hit the city centre," President Volodymyr Zelensky said in a Facebook post, adding that six buildings were damaged. "At least three people were injured. One person died."
Images released by Zelensky showed police and rescuers working in front of a three-storey partially-destroyed brick building with shattered windows.
"The evil state continues to fight against the civilian population," Zelensky said, adding that a rescue operation was ongoing.
Kramatorsk is located in the eastern industrial region of Donetsk, parts of which, including its largest city, have been controlled by Kremlin-backed separatists since 2014.
10:29am: Consultations ongoing with all parties to Black Sea grain deal, UN says
Informal dialogue between the United Nations and parties to the Black Sea grains deal continue over an extension, a UN spokesperson said on Tuesday, adding that the in-person talks with Russia have already ended.
"The talks completed yesterday as agreed, but consultations continue with all parties," a spokesperson for the humanitarian office of the United Nations led by Martin Griffiths said in an emailed response to Reuters questions.
Griffiths and top UN trade official Rebeca Grynspan met with Russian Deputy Foreign Minister Sergei Vershinin in Geneva on Monday where the latter suggested renewing the deal for 60 days, or half the term of the last extension.
10:29am: Turkey says talks continue on extension of Black Sea grain deal
Turkey's defence ministry said on Tuesday that talks over the extension of a deal that allows the export of Ukrainian grain on the Black Sea is still continuing.
In a statement, the ministry cited Russia as agreeing to back a 60-day extension to the deal, brokered between Moscow and Kyiv in July by Turkey and the United Nations.
Russia said the deal had been extended for 60 days, but Ukraine said the agreement allows only a 120-day extension.
09:18am: Russia's goals in Ukraine can only be achieved by military force, Kremlin says
The Kremlin said on Tuesday that Kyiv's position means Russia's goals in Ukraine can only be achieved by "military means", the TASS news agency cited Kremlin spokesman Dmitry Peskov as saying.
09:17am: Kremlin says Russia does not recognise ICC jurisdiction, TASS reports
The Kremlin said on Tuesday it does not recognise the jurisdiction of the International Criminal Court in the Hague, the TASS news agency reported, citing Kremlin spokesman Dmitry Peskov.
Peskov was asked about reports which indicated that the International Criminal Court (ICC) was expected to seek its first arrest warrants against Russian individuals in relation to the conflict in Ukraine shortly.
09:04am: Ukraine will stick to terms of previously signed 120-day grain export deal, Kyiv official says
Ukraine will stick to the terms of the previously signed agreement on a 120-day extension of the Black Sea grain export initiative, a senior Ukrainian government official said on Tuesday.
"We will follow the agreement strictly," the official, who declined to be named, told Reuters.
Russia's TASS news agency cited Russian Deputy Foreign Minister Alexander Grushko as saying on Tuesday that the deal that facilitates Ukrainian agricultural exports had been extended on the previous conditions.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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As it Happened
Russia approves 60-day extension of Black Sea grain deal
Macron meets with Hungary's Orban at Élysée Palace to discuss Ukraine war
NUCLEAR RESURGENCE
France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink
L'Humanité
Accord céréalier : le chantage de Moscou
ActuAlimentation En pleine guerre en Ukraine, l’initiative pour l’exportation de maïs et de blé n’a pas encore été prolongée.
Vadim KamenkaÀ Genève, durant les négociations avec les Nations unies, la Russie a proposé de prolonger, lundi soir, l’initiative céréalière de la mer Noire (BSGI) pour une durée de soixante jours. Cet accord avait été signé en juillet 2022 entre l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, pour permettre l’exportation de ces denrées via les ports de la mer Noire durant cent vingt jours. Renouvelée le 19 novembre pour cent vingt jours, cette coopération s’achève ce 18 mars, alors qu’elle a permis d’exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, selon l’ONU. Près de la moitié des flux sont allés aux pays développés : la Chine, suivie de l’Espagne, de la Turquie, de l’Italie et des Pays-Bas.
Sa reconduction tacite a été refusée par Moscou, qui a défendu l’abaissement de la durée de l’initiative à deux mois. Les autorités russes ont mis en doute le respect des contreparties prévues dans l’accord et d’autres volets concernant les exportations d’engrais. Sur ce dernier point, le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs alerté sur un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix et une chute de la production agricole dans certains pays. Le responsable des pourparlers pour la Russie auprès de l’ONU, Sergueï Vershinine, a expliqué dans un communiqué que « si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place ».
La Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, a essuyé un dixième paquet de sanctions, le mois dernier. Sergueï Vershinine, également vice-ministre des Affaires étrangères, s’est fait même menaçant : « Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles mais en actes. Cela comprend les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa ».
« préserver l’intégrité de l’accord »
Le gouvernement ukrainien a immédiatement réagi. « L’accord sur “l’initiative céréalière de la mer Noire” implique au moins cent vingt jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement soixante jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU », a condamné sur Twitter le ministre des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara, en tant que « garants de l’initiative ». À trois jours de la date limite, les consultations persistaient « avec toutes les parties » et à « tous les niveaux », a répondu de manière diplomatique Jens Laerke, pour l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha), affirmant que l’ONU fera tout « pour préserver l’intégrité de l’accord ». Aucune réaction à la proposition russe, ni sur les conséquences d’un non-renouvellement. « Nous verrons, samedi, ce qui se passera, samedi », a-t-il conclu à Genève.
UkraineRussieONUTurquie Valeurs Actuelles
Michel Fournier, président des maires ruraux: “La méthanisation détourne l’utilisation de la terre”
France24 - World
Are US military drills in Asia-Pacific a veiled attempt to curb Chinese power?
Issued on: 14/03/2023 - 23:09
Recent US military activity in the Asia-Pacific is on the rise, including drills in the Philippines and South Korea as well as a submarine deal struck between the US and Australia. China has, meanwhile, accused the US of encircling the country. FRANCE 24 speaks with an expert to shed light on the mounting tensions.
The United States said Tuesday that it will hold the largest joint military exercises ever with the Philippines next month, which would include, for the first time, live-fire exercises in the disputed South China Sea and a simulated defence of a tiny Philippine island nearly 300 kilometres (190 miles) south of Taiwan. The announcement came on the heels of concerns voiced by China over similar military drills conducted by the US and South Korea on the Korean peninsula. Washington and Seoul on Monday launched their largest joint military exercises in half a decade, provoking a harsh response from North Korea as it fired two missiles into waters off its east coast.
With tensions rising in the Asia-Pacific, FRANCE 24 talked to Marc Julienne, head of China research at the Centre for Asian Studies of the French Institute of International Relations (IFRI) to shed light on the current situation.
FRANCE 24: China has expressed concerns over US drilling in the Asia-Pacific as well as the recent deal brokered by AUKUS, which would see the US supply nuclear-powered submarines to Australia. Chinese Foreign Ministry spokesperson Wang Wenbin on Tuesday criticised the US for maintaining a "Cold War mentality". Do you find the criticism valid, and is the US looking to "contain" China?
Marc Julienne: Chinese President Xi Jinping and his newly appointed Foreign Minister Qin Gang both used severe language last week with regard to the US, condemning it for preserving a "Cold War mentality" and, for the first time, accusing it of deploying a "containment" strategy vis-à-vis China. This is quite new in China’s political discourse, and while we can hear echoes of that in some American publications, the terminology is absent from US public discourse.
The term "containment" is, in itself, quite controversial because it dates back to the Cold War era, the context of which completely differs from our current period. I can’t say whether the US is trying to "contain" China or not, but we can nevertheless observe external factual changes: On the one hand, China is looking to break up the current world order and to conquer new territories as it gains more power. The country is aggressively expanding its military might, whether it is on the Himalayan border, in the South China Sea, East China Sea or regarding Taiwan. On the other hand, the US is seeking to maintain the current world order by reinforcing its security measures.
What we need to understand is that such actions are rarely one-sided and do not solely concern the US and China. Other countries in the Asia-Pacific have also started to perceive China as a clear threat and have asked for the US to ramp up its forces in the region. Even the Philippines, which has since long maintained a rather ambivalent relationship with China and the US, has recently welcomed the addition of four US military bases.
To what extent do the recent US engagements in the Asia-Pacific reflect a shift in focus from Europe despite the war in Ukraine? Is the US leaving Europe to fend for itself in order to concentrate on China?
I don’t see that happening in the near future. The US has been the main arms supplier to Ukraine since the war broke out early last year and it has very recently pledged additional military aid to Ukraine. For now I don’t see the US disengaging from Europe. Nevertheless, worries over a potential US retreat from the region are quite legitimate. Countries in Europe, especially those in the centre and in the east with disputed territories, would not be able to fend for themselves in the case of an invasion. And such fears have been stoked high since Russia’s invasion of Ukraine.
Moreover, we have to remember that when the Ukraine war broke out, many were worried about the opposite case – that the US would withdraw its military bases from the Indo-Pacific region to focus on Russia and Ukraine. But that has clearly not been the case.
But of course we can’t exclude a scenario where the US decides to concentrate all its forces in Asia to counterbalance China. We saw a similar scenario happening when the US withdrew its forces from Afghanistan to redeploy them in the Indo-Pacific region.
China’s Xi Jinping has vowed to "advance the process of reunification" with Taiwan and has not ruled out achieving this goal by force. North Korea, meanwhile, has launched several ballistic missiles threatening its southern neighbour. What role will Europe play if war breaks out in the region?
[Contrary to popular belief], Europe’s role may not be as clear-cut as it first appears. Since war is impossible to predict we can only hypothesise. In the unfortunate event that China tries to take Taiwan by force, Europe would first look to the US for leadership, whose intervention is not guaranteed. The US has strategically maintained an ambiguous attitude over the past few decades on whether or not it would provide military support in case of a Chinese invasion of the island, and Europe’s stance largely depends on that.
If the US is to intervene and lead a coalition with Japanese and Korean forces, then Europe would presumably show support as it condemns all unilateral changes to the status quo, a position that the United Nations also shares. The EU is likely to apply sanctions on China, similar to that imposed on Russia over the Ukraine war. Whether or not Europe would send troops, however, is an entirely different question.
I think perhaps a more interesting question is, what will happen if North Korea invades South Korea? The US would undoubtedly intervene, but would China intervene as well on North Korea’s behalf? The two countries’ alliance being much less sturdy, it's possible that China would choose to play the role of mediator instead of engaging in direct intervention. And I think that just goes to show how much weight China has in the global order.
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China warns US risks conflict with moves to contain Beijing
China announces military spending increase despite low economic growth
US - Chinese relations
US secures key military deal with the Philippines to counter Beijing’s growing regional influence
Opex 360
Un sous-marin nord-coréen aurait lancé deux missiles de croisière « stratégiques » pour la première fois
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
En septembre 2021, la Corée du Nord se félicita de l’essai réussi d’un ‘système de missile de croisière d’attaque terrestre » de longue portée [1500 km], décrit comme « stratégique », avait été probablement développé à partir d’un engin à lancement aérien de type Kh-35, d’origine russe.
En tout cas, ce succès traduisait une évidente avancée technologique, qui plus est rapide puisque la mise au point de missiles de croisière « stratégiques », c’est à dire susceptibles d’emporter une charge nucléaire, avait été décidée dans le cadre d’un plan quinquennal lancé deux aux plus tôt. Depuis, Pyongyang a procédé à d’autres tirs de tels engins, comme en octobre 2022 et en février dernier. Connus sous le nom de « Hwasal-2 », ceux-ci ont affiché des performances améliorées, avec notamment une portée de 2000 km.
Évidemment, de tels missiles de croisière posent de nouveaux problèmes aux forces sud-coréennes et japonaises dans la mesure où, en raison de leur trajectoire et de leur manoeuvrabilité, ils sont beaucoup plus difficile à détecter… et donc à contrer. D’ailleurs, celles-ci n’auraient pas été en mesure de repérer les quatre Hwasal-2 tirés en février…
Et la situation pourrait se compliquer davantage si les dernières affirmations de Pyongyang sont vérifiées. Alors que les forces américaines et sud-coréennes s’apprêtaient à donner le coup d’envoi de leur exercice conjoint « Freedom Shield 23 », d’une ampleur inégalée depuis cinq ans, la Corée du Nord a en effet assuré avoir lancé deux « missiles de croisière stratégiques » depuis un sous-marin, en l’occurrence le « 8.24 Yongung », qui naviguait alors dans la baie de Kyongpho, au large de Sinpo.
Selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA, les deux missiles ont volé pendant près d’une heure et parcouru 1500 km, selon une trajectoire « en forme de huit », avant d’atteindre « précisément » leur cible. « La manœuvre a confirmé la fiabilité du système d’arme et permis de vérifier que la capacité d’attaque des sous-marins constitue l’une des principales forces de dissuasion nucléaire de la République populaire démocratique de Corée », a-t-elle commenté. Et d’insister : « L’exercice […] a vérifié la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion d’une guerre nucléaire dans différents espaces ».
BREAKING: North Korea says it launched two "strategic cruise missiles" from underwater from a submarine on Sunday. Each flew around 1,500 km and for a duration of around 125 minutes, state media reported Monday. More from @nknewsorg soon. pic.twitter.com/uICXvvpbTq
— NK NEWS (@nknewsorg) March 12, 2023
Cependant, s’il a dit avoir observé les deux tirs, l’état-major interarmées sud-coréen [JCS] a affirmé que les « détails donnés par Pyongyang ne correspondaient pas exactement aux informations » qu’il a recueillis. « Les autorités militaires sud-coréennes sont en train d’analyser à quel niveau l’annonce nord-coréenne est exagérée », a indiqué KBS World.
Affichant un déplacement de 2000 tonnes en immersion pour une longueur de 68 mètres, le 8.24 Yongung [« Héros du 24 août », en français] est un sous-marin expérimental de type « Sinpo », connu pour avoir prétendument tiré un missile balistique mer-sol, à deux reprises [en août 2016 et en otobre 2021, ndlr]. Ce qui, dans les deux cas, n’avait pas pu être vérifié, d’autant plus qu’une barge utilisée pour les tirs sous-marins avait été repérée près de la zone de lancement grâce à l’imagerie satellitaire…
Quoi qu’il en soit, si ce qu’avance Pyongyang s’avère exact, alors ce tir de deux missiles de croisière par un sous-marin nord-coréen serait une « double » première. En effet, jusqu’à présent, le 8.24 Yongung n’avait tiré qu’un seul missile [balistique] à la fois. En outre, hormis la Russie [Kalibr], la France [MdCN] et les États-Unis [Tomahawk], peu de pays disposent d’une telle capacité
« Les sous-marins et les missiles de croisière qu’ils sont susceptibles de tirer sont difficiles à détecter et parcourent des distances relativement plus courtes, ce qui les rend plus compliqués à contrer », a noté Kim Yong-hyun, professeur à l’Université Dongguk de Séoul, cité par le Wall Street Journal.
France24 - World
Pakistan police clash with ex-PM Khan supporters over arrest attempt
Issued on: 14/03/2023 - 21:36
NEWS WIRES
Pakistan riot police on Tuesday used water cannon and tear gas to push back supporters of former prime minister Imran Khan who have gathered outside his house to prevent officers from arresting him.
Khan was ousted from office by a no confidence vote last year, and has been snarled in a series of legal cases as he campaigns for early elections and his return to office.
It is the second time in recent weeks that police have been despatched from the capital Islamabad to Khan's home in the eastern city of Lahore to serve an arrest warrant after he skipped several court dates linked to a corruption case citing security concerns.
"We are here basically to execute the warrants and to arrest him," Syed Shahzad Nadeem Bukhari, deputy inspector general of Islamabad police, told reporters outside Khan's residence in Lahore.
Officers were met by at least 200 Khan supporters, some wielding sticks and hurling stones, draped in the red and green flags of Khan's Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) party.
Police fired a water cannon and tear gas on the crowds as they attempted to clear a path to Khan's house, holding signs plastered with the arrest warrant for the 70-year-old opposition leader.
From inside the house, Khan recorded a video message which he released on Twitter.
"Police have arrived here to put me in prison," he said. "They believe the nation will go into slumber when Imran Khan goes to jail."
PTI deputy leader Shah Mahmood Qureshi told reporters in Lahore that "we want to be peaceful".
Qureshi insisted police should deliver the arrest warrant to him and said he would "try to find a solution to avoid bloodshed".
Khan has been summoned to court to answer accusations he did not declare gifts received during his time as prime minister, or the profit made from selling them.
The first attempt officers made to detain the onetime cricket superstar was thwarted because he was "reluctant to surrender", police said, without offering further details.
Khan has been pressuring the coalition government which replaced him, led by Prime Minister Shehbaz Sharif, with popular rallies and daily addresses.
Last year he was shot in the leg at a demonstration, an assassination bid he blamed on Sharif.
As the political melodrama unfolds ahead of an election due no later than October, Pakistan is in the grip of a stark economic downturn, risking default if help cannot be secured from the International Monetary Fund.
The security situation is also deteriorating with a spate of deadly attacks on police headquarters, linked to the Pakistan Taliban.
(AFP)
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The France 24 Interview
Former Pakistani PM Imran Khan says 'there is still a threat' to his life
Ex-PM Imran Khan wounded at rally in eastern Pakistan
Pakistan's Khan barred from office for five years over 'corrupt practices’
Valeurs Actuelles
Perte de terrain de la France en Afrique : “Nous avons fabriqué de toutes pièces une partie de nos concurrents”
Docteur en sciences politiques, académicien de marine, l’amiral Jean Dufourcq a servi au Centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères, à la Représentation permanente de la France pour l'Union européenne à Bruxelles et au Collège de défense de l'OTAN à Rome. Pour Valeurs Actuelles, il analyse les propositions faites par Emmanuel Macron aux Européens sur un partage de notre dissuasion nucléaire et la sécurité européenne à la conférence de Munich.
France24 - World
Macron kicks off Olympic countdown 500 days before Paris Games
Issued on: 14/03/2023 - 14:38
Benjamin DODMAN
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French President Emmanuel Macron launched the countdown to the 2024 Paris Olympics on Tuesday, taking stock of preparations for the mammoth event as officials race to get the city’s transport network into shape and stage an opening ceremony unlike any other.
Macron, who has promised an “unforgettable” curtain-raiser, hosted the Olympics’ organisers and business partners at the Élysée Palace to discuss preparations for the world’s biggest sporting event. He addressed several hundred civil servants involved in the effort in a speech at Paris police headquarters, on the banks of the River Seine, later Tuesday.
On the eve of his visit, Macron teased the event by tweeting the cover of Time Magazine’s latest issue, headlined on the race to clean up “the world’s most romantic river”.
“With 500 days to go, we are within reach of achieving one of the greatest legacies of the 2024 Olympic and Paralympic Games in Paris,” the French president wrote, referencing a hugely ambitious 1.4-billion-euro plan to clean up the heavily polluted waterway in time for the Games.
Rendre la Seine et la Marne baignables. C'est notre objectif pour 2024. 1,4 milliard d'euros investis, dont la moitié par l’État.À J-500, nous sommes en passe de réussir ce qui sera l'un des plus beaux héritages des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. pic.twitter.com/ZB9FIJYjh3
March 13, 2023Making the Seine fit for swimming is an old Parisian dream. In 1988, former French president Jacques Chirac, then the city’s mayor, famously promised to make the river swimmable “in three years” – a pledge he never delivered on.
The dream has become a necessity now that Paris has pledged to stage several Olympics events, including the 10 kilometre swimming marathon, in the Seine – as it did back in 1900, when it first hosted the Games.
The prospect of athletes swimming down the world-famous river, alongside Notre-Dame Cathedral and the Eiffel Tower, was a major asset for the French capital’s bid to host the “biggest show on earth”.
Olympia-sur-Seine
The city’s famed waterway is the focus of another mammoth challenge for organisers of the 33rd Summer Olympiad, one that is bound to give French officials many a sleepless night over the coming 500 days.
In perhaps the biggest gamble of Paris 2024, organisers plan to take the opening ceremony out of its traditional stadium setting and stage it on water.
The vision, outlined by Macron, is for sporting delegations to sail down the Seine in an armada of boats, in view of up to 600,000 spectators lining the river’s banks over a six-kilometre stretch.
The appeal of projecting such a bold statement of French ambition before a global TV audience of hundreds of millions is clear. Turning it into reality is said to be giving planners cold sweats.
As the Games loom into view, the number of boats, the arrangements for spectators, crowd control and security measures are still the subject of intense discussions. A first practice run is expected in July this year, with 30 to 40 boats set to participate.
“Everyone is working flat-out on preparations,” one senior French official involved in the process told AFP on condition of anonymity. “A ceremony like this has never taken place before. But we’ll manage it, we’ll be ready.”
Some security experts have voiced concerns, however, warning about the dangers of uncontrolled crowd movements close to the water, and the challenges of securing such a long stretch of water with overlooking buildings.
Sceptics point to the chaotic scenes at last year's Champions League final in Paris, when Liverpool fans found themselves in a crush outside the stadium, as a reminder of the dangers of badly organised sporting events.
French Interior Minister Gérald Darmanin, who faced severe criticism for his handling of the Champions League fiasco, travelled to the World Cup in Qatar in November last year on a fact-finding mission. While there, he warned of the dangers of “a drone loaded with explosives that falls on a crowd, on an exposed team, on an opening ceremony like at the Olympic Games, for example".
Transport woes
For the opening ceremony, Darmanin is counting on 35,000 members of the security forces being on duty, with police already warned that requests for leave over the summer holiday period will not be permitted.
The interior ministry has also suggested 25,000 private security agents should be used for less critical missions, with thousands currently being screened, recruited and trained. However, the low bids being offered by the organising committee mean many private security companies are struggling to recruit staff, another source close to the event told AFP.
On Tuesday, Sports Minister Amélie Oudéa-Castéra said there would be “no taboo” on drafting in the army if necessary, as was the case at the 2012 Olympics in London.
In another recruitment headache, the Paris region’s transport system is scrambling to bounce back from a year of chronic staff shortages and sporadic strikes – one of which precipitated the chaos of the Champions League final.
Like the football final, much of the Olympics will take place in the Seine-Saint-Denis département northeast of Paris, the poorest in metropolitan France and the most densely populated after Paris, known for its creaking transport infrastructure.
There are serious questions about whether the extension of a key metro line to the Athletes' Village will be completed in time for the Games and a major shortfall in the number of bus drivers is causing concerns too.
“We will do everything we can to be ready in time,” Macron’s former prime minister Jean Castex, now in charge of the RATP transport operator, told reporters last week, promising a massive recruitment drive.
Adding to organisers’ woes, plans to break up the RATP’s monopoly on bus services soon after the Olympics threaten to throw a spanner in the works, with trade unions fiercely opposed to the move and the threat of industrial action hanging over the Games.
Mindful of the tight schedule, Valérie Pécresse, the conservative head of the Paris region, has leveraged the Olympics to secure an additional 200-million-euro budget from the central government, threatening to delay the opening of new transport lines that fall under her remit.
In the best-case scenario, transport will already be well short of what organisers promised when they submitted their final bid seven years ago. A future metro line that promised to link Paris-Charles de Gaulle airport with the Athletes’ Village in “under 30 minutes” will not be ready in time for the Games; nor will the long-delayed CDG Express train linking the airport with the heart of Paris.
(With AFP)
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Paris Olympics fans call ticket pack ‘a racket’ amid rocky start to sales
Paris set to open new cycling routes linking 2024 Olympic venues
Paris Olympics 2024
Paris mayor backs banning Russia from 2024 Olympics unless Ukraine war ends
Valeurs Actuelles
Trams fouillés par les antifas, conférence annulée : à Grenoble, l’extrême gauche réhabilite les persécutions politiques
Opex 360
Ventes d’armes : La France va-t-elle bientôt doubler la Russie?
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Durant ces trente dernières années, le marché mondial de l’armement a été largement dominé par les États-Unis [1er] et la Russie [2e]. Cependant, l’écart entre ces deux pays s’est significativement creusé entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ainsi, les ventes d’équipements militaires américains représentent 40% des exportations mondiales alors que les parts de marché de l’industrie russe de l’armement ont accusé une chute de 31%, passant de 22 à 16%. Tel est le constat établi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], dans une étude qu’il vient de publier.
« Le nombre des principaux destinataires d’armes russes est passé de 10 à 8 entre 2013-17 et 2018-22. Les exportations vers l’Inde, plus grand destinataire d’armes russes, ont chuté de 37 %, tandis que les exportations vers les 7 autres destinataires ont diminué en moyenne de 59 % », précise se document, lequel note par ailleurs que la Russie a cependant augmenté ses exportations d’équipements militaires vers la Chine [+39%] et l’Égypte [+44%], ces deux pays étant désormais deuxième et troisième client.
Cela étant, la guerre en Ukraine risque d’accentuer le déclin des ventes de matériels militaires russes, dans la mesure où la Russie devrait faire du [ré]approvisionnement de ses propres forces une priorité alors que les sanctions commerciales dont elle fait l’objet lui compliqueront la tâche. Et c’est sans compter sur les pressions exercées par les États-Unis [loi CAATSA, par exemple] ainsi que par leurs alliées pour dissuader certains pays de se procurer des armes russes.
Dans le même temps, et comme on s’y attendait au regard des contrats obtenus au cours de ces dernières années, la France pourrait finir par ravir la place de deuxième exportateur d’armes à la Russie, ses parts de marché étant passée de 7,1% à 11% entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ce qui représente une hausse de 44% de ses exportations, dirigées notamment vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient.
« L’Inde a reçu 30 % des exportations d’armes françaises en 2018-22. La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », relève l’étude du SIPRI.
Pour Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Transferts d’armes du SIPRI, la France « gagne une plus grande part du marché mondial des armes tandis que les exportations d’armes russes diminuent » et cette « tendance est appelée vraisemblablement à se poursuivre car, fin 2022, la France avait beaucoup plus de commandes d’armements en cours que la Russie ».
En outre, la France creuse l’écart avec les quatre pays se trouvant au « pied du podium », la Chine ayant ses ventes d’armes reculer de 23%… ce qui est moindre que celles de l’Allemagne [-35%] et du Royaume-Uni [-35%]. Revanche, l’Italie a vu les siennes augmenter de 45%… Et l’une des plus fortes progressions revient à la Corée du Sud, qui a obtenu d’importants contrats [char K-2PL Black Panher, obusiers K-9 Thunder, lance-roquettes multiples K239 Chunboo et avions FA-50] en Pologne.
Justement le retour de la guerre sur le Vieux continent a fait que les pays européens ont augmenté leurs « importations d’armes majeures » de 47% entre les périodes 2013-17 et 2018-22, l’Ukraine représentant une bonne partie de cette hausse étant donné qu’elle est devenue le « troisième importateur mondial d’armes en 2022 », note le Sipri.
« De 1991 à fin 2021, l’Ukraine a importé peu d’armes majeures. Grâce à l’aide militaire des États-Unis et de nombreux États européens, suite de l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine est devenue le 3ème plus grand importateur d’armes majeures en 2022 [après le Qatar et l’Inde] et le 14ème en 2018-22. L’Ukraine représente 2,0 % des importations mondiales d’armes durant cette période de cinq ans », affirme l’institut suédois.
Par ailleurs, celui-ci note que les membres européens de l’Otan ont « augmenté leurs importations d’armes de 65 % cherchant à renforcer leurs arsenaux face à une menace accrue perçue de la part de la Russie ». Ce qui profite aux États-Unis et à la Corée du Sud.
Valeurs Actuelles
Écoles privées catholiques : la détresse insoupçonnée des jeunes
« J’ai dû emmener moi-même une élève aux urgences psychiatriques », se souvient cette professeure de français enseignant dans un lycée catholique réputé du Finistère. En même temps, comment Catherine* pourrait-elle oublier cet épisode ? Un jour, à la fin d’un cours, l’une de ses élèves lui a fait part de son projet de se supprimer pendant les vacances de Noël. Catherine avait déjà alerté la direction sur le cas de cette élève, mais cela n’avait semblé inquiéter personne.
Alors elle a passé une heure et demie à discuter avec cette élève, avant de l’emmener elle-même aux urgences psychiatriques dans le centre hospitalier le plus proche. « On s’occupe de ces enfants parce qu’on ne voudrait pas les voir faire un geste désespéré, mais on est complètement dans la confusion des fonctions des uns et des autres », se désole Catherine.
« D’un point de vue de l’état psychique des élèves, il n’y a pas de différence entre les élèves du privé catholique et du public. »
Ce qui avait frappé dans l’incident de Saint-Jean-de-Luz, où une professeure a été poignardée à mort par un élève, c’était notamment le fait qu’il se soit produit dans un établissement privé, un secteur que l’on pourrait croire moins exposé à ce genre de problèmes. Mais Patrice Huerre, pédopsychiatre en charge d’une vingtaine d’unités pour adolescents et auteur de nombreux ouvrages sur les jeunes, offre une réponse sans équivoque : « D’un point de vue de l’état psychique des élèves, il n’y a pas de différence entre les élèves du privé catholique et du public. »
Des troubles dépressifs en augmentation ?
Isabelle, qui enseigne dans ce même établissement breton, s’est elle aussi déjà retrouvée à alerter des parents sur l’état dépressif dont semblait souffrir leur fils. Isabelle les convoque et leur confie qu’il serait peut-être bon que leur fils voit un psychologue. Avant de s’entendre dire : « Très bonne idée ! Vous n’avez qu’à y aller avec lui ! ».
Quand on leur demande, ces professeurs ont l’impression que les troubles psychologiques, les dépressions ou les troubles anxieux ont augmenté chez les jeunes, notamment depuis le Covid. Une impression corroborée par une enquête IPSOS de novembre 2022, réalisée sur des adolescents de 11 à 15 ans, qui montre que 53 % d’entre eux disent souffrir de symptômes d’anxiété ou dépressifs (soit 10 points de plus que l’année précédente), et 17 % d’entre eux disent connaître des pensées suicidaires (contre 10 % seulement en 2021).
Patrice Huerre tient pourtant à modérer l’idée selon laquelle il y aurait une “aggravation” de la santé psychologique de la jeune génération. « Tous ceux qui sont confrontés à des jeunes qui vont mal ont tendance à penser que le problème est nouveau, explique le pédopsychiatre. L’auteur de L’adolescence n’existe pas (éditions Odile Jacob) ajoute qu’« Hésiode, dès l’Antiquité disait déjà que la jeunesse allait plus mal ». En réalité, le pourcentage d’adolescents qui souffrent de pathologies psychiatriques, telles que la schizophrénie, ou de troubles dépressifs graves, est à peu près stable : « On estime qu’ils représentent entre 9 et 10 % de leur classe d’âge. » Ainsi, « ce n’est pas tant la santé des jeunes qui se dégrade, mais le regard que l’on porte sur elle », puisque « nous n’avons jamais prêté autant d’attention à la santé mentale des jeunes », indique le médecin.
« Beaucoup de familles attendent qu’on se substitue à elles. »
Il est logique que les professeurs soient amenés à s’intéresser à la santé de leurs élèves, au vu du temps passé à leur contact en classe. Mais Catherine déplore que « beaucoup de familles attendent qu’on se substitue à elles, alors que ce ne sont pas des gens totalement démunis ».
Les professeurs interrogés expliquent en partie les troubles psychologiques des élèves par l’omniprésence des écrans dans la vie des jeunes, et ce dès le collège. Un rapport du Haut Conseil de la santé publique datant de janvier 2020 rappelle que « plus le temps passé devant les écrans est élevé et plus l’expression de syndromes dépressifs chez les pré-adolescents et adolescents est importante ».
Banalisation de la violence
Dans l’affaire de Saint-Jean-de-Luz comme dans d’autres, on en appelle souvent à la “folie” du coupable. Pourtant, « le lien entre les pathologies psychologiques et les actes de violences sont très rarement établis », explique Patrice Huerre. Aussi, la banalisation de la violence, y compris chez les adolescents, est plus souvent la « résultante d’insécurités intérieures, de problèmes éducatifs, ou de carences affectives », poursuit le médecin.
Plusieurs professeurs d’établissements catholiques pourtant situés dans des quartiers privilégiés rapportent avoir déjà vu des élèves de collège arriver à l’école avec un couteau. « C’est un jeu pour eux », rapporte Juliette*, élève de troisième dans un établissement catholique a priori calme de la banlieue est de Paris. Agnès Lassalle est la dernière victime en date d’une agression à l’arme blanche au sein d’un établissement scolaire. Mais elle est malheureusement loin d’être la première. Une professeure de lettres dans un lycée de Caen avait elle aussi été agressée au couteau le 13 septembre 2022 par un élève de 15 ans. Le 16 janvier dernier à Thiais, c’est un garçon de 16 ans qui a été poignardé à mort par une bande de lycéens.
« Les formes de violence commises par les jeunes empruntent beaucoup à ce qu’ils ont pu visionner. »
Une violence observée « particulièrement chez les garçons », selon Catherine, et qui semble « liée à l’accès aux réseaux sociaux et à la pornographie ». « Un jour, des jeunes collégiennes sont venues me voir pour me rapporter les propos qu’avait tenus un de leur camarade », raconte-t-elle. Captures d’écran à l’appui, la professeure de français est restée sans voix face à la violence du message de ce garçon d’environ 13 ans qui racontait, avec des termes « d’une pornographie indicible », ce qu’il allait faire à la mère de son camarade. Là encore, l’éclairage du médecin est précieux, car s’« il est sûr que les formes de violence commises par les jeunes empruntent beaucoup à ce qu’ils ont pu visionner, cela ne signifie pas que tous ceux qui ont vu des films pornographiques deviennent des violeurs ».
Ce sentiment vient probablement du fait que « chez les garçons, la violence s’exprime d’abord de manière physique », comme l’explique Patrice Huerre. Ceci dit, on note ces dernières années « une augmentation de la violence chez les filles ». Pourtant « chez les adolescents, globalement, il n’y a pas d’augmentation de la violence ».
Parmi les autres facteurs qui peuvent affecter la santé mentale des adolescents, on pense également à la drogue. Mais là encore, son influence sur le comportement des jeunes est ambivalente : « Ça dépend de quelle drogue on parle », remarque le médecin. « Il y a une appétence plus grande pour ces substances potentiellement apaisantes pour les sujets avec une fragilité ou des troubles psychiques », rappelle le médecin. « Aussi, elles diminuent la conscience de ce que l’on fait et donc potentiellement passer à l’acte plus facilement », concède-t-il.
Perte d’identité ?
Tous ces facteurs influencent la santé psychologique des adolescents quel que soit leur établissement. Cependant, des professeurs des écoles privées catholiques rajoutent à cette longue liste l’effacement de l’identité religieuse : « Les parents qui mettent les enfants dans l’enseignement catho ne le font absolument pas pour la religion, ils s’en moquent, raconte Pierre*, professeur d’histoire dans un autre établissement privé du Val-de-Marne. Ils choisissent l’enseignement catho pour sa bienveillance, ce n’est malheureusement pas nouveau ». Un phénomène que Catherine qualifie de « perte d’identité » de l’enseignement catholique qui, pour des questions financières, accepte d’accueillir n’importe qui, catholique ou non. Pourtant, Pierre tient à nuancer cet état des lieux : « Globalement, dans l’enseignement privé, on a des élèves faciles et on travaille dans de bonnes conditions. »
« Souvent les enfants qui se portent bien sont ceux qui ont une structure familiale très solide, des valeurs, une structure. »
Les causes du mal-être de ces enfants sont multiples selon Catherine. Elle note notamment une augmentation du nombre de mères célibataires, souvent désemparées. « Il y a un lien évident entre l’éclatement de la famille, la difficulté financière des mères célibataires et les scolarités à problème », relève l’enseignante. « Souvent les enfants qui se portent bien sont ceux qui ont une structure familiale très solide, des valeurs, une structure », conclut la professeure. Une idée confirmée par le médecin spécialisé : « L’adolescent est extrêmement sensible au bien-être de son parent. »
Déliquescence de la pédopsychiatrie
Face à cet état des lieux de la santé des jeunes, Patrice Huerre alerte aussi sur la situation de la médecine scolaire, actuellement « en très grande difficulté ». Il n’y a parfois qu’un médecin scolaire pour des milliers d’adolescents, et « il y a des infirmières mais elles sont débordées, souligne le médecin. Le privé a parfois plus de moyen, mais ça n’est pas significatif. » C’est pourquoi la détection précoce des adolescents qui ne vont pas bien est très difficile, d’autant plus qu’il faut « en moyenne, deux à trois ans pour identifier un trouble ou une pathologie » et que « les plus malades sont souvent très silencieux ».
Au-delà de la médecine scolaire, « l’état de la pédopsychiatrie en France est catastrophique », alerte Patrice Huerre. Une situation qui ne risque malheureusement pas de s’améliorer dans les années à venir puisque les pédopsychiatres ne sont plus que 600 dans tout le pays et que la moitié d’entre eux est âgée de plus de 60 ans. « Le creux démographique va continuer de se creuser dans les dix prochaines années, explique le spécialiste, à une époque où l’on prête une grande attention à la santé mentale des adolescents. Il y a là de quoi s’inquiéter ».
*Les prénoms ont été modifiés
Opex 360
MBDA en dit un peu plus sur l’ASN4G, le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française
par Laurent Lagneau · 12 mars 2023
Cela fait maintenait plus de neuf ans que l’on parle du successeur du misisle Air-Sol Moyenne Portée [ASMP], sur lequel repose actuellement la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française, laquelle s’appuie sur les Forces aériennes stratégiques [FAS] et la Force aéronavale nucléaire [FANu].
L’un des premiers à l’avoir évoqué fut le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, lors d’une audition parlementaire, au printemps 2014. À l’époque, avait-il expliqué, deux projets étaient à l’étude, l’un privilégiant la furtivité, l’autre mettant l’accent sur l’hypervélocité. En clair, le débat portait alors sur l’éventualité de mettre au point un missile hypersonique.
Quelques mois plus tard, ayant indiqué que le successeur de l’ASMP serait l’ASN4G [Air-Sol Nucléaire de 4e génération], Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, laissa entendre que le débat entre la furtivité et l’hypervélocité n’avait pas encore été tranché. « Des conceptions audacieuses, ayant recours par exemple aux technologies de la furtivité ou de l’hyper-vélocité, à la pointe des développements de la technologie, seront explorées », avait-il dit.
Quoi qu’il en soit, les deux options envisagées supposaient de relever plusieurs défis technologiques, comme le souligna brièvement l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] dans son plan stratégique 2015-25.
Ainsi, avait-il soutenu, la « stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur », nécessitant de faire à appel à un « très grand nombre de disciplines » comme comme l’aérodynamique, la propulsion, l’architecture du vecteur, son contrôle et son pilotage. Même choise pour la furtivité, qui « exige des matériaux avec des caractéristiques pérennes et compatibles avec la sévérité des environnements subis mais aussi des systèmes de préparation de mission optimisés pour la réactivité et la pénétration maximisée des défenses ».
Quoi qu’il en soit, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune fit savoir qu’une « solution technologique » pour cet ASN4G allait être « prochainement retenue ».
« L’ONERA et [le missilier] MBDA ont élaboré deux pistes pour ce futur missile : un missile à statoréacteur issu du plan d’études amont [PEA] Camosis, et un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée », avait en effet indiqué le député. Et d’ajouter : « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant ».
Plus précisément, le PEA Camosis mettait notamment l’accent sur la furtivité, avec un missile pouvant voler à 4000 à 5000 km/h [soit en deçà du seuil hypersonique], soit à une vitesse deux fois plus rapide qu’un ASMP/A. Quant au PEA Prométhée, il portait sur l’hypervélocité. A priori, celui-ci a fait l’objet d’un essai de statoréacteur mixte [un moteur capable d’effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique, nldr], mené récemment aux États-Unis.
Cela étant, lors d’une audition parlementaire ayant réuni les principaux industriels impliqués dans la dissuasion nucléaire, l’amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, en a dit un peu plus sur l’ASN4G et confirmé les choix technologiques le concernant.
Ainsi, on apprend que les « travaux technologiques » relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990, « en parallèle de la prépation de l’ASMPA [A pour amélioré, ndlr] et qu’ils se sont « clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses ».
« Depuis, nous avons avons des moyens nous permettant de tester le missile et de simuler le vol de l’ASN4G en hypervélocité », a affirmé l’amiral de Bonnaventure, avant de précisé que MBDA a mené, en cotraitance avec l’ONERA, des études sur l’hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3.
« Les performances de l’ASN4G sont encore meilleures que celles de l’ASMPA-R [R pour rénové, nldr]. L’ASN4G devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050 : il est donc nécessaire d’anticiper les défenses sol/air de l’adversaire à cet horizon », a-t-il ajouté. D’où la mise en place au sein de MBDA d’un bureau d’étude réunissant une « dizaine de collaborateurs », chargés de mener une « continue sur la défense adverse ».
Or, a poursuvi le conseiller du Pdg de MBDA, « il apparaît que la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, et compliquer la tâche de suivi d’un radar, voire, d’accrochage, et, enfin, à désorganiser une attaque d’un missile antimissile ».
Pour rappel, l’ASMPA-R a la particularité de pourvoir suivre plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude] afin d’échapper aux radars adverses. A priori, il en ira de même avec l’ASN4G… mais à des vitesses beaucoup plus élevées. « Nous entrons dans le domaine de l’hypersonique. Le facteur de charge sera, lui aussi, multiplié en phase terminale pour leurrer les défenses adverses », a insisté l’amiral de Bonnaventure.
Enfin, a-t-il conclu, « l’ASN4G, grâce à son encombrement et son poids limités, sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions, conformément aux objectifs définis par le Président de la République. C’est une réussite technique unique au monde ».
Par ailleurs, lors de la même audition, André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, a confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est « programmé » et qu’un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera « le prolongement ». Et d’ajouter : « En parallèle, la Direction générale de l’armement nous a confiés plusieurs études amont sur les futurs systèmes d’armes qui s’appuieraient sur ces technologies hypersoniques ».
L'Humanité
Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »
EntretienGuerre en Ukraine. Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.
Gaël De SantisMoscou (Russie), envoyé spécial.
Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.
Quel est votre regard sur cette année de guerre ?
L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.
En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?
À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.
La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…
Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.
La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?
Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.
Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?
La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.
Guerre en UkraineUkraineRussiemouvement de la paix L'Humanité
Walter Baier, solidaire des Français
Un jour avecLe nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.
Gaël De SantisDans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.
En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.
Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.
Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »
Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.
autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine France24 - World
Collapse of SVB and Signature Bank: 'A classic kind of bank run'
Issued on: 15/03/2023 - 07:44
Genie GODULA
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In 2016, Vice President Joe Biden warned against efforts to unravel banking regulations that Democrats had fought to implement following the nation’s financial crisis, just as the emerging Trump administration was determined to loosen those strict banking rules. Biden argued that without the far-reaching 2010 banking overhaul known as Dodd-Frank, financial institutions would continue to gamble with consumers' cash and ultimately hurt the middle class. Now there's a banking crisis on his watch as president, and Biden is moving aggressively to assure the public that it is contained, bank executives will be fired, deposits are safe and taxpayers aren't on the hook — measures also designed to calm jittery financial markets. For more on the biggest banking collapse since 2008, FRANCE 24 is joined by Samuel Rines, Chief Economist and Managing Director at Corbu, LLC.
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Écoles privées catholiques : la détresse insoupçonnée des jeunes
France24 - World
Mexico down Britain in World Baseball Classic, Canada back on track
Issued on: 15/03/2023 - 06:54
Los Angeles (AFP) – Mexico defeated Great Britain 2-1 on Tuesday to stay on course for a place in the World Baseball Classic quarter-finals as Canada got their campaign back on track with a 5-0 defeat of Colombia.
Britain, playing in the tournament for the first time, pulled off an upset on Monday with a defeat of Colombia in Pool C.
But any hopes of a repeat against a Mexico team who stunned the star-studded United States side on Sunday was snuffed out in a tense duel in Phoenix.
Mexico took the lead in the bottom of the second inning when Alexis Wilson's single scored Isaac Paredes.
Britain pulled level in the top of the sixth when BJ Murray Jr. singled to shortstop Alan Trejo, allowing Chavez Young to scamper home from third base to tie the game at 1-1.
Mexico regained the lead in the next inning, with Wilson again coming up clutch with a line drive to left field to score Trejo for the winning run.
Canada, Mexico and the United States are all level with two wins and one defeat heading into the final round of fixtures in Pool C.
Mexico and Canada face off against each other on Wednesday where a victory for either side will guarantee a quarter-final berth.
The United States will face Colombia in their final group game where a win will ensure their safe passage.
Canada warmed up for Mexico with a comfortable win over Colombia but the victory was marred by an injury to star first baseman Freddie Freeman.
The Los Angeles Dodgers ace exited in the fourth inning with what looked like a hamstring strain.
Canada manager Ernie Whitt revealed later that Freeman would miss Wednesday's crunch clash with Mexico.
"He felt something on one of his swings, his second at-bat," Whitt said.
"So again we would do that to anyone if there's discomfort or something like that, we're going to take them out," Whitt said.
In Pool D, Venezuela rolled to their third straight win of the tournament -– and a place in the last eight -– with a 4-1 win over Nicaragua.
The Dominican Republic thrashed Israel 10-0 in the day's other game.
© 2023 AFP
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L’idée de livrer des avions F/A-18 Hornet à l’Ukraine fait polémique en Finlande
par Laurent Lagneau · 12 mars 2023
Lors d’un déplacement à Kiev, le 10 mars, soit à quelques semaines d’élections législatives qui s’annoncent serrées, la cheffe du gouvernement finlandais, Sanna Marin, a sans doute voulu soigner sa cote de popularité en proposant de livrer à l’Ukraine les chasseurs-bombardiers F/A-18 Hornet que les forces aériennes de son pays s’apprêtent à remplacer prochainement par des F-35A Lightning II. En tout cas cas, c’est ce qu’affirment ses opposants… et même ses alliés politiques, ainsi qu’une partie de la presse.
En effet, il est reproché à Mme Marin d’avoir fait cette proposition sans avoir pris la peine de consulter préalablement ni le président finlandais, Sauli Niinistö, ni son ministre de la Défense, Antti Kaikkonen, et encore moins les autorités militaires.
Or, selon l’article 93 de la Constitution finlandaise, le Président de la République, en collaboration avec le gouvernement, dirige la politique étrangère du pays. Visiblement, Mme Marin se serait donc affranchie de cette règle…
« Il n’y a eu aucune discussion avec qui que ce soit au sujet » de la cession de F/A-18 Hornet à l’Ukraine, a en effet indiqué M. Niinistö. La Première ministre « n’a pas discuté de cette idée avec moi, ni avec le commandant des forces armées [le général Timo Kivinen, ndlr] », a déploré M. Kaikkonen.
Finnish PM Sanna Marin stated today that Finland is considering sending fighter jets to Ukraine if an international fighter jet coalition is created.
“We could discuss F/A-18 Hornets, whether it would be possible to offer them to Ukraine”
Finland has 55 F/A-18 Hornet fighters pic.twitter.com/wQDQclYdRC
— Visegrád 24 (@visegrad24) March 10, 2023
« Nous allons recevoir des F-35 à partir de 2026. D’ici-là, nous avons besoin des Hornet pour protéger notre propre pays », a ensuite faite valoir le ministre finlandais de la Défense. « Nous avons beaucoup aidé l’Ukraine en lui livrant des équipements et nous continuerons à le faire. Mais mon évaluation est que nous devrions maintenant penser à d’autres moyens que les Hornet », a-t-il insisté dans les pages du journal Iltalehte.
Pour rappel, dans le cadre du programme HX, la Finlande a commandé 64 F-35A après du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer les 55 F/A-18 Hornet de ses forces aériennes, lesquels arriveront au bout de leur potientiel à la fin de la décennie.
Ayant assuré l’interim de M. Kaikkonen pendant quelques semaines, au début de cette année, Mikko Savola, s’est montré plus sévère à l’égard de Sanna Marin. « Vous ne pouvez pas faire de promesses sur un coup de tête », a-t-il dit. Et d’estimer qu’elle doit « s’en tenir aux principes de bases », dont la coordination avec les partenaires de Helsinki et l’évaluation avec les forces finlandaises de ce qu’elles peuvent fournir à l’Ukraine sans affaiblir leurs capacités.
Quoi qu’il en soit, et même si certains pays ont dit qu’ils examineraient toute demande ukrainienne portant sur des avions de combat [notamment des F-16] avec un « esprit ouvert », Kiev n’a pour l’instant pas obtenu gain de cause, les États-Unis étant opposés à de telles livraisons pour le moment. Et la proposition de Mme Marin est d’autant plus inconsidérée qu’elle doit recevoir en plus l’aval de Washington pour qu’elle ait une chance de se concrétiser. Par ailleurs, livrer des avions de combat est une chose… mais former les pilotes et les techniciens en est une autre… Sans compter les infrastructures et les chaînes logistiques à mettre en place.
Valeurs Actuelles
Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement
L'Humanité
Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »
EntretienGUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.
Youness MachichiDans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.
Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?
Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.
Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.
Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?
Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.
Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?
L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.
Guerre en UkraineChine L'Humanité
À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres
ReportageRussie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.
Vadim KamenkaRostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.
Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.
des millions de réfugiés du donbass passent par rostov
Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.
Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »
Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.
Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre.
RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don France24 - World
'Once-in-a-lifetime' Ohtani has World Baseball semis in his sights
Issued on: 15/03/2023 - 06:44Modified: 15/03/2023 - 06:42
Tokyo (AFP) – Japanese superstar Shohei Ohtani has been having a ball at the World Baseball Classic and is determined not to let Italy wipe the smile off his face in Thursday's quarter-final.
Japan won all four of their first-round games in Tokyo and Ohtani appears to be relishing playing in his home country for the first time in five years.
The Los Angeles Angels ace can be seen during games laughing and joking with team-mates and teased the Tokyo Dome crowd that their cheers were not loud enough after he hit a home run against Australia.
Japan can reach the semi-finals if they beat Italy in Tokyo but any mistake will see their bid for a record third title come to an abrupt halt.
Ohtani admitted that there will be pressure on him as Japan's starting pitcher but he urged his team-mates to "go into the game with the same feeling that we always have".
"It's simple -- if you win you enjoy it, and if you lose it's frustrating," he told reporters on Wednesday.
"We've won our four games so far so I've enjoyed them all."
Ohtani is one of baseball's biggest names and his presence in Japan's team has pushed the country's media coverage of the tournament into the stratosphere.
Other players have also come in for huge attention, including American-born Lars Nootbaar, who has never played for a Japanese club but has become massively popular with fans.
Ohtani said the buoyant atmosphere in the team was down to "a good balance".
"There are senior players who are older than me and they have a serious attitude -- there are a lot of good characters around," he said.
"You don't need to do anything special to create a good atmosphere."
'Once-in-a-lifetime player'
Ohtani has earned comparisons with the legendary Babe Ruth for playing as both a pitcher and a hitter -- something almost unheard of in baseball.
He has enjoyed huge success since moving to Major League Baseball and was named American League Most Valuable Player in 2021.
He played as the starting pitcher in Japan's World Baseball Classic opening win over China and has also batted in every game so far.
Japan manager Hideki Kuriyama said Ohtani will likely continue to play his unique two-way game against the Italians.
"That's his style," said Kuriyama.
"Of course we will have to have a final check on him tomorrow but he will play in the way Shohei Ohtani is known for."
Italy made it to the quarter-finals after a chaotic end to Pool A, which was played in the Taiwanese city of Taichung.
All five teams finished with identical records of two wins and two defeats, but Cuba qualified as group winners and Italy as runners-up thanks to a complicated tie-breaker calculation.
Italy manager Mike Piazza is a famous face in Japan, having played with legendary pitcher Hideo Nomo in MLB in the 1990s.
He called Ohtani a "once-in-a-lifetime player" who can still be beaten.
"Like any player, if you make good pitches on him and you are able to get the right pitches as a hitter and be disciplined, you have a chance," he said.
© 2023 AFP
Valeurs Actuelles
[Benedetti] La réforme des retraites en sept paradoxes
L'Humanité
Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire
ReportageUkraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.
Emmanuelle ChazeOdessa (Ukraine), correspondance particulière.
Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.
Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.
les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses
La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »
Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire.
Guerre en Ukraineodessa France24 - World
South Korean President Yoon hails key 'step forward' in Japan ties
Issued on: 15/03/2023 - 06:44Modified: 15/03/2023 - 06:41
Seoul (AFP) – South Korea's President Yoon Suk Yeol on Wednesday hailed growing cooperation with Japan on issues from North Korea to semiconductors, saying it was part of a historic "new chapter" for the two countries.
Yoon will travel to Tokyo on Thursday, his first visit since taking office last year, which follows his controversial move to try and finally settle a bitter historic dispute over Japanese World War II-era forced labour.
Yoon said he was confident his new plan to compensate victims would work, telling media including AFP in a written interview that "the Japanese government will join us in opening a new chapter of Korea-Japan relations".
Yoon's plan, unveiled this month, involves compensating Korean victims without Tokyo's direct involvement, which has enraged some victims who say this falls far short of their demand for a full apology and direct compensation from the Japanese companies involved.
"Japan has expressed deep remorse and heartfelt apology in regard to its past colonial rule through the position of its previous governments," Yoon said.
Around 780,000 Koreans were conscripted into forced labour by Japan during its colonial rule of the peninsula from 1905 to 1945, according to data from Seoul.
That number does not include Korean women forced into sexual slavery by Japanese troops.
Yoon is eager to lay the historic dispute to rest as he seeks closer ties with Tokyo -- a key regional ally of Seoul's security partner Washington -- in the face of growing threats from North Korea.
'Polycrisis'
Pyongyang last year declared itself an "irreversible nuclear state", with leader Kim Jong Un at the start of 2023 calling for an "exponential" increase in weapons production -- including tactical nukes.
South Korea will "never acknowledge North Korea as a nuclear state under any circumstances," Yoon said in the interview on Wednesday.
He pointed to reports of people starving to death in North Korea -- which has been under a strict self-imposed blockade since the start of the Covid pandemic in 2020.
"The North Korean regime could easily resolve its food shortages if it injected the money it spends on nuclear and missile development into improving its people's livelihoods," Yoon said.
Both South Korea and Japan are ramping up defence spending and joint military exercises, which Yoon said were essential for regional and global stability.
"There is an increasing need for Korea and Japan to cooperate in this time of a polycrisis with North Korean nuclear and missile threats escalating," Yoon said.
"We cannot afford to waste time while leaving strained Korea-Japan relations unattended. I believe we must end the vicious cycle of mutual hostility and work together to seek our two countries' common interests."
Trade curbs
But his moves to draw closer to Japan have been criticised as "insulting" to victims of forced labour by South Korean activists, and run contrary to some court rulings.
A landmark 2018 decision and other subsequent South Korean verdicts ordered companies including Mitsubishi Heavy Industries to pay compensation to Korean victims -- a move that sent ties with Japan to their lowest in years.
Following the ruling, Japan in 2019 imposed export controls on key industrial materials needed by South Korea's chip industry and removed the country from its "preferred trading nations" list. Seoul filed a complaint to the World Trade Organization.
But both now appear to be moving to unwind tit-for-tat trade restrictions.
South Korea said this month it would halt its WTO complaint over Japanese export curbs.
"Both Korea and Japan are key nations in such global supply chains as semiconductor production," Yoon said.
"Stronger economic cooperation between Korea and Japan will likely contribute greatly to boosting global supply chains."
© 2023 AFP
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Plenel ne veut pas discuter : moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat
Plenel ne veut pas discuter : Moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat .
Pour une fois, je suis d’accord avec Plenel. On ne discute pas. Celui-ci sur France Culture, la semaine dernière, m’a reproché d’avoir préfacé le livre de l’intellectuel israélien Yoram Hazony Vertus du nationalisme. ( Éditions Jean-Cyrille Godefroy). Il est vrai qu’Hazony et moi avons commis le crime des crimes pour un internationaliste obtus : défendre la notion d’état- nation. Celui qui défend la liberté et la souveraineté des peuples. Y compris ceux d’Occident.
A la décharge de Plenel, si par hypothèse hardie, il avait lu l’ouvrage de ce grand auteur conservateur qu’est Hazony, je ne suis pas certain qu’il l’eut saisie, tant notre homme est peu accessible à la nuance.
Toujours est-il que si j’ai commis un Manuel de résistance au fascisme d’extrême- gauche, c’est précisément parce que je me refuse désormais de dialoguer avec les tenants de l’extrême-gauche totalitaire. Et notamment avec un moustachu qui exulta lorsqu’il apprit qu’on avait massacré des sportifs israéliens à trente kilomètres de Dachau.
Avec une extrême-gauche qui , par black- blocs et antifas interposés, fait régner la terreur dans la rue, quand ce n’était pas la mort avec ses Brigades Rouges, son Action Directe et sa Rote Arme Fraktion.
Avec une extrême-gauche intolérante qui empêche ses opposants de s’exprimer dans les universités, de Finkielkraut à Rigault en passant par Agacinski .
Avec une extrême-gauche qui regarde les antisémites Corbyn ou les islamistes avec les yeux de Chimène , d’Obono à Panot .
Avec une extrême-gauche dont le dernier avatar wokiste est en passe de transformer le monde occidental en hôpital psychiatrique.
Qui persuade les petits garçons d’être des petites filles , ou les petits blancs de devoir laver les pieds des petits noirs.
Qui prétend mensongèrement que c’est le monde judéo-chrétien qui a inventé le féminicide ou l’esclavagisme.
Qui entretient obsessionnellement la détestation du mâle hétérosexuel blanc.
Qui voudrait achever de transformer la France en camp de migrants, et où les autochtones trembleraient pour leur peau sans pouvoir espérer leur salut d’une police forcément raciste.
Le monde qui risque d’advenir, si nous ne faisons rien, est l’oeuvre de l’extrême-gauche dont Plenel est l’un des plus sombres hérauts.
Il sait qu’il a perdu la bataille des idées, raison pourquoi il ne veut pas discuter, mais il sait tout autant qu’il peut gagner la bataille de l’émotion et de la terreur intellectuelle, par ses relais médiatiques puissants, les contre- vérités et le discrédit de ses adversaires.
Alors, oui, je suis d’accord avec Plenel. On ne discute pas.
Dans combat culturel, il y a combat.
France24 - World
The battle to save Cambodia's river dolphins from extinction
Issued on: 15/03/2023 - 06:12Modified: 15/03/2023 - 06:11
Kratié (Cambodia) (AFP) – Bulging grey heads break the turbid waters of the Mekong River in Cambodia as a pod of rare Irrawaddy dolphins surfaces to breathe, drawing excited murmurs from tourists watching from nearby boats.
The thrilling sight may soon be no more than a memory, as numbers of the endangered mammals dwindle despite efforts to preserve them.
Cambodia has announced tough new restrictions on fishing in the vast river to try and reduce the number of dolphins killed in nets.
But in a country with limited financial resources, it's a huge challenge to enforce the rules on a river hundreds of metres wide that is dotted with islets and lined with dense undergrowth.
"We fear we cannot protect them," says river guard Phon Pharong during a patrol searching for illegal gillnets.
Gillnets -- vertical mesh nets left in the water for long periods -- trap fish indiscriminately and are the main cause of death for dolphins in the Mekong, according to conservationists.
Pharong is one of more than 70 guards who patrol a 120-kilometre (75-mile) stretch of the Mekong from northeastern Kratie province to close to the Laos border.
The guards say their efforts are hampered by limited resources -- and intimidation by fishing gangs.
Mok Ponlork, a fisheries department official who leads the dolphin conservation guards in Kratie, has 44 people to monitor an 85-kilometre stretch but says to do the job effectively he would need at least 60.
Without the staffing, the guards know they are playing a losing game of cat and mouse with those fishing the river.
"If we patrol at night, they don't go. When we return at daytime, they go in the river," Pharong said.
Low wages mean guards are forced to take extra work onshore to support their families, taking them away from patrol duties.
Each guard receives about $65 a month from the government, while WWF funds another $5 for a day of patrolling.
- Dwindling numbers -
Irrawaddy dolphins -- small, shy creatures with domed foreheads and short beaks -- once swam through much of the mighty Mekong, all the way to the delta in Vietnam.
Illegal fishing and plastic waste have killed many, and the dolphins' habitat has been reduced by upstream dams and climate change, which have had a major impact on water levels in the river.
The population in the Mekong has dwindled from 200, when the first census was taken in 1997, to just 89 in 2020.
The species lives in only two other rivers: Myanmar's Ayeyarwady and the Mahakam in Indonesia, according to WWF.
The three river populations are listed as critically endangered on the IUCN red list of threatened species.
Found in fresh and salt water, Irrawaddy dolphins are slightly more numerous in coastal areas of South and Southeast Asia -- though even there they are classed as endangered.
Adding to concerns about the Mekong dolphins' future, around 70 percent of the population is now too old to breed.
Eleven Mekong dolphins died last year, but in December the deaths of three healthy breeding-aged dolphins entangled in fishing nets and lines within a week raised particular alarm among conservationists.
"It's kind of a worrying sign," Seng Teak, WWF-Cambodia Country Director, told AFP.
"We do need a lot in order to make sure that this species continues to survive in the Mekong," he said, calling on the government "to mobilise more resources into dolphin protection".
- Protection zones -
In late February, Cambodian Prime Minister Hun Sen issued a new law creating protection zones in which fishing is banned.
Violators face up to a year in jail for using gillnets and up to five years for electrofishing in the conservation areas.
In one such zone, around the village of Kampi, 24 guards now patrol a 22-square-kilometre (8.5-square-mile) stretch of river 24 hours a day.
"If they lay gillnets in the conservation zones, we will arrest them. If they use electrofishing, there is no mercy, they will be arrested and sent to court," said Ponlork.
So far, the extra push seems to be paying off: there are no more deaths and even a ray of hope.
"We got news from tourist boat operators that a baby dolphin was born a few days ago," Ponlork said.
Many locals who make a living taking tourists to see dolphins or selling related souvenirs are also worried about the mammals' future.
"If the dolphins are gone, we are over because our income is from dolphins," said Meas Mary, 53, who makes up to $15 a day running boat trips.
"Before there were a lot of dolphins. Now they are disappearing. I am so worried."
© 2023 AFP
L'Humanité
Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme
ReportageL’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.
Vadim KamenkaVolgograd (Russie), envoyé spécial.
Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazification », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »
Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.
À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.
L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».
« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »
La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »
Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.
UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky France24 - World
Ex-Wagner mercenary Andrey Medvedev: 'I apologise to the Ukrainian people'
Issued on: 08/03/2023 - 16:04Modified: 08/03/2023 - 16:06
Marc Perelman
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FRANCE 24 spoke to Andrey Medvedev, a deserter of Russia's Wagner Group, almost two months after he fled to Norway. The 26-year-old Russian ex-mercenary entered the country illegally on January 13 in a bid to seek asylum there. Speaking from Oslo, Medvedev explained that he "witnessed many things" while fighting with the Wagner Group in Ukraine. However, he said he was unable to talk in detail about them and was keeping this information for Norwegian investigators. Medvedev also apologised to the Ukrainian people.
Medvedev, who fought for the paramilitary Wagner Group in Ukraine between July and November 2022, fled to Norway after deserting. He told FRANCE 24 he did so because of the "methods" and "orders" of Wagner's commanding officers. According to the former mercenary, the men were sent into battle as "cannon fodder".
He said he took the risk of fleeing despite knowing that Wagner deserters suffered "very, very severe consequences", such as the execution of one of them with a sledgehammer, a horrific scene filmed and made public by Wagner.
The former mercenary said he "witnessed many things" in Ukraine, but admitted he could not talk in more detail about them. He denied that Wagner's regular fighters have committed atrocities against civilians, but said that the group's commanding officers have things to be ashamed of. He refused to give any further details about these crimes, saying that he reserved this information for Norwegian investigators.
Wagner chief Prigozhin is 'mad' and 'his own men will kill him'
Asked about Wagner chief Yevgeny Prigozhin, Medvedev said he saw him in a training centre, where he was encouraging his men by saying that the eastern Ukrainian city of Bakhmut had already been almost conquered. The former mercenary explained that he himself expressed his disagreement and was subsequently locked up in a container for several days. Medvedev called Prigozhin "mad", saying the Wagner chief "thinks that he can do anything he wants". "Once this whole display, spectacle is over, I think that his own men will kill him," he predicted.
He added, however, that Prigozhin continues to obey Russian President Vladimir Putin, otherwise he would no longer be there. But Medvedev said he was "surprised" at Prigozhin's recent public appearances, which included denouncing Wagner's lack of logistical support and ammunition.
The former mercenary apologised to the Ukrainian people "for being part of this". Yet he insisted on the fact that one should not confuse the people of Russia, who are victims of pro-war "propaganda", with the Russian leaders, who decided this war.
The deserter is hoping to obtain asylum in Norway. He said that if he is sent back to Russia, he will at least have "told the truth" and is "prepared to pay the price for that".
Ukraine, one year on © Studio graphique France Médias Monde
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The France 24 Interview
Ukraine’s prosecutor: 'We’ve collected evidence that Wagner has committed war crimes'
MERCENARY WAR
Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder
EU imposes additional sanctions on Wagner Group for 'rights abuses' in Africa
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Plenel ne veut pas discuter : moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat
L'Humanité
Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre
ReportageLa ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.
Vadim KamenkaSamara, Moscou (Russie), envoyé spécial.
À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).
Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.
Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.
Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.
Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.
« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.
Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022
Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »
De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.
La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.
« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »
Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.
Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.
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RussieGuerre en Ukraine New York Times - World
Russia-Ukraine War
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As Russian Shelling Intensifies, True Liberation Eludes Ukrainian City
Months after Ukrainian forces pushed out Russian occupiers, the city of Kherson remains very much a war zone.
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By Marc Santora and Eric Nagourney
KYIV, Ukraine — Three months after Ukrainians celebrated the expulsion of Russian forces from the city of Kherson, it is free of occupation but hardly at peace, a nebulous status that never seemed more clear than on Tuesday as Moscow suddenly stepped up its shelling there.
Ukrainian officials said that Russian forces had bombarded towns and villages on the west bank of the Dnipro River, the front line between the warring sides in the southern Kherson region, pounding them with hundreds of shells from tanks and artillery and dropping explosives from drones.
At least one person was killed and six more wounded over the past 24 hours, Ukrainian officials said on Tuesday. The attacks, a military spokesman said, appeared intended “solely to terrorize and demonstrate military presence.”
The reports out of Kherson came as Ukrainian officials vowed to keep fighting for another eastern city — or at least what little was left of it.
Ukraine’s top military commander said on Tuesday evening that the defense of that ruined city, Bakhmut, remained of “paramount strategic importance” no matter the costs of the fight. The goal, said Gen. Valeriy Zaluzhnyi, commander of the Ukrainian armed forces, is to use Bakhmut as a fortress from which to block Russian advances.
The State of the War
The battle for Bakhmut is among the longest and deadliest since Russia launched its invasion a year ago. Some military analysts have questioned the wisdom of keeping Ukrainian forces there, arguing that the rate of casualties has become too high to justify fighting for a town with only marginal strategic value.
But officials in Kyiv insisted that it was worth it.
“It is key to the stability of the defense of the entire front,” General Zaluzhnyi said in a statement on Tuesday after meeting with President Volodymyr Zelensky and other top political and security officials.
Ukrainian officials said they had stabilized control over the main remaining road leading in and out of Bakhmut, allowing forces fighting there to be supplied and reinforced. While Russian forces now control the eastern half of the city, Ukrainian forces in the western half have taken up defensive positions in battered and blown-apart fortifications behind the river that bisects Bakhmut.
In Kherson, hundreds of miles to the southwest, communities have been regularly targeted since Ukrainian forces drove Russian forces out of the area in the fall. From Nov. 20, after the Russians withdrew, to Feb. 12, the city was shelled 1,991 times, according to the Kherson City Council. At least 80 people died and 222 people were injured, local officials said.
But the shelling this week has reached a new level of intensity, the Ukrainian military said. It was unclear why Moscow had stepped up its shelling.
Moscow “carried out 93 attacks, launching 412 shells and rockets from heavy artillery and Grad multiple-launch rocket systems,” the Kherson regional military administration said in a statement.
The attacks may be an effort by Russia to undermine Ukrainian preparations for a counteroffensive in the south. But they may also have a less strategic purpose. Though Ukrainian officials release daily updates on Russian strikes that hit civilian targets, they do not release details about attacks on military equipment or on concentrations of troops.
But over the course of the war, Moscow has repeatedly been accused of targeting civilians — it denies the claims — and Mr. Zelensky suggested earlier this week that this had happened once again.
“Russian shelling took the lives of people in Kherson who simply went to a store to buy groceries,” he said.
Shelling across the entire stretch of the southern and eastern front lines has also increased, according to Ukrainian military reports, statements from Ukrainian emergency services and video footage, as have attacks on Ukrainian communities near the Russian border.
Russian ground forces have mounted dozens of assaults in recent weeks aimed at breaking through Ukrainian defensive lines, without any strategic gains.
With Moscow continuing to throw vast resources into the battle for Bakhmut, Russian pro-war military bloggers have expressed growing concern that its forces could eventually be overwhelmed by what they say are large numbers of Ukrainian troops massing in the south.
Elsewhere, there were overnight reports of shelling in the regions of Sumy and Kharkiv, along Ukraine’s Russian border, as well as in towns and villages across other areas of the front line. And in the eastern city of Kramatorsk, a Ukrainian stronghold about 30 miles from the fighting, one person was killed and at least three people were injured when a Russian rocket attack damaged at least six buildings in the city center, the Ukrainian authorities said.
About 20 miles south of Kramatorsk, at least two people were killed and seven wounded in shelling, officials said. The claims could not be independently confirmed.
Marc Santora reported from Kyiv, and Eric Nagourney from New York. Natalia Novosolova contributed reporting.
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France24 - World
Ukraine prepares for counteroffensive amid ‘increasingly difficult’ situation in Bakhmut
Issued on: 12/03/2023 - 10:44
FRANCE 24
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The Ukrainian military was preparing Sunday for a counterattack in Bakhmut after more than seven months of fighting in the region, a top commander has said. Ukraine's foreign minister has urged Germany to speed up supplies of ammunition and to start training Ukrainian pilots on Western fighter jets. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
8:07pm: More than 1,100 Russian dead in less than a week in Bakhmut, says Zelensky
Russian forces suffered more than 1,100 dead in less than a week of battles near the eastern Ukrainian city of Bakhmut, the focal point of fighting in eastern Ukraine, President Volodymyr Zelensky said on Sunday.
"In less than a week, starting from 6th March, we managed to kill more than 1,100 enemy soldiers in the Bakhmut sector alone, Russia's irreversible loss, right there, near Bakhmut," Zelensky said in his nightly video address.
He said Russian forces had also sustained 1,500 "sanitary losses" - soldiers wounded badly enough to keep them out of further action. Dozens of pieces of enemy equipment were destroyed as were more than 10 Russian ammunition depots.
7:54pm: Moldova police say they foiled Russia-backed unrest plot
Police in Moldova said they foiled a plot by groups of Russia-backed actors who were trained to cause mass unrest during a Sunday protest against the country’s new pro-Western government.
The head of Moldova’s police, Viorel Cernauteanu, said in a news conference that an undercover agent had infiltrated groups of “diversionists,” some Russian citizens, who allegedly were promised $10,000 to organize “mass disorder” during the protest in the capital, Chisinau. Seven people were detained, he said.
Separately, police said they arrested 54 protesters, including 21 minors, who exhibited “questionable behavior” or were found to be carrying prohibited items, including at least one knife.
The protest Sunday is one of several held in recent weeks organized by a group calling itself Movement for the People, which is backed by Moldova’s Russia-friendly Shor Party, which holds six seats in the country’s 101-seat legislature.
5:24pm: The Ukrainian army decided to defend Bakhmut for 'strategic reasons'
FRANCE 24's correspondent in Kyiv Emmanuelle Chaze reports that although the Ukrainian army has "decided to stay and defend Bakhmut for strategic reasons", there have been losses that are deeply felt. Thousands of mourners, including Ukraine's armed forces chief, knelt on Kyiv's main square on Friday at the funeral of a "repected and loved" war hero nicknamed "Da Vinci", who was killed by Russians in the battle for Bakhmut.
3:34pm: Swiss president defends neutrality, Ukraine arms ban
Swiss neutrality is more important than ever, President Alain Berset said in an interview published Sunday, defending the controversial ban on transferring Swiss-made arms to Ukraine.
"Swiss weapons must not be used in wars," he told the NZZ am Sonntag weekly.
The long tradition of neutrality has been hotly debated since Russia's full-scale invasion of Ukraine in February 2022.
While the wealthy Alpine country, which is not a member of the European Union, has followed the bloc's lead on sanctions targeting Moscow, it has so far shown less flexibility on its military neutrality.
Despite pressure from Kyiv and its allies, Switzerland has continued to block countries that hold Swiss-made weaponry from re-exporting it to Ukraine.
To date, requests from Germany, Spain and Denmark have ben rejected under the War Materiel Act, which bars all re-export if the recipient country is in an international armed conflict.
11:54am: ‘No confirmed advances’ for Russian troops in Bakhmut, says US think tank
Russia’s advance seems to have stalled in Moscow's campaign to capture the eastern Ukrainian city of Bakhmut, a leading think tank said in an assessment of the longest ground battle of the war.
The Washington-based Institute for the Study of War said there were no confirmed advances by Russian forces in Bakhmut. Russian forces and units from the Kremlin-controlled paramilitary Wagner Group continued to launch ground attacks in the city, but there was no evidence that they were able to make any progress, ISW said late Saturday.
Ukraine: USA's 'The Study of War' think tank
New: #Russian forces did not make any confirmed advances within #Bakhmut on March 11. @criticalthreats Our latest: https://t.co/U0sK1WbhHo pic.twitter.com/ZgmTs2629K
March 11, 2023The report cited the spokesperson of the Ukrainian Armed Forces’ Eastern Group, Serhii Cherevaty, who said that fighting in the Bakhmut area had been more intense this week than the previous one. According to Cherevaty, there were 23 clashes in the city over the previous 24 hours.
10:05am: Situation in Bahkmut ‘very, very difficult’ for Ukrainian troops
Ukraine’s commander in chief says the situation in Bakhmut is “increasingly difficult” after more than seven months of fighting in the region, FRANCE 24's Emmanuel Chaze reports.
While Russia’s Wagner group has made unverified claims of gains in region, “one thing is for sure: the situation is very, very difficult for Ukrainian troops,” Chaze added.
7:39am: Russians living in richest cities ‘relatively unscathed’ by high casualties of war toll says UK intelligence
Russian casualties of war are concentrated among people living in east Russia while wealthier families based in Moscow and St Petersburg are "relatively unscathed" the British Ministry of Defence said on Sunday. In some cases, ethnic minority groups are disproportionately impacted, it added.
"In many of the Eastern regions, deaths are likely running, as a percentage of population, at a rate 30+ times higher than in Moscow. In places, ethnic minorities take the biggest hit; in Astrakhan some 75% of casualties come from the minority Kazakh and Tartar populations," it said in a Tweet.
The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing. The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 11 March 2023.Find out more about Defence Intelligence's use of language: https://t.co/Q556veYzIS🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/RTRuEc0HP5
March 12, 2023
5:08am: Ukrainian military says defence of Bakhmut 'necessary to buy time' for counteroffensive
The Ukrainian military was preparing Sunday for an upcoming counteroffensive, with a top commander saying his forces' ongoing defence of Bakhmut in the face of fierce and sustained Russian attacks was necessary to "buy time" for that push.
Some military experts have questioned the sense of continuing to hold the city, but the commander of Ukraine's ground forces argued his case. Colonel-General Oleksandr Syrsky, said on Saturday, "It is necessary to buy time to build reserves and launch a counteroffensive, which is not far off.
In a video released on Saturday, Yevgeny Prigozhin, chief of Russian mercenary group Wagner, said that his forces were close to the administrative centre of the city.
Standing on the rooftop of a high-rise building in what is said to be Bakhmut, Prigozhin is seen pointing towards a building in the distance.
"This is the building of the town administration, this is the centre of the town," he said, clad in full military gear. "It is one kilometre and two hundred metres away."
12:00am: Ukraine urges Germany to speed up ammunition supplies and train pilots
Ukraine's foreign minister urged Germany in an interview published on Sunday to speed up supplies of ammunition and to start training Ukrainian pilots on Western fighter jets.
Dmytro Kuleba told the Bild am Sonntag newspaper that ammunition shortages were the "number one" problem in Ukraine's attempt to repel Russia's invasion.
He said German weapons manufacturers had told him at the Munich Security Conference last month they were ready to deliver but were waiting for the government to sign contracts.
"So the problem lies with the government," Kuleba was quoted as saying.
Kuleba made it clear he did not expect Western allies to give Ukraine the fighter jets it has been asking for any time soon. But he said Ukrainian pilots should be trained anyway, so they will be ready once that decision was taken, the paper reported
If Germany were to train Ukrainian pilots, that would be a "clear message of its political engagement", he added.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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Reporters
Documenting the horror of mass rape in Ukraine
AS IT HAPPENED
White House says Russian missile barrage on Ukraine 'brutal, unjustified'
Focus
Latvia becomes safe haven for Russians opposed to war in Ukraine
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Flood of Russians Alters Life for Countries That Took Them In
Russians, fleeing their country and its war, have quickly reshaped the societies of nations like Georgia and Armenia.
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Photographs by Sergey Ponomarev
Written by Ivan Nechepurenko
YEREVAN, Armenia — It would be easy to mistake Tuf for a trendy club somewhere in Russia. A meditative indie band played, a family of Muscovites sold homemade cosmetics and a tattoo artist from St. Petersburg drew a seal on someone’s arm.
But Tuf is in the capital of Armenia. It was born of the Russian invasion of Ukraine and the subsequent exodus of Russians, many of whom are still in shock.
“Here you understand that you are not alone,” said Tatiana Raspopova, a 26-year-old Russian who helped found the club.
Armenia and Georgia share history with Russia, but in just months, the inflow of people has changed cities like Yerevan, the Armenian capital, and Tbilisi, the Georgian one.
“Yerevan is almost unrecognizable,” said Raffi Elliott, 33, an Armenian technology professional.
It has not always been easy. The Russians have buoyed local economies — Tbilisi now boasts its first hydrotherapy classes for dogs — but they have also driven up the cost of living.
And the war looms over everything, even a techno dance club in Tbilisi called Dust that described one band’s music as a “force for the end of a horrific war.”
At Tuf, Ms. Raspopova said the idea was not to replicate her homeland but to forge bonds with locals. “Our goal,” she said, “is to unite.”
Sometimes the transplants reinvent their new communities. Sometimes they reinvent themselves.
Pavel Sokolov provides hydrotherapy to help dogs overcome trauma, but in his native Moscow, he was a marketing specialist. The adjustment to a new life was difficult, he said, but ultimately gave him confidence.
The State of the War
“We realized that we are competent people and that we won’t die of hunger,” Mr. Sokolov said.
Others arrived with their working tools.
Two colleagues came to Tbilisi from St. Petersburg carrying suitcases filled with theatrical props and decided to open a small puppet theater for children. They called it Moose and Firefly.
“The only thing we can do at this point in life is theater,” said Dasha Nikitina, 31.
Dmitri Chernikov, a 32-year-old tailor from Moscow, opened a salon in Tbilisi where he produces bespoke suits.
“I started from scratch in Moscow,” he said. “I thought I could do the same here.”
The expanding Russian footprint has irritated some locals, especially in Georgia, which fought its own war with Russia in 2008. In Tbilisi, some walk out of the Otkhi ceramics factory when they discover Ukrainians working side by side with Russians.
“We believe it is our mission to expand people’s worldview,” said Vlada Orlova, 37, one of the co-founders.
Many Russians, aware that their situation is sensitive, try to tread carefully. They keep a low profile and contribute to local communities by bringing new services and volunteering.
In Yerevan, Natalia Yermachenko, 36, opened a school of osteopathy, teaching mostly people who fled Russia and needed a new profession.
Some are trying to make amends for their homeland’s aggression against Ukraine.
After Mikhail Kondratyev arrived in Tbilisi from Moscow with his brother Aleksei, they visited a kindergarten for Ukrainian children and were struck by the lack of toys.
The brothers decided to carve little villages out of wood: small trees, fences, houses, to help the children feel at home. Displacement, after all, is a feeling they know well.
“It is like a new life has begun, as though you are a child,” said Mr. Kondratyev, 34.
Others have thrown themselves into environmental activism and other local causes.
Some Russians have worked to make clear to their new neighbors that their country’s war is not their own.
Forbidden to protest the invasion at home, they now sometimes hold signs at antiwar rallies in their adopted countries.
In Yerevan, Moscow restaurateurs have raised money for Ukrainian refugees through a refurbished mansion they call the Aesthetic Joys Embassy. The hip venue offers immigrant-themed cocktails, a vintage clothing store and a yard for sunbathing.
Still, it is not uncommon to hear complaints about the newcomers. By one estimate, the average Russian household in Tbilisi takes in more than six times as much money as the average one in Georgia. Graffiti there bears witness to the anger.
Some Russians, however, marvel at the warmth they have found.
Dmitri Sorokin arrived in Tbilisi with few resources, just an idea for opening a restaurant. His landlord gave him a refrigerator and three metal tables, and a neighbor gave him a professional blender. That was enough to open Aut Vera, a little street cafe selling hummus and falafel.
“I never got as much help as here,” said Mr. Sorokin, 38. “I haven’t seen a more welcoming place.”
Many of the expatriates came from the most entrepreneurial stratum of Russian society. They have injected millions of dollars into their new home cities, filling cafes and bars, some of which have servers who no longer speak Armenian or Georgian, only Russian.
“A lot of these people got displaced overnight, and they are trying to recreate what they had lost,” said Mr. Elliott, the Armenian tech professional.
But some, like Pavel A. Yaskov, left Russia with little more than a desire to get out. He arrived in Yerevan shortly after President Vladimir V. Putin announced a major conscription for the Russian army in Ukraine.
A native of a small town near Moscow, Mr. Yaskov came with a backpack and a sleeping bag, ready to spend his first nights in a park. He soon found a job at a fast-food kiosk and shared an apartment with other Russians like him.
Back home in Russia, Vyacheslav Potapenko, 22, worked for a film-production company as an assistant director. Now, in Yerevan, he has been scraping out a living making food deliveries.
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L'Humanité
La vie après l'occupation à Hostomel, ville-héros d’Ukraine
ReportageDans la région de Kiev, les villes occupées plusieurs semaines par l’agresseur russe restent marquées par les violences commises en mars 2022. Alors que la reconstruction a déjà commencé, ceux qui n’ont pas réussi à partir vivent avec de douloureux souvenirs. Reportage.
Emmanuelle ChazeHostomel (Ukraine), correspondance particulière.
Il est des noms qui resteront gravés dans les esprits bien après la fin de la guerre. Comme Oradour-sur-Glane, Srebrenica ou encore la Ghouta orientale, et tant d’autres lieux de massacres qui ont ému, outré et choqué, Boutcha entrait dans la mémoire collective en avril 2022, alors que le monde découvrait avec horreur la rue Jablonska jonchée de cadavres, les voitures de civils carbonisées et la destruction de plus de 3000 maisons de cette ville de banlieue autrefois paisible. Les villes toutes proches d’Hostomel, d’Irpin et de Borodyanka ont subi le même sort.
Pour ceux qui restent, même si l’heure est à la reconstruction, rien n’est oublié des heures terribles des trente-cinq jours de l’occupation russe du début de la guerre dans la région de Kiev. Si beaucoup d’habitants ne souhaitent plus évoquer cette période, et ne veulent plus que leur ville soit associée à tant d’atrocités, d’autres en revanche ne veulent pas que leur expérience tombe dans l’oubli, et se racontent.
Des familles captives
C’est le cas de Vira Zelenska et de Viktoriia Nazarova, deux mères de famille d’Hostomel qui ont survécu à l’occupation et à la captivité avec une centaine d’autres civils, dont 30 enfants, enfermés dans le gymnase souterrain de l’école municipale. Celle-ci avait été utilisée comme base par une soixantaine de soldats russes qui faisaient régner la terreur sur Hostomel.
En face de l’école, jusqu’à la fin de l’occupation un jardin a servi de fosse commune pour les cadavres de civils. Dont le corps du maire de la ville, Youri Prylykpo, assassiné le 7 mars 2022, alors qu’il distribuait de la nourriture et des médicaments à la population.
Au plus fort des bombardements, le souterrain servait d’abri aux habitants. C’est ainsi que Vira et Viktoriia, avec leurs enfants et leurs maris, se sont retrouvées captives. Viktoriia habite tout près, et Vira est l’une des cuisinières de l’école.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Elle raconte : « Systématiquement, (les soldats russes) ont saccagé l’école, brisé les portes, abîmé le matériel. En ce qui nous concerne, les hommes ont été déshabillés, les soldats cherchaient s’ils avaient des tatouages ukrainiens. Ils ont été humiliés. On a été autorisés à préparer la nourriture sous la menace d’une arme automatique, les enfants étaient aussi poussés à droite, à gauche avec des armes. On était même braqués lorsqu’on allait aux toilettes ! »
Viktoriia précise : « La façon dont nous étions traitées dépendait des rotations de soldats. Tous n’étaient pas aussi violents, mais nous avions toujours peur. Le pire a été un régiment de Bouriates. Ils voulaient toujours des femmes, de l’alcool, des cigarettes. Heureusement pour nous, leur chef s’est interposé pour empêcher les viols. » Vira Zelenska a même été inquiétée lorsque les soldats se sont aperçu qu’elle portait le même nom de famille que le président Volodymyr Zelensky.
Pendant plusieurs semaines, des familles survivent dans des conditions difficiles : il fait – 19 °C dehors, et le gymnase affiche un taux d’humidité élevé. Les murs suintent. Les toilettes ne fonctionnent plus, tout le monde est malade, des cas de dysenterie apparaissent. Viktoriia se souvient : « Notre maire, Youri Prylypko, nous a apporté beaucoup de choses, deux fois, de la nourriture et de l’eau. Et un jour, ils (les soldats) l’ont emmené alors qu’il venait nous distribuer des vivres, et ils l’ont abattu. »
Les enfants ont repris les cours
Au même moment, l’occupant russe saccage des maisons, se sert des matelas et couvertures des civils pour tenter de camoufler ses chars. Mais, fin mars, c’est la débandade : aussi vite qu’ils sont apparus, les soldats russes se retirent d’Hostomel, comme l’explique Vira : « En quinze minutes, ils étaient partis, sans même compter leurs hommes. Ils en avaient même oublié, qui étaient partis voler de l’alcool au supermarché et qui ont été bien surpris de ne trouver aucun de leurs camarades en revenant ici ! » Lors de la libération, Vira et Viktoriia découvrent l’étendue de la violence qui a eu lieu à Hostomel, à Irpin et Boutcha.
Depuis la libération d’Hostomel, le 2 avril 2022, l’école a été réparée. Les enfants de Vira et de Viktoriia ont repris les cours. Mais à chaque alerte aérienne, au moment de se réfugier au sous-sol, ils ont peur de retourner dans ce gymnase où ils ont vécu des heures si sombres.
Après la libération, Hostomel a obtenu, comme Kharkiv, Kherson ou Marioupol, le titre de ville-héros d’Ukraine, pour la résistance affichée par ses habitants à l’occupant. À ce jour, plus de 71 500 crimes de guerre ont été recensés par le procureur général d’Ukraine.
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Guerre en UkraineUkraine L'Humanité
Habib Benglia, un comédien haut en couleur
Il était une foisIl y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.
Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles
Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.
De Tombouctou à Paris
Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.
Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noirRencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.
Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »
La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).
Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.
Un « racisme ordinaire »
Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…
Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que ChocolatPrétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.
La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme
La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.
Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.
Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création
Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).
À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).
« La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.
La polyvalence des artistes de l’époque
Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.
Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.
Histoire France24 - World
Polish court convicts activist for providing abortion pills to pregnant women
Issued on: 14/03/2023 - 17:32
NEWS WIRES
Polish activist Justyna Wydrzynska was on Tuesday found guilty of supplying a pregnant woman with abortion pills in the Catholic country, her NGO said, in Poland's first such case.
Poland has one of Europe's most restrictive termination laws and all abortion is banned except in cases of rape and incest, or when the mother's life or health is considered at risk.
"Guilty: of providing assistance," the Abortion Dream Team organisation co-founded by Wydrzynska said on Twitter following the verdict.
It added that she was sentenced to "eight months of community service at 30 hours a month."
Wydrzynska had faced up to three years in prison on charges of "helping with an abortion" and "unauthorised possession of medicine".
Speaking to reporters outside the court, Wydrzynska said she would file an appeal.
"I do not feel guilty... I don't accept the verdict," she added.
She said she would "continue to answer the phone for Abortion Dream Team" to help women in need.
The organisation said it had helped with 44,000 abortions last year.
'Dangerous precedent'
Amnesty International had said ahead of the trial that the case was a first in Europe.
"The case marks the first in Europe in which an activist is being prosecuted for aiding an abortion by providing abortion pills," it said last year.
Amnesty International's chief Agnes Callamard on Tuesday said the case set "a dangerous precedent in Poland, where abortion is nearly completely banned."
"Today's conviction marks a depressing low in the repression of reproductive rights in Poland: a roll back for which women and girls -- and those who defend their rights -- are paying a high price," she added.
Wydrzynska was found guilty of having provided the pills to a woman in her twelfth week of pregnancy in 2020.
The woman had reached out for assistance, saying she was a victim of domestic violence and that her husband had stopped her from going to a German abortion clinic, Wydrzynska told AFP last year.
Later, while waiting at home for the abortion pills, the pregnant woman said her husband called the police, who confiscated the package and launched an investigation.
The woman later miscarried.
Wydrzynska told local media that she had been guided by empathy towards the pregnant woman, whom she did not know, having herself been in a similar situation several years ago.
Poland has long had a restrictive abortion law which was further tightened after the Constitutional Court in 2020 sided with the right-wing government to rule that terminations due to foetal defects were unconstitutional.
(AFP)
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WOMEN'S RIGHTS
Poland: Where ‘women pay a high price’ for populist laws
#The 51%
Woman's death attributed to Poland's near-total ban on abortion
Thousands march on third night of protest against Poland's abortion restrictions
France24 - World
Meta to cut 10,000 staff as CEO Zuckerberg cites ‘humbling’ 2022
Issued on: 14/03/2023 - 18:10
NEWS WIRES
Wassim CORNET
Facebook owner Meta announced a fresh wave of job cuts on Tuesday, part of what CEO Mark Zuckerberg called the company's "year of efficiency" as the US tech sector continues to downsize.
In an email to employees, Zuckerberg said Meta would shed 10,000 jobs over the next few months, targeting middle management, and that 5,000 other roles would remain unfilled.
The cuts follow a cull of 11,000 positions announced by the company in November that started a wave of similar jobs cuts across big tech companies, including Amazon, Google and Microsoft, but not Apple.
"This will be tough and there's no way around that. It will mean saying goodbye to talented and passionate colleagues who have been part of our success," Zuckerberg said.
The first victims will be Meta's recruitment department as the company officially puts an end to the hiring spree that came when big tech ramped up operations to meet high demand during the coronavirus pandemic.
In subsequent months, tech and business departments will also be affected and "in a small number of cases, it may take through the end of the year to complete these changes," Zuckerberg said.
In January, the multi-billionaire Meta founder warned that further pain was coming when he told analysts the company's "management theme for 2023 is the 'Year of Efficiency'" and that he would focus on making the company "a stronger and more nimble organization."
Meta had suffered a rough 2022 amid a souring economic climate, which forced advertisers to cut back on marketing, and Apple's data privacy changes, which have reduced leeway for ad personalization.
"For most of our history, we saw rapid revenue growth year after year and had the resources to invest in many new products. But last year was a humbling wake-up call," Zuckerberg wrote.
"I think we should prepare ourselves for the possibility that this new economic reality will continue for many years."
Leaner, faster?
The company is also under pressure for making a huge gamble on the metaverse, the world of virtual reality that Meta believes will be the next frontier online.
"Zuckerberg promised investors that 2023 would be a year of efficiency for Meta and he needs to make good on that," said Insider Intelligence analyst Jasmine Enberg.
"Meta knows it needs to downplay its farfetched and costly metaverse ambitions, and highlight the work it's doing in the near term to improve its core services as new threats, like AI, rise," she added.
In another blow to the metaverse promise, Zuckerberg said early analysis showed that engineers collaborating in person with colleagues were more efficient than those working remotely.
He said the company was "focusing on understanding this further," but that "in the meantime, I encourage all of you to find more opportunities to work with your colleagues in person."
The problems last year sent the company's share price down by an astonishing two thirds over 12 months, but the stock has recovered in 2023, with investors satisfied by Zuckerberg's pledge to run a leaner company.
Meta's share price shot up by almost six percent after the announcement of the latest job cuts.
Meta's chief executive said he "will make our organization flatter by removing multiple layers of management" which would mean many managers will be ordered to become "individual contributors."
Zuckerberg explained he was pleasantly surprised by the benefits of running a more tightly organized operation where "many things have gone faster" with the elimination of lower priority projects.
"A leaner org will execute its highest priorities faster. People will be more productive, and their work will be more fun and fulfilling," he said.
(AFP)
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Facebook parent company Meta planning mass layoffs, Wall Street Journal reports
‘End of an era’: Facebook No. 2 Sheryl Sandberg steps down after 14 years
Meta shares suffer mega losses while Amazon boasts blockbuster earnings
France24 - World
Open-AI releases GPT-4, an even more advanced AI model than ChatGPT
Issued on: 15/03/2023 - 01:33
NEWS WIRES
The startup OpenAI on Tuesday said it is beginning to release a powerful artificial intelligence model known as GPT-4, setting the stage for human-like technology to proliferate and more competition between its backer Microsoft Corp MSFT.O and Alphabet Inc's GOOGL.O Google.
OpenAI, which created the chatbot sensation ChatGPT, said in a blog post that its latest technology is "multimodal," meaning images as well as text prompts can spur it to generate content. The text-input feature will be available to ChatGPT Plus subscribers and to software developers, with a waitlist, while the image-input ability remains a preview of its research.
The highly-anticipated launch signals how office workers may turn to ever-improving AI for still more tasks, as well as how technology companies are locked in competition to win business from such advances.
Alphabet Inc's GOOGL.O Google on Tuesday announced a "magic wand" for its collaboration software that can draft virtually any document, days before Microsoft is expected to showcase AI for its competing Word processor, likely powered by OpenAI. A Microsoft executive also said that GPT-4 is helping power its Bing search engine.
OpenAI's latest technology in some cases represented a vast improvement on a prior version known as GPT-3.5, it said. In a simulation of the bar exam required of US law school graduates before professional practice, the new model scored around the top 10% of test takers, versus the older model ranking around the bottom 10%, OpenAI said.
While the two versions can appear similar in casual conversation, "the difference comes out when the complexity of the task reaches a sufficient threshold," OpenAI said, noting "GPT-4 is more reliable, creative, and able to handle much more nuanced instructions."
An online demonstration of the technology by Greg Brockman, OpenAI's president, showed it could take a photo of a hand-drawn mock-up for a simple website and create a real website based on it. GPT-4 also could help individuals calculate their taxes, the demonstration showed.
Sam Altman, OpenAI's chief executive, on Twitter called GPT-4 its model "most capable and aligned" with human values and intent, though "it is still flawed."
GPT-4 is 82% less likely to respond to requests for disallowed content than its predecessor and scores 40% higher on certain tests of factuality, the company said. Inaccurate responses known as "hallucinations" have been a challenge for many AI programs.
Microsoft stands to benefit from GPT-4's adoption, said Rishi Jaluria, an analyst at RBC Capital Markets.
The software maker not only is integrating OpenAI's latest technology into its products: its Azure cloud is powering usage of OpenAI just as budget-conscious businesses are scrutinising IT spend in an uncertain economy, he said.
"Whenever a company uses this piece of technology," Jaluria said, "those workloads go through Microsoft Azure, and I think this is coming at a very critical time."
(REUTERS)
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Artificial intelligence
ChatGPT: Use of AI chatbot in Congress and court rooms raises ethical questions
Clearview AI agrees to limit sales of facial recognition data after ACLU lawsuit
China's SenseTime postpones Hong Kong IPO after US investment ban
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Cyclone Freddy Brings Mudslides and Floods, Leaving Nearly 200 Dead in Malawi
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By Golden Matonga and Lynsey Chutel
LILONGWE, Malawi — As a surge of water came roaring down a hill in Malawi’s commercial capital, Blantyre, on Sunday, a 15-year-old girl said she saw it coming from the veranda of her home, grabbed her four younger siblings and ran.
“It was terrifying,” said the girl, Alinafe Petrol, speaking on an aid worker’s phone. “We started running for our lives, but only realized later my mother was not with us. I have not heard from her since.”
Cyclone Freddy, a record-breaking storm that barreled into the landlocked southeast African nation of Malawi over the weekend, brought a deluge of mud and floodwaters that has left nearly 200 people dead.
In a shelter in Blantyre on Tuesday, Alinafe, her youngest sibling strapped to her back, was among dozens of Malawians anxiously awaiting news of their missing loved ones.
In Blantyre, the city hit hardest by the cyclone, the authorities said that 158 people were killed as houses slid from their foundations and winds ripped trees out of the ground. Several electric poles were strewn across the city’s main freeway.
The cyclone, which as of Tuesday had been going for 36 days straight, set the record for the longest-lasting storm in the Southern Hemisphere. Officials said they believed that the storm, now weakened, would dissipate by Wednesday.
The storm formed in February off the northern coast of Australia and cut an unusual path by traveling 4,000 miles across the southern Indian Ocean before it hit southeastern Africa.
The cyclone swirled in the Indian Ocean, ricocheting between the island nation of Madagascar and the southeastern coast, where it hit Mozambique. The cyclone made landfall twice in each of those countries, killing nearly 50 people.
As the storm traveled inland, it battered Malawi. The country’s death toll is expected to climb as rescue workers continued digging through sludge and rubble on Tuesday, drenched by a third day of continuous rain.
Civilians joined in digging through the rubble with farm tools, aid workers said in phone interviews. They struggled to pull young children and older people from the wreckage. Some bodies were washed away down river, while others were pulled from the city’s sewer system.
With more than 20,000 people displaced by the destruction, the survivors huddled in hurriedly built camps in schoolyards and classrooms.
As a landslide rumbled toward his home at the foot of Soche, a hill in Blantyre, Patrick Melemba, 40, said he left everything behind and ran.
“I saw people being covered by mud, so many dead bodies,” he said
His home was destroyed, but all six family members survived.
“I have lost everything,” Mr. Melemba said, but then added, “I feel lucky at the same time that I am alive.”
At Queen Elizabeth Central Hospital in Blantyre, desperate crowds overwhelmed medical staff, said Felix Washon, a spokesman for the Red Cross in Malawi. Some carried the bodies of relatives crushed by fallen walls. Others searched for missing family members, hoping to find them alive. Dozens more arrived with injuries, some walking, while others had to be carried.
“It was an overwhelming situation,” said Mr. Washon. “People were rushing there with dead bodies.”
The water has cut new streams through the city, rushing downhill where more neighborhoods are likely to be flooded, said Mr. Washon. Such conditions hampered rescue efforts.
A boat from the Malawi Defense Force carrying six people capsized in a swollen river. Four of them survived, but two passengers — both soldiers — are still missing, said Maj. Emmanuel Mlelembela, spokesman for the Malawi Defense Force.
Officials fear that the devastation may be worse in rural villages still cut off by washed-away roads or fallen trees.
As officials assessed the scale of the devastation, Malawi’s government declared a state of disaster across 10 districts in the country’s south on Monday.
Cyclone Freddy is the worst natural disaster the country has seen since 1991, when floods killed about 1,000 people, according to Douglas Moffat, the commissioner for the Phalombe District, just outside Blantyre.
Malawi was already struggling to contain a cholera outbreak that had surprised health workers because it re-emerged after the country had all but eradicated the disease. In the past year, more than 1,600 people have died from cholera.
At least 500 more cases and 13 deaths from cholera have been recorded since the storm, the World Health Organization said. Floodwaters may spread the disease wider, while hospitals and clinics are overwhelmed or destroyed.
“Right now, it’s too early to know how exactly the cyclone will impact cholera transmission and associated deaths,” said Dr. Patrick Otim, who is managing the World Health Organization’s response to the cholera outbreak in the region. “But we are seeing concerning developments.”
In neighboring Mozambique, where Cyclone Freddy made its second landfall last Saturday, about 55,500 people were at risk as heavy rain continued to fall, the United Nations said. Some areas, like the central province of Sofala, were already flooded by the cyclone’s first arrival on Feb. 24.
Golden Matonga reported from Lilongwe, Malawi, and Lynsey Chutel from East London, South Africa.
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France24 - World
Armenian PM raises Russian peacekeeper 'problems' with Putin
Issued on: 14/03/2023 - 15:08
NEWS WIRES
Armenian Prime Minister Nikol Pashinyan said Tuesday he had complained to President Vladimir Putin about "problems" with Russian peacekeepers in Nagorno-Karabakh, warning of an escalation in the restive Caucasus region.
Armenia and Azerbaijan have fought two wars for control of the Armenian-majority region and the latest conflict in 2020 ended with the deployment of Moscow's forces.
Pashinyan's comments are the latest sign that Armenia, which relies on Russia as a security guarantor, is growing frustrated with the Kremlin whose attention is focused on Ukraine and confrontation with the West.
"In a phone conversation with Putin yesterday, I spoke of a possible escalation in Nagorno-Karabakh and said that there are problems in the zone where Russian peacekeepers are responsible," Pashinyan said during a press conference.
"Azerbaijan's rhetoric is becoming more and more aggressive every day," he said, denouncing a blockade of the so-called Lachin corridor, which is Karabakh's sole land link with Armenia.
Since mid-December, a group of self-styled Azerbaijani environmental activists has barred traffic in the Lachin corridor to protest what they say is illegal mining.
Pashinyan on Tuesday described the disruptions along the route as "preparation for ethnic cleansing of Armenians."
Waning influence
Yerevan has claimed that the blockade has led to a humanitarian crisis and was aimed at driving Armenians from Karabakh, which Baku has denied.
Armenia, which hosts a permanent Russian military base on its territory, is a member of the Collective Security Treaty Organisation (CSTO) that includes several pro-Moscow ex-Soviet republics – but not Azerbaijan.
Last week Yerevan refused to assume the rotating top post in the security bloc – partly in a show of frustration over the peacekeepers' failure to prevent Karabakh's blockade.
"It is not that Armenia is leaving the CSTO, the CSTO is leaving Armenia, which is of a great concern to us, Pashinyan said.
Yerevan's distancing from the bloc marked another sign of Russia's waning authority in its traditional sphere of influence.
At least three Armenians died in the latest border clashes at the beginning of March.
"I want to underline that this happened in the zone of responsibility of Russian peacekeeping forces. This worries us," Pashinyan said Tuesday.
Progress, problems, red lines
Pashinyan also said that Armenia recently received Baku's response to proposals for a full peace treaty, which Yerevan submitted in mid-February.
He noted some progress in the peace process, but said "fundamental problems" remain because "Azerbaijan is trying to put forward territorial claims, which is a red line to Armenia."
Yerevan has accused Baku forces of occupying – after the 2020 war – some 150 square kilometres in Armenia, along the countries' shared border.
On February 20, the European Union deployed an expanded monitoring mission to Armenia's volatile border area as Western engagement grows in the region seen by the Kremlin as its geopolitical backyard.
When the Soviet Union collapsed in 1991, ethnic Armenian separatists in Karabakh broke away from Azerbaijan. The ensuing conflict claimed around 30,000 lives.
Another flare-up in violence in 2020 left more than 6,500 dead and ended with a Russian-brokered truce.
Under the deal Armenia ceded territories it had controlled for decades and Russia deployed its peacekeeping contingent to oversee the fragile ceasefire.
(AFP)
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On the ground
Thousands of Armenians trapped in Nagorno-Karabakh face humanitarian crisis
Armenia says Azerbaijan behind Nagorno-Karabakh roadblock 'crisis'
Azerbaijan says no to Armenian peace talks if Macron present
L'Humanité
Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance
Il était une foisPour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance
L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.
Le CNR : l’originalité d’une démocratisationUn phénomène qui se développe au départ de façon spontanée
Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.
Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.
Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne
Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.
Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au ReichLes tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.
Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du VercorsMétamorphoser les réfractaires en combattants
Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.
Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.
La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.
Henri Frenay « L’inventeur » de la RésistanceTransformer les « camps refuges » en maquis combattants
L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.
Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.
À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.
Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances
L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.
Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.
Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943
Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).
Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).
Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.
En savoir plus
- Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
- Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
- Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
- « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
Résistance New York Times - World
Who Was Leonardo’s Mother? A Novelist Has Evidence She Was Enslaved.
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An author has a theory that the artist’s mother, Caterina, was kidnapped as a girl in the Caucasus area of Central Asia.
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By Elisabetta Povoledo
Reporting from Florence, Italy
It’s a mystery that has intrigued and confounded scholars for centuries: Who, exactly, was Leonardo da Vinci’s mother?
A few facts are known. Her name was Caterina, and sometime in 1451, she had a relationship with the notary Piero da Vinci, giving birth on April 15, 1452, to a son who was born out of wedlock and baptized Leonardo. A memorial tablet, with a record of the artist’s birth, is in the Church of Santa Croce in the town of Vinci, about 30 miles from Florence, Italy, where the baptism most likely took place.
Over the years, researchers have speculated that the artist’s mother might have been a local peasant, an orphaned teenager of humble birth or a woman of Jewish or Chinese origins.
On Tuesday, another theory that is likely to fuel the academic debate was made public in Florence at a preview of a new historical novel. Its author, the historian Carlo Vecce, believes that Leonardo’s mother was kidnapped and enslaved as a girl in the mountainous Caucasus area of Central Asia.
The novel, “Il Sorriso di Caterina,” or “Caterina’s Smile,” has at its scholarly core a newly found document that Professor Vecce uncovered in the State Archives of Florence, handwritten by Leonardo’s father. For the book, Professor Vecce, who teaches at the Orientale University in Naples, merged fact and fiction to spin a tumultuous tale that takes the reader with Caterina as she makes her way to Florence, and later Vinci, via the Sea of Azov, Constantinople (modern-day Istanbul) and Venice. It ends with her death in Milan, where she has joined her son, who is working at the local court.
“I would define it as a docu-fiction. It takes an oxymoron to explain this book because it is a combination of two traditionally distinct genres,” said Paolo Galluzzi, a Leonardo expert and former director of the Galileo Museum in Florence. He said that the book, which will be released Wednesday, gave identities, faces and passion to characters, elements that are absent from scholarly accounts. But the research was sound, he said.
The documentation gathered by Professor Vecce made a convincing case, Mr. Galluzzi said, even if “it’s a hypothesis” destined “to spur debate.”
The document Professor Vecce found dates to the fall of 1452, some six months after the birth of Leonardo. It records the emancipation of an enslaved Circassian woman named Caterina by her owner. Evidence that the document refers specifically to Leonardo’s mother is bolstered, Professor Vecce said Tuesday at the news conference, by other papers that trace a chain of ownership and familiarity with Caterina, all linked to Leonardo’s father.
Eventually, Leonardo’s father married a young Florentine woman, and the year after Leonardo was born, Piero da Vinci arranged a marriage between Caterina and a farmer and kiln worker who lived on the outskirts of Vinci. Caterina went on to have four daughters and another son. It could be said that Leonardo’s birth worked out in his — and the world’s — favor. The author Walter Isaacson opens his 2017 biography of the artist by noting: “Leonardo da Vinci had the good luck to be born out of wedlock. Otherwise, he would have been expected to become a notary, like the firstborn legitimate sons in his family stretching back at least five generations.”
Professor Vecce said that he decided on a literary approach to broadcasting his find because he hoped to reach a wider audience, though he mentioned in a telephone interview last week that a scholarly article was in the works. He also said that he was moved by Caterina’s story, which he said reflected the suffering of many modern-day refugees.
“I felt the urgency of telling the story in a different way,” he said on Tuesday.
His theory is only the latest on Caterina’s life before Leonardo. The researcher Angelo Paratico said he found himself in the media spotlight after he publicly posited in 2014 that Leonardo’s mother was an enslaved Chinese woman. “I’d said that if it was true, as Sigmund Freud once wrote, that Leonardo had modeled the Mona Lisa after his mother, then the Mona Lisa was Chinese,” he recalled in a telephone interview. “You can imagine how people reacted,” he laughed.
Mr. Paratico’s theory, he said, was grounded in a previous study by Renzo Cianchi, the first librarian of the Leonardo Library in Vinci who hypothesized years ago that Caterina was an enslaved woman who lived in the house of Vanni di Niccolo di Ser Vann, a wealthy friend of Leonardo’s father.
Alessandro Vezzosi, a Leonardo scholar and the director of Leonardo da Vinci Heritage, an association that has identified the artist’s descendants, said a soon-to-be-published book about Leonardo’s genealogy would again propose the notion that Leonardo’s mother was the Caterina owned by Vanni. “We are convinced the documents lead to that Caterina,” he said. But he was curious to read Professor Vecce’s book, saying they would compare notes.
Professor Vecce said Tuesday that the earlier research by Mr. Cianchi and Mr. Vezzosi had “guided” his work, even if he didn’t agree on Caterina’s identity.
Before Italy was unified in the 19th century, slavery was commonplace, though in Italy it remains a field where more research is required, said Giulia Bonazza, a professor at the University of Venice who has written about the topic. Trafficking in humans from Central Asia had started by the 13th century and was carried out primarily by Genoese and Venetian merchants. Most of the victims were women and non-Christians. Their children were not legally considered enslaved.
Once they arrived in Europe, they were baptized and given Christian names, often Maria or Caterina, and sold as servants to well-to-do families. “But even if there were families who owned enslaved persons, it wasn’t the standard,” said Sergio Tognetti, a professor of medieval history at the University of Cagliari who has written about slavery. Some were eventually freed by their owners, usually as part of a will.
A few years ago, Martin Kemp, a Leonardo expert, published a book with an Italian researcher that identified Leonardo’s mother as a local teenage orphan, but he said that the theory of her captivity was also “a conceivable model.”
In an interview, he said that he thought that people were fascinated by the question of Leonardo’s mother because even though the artist had written “thousands and thousands of pages” on a wide array of subjects, his personality remained something of an enigma.
But, then again, did knowing who Caterina was “really matter?” he asked.
“In terms of understanding his art, his science, his engineering, the question is, So what?”
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France24 - World
Mice born from two fathers could take human reproduction into new territory
Issued on: 11/03/2023 - 16:47
Sébastian SEIBT
Scientists in Japan say they have succeeded in breeding mice with two fathers, using eggs originating from male cells. While the scientific breakthrough could pave the way for new fertility treatments, experts say it is still a long way from being used in humans.
Katsuhiko Hayashi, a renowned biologist at the University of Osaka, said his team had used chromosomal engineering to breed seven “healthy” mice pups, hailing a “first case of making robust mammal oocytes (eggs) from male cells”.
Hayashi made the announcement at the Third International Summit on Human Genome Editing at the Francis Crick Institute in London on March 8, prompting a flurry of excitement and speculation about the discovery’s implications for the future of human reproduction.
The study’s results have been submitted for publication in the scientific journal “Nature.” If confirmed, they would mark a “small revolution”, said Dr. Nitzan Gonen, head of the Sex Determination Lab at Israel’s Bar-Ilan University in Tel Aviv.
Biologists and geneticists have been working towards this feat for more than a decade, hoping to develop new treatments for severe forms of infertility or even allow for single-parent embryos.
The discovery in Japan also raises the prospect of same-sex couples being able to have a biological child together in the future, though experts caution that a number of hurdles remain before a leap from the lab to the clinic.
A father’s egg
Hayashi’s approach to chromosome engineering involves a subtle mix of natural selection and human manipulation.
His team succeeded in reprogramming cells from male mice so that they lose their Y chromosome – a male marker – and develop a second X chromosome to provide the XX female contribution.
“Some stem cells spontaneously lose their Y chromosome, while others may acquire a second X chromosome due to malformations or errors that scientists seek to stimulate by adding a particular molecule,” Gonen explained.
The resulting eggs were then fertilised using mouse sperm and transferred into the uterus of surrogate female mice.
While the technique still relies on surrogate female mice, “this is only because scientists are yet to develop an artificial uterus that can ensure the proper development of embryos in the lab”, said Robin Lovell-Badge, a biologist and geneticist at the Francis Crick Institute.
Unlike the two fathers, the surrogate mother has no genetic link with the mice embryos.
Low success rate
Though “promising and highly interesting”, the Japanese team’s approach is still subject to a number of limitations, Lovell-Badge cautioned.
By Hayashi’s own admission, the technique has a low success rate, with only seven mice born out of the 630 embryos implanted into a female mouse – though all seven baby mice developed into healthy and fertile offspring.
“Producing gametes (male or female reproductive cells) is a very long and complex process. We don’t know how to replicate it perfectly in vitro,” said Gonen.
Moreover, according to Lovell-Badge, “eggs produced in the laboratory using this method are of lower quality than those formed naturally”, leading to a low number of viable embryos.
Both experts agreed that the technique was still a long way from being used by humans, citing a number of hurdles.
“The technology used in this case to transform a male mouse stem cell into an oocyte has not yet been mastered for humans,” said Lovell-Badge, adding that the process would also take much longer.
“The integrity of the samples would have to be preserved in laboratories for a much longer period of time, thereby increasing the risk of accidents,” he added, pointing to a “technical challenge of a whole different magnitude”.
Ethical hurdles
The ethical ramifications of Hayashi’s discovery are also certain to stir debate.
When asked whether his technique would one day allow two men to have a baby, he said, “This is not just a question for the scientific programme, but also for [society]”.
“We will need time to reflect on the arguments put forward to justify this technology,” said Lovell-Badge, who has played a prominent role in debates on the responsible and ethical application of stem cell research.
Women’s role in the process is also bound to stir controversy, with surrogacy already a divisive issue in countries around the world. The fact that Hayashi’s technique has yet to work using cells from two mothers is another sticking point.
“We know, more or less, how to create eggs from a male stem cell, but nobody has succeeded in producing sperm from a female stem cell,” said Gonen, whose laboratory has been carrying out research in this field.
She believes it will be “another decade or two” before the new technique is applied to humans. Even then, it is more likely to be used in cases that are considered less sensitive, such as treating infertility.
Future patients could include cancer survivors, said Lovell-Badge. “For instance, children who defeated leukaemia but whose fertility rate has been affected by chemotherapy or radiotherapy.”
Gonen said chromosomal engineering could also become a game-changer for couples who choose to have children at a later age, when “the quality of their reproductive cells has deteriorated”.
This article was translated from the original in French.
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TECH 24
Infertility and building babies from skin cells
Down to Earth
Designer genes: Technical tinkering
Focus
Infertility in France: A major public health issue causing concern
New York Times - World
An Oil Rush Threatens Natural Splendors Across East Africa
A multibillion-dollar oil drilling and pipeline project is displacing thousands of people in Uganda and Tanzania, and ravaging pristine habitats. Environmentalists are fighting to stop it, but the governments are all in.
Elephants are losing their habitat in Murchison Falls National Park in western Uganda, as land is cleared to drill for oil. Credit...
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By Abdi Latif Dahir
Photographs by Arlette Bashizi
The reporter and photographer traveled throughout Uganda to see the oil project’s impact.
MURCHISON FALLS NATIONAL PARK, Uganda — Under dense forest canopy sheltering elephants, rare birds and colobus monkeys, roaring bulldozers and excavators shatter the idyll, toppling ancient trees and carving roads to reach Uganda’s newest source of riches: oil.
“This is a sanctuary,” said Ben Ntale, a Ugandan tour guide who has been bringing visitors to the Murchison Falls National Park for two decades. “But they are intent on destroying one of our greatest heritages.”
An oil rush is now underway in Uganda, a verdant, landlocked country in East Africa which has signed onto a multibillion-dollar joint venture with French and Chinese oil companies, arguing that the revenues will fund schools, roads and other development.
Drilling has already begun on the shores of Lake Albert, and in the pristine habitat of Murchison Falls National Park, workers are clearing areas to lay pads for oil wells. Land is being acquired and cleared to build a pipeline to carry the oil from the lush west of landlocked Uganda, through forests and game reserves in Tanzania, to a port on the Indian Ocean coast.
Murchison Falls
National Park
Lake Albert
Uganda
Kabaale
Hoima
Detail area
Buhuka
Kampala
Lake
Victoria
100 miles
Nairobi
Rwanda
Kenya
Tanzania
Burundi
Mombasa
Planned route of the
East African Crude Oil Pipeline
Tanga
Indian
Ocean
Kiteto District
Murchison Falls
National Park
Kabaale
Hoima
Buhuka
Uganda
Detail area
Kampala
Kenya
Lake
Victoria
100 miles
Nairobi
Planned route of the
East African Crude
Oil Pipeline
Mombasa
Tanzania
Tanga
Indian
Ocean
Kiteto District
By The New York Times
Residents in both countries have been displaced from their lands, drawing international criticism and lawsuits. Environmentalists are alarmed that oil spills could threaten Lake Victoria, a vital source of freshwater for 40 million people, and ravage the park that protects Murchison Falls, one of the world’s most powerful waterfalls, where the Nile River roars through a narrow gorge.
The Biden administration set off a similar uproar among environmentalists this week when it gave formal approval to a huge oil drilling project in Alaska, in what is said to be the country’s largest single expanse of pristine land.
The project in Uganda and Tanzania has affected towns and villages where small farmers living in mud brick houses with thatched roofs tell of having all or part of their land expropriated by the joint venture, known as the East African Crude Oil Pipeline. Many spoke of still waiting for payment years later, while the pipeline company forbade them from planting vital cash crops like bananas, which pay for food and school fees for their children.
“They are only thinking of the outsiders who will buy their oil, not us who own the land,” said Sarah Natukunda, a 39-year-old mother of five in Kijumba, a village in western Uganda, who waited years before she was paid for her land. By then, the sum was too small to buy similar property nearby where land prices had appreciated in value, she said, and the pipeline company refused to raise its price.
“If we had denied them land, will they pass this pipeline up in the air?”
Fishing communities as well as farmers are being displaced. On the shores of Lake Albert, a newly-installed oil rig pierced the sky. China National Offshore Oil Corporation began initial drilling for oil there in January. Less than half a mile away, gentle waves lapped against the shore where idle fishing boats had been tied.
Babihemaiso Dismas, a village leader, said China National tells fishermen to stay off the lake for days on end because of the drilling — depriving them of food and income. Residents say they have seen little of the development the company promised. It paved only the roads leading to its drilling sites and offices, and hired few locals, bringing in outside laborers instead.
“They are digging millions of dollars in our land but they don’t want to share it,” he said. “They are milking the cow without feeding it.”
In Tanzania, residents in the pipeline’s path said they only learned of the project in the media, just before being informed that they had to leave. Some protested, but it was futile; under Tanzanian law, all land is public, with the president as trustee, giving the government great latitude to seize it.
“There was no opportunity for negotiations,” said Issa Fuga, 86, who said he was forced to accept compensation for his three acres of maize and sunflowers in northeast Tanzania. “It automatically came as an order.”
The governments of Uganda and Tanzania, and the two oil companies — TotalEnergies of France and China National — call the concerns overblown, even false. They insist that they have safeguarded people and the environment, and have respected the countries’ laws and United Nations principles on business and human rights.
Officials in Uganda and Tanzania defend the project as economically vital. Ruth Nankabirwa Ssentamu, the Ugandan minister of energy and mineral development, said in an interview that the proceeds from oil — an estimated $2 billion annually — will provide money for roads, hospitals and affordable energy.
Both countries accuse wealthy nations whose emissions largely created the climate crisis of hypocrisy for trying to dissuade poor countries from exploiting their own oil resources to lift their standard of living.
“If there’s a symbol of global hypocrisy on energy consumption, this is it right here,” January Makamba, Tanzania’s energy minister, said in a phone interview. “It’s like they are saying, ‘Let the addiction to hydrocarbons be our exclusive right.’”
TotalEnergies, in emailed responses to questions, acknowledged it had delayed some payments because investments had not yet come through, and the coronavirus pandemic caused logistical problems. The company said it and the two nations decided to pay those impacted additional compensation of 15 percent in Uganda and around 12 percent in Tanzania. It also said it created mechanisms for anyone aggrieved to complain.
China National did not respond to repeated requests for comment.
The project has drawn international opposition. Six Ugandan and French environmental and human rights groups sued TotalEnergies for violating a French law that requires French companies to uphold human rights and environmental protections. The court dismissed the case in late February, citing procedural grounds, but activists vowed to continue fighting TotalEnergies in and out of court.
Financing for the pipeline has not been finalized and activists have been able to persuade some of the world’s largest banks not to support it. Several human rights and environmental groups recently filed a complaint with the U.S. government against Marsh, a New York-based company that reportedly insured the pipeline.
In both Tanzania and Uganda, people who protest the project and journalists who cover it have reported harassment, intimidation and arbitrary arrest. Comfert Aganyira, an activist in Hoima, Uganda, said unidentified men showed up at her office last year, shoving her and taking her phone.
“We have too much fear but we do the work anyway,” she said.
The oil rush has already brought a flood of workers, new hotels and lighted roads to the Hoima area in western Uganda.
But activists say that TotalEnergies and its partners inflated the number of jobs the project will create, initially downplayed the extent of drilling within Murchison park and underestimated the project’s full impact on climate.
Environmentalists say the risk of ecological disaster is unacceptable. The pipeline, the longest heated conduit in the world, will straddle the basin of Lake Victoria, which supplies Uganda, Tanzania and Kenya with fresh water. It will traverse a seismically active region to a coastline that has protected marine reserves rich with mangroves and coral reefs.
The drilling sites and pipeline will also cut through game reserves and steppes teeming with animals like lions, buffaloes and the endangered Rothschild giraffe that tourists flock to see. Activists warn that the project will damage habitat and the vital tourism industry.
Already, vehicles speeding on the paved road within Murchison have killed animals. The construction has driven elephants and other animals into villages, where they destroy crops and damage property, activists say.
On a recent morning in the park, a herd of elephants protecting a calf threatened to charge several buses transporting oil workers.
At peak production, climate activists estimate that the East African project will lead to 34 million metric tons of carbon emissions annually, higher than Uganda’s and Tanzania’s current total emissions.
Diana Nabiruma, with the nonprofit Africa Institute for Energy Governance, in Uganda, said that rushing to dig fossil fuels despite the need to cut greenhouse gas emissions was like setting one’s house on fire because the others on the same street were already burning.
But officials of both countries insist that the project will not result in a significant net increase, and note that their nations account for a tiny fraction of worldwide emissions — about 36 billion tons.
Even so, Mr. Ntale, the tour guide, worries about lasting damage to places like Murchison park, where TotalEnergies expects to start drilling in the spring. One recent dawn, he watched a gang of buffaloes wallow in the mud, a trio of Abyssinian ground hornbills forage nearby and a lone giraffe in the distance. But soon after, the oil workers were at it again, their noise and trucks cutting through the tranquillity.
“It’s a tragedy,” Mr. Ntale, shaking his head, said. “This park will never be the same again.”
Musinguzi Blanshe contributed reporting from Kampala, Uganda and Alawi Masare from Dar es Salaam, Tanzania.
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L'Humanité
Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité
Il était une foisDonner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2
Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.
« Une épreuve prolétarienne de masse »
Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »
Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».
Une foule admirative des sportifs
Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »
Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »
Un rendez-vous de l’athlétisme français
Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.
Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’orUne importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.
« Le sport est un moyen et non un but »
La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »
Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.
Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière
L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.
La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.
La base de départ pour de futurs champions
La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».
La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.
Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne
Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.
Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.
Pour en savoir plus
- Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
- Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
HistoireL'HumanitéCross de l'Humanité France24 - World
‘Save You’: Online platform helps French expatriates who are victims of domestic violence
Issued on: 08/03/2023 - 21:23
To mark International Women's Day on May 8, FRANCE 24 looks at an online platform dedicated to helping expatriate French women who are victims of domestic violence. Seeking help can be more difficult when women are living abroad with their abusers and are cut off from a support system of friends and family. Launched in October, Save You has already helped more than 100 women break their silence to share their horrific stories.
"I didn't hit you hard enough last time. I feel like you're asking for more," shouts a large Turkish man, slamming the door on his way out. Nour* is overcome by anxiety. That week, two earthquakes hit Mersin in southern Turkey where she has been living, isolated from everyone for more than a year. A few days later, Nour herself was shaking. "I have to get out of the house tonight. He is armed, I feel like I’m going to die when he comes back," she whispers over the phone to Caroline B.
Caroline B., president of the Coeurs de Guerrières (Warrior’s Hearts) association, also runs the Save You online platform. Nour and other French expatriate women who are victims of domestic violence can seek comfort from her soothing voice over the phone for free, wherever they are in the world, 24/7. On the other end of the line, volunteers help them resolve some extremely complex situations, even helping them "avoid the worst" – as they did that evening with Nour.
Save You is the first of its kind. Dedicated to French expatriate women and their children, the platform offers women (and some men) who are victims of violence a place to tell their stories. Some 43 percent of the women who phone in suffer from psychological violence while 19 percent are victims of physical violence. Launched in October 2022, it was created by France’s Sorority Foundation, which also invented The Sorority app – an app that enables women to help each other by alerting other users using geolocation if someone nearby is in danger.
>> Read more: French app fighting violence against women brings a ‘revolution’ to Morocco
Trapped
On the day she called Caroline B. in tears, Alice* had been subject to both kinds of violence. A little over a year ago, Alice left France for Manchester with her English partner. Last September, she gave birth to a baby girl. Alice said his attitude completely changed a few months later: he tried to prevent her from caring for their daughter and began tearing the baby from her arms. The British man’s kicks were punctuated by threats and insults. Alice told FRANCE 24 over the phone what her partner had said: "Leave the baby here and go back to France, we don't need you anymore. Go, you witch."
Alice is trapped in this situation – she is unemployed, does not speak English well, is economically and legally dependent on her partner, and is living far from her family.
Nour found herself trapped in similar circumstances, as have the more than 120 other people who have reached out via Save You, says Caroline B. Some of the women she is in contact with have been held prisoner by their partners for 15 years. The situation becomes particularly challenging in cases where the woman broke off ties with her family when she left her country. Victims often sink into a deep depression after they witness the violent transformation of a man for whom they had left everything behind.
Triggering element
Alice says that her former partner’s "explosive" brutality came out of nowhere. During the last few weeks of her pregnancy, the father of her child had been extremely supportive. So how did he become so violent that the British police had to intervene? "I still don't understand," says the 40-year-old.
These sudden and brutal "metamorphoses" are often triggered by childbirth, explains Caroline B. In some cases, the father feels that the mother and child have become his property. It is as if he is thinking, "You can never leave because there is a child. And if you leave, I'll keep it," says Caroline B.
This is essentially what Alice’s partner yelled at her, insisting she had no rights in England. Unfortunately, his words were not far from the truth. If Alice does not succeed in obtaining a French passport for her baby, she will never be able to leave the UK legally with her child.
Nour was also raising a child from a previous marriage during her long period of isolation in Turkey. Rescued by Turkish policemen alerted by Save You, the young woman managed to escape from her former companion, arriving at Adana airport from Mersin. She spent many long, difficult hours there, as the chaos caused by the earthquake had grounded all flights to Paris. With no money and after several layovers, Nour finally landed at Paris Charles de Gaulle airport. She had finally returned home from what was originally meant to be a weekend trip, but which had turned into 10 months of captivity. Exhausted, considerably thinner and destitute, Nour had lost everything. "He took away all my self-confidence," the young woman said, before bursting into tears.
Overwhelmed by the flood of calls for help, Caroline B. is overcome with indignation, as she feels that French authorities should tackle the problem head-on. Out of more than a million expatriate French women, how many are living in similar circumstances, she wonders. This type of gender-based violence is not included in any official statistics.
Constrained by local laws
Although the French foreign ministry has set up a dedicated unit, it suffers from a severe lack of personnel, says Amélia Lakrafi, the MP who represents French nationals living abroad. "To respond to a problem effectively, one needs to be aware of it," says Lakrafi. In France, she says, “the popular imagination tends to imagine French expatriates as being wealthy and living wonderful, happy lives".
The other challenge is trying to apply French policies in other countries. "Our national representatives are not allowed to do what they want. And we all remain extremely constrained by local laws," she says.
Lakrafi, who has been telling decision-makers for years that this type of gender-based violence needs to be addressed, was a fan of the online platform from the start. Save You is "the tool we have been waiting for", she says.
She says associations such as The Sorority Foundation have more latitude than a government administration, which is weighed down by its own procedures. However, she adds, “Save You will only gain traction if it works alongside French government institutions abroad, like the French foreign ministry and the interior ministry.”
This relationship seems to have already begun taking shape. "The French foreign ministry often allows us to move forward more quickly, we are lucky that they support us," says Priscillia Routier-Trillard, founder of The Sorority Foundation. Within a few months of its launch, government offices such as the French foreign ministry posted a link to Save You. This has greatly benefited women like Nour and Alice, who may not have otherwise been aware of the platform.
Knowing you are not alone
Alice still has many legal obstacles to overcome before she can live in peace. However, the support that she receives from Caroline B. and others at Save You helps her believe in a better tomorrow. Barriers that seemed insurmountable before now seem to be crumbling, and Alice was able to move to a new home – although she will not disclose its location due to fears that her ex-partner will come take her daughter away.
Since its launch, lawyers, doctors, social workers and other professionals have offered their services to Save You in various countries around the world. This growing network has helped ensure that more women are made aware of this platform. "Sometimes we simply serve as a link to a local solution, which the victim has been desperately seeking for months without success," Caroline B. explains.
Simply by lending a sympathetic ear, Caroline B. gave Alice a priceless gift. "She listened to me. It was like I could see a way out from the black hole I was in," says Alice.
Like Alice and Nour – and hundreds of thousands of French women every year – Routier-Trillard and Caroline B. were once victims of domestic violence. For a long time, they felt trapped in silent guilt.
"What gets me through is providing the support I would have liked to have," Caroline B. says.
We are social beings, Routier-Trillard adds. "Nothing in the world is more powerful than knowing that you are not alone."
*Names have been changed
This article has been translated from the original in French.
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International Women's Day: Paying tribute to battles for gender equality around the world
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International Women's Day: Years of work undone by Covid-19 pandemic
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Female genital mutilation: 'Women circumcise little girls for men'
L'Humanité
Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne
Il était une foisLe 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens
Thomas GrillotC’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.
Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.
Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers
Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.
L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.
Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.
Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy
Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.
Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.
Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.
Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890
Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.
C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.
Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...
C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.
Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?
Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.
Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge
C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.
Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.
Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.
Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis
Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.
Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.
Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa
Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.
Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.
Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux
Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.
Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.
Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.
Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».
Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.
La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.
En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson
D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.
Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.
(1) L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.
Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
amérindiensWounded Knee France24 - World
Meet the social housing activist campaigning for tenants' rights in the UK
The Observers
Issued on: 14/03/2023 - 11:46
Olivia Bizot
Our Observer, Kwajo Tweneboa, didn't become an activist by choice. Instead, he began campaigning for tenants' rights after living in a London council house for years with his dying father and two sisters. After watching his father being cared for by nurses in a flat that was infested with cockroaches, mice, rats and asbestos, Tweneboa began travelling around the UK to document the conditions in social housing and push developers to improve them.
Active on Twitter and TikTok, Tweneboa shares photos and videos of the squalid conditions in flats, including mould, leaks, flooding, vermin and collapsed roofs.
🚨 MTV Housing Association - ⚠️ 🕷️ Green Fanged Tube Web Spiders have burrowed into the walls of the property in South London. pic.twitter.com/EJbq4tAnuO
November 28, 2022And his posts are spurring landlords into action, after decades of neglect. In one case in February 2022, after posting a video of cockroach-infested housing on social media, the family who lived there was moved out to a hotel within 24 hours by L&Q, a leading residential developer, and has since been allocated a new permanent allocation.
>> Read more on The Observers: Meet the British activist campaigning for tenants: 'They should be treated like human beings'
The roots of Britain's housing crisis can be traced back decades to former prime minister Margaret Thatcher's government and the Housing Act of 1980. Since then, social housing stocks have decreased, forcing many low-income households into the lower end of the private rental market, where they have even fewer rights than social renters. Tweneboa told us that many tenants living in poor conditions don’t feel like they can complain, as private landlords can issue no-fault eviction notices without giving a reason.
Sadly, in the UK, we see time and time again every now and again a story crop up where people are dying in their homes as a result.
I'm receiving people telling me they're living in similar conditions, not just in the UK, but from Northern Ireland, from Paris. I've had people reach out from the United States. So they've seen the work I've been doing over here. And what shocks me the most is the amount of people able to relate to it, not just in the UK but beyond, and people living in similar conditions, if not even worse.
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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France24 - World
Turkish opposition unites against 'weaker than ever' Erdogan ahead of elections
Issued on: 10/03/2023 - 22:13Modified: 10/03/2023 - 22:21
Cyrielle CABOT
Kemal Kiliçdaroglu, the leader of Turkey's Republican People's Party (CHP), has emerged as the main challenger to President Recep Tayyip Erdogan in elections scheduled for May 14. Kilicdaroglu hopes to deprive Erdogan of a third term as he grapples with the country's economic crisis and the fallout from last February's devastating earthquakes.
Turkey's presidential campaign officially kicked off on March 10 and President Recep Tayyip Erdogan, who is running for a third mandate, now knows who his main opponent is.
Kemal Kiliçdaroglu, 74, a bookish former bureaucrat, is often described by observers as Erdogan’s polar opposite. He was chosen by the Table of Six, an alliance of the six main opposition parties, after weeks of negotiations and debates.
"Today, we are very close to overthrowing the tyrant's throne," Kiliçdaroglu said the day after his nomination.
"Together, we will end this madness,” he added.
Opinion polls say the election will be close, adding that it is the most uncertain vote ever for Erdogan since he came to power in 2003.
FRANCE 24 takes a look at the issues at stake ahead of the vote.
‘Turkey’s Gandhi’ to challenge Erdogan
The Table of Six, a diverse coalition that includes parties from the entire political spectrum, struggled to designate a candidate for the presidential election. During the tumultuous weekend preceding Kemal Kiliçdaroglu’s selection, the coalition even seemed on the verge of imploding when Meral Aksener, the leader of the second-largest party in the alliance, threatened to withdraw from the alliance.
“Ultimately it was the need for consensus that won out,” said Aurélien Denizeau, an independent researcher specialising in Turkey. "The Republican People's Party (CHP) is the most important movement of the coalition, and it has embodied the opposition to Erdogan since its creation. Nominating its leader was a logical choice,” said Didier Billion, deputy director of France's Institute of International and Strategic Relations (Iris) and a Turkey specialist.
Kiliçdaroglu, 74, is a former civil servant who has held senior roles in the ministry of labour and social security who has now emerged as one of the president's main opponents. Since 2008, he has made a name for himself by uncovering corruption cases involving members of the AKP, the presidential party. Nicknamed "Gandhi" for his calm demeanour, Kiliçdaroglu launched a 450-kilometre-long march in 2017 to protest the erosion of democracy in Turkey. In the mayoral elections of 2019, Kiliçdaroglu’s party succeeded in winning back several major cities, including Istanbul, from the AKP.
Despite these victories, many within the coalition criticise Kiliçdaroglu for his lack of charisma, favouring the nomination of the mayor of Istanbul or Ankara. "What some consider a lack of charisma could ultimately turn out to be an asset during the campaign," said Didier Billion. "Kemal Kiliçdaroglu has a very different image than that of Recep Tayyip Erdogan, who is seen as authoritarian and bellicose. The population wants this kind of normality."
The Kurds, kingmakers of the election
Kemal Kiliçdaroglu’s nomination could rally the Kurdish vote to the Table of Six. Born into a family of seven children, the candidate is from the Dersim region, which has a Kurdish majority, and a member of the Alevi minority, which a heterodox branch of Islam. Based on his profile, he could potentially win over the nationalist wing of the alliance, keep his left-wing voters and win the vote of the pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP).
“About a third of the Kurdish population traditionally votes for Recep Tayyip Erdogan as conservative Sunnis”, said Aurélien Denizeau. "The vote of the remaining two-thirds, which usually vote for the HDP, is less certain. This is Turkey’s third-biggest political party. It has 10% of the vote. It will be the kingmaker in these elections."
The co-president of the pro-Kurdish HDP party, Mithat Sancar, hinted on Monday that his party might not put forward a candidate and offered support for Kiliçdaroglu. "The alliance could win the first round of the election," said Denizeau. "But the HDP’s offer depends on guarantees for the Kurds in the event of victory. Therefore, we will have to see what Kemal Kiliçdaroglu proposes in the upcoming days."
Recep Tayyip Erdogan weakened "but still solid"
Faced with the Table of Six, Recep Tayyip Erdogan appears "weaker than ever" but "he still enjoys a very solid electoral base", said Aurélien Denizeau. "According to the latest polls, he still has 40% of the vote. That's enough to win the election, but the result could be very close."
During the campaign, Erdogan will also be able to count on a press that is almost exclusively under his control to try to rally voters. "He will certainly try to play up the divisions within the opposition in order to discredit it," added the specialist.
While the outgoing president is vulnerable because of the economic crisis and heavy criticism of his management of the February 6 earthquakes, the opposition is struggling to formulate a program. "Their common denominator is to oust Erdogan, to put an end to the presidential regime and return to a parliamentary democracy," said Didier Billion. "As for economic or social issues, they are dragging their feet until after the election, promising that there will be 'compromises'."
"Recep Tayyip Erdogan will also certainly try to improve the country's economic situation, even in just the short-term," said Aurélien Denizeau. “He will draw attention to his foreign policy – one of the few areas where there is a consensus on his positive record, especially when it comes to his handling of the war in Ukraine.”
This paper has been adapted from the original in French.
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Turkish opposition chooses Kemal Kilicdaroglu to challenge Erdogan in 2023 poll
MIDDLE EAST MATTERS
A month after quake, 1.5 million people still homeless in Turkey
Turkey's Erdogan indicates May elections to go ahead despite quake
France24 - World
Al Qaeda leader in North Africa grants exclusive interview to FRANCE 24
Issued on: 06/03/2023 - 17:00
FRANCE 24
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Wassim NASR
Nadia MASSIH
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Algerian Islamist Abu Obeida Youssef al-Aanabi, the current leader of al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), granted an exclusive interview to FRANCE 24 in which he officially confirmed his group is holding French journalist Olivier Dubois, who was kidnapped in Mali in 2021, and discussed the role of jihadism in the Sahel.
As FRANCE 24's terrorism expert Wassim Nasr explains, it took a year from requesting the interview to securing the responses, with the militant leader imposing "many conditions" including the submission of all 17 questions in advance.
Nasr said he requested a "stamped" audio file from the militant group so he could be certain it was al-Aanabi who was speaking.
When asked whether AQIM was planning attacks in France, al-Aanabi said his group's dispute with France was limited to local issues in the Sahel and wider Africa. He went on to criticise Western leaders for failing to acknowledge that AQIM's interests were exclusive to Africa.
The AQIM leader's admission was the first official confirmation from his group that it is holding Dubois, but he denied AQIM had lured Dubois into being abducted. Dubois was kidnapped in April 2021 as he was trying to interview a local al Qaeda commander. Al-Aanabi said his group is open to negotiations and that it is up to French authorities to make the first move towards opening talks.
He said AQIM considers it a victory that French troops withdrew from both Mali in August last year and Burkina Faso in February 2023, calling it a vindication of 20 years of jihad in the region. But Nasr points out that the French withdrawal was due to friction with the Malian junta as well as the arrival of Russian mercenaries. Al-Aanabi said the increasing presence of the Wagner Group was no better, calling them yet another colonial force.
Al-Aanabi touted the success of AQIM's recruitment strategy in the Sahel, describing the region as the "epicentre" of jihad today, according to Nasr. Moreover, he said, there are no limits to the group's possibilities for expansion. Al-Aanabi went on to say that AQIM is essentially at war in the Sahel with the Islamic State group, whom he views as "deviants".
Al-Aanabi has been on the US watchlist of "international terrorists" since September 2015.
Click on the video player above to watch the full interview. Click here to watch FRANCE 24's previous exclusive with Abu Obeida Youssef Al-Aanabi from May 2019.
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MAGHREB
Exclusive: FRANCE 24 questions AQIM jihadist leader
France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction
France24 - World
China says AUKUS alliance on 'path of error and danger' after submarine deal unveiled
Issued on: 14/03/2023 - 09:54
NEWS WIRES
China warned on Tuesday that Australia, Britain and the United States were treading a "path of error and danger" after they unveiled a nuclear-powered submarines deal.
Australia announced on Monday it would buy up to five US nuclear-powered submarines, then build a new model with US and British technology under an ambitious plan to bulk up Western muscle across the Asia-Pacific in the face of a rising China.
US President Joe Biden has stressed that Australia, which joined the alliance with Washington and London known as AUKUS 18 months ago, will not be getting nuclear weapons.
However, acquiring submarines powered by nuclear reactors puts Australia in an elite club and at the forefront of US-led efforts to push back against Chinese military expansion.
Wang Wenbin, China's foreign ministry spokesman, said: "The latest joint statement from the US, UK and Australia demonstrates that the three countries, for the sake of their own geopolitical interests, completely disregard the concerns of the international communities and are walking further and further down the path of error and danger."
Wang accused the three Western allies of inciting an arms race, saying the security deal was "a typical case of Cold War mentality".
The sale of submarines "constitutes a severe nuclear proliferation risk, and violates the aims and objectives of the Non-Proliferation Treaty", Wang said at a regular news conference in Beijing.
The UN nuclear watchdog said it had to ensure there were no proliferation risks from the deal.
"Ultimately, the Agency must ensure that no proliferation risks will emanate from this project," International Atomic Energy Agency chief Rafael Grossi said.
Moscow, which has sought to shore up its ties with China, also accused the West of fomenting "years of confrontation" in the Asia-Pacific region.
"The Anglo-Saxon world, with the creation of structures like AUKUS and with the advancement of NATO military infrastructures into Asia, is making a serious bet on many years of confrontation," Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said in televised comments.
'Stability for decades'
Monday's announcement came at an event at a naval base in San Diego, California, where Biden hosted Australian Prime Minister Anthony Albanese and British Prime Minister Rishi Sunak.
With a US Virginia-class nuclear submarine moored behind the trio's podium, Biden said the United States had "safeguarded stability in the Indo-Pacific for decades" and that the submarine alliance would bolster "the prospect of peace for decades to come".
Albanese said the deal represents the biggest single investment in Australia's defence capability "in all of our history".
The submarines are expected to be equipped with long-range cruise missiles, offering a potent deterrent.
The Australian government estimates the multi-decade project will cost almost $40 billion in the first 10 years, and create an estimated 20,000 jobs.
Albanese underlined that Australia was now only the second country, after Britain, to be granted access to US naval nuclear secrets.
Three conventionally armed, nuclear-powered Virginia class vessels will be sold "over the course of the 2030s", with the "possibility of going up to five if that is needed", said Biden's national security adviser Jake Sullivan.
Britain and Australia will then embark on building a new model, also nuclear-powered and carrying conventional weapons, dubbed the SSN-AUKUS. This will be a British design, with US technology, and with "significant investments in all three industrial bases", Sullivan said.
Defence spending on the rise
While Australia has ruled out deploying atomic weapons, its submarine plan marks a significant new stage in the confrontation with China, which has built a sophisticated naval fleet and turned artificial islands into offshore bases in the Pacific.
In the face of the Chinese challenge -- and Russia's invasion of pro-Western Ukraine -- Britain is also moving to beef up its military capabilities, Sunak's office said Monday.
More than $6 billion in additional funding over the next two years will "replenish and bolster vital ammunition stocks, modernise the UK's nuclear enterprise and fund the next phase of the AUKUS submarine programme", Downing Street said.
Australia had previously been on track to replace its ageing fleet of diesel-powered submarines with a $66 billion package of French vessels, also conventionally powered.
The abrupt announcement by Canberra that it was backing out of that deal and entering the AUKUS project sparked a brief but unusually furious row between all three countries and their close ally France.
Compared with the Collins-class submarines due to be retired by Australia, the Virginia-class is almost twice as long and carries 132 crew members, not 48.
However, the longer-term upgrade will require a long wait.
A senior US official said the British navy should get its "state of the art" SSN-AUKUS vessels in the late 2030s and Australia only in the early 2040s.
Chinese President Xi Jinping made a fiery statement last week accusing the United States of leading a Western effort at "all-round containment, encirclement and suppression of China".
But Washington says Beijing is alarming countries across the Asia-Pacific with its threats to invade the self-governing democracy of Taiwan.
"What we've seen is a series of provocative steps that China has undertaken under the leadership of Xi Jinping over the last five to 10 years," the senior US official said.
"This is an attempt to defend and secure the operating system of the Indo-Pacific."
(AFP)
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Aukus deal: US accuses China of 'economic warfare' against Australia
SUBMARINE DISPUTE
Were the French blindsided by the AUKUS submarine deal?
Australia, US, UK unveil nuclear submarine plan
L'Humanité
Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page
Il était une foisLe 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin
Jean-Yves MollierOn pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.
Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous) américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.
Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.
De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.
Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.
Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.
Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.
« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.
Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.
Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).
C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.
Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.
Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.
En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.
EN SAVOIR PLUS
« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.
« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.
« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.
livres New York Times - World
10 Years On, Pope Francis Faces Challenges From the Right and the Left
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In an ideologically divided Roman Catholic Church, the right has accused him of going too far and the left of not going far enough.
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By Jason Horowitz
ROME — Pope Francis once envisioned serving only a few years as pontiff. On Monday, he commemorated his 10th anniversary as leader of the world’s Roman Catholics, saying it seemed “like yesterday” that he took control of an ideologically divided church that has opposed him from the right for going too far and criticized him from the left for not going far enough.
Throughout the past decade, Francis, now 86, has visited far-flung countries and strode across the international stage as a major figure willing to use his moral capital on the major issues of the day. He has made the College of Cardinals, which will pick his successor, much more global and has opened doors to debate in the church, seeking to make a torn institution more collegial, unified and less centralized in Rome.
But deep into Francis’ longer-than-average papacy, many of the faithful are wondering whether the pope, slowed by a bad knee but perhaps less inhibited after the death of his predecessor, Pope Benedict XVI, will make concrete and transformative change or decide once and for all that such shifts will not happen on his watch.
“It’s been 10 intense years,” Cardinal Pietro Parolin, the Vatican secretary of state and second-highest-ranking figure after the pope, told reporters on Monday evening. He said that the reform of the Roman bureaucracy that governs the church, which is deeply resistant to change, “took a lot of time and a lot of energy.”
Cardinal Giovanni Battista Re, dean of the College of Cardinals, added in a brief interview on Monday evening that the pope “realized many things” during his pontificate. “Mainly the new ideas, building bridges.”
But Francis has had less success in bringing bishops along with him, something he views as essential for making lasting change.
“In all these years, we didn’t see a clear majority of reformers among the bishops and priests all over the world,” said Marco Politi, a veteran Vatican analyst and author of “Pope Francis Among the Wolves: The Inside Story of a Revolution.”
While Francis has for a decade faced unrelenting pressure from conservatives — especially in the United States — who oppose his more inclusive style, social justice focus and de-emphasis of the sexual culture wars, the latest pressure has come from Francis’ left flank, on an issue with which he made his mark as a transformative figure.
This weekend, the opposition came from the powerful, wealthy and progressive German Roman Catholic Church, once a bedrock of European Catholicism that produced the last pope but that is now a deeply shaken institution that believes it needs to give laypeople more of a voice after devastating sexual abuse scandals accelerated an exodus of worshipers.
Germany’s Catholic bishops defied the Vatican by overwhelmingly voting this weekend to approve voluntary ceremonies to bless same-sex relationships, as well as those of couples who divorced and remarried outside the Catholic Church. The Germans also voted to urge Francis to reconsider the question of priestly celibacy.
The vote appeared to throw down a gauntlet for Francis, who has made outreach to marginalized gay Catholics a touchstone of his papacy, famously saying, “Who am I to judge?” He has also ministered to transgender Catholics, counseled gay couples on the upbringing of their children, endorsed same-sex civil unions and recently asserted that “being homosexual is not a crime.”
But the church doctrine, which considers homosexuality “intrinsically disordered,” has not changed, and in 2021, the church’s orthodoxy watchdog banned the blessing of gay couples by arguing that God “cannot bless sin” and that it would be “illicit” for a priest to acknowledge same-sex unions.
While blessing such relationships has become increasingly common in Germany in recent years and has even included orchestrated, live-streamed ceremonies, the Vatican sought to prevent the German bishops from officially moving ahead and clearly did not appreciate their having done so.
Asked on Monday evening if the German church was in rebellion, Cardinal Parolin said: “Let’s not speak of rebellion. In the church there has always been tensions and different positions.” He added that the Germans were “clearly” making decisions that “don’t exactly correspond with what is the actual doctrine of the church.”
Cardinal Parolin said the Holy See had made its position abundantly clear. In November, Vatican officials tried to shut down the German assembly during a meeting in Rome. In January, top Vatican cardinals, with Francis’ explicit approval, said they would accept no overhaul of church governance in Germany that gave laypeople the potential to overrule bishops.
Francis himself suggested he did not recognize the German church’s reform process and warned that it was “very, very ideological” and “made by the elites,” a sign he was worried it did not reflect the church’s base.
The Vatican need not look far to see the divisive power of the issue. The Anglican Church has been split apart by gay rights, with conservative provinces, including many in Africa, breaking off relations with Western provinces that accept and bless same-sex relationships.
At the meeting of Catholics in Frankfurt over the weekend, Bishop Gregor Maria Franz Hanke of Eichstatt warned during the debate over the proposed blessing that he hoped “this step is not going to tear us apart the way the Anglican Church finds itself.”
Francis told the leader of Germany’s Catholic bishops in 2022 that the country already had “a very good Evangelical church” and “we don’t need two.”
Francis would clearly prefer that the blessing of same-sex couples be discussed with bishops at a major meeting — a synod — that he is organizing for October and next year.
Some analysts have compared the meeting to a miniature Second Vatican Council — the landmark church assembly of bishops in the 1960s that opened up the church to the modern world. Francis has made it clear that he wants many, if not all, of his bishops behind him, and analysts say the German church risks not only raising the pope’s ire, but also exposing how alone it is on the issue of gay blessings in a global church.
The German bishops did appear to bow to some papal pressure, delaying carrying out the blessings for three years, which will give Francis time to run the issues through his major meeting.
Cardinal Parolin said it was a “good sign” because an individual national church needed to engage in earnest dialogue with Rome and the rest of the universal church “to clarify what are the decisions to be taken.”
It is the wider church meeting in Rome, experts say, that will matter most.
“We will see the real situation with the universal synod; we can see the strengths of the different groups,” Mr. Politi said. He added, “Francis has opened doors and windows and new paths which are and which will continue to be important for the Catholic Church. There is no going back.”
But the church’s liberals remain frustrated by what they view as a holdup.
“Today, it seems clear that Pope Francis has a ‘Gorbachev problem' — enormous acclaim outside the Catholic Church but increasingly brazen opposition from within,” John L. Allen Jr., the editor of Crux, a news site specializing in coverage of the Vatican and the Catholic Church, wrote on Sunday, comparing Francis to Mikhail Gorbachev, the former Soviet president.
“Also like Gorbachev, Francis’ foes come both from a traditionalist right unhappy with his progressive agenda and an impatient left increasingly hungry for actual revolution rather than mere reform.”
Francis has shifted from entertaining talk of resigning to speaking more about the papacy being a lifetime ministry. But after health ailments that have him leaning on a cane or using a wheelchair some wonder how much time for change is left.
“Time flies,” Francis said in a Vatican podcast on Monday. “When you gather up today, it is already tomorrow.”
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France24 - World
China to allow foreign tourist visas for first time since 2020
Issued on: 14/03/2023 - 05:38
NEWS WIRES
China said that it will reopen its borders to foreign tourists for the first time in the three years since the outbreak of the COVID-19 pandemic by restoring the issuance of all types of visas from Wednesday.
The removal of this last cross-border control measure imposed to guard against COVID-19 comes after authorities last month declared victory over a recent surge in the virus.
The boost to the tourism sector should help rekindle a $17 trillion economy that last year suffered one of its slowest rates of growth in nearly half a century.
Areas in China that required no visas prior to the pandemic will revert to visa-free entry, the foreign ministry said on Tuesday. This will include the southern tourist island of Hainan and cruise ships passing through Shanghai port.
Visa-free entry to the southern manufacturing hub of Guangdong for foreigners from Hong Kong and Macau will also be resumed.
The ministry also said foreigners holding visas issued before March 28, 2020 that are still within their validity dates will also be able to enter China.
"Resuming applications for all types of visas removes another significant barrier in the resumption of normal travel between the UK and China," Tom Simpson, managing director, China-Britain Business Council, told Reuters.
"The (council) has already seen business travel applications and arrivals begin to increase since January, however, this news should lead to a significant increase in visits in particular for tourism."
Outbound travel
China, which withdrew its advisory to citizens against foreign travel in January, also added another 40 countries to its list for which group tours are allowed, bringing the total number of countries to 60.
Inbound and outbound international flights in the week of March 6 rose more than 350% compared with a year earlier to nearly 2,500 flights, according to Chinese flight tracking APP Flight Master, though the number was still just 17.4% of 2019 levels.
In 2022, just 115.7 million cross-border trips were made in and out of China, with foreigners accounting for around 4.5 million.
By contrast, China logged 670 million overall trips in 2019 before the arrival of COVID, with foreigners accounting for 97.7 million.
Beijing abandoned its draconian zero-COVID policies in December and in January cancelled quarantine requirements for incoming travellers.
New Premier Li Qiang said on Monday that China took less than two months to achieve a "smooth transition" in its response to COVID-19 and that the country's strategies and measures had been completely correct.
(REUTERS)
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Business Daily
China's manufacturing sector expands at fastest clip in more than a decade
FBI director says Covid pandemic likely caused by China lab leak
France drops Covid testing restrictions for travellers from China
L'Humanité
Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui
Il était une foisPremier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne
Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.
Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.
Trop fluet pour le football américain
Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.
Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.
Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.
Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.
Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.
A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »
Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.
Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».
Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.
Martin Luther King lui écrit personnellement
Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »
Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.
La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.
Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid
Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.
Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.
Un dernier défi : remporter Wimbledon
En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.
Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.
Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.
« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »
Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »
S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.
Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.
EN SAVOIR PLUS
« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.
« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.
TennisségrégationnismeÉtats-Unis France24 - World
Asian stocks fall despite bids to contain SVB contagion fears
Issued on: 14/03/2023 - 07:15
NEWS WIRES
Asian markets sank Tuesday, with banks bearing the brunt of the selling on fears of contagion in the sector after the collapse of two regional US lenders.
The swift closure of Silicon Valley Bank on Friday, followed by Signature Bank days later, forced US authorities to immediately pledge support for other lenders and depositors.
The move by the Federal Reserve, Treasury Department and Federal Deposit Insurance Corp. provided some reassurance to investors, but shares in several US banks were hammered on fears of a run by customers.
That came despite Joe Biden giving assurances that the nation's banking system was sound, while European leaders similarly tried to soothe investor worries.
The collapse of SVB, which specialised in venture-capital financing largely in the tech sector, was largely the result of the Fed's sharp interest rate hikes aimed at quelling inflation, which hit securities hard.
Now several commentators and leading banks say the Fed might need to pause its tightening campaign to provide some stability to financial markets -- with some even suggesting it could cut borrowing costs.
That sent the dollar tumbling Monday, though it clawed back some of those losses in Asian trade.
Yields on government bonds around the world have tumbled in light of the crisis, and analysts warn the risk of recession has grown.
"Global bond markets are suggesting a global economic slowdown, which is not great for Asia," said John Vail of Nikko Asset Management.
Equity markets were well in the red in early Asian trade Tuesday, with Tokyo, Sydney and Seoul almost two percent down, while Hong Kong, Shanghai, Singapore and Taipei suffered hefty selling.
Among banks in the region, Mitsubishi UFJ Financial and Sumitomo Mitsui Financial Group each shed more than seven percent in Japan, while Hong Kong-listed HSBC sank more than three percent.
National Australia Bank was off more than two percent and South Korea's KB Financial Group fell three percent.
Bloomberg News reported that about $465 billion had been wiped off the market value of global financial stocks in three days.
"Measures by authorities have so far prevented a US bank run on deposits but have not been enough to avert a bank run by investors," said National Australia Bank's Rodrigo Catril.
"The risk of a financial crisis remains elevated, and investors have rushed to reduce their exposure to the sector."
Stephen Innes of SPI Asset Management added that the selling came despite non-US banks having little exposure to the firms in trouble and with global financial systems being flush with cash.
"US financial stress could lead banks of all stripes to retrench lending to the real economy and tighten broader financial conditions, amplifying risk to the broader markets," he added.
"And a lower rates environment would likely hit worldwide banks' profits."
Investors were already on edge over the prospect the Fed would hike interest rates more than initially thought when it meets next week, as the economy remains in rude health and the jobs market tight.
They are now nervously awaiting the release of US consumer inflation figures this week, with a forecast-beating figure meaning a huge headache for the Fed, in light of the SVB crisis.
"A policy mistake is hands down the biggest risk in the market," Mary Manning, of Alphinity Investment Management, told Bloomberg Television.
"Controlling inflation but also addressing the fact there is some instability in the banking system is difficult."
(AFP)
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Business
Asian markets surge on record-breaking Wall Street comeback
Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse
France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB contagion risk
L'Humanité
1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge
Il était une foisLe 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.
Bernard FrederickLe 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.
L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.
Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.
Un groupe terroriste de médecins
L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.
Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»
Un diagnostic erroné
L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…
Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.
Lutte interne au sein de la direction du PCUS
Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.
Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.
Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»
« Sans moi, le pays périra »
Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.
L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.
En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»
«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)
Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens
Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)
Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.
URSS France24 - World
California court: Uber, Lyft can classify drivers as independent contractors
Issued on: 14/03/2023 - 02:58
NEWS WIRES
A California state appeals court on Monday revived a ballot measure allowing app-based services such as Uber Technologies and Lyft Inc to treat drivers as independent contractors rather than employees, in a major victory for the industry.
A three-judge panel of the San Francisco-based court reversed a lower court ruling in 2021 that the ballot measure, known as Proposition 22, was unconstitutional.
The appeals court ruling did strike down a provision of Prop 22 that limits the ability of gig workers to join unions, but the ruling was still broadly seen as a win for Uber and Lyft.
Shares of Uber and Lyft were up nearly 5% in after-hours trading.
The Service Employees International Union (SEIU) and several gig drivers who challenged Prop 22 will likely appeal the decision to the California Supreme Court, the state's top court.
Prop 22 was approved in November 2020 by nearly 60% of voters in California. It exempted app-based drivers from a 2019 state law known as AB5 that makes it difficult to classify workers as independent contractors rather than employees.
The issue is critical for gig companies because contractors do not receive the same legal protections as employees and can be up to 30% cheaper, according to several studies.
Prop 22 allows app-based transportation services to classify drivers as independent contractors as long as they are paid a minimum wage while transporting passengers and receive expense reimbursements and healthcare subsidies.
The 2021 ruling striking down Prop 22 found that it violated the state constitution because it limited the legislature's power to include gig drivers within the scope of California workers' compensation law.
The appeals court on Monday disagreed. The court, however, found that the provision of Prop 22 limiting the ability of gig workers to join unions and engage in collective bargaining was invalid and severed it from the rest of the ballot measure.
Uber's chief legal officer, Tony West, said in a statement that the ruling was a victory for gig workers and millions of Californians who voted in favor of Prop 22.
"Across the state, drivers and couriers have said they are happy with Prop 22, which affords them new benefits while preserving the unique flexibility of app-based work," West said.
But David Huerta, the president of SEIU California, said corporations should not be able to spend millions of dollars to "buy themselves laws."
"When gig companies can spend over $200 million to pass a law that violates our state’s constitution instead of investing in workers, it’s clear that California needs better safeguards for our democracy," Huerta said.
(REUTERS)
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French Uber drivers to earn a minimum €7.65 per ride after union deal
Uber Files
‘We sold people a lie’: Former Uber lobbyist comes forward as whistleblower
Media Investigation
Leaked Uber docs reveal dubious tactics used to conquer new markets
France24 - World
India's stolen heritage: Authorities push for restitution of religious artefacts
Issued on: 14/03/2023 - 15:11
Sadia RAO
An Indian newspaper report alleges that New York's Metropolitan Museum of Art is home to 77 smuggled antiquities. According to UNESCO estimates, some 50,000 pieces of art stolen from Indian temples are currently in Western museums or private collections. Faced with this enormous challenge, police forces, international institutions and art enthusiasts are working together to dismantle art mafias and bring back India's stolen idols. Our correspondents report.
Is the Metropolitan Museum of Art in New York displaying stolen objects from India? According to an Indian Express investigation published this Tuesday, March 14, some 77 antiquities listed in the MET's catalogue were donated to the museum by an Indian art dealer who has since been sentenced to 10 years in prison for art trafficking.
Since 2014, Indian Prime Minister Narendra Modi has made it his mission to bring back home works of art that were stolen during and after British colonialism. Often, these include statues and paintings of Hindu and Buddhist deities. These idols find their way to art galleries and are auctioned off for several million euros.
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Focus
Germany: Skulls and bones, a sinister colonial heritage
Focus
Losing its marbles? Pressure mounts on British Museum to return Parthenon frieze
Focus
Nationalism in India: PM Narendra Modi on decolonisation mission
France24 - World
'Sex Education' star Emma Mackey: From 'Emily' to 'Barbie'
Issued on: 14/03/2023 - 15:33
Oihana ALMANDOZ
Magali FAURE
Eve JACKSON
Follow
Aurélien PORCHER
Clémence DELFAURE
Franco-British actress Emma Mackey speaks to Eve Jackson about playing the role of "Wuthering Heights" author Emily Brontë in British-Australian actress Frances O’Connor's directorial debut "Emily". Since the breakout star of series "Sex Education" hit our screens in 2019, she's worked with Kenneth Branagh in "Death on the Nile", played a lead in French romantic drama "Eiffel" and acted alongside Margot Robbie and Ryan Gosling in Greta Gerwig's upcoming film "Barbie".
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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International Court to Open War Crimes Cases Against Russia, Officials Say
The cases before the International Criminal Court would accuse Russia of abducting Ukrainian children and of deliberately targeting civilian infrastructure.
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By Marlise Simons
Reporting from Paris
The International Criminal Court intends to open two war crimes cases tied to the Russian invasion of Ukraine and will seek arrest warrants for several people, according to current and former officials with knowledge of the decision who were not authorized to speak publicly.
The cases represent the first international charges to be brought forward since the start of the conflict and come after months of work by special investigation teams. They allege that Russia abducted Ukrainian children and teenagers and sent them to Russian re-education camps, and that the Kremlin deliberately targeted civilian infrastructure.
The chief prosecutor, Karim Khan, must first present his charges to a panel of pretrial judges who will decide whether the legal standards have been met for issuing arrest warrants, or whether investigators need more evidence.
It was not clear whom the court planned to charge in each case. Asked to confirm the requests for arrest warrants, the prosecutor’s office said, “We do not publicly discuss specifics related to ongoing investigations.”
Some outside diplomats and experts said it was possible that President Vladimir V. Putin of Russia could be charged, as the court does not recognize immunity for a head of state in cases involving war crimes, crimes against humanity or genocide.
Still, the likelihood of a trial remains slim, experts say, as the court cannot hear cases in absentia and Russia is unlikely to surrender its own officials.
The Kremlin has denied accusations of war crimes, but international and Ukrainian investigators have gathered powerful evidence of an array of atrocities since the invasion’s early days.
The first case, the briefed officials said, deals with the widely reported abduction of Ukrainian children, ranging from toddlers to teenagers. As part of a Kremlin-sponsored program, they were taken from Ukraine and placed in homes to become Russian citizens or sent to summer camps to be re-educated, The New York Times and researchers have found. Some came from orphanages or group homes.
Moscow has made no secret of its program, presenting it as a humanitarian mission to protect orphaned or abandoned Ukrainian children from the war.
The State of the War
Russia’s commissioner for children’s rights, Maria Lvova-Belova, the program’s public face, began sending children to Russia within weeks after the invasion began in February 2022 and has regularly appeared on television to promote adoptions. Mr. Putin signed a decree last May to speed up access to Russian citizenship for Ukrainians.
Mr. Khan, the prosecutor, has publicly signaled his intentions to pursue this case, saying that illegal transfers of children to Russia or to occupied parts of Ukraine were a priority for his investigators.
Earlier this month, he visited a children’s home in southern Ukraine, now vacated, and his office posted a photograph of him standing among empty cots. “Children cannot be treated as the spoils of war,” he said in a statement following his visit.
A report published in February by Yale University and the Conflict Observatory program of the U.S. State Department said that at least 6,000 children from Ukraine were being held in a total of 43 camps in Russia, with the actual number thought to be higher. The National Information Bureau of the Ukrainian government said that as of early March it could be more than 16,000.
“There has been a lot of focus on this issue, and pursuing it as a crime will generate a lot of reaction,” said Mark Ellis, executive director of the International Bar Association. “It’s forbidden to forcibly transfer civilians across a border, and during a conflict it can be a war crime. It can also amount to crimes against humanity.” He added, “Deporting children could even be part of genocidal intent.”
In the second case, the I.C.C. chief prosecutor is expected to address Russia’s unrelenting attacks on civilian infrastructure, including water supplies and gas and power plants, which are far from the fighting and are not considered legitimate military targets.
The U.S. government has evidence shedding light on Kremlin decisions to deliberately target vital civilian infrastructure, and many in the Biden administration are said to favor sharing it with the court, although it is not a member. But the Defense Department is blocking the intelligence from being shared because it fears setting a precedent that could open the way for prosecuting Americans.
President Biden has yet to decide whether to approve the release of the material, according to officials.
Arrest warrants for suspects in either of the two cases are not expected imminently.
In the past, the judges at the international court have taken several months to review charges before issuing arrest warrants or summons to appear. But the devastation taking place in Ukraine has put the court under pressure to act swiftly.
More than 40 countries who are parties to the court have requested its intervention. Ukraine itself is not a formal member, but it has granted the court jurisdiction over its territory.
Ukraine’s government is now holding its own war-crimes trials, and a host of other international bodies are also investigating.
But looming over the investigations is the question of whether any cases against Russia will ever reach a courtroom.
In recent weeks, a group of governments and international organizations have stepped up talks on the need to create a separate international court with the power to prosecute Russia for the crime of aggression, over which the I.C.C. has no jurisdiction. The court can hold individuals, even leaders, accountable for only war crimes, crimes against humanity and genocide in this case.
But advocates of a new court argue that aggression is the paramount crime from which all others flow. It is effective because it addresses most directly the political or military leaders who decide to wage war.
Still, Western governments believe that the I.C.C. does have a role and should proceed. The issuance of any arrest warrant, even if not carried out, is symbolically important because it can make someone a pariah as these charges do not go away, legal experts say.
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France24 - World
Ex-Saudi intelligence chief 'hopes' deal with Iran will be game-changer for region
Issued on: 14/03/2023 - 16:21
Marc Perelman
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FRANCE 24 spoke to the former head of Saudi intelligence, Turki al-Faisal, following the announcement that Iran and Saudi Arabia have agreed to reestablish diplomatic relations. The prince expressed hope that last week's China-brokered deal will be a game-changer for the region, mentioning Syria, Lebanon, Iraq and especially Yemen, where a deadly conflict has resulted in the world's worst humanitarian crisis. The former ambassador to the US and UK also explained why China was "the logical partner" in making the deal happen.
US, France cautiously welcome renewal of Iran-Saudi diplomatic relations
Iran, Saudi Arabia agree to re-establish relations after years of tensions
The Debate
Xi Jinping in Riyadh: Saudi Arabia's royal welcome of Chinese president worries the West
L'Humanité
Vote ou 49.3 : semaine à risques au Parlement
ActuL’Assemblée et le Sénat pourraient adopter la réforme des retraites dès jeudi 16 mars au soir. La Macronie, pas assurée d’obtenir la majorité, est tentée par un nouveau passage en force.
Florent LE DUL’avenir du quinquennat, et peut-être plus encore, se jouera ces prochains jours. « C’est une semaine charnière pour le pays, et pour notre droit à la retraite », pose le député communiste Pierre Dharréville. Elle pourrait marquer un grave et double recul. Socialement, par l’adoption d’une réforme des retraites injuste. Démocratiquement, avec un texte rejeté par 65 % des citoyens, autour duquel le gouvernement use de tous les moyens pour passer en force, jusqu’à un possible 49.3, jeudi.
Retraites. Entre sa réforme et la démocratie, Macron doit choisirCe mercredi matin, c’est dans le huis clos de la commission mixte paritaire (CMP) que 14 parlementaires, seulement, décideront des contours du projet de loi le plus attendu du quinquennat. Macronistes et LR devraient se mettre d’accord sur les quelques points du texte encore en discussion, en gardant l’essentiel : le report de l’âge légal à 64 ans.
Les points chauds en débat à la commission mixte paritaireEn coulisses, la Macronie tient les comptes : 181 députés voteraient pour le texte, 176 contre
La suite de la semaine est plus indécise. Si la CMP est conclusive, le texte sera soumis au vote du Parlement le lendemain. Jeudi matin, les sénateurs devraient l’adopter, comme ils l’ont fait en première lecture samedi 11 mars, malgré la défection de 24 sénateurs LR sur 144. Une proportion qui devrait être plus grande chez les députés du même parti, jeudi après-midi. En coulisses, la Macronie tient les comptes. L’issue du vote paraît indécise : un rejet du texte par l’Assemblée nationale n’est pas du tout à exclure.
Selon le Figaro, 181 députés voteraient pour le texte, 176 contre. Mais des choix de dernière minute, d’éventuelles absences, voire des intentions cachées sont possibles. Chez LR notamment, où, sur 61, entre 20 et 25 parlementaires pourraient voter contre et entre 5 et 10, s’abstenir.
Pour leur chef de file, Olivier Marleix, la CMP et l’adoption de nouvelles garanties sur les carrières longues pourraient changer la donne. « J’attends le texte final pour fixer mon vote : abstention ou contre », reconnaît Emmanuel Maquet. Mais d’autres sont catégoriques : « Quoi qu’il arrive, cette réforme est injuste par le report de l’âge légal, comme par la manière dont elle a été examinée. Je voterai contre », assure le député de Corrèze Francis Dubois.
« Des voix ont clairement été achetées », s’énerve un élu d’opposition
Celui-ci assure qu’il n’a pas subi de pressions de la part de la majorité ou de la direction de LR. Mais dans les couloirs de l’Assemblée, des parlementaires doutent de la sincérité de l’ensemble des votes, jeudi : « Des voix ont clairement été achetées », s’énerve un élu d’opposition. « Des parlementaires ont reçu des propositions sympathiques pour leur territoire », dénonce Pierre Cordier (LR), opposé à la réforme.
La Macronie est fébrile. Même si elle a su convaincre des députés UDI de s’abstenir, au minimum, elle ne fera même pas le plein dans son propre camp. Dans le groupe Renaissance, Barbara Pompili et deux députées de son micro-parti, En commun, s’abstiendront, et d’autres pourraient se faire porter pâle.
Chez Horizons, Yannick Favennec a annoncé qu’il voterait contre. Au moins deux de ses collègues et un Modem, Richard Ramos, sont encore indécis.
Le risque d’une motion de censure
Bref, il est impossible de prévoir, jusqu’au dernier moment, si le texte va être adopté ou non par les députés. Dès lors, l’exécutif prendra-t-il le risque d’un rejet, qui n’enterrerait pas définitivement la réforme mais le jetterait encore un peu plus dans les cordes ? « Nous ne voulons pas de 49.3 », assure Olivier Véran, porte-parole du gouvernement. Mais, dans le Monde, un conseiller de Matignon avoue : « Nous n’irons pas au vote si on sait qu’on va perdre. » L’option est bien sur la table.
Outre la colère populaire que le 49.3 pourrait déclencher, le gouvernement s’exposerait alors à un autre péril : l’adoption d’une motion de censure par des députés privés de véritable examen et de vote. La Nupes, le groupe Liot, et quelques élus LR envisagent le dépôt d’une motion transpartisane qui serait portée par un élu Liot, afin de rassembler les signatures de l’ensemble des opposants au texte, hors RN.
Motion de censure à l’Assemblée nationale : à quoi ça sert ?Reste à savoir si la motion aurait des chances d'être adoptée
Reste à savoir si elle aurait des chances d’être adoptée. « Dans l’esprit de la Ve République, la motion de censure est conçue pour qu’il y ait une majorité alternative. (…) La voter avec les socialistes, les écologistes, ça n’a aucun sens, juge Olivier Marleix. Si des députés LR la signaient, ils auraient vocation à siéger avec Liot. Je les invite à prendre leurs responsabilités. »
Pas de quoi effrayer les « frondeurs » de droite comme Francis Dubois : « En cohérence, de la même manière que je voterai contre la réforme en cas de vote, je signerai une motion portée par Charles de Courson en cas de 49.3 », assure le député de Corrèze. Preuve que cette semaine cruciale laissera, quoi qu’il arrive, des traces.
[va:[va:783354]]
Réforme des retraitesAssemblée nationale France24 - World
Climate change: Scotland provides 'loss and damage' funding to Malawi
Issued on: 14/03/2023 - 11:32
Stuart Norval
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As Tropical Cyclone Freddy leaves around 100 people dead across Malawi amid a trail of destruction, a charity in Scotland is already doing its bit to try to mitigate the effects of climate change there. Malawi has been highlighted as one of the most vulnerable countries in the world to climate change. At the COP26 summit in Glasgow in 2021, an initial £2 million was pledged by Scotland in "loss and damage" funding, followed by another £5 million at last year's summit in Sharm el-Sheikh. In Perspective, we spoke to Ben Wilson from SCIAF, the Scottish Catholic International Aid Fund, one of the charities helping to spend the money.
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Cyclone Freddy leaves hundreds dead in Malawi, Mozambique
Science
Cyclone Freddy could be longest-lasting storm on record
Perspective
'Loss and damage' from climate change: 'Non-economic losses need to be recognised'
Valeurs Actuelles
“Elle ne se soucie pas des idées”, “Judas de Béziers” : dans son nouveau livre, Eric Zemmour étrille Robert Ménard et Marine Le Pen
Eric Zemmour n’y va pas de main morte. Dans son dernier ouvrage, intitulé « Je n’ai pas dit mon dernier mot » et à paraître jeudi 16 mars, le fondateur du parti Reconquête ! évoque son échec lors de la dernière élection présidentielle, comme l’a rapporté Le Figaro, ce mardi 14 mars. Par ailleurs, l’essayiste en profite pour étriller certains de ses pairs, à l’instar de Marine Le Pen et de Robert Ménard, qu’il qualifie de « Judas de Béziers », selon le quotidien national. Concernant la première, il estime par exemple qu’elle et lui sont « comme deux ensembles mathématiques sans intersection », mais aussi qu’elle « ne se soucie pas des idées », citent nos confrères.
Robert Ménard, « la figure pure et parfaite du traître »
Dans son nouveau livre, Eric Zemmour estime notamment que la fille de Jean-Marie Le Pen « est prête à tout […] pour se faire adouber », car elle a « subi la marginalisation, la caricature, la vie de paria [et] le rejet dès l’enfance », cite Le Figaro. Quant à Robert Ménard, le fondateur de Reconquête ! lui reproche d’être l’incarnation de « la figure pure et parfaite du traître », poursuit le site d’actualités.
Dans le détail, le candidat déçu à l’élection présidentielle de 2022 – qui était arrivé en quatrième position, avec 7,07 % des suffrages – considère que le maire de Béziers « a joué dans cette campagne un rôle bien supérieur à son véritable poids politique ». Ainsi, Eric Zemmour lui reproche d’avoir « donné une crédibilité à toutes les accusations, même les plus outrancières » ayant été formulées contre l’essayiste, indique le quotidien. Et de poursuivre en ces termes, à l’égard de Robert Ménard : « Sa position de prétendu ami fut idéale pour me décrédibiliser et donner corps aux arguments de mes ennemis. »
France24 - World
Global banking stocks slump amid fallout from SVB collapse
Issued on: 14/03/2023 - 10:26
Georgina ROBERTSON
Carys GARLAND
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Charles PELLEGRIN
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Banking stocks around the world have fallen sharply following the collapse of Silicon Valley Bank and a subsequent intervention by US regulators to protect depositors. Smaller regional lenders in the US are particularly hard hit, with many requests being made to move deposits to some of the country's larger lenders. Also in this bulletin, we look at the calls for stricter regulation of the financial sector.
Asian stocks fall despite bids to contain SVB contagion fears
Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse
France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB contagion risk
L'Humanité
Ordures et droit de grève
ÉditorialStéphane SahucLa grève des éboueurs est comme un concentré saisissant des enjeux qui se font jour autour de la réforme des retraites. Les éboueurs font un métier difficile, pénible. Ils sont exposés à une multitude de risques sanitaires, ils travaillent souvent en horaires décalés, portent des charges lourdes avec, comme conséquence, une espérance de vie de douze à dix-sept ans inférieure à la moyenne de l’ensemble des salariés, selon le syndicat CGT de la filière. Pourtant, c’est à eux aussi que le gouvernement réclame des efforts. Actuellement, ils partent à 57 ans, avec la réforme, à 59 ans. Et la durée de cotisations pour un départ à taux plein atteindra bientôt 43 annuités. Ce qui, dans les faits, va pousser beaucoup d’éboueurs à travailler jusqu’à 60 ans et au-delà.
Souvenons-nous, les éboueurs faisaient partie de ces professions en première ligne pendant le confinement. Le maintien de la propreté a été une des priorités lors de la crise sanitaire du Covid. Le télétravail ne permet pas de ramasser les ordures. Les éboueurs ont rempli leurs missions. Les populations les en ont remerciés. Des dessins d’enfants déposés à côté des poubelles, des petits mots pleins de solidarité et d’admiration. En revanche, ils n’ont rien reçu de la part du gouvernement ou de leur employeur. Pas de revalorisation salariale, pas d’embauches supplémentaires pour réduire le temps de travail…
Une situation qui, non seulement, conforte leur opposition à la réforme Macron, mais qui valide également les propositions de baisse de l’âge légal de départ à la retraite. Alors, oui, leur grève est légitime. Et comme toute grève, il est normal qu’elle ait des conséquences désagréables. Mais pour la droite et la Macronie, la grève n’est tolérable que si elle « ne se voit pas ». Injonctions au service minimum, aux réquisitions, sommations de reprise du travail, recrutement d’entreprises privées de nettoyage, sur deniers publics, pour casser la grève, tout cela au nom de la « sécurité sanitaire ». « Le gouvernement comprend fort bien que les grèves dessillent les yeux des ouvriers, c’est pourquoi il les craint tant et s’efforce à tout prix de les étouffer le plus vite possible », écrivait Lénine. Si, aujourd’hui, le pouvoir ne fait pas tirer sur les grévistes – comme il l’a fait sur les gilets jaunes –, il fait tout pour rogner le droit de grève. La grève des éboueurs a le mérite de montrer au grand jour qui sont les ordures.
Réforme des retraiteséboueursDroit de grève France24 - World
Documenting the horror of mass rape in Ukraine
Issued on: 10/03/2023 - 12:27
In Ukraine, the justice system is now documenting potential war crimes committed by Russian forces, with the hope of one day seeing the perpetrators face justice. Like in all conflicts, women are the main victims of rape committed by the Russian occupiers, although many men have also suffered genital torture. The victims of these sexual crimes are often ashamed and find it very difficult to speak out. Some agreed to do so in this report by Ilioné Schultz and Marine Courtade.
Warning: some viewers may find the scenes in this report upsetting.
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Focus
Rape used as weapon of war by Russian forces in Ukraine
#The 51%
Ukraine, one year on: The impact on the nation's women and girls
#The 51%
Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine
Valeurs Actuelles
Nice : blâmée au sujet de la venue d’un proche d’Eric Zemmour, l’université Côte d’Azur défend la liberté d’expression
Une initiative qui n’est pas au goût de tous. Le 22 février, Nice Presse rapportait que la venue de Stanislas Rigault, le président de Génération Z – le mouvement structuré autour d’Eric Zemmour –, avait été annoncée pour le 9 mars, sur le campus de la faculté de droit de l’Université Côte d’Azur (UCA) à Nice (Alpes-Maritimes), afin de participer à un débat. L’objectif de cette initiative est d’évoquer « l’engagement de la jeunesse au sein des partis politiques », selon une information citée par nos confrères. Mais cette démarche a engendré la désapprobation de la CGT Campus des Alpes-Maritimes, qui a enjoint l’université à annuler l’invitation de Stanislas Rigault. En réponse, celle-ci a invoqué la liberté d’expression, comme l’a rapporté le même journal dans un autre article, mardi 28 février.
Le débat maintenu
Dans le détail, la CGT Campus des Alpes-Maritimes a fait paraître un communiqué en réaction à l’annonce de la venue de Stanislas Rigault sur le campus de la faculté de droit. S’adressant au président de l’Université Côte d’Azur, le collectif a jugé que « ce débat en présence de membres de Reconquête !, parti antirépublicain, raciste, révisionniste, sexiste [et] dont le leader est un délinquant multirécidiviste, n’a[vait] pas sa place dans une université », cite Nice Presse. Après quoi, dans le même document, cette branche de la CGT a demandé l’annulation du meeting.
Ce mardi 28 février, l’UCA a tenu à répondre dans les colonnes de Nice Presse. Après avoir confirmé « avoir été sollicitée [au sujet de la tenue d’une] conférence-débat organisée à l’initiative d’étudiants, élus au conseil de gestion de la faculté de droit », elle a souligné que l’université était « un lieu d’échange où l’on n’interdi[ssait] pas la liberté d’expression ». Et d’ajouter, auprès du même journal local : « Le sujet de l’engagement des jeunes dans les partis politiques est d’intérêt à l’université et celle-ci invite aux débats contradictoires. » Par conséquent, le débat est maintenu comme initialement prévu.
Nice : les dernières actualités
L'Humanité
Petits arrangements à huis clos entre amis de droite
ActuLa présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a refusé la publicité de la commission mixte paritaire, que les socialistes demandaient. Elle se tiendra loin des regards du grand public.
Emilio MesletÀ la transparence du débat public la Macronie préfère le secret des dieux. Non, la commission mixte paritaire (CMP), où siégeront 14 parlementaires dont 10 favorables à la réforme des retraites, ne sera pas publique, à l’inverse de toutes les commissions parlementaires au Palais Bourbon. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, l’a refusé au président du groupe PS Boris Vallaud, qui le lui demandait, lundi, dans un courrier.
Ce dernier voulait que la conférence des présidents se prononce « exceptionnellement » sur la « publicité » de cette CMP portant sur la très scrutée réforme des retraites. Elle se tiendra, ce mercredi matin, dans l’habituelle salle de la commission des Affaires sociales de la Chambre basse, déjà équipée de « dispositifs de captation audio et de retransmission ». Une proposition soutenue par l’ensemble des groupes de la Nupes ainsi que par Bertrand Pancher, président du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), alors que des millions de personnes défileront le même jour contre le projet gouvernemental.
Pour justifier son opposition, Yaël Braun-Pivet invoque l’article 112 du règlement de l’Assemblée, qui organise les relations avec le Sénat, et plus particulièrement l’alinéa 3. Les CMP travaillent « suivant la procédure ordinaire des commissions prévues par le règlement de l’assemblée dans les locaux de laquelle elles siègent », est-il inscrit. Le passage renvoie également à « l’alinéa 3 de l’article 46 » : « À l’issue de chaque réunion, un compte rendu est publié, faisant état des travaux et des votes de la commission, ainsi que des interventions prononcées devant elle. » L’alinéa 1, qui prévoit que « les travaux des commissions sont publics », n’est, lui, pas pris en compte dans ce cas de figure.
« C’était une demande exceptionnelle face à une situation exceptionnelle, a réagi Boris Vallaud. Ce refus de transparence et de clarté des débats n’est pas à la hauteur des enjeux, je le regrette. » Mathilde Panot, présidente du groupe de la France insoumise et membre de cette CMP, a décidé de passer outre. Elle s’est engagée à « rendre publics en temps et en heure le déroulé et le contenu des débats », de façon que les Français puissent savoir ce qui s’y dit en temps réel sur les réseaux sociaux. « Le texte ne prévoit pas la publicité des débats. Il exclut par définition la publicité des débats en direct. Par contre, les travaux seront retranscrits », répond son homologue du Modem Jean-Paul Mattei. Car, en Macronie, on n’est, en fait, pas totalement contre la transparence. À condition qu’elle se fasse en différé.
Réforme des retraitesAssemblée nationaleBoris VallaudMathilde Panot France24 - Monde
Réforme des retraites : huitième journée de mobilisation cruciale, la veille du vote du texte
Publié le : 14/03/2023 - 19:14
FRANCE 24
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Une nouvelle journée d’action nationale est organisée, mercredi, contre la réforme des retraites, avant le vote final du texte au parlement, prévu le lendemain. D’importantes perturbations sont à nouveau attendues dans les transports ainsi que dans les secteurs énergétiques alors que les éboueurs de la ville de Paris ont annoncé la poursuite de la grève "au moins jusqu’au 20 mars".
C’est la huitième journée d’action nationale contre la réforme des retraites. Près de deux mois après le début du mouvement de protestation intersyndical, des rassemblements sont à nouveau prévus à travers la France, mercredi 15 mars, contre le très controversé projet de loi du gouvernement sur lequel les députés doivent se prononcer ce jeudi.
Cette mobilisation coïncide avec la dernière journée de débats entre députés et sénateurs qui doivent s'accorder sur un texte dans le cadre d'une commission mixte paritaire (CMP), avant un vote dans les deux chambres le lendemain. "Une majorité existe" a martelé, mardi, la cheffe du gouvernement, Élisabeth Borne, qui compte sur le soutien du parti Les Républicains (LR) pour éviter un passage en force de la réforme par le biais du 49.3.
À Paris, le cortège s’élancera à 14 h depuis Les Invalides en direction de place d'Italie alors que de nombreuses marches sont prévues au cours de la journée en région, à Marseille, Lyon, Amiens ou bien encore Lille.
De nombreux secteurs ont déjà annoncé leur participation à cette huitième journée d’action interprofessionnelle, marquée par des perturbations dans les transports alors que des blocages perdurent dans plusieurs raffineries et incinérateurs de déchets.
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RER et transiliens particulièrement affectés
Comme lors des précédentes mobilisations, des milliers d'usagers des transports publics seront concernés par les grèves dans le secteur des transports. La RATP a prévu des perturbations plus ou moins importantes sur les lignes 2, 3, 7, 8, 12 et 13 du métro, et un service "très perturbé" des RER avec trois trains sur quatre sur la ligne E, deux trains sur trois sur la ligne C, un train sur deux sur les lignes A et B et seulement deux sur cinq, en moyenne, sur la ligne D.
Côté transilien, la situation sera elle aussi tendue sur les lignes H,J, L (deux trains sur trois), N (un train sur deux) et R (deux sur cinq) alors que les tramways ne devraient pas être affectés. Trois TGV sur cinq en moyenne seront maintenus.
Le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, a pour sa part tenté de rassurer les français affirmant qu’il ne fallait pas s’attendre à une "journée noire" dans les transports tout en reconnaissant des difficultés.
#Grève | « Il y aura des perturbations dans les transports mercredi, mais nous n'anticipons pas de tensions équivalentes à celles connues lors des précédentes mobilisations. » #Les4V pic.twitter.com/ZkDAnbgyp5
March 14, 2023Le trafic aérien ne sera pas non plus épargné, l'USACcgt, premier syndicat de l’aviation civile, ayant déposé un préavis de grève appelant les employés à cesser le travail.
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Les éboueurs reconduisent la grève
Alors que les ordures s’amoncellent depuis plusieurs jours dans plusieurs quartiers de Paris, faute de ramassage, les éboueurs et agents de propreté de la ville comptent bien maintenir la pression sur le gouvernement. Ces derniers ont voté, mardi matin, la poursuite de la grève "au moins jusqu'au 20 mars", lors d'une assemblée générale.
Trois incinérateurs sont actuellement à l’arrêt du fait de blocages : à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), alors qu’un quatrième, situé à Romainville (Seine-Saint-Denis), est saturé.
La Mairie de Paris, qui gère le ramassage des ordures ménagères dans la moitié des arrondissements, s'est dite "solidaire" du mouvement social. Quelque 6 600 tonnes de déchets étaient recensées dans la capitale mercredi, au 9e jour de la grève.
En milieu de soirée, en raison des "conditions sanitaires" régnant à Paris, Gérald Darmanin a donné instruction au préfet de police de Paris, Laurent Nunez, de demander à la mairie de "réquisitionner" des moyens afin d'évacuer les ordures.
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Le secteur de l’énergie mobilisé
Des baisses de production sont toujours à l'ordre du jour dans le secteur de l'électricité, encore très mobilisé compte tenu de l'enjeu crucial pour les électriciens et gaziers, qui, outre le recul de l'âge légal, redoutent la suppression de leur régime spécial de retraite.
Le site d'EDF recensait, mardi après-midi, des baisses de production dans des centrales nucléaires tout comme dans des centrales thermiques. Dans l'hydraulique, le site d'EDF indiquait une "perte de puissance disponible en cours" de 6 210 MW, "liée au mouvement social en cours".
Côté gaz, l'ensemble des 13 stockages de gaz de Storengy étaient encore occupés et en grève mardi après-midi "au moins jusqu'à la fin de la semaine", selon la CGT Énergie, sans conséquences à ce stade pour les clients. Les quatre terminaux méthaniers qui permettent d'importer du gaz naturel liquéfié (GNL) en France ont également reconduit mardi leur mouvement de grève jusqu'à la semaine prochaine a-t-on appris auprès de la CGT.
La grève dans le secteur pétrolier devrait elle aussi continuer avec le blocage de nombreuses raffineries. Chez TotalEnergies, "pour l'instant ça n'a pas changé, les expéditions sont toujours bloquées partout" même si la production continue, a indiqué à l'AFP Éric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe.
Dans les autres groupes pétroliers, la grève se poursuit également, notamment à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et à la raffinerie Petroineos à Lavera où les travailleurs "sont encore en grève", selon la CGT.
Avec AFP
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Le Sénat adopte la réforme des retraites avant une semaine décisive
Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"
MOUVEMENT SOCIAL
Forte mobilisation contre la réforme des retraites, l'intersyndicale veut voir Macron en "urgence"
L'Humanité
Les points chauds en débat à la commission mixte paritaire
ActuQuatorze députés et sénateurs doivent s’entendre sur un texte final, ce mercredi. Si un désaccord semble persister sur les carrières longues, le cœur de la réforme va rester identique.
Aurélien Soucheyre«Tout est bordé ! » assure un député Modem au sujet de la commission mixte paritaire (CMP) qui doit se réunir ce mercredi matin sur la réforme des retraites. « Sept députés et sept sénateurs doivent trouver une synthèse sur un texte que personne n’a examiné jusqu’au bout », relève l’élu FI Hadrien Clouet. « Mais la question n’est même plus celle du contenu final du texte : la mesure phare reste le report de l’âge légal, doublé de l’accélération de la réforme Touraine. Et les Français sont contre ! » tranche le député PCF Pierre Dharréville. Macronistes et parlementaires LR semblent cependant déterminés à s’entendre en CMP. En cas d’accord, le texte serait directement transmis pour un vote du Sénat et de l’Assemblée (à moins qu’un 49.3 ne soit utilisé). En cas de désaccord, la réforme sera de nouveau examinée durant plusieurs jours par les parlementaires. « Personne n’a envie que ça dure encore et encore. Si on peut finir jeudi, autant en profiter », souffle une députée Renaissance.
Reste plusieurs points à trancher. Le plus épineux concerne le dispositif sur les carrières longues. « Il faudra trouver une solution positive pour que tous ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans puissent partir après 43 annuités, donc avant 64 ans », a souligné Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée. Cette mesure, défendue notamment par le député Aurélien Pradié, reste pour le moment au cœur d’un bras de fer avec la Macronie. Il est d’ailleurs « possible » que les « concessions » prévues ne soient pas conservées, a déclaré, lundi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Nous sommes d’accord sur ce principe : pas plus de 43 années de carrière pour ceux qui ont commencé avant 21 ans », insiste de son côté l’élu Modem Philippe Vigier, qui précise « qu’il n’y a plus grand-chose à modifier quand on voit le texte issu du Sénat ».
Des modifications sont cependant attendues concernant le CDI senior adopté par les sénateurs, qui met en place une dégressivité des cotisations sociales sur l’emploi des seniors. « Attention à l’effet d’aubaine ! » prévient le centriste Charles de Courson. La CMP devrait ainsi mettre des « garde-fous » pour que les entreprises ne puissent pas embaucher que des seniors. « Ces améliorations font que l’abstention est possible pour les députés UDI », a indiqué Christophe Naegelen. Un amendement, que le président du groupe LR, Bruno Retailleau, avait refusé de défendre au Sénat, pourrait faire son retour concernant l’accélération de l’extinction des régimes spéciaux, tout en conservant la clause du grand-père, comme voulue par Renaissance. Enfin, macronistes et élus LR se seraient entendus pour une surcôte de 5 % pour les mères de famille qui partiraient à la retraite à 64 ans. « De toute façon, il n’y aura pas de majorité pour voter ce texte qui tient du poker menteur », prévient le communiste Sébastien Jumel.
Réforme des retraitesCommission mixte paritaireAssemblée nationaleSénat New York Times - World
Xi’s Third Term
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Xi Jinping is revamping China’s regulatory framework so the ruling Communist Party can assert more direct control over financial policy.
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By Daisuke Wakabayashi and Claire Fu
To a man with a hammer, a renowned psychologist once posited, everything looks like a nail.
For most of his decade in power, Xi Jinping, China’s leader, has usually arrived at the same conclusion for how best to deal with the country’s issues: get the Communist Party more involved. And now, as China is confronting an economy lacking the dynamism of the past and teetering from a real estate sector in crisis and local governments overrun with debt, Mr. Xi is again wielding his hammer.
At the annual gathering of China’s national legislature, which concluded on Monday, Mr. Xi introduced a series of sweeping changes to the country’s regulatory framework, allowing the party’s top leaders to assert more direct control over financial policy and bank regulation. Appointments for allies of Mr. Xi to key regulatory roles and additional shake-ups are expected in the coming days, further cementing the party’s oversight of the financial system.
“It’s very consistent with what Xi Jinping has been rolling out over the past 10 years,” said Max Zenglein, chief economist at the Mercator Institute for China Studies in Berlin. “Whenever he’s confronted with a problem, the solution is greater centralization to the party.”
The moves were the latest evidence of how Mr. Xi continues to reshape China’s business climate, steering the world’s second-largest economy away from the free-market policies that underpinned its ascent. While past Chinese leaders sought to maintain a buffer between the party and the private sector, Mr. Xi has erased those lines and made clear that businesses are there to advance the party’s agenda.
Mr. Xi underscored that message on March 6 when he declared that the party had always regarded the private sector as “our own people” and that while it had a responsibility to support businesses in difficult times, it also needed to “offer guidance” in times of confusion.
With the economy growing near its slowest pace in decades, it is essential to Mr. Xi that the financial sector comply with his vision. He needs bankers to allocate capital in the ways that China wants its money spent and prevent domestic funds from moving overseas, while exercising caution to avoid overextending loans and jeopardizing the financial system.
In what appeared to be a precursor to the structural changes in the financial regulatory bureaucracy, China’s top anti-graft watchdog also published a not-so-veiled warning to bankers last month. It said it would “seriously investigate and deal with the people who neglect the party’s leadership in financial work and state-owned enterprises.”
Echoing the message of “common prosperity,” one of Mr. Xi’s hallmark slogans to narrow the wealth gap in Chinese society, the watchdog said bankers should embrace the party’s values and avoid the ideologies of the “financial elite.” The group said bankers should not emulate the West with its singular focus on money.
Heads are already starting to roll. Bao Fan, a prominent investment banker and chief executive of China Renaissance Holdings, vanished last month. After initially saying that it was unable to contact Mr. Bao, China Renaissance said it had learned that the banker was cooperating with an investigation being carried out by certain Chinese authorities.
Last month, China’s top prosecutor charged Tian Huiyu, the former president of China Merchants Bank, one of the country’s biggest commercial lenders, with abuse of power and insider trading. When he was expelled from the Communist Party in October, the party said in a statement that Mr. Tian had led “a corrupted life with loose morals” for accepting lavish gifts as well as invitations for banquets, travel and golf.
The pointed rhetoric, targeted oversight and crackdowns on high-profile figures are reminiscent of China’s so-called rectification campaign of the last few years in the technology sector. This resulted in huge fines, the upending of business strategies and tycoons driven underground.
But unlike the technology industry, which had been flying high and amassing greater influence in society, the financial sector is under tremendous pressure partially because of the shaky balance sheets of local governments and the banks that lend to them. ANZ Research estimates that Chinese local government debts have grown 16 percent annually over the last five years.
After three years of footing the bill for China’s strict “zero Covid” policy of constant testing, local government finances are depleted, a situation worsened by a property market collapse that has diminished a once-reliable revenue stream from leasing state-owned land to real estate developers.
On Friday, China’s legislature, known as the National People’s Congress, approved a proposal to create a new regulatory body called the State Bureau of Financial Supervision and Administration to oversee China’s 400 trillion yuan, or $57 trillion, financial system. The new entity was formed out of China’s existing banking and insurance regulatory commission, and it will absorb some roles played by other agencies including the central bank and the securities regulator.
Darrell Duffie, a professor of management and finance at Stanford University and a close watcher of China, said the changes are consistent with how China turns to additional regulation to redress past mistakes. In this case, he said, it wanted to correct the “excess financial exuberance” that has caused dozens of real estate developers to default on loans and left the sector awash in debt.
It is a delicate dance, Zhaopeng Xing, senior China strategist at ANZ Research, wrote in a report, because the authorities need to make sure that banks and companies don’t binge on risky loans, while not suffocating the economy, because credit “remains the most important driver of growth.”
Analysts say this latest campaign to clean up the financial sector is also rooted in growing concern about the adequacy of the country’s financial regulation, which had been called into question in recent years by a series of missteps and scandals that tested the party’s ability to maintain order.
Peer-to-peer lending initially took off in China around 2014 without much oversight until a series of defaults and scandals unleashed a wave of protests that forced the government to shut down the sector several years later. Last year, demonstrations erupted when depositors in rural banks in Henan Province in central China said the institutions froze their savings accounts and refused to let them withdraw their money.
Lu Ting, chief China economist at Nomura, a Japanese brokerage, said some of these changes were long overdue because “many problems” emerged in recent years reflecting the challenge of local governments supervising the financial institutions that they rely on.
In addition to the new government financial regulator, the Communist Party is expected to resurrect a policy-setting committee that will report directly to top leadership. The Central Financial Works Commission was formed in 1998 after the Asian financial crisis so that party leaders could play a role in regulation. It was disbanded five years later when China established a banking regulator.
In the reincarnation, the commission is expected to work closely with the new regulator, and it will be headed by a member of the Politburo Standing Committee, the inner circle of power in Chinese politics comprising mostly Xi loyalists and the party’s top leaders who oversee the day-to-day running of the country. Bloomberg earlier reported the revival of the committee.
The revamp confirms what many in China already know. Whether it is politics, the military or the economy, all roads lead to Mr. Xi. On Friday, the 2,952 delegates of the national legislature endorsed Mr. Xi for a rare third term as president. There was not a single dissenting vote.
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Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : face aux députés LR tentés de cosigner une motion de censure, Marleix tape du poing sur la table
Un rappel à l’ordre qui n’est pas passé inaperçu. Olivier Marleix a recadré les députés Les Républicains (LR) qui seraient tentés de cosigner une motion de censure, en marge d’une réunion du groupe organisée à l’Assemblée nationale ce mardi 14 mars. Comme l’a rapporté Le Figaro, qui s’appuie sur des propos tenus par plusieurs participants à cette réunion, le patron de la droite à l’Assemblée a émis une mise en garde très claire : si un député devait cosigner une motion de censure, il serait alors exclu du groupe Les Républicains.
Olivier Marleix et Eric Ciotti sur la même longueur d’onde
Un élu a confié au quotidien national qu’il était fait allusion à une motion de censure déposée avec les élus du groupe Liberté, indépendants, Outre-Mer et territoire (LIOT). Et le même élu d’apporter cette précision : « Olivier Marleix a annoncé que celui qui dépose une motion de censure avec LIOT ira siéger avec LIOT. » Aussi, selon les informations du même journal, le patron de la droite à l’Assemblée a jugé que « le dépôt d’une motion de censure demand[ait] un projet de gouvernement commun », ce qui « n’est pas le cas ». Un point de vue que le président des Républicains, Eric Ciotti, semble partager. Comme le soulignent nos confrères, ce dernier a souligné qu’il n’y aurait aucune motion de la part de LR sur les retraites. Et pour cause, dans la négociation avec le gouvernement, le parti a obtenu un grand nombre d’arbitrages.
Dimanche 12 mars, invité de l’émission Questions politiques France Inter/franceinfo/Le Monde, Jordan Bardella avait, de son côté, affirmé que « des discussions » avaient lieu « à l’Assemblée nationale », en vue d’une motion de censure commune. « Il faudra peut-être se mettre d’accord avec toutes les oppositions pour déposer une motion de censure, peut-être la plus consensuelle possible », avait fait savoir le président du Rassemblement national (RN), sur le plateau. L’eurodéputé avait jugé qu’il était « dans l’intérêt de tous les Français [et] du modèle social français, que les oppositions […] se mettent d’accord pour déposer une motion de censure qui fasse tomber le gouvernement, si le choix du 49.3 [devait être] fait ».
France24 - World
Biden administration greenlights controversial Willow oil project in Alaska
Issued on: 13/03/2023 - 16:09
NEWS WIRES
The Biden administration is approving a scaled-back version ConocoPhillips' COP.N $7 billion oil and gas drilling project in Alaska, the US Department of Interior said on Monday.
The decision comes despite an aggressive eleventh-hour campaign from opponents who say the development of the three drill sites in northwestern Alaska conflicts with Biden's highly publicized efforts to fight climate change and rapidly shift to cleaner sources of energy.
The fate of the project has been closely watched by Alaska officials, the oil and gas industry and green groups as President Joe Biden seeks to balance his goals of decarbonizing the US economy with calls to increase domestic fuel supplies to keep prices low.
ConocoPhillips had sought to build up to five drill sites, dozens of miles of roads, seven bridges and pipelines.
The Interior Department approved the project with three drill pads after saying last month that it was concerned about the greenhouse gas impacts of Willow.
Its Bureau of Land Management last month recommended a "preferred alternative" that includes three drill sites and less surface infrastructure than originally proposed.
The department on Monday said it reduced the size of ConocoPhillips' proposal by 40% by denying two requested drill pads that would reduce the project’s freshwater use and prevent the development of 11 miles of roads, 20 miles of pipelines, and 133 acres of gravel.
ConocoPhillips and Alaska elected officials endorsed that version of the project, which the agency has said would reduce the impact on habitats for species like polar bears and yellow-billed loons.
The decision comes after the Biden administration on Sunday announced new protections for Alaskan land and water.
It said it would make nearly 3 million acres of the Beaufort Sea in the Arctic Ocean "indefinitely off limits" for oil and gas leasing, building on an Obama-era ban and effectively closing off US Arctic waters to oil exploration and issued protections for 13 million acres of "ecologically sensitive" Special Areas within Alaska's petroleum reserve.
Environmental groups criticized the Biden administration, saying it was trying to have it "both way" on climate change.
"Promoting clean energy development is meaningless if we continue to allow corporations to plunder and pollute as they wish,” Food & Water Watch Executive Director Wenonah Hauter said.
(Reuters)
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Biden to release 15 million barrels of US oil from reserves, says official
Biden says Saudi Arabia will face 'consequences' for OPEC+ oil production cut
Biden announces modest climate actions, stops short of declaring emergency
L'Humanité
Washington place ses pions en Indo-Pacifique
ActuAukus Joe Biden a lancé le programme de sous-marins à propulsion nucléaire destiné à l’Australie, en partenariat avec le Royaume-Uni. Pièce de la stratégie d’endiguement de l’influence chinoise, l’alliance prend le risque de la prolifération.
Lina SankariLe lieu tient du symbole. C’est depuis la base navale de Point Loma à San Diego (Californie) que le président des États-Unis, Joe Biden, a dévoilé, ce 13 mars, le programme militaire de développement de sous-marins à propulsion nucléaire et d’armement conventionnel, en présence des premiers ministres australien, Anthony Albanese, et britannique, Rishi Sunak, dans le cadre de l’Aukus, la triple alliance formée en 2021, qui vise à endiguer l’influence chinoise. À la frontière du Mexique, le port en eaux profondes de Point Loma est l’une des plus importantes bases militaires navales du Pacifique. La base joue un rôle-clé dans la défense du territoire états-unien et dans la capacité de projection de l’US Navy vers l’espace indo-pacifique. Une annonce en forme d’allégorie, donc, dans la stratégie d’affirmation de la puissance états-unienne dans le monde.
Cette semaine, Washington s’affaire à consolider ses positions dans la zone alors que celle dominante de Pékin se confirme. En mer de Chine méridionale, par laquelle transitent annuellement des milliards de dollars de commerce, la Chine a contribué à modifier la géographie par l’intermédiaire d’avant-postes militaires et le rapport de force grâce à de multiples alliances avec les pays du Pacifique. « La puissance maritime et aérienne (des Chinois) est désormais d’une telle portée dans la mer de Chine méridionale » qu’elle pourrait entraver le commerce international, s’inquiète l’amiral états-unien à la retraite Harry B. Harris Jr, qui a dirigé le commandement américain du Pacifique. Une partie de la lutte pour le leadership mondial entre les deux puissances se joue en effet dans cet espace.
Les États-Unis, qui ont fait de la Chine leur principal défi sécuritaire ces dernières années, sont entrés dans une phase d’accélération de leur projet dans la région. L’alliance Aukus est l’une des pièces de ce dispositif qui demande à Canberra de réaliser le plus important investissement de défense de son histoire avec 40 milliards de dollars sur les dix premières années. En attendant le début de la décennie 2040, date de la livraison à l’Australie du premier submersible SSN-Aukus, de conception britannique et doté de technologies américaines, trois sous-marins à propulsion nucléaire américains de la classe Virginia devraient être vendus afin d’opérer la jonction avec les sous-marins australiens actuels de la classe Collins qui seront retirés du service à la fin des années 2030.
la chine dénonce une « voie dangereuse »
En attendant, Washington, qui partage pour la première fois de son histoire la technologie de ses sous-marins nucléaires, augmentera sa présence navale en Australie afin de former les équipages.
C’est également la première fois qu’une disposition du traité de non-prolifération de 1968 est utilisée pour transférer des matières fissiles et des technologies nucléaires d’un État doté de l’arme nucléaire vers un État qui en est dépourvu. Le paragraphe 14 du traité de non-prolifération permet d’exempter les matières fissiles utilisées à des fins militaires non explosives, comme la propulsion navale, d’inspections et de surveillance. La nervosité est toutefois palpable parmi les experts, qui craignent que le projet Aukus ne crée un précédent. L’Ican presse de son côté l’Australie de signer le traité onusien sur l’interdiction des armes nucléaires. Réponse sybilline de la part de Canberra, qui, au-delà des enjeux géopolitiques, lorgne les 20 000 emplois en trente ans censés découler du contrat : « Le combustible nucléaire que l’Australie reçoit ne peut pas être utilisé dans des armes nucléaires sans autre traitement chimique, ce qui nécessite des installations que l’Australie n’a pas et ne cherchera pas. »
La Chine a à cet égard dénoncé, le 14 mars, la « voie erronée et dangereuse » prise par l’alliance. Sa mise en garde sur les risques de prolifération a été relayée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « Les obligations légales des parties et les enjeux de non-prolifération sont primordiaux », insiste le directeur général de l’instance onusienne, Rafael Grossi. De son côté, Joe Biden assure que « ces sous-marins seront à propulsion nucléaire, mais ne porteront pas d’armes nucléaires ».
un rapprochement historique séoul-Tokyo
On comprend mieux pourquoi la France, qui devait initialement vendre sa propre technologie à l’Australie, avait vu Canberra dénoncer le contrat en 2021 au profit des Américains et des Britanniques. La mise à l’écart de Paris, qui n’avait pourtant pas hésité un temps à reprendre le vocable américain autour de la rivalité avec la Chine avant de suggérer une « troisième voie », dessinait alors les contours d’un plan hégémonique et exclusivement états-unien dans la région. Washington s’est ainsi employé à démanteler toutes les possibilités de partenariats alternatifs mis sur la table par la France, qui a elle aussi des intérêts stratégiques et des territoires à protéger dans les bassins indien et océanien.
La Russie voit quant à elle, dans l’Aukus, la consolidation du projet d’encerclement militaire de l’Europe à l’Asie : « Le monde anglo-saxon bâtit des structures de bloc comme Aukus, avançant l’infrastructure de l’Otan en Asie et faisant sérieusement le pari de longues années de confrontation », souligne le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le rapport de force ne se joue pas seulement autour d’Aukus alors que l’administration Biden active le Quad, le dialogue quadrilatéral pour la sécurité, créé en 2007 avec l’Australie, le Japon et l’Inde, et un temps présenté comme un « mini-Otan asiatique ».
Début mars, le président états-unien dessinait un projet, destiné à contrer les nouvelles routes de la soie chinoises, basé sur des investissements dans les infrastructures, mais également l’autonomisation des chaînes d’approvisionnement régionales souvent dépendantes de la Chine, la coopération dans le domaine de la cybersécurité et la production de vaccins. Les 16 et 17 mars, le président sud-coréen se rendra de son côté au Japon, une première en douze ans. Au nom de la lutte contre l’influence chinoise et le programme militaire nord-coréen, Yoon Suk-youl opère un rapprochement historique avec Tokyo, quitte à solder les différends historiques autour de la compensation des victimes du travail forcé durant la Seconde Guerre mondiale (lire sur humanite.fr). Une recomposition des partenariats de sécurité et des alliances qui sert avant tout les intérêts de Washington.
sous-marins australiensÉtats-UnisRoyaume-uniChine France24 - World
France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB contagion risk
Issued on: 13/03/2023 - 10:55
NEWS WIRES
European finance ministers and the EU's economics commissioner played down the contagion risk of the collapse of US Silicon Valley Bank (SVB) while European bank shares saw their biggest rout since the start of Russia's invasion of Ukraine.
Pan-European STOXX banking index .SX7P was down 5.38% by 1700 CET after being down more than 6%, extending Friday's losses when it shed 3.8%. Over two days, it lost nearly nine percent, after being down as much as 10.4% in afternoon trade and hitting its lowest level since early January.
At the start of a Eurogroup finance ministers meeting in Brussels, French Finance Minister Bruno Le Maire called on markets to "calm down" and European Economic Commissioner Paolo Gentiloni stressed he did not see a risk of contagion for European banks following SVB's collapse SIVB.O.
"There is a possibility of indirect contagion, but at the moment we do not see this as a specific risk," Gentiloni said.
Germany's Commerzbank CBKG.DE was the worst-hit bank in the index, down nearly 13% at 1700 CET, but German Finance Minister Christian Lindner said in Brussels that the SVB collapse "changes nothing" for Germany.
"I have faith in the German economy," he said.
France's Le Maire and his Belgian counterpart Vincent Van Peteghem also said they saw no specific concern for their country's banks, as investors were dumping their financial institutions' shares.
Shares of French banks Societe Generale SOGN.PA and BNP Paribas BNPP.PA were down over six percent, while shares of Belgian KBC KBC.BR were down nearly six percent shortly before market close.
"There is no link between the different situations...when you are looking at the economic model and the financial model of BNP Paribas BNPP.PA, Société Générale SOGN.PA, and other French banks: it is radically different from the model of the Silicon Valley Bank," Le Maire said.
Belgian finance minister Vincent Van Peteghem also poured oil on the waters.
"We have a very clear European and Belgium regulatory framework which allows us to know what the situation is and that of course helps us to keep to keep trust in the banking system," he said.
In Spain, shares of Sabadell SABE.MC, Santander SAN.MC, BBVA BBVA.MC, Caixabank CABK.MC and Unicaja UNI.MC fell between 7% and 11% in afternoon trading.
"Spanish banks have a reinforced supervisory framework and have a healthy balance sheet," Spanish economy minister Nadia Calvino said.
Meanwhile, Irish finance minister Michael McGrath said it was still "early days" with respects to seeing the impact of the collapse, adding Ireland welcomes the acquisition of the British arm of the collapsed Silicon Valley Bank by HSBC.
(Reuters)
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Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse
Yellen rules out SVB bailout but US said to weigh safeguarding deposits
US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis
New York Times - World
France’s Pension Plan Strikes
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Why So Many People in France Are Protesting Over Pensions
President Emmanuel Macron is forging ahead with plans to raise the legal age of retirement to 64, from 62, despite strikes, wide public opposition and a two-month showdown with labor unions.
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By Aurelien Breeden
Reporting from Paris
President Emmanuel Macron’s unpopular plans to raise the legal age of retirement to 64, from 62, are coming to a head this week with a crucial vote in Parliament, despite waves of marches and strikes organized by labor unions nationwide.
Some of the demonstrations have gathered over a million people and they have emerged as a major test for Mr. Macron after his re-election last year, with public opinion polls repeatedly showing that a majority of French people oppose his proposal.
Overall disruptions have been limited, but heaps of trash are piling up in the capital, Paris, because of a strike by garbage collectors, and travel on parts of the city’s transportation system and on the national railway has been partially disrupted before another mass protest scheduled for Wednesday.
All eyes are now on Parliament, which is expected to vote on the pension bill a final time later in the week, and especially on the lower house, where Mr. Macron’s party does not have enough lawmakers to pass the bill on its own.
The government could ram it through without a vote, guaranteeing passage but infuriating opponents and potentially fueling more trouble. Or Mr. Macron could gamble on a high-stakes vote with an uncertain outcome — and risk a stinging defeat.
Bruno Retailleau, a top senator with the mainstream conservative Republican party — whose votes Mr. Macron would need — said the government was facing a dilemma.
“It’s Russian roulette, or it’s the Big Bertha,” he told Sud Radio last week, referring to the famous World War I-era German howitzer.
Mr. Macron and his government say they need to change France’s pension system to put it on a firmer financial footing as life expectancy rises and as the ratio of workers to retirees decreases. Opponents, including a united front of labor unions, dispute the need for urgency. They say that Mr. Macron is attacking a cherished right to retirement and unfairly burdening blue-collar workers because of his refusal to increase taxes on the wealthy.
Neither side has shown any sign of backing down. Mr. Macron has said little publicly about the pension overhaul and left his top ministers to defend it. But he has staked much of his second-term legacy on getting it done.
Wait, why does this seem familiar?
The prospect of a pension overhaul has long a third rail of French politics since long before Mr. Macron took office, prompting large protests in 1995 (which succeeded) and in 2010 (which failed). This is the second time that Mr. Macron’s pension plans have met fierce resistance.
In 2019, during his first term, an effort by Mr. Macron to overhaul France’s generous pension system led to huge street protests and grinding strikes, including one of the longest transportation walkouts in the country’s history. The government shelved those plans after the coronavirus pandemic hit.
There is a key difference between what Mr. Macron did back then and what he is doing now: His initial project did not involve increasing the legal age of retirement. Instead, he was aiming for an across-the-board overhaul of the pension system’s dizzyingly complex architecture. The goal was to merge 42 pension programs into what he said would be a fairer, unified system, using points that workers would accumulate and cash in upon retirement. But the plans left many confused and worried that their pensions would decrease.
So what is Macron doing this time?
The latest plans are a much more straightforward attempt to balance the system’s finances by making the French work longer, an effort that the government acknowledges will be difficult for some but that it insists is necessary.
France’s pension system relies primarily on a pay-as-you-go structure in which workers and employers are assessed mandatory payroll taxes that are used to fund retiree pensions. That system, which has enabled generations to retire with a guaranteed, state-backed pension, will not change.
France has one of the lowest rates of pensioners at risk of poverty in Europe, and a net pension replacement rate — a measure of how effectively retirement income replaces prior earnings — of 74 percent, according to the Organization for Economic Cooperation and Development, higher than the O.E.C.D. and European Union averages.
But the government argues that rising life expectancies have left the system in an increasingly precarious state. In 2000, there were 2.1 workers paying into the system for every one retiree; in 2020 that ratio had fallen to 1.7, and in 2070 it is expected to drop to 1.2, according to official projections.
Antoine Bozio, an economist at the Paris School of Economics, said that there was no short-term “explosion of the deficit” that needed to be addressed urgently. But “once you’ve said that the system isn’t in danger or on the verge of a catastrophe,” he said, “that doesn’t mean there isn’t a problem” in the long term.
To keep the system financially viable without funneling more taxpayer money into it — something the government already does — Mr. Macron wants to gradually raise the legal age of retirement by three months every year until it reaches 64 in 2030. He also wants to accelerate a previous change that increased the number of years that workers must pay into the system to get a full pension.
Mr. Macron has called the overhaul “indispensable.”
Why is the plan so unpopular?
Opponents say that Mr. Macron is exaggerating the threat of projected deficits and refusing to consider other ways to balance the system, like increasing worker payroll taxes, decoupling pensions from inflation or increasing taxes on wealthy households or companies.
Making people work longer, opponents argue, will unfairly affect blue-collar workers, who often start their careers earlier and who have a shorter life expectancy, on average, than white-collar ones. The prospect of pushing back the retirement age has led to protests and intermittent walkouts by workers in schools, public transportation, fuel refineries and other sectors.
“Sixty-four isn’t possible,” Philippe Martinez, the head of the CGT labor union, France’s second-largest, told French television in January. “Let them visit a textile factory floor, or a slaughterhouse, or the food-processing industry, and they will see what working conditions are like.”
Some worry about being forced to retire later because older adults who want to work but who lose their jobs often deal with age discrimination in the labor market.
The plan’s unpopularity also has much to do with pre-existing anger against Mr. Macron, who has struggled to shake off the image of an out-of-touch “president of the rich.”
By making pensions a cornerstone of his second term — he cannot run for a third consecutive one — Mr. Macron has also made them a referendum of sorts over his legacy, and analysts say that he could become a lame-duck president if he fails to pass the pension overhaul.
“That’s why he has not only all the unions, but also a large part of public opinion against him,” said Jean Garrigues, a leading historian on France’s political culture. “By tying himself to the project, opposition to it is heightened, dramatized in a way.”
What comes next?
The government has announced measures intended to mollify opposition, like continued exemptions allowing those who begin working at younger ages to retire earlier and measures to help seniors stay employed.
The government also said it would increase smaller pensions, but that backfired after officials acknowledged that for most retirees, the bump would be weaker than initially announced.
But those concessions were mostly offered as carrots to garner the support of Republican lawmakers, and they have not placated the unions. Some of them have continued disruptive strikes to force the government’s hand.
The Republican-controlled Senate, France’s upper house of Parliament, passed the bill last week. Now, a joint committee of lawmakers from the Senate and from the National Assembly, the lower and more powerful house, will work on a common version of the bill. Each house will then take a final vote, expected on Thursday.
Mr. Macron’s party, Renaissance, and its allies no longer enjoy an absolute majority in the National Assembly. They have to rely on the Republicans, whose leaders have said they could support the bill but whose lawmakers appear more divided, meaning the vote could go down to the wire. Even members of Mr. Macron’s party have expressed discomfort with his proposal.
The government could guarantee a legislative victory for Mr. Macron by using a rare constitutional tool to ram the bill through without a vote. Prime Minister Élisabeth Borne used this tactic several times in the fall to enact finance measures, but the government has said repeatedly that it wants to avoid using it in this case.
The procedure would expose the cabinet to a no-confidence motion — one that would be unlikely to pass, because even Republican lawmakers opposed to the pension bill do not want to topple the government. Still, using this tactic with such a contentious and consequential piece of legislation could further inflame tensions on the streets and complicate Mr. Macron’s second term.
Constant Méheut contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
Retraites : les débats de la commission mixte paritaire ne seront pas retransmis, annonce Yaël Braun-Pivet
Yaël Braun-Pivet a mis fin aux interrogations à l’approche des débats de la commission mixte paritaire sur la réforme des retraites. Mercredi 15 mars, sept sénateurs et sept députés doivent s’entretenir à huis clos pour trouver un compromis sur le très contesté projet de loi du gouvernement, qui va mener le même jour à une huitième journée de mobilisation. Contrairement à la demande du groupe du Parti socialiste (PS), les échanges de la commission mixte paritaire ne seront pas retransmis en direct. C’est ce qu’a confirmé la présidente de l’Assemblée nationale dans un courrier adressé au président du groupe socialiste, Boris Vallaud, que franceinfo a pu consulter ce mardi 14 mars.
Un « compte-rendu » à l’issue de la CMP
Yaël Braun-Pivet a justifié dans sa lettre que le règlement de l’Assemblée ne permettait pas une telle retransmission. La titulaire du Perchoir a fait savoir qu’un « compte-rendu » sera rédigé pour « faire état des travaux et des votes de la commission ainsi que des interventions prononcées devant elle (la CMP) à l’exclusion de tout autre procédé », relate franceinfo.
Une demande pour plus de « transparence »
La présidente de l’Assemblée a donc refusé la demande de Boris Vallaud qui réclamait lundi 13 mars à ce qu’une retransmission en direct soit « exceptionnellement » autorisée. Du côté de la présidente des députés de La France insoumise (LFI), Mathilde Panot a promis de tenir des points presse et de publier régulièrement des informations sur les réseaux sociaux pour « une publicité et une transparence » sur les débats menés à la commission mixte parlementaire.
Valeurs Actuelles
Logements sociaux, pistes cyclables… comment Hidalgo veut accélérer sa “révolution écologique”
Anne Hidalgo a de grands et coûteux projets pour Paris. Et la maire PS de la capitale compte bien s’appuyer sur les bénéfices de la taxe foncière qui a augmenté de 52%. Il s’agit ainsi de récolter « 400 millions de plus par année », a expliqué Anne Hidalgo lors d’un point presse boudé par certains de ses adjoints écologistes. L’édile de la capitale a pour priorité « l’accélération de la révolution écologique » à Paris, relaie Le Figaro lundi 13 mars.
40% de logements sociaux en plus
D’ici 2050, la mairie d’Anne Hidalgo souhaite mettre en place de nombreux projets pour rendre la capitale plus verte et plus équitable. La Ville a notamment pour objectif d’obtenir 40% de logements sociaux et abordables. L’enveloppe supplémentaire devrait permettre de doubler le budget, de 200 à 400 millions d’euros par an, dédié à l’acquisition du bâti existant pour le convertir en logements sociaux.
Végétalisation et panneaux photovoltaïques
Anne Hidalgo souhaite également que 20% des toits soient équipés de panneaux photovoltaïques et que le nombre d’arbres plantés dans la capitale soit doublé afin de « donner plus de place à la nature ». Les autres points du plan de la mairie concernant les piscines, les espaces verts, les pistes cyclables ou les crèches seront détaillés « à l’occasion du budget supplémentaire », a fait savoir le premier adjoint PS, Emmanuel Grégoire, au Figaro.
Hidalgo peine à rassembler
Toutefois, le projet d’Anne Hidalgo peine à convaincre certains membres de son propre camp. Des élus écologistes, dont certains de ses adjoints, ont refusé de se rendre à son point presse. « Les premiers éléments ne donnaient aucune garantie », a expliqué Jérôme Gleizes d’Europe Écologie-les Verts (EEV) comme le relaie Le Figaro. L’élu écologiste a, au passage, pointé un manque de transparence sur ce plan : « À ce stade, nous ne connaissons que 2,59 milliards d’investissements sur les 10,6 » prévus d’ici la fin du mandat. De plus, « ces 2,59 milliards sont flous », a enfin déclaré Jérôme Gleizes.
France24 - World
North Korea fires two missiles in second test in three days
Issued on: 14/03/2023 - 01:42
NEWS WIRES
North Korea test-fired two short-range ballistic missiles in another show of force Tuesday, a day after the United States and South Korea began military drills that Pyongyang views as an invasion rehearsal.
The missiles launched from the southwestern coastal town of Jangyon flew across North Korea before landing in the sea off that country’s east coast, South Korea’s Joint Chiefs of Staff said in a statement. It said both missiles traveled about 620 kilometers (385 miles).
The reported flight distances suggest the missiles target South Korea, which hosts about 28,000 U.S. troops. South Korea's military called the launches “a grave provocation” that undermines stability on the Korean Peninsula.
The U.S. Indo-Pacific Command said Tuesday's launches don’t pose an immediate threat to its allies. But it said the North’s recent tests highlight the “destabilizing impact” of the North’s unlawful weapons programs and that the U.S. security commitment to South Korea and Japan remains “ironclad.”
Japanese Prime Minister Fumio Kishida told reporters that officials were still gathering details of the North Korean launches and there were no immediate reports of damage in Japanese waters.
Pyongyang could further escalate its weapons tests over the coming days in a tit-for-tat response to the allies’ military drills, which are planned to run until March 23. Last week, North Korean leader Kim Jong Un ordered his troops to be ready to repel what he called the “frantic war preparations moves” by his country’s rivals.
Worries about North Korea’s nuclear program have grown sharply after the North test-fired more than 70 missiles in 2022, many of them nuclear-capable weapons, and openly threatened to use them in potential conflicts with the United States and South Korea.
North Korea appears to be using long-stalled talks with Washington and the expanding U.S.-South Korean drills as a chance to enlarge its weapons arsenals to increase its leverage in future dealings with the United States.
The North Korean threats, along with China’s increasing assertiveness, have pushed the U.S. to seek to reinforce its alliances with South Korea and Japan. But some experts say a solidified Washington-Seoul-Tokyo cooperation could prompt Pyongyang, Beijing and Moscow to strengthen their own trilateral ties.
China and Russia, embroiled in separate confrontations with the U.S., have repeatedly blocked U.S. and its allies’ bids to toughen United Nations sanctions on North Korea.
Tuesday's launches were the North's second weapons test this week. On Monday, North Korea said it had test-fired two cruise missiles from a submarine the previous day. It implied the cruise missiles were being developed to carry nuclear warheads, though outside experts debate whether Pyongyang possesses functioning nuclear-armed missiles.
Submarine-launched missile systems are harder to detect and would provide the North retaliatory second attack capability. But experts say it would take years, extensive resources and major technological improvements for the heavily sanctioned nation to build a fleet of submarines that could travel quietly and reliably execute strikes.
U.S. National Security Adviser Jake Sullivan said Monday that North Korea has been refining its submarine-launch capabilities since its first test in 2016, and the United States was studying Sunday’s launches to assess the North’s capabilities.
“But of course, we’re not going to let any steps North Korea takes deter us or constrain us from the actions that we feel are necessary to safeguard stability on the Korean Peninsula,” Sullivan said.
The U.S.-South Korean joint exercises that started Monday include computer simulations involving North Korean aggression and other security scenarios and field exercises. The field exercises would return to the scale of the allies’ biggest springtime exercises that were last held in 2018, according to South Korean defense officials.
The two countries have been expanding their drills as North Korean nuclear threats have been growing.
U.S.-South Korea drills will proceed normally, regardless of whether “North Korea tries to disrupt them with provocations like missile launches,” Jeon Ha Gyu, spokesperson of South Korea’s Defense Ministry, said Tuesday. U.S. State Department spokesperson Ned Price said Monday the United States has made clear it harbors no hostile intent toward North Korea and that the allies’ longstanding exercises are “purely defensive in nature.”
Holding telephone talks for the second consecutive day to discuss the North Korean launches, the chief South Korean and U.S. nuclear envoys stressed Tuesday that the North would face “clear consequences” for its actions, without specifying what those would be. They said the allies will maintain “firm readiness” to respond to any kind of North Korean provocation, according to Seoul’s Foreign Ministry.
Later this week, South Korean President Yoon Suk Yeol is to visit Tokyo for a summit with Kishida, where the North Korean threat is expected to be a major topic. The shared urgency over security is pushing Seoul and Tokyo closer together following years of disputes stemming from Japan’s colonial rule of the Korean Peninsula before the end of World War II.
(AP)
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North Korea announces missile launch as US-South Korea drills begin
North Korea fires four cruise missiles into the Sea of Japan
North Korea says it fired ICBM as a warning to the US and South Korea
L'Humanité
130 députés européens pour taxer les plus riches
BilletGaël De SantisIl y a un trop-plein de riches sur cette planète. « En France, pays pourtant réputé pour son niveau élevé de taxation, les 370 plus riches familles ne sont effectivement taxées qu’autour de 2 à 3 % », dénoncent, dans une tribune publiée dans le Monde, 130 députés européens, notamment des groupes socialistes et démocrates (S&D), des Verts et de la Gauche (GUE/NGL). Le texte, sous la forme d’un « appel pour une juste imposition des ultrariches », a été initié par la parlementaire française Aurore Lalucq (Place publique) et le chercheur américain Gabriel Zucman. Il dénonce les « montages fiscaux » dont bénéficient les ultrariches. L’objectif serait un impôt progressif sur le patrimoine, par exemple de 1,5 % sur 50 millions d’euros. Augmenter les impôts, font valoir les signataires, est possible. Cela vient d’être décidé – il est vrai, à un taux faible – pour les multinationales, qui devront s’acquitter d’un impôt minimal sur les sociétés. En Europe, il sera de 15 % à partir du 31 mars.
impôtsrichestaxe multinationalesplace publique France24 - World
Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse
Issued on: 13/03/2023 - 03:38
FRANCE 24
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US President Joe Biden on Monday reassured Americans that their banking system is safe in the wake of the sudden collapse of Silicon Valley Bank (SVB) and the federal takeover of a second bank.
"Americans can have confidence that the banking system is safe. Your deposits will be there when you need them," he said in televised remarks from the White House.
The government is ensuring that SVB depositors get their money back, said Biden. "No losses will be borne by the taxpayers," he said. "The money will come from the fees that banks pay into the deposit insurance."
Biden's address came as US and European authorities moved to ease fears over the health of the banking system following the failure of Silicon Valley Bank.
US federal authorities stepped in to ensure depositors still had access to their funds at SVB and promised other institutions help in meeting customers' needs, but markets remained on edge Monday following the bank's sudden collapse.
In Britain, banking giant HSBC bought SVB's UK division for just £1 ($1.2) in a rescue deal overseen by the Bank of England and the government, while French and German authorities said there were no risks to their financial systems.
Amid fears over the wider sector, US President Joe Biden vowed to hold "fully accountable" the people responsible for "this mess" before delivering his remarks on Monday morning.
"The American people and American businesses can have confidence that their bank deposits will be there when they need them," Biden said.
In a joint statement on Sunday, the Federal Reserve, the Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) and the Treasury Department said SVB depositors would have access to "all of their money" starting Monday and that American taxpayers will not have to foot the bill.
They added that depositors in Signature Bank – a New York-based regional-size lender with significant cryptocurrency exposure which was shuttered on Sunday after its stock price tanked – would also be "made whole".
The Fed also announced it would make extra funding available to banks to help them meet the needs of depositors, which would include withdrawals.
"We are taking decisive actions to protect the US economy by strengthening public confidence in our banking system," the statement said.
"The US banking system remains resilient and on a solid foundation," due in large part to reforms and banking industry safeguards undertaken after the financial crisis of 2008, they added.
"Those reforms combined with today's actions demonstrate our commitment to take the necessary steps to ensure that depositors' savings remain safe."
Regulators on Friday took control of SVB – a key lender to startups across the United States since the 1980s – after a huge run on deposits left the medium-sized bank unable to stay afloat on its own.
SVB's implosion represents the largest bank failure since Washington Mutual in 2008.
Markets fall further
The British government's SVB UK rescue deal also guarantees deposits of customers, which include major businesses in the technology and life science sectors.
"This (deal) ensures customer deposits are protected and can bank as normal, with no taxpayer support," said British finance minister Jeremy Hunt, who had warned a day earlier that SVB's collapse posed a serious risk to the UK's tech sector.
Germany's finance watchdog said the "distressed situation" of SVB's German branch "does not pose a threat to financial stability".
The regulator, Bafin, added it had ordered "a moratorium" on the bank's German unit which it said did not offer bank deposit services.
French Finance Minister Bruno Le Maire said no "special warning" was needed for local lenders.
"I don't see any risk of contagion," he told Franceinfo radio.
Despite the moves, European stock markets fell deeper into the red on Monday and most Asian indices finished lower, with banks taking a hit.
"The contagion risk remains for small banks with highly rate-sensitive clients but the US authorities now step in to avoid contagion," said Ipek Ozkardeskaya, senior analyst at Swissquote Bank.
"The bank crisis will be sitting in the headlines, as solutions and possible contagion beyond the banking sector and beyond US borders will be on the menu of the week,"she said.
Avoiding 'contagion'
Investors punished the global banking sector on Thursday after SVB disclosed the extent of its troubles the day before.
Little known to the general public, SVB specialised in financing startups and had become the 16th largest US bank by assets: at the end of 2022, it had $209 billion in assets and approximately $175.4 billion in deposits.
Hours before Sunday's joint statement, Treasury Secretary Janet Yellen told CBS that the US government wanted "to make sure that the troubles that exist at one bank don't create contagion to others that are sound".
Since Friday, there have been calls from the tech and finance sectors for a bailout, which Yellen ruled out.
Yellen said reforms made after the 2008 financial crisis meant the government was not considering this option for SVB.
"During the financial crisis, there were investors and owners of systemic large banks that were bailed out ... and the reforms that have been put in place means that we're not going to do that again," she said.
In their joint statement, the US federal agencies stressed shareholders and certain unsecured debtholders will not be protected.
Fed officials said "investors in those two banks will lose everything. Senior management of those two banks will bear losses and be removed."
The officials said the "core goal" of the moves was to reassure bank customers they would have their money to pay their bills or meet payrolls for their businesses.
(FRANCE 24 with AP and AFP)
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US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis
US Federal Reserve hikes interest rates by another 0.75 percentage point
Business Daily
US Federal Reserve hikes interest rate to highest level since 2007
L'Humanité
Fouad Choubaki
Homme du jourNadjib TouaibiaLe Palestinien Fouad Choubaki, âgé de 83 ans, est libre ! Doyen des détenus qui peuplent les geôles israéliennes, il a revu le soleil de la Palestine occupée, le 13 mars. Les autorités israéliennes ne lui ont pas fait de cadeau. Accusé de trafic d’armes, il a purgé l’intégralité de sa peine de dix-sept ans au pays de l’apartheid. Barbe blanche et keffieh de la liberté sur les épaules, il a été triomphalement accueilli à Ramallah. Les années de prison n’ont pas usé sa détermination, il a livré un message de lutte dans le contexte d’une possible troisième Intifada : « Nous suivrons le chemin que Yasser Arafat a tracé pour nous, nous poursuivrons sa résistance, qu’importe le prix. Nos vies ne valent rien lorsqu’il s’agit de notre patrie, de notre peuple et de ceux qui sont tombés en martyrs en chemin ! » a-t-il lancé à ses compatriotes venus saluer sa libération.
Palestineprisonniers palestiniens France24 - World
Macron meets with Hungary's Orban at Élysée Palace to discuss Ukraine war
Issued on: 13/03/2023 - 22:41
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron received Hungary's Prime Minister Viktor Orban to discuss the Ukraine war and other issues ahead of a European Council meeting over a working dinner at the Élysée Palace on Monday night.
An outspoken critic of Europe's stance on the war in Ukraine, Orban remains one of the few dissenting voices among his EU counterparts, accusing the West of waging an "indirect war" on Russia.
The Hungarian prime minister has criticised Western sanctions levelled at Moscow and vowed to maintain ties with the Kremlin while refusing to supply arms to Ukraine.
Monday's dinner between Macron and Orban would represent an "occasion to reaffirm the importance of European values and European countries' united support of Ukraine in the latter's war with Russia via sanctions", said sources close to the president.
The two leaders were further expected to discuss “questions related to industrial policy, energy and migrations issues” as well as the Rule of Law ahead of the European Council set for March 23-24, the French presidency said in a statement.
Budapest is also engaged in a long-running row with the European Union over concerns in Brussels about corruption in Hungary.
In December, Brussels froze €12 billions in funds for Hungary pending anti-corruption reforms expected from Budapest.
(FRANCE 24 with AFP)
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Orban says Hungary will stick to veto of EU's Ukraine aid plan
EU extends deadline for Hungary to implement anti-corruption reforms
European Parliament says Hungary is no longer a 'full democracy'
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Recours au 49.3 : “Ce n’est pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer”, rassure Olivier Véran
Le gouvernement tend à rassurer sur le possible usage de l’article 49.3 de la Constitution. Il ne souhaite pas recourir à cet outil constitutionnel pour faire passer sans vote à l’Assemblée nationale la réforme des retraites, très contestée par les syndicats et une majorité de Français. Le porte-parole de l’exécutif, Olivier Véran, a tenu à mettre les choses au clair ce lundi 13 mars. Au micro de LCI, l’ancien ministre de la Santé a assuré que le 49.3 n’était « pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer » : « Ce n’est pas un tabou, c’est un outil constitutionnel, mais ce n’est pas une option qu’on utilise », a-t-il insisté.
🔴 #RéformeDesRetraites
➡ Vers un recours au 49.3 ?
🗣️ »Ce n’est pas un tabou, c’est un outil constitutionnel, après ce n’est pas une option qu’on utilise […] Ce n’est pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer » : @olivierveran à @agindre dans #LesMatinsLCI. pic.twitter.com/0f5L36IPsL
— LCI (@LCI) March 13, 2023
L’exécutif confiant en cette semaine décisive
Olivier Véran se montre particulièrement confiant alors que le Sénat a adopté samedi 11 mars l’ensemble de la réforme des retraites, et que le texte entre dans une semaine décisive. Les débats doivent reprendre mercredi 15 mars, jour de la huitième mobilisation contre le projet de loi de l’exécutif. Une commission mixte paritaire (CMP) – composée de sept députés et de sept sénateurs sans la présence de membres du gouvernement – devra trouver un compromis sur la réforme des retraites.
Sur LCI, le porte-parole a assuré que l’exécutif comptait sur le soutien de certains parlementaires, notamment à droite. Olivier Véran a cité « le patron de LR », Éric Ciotti, ainsi que « les présidents à l’Assemblée et du Sénat du principal groupe d’opposition », qui seraient plutôt « enclins à voter » la réforme des retraites, après des échanges satisfaisants.
France24 - Monde
Bakhmout, ville-clé où les ambitions d'Evgueni Prigojine se cachent pour mourir ?
Publié le : 14/03/2023 - 18:12Modifié le : 14/03/2023 - 18:14
Sébastian SEIBT
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Ces derniers jours, le patron du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, s’est plaint de ne plus avoir de ligne directe avec le Kremlin. Malgré ses appels répétés, ses hommes continueraient de ne pas recevoir suffisamment de munitions pour gagner la bataille de Bakhmout. Certains y voient le signe d’une perte d’influence à Moscou de ce personnage très controversé. Pour le plus grand plaisir du ministre de la Défense.
Il espérait que Bakhmout soit son haut fait de gloire, mais la ville ukrainienne qui résiste encore et toujours au groupe Wagner et à l’armée russe pourrait tout aussi bien devenir son chant du cygne. Le sort politique d’Evgueni Prigojine, le controversé fondateur de la société paramilitaire Wagner, semble de plus en plus lié à l’issue de la bataille autour de Bakhmout. Malgré les avancées de ses mercenaires, la ville reste encore entre les mains des Ukrainiens, d’après le point du 13 mars sur l’état de la guerre en Ukraine établi par l’Institut for the Study of War, un cercle de réflexion américain.
“Evgueni Prigojine assure depuis juillet que la chute de la ville est imminente. Il y a forcément une certaine impatience qui doit s’exprimer dans les plus hautes sphères du pouvoir à Moscou”, souligne Stephen Hall, spécialiste de la politique russe à l’université de Bath.
Bataille Wagner vs ministère de la Défense
Mais ce ne sont pas uniquement les soldats ukrainiens qui contrecarrent les ambitions militaires et politiques d’Evgueni Prigojine. À Moscou même, un camp anti-Prigojine s’est formé autour du ministère de la Défense qui se nourrit des difficultés de Wagner sur le terrain pour dénigrer l’ancien chef cuisinier de Vladimir Poutine devenu roi russe des mercenaires.
Evgueni Prigojine s’en est largement plaint publiquement ces derniers jours. Le 9 mars, il a assuré sur Telegram que ses “communications directes avec le Kremlin avaient été coupées” par ses ennemis du ministère de la Défense. Il les accusent aussi régulièrement depuis plus d’un mois de bloquer la livraison de munitions dont ses hommes auraient besoin pour prendre Bakhmout.
Avant le début de la guerre d’invasion en Ukraine, le groupe Wagner était bien vu grâce à ses faits d’armes en Ukraine en 2014, puis en Syrie et, plus généralement, hors de Russie, “y compris au sein du ministère de la Défense qui lui fournissait des armes et des munitions”, rappelle Joseph Moses, spécialiste de stratégie militaire et du conflit en Ukraine pour l'International Team for the Study of Security (ITSS) à Vérone.
Mais l’offensive en Ukraine déclenchée le 24 février 2022 par Vladimir Poutine a rapidement changé la donne. D’abord parce que le président russe a envoyé le groupe Wagner au combat lorsque l’armée traditionnelle semblait à la peine. “Ces mercenaires permettaient au Kremlin de renforcer le front sans avoir à décréter une mobilisation”, souligne Mark Galeotti, spécialiste des questions militaires russes, sur le site de l’hebdomadaire conservateur The Spectator.
Evgueni Prigojine était chargé de réussir là où le ministère de la Défense avait échoué. Et les mercenaires de Wagner ont effectivement participé à la prise des villes de Popasna, de Sievierodonetsk, et de Lyssytchansk lors de l’offensive débutée à la fin du printemps 2022 dans la région de Louhansk.
Des premiers succès qui semblent être montés à la tête du patron du groupe de mercenaires. “C’est quelqu’un de très sûr de lui, qui a vu une occasion à saisir pour gagner en influence politique auprès de Vladimir Poutine”, souligne Stephen Hall. Un destin à bâtir sur les dépouilles politiques du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou et de son bras droit, Valeri Guerassimov, le chef de l’état-major des armées. “Evgueni Prigojine est soupçonné d’avoir soutenu en coulisse les blogueurs ultranationalistes qui ont commencé à critiquer violemment les choix militaires de l’état-major à partir de l’été”, note Joseph Moses.
Pour cet expert, un dernier élément rendait inévitable l’affrontement entre le ministère de la Défense et le groupe Wagner : “L’armée et les mercenaires ont, tous les deux, un besoin constant de munitions.” Une denrée qui se fait de plus en plus rare en cette phase de guerre d’attrition [stratégie visant à épuiser les ressources de l’adversaire, NDLR].
Tout se joue à Bakhmout pour Prigojine
Bakhmout devait être le couronnement de la stratégie d’Evgueni Prigojine. Misant sur le fait que les Ukrainiens ne jetteraient pas toutes leurs forces dans la bataille pour une ville à l’importance stratégique discutable, “il pensait que la ville tomberait rapidement”, note Stephen Hall.
Il n’en a rien été, et les combats y font rage depuis plus de neuf mois. Des difficultés qui ont “fourni des arguments au ministère de la Défense pour tenter de convaincre Vladimir Poutine de lâcher Evgueni Prigojine”, assure Stephen Hall. Pour ce politologue, le patron de Wagner a commis un impair en se lançant dans une lutte d’influence de grande envergure : “Il a oublié que même s’il connaît Vladimir Poutine depuis longtemps, il n’a jamais fait partie de ses intimes alors que Sergueï Choïgou, par exemple, a toujours gravité au sein du premier cercle du pouvoir”. Autrement dit, le président russe va prêter une oreille plus attentive aux critiques de son ministre de la Défense, surtout si celles-ci concernent un Evgueni Prigojine dont l’aura militaire commence à faiblir.
>> À lire : La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?
Le ministre de la Défense semble d’ailleurs décidé à transformer Bakhmout en tombeau pour les mercenaires de Wagner. “L’armée traditionnelle les utilise comme chair à canon dans les quartiers de la ville où les combats sont les plus acharnés afin de réduire le nombre des mercenaires et ainsi diminuer le poids militaire d’Evgueni Prigojine”, écrit Mark Galeotti.
Si Bakhmout reste entre les mains des Ukrainiens, le patron du groupe Wagner “aura beaucoup perdu de crédibilité, et devra très rapidement remporter une victoire militaire significative ailleurs en Ukraine sous peine de voir ses ambitions politiques réduites à néant”, estime Stephen Hall. Evgueni Prigojine a flirté avec l'idée de devenir ministre de la Défense ou même de créer son propre parti politique.
Il devra surtout “céder du terrain à d’autres milices privées qui se sont multipliées ces derniers mois comme les ‘patriotes’ de Sergueï Choïgou”, souligne Joseph Moses. Cette perspective d'un paysage où les milices privées prendraient de plus en plus de place a été renforcée par l'adoption, mardi 14 mars, d'une loi à la Douma visant à interdire la critique de ces groupes paramilitaires.
Mais, les dés ne sont pas encore jetés pour Evgueni Prigojine. D'une part, parce que même si son image de vainqueur en a pris un coup, “sa réputation n’est pas encore aussi mauvaise que celle de l’état-major des armées qui reste la principale cible des critiques”, rappelle Joseph Moses. Et ces mercenaires sont encore très utiles pour le Kremlin : "La mort de mercenaires de ce groupe est politiquement plus acceptable pour Poutine que celle de soldats ordinaires", assure cet expert.
D'autre part, “le groupe Wagner continue à gagner du terrain à Bakhmout”, rappelle cet expert militaire. Et si, in fine, ses mercenaires réussissent à prendre la ville, “Evgueni Prigojine pourra arguer qu’il a gagné la bataille non seulement contre les Ukrainiens, mais aussi en dépit de tous les obstacles que le ministère de la Défense à placer sur sa route”, conclut Joseph Moses. Bakhmout pourrait ainsi devenir une bataille plus importante pour le futur politique de la Russie que pour l’issue de la guerre.
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"Le Verdun ukrainien"
La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?
Centrafrique : la "guerre de la bière" ou la prédation économique du groupe Wagner
L'Entretien de France 24
Andreï Medvedev, ex-mercenaire du groupe Wagner : "Je demande pardon au peuple ukrainien"
Valeurs Actuelles
[Benedetti] La réforme des retraites en sept paradoxes
Encore une fois la France se paye l’un de ses grands malentendus dont elle a le secret; par-delà le brouhaha incessant de l’immédiateté, il faut d’abord relever quelques-uns des paradoxes dont le conflit social sur les retraites est porteur. Ce sont ainsi sept paradoxes qui s’imposent comme autant de péchés capitaux.
Premier paradoxe : les Français sont massivement contre la réforme des retraites, mais pas prêts à se sacrifier pour s’opposer à un projet qui leur impose un sacrifice avec le relèvement de l’âge de départ de la vie active. Deuxième paradoxe indissociable du précédent : les syndicats ont beau affirmer leur détermination à faire reculer le gouvernement, ils ne sont pas parvenus à ce stade à relever leur niveau d’action d’une telle manière qu’il réussisse à convaincre les Français à sacrifier des jours de travail et donc de revenus pour bloquer et mettre le pays à l’arrêt. Le repli individualiste est en conséquence le meilleur allié des gouvernements à propension oligarchique.
Les LR pourront toujours proclamer urbi et orbi leur fidélité à leurs principes, ils auront oublié un des grands enseignements de la politique que non seulement on ne gouverne pas contre son peuple, mais que pire encore on ne peut prétendre s’opposer à un pouvoir si l’on ne rallie pas l’opposition massive d’un peuple à ce pouvoir.
Troisième paradoxe : la droite LR pourra arguer sur un ton passablement emphatique comme Bruno Retailleau l’autre soir au Sénat qu’en fin de compte c’est « sa » réforme qui a été adoptée, elle ne convaincra qu’elle-même tant une grande partie de ses électeurs se trouve soit déjà ralliée à Macron, soit engagée dans une hostilité telle au Président de la République qu’elle privilégiera cette dernière au devoir de cohérence dont ses dirigeants en déshérence sociologique se prévalent. Quatrième paradoxe : les LR pourront toujours proclamer urbi et orbi leur fidélité à leurs principes, ils auront oublié un des grands enseignements de la politique que non seulement on ne gouverne pas contre son peuple, mais que pire encore on ne peut prétendre s’opposer à un pouvoir si l’on ne rallie pas l’opposition massive d’un peuple à ce pouvoir. Ils auront pour la circonstance fait le choix aberrant du dogmatisme sur le pragmatisme. A ce rythme le malade républicain s’apprête à mourir…guéri.
Cinquième paradoxe : l’exécutif, s’il parvenait à aller jusqu’au terme de sa réforme, y verra là l’expression de son volontarisme alors que sur le fond cette disposition est d’abord la traduction de l’incapacité du politique à résister aux injonctions normatives de la globalisation et de son bras armé bruxellois sur le vieux continent.
Sixième paradoxe : cette réforme a toutes les chances de ne pas atteindre sur un plan comptable l’objectif qu’elle se fixe si l’on retient l’hypothèse de l’incapacité de la soutenabilité financière de notre système de répartition au regard des évolutions démographiques. Tout simplement parce que, comme l’écrivait récemment dans Le Figaro l’économiste Jean-Yves Archer, » il ressort des calculs – de diverses parties – que le solde net d’économies risque fort d’être inférieur à 12 milliards d’euros à horizon 2030 (…). Une économie de 10 à 15 milliards d’euros ne représente que moins de 10 pour cent de notre déficit budgétaire annuel ». C’est la justification d’efficacité qui est ici mise à mal.
Il ne s’agit plus d’un malentendu, mais d’une subversion sans autre forme de procès de la souveraineté populaire sous couvert d’un formalisme procédural qui s’affranchit de l’esprit même de la démocratie, certifiant ainsi le mot cruel et définitif de Jean-Jacques Rousseau selon lequel « dès lors qu’il est représenté, le peuple n’est plus ».
Septième paradoxe enfin : la « victoire » gouvernementale ne sera qu’apparence tant elle ira renforçant à juste titre l’incompréhension grandissante de la société avec sa classe dirigeante. Pour cette simple raison que, depuis 2005, date du non référendaire au projet européen de constitution, rétabli pour une part par le Traité de Lisbonne, les pouvoirs se succédant interprètent comme ils l’entendent les résultats des urnes et non comme le peuple les comprend. Il en va de même avec ce texte sur les retraites dont la majorité assure, non sans raison, qu’il était dans le programme macroniste, oubliant cependant que la réélection s’est actée d’abord sur le rejet par l’électorat de gauche de Marine Le Pen et non sur l’adhésion à la doxa du président sortant.
A ce niveau, il ne s’agit plus d’un malentendu, mais d’une subversion sans autre forme de procès de la souveraineté populaire sous couvert d’un formalisme procédural qui s’affranchit de l’esprit même de la démocratie, certifiant ainsi le mot cruel et définitif de Jean-Jacques Rousseau selon lequel « dès lors qu’il est représenté, le peuple n’est plus ». Voudrions-nous abîmer plus encore qu’il ne l’est dans le regard collectif le libéralisme politique que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
Valeurs Actuelles
Manifestation du 15 mars : 1 400 individus radicaux redoutés par les renseignements à Paris
Une journée tendue s’annonce ce mercredi 15 mars, marquée par la huitième mobilisation d’ampleur contre la réforme des retraites. Des manifestations sont prévues dans toute la France, notamment à Paris où 50 000 à 80 000 personnes sont attendues pour défiler des Invalides jusqu’à la place d’Italie. Parmi les manifestants, la présence de près de 1 400 éléments radicaux est redoutée par les autorités, indique Le Parisien confirmant une information du Figaro.
Militants d’ultragauche et gilets jaunes radicaux
Dans le détail, les renseignements territoriaux pensent qu’entre 400 et 800 gilets jaunes radicaux seront présents, de même que 300 à 500 membres d’ultragauche. Ces individus pourraient bien vouloir en découdre avec les forces de l’ordre et s’attaquer à du matériel urbain ou piller des commerces installés sur le parcours du cortège.
Les forces de l’ordre en masse
Face à cette menace, un important dispositif policier doit être déployé. Si la préfecture n’a pas donné de chiffres officiels, Le Parisien parle de 1 800 CRS et 1 700 gendarmes mobiles. Des agents de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) seront également déployés notamment près des lycées, « où des violences et des blocages sont aussi à craindre », a fait savoir un syndicaliste d’Unité SGP au quotidien. La préfecture a aussi mobilisé des forces issues de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC). La brigade des réseaux franciliens sera de son côté chargée de repérer les casseurs et d’empêcher toute action violente.
France24 - Monde
Au Pakistan, nouvelle tentative de la police pour arrêter l'ex-Premier ministre Imran Khan
Publié le : 14/03/2023 - 21:28Modifié le : 14/03/2023 - 21:30
FRANCE 24
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Sonia GHEZALI
Les forces de l'ordre pakistanaises ont utilisé des gaz lacrymogènes pour repousser des partisans d'Imran Khan, qui tentaient, mardi, d'empêcher des policiers de l'arrêter à son domicile. L'ancien Premier ministre est sous le coup d'un mandat d'arrêt après s'être soustrait à plusieurs assignations à comparaître au tribunal, invoquant des raisons de sécurité.
Des heurts ont éclaté dans la nuit de mardi 14 à mercredi 15 mars entre policiers et partisans de l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan à Lahore (est), où il reste retranché à son domicile, défiant les tentatives d'arrestation.
Bien qu'il reste très populaire et espère revenir au pouvoir lors des élections législatives prévues d'ici octobre, Imran Khan a été renversé en avril 2022 par une motion de censure et est confronté depuis à une multitude de procédures judiciaires.
La police s'est livrée à des batailles rangées avec les militants du parti d'Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), près de sa résidence de Zaman Park pendant toute la nuit, tirant des gaz lacrymogènes et esquivant les pierres lancées par la foule en colère.
>> À lire : Pour l'ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan, "il existe toujours une menace" sur sa vie
Peu avant l'aube, l'ancien chef du gouvernement a publié une vidéo, assis devant des drapeaux du Pakistan et du PTI, à un bureau décoré de cartouches de gaz lacrymogène usagées. "Je dis aujourd'hui à toute la nation qu'ils (les policiers) sont prêts une fois de plus, qu'ils vont revenir", a-t-il déclaré. "Ils utiliseront des gaz lacrymogènes contre notre peuple et feront d'autres choses de ce genre, mais vous devez savoir qu'ils n'ont aucune raison de le faire."
My message to the nation to stand resolute and fight for Haqeeqi Azadi & rule of law. pic.twitter.com/bgVuOjsmHG
March 14, 2023
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux - en grande partie diffusées par les comptes officiels du PTI - montrent plusieurs partisans ensanglantés et d'autres personnes luttant contre les gaz lacrymogènes. Un responsable du PTI a tweeté qu'il y avait "un besoin urgent" de kits de premiers secours dans le quartier de Zaman Park.
Un compte du parti a également publié une vidéo montrant des bombes lacrymogènes atterrissant dans le jardin d'Imran Khan, mais dont la police ne semble pas avoir franchi le portail ou le mur.
"Sans précédent"
"La façon dont la police s'en prend à notre peuple est sans précédent", a affirmé Imran Khan. "Canons à eau, gaz lacrymogènes (...) ils ont bombardé l'intérieur de la maison où se trouvaient des domestiques et des femmes", a-t-il ajouté.
C'est la seconde fois ce mois-ci que des policiers ont été dépêchés depuis la capitale Islamabad au domicile d'Imran Khan à Lahore pour exécuter un mandat d'arrêt, après qu'il se fut soustrait à plusieurs assignations à comparaître au tribunal, invoquant des raisons de sécurité. La première tentative d'arrêter l'ancien champion de cricket avait échoué car il était "réticent à se rendre", avait expliqué la police sans plus de détail.
"Nous sommes simplement ici pour exécuter le mandat d'arrêt et l'arrêter", a fait savoir Syed Shahzad Nadeem Bukhari, un haut responsable de la police d'Islamabad, à la presse devant la maison d'Imran Khan.
Les policiers ont été accueillis au domicile de l'ancien chef du gouvernement par des centaines de militants de son parti, certains brandissant des bâtons et lançant des pierres, drapés des drapeaux rouge et vert du PTI. La police a utilisé des canons à eau pour tenter de disperser la foule et d'accéder au bâtiment.
Le chef adjoint du PTI, Shah Mahmood Qureshi, a affirmé devant la presse que son parti voulait rester "pacifique". Il a insisté pour que la police lui remette le mandat d'arrêt et a déclaré qu'il "essaierait de trouver une solution pour éviter une effusion de sang".
Imran Khan, 70 ans, a été convoqué au tribunal pour répondre aux accusations selon lesquelles il n'aurait pas déclaré l'ensemble des cadeaux diplomatiques reçus sous son mandat et aurait gagné de l'argent en revendant certains d'entre eux.
Depuis son éviction, il a multiplié les grands rassemblements et les discours politiques, ou encore dissous les deux assemblées provinciales contrôlées par son parti, pour tenter d'obtenir des élections anticipées, auxquelles le gouvernement se refuse.
En novembre, il a été blessé par balle lors d'un rassemblement politique. Il a attribué cette tentative d'assassinat à son successeur, Shehbaz Sharif, et à un officier supérieur des services de renseignement de l'armée, sans fournir de preuves de ses allégations.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Pakistan : l'ex-Premier ministre Imran Khan blessé lors d'un rassemblement politique
Au Pakistan, l'ex-Premier ministre Imran Khan privé d'élection pendant cinq ans
Au Pakistan, l'ex-Premier ministre Imran Khan risque une arrestation pour trahison
France24 - Monde
Un avion russe fait tomber un drone américain en mer Noire, Moscou dément
Publié le : 14/03/2023 - 11:09Modifié le : 14/03/2023 - 20:47
FRANCE 24
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Un avion de chasse russe Su-27 a fait tomber un drone américain Reaper en mer Noire, une zone très surveillée par l'Otan depuis le début de la guerre en Ukraine, a annoncé l'armée américaine. Washington a dénoncé peu après un acte "irréfléchi" des Russes. L'armée russe a démenti, reconnaissant que deux de ses chasseurs avaient intercepté le drone mais assurant qu'ils ne l'avaient ni heurté ni entraîné sa chute. Voici le fil du 14 mars 2023.
Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez ici notre couverture de la guerre en Ukraine.
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2 h : Washington réfute le démenti de Moscou
"Nous réfutons le démenti de la Russie", a déclaré mardi soir sur CNN le porte-parole de la Maison Blanche John Kirby, ajoutant que les États-Unis avaient "pris des mesures" pour récupérer leur appareil.
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23 h 23 : l'accord international sur l'exportation de céréales ukrainiennes "continue", estime l'ONU
Les Nations unies ont estimé mardi que l'accord international sur l'exportation de céréales d'Ukraine, qui a permis depuis l'été dernier d'atténuer une crise alimentaire mondiale, devrait poursuivre en l'état au-delà du 18 mars, même si la Russie en a divisé la durée par deux.
"L'accord sur les céréales continue pour le moment", a indiqué lors de son point de presse au siège de l'ONU à New York Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres.
Pressé de questions sur le renouvellement d'ici samedi de cette "Initiative des céréales en mer Noire" scellée en juillet et reconduite en novembre entre Russie, Ukraine, Turquie et ONU, Stéphane Dujarric a répondu : "Nous faisons tout pour assurer la continuité de l'accord." "En ce qui nous concerne, l'accord et l'Initiative se poursuivent" et "les contacts continuent", a ajouté, prudemment, le diplomate.
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20 h 50 : l'armée russe dément avoir causé la chute du drone américain
L'armée russe a reconnu que deux de ses chasseurs avaient intercepté un drone américain en mer Noire, mais assuré qu'ils ne l'avaient ni heurté ni entraîné sa chute, contrairement à ce qu'a annoncé Washington.
"À la suite d'une manœuvre brutale (...) le drone MQ-9 a commencé un vol non contrôlé avec une perte d'altitude et a heurté la surface de l'eau", a indiqué le ministère russe de la Défense, précisant que les deux chasseurs n'avaient pas fait feu et n'avaient pas eu de "contact" avec le drone.
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19 h 42 : Washington convoque l'ambassadeur russe en guise de protestation après l'incident du drone en mer Noire
Les États-Unis ont annoncé avoir convoqué au département d'État l'ambassadeur russe à Washington afin de lui faire part de leur "forte objection" après l'incident du drone américain au-dessus de la mer Noire.
"Nous sommes en contact directement avec les Russes, au niveau des hauts responsables, afin de leur transmettre notre forte objection face à cette interception peu sûre et non-professionnelle qui a provoqué la chute de notre drone", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
Il a en particulier annoncé que Washington avait "convoqué" dans l'après-midi l'ambassadeur russe au département d'État et que, de son côté, l'ambassadeur des États-Unis à Moscou avait transmis les protestations de Washington dans un message adressé au ministère russe des Affaires étrangères.
Le porte-parole américain a encore parlé d'une "claire violation du droit international".
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18 h 10 : un avion russe fait tomber un drone américain en mer Noire, Washington dénonce un acte "irréfléchi" des Russes
Un avion de chasse russe Su-27 a percuté un drone américain Reaper au-dessus de la mer Noire, une zone très surveillée par l'Otan depuis le début de la guerre en Ukraine, a annoncé l'armée américaine.
"Notre drone MQ-9 effectuait des opérations de routine dans l'espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant le crash et la perte du MQ-9", a précisé le général James Hecker, commandant des forces armées américaines en Europe et en Afrique.
"Il s'agit d'un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer le crash des deux avions", a-t-il ajouté. "Les drones des États-Unis et des alliés continueront à opérer dans l'espace aérien international et nous appelons les Russes à se comporter de manière professionnelle".
Un porte-parole de la Maison Blanche a dénoncé un "acte irréfléchi" peu après. John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain, a noté qu'il y avait déjà eu dans le passé des interceptions de drones américains par des avions russes, mais ajouté que cet incident était "irréfléchi" et "unique", notamment parce qu'il a abouti à la perte du Reaper.
>> Ukraine : que reste-t-il de la guerre des geeks ?
Le drone Reaper, fabriqué par la société américaine General Atomics, est un aéronef piloté à distance de type MALE (moyenne altitude longue endurance), équipé de capteurs embarqués ultra-modernes (boule optronique et radar) pour mener des opérations de surveillance à une vitesse de croisière de 335 km/h.
D'une envergure de 20 mètres, il bénéficie d'une endurance de plus de 24 heures de vol. Il peut emporter plusieurs types d'armement : bombes à guidage laser et/ou GPS (GBU) ou missiles Hellfire. Son équipage au sol est composé de quatre personnes.
Outre les États-Unis, plusieurs armées européennes comptent des drones Reaper dans leur flotte, dont les Britanniques, les Italiens, les Français et les Espagnols.
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17 h 29 : la défense de Bakhmout est nécessaire pour "la stabilité du front", selon Kiev
La défense de Bakhmout est "clé" pour maintenir "la stabilité du front" dans l'est de l'Ukraine, a affirmé le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, au moment où de féroces combats se poursuivent pour cette ville-symbole. "L'opération défensive dans cette direction est d'une importance stratégique primordiale pour dissuader l'ennemi", a indiqué Valery Zaloujny sur Telegram, cité par son service de presse.
"C'est la clé de la stabilité de la défense de tout le front", a-t-il insisté, faisant écho à de récents propos similaires du président Volodymyr Zelensky, qui a estimé que la perte de Bakhmout pourrait permettre aux Russes d'attaquer et de s'emparer d'autres grandes villes proches.
À l'issue d'une réunion entre Volodymyr Zelensky et les principaux responsables de son armée, la présidence ukrainienne a assuré, dans un communiqué, que "tous les membres de l'état-major" avaient exprimé "une position commune concernant la poursuite de la tenue et de la défense de la ville de Bakhmout".
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16 h 11 : défendre l'Ukraine n'est pas un intérêt "vital" des États-Unis, affirment Donald Trump et son rival républicain Ron DeSantis
Donald Trump et son rival probable pour l'investiture républicaine, Ron DeSantis, ont tous deux affirmé que défendre l'Ukraine ne faisait pas partie des "intérêts vitaux" des États-Unis, selon un questionnaire publié lundi soir.
"Nous ne pouvons pas faire passer notre engagement dans une guerre à l'étranger qui s'enlise avant la défense de notre propre patrie", a jugé Ron DeSantis, étoile montante de la droite dure américaine, à la chaîne Fox News.
C'est la première fois que le gouverneur de Floride, dont la candidature à la présidentielle de 2024 est très attendue dans les rangs républicains, prend aussi concrètement position sur le conflit.
"Les États-Unis ont de nombreux intérêts vitaux, comme assurer la sécurité de nos frontières (...), mais s'engager davantage dans un conflit territorial entre l'Ukraine et la Russie ne fait pas partie d'entre eux", a-t-il jugé.
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15 h 26 : tensions en Ukraine autour d'un célèbre monastère orthodoxe de Kiev
Le principal monastère orthodoxe d'Ukraine, la Laure des Grottes de Kiev, est au cœur de nouvelles tensions en pleine invasion russe, les autorités ukrainiennes exigeant que s'en retire la branche de l'Église orthodoxe ukrainienne – qui se réclamait, jusqu'à récemment, du patriarcat de Moscou.
"Nous n'avons aucune intention de déménager et nous n'allons pas" le faire, a déclaré le chef du monastère, le métropolite Pavlo Lebid, dans une vidéo publiée lundi.
Cette Église, historiquement rattachée au patriarcat de Moscou alors qu'une autre branche de l'orthodoxie ukrainienne s'est rattachée au patriarcat de Constantinople, a annoncé en mai la rupture de ses liens avec la Russie. Mais le gouvernement ukrainien n'a pas reconnu cette décision, estimant qu'elle reste de facto dépendante de l'Église russe.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lui a d'ailleurs apporté son soutien lundi, jugeant "inadmissible" la décision des autorités ukrainiennes. Quant au patriarche russe Kirill, il avait condamné la "pression étatique" sur cette branche de l'Église orthodoxe en Ukraine, selon son service de presse.
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14 h 07 : les consultations se poursuivent sur l'exportation des céréales ukrainiennes
Des consultations à Genève sur une prolongation de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, qui a permis d'atténuer une crise alimentaire mondiale, se poursuivent après une proposition russe la limitant à deux mois, rendant incertain son maintien.
"Les Nations unies feront tout leur possible pour préserver l'intégrité de l'accord et assurer sa continuité", a déclaré Jens Laerke, un porte-parole de l'agence humanitaire des Nations unies (OCHA), dont le patron, Martin Griffiths, est au cœur des négociations.
"Les consultations avec toutes les parties se poursuivent à tous les niveaux", a-t-il souligné, sans être en mesure de dire ce qui se passera à l'expiration, le 18 mars, de l'accord, déjà prolongé de 120 jours à l'automne. "Nous verrons samedi, ce qui se passera samedi", a-t-il dit, pressé de questions par des journalistes à Genève.
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12 h 02 : la Russie punira les critiques visant les groupes armés comme Wagner
Les députés russes ont voté un texte punissant de lourdes peines de prison le fait de "discréditer" les groupes armés comme Wagner, mesure déjà en vigueur concernant l'armée russe et qui sert à réprimer les détracteurs de l'offensive en Ukraine.
Les sanctions pénales réprimant "le fait de discréditer des forces armées de la Russie sont étendues aux formations de volontaires, aux organisations et aux personnes physiques qui apportent une assistance aux forces armées pour effectuer leur mission", a indiqué la Douma, la chambre basse du Parlement, sur son site.
"Tous ceux qui aujourd'hui risquent leur vie pour assurer la sécurité du pays et des citoyens sont protégés des provocations et des mensonges" avec cette loi, a estimé le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, précisant que les "sanctions seront lourdes, jusqu'à 15 ans de privation de liberté".
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11 h 29 : les "consultations" se poursuivent sur l'accord céréaliers après la proposition russe, confirme l'ONU
Les consultations se poursuivent entre toutes les parties sur l'accord concernant l'exportation de céréales ukrainiennes, a indiqué l'ONU mardi, après la proposition russe de ne le prolonger que pour 60 jours seulement, laissant planer l'incertitude sur son maintien.
"Les Nations unies feront tout leur possible pour préserver l'intégrité de l'accord et assurer sa continuité. Les consultations avec toutes les parties se poursuivent à tous les niveaux", a déclaré Jens Laerke, un porte-parole de l'agence humanitaire des Nations unies (OCHA), dont le patron est au cœur des négociations.
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10 h 50 : un mort, trois blessés dans un bombardement à Kramatorsk
Au moins une personne a été tuée et trois blessées mardi matin dans un bombardement russe du centre de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, a indiqué le président Volodymyr Zelensky.
Six immeubles résidentiels ont été endommagés, a-t-il précisé sur Facebook, ajoutant que les opérations de secours se poursuivaient. Le maire de la ville a lui fait état de 25 immeubles endommagés.
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10 h 12 : l'Ukraine accuse deux soldats russes de multiples viols
L'Ukraine accuse deux soldats russes d'avoir agressé sexuellement une petite fille de quatre ans et d'avoir violé en réunion sa mère sous la menace d'une arme et devant son père, des allégations qui interviennent dans le cadre de nombreux soupçons d'abus commis depuis l'invasion du pays par la Russie.
Selon des dossiers du ministère public ukrainien que Reuters a pu consulter, ces incidents font partie d'une série de crimes sexuels commis par des soldats de la 15e brigade motorisée séparée de fusiliers dans quatre maisons de Brovary, dans la banlieue de Kiev, en mars 2022.
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10 h 07 : les discussions se poursuivent sur l'accord céréalier, dit la Turquie
La Russie a annoncé mardi que l'accord sur les exportations de céréales via les ports de la mer Noire avait été prolongé de 60 jours mais l'Ukraine a fait savoir qu'elle s'en tenait strictement aux termes de l'arrangement, qui ne prévoit selon elle qu'une période d'extension de 120 jours.
La Turquie, qui fait office de médiateur sur cette question, avec les Nations unies, a déclaré que les discussions se poursuivaient. L'accord actuel est censé expirer le 18 mars.
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9 h 17 : la Russie "ne reconnaît pas" la juridiction de la Cour pénale internationale
La Russie ne reconnaît pas la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, a déclaré mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse Tass. Il réagissait à des informations selon lesquelles la CPI devrait délivrer ses premiers mandats d'arrêt à l'encontre d'individus russes dans le cadre du conflit en Ukraine.
"Nous ne reconnaissons pas cette Cour, nous ne reconnaissons pas sa juridiction", a déclaré Dmitri Peskov.
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0 h 35 : Emmanuel Macron a reçu Viktor Orban pour évoquer l'État de droit et "l'unité" face à Moscou
Emmanuel Macron a reçu Viktor Orban lundi à Paris pour insister sur "l'unité des pays européens" sur la guerre en Ukraine face à la voix dissonante que fait régulièrement entendre le Premier ministre hongrois, ainsi que sur les "valeurs européennes" et "l'État de droit".
Lors d'un dîner de travail à l'Élysée, le chef de l'État français et le dirigeant hongrois controversé ont préparé le Conseil européen des 23 et 24 mars à Bruxelles. Ils ont évoqué "les questions de politique industrielle et de compétitivité européennes, ainsi que le sujet des migrations", a déclaré la présidence française.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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LE FIL DU 11 MARS
Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner
LE FIL DU 10 MARS
Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie
LE FIL DU 9 MARS
Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée
Известия (RUS)
В Минобороны рассказали об успехах ВС РФ на купянском направлении
Российские силы на купянском направлении взяли под контроль часть промзоны и ликвидировали украинскую диверсионно-разведывательную группу (ДРГ). Об этом 15 марта сообщил начальник пресс-центра группировки «Запад» Вооруженных сил (ВС) России Сергей Зыбинский.
«На купянском направлении подразделения шестой общевойсковой армии силами шести штурмовых групп к исходу дня взяли под контроль часть промзоны, овладев тремя ангарами», — говорится в сообщении.
Также российские мотострелки вскрыли и уничтожили украинских диверсантов из 14-й отдельной механизированной бригады Вооруженных сил Украины (ВСУ) вблизи населенного пункта Синьковка в Харьковской области.
На первом плане: ВС России готовятся полностью освободить Херсонскую область
К борьбе с «Абрамсами» и «Леопардами» наши танкисты уже готовы, уверяют они
Накануне официальный представитель Минобороны России генерал-лейтенант Игорь Конашенков сообщил, что на донецком направлении за сутки потери украинских боевиков составили 150 человек, на купянском — 75. Отмечалось также, что российские военные уничтожили четыре самоходные гаубицы «Гвоздика» и одну противотанковую пушку МТ-12.
12 марта подполковник Народной милиции Луганской Народной Республики (ЛНР) в отставке Андрей Марочко сообщил, что украинские боевики проводят ротацию на купянском направлении.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
New York Times - World
China’s New Premier Needs to Revive Growth. How Far Will Loyalty Get Him?
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Li Qiang’s business-friendly reputation could bolster confidence in China’s economy. But he is stepping into a role with diminished power under Xi Jinping.
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By Keith Bradsher and Chang Che
Keith Bradsher reported from Beijing, and Chang Che from Seoul.
Before Li Qiang was appointed China’s No. 2 leader this past week, he oversaw Shanghai, a city that, for a time early last year, was celebrated for trying to contain Covid with relative restraint. City officials wanted to avoid the economic devastation of a full-scale lockdown and instead opted for limited restrictions that applied to, in one instance, a single milk tea shop.
But as cases spread, the central government in Beijing intervened. Suddenly, the pragmatism and business-friendly character that had long defined Shanghai’s spirit gave way to “zero Covid,” the top leader Xi Jinping’s single-minded pursuit of eliminating the virus. Mr. Li, who vowed to “firmly implement” Mr. Xi’s orders “without hesitation,” imposed a citywide lockdown that confined 25 million people to their homes for two months.
Mr. Li’s pivot in Shanghai demonstrated his loyalty to Mr. Xi, a quality that appears to have kept him close to the top leader for two decades and that culminated in his elevation to premier on Saturday. But it also shows how he is at the center of the tension between Mr. Xi’s emphasis on authoritarian Communist control over society and the free-market, business-friendly policies that underpinned China’s rise.
The direction of the world’s second-largest economy now depends on how these tensions play out.
The party has sought to demonstrate that Mr. Li has Mr. Xi’s trust. When Mr. Xi was reappointed as president at the National People’s Congress last week, the two men were seen sitting next to each other on the stage, chatting animatedly. But the position of premier has also been diminished under Mr. Xi.
Mr. Li “will only focus on domestic livelihood issues,” said Alfred Wu, an associate professor at the Lee Kuan Yew School of Public Policy in Singapore, who specializes in political and economic issues in China. Mr. Xi will be in charge of virtually everything else.
Even within that limited scope, Mr. Li faces serious challenges. To revitalize China’s economy, he needs to restore confidence that had been battered by Covid restrictions as well as clampdowns on tech and real estate. Mr. Li, at his first news conference as premier on Monday, sought to reassure private companies of their importance to the party and Beijing’s commitment to market-oriented economics, despite Mr. Xi’s emphasis on national security and Communist ideology.
More on China
Mr. Li pointed to his long experience working in cities and provinces with strong private businesses and entrepreneurs. “I have some understanding of their aspirations and apprehensions in the course of their development,” he said at the briefing.
Mr. Li’s record points to a commitment to promoting business. As Shanghai’s party secretary, he pushed successfully for the creation of another stock market in the city. Under Mr. Li’s watch, Elon Musk built in Shanghai what is now Tesla’s largest electric car factory. The factory began manufacturing cars in less than a year after construction crews took turns working around the clock under floodlights, as is common for priority projects in China.
At times, he has sounded like an advocate of free markets. “When facing the market, the government must respond if there’s a request, but must not disturb if there’s nothing,” Mr. Li told the official Xinhua news agency in 2018.
Mr. Li, 63, spent his entire career until last autumn working his way up through a series of municipal and provincial administrations on China’s prosperous eastern seaboard, along the way cultivating his relationship with Mr. Xi.
He began his career in an irrigation station, then a tool factory in Rui’an, a county on the outskirts of Wenzhou, one of the most entrepreneurial cities in China. He worked his way up to the post of Communist Party leader of Wenzhou, a position he held for three years until 2004. Then Mr. Li moved to Hangzhou, the capital of Zhejiang, and became chief of staff for several years to Mr. Xi, the province’s party leader then.
What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.
Robert Lawrence Kuhn, an American author and businessman and a host of a show on Chinese state television, visited Zhejiang Province on a book tour in 2005 and met Mr. Xi and several of his aides, including Mr. Li. A year later, during an interview with Mr. Xi for another book, Mr. Kuhn found only Mr. Li at Mr. Xi’s side.
“He was not just there to carry his briefcase — he was very much engaged” in the discussion, Mr. Kuhn recalled about the meeting, referring to Mr. Li. Mr. Kuhn said Mr. Li was someone Mr. Xi “trusted above all others, at least at that time.”
Mr. Li moved quickly up the ranks of the province’s Communist Party after that, and only two months after Mr. Xi became China’s top leader in 2012, he named Mr. Li as the governor of Zhejiang. Three years later, he promoted Mr. Li again, to become Communist Party secretary of Jiangsu Province, a prosperous hub of heavy industry just north of Zhejiang. And in 2017, he chose Mr. Li as Communist Party secretary of Shanghai — long a steppingstone to the Standing Committee of the Politburo, including for Mr. Xi himself.
The big question that lies ahead for Mr. Li is whether he will retain the same access to Mr. Xi and influence in Beijing that he once had as a senior aide in the much smaller world of provincial government.
“You can’t assume that because he was able to speak frankly to Xi in the past, that means he will be able to do so in the future,” said Kenneth Jarrett, a former American diplomat and business leader in Shanghai who has met Mr. Li many times in Zhejiang and later in Shanghai.
There are apparent limitations to Mr. Li’s influence on matters of national importance. At the start of the pandemic, Mr. Li played a key role in an agreement between BioNTech, a German biotech company, and Fosun Pharma, a private-sector pharmaceuticals company in Shanghai, to manufacture BioNTech’s mRNA vaccines in Shanghai, said Jörg Wuttke, president of the European Union Chamber of Commerce in China.
With Mr. Li’s help, Fosun moved quickly to build a factory in Shanghai. By December 2020, the factory had started to produce large quantities of an mRNA vaccine. But the vaccines were never certified for use, partly because of Beijing’s obstructions, according to Mr. Wuttke.
“He was a matchmaker, but the marriage was never consummated,” Mr. Wuttke said.
Mr. Li’s reputation was also badly hurt by the lockdown on Shanghai last spring, which was often chaotic and bungled, with some residents locked in their homes without access to food and critical medicines. The city was later also the site of rare protests against “zero Covid” and, specifically, Mr. Xi’s authoritarian leadership.
Mr. Li has since been credited with helping to lead the push in early December for China to quickly abandon its “zero Covid” policy, several people who know Mr. Li said in interviews in early January, speaking on the condition of anonymity to discuss elite Chinese politics.
Mr. Li’s move should not be construed, however, as a broader sign of his sway in the central leadership, said Neil Thomas, an expert on Chinese elite politics. By then it was clear that the rapid spread of the Omicron variant of the coronavirus had made lockdowns and mass testing unsustainable and futile.
“When it really counted for the Chinese economy, he wasn’t able to convince Xi Jinping to reverse zero Covid,” he said, referring to Mr. Li’s deference to Beijing’s authority during the Shanghai lockdowns.
“Xi is likely to listen seriously to what Li Qiang has to say about economic policy, but ultimately, Xi is still going to call the shots,” Mr. Thomas added.
Chris Buckley and Amy Chang Chien contributed reporting from Taipei, Taiwan, and John Liu from Seoul. Li You contributed research.
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France24 - Monde
La consommation repart en Chine pour la première fois depuis septembre
Publié le : 15/03/2023 - 07:54Modifié le : 15/03/2023 - 07:52
Pékin (AFP) – Les ventes au détail en Chine, principal indicateur de la consommation des ménages, ont enregistré leur premier rebond depuis septembre, signe d'une reprise de l'activité dans le pays depuis la levée des restrictions anti-Covid, selon des chiffres publiés mercredi.
Le pays a suivi durant près de trois ans une stricte politique sanitaire dite du "zéro Covid", qui a permis à la population d'être largement protégée du Covid-19 mais a porté un rude coup à l'économie.
Ces mesures ont finalement été levées en décembre. Après un fort rebond du nombre de malades du Covid dans les semaines qui ont suivi, les choses sont désormais largement revenues à la normale. Un contexte propice à la reprise.
Les ventes au détail ont ainsi progressé sur les deux premiers mois de l'année de +3,5% sur un an, a annoncé mercredi le Bureau national des statistiques (BNS).
C'est la première fois depuis septembre que cet indicateur est dans le vert.
Des analystes interrogés par l'agence Bloomberg anticipaient un tel rebond.
Lors de la précédente publication des ventes au détail, l'indicateur avait reculé de 1,8% sur un an en décembre, au moment où la Chine affrontait une flambée de cas de Covid et que les restrictions sanitaires pénalisaient la consommation.
La production industrielle s'est par ailleurs accélérée en janvier-février (+2,4% sur un an), contre +1,3% en décembre, mais à un rythme toutefois inférieur aux prévisions d'analystes interrogés par Bloomberg (+2,6%).
Jeunes sans emploi
"L'économie montre des signes de stabilisation et de reprise", s'est félicité dans un communiqué le BNS.
"Les ventes immobilières ont progressé plus que le marché ne le prévoyait, tandis que les infrastructures ont contribué au rebond de l'investissement global", souligne l'économiste Zhiwei Zhang, du cabinet Pinpoint Asset Management.
L'investissement en capital fixe s'est ainsi affiché en hausse de 5,5% sur les deux premiers mois de l'année, à un rythme bien plus rapide que les prévisions d'analystes (4,5%).
Pour stimuler l'activité, le gouvernement chinois a massivement investi dans la construction de nouvelles voies ferrées et de parcs industriels, selon les données du BNS.
Le taux de chômage -- qui n'englobe en Chine que les zones urbaines -- a cependant légèrement augmenté en janvier-février pour s'établir à 5,6% (+0,1 point par rapport à décembre).
Il reste particulièrement élevé chez les jeunes de moins de 25 ans (18,1%), selon les chiffres du BNS.
Pékin publie habituellement des données cumulées pour janvier et février en raison de la survenue des longs congés du Nouvel an lunaire à des dates variables durant les deux premiers mois de l'année.
Objectif croissance
La Chine a fixé pour cette année un objectif de croissance d'environ 5%, après une hausse de 3% de son PIB en 2022.
Ce rythme de croissance du PIB, qui ferait bien des envieux dans la plupart des grandes économies, n'en serait pas moins l'un des plus faibles depuis 40 ans pour le géant asiatique.
Le nouveau Premier ministre chinois, Li Qiang, a averti lundi que son pays devrait redoubler d'efforts pour parvenir à cet objectif.
La Chine reprend par ailleurs à compter de mercredi la délivrance de visas touristiques, après trois ans de suspension en raison de l'épidémie de Covid-19.
Un secteur lucratif qui devrait soutenir la reprise mais qui pâtit toujours du manque de liaisons aériennes internationales avec la Chine.
Avant de se fermer au reste du monde, le pays avait accueilli en 2019 quelque 65,7 millions de visiteurs internationaux, selon les données de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations unies (OMT).
© 2023 AFP
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : la grève des éboueurs à Paris reconduite jusqu’au 20 mars
La colère gronde et les déchets vont continuer à s’amonceler dans les rues de la capitale où plusieurs milliers de tonnes de déchets traînent. En marge du mouvement de contestation né du projet de loi concernant la réforme des retraites, les éboueurs parisiens sont en grève depuis plus d’une semaine maintenant. Ce mardi 14 mars, nos confrères de BFM TV ont appris que ce mouvement de grève devrait se poursuivre jusqu’au lundi 20 mars. Au moins. Selon les éléments dont dispose la chaîne d’information, la reconduction de cette mobilisation a été votée ce jour, au cours de la matinée, à l’occasion d’une assemblée générale organisée à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), au niveau du site d’incinération de cette commune.
Contre la mairie d’Anne Hidalgo, la colère monte
Depuis plusieurs jours, maintenant, les éboueurs et les agents bloquent cet incinérateur que possède l’agence métropolitaine des déchets ménagers (Syctom). Dans le détail, ce mardi, Julien Lejeune, agent de maîtrise assainissement à la mairie de Paris et délégué CGT, a confié dans la presse ces propos cités par BFM TV : « Nous avons voté la reconduction de la grève au moins jusqu’au 20 mars. » Deux autres incinérateurs, qui se situent à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sont aussi à l’arrêt depuis lundi, à l’initiative de syndicalistes de la CGT Energie, notent nos confrères. Quant à l’incinérateur qui se trouve à Romainville (Seine-Saint-Denis), il est saturé.
Cette situation a été vivement commentée dans l’espace médiatique. Plusieurs membres du gouvernement ont pointé du doigt la gestion de la situation par Anne Hidalgo. C’est notamment le cas du ministre des Transports, Clément Beaune, qui a écrit ces propos sur Twitter, le 12 mars : « Puanteur et pourrissement. Aucune mesure d’urgence, même partielle, décidée par la Ville de Paris. Énième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens. » Quant à la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, Olivia Grégoire, elle a jugé sur le même réseau social que la mairie de Paris « ne répond[ait] pas à l’appel et s’entêt[ait] dans une opposition idéologique au mépris des Parisiens et de sa mission de service public ».
New York Times - World
A Mossad Agent’s Treasure Trove of Photos
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Sylvia Rafael worked undercover as a news agency photographer. Her pictures for the Israeli spy agency sat in its archives for decades before being released for a show.
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By Ronen Bergman
Reporting from Tel Aviv
On Oct. 8, 1965, the chief of Israel’s foreign intelligence service, the Mossad, presented the country’s prime minister with a plan to assassinate several leading Palestinian militants based in Beirut, Lebanon, with letter bombs.
“It will be a woman doing it,” said the Mossad chief, Meir Amit, according to transcripts of the meeting with the prime minister, Levi Eshkol, seen by The New York Times. The agent would travel to Beirut and slip the bombs into a mailbox there, he said. At a later meeting, Mr. Amit told the prime minister that the woman was a Mossad agent using a Canadian passport who was working as a photographer for a French press agency.
The woman’s identity, Sylvia Rafael, and her face, later became known across the world when she was arrested as a member of a Mossad team that had planned to kill another top Palestinian militant in Norway but shot the wrong man.
Ms. Rafael and parts of her life story are widely known, but her work as a press photographer, documenting the unique access she attained in countries where foreigners were not usually welcomed, in secret training camps used by Palestinian militants, as well as to leaders of Arab states and Hollywood stars, had never been publicly revealed.
Until now.
On Tuesday, her work will be open to the public for the first time at the Yitzhak Rabin Center in Tel Aviv after being kept for decades in a locked suitcase in the Mossad archive, in the heart of one of the most protected facilities in Israel. The suitcase contained hundreds of negatives and contacts from her years of work for Dalmas, a now defunct French news agency.
Ms. Rafael’s work as a photographer was just a cover for her espionage activity but the photographs she took, the curators of the exhibition say, show great talent.
The pictures open a window into the two lives of a woman, as a spy and a photographer. They include portraits of regional leaders like President Gamal Abdel Nasser of Egypt and his successor, Anwar Sadat, oblivious to the fact that they were being photographed by a Mossad agent.
Other images show scenes of flooding in Yemen and social unrest in Djibouti, as well as daily life in countries like Lebanon and Jordan, which would have been off limits for any Israelis, let alone a Mossad agent.
They also include pictures of Hollywood stars like Danny Kaye, Yul Brynner, Vanessa Redgrave and Eli Wallach.
“Sylvia was someone special,” said Moti Kfir, who was serving as the commander of Mossad’s Clandestine Operations Academy at the time Ms. Rafael was recruited and trained there. She had, he continued, “a remarkable talent for forming relationships with anyone, and to give her or him the feeling that they were her best friends.”
“Sylvia’s story fascinated me,” said Ilan Schwarz, one of the curators of the exhibition who was the first to look for the collection. “She was a woman who went against conventions at a very young age, left her comfort zone, and agreed to sacrifice so much.”
He added, “When I heard that she had been using the cover of a photographer in war zones in Africa and the Middle East, I believed that if we could locate those photographs, they might have great artistic value.”
Shortly after Ms. Rafael was arrested in 1973 in Norway, the Mossad acquired her photographs, Mr. Schwarz said. He joined forces with two London-based Israeli art collectors, Tamar Arnon and Eli Zagury, and together they approached the Mossad with a request to make the collection available.
“Not for a moment did I imagine that we would find such a level of photography and such a talent, until we opened the suitcase,” said Ms. Arnon, who curated the exhibit with Mr. Schwarz and Mr. Zagury.
The photographs document the assignments Ms. Rafael worked on from 1965 to 1971. Some of the photos are still classified top secret by the Mossad and have been kept out of the exhibition.
Ms. Rafael, who died in 2005, appears in some of the photos. Mr. Kfir, the intelligence officer, said such self portraits were a common practice for intelligence agents trying to get pictures of locations or people without arousing suspicion.
Collections of works by deceased artists are often put on show by families or people interested in profiting from their work, Ms. Arnon said. She added, “Here, however, because of the secrecy and the sensitivity, this collection, which was created thanks to clandestine activity, had been forgotten until now.”
Ms. Rafael was born in 1937 in South Africa to a Jewish father and a non-Jewish mother, meaning she was not a Jew under Jewish religious law. However, she developed a strong allegiance with the Jewish people, immigrated to Israel and started working as a teacher.
She soon caught the eye of the Mossad, which was constantly on the lookout for potential agents who did not appear to be Israeli.
“One of the instructors at Mossad’s academy told us proudly about a new girlfriend of his who had a flatmate in Tel Aviv who could be of interest to us,” Mr. Kfir said.
That flatmate was Ms. Rafael, who was successfully recruited and underwent two years of tough training as an agent. “It was important for her to prove to us that she, who had not grown up in Israel, who was not Jewish, would be more successful,” he said. “And she was not scared of anything. There was no assignment that she expressed fear about or refused to carry out.”
During her training, which also included the use of cameras, the instructors noticed her talent.
“And then the idea of building a cover for her as a photographer began to sprout,” Mr. Kfir said. “It’s a perfect cover story because it gives the operative a journalist’s credentials and an excellent explanation of why she needs to enter countries for which it is very difficult to get a visa.”
Rafael went through an intensive course in photography with one of the leading press photographers in Israel. A Jewish European businessman sent her portfolio with a warm recommendation to the Dalmas agency in Paris to accept the “rising talent” for work experience, according to Mr. Kfir.
“And this is how the cover-up story took shape,” Mr. Kfir said. “She lives in Paris, and from there she goes on missions in Djibouti or Jordan or Lebanon.”
Ms. Rafael managed to get up close to King Hussein of Jordan, who invited her to his home to photograph him and his family, including Prince Abdullah, the current king. The Mossad did not allow the publication of the photos from that trip but did allow the publication of photos in which she documented Presidents Nasser and Sadat, proof of how close the Mossad came to the two Egyptian leaders, who feared for years that Israel would try to assassinate them.
Ms. Rafael was also the Mossad agent who penetrated training camps for Fatah, the movement founded by Yasir Arafat that later merged with the Palestine Liberation Organization and, in 1965, began a campaign of attacks against Israel and Israeli citizens around the world. Top officials from the organization were the target of the letter bomb attack that the Mossad chief requested in 1965 but that was ultimately unsuccessful.
One of the pictures of her visit to the camp is on display in the exhibition in Tel Aviv. It shows “the burning look in the eyes of the boys who mobilized to Yasir Arafat’s call,” Mr. Schwarz said.
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Valeurs Actuelles
La sécurité des églises débattue devant le Conseil de Paris après les dégradations de plusieurs lieux de culte
Depuis quelques semaines, divers édifices religieux situés dans la capitale ont subi des dégradations. Dans un article publié par CNews le 11 mars, nous avions par exemple appris qu’un homme soupçonné d’avoir commis des actes de vandalisme dans des églises situées dans les 10e, 7e et 3e arrondissements avait été interpellé. En raison de la multiplication de ces faits, la sécurité des églises devait être débattue devant le Conseil de Paris ce mardi 14 mars, comme l’avait rapporté la veille Aleteia. Dans le détail, le groupe « Changer Paris » devait présenter ce jour plusieurs propositions afin de tenter de remédier à cette situation. Un phénomène qui ne se limite pas à Paris, puisqu’en début de semaine, une église bordelaise a été ciblée par des tags, selon les informations de plusieurs médias, dont Le Figaro.
La Ville a porté plainte
Face aux attaques visant des églises dans la capitale, la Ville a décidé de porter plainte. Aussi, des enquêtes ont été ouvertes pour tenter de faire toute la lumière sur ces faits. Par ailleurs, assurer la protection des églises est une question à laquelle certains élus, comme Aurélien Véron – conseiller de Paris et porte-parole du groupe « Changer Paris » –, proposent des solutions. Ce mardi 14 mars, ce dernier s’est exprimé à ce sujet au micro de BFM TV. « Nous voudrions que la mairie de Paris, qui est responsable des églises parisiennes, prenne ses responsabilités et assure la sécurité [des] églises », a expliqué cet élu de l’opposition à nos confrères. Il suggère notamment, qu’en collaboration avec la police municipale, des rondes plus régulières soient effectuées, mais aussi que des dispositifs de sécurité soient mis en place.
France24 - Monde
Le patron de la banque créée avec les actifs de SVB appelle les clients à revenir
Publié le : 15/03/2023 - 07:38Modifié le : 15/03/2023 - 07:36
New York (AFP) – Le patron de Silicon Valley Bridge Bank, l'entité créée par les régulateurs américains pour succéder à Silicon Valley Bank (SVB) après sa faillite, a appelé mardi les clients à ramener leurs dépôts au sein de l'organisation au moment où les grandes banques américaines voient, elles, affluer les clients.
SVB, devenue insolvable après des retraits massifs de clients, a été placée vendredi sous le contrôle des autorités, qui en ont confié la gestion à l'agence américaine chargée de garantir les dépôts (FDIC).
"Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour reconstruire, regagner votre confiance et continuer à soutenir l'économie de l'innovation", a écrit dans un message Tim Mayopoulos, nommé lundi à la tête du nouvel établissement par la FDIC.
La banque est en train de remettre en route ses différents systèmes, "accorde de nouveaux prêts et honore les solutions de crédits existantes", a-t-il affirmé.
"La première chose que vous pouvez faire pour soutenir l'avenir de cette institution est de nous aider à reconstituer notre base de dépôts, à la fois en laissant des dépôts auprès de la Silicon Valley Bridge Bank et en transférant les dépôts qui sont partis au cours des derniers jours", a-t-il plaidé.
La défaillance de SVB vendredi, la plus grosse faillite bancaire aux Etats-Unis depuis 2008, avait été précédée mercredi par la mise en liquidation de l'établissement Silvergate Bank, petite banque régionale devenue la destination favorite du milieu des cryptomonnaies, et a été suivie par la fermeture forcée dimanche de Signature Bank, 21e banque du pays.
Mouvements vers les grandes banques
La situation profite aux plus grandes banques comme JPMorgan Chase et Bank of America, qui ont de leur côté vu affluer des clients et des dépôts au cours des derniers jours, selon deux sources proches du secteur.
Ces établissements ne vont pas activement à la recherche de nouveaux clients auprès de concurrents au vu du contexte, ont affirmé ces deux sources.
Mais elles accueillent les clients des banques fermées, ce qui représente des montants élevés, a souligné l'une d'entre elles.
Des clients venant de petites et moyennes banques ont aussi probablement transféré tout ou partie de leurs fonds "vers des acteurs majeurs que le gouvernement ne pourra pas, à leurs yeux, laisser faillir", avance Alexander Yokum, qui analyse les banques régionales pour le cabinet CFRA.
Les départs devraient toutefois dépendre des banques, de la composition de leur clientèle ou de leur implantation régionale, estime-t-il.
L'ampleur des mouvements ne saura probablement connue que quand les banques publieront leurs résultats trimestriels, en avril, ou si elles publient un rapport intermédiaire d'ici là, souligne Alexander Yokum.
Dans une note, l'agence de notation S&P Global Ratings a souligné n'avoir "pas vu d'éléments indiquant que les sorties de dépôts incontrôlables enregistrées dans quelques banques se soient largement répandues" dans les autres.
"Nous pensons que les mesures d'urgence annoncées par la Réserve fédérale (dimanche) ont permis aux banques de disposer de sources de liquidités supplémentaires en cas de besoin et ont probablement aussi réduit les chances que la question de la confiance devienne un problème pour un grand nombre de banques", est-il ajouté.
Sur la seule journée de jeudi, SVB avait reçu quelque 42 milliards de dollars d'ordres de retrait de la part de clients alarmés par la volonté de la banque de renflouer rapidement ses liquidités en levant des capitaux, après avoir vendu un portefeuille de titres financiers pour 21 milliards de dollars avec une perte de 1,8 milliard à la clef.
Dans un document boursier mardi, SVB a précisé que Goldman Sachs était l'acheteur de ce portefeuille.
La FDIC a garanti que tous les clients de la banque avant sa mise en faillite auraient accès à l'intégralité de leurs fonds, y compris au-delà de la limite habituelle des 250.000 dollars.
© 2023 AFP
New York Times - World
The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv
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Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.
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By Patrick Kingsley
Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.
As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.
Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.
“Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”
Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.
He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.
His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.
Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.
Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.
To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.
But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.
To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.
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They are shaping the world around them. These are their stories.
By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.
“It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.
A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.
Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.
20 miles
Mediterranean
Sea
Jordan R.
West
Bank
Tel Aviv
JORDAN
DESTINATION
Jerusalem
ISRAEl
Dead
Sea
Deir al-Asal al-Fauqa
GAZA
STRIP
ORIGIN
Meitar
Beersheba
By The New York Times
Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.
Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”
Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.
He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.
Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.
More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.
Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?
“Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”
An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.
Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.
Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.
Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.
But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.
One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.
“I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”
Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.
It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.
His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.
Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.
For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.
But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.
“My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”
His own journey has already enlightened Israeli colleagues.
After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.
“It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”
Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.
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Valeurs Actuelles
[Info VA] A Callac, l’association pro-migrants Viltaïs installe des réfugiés soudanais… sur des matelas à même le sol
Des images du Tiers-Monde, dignes d’un autre siècle. Quelques matelas de fortune en guise de literie. Un peu d’argent qui fait office de rétribution quotidienne. Et puis, c’est à peu près tout. A Callac, dans les Côtes-d’Armor, l’association pro-migrants Viltaïs, financée par l’Etat, accueille une famille de dix réfugiés soudanais dans des conditions déplorables. Dans les rues du village breton, déjà profondément divisé par le projet immigrationniste Horizon, finalement abandonné, le traitement réservé aux nouveaux-venus indigne. Danielle Le Men, présidente de l’association des Amis de Callac et fer de lance de la lutte anti-Horizon, s’insurge: « Viltaïs propose l’asile à des migrants mais n’est même pas capable d’accueillir ses réfugiés dans des conditions décentes. Je suis opposé à leur accueil mais une fois qu’ils sont là, on a le devoir de les respecter. Actuellement, ils sont traités comme du bétail. » Sur le banc des accusés ? L’irresponsabilité et l’incompétence de l’association progressiste. « Ils font l’autruche. Ils ne répondent à ni à nos questions ni à celles de la mairie », poursuit-elle. Pour axe de défense, les soutiens de l’organisation philanthrope arguent que Viltaïs serait débordée par l’accueil des familles de réfugiés à Corlay. Dans cette commune située à quarante kilomètres de Callac, cinq familles de migrants originaires du Congo, de Centrafrique et de Syrie, ont investi un gîte de 600m2 en février. Devant l’indignation générale, la municipalité a mandaté le Secours populaire callacois pour venir en aide aux réfugiés. “J’ai aperçu les parents au supermarché lundi, confie Danielle Le Men. Le père est rachitique et vraisemblablement malade, il peine à marcher. La mère est déjà enceinte de plusieurs mois. On m’a dit que les deux enfants scolarisés au collège, qui balbutient seulement quelques mots de français, peinent à suivre les cours et à s’intégrer. Ce n’est pas une situation tenable, les conditions d’accueil ne sont pas décentes.” Contactée par Valeurs actuelles, l’association Viltaïs n’a pas souhaité répondre à nos questions.
France24 - World
'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth
Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37
Sam BALL
The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] “Hidalgo fait grève elle-même” : Beaune dénonce l’inaction de la maire de Paris face à l’accumulation des déchets
« Ce n’est pas la grève des éboueurs, qui me pose tellement problème », a déclaré Clément Beaune, ce mardi 14 mars. Le ministre délégué chargé des Transports était invité sur le plateau de l’émission des 4 Vérités, diffusée sur France 2. Dans ce contexte, poussé à s’exprimer au sujet de ce mouvement de grève initié dans la capitale, contre la réforme des retraites, il a ensuite fustigé l’inaction de l’édile en ces termes : « C’est Anne Hidalgo, qui fait grève elle-même. Elle ne fait rien. » Avant d’estimer que, face à une telle accumulation des déchets dans Paris, il était inconcevable de « ne rien faire ».
« Une question de santé publique »
Dans le même contexte, Clément Beaune a jugé qu’« une question de santé publique et de salubrité » était désormais en jeu. Déplorant une « action zéro [et un] silence radio », le ministre a précisé à nos confrères qu’il avait fallu attendre que lui et d’autres « députés [et] maires d’arrondissements » interpellent Anne Hidalgo sur cette question, pour « qu’au bout de huit jours, il y ait une expression publique, même pas de [la part de] la maire de Paris, [mais] de certains de ses adjoints ». Et de poursuivre en ces termes : « Je trouve que ce n’est pas très sérieux, quand il y a une situation aussi grave, de ne pas agir. »
.@CBeaune : « Ce ne sont pas les #EboueursEnGreve qui me posent problème, c’est Anne Hidalgo qui fait grève elle-même ! Action zéro et silence radio » 🔴🗣 #Les4V #Greve15mars pic.twitter.com/7nfPv81kqU
— Telematin (@telematin) March 14, 2023
7ème jour sans ramassage des poubelles. Puanteur et pourrissement.
Aucune mesure d’urgence, même partielle, décidée par la Ville de Paris.
Enième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens. pic.twitter.com/Q0iBH5VPlz
— Clement Beaune (@CBeaune) March 12, 2023
Dimanche 12 mars, sur Twitter, Clément Beaune s’était déjà exprimé au sujet de la grève des éboueurs. Dans un tweet, le ministre avait déploré qu’« aucune mesure d’urgence, même partielle, [n’ait été] décidée par la Ville de Paris ». Ensuite, il avait fustigé ce qu’il considérait comme étant un « énième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens ».
L'Humanité
FFF : Michel Platini dégage en touche
Éric SerresFootball Ancien capitaine des Bleus, ex-patron de l’UEFA, blanchi par la justice suisse des accusations d’escroquerie qui l’ont poursuivi pendant six ans, Michel Platini, a répété, lundi, qu’il ne briguerait aucun poste à la Fédération française de football (FFF). Certains pourtant imaginaient déjà un retour de Platoche aux affaires du football tricolore. En vain. « J’ai fait une déclaration au mois de juillet, quand j’ai été blanchi de mes affaires en Suisse, j’ai dit que je ne reviendrais plus dans les institutions du football. Voilà, point final ! » a-t-il déclaré sur RMC. Interrogé sur l’actuelle crise de la FFF qui a conduit à la démission du président Noël Le Graët, l’ancien meilleur buteur de l’Euro 1984 a relativisé : « Les structures du football français sont bonnes, le football français n’est pas mal, on a été champions du monde en 1998 et en 2018, finalistes de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Il n’y a pas de crise, c’est la crise d’un président, pas la crise du football français. » E. S.
michel platini France24 - World
'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war
Issued on: 09/03/2023 - 17:46
Sam BALL
The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.
Valeurs Actuelles
Paris : la préfecture exhorte la Ville à enlever les déchets sur le parcours du cortège contre la réforme des retraites
Paris croule sous les déchets depuis des jours en raison de la grève des éboueurs qui dure depuis plus d’une semaine, au point qu’un risque sanitaire et environnemental est redouté. Des riverains peinent à zigzaguer entre les poubelles disposées sur les trottoirs ou une partie de la chaussée. Alors que la municipalité n’a toujours pas agi pour évacuer ces ordures, la préfecture de police de la capitale a exhorté la Ville à retirer les poubelles amassées sur le parcours de la manifestation contre la réforme des retraites, relaie BFM TV.
Une mesure de sécurité
Mercredi 15 mars, la huitième journée de mobilisation est prévue pour contester le projet de loi du gouvernement. Le cortège doit démarrer des Invalides et se terminer place d’Italie en passant par le boulevard du Montparnasse, le boulevard de Port-Royal et l’avenue des Gobelins.
La préfecture de police a précisé que cette demande était faite à la veille de chaque manifestation afin d’éviter tout obstacle sur la voie et d’empêcher le jet de poubelles sur les policiers et gendarmes déployés pour faire régner l’ordre dans le cortège. Des dizaines de milliers de personnes sont attendues à cette nouvelle protestation. Selon les chiffres de la police, quelque 48 000 participants étaient présents au précédent rassemblement, samedi 11 mars, contre 300 000 d’après la CGT.
L'Humanité
Marie-George Buffet : « Mon travail est au service du mouvement sportif »
EntretienAlors que le sprint final vers les JO de Paris a commencé, le gouvernement a réagi aux scandales qui frappent le sport français en créant un comité d’éthique. Marie-George Buffet, ministre des Sports communiste entre 1997 et 2002, a été nommée à sa tête aux côtés de l’ancien athlète Stéphane Diagana. Entretien.
Embarek FoufaComment s’est mis en place ce comité d’éthique et quelle est votre réaction suite à votre nomination à sa tête ?
La ministre des Sports a sondé différentes personnalités susceptibles d’être partantes pour agir en partenariat avec le mouvement sportif dans l’optique d’améliorer la vie démocratique et l’éthique dans le sport.
Ensuite, on a discuté de la lettre de mission pour se mettre d’accord sur son contenu. Cette lettre précise bien que nous faisons ça en partenariat avec le mouvement sportif, qui est avant tout constitué d’hommes et de femmes bénévoles qui prennent sur leur temps pour se consacrer au sport et permettre à chacun l’accès à la pratique sportive.
« Le sport est un lien nécessaire aux populations, il faut soutenir le milieu associatif », affirme l’économiste Didier PrimaultOn va travailler comme une commission parlementaire, c’est-à-dire qu’on va d’abord auditionner les actrices et les acteurs du mouvement sportif, mais aussi d’autres protagonistes qui peuvent nous éclairer sur des aspects précis.
Quel est le programme du comité et quels sont les objectifs ?
Notre première réunion est prévue fin mars. Ensuite, nous souhaitons faire un premier point avant les congés d’été et rendre nos conclusions en novembre.
Durant cette période, notre but est de revivifier la démocratie au sein du mouvement sportif, avec des moyens nouveaux et des propositions qui aident à faire face aux enjeux de notre époque.
Je souhaite qu’on puisse se déplacer afin d’aller à la rencontre des acteurs du sport amateur, c’est-à-dire les présidentes et présidents de club, les entraîneurs, les encadrants. Aujourd’hui, on parle souvent de leur engagement, de leur pratique sportive, de leur rapport aux élus locaux, mais quasiment jamais de la vie de la Fédération.
La question démocratique est invisibilisée. L’idée c’est donc de réfléchir à une participation à la vie fédérale qui ne se limite pas au vote une fois tous les 4 ans.
Avez-vous en tête de réduire le décalage qui existe entre les instances fédérales et le monde amateur ?
Les dirigeants fédéraux sont des hommes et des femmes qui ont eu un un itinéraire de bénévole. Il ne faut pas caricaturer, il n’y a pas d’un côté des bénévoles sur le terrain et puis des gens qui arriveraient d’ailleurs pour diriger les fédés.
Les associations sportives : un maillon essentiel du tissu social et abandonné par l’ÉtatLe problème ne concerne pas les individus mais le fonctionnement des fédérations au quotidien. On espère répondre à ce problème.
Avez-vous des craintes de faire face à un blocage ou un détricotage de vos travaux ?
Nous allons rendre nos conclusions mais après c’est au gouvernement de prendre ses responsabilités. Mon travail est au service du mouvement sportif et de n’importe qui d’autre.
En écho aux scandales qui ont touché certaines fédérations ces dernières semaines, allez-vous être focalisés sur des fédés en particulier ou pas ?
Absolument pas. Nous allons nous intéresser au mouvement sportif dans son ensemble même s’il existe des nuances entre les fédérations puissantes et autonomes financièrement en face de celles qui sont dépendantes des aides des collectivités territoriales et de l’État.
Ce comité d’éthique s’inscrit-il dans le cadre de la préparation des JO ou est-ce que c’est pour préparer la suite ?
Les préconisations ne pourront pas avoir un effet immédiat avant les JOP qui sont dans 500 jours à peine. Si elles sont reprises, les propositions auront des effets lors des échéances futures, après les prochaines élections prévues en 2024.
Marie-George BuffetSportséthiquesport amateur France24 - World
Nigeria's education crisis: 20 million children out of school
Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49
Sam BALL
Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.
L'Humanité
Athlétisme. Fosbury, dernier saut dans l’inconnu
ActuLe sauteur en hauteur américain et champion olympique 1968 est mort, dimanche, à l’âge de 76 ans.
Éric SerresL’ancien athlète américain Dick Fosbury, champion olympique en 1968 du saut en hauteur, s’est éteint, dimanche 12 mars : « C’est le cœur lourd que je dois annoncer que Dick Fosbury est décédé paisiblement dans son sommeil, tôt dimanche matin, après une brève récidive de lymphome », a écrit sur Instagram Ray Schulte, un ami proche.
Une marque de fabrique du saut dorsal
Une perte pour la confrérie de la discipline, qui lui doit tout ou presque. Pas de Javier Sotomayor et autres légendes sans Dick Fosbury, qui, un jour, a décidé de franchir la barre, non en ciseau ou en rouleau, mais dos à celle-ci. L’Américain est devenu une marque de fabrique du saut dorsal au point que son nom est depuis associé à cet exercice de style : le Fosbury flop !
Et pourtant : « Ce gamin va se casser le cou », disaient, cinq ans avant sa consécration à Mexico City, les entraîneurs qui regardaient ce lycéen de 16 ans franchir step by step les hauteurs qu’on lui proposait.
À l’époque, les énormes tapis de mousse qui réceptionnent les sauteurs n’étaient pas encore monnaie courante : « À la fin des années 1850, les sauteurs ont commencé à se réceptionner sur du sable plutôt que sur la terre. Le sable était plus doux, mais ce n’était pas super quand même. Puis, on a commencé à utiliser des tas de copeaux de bois. Mais, en Oregon, dans les écoles et à la fac, on nous avait déjà installé de la mousse. Disons que c’est bien tombé », a résumé Dick Fosbury dans un entretien accordé au quotidien l’Équipe.
L’or et un record olympique
Le natif de Portland (Oregon) est passé à la postérité, le 20 octobre 1968, dans le stade olympique universitaire de Mexico où se déroulaient les épreuves d’athlétisme. Un dernier bond à 2,24 mètres devant un public pris d’ivresse lui rapporte l’or et un record olympique – pulvérisé depuis par le Cubain Javier Sotomayor, qui a franchi une barre à 2,45 mètres, le 27 juillet 1993, au meeting de Salamanque, en Espagne.
« Je ne savais pas que quelqu’un d’autre dans le monde pourrait utiliser cette technique. Je n’aurais jamais imaginé que cela révolutionnerait la discipline », confia plus tard celui qui échoua à se qualifier pour les Jeux de Munich, après avoir dû mettre entre parenthèses sa carrière sportive pour ses études en génie civil.
Une légende bien discrète
Pourtant, car il y a toujours un pourtant – et des chercheurs de noises –, certains ne lui accordent pas le bénéfice de sa révolution. Ainsi, la célèbre revue américaine Track & Field explique que, le 24 mai 1963, Bruce Quande, originaire du Montana, avait passé avec succès la barre des 2 mètres à plat dos.
Modeste jusqu’au bout, ne cherchant la pérennité de rien du tout, Dick Fosbury resta une légende bien discrète, jusqu’à dimanche dernier.
Lui qui se décrivait dans son autobiographie, The Wizard of Foz, comme « l’un des pires sauteurs en hauteur de l’État d’Oregon » a pourtant inspiré non seulement les athlètes de haut niveau, mais aussi les collégiens et lycéens du monde entier, qui, après octobre 1968, n’ont jamais plus osé un ciseau ou un rouleau en cours de gym. « Sinon, la honte ! »
athlétisme France24 - World
Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion
Issued on: 23/02/2023 - 15:43
A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.
France24 - World
France faces fresh round of strikes over highly contested pension reforms
Issued on: 15/03/2023 - 07:13
NEWS WIRES
France faces another day of strikes on Wednesday over highly contested pension reforms which President Emmanuel Macron appears on the verge of pushing through despite months of protests.
As the legislation enters the final stretch in parliament, trade unions are set to make another attempt to pressure the government and lawmakers into rejecting the proposed hike in the retirement age to 64.
The last day of protests on Saturday saw a far lower turnout than in the previous rounds, while strikes from railway, refinery and public sector workers last week did not paralyse the country in the way that unions had hoped.
The most visible impact of the standoff so far has been the accumulation of rubbish in the streets of Paris, where garbage collectors and street cleaners have stopped work.
"We won't have the same level of disturbances of public transport as during previous protest days," Transport Minister Clement Beaune said on Tuesday.
The main suspense is whether Macron's minority government can muster the required number of votes in the lower parliament, where it will need the support of the opposition Republicans party (LR) in order to pass the legislation.
A joint vote from the lower National Assembly and the Senate could come as early as Thursday.
Minority government
Macron's flagship proposal would raise the minimum retirement age from its current level of 62 to 64, bringing France more into line with its EU neighbours, most of which have pushed back the retirement age to 65 or higher.
The law also hikes the requirements for a full pension and would abolish the retirement privileges enjoyed by some public-sector employees, such as those at the Paris Metro.
After initially claiming it was intended to make the system fairer, the government now emphasises that it is about savings and avoiding deficits in the coming decades.
In a speech to MPs on Tuesday, Prime Minister Elisabeth Borne insisted that there was a majority in parliament for the changes, appealing to LR lawmakers who have long championed pension reform.
A vote in favour was "not support for the government", she said.
"A majority exists that is not scared of reforms, even unpopular ones, when they are necessary," Borne said.
Opinion polls show that around two-thirds of French people are against the legislation.
If Borne fails to find a workable majority in the lower house, she could use a constitutional power contained in article 49.3 of the constitution, enabling her to ram the legislation through without a vote.
Analysts say this would deprive her and Macron of democratic legitimacy in the face of hostile public opinion and would also expose the government to a confidence vote, which it might lose.
Political scientist Gilles Finchelstein, the head of the Jean-Jaures Foundation, a Paris-based think tank, said using article 49.3 would be a "defeat for Borne, the government and the president".
"But in the short term, it's a false suspense. Everyone is raising the tension. But it's very unlikely that the government needs to use the 49.3 because they will have a majority," he told reporters.
(AFP)
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CITY OF LITTER
Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch
French Senate advances Macron's pension reform plan as strikes continue
FRANCE'S PENSION BATTLE
Worried about the future, France's young people are fighting pension reform
L'Humanité
Un mort de plus pour le Grand Paris Express
ActuLa semaine dernière, un chauffeur sous-traitant pour Eiffage est décédé sur le chantier de la gare du Blanc-Mesnil. La CGT dénonce la pression délétère sur les délais. Enquête.
Thomas LemahieuTout s’est passé en un clin d’œil, puis les regards se sont embués et, maintenant, les larmes coulent. Deux coffrages en bois, extrêmement lourds – entre 4 et 8 tonnes –, déchargés d’un camion. Vite. Sans doute, trop vite : les enquêtes le diront, ou non, mais le mal est fait.
Mardi 7 mars, sur le chantier de la future ligne 16 du Grand Paris Express, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), Franck Michel, 58 ans, lance à la cantonade, en rebâchant son véhicule : « Allez, merci et à la prochaine ! » Au même instant, la deuxième pièce de coffrage glisse avant de le heurter violemment. Le chauffeur gît, inanimé, en arrêt cardiaque, du sang sortant de ses oreilles, de son nez. Il est transporté à l’hôpital en urgence absolue, mais il ne pourra être sauvé. Le décès sera constaté dans l’après-midi.
Le troisième accident mortel sur le seul lot 1 de la ligne 16
Un mort au travail. Un de plus. Après un intérimaire travaillant pour un sous-traitant de Vinci à Villejuif (Val-de-Marne), un ouvrier d’Eiffage au Bourget (Seine-Saint-Denis) et un autre, compagnon dans le même groupe, sur le site de la gare Saint-Denis-Pleyel (Seine-Saint-Denis), c’est le quatrième homme qui, depuis 2020, périt sur ces gigantesques chantiers de génie civil et de construction.
En France, « sur les chantiers, il y a un mort par jour travaillé »Plus tragique encore : sur le seul lot 1 de la ligne 16, le plus faramineux du Grand Paris Express, qui a été attribué, en 2018, à un groupement emmené par Eiffage pour un montant estimé à 1,8 milliard d’euros, c’est déjà le troisième accident mortel…
Il lui restait deux ans à travailler avant de pouvoir s'arrêter. » Karine, la Soeur de franck, mort le 6 mars sur un chantier du grand paris
Cadette d’un an sur leurs papiers, mais parfaite jumelle de cœur et d’esprit, Karine brosse le portrait de son frère, chauffeur employé par une petite entreprise de transport installée au Syndicat, un village des Vosges. « Franck, ce n’est pas un chiffre, un numéro ou une statistique, et l’accident qui a provoqué sa mort, ce n’est pas juste un fait divers ! clame-t-elle à l’Humanité. C’est mon frère, c’était un homme. Il était heureux dans la vie. Dans son entreprise, une boîte familiale à taille humaine, il était très apprécié. Il était bon vivant mais aussi très professionnel. Grâce à des bonifications liées à un engagement dans l’armée dans les DOM-TOM et à des critères liés à la pénibilité de son métier, il lui restait deux années à travailler avant de pouvoir s’arrêter. Le dimanche, l’avant-veille de l’accident, il m’avait dit qu’il allait la prendre dès que possible, cette retraite, pour profiter de la vie… mais, non ! »
« Les cadences sont-elles trop élevées ? »
Derrière la douleur, la famille refuse, par la voix de Karine Michel, toute fatalité. « Maintenant, on veut savoir ce qui s’est passé précisément, glisse encore la sœur du chauffeur routier … Simplement pour que cela ne puisse plus jamais se reproduire ! » Il ne s’agit pas, insiste-t-elle, d’arracher « de l’argent » ou d’identifier un coupable individuel qui aurait commis la funeste « erreur humaine », mais de comprendre comment un tel drame a bien pu survenir.
Et d’énumérer quelques-unes des questions en suspens : « Les cadences sont-elles trop élevées ? Y a-t-il une pression qui conduit à de la précipitation ? Quels effets produisent la précarité et la sous-traitance en cascade sur ces chantiers ? » À ce stade, Karine Michel s’accroche à la seule information que les autorités ont bien voulu lui transmettre : « L’accident, ce n’est pas de la faute de Franck, il a été renversé ou écrasé, ce n’est pas encore très clair, mais il n’y est pour rien… »
Que s’est-il passé précisément ce jour-là au Blanc-Mesnil ? L’inspection du travail cherche, comme il se doit dans de telles circonstances, à le déterminer. Le parquet de Bobigny a, lui, ouvert une « enquête de flagrance » pour « homicide involontaire » . Le 7 mars, un délégué syndical CGT se trouve sur place, car il passe voir quelques-uns des ouvriers dans leur cantonnement. « Il arrive souvent qu’on apprenne ces accidents par la presse, mais là, nous avons eu l’information en temps réel », indique Kamel Brahmi, secrétaire général de l’union départementale CGT de Seine-Saint-Denis.
Eiffage renvoie aux investigations en cours
Dans un communiqué publié le jour du drame, la Société du Grand Paris, qui pilote le déploiement et finance les travaux du Grand Paris Express, a immédiatement renvoyé, sans plus de détails, à des « investigations en cours pour déterminer les circonstances exactes de ce dramatique accident ».
Mais, d’après un témoignage recueilli en direct par le syndicat – il a dû, depuis, être consigné dans une déposition au commissariat et lors d’une audition par l’inspection du travail –, un chef de chantier aurait pris les commandes d’un engin de manutention pour décharger lui-même le camion de Franck Michel, en lieu et place d’un salarié habilité à ce type de manœuvre.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Directement interpellé par l’Humanité à propos des circonstances de l’accident mortel sur le chantier dont il a la charge, le groupe Eiffage renvoie aux «investigations qui se poursuivent», non sans «s’associer à la douleur de la famille, des proches et de l’employeur» du chauffeur. «A ce stade, nous ne pouvons pas apporter plus d’informations sur les circonstances qui ont conduit à ce drame que nous déplorons», avance encore Eiffage.
« Il y a cette pression pour se précipiter, et cela provoque un désastre »
Pour Djilali Bensahli, représentant CGT dans la branche construction, mais aussi membre du comité de groupe, « cet accident, c’est une tragédie pour tout le monde, il y a cette pression pour se précipiter, et cela provoque un désastre ». Le syndicaliste pointe des courbes qui se croisent : « Chez Eiffage, on a, d’un côté, un effectif organique d’ouvriers en constante diminution, ce qui fait qu’on a recours à la sous-traitance en cascade, à l’intérim et aux contrats de chantier ; de l’autre, le nombre de managers s’envole… Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec la courbe des accidents du travail, qui, elle aussi, ne cesse de monter ! »
Ces ravages provoqués par la sous-traitance en cascade sur les chantiers des JO de Paris 2024Alors que les fédérations CGT du bâtiment et des transports préparent la constitution de parties civiles la plus adéquate, Kamel Brahmi, contacté sur-le-champ par la famille du chauffeur mort au travail, prend l’engagement : « La pression pour tenir les délais du Grand Paris Express est accidentogène, et nous ne nous résignerons jamais face à ces tragédies. Mourir au travail est révoltant, tout doit être engagé pour mettre fin à ce scandale ! »
Accidents du travailgrand paris expressbtpeiffage France24 - World
Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch
Issued on: 13/03/2023 - 20:44
Benjamin DODMAN
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A protracted strike by rubbish collectors has added a new twist to France’s festering dispute over pension reform as the battle over President Emmanuel Macron’s deeply unpopular reform enters a make-or-break week with tonnes of uncollected garbage piling higher by the day.
“When the rubbish collectors go on strike, the trashers are indignant.” Jacques Prévert’s iconic play on words has long been a favourite slogan of the French left – and indeed of all advocates of workers’ right to lay down their tools in protest.
Two months into a bitter tussle over pension reform, and with garbage piling up in the streets of Paris and other cities, the French poet’s words resonate with a festering labour dispute that opponents of Macron’s reform have successfully reframed as a battle for social justice.
The fight over Macron’s flagship – and deeply unpopular – pension overhaul has now entered the final stretch, moving through tricky political territory in parliament even as unions and protesters continue to challenge it in the street.
At its heart is a plan to raise the country’s minimum retirement age from 62 to 64 and stiffen requirements for a full pension, which the government says is required to balance the books amid shifting demographics. Unions, however, say the proposed measures are profoundly unfair, primarily affecting low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers.
>> ‘I can’t take any more’: Working-class French lament Macron’s push to raise retirement age
A week of strike action by dustbin collectors has resulted in some 5,600 tonnes of garbage piling up across the French capital, including in front of the right-wing-dominated Senate, which gave the pension reform its preliminary backing in a late-night vote on Saturday.
But the plan to raise France’s minimum retirement age faces further hurdles in parliament later this week – with rubbish piles growing by the day, the smell of decaying food wafting in the wind, and only late-winter temperatures sparing Parisians a greater stench.
Betraying France’s essential workers
The government, trade unions, and Paris city officials have been trading the blame for allowing the streets of the world’s most visited city to be fouled, with tourist hotspots among the areas affected by the strike.
In a flurry of tweets on Sunday, Sylvain Gaillard, a lawmaker from Macron’s ruling Renaissance party, urged Mayor Anne Hidalgo’s left-leaning administration to “requisition” garbage trucks and incinerators blocked by the strikers, while Olivia Grégoire and Clément Beaune, the junior ministers for tourism and European affairs respectively, both slammed the municipality’s “contempt for Parisians”. The next day, Gabriel Attal, the junior budget minister, accused Hidalgo of encouraging the city’s employees to go on strike.
Paris officials were quick to fire back, laying the blame squarely on the government’s shoulders.
“Rubbish collectors worked throughout the pandemic; it took this infamous pension reform for them to lay down their tools,” Ian Brossat, a deputy mayor of Paris, hit back in a tweet. “And how does the government thank them? With two more years of work!”
At the Ivry incinerator on the eastern edge of Paris, one of three blocked facilities that process most of the capital’s waste, sewage worker Julien Devaux said he was not surprised to see the government “turn its back” on the essential workers it championed at the height of the Covid-19 pandemic.
“I think the public was truly grateful, but we also knew those in power would not live up to their word,” said the 46-year-old representative of the CGT trade union, manning the picket line along with a few dozen colleagues.
Rubbish collectors can currently retire from the age of 57 owing to the particularly tough nature of their jobs, while sewage workers can leave at 52. According to the CGT, both categories will have to work two more years under the government’s planned reform, a prospect Devaux says is untenable.
“I can assure you that spending three to four hours down in the sewers, as we do on an average day, is like working 48 hours round-the-clock,” he explained. “I know plenty of colleagues who are physically crushed by the time they reach their mid-40s. Some die even before retirement while many more fall critically ill soon after.”
According to studies by the IRNS health watchdog, sewage workers are twice as likely to die before the age of 65 as the rest of the population. The huge discrepancy reflects broader inequalities affecting blue-collar workers, who stand to lose most from the planned pension overhaul.
Should the reform pass, Devaux added, “there will be more and more of us who never get to enjoy the pension they deserve”.
Public support
The perceived inequity of Macron’s pension reform has touched a raw nerve in a country that has the word “égalité” (equality) enshrined in its motto. Talk of its unfairness has been a key driver of the mass protests that brought millions to the streets in cities, towns and villages across the country, drawing from well beyond the ranks of the left.
The notion of pénibilité (arduousness) in particular has been a recurrent theme, with protesters lamented the government’s refusal to acknowledge the hardship endured by low-income workers who perform physically-draining tasks. Macron has in the past said he was “not a fan” of the word pénibilité, “because it suggests that work is a pain”.
In January, more than a hundred public figures, including last year’s Nobel literature laureate Annie Ernaux, signed a petition denouncing a reform that “runs contrary to the history of social progress, (…) hitting hardest those who work in the most difficult, physically and psychologically demanding jobs, and who are less likely to enjoy a peaceful retirement and imagine a future after the age of 64”.
Polls have consistently shown that more than two thirds of the country oppose the government’s plans – including a staggering three in four women, according to a recent Elabe poll. A broad majority of the French has also expressed support for strikes that have disrupted schools, public transport and fuel deliveries.
>> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform
At the picket line in Ivry, Devaux said the public had been broadly supportive of their struggle, “directing their wrath at the government that caused this situation in the first place”.
“Our job is to keep Paris clean – none of us are happy to see rubbish pile up,” he said. “But the public understand that this is the only tool we have to defend our rights.”
Over in central Paris, pastry chef Romain Gaia offered support for the rubbish collectors even as he complained of rats and mice gathering around smelly piles of trash. “They are quite right to strike,” he told AFP. “Normally they have no power, but when they lay down their tools, that’s when they have power.”
Russian roulette
Despite promises to “grind the economy to a halt”, France’s united front of trade unions has so far proved powerless to stop the pension reform in its tracks, while the ebbing number of protesters who turned out at rallies on Saturday led some analysts to suggest their momentum may be fading.
Still, the scale of opposition to the reform has piled the pressure on ministers and lawmakers alike, adding to the uncertainty surrounding the outcome of looming votes.
Unions are planning more strikes and an eighth round of nationwide protests on Wednesday, the day the pension reform heads to a committee of seven senators and seven lower-house lawmakers. They will aim to find a compromise between the two chambers’ versions of the legislation.
If the committee reaches a deal, the approved text will be put to a vote the following day in both the Senate and the National Assembly. However, the outcome in the latter chamber, where Macron’s centrist alliance lost its majority last year, is hard to predict, with the government dependent on support from conservative lawmakers in the opposition.
At the weekend, Prime Minister Elisabeth Borne tweeted her optimism that the measure would be “definitively adopted in the coming days”. She is hoping the government won’t have to resort to a special constitutional option, known as the “article 49.3”, that would force the pension reform through without a vote.
Borne has used that mechanism 10 times before, but invoking it for such a sensitive issue would be seen as an explosive move, almost certainly triggering a no-confidence motion that many opposition parties would be tempted to support.
That prospect means the government effectively faces a choice between two gambles, the conservatives’ top senator Bruno Retailleau quipped on Sunday: “Either playing Russian roulette (with a vote on the bill) or firing the Big Bertha gun (and facing a no-confidence vote)”.
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‘I can’t take any more’: Working-class French lament Macron’s push to raise retirement age
ON THE GROUND
‘We can defeat Macron’: Why women’s anger is fuelling French pension protests
FRANCE'S PENSION BATTLE
Worried about the future, France's young people are fighting pension reform
Известия (RUS)
Украинских беженцев в Швейцарии вынудили продавать автомобили
Украинские беженцы в швейцарском кантоне Люцерн, живущие на социальные пособия, должны будут продать свои автомобили. Об этом 14 марта сообщает газета 20 Minuten.
Отмечается, что правило распространяется и на другие территориальные единицы Швейцарии. Только в Люцерне выставить на продажу свои машины будет вынужден 141 беженец.
Это правило касается тех, кто находится в стране более года и получает социальную помощь.
«…Автомобили должны быть проданы, если их стоимость превышает пособие на имущество для соответствующего размера домохозяйства», — говорит издание, добавляя, что в среднем пособие на имущество в зависимости от кантона составляет несколько тысяч франков.
На продажу автомобиля отводится месяц, после этого социальные выплаты прекращаются.
Незваные гости: в Европе всё больше устают от украинских беженцев
В Польше и других странах ЕС накопилось недовольство из-за трат на переселенцев
Ранее, 26 февраля, официальный представитель МИД России Мария Захарова заявляла, что, несмотря на длительную приверженность политики невмешательства и внешнего нейтралитета, после начала спецоперации по защите населения Донбасса Швейцария приняла решение поддержать Киев. В частности, указала Захарова, страна занимается облегчением миграционных процедур для украинских беженцев и инициированием предоставления финансовой помощи президенту Украины Владимиру Зеленскому.
При этом 1 февраля стало известно, что 39 украинских беженцев, которых разместили в швейцарском кантоне Люцерн, обратились в местный суд с жалобой на нехватку соцвыплат. Сообщалось, что в этом кантоне пособия для просителей убежища одни из самых низких в стране.
Страны Европы начали размещать на своих территориях украинских беженцев с начала проведения Россией спецоперации по защите Донбасса, о начале которой она объявила 24 февраля 2022 года. Решение было принято на фоне участившихся обстрелов ЛДНР со стороны Украины.
France24 - World
Macron hails ‘new start’ in France-UK relations at Sunak meeting
Issued on: 10/03/2023 - 21:24Modified: 10/03/2023 - 21:55
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron hailed a “new start” in Franco-British ties at a bilateral summit in Paris with British Prime Minister Rishi Sunak, aiming at restoring close ties after years of tensions between the two countries.
L'Humanité
Les éboueurs veulent mettre la réforme à la benne
ActuHostiles au projet gouvernemental, des agents de propreté de la Ville de Paris bloquent l’incinérateur d’Ivry. Ils ont voté la reconduction du mouvement jusqu’au 20 mars.
Samuel EyeneAu centre d’incinération des déchets d’Ivry-sur-Seine, la colère ne redescend pas. « C’est un métier assez pénible, on soulève des charges lourdes, on est aussi amenés à rester assis toute la journée dans nos véhicules. Tout ceci, sans aucune reconnaissance », s’agace Didier. Pour cet éboueur en grève, le projet de loi sur les retraites est la goutte de trop.
Comme lui, une soixantaine de personnes se sont réunies dans le 13e arrondissement de Paris pour bloquer le site, en signe de protestation. De fait, ce mardi 14 mars marque notamment le huitième jour de grève des éboueurs à Paris.
66 ans pour une carrière complète
« Actuellement j’ai 57 ans, j’aurai trente ans d’ancienneté l’année prochaine et je ne pourrai partir qu’avec 830 euros net car j’ai vécu une carrière hachée. Il faut que j’aille jusqu’à 66 ans pour avoir une pension complète. Et, avec la réforme des retraites, ce sera encore plus long », fulmine Régis Vieceli.
Le blocage est l’un des seuls moyens légaux pour avoir un écho auprès du gouvernement.
Pour le secrétaire général CGT de la filière déchets et assainissement à Paris, le blocage est l’un des seuls moyens légaux pour avoir un écho auprès du gouvernement. Il n’est pas le seul à partager cet avis, les trois usines d’incinération d’Ivry-sur-Seine, d’Issy-les-Moulineaux et de Saint-Ouen, aux mains du Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers, étant bloquées.
6 600 tonnes de déchets non ramassés
Ce mardi, la mairie de Paris a d’ailleurs recensé 6 600 tonnes de déchets non ramassés. Une aubaine pour plusieurs élus qui se sont empressés de réclamer « la mise en place d’un service minimum » comme la LR Rachida Dati.
« Certains crient à l’insalubrité mais personne n’est mieux placé que nous pour savoir quand cela devient vraiment insalubre. Nous ne sommes pas irresponsables, s’agace anonymement un gréviste. Ça nous est déjà arrivé d’arrêter la grève pour collecter des déchets. »
Des collègues d’autres agglomérations payés 500 euros pour monter à Paris
Pour autant, cela n’empêche pas des éboueurs d’agir discrètement dans la nuit pour effectuer le nettoyage. « Des collègues d’autres agglomérations sont payés 500 euros pour monter à Paris et effectuer notre travail. Je ne vais pas blâmer, tempère le même gréviste encapuchonné. Ils sont comme nous. Ils ont besoin d’argent, mais j’en veux à ceux qui les appellent. » Des équipes de BFM TV ont filmé des éboueurs de la société Derichebourg, qui ramassaient les déchets dans le 6e arrondissement, en pleine nuit.
En pleine nuit, une entreprise privée a ramassé les poubelles dans le VIe arrondissement de Paris pourtant touché par la grève des éboueurs pic.twitter.com/0utOklvvVB
— BFMTV (@BFMTV) March 14, 2023
Sur place, des petits groupes de cinq à six hommes sont éparpillés dans la cour. Malgré la faible température de 5 °C, ils sont nombreux à discuter autour d’un brasero. Les installations sont rudimentaires. Deux tentes composent le paysage.
Certains mangent sous l’une d’elles tandis que l’autre cache des lits de camp. « Nous dormons sur place depuis le 6 mars. Mais ce n’est évidemment pas permis à tout le monde, certains ont des enfants, des obligations », confie Régis Vieceli.
Les riverains apportent de la nourriture aux grévistes
C’est aussi là-dessous que s’abritent les grévistes quand la pluie s’abat. Nicolas se trouve dans l’une d’elles. « C’est fatigant. Nous attendons toute la journée pour empêcher qu’on ne rouvre le site, sinon nous aurons réalisé tous ces efforts pour rien », explique ce délégué syndical CGT-FTDNEEA.
Éboueur depuis une vingtaine d’années, il était également sur le pont lors des premières vagues du Covid et regrette les changements d’attitude : « Lors du confinement, nous étions applaudis et, aujourd’hui, c’est l’inverse. » Mais des soutiens persistent.
Les riverains apportent parfois de la nourriture aux grévistes pour les aider. Et la contestation n’est pas près de se terminer. Les agents de propreté de la Ville de Paris ont voté la reconduction du mouvement social jusqu’au 20 mars, au moins.
Réforme des retraitesMobilisations retraiteséboueurs Известия (RUS)
IT-эксперт рассказал о правилах использования чат-ботов
При некорректной формулировке вопроса чат-боту существует риск не получить нужного ответа. Об этом 15 марта «Газете.Ru» рассказал директор направления цифровизации клиентского сервиса «Лиги цифровой экономики» Дмитрий Силуянов.
Эксперт отметил, что использовать чат-боты, призванные отвечать на вопросы пользователей в устном диалоге или переписке, необходимо по определенным правилам.
«Возможности чат-ботов ограничены заранее заложенными сценариями, поэтому не стоит пытаться сделать с их помощью что-то, для чего они не предусмотрены. Например, если чат-бот умеет только показывать варианты товаров по запросу, то не стоит пытаться оформить через него заказ», — сказал Силуянов.
По его словам, следует формулировать точные запросы для получения более точного ответа. В противном случае чат-бот может не распознать смысл предложения.
Соответственно, вопросы должны быть заданы на грамотном русском языке.
«Современные словари разговорной речи в связке с нейросетью позволяют ботам верно распознавать текст даже с опечатками, но корректно сформулированный запрос — гарантия точного ответа. Не стоит забывать, что некоторые слова имеют несколько значений — следует использовать их в правильном контексте», — подчеркнул эксперт.
Кроме того, боту не нужны подробности проблемы, поскольку он может запутаться и не понять суть вопроса.
Цифровой отбор: российские ученые научили искусственный интеллект искать новых сотрудников
Разработчики хотят исключить человеческий фактор при приеме на работу
Ранее, 14 февраля, старший исследователь данных в «Лаборатории Касперского» Владислав Тушканов рассказал, в чем опасность чат-ботов с искусственным интеллектом. Так, сгенерированные ими ответы на вопросы могут быть недостоверными, при этом они могут выглядеть крайне убедительными.
New York Times - World
The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)
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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.
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By Jason Horowitz
ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.
“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.
Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.
It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.
A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.
With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.
“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”
The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”
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They are shaping the world around them. These are their stories.
Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”
She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.
Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.
Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.
But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.
She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.
She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.
“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”
One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.
“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”
But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.
Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”
Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.
But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”
That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”
Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”
Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”
The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.
Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”
She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.
Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.
“Well,” she said. “We’ll see.”
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France24 - World
Malawi cyclone death toll passes 200 in Malawi
Issued on: 15/03/2023 - 00:12
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: In Malawi, the death toll rises to 200 since cyclone Freddy struck over the weekend for the second time in a matter of weeks. Hundreds more are injured and still missing. US Secretary of State Antony Blinken heads to Ethiopia to support the peace process after a brutal two-year civil war. A celebration of the diversity of Cameroonian cuisine gives local and US Chefs a chance to get to grips with traditional dishes and swap know-how and expertise.
Valeurs Actuelles
Alpes-Maritimes : Enedis porte plainte après une action coup de poing de la CGT Energie, qui a coupé le courant de la préfecture
Des grévistes de la CGT Energie Alpes-Maritimes, fermement opposés à la réforme des retraites, se sont mobilisés ce mardi 14 mars, au cours de la matinée, devant le centre administratif des Alpes-Maritimes, comme l’ont relaté le même jour plusieurs médias, dont Le Figaro et BFM TV. Dans ce centre, situé à Nice, se trouvent le conseil départemental et la préfecture. Après quoi, ils ont coupé l’électricité. Pendant une heure, il n’y a plus eu de courant, précisent les deux médias. Dans son article, la chaîne d’information indique qu’une centaine d’agents de GDF et d’EDF, mais également vingt fourgons, se sont rendus sur place. Peu avant de couper l’électricité, les grévistes avaient entonné ce slogan menaçant, cité par nos confrères : « Monsieur le préfet, si tu n’ouvres pas, il va faire tout noir chez toi. » Enedis a fustigé « un acte illégal » et fait part de sa décision de déposer une plainte, auprès des services de gendarmerie et de police.
Une action similaire à Cannes
La veille, une action similaire avait été conduite à Cannes par la CGT énergie, rappellent Le Figaro et BFM TV dans leur article. Au niveau de l’aérodrome de Cannes-Mandelieu, l’électricité avait été coupée pendant une heure. Tandis que cette semaine est décisive pour le projet de réforme des retraites, les membres de cette fédération syndicale ont prévenu qu’ils comptaient, de nouveau, manifester ce mercredi 15 mars. Par ailleurs, ils ont prévenu que d’autres actions n’étaient pas à écarter, ajoute le quotidien national.
Le 7 mars, en marge du mouvement de grève national, plus de 2 000 foyers avaient été privés d’électricité en début d’après-midi dans la commune d’Annonay (Ardèche), qui n’est autre que le fief d’Olivier Dussopt, le ministre du Travail, comme l’avaient relaté le même jour plusieurs médias, dont Le HuffPost. Cette information avait été rapportée par Enedis, qui avait précisé ne pas exclure la piste de coupures « sauvages » à l’initiative de grévistes. D’autres coupures d’électricité, causées par des grévistes, s’étaient déroulées dans les communes de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et de Neuville-en-Ferrain (Nord), comme l’avaient précisé nos confrères. Ces coupures auraient affecté plus de 4 000 usagers.
Nice : les dernières actualités
New York Times - World
The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most
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Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.
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By Constant Méheut
Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.
A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.
And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.
He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.
Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.
“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”
These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.
His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.
He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”
The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.
With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.
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They are shaping the world around them. These are their stories.
Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.
“We wanted to repeat May 1968!” he said.
Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.
His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.
In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”
“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”
Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.
Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.
Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.
Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.
Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.
“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”
In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.
Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.
His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”
Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”
But in the crowds, Mr. Reddé is popular.
At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.
“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.
Mr. Reddé is even a kind of human landmark.
“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”
Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.
“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.
Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.
“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.
Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.
Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.
“Protesting rejuvenates,” he said.
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Известия (RUS)
Аналитик рассказал о последствиях снижения спроса на доллар
США рискуют лишиться привилегии бесконтрольно печатать национальную валюту из-за падения спроса на доллар. Об этом в среду, 15 марта, рассказал агентству «Прайм» ведущий аналитик отдела глобальных исследований «Открытие Инвестиции» Олег Сыроваткин.
Он пояснил, что за последний год в Штатах неоднократно повышались ставки для борьбы с инфляцией. Подобные меры уже привели к масштабному удешевлению гособлигаций и образованию убытков, а также создали предпосылки для «набегов на банк» — массового снятия денег со счетов.
«Всё это ставит власти США в очень сложное положение. Они могут оказаться перед выбором — спасти финансовую систему страны и пожертвовать долларом или наоборот. Одновременно сохранить и то и другое может не получиться», — заключил эксперт.
По словам Сыроваткина, для того чтобы избежать краха финансовой системы, потребуется завершить цикл повышения ставки, однако это чревато усугублением инфляции. Доллар при таком раскладе может потерять статус основной резервной валюты на международном рынке.
Страхи накаляются: что ждет мировые рынки из-за проблем у банков США
И какие шаги регуляторов могут смягчить последствия, чтобы предотвратить глобальный кризис
Накануне аналитик TeleTrade Владимир Ковалев рассказал «Известиям», что многие страны стремятся ограничить использование американской валюты в экономических отношениях, опасаясь стать объектами рестрикций со стороны Штатов.
Тогда же американский политолог Джон Вароли допустил, что финансовую систему США в том виде, в котором она существует на сегодняшний день, ждет неизбежный крах.
Ранее, 11 марта, обозреватель New York Post Джей Ньюман также отметил, что Вашингтон лишается способности оказывать давление на международной арене, так как санкции, в том числе против России, приводят к снижению доверия к доллару и ослаблению его позиций.
В конце февраля официальный представитель Кремля Дмитрий Песков в разговоре с «Известиями» отметил, что в мире идет процесс дедолларизации, страны стали «больше опираться на свои национальные валюты».
Valeurs Actuelles
Trams fouillés par les antifas, conférence annulée : à Grenoble, l’extrême gauche réhabilite les persécutions politiques
Beaucoup le savent, le militantisme de droite n’a jamais été en odeur de sainteté sur les campus des universités françaises. Aux quatres coins de l’Hexagone, longtemps la liberté d’expression a reculé sous les coups de boutoir du politiquement correct. C’est désormais la censure qui menace au gré de l’avancée du virus woke qui s’étend un peu plus chaque jour au sein de l’université. A Grenoble, capitale rouge où le wokisme siège désormais en majesté, le syndicat étudiant UNI a désormais dû apprendre à en faire les frais au quotidien.
La conférence reportée « ailleurs que sur le campus »
Ce jeudi 9 mars 2022 était organisée une conférence au sein du campus de l’université Grenoble Alpes (UGA) à l’initiative du syndicat étudiant UNI. L’intervenant, Julien Polat, vice-président du département de l’Isère et maire de la commune de Voiron était invité pour y exposer son parcours et les différentes fonctions qui lui incombaient en tant qu’élu local. Rien de bien surprenant dans un cursus de science politique et ce d’autant plus que l’UNEF, syndicat étudiant de gauche, propose régulièrement des conférences de même nature au sein des locaux. « Notre objectif était de permettre aux étudiants de mieux comprendre le fonctionnement des collectivités et de leur donner envie de s’engager en politique. L’organisation de cette conférence était symboliquement importante car c’est la première fois depuis plus d’une décennie qu’un homme politique de droite, invité par une organisation de droite, pouvait venir donner une conférence dans les locaux mêmes de l’université », s’enthousiasme Yvenn Le Coz, responsable local du mouvement. Seulement, près de 2h30 avant l’échéance, les deux parties sont informées par la préfecture de possibles perturbations tenant au rassemblement de groupuscules d’extrême gauche en marge de la conférence. Les manifestants sont déjà présents depuis la matinée pour participer au blocage de l’université dans le cadre de la réforme des retraites. « Le directeur de cabinet du préfet m’a appelé pour me dire que les renseignements territoriaux attendaient près de 200 personnes sur place et que dans ces conditions il serait très compliqué de maintenir la conférence. Ils ne m’a toutefois pas été donné d’injonction de ne pas me rendre sur place et la préfecture a précisé qu’elle mettrait en place toutes les dispositions utiles pour assurer ma sécurité » souligne Julien Polat. D’un commun accord, la conférence est finalement reportée à une date ultérieure et « ailleurs que sur le campus ».
Trams bloqués et fouillés par les milices antifas
La conférence annulée, les militants de l’UNI décident malgré tout de se réunir séance tenante dans les locaux de l’université afin d’y organiser une réunion d’informations auprès de 50 étudiants présents. Les membres de l’extrême gauche restés présents aux abords de l’établissement en dépit de l’annulation maintiennent une pression extrême. « Durant plus de 2h, les militants antifas ont essayé de pénétrer dans l’enceinte du bâtiment et ont menacé les étudiants souhaitant rejoindre notre réunion » rapporte Yvenn Le Coz. La persécution politique se poursuit ensuite à l’issue de la réunion. Les militants de droite sont attendus à la sortie de la faculté et traqués par les milices d’antifa désireuses d’en découdre. Dans une orwelienne inversion accusatoire, les trams s’arrêtant à proximité du bâtiment sont bloqués et fouillés aux cris de « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos ». Fort heureusement, l’ensemble des étudiants ont pu quitter les lieux avant d’être interceptés et aucun blessé n’est à déplorer.
Conférence de Clémentine Autain et Philippe Poutou
L’affaire, loin d’être exceptionnelle, jette à nouveau un regard cru sur la mainmise de l’extrême gauche sur l’université française, en particulier à Grenoble. Dernièrement, les accusations d’islamophobie proférées contre un professeur ou la polémique autour de la viande hallal servi à la cantine de la faculté avait déjà confirmé un état de fait bien connu des étudiants de droite sur le campus. La persécution, d’abord morale que connaissent ces derniers, se joue désormais sur le terrain des violences physiques. Valeurs Actuelles s’était déjà fait l’écho d’un procès où deux militants de l’UNI, dont Yvenn Le Coz, avaient été victimes de coups et blessures occasionnant des jours d’interruption de travail de la part de plusieurs antifas. « Aujourd’hui encore, il ne se passe pas un mois sans que je reçoive de coups lors de tractage sur le campus de la faculté » atteste le jeune responsable local de l’UNI. Outre le délit d’opinion restauré depuis plusieurs années sous la pression de groupuscules d’extrême gauche, ce sont désormais les attaques ad hominem qui tendent à essaimer au sein de l’université grenobloise. La faculté a ainsi pu accueillir en dernier lieu les universités d’été du parti écologiste où Sandrine Rousseau, Eric Piolle ou encore Julien Bayou ont pu discourir sans l’ombre d’un incident sur le campus. De la même manière que Clémentine Autain ou Philippe Poutou quelques années plus tôt sur des sujets éminemment politiques. « Ce n’est même plus le sujet d’une conférence qui détermine le droit que s’autorise l’extrême gauche à dire si un sujet doit être évoqué ou pas, c’est la simple qualité de l’intervenant. Il y a aujourd’hui des personnes qui sont par principe privées du droit de parole aujourd’hui sur le campus » analyse vertement Julien Polat alors même que le contenu de la conférence était dépourvu de tout caractère politique. L’édile, venu exposer son témoignage d’élu de terrain, a ainsi été rendu coupable par la section locale de la CGT « d’avoir offert son parrainage à Eric Zemmour » lors de la dernière élection présidentielle.
Selon Julien Polat, l’établissement est tellement noyauté par l’extrême gauche que «le campus est devenu une ZAD ». Une métaphore aux yeux mais dont les apparences sont pourtant bien réelles pour les étudiants présents sur place. « Ca fait 20 ans qu’elle est présente, ils l’ont baptisée le jardin de l’utopie » rapporte Yvenn Le Coz. Une allusion à un baraquement défraîchi trônant en plein milieu du campus et devenu le repère des militants d’extrême gauche dont certains ne sont d’ailleurs pas étudiants au sein de l’université. Bien qu’informée de sa présence de longue date, l’administration explique vouloir démanteler le campement « en douceur ». Contactée par Valeurs Actuelles, la direction de l’établissement n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations.
France24 - Monde
En Libye, des jeunes fans de high-tech veulent changer les mentalités
Publié le : 15/03/2023 - 07:26Modifié le : 15/03/2023 - 07:25
Tripoli (AFP) – Féru de high-tech, Youssef Jira veut encourager d'autres jeunes Libyens issus de générations sacrifiées sous le dictateur Kadhafi à lancer des initiatives autour des technologies pour moderniser le pays.
Bandana sur le front et sweat-shirt blanc, le lycéen de 18 ans participe avec enthousiasme à un concours de fabrication de robots dans un gymnase à Sarraj, un quartier cossu de l'ouest de Tripoli.
L'évènement réunit une vingtaine d'équipes composées de scientifiques en herbe, garçons et filles, graphistes amateurs et autres apprentis communicants, venus de toutes les régions de ce pays divisé par des camps politiques rivaux.
"On veut faire passer un message à l'ensemble de la société parce que ce qu'on a appris à travers cette expérience a changé beaucoup de choses en nous", explique à l'AFP Youssef Jira, évoquant le développement de compétences individuelles et l'esprit de coopération entre camarades au-delà des différences.
Plus loin, d'autres jeunes encouragent de petits robots amateurs en compétition, au son de "Rockabye" du groupe britannique Clean Bandit.
"Inclusion" et "unité"
Avec des programmes scolaires glorifiant le régime mis en place par le "guide" Mouammar Kadhafi et où l'enseignement des langues étrangères était marginalisé, le système éducatif libyen n'a favorisé pendant des dizaines d'années aucun développement de l'esprit critique ou d'initiative.
Les programmes ont été changés après la chute du dictateur en 2011, mais les crises politiques à répétition émaillées de violences n'ont pas aidé à leur mise en oeuvre, tout comme à l'établissement d'institutions politiques pérennes.
En attendant, la population, les jeunes en tête, aspire à travailler pour le développement de leur pays.
Mohamed Zayed, qui coordonne le concours de robots pour une école privée internationale de Tripoli, est persuadé que ce type d'initiatives peut "ouvrir les horizons" de la Libye parce qu'elles impliquent plus que de "simples robots", en mobilisant l'esprit d'entreprise et le goût pour les technologies.
"Ces jeunes ont dû également gérer les relations entre eux, avec l'idée d'inclusion, d'unité et de paix", dit-il à l'AFP, après un discours devant des lycéens, leurs familles mais aussi des responsables du gouvernement.
Pour Mohamed Zayed, il s'agit avant tout de "préparer de futurs travailleurs et sensibiliser le pays à l'importance des technologies et de l'innovation".
Devant le gymnase, une vingtaine d'équipes présentent leurs robots. Leur composition illustre aussi une volonté d'intégrer, dans une société très conservatrice, des groupes souvent marginalisés comme les femmes, les immigrés ou les personnes handicapées.
Shadrawan Khalfallah, 17 ans, s'est lancée dans l'aventure, voyant dans les technologies un moyen de relever les défis climatiques comme sanitaires, mais aussi une opportunité de "mettre les filles en avant".
"Il n'y avait pas beaucoup de filles à part nous, alors on a créé cette équipe pour faire évoluer la société et montrer qu'on existe", dit à l'AFP la jeune lycéenne en sweat-shirt rose en distribuant des autocollants au nom de son équipe: "Change".
Professeure de biologie, de physique et de chimie, Nagwa Al-Ghani, mentor d'une des équipes, estime aussi que les technologies contribueront au développement et à "une meilleure image" du pays.
"Commencer par l'éducation"
"On reçoit ces idées de l'étranger et on se dit pourquoi ne pas les développer nous-mêmes ici?", souligne à l'AFP cette Libyenne qui a étudié au Royaume-Uni, appelant les responsables libyens à "s'intéresser davantage" aux sciences et technologies.
"Nous en avons besoin si nous voulons que notre pays se développe et nous devons commencer par l'éducation", insiste-t-elle.
Dans ce pays qui regorge de pétrole, le gouvernement assure qu'il fait de la jeunesse et des technologies un axe central de son plan de développement avec des "initiatives nouvelles" pour le numérique, les télécommunications, l'économie du savoir, la formation des jeunes et même des "villes intelligentes".
"La technologie est le langage de notre époque et ce sont les jeunes qui le parlent", affirme à l'AFP Mohamed Hamouda, porte-parole du gouvernement à Tripoli, présent à cet évènement.
"La Libye ne manque de rien, ni de ressources humaines, ni d'intelligence, ni de détermination de la jeunesse", ajoute le responsable, issu de la société civile.
Mais, dit-il, "ce qu'il nous manque, c'est une stabilité durable ainsi qu'une vision stratégique pour soutenir les jeunes".
© 2023 AFP
L'Humanité
L’inspection du travail torpillée
ActuEn Seine-Saint-Denis, deux tiers des procès-verbaux établis ne donnent lieu à aucune sanction.
Thomas LemahieuDans la lutte contre l’hécatombe de morts au travail, l’inspection du travail a un rôle déterminant à jouer. Le problème, c’est que ses moyens ont été drastiquement réduits depuis des années. Même quand les pouvoirs publics créent une unité régionale, en Île-de-France, dédiée au contrôle des grands chantiers liés au Grand Paris et aux jeux Olympiques de 2024, le compte n’y est pas. « Cette unité, c’est un effectif théorique de dix agents, responsables compris, décrit Simon Picou, l’un des responsables de la CGT à l’inspection du travail. Mais il faut regarder les choses plus globalement. La région Île-de-France est particulièrement sinistrée, avec un taux de vacance des sections (les secteurs géographiques attribués à un agent de contrôle – NDLR) de 29 %, contre 18 % à l’échelle nationale. »
Dans un secteur comme le BTP, gangrené par un modèle économique où les donneurs d’ordres empochent les profits en étranglant leurs sous-traitants, poussés à la faute et à la fraude, difficile de faire respecter le droit par la prévention et le contrôle… Facteur aggravant : les sanctions ne suivent pas. Selon un recensement établi par la CGT, le traitement judiciaire des accidents du travail en Seine-Saint-Denis est un « naufrage » : entre 2014 et 2020, un tiers des procès-verbaux établis par l’inspection du travail ont eu des suites en justice, mais les deux autres tiers ont été classés sans suite, ou prennent la poussière jusqu’à la prescription des délits constatés.
« Même quand il y a une condamnation, c’est minime, déplore Simon Picou. Les procureurs nous renvoient qu’ils ne veulent pas faire d’exemple. » Il y a une sombre ironie pour le syndicaliste. « À la différence de la sécurité routière ou des petits trafics, par exemple, la délinquance patronale est le seul domaine, probablement, où la justice ne cherche pas à faire d’exemple… Or, pour enrayer les accidents, il faudrait une véritable politique pénale qui puisse contraindre les employeurs à respecter leurs obligations en matière de santé et de sécurité. » T. L.
Accidents du travailinspection du travail New York Times - World
After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story
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Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.
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By Norimitsu Onishi
TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.
“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”
The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.
“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”
A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.
Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”
Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.
“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.
CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.
In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”
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They are shaping the world around them. These are their stories.
During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.
“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”
Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.
She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.
Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.
“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”
Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”
After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.
She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.
“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”
In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.
Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.
“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.
Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.
The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”
A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.
At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.
“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.
She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.
The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”
But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.
As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.
“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”
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L'Humanité
Cinéma. Laura Poitras : « Je filme des fauteurs de troubles qui affrontent le pouvoir »
EntretienRécompensée par le Lion d’or à Venise pour Toute la beauté et le sang versé, Laura Poitras documente le parcours de l’artiste Nan Goldin et son engagement contre l’industrie pharmaceutique.
Pablo PatarinToute la beauté et le sang verséLaura Poitras suit la photographe Nan Goldin dans sa lutte contre la richissime famille Sackler, détentrice d’une entreprise mortifère d’opiacés, mais connue pour ses œuvres de mécénat. En parallèle, les combats et histoires familiales douloureuses de l’artiste retracent un parcours cabossé et engagé. La réalisatrice, oscarisée après Citizenfour, qui contait les coulisses de l’affaire Snowden, revient sur son nouveau documentaire.
Quand avez-vous décidé de centrer votre film autour de Nan Goldin ?
J’ai rencontré Nan dans un festival, quand j’ai fini Citizenfour. Elle l’avait vu et apprécié, et j’étais familière de son travail pour lequel j’ai beaucoup de respect. On s’est rencontrées en 2019, après le début des mobilisations contre la famille Sackler.
Elle m’a confié être à la recherche d’une réalisatrice pour s’associer au documentaire qu’elle avait filmé depuis un an et demi. C’est ainsi que l’aventure a débuté. Je trouvais formidable que Nan utilise son pouvoir dans le monde de l’art pour affronter ce milieu et les musées qui se financent par cet argent sale.
Cet argent sale, de quoi est-il le nom ?
La famille Sackler est propriétaire d’une entreprise nommée Purdue Pharma qui produit un opioïde nommé l’Oxycontin, présenté pendant longtemps comme non addictif. Par leur faute, des milliers de personnes ont plongé dans la dépendance, parfois jusqu’à l’overdose. Le projet Tango, qui est absolument diabolique, théorisait dans des présentations Power Point le fait que l’addiction leur permettrait de se faire plus d’argent. Ils étaient conscients de ce qu’ils faisaient.
Outre la photographe, c’est Nan Goldin en tant qu’activiste que vous mettez en scène, au même titre qu’Edward Snowden ou Julian Assange par le passé. Avez-vous une attirance pour les outsiders, les rebelles ?
Nan a la même fibre que les personnes sur lesquelles j’ai fait mes documentaires. Des fauteurs de troubles qui affrontent le pouvoir. Julian Assange a radicalisé le journalisme en levant le voile sur le pouvoir états-unien et son empire. Edward Snowden a risqué sa vie pour révéler l’espionnage de la NSA. Comme eux, Nan a tout risqué en utilisant sa position d’artiste face à cette puissante famille milliardaire.
Comme dans les films de votre trilogie sur les États-Unis post-11 Septembre, vous mettez en avant les parts sombres de votre pays. S’agit-il d’un désir militant ou d’une quête de vérité ?
Mes sujets sont guidés par des personnes qui rejettent les mensonges de la société et les injustices qu’elle produit. Mes documentaires ont cette même démarche de documenter non pas la vérité avec un grand V, mais ce que je crois être la réalité. Quand les États-Unis ont envahi l’Irak, cela a été justifié au nom de la paix et de la démocratie. Il est pourtant absurde de croire qu’une occupation armée d’un pays étranger puisse produire ce genre de choses. Mais c’est le langage qui nous a été vendu, quand bien même cela n’avait rien à voir avec ce qui s’était passé le 11 Septembre. Ce genre de mensonges ne devrait pas pouvoir être exprimé sans être contesté. Mon rôle est de proposer une narration contradictoire. Pour ce documentaire, l’objectif était aussi de montrer que le militantisme peut fonctionner au travers de ce petit groupe de gens qui « renversent » une famille puissante.
Snowden faisait écho à votre propre histoire, quand vous avez été placée sur liste de surveillance après votre premier documentaire en Irak. Vous retrouvez-vous en Nan Goldin ?
Il y a des choses qui nous rapprochent, dans ses choix, son engagement. Cette histoire est aussi celle de l’art comme un mécanisme de survie. Nan exprime que l’art lui a permis de critiquer le pouvoir et lui a donné une voix dans le monde. Ma caméra est aussi ma manière d’en avoir une.
Outre la narration principale, le documentaire nous plonge dans l’intimité et le passé de Nan Goldin. Comment avez-vous lié ces récits ?
La lutte contre la famille Sackler est le point de départ, mais d’autres couches sont apparues durant la réalisation du projet. J’ai mis en parallèle l’expérience de Nan Goldin dans les années 1980 avec la crise du sida et celle des opiacés. Dans les deux cas, elle a pris position de façon controversée, sans s’incliner face aux diktats de la société. Une force immense émane de son travail. Je voulais en comprendre les origines. Barbara, sa sœur aînée, s’est suicidée très jeune. Elle était une fille rebelle, lesbienne, à une époque où tout cela était considéré comme une menace. Elle a été envoyée dans des institutions, jusqu’à ce qu’elle se suicide. Son histoire montre la brutalité de la société, le déni parental qui régnait autour de Nan. Le film célèbre le pouvoir de l’art, en tant qu’outil de survie, mais aussi d’affrontement. Son œuvre est une quête de vérité à propos des personnes qu’elle aime.
Nan Goldin exprime que les histoires n’ont jamais de fin évidente. Est-ce l’aboutissement que vous souhaitiez donner à votre film ?
C’est une affaire d’impunité. Les Sackler sont obligés par la justice à écouter des familles de gens qui ont souffert, et leurs noms sont retirés des devantures de musée, mais cela paraît compliqué d’appeler cela justice. Cela ne change pas les structures de pouvoir. C’est une victoire pour Pain (le groupe d’activistes mené par Nan Goldin), mais les Sackler s’en sortent avec une immunité sur des générations. Ils ne sont condamnés pour aucun crime. Ce film demande au spectateur de continuer à se poser des questions.
Que représente pour vous le Lion d’or de Venise ?
Cela fait partie des grands honneurs de ma carrière, d’autant plus qu’il est rare que les documentaires soient en compétition dans la même catégorie que les fictions. J’ai un grand respect pour le jury et pour les autres réalisateurs en compétition, Alice Diop ( Saint-Omer) et Jafar Panahi, dont Aucun ours a reçu le prix spécial du jury. Lors de la remise des prix, il y avait un siège vide pour lui, en raison de son incarcération en Iran depuis juillet 2022 (le réalisateur a depuis été libéré sous caution – NDLR). C’est formidable de recevoir un prix, mais cela met les choses en perspective.
documentairecinémaopiacés France24 - Monde
Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?
Publié le : 15/03/2023 - 07:16
Marc DAOU
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Selon les experts du Moyen-Orient, si le rapprochement entre Riyad et Téhéran venait à se concrétiser dans les prochaines semaines, ses effets devraient se faire attendre au Yémen, où les deux puissances régionales pèsent sur la guerre en cours dans le pays depuis huit ans. Échange de prisonniers et une certaine modération sont peut-être à l’ordre du jour. Analyse.
L’accord sur le rétablissement des liens entre l'Arabie saoudite et l'Iran était à peine conclu, le 10 mars à Pékin, que tous les regards se sont tournés vers le Yémen, où les deux puissances régionales rivales s’affrontent indirectement depuis 2015.
Si l’accord doit avoir des répercussions concrètes au Moyen-Orient, c’est bien dans ce pays, ravagé par une guerre entre le gouvernement appuyé par une coalition militaire dirigée par Riyad et les rebelles houthis soutenus par Téhéran.
Signe de l’impact attendu, les deux camps ont rapidement salué l’annonce du dégel entre la République islamique et la pétromonarchie wahhabite.
Le pouvoir yéménite a ainsi dit espérer que le dégel permettra "l’ouverture d’une nouvelle ère dans les relations régionales, et mettra fin à l'ingérence de l'Iran dans les affaires yéménites". De son côté, Mohamed Abdel Salam, le porte-parole des rebelles chiites qui ont pris le contrôle de la capitale yéménite Sanaa début 2015, a déclaré que "la région avait besoin d'un retour à une normalisation des relations".
Des retombées positives pour le Yémen ?
Hasard du calendrier, ou premier effet de la détente, des pourparlers entre le gouvernement yéménite et les Houthis ont débuté, samedi à Genève, au lendemain de l’accord de dégel signé à Pékin, au sujet d’un éventuel échange de prisonniers. Cette réunion parrainée par les Nations unies, la septième visant à mettre en œuvre un accord sur les échanges de prisonniers conclu à Stockholm il y a cinq ans, doit durer 11 jours.
Même si on ignore quels compromis ont été consentis par le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et le guide suprême iranien, Ali Khamenei, pour parvenir à ce réchauffement, et que les bonnes intentions des deux rivaux restent à prouver, l’espoir de voir la situation évoluer au Yémen grâce au dialogue irano-saoudien existe bien.
Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales, basé à Genève, estime qu’on peut légitimement s’attendre à des conséquences positives sur le dossier yéménite après l’échange d’ambassadeurs entre Iraniens et Saoudiens, "qui serait synonyme d’ouverture de canaux directs entre les deux puissances".
"Nous pouvons même dire, pour la première fois, qu’il existe un espoir réel de voir une percée majeure, précisément sur la question de l’échange de prisonniers, notamment parce que les parties se sont fixés 11 jours de discussions, ce qui va permettre d’étudier de nombreux dossiers, explique-t-il. Cet optimisme découle de la détente, dans le sens où on s’attend à ce que les Saoudiens fassent pression sur le gouvernement yéménite et les Iraniens sur les Houthis, afin d’obtenir une première percée. Ensuite, en cas de succès sur la question des prisonniers, il faudra pousser le curseur plus loin, jusqu’à arriver à un accord de paix".
Un "test de crédibilité pour l’Iran" ?
Du côté saoudien, on préfère attendre des gestes de bonne volonté de Téhéran avant de verser dans l’optimisme.
"Nous sommes dans une période intermédiaire qui va servir de test de crédibilité pour l’Iran, indique le politologue saoudien Saad Abdullah al-Hamid, basé à Riyad. Il s’agit de voir si ce pays a sérieusement l’intention de tenir les engagements qui ont permis l’accord de Pékin et si les relations vont pouvoir aller dans le bon sens".
Et sans surprise, c’est le Yémen qui va servir de test pour les deux parties et où l'Iran et ses alliés au Yémen semblent attendus au tournant.
"Plusieurs dossiers sont sur la table, les discussions vont se poursuivre sur plusieurs sujets dont celui-ci et tout ce qui en découle, ajoute Saad Abdullah al-Hamid. C’est-à-dire l’ingérence iranienne dans ce pays, le poids des milices et la menace que font peser les Houthis sur le royaume saoudien et le transport des hydrocarbures".
Les installations pétrolières en Arabie saoudite ont subi ces dernières années plusieurs attaques de drones et de tirs de missiles revendiqués par les rebelles chiites.
Pour Simon Mabon, professeur en relations internationales et spécialiste du Moyen-Orient à l’Université de Lancaster, au Royaume-Uni, l'apaisement des tensions au Yémen était une condition préalable de Riyad au rapprochement avec son rival régional.
"Le principal point d'achoppement des tentatives diplomatiques qui ont eu lieu ces dernières années, rappelle-t-il, est l’absence d'une solution concrète à la crise du Yémen qui aurait apaisé les craintes des Saoudiens concernant les attaques des Houthis contre le royaume. Il me semble que si Riyad est parvenu à un accord avec Téhéran, cela signifie que les Saoudiens ont trouvé un moyen de s'extraire du Yémen ou un moyen de garantir leur sécurité".
Toutefois les Iraniens ne semblent pas pressés de brûler les étapes, et attendent eux aussi des garanties, comme le laisse entendre l’ancien diplomate iranien Hadi Afkahi.
"L’Arabie saoudite, qui pensait conquérir le Yémen en six mois, est embourbée dans une guerre qui dure depuis plusieurs années. C’est pour cela que Mohammed ben Salman veut maintenant en finir avec ce conflit et monter sur le trône pour s’occuper des projets pharamineux de son plan ‘Vision 2030’", ironise-t-il.
"Il faut d’abord, dans un premier temps, rétablir officiellement les relations diplomatiques entre les deux pays, et la première étape est l’ouverture des ambassades et l’échange d’ambassadeurs, précise-t-il. Puis, lorsque les dossiers qui concernent directement les deux pays seront traités, il sera ensuite question des dossiers régionaux, et le premier qui avait été évoqué lors des pourparlers est celui de la guerre du Yémen".
Un conflit qui "ne concerne pas seulement Riyad et Téhéran"
Même si le rapprochement entre ces deux puissances régionales, qui influent directement sur un conflit ayant fait, selon l'ONU, 377 000 morts en huit ans et provoqué une grave crise humanitaire, finit par se confirmer dans les faits, il est trop tôt pour penser que le Yémen est sorti d’affaire. Même si l’accord conclu à Pékin sera réellement bénéfique à la population, en partie soulagée par un cessez-le-feu de six mois, qui a expiré en octobre mais qui a permis de réduire sensiblement la violence.
"Ce que je crains le plus, confie Simon Mabon, c'est que cet accord néglige, ignore et marginalise les Yéménites eux-mêmes, alors qu’ils ont subi d'énormes difficultés et d'énormes pressions au cours de la dernière décennie, avec des conflits, des défis environnementaux et d'énormes pénuries alimentaires".
"Il ne faudrait pas qu’il s'agisse d'un accord qui relève du domaine de la haute politique, que les Saoudiens et les Iraniens concluraient avec des élites locales, poursuit-il. C’est-à-dire avec des acteurs régionaux qui n'écoutent pas nécessairement la voix et les préoccupations des Yéménites ordinaires qui luttent pour se nourrir, pour survivre, et pour faire soigner leurs enfants ou leur permettre d'aller à l'école".
Sans oublier, au-delà du dégel régional, les difficultés posées par la nature même et la complexité du conflit, auquel s’ajoute la menace jihadiste et les velléités séparatistes dans le Sud, autrefois indépendant.
"Bien sûr, nous sommes dans un moment d'optimisme, et s'il s'agit d'un type d'accord positif que les Saoudiens ont réussi à obtenir avec les Iraniens et qui peut mettre fin à la guerre civile au Yémen, j'en serai incroyablement heureux et reconnaissant, conclut Simon Mabon. Mais le conflit au Yémen ne concerne pas seulement l'Arabie saoudite et l'Iran, il s'agit également de griefs locaux, de luttes pour le contrôle du territoire, de l'accès à la politique, de la vision de l'État. Or ces questions ne peuvent pas être négociées par des élites à Riyad et à Téhéran. C’est pour cela que je suis donc un peu inquiet pour la suite".
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L'Iran et l'Arabie saoudite annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques
Au Yémen, plus de 11 000 enfants tués ou blessés depuis 2015, selon l'ONU
La trêve n'est pas renouvelée au Yémen, faute d'accord entre les Houthis et le gouvernement
Valeurs Actuelles
Grenoble : après l’agression d’un enfant par le père d’un élève, des parents fustigent un climat d’insécurité
Le 7 mars, à la mi-journée, un père de famille – armé d’un couteau – a semé la terreur auprès des élèves, des enseignants et des parents présents devant l’école primaire Léon-Jouhaux située à Grenoble (Isère), où son enfant est scolarisé. Comme l’avait relaté France Bleu Isère le lendemain, cet homme n’a pas hésité à s’en prendre à un élève de 8 ans – et à une maman qui voulait s’interposer – en le menaçant de mort : « Je vais te couper la tête. » Des menaces qui ont été proférées à la suite d’une dispute entre le fils de l’agresseur et cet élève. Après avoir été interpellé, l’auteur de cette agression avait finalement été placé en garde à vue. Il a également reçu une convocation devant le délégué du procureur de la République. En réponse à ces événements, vendredi 10 mars, plusieurs parents d’élèves se sont retrouvés devant cette école, comme l’a rapporté le même jour France 3. Furieux, ils ont déploré un climat d’insécurité et fait part de leur inquiétude.
Une montée de la violence
Pour l’heure, l’auteur de l’agression a été relâché, précise France 3. Au quotidien, il continue de conduire son enfant à l’école. Une situation qui préoccupe grandement les autres parents. « On n’ose plus mettre nos enfants à l’école, a confié à nos confrères la mère d’une élève. Je ne suis pas tranquille. » Cette maman a précisé qu’un certain nombre de problèmes internes avaient, par le passé, été identifiés dans cet établissement scolaire. Pour illustrer son propos auprès de France 3, elle a ajouté que sa fille avait, à deux reprises, été « étranglée par un autre enfant ». Elle a précisé que l’école ne l’en avait pas immédiatement avisée, mais qu’elle avait appris la situation à la fin de la journée, au moment de récupérer son enfant à l’école.
Selon les informations de France 3, la directrice de l’école aurait déjà été alertée, par le passé, par des parents d’élèves préoccupés par ces problèmes d’insécurité. Toutefois, selon leur témoignage auprès du même média, aucune suite n’aurait été donnée. Plusieurs parents, au cours des derniers jours, ont commencé à faire circuler une pétition dans laquelle ils fustigent cette augmentation de la violence. L’académie de Grenoble, avisée de la situation, a annoncé la mise en place d’une cellule d’écoute psychologique, à destination des enseignants et des élèves. Aussi, un référent a été nommé. Sa mission sera de déterminer s’il y a eu du harcèlement entre le fils de l’agresseur et l’enfant que ce dernier a menacé.
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Valeurs Actuelles
Gard : trois chiens mortellement empoisonnés lors du championnat de canicross
Les propriétaires de ces animaux sont en deuil. Dimanche 12 mars, trois chiens qui participaient au championnat de canicross organisé dans la commune de Vauvert (Gard) sont morts empoisonnés, comme l’ont rapporté le même jour TF1 et LCI, confirmant ainsi une information de France 3. Un quatrième animal se trouve dans un état grave. Des faits qui ont entraîné l’annulation de la seconde journée prévue pour la compétition, détaillent nos confrères. Ce lundi, par le biais d’un communiqué, Cécile Gensac – la procureure de la République – a expliqué que « quatre chiens [avaient] été pris de malaises fulgurants », avant que trois d’entre eux ne décèdent. Quant au quatrième, il a été « conduit à la clinique vétérinaire de Montpellier », cite TF1.
Un délit passible de cinq ans d’emprisonnement
Selon des informations évoquées par TF1, les chiens auraient été empoisonnés par un produit contre les limaces. Ce dernier aurait été introduit dans les boulettes de viande éparpillées tout au long du parcours. Sur Facebook, la Fédération des sports et loisirs canins (FSLC) a fait savoir qu’elle avait porté plainte, à l’instar de la mairie de la commune. Une enquête en flagrance, pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif, aggravé par la circonstance de mort pour trois des quatre chiens », a été ouverte. Celle-ci a été confiée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), comme l’a également annoncé ce lundi Cécile Gensac, dans un communiqué cité par le même média. Ce délit est passible d’une peine de cinq ans d’emprisonnement, ainsi que de 75 000 euros d’amende.
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France24 - Monde
Tesla au Mexique: le retour des usines près des Etats-Unis dope la frontière
Publié le : 15/03/2023 - 07:16Modifié le : 15/03/2023 - 07:14
Monterrey (Mexique) (AFP) – Le gouverneur Samuel Garcia est un jeune homme pressé, entre la naissance de sa fille et l'arrivée de Tesla chez lui à Monterrey, dans le nord du Mexique, dopé par ces usines qui préfèrent désormais l'Amérique à l'Asie.
Les premiers véhicules électriques pourraient sortir de la "giga-factory" mexicaine dès "janvier prochain", affirme à l'AFP le gouverneur du Nuevo Leon sur la foi de ses contacts avec Tesla, quelques heures avant de filer à la maternité.
Communicant décomplexé, M. Garcia, 35 ans, a partagé avec sa femme la vidéo de l'accouchement sur Instagram, comme il avait bien sûr publié la photo de sa rencontre avec le PDG de Tesla Elon Musk au siège de l'entreprise à Austin (Texas) début mars.
Dix jours après l'annonce d'un investissement de cinq milliards de dollars, Tesla est déjà en train de boucler l'achat d'un terrain à la sortie de Monterrey.
"Je crois que c'est un terrain énorme où ils vont construire l'usine la plus grande du monde. Pour le peu que j'en sache, ce sont plus de 1.600 hectares", détaille M. Garcia.
Le gouverneur au visage juvénile parie sur 7.000 emplois directs à Monterrey, ville industrielle (Whirlpool, Kia...) à 215 km de la frontière avec le Texas et 600 km d'Austin.
Il mise aussi sur des emplois indirects par dizaines de milliers. "Quelques 30 fournisseurs de Tesla sont venus par ici de novembre à février".
Arrivé dès décembre 2021, le fabriquant taïwanais d'ordinateurs Quanta, qui fabrique le "cerveau" des voitures, a déjà recruté 2.500 personnes, selon un cadre.
"Une folie", ajoute ce manager qui se réjouit d'avoir prochainement son client sur place plutôt qu'à Austin.
Le Français Saint-Gobain (pare-brises) dispose aussi d'une usine dans la région, tout comme très prochainement Faurecia (sièges automobiles). La France a inauguré un consulat général à Monterrey en 2021.
La société civile tempère l'euphorie qui gagne les élites du Nuevo Leon, un Etat industriel de 5,7 millions d'habitants touché par une forte sécheresse l'année dernière. Des brouillards de pollution voilent régulièrement les montagnes autour de Monterrey.
"L'Etat devra être capable de répondre en un temps record" à la "demande de logements, d'eau, de mobilité, de santé, d'école", s'inquiète la directrice générale de l'association Consejo civico (conseil civique), Sandrine Molinard.
"Maquiladoras" boostées
L'"effet Tesla" et la nouvelle donne mondiale se font sentir à des centaines de kilomètres au nord de Monterrey, le long de la frontière, comme à Ciudad Juarez.
Ciudad Juarez est le berceau des "maquiladoras", ces usines étrangères qui emploient de la main d'oeuvre mexicaine bon marché pour fabriquer des produits réexportés vers les Etats-Unis (composants électroniques ou aérospatiaux, matériel médical, pièces automobiles...)
La guerre commerciale Etats-Unis-Chine, le Covid et la paralysie des échanges, la relocalisation des lignes de production en Amérique, les plans de Joe Biden de soutien à l'économie ont donné une deuxième jeunesse aux quelque 300 manufactures de Juarez, selon les chiffres des acteurs locaux.
"C'est un boom", résume le directeur général du développement économique municipal, Ivan Perez, qui s'inquiète d'une pénurie de main d'oeuvre. "On a besoin de 30.000 employés".
De nouveaux entrepôts sortent de terre dans les "parcs industriels" construits le long des barrières qui protègent El Paso, la ville jumelle américaine, si proche et si lointaine pour les migrants vénézuéliens échoués à Juarez.
Quatre entreprises de Taïwan -dont Foxconn, sous-traitant d'Apple, et Pegatron, fournisseur de Tesla- "sont en train de construire 70.000 m2" de nouvelles installations, avance l'architecte et développeur de hangars industriels Jorgez Bermudez, fils d'un des pionniers des "maquiladoras" dans les années 60.
"En 20 ans, je n'avais jamais vu que la disponibilité soit en-dessous des 5% de la superficie disponible", confirme Eduardo Cinco Cetina, de la société d'immobilier d'entreprises Citius.
Ce nouveau "boom", appelé "nearshoring" au Mexique, obéit à un principe simple: les multinationales et leurs fournisseurs installent des lignes de production près de leur client principal, le marché nord-américain.
Cette "mode" du "nearshoring" ne va pas profiter au développement industriel mexicain, regrette Jesus Manuel "Thor" Salayandia Lara, président sortant de l'antenne locale de la Chambre nationale de l'industrie de transformation (Cancintra).
"En 60 ans d'industrie +maquiladoras+ à Juarez et dans tout le nord du pays, il n'y a jamais eu un vrai transfert de technologies", selon lui. Un débat vieux comme les maquiladoras.
© 2023 AFP
France24 - Monde
Ukraine : jusqu’où Vladimir Poutine veut-il réécrire l’histoire ?
Publié le : 12/03/2023 - 07:47Modifié le : 12/03/2023 - 07:50
Raphael KAHANE
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L’Ukraine est entrée dans sa deuxième année de guerre face à un envahisseur, la Russie, bien décidé à imposer sa loi et son récit des événements : une opération visant seulement à "libérer" l’Ukraine de prétendus néonazis et la ramener vers sa mère patrie. Jusqu’où Vladimir Poutine veut-il réécrire l’histoire ? L'analyse de l'historienne Sabine Dullin, spécialiste de l’empire russe et soviétique à Sciences Po Paris.
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Sabine DULLIN, Professeure à Sciences Po, spécialiste de la Russie, auteure de "L'ironie du destin - Une histoire des Russes et de leur empire (1853-1991)" (éditions Payot, novembre 2021)
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La révolte du Petit Poucet des rues de Bogota
Nos recommandations culturellesCinéma Dans Un varon, film sur la loi des quartiers de la capitale colombienne, Carlos, un adolescent qui vit dans un foyer, tente d’échapper à la malédiction d’une violence synonyme de virilité.
Vincent OstriaPacifiée en apparence et en partie, la Colombie demeure un pays tourmenté où dans certains endroits la loi des rues prévaut toujours. Par exemple, dans des quartiers chauds de Bogota comme Santa Fe ou Los Martires, où la prostitution pullule parallèlement au trafic de drogue. Une ambiance déjà captée en 1977 par Ciro Duran dans Gamin, documentaire remarqué sur la survie d’enfants de Bogota livrés à eux-mêmes. C’est dans un même contexte et de mêmes lieux, que Fabian Hernandez connaît bien pour les avoir fréquentés dans sa jeunesse de fan de hip-hop et de breakdance, qu’il a tourné son premier film, Un varon (un « mâle »). Il y décrit le parcours mouvementé d’un ado de 16 ans, Carlos (Felipe Ramirez), dont la mère est en prison. Le ton est donné dès les premières images où, dans le foyer religieux qui les héberge, de jeunes délinquants témoignent face caméra et expliquent pourquoi ils ont une attitude brutale et affichent une virilité exacerbée : pour survivre, tout simplement.
Un drame ordinaire des bas-fonds
Hernandez analyse l’engrenage de la violence masculine en utilisant le prisme de l’œuvre de Michel Foucault et en se référant à des notions comme la « thanatopolitique » ou la « nécropolitique ». Il montre ainsi comment Carlos, qui a tout d’un ado sensible – il paraît presque féminin malgré la dureté qu’il affiche en permanence –, est constamment incité à commettre l’irréparable, mais y résiste. Cela résultant d’une série de situations délicates dans lesquelles se retrouve Carlos, qui louvoie pour échapper à la fatalité et s’enfonce dans la solitude, sans pouvoir retrouver sa mère – son unique rêve.
On aurait pu parler de spirale de la violence si le cinéaste n’avait pas pris le parti de briser les schémas et les clichés sur la loi de la rue. Car, au départ, le film paraît être un drame ordinaire des bas-fonds où, sous couvert de réflexion sociale, on attise le spectacle violent (comme dans de nombreux films américains sur l’univers du ghetto). Mais en fait, sans sortir du réalisme documentaire, Hernandez dévie la trajectoire attendue et oriente le film vers une forme d’attente et d’abstraction, qui se traduit par des plages de plus en plus indéfinissables, où Carlos erre dans les rues, hésite, se perd. Autrement dit, tout en offrant un instantané fort précis, nourri de témoignages de protagonistes réels sur cette violence endémique, le réalisateur, qui est un familier du milieu, en propose un antidote. Il prend ses distances avec des codes et postures qui n’expriment rien que de la souffrance (voir la scène où Carlos se fait humilier, qui en dit long sur son agresseur totalement paumé) et transforment des victimes en prédateurs. Cette œuvre âpre et encourageante convainc quasiment plus par son caractère décevant (le spectateur est frustré d’une traditionnelle catharsis) qu’un énième drame de la zone sanctionné par le sang et la mort. Au lieu de la tragédie attendue, Hernandez privilégie la recherche d’une issue.
cinéma France24 - World
Blinken arrives in Ethiopia as part of bid to boost US engagement in Africa
Issued on: 14/03/2023 - 22:23
NEWS WIRES
US Secretary of State Antony Blinken arrived late Tuesday in Ethiopia on a bid to support the peace process after a brutal two-year civil war, and renew ties with a longtime ally.
Blinken's trip to Africa's second most populous nation comes as part of a push by President Joe Biden's administration to step up engagement with Africa, where China and Russia have been stepping up influence.
It is the highest-ranking US visit to the country since war broke out in late 2020 between Ethiopia's government and Tigrayan rebels, fraying the US relationship with Addis Ababa as Washington alleged crimes against humanity.
Blinken is expected to meet Wednesday in Addis Ababa with Prime Minister Abiy Ahmed -- a Nobel Peace Prize winner once seen as at the vanguard of a new generation of forward-looking African leaders, but who quickly turned into a near pariah for Washington over the war.
The violence broke out when the Tigray People's Liberation Front (TPLF), which once dominated Ethiopian politics, attacked military installations, setting off a major offensive by Abiy's government with backing from the country's erstwhile adversary Eritrea.
The TPLF briefly came close to marching on the capital but, beaten back by pro-Abiy forces, agreed to disarm under a November 2 accord negotiated in South Africa's capital Pretoria by the African Union with US participation.
Molly Phee, the top US diplomat for Africa, said that Blinken's visit would aim to "help consolidate that peace" but cautioned that the US-Ethiopian relationship was not ready to go "back to normal."
She said that Ethiopia needed to take steps "to help break the cycle of ethnic political violence" if it wants to put the US relationship back on a "forward trajectory".
"The conflict that Ethiopia just endured was earth-shattering," she told reporters before departure.
"It involved terrible atrocities by all parties and was extremely disruptive to the country's stability and to its economy, which is also facing historic drought conditions."
Call for accountability
The United States during the war suspended Ethiopia's participation in an accord that offered duty-free access for most of its exports, an issue sure to be raised by Abiy's government.
Abiy has pledged to restore basic services in Tigray, which has seen dire shortages during the war, although it is impossible to assess the situation on the ground due to restrictions on media access.
Sarah Yager, Washington director at Human Rights Watch, said that Blinken's visit was "a crucial opportunity to put the warring parties on notice that the US will press for all sides to be held accountable for their crimes."
"Without justice, the cycle of violence and impunity will undermine efforts to promote the human rights of the Ethiopian people," she said in a statement on Tuesday.
Even after the Tigray ceasefire, violence has flared elsewhere in the diverse nation and the government has faced new international condemnation for restricting internet freedom in the wake of a dispute inside the powerful Orthodox church.
The United States has estimated that the two-year conflict has claimed 500,000 lives -- higher than the death toll in Russia's invasion of Ukraine which has drawn far more global attention.
Russia has gone on a diplomatic offensive in Africa, including in Ethiopia, since the war, hopeful that the continent will stay neutral rather than join Western sanctions.
Russia's efforts follow years of inroads in Africa by China, which similarly has offered relationships with Africa that are openly transactional and free from Western pressure on human rights.
Soon after Blinken's visit -- his third to sub-Saharan Africa -- Vice President Kamala Harris will travel to Ghana, Tanzania and Zambia, three countries seen as committed to making progress on democracy.
(AFP)
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EYE ON AFRICA
French and German FMs in Ethiopia to support Tigray peace process
EYE ON AFRICA
Tigray peace agreement: Rebels start handing over weapons to Ethiopian army
Ethiopia sends delegation to rebel-held Tigray for talks on implementing peace deal
L'Humanité
« Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros
Florent LE DUComme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.
Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793
Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.
« Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.
robespierredantonRévolution française L'Humanité
Noir et insoumis en Alabama
Nos recommandations culturellesCinéma Michael Roemer dans une chronique sociale met en lumière l’impact de la ségrégation dans le quotidien d’un couple afro-américain.
Michaël MélinardPeut-on être un ouvrier noir et refuser les vexations quotidiennes dans le sud ségrégationniste des États-Unis ? C’est la problématique de Nothing but a Man, un très beau film en noir et blanc, réalisé en 1964 par le cinéaste germano-américain Michael Roemer. La chronique sociale y rejoint la romance. Duff (Ivan Dixon), un ouvrier du rail, tombe amoureux de Josie (Abbey Lincoln), une institutrice passionnée. Le père de Josie, pasteur, ne voit pas l’idylle d’un bon œil. Il y a un peu de mépris de classe et des divergences de vue face au système oppressif. Duff refuse de courber l’échine alors que l’homme d’Église prône la patience pour faire évoluer les comportements. Qu’importe, les deux tourtereaux se marient. Mais Duff peine à trouver un emploi stable, constamment rejeté par des patrons blancs qui veulent le soumettre. L’équilibre du couple est menacé par cette situation professionnelle précaire.
Cette peinture sociale de l’Amérique des années 1960 dénonce avec force les effets délétères du racisme dans un tableau complexe. La violence est certes du côté des oppresseurs blancs. Mais le cinéaste fait du combat pour la dignité de Duff une lutte solitaire. Ses camarades noirs le laissent avancer en première ligne sans assurer ses arrières. Ni Martin Luther King ni Malcolm X, Duff est un taiseux. Et un résistant imparfait, parfois détestable, dont les aspérités font toute la sève. À noter que deux autres films du même cinéaste, Harry Plotnick seul contre tous et La vengeance est à moi, ressortent également sur les écrans. M. M.
cinémaracisme Известия (RUS)
В ЛНР заявили об отступлении ВСУ с позиций на сватовско-кременском направлении
Военнослужащие Вооруженных сил Украины (ВСУ) на сватовско-кременском направлении оставляют позиции из-за успешного наступления российских сил на данном участке. Об этом 15 марта написал в Telegram-канале военный эксперт, подполковник Народной милиции Луганской Народной Республики (ЛНР) в отставке Андрей Марочко.
Он отметил, что благодаря успешным наступательным действиям российских военных, а также нанесению точных огневых ударов у противника ежедневно ухудшается положение войск.
«Большие потери также заставляют оставлять некоторые позиции и сосредоточивать основные силы на самых опасных участках», — добавил Марочко.
В лес — с небес: российские десантники продвигаются к Красному Лиману
Взятие города и дальнейшее наступление позволит зайти с фланга к Славянску
Несколько дней назад украинский военнопленный заявил, что офицеры 53-й бригады украинской армии, стоящей под Авдеевкой, под угрозой расстрела запрещают новобранцам отступать с передовой.
В январе президент Украины Владимир Зеленский подписал закон, ужесточающий ответственность военных за невыполнение приказов, побег с поля боя или воинской части. Согласно тексту закона, суды не смогут смягчать или выносить условные приговоры за неисполнение приказа, дезертирство, а также за самовольное оставление воинской службы в условиях военного положения или боевой обстановки.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
France24 - World
Cyclone Freddy leaves hundreds dead in Malawi, Mozambique
Issued on: 14/03/2023 - 05:18
NEWS WIRES
Vedika BAHL
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Cyclone Freddy, one of the most powerful storms ever recorded in the southern hemisphere, has killed 190 people in Malawi after ripping through southern Africa for the second time in a month, Malawi's government said on Tuesday.
The district around the commercial hub of Blantyre was among the hardest-hit. Severe flooding and rain damaged roads and bridges, hampering relief operations.
Freddy has also left a trail of destruction in Mozambique, where it made landfall over the weekend. More than 22,000 people there were seeking shelter away from their homes.
The latest death toll in Malawi is a jump from 99 reported on Monday, the Department of Disaster Management Affairs said.
As heavy rains continued to pummel the country, 584 people have been injured and 37 are still missing, it said in a statement.
Grief-stricken families were seen waiting to collect the dead bodies of relatives from the Queen Elizabeth Central Hospital mortuary in Blantyre.
Mudslides triggered by heavy rain have made it difficult to get relief to those affected, aid agencies said.
"It's a challenging operation in the sense that there's been incidents of mudslides and so people are getting stuck in those mud accumulations," said Estere Tsoka, emergency specialist at U.N. children's agency UNICEF in Malawi.
"People are trying to find a place to hang in there for some time."
'Inaccessible areas' in Mozambique
Freddy pummelled central Mozambique on Saturday, ripping roofs off buildings and causing widespread flooding around the port of Quelimane before moving inland towards Malawi.
The full extent of the damage and loss of life in Mozambique is still becoming clear, but the overall death toll is now estimated at more than 220 in Malawi, Mozambique and Madagascar since Freddy first made landfall in February.
Alcidio Benjamim, a provincial manager for humanitarian organisation ForAfrika in Mozambique, told Reuters that Sofala and Zambezia provinces were badly affected in the latest hit. He said 22,000 people or 4,000 families were seeking shelter in Zambezia province at accommodation centres as of Monday.
"We are expecting that (those) numbers will increase because there are inaccessible areas due to the floods. Some vehicles can't go through the roads," Benjamim said.
Freddy could sweep through Zambezia province again, bringing more wind and rain. "We will know by tomorrow morning if it's more intense or not," Benjamim added.
(Reuters)
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Science
Cyclone Freddy could be longest-lasting storm on record
Military helicopters pluck survivors as New Zealand reels from Cyclone Gabrielle
Bomb cyclone sweeps California with rains, winds and floods
New York Times - World
‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line
The Saturday Profile
Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.
Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...
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By Jeffrey Gettleman
Photographs by Ivor Prickett
Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.
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KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.
When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.
“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”
The second shell landed even closer.
She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.
But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.
She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.
Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.
Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.
“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.
In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.
She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.
“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.
“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”
The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.
In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.
“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.
By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.
Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.
When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.
Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.
No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.
The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.
The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.
“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.
Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.
“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”
Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.
But as in any other city, residents love complaining about their mayor.
“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.
Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.
Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.
“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”
She left with a promise of 20 buses.
“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”
Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.
“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.
Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.
When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.
But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.
That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.
Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.
“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”
Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.
Audio produced by Adrienne Hurst.
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Известия (RUS)
Семиклассница умерла на уроке физкультуры в Санкт-Петербурге
В одной из школ Выборгского района Санкт-Петербурга семиклассница умерла во время урока физкультуры. Об этом 15 марта сообщает 78.ru.
14-летняя девочка почувствовала себя плохо во время пробежки. Прибывшая на место скорая помощь не смогла помочь ребенку — подросток умер во время реанимационных действий.
Отмечается, что у школьницы были проблемы с сердцем, но от занятий физкультурой она не была освобождена.
Обстоятельства произошедшего выясняются, дополняет «Газета.Ru».
Палатное отношение: есть ли вина врачей в нападении на школьника в метро
В Госдуме не исключили ужесточения закона после того, как пациент психиатров толкнул ребенка на рельсы
Ранее, 10 марта, ученик первого класса одной из гимназий в Великом Новгороде скончался на перемене между уроками. По некоторым данным, ребенок почувствовал себя плохо на перемене после столовой и впоследствии скончался. Проводится проверка.
Valeurs Actuelles
Paris : neuf membres d’un réseau de tueurs à gages placés en garde à vue après un assassinat
Derrière une fusillade ayant fait un mort, les enquêteurs ont découvert l’existence d’un surprenant réseau de tueurs à gages. Comme le révèle Le Parisien lundi 13 mars, neuf hommes ont été arrêtés et placés en garde à vue en Île-de-France, près de Marseille et en Bretagne par des policiers de la brigade criminelle de Paris et de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO). Les individus interpellés sont suspectés d’être liés à au moins un meurtre commis en plein Paris en juillet 2022 et à d’autres projets d’assassinats. Ils sont également soupçonnés de faire partie d’une organisation criminelle de tueurs à gages. Le groupe serait composé de très jeunes hommes prêts à tuer en échange d’argent.
Une attaque en plein Paris
Ce réseau a été découvert lors de l’enquête sur le meurtre de Mamadou T., tué dans un bar à chicha du XIe arrondissement de la capitale le 18 juillet 2022. Armés de fusils d’assaut, deux hommes cagoulés ont ouvert le feu sur les clients installés à l’intérieur de l’établissement. Un mort et quatre blessés ont été déplorés. Si le premier tireur a réussi à s’enfuir, le second a été rattrapé par des clients du bar à chicha qui l’ont remis à la police.
Cet homme âgé de seulement 16 ans, originaire de la région parisienne, a été placé en garde à vue, avant d’être mis en examen pour « assassinat en bande organisée, tentative d’assassinat en bande organisée, acquisition et détention sans autorisation d’armes de catégories A et B en réunion, et association de malfaiteurs », indique Le Parisien. La victime, Mamadou T., était connue de la police et semblait être la cible de l’assaut. La piste du règlement de compte a donc été privilégiée.
Découverte du réseau
Toutefois, les enquêteurs ont découvert que les assaillants auraient été engagés pour tuer Mamadou T. L’identité du commanditaire est encore inconnue, ainsi que ses motivations. La victime de la fusillade n’était apparemment pas la seule cible du réseau, nous apprend Le Parisien. Les policiers suspectent que l’organisation soit à l’origine d’autres projets de meurtres dont certains auraient pu être maquillés en accident.
France24 - World
Willow oil drilling in Alaska: What costs for the environment?
Issued on: 14/03/2023 - 15:14Modified: 14/03/2023 - 15:19
Shirli SITBON
The Biden administration is approving a major oil project on Alaska's petroleum-rich North Slope that supporters say represents an economic lifeline for Indigenous communities in the region but environmentalists say is counter to President Joe Biden's climate goals. FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon is joined by Richard Johnson, lecturer at Queen Mary University, to discuss the environmental impact of the project.
New York Times - World
Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion
Angola Dispatch
A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.
Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...
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By John Eligon
Photographs by Gulshan Khan
Reporting from Luanda, Angola
The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.
“United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.
The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.
The son of an Angolan music legend, Mr. do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.
Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.
Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.
Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.
And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.
By The New York Times
Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.
“When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”
So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.
So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.
Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.
“There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”
The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.
The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.
“When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.
Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.
“It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.
In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.
Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.
Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.
“We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.
Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.
When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.
“They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”
A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.
But Mr. do Fumo was already moving on.
Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.
“Let’s go now, let’s work,” he said.
Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.
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Известия (RUS)
Захарова спрогнозировала продолжение спекуляций Запада на тему зерновой сделки
Запад продолжает спекулировать на тему продления зерновой сделки. Об этом 15 марта заявила официальный представитель МИД РФ Мария Захарова.
«Они по-другому не могут, вот эти самые подтасовки, спекуляции, провокации — это часть их политической культуры, увы, которая подменила всё остальное: дипломатию, законность, право, даже, наверное, какую-то прагматику», — сказала она в эфире радио «Спутник».
Женевский гамбит: почему Россия не против продления зерновой сделки
Правда, в этот раз — не на 120 дней, а лишь на 60
Накануне Захарова также указала, что заявления, прозвучавшие со стороны США и ЕС относительно позиции России по продлению зерновой сделки после 18 марта, лицемерны и искажают факты. Она отметила, что принятое в Москве решение о пролонгировании зерновой сделки на 60 дней выступило в роли «холодного душа».
14 марта замглавы МИД РФ Сергей Вершинин сообщил о том, что Россия приняла решение продлить зерновую сделку лишь на два месяца из-за отсутствия прогресса в вопросе поставок российских продовольствия и удобрений на мировые рынки. Вершинин назвал позицию Москвы важным сигналом о необходимости добиваться реальных результатов по зерновой сделке.
Днем ранее в Женеве начались консультации России и ООН по продовольственной сделке. Вершинин, представляющий российскую сторону, рассказал «Известиям», что консультации были непростыми. Москва подтвердила свое намерение и далее участвовать в зерновой сделке, но выступила против очередного срока ее продления на 120 дней, как планировалось раньше.
В свою очередь, представитель генерального секретаря всемирной организации Стефан Дюжаррик заявил, что ООН делает всё возможное, чтобы сохранить целостность соглашения и обеспечить продолжение его действия. Что касается экспорта российской сельскохозяйственной продукции, то, как заявил Дюжаррик, работа в этом направлении ведется с Великобританией, США и другими странами, чтобы добиться полного выполнения соглашения.
Продовольственная сделка была заключена 22 июля 2022 года в Стамбуле. Тогда министр обороны России Сергей Шойгу и генсек ООН Антониу Гутерриш подписали меморандум о содействии поставкам российской сельхозпродукции и удобрений на мировые рынки. Одновременно с этим украинская делегация подписала соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна.
Valeurs Actuelles
Paris : une fusillade fait un mort et quatre blessés dans un bar à chicha du 11e arrondissement
Un règlement de comptes ? Lundi 18 juillet, une fusillade a éclaté dans un bar à chicha du 11e arrondissement de Paris, rapporte BFM TV. Les coups de feu ont éclaté dans la soirée, vers 21 heures 30, dans ce bar à chicha, situé rue Popincourt, tuant une personne et en blessant légèrement quatre autres. L’un des deux suspects, maîtrisé dans un premier temps par les clients du bar, a été interpellé. Son comparse était toujours en fuite en fin de soirée, selon les informations de la préfecture de police de Paris. Les motivations des tireurs ne sont pas encore connues, selon François Vauglin, le maire de l’arrondissement, mais il pourrait s’agir d’un règlement de comptes.
Une fusillade ce soir vient de faire un mort et 4 blessés dans un bar à Chicha rue Popincourt #Paris11. Aucun élément à ce stade ne permet de connaître les motivations de cet acte barbare. Les clients du bar ont maîtrisé l’un des deux assaillants et l’autre est en fuite.
— François Vauglin (@FVauglin) July 18, 2022
L’un des tireurs en garde à vue
L’un des deux tireurs, maîtrisé par les clients de l’établissement, a été remis aux forces de l’ordre et placé en garde à vue. Il s’agit d’un mineur âgé de 16 ans. Selon le témoignage du patron d’un restaurant proche du lieu de la fusillade, « on a vu une voiture arriver, ils sont sortis avec une arme – j’aurais dit une mitraillette ou une Kalachnikov -, ils ont tiré et ils se sont barrés. J’ai juste eu le temps de dire au staff de rentrer à l’intérieur. Tout le monde est parti en courant », a-t-il ajouté. « Ça a duré 20-30 secondes. J’ai tout de suite compris que c’était un règlement de comptes et que les autres établissements ne seraient pas touchés », a expliqué le restaurateur. Une enquête pour « meurtre en bande organisée, tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et acquisition et détention d’armes de catégorie A » a été ouverte, a indiqué mardi 19 juillet le parquet de Paris. Les investigations ont été confiées à la brigade criminelle et au 2e district de la police judiciaire.
Paris : les dernières actualités
New York Times - World
The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries
Toronto Dispatch
Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.
Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times
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By Norimitsu Onishi
SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.
Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.
Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.
“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”
Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.
But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.
Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.
A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”
“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”
Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.
For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.
“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.
The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.
Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.
To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.
An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.
“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”
“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”
Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.
Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.
“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”
When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.
Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.
“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.
Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.
“Eight years the same,” he said.
The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.
“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”
At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.
Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.
“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”
Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.
“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”
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France24 - Monde
La Russie prête à prolonger l'accord céréalier pour seulement "60 jours"
Publié le : 13/03/2023 - 08:42Modifié le : 13/03/2023 - 22:45
FRANCE 24
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La Russie est favorable au renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes pour 60 jours, et non 120 comme c'était le cas jusqu'à présent, a indiqué un haut responsable russe après des discussions avec l'ONU. Voici le fil du 13 mars 2023.
Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la guerre en Ukraine, cliquez ici.
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23 h 04 : les États-Unis prolongent le permis de séjour humanitaire des Ukrainiens entrés par le Mexique
Les États-Unis vont permettre aux Ukrainiens qui sont entrés sur le territoire l'année dernière via la frontière mexicaine de renouveler leur permis de séjour humanitaire, ce qui leur permettra de continuer à bénéficier de prestations sociales telles que l'assurance maladie et les bons d'alimentation.
Cette prolongation est une victoire pour les défenseurs des droits de l'homme qui ont exhorté l'administration du président américain Joe Biden à élargir les voies légales pour des milliers de migrants autorisés à entrer dans le pays ces dernières années sur la base d'une situation d'urgence temporaire.
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20 h 48 : Kiev critique les conditions de Moscou au renouvellement de l'accord céréalier
La Russie a proposé de prolonger l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire le 18 mars, pour 60 jours seulement, une offre critiquée par Kiev qui y voit une remise en question de l'entente initiale.
"L'accord sur 'l'Initiative céréalière de la mer Noire' implique au moins 120 jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement 60 jours contredit donc le document signé par la Turquie et l'ONU", a tweeté le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandre Koubrakov, précisant que Kiev attendait "la position officielle" des Nations unies et d'Ankara, en tant que "garants de l'initiative".
À New York, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a assuré que "les Nations unies restaient complètement impliquées dans 'l'Initiative céréalière de la mer Noire' et pour s'efforcer de faciliter les exportations d'engrais et d'alimentation russes".
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18 h 33 : TotalEnergies se désengage d'une importante usine de lubrifiants industriels en Russie
Le groupe français TotalEnergies a annoncé se désengager d'une importante usine de lubrifiants automobiles et industriels, située au sud-ouest de Moscou, continuant son retrait progressif du pays annoncé dans la foulée de l'offensive militaire du Kremlin en Ukraine.
"TotalEnergies a abouti à un accord de cession de son usine de lubrifiant et de sa filiale TotalEnergies Marketing Russia à une société créée par l'équipe dirigeante russe de la filiale", a indiqué le groupe, précisant que la "finalisation de la cession" venait de s'achever après avoir reçu l'autorisation des autorités russes, ce qui permet "la mise en œuvre effective et définitive de la vente".
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18 h 05 : le procès de l'opposant Kara-Mourza, passible de 25 ans de prison, débute en Russie
Un tribunal de Moscou a commencé à juger à huis clos l'opposant Vladimir Kara-Mourza, qui risque jusqu'à 25 ans de prison, notamment pour haute trahison, dernier exemple de la répression accélérée des détracteurs du Kremlin.
Les autorités russes ont multiplié les poursuites contre les critiques de Vladimir Poutine depuis le lancement de son offensive contre l'Ukraine, et le cas de Vladimir Kara-Mourza, 41 ans, est l'un des plus emblématiques. Dans une même affaire, il est visé par trois graves accusations : "haute trahison", diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe et travail illégal pour une organisation "indésirable".
L'un de ses avocats, Vadim Prokhorov, a indiqué à l'AFP que l'opposant risquait jusqu'à 25 ans de prison pour ces trois chefs d'inculpation cumulés. "Nous sommes revenus aux temps staliniens. Nous sommes revenus aux énormes peines staliniennes", a-t-il dénoncé après l'audience de lundi.
Et "les autorités veulent régler tout ça à une vitesse cosmique", a-t-il ajouté, indiquant que la prochaine audience était prévue dès jeudi.
Vladimir Kara-Mourza, en détention provisoire depuis avril 2022, est un opposant de longue date à Vladimir Poutine. Il a failli mourir après avoir été, selon lui, empoisonné à deux reprises, en 2015 et 2017, des tentatives d'assassinat qu'il attribue au régime russe.
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17 h 24 : la Russie favorable à la prolongation de l'accord céréalier pour seulement "60 jours"
La Russie est favorable au renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes pour 60 jours, et non 120 comme c'était le cas jusqu'à présent, a indiqué un haut responsable russe après des discussions avec l'ONU.
"La partie russe (...) ne s'oppose pas à une nouvelle prolongation de l''initiative de la mer Noire' après l'expiration de son deuxième mandat le 18 mars, mais seulement pour 60 jours", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, dans une déclaration écrite envoyée aux médias à l'issue de la réunion.
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16 h 49 : La CPI veut poursuivre des Russes pour crimes de guerre en Ukraine
La Cour pénale internationale (CPI) veut poursuivre des Russes pour crimes de guerre en Ukraine, a rapporté le New York Times, citant deux premiers dossiers que sont ceux des enfants transférés en Russie et les frappes délibérées sur des infrastructures civiles.
Le bureau du procureur de la CPI, qui siège à La Haye, a déclaré qu'il ne ferait "aucun commentaire".
Selon le média américain, la première affaire concerne l'enlèvement d'enfants ukrainiens qui auraient ensuite été envoyés à l'adoption, ou dans des camps de rééducation. La deuxième affaire concerne les accusations selon lesquelles les forces russes ont délibérément ciblé avec des missiles des infrastructures civiles telles que des centrales électriques et hydrauliques.
La cour, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, aurait également l'intention de demander des mandats d'arrêt contre plusieurs personnes, selon le New York Times.
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15 h 22 : la Moldavie est confrontée à une "guerre hybride" de la Russie, selon le ministre moldave de la Défense
La Moldavie n'est pas confrontée à un "danger militaire imminent" mais à "une guerre hybride" menée par Moscou pour "renverser le pouvoir" pro-européen, a estimé le ministre moldave de la Défense dans un entretien à l'AFP.
Les craintes ont été ravivées ces dernières semaines dans l'ancienne république soviétique voisine de l'Ukraine, dont les ambitions européennes sont vues d'un mauvais œil par le Kremlin.
"Il n'existe pas à l'heure actuelle de danger militaire imminent contre la Moldavie, mais il y a d'autres types de risques qui affectent la sécurité", a déclaré Anatolie Nosatii, interviewé dans ses bureaux de Chisinau. Il a évoqué "la désinformation, les tensions dans la société générées par la Russie", "un ensemble de provocations" destinées à semer le chaos et à "changer l'ordre politique".
Dimanche, la police avait annoncé l'arrestation des membres d'un réseau qu'elle soupçonne d'être orchestré par Moscou. Il est reproché aux fauteurs de troubles présumés d'avoir voulu déstabiliser le pays en intervenant lors des manifestations anti-gouvernementales qui secouent régulièrement la capitale moldave.
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11 h 24 : début d'une réunion entre la Russie et l'ONU sur l'accord céréalier
De hauts responsables russes et des Nations unies se rencontrent lundi à Genève pour discuter du renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire le 18 mars.
Le chargé des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, est arrivé sur place peu avant 11 h, le visage fermé, et a refusé de faire des commentaires auprès des journalistes. La secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Rebeca Grynspan, doit en principe également participer aux discussions
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10 h 30 : tirées par l'Ukraine, les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022
Les importations d'armement en Europe ont quasiment doublé en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié lundi.
Avec une envolée de 93 % sur un an, les importations ont aussi augmenté du fait de la hausse des dépenses militaires de plusieurs Etats européens comme la Pologne et la Norvège, qui devrait encore accélérer, selon cette étude faisant référence.
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8 h 40 : de "violents combats" pour le centre de Bakhmout
De "violents combats" avec les forces russes sont en cours pour le centre de Bakhmout, a indiqué le commandant de troupes terrestres ukrainiennes, informations confirmées du côté russe.
Les Russes "attaquent depuis plusieurs directions" pour "avancer vers les quartiers centraux", a indiqué Oleksandr Syrsky, cité par le centre de presse de l'armée. "Plus nous sommes proches du centre-ville, plus durs sont les combats", lui a fait écho Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner.
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7 h 02 : Human Rights Watch s'inquiète des conséquences de la guerre sur les orphelins ukrainiens
Dans un rapport publié ce lundi, Human Rights Watch (HRW) exprime son inquiétude à l'égard des orphelins et des enfants placés ukrainiens. L'ONG appelle Kiev à réformer "urgemment" son système de prise en charge de ces enfants.
"La guerre a signifié que de nombreux enfants placés dans centres ont dû s'abriter dans des sous-sols lors de bombardements, sans électricité ni eau courante, pendant des semaines", écrit HRW en préambule de ce rapport. Selon cette organisation de défense des droits humains, "des dizaines d'orphelinats ukrainiens ont été endommagés ou détruits" depuis le début de l'invasion russe, il y a plus d'un an, et "de nombreux enfants ont été évacués massivement", à l'intérieur de l'Ukraine, mais aussi vers l'étranger, en premier lieu vers la Pologne voisine.
Dans ces conditions, HRW appelle le gouvernement ukrainien à mettre en œuvre "d'urgence" les "réformes promises sur son système institutionnel de prise en charge des enfants" orphelins et placés. L'organisation demande ainsi à plus et à mieux "suivre et évaluer" les enfants concernés, dont certains souffrent de traumatismes psychologiques importants.
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1 h 05 : les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022
Les importations d'armement en Europe ont augmenté de 93 % en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
"L'invasion a vraiment provoqué une envolée significative de la demande d'armes en Europe, qui n'a pas encore montré sa pleine puissance et va selon toute vraisemblance mener à de nouvelles hausses d'importations", souligne à l'AFP Pieter Wezeman, coauteur du rapport annuel.
À elle seule, l'Ukraine a concentré 31 % des importations d'armement en Europe et 8 % des échanges mondiaux, selon des données transmises par le Sipri à l'AFP dans le cadre de son rapport annuel.
Les importations de Kiev, incluant les donations occidentales, ont été multipliées par plus de 60 en 2022. Pour la plupart des équipements d'occasion, les livraisons à l'Ukraine comprennent notamment environ 230 pièces d'artillerie américaine, 280 blindés polonais ou encore plus de 7 000 missiles antichar britanniques et des systèmes anti-aériens, neufs cette fois, liste le Sipri.
Avec AFP et Reuters
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LE FIL DU 11 MARS
Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner
LE FIL DU 10 MARS
Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie
LE FIL DU 9 MARS
Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée
Valeurs Actuelles
“Lucifer a raison”, “thank you Satan” : une église bordelaise ciblée par des tags
Au cours des derniers mois, la presse s’est fait l’écho de plusieurs actes de vandalisme visant des églises françaises. Et notamment, depuis quelques semaines, dans la capitale. Cette fois-ci, c’est à Bordeaux (Gironde), qu’un édifice religieux – l’église du Sacré-Cœur plus précisément – a subi des dégradations, comme l’ont rapporté plusieurs médias, parmi lesquels Le Figaro, ce lundi 13 mars. Sur la façade, une dizaine de tags ont été inscrits, au cours de la soirée de la veille, parmi lesquels les suivants, cités par nos confrères : « Thank you Satan » [« Merci Satan », Ndlr], « Brûle tout gratos », « Diable, emmène-moi avec toi » ou encore « Lucifer a raison. » Par ailleurs, un feu a été allumé sur le parvis de l’église, note le journal. Vite éteintes par les pompiers mobilisés sur place, les flammes n’ont heureusement pas endommagé le porche du lieu de culte.
Une enquête ouverte
Selon les informations dont dispose le quotidien national, les responsables de ces dégradations ont aussi causé des détériorations à l’intérieur de l’église. D’autres graffitis ont été inscrits sur une porte. Le diocèse a dit « partage[r] l’émotion des fidèles catholiques et des habitants choqués par ces actes », cite Le Figaro. Il a par ailleurs annoncé avoir porté plainte contre X. La Direction départementale de la sécurité publique, qui suspecte des débordements en lien avec la consommation d’alcool, a ouvert une enquête. Le voisinage devrait être questionné et les caméras de surveillance exploitées. Dans un communiqué cité par le site d’actualités, la municipalité de Bordeaux a réagi à ces dégradations. Dans ledit document, il est écrit que « Pierre Hurmic [le maire de Bordeaux] s’émeut des actes de vandalisme et de dégradation perpétrés […] sur l’église du Sacré-Cœur ».
Bordeaux : les dernières actualités
Известия (RUS)
Антонов назвал конструктивным разговор в Госдепе об инциденте с беспилотником MQ-9
Встреча в Госдепартаменте США, в ходе которой обсуждался инцидент с американским беспилотником MQ-9 над Черным морем, прошла в конструктивном ключе. Об этом 15 марта заявил посол России в США Анатолий Антонов по итогам консультации с помощником госсекретаря по делам Европы и Евразии Карен Донфрид.
«На мой взгляд, по этой теме был конструктивный разговор. Я услышал ее заявления, надеюсь, что она поняла то, что говорил я», — отметил дипломат в комментарии телеканалу CNN.
Антонов пояснил, что инцидент произошел в зоне проведения специальной военной операции, а Россия предупреждала «не входить и не проникать» в это пространство.
Упали в камни: какими беспилотниками атаковали территорию России
Украина направляет на гражданские объекты разные типы БПЛА, начиняя их британской взрывчаткой
Об инциденте с российским истребителем Су-27 и американским беспилотником MQ-9 14 марта сообщило европейское командование Вооруженных сил США (USEUCOM). По их данным, при перехвате самолет задел крылом винт дрона, после чего тот упал в международных водах Черного моря.
По словам командующего военно-воздушными силами США в Европе и Африке генерала Джеймса Хекера, MQ-9 выполнял обычные операции в международном воздушном пространстве. При этом не уточняется, как беспилотник оказался рядом с российским истребителем.
В Белом доме сообщили, что президент США Джо Байден осведомлен о случившемся.
В Минобороны РФ заявили, что российские истребители не применяли бортовое вооружение и не вступали в контакт с беспилотником США над Черным морем. Как рассказали в ведомстве, дрон с выключенными транспондерами летел над акваторией Черного моря в районе Крымского полуострова в направлении российской границы. В воздух были подняты российские истребители. В результате резкого маневрирования беспилотник США перешел в неуправляемый полет и упал в воду.
В свою очередь, Джон Кирби сообщил, что США выразят России озабоченность в связи с инцидентом с беспилотником над Черным морем.
Антонов назвал провокацией появление дрона США над Черным морем. Он уточнил, что РФ не применяла оружие против беспилотника. Посол отметил, что американским самолетам и кораблям нечего делать вблизи границ РФ. Кроме того, Антонов считает, что беспилотники США собирают данные, которые Киев может использовать для ударов по силам и территории России.
L'Humanité
Les « frontières fantômes » au cœur de l’Europe
ChroniqueNicolas OffenstadtVoici un livre dense et savant que l’on aurait pu lire et savourer pour ses belles analyses de l’inscription du passé, de l’histoire dans l’espace, sur les lieux. Mais la guerre en Ukraine transforme « les Provinces du temps » (1) – quel beau titre –, de la géographe Béatrice von Hirschhausen, en outil pour penser ce présent de violence avec plus de profondeur. La chercheuse met au centre de son étude la notion de « frontières fantômes », qu’elle a élaborée, appuyée sur tout un ensemble de travaux collectifs et qu’elle définit ainsi : « Les traces laissées par des territorialités défuntes dans la géographie de pratiques sociales contemporaines. » Comment ne pas penser aujourd’hui à celles de l’URSS ?
Son terrain est celui de l’Europe centre-orientale, qui a connu de multiples changements de frontières et de dominations, ballottée notamment entre les Empires – allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Il est donc particulièrement fécond pour penser ces strates du passé ancrées dans des espaces mouvants. On parcourt dans le livre l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Ukraine et la Roumanie en particulier.
Ces tracés invisibles, disparus depuis des siècles ou des décennies, semblent toujours opérer des clivages de part et d’autre de leur ligne « fantôme ». Ces différences touchent aussi bien aux choix politiques contemporains qu’à des pratiques d’aménagement local. Ainsi, les cartes électorales de l’Ukraine d’avant la guerre montrent des choix (pro-Russes ou pro-Européens) qui recoupent les anciennes frontières entre la Russie et l’empire des Habsbourg, et puis des partages plus récents. Mais les agressions et la guerre de la Russie vont assurément changer la « spatialisation » de l’Ukraine. On trouve également des résultats frappants pour les anciennes partitions de la Pologne. Les villageois de Roumanie, de part et d’autre de frontières d’autrefois, n’ont pas aujourd’hui les mêmes stratégies de modernisation, notamment pour l’adduction d’eau !
À juste titre, la géographe se défie d’explications paresseuses qui ne verraient là qu’une forme de permanence des sociétés, des cultures locales, à travers le temps. Elle est donc allée enquêter sur le terrain, en particulier dans l’ouest de la Roumanie, pour voir comment les gens s’approprient ce passé, le bricolent entre leurs expériences de vie et les anticipations des futurs possibles : « Les territoires fantômes, par leur caractère éphémère, sont moins les manifestations d’inertie du passé que des chambres de résonance des enjeux du futur. » En effet, les fantômes des frontières sont animés en fonction d’enjeux politiques présents, souvent fortement instrumentalisés par les nationalismes, ou selon des futurs qu’anticipent les habitants.
Béatrice von Hirschhausen prend son temps, elle explicite toutes les étapes de sa démarche, comme en symbiose avec ce temps long dans lequel elle nous conduit. Dès lors, le livre n’est plus seulement un outil d’analyse politique ou un ouvrage de géographie théorique, mais aussi une vivante plongée dans ces différents mondes de l’entre-deux, si tendus aujourd’hui.
Nicolas Offenstadt New York Times - World
Earthquake in Turkey and Syria
Turkey Dispatch
‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks
More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.
People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...
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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac
Photographs by Sergey Ponomarev
Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.
The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.
On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.
“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.
“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.
The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.
The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.
The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.
In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.
Deadly Quake in Turkey and Syria
A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.
Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.
“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”
Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.
“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.
On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.
At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.
“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.
Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.
“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.
“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.
The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.
On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.
“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”
He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.
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France24 - Monde
Kemal Kiliçdaroglu, la "force tranquille" qui défie Recep Tayyip Erdogan
Publié le : 14/03/2023 - 14:24
Assiya HAMZA
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Pour la première fois en 20 ans, Recep Tayyip Erdogan sera confronté à une candidature unique de l'opposition à l'élection présidentielle du 14 mai. À 74 ans, Kemal Kiliçdaroglu, présenté comme "l'anti-Erdogan", a su révolutionner le Parti républicain du peuple (CHP) pour tenter d'attirer de nouvelles franges de la population, parfois minoritaires. Portrait.
Kemal Kiliçdaroglu est un homme discret. La "force tranquille" turque. Le chef du principal parti d’opposition, Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a été choisi par la Table des Six, regroupant les six partis d’opposition pour affronter Recep Tayyip Erdogan à l’élection présidentielle du 14 mai en Turquie.
Peu connu sur la scène internationale, Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, fait pourtant partie des visages familiers de la politique turque depuis de nombreuses années. Sa carrière politique débute en 2002. Cet économiste de formation, ancien haut fonctionnaire du ministère des Finances, est élu député d’Istanbul du CHP, fondé en 1923 par le père de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.
A regarder >>> Le débat de France 24 : Kemal Kiliçdaroglu candidat unique de l'opposition, un défi pour Recep Tayyip Erdogan
"C’est l’antithèse absolue d’Erdogan. Pas seulement politiquement, mais aussi personnellement, souligne sur le plateau de France 24, Marc Semo, ancien correspondant en Turquie et journaliste au Monde. Face à un Erdogan flamboyant, "bling bling", dont la famille et les proches se sont beaucoup enrichis, lui est un homme assez austère, doux, calme, cultivé et toujours très discret".
Son image d’intellectuel réservé tranche avec celle du président sortant qui s'est imposé comme l’homme fort du pays depuis 20 ans. Recep Tayyip Erdogan l’a d’ailleurs ironiquement surnommé "Bay Kemal" ("Monsieur Kemal"), bay étant traditionnellement réservé aux étrangers.
"On lui reproche souvent son manque de charisme, poursuit Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris et spécialiste de la Turquie. Probablement, n’a-t-il pas le même qu’Erdogan, pour autant ce n’est pas un défaut pour cette campagne électorale pour une raison très simple : la société turque a été polarisée à escient par Erdogan depuis de nombreuses années. Une très grande partie de la population, de l’électorat, a besoin de calmer les choses".
"L’anti-charisme peut être un charisme, insiste Marc Semo. Dans une situation comme celle de la Turquie aujourd’hui – le fait qu’il parle comme tout le monde, comme dit sa femme, "il est difficile de s’engueuler avec lui" –, ça peut être une carte maîtresse".
La métamorphose progressive du CHP
En quelques années, le discret Kemal Kiliçdaroglu a réussi à s’imposer dans le débat public. En 2007, déjà vice-président du CHP, il commence à faire parler de lui en dénonçant des faits de corruption au sein de l’AKP, le Parti de la justice et du développement. Le Premier ministre n’est autre Recep Tayyip Erdogan.
En 2009, il échoue dans la conquête de la mairie d’Istanbul face au candidat de l’AKP Kadir Topbaş mais réalise le meilleur score de son parti jusqu'alors dans cette ville. Sa silhouette frêle et sa ressemblance physique avec le chantre indien de la non-violence lui valent alors le surnom de "Gandhi turc". Un an plus tard, il démissionne de la vice-présidence du CHP à la grande assemblée nationale de Turquie pour se présenter à la tête du parti dont le président, Deniz Baykal, est contraint de démissionner pour une affaire de mœurs. Le soutien est massif : il obtient 1 189 des 1 250 des suffrages exprimés. Lors de son premier discours, il promet que le premier combat de son parti “sera d’abolir la pauvreté en Turquie".
Petit à petit, le social-démocrate opère une transformation de la ligne du CHP. "Son parti, le Parti républicain du peuple, est très dogmatique, très attaché à l’orthodoxie kémaliste, rappelle Didier Billion. Depuis qu’il en a pris la tête, il l’a fait évoluer doucement, graduellement mais avec de fortes convictions. C’est une preuve que sous son air très calme, il est capable de les faire valoir auprès de ses camarades de combat, de son électorat, et d’une partie de ceux qui, jusqu’alors, votaient pour Erdogan”.
Pour séduire davantage, le nouveau président n'hésite pas à mettre de côté la défense de la laïcité, pierre angulaire du parti d’Atatürk ainsi que l'héritage nationaliste. Kemal Kiliçdaroglu attire ainsi les Kurdes, longtemps mis à l'écart, mais aussi les conservateurs. Pour la première fois, des femmes voilées entrent au CHP. De quoi faire grincer les dents dans ses propres rangs, mais surtout une façon de séduire un électorat traditionnellement acquis à l'AKP.
En 2017, c’est le tournant. Il entame une marche de 450 km entre Ankara et Istanbul pour dénoncer l'incarcération d'un député CHP, Enis Berberoglu, condamné à 25 ans de prison pour avoir fourni au journal d'opposition Cumhurriyet des informations confidentielles. Son seul mot d’ordre ? Justice. "Nous avons marché pour la justice, nous avons marché pour le droit des opprimés, nous avons marché pour les députés emprisonnés, nous avons marché pour les journalistes incarcérés, nous avons marché pour les universitaires limogés", clame Kemal Kiliçdaroglu qui dénonce "le pouvoir d’un seul homme". "La marche pour la justice, il l’a faite à pied. Il a donné de sa personne. Il a discuté avec les gens, il a écouté", insiste Marc Semo. Le climat n’est alors pourtant pas à la confrontation, la Turquie s’étant enfoncée dans une répression féroce après la tentative de coup d'État de 2016.
En 2019, le CHP rafle les mairies de plusieurs grandes villes, dont Istanbul et Ankara. C’est la fin de 25 ans de règne de l’AKP et du président Erdogan. Fort de ces victoires, Kemal Kiliçdaroglu a durci le ton. En avril 2022, pour protester contre la hausse des tarifs de l’électricité, il cesse de s’acquitter des factures. Dans son appartement plongé dans le noir, le futur candidat se range du côté des plus modestes. "Ceci est mon combat pour vos droits. Les riches sont devenus plus riches et les pauvres, plus pauvres !", lance-t-il.
Il veut s’imposer comme le Monsieur Propre, l’homme de la probité. Il accuse l’Institut de statistique turc de sous-estimer les chiffres de l’inflation, officiellement estimée à 85 % en octobre 2022. Les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), eux, ont établi la hausse des prix à 137,5% sur douze mois en décembre, 170,7 % en novembre.
Un candidat alévi, une première
Rassembleur, Kemal Kiliçdaroglu pourrait aussi séduire les minorités. Il est né dans la région historiquement rebelle de Dersim (aujourd’hui Tunceli, dans l'Est), à majorité kurde et alévie dont 20 % de la population est issue. "Ce fief des alevis a été profondément réprimé dans les années 30 par Mustafa Kemal. Ce courant de l’islam chiite, profondément marqué par une influence animiste, a longtemps été persécuté par l’Empire ottoman dont le sultan était le commandeur des croyants", détaille Marc Semo.
"S'il était élu, il serait le premier alévi à accéder à la présidence turque", rappelle Ludovic de Foucaud, correspondant de France 24 à Istanbul. Tout un symbole dans un pays où les minorités se sentent discriminées. "Toutes les minorités se retrouvent en lui, insiste Marc Semo. Il appelle très souvent à un travail de mémoire collectif sur tout ce qui s’est passé depuis le début de la République. Elle a peut-être été, selon lui, un peu dure avec ses minorités, notamment les Kurdes". "C’est typiquement le dossier d’une importance considérable sur lequel, calmement, depuis des années, il a fait évoluer son parti, poursuit Didier Billion. Il est en prise avec la société turque".
Mais ses origines pourraient aussi devenir un handicap, les Alevis étant encore parfois considérés comme des hérétiques par les musulmans sunnites les plus rigoristes. Un angle d’attaque que Recep Tayipp Erdogan pourrait utiliser dans la campagne pour l’affaiblir.
Présidentielle en Turquie 🇹🇷 : "L'atout maitre de l'AKP, c'est #Erdogan lui-même", selon notre correspondant @ludovicdf, invité du #DebatF24 ce mercredi soir. Le #DebatF24 en replay ici ➡️ https://t.co/m8OrCG1mRi pic.twitter.com/I4a3B8zrQ8
March 8, 2023Reste que si beaucoup auraient préféré voir les populaires maires d'Istanbul ou d'Ankara, Ekrem Imamoglu et Mansur Yavas, adoubés face au président sortant, tous lui accordent d'être un des rares à pouvoir rassembler l'opposition. "La force de Kemal Kiliçdaroglu n’est pas sa personnalité, mais celle de son adversaire, estime Ludovic de Foucaud. L’opposition veut insister sur ce qu’il propose : ce n’est pas un homme, mais un projet. Ils veulent en finir avec le "one man rule" (la loi d'un seul homme), cette espèce de système ultra vertical, présidentialiste, césariste comme diraient certains, qu’Erdogan a construit autour de lui".
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Campagne électorale
Présidentielle en Turquie : l'opposition unie face à un Erdogan "plus fragilisé que jamais"
Le Débat de France 24
Turquie : Kemal Kiliçdaroglu candidat unique de l'opposition, un défi pour Recep Tayyip Erdogan
Présidentielle en Turquie : l'opposition parvient à désigner un candidat commun face à Erdogan
Valeurs Actuelles
La Courneuve : une balle perdue atterrit dans une chambre d’enfants
L’histoire se termine bien, car aucun blessé n’est à déplorer, mais elle aurait pu prendre une tournure dramatique. Comme l’a relaté 20Minutes, ce lundi 13 mars, citant des informations de CNews, les forces de l’ordre ont été contactées, le 10 mars, par un habitant de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Selon les éléments dont dispose la chaîne d’information, qui s’appuie sur une source policière, une balle perdue a traversé l’appartement de cet homme qui a appelé la police. Après avoir brisé une vitre du logement, ladite balle a traversé un mur. Et cela, avant de se loger dans un lit, situé dans la chambre des enfants. Les policiers ont ouvert une enquête. L’objectif sera pour eux de faire toute la lumière sur les circonstances de ces événements.
Des faits qui ne sont pas isolés
Dans l’article de CNews, il est précisé que – selon les premiers éléments de l’enquête – le riverain chez lequel la balle s’est logée n’aurait aucun conflit avec ses voisins. La source policière qui s’est confiée à nos confrères a expliqué que le tir pourrait provenir de la cité des Cosmonautes. Il s’agit d’un point de deal connu par les forces de l’ordre. Cette cité se trouve dans la commune voisine de Saint-Denis, située dans le même département.
Les faits évoqués ci-dessus ne sont pas isolés. Mi-février, nous nous étions par exemple fait l’écho d’un autre article de CNews dans lequel nos confrères rapportaient qu’une balle perdue de kalachnikov avait fini sa course dans l’appartement d’une famille vivant à Nantes (Loire-Atlantique). Et, plus précisément, dans le mur d’une chambre d’enfants.
L'Humanité
Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »
La rencontreEn s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.
Kareen JanselmeC’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.
Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?
Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…
Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.
Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.
J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»
Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.
Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».
Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoirDans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?
Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.
Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.
Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.
En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…
Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.
Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.
La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »
Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.
Quand vous êtes-vous sentie féministe ?
Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.
Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »
Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.
Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?
Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.
On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…
Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »
Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale.
Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.
Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.
Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.
L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?
Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.
Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.
Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »
Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité.
Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.
michelle perrotdroit des femmesFéminisme Известия (RUS)
Украинские боевики за ночь выпустили 43 снаряда по Херсонской области
Киевский режим продолжает обстреливать гражданскую инфраструктуру населенных пунктов левобережья Херсонской области, за ночь по территории выпущено 43 снаряда. Об этом 15 марта «Известиям» сообщил источник в экстренных службах.
Накануне в течение дня Вооруженные силы Украины (ВСУ) выпустили по населенным пунктам Алешки и Покровское по семь снарядов из ствольной артиллерии.
По населенному пункту Кардашинка выпустили шесть снарядов из ствольной артиллерии. По Подлесному — семь артиллерийских снарядов.
По населенному пункту Крынки ВСУ выпустили шесть снарядов из артиллерии. По Корсунке — семь, Днепрянам — шесть.
Информация о жертвах среди гражданского населения и разрушениях инфраструктуры уточняется.
Работа на высоте: как российские дроны уничтожают артиллерию ВФУ
С начала марта противник лишился более 80 реактивных систем и гаубиц
Накануне врио главы Херсонской области Владимир Сальдо заявил, что на линии соприкосновения в регионе установилась напряженная обстановка.
На прошлой неделе Сальдо также сообщил, что в Херсонской области усиливается система противовоздушной обороны.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Херсонская область вошла в состав России наряду с Луганской и Донецкой народными республиками и Запорожской областью по итогам проведенного там в сентябре 2022 года референдума.
Правобережная часть Херсонской области, в том числе город Херсон, с ноября 2022 года находится под контролем украинских войск.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
L'Humanité
Les brocantes de l’histoire
ChroniqueNicolas OffenstadtOn se représente souvent l’historien au travail en bibliothèque, lisant des sources anciennes, ou dans les archives, avec des cartons et des séries bien identifiées que l’on « dépouille », selon le jargon, avec régularité. C’est assurément une part importante du métier. Mais aujourd’hui les historiens aiment aussi tenter des exercices plus périlleux, faire jouer leurs émotions et le hasard dans la construction de « leurs sources », de leur matière première. Ainsi, les historiens chineurs, amateurs de brocantes – dont je suis –, écrivent l’histoire avec des documents trouvés au hasard de leurs déambulations. Certains en recherchent d’un type particulier, d’autres se fixent un cadre méthodologique pour leur quête parmi les vide-greniers. D’autres encore se laissent happer par les découvertes. Le dossier d’un banquier du XIXe siècle acheté dans un marché de livres anciens à Paris, des photographies familiales glanées dans une brocante de Tel-Aviv, une correspondance amoureuse pendant la guerre d’Algérie trouvée dans une autre à Paris ont servi de matériaux à des chercheur·es.
On voit bien que le « protocole » de travail n’est plus exactement le même qu’assis sur sa chaise en attendant l’arrivée du carton ou du document d’archive. Il y a la déambulation et l’attente de la découverte, l’excitation à parcourir le dossier de bric et de broc sur l’étal. Et parfois l’incertitude : je prends, je ne prends pas, je négocie le prix ? Cet été à Naumbourg, une ville de Saxe-Anhalt connue pour sa cathédrale et sa statuaire médiévale exceptionnelle, je m’attarde à la brocante autour de petits objets quand je suis attiré par un dossier au vert passé, rempli de documents depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1960 : ceux d’Hermann F. (né en 1905), membre du Parti communiste (SED) à Gera (en Thuringe) du temps de la RDA. J’hésite et, comme j’achète d’autres objets, le vendeur me le met dans le lot pour quelques euros de plus. Je me réjouis. Ce qui est fascinant dans un tel dossier de quelques centimètres d’épaisseur, c’est la cohabitation de papiers de nature et d’époque très variées : des carnets de comptes des années 1930, des lettres, des papiers politiques, des notes et factures diverses, des actes administratifs, des plans de construction… On aimerait répondre à tout : pourquoi ceux-là, pourquoi seulement ceux-là, qui a classé, sélectionné ? Quelles vies ont vécu les documents avant de se retrouver tous ensemble ici, comme des convives de hasard ?
Comme tous les candidats puis membres du Parti communiste, Hermann F. a rédigé son autobiographie. Son dossier en contient plusieurs versions. Je découvre toute une histoire militante allemande laissée ici à l’abandon des brocantes. Fils de tisserand – dans un centre de l’industrie textile – devenu maçon, le jeune Hermann s’engage dans les Jeunesses socialistes puis adhère au SPD et milite dans les syndicats. Inquiété par les Nazis, il passe entre les gouttes, mais sert dans la Wehrmacht. Fait prisonnier, il appartient au comité antifasciste de son camp, à Sébastopol, et travaille en tant que maçon en Crimée, avant de connaître une ascension sociale en RDA comme beaucoup de fils d’ouvriers. Il finit ingénieur et membre du conseil de district. Dans les formations du Parti, on apprend qu’il n’est pas bien doué en philosophie…
Il serait bien sûr possible de prolonger les recherches et de donner un cadre plus large à ce dossier, à la vie d’Hermann F., avec les archives du Parti de Gera, avec celles de la sécurité d’État et bien d’autres pistes. L’historien reviendrait alors à des chemins mieux assurés. Je le ferai peut-être. Allez, je viens d’écrire aux archives de Gera.
Nicolas Offenstadt France24 - Monde
Le Honduras va établir des relations "officielles" avec la Chine
Publié le : 15/03/2023 - 05:46
FRANCE 24
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La présidente du Honduras a annoncé mardi que son pays allait nouer des relations "officielles" avec la Chine. Or toute reconnaissance de Pékin par un pays entraîne de facto la rupture entre celui-ci et Taïwan. Par ailleurs, cette décision, en plein regain de tensions sino-américaines, pourrait provoquer une prise de distance de ce petit pays d'Amérique latine avec Washington.
Le Honduras va établir des relations "officielles" avec la Chine, a annoncé mardi 14 mars la présidente Xiomara Castro, à qui Taipei a aussitôt demandé de ne pas prendre cette "mauvaise décision".
"J'ai donné instruction au ministre des Affaires étrangères Eduardo Reina de gérer l'ouverture de relations officielles avec la République populaire de Chine", a annoncé Xiomara Castro sur Twitter, sans évoquer explicitement l'avenir des relations avec Taipei.
La Chine communiste, qui revendique la souveraineté sur Taïwan, n'accepte pas que des pays puissent avoir des relations diplomatiques à la fois avec elle et avec Taipei. Toute reconnaissance de Pékin par un pays entraîne de facto la rupture entre celui-ci et Taïwan.
"Piège"
"Nous demandons au Honduras de bien réfléchir et de ne pas tomber dans le piège de la Chine en prenant une mauvaise décision qui nuirait à l'amitié à long terme entre Taïwan et le Honduras", a réagi le ministère des Affaires étrangères taïwanais dans un communiqué.
Xiomara Castro, qui a pris ses fonctions début 2022, avait annoncé avant son arrivée au pouvoir son intention de reconnaître "immédiatement" la Chine communiste. Mais Tegucigalpa avait par la suite fait savoir que les relations avec Taïwan se poursuivaient, après une visite du vice-président taïwanais William Lai pour l'investiture de Xiomara Castro.
Le tweet de Xiomara Castro "ne clarifie pas quel type de relations" le Honduras souhaite nouer avec Pékin, a fait remarquer l'analyste hondurien Raul Pineda. "S'il s'agit de relations diplomatiques, cela va entraîner une rupture avec Taïwan et une prise de distance avec les États-Unis", a-t-il ajouté. "En ce moment les relations Chine-États-Unis sont très tendues, et de ce point de vue ce serait une décision très regrettable" du gouvernement de Xiomara Castro, a estimé cet analyste.
Barrages financés par Pékin
Le 1er janvier dernier, le chef de la diplomatie hondurienne avait rencontré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Xie Feng, en marge de la cérémonie d'investiture du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
Le 2 février, il avait annoncé des négociations avec la Chine pour construire un barrage hydroélectrique, tout en démentant que Tegucigalpa voulait reconnaître diplomatiquement Pékin. Pékin avait déjà financé à hauteur de 300 millions de dollars un autre barrage au Honduras, inauguré en 2021 par le président de l'époque Juan Orlando Hernandez.
L'Amérique latine a été un important champ de bataille diplomatique entre Pékin et Taipei depuis 1949, date à laquelle les communistes ont pris le pouvoir en Chine continentale et où le gouvernement nationaliste s'est réfugié sur l'île de Taïwan.
Alignés sur Washington, tous les pays d'Amérique centrale sont restés pendant des décennies liés à Taïwan. Mais aujourd'hui, seuls le Honduras, le Guatemala et le Belize entretiennent des liens avec l'île. Le Costa Rica (en 2007), le Panama (2017), le Salvador (2018) et le Nicaragua (2021) ont rompu avec Taipei et ont reconnu Pékin. Seuls 14 pays dans le monde reconnaissent Taïwan, dont le Paraguay, Haïti, le Vatican et plusieurs petites nations insulaires des Caraïbes et du Pacifique.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Sous-marins nucléaires : colère de la Chine face à l'alliance entre Washington, Canberra et Londres
La Chine met fin à trois ans de restrictions et relance ses délivrances de visas
Le nouveau Premier ministre chinois fustige la "répression" américaine visant son pays
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Paris : un aveugle et son chien-guide frappés par un chauffeur Uber
La situation a pris une ampleur choquante. Un homme non-voyant nommé Anthony, accompagné de son chien guide d’aveugle, a été violemment agressé par un chauffeur VTC de la plateforme Uber, lundi 6 mars à Paris. Ce père d’une fillette de 4 ans ne se déplace jamais sans son chien, un croisé golden retriever appelé Népia, et a l’habitude de se voir refuser l’accès à un VTC à cause de son animal. Anthony n’hésite ainsi plus à filmer ses déplacements, et son agression a été enregistrée et diffusée par RMC ce lundi 13 mars.
💬Un aveugle avec son chien-guide agressé par un chauffeur #Uber !
L’équipe de « RMC s’engage pour vous’ révèle un témoignage bouleversant. #ApollineMatin pic.twitter.com/jAA9EV5sg4
— RMC (@RMCInfo) March 13, 2023
« Il pète complètement les plombs »
Dans cette séquence, il est possible d’entendre Anthony rappeler le règlement au chauffeur Uber : « Monsieur, je suis avec ma petite fille de 4 ans que je dois emmener à l’école. Je suis non-voyant. C’est un chien guide, vous êtes obligé de me prendre. » Ce que le VTC a refusé, assurant qu’il pouvait « faire le choix de ne pas [le] prendre » dans son véhicule. Après quelques minutes d’échanges, Anthony pense que la situation est réglée et qu’il va pouvoir monter dans la voiture. Son chien entre alors en premier et se place au niveau du sol.
C’est à ce moment-là que les coups ont commencé à pleuvoir. La victime a raconté l’agression à RMC : « Il pète complètement les plombs, me saute dessus, me frappe au niveau des côtes. Il ouvre la porte côté conducteur à l’arrière, et là, il s’en prend au chien. Et j’ai ma fille de 4 ans qui est de l’autre côté et qui regarde. » Après les avoir chassés, le chauffeur est remonté dans sa voiture et a quitté les lieux. Anthony a déposé plainte pour « violences sur personne vulnérable ».
L’application Uber réagit
Pour rappel, la loi autorise l’accès aux chiens guides d’aveugles dans tous les transports. En cas de refus, une amende allant jusqu’à 450 euros peut être infligée. Contactée par RMC, l’application Uber a « condamné fermement cette discrimination grave » et a indiqué avoir suspendu définitivement le compte du chauffeur à l’origine de l’agression.
La ministre chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, a également dénoncé « l’acte de violence » contre le non-voyant et son chien d’assistance. « La suspension du chauffeur par Uber ne dédouane pas la société de mieux sensibiliser ses conducteurs », a-t-elle fait savoir. RMC a enfin révélé que le ministère des Transports échangerait avec les plateformes de VTC afin de mettre en place une charte d’engagements dans la lutte contre l’ensemble des discriminations.
New York Times - World
Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention
Nepal Dispatch
In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.
Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...
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By Sameer Yasir
Photographs and Video by Saumya Khandelwal
For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.
As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.
“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.
Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.
Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.
Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.
“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”
For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.
Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.
In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.
Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.
“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”
Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.
Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.
Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.
The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.
Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.
The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.
The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.
But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.
During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.
The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.
“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”
Their work has inspired other women in Nepal’s capital.
“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”
Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.
“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”
“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”
On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.
Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.
After the prayers, the nuns gathered outside.
Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.
She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.
One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.
And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?
“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”
Bhadra Sharma contributing reporting.
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Известия (RUS)
Минпромторг передал в МО перечень приоритетных профессий в ОПК для отсрочки
Минпромторг направил в Минобороны России перечень востребованных работников в оборонно-промышленном комплексе (ОПК) призывного возраста для отсрочки от весеннего призыва.
«Речь идет о списке работников организаций ОПК, задействованных в выполнении заданий ГОЗ, для предоставления им отсрочки от весеннего призыва на военную службу в 2023 году», — заявили ТАСС 15 марта в Минпромторге.
По данным ведомства, подход к формированию перечня подлежащих брони граждан будет оптимизирован с учетом соблюдения баланса интересов Минобороны и ОПК.
Добавить берца: регионы начали переориентировать легпром под нужды армии
Где эта работа идет активнее всего
Накануне президент России Владимир Путин во время посещения Улан-Удэнского авиационного завода сообщил, что Минпромторг и Минобороны в настоящее время находятся в диалоге и должны будут определиться, какое решение принять по отсрочкам.
Глава государства также отметил, что в российском ОПК не хватает высококлассных специалистов. Нехватка кадров, в свою очередь, мешает выполнять гособоронзаказ.
В конце прошлого года Путин указал, что важнейшая задача предприятий ОПК России состоит в обеспечении всех подразделений и передовых частей вооружением и боеприпасами в короткий срок.
L'Humanité
Salomé Saqué, journaliste : « Cessons de caricaturer et d’exploiter la jeunesse »
EntretienÀ 27 ans, Salomé Saqué publie Sois jeune et tais-toi. Réponse à ceux qui critiquent la jeunesse. Pour la journaliste, il est urgent de changer de regard sur la génération Z.
Nadège DubessayLassée de voir les jeunes de sa génération qualifiés de « paresseux », « incultes », voire « égoïstes et individualistes », la journaliste de Blast a mené l’enquête pour tordre le cou à ces jugements infondés.
À travers des témoignages et sa propre expérience, Salomé Saqué décortique les mécanismes d’une stigmatisation qui sert parfois de paravent à l’immobilisme des classes dirigeantes sur le changement climatique et à une vision utilitariste de la jeunesse, vue comme de la chair à stages et autres emplois sous-payés.
Quelle a été votre motivation pour l’écriture de ce livre ?
Depuis longtemps, j’avais envie de me pencher sur l’incompréhension qu’il peut y avoir vis-à-vis des jeunes. C’est un sentiment que j’ai eu dès l’adolescence. Lorsque j’avais une opinion à donner, j’avais toujours la sensation que ma parole était moins écoutée que celle des adultes. Comme s’il y avait un discrédit immédiat.
Quand j’ai débuté dans le journalisme, le phénomène s’est intensifié. En tant que très jeune journaliste, je n’avais pas la même légitimité. Je me suis aperçue que nous étions plusieurs à ressentir cet agacement. J’avais commencé à faire des recherches, à recueillir des témoignages.
En mai 2022, quand un actionnaire de TotalEnergies, âgé d’une soixantaine d’années, a insulté une jeune militante pour le climat en la traitant de « connasse » et en lui crachant « crève et fais pas chier ! », là, je me suis dit qu’il fallait vraiment que j’y aille.
Vous avez rencontré une centaine de jeunes, dans toute la France, issus de toutes les catégories sociales. Qu’est-ce qui vous a le plus marquée ?
Leur abattement, leur fatigue. Nous sortions à peine des confinements et le Covid a été une épreuve extrêmement rude pour eux. Y compris pour ceux issus de milieux favorisés.
Ils témoignent : Génération Covid, une jeunesse sacrifiée ?J’ai aussi été frappée par leur inconscience des inégalités. Ceux qui galèrent le voient bien, mais ils ne savent pas exactement pourquoi et ont tendance à rejeter la faute sur eux-mêmes, à se dévaloriser. Beaucoup sont dans l’autoflagellation.
Vous expliquez que ces attaques ont gagné en intensité ces dix dernières années. Pourquoi ?
Le traitement injuste réservé à la jeunesse résulte de la place donnée aux éditorialistes – qui sont souvent des hommes d’un certain âge – sur les plateaux de télévision et de l’augmentation des tensions sociales liées aux politiques néolibérales.
En 2012, l’Observatoire des politiques de la jeunesse avait publié une étude où les chercheurs expliquaient comment les médias n’avaient fait qu’accentuer cette tendance à diviser la jeunesse en deux : les dangereux, au premier rang desquels figuraient les jeunes hommes de banlieue, et les fragiles, à la dérive, qu’il fallait protéger et accompagner. Une image binaire qui manquait de nuances et, surtout, qui ne donnait pas la parole aux premiers concernés. Cette transformation du système médiatique laisse de moins en moins de place à des articles de fond et facilite la stigmatisation de la jeunesse.
Durant le Covid, les médias ont pourtant enfin reconnu la grande précarité des jeunes…
Oui, mais très tardivement. Au cœur de la crise, au moment où les jeunes avaient besoin de soutien, ils étaient, selon les médias, irresponsables, propagateurs du virus. On a vu cette traque, avec des articles entiers sur une fête dans un appartement…
La rave party en Bretagne a occupé la une des journaux en continu pendant des semaines, pour savoir si ces jeunes devaient être punis ou non… Huit mois plus tard, on s’apercevait qu’ils remplissaient par milliers les files d’aide alimentaire. Les politiques publiques sont arrivées à la traîne, et avec des mesures totalement insuffisantes.
Boom de la pauvreté : des jeunes, sans droits, en pleine détresseLes jeunes sont plus diplômés, mais le taux d’emploi précaire des 15-24 ans est passé de 17,3 % à 52,6 % entre 1982 et 2020. Pourquoi les dispositifs ont-ils échoué ?
Contrairement aux idées reçues, les jeunes travaillent. Ils sont pléthore dans des emplois extrêmement précaires, flexibilisés. Ce sont les premiers abonnés au statut d’autoentrepreneur. Avec l’apprentissage, les stages qui s’enchaînent, l’alternance… ils se donnent à fond et remplacent des emplois, sans aucun espoir d’embauche. Juste pour avoir une ligne en plus sur leur CV.
Formation. Le boom très sélectif de l’alternanceCes dispositifs subventionnés par l’État coûtent cher. Mais les entreprises sont les premières à bénéficier d’une main-d’œuvre extrêmement peu coûteuse, voire gratuite. Arrêtons de croire qu’il s’agit d’améliorer les conditions de la jeunesse. On atteint des sommets avec le Service national universel, qui va coûter extrêmement cher.
SNU : le plan de Macron pour une jeunesse mise au pasCette idée d’ordre, d’uniforme, plaît aux plus âgés, à l’électorat d’Emmanuel Macron. À côté, les besoins essentiels des jeunes – l’accès aux études, à l’emploi, au logement – ne sont pas pris en compte. Et l’ensemble des dispositifs jeunes de ces derniers quinquennats est de la même nature.
Selon vous, l’inégalité des chances s’est-elle accrue ?
Ce qui est certain, c’est que l’accès au patrimoine s’est vraiment dégradé. Il est de plus en plus difficile d’y avoir accès par la force du travail. La richesse d’une vie est liée à l’héritage.
Aujourd’hui, les écoles privées fleurissent, le marché des cours particuliers explose. Alors, bien sûr, la reproduction sociale est extrêmement forte.
Difficile d’aborder la jeunesse sans parler des réseaux sociaux. Pourquoi parlez-vous d’« idéologie méritocratique » ?
Internet est un produit du néolibéralisme dominé par les Gafam. Les jeunes sont nés avec cet espace extraordinaire, terrible aussi. Beaucoup voient dans leurs influenceurs préférés l’illusion d’une réussite possible.
Face aux difficultés qu’ils rencontrent, au pessimisme lié à la crise écologique, on leur propose un monde merveilleux, la possibilité d’une réussite fulgurante par la force du travail dans un domaine qu’ils aiment, alors que la réussite dans le monde traditionnel paraît difficile, voire impossible. Finalement, cette idéologie méritocratique ne leur fera que du mal.
Essais. Autour de l’illusion du mériteSans surprise, lorsque vous demandez aux jeunes ce qui les inquiète le plus, la crise écologique revient toujours…
Oui, quel que soit leur milieu social. Ils ne sont pas tous informés au même degré. Mais tous sont conscients de la gravité de la crise. Surtout, ils s’aperçoivent que les personnes censées la gérer ne prennent pas les dispositions nécessaires. Ils vivent les canicules, les incendies, les sécheresses…
Alors, soit ils s’impliquent et se disent qu’il faudra bien que quelqu’un écoute, soit – et c’est la majorité – ils rejettent un futur qui leur paraît si sombre. L’avenir terrible qu’on leur promet les paralyse. Ils n’ont que 18 ans. C’est effrayant.
Quelle forme prend leur engagement ?
Il passe peu par les urnes. L’abstention reste le premier parti des jeunes. Quand ils votent, c’est pour des partis qui proposent une rupture avec le système politique traditionnel, et surtout pour l’élection présidentielle. La plupart ne connaissent pas toutes les élections et, surtout, ne voient pas leur utilité.
L’engagement politique devient de plus en plus ponctuel, dans des actions spécifiques, là où les jeunes pensent pouvoir avoir une influence. Ils ne vont pas voter, mais ils iront manifester.
« C’est un truc de grand, t’occupes » : les jeunes sommés de ne pas s’intéresser aux retraitesBeaucoup de leurs luttes sont contre les discriminations, quelles qu’elles soient. On ne se bat plus uniquement pour ses propres droits, mais aussi pour ceux des autres. C’est particulièrement vrai dans les manifestations féministes, où de nombreux jeunes hommes sont présents. Même si la majorité ne va pas dans la rue, on observe un vrai changement de mentalité.
Vous dites qu’il est urgent de changer collectivement de regard sur la jeunesse. Qu’espérez-vous avec ce livre ?
La population doit comprendre combien les décisions politiques prises aujourd’hui condamnent notre droit à un avenir désirable. Il ne suffit pas de gâter ses petits-enfants ou ses enfants. La solidarité intergénérationnelle familiale ne nous sauvera pas de la crise climatique.
Si on continue à alimenter ce système productiviste dévastateur, destructeur de la planète, on va aller dans le mur. Ce sont les scientifiques qui le disent. Il faut arrêter de dire que les jeunes sont soit très cons, soit merveilleux, et qu’ils vont changer le monde. Ils ne détiennent pas les ressources de ce pays, ni le patrimoine, ils ne siègent pas dans les instances dirigeantes. On ne peut pas attendre qu’ils vieillissent. C’est maintenant qu’il faut agir.
Sois jeune et tais-toi. Réponse à ceux qui critiquent la jeunesseJeunessePrécaritéRéchauffement climatiqueengagement New York Times - World
Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future
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An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”
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By Andrew Higgins
TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.
The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.
“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”
Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.
For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.
“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.
Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.
“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.
Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.
Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”
He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.
Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.
But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.
Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.
Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.
“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.
One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.
The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.
“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.
Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.
With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.
Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.
Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.
By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.
The current renovation finally broke the streak of failure.
Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.
The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”
Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.
In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.
Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.
But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.
“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”
Fatjona Mejdini contributed reporting.
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France24 - World
Alaska oil project approval adds yet another climate concern
Issued on: 14/03/2023 - 14:59Modified: 14/03/2023 - 15:11
The Biden administration is approving a scaled-back version of ConocoPhillips' $7 billion oil and gas drilling Willow project in Alaska, the US Department of Interior said on Monday, drawing cheers from Alaskan officials and the oil industry but criticism from environmental advocates. FRANCE 24's Environment Editor Valerie Dekimpe tells us more.
Valeurs Actuelles
Lyon : le principal suspect de l’agression de policiers arrêté six mois après
La dernière pièce du puzzle ? Dimanche 12 mars, le principal suspect de l’agression de policiers à Lyon a été interpellé, six mois après les faits, rapporte Le Parisien. L’individu a été interpellé jeudi 9 mars à Vénissieux (Rhône) pour des faits de vol en flagrant délit. Il doit comparaitre le 13 mars pour ces faits, mais également pour une affaire plus ancienne, pour laquelle il était par ailleurs recherché.
En effet, le 20 juillet 2022, trois policiers en civil l’avaient poursuivi après le vol à l’arraché d’un collier, dans une rue du quartier populaire du VIIe arrondissement de Lyon, près de la place de la Guillotière.
Sauvé par la foule
Mais l’individu avait été « sauvé » de l’interpellation par une foule qui s’en était pris aux fonctionnaires de police. Ceux-ci avaient été blessés. Le voleur avait ainsi pu prendre la fuite. L’affaire avait rapidement pris une tournure polémique lorsque divers responsables politiques s’étaient emparés de l’affaire pour dénoncer l’insécurité minant le quartier de la Guillotière et les violences subies par les forces de l’ordre.
Trois individus ont finalement été mis en examen dans l’instruction judiciaire ouverte après cette scène de violences et clôturée le 22 février dernier. L’avocat des policiers, qui se sont constitués partie civile, Me Laurent Bohé, se « félicite » de cette dernière interpellation. « Les policiers sont soulagés d’apprendre que cet individu est interpellé. L’affaire va pouvoir être complètement et sereinement examinée par les juges », a-t-il déclaré.
Lyon : les dernières actualités
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Pasaporte para salir de Rusia: dar a luz en Argentina
Desde el inicio de la guerra de Ucrania, muchas mujeres rusas embarazadas viajan al país sudamericano donde obtener la ciudadanía es relativamente fácil, si dan a luz ahí.
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Por Natalie Alcoba
BUENOS AIRES, Argentina — Los pasajeros comenzaron a alejarse hasta que en el control migratorio solo quedaron las mujeres embarazadas.
Entre ellas estaba Maria Konovalova, que fue apartada del resto de los viajeros y le hicieron preguntas por su embarazo. Estaba embarazada de 26 semanas, según le dijo a los funcionarios de inmigración en el aeropuerto internacional de Ezeiza, el mes pasado.
Luego le dijeron que se reuniera con otras mujeres rusas, también embarazadas, en una zona común del aeropuerto, donde movieron muebles para sentarse y hacían bromas para calmar los nervios.
“Era bastante extraño, era como un campamento de mujeres embarazadas”, relató Konovalova, quien estuvo retenida 24 horas hasta que un juez ordenó la liberación de las seis mujeres detenidas.
Desde que el Kremlin ordenó la invasión de Ucrania, miles de rusos que esperan bebés han llegado a Argentina atraídos por el procedimiento relativamente fácil y rápido del país para concederles pasaportes que les darán a sus hijos, y a ellos, más libertad que sus pasaportes rusos.
Los rusos no necesitan visado para entrar en Argentina. Y una vez que nacen, sus hijos son automáticamente ciudadanos argentinos, lo que les otorga a los padres el derecho a la residencia permanente y también es una vía rápida para obtener un pasaporte argentino.
“Cuando me enteré que iba a tener un niño, dije: ‘Tengo que mudarme, no quiero que sea carne de cañón en ese país’”, cuenta Konovalova, de 25 años y natural de San Petersburgo, Rusia.
Lo que empezó como grupos pequeños se ha convertido en grandes cantidades de personas, según los funcionarios de migración argentinos. En enero llegaron unas 4500 personas rusas, cuatro veces más que el pasado enero, aunque no está claro cuántas eran mujeres embarazadas. Dos grandes hospitales de Buenos Aires afirman que entre el 25 por ciento y el 45 por ciento de los bebés nacidos en sus maternidades entre diciembre y enero eran de mujeres rusas.
Las empresas argentinas están sacando provecho de la agitación mundial provocada por la invasión rusa de Ucrania comercializando de manera agresiva los partos en el país como una vía hacia la ciudadanía.
“Parto en Argentina. El país más rápido del mundo para conceder pasaportes a los padres”, proclama en su página web RU Argentina, una organización que ayuda a los rusos en Argentina. Su paquete VIP, que incluye traductores, clases de español y residencia permanente para los padres, cuesta 15.000 dólares.
Otra agencia, Eva Clinic, exhibe hospitales privados y consejos para descubrir Buenos Aires en su cuenta de Instagram. En una noche reciente, Ekaterina Bibisheva, una sexóloga y bloguera rusa con 4,8 millones de seguidores en Instagram, llegó al aeropuerto internacional. Bibisheva fue recibida con una pancarta y flores, mientras dos hombres vestidos con camisetas de fútbol de Argentina hacían trucos futbolísticos para ella y su familia.
“Me dijeron que, en Argentina, el parto era como un cuento de hadas”, le dijo Bibisheva, de 34 años, a la doctora Karina Fraga a través de un traductor unos días después durante una cita en Buenos Aires. La consulta de la obstetra estaba adornada con esculturas de mujeres embarazadas y sobre su mesa había un bol lleno de caramelos con envoltorios rusos.
Bibisheva ya es madre de dos hijos, pero hacía tiempo que quería dar a luz en Argentina. El pasaporte “es un extra”, dijo la bloguera, cuya misión es educar a las mujeres para que disfruten de su sexualidad.
Algunas organizaciones han atraído la atención de los legisladores argentinos, que afirman que se está abusando de la política migratoria de puertas abiertas del país.
Florencia Carignano, directora de Migraciones en Argentina, cree que la mayoría de los rusos que esperan bebés no tienen intención de vivir en el país, sino que buscan un pasaporte que les permita entrar en más de 170 países sin visado y obtener una visa estadounidense válida hasta por 10 años. En la actualidad, los rusos solo pueden ingresar en 87 países sin visado.
Su departamento está vigilando más de cerca a los rusos, cancelando las residencias permanentes de las personas que pasan mucho tiempo fuera del país y realizando comprobaciones de domicilio de las mujeres embarazadas recién llegadas para asegurarse de que realmente viven allí.
“Lo que está en juego es la seguridad de nuestro pasaporte”, dijo Carignano, que citó el caso de dos personas acusadas de ser espías rusos en Eslovenia y que tenían un pasaporte argentino.
La policía también investiga la posibilidad de que algunas organizaciones que ayudan a los rusos podrían estar blanqueando dinero e implicadas en actividades del crimen organizado. El mes pasado, unos agentes hicieron una redada en una organización acusada de usar documentación fraudulenta para ayudar a los rusos a obtener papeles de residencia y ciudadanía.
Christian Rubilar, abogado especializado en inmigración, que representó a tres de las seis mujeres embarazadas que fueron detenidas en el aeropuerto, calificó de discriminatoria la reacción de los funcionarios argentinos.
Dijo que, si bien es cierto que un bebé argentino permite a los padres evitar el periodo de espera de dos años que suele exigirse antes de solicitar la nacionalidad, aún deben cumplirse otros requisitos.
“Lo más importante es vivir acá”, lo que significa pasar al menos siete meses al año en Argentina, explica Rubilar. Después se tarda entre uno y tres años en obtener la nacionalidad.
Para Pavel Kostomarov, aclamado director de cine ruso, obtener el pasaporte era proteger a su familia. En mayo de 2022, emigró a Argentina con su esposa Maria Rashka, diseñadora de producción cinematográfica. Temían por su seguridad debido al apoyo que le dieron a un político de la oposición, por lo que huyeron de Moscú y finalmente llegaron al país austral. En agosto nació su hija Alexandra, su “pequeña porteña”, un término que se usa para referirse a alguien nacido en la capital argentina.
“Los rusos están buscando un lugar para escapar”, dijo Kostomarov, de 47 años. “No queremos formar parte de la agresión. Es muy vergonzoso. No somos combatientes, no somos revolucionarios”.
El cineasta sostiene que su plan es quedarse en Argentina para “salvar una vida joven”. Están intentando adaptar una película de Netflix que Kostomarov iba a empezar a rodar en Rusia antes de que estallara la guerra.
En Buenos Aires, la nueva presencia rusa es notable en Palermo, un barrio de moda, y Recoleta, un vecindario de lujo, donde muchos se han asentado. El ruso se oye a menudo en las calles y los hospitales locales tienen letreros en cirílico.
The New York Times habló con 10 familias con hijos recién nacidos o con bebés en camino. La mayoría habían venido por su cuenta, sin ayuda de ninguna organización. Muchos están tomando clases intensivas de español. Buscan trabajo o desempeñan oficios remotos en zonas horarias diferentes. Las redes de apoyo en Telegram, la aplicación de mensajería, ofrecen consejos sobre cómo asentarse y desenvolverse en una nueva cultura.
Irina Bugaeva, de 31 años, y su marido Aisen Sergeev, de 32, eligieron Argentina por su reputación de país acogedor. Son yakutos, un pueblo indígena que vive en el norte de Rusia. Cuando el presidente Vladimir Putin anunció la movilización de soldados en septiembre, temieron que Sergeev fuera reclutado.
“Se estaban llevando a gente de pueblos que no conocen sus derechos”, dijo Bugaeva, que trabaja en producción cinematográfica con su marido. Su hijo, Duolan, nació en noviembre, y han estado viviendo de sus ahorros y del dinero que Sargeev obtiene de sus contratos como trabajador autónomo. También tienen una hija, Leia, de 5 años.
“Extraño el invierno. Extraño los 50 grados bajo cero, aunque parezca una locura, pero es así”, dijo Bugaeva, que también es activista de los derechos de la mujer y del medioambiente. “Tengo muchas ganas de regresar a casa, pero mi casa ya no es mi casa”.
El mes pasado, se convocó una manifestación contra la guerra ante la embajada rusa en Buenos Aires por el primer aniversario de la invasión. Y las parejas con bebés abundaban entre la multitud.
Entre ellas estaba Konovalova, que trabaja como profesora de inglés, con una pegatina de protesta en su vientre de embarazada.
Tras su experiencia en el aeropuerto, le preocupaba no ser aceptada en su nuevo hogar. Pero se concentraba en conseguir un apartamento, encontrar un hospital y esperar a que llegara su marido, Yuriy. Corrió a recibirlo cuando salió por la puerta del aeropuerto, dos semanas después de la llegada de ella, y lo abrazó con fuerza.
Al principio, su plan era viajar al país por el pasaporte del bebé y seguir adelante. Pero ahora quieren quedarse y ver qué les depara Argentina.
“Se trata de buscar la vida, con V mayúscula”, dijo Konovalova. “En Rusia no hay vida, se trata de sobrevivir”.
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Известия (RUS)
Мощность взрывчатки в машине в Мелитополе была около 2 кг в тротиловом эквиваленте
Мощность взрывчатки, взорванной 14 марта в автомобиле в Мелитополе, составила 2 кг в тротиловом эквиваленте. Об этом 15 марта рассказал председатель движения «Мы вместе с Россией» Владимир Рогов.
«Масса самодельного взрывного устройства составила около 2 кг в тротиловом эквиваленте. Целью покушения стал Иван Ткач — предприниматель, руководитель муниципального транспортного предприятия. От полученных травм чиновник скончался в больнице», — написал он в Telegram.
Рогов также заявил, что в машине находилась сотрудница предприятия Елена Сиващенко. Ее состояние врачи оценивают как тяжелое. Также в результате взрыва пострадал проходящий мимо местный житель Александр Зиновьев. Он получил травмы лица.
Перешли границы: чем закончилась атака диверсантов на села в Брянской области
И как развивались события, начавшиеся в Климовском районе утром 2 марта
Накануне Рогов сообщил о взрыве автомобиля в районе рынка в Мелитополе. Он прозвучал около 18:40. Первоначально сообщалось, что его сила составила около 1 кг взрывчатого вещества в тротиловом эквиваленте. В тот же день владелец машины Иван Ткач скончался в больнице от полученных ран.
Также 14 марта самодельное взрывное устройство сработало рядом с автомобилем в Новой Каховке Херсонской области. Глава Новокаховского городского округа Владимир Леонтьев сообщил об одном пострадавшем. Местный житель был доставлен в больницу, его жизни и здоровью ничего не угрожает. Городские власти квалифицировали произошедшее как теракт.
France24 - World
Biden approves 'carbon bomb’ Willow drilling plan
Issued on: 14/03/2023 - 12:18Modified: 14/03/2023 - 12:26
Solange MOUGIN
The Biden administration has green-lighted a vast drilling plan in Alaska. This comes despite his campaign pledge to cease new oil projects in the state. The Willow plan has created widespread outrage for many environmentalists call it "a carbon bomb" that will increase climate change. FRANCE 24's Solange Mougin tells us more.
Valeurs Actuelles
Antibes : un quadragénaire mortellement poignardé dans un appartement, deux suspects interpellés
Les faits ont eu lieu tard dans la nuit, ou tôt le matin. Ce dimanche 12 mars, un homme d’une quarantaine d’années a été retrouvé mort dans un appartement situé au boulevard Dugommier, à Antibes (PACA), rapporte BFMTV. Prise en charge vers les 8 heures du matin par les pompiers et le Samu, la victime présente une plaie au niveau de l’abdomen. C’est un couteau qui est à l’origine de cette blessure, indique la chaîne d’information en continu.
Des motifs à déterminer
À ce stade, deux suspects ont été interpellés par la police avant d’être placés en garde à vue, a appris BFMTV de source policière. Tous deux sont en couple et il est possible qu’ils aient été amis avec la victime. Les faits auraient d’ailleurs eu lieu dans l’appartement où le corps a été retrouvé, celui de la femme suspectée au côté de son conjoint. Les trois individus auraient passé la soirée ensemble avant que cela ne dégénère. Tous les motifs de l’affaire restent encore à éclaircir. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat d’Antibes.
Antibes : les dernières actualités
Известия (RUS)
Срок полномочий президента Узбекистана предложили продлить до семи лет
В проект поправок конституции Узбекистана внесено предложение о продлении срока полномочий президента страны с пяти до семи лет.
«Президент Республики Узбекистан избирается гражданами Республики Узбекистан на основе всеобщего, равного и прямого избирательного права при тайном голосовании сроком на семь лет», — говорится в проекте конституционного закона «О конституции Республики Узбекистан», обнародованном 15 марта.
Также проект содержит положение о том, что в отношении действующего президента Узбекистана Шавката Мирзиёева не будет действовать запрет на избрание главой государства не более двух сроков подряд.
В первой редакции конституции Узбекистана срок полномочий президента определялся пятью годами. В апреле 2002 года было принято решение о продлении полномочий до семи лет. В декабре 2011 года их вновь сократили до пяти лет.
Новый курс: в Конституции Узбекистана планируется изменить половину статей
В чем суть предложенной президентом Мирзиёевым реформы
Накануне сенат Узбекистана одобрил решение законодательной палаты парламента о проведении 30 апреля референдума по проекту новой конституции. Сенат также одобрил проект закона о новой конституции.
В июле 2022 года в Нукусе, столице Республики Каракалпакстан, прошли незаконные демонстрации. Участники протестных акций выступали против проведения референдума по поправкам в конституцию. Они не одобрили планы властей о внесении изменения относительно республики. Так, из документа предлагалось изъять статьи о суверенном статусе Каракалпакстана и его праве на выход из состава Узбекистана.
На фоне митингов на территории республики действовало чрезвычайное положение. После этого палата парламента Узбекистана проголосовала за исключение из проекта изменений в конституцию статей, в которых упоминается статус республики.
France24 - World
Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
Presented by
Issued on: 31/01/2023 - 15:00
The green paths
From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism
Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.
Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.
“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”
Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.
“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”
All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”
In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.
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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
L'Humanité
Violences sexuelles. « La société a encore du mal à croire les enfants »
ActuEn Seine-Saint-Denis, l’étude de cent dossiers de placement d’enfants pour violences sexuelles révèle le poids de l’inceste et débouche sur un plan d’accompagnement et de prévention.
Kareen JanselmeIl y a d’abord eu ce rapport sur la prostitution des mineures, réalisé par l’Observatoire des violences faites aux femmes de Seine-Saint-Denis. « Quand on s’est rendu compte que pratiquement l’ensemble des mineures victimes de prostitution avaient été victimes d’agressions sexuelles, on s’est dit qu’il fallait agir le plus tôt possible, raconte Lucie Debove, cheffe de service de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du département. Il fallait agir à la fois dans le repérage en famille mais aussi dans l’accompagnement en établissement, car parfois les mineurs sont placés pour un autre motif et révèlent avoir subi des violences plus tard, quand ils sont sécurisés dans leur placement. »
Seine-saint-denis. La prostitution des mineurs, un phénomène encore mal connuCes personnes, aujourd’hui adultes, nous disent comment les violences subies dans l’enfance ont marqué leur vie.
Puis il y a eu le travail de la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Civiise), créée en 2021. « Les témoignages que nous entendons à la Civiise nous marquent, réagit Ernestine Ronai, membre de cette commission mais aussi de l’Observatoire des violences faites aux femmes. Ces personnes, aujourd’hui adultes, nous disent comment les violences subies dans l’enfance ont marqué leur vie. Il est donc important de mieux repérer les violences sexuelles, pour enclencher une prise en charge et limiter ainsi les séquelles. »
Inceste. Les victimes prennent la parole : « Aujourd’hui, on chuchote mais il faut qu’on hurle ! »L’Observatoire des violences faites aux femmes de Seine-Saint-Denis et l’ASE ont donc sélectionné cent dossiers de placements d’enfants, retenus « du fait de la gravité des violences sexuelles subies ».
73 % ont été victimes d’inceste alors qu’ils ou elles étaient placés
Après étude, il s’est avéré que 73 % ont été victimes d’inceste, 94 % ont été violentés par un proche, et 29 % ont subi des violences sexuelles alors qu’ils ou elles étaient placés. « Le taux d’inceste m’a surprise, car ce chiffre est énorme », s’inquiète Ernestine Ronai, qui a dirigé l’étude.
Juliet Drouar : « L'inceste est structurel dans notre société »Les victimes sont en grande majorité des filles, agressées le plus souvent par au moins deux auteurs ; les premières violences sexuelles sont vécues à 9 ans en moyenne.
« Le fait que les violences sexuelles puissent continuer après le placement, notamment dans les familles, lorsqu’il y a des droits de visite accordés par le juge, nous a marqués, explique Lucie Debove. Dès qu’il y a des clignotants sur la violence intrafamiliale, cela nécessite d’évaluer de façon très approfondie pour transmettre au juge le plus de constats possible. Certains enfants ont pu aussi être victimes au sein du lieu de placement, par d’autres enfants. Cela nous montre que, quand les enfants ont été victimes et n’ont pas un accompagnement psychologique adapté, ils peuvent parfois devenir auteurs. »
« Que tous les 9-12 ans, puissent bénéficier d’interventions sur la vie affective, la vie relationnelle et la sexualité »
Comment élaborer un véritable plan d’action de lutte contre les violences sexuelles ? En s’inspirant de cette étude dans le nouveau schéma 2023 de prévention et de protection de l’enfance. Une prévention tout public et une autre plus spécifique, dédiée aux mineurs confiés, sont déjà prévues, avec des interventions en milieu scolaire, dans tous les foyers et auprès d’enfants placés chez des assistantes familiales par des associations spécialisées, subventionnées par le département.
Inceste. Prévenir et détecter : à l’école, les savoir-faire existent« Notre objectif est que tout une classe d’âge, les 9-12 ans, puisse bénéficier d’interventions sur les thématiques de la vie affective, de la vie relationnelle, de la sexualité, et qu’il en soit de même pour les professionnels », reprend Lucie Debove. L’étude a également mis en avant la fonction de repérage et de signalement de l’ASE.
Un outil pour repérer et signaler l’incesteUne recherche-action va être menée avec sept équipes de professionnels (PMI, foyer d’urgence…) pour mieux analyser les pratiques de détection et d’accompagnement sur ces questions spécifiques. L’accompagnement psychologique, trop souvent stoppé après trois mois, doit aussi être prolongé.
La procédure pénale, souvent longue, non expliquée, entraîne une autre violence
La procédure pénale, souvent longue, non expliquée, entraîne une autre violence. L’enfant nécessiterait d’être plus informé, plus préparé à la durée de l’enquête, mais aussi aux nombreuses possibilités de classement sans suite ou de non-lieu. La réparation doit pouvoir continuer malgré cela.
« La société a du mal à croire les enfants, insiste Ernestine Ronai. Ce que l’enquête nous montre, c’est l’ampleur des violences. Cela nous aide à penser que les enfants disent la vérité. Nous devons travailler la question des violences sexuelles pour mieux les prendre en charge et alerter toute la société ».
Inceste. Édouard Durand (Ciivise) : « Être neutre, c'est être du côté du loup »Au-delà de ses constats et préconisations, cette étude montre plus largement que la justice doit aussi être questionnée, tout comme la police, l’éducation nationale, les lieux de soin… Autant de relais nécessaires à former, pour lutter contre des violences sexuelles dont on réalise depuis peu l’ampleur monstrueuse.
Violences sexuellesincesteaide sociale à l'enfanceseine-saint-denis Valeurs Actuelles
Des Colombiens et leur laboratoire de cocaïne arrêtés dans l’Aisne
Les policiers ne s’attendaient pas à faire une découverte pareille dans un tel endroit. En janvier dernier, alors qu’ils investissaient un entrepôt vétuste à Bohain-en-Vermandois (Aisne), des enquêteurs de la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine ont découvert un véritable laboratoire de transformation de cocaïne, relate Le JDD, ce samedi 11 mars.
Derrière un rideau mélanique, les forces de l’ordre ont ensuite vu surgir deux hommes au visage surpris, s’écriant « Quimicos ! Quimicos ! », ce qui signifie « chimistes » en espagnol. Ces deux individus, en plus de deux autres, qui tentaient de se cacher au milieu de dizaines de palettes de bidons de lessive et de cartons de shampooing, ont été interpellés.
Détention provisoire
Lors de leur garde à vue, les deux chimistes de nationalité colombienne, âgés de 23 et 42 ans, ont assuré être arrivés d’Espagne à la fin de l’année 2021. Ils affirment avoir été payés 2 000 euros chacun pour fabriquer du produit de coupe et pour conditionner une centaine de kilos de cocaïne sous forme de pains.
En perquisition, les enquêteurs ont saisi près de 20 kilos de cocaïne, 100 kilos de produit de coupe, mais également un four, dans l’entrepôt situé dans l’Aisne. Mis en examen pour trafic de stupéfiants par un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, les deux chimistes, ainsi que les deux autres suspects interpellés, ont été placés en détention provisoire.
Aisne : les dernières actualités
Известия (RUS)
Полиция изъяла у организаторов сети псевдоаптек 150 кг сильнодействующих веществ
В Москве и Подмосковье полицейские изъяли 150 кг сильнодействующих веществ, которые организованные группировки продавали наркозависимым через сеть псевдоаптек. Об этом сообщила журналистам 15 марта официальный представитель МВД России Ирина Волк.
По данным следствия, фигуранты дела осуществляли незаконную деятельность с марта 2022 года по февраль 2023-го. Организатор сети псевдоаптек приобретал сильнодействующие вещества через подконтрольные юрлица с лицензией.
Препараты выводились в нелегальный оборот и хранились на специально оборудованном складе.
Для продажи сильнодействующих веществ злоумышленники использовали нежилые помещения с вывесками аптечных пунктов. При этом для обычных посетителей эти псевдоаптеки были закрыты, а продажа осуществлялась только по предварительной договоренности с постоянными клиентами — наркозависимыми людьми.
Полиция задержала злоумышленников. У них обнаружили более 150 кг сильнодействующих препаратов, включая около 13 тыс. флаконов, 50 тыс. таблеток и капсул, стоимость которых по ценам черного рынка более 35 млн рублей.
Кроме того, были изъяты документы, более 30 млн рублей наличных средств, машины премиум-класса.
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Задержанным предъявили обвинения в незаконном обороте сильнодействующих или ядовитых веществ в целях сбыта, совершенных организованной группой в крупном размере. Расследование проводится в отношении восьми руководителей и участников организованных групп.
В начале марта полицейские в Иркутской области ликвидировало крупную нарколабораторию со 140 кг наркотических средств.
L'Humanité
Gagne 28 % de plus grâce à mon plan !
ChroniqueViolaine de Filippis Abate« Envoie mon code I-LOVE-MANU à ton employeur, et gagne 28 % de plus sur ton revenu annuel ! » Tel aurait pu être le slogan du gouvernement, la semaine dernière, quand Élisabeth Borne a dévoilé LE plan pour l’égalité entre les femmes et les hommes, visant notamment le travail. 28 %… c’est, d’après l’Insee, l’écart moyen de revenus constaté, tout temps de travail confondu. Avec les années, j’ai arrêté d’attendre que de vraies mesures ressortent de ce type de « plan », et c’est donc sans grande surprise qu’une nouvelle fois, j’ai pu observer qu’il est bien possible d’écrire beaucoup de pages pour ne rien dire d’intéressant, ou presque. Regardons donc ce que contient ce miraculeux plan censé nous sauver du patriarcat, ou plutôt ce qu’il ne contient pas.
Égalité femmes-hommes : on a tous à y gagnerSous le soleil, toujours aucune réforme de fond des critères qui servent à noter les entreprises en matière d’égalité via le dispositif appelé Index Egapro. Depuis sa mise en place, en 2019, les associations mais aussi les syndicats (notamment la CGT) n’ont eu de cesse de rappeler que ce système est une farce qui distribue des bonnes notes à toutes les entreprises. En effet, les critères qui servent à attribuer des points sont faits pour cela. Par exemple, dans le calcul des écarts de salaires, les temps partiels sont ramenés à des équivalents temps plein. Or, on sait que ce sont des emplois très majoritairement subis par des femmes. Cela a donc pour conséquence directe de masquer cette discrimination. De la même manière, dans le calcul de l’écart d’augmentation, seul est pris en compte le nombre de salariés augmentés de chacun des sexes, et pas le montant. En caricaturant, si un employeur augmente de 1 euro une femme et de 100 un homme, alors il aura les points. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement a annoncé que les entreprises qui ne respectaient pas l’Index ne pourraient plus candidater aux marchés publics. Mesure inopérante, bien sûr, puisque ce barème ne fonctionne pas, mais cela fait toujours décoration.
Index Egapro : un dispositif trompeurDans la suite de ce formidable menu et non content de ne pas réformer l’Index, le gouvernement annonce… son élargissement ! Parce que, oui, quand un dispositif ne fonctionne pas, le mieux à faire, c’est évidemment de le généraliser. Longue vie à l’index égalité qui va donc être étendu à la fonction publique territoriale et hospitalière, avec le même dispositif de sanctions. Doit-on rappeler que les sanctions actuelles sont totalement fictives ? Depuis l’instauration du dispositif, seulement 32 entreprises en ont subi ! Et pour cause, les textes ne prévoient qu’une sanction éventuelle, à l’appréciation de l’administration et ne pouvant grimper qu’à 1 % de la masse salariale. En conclusion, aucun plan réel pour que les femmes puissent enfin gagner le même salaire que les hommes : 28 % de plus.
Égalité hommes femmeségalité salarialeLa chronique féministe de Violaine de Filippis Abate France24 - World
Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
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Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33
The green paths
The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world
Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.
Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”
Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.
Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”
With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.
In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.
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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
Valeurs Actuelles
États-Unis : Joe Biden juge “cruelle” la loi sur les enfants trans en Floride
La politique menée par le gouverneur de Floride Ron DeSantis est considérée « honteuse » et « cruelle » par Joe Biden. Le président des États-Unis a accordé une interview à l’émission The Daily Show lundi 13 mars. Il est revenu sur la loi « Don’t say gay », entrée en vigueur à l’été 2022 en Floride, visant à interdire l’évocation de l’orientation sexuelle et des sujets LGBTQ+ à l’école pour les élèves âgés de moins de 9 ans. Plus récemment, l’ordre des médecins de Floride a décidé d’interdire l’accès des mineurs transgenres aux traitements bloquant la puberté, mais aussi l’accès à la prise d’hormones et aux opérations chirurgicales. « Ma mère dirait que ce qui se passe en Floride n’est pas loin d’être honteux. Ce qu’ils font est juste terrible », a dénoncé Joe Biden.
« It doesn’t matter whether it’s same-sex or a heterosexual couple, you should be able to be married. » @POTUS joins @KalPenn to discuss his evolution on same-sex marriage, and how the government can protect the transgender community. pic.twitter.com/HqurEvVctE
— The Daily Show (@TheDailyShow) March 13, 2023
La politique décriée du gouverneur floridien
Pour lui, « ce n’est pas comme si un enfant se réveillait un jour et disait ‘Vous savez quoi, j’ai décidé de devenir un homme ou une femme’ ». Le président américain a tenu à rappeler qu’il s’agissait d’« êtres humains » : « Ils ont des sentiments. Ils ont des émotions (…) cela me semble cruel. »
La politique du gouverneur républicain Ron DeSantis est vivement critiquée par ses opposants. Celui qui est décrit comme un potentiel prétendant à l’investiture républicaine pour la prochaine échéance présidentielle défend des positions très conservatrices et n’hésite pas à s’en prendre à des entreprises puissantes. Fin février, il a révoqué la « zone économique spéciale » de Disney World qu’il accuse d’endoctriner les enfants au sujet des questions LGBT+.
Известия (RUS)
Кара-Мурза отказался признать вину в госизмене
Публицист Владимир Кара-Мурза (настоящий материал касается физического лица, выполняющего функции иностранного агента Владимира Кара-Мурзы) заявил 15 марта, что не признает вину в распространении фейков о Вооруженных силах России, руководстве нежелательной организацией и государственной измене.
«Обвинение мне непонятно. Виновным себя не признаю», — говорится в публикации в Twitter-аккаунте публициста, на которую обратили внимание «Известия».
Семь лет за фейки: наказание за дискредитацию СВО ужесточат
Госдума рассматривает поправки в УК и КоАП об ответственности за ложные сведения об участниках спецоперации
По данным следствия, Кара-Мурза в ходе выступления в палате представителей американского штата Аризона сообщил заведомо ложную информацию о действиях ВС России в ходе спецоперации по защите Донбасса. 22 апреля 2022 года Кара-Мурза был арестован, и в тот же день Минюст включил его в реестр физлиц-иноагентов.
Кроме того, подсудимому вменяют работу в интересах неправительственной организации, деятельность которой считается нежелательной на территории России. Речь идет о конференции в поддержку политзаключенных, которая состоялась в московском Сахаровском центре (признан иностранным агентом) 27 октября 2021 года и, по мнению следствия, была оплачена НПО Free Russia Foundation (признана нежелательной в России организацией).
Также отмечается, что Кара-Мурза выполнял обязанности вице-президента фонда, однако, по данным «Известий», летом 2021 года оставил должность. Тем не менее в распоряжении СК России появились доказательства того, что он давал консультации сотрудникам иностранных спецслужб, продолжая таким образом работать на нежелательную организацию. Стоимость услуг оценивалась в $30 тыс. в месяц.
Максимальное наказание по статье о госизмене составляет 20 лет лишения свободы, за дискредитацию Вооруженных сил России Кара-Мурзе грозит до 10 лет.
6 марта 2023 года суд продлил арест Кара-Мурзе до 27 августа.
Известия (RUS)
Сенаторы США потребовали от Пентагона отправить истребители F-16 на Украину
Группа из восьми сенаторов США написала письмо министру обороны страны Ллойду Остину с требованием направить истребители F-16 Украине. Об этом 14 марта написала газета Politico.
По информации издания, письмо было составлено сенатором Марком Келли и подписано восемью членами сената из Республиканской и Демократической партий.
«После разговора с американскими, украинскими и иностранными лидерами, работавшими в поддержку Украины на Мюнхенской конференции по безопасности в прошлом месяце, мы считаем, что США необходимо внимательно отнестись к предоставлению Украине самолетов F-16», — говорится в письме.
Сенаторы попросили Остина до 19 марта предоставить оценку различных факторов, необходимых для передачи Украине истребителей.
Неуловимые истребители: страны НАТО не пообещали Киеву самолеты
Чем закончилось девятое заседание в формате «Рамштайн»
Ранее, 6 марта, сообщалось, что военные США оценивают способности украинских пилотов к возможной подготовке работы на истребителе F-16. Еще один источник рассказал, что еще десять украинских пилотов могут приехать в США для тех же целей.
4 марта телеканал NBC рассказал, что два украинских пилота в настоящее время находятся на военной базе в США, где проверяют свои навыки на летных тренажерах. Это нужно американским кураторам, чтобы понять, сколько времени им потребуется, чтобы научить украинских пилотов управлять различными военными самолетами США, включая F-16.
Днем ранее министр обороны Украины Алексей Резников заявил, что Киев в скором времени получит от Запада истребители. При этом он отметил, что западные страны пока не дали свое согласие.
Ранее, 26 февраля, советник президента США по национальной безопасности Джейк Салливан заявил, что возможность поставок Киеву истребителей F-16 будет рассматриваться позже, на данный момент они не нужны Украине. Салливан добавил, что американский президент Джо Байден пока не планирует отправку истребителей F-16 Киеву.
За день до этого стало известно, что украинский лидер Владимир Зеленский намерен отправить США список, в котором будет указано вооружение, которое Киев хотел бы получить. В него вошли истребители F-16.
Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины после начала спецоперации России по защите Донбасса. Решение о спецоперации было принято президентом Российской Федерации Владимиром Путиным на фоне обострения ситуации в регионе из-за участившихся обстрелов со стороны украинских боевиков.
France24 - World
West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises
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Issued on: 05/09/2022 - 11:22
World bank
As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.
In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.
These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.
Soaring prices
The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes.
« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.
Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.
The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.
Tackling root causes
The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.
The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.
The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.
The Great Green Wall
As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.
The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.
Tangible results
“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.
By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.
“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.
His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.
About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.
In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.
Green future
As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.
“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.
Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa
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Etats-Unis : en Floride, les mineurs désormais interdits de… changer de genre
C’est officiel, les mineurs ne pourront plus changer de genre en Floride, aux Etats-Unis. Comme l’a relayé Le Figaro ce samedi 5 novembre, le conseil médical a voté cette décision vendredi 4 novembre, à six voix contre quatre. Aucune personne de moins de 18 ans ne pourra donc bénéficier d’opérations chirurgicales ou se voir prescrire des médicaments par des médecins pour effectuer une transition.
D’autres Etats sur la même voie ?
Cette nouvelle mesure ne s’appliquera en revanche pas aux personnes ayant déjà entamé leur transition. Ron DeSantis, le gouverneur conservateur de Floride, a estimé lors d’un débat télévisé organisé la semaine dernière qu’« une grande partie des cas de dysphorie de genre se résolvaient d’eux-mêmes une fois les enfants devenus adultes ». La dysphorie de genre fait référence à l’inconfort physique et psychique vécu par une personne par rapport au genre qui lui a été assigné à la naissance, en tant qu’individu de sexe masculin ou féminin. D’autres Etats ont tenté de faire appliquer cette même interdiction pour les mineurs, comme dans l’Arkansas ou dans l’Alabama. Mais les décisions ont été contrées par des actions en justice menées par des organisations médicales défendant ce processus de transition de genre, comme l’Académie américaine de pédiatrie.
BBC
Russia pilots reckless in drone collision - US
The US has accused Russia of reckless behaviour after an American surveillance drone crashed into the Black Sea following an encounter with Russian fighter jets.
The US says the drone was on a routine mission in international airspace when two Russian jets tried to intercept it.
The incident highlights the increasing risk of direct confrontation between Russia and the US over the Ukraine war.
Russia denied that the two aircraft made any contact.
The Russian defence ministry said the drone crashed after a "sharp manoeuvre" and that the MQ-9 Reaper drone was flying with its transponders turned off. Transponders are communications devices that allow the aircraft to be tracked.
Reaper drones are surveillance aircraft with a 20m (66ft) wingspan.
The incident happened at about 07:03 Central European Time (06:03 GMT) on Tuesday, according to the US military.
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Watch: Pentagon calls Russia's move 'unsafe, unprofessional'
"Our MQ-9 aircraft was conducting routine operations in international airspace when it was intercepted and hit by a Russian aircraft, resulting in a crash and complete loss of the MQ-9," the statement said.
Several times before the collision the Su-27 fighter jets dumped fuel on the drone in a "reckless, environmentally unsound and unprofessional manner", it said.
The US summoned the Russian ambassador in Washington, Anatoly Antonov, to protest against the move.
Following the meeting, Russian state media quoted Mr Antonov as saying that Moscow saw the drone incident as "a provocation" and that "the unacceptable activity of the US military in the close proximity to our borders is a cause for concern".
Tensions have risen over the Black Sea ever since Russia's annexation of Crimea in 2014.
Since Russia's full-scale invasion of Ukraine the US and the UK have stepped up reconnaissance and surveillance flights, though always operating in international airspace.
The key question is whether Tuesday's encounter was an attempt by Russia to disrupt the US drone and its work, or whether it was a deliberate attempt to bring it down.
According to the US, there has been a "pattern of dangerous actions by Russian pilots" interacting with allied aircraft in the region.
This means the downing of the drone could conceivably have been the result of a mistake by a Russian pilot who got too close as they "buzzed" the drone. But if this was a deliberate attack on a US aircraft by a Russian warplane, then analysts say that would amount to a huge provocation and a substantial escalation.
In that case, the attack would be seen as an attempt by the Kremlin to test the response of the United States.
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Watch: What is a MQ-9 Reaper drone?
Western allies have worked hard to stop the war in Ukraine escalating into a direct confrontation with Russia. But this incident over the Black Sea is just that. The US will now have to evaluate its response.
As US military commanders warned in their statement, this was a dangerous act that "could lead to miscalculation and unintended escalation".
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France24 - Monde
Les questions que pose la loi pour accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires
Publié le : 13/03/2023 - 06:58
Romain BRUNET
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Le projet de loi d’accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive lundi à l’Assemblée nationale, après un vote au Sénat qui l’a largement amendé. Censé être purement technique, ce texte suscite désormais des interrogations qui pourraient enflammer le Palais Bourbon.
Lever les obstacles administratifs pour aller vite. C'est l'objectif poursuivi par le projet de loi visant à accélérer la construction en France de nouveaux réacteurs nucléaires, voté au Sénat le 24 janvier, et dont l'examen à l'Assemblée nationale débute lundi 13 mars, bien que la réforme des retraites ne soit pas achevée.
Dans la lignée du discours de Belfort d'Emmanuel Macron du 10 février 2022, qui a marqué le revirement du président en faveur du nucléaire, ce projet de loi doit permettre la construction plus rapide de six réacteurs de type EPR2 (réacteur pressurisé européen de 2e génération) et la possibilité d'en ajouter huit autres en accélérant les procédures.
>> À lire : Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent
Pour y parvenir, le texte prévoit de rendre possible la mise en compatibilité des documents locaux d'urbanisme, de dispenser de permis de construire les nouveaux réacteurs nucléaires qui seront construits à proximité immédiate des centrales existantes, ou encore de construire des nouveaux réacteurs en bord de mer s'ils sont installés dans le périmètre d'une centrale existante. Alors que 69 % de l'énergie produite en France est d'origine nucléaire, le texte permet également de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants.
Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui porte ce projet de loi, cela permettrait "de ne pas ajouter un délai de deux à trois années à la construction d'un réacteur".
Quatre jours d'examen sont annoncés au Palais Bourbon pour un texte initialement présenté comme purement technique, mais qui, après son examen au Sénat, va désormais bien au-delà. Le projet de loi tel qu'il sera débattu entre députés soulève par conséquent plusieurs questions.
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Un texte qui se substitue à la loi de programmation sur l'énergie et le climat ?
Le projet de loi voté au Sénat le 24 janvier a subi d'importantes modifications par rapport au texte initial, à tel point que son objet même semble avoir été détourné. D'un texte qui devait se contenter de modifier des aspects administratifs pour rendre plus rapide d'éventuelles décisions de construction, l'Assemblée nationale hérite davantage d'une feuille de route.
Les amendements apportés par les sénateurs intègrent ainsi la relance du nucléaire à la planification énergétique et prévoient que la future loi de programmation sur l'énergie et le climat (LPEC) acte la construction de nouveaux réacteurs.
>> À lire : Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe
"Ce n'est plus un texte technique, mais programmatique, regrette la députée écologiste Julie Laernoes. La loi de programmation sur l'énergie et le climat n'arrivera pas avant le printemps, mais on sait déjà que l'on veut construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires. C'est très différent de ce qui a été produit avec la loi d'accélération sur les énergies renouvelables qui, elle, ne fixe aucun objectif."
D'autant que les sénateurs ont supprimé un élément clé de la loi de transition énergétique de 2015 : le plafonnement à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique français d'ici 2035. Dans la version du projet de loi votée au Sénat, le plafond de 50 % devient un plancher. Les sénateurs ont également imposé la révision du décret prévoyant la fermeture de douze réacteurs existants.
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Quelles conséquences sur la sûreté nucléaire après la fusion entre l'IRSN et l'ASN ?
Le gouvernement a ajouté le 8 février, lors de l'examen de son projet de loi en commission des affaires économiques, une réforme de la sûreté nucléaire par un simple amendement. Celle-ci prévoit la disparition de l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN), que l'exécutif veut fondre dans l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
L'IRSN est l'institut en charge de l'expertise scientifique du risque nucléaire qui émet des avis sur lesquels se base l'ASN, entité en charge des décisions en matière de sûreté et de contrôle des centrales, pour rendre ses arbitrages.
L'ajout de cet amendement en catimini a fait l'effet d'une bombe et a suscité une levée de boucliers des syndicats de l'IRSN comme de l'ASN, de la gauche, et des protestations jusque dans la majorité. Les salariés de l'IRSN étaient en grève, lundi 20 février, et l'intersyndicale a prévu une nouvelle journée d'action, lundi 13 mars, pour l'arrivée du texte dans l'Hémicycle.
>> À voir : En France, la fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?
"On ne comprend pas pourquoi le gouvernement vient déstabiliser notre système de sûreté. Le faire à ce moment-là de manière aussi brutale est totalement irresponsable. Qu'on soit pour ou contre le nucléaire, on doit être pour la sûreté", affirme Julie Laernoes.
D'autant que cette annonce intervient au moment où une fissure "importante" dans la tuyauterie d'un réacteur de la centrale de Penly, en Seine-Maritime, vient d'être révélée.
Le ministère de la Transition énergétique assure que cette réorganisation doit permettre de "fluidifier les processus d'examen technique et de prise de décision de l'ASN pour répondre au volume croissant d'activités lié à la relance de la filière nucléaire".
"On a plus que jamais besoin d'un système de sûreté robuste, mais c'est le moment que le gouvernement choisit pour tout casser. La réforme n'est pas guidée par des intentions vertueuses, mais par la volonté de faire rentrer l'IRSN dans le rang. Ce qui est en jeu, c'est son indépendance", estime de son côté Yves Marignac, de l'association négaWatt, qui promeut la sobriété énergétique et les énergies renouvelables.
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Quid de la capacité industrielle de la France à construire des EPR2 ?
Le projet de loi mentionne la construction de six EPR2. Les deux premiers devraient être implantés à Penly, en Seine-Maritime, suivis de deux autres à Gravelines, dans le Nord, selon les plans d'EDF. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a avancé l'objectif de 2027 pour "la première coulée de béton", et "2035-2037" pour la mise en service.
Une gageure quand on garde à l'esprit le cauchemar que représente la construction de l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Lancé en 2007, le chantier devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024, tandis que son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.
>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?
Le projet de loi ne se concentre que sur les autorisations administratives, alors que pour être mené à bien, le nouveau "plan Messmer" que souhaite lancer Emmanuel Macron demande aussi des compétences industrielles. Or, "vingt ans après la mise en service de la dernière centrale (Civaux en 2002), le tissu industriel s'est progressivement délité" et "des travaux sur les déboires de l'EPR de Flamanville pointent des pertes de compétences industrielles dans la soudure, l'ingénierie et la gouvernance du projet", relèvent Michaël Mangeon, spécialiste de l'histoire du nucléaire, professeur à l'Université Paris Nanterre, et Mathias Roger, chercheur en histoire et sociologie des sciences et des techniques à l'IMT Atlantique, dans un article publié le 21 avril 2022 sur le site The Conversation.
"D'autres travaux mettent en évidence des mécanismes de désapprentissage liés à une longue période d'absence de projets et un profond renouvellement générationnel des équipes d'ingénieurs", poursuivent-ils.
"Nous avons tiré les leçons de la construction d'EPR en Finlande, où il est aujourd'hui achevé, et en France à Flamanville", affirmait Emmanuel Macron dans son discours de Belfort il y a un an. EDF a depuis mis en place un plan d'excellence pour l'ensemble de la filière et a estimé en novembre que celle-ci devra recruter 10 000 à 15 000 personnes par an sur la période 2023-2030.
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Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe
BATAILLE CULTURELLE
Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent
Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022
Известия (RUS)
Четыре человека пострадали в массовой драке дворников в Москве
Массовая драка дворников произошла на юге Москвы. В результате пострадали четыре человека, сообщил «Известиям» источник 15 марта.
«Участники драки достали ножи. В результате четверо дворников получили ножевые ранения и были госпитализированы», — рассказал источник.
У всех пострадавших диагностированы тяжелые ранения с повреждениями внутренних органов.
По предварительным данным, драка произошла из-за пропажи строительных материалов. Обстоятельства драки выясняются.
Поучают «паучат»: в чем причина серии массовых драк подростков
Что из себя представляет «ЧВК Рёдан», при чем тут футбольные фанаты и японское аниме
Ранее, 13 марта, сообщалось, что правоохранительные органы Томской области проводят проверку после конфликта между сотрудницей магазина и покупателем. Во время потасовки сотрудница магазина получила травмы.
Valeurs Actuelles
Perte de terrain de la France en Afrique : “Nous avons fabriqué de toutes pièces une partie de nos concurrents”
Ancien colonel des troupes de marine, connu pour avoir raconté ses souvenirs d’aide de camp de François Mitterrand et de Jacques Chirac, Peer de Jong est le cofondateur et le vice-président de la société Themiis, opérateur français de services et de formations clés en main dans le domaine militaro-sécuritaire, particulièrement pour les gouvernements africains, auprès desquels il passe une grande partie de l’année. Dans son dernier essai Agir entre les lignes. Sociétés militaires privées : Wagner, Blackwater, Mozart et les autres (Mareuil Éditions), en librairie ces jours-ci, il analyse la montée en puissance des acteurs privés sur le continent, faux nez du jeu des grandes puissances. Après le voyage d’Emmanuel Macron en Afrique Centrale, il décrypte les failles des positions et de la stratégie française sur le continent.
Valeurs actuelles. Pour sa 18e visite sur le continent africain, Emmanuel Macron a choisi l’Afrique centrale francophone. Mieux vaut tard que jamais, non ?
Peer de Jong. La francophonie nous oblige. Et il est plus que temps de la défendre car elle cède de plus en plus de terrain à l’influence anglo-saxonne. En 2022, le Togo et le Gabon ont adhéré au Commonwealth, dont fait déjà partie le Cameroun depuis 1995. Cette double adhésion illustre la diminution de notre poids dans ces pays amis. En concentrant nos moyens et notre action au profit du Sahel depuis 2013, nous avons négligé le reste de l’Afrique où nous comptions. Difficile de voir notre vision et notre logique en Afrique Centrale, même si ce voyage s’imposait.
Le périple du président a été émaillé de couacs de communication. L’Elysée sait-il encore parler aux Africains ?
Il est urgent de rompre avec une certaine forme de paternalisme vis-à-vis des Etats africains. Quoi qu’on pense du fonctionnement de leurs systèmes de représentation politique, ce n’est pas à nous de juger. C’est une question de souveraineté qui appartient strictement aux dirigeants et à leurs peuples. Il faut évidemment respecter les chefs d’Etat élus, surtout les plus anciens d’entre eux, comme le congolais Denis Sassou Nguesso et le Camerounais Paul Biya, considérés comme des sages par leurs propres pairs.
Les restrictions budgétaires affaiblissent l’action de nos ambassades auprès des gouvernements africains.
Est-ce vraiment la milice russe Wagner qui nous chasse de nos pré-carrés, comme Paris le répète ?
C’est complètement faux. Cette milice privée n’a pas cette capacité. Elle n’est qu’un produit d’appel, la vitrine marketing de la stratégie russe sur le continent. Son objectif est notamment de reprendre pied là où Moscou cultivait des accointances du temps de l’URSS. Elle instrumentalise sans vergogne nos faiblesses et nos failles, qui se sont dangereusement accrues du fait de nos récentes “réorientations” stratégiques en matière de coopération.
Quelles sont ces “réorientations” stratégiques ?
L’Europe nous oblige à la coopération multilatérale au détriment de notre politique bilatérale. Le positionnement très européen d’Emmanuel Macron provoque plusieurs chocs systémiques sur notre relation à l’Afrique. Par exemple les restrictions budgétaires affaiblissent structurellement l’action de nos ambassades et de nos coopérants auprès des gouvernements africains. De surcroît, là où nous étions encore les seuls interlocuteurs, nous avons vu émerger très rapidement une concurrence européenne. Il ne pouvait en être autrement puisque Bruxelles répartit sa manne financière au prorata de la contribution des Etats au budget de l’Union.
Nous sommes clairement entrés dans une période de désinfluence sur le continent.
Nous aurions donc fabriqué nos propres concurrents…
Exactement. J’ajoute un troisième effet. Là où une grande partie de notre coopération passait historiquement par notre dispositif militaire, sans doute imparfait mais légitime par ses actions et son implantation géographique, des opérateurs civils français, récipiendaires des financements européens, sont venus s’intercaler dans une relation fonctionnant sur des bases culturelles communes : entre eux, les militaires arrivent toujours à se comprendre. Ces opérateurs souvent éloignés des réalités militaires africaines, ne sous-traitent qu’à la marge leurs activités. La politique multilatéraliste a ainsi fragilisé le volet spécifique de notre coopération bilatérale, notre marque de fabrique historique dans beaucoup de pays amis.
Comment ont réagi les Africains ?
Pragmatiques, ils trouvent des solutions, souvent chez nos compétiteurs. Et cela a amplifié le désintérêt des jeunes générations pour nos liens historiques. Dans la foulée, les Russes se sont engouffrés dans la brèche, jouant à fond la carte du « protecteur des peuples opprimés par l’ancien colonisateur », pour reprendre les éléments de langage martelés par Sergueï Lavrov lors de sa récente tournée africaine de février 2023. La réalité est cruelle pour la France. Nous n’avons pas vu évoluer l’Afrique et notre positionnement s’est embourgeoisé. Nous sommes clairement entrés dans une période de désinfluence sur le continent.
L’Afrique est l’objet d’une compétition entre les grandes puissances, la Chine, les Etats-Unis, la Turquie, l’Allemagne, le Canada et bien sûr la Russie.
Et la guerre d’Ukraine accélère le recentrage de nos armés sur l’Europe de l’Est…
C’est inévitable. De nombreux dirigeants africains viennent de comprendre que les votes aux Nations unies ne devaient pas se faire automatiquement dans le sens de Paris. Le conflit ukrainien n’est pas leur guerre, mais il leur donne l’occasion de nous reprocher à la fois le fameux discours de Dakar prononcé par Nicolas Sarkozy en 2007, qui affirmait que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire », et la guerre menée par la France en Libye en 2011 qui a finalement livré le Sahel aux djihadistes.
Comment la France peut-elle se rétablir sur le continent ?
Il faut bien comprendre que l’Afrique est l’objet d’une compétition entre les grandes puissances. La Chine, les Etats-Unis, la Turquie, l’Allemagne, le Canada et bien sûr la Russie sont présents, parfois massivement. Il nous faut maintenant nous mettre en phase avec le continent. Sous l’angle de la sécurité, il est plus qu’urgent de diminuer notre empreinte militaro-sécuritaire et d’agir d’avantage entre les lignes, pour reprendre le titre de mon dernier essai, à l’instar de nos compétiteurs. Nous devons repenser intégralement notre coopération militaire. A l’instar de tous les grands pays, l’emploi des entreprises de services de sécurité et de défense (les « ESSD ») devient une nécessité. Dans un autre domaine, l’économie, la culture, la langue sont les axes de progression que nous devons travailler. Nous avons de solides atouts à faire valoir sur la concurrence.
Agir entre les lignes. Sociétés militaires privées : Wagner, Blackwater, Mozart et les autres, de Peer de Jong, Mareuil Éditions, 245 pages, 21 euros.
Известия (RUS)
Россияне стали больше покупать премиальные автомобили
В феврале в России выросли объемы продаж традиционных премиальных марок автомобилей: наибольший рост по сравнению с январем показали Mercedes-Benz (+28%), BMW (+23%) и Tesla (+21%). Об этом «Известиям» 15 марта сообщили в «Открытии Авто» (блок автобизнеса банка «Открытие»).
Отмечается, что лидером по динамике роста продаж в сегменте премиальных автомобилей оказался Mercedes-Benz — было продано 500 авто (+28,2% по сравнению с январем). Далее, исходя из этого показателя, следует BMW (+23,2%). При этом автомобилей данной марки было продано еще больше — 525. И далее, если говорить именно о росте объема продаж, следует Tesla (+20,59%). Однако автомобилей Tesla было продано всего 82.
При этом в тройку лучших по количеству продаж вошел Leхus (266; +18%). Затем следуют Audi и Porsche — 206 (+15%) и 132 (+5%) соответственно; Genesis (129; +12%), Land Rover (126; +9%), Cadillac (57; +9,62%) и Volvo (30; +11,11%).
Отмечается, что поставки и продажи премиальных автомобилей в Россию удалось обеспечить стараниями дилеров, воспользовавшихся каналами параллельного импорта.
Гарантия по боку: как изменились предпочтения россиян при выборе автомобиля
На что обращают внимание покупатели в новых условиях
«Всего в течение февраля 2023 года было реализовано 2110 автомобилей традиционных премиальных марок (на 19% больше, чем месяцем ранее), суммарно за январь-февраль — 3890. Однако, несмотря на начавшийся рост самостоятельных поставок как на частных лиц, так и на юридических, общие объемы этого бизнеса в России в этом сегменте пока очень далеки и от прежних российских, и тем более от общеевропейских», — подчеркнули в «Открытии Авто».
Накануне Минпромторг включил в список брендов, разрешенных для ввоза в РФ по параллельному импорту, автомобили еще 11 иностранных марок. В список вошли Hino, Renault, Citroen, Dacia, Ford, Genesis, Hyundai, KIA, Mazda, Opel и Peugeot.
France24 - Monde
Sécurité, transports... À 500 jours des JO de Paris, Emmanuel Macron enclenche le décompte
Publié le : 14/03/2023 - 14:33Modifié le : 14/03/2023 - 19:28
FRANCE 24
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Le président de la République doit faire le point mardi sur les Jeux olympiques de Paris avec les entreprises partenaires ainsi que des personnalités et fonctionnaires liés à l'événement. Parmi les points abordés : les transports, l'organisation de la cérémonie d'ouverture ou encore la sécurité lors de l'événement.
"Cinq cents jours pour réussir" : le président français a enclenché, mardi 14 mars, le décompte avant les Jeux olympiques de Paris et sonné la "mobilisation nationale" face aux défis financiers, de sécurité et sur les transports qui s'accumulent en vue du plus grand événement sportif mondial.
"Ces 500 jours, c'est le début d'un décompte qui vient après des années et des années d'efforts", a lancé le chef de l'État dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. "Ces 500 jours, ce seront ceux aussi de la mobilisation nationale", a-t-il ajouté.
"On va essayer de recevoir la planète dans les meilleures conditions possibles de sécurité, d'organisation, de responsabilité sociale et écologique", a-t-il dit. "On essaiera aussi d'avoir le maximum de médailles !"
500 jours ! pic.twitter.com/YWax3z2MkK
March 14, 2023Le chef de l'État a reçu à déjeuner à l'Élysée les entreprises partenaires – 30 au total pour l'heure – qui vont contribuer à hauteur de 1,2 milliard d'euros à l'organisation des JO.
Il s'est aussi entretenu avec Tony Estanguet, patron du comité d'organisation, et Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie d'ouverture, qui s'annonce inédite avec une parade sur la Seine.
Accompagné des ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, il rencontrait ensuite un demi-millier de fonctionnaires impliqués dans l'organisation des Jeux à 16 h 30 à la préfecture de Paris.
Le président "souhaite s'assurer que chacun est au travail" et que les "embûches possibles sont connues et anticipées", souligne l'Élysée.
600 000 spectateurs le long de la Seine
Pour la première fois de l'histoire olympique, la cérémonie d'ouverture ne se déroulera pas dans un stade, mais en extérieur, sur la Seine, au cœur de la capitale, un défi sécuritaire sans précédent.
Le 26 juillet 2024 à 20 h 24 pile, plus d'une centaine de bateaux transportant des délégations d'athlètes descendront le fleuve, du pont d'Austerlitz à la Tour Eiffel. Six kilomètres sous les yeux de quelque 600 000 spectateurs, selon la jauge actuelle.
"On a tiré toutes les leçons des événements du Stade de France", a assuré mardi la ministre des Sports sur France Inter après le fiasco de la finale de la Ligue des champions de football en mai 2022 à Saint-Denis, aux portes de Paris.
"On a envie de montrer le meilleur de la France (...). Il n'y a pas d'infaisabilité (...) mais il reste encore des adaptations à mener", a de son côté concédé Tony Estanguet dans un entretien accordé à l'AFP.
"Vigilance extrême" au sujet des transports
Un chaos dans les transports, c'est sans doute l'autre cauchemar des organisateurs, le système de la région parisienne ayant multiplié les signes de dysfonctionnement ces derniers mois.
Les aéroports seront-ils en capacité de gérer les millions de visiteurs attendus ? Les adaptations nécessaires à la mobilité des personnes en situation de handicap seront-elles satisfaisantes ? Y aura-t-il des grèves, que nombre d'étrangers considèrent comme une spécialité française ? Une impression encore renforcée ces derniers jours par les images de poubelles s'entassant dans les rues de Paris sur fond de conflit autour de la réforme des retraites.
>> JO-2024 : Paris est-il prêt face au défi des transports ?
Pénurie de chauffeurs de bus et ouverture à la concurrence des bus à l'horizon 2025 tendent aussi le climat social, alors que se joue un bras de fer politique entre le gouvernement et la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, membre de l'opposition de droite, qui gère une partie des transports impliqués.
L'État recommande une "vigilance extrême" sur le sujet. Nouveau patron de la RATP, la régie des transports parisiens, l'ex-Premier ministre Jean Castex, qui fut délégué interministériel aux Jeux olympiques, a les JO bien en tête.
Sur les infrastructures sportives et de logement, "on est dans les temps, l'ensemble sera livré entre décembre 2023 et le printemps", tempère en revanche Amélie Oudéa-Castéra.
"Nous sommes en passe de réussir"
Reposant sur les recettes de billetterie, des sponsors et une contribution du Comité international olympique (CIO), le budget du Comité d'organisation (96 % d'origine privée) est aussi l'objet de toutes les attentions alors que les enveloppes initiales explosent traditionnellement dans ce genre d'événements et que l'inflation complique la donne.
Ce budget a augmenté de 10 %, à 4,4 milliards d'euros fin 2022, pour un coût total qui s'élève à 8,8 milliards d'euros en y intégrant le budget de la Solideo, la société de livraison des ouvrages olympiques. "Les coûts sont absolument contenus", considère néanmoins la ministre.
Quasi-certitude en revanche, la Seine, interdite à la baignade depuis 1923, devrait servir de cadre aux épreuves de natation en eau libre et du triathlon. "Nous sommes en passe de réussir", s'est félicité lundi Emmanuel Macron.
Avec AFP
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Sécurité des JO de Paris-2024 : dernière ligne droite avant une cérémonie d'ouverture hors normes
JO de Paris-2024 : la vente des billets vient ternir l'image de Jeux "populaires"
JO de Paris-2024 : les organisateurs présentent les "blasons" pour chaque discipline
Valeurs Actuelles
Ukraine : le chef de Wagner annonce sa candidature à l’élection présidentielle du pays
Le groupe paramilitaire Wagner tente d’avancer peu à peu ses pions. Son chef de file, Evgueni Prigojine, a fait une annonce dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux samedi 11 mars, relayée par BFM TV. Il a fait part de son « ambition politique » pour l’avenir : « J’ai décidé de me présenter en 2024 à l’élection présidentielle ukrainienne. » Il souhaite ainsi affronter l’actuel chef d’État ukrainien Volodymyr Zelensky, et son prédécesseur Petro Porochenko. « Je me présenterai à ce poste contre [eux] », a-t-il indiqué comme le relaie BFM TV.
Une avancée près de Bakhmout ?
Evgueni Prigojine a laissé entendre que, s’il était élu, la guerre entre la Russie et l’Ukraine serait réglée, sans préciser de quelle manière. « Si je gagne l’élection au poste de président de l’Ukraine, tout ira bien, les gars. Les munitions ne seront plus nécessaires », a assuré l’ancien homme de main du Kremlin, devenu très critique envers Moscou depuis le début du conflit.
Dans sa vidéo relayée par BFM TV, le chef du groupe paramilitaire – composé majoritairement de mercenaires – a fait savoir qu’il se trouvait près de Bakhmout où les combats s’intensifient ces dernières semaines. Evgueni Prigojine a annoncé l’avancée de ses hommes dans la zone, assurant avoir conquis le « bâtiment de l’administration municipale, le centre administratif de la ville » de Bakhmout. Toutefois, ses déclarations n’ont pas été confirmées.
Известия (RUS)
В ЛНР заявили о переброске украинских мобилизованных под Купянск
В районе Купянска Харьковской области Украины зафиксирована переброска мобилизованных Вооруженных сил Украины (ВСУ). Об этом 15 марта рассказал подполковник Народной милиции Луганской Народной Республики (ЛНР) в отставке Андрей Марочко.
«В район Купянска свозят украинских мобилизованных, которых принудительно включили в состав вооруженных формирований Украины», — заявил он ТАСС.
По его словам, мужчин свозят на специализированном транспорте, держа их в наручниках.
«Нередки случаи, когда их волоком тянут на КПП. Многие в домашней одежде либо одеты не по сезону. Мужчины покидают учреждение будучи одетыми в военную форму украинского образца», — рассказал Марочко.
В лес — с небес: российские десантники продвигаются к Красному Лиману
Взятие города и дальнейшее наступление позволит зайти с фланга к Славянску
Ранее в этот день начальник пресс-центра группировки «Запад» Вооруженных сил (ВС) России Сергей Зыбинский заявил, что российские силы взяли под контроль часть промзоны и ликвидировали украинскую диверсионно-разведывательную группу на купянском направлении.
12 марта Марочко сообщил, что украинские боевики проводят ротацию на купянском направлении. Новые подразделения прибывают в районы населенных пунктов Стельмаховка и Розовка.
Днем ранее Минобороны России сообщило об уничтожении до 50 военных Украины за сутки на купянском направлении. Были ликвидированы подразделения ВСУ в районах населенных пунктов Гряниковка Харьковской области и Розовка ЛНР. Кроме того, ВС РФ уничтожили пять боевых бронированных машин, три автомобиля и самоходную гаубицу «Гвоздика» украинской армии.
Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, жители которого отказались признавать итоги государственного переворота 2014 года на Украине. Решение о ее начале принято 24 февраля на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов украинских войск.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
France24 - Monde
Une militante polonaise écope de travaux d'intérêt général pour assistance à l'IVG
Publié le : 14/03/2023 - 07:10Modifié le : 14/03/2023 - 16:47
Bahar MAKOOI
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Une militante féministe polonaise ayant fourni des pilules abortives à une femme victime de violences conjugales a été condamnée, mardi, par un tribunal de Varsovie à des travaux d'intérêt général, a indiqué son organisation Abortion Dream Team.
Accusée d'avoir fourni une aide à l'avortement, Justyna Wydrzynska a été reconnue, mardi 14 mars, "coupable d'avoir prêté assistance" et condamnée à "huit mois de travaux d'intérêt général à raison de 30 heures par mois", a écrit sur Twitter Abortion Dream Team.
La cofondatrice de ce collectif, qui lutte en Pologne pour le droit à l'avortement, encourait jusqu'à trois ans de prison. Elle était poursuivie par la justice polonaise depuis avril 2022 pour avoir fourni des pilules abortives à une Polonaise qui en avait fait la demande.
"C'est la première fois en Europe qu'une activiste risque la prison pour avoir porté assistance à une femme souhaitant avorter", soulignait avant la décision de justice Mara Clarke, co-fondatrice de Supporting Abortions for Everyone (SAFE), qui défend l'accès à l'avortement dans toute l'Europe.
En Pologne, il est légal de donner des informations sur l'IVG. Mais l'avortement reste interdit, sauf en cas de viol, d'inceste ou de mise en danger pour la vie de la mère. Même en cas de malformation grave du fœtus, l'avortement reste quasi-impossible.
>> À lire : en Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d'accéder à l'avortement
Sur place, les militantes polonaises comme celle du collectif Abortion Dream Team parcourent le pays, informent les femmes, et réalisent un travail de fond délicat et "risqué", comme le souligne Mara Clarke. Mais si quelqu'un a besoin de recourir à une IVG, l'envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur, par une organisation tiers.
C'est dans ce contexte que Justyna Wydrzynska a répondu à l'appel au secours d'Anna, enceinte d'environ 12 semaines et victime de violences conjugales, en lui fournissant dans l'urgence un paquet de pilules abortives qu'elle avait gardé chez elle. "Tout ça s'est déroulé pendant la crise du Covid, en 2020", détaille Mara Clarke. "Les services postaux ne fonctionnaient pas correctement et on ne savait pas si les médicaments seraient livrés à temps depuis l'étranger pour aider cette femme".
"Le mari d'Anna l'avait empêchée une première fois d'aller se faire avorter en Allemagne. Et cette fois-ci, il a confisqué ses médicaments après avoir surveillé ses communications", poursuit la militante.
L'homme, soupçonné de violences conjugales, a ensuite appelé la police et dénoncé Justyna Wydrzynska, dont le domicile a été perquisitionné. La femme a fait une fausse couche quelques jours après que son mari ait alerté la police.
Un procès pour l'exemple
"Les autorités veulent faire dire à Justyna qu'elle regrette son geste et qu'elle ne le refera plus. Mais elle refuse", raconte Mara Clarke, en contact permanent avec la prévenue. "Elle est fatiguée car l'affaire dure, mais elle est déterminée à poursuivre ses activités".
Pour Mara Clarke, "le fait que Justyna Wydrzynska risqu[ait] trois ans de prison pour avoir répondu à la demande d'aide d'une femme et d'une mère qui tentait d'échapper à une relation abusive est en soi un crime – contre la liberté de disposer de son corps et contre les droits de l'Homme".
Loin d'avoir intimidé les militantes féministes, le sort de Justyna Wydrzynska a ravivé leur combat. À chaque audience, devant le tribunal, des dizaines d'entre elles se rassemblaient avec des banderoles proclamant "J'aurais fait comme Justyna".
Dans une lettre rendue publique le 2 mars par le site d'investigation OKO.press, la femme secourue par Justyna Wydrzyńska, la remercie pour son aide : "C'était une expression d'humanité. Parce que dans une situation où des personnes qui avaient le devoir moral et, pour certaines d'entre elles, le devoir légal de m'aider, se tenaient debout en se lavant les mains, vous seule m'avez donné la main".
Trial of Justyna Wydrzyńska starts today in Warsaw. She could be imprisoned for 3 years for providing an abortion pill to a woman who needed it. It's the first case where prosecution goes after an activist. pic.twitter.com/gNPLyDMcfD
April 8, 2022"Je n'ai aucun regret"
"L'affaire étant médiatisée, on parle enfin de la réalité des IVG en Pologne", analyse Mara Clarke, qui se réjouit que, d'une certaine manière, "les femmes en entendent parler et savent qu'elles peuvent nous contacter en cas de besoin".
De son côté, Justyna Wydrzynska n'a pas baissé les bras, et dispose même de quelques soutiens politiques. Elle est intervenue le 6 mars devant des députées polonaises du parti de centre-gauche Nowa Lewica pour défendre son action. Très émue, elle a déclaré à propos de l'affaire d'Anna : "Si je pouvais remonter le temps, je le referais. Je n'ai aucun regret".
Le lendemain était débattue au Parlement polonais une proposition de loi intitulée "L'avortement est un meurtre", visant à criminaliser la communication d'informations sur l'IVG. Un texte qui a finalement essuyé le refus d'une très grande majorité de parlementaires.
Właśnie trwa debata w Sejmie nad haniebnym projektem Kai Godek, która chce wsadzać do więzienia osoby pomagające kobietom w aborcjach. Takie jak Justyna Wydrzyńska.Ale nie ma na to naszej zgody. pic.twitter.com/Uwz4yqOmMA
March 7, 2023Pendant ce temps, plusieurs femmes sont décédées en Pologne, en 2021 et 2022, après qu'un avortement leur a été refusé, relate la Rtbf. L'une d'entre elles, Agnieszka, est morte le 25 janvier 2022, après "un choc septique lié à sa grossesse", selon sa famille. Enceinte de jumeaux, elle perd un fœtus, puis un second. Mais les médecins ont tardé à lui extraire, citant la loi sur l'avortement adoptée par le gouvernement polonais.
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DROITS DES FEMMES
En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement
DROITS DES FEMMES
En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"
DECRYPTAGE
Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen
Известия (RUS)
Гражданам Молдавии и Украины могут упростить получение гражданства России
Поправкой в закон «О гражданстве» предлагается восстановить право для граждан Белоруссии, Казахстана, Молдавии и Украины, которые проживают на территории РФ, на упрощенное получение российского гражданства. Об этом говорится в пояснении к поправке, вносимой первым зампредом комитета ГД по делам СНГ Константином Затулиным.
Документ 15 марта оказался в распоряжении «РИА Новости».
Отмечается, что в версии проекта закона, принятом в первом чтении, подобное право предусматривается через указ президента Российской Федерации.
Затулин указал, что поправка восстанавливает право на упрощенное российское гражданство для граждан Белоруссии, Казахстана, Молдавии и Украины, которые имеют вид на жительство.
«В пояснительной записке к президентскому законопроекту говорится, что этой категории граждан можно будет дать право на гражданство через указ президента. Но зачем ждать указа? Если действующий закон это право им дает, почему новый закон его отнимает?» — задался вопросом депутат в пояснительной записке.
Также парламентарий рассказал и о других подготовленных им поправках. В частности, срок проживания в России для права на упрощенное получение гражданство могут сократить с трех лет до одного года.
В другой поправке сообщается о возможности упрощенного гражданства для членов семей, которые состоят в браке с гражданином или гражданкой России.
Паспортная данность: закон «О гражданстве» рассмотрят во втором чтении весной
Сколько поправок к инициативе поступило и почему она находится в работе почти год
Ранее в этот же день Затулин сообщил, что поправки также предполагают лишение приобретенного гражданства за дискредитацию спецоперации.
Накануне Госдума одобрила законопроект об автоматическом прекращении гражданства Украины после подачи заявления в МВД России.
Valeurs Actuelles
Un général américain s’inquiète d’une résurgence de l’Etat islamique dans les prisons syriennes et irakiennes
Il tire la sonnette d’alarme. Samedi 11 mars, le général Kurilla, responsable militaire américain pour le Proche-Orient, s’est alarmé d’une résurgence de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, rapporte Sud-Ouest. En effet, le patron du Centcom (commandement militaire américain pour le Moyen-Orient) a détaillé dans un communiqué ses craintes quant à un retour de Daesh au Proche-Orient. Ce communiqué a été rédigé à la suite de la visite du général Kurilla de prisons irakiennes ou kurdes où sont détenus des milliers de djihadistes de l’Etat islamique.
« Entre ceux qui sont détenus en Syrie et en Irak, c’est une véritable armée de Daesh en détention. S’il est libéré, ce groupe constituerait une grande menace pour la région et au-delà », a-t-il ainsi déclaré.
Une « bombe à retardement »
Le général Kurilla a notamment visité les prisons et camps de détention de Ghwayran à Hassaké, au Kurdistan syrien, ainsi que ceux Roj et d’al-Hol, dans la même région. Les Forces démocratiques syriennes, un conglomérat de combattants sunnites, chrétiens, sous leadership kurde, se sont alarmées de l’état des détenus djihadistes emprisonnés dans les camps qu’ils gèrent, décrivant des prisonniers « impénitents, susceptibles de se radicaliser davantage […] et comme une bombe à retardement », selon le Centcom.
Aussi appellent-ils les pays d’où sont originaires ces djihadistes à reprendre leurs ressortissants. Malgré ces appels répétés de l’administration kurde, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens de ces camps, se contentant de rapatriements au compte-gouttes par crainte d’éventuels actes terroristes sur leur sol.
L'Humanité
À Paris, un CRS filmé en train de gazer les affaires d’exilés à la rue
Cette vidéo a été postée par l'association d'aide aux personnes exilées Utopia 56, qui a annoncé entamer des poursuites.
Alexandre FacheDans une courte vidéo, publiée jeudi dernier sur Twitter par Utopia 56, on voit un CRS asperger de gaz lacrymogène, méthodiquement, les matelas, couvertures et autres effets personnels d’exilés qui viennent d’être expulsés de leur campement de fortune.
À l'instant, des CRS gazent les couvertures et les effets personnels de demandeurs d'asile à la rue près du métro Stalingrad à Paris. Si ces pratiques sont régulières, il est rare d'en avoir la preuve. Nous entamons des poursuites. pic.twitter.com/ketFQjqc6Q
— Utopia 56 (@Utopia_56) March 9, 2023
La scène se déroule sous le métro aérien, près de la station Stalingrad, à Paris (19e). « Si ces pratiques sont régulières, il est rare d’en avoir la preuve. Nous entamons des poursuites », a annoncé l’association, qui a saisi la Défenseure des droits et devait faire de même en ce début de semaine avec l’Inspection générale de la police nationale. Selon le Parisien, une enquête aurait été ouverte par la police pour identifier les auteurs de ce gazage.
Jeunes étrangers : « Je pensais qu’ici, j’aurais un abri, que je pourrais étudier… »mineurs isolésviolences policièresMigrantsImmigration France24 - World
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Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
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Corée du Nord : Kim Jong-un adopte des mesures de dissuasion de guerre « plus offensives »
C’est un conflit qui monte. La Corée du Nord a indiqué sa décision d’adopter des « mesures de dissuasion de guerre » plus importantes, rapporte BFM TV, ce dimanche 12 mars. Une annonce qui intervient un jour avant que la Corée du Sud et les États-Unis n’entament le « Freedom Shield », leurs plus grands exercices militaires conjoints en cinq ans. Ce projet vise à répondre à « l’évolution de l’environnement de sécurité » due à l’agressivité redoublée de la Corée du Nord, ont expliqué les deux pays.
« Des mesures pratiques importantes ont été discutées et adoptées pour un usage plus efficace, plus puissant et plus offensif de la dissuasion de guerre », a déclaré l’agence officielle KCNA, citée par la chaîne d’information en continu. Une décision prise lors d’une réunion de la Commission militaire centrale du Parti des travailleurs au pouvoir, présidée par le dirigeant Kim Jong-un, a précisé l’agence.
Des « provocations de guerre »
À chaque fois, Kim Jong-un ne cache pas sa colère quant à ces essais conjoints réalisés entre Séoul et Washington. Selon le rapport qui précède les nouvelles mesures prises par Pyongyang, celles-ci font face à un contexte où « les provocations de guerre des États-Unis et de la Corée du Sud atteignent la ligne rouge ».
Le leader nord-coréen, qui a supervisé un nouvel exercice militaire, a ainsi ordonné à ses soldats de se préparer à « deux missions stratégiques ». La première consistant à « dissuader la guerre » et, la seconde, à « prendre l’initiative de la guerre ». Selon un certain nombre d’analystes, la Corée du Nord utilisera en outre ces entraînements comme un prétexte pour enchaîner des tests de missiles.
France24 - Monde
En Éthiopie, Antony Blinken va devoir déployer une "diplomatie schizophrénique"
Publié le : 14/03/2023 - 06:58
Aude MAZOUE
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Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, se rend cette semaine en Afrique, notamment en Éthiopie, où il devra souffler le chaud et le froid auprès du gouvernement dont il attend des actes concrets concernant le Tigré. Il se rendra ensuite au Niger pour discuter de la sécurité au Sahel. Deux visites aux enjeux très différents qui ont néanmoins un point commun : concurrencer la présence accrue de la Chine et de la Russie sur le continent.
L'Afrique est à l'agenda de la diplomatie américaine cette semaine. Antony Blinken se rend à partir du 14 mars en Éthiopie, puis du 16 au 17 mars au Niger. En quittant Washington, le secrétaire d'État américain a déclaré vouloir "discuter des priorités globales et régionales partagées" avec Addis-Abeba et Abuja. Deux pays, deux objectifs diplomatiques distincts mais une même volonté américaine : damer le pion aux puissances chinoise et russe qui ont investi le continent. Mais pas seulement.
Traveling to Ethiopia and Niger to discuss shared global and regional priorities. African nations are critical partners in food security, the climate crisis, global health, human rights, and peace. They deserve greater representation in global institutions. pic.twitter.com/oOH4VRCmYz
March 14, 2023En Éthiopie d'abord, il s'agit de "faire progresser la paix et promouvoir la justice transitionnelle dans le nord", peut-on lire dans un communiqué du département d'État. Le haut diplomate doit y rencontrer "des partenaires humanitaires et des acteurs de la société civile pour évoquer la fourniture d'aide humanitaire, la sécurité alimentaire et les droits humains", mentionne le document officiel.
NEWS: @SecBlinken will travel to Ethiopia & Niger March 14-17. On March 15, the Sec will visit Ethiopia where he will discuss implementation of the cessation of hostilities agreement to advance peace & promote transitional justice in northern Ethiopia. https://t.co/umuHJbvVB6
March 13, 2023Une dynamique de réengagement des Occidentaux
Derrière les formules diplomatiques, faut-il y voir le signe d'un réchauffement des relations entre Washington et Addis-Abeba ? Assurément, abondent des spécialistes de la région. "Depuis le début du conflit, les États-Unis ont fait pression pour mettre fin aux hostilités dans le Tigré et continuent d'être à la manœuvre dans ce dossier, relève Sabine Planel, chercheuse à l'Institut pour la recherche au développement (IRD). Cette visite, tout comme celle de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et de son homologue allemande mi-janvier, s'inscrit dans une dynamique de réengagement des Occidentaux auprès de l'Éthiopie."
Les relations entre Washington et Addis-Abeba se sont nettement refroidies après la décision d'Abiy Ahmed de lancer, en 2020, une offensive au Tigré qui a ravagé cette région septentrionale de l'Éthiopie. On estime que le conflit, jalonné d'exactions, a tué 600 000 personnes et contraint des milliers de personnes à l'exil, a déclaré mi-janvier l'envoyé de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo.
Sec Blinken: Your upcoming visit to Ethiopia should not aim:1 Creating wage between Eritrea & Ethiopia.2 Restoring TPLF back to its former self.3 Endorsing OLF's grip to power.None of the above bring peace to the region, nor align itself with US national interest.@SecBlinken pic.twitter.com/2G6E869AS1
March 12, 2023La realpolitik à l'œuvre
Néanmoins, cette visite ne scelle pas un retour à la normale dans les relations américano-éthiopiennes. "Il y a certes une volonté des États-Unis d'aller de l'avant, mais la diplomatie américaine attend des actes concrets du gouvernement éthiopien, comme l'accès humanitaire au Tigré et la reconstruction d'un ordre politique pacifié", estime Roland Marchal, chercheur au CNRS et fin connaisseur de la Corne de l'Afrique. "Il ne s'agit pas de donner au gouvernement éthiopien un blanc-seing, opine Sabine Planel. Les États-Unis comme l'Europe opèrent un retour timide qui reste très pragmatique : leur objectif commun est que le pays, exsangue sur le plan économique et social, ne s'effondre pas. Il ne doit pas tomber dans l'extrême pauvreté ni le terrorisme, comme son voisin somalien. En aucun cas, il ne s'agit d'un retour à la normale. Les capitales occidentales attendent des gages du gouvernement éthiopien, notamment sur la justice transitionnelle et l'accès humanitaire au Tigré. Or on en est à ce stade très loin."
>> Abiy Ahmed à Paris : la discrète mais pragmatique diplomatie française en Éthiopie
Signe de la réserve diplomatique américaine, il n'est pour l'heure pas prévu de rencontre avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Il faut dire que l'épineuse question de la relation diplomatique avec le belliqueux prix Nobel de la paix divise. "Les expatriés américains du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) font, depuis le début du conflit, pression sur le gouvernement américain pour que le dirigeant éthiopien soit traduit devant la justice et réponde de ses crimes de guerre et des accusations de génocide qui pèsent à son endroit", poursuit Roland Marchal. L'administration américaine s'est, elle, montrée plus prudente en se gardant de qualifier les éventuelles violations massives des droits de l'Homme du dirigeant."
Concurrencer la Chine, la Turquie et la Russie
Pour afficher toutefois sa détermination à soutenir économiquement l'Éthiopie, "il n'est pas exclu qu'Antony Blinken annonce la levée progressive ou totale de certaines sanctions économiques, comme la fin de l'exclusion de l'African Growth and Opportunity Act (Agoa), actée le 1er janvier 2022 par Washington", précise le sociologue. Ce programme, également connu sous le nom de Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique, a pour but de faciliter et réguler les échanges commerciaux entre les États-Unis et l'Afrique. L'exclusion de l'Agoa avait porté un sérieux coup à l'économie éthiopienne.
Les États-Unis ne cachent pas leur volonté de maintenir leur présence géostratégique en Afrique pour concurrencer notamment la progression des intérêts de la Chine, de la Turquie et de la Russie en Éthiopie. À l'heure de la guerre en Ukraine, le rapprochement diplomatique opéré par Addis-Abeba et Moscou depuis quelques années ne sont pas du goût de Washington. "On peut imaginer que cette visite sera l'occasion pour les États-Unis de rappeler que si l'Éthiopie veut bénéficier de l'aide financière de l'Occident, il serait bon qu'elle soutienne ses intérêts et non ceux des Russes", considère Roland Marchal.
En résumé, Antony Blinken va devoir déployer en Éthiopie "une diplomatie schizophrénique", résume Sabine Planel. "Car il va d'un côté mettre la pression sur Addis-Abeba pour accélérer la mise en place des engagements pris par l'Éthiopie lors de l'accord de paix du 2 novembre à Pretoria, notamment sur la justice transitionnelle et l'aide humanitaire, tout assurant au pays son soutien économique et financier."
L'accord de paix suppose en effet que le gouvernement éthiopien doit mettre "en œuvre une politique nationale globale de justice transitionnelle visant à la responsabilisation, à l'établissement de la vérité, à la réparation des victimes, à la réconciliation et à l'apaisement, conformément à la Constitution de la FDRE [République démocratique fédérale d'Éthiopie].
L'allié nigérien
La seconde partie de ce déplacement conduira le diplomate américain au Niger. Il s'agit de la toute première visite d'un secrétaire d'État américain dans le pays. Au programme, des rencontres avec des jeunes affectés par les nombreux conflits dans la région. Ce voyage coïncide avec le Premier Sommet des Alumni du Young African Leader Initiative (Yali), un Programme de formation du Gouvernement Américain au profit des jeunes leader africain. Le sommet réunira à Niamey, du 15 au 16 mars, les Alumni des 25 pays africains couverts par le Centre Régional de Leadership de Dakar, un des 4 centres Yali du continent.
Le diplomate américain doit surtout s'entretenir avec le président Mohamed Bazoum et son ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, au sujet de la coopération sécuritaire et de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Les enjeux de la visite de ce pays de l'Afrique de l'Ouest situé aux confins de l'Algérie, de la Libye et du Mali sont surtout d'ordre politique et sécuritaire.
"Le Niger, qui fait figure de bon élève grâce à la clarté diplomatique de son président Mohamed Bazoum, entretient des liens privilégiés avec ses voisins, affirme le professeur du CNRS Roland Marchal. Même s'il s'agit d'un pays pauvre, il dispose d'une aura auprès des autres capitales de la région. Maintenir de bonnes relations avec cet allié régional de poids présente un intérêt considérable dans la lutte contre le terrorisme mais aussi dans l'évolution des régimes de la région."
Le déplacement d'Antony Blinken au Niger intervient également au moment où la Russie développe, en pleine guerre contre l'Ukraine, sa présence au Sahel via le groupe de mercenaires russes Wagner. Il s'opère aussi dans un contexte où la présence militaire étrangère, notamment française, est de plus en plus contestée par les populations au Sahel. Les contingents français expulsés du Mali et du Burkina Faso se sont repliés sur le Niger avec l'accord du gouvernement. Mais le mécontentement populaire ne cesse de monter contre cette présence et des mouvements de la société civile ainsi que des syndicats demandent leur départ. Dans le même temps, des indices laissent penser que le Niger serait dans le viseur du groupe russe Wagner. Or, les États-Unis, qui sont un partenaire de premier plan et qui possèdent une base militaire à Agadez et une autre base tenue par la CIA à Dirkou, ne comptent pas laisser une once de terrain de plus aux Russes. D'ailleurs, après Antony Blinken, c'est le président Joe Biden lui-même qui doit se rendre dans l'année en Afrique pour maintenir la présence américaine sur le continent.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Intérêts croisés
Abiy Ahmed à Paris : la discrète mais pragmatique diplomatie française en Éthiopie
DIPLOMATIE D'INFLUENCE
Pour Emmanuel Macron, un retour à la realpolitik vis-à-vis de l’Afrique
Sécurité, crise alimentaire et libre-échange au programme du sommet annuel de l'UA
L'Humanité
Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe
ActuAlors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.
Marion d'AllardLes faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.
Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.
L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.
Entre les mains du géant russe Rosatom
Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».
De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».
Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.
NucléaireGuerre en Ukrainesanctions économiquesRussie Valeurs Actuelles
La Corée du Nord ordonne d’intensifier ses manœuvres militaires en vue d’une “guerre réelle”
Une escalade des tensions avec Pyongyang est de plus en plus redoutée. Kim Jong-un a exhorté son armée à intensifier ses exercices militaires, relaie Le Figaro ce vendredi 10 mars. Le pays doit « intensifier régulièrement les divers exercices de simulation de guerre réelle, de manière diversifiée et dans des situations différentes », a fait savoir le dirigeant nord-coréen lors d’un exercice de tirs de missiles en présence de sa fille – considérée comme l’héritière de son pouvoir.
Des salves de missiles
Kim Jong-un a ainsi demandé « deux missions stratégiques » à ses troupes : « Premièrement, dissuader la guerre et, deuxièmement, prendre l’initiative de la guerre. » Des images diffusées par la presse coréenne ont dévoilé le lancement simultané de six missiles par l’unité Hwasong. Cette unité nord-coréenne aurait également tiré plusieurs missiles dans les eaux de la mer de Corée occidentale.
Des relations tendues
Jeudi, l’armée de la Corée du Sud avait indiqué que le lancement d’un missile balistique de courte portée avait été identifié. L’engin aurait été tiré depuis Nampo, une ville située au sud de Pyongyang. Dès lundi, les États-Unis et la Corée du Sud vont mener de vastes manœuvres militaires conjointes. À l’approche de cet événement, Pyongyang avait accusé dans la semaine Washington d’aggraver « intentionnellement » les tensions. La sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong, avait même menacé les États-Unis d’une « déclaration de guerre », si le pays interceptait l’un des essais de missiles nord-coréens.
Известия (RUS)
На свалке в Подмосковье нашли часть ноги человека
На городской свалке в подмосковном Подольске женщина обнаружила фрагмент человеческого тела — мужскую ногу в спортивном носке.
По информации «Известий», находку женщина сделала 14 марта.
Других фрагментов тела не обнаружено. Кому принадлежала нога — неизвестно.
Ранее, 1 марта, сообщалось об обнаружении обезглавленного тела сотрудника суда на Камчатке. Труп нашли в частном секторе на улице Невельского. Тело находилось в снегу и имело сильные повреждения. Мужчина исчез в ночь на 23 февраля. Его друзья рассказали, что он пошел в гости к приятелю и с тех пор не выходил на связь.
France24 - Monde
Valérie Boyer (LR) sur le projet de réforme des retraites : "Je pense que le texte sera voté"
Publié le : 14/03/2023 - 19:18
Frédéric RIVIÈRE
Roselyne FEBVRE
Suivre
Pour cette semaine cruciale sur la réforme des retraites, Roselyne Febvre et Frédéric Rivière reçoivent Valérie Boyer, sénatrice des Bouches-du-Rhône et vice-présidente des Républicains. L'exécutif a besoin des votes de la droite pour faire passer, jeudi 16 mars, son texte à l’Assemblée nationale. Même si la majorité veut y croire, certains députés LR hésitent encore à donner leur voix. Pour Valérie Boyer, cette réforme "a été très mal préparée techniquement et politiquement".
grève nationale
Réforme des retraites : huitième journée de mobilisation cruciale, la veille du vote du texte
On va plus loin
Retraites : la France seule en Europe ?
Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"
L'Humanité
« Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un slogan »
EntretienLa marche pour le climat, organisée partout en France ce vendredi, s’inscrit au terme d’une semaine riche en mobilisations sociales. Des luttes qui se conjuguent plus qu’elles ne se superposent, nous dit Alice Dubois, porte-parole de Fridays for future.
Marion d'AllardCe vendredi 10 mars, la jeunesse est appelée à défiler dans les rues, partout en France, pour défendre le climat. Quel message portez-vous ?
On veut mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Aujourd’hui, s’ils nous accordent enfin la légitimité de notre action, les politiques mises en œuvre pour répondre à cette crise majeure ne sont pas à la hauteur. Ce mouvement des jeunes pour le climat est né en 2018, sous l’impulsion de Greta Thunberg. Nous demandons que soient appliquées les préconisations du rapport Jouzel. Nous ajoutons à cela l’exigence de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation thermique des bâtiments.
C’est un enjeu fondamental, la clef pour parvenir à mener de front deux batailles majeures : la lutte contre les inégalités sociales en éradiquant les passoires thermiques, en grande majorité habitées par les plus précaires, et celle contre le réchauffement climatique en limitant notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation des bâtiments en France représente à elle seule 45 % de notre consommation nationale.
Cette mobilisation s’inscrit au terme d’une semaine sociale marquée par les manifestations historiques contre la réforme des retraites et au lendemain de la mobilisation du 8 mars pour les droits des femmes. Comment la lutte pour le climat se conjugue-t-elle aux autres ?
Nous sommes dans un combat intersectionnel. Les plus précaires, les femmes, les LGBTQI + sont les plus touchés par les réformes de régression sociale mais également les plus exposés aux effets du réchauffement climatique. Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un simple slogan. Les jeunes sont précarisés, particulièrement touchés par l’inflation. Même si ça peut paraître anecdotique, le prix des pâtes, pour nous, c’est primordial. Nous nous inscrivons donc pleinement dans ce mouvement de lutte nationale.
Le gouvernement multiplie les grandes déclarations sur la sauvegarde du climat. Quel bilan tirez-vous de son action ?
Aujourd’hui, c’est dur d’avoir 20 ans, disait Macron. Nous sommes dans une phase de langue de bois permanente sur les questions climatiques et environnementales. Le gouvernement convoque une convention citoyenne sur le climat, dont il ne ressort rien finalement. J’ai l’amer sentiment que ma parole n’est jamais prise au sérieux, jamais vraiment écoutée. Mais nous ne lâcherons pas le combat. C’est un mouvement de fond et j’invite tous les jeunes à s’y inscrire.
Le rédacteur en chef d'un jour : «Social et climat, même combat »
C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables.
Valeurs Actuelles
TikTok : des élèves créent un “deepfake” mettant en scène le directeur d’un établissement scolaire proférant des propos racistes
Ce canular ne passe pas. Trois lycéens américains du Carmel High School au nord de New York ont créé un « deepfake » qu’ils ont ensuite publié sur TikTok, relaie BFMTV jeudi 9 mars. Dans ces fausses vidéos, les jeunes ont mis en scène le proviseur du collège voisin George Fischer en train de proférer des injures et menaces racistes. L’homme semble dans ces séquences qualifier des étudiants noirs de « singes » et leur affirmer qu’ils seraient renvoyés en Afrique, relaie BFMTV. L’interlocuteur se serait ensuite montré plus virulent en déclarant : « J’espère que ces nég*** se feront tirer dessus parce qu’ils n’apprennent tout simplement pas. » Puis de menacer de passer lui-même à l’action en venant au lycée « avec (sa) mitrailleuse ».
Colère des parents d’élèves
Mais ces vidéos étaient bel et bien des « deepfakes » réalisées par les trois lycéens. Ces jeunes se sont servis de l’intelligence artificielle pour falsifier les propos du directeur. Cette technologie permet aussi de modifier le visage d’une personne de façon très réaliste. Si les vidéos ont été retirées, la polémique ne devrait pas s’éteindre de si tôt. Les parents d’élèves ont dénoncé l’inaction de la direction scolaire, qui se serait contentée de dénoncer un « racisme flagrant », sans mettre en place de mesures de sécurité adaptées au collège.
Des dépôts de plaintes envisagés
Dès le 12 février, les vidéos ont été signalées à la direction. Puis le 15 février, le district central de Carmel, gérant à la fois le lycée et le collège, a condamné, dans un communiqué relayé par BFMTV, des « vidéos inappropriées créées à l’aide de l’intelligence artificielle et se faisant passer pour des membres de l’administration du district ». Avant de prévenir que les auteurs des faits seront « traités conformément au code de conduite du district ». Cela n’empêche pas certains parents de vouloir porter plainte contre les autorités scolaires. Leur avocat a même évoqué une « menace terroriste à l’école ».
L'Humanité
Le chantier des canalisations
ActuLes enjeux autour de la sécheresse ne concernent pas seulement le dérèglement climatique. La gestion de la ressource en eau est primordiale. On ne parle pas assez des pertes colossales d’eau potable dans les réseaux. 30 % de la ressource fuit des tuyaux. Cette problématique devrait faire l’objet d’un vaste plan de mobilisation nationale. Il faut rénover l’ensemble des canalisations partout dans le pays. C’est bon pour la planète, bon pour les citoyens, mais aussi pour l’industrie et le secteur du BTP. Nous avons des quantités d’entreprises très qualifiées capables de mener un tel chantier.
le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinezécologie France24 - Monde
Cinéma : rencontre avec l'actrice Emma Mackey, de la série "Sex Education" au film "Emily"
Publié le : 14/03/2023 - 16:06
Aurélien PORCHER
Magali FAURE
Clémence DELFAURE
Marie SCHUSTER
Oihana ALMANDOZ
Après les couloirs du lycée dans la série "Sex Education", l'actrice franco-britannique Emma Mackey était à l'affiche de long-métrages comme "Eiffel" avec Romain Duris, la superproduction "Mort sur le Nil" de Kenneth Branagh et le très attendu "Barbie", avec Margot Robbie et Ryan Gosling. Dans "Emily", son dernier film, Emma Mackey incarne Emily Brontë, l'autrice des "Hauts de Hurlevent". L'actrice, lauréate du prix de "L'Étoile Montante" lors des derniers Bafta, se confie à Eve Jackson.
À L’AFFICHE !
Séries : "La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé", nouveau drame familial de Xavier Dolan
À L’AFFICHE !
"Harry & Meghan”, la série qui fait grincer des dents la Couronne britannique
Le film pacifiste "À l'Ouest, rien de nouveau" d'Edward Berger sacré meilleur film aux Bafta
Известия (RUS)
Захарова раскритиковала предложение монахам УПЦ перейти к раскольникам
Официальный представитель МИД РФ Мария Захарова 15 марта отреагировала на слова министра культуры Украины Александра Ткаченко, который предложил православным монахам Киево-Печерской лавры перейти в неканоническую автокефалию.
«Прямым текстом, без какого-либо смущения киевский режим озвучил преступную логику: свобода вероисповедания на Украине находится в заложниках у бандитов на Банковой», — написала она в своем Telegram-канале.
Трудно быть с богом: монахов выгоняют из главного монастыря Украины
В Киево-Печерской лавре говорят о начале апокалипсиса
Накануне Ткаченко сказал, что монахи канонической Украинской православной церкви (УПЦ) могут остаться в Киево-Печерской лавре, если перейдут в Православную церковь Украины (ПЦУ). В ответ на возражения митрополита Павла украинский министр допустил, что ситуация может коренным образом измениться, когда УПЦ покинет лавру.
Также в тот день постоянный представитель России при ООН Василий Небензя отметил, что желание киевских властей изгнать монахов из Киево-Печерской лавры может привести к всплеску братоубийственной войны на территории страны.
В свою очередь глава МИД России Сергей Лавров направил письма генеральному секретарю ООН Антониу Гутерришу и главе МИД Северной Македонии Буяру Османи как действующему председателю ОБСЕ, в которых рассказал о гонениях на УПЦ. Министр призвал не допустить выселения монахов из Киево-Печерской лавры и прекратить репрессии против канонической православной церкви на Украине.
10 марта сообщалось, что монахи Киево-Печерской лавры должны покинуть монастырь до 29 марта текущего года. В соответствующем предписании было указано, что представителей УПЦ уличили в якобы нарушении условий договора по использованию зданий, принадлежащих государству.
2 декабря 2022 года стало известно, что Свято-Успенскую Киево-Печерскую лавру зарегистрировали как монастырь в составе Православной церкви Украины.
В 2022 году на Украине были организованы многочисленные обыски у священнослужителей, в храмах и монастырях, в том числе в Киево-Печерской лавре, с целью найти след «антиукраинской деятельности». Только в декабре Службой безопасности Украины (СБУ) было возбуждено 50 уголовных дел в отношении священников УПЦ.
BBC
Australian boy, 13, spent six weeks in solitary confinement
A 13-year-old Indigenous Australian boy spent 45 days in solitary confinement while being held for minor offences, in the latest youth justice case to raise human rights concerns in Queensland.
The boy - referred to as "Jack" - was released on probation last week after 60 days in custody at Cleveland Youth Detention Centre in Townsville.
He is understood to have spent 22 consecutive days in isolation.
Queensland's human rights chief says the case may have broken state laws.
'No serious criminal history'
Jack was being held on remand on charges relating to a fight with another 13-year-old boy, at the detention centre some 1,300km north of Brisbane.
He flooded his cell with water from the toilet in desperation at his situation, and after being denied drinking water, his barrister Tim Grau told the BBC.
Describing his detention as "extraordinary and cruel", Mr Grau said Jack had "no serious criminal history".
"He was 13, he'd been in court once before. So even for this offending, he was never going to get a period of incarceration, in my view," he said.
Mr Grau said he didn't know why Jack spent so long in isolation, but suspected it was due to staff shortages at the prison.
"If he's being locked in because there's staff shortages, and Cleveland detention centre has 80 or more kids in at any one time, one can only assume that other kids are in the same circumstance.
"You would hope not, but maybe it's more common than we thought."
Jack's period of detention included six days being held in adult prisons. He was released last week with a verbal reprimand.
A separate recent case also raised human rights concerns over the Queensland's youth justice system, which is currently undergoing reform.
In February, it emerged that another 13-year-old Queensland boy with developmental disabilities spent 78 days confined to a cell for 20 hours per day.
Queensland is currently debating new laws which would criminalise bail breaches by minors - a change which will cause the youth prison population to increase dramatically, experts warn.
State Human Rights Commissioner Scott McDougall said the recent cases may have breached Queensland's Human Rights Act, which states all prisoners should have access to fresh air and exercise for a minimum of two hours a day.
He warned that changes to the law would only make the situation worse, and that immediate steps were needed to stop children being placed in isolation.
"Unfortunately, I don't think they're isolated cases," he told the BBC.
"Given the laws that are [being] passed in Queensland, which are clearly intended to incarcerate more children, it becomes even more important that the government urgently develops a coherent plan for preventing children coming within the criminal justice system, " he said.
"My concern is by increasing the pressure on the system, we risk normalising the mistreatment of children".
Mr McDougall urged the state government to "double down" on measures to keep children in school and stop them going down "the path of criminalisation".
Youth detention centres 'complex and difficult'
Aboriginal and Torres Strait Islander people were 12 times more likely to be in prison than non-Indigenous Australians in 2021, the Queensland Statisticians Office says.
Rates of juvenile incarceration are also high, with Indigenous children accounting for some 70% of detainees across most of Queensland, and over 90% in the state's north.
Overcrowded facilities mean children and minors often have to be housed in adult prisons known as watch houses. Most juvenile detainees are being held on remand.
In a statement to the BBC, a spokesperson for Queensland's Department of Children, Youth Justice and Multicultural Affairs said solitary confinement or "separations" were only used as a last resort.
Youth detention centres were "complex and difficult environments, and practices used in the centres are designed to ensure the safety of staff and young people at all times," the spokesperson said.
"At all times during a separation, young people have access to visits and professional support services, phone calls, education material, meal routines and recreational activities."
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Youth justice scandal shocks Australia
Valeurs Actuelles
Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement
Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ?
Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet.
La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.
Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.
Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ?
Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français.
Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.
Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ?
Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.
Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.
La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.
New York Times - World
Los cárteles mexicanos tratan de demostrar que no están relacionados con el secuestro de los cuatro estadounidenses
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Aunque los mexicanos conviven todos los días con la violencia, los grupos criminales saben que atacar a ciudadanos estadounidenses afecta sus negocios.
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Por Maria Abi-Habib y Natalie Kitroeff
Los cinco hombres quedaron postrados en la acera frente a su camioneta negra, con las camisas sobre la cabeza, los torsos desnudos en el suelo, las manos atadas extendidas ante ellos, casi como un gesto de súplica.
El mensaje, escrito a mano y dejado en el parabrisas de la camioneta, se lee como una disculpa formal, aunque escalofriante y relevante: el grupo Escorpiones del Cártel del Golfo lamentaba que sus integrantes dispararan y mataran accidentalmente a dos estadounidenses y a una transeúnte mexicana, mientras secuestraban a otros dos ciudadanos estadounidenses.
Los hombres fueron entregados a las autoridades, según el mensaje, para enmendar una situación que perturbaba la paz. El viernes, una fiscalía en México acusó a los cinco hombres en relación con el secuestro y los asesinatos.
Aunque los cárteles de la droga mexicanos prosperan en un vacío de ley y orden que subsiste en México, hay una regla tácita que muchos integrantes de los grupos delictivos organizados suelen no trasgredir: no tocar a los estadounidenses.
Estados Unidos se toma en serio los ataques a sus ciudadanos, y la respuesta a esa violencia, en ambos lados de la frontera, puede ser desastrosa para un grupo criminal mexicano.
“Cuando los ciudadanos estadounidenses son atacados, el gobierno de EE. UU. ejerce presión, involucran a sus agencias de seguridad y después comienzan a presionar a México para que actúe”, dijo Cecilia Farfán Méndez, investigadora de seguridad de México en la Universidad de California en San Diego.
“Lo peor para los cárteles es que tienen que dedicar recursos a contrarrestar a las autoridades mexicanas que, en gran medida, los dejan en paz”, agregó. “No es bueno para los negocios”.
Los cárteles pueden superar en armas a las autoridades mexicanas con frecuencia, o simplemente comprar su cooperación, pero saben que incitar al gobierno de Estados Unidos a emprender una respuesta puede obstaculizar su capacidad de operar. Y en los últimos años, el crimen organizado ha llegado a depender de la ineficiencia del gobierno mexicano para controlarlos.
El presidente de México, Andrés Manuel López Obrador, asumió el cargo con la promesa de implementar un nuevo enfoque para enfrentar la violencia: evitar la confrontación directa con los grupos criminales y más bien abordar las causas profundas de la criminalidad, como la corrupción y la pobreza.
Pero su estrategia, que resumió con la frase “abrazos, no balazos”, ha generado pocas repercusiones al momento de controlar los grandes niveles de violencia o limitar el poder cada vez mayor de los cárteles que trafican drogas y migrantes a través de la frontera de Estados Unidos y aterrorizan a los mexicanos en el país.
Los mexicanos de muchas comunidades viven con miedo de las acciones de los grupos criminales, que cometen actos de violencia de manera cotidiana y que por lo general atraen poca atención fuera del país. Y aunque los cárteles evitan deliberadamente atacar a estadounidenses, su modelo de negocios se basa en enviar narcóticos al norte, lo que ha contribuido a impulsar una epidemia de muertes por drogas en Estados Unidos.
La gestión de Biden ha sido renuente a criticar de manera pública a López Obrador, a pesar de los problemas de seguridad en México. Los funcionarios han sido cautelosos ante la posibilidad de poner en riesgo la colaboración en temas migratorios.
Pero el secuestro de cuatro estadounidenses la semana pasada se convirtió en un escándalo internacional, lo que aumentó la presión al gobierno estadounidense para hacer más y combatir el crimen al sur de la frontera. Además, legisladores republicanos lanzaron propuestas para autorizar el uso de la fuerza militar estadounidense con el fin de enfrentar a los cárteles.
Las propuestas provocaron indignación en México, y algunos funcionarios exigieron que el gobierno de Estados Unidos respetara la soberanía del país, pero también le pedían al gobierno mexicano responder. Esta semana, se desplegaron cientos de fuerzas de seguridad mexicanas adicionales en Matamoros, la ciudad fronteriza donde sucedió el ataque contra los cuatro estadounidenses.
Se trata, precisamente, del tipo de respuesta significativa que los grupos criminales procuran evitar, y en buena medida no se han metido con los ciudadanos estadounidenses desde el secuestro, tortura y brutal asesinato en 1985 de Enrique Camarena, un agente de la DEA que en ese momento había afectado las operaciones de un cártel y desencadenó su ira sanguinaria.
El cuerpo mutilado de Camarena fue encontrado en un rancho en el occidente de México en bolsas de plástico, tenía las manos y los pies atados y el rostro estaba irreconocible por una serie de golpes con un objeto contundente.
La DEA, en su búsqueda de justicia, lanzó la Operación Leyenda, una de las mayores investigaciones de homicidio realizadas por la agencia, que reveló que autoridades mexicanas habían encubierto el asesinato de Camarena y destruído pruebas valiosas. La operación derivó en el arresto de miembros del cártel y forzó a otros a esconderse.
El mensaje era claro: atacar a los agentes estadounidenses del orden público tendría consecuencias importantes para los delincuentes y sus cómplices en el gobierno mexicano.
Al final, los cárteles aprendieron que incluso matar por error a ciudadanos estadounidenses podría ser muy costoso.
En 2019, un grupo del crimen organizado disparó contra un grupo de personas estadounidenses y mexicanas que conducían por Sonora, un estado al norte de México, y mataron a tres mujeres y seis niños, que formaban parte de una comunidad mormona que vivía en el país. Algunas de las víctimas fueron quemadas vivas en sus autos, a unos 112 kilómetros al sur de la frontera con Estados Unidos.
Con el tiempo, varias personas fueron arrestadas, entre ellas un jefe policial mexicano que se cree que protegía a los grupos criminales locales. El gobierno mexicano afirmó que el ataque mortal podría haber sido un caso de identidad equivocada y relacionado con un conflicto entre dos grupos criminales que competían por el control territorial.
Esta semana, se dijo que las autoridades mexicanas estaban analizando una explicación similar para el secuestro y asesinato de los estadounidenses en Matamoros, investigando la posibilidad de otro caso de identidad equivocada.
Quienes viven en Matamoros, que forma parte del estado de Tamaulipas y se encuentra al otro lado del río Bravo del sur de Texas, sobrellevan a diario el estallido de la violencia que consume la vida desde que las organizaciones criminales comenzaron a afianzar su control de la ciudad.
Lo que les sucedió a los estadounidenses es lo que ellos enfrentan todos los días, dijeron los habitantes de Matamoros, mientras dejan a sus hijos en la escuela, compran comida o van rumbo al trabajo.
Pero lo que hizo que este caso fuera distinto, declararon con pesar y enfado, fue la inmensa atención y las exigencias de justicia que suscitó la nacionalidad de las víctimas.
“¿Quién está hablando de la mujer que murió aquí? Nadie”, dijo Alberto Salinas, refiriéndose a la mexicana asesinada durante el ataque. Salinas es dueño de una casa cerca de la escena donde ocurrió el ataque, pero estaba en otro lugar en ese momento.
En buena medida, Tamaulipas está dominada por el Cártel del Golfo, una de las organizaciones criminales más viejas de México, pero se divide en diferentes facciones de grupos criminales. Aunque todas las facciones pertenezcan al mismo grupo dominante, no siempre están aliadas.
Por lo general, los líderes locales están atentos a quienes podrían estar invadiendo su territorio. El Grupo Escorpión, que dice haber escrito el mensaje, comenzó como una fuerza especial que custodiaba a un líder anterior del Cártel del Golfo, dijo Jesús Pérez Caballero, experto en seguridad y profesor del Colegio de la Frontera Norte en Matamoros.
Aunque los mexicanos han visto con frecuencia los mensajes desplegados por los cárteles que acompañan a cuerpos, el mensaje de esta semana fue inusual porque los cinco hombres fueron encontrados con vida.
Las organizaciones criminales vigilan a sus propios integrantes, dijeron los expertos, en especial si llaman mucho la atención sobre las actividades de los grupos.
Es posible que se haya dejado a los hombres con vida para que las organizaciones delictivas garanticen que los investigadores tengan declaraciones que respalden la versión de que el cártel no ordenó el ataque. Los miembros de nivel inferior de esos grupos a veces actúan por su cuenta, aunque no está claro si eso es lo que sucedió en este caso.
“Muchas veces los sicarios intentan hacer méritos ante la gente con más poder y van por la libre. Y si les sale bien, sale bien”, dijo Pérez Caballero. “Y si les sale mal, pues sale mal”.
Oscar Lopez colaboró en este reportaje desde Ciudad de México.
Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro
Maria Abi-Habib es una corresponsal de investigación radicada en Ciudad de México y cubre América Latina. Antes ha reportado desde Afganistán, Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib
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BBC
Jiang Yanyong: Whistleblower doctor who exposed China's Sars cover-up dies
Jiang Yanyong, a former military surgeon who blew the whistle on Chinese authorities' cover-up of the 2003 Sars epidemic, has died aged 91.
He died of pneumonia on Saturday in Beijing, family friends and Chinese-language media in Hong Kong reported.
Dr Jiang was praised for saving lives after writing a letter in the early stage of the Sars crisis which revealed officials were playing down the threat.
But he endured house arrest at one point for his unwavering outspokenness.
Sars infected more than 8,000 people worldwide in 2003. Of these, 774 died, according to World Health Organization (WHO) figures.
Dr Jiang had been working in a Beijing hospital in April 2003, when he was alarmed to hear the Chinese health minister telling the public there were only a handful of cases of a new deadly respiratory disease.
The senior doctor said he knew more than 100 people had Sars - severe acute respiratory syndrome - in military hospital wards alone.
He sent a letter exposing the lies in the official narrative to Chinese state broadcasters, who ignored it. But the letter was then leaked to foreign media who published his account in full.
His revelations forced the Chinese government to admit it had provided false information, and spurred the WHO into action.
Strict containment measures were imposed overnight, which helped slow the spread of the virus.
His actions also led to the sacking of China's health minister and Beijing's mayor at the time.
"I felt I had to reveal what was happening, not just to save China, but to save the world," he said about his actions.
The following year, Dr Jiang again challenged Beijing. He called on Chinese Communist Party (CCP) to acknowledge its 1989 crackdown on Tiananmen Square protesters had been wrong - and that hundreds, possibly thousands, of civilians had been killed.
He wrote of his experience working as a surgeon in Beijing on that night. In a letter, he recounted how authorities "acted in frenzied fashion, using tanks, machine guns and other weapons to suppress the totally unarmed students and citizens".
Ordinary Chinese would be "increasingly disappointed and angry" with the CCP's view of the protests as a counter-revolutionary riot, he said. "Our party must address the mistake it has made," he wrote.
He and his wife, Hua Zhongwei, were later detained, but Dr Jiang remained for years undeterred on the topic. He wrote a letter to Chinese President Xi Jinping in 2019, denouncing the Tiananmen Square crackdown as a "crime".
Dr Jiang was born in 1931 in the eastern city of Hangzhou to a wealthy banking family and went into medicine after seeing his aunt die of tuberculosis. He is survived by his wife, a son and a daughter, according to South China Morning Post.
Over his lifetime he received several civil honours recognising his public stands, including the Ramon Magsaysay Award for Public Service in 2004.
"He broke China's habit of silence and forced the truth of Sars into the open," the award citation read.
Dr Jiang's experience has drawn comparisons with China's initial approach to the Covid-19 outbreak.
Li Wenliang, an eye doctor in Wuhan, was investigated by police for "spreading rumours" after trying to warn people of a "Sars-like virus" in December 2019.
After falling sick from Covid himself, Dr Li said on Chinese social media that he wondered why authorities were saying no medical staff had been infected. Dr Li died of the virus in February 2020.
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Profile: China's 'honest doctor'
BBC
Bob Junior: Lion who was 'king' of the Serengeti killed by rivals
A lion known as the king of the Serengeti has been killed by rivals.
Tour operators and visitors to the national park have paid tribute to the "legendary" Bob Junior - also known as Snyggve - online.
The "photogenic" and "coolest cat" in the Serengeti, Bob Jr had a fearsome reputation among his rivals and had ruled for seven years with the help of his brother, Tryggve.
Younger rivals are believed to have killed the pair.
"They wanted to overthrow Bob Junior," Serengeti conservation officer Fredy Shirima told the BBC.
"These incidents normally happen when the head of a pride becomes old or sometimes when the other male lions are not happy with his control over a large territory," he added.
"It is assumed his brother also met the same fate, but we are trying to confirm this," Mr Shirima said, adding that the two were killed in separate but seemingly coordinated attacks.
Some conservationists said Bob Junior - who was thought to be around 10 years old and named after his father Bob Marley - relished his celebrity status because he was always easy to spot.
Bob Junior reportedly did not put up a fight when he was attacked and killed on Saturday.
Wildlife officials are preparing a special burial on a day yet to be announced.
The Serengeti in northern Tanzania is home to about 3,000 lions, and is popular with local and foreign tourists.
Tributes to the fallen king have been posted online, including by tour operators.
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France24 - Monde
Patrimoine artistique : l'Inde lutte pour obtenir la restitution d'objets religieux volés
Publié le : 14/03/2023 - 14:55
Sadia RAO
Un quotidien indien vient de révéler que le Metropolitan Museum of Art de New York détiendrait 77 oeuvres issues du trafic d'antiquités. Selon l'Unesco, environ 50 000 objets d’art volés à des temples indiens se trouveraient dans des musées occidentaux ou des collections privées, généralement des divinités hindoues ou bouddhistes. Les forces de police, les institutions internationales et les passionnés d'art luttent ensemble contre les réseaux mafieux pour tenter de récupérer ces trésors.
Le Metropolitan Museum of Art de New York (Met) regorge-t-il d'objets volés provenant d'Inde ? La question se pose après la publication d'une enquête par le quotidien The Indian Express, mardi 14 mars. Le journal rapporte que 77 antiquités figurant sur le catalogue de ce musée proviendraient de dons d'un marchand d'art indien qui a, depuis, été condamné à 10 ans de prison pour trafic d'art.
Cette nouvelle intervient dans un contexte particulier : depuis 2014, le Premier ministre indien Narendra Modi s'est donné pour mission de faire revenir dans le pays les œuvres volées pendant et après la colonisation britannique.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Des bronzes du Bénin exposés une dernière fois à Berlin avant leur restitution au Nigeria
Comment va se dérouler le processus de restitution d’œuvres d'art au Bénin ?
SPOLIATIONS NAZIES
Une loi pour la restitution d’œuvres d’art spoliées par les nazis : une première en France
Valeurs Actuelles
Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire
Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.
Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».
Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire
Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
Известия (RUS)
В ЛНР заявили о подготовке Киева к дискредитации сил России под Артемовском
Украинские офицеры под Артемовском (украинское название – Бахмут) готовят материалы по дискредитации российских сил. Об этом сообщил 15 марта военный эксперт, подполковник Народной милиции Луганской Народной Республики (ЛНР) в отставке Андрей Марочко.
Он отметил, что эти офицеры состоят на службе в одном из украинских центров информационно-психологических операций. В настоящее время они находятся в окрестностях населенных пунктов Артемовск и Часов Яр.«Исходя из характера работы, основная задача — подготовка материалов, направленных на дискредитацию наших войск», — сказал Марочко в разговоре с «РИА Новости».
Кроме того, по его словам, также в задачи офицеров входит поднятие морально-психологического состояния украинских боевиков
«Это не пригород — это уже Бахмут»
Российские силы продолжают выбивать украинских боевиков из одного из важнейших городов Донбасса
Ранее в этот же день один из сотрудников ЧВК «Вагнер» сообщил, что боевики Вооруженных сил Украины (ВСУ) не забирают и не обменивают тела погибших сослуживцев под Артемовском.
Накануне корреспондент немецкой газеты Bild Юлиан Репке заявил, что в Артемовске пали критически важные оборонительные рубежи ВСУ. Он указал, что система укреплений была «последней надеждой» украинской армии на создание прочной линии внутри населенного пункта.
При этом 14 марта в офисе украинского президента Владимира Зеленского сообщили, что прошло заседание ставки Верховного главнокомандующего Украины, на котором было принято решение продолжать удерживать город.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
New York Times - World
Honduras anula la prohibición de las píldoras del día después
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La presidenta Xiomara Castro, quien en 2021 fue elegida como la primera mujer presidenta de Honduras, firmó un decreto ejecutivo que levanta la prohibición impuesta en 2009.
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Por Jesus Jiménez y Joan Suazo
La presidenta de Honduras, Xiomara Castro, firmó el miércoles un acuerdo ejecutivo con el que se levanta una larga prohibición sobre las píldoras anticonceptivas de emergencia, cumpliendo así su promesa electoral de cambiar esa política, una medida que durante años fue solicitada por grupos feministas.
Castro, quien firmó el acuerdo el Día Internacional de la Mujer, dijo en Twitter que la píldora anticonceptiva de emergencia forma “parte de los derechos reproductivos de la mujer y no es abortiva”, citando a la Organización Mundial de la Salud.
La medida fue celebrada por organizaciones feministas y de derechos humanos, y es una importante victoria para Castro, quien en 2021 fue elegida como la primera mujer presidenta de Honduras y quien hizo campaña prometiendo revocar la prohibición de las píldoras anticonceptivas de emergencia, entre otras políticas.
Pero, en un país que es mayoritariamente católico, la medida de Castro encontró resistencia.
Mirtha Gutiérrez, secretaria de Derechos Humanos de Honduras, dijo que el acuerdo de la presidenta era un “gran paso” y que el gobierno hondureño seguirá tomando más decisiones por las mujeres.
“Como gobierno creemos que es importante seguir avanzando en los derechos de las mujeres”, dijo Gutiérrez. “Este es el comienzo de un largo esfuerzo conjunto con las mujeres de Honduras”.
Honduras era el único país del mundo que había impuesto una prohibición legal general contra las píldoras anticonceptivas de emergencia, según el Consorcio Internacional de Anticoncepción de Emergencia, un grupo de investigación que se enfoca en las políticas públicas. La prohibición se promulgó en 2009. Honduras sigue siendo uno de los pocos países latinoamericanos que prohíben el aborto en cualquier circunstancia.
Human Rights Watch, una organización internacional, dijo que la medida de Castro “es particularmente importante en un contexto en el que el aborto es ilegal en todas las circunstancias y constituye un paso hacia adelante en el reconocimiento de los derechos reproductivos de las personas embarazadas”.
Regina Fonseca, activista feminista y cofundadora del Centro de Derechos de la Mujer de Honduras, dijo que el acuerdo de la presidenta era “un enorme triunfo” que se había gestado durante 13 años.
“¿A cuántas niñas les cortaron las alas porque tuvieron que vivir la maternidad antes de tiempo?”, dijo Fonseca. “Es maravilloso que haya pasado esto y que las generaciones futuras tengan mejores oportunidades que las que hemos tenido estos últimos años”.
Pero no todos los hondureños apoyaron el acuerdo de la presidenta, y algunos ni siquiera sabían que eso había sucedido. En Tegucigalpa, la capital del país, cerca del Hospital Escuela, el mayor centro asistencial de Honduras, pocas personas sabían de la aprobación.
Sandra Sierra, de 30 años y trabajadora doméstica, dijo que se oponía a la medida.
“Es peligroso para la salud”, dijo Sierra refiriéndose a los efectos de las píldoras. Aunque las píldoras anticonceptivas de emergencia pueden causar efectos secundarios, como náuseas y vómitos, la Administración de Alimentos y Medicamentos de EE. UU. (FDA, por su sigla en inglés) las considera seguras cuando se ingieren siguiendo las instrucciones.
Ana María Cáceres, de 42 años, vendedora ambulante y madre de tres hijos, acompañaba a su hija de 20 años a una consulta de embarazo cuando se enteró de la medida. Su hija está embarazada de seis meses de su segundo hijo.
“Está bien cuando se haya cometido una violación porque hay mujeres que, si han sido maltratadas, no quieren tener un hijo”, dijo Cáceres. “Pero, cuando es por placer, no”.
Durante mucho tiempo, el uso de la anticoncepción de emergencia en Honduras ha enfrentado la oposición de las principales congregaciones cristianas, que sostienen que esas píldoras podrían interrumpir un embarazo ya comprobado.
Esos grupos han citado la etiqueta de Plan B One-Step, un anticonceptivo de emergencia que es muy popular en Estados Unidos. El envase del fármaco dice que es posible que el medicamento impida que un óvulo fecundado se adhiera al útero. Sin embargo, no hay evidencia científica que lo pruebe. En diciembre, la FDA anunció que aclararía la información sobre las píldoras anticonceptivas de emergencia más utilizadas para indicar que no impiden que un óvulo fecundado se implante en el útero. La agencia explicó que estos productos no pueden describirse como píldoras abortivas.
El cambio de redacción propuesto por la FDA se produjo meses después de que la Corte Suprema de Estados Unidos anulara el caso Roe contra Wade, eliminando el derecho constitucional al aborto, y en medio de la preocupación de los defensores del derecho al aborto por la posibilidad de que los estados conservadores pudieran limitar o prohibir el uso de las píldoras de anticonceptivas de emergencia.
Antes de que se revocara la prohibición en Honduras, esos medicamentos aún se vendían abiertamente en algunas farmacias de las principales ciudades a unos 10 dólares por dosis pero, las mujeres de zonas pobres y rurales, no tenían un acceso fácil a esos fármacos, según denunciaron los grupos de defensa de los derechos de la mujer.
El Programa para América Latina y el Caribe del Centro de Derechos Reproductivos dijo en Twitter el jueves que la medida era un avance para Honduras, pero el grupo también pidió a los funcionarios federales que crearan un plan concreto de aplicación del acuerdo y garantizaran la distribución y la accesibilidad de esos medicamentos.
El centro dijo que tener acceso a las píldoras anticonceptivas de emergencia era muy importante en Honduras, que tiene una de las tasas más altas de embarazo adolescente entre los países latinoamericanos. Las tasas de violencia sexual también son elevadas en el país.
Fonseca dijo que su organización seguirá pidiéndole al gobierno hondureño que apruebe leyes para proteger a las mujeres de la violencia sexual y proporcionar atención posparto.
“Queda mucho trabajo por hacer”, dijo Regina. “Pero esto ha sido fundamental”.
Anatoly Kurmanaev colaboró en este reportaje.
Jesús Jiménez es reportero de noticias de última hora. @jesus_jimz
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BBC
Such communal textiles offer a democratic medium through which shared values, celebrations and concerns can be distilled – Clare Hunter
For thousands of years history has been written with a needle, with communities using textiles to preserve their cultural heritage and chronicle their past. In recent times, a number of these projects have taken inspiration from the Bayeux Tapestry, the 11th-Century embroidery depicting the Norman Conquest of England in 1066.
More like this:
– Powerful photos of queer life in South Africa
– Striking images of ignored Americans
– The clothing that reveals hidden truths
One example of this is the Keiskamma Art Project: an award-winning collective of 140 artists, mostly women, working in and around the village of Hamburg in South Africa's Eastern Cape. Their colossal, hand-stitched work is now the subject of a major retrospective at the Old Women's Jail of Constitution Hill, Johannesburg. The exhibition Umaf' evuka, nje ngenyanga / Dying and Rising as the Moon Does brings together two decades' worth of artworks; their masterpieces flood the walls that once imprisoned anti-apartheid activists including Fatima Meer, Albertina Sisulu and Winnie Madikizela-Mandela.
The Keiskamma Tapestry is 120m long, and depicts the tumultuous history of the Eastern Cape region across 300 years (Credit: Anthea Pokroy/Keiskamma Trust)
In their work, the Keiskamma artists consider all kinds of local experience, from climate change to HIV/Aids, and the struggle for racial justice and gender equality. Pride of place in the exhibition goes to the first chapter in the Keiskamma Art Project's story: the Keiskamma Tapestry. Completed in 2003, it's a landmark in community embroidery: one that preserves 300 years of Eastern Cape history across 120m of red-ochre hessian.
At the start we see San bushmen, whose silhouettes echo their depiction in their own ancient rock art. Everyday rural life and Xhosa culture is remembered alongside scenes of colonial invasion and atrocities committed by Dutch and British soldiers in the 18th and 19th Century Frontier Wars. Further down the tapestry, Nelson Mandela is burning his passbook in protest of the Sharpeville Massacre – sewn defiantly next to the "architect of apartheid" Hendrink Verwoerd. Images of torture and resistance, including the Soweto uprising, appear before we see hand-stitched ballot boxes from South Africa's first democratic election in 1994.
"When we look back we're sort of reinstating our history for the world to see who we are," long-established Keiskamma artist Veronica Betani tells BBC Culture.
"The history of Hamburg is also the history of South Africa, with all of its unresolved colonial legacies and difficult epidemic histories," says the exhibition's co-curator Azu Nwagbogu. "The resilience and will of the people have been crafted into tapestries."
The power of the process
When people come together to sew local history, they create a space that can be just as important as the end result. The Keiskamma Art Project began when free embroidery training workshops were opened by the Keiskamma Trust in 2002. Women were paid for everything sewn, numbers grew, and the Keiskamma studio became a hub for studying local history, sharing memories, and weaving those stories into tapestries. Today, Keiskamma arts are a vital source of local income, but visual artist and educator Nobukho Nqaba explains that Keiskamma artists also "share, stitch and write personal and collective trauma – experienced by a majority of black South Africans – as a way of healing."
“We lost so many colleagues on the road," says Betani. "Some years back I thought I was not going to make it because I was diagnosed with depression, and then epilepsy. After that, I found out that I'm HIV positive. All those things made me think 'this is the end of the road' but it was not. So, I’m the one rising and dying as the moon does." The success of the Keiskamma Tapestry meant Betani and her colleagues embarked on other commemorative works that also feature in the retrospective, including the Keiskamma Guernica and the Keiskamma Altarpiece. Both reflect on the impact of HIV/Aids in Hamburg. Blankets from the Keiskamma Treatment Centre are appliquéd into the Guernica tapestry, while the Altarpiece sanctifies local grandmothers who cared for their families during the epidemic.
A vividly detailed depiction of the Norman Conquest, the Bayeux Tapestry is one of the world's best-known artworks (Credit: Getty Images)
The Keiskamma Tapestry isn't woven on a loom like traditional tapestries, but its name deliberately invites us to see parallels and contrasts with the Bayeux Tapestry. Thought to be a work of propaganda, commissioned by William the Conqueror's half-brother, the original Bayeux Tapestry is a subversive choice of inspiration for the Keiskamma artists, who are, by contrast, stitching history that is told for the people, by the people. Little is known of the Anglo-Saxon nuns believed to have made the Bayeux, but the same stem-stitch they laid for the titles of kings was used by the Keiskamma artists to stitch their own names across every metre of the Keiskamma Tapestry.
"History is not just what we see in the news, but it's our everyday lives," says Eastern Cape performance poet Lelethu 'PoeticSoul' Mahambehlala who collaborated with Keiskamma artists for the aBantu Development Agency's History Re:imagined project. "When they took us through the work, they were calling all the people on the tapestry by name. These women are authors."
Reimagining history is a common purpose for community embroidery projects inspired by the Bayeux. More than 4,000 people stitched England's Quaker Tapestry to create a history lesson that doesn't shy away from the persecution of Conscientious Objectors, The Peterloo Massacre, and the British transatlantic slave trade. In Ireland, the Ros Tapestry reminds us that there's more to the Norman Conquests than English soil, while The Last Invasion Embroidered Tapestry in Wales brought together women aged 30 to 82 years old to depict French forces landing in Pembrokeshire, Wales in 1797. Like the Keiskamma Tapestry, they echo the Bayeux to say, "our past matters, and so do we".
The significance of sewing
When we thread a needle and make a stitch we mimic the hands that moved like ours across thousands of years. Keep stitching, and the mind begins to wander: What was whispered between the nuns as they pierced the linen of the Bayeux Tapestry? Did the suffragettes feel the same tension in their wrists as they made banners of protest? The steel between our thumb and finger becomes a little antenna receiving voices from the past as we record our own message for the future.
Looking at history through the eye of a needle is how Clare Hunter's book Threads of Life explores the social, emotional, and political significance of sewing around the world. Hunter invites us to look closer at the Keiskamma Tapestry, but also the Aids Memorial Quilt and the headscarves of Argentina's Mothers of the Plaza de Mayo, embroidered with the names of their abducted children. They share a common language with shell-shocked World War One soldiers who learned to sew in hospitals, and Hmong women who invented their "story cloths" in refugee camps to preserve memories of home.
The Quaker Tapestry is a community tapestry that recounts the development of the Quaker religion, alongside British social history (Credit: The Quaker Tapestry)
"Through time, communities denied a voice have turned to sewing to document and preserve their stories," Hunter tells BBC Culture. "Nineteenth century schoolgirls in America charting their place in an emerging New World, Scots in the Great Tapestry of Scotland tracing their distinctive history and culture. Community embroidery is imbued with a collective spirit. This is a rarity in the world of public art, and such communal textiles offer a democratic medium through which shared values, celebrations and concerns can be distilled."
Needlework is a tradition that is often passed down through generations, so it can have a particular pull for people who feel far from home. The Palestinian History Tapestry is an ongoing charity project that traces the region's history from the Neolithic era to the present day, and it employs Palestinian women within and outside the Palestinian territories to sew individual panels. Described to BBC Culture as "both a project of cultural activism and humanitarian aid" by Israeli historian Professor Ilan Pappé, it captures checkpoints and gunboats, but also countryside weddings, musicians, and the poetry of Mahmoud Darwish. Other panels echo BBC News images while Boys on the Beach recreates an image made by Israeli artist Amir Schiby in tribute to four boys killed in Gaza.
I knew about the United Nations Resolution 194 from the history books, but it was much more vivid and emotional to see it on a piece of embroidery – Professor Avi Shlaim
Dr Shayma Alwaheidi worked as the project coordinator for the Gaza branch of the Palestinian History Tapestry and tells BBC Culture that panels titled Olive Harvest and Henna Party bring back happy memories. "I myself am a refugee from Beersheba, my parents' homeland, and the embroidery of The Key for Return means so much to me and to my family because it is our symbol of resistance, and the hope that one day we will be able to return."
Palestinian history tapestry patron Professor Avi Shlaim (Emeritus professor of international relations at the University of Oxford) is well acquainted with the Balfour Declaration of 1917 and the United Nations Resolution 194 of 1948, but he tells BBC Culture "it was a completely different experience" to see them stitched out. "I knew about this resolution from the history books, but it was much more vivid and emotional to see it on a piece of embroidery, symbolising something which is so fundamental to all Palestinians, which is the right of return," says the British-Israeli historian.
The tapestry's founder, Jan Chalmers, was inspired to start another Bayeux-inspired tapestry after teaching embroidery in the early days of the Keiskamma Art Project. Unlike the Bayeux, "the panels are as individual as the people who designed them and stitched them," says Chalmers. It's a choice that honours the history of Palestinian embroidery, "tatreez", a practice that was added to UNESCO's Intangible Cultural Heritage of Humanity list in 2021.
Palestinian researcher and educator Wafa Ghnaim is the author of Tatreez & Tea: Embroidery and Storytelling in the Palestinian Diaspora, and tells BBC Culture that tatreez is a fitting medium for such a project because in Palestinian history "each village, town, city and nomadic community carried distinct styles in their dress, from the colour palette used, to the symbolism of motifs". After 1948, when hundreds of thousands of Palestinians fled or were displaced from their homes, "the Palestinian dress evolved into a symbol of unity," she says, and "the creation of the traditional dress became a reclamation process” to resist the narrative that they were "a people without land and a land without people".
The Palestinian History tapestry is an embroidery sewed by Palestinian women within and outside the Palestinian territories (Credit: The Palestinian History Tapestry)
Ghnaim adds that during the First Intifada (1987-1993), images of Palestinian culture – including flags – were confiscated by the Israeli army. "Palestinian women began to embroider Palestinian flags, the Dome of the Rock, rock throwers and other symbols of resistance on to their dresses to wear to protests."
"This slow process of creation speaks to the perseverance (sumud) and patience (saber) required of Palestinians to continue to fight for their freedom. These values continue to guide not only our resistance movement, but the skills required to endure the art of Palestinian embroidery."
Across the world we can find community embroidery projects that answer a question posed by Lelethu "PoeticSoul" Mahambehlala when she showcased the Keiskamma Tapestry on the aBantu Podshack: "If we truly have power – should we not be rewriting the book, retelling the story, rearranging the songs, and adding new colour to the pictures? Is it not time we reimagined history?"
For Keiskamma artist Nozeti Makhubalo, the Keiskamma retrospective is also about looking at what lies ahead. "My future dream is to see the youth join the project. I need to see more young people as artists taking the art project to the stars."
Umaf' evuka, nje ngenyanga / Dying and Rising as the Moon Does Is at Constitution Hill, Johannesburg until 24 March, keiskammaartproject.org
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France24 - Monde
Moussa Mara, ex-Premier ministre malien : "Le sentiment anti-gouvernement français" domine au Mali
Publié le : 14/03/2023 - 15:24
Marc PERELMAN
Ancien premier ministre malien (2014-2015), Moussa Mara a accordé un entretien à France 24 depuis Bamako. Il estime que le sentiment "anti-gouvernement français" est "majoritaire" au Mali et n’est pas né avec l’arrivée au pouvoir de la junte. De fait, "la population a tendance à croire tout ce qui en défaveur des politiques françaises", analyse l’ancien chef de l'exécutif. Il qualifie de "structurel" le sentiment d’opposition envers la politique française au Mali.
Réagissant aux allégations de la junte accusant Paris de soutenir le terrorisme au Mali, Moussa Mara se dit "dans l’attente de preuves pour pouvoir se prononcer".
Le fondateur du parti Yelema ("Le changement") se dit attristé, au micro de France 24, du vote de son pays contre la résolution des Nations unies demandant le retrait des forces russes d’Ukraine : il eut été préférable, selon lui, que le Mali s'abstienne, à l’instar d’autres partenaires africains. Pour le Mali, non-aligné depuis son indépendance, ce vote "inaugure des lendemains difficiles", renchérit-il.
Evoquant le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars, Moussa Mara juge que les très importantes prérogatives octroyées au président de la République constituaient "clairement une insuffisance". Pour l'ancien chef du gouvernement, la disproportion du pouvoir présidentiel vis-à-vis des autres institutions maliennes fomente "les conditions de crises futures". Face à un président qui deviendrait omnipotent, le coup d’État représente alors la seule manière de le "stopper", regrette Moussa Mara, en appelant au renforcement des pouvoirs législatif et judiciaire.
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Le référendum constitutionnel au Mali reporté sine die
RAPPORT
Droits de l'Homme au Mali : l’expert de l'ONU alerte sur le rétrécissement des libertés
Le monde dans tous ses États
Russafrique, un nouvel empire ?
Valeurs Actuelles
« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte
« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.
Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.
Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.
« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.
Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.
D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.
Известия (RUS)
В России начали активно скупать элитное вторичное жилье
В России в январе и феврале 2023-го спрос на вторичное элитное жилье дороже 500 млн рублей вырос на 60,6% по сравнению с аналогичным периодом прошлого года. Об этом «Известиям» сообщили аналитики «Авито Недвижимости».
По данным экспертов, также за год вырос объем предложения на 28%. Средняя цена лота при этом снизилась на 3,5%, составив 665,7 млн рублей. Стоимость квадратного метра осталась прежней — 1,9 млн рублей, добавили специалисты.
В то же время, по информации аналитиков, на 1,1% снизился спрос на элитные новостройки стоимостью более 500 млн рублей. Доля предложения на рынке первичной недвижимости выросла на 83,1%.
Стоимость квартир в новостройках увеличилась на 16,1% (694 млн рублей), сказали эксперты. Цена «квадрата» осталась прежней — 1,9 млн рублей.
«В начале 2023 года настроения инвесторов начали стабилизироваться и россияне вернулись к вложениям денег в элитный сегмент недвижимости. Увеличение спроса на покупку вторичной элитной недвижимости объясняется тем, что потенциальные покупатели хотят инвестировать здесь и сейчас — не ждать, пока построятся новые объекты», — сказал коммерческий директор «Авито Недвижимости» Николай Попов.
Место в карьер: с начала года спрос на жилье в России упал на треть
Какие способы привлечения клиентов придумывают застройщики и банки
Ранее, 12 марта, аналитики компании «Бон Тон» сообщили «Известиям», что самым дорогим округом по стоимости новостроек бизнес-класса стал СЗАО, где средневзвешенная цена 1 кв. м за месяц выросла на 5% — до 485,2 тыс. рублей (+16,5% за год), а стоимость лота составила 34,4 млн рублей (+17,2% за год).
France24 - Monde
Non, cette vidéo ne montre pas des chars Leopard 2 embourbés en Ukraine
Publié le : 14/03/2023 - 17:54Modifié le : 14/03/2023 - 18:01
Une vidéo partagée sur Twitter et Telegram prétend montrer des chars Leopard 2 envoyés par des pays européens et embourbés en Ukraine. Il s’agit en fait de chars suédois participant à un exercice militaire au printemps 2022.
La vérification en bref
- Depuis fin février 2023, des comptes partagent une vidéo qui montrerait, selon eux, des chars Leopard 2 embourbés en Ukraine.
- On peut en fait retrouver cette vidéo dans une publication Instagram d’avril 2022 partagée par une unité de chars suédoise.
- Elle montre un exercice militaire réalisé dans le sud de pays dans une “zone connue pour sa boue profonde”, auquel participaient des chars suédois Stridsvagn 122, et non des chars Leopard 2.
Le détail de la vérification
Des chars embourbés, et des hommes essayant de les dégager à l’aide de pelles. C’est ce que montre une vidéo relayée depuis fin février 2023 sur les réseaux sociaux.
Pour ceux qui la partagent, la vidéo a été prise en Ukraine, et montre des chars Leopard 2 récemment envoyés par des pays européens en Ukraine.
“Les chars Leopard 2 n'aiment pas les sols détrempés” peut-on lire en légende de la vidéo dans une chaîne Télégram française comptant près de 40 000 abonnés. “Un Leopard 2 est coincé dans la boue ukrainienne”, écrit en anglais ce compte Twitter dans une publication du 6 mars 2023.
On retrouve la même vidéo dans une publication en slovaque du 27 février 2023 vue près de 200 000 fois sur Facebook, qui affirmait pour sa part que la vidéo avait été prise en Pologne.
Exercice militaire en Suède
Mais cette vidéo n’a été prise ni récemment, ni dans le cadre de la guerre en Ukraine.
À l’aide de l’outil InVid Weverify (voir ici comment procéder), il est possible de retrouver l’origine des ces images. Elle apparaît notamment dans une publication du 28 avril 2022 publiée sur le compte Instagram de l’unité de chars Wartofta, présentée comme faisant partie du “régiment Skaraborg”, un régiment blindé de l'armée suédoise.
“Être lourd n'est pas toujours un avantage. La semaine dernière, l’unité s'est rendue en Scanie [une région du sud de la Suède, NDLR] pour s'entraîner et nous avons acquis une expérience précieuse dans l'évaluation du terrain et des surfaces. Si nous avions reçu une couronne [la monnaie suédoise, NDLR] pour chaque pelletée, tout le monde aurait pu partir en vacances”, peut-on lire en légende de la vidéo.
En s’aidant de certains commentaires présents sous les publications récentes, le média de vérification AFP Factuel a pu géolocaliser la vidéo, confirmant qu’elle avait bien été prise en Suède.
La séquence a plus précisément été tournée à proximité de Silvåkra, un village proche de la ville de Malmö, dans le sud du pays. En utilisant la fonctionnalité de vue au niveau du sol proposée par Google Maps, on peut en effet retrouver, à proximité d’une des routes menant à ce village, une maison rouge, un bosquet et une colline similaires à ceux observés dans la vidéo.
Contacté par l’AFP Factuel, Marcus Nilsson, chef du département des communications du Régiment de Scanie du Sud de l’armée suédoise, a confirmé que la vidéo avait été filmée dans une zone d'entraînement militaire “située à 35 km au nord-est de Malmö”, au printemps 2022, qui impliquait le régiment Skaraborg.
Il a également expliqué que la vidéo avait été filmée dans une “zone connue pour sa boue profonde”, utilisée pour des “exercices de conditionnement."
Selon Marcus Nilsson, le logo noir et blanc visible sur les chars serait utilisé lors d’exercices de ce type pour démarquer les véhicules considérés dans ce cadre comme “ennemis”.
Chars suédois Stridsvagn 122
Autre élément permettant d’infirmer les allégations partagées récemment : les chars apparaissant sur la vidéo ne correspondent pas à des chars Leopard 2.
Parmi les hashtags présents dans la publication l’unité de chars Watofta, se trouve notamment “#strv122”. Or, le Strv 122, ou Stridsvagn 122, est un “char de combat suédois basé sur le char allemand Leopard 2A5” selon le site du Bureau stratégique d'information sur les systèmes de défense, lequel précise que ce char comporte plusieurs améliorations par rapport à son modèle.
Contacté par l’AFP Factuel, Krzysztof Krzysztof, porte-parole de l'Agence polonaise de l'armement, a affirmé qu’il s’agissait de chars suédois Stridsvagn 122.
La vidéo ne montre donc pas des chars Leopard 2, le modèle que plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne, l’Espagne, la Finlande, ou la Pologne, ont promis de livrer à l’Ukraine. Des chars que 55 soldats ukrainiens ont d’ailleurs appris à utiliser ce mois-ci dans le cadre d’une formation en Espagne.
De nombreuses intox autour des chars Leopard
Ce n’est pas la première fois que des publications trompeuses sont partagées à propos des chars Leopard 2. Début mars 2023, des comptes avaient partagé deux photos d’un char détruit par la milice privée russe Wagner à peine après avoir été livré à l’Ukraine. Ces images étaient en fait antérieures à la guerre en Ukraine.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Attention à ces fausses images de chars Leopard a peine arrivés en Ukraine, et “déjà détruits”
En janvier 2023, alors que l’Allemagne tardait à autoriser la livraison de chars de ce type en Ukraine, des publications avaient également relayé une vidéo prétendant montrer des chars d’ores et déjà “en route pour l’est”. Il s’agissait là aussi de véhicules utilisés dans le cadre d’un exercice militaire réalisé en avril 2022.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Non, cette vidéo ne montre pas des chars allemands "en route pour l’Est"
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} BBC
US drone crash: A moment fraught with danger
The encounter between Russian jets and a US drone, which resulted in the drone crashing into the Black Sea, appears to be the most significant publicly acknowledged US-Russia confrontation since Russia's all-out invasion of Ukraine more than a year ago.
As such, it raises a lot of questions and represents a moment fraught with danger.
The United States' National Security Council's (NSC) John Kirby says there have been other intercepts "even in recent weeks", but that this one was different.
Could it have been an accident?
"Based on the actions of the Russian pilots, it's clear that it was unsafe, unprofessional," was the verdict of the Pentagon's Press Secretary, Air Force Brigadier General Pat Ryder.
"I think the actions speak for themselves."
Does the behaviour of Russia's pilots - allegedly dumping fuel in the path of the drone and then colliding with it - represent a significant escalation?
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Watch: What is a MQ-9 Reaper drone?
According to the Pentagon, the whole incident lasted about 30-40 minutes.
During that time, Gen Ryder said there was no direct communication between the Russian and American militaries.
US officials say they believe the Russian Su-27 jets involved "likely" suffered some damage, indicating that a collision was not deliberate.
"I do know that the state department is raising our concerns about the incident directly with the Russian government," he added.
What, if anything, does the episode mean for the future of American drone operations over the Black Sea, and for the vital surveillance such operations provide to Ukraine?
"If the message is that they want to deter or dissuade us from flying or operating in international airspace over the Black Sea," Mr Kirby told broadcaster VOA, "then that message will fail because that is not going to happen".
Not surprisingly, Russia would like to make it as hard as possible for Ukraine's allies to carry out such work.
Washington is being tight lipped about what has happened to the drone.
After the collision, US remote pilots were forced to bring it down in the Black Sea.
Gen Ryder would not say where it landed or whether the Russian navy was trying to recover it.
Audio recordings circulating on social media seem to indicate some kind of Russian recovery operation was under way. But this has not been confirmed.
Clearly, Washington would not be happy if such sensitive surveillance technology fell into Russian hands.
For Joe Biden, determined to support Ukraine for "as long as it takes", this is a delicate moment.
It's not just Western weaponry that's helping Ukraine to withstand Russia's invasion.
It's also a vast quantity of real-time intelligence on every aspect of Russia's military operations, including the movement of vessels in the Black Sea and the launch of missiles aimed at targets across Ukraine.
From defending Ukraine's critical national infrastructure to planning its own offensive operations, Kyiv depends heavily on the steady flow of information.
For obvious reasons, US officials won't be drawn into what, if any, additional precautions its surveillance operations will now involve.
Washington wants to keep them going, but is anxious to avoid using force, and risk getting drawn into a more direct confrontation with Moscow.
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US drone crashes after encounter with Russian jet
Valeurs Actuelles
Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher
Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.
Plusieurs villes ciblées
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».
Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.
France24 - Monde
Alliance Aukus : Washington, Londres et Canberra unis contre Pékin ?
Publié le : 13/03/2023 - 20:16Modifié le : 13/03/2023 - 20:17
Stéphanie ANTOINE
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Un sommet pour contrer la menace chinoise dans le Pacifique : le président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et son homologue australien Anthony Albanese sont à San Diego pour sceller leur alliance stratégique. Négociée par Boris Johnson et Scott Morrison avec Joe Biden, elle s’était soldée en septembre 2021 par l’annulation d'un important contrat de livraison de sous-marins français à Canberra, une décision alors qualifiée de "coup dans le dos" par la France.
Émission préparée par Imen Mellaz, Leonore Jaury et Didier Mesgard
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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AMIRAL ALAIN COLDEFY, Ancien Major général des armées
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Hélène CONWAY-MOURET, Sénatrice des Français de l'étranger
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Pierre-Antoine DONNET, Journaliste, auteur de "Chine, le grand prédateur, un défi pour la planète" (éditions de l’Aube, 2021) et directeur de l'ouvrage "Le dossier chinois, portrait d’un pays au bord de l’abîme"
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Denis MACSHANE, Ancien ministre britannique des Affaires européennes (Parti travailliste Labour)
Alliance Aukus : Washington, Londres et Canberra signent un contrat de sous-marins majeur
Emmanuel Macron n'enterre pas la coopération avec l'Australie sur les sous-marins
Une rencontre Macron-Albanese à Paris pour "réinitialiser" les relations France-Australie
L'Humanité
Un mystérieux couloir dans la pyramide de Kheops
ActuÉGYPTOLOGIE Un passage souterrain, caché à l’intérieur de la face nord de la grande pyramide de Gizeh, en Égypte, a été identifié par des scientifiques de la mission ScanPyramids.
Anna MussoUn tunnel secret vieux de 4 500 ans, de 9 mètres de long et de 2 mètres de large, pourrait mener à « la véritable chambre funéraire du roi Kheops » qui renfermerait le trésor du pharaon, annoncent des scientifiques de la mission internationale ScanPyramids. Il s’agit d’un « couloir à pignon », avec un plafond triangulaire, caché à l’intérieur de « la face nord de la grande pyramide du roi Kheops », sur le plateau de Gizeh en Égypte, dans la banlieue du Caire, a précisé le ministre du Tourisme et des Antiquités du pays.
des technologies de pointe non invasives
La mission scientifique, fruit d’une collaboration entre des universités françaises, allemandes, canadiennes et japonaises et d’experts égyptiens, a employé des technologies de pointe non invasives pour percer les secrets de la pyramide de Kheops. Grâce à un télescope à muons – des particules élémentaires proches de l’électron –, les chercheurs sont capables de sonder, à distance et sans l’abîmer, l’intérieur d’une structure avec une précision inégalée, explique le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, qui participe au projet.
Identifié en 2016, le mystérieux corridor dissimulé depuis la construction de la pyramide a pu être inspecté, fin février, par une ouverture détectée au radar dans laquelle les chercheurs ont inséré une minuscule caméra, un endoscope d’un diamètre de 5 millimètres, passé dans un tuyau en cuivre. A. M.
SciencesÉgyptepyramide de kheops Известия (RUS)
«Весеннее обострение» приводит к росту правонарушений в 2-3 раза
Весной количество правонарушений, совершаемых в пограничном состоянии, увеличивается от двух до трех раз по сравнению с другими периодами года. Об этом «Известиям» 15 марта сообщили в охранной компании «Delta Системы безопасности» по итогам наблюдений.
Отмечается, что в этот период люди более подвержены нервным срывам и психическим расстройствам, из-за чего число вызовов частной охраны существенно возрастает. По наблюдениям сотрудников компании, больше всего от этого страдают представители баров, кафе, ресторанов и продуктовых магазинов.
При этом, как рассказали в компании, существенно меняется характер нарушений. Так, если традиционно большинство вызовов связано с кражами или незаконным проникновением, то весной лидирует хулиганство (от 50 до 60% всех случаев), далее следует нарушение общественного порядка (от 15 до 30%), а замыкает тройку лидеров незаконное проникновение.
В Delta также проанализировали характер противоправных действий, совершенных психически неустойчивыми гражданами. На первом месте оказалась агрессия без причины (начиная от криков на обслуживающий персонал и заканчивая нападениями), далее следует нарушение общественных норм и правил, затем — эмоциональная подвижность (внезапный смех или слезы в ситуациях, в которых это неуместно, например, при оплате товаров) и необъяснимые мотивы при попытках краж.
«Несмотря на возрастающее весной количество подобных случаев, сотрудники групп быстрого реагирования, как и наши клиенты, чаще всего с пониманием относятся к подобным правонарушениям и стараются урегулировать конфликт мирным путем», — отметил директор по маркетингу «Delta Системы безопасности» Валерий Ушков.
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По его словам, подобные инциденты, связанные с «весенним обострением», редко влекут за собой реальную угрозу жизни и здоровью людей.
«Однако важно понимать, что если угроза здоровью, жизни или имуществу всё же присутствуют, то действия ГБР будут направлены прежде всего на ее минимизацию с использованием всех допустимых мер», — подчеркнул он.
В феврале прошлого года психолог Светлана Ладейщикова рассказала о причинах «весеннего обострения». В частности, она связала это с тем, что весной меняется мир вокруг человека, фон, на котором проходит жизнь, температура воздуха. По ее словам, люди сильно подвержены таким изменениям.
BBC
SANS TITRE
Here's more on the government's decision to extend the Energy Price Guarantee for another three months now.
Over the colder months, the government has been limiting average household bills to £2,500 a year, plus a £400 winter discount.
Typical household energy bills had been due to rise to £3,000 a year from April, but instead the cap will be kept at £2,500 until the end of June.
The government has announced it will extend the Energy Price Guarantee at current levels - £2,500 - for a further three months.
Nick Eardley
Chief political correspondent
Things have changed a lot since the so-called mini-Budget under
Kwasi Kwarteng.
The Treasury is hopeful that the economy is in a better
place – and that inflation is coming down quickly.
Against that backdrop, the pitch from the chancellor today
will be twofold: helping with immediate cost-of-living pressures and developing
a plan for economic growth.
The childcare pledge covers both. It’s designed to help new
parents with their costs – and encourage them back to work.
On cost of living, the government will also keep energy bill
support for an extra three months and extend the fuel duty freeze for another year.
The growth plans will be closely watched. Many Tory MPs
think the increase in corporation tax is a bad idea that will stifle growth.
To try and mitigate that, the chancellor will introduce tax
breaks for companies investing in the UK.
The government wants to persuade us all its plan to stabilise the
economy is working – and will soon deliver growth.
Labour say ministers need to move beyond sticking plasters
and show more ambition.
The chancellor is reportedly considering expanding free childcare to under two year olds in England as part of the spring budget.
Currently, three and four year olds get at least 15 hours of free childcare per week, for 38 weeks of the year in England. This increases to 30 hours for working parents, provided their income meets the eligibility criteria.
Two-year-olds in England are also eligible for 15 hours of free childcare for those whose parents claim certain benefits.
But the government is expected to expand the 30-hours a week entitlement to children aged nine months to three years.
Other measures to help families struggling with the cost of childcare include reducing the number of free hours for two-year-olds, an offer of 10 free hours for disadvantaged one-year-olds, and adjusting the ratios for childcare providers to allow adults to look after more children.
Will the government go ahead with a hike in corporation tax?
This is a tax is paid by UK companies and foreign firms with offices here. It is charged as a percentage of the profits they make.
At the moment, the rate is 19% but that will rise to 25% in April.
It was Rishi Sunak who announced the planned increase back in 2021 when he was chancellor and it looks likely that Jeremy Hunt will follow through on the pledge – despite pushback from some Tory MPs who think it will put companies off from investing in the UK.
At 19%, the UK currently has the lowest corporation tax rate among G7 nations. When it rises, it will still be the lowest but only marginally. France is the next lowest at 25.8%.
Recently, Pascal Soriot, the boss of pharmaceutical giant AstraZeneca, said it had switched plans to build a big manufacturing plant in the North West of England to Ireland, because of the rise in corporation tax which he called “discouraging”.
But Hunt is expected to announce tax breaks for businesses who invest in the UK.
Nick Eardley
Chief political correspondent
The chancellor will announce tax breaks for businesses later – in an attempt to mitigate the impact of the corporation tax increase and the end of other support schemes.
It’s expected businesses will be able to offset investments in the UK to reduce their corporation tax bill.
Some Conservative MPs have raised concerns the plans to increase corporation tax will stifle growth. But the chancellor will confirm today that the increase will go ahead.
The chancellor has told Tory MPs in private that the effective rate of corporation tax is key – not just the headline rate.
Annual food inflation hit 16.7% in January, the Office for National Statistics has said.
Basics such as milk, olive oil, cheese and eggs saw the largest increases but costs for sugar, jam, honey, syrups, chocolate and soft drinks and juices also jumped.
Read more here.
The rate at which prices are rising - also known as inflation - remains near a 40-year high of 10.1%.
The main driver of price rises has been the cost of energy such as oil and gas.
Energy is a key cost for individuals to heat their homes as well as for businesses, which use it for things like production and transportation.
As global economies reopened from Covid lockdowns, there was more demand for these sources of energy, which drove up prices.
Then Russia invaded Ukraine. Russia is a major oil and gas producer but after its assault, many countries banned imports of these goods.
Ukraine and Russia also produce a lot of the world’s grain. Disruption to shipments means that the raw ingredients for food as well as the cost of feed for livestock have jumped, making some food more expensive.
Read more here.
As we mentioned earlier, free childcare for working parents in England is expected to be expanded in today's Budget to cover one and two-year-olds.
Currently, working parents with three and four-year-olds are eligible for 30 hours of free childcare per week.
The plans are part of a government drive to encourage more people back to work to boost economic growth.
Equivalent funding is expected to be announced for Wales, Scotland and Northern Ireland.
The Treasury is not formally commenting ahead of the Budget, but childcare costs in the UK are among the highest in the world and the government has been under pressure, including from some of its own MPs, to provide more help for parents.
Read the full story here.
A key announcement in today’s Budget will be how the UK economy is expected to perform over the next five years.
A growing economy benefits us all. It usually means people spend more, there are more jobs, more tax is paid and many get decent pay rises.
A number of economists – as well as the Bank of England - had predicted that the UK economy would shrink and fall into recession. This is usually defined as two three-month periods of shrinking growth.
The good news? So far the UK has defied those predictions. In January, it grew by 0.3%.
The bad news, however, is that over a longer period - in the final three months of last year - it stagnated. Jeremy Hunt wants to boost growth. The Office for Budget Responsibility, an independent forecaster, will assess whether his Budget will achieve that.
Watch out for the OBR’s predictions when the chancellor gets up to speak.
The chancellor of the exchequer - who is in charge of the government's finances - makes a Budget statement to MPs in the House of Commons in March every year.
It outlines the government's plans for raising or lowering taxes. It also includes big decisions on what the government will spend money on - including health, schools, police and other public services.
After Chancellor Jeremy Hunt delivers his speech Labour leader Keir Starmer will give his response.
The March Budget is usually followed by the Autumn Statement, which is an update half a year later that looks at how things are going. But sometimes it can be just as significant, especially when things have changed a lot.
Good morning and welcome to our coverage of the 2023 Spring Budget.
Chancellor Jeremy Hunt will be setting out the government’s tax and spending plans in the Commons at about 12:30 GMT, just after Prime Minister’s Questions.
His budget is expected to be aimed at halving inflation and boosting economic growth.
It is thought that free childcare for working parents in England will be expanded to cover one and two-year-olds.
The Budget will be accompanied by a forecast from the independent Office for Budget Responsibility (OBR), which is the government’s spending watchdog.
Stay with us as we bring you what he says, as well as analysis on what it means for all of us.
France24 - Monde
Marie-Cécile Naves, politologue, analyse "la montée des féminismes" au niveau mondial
Publié le : 14/03/2023 - 12:01
Pauline PACCARD
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Marie-Cécile Naves est la directrice de l'observatoire Genre et Géopolitique à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). Elle signe "Géopolitique des féminismes", un ouvrage passionnant qui dresse un panoramas des combats féministes d’aujourd’hui dans le monde. Il interroge sur la façon dont ces mouvements s'influencent et se répondent, tout en se heurtant aux mêmes mécanismes de défense.
Revue de presse
Journée internationale des droits des femmes : "En Iran, les femmes défigurées par le régime"
Cartooning for peace
L'actu en dessin : les universités afghanes n'ont rouvert que pour les hommes
La chronique de l’éco
A l'échelle de la planète, les inégalités femmes-hommes restent très importantes
Valeurs Actuelles
Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France
Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.
Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »
Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.
Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »
La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.
L'Humanité
Le mystère des six galaxies précoces révélées par James-Webb
Actu
- Tandis que le puissant télescope spatial James-Webb livre de nouvelles images des confins de l’Univers, l'étude de celles livrées en juillet 2022 vient de révéler d’étranges amas d'étoiles et de gaz.
- S'il s'agit bien de galaxies, elles seraient alors si massives et apparues si « tôt » après le big bang qu'elles pourraient remettre en cause la théorie cosmologique actuelle.
Anna MussoLancé en décembre 2021 et positionné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, le télescope spatial James-Webb (JWST), des agences américaine, canadienne et européenne, poursuit sa moisson d’images exceptionnelles. Et multiplie, en parallèle, les études de ses premiers clichés.
Si la Nasa a investi plus de 10 milliards de dollars dans cet outil d’observation inédit, cent fois plus puissant que Hubble et capable de détecter la moindre lumière infrarouge, c’est bien pour débusquer les galaxies les plus lointaines et rembobiner ainsi jusqu’à ses débuts le film de notre Univers.
Comparable à notre Voie lactée... en 30 fois plus compacte
Et justement : une équipe internationale d’astrophysiciens vient de publier dans la revue Nature les résultats d’une recherche sur des images fournies en juillet 2022. Rien de spectaculaire a priori pour le néophyte.
Or, ces petits points rouges et flous (voir photo ci-dessus) sont une vraie découverte : treize galaxies et notamment six très lointaines, dont le gigantisme, aussi tôt dans l’histoire de l’Univers, ne cadre pas avec les théories cosmologiques actuelles.
Leurs masses sont comprises entre quelques dizaines de milliards et une centaine de milliards de fois celle du Soleil. Et l’une d’elles serait comparable à notre Voie lactée, tout en étant 30 fois plus compacte.
Astronomie. Le télescope James-Webb dévoile notre jeune UniversCes galaxies géantes pourraient avoir existé il y a plus de 13 milliards d’années, soit 500 à 750 millions d’années après le big bang, à peine 5 % de l’âge actuel de l’Univers. Comment des galaxies aussi massives ont-elles pu se former en si peu de temps ? Et s’agit-il vraiment de « galaxies » ?
« On s’attendait à une formation plus tardive »
Dans leur article, les chercheurs restent prudents, emploient le conditionnel et parlent de « six galaxies massives candidates » dans l’attente d’une vérification précise de leur masse stellaire. « Il s’agit d’une découverte très intéressante, voire surprenante, si elle est confirmée », explique François Hammer, astronome à l’Observatoire de Paris, spécialiste de l’évolution des galaxies et auteur du livre Voyage de la Terre aux confins de l’Univers (éd. Odile Jacob). « A priori, on s’attendait à une formation plus tardive, c’est-à-dire au moins un milliard d’années après le big bang, sachant qu’une galaxie comme la nôtre a mis plus de 10 milliards d’années pour se former. »
« Les images du JWST dévoilent les régions les plus internes des galaxies » Pierre-Alain Duc, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Observatoire astronomique de Strasbourg, estime que ce sont très probablement des galaxies, des objets formés d’étoiles, de gaz et de matière noire. « Et on ne peut exclure que des trous noirs supermassifs soient présents en leur centre, ajoute-t-il. S’ils existent, ils contribueraient peu à la masse totale, mais la lumière que générerait leur activité dans le noyau des galaxies pourrait fausser les mesures. »
Peut-être simplement d’énormes quasars
En effet, les astronomes n’excluent pas que certains de ces objets célestes puissent être simplement d’énormes quasars, ces trous noirs supermassifs qui produisent à leur périphérie une très forte luminosité.
En revanche, si ne serait-ce qu’une seule de ces galaxies est bien réelle, alors cette découverte remettrait en question notre compréhension de leur processus de formation. « Les modèles standards, rappelle Pierre-Alain Duc, prévoient une formation graduelle des galaxies, relativement lente, par fusions successives. Dans quelles conditions pourrait-elle s’accélérer ? Les modèles sont-ils à revoir totalement ou à mettre à jour pour rendre compte de ces nouvelles contraintes ? »
Vérifier si ces galaxies contiennent beaucoup de poussières
Pour répondre à ces questions, relève le chercheur, il faudra disposer de statistiques plus conséquentes sur la fréquence de ces galaxies massives, formées très tôt après le big bang. Et s’assurer qu’il n’y a pas eu de mauvaise estimation des masses. « A priori, ce sont des techniques éprouvées qui ont servi aux mesures, toutefois un suivi spectroscopique est nécessaire pour confirmer à la fois la distance et la masse de ces galaxies. »
Les hypothèses pourront être validées par le spectrographe NIRSpec de James-Webb. « Cet outil nous permet de décomposer la lumière en différentes longueurs d’onde, confirme François Hammer. Cela permettra de vérifier aussi si ces galaxies, qui ont une couleur rouge, contiennent beaucoup de poussières. Dans ce cas, leurs masses pourraient être bien plus petites, ce qui reviendrait à les rendre plutôt ordinaires du point de vue des modèles cosmologiques. »
Une nouvelle année d’observations détaillées sera nécessaire pour mesurer précisément la distance par rapport à la Terre, donc l’âge, et connaître leur composition chimique. D’ici là, JWST poursuivra sa fantastique collecte d’images dans les profondeurs de l’Univers.
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Imran Khan: Pakistan's former PM decries arrest attempt amid violence
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Watch: Imran Khan's Lahore house hit with tear gas
Pakistan's main opposition leader Imran Khan says the authorities are acting outside the law in their attempt to arrest him.
"They should all be subject to the law of the land," he told the BBC.
On Tuesday police clashed with supporters of Mr Khan, a former prime minister, outside his residence as they tried to detain him on a court order.
He is facing allegations he sold state gifts while in office. He says the case is politically motivated.
There was a tense situation outside his compound in the city of Lahore as police tried to force their way in.
Officers fired tear gas shells to disperse supporters of Mr Khan, who threw stones and bricks.
In a video address, the politician, 70, offered to sign a guarantee that he will appear in an Islamabad court on Saturday.
He added that there were security concerns as two militant attacks had previously taken place at the court.
Mr Khan claimed there was "no reason" for police to arrest him on Tuesday as he had taken protective bail until Saturday. He also said the government was determined to put him behind bars after previous failed attempts.
"I'm mentally prepared that I'm going to be spending my night in a cell," he said on Tuesday. "I don't know how many nights, but I'm all prepared for that."
The former prime minister showed what he said were tear gas cannisters, which he said had been fired into his property.
He said the authorities were trying to arrest him to stop his party from taking part in forthcoming elections. But he added: "Whether I am in jail or not they will not be able to stop my party winning."
Government minister Marriyum Aurangzeb said the move had nothing to do with elections and police were only complying with court orders to arrest him over corruption cases.
She claimed that Mr Khan was using his party workers, women and children as human shields to evade arrest and stoke unrest.
Mr Khan's supporters are also holding protests in other cities.
He was ousted as prime minister last April but has kept up pressure on his successor Shehbaz Sharif with demonstrations and speeches calling for elections due later this year to be held early.
He blames Mr Sharif for an assassination attempt at a rally in November in which he was wounded in the leg.
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Известия (RUS)
В Турции заявили о преодолении Крымом последствий западных санкций
Председатель Ассоциации друзей Крыма в Турции и глава Федерации культурных обществ крымских татар Турции Унвер Сель 15 марта заявил, что санкции Запада против Крыма не привели к критическим результатам.
«Сегодня некоторые люди испытывают трудности из-за эмбарго, введенного Западом в отношении Крыма. С другой стороны, введенные эмбарго не дали критических результатов», — приводит его слова агентство «РИА Новости».
По словам Селя, представители разных кругов Турции хотят побывать в Крыму и лично ознакомиться с ситуацией на полуострове.
Накануне пресс-секретарь российского лидера Дмитрий Песков сообщил, что президент России Владимир Путин проведет мероприятия по случаю годовщины воссоединения Крыма с Россией. У главы государства запланированы мероприятия на 18 марта.
Владимир Путин 7 марта заявил, что введение Западом антироссийских санкций дало мощный толчок для укрепления российского суверенитета. Он добавил, что все сложности, которые пытаются извне создавать на пути России в различных сферах, включая финансовую, в целом удалось преодолеть.
25 февраля Евросоюз принял 10-й пакет антироссийских санкций. В черный список включено 121 физическое и юридическое лицо, а также введены новые ограничения на импорт и экспорт.
27 января Совет Евросоюза продлил действие всех введенных из-за конфликта на Украине антироссийских санкций до 31 июля 2023 года.
Крым вошел в состав России в 2014 году после референдума, на котором большинство жителей полуострова проголосовали за воссоединение с РФ. Киев отказывается признавать итоги голосования и считает Крым своей территорией. Руководство РФ многократно заявляло, что жители Крыма демократическим путем, в полном соответствии с международным правом проголосовали за воссоединение и вопрос о принадлежности полуострова закрыт окончательно.
New York Times - World
Un viaje a México termina con un secuestro y la muerte de dos estadounidenses
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Un grupo de amigos viajó a Tamaulipas el viernes, pero a las pocas horas fueron secuestrados por hombres armados. Dos de ellos murieron antes de que los otros dos fueran rescatados el martes.
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Por Natalie Kitroeff, Maria Abi-Habib, Jack Nicas y Jacey Fortin
CIUDAD DE MÉXICO — La última vez que Zalayna Grant habló con su hermano fue el jueves, cuando le dijo que iba a México en coche con un grupo de amigos; uno de ellos planeaba hacerse una abdominoplastia.
Su hermano, Zindell Brown, de 28 años, se reía, dijo Grant, y escuchó cómo se divertían sus tres amigos, que iban en el coche.
“No estaban nerviosos”, dijo Grant, de 34 años, en una entrevista.
Pero el martes, las autoridades mexicanas confirmaron la muerte de su hermano, uno de los dos estadounidenses que murieron luego de que unos hombres armados atacaron su vehículo, horas después de haber cruzado a la peligrosa ciudad fronteriza de Matamoros, en el estado de Tamaulipas, la semana pasada.
Los otros dos miembros del grupo sobrevivieron, uno de ellos con una herida de bala en la pierna. Ambos fueron encontrados junto con los cuerpos de los fallecidos en una casa a las afueras de la ciudad, donde habían sido retenidos, según informaron las autoridades.
Los estadounidenses fueron las víctimas más recientes de la incesante violencia que se vive en México y que el gobierno no ha podido contener, a pesar de las promesas del presidente del país, quien asegura que su estrategia de seguridad está funcionando.
Además, el incidente se produce en un momento crítico para la relación en temas de seguridad entre México y Estados Unidos, ya que miembros republicanos del Congreso han propuesto un proyecto de ley que permitiría al ejército estadounidense combatir el crimen organizado al sur de la frontera y mientras varios estados presionan para clasificar a los cárteles de la droga como grupos terroristas.
“Esto alimenta la narrativa de que México es un lugar sin ley, que México no tiene la capacidad para lidiar con esto y que Estados Unidos debe hacer algo”, dijo Alejandro Hope, analista de seguridad en Ciudad de México. “La administración Biden puede verse cada vez más presionada para hacer algo”.
Grant dijo que junto con su hermano, Zindell Brown, también fueron secuestrados sus amigos Latavia Washington McGee, Shaeed Woodard y Eric James Williams.
Las autoridades mexicanas dijeron que McGee y Williams sobrevivieron, y el martes fueron trasladados a la custodia de funcionarios estadounidenses.
Los investigadores están analizando muchas teorías sobre el ataque, pero se han centrado en la posibilidad de “que fue una confusión, no fue una agresión directa”, dijo Irving Barrios, el fiscal del estado de Tamaulipas, en una conferencia de prensa el martes.
“Esa es la línea que tratamos ahorita como la más viable”, dijo Barrios.
Dos funcionarios mexicanos familiarizados con la investigación, pero que no están autorizados para hablar públicamente, dijeron que entre los diversos motivos que analizan las fuerzas de seguridad figura la posibilidad de que los estadounidenses fueran confundidos con traficantes de migrantes haitianos.
Los cruces ilegales de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos se han disparado en los últimos meses, lo que ha provocado tensiones entre los grupos criminales que controlan el tráfico de personas a través del norte de México, según los expertos.
Karine Jean-Pierre, secretaria de prensa de la Casa Blanca, dijo el martes que el gobierno de Biden estaba en contacto con las familias de los secuestrados. “Seguiremos trabajando estrechamente con el gobierno mexicano para asegurarnos de que se haga justicia en este caso”, dijo.
Y agregó que el gobierno estadounidense ha trabajado para desarticular los cárteles a través de sanciones impuestas a los grupos criminales. “Nuestra preocupación inmediata es el regreso seguro de nuestros ciudadanos”, añadió.
Jean-Pierre dijo que la alerta de viaje del Departamento de Estado para la zona donde los estadounidenses fueron secuestrados se mantiene en el nivel 4, lo que significa “no viajar debido a la delincuencia o el secuestro”.
“Instamos a los estadounidenses a leer estas alertas antes de viajar”, dijo Jean-Pierre.
La funcionaria se negó a responder cuando le preguntaron si Biden consideraría la posibilidad de implementar la acción militar contra el crimen organizado.
Los cuatro estadounidenses llegaron en una minivan blanca el viernes a la ciudad fronteriza de Matamoros, México, procedentes de Brownsville, Texas, cuando unos hombres armados empezaron a disparar contra su vehículo, según informó el FBI. A continuación, los atacantes metieron a los estadounidenses en otro vehículo y se los llevaron.
Durante el enfrentamiento inicial entre las víctimas y los secuestradores, murió “un ciudadano mexicano inocente”, según dijo Ken Salazar, embajador de Estados Unidos en México.
Américo Villarreal, el gobernador de Tamaulipas, dijo que las autoridades encontraron “exámenes de laboratorio médicos” en el coche de los estadounidenses, lo que parecía indicar que “una de las personas americanas venía a hacerse una cirugía de tipo estética”.
El domingo, Grant vio un video que circulaba por las redes sociales en el que se veía cómo subían a las cuatro personas a una camioneta. Reconoció las trenzas rubias de McGee, dijo, así como a su hermano, quien, según ella, vestía pantalones beige y camisa negra. “Pensé, ese de ahí es mi hermano”, dijo.
Uno de los otros estadounidenses secuestrados, Woodard, había trabajado recientemente en una empresa de aislamiento y luego limpiando habitaciones en un hotel playero en Myrtle Beach, Carolina del Sur, según antiguos compañeros. “Siempre estaba dispuesto a trabajar y era muy amable”, dijo Regina Downs, gerente del Monterey Bay Suites.
Michael Graham, de 45 años, dijo que era amigo de tres de los cuatro estadounidenses secuestrados y que en Lake City, una ciudad de 6000 habitantes ubicada en el centro de Carolina del Sur, eran conocidos porque siempre estaban juntos, por lo que no le sorprendió que todos hubieran viajado a México.
“Iban juntos a todas partes”, dijo Graham. “Veías a uno, y veías a los cuatro”. Al menos algunos de ellos se habían trasladado recientemente a Myrtle Beach, dijo.
Aunque en algunas ocasiones los estadounidenses se ven involucrados en la violencia del norte de México, una frontera compartida de más de 3000 kilómetros de largo con grandes franjas dominadas por cárteles de la droga y organizaciones criminales, no es muy común que ciudadanos estadounidenses sean secuestrados en México.
El video ampliamente difundido que parece captar el secuestro mostraba a tres hombres arrastrando a personas por el suelo y luego levantándolas y arrojándolas en la caja de una camioneta blanca. Al menos uno de los hombres, que actuaban a la vista del tráfico cercano, llevaba un chaleco protector.
La frontera entre Estados Unidos y México es una de las más transitadas del mundo: los jóvenes mexicanos cruzan hacia el norte para ir de compras o asistir a escuelas privadas, y ciudadanos estadounidenses van hacia el sur para comprar medicamentos baratos o someterse a procedimientos médicos que son inasequibles en su país, desde citas con el dentista hasta cirugía estética.
Con frecuencia, los estadounidenses que son víctimas de la violencia en México es porque están en el lugar y en el momento equivocados, pues atraviesan una frontera plagada de actividades delictivas. Los grupos criminales que operan en todo el país a menudo evitan atacar a los ciudadanos estadounidenses, temerosos de provocar una respuesta de las fuerzas del orden de EE. UU.
En 2021, más de 200 estadounidenses murieron en México, según el Departamento de Estado, pero la mayoría de esos fallecimientos fueron ocasionados por accidentes, suicidios o incidentes relacionados con drogas. Solo 75 fueron homicidios.
A diario, los mexicanos deben enfrentarse a la realidad de una violencia implacable. Más de 30.000 personas son asesinadas cada año en México, según cifras del gobierno, y la gran mayoría de los crímenes quedan sin resolver.
Recientemente se han producido algunos casos de violencia especialmente brutal contra estadounidenses al sur de la frontera. En enero se encontró el cadáver de un defensor público estadounidense con 40 fracturas craneales en un balneario del norte de México.
Ese mismo mes, las autoridades mexicanas encontraron cuatro cadáveres, entre ellos el de un arquitecto estadounidense que había desaparecido, cerca de una furgoneta acribillada a balazos en el centro de México. En octubre, una estadounidense de 25 años fue asesinada cerca de la ciudad turística de Cabo San Lucas.
Y solo unos días antes del secuestro de los cuatro estadounidenses, otro ciudadano de EE. UU. murió el 26 de febrero a manos del ejército mexicano en el mismo estado, Tamaulipas, cuando regresaba en auto de una discoteca con sus amigos.
Elda Cantú, Oscar Lopez y Zolan Kanno-Youngs colaboraron con la reportería. Kitty Bennett colaboró con investigación.
Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro
Maria Abi-Habib es corresponsal de investigación con sede en Ciudad de México y cubre América Latina. Anteriormente ha reportado desde Afganistán, todo Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib
Jack Nicas es el jefe de la corresponsalía en Brasil, que abarca Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente reportó de tecnología desde San Francisco y, antes de integrarse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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L'Humanité
Jouer collectif
ChroniqueSylvestre HuetLa science, une affaire de collectifs ou d’individus ? Le collectif l’emporte, de plus en plus et dans des dimensions inédites. En 1964, une particule porteuse de l’interaction expliquant la masse de toutes les autres fut proposée par trois physiciens. Peter Higgs d’un côté, Robert Brout et François Englert de l’autre. En 2012, l’article annonçant la détection de ce qui fut appelé par contraction paresseuse « le boson de Higgs » était signé de 2 932 auteurs. Le premier ? Georges Aad. Un physicien d’origine libanaise, formé à l’université d’Aix-Marseille, aujourd’hui chercheur au CNRS. L’article de 2012 est cité près de 20 000 fois dans la littérature scientifique. Mais Georges Aad n’aurait garde de faire dire à l’alphabet – la raison de sa position – que son rôle dans l’affaire fut autre que sa contribution de jeune postdoctorant.
« Sans le boson de Higgs, il n’y aurait pas d’atomes et de galaxies »La physique n’est pas seule à réclamer le collectif pour percer les mystères du réel. Le record de signataires d’un article scientifique se trouve en médecine. Une coopération de plus de 15 000 médecins a démontré, en 2021, que vacciner contre la Covid avant une opération diminuait fortement le risque de décès causé par le virus. Au-delà du record, le nombre d’articles de recherche signés par plus de cent, voire plus de 1 000 auteurs, s’est multiplié. Un effet de l’intensification des coopérations internationales, avec des articles signés de scientifiques de plus de 30 pays. Un effet, surtout, de l’attaque de sujets de plus en plus complexes dans tous les domaines – de l’astrophysique à la médecine en passant par l’environnement – qui requièrent de vastes collaborations pour réunir les nombreuses observations et expériences nécessaires à leur compréhension.
Dans ce mouvement, la résolution des énigmes posées par la nature ou la société exige toujours des personnes qui proposeront des idées nouvelles. Mais c’est au sein de collectifs, de laboratoires ou à l’échelle planétaire qu’elles seront testées, validées ou infirmées. Pourtant nos gouvernants, notamment depuis 2004, ne cessent de vouloir glorifier et financer les individus par des systèmes ultra-compétitifs où le conformisme domine et où s’épuisent nos chercheurs. Les « meilleurs », comme le proclame souvent l’actuel PDG du CNRS, Antoine Petit. Au détriment des collectifs, des laboratoires, des organismes de recherche. Disons-le tout net, cette vision idéologique, contraire au réel et directement inspirée de la concurrence capitaliste entre entreprises, est une ânerie.
Sciencesla chronique scientifique de sylvestre huet Valeurs Actuelles
[Edito] L’agriculture française à la croisée des chemins
L‘agriculture française n’a sans doute pas souvent été autant à la croisée des chemins, pour des raisons économiques, climatiques, écologiques… et même existentielles. Elle est aimée autant qu’elle est décriée, attaquée. Plus nous parlons de souveraineté alimentaire, plus nous consommons des produits importés. Plus nous parlons de plans de relance, plus la réglementation se complexifie et se durcit, et place l’agriculture française en distorsion de concurrence. Le malaise est profond et pourtant jamais nous n’avons eu autant besoin de notre agriculture.
Pourquoi ces manifestations à répétition, ces mal-être, ces suicides ? Pourquoi cette grande inquiétude de ne pas assurer le renouvellement des générations ?
C’est la conséquence d’une dérive progressive de la compétitivité et d’une non-reconnaissance de la réalité de l’agriculture française, de son intérêt et de sa fragilité dans un monde économique ouvert. Si la balance commerciale reste positive, c’est grâce aux vins et spiritueux, aux céréales et au sucre ; en 2021, sans les vins et spiritueux, nous avons un déficit de 6 milliards d’euros. De 2e exportateur mondial il y a vingt ans, la France est passée à la 6e place. Les distorsions de concurrence et les pertes de compétitivité font que nous importons 70 % de nos fruits et nous pouvons prendre pour exemple la filière cerises qui s’est vu retirer une à une les solutions de protection des plantes, alors que la pression parasitaire augmente avec le réchauffement climatique et alors que les substances en question sont encore autorisées dans bien d’autres pays. Ainsi les arboriculteurs se voient contraints d’arracher leurs arbres.
Pourquoi l’Europe permet-elle l’importation d’OGM dont elle interdit la production ?
Nous pourrions prendre aussi le cas des légumes. Combien de temps aurons-nous encore des carottes, des petits pois, des haricots, des épinards produits en France… alors que les impasses techniques franco-françaises se multiplient au grand bénéfice de nos voisins ? Un autre exemple symptomatique mais dramatique concerne la filière de la pomme de terre.
Dernièrement, le cas de la filière betterave est symptomatique de la mise en danger de la production française. L’interdiction des néonicotinoïdes est un choix européen, il n’y a pas de sujet là-dessus même si l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’Europe interdit des techniques à la production alors qu’elle autorise l’importation de tels produits en soutenant qu’il n’y a pas de risques pour la santé (deux OGM interdits à la production mais autorisés à l’importation, encore la semaine dernière) ou en certifiant qu’elle allait s’assurer que les produits importés en Europe ne sont pas obtenus avec des techniques interdites chez nous. Pour que ce soit un minimum respecté, il faudrait que l’Europe se donne les moyens de contrôler notamment dans les pays concernés mais bien sûr ce n’est pas le cas. L’incompréhension des agriculteurs est totale surtout quand les néonicotinoïdes, dérivés de la nicotine, insecticide naturel des plants de tabac, continuent à être utilisés librement, notamment pour les colliers de nos animaux domestiques.
Le souhait des agriculteurs est que nous prenions conscience qu’après avoir désindustrialisé la France et fortement fragilisé ses capacités de production énergétique, ce qui a entraîné de sérieux problèmes lors de la crise du Covid et maintenant avec la crise énergétique, nous ne devons pas faire la même erreur stratégique avec l’agriculture.
*Olivier Dauger est délégué FNSEA.
France24 - Monde
Viols en Ukraine : documenter l'horreur
Publié le : 10/03/2023 - 11:59
Ilioné SCHULTZ
La justice est à l’œuvre en Ukraine pour documenter les crimes de guerre, avec l'espoir de pouvoir un jour condamner les coupables. Les femmes sont, comme dans tous les conflits, les premières victimes des viols commis par les Russes, même si de nombreux hommes ont eux aussi subi des tortures génitales. Ces crimes sexuels sont souvent considérés comme honteux par leurs victimes qui peinent à témoigner. Certaines ont accepté de le faire dans ce reportage en coproduction avec La Chaîne Parlementaire signé par Ilioné Schultz et Marine Courtade.
Avertissement : des propos peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Focus
En Ukraine, des hommes aussi victimes de crimes sexuels
CRIMES DE GUERRE
Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
LONG FORMAT
Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?
BBC
Manchester City 7-0 RB Leipzig (8-1 agg): Erling Haaland scores five as City cruise into quarter-finals
Last updated on 14 March 202314 March 2023.From the section European Footballcomments1270
Erling Haaland rewrote the record books by scoring an incredible five times as Manchester City swept RB Leipzig aside to reach the Champions League quarter-finals.
Haaland becomes the fastest and youngest player to reach 30 goals in Europe's elite club competition.
He is also the youngest player to score five times in a single Champions League game, joining Argentina great Lionel Messi and Brazil forward Luiz Adriano as the only players to do so.
The 22-year-old is now on 39 goals for the season in all competitions, the first City player to reach that figure in a single campaign. His five hat-tricks are three more than any other player in the big five leagues.
On any normal day, Ilkay Gundogan's precise low shot into the bottom corner would have merited praise. On this historic night, which matched City's 7-0 triumph over Schalke in 2019, it was nothing more than a footnote.
On this evidence, no-one, not even Real Madrid, will want to be paired with Pep Guardiola's side in Friday's last-eight draw.
Legendary former club captain Vincent Kompany can only hope his old club have got this calibre of performance out of their system when he brings his Burnley side to Etihad Stadium in the FA Cup on Saturday.
Leipzig coach Marco Rose was Haaland's boss at Dortmund last season. Little wonder he reacted with incredulity on the eve of the game when it was pointed out to him that some feel City are a lesser team with the Norwegian in it.
"It could get really, really, really good for him with Pep and Man City," was Rose's response.
He would have preferred his words not to be proved quite so perceptive, quite so soon.
Leipzig were given a very early warning about the difficulties that lay ahead when Nathan Ake dropped a long pass over their defence and in the space of half a dozen strides Haaland had sprinted clear of their defence and bore down on goal.
Goalkeeper Janis Blaswich managed to deny Haaland the opener - but it was to be his last success of the night in that personal duel.
Rose may argue City should not have been awarded the penalty that gave Haaland the chance to open the scoring.
True, Benjamin Henrichs was very close to Rodri - but once VAR intervened it was also obvious the defender had his arms out when the City man headed the ball against his hand.
Haaland kept his cool, buried the penalty and, as the visiting bench were still grumbling at the unfairness of it all, made it 2-0 when he reacted quickest after De Bruyne's thunderous shot came back off the crossbar and headed into an empty net.
And when Amadou Haidara's clearance off the line, after Blaswich had turned away Ruben Dias' header, bounced straight into the advancing Haaland to give him his hat-trick in first-half stoppage time, Leipzig might have been tempted to concede.
But there was more punishment to come for the hapless visitors.
Gundogan's well-taken strike was followed by Haaland's fourth, which came when Blaswich saved a Manuel Akanji effort and again it fell just right for the Norwegian.
When he turned home a fifth for the first time in his career, Haaland had effectively scored five times in 35 minutes.
Hs dad Alfie, watching from an executive box high in the stadium, was on his feet leading the applause.
Probably wisely, Guardiola decided there was not much point in Haaland staying on the pitch. He left to a standing ovation from a crowd both appreciative and incredulous at what they had just seen.
City eased off with the job emphatically done before De Bruyne scored with virtually the last kick as Leipzig were condemned to their heaviest European defeat.
Player of the match
HaalandErling Haaland
Manchester City
Avg
8.91
8.56
7.82
7.66
7.65
7.64
7.61
7.56
7.52
7.46
7.45
7.23
7.03
7.02
6.86
6.84
RB Leipzig
Avg
4.52
4.40
4.37
4.36
4.33
4.23
4.17
4.17
4.16
4.14
4.09
4.08
4.08
4.06
4.04
4.02
Line-ups
Formation 3-2-4-1
Formation 4-2-3-1
Match Stats
Live Text
Match ends, Manchester City 7, RB Leipzig 0.
Second Half ends, Manchester City 7, RB Leipzig 0.
Goal! Manchester City 7, RB Leipzig 0. Kevin De Bruyne (Manchester City) right footed shot from outside the box to the top right corner. Assisted by Riyad Mahrez.
Delay over. They are ready to continue.
Delay in match because of an injury David Raum (RB Leipzig).
Corner, Manchester City. Conceded by David Raum.
Attempt saved. Manuel Akanji (Manchester City) header from the centre of the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Bernardo Silva with a cross.
Corner, Manchester City. Conceded by Willi Orbán.
Attempt blocked. Julián Álvarez (Manchester City) right footed shot from the right side of the box is blocked.
Substitution, RB Leipzig. Lukas Klostermann replaces Benjamin Henrichs.
Attempt missed. André Silva (RB Leipzig) left footed shot from outside the box is close, but misses to the left. Assisted by Willi Orbán with a headed pass.
Manuel Akanji (Manchester City) is shown the yellow card for a bad foul.
Foul by Manuel Akanji (Manchester City).
Dani Olmo (RB Leipzig) wins a free kick in the attacking half.
Sergio Gómez (Manchester City) wins a free kick in the attacking half.
Foul by Dani Olmo (RB Leipzig).
Foul by Bernardo Silva (Manchester City).
Dani Olmo (RB Leipzig) wins a free kick in the defensive half.
Substitution, RB Leipzig. Dani Olmo replaces Dominik Szoboszlai.
Foul by Rúben Dias (Manchester City).
L'Humanité
Un drone à pile à hydrogène dans le sillon de Jean Mermoz
ActuUne équipe de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace a fait voler un aéronef alimenté par une pile à hydrogène. Objectif : la traversée de l’océan Atlantique Sud en 2025. Science
Jérémie BazartLes 12 et 13 mai 1930, Jean Mermoz, Léopold Gimié et Jean Dabry traversent l’océan Atlantique par le sud, à bord d’un hydravion Latécoère. Pour la première fois, un équipage relie la ville de Saint-Louis, au Sénégal, à celle de Natal, au Brésil. Il ouvre ainsi une nouvelle route commerciale par les airs.
Presque un siècle plus tard, c’est sur le tarmac de l’aéroclub de Muret, dans la région de Toulouse, que le drone « Mermoz » (1) a décollé, le 20 janvier. Une étape importante du projet Mermoz mené par l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (Isae-Supaero).
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. ExplicationsSans émission de dioxyde de carbone
« Notre ambition est de réaliser, à l’horizon 2025, la traversée mythique de Jean Mermoz avec un drone électrique léger, en totale autonomie et sans émission de CO2. Nous souhaitons démontrer la faisabilité et la fiabilité d’un aéronef bio-inspiré, propulsé par un ensemble énergétique alliant pile à combustible et panneau photovoltaïque », explique Jean-Marc Moschetta, professeur d’aérodynamique à l’Isae-Supaero.
Le drone qui a décollé fin janvier constitue en cela la première étape de ce projet. L’aéronef actuel est radiocommandé et vole électriquement grâce à de l’hydrogène sous forme gazeuse. « Le projet final sera entièrement autonome et fonctionnera grâce à de l’hydrogène liquide », précise Jean-Marc Moschetta.
Transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C
Actuellement, l’équipe a déjà effectué et validé de nombreux tests : la pile à hydrogène seule, puis les réservoirs seuls, puis la pile et le réservoir ensemble, puis l’ensemble dans un fuselage, puis les tests en soufflerie, avant d’arriver finalement au décollage du 20 janvier.
Allemagne. De l’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles ? Une aberration made in Berlin« Pour nous, le chapitre hydrogène gazeux est clos, mais si nous souhaitons traverser l’Atlantique à l’horizon 2025, il faudra à nouveau enchaîner et maîtriser cette nouvelle succession d’étapes. Le remplissage, par exemple, est un problème en soi car transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C est très délicat et proche de l’industrie spatiale. Il nous faudra documenter tout un protocole destiné à devenir routinier », déclare le professeur d’aéronautique.
Le carburant du futur
De manière plus pragmatique et immédiate, avant l’utilisation à grande échelle de l’hydrogène comme carburant du futur, l’utilisation de drones de surveillance autonome fait partie des applications que l’on peut immédiatement déduire de ce premier essai de « Mermoz ».
« Si notre projet d’école d’ingénieurs n’est pas l’industrialisation, on imagine aisément l’utilisation de tels drones autonomes pour des missions de surveillance sur de très grandes zones. Des missions qui nécessitent des présences sur place très longues (de trois à quatre jours – NDLR), destinées à baliser des secteurs maritimes ou terrestres », poursuit Jean-Marc Moschetta.
Académie des sciences. L’avion à hydrogène du futur volera d’abord dans un super-ordinateurCar la qualité numéro un des drones de surveillance est la permanence en vol. Un atout essentiel, car, si aujourd’hui, le vol électrique est fiable, silencieux et souple, l’endurance est son problème majeur. « La masse des batteries est un frein important au développement de ce type de vol. Nous souhaitons, avec “Mermoz”, lever des barrières, créer des ruptures technologiques permettant d’améliorer de façon significative l’endurance des vols autonomes », explique Jean-Marc Moschetta.
Mais, au-delà de cet objectif, il y a bien évidemment un enjeu important, que l’industrie aéronautique doit relever : celui de l’aviation décarbonée, libérée des émissions de gaz à effet de serre. Un enjeu qui (re)mobilise des élèves ingénieurs parfois en perte de repères et qui redonne un sens à leur engagement professionnel.
Point de vue « Il faut agir vite et trouver des avions propres »
Jean-Marc Moschetta
Professeur d'aérodynamique à l'ISAE-SUPAERO
En quoi le projet répond-il à un défi technologique en termes de pile à hydrogène ?
Les difficultés sont communes à celles de l’aérien, c’est-à-dire essentiellement des problèmes de répartition des masses. Il nous faut trouver des solutions pour ne pas alourdir la pile et tout le système de bord.
Une deuxième difficulté réside dans le contrôle thermique de la pile propulsive. Elle émet autant de chaleur qu’elle produit de puissance électrique. Pour cela, nous utilisons des piles à cathode ouverte, c’est-à-dire que l’air ambiant apporte à la fois l’oxygène nécessaire pour le fonctionnement de la pile et l’évacuation de la chaleur en excès. Le but de cette campagne est de bien maîtriser ce point de la masse et du contrôle thermique de la pile, et de vérifier l’efficacité énergétique de la chaîne complète.
Qu’est-ce qui rend « Mermoz » bio-inspiré ?
Il s’agit de la façon de conduire le vol, à la manière des oiseaux. Pour l’aviation générale, la vitesse des appareils rend insignifiantes les perturbations atmosphériques (les turbulences) proches du sol. Les drones volent lentement et très près du sol. Les perturbations atmosphériques sont assez importantes, l’idée est donc d’imiter ce que font les oiseaux de proie, c’est-à-dire exploiter les petites perturbations de vent afin d’économiser de l’énergie. Concrètement, cela fait que les trajectoires, au lieu d’être de simples lignes droites à altitude et vitesse constantes, seront fluctuantes à l’intérieur d’un tunnel de vol. Ce tunnel sera situé entre 100 et 200 mètres du sol et d’un diamètre de 50 mètres environ. Le pilote automatique va modifier légèrement la trajectoire en fonction des petites perturbations ressenties et les optimiser pour se laisser porter. Il s’agit d’un vrai gisement énergétique !
Comment s’investissent les élèves ingénieurs dans ce projet ?
Ce projet présente l’avantage de sortir les élèves d’une forme de « dépression existentielle », de sidération, liée au futur de l’aéronautique, considéré comme un secteur polluant. Or, toutes les activités humaines sont polluantes et celle-ci, comme d’autres, doit se réinventer à l’aune de l’urgence climatique. Il faut agir vite et trouver des avions propres ! En cela, ce projet redonne de l’enthousiasme aux jeunes.
La science et la conscience, avec l’Humanité
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SciencesAéronautique Valeurs Actuelles
Terreur sur les prix alimentaires
Irraisonnables, exorbitantes, suicidaires… Voilà les qualificatifs des négociations commerciales qui s’achèvent cette semaine entre la grande distribution et les industriels. Voilà à quoi ressemblent les hausses des prix d’achat réclamées par ces derniers. Lesquelles, depuis un an et le déclenchement de la guerre en Ukraine, se sont accélérées. Et avec elles, la peur de l’inflation alimentaire.
Résumons : les grands groupes de distribution, E.Leclerc, Carrefour, Casino, Système U… ont débuté les négociations avec leurs fournisseurs le 1er décembre dernier. Ils avaient l’obligation de signer leurs contrats avant le 1er mars. Oubliées l’inflation de l’an dernier – 13 % sur les biens alimentaires à fin janvier – et les répercussions en cours d’année de la flambée des matières premières agricoles et industrielles, l’essentiel est de fixer les prix des contrats à venir pour un an, autant avec les multinationales comme Coca-Cola (Coca, Fanta, Sprite, Tropico…), Nestlé (Buitoni, Nescafé, Crunch, Lion, KitKat, Smarties, Contrex, Perrier… ), PepsiCo (Lay’s, 7 Up, Benenuts…), Mondelez (Côte d’Or, Milka, Cadbury, Lu, Oreo, Prince, Ritz…) ou Procter & Gamble (Pampers, Ariel, Gillette…), que les centaines de PME françaises.
« Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. »
Des négociations « les plus dures depuis vingt ans », juge un fabricant de produits laitiers. Avec E.Leclerc, « les plus difficiles, lâche un autre patron de PME. Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. » Le président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), Bernard Vallat, confirme : « Super U a été parmi les moins sévères, du moins jusqu’à maintenant. » Mais de dénoncer, globalement, une situation d’« oligopole, de six centrales d’achat face à 300 entreprises de charcuterie ».
Des entreprises obligées de « se mettre à nu » devant les distributeurs. « C’est pire que face à un cabinet d’audit, raconte notre source. Tu es convoqué par la direction des achats ; tu t’as sois et tu négocies le bout de gras, dossier par dossier, le beurre, la crème, le fromage… ça peut durer un jour comme ça peut prendre trois mois. »
Les industriels sous la menace d’un déréférencement
Et le président de la coopérative Système U, Dominique Schelcher, par ailleurs propriétaire-exploitant du Super U de Fessenheim, de renchérir : « Beaucoup gardent en tête l’image de réunions se déroulant dans des petits box où des dizaines d’industriels se succèdent à un rythme effréné chez les distributeurs. C’est faux. » Les négociations, secrètes, se tiennent, généralement au siège des distributeurs. Plus rarement, à l’étranger, à Bruxelles pour E. Leclerc, qui détient sa centrale Eurelec avec la coopérative allemande Rewe, ou à Madrid, pour Carrefour et sa centrale Eureca.
Selon nos informations, au 24 février, seulement un peu plus d’un industriel sur deux était parvenu à signer tous ses contrats avec les distributeurs. « Je peux vous dire que c’est du jamais-vu ; cela explique que certains produits sont déjà en rupture de stock dans les rayons », affirme une première source. « C’est tendu, très tendu. L’année 2022 a coûté cher à tout le monde avec des fournisseurs qui n’ont pas pu passer toutes les hausses souhaitées et qui veulent à présent se rattraper », poursuit une seconde.
Seul Casino temporise : « Nous avons conclu plus de 65 % des accords, un résultat très en avance aussi bien avec la centrale détenue avec Intermarché qu’avec les fournisseurs en direct. » Les autres, en particulier Carrefour, jouent la montre. Ils menacent les industriels de déréférencer leurs produits et les accusent de demander des hausses de prix « délirantes », selon les mots d’Alexandre Bompard, président de Carrefour.
Revue par rayons : l’industrie laitière et fromagère exigerait en moyenne 15 % de revalorisation des prix d’achat. « Le prix du lait a augmenté de 25 % l’an dernier et celui de l’emballage de 25 % ; nous demandons entre 10 et 15 % de hausse », nous confirme François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière. Les Charcutiers de leur côté revendiquent 20 %.
« On ne peut pas demander moins. En un an, le prix du porc a augmenté de 75 % ( + 20 % depuis le début de l’année) et le surcoût d’énergie représente jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires », nous dit Bernard Vallat. Parmi les fruits et légumes, qui sont peu contractualisés, la filière tomate espère une majoration proche de 15 %. « Nos charges ont augmenté de 10 % pour la main-d’œuvre et de 25 % pour les emballages », justifie Pierre-Yves Jestin, le patron de Savéol. Et de rappeler que depuis la loi Egalim, les distributeurs ont l’obligation d’accepter la hausse des prix des matières premières agricoles (MPA) mais de ne pas répercuter l’inflation énergétique et les autres charges liées aux emballages ou à la logistique (MPI, matières premières industrielles). C’est là où ça bloque.
Des hausses de prix aux “justifications ésotériques”
Les multinationales, Unilever, Danone et Coca-Cola en particulier, réclameraient des hausses « aux justifications ésotériques », considère Dominique Schelcher. Chez PepsiCo, ce serait de 30 % ; chez une autre, de 25 %, sur les paquets de bonbons. « Les hausses demandées par les PME sont inférieures à celles des multinationales alors qu’à produit comparable, il y a les mêmes matières premières, les mêmes emballages, les mêmes fournisseurs », analyse le président de Système U. « On ne comprend pas les exigences de Danone. Ses eaux minérales n’ont pas subi de charges exceptionnelles en dehors de la hausse des emballages et de l’embouteillage », lâche un autre distributeur. Parfois, les hypers souhaitent des baisses de prix, là où ils n’ont jamais appliqué les hausses de l’an dernier.
Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), les grands industriels comme Lactalis profitent de l’inflation galopante et ont une attitude « irresponsable ». « Ce qui est irresponsable, c’est de porter le discrédit sur une filière, alors même que la guerre en Ukraine a montré combien la Francedoit retrouver sa souveraineté alimentaire », répond François-Xavier Huard. Même analyse chez Savéol. « Nous sommes à un virage pour notre souveraineté alimentaire ; Leclerc, Carrefour, Auchan… achètent tous de la tomate marocaine car les coûts de production sont jusqu’à dix fois inférieurs ! », s’inquiète Pierre-Yves Jestin.
Et de rappeler que le coût de la main-d’œuvre représente 40 % du prix de production. Quant aux contrats énergétiques, les entreprises les ont signés à des prix extrêmement élevés pour se couvrir d’une nouvelle hausse. « Les épées de Damoclès sont toujours présentes même si les prix spot des matières premières ont rebaissé depuis l’an dernier », note François-Xavier Huard. D’autant que les entreprises du secteur laitier n’ont pas pleinement bénéficié des dispositifs d’aides à l’énergie. Beaucoup étaient exclues sur le critère des dépenses énergétiques qui devaient atteindre 3 % du chiffre d’affaires en 2021 (6 % en 2022) et/ou ne pouvaient pas prouver une baisse de leur résultat d’exploitation de 40 %, ce qui est énorme.
« Les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses. »
Pire, les grands groupes internationaux formuleraient, en outre, des revendications liées à la transition écologique. Pour décarboner leur production et répondre aux exigences politiques, les industriels ont investi des montants stratosphériques qu’ils essaient de récupérer sur le dos des distributeurs.
« Je suis un homme de dialogue et d’équilibre, mais quand c’est trop, c’est trop ! », s’agace Dominique Schelcher, qui estime que « les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses ». Et de constater que « les ménages ont d’abord acheté moins de produits non essentiels, comme le textile, puis moins de produits frais, et maintenant ils arbitrent les grandes marques au profit des marques distributeurs ». Avec en bout de course, un risque de déconsommation. Déjà, depuis un an, les ménages ont réduit leurs achats alimentaires de 9 % selon une enquête BPCE.
“Ne laissons pas crever nos entreprises”
Certains distributeurs font aussi valoir qu’ils ne changeraient pas leurs prix en anticipation de la loi Descrozaille. « Comme si un texte présenté le 15 janvier aurait pu s’appliquer au 1er mars », soupire un politique. Ce texte, porté par le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, également appelé Egalim 3, vise à limiter les ristournes (à 34 % pour tous les produits sans dérogation) et à “sanctuariser” jusqu’en 2026 le seuil de revente à perte à 10 %. Il a été adopté à l’unanimité par le Sénat le 15 février et sera étudié en commission mixte paritaire le 8 mars. Un projet de loi accusé de faire monter les prix et de s’en prendre frontalement aux distributeurs.
Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 %.
« Les attaques sont intolérables. J’ai reçu des menaces de la part des distributeurs. Jusqu’à me demander de mettre ma famille à l’abri », nous confie Frédéric Descrozaille, pour qui le modèle de la grande distribution reste globalement « très rentable ». Pour preuve, Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 % (8 % en comparable) et un bénéfice net de 1,2 milliard (+ 8 %). Les ventes du groupement Les Mousquetaires-Intermarché ont atteint 36 milliards d’euros (+ 2 %).
Dans les rayons, la bataille des marges fait rage. En haut du pavé, volaille et charcuterie permettent aux distributeurs de dégager la rentabilité la plus élevée ; quasiment 10 % pour la volaille et 6,9 % pour la charcuterie, selon les dernières données de FranceAgriMer. « Cela fait cinq ans que la grande distribution se gave sur le dos des charcutiers, leur marge a sensiblement augmenté (+ 1,45 euro), tandis que les abatteurs et les éleveurs ont gagné très modérément (+ 20 centimes) et les charcutiers ont perdu 19 centimes », affirme Bernard Vallat. À l’opposé, les rayons boulangerie (- 4,7 %) poissonnerie (- 3 %) et boucherie (- 0,4 %), ne sont plus rentables, les marges étant entièrement rognées par les frais de personnel. À mi-chemin, la rentabilité du rayon fruits et légumes atteint 4,5 % et celle des industries laitières seulement 1,4 %.
« Nos entreprises laitières ont été fragilisées par l’année 2022 : nos marges ont été mangées par la hausse de l’énergie, insiste François-Xavier Huard. Contrairement à l’industrie lourde, à Duralex qui peut décider d’interrompre sa chaîne de production, nous ne pouvons pas exiger des éleveurs que les vaches arrêtent de produire du lait. » Hors micro du Salon de l’agriculture, chez les charcutiers, même constat désabusé. « Ne laissons pas crever nos entreprises », souffle Bernard Vallat. Un tiers des entreprises du secteur ont déjà réduit leurs effectifs et plusieurs sont en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Fleury Michon a annoncé le 20 février la fermeture de son usine de Plélan-le-Grand en Bretagne, faute de repreneur.
« S’il y a une inquiétude à avoir cette année, elle concerne un certain nombre d’industriels agroalimentaires », confirme le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Après l’aide apportée aux paysans, le gouvernement préparerait un plan de soutien à l’industrie agroalimentaire destiné aux entreprises qui, « après avoir puisé dans leur trésorerie en 2022, ne sont plus capables de le faire », souligne Marc Fesneau. De l’avis général, il y a urgence.
France24 - Monde
L'Arménie déplore l'échec de la Russie à enrayer les tensions avec l'Azerbaïdjan
Publié le : 14/03/2023 - 15:28
FRANCE 24
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Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a indiqué, mardi, s'être plaint auprès de Vladimir Poutine de "problèmes" avec la force de maintien de la paix russe qui n'arrive pas à enrayer l'aggravation des tensions avec l'Azerbaïdjan.
Nouvelles crispations dans le Caucase. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a indiqué, mardi 14 mars, s'être plaint auprès de Vladimir Poutine de "problèmes" avec la force de maintien de la paix russe qui ne parvient pas à enrayer l'aggravation des tensions avec l'Azerbaïdjan.
Ces tensions régionales, où Erevan et Bakou se disputent notamment le contrôle de la région du Haut-Karabakh, représentent un test pour l'influence régionale de la Russie, embourbée dans la guerre en Ukraine.
Si Vladimir Poutine a parrainé l'accord ayant permis de stopper une guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan – deux ex-républiques soviétiques – en 2020, sa force de maintien de la paix au Haut-Karabakh semble impuissante face aux heurts qui se multiplient.
Lors d'un entretien téléphonique lundi, "j'ai parlé (au président russe) du danger d'une possible escalade au Haut-Karabakh, je pense qu'il y a des problèmes dans la zone de responsabilité de la force de maintien de la paix de la Russie", a déclaré, mardi, Nikol Pachinian, lors d'une conférence de presse.
>> Haut-Karabakh : la décision de la CIJ est "une petite victoire diplomatique pour l'Arménie"
Citant la mort récente de policiers arméniens dans des heurts avec l'Azerbaïdjan, il a ajouté : "Je veux souligner que cela s'est passé dans la zone de responsabilité de la force de maintien de la paix russe. Cela nous préoccupe et j'ai exprimé cette inquiétude".
Heurts fréquents malgré une présence militaire russe
Vivement critiquée depuis des semaines par Erevan qui l'accuse de passivité, l'armée russe avait affirmé, lundi, avoir stoppé la veille un échange de tirs entre belligérants ayant fait cinq morts.
Région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens et ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'Union soviétique, le Haut-Karabakh continue d'empoisonner les relations entre Erevan et Bakou.
L'Azerbaïdjan et les forces séparatistes arméniennes, soutenues militairement par Erevan, se sont affrontés lors de deux guerres pour son contrôle, l'une à la dislocation de l'URSS, qui a fait 30 000 morts, l'autre à l'automne 2020, qui a fait 6 500 morts.
Malgré la présence de militaires russes, les heurts au Haut-Karabakh et à la frontière azerbaïdjano-arménienne restent fréquents et menacent de faire dérailler la fragile trêve conclue après la guerre de 2020.
>> Haut-Karabakh : les clés pour comprendre le blocus azerbaïdjanais
Et la Russie semble peiner à exercer son influence sur les belligérants, maintenant que ses ressources sont concentrées sur la guerre en Ukraine. Au-delà, c'est l'influence de Moscou sur l'ensemble du Caucase, autrefois considéré comme son pré carré, qui est remise en cause, pour nombre d'observateurs.
Les manifestations massives qui ont secoué la semaine dernière la Géorgie voisine étaient d'ailleurs largement dirigées contre le Kremlin, les protestataires redoutant un retour de leur pays dans l'orbite russe.
Erevan accuse Bakou de vouloir procéder à un "nettoyage ethnique"
"Aujourd'hui, il y a une très forte probabilité d'escalade le long de la frontière arménienne et au Haut-Karabakh (...) Chaque jour qui passe, la rhétorique de l'Azerbaïdjan devient plus agressive", a déclaré, mardi, Nikol Pachinian.
Outre les heurts, l'Arménie dénonce aussi le blocage, depuis la mi-décembre, d'une route essentielle pour le ravitaillement d'une enclave arménienne au Haut-Karabakh par des Azerbaïdjanais se présentant comme des militants écologistes, accusant Bakou de vouloir procéder à un "nettoyage ethnique".
"Si on considère le blocus du corridor de Latchine, la catastrophe humanitaire au Haut-Karabakh et le fait qu'à l'évidence l'Azerbaïdjan se prépare à commettre un nettoyage ethnique, alors je pense qu'il est nécessaire (...) d'envoyer des observateurs internationaux", a déclaré Nikol Pachinian.
>> À lire aussi : au Haut-Karabakh, la menace d’une crise humanitaire sans précédent
Bakou dément tout blocus au Haut-Karabakh et rejette la responsabilité des tensions sur Erevan.
Les déclarations de Nikol Pachinian coïncident avec une visite à Berlin du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. Il doit être reçu mardi par le chancelier allemand, Olaf Scholz, au moment où l'Europe cherche à jouer les médiateurs dans le processus de paix délicat entre Erevan et Bakou.
Soulignant de récents "progrès" dans les pourparlers de paix, Nikol Pachinian a néanmoins relevé des "problèmes fondamentaux" empêchant d'avancer. "Nous voyons que l'Azerbaïdjan essaie de signer un traité de paix en avançant des revendications territoriales (...), ce qui, naturellement, est une ligne rouge pour l'Arménie".
Avec AFP
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BLOCUS
Haut-Karabakh : la décision de la CIJ est "une petite victoire diplomatique pour l'Arménie"
Blocus
Au Haut-Karabakh, la menace d’une crise humanitaire sans précédent
Haut-Karabakh : le blocage d'une route clé agite le spectre d'une crise humanitaire
L'Humanité
Quand l’histoire s’écrit en lettres de sang et de plomb
Nos recommandations culturellesTélévision Arte diffuse ce soir les deux premiers épisodes d’ Esterno Notte, une série réalisée par le cinéaste Marco Bellocchio et consacrée à l’enlèvement et à l’assassinat de l’ancien président du Conseil italien Aldo Moro par les Brigades rouges.
Emile LeauthierEn Europe, les années 1970 sont des « années de plomb ». Partout à travers le continent, se forment des organisations armées révolutionnaires : Action directe en France, les Cellules communistes combattantes en Belgique, la Fraction armée rouge en Allemagne, les Brigades rouges en Italie… Toutes sont animées par un but commun : abattre le capitalisme et la bourgeoisie au moyen d’une foultitude d’actions directes (sabotages, enlèvements, assassinats, attentats…). En parallèle, des groupes terroristes d’extrême droite passent également à l’attaque.
En Italie, cette période atteint son apogée en 1978. À cette époque, le pays est en proie à une grave crise institutionnelle et politique depuis près d’une décennie. Pour tenter d’y mettre un terme, le président de la Démocratie chrétienne Aldo Moro porte sur ses épaules un projet inédit de gouvernement d’union nationale avec le soutien du Parti communiste italien. Le 16 mars de cette même année, alors qu’il se rend au Parlement dans son véhicule de fonction, il est enlevé par un commando des Brigades rouges non loin de son domicile. Tous les policiers chargés de sa protection sont abattus. Après cinquante jours, son corps sans vie est retrouvé à l’arrière d’une voiture, criblé de balles. Esterno Notte revient sur cet épisode majeur de l’histoire politique italienne (et européenne), en retraçant ces longues semaines de tension et de rebondissements.
une fiction haletante
Si, pour sa première série, Marco Bellocchio nous replonge dans une époque pas si éloignée de la nôtre, une précision s’impose cependant : il ne s’agit pas d’une œuvre documentaire. Le cinéaste livre son propre regard sur ces événements, en entremêlant vérité des faits et réécriture historique. Malgré un dénouement d’emblée connu, Bellocchio frappe fort et réussit l’exploit de nous tenir en haleine. L’ensemble pâtit néanmoins d’une narration parfois brouillonne et redondante. La faute en incombe à la volonté de raconter les faits à travers un point de vue différent à chaque épisode, de celui des membres du gouvernement en passant par le pape, les brigadistes, et la femme d’Aldo Moro. Malgré cette petite faiblesse, Esterno Notte, porté par un très bon casting, se laisse regarder avec plaisir. À souligner notamment la belle performance de Fabrizio Gifuni, qui campe avec force et pudeur Aldo Moro, renforçant l’empathie envers cet homme politique conservateur au destin tragique.
ArteSéries téléviséesbrigades rougesItalie BBC
Gheorghe Hagi: Inside a football icon's plan to restore Romania's glory days
Last updated on 8 hours ago8 hours ago.From the section European Football
Romania have not qualified for a World Cup since 1998 and have reached the European Championships only twice since 2000, failing to get past the group stage on both occasions. They begin their attempt to qualify for Euro 2024 with matches against Andorra and Belarus this month.
Gheorghe Hagi, who illuminated Romania's run to the World Cup quarter-finals of 1994 and is widely regarded as their best player of all time, is on a mission to transform their fortunes.
"Hagi for president" was chanted by hundreds of thousands back home as Romania beat Colombia, hosts USA and Argentina on their way to the World Cup quarter-finals in 1994. Penalty defeat by Sweden followed, but the wave of unprecedented love towards the nation's football hero lost little momentum.
Two years later, despite Hagi not running in Romania's 1996 presidential elections, people still voted for him. They wrote his name out by hand, with the midfielder getting a few thousand votes, more than some of the official candidates.
Over a 29-year professional career that ended at Galatasaray in 2001, Hagi played for Real Madrid and Barcelona and appeared 124 times for his country, scoring a joint record 35 goals. They called him the 'Maradona of the Carpathians'. He placed fourth for the Ballon d'Or in 1994 and Pele included him in a 125-strong list of the world's best living players in 2004.
Hagi turned to management months after his retirement from professional football. His first job? The Romania national team.
For the 'King', as he is known in Romania, it was a rough start. His side lost to Slovenia in the World Cup qualification play-offs and missed out on a place at the tournament for the first time since 1986.
When he was playing, Hagi could decide everything on his own through an unexpected shot, a mazy dribble or a keyhole assist.
"I had personality, I had good ball control and I was fast," Hagi says. "I grew up with the Netherlands team in the 1970s, with total football. Johan Cruyff was my idol. I wore the number 10 most of the time and I knew what that meant: create a goal or score.
"I wore the number 10 shirt for Real Madrid and Barcelona, two of the best teams in the world. My ambition was always to be the best - that was my biggest motivation."
In management, things seemed more difficult for him. Things did not work out so brilliantly at the start - but the picture is different now.
Now 58, he is the owner and head coach of Farul Constanța, Romania's current top-flight leaders. After jobs at Galatasaray, Bursaspor and Steaua Bucharest, in 2009 he returned to his hometown of Constanța on the Black Sea coast with a bold ambition.
He started an academy from scratch, investing part of his own fortune and borrowing the rest to support the project. More than £10m was injected to fuel his dream: creating a generation that would get Romania in the fight to win the World Cup.
Hagi still entertains during training sessions with his dribbling skills, free-kick masterclasses and passing abilities. He is the king in his castle, with young prospects' faces lighting up as he walks past.
When he started the academy, more than 200 kids from all around the country joined. About 100 staff were hired.
The academy took over a third-tier club, Viitorul Constanța, and quickly won consecutive promotions to the top flight. In 2017 the almost unthinkable happened - Hagi's team won the Romanian title, with cup success following two years later. In 2021 the club merged with the well-supported Farul Constanța, where Hagi's own journey in football began when he was 10 years old.
A big part of the money Hagi earned as a player is now invested in his club. Farul are one of the youngest teams in Europe, with the club's philosophy centred around youth development. Recently, Hagi offered a 14-year-old his top-flight debut.
Over the years, teenagers who have impressed have moved abroad, joining Ajax, Fiorentina, Brighton, and Rangers. Almost half of the most recent Romania squad have a background in Hagi's team, while the percentages in the youth national sides are even more impressive.
One of those who rose through the ranks at the academy is Hagi's son, Ianis. The 24-year-old is now at Rangers, after playing for Fiorentina and Genk.
"A good player can go out and do his job anywhere," Hagi says. "The league doesn't matter. Ianis won the award for Rangers' best young player before his knee ligament injury (in January 2022), so he adapted fairly well. Bad luck with his injury. But if I never got to play in England, maybe he will - why not?
"I had two opportunities to play in the Premier League and I'm sorry I finally missed both. It's a country I like and respect. I'm sure fans would have enjoyed my style."
Tottenham and Newcastle tried to sign Hagi in the 1990s. Cruyff and Barcelona were in the way in 1994. Then Galatasaray tempted him with a big European project close to home two years later.
"I loved Kevin Keegan as a kid - he was one of my idols - so I would have loved to play under him at Newcastle," Hagi says. "But when Cruyff calls you in person and asks you to go with him to Barcelona, it's hard to resist. He said I was his favourite number 10.
"Then I opted for Galatasaray. They wanted to build a team that would challenge for continental success. Also, they were closer to Romania, and I always had the idea to return home after football.
"I wrote a book. I put everything inside about my tactics, my philosophy, about how I see football. You have to start with the basics, do the simple things first, then go step by step towards the more complicated. My motto is: I'm born to win, not just to exist. So I'm trying to apply that in everything I do and I want to inspire those I work with to do the same.
"Cruyff is my inspiration. The way he did things was just amazing. I learned so much from him, from his methods and ideas."
Hagi's academy aims to promote at least two players to the first team each season. The manager doesn't care about the age of those he trains.
"I was lucky enough to have good teachers who accelerated my progress. That's what I want to do myself," he adds.
"This entire academy is my way of giving something back to football because I always felt indebted."
The academy lies just outside Constanța, a city of about 300,000 people situated on the Black Sea coast. Before Hagi's project came to this location it was a field where local farmers used to graze their cows and sheep.
Hagi was promised a new stadium would be built in Constanța, able to hold 20,000 - four times the capacity of the ground the team currently occupy at his academy. The Romanian government will invest almost £100 million into the new project, which should be ready by 2025.
"I returned to Constanța because it's where I was born," Hagi says. "This is my place - Farul made me.
"I am working to create champions. I want to create world champions. I believe in this. I believe in the work I'm doing and in the talent of the Romanian players.
"You need to set the biggest goals and believe tirelessly. Otherwise, you aren't going to do much."
Valeurs Actuelles
Montmartre, ses touristes et sa délinquance
Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.
Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.
La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.
Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.
Un marché noir à ciel ouvert
En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.
Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.
« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »
Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs
Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.
Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »
Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »
Un mécanisme bien huilé
C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.
Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.
Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.
Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus.
« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.
France24 - Monde
Mark Zuckerberg annonce une nouvelle vague de licenciements chez Meta
Publié le : 14/03/2023 - 17:19
FRANCE 24
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Meta, maison mère des réseaux sociaux Facebook et Instagram, va supprimer 10 000 postes de plus après une première vague de 11 000 licenciements en novembre dernier, a annoncé, mardi, le PDG du groupe, Mark Zuckerberg.
Quelque 11 000 licenciements en novembre, et bientôt 10 000 de plus : la société Meta – maison mère des réseaux sociaux Facebook et Instagram – va encore licencier des milliers de personnes d'ici fin 2023, a annoncé, mardi 14 mars, son PDG, Mark Zuckerberg.
En outre, le géant de Menlo Park (Californie) va faire disparaître de son organigramme 5 000 postes actuellement non occupés et pour lequel il n'y aura pas de recrutement, a indiqué le dirigeant dans un communiqué. La liste des postes concernés sera dévoilée fin avril et la restructuration sera opérée d'ici la fin de l'année.
À l'issue de ces deux vagues, Meta aura amputé ses effectifs de 24 %, un changement de braquet brutal pour un groupe qui n'avait jamais lancé de plan social en près de 20 ans d'existence.
Pour Mark Zuckerberg, la décision est justifiée par la nécessité de "faire (de Meta) une meilleure entreprise technologique" et "d'améliorer nos performances financières dans un environnement difficile, afin que nous puissions mener à bien notre vision de long terme".
Le cofondateur de Facebook, qui incarne à lui seul le réseau social, a repris le terme utilisé lors de la présentation des résultats annuels, début février, à savoir que 2023 doit être "l'année de l'efficacité" pour Meta.
Ralentissement de la publicité en ligne
Outre les suppressions de postes, l'entreprise va ralentir le rythme de ses embauches, a ajouté Mark Zuckerberg, qui prévoit également d'"annuler des projets non prioritaires". Le groupe avait déjà annoncé le gel des embauches jusqu'à fin mars 2023.
>> Licenciements chez Meta : "L’ère de l’hypercroissance est derrière eux"
Après avoir affiché une croissance insolente depuis sa création, Facebook – devenu Meta fin 2021 – souffre du ralentissement de la publicité en ligne depuis 2022.
Le mouvement est accentué par la modification du système d'exploitation de l'iPhone (iOS), qui ne permet plus à la plateforme de recueillir autant de données qu'auparavant sur ses utilisateurs.
Par ailleurs, Facebook et Instagram sont soumis à une concurrence de plus en plus forte, en particulier venue de la plateforme vidéo TikTok, qui rogne sur ses parts de marché.
Enfin, Meta pâtit comme toute l'industrie technologique de la hausse des taux d'intérêt, qui pénalise un secteur très gourmand en cash pour financer son développement.
En 2022, le chiffre d'affaires de Meta s'est contracté de 1 %, à 116,6 milliards de dollars.
Avec AFP
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Meta va rétablir les comptes Facebook et Instagram de Donald Trump
GAFAM
Licenciements chez Meta : "L’ère de l’hypercroissance est derrière eux"
Après Twitter, Meta prévoit un plan de licenciement massif, selon le Wall Street Journal
BBC
Porto 0-0 Inter Milan (0-1 on agg): Italian side move into Champions League quarter-finals
Last updated on 14 March 202314 March 2023.From the section European Footballcomments55
Inter Milan moved into the Champions League quarter-finals for the first time since 2011 as they eliminated Porto in their last-16 tie.
The Italian side won 1-0 in the first leg at the San Siro and were able to frustrate their opponents in Portugal.
In a frantic finish, Mehdi Taremi hit the post and then the crossbar in injury time for Porto, who also had Brazilian winger Pepe sent off.
Away goalkeeper Andre Onana also made a number of key saves as Inter held on.
Porto, second in the Primeira Liga, were without 40-year-old Portugal defender Pepe, a three-time Champions League winner with Real Madrid, while midfielder Otavio was suspended after his red card for two bookable offences in the first leg.
The hosts had the best chances in the first half but Onana made a fine save to keep out Mateus Uribe's 25-yard strike.
Taremi also curled a shot wide, Evanilson saw his effort blocked by Federico Dimarco's excellent sliding challenge and Stephen Eustaquio was unable to get a touch on an inviting low cross.
Uribe fired a volley over in the second half, Onana denied Marko Grujic and Inter's Denzel Dumfries cleared a shot off the line but the home side could not make the breakthrough as Inter defended excellently.
Edin Dzeko had the visitors' best opportunity with a low, angled strike but was denied by home goalkeeper Diogo Costa.
Inter, three-time European champions, join city rivals AC Milan in Friday's quarter-final draw, which takes place at 11:00 GMT at Uefa's headquarters in Nyon, Switzerland.
Bayern Munich, Benfica, Chelsea and Manchester City are also in the last eight.
Serie A leaders Napoli, 18 points clear of Inter, could become the third Italian side through as they hold a 2-0 advantage over Eintracht Frankfurt before Wednesday's second leg, while Real Madrid lead 5-2 against Liverpool after their first-leg victory at Anfield.
Inter's last appearance in the Champions League quarter-finals came 12 years ago when they lost 7-3 on aggregate to German side Schalke.
Line-ups
Formation 4-2-3-1
Formation 3-5-2
Match Stats
Live Text
Match ends, FC Porto 0, Inter Milan 0.
Second Half ends, FC Porto 0, Inter Milan 0.
Corner, Inter Milan. Conceded by André Franco.
Foul by Fábio Cardoso (FC Porto).
Romelu Lukaku (Inter Milan) wins a free kick on the left wing.
Second yellow card to Pepê Aquino (FC Porto) for a bad foul.
Foul by Pepê Aquino (FC Porto).
Danilo D'Ambrosio (Inter Milan) wins a free kick in the defensive half.
Wendell (FC Porto) wins a free kick in the defensive half.
Foul by Romelu Lukaku (Inter Milan).
Offside, FC Porto. Marko Grujic tries a through ball, but Mehdi Taremi is caught offside.
Marko Grujic (FC Porto) hits the bar with a header from the centre of the box. Assisted by Galeno with a cross.
Attempt saved. Mehdi Taremi (FC Porto) header from the centre of the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Iván Marcano with a headed pass.
Attempt blocked. Iván Marcano (FC Porto) left footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Toni Martínez.
Wendell (FC Porto) wins a free kick in the defensive half.
Foul by Henrikh Mkhitaryan (Inter Milan).
Attempt missed. Toni Martínez (FC Porto) right footed shot from the centre of the box misses to the left. Assisted by Iván Marcano with a headed pass.
Corner, FC Porto. Conceded by Denzel Dumfries.
Offside, Inter Milan. Hakan Çalhanoglu tries a through ball, but Danilo D'Ambrosio is caught offside.
Attempt missed. Daniel Namaso (FC Porto) header from the centre of the box is too high. Assisted by Fábio Cardoso with a cross.
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre
J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.
L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.
Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.
Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…
France24 - Monde
Sous-marins nucléaires : colère de la Chine face à l'alliance entre Washington, Canberra et Londres
Publié le : 14/03/2023 - 10:40
FRANCE 24
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Pékin a réagi fermement mardi au grand programme de coopération dans le domaine des sous-marins nucléaires lancé la veille par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie. La Chine dénonce une "voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale".
La Chine a fustigé mardi 14 mars le spectaculaire programme de coopération dans les sous-marins nucléaires lancé la veille par les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, mettant en garde contre une "voie erronée et dangereuse".
Soucieux de tenir tête à la Chine dans le Pacifique, Washington, Londres et Canberra ont lancé lundi leur alliance baptisée Aukus – annoncée voilà 18 mois au grand dam de Paris qui voyait ses propres sous-marins évincés – et vont s'associer pour construire une nouvelle génération de sous-marins nucléaires, après l'achat prévu par Canberra de plusieurs appareils.
"La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Australie montre que ces trois pays s'engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale", a fustigé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
Pékin avait déjà appelé les trois pays, avant les annonces de lundi, "à abandonner la mentalité digne de la Guerre froide et les jeux à somme nulle".
La Russie a également réagi mardi par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. "Le monde anglo-saxon bâtit des structures de bloc comme Aukus, avançant l'infrastructure de l'Otan en Asie, et faisant sérieusement le pari de longues années de confrontation", a-t-il déclaré lors d'un discours à Moscou.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit veiller "à ce qu'aucun risque de prolifération n'émane du projet", a pour sa part averti son directeur général, Rafael Grossi.
Une coopération "sans précédent"
"Nous nous mettons dans la meilleure position qui soit pour faire face ensemble aux défis d'aujourd'hui et de demain", avait dit lundi le président américain Joe Biden, annonçant une coopération "sans précédent" depuis une base navale de San Diego, entouré des Premiers ministres australien Anthony Albanese et britannique Rishi Sunak. Selon lui, les États-Unis ne peuvent avoir "de meilleurs amis".
Aucun des trois dirigeants rassemblés à San Diego n'a mentionné explicitement la Chine, mais Joe Biden y a fait implicitement référence, affirmant que l'alliance Aukus devait assurer que "la zone indopacifique reste libre et ouverte". Une formule qui, dans le jargon diplomatique américain, désigne la volonté de contrer l'influence chinoise dans la région.
Anthony Albanese a souligné que l'Australie fait là "le plus grand investissement" de défense de son histoire. Selon Canberra, ce projet pluridécennal, qui coûtera près de 40 milliards de dollars sur les dix premières années, générera environ 20 000 emplois.
L'Australie est, après le Royaume-Uni, le deuxième pays à avoir accès aux secrets nucléaires de la marine américaine, a insisté Anthony Albanese.
Formation des marins et ingénieurs australiens
Rishi Sunak a également vanté les efforts pour doper son budget de défense du Royaume-Uni, qui s'engage dans "l'accord de défense multilatéral le plus important depuis des générations".
Le programme de sous-marins d'attaque, qui a l'ambition de remodeler la présence militaire occidentale dans le Pacifique, se déclinera en trois phases, a détaillé la Maison Blanche. Et selon un principe "crucial", martelé par Joe Biden : "Ces sous-marins seront à propulsion nucléaire, mais ne porteront pas d'armes nucléaires", pour respecter le principe de non-prolifération.
Il y aura d'abord une phase de familiarisation de l'Australie – qui n'a pas de sous-marins à propulsion nucléaire ni de technologie nucléaire militaire ou civile. Ses marins, ingénieurs, techniciens seront formés au sein d'équipages américains et britanniques, ainsi que dans les chantiers navals et écoles spécialisées américaines et britanniques.
L'objectif est de déployer, à partir de 2027 et sur un principe de rotation, quatre sous-marins américains et un sous-marin britannique sur la base australienne de Perth (Ouest).
Dans un deuxième temps, sous réserve du feu vert du Congrès américain, l'Australie va acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe Virginia, avec une option sur deux supplémentaires. Ils doivent être livrés à partir de 2030.
Des sous-marins d'attaque "SSN Aukus"
Dans la troisième et la plus ambitieuse étape du programme, les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni vont s'associer pour une nouvelle génération de sous-marins d'attaque baptisée "SSN Aukus". Cela impliquera un gigantesque effort industriel, surtout pour l'Australie qui doit se doter d'un nouveau chantier naval à Adelaïde (Sud).
Les nouveaux navires, de conception britannique et incorporant des technologies américaines avancées, seront construits et déployés par le Royaume-Uni et l'Australie. Ils doivent être livrés à partir de la fin des années 2030 et du début des années 2040.
Le projet est complexe : "C'est diablement délicat mais pas insurmontable", estime John Blaxland, expert en sécurité internationale à l'Université nationale australienne (ANU).
L'Australie va bâtir de toutes pièces une industrie manufacturière nucléaire de haute technologie, souligne David Andrews, analyste en stratégie militaire à l'ANU. "Il existe des risques dans la manière d'administrer le personnel, construire les lignes de production, gérer les approvisionnements et la maintenance", dit-il à l'AFP. "Nous n'avons pas actuellement beaucoup de capacités pour former les gens comme physiciens ou ingénieurs nucléaires et d'autres spécialités dont nous aurons besoin pour opérer ces sous-marins."
Les sous-marins à propulsion nucléaire sont difficiles à détecter, peuvent parcourir de grandes distances pendant de longues périodes et embarquer des missiles de croisière sophistiqués.
Avec AFP
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Le Débat de France 24
Alliance Aukus : Washington, Londres et Canberra unis contre Pékin ?
Alliance Aukus : Washington, Londres et Canberra signent un contrat de sous-marins majeur
Un "nouveau départ" entre la France et l'Australie après la crise des sous-marins
BBC
It’s so embedded in our lives, we’re setting ourselves up for failure if we say we’re going to go phone-free for a week – Emily Cherkin
In February, news broke that Salesforce CEO Marc Benioff had taken a ‘digital detox’: 10 tech-free days at a French Polynesian resort. For a small group of people, taking a step back from devices is an achievable dream – but for most, it’s an impossibility, especially now.
A digital detox requires shelving technology almost entirely: taking a break from screens, social media and video conferences for multiple days. The goals – reducing stress or anxiety, and reconnecting with the physical world – are well-intentioned. And although there aren’t scientifically proven benefits from periods of tech abstinence, that hasn’t stopped the digital detox from becoming a coveted challenge.
But that challenge has become far harder to accomplish since 2012, when researchers first used the term. Screens were already important then, even with nascent versions of apps and social media. Yet attempting a digital detox in 2012 would have been a cake walk compared to now, when more than ever, our lives are impossible to detangle from technology. We pay with our phones at stores, work on our computers and tablets and maintain relationships through apps. And since the pandemic, our life-tech connection has intensified even further.
A digital detox in 2023: where would you even start?
Short of running to the remote wilderness for a few phone-free days, experts say a digital detox isn’t feasible anymore for most people.
“Technology is very much a part of us now. We bank with an app, read restaurant menus on phones and even sweat with exercise instructors through a screen,” says Seattle-based consultant Emily Cherkin, who specialises in screen-time management. “It’s so embedded in our lives, we’re setting ourselves up for failure if we say we’re going to go phone-free for a week.”
As people become increasingly interdependent on technology, doing a digital detox no longer seems like a reasonable goal. But there may be a more realistic solution that will lessen our tech obsession, without forcing us to totally disconnect.
Screens, screens, screens
As much time as people already spent on their devices, the pandemic intensified screen time. People stared at screens more during lockdown, especially in lieu of other ways to connect. But those habits haven’t ended, even as people are free to leave their homes and socialise.
A 2022 University of Leeds study showed that 54% of British adults use screens more often now than they did before the pandemic – half of those surveyed look at screens for 11 hours or more each day. Fifty-one percent are on screens more for leisure than they were pre-pandemic, while 27% have increased screen use at work.
This increase in screen time has also changed how we connect with each other. Critical relationships have become more digitised, as we’ve built communities in WhatsApp groups, substituted bi-monthly family meals for weekly FaceTime calls and more. Covid-19 forced many of our connections into the digital realm, and many of those continue to exist in these tech environments, like group chats and video calls. That means a digital detox isn’t only about getting a breather from mundane Slack chats with your boss – it would also mean cutting ties with your nearest and dearest for a period of time.
As online dating has grown more prevalent – and indeed grew during the pandemic – technology has also become central to making friends. According to Bumble data, seen by BBC Worklife, the dating app’s friendship matchmaking spinoff Bumble BFF has seen a substantial increase in traffic since 2020. By the end of 2021, almost 15% of Bumble’s 42 million users were also searching for friends on BFF, up from less than 10% a year earlier. And, by the end of 2022, male pursuers were up another 26%.
“A lot of technology right now, for better or worse, is a form of accessibility,” says writer Chris Dancy, who monitors his own connected existence with more than 700 sensors, devices and apps. “For many children, for many parents, for many partners, for many friends – I hate to say it, but they’ve forgotten how to navigate relationships without it.”
A full digital detox might be unrealistic, but there are ways to lessen our tech obsession without fully disconnecting (Credit: Getty Images)
A shift in perspective
The combined shift to hybrid work and hybrid relationships makes the traditional idea of digital detox not just outdated, but nearly impossible. Digital detoxes are touted as an anxiety-relieving panacea that will pull people away from distracting screens, and reconnect them with the present moment. But as people’s lives and screens are more inextricable than ever, the idealisation of disconnection may end up causing more anxiety when you can’t achieve it.
“I can’t shut down technology. We are on screens for so many different reasons,” says Sina Joneidy, a senior lecturer in digital enterprise at Teeside University, UK. He takes a different approach. “For me, it’s more about detoxing from the 'desirous attachment’ to technology.” Joneidy, who’s a Buddhist, explains that ‘desirous attachment’ is when a person wants something because they believe it will bring then happiness – when actually, in this case, it’s just a blue light dopamine hit.
Rather than cutting out technology altogether, Joneidy practices digital mindfulness. “I make sure my use of technology is purposeful,” he says. Digital mindfulness may be more practical for some people, in lieu of a full detox: less worry about cutting tech out entirely, and more focus on being intentional with its use. Instead of being seduced by the addictive, mindless scroll, Joneidy believes digitally mindful users can enhance their lives with tech, rather than feeling like they’re tethered to a device.
Digital mindfulness may be more practical for some people, in lieu of a full detox: less worry about cutting tech out entirely, and more focus on being intentional with its use
Even if people can’t walk away from screens entirely, paying attention to specific tech-use patterns, say experts, may help them use technology more intentionally. “I started using lots of different tracking tools on my phone,” says Oregon-based anthropologist Amber Case. She realised she was clicking on Instagram 80 times a day, so she downloaded One Sec, a plugin that makes users take a deep breath before they can open and access the apps on their phone. It forces the user to take a moment before they log on and helps pull them out of autopilot mode.
Case also recommends getting out of the habit of scrolling through your phone as a break, and suggests that it can be helpful to leave your phone elsewhere when you don’t need it. “People will dip into their phone like they’d dip into a cigarette,” says Case. “They’re occupying what could be empty time and filling it with other people’s ideas.” Instead, she says, rest by staring into space, allow yourself to be bored for a minute.
Ultimately, say experts, the goal shouldn’t be to cut off technology, full stop – or internalise the pressure to do so. People still need to send an email or dash off a text, but can do so without getting distracted by the various wormholes of online content.
Dancy calls this approach “grey detoxing” – you’re not totally immersed or totally cut off from technology. And there isn’t just one way to about the practice: his techniques including installing an app or plug-in to remove all metrics from social media, or even trading phones with loved ones, so you can use your screens as a way to intentionally connect with each other. “Every weekend I use my husband’s phone and he uses mine,” says Dancy. They reply to each other’s messages, listen to music through each other’s accounts. “It’s a way of actually becoming immersed in their life,” says Dancy. That is to say, their digital, often private, life.
The digital detox of 2012 may be outdated if you’re not a billionaire, but that doesn’t mean we are doomed to mindlessly scroll through the rest of our lives. Instead of causing ourselves more anxiety by attempting to live without our phones for a week, we can approach unavoidable screen time in a way that feels right for our individual lives – no Polynesian retreat necessary.
L'Humanité
Disparition. Patrick Pesnot, disparition d’un raconteur d’histoires
ActuLe journaliste, qui a présenté durant 18 ans l’émission « Rendez-vous avec X », sur France Inter, a disparu lundi 13 mars à l’âge de 79 ans.
Caroline ConstantLe duo était bien rodé : de 1997 à 2015, soit dix-huit ans, tous les samedis après-midi de France Inter commençaient par un « rendez-vous avec x », présenté par Patrick Pesnot. Soit une émission qui racontait, sur le ton de la conversation, les dessous des grandes affaires d’espionnage du XXe siècle, avec un journaliste, dans le rôle du candide, et un « grand témoin », anonyme, le fameux Monsieur X. Patrick Pesnot, qui était à l’origine de l’émission, a disparu lundi 13 mars, a annoncé le lendemain sa famille.
D’instituteur à l’ORTF
Patrick Pesnot a commencé sa carrière à l’ORTF, après quelques mois passés comme instituteur. Il a essaimé les rédactions, de RTL, où il a couvert le mouvement de mai 1968, à Europe 1 en passant par France Inter, du Point aux Nouvelles Littéraires, et même à la télévision, sur les trois grandes chaînes nationales historiques, TF1 Antenne 2 et FR3.
Il est devenu, au fil des années, un raconteur d’histoires : il a commencé en 1973 par coécrire, avec l’écrivain Philippe Alfonsi un roman dans la collection Série Noire, l’œil du sorcier, qu’ils ont ensuite adapté pour FR3 en 1979.
Il enchaîne les ouvrages et les modes d’écriture, du roman policier au roman historique ( La malédiction des Médicis), de l’essai au documentaire, à l’écrit et en images. Il va même jusqu’à tourner un épisode de la célèbre série Navarro en 1989. C’est sans doute ce goût pour les histoires, et pour l’histoire, qui lui a donné l’idée de ce « rendez-vous avec X ».
Rendez-vous avec X, émission phare de France Inter
Rendez-vous avec X est vite devenue une émission phare de France Inter. Son célèbre générique, les trois notes d’accordéon de la Suite Punta del Este d’Astor Piazzola, le ton feutré de la discussion entre les deux hommes, et les affaires graves qu’ils soulevaient, ont tôt fait de rassembler le public.
Pourtant, le journaliste avouait ne pas avoir de compétence particulière sur les affaires d’espionnage. « C’est parce que j’avais ce contact un peu mystérieux que j’ai proposé cette idée d’émission à Inter, en 1997 », avait-il raconté au micro de France Inter.
Pionnier des cold cases
En 2015, il ajoutait, lors de la dernière émission : « Me faut-il reconnaître, pour reprendre la citation aussi célèbre qu’improbable du grand Flaubert, que “Monsieur X, c’est moi” ? Je m’en garderai, car la part de mystère de cet énigmatique “Monsieur X” a aussi fait le charme sinon le succès de cette si longue émission ».
Avant de révéler, au micro de Sonia Devillers, que « Monsieur X » était un comédien, qui lisait les répliques écrites par Patrick Pesnot et l’équipe de l’émission. Yann Chouquet, directeur adjoint de France Inter, chargé des programmes, estime en forme d’hommage qu’il est « le pionnier des “cold case” radiophonique », qui a inspiré des grands noms actuels comme Christophe Hondelatte et Fabrice Drouelle.
radioEspionnagefrance inter Valeurs Actuelles
[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire
Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.
Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?
Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.
C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.
À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.
Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?
Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.
Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.
D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.
Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.
Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.
Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.
Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?
Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?
Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.
Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?
Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.
Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.
Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.
Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.
Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?
Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.
On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.
On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.
Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?
Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.
Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.
Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.
Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?
L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.
L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.
Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.
Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?
Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.
Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.
BBC
SANS TITRE
Soup has a dialogue of its own. It's never just a bowl of soup, and we all have our favourite for a reason: a memory, an emotion, a hard time, a joyful time. The comforting things we ladle into bowls are among the most personal foods we make and consume.
There is no absolute definition of what makes a soup: ingredients, culture, texture and flavour vary to produce a dish that can be creamy and thick, bright and zingy, or hot and brothy. Whatever it looks like or tastes like, soup is the language of home.
Blanca Valencia, Mei Chin and Dee Laffan are three women from wildly different backgrounds, countries and cultures connecting over a shared love of food in Ireland. Hailing from Spain, the US and Ireland respectively, together they are the voices behind the award-winning Spice Bags Podcast. The podcast focuses on food in Ireland through the perspective of the international communities who live and work there. Valencia, Chin and Laffan describe the podcast as coming in three flavours: deep-dive explorations of a national cuisine; interviews; and staple chats where the hosts "banter" over a selected topic from their own cultural perspective.
It was during one such staple chat on the topic of soup that all three hosts found common ground they could unite upon. The idea arose to pitch a book about soup centred around the international diaspora in Ireland. They brought the idea to Kristin Jensen, founder of Nine Bean Rows publishing house and creator of the Blasta Books series of cookbooks, which is shaking up the cookbook publishing scene in Ireland.
In January 2023, that nugget of a cookbook idea was published. SOUP showcases 25 recipes gathered from friends, acquaintances and podcast guests. From Africa to Turkey, China to Scotland – from Mexican sopa de tortilla to a Danish elderberry gazpacho-like soup – each recipe represents a person, a culture, a history.
"No-one has ever described a soup to me without a story," said Laffan. "These are personal renditions with food memories and nostalgia attached. Soup does that; it evokes emotions and stirs us up in the best way."
Ireland is known as the country of a hundred thousand welcomes, but as immigrants, Chin and Valencia desired a platform for their voices to be heard. "It was hard," said Chin, "No-one was listening to us."
Producing the podcast connected them to the wider international community in Ireland.
Dee Laffan (left), Mei Chin (centre) and Blanca Valencia (right) feature on the Spice Bags Podcast (Credit: Blasta Books)
"We found all the people we worked with that had interesting takes on soup, what it means to them and their story," said Valencia. "These soups define who they are, and I don't think any dish defines people as much as soup does. They're ambassadors for their country, and they want to represent it with their food."
Chin added that no other food evokes home the way soup does. "We wanted to do a book about immigrant Ireland; how to comfort yourself when away from home and trying to create home in a different place. Soup is the best way to do that."
For Valencia, Chin and Laffan, choosing a favourite recipe from the collection was easy: they selected a recipe that simultaneously stirred up favourite memories, a love of potatoes and an invocation of comfort.
Ajiaco is a Colombian soup made with chicken, corn and three types of potato. It's a typical dish of Bogotá but largely unknown outside of Colombia. Valencia came to know and love it while living there. Laffan and Valencia had the privilege of dining on freshly made ajiaco at the official residence of the Colombian ambassador to Ireland, HE Mrs Patricia Cortés Ortiz.
Valencia had mentioned to a friend working at the Colombian Embassy how she'd love to do something around ajiaco, "thinking she would say this food was made by the chef," Valencia recalled. "Instead, she said this is the Ambassador's dish and she cooks this all the time."
For Laffan, being cooked for and served in the ambassador's home added layers of understanding to the dish that the recipe's words alone couldn't express.
"To see how carefully she made the soup and explained the ingredients, how she loves to shop for hard-to-find ingredients – something so many immigrants go through to find their taste of home," she said. "We sat down to eat with her husband, and on the table was beautiful Colombian handwoven placemats and traditional blue and white crockery. It reminded me so much of soups I make, or I'd had. Ajiaco has three different potatoes in it – in a way, it couldn't be more Irish. This wonderful soup unites us."
As Her Excellency made her soup, Valencia experienced a moment watching this woman of high office cooking, proud to share her soup with others. The recipe was the ambassador's mothers, passed down to her, redolent with traditional flavours that reminded her of cooking at home in Colombia. She was able to source Colombian potatoes, and a specialist grower called Singing Frog Gardens based near Bantry in West Cork was growing guascas (an herb popular in Colombia) sending bunches up to Dublin for her.
"I thought, what a wonderful woman to see how she's not afraid to do this, she's owning her skill and her heritage," said Valencia. "And then the conversations – the same conversations we all have over soup; talking about family memories, how it was cooked for them when they were growing up. Through the experience of writing SOUP, I recognise women are behind our best food memories, and we don't give them enough credit for that."
Soup reaches across cultures and class. It's the food of home; the language of home, and something we can all gather around no matter where we come from or who we are.
Potatoes are a key ingredient of Ajiaco (Credit: Kate Ryan)
Ajiaco recipeBy HE Mrs Patricia Cortés Ortiz, Colombian Ambassador to Ireland
(serves 4-6)
Ajiaco uses three Columbian potato varieties (Papa Criolla, Pastusa and Sabanero) and guascas, a Colombian herb. Suitable potato substitutes are a mix of starchy, waxy and salad potatoes for textural balance. Thyme and coriander can be substituted for guascas.
For soup2 litres water500g chicken, on the bone3 spring onions, whole4 garlic cloves, crushed1 sprig fresh thyme4-6 sprigs fresh coriander4 medium waxy, red-skinned potatoes, peeled and thinly sliced4 medium floury, yellow-skinned potatoes, peeled and thinly sliced500g new potatoes, peeled and thinly sliced4 chicken fillets2 corn on the cob, cut in 3 pieces eachfine sea saltfreshly ground black pepper
To serve150ml double cream or nata (a type of heavy/double cream used in South America)100g capers2 avocados, peeled and quarteredsteamed or boiled white rice
Method
Step 1Put the water in a stockpot with the chicken on the bone, spring onions, garlic, thyme and half the coriander. Bring to a boil; reduce the heat and simmer for 20 minutes.
Step 2Add the potatoes in batches, starting with the red-skinned waxy ones. Cook for 5 minutes, then add the yellow-skinned floury ones and cook for 5 minutes more. Add the new potatoes and cook for another 20 minutes until the potatoes start to fall apart.
Step 3Remove the spring onions from the pot. Pick the leaves from the rest of the coriander and add them to the pot along with the chicken fillets and corn. Simmer for 10-15 minutes, until the chicken fillets are cooked through.
Step 4Take the pot off the heat, remove the chicken on the bone and the fillets. Let them cool slightly, then shred with a fork.
Step 5Check the consistency of the soup – the floury potato slices need to be broken up, not left whole. If needed, use a potato masher to break them down a little, but not too much. Check the seasoning and adjust the salt if necessary, remembering the soup will be garnished with salty capers.
Step 6Stir before serving, ladle into bowls making sure every bowl has corn. Add shredded chicken, a couple tablespoons of double cream or nata and some capers to the middle of each bowl. Serve with avocado quarters, more capers, cream and steamed or boiled white rice on the side.
BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.
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France24 - Monde
Détente entre l'Arabie saoudite et l'Iran : le rêve israélien d'un front anti-iranien s'éloigne
Publié le : 13/03/2023 - 19:29
Marc DAOU
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Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran est considéré comme un des évènements diplomatiques majeurs des dix dernières années dans la région. Même si les contours de cet accord, signé à Pékin, restent flous, il risque de bouleverser la donne régionale. Notamment pour Israël, qui s’activait pour se rapprocher de Riyad afin de créer un front arabo-israélien face aux ambitions nucléaires iraniennes. Décryptage.
Le récent rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, qui ont annoncé, vendredi 10 mars, avoir conclu un accord visant au rétablissement de leurs relations diplomatiques rompues depuis sept ans, est un évènement géopolitique majeur pour le Moyen-Orient.
Annoncé à l'issue de pourparlers qui se sont déroulés à Pékin, ce rapprochement pourrait en effet avoir, selon les experts, de nombreuses conséquences pour les principaux acteurs de la région.
Outre la guerre au Yémen, où Riyad et Téhéran s’affrontent indirectement depuis 2015, les crises au Liban et en Irak, où la pétromonarchie sunnite et la République islamique chiite soutiennent des adversaires politiques, cette annonce risque de bouleverser la donne pour Israël.
Un échec diplomatique pour Benjamin Netanyahu ?
Même si on ignore quels compromis ont été consentis par les uns et les autres du côté de Pékin pour parvenir à ce rapprochement, et que les bonnes intentions des deux rivaux restent à prouver, d’aucuns se demandent si cette détente peut contrecarrer les plans de l’État hébreu et de l’administration Biden qui œuvraient en coulisses en faveur d’un accord de normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite.
Longtemps tenu à l’écart sur la scène régionale en raison du conflit israélo-palestinien, l’État hébreu a normalisé ses relations avec plusieurs pays du Golfe, les Émirats arabes unis et Bahreïn, dans le cadre des accords d’Abraham parrainés par l’administration Trump en 2020. Avec un feu vert tacite de l’Arabie saoudite qui domine le Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Peu après l’annonce de l’accord conclu en Chine, l'opposition israélienne a tiré à boulets à rouges sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu en l’accusant d’avoir offert une victoire diplomatique aux Iraniens. Il est notamment reproché à son gouvernement, empêtré dans sa très controversée réforme de la justice, de ne pas avoir réussi à faire entrer l'Arabie saoudite dans les Accords d'Abraham pour isoler un peu plus Téhéran et créer un front commun arabo-israélien face à la menace nucléaire iranienne. Le programme nucléaire iranien est perçu comme une menace existentielle par l’ensemble des forces politiques israéliennes.
"L'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran est un échec total et dangereux de la politique étrangère du gouvernement israélien", a lancé le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid sur Twitter.
"Cette annonce n’est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle pour Israël, mais Yaïr Lapid est dans son rôle et dans une posture politique extrêmement légitime parce qu’après tout Benjamin Netanyahu est le grand artisan des Accords d’Abraham", estime Frédéric Encel, maître de conférences à Science-Po et docteur en géopolitique.
Et de poursuivre : "Benjamin Netanyahu s’est fait fort, lors des dernières campagnes électorales successives, d’être celui qui parviendrait à planter un drapeau israélien sur le sol saoudien, autrement dit à ouvrir des relations diplomatiques avec la monarchie wahhabite. Or avec ce rapprochement irano-saoudien, il est clair qu’Israéliens et Saoudiens n’en prennent pas le chemin, même si de toute façon, la monarchie wahhabite n’avait pas l’intention, jusqu’ici, de franchir le pas pour ouvrir des relations diplomatiques avec Israël".
Un rapprochement israélo-saoudien compromis ?
Même si le conflit israélo-palestinien n’est plus prioritaire pour l’Arabie saoudite, la récente flambée des violences dans les territoires palestiniens, concomitante avec l’arrivée au pouvoir, fin décembre, du gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël, rend difficile un revirement diplomatique à court terme pour le pays qui abrite les deux sites les plus sacrés de l'islam.
Interrogé sur l'antenne anglophone de France 24, Simon Mabon, professeur en relations internationales et spécialiste du Moyen-Orient à l’Université de Lancaster, au Royaume-Uni, explique que l’Arabie saoudite dirigée par le prince héritier Mohammed Ben Salmane n’est tout simplement pas prête à signer des accords avec Israël.
"Les Saoudiens discutent avec les Israéliens, ce n’est un secret pour personne, mais ils ne sont pas prêts à normaliser leurs relations comme l’ont fait certains de leurs voisins du Golfe, parce que les répercussions d’un tel rapprochement vont au-delà du domaine politique et induisent d’énormes conséquences dans l'ensemble du monde musulman, estime-t-il. Pour franchir le pas, Riyad aura besoin d’un accord global très large avec les États-Unis, or je ne pense pas que Mohammed Ben Salmane ait très envie d’offrir une telle victoire diplomatique à l’administration Biden, vu l’état de ses relations avec Joe Biden, qui ne sont pas particulièrement étroites, ce qui complique un peu plus la donne pour ce dossier".
Toutefois, les experts s’accordent pour indiquer que le rapprochement entre Téhéran et Riyad n’aura pas de conséquence fatale pour les relations qu’entretiennent dans l’ombre Israël et l’Arabie saoudite. Après tout, ces derniers mois, les Émirats arabes unis ont repris leurs relations diplomatiques avec l'Iran, sans le moindre impact sur les relations déjà bien engagées entre Abu Dhabi et Tel-Aviv.
Alors que les négociations étaient déjà en cours avec les Iraniens, Riyad n’a pas hésité à montrer des signes positifs l'année dernière, en ouvrant notamment, à l’occasion de la tournée régionale de Joe Biden, son espace aérien à "tous les transporteurs". Un geste de bonne volonté qui a levé de facto les restrictions pour des avions à destination et en provenance d'Israël.
Deux quotidiens américains de référence, le Wall Street Journal et le New York Times, ont rapporté cette semaine que Riyad a fait monter les enchères ces derniers mois en cherchant à obtenir des garanties de sécurité de la part de Washington et une assistance sur son programme nucléaire civil, en échange d'une normalisation avec Israël. Un prix élevé que les États-Unis n’ont pas accepté de payer, pour le moment, quitte à laisser la Chine s’engouffrer au Moyen-Orient.
La Chine au Moyen-Orient, une bonne nouvelle pour Israël ?
Après la signature, en mars 2021, d’un accord de "coopération stratégique et commerciale sur 25 ans" entre Pékin et Téhéran, la visite remarquée, en décembre, du président chinois, Xi Jinping, en Arabie saoudite, et maintenant l'accord saoudo-iranien, la Chine semble prête à jouer un rôle prépondérant dans une région délaissée par les États-Unis. Et pas seulement un rôle économique. Au grand dam des Israéliens ?
"Israël a beau avoir des relations cordiales avec la Chine, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle du point de vue des Israéliens de voir un nouvel interlocuteur intervenir dans la région, a fortiori une grande puissance mondiale comme la Chine, souligne Frédéric Encel. À partir du moment où les États-Unis étaient prépondérants pendant un demi-siècle, dans un rôle de juge et arbitre, la situation était plutôt confortable pour Israël. Si demain Pékin devait sérieusement concurrencer Washington dans la région, cela ouvrirait une alternative qui n’est pas forcément du meilleur grain pour Israël".
Et de conclure : "De toute façon, qu’il y ait rapprochement entre Riyad et Téhéran ou pas, que les Chinois décident de s’impliquer dans la région ou pas, les Israéliens sont obnubilés par la potentielle capacité des Iraniens de se doter à terme de la bombe nucléaire. Et quelle que soit la nature ou la coloration politique du gouvernement en Israël, ils ne le permettront pas".
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La France salue avec prudence le rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite
L'Iran et l'Arabie saoudite annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques
Nucléaire : Téhéran donne des gages aux inspecteurs de l'AIEA
L'Humanité
Ils veulent à tout prix échapper au dernier voyage
Nos recommandations culturellesTélévision Simples mortels qui veulent vivre éternellement ou scientifiques qui veulent améliorer la condition humaine, ils s’interrogent sur la mort et partagent leurs points de vue...
Grégory MarinL’entrée en matière donne le ton, observant de minuscules méduses capables de régénérer éternellement leurs cellules, accédant ainsi à une forme d’immortalité. De plus en plus d’humains s’emploient d’une manière ou d’une autre à copier cette capacité, et pas seulement de sérieux scientifiques. Mais peut-on vraiment défier la mort ?
La firme berlinoise Tomorrow Biostasis propose, par exemple, à ses abonnés de prévenir la dégradation des cellules dès leur décès en les congelant. L’exemple vient des États-Unis, où la société Alcor a stocké son premier humain cryogénisé (le service est depuis ouvert aux animaux) en 1967. Morts de cancer, d’infarctus, voire de vieillesse, corps entier ou tête séparée du tronc, ils attendent, dans l’azote liquide à - 196 °C, le jour où la médecine pourra inverser le processus. À l’instar de l’écrivaine transhumaniste Elaine Walker (notre photo) – qui veut convaincre sa fille de 9 ans de la suivre -, ils sont quelques centaines à trouver que la finitude de leur vie est une « limitation » intolérable.
Le documentaire de Thomas Licata ne s’arrête heureusement pas à ce folklore : « La cryogénie, le téléchargement (d’une conscience en format numérique – NDLR) sont de bons sujets de science-fiction, rien de plus », tranche Linda Partridge, de l’Institut Max-Planck de Cologne. Les expériences actuelles sur la lutte contre les symptômes du vieillissement et ses causes ne donnent encore « pas de solution pour des espèces complexes (comme les humains) », lâche Judith Campisi, du Buck Institute de Californie. Selon elle, les recherches permettraient plutôt d’étendre l’espérance de vie en bonne santé. Pour ce qui est de la fin du voyage, « pas possible d’outrepasser une loi physique », estime le microbiologiste Leonard Hayflick. À moins qu’un jour la science ne rattrape la science-fiction.
documentairemortalitéSciences Valeurs Actuelles
[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »
Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.
« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?
Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.
Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.
Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.
L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.
Comment expliquer cette inversion récente ?
Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.
Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.
Comment décrire le loisir ?
Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…
« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort…
Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.
Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.
Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ?
Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.
Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.
Quelle est la différence entre culture et divertissement ?
Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »
Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.
Si tout est culture, alors la culture n’est rien.
Quel effet ont les écrans ?
Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.
Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ?
Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…
Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ?
Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.
Quelle juste place donner aux loisirs ?
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.
La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.
France24 - Monde
La Chine met fin à trois ans de restrictions et relance ses délivrances de visas
Publié le : 14/03/2023 - 05:35
FRANCE 24
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À partir de mercredi, la Chine, qui avait fermé ses frontières en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, recommencera à délivrer "tous types de visas" pour les ressortissants étrangers, y compris les touristes.
La Chine va reprendre à compter de mercredi 15 mars la délivrance de "tous types de visas", y compris ceux à des fins touristiques, après trois ans de restrictions draconiennes qui ont fermé le pays au monde en raison de l'épidémie de Covid-19.
La Chine, premier pays touché par ce qui était alors un mystérieux virus, avait brutalement fermé en mars 2020 ses frontières à tous les détenteurs de visa, y compris les titulaires de permis de résidence, par crainte d'une nouvelle vague de contaminations depuis l'étranger.
Au plus fort de l'épidémie, de nombreux expatriés s'étaient ainsi retrouvés dans l'impossibilité de rentrer après leur départ de Chine, tandis que le nombre de vols internationaux avait été drastiquement réduit par les autorités chinoises. Des assouplissements avaient toutefois été consentis avec la reprise progressive des visas d'affaires ou pour réunion familiale.
Mais les échanges entre la Chine et l'étranger sont restés fortement limités durant près de trois ans, par l'obligation d'une quarantaine dès l'arrivée sur le territoire chinois pour tous les voyageurs. Cette mesure emblématique de la politique sanitaire dite du "zéro Covid" de Pékin a été levée en janvier, à la faveur d'un retour progressif à une vie normale en Chine. La suspension depuis 2020 des visas touristiques demeurait le dernier vestige de cette politique sanitaire.
Reprise du tourisme
À partir de mercredi, la Chine recommencera à délivrer "tous types de visas" pour les ressortissants étrangers, selon un avis publié par le ministère chinois des Affaires étrangères. Les ambassades de Chine aux États-Unis et en France ont publié en ligne des notices similaires.
Les visas délivrés avant la fermeture des frontières le 28 mars 2020 et qui n'ont pas encore expiré retrouvent leur validité pour se rendre en Chine, précisent les documents. La Chine va également rétablir les possibilités de certaines entrées sans visa, dont celles vers l'île touristique de Hainan (Sud) ou celles permises aux croisiéristes faisant escale à Shanghai.
L'annonce intervient au lendemain de la clôture d'une importante session annuelle du Parlement chinois, qui a reconduit le président Xi Jinping pour un nouveau mandat de cinq ans – le troisième – à la tête du pays et désigné un nouveau Premier ministre. Li Qiang a averti lundi qu'il serait difficile pour son pays d'atteindre cette année son objectif de croissance "d'environ 5 %", déjà l'un des plus faibles depuis des décennies.
Avant de se fermer au reste du monde, la Chine avait accueilli en 2019 quelque 65,7 millions de visiteurs internationaux, selon les données de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations unies.
Depuis janvier, les ressortissants chinois peuvent de nouveau quitter leur pays pour faire du tourisme. Durant l'épidémie, seuls les déplacements pour raisons impérieuses étaient autorisés tandis que les autorités chinoises avaient suspendu la délivrance des passeports.
Avec AFP
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Le Débat de France 24
Xi Jinping tout puissant ? La Chine augmente son budget militaire pour 2023
BBC
The decades of cooperation between Nasa and Esa are at the foundation of the expertise – William Hartwell
Two hundred years ago the Brothers Grimm shared a story about four animals who decided to leave their exhausted lives behind, become musicians and head to the German city of Bremen.
As with all fairytales, there's a twist. They never reached the city. But today a bronze statue - a rooster standing on a cat, on a dog, on a donkey – is a reminder of both the country's famous storytellers and that Bremen was an aspirational destination. Today is no different because the "aerospace city" has Europe's Moon mission factory.
Inside the high-ceilinged cleanrooms at Airbus Bremen, three European Service Modules (ESMs) are currently being built. "Here is the freshest model, ESM-5," says Hagen Witte, head of the ESM assembly line.
The ESMs are essential powerhouses for Nasa's Artemis missions to the Moon. Designed to provide propulsion, electrical power and life support for astronauts, ESM-5 is joined by ESM-4 and – the celebrity of the bunch – ESM-3. "This is the module," says Witte, "that will bring the next humans to the surface of the Moon."
There's an understandable pride in Witte's voice and not just for the engineering. It's been over 50 years since a human footprint graced the lunar surface and ESM-3 will enable the first woman and person of colour to land on the Moon.
Yet when I first set eyes on ESM-3, I laugh unexpectedly. Because while ESM-5's partial completion is a silver futuristic mass of mechanisms, at this earlier stage ESM-3 reminds me of the insides of a 1970s stereo.
Three ESM capsules are currently being built at the factory in Bremen (Credit: Airbus)
"Yes, you see a lot of wires and tubes already integrated," says Witte. "At the moment I'd say it's about 70% complete. You're missing the big parts – like the advanced electronic equipment and the tanks. That's why it doesn't look as much if you compare it to the other structures."
This is hardly surprising. "There are 22,000 parts per module. It appears already full but the amount of parts still to come is incredible."
Each ESM is 4m (13.2ft) wide, 4m high, will take 16 months to complete and, on launch, weigh around 13 tonnes. ESM-1 has already flown successfully. It launched on 16 November 2022 as part of the Artemis I mission and propelled an uncrewed Orion capsule into lunar orbit on a 25-day return mission.
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The inaugural ESM used four 7m-long (24ft) wings, each consisting of three solar panels, to help propel an uncrewed Orion capsule on a 25-day return mission into lunar orbit. The rest of the ESMs are on the production line, in various stages of completion, designed to provide propulsion, electrical power and life support for astronauts.
"It's like a factory and this is what we are proud of," says Ralph Zimmermann, Orion ESM project manager at Airbus. "We are contracted for six ESMs right now. The first one has flown. The second one has been delivered to Kennedy Space Center (KSC) and is in a testing phase and will undergo further integration with the crew module. And then there's numbers three, four and five that you can see here in the clean room in different states of integration."
ESM-4 is at a more advanced stage than ESM-5, which is currently being integrated with internal components, such as mechanical and electric subsystems. ESM-3 will be delivered to Nasa, from the airport on the site's doorstep, in October, where it will be integrated with solar arrays, mated with the Orion crew module and prepared for launch in 2025.
"It's a really exciting time in this programme," says Sian Cleaver, Airbus' Orion European Service Module industrial manager. "Up until now, it's been a dream that we would fly this one day. Some of our engineers have been working five, 10 years on the programme and it's exhausting at times. It's hard work to build something like this. So now that we've had the first launch and that mission went phenomenally well, better than we even expected, there's a new sense of energy."
The site has a good track record. Between 2008-15, its five Automated Transfer Vehicles (ATVs) delivered supplies to the International Space Station (ISS). A model of an ATV with solar panels is on the grass outside the building and its resemblance to an ESM is striking.
Philippe Deloo, ESM programme manager for the European Space Agency (Esa), which has the contract with Nasa to produce the spacecraft, immediately puts me right. "No, no, no. It's a completely new design because it's a completely different spacecraft and a completely different mission."
The spacecraft taking shape are an integral part of the Artemis programme which are planned to take astronauts further from Earth than any human has travelled (Credit: Nasa)
Deloo concedes that "they look very similar but it's a completely different technology. If you look deep inside, the ATV didn't have a main engine of 26 kilo Newtons, which is the engine from the Shuttle. The solar arrays look the same but are much more efficient than the ones on the ATV. Plus, the ESM is a human-rated design."
The ESMs will also evolve if anything doesn't perform as well as expected when they are tested. "If there needs to be a correction, there will be correction," says Deloo.
"This is the first time that Nasa has ever entrusted a core element of our flagship human-rated spacecraft, to an international partner," says William Hartwell, Nasa's Orion programme liaison to Esa. "You don't make a commitment to a partnership like that lightly."
"The decades of cooperation between Nasa and Esa are at the foundation of the expertise," Hartwell adds. "The technologies that Esa developed and implemented on the ATV were spot on and very high calibre. So we built trust."
Around 15 million years ago, an asteroid smashed into this region leaving behind masses of extraterrestrial rocks
This trust has extended across multiple endeavours. "We have constructed and assembled the spacelab which was flown on the Shuttle," says Zimmermann. "We have constructed, built and flown five ATVs. And we have also integrated the Columbus module, which is part of the ISS. Bremen really is a centre for human spaceflight in Europe."
Bremen is not the only place in Germany connected to human spaceflight. In 2019, I visited the medieval town of Nordlingen in the centre of the 25km-wide (15.5 miles) Nordlinger Ries, the best-preserved impact crater in Europe. In the distance, you can see the crater rim topped by its own set of low-lying clouds.
Around 15 million years ago, an asteroid smashed into this region leaving behind masses of extraterrestrial rocks. Even the walls of St George's Church are made from asteroid fragments. Opposite the church stands the Hotel Kaiser Sonn, where Apollo 14 and 17 astronauts once stayed and whose photographs adorn the walls.
Each of the ESM capsules contains more than 22,000 different parts (Credit: Airbus)
Since the Moon is covered in impact craters, the Nordlinger Ries proved to be the perfect geological playground for astronauts on lunar missions. A nearby quarry enabled them to train and learn how to identify impact rocks, such as suiwite, which has also been discovered on the lunar surface. Today's Esa astronauts, based at the European Astronaut Centre in Cologne, will also use the crater as part of their training. At least one of those astronauts is expected to set foot on the Moon.
Europe's Moon factory in Bremen is also looking to the future. In January, Airbus announced that it is working with Voyager Space to design Starlab, a new space station for agencies like Nasa and Esa. But for the engineers and workers involved in the ESMs, sometimes it takes fresh eyes to make them appreciate their role in spaceflight history.
"The job requires that I see more problems than fascination," says Witte. "But it's on days like these, when people are visiting and I'm able to explain what we're doing, that I also recognise what we're doing here. It's something unique.
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L'Humanité
Deux sœurs, une mère et les liens invisibles qui les relient
ActuTÉLÉVISION Une vieille dame, qui a des pertes de mémoire, disparaît. Ses deux filles, qui ne s’entendent pas, doivent s’unir pour la retrouver.
Caroline ConstantMaman a disparu,Où est passée Caroline ? Pourquoi a-t-elle disparu ? Et surtout, se trouve-t-elle en danger ? La vieille dame (Nicole Calfan) souffre de petits problèmes de mémoire : elle range ses lunettes dans le réfrigérateur, confond les prénoms de ses filles. Rien de très grave, à son grand âge. Mais, un midi, elle disparaît. Elle informe la jeune fille qui l’aide à domicile qu’elle part chercher un châle, et disparaît dans la nature. Ses filles sont inquiètes, forcément. L’aînée, Louise (Claire Borotra), tout juste séparée de son compagnon, vit chez elle. Elle a choisi de rester dans ses montagnes natales pour y exercer le métier de vétérinaire. La cadette, Céline (Claire Keim), est devenue tatoueuse, au loin, après de multiples petits délits. Elle est en guerre contre sa mère et contre sa sœur. Elle vient par devoir, plus que par inquiétude. Avec l’aide d’un gendarme (Loup-Denis Elion), les recherches se lancent, et vont leur ouvrir un pan insoupçonné et refoulé de leur histoire familiale.
Secrets de famille
Le téléfilm n’est pas une enquête policière. Il interroge la notion de sororité : que reste-t-il des années d’enfance, de la complicité quand on devient adulte ? Peut-on renouer, quand on a pris, sur le chemin de la vie, des routes différentes ? Les deux sœurs, dans le téléfilm, sont obligées, pour retrouver leur mère, de s’allier, ce qui ne va pas de soi. Mais elles se retrouvent aussi à égrener leurs souvenirs qui ne sont pas forcément les mêmes. Elles n’ont d’ailleurs pas la même version de la mort de leur père, quelques années auparavant : pour l’une, c’est un bête accident, pour l’autre, un suicide.
Le film questionne la part d’enfance qui reste en nous, et la façon dont les secrets de famille gangrènent les relations entre les individus. Un joli téléfilm, notamment dans sa première partie.
TéléfilmNicole CalfanClaire Borotra New York Times - World
El aumento del flujo de migrantes genera tensión política en Canadá
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Un aumento de los cruces ilegales desde Estados Unidos ha hecho que algunos políticos pidan el cierre de una carretera rural en la frontera canadiense.
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Por Norimitsu Onishi
Norimitsu Onishi reporteó desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec, y Cornwall, Ontario.
La casa de Hélène Gravel está ubicada en Roxham Road, cerca del paso fronterizo ilegal más famoso de Canadá que suele ser utilizado por los migrantes que salen de Estados Unidos para buscar asilo en el norte. Gravel ha observado, con gran frustración, cómo el crudo invierno no ha logrado contener la afluencia histórica de migrantes y cómo la ciudad de Nueva York incluso ha empezado a comprarles boletos de autobús a los que se dirigen hacia la localidad donde ella vive.
“No hay ninguna voluntad política para arreglar esto”, dijo Gravel, de 77 años, en la entrada de su casa, a tiro de piedra de la frontera.
“Canadá es blanda”, comentó y agregó que los solicitantes de asilo deberían ser procesados en los pasos fronterizos oficiales. “Además, a Estados Unidos no le importa porque esto no es nada comparado con lo que ocurre en su frontera sur”.
Aunque la cantidad de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos es mucho mayor, también está aumentando el flujo de las personas que entran a Canadá.
El año pasado, casi 40.000 migrantes ingresaron al país de manera no autorizada —más del doble que en 2019— y el número de los que llegan mensualmente se ha disparado a últimas fechas, incluidas casi 5000 personas en enero.
Frente a la escasez de mano de obra, Canadá está abriendo mucho más sus puertas a los migrantes legales y hace poco se comprometió a aumentar de manera significativa la cantidad de estos y aceptar para el año 2025 a 1,5 millones.
Sin embargo, un extraordinario movimiento de migrantes por todo el mundo que comenzó durante la pandemia y fue impulsado por la miseria económica y la creciente inseguridad en muchos países, ha puesto a Canadá en una situación inusual.
Gracias a la protección que le brinda su geografía, a sus estrictas políticas de inmigración que favorecen a las personas con educación y calificadas y a su frontera única con Estados Unidos, ahora Canadá se ve obligada a enfrentar un problema que ha atormentado a otras prósperas naciones occidentales durante mucho tiempo: los cruces ilegales masivos a través de fronteras terrestres.
Usando un lenguaje antiinmigrante que rara vez se escucha en Canadá, los políticos de la oposición le están exigiendo al gobierno que despliegue a la policía para cerrar el paso fronterizo de Roxham Road y señalaron que Quebec, la provincia que absorbe a muchos de los migrantes que entran de manera ilegal, “no es un paquete” de vacaciones con “todo incluido”.
El aumento de solicitantes de asilo de todo el mundo —quienes entran a Canadá de forma ilegal a través de Estados Unidos— también está complicando la visita a Canadá del presidente Joe Biden que está planeada para marzo, pues tanto él como el primer ministro Justin Trudeau se enfrentan a una creciente presión nacional para enfrentar la inmigración no autorizada en sus fronteras.
François Legault, primer ministro de Quebec, y los políticos de oposición están presionando a Trudeau no solo para que cierre Roxham Road, sino también porque quieren que renegocie un tratado de 2004 con Estados Unidos que, según ellos, ha fomentado los cruces ilegales. Se espera que el tribunal más alto de Canadá falle sobre la constitucionalidad del tratado este verano.
En Roxham Road, agentes de la Real Policía Montada de Canadá les advierten a los migrantes que serán arrestados y acusados de entrar de manera no autorizada a Canadá.
Sin embargo, una vez que les levantan cargos, son liberados rápidamente.
Lo más común es que después de unos meses puedan empezar a trabajar y recibir atención médica y otras prestaciones sociales en Canadá mientras se tramitan sus solicitudes. Muchos migrantes son recibidos en hoteles pagados por el gobierno durante largos periodos y los niños son inscritos en escuelas públicas.
Trudeau, quien en el pasado ha hablado con orgullo sobre la acogida de los refugiados, hace poco endureció su postura al declarar explícitamente que el gobierno federal está trabajando en la renegociación del tratado y planteará el asunto cuando se reúna con Biden. Su cambio de tono sucede mientras el gobierno de Biden anuncia renovadas medidas severas contra los migrantes que crucen de forma ilegal a Estados Unidos.
Según los expertos, al gobierno de Biden no le interesa cambiar el tratado, lo cual podría provocar que haya más solicitantes de asilo en Estados Unidos. El embajador de Estados Unidos en Canadá, David L. Cohen, expresó su escepticismo sobre la renegociación del acuerdo en una entrevista con la emisora pública canadiense, Canadian Broadcasting Corp.
Debido al aumento de las quejas que señalan que Quebec estaba cargando injustamente con el costo de cuidar a los solicitantes de asilo, el gobierno federal ha trasladado a miles de migrantes a comunidades de la provincia vecina de Ontario, donde los funcionarios locales también están protestando porque afirman estar desbordados.
“La realidad de la migración mundial en el siglo XXI nos está alcanzando”, dijo Karine Côté-Boucher, socióloga y experta en fronteras de la Universidad de Montreal. “La migración irregular es nueva para nosotros y está teniendo un impacto en todos”.
Una mañana reciente, en las frías horas que anteceden al amanecer, más de 70 personas con equipaje caminaban con dificultad por un sendero estrecho cubierto de nieve para entrar a Canadá por el cruce de Roxham Road, en Saint-Bernard-de-Lacolle, un pueblo situado a unos 65 kilómetros al sur de Montreal (Quebec).
Entre ellos estaba una joven pareja venezolana que llevaba a un niño en un cochecito, una familia angoleña y jóvenes turcos. Un venezolano de 55 años dijo que se había dirigido a Roxham Road tras enterarse por internet de esa alternativa. Lo mismo le sucedió a una joven zimbabuense con una maleta a rayas, que dijo que era la primera vez en su vida que veía la nieve.
Joy Awulabah, de 43 años, y su hija de 9 cruzaron a Canadá por Roxham Road el pasado mes de octubre y viven en un hotel de Cornwall, una pequeña ciudad de Ontario donde ahora se refugian cientos de solicitantes de asilo.
Awulabah, quien es nigeriana, dijo que sus problemas se derivan de los malos tratos que sufrió con la familia de su marido. Cayó en una grave depresión, intentó suicidarse y luego decidió que tenía que abandonar su país.
“Empecé a buscar en Google porque oía que la gente hablaba de Canadá”, dijo Awulabah mientras esperaba un autobús urbano. “Y vi que Canadá es un gran país y que tienen buenas iglesias nigerianas”.
Awulabah, quien ya tenía visado para Estados Unidos, pidió dinero prestado a unos amigos para volar al aeropuerto Kennedy de Nueva York. Allí, un taxista de Mali, otro país de África Occidental, la llevó a ella y a su hija a la terminal de autobuses Port Authority en Manhattan, donde usaron el poco dinero que tenían para comprar boletos de autobús a Plattsburgh, en el norte de Nueva York, justo al sur de la frontera canadiense.
Siete horas más tarde, en Plattsburgh, otro migrante de Camerún, país vecino de Nigeria, le dio 40 dólares a Awulabah para ayudarla a pagar el último trayecto en taxi hasta la frontera. Tres días después de aterrizar en Nueva York, Awulabah y su hija entraron a Canadá por Roxham Road.
“Estaba asustada. Pensé que, después de cruzar la frontera, tendría que encontrar el camino a la ciudad y ver qué podía hacer para ayudarme a mí misma y a mi hija”, dijo. Sin embargo, Awulabah dice que los funcionarios gubernamentales le ofrecieron ayuda.
“Me atendieron”, explica. “Después nos dijeron: ‘No te preocupes, come algo’. Nos dieron bebidas y aperitivos. Yo les dije: ‘Dios, ¿hablas en serio?’”. Ahora su hija va a la escuela y Awulabah quiere mudarse a un apartamento en cuanto obtenga un permiso de trabajo, mientras tramita su solicitud de asilo.
Conforme a un tratado entre Canadá y Estados Unidos llamado el Acuerdo de Tercer País Seguro, los solicitantes de asilo que provienen de un tercer país deben presentar sus solicitudes en Estados Unidos si llegan ahí primero o en Canadá si ese es su primer punto de desembarco. Por lo tanto, a los solicitantes de asilo que intentan entrar en Canadá desde Estados Unidos por los pasos fronterizos oficiales se les niega la entrada y se les regresa a Estados Unidos.
Sin embargo, el mismo acuerdo también contiene una laguna que les permite a los solicitantes de asilo cruzar de forma ilegal a Canadá, por Roxham Road o cualquier otro paso fronterizo no oficial, y solicitar asilo en Canadá, aunque primero hayan estado en Estados Unidos.
Al 37 por ciento de las 81.418 personas que cruzaron ilegalmente a Canadá desde febrero de 2017, les aprobaron sus solicitudes. A poco más del 34 por ciento les rechazaron sus solicitudes, las abandonaron o las retiraron. Las solicitudes del 28 por ciento siguen pendientes.
El tratado se basa en la premisa de que tanto Estados Unidos como Canadá procesan las solicitudes para brindar refugio según la legislación internacional de los refugiados.
No obstante, desde hace tiempo los defensores de los refugiados sostienen que los derechos de los solicitantes de asilo no cuentan con una protección adecuada en Estados Unidos, donde corren el riesgo de ser detenidos o deportados a los países de los que huyeron.
La Corte Suprema de Canadá en Ottawa, Ontario, coincidió con los defensores y en 2020 dictaminó que el tratado violaba la Constitución canadiense. Sin embargo, esa sentencia fue anulada tras una apelación y ahora se espera que la Corte Suprema de Canadá emita una sentencia final este verano.
Según los defensores de los migrantes, Estados Unidos es cada vez más inseguro para los migrantes que solicitan asilo, pues el gobierno de Biden facilita que los deporten rápido. Incluso las autoridades de ciudades liberales como Nueva York han empezado a enviarlos en autobús a otros lugares.
“El hecho de que Biden tome medidas más duras refuerza el argumento de que Estados Unidos no es un país seguro para los solicitantes de asilo y que no cumple sus obligaciones jurídicas internacionales en materia de derechos humanos y acogida de solicitantes de asilo”, declaró France-Isabelle Langlois, directora general de Amnistía Internacional para la Canadá francófona.
Sobre la atención prestada al tratado, Langlois afirmó: “Estamos perdiendo de vista el hecho de que se trata de seres humanos que huyen de situaciones muy, muy difíciles”. Y añadió: “No son malas personas, ni siquiera aquellas cuyas solicitudes son finalmente rechazadas. No podemos olvidar que, básicamente, estas personas buscan mejorar su suerte, como haríamos todos”.
Mientras la Corte Suprema sopesa el destino del tratado, los migrantes siguen pasando por el paso de Roxham Road, lo cual ha intensificado las exigencias de su cierre.
No obstante, según los expertos, es probable que cerrarlo obligue a los migrantes a intentar cruzar a través de puntos más peligrosos a lo largo de los casi 8800 kilómetros de frontera con Estados Unidos.
“No está muy claro cómo se podría impedir que crucen decenas de miles de solicitantes de asilo que creen tener derecho a hacerlo”, comentó Laura Macdonald, politóloga de la Universidad de Carleton.
Nasuna Stuart-Ulin colaboró en este reportaje desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec.
Norimitsu Onishi es corresponsal en el extranjero de la sección Internacional, cubre Canadá desde el buró en Montreal. Antes fue corresponsal en el buró de París y fue jefe de las corresponsalías del Times en Johannesburgo, Yakarta, Tokio y Abidján, Costa de Marfil.
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BBC
Beneath the supersized action, the character hasn’t deepened over time
With the first John Wick (2014), Keanu Reeves and director Chad Stahelski established a franchise that soars above most action films. Merging an artful aesthetic with brilliantly choreographed and shot fight scenes, it set a standard matched in its three sequels, including the latest, John Wick: Chapter 4. Knives, guns, swords and martial arts come into play, often in lovely, red-tinged light to the sound of glass shattering all around. The violence is just cartoonish enough not to be truly disturbing, at least most of the time.
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There is another reason the films are so entertaining and successful, though (with the franchise earning more than $500 million dollars so far). Perversely, we love John Wick himself. That lethal, bereaved assassin is a good bad guy for our times, the natural extension of Tony Soprano, Walter White and all the other heroic antiheroes the culture has embraced. A hit-man who tried to escape the criminal life, Wick returns with fury and vengeance after his wife dies and thugs kill the dog she left him. He only murders villains and is driven by humanising grief. Reeves' action moves and his sincerity, even when Wick is at his most stern, perfectly capture the blend of emotion and kinetic energy that define the films.
The twist in Chapter 4 is that John Wick goes full James Bond, globe-trotting and shooting his way through glamorous cities, with action that is even more spectacularly staged. Running at 2 hours and 49 minutes, it is bigger than the previous films in every way – not better or worse, just more.
The plot picks up where the last film left off. The High Table, the organisation that controls crime around the world, has a multi-million-dollar contract out on Wick, who killed a High Table member. In more familiar Mafia terms, it's as if he murdered a made man. And he violated another rule by doing it on the grounds of a Continental hotel, the supposed safe spaces for assassins around the world. Like Michael Corleone in The Godfather Part III, Wick keeps getting pulled back in. Now, to try to free himself once more, he must grapple with a new villain, the Marquis de Gramont (Bill Skarsgård), who in his first scene commits a murder so arbitrary and upsetting that he instantly becomes one of the franchise's most despicable figures.
As Wick fights his way along, he meets colourful allies and enemies. Donnie Yen (the Ip Man films) plays a blind assassin. Ian McShane returns as Winston, the ever-logical and calm manager of the New York Continental, the only person able to ask John, "Have you learned nothing?" As always, McShane's urbane, dry delivery makes the films even more engaging.
In Osaka, the big action scenes take place with arrows as well as swords, amid glass display cases holding samurai costumes, a classic Wick setting. In Berlin, Wick battles Killa (Scott Adkins), a corpulent, gold-toothed villain who, oddly for a Wick film, seems like a misconceived reject from Goldfinger. But in the extravagant fight scene, Wick chases him through a dance club, where waterfalls line the walls and techno music drowns out the sounds of gunshots and axes to the head. Throughout, Wick is trailed by The Tracker (Shamier Anderson), a bounty hunter with a very well-trained killer dog (in fact five incredible stunt dogs).
Director: Chad Stahelski
Cast: Keanu Reeves, Donnie Yen, Bill Skarsgård
Run-time: 2hr 49m
Release date: 24 March in the US and UK
And in Paris, Wick has a meeting with the Marquis, the Eiffel Tower providing a picturesque backdrop. A big, climactic scene is set on the steps and in the shadow of Sacré-Coeur. The backdrops make the criminal underworld look like the subject of a glossy fashion-magazine photo shoot. There is nothing wrong with that, but it is a sign of a slender plot engineered to suit the settings.
The film echoes a central question from all the Wick films, though: is he a natural-born murderer? Or a good man underneath it all? "This is who you are," the Marquis tells him. "A killer." The question is pointedly unresolved here. Beneath the supersized action, the character hasn’t deepened over time. For an action series, that isn't a flaw, but it is a missed opportunity.
The franchise is already growing in new directions. The Continental, a three-episode spin-off series coming this year on Peacock, is set in the 1970s and tells the origin story of Winston and his hotel. Production has finished on Ballerina, set between Wick 3 and 4, starring Ana de Armas as a dancing assassin. We don't know if she kills en pointe, but we do know Reeves is in the film. Apparently, as long as the franchise keeps making money, one way or another John Wick will never die.
★★★★☆
John Wick: Chapter 4 is released on 24 March.
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France24 - Monde
AMX-10-RC : découvrez ces chars que la France envoie en Ukraine
Publié le : 10/03/2023 - 20:09Modifié le : 10/03/2023 - 20:54
Fadile BHAYAT
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En janvier dernier Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de chars légers en Ukraine. C'est à la suite de cette décision que les alliés de l'OTAN ont multiplié les annonces de livraison de chars à destination de Kiev. Alors que les premiers AMX-10-RC arrivent sur le sol ukrainien, découvrez en image les spécificités de ce char léger. Un engin monté sur roue, sans chenilles, mais dont l'efficacité sur le terrain a largement été démontrée.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague
Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.
En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?
Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.
Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?
Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.
Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
L’islam est tout autant une culture qu’une confession.
Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.
Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?
Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.
Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?
Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !
Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.
Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.
La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.
Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.
En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.
En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?
Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.
Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).
Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.
Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).
Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.
Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?
On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.
Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).
Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.
Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?
Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.
Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?
La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.
L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?
Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.
Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.
De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.
L'Humanité
Outrage à la mémoire de Manouchian
ActuPierre ChaillanLa fresque réalisée par l'artiste JBC en hommage à Mélinée Manouchian, dans le 20e arrondissement de Paris, a été odieusement vandalisée le week-end dernier, quelques jours après l’hommage qui lui a été rendu le 21 février avec le dépôt de gerbe en présence de l’ambassadrice d’Arménie.
« Dans la perspective d’une entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, les vieux démons aux relents fascistes refont surface », ont regretté l’Union culturelle française des Arméniens de France et l’Association de défense des valeurs de la Résistance. De nombreux élus parisiens et associations comme Unité laïque ont fait part de leur émotion. Le sénateur PCF des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias a condamné « un acte détestable qui démontre que le combat en faveur des étrangers morts pour la France est loin d’être gagné ». Et de conclure : « Nous ne lâcherons rien. » Une plainte a été déposée.
Missak ManouchianParis El País (ESP)
SANS TITRE
Es bastante probable que la hayas visto en alguna película estadounidense, y si conoces las costumbres culinario-festivas de aquel país, sabrás que se suele tomar en Acción de Gracias. La tarta de nueces pecanas, las únicas autóctonas de Norteamérica, nació en el sur de EEUU, se hizo popular a partir de los años veinte del pasado siglo y se consumía en el otoño por ser la época de recolección del fruto seco, autóctono de aquel país. Ahora se come en cualquier época del año, porque es un clásico incontestable de la pastelería americana.
Si la haces con una masa de hojaldre comprada, la pecan pie es facilísima y nada engorrosa. Ricky Mandle, neoyorquino y fundador de Delicious & Sons, nos enseñó a prepararla, y damos fe de que su combinación de sabores y texturas es de las que enganchan. Su receta está en el vídeo de arriba.
Ingredientes
Para unas 8 personas
- 240 g nueces pecanas
- 1 disco de masa de hojaldre
- 100 g de azúcar moreno
- 5 huevos
- 240 ml de caramelo líquido o sirope de arce o maíz
- 60 g de mantequilla
- 1 cucharada de extracto de vainilla
- Helado de vainilla o nata montada para acompañar (opcional)
Preparación
- Calentar el horno a 175ºC.
- Poner la masa de hojaldre en un molde redondo de tartas sin quitarle el papel. Apretar bien dentro de molde para ajustarla, y doblar la parte que sobresale por el borde para hacerlo más grueso (ver vídeo).
- Pinchar la masa con un tenedor por todas partes y guardar en la nevera 30-40 minutos (o 10-15 en el congelador).
- En una olla pequeña a fuego suave, fundir la mantequilla y añadir el azúcar y el caramelo o sirope. Mezclar bien hasta conseguir una textura lisa.
- Retirar del fuego y dejar enfriar unos minutos.
- Batir cuatro huevos en un bol. Añadir la vainilla y, poco a poco, incorporar la mezcla de caramelo o sirope batiendo bien.
- Repartir las nueces pacanas por la base del hojaldre enfriado y verter los huevos por encima.
- Batir el huevo restante y pintar con él el borde del hojaldre.
- Hornear la tarta entre 45 y 60 minutos hasta que el relleno esté firme. Apagar el horno y dejar la tarta dentro media hora con la puerta abierta. Sacar y dejar reposar hasta que se temple.
- Se puede servir con nata montada o con helado de vainilla.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - Monde
Au Danemark, près de 10 000 cerveaux humains conservés pour l’étude des maladies mentales
Publié le : 09/03/2023 - 17:55Modifié le : 10/03/2023 - 09:21
Laura MOUSSET
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Dans le sous-sol de l'université danoise d'Odense se trouve une collection un peu particulière. Elle compte près de 10 000 cerveaux humains conservés dans du formol. Ces organes ont été prélevés lors d'autopsies de malades mentaux morts dans des hôpitaux psychiatriques du pays entre 1945 et 1982. Ils sont aujourd'hui utilisés pour la recherche médicale, bien qu'ils aient été prélevés à l'époque sans l'accord des patients ou de leur famille.
BBC
GaaSyy: Japan YouTuber MP expelled for never going to work
A celebrity gossip YouTuber turned MP will become Japan's first lawmaker to be kicked out of parliament without ever actually entering it.
Yoshikazu Higashitani was expelled on Tuesday by his Senate colleagues for never coming to work.
He has not attended a single day of parliament sessions since being elected to office seven months ago.
The parliament's discipline committee stripped him of his status because of the continued absence.
Voters had elected Mr Higashitani to the upper house last July. He is better known as GaaSyy on YouTube where he is famous for his celebrity gossip videos.
Expulsion is the most severe punishment a lawmaker can receive. It has happened only two times since 1950 and this is the first time an MP has been expelled due to continued absence.
The chamber is set to formalise the decision later this week.
The lawmaker - who has been nicknamed 'No-show MP'- is believed to be living in the United Arab Emirates.
He has so far refused to attend parliament because he fears being arrested over fraud allegations, and defamation claims from celebrities, Japanese media reported.
He is one of two members elected from the Seijika-joshi-48 opposition party. The single-issue party - formerly known as the NHK Party - only calls for reforms to Japan's public broadcaster.
The party regularly changes its name for publicity reasons, the Asahi Shimbun newspaper has reported.
Last week, parliament had demanded Mr Higashitani fly to Tokyo to deliver an in-person apology in the chamber for his absence. Lawmakers had said this would be a last chance for redemption.
But Mr Higashitani failed to show up at the plenary session.
Instead, he announced on his YouTube channel that he was going to Turkey - and that he was planning to donate his salary to the Turkish earthquake relief.
His absence angered the Senate - whose members voted for his expulsion this week.
His sole other party colleague, Hamada Satoshi, argued that it was illegal to expel Mr Higashitani because of his absence from sessions. However the committee voted unanimously to expel him.
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BBC
When you get into the train, it is like you enter another dimension
The Bollywood movie Dil Se may have opened to a lukewarm response at the Indian box office, but one of the song sequences from the movie remains a favourite melody 25 years on. Chaiyya Chaiyya isn't just memorable just for its catchy tune, but also because it was shot entirely on top of a moving train. Indian heartthrob Shah Rukh Khan pranced around with a group of backup dancers as the train chugged slowly across lush hilly terrain, past tea plantations and over tall viaducts, steam billowing from the old-fashioned engine.
I, too, have travelled on this very train, although my journey was far more comfortable and less precarious than Khan's. The Nilgiri Mountain Railway (Nilgiri translates to "blue mountain" after the bluish hue the sun casts on the hills), which locals refer to as NMR or more fondly as the "toy train", is a delightful example of the cliché about the journey being the destination.
Running though Tamil Nadu State, the train is the slowest in India due to an extremely steep gradient on the route. It takes nearly five hours to cover a distance of 46km, climbing from the town of Mettupalayam at the foothills of the Nilgiris up to the hill town of Udhagamandalam – amended by British tongues to Ootacamund and then shortened by Indians to Ooty. The downhill ride back cuts an hour, but the journey by road takes just a fraction of that time.
The Nilgiri Mountain Railway connects Metupalayam and Ooty in the southern state of Tamil Nadu (Credit: Raimond/Getty Images)
Clearly, nobody uses the NMR to get from A to B, but for the sheer joy of riding in a train that passes through 16 tunnels, 250 bridges and 208 steep curves on the richly biodiverse Western Ghats mountain range, a Unesco World Heritage site.
Armed with a first-class ticket that cost Rs 600 (about £6), I boarded the blue train at Ooty on a chilly morning, eager to experience this quintessential Nilgiris experience. (A second-class ticket is less than half the price, but without the light cushioning on the seats).
D Om Prakash Narayan, senior public relations officer with Southern Railway, which operates the train, told me, "When you get into the train, it is like you enter another dimension."
I could see what he meant when I boarded the tiny coach. Families with children were crowded around the boxy windows, waiting for the promised views of the Nilgiris. There was a palpable sense of excitement among passengers, with everyone in a holiday mood, cheering and clapping when the train went through dark tunnels.
Located at an altitude of 2,240m, Ooty was founded as a summer resort for the British Raj (Credit: Sreekanth G/Getty Images)
Ooty is one of India's oldest hill stations – these towns at higher elevations were the summer retreats of the British Raj when they needed to escape the stifling heat of the plains – and remains popular among Indian tourists looking for a cool holiday or honeymoon. Today it's a crowded little town, with vestiges of colonialism hidden within the chaos of urban India. But as we left Ooty behind, reminders of the British Raj began to make an appearance, with station names like Lovedale, Wellington, Adderly and Runnymede.
"It all feels unchanged from the British times, like time has stopped here," said Sharanya Sitaraman, who recently travelled on this train with her family. "We almost could imagine European ladies with fancy hats getting off the train at these small stations."
Remnants of the Raj are particularly seen in the colonial design of several old buildings across the Nilgiris: offices, bungalows (some of which are now boutique hotels) and churches. The colonial feel is so evocative that Coonoor station, just an hour down from Ooty, became part of the fictional town of Chandrapore in David Lean's 1984 film adaptation of EM Forster's novel, A Passage to India.
We almost could imagine European ladies with fancy hats getting off the train at these small stations
"People on this train still see the same things that people saw more than 100 years ago," said retired journalist D Radhakrishnan, who reported for decades from the Nilgiris region.
Coonoor station formed the backdrop for David Lean's movie A Passage to India, based on E M Forster's novel (Credit: Dethan Punalur/Getty Images)
Narayan, a railways veteran of more than 30 years, agrees: "Ooty and Coonoor have been exploited for their natural resources in the name of development, and you see this when you travel by road. But when you travel by this train, it feels like nothing has been touched."
We passed tea plantations with workers bent over the leaves, and waterfalls that had sprung up after the monsoons. I kept leaning out of the window to see the train's serpentine twists and turns, keeping my eyes peeled for a glimpse of a stray gaur (Indian bison) or elephant in the thickets. There was incessant activity, with people getting off to stretch their legs and take photographs at the various stations on the way (some are for passengers and others are only to refill water for the steam locomotive). The halt at Coonoor was much longer, allowing the train to change from a diesel locomotive (used for the fairly flat ride until now) to steam, for more power on the slopes.
The restful scenery and the gentle rocking of the train lulled me into a state of near somnolence. At one of the water stops, I fuelled up on piping-hot chai and masala vada (spicy fritters) sold by local vendors – quintessential elements of any train trip in India.
Mangalore-based journalist Subha J Rao, who grew up in the plains near Mettupalayam, has similarly relaxing memories of the train trip from her childhood. "We could actually get off and walk along with the train," she said. "As adults, we now talk of the romance of train travel, but then as kids, we just enjoyed the experience, even with all the soot and smoke from the steam engine."
Views from the train take in the many tea plantations in the area (Credit: Charukesi Ramadurai)
The Nilgiri Mountain Railway, along with the Darjeeling Himalayan Railway in West Bengal and the Kalka Shimla Railway in Himachal Pradesh up north, are part of Unesco's Mountain Railways of India World Heritage listing. All of them owe their existence to the British, who built them as a means of convenient travel to cooler climes during the sweltering summers. But Radhakrishnan was quick to point out, "They brought in the railways entirely for their own comfort, not for the good of Indian people. If they could have taken it back with them, they would have."
Whatever the intentions, creating this route on this treacherous hill terrain was highly challenging. According to Unesco, "This railway, scaling an elevation of 326m to 2,203m, represented the latest technology of the time." Narayan explained that the gradient in some parts, such as the stretch between Kallar and Coonoor, is so steep that a unique rack and pinion system has to be used. This means an extra rail with sharp teeth in the middle of the tracks (rack) grips the toothed wheel (pinion) on the coach to prevent slipping and sliding. It was devised by the original Swiss engineering team hired by the Brits to design and oversee the construction. This design is found only in a few other Swiss railway lines today, apart from the NMR, and still works to this day.
Work on the rail line began in 1891 and took 17 years to complete, making this the 115th year since it started. Ooty itself is gearing up to celebrate a milestone anniversary in 2023, as it is exactly 200 years since British official John Sullivan came across this salubrious hamlet in the hills and added it to the increasing list of Raj summer retreats. That means the NMR has been part of Ooty's heritage for more than half of its existence.
Apart from the NMR, the rack and pinion system is only found only in a few other Swiss railway lines (Credit: Undefined/Getty Images)
According to Radhakrishnan, there have been several plans to shut down this train service due to it being uneconomical. But it is such an integral part of Ooty's tourism sector that these plans get squashed as soon as they are mooted. "Many people come here only for a ride on this train, and it is impossible to think of Ooty without the NMR," he said.
When we finally pulled into Mettupalayam, four calm and relaxing hours after leaving Ooty, I recalled something that Rao had told me: "Travel on this train is a throwback to gentler times."
I found it to be an antidote to the stress and strife of everyday life, and as my own mind slowed to match the speed of the train, it was exactly the kind of throwback I needed.
Rail Journeys is a BBC Travel series that celebrates the world's most interesting train rides and inspires readers to travel overland.
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France24 - Monde
Au Nigeria, 20 millions d'enfants ne vont pas à l'école
Publié le : 08/03/2023 - 22:25
Selon l'UNICEF, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.
Valeurs Actuelles
Maurras au carmel
Décembre 1926 : la foudre tombe sur la droite française. Devant les cardinaux réunis en consistoire, Pie XI condamne le mouvement nationaliste et néoroyaliste Action française, interdisant notamment de lire le journal du même nom sous peine d’être privé des sacrements et des funérailles religieuses. Le vendredi 24 décembre 1926, en une de son quotidien, l’Action française répond par un non possumus marquant son refus de se soumettre. Ce drame n’a pas échappé au carmel de Lisieux dont la prieure, mère Agnès de Jésus, est une sœur aînée de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
Les religieuses sont-elles d’Action française ? Non, bien sûr, mais elles perçoivent bien que ce conflit entre un mouvement qui réunit une majorité de catholiques et le pape va entraîner des effets néfastes pour les âmes. Au nom de l’obéissance, elles se placent derrière Pie XI. Mais une idée s’impose à l’une d’entre elles : offrir sa vie pour la conversion de Maurras. Quand elle décède, le retour à Dieu du maître de l’AF ne s’est pas réalisé. Sa sœur de sang, religieuse dans le même carmel, entreprend alors de s’adresser à Maurras lui-même pour le pousser à la conversion.
Sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras et l’invite à la conversion.
Et c’est ainsi que commence en 1936 une correspondance proprement incroyable entre une petite carmélite retirée du monde et un intellectuel influent et chef d’un mouvement politique condamné par Rome. Au fil de la correspondance, sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras, l’invitant à la conversion, répondant à ses arguments, le poussant à l’acte d’humilité nécessaire à la rencontre avec Dieu tout autant qu’à la soumission au souverain pontife. Étonné, ému même, le chef de l’AF entre dans cet échange, malgré les circonstances parfois contraires (en 1936-1937, il est en prison), se laisse bousculer mais tient ferme ses positions. Non pas tant sur le plan personnel – sa position intérieure n’a rien à voir avec l’athéisme que ses adversaires lui prêtent – qu’en tant que responsable d’un mouvement dont il considère la condamnation injuste.
De son côté, mère Agnès suit avec attention cet échange et tient au courant Pie XI. Ce qui conduit Maurras, en 1937, à écrire au souverain pontife et à ainsi poser les premiers pas d’une reprise de contact qui conduira à la levée de la condamnation en 1939. Entre-temps, le comité directeur de l’Action française aura adressé une lettre au nouveau pape, Pie XII, regrettant publiquement le ton des polémiques passées et celles des opinions professées qui seraient « contraires aux enseignements de l’Église ».
Le “Conseil d’État tenu par des anges”
Et Maurras ? Le 13 juillet 1937, il s’est rendu en pèlerin au carmel de Lisieux. Est-il devenu catholique ? Non, mais il reste sous l’influence de celles qu’il appelle le « Conseil d’État tenu par des Anges » (mère Agnès, sa sœur également carmélite sous le nom de sœur Geneviève de la Sainte-Face et sœur Madeleine de Saint-Joseph).
Et c’est au seuil de la mort, en 1952, qu’il se confessera, recevra l’absolution puis l’extrême-onction avant de mourir le chapelet en main. Un aboutissement rendu possible par une correspondance aujourd’hui publique, dévoilant à la fois les secrets d’une âme et les péripéties de l’Histoire.
“Un chemin de conversion, correspondance choisie entre Charles Maurras et deux carmélites de Lisieux, 1936-1952”, rassemblée par Xavier Michaux, préface de Jean Sévillia, Pierre Téqui Éditeur, 472 pages, 28 €.
Valeurs Actuelles
La dernière personne à avoir vu ce couloir vivait il y a 4.500 ans !
En 2016, vous aviez démontré l’existence d’un couloir de 5 mètres, situé derrière les chevrons, sur une des faces de la pyramide… Vous venez de l’explorer …
Cette année-là, une première campagne infra-rouge avait constaté la présence d’anomalies sur les cheverons situés sur la face nord. A la suite de cela, des chercheurs de l’université de Nagoya ont placé trois plaques à émulsion muographiques dans le couloir descendant et ont détecté un vide que nous avons alors représenté par une constellation de points, sans en savoir plus. D’autres plaques ont été ensuite placées tout au long du couloir descendant, positionnées sous la zone des chevrons, puis dans la percée d’Al-Mamoun, encore appelée couloir des voleurs, pour connaître le positionnement exact de ce vide.
En 2017, nous avons annoncé que ce vide était, en fait, un couloir et qu’il se situait entre 17 et 23 mètres de hauteur et qu’il n’était pas incliné vers le bas. Nous avions une incertitude sur son orientation : était-il horizontal ou incliné vers le haut ? On pensait qu’il mesurait 4 à 5 mètres. Le CEA a perfectionné ses télescopes qu’il a placés dans couloirs descendants, au niveau des bloc bouchons et a conclu que le couloir mesurait 9 mètres de long, que sa hauteur était de 2,2 mètres et sa largeur était de 2 mètres.
L’université technique de Munich est intervenue, en 2019, pour mener des recherches avec des radars pénétrants et des ultrasons. Ils ont confirmé l’existence de ce couloir et ont apporté une précision supplémentaire : son plafond était en forme de chevron. Cette même année, nous avons trouvé des points d’entrée pour y faire passer un endoscope. Puis le 23 février dernier, nous en avons introduit un à travers les joints et la preuve visuelle de ce couloir a été annoncée par Zahi Hawass, ministre des Antiquité égyptiennes. La dernière personne à avoir vu ce couloir ouvert vivait il y a 4.500 ans !
ScanPyramids SP-NFC 2023 Report from HIP Institute on Vimeo.
Qu’y a-t-il au bout ?
L’endoscope n’est resté qu’à 50 centimètres du bord de la paroi mais au fond du couloir, nous avons aperçu deux pierres jointes au milieu. Après qu’y a-t-il derrière ? Les muons ne voient pas de continuité mais nous nous posons aussi une question sur la longueur du couloir que nous avons aperçu. Fait-il réellement 9 mètres ? Si sa longueur est inférieure, cela veut dire que les mètres restants sont derrière la paroi. Maintenant, pour nous en assurer, nous devons prendre d’autres mesures endoscopiques et travailler sur la reconstitution tridimensionnelle de l’espace.
Le mystère s’épaissit donc encore un peu plus ?
A chaque fois que nous découvrons quelque chose, le mystère s’épaissit. Nous avons à faire à une architecture pensée par des architecte de l’époque qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, ont utilisé la technique des chevrons pour protéger un vide. Avant, on ne les voyait qu’à l’extérieur et personne ne se doutait qu’à l’intérieur, il y avait aussi des couloirs en chevrons. Certains égyptologues ont pensé que là où se trouvent ces chevrons était un lieu d’entrainement pour les architectes avant qu’ils n’en posent ailleurs, dans la Chambre du roi et de la reine. Je me dis juste qu’ils pouvaient le faire ailleurs.
En janvier 2018, vous avez découvert une cavité, aussi vaste qu’un avion de 200 places, au-dessus de la grande galerie. Avez-vous avancé dans vos recherches ?
Depuis nous avons affiné nos calculs. Nous pensions qu’elle mesurait 30 mètres de long. En réalité, ce grand vide, que l’on appelle Big Void, mesure est 40 mètres minimum. Je rappelle l’hypothèse de Jean-Pierre Houdin. Il pensait que la Grande galerie était un élément technique du chantier et que sa pente, grâce à un système de contrepoids, permettait de déplacer des pierres en granit de 60 tonnes, les mêmes que l’on retrouve à 40 mètres de hauteur dans la Chambre du roi. Quand il a appris l’existence de ce grand vide, il a pensé qu’il faisait partie d’un ensemble plus simple pour déplacer les pierres. Pour alimenter sa réflexion théorique, il faudrait qu’il y ait consensus sur l’inclinaison du Big Void. D’un côté il y a les hypothèses, de l’autre la vérité du terrain. Les découvertes sur ce terrain contribuent indéniablement à renouveler les débats et théories sur le mystère de la construction de ce monument multi millénaires.
Finalement, vous avancez de frustrations en frustrations…
Le mystère s’épaissit à chaque découverte. Cela dit, nous avons apporté une contribution sur l’intérieur de la pyramide. Sa coupe, telle qu’elle est étudiée depuis le Moyen-âge, n’avait pas évolué. Elle a légèrement évolué au 19ème siècle avec la découverte des chambres de décharges et des chevrons au-dessus de la chambre du roi. Mais depuis rien.
Quel est votre rêve ?
J’aimerai savoir ce qu’est ce grand vide et ce qu’il y a dedans. Certains ont pensé un moment que c’était une chambre de décharge qui permettait d’alléger la Grande galerie. Nous avons démontré, avec nos outils de simulation, que c’était faux : il faudrait que ce vide soit positionné plus près de la Grande galerie.
Finalement, tout cela démontre que l’Indiana Jones, seul en archéologie, n’existe plus. Il faut des roboticiens, des physiciens, des informaticiens, croiser des techniques, des manières de penser et des nationalités. Pour aboutir à quoi ? A un épaississement du mystère !
L'Humanité
Les forêts gravement impactées par le réchauffement climatique
ActuLe déficit pluviométrique de ce début d’année risque d’accélérer le processus de dégradation des forêts en France, comme dans d’autres pays. Analysée dans une publication de l’INRAE, cette dégradation des massifs forestiers devient préoccupante. Voilà aussi pourquoi promouvoir l’agroforesterie en France et en Europe via la Politique Agricole Commune serait de nature à freiner le processus en cours.
Gérard Le PuillOn parle beaucoup depuis des semaines du manque de pluie qui a marqué l’automne et l’hiver après un été sec et des pénuries d’eau en 2022. Désormais, les craintes portent aussi sur les rendements de la production céréalière de l’été 2023, comme sur ceux des fourrages et de l’herbe à pâturer dans les prairies. Alors que des incendies ravageurs avaient détruit 62.000 hectares de forêts en France dès la fin du mois d’août 2022, ils ont à nouveau débuté ces derniers jours dans le sud du pays. En France, les forêts domaniales, propriétés de l’Etat, couvrent plus de 4 millions d’hectares, soit le quart de la forêt française. Cela signifie que 13 millions d’hectares environ sont détenus par des propriétaires privés, dont 36% disposent de moins de 10 hectares, ce qui complique la gestion des massifs forestiers sur le long terme.
Sécheresses estivales et prolifération des insectes ravageurs
Au-delà d’une gestion souvent irrationnelle de la forêt privée, le réchauffement climatique nous montre déjà que ces « puits de carbone » sont en perte d’efficacité en France, comme dans les autres pays européens. En effet, quand des années sèches se succèdent, une grande densité de troncs à l’hectare débouche sur une augmentation de la mortalité des arbres tandis que les feuilles commencent à tomber dès le début de l’été. Du coup, le stockage du carbone par la forêt diminue, ce qui contribue à accélérer le réchauffement climatique. La revue « Ressources » d’avril 2022, éditée par l’Institut National de la Recherche Agronomique et Environnementale (INRAE), indique qu’une « forêt peut devenir émettrice de carbone quand elle subit un stress environnemental important (canicule, attaques de ravageurs, etc.), ou une surexploitation ».Outre la sécheresse et le stress hydrique qu’elle provoque, la pullulation de certains insectes vient accroître la mortalité des arbres. Des chercheurs de l’INRAE ont observé qu’après les dégâts causés en forêt par certaines tempêtes, « les centaines de milliers d’hectares d’arbres cassés ou tombés offrent aux scolytes des habitats parfaits pour leur reproduction ». Ces insectes ravageurs font désormais de gros dégâts dans les forêts du sud de la France. Ils continuent de progresser vers la moitié nord du pays à la faveur du réchauffement climatique. Selon l’INRAE, « sur les 20 dernières années, 6 espèces d’insectes ravageurs forestiers exotiques ont été introduites en moyenne par an, souvent en lien avec les échanges commerciaux internationaux ». Ce fut notamment le cas du frelon asiatique arrivé en France via des importations de poteries en provenance de Chine. Depuis, ce frelon s’attaque aux abeilles dans un nombre sans cesse accru de départements.
Des risques d’incendies multipliés par 5 en 25 ans
La revue « Ressources » de l’INRAE indique que « quand les températures deviennent caniculaires, soit une température supérieure à 30-35 °C le jour et 18-20°C la nuit, la température des feuilles monte. A partir de 45°C, parfois moins pour certaines espèces, elles grillent. Une température atteinte et dépassée durant l’été 2019 en Occitanie et ailleurs en Europe ». Ce dépérissement des forêts rend les incendies beaucoup plus dévastateurs que par le passé, comme en témoignent les superficies détruites en 2022 en Gironde, dans les Landes et ailleurs.Selon Michel Vennetier, un ingénieur forestier retraité ayant mené des études sur la forêt en Région PACA, « les risques d’incendies ont été multipliés par cinq en 25 ans, dans cette région comme dans de nombreuses régions du monde ». Les zones à risque ne cessent de s’étendre affirme Thomas Curt, modélisateur du risque d’incendie. Selon lui, « l’arrière pays provençal et les zones de moyennes montagne avoisinantes sont maintenant touchés, les simulations montrent que l’Europe centrale et l’Europe de l’Est risquent de l’être de plus en plus ».
Il faut travailler en France les arbres que l’on abat Au Salon de l’agriculture, sur le stand de l’Office national des forêts (ONF), un dépliant chiffré sur le captage du carbone par les forêts indiquait que « sur le long terme, une stratégie durable de gestion visant à maintenir ou à augmenter le stock de carbone en forêt, tout en approvisionnant la filière bois dans tous ces usages à un niveau de prélèvement durable, généra des bénéfice d’atténuation maximum » du réchauffement climatique. En principe oui. Mais quand le gouvernement oblige l’ONF à vendre toujours plus de bois après lui avoir réduit les aides annuelles, les prélèvements forestiers augmentent tandis que les grumes sont surtout exportées en Chine pour être transformées en meubles et en bois de construction. On perd ainsi beaucoup d’emplois en France et on stocke moins de CO2.Transformer en France les arbres que l’on abat est une nécessité absolue.Face à la dégradation des massifs forestiers, il est probable que les plantations d’arbres en agroforesterie sur les terres agricoles seront désormais plus pertinentes que les plantations de nouvelles forêts avec une grande densité de tronc à l’hectare. Planter des haies et des rangées d’arbres dans les champs à raison d’une cinquantaine de troncs à l’hectare n’empêche pas de produire du blé, du maïs, du colza ou des betteraves. Dans les prairies, ils offrent une ombre très appréciée des herbivores quand il fait chaud. Ces arbres capteront du carbone et la tombée des feuilles en automne apportera un peu de matière organique dans les sols. Le bois d’œuvre pourra être récolté 50 ou 80 ans après la plantation, ce qui peut paraître loin. Mais il est urgent de raisonner sur le long terme dans l’intérêt des natifs de ce XXIème siècle et leurs enfants.
Réchauffement climatiqueforêts France24 - Monde
Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation
Publié le : 08/03/2023 - 15:40
Laura MOUSSET
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Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.
Valeurs Actuelles
John Steinbeck : les sarments amers
Dans la solitude désarmante des prés brûlés par le soleil, en Californie, les hommes devenus fous de solitude sont aussi insignifiants que les souris dans les champs de blé. Ils sont des milliers à prendre la route vers l’ouest, au début des années 1930, abandonnant les terres arides de l’Oklahoma et des États du Sud que la sécheresse, la surexploitation des sols et un déluge de poussière ont rendues stériles. En quittant la désolation de ces grandes plaines qui n’ont plus rien à leur offrir, ils espèrent rejoindre la Terre promise où coulent le lait et le miel. Dans son nouveau volume consacré à John Steinbeck, La Pléiade réunit ce que la critique a nommé la “trilogie du travail”. En un combat douteux (1936), Des souris et des hommes (1937) et les Raisins de la colère (1939) explorent la tragique condition d’une humanité déçue et abandonnée à la fragilité de ses rêves. Vient ensuite À l’est d’Éden (1952), l’œuvre de la maturité, moins manichéenne que les précédentes car c’est cette fois en l’homme lui-même que s’affrontent les ténèbres et la lumière. Tous revisitent les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, comme cette poussière âcre qui a ravagé les champs de maïs et poussé des familles entières de paysans et de métayers à fuir vers l’ouest.
La « trilogie du travail » revisite les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, âcre comme celle qui a poussé les paysans de l’Oklahoma à l’exil.
Dans En un combat douteux, Steinbeck fonde son intrigue sur la rébellion. Ce “combat douteux”, sorte de prélude à Des souris et des hommes, met en scène ici la déception suscitée par les premières mesures du New Deal, censé répondre à la crise, alors que le chômage frappe près d’un quart de la population en âge de travailler. Les grèves se multiplient tandis que les élites économiques californiennes se dressent contre les ouvriers. Une nouvelle littérature “prolétarienne” émerge, dont les romans de Steinbeck sont de remarquables exemples, et nourrit le ferment révolutionnaire pour défendre la condition ouvrière. Le titre énigmatique du roman vient quant à lui du poème de John Milton, le Paradis perdu, publié en 1667, et que Steinbeck cite en exergue. Milton met en scène le combat qui oppose Dieu et Satan. Après l’échec de sa révolte, celui-ci s’immisce dans le jardin d’Éden pour subvertir Adam et Ève. Steinbeck transpose cette lutte impitoyable dans le monde ouvrier où s’opposent les grévistes et les élites. Comme chez Milton, le trône céleste est ébranlé, mais l’issue du combat ne fait aucun doute.
Le rêve d’un lopin de terre
Dans Des souris et des hommes, Stein-beck met cette fois-ci en scène l’Amérique pauvre et rurale du début des années 1930 à travers les tribulations de deux ouvriers agricoles : George, nerveux mais réfléchi, et Lennie, un colosse simplet qui a souvent mis les deux amis dans le pétrin malgré lui. Saisonniers en quête de travail, ils sillonnent ensemble la vallée de la Salinas, ce « long sillon à fond plat entre deux chaînes de montagnes ». « “Les types comme nous, ils ont pas de famille. Ils se font un petit magot, et puis ils dépensent tout. Y a personne dans le monde pour se faire de la bile à leur sujet… – Mais pas nous, s’écria Lennie, tout heureux. Raconte comment c’est pour nous. ” Georges resta un instant tranquille : “Mais pas nous, dit-il. – Parce que… – Parce que, moi je t’ai et… – Et moi, je t’ai. ” » Dans la brutalité de ces étés sans fin et misérables, ils espèrent réaliser ce rêve auquel ils ne croient pas vraiment : s’acheter un lopin de terre où vivre simplement. « Dis-moi ce qu’on aura dans le jardin, et les lapins dans les cages, et la pluie en hiver, et le poêle, et la crème sur le lait qui sera si épaisse qu’on pourra à peine la couper. »
Dans le film que John Ford a tiré des « Raisins de la colère », Henry Fonda incarne Tom Joad, en route vers une terre promise qui n’existe pas.
Vendus à un demi-million d’exemplaires à sa sortie en 1939, couronnés par le film de John Ford l’année suivante, puis, plus tard, par l’album de Bruce Springsteen, The Ghost of Tom Joad, en 1995, les Raisins de la colère apparaissent comme le grand roman de la route. L’odyssée du récit, qui suit l’exode de la famille Joad, se fond dans l’histoire de la Grande Dépression et dans celle de tous les naufragés du capitalisme, main-d’œuvre flottante et bon marché. Couverts de dettes, les Joad quittent l’Oklahoma de leurs ancêtres à la recherche d’un avenir, mais la désillusion est amère lorsqu’ils découvrent la Californie et ses routes « inondées d’hommes avides de travail, prêts à tuer pour travailler ». Comme dans les portraits de Dorothea Lange, les visages de tous ces oubliés, déçus par cette Terre promise qui n’existe pas, se couvrent du voile de l’angoisse. Elles furent innombrables, ces migrant mothers, le front soucieux et le ventre vide. « Ceux qui n’avaient jamais connu la faim découvraient le regard des affamés. Les greniers débordaient et les enfants des pauvres dépérissaient, et les pustules de la pellagre enflaient sur leurs côtes. Les grandes sociétés ne savaient pas que la frontière est ténue entre la faim et la rage. […] Et la colère commençait à fermenter. » Dans la solitude des champs de maïs, les vendanges de la colère sont proches.
La malédiction de Caïn
À l’est d’Éden explore cette fois les histoires de deux familles, les Trask et les Hamilton, sur fond historique et biographique. Le récit, à la fois mémoriel et fictionnel, s’étend sur une cinquantaine d’années, de 1863 à 1918 ; de la guerre de Sécession à la Première Guerre mondiale, dans une sorte de fresque historique qui se déploie en arrière-plan. « Je choisis d’écrire ce livre pour mes fils. […] Je vais leur raconter l’une des plus grandes histoires, sinon la plus grande histoire de toutes – l’histoire du bien et du mal, de la beauté et de la laideur », un peu à la manière de Dostoïevski dans ses Frères Karamazov. « Nous n’avons qu’une histoire. Tous les romans, tous les poèmes sont bâtis sur la lutte incessante que se livrent en nous-mêmes le bien et le mal. Et il m’apparaît que le mal doit être constamment ressuscité, alors que le bien et la vertu sont immortels. Le vice offre toujours un visage frais et jeune, alors que la vertu est plus vénérable que toute autre chose au monde. » Le titre du roman est tiré, quant à lui, de la malédiction qui s’abat sur Caïn après le meurtre de son frère Abel, qui le contraint à l’errance éternelle et à la fuite « au pays de Nod, à l’est d’Éden » (Genèse 4, 16). C’est de cette rivalité fraternelle, la même qui opposa Jacob et Ésaü au chapitre 25 de la Genèse, que Steinbeck tire le matériau qui façonne son œuvre dans la relation conflictuelle qui oppose deux générations de fratries, réécrivant ensemble à leur manière le mythe biblique du premier meurtre.
Contrairement, pourtant, au récit de la Genèse qui voit le geste créateur séparer les ténèbres de la lumière, dans cette Amérique rurale que peint Steinbeck, tout n’est qu’ébauche et promesse avortée. Dans les Raisins de la colère, c’est l’attente d’un jour qui ne vient pas : « L’aube arriva, mais pas le jour. Dans le ciel gris se leva un soleil rouge, un disque rouge imprécis produisant une faible lumière, une lumière de crépuscule ; et, le jour avançant, le crépuscule redevint ténèbres, et le vent continuait à geindre et à vagir au-dessus du maïs abattu. » Ici, le souffle de Dieu ne plane pas sur l’abîme. À moins que l’homme lui-même ne perce de son cri d’espérance les ténèbres qui ont envahi le monde : « Dans le doute, rappelle ainsi Stein-beck, je suis certain que, sous sa carapace de faiblesse, l’homme aspire à la bonté et veut être aimé. S’il prend le chemin du vice, c’est qu’il a cru prendre un raccourci qui le mènerait à l’amour. »
“Romans”, de John Steinbeck, sous la direction de Marie-Christine Lemardeley-Cunci, Gallimard, coll. “Bibliothèque de la Pléiade”, 1 664 pages, 66 €.
BBC
What do we know about the Silicon Valley and Signature Bank collapse?
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Is this the start of a financial crisis?
The value of shares in some banks tumbled around the world after the collapse of two US banks. So how bad is this and what does it mean for you?
When the US president himself goes out of his way to tell people that their money is safe, then you know the government is taking a financial crash seriously.
Joe Biden's assurances on Monday weren't just for the customers of the two failed banks either. There are wider ramifications, in the US and across the world.
Here are five of the big questions, following the collapse of Silicon Valley Bank (SVB) and Signature Bank.
Why did Silicon Valley Bank and Signature Bank fail?
Silicon Valley Bank - which specialised in lending to technology companies - was shut down by US regulators who seized its assets on Friday. It was the biggest failure of a US bank since the financial crisis in 2008.
It had been trying to raise money to plug a loss from the sale of assets affected by higher interest rates.
Word of the troubles led customers to race to withdraw funds, leading to a cash crisis.
Authorities on Sunday also took over Signature Bank in New York, which had many clients involved in crypto and was seen as the institution most vulnerable to a similar bank run.
Both SVB and Signature Bank specialised in one sector. They were also overly exposed to assets whose values came under pressure from rising interest rates.
What other banks are at risk?
Bank shares in the US, Asia and Europe slumped following the collapse of SVB and Signature Bank, as investors fretted about the general state of the banking sector.
Smaller US lenders were particularly hard hit, although they rallied on Tuesday. The initial sell-off came despite them reassuring customers that they had access to enough cash to be able to protect themselves from shocks.
Investors are worried that the failures of the two banks are a sign of troubles at other firms.
Since most banks spread their exposure across lots of sectors, and also have plenty of cash on hand, the assumption is that the risk to the rest of the banking sector is low.
However, the failures have highlighted the fact that many banks are riskier than they might look, because many will have sustained losses on their investments in government bonds as interest rates soared, pushing their value down.
That's a prospect investors have been waking up to in recent days, and is one reason why bank shares fell.
Is your money safe?
The US government has long guaranteed bank deposits under $250,000 - and if you are like most people, you probably do not have more than that sitting in a bank account.
SVB and Signature had a different set of customers: SVB catered largely to start-up tech firms, while Signature Bank was a commercial bank focusing on corporate customers. Many of those accounts held amounts exceeding that $250,000 level.
But action taken over the weekend by the Treasury Department, Federal Reserve and the Federal Insurance Deposit Corporation (FDIC) meant even those customers will not lose their money.
President Biden said this week that those moves should reassure Americans worried about the banking system: "Your deposits will be there when you need them."
Meanwhile, HSBC has swooped to buy SVB's UK arm, bringing relief to UK tech firms who warned they could go bust without help.
The move meant customers and businesses who had been unable to withdraw their money were now able to access it as normal.
Are taxpayers funding the rescue?
In the UK, the government and the Bank of England worked over the weekend to scramble together the HSBC's purchase of SVB, which involved no taxpayer money. HSBC paid just £1 for SVB's UK arm.
American regulators have tried to sell SVB. They have also created a completely new lending programme. It allows banks that are facing similar problems to use some of their financial assets as the means to get a loan from the Federal Reserve, America's central bank.
This newly created programme essentially acts as a backstop to make sure banks will be able to meet all the needs of their depositors.
But the question of whether the government is bailing out a troubled bank remains a controversial political issue, reflecting lingering anger over aid given to Wall Street during the 2008 financial crisis.
President Biden on Monday said the leadership of any bank that is taken over by the FDIC will be fired, making it clear those responsible will be held responsible. He went further to assure the American people will not pay the price.
"No losses will be borne by the taxpayers. Let me repeat that: No losses will be borne by the taxpayer," Mr Biden said. Instead, the money will come from the fees that banks pay into the Deposit Insurance Fund.
But the reality is most Americans are bank customers. The fees that are charged to banks eventually roll down to the consumer. So even if it's not through their taxes, Americans are, in fact, on the hook.
What industries are hit?
SVB is a crucial lender for early-stage businesses, so its collapse led to fears about a knock-on impact to many other industries, from climate tech to medical research.
The company is the banking partner for nearly half of US venture-backed technology and healthcare companies that listed on stock markets last year.
And although the UK arm of SVB was small with just over 3,000 business customers, its collapse would have created "a serious risk to some of our most promising companies in technology and life sciences", UK Chancellor Jeremy Hunt said.
One company that was caught up in the fallout was US-based online crafts marketplace Etsy.
Over the weekend, the company said that it had experienced a delay in issuing payments to some sellers related to the collapse of SVB.
It said teams "worked around the clock to implement a solution" and that it was able to issue the deposits on Monday.
What does the bank collapse mean for interest rates?
The Federal Reserve has been aggressively raising interest rates to try and slow down the economy. But rising interest rates were partly to blame for this crisis.
Figures out on Tuesday showed US annual inflation at 6% in February, with persistently higher prices highlighting the challenge for the Fed.
Now there is a general nervousness among investors about where the next crisis caused by rising rates could turn up.
Who is it that will be at risk? Some investors and financial analysts are even speculating that the Federal Reserve will stop hiking rates in response to the events of the past few days, or even start cutting.
There is no playbook for this, it is uncharted territory.
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France24 - Monde
Jean-Pierre Lacroix (ONU) : "Un conflit régional qui ne dit pas son nom" sévit au Nord-Kivu
Publié le : 14/03/2023 - 09:44
Marc PERELMAN
Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, a accordé un entretien à France 24. Le diplomate français juge "très grave" la situation dans le Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo. Le conflit entre les forces congolaises et le groupe rebelle M23 ont conduit au déplacement de centaines de milliers de personnes. Jean-Pierre Lacroix estime que ces tensions constituent un "conflit régional qui ne dit pas son nom".
Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, s'exprime sur France 24 au sujet de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Elle rencontre des entraves toujours plus grandes sur le terrain, aggravées par la présence des mercenaires du groupe Wagner.Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, chef des droits de l'homme de la Minusma, a été déclaré "persona non grata" par la junte le 5 février, accusé d'"agissements déstabilisateurs et subversifs".
Mais si les différends avec la junte malienne sont nombreux, "un certains nombre ont pu être réglés", estime toutefois Jean-Pierre Lacroix, qui entend soutenir la transition et "continuer à mettre en œuvre" le mandat onusien.
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Valeurs Actuelles
Guy Savoy perd sa troisième étoile : Guide Michelin, la course au buzz ?
« Ce sont deux restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchies, étayées par de nombreuses visites de nos inspectrices et inspecteurs tout au long de l’année », a justifié lundi à l’AFP Gwendal Poullenec, le patron du Guide Michelin. Les chefs le savaient-ils ? Serait-ce une histoire de buzz pour essayer d’intéresser une clientèle qui n’achète plus le guide rouge ?
Pourtant, Guy Savoy fut élu meilleur chef du monde pour la sixième fois encore en novembre dernier, et ces trois étoiles qui lui furent décernées par le même guide depuis 2002 étaient totalement justifiées. Christopher Coutanceau, quant à lui, avait obtenu sa troisième étoile juste avant le Covid. L’un a de la bouteille et le second est jeune, et précisons que tous les deux sont dans leur cuisine du matin au soir, ce qui n’est pas toujours le cas.
“Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile”
Le guide rouge, qui aimerait continuer à faire chaque année la pluie et le beau temps dans le milieu de la gastronomie, n’avait pas annoncé de perte de la troisième étoile depuis 2020 (sauf pour les fermetures). Cependant, on peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ?
Il est à souligner que malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent, et ce n’est pas donné à tout le monde. Les connaissant bien tous les deux, je suis certaine qu’ils ne vont pas se laisser abattre. Au contraire, ils vont rapidement rebondir, encouragés par les nombreux messages de sympathie et d’incompréhension d’une clientèle très fidèle.
C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré sur RTL une amie du chef, Roselyne Bachelot : « Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile, ça va lui mettre un peu l’épée dans les reins, c’est excellent car il s’est peut-être habitué à sa gloire – et je dis cela très gentiment car je le connais. » Moins nuancé, Marc Veyrat, rétrogradé lui aussi en 2019, s’est indigné auprès de nos confrères du Dauphiné libéré : « C’est complètement stupéfiant. C’est n’importe quoi. Guy Savoy, c’est mon ami, c’est un très grand, il ne mérite pas ça. »
Malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent.
Au-delà de ces décisions qui paraîtront injustes, disons-le tout net aux habitués des tables étoilées : faites votre opinion vous-même. N’oubliez jamais que, contrairement aux critères du Michelin qui codifie tout, l’assiette reste une histoire d’émotions, de perception, de sensation personnelles, un instant subjectif et singulier. Que la générosité ne s’achète pas avec des notes, que l’émotion va bien au-delà des étoiles.
Il est loin le temps des récompenses discrètes décernées dans les cuisines de chaque chef par le guide. Aujourd’hui, il a changé, il s’expatrie, et les réceptions opulentes de remise des prix sont sponsorisées par les régions, les villes et les marques de luxe.
Revient une fois de plus la question cruciale : est-ce que les guides gastronomiques font encore la loi à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux ? En tout cas, ce que l’on peut dire, c’est que le Michelin, réputé et envié dans le monde entier, ne fait plus recette. Seule l’image compte. Et cette annonce en est la preuve, reprise par tous les médias comme une actualité chaude dans un climat relativement dépressif, en France et dans le monde.
BBC
Could waste plastic become a useful fuel source?
Plastic waste dumps, says Prof Erwin Reisner, could be the oil fields of the future.
"Effectively, plastic is another form of fossil fuel," says Prof Reisner, who is professor of energy and sustainability at the University of Cambridge. "It's rich in energy and in chemical composition, which we want to unlock."
But the chemical bonds that make up plastics are made to last and, of the seven billion tonnes ever created, less than 10% has been recycled.
Dilyana Mihaylova, plastics programme manager for the Ellen MacArthur Foundation, says: "Our extractive, take-make-waste economy [means] billions of dollars' worth of valuable materials are lost."
Worldwide, more than 400 million tonnes of plastic is produced every year - roughly the same weight as all of humanity. Today, around 85% ends up in landfill or is lost to the environment where it will stay for hundreds, perhaps thousands, of years.
Now the race is on to find the best way to break those chemical bonds and reclaim the Earth's precious resources locked into plastic.
Mechanical recycling, where waste plastic is washed, shredded, melted and reformed, degrades plastic over time and can result in inconsistent quality products.
The plastics industry is keen on chemical recycling, where additives are used to alter the chemical structure of waste plastic, turning it back into substances that can be used as raw materials, perhaps for making fuel like petrol and diesel.
But that approach is currently costly and inefficient and has been criticised by environmental groups.
"So," says Ms Mihaylova, "just as we can't recycle our way out of the plastics pollution crisis, we can't rely on plastics-to-fuel processes to solve the problem either."
Could a new solar-powered system show the way forward?
Prof Reisner and his team have developed a process that can convert not one, but two waste streams - plastic and CO2 - into two chemical products at the same time - all powered by sunlight.
The technology transforms CO2 and plastic into syngas - the key component of sustainable fuels such as hydrogen. It also produces glycolic acid, which is widely used in the cosmetics industry.
The system works by integrating catalysts, chemical compounds which accelerate a chemical reaction, into a light absorber.
"Our process works at room temperature and room pressure," he says.
"Reactions run automatically when you expose it to sunlight. You don't need anything else."
And, assures Prof Reisner, the process produces no harmful waste.
"The chemistry is clean," he says.
Other solar-powered technologies hold promise for tackling plastic pollution and CO2 conversion, but this is the first time they have been combined in a single process.
"Combining the two means we add value to the process," says Prof Reisner. "We now have four value streams - the mitigation of plastic waste, the mitigation of CO2, and the production of two valuable chemicals. We hope this will bring us close to commercialisation."
In addition, Prof Reiner says his system can handle otherwise unrecyclable plastic waste.
"Usually, plastic contaminated with food waste goes to incineration, but this plastic is really good for us. In fact, food is a good substrate - so it makes our process work better."
Researchers around the world are looking for ways to turn unwanted plastic into something useful.
When broken down, the elements of plastic can be re-made into a myriad of new products including detergents, lubricants, paints and solvents, and biodegradable compounds for use in biomedical applications.
Nature has found ways of breaking down polymers - substances made up of very large molecules - and plastic is a synthetic polymer.
"There are already bacteria out there that have enzymes designed to break [polymers] down," says Dr Victoria Bemmer, senior research fellow at the University of Portsmouth.
"We can tweak these enzymes by changing the structure of them very slightly - to make them go faster, make them more firm or stable."
Using machine learning, Dr Bemmer and her team have developed variants of enzymes adapted to deconstruct all varieties of polyethylene terephthalate (PET), a type of polyester.
The enzymes break the plastic down in a similar way to chemical recycling, says Dr Bemmer but, because they are akin to enzymes found in nature, the process can be done in much more "benign conditions".
Where chemical recycling uses chemicals, the Portsmouth University team are able to use water. And the highest temperature they need is 70C, meaning energy consumption can be kept low compared to other processes.
Dr Bemmer and her team are developing their enzymes further and hope that their work will help them create a sustainable circular economy for plastic-based clothing too.
Polyester made from PET is the most widely used clothing fibre in the world.
However, recycling synthetic fabrics using enzymes is not easy. The addition of dyes and other chemical treatments make it difficult for them to be degraded in a natural process.
"Polyester is an absolute pain," says Dr Bemmer. "Plus, it's very rarely just pure polyester. You find mixed fibres as well."
More technology of business:
The team hope their enzymes will reduce the PET in waste textiles to a soup of simple building blocks, ready to be made back into new polyesters.
"We're at a very early stage," says Dr Bemmer. "We don't know yet if the dyes and additives to these fabrics will inhibit the action of the enzymes on the polyester chain. Hopefully they won't have an impact and we can just carry on but if they do, we can develop our enzymes further."
Worldwide production of plastic continues to increase, and is expected to triple by 2060. For many, recycling remains the focus in addressing the issue, but some argue this will never be enough.
Back in Cambridge, Prof Reisner's team are taking "baby steps in the direction" of commercialisation. They plan to develop the system over the next five years to produce more complex products and hope that one day the technique could be used to develop an entirely solar-powered recycling plant.
Around 600 million tonnes of syngas is already produced every year, says Prof Reisner, but it's largely from fossil fuels.
"If we can make syngas, we can access almost all of the petrochemical industry and make it sustainable."
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Valeurs Actuelles
Chez Francis
On l’avait connu chez Marius et Janette puis il est parti au Flandrin dix ans. Il revient ici pour diriger la brasserie qui occupe un des angles les plus chics de Paris, entre l’avenue Montaigne et l’avenue George-V, avec vue sur la tour Eiffel. Si les lieux sont très prisés des touristes pour l’emplacement exceptionnel, déjà les fashionistas et les hommes d’affaires du triangle d’or de Paris sont de retour à la belle adresse. Celle-ci comprend un bar à l’ambiance intimiste et feutrée, qui accueillera bientôt un piano, une salle privatisable pour six personnes, une immense terrasse séduisante été comme hiver à toute heure, et une salle à manger qui se divise en plusieurs spots. Les 150 couverts, largement nappés, séduisent une clientèle variée, ce qui ajoute à l’intérêt du lieu.
Ici se décline une véritable culture gastronomique classique et authentique, et l’on craque pour le plateau de l’écailler, la pizzetta à la truffe, l’omelette au saumon d’Écosse, le “tigre qui pleure” émincé et mariné, la sole meunière, le foie gras de canard et, en dessert, le légendaire pain perdu ou le paris-brest léger, des incontournables de la maison. L’adresse est idéale, pour déjeuner comme pour dîner. Compter environ 65 euros à la carte ; le plat du jour (en semaine) est à 24 euros.
Chez Francis, 7, place de l’Alma, Paris VIIIe . Tél. : 01.47. 20.86.83. chezfrancis-paris.com
France24 - Monde
La Corée du Nord tire deux nouveaux missiles balistiques, affirme Séoul
Publié le : 14/03/2023 - 02:37
FRANCE 24
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Alors que d'importantes manœuvres conjointes entre Séoul et Washington ont débuté lundi soir, l'armée sud-coréenne a rapporté mardi le lancement par Pyongyang de deux nouveaux missiles balistiques de courte portée.
La Corée du Nord a tiré mardi 14 mars deux missiles balistiques de courte portée, a annoncé Séoul, au lendemain du coup d'envoi des plus importantes manœuvres conjointes avec les États-Unis depuis cinq ans.
"Nos militaires ont détecté deux missiles balistiques de courte portée tirés en direction de la mer de l'Est depuis la zone de Jangyon dans la province de Hwanghae du Sud entre 7 h 41 (22 h 41 GMT) et 7 h 51", a déclaré l'état-major interarmées dans un communiqué, en référence à l'étendue également connue sous le nom de mer du Japon. "Nos forces armées ont renforcé leur surveillance et leur vigilance en prévision d'autres lancements, tout en se tenant prêtes à intervenir dans le cadre d'une coopération étroite entre la Corée du Sud et les États-Unis", a-t-il ajouté.
Dimanche, Pyongyang avait déjà lancé deux missiles de croisière depuis un sous-marin, à la veille des exercices conjoints "Freedom Shield". La Corée du Nord a déclaré que ce lancement visait à vérifier ses "moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces", tout en critiquant les exercices qui ont débuté lundi pour au moins dix jours.
Ce type de manœuvres, destinées selon les deux alliés à lutter contre les menaces croissantes de Pyongyang, suscitent l'ire de la Corée du Nord. Elle les considère comme des répétitions générales à une invasion de son territoire et met régulièrement en garde contre une action "écrasante" en réponse à ceux-ci.
L'armée sud-coréenne a indiqué que ces exercices vont "impliquer des procédures de temps de guerre pour repousser de potentielles attaques nord-coréennes et mener une campagne de stabilisation dans le Nord".
La semaine dernière, Washington et Séoul avaient procédé à des exercices aériens conjoints avec un bombardier lourd américain B-52 à capacité nucléaire.
Engagement "sans faille" de Washington
En 2022, le Nord a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire et a conduit un nombre record d'essais balistiques en violation de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
La semaine dernière, le leader Kim Jong-un avait ordonné à son armée d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une "guerre réelle".
Leif-Eric Easley, professeur à l'Université Ewha de Séoul, a estimé que si Pyongyang justifie régulièrement ses essais de missiles en pointant du doigt les exercices militaires du Sud, ceux-ci servent également un objectif national. "Il s'agit en grande partie pour le régime de Kim de ne pas paraître faible alors qu'il est en proie à des difficultés économiques dans son pays et que la Corée du Sud parvient à renforcer sa puissance de feu conventionnelle et ses partenariats en matière de sécurité", a-t-il affirmé à l'AFP. "En conséquence, on peut s'attendre à de nouvelles démonstrations de force de la part de Pyongyang."
Washington a réaffirmé à plusieurs reprises son engagement "sans faille" à défendre la Corée du Sud en utilisant "toute la gamme de ses capacités militaires, y compris nucléaires".
Pour sa part, la Corée du Sud souhaite apaiser une opinion qui semble s'inquiéter de l'engagement des États-Unis en faveur de la dissuasion dite élargie, qui veut que les moyens militaires de Washington, y compris les armes nucléaires, servent à prévenir les attaques contre ses alliés.
Avec AFP
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Pyongyang accuse Washington de chercher à compromettre leur relation
La Corée du Nord teste quatre missiles de croisière dans la mer du Japon
Pyongyang annonce un tir de missiles avant des manœuvres militaires de Séoul et Washington
BBC
The tech helping women manage the menopause
It was in 2019 when Debbie Dickinson experienced her first hot flush.
"I was at home and felt very puzzled," says the 55-year-old. "I didn't know what was going on in my body.
"But then I had an ah-ha moment and realised something major was happening." That something was the menopause.
It prompted Debbie, who lives in Miami, Florida, to speak to older female relatives for advice on how to best cope with the symptoms that occur both before and when a woman's periods stop. The later typically takes place around the age of 51.
What is the menopause and what are the signs?
Meanwhile, Debbie started to try lots of DIY ways to manage, including opening her freezer and standing right in front of it.
Despite getting helpful guidance, she says she felt unprepared for this stage of her life.
"There's so little understanding and education about the menopause. A lot of this is down to stigma and ageism, when actually it's just very natural."
It was after experiencing a hot flush in her car later that same year that Debbie had the idea for a portable device that could keep women cool.
A former executive for healthcare giant Johnson & Johnson, she had numerous contacts in the sector. So able to raise $1.5m (£1.3m) in investment, she worked with a team of engineers, scientists and doctors to produce a wristband and connected app called Thermaband.
The bracelet is powered by artificial intelligence software that monitors the wearer's temperature, and when it detects a hot flush it can deliver a cooling sensation. Alternatively, it can also provide heat, if required.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
The wristband also tracks blood pressure and heart rate, with all the data displayed on the app. With Debbie's daughter Markea also helping to lead the company, the Thermaband is now due to go on sale this year.
After years of widespread ignorance, there's now more awareness and conversation about the menopause than ever before. In the UK this has been helped by high-profile campaigners such as TV presenter Davina McCall, who presented a Channel Four show on the subject in 2021.
Meanwhile, Conservative MP Caroline Nokes has led a campaign for women going through the menopause to be able to take time off work. However, in January the UK government rejected a proposed pilot scheme for England.
While women who think they are suffering from menopause symptoms should in the first instance see their doctor, the increased coverage that the issue is getting is leading to a growing number of tech firms entering the sector. These companies, often female-led, are introducing new products that offer help and support.
It comes as the wider menopause support sector, which also includes hormonal treatment and dietary supplements, is expected to soar globally to $24.4bn in 2030, from $16.9bn this year.
Monika Scott, 46, an operations manager at a property firm, has been using UK digital health app Peppy, which includes support for women going through the menopause, for a couple of years as she navigates her symptoms.
"One major issue for me is not sleeping, which is frustrating," says the Londoner. "I'd wake up feeling tired and grouchy.
"I also experience dry skin and super heavy periods. My sister had a difficult time with the menopause and so when I saw Peppy, I thought I'd take a look."
The app enables users to have one-to-one video or chat consultations with a menopause expert, sign up to courses, access on-demand videos, and take part in live events.
GP and menopause expert Dr Phillipa Kay believes most of the tech coming through is helping empower women.
"When it comes to information, if it's good and verified then that's great. Information is power," she says. "Apps that track symptoms can be useful as people aren't always aware of all the potential symptoms, and it helps connect the dots for people.
"But we do have to be cautious, as the menopause is trendy right now, and people have been making money out of women's health for a long time. If people want to know they're receiving good verified evidence, they can get that from NHS website."
Andrea Berchowitz, co-founder of another UK menopause app, Stella, says she noticed a gap in the menopause market when she was looking to start a business in women's health. "Tech in women's health is still mainly centred about fertility and period tracking," she says.
Stella, she says, offers personalised treatment plans, combined with weekly guidance to address specific symptoms, and help facilitating conversations about hormone therapy (HRT).
Andrea says that specifically tailored support is vital because "women have different symptoms". She adds: "Someone might experience difficulty sleeping, another might need a different approach if they have low mood and incontinence".
London-based Stella, which launched in 2021, is focusing on partnering with companies so that they offer its app as part of their HR policy.
"It is for everyone, but we are focused on workplaces," says Andrea. "Women shouldn't have to pay extra for this support, we are finding workplaces want to offer support."
Companies signed up so far include clothing brand Barbour, and Betterspace and Heka, which are both websites that allow firms to offer their staff health and wellbeing resources.
Andrea adds that Stella is now looking to increase the level of AI software that powers its app, so it can better establish "what combination of treatments could work for specific symptoms".
Tech start-ups such as these come as a growing number of large UK companies and organisations have introduced menopause policies in recent years.
For example both the Royal Mail and supermarket giant Tesco offer menopause training, and the latter last year changed its uniform to incorporate a lightweight, more breathable fabric to help with hot flushes. Meanwhile, the Co-Op has a dedicated menopause support guide.
Back in Miami, Debbie says the wristband is making a real difference to her own life. "It alleviates discomfort, and makes the symptoms feel shorter and less intense. It's just a more comfortable experience to navigate."
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L'Humanité
Les femmes mieux protégées dans les Hauts-de-Seine
ActuLatifa MadaniUn Observatoire des violences envers les femmes vient d’être créé dans les Hauts-de-Seine. Il était temps ! C’est le 8 mars, date symbolique, que l’annonce a été faite au siège du département à Nanterre. L’instance est chargée de poser un diagnostic sur les violences et de mettre en place des actions pour les prévenir et pour accompagner les victimes, notamment avec des hébergements d’urgence. Cette nouvelle structure s’inscrit dans une stratégie globale pour la promotion de l’égalité femmes-hommes. Elle a, en priorité, pour mission, de fédérer les acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes. L’Observatoire des Hauts-de-Seine est le résultat d’une lutte, patiente et exigeante, face aux réticences de la droite, menée depuis quinze années par les élues et élus du groupe de la gauche citoyenne communiste et républicaine. La création, il y a vingt ans, de l’Observatoire, pionnier, de Seine-Saint-Denis, à l’initiative notamment d’Ernestine Ronai, a défriché la voie.
Valeurs Actuelles
Afeela EV, Honda épouse Sony
PHILOSOPHIE
C’était au salon CES de Las Vegas, en janvier dernier, Honda et Sony révélaient le nom de leur marque automobile conjointe ou coentreprise : Afeela. L’appellation place le “ressenti” ( « to feel ») au cœur la “mobilité”, dixit le marketing. C’est que les deux grandes marques japonaises ne s’associent pas pour faire de la figuration. Sony a déjà présenté deux concepts, les Vision-S 01 et 02, qui attestent de son appétit pour la voiture électrique autonome ou presque. Son expertise ? L’électronique évidemment, l’analyse de données, le numérique. Voici donc l’inventeur du Walkman et de tant d’autres produits cultes associé à un expert de la mobilité et même de la mutation automobile, de l’intégration des moteurs, des batteries, de la gestion des volumes et des espaces ou de l’aérodynamique, entre autres. Sony et Honda, sur le papier, c’est le mariage parfait.
CONCRÉTISATION
Le premier fruit de cette association est le prototype d’Afeela EV (EV pour electric vehicle, “véhicule électrique”), dont les lignes ont été très commentées à “Vegas” cette année. Il a les proportions d’une Hyundai Ioniq 6, autant dire celles d’une berline de belle taille. Eh oui, l’avenir se doit d’être fluide ! Les SUV, tant prisés aujourd’hui, sont ils vraiment condamnés ? Cette Afeela arrondit les angles, sa poupe loge un aileron mobile, ses poignées de porte escamotables affleurent pour limiter la prise au vent. Sa barre éclairée sous le capot avant masque maints dispositifs pour communiquer avec d’autres usagers de la route ; véhicules, cyclistes, piétons… Pas moins de 45 capteurs et autres caméras, radars et “lidars” (télémètre laser infrarouge) sur cette machine pour veiller au grain et vous conduire en toute sérénité sur les rivages de la conduite autonome de niveau 3 (sans lâcher le volant).
TECHNIQUE
“Intérieur minimaliste, expérience maximum”. Dans l’habitacle, le style épuré à l’extrême vous saisit. On se croirait aux commandes d’un engin de l’espace, avec ce volant de spider semblable à celui des dernières Tesla. Et puis, il y a cette dalle numérique immense occupant toute la largeur de la planche de bord, pour tout affi cher, les informations de conduite, de confort, le multimédia et ce que voient les camé-ras qui remplacent les rétroviseurs. L’architecture électrique devrait repo-ser sur une batterie de l’ordre de 80 kilowattheures. Autonomie imaginable : 600 kilomètres. Transmission AWD, donc intégrale avec un moteur par essieu. Produite aux États-Unis, l’EV sera lancée en 2025, mais l’Europe ne la verrait pas arriver avant 2027.
France24 - Monde
En Californie, la justice entérine la loi sur le statut indépendant des chauffeurs Uber
Publié le : 14/03/2023 - 02:14
FRANCE 24
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Uber a remporté une victoire lundi en Californie, où une cour d'appel a estimé que la loi "Proposition 22" consacrant le travail rémunéré à la tâche, tout en accordant aux chauffeurs quelques avantages sociaux, était bien conforme à la Constitution locale.
La loi sur le statut indépendant des chauffeurs d'applications comme Uber n'est pas contraire à la Constitution de la Californie, a jugé lundi 13 mars une cour d'appel de cet État américain, une victoire pour l'entreprise internationale dont le modèle économique dépend de ce statut.
"La décision du jour est une victoire pour les travailleurs et les millions de Californiens qui ont voté pour la Proposition 22", a réagi Tony West, le directeur juridique d'Uber, en faisant référence à la loi approuvée lors d'un référendum en 2020, qui consacrait le travail rémunéré à la tâche, tout en accordant aux chauffeurs quelques avantages sociaux.
Uber, son concurrent Lyft et d'autres plateformes refusent de considérer les conducteurs comme des employés à part entière, ce qui impliquerait de leur accorder certains droits, comme des allocations chômage ou d'éventuelles négociations collectives.
Des associations de chauffeurs et syndicats qui militent pour le statut de salarié avaient remporté une première bataille en août 2021, quand un juge avait déclaré la Proposition 22 "inconstitutionnelle", parce qu'elle limitait "le pouvoir de l'assemblée" à légiférer à l'avenir sur ce sujet. Sollicitée par l'AFP, l'une de ces associations, RDU (Rideshare Drivers United), n'a dans l'immédiat pas réagi à la décision.
Uber incarne la "gig economy", ou l'économie rémunérée à la tâche, largement adoptée, mais aussi largement critiquée, dans de nombreuses grandes villes de la planète. Le groupe défend pied à pied son modèle économique, mais il a dû lâcher du lest dans certains pays. Au Royaume-Uni, il a ainsi dû accorder en 2021 un statut de travailleur salarié à ses conducteurs britanniques, avec salaire minimum et congés payés, une première mondiale pour l'entreprise.
Résistance aux États-Unis
Mais aux États-Unis, la plateforme continue de résister. Avec son concurrent Lyft et des services de livraison, elle avait dépensé en 2020 plus de 200 millions de dollars pour promouvoir le "oui" à la Proposition 22. Et trois mois avant le vote, les deux entreprises californiennes avaient menacé d'interrompre totalement leur service dans l'État, ce qui aurait mis au chômage des dizaines de milliers de personnes.
Les électeurs avaient voté à 58,6 % en faveur de la loi proposée par les entreprises. "Dans tout l'État, les chauffeurs ont dit qu'ils étaient satisfaits de la Proposition 22, qui leur permet de profiter de nouveaux avantages tout en préservant la flexibilité du travail par le biais des applications", a affirmé Tony West lundi.
La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur (VTC) et de livraisons de repas a enregistré une perte nette de 9,1 milliards de dollars sur l'année 2022, malgré un bénéfice net de près de 600 millions de dollars au quatrième trimestre 2022. Son titre prenait près de 5 % lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse lundi.
Avec AFP
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Valeurs Actuelles
De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte
« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.
Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.
Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.
En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.
Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».
J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.
Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »
Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.
De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.
Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »
« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »
En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.
Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.
L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles
« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).
Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.
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France24 - Monde
Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden
Publié le : 13/03/2023 - 22:31Modifié le : 13/03/2023 - 22:34
David RICH
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Alors qu’il avait promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales, le président américain, Joe Biden, a donné, lundi, son accord à un projet d’extraction controversé dans le nord de l’Alaska, malgré l’intense mobilisation des écologistes. Une décision qui illustre les paradoxes de la politique américaine en matière climatique.
Pour les défenseurs du climat aux États-Unis, c’est une trahison. Malgré la campagne acharnée menée par ces derniers contre le méga projet pétrolier Willow, dans le nord de l’Alaska, le président américain a donné son feu vert, lundi 13 mars, au géant du secteur ConocoPhillips pour procéder à plusieurs forages dans cette région, particulièrement affectée par le réchauffement climatique.
Fustigé pour son impact catastrophique sur l'environnement, le projet est néanmoins soutenu par une partie de la population locale, qui y voit une importante manne financière et des retombées bénéfiques en matière d’emplois. Tiraillé entre la défense des intérêts économiques et celle du climat, Joe Biden a finalement approuvé trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l'entreprise.
L’or noir de l’Arctique
La controverse autour du méga projet de forage dans l’Alaska débute en 2017. Suite à la découverte d’importants gisements de pétrole dans le nord-ouest de cet État, l’entreprise ConocoPhillips annonce un projet d’extraction ambitionnant d’atteindre jusqu’à 180 000 barils par jour. Problème, la zone en question, des terres fédérales qui portent l’appellation trompeuse de Réserve nationale de pétrole en Alaska, est en fait une vaste zone sauvage considérée comme un havre de paix pour la biodiversité et notamment les oiseaux migrateurs.
Elle se situe par ailleurs dans l’Arctique, frappée de plein fouet par les effets du dérèglement climatique. "L'Alaska s'est réchauffé deux fois plus vite que le reste du pays, ce qui a eu des répercussions considérables" alertent les chercheurs du programme fédéral Global Change Research (USGCRP) dans un rapport, citant en exemple la disparition d’espèces sauvages ou bien encore la recrudescence des incendies de forêt.
Bataille judiciaire
En 2020, le président Donald Trump avait donné son accord à l’entreprise ConocoPhillips pour trois sites de forage. Mais trois organisations de défense de l’environnement avaient saisi la justice, et obtenu en août 2021 l’interruption du projet au motif que son impact sur les ours polaires n’avait pas été correctement évalué.
Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié une nouvelle analyse environnementale du projet, privilégiant à nouveau l’option de trois sites de forage, finalement retenue par Joe Biden.
Durant la campagne, le président américain avait fustigé à de nombreuses reprises le climato-scepticisme de Donald Trump et promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales. Mais le projet de ConocoPhillips suscite un fort engouement en Alaska, en proie à d’importantes difficultés économiques et dont les revenus reposent en grande partie sur l’industrie pétrolière. Ses défenseurs insistent par ailleurs sur l'importance d'assurer l'indépendance énergétique du pays dans le contexte de crise provoqué par l'offensive russe en Ukraine.
"J'ai le sentiment que les habitants de l'Alaska ont été entendus", s’est félicité Mary Peltola, représentante démocrate de l'Alaska, lundi, suite à l’annonce de la décision. "L'État de l'Alaska ne peut pas porter seul le fardeau de la résolution des problèmes liés au réchauffement climatique."
"Bombe climatique"
Pour faire passer la pilule auprès des défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l'océan Arctique, bordant cette réserve.
Mais des ONG dénoncent les contradictions de la politique de Joe Biden, qui a promulgué en août un plan de 370 milliards d’euros pour la transition énergétique tout en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles.
"Malgré le leadership historique du président en matière de climat, son héritage comprendra désormais l'approbation d'une bombe climatique qui garantira des décennies d'émissions de gaz à effet de serre alors que le monde devrait s'éloigner des combustibles fossiles", a déclaré Karlin Itchoak, directeur régional principal de la Wilderness Society pour l'Alaska.
Arctic protections need to fulfill @POTUS commitments to climate, biodiversity, and frontline communities. We stand w/ millions of climate allies speaking out to #StopWillow & will not back down until the Arctic is protected once and for all. pic.twitter.com/ytoKzHUgsT
March 13, 2023"Willow est une effroyable trahison" fustige pour sa part la présidente du think tank The Climate Center, Ellie Cohen, estimant que le projet émettrait à lui seul 280 millions de tonnes de CO2 au cours des 30 prochaines années, soit l'équivalent de l'introduction de près de 2 millions de voitures neuves à essence par an.
Ces dernières semaines, une vague de vidéos d'opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, alors qu’une pétition en ligne a recueilli plus de 3,3 millions de signatures. Plusieurs organisations ont déjà laissé entendre envisager un nouveau recours en justice pour barrer la route au projet Willow.
Avec AFP
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Les États-Unis puiseront une nouvelle fois dans leurs réserves de pétrole
Le fil du 27 décembre
La Russie ne vendra plus son pétrole aux pays utilisant le prix plafond
STOCKS D'ÉNERGIES
Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole
Valeurs Actuelles
Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris
Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…
À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !
Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée
Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.
Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »…
Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…
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France24 - Monde
Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden
Publié le : 13/03/2023 - 06:08Modifié le : 13/03/2023 - 16:09
FRANCE 24
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Nina MASSON
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Après la faillite de la banque Silicon Valley Bank, le président américain a assuré, lundi, que le système bancaire américain est "solide". Joe Biden a aussi soutenu que les contribuables ne seront pas responsables des pertes, et a appelé le Congrès à "renforcer" la régulation du secteur. Les institutions bancaires américaines ont, quant à elles, annoncé qu'elles allaient permettre aux clients de retirer l'intégralité de leurs dépôts. Une décision hors norme.
Les Américains peuvent "avoir confiance" en un système bancaire "solide". Ce sont les mots qu'a employés Joe Biden, lundi 13 mars à la mi-journée, réagissant à la faillite de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB). "Nous ne nous arrêterons pas là" et "nous ferons tout ce qui est nécessaire", a-t-il assuré, après que les autorités américaines ont mis sous tutelle cet établissement proche des milieux technologiques et sont intervenus en toute hâte face à la faillite de deux plus petites banques.
Le président américain, qui a aussi appelé le Congrès à "renforcer" la régulation du secteur, est allé dans le même sens que plusieurs institution bancaires américaines en affirmant que les contribuables ne seront pas responsables des pertes de la SVB.
Ces annonces n'ont, toutefois, pas empêché Wall Street d'ouvrir en baisse lundi matin, avec plusieurs banques régionales qui s'effondraient. Dans les premiers échanges, l'indice élargi S&P 500 perdait 1,08 %. Les marchés financiers tanguaient fortement, rongés par les risques de contagion dans le secteur bancaire mondial : la banque californienne First Republic, qui a lâché 30 % en deux séances, se dirigeait vers une chute de 60 % à l'ouverture, la Western Alliance de près de 50 %.
En Europe aussi, les indices vedettes des principales places souffraient, avec des baisses allant de 2 à 3 % voire au-delà pour les principaux indices, et les valeurs bancaires encaissaient de fortes baisses.
>> À voir aussi : comment expliquer les déboires de la Silicon Valley Bank ?
Le Trésor, la Réserve fédérale et l'Agence de garantie des dépôts ont annoncé dimanche, suivies par leurs homologues britanniques, des mesures pour protéger les dépôts de la SVB, et rassurer les particuliers comme les entreprises.
Les autorités américaines vont notamment garantir le retrait de l'intégralité des dépôts de la banque en faillite, et permettre l'accès à tous les dépôts d'un autre établissement, Signature Bank, fermé d'office par le régulateur, à la surprise générale, selon un communiqué.
La Réserve fédérale (Fed) – la banque centrale américaine – s'est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. Ces mesures ont été prises conjointement par la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, la Fed et l'Agence de garantie des dépôts (FDIC), après consultation avec le président américain.
"Pas de risque significatif" de contagion en Europe
La faillite des deux banques américaines SVB et Signature Bank ne représente "pas un risque significatif" pour le système financier européen, a estimé, lundi, le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni. "Il n'y a pas de contagion directe et la possibilité d'un impact indirect est quelque chose que nous devons surveiller mais pour le moment nous ne voyons pas de risque significatif", a-t-il déclaré à Bruxelles, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro.
La faillite de deux banques américaines, SVB et Signature Bank, ne met pas en danger les banques françaises, a assuré de son côté le ministre de l'Économie française, Bruno Le Maire, interrogé lundi matin sur Franceinfo. "Je ne vois pas de risque de contagion, donc il n'y pas d'alerte spécifique", a-t-il déclaré.
"Nous avons des banques qui sont solides", "un système bancaire qui est solide" et "un ratio de liquidités qui est élevé", a affirmé le ministre, ajoutant que les établissements bancaires français avaient "des secteurs d'activité très diversifiés". Les banques françaises "ne sont pas exposées à un seul secteur d'activité" à l'instar de la Silicon Valley Bank, qui était presque exclusivement exposée au secteur des nouvelles technologies, a souligné le ministre français.
Les banques françaises "ne sont pas exposées" à la faillite de la SVB, a affirmé lundi après-midi à l'AFP une porte-parole de la Banque de France, confirmant une information du journal Le Parisien.
Même son de cloche en Allemagne. La faillite de la banque SVB aux États-Unis ne constitue "pas une menace pour la stabilité financière" en Allemagne, a assuré le superviseur bancaire allemand Bafin. La branche a toutefois ordonné le gel des activités de la succursale allemande de SVB, basée à Francfort, en raison du "risque pesant sur l'exécution des obligations envers ses créanciers".
La branche britannique de la SVB vendue à HSBC
Londres a, pour sa part, annoncé lundi que la branche britannique de SVB avait été vendue à HSBC, qui a précisé l'avoir acquise pour une livre symbolique. "Silicon Valley Bank (UK) a été vendue aujourd'hui à HSBC. (...) Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d'aujourd'hui", ajoute le Trésor britannique dans sa déclaration.
Les autorités financières britanniques ont agi dans l'urgence tout le week-end, après l'annonce des déboires de SVB, afin de rassurer les marchés et tenter de limiter les dégâts pour le secteur de la technologie – pour ce dernier, cette faillite pose un "risque sérieux", a admis le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt.
Ces mesures déployées par les autorités américaines témoignent des turbulences qui menacent le système bancaire, perturbé par le resserrement monétaire de la Fed à marche forcée. Ces relèvements de taux d'intérêt ont notamment incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants et ont bousculé le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.
La vague de retraits bancaires qui a suivi a provoqué la défaillance de trois banques la semaine dernière: SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.
L'établissement new-yorkais Signature Bank est la 21e banque américaine, avec des actifs estimés par la Fed à 110 milliards de dollars fin 2022. Sa défaillance est la troisième plus importante de l'histoire des États-Unis, derrière SVB et Washington Mutual en 2008.
"Demander des comptes"
Le président américain s'est dit "fermement déterminé à demander des comptes aux responsables de ce gâchis". La solution annoncée dimanche protège les déposants, mais les actionnaires de SVB et Signature Bank "vont tout perdre", a souligné le responsable de la Fed.
Joe Biden a assuré que "le peuple américain et les entreprises américaines (pouvaient) avoir confiance dans le fait que leurs dépôts bancaires seront là lorsqu'ils en auront besoin".
Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l'objectif de trouver un repreneur au plus vite.
Cette course contre la montre rappelle le week-end des 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d'intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l'économie tout entière.
Outre la stabilité du système bancaire, beaucoup se disaient préoccupés par les répercussions de la faillite de SVB sur le secteur technologique, américain mais aussi au-delà. SVB se targuait d'avoir pour clients "près de la moitié" des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains.
Avec AFP
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Les autorités américaines prennent le contrôle de la Silicon Valley Bank
La semaine de l'éco
Silicon Valley : le grand licenciement
Résultats d'Alphabet, Amazon et Apple : la Tech entre dans l'ère de la frugalité
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Ode à la Résistance en Paca
Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.
Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.
David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».
Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes
Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.
En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.
Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.
Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.
Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.
France24 - Monde
Emmanuel Macron reçoit Viktor Orban à l'Élysée pour évoquer "l'unité" face à Moscou
Publié le : 13/03/2023 - 21:59
FRANCE 24
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Emmanuel Macron a reçu, lundi soir à Paris, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, pour insister sur "l'unité des pays européens" sur la guerre en Ukraine face à la voix dissonante que fait régulièrement entendre le dirigeant, ainsi que sur les "valeurs européennes" et "l'État de droit".
Emmanuel Macron a reçu Viktor Orban lundi 13 mars à Paris pour insister sur "l'unité des pays européens" sur la guerre en Ukraine face à la voix dissonante que fait régulièrement entendre le Premier ministre hongrois, ainsi que sur les "valeurs européennes" et "l'État de droit".
Lors d'un dîner de travail à l'Élysée, le chef de l'État français et le dirigeant hongrois controversé ont préparé le Conseil européen des 23 et 24 mars à Bruxelles. Ils ont évoqué "les questions de politique industrielle et de compétitivité européennes, ainsi que le sujet des migrations", a déclaré la présidence française.
Viktor Orban navigue à contre-courant de ses partenaires européens sur le dossier ukrainien depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a un an. Il fustige la "guerre indirecte" menée par l'Europe contre la Russie et a encore lancé fin février un nouvel appel à un cessez-le-feu.
Par ailleurs, le dirigeant nationaliste s'est plusieurs fois frotté à l'Union européenne au sujet du respect fluctuant de l'État de droit en Hongrie, qu'Emmanuel Macron, bien plus europhile, entendait à nouveau soulever lundi soir.
L'Otan au menu
Le dîner élyséen, plus d'un an après leur dernière rencontre bilatérale de décembre 2021 à Budapest, "a été l’occasion de réaffirmer la nécessité de l’unité des pays européens dans leur soutien à l’Ukraine face à l’agression russe, notamment via l’application stricte des sanctions contre la Russie", a fait savoir l'entourage du président français.
Il a également "permis d’aborder la question de la ratification de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, ainsi que de réformes d’intérêt commun, qui devraient intervenir dans les prochaines semaines au Parlement hongrois", selon l'Élysée.
Sur les 30 membres de l'Alliance atlantique, seules la Turquie et la Hongrie doivent encore ratifier ces deux nouvelles candidatures déposées en pleine guerre en Ukraine. Une source diplomatique française s'est dite lundi "assez confiante" quant au processus parlementaire engagé côté hongrois.
Depuis le début du conflit en février 2022, Budapest, très dépendant des importations d'hydrocarbures russes, maintient une position ambiguë, se gardant de critiquer le président russe.
Viktor Orban, qui entretenait des liens étroits avec Vladimir Poutine avant la guerre, refuse d'envoyer des armes à Kiev et fustige les sanctions européennes visant Moscou, même s'il les a votées.
Depuis son retour au pouvoir en 2010, le dirigeant nationaliste a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs, qu'il s'agisse des médias ou de la justice, s'attirant régulièrement les critiques de l'Union européenne. Cette dernière bloque aussi quelque 12 milliards d'euros de fonds destinés à Budapest dans l'attente de réformes anticorruption.
Avec AFP
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Hongrie : Emmanuel Macron en visite chez Viktor Orban, un adversaire mais aussi un partenaire
EUROPE
Viktor Orban voit dans la tribune d'Emmanuel Macron "le début d'un débat européen sérieux"
CRISE MIGRATOIRE
Crise migratoire : Macron se pose en principal adversaire d'Orban et Salvini
L'Humanité
America First et réindustrialisation
TribunePar Robert Kissous, économiste, militant associatif.
Robert KissousEn 2023 deux lois importantes étaient adoptées aux Etats-Unis (EU), « Chip and Science Act » (CSA) et l’Inflation Reduction Act (IRA). Par ces lois, les Etats-Unis accordaient des subventions considérables à toutes les entreprises industrielles qui venaient s’implanter aux EU. Elles visent essentiellement les entreprises qui investissent dans les domaines d’avenir.
Le « Chip and Science Act »Cette loi vise à relancer aux EU l’industrie des semi-conducteurs – fabrication, innovation et recherche & développement (R&D). En 1990, 38% de la fabrication mondiale de puces était localisée aux EU contre 12% aujourd’hui, alors que la région Asie-Pacifique en fabrique 75%. Un déclin lié au désintérêt dans « l’économie réelle » au profit de la financiarisation caractéristique de l’impérialisme. Les EU veulent retrouver la rente de monopole.Les EU se donnent 5 ans pour réaliser ce pari, avec des moyens colossaux 280 milliards de dollars : 52,7 milliards d’aide aux entreprises fabriquant des puces avec en plus un crédit d'impôt total de 24 milliards de dollars (25% du montant des investissements). Au total près de 80 milliards d’aides directes aux entreprises et 170 milliards pour diverses institutions de recherche et ministères à investir dans la R&D de puces avancées. Au terme des 5 ans il est prévu que les EU aient près de 140 milliards de dollars de capacité de fabrication de puces avancées, Ce qui représenterait 30 à 40 % au niveau mondial.
Garder le monopole : haro sur la ChineLes aides sont conditionnées : les investissements doivent se faire aux EU ; il est interdit aux entreprises aidées de construire de nouvelles capacités de production de semi-conducteurs avancés dans des pays tels que la Chine … au nom de la sécurité nationale. La « concurrence libre et non faussée » ou le blabla sur la compétitivité ont disparu du paysage en faveur d’une situation de monopole.S’y est ajouté début octobre 2022, toute une série de mesures contrôlant les exportations de haute technologie, l'interdiction d'expédier en Chine certaines puces dès lors qu’elles sont fabriquées avec des équipements étatsuniens. Ce qui n’arrange guère les pays asiatiques en particulier, et bien d’autres, qui dépendent grandement d’échanges commerciaux avec la Chine. Quelques chiffres permettent d’illustrer cette tendance. 60% des exportations de puces sud-coréennes vont en Chine. Les importations chinoises de semi-conducteurs s’élevaient à 300 milliards de dollars en 2018 dont 25% par des entreprises des Etats-Unis. L’interdépendance est une réalité.
La vassalisation des « alliés » asiatiquesLes EU font pression pour que le Japon, la Corée du Sud et Taïwan constituent une alliance, sous leur contrôle, transfèrent leurs capacités de production de pointe aux EU. Plus de secrets commerciaux ni technologiques. On aura compris que la démarche n’a pas un caractère économique au sens étroit du terme mais vise le maintien de l’hégémonie planétaire des EU et le retour de la rente monopolistique aux EU.
L’IRA (Inflation Reduction Act)Environ 390 milliards de dollars sont budgétés sur 10 ans pour la « politique industrielle verte » des États-Unis. Pour attirer les industries, européennes en particulier, sont accordées des subventions et des allégements fiscaux pour produire et acheter des équipements aux EU. A quoi s’ajoute un coût d’énergie 4 à 6 fois plus faible qu’en Europe.Les investissements sur le marché américain des énergies renouvelables devraient atteindre 105 milliards d’euros d’ici à 2031 (59 Mds en 2021) du fait de cette loiA quoi s’ajoutent des aides pour acheter « américain ». Des pays asiatiques, entre autres, le constatent déjà : de fortes subventions sont accordées pour l’achat de voitures construites exclusivement aux EU au détriment des voitures coréennes, japonaises etc. Une violation des règles de l’OMC dont se moque éperdument les EU.
« Protectionnisme » pour les USA mais pas pour les autres pays occidentauxCertains qualifient cette politique de protectionniste. Mais en quoi est-ce protectionniste de subventionner des usines à condition qu’elles soient construites aux EU ? Il s’agit tout simplement d’utiliser le statut du dollar que les EU peuvent imprimer à leur guise … jusqu’au jour où la demande de dollars reculera suffisamment dans les échanges internationaux. Ce n’est pas pour demain mais le processus est amorcé.
Réindustrialiser l’Europe et la France ? Ou se soumettre ? Est-ce possible sans s’opposer aux prétentions de l’impérialisme états-unien, sans s’opposer à ce qui s'apparente à un pillage ?La volonté politique des alliés-vassaux des EU ne semble guère aller dans ce sens alors que des dizaines de milliards d’euros d’investissements sont détournés d’Europe vers les EU et ce dans les filières d’avenir. Un handicap qui sera difficile à rattraper.D’ores et déjà la liste de grandes entreprises ayant annoncé leur relocalisation aux EU est impressionnante : « BASF, Stellantis, Iberdrola, Siemens Gamesa, Solvay, Volkswagen, BMW, Engie... Les plus grands industriels européens ouvrent ou agrandissent des usines aux Etats-Unis dans la mobilité électrique et les énergies renouvelables pour des dizaines de milliards d'euros. » On peut y ajouter Tesla qui gèle ses investissements à Berlin pour agrandir son implantation au Nevada, Linde au Texas… L’Allemagne est particulièrement touchée ayant le plus supporté les conséquences de sanctions visant clairement à rompre les avantages industriels procurés par un gaz abondant et bon marché. Ce à quoi les EU se sont constamment opposés accusant l’Allemagne de réaliser ses énormes excédents commerciaux au détriment de ses « alliés » états-uniens. Depuis le personnel politique allemand s’est rallié à Biden espérant en tirer quelques profits. Après avoir contribué - par les sanctions et la rupture du lien Allemagne-Russie – aux difficultés considérables de l’industrie allemande les EU offrent une porte de sortie aux multinationales : venez chez nous, vous serez bien reçus et vous toucherez des milliards en subventions et aides. L’odeur du dollar est forte. Les plus grands producteurs allemands sont prêts à supprimer des milliers d'emplois en Allemagne et investir aux États-Unis, car Berlin "ne sera pas en mesure" de leur fournir de l'énergie aux prix du gaz russe, écrit Bloomberg. "Nous ne sommes plus compétitifs en Allemagne, mais nos investissements pour la poursuite de la croissance seront dirigés vers des endroits plus compétitifs, comme les États-Unis", a déclaré Matthias Zahert, directeur de l'entreprise chimique Lanxess.L’Allemagne met en place un budget colossal pour freiner la fuite, limiter les dégâts. Ce qui irrite Macron qui voudrait que l’Allemagne partage ce budget avec le restant de l’Union européenne. Mission impossible.Emmanuel Macron, lors de sa rencontre avec Biden, plutôt que de remettre en cause la politique des Etats-Unis a insisté pour obtenir des aménagements pour la France. L’UE non plus n’a pas remise en cause ces lois. Biden a fait comprendre que de toutes façons rien ne changerait sur le fond. Le patron a parlé !La riposte de l’UE n’est pas à la mesure de l’offensive des Etats-Unis. A part une protestation sans suite contre le « protectionnisme » ou des appels à « Buy european », certaines aides sont mises en place - notamment pour les énergies vertes ou pour réduire les émissions de CO2 - mais qui sont, aux dires certes des fédérations d’employeurs, compliquées et pas du niveau d’aide accordé aux EU. Normal puisque la planche à billets fonctionne beaucoup mieux aux Etats-Unis. S’y ajoutent les écarts des prix de l’énergie en Europe et aux EU conséquence directe des sanctions qui ont largement profitées aux EU.La soumission de l’industrie européenne aux conditions des Etats-Unis est en bonne voie s’il n’y a pas d’opposition claire à la politique de Biden. Mais une telle soumission, un tel suicide industriel, peut-il être durable ? Comment alors se situeront les européens ? Touours plus vers la vassalisation ? Pas sûr. Les contradictions sont vives. Les peuples européens ont un rôle fondamental à jouer pour s’opposer à « America First » et à la désindustrialisation qui est lancée.Dernièrement une délégation d’hommes d’affaires allemands accompagnait le chancelier Scholz en Chine pour lui assurer la poursuite des échanges commerciaux entre les deux pays. Mais les déclarations sont mouvantes puisque le chancelier Scholz avec l’appui de son gouvernement est reparti sur le thème du découplage avec la Chine. Le problème est général et n’est pas limité aux grands pays européens. Les fédérations d’employeurs de pays européens ont tiré la sonnette d’alarme.
Maintenir l’hégémonie des Etats-UnisLe plan des EU pour maintenir leur hégémonie politique et économique sur la planète « oublie » un élément fondamental : le poids des peuples dans le monde et le développement des pays émergents et du Sud. Si Biden et ses compères s’imaginent dominer le monde ils devraient se souvenir que plus de 150 pays ont refusé de céder aux injonctions occidentales de sanctionner la Russie. La fracturation du marché mondial par le bloc occidental sous la direction des EU n’arrêtera pas l’évolution du monde. Tout au plus la retardera-t-il un peu.
Coopérer dans le développement ou fracturer le monde et semer la discorde pour tirer les marrons du feu ?Il y a une réponse que les gouvernements européens, profondément atlantistes, n’osent pas emprunter tant ils subissent la pression des Etats*Unis : la coopération avec les pays émergents et pays du Sud en général pour un droit au développement gagnant-gagnant. Il ne pourra y avoir de réindustrialisation en Europe si l’on ignore, ou pire si on soutient, l’exigence des EU du découplage d’avec la Chine. Peut-on ignorer que la classe moyenne chinoise représentera plus de 800 millions de personnes en 2030 et que la classe moyenne indienne en représentera près d’un milliard en 2050 ? Sans parler de l’Afrique, de l’Amérique Latine et d’Asie. Soit 80 à 85% de la population mondiale qui ne se laisseront pas voler leur droit au développement. Il serait temps qu’en France on se souvienne de cette immense population aux besoins insatisfaits considérables plutôt que de s’imaginer se réindustrialiser en circuit fermé, comme s’il s’agissait simplement de relocaliser les usines parties en Chine. Alors que les emplois de filiales françaises industrielles aux EU sont deux fois plus nombreux qu’en Chine mais les préjugés occidentalistes sont tenaces et anciens.Le temps où le bloc occidental pouvait mépriser et écraser les pays en développement est révolu. L’avenir est dans un projet commun pas dans la soumission à l’impérialisme hégémonique qui ne pense qu’à maintenir sa domination mondiale. Au prix de quelles catastrophes ?
États-Unis France24 - Monde
JO-2024 : Paris est-il prêt face au défi des transports ?
Publié le : 13/03/2023 - 16:56
Romain HOUEIX
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Les transports d'Île-de-France seront-ils prêts à encaisser les 10 millions de spectateurs et spectatrices des Jeux olympiques et paralympiques de Paris ? Les autorités se veulent rassurantes et tentent de tout mettre en œuvre pour y arriver, malgré de nombreux retards et un climat social tendu.
Sur le papier du dossier de candidature, c'était une affaire qui roulait : trains, bus, tramways et applications pour guider les voyageurs étaient prévus et donc ne devaient poser aucun problème pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024.
Cependant les difficultés rencontrées actuellement dans les transports en commun d'Île-de-France laisse présager le pire. L'opérateur des transports publics parisiens a été mis à rude épreuve depuis l'été, victime d'une pénurie de personnels, de difficultés à recruter, d'un absentéisme inquiétant et de grèves sporadiques. Bus et métros se sont faits plus rares, ce qui a exaspéré les usagers... et amène à se poser des questions pour les Jeux olympiques.
"Nous allons tout faire pour être au rendez-vous", a promis Jean Castex, ancien Premier ministre et actuel PDG de la RATP, annonçant des milliers d'embauches.
Île-de-France Mobilités se veut rassurant
L'autorité organisatrice des transports de la région capitale, Île-de-France Mobilités (IDFM), a donc dévoilé dimanche 12 mars son plan pour assurer une circulation la plus fluide possible entre le 26 juillet et le 8 septembre 2024, dates des Jeux olympiques puis paralympiques.
Le défi est de taille : l'entreprise devra se montrer capable de transporter autant de voyageurs que lors d'un jour de pointe en Île-de-France, mais sur quelques sites concentrés à Paris et en Seine-Saint-Denis, et le tout en plein été.
Le plan "n'a rien d'anodin car il n'y a pas qu'un seul site à desservir, mais 25 qui fonctionnent en même temps", a posé le directeur général d'IDFM, Laurent Probst, en conférence de presse.
Les Jeux (26 juillet-11 août 2024) sont divisés en 750 "sessions", avec 7 millions de spectateurs attendus. En moyenne, cela représente 50 sessions par jour et "pour chacune, il y a un plan de transport. C'est comme si on avait 50 matches par jour pendant deux semaines", a expliqué Laurent Probst.
Pour les Paralympiques (28 août-8 septembre), avec environ 3 millions de spectateurs, ce sera en moyenne 18 sessions par jour mais "avec la particularité que la deuxième semaine sera aussi la semaine de rentrée scolaire".
Les JO rassembleront jusqu'à 500 000 spectateurs par jour – avec des pics prévus les 28 juillet et 2 août – sans compter les épreuves ouvertes comme le cyclisme ou le marathon, pour lesquelles on attend des centaines de milliers de spectateurs le long des parcours.
À Saint-Denis, autour du Stade de France, on prévoit des pics à 1 000 personnes par minute "mais pendant plusieurs heures, c'est assez inédit à gérer", selon Laurent Probst.
Répartir pour mieux gérer
Même si le nombre de trains va être augmenté de 15 %, l'enjeu principal réside dans la répartition des voyageurs entre les lignes existantes. Pour ce faire, IDFM travaille aussi à une application dédiée au transport pendant les JO et aura 5 000 agents dans les gares pour orienter les voyageurs.
"On est sur un objectif de 100 % de personnes qui viennent au Stade de France en transports en commun" contre 60 % en moyenne habituellement, a rappelé Laurence Debrincat, directrice études et Jeux olympiques à IDFM.
Paris-2024 va donc recommander aux spectateurs détenteurs de billets un itinéraire à privilégier pour "les encourager à aller chercher" d'autres lignes que celles empruntées en temps normal, le Stade de France étant par exemple desservi par le RER mais aussi le métro.
"Pour vous rendre sur un site, oubliez comment vous y allez d'habitude et allez-y comme on vous dit de le faire", a expliqué Laurence Debrincat.
Alerte rouge sur le climat social
Reste qu'un élément pourrait encore faire dérailler les plans élaborés sur le papier : un climat social potentiellement explosif, les JO étant organisés six mois avant l'ouverture à la concurrence du réseau d'autobus actuellement exploité en monopole par la RATP.
Les syndicats de la Régie y sont très hostiles, la gauche régionale, dans l'opposition, s'agite... Pour éviter une grève qui ferait désordre, le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, se dit même prêt à prolonger le monopole de la RATP.
Côté politique, la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, tente de capitaliser sur l'urgence pour boucler son budget de 2024, arguant que l'offre supplémentaire pour les JO, en particulier, doit coûter 200 millions d'euros, menaçant de ne pas ouvrir les nouvelles lignes si elle n'obtient rien.
Des nouvelles lignes sur lesquelles comptait beaucoup le dossier de candidature de Paris 2024 publié il y a sept ans.
Il promettait par exemple des temps de parcours de "22 minutes jusqu'au village des médias et 30 minutes jusqu'au village olympique depuis (l'aéroport de) Roissy par la ligne 17" du futur métro du Grand Paris. Mais celle-ci ne sera pas achevée avant 2030... Le CDG Express, un train rapide devant relier Roissy au centre de Paris, et la ligne 16 ne seront pas non plus au rendez-vous.
Une seule infrastructure sera prête juste à temps : la ligne 14, qui doit être prolongée au nord jusqu'à Saint-Denis Pleyel, à proximité du village olympique, et au sud jusqu'à l'aéroport d'Orly. En juin 2024.
"Les solutions annoncées ne paraissent ni suffisantes, ni opérationnellement faisables", juge ainsi Iona Lefebvre, de l'Institut Montaigne, un centre de réflexion sur les politiques publiques en France.
Le sujet est suivi avec attention. Les scènes de chaos aux abords du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions de football, fin mai, sont encore dans toutes les mémoires alors que les autorités françaises avaient été pointé du doigt.
Avec AFP
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Sécurité des JO de Paris-2024 : dernière ligne droite avant une cérémonie d'ouverture hors normes
Billet trop cher ?
JO de Paris : tout comprendre à la billetterie et ses prix polémiques
JO-2024 : les comités olympiques africains se prononcent en faveur de la participation des Russes
El País (ESP)
SANS TITRE
He crecido bajo el techo del bar Collado, la casa de comidas que regentó mi familia durante 84 años. Me licencié en psicología y trabajé durante más de una década como consultor analizando tendencias sociales y hábitos de consumo para decirle a las grandes marcas cómo conectar con el corazoncito de los consumidores. Cansado de alimentar al demonio capitalista, decidí volver a mis raíces, a aquello que tanto odié de adolescente y que ahora adoro: dar de comer y beber a la gente del barrio. Desde mi vuelta al otro lado del mostrador, he observado la aparición de un nuevo tipo de usuario -que no necesariamente cliente, como veremos más adelante-: las personas que montan su oficina en ellos.
La primera vez que escuché el término “nómada digital” la imagen que me vino a la cabeza fue la de un señor de treinta y tantos con su barba bien cepillada y un cabello con tirabuzones despreocupados sentado frente a una pantalla. Enfundado en un taparrabos de piel de perro Akita y con la mirada abducida por las llamas psicodélicas de la chimenea de Netflix, se cargaba de energía pensando en su próximo asentamiento.
Más tarde me enteré de que Estonia fue uno de los primeros países en ofrecer residencia electrónica y una identidad digital para brindar acceso al entorno empresarial del país. De este modo, todo aquel que se autodefina como ciudadano del mundo puede terminar una “presen” mientras se come un sándwich de espadín ahumado y disfruta de las vistas a la Raekoja Plats teniendo como campamento base la Unión Europea; y el planeta Tierra.
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Pero no todo es de color de rosa en este universo líquido donde la vida fluye a la velocidad que desaparece tu suciedad por el desagüe. No, amigos. Solo unos pocos privilegiados tienen la suerte, y la habilidad, de poder responder emails recostados sobre flamencos hinchables mecidos por las cálidas aguas que rodean las Bahamas.
La gran mayoría de la working–autonomous&precarium–class tiene que ingeniárselas todos los días para encontrar un metro y medio de mesa y convertirla en su oficina. Son personas que no pueden –o no quieren– pagar un coworking. Aunque cueste creerlo, existe un colectivo de currelas independientes a los que no les gusta trabajar en un cubo de cristal mientras al otro lado hay un grupo de seres humanos en mallas practicando yoga.
Así pues, como observador desde los dos lados de la barra, he detectado diferentes perfiles de héroes anónimos que, día tras día, salen de sus madrigueras en busca de una oficina. Cargados con su MacBook Air y una botella de agua reutilizable dentro de su mochila Ölend, pretenden comerse un pedazo de este mundo al que definen como “glocal” destrozándose las cervicales desde la silla de un bar.
Estos son los principales perfiles de nómadas que usan el bar como oficina:
SandwiChezianos: hay un tipo de autónomo que solo frecuenta establecimientos de la cadena SandwiChez. Llegan al local cuando el suelo todavía huele a recién fregado y el personal se está preparando para el servicio. Su objetivo es pillar la mejor mesa, aquella que se encuentra más alejada del mostrador para evitar el murmullo del desfile de clientes que pasan por caja. Pueden pasarse nueve horas allí sentados habiendo consumido tan solo un miserable café con leche. Se rumorea que algunos se llevan el táper de casa y comen sin esconderse demasiado. Lo más inquietante es que parece que el valor de marca de esta cadena sea este: ven a trabajar a nuestro garito. Lo único que vas a consumir es nuestra electricidad.
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Guionistas: son más de tarde. Cualquier bar les sirve mientras tenga WiFi y cerveza. Beben como si tuviesen un hijo en la cárcel a la vez que miran series en una tablet y escriben en una libreta ENRI de tapa blanda. De vez en cuando sueltan carcajadas con las que disparan mocos involuntarios al personal, pero les da igual. Para ellos no hay nadie más en ese lugar.
Diuréticos: buscan cafeterías con una gran variedad de tés e infusiones. Se caracterizan por pedir repetidas veces que les rellenen la taza con agua caliente para exprimir al máximo las hierbas. Sonríen más de lo que deberían y hablan demasiado bajo. Si están pasando por una jornada muy dura deciden hacer las paces con los azúcares, su principal archienemigo, para comerse un trozo de alguna tarta de fantasía. Siempre cargan con una esterilla de color lila y una toalla de microfibra del Decathlon.
Predators: son los que generan más estrés al personal de hostelería. Entran al local solos y hablando en inglés muy alto por los airpods con alguien que, por supuesto, se encuentra al otro lado del mundo. Se quedan parados en la barra mirando fijamente al camarero mientras siguen mencionando “briefings” y “budgets”, como si los ojos del dependiente les teletransportasen directamente con ese canguro de Australia con la que están hablando. No se les ocurre pensar que la persona de la barra puede sentirse confusa al tener a alguien delante hablándole en inglés sobre marketing digital.
Todo se solucionaría con un pequeño gesto señalando a sus oídos y un “perdona, dame un segundo” gesticulado con los labios. Algo que nunca pasa. A veces la llamada es tan larga que entran y salen varias veces del bar sin realizar un pedido. Cuando cuelgan no se disculpan y reclaman su consumición como si la hubiesen encargado hace media hora. Se mueven en bicicleta Brompton y son tan afortunados que jamás se la han robado.
¿Tú a mí me oyes bien?: reunirse es su movida. Van de Zoom en Zoom y cancelan reuniones por culpa de otras reuniones. La mayoría son boomers o millennials viejos que reivindican ese modo de vida tan improductivo e ineficiente de cuando el dinero brotaba del asfalto como níscalos en otoño. Se quejan constantemente de la mala conexión del local y no se cortan en pedir a los camareros que bajen la música. Su presencia ocupa todo el espacio sonoro y acaparan la atención de los parroquianos que hay en la barra.
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Cuando quedan de forma presencial con clientes, les reciben en la puerta del bar como el que abre la puerta de su casa y acompaña a sus invitados al salón. Son ese tipo de personas muy dinámicas que suavizan su adicción a la cafeína pidiendo un flat white en vez un café con leche con doble carga a las seis de la tarde.
Empáticos: cualquier camarero u hostelera estará de acuerdo con que es el mejor perfil con el que te puedes encontrar al otro lado de la barra. Empiezan con café y cruasán, siguen con ensalada y rigatoni al pesto y acaban con un trozo de tarta de zanahoria y un rooibos de vainilla. Se caracterizan por no querer perturbar la dinámica del local, hasta el punto de compartir los datos de su teléfono para no gorronear WiFi. Son agradecidos y educados.
La elegancia se mide por la capacidad de adaptarse a cada lugar y situación. Si eres un freelance sin oficina que necesita salir de casa para currar, recuerda quién eres y a dónde vas a trabajar.
BBC
Australia floods: Baby kangaroo rescued from crocodile-infested waters
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Police in Australia have rescued a baby kangaroo from crocodile infested floodwaters over the weekend in Burketown.
The kangaroo joey was spotted swimming near two large crocodiles by a helicopter pilot, who alerted Queensland Police.
Heavy rains caused record-breaking flood in the region, with local authorities saying residents had to be airlifted out to safety.
France24 - Monde
Cyclone Freddy : le bilan humain continue de s'alourdir au Malawi et au Mozambique
Publié le : 15/03/2023 - 08:01
FRANCE 24
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Au Malawi et au Mozambique, le bilan du cyclone Freddy continue de s'alourdir dépassant désormais les 200 morts. Près de 59 000 personnes ont été touchées au Malawi et près de 20 000 déplacées, hébergées en urgence dans des écoles ou des églises.
Retrouver des survivants du cyclone Freddy au Malawi et au Mozambique semble mercredi 15 mars de plus en plus incertain, après que des inondations et glissements de terrain ont tué plus de 200 personnes, ravageant villes et villages. Davantage de victimes sont à craindre, ont fait part les secouristes, qui ont vu ce cyclone à la longévité record frapper deux fois l'Afrique australe en trois semaines.
Freddy a suivi une trajectoire en boucle rarement répertoriée par les météorologues, et a touché terre pour la seconde fois pendant le week-end au Mozambique, avant de se diriger tôt lundi vers le sud du Malawi voisin.
Les autorités du Mozambique ont fait état de 20 morts et 24 blessés. Mais le Malawi paie jusqu'ici le plus lourd tribu au retour du cyclone tropical, dénombrant désormais au moins "190 morts, 584 blessés et 37 disparus", selon un communiqué le Bureau national de gestion des catastrophes.
Le président Lazarus Chakwera, de retour mardi du Qatar, a loué les efforts des volontaire s: "Nous sommes arrivé dans une nation dévastée", a-t-il déploré dans un communiqué. L'état de catastrophe a été déclaré dans la région de Blantyre, capitale économique et épicentre des intempéries.
Dans le township de Chilobwe, proche de Blantyre, les habitants disent être convaincus que des dizaines de corps sont encore là, ensevelis dans la boue tandis que la pluie persiste. Des excavateurs ont été déployés à certains endroits. La veille, familles et secouristes ont fouillé la terre à mains nues.
>> À lire : Cyclone Freddy : anatomie d’un phénomène météo extraordinaire
Plus de 20 000 Malawites sans-abri
Près de 20 000 Malawites ont perdu leur toit avec le retour du cyclone dans la région de Blantyre.
Mayeso Chinthenga, 14 ans, était parti avec d'autres garçons ramasser du bois pour faire du feu quand ils ont "vu des rochers dévaler la montagne". Ils ont couru aussi vite qu'ils pouvaient. Lui et sa famille ont survécu au glissement de terrain. Mais "notre maison est détruite. Nous avons tout perdu", dit-il tristement. Avant d'ajouter : "Certains de nos voisins sont morts sur place".
La famille de l'adolescent est installée depuis lundi dans l'école de Kapeni, dans la région de Blantyre. Il y a beaucoup de femmes et d'enfants avec eux. "Beaucoup de gens sont arrivés ici pour chercher un abri, racontant avoir fui la coulée de boue", explique Florence Chiwale, une enseignante de l'école. "Nous avons décidé de leur ouvrir les salles de classe".
L'hôpital de la région est quant à lui "débordé par l'afflux de blessés", a alerté dans un communiqué Médecins sans frontières, présent sur place. "Le Queen Elizabeth Central Hospital a reçu à lui seul 220 personnes, dont 42 adultes et 43 enfants déclarés morts à leur arrivée".
L'ONG craint notamment un bond des cas de choléra dans le pays en manque de vaccins, qui lutte déjà contre l'épidémie de cette maladie infectieuse la plus meurtrière qu'il a connue.
Près de 59 000 personnes ont été touchées dans le pays et près de 20 000 déplacées, hébergées en urgence dans des écoles ou des églises.
Freddy s'est formé au large de l'Australie début février et sévit dans l'océan Indien depuis 36 jours. Le cyclone tropical John avait, lui, duré 31 jours en 1994. Freddy avait frappé une première fois l'Afrique australe fin février. Après une traversée inédite de plus de 10 000 km d'est en ouest dans l'océan Indien, il avait touché terre à Madagascar avant de frapper le Mozambique. Le bilan était alors de 17 morts.
Se rechargeant en intensité et en humidité au-dessus des mers chaudes, Freddy a ensuite fait demi-tour, revenant s'abattre sur l'Afrique australe deux semaines plus tard. Il a fait 10 morts la semaine dernière en retournant à Madagascar.
Avec AFP
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Cyclone Freddy : le bilan humain s'alourdit au Malawi, MSF craint une résurgence du choléra
Le retour du cyclone Freddy fait plus de 100 morts au Malawi et au Mozambique
France24 - Monde
Sénégal : des milliers de partisans de l'opposition se rassemblent à Dakar
Publié le : 14/03/2023 - 23:18
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Des milliers de partisans de l'opposition sénégalaise se sont rassemblés mardi à Dakar, première étape d'une séquence à risques avec des marches annoncées dans le pays mercredi et le procès prévu jeudi d'un de ses chefs, Ousmane Sonko. Les dossiers judiciaires ouverts contre lui et l'hypothèque qu'ils font peser sur sa candidature à la présidentielle sont sources de crispations, tout comme le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat.
Le cyclone Freddy, à la longévité record et qui a frappé deux fois en Afrique australe, continue à faire des ravages au Malawi, un dernier bilan faisant état mardi d'au moins 190 morts dans ce pays pauvre et enclavé.
En RD Congo, les organisations humanitaires s’inquiètent de l’afflux des déplacés dans le Nord Kivu. MFS et le CICR ont lancé l'alerte par communiqué ce mardi 14 mars. Chaque jour, les habitants de la province fuient toujours plus nombreux les combats et se retrouvent dans des conditions de vie désastreuses. Le Conseil des Nations unies, en visite à Goma le week-end dernier, a appelé au respect du cessez-le-feu et a soutenu les négociations de paix. Mais, les discussions semblent dans l’impasse. Les précisions Aurélie Bazzara-Kibangula
Au Nigeria les anciens billets de 500 et 1000 nairas resteront valides jusqu'à la fin de l'année. Décision de la Banque centrale qui invalide la directive qui imposait de remplacer tous les billets de banque du pays par de nouvelles coupures à partir du 10 février. Notre correspondante Chinwe Ossundu revient sur les conséquences de cette mesure alors que le pays est gravement touché par une pénurie de liquidités.
Enfin on vous emmène à Mouanko au Cameroun, où s'est tenue « Diaspora Kitchen ». Un évènement culinaire organisé dans cette ville côtière marquée par l'histoire de la traite négrière. Objectif des organisateurs : le partage d'expérience entre chefs camerounais et afro-américains pour promouvoir l’art culinaire traditionnel. Reportage de nos correspondants Marcel Amoko et Andre Yakana.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Cyclone Freddy : le bilan humain s'alourdit au Malawi, MSF craint une résurgence du choléra
Publié le : 14/03/2023 - 16:18
FRANCE 24
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Le cyclone Freddy continue de faire des ravages au Malawi. Un dernier bilan fait état, mardi, d'au moins 190 morts et de plusieurs centaines de blessés dans ce pays pauvre et enclavé. L'ONG Médecins sans frontières craint, quant à elle, une "résurgence du choléra" sur place.
Le cyclone Freddy, à la longévité record et qui a frappé deux fois en Afrique australe, continue de faire des ravages au Malawi. Un nouveau bilan fait état, mardi 14 mars, d'au moins "190 morts, 584 blessés et 37 disparus", a annoncé dans un communiqué le Bureau national de gestion des catastrophes.
Un précédent bilan, lundi, dénombrait 99 morts et il pourrait encore s'alourdir à mesure que les recherches, encore en cours, avancent. Le Malawi paie jusqu'ici le plus lourd tribut au retour du cyclone tropical, lequel a suivi une trajectoire en boucle rarement répertoriée par les météorologues.
Après avoir touché terre pour la seconde fois pendant le week-end au Mozambique, tuant au moins 20 personnes, Freddy s'est dirigé, lundi, aux premières heures du jour vers le sud du Malawi voisin. L'état de catastrophe a été déclaré dans la région de Blantyre, capitale économique épicentre de la catastrophe.
Dans le township de Chilobwe, proche de Blantyre, des habitants abasourdis sont resté figés devant les restes des maisons emportées par les coulées de boue. Le vent est retombé mais la pluie continue à s'abattre.
"Nous sommes impuissants et personne n'est là pour nous aider", explique John Witman, 80 ans, trempé malgré un imperméable et un chapeau en laine. Il cherche son gendre, disparu dans l'effondrement de sa maison emportée par la soudaine montée des eaux.
>> Cyclone Freddy : anatomie d’un phénomène météo extraordinaire
Les habitants disent être convaincus que des dizaines de corps sont encore là, ensevelis sous la boue. Des excavateurs ont été déployés à certains endroits. La veille, familles et secouristes ont fouillé la terre à mains nues sous une pluie battante.
Une "couverture vaccinale très faible" dans la zone frappée par le cyclone Freddy
L'hôpital de la région est "débordé par l'afflux de blessés", a alerté dans un communiqué Médecins sans frontières (MSF), présent sur place. "Le Queen Elizabeth Central Hospital a reçu à lui seul 220 personnes, dont 42 adultes et 43 enfants déclarés morts à leur arrivée".
L'ONG craint notamment "une résurgence du choléra". "Nous avons déplacé les centres de traitement du choléra à proximité de l'hôpital pour assurer la sécurité des patients. Notre principale crainte réside dans une nouvelle augmentation des cas de choléra, d'autant plus que la couverture vaccinale à Blantyre est très faible", explique aussi MSF.
« Nous avons déplacé les centres de traitement du #choléra à proximité de l'hôpital pour assurer la sécurité des patients. Notre principale crainte réside dans une nouvelle augmentation des cas de choléra, d'autant plus que la couverture vaccinale à Blantyre est très faible.
March 14, 2023À quelques kilomètres de là, à Chimkwankhunda, Steve Panganani Matera montre un immense champ de boue ruisselant. "Il y avait plein de maisons ici, elles sont toutes parties", dit-il, abrité sous un fragile parapluie.
Sous un ciel lourd, certains tentent de passer les eaux marronnasses qui déferlent depuis le haut des collines. Ils titubent sur des ponts de fortune faits de deux planches jetées entre les éboulis.
Près de 20 000 personnes dans le pays ont été affectées par les intempéries, selon l'ONU.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, s'est dit dans un communiqué "attristé par les pertes en vies humaines".
Un phénomène climatique "très rare"
Freddy avait frappé une première fois l'Afrique australe fin février. Après une traversée inédite de plus de 10 000 km d'est en ouest dans l'océan Indien, il avait touché terre à Madagascar avant de frapper le Mozambique. Le bilan était alors de 17 morts.
Se rechargeant en intensité et en humidité au-dessus des mers chaudes, avec des vents supérieurs à 220 km/h, Freddy a ensuite fait demi-tour, revenant s'abattre sur l'Afrique australe deux semaines plus tard. Il a fait 10 morts la semaine dernière en revenant à Madagascar.
"Il est très rare que ces cyclones s'alimentent encore et encore", souligne Coleen Vogel, experte en climat à l'université sud-africaine du Witwatersrand à Johannesburg, mettant en cause le changement climatique.
Freddy s'est formé au large de l'Australie début février et sévit dans l'océan Indien depuis 36 jours. Le cyclone tropical John avait duré 31 jours en 1994.
Le sud-ouest de l'océan Indien est traversé par des tempêtes tropicales et des cyclones plusieurs fois par an au cours de la saison cyclonique, qui s'étend de novembre à avril.
Avec AFP
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Le retour du cyclone Freddy fait plus de 100 morts au Malawi et au Mozambique
La tempête Ana laisse près de 100 000 personnes sans toit en Afrique australe
BBC
'Not affected by one party or other' - BBC boss denies Tory pressure in Gary Lineker row
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The BBC's director general Tim Davie has said that the corporation's decisions are not influenced by pressure from any political party, when questioned on whether he bowed to pressure from the Conservative party.
Match of the Day's Gary Lineker was stepped back from presenting by the BBC, after tweeting in criticism of the government's immigration plans.
In an interview, Mr Davie was speaking to the BBC's Media Correspondent David Sillito, following a weekend of disrupted programming as many sports pundits and presenters pulled out of programmes in solidarity with Mr Lineker.
France24 - Monde
IA : le robot ChatGPT fait un pas de plus vers l'intelligence humaine
Publié le : 15/03/2023 - 00:58
FRANCE 24
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Une nouvelle version du robot opéré par intelligence artificielle générative ChatGPT dévoilée mardi et déjà adoptée par le moteur de recherche Bing de Microsoft se targue d'être "aussi performante que les humains dans de nombreux contextes professionnels et académiques".
L'entreprise californienne OpenAI, à l'origine du phénomène ChatGPT, a lancé mardi 14 mars GPT-4, une nouvelle version de la technologie d'intelligence artificielle générative qui opère le célèbre chatbot et constitue un pas de plus vers des programmes informatiques aussi "intelligents" que les humains.
Microsoft, qui a investi des milliards de dollars dans la start-up, a annoncé dans la foulée avoir intégré GPT-4 à Bing, son moteur de recherche déjà doté de fonctionnalités de ChatGPT depuis un mois.
"GPT-4 est un grand modèle multimédia, moins doué que les humains dans de nombreux scénarios de la vie réelle, mais aussi performant que les humains dans de nombreux contextes professionnels et académiques", a indiqué OpenAI dans un communiqué.
Enthousiasme et polémiques
ChatGPT suscite beaucoup d'enthousiasme, mais aussi de polémiques, depuis qu'il est en accès libre et utilisé par des millions de personnes dans le monde pour écrire des dissertations, des lignes de code, des scénarios ou encore simplement pour tester ses capacités.
Avec GPT-4, le chatbot va devenir "plus créatif et collaboratif que jamais", promet l'entreprise. Contrairement aux versions précédentes, le nouveau modèle est équipé de la vision : il comprend le texte mais aussi les images, grâce à une autre start-up, Be My Eyes. Il ne génère en revanche que du texte.
Dans l'immédiat, seuls les utilisateurs de ChatGPT Plus, la version payante du chatbot, et le million d'internautes ayant accès au nouveau Bing vont pouvoir tester GPT-4 (sans le traitement d'images pour l'instant).
OpenAI s'est ainsi imposé comme le leader de l'intelligence artificielle (IA) générative avec ses programmes produisant des textes ou, comme DALL-E, des images. Les capacités multimédia de GPT-4 constituent un pas dans la direction de l'intelligence artificielle dite "générale", que le patron de la start-up, Sam Altman, appelle de ses vœux.
Le concept désigne des systèmes d'IA dotés de capacités cognitives humaines, ou "plus intelligents que les humains en général", selon Sam Altman. "Notre mission est d'assurer que l'IA générale bénéficie à toute l'humanité", a-t-il assuré sur le blog de l'entreprise le 24 février.
"Jamais-vu"
Pour l'instant, le modèle manque d'une capacité cruciale : la mémoire. Il a été formé sur des données qui s'arrêtent en septembre 2021 et "n'apprend pas en continu de ses expériences", détaille OpenAI.
Il a en revanche gagné du terrain académique : "il réussit l'examen pour devenir avocat avec un score aussi bon que les meilleurs 10 %. La version précédente, GPT 3.5, était au niveau des 10 % les moins bons", s'est félicitée l'entreprise.
"GPT-4 peut désormais postuler pour étudier à Stanford (une prestigieuse université américaine, NDLR). Sa capacité à raisonner c'est du JAMAIS-VU !", a tweeté Jim Fan, un spécialiste de l'IA passé par Google et OpenAI, et désormais chez Nvidia. Il a admis avoir reçu de moins bons résultats à certains examens que le modèle.
"La puissance de l'algorithme va augmenter, mais ce n'est pas une deuxième révolution", a nuancé Robert Vesoul, PDG de l'entreprise française Illuin Technology. "On n'est pas passé de la Lune à Mars."
"Malgré ses capacités, GPT-4 a des limites similaires aux modèles précédents", a reconnu OpenAI. "Il n'est pas encore totalement fiable (il 'hallucine', invente des choses et fait des erreurs de logique)."
Course à l'IA
L'engouement pour ChatGPT a lancé une course à l'IA générative. En tête, Microsoft et Google ont intégré des outils de création automatisée sur leurs plateformes et logiciels en ligne, pour faciliter la production d'e-mails, de campagnes publicitaires et d'autres documents - non sans couacs et hallucinations des machines.
Morgan Stanley a annoncé mardi qu'elle allait utiliser GPT-4, qui permet "d'avoir toutes les connaissances de la personne la plus qualifiée en gestion de fortune - instantanément", a noté Jeff McMillan, un des dirigeants de la banque.
Le géant des tutoriels Khan Academy et l'application de paiement Stripe vont aussi intégrer des fonctionnalités de GPT-4.
Cette progression rapide de l'IA générative inquiète de nombreuses professions intellectuelles et créatives, qui s'imaginent déjà réduites au rôle de gestion des chatbots pour en tirer les meilleurs textes et images.
Ces technologies ont aussi le potentiel d'être utilisées à des fins néfastes. L'entreprise a annoncé avoir engagé plus de 50 experts pour évaluer les nouveaux dangers qui pourraient émerger, pour la cybersécurité par exemple, en plus des risques déjà connus (génération de conseils dangereux, code informatique défectueux, fausses informations, etc.).
Leurs retours et analyses doivent permettre d'améliorer le modèle. "Nous avons notamment récolté des données supplémentaires pour nous assurer que GPT-4 refuse les requêtes d'utilisateurs sur la fabrication de produits chimiques dangereux", a déclaré OpenAI.
Avec AFP
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COURSE À L'IA
Google vs ChatGPT : la grande faucheuse boursière
La face cachée de l'IA
ChatGPT : Sama, l'entreprise "éthique" derrière les scandales de modération au Kenya
CERVEAU DU CYBERCRIME
L’intelligence artificielle ChatGPT et la démocratisation de la cybercriminalité
France24 - Monde
Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux
Publié le : 14/03/2023 - 10:37
Christophe DANSETTE
Le président de la Réserve fédérale américaine a demandé un rapport d'enquête sur les raisons qui ont conduit à la faillite de la banque SVB et de deux autres établissements aux États-Unis. La brutale hausse des taux directeurs de la Fed pourrait être l'une des causes. De quoi remettre en question la politique monétaire actuelle. La Fed doit décider si elle réhausse à nouveau ses taux la semaine prochaine. Mais ces faillites rebattent les cartes, avec le risque que l'inflation demeure forte.
débâcle bancaire
Faillite de la Silicon Valley Bank : une panique dopée aux réseaux sociaux
Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden
Les autorités américaines mettent la Silicon Valley Bank aux enchères
France24 - Monde
Faillite de la Silicon Valley Bank : une panique dopée aux réseaux sociaux
Publié le : 13/03/2023 - 16:59
Sébastian SEIBT
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La chute ultra-rapide de la Silicon Valley Bank, vendredi, et la réaction tout aussi rapide des autorités pour limiter la casse ce week-end montre à quel point la vitesse d'échange et de transmission des informations a modifié le monde bancaire, notamment dans la Tech. Éclairage sur une crise virale, aux racines plus profondes que quelques tweets, mais qui s’est propagée à la vitesse du clic.
"Pour les start-up, tous les chemins mènent à la Silicon Valley Bank", assurait un entrepreneur américain au Wall Street Journal. Depuis vendredi 10 mars et le retentissant effondrement de cette banque californienne, les chemins semblent dorénavant mener droit dans le mur. De quoi jeter une ombre des plus menaçantes sur le poumon américain de la nouvelle économie.
Mais les autorités de régulation - la Réserve fédérale, le département du Trésor et l'Agence de garantie des dépôts (FDIC) - ont décidé de voler au secours des déposants. Ils ont annoncé, dimanche 12 mars, une garantie fédérale pour les quelque 175 milliards de dollars gardés dans les coffres de la Silicon Valley Bank pour le compte de milliers de start-up et d’investisseurs.
Un tweet et ça repart
À peine cette annonce faite, pour le plus grand soulagement du petit monde de la high-tech américaine, qu’une autre banque de la Silicon Valley, la Signature Bank, mettait à son tour la clef sous la porte. Nouvelle angoisse parmi les investisseurs et les chefs d’entreprise et… nouvelle réaction des autorités qui, le même jour, ont étendu leur garantie aux comptes bancaires de la Signature Bank.
En 48 heures, la finance américaine a connu une succession de retournements de situation sans précédent. Un TGV émotionnel pour banquiers et boursicoteurs qui rappellent les heures les plus sombres du début de la crise de 2008.
Mais à un rythme encore plus effréné. La réaction éclair des régulateurs semblent pour l’instant avoir réussi à limiter l’onde de choc économique, mais toute la séquence entrera dans les annales comme “le premier bank run [panique boursière] de l’ère des réseaux sociaux”, ont affirmé plusieurs médias à l’instar du site Fortune.
Pour certains observateurs, cette débâcle bancaire aurait été en partie déclenchée par un tweet mis en ligne le 23 février. “C’est fou de se dire que toute cette histoire est potentiellement due au tweet de Byrne Hobart au sujet de sa newsletter”, a affirmé Evan Amstrong, un rédacteur pour le site économique Napkin Math.
Byrne Hobart, un blogueur très influent dans la Silicon Valley et dont la newsletter est suivie par la plupart des investisseurs de la Tech, avait affirmé, fin février, que la Silicon Valley Bank avait été “techniquement insolvable au dernier trimestre”.
Ce qui se serait produit, d’après les tenants de la théorie du tweet fatidique d’un oiseau de malheur, est qu’à partir de ce message “tout le microcosme de la Silicon Valley a commencé à regarder de très très près les actualités autour de cette banque”, souligne Fortune.
Lorsque la SVB a dévoilé, mercredi 8 mars, avoir perdu deux milliards de dollars et qu’elle cherchait à lever des fonds pour renforcer sa santé financière, des investisseurs à l’affût ont commencé à voir rouge. “Des grands noms du secteur comme Sam Altman [président de Y Combinator, le plus important incubateur de start-up aux États-Unis, NDLR] et Peter Thiel ont tiré la sonnette d’alarme”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France.
Tout n’est pas de la faute des réseaux sociaux
Viralité des réseaux sociaux oblige, cette mise en garde s’est ensuite répandue comme une traînée de poudre sur Twitter et d’autres services similaires. En entreprise, les appels à retirer les fonds de la SVB “se sont multipliés sur Slack [service de messagerie interne] rapporte le Wall Street Journal. J’ai toujours dit que Slack était dangereux et incontrôlable, et maintenant ont voit le résultat : cette messagerie a contribué à l’effondrement d’une grande banque !”, affirme Kevin Drum, un journaliste réputé pour son blog à l’intersection entre politique et économie.
“Il ne fait nul doute que les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont été un formidable accélérateur de la crise à la SVB”, reconnaît Alexandre Baradez. Pas seulement pour nourrir la panique à la vitesse du tweet.
La technologie a aussi rendu la course aux retraits bancaires beaucoup plus rapide. La décision de fermer son compte peut se faire depuis une application ou grâce à un mail en quelques heures. C’est d’autant plus vrai avec une banque comme la SVB, dont la plupart des clients sont ultra-connectés, rappelle le New York Times.
Rien à voir avec l’époque de “la crise des subprimes en 2008, quand les bank runs étaient d’une autre nature : les gens se déplaçaient aux guichets et le tout pouvait prendre plusieurs jours, laissant aux autorités un peu de temps pour réagir”, rappelle Alexandre Baradez.
Mais pour lui, il ne faut pas non plus tout mettre sur le dos des réseaux sociaux. “Le sort de SVB était scellé de toute façon. La valeur de cette banque avait déjà beaucoup baissé l’an dernier. Les réseaux sociaux ont simplement permis de planter le dernier clou dans le cercueil”, soutient Alexandre Baradez.
Les problèmes de la Silicon Valley Bank tiennent moins à la panique des clients qu’à “une mauvaise gestion du risque, avec trop d’argent placé dans des actifs dont la valeur a baissé ces derniers mois”, souligne-t-il.
Risque de contagion maîtrisé ?
La déroute de la SVB illustre la face obscure de la force des réseaux sociaux pour les marchés financiers. Depuis 2020, “ils avaient contribué à l’exubérance des Bourses et notamment de certains modes", rappelle Alexandre Baradez. Ces réseaux avaient notamment amplifié le soutien à des sociétés cotées de seconde ou troisième zone, telle que GameStop. Maintenant que la situation boursière se tend, ils jouent le même rôle amplificateur.
Reste à savoir si l’action des autorités va réussir à tuer dans l’œuf ce début de crise bancaire. Le président américain, Joe Biden, s’est voulu optimiste, lundi, en assurant que le système bancaire américain dans son ensemble “était solide” et que le risque de contagion était contrôlé.
En effet, la débâcle express de la Silicon Valley Bank a démontré la nécessité pour les autorités de réagir bien plus vite aux débuts de paniques boursières à l’ère des réseaux sociaux. “Et on peut dire que, cette fois-ci, les régulateurs ont au moins démontré qu’ils avaient conscience de cette vitesse de propagation”, note l’analyste financier.
Mais l’ouverture de la Bourse américaine, lundi, suggère que cette réponse rapide n’aura pas suffi pour tout le monde. Plusieurs autres banques régionales américaines ont connu un début de séance catastrophique avec des chutes en Bourse qui ont dépassé plus de 70 % pour certaines d’entre elles
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Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden
La chronique de l’éco
Les autorités américaines au secours des clients de la banque SVB
DESCENTE AUX ENFERS
Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos
France24 - Monde
Ligue des champions : d'un quintuplé, Haaland envoie Manchester City en quarts de finale
Publié le : 14/03/2023 - 22:50
Romain HOUEIX
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Erling Haaland a signé une démonstration face au RB Leipzig pour qualifier Manchester City en quarts de finale de la Ligue des champions (7-0, score cumulé 8-1) en inscrivant cinq buts. Il devient le troisième joueur de l'historie à réaliser cette performance en C1.
Invisible au match aller, Erling Haaland a répondu à ses détracteurs de la plus belle des manières. Le Norvégien a inscrit un quintuplé en soixante minutes face au RB Leipzig pour assurer une place en quarts de finale de Ligue des champions (7-0, score cumulé 8-1). Gündogan et De Bruyne ont inscrit les deux buts restants.
Le RB Leipzig s'était pourtant déplacer à Manchester avec les meilleures intentions du monde et tente d'instaurer un pressing intense dans la moitié de terrain mancunienne. Mais la machine City se met vite en marche : De Bryune centre pour Gundogan au second poteau. Ce dernier enlève trop sa reprise en demi-volée qui s'envole dans les tribunes de l'Etihad stadium (3e).
Des décisions arbitrales litigieuses et Haaland
Erling Haaland se montre rapidement. Un long ballon de Nathan Aké vers le Norvégien qui passe entre Josko Gvardiol et Willi Orban. Mais il perd son premier duel face à Blaswich (10e). Grealish emmène une belle combinaison avec Nathan Aké puis le Norvégien tente sa chance (16e).
La situation se débloque finalement sur un penalty plus que litigieux. La VAR signale une main de Henrichs pour avoir effleuré une tête d'Akandji dans son dos. Erling Haaland ne se fait pas prier pour marquer dans le petit filet droit alors que Blaswich avait plongé du bon côté (22e, 1-0). Son deuxième but dans la foulée est cependant beaucoup moins litigieux : sur un dégagement du gardien du RB Leipzif, Kevin De Bruyne presse et récupère. Sa frappe termine sur la transversale mais Erling Haaland a suivi et finit de près de la tête (22e, 2-0).
En revanche, s'ensuit une décision arbitrale à nouveau très litigieuse contre le RB Leipzig. Alors que le club allemand connaît son premier temps fort, Ederson effectue une sortie plus qu'hasardeuse hors de sa surface et fauche Timo Werner. Le ralenti laisse à penser que le Brésilien aurait du être sanctionné mais, comble du comble, c'est l'attaquant qui écope d'un carton jaune pour protestation (34e).
Le club de Red Bull accuse le coup et Manchester City enfonce le clou. Sur le corner de Jack Grealish, Ruben Dias voit sa tête repoussée par le poteau gauche de Janis Blaswich. Erling Haaland finit en renard des surfaces (45e+2).
5 - Erling Haaland est le 3e joueur à marquer 5 buts dans un match de Ligue des Champions après Luiz Adriano en octobre 2014 (avec le Shakhtar Donetsk contre le BATE Borisov) et Lionel Messi en mars 2012 (avec Barcelone contre le Bayer Leverkusen). Jardin. pic.twitter.com/MHSFvmhPcv
March 14, 2023La deuxième mi-temps n'est qu'une longue souffrance pour les Allemands : Gündogan nettoie la lucarne du gauche (49e) tandis que Haaland marque deux buts supplémentaires (53e, 58e). Son entraîneur Pep Guardiola s'offre même le luxe de le sortir alors que son joueur aurait pu améliorer les records d'Adriano et Messi, seuls autres joueurs à avoir inscrit un quintuplé en Ligue des champions.
La fin du match est anecdotique, malgré un but de De Bruyne en fin de match (90e+1, 7-0). L'Europe est prévenue. Erling Haalanb est en mission pour rapporter à Manchester City la première Ligue des champions de son histoire.
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COMPTE-RENDU
Ligue des champions : l'AC Milan tient face à Tottenham et revient en quarts de finale 10 ans après
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : le Bayern Munich annihile les rêves d'exploit de Mbappé et du PSG
EN DIRECT
Ligue des champions : le PSG éliminé dès les huitièmes de finale par le Bayern Munich
France24 - Monde
Ligue des champions : l'Inter Milan tient le nul contre Porto et file en quarts
Publié le : 14/03/2023 - 23:20
FRANCE 24
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L'Inter Milan s'est qualifié mardi pour les quarts de finale de la Ligue des champions avec un match nul (0-0) sur la pelouse du FC Porto en huitième de finale retour. Suffisant au regard de sa victoire au match (1-0).
Et de deux clubs de milan en quart de finale ! L'Inter a rejoint l'AC Milan parmi les 8 meilleures équipes de la Ligue des champions en décrochant mardi 14 mars un match nul (0-0) sur la pelouse du FC Porto en huitième de finale retour.
À domicile, les Dragons n'ont pas réussi à effacer la défaite 1-0 subie à l'aller en Italie, malgré trois occasions franches dans le temps additionnel, annihilées par Denzel Dumfries, André Onana et sa barre transversale.
Les Nerazzurri sont passés dans un trou de souris mais cela suffit à leur bonheur, eux qui n'avaient plus accédé aux quarts de finale de Ligue des champions depuis 2011.
Ils rejoignent dans le top-8 l'AC Milan, le Bayern Munich, Benfica et Chelsea.
Les deux derniers billets seront distribués mercredi. Les Espagnols du Real Madrid, vainqueurs 5-2 à Liverpool, et les Italiens de Naples, dominateurs à Francfort (2-0), ont tué une partie du suspense lors du match aller.
Avec AFP
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OpenAI announces ChatGPT successor GPT-4
OpenAI has released GPT-4, the latest version of its hugely popular artificial intelligence chatbot ChatGPT.
The new model can respond to images - providing recipe suggestions from photos of ingredients, for example, as well as writing captions and descriptions.
It can also process up to 25,000 words, about eight times as many as ChatGPT.
Millions of people have used ChatGPT since it launched in November 2022.
Popular requests for it include writing songs, poems, marketing copy, computer code, and helping with homework - although teachers say students shouldn't use it.
ChatGPT answers questions using natural human-like language, and it can also mimic other writing styles such as songwriters and authors, using the internet as it was in 2021 as its knowledge database.
There are concerns that it could one day take over many jobs currently done by humans.
OpenAI said it had spent six months on safety features for GPT-4, and had trained it on human feedback. However it warned that it may still be prone to sharing disinformation.
GPT-4 will initially be available to ChatGPT Plus subscribers, who pay $20 per month for premium access to the service.
It's already powering Microsoft's Bing search engine platform. The tech giant has invested $10b into OpenAI.
In a live demo it generated an answer to a complicated tax query - although there was no way to verify its answer.
GPT-4, like ChatGPT, is a type of generative artificial intelligence. Generative AI uses algorithms and predictive text to create new content based on prompts.
GPT-4 has "more advanced reasoning skills" than ChatGPT, OpenAI said. The model can, for example, find available meeting times for three schedules.
OpenAI also announced new partnerships with language learning app Duolingo and Be My Eyes, an application for the visually impaired, to create AI Chatbots which can assist their users using natural language.
However, like its predecessors, OpenAI has warned that GPT-4 is still not fully reliable and may "hallucinate" - a phenomenon where AI invents facts or makes reasoning errors.
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Mondial-2026 : la Fifa tranche sur le format de sa Coupe du monde à 48 équipes
Publié le : 14/03/2023 - 18:55
FRANCE 24
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Le Conseil de la Fifa a fait son choix pour le Mondial-2026, première Coupe du monde de football à 48 équipes : la phase de groupes se disputera en douze poules de quatre équipes, suivies de seizièmes de finale.
La Coupe du monde 2026 sera longue... Alors que pour la première fois de l'histoire, le mondial de football se disputera à 48 équipes, le Conseil de la Fifa a finalement fait son choix mardi 14 mars : elle commencera par une phase de douze groupes de quatre sélections.
Cette décision, qui "limite le risque de collusion et garantit à toutes les équipes de jouer au moins trois matches", fera bondir le nombre de rencontres du tournoi le plus populaire au monde de 64 à 104, dès l'édition partagée entre États-Unis, Mexique et Canada.
Huit meilleurs troisièmes qualifiés
Les deux premiers de chaque groupe ainsi que "les huit meilleurs troisièmes" accèderont aux seizièmes de finale, détaille la Fifa dans un communiqué, allongeant donc d'une étape la phase à élimination directe : les futurs champions et vice-champions du monde disputeront huit rencontres, contre sept aujourd'hui.
Entériné en 2017, le passage de la Coupe du monde masculine de football de 32 à 48 équipes à partir de 2026 oblige à revoir le format, qui prévoyait depuis 1998 une phase de poules avec huit groupes de quatre équipes, les deux premiers décrochant leur ticket pour les huitièmes de finale.
Comment préserver le spectacle sans faire exploser la taille globale du tournoi, au-delà de ses 64 matches actuels ? La Fifa avait initialement envisagé 16 groupes de trois équipes, les deux premiers de chaque groupe se qualifiant pour les seizièmes de finale, ce qui donnait 80 rencontres au total.
Mais cette formule, inhabituelle dans le football où les poules de quatre sont la règle à l'Euro ou en Ligue des champions, posait une difficulté : les risques d'arrangement entre équipes avant le troisième match, qui avaient conduit la Fifa à envisager la tenue de prolongations voire d'une séance de tirs au but dès la fin du temps réglementaire pour éviter les matches nuls.
La réflexion de l'instance du football a basculé avec le Mondial-2022 au Qatar et l'issue haletante de sa phase de poules, en particulier dans le groupe E (Allemagne-Espagne-Japon-Costa Rica), où chaque équipe a été virtuellement qualifiée lors des 90 dernières minutes.
Avec AFP
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Royaume-Uni : la BBC réintègre Gary Lineker après le tollé provoqué par sa suspension
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Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l'effroyable trahison" de Biden
Publié le : 14/03/2023 - 15:05Modifié le : 14/03/2023 - 15:26
Le gouvernement américain a approuvé lundi 14 mars un grand projet pétrolier en Alaska, le projet Willow du géant américain ConocoPhillips, déclenchant la colère des défenseurs de l'environnement aux Etats-Unis, qui avaient lancé une vaste campagne pour alerter sur ses conséquences néfastes pour le climat.
France24 - Monde
L'administration Biden approuve un projet pétrolier controversé dans l'Alaska
Publié le : 14/03/2023 - 12:45Modifié le : 14/03/2023 - 14:28
Le gouvernement américain a approuvé lundi 13 mars un grand projet pétrolier en Alaska, le projet Willow du géant américain ConocoPhillips, déclenchant la colère des défenseurs de l'environnement aux Etats-Unis, qui avaient lancé une vaste campagne pour alerter sur ses conséquences néfastes pour le climat.
BBC
Brian May knighted by King at Buckingham Palace
Less than a year after the late Queen appeared on screen tapping out the beat of We Will Rock You over tea with Paddington Bear, the man who wrote the song - and whose band shared her moniker - has attended Buckingham Palace to receive a knighthood.
Guitarist Brian May was given the honour on Tuesday for services to music and charity, with pictures showing him chatting with King Charles and posing with his medallion after the ceremony.
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From June 2022: The Queen meets Paddington Bear for Party at the Palace
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Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France
Publié le : 14/03/2023 - 10:12Modifié le : 15/03/2023 - 01:21
Cyrielle CABOT
Lundi 13 mars, le bureau des recherches géologiques et minières, le BRGM, a tiré la sonnette d'alarme. La situation des nappes phréatiques en France est "dégradée". Au 1er mars, 80 % d'entre elles étaient à des niveaux "modérément bas à très bas". En cause, une sécheresse exceptionnelle et de longs mois marqués par l'absence de pluie. La crainte d'un nouvel été marqué par des restrictions pose la question de la répartition des usages. Les précisions de Cyrielle Cabot, journaliste à France 24.
BBC
Christine McGuinness: I was sexually abused, like so many autistic women
Model and TV personality Christine McGuinness speaks to the BBC about her adult autism diagnosis and her experience with sexual abuse.
Christine McGuinness got her autism diagnosis in 2021, at the age of 33.
For her, it explained a lot. As a teenager in Liverpool, she struggled to keep her focus at school, and got into trouble throwing chairs. She left at 14 without any qualifications. "I was a very confused, mixed-up little teenager not really knowing where I fitted in," she says.
From childhood, sensory issues meant she only ate beige foods. In her teens, this led to an eating disorder that caused her periods to stop.
And she's hypersensitive to sound and smell, which can make being in busy or noisy places difficult.
"I always just want to wear ear defenders," Christine - the former partner of TV presenter Paddy McGuinness - says about being triggered by certain noises in a room, like the ticking of a clock.
But one of the most difficult aspects of Christine's life came when she was younger. She was sexually abused from age nine to 11. She was then raped at 14.
The experience was so traumatic, she prayed every night that she wouldn't wake up the next morning. "Just because it was so awful," she says, "it was just awful."
A large number of autistic women and girls report experiences of sexual assault, says Dr Sarah Lister Brook, clinical director at the National Autistic Society. This can take the form of coercive, physical or sexual abuse. "This is a serious and deeply concerning issue," Dr Brook adds.
One 2022 study, an online survey that spoke to 225 people, suggests that nearly nine in 10 autistic women have been victims of "sexual violence". The researchers add: "Two thirds of the victims were very young when they were first assaulted."
'It's exhausting'
Autism is not defined as an illness or a disease, according to the NHS. Instead, an autistic person's brain works differently than other people.
And it's a spectrum, meaning every autistic person is different. Some common characteristics might include finding it hard to communicate and interact with others, getting anxious about unfamiliar situations or doing the same thing repeatedly.
Women and girls might be overlooked from getting an autism diagnosis because of the historical perception that autism mostly affects men and boys, or because they're adept at "masking" or camouflaging their autistic traits.
For Christine, "masking" can mean practising conversations before she has them or mimicking other people in a room, just so she can fit in. "It's exhausting," she says.
One reason why autistic women might be more at risk of sexual abuse is because they're often left out of friendship groups when they're growing up, says Rosie Creer the clinical director of Respond, an abuse support charity for autistic people and people with learning disabilities. This can, instead, make them more exposed to exploitative relationships.
Christine McGuinness: Unmasking My Autism
There are many women in the UK, just like Christine, who have been dealing with undiagnosed autism for decades, and now Christine is looking for answers.
Watch on Wednesday 15 March, 21:00 GMT on BBC One and on BBC iPlayer.
Christine says she always found it difficult starting and maintaining friendships. "There've been times in my life where I desperately wanted a friend," she says.
Other risk factors for autistic women and girls can include communication issues between autistic people and people who aren't autistic, feeling the need to please others, and a lack of accessible education about sex and consent, adds Rosie Creer.
'This is kind of normal'
Like Christine, Sarah Douglas was diagnosed as autistic when she was an adult. And she says she was raped as a teenager.
This led to decades of panic attacks, eating disorders and even self-harm. "I was a mess, basically," she says.
Sarah, a postgraduate student in Bristol who has co-authored a book about the experiences of autistic people, says autistic women like her often "develop people-pleasing and masking behaviours" so they're not noticed as being different.
"I was kind of primed to be passive," she says.
Sarah also says she received no sex education when she was growing up - and she says her background didn't prepare her to notice "red flags" in potential abusers.
"My story is not unusual, that's the really appalling thing," she says. "For a lot of autistic people, this is kind of normal."
Sarah clarifies that it's not a person's autism that causes them to be assaulted or raped.
"It's always the choice of the perpetrator," she says. "It's not the autistic person's fault."
Christine adds that although the discussion about sexual assault among autistic women and girls is "frightening," it's a "very important one".
"For parents and carers to be more aware is a positive thing. I don't want it to scare or upset anybody, I just want people to be more aware that this is quite common, unfortunately."
Dr James Cusack, CEO of autism research and campaigning charity Autistica, agrees that awareness of this issue can lead to autistic women and girls, "feeling more empowered to have the confidence to advocate for themselves".
'Whole me now'
After leaving school, Christine was encouraged by her mum to enter beauty pageants, going on to win Miss Liverpool in 2007. She met future husband, Paddy McGuinness, when she was 19 - and remained in a relationship with him until their separation last year.
In the documentary, she says she felt more able to leave the relationship after getting her autism diagnosis, adding, "I stayed in a place where I was probably unhappy because it was safe and I don't like change."
Christine says she has experienced many positives since getting her autism diagnosis.
"It's helped me understand myself a lot more. I'm trying to not be so hard on myself."
Christine says her autism diagnosis has helped her relate more to her three children, who are also autistic. For example, she can understand why her children are sometimes not very social, and she works with staff at their school to better accommodate their needs.
She says her children are now enjoying school and communicating well, describing them as, "happy, gorgeous little children".
Sarah says her autism diagnosis also helped her make positive changes to her life.
"I'm still me, but I'm a much more whole me now. And it's a really good place to be."
'A little more help'
More than 125,000 people - including women and girls - are currently waiting for an autism diagnosis, according to NHS figures.
Dr Brook says such long waits can be "traumatic" and, for many, it will mean struggling without support or eventually reaching "crisis point". And she argues there should be more tailored support, via training for the police, the Crown Prosecution Service (CPS) and counselling services, when autistic women and girls report sexual assault.
A Government spokesperson said it is "committed to reducing delays and improving access to support" and recognises "sexual offences can have a devastating impact on victims" including people with a disability. They add that they're investing to ensure patients are seen more quickly and to fund for victim support.
Meanwhile, a CPS spokesperson says prosecutors receive "specific training on supporting neurodiverse individuals" and are "focused on ensuring victims get the consistent and compassionate service they deserve".
While Christine says she's now pleased with her life as a mother, autism advocate and TV personality, she sometimes wonders if her life might have taken a different course if she'd been diagnosed earlier.
"For little Christine, I wish she'd had a little bit more help," she says.
Information and support about autism and sexual abuse can be found via the BBC Action Line.
Watch Christine McGuinness: Unmasking My Autism on Wednesday 15 March, 21:00 GMT on BBC One and on BBC iPlayer.
BBC images courtesy: Optomen / Duncan Stingemore / Imogen Mayow
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Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde
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Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09
The green paths
Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.
Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.
Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.
"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".
Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.
“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".
En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".
En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.
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Maharashtra: The Indian onion crisis making farmers cry
Farmers in the western Indian state of Maharashtra have set out on a 200km (124-mile) march to Mumbai, demanding higher prices for onions. The protests have prompted the authorities to announce some financial relief for onion growers. But farmers have rejected the proposal - and said they would continue their protest. BBC Marathi's Anagha Pathak reports.
At Namdev Thakare's vast family farm in Nashik district, rows and rows of onions lie rotting.
The farmer says he doesn't want to spend money to hire labourers to harvest the onions and take them to market because he can't recover the costs.
He is among thousands of farmers in Maharashtra who are protesting after onion prices suddenly crashed over the past few weeks. One of them burned his crop in desperation after sending an invitation to the state's chief minister; others have posted parcels of onions to Prime Minister Narendra Modi in a bid to draw attention.
This is something that occurs almost every other year.
At around 24 million tonnes annually, India is the world's second-largest producer of onions, behind China. Maharashtra accounts for more than half of this. About 10-15% of the countrywide produce is exported to other countries.
Onion prices in India are highly volatile. The vegetable is a staple part of the cuisine in most Indian states and its perishability means it can't be stored for too long.
Onions can also be notoriously political - while a glut in supply can make prices fall, plunging thousands of farmers into crisis, a shortage can send prices soaring, sparking consumer anger that has even brought down governments in the past.
Officials say that a major reason for the latest crash in Maharashtra was that demand from the populous northern states was dropping as the states of "Uttar Pradesh, Bihar, Rajasthan are also harvesting onions".
Shrikant Kuwalekar, a farm expert, says that unexpected weather changes are also having an effect on production and hence prices.
Onions are cultivated during two seasons in India - monsoon and winter. The monsoon crop is usually harvested between late December and early January. These onions have a low shelf life and must reach markets quickly. The winter crop, harvested from mid-March, can be stored for a longer time.
"Last year, there was heavy rainfall in the months of July-August, so farmers delayed their cultivation. This has led to a huge surplus of the onion crop in March, which would otherwise have hit the market in December-January," Mr Kuwalekar says, adding that things will get worse when the winter harvest also reaches the market in a few weeks.
Farmers in Nashik say they are only getting around 200-400 rupees ($2.43-$4.85; £2-£4) per 100kg of onions in the wholesale market.
Ajit Navale, a farmer leader from Maharashtra, explains the economics of onion farming.
Onion prices, he says, need to stay above 1,200 rupees per 100 kg if the farmer is to make at least 400 rupees of profit.
While wholesale prices are low, retail prices haven't been affected much. Mr Navale says that only middlemen and traders benefit from the supply glut.
"They buy onions from farmers at a very cheap rate and sell them in cities for higher prices. Ultimately, both farmers and consumers are affected," he says, adding that it's "unfortunate" that the government isn't intervening.
It's a complaint shared by others. Mr Kuwalekar points out that even though demand for onions is steady, India doesn't have a proper policy to regulate prices. When prices rise, the government often bans exports, fearing protests at home.
"Sometimes we even have to back out of supply commitments to other countries, which makes us lose our credibility," he says.
Farmers who eke out a living from one crop season to another say that these policy decisions don't mean much to them.
"I was supposed to arrange my daughter's wedding this year and also construct a house. That's unlikely now. My creditors are demanding money," says Dagu Khote, who borrowed money to plant onions.
"I will now look for work as a daily wage labourer until the monsoon starts," he says.
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France24 - Monde
Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école
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Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50
Unicef
Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.
“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.
Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.
Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.
C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.
Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique
Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.
Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.
L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.
Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/
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I can't say anything at the moment, I'm sorry - Gary Lineker
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Gary Lineker has told reporters he cannot say anything "at the moment" about the ongoing row over a tweet he sent about government migrant policy.
He was speaking to press outside his house after several sports staff walked out in solidarity with him.
Multiple BBC sport programmes were changed or cancelled over the weekend after Lineker was told to step back from Match of the Day until an agreement on his social media use was reached.
BBC live football coverage hit by staff boycott
France24 - Monde
L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises
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Publié le : 05/09/2022 - 11:10
Banque mondiale
Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.
Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.
Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.
La flambée des prix
L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.
« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.
Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.
S'attaquer aux causes profondes
La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.
Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.
Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.
La Grande muraille verte
Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.
La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.
Des résultats tangibles
« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.
En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.
« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.
Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.
Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.
Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.
Un avenir vert
À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.
« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa
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Turkey earthquake: UK team to assess building damage
Structural and civil engineers from the UK have travelled to Turkey to help to investigate the damage caused by last month's powerful earthquake.
They are collecting geological data and carrying out detailed assessments of why so many buildings collapsed.
Work with their Turkish colleagues has revealed examples of poor construction, including large pebbles mixed in concrete, which weakens its strength.
But the sheer power of the quake also caused some of the devastation.
The ground movement was so great in some areas that it exceeded what buildings had been designed to withstand.
Turkey is also carrying out its own extensive investigations into the quake.
The research is being carried out by the Earthquake Engineering Field Investigation Team (EEFIT).
The group includes experts from industry as well as leading academics and has carried out assessments of major earthquakes over the last three decades.
They will combine their findings with research being carried out by Turkish teams and other structural engineers with the aim of learning lessons from the earthquake and finding ways to improve the construction of buildings to make them more resilient.
"It's important to get the full picture rather than just looking at a snapshot of a single asset or a single building," explains Professor Emily So, director of the Cambridge University Centre for Risk in the Built Environment, who is co-leader of the investigation.
"The successes of the buildings that are still intact and perform perfectly well are as important as the neighbouring buildings that have collapsed.
"And actually having that distribution, having that overview, is really key to what we can learn from this earthquake."
The Magnitude 7.8 earthquake struck on 6 February in southern Turkey close to the Syrian border and was followed by powerful aftershocks.
More than 50,000 people lost their lives in the region as buildings collapsed.
In the wake of the devastation, there has been scrutiny of building regulations and construction practices in Turkey. Now the EEFIT team is carrying out technical evaluations of the performance of buildings in the area.
Structural engineers from Turkey, who are working with the team, have already found some problems.
Samples of concrete taken from a collapsed building in Adiyaman have revealed that it contains 6cm-long stones. They have come from a nearby river and have been used to bulk out the concrete.
"That has some serious implications on the strength of the concrete," says Prof So.
And steel bars inside the concrete, which should reinforce it, have been found to be smooth instead of ridged.
This means the concrete doesn't cling to them, again weakening the structure.
In Turkey, many older buildings collapsed during the quake, but some modern ones also failed.
New building codes were brought in after a major earthquake in Iznit in 1999, and Prof So says newer buildings should have fared better.
"I think it's really important that we recognise those and actually do the testing, to find out why these new buildings, which would have been built to code, have failed in such a way," she told BBC News.
The EEFIT team is also analysing the nature of the quake.
Dr Yasemin Didem Aktas, co-leader of the expedition, from UCL in London, said that the earthquake was extremely powerful.
"Even the aftershocks were as large in magnitude as a decent-sized earthquake," she said.
The quake also caused major ground shifts.
"In an earthquake, the ground shakes in a horizontal and vertical fashion. Often the vertical component is much lower and negligible compared to the horizontal movement. However, this event recorded very high vertical accelerations as well."
Some areas saw a process called liquefaction. It turns the solid ground into a heavy fluid - like very wet sand - a tell-tale sign of this is a building that has toppled over or has sunk.
"I think the characteristics of the events also played a very important role in the devastation that we are seeing," Dr Aktas added.
But buildings can be designed to be earthquake resilient.
Ziggy Lubkowski, who leads the seismic team at design and engineering company Arup, which has sent engineers to Turkey for the investigation, said: "What we try and do when we design buildings is to prevent life loss.
"The basic design principle is to allow some form of damage within the building. That damage absorbs the energy of the earthquake, and ensures that the building still stays upright, but doesn't collapse."
Components such as dampers, which act like shock absorbers as the building sways to and fro, and rubber bearings, which are fitted underneath a building and absorb the energy of a quake, can be added.
But all of this costs money.
"Those increases, in terms of the structural cost of the building, may be in the order of 10 to 15%, depending on the nature of the building," Ziggy Lubkowski says.
"But actually, if you think about it, the fit-out costs of a building often outweigh the structural costs of a building. So at the end of the day, the additional structural costs are not that much more."
The United Nations has estimated that the cost of clearing and rebuilding in the earthquake in Turkey could exceed $100 billion.
The EEFIT team says the findings, which will be published in the coming weeks, could help in setting new building codes to stop the devastation caused by this earthquake from happening again,
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France24 - Monde
Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique
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Publié le : 25/07/2022 - 13:17
JICA
Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.
Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.
Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.
« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.
En prélude à la TICAD8
Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.
La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».
La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.
« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.
Une nouvelle approche du développement
Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.
Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».
Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.
La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation
La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.
Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.
« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »
La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »
Répondre aux défis par l'appropriation des solutions
L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.
Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».
Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »
Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.
Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».
Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.
Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).
TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement
Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.
« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »
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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html
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Is there a better way to insulate our draughty homes?
It has insulated components on rovers sent to Mars, extracted toxic contaminants from water, some even speculate that the US military has put it inside nuclear warheads.
But it could be just the thing for your bay windows.
Aerogel is often described as the most effective insulating material known to science.
While aerogel strips or panels have been used in buildings for decades, this type of insulation remains a little-known and rather expensive option for those aiming to reduce heat loss from their homes.
Given that British houses are generally pretty poorly insulated, yet we live in an age when energy efficiency is paramount, could aerogel be about to find a bigger niche in the construction and retrofit industries?
In the late 1920s or early 1930s - no-one is quite sure - two chemical engineers in the US came up with a way of removing liquid from a silica gel substance while leaving behind an ultralight, highly porous structure that one of the engineers, Steven Kistler, christened aerogel.
Imagine a foam but an extraordinarily low-density foam riddled with microscopic pores - some aerogels are around 99% air. Nicknames for aerogel include "frozen smoke" and in pictures it can look like an ethereal half-gas, half-solid slice of matter.
But the intricate structure and large volume of air inside it mean that aerogel is an amazingly good insulator. It has found its way into a surprising variety of buildings.
Aerogel insulation has been used in the roof of a former church in Belfast called The Duncairn, now an arts centre, as well as a façade for a building on Pimlico Road in London, and the ceiling of a banker's residence overlooking Lake Geneva in Switzerland.
"You could have the whole house done in aerogel, we have done it," says Liam Brown, managing director of Enviroform, a Northern Ireland-based company that supplied the insulation for these projects.
Enviroform's products use aerogel insulation made by Aspen Aerogels in the US. According to Aspen Aerogels' website, the material combines silica aerogel with a reinforcing fibre in a blanket-like composite.
Aspen Aerogels did not respond to a BBC request for comment.
Where space is at a premium, a 10mm layer of this aerogel insulation fixed to a property's walls could reduce heat loss through those walls by two thirds, says Mr Brown.
The cost of 10mm thick aerogel insulation in the UK is around £50 per sq m, Mr Brown notes, which makes it roughly five times as expensive as the equivalent 30mm rigid board insulation. The aerogel option is thinner and more flexible, though.
For many people, Mr Brown says, aerogel is best suited to features of a building that threaten to act as thermal bridges - points where heat will easily escape, such as the heat-conducting metal posts around a window unit, aluminium door or window frames, or steel beams, for example.
It might also be useful for insulating floors where digging up or disturbing an existing floor would be too disruptive.
"We can go in with a 10mm or 20mm panel, insulate the floor, and walk out again," says Mr Brown.
Aerogel is a "fascinating" material, says Jonathan Bloor at the University of Plymouth, who has studied aerogel for water decontamination applications.
It works so well as an insulator because heat finds it difficult to move across all the air pockets in aerogel that block its path. The heat must instead take a labyrinthine route through the minimal solid structure of the material, says Dr Bloor.
"It's not a direct line, it's kind of weaving its way through," he explains.
Since aerogel insulation can, in principle, whack up the energy efficiency of buildings without the need to make walls and ceilings much thicker, there could be rising interest in it from people keen to retrofit their properties, suggests Dr Bloor.
If this market were to expand, that in turn could prompt a boost in production and bring the cost down.
Cost really is the key barrier to the wider use of aerogel as a building insulation material, suggests senior scientist at the Passive House Institute, Berthold Kaufmann.
"[Expanded polystyrene] or mineral wool, these will always be less expensive," he says.
Take a large heritage building where very thick insulation might drastically alter the aesthetics of the property. Aerogel provides a slim-line alternative - but one that some architects might say is simply too costly.
"And so they do not do anything. This is what I fear," says Dr Kaufmann.
All the same, he says that aerogel has some really useful applications in, for example, domestic properties where you need to raise and insulate a floor but don't want to lower the ceiling height too much.
More technology of business:
Cheaper insulation could be used elsewhere in the building where space doesn't really matter. Again, it's a case of using aerogel for a specific purpose where the cost becomes justifiable.
Dr Kaufmann notes that there are alternatives, such as vacuum insulation panels, which are extremely effective insulators, though they might be fragile, more rigid and not much cheaper.
"Hopefully the price [of aerogel insulation] will go down and it will be used more frequently," says Dr Kaufmann. "But it will not be a material for everyday use."
Mr Brown acknowledges that aerogel insulation is still a "very, very small" part of the insulation market. But many people are still not aware it is even an option, he notes.
"If you're doing a full-scale retrofit, aerogel should be needed somewhere," he argues, noting how properly insulating the steel posts in the wall around an expensive window frame, for instance, can help prevent condensation - a key driver of mould and other problems.
No matter what insulation you use, cracking down on those thermal bridges is really important since they can account for around 30% of heat loss in a home, according to the Energy Savings Trust.
As Mr Brown puts it, "Would you buy a bucket with a hole in it?"
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